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Full text of "Guide des excursions du VII Congrès géologique internationale .."

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TABLE  DES  MATIERES. 


P  r  é  fa  c  e. 
I.  Les  environs  de  Moscou,  par  S.  Nikitin. 
II.  De  Moscou  à  Oufa  (Via  Miatchkowo,  Riazan,  Penza,  Syzran, 
Samara),  par  S.  Nikitin. 

III.  A    partir   de   la   ville    d'Oufa  jusqu'au   versant   oriental   de 

l'Oural,  par  Th.  Tschernyschew. 

IV.  Die  Mineralgruben  bei  Kussa  und  Miass  von  A.  Arzruni. 
V.  Versant  oriental  de  l'Oural  d'Ourjom  à  Ekathérinebourg,  par 

A.  Karpinsky. 
VI.  Les  gisements  d'or  du  système  de  Kotchkar  dans  l'Oural  du 
sud,  par  N.  Wyssotsky. 
VIL  La  ville  d'Ekathérinebourg   et  quelques-uns  de  ses  environs, 
remarquables  au  point  de  vue  d'archéologie  préhistorique, 
par  0.  Clerc. 
VIII.  Gisement  de  minéraux  d'Eugénie-Maximilianovna,  par  A.  Kar- 
nojitzky. 
IX.  Le  chemin  de  fer  de  l'Oural   dans   les   limites   des   districts 
miniers  de  Taguil  et  de  Goroblagodat,   par  Th.  Tscher- 
nyschew. 
X.  Chemin  de  fer  de  l'Oural,  par  A.  Krasnopolsky. 
XI.  De  Perm  à  Nijny-Novgorod,  par  A.  Stuckenberg,  S.  Niki- 
tin et  W.  Amalitzky. 
XII.  Excursion  durch  Estland,  von  F.  Schmidt. 

XIII.  Les   excursions   en    Finlande,   par  J.  J.  Sederholm   et  W. 

Ramsay. 

XIV.  De  Moscou   à  Koursk   (via  Podolsk,   Toula,  Aleksine,  Orel), 

par  S.  Nikitin. 
XV.  De  Koursk  au  bassin  du  Donetz  et  la  ville  de  Kharkow,  par 
N.  Sokolow  et  Th.  Tschernyschew, 
XVI.  Le  bassin  du  Donetz,  par  Th.  Tschernyschew  et  L.  Lou- 
touguin. 

815288 


IV 


XVII.  Les  eaux  minérales  du  Caucase,  par  K.  Rouguévitch. 

XVIII.  De  Wladikavkaz   aux   gisements   de   naphte  de  Grosny,  par 

A.  Konchin. 
XIX.  Excursion   géologique   aux    environs    de   Kislowodsk   et  de 

Kislowodsk  à  l'Elbrous,  par  N.  Karakasch  et  K.  Rou- 

guéwitch. 
XX.  Voyage   géologique  par  la  Volga  de  Kazan  à  Tzaritsyn,  par 

A.  P.  Pavlow. 
XXI.  Excursion   au  sud  de  la  Russie  (Variante  C),   par  X.  Soko- 

low  et  P.  Armachevsky. 
XXII.  De  Wladikavkaz  à  Tiflis  par  la  Route  Militaire  de  Géorgie. 

par  F.  Loewinson-Lessing. 

XXIII.  Excursion   zum   Genal-dongletscher,  von  Const.  Rossikow 

und  Boris  Kolenko. 

XXIV.  De   Tiflis   à   Bakou.   Gisements   de   naphte    de   Bakou,   par 

A.  Konchin. 
XXV.  De  Souram  à  Koutaïs   par  le  chemin   de  fer  transcaucasien, 
par  S.  Simonowitch. 
XXVa.  Excursion  à  Tkwibouli,  par  S.  Simonowitch. 
XXVI.  De  la  station  Mikhaïlowo,  par  Borjom  et  Abas-Touman,  à  la 

station  Rion,  par  A.  Konchin. 
XXVII.  Les  environs  de  Koutaïs  et  la  vallée  de  la  rivière  Rion  entre 

Koutaïs  et  l'arête  Mamisson,  par  S.  Simonowitch. 
XXVIII.  Excursion  zum  Zeigletscher,  von  X.  Karakasch  und  K.  Ros- 
sikow. 
XXIX.  La  Mer  Noire,  par  N.  Androussow. 
XXX.  Environs  de  Kertch,  par  N.  Androussow. 
XXXI.  Itinéraire   géologique   par  le  Kara-Dagh,   par  A.  Lagorio. 
XXXII.  Le  jurassique  à  Soudak,  par  Constantin  de  Vogdt, 
XXXIII.  Itinéraire   géologique    d'Alouchta    à   Sébastopol   par    Yalta, 
Bakhtchissaraï  et  Mangoup-Kalé.   La  description  concer- 
nant  l'intinéraire   général   est  duc   à   N.  Golovkinsky, 
celle  des  roches  éruptives  à  A.  Lagorio. 
XXXVI.  Kurze  Uebersicht   der   Géologie   der  Umgebung  von  St.  Pe- 
tersburg,  von  F.  Schmidt. 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2011  with  funding  from 

University  of  North  Carolina  at  Chapel  Hill 


http://www.archive.org/details/guidedesexcursioOOinte 


PREFACE. 


L'ouvrage    que    nous    présentons   à  nos  lecteurs    est 
consacré  aux  excursions  qui  se  feront  avant  et  après  la 
VII  Session  du  Congrès  Géologique  International.   11  est 
le  résultat  du  travail  commun  de  presque  tous  les   géo- 
logues russes  qui  ont  spécialement  étudié  l'une  ou  l'autre 
partie  du  vaste    territoire  de  la  Russie  et  qui  ont  con- 
senti à  offrir,    dans  des  esquisses    sommaires,    les  traits 
les  plus  essentiels  de  la  structure  géologique  des  régions 
qui  ont  été  particulièrement  l'objet  de  leurs  recherches. 
La  difficulté  d'organiser  de  grandes  excursions  auxquel- 
les pourraient    prendre    part  un  grand    nombre  de  per- 
sonnes,  dans  des  régions  où  l'on  trouve  peu  d'hôtels  ou 
dans  lesquelles  ils  font  même  complètement  défaut,  et  le 
manque  de  moyens  de  locomotion  h  distance  des  chemins  de 
fer,  ont  été  la  cause  principale  que  jusqu'au  commence- 
ment de  l'été  de  1896  il  a  été  impossible  d'assurer  d'une 
manière    certaine    si    l'on    pourrait    réaliser    les    excur- 
sions qu'on  avait  en  vue.     Ainsi,    par  exemple,    il  n'eût 
pas  été  possible  de  songer  à  faire    une    excursion    dans 
l'Oural  au  nombre  de  200  géologues,  si  l'on  n'avait  pas 
réussi  à  terminer,  en   1896,  la  ligne  du  chemin   de  fer 
qui  réunit  Tchéliabinsk  à,  Ekathérinebourg. 


VI 

Une  autre  circonstance  non  moins  importante  qui  n'a 
pu  être  éclaircie  que  dans  ces  derniers  temps,  c'était  la 
possibilité  d'obtenir  des  trains  spéciaux  pour  les  excursions 
des  géologues.  Le  réseau  des  chemins  de  fer  s'accroît  avec 
une  telle  rapidité  en  Russie  et  exige  tant  de  locomotives  et 
de  vagons  que  les  usines  ne  parviennent  pas  à  en  four- 
nir une  quantité  suffisante,  de  sorte  qu'il  devenait  dune 
très  grande  difficulté  d'en  consacrer  un  assez  grand 
nombre  aux  besoins  des  excursions.  Si  nous  avons  eu  le 
bonheur  de  vaincre  toutes  ces  difficultés,  ce  n'est  que 
grâce  à  Sa  Majesté  PEmpereur  qui  a  daigné  ordonner 
de  mettre  à  notre  disposition  le  nombre  de  locomotives 
et  de  vagons  qui  serait  jugé  nécessaire. 

Non  moins  difficile  était-ce  d'arriver  à  organiser  les 
excursions  en  voitures,  surtout  dans  l'Oural  et  sur  la 
route  militaire  de  Géorgie. 

Dans  la  première  de  ces  régions  tous  les  moyens  de 
transport  se  concentrent  exclusivement  dans  les  villages 
où  se  trouvent  les  usines  et  les  mines,  et  sans  la  bien- 
veillante coopération  des  administrations  des  districts 
miniers  et  des  propriétaires  d'usines  (MM.  Balachew, 
le  prince  Biélosselsky-Biélozersky,  MM.  Démidow 
et  autres)  on  n'eût  pas  même  pu  penser  à  effectuer  les 
excursions  projetées 

La  route  militaire  de  Géorgie,  la  voie  principale  qui 
rejoint  le  Caucase  du  nord  au  Transcaucase,  possède,  il  est 
vrai,  un  certain  nombre  de  moyens  de  transport,  mais  com- 
plètement insuffisant  pour  suffire  à  la  fois  aux  besoins  de 
plusieurs  centaines  de  voyageurs.  Pour  parer  à  cette  dif- 
ficulté, il  nous  fallait  le  secours  de  l'Administration  lo- 
cale; elle  a  fait,  avec  la  plus  grande  condescendance, 
tout  ce  qui  dépendait  d'elle  pour  faciliter  le  voyage  en 
groupes  plus  on  moins  nombreux. 


VII 

Ce  que  nous  venons  de  dire  explique  les  raisons  pour 
lesquelles  ce  ne  fut  qu'en  automne  de  1806,  après  le 
retour  de  tous  les  directeurs  d'excursions  des  voyages 
préparatifs  qu'ils  avaient  faits  dans  les  différents  rayons 
de  l'Empire,  qu'il  a  été  possible  d'élaborer  le  programme 
définitif  des  excursions  que  l'on  se  proposait  de  faire. 

On  croyait  d'abord  que  le  guide  ne  formerait  qu'un 
petit  volume  suivi  d'un  nombre  restreint  de  cartes  et  de 
coupes;  mais  au  fur  et  à  mesure  que  l'on  se  mit  à 
l'oeuvre,  le  guide  prit  bientôt  des  proportions  auxquelles 
nous  ne  nous  attendions  pas,  et  est  devenu  tout  un  vo- 
lume contenant  plus  de  6(50  pages,  bon  nombre  de  figu- 
res, de  coupes  et  de  cartes. 

Imprimer  avec  suite  la  grande  masse  des  matériaux 
qui  ne  sont  arrivés  à  la  rédaction  qu'à  partir  du  mois 
de  février,  était  chose  tout  à  fait  impossible.  Le  Comité 
d'organisation  décida,  eu  conséquence,  de  diviser  le  guide 
en  34  chapitres,  en  consacrant  à  chacun  d'eux  le  nom 
de  son  auteur  et  en  donnant  aux  divers  chapitres  une 
pagination  différente.  Ce  mode  de  publication  offre  cet 
avantage  que  chaque  chapitre,  numérote  en  chiffre  ro- 
main, peut  facilement  se  détacher  du  livre  et  être  ainsi 
d'un  usage  très  commode  pendant  les  excursions. 

Si  l'on  prend  en  considération  toutes  ces  circonstances 
et  la  nécessite  où  nous  étions  de  faire  traduire  notre  travail 
en  français  et  en  allemand,  on  comprendra  facilement  que 
le  guide  n'ait  pu  paraître  qu'avec  un  retard  d'un  mois 
après  l'époque  fixée  dans  notre  troisième  circulaire. 

Nous  avons  tâché  de  conserver  partout  au  guide  le 
même  caractère.  Chacun  des  chapitres  contient  la  liste 
des  principaux  ouvrages  concernant  le  rayon  étudié,  l'es- 
quisse sommaire  physico-géographique  et  géologique  de 
la  région  à  parcourir,    et    la    description   des  points    les 


VIII 

plus  remarquables  de  l'itinéraire.  Tout  intéressant  qu'il 
eût  été,  pour  les  personnes  qui  viennent  en  Russie  pour 
la  première  fois,  de  trouver,  dans  le  guide,  d'autres  don- 
nées caractéristiques  de  chacune  des  régions,  telles  que  des 
notions  détaillées  sur  l'ethnographie,  l'histoire  moderne  et 
ancienne  du  pays,  sur  sa  faune,  sa  flore  etc.,  il  a  fallu 
les  exclure  du  livre  pour  la  raison  qu'elles  en  auraient 
considérablement  augmenté  les  dimensions  et  qu'elles  en 
eussent  eucore  par  là  retardé  la  publication. 

L'ordre  des  chapitres  a  été  mis,  autant  que  possible, 
d'accord  avec  celui  des  excursions  proposées  par  le  Co- 
mité dans  sa  première  et  sa  seconde  circulaire,  et  les 
descriptions  des  excursions  parallèles  sont  numérotées 
d'après  les  chiffres  suixants: 

A  l'excursion  de  l'Oural  sont  consacrés  les  cha- 
pitres II,  III,  IV,  V,  VI,  VII,  VIII,  IX,  X;  XI; 

à  celle  de  l'Est  hoirie  le  chapitre  XII; 

à  celle  de  Finlande  le  chapitre  XIII. 

L'excursion  de  Moscau  à  Wladikavkaz,  qui  com- 
prend les  variantes  A  (Kharkow,  Bassin  du  Donetz,  Eaux 
minérales  ou  Grozny);  B  (Wolga);  C  (Dniepr)  est  dé- 
crite dans  les  chapitres  suivants: 

Variante  A:  XIV,  XV,  XVI,  XVII,  XVIII. 

Variante  B:  XX. 

Variante  C:  XXL 

L'excursion  à  l'Elbrous,  qui  en  fait  partie,  porte 
le  numéro  XIX;  celle  au  glacier  Tseïsky,  le  numéro 
XXVIII;  celle  au  glacier  du  Ghénaldon,  le  numéro  XXIII. 

A  la  description  de  la  route  militaire  de  Géorgie  est 
consacré  le  chapitre  XXII. 

Les  voyages  de  Tiflis  à  Bakou  et  de  Bakou  a 
Batoum,  par  le  chemin  de  fer  transcaucasien,  compre- 
nant la  visite  de  Tkwibouli,  sont  décrits  clans  les  cha- 


IX 

pitres  XXIV,  XXV,  XXV«;  la  variante  Borjom,  au 
chapitre  XXVI.  A  cette  série  de  chapitres  se  rapporte 
aussi  le  chapitre  XXVII,  qui  donne  la  description  du 
voyage  au  glacier  de  Mamisson. 

Pour  donner  aux  excursionnistes  une  idée  de  l'histo- 
rique de  la  Mer  Noire,  le  chapitre  XXIX  contient  un 
résumé  sommaire  des  connaissances  acquises,  surtout  dans 
ces  derniers  temps,  sur  cette  question. 

L'excursion  en  Crimée  se  trouve  aux  chapitres 
XXX,  XXXI,  XXXII  et  XXXIII. 

Il  nous  reste  encore  à  mentionner  que  les  esquisses 
géologiques  des  environs  de  Moscou  et  de  St.  Péters- 
bourg  sont  contenues  dans  les  chapitres  I  et  XXXIV. 

Quelques-uns  des  chapitres  présentent  non  seulement 
le  remaniement  de  tout  le  matériel  littéraire  publié  jus- 
qu'ici, mais  contiennent  encore  des  données  toutes  nou- 
velles, qui  paraissent  pour  la  première  fois  dans  notre 
guide. 

Dans  les  directions  principales  des  excursions,  les 
matériaux  sont  groupés  de  manière  à  donner  une  des- 
cription ininterrompue  du  territoire  traversé  jour  et  nuit, 
sans  arrêts,  par  les  excursionnistes. 

Pour  abréger  autant  que  possible  le  texte  du  guide 
nous  y  avons  ajouté  un  grand  nombre  de  coupes  géolo- 
giques et  de  cartes,  mettant  en  regard  la  structure  des 
rayons  décrits  1).    Pour    représenter    encore  plus  claire- 


])  Dans  la  description  de  quelques-uns  des  gisements  métallifères 
et  des  gîtes  de  minéraux  nous  nous  sommes  vus  parfois  obligés  de 
nous  servir  de  données  recueillies  depuis  longtemps,  exactes  il  est  vrai, 
mais  ne  répondant  pins  aux  affleurements,  tels  qu'ils  existent  aujour- 
d'hui. Ainsi  par  exemple,  dans  le  chapitre  TV  où  nous  faisons  la  des- 
cription des  mines  d'Ahkmat  et  de  Nicolaïé-Maximilianovsk,  nous  don- 
nons les  coupes  relevées  en  1870  par  A.  Karpinsky;  dans  le  cha- 
pitre IX  la  carte  du  Blagodat  présente  l'état  des  mines  en  1888  etc. 


X 

ment  le  caractère  des  localités  parcourues,  nous  don- 
nons toute  une  série  de  dessins,  sous  forme  de  tableaux 
détachés,  en  partie  phototypiques  1),  en  partie  zincogra- 
phiques. 

Nous  ajoutons,  en  outre,  une  carte  géologique  de  la 
Russie  européenne  à  l'échelle  de  1  :  6300000,  à  la  ré 
daction  de  laquelle  ont  principalement  pris  part  MM.: 
A.  Karpinsky,  S.  Nikitin,  N.  Sokolow,  A  Mi- 
khalsky  et  Th.  Tschcmyschew.  Dans  son  ensemble 
cette  carte  est  une  copie  réduite  et  simplifiée  de  celle 
qui  a  été  publiée  en  1892,  à  l'échelle  de  1:2520000, 
par  le  Comité  Géologique,  mais  complétée  et  corrigée 
d'après  les  résultats  obtenus  par  les  recherches  de  ces  der- 
nières années. 

En  publiant  ce  volume,  dédié  aux  membres  du  VIT 
Congrès  Géologique  International,  nous  nous  croyons  en 
droit  de  dire  que  cette  publication  est  la  première  de 
ce  genre  qui  paraît  en  Russie.  Le  lecteur  y  trouvera 
le  résumé  de  toutes  les  notions  géologiques  dispersées 
dans  des  journaux  spéciaux.  Il  va  sans  dire  que  notre 
guide  ne  peut  entrer  en  ligne  de  comparaison  avec  des 
compendiums  géologiques  aussi  parfaits  que  ceux  que  nous 
trouvons  dans  d'autres  pays,  comme  le  „Geology  of  India" 
R.  Oldham,  „The  Geology  of  Engiand  &  Wales"  N.  B. 
Woodward,  „ Géologie  von  Deutschland"  R.  Lcpsius  etc. 
Nous  osons  espérer  néanmoins  qu'il  offrira  quelque  in- 
térêt aux  personnes  qui  n'auront  pas  l'occasion  de  se 
rendre  personnellement  en  Russie  et  de  participer  aux 
excursions  proposées  aux  membres  du  Congrès. 

Nous  avions  aussi  d'abord  l'intention  d'ajouter,  sous 
forme  d'appendice,  un  index  des  principales  collections  réu- 


')  Les  planches  phototypiques   ont   été   exécutées  dans  rétablisse- 
ment de  M.  Babkin,  Perspective  des  Anglais.  St.  Pt, 


XI 

nies  dans  les  musées  de  St.  Pétersbourg,  Moscou,  Kiew, 
Kliarkow,  Kazan,  et  autres  villes.  Mais  sachant  que  ces 
musées  publieraient  des  catalogues  détaillés,  spécialement 
destinés  aux  membres  du  Congrès,  de  toutes  les  collec- 
tions qu'ils  renferment,  nous  avons  cru  qu'il  devenait 
inutile  de  les  ajouter  au  guide. 

Le  livre-guide  que  nous  offrons  aux  géologues  est 
devenu  si  volumineux  que  l'on  comprendra  qu'il  ne  pourra 
être  réimprimé,  comme  cela  se  faisait  après  les  Sessions 
précédentes,  dans  les  Comptes  rendus  du  Congrès. 

La  rapidité  avec  laquelle  ce  guide  a  dû  être  fait 
nous  fera  pardonner  les  défauts  de  style  et  d'impression 
qui  ont  pu  se  glisser  dans  l'ouvrage. 

Au  nom  des  différents  auteurs  de  cet  ouvrage,  nous 
nous  faisons  un  devoir  d'exprimer  toute  notre  reconnais- 
sance à  M.  Moser,  qui  a  bien  voulu  se  charger  de  la 
traduction  française  de  la  plus  grande  partie  du  guide 
et  au  baron  Ed.  Toll,  qui  a  fait  la  traduction  de  quel- 
ques-uns des  chapitres  publiés  en  allemand. 

Au  nom  du  Comité  d'organisation: 
Th.  Tschernyschew. 


-ocgo- 


LES  ENVIRONS  DE  MOSCOU 


PAR 

S.    NIKITIN. 


De  Smolensk  à  Moscou. 

Les  voyageurs  qui  viennent  d'Allemagne  et  d'Autriche  pour  se  rendre 
à  Moscou  en  passant  par  Smolensk,  franchissent  le  matin  les  limites 
du  gouvernement  de  Moscou  un  peu  avant  d'arriver  à  la  petite  station 
de  Borodino,  laissant  à  gauche  le  vaste  champ,  devenu  célèbre  par  la 
bataille  qui  s'y  livra  en  1812  et  qui  ouvrit  à  Napoléon  la  route  de 
notre  vieille  capitale.  Jusqu'à  la  ville  la  voie  ferrée  suit  presque  tout 
le  temps,  parallèlement  à  la  vallée  de  la  Moskwa,  le  terrain  du  partage 
des  eaux,  au  milieu  des  paysages  tout  typiques  de  la  Russie  moyenne. 
Devant  les  yeux  s'étend  une  plaine  parsemée  de  collines,  les  unes  apla- 
ties, les  autres  plus  ou  moins  élevées,  de  forme  et  de  direction  irrégu- 
lières, traversée  par  des  ravins  à  pente  douce  où  coulent  de  petits 
ruisseaux.  Il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'avant  d'être  cultivée,  toute  cette 
région  était  couverte  de  forêts,  mélangées  d'arbres  à  feuilles  caduques 
(bouleaux,  trembles)  et  de  sapins  (Picea  excelsa)  sur  les  sols  plus  ou 
moins  argileux,  ou  de  forêts  de  pins  (Pinus  sylvestiïs)  dans  les  endroits 
arénacés.  On  ne  trouve  de  prairies  naturelles  que  dans  les  vallées  flu- 
viales. La  culture  humaine  a  modifié  ici  l'aspect  de  la  contrée  en  fai- 
sant disparaître  une  partie  considérable  des  forêts  qu'elle  a  remplacées 
par  des  champs   labourables  et  de  prés  en  partie  boisés. 

Le  sol  sous-argileux,  peu  fertile,  gris  ou  gris-brunâtre,  de  peu  d'é- 
paisseur, cà  et  là  remplacé  par  un  sol  sous-sableux  de  même  couleur, 
est  plus  ou  moins  pénétré  d'une  matière  pulvérulente,  connue  sous  le 
nom  de  „podsol"  (Voir  p.  10). 

Toute  la  contrée  est  la  région  du  développement,  immédiatement 
sous  le  sol,  d'une  argile  morainique  à  blocaux,  sableuse  ou  mar- 
neuse, d'un  brun  rougeâtre  (Q\b),  non  stratifiée,  plus  ou  moins  abon- 

1 


dante  en  Moraux  et  gravier  erratiques,  provenant  soit  des  roches  cris- 
tallines de  Finlande  et  du  gouv.  d'Olonetz,  soit  des  roches  sédimen- 
taires  de  la  région  située  entre  les  gouvernements  d'Olonetz  et  de  Mos- 
cou (de  préférence  calcaires  et  silex  du  système  carbonifère).  Cette  ar- 
gile constitue  fréquemment  le  sous-sol  du  terrain  de  la  Russie  d'Europe 
qui  avait  été  occupé  par  la  grande  glaciation  scandinavo-russe.  A  l'ouest 
cette  roche  passe  directement  au  Geschiebelehm  inférieur,  l'argile 
morainlque  inférieure  des  allemands  (du  type  saxonien  ou  du  type  de 
la  première  glaciation).  Aux  points  où  les  vallées  fluviatiles  assez  pro- 
fondes et  les  tranchées  artificielles  ont  mis  à  nu  la  base  de  l'argile  à 
blocaux,  émerge  une  assise  de  puissance  variable,  composée  de  sables 
plus  ou  moins  jaunes  ou  rouges,  interstratifiés  de  gravier  et  de  galets 
de  la  même  composition  pétrographique  que  les  blocaux  de  l'argile  morai- 
nique  (les  cailloux  des  roches  sédimentaires  locales  prédominent).  C'est 
le  sable  inférieur  à  blocaux  (Q\a)  des  auteurs  russes.  Dans  les 
tranchées  du  chemin  de  fer  on  ne  le  voit  apparaître  de  dessous  l'argile 
morainique  qu'entre  les  stations  Moukhina  et  Koubenka.  Quelques  col- 
lines, dont  une  près  de  la  station  Chelkovka,  permettent  d'observer  le 
troisième  membre  des  dépôts  glaciaires  de  la  Russie  moyenne,  le  sable 
à  blocaux  supérieur  non  stratifié  (Q2Lc),  d'ailleurs  faiblement  déve- 
loppé clans  cette  localité,  recouvrant  par  endroits  l'argile  morainique. 
Le  long  de  la  voie  ferrée  on  ne  voit  pas  d'affleurements  de  roches 
originaires  plus  anciennes  que  les  quaternaires  jusqu'à  la  descente  dans 
la  vallée  de  la  Moskwa,  non  loin  de  Moscou.  Mais  des  investigations 
faites  le  long  de  la  rivière  et  des  forages  y  ont  relevé,  sous  les  dépôts 
glaciaires,  les  sédiments  suivants  à  peu  près  horizontaux  et  non  dis- 
loqués, que  nous  énumérons  du  haut  en  bas: 

1)  couches  des  étages   volgiens,   supérieur   et   inférieur,  plus  ou 

moins  conservées  (JCr): 

2)  couches  du  jurassique   supérieur  jusqu'au  callovien  inclusive- 

ment  (J'ni): 

3)  calcaire  carbonifère  de  la  section  moyenne  ou  moscovien.  (C'2). 
A  trois  verstes  de  la  station  Moukhina,  sur  les  bords  de  la  rivière 

Moskwa,  se  trouvent,  les  anciennes  carrières  du  calcaire  carbonifère  de 
Grigorowo,  devennues  classiques  et  historiques  par  les  oeuvres  de  M.  Fi- 
scher von  Waldheim  qui  y  a  puisé  les  matériaux  pour  ses  descrip- 
tions paléontologiques,  qui  ont  mis  la  base  à  la  paléontologie  de 
la  Russie  moyenne.  Par  erreur  ce  savant  de  la  première  moitié  de 
notre  siècle  a  pris  le  calcaire  de  Grigorovo,  riche  en  fusulines  et  co- 
raux couvert  par  l'argile  grise  jurassique,  pour  de  l'oolithe  jurassique. 
En  descendant  dans  la  vallée  de  la  Moskwa  la  ligne  du  chemin  de 
fer  entre  dans  la  région  du  sable  à  blocaux  inférieur  et  des  dépôts 
sableux  superficiels  qu'elle  suit  jusqu'à  la  gare.  A  la  descente  dans  la 
vallée  on  aperçoit  dans  les  ravins  et  les  tranchées  les  roches  noires  du 
volgien  inférieur  et  du  jurassique  supérieur. 


COUPE  &EOLO&IO.UE  GENERALE  DES  ENViRONS  DE  MOSCOU. 


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La  colline  du  Kremlin.  Aperçu  sur  la  géologie  de  la  ville  de  Moscou. 

Moscou  est  située  dans  une  région  couverte  de  collines,  traversée 
par  la  vallée  de  la  Moskwa  au  cours  sinueux,  par  ses  affluents  gauches, 
la  Yaouza  et  la  Néglinnaïa  (coulant  sous  les  rues  de  la  ville  clans  un 
canal  voûté),  et  par  quelques  autres  cours  d'eau  et  ravins  de  peu  d'im- 
portance. Dans  la  partie  septentrionale  de  la  ville  les  collines  attei- 
gnent 160  m.  de  hauteur  absolue,  le  niveau  normal  de  la  Moskwa  étant 
à  l'extrémité  du  quartier  sud  à  116  m.  au  dessus  de  la  mer.  Entre 
toutes  ces  collines  le  Kremlin,  par  sa  position  centrale  et  son  impor- 
tance historique  comme  ancienne  citadelle  ou  bourg,  occupe  sans  con- 
tredit le  premier  rang,  quoiqu'il  n'ait  que  150  m.  de  hauteur.  De  la 
terrasse  du  Grand-Palais  s'étend  une  vue  immense  sur  le  „Zamoskvo- 
rétchié",  partie  basse  du  sud  de  la  ville,  séparée  de  la  partie  princi- 
pale, côté  nord,  par  la  large  vallée  de  la  Moskwa.  Le  Kremlin  lui-même 
est  circonscrit  du  côté  de  l'est  par  la  vallée  de  la  Yaouza,  au  delà  de 
laquelle  s'élève  la  colline  du  sud-est;  du-  côté  occidental  il  est  bordé 
par  la  vallée  de  la  Néglinnaïa,  derrière  laquelle  s'élève  la  colline  où 
se  trouve  le  Musée  public;  plus  loin  on  aperçoit  la  vaste  plaine  „Dé- 
vitchié  polie",  aux  abords  de  laquelle  la  majestueuse  cathédrale  du 
Sauveur  (Sobor  Khrista  Spassitélia)  frappe  le  regard.  Enfin,  plus  loin 
encore,  vers  l'ouest,  dominent  „les  Montagnes  des  Moineaux"  (Woro- 
biowy  Grory)  sur  la  rive  droite  de  la  Moskwa. 

La  constitution  du  terrain  de  Moscou  est  assez  bien  connue,  grâce 
aux  investigations  géologiques  faites  dans  les  environs  de  la  ville  et  à 
nombre  de  forages  (plus  de  150),  exécutés  pendant  les  derniers  quinze 
ans  sous  le  contrôle  plus  ou  moins  constant  de  l'auteur  de  cette  es- 
quise,  enfin  grâce  aux  travaux  de  canalisation  et  de  l'alimentation  en 
eaux  de  la  capitale.  Quelques  collines  sont  couvertes  par  l'argile  morai- 
nique  à  blocaux  (Q\b),  plus  ou  moins  érodée  et  emportée  presque  sur 
toute  l'étendue  de  la  ville,  de  sorte  que  les  sables  à  blocaux  inférieurs 
(Q[a)  se  trouvent  soit  immédiatement  sous  le  sol  et  le  remblai,  soit 
recouverts  des  produits  également  sableux  de  l'éluvion;  les  seules  excep- 
tions sont:  a)  les  vallées  fluviales  largement  comblées  par  les  alluvions: 
b)  les  collines  mentionnées,  recouvertes  par-dessus  les  sables  d'argile 
morainique;  c)  les  élévations  dans  la  partie  sud-est  de  la  ville  au  delà 
de  la  Yaouza,  où  l'on  observe,  sur  l'argile  morainique,  le  sable  caillou- 
teux supérieur  non  stratifié  (Q\c).  En  dessous  des  dépôts  posttertiaires 
se  disposent  les  diverses  assises  mésozoiques,  indiquées  dans  la  coupe 
géologique  générale  de  Moscou  (voir  plus  loin),  et  le  calcaire  carboni- 
fère moyen  de  l'étage  moscovien,  qui  forme  la  base  rocheuse  sur  la- 
quelle la  ville  est  bâtie. 

La  colline  du  Kremlin,  constituée  par  tous  ces  dépôts,  présente  en 
haut  le  sable  inférieur  qui  passe  aux  assises  parfaitement  conservées 
des  étages  volgiens  et  jurassiques.  Les  forages  ont  rencontré  le  calcaire 
carbonifère  à  la  hauteur  de  0  à  8  m.  au-dessus  du  niveau    normal  de 

1* 


4  I 

la  rivière.  C'est  ce  même  calcaire  qui  supporte  le  fondement  des  prin- 
cipales églises,  entre  autres  de  la  cathédrale  du  Sauveur  (Khrani  Spas- 
sitélia)  et  les  culées  des  ponts.  Le  forage  le  plus  profond,  fait  dans  une 
des  collines  de  la  ville,  à  la  hauteur  absolue  de  144  m.,  a  traversé 
21,4  m.  de  dépôts  argïlo-arénacés  quaternaires  et  mésozoïques,  180,7  m. 
des  calcaires  de  l'étage  moscovien,  74  m.  des  calcaires  de  la  section  in- 
férieure du  carbonifère,  49  m.  de  l'étage  argilo-arénacé  houillefère  de 
la  même  section  du  système  carbonifère,  enfin  135  m.  de  calcaires  et  de 
marnes  dévoniens;  ici  le  forage  a  été  arrêté  sans  qu'on  ait  trouvé  l'eau 
dévonienne  qu'on  cherchait.  La  ville  profite  largement  des  eaux  arté- 
siennes, fournies  sous  une  pression  assez  forte  par  plusieurs  horizons 
aquifères  dans  les  calcaires  moscoviens.  L'alimentation  en  eau  princi- 
pale exploite  à  20  kilom.  de  la  capitale  des  sources  de  la  nappe  aqui- 
fère  des  sables  inférieurs  à  blocaux. 


Environs  de  Moscou. 

Les  environs  de  Moscou,  de  même  que  tout  le  gouvernement  de 
Moscou  et  les  parties  limitrophes  du  gouvernement  de  Wladimir  ont 
été  étudiés,  depuis  la  naissance  de  la  science  géologique  en  Eussie, 
par  de  nombreux  géologues,  dont  nous  ne  citerons,  dans  l'ordre  de 
leur  apparition,  que  les  noms  les  plus  connus  de  Fischer  von  Wald- 
heim,  Rouiller,  Murchison,  Trautschold.  Plus  tard  l'auteur  de 
cette  revue,  chargé  par  le  Comité  Géologique  de  la  levée  géologique 
de  la  région,  l'a  étudiée  en  détail  pendant  nombre  d'anées.  Les  résultats 
de  ses  recherches  ont  été  publiés  dans  les  trois  volumes  suivants  des 
„Mémoires  du  Comité  Géologique":  Carte  géologique  générale  de  la 
Russie,  feuille  57:  Vestiges  de  la  période  crétacée  dans  la  Russie 
centrale:  Dépôts  carbonifères  dans  la  région  de  Moscou.  (Vol.  Y  Nos 
1,  2  et  5).  Le  premier  de  ces  livres  contient,  outre  la  description  dé- 
taillée de  la  région  aux  points  de  vue  orographique  et  géologique,  la 
liste  des  ouvrages  géologiques  et  des  monographies  paléontologiques 
ayant  rapport  à  cette  contrée,  parus  jusqu'en  1889.  Plus  tard  les  ar- 
ticles suivants  sont  venus  élargir,  par  de  nouveaux  matériaux  paléonto- 
logiques, la  connaissance  de  la  constitution  et  de  l'âge  des  dépôts 
mésozoïques  de  cette  région: 

S.  Nikitin,  Excursions  dans  les  musées  et  les  terrains  mésozoïques  de 
l'Europe.  Bul.  Soc.  Belge  de  Géol.  1889.  T.  III. 

A.  Pavlov,  Etudes  sur  les  couches  jurassiques  et  crétacées  de  la  Rus- 
sie et  de  l'Angleterre.  Bul.  Soc.  Natur.  Moscou.  1889. 

A.  Pavlov,  Le  néocomien  des  montagnes  de  Worobiewo.  Bul.  Soc. 
Nat.  Moscou.  1890,  .V'  2. 

A.  Pavlov,  Argiles  de  Speeton  et  leurs  équivalents.  Ibidem.  1891  JN»  2 — 4. 
(Cet  article  expose  mieux  que  les  précédents  le  point  de 
vue  de  l'auteur  sur  l'âge  des  dépôts  du  jurassique  supé- 
rieur, du  volgien  et  du  crétacé  inférieur  de  la  Russie). 


I  5 

A.  Michalski,  Die  Ammoniten  der  unteren  Wolga-Stufe.  Mém.  du 
Coin.  G-éol.,  Vol.  VIII,  N«  2.  (Description  détaillée  du 
groupe  dominant  des  fossiles  de  l'étage  volgien  inférieur). 

N.  Bogoslovsky,  Der  Rjazaner-Horizont,  seine  Faune,  seine  strati- 
graphischen  Beziehungen  und  sein  wahrscheinliehes  Alter. 
Materialien  zur  Géologie  Russlands.  1896,  Bd.  XVIII. 
(Bien  que  les  matériaux  dont  l'auteur  s'est  servaient  été 
recueillis  dans  le  gouvernement  limitrophe,  c'est  une  étude 
toute  spéciale  et  très  exacte  sur  la  paléontologie  et  la 
géologie  de  l'horizon  qui  joue  un  rôle  si  important  dans 
la  question  de  l'âge  respectif  des  sédiments  passant  du 
jurassique  au  crétacé  de  la  Russie  centrale). 

Pour  ce  qui  est  des  dépôts  quaternaires  des  environs  de  Moscou, 
des  monographies  originelles  n'ayant  pas  paru  dans  le  courant  des  der- 
nières années,  il  n'y  a  guère  qu'une  revue  des  données,  publiée  dans 
les  travaux  du  „Congrès  Internat.  d'Archéologie  et  d'Antropologie, 
Session  de  Moscou,  1892",  qui  ait  une  valeur  générale: 
S.  Nikitin,  Sur  la  constitution  des  dépôts  quaternaires  en  Russie  et 
leurs  relations  aux  travaux  résultant  de  l'activité  de 
l'homme  préhistorique. 

Quelques  notes  sur  les  dépôts  quaternaires  des  environs  de  Mos- 
cou, publiées  après  1890,  communiquent  soit  des  détails  peu  impor- 
tants, soit  des  faits  trop  peu  étudiés  ne  présentant  que  des  idées  pro- 
visoires. 

La  coupe  générale  des  environs  de  Moscou,  dont  les  éléments  ont 
été  puisés  dans  la  littérature  citée,  réclame  quelques  explications: 

Le  calcaire  carbonifère  des  environs  de  Moscou  est  le  repré- 
sentant typique  de  la  section  moyenne  de  ce  système  en  Russie  ou  de 
l'étage  mosco vien  (6'2).  Cet  étage  est  très  abondant  en  fossiles  dont 
près  de  la  moitié  se  retrouvent  en  formes  identiques  dans  les  assises 
inférieures  du  système  carbonifère  de  l'Europe  occidentale,  tandis  que 
les  autres  ont  été.  rencontrés  pour  la  première  fois  dans  le  moscovien. 
(Voir  pour  les  détails  la  description  des  affleurements  de  Dorogômilowo, 
Miatchkowo.  Podolsk). 

Les  assises  de  ce  calcaire  plus  ou  moins  altérées  et  chimiquement 
modifiées  et,  dans  la  partie  orientale  du  gouv.  de  Moscou,  les  cal- 
caires encore  plus  altérés  de  la  section  supérieure  du  carbonifère 
(étage  gshélien),  supportent  directement  le  eallovien  moyen  (J£). 
Les  conglomérats  de  ce  niveau  contiennent  assez  souvent  des  fossi- 
les plus  ou  moins  usés  du  carbonifère,  à  côté  d'Ammonites,  de  Bélem- 
nites  et  d'autres  formes  spéciales  au  eallovien  moyen. 

La  succession  des  zones  du  jurassique  de  la  Russie  moyenne 
jusqu'au  kimméridgien  inclusivement  est  si  parfaitement  analogue  à 
celle  des  zones  jurassiennes  de  l'Europe  occidentale,  surtout  du  nord 
et  de  l'ouest  de  la  France,  qu'il  est  très  difficile  d'indiquer  des  diver- 
gences sérieuses,  ni  provinciales,  ni  zonales;  on  n'observe  une  certaine 


6  I 

différence  que  dans  la  faune  des  divers  faciès  en  dépendance  de  la 
composition  pétrographique  des  roches.  (S.  Nikitin.  Ueber  die  Be- 
ziehuhgen  zwischen  der  russischen  und  der  westeuropâischen  Jura. 
Neues  Jahrb.  Geol.  1886,  Bd.  IL — S.  Nikitin.  Excursions  dans  les  mu- 
sées et  les  terrains  mésozoïques  de  l'Europe  occidentale,  Bul.  Soc. 
Belge  de  Géol.  1889,  t.  III.— N.  Neumayer  und  V.  Uhlig,  Erdge- 
schichte,  II  Auflage). 

Le  séquanien  des  environs  de  Moscou  (J|)  ne  peut  pas  être  di- 
visé en  zones  nettes,  de  sorte  que  l'oxfordien  supérieur  et  le  kimmé- 
ridgien  inférieur  (zone  à  Opp.  tenuilobata)  y  sont  intimement  liés  pa- 
léontologiquement  et  pétrographiquement. 

Le  kimméridgien  (J3)  est  à  peine  marqué  près  de  Moscou;  on 
n'observe  d'ailleurs  aucune  limite,  ni  pétrographique  ni  stratigraphique 
entre  cet  étage-ci  et  le  volgien  inférieur  qui  le  surmonte.  Il  est  pro- 
bable que  nous  avons  affaire  ici  à  des  argiles  noires  kimméridgiennes, 
dépourvues  de  fossiles,  qui  font  le  passage  à  des  argiles  semblables  à 
la  base  du  volgien.  Plus  loin  vers  l'est,  dans  la  région  de  la  Volga 
moyenne,  le  kimméridgien  (le  kimméridgien  moyen)  à  Hoplites  eudoxus 
et  Aspidoceras   acanticum  passe   directement   au  volgien  inférieur. 

Dans  la  question  sur  l'âge  et  la  position  du  volgien  inférieur 
et  du  supérieur  et,  surtout,  sur  le  parallélisme  de  ses  divers  horizons 
avec  les  formations  correspondantes  de  l'Europe  occidentale,  les  géolo- 
gues russes  ne  sont  pas  encore  d'accord.  L'auteur  de  cette  revue,  à 
qui  revient  la  dénomination  de  l'étage  volgien  et  par  conséquence 
la  détermination  de  ses  limites,  soutient  le  point  de  vue  suivant:  Sous 
le  nom  de  volgien  on  doit  comprendre  la  totalité  des  dépôts  qui, 
dans  la  Russie  du  centre  et  du  nord,  se  trouvent  entre  les  couches 
du  kimméridgien  à  Hoplites  eudoxus  et  celles  du  néocomien  moyen 
(la  partie  inférieure  du  néocomien  supérieur)  l)  à  Olcostephanus  ver- 
sicolor.  Ces  deux  niveaux  qui  font  la  base  et  le  toit  du  volgien. 
ne  s'observent  nettement  qu'en  certains  points  de  la  Volga  moyenne. 
L'absence  de  quelques-uns  des  horizons  du  volgien,  tantôt  des  inférieurs, 
tantôt  des  supérieurs,  qu'on  remarque  en  beaucoup  d'endroits  de  la 
Russie,  trouve  son  explication  clans  une  des  raisons  suivantes:  ou  bien 
à  tel  point  donné-  le  dépôt  de  certains  niveaux  n'a  pas  eu  lieu,  ou 
les  niveaux,  absents  aujourd'hui,  ont  existé,  mais  ont  été  remaniés  et 
érodés  dans  la  suite;  ou  bien  encore,  et  cela  arrive  le  plus  souvent,  tel 
niveau  ne  peut  être  distingué,  étant  faiblement  développé  et  sans  fossiles. 
Le  kimméridgien  de  Moscou  est  dans  le  dernier  cas;  le  manque  du  néo- 
comien moyen  à  Olcost.  versicolor  et  de  l'horizon  le  plus  élevé  de  l'é- 
tage volgien  supérieur  à  Olcost.  polyptychus  s'explique  par  les  deux 
premières  raisons.  Ces  deux  zones  sont  parfaitement  développées  sur  la 
Volga  et  au  nord  de  la  Russie,  alors  (pie  le  niveau  à  Hoplites  rjasa- 
nensis  n'apparaît  à  Moscou,  comme  le  kimméridgien,  qu'en  vestiges 
à  peine  perceptibles. 


')  Etage  hauterivien. 


Pour  ce  qui  est  de  la  faune  renfermée  depuis  la  base  du  volgien 
jusqu'à  la  zone  à  Oîcost.  polyptychus  inclusivement,  elle  se  distingue 
par  une  rare  constance  de  son  type  général  qui  a  très  peu  de  com- 
mun avec  le  type  de  la  faune  du  kimméridgien  et  du  néocomien. 
Les  fossiles  dominants  sont  les  pelecypodes  et  les  gastéropodes;  la  plu- 
part de  leurs  espèces  se  trouvent  en  formes  identiques  à  tous  les  ni- 
veaux des  dépôts  volgiens  sans  en  excepter  l'horizon  à  Oîcost.  polyp- 
tychus. Les  plus  remarquables  sont  les  Aucelles  dont  les  mêmes  for- 
mes remplissent  aussi  bien  l'étage  volgien  inférieur  que  le  haut  de  l'é- 
tage supérieur  (horizon  à  Hoplites  rjasanensis).  Les  Céphalopodes 
offrent  deux  types  très  distincts  d'Ammonites  et  de  Bélemnites  qui 
permettent  de  reconnaître  facilement  les  étages  inférieur  et  supérieur 
du  volgien.  Dans  l'inférieur  prédominent  Perisphinctes  des  groupes 
virgati,  Nikitw  etc.,  Bélemnites  absolutus;  dans  le  supérieur:  Oleo- 
stephanus  des  groupes  subditus  et  polyptyctms,  Oj y notice ras  du  groupe 
catenulatum,  Bélemnites  russiensis-lateralis,  remplissant  en  formes  ana- 
logues ou  à  peine  nuancées  toutes  les  assises  du  volgien  supérieur, 
l'horizon  à  Oîcost.  polyptychus  y  compris.  Parfois,  principalement  au 
niveau  à  Hoplites  rjasanensis,  viennent  s'y  ajouter  des  Hoplites 
étrangers,  paraissant  appartenir  au  type  méridional. 

Précisant  le  volgien  comme  remplaçant  les  horizons  supérieurs  du 
jurassien  et  les  inférieurs  du  néocomien,  S.  Xikitin  juge  prématuré, 
vu  l'état  actuel  des  connaissances  géologiques,  de  parallëliser  les  di- 
vers niveaux  du  volgien  avec  ceux  des  assises  de  l'Europe  occidentale; 
d'un  côté  la  faune  des  différences  zones  du  volgien  n'est  encore  ni 
décrite  ni  suffisamment  étudiée,  d'un  autre  côté  bien  des  détails  rela- 
tifs aux  dépôts  correspondants  de  l'Europe  occidentale  sont  jusqu'à 
présent  inconnus,  ou  insuffisamment  éclaircis.  La  parallélisation  des 
zones  du  volgien,  fondée  uniquement  sur  l'étude  partielle  de  quelques- 
uns  des  fossiles  qu'elles  contiennent,  conduirait  nécessairement  à  des 
résultats  illusoires,  d'autant  plus  que  l'exactitude  des  définitions  paléon- 
tologiques  en  usage  laisse  souvent  beaucoup  à  désirer.  Aussi  les  tableaux 
de  corrélations  ne  doivent-ils  être  regardés  que  comme  essais  provisoi- 
res, susceptibles  à  toutes  les  modifications  que  de  nouvelles  découvertes 
pourront  leur  faire  subir. 

La  précision  de  l'âge  des  dépôts  volgiens  a  été  beaucoup  facilitée 
par  les  découvertes  récentes  de  M-rsNikitin  ')  et  Pavlov'-)  dans  les 
assises  inférieures  du  portlandien  de  l'Angleterre  et  de  la  France  sep- 
tentrionale, de  quelques  formes  d'Ammonites  et  de  Bélemnites,  analo- 
gues à  celles  qu'on  trouve  dans  la  partie  inférieure  de  l'étage  volgien, 
et.  d'un  autre  côté,  par  la  découverte  de  plusieurs  formes  d'Ammoni- 
tes, de  Bélemnites,  à? Aucelles  etc.  du  volgien  supérieur,  dans  le  Hils 
allemand,  dans  les  horizons  inférieurs  du  néocomien  et  quelques  hori- 
zons stratigraphiquement   peu   déterminés,   séparant  en   Angleterre  le 


r)  Excursions  dans  les  musées  etc. 

2)  Etudes  sur  les  couches  jurassiques  etc. — Argiles  de  Speeton  etc. 


8  I 

portlandien  du  néocomien  moyen.  Mais  un  des  faits  les  plus  précieux 
pour  la  détermination  de  l'âge  des  assises  volgiennes,  fait  signalé  par 
S.  Ni  kit  in  et  étudié  par  M-r  Bogoslovsky  dans  le  travail  qu'il  vient 
de  publier,  est  la  présence  dans  l'horizon  à  Hoplites  rjasanensis  de 
toute  une  série  d'Ammonites  très  proches,  quoique  non  tout  à  fait  iden- 
tiques, à  celles  du  tithonique  le  plus  supérieur  et  du  berriasien  (zone 
à  Hoplites  Boissieri). 

S.  Nikitin  est  de  l'opinion  que  l'ensemble  des  dépôts  volgiens 
présente  un  type  paléontologique  et  géologique  spécial  (type  du  nord), 
qui  n'entre  ni  dans  la  classification,  ni  dans-  la  terminologie  ac- 
ceptées dans  l'Europe  occidentale.  Des  traces  du  volgien  se  retrouvent 
en  Angleterre,  mais  là,  comme  en  Russie,  elles  attendent  une  étude 
paléontologique  approfondie  qui,  certainement,  ne  se  contentera  pas 
de  la  connaissance  des  Ammonites  et  des  Bélemnites. 

M-r  Bogoslovsky  à  qui  appartient  la  définition  stratigraphique 
de  l'horizon  très  instructif  à  Hoplites  rjasanensis  et  l'étude  de  sa  faune, 
est  du  même  avis  que  nous  sur  l'âge  respectif  des  dépôts  volgiens,  leur 
indépendance  originale  et  le  rapport  qu'ils  offrent  avec  les  formations 
de  l'Europe  occidentale;  toutefois  il  propose  de  terminer  le  volgien  su- 
périeur par  l'horizon  à  Olcost.  nodiger  qui  serait  en  même  temps  le 
dernier  niveau  du  jurassien,  de  mettre  provisoirement  l'horizon  à  Hopl. 
rjasanensis  à  la  base  du  néocomien  et  de  considérer  le  niveau  à  Ole. 
polyptychus  et  Ole.  lioplitoïcles  comme  principale  assise  inférieure  du 
néocomien.  (La  divergence  avec  notre  point  de  vue,  on  le  voit,  n'est 
que  formelle). 

M-r  Pavlov,  tout  en  étant  d'accord  que  les  sédiments  du  volgien 
inférieur  reposent  constamment  sur  le  kimmériclgien  à  Hoplites 
eudoxus,  a  cependant,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  classé  la-  totalité  des 
dépôts  volgiens  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  dans  le  système  ju- 
rassique, auquel  il  rattachait  aussi  une  partie  du  néocomien  de  l'Eu- 
rope occidentale  (Berrias,  Hils  conglomérat  etc.),  en  supposant  l'existence 
en  Russie  d'une  lacune  entre  la  limite  du  volgien  supérieur  et  le  néo- 
comien moyen  à  Ole.  rersicolor.  M-r  Pavlov  conteste  l'existence  d'une 
faune  spéciale  à  l'ensemble  des  dépôts  volgiens  dont  il  n'accepte  pas 
même  le  nom;  se  fondant  sur  ses  propres  observations  comparatives, 
faites  dans  la  Russie  centrale  et  en  Angleterre,  il  se  prononce  caté- 
goriquement pour  la  correspondance  des  diverses  zones  des  assises  vol- 
giennes aux  zones  respectives  de  l'Europe  occidentale.  Cependant  la 
classification,  la  subdivision  et  la  parallélisation  des  zones  sont  diffé- 
rentes dans  chacun  des  travaux  de  cet  auteur.  Son  point  de  vue  s'est 
particulièrement  modifié  clans  son  dernier  article  1).  D'après  cette  der- 
nière variante  une  partie  des  dépôts  du  volgien  supérieur,  notamment 


l)  Quarterly  Journ.  G-eolog.  Soc.  London,  1896,  A»  3.  La  coupe  gé- 
nérale, proposée  maintenant  par  M-r  Pavlov,  pour  les  dépôts  méso- 
zoïques  de  la  Russie  centrale  ainsi  que  son  tableau  de  corrélation  se 
trouvent  dans  son  guide  de  l'excursion  le  long  de  la  Volga, 


I  9 

le  niveau  supérieur  de  la  zone  à  Hoplites  rjasanensis  et  la  zone' à  Ole. 
polyptychus,  ne  se  rapporterait  non  au  jurassique,  mais  au  néocomien 
inférieur  du  système  crétacé;  la  lacune  entre  le  volgien  supérieur  et  le 
néocomien  moyen  à  Ole.  versicoJor  ne  serait  pas  générale,  mais  seu- 
lement locale  (comme  nous  l'avons  signalé  depuis  bien  longtemps):  les 
couches  du  volgien  supérieur  formeraient  une  seule  zone,  celles  de 
l'inférieur  en  formeraient  trois  etc. 

Le  néocomien  moyen  à  faune  marine  de  la  région  de  la  Volga 
moyenne  (horizon  à  Ole.  vérsicolor),  développé  à  travers  toute  la  Russie 
de  l'est,  depuis  la  Crimée  et  le  Caucase  jusqu'à  la  région  de  la  Petchora, 
n'a  pas  été  trouvé  dans  les  environs  de  Moscou:  il  y  est  remplacé  par 
des  sables  à  flore  du  crétacé  inférieur  (très  voisine  de  la  flore  du  Wealdien). 

Le  néocomien  supérieur  à  faune  marine,  dont  l'affleurement 
le  plus  proche  s'observe  à  150  klm.  à  l'est  de  Moscou,  n'a  jusqu'à  pré- 
sent été  trouvé  plus  près  de  la  ville  qu'à  un  seul  endroit.  Comme  le 
néocomien  moyen,  il  est  en  sa  plus  grande  partie  remplacé  par  des 
sables  qui  représentent  peut-être  des  horizons  encore  plus  élevés. 

Après  des  lacunes  considérables  viennent  les  dépôts  post ter- 
tiaires ou  quaternaires,  que  nous  divisons  en  dépôts  pléistocènes 
(Qi)  et  modernes  (Q2).  Comme  le  montre  la  coupe  générale,  la  con- 
trée était  occupée,  durant  la  première  moitié  du  pléistocène,  par  un 
glacier  qui  y  a  laissé  la  moraine  profonde  Q\b.  Cette  moraine  repose 
très  souvent,  mais  non  partout,  sur  les  sables  à  blocs  erratiques  infé- 
rieurs statitiés  Q[a.  Au-dessous  on  observe  çà  et  là  des  sédiments  ty- 
piques d'eau  douce,  avec  débris  végétaux  qui  pourraient  bien  avoir  com- 
mencé à  se  déposer  déjà  à  la  tin  de  la  période  tertiaire.  Quant  à 
quelques  autres  dépôts  d'eau  douce  que  la  plupart  des  géologues 
avaient  placés  autrefois  à  la  base  du  quaternaires,  les  opinions  sont  au- 
jourd'hui doubles.  En  tout  cas.  il  est  hors  de  doute  qu'aux  environs  de 
Moscou  et  dans  toute  la  Russie  centrale  il  n'existe  qu'un  seul  étage 
morainique  à  blocaux  et  que,  les  traces  de  glaciations  répétées  ou  de 
grandes  oscillations  du  glacier  y  faisant  absolument  défaut,  il  ne  peut 
être  question  de  dépôts  interglaciaires.  Nombre  de  preuves  directes  et 
indirectes  montrent  que  les  dépôts  morainiques  y  datent  de  la  première 
moitié  du  pléistocène  et  de  l'époque  de  la  première  ou  la  grande  gla- 
ciation de  la  Scandinavie  et  de  l'Allemagne  (d'après  la  terminologie 
de  Torell,  Penck,  Rerendt  etc.). 

La  seconde  moitié  du  pléistocène  se  caractérise  par  la  formation, 
dès  la  retraite  du  glacier,  des  sables  à  blocs  erratiques  supérieurs  non 
statitiés  (Qlc),  produits  par  l'éluvion  et  le  délavage.  D'autres  sédiments 
stratifiés,  sableux  ou  argileux,  formés  aux  dépens  de  la  moraine  élu- 
vionnée,  se  sont  déposés  en  même  temps  dans  les  larges  vallées  fluvia- 
les et  les  dépressions;  là  où  la  moraine  a  été  entièrement  emportée, 
les  sables  stratifiés  supérieurs  {Q\a)  se  mélangent  avec  les  sables  infé- 
rieurs (Q]a)  en  un  ensemble  de  sédiments  sableux  qu'il  est  impossible 
de  séparer.  Bien  plus  rarement  apparaissent  dans  les  environs  de  Mos- 
cou des  dépôts  lœssiformes  de  même    origine,    adossés  à  différents  ni- 


10  I 

veaux  contre  les  pentes  élevées;  habituellement  ce  sont  des  sédiments 
de  nature  poussiéreuse  non  stratifiés  ou  à  peine  schisteux,  qui  offrent 
la  structure,  la  composition  et  les  autres  qualités  du  lœss.  Au  même 
étage  se  rapportent  dans  la  Russie  moyenne  les  principaux  dépôts  d'eau 
douce,  fluviatiles  (en  terrasses)  ou  lacustres  (P),  avec  mammouths,- 
rhinocéros  et  abondants  restes  de  forêts  à  feuilles  caduques. 

Les  sédiments  quaternaires  modernes  (Q2)  offrent  dans  toute  cette 
région  deux  types  distincts:  tantôt  ce  sont  des  alluvions  fluviatiles.  tan- 
tôt des  alluvions  lacustres  ou  des  alluvions  de  ravins  et  de  pentes  peu 
inclinées.  Vers  le  haut  des  pentes  et  sur  les  espaces  plus  ou  moins  éle- 
vés et  plats,  les  alluvions  passent  graduellement,  par  l'intermédiaire  de 
dépôts  de  ruissellement,  aux  divers  produits  d'éluvion.  Sur  ces  pla- 
teaux on  observe  souvent  des  tourbières  et  une  formation  spéciale,  très 
répandue  dans  la  zone  forestière  (en  dehors  de  la  limite  du  tcherno- 
zem)  de  la  Russie  du  nord  et  du  centre,  connue  en  Russie  sous  le 
nom  de  „podsol".  Le  podsol  est  une  substance  finement  pulvérisée,  fa- 
rineuse à  l'état  sec,  qui,  mouillée,  prend  l'aspect  et  les  propriétés  d'une 
argile  faiblement  plastique.  Le  podsol  est  de  la  silice  presque  pure 
(jusqu'à  88°/0),  pulvérulente  et  faiblement  mélangée  d'argile,  très  pauvre 
en  zéolites  et  en  calcaire,  mais  parfois  assez  riche  en  FeO  et  MgO. 
La  réaction  est  acide;  la  substance  organique  accuse  le  plus  souvent 
l'acide  crenique  (Krensâure)  et  ses  composés.  Le  podsol  doit  son  ori- 
gine à  la  décomposition  organique  du  sol  dans  un  milieu  acide  et  hu- 
mide. Il  pénètre  le  sol  et  s'assemble  en  lit  plus  ou  moins  épais  entre 
le  sous-sol  et  le  sol  proprement  dit.  Là  où  le  sous-sol  est  sableux,  le 
podsol  est  parfois  accompagné  de  l'ortstein  (alios). 

Worobiewy  gory  (Montagnes  des  Moineaux). 

Les  Montagnes  de  Worobiewo,  aussi  célèbres  dans  l'histoire  natu- 
relle que  dans  l'histoire  politique,  sont  situées  au-delà  de  la  limite  sud- 
occidentale  de  Moscou.  En  réalité  toutes  ces  „montagnes"  ne  forment 
qu'une  seule  colline,  élevée  en  bord  escarpé  jusqu'à  90  m.  au-dessus 
de  la  rivière  Moskwa  (206  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer).  Sur 
une  longueur  considérable  la  rivière  a  creusé  le  versant  nord-est  de 
cette  colline  en  forme  de  fer  à  cheval.  Du  côté  sud  la  colline  s'élève 
peu  à  peu  en  un  plateau,  coupé  par  de  profonds  ravins,  qui  atteint 
235  mt.  d'altitude. 

On  y  arrive  soit  par  le  tramway  qui  traverse  le  quartier  Zamos- 
kworétchié  en  passant  devant  le  Jardin  Impérial  et  le  Palais  d'été  Nié- 
skoutchnoïé,  soit  par  un  des  petits  bateaux  à  vapeur  qui  partent  du 
Kremlin,  soit  enfin  par  le  train  qui  traverse  le  Diévitchié  Polie.  Du 
belvédère  du  restaurant  au  sommet  de  la  colline  une  vue  splendide 
s'ouvre  sur  la  ville  et  ses  faubourgs,  le  Kremlin  au  centre,  le  Diévi- 
tchié Polie  au  premier  plan,  et  plus  loin,  au  nord-est,  sur  la  vaste  et 
sinueuse  vallée  de  la  Moskwa.  La  continuation  de  la  vallée  vers  l'est 
est  cachée  par  l'aile    orientale  des  montagnes.   La  superposition  alter- 


I 


11 


nante  de  dépôts  argileux  et  sableux,  une  puissante  nappe  aquifère  sur 
les  argiles  en  bas,  enfin  le  creusement  annuel  de  la  base  par  la  crue 
du  printemps,  sont  cause  que  le  flanc  escarpé  de  la  colline,  en  forme 
de  fer  à  cheval,  présente  une  série  de  terrasses  d'éboulement,  actuelle- 
ment couvertes  de  forêts. 

A  cause  de  leur  hauteur  les  "Worobiewy  gory  ont  conservé,  mieux 
que  n'importe  où  aux  environs  de  Moscou,  la  série  des  dépôts  méso- 
zoïques  qui  séparent  le  jurassien  du  crétacé. 


Coupe  de  Worobiowo. 


Gault  et  ap- 
tien  GV\? 


moyen       Cr> 
[pFy  "  J     Volgien  super.  JCrb 

X      Volgien  infér.  JCra 
!     Kimmerid.  et  sequanien  Jys 


Cette  coupe  idéale  ne  se  voit  nulle  part  en  entier  le  long  de 
la  Moskwa.  La  série  supérieure  des  couches  se  fait  le  mieux 
observer  au  grand  ravin  qui,  à  partir  du  bout  oriental  du  village, 
descend  vers  la  rivière  en  faisant  avec  celle-ci  un  angle  droit.  Malheu- 
reusement le  ravin  coupe  du  haut  en  bas  les  éboulements  échelonnés, 
de  sorte  que  les  dépôts  ne  se  présentent  point  dans  leur  position  primi- 
tive et  que  les  couches  inférieures  de  la  coupe,  depuis  le  néocomien 
moyen  jusqu'au  pied  de  l'escarpement,  restent  cachées.  Au  commence- 
ment de  l'été,  pendant  la  baisse  des  eaux,  on  aperçoit  dans  la  berge 
et  aux  endroits  secs  du  lit  de  la  rivière  plusieurs  niveaux  des  dépôts 
volgiens  et  jurassiens,  le  sequanien  à  Cardioceras  alternansj  compris; 
mais  dans  la  seconde  moitié  de  l'été  la  digue  de  la  ville  fait  remon- 
ter l'eau  et  ces  horizons  redeviennent  invisibles.  En  aval,  près  de  l'hos- 
pice Andréevskaïa,  l'eau  couvre   également  le  bas  d'un  très  bel  affleu- 


12  1 

rement  de  trois  horizons  du  volgien  supérieur  qui  renferment  une  rare 
abondance  de  fossiles  bien  conservés.  Quand  l'eau  est  basse,  le 
lit  est  pour  ainsi  dire  pavé  de  concrétions  phosphatiques  du  volgien 
inférieur. 

Environs  du  cimetière  de  Dorogomilowo. 

En  traversant  la  Moskwa  au  centre  de  la  ville,  nous  entrons  dans  le 
faubourg  de  l'ouest,  appelé  Dorogomilowo.  Si  l'on  y  dépasse  l'an- 
cienne barrière  de  la  ville  et  qu'on  tourne  à  droite,  on  arrive, 
sur  la  rive  droite,  entre  le  cimetière  et  le  pont  du  chemin  de  fer 
de  Smolensk,  à  un  affleurement  des  couches  inférieures  des  dépôts 
jurassiques  et  à  d'anciennes  carrières  qui  exploitent  le  calcaire  carbo- 
nifère. Nous  avons  donc  là  les  niveaux  de  la  coupe,  qui  à  Worobiowo 
n'affleurent  pas  ou  sont  couverts  par  l'eau.  Lorsque  les  carrières  sont 
en  action,  on  peut  voir  les  parois  verticales  artificielles  de  l'étage  vol- 
gien inférieur  JCra,  du  séquanien  J|,  de  l'oxfordien  J% ,  chacun 
avec  ses  fossiles  caractéristiques.  L'oxfordien  présente  des  concrétions 
argileuses,  parfois  siliceuses  et  marneuses,  à  Cardioc.  cordatum.  Le  cal- 
lovien  sous-jacent  y  est  dépourvu  de  fossiles.  Le  calcaire  carbonifère 
à  la  base  plonge  dans  l'eau;  on  en  retire  des  dalles  contenant  fréquem- 
ment une  abondante  faune  de  la  zone  à  Product.  longispinus,  Produc- 
tus  punctatus,  Spirifér  lineatus,  Enteletes  Lamarchi.  Un  des  horizons 
inférieurs  du  calcaire  est  riche  en  Fusulina  cylmdrica,  en  Crinoides, 
Archaeocidaris  rossica  etc.  Vers  le  haut  l'assise  du  calcaire  carbo- 
nifère est  parfois  intercalée  de  marnes  et  d'argiles  rougeâtres  ou  ver- 
dâtres,  considérées  autrefois  comme  restes  des  dépôts  permiens 
(Trautschold).  Cette  argile  renferme  les  fossiles  du  même  carbo- 
nifère moscovien.  Dans  les  sondages  exécutés  dans  la  ville,  elle  se 
montre  distinctement  recouverte  de  calcaires  contenant  exactement  la 
même  faune. 

En  face,  sur  la  rive  gauche,  un  peu  en  aval  du  cimetière  et  dans 
la  vallée  même,  plusieurs  carrières  exploitent  des  calcaires  carbonifères 
identiques  à  ceux  d'e  la  rive  droite.  La  coquille  caractéristique  des 
horizons  plus  inférieurs  de  l'étage  moscovien,  Spir.  mosquensis,  ne  s'y 
rencontre  pas  encore. 

Mniovniki. 

Un  vaste  champ  qui  sert  de  camp  militaire,  s'étend  à  l'ouest  et  au 
nord-ouest  de  la  ville  entre  la  Moskwa,  la'1  ligne  du  chemin  de  fer  de 
Smolensk  et  la  chaussée  de  Pétersbourg.  Ce  champ,  appelé  Khodynskoïé 
polie,  est  traversé  par  le  petit  ruisseau  Khodynka.  Tout  cet  espace  est 
couvert  des  sables  à  blocaux  inférieurs  (Q\à)  abondant  par  endroits  en 
blocaux  et  galets  erratiques.  Le  côté  nord-est  est  bordé  par  une  bande 
continue  d'argile  morainique,  dont  on  ne  trouve  que  des  lambeaux  au 
milieu  du  champ.  Il  est  hors  de  doute  qu'à  l'époque    de  la  retraite  du 


I  13 

glacier  cette  argile,  exposée  à  un  fort  délavage  et  à  l'érosion,  fut 
remplacée  par  les  dépôts  de  sable  stratifié  (Q']a)  réunis  en  un 
tout  avec  les  sables  inférieurs  (Q[a)  qui  dans  les  coupes  s'enfouis- 
sent sous  l'argile  morainique.  Par  endroits,  p.  ex.  sur  la  rive  gauche  de 
la  Moskwa,  entre  le  village  Chélépikha  et  le  confluent  de  la  Khodynka, 
ces  sables  offrent  de  fortes  accumulations  de  blocs  erratiques.  Parfois 
on  y  observe,  surtout  vers  le  bas,  des  coucbes  sous-jacentes  d'argile 
stratifiée  et  de  marne.  Des  traces  de  dépôts  lacustres  et  fluviatiles  lo- 
caux s'observent  çà  et  là  à  des  niveaux  bien  plus  élevés  que  les  eaux 
du  printemps  n'en  atteignent  aujourd'hui. 

Dans  les  bords  creusées  de  la  Moskwa  apparaissent,  tantôt  sur 
l'une,  tantôt  sur  l'autre  rive,  de  très  beaux  affleurements  du  volgien 
et  en  partie  du  séquanien.  Les  horizons  supérieurs  de  ces  affleure- 
ments jusqu'à  celui  à  Olcost.  nodiger  inclusivement  (JCr")  étaient  dé- 
truits, sur  une  partie  considérable  du  terrain,  avant  l'époque  et  à  l'épo- 
que même  du  dépôt  des  sables  quaternaires  inférieurs.  Le  creusement 
continuel  de  la  rive  et  l'abondance  de  sources  dans  la  partie  supérieure 
de  l'étage  volgien  inférieur  (JCrsa)  ne  cessent  d'anéantir  les  beaux  affleu- 
rements d'autrefois,  tout  en  y  mettant  à  nu  de  nouveaux.  Ainsi  p.  ex.  les 
affleurements  près  du  village  Khorochowo,  célèbres  du  temps  de  Rouiller 
et  de  Murchison,  n'existent  plus.  Aujourd'hui  la  meilleure  coupe  s'ob- 
serve entre  le  confluent  de  la  Khodynka  et  le  village  Mniovniki  au 
débouché  du  grand  ravin  Stoudiony.  Au  lieu  d'une  description  nous  en 
donnons  la  coupe  (p.  14). 

Ajoutons  qu'outre  une  grande  netteté  de  tous  les  horizons,  l'étage 
volgien  inférieur,  avec  ses  deux  couches  de  concrétions  phosphatiques, 
offre  ici  une  rare  richesse  paléontologique  et  que  les  mêmes  ammonites 
du  groupe  virgati  se  trouvent  indistinctement  et  en  quantité  égale  dans 
les  concrétions  phosphatiques  les  plus  inférieures  et  dans  les  argiles  supé- 
rieures (Jtrsa).  La  coupe  se  termine  en  bas  par  de  l'argile  qui  se  continue 
jusqu'au  séquanien  (Jg  ).  Cette  argile,  souvent  glauconieuse  vers  le  haut, 
passe  insensiblement  au  sable  glauconieux  argiïeux  du  volgien  inférieur 
qui  la  surmonte.  Les  fossiles  caractéristiques  séquaniens  ne  se  rencou- 
trent  qu'à  un  mètre  de  distance  de  la  couche  inférieure  des  concrétions 
phosphatiques  (pie  l'on  considère  ordinairement  comme  base  de  l'étage 
volgien. 

Tatarowo-Troïtzkoïé. 

La  route  de  Troïtzkoïé  se  dirige  de  Mniovniki  vers  le  village 
Kkorochowo,  situé  au  sommet  d'un  grand  escarpement  à  pente  rapide, 
qui  forme  la  rive  gauche  de  la  Moskwa.  Nous  avons  déjà  dit  qu'actuel- 
lement les  affleurements  près  de  ce  village  sont  cachés  sous  des  éboule- 
ments  et  des  fragments  de  roches.  Cependant  on  y  voit  çà  et  là  affleu- 
rer quelques  parties  de  la  coupe  de  Mniovniki  que  nous  venous  d'exa- 
miner. Ces  affleurements  sont  en  partie  couverts  des  sables  des  niveaux 
supérieurs  de  l'étage  volgien  supérieur,    en  partie  d'argile   morainique. 


14 


Ç5 


es 


«H 


I  15 

A  un  kilomètre  environ  en  amont  du  pont  de  Tatarowo,  où  la  route 
traverse  la  rivière,  on  arrive,  sur  la  rive  droite,  à  une  autre  série  d'affleu- 
rements du  volgien,  malheureusement  à  moitié  cachés  sous  les  éhoulis 
de  la  puissante  assise  des  sables  à  blocaux  inférieurs.  La  succes- 
sion des  couches  se  laisse  observer  presque  aussi  difficilement  qu'à 
Khorochowo;  plusieurs  horizons  sont  extraordinairement  riches  en  fossiles 
bien  conservés,  surtout  celui  des  concrétions  phosphatiques  de  l'étage  vol- 
gien inférieur.  Dans  de  nombreux  ravins  latéraux  on  peut  voir  en  outre 
les  traces  des  horizons  paléontologiques  plus  supérieurs,  développés  à 
Worobiewo.  Un  des  géologues  amateurs  a  dernièrement  signalé  la  pré- 
sence en  ce  lieu  de  vestiges  de  la  zone  à  Hoplites  rjasanensis,  mais  sans 
donner  ni  la  coupe  ni  la  description  exacte  de  l'endroit  où  il  a  fait  sa 
découverte.  Toutefois  quelques-unes  de  ses  indications  font  supposer 
que  les  Hoplites  s'y  trouvaient  en  position  secondaire  parmi  les  galets 
erratiques. 

Les  couches  du  volgien  supérieur  sont  surmontées  dans  les  coupes 
de  la  rive  par  une  puissante  assise  des  sables  volgiens  supérieurs  qui 
constituent  la  plaine,  en  plusieurs  points  boisée,  s'étendant  vers  les  vil- 
lages Yékatérinovka  et  Troïtzkoïé.  Vers  le  sud,  à  un  kilomètre  à  peu 
près  de  la  rivière,  se  dressent  des  collines,  dont  la  hauteur  absolue 
atteint  200  m.  Ces  collines  consistent  en  une  argile  morainique  (  Q\b),  de 
dessous  laquelle  émergent  par  endroits  les  sables  inférieures  (Q\a),  des 
sables  blancs  et  des  grès  meuliers  quartzeux.  A  juger  d'après  leur 
position  et  les  restes  de  flore  (celle  du  crétacé  inférieur),  ces  grès  doi- 
vent correspondre  à  la  partie  du  néocomien,  disposée  au-dessus  de  la 
zone  à  Hoplites  rjasanensis.  Faute  de  données  plus  positives,  leur  âge  ne 
peut  être  déterminé  d'une  manière  plus  exacte.  (La  question  de  leur 
position  et  de  leur  âge  est  examinée  en  détail  dans  notre  livre:  „ Ve- 
stiges de  la  période  crétacée"). 

En  suivant  la  rivière  dans  la  direction  du  village  Troïtzkoïé  on 
arrive  à  l'endroit  où  le  prof.  Rouiller  a  trouvé  en  1844  le  limon  aré- 
nacé  marneux  lacustre  qu'il  a  décrit  pour  la  première  fois.  Dans  ce 
limon  a  été  trouvé  un  squelette  presque  entier  de  mammouth  parmi 
les  nombreux  restes  de  la  faune  et  de  la  dore  forestière  et  marécageuse 
contemporaines,  caractéristiques  pour  les  parties  plus  méridionales  de  la 
Russie  centrale.  Ce  dépôt  lacustre,  surmonté  par  des  sables  à  galets, 
y  a  été  trouvé  recouvrant  immédiatement  les  dépôts  mésozoïques. 
Mr.  Rouiller,  et  après  lui  une  série  d'investigateurs,  lui  a  attribué 
l'âge  tertiaire,  ou,  d'après  le  point  de  vue  moderne,  l'âge  préglaciaire, 
tout  en  admettant  l'existence  du  mammouth  dans  la  Russie  centrale 
non  seulement  à  la  seconde  moitié  du  pléistocène,  ce  qui  a  été  con- 
staté dans  plusieurs  localités,  mais  aussi  a  l'époque  préglaciaire.  Il  y  a 
une  vingtaine  d'années,  on  pouvait  encore  voir  l'affleurement  des  limons 
marneux  à  Troïtzkoïé  dans  le  même  état  que  Mr.  Rouiller  l'avait 
décrit.  Malheureusement  les  conditions  locales  ont  changé  depuis:  la 
rivière  s'est  rapprochée  du  profil  de  l'affleurement;  le  massif  des  limons, 
en  glissant  vers  la  rivière,  a  recouvert  les  alluvions  caillouteuses  et  les 


16  I 

galets  des  roches  cristallines  du  lit  de  la  rivière,  ce  qui  a  à  tel  point 
disloqué  et  changé  la  suite  des  dépôts  du  profil,  qu'on  n'en  voit  au- 
jourd'hui que  des  lambeaux.  Un  des  jeunes  investigateurs,  Mr.  Krista- 
fow.it ch,  a  fait  exécuter,  il  y  a  quelques  années,  des  fouilles  considérables 
dans  cet  affleurement.  La  découverte  de  galets  cristallins  au-dessous 
du  limon  marneux  l'a  engagé  à  publier  une  note  J)  dans  laquelle  il  a 
proposé  de  considérer  ces  galets  comme  restes  de  la  moraine  de  la  pre- 
mière glaciation,  les  limons  à  mammouth  comme  couches  interglaciaires, 
les  sables  qui  les  recouvrent  et  notre  argile  morainique  comme 
dépôts  de  la  seconde  glaciation.  L'article  de  Mr.  Kristafowitch,  hien 
qu'il  fût  en  pleine  contradiction  avec  les  résultats  des  recherches  des 
autres  investigateurs  russes,  provoqua  une  certaine  sensation  parmi  les 
géologues  de  l'étranger  qui  s'occupent  du  quaternaire.  Depuis  lors  Mr. 
Kristafowitch  a  plusieurs  fois  changé  d'avis  sur  la  succession  et  les 
relations  de  ces  dépôts.  La  dernière  note  aussi  préliminaire  que  celles 
qu'il  a  publiées  précédemment  sur  les  dépôts  quaternaires  des  environs 
de  Moscou,  montre  que  non  seulement  il  n'y  reconnaît  plus  la  présence 
de  dépôts  de  la  seconde  glaciation,  mais  qu'il  rapporte  aujourd'hui  les 
limons  de  Troïtzkoïé  aux  formations  postérieures  à  notre  argile  mo- 
rainique. 

Selon  notre  opinion,  l'emplacement  actuel  des  affleurements  à  Troïtz- 
koïé ne  peut  jouer  de  rôle  décisif  dans  la  question  de  l'âge  du  mam- 
mouth de  la  Russie  centrale.  En  effet,  les  conditions  locales  sont  telles 
que  les  sables  inférieurs  au  gravier  des  roches  cristallines  sous  le  limon, 
ainsi  que  les  sables  supérieurs  qui  le  recouvrent,  occupent  peut-être  une 
position  secondaire  et  que  leur  sédimentation  peut  n'avoir  eu  lieu  à 
aucune  des  époques  de  la  période  glaciaire.  S'il  venait  à  être  démontré 
que  les  sables  inférieurs  à  galets  cristallins  avaient  en  effet,  in  situ, 
supporté  l'assise  des  limons  de  Troïtzkoïé,  ce  qui  est  encore  loin  d'être 
prouvé,  le  mammouth  de  Moscou  perdrait  son  intérêt  original  comme 
mammouth  préglaciaire,  et  ne  serait  qu'un  nouvel  exemple  de  la  po- 
sition de  cet  animal,  bien  ordinaire  dans  la  Russie  centrale,  parmi  les 
dépôts  de  la  seconde  moitié  du  pléistocène,  déposés  après  la  retraite 
des  glaciers. 


*)  Bull.  Soc.  Nat.  Moscou.  1890,  N°  4. 


II 

DE  MOSCOU  A  OUFA. 
(Via  Miatchkowo,  Riazan.  Penza.  Syzraii,  Sain  ara) 


PAR 

S.    NIE  I  TIN. 


De  Moscou  à  Kolomna  sur  TOka  r). 

Le  chemin  de  fer  de  Riazan  contourne  la  partie  nord  de  la  ville  de 
Moscou  et  se  dirige  vers  le  sud-est  parallèlement  au  cours  de  la  Moskwa, 
en  traversant  plusieurs  de  ses  affluents  gauches  peu  considérables.  La 
contrée  est  peu  élevée  et  relativement  plate;  les  faibles  ondulations 
du  sol  sont  des  îlots  de  l'argile  morainique  qui,  érodée  et  enlevée  à 
présent  sur  la  plus  grande  partie  du  terrain,  le  couvrait  autrefois 
tout  entier.  La  formation  dominante  est  le  sable  à  blocaux  infé- 
rieur stratifié  (Q\a)  intimement  lié  à  sa  surface  avec  les  produits 
d'éluvion  sableux,  déposés  après  l'érosion  de  l'argile  morainique.  Par 
endroits  ces  formations  sont  remplacées  par  des  marais  à  tourbières 
et  les  alluvions  des  petites  rivières.  Conformément  à  la  composition  du 
terrain,  les  sols  à  podsol  présentent  ici  deux  types  distincts,  l'un 
sous-argileux,  l'autre  sous-sableux,  les  deux  d'un  gris  pâle.  Le  dernier 
type,  qui  prédomine,  est  toujours  accompagné  de  forêts  de  pins  (Pinus 
sylvestris),  tandis  que  les  terres  sous-argileuses  sont  plutôt  couvertes 
de  bois  de  bouleaux,  de  trembles  et  de  quelques  autres  arbres  à  feuil- 
lage caduc,  alternant  avec  des  champs  labourés  et  des  prés  dans  les 
vallées  d'alluvion. 

Presque  jusqu'à  la  station  Bykowa  les  petites  tranchées  du  chemin 
de   fer,  les  puits  et  les  sondages  permettent  de  voir,  sous  les  sables  à 

1)  La  littérature  géologique  sur  cette  partie  de  la  région  est  indi- 
quée dans  les  trois  mémoires  de  M-r  Nikitin  mentionnés  plus  haut. 


2  II 

bioeaux,  des  sables  stratifiés  plus  au  moins  purs  et  blancs,  qui  se  rap* 
portent  déjà  aux  zones  supérieures  du  volgien  supérieur.  Vers  le 
sud  et  le  sud-ouest  de  la  station  Lioubertzy  on  aperçoit  du  chemin  de 
fer  des  collines  boisées  de  plus  de  180  m.  d'altitude:  sur  Tune  d'elles 
s'élève  l'église  du  village  Kotelniki,  visible  de  très  loin.  De  là  ces 
collines  forment  sur  une  grande  distance  vers  le  sud  la  pente  gauche 
de  la  vallée  de  la  Moskwa.  Leur  surface,  presque  partout  dépourvue  de 
la  couverture  quaternaire,  se  compose  de  sables  et  de  grès  partielle- 
ment modifiés  en  quartzite.  Les  quartzites  renferment  les  ammonites 
typiques  de  la  zone  à  Olcosteph.  nodiger  et  Oxynot.  subclypeiforme. 
Par  endroits  les  forêts  sont  couverts  de  blocs  de  quartzite,  ce  qui 
donne  à  cette  contrée  des  environs  de  Moscou  l'aspect  étrange  d'un 
pays  montagneux. 

Vers  le  sud,  à  dix  kilomètres  de  la  station  Bykowa.  est  situé  le  village 
Miatchkowo,  célèbre  par  la  richesse  en  fossiles  parfaitement  conservés 
que  l'on  trouve  dans  la  section  moyenne  du  calcaire  carbonifère,  le 
moscovien  typique. 


Miatchkowo. 

Bientôt  après  la  station  Bykowa  la  route  entre  dans  un  vaste  élar- 
gissement de  terrain  alluvial  lacustre  de  la  vallée  de  la  Moskwa,  au 
moment  de  la  jonction  de  cette  rivière  avec  son  affluent  gauche,  la 
Pekhorka.  Cette  vallée,  avec  ses  lacs  et  les  anciens  lits  de  rivières,  les 
uns  déjà  alluvionés,  les  autres  commençant  à  disparaître,  avec  les  nou- 
veaux lits  qui  changent  chaque  année,  est  inondée  tous  les  printemps 
sur  une  étendue  de  plusieurs  kilomètres,  pendant  la  fonte  des  neiges. 
En  été  elle  offre  à  côté  d'endroits  marécageux  des  prairies  splendides. 

A  partir  du  village  Ostrovtzy  la  route  s'élève  sur  le  bord  primitif 
de  la  vallée  pour  entrer,  après  un  parcours  de  4  kilomètres,  dans  le 
grand  village  Miatchkowo.  Ce  village  s'étend  sur  une  vaste  colline  de 
150  m.  de  hauteur  absolue,  et  sur  les  deux  rives  de  la  Moskwa.  L'aspect 
de  la  vallée  se  distingue  ici  d'une  manière  bien  tranchée  de  ce  que 
nous  avons  vu  depuis  Bykowo.  Les  rives,  tant  de  la  Moskwa  que  de  la 
Pakhra  qui  s'y  réunit,  sont  très  resserrées:  la  rive  gauche  est  plus 
élevée  que  la  droite.  Il  est  évident  que  la  rivière  s'est  frayé  son  pas- 
sage à  travers  les  roches  dures  des  calcaires  qu'on  y  exploite  depuis 
le  XV-e  siècle.  Jusqu'à  présent  ces  carrières  fournissent  la  plus  grande 
partie  de  la  chaux  nécessaire  aux  besoins  de  Moscou. 

Les  carrières  commencent  le  long  de  la  rive  gauche  à  un  kilo- 
mètre en  amont  du  village,  s'étendent  sous  celui-ci  et  plus  loin  encore 
sur  une  étendue  de  presque  4  km.  Malheureusement  les  meilleures  cou- 
pes s'observaient  autrefois  dans  les  carrières  en  aval  du  village,  au- 
jourd'hui abandonnées  dans  la  crainte  d'un  futur  éboulement  d'une 
partie  du  village.  Actuellement  on  se  contente  d'exploiter  presque 
exclusivement  les  carrières  au-delà  de  l'extrémité  supérieure  du  village, 


II  3 

où  le  terrain  est  beaucoup  plus  bas  et  où  la  partie  supérieure  des  dépôts 
mésozoïques  est  plus  ou  moins  détruite  et  emportée.  Derrière  l'extrémité 
inférieure  du  village  on  aperçoit  en  partie  l'argile  à  blocaux  et  les 
sables  à  gravier  qu'elle  recouvre.  Les  sables  s'amincissent  peu  à  peu 
vers  l'extrémité  supérieure  du  village  où  les  dépôts  jurassiques  sont 
directement  recouverts  par  la  couche  végétale.  Des  restes  des  étages 
volgiens  ne  se  sont  conservés  que  sous  la  partie  inférieure  du  village, 
mais  ils  sont  aujourd'hui  presque  inaccessibles  à  l'observation  du 
géologue.  C'est  pour  cette  raison  que  je  n'ai  pas  pu  y  observer  les 
représentants  du  volgi en  supérieur  (JCrb).  Mr.  Trautschold  fait 
mention  d'un  sable  argileux  brunâtre  qui  se  rapporte  probablement  à 
cet  endroit-ci  et  qui  renfermait  Aucella  mosquensis  Keys..  Ammonites 
catenulatus  Fi  se  h.  De  nos  jours  ces  affleurements  ne  sont  surmontés  que 
par  un  sable  argileux  et  glauconieux,  noir  ou  vert,  avec  des  concrétions  de 
phosphate  de  chaux  (JCrj  noire  ou  verdâtre.  J'y  ai  recueilli:  Peris- 
phmetes  miatschlcowiensis  Wischn.,  Perisph.  virgatus  Buch.  Perisph. 
seyihicus  Wischn.,  Aucella  Pallasi  Keys.,  Lyonsia  Alduini  d'Orb., 
Lucina  Fischer/  d'Orb.,  Lima  consdbrina  d'Orb.,  Ostrea  plastica 
Trd.,  Bliynchonella  Loxiae  Fisch.,  et  quelques  autres  formes. 

Plus  bas  vient  une  assise  du  plus  haut  intérêt,  composée  d'argiles 
grises  et  noires,  stratifiées,  avec  intercalations  d'un  schiste  argileux 
brun  foncé,  combustible,  et  par  places  d'abondantes  concrétions  mar- 
neuses. La  série  de  ces  couches  correspond  en  général  à  l'oxfordien 
et  au  séquanien  et  atteint  8  à  10  m.  d'épaisseur.  Plusieurs  années  de 
suite  j'ai  étudié  en  détail  chacun  des  horizons  de  cette  localité  classique. 
Le  calcaire  ne  pouvant  être  exploité  qu'après  l'enlèvement  des  argiles 
jurassiques  superposées,  les  coupes  verticales  très  nettes  de  ces  derniè- 
res se  renouvelaient  chaque  année  sur  une  grande  étendue,  de  sorte 
que  j'ai  pu  y  récolter  une  riche  collection  paléontologique.  L'étude  de 
la  fréquence  et  de  la  succession  des  fossiles  dans  les  diverses  couches 
de  l'assise  m'a  conduit  à  la  conclusion  très  importante  pour  l'histoire 
de  l'époque  jurassique  dans  la  Russie  centrale,  qu'il  existe  une  liaison 
intime  entre  les  couches  à  Cardioceras  cordatum  et  celles  à  Gard, 
alternons,  liaison  résultant  non-seulement  de  la  continuation  de  la 
plupart  des  conchifères  et  gastropodes  d'une  couche  à  l'autre,  mais 
aussi  du  changement  graduel  et  du  passage  de  quelques  formes  d'am- 
monites à  d'autres. 

Les  dépôts  jurassiques  présentent  ici  à  la  base  une  marne  brune 
ou  d'un  brun  gris,  et  une  marne  argileuse,  avec  grains  d'oolithe  ferru- 
gineux. Actuellement  cette  formation  s'observe  le  mieux  dans  les 
carrières  en  amont  du  village.  Là  elle  n'a  guère  plus  de  0,5  m.  de 
puissance  et  repose  directement  sur  un  conglomérat  composé  de  blocaux 
de  calcaire  carbonifère  roulés,  plus  ou  moins  siliciriés  et  cimentés  par 
une  argile  marneuse  et  ferrugineuse.  Dans  les  carrières,  à  un  niveau 
plus  bas,  la  marne  devient  plus  argileuse  et  partiellement  plus  sableuse: 
en  même  temps  elle  renferme  moins  de  grains  d'oolithe  ferrugineux  et 
perd  presque  tout  à  fait  sa  faune  callovienne  caractéristique.  Grâce 

1* 


4  II 

à  mes  propres  fouilles,  j'ai  réussi  à  y  ramasser  une  faune  relativement 
très  riche,  nettement  distincte  de  celle  des  argiles  superposées.  Cette 
faune  prouve  que,  malgré  la  faible  épaisseur  du  dépôt,  nous  avons  de- 
vant nous  les  représentants  des  horizons  moyen  et  supérieur  du 
callovien:  Stephanoceras  coronatum  Brug.,  PcrispMnctes  mosquen- 
sis  Fisch.,  Perisph.  scopincnsis  Neum.,  Cosmoceras  Duncani  Sow., 
Cosm.  ornatum  Schloth.,  Cosm.  Gulielmi  Sow.,  Peltoceras  sp.,  Be- 
lemnites  Puzosi  d'Orb.,  Belemn.  Beaumonti  d'Orb.;  des  gastéropodes 
assez  nombreux,  pas  encore  décrits:  Ostrea  semidcUoidea  La  h.,  Lima 
mosquensisl^ik.,  Lima  strigillatahâube,  Avicula  inaequivalvis  Sow., 
Pscudomonotis  subechinata  Lab.,  Exogyra  spiralis  Trd.,  (Goldf.),  et 
une  série  de  conchifères  non  décrits;  Rliynchonella  Orbignyana  Opp., 
Bhynch.  postacutiscosta  Nik.,  Rhynch.  varians  ar ouata  Quenst., 
RJiynch.  pcrsonata  Eucli.,  Terebratella  pseudotrigonella  Trd.,  Wald- 
heimia  Trautscholdi  Neum.,  Acrochordocrinus  ïnsignis  Trd. 

Dans  l'assise  du  calcaire  carbonifère  (CJ  sous-jacent  on  peut 
admettre  la  succession  des  couches  suivantes: 

Calcaire  blanc  verdâtre,  se  divisant  en  menus  fragments — 0,3  m. 
Calcaire  verdâtre  compact,  argileux — 0,7  m. 
(  îalcaire  jaune  dolomitique  à  cassure  conchoïdale  et  dolomie  pure 
qui  renferment    une  grande  quantité  de  dents  de  poissons 
et  très  peu  de  coquilles.    A  l'état   frais  la  pierre  est  très 
compacte  et  dure,  mais  après   moins  d'un  an  d'exposition 
à  l'air   elle   se  désagrège    complètement   en   menus   frag- 
ments. Les  cavités    contiennent    beaucoup   de  cristaux  de 
calcite  et  de  dolomie;  dans  les  tissures  on  trouve  souvent 
de  belles  dendrites   ramihées.   La  puissance  de  la  couche 
est  de — 2,5  à  3  m. 
Calcaire  grisâtre    compact,  à  cassure   grossière,   irrégulière — 1,5 

à  2  m. 
Calcaire  blanc,  tendre,  compact,  à  cassure  granulitique,  clivable 
en  dalles  (pierre  à  socles   de  Miatchkowo),   plus  compact 
dans  les  couches  inférieures — 2  à  3  m. 
Calcaire  à.  fusulines,  composé    en    entier   de  débris  de  foramini- 

fères  et  de  crinoïdes — 1  m. 
Calcaire  blanc-jaunâtre,  compact,  dur,  à  cassure  inégale,  finement 

granulaire — ll/«  à  2  m. 
Calcaire  blanc  salissant. 
Toutes  ces  assises  sont  séparées  l'une  de  l'autre  par  de  minces  lits 
de  marne  argileuse  et  d'argile  verdâtre    ou  violacée.   L'argile  contient 
du  mica  blanc. 

Le  calcaire  jaune  dolomitique  qui,  d'après  les  analyses  faites, 
contient  52,95%  de  carbonate  de  chaux  et  40,88°/o  de  carbonate  de  mag- 
nésie, doit  être  regardé  comme  une  véritable  dolomie.  Les  coquilles  y 
font  presque  totalement  défaut.  Je  n'y  ai  pu  trouver  que  des  empreintes 
de  Productifs  cf.  lineatus  Waag.  et  de  Prod.  semireticulatus.  Par 
contre,  ce  calcaire  est  riche  en  dents  et  en  plaques  osseuses  de  poissons: 


II  5 

Cladodus  lamnoides  X.  et  W.,  Clad.  lamnoides  Trd.,  Cld.  divergens 
Trd.,  Psamnodus  augustus  Roman.,  Psamn.  augustus  ,3  specularis 
Trd.,  Déltodus  lammaris  Trd.,  Poecilodus  coucha  Trd.,  Poccl.  ch- 
ômons Trd.,  Dactylodus  concavus  Trd..  Polyrhizodus  longus  Trd., 
Solenodus  crenulatus  Trd.,  Ostinaspis  Barboti  Roman.,  Ostinaspis 
acuta  X.  et  W.,  (Mw.  coronàta  Trd.,  Psephodus  minus  Trd.  et  quel- 
ques autres  débris  de  poissons  pas  déterminés. 

Les  calcaires  blancs  tendres  renferment  souvent  des  concré- 
tions siliceuses  et  des  cavités  tapissées  de  cristaux  de  quartz;  quelque- 
fois on  y  trouve  aussi  de  la  calcédoine  grise. 

Le  calcaire  blanc  et  les  lits  intercalés  des  marnes  verdâtres 
et  violacées  mentionnées  sont  particulièrement  fossilifères.  Cependant  le 
fait  que  l'étage  moscovien  du  calcaire  fournit  ici  une  richesse  de  formes 
plus  grande  que  n'importe  où  dans  la  Russie  centrale,  ne  semble  pas 
tant  résulter  de  l'abondance  en  fossiles  effectivement  très  grande,  que 
surtout  des  recherches  soignées  faites  en  ce  lieu  et  de  la  facilité  avec 
laquelle  des  fossiles  bien  conservés  se  laissent  recueillir  dans  ces  roches 
friables.  De  là  mes  collections  contiennent: 

Dents  et  plaques  osseuses  de  poissons: 

Cladodus  lamnoides  Trd.,  Clad.  montifer  X.  et  AV.,  Clad.  lam- 
noides N.  etW.,  Clad.  divergens  Trd.,  Psamnodus  augustus  Roman.. 
Psamnodus  augustus  (3  specularis  Trd.,  Psamnodus  augustus  ■;  cu- 
bicus  Trd.,  Poecilodus  concha  Trd.,  Poecilodus  limbatus  Trd.,  Poecil. 
circinans  Trd.,  Orodus  cinctus  Ag.,  Orodus  inaeqiiilaterus  Trd.,  He- 
lodus  mons-canus  Trd.,  Solenodus  crenulatus  Trd.,  Psephodus  mi- 
nus Trd.,  Déltodus  laminaris  Trd.,  Dactylodus  concavus  Trd.,  Po- 
lyrhizodus longus  Trd.,  Petalodus  destructor  X.  et  AV.,  Cymatodus 
plicatulus  Trd.,  Tomodus  argutus  Trd.,  Ostinasiiis  Barboti  Roman.. 
Ostin.  acuta  X.  et  AV.,  Ostin.  coronàta  Trd.,  Ostin.  simplicissima 
Trd.  Plusieurs  formes  d'ichthyodorulites  et  d'autres  débris  de  poissons 
imparfaitement  déterminés. 

Parmi  les  crustacés  on  rencontre  deux  formes  de  Phillipsia.  Quel- 
ques-uns des  lits  de  marne  intermédiaires  sont  riches  en  Ostracodes  non 
encore  déterminés. 

Céphalopodes:  Kautilus  mosquensis  Tzwet.,  Orthoceras  compres- 
siusculum  Eichw.,  Orthoc.  Polyphcmus  Fi  se  h. 

Les  Gastéropodes,  Heteropodes  et  Conehiferes  habituellement  mal 
conservés  se  trouvent  en  moules  indéterminables,  sauf  Euomphcdus 
pentangulatus  Sow.,  Euomph.  margiuatus  Eichw.,  Capulus  parasi- 
tions Trd.,  Capulus pumilus  Trd.,  Belerophon  costatus  Sow.,  Macro- 
chilus  ampullaeeus  Fi  se  h.,  Allorisma  regulare  King.,  Conocardium 
uralicum  Keys.,  Anatina  attenuata  M'Coy,  Anatina  deltoideaWCoy. 
Avicula  evanescens  Trd.:  de  plus  une  série  de  formes  se  rencontrant 
en  moules  et  se  rapportant  aux  genres:  Bellerophon,  Loxonema,  Pleu- 
rotomaria]  Chemnitzia,  Xerita,  SanguinoUtes,  Modiola,  Aviculopec- 
ten,  Solemya. 

Brachiopodes:  Productus  Cora  d'Orb.  (Pr.  riparius  Trd.),  Pro- 


6  II 

ductus  lineatus  Waag.,  Pr.  semireticulatus  Mart.,  Pr.  longispmus 
Sow.,  Prod.  punctatiis  Mart.  Chonetes pseudovariolata  Nik.,  Strepto- 
rhynchus  crenistria  Phill.,  Strept.  senilis  Phill.,  Enteletes  Lamarcki 
Fisch.,  Meekella  eximia  Vern.,  Orthis  Michelini  Lew.  (Orth.  resu- 
pinata  Trd.  non  Mart.),  Spirifcr mosquensis  Fisch.,  Spirifer  Strang- 
icaysi  Vern.,  Spir.  incrassatus  Eichw.,  Spir.  lineatus  Mart.,  Spir. 
fasciger  Keys.,  (Spir.  tegulatus  Trd.),  Spirigera  ambigua  Sow. 

Echinodermata:  La  première  place,  pour  leur  bel  état  de  conserva- 
tion, est  occupée  par  les  crinoïdes,  qui  se  trouvent  uniquement  dans  les 
couches  intermédiaires  de  marne.  Ma  collection,  réunie  pendant  nombre 
d'années  que  j'ai  visité  Miatchkowo,  renferme  de  magnifiques  spéci- 
mens de  Poteriocrinus  multiplex  Trd.,  Poteriocr.  bijugus  Trd.,  Hyd- 
riocrinus  pusillus  Trd.,  Cromyocrinus  simplex  Trd.,  Cromyocr.  ge- 
minatus  Trd.,  Cromyocr.  ornatus  Trd.,  Phialocrinus  patens  Trd., 
Stemmatocrinus  cernuus  Trd.,  Forbesiocrinus  incurvus  Trd.,  Plcdi- 
crinus  s  p.? 

Parmi  les  autres  éebinides  c'est  Y  Archacocidaris  rossica  qui 
domine  par  l'abondance  de  débris,  le  plus  souvent  des  plaques  disjoin- 
tes et  des  épines.  Je  possède  toutefois  quelques  testes  écrasés  et 
l'appareil  dentaire  de  cet  oursin.  Ma  collection  contient  les  exem- 
plaires uniques  de  Lepidestes  laeris  et  Calliastes  mirus.  décrits  par 
Trautschold. 

Les  Bryozoaires  de  ma  collection  sont:  Fcnestella  veneris Fisch., 
Fenest.  Mfurcata Fisch.,  Feness.  angusta Fisch.,  Fcnestella  elegan- 
tissima  Eichw.,  Fenest.  virgosa  Eichw.,  Polypora  martis  Fisch., 
Polyp.  dendroicles  M'Coy.,  Ascopora  nodosa  Fisch.,  Archaeopora 
inaequabilis    Trd.,    Fistnlipora  làbiata  Keys. 

Les  coraux:  Bothrophyllum  conicum  Fisch.,  Pctalaxis  PortlocJci 
E.  &  H.,  Petàlaxis  stylaxis  Trd.,  Phillipsastrca  Humboldti  Fisch., 
Phillips.  Freieslcbeni :  Fisch.,  Aulopora  macrostoma  Fisch.,  Chaetetes 
radians  Fisch. 

Quant  aux  foraminifères,  ils  font  habituellement  défaut  dans  les 
horizons  dont  nous  parlons,  ou  bien  ils  sont  si  intimement  alliés  à  la 
roche,  qu'il  est  impossible  de  les  définir  d'une  manière  précise.  Parfois 
cependant  on  trouve  dans  les  coupes  du  calcaire  Fusulina  cylindrica 
et  dans  les  marnes  des  exemplaires  de  Cribrostomum  patulum  Brad., 
associés  à  des  ostracodes. 

Pour  le  calcaire  blanc  les  formes  les  plus  caractéristiques  parais- 
sent être:  Spirifer  mosquensis,  Spirifer  Strangicaysi,  Productus  se- 
mireticulatus, Enteletes  Lamarcki,  Bellerophon  sp.,  Spirigera  am- 
bigua. Bothrophyllum  conicum,  Chaetetes  radians,  Psamnodus  angu- 
stus,  Poccilodns  concha,  Poec.  laminaris,  Ostinaspis  Barboti. 

Pour  les  argiles  et  les  mat  nés:  Cromyocrinùs  simplex,  Poterio- 
crinus multiplex.  Archacocidaris  rossica,  Fenestella  veneris,  Productus 
lineatus,  Prod.  semireticulatus,  Prod.  longispinus,  Chonetes  pseudo- 
cari  olata,  Orthis  creni stria.  Euomphalus  marginatus. 


II  7 

Le  calcaire  à  fusulines  m'a  fourni  la  faune  suivante: 

Cladolus  montifer  X.  &  AV.,  Psamnodus  angustus  Roman., 
Psamnodus  angustus  B.  specularis  Trd.,  Psephodus  motus  Trd., 
Tomodus  argutus  Trd.,  PoccUodus  coucha  Trd.,  Ostinaspis  Barboti 
Roman,  et  quelques  restes  de  poissons  qui  sont  encore  à  déterminer, 
Phillipsia  sp.?  et  d'abondantes  Ostracodes.  Nautïlus  acanthicus  Tzwet., 
Naut.  dorsoarmatus  Abich.,  Naut.  mosguensis  Tzwet.,  JSTaut.  Rouil- 
leri  Kon.,  Naut.  bilobatus  Sow.,  Naut.  chesterensis  M.  &  W.,  Ortho- 
ceras  latérale  Pliill.,  Orth.. -compessiusculum  Eichw. 

Des  Gastéropodes,  Conclu f ères,  Heteropodcs  si  mal  conservés 
que  le  genre  seulement  peut  être  reconnu  et  encore,  le  plus  souvent, 
d'une  manière  douteuse:  Bentalium,  Euomphalus,  Belleroplion,  Pleu- 
rotomaria,  Murchisonvi ,  Chemnitzia,  Loxonema,  Ariculopecten,  Cono- 
cardium  (urcdicum?)  Cardiomorpha  (suJcata  Vem.P)  Arca. 

Procluctus  semiretieulatus  Mart.,  Prod.  punctatus  Mart.,  Mee- 
Joeïla  ex'mùa  Vern.,  EideJetes  LamarcM  Fisch.,  Ortliis  Micheïmi 
Sow.,  Spirifer  mosquensis  Fisch.,  Spirifer  Strcmgwaysi  Vern.  Ar- 
chaeocidaris  rossica  Bucli.,  Fcncstella  bifurcata  Fisch.,  Polypora 
papillota  M'Coy,  Coscilium  sellaeforme  Trd.,  Chaetetes  radian* 
Fisch.,  Chaet.  Fischeri  Stuck.,  Aulopora  macrostoma  Fisch.,  Sirin- 
gopora  parallela  Fisch.,  Bothrophyllum  conicum  Trd.,  Axophyllum 
cavum  Trd.,  Bossophyllum  novum  Stuck. 

FusuUna  cylmdrica  Fisch.,  Bradyina  nautiliformis  Môll., 
Endothyra  crassa  Br..  Fusulinella  sphaeroidea  Ehrb..  Fusulinella 
Bradyi  Môll.,  Cribrostomum  patulum  Br.,  Cribr.  Bradyi  Môll., 
Tetrataxis  conica  Ehrenb. 

Comme  l'indique  le  nom  du  calcaire,  les  £praminiferes  y  prédomi- 
nent, surtout  Fusulina  eylindrica  Fisch.:  puis  vient  Bradyina  nauti- 
liformis, et,  partiellement,  Cribrostomum  patulum  B]-.  A  la  formation 
du  calcaire  ont  également  pris  part  Archaeocidaris  rossica,  Bothro- 
phyllum conicum  et  différents  débris  spécifiquement  indéterminables 
de  coraux,  de  bryozoaires  et  de  brachiopodes. 

Xotons  encore  Nummulina  antiquior  Rouilï.,  forme  très  originale 
et  intéressante,  appartenant  également  au  calcaire  à  fusulines,  qui  n'y 
a  été  observée  que  vers  1840.  Depuis  elle  n'y  a  plus  jamais  été  retrouvée. 

Il  résulte  de  ce  que  nous  avons  .dit  que  le  calcaire  à  fusulines  ne 
diffère  de  l'assise  superposée  que  par  sa  structure  et  par  l'abondance  de 
foraminifères.  Le  calcaire  jaunâtre  compact  et  le  calcaire  blanc  tendre 
qui  viennent  en  dessous  sont  très  pauvres  en  débris  paléontologiques 
et  n'offrent  point  de  formes  spéciales.  Ici  aussi  prédominent  Spirifer 
mosqucnsis.  Procluctus  semiretieulatus.  Enteletes  Lamarhi.  Botro- 
phgllum  conicum,  Archaeocidaris  rossica  et  des  membres  du  tige  de 
crinoïdes;  bref,  les  formes  caractéristiques  de  l'étage  moscovien  du  cal- 
caire carbonifère  de  la  Russie  centrale  se  trouvent  à  Miatehkowo  sans 
intervalle  du  lias  en  haut  de  la  coupe. 

Sur  la  rive  droite,  plus  liasse,  des  carrières  sont  ouvertes  entre 
les   villages  Tchintzowo    et  Nijné-Miatchkowo.  Il  se  comprend  de  soi- 


8  II 

même  que  nous  devons  y  voir  des  dépôts  en  tout  parallèles  à  ceux  de 
la  rive  gauche  que  nous  venons  de  décrire.  En  effet,  au  sommet,  nous 
y  retrouvons  l'argile  à  blocaux,  en  dessous  le  sable  à  blocaux  infé- 
rieur, plus  bas  des  restes  plus  ou  moins  intacts  du  jurassique,  à  la 
base  le  calcaire.  Cependant  il  ne  m'est  jamais  arrivé  d'observer  dans  les 
carrières  de  bonnes  coupes  d'ensemble.  Le  jurassique  y  est  presque 
totalement  enlevé,  ce  qui  était  à  prévoir,  vu  la  position  relativement 
basse  de  l'endroit  et  l'accumulation  d'argile  morainique. 

De  vastes  carrières  actuellement  en  exploitation  s'étendent  en  face 
des  carrières  en  aval  de  Miatchkowo  à  partir  du  confluent  de  la  Pakhra 
jusqu'au  village  Tiajino  et  plus  loin,  sous  celui-ci,  sur  plus  d'un  kilomètre. 

  deux  verstes  environ  en  aval  du  village  Tiajina  on  voit  dans 
la  vallée,  large  en  ce  point,  une  colline  arrondie,  connue  sous  le  nom 
de  „Borovskoï  kourgan"  et  décrite  dans  le  temps  par  Rouiller.  Il  est 
hors  de  doute  que  la  base  de  ce  monticule  est  constituée  par  le  calcaire 
carbonifère,  bien  que  la  surface  supérieure  de  celui-ci  occupe  là  un 
niveau  plus  bas  qu'ailleurs.  Les  couches  de  ce  calcaire  parfaitement 
horizontales  à  Miatchkowo  et  Tiajina  ne  laissant  point  présumer  de 
piongement  vers  le  nord-est,  la  cause  de  cet  abaissement  de  niveau 
est  à  chercher  dans  l'érosion  plus  ou  moins  intensive  de  la  surface  du 
calcaire  à  une  époque  antérieure  à  la  déposition  des  assises  jurassiques 
superposées.  Ces  dernières,  des  argiles  noires,  sont  visibles  çà  et  là 
dans  le  ravin  au  pied  du  kourgan.  La  plus  grande  partie  de  la  col- 
line consiste  en  sables  jaunes  stratifiés,  passant  à  des  grès  ferrugineux 
(JCrb).  Ce  kourgan  est  le  seul  témoin  de  la  dénudation  des  formations  du 
volgien  supérieur,  conservées  sur  toute  l'étendue  entre  Miatchkowo  et 
Kotelniki.  Les  sables  voteiens  ont  été  éroclés  et  emportés  comme  nous 
bavons  vu  partout  près  de  Miatchkowo,  et  le  Borovskoï-kourgan  lui- 
même  est  entouré  de  part  et  d'autre  des  assises  de  l'argile  à  blocaux, 
couchées  à  un  niveau  relativement  plus  bas  que  la  colline.  Très  pro- 
bablement le  kourgan  n'a  pu  se  conserver  que  grâce  à  une  plus  grande 
cimentation  locale  des  grès  qui  le  constituent. 


Au-delà  de  Bykowo  et  plus  loin,  le  pays  offre  le  long  du  chemin 
de  fer  le  même  aspect  extérieur,  mais  sous  les  dépôts  sableux  quater- 
naires on  n'observe  plus  de  formations  volgiennes.  Les  puits  et  les 
coupes  naturelles  et  artificielles  laissent  voir  plusieurs  horizons  plus 
ou  moins  intacts  de  l'argile  jurassique. 

Près  de  la  station  Yoskressensk  la  voie  ferrée  descend  plus  près 
de  la  rivière  et  entre  dans  la  région  du  développement  des  calcaires 
et  des  marnes  de  l'étage  moscovien,  disposés  immédiatement  sous  les 
sables  inférieurs  à  blocaux,  les  dépôts  jurassiques  et  volgiens  restant 
plus  loin  vers  l'est.  Les  calcaires  de  l'étage  moscovien  présentent  de 
n  ombreux  affleurements  aux  points  où  le  chemin  de  fer  traverse  de  pe- 
tits  cours  d'eau,  affluents  de  la  Moskwa,  la  Moskwa  et  l'Oka  près  de 
Kolomna.  Les  environs  de  cette  ville  sont  riches  en  coupes  classiques 


II  9 

de  l'étage  moscovien,  mais  qui  n'offrent  rien  d'autre  que  ce  qu'on  a  vu 
à  Miatchkowo.  L'excursion  y  passe  la  nuit. 

Gouvernement  de  Riazan. 

Conformément  au  programme,  l'excursion  traversera  la  plus  grande 
partie  du  gouvernement  pendant  la  nuit.  Géologiquement  le  gouverne- 
ment est  assez  bien  étudié,  bien  qu'il  n'en  existe  point  de  description 
générale.  Les  mémoires  les  plus  complets  et  les  plus  récents  sont: 

pour  les  dépôts  carbonifères:  A.  Struve.  Die  Schichtenfolge  in  den 
Carbon-Ablagerungen  im  sûdlichen  Theil  des  Moskauer 
Kohlenbeckens.  Mém.  de  l'Acad.  des  Se.  de  St.  Péters- 
bourg,  1886,  t.  34,  AI  6,  avec  une  carte. 

pour  le  jurassique:  La  bus  en.  Die  Fauna  der  jurassischen  Bildungen 
des  Rjasanscben  Gouv.  Mém.  du  Comité  géol.  Vol.  I, 
J\6  1,  1883. 

pour  les  dépôts  volgiens:  S.  Nikitin.  Vestiges  de  la  période  cré- 
tacée dans  la  Russie  centrale.  1888,  Mém.  du  Com.  Géol., 
Vol.  V,  Ai'  2,  avec  une  carte. — X.  Bogoslovsky.  Der 
Rjazan-Hoxizont  uncl  seine  Fauna.  Materialien  zur  Géolo- 
gie Russlands.  1896,  Bd.  XVIII. 

Les  dépôts  jurassiques  présentent  ici  un  développement  complet 
du  callovien  et  de  Toxfordien  inférieur,  avec  le  même  type  de  faune 
que  dans  l'Europe  centrale.  Les  dépôts  volgiens  sont  intéressants  par 
le  développement  des  deux  niveaux  les  plus  supérieurs,  la  zone  à  Ho- 
plites rjasanensis  et  la  zone  à  Olcosteph.  hoplHoides.  Par  la  faune 
d'ammonites  dans  le  premier  de  ces  niveaux  et  par  leur  position  stra- 
tigraphique  (définie  grâce  aux  travaux  de  Bogoslovsky)  ces  deux  bori- 
zons  portent  le  caractère  du  néoeomien  inférieur,  tout  en  étant  inti- 
mement liés  à  la  série  des  dépôts  volgiens  par  les  autres  fossiles  qu'ils 
renferment.  Il  est  intéressant  aussi  de  remarquer  que  les  horizons  plus 
inférieurs  du  volgien  et  les  parties  supérieures  des  dépôts  jurassi- 
ques disparaissent  peu  à  peu  du  nord  au  sud.  de  manière  que  dans  la 
partie  centrale  du  gouvernement,  le  long  de  la  rivière  Pronia,  l'horizon 
à  Hoplites  rjasanensis  repose  immédiatement  sur  Poxfordien,  et  encore 
plus  loin,  vers  le  sud  de  la  ville  de  Skopine,  sur  le  callovien.  Dans 
les  calcaires  carbonifères  on  observe  également  et  dans  la  même  di- 
rection la  sortie  successive  à  la  surface  d'abord  des  horizons  les  plus 
inférieurs  de  l'étage  moscovien,  puis  des  divers  horizons  des  calcaires 
de  la  section  inférieure  à  Procluetus  giganteus  (au  sud  de  la  riv. 
Pronia),  enfin  de  l'étage  bouillifère  inférieur  (aux  environs  de  Riajsk 
et  de  Skopine).  Le  type  de  toutes  ces  formations  carbonifères  et  le 
remplacement  successif  des  zones  sont  à  peu  près  les  mêmes  que  ceux 
qui  seront  montrés  aux  géologues  participant  après  le  Congrès  aux  ex- 
cursions dans  le  gouv.  de  Toula.  Les  dépôts  quaternaires  offrent  en 
général  dans  la  partie  nord  du  gouvernement    le  même    caractère  que 


10  II 

près  de  Moscou,  mais  dans  les  parties  sud  et  sud-est.  à  partir  de  la 
ri v.  Pronia,  ils  changent  peu  à  peu,  quoique  les  dépôts  à  blocaux 
(argiles  morainiques  et  sables)  s'y  retrouvent  aussi:  les  blocaux  pro- 
venant des  roches  cristallines  et  quartziteuses  de  la  Finlande  et 
de  la  région  d'Olonetz  se  rencontrent  parfois  en  accumulations  consi- 
dérables plus  loin  vers  l'est,  presque  jusqu'à  la  ville  de  Penza,  mais 
les  dépôts  qui  les  contiennent  atteignent  rarement  un  développe- 
ment puissant.  Le  sous-sol  est  habituellement  constitué  par  les  for- 
mations de  la  seconde  moitié  du  pléistocène  et  les  dépôts  plus  ré- 
cents des  argiles  loessiformes  marneuses,  par  places  du  loess 
typique,  plus  souvent  par  des  argiles  brunes  grossières,  sableuses, 
faiblement  stratifiées,  dites  „argiles  des  terrasses"  parce  que  plus 
loin,  vers  l'est  de  la  Russie,  elles  forment  les  terrasses  supérieures, 
plus  anciennes,  des  vallées  fluviales.  Ces  formations  de  puissance  iné- 
gale, plus  épaisses  sur  les  pentes  des  vallées  et  des  ravins,  disparais- 
sant sur  les  terrains  qui  font  le  partage  des  eaux,  doivent  être  consi- 
dérées comme  dépôts  de  ruissèlement  et  d'alluvions  pluviales  combinés 
avec  les  dépôts  éoliens.  La  prédominance  tantôt  des  phénomènes  éoliens, 
tantôt  des  phénomènes  d'alluvion,  a  donné  à  ces  dépôts  une  grande 
variété  de  composition  et  de  structure,  depuis  le  loess  tin.  pulvéru- 
lent, typique,  jusqu'aux  ..argiles  des  terrasses  grossièrement  stra- 
tifiées. 

Les  dépôts  quaternaires  gardent  ce  caractère  vers  l'est  jusqu'à 
la  Volga,  à  la  différence  (pie  dans  les  gouvernements  de  Eiazan,  de 
Tambov  et  dans  la  partie  occidentale  du  gouv.  de  Penza,  presque  jus- 
qu'à la  ville  de  Penza,  on  observe  toujours  à  la  base  des  restes  plus 
ou  moins  distincts  de  l'argile  morainique  et  des  sables  à  blocaux.  A 
l'est  de  Penza  les  dépôts  loessiformes  et  les  formations  argileuses  et 
sableuses  „des  terrasses"  reposent  directement  sur  les  roches  du  paléo- 
gène, du  crétacé  et  d'âge  plus  ancien. 

Tous  ces  dépôts,  argiles  morainiques.  argiles  loessiformes  et  argiles 
des  terrasses,  sont  recouverts,  comme  il  est  aujourd'hui  positivement 
prouvé,  de  sols  .  fertiles  de  couleur  noirâtre,  connus  sous  le  nom  col- 
lectif de  tchernozem.  Les  sols  à  podsol  du  nord,  gris  clair  ou  brun 
clair,  ne  forment  ici  que  des  îlots  et  disparaissent  entièrement  vers 
l'est:  les  sols  sableux  apparaissent  également  en  îlots,  en  dépen- 
dance des  sous-sols  sableux.  Les  investigateurs  russes  comtemporains 
distinguent  parmi  les  sols  de  couleur  foncée  deux  groupes  principaux: 
Le  tchernozem  proprement  dit  —  terre  d'un  gris  foncé,  ou  brun 
foncé,  souvent  presque  noire,  épaisse  de  0,5  m.  et  davantage,  riche  en 
humus,  chaux  et  zéolites,  formée  en  place  par  l'altération  des 
divers  dépôts  superficiels,  exposés  aux  différentes  influences  physico- 
chimiques dans  les  conditions  données  du  climat,  du  relief,  de  la  vé- 
gétation herbeuse  de  la  steppe  et  des  animaux.  La  terre  de 
forêt  —  aussi  de  couleur  sombre  noirâtre,  souvent  abondante  en  hu- 
mus, mais  d'une  autre  composition  chimique,  d'une  autre  structure 
et   d'une   origine    différente:   la  quantité    de   zéolites   que   cette   terre 


II  11 

renferme  est  moindre:  entre  les  particules  du  sol  on  remarque  toujours 
des  effloreseences  intérieures  de  silice  pulvérulente.  Les  couches  inférieu- 
res de  ce  sol  offrent  constamment  une  structure  caractéristique  granuleuse 
grossière,  en  noisettes.  Ces  particularités  de  composition  et  de  struc- 
ture proviennent  de  la  formation  du  sol  sous  des  bois  à  feuillage  caduc. 
En  outre  il  y  a  lieu  d'admettre  que  le  véritable  tchernozem  de  la 
steppe,  en  se  couvrant  de  forêts,  se  transforme  peu  à  peu  en  terre  fo- 
restière, alors  que  le  contraire  n'a  pas  été  prouvé  jusqu'à  présent. 

Sur  tout  le  parcours  entre  la  riv.  Pronia  dans  le  gouv.  de  Riazan 
et  la  Yolga  ces  deux  types  de  sols  alternent  constamment.  La  zone  tra- 
versée par  le  chemin  de  fer,  appelée  région  des  forêts  et  des  steppes, 
présentait  jadis  des  bandes  de  terrain  couvertes  d'herbes  de  steppe,  à. 
côté  de  forêts  à  feuilles  caduques.  Il  y  a  des  raisons  de  croire  que  dans 
la  lutte  pour  l'existence  les  forêts  y  prenaient  naturellement  peu  à  peu 
le  dessus  sur  les  steppes.  Cependant,  au  commencement  de  ce  siècle,  encore 
de  mémoire  des  vieillards,  la  plupart  des  steppes  ont  été  remplacées  par- 
ties champs  cultivés.  On  commençait  même  à  abattre  et  détruire  les  forêts, 
lorsqu'une  nouvelle  loi  a  dernièrement  mis  tin  à  la  destruction  des 
bois  de  la  Russie  du  centre  et  du  sud:  aujourd'hui  les  forêts  peuvent, 
être  coupées,  mais  il  est  défendu  de  convertir  les  espaces  déboisés  en 
terrains  d'autre  nature. 

Le  soi  des  vallées  tiuviatiles  est  de  provenance  alluviale  ou 
marécageuse,  celui  des  dunes  et  de  leurs  alentours  est  sablonneux,  gé- 
néralement couvert  de  forêts  de  pins. — Quant  aux  dépôts  originaires 
anciens,  entre  Riazan  et  Riajsk,  où  le  train  arrivera  le  matin,  ils 
n'offrent  rien  de  remarquable.  La  contrée  est  plate  ou  faiblement  on- 
dulée, labourée  ou  boisée.  Une  plaine  à  tchernozem,  avec  bocages  de 
chênes,  de  trembles,  de  bouleaux  et  de  tilleuls,  et  parsemée  de  hameaux 
épars,  s'étend  au-delà  de  Riajsk.  De  là  le  train  s'engage  sur  la  grande 
voie  ferrée  qui  va  vers  l'est,  à  Samara.  à  l'Oural  et  plus  loin  dans 
l'intérieur  de  la  Sibérie.  A  la  limite  orientale  du  gouvernement  de 
Riazan,  la  ligne  du  chemin  de  fer  traverse  quelques  petites  rivières 
coulant  dans  de  larges  vallées  à  bords  bas. 


Gouvernements  de  Tambow  et  de  Penza. 

La  principale  littérature  géologique  sur  la  bande  de  terrain  limi- 
trophe du  chemin  de  fer  est  la  suivante: 

R,  Pacht,    Beitrâge   zur  Kenntniss   des   russ.  Reichs.   Bd.  XXI,  1858, 

avec  une  carte. 
X.  K oui i bine,   Description   géologique    du   gouv.  de  Tambow,   Mém. 

Soc.  Imp.  Miner,  de  St.  Prb.,  1866,  Toi.  I,  avec  une  carte. 
J.  Sintzow,  Mém.  Com.  Géol.  1888,  Vol.  VII,  jV  1,  avec  une  carte. 
S.  Xikitin,  Mém.  Com.  Géol.  1888,  Vol.  V,  X«  2,  avec  une  carte. 
X.  Bogoslovskv,  Materialien  zur  Géologie  Russlands,  Bd.  XVII.  1895. 


12  II 

Les  parties  du  gouv.  de  Tambov  et  l'ouest  du  gouv.  de  Penza,  par 
où  passe  le  chemin  de  fer,  sont  des  moins  intéressantes,  tant  pour  le 
géologue  que  pour  le  simple  touriste.  Bientôt  après  Riajsk,  encore  dans 
les  confins  est  du  gouv.  de  Riazan,  on  voit  apparaître,  dans  les  cou- 
pes naturelles  et  les  tranchées  (p.  ex.  à  la  montée  de  la  vallée  de  la 
riv.  Yerda),  sous  les  formations  quaternaires,  des  sables  jaunes,  blan- 
châtres, quelquefois  d'un  rouge  vif.  Plus  loin  vers  l'est,  après  la  ville 
de  Marchansk,  ces  sables  contiennent  des  concrétions  phosphateuses 
avec  fossiles  accusant  nettement  l'âge  cénomanien  de  ces  dépôts. 
Des  sondages  ont  montré  qu'à  la  base  ces  sables  passent  à  des  argiles 
sablonneux  noirs  sans  fossiles,  dont  l'âge  est  encore  insuffisamment  dé- 
terminé. Ces  argiles  reposent  directement  sur  des  argiles  grises  à  faune 
callovienne,  qui  ont  pour  base  le  calcaire  carbonifère  de  l'étage 
moscovien. 

La  voie  ferrée  traverse  une  série  de  petites  rivières  coulant  dans 
de  larges  vallées  couvertes  de  broussailles  et  d'arbres,  transversalement 
à  sa  direction.  A  la  montée  de  ces  vallées  on  voit  du  loess.  C'est  le  même 
aspect  que  présente  la  vallée  de  la  rivière  Tzna  près  de  Marchansk.  Sur  la 
rive  opposée  de  la  rivière  on  voit  s'étendre  sur  une  distance  considé- 
rable des  espaces  arénacés,  en  petites  collines.  Les  sables  sont  en 
partie  cénomaniens  originaires,  en  partie  ils  s'élèvent  en  dunes  rlu- 
viatiles  de  formation  secondaire.  Près  de  la  station  Viéjla  on  aperçoit 
une  belle  coupe  de  sables  cénomaniens  passant  à  la  base  en  une  argile 
bleue  sableuse.  Au-delà  de  la  station  Sosedka,  au  moment  d'entrer  dans 
le  gouv.  de  Penza,  la  région  devient  plus  élevée,  plus  pittoresque,  pro- 
fondément coupée  par  des  rivières  et  des  ravins.  Quelques-uns  des 
ravins,  s'approfondissant  chaque  année  sous  l'influence  des  eaux  de 
neige  et  de  pluie  et  gâtant  les  champs,  font  l'objet  des  soins  particu- 
liers de  notre  agriculture.  Dans  les  coupes  naturelles  on  voit  çà  et  là 
les  sables  cénomaniens  recouverts  d'un  étage  d'argiles  siliceuses  que  le 
caractère  des  rares  fosiles  qu'ils  renferment  fait  rapporter  au  turonien. 

La  nuit  le  train  parcourt  le  reste  du  gouv.  de  Penza  et  le  district 
de  Kouznetsk  du 'gouv.  de  Saratov,  région  d'un  développement  consi- 
dérable du  crétacé  supérieur  et  de  Pinfratertiaire.  Le  train  arrive  au 
district  de  Syzran  d'une  constitution  géologique  très  complexe  et  cu- 
rieuse. 

District  de  Syzran. 

Principale  littérature: 

A.  Pavlov.  La  presqu'île  de  Samara  et  les  Jégouli,  Mém.  Com.  Géol. 
Vol.  II,  j\»  5,  1887  '  l 


1)  Cet  ouvrage  donne  la  littérature  géologique  plus  ancienne  et  les 
preuves  de  l'existence  d'une  dislocation  qui  a  soulevé  les  montagnes 
Jégouli.  Chargé  par  le  Comité  Géologique,  Mr.  Pavlov  a  exploré  de 
1884  à  1887  le  district  de  Syzran  ainsi  que  tout  le  gouv.  de  Simbirsk. 


II  13 

S.  Nikitin.  Les  dépôts  jurassiques  de  Syzrau  et  de  Saratov.  Bull.  Com. 

Géol.,  1888. 
J.  Sintzov.  Mém.  Com.  Géol.  Vol.  VII,  JV»  1,  1888,  avec  une  carte. 
S.  Nikitin.   Les   vestiges   du  crétacé   etc.   Mém.  Com.  Géol.   Vol.  V. 

X«  2,  1888. 
S.  Nikitin.  Recherches   géologiques  et   hydrologiques   I.    Bull.    Com. 

Géol.  1893,  p.  189— 24L 
S.  Nikitin  et  Pogrebov.  Le  bassin  des  sources  de  la  rivière  Syzran, 

1897,  avec  des  cartes. 

Le  district  de  Syzran  occupe  une  vaste  région  sur  la  rive  droite 
de  la  Volga.  La  constitution  géologique  du  terrain  est  telle  qu'elle  fait 
la  rivière  brusquement  dévier  vers  l'est  et  contourner  une  étroite  pé- 
ninsule, la  „Samarskaïa  Louka'",  appelée  ainsi  d'après  le  nom  d'une 
assez  grande  ville  sur  la  rive  gauche  en  face  de  la  presqu'île.  Samarskaïa 
Louka  est  le  résultat  d'une  évolution  dynamique  compliquée,  survenue 
à  une  époque  peu  déterminée  de  l'âge  tertiaire  (probablement  vers 
la  fin  de  l'oligocène;.  Les  recherches  de  l'auteur  de  cette  esquisse  y 
ont  constaté  un  pli  anticlinal  à  faible  inclinaison  qui  suit  la  direction 
du  méridien  (son  prolongement  vers  le  nord  paraît  être  un  pli  sem- 
blabe  qui  a  soulevé  les  calcaires  permiens  de  la  rive  droite  de  la 
Volga  dans  le  gouv.  de  Kazaii).  Ce  pli  est  compliquée  par  une  dislo- 
cation locale  (explorée  principalement  par  Mr.  Pavlov)  presque  per- 
pendiculaire (proprement-dit  de  WSW  à  EXE)  qui  a  effectué  une 
faille  dans  la  partie  médiane  du  pli  et  une  flexure  sur  le  flanc  occiden- 
tal. La  ligne  de  la  faille  passe  sur  le  bord  septentrional  de  Samarskaïa 
Louka  vers  le  point  de  jonction  de  la  riv.  <  hissa,  traverse  la  riv.  Syz- 
ran près  de  la  station  Répievka  et  peut  être  suivie  presque  jusqu'à  la 
station  Nikoulino.  La  faille  divise  la  région  en  deux  moitiés  disloquées, 
celle  du  nord  qui  est  abaissée  et  celle  du  sud,  considérablement  sou- 
levée. La  constitution  géologique  et  orographique  fut  en  outre  compli- 
quée par  l'érosion  ultérieure  et  les  eaux  de  l'ancien  bassin  caspien  arri- 
vées du  sud-est  et  formant  une  baie  dans  la  dépression  de  la  rivière 
Syzran.  Au  nord  de  la  faille  nous  avons  des  couches  du  paléogène  et 
du  crétacé  supérieur  plongeant  SSE.  Au  sud  de  la  faille  on  voit  le  seul 
exemple  aussi  distinct  dans  la  Russie  centrale  de  montagnes  de  dislo- 
cation à  structure  très  compliquée,  différente  à  divers  points.  A  l'ouest, 
à  droite  de  la  vallée  de  la  riv.  Syzran,  elles  s'appellent  Montagnes  de 
Syzran,  au  milieu,  sur  Samarskaïa  Louka — Jégouli,  à  gauche  de  la  Volga — 
Montagnes  de  Sok.  Le  plongement  est  le  même  qu'au  nord  de  la  faille, 
c'est  à  dire  SSE. 

A  l'entrée  dans  la  région  du  Syzran  nous  nous  trouvons  encore 
dans  l'extension  du  développement  normal  des  roches  paléogéniques. 
L'âge  exact  de  celles-ci  n'est  pas  encore  déterminé   (éocène  supérieur 


La  description  géologique,  l'analyse  des  fossiles  recueillis  et  la  carte 
géologique  n'ont  pas  encore  paru  jusqu'à  présent,  sauf  quelques  ren- 
seignements préliminaires. 


14  II 

et  oligocène).  Ces  dépôts  présentent  deux  séries  de  roches:  en  haut 
des  sables  et  des  grès  quartzeux  avec  couches  intermédiaires  d'argiles; 
en  lias  principalement  des  argiles  siliceuses,  des  schistes,  des  grès  ar- 
gileux et  des  marnes.  Toutes  ces  roches  sont  recouvertes  par  les  argiles 
des  terrasses  ci-dessus  indiquées.  Le  peu  d'adhésion  des  dépôts  de 
la  série  supérieure  et  la  pente  rapide  des  rivières"  ont  donné  libre 
champ  au  travail  de  l'érosion.  Le  paysage  compliqué  par  des  montagnes 
d'érosion  est  d'un  aspect  pittoresque.  La  stratification  est  presque  ho- 
rizontale. 

Après  la  station  Kanadei  la  voie  ferrée  traverse  la  riv.  Syzran  et 
monte  une  petite  élévation.  Du  côté  droit  blanchissent  au  loin  les  mon- 
tagnes crétacées  de  Syzran.  La  voie  descend  dans  la  large  vallée  du 
Syzran  et  le  paysage  devient  monotone.  Presque  jusqu'à  la  station  Ré- 
pievka  le  train  court  sur  les  sables  tertiaires,  parallèlement  à  la  ligne 
de  la  faille  à  droite.  Encore  au-delà  de  cette  station  la  vallée  prend 
l'aspect  d'une  baie.  Il  y  a  toutes  les  raisons  de  croire  qu'à  l'époque 
de  la  plus  grande  extension  de  la  Mer  Caspienne  celle-ci  a  pénétré 
jusque-là.  La  mer  y  a  laissé  des  traces  sous  forme  de  dunes. 

Le  long  de  la  rivière  Syzran  et  de  ses  petits  affluents,  ainsi  que 
dans  les  ravins  vers  l'aval,  on  peut  voir  à  droite,  c'est-à-d.  au  sud  de 
la  faille,  l'apparition  succesive  des  roches  de  plus  en  plus  anciennes. 
Avant  le  village  Kanadei  ce  sont  les  roches  du  crétacé  supérieur  qui 
apparaissent,  puis  celles  du  crétacé  inférieur,  plus  loin  les  dépôts  vol- 
giens,  près  de  Répievka  celles  du  callovien  et  enfin,  tout  près  de  la 
ville  de  Syzran,  le  carbonifère  supérieur.  La  ligne  du  chemin  s'élève 
sur  les  hauteurs  dominant  la  ville  qui  sont  constituées  par  les  dépôts 
jurassiques  et  volgiens. 

"J 

Syzran-Kachpour. 

« 

La  ville  de  Syzran  est  située  partie  sur  la  rive  primitive  assez 
élevée,  constituée  comme  nous  venons  de  le  dire,  partie  sur  une  ancienne 
terrasse  qui  doit  son  existence^  tant  à  trois  petites  rivières  tombant 
par  une  seule  embouchure  dans  la  Volga  qu'à  l'ancien  golfe  caspien. 
Le  premier  affleurement  du  calcaire  carbonifère  se  voit  sur  la  rive 
droite  de  la  riv.  Syzran  près  du  moulin  à  eau,  à  côté  du  monastère.  . 
Le  même  calcaire  (Cs)  constitue  le  sommet  des  Jégouli  et  la  mon- 
tagne Tzarev-Kourgan  (voir  plus  bas).  A  Syzran  ce  calcaire  est  pauvre 
en  fossiles.  On  n'y  trouve  que  de  rares  coraux  et,  à  8  m.  au-dessus  du 
niveau  de  l'eau,  des  fusulines  typiques  qui  donnent  à  la  roche  un  aspect 
poreux.  Quatre  mètres  plus  bas  on  aperçoit  une  couche  typique  de  cal- 
caire pénétré  d'asphalte. 

En  suivant  le  chemin  qui  mène  du  village  Obrastzowo  à  Kachpour, 
on  voit  le  long  du  bord  escarpé  de  la  vallée  de  la  Volga  une  série 
d'éboulements  jurassiques  (callovien,  oxfordien,  kimméridgien),  des  dé- 
pôts du  volgien  inférieur  et  du  supérieur.  Par  places  les  éboulis  sont 


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14 


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»ne  Tzarev-Kourgan  (voir  plus 

et  fossiles.  On  n'y  trouv 


II  15 

abondants  en  fossiles  bien  conservés,  appartenant  à  divers  horizons.  La 
succession  des  roches  y  est  peu  distincte. 

Le  village  Kachpour  est  situé  sur  un  promontoire  enfourché  entre 
la  rive  droite  de  la  Yolga  et  le  profond  ravin  ramifié  du  petit  ruisseau 
Kachpourka.  Depuis  longtemps  cette  localité  est  devenue  classique  pour 
les  formations  qu'on  y  peut  observer,  surtout  des  dépôts  volgiens.  Au- 
trefois les  coupes  y  étaient  plus  nettes  et  plus  fréquentes,  mais  avec 
l'accroissement  de  la  population  beaucoup  de  points  favorables  à  l'ob- 
servation ont  été  masqués  par  des  maisons,  des  jardins  et  des  vergers. 
La  coupe  la  plus  détaillée,  donnée  en  1883  par  Mr.  Pavlov  (Mém. 
Soc.  Min.  St.  Ptbg.  XIX,  p.  116  etc.),  a  été  complétée  par  nous 
(Vestiges  du  crétacé  etc.  p.  108).  Dans  les  travaux  postérieurs  sus- 
cités Mr.  Pavlov  revient  plusieurs  fois  aux  couches  et  zones  de  la 
coupe  de  Kachpour  pour  les  comparer  et  paralléliser  avec  les  di- 
verses zones  (différents  dans  chaque  article)  du  jurassique  supérieur 
et  du  néocomien  de  l'Europe  occidentale;  jusqu'au  dernier  temps 
cet  investigateur  prétendait  toujours  un  grand  hiatus  clans  ces  cou- 
ches à  la  base  de  la  zone  à  Ole.  versiçolor,  c'est-à-dire  entre  le  ju- 
rassique et  le  crétacé  de  l'est  de  la  Russie.  L'auteur  de  cette  es- 
quisse au  contraire  soutenait  que  la  coupe  de  Kachpour  présentait  la 
série  continue  des  dépôts  volgiens  qui  dans  la  Russie  centrale  lient 
sans  aucune  lacune  le  jurassique  au  crétacé,  remplaçant  les  horizons 
les  plus  supérieurs  du  premier  et  les  plus  inférieurs  du  dernier.  Dans 
son  dernier  article  Mr.  Pavlov  ne  voit  plus  de  hiatus  a  Kachpour  et 
rapporte  la  partie  considérable  des  dépôts  volgiens  supérieurs  au  néo- 
comien, abaisse  la  limite  du  jurassique  et  revient  ainsi  au  point  de 
vue  de  l'auteur  *). 

La  figure  ci-dessous  donne  l'aspect  général  de  la  montagne  de 
Kachpour  vue  du  débouché  de  la  vallée  dfe  la  Kachpourka. 

En  haut,  à  gauche  de  l'église,  nous  voyons  la  seule  colline  ména- 
gée par  l'érosion.  Elle  est  formée  de  marnes  blanches  et  grisâtres 
crétacées  (Cr2)  et  contient  des  restes  d'Liocerames.  Vers  le  bas  la 
colline  forme  une  saillie  couverte  d'herbe  et  d'arbres.  On  y  voit  les 
vestiges  indistincts  des  horizons  plus  inférieurs  du  crétacé  2).  Au  milieu 
du  versant  on  trouve  entre  autres  des  concrétions  de  l'aptien  (Orf)  à 
Hoplites  Besltayesi  d'Orb.  La  saillie  suivante  est  occupée  par  des 
argiles  néocomiennes  (CVj).  Près  de  Kachpour  la  couche  paléonto- 
logiquement  la  mieux  caractérisée  de  ces  argiles  est  celle  à  Ole.  ver- 
siçolor Tr.,  alors  que  plus  loin  vers  le  sud  il  y  a  d'abondants  affleu- 
rements des  concrétions  supérieures  à  Venulites  mordvensis  Tr.  Sous 
la  rue  inférieure  du  village  les  argiles  néocomiennes  passent  à  divers 
horizons  et  zones  des  étages  volgiens  supérieur  et  inférieur  (JCr)  abon- 


')  Comparer  „Les  environs  de  Moscou"  par  Mr.  Nikitin  et 
„L'excursion  le  long  de  la  Volga"  par  Mr.  Pavlov. 

2)  Le  long  de  la  Volga,  un  peu  en  aval  de  là,  affleurent  çà  et  là 
des  couches  de  ce  niveau  à  fossiles  du  cénomanien  et  du  gault. 


16 


II 
Coupe  générale  de  Kachpour. 


Quaternaire  Q{ 
ou  Crétacé 
1   supérieur  Cr2. 

Argile  arénacée             Marnes            Débris  d'Inoeerames. 
des  terrasses.            blanches    ! 
crétacées 

!                           i- 
Quaternaire  Q[ 

i (dépôts  caspiens) 

ou 

Aptien  Gr\. 

y 
sables  argi-        Argiles  foncées                Hoplites  Dehayesi. 

lenx,con-                ,              . 

giomerat            ferrugineuses  en 
[e'tf7          partie  arénacées. 

-o     — 
w     '$■ 

■g    -g         G>1 

5     . 

Argile  noire  à  concrétions  cal-      Venulites  mordvensis,  JPecten 
careuses  et  ferrugineuses.                     crassitesta  etc. 

Argile  noire  à  concrétions  cal- 
careuses  et  phospbateuses. 

Ammonites  du  groupe  Olcost. 

Decheni;  Inoceramus  aucella 

etc. 

Argile  noire,  en  partie  arénacée, 
a  concrétions  pyriteuses. 

Olcost.  versicolor,  Astarte  por- 

rccta,  Belemnites  pseudopan- 

derianus  etc. 

5    .m  v 

> 

r 

n 
s 
f 

Sable  et  grès  friables  gris  ver- 
dàtre;    conglomérats  de  fossi- 
les  et   concrétions   phosphati- 

ques. 

Bélemn.  lateralis,  Bélemn.  sub- 
quadratus;    Ammonites    des 
groupes  Olcost. polypty chus  et 
hoplitoides,  Olcost.  Kcijserlin- 
<ji:  Aucella  volgensis,  pyrifor- 
mis,  Keyserlingi  etc. 

Sable  et  grès  grisâtres  argileux 
à  concrétions  de  fossiles,  passant 
en  bas  aux  schistes  bruns  bitu- 
mineux. 

Grès   gris   calcareux;   marnes, 
conglomérats. 

Bélemn.  lateralis,   russiensis, 

Aucella    volgensis,    Fischeri. 

Ammonites  des  groupes  Olcost. 

subditus  et  Hoplites  rjasanen- 

sis. 

Olcost.  nodiger,  Jcaschpuricus, 

Oxynoticeras   subclypcx 'forme. 

Betcmn.  lateralis,  russiensis. 

Aucella  volgensis  etc. 

Calcaires  et  marnes  grises. 
Marnes  arénacées  brunes. 

Olcost.subditus(typicus),oken- 

sis,  Oxynoticeras  catenulatum. 

Bélemn.    russiensis;    Aucella 

Fischeri,  terebreituloides. 

Oxynot.  fulgens,  catenulatum, 
Bélemn,    russiensis;    Aucella 
Fischeri,  terebratuloides,  mos- 
quensis. 

Volgien  infé- 
rieur. 

s 

. 

Grès    brun   ferrugineux,    argi-  ;  PerispJi.   NiMtini,   Lomonos- 
leux.  friable,  en  partie  glauco-  '  som,  Bélemn.  absolutus;  Au- 
neux.                                      cella  mosquensis.       , 

Schistes  bitumineux  intercalés     Perisphmctes  du  groupe   vir- 

dans  l'argile  grise.               gati,  Bélemn.  absolutus,  Au- 

cella  Pallasi,  mosquensis  etc. 

Kimmeri- 
dgien. 

,J3 

Argile   grise  marneuse  à  con- 
crétions marneuses. 

Hoplites  du  groupe  cudoxus. 

Aspidvceras  du  groupe  acan- 

ticum  etc. 

II  17 

(lants  en  fossiles.  Quand  l'eau  est  basse  on  peut  observer  au  niveau  de 
la  Volga  le  kimmeridgien  («7g). 

Sur  nombre  de  points  du  bassin  de  la  riv.  Syzran  et  du  bord  voi- 
sin de  la  Volga  on  a  constaté  en  amont  de  la  ville  des  affleurements 
exactement  déterminés  du  séquanien,  de  l'oxfordien  et  du  callovien, 
le  dernier  dans  toutes  ces  trois  zones.  Les  explorations  de  l'auteur  de 
la  présente  esquisse  ont  mis  en  évidence  que  la  base  de  toute  la  série 
jurassique  n'est  pas  le  callovien  moyen  comme  à  Moscou,  mais  le  cal- 
lovien inférieur  à  Macrocephàlites  macrocephàlum,  Cadoceras  Elat- 
mac  etc.  Les  sondages  ont  montré  (pie  les  argiles  du  callovien  inférieur 
sont  séparées  des  calcaires  carbonifères  par  des  coucbes  de  sable  d'âge 
incertain. 

La  dislocation  qui  a  causé  la  faille  des  Jégouli  dans  la  direction 
AVSW — ENE,  a  fait  prendre  à  toutes  les  coucbes  aux  environs  de  la 
ville  de  Syzran  et  du  village  Kachpour  un  plongement  considérable 
vers  le  SSE.  En  suivant  la  rive  de  la  Volga  à  partir  de  Syzran  jusqu'à 
Kachpour  et  plus  loin  vers  l'aval  du  fleuve,  on  voit  successivement  plon- 
ger sous  le  niveau  de  l'eau  des  formations  de  plus  en  plus  supérieures. 
A  quelques  kilomètres  vers  le  sud  de  Kachpour  tous  les  dépôts  vol- 
giens  plongent  définitivement  sous  l'eau  et  on  ne  voit  plus  dans  les 
coupes  que  les  divers  étages  du  crétacé  inférieur  et  du  supérieur,  recou- 
verts des  coucbes  du  paléogène. 

De  l'examen  des  hauteurs  situées  près  de  Kachpour  et  aux  alentours 
de  ce  village  il  résulte  que  les  dépôts  du  crétacé  supérieur  et  même  de 
l'aptien  ont  été  en  plus  grande  partie  détruits  et  emportés  par  l'érosion. 
Partiellement  ils  sont  remplacés  par  les  dépôts  quaternaires.  Parmi  ces 
derniers  on  observe  adossées  les  argiles  arénacées  des  terrasses 
(Q1.)  et  une  formation  plus  ancienne  composée  de  sables  argileux,  con- 
glomérats et  galets  des  différentes  roches  du  crétacé.  Cette  formation 
étant  disposée  sur  les  hauteurs  de  la  rive  droite  de  la  Volga  et  des 
courts  ravins  de  ce  bord  élevé,  de  même  que  dans  la  vallée  du  cours 
inférieur  de  la  riv.  Syzran,  son  origine  ne  peut  être  interprêtée  par 
l'alluvion  fiuviatile.  Aussi  sont-ce  des  dépôts  littoraux  de  l'ancien 
bassin  caspien.  Près  Kachpour  la  formation  de  ces  anciens  sédiments 
caspiens  se  laisse  très  bien  observer  au  sommet  tournée  vers  la  Volga 
du  second  ravin,  au  sud  du  moulin  à  vent  derrière  le  village  et  du 
poteau-indicateur  à  1,5  kilom.  de  l'église.  Là  le  caractère  des  dépôts 
caspiens  ne  permet  pas  d'espérer  trouver  des  fossiles;  cependant  en 
plusieurs  points  de  la  Samarskaïa  Louka  ces  dépôts  caspiens,  égale- 
ment adossés  au  versant  sud  des  Jégouli,  à  la  même  altitude  absolue 
de  80  m.  1),  deviennent  plus  argileux  et  contiennent  les  fossiles  de  la 
faune  Caspienne  (  Cardium,  Hydrobia,  Corbicula  etc.). 


')  KM  m.  au  dessus  du  niveau  de  la  mer  Caspienne  contemporaine. 

2 


II 


Batraki. 

Aussitôt  que  le  train  a  dépassé  Syzran,  il  descend  des  hauteurs  qui 
bordent  cette  ville.  Sur  20  kilom.  à  peu  près  il  longe  la  rive  droite  de 
la  Volga  sur  une  terrasse  formée  par  les  éboulenients  des  dépôts  vol- 
giens  et  jurassiques  qui  reposent  ici  sur  le  calcaire  carbonifère.  Pen- 
dant assez  longtemps  le  train  passe  le  long  du  village  Batraki,  connu 
par  l'abondance  en  fossiles  bien  conservés  du  callovien  et  de  l'oxfor- 
dien,  et  par  un  sondage  de  446  m.  de  profondeur  qui  n'a  cependant 
traversé  que  le  calcaire  carbonifère.  Pour  pouvoir  prendre  connaissance 
des  horizons  supérieurs  de  ce  calcaire,  le  train  s'arrêtera  près  du  grand 
pont  de  la  Volga,  une  des  constructions  monumentales  de  ce  genre  en 
Russie.  Ce  pont  à  1485  m.  de  longueur.  Le  calcaire  de  Saniarskaïa  Louka 
a  servi  de  matériel  de  maçonnerie.  Les  dépôts  carbonifères  se  compo- 
sent là  de  calcaires  compacts  plus  ou  inoins  dolomitiques,  pénétrés 
d'asphalte  comme  à  Syzran,  et  contenant  des  Fusulines.  Au  haut  ils 
passent  en  dolomies  jaunes  friables.  La  dolomie  paraît  être  directement 
recouverte  par  les  argiles  jurassiques,  alors  que  plus  à  l'aval,  près  de 
Batraki,  les  argiles  jurassiques  sont  séparées  du  calcaire  carbonifère  par 
des  sables  d'âge  indéterminé,  probablement  aussi  callovien.  En  amont 
au  contraire  les  calcaires  à  Fusulines  plongent  sous  l'eau,  séparés  du 
jurassique  d'abord  par  les  calcaires  à  gros  Schwagerma  qui  constituent 
les  sommets  des  Jégouli,  ensuite  par  les  calcaires  du  système  permien 
dont  on  peut  voir  les  affleurements  sur  la  rive  droite  de  la  Volga 
jusqu'au  vaste  élargissement  de  la  vallée  en  forme  de  lac  en  face  de 
la  ville  de  Samara.  Nous  prendrons  connaissance  de  la  structure  de 
ces  dépôts  permiens  aux  belles  coupes  au-delà  de  Samara,  où  ils  forment 
les  montagnes  de  Sok. 

Après  avoir  traversé  le  pont,  le  chemin  de  fer  entre  dans  la  large 
vallée  de  la  Volga  qui  passe  insensiblement  aux  basses  steppes  trans- 
volgiennes,  converties  aujourd'hui  en  champs  labourables.  Le  train  les 
parcourt  jusqu'à  Samara  en  traversant  la  large  vallée  de  la  rivière 
du  même  nom. 


Rive  gauche  de  la  Volga  entre  Samara  et  Tzarev-Kourgan  '). 

La  ville  de  Samara  est  située  sur  un  promontoire  entre  la  rive 
gauche  de  la  Volga  et  l'embouchure  de  son  affluent  gauche,  la  Samarka. 

Jj  La  littérature  spéciale  n'est  pas  considérable.  Jusqu'à  présent  il 
n'existe  pas  de  description  détaillée.  On  trouvera  rénumération  de  ce 
qui  a  été  écrit  sur  cette  région  dans  une  petite  note  descriptive  de 
A.  Zaytzev  dans  les  Traveaux  de  la  Soc.  Nat.  à  Kazan,  1880,  Vol  IX, 
livr.  2. — L'auteur  de  la  présente  esquisse  fait  depuis  nombre  d'années 
des  recherches  détaillées  dans  le  gouv.  de  Samara,  mais  il  n'a  encore 
publié  que  des  comptes-rendus  préliminaires  d'un  caractère  général 
(Bull.  Corn.  Géol.  1886— 89).    La  carte  géologique  existe  en  manuscrit. 


II  19 

Les  terrasses  de  la  \ ille  sont  formées  par  l'argile  brune  déjà  mention- 
née desserrasses  reposant  soit  sur  des  calcaires  permiens  plus  ou  moins 
corrodés,  soit  passant  en  bas  à  des  dépôts  argilo-arénacés  et  à  un  lit 
de  galets  plus  ou  moins  roulés  du  calcaire  permien.  Comme  à  Samar- 
skaïa  Louka,  on  trouve  dans  ces  dépôts,  aux  environs  de  Samara,  des 
coquilles  de  Cardium,  Corbicula,  Hydrobia  qui  font  croire,  que  ces  roches 
sont  des  vestiges  de  l'ancien  bassin  caspien.  Les  argiles  des  terrasses 
sont  distinctement  adossées  aux  dépôts  permiens  des  rives  de  la  Volga  et 
des  ravins.  Les  sédiments  caspiens  au  contraire  sont  d'une  épaisseur 
insignifiante  et  ne  se  rencontrent  qu'en  îlots,  de  sorte  cpie  sur  les  hau- 
teurs soit  couvertes  de  forêts  de  chênes,  soit  passant  à  la  steppe  (au- 
jourd'hui entièrement  labourée),  on  peut  immédiatement  sous  le  tcher- 
nozem  voir  les  dépôts  permiens. 

Aux  environs  de  Samara  les  couches  supérieures  des  dépôts  per- 
miens sont  formées  de  calcaires  compacts  avec  intercalations  et  amas 
de  gypse  et  de  silex.  Les  couches  inférieures  des  calcaires,  partielle- 
ment oolitiques,  sont  par  places  abondanes  en  fossiles  permiens,  le  plus 
souvent  de  petits  lamellibranches,  gastéropodes  et  brachiopodes  tels  que 
Clidophorus  (Cl.  Pallasi  Yern.  et  autres),  Jlodiola  s  p.,  ScMzodus 
rossicus  Vern.,  Avicala  spchmcaria  Schl.,  Gervillia  ceratophagu 
Schi.,  Leda  spelunearia  Gein.,  Turbo  Burtasorum  Golow.,  Mur- 
chisonia  subangulata  Vern.,  Toicrbonilla  volgensis  Golow.,  Produc- 
tus  Cancrini  Vern.,  Dielasma  elongata  Schl.  etc. 

Plus  bas  vient  une  assise  puissante  d'un  calcaire  bréchifornie 
et  caverneux  très  original,  formé  de  fragments  de  calcaire,  liés  par 
un  ciment  calcareux.  Cette  formation,  dépourvue  de  fossiles,  affleure 
pour  la  première  fois  à  4  kilom.  vers  l'amont  de  Samara.  S'élevant  de  plus 
en  plus,  elle  atteint  25  mètres  d'épaisseur  dans  les  falaises  de  la  rivière 
et  constitue  enfin  la  plus  grande  partie  supérieure  des  montagnes  de  Sok. 

Quelques  kilomètres  avant  d'arriver  au  confluent  du  Sok,  le  calcaire 
carbonifère  vient  se  montrer  de  dessous  le  calcaire  bréchifornie.  De 
même  que  dans  les  montagnes  Jégouli,  l'horizon  supérieur  présente  le 
calcaire  à  Schwagerina,  preuve  que  les  montagnes  de  Sok,  plongeant 
aussi  SSE,  sont  le  prolongement  des  Jégouli.  Comparant  l'élévation  et 
l'emplacement  des  horizons  correspondants  du  calcaire  carbonifère  dans 
les  montagnes  de  Jégouli  et  dans  celles  de  Sok,  nous  nous  convain- 
quons que  nous  avons  devont  nous  (voir  plus  haut  p.  13)  l'aile  orientale 
du  grand  pli  anticlinal  qui  suit  la  direction  méridionale,  à  pente  très 
rapide  vers  Test.  C'est  la  raison  que  le  long  du  Sok  on  n'observe  les 
calcaires  carbonifères  qu'à  quelques  kilomètres  vers  Test  de  son  em- 
bouchure. Les  calcaires  permiens  se  continuent  un  peu  plus  loin  vers 
l'est,  mais  bientôt  ils  se  recouvrent,  eux  aussi,  par  l'étage  des  mar- 
nes irisées. 

Séparément  des  montagnes  de  Sok,  comme  arrachée  de  leur  massif, 
s'élève  dans  la  vallée  du  Sok  une  colline  légendaire  „Tzarev-Kourgan" 
(Colline  du  Tzar).  Grâce  aux  carrières  ouvertes  dans  ce  monticule  lors 
de  la  construction  du  pont  de  la  Volga,   l'auteur  de  cette    esquisse  en 


10 


II 


> 


> 


ii  21 

a  pu  étudier  en  détail  la  constitution.  Il  est  à  remarquer  que  la  stra- 
tification de  la  colline,  faiblement  mais  distinctiment  inclinée  vers 
NNW,  semble  porter  la  trace  de  l'aile  nord  de  l'anticlinale  de  l'a 
faille  de  Jégouli.  Les  calcaires  brécbiformes  et  le  calcaire  à  Schwage- 
rina  y  manquent. 

La  colline  du  Tzar  présente,  du  liant  en  bas,  la  succession  de  dé- 
pôts suivante: 

e)  Calcaire  à  Fusulina  longissima  Moell.  et  autres  grosses 
Fusulines,  Spiriferina  Saranae  Vem.,  Productus  Villiersi 
d'Orb.  etc. 

à)  Calcaire  à  Bellerophon,  de  grands  Spirifer  pas  encore  dé- 
terminés, Naiitïïus  sp.,  Orthoceras  sp. 

c)  Dolomie  à  Productus  Cora  d'Orb. 

b)  Calcaire  h  Productus  scabriculus  Mart.,  Cumaroph.  crumeha 
M  art.,  Meekella  eximîa  Eichw.  etc. 

a)  Calcaire  à  coraux  et  bryozoaires. 
La  comparaison  de  cette  faune  avec  celle  de  la  section  supé- 
rieure (C3)  du  calcaire  carbonifère  au  versant  occidental  de  l'Oural 
du  sud,  étudiée  par  Mr.  Tschernyschev,  et  avec  la' faune  de  l'étage 
gshélien  près  de  Moscou,  montre  leur  complète  analogie,  même  pour 
la  succession  des  horizons.  Ainsi  le  Tzarev-Kourgan  est-îl  constitue  par 
les  mêmes  calcaires  de  la  section  supérieure  du  carbonifère  qui  forment 
la  majeure  partie  des  Jégouli,  à  la  seule  différence  qu'à  la  base  des 
Jégouli  commence  à  paraître  une  faune  identique  avec  celle  des  hori- 
zons les  plus  supérieurs  de  la  section  moyenne  ou  de  l'étage  moscovien. 
Un  puits  artésien  au  pied  du  Tzarev-Kourgan  a  traversé  212  mètres 
de  ces  calcaires. 

Après  la  colline  du  Tzar,  les  hauteurs  constituées  par  les  calcaires 
carbonifères  passent  à  la  rive  droite  de  la  Volga,  après  avoir  produit 
un  rétrécissement  de  la  vallée,  connu  sous  le  nom  de  „Portes  de  Sa- 
mara".  Cette  chaîne  de  calcaires  suit  le  fleuve  sur  le  parcours  d'environ 
ô()  kilom.,  ayant  en  face,  pour  bordure  gauche  de  la  vallée,  les  dépôts 
argilo-arénacés  d'un  vaste  bassin  quaternaire  lacustre,  le  bassin  de 
Bolgary,  qui  s'y  étalait  à  l'époque  de  la  plus  grande  extension  de 
la  mer  Caspienne.  Sur  la  pente  de  la  vallée  les  sédiments  de  ce  bassin 
sont  recouverts  par  les  dépôts  des  terrasses  et  par  des  sables  amon- 
celés souvent  en  dunes  plus  ou  moins  boisées. 

Les  Jégouli  s'étendent  sur  la  rive  droite  en  escarpements  plus  ou 
moins  couverts  de  forêts  (pin,  chêne,  tilleul),  sauf  quelques  rares  points 
laissés  à  nu  par  la  nature  ainsi  que  quelques  carrières  de  pierres  de 
construction  et  de  chaux.  De  profondes  et  rameuses  vallées  d'érosion 
donnent  à  ces  escarpements  un  aspect  très  pittoresque.  Les  berges  des 
vallées  laissent  voir  les  mêmes  horizons  du  calcaire  carbonifère  que 
nous  avons  vus  à  la  colline  du  Tzar,  couronnées  par  les  calcaires  à 
Schwagerina.  Au  débouché  des  vallées  latérales  on  voit  çà  et  là  des 
couches  de  conglomérats  argileux  et  de  cailloux,  adossées  contre  le  cal- 
caire à  140  m.  de  hauteur  absolue.    Ces    dépôts    doivent,  être   considé- 


22  II 

rés  comme  sédiments  littoraux  du  bassin  de  Bolgary.  En  pénétrant 
par  une  vallée  latérale  des  Jégouli,  dans  l'intérieur  de  la  contrée, 
on  voit  les  calcaires  carbonifères  s'abaisser  peu  à  peu  vers  le  sud  et 
se  recouvrir,  comme  aux  montagnes  de  Sok,  de  calcaires  permiens 
que  surmonte  une  assise  de  sables  et  de  grès  friables  d'un  âge  encore 
peu  déterminé.  Par  places  cette  assise  arénacée  est  pénétrée  d'un  goud- 
ron minéral  assez  liquide,  qu'on  extrait  là  en  réchauffant  les  fragments 
de  la  roche. 

De  Samara  à  Oufa. 

Jusqu'à  ce  dernier  temps  on  a  relativement  eu  peu  de  données  litté- 
raires sur  cette  vaste  région  le  long  de  la  ligne  magistrale  du  chemins 
de  fer  d'Oural  et  de  Sibérie.  Les  anciens  travaux  de  Wangenheim 
von  Qualen  r)  et  de  Murchison  z)  étaient  presque  les  seuls  ouvrages 
dont  on  disposât  et  encore  l'exposé  des  rapports  mutuels  et  de  la  suc- 
cession des  roches  était-il  peu  clair  et  plein  de  contradictions.  Ce  ne 
furent  que  les  explorations  détaillées  du  Comité  Géologique,  qui  éta- 
blirent d'une  manière  définitive  la  coupe  générale  et  l'ordre  de  sucession 
des  dépôts.  Les  résultats  de  ces  recherches  n'ont  pas  encore  été  pu- 
bliés en  entier;  jusqu'à  présent  n'ont  paru  que  des  comptes-rendus  pré- 
liminaires 3)  et  4). 

La  carte  géologique  de  la  Russie  d'Europe  au  V2520000)  publiée  par 
le  Comité  Géologique,  et  les  feuilles  110,  129,  128  de  la  carte  topogra- 
phique spéciale  de  Russie,  au  V^oooo,  publiée  par  la  Section  de  topo- 
graphie de  l'Etat-major  général,  peuvent  servir  pour  s'orienter  sur  ce 
parcours. 

Entre  Samara  et  Oufa  le  train  parcourt  la  steppe  transvolgienne  à 
tchernozem  typique,  d'un  aspect  montueux  dans  la  région  des  vallées 
d'érosion,  et  les  larges  plateaux  élevées  du  partage  des  eaux.  Les  mon- 
tagnes d'érosion  sont  surtout  pittoresques  au  district  de  Bélébéï  et  aux 
bords  de  la  vallée  de  la  Dioma.  Nulle  part  dans  la  Russie  centrale  on 
n'observe  de  contours  orographiques  aussi  vifs  et  aussi  marqués.  La 
contrée  de  la  Dioma  rappelle  beaucoup  les  paysages  classiques  de  quel- 
ques-uns des  états  occidentaux  de  l'Amérique  du  Nord:  les  effets  de  l'é- 
rosion dans  un  clima  sec  et  les  rares  précipitations  atmosphériques  sui- 
des roches  de  composition  diverse,  stratifiées  horizontalement  ou  à  peine 
inclinées,  y  ont  produit  un  relief  de  terrain  semblable. 

I^a  constitution  géologique  est  relativement  simple.  On  distingue, 
du  haut  en  bas.  la  succession  suivante  des  couches: 


1)  Wangenheim  von  Qualen,  Uebersicht  d.  geologischen  Ver- 
hâltnisse  des  Gouvernem.  Orenburg,  mit  Ergànzungen.  I — IV.  Verhandl. 
d.  Mineralog.  Gesellschaft.  St.  Ptb.  1842—1844. 

-J  Murchison,  Geology  of  Russia.  London,  Vol.  1,  p.  137 — 171. 

3)  Nikitin,  Recherches  géologiques  le  long  de  la  ligne  du  chemin 
de  fer  de  Samara,  Bull,  du  Coin.  Géol.  Vol.  V,  1886,  p.  239:  Vol.  VI, 
p.  225. 

4)  Tschernyschew,  Une  excursion  dans  les  gouv.  d'Oufa  et  de 
Viatka,  Bull,  du  Corn.  Géol.  Vol.  VI,  1887,  p.  7;  vol.  Vil,  1888,  p.  81). 


■■     I    .'H    t'.mih'  -.niin.iî!-,    ,  i   ,iV.iii 
•  louer    ,i     i   ■■ 

lh>  issi  ici,   l'nt, <,;;„.,  ,-u-. 


Groupi  rose  des  marnes  el  des 
argiles  irisées  (roses,  bleues  el 
verdatres)    ans    tntercalatîons 

■  le$J,'IVx..'t  ,lrs  vililctili-s  munies 

teintes. 


Groupe  \>\ 


tirdia,  Esthc 
icntalis.    Les 

OS.    Pateeom- 


Groupe  des  grès  el  des'  calcaî-     Une  faune  r 
rea  gris   plus  ou  moins  cnpri-     des:  Spirift 


Groupe   rouge   des  grès   argi- 
leux aux  inteiralatiitus  îles  ar- 
giles et  des  marnes  grises  bru- 
nes et  rougeatra 


a 

Groupe     calcai 

marneux  de  tein 

brun,  bleu, 

i-argileux    et 

Privé"  de  fossiles, 

Groupe    gypsifi 
gypse,  . 

re:     calcaires, 
rgiles. 

Privé  de  fossiles. 

'I  Voir  l'iiiivriicc  <li'  Mr.    Ainalil/].)     ■  ton..  I'aian>iitul"i!ra|ilii.\i    liil.    XXXIX. 
ainsi    ijiii'   ia   rriti.|iir    |.a!ruiilM]uL'i'|tii'   rt   L>rn!u-i.|  n,      I.    ,vt    hiivijlt  ,lans  .lalirli.  'i. 

Wiener  Reichsanst  1898.  1.  Heft.— N.  -lalirl..  Min.  et.  1893,  1  Bd.,  p,  196 


II  23 

Cette  succession  des  couches  qui  se  maintient  presque  sur  toute 
l'étendue  entre  la  Volga  et  l'Oural,  et  le  rapport  mutuel  des  divers  dé- 
pôts faisaient  jusqu'à  ces  derniers  temps  l'objet  d'une  vive  polémique  entre 
les  géologues  russes,  polémique  qui  avait  pour  principale  raison  le  trop 
de  valeur  que  l'on  attribuait  aux  coupes  locales.  Aujourd'hui  le  schème 
ci-dessus,  proposé  et  soutenu  par  le  Comité  géologique,  est  accepté 
dans  les  travaux  de  tous  les  spécialistes  qui  reconnaissent  dans  la 
Russie  de  l'est  deux  séries  de  roches  rougeâtres  et  irisées,  l'une 
(étage  tartarien  PT),  recouvrant  les  dépôts  à  faune  du  zechstein, 
l'autre  (groupes  Pc  et  Pô)  au-dessous  du  zechstein  et  en  partie  corres- 
pondant à  ses  horizons  les  pins  inférieurs.  Quant  à  l'âge  des  dépôts 
PT,  les  géologues  russes  ne  sont  pas  d'accord.  Les  géologues  du 
Comité  géologique  Mrs.  Karpinsky,  Tschernyschew  et  Nikitin, 
reconnaissant  la  limite  entre  le  permien  et  le  triasiquc  moins  tran- 
chante dans  la  Russie  de  Test  que  dans  l'Europe  centrale,  compren- 
nent ces  dépôts  comme  derniers  sédiments  du  bassin  marin  saumâtre 
permien  qui  existait  encore  au  commencement  de  l'époque  triasique 
(maximum  jusqu'à  l'époque  des  Werfenerschichtén).  D'autres  géologues 
russes  (Schtukenberg,  Krotov,  Xetchaïev,  Amalitzky)  classent 
en  entier  les  couches  supérieures  des  marnes  irisées  dans  le  permien. 

Après  Samara  la  ligne  du  chemin  de  fer  longe  d'abord,  sur  la 
haute  berge  droite,  la  riv.  Samara.  La  berge  se  compose  de  calcaires 
permien  s,  de  restes  de  l'assise  des  marnes  irisées  qui  les  recouvrent  et 
de  dépôts  c aspic ns,  dont  les  tranchées  du  chemin  de  fer  ont  fourni 
une  riche  faune.  Ensuite  la  voie  descend  dans  la  large  vallée  de  la  riv. 
Kinel  (affluent  droit  de  la  Samara)  pour  suivre,  sur  le  bord  gauche  de  la 
vallée,  les  argiles  des  terrasses  jusqu'à  la  station  Zagliadino.  A  gauche 
du  train  on  voit  au  loin  les  hauteurs  de  la  rive  droite  de  cette  rivière, 
composées  en  totalité  par  les  dépôts  des  deux  groupes  de  l'étage 
tartarien. 

Traversant  la  riv.  Kinel  près  de  la  station  Zagliadino  et  montant 
sur  le  terrain  du  partage  des  eaux  de  cette  rivière  et  du  cours  supé- 
rieur de  l'ik,  le  chemin  de  fer  entre  dans  une  région  montucuse,  con- 
stituée par  les  deux  groupes  du  tartarien. 

Entre  les  stations  Abdoulino  et  Taldy-Iïoulak  la  voie  traverse  la 
riv.  Ik  et  nous  voyons  pour  la  première  fois  apparaître,  sous-le  groupe 
rose  des  marnes  irisées  (PTà)  les  groupes  brun  et  gris  du  permien 
(Pf+c).  Ces  assises  émergents  si  rapidement  qu'à  quelques  kilomètres 
de  là  le  groupe  rouge  du  tartarien,  disparu  dans  les  coupes  de  la  rive, 
ne  s'aperçoit  plus  qu'au  faîte  du  plateau.  Mais  là  aussi,  à  mesure  qu'on 
s'approche  de  la  riv.  Dioma,  les  dernières  traces  du  tartarien  se  per- 
dent définitivement  à  l'est. 

A  la  descente  dans  la  vallée  de  la  Dioma,  entre  les  stations  Cha- 
franowa  et  Raïéwa,  on  ne  voit  plus  dans  les  nombreuses  coupes  que 
les  assises  du  système  permien  (<■  +  d  +  c),  le  groupe  rouge  à  la  base, 
le  gris  par  dessus. 

Les   originales   montagnes   d'érosion   coniques   isolées,  sur  la  rive 


24  II 

droite  de  la  Dioma,  telles  que  Sater-taou,  Toktar-taou,  Yarych-taou  et 

d'autres,  constituées  par  les  seuls  dépôts  permiens,  nous  frappent  par 
la  netteté  bien  tranchée  de  leurs  formes  d'érosion  et  le  franc  aspect 
des  deux  groupes,  le  gris  en  haut,  le  rouge  en  bas.  . 

Le  groupe  gris  se  montre  pour  la  dernière  fois  au  sommet  nu  de 
Yarych-taou,  la  dernière  de  ces  montagnes.  Ensuite,  suivant  toujours 
le  bord  gauche  de  la  vallée  de  la  Dioma,  la  voie  ferrée  entre  dans 
une  région  d'un  aspect  tout  différent,  tant  orographique  que  géologi- 
que: le  pays  devient  plat,  onduleux  et  les  pentes  des  collines  arrondies  sont 
très  faiblement  inclinées.  On  ne  voit  plus  de  coupes  géologiques  nettes. 
En  de  rares  points  seulement  on  aperçoit  jusqu'à  Oufa,  dans  les  vallées 
transversales,  des  affleurements  discontinus  des  groupes  permiens  infé- 
rieurs (c  -f  b  +  a)  qui  composent  la  coupe  géologique  générale  de  la 
ville  d'Oufa.  L'apparition  du  groupe  rouge  vers  le  haut  des  coupes,  les 
marnes  irisées  étant  en  dessous,  a  fait  rapporter  par  plusieurs  géologues 
les  environs  d'Oufa  à  la  région  du  développement  de  l'étage  supérieur 
des  marnes  irisées  '  étage  t  art  arien),  erreur  que  les  coupes  des  rivières 
Ik  et  Dioma  ont  définitivement  éclaircie  en  permettant  de  constater 
l'exhaussement  et  raffleurement  successif,  vers  le  nord-est,  de  dépôts 
plus  en  plus  anciens. 


III 

A   PARTIR 

DE  LA  VILLE  D'OUFA 

jusqu'au 

versant  oriental  de  l'Oural 

PAR 

TH.  TSCHERNYSCHEW. 


La  première  partie  du  trajet  à  l'est,  depuis  Oufa  jusqu'à  la  station 
Aclia,  ressemble  en  beaucoup,  tant  géologiquement  qu'orographique- 
ment,  à  la  région  située  à  l'ouest  de  la  riv.  Biélaïa.  Au  delà  d'Acha  la 
voie  ferrée  s'engage  dans  la  région  de  l'Oural  et  des  dépôts  paléozoï- 
ques  franchement  disloqués  qui  la  constituent.  Mous  aurons  en  consé- 
quence à  esquisser  séparément  chacune  des  parties  de  l'itinéraire 
général. 

La  ville  d'Oufa  et  le  trajet  jusqu'au  pied  de  l'Oural. 

La  région  traversée  par  la  ligne  du  chemin  de  fer  comprend  la 
128-me  feuille  de  la  Carte  géologique  générale  de  la  Russie  d'Europe, 
définitivement  dressée  mais  non  encore  imprimée,  et  la  128-me  feuille 
de  la  carte  spéciale  au  V420000,  publiée  par  la  Section  topographique  de 
l'Etat-Major.  Jusqu'ici  il  n'a  pas  encore  paru  de  description  complète 
de  la  géologie  du  pays.  Les  seules  données  littéraires  sont  les  suivantes: 

Th.  Tschernyschew.  Recherches  géologiques  faites  au  gouvernement 

d'Oufa   en  été  1885  (russe),    Bull,    du  Comité  Géologique, 

Vol.  V,  pp.  13—38. 
Th.  Tschernyschew.  Compte-rendu  préliminaire  d'une  excursion  dans 

les   gouv.   d'Oufa   et   de  Viatka  (russe),   Bull,    du  Comité 

géologique,  Vol.  VI,  pp.  7 — 24. 

1 


2  III 

A.  Lawrsky.  Geologische  Untersuchungen  ara  FI.  Belaja  im  Gouvevn. 
Ufa  (russe),  Travaux  de  la  Société  des  Naturalistes  de 
Eazan.  Vol.  XYIII,  liv-r.  4. 

L'orographie  relativement  simple  de  la  contrée,  constituée  par  des 
dépôts  permiens  et  permo-carbonifères  généralement  horizontaux,  trouve 
son  explication  dans  l'érosion.  La  région  est  traversée  dans  le  sens 
du  méridien  par  trois  rivières  importantes — la  Biélaïa,  FOufa,  le  Sim — 
dont  les  larges  vallées  alluviales  sont  séparées  par  deux  plateaux  s'éten- 
dant  dans  la  même  direction. 

A  l'extrémité  méridionale  du  premier  de  ces  plateaux,  baigné  à 
l'ouest  par  la  Biélaïa,  à  Test  par  l'Oufa,  est  située  la  ville  d'Oufa.  Aux 
abords  de  la  Aille  le  plateau  s'abaisse  rapidement,  en  plusieurs  points 
en  parois  verticales,  vers  les  vallées  alluviales  des  rivières  qui  l'ar- 
rosent. 

Pour  connaître  la  structure  du  plateau,  il  suffit  de  jeter  un  coup 
d'oeil  sur  une  des  coupes  très  nettes  et  très  complètes  près  du  pont 
du  chemin  de  fer,  non  loin  du  cimetière  tartare  d'Oufa.  On  y  voit  du 
haut  en  lias: 

a)  Calcaire  gris 1,5  mt. 

b)  Grès  brun  rougeâtre  et  gris  pénétré  de  gypse  2,0  ,. 

c)  Calcaire  argileux  intercalé  de  gypses.    .    .    .  H, 5  „ 

d)  Marnes  arénacées  d'un  brun  rougeâtre  ou  gri- 

ses; grès  gris  pénétrés  de  gypse   ....      6,0  ,, 

e)  Calcaire  argileux,  par  places  pénétré  de  gypse, 

intercalé  de  lits  de  gypse 1,5  „ 

f)  Gypse  avec  lits  intercalés  de  calcaire,  jusqu'au 

bas  de  l'escarpement 70,0  „ 

Des  gypses  aussi  forment  la  base  des  dépôts  miviatiles  dans  le  lit 
de  la  Biélaïa:  les  caissons  du  pont  de  la  ligne  s'y  sont  arrêtés  après 
avoir  traversé  12  — 16  mt.  d'alluvions  fluviatiles. 

Bien  que  dans  les  dépôts  près  d'Oufa  on  n'ait  trouvé  aucun  reste 
organique,  l'étude  détaillée  des  coupes  de  la  Biélaïa  et  de  ses  affluents 
met  hors  de  doute  que  la  partie  supérieure  de  la  coupe  d'Oufa  cor- 
respond à  l'assise  inférieure  permienne  rouge  qui  est  surmontée  par 
l'assise  grise  gréseuse  de  zechstein,  richement  caractérisée  par  des  fos- 
siles qu'on  a  pu  voir  entre  Samara  et  Oufa  dans  les  belles  coupes  près 
de  Slak.  à  la  montagne  Yarych-taou  etc.  Pour  ce  qui  est  de  l'assise  des 
gypses  et  des  calcaires  gypsifères  au  bas  de  la  coupe  d'Oufa,  on  peut 
voir,  en  la  suivant  dans  la  région  de  la  rivière  Oufa  vers  le  nord,  son 
rapport  intime  avec  les  calcaires  gris  compacts  dalleux  et  les  dolomies 
et  calcaires  caverneux,  tachetés,  bréchiformes,  qui  renfermant  de 
nombreux  moules  de  BelleropJton,  débris  de  Productus  et  Orthoceras, 
accompagnés  de  Schisodus  truncatus  Ring.,  Asiarte parmo-carbonica 
Tschern.,  Macrodon  Kingianwm  Vern.  etc.,  et  qui  correspondent  au 


III  3 

zechstein  inférieur  de  la  Russie  du  nord  et  du  centre,  disposé  sous 
l'assise  inférieure  permienne  rouge. 

La  gare  d'Oufa  est  située  dans  la  vallée  alluviale  de  la  Biélaïa 
devant  la  montée  au  plateau  dont  nous  avons  parlé.  La  dissolution  fa- 
cile des  gypses  et  des  roches  gypsifères  est  cause  d'un  affaissement 
continuel  de  la  voie,  de  fréquents  éboulements  et  d'effondrements  en 
forme  d'entonnoirs  qui  exigent  de  l'administration  de  grandes  dépenses 
et  beaucoup  de  soins  pour  garantir  la  stabilité  de  la  voie. 

Après  avoir  gravi  la  pente,  la  ligne  tourne  brusquement  à  l'est 
pour  se  diriger  vers  la  rivière  Oufa  qu'elle  traverse  près  de  la  station 
Ourakowa.  De  là,  jusqu'à  la  station  Iglino,  la  voie  traverse  la  terrasse 
supérieure  des  anciens  dépôts  fiuviatiles.  composés  en  leur  plus  grande 
parti  d'une  argile  d'un  jaune  brun,  plus  ou  moins  sableuse  et  calcari- 
fère,  et  de  conglomérats.  On  trouvera  les  détails  sur  le  caractère  et 
le  mode  de  formation  de  ces  dépôts  dans  l'esquisse  du  terrain  à  l'est 
de  la  station  Acha. 

A  partir  de  la  station  Iglino  la  ligne  s'élève  insensiblement  sur  la 
hauteur  qui  fait  le  partage  des  eaux  de  l'Oufa  et  du  Sim.  Le  zech- 
stein inférieur  dont  nous  avons  parlé  la  constitue  dans  la  partie  occi- 
dentale, tandis  (pie  la  partie  orientale  est  formée  par  les  dolomies  et 
calcaires  qui  constituent  le  haut  des  dépôts  permo-carbonifères  de 
l'Oural.  Le  caractère  de  ces  derniers  et  les  relations  qu'ils  présentent 
avec  les  dépôts  d'Artinsk  sous-jacents  seront  décrits  dans  l'esquisse  sui- 
vante. Noin  loin  de  la  rivière  Oulou-Teliak  et  avant  d'y  arriver,  la  voie 
descend  dans  la  vallée  de  la  riv.  Sim  qu'elle  longe  jusqu'au  pied  de 
l'Oural. 


De  la  station  Acha  jusqu'au  versant  oriental  de  l'Oural. 

Le  chemin  de  fer,  à  l'est  de  la  station  Acha,  traverse  la  partie  la 
plus  pittoresque  de  l'Oural  du  sud  dans  la  direction  générale  XXE.  La 
ligne  parcourt  d'abord  le  canton  minier  de  Simsk,  propriété  de  Mr. 
Balacheff,  puis  le  canton  de  Kataw-Ivanow  et  une  partie  de  celui  de 
Yourézan  qui  appartiennent  au  prince  Biélosselsky-Biélosersky: 
ensuite  viennent  les  terres  bachkires  qu'elle  traverse,  et  enfin  le  canton 
minier  de  Slatooust,  propriété  de  la  couronne. 

Pour  s'orienter  dans  l'orographie  et  la  géologie  du  pays  traversé 
par  la  voie  ferrée,  on  pourra  se  servir  de  la  description  récente  de 
cette  région  faite  par  Th.  Tschernyschew  3)  et  de  celle  du  canton 
minier  de  Slatooust,  faite  par  J.  Mouchkétow  *)-.  On  y  trouvera  aussi 
la  liste  des  notes,  mémoires  etc.  concernant  cette  partie  de  l'Oural.  La 
carte   géologique   la   plus   complète   est  la  139-me   feuille  de  la  Carte 


x)  Mémoires  du  Comité  Géologique,  Vol.  III.  JVn  1,  2,  :-!,  4. 
2)  J.  Mouchkétow.  Matériaux  pour  la  connaissance  de  la  struc- 
ture géognostique  et  de  la  richesse  minérale  du  canton  minier  de  Sla- 

1* 


4  III 

géologique  générale  de  Russie,  publiée  par  le  Comité  Géologique.  La 
meilleure  carte  topographique  qui  se  trouve  en  vente  est  celle  de  la 
Section  topographique  de  l'Etat-Major,  au  y^oono  (10  verstes  par  pouce 
anglais).  Il  existe  encore  une  carte  au  Y*»»0,  mais  elle  ne  se  vend  pas. 

Il  suffit  de  jeter  un  coup  d'oeil  sur  la  carte  pour  s'apercevoir  que 
la  direction  dominante  des  chaînes  de  l'Oural  du  sud  est  NNE — SSW 
(voir  la  carte,  pi.  A).  L'ensemble  des  données  géologiques  montre  que 
la  région  montueuse  à  l'ouest  de  l'Oural  central  ou  Oural-taou  est  une 
région  typique  de  montagnes  plissées  et  que  les  différentes  modifica- 
tions du  terrain  sont  le  résultat  d'un  même  mouvement  qui  a  produit 
une  série  de  plis  parallèles  et  de  failles.  La  dénudation  postérieure 
n'ayant  presque  nulle-part  obscurci  le  rapport  mutuel  des  montagnes 
génétiquement  liées,  il  est  aisé  de  voir  que  souvent  des  arêtes,  disposées 
l'une  à  côté  de  l'autre,  sont  des  parties  d'un  même  pli  ou  d'une  même 
faille,  séparées  par  une  profonde  vallée  fluviale.  Lorsque  nous  décri- 
rons le  tracé  du  chemin  de  fer,  nous  aurons  plusieurs  fois  occasion 
d'attirer  l'attention  sur  des  exemples  de  ce  rapport  mutuel  d'arêtes  sé- 
parées, offrant  la  même  coupe  géologique  dans  les  deux  versants  de  la 
vallée. 

Dans  tout  l'Oural,  le  versant  des  arêtes  tourné  vers  le  plongement 
des  couches,  est  généralement  peu  incliné  et  bien  accessible,  tandis  que 
le  versant  opposé,  relativement  escarpé,  est  couvert  d'immenses  ébou- 
lements  et  offre  d'abondantes  sources.  Les  pics  pittoresques  disposés 
sur  la  crête  des  arêtes  sont  presque  exclusivement  constitués  par  des 
grès  du  dévonien  inférieur  et  des  quartzites,  roches  fort  capables  de 
résister  aux  agents  de  dénudation. 

Nous  avons  dit  que  la  direction  dominante  des  chaînes  de  l'Oural 
du  sud  est  NNE — SSW;  mais  dans  la  zone  répondant  à  peu  près  au 
milieu  de  la  feuille  139  de  la  Carte  géologique  générale  de  Russie,  il 
y  a  passage  au  E — W  et  WNW — ESE.  Cette  orientation  des  chaînes  se 
laisse  suivre  depuis  le  Kara-taou  à  la  limite  occidentale  de  l'Oural, 
jusqu'à  l'Oural  central  ou  Oural-taou  et,  vers  l'est  de  celui-ci,  dans  les 
arêtes  Oui-tach  et  Kour-kouraouk. 

Nous  ne  pouvons  parler  des  particularités  orographiques  de  l'Oural 
du  sud  sans  dire  quelques  mots  du  caractère  des  vallées  fluviales. 

La  plupart  des  rivières  suivent  dans  leur  cours  supérieur  les  val- 
lées longitudinales;  ensuite  elles  tournent  brusquement  vers  l'ouest  et 
se  continuent  transversalement  à  la  stratification  des  roches.  Au  mo- 
ment de  sortir  de  la  région  des  dépôts  dévoniens  et  carbonifères,  et  au 
passage  des  cours  d'eau  dans  les  limites  du  développement  des  dépôts 
d'Artinsk,  le  caractère  des  vallées  fluviales  change  tout  d'un  coup: 
là  on  ne  voit  plus  de  ces  profonds  ravins  qui  caractérisent  le  cours 
supérieur  des  rivières;  la  vallée  alluviale  devient  large  de  plusieurs 
verstes  et  on  voit  apparaître  des  terrasses   fluviatiles  nettement  dessi- 


tooust  (russe).   Verhandl.  d.  Russisch-Kaiserl.   Mineralog.  Gesellschaft, 
Bd.  13,  p.  9—242. 


III.   Guide  des  excursions  du  VII  r,,uL'n-  lii-nln».  Internat. 


Direcliou  et  hauteur  relative  des  cliafues  de  l'Oural  du  sud. 


III  5 

nées.  De  cette  manière  la  plupart  des  cours  d'eau  du  versant  occiden- 
tal de  l'Oural  du  sud  permettent  de  distinguer  leurs  cours  supérieur, 
moyen  et  inférieur.  Le  plus  souvent  les  rivières  prennent  naissance 
aux  élévations  plates,  disposées  dans  les  vallées  longitudinales  et  ordi- 
nairement occupées  par  des  marais  impraticables:  d'autres  fois  elles 
sortent  des  vastes  marais  qui  accompagnent  presque  toujours  les  som- 
mets les  plus  importants  de  l'Oural. 

Dans  le  cours  supérieur,  les  rivières  coulent  avec  grande  vitesse 
dans  des  vallées  longitudinales,  délimitées  par  les  versants  parallèles 
des  arêtes.  Dans  cette  partie  du  cours  les  roches  originaires  sont 
assez  rarement  mises  à  nu. 

Au  cours  moyen,  les  rivières  prennent  brusquement  une  direction 
perpendiculaire  à  celle  des  chaînes:  pendant  des  dixaines  de  verstes  les 
vallées  deviennent  souvent  des  gorges  profondes  aux  parois  abruptes, 
hautes  de  100  mètres  et  davantage:  les  eaux  qui  coulent  avec  la  même 
vitesse  qu'au  cours  supérieur,  sont  parfois  gênées  par  de  grands  éboulis 
formant  des  rapides  mugissants. 

Dans  la  partie  inférieure,  les  rivières  se  caractérisent  par  la  len- 
teur relativement  calme  de  leur  cours,  par  leur  peu  d'affluents  pauvres 
en  eau,  par  les  affleurements  relativement  rares  des  roches  originaires 
et  par  la  largeur  des  vallées  alluviales.  Ces  vallées  sont  parsemées  de 
restes  d'anciens  lits  (staritzy)  et  de  lacs  et  présentent  des  terrasses 
d'alluvion  fluviatile  nettement  dessinées. 

Ces  remarques  faites,  nous  pouvons  passer  à  la  caractéristique  som- 
maire des  diverses  formations  géologiques  participant  à  la  constitution 
de  l'Oural  du  sud. 

Les  esquisses  précédentes  du  trajet  de  Samara  au  pied  de  l'Oural 
ont  donné  la  caractéristique  générale  des  dépôts  permiens  qui  s'éten- 
dent en  large  bande  à  Test  de  la  Russie  jusqu'au  pied  occidental  de 
l'Oural.  La  coupe  s'y  termine  par  l'assise  de  calcaires  tachetés  et  de 
dolomies  formant  la  base  du  système  permien  dans  le  sens  de  Mur- 
chison.  En  dessous  vient  une  assise  puissante,  désignée  sur  les  cartes 
de  la  Russie  d'Europe  sous  le  nom  de  permo-carbonifère. 

Sur  l'espace  du  développement  du  permo-carbonifère  on  distin- 
gue à  l'Oural  du  sud  deux  horizons:  l'horizon  calcaréo-dolomitique, 
indiqué  sur  les  cartes  par  le  signe  CPc,  et  l'horizon  d'Artinsk,  mar- 
qué par  CPg.  Le  premier  de  ces  horizons,  comme  le  montre  son  nom. 
consiste  principalement  en  calcaires  et  dolomies,  la  roche  la  plus  ca- 
ractéristique étant  un  calcaire  gris  ou  gris  jaunâtre,  avec  des  cavernes 
remplies  de  silice  amorphe  d'un  blanc  de  neige.  Sur  le  trajet  Oufa- 
Slatooust  on  ne  voit  point  d'affleurements  satisfaisants  de  1  horizon  CPc, 
mais  vers  le  nord  de  la  voie,  le  long  du  Saldybach  (affluent  gauche  de 
la  riv.  Oufa)  on  peut  observer,  dans  des  coupes  bien  prononcées,  cet 
horizon  recouvrant  les  dépôts  d'Artinsk.  Faunistiquement  l'horizon  CPc 
se  caractérise  par  les  mêmes  restes  de  conchifères,  gastéropodes  et  bra- 
chiopodes  qu'on  rencontre  dans  les  dépôts  d'Artinsk  sous-jacents. 

Dans  la  composition  de  l'horizon  d'Artinsk  entrent  des  grès,    con- 


6  III 

glomérats,  calcaires,  marnes  et  schistes  variés.  La  faune  de  cet  hori- 
zon, décrite  par  Mrs.  Karpinsky  '),  Krotow2)  et  Tschernyschew  3), 
est  caractérisée  par  des  amnionitidés  originaux,  d'un  grand  intérêt  de- 
puis la  découverte  de  formes  semblables  au  Darvas,  en  Sicile,  au  Texas 
et  en  d'autres  lieux,  et  par  l'abondance  en  braehiopodes  dont  l'étude 
a  permis  d'établir  le  rapport  des  diverses  subdivisions  de  Productus 
limestone  du  Salt-Range  avec  les  dépôts  paléozoïques  de  l'Oural. 

Les  dépôts  carbonifères  de  l'Oural  du  sud  sont  exclusivement 
représentés  par  des  calcaires  qui  se  divisent  en  trois  sections. 

La  section  supérieure  constitue  principalement  la  vaste  région, 
connue  sous  le  nom  de  plateau  d'Oufa,  qui  s'adosse  à  son  extrémité 
méiïdonale  à  la  chaîne  du  Kara-taou.  Cette  région  typique  du  dévelop- 
pement de  la  section  supérieure  (C3)  des  dépôts  carbonifères  a  permis 
d'établir  le  schème  de  ses  subdivisions,  schème  qui  dans  la  suite  s'est 
trouvé  être  applicable  tant  au  nord  et  au  centre  de  la  Russie  qu'au 
bassin  du-  Donetz. 

c.  Calcaires  blancs  ou  d'un  gris  pale  du  type  de  Tastouba,  Yaro- 
slavka  et  Kasarmensky-kanien  sur  la  riv.  Sun.  Ces  calcaires  offrent  une 
faune  abondante:  Griffithides  Poemeri  M  oeil.,  Griffithides  Gruene- 
walclti  Moell.,  Brachimetopus  uralicus  Vern.,  Agcdhiccras  uralicum 
Karp.,  Dielasma  plica  Kut,,  Diel.  Moélleri  Tschern.,  Diél.  trunca- 
tum  Waag.,  Diel.  itaitubense  Derby,  Diel.  trochylus  Eichw.,  Diel. 
pentagomim Kut.,  Diel.  curvatum  Tschern.,  Diel.  dubium  Tschern., 
Spirifer  panduriformis  Kut.,  Spirifer  rectangulus  Kut,,  Spirifer 
lyra  Kut,,  Mentzelia  corculum  Kut,,  Spiriferina  ornata  Waag., 
Spiriferina  Saranae  Vern.,  Spiriferina  Panderi  Moell.,  Martinia 
SoJcolovi  Tschern.,  Bhynchonella  Wangencheimi  Pand.,  Bhynch. 
Hoffmani  Krot.,  JRhyncli.  granulum  Eichw.,  Pugnax  Keyserlingi 
Moell,  Pugnax  Uta  Marcou,  Camarophoria  sella  Kut,,  CamaropTi. 
2ringuisWa,&g.,  Camaroph.  plicataKut.,  Camaroph.  sitperstes  V ern., 
NototJ/yris  nucleolus  Kut.,  Ne>t.  Warthi  Waag.,  Hemiptychina  sub- 
laecis  Waag.,  Terebratuloklea  triplicata  Kut.,  Hustedia  remota 
Eichw.,  OrtJwtichia  Morgani  Derby,  Bhipidomeïla  Pecosi  Marcou, 
Derbya  gravais  Waag.,  Chonetes  Moélleri  Tschern.,  Chonetes  va- 
riolata  d'O  r  b.,  Chonetes  uralica  Moell.,  Aulosteges  uralicum  T  s  c  h  e  r  n., 
Productus  boliviaisis  d'Orb.,  Prod.  transversalis  Tschern.,  Pr.  pu- 
stulatus  Keys..  Pr.fasciatus  Kut.,  Pr.Inca  d'Orb.,  Pr.  tuberculatus 
Moell.,  Productus  uralicus  Tschern.,  Prod.  Konincki  Vern.,  Pro- 
ductus  tenuistratus  Vern.,   Proboscklella    genuina   Kut,    Probosc. 


')  A.  Karpinsky.  Ueber  die  Ammoneen  der  Artinsk-Stufe.  Mé- 
moires de  l'Académie  Impériale  des  sciences  de  St.  Pétersbourg.  VII 
Séris.  T.  XXXVII,  m  2. 

-)  P.  Krotow.  Artinskische  Etage.  Geologisch-palaeontologische 
Monographie  des  Sandsteines  von  Artinsk.  Travaux  d.  1.  Soc.  d.  Natu- 
ralistes de  Kazan.  T.  XIII,  livr.  5. 

3)  Th.  Tschernyschew.  AUgemeine  geologische  Karte  von  Russ- 
laud.  Blatt  139.  Méin.  du  Comité  Géologique.  Vol.  III,  M  4,  p.  254  — 
286,  356  —  375. 


III  7 

lata  Tschern.,  lJrobosc.  Kutorgae  Tschern.,  Marginifera  uralica 
Tsclierii.,  Marg.  splendensUXoTvi.  et  Pratt., Marg.  involuta  Tschern.. 
Marg.  (?)  Aaagardi  Toula,  Marg.  timanica  Tschern.,  Conocardium 
uralicum  Vern.,  Fusulina  Verneuili  Moell.,  Fusulina  longissima 
Moell.,  Schwagerina  primceps  Ehr.  etc. 

h.  Calcaires  argileux  et  oolitiques,  abondants  en  Productifs  Cora 
d'Orb.  (horizon  à  Prod.  (.ora),  accompagnés  de  Griftithides  scitula 
3Ieek  et  Worth.,  Dielasma  curvatuwi  Tschern.,  Diel.  bovidens 
Morton,  Diel. millepunctatum'B.dAl.,  Hustedia  remota Eichw.,  Spiri- 
fer  cameratus  Morton,  Spiriferina  Saranae  Vern.,  Bhynchopora 
Nikitini  Tschern.,  Camarophoria  crumena  31  art.,  Meekella  striato- 
costata  Cox.,  Chonetcs  variolata  d'Orb.,  Rhipidomelïa  juresanensis 
Tschern.,  Rhipidomelïa  uralica  Tschern.,  Productus  longus  Meek., 
Productus  semistriatus  Meek.,  Pr.  fasciatus  Kut.,  Pr.  multistriatus 
Meek.,  Pr.  porreetus  Kut.,  Pr.  Inca  d'Orb.,  Prod.  Gruenewaldti 
Krot.,  Productus  timanicus  Stuk.,  Prod.  orientalis  Tschern.,  Prod. 
uralicus  T  s  c  h  e  r n.,  Pr.  Kon  incki  V  e  r n.,  Margin ifcra  uralica  T  s  c  h  e  r  n., 
Marg.  involuta  Tschern.,  Marginifera  (?)  Aagardi  Toula,  Fusulina 
Verneuili  Moell.  etc. 

a.  Au  haut,  calcaire  corallien  formé  en  entier  de  Petalaxis  ti- 
manicus Stuck.,  Columnaria  solida  Ludw.,  Syringopora  parallela 
Fisch.,  et  renfermant  en  abondance  Omphalotroclius  Whitneyi  Meek, 
accompagnés  de  Productus  Konincki  Vern.  Keys.,  Prcd.  porreetus 
Kut.,  Dielasma  bovidens  Morton,  IUnjnchopora  Nikitini  Tschern., 
Dielasma  Moelleri  Tschern.  etc.  Au  bas,  calcaire  gris  rosé,  plein  de 
Spirifer  cameratus  Morton,  Productus  semistriatus  Meek.,  Prod. 
orientalis  Tschern.,  Prod.  fasciatus  Kut.,  Prod.  lobatus  Sow.  mut. 
russiensis  Tschern.,  Camarophoria  crumena  Mart.,  Derby  a  crassa 
Meek  et  Hayd.  etc. 

La  section  moyenne  (C2)  des  dépôts  carbonifères  de  l'Oural  du 
sud  est  composée  de  calcaires  à  Spirifer  mosquensis  Fisch.  Au  point 
de  vue  de  la  faune  il  est  aussi  facile  de  les  distinguer  des  calcaires  de 
la  section  supérieure  (pie  de  ceux  de  la  section  inférieure.  Cependant 
ils  sont  si  étroitement  alliés  à  ces  derniers,  tant  pour  l'extension  de  leur 
développement  que  pour  leur  caractère  pétrographique,  qu'il  a  été  très 
difficile  de  les  indiquer  sur  la  carte  à  l'échelle  de  10  verstes  et  que 
sur  les  cartes  publiées  par  le  Comité  Géologique  il  a  fallu  marquer  les 
ileux  sections  inférieures  par  le  même  signe  C',. 

La  section  inférieure  Cu  également  composée  de  calcaires,  se 
divise  en  deux  horizons:  a — calcaires  d'un  gris  foncé;  b  —  calcaires  d'un 
gris  rosé  clair  ou  blancs.  Dans  les  coupes  qui  offrent  les  deux  horizons, 
les  calcaires  b  reposent  sur  les  calcaires  a.  Au  point  de  vue  paléonto- 
logique  les  calcaires  a  et  b  ne  présentent  pas  de  différence  essentielle, 
mais  ils  peuvent  être  distingués  en  partie  d'après  des  indices  pétro- 
graphiques  assez  constants,  en  partie  par  le  développement  relatif  de 
1  une  ou  de  l'autre  forme.  Quant  à  l'horizon  inférieur  a,  il  est  ca- 
ractérisé par  d'abondants  coraux  Syringopora  gracilis  Keys..    Litho- 


8  III 

strotion  affine  Mart.,  Litliostrotion  caespitosum  Mart.  et  par  de 
nombreux  restes  de  Productus  giganteus  Mart.  et  Chonctcs  papilio- 
nacea  Phi  11.:  en  nombre  moindre  on  y  trouve  Productus  striatus 
Fisc  h.  Au  midi  de  l'Oural  on  rencontre  dans  cet  horizon  exclusivement 
Athyris  squamigera  de  Kon.  et  Phillips') a  gJobiccps  Phi  11.  L'horizon 
b  abonde  en  Productus  striatus  Fis  eh.,  accompagnés  de  Productus 
giganteus  Mart.,  Productus  scmircticidalus  Mart.,  Productus  cor- 
rugatus  M'Coy,  Athyris  variabïlis  M  oeil.,  Athyris  expansa  Phi  11. 

Dans  la  partie  septentrionale  de  l'Oural  les  explorations  récentes 
ont  donné  la  possibilité  de  distinguer  une  double  subdivision  de  la  di- 
vision inférieure  Cv  A  la  base  de  cette  division  6\  se  trouvent  a  des 
dépôts  de  grès  et  d'argiles,  interstratifiés  par  endroits  de  couches  de 
houille.  Au  point  de  vue  paléontologique  ces  dépôts  sont  principalement 
caractérisés  par  des  restes  végétaux  (Stigmaria  ficoides  Brgn.,  Noe- 
gerathia  tenuistriata  Goepp.  etc.),  et  par  des  restes  d'animaux  très 
rares.  Encore  plus  bas  on  peut  observer,  sous  les  horizons  inférieurs 
de  ces  grès  argileux,  une  couche  de  calcaires,  caractérisés  par  Pro- 
ductus mesolobus  Phill.,  Chonetes  papilionacea  Phill.,  coraux  etc., 
souvent  abondants.  Au-dessus  de  a  s'étend  une  couche  de  calcaires 
b  à  Productus  giganteus  Mart.,  Productus  striatusFisck.,  Chonetes 
papilionacea  Phill.,  Athyris  expansa  Phill.,  Athyris  rariabilis 
Moell.  etc. 

Dans  la  partie  de  l'Oural  que  nous  considérons,  il  y  a  développe- 
ment de  toutes  les  trois  sections  du  système  dévonien.  (Voir  pour 
la  description  détaillée  les  monographies  précitées,  Mémoires  du  Co- 
mité Géologique,  Vol.  III,  As  1,  3).  Au  versant  occidental  de  cette  par- 
tie de  l'Oural,  le  dévonien  supérieur  est  exclusivement  représenté  par 
l'étage  inférieur  1)\.  correspondant  par  la  faune  à  l'Ibergerkalk  1). 

La  composition  pétrographique  du  dévonien  supérieur  est  assez 
uniforme,  des  calcaires  d'un  gris  clair,  parfois  fortement  dolomisés. 
parfois  agglomérés,  étant  la  roche  dominante.  La  coupe  la  plus  com- 
plète des  dépôts  du  dévonien  supérieur  s'observe  au-devant  du  Kara- 
taon,  au  sud-est. 

Les  calcaires  carbonifères  inférieurs  à  Productus  giganteus  sont 
directement  surmontés  d'un  calcaire  abondant  en  Gcphyroceras  intu- 
mescent Beyi\,  Spirifer  pachyrinchusYem.,  Spi  rifer  shnplex  Phill., 
Productifs  sericeus  Lu  eh  etc.,  qui  passe  vers  le  bas  à  des  calcaires 
gris  argileux,  riches  en  Hhynchonclla  cuboides  Sow.,  Spirifer  Bu- 
chardi  Murch.,  Buchiola  retrostriata  Iïuch,  Strophàlasia  produc- 
toides  Murch.  etc.  Ces  calcaires  ont  pour  base  des  grès  quartzeux 
qui  ne  se  trouvent  que  dans  cette  localité.  Habituellement,  les  calcaires 
I)\  recouvrent  immédiatement  le  dévonien  moyen. 

Le  dévonien  moyen  se  divise  en  deux  étages  dont  le  supérieur — 
1)1 — présente  presque  uniquement  des  calcaires  et  des  dolomies,  tandis 


')  Les  couches  à  Olymenia    ne  se  trouvent  que    dans  les  parties 
plus  méridionales  de  l'Oural,  tant  à  l'ouest  qu'à  l'est  de  la  chaîne. 


III 


9 


que  l'inférieur — 1)\ — plus  varié  au  point  de  vue  pétrographique,  se  com- 
pose de  diverses  marnes,  de  schistes,  de  grès  et  seulement  en  partie 
de  calcaires. 

L'étage  supérieur  U\  offre  deux  horizons:  l'horizon  supérieur  l)\b 
à  Spirifer  Anossofi  Vern.  renferme  une  faune  très  riche  et  corres- 
pond à  l'horizon  à  Stringocephalus  de  l'Europe  occidentale;  l'horizon 
inférieur  l)\a  à  Pentamerus  baschkiricus  Vern.  et  Pentamerus  pseu- 
dobaschMricus  Tschern.  ne  semble  pas  être  plus  âgé  que  l'horizon  à 
Càlceola.  Généralement  les  calcaires  JJ-Jj  sont  immédiatement  super- 
posés aux  calcaires  I)22a,  mais  par  places  ils  sont  séparés  de  ces  der- 
niers par  une  mince  assise  :de  grès  quartzeux. 


W 


ci 


- 


NW 


SE 


Fig.  1.  Coupe  transversale  de  la  partie  sud-ouest  de  la  chaîne 
Kara-taou. 

La  variété  dominante  des  calcaires  D\  est  un  calcaire  gris  foncé, 
presque  noir,  qui  dégage  sous  le  choc  du  marteau  une  odeur  de  naphte 
plus  ou  moins  forte.  En  certains  endroits  ce  calcaire  passe  à  des  dolo- 
mies,  en  d'autres  il  se  présente  aggloméré  ou  finement  feuilleté. 

L'étage  Dl,  dépourvu  de  fossiles,  est  composé  de  grès  habi- 
tuellement d'un  gris  vert,  plus  rarement  jaunes  ou  bruns  et,  en  grande 
partie,  par  des  marnes  diversement  colorées  et  des  schistes.  Le  chan- 
gement fréquent  de  la  couleur  des  plus  minces  couches  des  manies 
rougeâtres,  verdâtres  ou  grises,  les  a  fait  appeler  marnes  rubanées.  Les 
calcaires  D\,  de  même  que  les  calcaires  et  les  marnes  1)1,  présentent 
assez  souvent  une  structure  très  originale  qui  s'exprime  sur  la  surface 
des  couches  par  des  rangées  de  saillies  sphériques  disposées  comme  des 
feuilles  de  chou  (fig.  2)  et,  dans  les  coupes  verticales,  soit  par  des  cônes 
s'amincissant  vers  le  haut  (fig.  3)  formés  de  lames  rebondies,  soit  par 
des  cylindres  (fig.  4),  composés  également  de  lames  rebondies,  mais  du 


10 


III 


même  diamètre.  La  description  détaillée  de  cette  structure  et  du  mode 
de  formation  se  trouve  dans  la  description  de  l'Oural  du  sud  (travaux 
du  Comité  Géologique,  t,  III,  JNL-  4,  pp.  232—235). 

Le  dévonien  inférieur  de  l'Oural  du  sud  se  distingue  par 
une  grande  variété'pétrographique.  Les  formations  les  plus  développées 
sont  des  grès  quartzeux  sans  feldspath,  des  arkoses  et  des  conglomé- 
rats. Ces  roches  constituent  les  arêtes  des  chaînes  parallèles  les  plus 
considérables  de  l'Oural  du  sud.  Dans  les  hauteurs  situées  vers  l'est 
on  observe  la  transition  graduelle  des  grès,  des  arkoses  et  des  conglo- 


//'# 


Fie-.  2. 


Fi£ 


Fie-. 


mérats  à  des  quartzites  compacts,  chargés  plus  ou  moins  de  mica.  Il 
est  facile  de  remarquer  qu'à  l'est  d'une  ligne,  tracée  par  le  Bakal  et 
le  Satka,  les  grès  deviennent  de  plus  en  plus  compacts,  saccharoïdes 
(Zigalga,"Nafy,  Souleïa,  Chouida),  par  endroits  riches  en  mica  et  qu'ils 
passent  aux  quartzites  qui  constituent  les  géants  de  l'Oural  du  sud, 
tels  que  l'Irémel,  le  Nourgouch,  le  Souka,  l'Ourenga,  le  Chouida  etc. 
Il  est  donc  hors  de  doute  que  les  quartzites  micacés  et  compacts,  de 
même  que  les  schistes  métamorphiques  qui  leur  sont  intimement  alliés 


III  11 

et  dont  nous  parleront  plus  loin,  ne  sont  que  des  roches  modifiées  du 
dévonien  inférieur. 

La  coupe  la  plus  instructive  du  dévonien  inférieur  de  l'Oural  du 
sud  se  prolonge  au  sud  de  la  ligne  du  chemin  de  fer  depuis  la  chaîne  du 
Zigalga  jusqu'à  l'Avniar,  transversalement  à  la  direction  du  Zigalga  et 
du  Bakti  et  traversant  les  rivières  Yourézan,  Avniar  et  Biélaïa.  Cette 
coupe  fait  voir  (fig.  5)  la  principale  masse  de  l'assise  des  grès  quar- 
tzeux  T)\[i  entre  deux  assises  schisteuses  dont  l'inférieure  repose  direc- 
tement sur  les  calcaires  les  plus  anciens  I)\c  à  faune  caractéristique. 
La  roche  dominante  de  l'assise  schisteuse  inférieure  est  un  schiste  noir 
àséricite,  réfléchissant  a  la  surface  d'un  gris  d'acier  quelquefois  soyeux. 
Assez  souvent  on  peut  observer  le  passage  de  ces  schistes  à  des  va- 
riétés micacées  et  chloriteuses,  très  riches  en  magnétite  et  fer  oxydé. 
Se  chargeant  de  quartz,  les  schistes  passent  à  des  quartzites  micacés 
ou  talqueux.  Par  places  le  schiste  noir  argileux  présente  des  inclusions 
de  gros  cristaux  de  pyrite  et  des  pseudomorphoses  de  pyrite  en  limonite. 

Ce  schiste  noir  est  associé  dans  la  partie  inférieure  de  l'assise  D\g 
à  un  schiste  sériciteux,  à  peu  près  de  la  même  composition  que  le  noir, 
mais  plus  pauvre  en  matière  charbonneuse  et  par  conséquent  d'une 
nuance  plus  claire. 

Quand  on  a  acquis  une  certaine  habitude,  il  est  facile  de  distin- 
guer les  schistes  inférieurs,  disposés  sous  l'assise  de  quartzites  et  de 
grès,  des  schistes  qui  surmontent  cette  assise.  Ces  derniers,  de 
couleur,  structure  et  composition  très  variées,  n'ont  jamais  ce  reflet  de 
la  surface  plane,  mais  ils  passent  aussi,  bien  (pie  très  rarement  et  dans 
des  cas  exceptionnels,  à  des  schistes  chloriteux  et  ottrélitiques.  Leur 
couleur,  parfois  rubanée,  varie  entre  le  gris  foncé,  presque  noir,  jusqu'au 
gris  jaunâtre,  verdàtre  et  rougeâtre. 

Des  grès  marneux,  des  marnes  et  des  calcaires  occupent  un  rang 
secondaire  dans  l'assise  Dlg. 


tis* 


^m 


nw 


l.  M  ,1  I 


Calcaire  de  Grès  Calcaires.  Schistes 

l'étage  supé-  quartzeux  métamorphi- 

rieur  du  dé-  et  schistes.  ■  ques  et 

vonien  infé-  quartzites. 


rieur. 


Fia;.  5. 


Une  série  de  roches  D\g  (fig.  5)  sépare,  comme  nous  l'avons  dit, 
deux  assises  de  calcaires  essentiellement  différentes  au  point  de  vue 
paléontologique.   Les  calcaires  supérieurs  {D\),  dont  le  type  est  déve- 


12  III 

loppë  dans  la  vallée  de  l'Yourézan,  renferment  des  couches  subordon- 
nées de  schistes  argileux  et  de  grès  marneux.  Leur  caractère  paléon- 
tologique  est  décrit  dans  le  mémoire  „Die  Fauna  des  unteren  Devon  am 
Westabhange  des  Ural",  par  Th.  Tsôhernyschew" 1).  Cet  horizon  est 
surtout  caractéristique  par  l'abondance  en  Leperditia  Barboti  Schmidt, 
petits  trilobites  du  genre  Cypliaspis,  pentamères  {P  entamer  us  fasci- 
eulatus,  Pentamerus  basclïkiricus),  restes  de  conchifères  (Conocardium 
crenatwn  Stein.,  Buchiola  sexcostata  Roc  m.)  et  autres  formes. 

Les  calcaires  inférieurs  D\c,  recouverts  de  l'assise  D\g  et  disposés 
souvent  entre  des  roches  métamorphiques  (cours  supérieur  de  la  Bié- 
laïa),  se  distinguent  par  des  nuances  plus  claires  et  une  structure  mar- 
breuse.  Leur  faune  (décrite  dans  le  travail  sus-cité  de  Th.  Tscherny- 
schew)  se  distingue  par  une  grande  variété  de  formes:  nombreux  restes 
d'ostracodes,  céphalopodes,  Platyceras,  représentants  de  Hercynella 
(Hercynella  bohemica  Barr.),  conchifères  originales  '(Ylasta,  Dalila). 
brachiopodes  de 

Les  calcaires  D\c  apparaissent  principalement  dans  la  vallée  de  la 
rivière  Biélaïa  et  de  ses  affluents,  où  ils  présentent  des  affleurements 
plus  ou  moins  importants  au  milieu  des  roches  métamorphiques.  Dans  les 
parties  plus  septentrionales  de  l'Oural,  ces  calcaires,  bien  qu'ils  affleu- 
rent en  plusieurs  points,  sont  entièrement  muets  au  point  de  vue  pa- 
léontologique. 

L'Oural-taou.  la  chaîne  maîtresse  de  l'Oural  qui  fait  le  partage 
des  eaux,  de  même  que  des  bandes  de  terrain  considérables  à  l'ouest 
et  à  l'est  de  lui,  sont  constitués  par  les  roches  cristallines  schisteuses 
M  qui,  comme  nous  l'avons  dit,  sont  en  relation  intime  avec  les  dé- 
pôts indubitablement  paléozoïques,  et  qui  ne  sont  elles-mêmes  que  des 
roches  modifiées  d'âge  paléozoïque. 

La  roche  la  plus  développée  parmi  celles  du  groupe  M  est  un 
schiste  micacé  composé  de  quartz  et  de  mica,  auquel  vient  ordinaire- 
ment s'ajouter  une  quantité  plus  ou  moins  grande  de  chlorite  et  de  mag- 
nétite.  Un  élément  constituant  des  micaschistes  et  des  schistes  micacés 
chloriteux  d'un  grand  intérêt  est  l'orthose  qui  s'y  trouve  en  grains  irré- 
guliers souvent  déchirés.  Très  souvent  les  grains  d'orthose  sont  enve- 
loppés de  quartz  ou  de  mica,  comme  on  l'observe  dans  les  gneiss  oeillés. 
De  plus  on  peut  observer  très  distinctement,  le  long  du  clivage,  la  substi- 
tution graduelle  à  l'orthose  du  quartz  et  du  mica  jusqu'à  disparition 
complète  de  la  matière  feldspathique.  Le  remplacement  de  l'orthose  et 
la  transformation  en  schistes  s'observe  surtout  aux  points  où  la  disloca- 
tion a  été  la  plus  énergique.  L'inclusion  la  plus  fréquente  dans  les  mi- 
caschistes est  la  tourmaline:  les  cristaux  en  sont  souvent  cassés:  quel- 
quefois une  partie  du  cristal  est  déplacée  relativement  à  l'autre.  La 
tourmaline  se  montre  aussi  souvent  en  cristaux  courbés.  Le  micaschiste 
présente  les  mêmes  traces  de  modifications  mécaniques  dans  la  gastal- 


])  Mémoires  du  Comité  Géologique.  Vol.  III,  le  1. 


III  13 

dite   qui  se  trouve  en   inclusions   considérables   dans  les  parties  méri- 
dionales de  l'Oural-taou. 

Les  micaschistes  du  district  de  Zlatooust  renferment  parfois  beau- 
coup d'inclusions  de  grenats  et  de  staurotide. 

Le  micaschiste  et  le  schiste  micacé  chloriteux  sont  intimement  liés, 
par  des  transitions  graduelles,  aux  quartzites  correspondants,  très  ré- 
pandus dans  la  bande  des  schistes  métamorphiques.  Les  quartzites  pré- 
sentent une  série  de  variétés  dues  à  la  transformation  et  à  la  modification; 
la  variété  la  plus  proche  des  grès  dévoniens,  son  type,  est  un  aggrégat 
de  quartz  avec  inclusion  de  quantités  plus  ou  moins  grandes  de  tour- 
maline et  d'orthose.  La  disparition  graduelle  de  l'orthose  et  sa  substi- 
tution au  mica  blanc  produit  le  passage  visible  du  quartzite  au  quar- 
tzite  micacé  et  au  micaschiste.  Des  changements  semblables  s'observent 
dans  les  conglomérats  qui  deviennent  conglomérats  micacés,  le  ciment 
se  chargeant  de  mica  blanc  (muscovite). 

A  côté  des  micaschistes  on  trouve  très  souvent  dans  l'assise  M 
des  schistes  chloriteux  dont  quelques-uns,  riches  en  épidote,  peuvent 
être  appelés  schistes  épidoto-chloriteux. 

Le  schiste  amphibolique,  une  réunion  d'amphibole  et  de  quartz, 
contient  parfois  l'amphibole  eu  si  petite  quantité  que  la  roche  mérite 
le  nom  de  quartzite  amphibolique. 

Sur  le  versant  ouest  de  l'Oural  (district  de  Zlatooust)  on  observe 
aussi  un  développement  considérable  de  roches  amphiboliques  plus  ou 
moins  nettement  schisteuses,  à  structure  cataclastique,  qui  sont  le  pro- 
duit des  changements  dynamo-métamorphyques  des  roches  massives 
(diabases  et  gabbros). 

Les  épidosites,  très  répandus  dans  le  district  de  Zlatooust  et,  plus 
au  sud,  dans  la  région  de  la  riv.  Biélaïa,  sont  à  considérer  de  pair 
avec  les  schistes  cristallins. 

Outre  les  schistes  mentionnés,  la  région  cristalline  M  comprend 
une  série  de  roches  argilo-schisteuses  qui  présentent  dans  leur  compo- 
sition divers  rapports  quantitatifs  des  éléments  allogéniques  et  autigéni- 
ques.  Ces  roches  montrent  tous  les  passages  des  phyllites  typiques  aux 
schistes  argileux  élastiques  du  dévonien  inférieur,  développés  clans  les 
parties  plus  occidentales  de  l'Oural  du  sud;  à  mesure  que  l'on  pénètre 
dans  la  région  affectée  par  les  procès  orogéniques  les  plus  intensifs, 
la  quantité  de  matière  autigénique  augmente  dans  les  schistes  argileux. 

Les  roches  massives  sont  uniquement  représentées  par  des  gra- 
nités et  des  diabases.  Les  premiers  affleurent  en  bandes  plus  ou 
moins  considérables  dans  le  canton  minier  de  Zlatooust,  auquel  appar- 
tient également  le  plus  grand  mombre  d'affleurements  de  diabase. 

Parmi  les  granités  on  y  distingue  des  gneisso-granites  et  des  gra- 
nités de  l'aspect  du  rappakiwi.  Les  gneisso-granites  présentent  une 
structure  cataclastique  nette;  on  y  reconnaît:  orthose,  plagioclase, 
quartz,  biotite,  muscovite,  amphibole,  magnétite,  grenat  et  épidote;  ce 
sont  des  granitites  dynamo-métamorphosées.  De  grands  cristaux  (sou- 
vent  des   macles  de  Karlsbad)   d'orthose   rougêatres   à   bordure  d'un 


14  III 

vert  pâle  comme  dans  le  rappakiwi,  tranchent  sur  la  pâte  à  gros 
grain  des  granités  de  l'aspect  du  rappakiwi,  composée  d'orthose,  de  pla- 
gioclase,  de  quartz,  d'amphibole  et  de  magnétite;  ces  cristaux  ne  diffè- 
rent de  ceux  du  rappakiwi  qu'en  ce  que  la  bordure  n'est  pas  de  l'oli- 
gQclase,  mais  de  l'orthose,  Ces  granités  traversent  les  dolomies  du  dé- 
vonien  moyen  en  filons  et  par  conséquent  ils  ne  peuvent  être  plus  an- 
ciens que  celles-ci. 

Les  diabases  se  trouvent  intercalées  en  nappes,  filous  et  massifs 
dans  les  dépôts  dévoniens  inférieurs  et  moyens.  De  belles  coupes  don- 
nent la  possibilité  d'étudier  tous  les  détails  des  effets  du  contact  des 
roches  massives  avec  les  roches  sédimentaires.  L'influence  du  contact, 
tant  dans  les  roches  sédimentaires  (calcaires  et  schistes)  traversées  par 
les  diabases,  que  dans  le  magma  de  la  diabase,  se  traduit  par  des  phé- 
nomènes d'endomorphisme:  le  calcaire  et  le  schiste  durcissent  au  con- 
tact au  point  d'opposer  une  forte  résistance  au  choc  du  marteau:  en 
même  temps  le  schiste  argileux  perd  sa  structure  lamellaire  et  acquiert 
une  séparation  verticale  qui  le  fait  diviser  en  petits  parallélipidèdes. 
Parfois  aussi  il  est  rubané  le  long  de  la  ligne  de  contact.  L'apparition 
du  minéral  chloritique  à  la  surface  de  la  stratification  et  de  la  sépa- 
ration des  roches  sédimentaires  est  incontestablement  l'effet  d'une  in- 
fluence hydro-chimique  ultérieure,  survenue  après  le  refroidissement  et 
la  décristallisation  du  magma  diabasique.  Quelquefois  on  voit  la  même 
fissure  traversant  la  roche,  tant  sédimentaire  que  massive,  remplie  sur 
tout  son  long  d'une  substance  chloritique.  A  un  mètre  environ  du  con- 
tact on  peut  observer  dans  la  diabase  toutes  les  modifications  de  struc- 
ture, depuis  la  vitreuse  jusqu'à  holocristalline,  sous  l'effet  des  différen- 
tes conditions  de  consolidation  du  même  magma  à  diverses  distances 
du  contact '). 

En  considérant  la  distribution  des  dépôts  d'âge  différent  au  versant 
occidental  de  l'Oural  du  sud,  on  s'aperçoit  facilement  que  dans  la  di- 
rection de  l'ouest  les  dépôts  plus  récents  succèdent  avec  une  certaine 
régularité  aux  dépôts  plus  anciens.  Aux  calcaires  les  plus  anciens  DJc, 
paléontologiquement  caractérisés,  succèdent  dans  la  direction  ver- 
ticale les  dépôts  littoraux  de  l'étage  JD\g,  qui  passent  peu  à  peu  dans 
la  direction  horizontale  à  des  schistes  métamorphiques,  des  quartzites 
micacés  et  des  conglomérats.  L'étage  D\g,  composé  de  roches  rési- 
stant plus  que  les  autres  aux  agents  de  dénudation,  s'est  conservé  dans 
toutes  les  arêtes  importantes  de  l'Oural  du  sud  où  il  sert  de  base  aux 
roches  d'âge  plus  récent.  L'étage  D\  qui  contient  la  faune  des  horizons 
supérieurs  du  dévonien  inférieur  de  l'Europe  occidentale,  se  rencontre 
pour  la  première  fois  à  une  distance  considérable  de  l'Oural  Central, 
dans  les  vallées  de  la  Yourézan,  du  Petit-Inzer,  du  Kataw  etc.;  cet  étage 
repose  en  concordance  parfaite  sur  l'étage  de  grès  D\g.  Encore  plus 
loin  vers  l'ouest,  c'est  le  dévonien  moyen  D2  qui  affleure  en  permettant 


1)  Voir   pour   les   détails   Mém.    cl.    Comité    Géol.   Vol.   III,    As  4, 
p.  197—199. 


III  15 

de  voir  l'horizon  inférieur  gréso-marno-schisteux  1)\  et  deux  horizons 
supérieurs,  l'un,  T)\a.  à  Pentamerus  bascJiJciricns,  l'autre.  D'il),  à  Spi- 
rifer  Anossofi.  Le  dévonien  supérieur  2)s  est  surmonté  en  concordance 
par  les  calcaires  carbonifères  qui  bordent  en  bande  plus  ou  moins  étroite 
le  vaste  développement  des  horizons  sus-cités  du  dévonien,  le  séparant 
des  dépôts  permo-carbonifères  d'Artinsk  CP(i.  La  disposition  et  les  re- 
lations stratigrapMques  des  dépôts  du  versant  occidental  de  l'Oural 
sont  des  indices  évidents  de  ce  que  la  mer  qui  avait  baigné  le  pied  de 
l'Oural  durant  toute  la  période  paléozoïque.  s'est  retirée  très  lentement 
vers  l'ouest,  et  que  les  forces  orogéniques  n'ont  pas  agi  d'un  coup. 

Toutes  les  rivières  importantes  du  versant  occidental  de  l'Oural 
parcourent  dans  leur  cours  supérieur  des  vallées  longitudinales  tant 
synclinales  qu'isoclinales:  ensuite  elles  entrent,  par  un  brusque  coude 
vers  l'ouest,  dans  les  vallées  transversales,  coulant  transversalement  à 
la  stratification  des  roches  qui  constituent  la  région  montagneuse. 
L'ensemble  des  données  géologiques  de  la  région  semble  indiquer  que 
toutes  les  vallées  transversales  sont  des  vallées  d'érosion.  Un  des  faits 
les  plus  intéressants  en  rapport  avec  le  soulèvement  graduel  des  chaînes 
et  la  formation  des  vallées  transversales  est  celui,  que  l'Oural  central 
ou  Oural-taou,  pui  sert  de  faîte  de  partage  des  rivières  sibériennes  et 
européennes  et  qui  est  en  même  temps  le  pli  le  plus  ancien  parmi  les 
plis  parallèles  formant  l'Oural,  est  considérablement  moins  haut  que  les 
chaînes  plus  occidentales  Irémel.  Zigalga,  Ourenga,  Xourgouche.  Ta- 
ganaï  etc.  Cependant  toutes  les  rivières  importantes,  bien  qu'elles 
prennent  naissance  à  des  hauteurs  relativement  faibles,  traversent  ces 
chaînes  occidentales  beaucoup  plus  élevées,  ayant  des  deux  côtés  de 
leurs  vallées  exactement  la  même  disposition  des  couches. 

il  nous  reste  à  dire  quelques  mots  sur  le  caractère  des  dépôts 
posttertiaires  dans  cette  partie  de  l'Oural  l).  Il  convient  avant  tout 
d'attirer  l'attention  sur  l'absence  complète  dans  cette  région  (comme 
en  général  sur  toute  l'étendue  de  l'Oural,  jusqu'à  la  limite  extrême  au 
nord  de  la  population  à  domicile  fixe)  d'indices  certains  de  glaciers. 
Les  vestiges  incontestables  d'anciens  glaciers  commencent  sur  la  pa- 
rallèle (il  et  se  continuent  jusqu'au  Yougorsky-Char.  Dans  toute  la 
région  vers  le  sud  le  caractère  des  dépôts  posttertiares  dépend  soit  d'un 
procès  éluvial  qui  s'y  est  effectué  (transformation  mécanique  et  chimi- 
que des  roches  originaires  „in  situ"),  soit  d'un  procès  alluvial  (action 
d'enlever  les  matériaux  par  l'érosion  et  de  les  déposer  dans  les  vallées). 
Le  caractère  des  vallées  fluviales  est  très  différent,  comme  nous  l'avons 
déjà  dit,  dans  la  région  des  dépôts  d'Artinsk  et  dans  celles  des  dépôts 
plus  anciens.  Ici  les  vallées  fluviales  se  présentent  en  gorges  profondes. 


l)  Outre  la  description  sus-citée  de  l'Oural  du  sud  par  Th.  Tscher- 
nyschew,  voir  le  travail  du  même  auteur:  Aperçu  sur  les  dépôts  post- 
tertiaires  en  connection  avec  les  trouvailles  des  restes  de  la  culture 
préhistorique  au  nord  et  à  l'est  de  la  Russie  d'Europe  (Congrès  Inter- 
nat. d'Archéologie  et  d'Antropologie,  XI  session.  Moscou.  Vol.  I. 
p.  35—56). 


16  III 

pauvres  en  formations  alluviales,  tandis  que  là  elles  sont  relativement 
larges,  avec  deux  terrasses  fluviatiles  distinctes,  une  supérieure  plus 
ancienne,  postpliocène,  et  une  inférieure,  formée  de  dépôts  alluviens 
plus  récents. 

La  terrasse  supérieure  est  essentiellement  constituée  par  une  ar- 
gile jaune  brunâtre  ou  brune  jaunâtre,  plus  ou  moins  sableuse  et  cal- 
carifère,  presque  toujours  nettement  schisteuse.  Parfois  elle  est  poreuse, 
contient  des  concrétions  calcaires  et  forme  des  parois  escarpées  rappe- 
lant le  lœss;  cette  circonstance  lui  a  fait  donner  par  les  explorateurs 
de  l'Oural  l'épithète  d'argile  lœssoïde.  Outre  l'argile  brune  on  trouve 
dans  ces  terrasses  des  argiles  d'un  gris  bleuâtre  et  des  galets  d'un  aspect 
de  conglomérats.  Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  dans  les  dépôts  des 
terasses  supérieurs  des  restes  de  vertébrés  éteints  (JEÏephasprimigenius, 
Rhinocéros  tichofhinus,  Rhin.  MerMi,  Bos  priscus,  Bos  taurus,  Ovïbos 
mosJiatus  etc.). 

La  composition  pétrographique  de  la  terrasse  inférieure  se  distin- 
gue par  sa  grande  variété  de  formations:  diverses  argiles,  sables,  ga- 
lets, tufs  calcaires,  tourbes.  Comparativement  à  la  première  terrasse,  la 
seconde  se  dessine  souvent  en  brusque  saillie. 

Je  juge  impossible  de  m'arrêter  cette  année-ci  à  l'histoire  de  la 
formation  des  terrasses  fluviatiles.  La  question  est  d'ailleurs  suffisam- 
ment traitée  clans  les  articles  sus-cités.  J'observerai  seulement  que  les 
résultats,  fournis  par  les  explorations  du  système  de  la  rivière  Biélaïa, 
ne  laissent  aucun  doute  sur  les  relations  qui  existent  entre  les  terras- 
ses supérieures  et  les  dépôts  de  la  transgression  Caspienne  postplio- 
cènes.  Ces  données  permettent  d'avancer  que  les  dépôts  des  terrasses 
supérieures  se  rapportent  à  une  époque  où  la  mer  Caspienne  jouait  le 
rôle  d'une  digue  qui  amenait  l'exhaussement  du  niveau  de  la  Kama 
et  de  la  Biélaïa  avec  leurs  affluents,  et  le  décroissement  de  la  rapidité 
de  leur  cours  et  de  leur  force  érosive.  A  mesure  que  la  mer  Caspienne 
se  retirait,  la  force  érosive*  de  nos  fleuves  devait  augmenter,  d'où  ré- 
sultait le  rétrécissement  et  l'approfondissement  de  leurs  lits  et  la  for- 
mation des  terrasses. 

Pour  ce  qui  est  des  formations  éluviales  très  répandues  dans  l'Ou- 
ral, nous  devons  dire  que  les  données  qui  permettent  d'établir  leur 
classification  chronologique  sont  loin  d'être  suflsantes.  Le  caractère  gé- 
néral de  ces  dépôts  est  l'absence  complète  du  triage  des  matériaux  et 
le  passage  graduel  aux  roches  originaires  sous-jacentes.  Le  plus  sou- 
vent les  formations  éluviales  offrent  des  argiles  et  des  sables  qui  ren- 
ferment des  fragments  des  roches  dont  la  désagrégation  a  produit  ces 
dépôts.  Il  est  hors  de  doute  que  la  plupart  des  sables  aurifères  de  l'Ou- 
ral doivent  être  attribués  à  ce  type  de  dépôts  posttertiaires. 

Sous  le  rapport  de  la  richesse  en  minéraux,  l'Oural  du  sud  jouit 
depuis  longtemps  d'une  réputation  méritée.  Le  versant  occidental  est 
surtout  abondant  en  excellents  minerais  de  fer.  Quant  aux  tjïsements 
d'or,  de  chromite,  de  cuivre  et  de  manganèse,  ils  y  sont  très  peu 
développés  et  peu  riches  en  comparaison  de  ceux  du  versant   occiden- 


III  17 

tal.  Le  type  des  minerais  de  fer  (fer  oligiste  et  fer  spathique)  surtout 
développés  dans  l'horizon  D\g,  sera  décrit  quand  nous  parlerons  du  gi- 
sement de  Bakal  (description  de  l'itinéraire).  De  même,  un  chapitre 
spécial  étant  réservé  aux  mines  minérales  de  l'Oural  du  sud,  nous  n'en 
dirons  rien  ici. 

Description  de  l'itinéraire. 

i-er  jour. 

Après  avoir  suivi  la  terrasse  supérieure  postpliocène  de  la  ri- 
vière Sim,  la  voie  ferrée  s"engage,  au  delà  de  la  station  Ourman.  dans 
la  région  des  calcaires  carbonifères  supérieurs  constituant  les  montagnes 
Kyssy-taou  et  Oulou-taou,  qui  occupent  le  coin  formé  par  le  confluent 
du  Téliak  et  du  Sim.  Le  versant  de  ces  montagnes,  vêtu  de  forêts,  laisse 
voir  en  plusieurs  points  les  calcaires  de  l'horizon  Cl  à  Schivagerma. 
A  gauche  de  la  voie,  à  une  distance  d'environ  l1^  kilom.,  affleurent 
les  dépôts  d'Artinsk  CPg  (marnes  et  couches  intercalées  de  calcaire  à  fusu- 
lines)  recouvrant  le  calcaire  CCA  à  Scliwagcrina.  Bien  que  cet  affleu- 
rement soit  si  près  du  chemin  de  fer,  et  comme  il  n'y  a  pas  de  sen- 
tier qui  y  mène,  il  faut  plusieurs  heures  d'une  marche  pénible  pour  y 
parvenir  à  travers  la  forêt  vierge. 

Après  avoir  franchi  la  montagne  Kyssy-taou.  le  chemin  de  fer  re- 
descend sur  la  terrasse  supérieure  postpliocène  du  Sim  qu'elle  traverse 
jusqu'à  la  station  Acha. 

Bientôt  la  ligne  entre  dans  une  gorge,  parcourue  par  le  Sim.  Le 
tableau  entourant  change  d'un  coup:  à  gauche,  gênant  le  cours  du  Sim, 
se  dressent  les  montagnes  "VVorobiinya,  à  droite  s*élève  l'Ajigardak, 
laissant  voir  jusqu'à  l'usine  de  Miniar  une  coupe  ininterrompue  des  dé- 
pôts paléozoïques  de  l'Oural. 

Pendant  les  deux  premières  verstes  la  voie  ferrée  traverse  de  puis- 
santes saillies  de  calcaire  C3.  A  gauche  du  Sim  et  au  sud  de  la  voie 
ce  calcaire  plonge  sous  les  grès,  marnes,  argiles  schisteuses  et  calcai- 
res de  l'étage  d'Artinsk  (CPg).  L'affleurement  le  plus  grandiose  du  cal- 
caire à  Scliwagcrina  se  présente  dans  le  Kazarmensky-Kamen,  à  paroi 
escarpée  du  côté  du  Sim.  Une  étroite  saillie  entre  le  Kazarmensky- 
Kamen  et  la  rivière  laisse  passer  le  chemin  de  fer.  Des  couches  de 
calcaires,  toutes  remplies  de  fossiles  bien  conservés,  se  dressent  en  pa- 
rois abruptes  le  long  de  la  voie. 

On  y  trouve:  Phillipsia  Gruenewàldti  Moell.,  AgatMceras  cf.. 
uralicumKi\Y\)..  Conocardium  uraUcumY ern.,  JJiclasma  plicaKut, 
I)icJ.  Moelleri  Tschern.,  Notothyris  nucleohis  Kut.,  Hemiptychina 
sublaevis~W&a,g.,  Spirifer  panduriformisKxit.,  Sjj.  rectangulus  Kut.. 
Sp.  camcratus  Morton.,  Spiriferina  ornata  AVaag.,  Spir.  Panderi 
Moell.,  Spir.  saranae  Yern.,  Hustedia  remota  Eichw..  BhyncJw- 
nélla  Wangencheimi  Pand.,  PJiynch.  Keyserlingi  Moell.,  BJiynch. 
granitlum'E.icliw..  CamaropJioria  plicata  Kut.,  Cam.jringuisW aag., 

2 


18  III 

Pugnax  graniim  Tchern.,  Mentzelia  rostrata  Kut.,  Mentz.  corculum 
Kut.,  Martinia  SokoloviT chern.,  Reticularia  UneataMsLTt.,  Derbya 
grandis  "Waag.,  Chonetès  uraUca  Moell.,  Productus  boliviensis 
d'Orb.,  Pr.  GhruenewaldU  Krot.,  Pr.  semistriatus  Meek.,  Pr.  orien- 
talls  Tschern.  Pr.  Cora  d'Orb.,  Pr.  tenuilineatus  Y ern.,Pr.mexicamis 
Shum.,  Proboscidella  genuina  Kut.,  Prob.  Kutorgae  Tschern.,  etc. 

En  peu  avant  d'arriver  à  l' embouchure  de  la  riv.  Karagaï-Elga  on 
peut  voir  le  calcaire  carbonifère  supérieur  C3  remplacé  tout  d'un  coup 
par  les  schistes  et  grès  de  l'étage  inférieur  D\  du  dévonien  moyen.  La 
faille  qui  les  sépare  se  voit  des  deux  côtés  du  Sim,  tant  à  l'extrémité 
sud-occidentale  des  montagnes  Worobiinyia  et  du  Kara-taou  que,  vers 
le  sud  de  la  rivière,  au  bout  sud-occidental  de  PAjigardak. 

Plus  loin,  depuis  l'embouchoure  de  la  riv.  Karagaï-Elga  jusqu'à 
la  station  Miniar,  le  chemin  de  fer  longe  la  rive  droite  du  Sim  qui 
coule  ici  dans  une  vallée  synclinale  dont  voici  la  coupe  schématique. 

M   Worobiinyia.  Sim.  Ajigardak. 


-^ 


D, 


°*"|ôt<„  v*^«jm*wjv.       Ga*i«w*f*A*.  "-.^j*" 


Fig.  6. 

Au  nord-ouest  le  pli  synclinal  est  délimité  par  les  montagnes  Wo- 
robiinyia, au  sud-est  par  l'arête  de  l' Ajigardak,  formée  de  grès  du  dé- 
vonien inférieur.  Les  deux  ailes  du  pli  offrent  exactement  la  même  suc- 
cession des  couches:  marnes,  calcaires,  schistes  et  grès  D\,  reposant 
sur  le  dévonien  inférieur  et  recouverts  des  calcaires  et  dolomies  du  dé- 
vonien moyen  D\.  Au-dessus  de  J)\  viennent  les  calcaires  agglomérés 
I)  „  surmontés  successivement  par  les  calcaires  carbonifères  et  les  do- 
lomies C1  et  C,.  La  vallée  du  Sim,  se  dirigeant  obliquement  à  l'axe 
du  pli,  coupe,  à  partir  de  l'embouchure  de  la  Karagaï-Elga,  toute  la 
série  des  dépôts  depuis  les  calcaires  carbonifères  inférieurs  C,  jusqu'à 
la  base  du  dévonien  moyen  I)\.  Sur  le  parcours  que  nous  décrivons, 
la  section  carbonifère  inférieure  (.',  est  représentée  par  des  calcaires 
gris  et  blancs  et  des  dolomies  pauvres  en  fossiles.  Les  points  les  plus 
fossilifères  se  trouvent  à  deux  verstes  environ  de  l'embouchure  de  la 
Karagaï-Elga;  quelques-unes  des  couches  d'un  calcaire  cristallin   blanc 


Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolog.  Internai. 


PI.B. 


général  de  l'usini   de  Miniar   Vue  prise  Je  l'élévation  au  bord  oriental  du  lai 


III  19 

y  abondent  en  Productifs  giganteus  M  art.  et  Chonetes  papilionacea 
Fi  se  h.  Les  calcaires  agglomérés  gris  clair  du  dévonien  supérieur 
DH,  également  pauvres  en  fossiles,  renferment  par  places  Spirifer 
Archiaci  Murcli.,  Productella  subaculeata  Murch.,  Schizophoria 
striatula  Schloth.,  Orthothetes  umbraculum  Schloth.  etc.  L'étage 
supérieur  du  dévonien  moyen  D?,  composé  aussi  de  calcaires  et  de  do- 
lomies,  est  incomparablement  mieux  caractérisé  au  point  de  vue  pa- 
léontologique;  outre  des  individus  typiques  de  Spirifer  Anossofi  Yem. 
il  renferme  par  endroits  en  abondance  d'autres  formes.  Les  calcaires 
les  plus  proches  du  chemin  de  fer,  en  aval  de  l'embouchure  de  la  ri- 
vière Chaouwlonia-Elga,  sont  particulièrement  riches  en  fossiles;  on  y 
trouve  en  profusion  Spirifer  Maureri  Holz.,  Atkyris  conccntrica 
Buch.,  Atrypa  reticularis  Linn.,  Atrypa  aspera  Schloth.,  liltyn- 
chonella  subtetragona  Schnur,  Camarophoria  formosa  Schnur, 
Schizophoria  striatula  Schloth.,  Rhipidornella  eifliensis  Yem.,  Pcn- 
tamerus  galeatus  Daim.,  Slrophcodonta  interstrialis  Phill.,  Pro- 
ductella subaculeata  Murch.,  Pseudocrania  obsoJeta  Goldf.  etc. 

En  aval  du  confluent  du  Chalachow  et  du  Sim  on  voit  des  coupes 
très  nettes  des  dolomies  D\  à  structure  à  lames  rebondies  dont  nous 
avons  fait  mention  dans  l'esquisse  générale  (pp.  9 — 10). 

A  une  verste  en  aval  de  l'embouchure  de  la  Biarda  jaillit  au  bas 
de  l'escarpement  une  source  connue  sous  le  nom  de  „Propachtchy" 
(Perdu).  Ce  nom  provient  de  ce  que  la  source  devient  périodiquement 
plus  forte  et  plus  faible:  tantôt  elle  tarit  presque  entièrement,  se  per- 
dant sous  la  voie  du  chemin  de  fer,  tantôt,  grossissant  peu  à  peu,  elle 
arrive  à  son  maximum  pour  recommencer  ensuite  à  diminuer  et  re- 
prendre son  premier  état.  Ce  phénomène  se  répète  à  des  intervalles  ré- 
guliers. Entre  la  plus  forte  crue  et  le  plus  grand  abaissement  de  l'eau 
il  se  passe  à  peu  près  3  minutes. 

Près  de  l'embouchure  de  la  Biarda  on  voit  les  calcaires  D]  super- 
posés à  Do.  A  l'amont  de  l'embouchure  on  trouve  de  part  et  d'autre 
du  Sim  une  série  de  très  belles  coupes  de  l'étage  D\.  Les  roches  do- 
minantes de  cet  étage  sont  des  marnes  d'un  gris  verdâtre  ou  rouges 
et  des  grès  argileux.  Ces  marnes,  de  couleurs  différentes  à  la  surface 
exposée  à  l'air,  ont  donné  le  nom  aux  montagnes  des  environs:  Zélio- 
naïa  (Verte),  Krassnaïa  (Rouge),  Sinaïa  (Bleue),  Biélaïa  (Blanche)  etc. 
Paléontologiquement  l'étage  J)\  est  muet.  Au  pied  des  hauteurs  consti- 
tuées par  D':  est  située  la  station  Miniar. 

2-me  jour. 

Les  environs  de  l'usine  de  Miniar  sont  une  des  localités  les 
plus  pittoresques  sur  le  versant  occidental  de  l'Oural  du  sud.  L'usine, 
située  au  confluent  des  rivières  Miniar  et  Sim,  est  entourée  de  tous 
les  côtés  de  hauteurs  qui  descendent  escarpées  vers  l'étang  de  l'u- 
sine. Le  panorama  général  (voir  la  planche  B)  pris  de  l'élévation  au 
bord  oriental  du  lac,  fait  très  bien  voir  le  caractère  et  la  structure  de 


20  III 

ce  lieu.  À  droite  on  aperçoit  l'embouchure  du  Miniar,  encaissée  entre 
les  parois  abruptes  du  calcaire  dolomitique  gris  clair  1)1  qui  plonge 
vers  le  nord.  Dans  le  village  à  droite  du  Sim  on  voit  à  nu  les  grès  DL 
Plus  à  gauche  on  voit  au  loin  les  escarpements  des  montagnes  Krass- 
naïa  et  Sinaïa  qui  sont  composées  des  marnes  et  calcaires  argileux  D\. 
Les  mêmes  roches  constituent  la  montagne  Pojarnaïa  qui  avance  à 
gauche  en  forme  de  cap.  Au  second  plan  on  voit  l'Ajigardak,  constitué 
par  les  grès  quartzeux  et  les  arkoses  du  dévonien  intérieur  D\[j.  En 
amont  du  Miniar  les  calcaires  dolomitiques  J)\  plongent  sous  les  cal- 
caires du  dévonien  supérieur  Dz  et  ceux-ci,  à  leur  tour,  sous  les  dé- 
pôts carbonifères. 

La  vuede  de  l'usine  de  Miniar  fait  clairement  voir  que  les  vallées 
du  Sim  et  du  Miniar  sont  des  vallées  d'érosion. 

Le  parcours  de  l'usine  de  Miniar  à  la  station  Simskaïa 
se  distingue  très  peu  de  ce  que  les  excursionnistes  auront  vu  la  veille. 
La  voie  suit  le  cours  sinueux  du  Sim  qui  coule  clans  une  gorge  pro- 
fonde, constituée  dans  sa  première  partie  par  des  dépôts  dévonieris.  A 
partir  de  l'embouchure  de  la  rivière  Malouyouz,  c'est  à  dire  à  commen- 
cer du  point  où  s'approche  l'extrémité  nord-orientale  de  l'AjigardakT 
composée  des  grès  dévoniens  inférieurs  D\g,  on  peut  observer  du  bas 
en  haut,  le  long  du  chemin  de  fer,  l'étage  Dl,  les  calcaires  et  dolo- 
mies  Di,  les  calcaires  à  Spirifer  Archiaci  D3  et  les  calcaires  carbo- 
nifères inférieurs  C , .  De  même  qu'à  l'aval  de  l'usine  de  Miniar,  les 
dolomies  D\  présentent  par  places  la  structure  à  lames  rebondies  cylin- 
drique très  nette.  A  deux  verstes  vers  l'aval  de  la  Kalosléïka  affleurent 
les  calcaires  C\  renfermant  en  abondance  des  foraminifères  (Endotliyra 
parva~M.ôll.,  Fusuïïneïïa  StruuiiMôU.,  Archaediscus  Karreri  Brady) 
et  des  restes  de  Productus  striatus  Fis  eh.,  Ckorietes  papilionacea 
Phill.  etc. 

En  amont  de  l'embouchure  de  la  Kalosléïka,  la  rivière  Sim  coule 
au  milieu  des  dépôts  d'Artinsk  (grès  gris  clair  et  marnes,  intercalés  de 
calcaires)  qui  participent  à  la  composition  d'un  vaste  champ  s'avançant 
en  large  golfe  dans  la  région  des  dépôts  carbonifères  et  dévoniens. 
Les  calcaires  intercalés  dans  les  grès  et  les  marnes  d'Artinsk  consis- 
tent sur  toute  leur  étendue  en  tiges  de  crinoïdes,  foraminifères  (grosses 
FusuJina  Verneuili  Môll.)  et  bryozoaires  (G-einitzella  columnaris 
var.  ramosa  sparsigewvmata  Waag.),  avec  beaucoup  de  brachiopo- 
des,  la  plupart  en  débris  (Ghonetes  uralica  Môll.,  Derbya  crassa 
Meek  &  Hayd.,  Productus  pseudoaculeatus  Krotow,  Pr.  Cora 
d'Orb.,  restes  de  Dielasma,  Mentzelia  etc.) 

A  l'entrée  dans  la  région  des  dépôts  d'Artinsk  la  vue  du  paysage 
change  de  nouveau.  Vers  le  sud  s'ouvre  la  vaste  vallée  du  Sim,  bordée 
de  hauteurs  aux  contours  arrondis.  La  vallée  qui  atteint  parfois  5 
verstes  de  largeur,  est  occupée  par  de  vastes  prés  et  champs  labourés 
qui  contrastent  beaucoup  avec  la  gorge  que  le  chemin  de  fer  vient  de 
traverser.  A  l'ouest  la  vallée  est  bordée  par  les  montagnes  Ilmovya, 
constituées   par  les  dépôts  carbonifères   et   d'Artinsk,    à   l'est  par  une 


III.  Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Céolog.  Internat 


PI.C. 


Les  twrjs  Ju  lac  Je  Simsk.  Vue  prisi  Je  f 


III 


21 


rangée  de  collines  que  domine  une  élévation  conique,  connue  sous  le 
nom  de  Chélyvaguina  Chichka.  Toutes  ces  collines  sont  composées  de 
dépôts  d'Artinsk,  de  grès,  de  marnes  et  de  calcaires  qui  affleurent  dans 
les  ravins  entre  les  collines.  La  vallée  elle-même  est  formée  d'allu- 
vions  fluviatiles  d'une  puissance  considérable. 

Les  bords  pittoresques  du  lac  de  l'usine  de  Simsk  (voir  pi.  C)  offrent 
une  coupe  classique  pour  l'étude  des  dépôts  d'Artinsk  et  des  sédiments 
carbonifères  sousjacents.  Comme  le  fait  voir  la  carte  (fig.7),  le  lac  de  Simsk 
fait  une  vive  courbure  vers  le  sud,  en  répétant  plusieurs  fois  la  même 
coupe  des  dépôts  d'Artinsk  et  des  sédiments  carbonifères.  Un  rocher 
conique  d'un  aspect  original  se  dresse  au  milieu  de  l'étang,  joint  au 
bord  septentrional  par  un  isthme  très  étroit.  Si  l'on  suit  le  bord  orien- 


Valléi 


Fig.  7. 

tal  du  lac,  on  voit  près  de  la  digue  une  belle  coupe  (fig.  8)  de  l'escar- 
pement des  dépôts  d'Artinsk,  offrant  des  alternances  de  marnes,  de 
grès.marneux~et  de  calcaire  qui  se  brisent  en  minces  dalles.  Quel- 
ques-unes des  couches  de  grès  et  de  marne  gréseuse  contiennent  une 
faune  très  riche  et  variée  de  céphalopodes,  mais  toutes  les  coquilles 
sont  déformées  et  aplaties.  Cette  faune  qui  a  été  décrite  par  A.  Kar- 
pinsky1)  présente  les  formes  suivantes:  Parapronorites  tennis  Karp., 
Paraprono-  rites  lotus  Karp.,  Parapronorites  Majsisovkzi  Karp., 
Medlicottia  sp.,  MeclJicottia   artiensis  G-ruen.,   Gastrioeeras  Nikitini 


l)  A.  Karpinsky, 


22 


III 


II 


Karp.,  Agathîceras  uralicum  Karp.,  Popanoceras  Lahuseni  Karp., 
Paraceltites  (?)  sp. 

Les  calcaires  qui  alternent  avec  les  grès  consistent  par  places  pres- 
que en  entier  en  grosses  Insulines  (Fusulina  Verneuili  Moell.).  Près 
de  la  même  digue  on  voit  apparaître  de  dessous  les  grès  d'Artinsk  et 
en  concordance  avec  lui  le  grès  carbonifère  qui  contient,  avec  coquilles 
de  Fusulina  Verneuili  Moell.,  Productus  semireticulatus  Mart., 
Productus  longispinus  Sow.,  Martinia  glàbra  Mart.,  des  restes  de 
Dielasma  et  de  Spirifer  (du  type  de  Spirifer  mosqîicnsis  Fisch.). 

Plus  loin  au  sud  une  profonde  vallée  transversale  descend  vers  le 
lac.  Le  penchant  méridional  de  cette  vallée  laisse  voir  à  nu  un  calcaire 
gris  foncé  compact,  tout  rempli  de  restes  de  Productus  semireticula- 
tus Mart.,  Productus  longispinus  Sow.,  Productus pustulosus  Phill., 
Orthothetes  crenistria  Phill.,  Schizophoria  resupinata  Mart.  etc. 

Le  bord  escarpé  de  l'extrémité  sud  du  lac  est  constitué  par  un 
calcaire  cristallin  blanc  avec  nombreux  Chonetcs  papilianacea  Phill., 
Productus  giganteus  Mart.  et  Productus  striatus  Fisch. 

Lorsque  de  l'autre  côté  de  la  digue  on  suit  le  bord  nord  du  lac, 
on  aperçoit  le  long  du  chemin  des  affleurements  du  même  calcaire 
carbonifère  qu'on  a  vu  à  l'est,  à  l'extrémité  de  la  digue.  A  40  mètres  à 
peu  près  au-dessus  de  l'eau,  ce  calcaire  est  recouvert  des  dépôts  d'Ar- 
tinsk qui  se  continuent  jusqu'à  la  route  postale,  aujourd'hui  abandonnée. 

L'isthme  étroit  qui  relie  l'élévation  conique  au  milieu  du  lac  au 
bord  nord,  offre  du  côté  occidental  une  coupe  très  curieuse  des  dé- 
pôts d'Artinsk  refoulés  en  plis  complexes,  adossés   au   sud   au  calcaire 


Fig.  9 

carbonifère  dont  les  couches  presque  verticales  sont  identiques  avec  le 
calcaire  au  sud  de  la  vallée  latérale  près  du  rivage  oriental  du  lac. 
La    figure    schématique    (fig.   9)    montre    la    disposition   des    couches 


24  III 

d'Artinsk  de  l'isthme  entre  les  calcaires  carbonifères  .déchirés  par  une 
grande  faille 

La  vallée  tranversale  qui  vient  descendre  de  l'est  vers  le  lac  (fig.  7), 
en  séparant  les  deux  assises  de  calcaires  mentionnées  plus  haut,  corres- 
pond aux  dépôts  d'Artinsk  de  l'isthme  au  rivage  oriental  de  l'étang. 

Si  l'on  suit  la  Sim  vers  l'amont,  on  peut  voir  une  coupe  des  cal- 
caires carbonifères,  identique  avec  celle  du  bord  occidental  du  lac.  Le 
caractère  des  roches  pittoresques  qui  font  la  bordure  de  l'étang,  est  très 
bien  représenté  sur  la  fig.  10. 

Non  loin  du  confluent  de  la  Kouriak  avec  la  Sim  on  peut  voir  des 
affleurements  d'un  calcaire  aggloméré  gris  clair,  identique  avec  les  cal- 
caires dévoniens  supérieurs  qu'on  a  déjà  vus  sur  le  parcours  entre  Mi- 
niar  et  la  station  de  Simsk. 

Pour  terminer  la  description  des  environs  de  l'usine  de  Simsk,  nous 
ferons  remarquer  que  cette  partie  de  la  vallée  du  Sim  présente  un  des 
exemples  les  plus  instructifs  d'une  vallée  d'érosion. 

Retour  le  soir  à  la  station  Simsk. 

3-me  jour. 

A  partir  de  la  station  Simsk  la  ligne  du  chemin  de  fer  suit  la  val- 
lée de  l'Eralka.  Cette  rivière  coule  entre  des  dépôts  d'Artinsk  du  même 
type  que  ceux  dont  nous  avons  déjà  pris  connaissance.  D'abord  on  voit 
des  deux  côtés  de  la  ligne  de  belles  forêts  de  pins,  mais  bientôt  elles 
font  place  à  des  champs  et  des  prairies  ondulés.  Le  paysage  garde 
cet  aspect  jusqu'à  la  descente  dans  la  vallée  de  la  rivière  Berdiach. 
Là,  à  5  verstes  du  village  bachkir  Yakhia,  situé  non  loin  de  la  fron- 
tière du  canton  minier  de  Simsk,  nous  rencontrons  de  nouveau  les  cal- 
caires carbonifères.  Les  meilleures' coupes  de  ces  calcaires  commencent 
au  village  Yakhia.  De  là  les  excursionnistes  se  rendront  à  pied  à  la 
station  Oust-Kataw. 

Au  village  Yakhia  on  aperçoit  dans  de  bonnes  coupes  le  calcaire 
compact  gris  foncé  6'2,  légèrement  incliné  vers  SW  250°  et  contenant 
en  abondance  Productus  scmireticulatus  Mart.,  Prod.  longispinus 
Sow.,  Prod.  corrugatus  M'Coy,  Orthothetes  crcnistria  PÎiill.,  Athyris 
ambigua  Sow.,  ReUcularia  ïineata  Mart.  etc.  .En  aval  du  village 
Yakhia  ce  calcaire  est  superposé  à  un  calcaire  gris  foncé  à  grosses 
Euomplialidae  et  nombreux  Productus  giganteits  Mart.  bien  conser- 
vés. La  première  tranchée  au-delà  du  village  Yakhia  offre  la  meilleure 
coupe  de  ces  calcaires. 

Après  avoir  franchi  le  pont,  la  voie  ferrée  entre  dans  une  autre 
tranchée  profonde,  au  haut  de  laquelle  les  calcaires,  agglomérés  par 
places,  présentent  une  nuance  plus  foncée,  tandis  que  vers  le  bas  ils 
sont  d'un  gris  clair.  Les  deux  abondent  en  coquilles  de  Productus 
striatus  Fisch.  Les  couches  sont  inclinées  vers  W  et  plongent  sous  le 
calcaire  précédent  à  Productus  giganteus  Mart. 

La  tranchée   suivante   met  à  nu  un   calcaire   gris   dolomisé  D3  à 


III 


25 


26  III 

Spirifer  Wliitneyi  Hall.,  couché  sur  le  calcaire  gris  foncé  compact  et 
aggloméré  D\  à  Spirifer  Anossofi  Vern. 

Ces  derniers  calcaires  se  montrent  sur  tout  le  parcours  suivant  du 
Berdiach  qui,  faisant  un  coude  aigu,  ne  coupe  que  l'assise  J)\b.  Des 
roches  pittoresques,  dont  les  couches  manifestent  le  même  plongement 
vers  l'ouest,  accompagnent  le  cours  de  la  rivière  jusqu'à  sa  jonction 
avec  la  Yourézan.  La  vallée  de  la  Yourézan,  qui  offre  à  l'amont  de  l'em- 
bouchure du  Berdiach  un  bel  exemple  de  vallée  d'érosion,  est  bornée 
d'une  part  et  d'autre  de  murailles  presque  continues  de  calcaires  à 
Spirifer  Anossofi  se  continuant  jusqu'à  Oust-Kataw. 

Les  rives  de  la  rivière  près  de  l'usine  d'Oust-Kataw  sont  devenues 
classiques  pour  la  richesse  et  la  variété  des  fossiles  qu'elles  renfer- 
ment. Outre  Spirifer  Anossofi  Vern.  qui  s'y  trouve  en  masse  et  en 
bonne  conservation,  les  formes  les  plus  habituelles  des  calcaires  d'Oust- 
Kataw  sont:  Bellerophon  tubercidatus  Fer.  et  d'Orb.,  Platyschisma 
uchtensis  Keyserl.,  Platyschisma  Mrchholmiensis  Keyserl.,  Spirifer 
canaliferus  Valenc,  Spirifer  elegans  Stein.,  Spir.  subcomprimatus 
Tschern.,  Atrypa  alinensis  Vern.,  Atrypa  rcticidaris  Linn.,  Atrypa 
desquamata  Sow.,  Atrypa  aspera  Schloth.,  ffliynchoncda  livonica 
Buch,  Camaroplioria  megistana  Le  H  on,  Pentamerus  galeatus 
Daim.,  Schizophoria  striatula  Schloth.,  Productella  Hallana  Wal- 
cott,  Lingida  subparallela  Sandb.,  Cyatltaphylhim  caespitosnm  var. 
breviseptata  Frech,  Alvéolites  suborbicularis  Lam.  etc. 

De  l'autre  côté  de  la  rivière  on  voit  à  nu  des  grès  argileux  dal- 
leux  et  des  schistes  argileux  d'un  gris  verdâtre  ou  bruns,  plongeant 
sous  les  calcaires  précédents.  Ces  schistes  et  grès  D\  constituent  la 
montagne  Chikhan  près  de  l'usine  d'Oust-Kataw  et  les  montagnes  Kla- 
denaïa  et  Viclmovaïa  au  sud. 

Après  l'examen  des  coupes  d'Oust-Kataw  les  excursionnistes  re- 
viendront à  la  station  et  y  passeront  la  nuit. 

4-me  jour. 

Parcours  jusqu'à  la  station  Wiazowaïa. 

Comme  le  fait  voir  la  coupe  géologique  (fig.  11',  la  même  série 
des  dépôts  dévoniens  qu'on  a  vus  les  jours  précédents,  se  répète  plu- 
sieurs fois  entre  Oust-Kataw  et  Wiazowaïa. 

Le  chemin  de  fer  suit  tout  le  temps  la  rive  droite  de  la  Yourézan. 
Des  deux  côtés  de  la  rivière  on  voit  la  même  coupe  pittoresque  pres- 
qne  ininterrompue  dont  la  fig.  11  représente  le  schème.  Aussitôt  après 
avoir  dépassé  Oust-Kataw  et  le  village  Ohoubina,  la  voie  longe  le  pied 
de  la  montagne  Medvéjaïa,  où  l'on  voit  lés  grès,  marnes  et  schistes 
Do  plongeant  vers  W,  se  remplacer  brusquement  par  des  calcaires  plus 
récents  D\,  qui  ont  la  même  inclinaison.  Après  cette  faille  les  cal- 
caires Dl  se  remplacent  régulièrement  par  les  roches  subordonnées  D\ 
qui  forment  dans  la  montagne  Souléïmanka  un  pli  anticlinal.  La  sta- 
tion Wiazowaïa  se  tient  sur  les  calcaires  de  l'aile  orientale  de  ce  pli. 


III 


27 


A  la  station  Wiazowaïa  les  ex- 
cursionnistes quittent  le  chemin  de 
fer  qui  se  continue  jusqu'à  la  sta- 
tion Souléïa  par  un  terrain  exclusi- 
vement composé  des  calcaires  gris 
foncés  D  \  et  D  3,  desquels  on  a  suf- 
fisamment pris  connaissance.  Les  géo- 
logues pourront  aller  en  voitures, 
par  le  village  Pervoukhina,  à  la  mine 
de  Bakal.  Le  chemin,  peu  fréquenté 
mais  intéressant,  traverse  une  con- 
trée montueuse  et  franchit  les  arê- 
tes Youkala  et  Chouida  qui  offrent 
une  répétition  nette  des  assises  dé- 
voniennes  inférieures  et  moyennes, 
produites  par  une  série  de  failles 
consécutives.  La  tectonique  de  la 
contrée  entre  la  station  Wiazowaïa 
et  le  village  Perwoukhina  est  repré- 
sentée sur  la  coupe  (fig.  11)  et  n'e- 
xige point  d'explication. 

A  partir  du  village  Perwoukhina 
le  chemin  détourne  vers  le  nord-est 
pour  traverser  une  large  cuvette, 
délimitée  à  l'ouest  par  l'arête  Choui- 
da, en  franchissant  une  série  d'élé- 
vations isolées,  séparées  les  unes 
des  autres  par  des  vallées  transver- 
sales, dans  lesquelles  des  ruisseaux 
courent  rejoindre  la  rivière  Bou- 
lanka. 

Au  sortir  du  village  Perwoukhi- 
na le  chemin  entre  aussitôt  dans  la 
région  des  dépôts  du  dévonien  infé- 
rieur (grès  et  schistes  traversés  par 
des  diabases)  et,  se  continuant  sur 
le  flanc  oriental  du  Chouida,  suit  à 
peu  près  la  même  direction  que  les 
dépôts  dévoniens  inférieurs  qui  con- 
stituent l'arête.  Au  village  Roud- 
nitchnaïa  s'ouvre  une  vue  magni- 
fique sur  les  alentours:  à  gauche  se 
dessinent  les  rochers  de  l'arête  Choui- 
da au  relief  déchiqueté;  à  gauche  se 
dresse  la  montagne  Irkouskan  à 
silhouette  non  moins  capricieuse; 
au    nord    s'étale    la    vallée    de    la 


M.  Ihnovvïa. 


Riv.  Sim. 


Village  Eral. 


Vill.  Yakhia. 

Oust-Kataw. 
M.  Medvéjaïa. 

M.  Souléïmanka. 


St.  Wiazowaïa. 
M.  Kamennaïa. 


M.  Ioukala. 


M.  Chouida. 


V.  Perwoukhina. 


28  III 

Boulanka,  fermée  au  nord  par  la  montagne  Boulandikha  qui  se  mon- 
tre comme  une  partie  arrachée  du  Cliouida.  Ces  trois  montagnes, 
lieu  classique  pour  l'étude  de  la  composition  du  dévonien  inférieur, 
sont  du  plus  haut  intérêt  pratique  à  cause  de  leur  richesse  inépuisable 
eu  excellent  minerai  de  fer  desservant  les  cantons  miniers  de  Simsk,  de 
Kataw,  de  Yourézan  et  de  Satkinsk.  Les  mines  s'exploitent  depuis  près 
d'un  siècle  et  demi,  mais  jusqu'ici  les  travaux  se  font  uniquement  à 
ciel  ouvert.  Bien  des  années  s'écouleront  encore  avant  qu'on  ait  besoin 
d'entamer  des  travaux  souterrains.  Les  plus  de  100.000  tonnes  de  mine- 
rai, fournies  annuellement  par  les  mines  de  Bakal,  se  fondent  aux  usines 
de  Shnsk  et  de  Nikolaïewsk  (appartenant  à  Mrs.  Balachew),  de  Kataw- 
Iwanowsk  et  de  Yourézan  (appartenant  au  prince  B  i  é  1  o  s  s  e  1  s  k  y  -  B  i  é  1  o- 
sersky),  de  Satkinsk  (propriété  de  la  Couronne».  L'exploitation  des 
mines  de  Bakalsk,  insignifiante  comparativement  à  leur  richesse,  trouve 
son  explication  en  ce  que  tous  les  travaux  métallurgiques  dans  l'Oural 
du  sud  se  font,  à  défaut  de  combustible  minéral,  au  charbon  de  bois, 
dont  la  quantité  dépend  de  la  croissance  annuelle  des  forêts.  Toute  la 
région  minière  est  divisée  en  différentes  parts  appartenant  à  m-rs  Ba- 
lachew, au  prince  Biélosselsky-Biélosersky  et  à  la  Couronne.  Ce 
n'est  que  dans  les  principaux  centres  d'exploitation  de  chacun  de  ces 
propriétaires  que  l'on  trouve  des  bâtiments  assez  vastes  pour  y  passer 
la  nuit.  Une  de  ces  maisons  est  située  sur  le  versant  occidental  du 
Boulandikha;  elle  appartient  à  la  Couronne.  La  seconde,  sur  le  versant 
occidental  de  lTrkouskan,  appartient  à  m-rs  Balachew.  La  troisième 
enfin  est  placée  sur  le  versant  oriental  de  lTrkouskan,  près  de  la  mine 
Okhriano-lwanovsk,  dont  le  prince  Biélosselsky-Biélosersky  est  le 
propriétaire.  C'est  dans  ces  trois  maisons  qu'on  se  propose  de  loger 
les  excursionnistes  pour  la  nuit. 

5-me  jour. 

L'examen  des  coupes  géologiques  commencera  à  partir  de  l'arête 
Irkouskan  (voir  pi.  D).  Au  sommet  s'élève  un  pavillon  d'où  s'étend  une 
vue  splendide  sur  les  hauteurs  environnantes;  à  l'est  et  au  sud-est  se 
dressent  à  pentes  raides  les  sommets  nus  des  monts  Souka,  derrière  lesquels 
s'élève  en  amphithéâtre  la  montagne  Ouwan  et  la  crête  sauvage  et  peu 
accessible  du  Nourgouch,  la  montagne  la  plus  haute  dans  les  limites 
du  district  de  Zlatooust.  Yers  le  nord-est  on  voit  les  cimes  du  Zu- 
ratkoul,  tandis  que  vers  le  nord  s'ouvrent  les  vallées  du  Bakal  et  de 
la  Satka,  avec  l'usine  de  Satkinsk  dans  la  dernière.  Dans  la  direction 
du  sud  s'abaisse  la  large  vallée  de  la  rivière  Boulanka  qui  tombe  dans 
la  Yourézan.  Tout  le  panorama  est  borné  à  l'ouest  par  la  chaîne  Clioui- 
da et  le  Boulandikha,  à  l'arrière-plan  desquels  apparaissent  les  plus 
hauts  sommets  du  Souléïa.  Les  crêtes  rocheuses  de  ces  chaînes,  con- 
sistant en  grès  quartziteux,  se  dessinent  en  relief  en  leurs  contours 
phantastiques.  Leurs  versants  sont  couverts  d'énormes  éboulis  des  mê- 
mes   grès    et    quartzites,   rendant  très  pénible  l'accès  du  sommet.   Les 


III.  Guide  des  excursions  do  VII  Congrès  Géolog.  Intei 


Vue  du  Muni  Boulandikha  sur  l'Irkonskan  el  le  Grand-Souka. 


III  29 

amoncellements  de  grès  d'un  blanc  de  neige  et  de  quartzites  qui  des- 
cendent dans  les  vallées  latérales,  offrent  un  aspect  très  original;  de 
loin  ces  traînées  de  pierres  ressemblent  à  de  vrais  cours  d'eau,  tant 
le  caractère  de  leurs  sinuosités  rappelle  les  véritables  torrents. 

Ces  chaînes  qui  entourent  les  mines  de  Bakal  offrent  à  peu  près 
la  même  succession  des  couches  du  dévonien  inférieur  D\  g,  c'est-à-dire 
du  haut  en  bas: 

a)  Quartzites  et  grès  constituant  les  crêtes. 

b)  Schistes   diversement    colorés   (gris    clair,  gris  jaunâtre,  ver- 

dâtre  et  rougeâtre)  renferment  des  assises  subordonnées 
de  calcaires  gris  dolomisés,  souvent  d'une  puissance  con- 
sidérable. 

c)  Schistes   quartziteux,    schistes   sériciteux,    dolomies  noires  et 

grises  et  schistes  argileux,  formant  le  lit  de  la  série  mé- 
tallifère des  gisements  de  Bakal. 

Ces  roches  sont  traversées  de  diabases  sous  forme  de  dykes  et 
de  massifs,  ou  s'étalant  en  nappes  au  milieu  des  roches  schisteuses  l>. 
Les 'diabases  sont  le  plus  souvent  altérés  sous  l'influence  de  phéno- 
mènes hydro chimiques  ou  dynamo-métamorphiques. 

Les  masses  minérales  (fer  oligiste,  fer  spathique)  sont  exclusive- 
ment concentrées  dans  les  limites  de  l'horizon  b  où  les  gîtes  minéraux, 
sous  forme  de  strates,  atteignent  parfois  une  puissance  de  40  mt.  et 
davantage:  quelquefois  d'ailleurs  le  minerai  se  présente  en  nids. 

Il  suffit  d'un  coup  d'oeil  rapide  sur  ces  gisements  pour  se  con- 
vaincre de  la  liaison  intime  qui  existe  entre  les  gîtes  minéraux  et  les 
calcaires  dolomitiques  et  suivre  pas  sur  pas  la  transition  des  calcaires 
en  fer  spathique  et  du  fer  spathique  en  fer  oligiste.  Au  début  de  l'ex- 
ploitation des  mines  de  Bakal  on  n'en  retirait  que  du  fer  oligiste  qu'on 
trouvait  à  une  faible  profondeur  sous  la  surface  du  sol;  depuis,  à  me- 
sure que  les  travaux  avançaient  dans  les  profondeurs,  on  y  rencontra 
le  fer  spathique  avec  passage  au  calcaire  dolomitique. 

La  carte  jointe  (fig.  12)  et  la  coupe  transversale  de  FIrkouskan  et  du 
Boulandikha  (fig.  13)  pourront  servir  d'illustration  à  la  distribution  des 
dépôts  dévoniens  inférieurs  et  à  leur  tectonique  dans  le  rayon  minier.  Le 
profil  joint  i  fig.  13  '  fait  clairement  voir  que  l'Irkouskan  et  le  Boulandikha 
présentent  dans  leur  vue  d'ensemble  deux  plis  anticlinaux,  déchirés  par 
une  série  de  failles  allant  le  long  des  chaînes.  Grâce  à  cette  constitu- 
tion, les  mêmes  'masses  minérales  se  retrouvent  en  lambeaux  sur  plu- 
sieurs points,  ce  qui  complique  considérablement  l'exploitation.  La 
rivière  Boulanka  coule  dans  une  vallée  synclinale,  formée  par  le  ver- 
sant oriental  du  Boulandikha  et  le  flanc  occidental  de  l'Irkouskan. 

Le  rapprochement  de  toutes  les  données  concernant  la  structure 
du  Boulandikha  et  de  l'arête  Chouida,  dans  le  versant  de  laquelle  sont 
disposées  les  mines  Ouspenskié,  fait  croire  que  la  portion  nord  de 
l'arête  Chouida  était  originairement  une  partie  du  Boulandikha,  arra- 
chée et  poussée  dans  la  suite  vers  l'ouest. 


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32  III 

Ou  commencera  l'examen  des  mines  par  la  mine  Okhiïany  (pro- 
priété des  mines  de  Kataw,  sur  le  versant  oriental  de  rirkouskan).  Ensuite 
on  visitera  la  mine  Alexandrovsky,  située  sur  le  même  versant  vers  l'ouest. 
De  l'autre  côté  de  la  montagne,  sur  le  flanc  occidental,  se  trouvent 
les  mines  de  M-rs  Balachew,  connues  sous  le  nom  de  Tiajolya.  Après 
avoir  traversé  la  vallée  de  la  Boulanka,  les  géologues  examineront  la 
mine  Boulandinsky  (mêmes  propriétaires),  sur  le  versant  oriental  du 
Boulandikha.  La  mine  Bakalsky  (propriété  de  la  Couronne),  située  sur 
le  versant  occidental,  offre  une  très  belle  coupe  géologique. 

Après  l'examen  des  mines,  les  excursionnistes  se  rendront  le  même 
jour  en  voitures  à  l'usine  de  Satkinsk. 

Le  chemin,  beaucoup  mieux  entretenu  que  celui  qui  mène  de  la 
station  Wiazowaïa  aux  mines,  mais  uniforme  au  point  de  vue  géologique, 
traverse  sur  tout  son  parcours  le  développement  de  l'étage  inférieur 
1)\  du  dévonien  moyen  et  des  roches  dévoniennes  inférieures,  traver- 
sées par  des  diabases  dont  ou  a  déjà  pris  connaissance. 

Les  bords  de  l'étang  de  l'usine  de  Satkinsk,  constitués  par  des 
calcaires  dolomitisés  finement  stratifiés  Dy,  offrent  de  belles  coupes 
de   filons   et   de  nappes  de  diabases  injectées  dans  les  calcaires.   Une 


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Fig.  14.  A  —  calcaires  et  dolomies,  5  —  diabases. 

coupe  classique  dans  le  village  même  de  l'usine  fait  nettement  voir  le 
caractère  de  la  disposition  des  filons  de  diabase  et  les  diverses  modifi- 
cations que  le  contact  des  roches  éruptives  a  exercées  sur  les  roches 
sédimentaires.  La  figure  14  représente  le  schèine  de  l'affleurement. 

Après  l'examen  de  cette  coupe  les  excursionnistes  suivront  la  route 
postale  jusqu'à  la-  station  Souléïa  en  croisant  la  direction  des  dépôts 
dévoniens.  D'abord  on  verra  des  roches  dévoniennes  inférieures  de 
même  nature  que  celles  que  Ton  a  étudiées  en  s'éloignant  de  la  mine 
de  Bakalsk  (montagnes  Boulandikha,  Irkouskan,  Makarowa);  mais  bien- 
tôt, à  une  distance  de  6  verstes  de  l'usine,  le  chemin  entre  dans  la 
région  des  grès,  des  marnes  et  des  schistes  de  l'étage  inférieur  Di,  du 
dévonien  moyen.  De  dessous  ces  dépôts  surgissent  les  schistes  et  grès 
du  dévonien  inférieur  qui  constituent  l'arête  Souléïa,  au  bas  de  laquelle 
se  trouve  à  l'ouest  la  station  du  même  nom. 

Si  le  temps  le  permet,  on  fera  le  même  jour  une  course  à  Fouest 
de  la  rivière  Aï,  où  on  verra  près  de  l'embarcadère  de  Satkinsk  une 
coupe  des  calcaires  D\a  à  Pentamems  baschMricus  Yern.,  connue 
depuis  Mur  eh  i  s  on. 

On  passera  la  nuit  à  la  station  Souléïa. 


III 


6-me  jour. 

Entre  la  station  Souléïa  et  Zlatooust  In  voie  ferrée  longe  dabord, 
dans  la  direction  nord-est,  le  versant  occidental  de  l'arête  Souléïa,  en 
traversant  un  développement  de  l'étage  T)\  et  des  dépôts  dévouions 
inférieurs  B\g.  Avant  d'arriver  à  la  rivière  Bolchaïa-Satka  la  voie 
tourne  brusquement  vers  l'est,  perpendiculairement  à  la  direction  des 
chaînes  isolées.  A  l'aval  du  confluent  de  la  Berdiaouch  avec  la  Bol- 
chaïa-Satka, on  peut  voir  dans  les  deux  rives  de  la  Berdiaouch,  près 
du  pont  du  chemin  de  fer,  un  affleurement  de  marnes  de  couleur  brune 
rougeâtre  D\,  injectées  de  filons  de  diabase.  A  partir  de  l'embouchure 
de  la  Berdiaouch  la  voie  se  poursuit  vers  l'est  dans  la  vallée  de  cette 
rivière.  Sur  le  parcours  jusqu'à  la  station  Berdiaouch  on  voit  plusieurs 
fois   reparaître   les   calcaires    T)\.  Non  loin  de  cette  station  se  trouve 


Fig.  15.  « — granités  porphyroïdes  (rappakiwi);  6 — calcaires  etdolomies 


une  coupe,  partie  artificielle,  partie  naturelle,  qui  permet  de  voir  entre 
«les  dolomies  B\  de  puissants  filons  de  granité  porphyroïde  à  gros  grain, 
ressemblant  beaucoup  au  rappakiwi  finlandais.  Les  gros  cristaux  d'or- 
those,  souvent  des  macles  de  Karlsbad,  ont  une  bordure  également 
d'orthose  et  atteignent  1,5  ctm.  de  diamètre.  Lors  de  la  construction 
du  chemin  de  fer  on  pouvait  très  bien  observer  le  rapport  entre  les 
dolomies  dévoniennes  et  les  rappakiwi  dans  une  des  tranchées,  où  l'on 
voyait  d'une  manière  très  distincte  l'alternance  de  ces  roches  repré- 
sentée sur  la  figure  15. 

Entre  les  stations  Berdiaouch  et  Toundôuch  la  voie  traverse  un  ter- 
rain constitué  uniquement  par  des  calcaires  dévoniens  et  des  dolomies  B-, 
(fig.  16).  Ces  dernières  manifestent  assez  souvent  une  structure  à  lames 


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III.    Guide  des  excursions  du  TO  Congrès  GSolog.  Internat. 


Zlatooust.  Vue  prise  de  L'Ourenga. 


III  35 

rebondies  analogue  à  celle  que  nous  avons  vue  entre  la  station  Acha  et 
l'usine  de  Simsk.  Par  endroits  les  calcaires  renferment  des  assises  subor- 
données de  schiste  chloriteux  et  des  nappes  de  diabases.  On  en  voit  un 
exemple  tout  près  de  la  station  Toundouch.  Au  village  Medwédiowa  com- 
mence une  coupe  très  complexe,  composée  de  calcaires,  schistes  et  grès 
argileux  et  sériciteux,  micaschistes,  diabases,  amphibolites  et  gneiss,  le 
tout  refoulé  en  plis  aux  ailes  fort  inclinées  et  déchirés  par  des  failles  (fig.  16). 
Sur  l'ouest  du  village  Medwédiowa  les  schistes  et  grès  argileux  et  sériciteux 
du  dévonien  inférieur,  ainsi  que  les  diabases  subordonnées,  sont  brusque- 
ment remplacés  vers  l'est  par  les  calcaires  Dr,,  injectés  de  riions  de 
diabase  dans  les  basses  couches.  Dans  la  direction  de  l'est,  les  tran- 
chées de  la  voie  ferrée  permettent  d'observer  une  série  de  plis  des 
couches  dévoniennes  moyennes  et  inférieures,  les  dernières  offrant  un 
caractère  pétrographique  essentiellement  différent:  les  calcaires  y  pren- 
nent l'aspect  d'un  marbre  cristallin;  l'assise  schisteuse  y  consiste  en  sa 
plus  grande  partie  en  schistes  micacés  et  chloriteux,  intercalés  d'ani- 
phibolites  et  de  gneiss  parfois  riches  en  grenats.  L'étude  comparative 
des  coupes  montre  que  ces  amphibolites  et  gneiss  sont  des  roches  mas- 
sives comprimées  (dynamo-métamorphosées),  diabase  et  granité  (grani- 
tite).  Les  coupes  les  plus  nettes  et  les  plus  intéressantes  sont  fournies 
par  la  tranchée  de  la  283-me  verste  (à  partir  d'Oufa)  en  amont  de  la 
rivière  Goubenka,  et  par  celle  de  la  289-me  verste,  creusée  dans  une 
élévation  dite  Cap  Mychliaïevsky.  L'une  et  l'autre  font  distinctement 
voir  les  rapports  mutuels  des  fréquentes  alternances  de  micaschistes, 
d'amphibolites  et  de  gneiss.  Une  troisième  tranchée,  semblable  aux  pré- 
cédentes, se  trouve  sur  la  294-me  verste,  non  loin  de  la  station  Zla- 
tooust. 

Les  relations  mutuelles  des  roches  massives,  tant  cristallines  que 
schisteuses  et  comprimées,  et  des  quartzites  d'Ourenga  et  de  Kosso- 
tour  se  découvrent  d'une  manière  parfaite  dans  les  coupes  près  de  la 
ville  de  Zlatooust,  où  les  excursionnistes  se  rendront  après  leur  ar- 
rivée à  cette  station. 

La  ville  de  Zlatooust  est  située  dans  la  vallée  pittoresque  de  la 
rivière  Aï  qui  suit,  vers  l'amont  de  la  ville,  la  même  diiection  NNE 
que  l'Ourenga.  Dans  la  ville  même,  au  point  où  l'Ourenga  fait  un  brus- 
que coude  vers  le  nord-ouest,  une  immense  digue  retient  les  eaux  de 
l'étang  de  l'usine  de  Zlatooust.  Une  gorge  pittoresque,  bornée  au  nord 
par  l'arête  Kossotour,  au  sud  par  l'Ourenga,  débouche  immédiatement 
à  la  digue.  Le  caractère  des  alentours  de  Zlatooust  est  très  bien 
rendu  par  les  deux  vues  ci-jointes  (voir  pi.  E,  F»,  dont  l'une  a  été 
prise  à  l'ouest,  l'autre  au  sommet  de  l'Ourenga. 

L'étude  des  coupes  du  Kossotour  et  de  l'Ourenga  montre  qu'au 
point  de  vue  géologique  ces  deux  arêtes  font  un  tout  et  que  les  mê- 
mes roches  sont  disposées  en  parfaite  symétrie  des  deux  côtés  de  la 
vallée  de  l'Aï.  La  figure  17  représente  la  coupe  de  l'Ourenga  à  partir 
de  la  chapelle  vers  E.  Sur  la  coupe  on  peut  voir:  a — des  micaschistes 
avec  grosses  inclusions  de  grenat  falmandine)  plongeant  sous  un  angle 


36 


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de  60°  vers  SE  120°  et  sous  l'amphibolite  —  h — plus  ou  moins  schisteuse. 
L'étude  de  ces  amphibolites,  faite  sur  un  grand  nombre  de  plaques  min- 
ces, prouve  d'une  manière  indiscutable  que  ces  roches  sont  des  roches 
massives  (diabases),  modifiées  par  des  effets  dynamiques.  Ensuite  vien- 
nent, dans  l'ordre  ascendant:  a  , — micaschistes  à  petits  grenats,  c — quart  - 


S  E 120° 


NW300" 


Fig.  17.  Coupe  schématique  de  l'Ourenga. 


zites  micacés  contenant  des  grenats,  a.2  —  micaschistes  à  grenats,  G1, — 
quartzites  gris  compacts,  a  3  —  micaschistes  grenatifères  alternant  avec 
du  quartzite. 

La  coupe  schématique  du  Kossotour,  fig.  18,  montre  dans  la  par- 
tie supérieure  les  mêmes  roches  a,  h  a.  En  dessous  viennent:  B,  — 
diabase  avec  indices  nets  de  texture  cataclastique;  o,  —  micaschiste 
consistant  en  biotite,  muscovite,  quartz  et  épidote,  avec  grosses  inclu- 
sions de  grenat;  B2  —  roche  massive  (diabase)  fortement  altérée,,  ren- 
fermant en  abondance  des  produits  secondaires  (biotite,  muscovite,  épi- 


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Fig.  18.  Coupe  schématique  du  Kossotour. 

dote  et  grenat);  a2  —  micaschiste  analogue  à  a,;  B3  —  diabase  identi- 
que à  (3.;  a3  —  micaschiste  grenatifère;  3,,  —  diabase;  a4  —  micaschiste 
et  amphibolite  à  gros  grains,  contenant  des  inclusions  de  gros  grenats. 
Les  grenats  tapissent  par  places  la  surface  des  roches  désagrégées  et 
le  bord  de  la  rivière  Aï. 

Après  l'examen  des  coupes  près  de  Zlatooust  les  géologues  retour- 
neront à  la  station  pour  y  passer  la  nuit. 


Y -me  jour. 

Excursion  au  Bolchoï-Taganaï  (Grand  Taganaï). 
Le  nom  de  Taganaï  r)  appartient  à  trois   montagnes  aux  contours 
vifs,  situées  au  nord  de  Zlatooust  (voir  pi.  F,  Gr):  celle  à  l'ouest,  la  plus 

')  En  langue  bachkire  ou  tartare  le  mot  ..Taganaï"  signifie:  „Sup- 
port  de  la  lune". 


Guide  des  excursions  du  VII  Contres  Géolog.  Internai. 


PI.  G. 


Vue  du  Bolchoi-  et  du  Srédny-Taganal  p.i>e  du  Mal  -Taganai 


III 


37 


élevée,  séparée  de  l'extrémité  nord  du  Kossotour  par  la  vallée  de  la  rivière 
Bolchaïa-Tessma,  s'appelle  Bolchoï-Taganaï.  A  Test  de  cette  dernière 
s'étend  le  Srédny-Taganaï  (Taganaï  moyen)  et  encore  plus  loin  vers 
l'est — le  Maly-Taganaï  (Petit  Taganaï).  Un  haut  plateau  joint  ce  der- 
nier à  l'Oural  ou  Oural-taou.  Le  même  plateau  s'étend  entre  le  Maly- 
Taganaï,  le  Srédny-Taganaï  et  le  Bolchoï-Taganaï  et  c'est  de  là  que 
se  fait  le  partage  des  eaux:  la  rivière  Kiolim  qui  traverse  l'Oural  et 
qui  fait  partie  du  système  des  rivières  sibériennes,  en  descend  vers  le 
nord;  la  rivière  Tessma,  affluent  de  l'Aï,  y  prend  son  cours  vers  le  sud. 
La  coupe  passant  transversalement  par  les  trois  Taganai  et  l'arête 
de  l'Oural  (fig.  19)  montre  que  toutes  ces  montagnes  sont  de  consti- 
tution identique,  offrant  la  même  succession  des  couches,  si  l'on  se  di- 
rige de  leurs  arêtes  vers  l'est.  La  crête  de  ces  arêtes,  souvent  d'un 
contour  capricieux,  consiste  en  quartzites  blancs,  divisés  en  séparation 


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Quartzites. 


Grès  friables 

à  feldspath 

kaolinisé. 


Fi°\  19. 


Micaschistes 
grenatifères. 
parfois  avec 

calcaires 
subordonnés. 


verticale  dans  plusieurs  directions  et  plongeant  dans  toutes  les  arêtes 
mentionnées  vers  NW  300"  sous  un  angle  de  65  à  75°.  Du  côté  orien- 
tal les  arêtes  s'abaissent  en  muraille  presque  verticale,  permettant  de 
voir  à  leur  pied  des  grès  quartzeux  blancs  et  friables  qui  contiennent 
des  grains  d'un  feldspath  kaolinisé.  Ces  grès  reposent  sur  une  puis- 
sante assise  des  roches  grenatifères  dont  nous  avons  déjà  pris  connais- 
sance dans  les  coupes  du  Kossotour  et  de  l'Ourenga  près  de  Zlatooust. 
En  certains  points  on  remarque,  intercalées  entre  les  roches  métamor- 
phiques, des  assises  subordonnées  de  calcaires,  le  plus  souvent  dolomi- 
sées.  De  cette  manière  l'étude  détaillée  de  notre  coupe  démontre  que 
tous  les  Taganaï  offrent  une  même  succession  de  roches  déchirées  par 
une  série  de  failles.  Il  est  également  hors  de  doute  que  les  quartzites 
du  Taganaï  correspondent  complètement  aux  quartzites  et  grès  du  dé- 
vonien  inférieur  (pie  nous  avons  déjà   rencontrés   sur   notre  route  aux 


38  III 

mines  de  Bakal  et  dans  leurs  alentours.  Il  en  résulte  indubitablement 
que  les  roches  métamorphiques  qui  supportent  les  quartzites  des  Ta- 
ganaï  sont  les  mêmes  roches  élastiques  modifiées  du  dévonien  inférieur, 
développées  dans  les  parties  plus  occidentales  de  l'Oural. 

Le  chemin  qui  conduit  de  Zlatooust  au  Grand  Taganaï  suit  la 
droite  de  la  Tessma  et,  quoique  peu  commode,  il  peut  être  parcouru 
par  de  légers  équipages.  lie  trajet  comparativement  difficile  commence 
après  la  traversée  de  la  Tessma  (à  une  dizaine  de  verstes  de  Zlatooust) 
où  le  chemin  commence  à  s'élever  sur  l'extrémité  sud  du  Bolchoï-Ta- 
ganaï  jusqu'au  point  appelé  Niémetskoïé  Stanowichtché.  De  là  il  faut 
aller  à  pied  par  un  sentier  longeant  tout  le  temps  le  flanc  oriental  de 
la  montagne  et  traversant  une  série  d'éboulis  qui  descendent  comme 
de  gigantesques  torrents  de  pierres  dans  la  vallée  longitudinale  entre 
le  Bolchoï  et  le  Srédny-Taganaï. 

Après  un  parcours  de  5  verstes  on  atteint  le  sommet  pittoresque  du 
Taganaï,  connu  sous  la  dénomination  de  crête  Otkliknoï  (voir  pi.  H).  Du 
haut  de  ce  sommet  on  a  devant  soi,  par  un  ciel  clair,  tout  le  panorama 
de  l'Oural  de  Zlatooust.  A  l'ouest  on  voit  les  monts  Xasiamskia  et  plus 
loin  les  monts  Cherlinskaïa  et  Fofanskaïa  et,  à  l'est,  les  contours  tran- 
chés du  Srédny  et  du  Maly-Taganaï,  derrière  lesquels  s'étend  la  large 
bande  de  l'Oural  (l'Oural-taou)  avec  sa  cime  la  plus  élevée,  lTssyl,  et  avec 
les  sommets  Ouralskaïa  et  Alexandrovskaïa  plus  au  sud.  Au-delà  de  l'Ou- 
ral on  voit  distinctement  la  chaîne  des  montagnes  Ilmen  et  une  série 
de  ces  lacs  si  caractéristiques  du  versant  est  de  l'Oural.  En  l'absence 
de  brouillard  on  aperçoit  du  Grand- Taganaï  le  mont  Yourma  qui,  de- 
puis Humboldt,  était  erronément  considéré  comme  nœud  d'où  l'Oural  se 
diverge  en  trois  embranchements.  En  réalité  le  Yourma  est  situé  à 
l'ouest  de  l'Oural  Central  ou  Oural-taou,  et  n'est  qu'une  chaîne  comme 
le  Taganaï,  l'Ourenga,  le  Nourgouch  etc. 

Au  pied  même  de  la  Crête  Otkliknoï  on  peut  voir  des  affleure- 
ments de  diabases. 

Par  un  beau  temps  on  pourra  atteindre  aussi,  vers  le  nord,  la  cime 
suivante  du  Bolchoï-Taganaï,  connue  sous  le  nom  de  Krouglaïa-Sopka 
ou  Krouglitza,  .et  occupant  le  point  le  plus  élevé  de  cette  chaîne 
(1.200  mt.).  Du  haut  de  cette  Sopka  se  découvre  un  panorama  aussi 
pittoresque  que  celui  que  l'on  voit  de  la  crête  Otkliknoï;  de  là  on  voit 
parfaitement  aussi  le  caractère  du  plateau  qui  limite  le  Taganaï-Moyen 
et  le  Pctit-Taganaï  en  les  joignant  à  l'Oural. 

Il  faudra  reprendre  son  chemin  par  le  même  sentier  pour  arriver 
le  soir  à  Zlatooust. 

8-me  jour. 

L'excursion  à  l'usine  de  Koussinsk  sera  intéressante  en  ce  que, 
chemin  faisant,  on  pourra  observer  des  dépôts  dévoniens  peu  altérés, 
caractérisés  paléontologiquement. 

La  partie  du  chemin  depuis  Zlatooust  jusqu'au  village  Medwédiowa  a 
été  décrite  plus  haut  (voir  le  5-me  jour);  la  seconde  moitié  du  chemin, 


III.    Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Gréolog.  Internat. 


PL  H. 


•.-■-;.   ■•'■ 


III  39 

depuis  Medwédiowa  à  l'usine  de  Koussinsk,  se  présentera  sous  un  aspect 
tout  nouveau.  Vers  le  nord  de  Medwédiowa  le  chemin  traverse  d'abord  une 
vallée  longitudinale  dite  Steppe  de  Tchouwach,  qui  sépare  la  montagne 
Lipowaïa  de  la  montagne  Tchouwachskaïa.  Malgré  l'absence  de  coupes 
nettes,  les  affleurements  dans  les  rives  de  l'Aï,  de  FArtuch  et  d'autres 
petits  cours  d'eau  traversant  la  Steppe  de  Tchouwach,  permettent  de 
constater  que  celle-ci  est  constituée  par  les  mêmes  calcaires  qu'on  a 
déjà  vus  sur  le  parcours  de  la  station  Toundoucli  au  village  Medwé- 
diowa. 

Après  avoir  traversé  la  Steppe  de  Tchouwach,  le  chemin  s'élève 
sur  la  montagne  Lipowaïa  composée  d'arkoses  du  dévonien  inférieur 
qui,  commençant  à  paraître  presque  au  pied  oriental  de  la  montagne, 
s'étendent  jusqu'au  versant  occidental. 

Près  de  l'usine  de  Koussinsk  il  y  a  affleurement  de  calcaires  do- 
lomisés  plongeant  vers  SE  et  constituant  la  montagne  Silitour.  On 
les  voit  très  bien  dans  les  rives  de  la  rivière  Aï  et  de  son  affluent,  la 
Koussa.  Tout  près  de  l'usine,  sur  le  chemin  de  Medwédiowa,  une  très 
belle  coupe  permet  d'observer  une  alternance  de  calcaires  dolomisés 
et  de  nappes  de  diabase  concordant  avec  la  stratification  des  calcai- 
res. Cet  affleurement  est  intéressant  en  ce  que  l'on  peut  suivre,  dans 
la  structure  de  la  diabase,  le  passage  graduel  de  la  pâte,  parfaitement 
vitreuse  au  contact  avec  les  calcaires,  à  la  porphyrite  et  à  la  diabase 
apkanitique  et  même  à  la  diabase  normale  nettement  granulée.  La  roche 
sédimentaire  présente  au  contact  une  texture  compacte  à  cassure  con- 
cboïdale;  la  forte  teneur  en  chlorite  lui  donne  une  couleur  verte;  par- 
fois aussi  elle  devient  grossièrement  schisteuse,  susceptible  de  se  cliver 
transversalement. 

Entre  les  calcaires  se  montrent  des  assises  intermédiaires  de 
schistes  argileux  verts  ou  rouge  de  brique. 

Les  alentours  de  l'usine  de  Koussinsk  sont  encore  intéressants 
par  la  présence  de  belles  coupes  de  calcaires  à  lames  rebondies  dont 
nous  avons  parlé  dans  la  caractéristique  générale  des  dépôts  dévohiens 
de  l'Oural  du  sud  (pp.  9 — 10).  Dans  les  coupes  transversales  les  laines 
sont  le  plus  souvent  disposées  en  cônes,  tandis  que  la  disposition  cy- 
lindrique y  est  assez  rare. 

Quant  à  l'âge  de  ces  calcaires,  les  matériaux  paléontologiques,  re- 
cueillis jusqu'ici  le  long  de  la  rivière  Aï.  n'admettent  pas  de  doute  que 
les  calcaires  appartiennent  au  dévonien  moyen  (horizons  I)\b  à  Spirifer 
Anossofi  et  D\a  à  Pentamerus  baschJciricus).  Un  point  classique  pour 
l'abondance  en  fossiles,  appelé  „Batyrsky  Myss"  est  situé  à  10  verstes 
vers  l'ouest  de  l'usine  de  Koussinsk.  A  côté  de  Spirifer  Anossofi  Y e  vu. 
on  y  trouve  surtout  BecJieneïla  RomanovsJcyi  Te  lie  m.,  SpirorMs 
omphalodes  Goldf.,  Belleroplion  tuberculatus  Fer.  &d'Orb.,  Platy- 
sehisma  uchtensis  Keys.,  MacrocJieilus  subcostatus  Schlotb.,  Bu- 
tina proavia  Goldf.,  Butina  antiqua  Goldf.,  Stringocephalus  Bur- 
tini  Defr.,  Spirifer pseudopachyrinchus  Tchern.,  Atrypa  reticularis 
Linn.,  Atr.  desquamata  Sow.,  Atr.  aspera  Scliloth.,    Rhynchonella 


40  III 

procuboides  Kayser,  Rhynch.  primipïlaris   Euch,   Pentamerus  ga- 

leatus  Daim. 

Pour  la  nuit  les  excursionnistes  seront  de  retour  à  Zlatooust. 

9-me  jour. 

De  Zlatooust  au  faîte  de  l'Oural. 

Après  avoir  traversé  la  rivière  Tessma,  la  voie  ferrée  tourne  au 
sud  et  suit,  sur  le  parcours  de  5  verstes,  une  direction  parallèle  à  la 
grande  route  postale  de  Miass.  Une  série  de  mines  de  fer,  la  plupart 
abandonnées,  est  disposée .  des  deux  côtés  de  la  route  et  plus  loin  vers 
le  sud.  Le  minerai  de  ces  mines  est  enfermé  entre  des  calcaires  dolo- 
misés  et  des  roches  métamorphiques  (micaschistes  et  quartzitcs),  les 
calcaires  constituant  le  plus  souvent  le  toit  des  gisements  stratifiés  de 
fer  oligiste.  Les  roches  qui  accompagnent  le  minerai  sont  fortement 
disloquées,  parfois  verticales,  mais  leur  direction  se  maintient  partout 
près  de  NE  30°.  Batrologiquement  les  calcaires  dolomisés  correspon- 
dent aux  calcaires  D\c  du  cours  supérieur  de  la  Biélaïa  et  des  mines 
de  Bakal. 

Vers  l'est  du  chemin  de  fer  les  micaschistes  sont  traversés  par  des 
granités,  décrits  par  I.  Mouchkétow.  Ces  granités  présentent  une  masse 
à  grain  moyen,  composée  d'orthose  d'un  rose  pâle,  de  quartz  d'un  gris 
mat  et  de  mica  d'un  blanc  argenté.  L'académicienKupfer  y  a  observé 
des  inclusions  de  cristaux  de  grenat,  de  béryl  verdâtre  et  de  tourma- 
line bleue. 

En  commençant  à  gravir  la  pente  de  l'Oural,  le  chemin  de  fer 
fait  deux  grands  zigzags  vers  le  nord-est  et  le  sud-ouest;  sur  ce  par- 
cours il  traverse  en  plus  grande  partie  un  développement  de  roches  à 
grenat,  analogue  à  celui  que  nous  avons  vu  près  de  Zlatooust  dans  les 
coupes  du  Kossotour  et  de  l'Ourenga.  A  une  distance  de  trois  verstes 
de  la  station  Ourjoumka  qui  est  construite  presque  sur  le  faîte  même 
de  l'Oural,  se  dessine  à  l'ouest  la  crête  rocheuse  de  l'Alexandrovskaïa 
Sopka  (voir  pi.  J >,  monticule  composé  des  mêmes  quartzites  dont  nous 
avons  pris  connaissance  sur  le  Bolchoï-Tagànaï.  Les  couches  très  incli- 
nées des  quartzites  plongent  vers  le  versant  européen  de  l'Oural.  Le 
versant  tourné  vers  l'Asie  est  couvert  d'éboulements. 

L'Alexandrovskaïa  Sopka  sera  le  dernier  point  qu'on  examinera 
sur  le  flanc  européen  de  l'Oural  du  sud. 


IV 

DIE  MINERALGRUBEN 

bei 

KUSSA    UND    MIASS1) 

VON 

A.    ARZEUNI. 


Die  Mmeralgruben  des  sûdlichen  Urals,   oder  genauer  des  Berg- 
werkbezirks  von  Zlatoûst  lassen  sicli  sowohl  râumlich,  als  auch  ihrer 


*)  Bei  Abfassung  des  nachstehenden  Ueberblicks  wurde  nicht  nur 
moglichst  ergiebig  die  redit  umfassende  Litteratur  benutzt,  sondera 
auch  eigene,  wenn  auch  flùchtige  Beobachtungen  an  Ort  und  Stelle 
im  Jahre  1886  und  in  verschiedenen  Sammlungen  verwerthet,  von  de- 
nen  genannt  werden  môgen:  die  des  Kais.  Berginstituts,  der  Kais. 
Universitât,  die  Privatsannnlungen  der  Herren  S.  X.  Kulibin,  Norpe 
und  Sokolowsk.v  zu  St.  Petersburg,  die  des  Mineralogischen  Mu- 
séums der  Kgl.  Universitât  zu  Berlin,  ferner  selbstgesammeltes  und  in 
die  Sammlung  des  Mineralogischen  Instituts  der  Kgl.  Technischen 
Hochschule  zu  Aachen  niedergelegtes  Material.  Manche  Angabe  be- 
ruht  auffreudlicben  Privatmittheilungen  der  Herren  Kulibin,  Lôsch, 
Norpe  u.  A. 

Zum  Verstandniss  wiederkebrender  russischer  Ausdrttcke  sei  er- 
wàhnt:  Gorâ  (fem.)  =  Berg:  Kop'  (fem.)  =  Grube,  eigentlich  Steinbruch, 
Tagebau  vom  Zeitwort  kopat"  =  graben;  Jâma  (fem.)  =  Kaule,  Aus- 
hohlung;  Kliutsch  (mas).  =  Quelle,  Bach. 

Da  eine  einheitliche  Transscription  russischer  Laute  mit  latei- 
nischen  Lettern  nicht  besteht,  so  sei  ûber  die  hier  gebrauchte  be- 
merkt,  class  von  der  Bedeutung  der  deutschen  Lettern  und  ihrer  Aus- 
sprache  nur  in  folgenden  Fâllen  abgewichen  worden  ist: 

s  =  romanisch  s  =  deutsch  sz;  z  =  franz.  z  =  deutsch  s;  z  = 
franz.  j,  bezw.  g  vor  e  und  i:  c  in  einigen  Personennamen  = 
deutsch  z;  y  ist  fur  russisch  h  gebraucht  worden,  mit  Ausnahme 
der  Namen'endung  auf  „sky"  wo  es  ii  oder  ij  entspricht.  Wo 
es  anging,  wurde  der  Gebrauch  von  j  vermieden  und  durch  i 
ersetzt,  um  nicht  zu  einer  von  der  im  Deutschen  ublichen  ab- 
weichenden  Aussprache  zu  verleiten. 


2  IV 

Entstehung,  also  ibrem  geologischen  und  mineralischen  Charakter 
nach,  in  zwei  grôssere  Gruppen  theilen. 

Die  einen  liegen  westlich  von  der  Hauptkette  des  Uralgebirges, 
im  Gebiete  der  metamorpbischen  Schiefer  oder  an  der  Ostgrenze  des 
unteren  Unterdevons,  und  dièse  Lagerstâtten  lassen  sich  auffassen  als 
Contactbildungen  zwischen  den  devonischen  Thonschiefern  und  den, 
krystallinen  Scliiefern  eingelagerten,  Kalken  mit  massigen  Gesteinen 
der  Hornblende-Feldspathreihe  (Dioriten).  Die  anderen,  ôstlich  von  der 
Hauptkette  gelegenen,  sind  gebunden  an  eine  zu  dieser  parallel  ver- 
laufende  Erhebung,  die  Ilménberge,  und  an  die  sie  zusammensetzenden 
massigen  Gesteine  der  Orthoklasfamilie,  und  tragen.  je  nachdem,  ob 
sie  im  Granit  oder  Syenit,  namentlich  Elâolithglimmersyenit  liegen, 
einen  verscliiedenartigen  Charaeter. 

Ausserlialb  dieser  beiden  Gruppen  von  Minerallagerstâtten  stehen 
Yorkommnisse,  wie  das  des  Baryts  in  den  devonischen  Thonschiefern 
eines  westlichen  Ausl&ufers  der  Tschuwâschskaia  Gorâ  oder  diejenigen 
des  Cyanits,  Staurolitbs  und  Granats  im  Glimmerscbiefer  des  Taganai- 
Berges  oder  des  Chloritschiefers  des  Kossotûr.  Wàhrend  die  zuerst 
erwâhnte  Lagerstatte  mitten  im  Devon  liegt,  unterscheiden  sieb  die  letz- 
teren  scbon  dadurcb  von  dem  Vorkommen  der  Mineralgruben,  dass 
hier  die  Minérale  gesteinbildend,  und  zwar  nur  accessorisch  auftre- 
ten  und  nur  durch  lokale  Anreicherung  augenfâllig  werden. 

Die  Gruben  der  ersten  Gruppe  vertheilen  sicb  auf  drei  parallèle 
Hôbenzûge.  Die  westlicheren  sind  die  an  der  Scbiscbimskaia  Gorâ  ge- 
legenen. Von  N  nach  S .  vorschreitend  fuhren  sie  die  Namen:  Paraskô- 
wie-Jewgéniewskaia  Kop',  Barbôtowskaia  Jâma  und  Schischimskaia 
Kop'.  Nordôstlich  von  dieser  Erhebung  erstreckt  sich  die  Tschuwâsch- 
skaia Gorâ  und  an  deren  W-Abhang  liegt  sowobl  die  soeben  erwâhnte 
Barytgrube,  als  auch  die  von  M.  F.  Norpe  entdeckte  und  als  Bedi- 
kortzew'sche  bezeicbnete  Perowskitgrube.  Endlich  nocb  weiter  nach 
NO  und  etwa  in  der  Breite  des  Hûttenwerkes  Kussa  im  Norden  aus- 
laufend  zieht  sich  die  Nâzemskaia  (auch  Xâzmenskaia)  Gorâ  mit  ibrer 
nôrdlichen  Fortsetzung,  der  Magnitnaia  Gorâ,  an  deren  Westabhange 
sich  von  S  nach  N  aneinander  reiben  die  Mineralgruben:  Achmâtow- 
skaia,  Nikolâie-Maximiliânowskaia  und  die  jùngste  in  dieseni  Gebiet,  die 
vomBergingenieur  Pancerzinski  aufgeschlossene  Jereméiewskaia  Kop'. 

I.  Die  Mineralgruben  westlich  von  der  Uralkette 

l)  "Westliehe  Reihe   an  der  Schichimskaia  Gorâ. 

Dièse  Gruben  werden  am  leichtesten  von  dem  Hùttenwerke  Kussa 
crreicht  und  sind  von  dem  etwa  10 — 11  Werst  sùdostlich  gelegenen 
Dorfe  Medwiédewa  beinahe  genau  in  sudlicher  Bichtung  4  Werst  ent- 
fernt.  Sie  befinden  sicb  an  dem  westlichen  Gehânge  eines  Buckens,  auf 
welchem  einzelne  Kuppen  aufgesetzt  erscheinen.  Daber  der  vulgâre 
Name  „Schischi",  was  etwa  Pickel,  Hocker  bedeutet.  Das  Gestein  der 


IV  3 

Schischïmskaia  Gorâ  ist  tkeils  Talk-,  theils  Chloritschiefer,  durchbrochen 
von  polyedrisch  abgesondertem  Diorit.  Zahlreiche  Minérale  trëten  im 
Contact  beider  auf,  wobei  die  Contactzone  aus  derbem  weissem  oder 
braunem  Granat,  grunem  oder  braunem  Vesuvian  und  kornigem  Epi- 
dot  (Epidosit)  besteht.  Hier  und  da  tritt  als  eigenthiimliehes  Gestein 
ein  Gemenge  von  grungrauem  Chlorit  und  weissem  Granat  auf.  Jede 
der  Gruben  bat  ihre  cbarakteristischen  Minérale  und  Associationen. 

a)  Die  Paraskôwie-Jewgéniewskaia  Grube  wurde  von  dem 
Bergingenieur  W.  I.  Redikortzew  im  Jalire  1868  am  SW-Abbang 
der  Schischïmskaia  Gorâ  erscblossen  und  îiacb  der  Gemahlin  des  Berg- 
hauptmanns  des  Uralgebirges,  Paraskôwia  Jewgéniewna  Iwanôwa  be- 
nannt.  Die  Kenntniss  der  Minérale  dieser  Grube  verdanken  wir  in 
erster  Linie  dem  Professor  P.  W.  Jereméiew,  welcher  1869  die  ersten 
Beschreibungen  lieferte.  Das  berrscbende  Gestein  ist  ein  graugruner 
Talk-  und  Chloritschiefer  mit  Einlagerungen  von  Hornblende.  Die 
Grube  ist  lediglicb  i)i  ibren  oberen  Tbeilen  und  zwar  durcb  fûnf 
Schûrfe  aufgescblossen,  welche  nach  Muschkétow  ungefahr  in  der 
Eichtung  NO  b  1  ausgestreckt  liegen.  Beobachtet  wurden  folgende 
Minérale  ]). 

Ampbibol,  Tremolit  und  Hornblende,  obne  Endigungen  im  Cblo- 
ritscbiefer. 

Cblorit,  in  gebogenen, rosettenartig  gelnïuften  Aggregaten  blatte- 
riger  und  schuppiger  Krystalle,  auf  dicbtem  Cblorit. 

Epi  dot,  dungelbrâunlich  grime  nacb  (100)  flacbe  Krystalle,  mit 
einem  Ende  aulgewachsen  auf  einem  derben  Gemenge  von  Granat, 
Vesuvian  oder  Epidot,  neben  Titanit  und  Diopsid;  mancbmal  ist  der 
Epidot  rotblicb  braun,  von  gewobnlicbem  Habitus. 

Granat,  derb  und  in  braunen  Krystallen  mit  vorbersebendem(112), 
untergeordnetem  (110)  uncf  einem  zurucktretenden  Triakisoktaëder. 

Ilmenit,  derb  und  in  dicktafelfôrmigen  Krystallen,  baufig  ober- 
flàchlicb  in  rebbraunen  Perowskit  umgewandelt,  auf  derbem  Magne- 
tir,  begleitet  von  bellem  Klinocblor,  bezw.  Cblorit,  kleinen  oktaédri- 
scben  Krystallen  von  Magnetit,  Popôw  fand  (1876)  als  Zusammen- 
setzung  des  Ilmenits  11  FeTiOs  +  17  MgTiOs+  1  MnTiO,.  Das  Um- 
wandlungsproduct  hait  A.  Karpinsky,  ebenso  wie  Popôw,  fur  Pe- 
rowskit und  ist  der  Ansicbt,  dass  aucb  das  mit  dem  Xamen  „Leu- 
koxen"  bezeicbnete  Umwandlungsproduct  baufig  Perowskit  sein  dùrfte. 

Magnetit,  derb,  als  Unterlage  fast  aller  anderen  Minérale:  in 
kleinen  oktaèdriscben  Krystallen,  als  letzte  Bildung,  allen  ubrigen  Mi- 
neralen  aufsitzend. 

Pyroxen,  Diopsid,  bellgrun,  mit  bellgrunem  Titanit  und  grunem 
Epidot, 


l)  Bei  der  Aufzablung  der  Minérale  wurde  die  alpbabetische  Rei- 
benfolge  gewâhlt,  wobei  solcbe,  die  einer  naturliebe'n  Gruppe  ange- 
bôren,  unter  dem  Gruppennamen  (z.  B.  Ampbibol,  Feldspath,  Glim- 
mer,  Pyroxen  u.  s.  w.)  aufgefùhrt  werden. 


4  IV 

Spinell,  Chlorospinell,  blàulich  smaragdgrûne  angeblich  kupfer- 
haltige  Krystalle  von  dev  Gestalt  111,  110,  mit  grûnlichweissem  Strich, 
auf  Chloritschiefer  mit  allen  anderén  Mineralen  vergesellschaftet, 
manchmal  mit  dem  rôthlichbraunem  Epidot  (oder  Zoïsit?)  auf  einem 
derben  Talk-  oder  Agalmatolith-  oder  Leuchtenbergitâhnlichen  Mi- 
nerai (nach  Stufen  in  der  Sammlung  des  Bergingeriieurs  Norpe). 

Titanit,  grûnlichgelbe  Krystalle,  ahnlich  denen  des  St,  Gotthard. 

Vesuvian,  hellgrûn  in  weissem  derbem  Granat  eingewachsen,  tâu- 
schend  ahnlich  den  weiter  unten  anzufubrenden  von  der  Barbôtow- 
skaia  Jâma.  Sehr  selten!  Ebenso  selten  ist  der  sogen.  TalJcap'dit, 
ahnlich  wie  er  in  Saramlungen  von  der  Schischïmskaia  Kop1  ver- 
treten  ist  1). 

P.  W.  Jereméiew,  welcher  sich  um  die  Kenntniss  der  Pseudo- 
morphosen  grosse  Verdienste  erworben  liât,  beobachtete  neuerdings 
solche  von  Klinochlor,  Vesuvian  und  Granat  nach  Epidot. 

Wie  vielfach  am  Ural  beobachtet  wurde,  treten  mehr  oder  weni- 
ger  ausgesprochene  Ansammlungen  von  Kupfererzen  in  Verbindung 
mit  Granatfels  auf.  In  gleicher  Weise  bat  man  an  der  Paraskôwie- 
Jewgéniewskaia  Grube  Spuren  davon  augetroffen,  was,  wie  M use h - 
kétow  berichtet,  zur  Anlage  eines  noch  jetzt  keuntlicben  Kupfer- 
schachtes  Anlass  gegeben  hat. 

5)  Die  Schischïmskaia  Grube  liegt  sùdlich  von  der  vorigen, 
ara  siidlichen  Abhange  einer  steilen  Kuppe  und  ist  bereits  im  Jahre 
1833  durch  P.  N.  Barbot  de  Marny  erschlossen  worden.  Die  beiden 
hier  vorwiegend  auftretenden  Gesteine  sind:  ein  dichter  Talkschiefer 
und  ein  polyedrisch  zerklùfteter  und  abgesonderter  Diorit,  theils  fein- 
kôrnig  bis  dicht,  theils  soweit  grobkôrnig,  dass  die  Bestandtheile, 
Plagioklas  und  Hornblende  deutlich  wahrnehmbar  sind.  Der  im  Diorit 
eingesprengte  Pyrit  ist  theilweise  oder  ganz  in  Limonit  umgewandelt, 
wâhrend  das  Gestein  selbst  z.  Thl.  stark  epidotisirt  ist,  Am  Contact 
beider  Gesteine  hat  sich  eine  durch  die  grosse  Mannigfaltigkeit  ihrer 
Minérale  bemerkenswerthe  Zone  ausgebildet,  Ausser  den  bereits  er- 
wâhnteïi  gesteinbildenden  Mineralen:  Hornblende,  Plagioklas,  Talk  und 
dem  accessorischen  Pyrit  bezw.  Limonit,  endlich  dem  in  kleinen  Nestern 
dem  Schiefer  eingelagerten  kôrnigen  Kalk,  sind  in  dieser  Grube  fol- 
gende  beobachtet  worden: 

Amphibol,  Aktinolith,  feinstrablig,  hellgrûn,  in  kôrnigem  Kalk. 

Apatit,  braunlich-violett,  rosaroth  oder  farblos  und  wasserhell, 
mit  Granat  in  kôrnigem  Kalk.  Die  violetten  sollen  nach  Pusyrewsky 
etwas  Schwefelsàure  enthalten  und  werden  nach  dem  Erhitzen  triibe, 
milchweiss.  Sie  bilden  lange  Saulen  ohne  Endigungen.  Der  sogen. 
„Talkapatit"  Hermann's  durfte,   wie   Kokscharow   annimmt,    eine 


')  Im  Jahre  1886  sammelte  ich  beide  Minérale,  warf  aber  den 
Talkapatit  weg,  in  der  Meinung,  er  sei  von  der  Schischïmskaia  Grube, 
welche  ich  noch  besuchen  sollte,  verschleppt  worden.  Dort  angekom- 
men,  merkte  ich  erst,  also  leider  zu  spât,  dass  die  Begleitminerale 
dort  andere  waren. 


IV  5 

Pseudoniophose  sein.  Jereméiew  beobachtete  Serpentinpseudomor- 
phosen  nach  Apatit.  Die  manchmal  recht  grossen  Krystalle  des  Talk- 
apatits  sind  hâufig  gebogen,  gebrochen  und  die  Theile  mit  Gestein- 
masse  (Talk)  aneinander  gekittet,  nicht  selten  sind  die  Krystalle  stern- 
fôrmig  gruppirt  und  von  frischem  Apatit  begleitet. 

Calcit,  als  kôrniger  Kalk,  in  spàthigen  Massen;  nach  Jereméiew 
auch  pseudomorpli  nach  Vesuvian. 

Chloritgruppe:  1)  Leuchtenbergit,  ist  zuerst  auf  dieser  La- 
gerstàtte  entdeckt  worden;  enthâlt  oft  Einschlùsse  von  Granat  (Ko- 
lophonit)  und  K orner  eines  anderen  nicht  bestimmten  Minerais  in 
gelblichweissen  vierflàchigen  Saulehen,  begleitet  von  Hydrargillit,  Talk- 
apatit  u,  a,,  auch  pseudoinorph  nach  Epidot.  2)  Klinochlor,  z.  Thl. 
pseudomorph  nach  Vesuvian,  wobei  die  Umwandlung  von  innen  be- 
ginnt  und  nach  aussen  fortschreitet. 

Diaspor,  âhniich  dem  von  Jordansmuhl  in  Schlesien,  mit  rôthli- 
chein  Apatit  und  spâthigem  Kalk. 

Epidot  ist  hier  nur  pseudomorph  nach  Olivin  bekannt  oder,  unter 
Beibehaltung  seiner  Form,  in  anderc  Substanzen  umgewandelt  (Leuch- 
tenbergit. Speckstein  u.  s.  w.). 

Granatgruppe:  1)  Kalkthongranat  (Rumiantzowit),  mit  spâ- 
thigem Kalk,  rosarothem  Apatit  und  Hornblende:  2)  Kalkeisengra- 
nat  in  kleinen  schônen  anatasbraunen  Dodekaëdern  oder  grôsseren 
Krystallen  von  der  Gestalt  112,  110,  auf  kôrnigem,  derbem  gelbem  oder 
griinlichem  Granat  (Granatfels)  mit  Magnetit  (110),  Klinochlor;  (auch 
auf  weissem  Diopsid?)  Nach  Iwanow  kommt  er  auch  grûnschwarz  vor. 

Hydrargillit,  am  hàungsten  in  HOhlungen  von  Xanthophyllit 
mit  kleinen  Magnetitkrystâllchen.  in  tafelfôrmigen  Krystallen,  auch 
pseudomorph  nach  Olivin. 

Ilmenit.  in  Calcitschnuren  eines  untergeordneten  feldspath-  und 
glimmerbaltigen  Schiefergesteins. 

Magnetit,  in  Oktaëdern  oder  Dodekaëdern.  mit  Granat  und  Chloro- 
spinell  im  Talkschiefer  ein-  und  auch  auf^ewachsen. 

Perovrskit,  mit  Chlorospinell  und  Xanthophyllit  in  schwarzen 
Wûrfeln. 

Pyroxen,  feinkôrnig,  dunkelgrùn,  von  Schnûren  feinkornigen  Gra- 
nats  durchsetzt,  mit  Klinochlor:  auch  weiss?  (Diopsid). 

Spinell,  Chlorospinell,  dunkelsmaragdgrûn  mit  gelbem  Granat 
auf  dichtem  Talk  (Speckstein:  —  nach  Norpe  Agalmatolith.  was  wobl 
unrichtig). 

Talk,  Speckstein.  dicht  oder  als  Pseudomorphose  nach  Leuch- 
tenbergit, Epidot,  Olivin  mit  deutlich  erhaltener  Gestalt  (001,  120,  121. 
010,  101,  100). 

Titanit,  braune  gekrûmmte  Krystalle  in  Chloritschiefer. 

Turmalin,  schwarz.  mit  Einschliissen  von  Magnetit,  in  Chlorit- 
schiefer (Angabe  von  Hermann!) 

Vesuvian,  dicht,  hellgelb,  kolophonitàhnlich  oder  in  grunen  Kry- 


6  IV 

stallen,  die  in  ihren  ausseren  Schichten  manchmal  rothbraun  sind,  auf 
kornigem  Kalk. 

Xanthophyllit,  mit  liellem  Chloritin  kugeligen  Aggregaten;  viel 
Magnetit  einschliessend,  mit  einem  apfelgrunen  Kern,  welcher  nach 
Norpe  Agalmatolith  sein  kônnte;  eher  Leuchtenbergit. 

Mcht  verbûrgt  sind  die  Angaben  liber  Vorkommen  von  Chondro- 
dit  (Kokscharow),  von  Mesotyp  (nach  einem  Exemplar  in  derSamm- 
lung  des  Berginstituts  zu  St.  Petersburg),  in  Gestalt  nadelfôrmiger 
Krystalle  in  blàulichem  spathigem  Kalk,  mit  rôthlicliem  Apatit  und 
derbem  Vesuvian,  von  Diopsid  (nach  einem  Exemplar  in  dem  Ber- 
liner  Mineralogischen  Muséum,  wahrscheinlich  von  der  Grube  Achmâ- 
towskaia),  welcher  mit  Klinochlor  auf  kornigem  Kalk  sitzt, 

Zwei  kleine  Gruben  befinden  sich  in  der  Nahe  der  Schischimskaia: 
die  eine,  Titanitgrube  genannt,  enthalt  den  ràthselhaften  Volknerit 
(Hydrotalkit)  in  Serpentin  mit  Chromeisen  und  schuppigem  Talk; 
die  andere,  Wtôroschischïmskaia,  d.  h.  zweite  Schischïmskam,  fùhrt 
sehr  hellgrunen  Vesuvian. 

c)  B  a  r  b  6 1  o  w  s  k  a  i  a  J  â  m  a.  Biese  Grube  liegt  auf  derselben  Kuppe, 
wie  die  Schisclrimskaia,  aber  hoch  oben  und  ist  ebenfalls  von  P.  N. 
Bar  bot  de  Marny  und  zwar  auch  im  Jahre  1833  aufgeschlossen 
worden.  Bas  Charakteristische  fur  sie  ist  ein  derber  weisser  ocler  rôth- 
liclnveisser  Granat,  in  welchem  runduni  ausgebildete  schône  kleine 
hellgrùne  saulenfôrmige  Vesuvian  krystalle  eingewachsen  sind.  Un- 
tergeordnet  tritt  spâthiger  Kalk  auf.  Manchmal  ist  der  Vesuvian  in 
grôsseren  braunen  Krystallen,  von  Klinochlor  begleitet.  Hermann 
giebt  noch  zu  Drusen  vereinigte  erbsengelbe  Vesuviankrystalle  an, 
welche  auf  demselben  derben  Granat  aufge\vachsen  sein  sollen.  Als 
grosse  Seltenheit  findet  sich  Chlorospinell  von  smaragd-  oder  pista- 
ciengriiner  Farbe.  G.  Rose\s  Angabe  „Berësowaja  Gorâ"  kann  nicht 
richtig  sein;  die  von  ihm  herrùhrenden  Stiicke  der  Berliner  Sammlung 
stammen  entschieden  aile  von  der  Barbôtowskaia  Jâma  lier.  Ebenso 
falsch  oder  mindestens  ungenau  ist  die  Bezeichnung  „Borf  Medwie- 
dewa".  Rose  trifft  hierbei  keine  Schuld,  da  ihm  die  Stùcke  mit  der 
irrigen  Fundortsbezeichnung  ubergeben  wurden  und  er  selbst  nicht  zu 
entscheiden  yermochte,  „\vo  der  wahre  Fundort  dièses  Vesuvians  in 
der  Gegend  von  Slatoust  sei". 


2)   Die  Gruben  an  der  Tsehtiwâsehskaia  Gorâ  1). 

Die  beiden  hier  zu  besprechenden  Gruben  sind  in  ihren  geologi- 
schen  Verlniltnissen  sehr  verschieden.  Die  eine,  die  Barytgrube,  liegt, 
wie  bereits  gesagt  wurde,  mitten  in  den  unterdevonischen  Schiefern, 
wàhrend   die   Redikôrtzew'sche   Perowskitgrube   in  Chloritnestern  der 


J)  Biese  Gruben  sind  mir  aus  eigener  Anschauung  nicht  bekannt 
geworden  und  werden  hier  nach  den  Angaben  in  der  Litteratur  ge- 
schildert. 


IV  7 

krystallinisclien  Kalke  liegt,  welche,  nach  Muschkétow  die  Glimmer- 
schiefer  uncl  Gneisse  ûberlagern. 

a)  Die  Barytgrube  wurde  im  Jahre  1826  von  dem  danialigen 
Verwalter  des  Hûttenwerkes  Kussa,  Aehniâtow,  aufgeschlossen.  Wie 
verschiedene  andere  Gruben  dieser  Gegend,  war  sie  zunâchst  zur  Ge- 
winnung  von  Brauneisenstein  angelegt.  Sie  liegt  etwa  5  Werst  NNO 
von  dem  Dorfe  Medwiédewa,  im  W.  der  Tschuwâschskaia  Gorâ  gegen 
die  Llpowaia  Gorâ  (Lindenberg)  zu,  in  einer  zwischen  beiden  Bergen 
und  diesen  parallel  verlaufenden  Bodeneinsenkimg,  welche  den  Xamen 
Tschuwâschskaia  Step'  (Tschuwâschen-Steppe)  fuhrt.  Die  in  der  Litte- 
ratur  anzutretîenden  verschiedenartigen  Fundortbezeichnungen:  Llpo- 
waia Gorâ,  Tschuwâschskaia  Gorâ,  Tschuwâschskaia  Step',  Medwié- 
dewa Gorâ,  Medwiédewskiï  Prîisk  beziehen  sieb  aile  auf  eine  und  die- 
selbe  Stelle.  Ausgeschlossen  ist  es  freilich  nicht,  dass  auch  andere. 
unter  gleichen  geologischen  Verhâltnissen  befindliche,  Brauneisengru- 
ben  ebenfalls  Baryt  fiïkren  môgen;  ja  es  scbeint  dies  sogar  zuzutreffen 
bei  der  8  Werst  sûdlich  vom  Dorfe  Medwiédewa,  am  rechten  Ufer  des 
Flùsscbens  Kuwaschâ  gelegenen  Kuwâschiuskaia  Brauneisengrube,  in 
welcher,  nach  Jereméiew,  weisser  und  braungelber  krystallisirter 
Baryt  auf  derbem  Schwerspath  mit  Limonit  und  Quarz  vorkommt. 

G.  Rose,  welcher  den  Baryt  .,vom  Dorfe  Medwiédewa"  beschreibt, 
liebt  sein  Zusammenvorkommen  mit  Letten  und  Brauneisenerz  nester- 
weise  in  Thonschiefer  hervor;  ebenso  den  ungewohnlichen  Habitus  der 
Krystalle,  ihre  Streckung  nach  der  Axe  des  Spaltungsprismas.  Die  Kry- 
stalle  sind  sehr  flâchenreich,  namentlich  in  der  Prismenzone,  welche 
dadurch  cylindrisch  gewôlbt,  ihr  Querschnitt  aber  einem  Linsenquer- 
schnitte  âhnlich  erscheint.  Nur  den  Flâchen  dieser  Zone  liaftet  eisen- 
schûssiger  Thon  an,  der  den  Krystallen  eine  gelbliche  Fàrbung  ver- 
leiht,  wàhrend  sie  sonst  farblos  sind.  Spâter  wurden  Krystalle  eines 
zweiten,  nach  der  Axe  a  gestreckten  Typus  von  gelblîch  grûnlicher 
Farbe  gefunden.  Die  derben  Massen  sind  blàulich  und  hâufig  von  Li- 
monit-Pseudomorphosen  nach  Pyritwûrfeln  liegleitet. 

ÎSÎach  Muschkétow  soll  hier,  wie  Aufzeiclmungen  im  Arehiv 
besagen,  auch  Coelestin  vorgekommen  sein,  was  indessen,  wie  er  aus- 
drùcklich  bemerkt,  zweifelhaft  erscheint,  weil  es  von  keiner  Seite  be- 
stâtigt  worden  ist. 

b)  Die  Redikôrtzew'sche  Perowskitgrube.  Dièse  Grube 
wurde  von  M.  F.  Xorpe  im  Jahre  1878  erschlossen;  er  fùhrte  indes- 
sen wohl  seine  Absicht,  eine  Bescbreibung  des  Yorkommens  zu  liefern, 
nicht  aus.  Die  erste  Bescbreibung  rûhrt  von  I.  W.  Muschkétow  lier, 
nach  welchem,  wie  bereits  erwahnt,  das  herrschende  Gestein  grobkôr- 
niger  Kalk  ist,  in  welchem  feinschiefriger  Chloritschiefer  untergeord- 
nete  Einlagerungen  bildet.  Auch  fur  die  Lage  dieser  Grube  giebt  es 
mehrere  Bezeichnungen:  Xorpe  nennt  den  Berg  Medwiézaia  Gorâ, 
Muschkétow  —  Tschuwâschskaia  Gorâ,  ebenso  Jereméiew.  Mélni- 
kow  scheint  die  Grube  bald  Redikôrtzew'sche  (z.  B.  in  seiner  Abhand- 
lung  uber  die  Nikolâie-Maximiliânowskaia  Grube),   bald   Muschkétow- 


8  IV 

sche — nach  Stûcken  in  der  Sammlung  des  Kais.  Berginstituts  zu  St.  Pe- 
tersburg  zu  urtheilen — zu  bezeiclinen. 

Die  Minérale,  welche  von  diesem  Fundort  lier  bekannt  geworden 
sind,  sind  folgende: 

A  in  phi  bol,  als  hellgrùner  feinstrahliger  harter  Aktinolith  und 
als  feinfaseriger  brâunlichweisser  oder  grunlichweisser  Byssolith.  Der 
die  Ûnterlage  bildende  Chlorit  ist  sehr  feinschuppig,  oft  eisenschùssig, 
rôstfleckig,  mit  spâthigem  Kalk.  Perowskit,  in  bexaëdriselien  Krystal- 
len,  an  denen  ûbrigens  nochlll,  110,  ein  Tetrakishexaëder,  ein  Ikosite- 
traëder  und  ein  Triakisoktaëder  auftreten.  Die  Krystalle  sind  vollkom- 
men  schwarz  halbmetallisch  glânzend,  vielfach  mit  Aetzstreifen  ver- 
seben.  Eine  bei  Antônow  in  Zlatoûst  188(3  erworbene  und  aller  Wahr- 
seheinlichkeit  nach  derselben  Grube  entstammende  Stufe  zeigt  als  ein- 
zige  Form  der  auf  einem  schùppigen  Chlorit  sitzenden  Perowskitkry- 
stalle  das  Dodekaëder,  dessen  Flâchen  indessen  stark  gewôlbt  sind  oder 
zu  einem  steilen  Tetrakishexaëder  gebrochen  erscheinen. 

Musehkétow  zâhlt  als  weitere  Minérale  auf  die  mir  nicht  zu 
Gesicht  gekommenen:  Klinoehlor,  Diopsid,  Granat,  Magnetit  und  Xan- 
thophyllit,  wàhrend  Mélnikow  Epidot  in  feinen  Xadeln  erwâhnt.  Nach 
Jereméiew  kommt  Magnetit  pseudomorph  nach  Perowskit  vor. 

3)  Oestliche  Reihe  an  der  Nâzemskaia  Gcrâ. 

Die  petrographische  Beschaffenheit  dièses  der  Uralhauptkette  eben- 
falls  parallelen  Hûgelzuges  und  seiner  Auslàufer  ist  im  grossen  Gan- 
zen  durchaus  derjenigen  der  Schisclrimskaia  Gorâ  âhnlich.  Auch  hier 
sind  metamorphische  Sehiefer  der  Chlorit-  und  ïalkreihe  die  herr- 
schenden  Gesteine,  mit  welchen  Diorite  in  Contact  treteii. 

a)  Achmâtowskaia  Kop'.  Dièse  am  àussersten  nordlichen  Ende 
der  Nâzemskaia  Gorâ  gelegene  Grube  ist  im  Jahre  1811  von  Achmâ- 
tow,  Venvalter  des  Hùttenwerkes  Kussa,  angelegt  worden.  Wàhrend 
G.  Bose  das  Hauptgestein  kurzweg  als  Talkschiefer  autfuhrt,  entwirft 
Musehkétow  ein  weniger  einfaches  Bild  von  den  Lagerungsverhàlt- 
nissen  r).  Die  Gruben — ich  sali  deren  zwei,  Musehkétow  erwâhnt 
sogar  drei — waren  1886  in  solchem  Maasse  verschûttet — die  kleinere 
war  sogar  vollkommen  eingesturzt — dass  es  einer  lângeren  Zeit  be- 
durft  batte,  uni  durch  neue  Aufschlùsse  ein  klares  Profil  zu  erhalten. 
Mineralsucher-  und  gràber  hatten,  um  die  Yerhâltnisse  womoglich  noch 
unkenntlicher  zu  niachen,  das  ihrige  beigetragen,  indem  sie  nieht  nur 
den  grôsseren  Bruch,  sowie  die  Halden  durchwuhlt,  sondern  auch  einen 
ïheil  des  Materiales  der  Halden  wieder  in  den  Bruch  zuruck  geschiit- 
tet  hatten.  Unter  diesen  Umstânden  konnte  ich  nur  die  Gegenwart  von 
Talk-  und  Chloritschiefer  und  von  Serpentin  feststellen.  Es  mag  daher 


1  )  Ich  selbst  besuchte  die  Fundstâtte  nur  fliichtig,  verweilte  an  ihr 
nur  kurze  Zeit  und  konnte  mir  daher  eine  klare  Vorstellung  ûber  die 
Ëagerunesverhâltnisse  nicht  bilden. 


IV 


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10  IV 

in  Kiïrze  das  von  Muschkétow  geschilderte  Profil  wiedergegeben  wer- 
den.  Danach  sollen  sich  an  einen  centralen  Diabasgang  von  beiden 
Seiten,  nach  aussen  zu  mit  widersinnigem,  ziemlicb  steilem  Einfallen 
anlehnen:  Granatfels,  Cblorit-  und  Talkscbiefer  mit  Serpentinnestern, 
Kalk-,  Epidosit-  und  Granatfels-Sehnûren,  Epidotfels,  Hornblendeschie- 
fer,  „Dioritschiefer";  an  diesen  soll  endlich  Dioritporphyrit  grenzen. 
Mineralreicb  sind  namentlich  die  Kalksclmùre. 

Die  Mannigfaltigkeit  der  Minérale  dieser  Gruben  ist  eine  recht 
grosse.  Aus  Sammlungen  und  der  Litteratur  sind  mir  folgende  bekannt 
geworden: 

Apatit,  farblos,  durchsichtig  oder  gelblich,  in  der  einfachen  Combi- 
nation  1010,  0001,  begleitet  von  braunem  Granat,  Diopsid,  auf  Cblorit 
(Klinochlor). 

Ar agonit,  als  grosse  Seltenbeit,  erst  1885  von  A.  A.  Lôscb  fest- 
gestellt. 

Baryt,  Nester  und  scbmale  Gange  im  Talkscbiefer,  bellblau,  grau, 
mit  Rauchquarz,  spàthigem  Kalk  und  Pyritpseudomorphosen;  meist  derb 
oder  spatbig,  aber  aucb  in  grossen  grùnlichweissen  Krystallen  vom 
Habitus  derjenigen  von  der  Tschuwâschskaia  Step'.  Unwahrscheinlich 
ware  es  nicht,  dass  der  mit  Quarz  vorkommende  krystallisirte  Baryt 
in  der  Tbat  von  jener  bekannten  Grube  berstammt,  die  ja  aucb  von 
Achmâtow  erscblossen  und  vielleicbt  von  Mancbem  mit  seinem  Na- 
men  bezeichnet  wurde. 

Calcit,  spatbig,  seiten  in  Krystallen;  ein  scbôner  Krystall  von  der 
Form  1010,  1120,  1012,  hikl  mit  moroxitfarbigem  Diopsid  in  der 
Sammlung  des  Herrn  Sokolôwsky  zu  St.-Petersburg.  Im  spâthigen 
Kalk  kleine  Krystalle  von  Titanit  eingewacbsen.  Pseudomorpbosen 
nach  Granat  und  Vesuvian,  bei  welchen  die  Umwandlung  von  innen 
nach  aussen  fortscbreitet,  sodass  manchmal  nur  noch  eine  papierdiinne 
Yesuvianschicht  den  Calcitkern  uinhullt,  Ein  vorzûgliches  Exemplar 
von  der  Gestalt  110,  111,  001  in  der  Sammlung  des  Herrn  Soko- 
1  o  w  s  k  y. 

Chloritgruppe:  1)  „Pennin"  in  nicht  deutlichen  Krystallen; 
2)  Cblorit  braunlich  griin,  pleochroitisch  (grûn-braun),  tafelformige 
Krystalle,  oft  mit  Chlorit  parallel  verwachsen  und  aus  ihm  entstanden. 
Pseudomorpbosen  nach  Granat  und  Vesuvian  mit  von  innen  nach 
aussen  vorschreitender  Umwandlung;  eine  braunrothe  durchscheinende 
Varietât  in  spindelfôrmigen  Krystallen,  begleitet  von  Magnetit  (110, 
oder  111,  hOl ,  grossen  Calcitkrystallen  (2021),  Granat  (110,  112)  hcl- 
lem  Titanit  und  Diopsid. 

Chondrodit,  mit  Perowskit  in  blaulichem  spathigem  Kalk. 

Epi  dot  in  drei  Varietaten:  1)  chocoladebraun,  fettglanzend,  auf 
Klùften  des  Chloritschifers  quer  sitzend  und  V2  Zoll  dicke  Gange  bil- 
dend,  aucb  pseudomorph  nach  Apatit  (1010,  1011),  ferner  in  braun- 
rothen  Granat  und  Chlorit  umgewandelt;  wurde  frùher  fur  Zoïsit  ge- 
halten.  2)  Pista  ci  t,  ebenfalls  auf  Klùften  des  Ghloritschiefers  und  auf 
Kalkspath,  von  Diopsid  und  hellbraunem  Granat  begleitet.   3)   Buck- 


IV  11 

landit  von  denselben  Mineralen  und  noch  dem  gelben  Titanit  beglei- 
tet;  in  einzelnen  Krystallen  in  spâthigem  Kalk;  wurde  frûher  fur 
schwarzen  Titanit  gehalten. 

Granatgruppe.  Es  sind  verschieden  gefârbte  Abarten  bekannt: 
1)  brâunlichrother  Kalkthongranat  in  Ikositetraëdern  (112)  auf 
Chlorit  und  Granatfels  mit  Diopsid  und  anderen  Mineralen:  2)  gelber 
Granat;  3)  brauner  Kalkeisengranat  mit  gviinem  (Vesuvian?)  Kern, 
in  Xestern  eines  blâulichen  Kalkes  eingewaehsen:  die  Krystalle  haben 
die  Gestalt  110,  112;  4)  als  Seltenbeit,  weisser  Granat  110,  112:  5)  Me- 
lanit  nur  110  aufweisend;  ferner  kommen  noch  andere  braune  und 
rothe  Varietàten  vor,  endlieli  derber  griïngelber  Rotboffit.  Die  ersten 
Granaten  fand  Hûttenverwalter  Mohr  im  Jabre  1834.  Pseudomorpho- 
sen  von  Chlorit  nach  Granat  sind  nicht  selten. 

llmenit,  in  grossen  Krystallen,  begleitet  von  Titanit,  flaehpyra- 
midalen  Krystallen  von  Vesuvian,  u.  s.  av.  Xaeb  Jereméiew  kommt 
er  in  derbem  Magnetit  eingewaehsen  vor. 

Magnetit,  in  Krystallen  mit  herrschendem  110,  aber  auch  100  (!) 
zeigend;  pseudomorph  nach  Perowskit;  in  derben  Massen. 

Orthit  (Uralorthit,  Bagrationit);  schwarz,  seiner  Zusammensetzung 
nach  (nach  Hermann)  zwischen  eigentliehem  Orthit  und  Epidot 
stehend. 

Perowskit.  in  hexaëdrischen  Krystallen,  in  kornigem  Kalk  oder 
auch  auf  Cbloritschiefer  aufgewacbsen,  mit  Magnetit,  Titanit,  Diopsid, 
auch  in  Tetrakishexaëdern,  welche  dem  Dodekaëder  nahe  stehen. 

Pyroxen  —  Diopsid  von  weisser  bis  dunkelgrûner  Farbe,  so- 
wohl  in  vollkommenen  Krystallen,  als  auch  in  blâtterigen  und  stenge- 
ligen  Aggregaten,  an  kôrnigen  Kalk  gebunden.  Lissénko  und  Neste- 
rôwsky  hatten  die  Diopsidkrystalle  fur  Skapolith  gehalten,  wogegen 
die  krystalliniscben  blâtterigen  Aggregate  als  Diallag.  angesehen 
wurden. 

Titanit,  hellgelb  in  kornigem  Kalk;  gelbgrûn  auf  Chlorit;  aus- 
serdem  fast  wasserbelle  und  auch  chocoladebraune  briefumscblagfôr- 
mige  Krystalle  mit  weissem  Apatit. 

Vesuvian,  an  der  Grenze  zwischen  Cbloritschiefer  und  kornigem 
Kalk,  in  mannigfaltigen  Farben  (grùn,  braun,  ljeinahe  roth)  und  wecb- 
selndem  Habitus  (linsenfôrmig,  gedrungen  pyramidal,  prismatisch); 
liaufig  mit  Einschlussen  von  Kalkspath,  Klinochlor,  Granat  (.,Kern- 
pseudomorpbosen"). 

Zirkon,  weiss;  soll  nach  Kokscharow  in  eineni  einzigen  Krystall 
vorgekommen  sein. 

Nicht  auf  die  Achmâtow'scbe  Grube  dùrfen  Stûcke  im  St.-Pe- 
tersburger  Berginstitut  bezogen  werden,  deren  Etiquetten  einfach  die 
Bezeichnung  „Xâzemskaia  Gorâ"  tragen.  Die  Punkte,  an  denen  sie 
gesammelt  worden  sind,  lassen  sich  nicht  feststellen.  Es  sind  folgende 
Minérale:  Uwarowit  auf  Chromit;  Magnetit  in  Nestern  und  Lagern 
sehr  verbreitet,  wurde  nach  Nesterôwsky  bereits  1801  gewonnen: 
Manganit  in  dicken  Dendriten  auf  Brauneisen:  Molybdànit  in  grossblât- 


12  IV 

terigen  Aggregaten  in  grobkôrmgem  Syenit;  Rutil  in  langen  Sâulen 
mit  Chlorit  und  Calcit  (Originaletiquette  von  Kâmmerer).  Ebenso- 
wenig  durfte  der  Punkt  im  Nâzemskaia-Berg  bekannt  oder  zu  ermit- 
teln  sein,  wo  der  im  Berliner  Muséum  befindliche  Zoïsit  gesammelt 
worden  ist. 

h)  Die  Nikolâie-Maximiliânowskaia  Grube  wurde  im 
Jahre  1867  in  einem  der  Nazemskaia  Gorâ  parallelen,  NW  von  ihr 
gelegenen  und  Magnitnaia  Gorâ  bezeichneten  langgestreckten  Hùgel 
dureh  W.  J.  Redikôrtzew  angelegt  und  zu  Ehren  des  Herzogs  Ni- 
kolai  Maximilianowitsch  von  Leuclitenberg  benannt.  Es  ist 
keine  einheitliche  Grube,  sondern  eine  NO — SW,  also  in  der  Streich- 
richtung  des  Hiigels  selbst  verlaufende  Reihe  von  etwa  17  Schurfen, 
deren  Gesammterstreekung  rund  300  m.  ist.  Nach  Muschkétow  ist 
der  Bau  des  Hûgels  ein  symmetrischer,  indem  sâmmtliche  NO — SW 
streiclienden  und  SO,  also  nacb  innen,  unter  45" — 50°  einfallenden 
Scbichten  nacb  beiden  Seiten  eines  aus  kornigem  Kalk  gebildeten 
mittleren  Tbeils  dieselbe  Aufeinanderfolge  zeigen:  Talk-  und  Chlorit- 
schiefer,  Hornblendescbiefer,  „schiefriger  Diorit".  Derselben  Ansicht 
liait  sicb  aucb  Mélnikow,  welcher  die  Gruben  vier  Jahre  spàter,  als 
sie  von  Muschkétow  besuebt  wurden,  d.  h.  1882,  weiter  aufgeschlos- 
sen  bat.  Dagegen  bezeicbnet  N  orpe  (Privatmittheilung)  den  „sehief- 
rigen  Diorit"  als  Gneiss  und  erwâhnt  keinen  Talkschiefer.  Ob  hier  ein 
dynamometamorpher,  verdriickter  Diorit  oder  ein  wirklicber  Horn- 
blendegneiss  vorliegt,  mag  dahingestellt  bleiben.  Jedenfalls  ist  die  La- 
gerstiltte  stark  metamorpbosirt,  worauf  scbon  die  Epidotbildung  hinweist 
und  vor  allen  Dingen  das  Auitreten  zahlreieber  Minérale  im  Contact 
der  Schiefer  und  der  eingelagerten  Kalke,  sowie  in  den  Kalken  selbst 
in  der  Nalie  der  Beruhrungsflâclien.  Ich  selbst  sab,  als  icb  nacb  wei- 
teren  vier  Jahren  (1886)  die  Lagerstàtte  besuchte,  bei  dem  ungiinsti- 
gen  Zustande,  in  welcben  die  Aufscblùsse  gerathen  waren,  nur  Cblorit- 
schiefer  und  darin  eingelagerten  grobkornigen,  brôcklichen,  blitulichen 
Kalkstein. 

Die  Mineralluhrung  ist,  wenn  nian  von  den  beinahe  ûberall  wie- 
derkebrenden  gemeinsten  Species  Epidot,  Granat  und  Cblorit  absieht, 
fast  in  jedem  Scburf  eineandere,  und  Mélnikow  mag  vielleicbt  recht 
baben,  wenn  er  drei  „Gânge"  annimmt:  einen  ôstlicben,  vorwiegend 
durcb  Epidot  gekenntzeiclineten,  einen  mittleren,  welcbem  Perowskit, 
Waluiewit  und  Klinocblor  eigen  sind,  und  einen  westlichen,  durcb  Ti- 
tanit  neben  Granat  charakterisirten.  Die  Minérale,  welcbe  hier,  in  der 
(Tesammtheit  der  Schùrfe  gefunden  wurden,  sind: 

Amphibol,  Hornblende,  gesteinbildend  im  Hornblendescbiefer. 
dunkelgrûn. 

Brucit,  bis  1,5  cm.  grosse  Tal'eln  im  Perowskit-Scburf. 

Chlorit,  Pennin,  Klinocblor,  brâunlichgrun  in  verschieclenen 
Tônen  bis  grimlich-weiss.  Fur  ein  Minerai  der  Chloritgruppe  bat  man 
\vohl  nicht  gut   charakterisirten   Xanthophyllit    (Waluiewit)   gehalten, 


IV  13 


PLAN 

der 
Nicolaïe-  MaximiliaviowsUa.ij 
G  tu  te . 


X  ■abrite joJiy4Z<A.é  Ol^yt.n^  Q rancit, 
"1 \Zcc*v<,t. . 


1feO' 


"*JDk-  ■-.;.  Sjovrte.ll,  SpiruelL  pyt.ll'dorr^orfaK  , 
Balagan^ 


lH$ 


\         t-Tita,ru£,  GrOL-naX,  CocLcit, 
.      '.X.asnstoph.yLci'E 
yk  Mot.yri.etCt  ,TLtcn,-n.tst,6rasiat 

Wj$     Perowikit,Spvn^Ll, 

s   (R  XcL.Titcph.ylUX,MaLyri.etit 
\    Grcc-ruxX: 


i     f^a.rtXopKifllùc, 
\fc    Pe row skist 

C 't  ariaX 


14  IV 

dalier  bei  einem  sogen.  „Cblorit'-  Nikolâiew  Xantbopbyllit-Zusam- 
mensetzung  fand! 

Epidot,  vonviegend  in  deui  nordlicbsten,  an  der  Epidôtowaia 
Sopka  (=Epidotkuppe)  gelegenen  Scburf,  honiggelb,  hellgriuigelb,  bell- 
braun,  braungriin,  bâufig  vollkommen  durcbsichtig. 

Gvanat,  rotbbraun  oder  grûnlicli  mit  Cblorit  auf  brôckelicbem  kôr- 
nigeni  Kalk,  durch  das  Auftreten  von  (102)  von  dem  Granat  der 
Acbmâtow'schën  Grube  zu  unterscbeiden;  ausserdem  kommt  ein  schwar- 
zer  Granat  vor. 

Ilmenit,  in  tafelfôrmigen  Krystallen. 

Magne tit,  Oktaëder  in  Chloritscliiefer  eingewaebsen;  mancbmal 
pseudomorph  naeli  Spinell. 

Olivingruppe:  Forsterit,  im  blâ'ulicben  Kalk,  bellbraunlicb- 
gelb,  wurde  fridier  fiir  Àpatit  gehalten,  welcber  in  diesen  Gruben 
gànzlich  fehlt,  oder  bisher  wenigstens  nicbt  beobachjet  worden  ist. 

Perowskit,  braun,  durcbsebeinend,  entweder im  grobkornigen  Kalk 
des  Perowskitseburfes,  oder  von  Klinocblor  begleitet  im  Spinellseburf. 

Pyroxengruppe:  Diopsid,  graugrun  grossblatterig  oder  in 
stengeligen  Aggregaten. 

Spinellgruppe:  Ceylonit,  scbwarzbraun fast  nur  das  Oktaëder, 
selten  und  stets  untergeordnet  das  Dodekaëder  zeigend;  aucb  in  Z\àl- 
lingen  nacli  (11 1),  mit  eingelagertem  Klinoehlor;  pseudomorpb  nacb 
Klinoehlor;  auf  und  in  Cliloritseliiefer  und  Kalk.  Mélnikow  fand  ein 
Krystallbruehstuck  von  rund  10' .',  kg.  Gewicbt!  (Sammlg.  cl.  Kais. 
Cerginstituts  zu  St.  Petersburg). 

Titanit,  rotblicdnveiss,  rothliebgelb  in  und  auf  Cblorit,  mit  Ein- 
scblussen  von  Granat — dann  rotbbraun — und  Cblorit. 

Yesuvian.  dunkelolgriin  in  pyramidalen  Krystallen  in  kôrnigem 
Kalk  und  Klinochlorschiefer  des  Perowskitseburfes. 

Xantbopbyllit,  var.  Walujewit,  ôlgrun  in  kôrnigem  Kalk,  z. 
Tbl.  in  tadellosen  Krystallen. 

Zirkon,  mit  Epidot  und  Granat  im  kornigen  Kalk  der  Epidot- 
kuppe. 

Ausser  den  aufgezablten  Mineralen  beobacbtete  icb  selbst  an  den 
Perovskitstufen  des  Spinellscburfes  ein  rotblicbes  an  dicbten  Litbion- 
glimmer  erinnerndes  Glimmermineral.  Aucb  Muscbkétow  spricbt  von 
einem  „blàtterigen  I\Iineral  von  rutblicber  Farbe,  welcbes  dûnne  Ein- 
lagerungen  im  Hornblendesehiefer  bildet,  nocb  nicbt  naher  untersucbt 
\vorden  ist,  am  _  nacbsten  alier  dem  Xantbopbyllit  stebt".  Damit  ist 
doch  sicher  nicbt  der  grime  ^Yaluje^vit  gemeint!  Mélnikow  bericbtet 
tlber  violetten  Fluorit,  dessen  naberer  Fundort  ibm  indessen  unbekannt 
geblieben  ist. 

c)  Die  Jereméiewskaia  Grube  liegt  etwa  5  Werst  nôrdlich 
von  der  Nikolâie-Maximiliânowskaia,  am  Dolgiï  Mys  (=  langes  Kap), 
zwiscben  den  Bacben  Tscbôrnyï  und  Lubënyï  und  wurde  vom  Berg- 
ingenieur  Tscb.  Y.  Pancerzinski  im  Xovember  1888  angelegt.  Auf 
seine  Anregung  hin  wurde   er   von   der  Kais.  Mineraloo;iscben  Gesell- 


IV  15 

schaft  zu  St.  Petersburg  (Beschluss  vom  5  April  1887)  aufgefordert  in 
den  bestehenden  Mineralgruben  des  Bergwerkbezirks  Zlatoûst  die  Auf- 
schlûsse  zu  erweitern  und  die  Gewinnung  der  Minérale  zu  fôrdern. 
Bereits  zuin  Herbst  desselben  Jabres  langten  Sendungen  bei  der  Mi- 
neralogischen  Gesellsebaft  an,  sodass  Professor  Jereméiew  scbon  in 
der  Xovembersitzung  intéressante  Exemplare  vorlegen  konnte;  und  ini 
Jabre  1888  war  die  Anlage  der  neuen  Grube  vor  sieb  gegangen. 

Eine  Bescbreibung  der  geologiscben  Verhâltnisse  liegt  nocb  nicht 
vor,  bingegen  lassen  die  gewonnenen  Minérale  und  i'bre  Associationen 
auf  âhnliche  Bedingungen  schliessen,  wie  sie  in  den  benaebbarten 
Gruben  berrscben.  Die  einzigen  Angaben  in  der  Litteratur  rûbren  von 
Jereméiew  lier  und  sind  in  den  Sitzungsprotokollen  der  Mineralogi- 
schen  Gesellsebaft  entbalten.  Sie  bezieben  sich  auf  folgende  Minérale: 

Perowskit,  braun,  durchsichtig.  Granat,  braun,  auf  derbeni 
Magnetit,  Klinoeblor,  Magnetit,  Titanit,  Vesuvian,  Diopsid 
in  grossen  Krystallen  auf  derbeni  Magnetit  aufgewacbsen.  Von  In- 
teresse sind  orientirte  Verwacbsungen  von  Perowskit  und  Ilmenit,  wo- 
bei  100  des  ersteren  mit  0001  des  zweiten  in  eine  Ebene  fallen  oder 
einander  parallel  liegen.  Ton  Pseudomorphosen  wurden  beobachtet: 
Magnetit  nacb  Perowskit:  Vesuvian  naeb  Diopsid;  Granat  naeli  Tita- 
nit, mit  z.  Tbl.  erbaltenem  Kern  von  grasgrûner  Titanitsubstanz;  Ve- 
suvian, Granat  und  Klinoeblor  nacb  Epidot. 

Unzweifelbaft  ist  das  ganze  Gebiet  mineralreicb,  demi  scbon  im 
Jabre  1886  fiilirte  micbHerr  Pancerzinski  zu  einem etwa Vfa  Werst 
N  von  der  Xikolâie-Maximiliânowskaia  Grube  entfernten  Magnetitlager, 
in  welcbem  kleine  Mengen  Erzes  fur  die  Hutte  Kussa  gewonnen  wur- 
den und  welches  aueb  andere  Minérale  fûhrt.  Der  Magnetit  ist  titan- 
lialtig  und  bildet  mit  derbem  Granat  und  Chlorit  ein  eigenartiges  Ge- 
menge,  welcbes  als  Unterlage  fur  aufgewaebsene  Granat-  und  Chlorit- 
Krvstalle  client. 


II.  Die  Mineralgruben  dstlich  von  der  Uraikette. 

Das  ehemalige  Viasser  Hiittenwerk  ('=  Miasskii  Zawôd)  gegen- 
wàrtig  kurzweg  Miass  genannt — SO  ist  die  officielle  Bezeichnung  und 
Scbreibweise — liegt  30 — 35  Werst  SO  von  Zlatoûst,  an  der  Grenze 
zwischen  metamorpbisclien  Scliiefern  und  âlteren  Orthoklasgesteinen, 
welche  die  hier  beginnenden  und  fast  genau  nacb  N  auf  eine  Er- 
streckung  von  beilàufig  60  Werst  sich  hinziehenden  Ilménberge  (=11- 
ménskiia  Gôry)  zusammensetzen. 

Die  Orthoklasgesteine  sind  z.  Thl.  XS  streicbende  gneissartige 
Granité  mit  WO  streiclienden  Pegmatit-Gangen  und  Nestern,  z.  Thl. 
echte  Syenite,  z.  Thl.  sog.  JMiaseite  G.  Rose  "s  (richtiger  ist  die  Form 
der  russischen  Geologen:  Miaskit  und  noeh  besser:  Miassit)  unter  wel- 
chen  er  elaolithfuhrende  und  elâolithfreie  unterscheidet.  Sie  diirften 
wohl    als   Elàolithbiotitsvenite   und   Biotitsvenite   bezeichnet    werden. 


16  IV 

Endlich  wurde  noch  der  untergeordnet  auftretende  ,,Weisssteiii'i 
(I.  Rose1s  zu  erwàhnen  sein,  welcher  nicht  etwa  als  Granulit,  sondern 
woM  als  gangfôrmiger  Granit  aufzufassen  wâre.  Neben  dieseii,  niitein- 
ander  mineralisch  und  offenbar  aucb  genetisch  verwandten,  Gesteinen 
hatte  schon  im  Jahre  1829  G.  Rose  auf  dem  Rticken  des  Zuges  kôr- 
nigen  Kalk  angetroffen,  dessen  Auftreten  auch  von  spâteren  Beobach- 
tern  angefiihrt  wird,  aber  unaufgeklârt  geblieben  ist. 

Aile  genannten  Gesteine — die  Orthoklasgesteine,  wie  der  kôrnige 
Kalk— sind  durch  die  Mannigfaltigkeit  der  Minérale,  welche  sie  i'tih- 
ren,  ausgezeicb.net,  von  denen  indessen  einige  ausschliesslich  an  die 
eine  oder  andere  Gesteinart  gebunden  sind. 

Der  Gneissgranit  bietet  in  seiner  mineralischen  Zusaunnensetzung 
nichts  besonders  Bemerkenswerthes;  wohl  verdient  es  aber  hervorge- 
hoben  zu  werden,  dass  im  pegmatitisehen  Ganggranit  der  Orthoklas 
vielfach  durch  grùnen  Mikroklin  (Amazonit)  ersetzt  wird.  Die  Syenite, 
welchen  eine  geringere  Verbreitung  zukommt,  bestehen  aus  rôthlicliem 
Orthoklas  und  dunkelgrùner  Hornblende;  manchmal,  so  im  nôrdlichen 
Theile  der  Rménberge,  ist  die  Hornblende  eine  aus  Augit  entstandene 
secundare,  sodass  dièse  Abart  der  Syenite  mit  Redit  von  Jereméiew 
die  Bezeichnung  Uralitsyenit  erhalten  bat.  In  den  Biotitsyeniten 
(G.  Rose's  „elaolithfreie  Miascite")  tritt  die  Hornblende  nur  unter- 
geordnet auf  und  ist  durch  einen  dunkelen  braunschwarzen  Biotit  ver- 
treten.  In  den  Elaolithbiotitsyeniten,  den  eigentlichen  Miassiten  ist  der 
belle,  graue,  grûnliche  oder  rôthliche  Elâolith,  ueben  Orthoklas  und 
Biotit,  ein  Hauptgemengtheil  des  Gesteins,  wâhrend  als  Nebengemeng- 
theile  anzusehen  sind:  blauer  Sodalith,  rosarother  Cancrinit,  brauner 
oder  gelbbrauner  Zirkon,  und  wohl  auch  schwarzer  metallisch  glàn- 
zender  Ilmenit  und  spargelgruner  Apatit.  Die  Miassite  sind  den  Gneiss- 
graniten  untergeordnet,  schcinen  durch  sie  durchgebrochen  zu  sein,  um 
theils  stock-,  theils  gangformig  die  hochsten  Felsen  des  Gebirgszuges 
zu  bilden.  Vorwiegend  den  westlichen  Abhang  der  Rménberge  zusani- 
mensetzend,  reichen  sie  bis  zum  Rticken  hinauf  und  iiber  diesen  hinaus 
nach  0,  bis  zum  Thaï  der  dem  Ilménsee  zufliessenden  Tscheremschânka 
hinab.  Der  „Weissstemu  ist  ein  granitisches,  aplitisches,  Ausfiillungs- 
gânge  bildendes  Gestein,  aus  weissem  Orthoklas  und  Albit,  grauem 
Quarz  und  rothem  Granat  zusammengesetzt,  wie  er  auch  sonst  an  vie- 
len  Stellen  des  Urals  z.  B.  im  Granitplateau  von  Mursinka  u.  dgL 
mehr  angetroffen  wird  oder  stehen  gebliebene  sogen.  „Teufelsmauern" 
bildet,  wâhrend  das  durchbrochene,  bezw.  die  Gange  umschliessendeT 
Gestein  rund  herum  weg  erodirt  ist. 

Die  zahlreichen  Mineralgruben  oder  Schurfe  gruppiren  sich  vor- 
wiegend um  den,  dem  Orte  Miass  am  nachsten  gelegenen,  See  Ilmén 
(Bménskoie  Ôzero),  namentlich  liegen  sie  an  dessen  Ostseite  in  dem 
sogenannten  Ilméner  Wald  (Ilnu'nskiï  Bor)  und  lus  in  die  Xàhe  des 
Sees  Argaiâsch,  ferner  am  Ostabhange  der  Ilinénberge,  an  den  Ufern  der 
Tscheremschânka  und  der  sich  in  den  See  Miâssowo  (Miassowo  Ôzero)  er- 
giesscnden  Niâschewka,  sowie  den  in  dièse  mûndenden  Bachen.  Verein- 


IV  17 

zelte  Gruben  trifft  man  ôstlich  der  Niâschewka,  an  der  sogen.  Kosâia 
Gorà  (Schrâger  Berg),  auoh  weiter  nôrdlich  bis  zum  Dorfe  Seliânkina. 
am  rechten  Ufer  des  Miassflusses,  so  die  von  Muschkétow  aufge- 
schlossene  .,neue  Korundgrube".  Oline  verschiedene  Gruben  mit  zu  be- 
rùcksiebtigen,  zahlt  Mélnikow  deren  88  auf,  wàhrend  in  Wirklicbkeit 
auch  die  Zabi  120  kaum  genûgen  dûrfte.  Die  meisten  von  ilmen  wer- 
den  mit  dem  Namen  des  berrscbenden  oder  wichtigsten  Minerais,  ver- 
bunden  mit  dem  des  Entdeckers,  miter  dessen  Leitung  der  Sebu'rf  er- 
schlossen  vurde,  benannt,  z.  B.:  „Barbot  de  Marny,s  Korùndschurf", 
„J.  J.  Redikortzew's  (2-ter)  Columbitseburf"  u.  s.  w.  Manche  fùbren 
melirere  Namen,  von  denen  aber  wohl  immer  nur  der  eine  den  Mineral- 
grâbern  bekannt  ist. 

Die  ersten  Mineralfunde  in  den  Ilménbergen  wurden  bereits  im 
XVIII  Jahrbundert  gemacbt.  So  entdeckte  der  Kosak  Prûtow  den 
•ersten  Topas.  Systematisch  nach  Mineralen  zu  suehen  und  sie  dureb 
Schurfarbeiten  zu  gewinnen  wurde  erst  in  den  20-er  Jahren  dièses 
Jahrhunderts  begonnen,  als  zunâchst  der  Lùbeeker  Hàndler  Menge 
in  disses  Gebiet  kam  und  dann  von  der  russiscben  Staatsregierung 
sogenannte  „farbige  Partieen"  unter  der  Leitung  geeigneter  Berginge- 
nieure  hinausgescbickt  wurden  1).  Bei  sorgfaltigen  Schurfungen  bat  e> 
sich  bcransgestellt,  dass  bei  den  meisten  Gângen  namentlich  deren 
Mitte  mineralreicb  ist,  vas  vielleieht  mit  der  Fùllung  der  Gange  von 
aussen  nach  innen  und  unbehinderterer  Krystallisation  nach  der  Axe 
des  Ganges  zu  zusammenhângt. 

Obwohl  einzelne  Minérale  fur  bestimmte  Gesteine  cbarakteristiscb 
sind,  sind  die  meisten  an  eine  bestimmte  Gesteinart  nicht  gebunden. 
Eine  Klassifieation  der  Minérale  nach  den  sie  enthaltemlen  Gesteinen 
wùrde  daher  unvermeicllich  zu  Wiederbolungen  fûhren,  wesshalb  auch 
hier  die  alphabetische  Anordnung  beibebalten  werden  môge. 

Aesebynit,  in  einem  Gemenge  von  rotbem  oder  veissem  Ortho- 
klas,  veissem  Albit  und  scdnvarzem  Biotit,  mit  Zirkon,  oft  einen  Ortho- 
klas  oder  Zirkonkem  einschliessend,  an  der  Tscheremschânka,  auch 
mit  Orthit  und  Monazit;  im  Ilméner  AVald,  in  den  Razderischiirschen 
Gruben,  in  grossen  gut  ausgebildeten  Krystallen,  mit  ebenso  ausgezeich- 
neten  Krystallen  des  Monazits.  Von  hier  stammt  der  grôsste  Krystall 
her:  er  ist  G  cm.  lang  und  befindet  sich  in  der  Kotschubéi'schen 
Sammlung  zu  St.  Petersburg. 

Amphibol:  1)  Sogen.  Kupfferit;  smaragdgrune,  chromhaltige 
{1,21%  Cr203),  feinstrahlige  Aggregate,  angeblich  ir  Granit  (?)  ein- 
gevachsen.  2)  Hornl)lende,  grossblatterig,  dunkelgrûn,  mit  tombak- 
braunem  Biotit  und  eingewachsenen  kleinen  lielllu'aunen  undurehsieh- 
tigen  pyramidalen  Zirkonkrystallen,  an  derïscheremsclïcânka.3)Sclnvarze 


*)  ,,Farbige  Partie"  (ïzwetnâia  Pârtia)  nannte  man  eine  unter  dem 
Befehl  eines  Bergingenieurs  stehende  Anzahl  von  Arbeitern,  welche 
nach  „farbigen  Steinen"  (Tzwetnyie  Kânmi)  il.  h.  werthvollen  Mine- 
ralen (Beryll,  Turmalin,  Topas,  Zirkon,  Korund  u.  s.  w.)  zu  suehen 
hatten. 


18  IV 

Hornblende  mit  geflossener  Oberflache,  vergesellschaftet  mit  grossen 
Orthoklaskrystallen,  kornigem  Kalk  und  Apatit  —  uirweit  des  Dorfes 
Seliànkina.  Sonst  treten  versebiedene  Amphibolvarietaten  gesteinbil- 
dend  (im  Syenit  u.  s.  w.)  oder  im  Seifengebirge  (weisser  und  grauer 
Tremoliti  auf. 

Apatit,  1)  als  Spargelstein  in  grossen  bis  8  cm.  langen  gelben, 
an  den  Kanten  abgerundeten  Krystallen  in  Miassit;  2)  im  kôrnigen 
Kalk'  mit  Ilmenit  an  den  Quellen  der  Tscheremscbânka  und  in  grossen 
Krystallen  mit  Zirkon  am  Sawéliew  Kliûtscb.  Manclimal  in  solcher 
Menge,  dass  der  kôrnige  Kalk  kaum  sichtbar  ist;  3)  mit  Schwarzer 
Hornblende  und  Orthoklas  (Syenit)  und  mit  Kalk  beim  Dorfe  Seliân- 
kina.  Aile  ilménischen  Apatite  enthalten  kaum  Spuren  von  Chlor,  sind 
also  fast  reine  Fluorapatite. 

Beryll,  weitverbreitet  in  den  Topasgruben  am  NO-Ufer  des  Ilmén- 
sees,  z.  B.  der  Kotschëw'schen,  Trubéiew'sclm  u.  a.,  im  Ganggranit 
auf  Quarz  oder  Amazonit,  mit  Topas,  Pbenakit  u.  s.  w.;  an  den  Seen 
Jelântschik,  Miâssowo,  Wscliîwoie,  Argazï,  Tschôrnoie.  Der  Beryll  ist 
hellgelb,  grûnlicb,  smaragdgrtin  (nacb  Lissénko  am  Sec  Jelântschik), 
blâulich,  aucb  triïbe,  undurelisichtig;  manclimal  in  recht  grossen  bis 
zu  2  kg.  schweren  Krystallen.  Die  schônsten,  bis  ll/a  Zoll  langen,  fan- 
den  sich  in  den  Lobatschéw'schen  Gruben,  zwischen  den  Seen  Ilmén 
und  Argaiâsch. 

Cancrinit,  von  G.  Rose  nacb  dem  russiseben  Finanzminister  Grafen 
Cancrin  benannt;  im  Miassit,  als  Nebengemengtheil,  in  rosarothen 
derben  Massen  oder  kurzstengeligen  Aggregaten,  welche  nach  drei,. 
einer  Zone  angebôrenden  und  unter  120°  sich  kreuzenden,  Ebenen 
(Flâcben  eines  hexagonalen  Prismas)  spaltbar  sind. 

Chiolith,  grunlich,  mit  Kryolith  und  angeblich  Fluorit  in  der 
Topasgrube  N«  5  (auch  „Kryolith-Topas-Grube"  genannt)  im  SW  des 
Wscliîwoie  Sees,  im  Amazonit  fuhrenden  Pegmatit.  Ich  beobachtete 
derbe  Partieen  eines  blaulichen,  an  Fluocerit  erinnernden  Minerais. 
In  demselben  Schurf,  aber  nicht  unmittelbar  mit  den  Fluoriden  verge- 
sellschaftet treten  auf:  Muscovit,  Topas,  Pbenakit,  Ilmenorutil  u.  a.  — 
Das  als  „Cbodne\vit"bezeiclmcte  Minerai  ist  nacb  Groth  ein  Gemenge 
von  Chiolith  und  Kryolith. 

Columbit,  G.  Rose's  „Mengit"  z.  Th.,  Brooke's  „Ilmenit*;  in 
dûnnen  sclnvarzen  prismatiseben  Krystallen,  mit  Samarskit  und  griin- 
lichgrauem  Zirkon  (Malakon)  in  weissem  Feldspath  oder  im  Amazonit 
oder  auf  plattig  zerkluftetem,  stellenweise  giùnlich-blaulicbem  Quarz. 
Sonst  von  allen  verbreiteteren  Mineralen  der  Topasscburfe  begleitet. 
In  der  Blum^chen  Grube  und  vielen  anderen. 

Desmin  (?),  strahlig,  blâulich,  mit  Pbenakit  auf  Amazonit  in  der 
Gasberg'schen  Phenakitgrube  im  NO  des  Wscliîwoie  See.  Sonst  aucb 
als  „blauer  Albit"  in  der  Litteratur  aufgefuhrt. 

Eliiolith;  Hauptbestandtheil  des  Miassit;  graulichweiss,  oder  rôth- 
lichweiss,  meist  in  unregelmassig  begrenzten  krystallinischen  Massen, 
selten  krvstallisirt,    daim   aber   nur   in   der  Combination  1010  .   0001. 


IV  19 

G.  Rose  sali  bis  zollgrosse  Krystalle.  Begleiter  des  Elâoliths  sind: 
weisser  Orthoklas,  schwarzer  Biotit,  blauer  Sodalith,  rosarother  Can- 
crinit,  brauner  oder  hellgelber  Zirkon,  spargelgrûuer  Apatit  und  schwar- 
zer metallglânzender  Ilmenit,  selten  brauner  Titanit. 

Epidot  in  P.  X.  Barbôt  de  Marny's  Grube  am  Tschornoie  See 
im  Syenit,  stengelig  und  auch  in  Krystallen  deren  kleinere  hellgrim 
und  durchsichtig  sind  (Pistacit),  mit  gelbem  Feldspath  verwachsen, 
nach  Menge  von  Titanit,  Magnetit,  Apophyllit  und  Skapolith  begleitet. 
Die  beiden  letzteren  Minérale  sind  niclit  verbûrgt.  Eine  andere  Angabe 
Menge  "s  ist:  in  derbem  Granat  im  Gneiss. 

Feldspathgruppe:  Orthoklas,  Bestandtheil  des  Miassits,  Gneiss- 
granits,  Ganggranits  (Pegmatits\  Syenits;  in  allen  Farben  von  weiss, 
grau,  gelb,  bis  roth.  Selten  in  Krystallen:  in  der  K.  I).  Romanôw- 
sky'schen  Grube  an  der  Niâschewka,  gegenûber  Rozkow  Kliûtsch, 
gelblichgrau  in  Hornblendegneiss:  in  Drusenrâumen  des  Miassit:  an 
der  Ostseite  des  Ilménsees  mit  eingewachsenem  Samarskit  (nach  G.  Rose 
und  Sôchting). 

Mikroklin,  theils  als  Amazonit,  theils  fleiscliroth,  fast  in  allen 
Gruben  des  Ilméner  Waldes,  als  Hauptgemengtheil  des  Gange  und 
Nester  bildenden  Schriftgranits.  Manchmal  in  redit  grossen  schônen 
Krystallen  von  blaugrûner  Farbe;  derbe.  einheitlich  krystallinische 
Partieen  von  Amazonit  erreichen  bis  zulTcm.  Lange.  Albit,  an  vielen 
Stellen,  sowohl  im  Granit  als  auch  im  Miassit,  meist  nur  krystalliniscb 
(gesteinbildend),  selten  in  kleinen  Krystallen:  auch  in  kugeligen  und 
kammfôrmigen  Aggregaten  auf  Amazonit,  z.  B.  in  der  PrûtowTschen 
Topasgrube  am  Ostufer  des  Ilménsees. 

Fluorit,  violblau,  in  grùnem  Chiolith,  in  der  Topasgrube  Ni  5 
am  Wschïwoie  See  (nach  einer  Stufe  in  der  Sammlung  des  kais.  Berg- 
institnts  zu  St.  Petersburg).  G.  Rose,  welchem  die  Menge' sche  Zir- 
kongrube  an  der  NO-Seite  des  Ilménsees  als  Fundort  angegeben  wurde, 
fûgt  hinzu:  „also  im  Miascit'1.  Mélnikow  erganzt  dièse  Angabe  mit 
demHinweis  auf  die  Cancrinitgrube,  in  welcher  der  Fluorit  im  Miassit 
eingesprengt  und  auch  in  Krystallen  vorgekommen  sein  soll. 

Glimmergruppe:  1)  Biotit,  sehr  verbreitet  im  Miassit  wie  im 
Granit.  Im  ersteren  ist  nach  Strizûw  ein  Krystalifragment  von  62,5  kg. 
Gewicht  gewonnen  Avorden.  In  der  Strizôw'schen  Grube  saulenfôr- 
mige  Krystalle.  An  der  Tscheremschanka  tombak-braun  mit  breitsten- 
geligem  Amphibol.  Am  Ostufer  des  Ilménsees,  richtiger  am  Ostrande 
îles  angrenzenden  Sumpfes  wurde  grossblâtteriger  Biotit  gewonnen,  wo- 
bei  Blàtter  lus  zu  50  cm.  Lange  und  30  cm.  Breite  geschnitten  werden 
konnten.  In  der  GoligiizoNv'schen  Topasgrube.  ostlich  vom  Ilménsee, 
finden  sich  Biotitrlasern  mit  halbkugeliger  Oberflâche  und  concentrisch 
schaligem  Bau:  sie  sind  bei  den  Mineralgrâbern  allgemein  unter  der 
Bezeicbnung  „Barbotowy  Glaski"  („Barbot,s  Auglein")  bekannt. 
2)  Mus co vit,  ebenfalls  weit  verbreitet,  namentlich  im  Pegmatit  des 
Ilméner  Waldes  und  an  der  Kosâia  Gorâ  (Schrâger  Berg)  ostlich  von 
der  Xiâschewka:  hier  mit  Einschlûssen   von   Granatkrystallen  und  ro- 


20  IV 

then   Haematitblâttehen;   z.  Thl.  grossblâtterig   und   wurde   in   eigens 
dafûr  angelegten  Gruben  gewonnen. 

Granat,  von  sehr  mannigfaltiger  Zusammensetzung,  in  verschie- 
denen  Gruben  und  verschiedenen  Gesteinen:  in  der  durch  die  grosse 
Mannigfaltigkeit  ihrer  Minérale  bekannten  Blum'schen  Grube  im 
Ilméner  Wald  fand  Th.  X.  Tscliernyschéw  Manganthongranat  in 
grossen  braunen  Ikositetraëdern  (112)  im  Topas  fûhrenden  Ganggranit; 
Manganthongranat  war  itbrigens  schon  Lissénko  im  Jahre  1859  in 
lebhaft  rothen  Krystallen  (112)  aus  der  „Umgegend  von  Miass"  be- 
kannt.  Eisenthongranat  im  .,Weisssteiir  auf  der  Hôhe  des  Eménberges, 
am  See  Miâssowo  mit  sclrwarzem  ïurmalin  und  Quarz  in  Granit  und 
vielfach  in  clen  Gruben  zwischen  den  Seen  Tschôrnoie,  Miâssowo  und 
Jélantschik.  Am  Tsehôrnoie-See  derb  mit  grûnem  Epidot  und  Skapo- 
litb  (?). 

Graphit:  am  Ui'er  des  Sees  Jelântsehik  in  losen  abgerollten  Stiieken, 
„aus  dem  See  ausgeworfen"  (!);  am  linken  Ufer  der  Tseheremsehânka 
eingesprengt  und  in  kleinen  Nestern  in  Granit. 

Helvin,  in  Amazonitgranit  unweit  des  Ostufers  des  Ilménsees  in 
schaligen,  krystallinen,  braunrothen,  fruher  fur  Granat  gehaltenen 
Massen.  Spàter  ist  er  auch  in  Albit  eingewachsen  angetroffen  worden. 
Die  Angabe  Musehkétow's,  welcher  auf  seiner  Karte  eine  „Helvin- 
grube  am  Tschôrnoie-See  verzeichnet,  durfte  auf  einem  Yerselien  be- 
ruhen. 

llmenit,  Menge's  „Tantalit";  als  Nebengemengtheil  des  Miassits 
allgemein  verbreitet,  nient  nur  in  Orthoklas,  Elâolith  und  Biotit  in 
z.  Thl  wohlausgebildeten  Krystallen  eingewachsen,  sondern  auch  selbst 
Biotitblatter  und  Apatitkôrner  umsehliessend;  in  grossen  abgerundeten 
Krystallen  im  kôrnigen  Kalk  des  Uméngrates,  mit  honiggelbem  Zir- 
kpn,  Apatit  u.  s.  vv.,  in  Ganggranit,  als  Begleiter  von  Topas  nieht 
hâufig. 

K  or  und  scheint  vorwiegend  auf  das  Gebiet  der  Niâsehewka  und 
ihrer  Zuflûsse  beschrânkt  zu  sein,  wo  er  theils  in  Granit  mit  Musco- 
vit,  theils  in  Gneiss  mit  Biotit,  theils  endlich  in  Syenit  mit  Hornblende, 
stets  aber  mit  gelbem  Orthoklas  vergesellschaftet  vorkommt,  Seltener 
kommt  mit  ihm  Magnetit  vor,  nur  an  einer  Stelle  wurde  Ihnenit  und 
ebenfalls  an  einer  einzigen  Stelle  Zirkon  und  Aeschynit  neben  ihm 
beobachtet.  Meist  ist  der  Korund  trûbe  blau  oder  grau,  sogar  braun, 
in  unvollkommnen  bis  3  Zoll  langen  Krystallen.  Er  wurde  1832  aus 
der  Nâhe  des  Dorfes  Seliânkina  zu  Sehleifereizwecken  gewonnen  und 
in  zerstossenem  Zustande  an  Stelle  von  Smirgel  in  Zlatoûst  (Degen- 
fabrik)  und  Jekaterinburg  (Steinsehleiferei)  verwerthet.  Im  Jahre  1877 
fand  Muschkétow  im  Thaïe  des  .Miass  —  es  ist  wohl  der  nordlichste 
aller  ilménisehen  Schurfe  —  unweit  des  Dorfes  Seliânkina  den  Korund 
in  saphirblauen,  tafelfôrmigen  zu  Eisenrosen-âhnlichen  Aggregaten 
gruppirten  Krystallen.  Jereméiew  bestimmte  an  ihnen  die  Gestalten 
0001,1120,  2243,  14.  U.  28. 3,  22Î1,  lOll.  An  den  anderen  Fundorten 
sind  die  Krystalle  spindelfôrmig    oder  bauchiff   prismatiscb,  nur  selten 


IV  21 

durchsichtig  und  schôn  gefârbt,  um  als  Edelstein  verschliffen  werden 
zu  kônnen.  Im  Ilméner  Wald  ist  Korund  in  einem  einzigen,  W  von 
der  Kryolithgrube  gelegenen  Schurf,  in  grûnlich  grauen  oder  braunen 
bis  zu  1  Zoll  langen  Krystallen  neben  Zirkon  angetroffen  worden. 

Kryolith,  mit  Chiolitk  als  Nest  im  Amazonitgranit  in  der  Topas- 
grube  Aï  5  im  SW  des  Wschîwoie  See. 

Magnetit,  an  verschiedenen  Punkten,  in  Granit,  Gneiss,  Amphi- 
bolgneiss,  in  Oktaëdern  von  manehmal  ansebnlieber  Grosse,  z.  B.  in 
der  Epidotgrube  am  Tschôrnoie  See,  in  clen  Zirkon-  unrt  den  Korund- 
gruben  an  den  Zuflùssen  der  Niâschewka  u.  a,  0. 

Martit  erwâbnt  Jereméiew  (1888)  aus  einer  der  Aeschynitgruben. 

Molybdânit,  am  Iinken  Ufer  der  Tseheremseliânka  in  Syenit 
(rôthlicber  Orthoklas,  sehwarze  Hornblende),  in  breiten  Blâttern,  z.  Thl. 
in  Ocker  von  strohgelber  Farbe  umgewandelt.  Nicht  verbùrgt  ist  ein 
zweites  Yorkommen  im  Osten  des  Ilménsees,  1  Werst  vom  Wschîwoie 
See  eiitiernt, 

Monazit  (und  Monazitoïd).  Brooke's  „Mengit";  an  der  Tselie- 
remseliânka in  einem  Gemenge  liellen  Orthoklases  und  selnvarzen  Bio- 
tits,  mit  Magnetit,  Ortbit  und  Pyrochlor;  in  schônen  Krystallen  im 
Pegmatit  des  Ilméner  Waldes  (bélier  Ortboklas,  Muscovit)  mit  Zirkon 
und  gut  krystallisirtem  Aescbynit;  in  dem  quarzfûhrenden  Ganggranit 
(rotber  Ortboklas,  Albit,  grauer  Quarz,  wenig  Biotit),  der  ebenfalls  im 
Ilméner  "Wald  gelegenen  Topas-  und  Beryllgruben,  namentlicb  in  der 
mineralreicben  Blum'schen  Grube,  mit  Samarskit,  Columbit,  Ilme- 
norutil,  Granat,  Topas,  Phenakit  u.  s.  w.,  in  den  Lobatschéw'schen 
Gruben  zwischen  den  Seen  Ilmén  und  Argaiâsch,  mit  und  in  Beryll. 
Der  Monazit  ist  rotbbraun,  manehmal  recbt  dunkel,  stets  in  verein- 
zelten  Krystallen.  Die  Mineralgrâber  nennen  seine  Krystalle  „K16piki", 
was  „kleine  Wanzen"  bedeutet.  In  zersetztem  Zustande  nimmt  der  Mo- 
nazit eine  gelbbraune  Farbe  an.  In  der  Helvingrube  tinden  sieb  grosse 
Krystalle  von  „Monazitoïd". 

Ortbit  (Uralorthit)  an  der  Tscberemscliânka,  von  Zirkon.  selten 
von  Titanit  begleitet,  in  Granitgangen  in  taf'elfôrmigen  Krystallen  oder 
noeb  bauriger  in  derben,  pechschwarzen  Massen,  welebe  von  den  Mi- 
neralgràbern  „Tscbewkinit"  genannt  werden.  An  der  Niâschewka  wurde 
in  Tscbewkin's  Anwesenheit  eine  Masse  von  (>,-!  Kg.  Gewicbt  ge- 
wonnen.  Am  Uzlcô^v  Kliûtscb  wurde  der  erste  ilmenisebe  Ortbit  ge- 
funden.  Im  Ilméner  Wald  in  rotliem  Granit  mit  bellfarbigem  Beryll. 

Pbenakit  auf  Amazonit,  mit  Topas,  Biotit,  blauem  Desmin  ("?), 
Ilmenorutil  u.  a.  in  Granitgangen,  fast  ausscbliesslicb  in  den  Gruben 
des  Ilméner  Waldes,  namentlicb  in  der  Blum'sclien,  in  der  Topasgrube 
A«  5  (der  Kryolithgrube),  in  der  Gasberg'schen  Phenakitgrube,  in 
der  K.  D.  Romanôwsky'scben  Beryllgrube  a.  d.  Niâschewka,  wo  die 
Krystalle  grosser  als  sonst  wo  waren,  in  der  Strizôw'schen  Topas- 
grube, in  den  Lobatscbéw'selien  Gruben  zwischen  den  Seen  Ilmén  und 
Argaiâsch  u.  a.  0.  mebr.  Der  Habitns  der  Krystalle  ist  ein  stnnipf 
rhomboëdrischer,    niebt   prismatisch,  wie   bei  den  Krystallen   ans  den 


22  IV 

Smaragdgruben  an  der  Tokowaia,  dafûr  sind  die  ilménischen  Krystalle 
viel  kleiner,  namentlich  winzig,  wenn  sie  zu  Krusten  zusammengefùgt 
einzelne  Flaclien  der  Amazonitkrystalle  ùberziehen. 

Pyrochlor,  in  rotbbraunen,  vorwiegend  das  Oktaëder  allein  zei- 
genden  Krystallen,  înanchmal  mit  112  und  113  combinirt;  in  Granit- 
gângen,  welche  liellen,  rôthlichweissen,  perlmutterartig  glanzenden 
Orthoklas,  Albit  und  schwarzen  JBiotit  fûhren.  Fast  stetiger  Begleiter 
ist  brauner  oder  honiggelber  Zirkon,  manehmal  Apatit,  Aesehynit, 
Magnetit,  Hornblende,  wo  die  Gange  syenitisch  werden.  Hauptsàcblieb 
am  linken  Ufer  der  Tscberemscbânka:  nacb  Lissé nko  auch  an  den 
in  die  Niâschewka  mundenden  Bâcben:  Uzkow  Kliûtseh  und  Topkâia. 

Quarz,  als  Gemengtbeil  der  Granitgânge  mit  Orthoklas  und  Ama- 
zonit  zu  Schriftgranit  verwacbsen.  In  Krystallen  selten.  so  in  den  Lo- 
batschéw'schen  und  diesen  benachbarten  Gruben,  zwischen  den  Seen 
Ilmén  und  Argaiâsch,  ferner  in  der  Goligûzow'schen  Grube  und  an- 
deren,  als  Raueliquarz,  Morion,  mebr  oder  weniger  gefàrbt,  manchmal 
von  betraelitlicber  Grosse,  bis  zn  5  Fuss  lang.  Ametbyst  ist  als  Ge- 
rôlle  am  Ostufer  des  Sees  Jelântscdiik,  unweit  der  Fundstatte  des  Gra- 
phits  angetroffen  worden. 

Eut  il  (Ilmenorutil)  mit  Topas,  Pbenakit  auf  Amazonit  in  vielen 
Gruben  des  Ilméner  Waldes:  in  der  Blum'seben,  den  Lobatscbéw'- 
seben  in  scboneren  Krystallen.  Eigentbuinlicli  gedrungen  pyramidale 
sch^varze  Krystalle  mit  balbmetalliscliem  Glanze,  meist  Zwillinge  naeb 
(101),  seltener  naeb  (301t.  Nacb.  Jereméiew  in  diinnen  Scbicbten 
braunrotb,  sogar  gelblieb  durcbscbeinend.  Ausserlialb  der  Ilméngegend 
ist  der  Ilmenorutil  nirgends  angetroffen  worden.  Gewôlmliclier  Eutil 
ist  sehr  selten,  in  dem  ilméniseben  Grubengebiet  scbeint  er  nur  an 
einer  Stelle  bekannt  geworden  zu  sein,  in  einem  Syenitgang  unweit 
der  Trubéiew'schen  Grube,  mit  Hornblende  und  gelbem  Apatit:  sonst 
ist  er  in  den  Goldseifen  z.  B.  beim  Dorfe  Seliânkina  vorhanden;  im 
Gneiss,  in  blonden  „sagenitisch"  sicli  durcbkreuzenden  Xadeln. 

Samarskit,  Uranotantal  G.  Rose's,  Yttroilmenit  B.  Hermann's. 
Ton  G.  Rose  nacb  dem  Stabcbef  des  Bergingenieureorps  Samàrsky- 
Bychowetz  benannt.  In  typiscben  schwarzen,  flaclien  rbombiscben 
Krystallen,  mit  ot't  concaven  Flaclien,  vorwiegend  in  der  vielgenann- 
ten  Blum'seben  Grube  im  Ilméner  Wald,  in  Gesellscbaft  namentlich 
von  Granat  und  Monazit,  im  Ganggranit.  Als  Seltenheit  kommt  er 
auch  in  anderen  Gruben  vor,  z.  B.  in  dem  Redikôrtzew'schen  To- 
passchurf  zwischen  den  Seen  Ilmén  und  Argaiâsch,  in  den  Aesebinit- 
gruben  am  SO-Ufer  des  llmén-Sees. 

Skapolitb,  bereits  im  Jabre  1826  von  Menge  in  derbem  Gra- 
nat des  Epidotscburfes  am  Tschôrnoie  See  angefubrt,  ist  er  zu  Anfang 
der  80-er  Jabre  unter  den  Yorratben  des  Berginstituts  zu  St.-Peters- 
burg  von  Mélnikow  vorgefanden  und  von  Th.  X.  Tscbernyscbew 
analysirt  worden.  Der  Fundort  des  Stuckes  ist  mit  Sicherheit  niebt  zu 
ermitteln  gewesen,  indessen  giebt  Mélnikow  an,  dass  das  Gestein  der 
Stufe  Miassit  ist  und  blauen  Sodalitb  fiibrt.  Ein  Stuck   derben  braun- 


IV  23 

rothen  Granates  mit  dunkelgrûnen  Epidotkrystallen  und  strahligen 
Àggregaten  von  Skapolith  in  der  Sammlung  des  Kais.  Berginstituts 
kônnte  ganz  wohl  dem  Epidotschurf  am  Tscliôrnoie  See  entstammen. 
E.  Hofmann  erwàhnt  den  Skapolith  von  einer  Aeschynitgrnbe  ôstlich 
vom  Ilménsee,  was  indessen  spâter  von  keiner  Seite  bestati^t  wird. 

Sodalith,  Kàmmerers  „Cancrinit",  Gmelin's  „blauer  Elâolith", 
wurde  in  seinem  Gemenge  mit  Cancrinit  und  Elâolith  von  Me^ige 
und  P.  N.  Barbot  de  Marny  fur  Dichroït  gehalten.  Wesentlicher 
Gemengtheil  des  Miassit,  meist  in  schôn  saphirblauen  krystallinischen 
Massen;  als  Seltenheit  kommen  aueh  Krystalle  vor.  So  besitzt  die 
Sammlung  des  Kais.  Berginstituts  zu  St.-Petersburg  einen  smalteblauen 
Dodekaëderkrystall  von  2  cm.  Grosse.  Die  am  Nordrande  des  Ilmën- 
sees  an  der  Strasse  von  Miass  nach  den  Seen  Miassowo  und  Kisia- 
gâtsch  liegende  Sodalithgrube  ist  reeht  gut  aufgeschlossen 

Titanit,  im  Miassit  nicht  hâufig  als  Nebengemengtheil,  in  brau- 
nen  Krystallen,  z.  I>.  in  der  Canerinitgrube;  in  Granitgangen  an  der 
Tseheremschânka  mit  Pyrochlor,  Zirkon  und  Apatit,  gelbliehbraun 
oder  ausgesproehen  braun;  manchmal  im  Syenit  derselben  Gegend  und 
dessen  breitstengeliger  Hornblende;  in  einer  besonderen  Grube  nalie 
der  des  Molybdànits  aufgeschlossen,  ebenfalls  braun  in  grossen  unvoll- 
kommenen  Krystallen,  z.  Thl.  in  derben  schaligen  Massen;  beim  Dorië 
Turgoiâk  nôrdlich  von  Miass,  im  Syenit,  nach  G.  Rose;  in  der  Nàhe 
des  Dorfes  Seliânkina  im  Uralitsyenit  Jereméiew's.  Xoch  nôrdlicher, 
am  See  Ischkul,  nach  Lissénko,  unmittelbar  unter  der  Dammerde 
in  zerstortem  Feldspath.  Selten  ist  Titanit  im  Ilméner  Wald,  so  in 
einer  „Titanit"-Grube,  hart  am  Ostrande  des  den  Ilménsee  umgeben- 
den  Sumpfes,  anscheinend  in  einem  Syenitaustritt,  in  gclbbraunen 
Krystallen.  Der  Fundort  ist  ùbrigens  nicht  vereinzelt, 

Topas,  sehr  verbreitet  in  vielen  Gruben  des  Ilméner  "W aides.  Die 
Krystalle  sind  meist  farblos,  seltener  schmutzig  gelblich;  in  der  Grosse 
sehr  weehselnd,  etvva  zvdsehen  1  und  27?  cm.  im  Durchschnitt,  viel- 
fach  erheblich  grôsser:  in  einer  der  Lobatschéw'schen  Gruben, 
welche  die  schônsten,  klarsten  ilménischen  Topase  geliefert  haben, 
wurde  ein  Krystall  im  Gewichte  von  400  g.  gewonnen.  Xach  Lissénko 
wurden  in  den  alten  Gruben  sogar  Krystalle  bis  zu  4  kg.  angetroffen; 
in  der  Blum'schen  Grube  ebenfalls  bis  zu  400  g.  sclnvere  Topas- 
krystalle  gesammelt.  Angeblich  sollen  einige  Krystalle  zu  1000 — 3000 
Rubel  geschatzt  worden  sein.  Xeben  tlachenreichen  Krystallen  finden 
sich  auch  Stiicke  ohne  regelmâssige  aussere  Flàchenbegrenzung.  Ein- 
schlûsse  nadelfôrmiger  schwarzer  Turmalinkrystalle  in  Topaskrystallen 
gebôren  nicht  zu  den  Seltenheiten,  obwohl  der  Turmalin  selbst  in  den 
ilménischen  Gruben  wenig  verbreitet  ist.  Die  ersten  Topase  wurden 
im  XVHI  Jahrhundert  durch  den  Kosaken  Prûtow  gefunden  und  erst 
viel  spiiter  folgten  weitere  Funde,  nachdem  Anton  Kotschëw  im 
Jahre  1824  an  der  Stelle  zu  sehurfen  begann,  wo  jetzt  die  nach  ihm 
benannte  Grube  liegt.  Durchweg  ist  das  Muttergestein  Pegmatit,  haupt- 
sachlich  Amazonitpegmatit. 


24  IV 

Tscliewkinit.  Dièses  die  Metalle  der  Cer-Gruppe  enthaltende 
Eisenoxydulsilicat,  welches  G.  Rose  riacli  dem  Direetor  des  Bergcorps 
(jetzt  Berginstitut)  in  St.  Petersburg,  General  Tschewkîn  benannte, 
kommt  anscheinend  nur  in  „sammetsck\varzen"  derben  Massen  vor, 
mit  Orthoklas  verwachsen.  Strizôw's  Angaben  iiber  die  Fundstâtten 
des  Tschewkinits  stimmen  ziemlieh  gut  mit  denen  des  Orthits  uberein, 
welcher  ja  aucb  derb  angetroffen  wird  und  in  diesem  Zustande  von 
den  Mineralgrâbern  als  „Tsehe\vkinit"  bezeiehnet  wird.  Vielleicht  sind 
beide  identiseh?  Das  grosse  Stuck  der  Kais.  Berginstituts-Sammlung 
zu  St.  Petersburg  liât  sich  nacb  Nikolâiew  als  Magnetit  herausgestellt. 

Turmalin,  nur  schwarz,  im  Ganzen  wenig  verbreitet,  namentlich 
nicht  in  gut  ausgebildeten  Krystallen,  dagegen  wohl  in  nadelfôrmigen, 
als  Einscbluss  in  Topas.  Ausgebildete  Krystalle  sind  bekannt  auf  Ama- 
zonit  fûhrendem  Ganggranit,  so  in  der  Goligûzow'schen  Grube  mit 
Topas  und  Granat  in  der  Totschïlnaia  mit  gelblichem  und  blâulichem 
Beryll,  in  den  zwischen  den  Seen  Ilmén  und  Argaiasch  gelegenen  Lo- 
batschéw'sclien  und  den  benachbarten,  mit  Topas,  Beryll,  Phenakit 
u.  s.  w. 

Uraïit  tritt  eigentlich  nur  als  Gesteingemengtlieil  in  den  Uralit- 
syeniten  der  Gegend  des  Dorfes  Seliânkina  auf.  In  der  Sammlung  des 
Kais.  Berginstituts  befindet  sich  ein  sçhôner  grosser  Krystall  mit  stark 
ausgebildeten  110  und  100  und  zurùcktretendem  010,  mit  kleinen  Xir- 
konkrystallen  auf  liellrosarotbem  Orthoklas  (Die  Etiquette  trâgt  die 
Aufschrift  Coll.  Menschînin  %  18211  56). 

Zirkon,  sehr  verbreitetes  Minerai;  wurde  von  Menge  1826  ge- 
funden:  kommt  sowohl  im  Miassit,  als  auch  in  Syenit  und  Granit  vor. 
Seltener  und  vorwiegend  im  Ganggranit  auftretend  ist  die,  unberech- 
tigter  Weise  mit  dem  besonderen  Xamen  „Malakon"  belegte,  trûbe 
Yarietat.  Der  Zirkon  des  Miassit  in  Krystallen  von  manchmal  ansehn- 
lieher  Grosse  und  bis  400  g.  schwer  ist  graugelb,  hellgelb  undurchsieh- 
tig  oder  honiggelb  und  vollkommen  durchsichtig.  Letzterer  bildet  klei- 
nere  Krystalle  -und  ist  fast  immer  mit  Biotit  vergesellsehaftet,  wah- 
rend  die  grosseren  in  Orthoklas  und  Elaolith  eingewachsen  sind.  Unter 
den  krystallisirten  Begleitern  des  Pyrochlors  in  den  Syenitgângen  an 
der  Tscheremsehânka  ist  der  Zirkon  der  niemals  fehlende.  Er  ist  gelb- 
braun,  undurehsichtig  und  sein  Habitus  durch  100,  111  bedingt.  In  der 
ebenfalls  an  der  Tseheremschûiika  trelegenen  Grube  der  breitstengeli- 
gen  Hornblende  in  kleinen  opaken  hellgraubraunen  pyramidalen  Kry- 
stallen (an» den  sogen.  Auerbaehit  erinnernd).  In  einer  anderen  im 
Granit  gelegenen  „Zirkon"-Grube  derselben  Gegend  wurde  der  grôsste 
Ilménische  Zirkonkrystall  gefunden.  Obwohl  ein  Fragment,  ist  er  iiber 
■8  Zoll  lang  und  4  Zoll  dick,  wiegt  3,5  kg.  und  ist  trotz  der  ihn  ver- 
unzierenden  Parallelhaufung  mehrerer  Individuen  und  Biotiteinscliltisse 
zu  1000  Rubel  p;eschatzt  Avorden.  In  den  Gruben  an  der  Xiâschewka 
sind  Zirkonkrystalle  allenthalben  vorhanden,  ara  Sawéliew  Kliûtsch  in 
so  sehr  tadellosen  dunkel  honiggelben  durcbsiehtigen  Exemplaren,  dass 
sie  zu   Ring-   und   sonstisen   Sehmueksteinen   verschliffen  werden;  ara 


IV  25 

Uzkôw  Kliûtsch  wurde  neben  Zirkon  der  erste  ilmenîsche  Orthit  ge- 
t'unden:  hier  trifft  nian  neben  dem  gewob.nlicb.en  Zirkon  auch  weissen 
in  kleinen  Krystallen.  An  der  Ostseite  des  Ilméusees  ist  der  Zirkon 
ein  Minerai  der,  dureb  rotben  Ortboklas  cbarakterisirten,  Granitgànge, 
theils  als  typiscber  Be<ileiter  des  Aeschynits,  aber  auch  von  Monazit 
und  Magnetit  begleitet  (Razderischii^s  Gruben).  In  den  eigentlichen 
dureb  Amazonit  gekennzeiclmeten  Topasgiingen  tritt  der  zersetzte, 
wasserbaltige  graubraune  oder  nelkenbraune  undurchsichtige  sogen. 
Malakon  auf,  meist  nicht  in  einbeitlicben  Krystallen,  sondern  in  Aggre- 
gaten,  so  in  der  Columbitgrube  fast  genau  in  der  Mitte  des  Ostut'ers 
des  Ilménsees  und  dicht  ani  Rande  des  Sumpfes. 


V 

VERSANT  ORIENTAL  DE  L'OURAL 
D'Ourjom  à  Ekathérinebourg. 


PAR 

A.    KARPINSKY. 


Avant  de  nous  engager  sur  le  versant  oriental  de  l'Oural  et  avant 
de  passer  à  la  description  de  notre  itinéraire,  nous  donnerons  quel- 
ques notions  générales  sur  l'orographie  et  la  structure  géologique  du 
versant  est  de  la  chaîne. 

Bibliographie  principale  concernant  les  vastes  régions  du 
versant  oriental  de  l'Oural. 

P a  11  as.  Reise  durch  verschied.  Provinz.  d.  Russ.  Reichs,  1773,  IL 

G.  Rose.  Reise  nach  dem  Uural  etc.  I,  1837;  II,  1842. 

M.  Karpinsky.  Sur  les  sables  aurifères  (russe).  1840. 

Stcliourowski.  La  chaîne  de  l'Oural.  1841  (russe). 

Mourchison,  de  Verneuil,  count  Keyserling.  Geology  of  Rus- 
sia  I,  IL 

Hofmann.  Der  Nôrdliche  LTral  1853 — 5(3. 

Meglitzky  et  Antipow.  Description  géologique  de  la  partie  méri- 
dionale de  l'Oural.  1854 — 1855  (russe). 

Antipow.  Sur  les  gîtes  de  minerais  dans  l'Oural,  Journ.  des  mines 
(russe).  1860. 

A.  Karpinsky.  Geolog.  Karte  d.  Ostabhangs  d.  Ural.  1884.  Journ  d. 
mines  1880  I.  Sédiments  tertiaires  du  Versant  Oriental  de 
l'Oural.  Bull,  de  la  Soc.  Ouralienne  d'amat.  d'hist.  nat. 
1883,  VII,  livr.  3. 

—  Aperçu  des  richesses  minérales  de  la  Russie  d'Europe.  Paris  1878. 
Edition  russe  1881. 

1 


Ho f man il.  Materialen  zur  Anfert.  d.  geol.  Karte  d.  K.  Bergwerk- 
district.  d.  Ural-Gebirge.  St.  Petersburg.  1870: 

Tschernyschew.  Die  Fauna  d.  Unteren  Devon  am  Ostabhang  d. 
Ural.  Mémoires  du  Corn.  Géol.,  IV,  fê  3,  1893. 

Fedorow.  Recherches  géologiques  dans  la  partie  septentrionale  de 
l'Oural  en  1884—1886.  Journ.  d.  mines  (russe)  II;  1884, 1890, 
I  et  IL  Ici.  en  1887—1889.  Journ.  des  mines  1896,  II,  IV. 

Les  nombreux  embranchements  plus  ou  moins  parallèles  du  ver- 
sant ouest  de  l'Oural  forment  d'une  manière  relativement  peu  sensible 
le  passage  de  la  partie  centrale  de  la  chaîne  à  une  région  faiblement 
ondulée  de  la  partie  cis-ouralienne  de  la  Russie  d'Europe.  Au  con- 
traire, au  versant  est  de  la  chaîne  et  à  une  faible  distance  de  son 
axe,  la  région  perd  presque  tout  à  coup  son  caractère  montagneux,  en 
sorte  que  la  majeure  partie  de  ce  versant,  bien  que  sa  structure  géo- 
logique réponde  à  une  région  montagneuse  très  complexe,  présente, 
sous  le  rapport  orographique,  une  région  si  plate  que  le  relief  en  est 
plus  uniforme  que  celui  de  la  plupart  des  plaines  de  la  Russie  euro- 
péenne. 

Cette  région  de  plaine  s'abaisse  peu  à  peu  vers  l'est;  la  pente  ce- 
pendant n'en  est  pas  forte.  Ainsi  Ekathérinebourg  se  trouve  à  une 
hauteur  qui  ne  dépasse  pas  180  m.  au-dessus  de  Tioumen,  et  la  station 
Mias  à  111,3  m.  au-dessus  de  Tchéliabinsk. 

Presque  partout  cependant  la  région  plane  ne  confine  pas  immé- 
diatement à  la  chaîne  principale  de  l'Oural,  mais  à  ses  embranche- 
ments. Ceux-ci  occupent  ordinairement  une  bande  de  terrain  relative- 
ment étroite,  s'étendant  le  long  de  l'arête  régulière  assez  haute,  pour 
aller  se  confondre  presque  aussitôt  avec  la  plaine. 

Tels  sont,  entre  autres,  les  monts  Ilmen.  Du  pied  oriental  de  ces 
montagnes  s'étend  une  région  presque  entièrement  plate,  alors  que 
l'espace  qui  les  sépare  de  la  chaîne  centrale  de  l'Oural  est  très  rami- 
fié et  parsemé  d'élévations  relativement  peu  hautes  et  peu  régulières. 

La  différence  orographique  entre  les  deux  versants  de  l'Oural  est 
tellement  due  à  la  diversité  de  leur  structure  qu'il  suffit,  pour  la  re- 
connaître, de  jeter  un  seul  coup  d'œil  sur  la  carte  géologique.  Cepen- 
dant, au  versant  est,  l'influence  de  cette  structure  sur  la  configura- 
tion de  la  contrée  se  fait  en  général  peu  sentir;  il  s'y  rencontre  même 
souvent  des  espaces  considérables  où  elle  ne  se  remarque  point. 

La  raison  principale  de  cet  état  de  choses  doit  être  avant  tout 
cherchée  dans  l'abrasion  produite  par  la  transgression  de  la  mer  ter- 
tiaire qui  a  laissé  ici  des  dépôts  dont  les  restes  s'observent  encore 
sur  une  distance  de  35  klm.  de  l'arête  principale  de  l'Oural. 

Un  des  principaux  éléments  orographiques  du  versant  est  de  l'Ou- 
ral, dans  la  contrée  qui  sera  traversée  dans  notre  excursion,  sont  les 
monts  Ilmen,  connus  par  leur  richesse  minérale. 

Depuis  le  voyage  de  Humboldt,  l'opinion  s'est  formée  qu'au  grand 
nœud  de  montagnes,  ayant  le  Yourma  pour  centre,  la  chaîne  de  l'Ou- 


rai  se  divisait  eu  trois  branches,  dont  l'occidentale  serait  l'Ourenga, 
celle  du  milieu  l'arête  principale  de  l'Oural,  et  l'orientale  les  monts 
Ilmen.  En  réalité  cependant  les  monts  Ilmen  ne  sont  pas  étroitement 
liés  au  Yourma  et  les  hauteurs  reconnues  comme  extrémité  nord  de 
ces  montagnes  sont  éloignées  du  Yourma  de  plus  de  20  kilomètres, 
séparées  qu'elles  en  sont  par  des  chaînes  intermédiaires. 

A  leur  extrémité  nord,  c'est-à-dire  au  point  traversé  par  la  Miass, 
les  monts  Ilmen  perdent  leur  nom,  mais  continuent  de  Fautre  côté  de 
la  rivière  et  s'étendent  sous  le  nom  de  montagnes  Tehébouiïnsky  et 
Baïksky  en  bandes  parallèles  vers  les  montagnes  Agardiach  (au  bord 
est  du  lac  Maly-Agardiach)  et  plus  loin,  vers  les  montagnes  Sobatchia. 
Les  petites  arêtes  qui  sont  le  prolongement  septentrional  des  monta- 
gnes Sobatchia,  s'abaissent  fortement  par  endroits  et  disparaissent 
presque  totalement,  comme  par  exemple  sur  la  parallèle  de  l'usine 
Kichtym  où  elles  semblent  particulièrement  basses  en  comparaison  des 
montagnes  voisines  Sougoumak;  ensuite  elles  s'élèvent  de  nouveau  pour 
former  les  monts  Borzovsky  et  atteindre  une  altitude  considérable  dans 
les  monts  Potanina  j-et  Wichniowy  dont  la  hauteur  dépasse  celle  de 
l'Oural  de  partage,  peu  éloigné  de  là. 

Par  endroits,  la  chaîne  en  question  présente  une  arête  se  distin- 
guant des  autres  d'une  manière  très  tranchée;  parfois  elle  se  divise  en 
deux  branches  parallèles;  ailleurs  elle  prend  le  caractère  d'un  plateau 
hérissé  de  montagnes  isolées,  comme  cela  se  rencontre  assez  souvent 
dans  les  monts  Ilmen  et  en  général  dans  les  hauteurs  formées  d'alter- 
nances de  granité  et  de  gneiss. 

De  cette  manière  les  monts  Ilmen  proprement  dits  et  les  hauteurs 
ci-mentionnées  ne  forment  en  réalité  qu'une  seule  arête.  Quoique  cette 
arête  soit  interrompue  par  des  rivières  et  qu'elle  s'abaisse  fortement 
çà  et  là,  elle  a  partout  une  seule  et  même  direction  générale  et  sous 
le  rapport  géologique,  comme  nous  le  verrons  plus  tard,  elle  est  bien 
plus  uniforme  que  l'arête  principale  de  l'Oural. 

La  carte  ci-jointe  (p.  4)  indique  le  rapport  mutuel  des  trois 
branches  susdites  de  l'Oural. 

La  répartition  des  eaux  est  soumise  à  la  différence  des  versants 
ouest  et  est  de  l'Oural.  La  plupart  des  rivières  du  flanc  occidental 
traversent,  dans  leur  cours  supérieur,  des  vallées  longitudinales,  approxi- 
mativement parallèles  à  l'axe  de  la  chaîne.  Au  versant  est,  au  con- 
traire, toutes  les  rivières,  à  l'exception  de  quelques-unes,  par  exemple 
la  Miass,  se  dirigent  à  partir  de  leurs  sources  dans  le  sens  de  la  pa- 
rallèle; certaines  d'entre  elles  ne  s'écartent  de  cette  ligne  qu'à  une 
distance  assez  considérable  de  l'arête.  Une  différence  plus  grande  en- 
core se  fait  remarquer  dans  les  eaux  non  courantes.  Les  lacs,  si  peu 
nombreux  sur  le  versant  européen  de  l'Oural,  se  rencontrent  par  mil- 
liers sur  le  versant  oriental,  et  en  si  grande  quantité  qu'il  est  rare  de 
rencontrer  autant  sur  pareil  espace.  Les  lacs,  il  va  sans  dire,  sont 
inégalement  disséminés  et  la  région  qu'ils  occupent,  s'étendant  au  loin, 


à  l'est,  dans  la  direction  de  l'Asie,  s'approche  presque,  par  endroits 
(arrondissement  de  Kichtym),  de  la  ligne  même  du  partage  des  eaux. 

L'uniformité  relative  du  relief  du  versant  oriental  est  quelque- 
fois rompue  par  les  vallées  des  cours  d'eau.  Malgré  certaines  différen- 
ces particulières,  on  peut  cependant  remarquer  des  traits  communs 
dans  le  caractère  de  ces  vallées. 

Dans  leur  cours  supérieur,  ces  rivières,  tant  dans  les  avant- 
monts  de  l'Oural  que  dans  la  région  plane,  passent  par  des  terrains 
bas,  souvent  marécageux,  et  leurs  rives  ne  montrent  guère  d'affleu- 
rements. 


-3:2 


Coupe  transversale  au  cours  supérieur  des  rivières  du  versant  oriental 

de  l'Oural.  Vallées  marécageuses.  Les  roches  affleurent  principalement 

au  sommet  des  élévations  entre  les  rivières. 

En  revanche,  dans  leur  cours  moyen,  renfermé  dans  la  région 
plane,  les  roches  originaires  apparaissent  souvent.  D'abord  elles  ne  se 
montrent,  dans  les  rives,  qu'en  certains  points  isolés,  deviennent  en- 
suite plus  fréquentes  et  vont  enfin  se  confondre  en  un  affleurement 
continu.  Le  lit  de  telle  rivière  s'encaisse  ici  dans  une  étroite  vallée 
aux  berges  rocheuses  qui  prend  souvent  l'aspect  d'une  véritable  gorge, 
profonde  de  40  m.  et  même  davantage.  Cette  partie  du  cours,  mon- 
trant à  l'évidence  la  structure  géologique  compliquée  de  la  contrée, 
si  peu  conforme  à  son  relief,  présente  un  grand  contraste  avec  les 
espaces  qui  séparent  les  rivières.  La  contrée  qui  paraît  ordinairement 
plate,  ne  s'incline  qu'à  proximité  des  rivières  où  elle  s'abaisse  brus- 
quement par  des  escarpements  rocheux. 


Coupe  au  cours  moyen.  Vallées  étroites  avec  affleurements  rocheux. 

Ainsi  donc,  l'étroite  bande  longeant  les  cours  d'eau  y  présente  un 
paysage  essentiellement  différent  de  la  contrée  environnante. 

Dans  le  cours  inférieur,  la  partie  plate  de  la  vallée  maréca- 
geuse, d'une  largeur  plus  ou  moins  considérable,  se  termine  par  des 
terrasses  aux  contours  ordinairement  arrondis,  coupées  parfois  par  des 


6  V 

ravins.  La  rivière,  serpentant  dans  la  vallée  et  Rapprochant  tantôt  de 
la  terrasse  droite,  tantôt  de  la  gauche,  y  creuse  des  escarpements  plus 
ou  moins  élevés,  souvent  verticaux,  qui  laissent  voir  les  couches  hori- 
zontales des  roches  tertiaires  et  des  alluvions.  Çà  et  là  on  aperçoit 
dans  la  vallée  les  restes  d'anciens  lits,  dits  ..staritsa". 


c3 
33 


^ 


Coupes  au  cours  inférieur.  Vallées  larges.  Terrasses  formées  de  couches 
horizontales  de  dépôts  tertiaires  et  quaternaires. 

Dans  les  rivières  plus  importantes  du  versant  est  de  l'Oural  —  la 
Toura,  la  Taguil,  la  Xitza,  l'Irbit,  la  Pyehma,  lTsset,  la  Sinara,  la  Tetch, 
la  Miass,  l'Ouwelka,  l'Oui,  la  Togouzak — c'est  le  cours  inférieur  qui  a 
le  plus  d'étendue.  Sa  limite  occidentale  coïncide  presque  avec  la  limite 
occidentale  de  la  contrée  occupée  par  les  dépôts  tertiaires  (voir  la 
carte  géologique  du  versant  oriental  de  l'Oural).  Le  cours  moyen  de 
ces  rivières  est  ordinairement  le  moins  long. 

Les  vallées  des  affluents  ressemblent,  comme  on  peut  s'y  attendre, 
à  celles  des  parties  des  rivières  situées  en  amont  du  point  où  elles 
confluent. 

A  tout  ce  que  nous  avons  dit,  on  peut  encore  ajouter  que  les  ri- 
vières du  versant  est  de  l'Oural  sont  beaucoup  moints  abondantes  en 
eau  que  celles  de  la  pente  occidentale.  Ce  phénomène  s'explique  tout 
naturellement  par  les  conditions  climatériques  (météorologiques)  des 
ileux  versants.  Il  suffit  de  jeter  un  regard  sur  la  carte  (pi.  A  du 
guide  III)  pour  s'apercevoir  de  la  pauvreté  du  réseau  fluvial  de  la 
pente  orientale  1). 


r)  Un  intérêt  particulier  s'offre  dans  la  Kiolim,  affluent  de  la 
INIiass,  l'une  des  rivières  peu  nombreuses  qui  coupent  la  chaîne  centrale 
de  l'Oural.  Sur  plus  de  la  moitié  de  son  cours,  c'est-à-dire  sur  20  kilom. 
environ,  la  Kiolim  se  trouve  au  versant  occidental  de  l'Oural,  coulant, 
comme  la  plupart  des  rivières  de  cette  pente,  parallèlement  à  l'axe  de 
la  chaîne. 


Une  des  particularités  orographiqués  les  plus  frappentes  du  ver- 
sant est  de  l'Oural,  se  sont  les  lacs 1). 

La  vaste  région  des  lacs  de  l'Asie  occidentale  pénètre  (dans  la 
partie  nord  du  gouvernement  d'Orenbourg  et  la  partie  sud  du  gouv. 
de  Perm)  dans  la  partie  montagneuse  de  l'Oural,  s'étendant  par  en- 
droits jusqu'aux  pied  des  hauteurs  du  partage  des  eaux  de  l'Europe 
et  de  l'Asie  (lac  Itkoul  etc.). 

Au  fur  et  à  mesure  que  l'on  s'éloigne  des  ramifications  de  l'Ou- 
ral, le  caractère  des  lacs  change  de  plus  en  plus,  ce  qui  permet  de 
distinguer  plusieurs  types  de  lacs,  liés  d'ailleurs  entre  eux  par  des  for- 
mes intermédiaires 

Entre  les  ramifications  de  l'Oural  et  tout  près  de  la  limite  des  par- 
ties montagneuses  et  planes  du  versant  oriental  de  l'arête,  sont  dissé- 
minés des  lacs  qui  se  distinguent  par  les  caractères  suivants: 

Ces  lacs  se  trouvent  épars  dans  une  région  constituée  essentielle- 
ment par  des  roches  cristallines  formant  sur  les  bords  des  îles  et  des 
saillies  rocheuses  en  plus  ou  moins  grand  nombre.  Leur  contour,  leur 
direction  prédominante,    leur  disposition,  dépendent  habituellement  de 


a)  On  pourra  trouver  les  principales  données  sur  les  lacs  du  ver- 
sant est  de  l'Oural  dans  les  ouvrages  suivants: 

Rvtchkow.  Topographie  d'Orenbourg.  St.  Pétersb.  1762;  2-meédit. 
Orenbôurg.  1880. 

Lépékhin.  Journal  de  voyage  h  travers  différentes  provinces  de 
de  l'Empire  Russe.  1872. 

Rvtchkow.  Journal  de  voyage  dans  la  steppe  Kirgiz-Kaïzak.  St. 
Pétersb.  1772. 

Pallas.  Reise  durch  verschiedene  Provinzen  Russlamls.  1783. 

Falck.  Beitrâge  zur  topographischen  Kenntniss  des  Russischen 
Reichs.  St.  Pétersb.  1875. 

Hermann.  Yersuch  einer  minerai. Beschreib.d.UralischenGeb.  1789. 

Popow.  Description  foncière  du  gouvernement  de  Perm.  Perm.  1804. 

Debou.  Descrip.  orogr.  et  stat.  du  gouv.  d'Orenbourg.  Moscou.  1837. 

J.  Kom...  Les  lacs  saumâtres  de  Tchéliabinsk.  Journ.  d.  mines.  1859. 
III,  446. 

Mo  sel.  Matériaux  pour  la  géographie  et  la  statistique  du  gouv. 
de  Perm.  St.  Ptb.  1864. 

Buch.  Description  des  lacs  salés,  situés  au-delà  de  la  ligne  des 
douanes  de  l'arrondissement  d'Orenbourg.  Nouv.  du  gouv.  d'Oufâ.  1866. 
ALA--  22  et  23. 

Séménow.  Dictionnaire  géoimipho-statistique  de  l'Empire  deRussie. 

Tchéremchansky.  Notices  sur  les  lacs  salés  du  district  de  Tché- 
liabinsk. Nouv.  du  gouv.  d'Oufa.  1866,  Ai'  42. 

Alenitsyn.  Esquisse  des  lacs  de  Troïtsko-Tchéliabinsk.  St.  Pé- 
tersb. 1873. 

Sabanéew.  Les  lacs  transouraliens.  Nature.  1873.  T.  IL  220,  1874. 
T.  I.  22. 

Tchoupin.  Dictionnaire  çéoçraphique  et  statistique  du  gouv.  de 
Perm.  1873—1880. 

Dresdow.  Notices  sur  les  eaux  minérales  de  l'Oural.  Mém.  d.  la 
Soc.  Ouralienne  des  amat.  naturalistes.  1881,  VII,  livr.  1,  p.  1. 

Mentionnons  encore  l'excellent  matériel  cartographique  concernant 
les  lacs  transouraliens — la  carte  manuscrite  du  territoire  d'Orenbourg, 
à  l'échelle  de  1/42ooo. 


la  direction  des  roches  cristallines  schisteuses  qui  constituent  la  con- 
trée. Sur  cette  même  direction  aussi  se  trouvent  des  enfilades  de  lacs, 
ordinairement  renfermés  dans  une  bande,  formée  par  les  mêmes  roches 
(voir  sur  la  carte  p.  4  les  lacs:  Silatch,  Soungoul,  Kéréty,  Kasli,  Ir- 
tiach  et  Bolehaïa-Xanoga,  Miassowo,  Terenkoul,  Petit-  et  Grand-Kis- 
siagath,  Yélowoïé,  Tchébarkoul). 

Tous  ces  lacs  atteignent  souvent  une  profondeur  considérable,  même 
quelquefois  à  proximité  de  leurs  bords.  La  plupart  (presque  tous)  ont  un 
écoulement.  L'eau  en  est  toujours  douce. 

Un  tout  autre  caractère  ont  les  lacs  de  steppe  qui  sont  plus  éloignés 
de  la  partie  centrale  de  l'Oural;  ils  offrent  un  type  contrastant  com- 
plètement avec  celui  des  lacs  des  montagnes.  Le  nombre  en  est  très 
grand  et  l'espace  sur  lequel  ils  sont  dispersés  est  très  considérable  et 
s'étend  au  loin  à  l'est. 

Ces  lacs-ci  se  trouvent  dans  une  région  occupée  par  les  dépôts 
tertiaires  stratifés  horizontalement.  Les  contours  en  sont  simples  et 
leur  profondeur,  malgré  leurs  dimensions  considérables,  est  ordinaire- 
ment très  petite.  Près  des  bords  on  remarque  parfois  des  terrasses  aux 
contours  amollis,  témoignage  que  les  lacs  occupaient  autrefois  une  éten- 
due beaucoup  plus  grande.  Ni  dans  la  direction  de  leur  plus  grande 
étendue,  ni  dans  leur  groupement  on  n'observe  aucune  régularité. 

Presque  tous  les  lacs  de  steppe  sont  sans  écoulement.  Beaucoup 
d'entre  eux  sont  à  eau  douce;  dans  d'autres  l'eau  est  saumâtre  ou  sa- 
lée; il  y  en  a  même  où  le  sel  se  dépose.  Dans  quelques-uns  des  lacs 
c'est  NaCl  qui  domine,  dans  d'autres  il  est  associé  à  des  quantités  plus 
ou  moins  fortes  de  sel  de  Glauber  et  de  sels  magnésiaux  1). 

Presque  tous  ces  lacs  portent  des  traces  évidentes  d'une  diminution 
ou  d'un  dessèchement  qui  se  sont  produits  peu  à  peu. 

La  limite  orientale  du  terrain  cristallin  occupée  par  ces  lacs  du 
type  I  est  séparée  de  la  limite  occidentale  de  la  région  des  dépôts  ter- 
tiaires avec  ces  lacs  de  steppe,  par  une  bande  de  terrain  composée  de 


:)  Comme  exemple  de  lacs  de  grande  salure  on  peut  citer  les  lacs 
Sorotchié  (Tcherdakly)  et  Bézimiannoïé,  qui  ne  sont  éloignés  l'un  de 
l'autre  que  de  16  mètres;  tous  deux  se  trouvent  dans  le  district  de  Tché- 
liabinsk,  à  une  distance  d'environ  150  verstes  (vers  l'ESE)  de  la  ville 
du  même  nom.  Ils  ont  déjà  été  décrits  par  Pallas  (Beise,  I.  1,  359). 
D'après  l'analyse  de  A.  Dresdov\'  (Bull,  de  la  Soc.  Oural,  des  ama- 
teurs naturalistes.  VII,  1,  5),  le  premier  de  ces  lacs  contient  dans  1  litre 
d'eau  125,271  gr.  de  NâCl,  34,294  gr.  de  MgSO-  et .6,386  gr.  de  MgCÏ2 
(Totalité  des  sels  =  167,397  ut.).  L'eau  du  lac  Bézimiannoïé  contient 
79,976  gr.  de  NaCl,  24,136  gr.  de  MgSO,  et  9,976  gr.  de  Mr/C12  (to- 
talité des  sels  =  114,S76  gr.).  La  différence  dans  la  nature  de  l'eau  de 
ces  deux  lacs  presque  contigus  est,  on  le  voit,  considérable. 

Parmi  les  autres  lacs  de  Tchéliabinsk  l'Ouskowo  (à  2()  verstes 
vers  le  S"W  du  village  Kourtamych)  mérite  surtout  l'attention.  L'eau  de 
ce  lac  contient  par  litre,  avec  une  totalité  de  sels  de  4,743  gr.,  4,1069  gr. 
de  A«._,G'03  et  seulement  0,3073  gr.  de  NaCl.  Les  paysans  de  l'endroit 
se  servent  de  cette  eau  pour  le  blanchissage  du  linge  sans  savon. 

Il  est  cependant  à  remarquer  que  la  salure  de  Feau  des  lacs  trans- 
ouraliens  est  soumise  à  des  variations  dépendant  du  temps  et  des  saisons. 


V 


î.) 


roches  tant  sédimentaires  que  massives  et  élastiques  (tufs).  Les  lacs 
dissémines  sur  cette  bande  se  distinguent  par  certains  caractères  de 
ceux  des  régions  cristalline  et  tertiaire,  formant  ainsi  un  type  inter- 
médiaire. Comme  les  lacs  de  steppe,  ils  ont  des  contours  relativement 
simples,  des  bords  peu  sinueux  et  plats.  Les  rochers  isolés  qui  s'y  élè- 
vent çà  et  là,  rappellent  les  lacs  de  la  partie  centrale  de  l'Oural.  Comme 
dans  ces  derniers,  la  direction  longitudinale  des  lacs  de  la  bande  inter- 
médiaire coïncide  avec  celle  des  roches  (Chablich,  Kroutogouz  etc.) 
conditionnant,  ici  aussi,  les  files  de  lacs  que  l'on  y  observe  parfois  (Soun- 
goul,  Tcherwianoïé,  Chablich,  Grand  et  Petit  Kouyach1.  L*eau  y  est  douce 
et,  très  rarement,  faiblement  saumâtre.  Quelques-uns  de  ces  lacs  ont  un 
écoulement,  les  autres  n'en  ont  pas. 

En  parlant  de  l'hydrographie  du  versant  oriental  du  l'Oural,  il  est 
impossible  de  passer  sous  silence  les  marais. 

Les  marais,  nous  l'avons  dit  plus  haut,  sont  surtout  développés 
dans  les  vallées,  aux  cours  supérieur  et  inférieur  des  rivières  et  près 
des  bords  des  lacs.  Il  y  en  a  qui  sont  d'anciens  lacs,  couverts  aujourd'hui 
d'herbage.  Parfois  les  petits  lacs  se  couvrent  comme  d'un  manteau 
formé  de  plantes  marécageuses  entrelacées,  sous  lequel  ils  continuent 
leur  existence;  cela  se  présente  surtout  sur  les  bords;  des  parties  s'en 
détachent  et  sont  emportées  par  le  vent  sous  forme  d'îles  flottantes. 

Indépendamment  des  marais  qui  sont  en  liaison  évidente  avec  des 
lacs,  de  grands  espaces  marécageux  se  trouvent  sur  les  bandes  situées 
entre  les  rivières.  Assez  souvent  les  marais  sont  disposés  sur  le  versant 
d'arêtes,  quelquefois  assez  raides. 


Exemple  d'un  espace  marécageux  entre  les  rivières  (non  loin  des 
sources  de  la  Petite-Reft). 


10  V 

Pour  compléter  la  caractéristique  du  versant  asiatique  de  l'Oural, 
il  est  encore  nécessaire  d'en  mentionner  les  terrains  salins.  Les  min- 
ces couches  et  enduits  de  sel  qui  se  forment  par  un  temps  sec  à  la 
surface  du  sol,  et  qui  revêtent  parfois  même  les  plantes  caractéristi- 
ques des  terres  salines  d'une  frange  de  sel,  ont  leur  plus  grand  déve- 
loppement dans  la  région  des  lacs  salins;  mais  des  enduits  peu  impor- 
tants se  rencontrent  aussi  à  l'ouest  et  même  à  une  hauteur  assez  con- 
sidérable. 

Les  variations  dans  la  répartition  et  le  nombre  des  lacs  salins  ne 
dépendent  pas  seulement  de  l'eau  s'infiltrant  dans  le  sol,  mais  aussi  du 
vent  qui  répand  le  pulvérin  salé.  Les  particules  de  sel  emportées  par 
le  vent  dans  les  lacs,  s'y  agglomèrent  pour  ainsi  dire  en  un  seul  point 
et  par  un  temps  plus  ou  moins  long.  C'est  la  seule  partie  de  sel  (arri- 
vant dans  les  rivières  par  une  de  ces  voies)  qui  est  emportée  définiti- 
vement au-delà  des  limites  du  territoire  salin. 

Il  a  été  dit  plus  haut  qu'en  jetant  un  regard  sur  la  carte  géolo- 
gique on  peut  se  rendre  compte  aussitôt  de  la  différence  de  la  consti- 
tution des  versants  occidental  et  oriental  de  l'Oural  Entre  les  dépôts 
sédimentaires  du  versant  ouest  les  roches  massives  occupent  des  espa- 
ces relativement  limités,  affleurant  surtout  à  une  faible  distance  de 
Taxe  de  l'arête.  Au  versant  oriental,  au  contraire,  se  développent  prin- 
cipalement diverses  variétés  de  roches  cristallines  massives  ou  schisteu- 
ses, entre  lesquelles  les  roches  sédimentaires  normales  ne  paraissent 
que  sur  des  espaces  isolés  de  petite  étendue.  Et  encore  les  roches 
massives  y  sont-elles  souvent  accompagnées  de  tufs,  presque  entière- 
ment inconnus  sur  le  flanc  ouest  de  l'Oural.  Les  lambeaux  des  dépôts 
normaux  n'apparaissent  ordinairement  qu'en  bandes  ayant  presque  la 
direction  du  méridien  et  qui,  tout  en  n'ayant  qu'une  largeur  fort  pe- 
tite, s'étendent  sur  des  dizaines  de  kilomètres;  telle  est  par  exemple 
la  bande  des  dépôts  carbonifères  qui  passe  près  de  l'usine  Kamen- 
sky  et  court  loin  vers  le  nord. 

Parmi  les  formations  sédimentaires  normales  du  versant  asiatique 
de  l'Oural,  celles  que  l'on  y  rencontre  le  plus  fréquemment  sont,  en 
commençant  par  les  plus  anciennes: 

Dépôts  du  dévonien  inférieur  (hercynien),  représentés  surtout  par 
des  calcaires  et  contenant  une  faune  dont  M.  Tschernyschew  a 
donné  la  description  détaillée  dans  une  monographie  spéciale  (Travaux 
du  Com.  Géol.  III,  Aî'3.,1887).  Nous  ne  citerons  que  les  fossiles  suivants: 
Eutomis  pelagica  Barr.,  Aristozoe  lierzinica  Barr.,  Spirifer  indife- 
rens  Barr.,  Atrypa  rcticularis  L.,  A.  granulifera  Barr.,  Rhyncho- 
nella  princeps  Barr.,  lîh.  nympha  Barr.,  Pentamerus  galeatus  Daim., 
P.  procerulus  rat:  gradualis  Barr.,  P.  striatus  Eichw..,  P.  voguïi- 
ctts  Vern.,  P.  pseudohnighti  Tschern.,  Strophomena  Stephani 
Barr.  etc. 

Les  dépôts  hercyniens  ont  leur  plus  grand  développement  dans 
l'Oural  moyen  et  septentrional  (villages  Barabanowa  etc.  au  sud  de 
l'usine  Kamensky,  Trifonowa  sur  la  Bobrovka,   affluent   de  l'Irbit:  ri- 


V  11 

vière  Siniatchikha  dans  l'arrondissement  dAiapaïew;  Nijny-Taguil; 
arrond.  de  Kouclrwa,  par  ex.  sur  la  rivière  Izwestka;  usines  Bogoslov- 
sky  et  Pétropavlovsky  etc.). 

Les  tufs  accompagnant  les  porphyrites  contiennent  aussi  des  res- 
tes organiques  (Pcntamerus  sp.,  crinoides  etc.). 

Les  tufs  sont  très  développés  dans  l'Oural  du  sud,  où  ils  9ont  sou- 
vent interstratifiés  de  couches  de  jaspe  contenant  des  radiolaires  en 
telle  abondance  que  le  jaspe  peut  être  considéré  comme  vase  à  radio- 
laires transformée. 

Les  radiolaires  du  jaspe  ouralien  ont  été  d'abord  découverts  par 
Th.  Tschernyschew,  et  la  description  en  a  été  faite  par  Riist  dans 
son  ouvrage  „Beitr.  z.  Kenntn.  d.  foss.  Rodiolarien"  (Palaeontographica, 
XXXVIII,  1892,  p.  107).  Un  fait  digne  de  remarque  c'est  la  présence 
clans  les  jaspes  de  minerai  de  manganèse.  La  suite  des  tufs  et  jaspes 
offre  donc  à  peu  près  la  même  composition  que  les  sédiments  pélagi- 
ques et  terrigènes  de  la  mer  profonde. 

Malheureusement  il  est  encore  difficile  de  déterminer  à  quelle'sub- 
division  du  système  dévonien  appartiennent  les  sédiments  à  radio- 
laires. 


Jaspe  rouge.  D'après  Tschernyschew. 

Au  dévonien  moyen  du  versant  est  de  l'Oural  semblent  se  rappor- 
ter les  calcaires  à  coraux  et  stromatopores  (domaines  Kamensky,  Ir- 
bitsky)  peut-être  aussi  le  calcaire  du  village  Kadinskaïa  sur  l'Isset 
(Gruenicaldtia  latilinguis  Schnur.,  Wiynchonélla procuboîdes  Kays., 
Orthis  striatula  Schloth.,  Fentamerus  galeatus  Daim,  etc.),  et  les 
dépôts  h  trilobites  près  du  village  Pokrovskoïé  clans  le  district  d'Irbit 
(Phacops  fecundus  Barr.,  Anarcestes  lateseplatus  Beyr.,  Pleuro- 
tomaria  subcarinata   A.   Boem.,  Tentaculitcs  acuarius  Richt.  etc.) 

Parmi  les  dépôts  qui  sont  à  classer  clans  le  dévonien  supérieur,  se 
font  surtout  remarquer  les  calcaires  du  lac  Koltouban   (Monticoceras 


12  V 

intumescens  Beyr.,  Spirifer  disjunctus  Sow.,  Sp.  Archiaci  Mure  h., 
Bhmchonélla  coboides  Sow.  etc.),  de  Werkhnéouralsk  {Pkacops  cf. 
Schlotheirni  Bronn.,  Goniatites  (Prolobites)  cf.  ddpliinus  Sandb., 
Chjmenia  n.  sp.,  Cl.  striata  Munst.  etc.  a),  du  village  Sosnovka  sur 
la  Bobrovka  (district  d'irbit),  ainsi  que  les  grès  et  les  sebistes  argileux 
à  Eutomis  serratostriata  Sandb.  Gardiola  retrostriata  Bu  eh.,  etc. 

Le  système  carbonifère  du  versant  est  de  l'Oural  se  compose  des 
dépôts  suivants,  en  commençant  par  ordre  d'ancienneté: 

1)  Argiles  schisteuses,  schistes   argileux,   grès   et   conglomérats 

avec  intercalations  de  houille  et  concrétions  de  sphéro- 
sidérite.  Les  restes  organiques  sont  presque  exclusivement 
des  plantes:  Lepidodendron  Glincanum  Eichw.,  Stigma- 
ria  ficoides  Brgn.,  etc. 2).  Parfois  les  roches  sont  fortement 
métamorphosées  et  les  schistes  carbonifères  sont  transfor- 
més en  graphiteux  avec  vestiges  de  plantes  (Stigmaria 
ficoides  Brgnt  etc.) 

2)  Calcaire  à  Produetus  giganteus  Xart.,  Pr.  striatus  Fi  se  h., 

coraux  etc.). 

3)  Calcaire  des  horizons   supérieurs,   se   rencontre   rarement  et 

sans  liaison  visible  avec  le  calcaire  à  Produetus  giganteus. 
Dans  cet  horizon  peuvent  être  classés  les  calcaires  de  Char- 
tymka,  à  faune  décrite  en  partie  par  Verne  uil:  Gastrio- 
ceras  Marictnum  M.  Y.  K.,  Pronorites  cyelolobus  Phill., 
v.  uredensis  etc.  On  a  trouvé  plus  de  100  espèces  de  fos- 
siles dont  beaucoup  ne  sont  pas  encore  décrites. 

4)  Ordinairement  les  calcaires  à  Produetus  giganteus  sont  rem- 

places vers  le  haut  par  un  calcaire  schisteux   ou   par  un 
conglomérat  grossier  dans  lequel  les  fragments  de  calcaire 
de  différente  grandeur  (souvent  à   Produetus  giganteus) 
sont  liés  par  un  ciment  également  calcaire.  Les  conglomé- 
rats se  remplacent  par  des  grès  recouverts  de  marnes  ou 
de  calcaire  argileux  finement  stratifié  avec  couches  subor- 
données de  calcaire,  parfois  corallifère  (Ohaetetcs  radians 
Fi  se  h.,   Sgringopora  pardllela  Fisch.)  à  Spirifer   mos- 
quensis  Fisch. 
En  dessus  vient  une  argile  avec  gypse. 
Sur  le  versant  oriental  de  l'Oural    on   rencontre   aussi    des   îlots 
isolés  de  dépôts  mésOzoïques:  argiles  et  grès  contenant  de   la    lignite. 
Habituellement  ces   dépôts   renferment    des   restes   mal   conservés  de 
plantes  (Asplenium  Whitbiense  var.  tenuis  Hr.,   Pliyllotheca   striata 
Schmalh.,   Podozamites   lanccolatus  Lindl.    etc.)   et    des   restes  de 
JEstkeria- minuta  ATb.   var.   Karpinshyana  Jones.    Dans   l'Oural   du 
sud,  ces  dépôts  ont  été  trouvés  près  de  Kitchiguina  au  nord  de  Troïtsk, 


1)  Le  calcaire  à  Ch/menia  a  aussi  été  trouvé  dans  les  montagnes 
Gouberlinsky  par  M.  Loewinson-Lessing.  Bull,  de  la  Soc.  Belge  de 
çéoloçie  etc.,  Bruxelles,  1892.  71,  p.  16. 

-)  Schmalhausen,  Mém.  Acad.  St.  Pétersb.  1883,  XXXI,  Xa  13. 


V  13 

près  de  Iliyna  au  NE  de  Tehéliabinsk,  et,  dans  l'Oural  moyen,  près 
de  Koltchédansk  à  l'est  d'Ekathérinebourg  et  de  l'usine  Kamensky. 
Des  dépôts  semblables  ont  également  été  découverts  dans  l'Oural  du 
nord  et  près  de  l'extrémité  sud  de  la  chaîne,  dans  le   district  d'Orsk. 

Enfin,  sur  le  versant  est  de  l'Oural  du  nord  on  trouve  encore  des 
dépôts  du  jurassique  supérieur  à  Ammonites,  découvertes  en  1834, 
des  dépôts  du  crétacé  inférieur  et  du  crétacé  supérieur  à  Baculites 
Des  couches  du  crétacé  supérieur  à  BcJcmnitdla  murr<  nota,  L+ryphea 
vesicularis  etc.  se  rencontrent  aussi  à  l'extrémité  sud  de  l'Oural,  dans 
la  partie  centrale  de  la  chaîne.  (Dans  la  steppe  au-delà  de  l'Oural  le 
crétacé  supérieur  a  été  récemment  découvert  sur  l'Aïat,  affluent  gau- 
che de  la  rivière  Tobol.J 

Les  sédiments  tertiaires  du  versant  oriental  des  monts  Oural  sont 
fort  remarquables.  Commençant  à  50 — 150  kilomètres  de  l'axe  de  la 
chaîne  l),  ils  s'étendent  en  couches  horizontales  qui  vont  au  loin,  en 
s'épaississant,  dans  l'intérieur  de  la  Sibérie.  Les  roches  dominantes  de 
ces  sédiments,  dans  leur  zone  la  plus  voisine  de  l'Oural,  sont  des  grès 
présentant  parfois  des  propriétés  très  originales,  et  surtout  une  roche 
composée  d'un  mélange  intime  d'une  substance  argileuse  amorphe  avec 
de  la  silice  également  amorphe.  Cette  argile  siliceuse  occupe  un  espace 
extrêmement  grand.  Ainsi  elle  règne  près  de  l'Irbit,  de  Kamychlow, 
de  Troïtsk  etc.  Elle  se  montre  sous  la  forme  de  roche  compacte  d'un 
gris  clair  ou  foncé,  quelquefois  un  peu  jaunâtre,  dont  les  variétés  ty- 
piques ont  la  propriété  de  se  désagréger  en  petits  morceaux  à  arêtes 
vives  et  à  surfaces  bizarrement  sinueuses. 

Les  fossiles  sont  extrêmement  rares  dans  ces  dépôts.  A  côté  de 
dents  de  squales,  de  spicules  d'épongés  et  de  radiolaires,  on  y  a  trouvé 
des  coquilles  de  Lingiilt  n  sp  ,  des  empreintes  de  coquilles  de  Lima 
sp.  Nucuta  sp  ,  l'éponge  Botroclonium  Spassîci  Hinde  etc.  Différen- 
tes considérations  ont  amené  les  géologues  russes  à  rattacher  ces  dé- 
pôts à  l'éocène. 

A  TE  de  la  zone  de  l'argile  siliceuse,  ce  sont  des  grès  assez  fai- 
blement cimentés  qui  sont  le  plus  répandus,  accompagnés  de  sables  et 
d'argiles. 

On  a  trouvé  dans  ces  dépôts  nombre  de  restes  bien  conservés  de 
poissons:  Lamna  clegans  A  g.,  Lamna  cuspidata  A  g.,  Lamna  denticu- 
lata  A  g.,  Otodus  macrotus  A  g.,  Notidanus  serrât  issimus  A  g.  etc.: 
Galeocerdo  minor  Ag.,  Aetobatis  sp  ;  lïchyodorulite  Myliobates  etc. 
De  plus,  on  y  a  rencontré  'des  restes  de  mollusques;  l'espèce  la  plus 
répandue,  Cyprina,  ressemble  beaucoup  à  Cyprina  perovalisv.  Ko  en. 
On  y  voit  en  outre:  Modiola  n.  sp.,  Psammobia  (?)  n.  sp.  Fusus 
[Neptunea)  cf.  gracilis  da  Costa,  Fusus  multisulcatus  Nyst  et  Na- 
tica  sjj. 


x)  Comme  nous  l'avons  déjà  fait  observer  plus  haut,  les  îlots  iso- 
lés de  roches  tertiaires,  échappés  à  l'érosion,  émergent  parfois  beau- 
coup plus  près  de  la  principale  ligne  de  partage  de  l'Oural. 


14  V 

Ces  dépôts  se  classent  dans  l'oligocène. 

Au  nombre  des  dépôts  les  plus  remarquables  du  système  postter- 
tiaire, au  versant  est  de  FOural,  se  rapportent,  outre  les  dépôts  gla- 
ciaires développés  au  nord  de  la  61-ine  parallèle,  des  sables  aurifè- 
res et  platinifères,  ces  derniers  appartenant  exclusivement  à  FOural. 
Intimement  liés  aux  serpentines  et  à  leurs  roches  primitives,  à  la  dé- 
sagrégation descpielles  les  placera  platinifères  doivent  leur  formation, 
ceux-ci  n'offrent  pas  un  développement  aussi  étendu  que  les  placers 
aurifères. 

Les  dépôts  aurifères  de  FOural  forment  des  masses  stratifiées  dont 
l'épaisseur,  parfois  très  minime,  peut  aller  jusqu'à  4  mètres  de  puis- 
sance et  même  davantage.  L'épaisseur  la  plus  ordinaire  varie  entre 
0,5  m.  et  1  m.  Leur  longueur,  ordinairement  de  20  à  40  m.  y  atteint 
parfois  200  et  même  500  m.  Il  est  rare  qu'ils  soient  plus  longs:  on  en 
connaît  cependant  qui  ont  4V2  Mm.,  6  ldm.,  12  Mm.  (placer  Peclitclianka 
au  district  Bogoslovsk).  La  largeur  des  placers  est  parfois  très  petite, 
de  2  à  4  m.;  habituellement  elle  compte  de  20  à  40  m.  et  s'élève  jus- 
qu'à 100  m.  et  davantage.  Quelquefois  on  a  trouvé  les  couches  aurifè- 
res immédiatement  sous  la  terre  végétale  ou  sous  le  gazon,  mais  pres- 
que toujours  elles  sont  recouvertes  d'une  roche  stérile,  c'est-à-dire 
d'une  couche  alluviale  dépourvue  d'or,  appelée  „tourbe",  par  la  raison 
que  les  premiers  placers  trouvés  .dans  l'Oural  étaient  souvent  recou- 
verts d'une  véritable  tourbe.  L'épaisseur  de  cette  couche  stérile  varie 
ordinairement  de  0,5  m.  à  4  m.  et  en  certains  cas  atteint  jusqu'à 
20  m.  et  même  davantage.  Les  placers  gisent  ordinairement  sur  une 
roche  dure  ou  quelque  peu  désagrégée,  dite  „plotik",  et,  rarement,  sur 
une  couche  alluviale  ne  contenant  point  d'or,  superposée  dans  la  plu- 
part des  cas  à  une  seconde  couche  aurifère  qui  repose  immédiatement 
sur  le  „plotik". 

Les  placers  aurifères  se  trouvent  à  l'ordinaire  dans  les  vallées  des 
rivières  et  des  ruisseaux  ou  dans  des  vallons  et  des  thalwegs  secs.  La 
direction  des  dépressions  est  la  même  que  celles  des  placers. 

On  sait  que  les  placers  se  forment  par  la  destruction  des  gîtes 
primitifs  et  des  roches  encaissantes.  Selon  que  les  produits  de  destruc- 
tion sont  restés  sur  place  ou  qu'ils  ont  été  emportés,  leur  forme  est 
anguleuse  ou  arrondie.  Les  fragments  proviennent  de  roches  qui  forment 
ou  le  „plotik"  ou  les  pentes  et  les  sommets  des  hauteurs  bordant  les  val- 
lées aurifères;  parfois  aussi  les  fragments  sont  descendus  de  la  partie 
supérieure  de  la  vallée  même. 

L'or  se  présente  le  plus  souvent  en  parcelles.  Il  arrive  aussi  que 
l'on  trouve  de  l'or  natif  en  gros  morceaux,  dont  le  plus  considérable,  du 
poids  d'environ  oti  kilogr.,  a  été  extrait  au  placer  Tz.aréwo-Alexandrovsky 
dans  le  district  de  Miass.  La  distribution  de  For  est  rarement  égale; 
ordinairement  il  y  a  dans  les  sables  des  placers  où  il  est  accumulé  en 
quantité  relativement  plus  grande.  Dans  beaucoup  de  placers  on  ob- 
serve comme  un  courant,  formant  une  bande  étroite,  dans  lequel  Foi- 
est  particulièrement  abondant,  et  qui  semble  correspondre  au  plus  fort 


V  15 

courant  du  cours  d'eau  qui  a  participé  à  la  formation  du  placer.  La 
teneur  en  or  dans  les  placers  exploités  varie  dans  l'Oural  entre  0,57 
gr.  et  2,6  gr.  par  tonne.  Une  teneur  plus  forte  se  rencontre  rarement 
et  cela  arrive  surtout  dans  les  petits  placers  ou  dans  de  petites  parties 
de  placers  plus  considérables  (quelquefois  environ  Kikilogr.  par  tonne). 

L'or  est  presque  toujours  accompagné  de  magnétite  qui,  au  lavage, 
s'obtient  sous  forme  de  sable,  appelé  ,;Scblicb",  et  plus  rarement  sous 
forme  d'oligiste,  d'ilménite  et  de  chromite.  Le  plus  souvent  on  rencon- 
tre aussi  du  quartz,  très  souvent  du  platine  et  du  grenat  et  quelque- 
fois du  zircon,  du  distbène,  des  diamants  etc. 

La  richesse  des  placers  ne  semble  pas  toujours  dépendre  de  la 
nature  des  roches  voisines.  Dans  l'Oural,  les  gîtes  les  plus  sérieux  et 
les  placers  les  plus  productifs  semblent  être  propres  aux  régions  occu- 
pées par  des  grunstein  et  des  schistes  cristallins  talqueux,  chloriteux 
etc.:  moins  productifs  sont  les  espaces  occupés  par  le  granité,  le  gneiss 
et  le  micaschiste,  ce  qui  d'ailleurs  se  présente  rarement. 

On  a  remarqué  quelquefois  que  les  placers,  gisant  sur  les  calcai- 
res, sont  particulièrement  riches.  En  ce  cas  la  surface  des  calcaires 
est  creusée  et  présente  comme  des  baquets  naturels  dans  lesquels  l'or 
s'est  déposé  lors  du  lavage  des  sables. 

Les  placers  de  l'Oural  se  rapportent  aux  dépôts  posttertiaires.  En 
partie  ce  sont  des  dépôts  récents  qui  contiennent  parfois  des  objets 
travaillés  de  main  d'homme;  en  partie — des  dépôs  postpliocènes  renfer- 
mant des  restes  de  mammouths,  de  rhinocéros  etc.  Presque  tous  sont 
situés  sur  le  versant  est,  très  peu  sur  le  versant  occidental  ou  sur 
la  ligne  de  partage. 

Parmi  les  roches  cristallines  stratifiées  du  versant  est  de  l'Oural 
voici  les  plus  importantes:  gneiss  à  biotite,  à  muscovite,  à  deux  micas, 
amphibolique,  ouralitique  etc.;  schistes  micacés,  chloriteux,  talqueux,  am- 
phiboliques,  siliceux  etc.  (p.  ex.  à  distbène);  diverses  phyllites  et  quart- 
zites.  Parmi  les  schistes  cristallins  ou  rencontre  des  calcaires  et  des 
dolomies  (marbres),  parfois  avec  restes  organiques.  La  listvénite  de 
Gustave  Rose,  composée  principalement  de  magnésite  ferrugineuse 
(breunerite)  mélangée  de  talc  et  de  quartz,  n'est  le  plus  souvent  que  le 
produit  d'une  transformation  de  calcaire.  Parmi  les  roches  massives  sont 
à  citer:  granités  (granitite,  granité  amphibolique  etc.),  diverses  syéni- 
tes,  miaskile  (syénite  néphélinique  à  biotite)  porphyres  quartzeux,  fel- 
site,  porphyre  à  orthose,  diorit°,  gabbro,  norite,  diabase,  différentes 
porphyrites,  péridotites  très  variées,  roches  à  diallage  et  d'autres  con- 
nues sous  la  dénomination  de  pyroxénites;  serpentine,  roche  originale, 
mélange  de  corindon  et  d'anorthite.  Beaucoup  de  ces  roches  ont  été 
soumises  à  un  métamorphisme  dynamique  plus  ou  moins  fort  auquel 
doivent,  entre  autres,  leur  existence  les  schistes  verts  et  les  schistes 
ouralitiques. 

Les  rapports  mutuels  des  diverses  formations  du  versant  oriental 
de  l'Oural  sont  assez  confus  à  cause  de  la  dislocation  de  tous  les  dé- 
pôts (à  l'exception   de  ceux   du   tertiaire,  du  posttertiaire,  du  crétacé 


16  V 

supérieur,  rare  dans  cette  région)  et  du  traversement  des  roches  sê- 
dimentaires  par  les  massives. 

Toute  cette  région  est  constitutée  par  les  roches  citées  ci-devant 
pui  apparaissent  communément  eu  bandes  ayant  à  peu  près  la  direc- 
tion du  méridien,  à  l'exception  toutefois  de  la  partie  orientale,  où  il 
y  a  développement  de  dépôts  tertiaires.  Les  roches  que  nous  venons 
d'énumérer  alternent  fréquemment  entre  eux,  tantôt  pour  ainsi  dire 
normalement,  dans  Tordre  de  leur  ancienneté,  tantôt  sans  aucun  ordre 
régulier.  La  direction  des  bandes  correspond  à  celle  de  la  stratification. 
Les  couches  ne  s'inclinent  ordinairement,  pas  clans  le  sens  de  la  pente 
mais  approximativement  vers  l'ouest.  La  disposition  des  roches  en  ban- 
des, troublée  d'ailleurs  en  plusieurs  points,  dépend  du  plissement,  de 
rejets,  du  traversement  des  roches  sédimentaires  par  des  bandes  de  ro- 
ches massives,  et,  partiellement,  des  divers  degrés  de  changement  et 
de  métamorphisme  des  mêmes  dépôts.  La  prédominance  de  l'inclinai- 
son des  couches  vers  l'ouest  est  due  principalement  au  plissement  iso- 
clinal. 

Il  semblerait  qu'avec  leur  éloignement  de  l'axe  de  l'arête,  les  dé- 
pôts anciens  feraient  place  à  des  dépôts  plus  récents,  que  la  stratifi- 
cation serait  moins  dérangée  et  que  le  métamorphisme  devrait  être 
de  plus  en  plus  faible.  En  traits  généraux  il  en  est  effectivement  ainsi; 
néanmoins,  sur  le  versant  oriental,  jusqu'au  méridien  où  les  dépôts 
tertiaires  apparaissent  en  nappe  ininterrompue,  relativement  puissantef 
les  différentes  formations  alternent  sans  aucun  ordre,  tant  sous  le  rap- 
port chronologique  que  sous  celui  du  degré  du  changement  qu'elles 
ont  eu  à  subir.  Comme  certaines  données  semblent  le  prouver,  ces  dé- 
pôts conservent  la  même  allure  sur  une  distance  considérable  vers  l'est, 
restant  tout  le  temps  cachés  sous  les  dépôts  tertiaires  de  plus  en  plus 
épais. 

Pour  donner  une  idée  plus  précise  de  la  structure  géologique  des 
parties  abrasées  du  versant  asiatique  de  l'Oural,  où  les  dépôts  sédimen- 
taires ont  relativement  un  grand  développement,  nous  donnerons, 
page  17,  quelques  coupes  prises  dans  la  direction  des  rivières  Pychma, 
Kamenka,  Kamychenka  et  Isset,  la  distance  entre  la  première  et  la 
dernière  étant  à  peu  près  de  60  kilomètres. 

Comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  la  région  transouralienne,  à  une 
distance  peu  éloignée  de  l'axe  de  la  chaîne,  a  actuellement  le  carac- 
tère d'une  plaine  qui  ne  répond  nullement  à  la  structure  géologique 
inférieure. 

Si  l'on  prend  en  considération  les  rejets  et  le  remplacement  des 
dépôts  sédimentaires  par  les  roches  massives  qui  les  traversent,  et  en 
reconstituant  les  parties  disparues  des  plis,  on  arrive  à  conclure  que 
le  relief  de  la  région  transouralienne  a  dû,  dans  les  temps  anciens, 
être  très  varié.  Malgré  que  Ton  ne  puisse  admettre  que  les  agents  de 
nivellement  soient  restés  inactifs  lors  de  la  formation  de  la  structure 
géologique,  décrite  plus  haut,  l'abrasion  principale  a  dû  certainement 
avoir  lieu  lors   de  l'envahissement,    en  ces  lieux,   de  la   mer   tertiaire 


17 


18  V 

(paléogène),  et  une  partie  considérable  des  dépôts  a  dû  s'y  former  aux 
dépens  des  roches  plus  anciennes  faisant  alors  saillie  au-dessus  du  ni- 
veau actuel  de  la  contrée. 


La  différence  que  Ton  observe  dans  la  structure  géologique  des 
deux  versants  de  l'Oural  se  reflète  sur  la  distribution,  dans  ces  deux 
régions,  des  richesses  minérales. 

Ainsi  les  gisements  stratifiés,  tels  que  les  gîtes  de  limonite,  degrés 
cuprifères  et  de  houille,  se  trouvent  surtout  sur  le  versant  occidental 
de  l'Oural,  tandis  que  les  gisements  en  filons  et  en  amas  se  rencon- 
trent principalement  sur  le  versant  oriental,  ou  se  présentent  même 
presque  indépendamment  des  gîtes  de  magnétite,  d'or,  de  fer  chromé 
et  de  minerais  de  cuivre.  Parmi  les  gisements  stratifiés,  les  placers 
seuls  sont  propres  à  l'est  de  l'Oural  et  cela  est  tout  naturel  grâce  au 
lien  qui  les  rattache  aux  gîtes  primitifs. 


D'Ourjoum  à  Miass. 

Bientôt  après  la  station  Ourjoum  commence  la  descente  du  versant 
oriental  de  l'arête.  La  coupe  adjointe  montre  la  structure  géologique 
de  la  contrée  le  long  du  chemin  de  fer,  l'espace  étant  proportionnel- 
lement réduit  là  où  la  voie  ferrée  se  déroule  en  zigzags.  La  coupe 
fait  voir  que  les  micaschistes,  brusquement  inclinés  vers  l'W  (ou  NW) 
sont  recoupés  par  des  filons  de  diabase  métamorphosée  et  renferment 
des  couches  de  marbre  (dolomies),  parfois  fétide,  à  cristaux  de  dis- 
thène  et  vestiges  de  restes  organiques.  Près  de  leur  limite  est;  les 
micaschistes  sont  traversés  par  des  filons  de  granité  et  de  porphyre 
(tranchée  à  la  775-me  verste)  et  sont  ensuite  remplacés  par  des  roches 
granitiques  (çà  et  là  accompagnées  de  gneiss),  assemblage  de  granité 
à  biotite  (granitite),  comme  dans  l'Oural,  de  granité  sans  mica  (aplite), 
de  granité  amphibolique  et  de  syénite,  quelquefois  à  grain  fin,  parfois 
même  apbanitique.  Toutes  ces  roches  passent  souvent  les  unes  aux  au- 
tres et  se  présentent  sous  forme  de  schlier,  de  filons,  de  parties  déta- 
chées ressemblant  à  des  fragments.  Près  de  la  station  Syrostan,  le  gra- 
nité à  grain  fin  felsitique  (microgranite)  occupe  une  plus  grande  place 
(tranchée  à  la  787-mé  verste). 

Un  fossé  creusé  près  de  la  station  Syrostan  a  traversé  des  schistes 
(phyllites),  une  roche  talqueuse  poreuse  (listvénite  altérée)  et  une  ser- 
pentine. Cette  dernière  roche  l)  qui  affleure  plus  loin  clans  une  série 
de  hauteurs  et  dans  les  tranchées,  est  remplacée  ensuite  par  des  ro- 
ches schisteuses  parmi  lesquelles  prédominent  les  gruenschiefer:  por- 
phyrites  dynamométamorphosées  et  roches  élastiques  avec  transforma- 
tion de  l'augite  en  ouralite.  Les  autres  éléments   secondaires   en  sont 


1)  La  serpentine  consiste  principalement  en  antigorite;  par  endroits 
elle  présente  le  caractère  de  serpentines  transformées  d'olivine  avec- 
restes  de  ce  minéral. 


V 


19 


2* 


20  V 

la  chlorite,  le  quartz,  la  calcite,  l'épidote  etc.  Près  du  pont  de  la  Sy- 
rostan  les  schistes  sont  interrompus  par  du  granité,  puis  par  de  la 
péridotite  et  plus  loin,  à  la  806-me  verste,  ils  renferment  du  calcaire 
offrant  dans  la  tranchée  un  contact  irrégulier. 

A  la  807-me  verste  viennent  se  montrer  des  schistes  argileux  et 
des  felsites,  remplacés  bientôt  par  des  schistes  verts  entre  lesquels 
affleure  une  porphyrite  augitique.  Plus  loin,  les  alluvions  dans  la  val- 
lée Miass  recouvrent  les  roches  sous-jacentes  jusqu'à  la  station  du 
même  nom  où  apparaissent  des  gneiss  à  biotite  et  à  amphibole  avec 
filons  de  granité  à  gros  grain. 

La  structure  géologique  de  la  contrée,  entre  les  stations  Ourjoum 
et  Miass,  est  plus  compliquée  qu'elle  ne  le  paraît  le  long  de  la  voie 
ferrée.  Sur  l'ancienne  route  postale  passant  à  proximité,  se  remarquent 
souvent,  jusqu'au  village  Syrostan,  des  affleurements  de  gneiss  que  Ton 
ne  trouve  pas  à  côté  du  chemin  de  fer,  et,  sur  une  distance  de  16 
verstes  entre  le  village  Syrostan  et  Mias,  espace  se  distinguant  parti- 
culièrement par  sa  complexité,  les  roches  alternent  plus  de  70  fois. 

Presque  toute  la  région  comprise  entre  Syrostan  et  les  monts 
Ilmen,  au  pied  desquels  est  située  la  station  Miass,  est  aurifère.  Le 
centre  de  ce  rayon  aurifère  est  le  village  Miass  (usine  de  Miass),  si- 
tué non  loin  de  la  station  du  chemin  de  fer  au  pied  des  montagnes 
Tchachkovsky,  rameau  de  la  chaîne  Ilmen.  Les  montagnes  Tchach- 
kovsky  sont  constituées  par  des  gneiss,  en  partie  par  des  granités  tra- 
versés çà  et  là  de  nombreux  filons  de  diverses  variétés  de  granité  et 
de  filons  de  quartz.  Sur  les  pentes  assez  raides  de  ces  montagnes  on 
exploitait  autrefois  les  sables  aurifères,  évidemment  formés  par  la  des- 
truction du  gneiss  dont  le  produit  est  resté  sur  place. 

Les  gneiss  sur  lesquels  est  construit  Miass,  sont  traversés,  dans  les 
limites  du  village,  par  de  la  péridotite  et,  dans  sa  partie  ouest,  sont 
remplacés  par  du  schiste  siliceux  (Kieselschiefer)  et  par  de  la  phyllite. 

Parmi  les  placers  du  district  de  Miass  on  visitera  celui  qui  est 
dans  le  voisinage  de  la  station  et  qui  est  connu  sous  le  nom  de  placer 
Ilmensky.  On  ne  peut  le  citer  comme  typique  dans  l'Oural. 

La  couche  qui  recouvre  la  couche  aurifère  a  une  épaisseur  va- 
riant entre  2  et  4  mètres;  elle  se  compose  essentiellement  de  tourbe, 
de  sable  et  d'argile.  La  couche  aurifère  elle-même  consiste  en  sable 
argileux  avec  de  nombreux  galets,  ou  en  gravier;  il  s'y  rencontre  des 
fragments  de  gneiss,  de  quartz  et  de  schiste  siliceux.  La  puissance  de 
la  couche  aurifère  est  d'environ  0,7  mètre.  La  teneur  en  or  n'est  pas 
partout  égale,  oscillant  entre  0,6  et  0,8  gr.  par  toune. 

La  couche  aurifère  repose  sur  du  gravier,  du  sable  et  de  l'argile; 
dessous,  à  une  profondeur  de  2  mètres,  les  sondages  ont  révélé  des 
schistes  talqueux  et  argileux  et  de  la  serpentine.  Une  partie  de 
ces  dépôts-ci,  superposés  directement  sur  les  roches  mentionnées  plus 
haut,  contient  de  l'or,  mais  en  quantité  trop  minime  pour  être  extraite. 
Le  placer,  avec  sa  partie  non  encore  exploitée,  atteint  une  longueur 
de  1380  m.  sur  une  largeur  maximale  de  320  m. 


21 


De  Miass  à  Tchéliabinsk. 

Les  monts  Ilmen  au  pied  desquels  est  située  la  station  Miass 
sont,  comme  nous  l'avons  dit,  une  des  régions  les  plus  remarquables 
aux  points  de  vue  minéralogique  et  pétrographique.  C'est  là  que  pour 
la  première  fois  a  été  déterminé  le  type  de  roche  qui  a  reçu  de 
Gustave  Rose  l'appellation  de  miaskite,  remplacé  ensuite  par  le  terme 
fort  peu  heureux  de  syénite  néphélinique  (éléolithique)  *).  La  miaskite 
n'est  pas  seulement  caractéristique  de  la  partie  de  la  chaîne  qui  porte 
ordinairement  le  nom  de  monts  Ilmen,  mais  aussi  de  son  prolongement 
vers  le  nord,  où  elle  se  trouve  dans  les  montagnes  Baïksky,  Sobat- 
chia,  Potanina  et  Wichniowaïa  (voir  la  carte,  page  4).  Dans  ce  pro- 
longement nord  des  monts  Ilmen  on  rencontre  encore  une  autre  roche 
originale,  formée  d'anortite  et  de  corindon,  roche  qui  doit  être  consi- 
dérée comme  un  type  distinct  et  non  comme  un  mélange  fortuit. 

Le  gisement  primitif  de  cette  roche  remarquable  qu'on  n'a  con- 
nue pendant  longtemps  que  par  des  fragments,  fut  découvert  en  1848 
lors  de  la  visite  de  Stchourovsky  de  l'Oural,  et,  dans  ces  derniers 
temps,  a  été  soigneusement  étudiée  par  Morozéwicz.  En  outre,  un  gi- 
sement peu  important  de  cette  roche  fut  découvert  à  3  ou  4  klm.  de 
l'usine  Kaslinsky;  des  fragments  en  ont  été  trouvés  aussi  dans  la  mon- 
tagne Sobatchia,  à  une  distance  d'environ  20  klm.  vers  le  sud  de 
Kychtym. 

Outre  cela,  dans  les  gneiss,  non  seulement  des  monts  Ilmen,  mais 
aussi  dans  leur  prolongement  nord,  on  a  trouvé  des  filons  d'une  roche 
composée  essentiellement  d'orthose  et  de  corindon;  cette  roche  peut 
être  considérée  comme  analogue  aux  syénites,  le  corindon  étant  évi- 
demment l'équivalent  pétrographique  de  la  biotite. 

Ces  traits  curieux  des  monts  Ilmen,  dans  leur  sens  le  plus  large, 
font  que  ces  montagnes,  sur  une  étendue  d'environ  150  klm.,  sont  plus 
uniformes  et  mieux  caractérisées  que  l'arête  principale  de  l'Oural,  qui, 
sur  une  même  distance,  offre  tantôt  des  quartzites  et  des  micaschi- 
stes, tantôt  du  granité  et  du  gneiss,  tantôt  enfin  des  serpentines  qui 
en  sont  dans  ce  cas  les  roches  prédominantes. 

Dans  les  monts  Ilmen,  près  du  lac  du  même  nom,  c'est  le  miné- 
ralogue  Menge  qui  a  découvert  le  premier  la  miaskite.  La  dénomi- 
nation de  „granite  d'Ilmen"  qu'il  avait  donnée  à  cette  roche,  fut  dans 
la  suite  remplacée  par  Gustave  Rose  par  celle  de  „miascite"  (mieux 
„miaskite"  ou  „miassite"),  actuellement  fort  peu  usitée. 

C'est  ce  savant  qui  a  donné  le  premier  la  description  scientifique 
de  cette  roche  dont  l'analyse  microscopique  a  été  faite  pour  la  pre- 
mière fois  par  M.  Kontkéwicz  (Journ.  d.  mines,  1877,  JVs  11). 


J)  La  néphéline  avait  déjà  été  découverte  avant  cela  dans  la  syé- 
nite zirconienne  de  la  Norvège,  mais  elle  y  fut  longtemps  considérée 
comme  élément  accessoire  de  cette  roche. 


22  V 

La  miassite  ou  syénite  néphélinique  à  biotite  (Biotitnephelinsyenit) 
occupe  clans  les  monts  Ilmen  plusieurs  espaces  dont  le  plus  considé- 
rable se  trouve  près  du  lac  Ilmen.  Là,  comme  dans  presque  tous  les 
autres  endroits,  se  développent  surtout  des  variations  grenues  et  gneis- 
siques  de  miassite,  traversée  par  des  filons  de  miassite  à  très  gros 
grain,  dont  le  volume  des  éléments  sera  indiqué  plus  bas. 

Dans  la  composition  des  syénites  népliéliniques  des  rocbes  d'Ilmea 
entrent:  kalifeldspatbs:  ortbose  typique,  microcline  ou  micropertiter 
népbéline  (éléolite),  parfois  plagioclase  (albite),  biotite,  quelquefois 
hornblende  ou  augite.  Sous  forme  d'éléments  accessoires  on  y  rencon- 
tre: la  sodalite,  la  cancrinite,  le  zircon,  la  titanite  etc. 

La  plupart  des  variations  gneissiques  sont  produites  par  des  chan- 
gements dynamiques  dont  les  traces  se  remarquent  assez  souvent'  aussi 
dans  les  variations  grenues  1). 

La  syénite  qui  contient  parfois  de  la  micropertite,  semble  être  en 
certaine  relation  avec  les  roches  dont  nous  venons  de  parler. 

Les  monts  Ilmen,  personne  ne  l'ignore,  sont  célèbres  par  leurs 
gisements  de  minéraux,  exploités  au  nombre  de  plus  de  150.  Les  ex- 
ploitations se  concentrent  aux  alentours  du  lac  Ilmen.  La  plupart 
d'entre  elles  sont  indiquées  sur  notre  carte.  Elles  ont  été  si  parfaite- 
ment décrites,  au  point  de  vue  minéralogique,  par  le  professeur  Arz- 
runi,  qu'il  ne  nous  reste  qu'à  en  donner  ici  la  description  géologique^2). 


\)  Je  cite  ici  les  analyses  non  encore  publiées,  faites  par  M.  Bour- 
d  a  k  o  w. 

I.  IL  III. 

Miaskite  grenue    Miaskite  schi-    Miaskite  schi- 
près  du  lac      steuse  du  mont   steuse  du  mont 


Ilmen. 

Sobatchia. 

Wichnio 

Si02 

52,03 

56,26 

54,17 

TiO, 

0,99 

0,47 

.     0,98 

Al  A 

22,34 

23,59 

23,25 

Fe,03 

1,13 

0,85 

0,69 

FeO 

1,63 

2,61 

2,95 

MnO 

0,41 

0,09 

0,16 

CaO 

2,09 

0,54 

2,02 

MgO 

0,67 

0,27 

0,48 

Na-,0 

8,44 

7,77 

6,33 

KM 

5,16 

5,72 

6,19 

CO„ 

1,32 

1,37 

1,14 

E0Ù 

1,79 

0,37 

0,17 

-)  Voici  la  liste  des  principaux  ouvrages  qui  traitent  des  gise- 
ments de  minéraux  dans  les  monts  Ilmen: 

G.  Rose.  Reise  nach  dem  Ural  etc.  1842,  II,  p.  44. 

Mouchkétow.  Matériaux  pour  l'étude  de  la  structure  géognosti- 
que  du  district  minier  de  Zlatooust,  Journ.  d.  mines.  1877,  III.  pp.  263 
et  suivantes. 

Melnikow.  Les  gisements  de  minéraux  des  monts  Ilmen.  Journ. 
d.  mines.  1882. 

Kokcharow.  Materialien  zur  Minéralogie  Russlands. 

Pour  les  autres  ouvrages  nous  renvoyons  à  Mouchkétow  et  à 
Melnikow. 


V,  Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolosf.  Internai,     PI.  A 


Fig.   i.     Montagnes  Ilmen  et  valée  de  la  riv.  Miass;  Vue  prise  de   valée 
de  Soïmonovsk. 


Fig.   2.     La  région  des  lacs  et  la  plaine  sibérienne.  Vue  prise  du   mont 

Potanina. 


V  23 

Quelques-uns  des  gisements  se  trouvent  dans  la  miassite,  d'autres 
sont  subordonnés  aux  syénites  ou  sont  renfermés  dans  les  gneiss. 

Les  premiers  de  ces  gisements  offrent  des  filons  pégmatoïdes  et 
des  sécrétions  au  milieu  d'une  miaskite  schisteuse  ou  grenue.  Ou- 
tre la  miaskite  à  gros  grain,  on  a  parfois  rencontré  dans  ces  filons 
des  nids  et  des  veines  de  calcaire  cristallin  (JVs  6  et  16).  Les  filons  de 
miaskite  présentent  quelquefois  un  grain  très  gros;  les  individus  des 
éléments  atteignent  souvent  10  ctm.  et  davantage.  Une  fois  même  on 
a  trouvé  un  cristal  de  biotite  pesant  62,67  kilogr.  Dans  le  gisement  on 
rencontre:  sodalite,  cancrinite,  zircon,  titanite,  ilménite,  apatite  fluorine. 

Les  filons  les  plus  répandus  et  les  plus  remarquables  pour  la  va- 
riété des  minéraux  qu'ils  renferment,  sont  ceux  d'un  granité  original 
vert  qui  traverse  le  gneiss. 

Le  granité  typique  des  filons  consiste  en  amazonite  (microcline), 
albite,  quartz  gris,  incolore,  parfois  noir,  et  biotite.  Il  n'est  pas  rare 
que  la  couleur  verte  de  l'orthose  est  absente  et  cela  se  remarque  non 
seulement  dans  les  différentes  parties  d'un  même  filon,  mais  encore 
d'un  même  individu.  La  présence  de  l'albite  n'est  pas  partout  égale; 
elle  manque  même  dans  certains  filons;  quelquefois,  mais  rarement, 
l'albite  prédomine  sur  l'orthose.  Une  certaine  combinaison  du  quartz 
avec  l'amazonite  produit  parfois  une  belle  pegmatite  graphique. 

La  roche  renferme  des  cavités  à  parois  tapissées  de  cristaux  for- 
més par  les  éléments  du  granité  et  Ton  y  rencontre  de  plus  de  très 
beaux  cristaux  d'amazonite,  d'albite,  de  mica,  à  côté  de  cristaux  de  roche. 

Les  cavités  sont  remplies  d'une  matière  argileuse,  souvent  blanche, 
très  tendre,  qu'on  appelle  „salo"  (graisse).  Dans  cette  substance  on 
trouve  des  cristaux  bien  développés  de  topaze  et  d'autres  minéraux. 
Les  cristaux  se  recontrent  du  reste  aussi  comme  enracinés  dans  la 
roche  ou  attachés  aux  parois. 

Outre  les  topazes  on  rencontre  encore  dans  les  filons  les  cristaux 
des  minéraux  suivants:  béryl  (aiguë -marine),  phénacite,  tourmaline, 
columbite,  samarskite,  monazite,  monazitoïde,  helvine,  grenat,  malacon, 
criolite,  chiolite  etc. 

Les  filons  de  syénite  micacée,  composée  d'orthose,  de  plagioclase, 
de  biotite  et  parfois  de  muscovite,  qui  traversent  les  gneiss,  renfer- 
ment des  minéraux  très  variés:  zircon,  pyrochlore,  aeschynite,  mona- 
zite, quelquefois  apatite,  sphène,  magnétite,  ilménite. 

Les  mines  se  distinguent  d'après  l'abondance  des  minéraux  qui  y 
prédominent;  telles  sont  les  mines  de  zircon,  de  pyrochlore,  d'aeschy- 
nite  et  de  monazite. 

Les  filons  de  zircon  contiennent  souvent  ce  minéral  en  quantité 
très  considérable.  Dans  la  mine,  indiquée  sur  la  carte  sous  le  N»  12, 
on  a  trouvé  un  cristal  de  zircon  du  poids  de  3,58  kilogr.  Dans  la 
mine  JVs  23  on  a  trouvé  un  échantillon  de  roche  avec  40  grands  cri- 
staux de  zircon. 

Le  principal  gîte  de  pyrochlore  forme  un  filon  (K«  12)  épais  de 
1  à  1,4  mètre.  Ce  minéral  y  est  accompagné  de  zircon  et  d'apatite. 


24 


Les  gîtes  des  monts  llmen. 


1,  2.  Zircon,  ilménite.  44. 

3.  Sodalite,  ilménite,  zircon.  46- 

4.  Ilménite,  zircon.  49. 

5.  Zircon,  sodalite.  50. 

6.  Apatite,   zircon,   sodalite,  ilménite, 

calcite.  51. 

7.  Zircon.  52. 

8.  Ilménite,  zircon,  grands  cristaux  de 

biotite. 

9.  Cancrinite,  sodalite,  ilménite,  fluo-  53, 

rine,  sphène.  55. 

11.  Zircon,  apatite,  ilménite,  sodalite.  57. 

12.  Zircon.  58. 
12'.  Zircon,  apatite,  pyrochlore,  sphène.  59. 
12".  Ouralorthite.  60. 
12'".  Aeschynite,  zircon. 

13.  Amphibole  avec  zircon  et  biotite.  61. 
14  Graphite.  15.  Molybdénite.  62. 
15'.  Sphène,  apatite,  pyrochlore.  63. 
16.  Zircon,  ilménite,  apatite.  calcite.  64. 
16',  17,  18.  Zircon,  magnétite.  64' 
19.  Zircon,  ilménite.  20,  21.  Zircon.  65. 
22.  Zircon,  ouralorthite.  23, 24.  Zircon.  68. 
25,  26.  Corindon,  magnétite. 

27.  Béryl.  28.  Ouralorthite.  69. 
29.  Corindon.  30.  Ouralorthite. 

31.  Corindon,  aeschynite,  zircon,  mus- 

covite.  70. 

32.  Orthose.  71. 

33.  Corindon,  muscovite,  ilménite.  72, 

34.  Topaze,  phénacite,  béryl  (aigue-ma-  74. 

rine),  columbite,  grenat.  75. 

35.  Béryl,  topaze,  phénacite.  76. 

36.  Épidote,  apophyllite,  scapolite,  ma-  77. 

gnétite,  grenat. 

37.  Topaze,  béryl.  78. 

38.  Topaze,  phénacite.  80. 

39.  40.  Muscovite.  81. 

41.  Monazite,  aeschynite,  muscovite. 

42.  Muscovite.  82. 

43.  Aeschynite,  monazite,   zircon,   ma- 

gnétite. 83. 


Muscovite.  45.  Muscovite,  zircon. 

-48.  Muscovite. 

Monazite. 

Topaze,  béryl,  phénacite,  monazite, 
samarskite,  grenat,  malacon. 

Aeschynite,  zircon,  magnétite. 

Topaze,  béryl  (aigue-marine),  phé- 
nacite, tourmaline,  ilménorutile, 
cristal  de  roche  enfumé. 

54.  Topaze,  béryl  (aigue-marine). 

Aiguë  marine,  topaze.  56.  Muscovite. 

Columbite,  grenat,  magnétite. 

Béryl,  grenat,  columbite. 

Topaze,  phénacite,  columbite. 

Biotite  sphérique,  muscovite,  gre- 
nat, columbite. 

Béryl,  topaze,  columbite,  grenat. 

Béryl,  topaze,  tourmaline. 

Columbite,  monazite,  béryl. 

Columbite,  malacon. 

,  Helvine,  monazitoïde,  grenat. 

Sphène.  66.  Biotite.  67.  Muscovite. 

Corindon,  mica  blanc  (lépidolite?), 
zircon. 

Criolite,  chiolite,  topaze,  béryl  (aiguë 
-marine),  columbite,  grenat,  phé- 
nacite (?). 

Topaze,  béryl,  phénacite. 

Apatite,  rutile. 

73.  Topaze,  béryl. 

Topaze,  aeschynite,  béryl,  grenat. 

Aeschynite,  magnétite. 

Aeschynite,  zircon,  magnétite. 

Biotite  sphérique,  tourmaline,  gre- 
nat, cristal  de  roche,  mengite. 

Aeschynite,  magnétite. 

Béryl  (aigue-marine),  ouralorthite? 

Topaze,  béryl,  phénacite,  ilméno- 
rutile. 

Topaze,  béryl,  tourmaline,  grenat, 
ilménorutile,  columbite. 

Topaze. 


25 


Carte  des  gîtes  de  minéraux  dans  les  monts  Jlmen. 


26  V 

Outre  les  liions  de  syénite  à  biotite  on  rencontre  dans  ce  rayon, 
dans  les  gneiss,  des  filons  d'une  roche  à  orthose  et  à  muscovite,  par- 
fois avec  passage  à  une  syénite  à  biotite;  quelquefois  vient  s'ajouter 
le  quartz,  formant  alors  un  granité  à  muscovite.  En  dehors  de  l'orthose 
(et  de  la  micropertite)  on  rencontre  aussi  la  plagioclase.  Souvent  le 
muscovite  forme  des  cristaux,  parfois  allongés  et  transparents  dans  la 
direction  des  axes  latéraux  (JV«  45).  Dans  les  mêmes  filons  on  trouve 
de  l'aeschynite,  de  la  monazite,  du  zircon,  de  la  magnétite.  Parmi  ces 
gîtes  on  distingue,  d'après  la  prédominance  de  tels  ou  tels  minéraux, 
des  filons  et  des  mines  de  mica  blanc,  de  monazites  et  d'aeschynite. 
D'un  grand  intérêt  aussi  sont  des  saillies  rocheuses  de  filons  de  syénite 
à  muscovite  avec  aeschynite.  Les  feuillets  de  muscovite  qui  hérissent 
la  roche  lui  donnent  un  aspect  „velu"  (N«  51).  La  mine  d'aeschinite 
et  de  monazite,  exploitée  déjà  dans  le  siècle  passé  pour  en  extraire 
la  muscovite  (Al>  43),  est  la  plus  imporante  des  exploitations  dans  les 
monts  Ilmen. 

A  peu  près  de  la  même  nature  que  les  filons  à  syénite  micacée 
sont  les  filons  de  corindon  dont  la  roche  est  composée  de  feldspath,  de 
biotite  et  de  corindon;  ce  dernier  est  ici  l'équivalent  pétrographique 
du  mica.  Parmi  les  parties  constituantes  ce  sont  souvent  l'orthose  et 
le  corindon  qui  prédominent. 

Quelquefois  les  filons  de  telle  combinaison  ont  une  salbande  de 
syénite  à  biotite  (Ai.1  31'. 

Le  corindon  diaphane  se  rencontre  dans  la  mine  Ai-  33.  Dans  la 
mine  68  on  a  parfois  trouvé  un  corindon  de  magnifique  couleur  de 
saphir.  La  couleur  bleue  est  également  propre  au  corindon  prove- 
nant d'un  gisement  original,  récemment  découvert  par  M-r.  Cdiichkov- 
sky  sur  le  chemin  du  village  Tourgoyak  ou  village  Karassi. 

Les  filons  à  corindon  renferment  parfois  aussi  de  la  muscovite, 
de  Faeschinite,  du  zircon  et  de  l'ilménite. 

A  la  série  des  filons  recoupant  les  gneiss  se  rapportent  encore: 

a)  Des  filons  h  composition  syénitique,  à  amphibole  ou  à  augite 

(ouralite);  contiennent  de  la  titanite,  du  zircon,  de  l'apa- 
tite  et  du  pyrochlore. 

b)  Des  filons  de  syénite  à  longs  cristaux   automorphe   d'amphi- 

bole et  à  l'orthose  xénomorphe  (<N?  71),  contenant  de  l'a- 
patite  et  du  rutile. 

c)  Un  filon  composé  de  gros  cristaux  d'amphibole  et  contenant 

du  zircon  et  de  la  biotite  (Ai1  27). 

d)  Un  filon  d'une  puissance  d'un  mètre  et  même  davantage,  com- 

posé de  grands  individus  de  biotite  avec  du  quartz  la- 
mellaire; les  plus  grandes  plaques  du  mica  dépassent  0,5 
mètres  Qf«  66). 

Parmi  les  syénites  des  monts  Ilmen  on  rencontre  des  filons  de 
syénite,  semblables  à  ceux,  mentionnés  plus  haut,  qui  traversent  le 
gneiss  (a).   Ces  filons  contiennent   également  du  sphène,  du  zircon,  de 


V 


27 


l'apatite.  En  outre,  dans  les  filons  syénitiques  se  trouve  de  la  molyb- 
dénite,  accompagnée  de  zircon  et  de  grenat. 

Au  nombre  des  filons  granitiques  renfermés  dans  les  gneiss  appartien- 
nent encore  les  gîtes  d'ouralorthite  et  de  graphite.  La  roche  à  ouralor- 
thite  se  compose  d'orthose,  de  plagioclase  et  de  quartz,  accompagnés 
de  biotite  et  parfois,  dans  le  voisinage  des  salbandes,  de  muscovite. 

Le  granité  à  graphite  se  distingue  par  sa  structure  sphérique.  Les 
sphéroïdes  sont  fomés  de  graphite  ou  de  deux  ou  plusieurs  couches 
concentriques  de  graphite  alternant  avec  du  feldspath,  quelquefois  avec 
un  grain  de  quartz  au  centre. 


Parmi  les  mines  indiquées  sur  la  carte  on  ne  pourra  visiter,  dans 
la  grande  excursion,  que  celles  qui  sont  les  plus  proches  du  chemin 
.de  fer. 

Au  voisinage  de  la  voie  ferrée  et  dans  la  région  de  la  syénite  né- 
phélinique  sont  situées  les  mines  de  sodalite  et  d'ilménite  qui  forment, 
au  milieu  d'une  miaskite  schisteuse,  des  filons  de  miaskite  h  gros 
grain  Ç\«  2  et  3),  avec  grands  cristaux  de  biotite,  et  un  gisement  de 
cancrinite  dans  une  miaskite  grenue. 

Après  la  région  occupée  par  la  miaskite,  le  chemin  de  fer  tra- 
verse un  espace  marécageux  et  s^ngage  dans  une  région  de  gneiss. 
La  première  tranchée  y  traverse  une  ancienne  mine  de  columbite  où 
se  trouve  un  filon  de  granité  à  amazonite,  s'étendant  vers  le  NE.  La 
columbite  était  accompagnée  de  malacon  et  ramazonite  s'y  distinguait 
par  sa  belle  couleur. 


£^&\*4t 


Filon  de  granité  à  amazonite  (a)  croisant  les  couches  de  gneiss  (b). 

Tout  près  de  là  est  située  une  mine  ouverte  pour  Texploitation  du 
granité  amazonitique  dans  laquelle    on  a  trouvé   l'helvine  sous  forme 


28 


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29 


d'une  masse  sphérique  de  la  grandeur  d'une  tête  humaine.  De  plus  ce 
granité  contient  de  grands  cristaux  de  monazitoïde. 

Dans  les  autres  mines  près  de  la  voie  ferrée,  on  se  propose  de 
visiter  celles  dites  de  Lobatchow,  et  celles  qui  sont  dans  le  voisinage. 
Ces  mines  offrent  des  filons  de  granité  amazonitique,  traversant  les 
gneiss  dans  la  direction  W — E.  Les  cristaux  d'amazonite  y  ont  atteint 
33  cm.  L'épaisseur  des  filons  est  de  0,5  m.  à  2  m.  et  même  3,5  mètres. 
On  y  a  rencontré  de  très  beaux  cristaux  de  topaze,  allant  jusqu'au 
poids  de  153  gr.  Dans  un  des  nids  on  a  trouvé  16  grands  cristaux  de 
ce  minéral.  On  y  a  extrait  en  outre  de  magnifiques  cristaux  de  béryl, 
de  phénacite,  d'ilrnénorutile  et  de  columbite. 


Les  gneiss  amphiboliques  et  biotitiques  affleurent  sur  tout  l'es- 
pace qui  s'étend  jusqu'au  lac  Tchébarkoul  et  même  plus  loin.  Les  fi- 
lons de  granité  à  amazonite,  de  même  que  tous  les  autres  mentionnés 
plus  haut,  deviennent  bientôt  imperceptibles,  mais  les  filons  de  granité 
ouralien  ordinaire  (à  biotite)  se  présentent  en  plus  grand  nombre  et 
sont  plus  volumineux,  jusqu'à  ce  qu'enfin  le  granité  devient  prédominant 
(v.  la  coupe  p.  28).  Les  gneiss  pinces  entre  les  masses  des  granités  contien- 
nent de  fréquentes  injections  de  granité  et  d'innombrables  filons  et  veines. 


Filons  de  granité  dans  le  gneiss. 

Au-delà  de  la  station  Tchébarkoul  la  région  devient  plus  unie  et 
les  affleurements  sont  plus  rares. 

A  4Va  klm.  en-deçà  de  la  station  Tchébarkoul  apparaissent  des 
schistes  siliceux,  interrompus  par  une  serpentine;  puis  viennent  se 
montrer  des  schistes  chloriteux,  talqueux  et  argileux.  Les  schistes  sont 
ensuite  remplacés  par  des  grunsteins:  porphyrites  augitique  et  ouraliti- 
que,  aphanites,  transformées  çà  et  là  par  le  dynamométamorphisme  en 
schistes  ouralitiques. 

Plus  loin  sur  la  route,  les  roches  se  rencontrent  à  peu  près  dans 
l'ordre  même  où  elles  sont  représentées  sur  la  carte  géologique  du 
versant  oriental  de  l'Oural,  ou  sur  la  feuille  139  de  la  Carte  géologique 
générale  de  la  Russie,  avec  cette  différence  cependant  que  la  serpen- 
tine et  le  calcaire  qui  affleurent  au  nord  et  au  sud  de  la  voie  ferrée, 


30  V 

n'affleurent  pas  dans  le  voisinage  immédiat,  de  la  ligne  ou  ne  s'y  mon- 
trent que  comme  produit  de  leur  altération  superficielle  *). 

Les  granités  et  gneiss  réapparaissent  à  la  867-me  verste  et,  inter- 
rompus, des  deux  côtés  de  la  station  Poletaïéwa  (entre  les  verstes  873 
et  877),  par  des  sorties  de  porphyrites  augitique  et  ouralitique;  ils  pré- 
dominent et  affleurent  fréquemment  à  partir  de  la  893-me  verste  presque 
jusqu'à  la  station  Tchéliabinsk. 

Çà  et  là,  à  côté  de  la  voie  ferrée,  on  exploite  l'or  de  placers  et 
de  filons. 


Les  gîtes  aurifères  des  environs  de  Tchéliabinsk. 

Le  granité  développé  dans  les  environs  de  Tchéliabinsk  est  ex- 
ploité dans  d'importantes  carrières  à  une  distance  d'environ  5  klm.  au 
sud  de  la  ville.  C'est  le  granité  ordinaire  de  l'Oural  à  biotite  (grani- 
tite),  traversé  par  des  filons  de  granité  dépourvu  de  mica,  de  granitite 
et  de  granité  amphibolique. 

Près  de  Tchéliabinsk  on  a  commencé,  ces  dernières  années,  l'ex- 
ploitation des  filons  aurifères.  Les  mines  se  trouvent  en  majeure  partie 
à  16—20  kilom.  au  SW  de  la  ville. 

Ces  gisements,  fort  peu  étudiés  jusqu'ici,  ont  quelque  ressemblance 
avec  ceux  de  Kotchkar. 

La  roche  dominante  y  consiste  en  granités  très  altérés  à  la  sur- 
face. Dans  la  région  on  a  également  trouvé  de  la  bérésite  typique, 
des  porphyres,  de  la  diabase,  des  tufs  de  porphyrites,  du  jaspe  etc.  La 
contrée  est  traversée,  principalement  dans  la  direction  NW  et  NE, 
par  des  fentes  et  des  failles.  Ces  fentes,'  dont  le  remplissage  est  formé 
d'une  matière  granitique  cataclastique,  sont  accompagnées  de  filons 
aurifères  consistant  habituellement  en  quartz  blanc  opaque,  parfois 
teint  par  du  fer  oxydé  hydraté.  La  puissance  des  filons,  variant  le 
plus  souvent  entre  0,2  et  0,7  m.,  atteint  dans  des  cas  exceptionnels 
de  l1/,  à  2  mètres.  Il  n'est  pas  rare  que  les  gîtes  forment  des  réseaux 
de  petites  veines.  Les  filons  ont  été  suivis  sur  une  distance  de  100  à 
120  mètres.  A  une  profondeur  de  30  à  40  m.  apparaissent  dans  les 
filons  des  minerais  sulfurés  et  arséniurés.  La  teneur  en  or  varie  ordi- 
nairement entre  2,5'  et  10,4  gr.  par  tonne;  par  endroits  cependant  les 
filons  s'enrichissent  jusqu'à  30  gr.  par  tonne  et  même  davantage.  La 
carte  que  nous  donnons  montre  les  filons  aurifères  trouvés  jusqu'ici 
dans  ce  rayon,  à  l'exception  de  quelques-uns,  situés  plus  au  sud. 

Une  des  mines  les  mieux  organisées  est  celle  de  St.  Michel-Ar- 
khanguel,  appartenant  à  M.  Wonliarliarsky  et  C-ie;  on  y  exploite  un 
filon  dit  Iwanovsky,  un  des  plus  puissants  du  rayon  de  Tchéliabinsk.  Ce 


a)  En  outre,  dans  les  environs  de  la  station  Boutakovsky,  sur  la 
Miass,  des  affleurements  artificiels  ont  révélé  un  plus  grand  dévelop- 
pement de  roches  granitiques  que  celui  auquel  on  pouvait  s'attendre 
d'après  l'étude  de  la  surface. 


31 


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32 


V  33 

filon  est  renfermé  dans  un  granité  formé  d'orthose,  de  plagioclase.  de 
quartz  et  de  micropégmatite.  En  contact  immédiat  avec  le  filon  (ordi- 
nairement au  toit)  se  trouve  le  produit  du  granité  encaissant,  plus  ou 
moins  schisteux  et  dynamométamorphosé  (cataclastique),  pénétré  par- 
tiellement de  quartz  secondaire. 

Le  filon  se  dirige  vers  NNE  avec  une  faible  inclinaison  vers 
NWW  15°.  Sa  puissance  atteint  de  0,7  à  1,35  m.  La  teneur  en  or  qui 
est  répartie  assez  régulièrement  dans  le  quartz,  est  de  10  à  13  gr. 
par  tonne. 


De  Tchéliabinsk  à  Kichtym. 

A  partir  de  Tchéliabinsk,  dans  la  direction  du  chemin  de  fer  vers 
Ekathérinebourg,  le  granité  peut  être  suivi  sur  une  distance  de  8  kilom. 
Dans  la  tranchée  près  du  pont  de  la  Miass,  cette  roche  se  voit  tra- 
versée par  des  filons  ramifiés  de  diorite  quartzifère  1). 

Le  granité  supporte  des  argiles  posttertiaires  rouges  et  jaunes, 
recouvertes  de  tchernozem.  A  partir  de  la  7-me  verste  jusqu'à  la  52-me 
après  avoir  quitté  Tchéliabinsk,.  les  argiles  couvrent  presque  partout 
les  roches  plus  anciennes.  Ce  n'est  qu'en  quelques  rares  endroits  que 
Ton  voit  surgir  des  îles,  échappées  à  l'érosion,  de  conglomérats  ter- 
tiaires et  de  grès  (12,20  et  43  verstes),  et  qu'apparaissent  une  argile 
siliceuse  à  glauconie  (44  verste),  un  kaolin  avec  veines  de  quartz 
(19,22  v.),  produit  de  l'altération  du  granité  sous-jacent,  une  diorite? 
(32  v.),  une  porphyrite  dioritique  (lac  Kissiagatch)  et  une  porphyrite 
labradorique  (46  v.).  Depuis  la  50-me  verste  de  pareils  affleurements 
deviennent  de  plus  en  plus  fréquents.  En  premier  lieu  viennent  se 
montrer  des  roches  aphanitiques  et  d'autres  roches  massives  altérées 
et  élastiques.  A  la  64-me  verste  affleure  une  porphyrite  ouralitique 
qui  passe,  grâce  au  dynamométamorphisme,  à  un  schiste  ouralitique. 
Ensuite  apparaissent  de  la  serpentine,  du  schiste  chloriteux  et,  enfin, 
du  gneiss  et  du  granité,  alternant  d'abord  avec  les  schistes  chloriteux 
et  ouralitiques  prédominant  plus  loin.  C'est  sur  ces  roches  qu'est  con- 
struite l'usine  Kichtymsky.  Les  gneiss  sont  tantôt  biotitiques,  tantôt 
amphiboliques,  et  souvent  grenatifères  2).  La  direction  de  toutes  les 
roches  cristallines  stratifiées  avoisine  celle  du  méridien.  La  tectonique 
de  la  contrée  est  représentée  sur  la  coupe  géologique,  p.  32. 

Nous  donnons  sur  la  fig.  p.  34  l'affleurement  du  gneiss  dans  la  tran- 
chée située  près  de  la  station  Kichtym. 


')  La  description,  les  coupes  géologiques  et  la  carte  de  la  région 
traversée  par  le  chemin  de  fer  Tchéliabinsk-Ekatliérinebourg  sont 
données  d'après  les  recherches  de  Morozéwicz. 

2)  Entre  les  gneiss  de  la  77-me  verste  M.  Morozéwicz  a  découvert 
une  diorite  à  glaucophane. 


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35 


Kichtym  et  le  mont  Sougomak. 

Le  district  minier  de  Kichtym  offre  aussi  un  très  grand  intérêt. 
Nous  savons  déjà  qu'il  est  parcouru  par  le  prolongement  nord  des 
monts  Ilmen.  Avec  toutes  les  particularités  géologiques  de  ces  mon- 
tagnes on  y  trouve  des  gisements  d'une  roche  à  anortite  et  corindon 
exclusivement  propre  à  ce  district.  Parmi  les  autres  espèces  pétrogra- 
phiques  on  peut  citer  une  roche  ouralitique  originale,  des  pyroxénites 
etc.  Outre  des  gisements  fort  intéressants  d'or,  de  fer,  de  cuivre,  de 
pyrite,  de  fer  chromé,  il  y  a  encore  des  gîtes  de  minéraux:  corindon 
spinelle,  rutile,  perowskite,  kaemmerérite  etc. 

Bibliographie  principale. 

G.  Rose.  Reise  n.  d.  lirai.  II,  p.  144. 

Murchison,  de  Verneuil,  Keyserling.  Geology  of  Russia.   I,   ch. 

XVIII. 
Karpinsky.  Rech.  géol.  dans  l'Oural.  Bull,  du  Corn.  géol.  1883,  II,  193. 
Zaïtzew.  Description  géologique  des  districts  de  Kichtym   et  de  Ka- 

slinsk.  Travaux  de  la  Société  des  naturalistes   de  Kazan. 

1884.  XIII  b.  3. 
Morozévicz.   Rech.   géol.  le  long   du   chemin   de   fer    Tchéliabinsk- 

Ekathérinebourg.  Bull.  Coin.  géol.  1897. 
Bibliographie  détaillée  v.  chez  Zaïtzew. 

Dans  ce  district  on  se  propose  de  visiter,  outre  la  contrée  voisine 
du  chemin  de  fer,  le  Sougomak.  Du  sommet  de  cette  montagne  s'ouvre 
une  vue  magnifique  tant  sur  la  plaine  sibérienne  (pi.  B)  que  sur  la 
partie  montagneuse  de  l'Oural.  Le  Sougomak  offre  aussi  un  immense 
intérêt,  au  point  de  vue  géologique,  par  la  nature  de  sa  roche  qui  n'a 
pu  être  déterminée  que  grâce  à  l'étude  microscopique. 

Entre  Kichtym  et  le  lac  Sougomak,  on  ne  voit  affleurer  que  des 
gneiss  biotitique  et  amphibolique  traversés,  au  nord  du  lac,  par  des 
péridotites  plus  ou  moins  serpentinisées.  Au  même  endroit  apparaissent, 
en  saillies  irrégulières,  des  masses  de  composition  granitique  et  syé- 
nitique. 

A  partir  du  bord  ouest,  la  montée,  qui  s'élève  graduellement 
sur  le  Sougomak,  passe  d'abord  par  des  gneiss  alternant  avec  la  roche 
à  antigorite  (serpentine),  comme  le  montre  notre  croquis  p.  36,  et 
devenant  ensuite  prédominants.  Au  milieu  des  gneiss  se  trouvent  des 
rochers  de  calcaire  avec  une  grotte.  La  montagne  est  en  partie  schi- 
steuse, mais  pour  la  plupart  elle  est  composée  d'une  serpentine  mas- 
sive à  antigorite  extrêmement  tenace  qui  forme  des  rochers  considérables. 


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37 


De  Kichtym  à  Ekathérinebourg. 

En  sortant  de  Kichtym  la  voie  ferrée  commence  à  s'élever  peu  à 
peu  sur  le  faîte  de  partage  de  l'Oural  (voir  la  coupe  géologique  p.  32). 
Après  avoir  quitté  la  bande  des  gneiss  coupée  plusieurs  fois  par  le  gra- 
nité (traversé  par  des  filons  de  syénite),  le  chemin  de  fer  s'engage  dans 
une  région  de  schistes  chloriteux,  talqueux  etc.,  entre  lesquels  on  trouve, 
par  ex.  à  la  91-me  verste,  du  porphyre  ouralitique,  parfois  transformé 
en  schiste.  Un  fait  remarquable,  c'est  qu'à  la  fin  de  la  99-me  verste  les 
schistes  changent  la  direction  (inclin.  W)  qu'ils  avaient  dans  le  sens  du 
méridien,  en  prenant  celle  de  la  parallèle  (inclin.  S),  mais  pour  repren- 
dre, au  bout  d'une  demi-verste.  leur  première  direction.  Au-delà  de  la 
station  Maouk,  près  de  laquelle  il  y  a  développement  de  diverses  espèces 
de  schistes  étudiés  en  détail  par  Morozéwicz,  viennent  s'y  ajouter  des 
serpentines  qui  prédomineront  après  la  115-me  verste.  La  tranchée  exé- 
cutée au  faîte  même  montre,  avec  de  la  serpentine,  des  schistes  talqueux 
et  chloriteux.  Le  schiste  chloriteux  contient  de  grands  cristaux  de 
magnétite,  le  schiste  talqueux  des  nids  d'actinolite  radiée  d'un  vert 
d'éineraude,  et  la  serpentine  d'assez  nombreux  filons  d'asbeste.  Le  tout 
est  recouvert  d'une  couche  de  tourbe  allant  jusqu'à  3  mètres.  La  ser- 
pentine qui  est  développée  plus  loin  renferme,  à  l'extrémité  de  la 
126-me  verste,  du  marbre.  La  même  chose  a  lieu  à  la  135-me  verste. 
Parmi  les  nombreuses  collines  de  serpentine  on  observe  des  noyaux 
formés  de  gabbro,  ou  de  gabbro-diorite,  et  d'autres  roches  qui  donnent 
naissance  à  la  serpentine. 

Au-delà  de  l'Oural,  le  chemin  de  fer  traverse  une  contrée  relati- 
vement unie,  dont  la  surface  argileuse  couvre  sans  doute  la  même  ser- 
pentine qui  forme  la  ligne  la  plus  élevée  du  faîte  de  partage  entre  les 
rivières  Oufaléï  et  Tchoussowaïa.  Cette  roche  est  plus  d'une  fois  rem- 
placée par  des  schistes  chloriteux  et  talqueux  (v.  la  carte  p.  38). 

Nous  retrouvons  à  peu  près  le  même  caractère  dans  la  contrée 
attenante  à  la  partie  du  chemin  de  fer,  qui  traverse,  sur  une  distance 
d'environ  20  verstes,  les  dépôts  de  la  vallée  de  la  Tchoussowaïa  et  qui 
ne  présente  point  d'affleurements  de  roches  soujacentes  1J. 

Ce  n'est  que  sur  la  rive  droite  de  la  rivière  que  réapparaissent 
la  serpentine,  les  schistes  chloriteux  et  talqueux  avec  filons  de  gra- 
nité et  couches  interstratifiées  de  marbre. 

Le  sommet  du  partage  des  eaux  de  la  Tchoussowaïa  et  du  système 
de  la  rivière  Isset  est  formé  de  schiste  chloriteux.  Le  marbre,  accom- 
pagné parfois  de  listvénite,  est  exploité  depuis  des  années  aux  envi- 
rons du  village  Mramorskoïé. 


'J)  La  serpentine  est  surtout  développée  près  de  Poldnévaïa  et 
aux  environs  de  l'usine  Polévsky.  Près  du  village  Poldnévaïa  on  con- 
naît aussi  des  gisements  de  démantoïde  (appelé  dans  le  pays  chryso- 
lite),  formant  des  rognons  dans  la  serpentine. 


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A  la  198-me  verste  cette  roche  est  remplacée  par  du  gneiss  et  du 
granité  qui  s'étendent  probablement  jusqu'à  la  verste  204;  plus  loin 
viennent  de  nouveau  les  schistes  chloriteux,  talqueux  etc.,  accompagnés 
de  serpentine,  de  roche  à  diallage,  de  pyroxénite  (mont  Woznessen- 
skaïa,  station  Ouktouss),  de  porpbyrite  ouralitique  et,  parfois,  de  gra- 
nité et  de  porphyre. 


Ekathérinebourg  et  Bérézovsk. 

Les  environs  d'Ekathérinebourg  ont  maintes  fois  été  explorés  par 
des  savants.  Ceux  qui  voudront  avoir  des  données  plus  précises  pour- 
ront recourir  aux  ouvrages  de  Gustave  Rose  *),  Hofmann  2),  Kont- 
kéwicz  3)  et  Zaïtzew  4). 

Dans  les  limites  même  de  la  ville  affleurent  des  schistes  chloriteux 
(près  de  la  cathédrale  de  St.  Catherine;  direction  vers  le  NW,  forte 
inclinaison  vers  le  NE),  tantôt  talqueux  (près  de  l'église  de  l'Ascen- 
sion) tantôt  argileux;  du  listvénite  (près  de  l'église  luthérienne);  de  la 
serpentine  (colline  où  se  trouve  l'observatoire  physique);  de  la  diorite 
ou  gabbro-diorite  (gabbro  ouralitique — près  de  la  prison  et  du  mo- 
nastère); du  porphyre  ouralitique,  transformé  habituellement  en  schiste 
vert,  dit  ouralitique.  Çà  et  là  les  schistes  contiennent  des  couches  de 
gneiss. 

Dans  les  environs  immédiats  de  la  ville  on  trouve,  avec  les  roches 
citées,  du  calcaire  et  du  granité;  ce  dernier  forme  des  saillies  peu  im- 
portantes et  deux  grands  plateaux  à  l'ouest  et  à  l'est:  l'un  près  du  ci- 
metière, l'autre  près  du  lac  Chartache.  Dans  le  voisinage  du  lac  se 
dressent  des  rochers  caractéristiques  de  granité,  connus  sous  le  nom 
de  „tentes".  (Voir  le  guide  de  M-r  0.  Clerc,  VII,  pi.  A  et  B). 

Sur  la  parallèle  d'Ekathérinebourg,  la  ligne  du  partage~des  eaux  de 
l'Oural  est  très  peu  élevée  et  est  à  peine  perceptible  quand  on  la  tra- 
verse. La  vue  prise]  de  l'observatoire  (pi.  G)  n'a  pu  malheureuse- 
ment comprendre  la  meilleure  partie  de  la  ville,  mais  les  montagnes 
qui  se  dessinent  au  loin,  à  une  distance  d'environ  35  verstes,  peuvent 
faire  juger  de  la  hauteur,  en  ces  lieux,  de  la  chaîne  de  l'Oural. 

La  structure  géologique  des  environs  d'Ekathérinebourg,  comme 
celle  de  la  région  qui  s'étend  le  long  du  chemin  de  fer  de  Perm  jus- 
qu'à la  traversée  de  l'Oural,  est  indiquée  sur  la  carte  jointe  au  guide 
de  M-r  Tschernyschew  (IX,  pi.  A).  Pour  le  district  de  Néviansk  et  d'au- 
tres plus  septentrionaux,  la  carte  a  été  composée  d'après  les  recherches 
personnelles  de  M-rs  Tschernyschew  et  Krasnopolsky.  Quant  aux 
districts  de  Werkhissetsk  et  d'Ekathérinebourg,  on  s'est  servi  des  car- 


:)  Reise  n.  d.  Ural  etc. 
2)  Materialen  z.  Auf.  d.  geol.  Karte  etc. 
3)'  Journ.  des  mines,  1880,  IL 

4)  Oeolog.  Beschr.  d.  Kreise  Rewdinsk  und   Werch-Issetsk.   Mém. 
du  Corn.  Géol.  IV,  Xi  1,  1887. 


40  V 

tes  de  M-rs  Kontkéwicz  et  Zaïtzew.  Ces  cartes  ont  dû  cependant 
subir  certains  changements,  d'accord  avec  la  légende  que  nous  ont  don- 
née M-rs  T  c  h  e  r  n  y  s  c  h  e  w  et  K  r  a  s  n  o  p  o  1  s  k  y,  changements  concernant 
surtout  les  schistes  ouralitiques  et  les  autres  schistes  verts  qui  ont  été 
rapportés  aux  roches  massives  (porphyrites),  et  non  aux   schistes  mé- 


Filons  de  bérésite  aux  environs  de  Bérézovsk  (56  verstes  carrées). 

tamorphiques  (cristallins)  comme  l'avaient  fait  M-rs  Zaïtzew  et  Kont- 
kéwicz. 

Les  gisements  d'or  de  Bérézovsk,  dispersés  sur  une  superficie  d'en- 
viron 56  verstes  carrées,  sont  groupés  près  de  l'usine  de  Bérézovsk, 
située  à  une  distance  de  12  klm.  au  NE  d'Ekatherinebourg. 


41 


Bibliographie  principale: 

G.  Rose.  Reise  naeli  cl.  Ural.  I. 

Okladnykh.  Sur  les  mines  d'or  de  Bérézovsk.  Journ.  d.  mines  (russe). 

1862,  IV.  253. 
Arzruni.  Untersuchungen  einiger  granit,    Gest.    des   Urals.   Zeitschr. 

d.  deutsch.  geol.  Gesellsch.  1885,  XXXIV,  p.  865. 
H elm hacker.   Der   Goldbergbau   d.   Umgeb.   v.   Berezovsk.   Berg  u. 

Hûttenm.  Zeitung.  1892,  %  6,  p.  45;  Ai-   7,   p.   57;   N«    10, 

p.  83;  .Y-  16,  p.  145. 
Posepny.  Goldistriete  von  Berezov  und  Mias  am  Ural.  Arch.  f.  pract. 

Geol.  II,  1805,  529. 


Cette  étendue  est  occupée  presque  toute  entière  par  des  couches, 
ou  verticales  ou  fortement  inclinées,  de  schistes  chloriteux,  de  listvé- 
nites,  de  schistes  talqueux  et  argileux,  se  dirigeant  dans  le  sens  du  mé- 
ridien. Ces  roches  sont  souvent  accompagnées  de  serpentine  et  elles 
sont  toutes  pénétrées  d'un  réseau  de  filons  presque  verticaux,  dits 
bandes,  de  bérésite.  La  bérésite  qui  se  rencontre  presque  toujours 
à  l'état  altéré,  offre  tantôt  un  granité  à  grain  fin,  tantôt  un  por- 
phyre ou  une  felsite,  tantôt  elle  diffère  peu  du  greisen.  Dans  ce  der- 
nier cas  elle  est  probablement  un  produit  secondaire  1). 

Les  filons  de  bérésite  dont  la  puissance  varie  entre  2  m.  et  20, 
même  40  m.,  (à  la  jonction  des  filons  leur  épaisseur  est  encore  plus 
grande),  ont  généralement  la  direction  du  méridien,  tout  en  suivant 
cependant  parfois  la  parallèle  (v.  la  carte  p.  40  où  sont  représentées 
les  ramifications  des  filons,  leurs  jonctions  etc.).  Quelques-uns  de  ces 
filons  ont  été  constatés  sur  une  longueur  de  plus  de  8  kilomètres. 

Les  „bandes"  de  bérésite  sont  recoupées  obliquement  (WE)  par 
des  filons  très  inclinés  ou  verticaux  de  quartz  aurifères  dont  la  puis- 
sance, ordinairement  minime,  peut  s'élever  à  0,7  m.  et  rarement  à  1  m. 
Habituellement  ces  filons  ne  sortent  pas  de  la  bérésite,  mais  parfois 
ils  entrent  aussi  dans  la  roche  voisine  et  s'étendent  même  jusqu'à  la 
bande  de  b  résite  la  plus  rapprochée.  On  peut  se  faire  une  idée  du 
nombre  des  filons  quartzeux  aurifères  par  le  dessin  p.  42;  les  lignes, 
tracées  sur  une  partie  de  la  bande  de  bérésite,  indiquent  les  galeries 
ou  on  exploitait  un,  deux  ou  même  plusieurs  filons. 

Le  quartz  aurifère  est  tantôt  compact,  tantôt  poreux,  et  contient 
de  la  pyrite  et  du  fer  ocreux.  Les  parcelles  d'or  se  trouvent   et    dans 


*)  Pour  compléter  la  caractéristique  de  la  bérésite,  disons  encore 
que  cette  roche,  provenant  de  la  rivière  Tchéremchanka,  est,  à  l'état 
frais,  voisine  du  greisen.  Elle  consiste  principalement  en  quartz,  mus- 
covite  et  pyrite.  D'après  les  recherches  de  A.  Sokolow,  elle  contient 
750  gr.  d'or  par  tonne.  De  l'or  natif  y  a  encore  été  trouvé,  quoi- 
que rarement,  lors  de  l'exploitation  par  la  couronne  des  gîtes  de 
Bérézovsk. 

Selon  le  même  ingénieur  les  serpentines  seraient  aussi  aurifères. 


44  V 

ment  vers  TW,  traversant  la  listvénite  (magnésite,  breunerite)  et  de 
serpentine  qui  est  la  roche  prédominante.  Des  bandes  de  serpentine 
alternent  avec  des  bandes  de  listvénite,  les  deux  s'étendant  à  peu  près 
dans  le  sens  de  la  parallèle.  Les  nombreux  filons  aurifères  renfermés 
dans  les  porphyres  ont  la  même  direction,  sont  courts,  relativement 
épais  (jusqu'à  0,7  m.)  et  se  prolongent  rarement  dans  les  roches  voi- 
sines. Ceux  qui  pénètrent  la  listvénite  sont  souvent  plus  longs,  mais 
plus  rares  et  plus  fins. 

La  figure  représente  la  coupe,  quelque  peu  idéalisée,  du  gise- 
ment à  une  profondeur  de  30  mètres.  Les  filons  consistent  en  quartz 
contenant  parfois  une  quantité  notable  de  limonite  (ocre);  quelquefois 
c'est  la  dolomie  qui  y  prédomine.  Les  filons  de  ce  dernier  type  tra- 
versent habituellement  la  listvénite  et  sont  rares  dans  les  porphyres. 
L'or,  dans  les  filons,  est  accompagné  de  pyrite,  de  chalcopyrite,'  de 
galène  et  des  produits  de  leur  oxydation.  La  teneur  en  or  oscille  entre 
1  et  211  gr.  par  tonne.  La  moyenne  de  Tor,  obtenue  pendant  les  pre- 
mières cinq  années  de  l'exploitation  est  d'environ  27  gr.  par  tonne. 

A  la  surface,  connue  aussi  aux  environs  de  Bérézovsk,  les  roches 
se  sont  transformées  en  une  matière  argileuse,  semblable  au  „beliak" 
et  au  „krassik". 


D'Ekathérinebourg  à  ia  frontière  du  district  de  Taguil. 

Après  avoir  traversé  la  région  constituée  principalement  par  les 
roches  schisteuses  développées  dans  les  environs  d'Ekathérinebourg, 
le  chemin  de  fer  s'engage,  à  une  distance  d'environ  15  kilom.  de  la 
gare  de  cette  ville,  dans  une  large  bande  de  gneiss  et  de  granité  qu'elle 
suit  sur  un  parcours  d'à  peu  près  35  kilom.  Ensuite  il  tourne  vers  le 
nord  et  parcourt  les  dépôts  voisins  près  de  la  limite  occidentale  de 
cette  bande  granitique  qui  s'étend  dans  le  sens  du  méridien.  Sur  cet 
espace  de  32  kilom.  et,  vers  le  nord,  jusqu'à  la  frontière  du  district 
de  Taguil  dont  la  structure  est  décrite  dans  le  guide  As  IX,  la  voie 
ferrée  traverse  des  schistes  chloriteux  et  verts  (gruenschiefer),  des  cal- 
caires, des  serpentines,  des  porphyrites  etc.  (voir  la  carte  pi.  A, 
guide  IX)  accompagnés  de  nombreux  gîtes  d*or,  de  limonite  et  de 
chromite.  Çà  et  là  ou  voit  des  deux  côtés  de  la  ligne  du  chemin  de 
fer  des  mines,  les  unes  en  exploitation,  les  autres  abandonnées.  Les 
placers  sont  surtout  fréquents. 


ions  du  VII  Congrès  Géolog.  Internai. 


PI.C. 


Ekathérincl  i  i ■   \u  fond  la  ch 


VI 

LES  GISEMENTS  D'OR 

DU  SYSTÈME  DE  KOTCHKAR 
dans  l'Oural  du  sud. 

PAR 

N.    WYSSOTSKY. 


Bibliographie. 

Barbot  de  Mamy.  Esquisse  géognostique  de  quelques  remarquables 

placers   aurifères   dans   la   chaîne   de   l'Oural.    Journ.  d. 

mines.  1875.  AL'  6. 
Maklachevsky.  Observations  géognostiques  sur  les  placers  aurifères 

de  la  rivière  Sanarka.  Journ.  d.  mines.  1861.  T.  IV. 
Romanovsky,  prof.  Notes  minéralogiques  et  géologiques.  Mém.  Soc. 

Miner.  Lt.  Pétersb.  1868,  série  II. 
Koulibin.  La  mine  d'argent  Mikhaïlovsky.  Mém.  Soc.  Miner.  St.  Pé- 

tersbourg,  XI,  série  2. 
Mouchkétow,  prof.  Description  sommaire  des  riions  d'or  au  système 

de  Kotchkar.   Mém.  Soc.   Minéral.  St.  Pétersbourg   1878. 

T.  XIII,  série  2. 
Karpinsky,  acad.  Esquisse  des  gisements  de  minéraux  utiles  dans  la 

Russie  d'Europe  et  l'Oural. 

—  Carte  géologique  du  versant  est  de  l'Oural,  1884. 

—  Carte  géologique  de  la  Russie  d'Europe,  feuille  139,  1885. 
Melnikow.  Excursion  géognostique  le  long   des   rivières   Ouwelka  et 

Oui.  Mém.  Soc.  Miner.  1884.  T.  XIII. 
Arzruni.  Mineralogisches    aus    dem    Sanarka    Gebiet    im    Sùd-Ural. 
Berlin,  1886. 

1 


2  VI 

Davy.  Esquisse  historique  sommaire.  Journ.  cl.  mines,  1895.  JVs  2. 
Kazantsew.  Sur  les  minerais   d'or.    Journ.    de   la  Soc.  physico-ckim^ 

T.  XXIII,  livr.  7-e. 
Posepny.  Arkhiv  fur  praktische  Géologie.  1895.  T.  II,  p.  584. 

La  région  du  système  de  Kotchkar  est  située  sur  le  versant  orien- 
tal de  l'Oural,  à  une  distance  d'environ  80  kilomètres  vers  le  SW  de 
Miass.  Les  360  à  400  gîtes  aurifères  qu'elle  renferme  se  trouvent  tous 
au  cours  supérieur  des  petites  rivières  Kotchkara,  Tchornaïa,  Osséïka, 
Kamenka  et  Sanarka. 

L'exploitation  de  l'or,  date  de  1844,  année  de  la  découverte  des- 
placers  situés  dans  la  partie  sud  de  la  région  (Kamenka  et  Sanarka). 
Dans  la  suite  ces  placera  sont  devenus  célèbres  à  cause  des  minéraux 
précieux— cyanite,  béril,  topaze  rose,  améthyste,  euclase,  rubis,  corin- 
don etc. — qui  y  accompagnent  l'or. 

Les  gisements  primitifs  de  l'or  furent  découverts  entre  1863  et 
1867.  On  a  commencé  à  les  exploiter  depuis  que  les  placers  sont  de- 
venus moins  productifs. 

Dans  ces  derniers  temps  les  filons  fournissent  annuellement 
1,300 — 1,425  klgr.  d'or,  tandis  que  les  placers  n'en  donnent  que  300 — 
350  klgr.  La  production  totale  de  l'or  depuis  1844  jusqu'en  1897  est 
d'environ  47,060  klgr.,  dont  25,160  klgr.  à  peu  près  proviennent  des 
placers  et  21,900  klgr.  des  filons  (depuis  1868).  A  cette  somme  il  faut 
ajouter  450  klgr.  d'argent. 

Le  plus  grand  nombre  des  mines  en  exploitation  sont  réunies  sur 
un  espace  qui  n'a  pas  plus  de  50  kilom.  carrés,  situé  dans  la  partie 
NW  du  système  (voir  la  carte  adjointe). 

Quant  à  la  structure  géologique  de  la  contrée,  il  est  à  remarquer 
que  la  région  aurifère  est  disposée  au  milieu  d'une  large  zone  grani- 
tique  qui  suit  la  direction  du  méridien.  Dans  le  carré  de  50  kilom.. 
dont  nous  parlons,  le  changement  des  roches  sous  l'influence  d'agents 
dynamiques  et  chimiques  est  le  plus  prononcé.  Les  gneisso-grani- 
tes  se  dirigeant  généralement  dans  le  sens  de  la  parallèle  y  ont 
subi  une  dislocation  ultérieure  transversale  qui  s'est  manifestée  par 
de  nombreuses  fentes  et  failles  plus  ou  moins  parallèles;  les  failles 
ont  à  leur  tour  causé  l'enclavement,  sous  forme  de  filons,  de  masses 
de  granité,  transformé  par  les  effets  dynamométamorphiques  en  roche 
verdâtre  au  gris  foncé,  le  plus  souvent  schistoïde,  à  la  composition  de- 
laquelle  participent,  à  l'état  finement  broyé,  l'orthose,  la  plagioclase, 
le  quartz  et  le  mica,  avec  les  éléments  secondaires:  biotite,  amphibole 
(dans  certains  filons),  chlorite,  talc,  calcite,  pyrite  etc.  Les  roches  en- 
caissantes sont  un  granité  dit  bérézite,  avec  feldspath  partiellement  ou 
entièrement  transformé  en  quartz  et  muscovite. 

L'allure  des  filons  aurifères  quartzeux  qui  semblent  devoir  leur 
naissance  à  la  kaolinisation  du  granité,  est  conditionnée  par  les  fentes 
transversales  (WE).  Ces  fentes  forment  tantôt  comme  un  réseau  dans 
la  masse  fendillée  du  granité  dynamométamorphosé,  tantôt  elles  affee- 


VI.   Guide  des  excursions  du  VU  Congrès  CTfolog.  Internat. 


CARTE 

DES   GiSEMENTS  AUFtiFERES 

Ju    Jistrici   de  Hotcllkctr 

Jans  l'Oural  JuMiJi 


VI  3 

tent  la  forme  de  lentilles  plus  ou  moins  volumineuses  entre  ce  gra- 
nité et  la  bérézite,  tantôt  enfin,  mais  plus  rarement,  elles  traversent 
la  bérézite.  En  conséquence  de  ces  conditions  de  gisement,  les  filons 
aurifères  présentent  à  leur  tour  un  réseau  de  filons  (plus  de  50)  ver- 
ticaux on  du  moins  très  inclinés,  plus  ou  moins  parallèles  entre  eux, 
orientés  W,  SW  ou  SE. 

Aux  modifications  ultérieurement  subies  par  les  mouvements  de 
dislocation  se  rapportent  de  petits  rejets  dans  le  plan  de  stratification, 
et,  plus  rarement,  en  croix  avec  la  direction  des  couches. 

La  puissance  des  filons  exploités  varie  entre  0,05  et  2  mètres 
(parfois  3 — 4  m.  et  davantage).  Les  filons  consistent  en  quartz  opaque 
gris  ou  verdatre  dans  lequel  on  rencontre  des  inclusions  et  des  vei- 
nules de  calcédoines  (par  places  de  calcite  et  de  chlorite)  en  quan- 
tité très  variable,  mais  remplissant  parfois  toute  la  fente.  Les  calcé- 
doines sont  principalement  représentées  par  du  mispickel,  de  la  pyrite 
mélangée  de  chalcopyrite,  de  la  stibine  et  de  la  galène. 

Sur  la  plus  grande  partie  du  terrain  minier  la  roche  première  est 
désagrégée  à  la  surface,  parfois  même  jusqu'à  une  profondeur  de  20  à 
55  mètres.  Le  granité  est  transformé  en  une  masse  semblable  à  de 
l'argile,  grasse  au  toucher,  d'un  blanc  rosé,  (dans  les  parties  dynamo- 
métamorphosées  d'un  brun  de  tabac);  le  quartz  au  contraire  est  de- 
venu spongieux  et  contient  les  produits  de  l'oxydation  des  calcédoines: 
des  ocres,  parfois  des  oxydés  de  manganèse  et  de  cuivre,  çà  et  là  de 
la  pharmacosidérite  et  de  l'arséniosidérite;  on  y  trouve  aussi  des  mi- 
nerais haloïdes  d'argent  sous  l'aspect  d'embolite  2  AgCl  +  3  Ag  Br, 
dont  la  formation  peut  être  attribuée  à  Faction  de  l'eau  de  la  mer 
qui  avait  couvert  cette  région  dans  ia  première  moitié  de  la  période 
tertiaire. 

La  teneur  moyenne  en  or  est  de  5  à  13  gr.  par  tonne.  L'expé- 
rience a  montré  que  les  filons  sont  plus  riches  vers  le  haut,  quoique 
le  métal  y  soit  disséminé  inégalement  (on  y  trouve  parfois  de  petites 
pépites  sous  forme  de  fils  étirés,  de  rognons  etc.);  plus  bas  la  teneur 
diminue  tout  en  devenant  plus  également  répartie;  l'or  s'associe  gra- 
duellement aux  calcédoines  et  sa  quantité  augmente  proportionnelle- 
ment à  celle  du  mispickel  (les  analyses  ont  constaté  une  teneur  en 
or  de  40  à  400  gr.  par  tonne.  L'or  contient  de  l'argent  (jusqu'à 
30%);  vers  la  sortie  des  filons  au  jour,  la  quantité  d'argent  est 
moindre. 

Le  granité  désagrégé  qui  entoure  les  filons  de  quartz  sert  aussi 
quelquefois  d'objet  d'exploitation,  car  dans  le  voisinage  des  filons  au- 
rifères il  contient  habituellement  des  inclusions  et  des  veinules  de 
calcédoine  et  de  quartz. 

Les  divers  gîtes  se  ressemblent  presque  en  tout.  Dans  la  plupart 
des  exploitations  on  a  jusqu'ici  mis  en  œuvre  la  zone  de  la  désagré- 
gation superficielle  qui  permet  d'extraire  For  par  des  procédés  simples, 
tels  que  le  cassage  et  l'amalgamation.  Pour  les  minerais  de  calcé- 
doine extraits  d'une  profondeur  de  25  à  140  m.,  on   opère   la  sépara- 


4  VI 

tion  des  calcédoines  à  l'aide  de  „stossherd"  ou  de  „frue  vanner"  et 
on  les  traite  au  chlore  ou  à  la  cyanure  de  potassium. 

Parmi  les  exploitations  les  plus  considérables  qui  ont  atteint  une 
profondeur  de  70  à  140  m.  nous  citerons:  les  puits  Mitrofanovsky  (40m.) 
et  Woskressensky  (80  m.,  à  la  mine  Ouspensky)  de  Zélenkow  et  C-ie: 
les  puits  Gavriilo-Arkhanguelsky  (70  in.)  et  Loukochinsky  (73 Va  m.) 
des  frères  Podwintsew;  les  puits  Woskressensky  (56  m.),  Pavlovsky  (50  m.) 
et  Alexandrovsky  (63  m.)  de  Tarassow  et  C-ie;  le  puits  Pavlovsky  (50  m.) 
de  Drojilow  etc. 

Dans  la  mine  Mitrofanievsky  on  travaille  des  filons  parallèle!? 
dits  Mitrofanievskaïa  et  Yevguénié-Pétrovskaïa.  Le  premier  présente 
plusieurs  masses  lenticulaires  se  dirigeant  vers  le  XXE  avec  pendage 
presque  vertical  vers  le  X.  Il  se  trouve  sur  trois  plans  parallèles  entre 
la  bérézite  et  les  parties  dynamo  métamorphosées  du  granité  qui  for- 
ment ordinairement  le  mur.  Dans  les  horizons  supérieurs,  le  filon  se 
divisait  en  plusieurs  ramifications  peu  épaisses  et  relativement  pauvres, 
mais  à  la  profondeur  de  35  et  140  m.,  il  offre  une  puissance  moyenne 
de  2Vs  mètres.  Au-dessous  du  niveau  des  eaux  du  sol,  c'est-à-dire  à 
une  profondeur  de  20  à  28  m.,  on  a  rencontré  de  la  pyrite  et  du  mis- 
pickel  contenant  de  5  à  10'Vo  d'or.  D'après  les  analyses  quelques-uns 
de  ces  calcédoines  contiennent  de  40  à  400  gr.  et  davantage  d'or  par 
tonne,  cependant  par  le  traitement  mécanique  et  l'amalgamation  on 
n'obtient  que  5  à  10  gr.  Les  calcédoines  aurifères  pénètrent  en  quan- 
tité notable  les  roches  encaissantes.  On  a  observé  dans  les  filons  des 
traces  de  failles  (surfaces  polies  de  glissement)  suivant  le  plan  de  stra- 
tification, et  à  la  profondeur  de  105  m.  on  a  rencontré,  dans  la  partie 
E  de  la  mine,  un  croiseur  peu  considérable. 

Le  filon  Yevguénié-Pétrovsky  est  joint  au  filon  Mitrofa- 
nievsky par  une  galerie  de  63  m.  creusée  à  la  profondeur  de  56  m. 
Les  conditions  de  gisement  y  sont  à  peu  près  les  mêmes:  des  lentilles 
de  quartz  ayant  à  la  partie  la  plus  bombée  0,2  à  0,5  m.  d'épaisseur, 
s'étendent  vers  le  XE;  le  plongement  presque  vertical  était  incliné 
dans  la  partie  supérieure  vers  le  X,  dans  l'inférieure  vers  le  S.  La 
teneur  en  or  du  quartz  à  calcédoine  présente  une  moyenne  de  7:!A  à 
9  gr.  par  tonne. 

Les  filons  Woskressensky  s'étendent  sur  une  distance  de  près 
de  372  kilom.  en  traversant  les  mines  de  divers  propriétaires:  les  mines 
Mikhaïlovsky  et  Gavriilo-Arkhanguelsky  des  frères  Podwintsew;  les 
mines  Yekathérinebourgsky  et  Alexandrovsky  de  Tarassow  et  C-ie;  la 
mine  Tikhwinsky  de  m-r  Kormiltsew  et  la  mine  Xikolaïevsky  des  frères 
Podwintsew.  Dans  cette  dernière  mine  les  filons  "Woskressensky  por- 
tent le  nom  de  filons  Loukochkinsky.  Ce  sont  2  ou  3  filons  principaux 
accompagnés  de  filons  latéraux  avec  leurs  embranchements.  Elle  offrent 
généralement  des  masses  lenticulaires  étendues  clans  les  directions  XW 
ou  W  avec  pendage  très  raide  (70 — 90%),  le  plus  souvent  vers  le  S. 
Leur  épaisseur  moyenne  varie  entre  xh— 3  m.,  mais  ils  atteignent  par- 
fois 12  m.  de  puissance.   Ils  se  trouvent   tous  sur   la  ligne  de  contact 


VI  5 

<le  la  bérézite  avec  le  granité  dynamométamorphosé,  ou  bien  dans  ce 
•dernier.  Un  des  puits  les  plus  profonds  qui  travaillent  ces  filons  est 
le  puits  Gavriilo-Arkhanguelsky  des  frères  Podwintsew  (70  m.). 
Les  deux  filons  que  Ton  y  exploite  sont  parfois  accompagnés  d'un  troi- 
sième. Leur  épaisseur  est  de  0,2  à  2  m.  Dans  la  partie  supérieure  du 
puits  (dans  les  roches  désagrégées)  jusqu'à  la  profondeur  de  50  m.,  la 
teneur  moyenne  en  or  était  de  IOV2  gr.  par  tonne;  plus  bas,  quand 
apparurent  les  calcédoines  (plus  souvent  pyrites,  plus  rarement  mis- 
pickel),  la  quantité  d'or  tombait  jusqu'à  8  gr.,  et  à  la  profondeur  de 
70  m.  jusqu'à  4  gr.,  les  calcédoines  (environ  47<>  du  remplissage)  con- 
tenant de  20  à  25  gr.  d'or  par  tonne.  Dans  le  puits  Woskressensky 
(35  m.)  des  mines  Yekatbérinebourgsky  (Tarassow  et  C-ie)  on  ne  tra- 
vaille qu'un  seul  filon  principal,  accompagné  de  plusieurs  filons  laté- 
raux. La  puissance  du  filon  est  très  inégale:  tantôt  il  atteint  3  m.  d'é- 
paisseur, tantôt  il  s'étire  ou  se.  divise  en  un  faisceau  de  veinules.  La 
teneur  en  or  oscille  entre  4  et  IOV2  gr.  par  tonne;  après  le  lavage  aux 
stosshercl  il  reste  à  peu  près  75nA>  de  calcédoines  contenant  jusqu'à 
44  gr.  par  tonne.  Le  haut  des  filons,  jusqu'à  la  profondeur  de  10  à  12 
m.,  était  très  riche  (en  certains  points  plusieurs  kilogrammes).  Par  en- 
droits on  observe  dans  le  filon  de  petits  rejets  produits  par  de  minces 
filonnets  de  quartz  stérile  qui  sont  venus  le  croiser. 

Le  filon  Pavlovskaïa  est  travaillé,  à  une  profondeur  de  50  m., 
par  des  puits  disposés  Fun  à  côté  de  l'autre,  appartenant  aux  mines 
Yekatbérinebourgsky  (Tarassow  et  C-ie)  et  Ioanno-Predtetchensky 
(Drojilow).  Le  filon  se  dirige  E — NE,  avec  plongement  N,  sous  un 
•angle  de  70 — 60°.  Son  épaisseur  est  inégale;  tantôt  elle  va  jusqu'à 
2 — 4  m.,  tantôt  elle  n'est  plus  que  de  V>  m.  et  devient  même  nulle.  La 
longueur  des  lentilles  varie  entre  1  et  10  m.  Les  conditions  de  gise- 
ment ressemblent  à  celles  des  filons  précédents.  Dans  les  parties  supé- 
rieures désagrégées  la  teneur  en  or  était  de  10 — 30  gr.  par  tonne. 
Avec  l'apparition,  à  la  profondeur  de  30—35  m.,  de  calcédoines,  elle 
s'abaissait  jusqu'à  7 — 10  gr.,  la  teneur,  d'après  les  analyses,  étant  de 
62  à  280  gr.  par  tonne  dans  les  mispickels. 

Les  gisementssecondaires  de  la  région  appartiennent  au  type 
■des  placers  restés  in  situ  après  leur  formation  ou  n'ayant  subi  qu'un 
déplacement  peu  considérable.  Dans  la  plupart  des  cas  ils  sont  en  re- 
lation intime  avec  les  gîtes  filoniens;  ainsi,  par  exemple,  la  longeur  du 
plus  grand  nombre  des  petits  placers  de  surface,  couchés  immédiate- 
ment sous  la  nappe  végétale,  correspond  exactement  à  la  direction  des 
filons  auxquels  ils  passent  graduellement  à  une  certaine  profondeur.  Dans 
le  placer  plus  considérable  qui  occupe  une  large  vallée  plate  et  ses  em- 
branchements (voir  la  carte  adjointe)  les  parties  les  plus  riches  étaient 
disposées  en  bandes  transversales  correspondant  aux  affleurements  des 
filons  aui'ifères.  La  structure  du  placer  est  la  suivante:  une  couche 
alluviale  d'argile  tenace  bigarrée  sans  or,  épaisse  de  4  à  12Vs  m.,  re- 
couvre V» — lVs  m.  de  sable  à  gros  grain  argileux,  renfermant  des 
fragments  de  quartz   et  de  granité   roulés   et   contenant   de  For  avec 


6  VI 

une  teneur  moyenne,  dans  sa  partie  inférieure,  de  VI*  à  10  gr.  La 
même  teneur  s'observe  dans  la  partie  supérieure,  désagrégée,  du  gra- 
nité qui  sert  de  base  aux  sables.  Quant  à  l'âge  de  ces  dépôts,  ils  sont 
en  partie  modernes,  en  parties  postpliocènes  (restes  de  mammouth,  de 
rhinocéros,  de  cheval  etc.). 


VII 
LA  VILLE  D'EKATHÉRINEBOURG 

et 

quelques-uns  de  ses  environs,  remarquables  au  point 
de  vue  d'archéologie  préhistorique 

PAR 

O     CLERC. 


Ekathérinebourg  (longitude  30°  17'  30".  E  de  Poulkowa,  latitude 
N  56°  50'  9",74),  chef-lieu  de  district  et  de  diocèse,  43  mille  habi- 
tants en  grande  majorité  russes;  les  éléments  mongols  (tatares  de  Ka- 
zan)  et  finnois  (votiaks  et  zyrianes)  s'accroissent  rapidement  depuis 
quelques  années. 

Fondée  sur  remplacement  actuel,  en  1723,  par  le  général  Hennin 
et  nommée  par  lui  en  l'honneur  de  l'impératrice  Catherine  I-re,  son 
Auguste  protectrice,  elle  avait  en  1726  l'aspect  et  les  dimensions  d'une 
petite  forteresse,  où  l'administration  minière  de  l'Oural  et  l'usine 
étaient  à  l'abri  d'un  coup  de  main  de  la  part  des  Bachkirs.  A  cette 
époque  remonte  la  fondation  de  l'„Ecole  d'arithmétique"  qui,  après 
diverses  transformations,  donna  naissance  à  l'école  de  district,  aujour- 
d'hui l'école  municipale,  et  à  l'école  moyenne  des  mines.  En  1735 
fut  installé  un  atelier  pour  la  frappe  de  monnaie  de  cuivre;  les  pre- 
mières monnaies  étaient  carrées  et  peu  portatives,  celle  d'un  rouble 
pesant  près  d'un  kilo.  Cette  cour  des  monnaies,  fermée  vers  1870,  a 
été  transformée  depuis  en  ateliers  de  remonte  et  de  construction  de 
matériel  roulant  du  chemin  de  fer  de  l'Oural.  En  1781,  lors  de  la 
création  de  la  lieutenance  de  Perm,  Ekathérinebourg  fut  élevé  au 
rang  de  chef-lieu  de  la  province  de  l'Icète  (ou  Issète).  Cette  ville,  ou 
plutôt  l'administration  à  la  fois  civile  et  militaire  des  mines  dont  elle 
était  le  centre,  joua  un  assez  grand  rôle  dans  la  répression  de  la  ré- 

1 


2  VII 

volte  de  Pougatcheff,  qui,  du  reste,  n'osa  pas  s'attaquer  à  si  forte 
partie.  La  grande  route  de  Sibérie,  qui  de  Perm  passait  autrefois  bien 
plus  au  nord  par  Solikamsk  et  Verkhotourié,  fut  dirigée  en  1763  par 
Koungour  sur  Ekathérinebourg  et  Tumène,  ce  qui  contribua  beaucoup 
à  augmenter  l'importance  commerciale  de  ces  villes  au  détriment  des 
anciens  centres  de  colonisation. 

La  ville  compte  actuellement  environ  6,000  maisons  d'habitation, 
la  plupart  en  bois,  15  églises  orthodoxes  (sans  compter  les  nombreu- 
ses églises  du  monastère),  1  luthérienne,  1  catholique  romaine,  1  église 
et  2  chapelles  de  vieux-croyants,  l  maison  de  prière  israélite  et 
1  mahométane:  elle  est  la  résidence  de  Tévêque  d'Ekathérinebourg  et 
d'Isbite,  diocèse  comprenant  toute  la  moitié  transouralienne  du  gou- 
vernement de  Perm. 

Les  principales  administrations  de  l'Etat  sont: 

1.  La  Direction  générale  des  mines  et  usines  de  POural,  à  laquelle 
sont  subordonnés: 

a)  Le  Laboratoire  chimique  où  s'opère  la  fonte  de  tout  l'or  re- 
cueilli dans  l'Oural. 

b)  La  Direction  centrale  des  forêts  affectées  aux  usines. 

c)  L'Ecole  des  mines. 

2.  La  Fabrique  Impériale  de  pierreries,  célèbre  par  ses  grands 
vases  en  jaspe,  rhodonite,  etc. 

3.  L'Observatoire  magnétique  et  météorologique  de  1-er  rang, 
fondé  en  1835. 

4.  Le  gymnase  classique,  fondé  en  1860. 

5.  Le  comptoir  de  1-er  rang  de  la  Banque  d'Etat. 

6.  Le  Tribunal  d'arrondissement  civil  et  criminel,  sans  parler  des 
administrations  communes  à  toutes  les  villes  de  district:  trésorerie, 
postes  et  télégraphes,  etc. 

Etablissements  entretenus  aux  frais  de  la  ville  ou  du  zemstvo, 
(états  ruraux)  ou  des  deux  ensemble: 

1.  Ecole  réale. 

2.  Gymnase  de  demoiselles. 

3.  Hôpital. 

4.  Maison  d'accouchement. 

5.  Ambulance. 

6.  Asile  de  nuit. 

7.  Deux  écoles  municipales — 14  écoles  élémentaires. 
Etablissements  du  clergé:  1  monastère   de   femmes;    1  école  dicé- 

saine  de  filles  de  prêtres;  1  petit  séminaire:  plusieurs  écoles  parois- 
siales. 

Institutions  et  établissements  privés: 

Société  ouralienne  d'amateurs  des  sciences  naturelles,  placée  sous 
l'Augustissime  protection  de  Son  Altesse  Impériale  Monseigneur  le 
Grand-Duc  Michel  Nikolaévitch,  fondée  en  1870. 

Société  ouralienne  de  médecine,  fondée  en  1890. 

Société  ouralienne  des  beaux-arts. 


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VII  3 

Société  de  bienfaisance. 

Section  de  la  société  de  la  Croix-Rouge. 

Section  de  la  société  de  sauvetage  sur  les  eaux. 

Section  de  la  société  protectrice  des  animaux. 

Société  d'aviculture. 

Sociétés  de  coopération,  contre  l'abus  des  spiritueux,  de  vélocipé- 
distes,  de  chasse,  de  tir,  etc. 

Cercles  dramatiques,  cercle  musical,  deux  clubs,  société  de 
pompiers. 

4  asiles  pour  enfants. 

2  gazettes  quotidiennes.  l'„Oural"  et  le  Correspondant  d'affaires". 

1  journal  hebdomadaire  „Le  Moniteur  diocésain". 

Publications  non  périodiques: 

Bulletin  de  la  Soc.  our.  d'amateurs  des  se.  naturelles. 

Bulletin  de  la  Soc.  our.  de  médecine. 

Rapports  annuels  de  diverses  sociétés  et  établissements. 

7  typographies,  2  chromo-lithographies,  plusieurs  ateliers  photo- 
graphiques; succursales  des  banques  de  Sibérie,  de  Volga-Kama;  ban- 
que municipale;  comptoirs  de  banque  etc.,  agences  d'assurances,  de 
transport,  etc. 

Moulin  à  vapeur,  ateliers  et  fabriques  de  tout  genre,  entre  au- 
tres une  fabrique  nouvelle  et  assez  considérable  d'horloges  dites  de 
la  Forêt-Noire.  Eclairage  électrique  de  la  ville  et  d'un  certain  nom- 
bre de  magasins  et  de  maisons  privées;  téléphone;  etc. 

Une  industrie  particulière  à  la  ville  et  à  quelques  localités  des  en- 
virons, c'est  la  taille  et  le  polissage  tant  des  pierres  précieuses  ou 
semi-précieuses  (rubis,  saphir,  émeraude,  alexandrite,  topaze,  déman- 
toïse,  grenat,  améthyste,  béryl,  aigue-marine,  cristal  enfumé  et  inco- 
lore, etc.),  que  celle  d'objets  en  jaspe,  rhodonite,  marbre,  porphyre,  etc. 

Commerce  considérable  en  gros  et  en  détail.  D'abord  la  prolon- 
gation du  chemin  de  fer  de  l'Oural  jusqu'à  Tumène  a  porté  un  rude 
coup  à  Ekathérinebourg  pour  le  commerce  de  transit  entre  la  Sibérie 
et  l'Europe,  puis  la  construction  du  Transsibérien  est  en  voie  d'y  met- 
tre fin,  ce  qui  oblige  les  uns  à  déplacer  le  centre  de  leurs  opérations, 
les  autres,  à  affecter  leurs  capitaux  à  d'autres  entreprises. 

Les  „tentes  de  pierre"  —  Kamennyia  palâtki  —  de  Chartache  sont 
des  rochers  de  granité  gris,  couronnant  une  colline  à  2 — 3  kilomètres  E 
d'Ekathérinebourg.  Le  granité  (nettement  stratifié)  forme  ici  une  cou- 
pole (ou  pli  anticlinal)  dirigé  de  l'WSW  à  l'ENE,  dont  la  crête  seule 
a  plus  ou  moins  résisté  aux  influences  atmosphériques. 

Le  principal  intérêt  que  présentent  ces  „tentes  de  pierre"  touche 
plutôt  à  l'archéologie  préhistorique  qu'à  la  géologie  proprement  dite. 
Les  recherches  opérées  au  pied  et  dans  les  fentes  de  ces  rochers,  d'a- 
bord par  un  chercheur  d'or  (1889 — 90),  puis  par  MM.  Serghéeff  et 
Comès  (1891),  et  enfin  par  moi,  ont  amené  la  découverte  d'une  assez 
grande  quantité  de  fragments  de  poterie  ornementée,  d'armes  et  d'é- 
clats de  pierre,  d'une  perle  en  cristal  de  roche,  de  fragments  d'os,  etc., 

1* 


4  VII 

qui  se  trouvent  au  Musée  d'Ekathérinebourg.  M.  le  baron  de  Baye,  qui  a 
visité  avec  moi  cette  localité  en  1895,  la  qualifie  de  gisement  de  l'époque 
néolithique.  La  découverte  subséquente  d'une  petite  pointe  de  flèche  en 
bronze  à  trois  arêtes,  à  une  petite  distance  et  en  compagnie  de  tessons 
du  même  genre,  me  fait  pencher  pour  l'opinion  de  Michel  Malakhoff,  qui 
rapportait  la  plupart  des  gisements  transouraliens  de  ce  genre  à  la  fin 
de  l'époque  néolithique,  au  moment  où  le  bronze,  quoique  connu,  était 
encore  un  métal  très  précieux.  Ce  qui  ajoute  à  l'intérêt  de  ces  trouvailles, 
c'est  que  M.  Serghéeff,  ayant  soulevé  quelques-unes  des  dalles  supé- 
rieures de  ces  tours  soi-disant  naturelles,  a  trouvé  dessous  des  frag- 
ments de  poterie,  d"ossements,  etc.  Dans  une  courte  notice  que  la  So- 
ciété Impériale  d'Archéologie  de  St-Pétersbourg  m'a  fait  l'honneur 
d'imprimer  dans  ses  Travaux  (1896),  je  me  suis  permis  d'émettre  la 
supposition  que  ces  rochers  auraient  servi  de  lieu  de  sacrifice  et  en 
même  temps  de  tour  de  signaux,  et  la  question  suivante,  que  MM.  les 
Membres  du  Congrès  voudront  bien,  je  l'espère,  trancher  sur  place: 
„ees  rochers  doivent-ils  être  considérés  comme  une  formation  pure- 
ment géologique,  ou  bien  peut-on  admettre  une  participation  de 
l'homme  à  leur  surélévation  dans  un  but  quelconque?"  La  grosseur 
des  dalles  ne  saurait  être  invoquée  contre  cette  hypothèse,  vu  que  les 
éléments  des  monuments  dits  cyclopéens  ou  mégalithiques  sont  sou- 
vent plus  volumineux  encore.  Ensuite,  l'écuelle  située  au  sommet 
n'est-elle  que  le  résultat  de  l'érosion  du  granité  par  les  agents  atmos- 
phériques? 

Ce  qui  prouve  que  la  présence  d'un  gisement  préhistorique  à  ces 
„tentes  de  pierre"  n'est  pas  une  circonstance  fortuite,  mais  bien  le 
résultat  d'une  coutume  générale  cà  cette  époque,  c'est  la  découverte  de 
M.  Serghéeff  (1891)  de  restes  analogues  au  „Tchertowo  gorodichtché", 
formation  granitique  semblable  à  celle-ci,  mais  de  dimensions  beau- 
coup plus  grandioses,  au  sommet  d'une  montagne  non  loin  du  lac  Isset- 
skoïé,  puis  par  moi  aux  Kamennyia  palâtki  de  Chabry  (1895 — 96),  où 
j'étais  allé  exprès  pour  voir  s'il  y  a  là  du  préhistorique,  et  où  l'exa- 
men le  plus  superficiel  a  amené  la  rencontre  de  quelques  objets  très 
caractéristiques  au  sommet  même  de  l'une  des  tours,  à  côté  d'une 
écuelle  ou  bassin,  semblable  à  celui  de  Chartache.  Ceux  de  MM.  les 
géologues  qui  visiteront  Palkina  auront  l'occasion  d'y  voir,  entre  autres, 
un  gisement  du  même  genre  que  j'y  ai  trouvé  l'été  dernier. 

La  flore  des  environs  du  lac  de  Chartache  ne  présente  guère  que 
des  espèces  communes  de  cette  région,  et  au  commencement  d'août 
peu  d'entre  elles  portent  encore  des  fleurs;  en  traversant  le  bois  de 
pins,  l'on  verra  des  feuilles  de  Trientalis  eurojxtca,  dans  les  lieux 
humides  Androsace  filiformis  B.  neglccta  (miki),  dans  le  vaste  niaré- 
cnge,  à  peu  près  desséché  aujourd'hui,  Salix  Lapponum,  Banunculus 
IÂhgua,  dans  les  lieux  plus  secs,  des  touffes  de  Pulsatella  patens  var. 
nemorosa  et  Wolfgangiana  en  fruits.  Astragalus  pisiformis,  A  hy- 
pogJottis,  Cytisus  biflorus  en  fruits,  Cotoneaster  nigra,  Gentiana 
Amarélla,  cruciata,  Pnettmonanthe,  Scnecio  campestris,  etc.  Dans  les 


VII.  Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolog,  interna!  PI.  B. 


Fig.   i.     Ecuelle  au  sommet   de  Tune   des  ^tentes   de  pierre»  de  Chartache. 


Fig.  2.     Extrémité  NE  des  «tentes  de  pierre»  de  Chartache. 


YII  5 

fentes  mêmes  des  rochers:  Cystopteris  fragïlis,  Pohjpodium  officinale 
de  petites  dimensions,  et,  seulement  du  côté  du  nord,  une  petite  plante 
assez  rare,  la  Parictaria  micrantha  var.  debilis.  Parmi  les  représen- 
tants de  la  faune,  je  ne  mentionnerai  que  Y  Isodactylium  SchrencMi 
(Salamandrella  uralensis),  qui,  à  peine  la  neige  fondue,  opère  sa  ponte 
dans  les  mares  le  long  du  chemin,  mais  sort  de  l'eau  et  disparaît  aux 
regards  bien  avant  le  milieu  de  l'été,  de  même  que  son  congénère,  le 
Triton  crisiatus. 

En  suivant  plus  loin  le  chemin  qui  mène  à  Bérézovski,  on  jettera 
un  coup  d'oeil  sur  les  carrières  de  granité  du  pied  de  la  colline,  puis 
on  arrivera  au  bord  du  lac  de  Chartache,  où  l'on  pourra  observer  le 
résultat  d'un  phénomène  de  géologie  contemporaine,  dont  je  n'ai  encore 
trouvé  la  description  nulle  part,  du  moins  pour  ce  qui  concerne  les 
formations  lacustres. 

L'espace  me  manquant  d'énoncer  ici  le  cours  des  investigations 
archéologiques  (1890 — 96)  qui  m'ont  obligé  de  m'occuper  de  cette 
question,  je  me  bornerai  à  formuler  les  thèses  suivantes:  1"  La  glace 
atteint  sur  nos  lacs  une  épaisseur  de  0,7  à  1,5  mètre  ou  même  plus, 
et,  où  la  profondeur  de  l'eau  est  moindre,  surtout  près  des  bords,  elle 
englobe  une  partie  du  fond.  2°  A  la  fonte  des  neiges,  le  niveau  du  lac- 
hausse,  la  glace  ascend  avec  l'eau  et  soulève  la  partie  du  sol  qui  fait 
corps  avec  elle;  en  même  temps  il  se  forme  autour  du  banc  massif  de 
glace  une  ceinture  d'eau  libre  dont  la  largeur  dépend  de  la  plus  ou 
moins  grande  inclinaison  des  rives.  3°  Sous  la  poussée  des  vents,  cette 
immense  lentille  de  glace,  d'abord  entière,  puis  en  vastes  bancs  sépa- 
rés par  des  fissures,  voyage  à  la  surface  du  lac;  si  le  vent  est  assez 
fort,  les  glaces  du  large  poussent  celle  du  bord  et  la  font  glisser  ou 
grimper  sur  la  rive,  où  elle  forme,  surtout  si  elle  y  rencontre  un 
obstacle  suffisant  (falaise,  rangée  d'arbres,  etc.),  des  amas  considéra- 
bles. 4°  En  fondant,  cette  glace  dépose  sur  la  rive  une  véritable  mo- 
raine, composée  de  tous  les  objets  durs  qu'elle  avait  englobés;  l'eau 
reprend  à  l'occasion  une  partie  de  ces  matériaux,  mais  les  plus  lourds 
restent,  et  avec  le  temps  il  en  résulte  une  ceinture  solide  sur  les  ri- 
ves contre  lesquelles  les  vents  dominants  accumulent  le  plus  de 
glaces. 

Le  niveau  du  lac  Chartache  ayant  été  abaissé  de  plusieurs  mètres, 
il  y  a  une  soixantaine  d'années,  la  ceinture  morainique  lacustre,  anté- 
rieure à  cette  époque,  se  trouve  maintenant  à  sec  et  peut  être  aisé- 
ment suivie  tout  le  long  de  la  rive  S  et  SE,  où  elle  est  généralement 
recouverte  de  forêt  ou  de  buissons.  Comme  on  y  rencontre  des  objets 
préhistoriques  du  même  genre  que  sur  la  colline,  on  peut  en  inférer 
que  le  niveau  de  ce  lac  était  resté  assez  constant  depuis  des  siècles, 
jusqu'au  moment  où  l'on  a  tenté  de  le  vider  pour  dessécher  les  mines 
d'or  de  Bérésovski. 

11  va  sans  dire  que  la  composition  pétrographique  des  rives  donne 
à  ces  moraines  lacustres  une  structure  et  un  contenu  très  variable:  ici 
ce  sont  des  blocs  de  granité  et  du  sable  quartzeux, — au  lac  Irbitsksé, 


6  VII 

près  du  contact  des  limites  des  districts  d'Ekathérinebourg,  de  Ka- 
mychlow  et  d'Irbite,  elles  ne  sont  formées  que  de  sable  contenant  des 
fragments  usés  de  tuffeau,  et  offrent  l'aspect  et  le  type  de  dunes  con- 
centriques, espèces  de  sentiers  plus  ou  moins  praticables  au  bord  et 
au  milieu  du  vaste  marais  tourbeux  qui  occupe  une  partie  de  l'ancien 
lit  du  lac; — au  lac  Karassié  II,  à  30  verstes  E  de  la  ville,  à  en  juger 
d'après  la  description  de  MM.  Dm.  Mamine  et  Constantin  Thaddéew, 
la  moraine  lacustre  a  l'aspect  d'une  jetée  ou  môle  longeant  le  rivage 
marécageux,  et  fait  à  bras  d'homme,  où  ils  ont  recueilli  de  riches  ma- 
tériaux archéologiques  (voir  au  Musée  historique  de  Moscou  et  au 
Musée  d'Ekatliérinebourg):  peut-être  en  effet  les  habitants  de  ce  lac 
ont-ils  perfectionné  l'œuvre  de  la  nature. 


Palkino 

est  un  hameau  situé  sur  les  terres  de  m-nie  la  comtesse  de  Stenbock- 
Fermor,  sur  la  rivière  Icète  (ou  Issète),  h  l'endroit  où  le  barrage  des 
forges  de  Werkh-Issetsk  la  transforme  en  un  étang  ou  lac  artificiel  de 
12  verstes  environ  de  longueur,  parsemé  de  fort  jolies  îles  graniti- 
ques, présentant,  ainsi  que  les  montagnes  et  les  collines  voisines,  de 
ces  entassements  de  dalles,  connus  dans  la  région  sous  le  nom  géné- 
rique de  „Kamennaya  palatM"  (tentes  de  pierre)  lorsqu'ils  atteignent 
des  dimensions  un  peu  considérables  1).  Le  hameau  se  compose  d'une 
trentaine  de  maisons  et  d'une  petite  chapelle  en  bois,  disposées  des 
deux  côtés  de  la  rivière,  dont  la  rive  gauche  s'élève  en  côte  assez  abrupte, 
tandis  que  la  droite  forme  une  langue  de  terre  ferme  qui,  sur  un  assez 
court  espace,  sépare  le  lit  de  la  rivière  du  vaste  marais  remplissant 
tout  le  fond  de  la  vallée.  Un  pont  de  bois,  suffisamment  élevé  pour 
permettre  non-seulement  le  flottage  du  bois,  mais  aussi  le  passage  d'un 
remarqueur  à  vapeur,  réunit  les  deux  rives.  La  tradition  locale  fait 
remonter  la  fondation  de  ce  hameau  à  la  un  du  XVI-e  ou  au  com- 
mencement du  XVII-e  siècle,  avant  la  construction  des  barrages  de 
Werkh-Issetsk  (1725)  et  d'Ekathérinebourg  (1723),  époque  où  Ton  al- 
lait en  bateau  baptiser  les  enfants  à  l'église  d'Ouktouss  (à  6 — 7  verstes 
en  aval  de  la  ville):  les  premiers  colons  auraient  été  deux  serfs  fugi- 
tifs de  Fusine  de  Bilimbaï  (appartenant  aux  Stroganow  ),  nommés  Pal- 
kine  et  Rybine,  dont  le  premier  aurait  donné  son  nom  à  l'endroit. 

Il  y  a  une  quarantaiue  d'années,  m-r  S.  Sigow,  avec  le  prêtre  Hip- 
polyte  Sniychliaew,  voyant  entre  les  mains  des  paysans  d'étranges  ob- 
jets en  cuivre  rouge,  firent  des  recherches  sommaires  et  recueillirent 
un  certain  nombre  d'idoles,  de  lames  et  d'autres  objets  „tchoudes", 
dont  une  partie  fut  envoyée  à  Moscou  et  à  St.  Pétersbourg;  quelques- 
uns  dentre  eux  ont  été  figurés  par  Aspelin  dans  ses  ..Antiquités  finno- 
ougriennes".  Les  ouvriers  qui  firent  les  fouilles  sous  leurs  ordres,  ra- 
content que  ces  figurines  en  cuivre  furent  trouvées  sous  les  dalles  de 

')  V.  plus  haut  l'article  concernant  celles  de  Chartache. 


VII  7 

granité  formant  le  dos  de  la  montagne  à  l'euest  du  hameau,  au-dessus 
du  gorodichtelié;  ellesyétaient  soigneusement  enveloppées  d'abord  d'une 
peau,  décomposée  par  le  temps,  puis  d'un  fourreau  en  écorce  de  bou- 
leau, assez  bien  conservée.  Ces  messieurs  découvrirent  aussi  le  dit  go- 
rodichtelié, ou  enceinte  fermée  d'un  rempart  en  terre  entouré  d'un  fossé, 
et  y  trouvèrent,  entre  autres  objets,  un  moule  en  pierre  tendre  qui  avait 
servi  à  couler  des  objets  en  métal. 

Ce  n'est  qu'en  1875  que  quelques-uns  de  mes  élèves,  entre  autres 
Michel  Malakhow,  tirent  quelques  recherches  à  ce  gorodichtché,  avec  la 
recommandation  expresse  de  rapporter  tout  ce  qu'ils  y  trouveraient: 
ils  ne  rencontrèrent  point  d'objets  en  métal,  mais  bien  des  fragments 
de  poterie  ornementée  et  d'outils  ou  armes  en  pierre.  Dès  lors,  tantôt 
seul,  tant  avec  M.  Malakhow,  nous  fîmes  des  fouilles  réglées,  qu'il  a  dé- 
crites en  détail,  d'abord  dans  le  journal  „r3,peBHfla  ir  HOBan  Poccifl'" 
(1879),  puis  dans  son  rapport  définitif  (1883,  encore  inédit)  à  la  So- 
ciété Impériale  de  Géographie.  Des  investigations  subséquentes  ont 
amené  la  découverte  d'une  multitude  d'objets  en  pierre  éclatée,  taillée 
ou  polie  (silex,  jaspe,  quartz,  grès,  granité,  schiste),  de  milliers  de  frag- 
ments de  poterie  ornementée,  de  quelques  moules  et  de  deux  ou  trois 
objets  en  cuivre  (bronze)  semblant  avoir  servi  d'ornements  à  des  har- 
nais de  cheval.  En  1888  une  collection  complète  de  tous  les  ornements 
sur  poterie  alors  connus  de  cette  station  préhistorique,  systématisée  par 
Thaddéew  et  moi,  fut  donnée  au  Musée  historique  de  Moscou,  et  la 
Société  Impériale  d'Archéologie  île  cette  ville  en  a  publié  une  partie 
en  1895  (avec  3  pi.  en  phototypie).  Rien  qu'en  achetant  chaque  été 
ce  que  les  habitants,  surtout  les  enfants,  recueillent  de  fragments  et 
d'objets  en  cultivant  les  potagers  et  les  champs  voisins,  j'ai  rassemblé 
une  grande  quantité  de  matériaux,  que  j'espère  distribuer  à  divers 
musées,  quand  j'aurai  eu  le  temps  de  les  classer. 

La  population  a  dû  être  beaucoup  plus  dense  ici  autrefois  qu'à 
présent,  ce  dont  on  peut  juger  par  le  fait  que  des  restes  de  même 
nature  se  rencontrent  dans  tous  les  environs  de  Palkino  et  sous  le 
marais  même  (comme  j'ai  pu  m'en  assurer  pendant  les  basses  eaux 
de  1893 — 1895)  sur  un  espace  de  plusieurs  verstes  carrées,  quoique 
peut-être  en  moindre  abondance  que  dans  le  voisinage  même  du  ha- 
meau actuel.  Dans  une  forêt  voisine,  on  a  retrouvé  des  restes  de  four- 
neaux primitifs,  avec  des  monceaux  de  scories,  provenant,  dit-on,  d'un 
minerai  de  cuivre  très  ferrugineux,  qu'on  suppose  provenir  de  la  mine 
maintenant  inondée  de  Pychminsko-Klutchevski,  située  à  15—17  verstes 
de  distance. 

L'abondance  des  objets  en  pierre  travaillée,  parmi  lesquels  ceux 
en  pierre  polie  sont  en  infime  minorité  (la  plupart  faits  d'une  roche 
gris-verdâtre  imitant  le  néphrite,  mais  beaucoup  moins  dure),  et  des 
tessons  richement  ornementés  de  dessins  géométriques,  tandis  que  la 
pâte  en  est  agrémentée  d'un  mélange  de  mica,  ou  de  talc,  ou  de  schiste 
bleu  pilé,  etc.,  et  la  présence  d'un  nombre  restreint  d'objets  en  cuivre, 
dont  une  partie  au  moins  coulés  sur  place,  ont  conduit  d'abord  M.  Ma- 


8  VII 

lakhow,  puis  les  autres  savants  qui  ont  visité  ensuite  ce  gisement,  à 
placer  son  origine  vers  la  fin  de  Page  de  la  pierre,  au  moment  où  le 
cuivre  commençait  à  être  connu.  La  couche  de  terre  contenant  les 
restes  de  cette  culture  est  très  peu  profonde;  aussi  les  rares  osse- 
ments qu'on  y  a  rencontrés  étaient-ils  trop  détériorés  pour  pouvoir 
être  définis. 

Jusqu'ici  aucune  sépulture  préhistorique  n'a  été  découverte  dans 
cette  région. 

La  flore  des  environs  de  Palkino  est  très  variée,  et  MM.  les 
amateurs  de  botanique  pourront  profiter  de  l'occasion  pour  recueillir 
des  espèces  qu'on  ne  trouve  pas  partout,  p.  ex.:  Nymphaea  pygmaea 
Ait.,  Nitphar  pumïlum  S  m.,  Arabis  G-erardi  Bess.,  A.  pendula  L., 
Stellaria  Bungeana  Fengl.,  Cerastium  pilosum  Led.,  G-eranitwm 
pscudo-sibiricum  J.  Me  y.,  Astragalus  fndicosus  Pall.  var.  viminea 
Trautv.,  Latliyrus  pisiformis  L.,  Hcdysarum  elongatum  Fisch., 
Agrimonia  pilosa  Led.,  Bupleurum  aureum  Fisch.,  Pleura  spernmm 
uralense  Hoffm.,  Gacalia  hastata  L.,  Saussurea  discolor  De,  Crépis 
sibirica  L.,  Mulgedhim  sibiricum  Less.,  Adenopliara  polymorplia 
Led.,  Utricularia  intermedia  Hayne,  Androsace  ncglecta  (mini)  =  A. 
fUi fortuits  var.  glandulosa  Kryl.,  CastiUeja  pallida  Kunth.,  Poly- 
gonum  polymorphum  Led.,  Salix  myrtilloides  L.,  S.  Lapponum  L., 
etc.,  etc. 

A  environ  une  verste  au  nord  du  hameau,  l'on  pourra  visiter 
une  autre  station  préhistorique,  analogue  aux  ,.Kamennya  palatki"  de 
Chartache. 


VIII 

GISEMENT  DE  MINÉRAUX 

D'EUGÉNIE-MAXIMILIANOVNA 

PAR 

A.    KARNOJITZZY. 


Les  gisements  d'Eugénie-Maximilianovna,  découverts  et  étudiés  en 
1894 — 96,  sont  situés  à  Fouest  et  au  nord-ouest  du  village  Palkina  a), 
à  droite  de  la  rivière  Isséta,  presque  au  sommet  de  l'arête  de  partage 
de  l'Oural.  Ces  gisements,  au  nombre  de  20 — 21,  occupent  un  triangle 
d'une  superficie  d'environ  24  verstes  carrées.  En  dehors  de  quelques 
minéraux  problématiques,  trouvés  en  quantité  trop  insuffisante  pour 
être  définitivement  déterminés  (dis  thé  ne,  béril  de  couleur  lilas,  ko- 
rund  rouge  etc.),  on  y  a  rencoutré:  aiguemarine  (bc)  2)  vésuvian 
(p)  grenat  (bc);  essonite  et  almandine;  épidote  (en  grande  quan- 
tité): ordinaire,  jaune,  pouchkinite;  axinite  (bc);  yttrotanta- 
lite  (p);  titanite  (bc);  clinochlore  (p);  pierre  des  Amazones 
(p);  microcline  en  cristaux  gigantesques  (bc);  amphibole;  cristal 
de  roche;  pyrite  transformée  en  oligiste  brun. 

Les  gisements  se  trouvent  dans  une  région  de  développement  de 
gneisso-granites.  La  roche  dominante  est  un  feldspath  pauvre  en  mica, 
presque  dépourvu  d'amphibole,  que  la  composition  pétrographique  et 
la  structure  rapprochent  le  plus  souvent  du  granité  (montagnes  Med- 
wejka,  Pouk,  Seljka  etc.),  rarement  de  la  syénite  (montagne  Yélowaïa), 
et  qui  occupe  principalement  la  surface  des  collines  en  formant  à  leur 
sommet  de  puissantes  accumulations  de  dalles  dites  „palatki"  (tentes). 
La  roche  feldspathique  est  accompagnée  d'une  roche  très  riche  en  am- 


a)  A  une  distance  de  15  verstes  environ  d'Ekathérinebourg. 
2)  Les  lettres  bc  (beaucoup)  et  p  (peu)  indiquent  la  fréquence  re- 
lative des  minéraux. 


2  VIII 

phibole,  voisine  parfois  de  l'amphibolite  (mont  Medwejka,  Romanovkai, 
parfois  du  gneiss  aniphibolique  (Medwejka,  Poup),  parfois  de  la  dio- 
rite  (Séwernaïa  Yélowaïa),  qui  occupe  des  horizons  plus  bas  que  la 
roche  feldspathique,  bien  qu'en  plusieurs  points  elle  constitue  des  élé- 
vations indépendantes  peu  élevées. 

Les  minéraux   énumérés   plus   haut  sont  le  produit   du   métamor- 
phisme.  Ils  se  trouvent   habituellement   à   une   faible   profondeur,  au 
contact  des  roches  feldspathiques  et  amphiboliques,  et  sont  presque  tou- 
jours accompagnés   d'épidote   ou  d'épidosite.   Dans  la  montagne  Poup 
les  minéraux  accompagnent  les  cristaux  de  dolomie  et  se  trouvent  aux 
endroits  où  la  dolomie  vient   en  contact   avec  le  gneiss  aniphibolique, 
la  surface  de  la  colline  étant  formée  de  granité. 
Voici  les  gisements  qui  offrent  le  plus  d'intérêt: 
Montagne  Medwejka — essonite  jaune,  rosée  et  brune,  pistacite  etc. 
Montagne  Yélowaïa  (Grande  mine  Yevguénié-Maximilianovskaïa), 

axinite,  pouchkinite  et  titanite. 
Montagne  Poup   (Mine  Iwano-Rédivortsevskaïa)  —  essonite,  épi- 

dote,  clinochlore. 
Montagnes   Séwernaïa -Yéréméïevskaïa  —  aiguemarine,  vésuvian, 
sphène,    grenat,   épidote   yttrotantalite,   pierre   des  Ama- 
zones etc. 


IX 

LE  CHEMIN  DE  FER  DE  L'OURAL 

dans  les  limites  des  districts  miniers  de  Taguil 
et  de  Goroblagodat. 

PAR 

TH.  TSCHERNYSCÏÏEW. 


Le  chemin  de  fer  d'Oural  relie  Ekathérinebourg  à  Perm.  Il  entre 
dans  le  district  de  Taguil  3  verstes  au-delà  de  la  station  Anatolskaïa 
et  le  traverse  jusqu'à  l'usine  de  Kpuchwa,  en  suivant,  dans  la  direction 
générale,  la  ligne  du  méridien.  Après  avoir  dépassé  cette  usine,  il 
tourne  brusquement  vers  l'ouest  et,  faisant  plusieurs  zigzags,  il  s'élève 
sur  Farête  de  l'Oural  qu'il  franchit  entre  les  stations  Ouralskaïa  et 
Yévropéïska'ia  (d'Europe). 

Nous  avons  concernant  ces  districts  miniers  bon  nombre  de  don- 
nées géologiques,  éparses  dans  les  journaux  et  ouvrages  spéciaux,  mais 
jusqu'ici  il  n'en  existe  aucune  description  détaillée.  Les  travaux  du 
Comité  Géologique,  exécutés  dans  les  districts  de  Taguil  et  de  Groro- 
blagodat,  sont  terminés  depuis  5  ans,  mais  la  carte  géologique  et  la 
description  s'y  rapportant  ne  sont  pas  encore  publiées.  Voici  la  liste 
des  ouvrages  dans  lesquels  on  trouvera  les  renseignements  les  plus 
complets: 

G.  Rose.  Mineralogisch-geognostische  Reise  nachdemUral,  dem  Altaï 

und  Kaspischen  Meere.  Bd.  I.  1837,  pp.  302 — 352. 
E.  Hofman.   Materialien   zur   Anfertigung   geologischer   Karten    dcr 

Kaiserlichen  Bergwerks-Districte  des  Ural-Gebirges.  1870, 

pp.  177—218. 
S.  Koutkievicz.  Compte  rendu  des  recherches  géologiques  exécutées 

le  long  du  chemin  de  fer  des  mines  de  l'Oural  (en  russe). 

Journal  des  Mines.  1880,  t.  II,  p.  325. 

1 


2  IX 

Th.  Tschernyschew.  Recherches  géologiques  clans  l'Oural,  faites  en 
1888  (en  russe).  Bulletins  du  Comité  Géologique.  Vol.  VIII, 
1889,  p.  121—143. 

A.  Krasnopolsky.  Compte  rendu  préliminaire  des  recherches  géolo- 
giques dans  les  domaines  Werkhné-Tourinskaïa,  Nijné- 
Tourinskaïa  et  Bisserskaïa  (en  russe).  Bulletins  du  Comité 
Géologique.  Toi.  IX,  pp.  177 — 191. 

A.  Krasnopolsky.  Compte  rendu  préliminaire  des  recherches  géolo- 
giques clans  les  domaines  Pétrokamensk  et  Werkhné-Sal- 
dinsk  (en  russe).  Bulletins  du  Com.  Géologique.  Toi.  XI, 
pp.  105 — 115. 

M.  Démiclow,  propriétaire  du  district  minier  de  Nijni-Taguil,  l'un 
des  districts  métallifères  les  plus  vastes  et  les  plus  riches,  a  engagé, 
vers  1830,  le  célèbre  géologue  Le  Play  à  faire  la  carte  géologique  et 
la  disciïption  détaillée  de  ses  domaines.  L'administration  des  mines 
possède  actuellement  une  carte  géologique  manuscrite,  le  travail  de 
Le  Play  n'ayant  pas  été  imprimé,  basée  sur  les  explorations  de  ce  sa- 
vant et  complétée  par  des  recherches  ultérieures. 

La  feuille  137,  à  l'échelle  V^oooo,  publiée  par  la  section  topogra- 
phique de  l'Etat-Major,  pourra  servir  de  guide  dans  l'itinéraire  que 
nous  allons  suivre. 

Sous  le  rapport  or o graphique,  nous  nous  trouvons  ici,  comme 
clans  les  parties  plus  méridionales  du  versant  est  de  l'Oural,  en  pré- 
sence de  deux  régions  essentiellement  différentes:  celle  à  l'est  offre 
une  série  d'élévations  qui,  quoique  se  dirigeant  généralement  clans  le 
sens  du  méridien,  sont  séparées  par  de  profondes  dépressions.  La  na- 
ture pétrographique  des  roches  et  leurs  rapports  mutuels  se  font  ce- 
pendant peu  remarquer  clans  l'ensemble  de  la  configuration  de  la 
région.  Le  même  caractère  orographique  s'observe  sur  tout  le  parcours 
entre  la  limite  du  district  de  Xijni-Taguil  et  la  station  Asiatskaïa 
(d'Asie)  dans  le  district  Goroblagodat  La  structure  de  cette  bande 
orientale  est  d'une  grande  variété,  mais  avec  prédominance  de  roches 
massives  éruptives,  accompagnées  de  tufs  et  de  brèches.  Les  schistes  et 
calcaires  métamorphiques  n'y  jouent  qu'un  rôle  secondaire  et  ne  for- 
ment que  quelques  bandes  isolées,  encaissées  entre  les  roches  massives. 

D'un  tout  autre  caractère  est  la  région  occidentale  qui  fait  partie 
de  l'Oural  lui-même.  Ici  nous  avons  devant  nous  une  chaîne  de  mon- 
tagnes nettement  dessinée,  formée  des  roches  cristallines  M. 

Pour  s'orienter  dans  les  particularités  géologiques  de  notre  trajet, 
nous  ajoutons  une  petite  carte  géologique,  tracée  au  V^oooo  d'après  les 
données  recueillies  par  A.  Krasnopolsky  et  l'auteur  de  la  présente 
esquisse,  et  d'après  les  recherches"  des  investigateurs  antérieurs,  rédi- 
gées par  A.  Karpinsky.  Par  cette  carte  on  verra  qu'à  la  composi- 
tion de  cette  région  prennent  part  des  variétés  de  syénite,  de  nombreux 
représentants  du  groupe  des  gabbros,  des  roches  à  diallage  et  pérido- 
tites,  des  serpentines,  porphyres  et  porphyrites,  des  brèches  correspon- 


IX  3 

dant  à  ces  dernières,  des  schistes  et  calcaires  cristallins  et  des  mar- 
bres du  dévonien  inférieur. 

La  région  des  granités  typiques,  formés  d'orthose,  de  microcline,  de 
quartz  et  de  muscovite,  est  située  à  l'est  de  la  voie  ferrée.  Elle  n'est 
pas  entrée  dans  notre  carte. 

Quant  aux  syénites,  développées  surtout  au  sud  de  l'usine  de 
Kouchwa,  elles  sont  représentées  sur  notre  parcours  par  des  variétés 
amphibolique,  augitique  et  diallagique.  Tant  par  l'étendue  de  leur  dé- 
veloppement que  par  leur  composition,  les  syénites  sont  étroitement 
liées  avec  les  variétés  du  groupe  des  gabbros.  Cette  liaison  est  même 
si  étroite  qu'il  est  très  difficile  de  les  marquer  sur  la  carte  séparément. 

Le  rayon  que  nous  décrivons  appartient  aux  régions  classiques: 
on  y  trouve  tous  les  divers  gabbros  et  leurs  variétés  (gabbros  à  di- 
vine et  sans  olivine,  gabbros  ouralitiques,  gabbro-diorites,  ampbibolites 
etc.),  le  passage  de  la  structure  parfaitement  massive  à  la  structure 
schistoïde,  gneissique,  la  transition  insensible  des  gabbros  et  des  gabbro- 
diorites,  par  une  série  de  phases  intermédiaires,  à  des  roches  diallagi- 
ques  et  amphibolo-diallagiques,  composées  de  seuls  bisilicates.  Ces  pas- 
sages ne  s'observant  non  seulement  dans  un  même  affleurement,  mais  en- 
core dans  un  même  fragment  de  roche,  on  ne  peut  se  refuser  à  l'évi- 
dence qu'il  existe  ici  des  combinaisons  compliquées  de  la  masse  à  feldspath 
avec  celle  sans  feldspath  que  Reyer  a  proposé  d'appeler  „Schlieren'-. 
Comme  un  des  points  les  plus  instructifs  pour  l'étude  de  la  structure 
des  schlieren,  nous  indiquerons  le  massif  situé  dans  le  domaine  de  l'usine 
Barantchinsky  dont  les  sommets  sont  connus  sous  les  noms  de  Sina'ïa, 
Tolstaïa,  Golaïa,  Nojowotchnaïa  etc.  Les  mêmes  roches  constituent, 
sur  la  frontière  des  districts  de  Taguil  et  Goroblagodat,  la  montagne 
Magnitnaïa  qui  doit  son  nom  à  la  faculté  de  ses  roches  de  faire  for- 
tement dévier  l'aiguille  aimantée.  Ce  n'est  d'ailleurs  pas  en  Russie 
seule  que  ce  phénomène  a  été  constaté  pour  des  roches  dépourvues 
de  magnétite  en  quantité  notable  l). 

Les  gabbros  forment  une  large  bande  s'étendant  dans  le  sens  du 
méridien,  à  l'est  des  schistes  cristallins  qui  forment  l'Oural  central  et 
dont  les  affleurements  longent  le  chemin  de  fer  sur  une  grande  distance. 


r)  A.  Andreae  et  W.  Koenig.  Der  Magnetstein  von  Frankenstein 
an  der  Bergstrasse.  Abh.  d.  Senkenbergischen  Naturforsch.  Ges.  Frankf. 
a.  M.  XV.  1888,  61—79. 

E.  Odonne  et  A.  Sella.  Contributo  allô  studio  délie  roccie  mag- 
neticha  nella  Alpi  centrali.  Rendiconti  R.  Accad.  de  Lincei  (4).  VII, 
100 — 104.  1891;  Osservazioni  et  considerazioni  sulle  roccie  magneticha. 
Ibid.  147—151.  1891. 

Cl.  Montemartini.  Composizioni  cbimica  et  mineralogica  di  una 
xoccia  serpentinoza  di  Borsonasca  (Riviera  Ligure1.  Atti  d.  R.  Accad. 
d.  scienze  di  Torino.  35.  .V  4,  209—212.  1889—1890. 

G  Folçheraiter.  Origine  del  magnetismo  nelle  roccie  vulcaniche 
del  Lazio.  Rend.  Accad.  Linc.  Roma,  5.  III.  Gem.  2.  Fasc.  2.  1894. 
53 — 61;  Distribuzione  del  magnetismo  nelle  roccie  vulcaniche  del  Lazio. 
Ibid.  Fasc.  4.  117 — 1222;  Orientazione  ed  intensita  del  magnetismo  per- 
manente nelle  roccie  vulcaniche  ciel  Lazio.  Ibid.  Fasc.  5.  165 — 172. 

1* 


4  IX 

Les  serpentines,  résultat  de  la  transformation  des  roches  à  dial- 
lage  et  des  péridotites,  occupent  la  même  région  que  les  péridotites. 
Ainsi  que  dans  les  autres  parties  de  l'Oural,  la  serpentinisation  de  ces 
roches  et  le  passage  des  hisilicates  à  une  matière  bastitique  y  est  en 
liaison  avec  l'intégration  de  masses  de  fer  chromé  formant  parfois  des 
amas  d'une  grande  importance  pratique,  et  avec  la  précipitation  dans 
la  roche  de  l'or  et  du  platine. 

Les  porphyres,  largement  développés  à  Test  du  chemin  de  fer,, 
dans  les  domaines  de  Kouchwa  et  de  Taguil,  moins  répandus  à  l'ouest, 
sont  tantôt  quartzifères,  tantôt  dépourvus  de  quartz  (orthophyres).  Sur 
la  bande  de  terrain  attenante  à  la  voie  ferrée,  les  porphyres  quartzi- 
fères sont  relativement  peu  développés.  Les  porphyres  dépourvus  de 
quartz  présentent  un  grand  développement  dans  les  limites  des  do- 
maines de  Kouchwa.  Ce  sont  ces  porphyres-ci  qui  constituent  presque 
seuls  les  montagnes  Blagodat  (près  de  l'usine  de  Kouchwa)  et  Wysso- 
kaïa  (près  de  l'usine  Nijné-Taguil).  Nous  y  reviendrons  plus  bas,  dans 
la  description  des  excursions. 

Quant  aux  porphyrites — augitophyres  (Augitporphyrit1,  porphyres 
à  ouralite,  labradorophyres  (Labradorporphyrit\  diabasophyres  (Dia- 
basporphyrit)  —  elles  ont  un  grand  développement  le  long  de  la  voie 
ferrée  et  sont  accompagnées  de  leurs  brèches  et  tufs  correspondants. 
Les  brèches  sont  formées  de  fragments  de  porphyrite,  réunis  par  une 
matière  également  porphyritique.  Les  tufs  offrent  quantité  de  variétés^ 
souvent  nettement  schisteuses,  avec  passage  à  des  schistes  verts  (Griïn- 
schiefer);  ils  sont  formés  de  fragments  tantôt  petits,  tantôt  gros,  de 
porphyrite,  de  schiste  siliceux,  quelquefois  de  calcaire,  de  cristaux  et 
de  morceaux  de  plagioclase  et  d'augite,  le  tout  soudé  par  un  ciment 
calcareux,  chloriteux  ou  porphyritique. 

Les  espaces  occupés  par  les  brèches  et  roches  tufogènes  cadrent 
à  un  tel  point  avec  ceux  du  développement  des  porphyrites  qu'il  n'est 
possible  de  les  marquer  avec  exactitude  que  sur  une  carte  à  grande 
échelle. 

La  bande  des  gabbros  est  bordée  h  l'est,  comme  nous  l'avons  dit, 
des  schistes  cristallins  M  de  l'Oural  Central.  Dans  cette  partie  de  la 
chaîne,  les  roches  schisteuses  cristallines  de  l'arête  du  milieu  sont  re- 
foulées, comme  dans  les  parties  plus  méridionales  de  l'Oural,  en  pli 
anticlinal  dissymétrique  déjeté  vers  l'est,  avec  inclinaison  plus  douce 
des  couches  vers  l'ouest. 

Pour  en  finir  avec  les  roches  développées  dans  les  limites  des  do- 
maines de  Kouchwa  et  de  Nijné-Taguilsk,  il  nous  reste  à  dire  quel- 
ques mots  des  calcaires  qui  y  affleurent  en  étroites  bandes  isolées,  se 
dirigeant  dans  le  sens  du  méridien,  pincées  entre  les  masses  continues 
des  porphyres,  schistes  verts,  brèches  porphyritiques  et  tufs.  Ces  cal- 
caires sont  tantôt  de  véritables  marbres,  tantôt  ils  sont  fortement 
schisteux  et  se  brisent  difficilement  sous  le  choc  du  marteau.  Ils  sont 
tous  de  l'âge  du  dévonien  inférieur,  témoin  la  faune  qu'ils  renferment, 
décrite  par  l'auteur  de  la  présente   esquisse    dans  la  monographie  gé- 


IX  5 

nérale:  ,.Die  Fauna  des  unteren  Devon  ani  Ostabhange  des  Ural"  1). 
Ce  sont  les  formes  suivantes:  Gàlymene  sp.,  Entomis  pélagica  Barr., 
Pleurotomaria  Jcuschvensis  Tschern.,  Pleur,  ventricosa  Eichw.,  Plu- 
tyccras  cultéllus  Tschern.,  Plat,  elongatam  Hall.,  Subidltes  urali- 
cum  Tschern.,  Euomphalus  subàlatus  Yern.,  Oxydiscus  scutiger 
Eichw.,  MurcMsonia  Demidoffi  Vern.,  Merista  passer  Barr.,  Spi- 
rifer  pentameriformis  Tschern.,  Sp.  Jcuschvensis  Tschern.,  Sp. 
pseudokuschvensis  Tschern.,  Atrypa  Jcuschvensis  Tschern.,  Atr. 
verrucula  Maur.,  Atr.  reticularis  Linn.,  Atr.  marginalis  Daim., 
JRhynchoneUa  JcuscJwensis  Tschern., Pentamerus parruhis  Tschern., 
Pent.  integer  Barr.,  Pentamerus  striatus  Eichw.,  Pent.  vogulicus 
Yern.,  Orthis  pseudotenuissima  Tschern.,  Càllicrinus  uralicus 
Tschern.,  restes  de  Eeceptaculites. 

Sous  le  rapport  minéral,  la  partie  de  l'Oural  que  nous  décrivons, 
est  d'une  richesse  et  d'une  variété  remarquable.  En  dehors  des  gisements 
bien  connus  de  magnétite  des  montagnes  Blagodat  et  Wyssokaïa,  les 
différentes  parties  des  domaines  de  Kouchwa  et  de  Nijné-Taguilsk 
offrent  toute  une  série  de  gisements  de  minerai  de  fer,  les  uns  en  ex- 
ploitation, les  autres  intacts.  Les  excursionnistes  prendront  une  con- 
naissance détaillée  du  type  de  ces  gisements  à  la  visite  des  montagnes 
Blagodat  et  Wyssokaïa,  Pour  ce  qui  est  du  gisement  de  cuivre  de  la 
mine  Médnoroudiansk,  située  à  côté  de  l'usine  Nijné-Taguilsk,  nous  en 
ferons  la  caractéristique  sommaire  dans  la  description  des  excursions. 
Là  aussi  nous  parlerons  du  caractère  des  gisements  de  manganèse  dans 
les  calcaires  du  dévonien  inférieur  mentionnés  plus  haut. 

Les  cantons  miniers  de  Nijné-Taguilsk  (propriété  de  MM.  Démidow) 
et  de  Groroblagodat  (propriété  de  la  Couronne)  offrent  un  intérêt  émi- 
nent  dans  l'étude  des  gisements  de  l'or  et  du  platine.  Les  gisements 
d'or  se  présentent  tantôt  sous  l'aspect  de  filons  quartzifères  et  d'inclu- 
sions dans  la  roche-mère,  tantôt  sous  forme  de  sables  aurifères  des 
types  alluvial  et  éluvial.  Les  filons  quartzeux  traversent  principalement 
des  schistes  métamorphiques,  alors  que  les  inclusions  d'or  ne  se  ren- 
contrent que  dans  les  porphyrites  et  les  serpentines. 

Ce  sont  surtout  cette  partie-ci  de  l'Oural  et  les  parties  plus  sep- 
tentrionales du  district  de  G-oroblagodat  qui  fournissent  la  platine,  ce 
métal  essentiellement  russe.  Depuis  1824,  année  de  la  découverte  dans 
l'Oural  des  sables  platinifères,  les  gisements  restés  jusqu'aujourd'hui 
les  plus  riches  sont  ceux  de  la  région  des  rivières  Martian  et  Tchaouch, 
dans  la  partie  sud-ouest  du  district,  et  du  bassin  de  la  rivière  Iss,  dans 
le  domaine  de  Nijné-Tourinsk.  Jusqu'à  ce  dernier  temps  le  platine  se 
tirait  exclusivement  des  sables.  Mais  depuis  que  Ton  a  constaté  la 
présence  d'inclusions  de  platine  dans  le  fer  chromé  des  placers  et  dans 
les  blocs  des  serpentines  à  olivine,  tous  les  géologues  russes  et  étran- 
gers sont  d'accord  pour  reconnaître  que  c'est  dans  les  péridotites  et 
les   serpentines,   produit    de   leur   transformation,    qu'il  faut  en  cher- 


'•)  Mémoires  du  Comité  Géologique.  Vol.  IV,  Jlis  3,  1893. 


6  IX 

cher  le  gîte  primitif.  Ce  fut  en  1892  que  des  ouvriers  découvrirent 
par  hasard  le  premier  gisement  originaire  de  platine  dans  le  système 
de  la  rivière  Martian  au  district  Xijné-Taguilsk.  L'étude  de  ce  gise- 
ment faite  par  le  prof.  Inostranzew  est  venue  ensuite  pleinement 
confirmer  l'hypothèse  première  de  l'existence,  dans  l'Oural,  du  platine 
dans  une  roche-mère. 

Cette  esquisse  sommaire  faite,  nous  passerons  à  la  description  de 
notre  itinéraire  et  des  excursions  dans  les  districts  de  Xijné-Taguilsk 
et  de  Goroblagodat. 

Itinéraire. 

Après  avoir  quitté  Ekathérinebourg,  les  excursionnistes  entrent, 
près  de  la  station  Anatolskaïa,  dans  les  limites  du  district  de  Xijné- 
Tagnilsk.  Comme  l'indique  notre  carte  géologique  (pi.  A)  jointe  au 
guide,  la  voie  ferrée  traverse  successivement,  entre  les  stations  Ana- 
tolskaïa et  Nijné-Taguil,  une  zone  de  gabbros  plus  ou  moins  dynamô*- 
métamorphosés  et  une  bande  relativement  étroite  de  syénites,  pour 
couper  ensuite,  jusqu'à  Nijné-Taguil,  la  région  des  porphyrites  et  des 
tufs  qui  les  accompagnent,  comprimés  à  un  haut  degré  et  passant  à 
des  variétés  que  beaucoup  d'explorateurs  de  l'Oural  ont  cités  sous  l'ap- 
pellation de  schistes  verts  (Gruenschiefer). 


Nijné-Taguilsk  et  la  montagne  Wyssokaïa. 

Bibliographie: 

Les  ouvrages  mentionnés  plus  haut  de  G.  Ko  se  et  de  S.  Kontkievicz. 

H.  Millier.  Berg-  und  Huttemn.  Zeitung.  1866,  p.  185. 

P.  Iéréinéew.   Les   minerais  de  fer  dans   les   districts   miniers  de  la 

chaîne  de  l'Oural.  Journ.  d.  Mines.  1859,  II,  p.  313  (en  russe). 
—    La  martite  de  la  montagne  "Wyssokaïa.  Journ.  d.  Mines.  1881,  t.  IV, 

p.  438  (en  russe). 
A.  Karpinsky.  Aperçu  des  richssses  minérales  de  la  Russie  d'Europe. 

1878. 

Xijné-Taguilsk,  la  localité  minière  la  plus  considérable  dans  l'Oural, 
propriété  des  héritiers  de  P.  Démidow  prince  de  San-Donato, rappelle 
plutôt  une  ville  qu'un  village  par  son  aspect  et  le  grand  nombre  de 
ses  écoles  et  de  ses  églises.  Le  fondateur  de  l'usine  de  Mjné-Taguilsk 
fut  Xikita  Démidow,  souche  de  la  famille  de  ce  nom,  qui  jouissait 
d'une  grande  faveur  auprès  de  l'Empereur  Pierre-le-Grand  et  qui  a 
établi  toute  une  série  d'usines  de  fer  dans  l'Oural.  La  colonie  minière 
est  située  des  deux  côtés  de  la  rivière  Taguil,  à  l'est  de  la  station  du 
même  nom.  La  rivière  s'approche  de  l'usine  du  côté  sud.  Retenue  par 
une  digue,  elle  y  forme   un  vaste   réservoir  qui  s'étend   sur  12  kilom. 


IX  7 

dans  la  direction  du  méridien.  Plus  bas  que  la  digue,  la  Taguil  fait 
un  détour  vers  l'est  et,  à  6  verstes  de  l'usine,  reçoit  à  gauche  la  Wyïa 
qui,  également  barrée,  forme  lé  bassin  de  la  fonderie  de  cuivre  de 
Wyisk.  Dans  le  terrain  relativement  plat,  occupé  par  les  villages  Ta- 
guilsk  et  Wyïsk,  se  dessinent  nettement  deux  hauteurs:  l'une,  située  à 
l'ouest,  immédiatement  derrière  la  digue,  s'appelle  Lyssaïa  gora'(.Mont 
chauve),  l'autre,  plus  considérable,  la  montagne  Wyssokaïa  (Montagne 
haute),  est  située  à  l'ouest  du  village  et  renferme  les  riches  gîtes  de 
fer  magnétique  qui  approvisionnent  les  usines  de  Nijné-Taguilsk,  Xié- 
wiansky,   Alapaïevsky,   Werkh-Issetsky,   Soukhsounsky    et   Révdinsky. 

Pour  faciliter  l'orientation  dans  la  structure  géologique  des  envi- 
rons de  Nijné-Taguil,  nous  ajoutons  une  petite  carte  (fig.  1)  indiquant 
les  différentes  variétés  des  roches  constituantes  de  l'endroit. 

La  visite  de  la  montagne  Wyssokaïa  sera  l'objet  de  la  première 
excursion  dans  les  environs  de  Nijné-Taguilsk. 

Des  porphyres  dépourvus  de  quartz,  très  variés  dans  la  structure 
et  par  le  rapport  de  la  quantité  des  éléments  constituants,  sont  la 
roche  dominante  de  la  montagne  Wyssokaïa.  On  reconnaît  clans  ces 
porphyres  le  passage  de  la  texture  porphyrique  typique  à  cristaux 
bien  développés  d'orthose  et  parfois  de  plagioclase  et  d'augite,  d'une 
part  cà  des  syénites  à  augite  ou  ouralite  holocristallins,  d'autre  part  à  des 
roches  à  orthose  compactes.  La  corrélation  intime  des  éléments  com- 
binés, de  structure  et  de  couleur  diverses,  se  fait  voir  en  partie  par 
la  structure  rubanée  ou  tachetée  de  la  roche  offrant  un  bel  exemple 
de  la  composition  des  „schlieren". 

La  composition  des  roches  dont  les  principales  parties  constituantes 
sont  l'orthose,  la  plagioclase  et  l'augite,  varie  selon  le  minéral  qui  y 
prédomine.  Quelques-unes  de  ces  roches,  surtout  les  compactes,  ne  con- 
tiennent presque  point  d'augite  et  ne  sont  composées,  à  l'état  frais, 
que  d'orthose  et  de  plagioclase.  Vers  le  flanc  abaissé  des  gîtes  métal- 
lifères, et  parfois  au  milieu  d'eux,  on  observe  un  intéressant  phéno- 
mène de  transformation  des  porphyres  et  syénites,  notamment  leur 
enrichissement  ultérieur  et  graduel  par  l'épidote,  le  grenat,  la  calcite, 
la  chlorite,  la  biotite  et  la  muscovite:  les  éléments  constituants  primi- 
tifs y  sont  successivement  remplacés  par  d'autres  (l'augite — par  le  gre- 
nat et  l'épidote;  l'orthose  —  par  le  mica;  le  plagioclase — par  l'épidote 
etc.),  de  sorte  que  les  roches  nouvelles  peuvent  être  appelées  d'après 
les  éléments  qui  les  constituent:  épidoto-grenatiques,  calcito-grenati- 
ques  etc.  Ces  transformations  se  laissent  surtout  bien  observer  dans 
la  portion  de  la  montagne  Wyssokaïa  qui  fait  partie  de  l'usine  de  Ta- 
guilsk.  Là,  le  mur  des  roches  épidoto-grenatiques  à  gros  cristaux  bien 
développés  de  grenat  renferme  des  couches  de  brèches  dont  la  pâte, 
composée  de  feldspath  et  de  calcite,  englobe  des  fragments  de  por- 
phyre, de  porphyrite  et  de  feldspath. 

Les  relations  mutuelles  des  masses  métallifères  et  des  roches  qui 
les  accompagnent,  indiquent  qu'elles  sont  de  formation  simultanée  et 
que  les  gîtes  de  fer  magnétique  se  sont  isolés  du  magme  des  roches  à 


IX 


Eoh*.  l-te  Si4  ooo 


'C<Xslcct4,1^i  . 


•^^^m  oy-cnÀstç- 


I    TJ  Vf  ri4  TolG[  viAsl^-KAJ 


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\Î.Werkh~lss*,tity 

Argile*  (porphyre*,      V    Jp  t/L^hsovor^s  kxf  .. 


Fig.  1.  Carte  géologique  des  environs  de  Nijné-Taguilsk. 


IX 


9 


orthose.  Le  caractère  des  gîtes  métallifères,  filons  irréguliers  ou  en- 
tassements, avec  passage  insensible  à  la  roche  encaissante,  est  repré- 
senté sur  le  plan  schématique  (fig.  2). 


Magnétite. 


Porphyres  et    Roches  àgre-      Brèches  et 
roches  à        nat  et  à  épi-  tufs, 

orthose.  dote. 


Porphyres  et 
roches  à  or- 
those désa- 
grégées. 


Fig.  2.  Plan  de  la  partie  de  la  montague  Wyssokaïa  appartenant  à 
l'usine  Taguil. 

Dans  toute  la  montagne  Wyssokaïa  les  masses  du  fer  magnétique 
et  des  roches  presque  toujours  nettement  stratifiées  qui  les  accom- 
pagnent, accusent  un  plongement  général  vers  le  SE  et  l'E.  Ce  schème 
se  trouve  cependant  compliqué  par  des  rejets  et  des  failles,  bien  ob- 
servables à  l'extrémité  ouest  de  la  montagne,  dans  les  terrains  des 
usines  Néwiansky,  Alapaïevsky  et  Werkhissetsky,  ainsi  qu'à  l'extrémité 
est,  sur  le  terrain  de  l'usine  Revdinsky.  Ici  deux  failles,  visibles  en 
face,  recoupent  les  puissants  gîtes  métallifères  et  les  roches  qui  les 
encaissent  en  se  rapprochant  l'une  de  l'autre  vers  le  bas.  La  première 
se  dirige  vers  NW  et  le  rejet  semble  s'être  transmis  sur  toute  la  lon- 
gueur de  la  montagne.  Les  relations  entre  ces  deux  failles  sont  repré- 
sentées par  le  croquis  schématique  fig.  3. 

Malheureusement  l'absence  d'une  bonne  carte  topographique  de  la 
montagne  Wyssokaïa  ne  permet  pas  d'en  rendre  la  tectonique  d'une 
manière  aussi  claire  que  celle  de  la  montagne  Blagodat. 

Le  terrain  de  Taguilsk  est  intéressant,  comme  nous  l'avons  dit 
plus  haut,  en  ce  qu'il  permet  d'observer  les  roches  bréchiformes  for- 
mant  la   base  de   la  série   des   couches   métallifères   de   la  montagne 


10 


IX 


Wyssokaïa.  Là  aussi  on  peut  se  rendre  compte  de  l'action  désagré- 
geante qui  se  produit  dans  les  roches  à  orthose  et  qui  a  pour  résultat 
la  formation  d'épaisses  couches  d'argile  blanchâtre,  et  rosâtre,  englo- 
bant des  blocs  de  fer  magnétique.  Le  fer  provenant  de  Wyssokaïa  se 
distingue  généralement  par  sa  pureté  et  ses  excellentes  qualités  mé- 
tallurgiques. Très  souvent  on  y  observe  le  passage  du  fer  magnétique 
à.  la  martite,  minéral  très  abondant  à  Taguilsk. 


Porphyres  et 
roches  à  or- 
those. 


Roches 

h  grenat  et 

à  épitote. 


Magnétite. 


Failles. 


Galerie. 


Fig.  3.  Coupe  transversale  schématique  de  la  mine  Revdinsky. 


Au  nombre  des  minéraux  extraits  à  Wyssokaïa  nous  citerons,  outre 
la  calcédoine  de  cuivre  et  le  produit  de  son  oxydation,  l'asbolane  et 
la  rabdionite,  formant  par  endroits  de  très  minces  dépôts  sur  les  parois 
des  fissures  dans  le  fer  magnétique  et  la  martite.  Les  minerais  de  la 
montagne  Wyssokaïa  sont  très  pauvres  en  combinaisons  phosphatiques 
(apatite)  et  présentent  sous  se  rapport  un  assez  grand  contrast  avec 
ceux  des  gisements  de  Lébiajaïa,  situé  à  5  verstes,  tout  au  plus,  au 
nord-est  de  Wyssokaïa. 

Immédiatement  après,  au  sud  de  la  riche  mine  exploitée  de  Ta- 
guilsk, ont  voit  affleurer  un  calcaire  siliceux  blanc.  On  trouve  de  même, 
un  peu  plus  loin,  au  sud  du  puits  d'extraction  des  eaux  de  la  mine  de 
Taguilsk,  des  élévations  d'un  calcaire  blanc  grossièrement  cristallin, 
aux  formes  arrondies,  dues,  on  pourrait  le  croire,  à  Faction  d'une  eau 
courante.  Ces  calcaires  forment  la  bande  occidentale  de  ceux  qui  ren- 
ferment les  gisements  de  Médnoroudiansk  dont  nous  allons  donner  la 
description. 


IX  11 


Médnoroudiansk. 

G-r.  Mayer.  Le  gisement  de  cuivre  de  Roudiansk  (en  russe).  Journ. 
des  mines.  1876,  t.  III,  290—299. 

G.  Mayer.  Ueber  die  Kupfererzlagerstàtte  Mednorudjansk  am  Ural. 
Oesterreich.  Zeitsehr.  1877,  NïJVï  36,  37. 

P.  Gladki.  Clieinisch-geologische  Bemerkungen  iiber  die  Erzlager- 
stàtten  Mednorudjansk  und  Wyssokaja  Gora  bei  Xisehni- 
Tagil  am  Ural  (en  russe).  Journ.  des  mines.  1888,  t.  I, 
pp.  96—123. 

P.  Iéréméew.  Observations  sur  les  gîtes  cuprifères  du  versant  est  de 
la  chaîne  de  l'Oural  (en  russe).  Journ.  des  mines.  1859, 
t.  IV,  p.  76. 

Millier.  Berg-  und  Hiittenm.  Zeitung.  1866,  A»  22, 

A.  Karpinsky.  Aperçu  des  richesses  minérales  de  la  Russie  d'Eu- 
rope. 1878. 

La  mine  de  Médnoroudiansk,  située  au  sud  de  Wyssokaïa  Gora, 
offre  un  gisement  métallifère  très  curieux,  contenant  tout  à  la  fois  du 
fer  magnétique  et  du  minerai  de  cuivre. 

Avant  de  passer  à  la  description  du  gisement  même,  nous  dirons 
quelques  mots  des  roches  qui  l'entourent,  Comme  le  fait  voir  notre  carte 
des  alentours  de  Nijné-Taguilsk  (fig.  1),  deux  bandes  de  calcaires  s'éten- 
dent, vers  le  SSW,  à  partir  du  ruisseau  Roudianka  qui  traverse  de 
l'ouest  à  l'est  l'espace  occupé  par  la  mine  de  Médnoroudiansk.  L'ex- 
trémité nord  de  la  bande  occidentale  aboutit,  au  bord  sud  de  la  mine 
de  Taguilsk,  sur  la  montagne  Wyssokaïa.  C'est  entre  ces  bandes  que 
se  trouve  le  gîte  de  cuivre.  Les  roches  enfermées  entre  les  calcaires 
affleurent  tout  à  côté  de  l'enceinte  de  la  mine,  à  l'ouest  de  cette  der- 
nière. Là,  aux  bords  de  la  mine  et  dans  l'ancien  cimetière,  affleu- 
rent des  brèches  (tufs)  composées  de  fragments  de  porphyrite,  de 
diabase  aphanitique,  de  schiste  et  de  calcaire,  réunis  par  un  ciment 
argilo-chloritique  imprégné  de  calcite.  A  30  mètres  au  nord  du  bord 
septentrional  de  la  mine  (à  50  m.  environ  du  puits  nord),  se  trouve 
la  portion  de  la  montagne  Wyssokaïa,  dite  Issetskaïa  (Issetsky  outcha- 
stok),  où  Ton  exploite  le  fer  magnétique  à  ciel  ouvert.  Ce  terrain  est 
traversé  dans  le  sens  du  méridien  par  les  brèches  mentionnées  plus 
haut. 

Des  brèches  semblables  et  des  tufs  affleurent  aussi  à  l'est  de  la 
mine  de  cuivre,  dans  les  rues  du  village  minier,  tandis  qu'au  sud-est 
apparaît  un  calcaire  compact  gris  formant  comme  de  petites  plates- 
bandes.  Plus  loin  vers  l'est,  dans  la  direction  de  la  montagne  Lyssaïa, 
viennent  se  montrer  les  schistes  verts  et  les  brèches  attenants  au  pied 
occidental  de  la  montagne.  Le  Mont-Chauve  lui-même  est  formé  de 
porphyrites  augitiques  et  diabasiques  qui  ont  été  soumises  à  une  forte 
pression  et  plongent  presque  verticalement   (environ  80")  vers  l'ouest. 


12 


IX 


Calcaires  à  Penta- 
inerus  vogulicus. 

Tufs  et  schistes. 


Argiles   ferrugineu- 
ses. 


IPH     Limonite  et  oligiste 


Lamprophyre. 
Magnétite. 


Fig.  4.  Coupe  horizontale  de  Médnoroudiausk  au  niveau 
de  93  sagènes. 


IX 


13 


Les  relations  mutuelles  des  roches  renfermant  les  gîtes  de  Médno- 
roudiansk  se  présentent  sous  une  forme  bien  plus  compliquée  si  l'on 
examine  les  travaux  souterrains  qui,  en  plusieurs  endroits,  découpent 
obliquement  la  direction  générale  des  couches.  En  se  basant  sur  les 
données  obtenues  par  les  travaux  miniers,  il   est   possible   de   repré- 

Coupes  transversales  de  Médnoroudiansk. 


Fig.  5.  Dans  la  direction  de  la  ligne  I. 


Fig.  (3.  Dans  la  direction  de  la  ligne  II. 
Mêmes  signes  que  la  coupe  horizontale  (fig.  4). 

senter  le  tableau  général  du  gisement  (fig.  4,  5,  6).  La  fig.  4  donne 
la  coupe  horizontale  du  gîte  au  niveau  de  93  sagènes.  Les  figures  5  et 
6  donnent  la  coupe  transversale  sur  les  lignes  I — I  et  II — II,  indiquées 
dans  la  fig.  4  M. 


*)  Les  fig.  4,  5,  6  sont  tirées   de   l'ouvrage   de   P.  Gladki,   Che- 
misch-geologrsche  Eemerkungen  etc. 


14  IX 

Ces  dessins  font  voir  que  les  deux  bandes  de  calcaire  qui  affleurent 
à  la  surface,  se  distinguent  aussi  dans  les  coupes  des  mines  et  qu'ils  ren- 
ferment les  mêmes  schistes  verts  et  tufs  mentionnés  plus  haut  (cime- 
tière). Comme  l'ont  montré  les  travaux  souterrains,  les  schistes  verts 
et  les  brèches  des  horizons  les  plus  bas  que  l'on  a  atteints  jusqu'ici, 
ont  subi  de  forts  changements  sous  l'influence  d'agents  hydro-chimi- 
ques et  ont  été  transformés  en  produits  secondaires.  Ces  changements 
ont  surtout  affecté  la  partie  sud  de  la  mine,  nettement  séparée  de  la 
partie  nord  par  un  puissant  filon  de  lamprophyre,  oblique  à  la  direc- 
tion générale  du  gisement.  Le  long  du  gisement  s'aligne  une  bande  d'oli- 
gistes  bruns  argileux  et  d'argiles,  qui  divise  la  série  des  roches  de  Médno- 
roudiansk  en  deux  moitiés,  l'une  au  nord-est,  l'autre  au  sud-ouest. 
Dans  la  coupe  verticale,  les  oligistes  bruns  et  argiles  se  présentent  comme 
remplissant  un  espace  sous  forme  de  fente,  irrégulièrement  bornée  à 
l'est  et  à  l'ouest,  fente  dans  la  direction  de  laquelle  se  serait  produite 
la  rupture  des  roches  accompagnée  d'un  faille,  si  l'on  admet  l'hypo- 
thèse de  l'ingénieur  des  mines  Mayer,  directeur  de  la  mine  pendant 
de  longues  années.  De  nombreuses  surfaces  polies,  observées  dans  le  ' 
toit  et  le  mur  de  la  fente,  semblent  venir  à  l'appui  de  cette  conjec- 
ture. Les  argiles  jaune  d'ocre  (surtout  dans  les  horizons  supérieurs, 
travaillés  encore  du  temps  du  servage  a)  sont  riches  en  minerai  de 
cuivre  oxydé;  des  masses  de  malachite  ont  donné  dans  le  temps  une 
grande  célébrité  à  ces  mines  de  Médnoroudiansk.  Outre  la  malachite, 
les  argiles  ont  depuis  longtemps  attiré  l'attention  des  minéralogues  par 
d'autres  oxydes  de  cuivre  que  l'on  y  trouve:  taguilite,  aspérolite,  chry- 
socole  et  démidovite;  la  mélaconite,  la  cuprite,  le  cuivre  natif  etc.  s'y 
rencontrent  plus  rarement.  A  leur  contact  avec  les  calcaires,  les  argi- 
les deviennent  plus  riches  en  combinaisons  de  cuivre.  Du  nombre  des 
autres  combinaisons  de  cuivre,  la  chalcopyrite,  se  trouve  dans  la 
partie  nord  de  la  mine,  le  plus  souvent  imprégnée  dans  la  raa- 
gnétite,  indiquée  sur  le  plan  de  la  mine  (fig.  4)  par  la  lettre  m.  La 
chalcosine  et  la  cuprite  se  trouvent  relativement  en  quantité  assez 
rare,  mais  dans  le  voisinage  du  fer  magnétique,  près  du  puits  Avro- 
rinskaïa,  les  argiles  prennent  parfois,  sur  une  grande  distance,  une  cou- 
leur jaune  ou  d'un,  noir  bleuâtre,  conséquence  d'un  mélange  d'une 
substance  terreuse  très  riche  en  cuivre,  connue  chez  les  travailleurs 
indigènes  sous  le  nom  de  calcédoine  bleue.  Selon  l'analyse  faite  par 
N.  Gladki,  cette  matière  serait  de  l'indigo  de  cuivre  ou  de  la  covel- 
line.  Dans  le  voisinage  des  calcaires  les  roches  métallifères  s'enrichis- 
sent, comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  de  combinaisons  de  cuivre. 
Dans  l'enveloppe  argileuse  entourant  le  calcaire,  on  observe  souvent 
d'abondants  filets  d'eau,  et  l'aspect  corrodé  du  calcaire  au  contact  des 
argiles  métallifères  en  indique  une  dissolution  constante,  grâce  à  la- 
quelle le  calcaire  devient  poreux  comme  une  éponge.  Dans  ces  calcai- 


1)  Le  bloc  célèbre  de  malachite  pesant  20,000  pouds  a  été  trouvé 
en  1836,  à  la  profondeur  de  35  à  40  sagènes. 


IX  15 

res  corrodés  il  est  facile  de  recueillir  des  fossiles,  accumulés  par  en- 
droits eu  grande  quantité  (Pcntamerus  voyulicus  Yem.,  Atrypa  reti- 
cidaris  Linn.,  MurcMsonia  Demidoffi  Yern.,  Pleurotomaria  rcnirl- 
cosa  Eichw.,  Euomphàlus  subalatus  Yern. 

Pour  terminer  notre  esquisse  sommaire  du  gisement  de  Médno- 
roudiansk,  ajoutons  encore  que  l'ensemble  de  tous  les  faits  connus 
nous  porte  à  conclure  qu'au  contact  des  calcaires  et  des  roches  ren- 
fermant le  gisement,  il  se  produit  une  réaction  chimique:  d'une  part 
s'opère  la  dissolution  des  calcaires  et  du  résidu  indissoluble  il  se  forme 
leur  enveloppe  argileuse,  d'autre  part  se  fait  le  dépôt  des  combinai- 
sons de  cuivre.  Le  cuivre  est  apporté  au  lieu  où  se  produit  la  réaction 
par  les  eaux  qui  lavent  le  calcaire. 


Excursion  à  la  mine  de  manganèse. 

Pour  arriver  à  la  mine  de  manganèse,  située  au  nord  de  l'usine 
de  Taguilsk,  il  faut  franchir  deux  fois  la  rivière  Taguil.  A  la  première 
traversée,  les  rives  de  la  Taguil  montrent  les  mêmes  tufs  plus  ou  moins 
comprimés  dont  les  excursionnistes  auront  déjà  pris  connaissance  en 
visitant  Médnoroudiansk.  Dans  le  village  Wyissk,  le  long  du  chemin 
menant  à  l'église,  affleurent  des  calcaires  identiques  à  ceux  de  Médno- 
roudiansk. L'église  s'élève  sur  ces  calcaires.  Un  affleurement  plus  im- 
portant des  calcaires  s'observe  à  la  seconde  traversée  de  la  rivière. 
Là  on  voit  nettement  le  rapport  existant  entre  les  calcaires  et  les 
brèches  contenant  de  gros  fragments  de  porphyrite  et  de  schiste.  Les 
calcaires  plongent  SW  115" — 75",  appuyés  sur  des  brèches  qui  appa- 
raissent à  l'ouest  du  chemin.  A  partir  de  ce  pont,  le  chemin  s'élève 
en  pente  douce  jusqu'à  la  mine  de  fer  magnétique  Lébiajaïa.  Le  gise- 
ment est  exploité  dans  deux  vastes  fosses.  Le  caractère  du  gîte  est 
parfaitement  analogue  à  celui  de  la  montagne  Wyssokaïa.  Ici  aussi  le 
fer  magnétique  présente  souvent  des  surfaces  polies,  résultat  du  frot- 
tement mutuel  des  couches  lors  de  la  formation  des  failles. 

Malgré  la  forte  teneur  pour  cent  en  fer  pur,  Lébiajaïa  s'exploite 
en  proportion  moindre  que  Wyssokaïa,  d'une  part  à  cause  des  condi- 
tions défavorables  d'exploitation,  d'autre  part  à  cause  de  la  présence 
dans  le  minerai  de  mélanges  nuisibles  (calcédoine  de  cuivre  et  apatite) 
disséminés  d'une  matière  assez  inégale.  L'apatite  forme  le  plus  souvent 
des  masses  compactes  macroscopiques  de  couleur  rouge  qu'un  œil  peu 
exercé  prendrait  facilement  pour  du  feldspath.  En  certaines  mines  on 
trouve  parfois  l'apatite  combinée  en  proportion  égale  avec  la  ma- 
gnétite. 

A  une  distance  d'environ  une  verste  vers  le  nord-ouest  de  Lé- 
biajaïa est  située  la  mine  de  manganèse,  découverte  par  l'ingénieur 
des  mines  M.  Sapalsky.  La  mine  est  exploitée  dans  deux  fosses  dont 
l'une,  celle  du  sud,  ressemble  à  un  profond  ravin,  allongé  du  nord- 
ouest  au  sud-est,  tandis  que  celle  du  nord  a  des  contours   irréguliers. 


16  IX 

La  paroi  méridionale  de  la  fosse  sud  montre  des  calcaires  gris 
clair  et  blancs — a— (fig.  7)  plongeant  vers  le  SW  avec  une  inclinaison 
de  60"  et  contenant  un  grand  nombre  de  Atrypa  Jcuschvensis  T  se  hem., 
Spirifer  Jcuschvensis  Tschern.,  Sp.  pseudokuschvensls  Tschern., 
Entomis  pelagica  H  an1.,  tiges  de  crinoïdes  et  de  coraux.  Ces  calcai- 
res recouvrent  une  dolomie  blanche— & — superposée  à  un  calcaire  mar- 
breux — c — .  Ensuite,  en  contact  immédiat  avec  le  calcaire  c,  vient  le 
minerai  de  manganèse  reposant  sur  des  schistes  jaunes,  rosés  et  vio- 
lacés qui  affleurent  dans  la  paroi  septentrionale  de  la  mine.  Au  nord 
des  schistes  apparaissent  les  mêmes  calcaires  que  l'on  voit  au  toitr 
criblés  de  tiges  de  crinoïdes  et  de  coraux. 

La  seconde  fosse  fait  voir  les  mêmes  calcaires  enclavant  des  schi- 
stes et  le  minerai  de  manganèse. 


Fig.  7. 

Il  est  à  supposer  que  dans  l'ensemble  on  a  affaire,  dans  la  pre- 
mière fosse,  à  un  pli  synclinal  couché,  des  deux  côtés  duquel  les  cal- 
caires se  sont  symétriquement  disposés,  enclavant  les  schistes  (fig. 
schématique  7).  On  voit  distinctement,  malgré  les  éboulis,  que  les 
schistes  sont  plies  en  concordance  avec  les  calcaires  qui  les  entourent. 
L'existence  de  ce  pli  est,  de  plus,  constaté  par  le  fait  que  le  puits  s'est 
enfoncé  dans  le.  calcaire,  à  une  profondeur  de  12  m.,  après  avoir  d'a- 
bord traversé  les  schistes  et  le  banc  de  manganèse.  Une  galerie,  creu- 
sée du  puits  principal  vers  le  sud,  a  d'abord  dû  couper  les  calcaires 
avant  d'entrer  dans  les  schistes. 

Ce  gisement,  ainsi  que  les  autres  que  Ton  a  trouvés  dans  les  limi- 
tes de  la  région  de  Kouchwa,  présente  le  minerai  accumulé  en  nids 
et  semble  indiquer  une  certaine  relation  existant  entre  le  minerai  de 
manganèse  et  le  calcaire  du  dévonien  inférieur. 

Le  soir  les  excursionnistes  retourneront  à  l'usine  de  Nijné- 
Taguil. 

De  Nijné-Taguil  à  Kouchwa. 

A  partir  de  la  station  Taguil  et  dans  la  direction  de  la  station 
Laïa,  la  voie  ferrée  traverse,  sur  un  parcours  de  10  verstes,  une  bande 


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IX  17 

de  porphyrîtes  et  de  tufs  correspondants,  plus  ou  moins  comprimés 
et  transformés  en  schistes  verts.  De  là,  la  voie  se  continue  jusqu'au 
passage  de  la  rivière  Taguil,  à  travers  une  région  de  porphyres  et  de 
brèches  porphyriques.  Plus  à  l'ouest,  entre  le  chemin  de  fer  et  la  Ta- 
guil, les  syénites  occupent  une  grande  étendue,  affleurant  le  long  de 
la  rivière  dans  une  série  de  rochers  pittoresques.  Les  mêmes  syénites 
sont  coupés,  sur  une  petite  distance,  par  la  voie  ferrée  après  la  tra- 
versée de  la  Taguil.  D'ici  jusqu'à  la  station  Laïa  et  par  delà,  jusqu'à  la 
station  Barantcha,  la  voie  traverse  un  développement  de  gabhros  et  de 
roches  à  diallage.  A  l'ouest  de  la  voie,  dans  les  confins  du  district  de 
Goroblagodat,  on  voit  se  dresser  un  grand  massif  dont  les  sommets 
portent  le  nom  de  Golaïa  (Mont  nu),  Tolstaïa  (Mont  gros),  Xojovka 
(Mont  scie).  La  montagne  Siniaïa  (pi.  B)  domine  l'extrémité  est  du 
massif.  Cette  montagne  offre  des  exemples  extrêmement  instructifs  de 
gabbros  et  de  roches  à  diallage  à  la  structure  des  „schlieren".  Sou- 
vent un  même  fragment  de  roche  offre  les  combinaisons  les  plus  va- 
riées de  parties  contenant  le  feldspath  nettement  observable,  et  de 
parties  consistant  presque  uniquement  en  diallage  et  amphibole  secon- 
daire. On  peut  y  recueillir  une  belle  collection  d'échantillons  illustrant 
le  passage  graduel  de  la  diallage  à  l'amphibole  et,  en  même  temps,  le 
passage  insensible  du  gabbro  normal  à  un  gabbro  dioritique  de  struc- 
ture gneissique  rubanée  plus  ou  moins  franche. 

Une  route  carossable  assez  mal  entretenue  conduit  à  la  montagne 
Siniaïa.  On  s'y  rend  de  la  station  Barantcha  par  l'usine  Baratchinsky, 
d'où  il  ne  reste  plus  que  deux  verstes  à  faire  pour  arriver  au  pied  de 
la  montagne.  Sur  les  petites  collines  qui  s'élèvent  au  sud  de  l'usine, 
on  voit  affleurer,  des  deux  côtés  de  la  route,  des  gabbros  et  gabbro- 
diorites  de  structure  franchement  gneissique.  C'est  sur  ces  roches  aussi 
qu'est  établie  la  route  qui  gravit  la  montagne  Siniaïa.  Il  est  à  remar- 
quer cependant  que  là  les  roches  offrent  tantôt  une  structure  gneissi- 
que très  nette,  tantôt  elles  en  sont  totalement  dépourvues.  Le  gabbro 
et  le  gabbro-diorite  sont  accompagnés  de  blocs  épars  de  roches  à 
diallage. 

Les  meilleures  coupes  de  Siniaïa-gora  s'observent  dans  des  car- 
rières abandonnées  qui  mettent  en  évidence  la  liaison  intime  des  ro- 
ches à  diallage  avec  les  gabbros.  Les  „schlieren"  se  montrent  surtout 
bien  sur  les  surfaces  désagrégées  où  le  gabbro  gris  tranche  vivement 
sur  la  masse  foncée  et  brillante  des  roches  à  diallage  (pi.  G).  Que 
nous  n'avons  pas  affaire  ici  à  des  filons  de  gabbro  perçant  la  roche  à 
diallage,  résulte  du  fait  qu'en  brisant  des  fragments  dans  diverses  di- 
rections, les  parties  consistant  en  gabbro  se  montrent  étalées  dans  la 
niasse  et  se  confondant  avec  elle  à  un  tel  point  que  même  au  micro- 
scope il  est  impossible  d'apercevoir  de  limite  sensible  entre  les  deux 
roches.  La  planche  C,  représentent  la  plus  grande  des  carrières,  fait 
distinctement  voir  les  taches  irrégulières  de  couleur  claire  (gabbro) 
ressortissant  sur  le  fond  foncé  de  la  roche  à  diallage. 

Le  sommet  de  la  montagne  Siniaïa,  connu  sous  le  nom  de  „Kou- 

2 


18  IX 

driawy-Kamen"  est  presque  exclusivement  formé  d'une  roche  à  dial-v 
lage  à  gros  grain,  chargée  par  places  d'une  quantité  assez  considéra- 
ble d'olivine.  Le  gabbro  y  joue  un  rôle  tout  à  fait  subordonné.  Le 
volume  des  éléments  de  diallage  dans  la  roche  du  Koudriavy-Kamen 
varie,  pouvant  aller  de  la  grosseur  d'un  pois  jusqu'à  un  pouce  et  même 
davantage  de  diamètre.  Au  microscope  on  voit  distinctement  l'alliage 
micropertitique  de  la  diallage  avec  Touralite.  Le  nom  de  Koudriawy- 
Kamen  (Pierre-crépue),  répond  parfaitement  aux  contours  capricieux 
des  rochers  dominant  la  montagne.  Grâce  à  la  séparation  franche,  les 
affleurements  de  la  roche  à  diallage  présentent  des  accumulations  pit- 
toresques de  blocs  parallélopipédiques,  pareilles  à  celles  que  montre  la 
planche  I). 

Du  haut  du  Koudiïawy-Kamen  *)  qui  domine  toute  la  contrée 
environnante,  s'ouvre  une  magnifique  vue  sur  les  cimes  du  massif  et  un 
vaste  panorama:  au  nord  on  aperçoit  la  montagne  Katchkanar,  les 
hauteurs  enceignant  l'usine  Nijné-Tourinsky  et  la  montagne  Blagodat; 
au  sud-est  la  vue  s'étend  au  loin  clans  la  direction  de  Laïa  et  de  l'u- 
sine de  Taguil;  à  l'ouest  se  dessine  le  relief  de  l'arête  de  l'Oural, 
s'écartant  peu  ici  de  la  ligne  du  méridien. 

Du  Koudriawy-Kainen  les  excursionnistes  retourneront  à  la  sta- 
tion Baruntcha,  d'où  ils  se  rendront  à  l'usine  de  Kouclnva.  La  struc- 
ture de  la  région  traversée  dans  ce  parcours  est  indiquée  sur  la  carte 
géologique  jointe  au  guide  (pi.  A).  Le  long  de  la  voie  ferrée  on  ne 
voit  point  de  bonnes  coupes. 


L'usine  de  Kouchwa   et  la  montagne  Blagodat. 

Voir  les  ouvrages  mentionnés  de  G.  Rose,  Hofman  et  Kontkievicz. 

Helmersen.  La  montagne  Magnitnaïa  dans  l'Oural  septentrional  (en 
russe).  Journ.  des  mines.  1838,  t.  III. 

Millier.  Berg  und  Hûttenm.  Zeitung.  1866. 

Lessenko.  Aperçu  historique  des  recherches  de  la  montagne  Blago- 
dat (en  russe).  Journ.  des  mines.  1875,  JV»  5. 

Mostovenko.  Note  sur  les  recherches  de  la  montagne  Blagodat  (en 
russe).  Journ.  d.  mines.  1873,  JV°  1. 

A.  Karpinsky.  Aperçu  des  richesses  minérales  de  la  Russie  d'Europe. 
1878. 

Th.  Tschernyschew.  Recherches  géologiques  dans  l'Oural  en  1888. 
Bull.  d.  Comité  Géolog,  Vol.  VIII,  1889,  p.  121—143. 

L'usine  de  Kouchwa,  centre  de  l'administration  du  district  de 
Goroblagodat,  propriété  de  la  couronne,  est  située  au  confluent  de  la 
Grande  et  de  la  Petite  Kouchwa  dont  les  eaux   alimentent   le   bassin 


')  Tous  les  samedis  réunissent  sur  la  Pierre-crépue  la  secte  des 
„Soubbotniki"  (sabbataires)  dont  les  adeptes  sont  surtout  nombreux  à 
l'usine  Barantchinsky. 


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IX  19 

de  l'usine.  La  partie  ouest  du  village  s'étend  sur  la  vaste  plaine  basse 
de  la  Kouchwa,  tandis  que  dans  la  partie  est  le  terrain  s'élève  d'une 
manière  notable  vers  la  montagne  Blagodat.  Aussitôt  après  le  village 
et  même  dans  ses  limites,  on  voit  affleurer  des  porpbyrites  augitiques 
à  gros  cristaux  d'augite,  transformés  parfois  en  ouralite.  Au  nord-ouest 
de  l'usine  de  Kouchwa,  on  voit  la  porpbyrite  accompagnée  de  brèches  qui 
contiennent  de  gros  fragments,  souvent  à  angles  tranchants,  de  schiste 
rubané,  de  calcaire  gris  rosâtre  et  de  quartz. 

Une  route  parfaitement  entretenue  et  longue  d'environ  2  verstes 
mène  de  l'usine  de  Kouchwa  sur  la  montagne  Blagodat  qui  se  détache 
nettement  des  hauteurs  environnantes  en  s'étendant  dans  la  direction 
nord-est.  A  l'ouest  le  Blagodat  confine  à  une  colline  peu  élevée  qui 
porte  le  nom  de  Blagodatka  (Petit-Blagodat)  et  qui  est  constituée 
par  les  porphyrites  déjà  mentionnées,  à  l'est — une  petite  rangée  de  col- 
lines, séparant  le  Blagodat  du  vaste  marais  Saldinskoïé. 

Sur  la  ligne  du  méridien  la  longueur  totale  du  Blagodat  est  d'en- 
viron 2  verstes.  Sa  hauteur  est  de  1154  pieds  au-dessus  du  niveau  de 
la  mer  et  d'environ  500  pieds  au-dessus  du  niveau  de  l'étang  de  l'u- 
sine de  Kouchwa.  Au  sommet  les  pentes  sont  relativement  raides,  vers 
le  pied  elles  sont  plus  douces.  La  montagne  a  deux  sommets  dont  l'un, 
celui  du  sud,  est  plus  haut,  dominé  par  une  chapelle  et  un  monument 
en  rhonneur  du  Vogoule  Stepan  Tchoumpin  (pie  la  tradition  dit  avoir 
découvert  les  gisements  de  fer  magnétique  du  Blagodat. 

Toutes  les  mines  sont  concentrées  sur  la  pente  occidentale  et  la 
crête  de  la  montagne  (pi.  E)  et  cbacune  d'elles  est  désignée  par  un  nu- 
méro d'ordre.  Autrefois  on  en  comptait  13.  Aujourd'hui  les  exploita- 
tions près  de  la  crête  sont  réunies  en  une  seule  grande  mine,  principal 
lieu  d'extraction  du  minerai  1). 

Les  nombreuses  coupes  des  exploitations  permettent  d'observer 
avec  toute  la  netteté  désirable  les  particularités  des  roches  constituant 
le  Blagodat,  et  la  tectonique  de  la  montagne. 

La  roche  dominante  de  la  montagne  Blagodat.  de  même  que  celle 
de  la  montagne  Wyssokaïa  dans  le  district  de  Taguil,  nous  l'avons 
déjà  dit  dans  l'esquisse  générale,  sont  des  orthophyres  dépourvus  de 
quartz,  sur  la  pâte  desquels  tranchent  des  cristaux  d'orthose  et  par- 
fois de  plagioclase  ou  d'augite.  Ces  porphyres  offrent  toutes  les  tran- 
sitions possibles,  tant  aux  syénites  augitiques  et  ouralitiques  à  gros 
grains  qu'aux  roches  à  orthose  parfaitement  compactes,  semblables  par 
leur  aspect  extérieur,  comme  l'a  déjà  remarqué  G.  Rose,  aux  „Halli- 
flintâ"  suédois.  Les  roches  des  deux  montagnes  affectent  fréquemment 
la  structure  des  schlieren.  La  microstructure,  la  prédominance  de  feld- 
spath dans  la  pâte  et  parmi  les  éléments  porphyriques,  enfin  la  te- 
neur notable  en  natrium,  rapprochent  la  plupart  des  roches  de  la  mon- 


l)  La  carte  de  la  montagne  Blagodat,  jointe  à  notre  esquisse,  est 
la  copie  diminuée  de  la  carte  composée  par  M'.  Tschernyschew  en 
1888.  Les  exploitations  .N'Ai'  1,  2,4,5,  6  se  sont  aujourd'hui  confondues 
en  une  seule  mine. 


9* 


20  IX 

tagne  Blagodat a)  du  groupe  des  porphyres  augitifères  sans  quartz  que, 
d'après  M.  Gilmbel,  on  a  nommés  cératophyres. 

Dans  le  Blagodat,  de  même  que  dans  la  montagne  Wyssokaïa,  les 
orthophyres  du  côté  abaissé  des  masses  minérales  s'enrichissent,  d'épi- 
dote  secondaire,  de  grenat,  d'analcime,  de  calcite,  de  chloiùte  et  de 
mica,  et  passent  à  des  roches  épidoto-grenatiques,  calcito-grenatiques 
etc.  L'apparition  de  ces  roches  est  en  liaison  avec  la  disparition  des 
amas  de  fer  magnétique,  circonstance  constatée  par  tous  les  travaux 
miniers  exécutés  dans  le  Blagodat. 

Dans  bien  des  cas,  les  roches  du  Blagodat  portent  des  traces  ca- 
ractéristiques d'un  remaniement  mécanique  qu'elles  ont  subi  sous  l'in- 
fluence d'agents  géo-dynamiques:  l'écrasement  des  parties  constituantes, 
leur  déchirage,  l'extinction  nuageuse,  le  recourbement  et  la  rupture 
des  cristaux  avec  déplacement  relatif  des  parties  d'un  même  individu  etc. 

Les  fers  magnétiques  du  Blagodat  se  présentent  sous  l'aspect  de 
minerais  dits  „rouges"  et  d'autres,  dits  „bleus".  Les  minerais  bleus 
abondent  en  paillettes  de  chic-rite  verte,  disséminées  dans  la  masse. 
Près  de  la  surface  la  chlorite  est  détruite  et  le  minerai  devient  po- 
reux et  facilement  fusible.  11  va  sans  dire  qu'à  mesure  que  les  tra- 
vaux avancent  en  profondeur,  le  minerai  rouge  se  remplace  par  du 
minerai  bleu. 

Dans  la  masse  des  minerais  on  rencontre  souvent  des  cavités  con- 
sidérables dont  les  parois  sont  couvertes  de  cristaux  bien  formés  de 
fer  magnétique  qui  offrent  des  combinaisons  de  l'octaèdre  et  de  Thexoc- 
taèdre  (432  et  654),  décrites  par  M.  Ierofejew  2).  A  côté  des  cri- 
staux de  magnétite  on  observe  des  cristaux  de  grenat  rouge  brunâtre 
sous  forme  d'icositétraèdre  (211)  ou  de  combinaisons  de  rhombododé- 
caèdre  (110)  et  d'icositétraèdre  (211). 

Les  gisements  de  fer  magnétique  se  rencontrent  sur  toute  la  pente 
orientale  du  Blagodat  et  jusqu'à  son  sommet,  partout  où  il  y  a  déve- 
loppement d'orthophyres.  Les  gîtes  ne  présentent  pas  d'allure  bien 
précise:  tantôt  ce  sont  des  masses  sous  forme  de  filons  assez  réguliers, 
tantôt  des  nids  et  des  amas  plus  ou  moins  importants.  On  observe 
toujours  que  les  masses  en  forme  de  filons  réguliers  se  chargent  gra- 
duellement de  feldspath  et  passent  insensiblement  à  une  roche  à  or- 
those  pure,  dépourvue  de  magnétite. 

Quant  à  la  tectonique  du  Blagodat  il  convient  avant  tout  d'attirer 
l'attention  sur  la  séparation  des  roches  en  strates..  Sur  le  flanc  oriental 
les  plans  de  séparation  sont  distinctement  inclinés  vers  l'est  et  le  sud- 
est.  Au  sommet,  près  de  la  chapelle,  on  peut  voir  les  couches  du  por- 
phyre rougeâtre  nettement  refoulées  en  pli  anticlinal,  avec  inclinaison 


J)  Ce  n'est  qu'au  pied  oriental  de  la  montagne,  à  l'est  du  travail 
Al'  8,  que  les  sondages  ont  rencontré  des  roches  foncées  ressemblant 
le  plus  à  des  lamprophyres  ou  à  des  kersantites. 

2)  M.  Ierofejew.  Magneteisenerz-KrystrJle  vom  Berge  Blagodat 
(russe).  Verhandl.  d.  Russ.  Kaiserl.  Mineralog.  Gesellschaft,  Bd.  XVII, 
2  Série,  p.  24. 


IX.   Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolog.  Intern.         PI.  F 

CARTE    GÉOLOGIQUE  DU  MONT  BLAGODAT 


Dressne  par  Th  ,  Tscheriivschcw.  . 


Z3 


Roches  à 
grenat  et 
à  épidote. 


Porphyres,  Failles 

roches  à  observées, 

orthose  et 

svénites. 


Failles 
supposées. 


Galeries 


IX 


21 


des  strates,  près  de  l'observatoire  et  dans  la  mine  Je  3,  vers  le  W.  La 
direction  générale  du  pli  coïncide  avec  celle  de  la  crête  de  la  mon- 
tagne. Les  masses  minérales  dont  la  direction  correspond  à  peu  près 
à  la  direction  du  Blagodat,  plongent  en  concordance  avec  les  por- 
phyres. Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'entrer  dans  les  détails  de  la  consti- 
tution de  la  montagne;  nous  dirons  donc  seulement  que  ce  schème 
simple  est  souvent  compliqué  par  des  failles  se  dirigeant  dans  le  sens 
du  méridien.   La  coupe   transversale  du  Blagodat    (fig.  8)  en  donnera 


Fig.  8.  Coupe  transversale  du  Blagodat. 


une  idée.  Grâce  à  une  de  ces  failles  (voir  sur  la  carte,  pi.  F,  la 
faille  X>),  nous  voyons  une  interruption  dans  le  gîte  principal  de  la 
grande  mine  de  la  pente  orientale.  Une  autre  grande  faille  (sur  la 
carte  la  faille  E)  a  causé  le  rejet  des  roches  du  mur  du  gisement 
(roches  épidoto-grenatiques)  jusque  sur  la  surface  de  la  pente  occidentale 
de  la  montagne.  Une  deuxième  série  de  tissures,  celles-ci  transversales,  se 
dirige  de  TE  à  l'W  ou  du  SSE  au  XNW.  Les  rejets  et  les  failles  qui 
se  sont  produits  dans  ces  fissures-ci  (carte,  A,  B,  C,  F,  G-,  H)  s'obser- 
vent très  nettement  dans  la  grande  fosse  et  dans  les  mines  Nu  8  et  9. 
Grâce  à  ces  rejets,  les  différentes  parties  d'une  seule  et  même  série 
métallifère  se  trouvent  repoussées  vers  Test.  Certaines  données  auto- 
risent à  supposer  que  les  gîtes  Ai'  7  et  8  ne  sont  que  des  parties  re- 
jetées vers  l'est  du  gisement  As  2.  De  même,  il  est  probable  que  le 
•AI  9  est  la  continuation  du  Ai'  5  d'autrefois,  rejeté  vers  l'est. 

Les  plis  et  failles  se  dirigeant  dans  le  sens  du  méridien'  sont  de 
date  plus  antérieure  que  les  rejets  et  failles  transversales.  C'est  pour- 
quoi les  roches  à  épidote  et  grenats,  apparues  sur  le  versant  occiden- 
tal lors  du  premier  mouvement,  ont  été  plus  tard  refoulées  en  plu- 
sieurs endroits  jusqu'au  pied  de  la  pente  orientale  (Comparer  la  carte 
pi.  F). 


22  IX 

Les  masses  minérales  ont  subi  les  mêmes  ruptures  que  les  roches 
encaissantes.  C'est  la  raison  que  l'on  trouve  des  lambeaux  de  magné- 
tite  enfermés  dans  les  brèches  qui  remplissent  les  fentes.  Au  même 
phénomène  sont  dûs  les  miroirs  du  fer  magnétique,  résultat  du  frotte- 
ment mutuel  des  parois  lors  de  la  formation  des  failles. 

Comme  le  fait  voir  la  carte  géologique  (pi.  A)  un  vaste  dévelop- 
pement de  roches  porphyriques  pinçant  d'étroites  bandes  de  calcaire 
s'étend  à  l'est  et  au  sud  du  Blagodat.  Les  calcaires  contiennent  une 
assez  riche  faune  souvent  bien  conservée.  Ce  sont  surtout  les  calcaires 
du  dévonien  inférieur  (hercynien)  le  long  de  la  rivière  Kazanka  et 
Izwestka,  à  une  distance  de  4  verstes  vers  le  sud-est  du  Blagodat,  qui 
abondent  en  fossiles.  L'auteur  de  la  présente  esquisse  en  a  décrit  les 
suivants:  Calymene  sp.,  Entomis  pelagica  Barr.,  Pleurotomaria  Jcusch- 
wensis  Tschern.,  Merista  passer  Barr.,  Spirifer  pentameriformis 
Tschern.,  Spir.  JcuscJncensis  Tschern.,  Spir.  pseuclo-Tiuschwensis 
Tschern.,  Atrypa  Jcnschicensis  Tschern.,  Pentamerus  parvulus 
Tschern.,  Pcnt.  intcger  Barr.,    Ortliis  pseudotenuissima   Tschern. 


De  Kouchwa  au  faîte  de  l'Oural. 

Après  Kouchwa  le  chemin  de  fer  se  maintient  pendant  quelques 
verstes  dans  la  direction  nord,  puis,  avant  d'atteindre  la  rivière  Toura, 
il  tourne  brusquement  vers  le  nord-ouest. 

La  carte  jointe  à  cette  esquisse  (pi.  A)  montre  presque  sur  toute 
l'étendue  qui  sépare  Kouchwa  de  la  station  Asiatskaïa,  le  développe- 
ment exclusif  de  porphyres  accompagnées  de  tufs  et  de  brèches.  Les 
rives  de  la  Toura,  qui  coule  au  nord  de  la  voie  ferrée,  sont  classiques 
pour  Tétude  de  ces  roches.  Les  brèches,  composées  de  porphyrite,  pré- 
sentent un  intérêt  particulier.  Sur  la  pâte,  formée  de  plagioclase  et 
d'augite  et  offrant  une  structure  fluidale  nette,  se  détachent  des  cri- 
staux de  plagioclase  (labrador)  et  d'augite  (en  partie  ouralite).  Des 
fragments  de  diverse  grandeur  de  porphyrite,  de  schiste  rubané  gris 
foncé,  de  calcaire  siliceux  et  de  quartz  sont  enchevêtrés  dans  la  pâte. 
De  gros  fragments  de  schiste,  parfois  longs  d'un  mètre,  qui  sont  englo- 
bés dans  la  porphyrite,  indiquent  le  proche  voisinage  d'une  niasse  con- 
tinue de  schistes  ayant  fourni  les  morceaux  empâtés  dans  la  brèche. 
Jusqu'ici  on  n'en  a  cependant  trouvé  qu'un  seul  affleurement,  à  gauche 
de  la  Toura,  entre  le  confluent  de  la  Grande  et  de  la  Petite  Garevka. 

A  deux  verstes  environ  vers  Test  de  la  station  Asiatskaïa  (non 
loin  du  pont  par  lequel  le  chemin  de  fer  traverse  la  Tom-a),  la  voie 
ferrée  entre  dans  une  région  de  gabbros  fortement  dynamométamor- 
phosés  à  structure  schisteuse  nette.  Ces  gabbros  comprimés  s'obser- 
vent aussi  à  l'ouest  de  la  station.  A  la  197-me  verste  d'Ekathérinebourg 
commence    la    région    des    schistes    indubitablement    métamorphiques 


IX  23 

(chloriteux   et  micacés)   qui   constituent   la  partie   centrale  de  l'arête 
de  rOural. 

Au-delà  de  la  station  Ouralskaïa,  située  sur  le  faîte  même,  la  voie 
ferrée  traverse  la  Toura  pour  la  dernière  fois  et  va  s'approcher  des 
sources  des  rivières  descendant  la  pente  du  côté  de  l'Europe  et  qui 
appartiennent  aux  bassins  de  la  Kama  et  de  la  Volga  l). 


*)  Le  monument  historique  portant  d'un  côté  l'inscription  „Europe", 
de  l'autre  „Asie",  érigé  au  faîte  de  l'Oural  sur  la  route  qui  mène  de 
Kouchwa  à  l'usine  Sérébrianka,  reste  à  20  verstes  environ  vers  le  sud 
de  la  Haine  du  chemin  de  fer. 


X 


CHEMIN   DE  FER  DE  L'OURAL1) 


PAR 

A.  KRASNOPOLSKY. 


I.  Du  faîte  de  TOural  jusqu'à  la  station  Tchoussowaïa. 

La  voie  ferrée  franchit  l'Oural  à  426,1  nit.  au-dessus  du  niveau  de 
la  mer,  non  loin  des  sources  de  la  Liéwaïa  Toura  et  du  Tiskoss  (afflu- 
ent de  la  Koïwa)  et  à  la  distance  de.Perm  de  255  verstes.  Du  faîte  la 
ligne  descend  peu  à  peu  le  long  du  Tiskoss  vers  l'a  rivière  Koïwa 
ayant  à  la  station  Yévropéïskaïa  (248-me  verste)  375,3  mt..  à  Oust-Tis- 
koss(239-me  verste)  299,2  mt.,  et  sur  le  pont  de  la  Koïwa  (237-me  verste) 
285,7  mt,  d'altitude  absolue.  Longeant  ensuite  la  rive  droite  de  la  Koïwa, 
elle  atteint  près  de  la  station  Tioplaïa-gora  (245-me  verste)  237,9  mè- 
tres d'altitude  absolue;  de  là  elle  oblique  vers  NW  pour  monter  par 
une  pente  rapide  sur  une  chaîne  parallèle  à  l'Oural,  où  elle  atteint  à 
la  215-me  verste  le  maximum  de  son  élévation  —  469,7  mètres. 

La  première  tranchée  à  partir  du  faîte  de  l'Oural  présente  des 
schistes  argileux  et  chloriteux  dirigés  dans  le  sens  du  méridien  avec 
fort  pendage  vers  l'est,  alternant  avec  des  quartzites  micacés  et  des 
schistes  graphiteux. 

Une  tranchée  peu  profonde  sur  la  249-me  verste  laisse  voir  des 
gabbros  très  altérés.  Des  deux  côtés  de  la  station  Yévropéïskaïa  il  y  a 
développement  de  schistes  chloriteux  d'un  gris  verdâtre.  A  4  verstes 
de  cette  station,  vers  le  nord,  s'étendent  le  long  de  la  Sévernaïa, 
affluent  du  Tiskoss,  des  placers  assez  importants  qui  reposent  sur  les 
schistes  chloriteux  plongeant  NE  80°  /_  50. 

0  Le  guide  de  la  partie  du  chemin  de  fer  de  l'Oural  qui  com- 
prend le  trajet  entre  le  faîte  de  l'Oural  et  Perm,  de  même  que  celle 
de  l'embranchement  de  Lounievsk,  a  dû  être  fait  sans  aucun  travail 
préparatoire,  uniquement  d'après  les  recherches  exécutées  vers  1885. 

1 


2  X 

Des  quartzites  gris  parfois  friables,  intercalés  de  schiste  graphiteux 
désagrégé,  sont  mis  à  nu  dans  les  tranchées  des  verstes  245  et  244. 

Dans  la  tranchée  suivante,  assez  longue,  mais  peu  profonde,  sur  la 
243-me  verste,  on  voit  d'abord  des  argiles  jaunes  et  rouges  talqueuses, 
puis  des  quartzites  gris  clair  plongeant  E  /_  75°,  enfin,  au  bout  de  la 
tranchée,  des  dolomies  noires  à  grain  fin,  intercalées  de  minces  riions 
de  calcite  plongeant  en  concordance  avec  les  quartzites. 

Sur  la  242-me  verste,  le  long  de  la  rive  droite  de  la  Podpora 
(affluent  du  Tiskoss),  à  l'aval  du  pont  du  chemin  de  fer,  on  observe 
un  affleurement  de  dolomies  noires  semblables  à  restes  organiques 
mal  conservés:  moules  de  gastéropodes,  Gyathophyllum  sp.  etc.  Les 
mêmes  dolomies  sont  développées  au  nord  de  là,  aux  placers  de 
Krestowozdwijensk  sur  la  rivière  Poloudenka  (affluent  de  la  Koïwa) 
où  elles  forment  le  lit  des  placers  devenus  célèbres  par  les  diamants 
qu'on  y  a  trouvés  '). 

Plus  loin,  dans  les  tranchées  entre  la  242-me  et  la  240-me  verste, 
ainsi  que  le  long  de  la  rive  gauche  du  Tiskoss,  se  montrent  des  schi- 
stes argileux  noirs  plus  ou  moins  altérés;  dans  la  tranchée  de  la  240-me 
verste  ces  schistes  plongent  SW  75°  /_  55n,  alternant  à  l'entrée  dans  la 
tranchée  avec  des  dolomies  noires,  à  la  sortie  avec  des  quartzites  mi- 
cacés d'un  gris  foncé. 

Sur  la  239-me  verste  on  voit  près  de  la  station  Oust-Tiskoss  des 
quartzites  gris  clair,  inclinés  vers  le  SW  et  interstratifiés  de  schistes 
chloriteux  et  argilo-chloriteux.  Des  schistes  argileux  ou  argilo-chlori- 
teux  avec  pendage  plus  ou  moins  fort  vers  WSW  s'observent  plus  loin, 
au  delà  de  la  Koïwa,  entre  la  236-me  et  la  229-me  verste.  formant 
aussi  des  roches  sur  la  rive  de  la  rivière. 

Sur  la  230-me  verste  on  aperçoit  dans  une  forêt  épaisse  un  peu 
vers  l'ouest  de  la  ligne,  les  escarpements  rocheux  du  Douplianoï-kamen 
qui  n'est    que    la   continuation  méridionale  de  la  Téplogorskaïa-sopka. 


]j  Le  meilleur  chemin  pour  arriver  aux  placers  de  Krestowozdwi- 
jensk est  celui  qui  commence  à  la  station  Tioplaïa-gora,  d'où  ils  se 
trouvent  à  une  distance  de  7 — S  verstes  vers  le  XE.  Les  diamants  ont 
surtout  été  trouvés  dans  le  vallon  de  l'Adolphe,  affluent  de  la  Polou- 
denka. à  une  verste  environ  à  l'aval  du  village,  et  dans  la  vallée  de 
la  Poloudenka,  dans  les  limites  du  village  même.  Le  lit  des  placers  est 
formé  de  dolomie  noire  qui  présente  un  plongement  fort  vers  NE;  on 
y  a  trouvé  à  côté  de  beaux  exemplaires  de  Favorites  Goldfnssi,  Pha- 
cops  sp.  etc.,  des  restes  organiques  assez  nombreux, mais  mal  conservés 
de  moules  de  gastéropodes,  lamellibranches,  brachiopodes  etc.  Vers  l'est 
du  placer  les  dolomies  sont  remplacées  par  les  quartzites  gris,  les 
schistes  argileux  noirs  et  les  schistes  chloriteux  qui  constituent  le  ra- 
meau de  l'Oural  entre  la  Poloudenka  et  la  Sévernaïa.  Vers  l'ouest  ce 
sont  des  schistes  talco-chloriteux  qui  les  remplacent,  apparaissant  le 
lon.c:  de  la  Koïwa  à  l'aval  de  la  Poloudenka.  Vers  le  nord  il  y  a  dé- 
veloppement de  schistes  chloriteux  (éminences  dites  Ouralskié-kolpaki) 
et  vers  le  sud — de  schistes  ur.uïleux  ou  chloriteux  et  de  quartzites; 
ces  derniers  affleurant  sur  la  montagne  plate  Kalantcha  que  traverse 
le  chemin  qui  conduit  de  la  station  aux  placers. 


X  3 

Le  train  s'en  approche  plusieurs  fois:  sur  la  228-me  verste  en  face  de 
l'usine  de  Tioplogorsk,  sur  la  225-me  près  de  la  station  Tioplaïa-gora, 
sur  la  224-me  au-delà  de  la  station.  Douplianoï-kamen  et  Tioplaïa-gora 
sont  constitués  par  des  gabbros. 

Dans  les  petites  tranchées  des  verstes  223 — 215  on  observe  des 
schistes  argileux  et  chloriteux. 

Après  avoir  atteint  sur  la  215-nie  verste  l'altitude  maximale  de 
469,7  mètres,  la  voie  ferrée  suit  quelque  temps  le  faîte  du  partage  des 
eaux  des  affluents  gauches  de  la  Wéjaï  et  des  affluents  droits  de  la 
Koïwa  pour  descendre  rapidement,  sur  le  parcours  de  43  verstes,  jus- 
qu'à la  station  Pachya,  à  l'altitude  de  293,4  mt.;  ensuite,  sur  le  parcours 
de  36  verstes  entre  les  stations  Pachya  et  Arkhipovka,  le  protil  devient- 
plus  uniforme,  variant  entre  283,3  mi.  (139-me  verste)  et  359,9  mt. 
(156-me  verste).  A  partir  de  la  station  Arkhipovka  la  ligne  descend 
par  la  vallée  étroite  de  l' Arkhipovka  à  la  rivière  Tchoussowaïa;  sur 
ce  parcours  de  15  verstes  le  profil  s'abaisse  graduellement  et  presque 
sans  intervalle  de  313,8  à  119,7  mètres. 

Dans  les  petites  tranchées  entre  la  215-me  verste  et  la  station 
Koussia  on  observe  plusieurs  variétés  de  schistes  talco-argileux  gris  et 
talco-chloriteux  gris  verdâtre  (verstes  213,  210,  207,  206,  201,  200,  196) 
plongeant  plus  ou  moins  rapidement  vers  SW,  et  traversés  par  des 
filons  de  quartz.  Sur  les  verstes  213  et  205  on  aperçoit  entre  les  schi- 
stes des  affleurements  de  diabase. 

En  parcourant  la  205-me  verste  on  voit  près  de  la  ligne,  vers  le 
nord,  une  montagne  de  peu  de  hauteur,  Saranovskaïa-gora.  Cette  mon- 
tagne, constituée  par  de  la  serpentine,  n'est  pas  moins  connue  par  les 
vastes  gisements  de  fer  chromique  qu'elle  renferme,  que  célèbre  chez 
les  minéralogues  à  cause  des  nombreux  ouvarovites  qu'on  y  a  trouvés. 

Dans  les  tranchées  entre  les  verstes  189 — 185  on  voit  des  schistes 
argileux  noirs.  Après  la  station  Biélaïa  on  observe,  dans  la  tranchée 
sur  la  lS4-me  verste,  des  grès  gris  clair  à  arkose  et  à  grain  grossier 
et,  plus  loin,  des  schistes  argileux  d'un  gris  verdâtre  alternant  avec  des 
grès  finement  stratifiés.  Les  mêmes  grès  et  schistes  argileux  gris  clair, 
plies  vers  XW,  se  voient  dans  les  tranchées  des  verstes  183 — 178.  Sur 
la  verste  177-me  on  aperçoit  des  grès  blancs  à  arkose  et  des  quartzites 
gris  clair  fortement  inclinés  vers  SW. 

Au  commencement  de  la  verste  177  et  sur  le  parcours  des  verstes 
175  et  174  on  voit  des  calcaires  gris  clair  compacts  ou  pris  foncé  cri- 
stallins — 1)2  —  à  Cyathophyllum  sp. 

La  petite  tranchée  de  la  173-me  verste  montre  à  son  commence- 
ment des  argiles  ferrugineuses  d'un  rouge  foncé  et  du  minerai  de  fer 
argileux  rouge  et  oolitique  et,  à  la  fin,  des  calcaires  argileux  gris  clair 
ou  jaunâtres  compacts,  par  places  cristallins  —  I),  —  à  Cyrthia  Mur- 
■chisoniana,  Atrypa  reticularis,  Orthis  striatula  etc. 

Sur  le  parcours  de  la  170-me  verste,  près  de  la  station  Pachya,  on 
voit  des  deux  côtés  de  la  voie  des  calcaires  gris  clair  à  grain  fin 
—  7)3  —  identiques  aux  calcaires  dévoniens  supérieurs  des  environs  de 

1* 


4  X 

l'usine  Arkhanguélo-Pachyisky   (au  NW)  et  de  l'usine  Koussié-Alexan- 
drovsky  (au  SE). 

Au-delà  de  la  station  Pachya  la  ligne  ferrée  entre  dans  une  ré- 
gion de  développement  de  dépôts  carbonifères  qu'elle  traverse  jusqu'à 
la  station  Vsiéswiatskaïa,  Les  affleurements  les  plus  intéressants  de  ce 
parcours  sont:  1)  une  tranchée  sur  la  167-me  verste,  où  l'on  voit  des 
grès  quartzeux  blancs,  des  schistes  argileux  gris  foncé  et  des  argiles 
grises  carbonifères,  intercalées  de  minces  lits  de  houille;  2)  une  tran- 
chée de  peu  d'étendue  sur  la  166-me  verste,  qui  laisse  voir  des  calcai- 
res gris  compacts  ou  à  grain  fin  —  C2,b  —  à  Spirifer  mosquensis,  Pro- 
ductus  Cora,  Pr.  semireticulatus,  Pr.  Humboldtii,  Chonetes  variola- 
ris,  Fusulinélla  sphûeroidea  etc.  Le  reste  du  parcours  jusqu'à  la  sta- 
tion Tsiéswiatskaïa  ne  montre  que  des  affleurements  très  peu  considé- 
rables de  grès  blancs  quartzeux,  à  grain  fin,  et  des  argiles  —  0-, . 

Sur  la  147-me  verste,  après  la  station  Vsiéswiatskaïa,  nous  retrou- 
vons les  grès  dévoniens  schisteux  gris  verdâtre  et  plus  loin,  près  de  la 
rivière  Polowinka,  sur  la  145-me  verste,  les  grès  blancs  à  grain  fin  qui 
appartiennent  probablement  à  l'horizon  C1.  Dans  la  tranchée  de  la 
142-me  verste  on  observe  de  nouveau  des  grès  dévoniens  gris  verdâtre. 
disposés  presque  verticalement  dans  la  direction  NW  145  et,  dans  la 
tranchée  de  la  141-me  verste  et  des  deux  côtés  de  la  139-me,  les  grès 
C\,  tantôt  à  gros  grain,  tantôt  à  grain  hn.  Dans  l'espace  entre  ces 
deux  derniers  affleurements  se  montrent,  dans  la  tranchée  de  la  140-me 
verste,  les  calcaires  compacts  ou  à  grain  fin  de  couleur  gris  clair 
qui,  en  raison  des  observations  faites  le  long  de  la  Tchoussowaïa,  sont 
rapportés  à  l'horizon  Cf. 

Dans  la  tranchée  de  la  138-me  verste,  dans  les  fossés  près  de  la 
station  Arkhipovka  et  le  long  de  la  ligne  jusqu'à  la  123-me  verste  on 
observe  des  alternances  de  grès  gris  verdâtre  ou  rougeâtre  à  grain  fin 
et  de  schistes  fortement  refoulés  vers  NW  150°.  Sur  la  131-me  verste- 
ces  schistes  et  grès  dévoniens  typiques,  sont  séparés  par  une  sortie  de 
iliabase  qui  forme  une  colline  de  peu  de  hauteur,  appelée  Chiche. 

Sur  la  123-me  verste,  près  du  pont  de  l'Arkhipovka,  ces  schistes 
sont  brusquement  remplacés  par  les  calcaires  de  la  section  supérieure  du 
système  carbonifère  C2.  Ces  mêmes  calcaires  s'observent  plus  loin  dans 
la  première  tranchée  de  la  122-me  verste,  tandis  que  dans  la  seconde 
tranchée  apparaissent  les  calcaires  C\b  à  Spirifer  mosquensis,  Prod. 
Cora,  Pr.  semireticulatus.  Dans  la  troisième  tranchée  et  dans  la  tran- 
chée de  la  121-me  verste,  ainsi  que  sur  la  rive  droite  de  l'Arkhipovka, 
près  de  sa  jonction  avec  la  Tchoussowaïa  on  voit  les  calcaires  C2  à  Fu- 
sulina  Verneuili,  Prod.  Cora,  Spirifer  striatus.  Streptochynchus  exi- 
miaeformis  etc.  Les  calcaires  de  la  section  supérieure  du  système  car- 
bonifère avec  plongement  vers  NE  enserrent,  dans  la  tranchée  de  la 
121-me  verste,  une  assise  peu  épaisse  de  grès  calcareux  d'un  gris  ver- 
dâtre (avec  restes  de  Calamités  sp.,  épines  de  Productifs  etc.)  inter- 
stratifié de  conglomérat  gris  et  d'argile  sablo-schisteuse.  La  pré- 
sence de  ce  grès  permocarbonifère  entre  le  calcaire  du  carbonifère  su- 


X  r> 

rpérieur  plongeant  vers  NE,  s'explique  par  un  plissement  renversé 
vers  SW. 

Les  affleurements  du  grès  permocarbonifère  sont  si  peu  considé- 
rables le  long  de  la  voie  ferrée  que  pendant  la  descente  rapide  du 
train  de  la  station  Yermak  il  est  assez  difficile  de  les  apercevoir.  Les 
relations  mutuelles  des  ces  grès  et  du  calcaire  G',  s'observent  beaucoup 
mieux  le  long  de  la  Tchoussowaïa,  entre  Arkbipovka  et  Wachkour.  Les 
grès  permocarbonifères  qui  renferment  en  abondance  des  restes  d'Am- 
monées  caractéristiques,  y  plongent  XE  65°  /_  35°,  c'est  à  dire  vers  l'a- 
mont de  la  Tchousowaïa.  Couchés  directement  sur  le  calcaire  C.2  qui  se 
montre  au  jour  vers  l'aval  de  la  Tcboussowaïa,  les  grès  permocarboni- 
fères plongent  vers  l'amont  sous  ce  même  calcaire  C-2  incliné  en  con- 
cordance qui,  à  son  tour,  disparaît  plus  loin  sous  les  calcaires  de  l'ho- 
rizon C]  qu'on  voit  affleurer  en  remontant  la  rivière. 

Vers  le  nord  de  la  station  Tchoussowaïa,  située  dans  la  vallée  de 
la  rivière  Tchoussowaïa,  on  voit,  dans  un  monticule  plus  ou  moins  cou- 
vert de  verdure,  des  affleurements  de  gypse  blanc  subordonné  aux  dé- 
pôts permocarbonifères. 


H.  Lembranchement  de  Lounievsk. 

Entre  la  station  Tchoussowaïa  et  le  pont  de  la  Wilwa  on  observe 
le  long  de  la  voie  ferrée  des  grès  permocarbonifères,  des  conglomérats 
et  des  gypses.  Quelques  affleurements  insignitiants  de  ces  roches  se  mon- 
trent à  droite  de  la  ligne  dans  une  petite  colline  près  de  la  station  (où 
l'on  voit  des  gypses)  et  plus  loin,  sur  la  3-me  verste.  Un  bel  affleure- 
ment de  grès  calcarifères  gris  jaunâtre  —  CPg  —  s'observe,  du  côté 
gauche  de  la  voie,  sur  la  pente  douce  d'une  élévation  peu  considérable 
sur  laquelle  est  situé  le  village  de  l'usine  de  Tchoussowaïa.  Cette  col- 
line, connue  sous  le  nom  de  mont  Yélowik,  est  constituée  par  des  grès, 
remarquables  à  cause  des  nombreux  restes  végétaux  bien  conservés  que 
-Ton  y  trouve. 

Sur  la  5-me  verste  on  voit  près  du  pont  de  la  Wilwa  de  petits  af- 
fleurements d'un  calcaire  blanc  —  C\  —  à  JProductus  striatus. 

Depuis  la  Wilwa  jusqu'à  la  rivière  Tchornaïa  la  voie  traverse  la 
vallée  alluviale  de  FOusswa  et  de  la  Wilwa;  plus  loin  elle  longe  la 
Tchornaïa:  bien  que  la  contrée  devienne  de  plus  en  plus  élevée,  on 
ne  remarque  pas  d'affleurements  jusqu'à  la  station  Tchornaïa.  Au-delà 
de  cette  station,  surla20-me  verste,  on  retrouve,  à  droite,  les  grès  cal- 
-carifères  gris  jaunâtre  CI',/  accompagnés  de  conglomérats,  plongeant 
SW  50-  /_  65°.  Les  calcaires  de  la  section  supérieure  du  système  car- 
bonifère surgissent  plus  loin  de  dessous  les  grès  qui  les  recouvrent  di- 
rectement en  concordance  de  pendage.  Entre  les  verstes  20 — 22  ces 
•calcaires  forment  de  part  et  d'autre  de  la  Tchornaïa  des  escarpements 
élevés  avec  plongement  vers  SW  50 — HO"/ 50 — 7<>".  Sur  la  22-me  verste 
les  hauteurs  rocheuses  de  la  rive  gauche  sont  traversées  par  un  tunnel. 


fi  X 

Le  percement  de  ce  tunnel  (lon.t;  fie  65  sagènes)  un  peu  courbé  aurait 
pu  être  évité,  semble-t-il,  par  le  creusement  d'une  tranchée  et  l'établis- 
sement d'un  mur  de  soutènement,  comme  on  l'a  fait  par  exemple  sur  la 
21-e  verste.  Les  calcaires  blancs,  gris  clair  et  gris  foncé,  qui  s'étendent 
entre  les  verstes  20 — 22,  sont  très  abondants  en  fossiles.  Un  arrêt  de- 
courte  durée  à  n'importe  quel  point  de  ce  parcours  permettra  de  re- 
cueillir une  riche  collection  de  Productus  granulosus,  Pr.longispinus, 
Pr.  Villiersi,  Sp.  striatus,  Camaroph.  plicata,  Cônocardium  uralicumr 
Columnaria  laevis,  Fusulina  Vemeuili,  Polypora  orbicuïaris  etc. 

Au-delà  du  tunnel  le  chemin  de  fer  suit  la  direction  NW  des  cal- 
caires Co  qui  plongent  entre  la  22-me  et  la  24-me  verste  vers  SW 
60e  /_  60",  et  entre  la  26-me  et  la  29-me  vers  SW  60°  /_  30".  D'abord 
il  y  a  développement  de  calcaires  d'un  gris  clair  finement  stratifiés. 
puis  de  calcaires  compacts  à  Fusulina  Vemeuili,  Chonétes  uralicar 
Prod.  longispinus  etc. 

Sur  la  30-me  verste  ces  calcaires  se  remplacent  brusquement  par 
des  schistes  d'un  gris  verdâtre  et  des  grès  dévoniens,  plongeant  NE. 
65"  /_  80°;  les  mêmes  schistes  et  grès  s'observent  plus  loin  dans  la  tran- 
chée de  la  31-me  verste.  Sur  le  parcours  de  la  32-me  verste  on.  voit  des; 
deux  côtés  de  la  ligne  des  grès  blancs  à  arkose,  probablement  dévo- 
niens; puis,  pendant  les  deux  verstes  suivantes,  les  grès  blancs  friables 
C  ;  ces  derniers  plongent  NE  65°  ^70°  comme  le  fait  voir  la  carrière 
à  droite  de  la  ligne  sur  la  34-me  verste. 

Près  de  la  station  Basskaïa  il  n'y  a  pas  d'affleurements;  plus  loinr 
sur  le  parcours  de  la  38-me  et  de  la  39-me  verste,  des  puits  montrent 
des  argiles  grises  ou  d'un  gris  jaunâtre  —  G', — intercalées  de  cou- 
ches et  de  concrétions  de  silex.  Sur  les  verstes  40,  41,  42,  43  on  voit 
des  grès  blancs  finement  granulés  —  C\  —  plongeant  vers  le  SW  (car- 
rières de  grès  sur  la  41-me  verste).  Sur  la  44-me  verste  on  observe  des 
calcaires  blancs  compacts- — G\a —  à  Productus  striatus,  Pr.  gigan- 
tcus,  Atliyris  planosulcata  etc.  et  sur  la  verste  suivante  des  calcaires 
gris  à  grain  fin  —  C]h  —  à  Prod.  Cora,  Chonétes  variolaris  etc.  La 
tranchée  près  de  la  caserne  sur  la  46-me  verste  laisse  voir  des  calcai- 
res gris  à  grain  fin  —  C2 —  plongeant  SW60"^/30"  et  renfermant  Co- 
nocardium  uralieum,  Meticularia  lineata  etc.  La  tranchée  de  la  47-me 
verste  et,  un  peu  plus  loin,  le  vallon  du  Mokhowatik  à  droite  du  che- 
min de  fer,  font  voir  les  calcaires  gris  compacts  ou  à  grain  fin —  C-J> — 
à  Sp.mosquensis,  avec  pendage  vers  SW60"^/  15°.  Des  calcaires  sem- 
blables renfermant  des  concrétions  siliceuses  et  d'abondants  fossiles  (Sp. 
mosquensis,  Ch.  variolaris,  Pr.  punctatus  etc.),  s'observent  sur  le  par- 
cours des  verstes  48 — 54,  plongeant  d'abord  SW  60°.  ensuite  NE. 
60°  i_  30\ 

De  grands  rochers  escarpés  couverts  de  forêts  qui  se  dressent  à 
gauche  de  la  ligne  (55-me  verste)  entre  le  pont  de  l'Ousswa  et  la  sta- 
tion, permettent  de  voir  des  calcaires— C\a — à  Pr.  striatus:  les  mêmes 
calcaires  affleurent  en  aval  du  pont  sur  la  rive  droite  de  la  rivière. 
Près  de  la  station  Ousswa  ces  calcaires  font  place  à  des  calcaires  gris- 


X  7 

plus  ou  moins  finement  stratifiés — C\b — (à  Prod.  Cora,  Ch.  cariolaris, 
FusuUneïïa  sphaeroidea),  avec  plongement  vers  l'est  très  fort,  mais  à 
la  lin  de  la  55-me  verste  on  retrouve  des  deux  côtés  de  la  ligne  les 
calcaires  C\a  à  Productus  striatus. 

La  56-me  verste  traverse  de  nouveau  le.:,  calcaires  C\b,  tandisque 
vers  la  tin  de  cette  verste  et  presque  sur  tout  le  parcours  de  la  57-me 
on  voit  reparaître  les  calcaires  C\a  plongeant  vers  SW;  au  bout  de  la 
verste  ces  derniers  sont  remplacés  par  les  calcaires  gris  compacts  C\b 
plongeant  également  SW  et  renfermaut  des  concrétions  siliceuses  et 
d'abondants  Sp.  mosquensis. 

En  parcourant  les  verstes  60 — 62  on  voit,  des  deux  côtés  de  la  ligne, 
de  petits  affleurements  des  calcaires  G,.  Des  affleurements  plus  consi- 
dérables de  ces  calcaires  le  long  de  la  63-me  et  de  la  64-me  verste  et. 
à  gauche,  dans  la  vallée  de  la  Bérestenka,  laissent  voir  des  calcaires 
siliceux  blancs  ou  d'un  blanc  gris  à  Fusulina  Vemeuili,  Camarqpho- 
ria  plieata  etc.,  plongeant  SW  70"  /_  30 — 40". 

Entre  la  65-me  et  la  68-me  verste  la  voie  traverse  une  contrée 
sans  affleurements,  parsemée  sur  la  68-me  verste  de  blocs  de  grès 
(Gt);  les  mêmes  grès  apparaissent  dans  la  tranchée  de  la  69-me  verste. 

Dans  la  tranchée  suivante  et  plus  loin  reparaissent  les  calcaires 
gris  à  grain  fin  C\b,  à  Sp.  mosquensis,  Ch.  varioJaris,  mais  à  la  fin 
de  la  70-me  verste  et  dans  les  tranchées  de  la  71-me  se  montrent  les 
calcaires  blancs  compacts  ou  finement  granulaires  C\a  à  Prod.  striatus. 
plongeant  SW  75°  /_  40". 

Au  commencement  de  la  72-me  verste  on  voit  à  droite  de  la  voie 
des  blocs  de  grès  quartzeux  C  ' ,  à  gauche,  c'est-à-dire  vers  l'ouest,  de 
petits  affleurements  du  calcaire  blanc  G\a.  Dans  les  tranchées  de  la 
72-me  et  de  la  73-me  verste  et  des  deux  côtés  de  la  ligne  il  y  a  affleu- 
rement de  calcaires — C\b — gris  clair,  finement  granulaires  ou  compacts, 
parfois  siliceux,  à  Sp.  mosquensis,  plongeant  SW  75°  /_  50".  Plus  loin, 
près  de  la  station  Kosswa,  ces  calcaires  font  place  aux  calcaires  de  la 
section  supérieure  du  système  carbonifère  à  Fusulina  Vemeuili  etc.. 
avec  plongement.  SW  75"  /_  50". 

Des  calcaires,  en  tout  semblables  aux  précédents,  affleurent  à  gauche 
de  la  ligne,  sur  la  rive  droite  de  la  rivière  Kosswa.  De  là  la  voie  ferrée 
se  dirige  vers  l'est  en  longeant  la  rivière  et  en  croisant  la  stratifica- 
tion. Les  calcaires  C2  qui  se  voient  près  du  pont,  sont  remplacés  dans 
la  tranchée  suivante  (76-me  verste)  par  des  calcaires  gris  compacts 
C\a  à  Sp.  mosquensis  émergent  de  dessous  avec  pendage  SW 85" /_  50". 

Vers  l'amont  de  la  Kosswa  on  retrouve  le  calcaire  de  l'horizon 
G\a  à  Prod.  striatus.  plongeant  S W  75— 85°/ 40— 60°.  Ces  calcaires 
constituent  de  hauts  rochers  assez  pittoresques  sur  la  rive  gauche — en 
face  de  la  maison  du  gérant  des  mines  de  Lioubimow, — sur  la  rive  droite, 
près  de  la  forge  des  mines,  et  à  la  seconde  tranchée  de  la  76-me  verste. 
Vers  la  sortie  de  la  tranchée  les  calcaires  G',a  sont  remplacés  par  les 
grès  C  .  interstratifiés  d'argiles,  de  schistes  carbonifères  et  de  houille, 
qui  émergent  avec  pendage  SW  80°  /_  40°.   Les  mêmes  grès  affleurent 


X 


aussi  sur  la  77-me  verste  près  de  la  sortie  des  galeries  Iwanovskaïa, 
Nikolaïevskaïa  etc.  Les  roches  de  cette  suite  carbonifère  renferment  le 
gisement  de  houille  de  Nijné-Goubakhinsk  (mines  de  Lioubimow),  dé- 
couvert au  commencement  de  ce  siècle.  Le  gisement  présente  une  série 
d'alternances  de  grès  blancs  quartzeux,  finement  granulaires,  de  grès 
gris  argileux,  d'argiles  grises  schisteuses,  de  schistes  noirs  charbonneux 
et  de  houille,    le    tout    plongeant   SW  80°  £.  45 — 55°.  11  y  existe  cinq 

Mines  de  Mines  de  Mont 

Lioubimow.    Zakharovsky.  Krémennaïa. 


couches  de  nouille,  mais  on  n'en  exploite  que  deux:  la  couche  supé- 
rieure, dite  Iwanovsky  (galeries  Iwanovskaïa,  Nikolaïevskaïa,  Eliza- 
wetskaïa),  épaisse  de  4,6  m.,  est  séparée  en  deux  par  un  lit  intermé- 
diaire de  grès  argileux  de  0,4  m.;  la  couche  inférieure,  dite  Trophi- 
movsky  (galeries  Ekathérininskaïa,  Alexandrovskaïa)  est  d'une  puissance 
de  1,8  ni. 

Depuis  les  mines  de  Lioubimow  jusqu'à  la  station  Goubakha  et  sui- 
te parcours  de  la  79-me  verste  on  n'observe  aucun  affleurement.  La 
structure  géologique  de  la  contrée  se  laisse  apercevoir  dans  la  rive 
gauche  de  la  Kosswa.  À  l'amont  des  mines  de  Lioubimow  on  y  voit 
émerger  de  dessous  l'assise  des  grès  carbonifères  Ç  des  calcaires  gris 
foncé  C'j,  intérstratifiés  de  minces  lits  de  schiste  argileux  noir;  ces  cal- 
caires fortement  courbés,  plongeant  NW  165°  affleurent  aussi  à  l'aval 
de  l'embouchure  de  la  Liéwikha.  Au-delà  de  l'embouchure  de  la  Lié- 
wikha,  en  face  des  casernes  Lazarievskia,  il  y  a  affleurement,  dans  la 
rive  gauche  de  la  Kosswa,  de  calcaires — D3 — tantôt  gris  clair,  tantôt 
gris  foncé,  compacts  ou  finement  granulaires,  formant  un  pli  anticlinal 
peu  incliné  qui's'étend  à  peu  près  dans  la  direction  du  méridien.  On  y 
a  trouvé  G-oniatites  intumescens,  Gon.  simplex,  Orthoceros  subflcxuo- 
sum,  Cardiola  rctostriata,  Camarqphoria  rhomboidea  etc.  Observons 
que  des  affleurements  insignifiants  de  calcaire  dévonien  supérieur  se 
trouvent  aussi  sur  la  rive  droite  de  la  Kosswa,  au  nord  de  la  voie 
ferrée  et  à  l'est  de  la  rivière  Kossaïa,  dans  les  limites  de  la  dernière 
(sixième)  portion  ')  de  la  „Mine  Commune  de  Goubakha";  observons 
aussi  qu'à  l'ouest  de  cette  portion,  ainsi  qu'à  l'ouest  du  ruisseau  Kossaïa, 
des  sondages  ont  rencontré  des  calcaires  C\  à  Produchis  mcsolobus. 

Vers  l'amont  du  pli  mentionné  du  calcaire  dévonien  les  escarpe- 
ments assez  élevés  de  la  rive  droite  de  la  Kosswa  (au  commencement 


')  Propriété  des  Demidow. 


X 


de  la  79-me  verste)  montrent  des  calcaires 
gris  à  grain  fin,  plus  ou  moins  grossièrement 
stratifiés — C\ — à  Prod.  mesolobus' Ch.  Har- 
drensis  etc.,  intercalés  de  minces  lits  de  schiste 
argileux  gris.  Ces  calcaires,  dirigés  NW  175", 
sont  refoulés  en  plusieurs  plis  à  flancs  très 
inclinés,  parfois  presque  verticaux.  Les  mê- 
mes calcaires  à  Prod.  mesolobus  et  Ch.  pa- 
pilionaçea  se  voient  très  bien  dans  la  tran- 
chée suivante  de  la  79-ine  verste  où  ils  pré- 
sentent un  pli  anticlinal  à  flancs  très  inclinés, 
dirigé  d'abord  vers  W  avec  plongement  fort, 
puis  vers  XE  85"  /_  75°. 

Dans  l'intervalle  entre  cette  tranchée-ci 
et  la  troisième  (79-me  verste)  on  voit,  à  gauche 
de  la  voie,  c'est-à-dire  sur  la  rive  droite  de 
la  Kosswa,  de  grands  rochers  escarpés,  con- 
stitués par  des  calcaires  6'}  plies  en  forme 
de  8. 

La  troisième  tranchée  présente  ces  cal- 
caires C\  (abondants  Pr.  mesolobus  et  coraux) 
refoulés  en  double  pli  au  flanc  occidental  peu 
incliné  (£  35'),  au  flanc  oriental  plus  incliné 
(/_  60°).  Les  couches  plus  ou  moins  épaisses 
du  calcaire  y  sont  iuterstratifiées  de  minces 
lits  d'argiles  schisteuses  noires  ou  grises:  vers 
la  sortie  de  la  tranchée  les  lits  sont  plus  épais 
et  l'argile  devient  charbonneuse. 

Au-delà  de  la  tranchée  la  voie  longe  une 
colline  où  l'on  voit  entre  les  éboulis  des  affleu- 
rements d'un  grès  quartzeux  finement  granu- 
laire parfois  ferrugineux,  d'argiles  charbon- 
neuses grises  ou  noires  et  de  schistes  argileux. 
Vers  le  haut  de  la  pente  on  voit  les  auciennes 
galeries  de  la  mine  de  fer  Obchtché-Gouba- 
khinskaïa,  abandonnée  aujourd'hui.  A  la  base 
de  la  colline,  au  bord  même  de  la  Kosswa. 
il  y  a  une  galerie  de  recherche  qui  paraît 
avoir  eu  pour  but  la  reconnaissance  de  la 
couche  de  houille  déjà  découverte  au  siècle 
passé. 

Dans  la  4-me  tranchée  de  la  même  79-me 
verste  on  voit  les  calcaires  gris  foncé  ou  noirs 
Cj  h  Prod.  mesolobus  etc.  plies  dans  la  direc- 
tion N"W  170°,  d'abord  avec  plongement  E 
/_  25",  puis,  dans  le  sens  opposé,  W  _  50°. 
Les  couches  de  calcaire  sont  séparées  par  de 


10  X 

minces  lits  de  grès  quartzeux  gris  finement  stratifié,  et  de  schiste  ar- 
gileux gris  foncé  ou  noir. 

La  tranchée  suivante,  au  commencement  de  la  80-me  verste,  montre 
encore  les  calcaires  gris  à  grain  fin  G\  à  Productus  mesolobus,  Gh. 
papilionacea  etc.  Ces  calcaires  dont  le  plongement  est  NE  80°  /_  25" 
s'enfoncent  directement  sous  les  grès  G  qui  les  recouvrent  en  concor- 
dance parfaite  et  qui  affleurent  au  débouché  de  la  tranchée  et  plus 
loin,  à  droite  de  la  voie  ferrée. 

La  ligne  se  continue  sur  une  demi-verste  sans  tranchée,  ayant  à 
gauche  les  mines  de  l'ing.  des  mines  Zakharovsky,  puis  les  travaux 
entrepris  à  la  recherche  de  houille  de  Kizél,  enfin  de  hauts  rochers,  con- 
stitués 'par  le  grès  quartzeux  blanc  finement  granulaire  G  plongeant 
NE  80°  Z  23°. 

Sur  la  rive  gauche  de  la  Kosswa  les  mêmes  grès  constituent  la 
montagne  Krestowaïa. 

Le  gisement  de  houille  dans  l'aile  orientale  du  pli  anticlinal  de 
Goubakhinsk  a  été  découvert  en  1879  par  l'ingénieur  des  mines  Za- 
kharovsky. Jusqu'ici  on  n'y  a  exploré  que  deux  couches  de  houille  dont 
la  supérieure,  Nikolaï,  a  1V2 — 2  m.  d'épaisseur,  et  l'inférieure,  War- 
wara,  0,7  mètre. 

Vers  l'est  les  grès  houillifères  de  l'aile  orientale  de  ce  pli  sont 
remplacés  par  les  calcaires  gris  foncé  à  grain  fin  ou  compacts  C?a,  qui 
les  recouvrent  directement  plongeant  NE  75°  /_  25°  et  contenant  Pr. 
striatus,  Pr.  giganteus  etc.  Ces  calcaires  sont  mis  à,  nu  dans  la  grande 
tranchée  à  la  fin  de  la  80-me  verste  et  le  long  des  deux  rives  de  la 
Kosswa,  où  ils  constituent  des  escarpements  élevés:  les  montagnes  Kré- 
mennaïa  et  Pechtchéra. 

Les  mêmes  calcaires  gris  foncé  C2tû  à  Prod.  striatus  se  voient 
dans  la  petite  tranchée  près  du  poteau  de  la  80-me  verste  et,  plus  loin, 
sur  la  81 -me.  Leur  plongement  est  partout  NE  75°i/200. 

A  droite  de  la  82-me  verste  il  y  a  affleurement  de  calcaires  gris 
C\  b  à  Sp.  mosqucnsis  plongeant  E  /_  10°.  Ces  calcaires  qui  forment 
le  horizon  supérieur  de  la  section  inférieure  du  système  carbonifère, 
sont  remplacés  au  bout  de  la  82-me  verste  par  des  calcaires  blancs 
finement  granulaires  —  C2  —  à  Gamarqphora  plieata,  Pr  granulosus 
etc.  Les  calcaires  G?,  blancs  ou  gris  clair,  parfois  dolomitisés,  plongeant 
NE  80"  /_  20",  se  voient  aussi  dans  les  petites  tranchées  suivantes  et  des 
deux  côtés  de  la  ligne  entre  les  verstes  83 — 86. 

Plus  loin  ils  sont  remplacés  par  les  calcaires  compacts  gris  clair 
Ci  b  h  Sp.  mosquensis  qui  se  montrent  dans  les  tranchées  des  verstes 
87 — 90.  Sur  le  parcours  de  la  90-me  verste  ils  affleurent  aussi  à  gauche 
de  la  voie,  plongeant  NE  75"  /_  20°. 

Sur  la  91-me  verste,  près  de  la  station  Polowinka,  il  y  a  dévelop- 
pement, des  deux  côtés  de  la  voie,  de  calcaires  blancs  G\a  à  Prod. 
striatus.  Les  mêmes  calcaires  apparaissent  aussitôt  après  la  station 
Polowinka  dans  de  nombreux  affaissements  cratériformes,  ainsi  que  près 
du  village  Polowinka  sur  la  rive  droite  de  la  Goubachka  (un  peu  au- 


X  11 

dessous  du  village  ce  cours  d'eau  disparaît  pour  ne  reparaître  que  près 
de  Kosswa). 

Jusqu'à  la  96-me  verste  il  n'y  a  pas  d'affleurement  le  long  de  la 
ligne.  La  grande  tranchée  de  la  96-me  verste  montre  des  grès  quart- 
zeux  finement  granulaires  C'  plongeant  NE  8<  >°  /,  80°,  intercalés  d'ar- 
giles grises,  jaunes  ou  noires. 

Ici  la  voie  ferrée  tourne  vers  le  nord  et  suit  cette  direction  jusqu'à 
la  104-me  verste  en  passant  devant  le  village  Artiémevka.  Sur  tout  ce 
parcours  on  voit  des  fragments  et  des  rocs  de  grès  quartzeux  G",. 

Après  avoir  dépassé  le  village  Artiémevka,  on  voit  à  l'ouest  de  la 
ligne,  qui  longe  la  rivière  Poloudenny-Kizél,  des  argiles  ocreuses  jaunes 
ou  rouges  plus  ou  moins  corrodées,  renfermant  des  nids  plus  ou  moins 
fréquents  de  limonite  (mine  de  Kizél).  Vers  l'ouest  de  l'assise  métal- 
lifère affleurent  les  couches  presque  verticales  d'un  grès  quartzeux 
alternant  avec  des  argiles  interstratifiées  de  lits  de  houille,  tandis  que 
vers  l'est,  c'est-à-dire  plus  près  de  la  Poloudenny-Kizél,  il  y  a  affleure- 
ment des  calcaires  C\  a  h  Prod.  giganteus.  Ce  calcaire  se  montre  par 
exemple  dans  la  5-me  et  la  3-me  portion  (délianka)  de  la  mine  de 
Kizél,  sur  la  rive  gauche  de  la  rivière,  au-dessus  de  l'église  de  l'usine. 

Dans  la  petite  et  la  grande  tranchée  de  la  104-me  verste  on  ob- 
serve des  calcaires  gris  finement  granulaires — D2 — à  Pentamerus  basch- 
Jciricus,  Favosiles  Goldfussi  etc.  qui  semblent  être  la  continuation  sud 
de  la  montagne  Chipitchnaïa  que  l'on  voit  s'élever  au  nord,  derrière  l'étang 
de  la  mine.  L'affleurement  de  ces  calcaires  est  peu  considérable  dans 
la  grande  tranchée,  celle-ci  entamant  aussitôt  des  couches  d'abord 
presque  verticales,  puis  plongeant  E  /_  70",  de  grès  quartzeux  finement 
granulaire  blanc,  gris  clair  ou  teinté  de  fer  —  G  —  alternant  avec  des 
argiles  diversement  colorées. 

Bientôt  après  cette  tranchée  la  voie  traverse  la  Poloudenny-Kizél 
pour  suivre  la  rive  gauche  de  la  Kizél;  jusqu'à  la  station  il  n'y  a 
plus  de  tranchées.  —  Remarquons  encore  que  des  calcaires  C'f  à  Clw- 
netes  Hardrcnsis,  plongeant  NW  120°^  75°,  affleurent  au  bord  gauche 
de  l'étang  de  la  mine  de  Kizél,  près  de  l'embouchure  de  la  Poloudenny 
Kizél  et  de  là,  vers  l'amont,  sur  la  rive  droite  (vers  l'est  de  l'église). 

Près  de  l'usine  même  de  Kizél,  située  sur  la  rive  droite  de  la  ri- 
vière du  même  nom,  on  voit  des  grès  quartzeux  plus  ou  moins  fine- 
ment stratifiés  C' ,  dirigés  avec  un  plongement  presque  vertical  vers 
NW  175°.  Ces  grès  contiennent  des  couches  subordonnées  de  houille 
(épaisseur  maxima  0,7  m.)  exploitées  autrefois  dans  la  mine  dite  Za- 
proudny.  Ce  gisement  de  houille,  découvert  en  1790,  est  le  premier  qui 
ait  été  trouvé  sur  le  versant  occidental  de  l'Oural.  Vers  l'ouest,  un  peu 
en  aval  des  hauts  fourneaux,  en  face  des  écuries  de  l'usine,  ces  grès 
sont  remplacés  par  des  calcaires  C\  à  Pr.  mesolobus,  gris  foncé  et  très 
finement  granulaires,  le  plus  souvent  grossièrement  stratifiés  et  alter- 
nant partiellement  avec  de  minces  couches  d'argile  schisteuse  grise. 
Ces  calcaires  plongent  d'abord  vers  l'est;  puis  ils  se  replient  en  arrière 
avec   pendage   vers   W  jusqu'à   30°.    formant  de  cette  manière  un  pli 


12 


anticlinal.  Ils  occupent  un  espace  peu  considérable  vers  l'aval  de  la  Kizél 
pour  faire  de  nouveau  place,  en  face  de  la  scierie,  aux  grès  quartzeux 
G  dans  lesquels  on  trouve  des  couches  de  houille  jusqu'à  1  ni.  d'épais- 
seur, avec  pendage  fort  vers  le  W  (Bogorodsky  priisk).  Les  mêmes  grès 
s'observent  le  long  de  la  106-me  verste,  après  la  station  Kizél. 

Sur  la  rive  droite  de  la  Kizél,  à  l'aval  de  la  mine  Bogorodsky,  appa- 
raissent des  calcaires  gris  compacts  ou  finement  granulaires  Cf  a  à 
Prod.  striatus  plongeant  NW  105"  /_  40",  qui  constituent  des  rochers  as- 
sez élevés,  connus  sous  le  nom  de  Biély-kamen  (Pierre  blanche).  La 
continuation  méridionale  de  ce  calcaire  s'observe  le  long  de  la  voie, 
sur  toute  la  107-me  verste. 

Vers  l'aval  de  la  Kizél  ces  calcaires  n'occupent  pas  plus  d'une  V- 
verste:  ensuite,  après  un  plongement  vers  NW  105",  plus  fort  qu'au 
commencement,  ils  sont  de  nouveau  remplacés  par  les  roches  de  l'étage 
houillifère  G  .  Ce  sont  encore  les  grès  blancs  quartzeux,  les  grès  ar- 
gileux gris  foncé,  les  schistes  argileux  gris  etc.  qui  surgissent,  renfer- 
mant sur  la  rive  droite  de  la  Kizél  le  gisement  de  houille  de  Novokor- 
chounowsky.  Les  mêmes  grès  se  trouvent  du  côté  gauche  de  la  Kizél,  le' 
long  de  la  voie  ferrée;  on  les  y  voit  au  bout  de  la  107-me  verste  plon- 
geant SE  100°  /  50". 


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Sur  la  rive  droite  de  la  Kizél  les  grès  houillifères  s'étendent  depuis 
la  mine  de  houille  de  Novokorchounowsky  jusqu'à  la  mine  d'Abamé- 
lek:  sur  la  rive  gauche  les  grès  C'  sont  interrompus,  entre  ces  deux 
mines,  par  un  pli  anticlinal  du  calcaire  gris  finement  granulaire  C[  à 
I'r.  mesoïobus,  CJt.  papilionacea,  Gyatoxonia  squamosa  etc.,  d'abord 
avec  fort  plongement  vers  SE  100°,  puis  NW  130°  Z.  25—35". 

Plus  loin,  sur  la  108-me  verste,  ces  calcaires  sont  remplacés  par 
des  grès  quartzeux  O  qui  semblent  les  recouvrir.  Les  grès  fournissent 
un  bel  affleurement,  dans  la  tranchée  en  face  de  la  mine  d'Abamélek, 
tant  de  grès  quartzeux  finement  granulaires  que  de  schistes  argileux 
gris  ou  noirs  avec  lesquels  ils  alternent. 

La  mine  d'Abamélek  sur  la  rive  droite  de  la  Kizél  exploite  4  couches 
de  houille,  dont  3  épaisses  de  1  mètre  et  une  de  2  mètres,  qui  plongent 
tout  à  fait  régulièrement  vers  NW  95°  /_  20". 

Sur  la  rive  droite  de  la  Kizél,  à  une  distance  de  moins  de  200  sa- 


X  13 

gènes  des  galeries  de  la  mine  d'Abamélek,  les  grès  houillifères  plon- 
gent, sous  les  calcaires  C\a  compacts  ou  finement  granulaires  gris 
clair,  par  places  gris  foncé  qui  les  recouvrent  avec  pendage  vers  NW 
95°/.  40°.  Ces  calcaires,  qui  renferment  de  nombreux  fossiles  (Pr.  gi- 
ganteus,  Pr.  striatus,  Chonetes  papïlionacea  etc.),  constituent  sur  la 
rive  droite  une  série  de  rochers. 

Ces  calcaires,  identiques  à  ceux  du  Biély-Kamen.  sont  remplacés 
vers  l'aval  de  la  Kizel  par  des  calcaires  G\b  à  Sp.  mosquensis,  gris,  com- 
pacts, interstratifiés  de  lits  et  de  concrétions  de  silex,  qui  affleurent, 
plongeant  W  /_  35",  sur  la  rive  droite  près  du  point  où  la  rivière 
tourne  brusquement  de  "W  au  S. 

Encore  plus  loin,  vers  l'ouest,  ces  calcaires  sont  remplacés  par 
ceux  de  la  section  supérieure  du  système  carbonifère  qui  se  montrent 
sur  la  rive  droite  de  la  Kizél  dans  le  Krassny-Kamen  (Pierre  rouge). 

Sur  la  114-me  verste  le  chemin  de  fer  passe  devant  de  beaux  ro- 
chers de  cette  Pierre,  constituée  par  des  calcaires  G\  à  Camarophoria 
plieata,  Pr.  semireticulatus,  Lithostrotion  Portloeki  etc.  plongeant 
NW  115°  /_  25".  Le  long  de  la  voie  les  calcaires  de  la  section  supé- 
rieure du  système  carbonifère  (des  blocs)  s'observent  déjà  au  bout  de 
la  111-me  et  de  la  113-me  verste.  Sur  le  parcours  entre  les  grès  de  la 
108-me  verste  et  la  111-me,  on  n'observe  aucun  affleurement. 

Au  commencement  de  la  115-me  verste  on  voit  dans  une  petite 
tranchée  et  dans  la  rive  droite  de  la  Kizél  des  calcaires  gris  siliceux — 
6'2'- — plongeant  NW  115°  /_  20".  Un  affleurement  des  mêmes  calcaires 
C2,  habituellement  riches  en  restes  organiques  {Pr.  Cora,  Pr.  semire- 
ticulatus. Camarophoria  plieata.  Fusulina  Vemeuili  etc.)  s'observe 
plus  loin  près  du  pont  de  la  Kizél,  sur  la  rive  droite  et  des  deux  côtés 
de  la  voie  (verstes  116  et  117). 

Sur  la  118-me  verste  apparaissent  des  grès  gris  calcarifères  CPy. 
Les  mêmes  grès,  alternant  avec  des  schistes  argileux,  affleurent  à  droite 
de  la  voie  sur  la  119-me  verste,  près  du  village  Kossaïa-gora,  et  dans 
la  grande  tranchée  de  la  120-me  verste,  où  ils  plongent  vers  l'E  /_  10°. 

Après  avoir  quitté  cette  tranchée,  la  voie  descend  peu  à  peu  dans 
la  vallée  de  la  Lytwa  pour  s'approcher  de  l'usine  d'Alexandrovsk.  Deux 
petites  tranehée's,  l'une  sur  la  122-me,  l'autre  sur  la  125-me  verste, 
montrent  les  grès  calcarifères  gris  CPg. 


Un  embranchement  du  chemin  de  fer  conduit  de  la  station  Ale- 
xandrovskaïa  aux  mines  de  houille  de  Lounievsk,  ayant  à  gauche  la 
rivière  Lounva.  Les  Qlfa  verstes  qui  séparent  la  station  Alexandrovskaïa 
de  la  station  Lounievskaïa,  offrent  une  pente  presque  continue  de  i;2,4m.: 
sans  tranchées  considérables.  La  ligne  est  établie  à  côté  du  chemin 
carrossable  qui  mène  de  l'usine  aux  mines.  Le  seul  affleurement  des 
roches  s'observe  à  3  verstes  de  la  station  Alexandrovskaïa.  sur  la  rive 
gauche  de  la  Lounwa,  à  l'aval  de  l'embouchure  de  l'Iwanovka.  où  un 
rocher  assez  élevé,  à  droite  de  la  voie,  fait  voir  un  calcaire  C2  plus  ou 


14 


X 


moins  siliceux,  plongeant  NW  115n  /,  15°  (à  Fnsulina  Vemcuili,  Co- 
nocardium  uralicum,  Camarophoria  plicata,  Prod.  semireticulatus, 
Spiriferina  saranae  etc.). 

Plus  loin  ces  calcaires  affleurent  aussi  sur  la  rive  droite  de  la 
Lounwa  où  ils  forment  les  hauts  escarpements  boisés  du  Dyrowaty- 
Kamen  (Pierre  trouée)  et  des  rochers  assez  pittoresques  en  face  de  la 
.station.  Ils  y  plongent  NW  /_  10 — 25°  et  renferment  d'assez  nombreux 
restes  organiques. 

Vers  l'amont  de  la  Lounwa,  jusqu'à  la  fabrique  de  briquettes,  il 
y  a  affleurement,  sur  la  rive  droite,  d'un  calcaire  gris  foncé  compact  ou 
très  finement  granulaire  C{  —  à  Productus  giganteus.  Plus  loin  ce  cal- 
caire est  remplacé  par  des  grès  blancs  quartzeux  C  qui  affleurent  sur 
la  rive  droite  de  la  Séwernaïa  Lounwa  (Lounwa  du  Nord),  en  face  de 

Mine  (irai'. 


c;      n 

Coupe  le  long  de  la  Lounwa  du  Nord. 

la  fabrique  de  briquettes,  et  se  continuent  en  pli  anticlinal,  constaté  par 
une  série  de  sondages,  jusqu'à  la  cour  de  triage,  pour  faire  de  nouveau 
place  aux  calcaires  C\  à  Prod.  giganteus  plongeant  vers  l'est.  Ces 
derniers  calcaires  s'étendent  le  long  du  tramway  qui  relie,  sur  la  rive 
droite  de  la  Sévernaïa  Lounwa,  la  cour  de  triage  à  la  mine  „Grraf", 
mais  à  120  sagènes  à  l'aval  du  débouché  de  la  galerie  de  cette  mine, 
ils  sont  remplacés  par  des  argiles,  des  schistes  argileux  et  des  grès  C  . 


S    if- 

o   "5 


Les  mines  „G-raf,  Grigoriy,|  lliodor.  Warwara,  Joness1'  offrent  un 
grand  intérêt  technique.  D'après  la  puissance,  la  qualité  et  les  condi- 
tions de  gisement,  les  couches  de  houille  des  mines  de  Lounievsk  peu- 
vent être  divisées  en  deux  catégories:  la  première  comporte  les  cou- 
ches d'une  épaisseur  moyenne  de  2  m.,  dites  Nikitinsky,  Andréievsky, 
Grassgovsky  et  première  Grafsky:  la  seconde  les  couches  épaisses  d'envi- 
ron 1  m.,  dites  Anatolievsky  1-re,  Anatolievsky  2-e,  Grafsky  2-e  et  Niko- 
laïevsky.  L'exploitation  des  mines  a  fait  connaître  une  grande  irrégu- 


X  15 

larité  de  la  stratification,  causée  par  un  refoulement  très  fort  et  irré- 
gulier des  couches.  Ainsi,  par  exemple,  les  couches  Nikitinsky  et  Ana- 
tolievsky  I  (mine  Grégoire)  ne  sont  que  la  continuation  directe  des 
couches  correspondantes  Andréievsky  et  Anatolievsky  II  (mine  Iliodor): 
les  couches  Grafsky  I  et  II  (mine  Graf)  correspondent  probablement 
aux  couches  Nikitinsky  et  Anatolievsky,  de  même  que  les  couches 
Grassgovsky  et  Nikolaïevsky  (mine  Warwara). 


III.  De  la  station  Tchoussowaïa  à  Perm. 

Près  de  la  station  Tchoussowaïa  la  voie  ferrée  traverse  la  rivière 
Tchoussowaïa  (117  verste),  pour  se  continuer,  sur  la  rive  droite,  vers 
SW.  Après  avoir  traversé  la  riv.  Lyswa  (104  verste),  la  voie  se  dirige, 
entre  la  Tchoussowaïa  et  la  Koutamych,  vers  la  rivière  Sylwa  qu'elle 
traverse  à  la  47 -me  verste.  De  là,  longeant  la  rive  gauche  de  la  Sylwa, 
elle  arrive  à  la  Tchoussowaïa  qu'elle  suit  jusqu'à  la  Kama.  Sur  la  rive 
gauche  de  celle-ci  elle  atteint  enfin  la  ville  de  Perm. 

Sur  tout  ce  parcours  de  119  verstes  les  tranchées  sont  rares  et 
peu  profondes;  n'entamant  que  des  dépôts  permocarbonifères,  permiens 
et  postpliocènes,  elles  sont  assez  uniformes  et  sans  intérêt  au  point 
de  vue  géologique. 

Entre  les  stations  Tchoussowaïa  et  Lyswa,  la  ligne. traverse  une 
région  de  dépôts  permo-carbonifères.  Entre  autres  on  voit  des  grès  cal- 
carifères d'un  gris  jaunâtre  dans  les  petites  tranchées  des  verstes  116 
et  108  et  des  gypses,  subordonnés  à  ces  grès,  dans  la  tranchée  au  com- 
mencement même  de  la  117-me  verste. 

Bientôt  après  la  station  Lyswa  la  voie  s'engage  clans  le  rayon  des 
dépôts  permiens.  Dans  les  tranchées  des  verstes  95,  94,  92  (vallée  du  Jou- 
ravlik),  91,  <î2,  59,  55  (puits),  :">ô — 49,  on  observe  des  grès  calcarifères 
finement  granulaires  d'un  gris  jaunâtre,  plongeant  d'abord  faiblement 
vers  le  W,  devenant  ensuite  horizontaux;  ils  alternent  avec  des  argiles 
schisteuses  ou  des  schistes  argileux  et  des  marnes  grises  sableuses. 

Les  tranchées  de  la  ?>7-me  et  la  36-me  verste,  sur  la  rive  gauche 
de  la  Sylwa,  laissent  voir  des  grès  calcarifères  friables  gris  (parfois 
verdâtres  ou  faiblement  rougeâtres)  et  des  marnes  siliceuses  grises  qu'ils 
recouvrent. 

De  la  station  Liady  jusqu'à  la  station  Liévchino  la  ligne  suit  le 
coteau  le  long  de  la  rive  gauche  de  la  Tchoussowaïa.  On  y  voit  sur  la 
32-me  et  la  27-me  verste  des  grès  calcarifères  gris,  des  marnes  grises 
par  endroits  siliceuses  et,  en  bas,  aux  abords  de  la  voie,  des  gypses; 
sur  la  29-me  et  la  26-me  verste  on  aperçoit  des  marnes  grises  finement 
stratifiées,  alternant,  au  premier  point,  avec  des  grès  calcarifères  gris. 

Des  marnes  semblables  s'observent  aussi  plus  loin  dans  le  coteau, 
sur  la  18-me  verste.  Un  long  affleurement  de  ces  marnes  grises,  çà  et 
là  siliceuses  —  P'[  —  les  montre  recouverts  (17-me  verste)  de  grès  cal- 
carifères fraibles — IJ\  —  alternant  avec  des   argiles   d'un  rouge  foncé. 


16  X 

Entre  les  stations  Liévehino  et  Motowalikha  la  voie  suit  la  rive 
droite  de  la  Kama:  des  affleurements  ne  s'observent  que  sur  la  12-me 
et  la  11-me  verste,  notamment  des  grès  ealcarileres  friables  gris— P\. 
Ensuite  le  chemin  de  fer  entre  dans  la  vallée  de  la  Kama  où  il  suit. 
pour  la  première  et  unique  fois  sur  tout  le  parcours,  une  ligne  droite 
de  plus  de  5l/2  verstes  de  longueur.  La  large  vallée  de  la  Kama  y  est 
bordée  à  l'est,  à  une  distance  de  1 — 2  verstes  de  la  rivière,  par  une- 
colline  plus  ou  moins  élevée,  au  bas  de  laquelle  est  établie  la  route 
postale  de  Perm  à  Solikamsk.  En  suivant  cette  route,  on  observe  dans 
la  pente  de  la  colline,  près  de  la  rivière  Yézowa,  des  gisements  consi- 
dérables de  tuf  calcaire  abondant  en  restes  végétaux. 

Plus  loin,  entre  les  villages  Malaïa-Yézowaïa  et  Motovviliklia,  il  y 
a  affleurement  dans  cette  colline  de  grès  gris,  parfois  rayés,  friables, 
quelque  peu  calcarifères  —  P'\  —  couchés  horizontalement  et  alternant 
avec  des  argiles  marneuses  d'un  rouge  brun  et  de  minces  strates  de 
marne  grise.  Près  de  Motowilikha  la  colline  est  découpée  par  la  pro- 
fonde vallée  des  rivières  Motowilikha  et  Iwa.  Du  côté  droit  de-  cette 
vallée,  dans  une  colline  connue  sous  le  nom  de  Wychka,  affleurent  des 
grès  calcarifères,  verdâdres  ou  gris  rougeâtre  P\ ,  alternant  avec  des 
argiles  marneuses  d'un  rouge  foncé  et  de  minces  strates  de  marne  d'un 
gris  clair,  le  tout  recouvert  d'argile  sableuse  d'un  brun  jaunâtre  et 
de  galets. 

A  partir  de  Motowilikha  et  jusqu'à  Perm,  la  rive  gauche  de  la 
Kama  forme  avec  affleurement  presque  continu,  une  pente  au  bas  de 
laquelle  est  établi  le  chemin  de  fer.  Ainsi  que  près  de  Motowilikha,  on 
y  observe  des  grès  calcarifères  plus  ou  moins  friables  de  couleur  ver- 
dâtre  ou  gris  rougeâtre,  alternant  avec  des  argiles  marneuses  d'un 
rouge  foncé  ou  grises,  et  recouverts  de  dépôts  postpliocènes:  argile  plus 
ou  moins  sableuse  d'un  brun  jaunâtre,  sable  argileux  jaune  ou  gris  et 
galets.  Aux  affleuremeuts  près  de  Perm  et  de  Motowilikha  les  couches 
permiennes  montrent  un  plongement  faible,  mais  parfaitement  visible 
vers  S  3°. 


XI 
DE  PERM  A  NIJNY-NOVGOROD 

PAR 

A.  STUCKENBERG,  S.  NIKITIN  et  W.  AMALITZKY. 


La  Kama  à  partir  de  la  ville  de  Perm  jusqu'à  son 
confluent  avec  la  Volga 

PAR 

A.  Stuckenberg. 

La  Kama  qui  coule  de  Perm  à  son  embouchure  par  une  assez 
large  vallée,  rejoint  la  Yolga  à  une  faible  distance  en  aval  du  village 
Bogorodskoïé.  Tout  cet  espace  est  en  sa  majeure  partie  formé  de  dé- 
pôts per miens  dont  les  horizons  les  plus  élevés  appartiendraient,  d'a- 
près l'opinion  de  plusieurs  géologues  russes,  déjà  au  commencement  de 
la  période  trias i que.  Le  quaternaire  n'y  présente  qu'un  développe- 
ment relativement  restreint. 

Les  coupes  du  système  permien  (P)  dans  des  rives  de  la  Kama 
en  laissent  voir  les  trois  étages.  L'étage  inférieur  n'offre  qu'un  seul 
horizon  moyen  (P-fi),  tandis  que  l'étage  moyen  (P2)  et  le  supérieur 
(P3)  sont  plus  ou  moins  complets.  Les  horizons  les  plus  élevés  de  l'é- 
tage (P3)  sont  parfois,  comme  nous  l'avons  dit,  attribués  au  trias  et 
dans  ce  cas  tout  l'étage  supérieur  est  marqué  par  les  lettres  PT  (par 
ex.  sur  les  cartes  du  Comité  Géologique]. 

L'étage  inférieur  (Ptb)  est  formé  de  grès  gris  ou  d'un  gris  bru- 
nâtre, interstratihés  d'argiles  plus  ou  moins  marneuses  de  couleur 
rouge  ou  rouge  brunâtre,  abondant  souvent  en  concrétions  calcaires. 
On  y  trouve  de  très  rares  restes  de  conchifères,  accompagnés  de  débris 
plus  fréquents  de  plantes.  Cette  assise  se  montre  d'une  puissance  de 
70 — 80  m.  dans  les  coupes  pi*ès  de  Perm,  Ossa,  .Ochansk,  Sarapoul 
etc.  et  disparaît  définitivement  vers  l'aval,  près  d'Elabouga. 

1 


2  XI 

L'étage  moyen  du  système  permien  (P2)  se  compose  de  calcaires, 
dolomies  et  calcaires  marneux  gris  et  renferme  des  restes  organiques 
propres  au  zechstein  de  l'Allemagne.  Il  affleure  en  coupes  incomplètes 
dans  les  rives  de  IaKama,  entre  son  embouchure  et  le  confluent  del'Ij. 
A  Elabouga  on  le  voit  nettement  superposé  à  l'étage  inférieur  ÇPJ)). 

L'étage  supérieur  (P.,  ou  PT)  se  montre  entre  Sarapoul  et  le  con- 
fluent de  la  Kama,  recouvrant  parfois  l'étage  moyen.  Il  consiste  prin- 
cipalement en  argiles  et  marnes  d'un  rouge  diversement  nuancé,  alter- 
nant avec  des  couches  de  couleur  blanche,  verdâtre  ou  grise.  Les 
restes  organiques  (des  conchifères)  y  sont  très  rares. 

Les  d'pôts  postpliocènes  (Q±)  qui  affleurent  dans  les  rives  de  la 
Kama,  sont  représentés  en  partie  par  une  terrasse  fluviatile,  en 
partie  par  des  sédiments  déposés  dans  le  bassin  caspien  de  cette 
période  ou  plutôt,  ce  qui  est  plus  exact,  dans  une  série  de  lacs  qui  étaient 
en  communication  avec  ce  bassin.  Ces  dépôts  affleurent  entre  Tchistopol 
et  l'embouchure  de  la  rivière,  de  préférence  dans  la  rive  gauche.  La 
terrasse  postpliocène  est  composée  d'argiles  brun  jaunâtre,  auxquelles 
viennent  parfois  s'associer  des  sables.  Les  dépôts  caspiens,  à  peu  près 
de  même  nature  que  ceux  de  la  terrasse  postpliocène,  sont  plus  sableux; 
ses  couches  contiennent  d'assez  fréquents  restes  de  mollusques  vivant 
encore  de  nos  jours  à  l'est  de  la  Russie.  Les  formes  d'eau  douce  ou 
saumâtre  sont  parfois  accompagnées  de  formes  marines  caspiennes. 
Çà  et  là  on  trouve  dans  les  dépôts  postpliocènes  des  ossements  de 
mammouth  et  d'autres  animaux  de  la  même  époque.  Il  n'y  a  relati- 
vement pas  très  longtemps  que  Ton  a  trouvé  sur  la  rive  droite  de  la 
Kama,  en  amont  de  Laïche-w,  le  squelette  assez  complet  d'un  jeune 
mammouth;  en  aval  de  cette  ville,  dans  le  voisinage  du  confluent  de 
la  Kama  avec  la  Volga,  on  a  fréquemment  trouvé  des  os  isolés  de 
mammifères  postplioc'nes. 

La  ville  de  Perm. 

A  Perm  la  rive  gauche  de  la  Kama  permet  de  voir  les  couches 
de  l'horizon  supérieur  de  l'étage  permien  inférieur  (PJ)).  Ce  sont  des 
grès  gris  ou  gris  brunâtre,  interstratifiés  d'argiles  plus  ou  moins  mar- 
neuses rouges  et  d'un  rouge  brunâtre.  Dans  les  coupes  de  la  rivière, 
cette  assise  est  partiellement  recouverte  par  une  argile  plus  ou  moins 
arénacée,  intercalée  de  sable  passant  çà  et  là  à  du  gravier.  Ces  der- 
niers dépôts  appartiennent  au  postpliocène.  L'assise  permienne  du  voi- 
sinage de  Perm  contient  des  gisements  en  amas  de  minerai  de  cuivre, 
habituellement  des  grès  cuprifères,  exploités  jusqu'à  ces  derniers 
temps.  Le  minerai  était  fondu  à  l'usine  MotoAvilikha,  située  en  amont 
de  la  ville.  Entre  cette  usine  et  Perm,  l'assise  permienne  affleure,  dans 
la  rive  gauche,  presque  sans  interruption.  Les  coupes  d'une  hauteur 
de  30  mètres  montrent  les  mêmes  trois  couches  que  dans  la  ville. 

L'horizon  inférieur  (P,a)  de  l'étage  permien  inférieur  peut  être 
observé  en  amont  de  Perm,  sur  la  rive  droite,    en   face   du  confluent 


XI  3 

de  la  Tchoussowaïa,  dans  une  montagne  dite  Tchourbina.  Cet  horizon, 
des  calcaires  marneux  gris  en  dalles,  interstratifiés  de  gypse  et  de  grès 
brun  rougeâtre,  y  supporte  l'assise  P±b  composée  de  grès  gris  verdâ- 
tre,  interstratifiés  d'argile  brun  rougeâtre. 

La  basse  et  déserte  rive  droite,  vis-à-vis  de  la  ville,  est  formée  de 
dépôts  postpliocènes,  sables  argileux  gris  et  gris  brunâtre  avec  lits  de 
galets  et  de  dépôts  récents.  A  une  faible  distance  en  aval  de  Perm, 
on  voit  ces  sables  superposés  à  l'assise  permienne  PJ),  dans  la  com- 
position de  laquelle  entrent  des  grès  partiellement  cuprifères. 

Embarcadère  Nytwinskaïa. 

Près  de  l'embarcadère,  les  dépôts  permiens  {P-Jj)  viennent  se  mon- 
trer dans  la  rive  droite  en  aval  du  confluent  de  la  Nytwa.  Un  y  voit 
affleurer: 

Qt.  Sable  jaunâtre  avec  galets,  jusqu'à 0,25  m. 

JPJ).  Argile  rouge  brunâtre  schisteuse,  plus  ou  moins 
marneuse,  contenant  des  concrétions  cal- 
careuses;  la  totalité  des  couches  atteint    .    3        „ 

Grès  gris,  souvent  schisteux,  jusqu'à 0,5     „ 

Grès  gris  avec  minces  couches  et  nids  d'une  ar- 
gile schisteuse  à  restes  végétaux  (Calamités  Ku- 

torgae  etc.),  jusqu'à 6        „ 

Conglomérat  de  galets:  porphyres,  granité,  jaspe, 

quartzite  etc 1        » 

Grès  gris  passant  au  conglomérat,  jusqu'à .    .    .    0,75    „ 
Conglomérat  de  même  composition  que  le  précé- 
dent, jusqu'à 0,5      „ 

Okhansk. 

En  amont  de  la  ville  d'Okbansk,  la  rive  droite  de  la  Kama,  en 
partie  recouverte  de  forêts,  permet  de  voir: 

PJ).  Argile  schisteuse  d'un  brun  rougeâtre,  çà  et  là 
avec  concrétions  calcaires  et  lits  interca- 
lés de  grès  friable  rougeâtre,  jusqu'à   .    .    10    m. 
Grès  gris  et  gris   brunâtre,   passant   au   conglo- 
mérat, jusqu'à 6        „ 

La  plupart  des  maisons  de  la  ville  d'Okhansk  sont  disséminées 
sur  une  terrasse  postpliocène,  composée  d'une  argile  brun  jaunâtre, 
puissante  d'environ  10  mètres. 

Ossa. 

Ossa  est  disposée  à  une  faible  distance  de  la  rive  gauche  de  la 
Kama,  sur  une  terrasse  postpliocène,  formée  d'une  argile  brun  jauna- 

1* 


4  XI 

tre  d'une  puissance  de  8  à  10  mètres.  Les  couches  permiennes  n'affleu- 
rent qu'à  5  verstes  de  la  ville,  où  elles  sont  représentées  par  un  cal- 
caire marneux  gris  intercalé  entre  des  argiles  de  couleur  grise  et  rouge- 
brunâtre.  Ces  couches  appartiennent  à  l'horizon  PJ). 

La  rive  droite,  en  partie  boisée,  montre  en   face   de   la  ville  plu- 
sieurs coupes  de  l'assise  P,&. 


Embarcadère  de  l'usine  Wotkinsky. 

À  proximité  de  l'embarcadère  on   voit,   le   long   de   la  route  qut 
vient  descendre  à  la  rivière: 

PJ).  Argile  roùgeâtre  arénacée. 

Grès    gris,    par    places    d'un    brun  roùgeâtre, 

jusqu'à 8       m. 

Grès  gris  passant  à  un  conglomérat,  jusqu'à.    .      2        „ 

Argile    schisteuse   roùgeâtre   et   gris   verdâtre, 

jusqu'à •    •    •      2 

Un  horizon  de  source. 

Argile  schisteuse  roùgeâtre  avec  taches  verdâ- 

tres,  jusqu'à 50      ,, 

Grès  gris  surgissant  de-dessous  les  éboulis  et  pas- 
sant à  un  conglomérat,  jusqu'à  ....      5        „ 

Argile  roùgeâtre,  interstratifiée  de  lits  d'argile 

gris  verdâtre,  jusqu'à 5        „ 


Sarapoul. 

A  une  faible  distance  en  amont   de   la   ville   on   voit  apparaître- 
dans  une  coupe  presque  verticale,  haute  d'environ  30  mètres: 

PJ).  Grès  gris  brunâtre,  jusqu'à .  1,5  m. 

Argile  roùgeâtre 0,75  „ 

Grès  verdâtre 0,25  „ 

Grès  gris  verdâtre  passant  à  un  conglomérat 
composé  de  menus  fragments  d'argile  mar- 
neuse    1  „ 

Grès  gris  verdâtre 0,25  „ 

Argile  plus  ou  moins  marneuse,  rouge  ou  roù- 
geâtre, avec  lits  interstratifiés  d'une  argile 

gris  verdâtre,  jusqu'à 3  „ 

Grès  gris  brunâtre,  jusqu'à 0,5  ,, 

Argile  schisteuse  marneuse,  rouge   et  roùgeâtre. 

interstratifiée  de  grès 2  „ 

Grès  gris  verdâtre 1  „ 

Grès  gris  brunâtre 0,5  „ 


XI 


Grès  gris  verdâtre 0,75  m. 

Argile  marneuse  rougeâtre  avec  lits  interstrati- 
fiés de  grès  et  d'argile  verdâtre,  jusqu'à  .  1  „ 

Grès  gris  brunâtre 0,5  ,, 

Argile  marneuse  rougeâtre 2  ,. 

Grès  gris  brunâtre 0,75  ,. 

Argile  marneuse  rougeâtre  avec  lits  interstrati- 
fiés d'argile  gris  verdâtre 1,25  „ 

Grès  gris 0,75  ,, 

Argile  marneuse  rougeâtre,  interstratifiée  de  grès 

verdâtre,  jusqu'à 2  „ 

Eboulis,  jusqu'à 8  „ 


Karakoulino. 

La  rive  droite  de  la  Kama  montre  près  de  Karakoulino  une  assise 
-analogue,  sous  le  rapport  pétrographique,  à  celle  de  Sarapoul,  quoi- 
qu'on la  prenne  souvent  pour  l'étage  supérieur  du  système  perniien 
■et  qu'on  la  désigne  par  les  lettres  PT.  Dans  les  argiles  marneuses  du 
haut,  rougeâtres  ou  d'un  gris  verdâtre,  on  a  trouvé  des  restes  de  con- 
ehifères  et  des  écailles  de  poissons. 


Tikhia    gory. 

Près  du  village  Tikhia  gory  affleurent  les  roches  suivantes: 

Argile  rouge,  interstratitiée  de  lits   de  grès  gris 

verdâtre ' 4       m. 

Grès    brunâtre,    interstratifié    de    marne    grise, 

environ 1        „ 

Calcaire  gris  clair  renfermant  des  morceaux  de 
charbon  fossile  et  des  empreintes  indis- 
tinctes de  plantes 0,5     „ 

Grès  friable  brunâtre,  environ 1        „ 

Grès  argileux  gris  brunâtre  avec  minces  lits  in- 
tercalés de  charbon.  Eboulis,  jusqu'à   .    .    0,25    „ 

Calcaire  gris  clair  à  Pseudomonotis  garforthcn- 
sis,  Modiolopsis  TepJofi,  Productus  Can- 
crini,  Dielasma  élongata  etc.,  jusqu'à  .    .    1        „ 

Eboulis,  jusqu'à 0,5     „ 

Calcaire  blanc  schisteux  avec  restes  de  Linytda 

orientalis,  jusqu'à 3,5     „ 

Calcaire  blanc  finement  stratifié,  jusqu'à    ...     1        „ 

Eboulis,  de  dessous  lesquels  se  montre  par  places 

une  argile  rougeâtre,  jusqu'à 12        „ 


6  XI 

Ainsi,  près  de  Tikhia  gory  commence  à  apparaître   l'étage  ealca- 
rifère  moyen  (P.2). 

Elabouga. 

Non  loin  d'Elabouga,  vers  l'aval,  la  rive  droite  de  la  Kama  montre 

la  coupe  suivante: 

jusqu'à 
P2.  Calcaire  oolithique  à  Productus  Cancrini,  Allo- 

risma  élegans  etc 2,5    m. 

Calcaire  stratifié   rougeâtre   ou  gris  verdâtre  à 

Lingula  orientalis 0,75   „ 

Eboulis 1        ,, 

Calcaire  siliceux  gris 

Calcaire  gris,  interstratifié  de   marne   grise  ou 

bleuâtre,  à  Lingula  orientalis    ....     10        „ 
Pfi.  Argile  plus  ou  moins  marneuse,  rouge    et   gris 

verdâtre 2        „ 

Grès  gris  verdâtre 0,25    n 

Grès  brun  rougeâtre 2        „ 

Eboulis,   de   dessous  lesquels   se   montrent   des 

argiles  marneuses -4        „ 

Grès  gris  verdâtre  et  brun  rougeâtre,  intercalé 

d'argile  rouge 10,25    „ 

Grès  gris  brunâtre 0,75    „ 

Argiles  marneuses  rouges  et  grises,  interstrati- 
fiées de  grès  gris  brunâtre 4        _ 


Sentiaki. 

jusqu'à 

Pz  (PT)  Argile  rouge 6,5  m. 

Grès  grisâtre  et   brun   rougeâtre    passant  à  un 

conglomérat 2  „ 

Argile  rouge  avec  lits  intercalés  de  calcaire    .  12  „ 

Grès  gris  et  brun 2  „ 

Argile  rouge,  interstratifiée  de  calcaire  rosé     .12  „ 

Grès  gris  et  brun 2  „ 

Eboulis,  de  dessous  lesquels  se  montre  une  ar- 
gile brun  rougeâtre 15  „ 

Grès  gris  passant  à  un  conglomérat 4  „ 

Eboulis 30 

Argile  marneuse  rougeâtre  avec  couches  inter- 
stratifiées de  couleur  grise 3,75  n 

Calcaire  gris 0,25  „ 

Marne  charbonneuse  avec  restes  végétaux   .    .      0,25  „ 

Marne  arénacée  grise 0,5  » 


XI 


Calcaire  gris  stratifié 0,5  m. 

Marne  gris  avec  minces  lits  charbonneux.    .    .  0,25  „ 

Calcaire  gris  stratifié 1,25  „ 

Calcaire  gris  à  restes  végétaux 0,5  „ 

Calcaire  gris  et  gris  bleuâtre  à  écailles  de  pois- 
sons    1  „ 

Marne  gris  verdâtre  à  restes  végétaux.    .    .    .  0,5  „ 

Eboulis 5  „ 

Calcaire  gris   à    Productus    Ccmcrini,   Modio- 

lopsis   Pallasi   etc 15  „ 


Tchistopol. 

Tcbistopol  est  situé  sur  la  rive  gauche  de  la  Kama.  Dans  la  ville 
même  on  peut  observer  l'assise  permienne  et  des  roches  postpliocènes. 
Les  dépôts  permiens  sont  mis  à  nu  dans  les  coupes  de  la  rive  droite 
de  la  source  Tamara.  On  y  voit: 

environ 

P3  (PT).  Marne  rubanée  de  couleur  rose 0,25  m. 

Marne  rougeâtre  interstratifiée   de   marne  ver- 
dâtre  0,25    ., 

jusqu'à 
Marne  d'un  blanc  sale,  avec  couches  rouges    .      4       m. 

P2.  Marne  blanche 3        „ 

Marne  gris  foncé 0,5      „ 

Marne  grise,  interstratifiée  de  couches  blanches.     12        „ 

Les  dépôts  permiens  s'allongent  de  Tchistopol  à  Zmiéwo. 
Les  dépôts  postpliocènes  peuvent  être   observés  par  exemple  à  la 
rivière  Bemiajka,  où  affleurent: 

jusqu'à 
Qx.  Sable  jaune  brunâtre  à  Paludinidae,  avec  min- 
ces  strates  d'argiles 3       m. 

Eboulis (5        „ 

Sable  grossier  gris  et  brunâtre,  avec  fragments 
de  roches  permiennes  et  contenant  Palu- 
dina  achatina,  P.impura,  Hydrobia  caspia      0,5     „ 
Eboulis 6        „ 

À  3  verstes  environ  de  Tchistopol,  au  nord  du  village  Danaou- 
rovka,  on  voit: 

jusqu'à 
Qt.  Conglomérat  de  fragments  de  roches   permien- 
nes, passant  à  un  grès  gris   brunâtre,   à 
Paludina     achatina,     Dreissena    poJy- 

morpha  etc 4       m. 

Po.  Marne  grise 6        „ 


XI 


Grès  gris  clair 0,25  m. 

Marne  grise  et  verdâtre 2  „ 

Grès  gris 0,5  „ 

Marne  blanche 10  „ 

Marne   gris  jaunâtre,   avec   restes   de    conchi- 

fères 2  „ 

Calcaire  blanc  poreux 2  „ 

Mince  lit  de  bouille 

Calcaire  grisâtre  à  Productus  Cancrini  .    .    .  2,5  „ 


Ostolopowo. 

A  l'ouest  du  village  Ostolopowo,  situé  sur  la  rive  gauche  de  la 
Kama,  à  une  vingtaine  de  verstes  en  aval  de  Tchistopol,  on  observe 
dans  un  ravin  l'assise  postpliocène  suivante: 

Qv  Argile  brun  jaunâtre,  avec   restes  de  Cardiuvn 

edule,  Adacna  plicata 3       ni. 

Sable  gris  et  gris  brunâtre 0,5     „ 

environ 

Argile  brun  foncé 0,25  m. 

Sable  gris  argileux 6,5    m. 

Sable  gris  jaunâtre  à  galets 2        „ 

A  la  sortie  du  ravin  des  dépôts  postpliocènes  on  voit  apparaître 
les  couches  permiennes  suivantes: 

I\.  Marne  grise 4  m. 

Grès  friable  jaune  grisâtre 0,5  „ 

Grès  gris  foncé 1,5  „ 

Marne  blanche  avec  lits  de  calcaire    ....  3  „ 
Calcaire  oolithique  à  fossiles  du  zechstein    .    . 


Sorotchii  gory. 

Sur  la  rive  droite  de  Kama,  à  une   petite   distance   vers   l'amont 
du  village  Sorotchii-gory,  on  voit: 

P2.  Calcaire  blanc  salissant,  interstratifié  de  lits  de 

gypse 4,5  m. 

Calcaire  gris  jaunâtre,  renfermant  de  nombreu- 
ses empreintes  et  moules  de   conchifères 

et  gastéropodes 3  „ 

Grès  gris  verdâtre  à  restes  végétaux    ....  0,75  „ 

Marne  gris  verdâtre,  gypsifère 0,75  „ 

Calcaire  marneux  gris 0,5  „ 

Calcaire  gris  verdâtre  à  restes  végétaux  .    .    .  0,75  „ 


XI 


Calcaire  marneux  blanc  jaunâtre 0,25  m. 

Gypse  blanc  et  gris 2,5     „ 


Laïchew. 

Dans  les  ravins  à  proximité  de  Laïchew  affleure  une  assise  assez 
puissante  des  dépôts  postpliocènes— sables  avec  lits  de  galets  et  d'ar- 
giles. Ça  et  là  on  voit  cette  assise  (Ci)  superposée  à  des  couches  per- 
miennes  (Ps  et  P,). 


La  Volga  entre  la  Rama  et  Nijny-Novgorod. 

PAR 

A.  Stuckenberg,  S.  Nikitin  et  V.  Amalitzky. 

Sur  le  trajet  entre  le  confluent  de  la  Kama  et  Nijny-Novgorod,  et 
sur  une  grande  distance  vers  l'amont  et  l'aval,  les  deux  rives  de  la 
Volga  offrent  un  contraste  orographique  complet  qui  a  de  tout  temps 
frappé  les  observateurs.  Sauf  quelques  localités  où  le  lit  de  la  rivière 
détourne  considérablement  à  gauche,  la  rive  droite  présente  une  suite 
continue  d'escarpements  et  d'affleurements  de  roches  primitives.  La  rive 
gauche  au  contraire  forme  une  vallée  alluviale  qui,  se  déployant  sur 
plusieurs  kilomètres  dans  l'intérieur  du  pays,  s'échelonne  doucement 
en  terrasses  quaternaires.  Là  où  les  affluents  de  la  Volga  vien- 
nent s'unir  au  fleuve  principal  du  côté  gauche,  leurs  vallées  se  con- 
fondent en  vastes  espaces,  semblables  à  des  bassins  lacustres,  qui 
doivent  leur  origine  à  l'écoulement  barré  des  eaux  de  neige  et  des 
fortes  crues  du  printemps.  Au  confluent  de  la  Kama,  le  cirque  lacustre 
commence  sur  la  Volga  à  25  kilom.  en  amont  de  Laïchew  et  s'étend  au 
sud  jusqu'à  Spassk  et  aux  ruines  de  l'ancienne  ville  de  Bolgary.  A  la 
jonction  de  la  Kama  avec  la  Volga,  les  eaux  occupent  aux  mois  de  mai 
et  de  juin  un  bassin  si  étendu  que  du  bateau  à  vapeur  il  est  parfois 
impossible  d'en  apercevoir  les  bords.  Le  niveau  de  l'eau  est  alors  à 
12 — 13  mètres  au-dessus  de  son  état  normal.  Mais  au  mois  d'août  les 
membres  du  Congrès  verront  les  deux  rivières  rentrées  dans  leurs  lits 
habituels:  le  niveau  de  l'eau  aura  atteint  son  minimum;  il  arrive  par- 
fois, dans  cette  saison,  que  les  bateaux  à  vapeur,  se  cherchant  passage 
dans  l'étroit  chenal  sinueux  qui  se  déplace  continuellement,  échouent 
sur  le  bas-fond.  Le  bas  niveau  de  l'eau  y  est  surtout  embarrassant 
vers  l'amont,  dans  la  direction  de  Xijny-Novgorod  et  au-delà. 

Au  point  de  vue  géologique,  les  rives  de  la  Volga  comprises  dans 
les  limites  de  notre  trajet  appartiennent  aux  localités  les  mieux  étu- 
diées de  la  Russie.  Leur  description  est  surtout  due  aux  géologues 
de  l'université  de  Kazan.  On  trouvera  les  détails  essentiels  dans  les 
travaux  suivants: 


10  XI 

N.  Golovkinsky.  Mat.  pour  la  géol.  de  la  Russie,  pubL  par  la  Soc. 
Mim  St.  Ptbg.  Vol.  I.  1869. 

P.  Krotow.  Trav.  Soc.  Mat,  Kazan,  t.  XI,  liv.  I.  1862. 

S.  Nikitin.  Bull.  Corn.  Géol.  1886,  t.  Y.  Ai  6. 

B.  Dokoutchaïew,  V.  Amalitzky,  V.  Sibirtzew.  Mat.  pour 
l'appréciation  des  sols  du  gouv.  de  Xijny-Xovgorod.  Livr. 
XIII;  avec  une  carte  géologique,   1886. 

A.  Xetchaew.  Trav.  Soc.  Xat.  Kazan.  t.  XXV,  livr.  3.  1893. 

A.  Stuckenberg,  P.  Krotow,  A.  Xetchaew  et  autres.  Carte  géo- 
logique du  gouv.  de  Kazan.  1893. 

Dans  les  limites  du  gouvernement  de  Kazan  la  rive  droite  de  la 
Volga  est  formée  de  dépôts  permiens.  Le  système  permien  est  repré- 
senté tant  par  l'étage  moyen  (P2)  que  par  le  supérieur  (P3)  dont  les 
couches  supérieures,  classées  par  beaucoup  de  géologues  russes  dans 
le  commencement  de  la  période  triasique,  sont  figurées  sur  les  cartes 
(par  exemple  celles  du  Comité  Géologique)  sous  le  nom  d'étage  su- 
périeur de  marnes  bigarrées  ou  étage  tartarien  (Nikitin  :), 
et  marquées  par  les  signes  PT. 

L'étage  moyen  du  système  permien  —  le  représentant  du  zech- 
stein  —  se  compose  de  calcaires  et  dolomies,  partiellement  de  struc- 
ture oolithique,  avec  couches  interstratifiées  de  silex  et  gisements  plus 
ou  moins  considérables,  ou  accumulations,  de  gypse.  Cet  étage,  qui  con- 
tient presque  partout  de  nombreux  restes  organiques  caractéristiques 
du  zechstein  d'Allemagne,  surgit  de  dessous  l'étage  supérieur  entre 
Bogorodskoïé  (continent  de  la  Kama)  et  Kozlovka  (en  face  de  la  ri- 
vière llét,  à  30  kilom.  en  aval  de  la  ville  de  Sviajsk). 

L'étage  supérieur,  P3  ou  PT  (étage  tartarien),  consiste  principale- 
ment en  marnes  diversement  colorées  (rouges,  rosées,  blanches,  ver- 
dâtres  et  gris  verdâtre),  accompagnées  de  minces  lits  de  calcaire  blanc, 
de  argiles  de  couleurs  varices  et  de  grès.  Cette  assise  très  peu  fossi- 
lifère ne  contient  guère  que  des  conchiferes. 

Il  y  a  une  quinzaine  d'années,  l'opinion  prédominait  parmi  les 
géologues  russes  que  les  couches  des  marnes  irisées  Pa  ou  PT  étaient 
des  formations  parallèles  à  une  partie  des  calcaires  P2  avec  passage 
à  ceux-ci  des  marnes  dans  la  direction  horizontale.  Aujourd'hui,  grâce 
aux  travaux  du  Comité  Géologique  et  aux  recherches  récentes  des 
géologues  de  Kazan,  il  est  hors  de  doute  qu°  P2  et  PT  sont  des  étages 
indépendants,  couclié  l'un  sur  l'autre. 

Les  dépôts  postpliocènes  (Q,)  sont  relativement  peu  développés 
sur  la  rive  droite  et  n'affleurent  que  sur  peu  de  points. 

La  rive  gauche  de  la  Volga  (rive  des  prairies)  ne  montre  nulle- 
part  de  roches  anciennes  entre  la  Kama  et  Xijny-Xovgorod.  Le  plus 
souvent  on  n'y  voit  que  des  sédiments  récents.  En  quelques  rares  en- 
droits on  observe  des   dépôts   postpliocènes,  argiles  et  sables  des  ter- 


*)  Voir  le  guide  II  (De  Moscou  à  Oufa).  Coupe  géologique. 


XI 


11 


rasses  et,  entre  la  Kama  et  la  ville   de   Kazan,   des   dépôts   lacustres 
caspiens. 

Bogorodskoïé. 

La  rive  droite  permet  de  voir,  près  de  l'embarcadère   du   village 
Bogorodskoïé,  la  stratification  suivante: 


P3  (PT).  Marne  rouge  clair  et  rouge  brunâtre. 
P2.      Marne  gris  verdâtre. 

Calcaire  finement  stratifié  gris,  à  taches  brunes,   contenant  des 
moules  de  conchifères. 

Grès  friable  brun  avec  strates  blanches. 

Marne  grise  finement  stratifiée. 

Eboulis. 

Les  couches  qui  sont  ici  cachées   par   les   éboulis,  se  montrent   à 
une  faible  distance  en  aval.  On  y  observe: 

-P2-  Calcaire  grisâtre  finement  stratifié 0,75  ni. 

Grès  friable 0,75  ., 

Marne  grise 0,25  ,, 

Eboulis 2,5  ., 

Dans  une  saillie  rocheuse  se  montrent,  entre  les  affleurement  pré- 
cédents, les  couches  suivantes: 

P2.  Calcaire  finement  stratifié  salissant,  gypsifère  .      0,5     m. 
Calcaire  finement  stratifié  grisâtre,  à  restes  de 

conchifères 2         „ 


12 


XI 


Argile  grise  marneuse,  interstratifi'e  de  gypse 
et  contenant  de  nombreux  Lingula  orien- 
talis 0,5     m. 

Calcaire    oolithique   gris,    abondant  en  fossiles 

caractéristiques  du  zechstein 10,5     B 

Un  calcaire  analogue  à  ce  dernier  affleure  immédiatement  sur  le 
niveau  de  l'eau  à  2 — 3  verstes  en  amont  du  village  Bogorodskoïé. 

Krasnowidowo. 

Près  de  Krasnowidowo  on  observe  au  confluent  de  la  Yanassalka 
la  coupe  suivante: 


^  --fis, 

-..  .       '.■:-■.'.■ 


P3  (PT).  Marne  brune  rougeâtre 0,25  m. 

Argile  gris  verdâtre 0,25  „ 

Marne  rouge  claire 0,25  „ 

Eboulis 0,5  „ 

Marne  brune  rougeâtre 0,25  „ 

Marne  grise  et  rose 0,25  „ 

Calcaire  gris  avec  taclies  verdâtres     ....  0,25  „ 

Argile  marneuse  finement  stratifiée     ....  2  „ 

F»  Calcaire  blanc  flnement  stratifié,  salissant  .     .  4  „ 
Eboulis,  abondant    en  fossiles  caractéristiques 

du  zecbstein 2,5  „ 


Ouslone. 

Dans  un  ravin  près  du  village  Petcbistcbi  on  peut  observer  la 
coupe  suivante: 


XI 


1o 


Calcaire  blanc  salissant  à  Productus  Cancrini 

etc 3,25 

Marne  finement  stratifiée  brun  grisâtre  ...  1 

Calcaire  blanc  salissant 2,5 

Argile  brune,  à  restes  de  conchifères  et  gasté- 
ropodes   0,25 

Argile  brune 0,25 

Calcaire  gris  jaunâtre  à  petits  conchifères  et 

gastéropodes 0,5 

Argile  brune 0,25 

Calcaire  finement  stratifié  salissant,  gypsifère.  2,5 
Calcaire  grisâtre  contenant  de  nombreux  restes 

de  conchifères  et  de  gastéropodes.    .    .  — 

Calcaire  friable 0,5 

Argile  verdâtre  à  taches  brunes,  contenant  des 

écailles  des  poissons  et  des  ostracodes  .  0,25 

Calcaire  grisâtre 4,5 


Wiazowoïé-Kozlovka. 

A  10  kilomètres  en  amont  du  confiuent  de  la  Swiaga  et  à  1,5  km. 
du  village  Wiazowoïé,  on  voit  saillir  en  paroi  continue  les  calcaires  per- 
miens  P.2  et  les  marnes  irisées  qui  les  recouvrent,  Ces  affleurements 
s'alignent  presque  sans  interruption  vers  l'amont,  jusqu'au  village  Koz- 
lovka,  en  montrant  d'une  manière  très  nette  le  rapport  mutuel  et  la 
superposition  des  deux  étages.  Près  de  Wiazowoïé,  les  hauteurs  sont  occu- 
pées par  le  groupe  typique  marneux  rubané  et  irisé  ET  qui  s'abaisse 
approximativement  jusqu'à  35  m.  au-dessus  du  niveau  normal  de  la 
Volga.  L'assise  calcaire  i?2  (lm  vient  plus  bas,  commence  par  un  cal- 
caire siliceux  passant  à  une  oolithe  dolomitique  gypsifère  et  silicifère, 
riche  en  conchifères  et  gastéropodes  du  groupe  supérieur  des  couches 
du  zeclistein  de  Kazan  et  de  Samara  {P{)  l):  Macrodon  Kingiqnwm, 
Osteodesma  Kutorgana,  Modiolopsis  Pallasi,  Murchisonia  subangu- 
lata,  ScMzodus  obscurus,  Leda  speluncaria  etc 

Encore  plus  bas  vient  une  alternance  de  calcaires  tendres  silici- 
fères,  blancs  ou  gris,  masqués  dans  leur  majeure  partie  soit  par  des 
éboulis,  soit  par  des  alluvions  et  du  gravier  fluviatiles.  Cependant,  près 
du  niveau  de  l'eau,  on  voit  affleurer  des  "calcaires  dolomitiques  (Pf) 
renfermant  des  brachiopodes  caractéristiques  des  horizons  plus  infé- 
rieurs du  zeclistein  de  Kazan  et  de  Samara:  Productus  Cancrini, 
Athyris  pectinifera,  Spirifcrina  cristata,  JJklasma  dongata. 

Cette  faune  se  rencontre  ici  pour  la  dernière  fois.  Toute  l'assise 
calcaire  s'abaisse  peu  à  peu  dans  la  direction  de  Kozlovka  et,  à  une 
distance  de  V-\%  km.  en  aval  de  ce  village,  nous   rencontrons  pour  la 


')  Voir  le  guide  II  (De  Samara  à  Oufa). 


14  XI 

dernière  fois  le  calcaire  oolitliique  (Pt)  à  conchilifères  et  gastéropo- 
des, à  5  mètres  au-dessus  du  niveau  de  Feau  en  été.  Les  coupes  de  la 
rive  ne  montrent  plus  que  le  groupe  des  marnes  roses  rubanées  (PT). 
Ce  dernier  groupe,  variant  pétrographiquement,  mais  conservant 
en  général  sa  couleur  rouge,  sillonnée  de  bandes  verdâtres,  blanchâ- 
tres ou  grisâtres,  va  nous  suivre  jusqu'à  Xijny-Xovgorod  et  se  conti- 
nuer bien  plus  loin  au-delà  de  cette  ville.  Voici  quelques-unes  des 
coupes  que  Ton  verra: 

Tchéboksary. 

A  un  kilomètre  en  amont  de  la  ville,  la  rive  droite  de  la  Yolga 
présente  la  coupe  suivante: 

Q2.  Argile  brune 1  m. 

J°3  (PT)  Marne  rose   et   rouge   clair   avec   calcaire 

blanc  salissant 1  „ 

Grès  friable  gris  verdâtre 0,25  „ 

Grès    friable    gris   jaunâtre,    interstratifié   de 

marne  d'un  rouge  nuancé      .....  10  „ 

Grès  friable  gris 8  „ 

Conglomérat 0,25  „ 

Marne  rubanêe,  interstratifiée  degrés  d'un  gris 

verdâtre,  à  Palaeomutela  solcnoides,  P. 

scmihimdrda,    Oligodon    Zitteli    etc.     .  6,25  „ 

Eboulis 2  „ 

Cette  coupe  est  divisée  en  deux  moitiés  dont  l'inférieure,  compre- 
nant les  six  premières  couches,  est  séparée  de  la  supérieure  par  un 
petit  intervalle. 

Une  coupe  semblable  s'observe  à  deux  kilomètres  en  aval  de 
Tchéboksary. 

Kozmodémiansk. 

La  rive  droite  offre,  à  une  verste  vers  l'amont  de  Kozmodémiansk, 
la  coupe  suivante: 

P.s  (PT).  Grès  à  grain  grossier  d'un  rouge  brunâtre  .  10  m. 
Eboulis,  de   dessous   lesquels   se   montre   une 
marne  rouge  claire,  avec  strates  de  grès 

gris  et  de  calcaire  blanc 26  „ 

Grès  rouge  brunâtre  et  grisâtre 1  „ 

Eboulis 25  „ 

A  proximité  de  la  ville  on  voit  la  partie  inférieure  d'une  assise 
analogue,  mais  recouverte  par  des  eboulis.  Près  de  l'embarcadère  des 
bateaux  à  vapeur  on  observe: 


XI  15 

P.,  (PT).  Marne  rouge   claire,   avec  couches   verdâ- 

tres  et  grises lô      m. 

Grès  gris  clair 2 

Marne  brun  rougeâtre,  avec  couches  gris  ver- 

dâtre 3         „ 

Grès  friable  gris  brunâtre 1         „ 

Eboulis 1         „ 

Eboulis,    de   dessous     lesquels     apparaît     une 

marne  grisâtre 6         „ 


Les  rives  de  la  Volga  entre  Kozmodémiansk  et  Nijny-Novgorod. 

La  rive  droite  entre  Kozmodémiansk  et  Nijny-Novgorod  est  for- 
mée de  dépôts  permiens  supérieurs,  mésozoïques  et  postpliocènes;  les 
premiers  de  ces  dépôts  prédominent  dans  tous  les  affleurements  et 
sont  recouverts  presque  toujours  par  les  derniers. 

Le  permien  supérieur  (P:i  ou  PT)  atteint  une  puissance  de  100  m. 
et  davantage.  Il  est  développé  en  une  série  ininterrompue  de  couches: 
marnes,  grès,  conglomérats  et,  plus  rarement,  calcaire.  La  prédomi- 
nance dans  la  série  de  tels  ou  tels  dépôts  permet  d'y  distinguer  les 
horizons  suivants,  de  haut  en  bas: 

A.  Argile  et  marnes  avec  couches  interstratifiées  de  calcaire. 

/>'.  Sables  et  conglomérats  avec  marnes  subordonnées. 

C.  Marnes  avec  sables  et  grès  subordonnés. 

I).  Grès  et  sables  avec  marnes  subordonnées. 

E.  Mêmes  roches  avec  couches  de  calcaires  et  conglomérats. 

Dans  toutes  les  coupes  les  horizons  JB  et  C  sont  le  plus  nette- 
ment et  le  mieux  exprimés:  l'horizon  A  est  dans  la  plupart  des  cas 
érodé;  les  horizons  inférieurs,  le  plus  souvent  masqués  par  des  glis- 
sements et  éboulements,  ne  sont  bien  visibles  que  près  des  villages 
Issady,  Barmina,  Biélogorka.  La  faune  est  représentée'  par  de  nom- 
breux mollusques  conchifères  du  groupe  des  Anthracosidae,  surtout 
des  genres  Palaeomuteta,  Oligodon  et  Palaeoanodonta,  par  de  rares 
gastéropodes,  Estheria,  Palaeoniscidae,  Ceratodus,  Stegocephali.  Les 
restes  végétaux  sont  généralement  mal  conservés. 

Les  dépôts  jurassiques  et  volgiens  recouvrent,  en  îlots  isolés, 
la  série  permienne  des  environs  d'Issady,  Barmina  et  Wassilssoursk. 
Ce  sont  des  argiles  gris  foncé  avec  couches  subordonnées  de  sabl?,  de 
conglomérat  et  de  calcaire.  Leur  âge  se  rapporte  au  callovien  infé- 
rieur, au  kimméridgien  et  au  volgien. 

lie  post pliocène  est  représenté  par  des  limons  jaunes  loesso'ïdes 
renfermant  de  rares  galets  de  roches  cristallines. 


16 


XI 


Issady. 

(Fig.  5). 

En  aval  l'Issady  la  pente  droite  de  la  vallée  de  la  Volga  forme 
un  cirque  énorme,  dans  la  partie  supérieure  duquel  on  aperçoit,  du 
bateau  à  vapeur,  des  affleurements  jaunes,  le  plus  souvent  du  limon 
loessoïde  (#,),  des  affleurements  gris  du  jura  (-7S),  à  moitié  cachés 
par  les  broussailles,  et,  en-dessous,  les  affleurements  des  roches  per- 
miennes  (P3  ou  PT).  Le  jura,   d'un   intérêt   exceptionnel  dans  cette 


coupe,  est  malheureusement  moins  visible  aujourd'hui  qu'il  ne  l'était 
il  y  a  quelques  années,  de  sorte  que  le  schème  détaillé  des  sédiments 
des  montagnes  d'Issady,  établi  en  1886  par  Sibirtzew,  ne  peut  plus 
être  montré  dans  sa  totalité.  D'après  cet  explorateur  la  partie  supé- 
rieur de  la  coupe  d'Issady  se  compose  de: 

1)  Limon  brun  jaunâtre  loessoïde. 

2)  Grès  vert  foncé  à  Auceïïa  mosqucnsis  Fisch.  de  l'étage  vol- 

gien  (horizon  à  Oxynoticeras  catenulatum). 

3)  Argile  noire  bitumineuse  sans  fossiles. 

4)  Argile  brunâtre  et  grise  avec  une  couche  de  calcaire  (Oppe- 

lia,  Perisphinctes),  déterminé  comme  zone  ù  Hoplites  du 
kimméridgien. 

5)  Grès  du  callovien  inférieur  et  conglomérat  à  Cosmoccras  G-o- 

weri  Sow.,  Cadoceras  sublaere  Sow.,  quelques  formes  de 
Perisphmctes,  accompagnés  de  Belcmnites,  Protocardium 
conci/nnum  Bue  h.  etc. 


XI 


17 


6)  Argile  grise  du  callovieu  inférieur  gypsifère  à  empreintes  de 

Cadoccras. 
Les  dépôts  permiens  supérieurs  consistent  en: 

7)  Marnes  diversement  colorées. 

8)  Sables  et  conglomérats  avec  marnes  subordonnées. 
!>)  Marnes  interstratifiées  de  calcaire. 


Nijny-Novgorod-Issady. 

Parmi  les  affleurements  de  l'ancienne  rive  droite,  entre  les  embar- 
cadères de  Nijny-Xovgorod  et  d'Issady,  celui  en  aval  de  Takinsky  (Ta- 
tinetz),  parfaitement  visible  du  bateau,  mérite  une  attention  particu- 
lière. On  y  voit  apparaître  les  horizons  moyen  et  inférieur  des  roches 
marneuses  et  arénacées  penniennes,  notamment  les  séries:  Ç)  marneuse, 
D)  sablo-mnrneuse,  E)  marno-calcaire.  Les  coupes  les  plus  complètes 
s'observent  près  d'Tssady. 

Nijny-Novgorod. 

La  ville  est  située  sur  le  haut  et  assez  rapide  versant  droit  de  la 
vallée,  au  confluent  de  la  Volga  avec  l'Oka.  Du  côté  de  la  Volga,  le 
versant  est  en  partie  couvert  de  végétation,  en  partie  de  maisons,  de 
glissements  etc.:  du  côté  de   l'Oka    au  contraire,    une   série   de  beaux 


Rive  droite  de  l'Oka  à  Nijny-Xovgorod. 

affleurements  permet  de  déterminer  la  structure  géologique  du  terrain. 
Deux  coupes  surtout  sont  caractéristiques,  l'une  dans  le  ravin  Yarilo. 
l'autre  dans  le  ravin  près  du  Camp.  La  première  des  coupes  s'observe 

o 


18  XI 

tout  près  de  la  ville,,  en  face  de  l'embarcadère  des  bateaux  à  vapeurs 
de  rOka,  dans  l'énorme  ravin  Yarilo,  au  débouché  duquel  se  trouve  la 
maison  des  gardes  des  anciens  dépôts  de  sel. 

La  figure  donne  une  idée  générale  du  ravin  et  du  versant  de 
l'Oka.  De  beaux  affleurements  se  présentent  sur  toute  la  longueur  des 
deux  pentes  du  ravin  et  de  ses  environs;  la  coupe  la  plus  complète  se 
montre  dans  la  pente  gauche  (sud-occidentale)  du  ravin,  alors  que  les 
profils  les  plus  nets  et  les  plus  accessibles  se  trouvent  sur  la  pente  du 
devant  (orientale)  et  la  pente  droite  (nord-orientale),  celle-ci  montrant 
un  glissement  très  distinct  qui  permet  de  juger  du  caractère  et  de 
rorigine  des  nombreux  glissements  et  failles  locales  aux  alentours  de 
la  ville.  Au  fond  du  ravin  coule  un  ruisseau,  alimenté  par  plusieurs 
nappes  aquifères.  Ce  ravin  peut  servir  de  type  de  tous  les  ravins  de  la 
Volga  etdel'Oka,  dans  lesquels  l'érosion  est  encore  en  pleine  activité. 


'  -  :  >"    ""    /^:::   --- 


Le  ravin  Yarilo. 


Voici  le  schème  général  de  la  stratification: 

Postpliocène,  limon  jaune  loessoïde  sablo-argileux  avec  très  ra- 
res inclusions  marneuses  et  rares  galets,  bien  observable  dans  la  pente 
gauche  et  celle  du  devant. 

Dépôts  permiens: 

A)  Marnes,  mal  visibles  dans  la  pente  droite. 

B)  Puissante   assise    de  sables,  grès  et  conglomérats,   avec  cou- 

ches subordonnées  de  marnes.  Très  bien  visible  à  la  plate- 
forme supérieure  de  la  pente  droite.  Dans  la  pente  gauche 


XI  19 

le  conglomérat  de  cet  horizon  contient  des  moules  de  Pa- 
leomutela  etc. 
C)  Puissants  dépôts  de  marnes  diversement  colorées,   interstra- 
tifiées de  calcaires   et  de  plusieurs   couches  de  sables  et 
de  grès. 
Entre   les  couches   supérieures   de  cette   assise   il  y  a  une  mince 
couche  de  calcaire  fortement   désagrégé,  renfermant  de  nombreux  co- 
quillages  parfaitement   conservés   de  diverses  Anthmcosidae,  surtout 
des  groupes  Palaeomuteïa  Keyserlingi.   Palaeocmodonta  Fischeri  et 
Oligodon.  Ces  mêmes  coquilles  se  rencontrent  également  dans  les  autres 
couches  de  calcaires  et  marnes,  mais  très  mal  conservées,  et  sous  forme 
de  moules  intérieurs. 

Les  horizons  inférieurs  des  dépôts  permiens  se  montrent  le  plus 
nettement  vers  l'amont  et  vers  l'aval  du  ravin,  par  exemple  dans  la 
coupe  qui  se  trouve  à  une  distance  de  30 — 40  mètres  en  aval  du  ravin. 
On  y  voit  se  terminer  en  coin,  entre  des  marnes  diversement  colorées, 
une  couche  de  grès  et  conglomérat,  dans  laquelle  on  rencontre  des 
écailles  et  autres  restes  de  ganoïdes,  accompagnés  de  moules  de  con- 
chifères. 

Il  convient  de  commencer  l'examen  de  la  localité  au  quai  de  l'Oka 
et  de  monter  ensuite  par  le  sentier  de  la  pente  droite  à  la  plate-forme 
(B);  de  là  on  descendra  dans  le  ravin  où  l'on  pourra  observer  le  li- 
mon loessoïde  et  on  remontera  par  la  pente  gauche.  Du  haut  du  pla- 
teau la  vue  s'étend  au  loin  dans  les  vallées  de  la  Volga  et  de  l'Oka  et 
sur  les  terrasses  de  la  pente  gauche  de  la  vallée. 


XII 
EXCURSION  DURCH  ESTLAXD 


VON 

F.    SCHMIDT. 


Die  Theilnehmer  der  Excursion  versammeln  sich  zunâchst  in 
St.  Petersburg  am  1.  (13.)  August  und  begeben  sich  von  hier  lângs 
der  baltischen  Eisenbahn  bis  Reval,  Jurjew  (Dorpat)  und  Baltischport, 
mit  Seitenexcursionen  ins  Land  hinein  und  an  die  Kiïste  des  Finni- 
schen  Meerbusens.  Bleibt  Zeit  iibrig,  so  ist  nocb  eirie  Excursion  auf 
die  Insel  Dago  projectirt.  Das  ganze  Gebiet  der  Excursion  gehort  zum 
Cambrischen  und  Silurischen  System,  deren  Ablagerungen  ausserdem 
von  neuesten  posttertiaren  Bildungen  ûberdeckt  werden. 

Nur  bei  Jurjew  wird  das  Gebiet  des  alten  rotlien  (devonischen) 
Sandsteins  berûhrt. 

Geoiogische  Uebersicht. 

Die  wichtigsten  Arbeiten  uber  unsere  cambrisch-silurische  Schich- 
tenfolge  sind  folgende: 

1830.   Ch.  Pander,  Beitrage  zur  Géologie  Russlands. 

1845.  Die  betreffenden  Abschnitte  der  Géologie  Russlands  von  Mur- 
chison,  de  Verneuil  und  Graf  Keyserling. 

1858.  F.  Schniidt,  Untersuchungen  uber  die  silurische  Formation  von 
Estland,  K-Livland  und  Oesel.  Archiv  fur  Naturkunde 
Liv.-,  Est.-  und  Curlands.  Ser.  I.  Bd.  IL 

1857.  I.  Nieszkowski,  Versuch  einer  Monographie  der  in  d.  silu- 
rischen Schichten  der  Ostseeprovinzen  vorkommender  Tri- 
lobiten.  Archiv  fur  Naturk.  Liv.-  Est.-  und  Kurlands.  Ser. 
I  Bd.  I  mit  Zusâtzen  Bd.  IL 

1870.  A.  Kupffer,  uber  die  chemische  Constitution  der  baltisch  silu- 
rischen Schichten  Arch.  1-ste  Ser.  Bd.  V. 

1 


2  XII 

1*73.  AV.  Dybowski,   Monographie  cler  Zoantharia  sclerodermata  ru- 

gosa  ans  d.  Silurform.  Estlands.  K  Livlands  und  der 
Insel  Gotland.  Arch.  Ser.  I.  Bd.  Y. 

1878.  A.  v.  cl.  Palile n,  BieGcaittxxug.Orthisma. Mém.  de  PAcad.  Impér. 
des  sciences  de  St.  Pétersbourg. 

1881—1894.  F.  Schmidt,  Révision  (1er  ostbaltisehen  silurischen  Tri- 
lobiten.  Mém.  de  l'Acad.  Impér.  des  sciences  de  St.  Pé- 
tersbourg. Sér.  VIL 

1888.  F.  Schmidt,  Ueber  eine  neuentdeckte  untercambriscbe  Fauna 
in  Estland.  Mém.  de  PAcad.  Impér.  des  sciences  de  St. 
Pétersbourg. 

1872  u.  1882.  F.  Schmidt,  Miscellanea  silurica.  I.  IL  Mém.  del'Acad. 
Impér.  des  sciences  de  St. 'Pétersbourg. 

1882.  F.  Schmidt,  On  the  Silurian  (and  Cambrian)  strata  of  the 
Baltic  provinces  of  Russia.  Quarterly  Journal. 

1885.  Dr.  Gerhard  Holm,  Bericht  liber  geologische  Reisen  in  Est- 
land, N.-Livland  und  im  St.  Petersburger  Gouvernement 
in  den  Jahren  1883  und  1884.  Verhandl.  d.  Kais.  Minerai. 
Gesellschaft. 

1895.  A.  Mickwitz,  Ueber  die  Gattung  Obolus.  Eichw.  Mém.  de 
FAcad.  Impér.  des  sciences  de  St.  Pétersbourg.  Sér.  VIII. 

Geologischen  Karten  des  Gebiets  sind  von  F.  Schmidt  und  Prof. 
Gre'wingk  geliefert  worden. 

Ausserdem  verse hiedene  Schriften  von  Eichwald,  Kutorga, 
G.  v.  Helmersen,  Volborth,  Grewingk  in  den  Schriften  der 
Kaiserl.  Akademie  der  Ywssenschaften,  der  Société  des  naturalistes 
de  Moscou,  den  Verhandl.  der  Kaiserl.  Mineralog.  Gesellschaft  und 
dem  Archiv  fur  Naturkunde  Liv.-,  Est.-  und  Curlands. 

LTiiser  Silurisches  und  Cainbrisches  System  bildet  ein  niedriges 
Plateau,  das  im  X.  im  sogenannten  Glint  schroff  abbricht  und  sich 
uach  S.  allmahlig  neigt,  wo  es  ungleiehformig  von  mittel-devonischen 
Schichten  ûberdeckt  wird.  Das  ganze  System  bildet  eine  gleichformige 
Folge  von  Schichten,  von  denen  die  tiefsten  den  eben  genannten  Glint 
bilden:  die  hôheren  bilden  von  0.  nach  W.  verlaufende  Zonen,  die  in  mehr 
oder  weuiger  deutlichen  Terrassen  von  X.  nach  S.  und  von  K  0.  nach 
S.  "W.  auf  einander  folgen.  In  meinen  neueren  Arbeiten  ûber  miser 
Silurisch-Cambrisches  System  habe  ich  die  verschieclenen  Stufen  des- 
selben  mit  den  Buchstahen  von  A — K  bezeichnet,  von  denen  A  sammt- 
liche  bei  uns  vorhandenen  Cambrischen  Schichten  in  sich  schliesst. 
B — F  enthalten  die  untersilurischen  Stufen  (entsprechend  dem  Eng- 
lischen  Ordovician)  und  G—K  nehmen  das  Obersilur  ein. 

Die  cambrische  Stufe  A  ist  nur  am  Glint  selbst  und  an  Fluss- 
lâufen,  die  von  S.  lier  in  ihn  mùnden,  entwickelt.  Am  Fuss  des  Glints, 
wo  er  nicht  direkt  ins  Meer  abfàllt,  breitet  sich  nocli  ein  Vorland 
von  Quartârbildungen  ans.  L^nsere  Cambrischen  Schichten  bestehen 
ausschliesslich  aus  Thonen,  Sanden  und  Schiefern,  wâhrend  das  Silur 


XII  3 

fast  ausschliesslich  ans  Kalkbilclungen  aufgebaut  ist.  Unsere  Cambri- 
scbe  Schichtenreihe  ist  nicht  vollstândig;  wir  haben  nui-  Vertreter  des 
untersten  uncl  obersten  Cambriums  anderer  Gegenden.  Die  tiefsten  zu 
Tage  ausgehenclen  Schichten  am  Fuss  des  Glints  werden  von  dem 
,,,  blauen  Thon"  gebildet,  der  bis  100  Meter  mâchtig  ist  und  auf  einem 
gleich  mâchtigen  Sandstein  lagert,  der,  wie  Bohrlôcher  bei  St.  Pe- 
tersburg  nachgewiesen  haberi,  direkt  auf  finnischen  Gneiss  folgt.  Die 
obersten  Schichten  des  blauen  Thons  wechseln  mit  dûnnen  Sandstein- 
schichten,  die  grûne  Kôrner  fûkren,  dann  werden  die  Sandsteinlager 
mâchtiger;  sie  beginnen  mit  Lagen,  die  durch  eigenthùmliche  Spuren 
von  Organismen  ganz  den  Charakter  des  sclnvedischen  Eophyton-Sand- 
steins  tragen.  In  diesem  sind  nun  neurdings  auch  typische  Petrefak- 
ten  des  letzteren:  Miclicitzia  monilifera  und  Medusites  Lindstrômi 
gefunden.  Etwas  tiefer  haben  wir  unseren  OleneUus  Mickwitzi,  mit 
dem  zusanunen  YolborthcUcn  und  Plati/solcnitcn  vorkommcn.  Im 
eigentlichen  blauen  Thon,  und  zwar  nur  in  den  oberen  Schichten. 
kennen  wir  nur  die  letztgenannten  Fossilien,  zu  denen  in  Ietzter  Zeit 
eine  HyoUthenfovm  gekommen  ist.  In  ticferen  Lagen  des  blauen  Thons 
kennen  wir  nur  unsichere  Algenabdrûcke  (Laminarites)  und  im  unte- 
ren  Sandstein  garnichts.  Unser  Vertreter  des  Eophytonsandsteins  wird 
nach  oben  zu  armer  an  Petrefakten  und  kommt  darin  dem  sclnvedi- 
schen Fucoidensandstein  gleich,  der  ja  auch  fast  ohne  Petrefakten  ist. 
Dieser  Vertreter  des  Fucoidensandsteins  lasst  sich  lângs  dem  ganzen 
Glint  und  seiner  ostlichen  Fortsetzung  bis  zum  Wolchow  nachweisen. 
Er  wird  bedeckt  von  dem  fur  unser  Gebiet  charakteristischen  Ungu- 
ïiten-  oder  Obolemandstein,  der  ans  vielfach  diagonal  geschichteten 
Sandlagern  besteht  und  von  zahllosen  Bruchstùcken  verschiedener 
Formen  des  Genus  Obohts  Eichw.  erfùllt  ist.  die  gegenwartig  von 
Herrn  Ingénieur  Mickwitz  ausfùhrlich  beschrieben  sind.  Ausserdein 
kommen  in  dieser  Schicht  die  den  JDiscinen  verwandten  Gattungen 
Helmersenia  Pand.  und  Keyserlingia  Pand.  \%v.  Der  Un,o;uliten- 
sandstein  ist  von  sehr  verschiedener  Machtigkeit  und  wechsellagert 
meist  mit  dûnnen  Schichten  des  Dictyonemaschiefers,  der  hier  .ne- 
wôhnlich  in  unserem  Gebiet  ûber  dem  Sandstein  noch  ein  machtiges 
zusammenhàngendes  Lager  bildet,  mit  dem  zugleich  unsere  cambri- 
schen  Bildungen  abschliessen.  Durch  diesen  DictyonemascliiQÎeY  wird 
auch  das  Alter  des  Obolensandsteins  als  obercambrisch  bestimmt,  oder 
als  dem  oberen  Theil  der  Olemtszone  angehôrig.  Der  Fucoidensand- 
stein mit  dem  Eophytonsandstein  und  dem  blauen  Thon  muss  zum 
unteren  Cambrium  oder  der  Olenelluszone  gerechnet  werden.  Viel- 
leicht  ist  der  bJaue  Thon  mit  dem  unter  ihm  lagernden  Sandstein 
noch  zu  einer  alteren  trilobitenloseii  cambrischen  (oder  pràcambri- 
schen?)  Stufe  zu  rechnen. 

Unser  imtersilurisches  System  besteht,  wie  wir  schon  gesagt  ha- 
ben, aus  einer  çanzen  Reihe  von  Kalkstufen.  Die  unterste  Stufe  B 
geht  nur  am  Glint  selbst  zu  Tage.  Nur  in  ganz  schmalen  Streifen 
bildet   sie   die  Oberflâche   an  Stellen,  wo  der  Glint  in  mebreren  Ter- 

1* 


4  XII 

rassen  âbfâllt.  Sie  zerfâllt  in  mehrere  Unterabtheilugen..  Zu  unterst 
haben  wir  den  Grûnsand,  J91S  der  fast  am  ganzen  Glint  in  verscbie- 
dener  Machtigkeit  entwickelt  ist,  der  oben  meist  aus  mehr  sandigen, 
unten  aus  lehmigen  Schichten  besteht.  Er  ist  erfùllt  von  griinen  Kôr- 
nern,  die  sich  meist  als  Steinkerne  von  Foraminiferen  erweisen:  aus- 
serdem  kom'men  in  ihm  Conodonten,  SaïtereUen,  Lingulen  und  zwei 
Obolùsarteu  0.  lingulaeformis  Mickw.  und  0.  siluriens  Eichw.  vor. 

Darauf  folgt  als  B2  der  Glaueonitkalk  in  mâchtigen  Banken,  die 
mehrere  Meter  dick  sind  und  im  (  >sten  oft  dolomitisch  werden.  Er 
ist  meist  von  grauer  Farbe,  wird  aber  nach  unten  oft  roth  und  ent- 
spriçht  so  dem  unteren  rothen  Orthocerenkalk  Schwedens.  DenNamen 
hat  er  von  zahlreich  in  ihm  vorkommenden  grûnen  Steinkernen  von 
Foraminiferen  und  kleinen  Gasteropoden.  Zwischen  den  Kalklagern 
tinden  sich  diurne  Mergelschichten,  die  von  kleinen  Brachiopoden  wie 
Orthisina  plana,  Orthis  obtusa,  parva,  Parambonites  reticulata  u.  a. 
erfûllt  sind.  Von  Trilobiten  tinden  sich  in  den  tieferen  Schichten  vor- 
ziiglich  Megalaspis  planilimbata  Ang.  und  Umbata  Ang.  An  der  obe- 
ren  Grenze  herrscht  der  âchte  Asaplnis  expansiis  vor,  der  im  W. 
sich  verliert:  im  0.  aber,  besonders  in  der  Umgebung  von  St.  Peters- 
luirg  und  am  Wolchow,  ein  besonderes  mergeliges  Niveau  bildet,  das 
stellenweise  sehr  reich  an  Petrefakten  ist.  Uebér  dem  Expansus-Xiveau 
folgt,  liesonders  im  Osten,  die  untere  Linsenschicht  Bza,  die  aus  mer- 
geligem  Kalk  mit  zahlreichen  grossen  Thoneisenlinsen  besteht.  Als 
Charakterformen  konnen  namentlich  Asaplnts  ranieeps,  Amphion  Fh- 
scîieri  und  Lyeoplioria  miceïïa  Daim,  angefuhrt  werden. 

Darauf  folgt  nun  der  âchte  Vaginatenkalk  JB3b,  der  sich  ùber  das 
ganze  Gebiet  erstreckt  und  meist  aus  festem  Kalk  oder  Dolomit  be- 
steht. Westlich  von  Reval  geht  er  in  Kalksandstein  iiber.  Er  wird  lie- 
sonders charakterisirt  durch  zahllose  Orthoceren  der  Arten  0.  com- 
mune und  vagmatum,  zu  denen  Eiiompluilus  qiiàlteriatus,  Beïlerophon 
loca'or  Eichw.  u.  a.  sich  gesellen.  Der  hàuhgste  Trilobit  ist  Ptyclw- 
pygc  (jJobïfrons  Eichw.  Die  Stufe  C  bildet  hier  gewohnlich  in  ihren 
unteren  Gliedern  den  oberen  Rand  des  Glints.  Ihr  unterster  Theil  ist 
oft  von  kleinen  Thoneisenlinsen  iiberfullt  und  bildet  die  Stufe  C,a, 
die  besonders  reich  an  zahlreichen  Trilobiten,  namentlich  Asaphiden 
ist  und  auss  'rdem  namentlich  auch  den  àchten  Lituites  Jitmts  enthàlt. 
Echinospliaeriten,  namentlich  E.  aurantium  sind  charakteristisch  fur 
die  ganze  Stufe  C.  Der  obère  Theil  C\b  liefert  hâufig  einen  guten 
Baustein,  der  vielfach  am  oberen  Rande  des  Glints  gebrochen  wird. 
Er  erscheint  im  Ganzen  armer  an  Fossilîen  als  der  untere.  Als  Cha- 
rakterformen konnen  ausser  Echinosphaeriten  namentlich  Asaphus 
devexîis  Eichw.  und  die  âchte  Strophomena  imbrex  Pand.  angefuhrt 
werden.  Ueber  den  festen  Banken  von  C\b  findet  sich  etwas  landein- 
wârts  im  grôssten  Theil  des  Gebiets  wieder  ein  mergeliges  Lager, 
sehr  reich  an  Petrefakten,  das  hâufig  diurne  Lagen  von  Brandschiefer 
einschliesst.  Das  ist  die  KucJcers'scke  Schicht  C2,  unter  deren  Cha- 
rakterformen  icli    namentlich  Chasmops  Odini  Eichw.  und  mehrere 


XII  5 

Orthisinen  wie  0.  squamata  Pahl  and  marginàta  Pahl.  anfûuren 
kann.  Als  Uebergang  zur  Stufe  1)  unterscheide  ieh  noch  die  meist 
aus  festen  kieselhaltigen  Kalken  besteliende  Itfer'sche  Schicht  Cs,  die 
nur  in  wenigen  Punkten,  namentlich  bei  Itfer  N.  von  Wesenberg  un- 
terscbieden  ist.  Die  Stufe  D  tritt  schon  nirgends  mebr  an  den  Glint 
und  bildet  eine  selbstândige  Form,  die  von  Gatschina  bis  an  die  W.- 
kiiste  Estlands  reiclit.  Sie  bestelit  aus  zwei  Abtheilungen  Du  die 
Jeive'sche  und  D2,  die  KegeVsche  Schicht.  Die  erstere  ist  mergelig 
und  zugleieh  kieselhaltig,  sie  enthàlt  namentlich  als  Charakterformen 
Cheiruruspseudohemicranium  X  i  e  s  z  k.  und  Mastopora  concava  E  i  eh  w- 
Die  KegeFsche  Schicht  besteht  meist  aus  festen  Kalken,  fur  die  be- 
sonders  einige  Chasmop si brmen  wie  bucculenta  Sjogr.  und  maxima 
ni.  bezeichnend  sind,  und  ausserdem  Ortkisina  anomala,  Strophomena 
Assmussii,  Cyclocrinites  SpassJcii  u.  a.  Die  Wesenberger  Schicht  E 
bildet  nur  eine  gang  schmale  Zone  ohne  Unterabtheilungen.  Sie  tritt 
zuerst  an  der  unteren  Pljussa  auf  und  lasst  sich  durch  ganz  Estland 
verfolgen.  Sie  besteht  aus  dichten  gelblichen  Kalken  mit  dunnen 
Mergellagen  dazwischen,  die  von  zahlreichen  Fossilien  erfullt  sind,  von 
denen ich namentlich  Lichas  Eiclnvaldi  Xieszk.,  Encrinurus  SeebaçM 
m.,  Chasmops  wesenbergensis  m.,  Leptaena  sericea,  Strophomena 
deltoidea  anfùhre.  Hier  beginnt  auch  die  Gattung  Isotelus,  wâhrend 
die  âchten  Asaplti  mit  der  KegePschen  Stufe  abschliessen. 

Es  folgt  nun  die  niachtige  Zone  F,  die  nur  in  Estland  vertreten 
ist.  Sie  bildet  den  Abschluss  der  Unteren  Silurperiode  und  lasst  sich 
in  zwei  Unterabtheilungen  die  LyTcholmer  Fx  und  die  Borkliolmer  F.2 
theilen.  Die  erstere  nimmt  eine  betrachtliche  Breite  ein  und  zerfallt 
wiederum  in  eine  nôrdliche  untere  Fxa  und  eine  sûdliche  obère  Ab- 
theilung  FJ).  Die  erstere  besteht  aus  weissen  oft  sehr  festen  kiesel- 
haltigen Kalken,  die  noch  etwas  an  das  Wesenberger  Gestein  erinnern 
und  enthàlt  neben  sonstigen  zahlreichen  Fossilien  noch  wenig  Korallen. 
wâbrend  die  obère  Abtheilung  F-fi  aus  grauen  mergeligen  Gesteinen 
besteht  und  eine  grosse  Mannicbfaltigkeit  von  verschiedenen  Korallen. 
JRugosen,  Hélioliten,  HaJysUcn.  Favositen  u.  s.  w.  aufweist  Eine  be- 
sonclers  typische  Form  ist  Syringophyllum  organon  L.  Die  Borkhol- 
mer  Schicht  F2  ist  wenig  mâchtig,  bildet  die  obère  Decke  des  Unter- 
silur  und  besteht  zuoherst  aus  weissem  festem  Korallenkalk,  der  be- 
sonders  reich  an  Stromatoporen  ist.  Darunter  finden  sich  braun  ge- 
fàrbt  kieseliger  oder  mergeliger  Plattenkalke,  die  sehr  reich  an  eigen- 
thûinlichen  Formen  sind,  unter  denen  ich  u.  a.  die  Gattung  Pîeuro- 
rhynclms  und  den  Proetus  ramisuïcatus  Nieszk.  hervorhebe.  ausser 
zahlreichen  wohlerhaltenen  Gasteropoden  die  von  Prof.  Koken  be- 
schrieben  werden. 

Das  Ober-Silurische  System  nimmt  bei  uns  den  stidlichen  Theil 
von  Estland  und  die  Insel  Oesel  ein.  Es  zerfallt  in  die  Stufen  G,  H,  I 
und  /£,  die  auf  der  Karte  sammtlich  als  Zonen  erscheinen,  die  von 
NO  nach  SW  auf  einander  folgen.,  Die  unterste  Stufe  (t  zerfallt  in 
drei  Alitheilunaen.  Direkt  auf  das  Untersilur  fol^t  die  Schicht  6r,,  die 


6  XII 

die  J  or  dense  lie  Schicht,  die  in  ihrer  Fauna  sehi*  wenig  Verbindung 
mit  dem  hôchsten  Unter-Silur  zeigt.  Es  sind  mergelige  diïim  geschich- 
tete  Kalke  mit  zahlreichen  Korallen  und  Brachiopoden,  unter  denen 
ich  namentlich  Leptoooelia  Dnhoysii,  Orthis  Davidsoni  und  Stropho- 
mcna  pecten  anfûhre.  Daim  kommt,  als  6r2,  eine  Muschelbank  fast 
ganz  aus  Schalen  des  Pentame'rus  borealis  Eichw.  bestehend,  unter 
die  sich  iiut  wenig  Korallen  mischen.  Die  Pentamerenschicht  ist  im  0 
bedeutend  mâclitiger  als  im  W.  Die  letzte  Schicht  6r3,  oder  die  Rai- 
ktillsche  Schicht,  besteht  aus  festen  Kalken  oder  Dolomiten,  die  viel- 
fach  als  Bausteine  gebrochen  werden.  Sie  enthàllt  in  ihrem  oberen 
Theil  viol  Korallen;  ausserdem  sind  namentlich  eigenthûmliche  Leper- 
ditien,  L.  Keyserlingi  m.  zu  nennen.  Die  Schicht  ist  besonders  deut- 
licli  entwickelt  beim  Gute  Raikull,  das  dem  beruhmten  Geologen,  Gra- 
fen  Alexandcr  Keyserling  gehôrte,  dem  Mitarbeiter  von  Murchi- 
son  und  Verneuil,  in  deren  Werk  liber  die  Géologie  Russlands.  Die 
Stufe  G  entspricht  grôsstentheils  dem  Englischen  Llandovery.  Die 
Stufe  H  findet  sich  nur  im  SW  von  Estland.  Sie  besteht  ineist  aus 
mergeligen  Kalken,  die  zahlreiche  Korallen  ftiliren,  denen  sich  ein 
grosser  Pentamerus,  der  Pentamerus  estonus  bëigesellt,  der  viel  Aehn- 
lichkeit  mit  manchen  Formen  des  P.  oblongus  Sow.  bat.  Eine  deut- 
liche  Auflagerung  der  Stufe  H  auf  G  ist  nirgends  beobachtet,  dagegen 
bildet  die  Stufe  I,  ober  die  untere  Oeselsche  Schicht  eine  deut- 
liche  Stufe  ûber  H.  Sie  ist  im  aussersten  SW  des  Festlandes  von  Est- 
land und  im  N  der  Insel  Oesel  entwickelt,  wo  sie  an  manchen  Stellen 
in  steilen  Abstttrzen  zum  Meere  ahfallt.  Ihre  tieferen  Stufen  sind  mer- 
gelig,  die  hoheren  bilden  meist  machtige  dolomitische  Banke.  Die  Fauna 
der  unteren  Oeselschen  Zone  stimmt  grôsstentheils  mit  dem  Wenlock 
ûberein.  Ich  brauche  nur  u.  a.  Encrinwus  punctatus,  Orthoceras  an- 
nulatum,  Orthis  elegantula  zu  nennen.  Ihre  Schichten  neigen  sich 
allmahlig  von  N  nach  S  und  SW  und  werden  hier  von  denen  der  ober- 
sten  Oeselschen  Zone,  K,  bedeckt,  die  vollkonnnen  dem  Englischen 
Ludlow  entspricht,  wie  u.  a.  durch  das  zahlreiche  Vorkommen  von 
Fischresten:  Cephalaspiden,  Onclms,  TkcJolepis,  u.  a.  und  Eury])teri- 
den:  Eurypterus  u'nd  Pterygotus  bewiesen  wird.  Die  in  N-Deutschland 
zahlreich  vorkonimenden  Geschiebe  mit  Beyrichien  sind  grôsstentheils 
auf  unsere  obère  Oeselsche  Zone  zurûckzufûhren. 

Qnsere  Quartàrbildungen,  die  das  ganze  Silurgebiet  bedecken, 
sind  vie!  weniger  vollstândig  untersucht  als  die  Silurablagerungen. 
Schon  im  Jahre  1865  erse  bien  von  mir  im  Bulletin  der  Kaiserlichen 
Akademie  der  Wissenschaften  der  Aufsatz:  „Untersuchungen  ûber  die 
Erscheinungen  der  Glacialformation  in  Estland  und  auf  Oesel",  mit 
einer  Karte.  Ueber  dasselbe  Thema  habe  ich  spater  in  der  Zeitschrift 
der  Deutschen  Geologischen  Gesellschaft,  Bd.  36  u.  37  geschrieben. 
Die  neueste  Arbeit  ûber  dièses  Thema  ist  von  Dr.  Gerhard  Ilolm 
in  den  Verhandlungen  der  Kaiserlichen Mineralogischen Gesellschaft, 
Bd.  '12  erschienen,  unter  dem  Titel:  „Bericht  iiber  geologische  Reisen 
in  Estland,  Nord-Livland    und  im    St.  Petersburger  Gouvernement,  in 


XII  7 

tien  Jahren  1883  initl  1884".  In  letzter  Zeît  bat  auch  der  bekannte 
Grlacialgeologe  Dr.  Gerhard  de  Geer  miser  Gebiet  besucht  imd  seine 
Linien  gleicher  Erhebung,  die  Isanabasen  bei  uns  verfolgt  (s.  seinen 
Bericht:  om  quartâra  nivâforandringar  vid  Finska  viken  in  Geol. 
fôxen.  fôrn  1894  p.  684). 

Wir  unterscbeiden  jetzt  in  uuseren  glacialen  and  postglacialen  Ab- 
lagerungen  etwa  folgende  Bildungen: 

1)  Die  alte  Grundmoràne  oder  der  Geschiebelehm,  der  sich  iïber 
dus  ganze  Gebiet  erstreckt. 

2)  Unter  ihm  auf  déni  anstehenden  Siluriscben  System  erkenncn 
wir  die  Glacialscbranimen,  die  die  Richtung  des  Vordringens  des 
alten  nordiscben  Gletschers  anzeigen. 

3)  Endmorânen  der  letzten  Vereisung  in  besonderen  Rûcken  im 
westlichen  Tbeil  des  Landes  oder  als  Gruppen  von  unregehnâssigen 
Hnben  aus  ungeschichtetem  Material,  die  etwa  den  amerikaniscben 
Drumlins  entsprechen. 

4)  Die  aufgewûhlte  Oberflâche  des  silurischen  Bodens  oder  den 
Richk  (in  Deutsebland  „Localmorâne"). 

5)  Die  Asar,  Ablagcrungen  aus  Stromen  inuerhalb  der  Eisderke, 
deren  Entstebunu;  nocb  nicht  vollstândig  aul'geklârt  ist. 

6)  Den  Blâtterthon,  hvarfvig  !<>ra,  den  Absatz  des  spâtglacialen 
Meeres,  ganz  entsprechend  analogen  selnvedisclien  Bildungen. 

7)  Die  alten  Uferwâlle:  a)  des  alten  spatglacialen  Meeres,  die  in 
Scandinavien  oft  arktische  Muscheln  fûliren.  bei  uns  aber  immer  ganz 
ohne  organiscbe  Ueberreste  sind. 

b)  die  Uferwâlle  des  geschlossenen  Sûsswasserbekens  der  Ostsee, 
der  Ancyluszeit,  die  zuerst  bei  uns  im  westlichen  Estland  und  auf 
Oesel  naebgewiesen  wurden,  nocli  bevor  durcb  ilir  Auftreteu  auch  auf 
der  W-Seite  der  Ostsee  ibre  Bedeutung  vollstândig  erkannt  war,  mit  Siiss- 
wassermusebeln:  Ancylus  flumatilis,  Lymnaeus  ovatus,  Unio,  Pisidium. 

c)  Die  l'ferlinien  und  Ablagerungen  der  jetzigen  Ostseefauna,  die 
friilier  im  W  misères  Gebiets  weit  ins  Land  hineinreichten,  mit  Car- 
dium  edule,  Mytihis  edulis,  Tellina  baltica,  Mya  arenari'i,  zu  denen 
im  Anfang  noch  Littorina  littorea  binzutrftt. 


Gang  der  Excursion. 

'  Auf  der  ganzcn  ersten  Strecke  der  baltischen  Eisenbahnvon  St.  Pe- 
tersburg  bis  Ligowo  kann  man  den  Glint  als  deutlicbe  Terrasse  im  S 
erkennen.  Am  N.-Abhang  dieser  Terrasse  liegt  nocli  das  astronomisclie 
Observatorium  von  Pulkowa,  und  westlich  davon  sifht  man  ein  paar 
Hoben  bervortreten,  die  sotienannten  Duderhofschen  Berge.  Die  er- 
wâhnte  erste  Strecke  der  Bahn  lus  Ligowo  verlàuft  nahe  am  Meeres- 
strande  und  zeigt  an  der  Bahn  selb>t  keine  i>eologisrb  interessanten 
Aufscbliisse.  Auf  der  zweiten  Strecke,  von  Ligawo  bis  Krasnoje  Selo 
steigt  das  Land  scbon  merklich  an,  da  die  letztiïenannte  Station  scbon 


3  XII 

in  einer  Ausbuchtung  des  Glints  liegt.  Pas  Land  ist  zuerst  eben,  inaii 
sieht  stellenweise  mâchtige  Lager  von  glacialem  Blocklehm  von  neue- 
rem  marinem  Sande  bedeckt.  Per  Blâtterlehm  (bvarfvig  leva),  der  weiter 
naoh  W  den  Blocklehm  bedeckt,  ist  hier  noch  nicht  àusgebildet.  In 
der  Umgebung  von  Krasnoje  Selo  wird  das  Land  hûgelig.  Die  Hûgel 
gehôren  aile  Glacialbildungen  an,  und  an  Bachnfern  treten  schon  hier 
Entblossungen  von  Cambrischen  Schichten  auf.  aber  nicht  gerade  in 
der  Nahe  der  Bahn.  Gleich  hinter  Krassnoje  Selo  passirt  man  zwei 
kleine  Seen,  die  gutes  Quellwasser  fur  St.  Petersburg  liefern  und  am 
Fusse  der  schon  friiher  erwâhnten  Duderhofschen  Berge  liegen,  die 
durch  Faltung  der  Silurschichten  (Etagen  B  und  C\)  entstanden  sind. 
Am  Fusse  der  Berge  passiren  wir  eine  solche  Faite,  in  welcher  ruan 
namentlich  den  Glauconitkalk  (B2)  erkennen  kann.  Weiterhin  ist  das 
Land  eben  und  steigt  nur  allmâhlig  an:  bei  der  Station  Taizy  sieht 
man  einen  Steinbruch  in  dolomitischem  Kalk,  dem  Echinosphaeriten- 
kalk  (C\)  angehôrig.  Dann  passirt  man  den  Bach  Ischora,  an  dessen 
Ufern  weiter  westlieh,  bei  Pudosch,  ein  bekanntes  Lager  von  tuffarti- 
gem  Sùsswasserkalk  sich  ausbreitet,  in  dem  ausser  Siïsswasserconchy- 
lien  auch  Reimthiergeweihe  gefunden  worden  sind.  Bei  der  nàchsten 
Station,  G-ats china,  kommen  wir  durch  mâchtige  Lager  von  Geschiebe- 
lehm,  der  an  den  Seiten  der  Bahn  aufgeschlossen  ist  und  hier  schon 
auf  der  Kegelschen  Stufe  D2  auflagert,  die  hier  durchweg  aus  Bolomit 
besteht.  An  der  Bahn,  die  jetzt  mehrere  Stationen  iïber  Jelissawetino 
und  Wolossôwo  bis  uber  Moloskowitz,  durch  etwas  hochgelegenes  Ter- 
rain fûhrt,  sieht  man  an  mehreren  Stellen  Steinbriiche  in  diesem  Ge- 
stein,  die  recht  reich  an  wohlerhaltenen  Steinkernen  von  Brachiopoden 
z.  I!.  l'iatystrophia  lynx,  Strophomena  Assmussi,  Orthisina  anomàla 
und  Paramboniten  sind:  auch  schône  Stucke  von  Trilobiten,  nament- 
lich aus  den  Gattungen  Chasmops  und  Lichas  findên  sich  hier.  Zur 
Seite  der  Bahn,  auf  dem  waldigen  Terrain  in  der  Umgebung  der  Sta- 
tion Jelissawetino  sieht  man  zahlrieche  unregelmassige  Hùgel,  die  aus 
ungeschichtetem  oder  garnicht  gerolltem  lokalem  Kalk-  und  Dolo- 
mitmaterial  bestehén  und  etwa  den  amerikanischen  Drumlins  oder  den 
schwedischen  Cross-Asar  entsprechen.  Pie  Steinbrûche  zeigen  meist 
eine  Decke  von  typischem  Geschiebelehm  mit  geschrammten  Geschie- 
ben  und  zuweilen  auch  geschrammter  Oberflâche. 

Vier  Werst  hinter  der  Station  Moloskowitz  passiren  wir  das  Fluss- 
thal  der  Chreviza,  in  welchem  unter  der  Kegelschen  Schicht  auch  die 
âchte  Jewesche  Schicht  (Dj)  mit  Mastopora  concava  zum  Vorschein 
kommt.  Von  jetzt  an  senkt  sich  das  Land  wieder;  wir  kommen  in  ein 
Auswaschungsgebiet.  In  der  Umgebung  der  Stadt  Jamburg  sieht  man 
am  Flusse  Luga  keine  hôheren  Schichten  als  den  Echinosphaeriten- 
kalk  (6',).  weiter  abwàrts  im  Gebiet  der  Stadt  lassen  sich  aile  tieferen 
Stufen  verfolgen;  an  der  Eisenbahnbrucke  steht  der  Glauconitkalk  (B2) 
an  und  etwas  weiter.  an  der  alten  Ueberfartsstelle.  befindet  sich  unter 
ihm  eine  typische  Localitàt  des  Ungulitensandsteins,  die  schon  zum 
cambrischen  System  gehort.  Pie  iiber  ihm  lagernden  Stufen,  der  Pic- 


XII  9 

tyonemaschiefer  und  der  silurische  Grûnsand  (J5,)  sind  hier  nur  schwach 
vertreten.  Weiter  abwârts  findet  sich  auch  der  cambriscbe  bfctue  Thon. 
Zwischen  Jamburg  und  Xarva  treten  in  einigen  Entblossungen  Dolo- 
mitlager  der  Stufe  des  Echinospbaeritenkalks  auf,  die  stellenweise  von 
mâchtigen  Sanddûnen  bedeckt  werden. 

Wir  konnnen  nun  nach  Xarva  am  mâchtigen  Xarovastrom.  2  Werst 
oberhalb  der  Stadt  bildet  die  Narova  einen  etwa  12  F.  hohen  Wasser- 
fall,  ûber  die  oberen  Glintsehichten.  der  in  zwei  Arme  getheilt  ist, 
welche  eine  Insel  einschliessen.  Beide  Arme  sind  von  Fabriken  einge- 
nommen  und  man  muss  besondere  Aussichtspunkte  suchen.  um  eine 
gute  Ansicht  des  Falls  zu  gewinnen.  Weiter  abwârts  bis  zur  Stadt  liât 
die  Narova  sich  ein  tiefes  Bett  in  die  Silurschichten  gegraben,  in 
welchem,  fast  bei  der  Eisenbahnstation,  wir  folgende  Schichten  unter- 
seheiden  kônnen: 

C\b  Ecbinosphaeritenkalk,  dolomitisch  ....  3  m. 

C,a  Obère  Linsenschicht 0,3  m. 

B3b  Yaginatenkalk,  jlolomitisch 3  m. 

B?a  Untere  Linsenschicht 0,3  m. 

B2    Grlauconitkalk 3,3  m. 

B,     Grlauconitsand  mit  Concretionen    von    bitu- 

minosem  Kalk  mit  Dictyonema 0.2  ni. 

A3  RotherUngulitensand,  discordant  geschichtet  2,6  ni. 
A^    Weisser    Fucoidensandstein   mit    kugeligen 

Sandconcretionen ,     .    .     .     .  4,2  ni. 

Der  blaue  Thon  tritt  erst  weiter  unterbalb  am  Flussufer  hervor. 

Von  Xarva  bis  Waiwara  fâbrt  man  dnrch  ebenes  Land,  in  wel- 
chem stellenweise  Steinbrûche  im  meist  doloinitischen  Echinospbaeriten- 
kalk  sichtbar  werden.  Zwischen  der  Station  Korff  und  Waiwara  sieht 
man  die  aus  der  Ebene  hervorragenden  drei  Waiwaraschen  Berge,  die 
auf  der  Hohe  des  Glints  aufgelagert  sind.  Die  beiden  ostlichsten  bilden 
ungeschichtete  Hiigel  aus  Kalktrûmmern,  âhnlich  denen  von  Jellissa- 
wetino;  an  ihrem  Fusse  erkennt  man  alte  Uferwâlle,  welche  die  Glint- 
terrasse  ùberragen.  Der  dritte.  westlichste  Berg  wird  ganz  von  eineni 
solchen  Uferwall  gebildet,  an  dessen  S-Abhang  hart  an  der  Bahn  Bal- 
lastgruben  angelegt  sind.  welche  die  Schichtung  deutlich  zeigen. 

Yon  der  Station  Waiwara  fâhrt  man  zuni  Badeort  Sillamâggi,  <ler 
4  Werst  von  der  Station  entfernt  ist.  Der  Weg  fûhrt  lângs  des  Sott- 
kûllschen  Bachs,  an  dessen  Ufern  man  deutliche  Durchschnitte  der 
obersten  Glintsehichten  sieht.  Am  Strande,  westlich  von  Sillamâggi, 
tritt  der  Glint  hart  ans  Meer  und  bleibt  so  mit  kleinen  Unterbrechun- 
gen  uber  30  Werst.  Der  Glint  verlâuft  hier  tiber  die  Hofe:  Peutbof, 
Chudleigh.  Toila.  Ontika,  Sackhof  und  bietet  an  vielen  Stellen  die 
schônsten  Durchschnitte.  Am  reinsten  sind  wohl  die  Profile  gleieh 
westlich  von  Sillamâggi  bei  Peutbof.  Hierher  gehort  auch  das  Profil, 
das  Murchison  in  seiner  Geology  of  Russia  als  eliffs  near  Waiwara 
bezeichnet.  und  das  unter  diesem  Xamen  in    viele    Handbûcber  ûber- 


10  XII 

gegangen  ist.  Ain  Meeresstrancle  trifft  man  hier  fast  ûberall  den  blauen 
Cambrischen  Thon  Ax  mit  diinnen  Einlagerungen  von  glauconitischem 
Sandstein.  Darùber  koninien  mâcbtige  Sanclsteinlager  ohne  Petrefakten, 
die  dem  schwedischen  Fueoidensandstein  verglichen  werden.  An  der 
unteven  Grenze  desselben  zuni  blauen  Thon  sind  hier  Spuren  der  cam- 
brischen schwedischen  Medusiten  (Med  usités  Lindstromi  Linarss.) 
anstehend  gefunden  worden  und  auch  einmal  ein  wohlerhaltenes  Exem- 
plar  desselben  am  Strande  von  Sakhof,  freiliegend,  durch  die  Baronin 
v.  Toll  auf  Kuckers. 

Am  Glint  dieser  Gegend  unterscheiden  wir  gewôhnlich  den  oberen 
ans  Kalkschichten  bestehenden  verticalen  Theil,  der  bis  10  m.  mâchtig 
ist  und  ans  den  mâchtigen  Bânken  bes  Echinosphaeritenkalks  (C,)  — 
dieser  tritt  oft  nicht  in  ganzer  Masse  an  den  Glint  selbst,  —  des  Va- 
ginatenkalks  (B3)  und  des  Glaukonitkalks  (IL.)  bêsteht.  Dazwischen 
befindea  sich  zwei  dûnnere  Schichten  erfullt  mit  phosphorhaltigen 
Tlioneisenlinsen,  die  obère  Linsenschicht  (Cta)  zwischen  dem  Echi- 
nosphaeriten-  und  dem  Vaginatenkalk  und  die  untere,  gewôhnlich  mit 
etwas  grôsseren  Linscn,  an  der  Grenze  des  letzteren  und  des  Glaueo- 
nitkalks.  Unter  dem  letzteren,  der  in  seinen  tieferen  Lagen  lehmiger 
wird,  folgt  der  meist  oben  lehmige,  unten  sandige  G-lauconitsand,  des- 
sen  Mâchtigkeit  sebr  variirt,  und  der  ebenfalls  stark  variirende  schwarze 
Dîctyonemaschiefer.  Unter  diesem,  oft  noch  durch  diinne  Lagen  des 
Schiefers  unterbrochen,  kommt  der  âchte  Ungulitensand,  der  in  eini- 
gen  Lagen  ganz  von  Obolen  erfullt  ist.  und  unter  diesen  endlich  das 
mâchtigste  Glied  der  t>'anzen  Reihe,  der  hier  vollkommen  petrefakten- 
leere  Vertreter  des  schwedischen  Fucoidensandsteins,  der  uber  10  m. 
mâchtig  wird,  aber  selten  in  reinen  Profilen  zu  sehen  ist.  da  er  meist 
in  einzelnen  Theilen  von  Végétation  bedeckt  ist. 

Von  Waiwara  nach  Jewe  fahren  wir  durch  ein  Waldgebiet,  das 
besonders  reich  an  zerstreuten  erratischen  Granitbhicken  ist.  Aron  der 
Station  Jewe  erreicht  man  nach  N.  den  Glint  bei  Chudleigh.  In  der 
Xiihe  des  Gutes  Chudleigh  findet  sich  ein  Steinbruch  im  Echinosphae- 
ritenkalk,  in  welchem  schône  Exemplare  des  Echinosphaerites  auran- 
tium  und  zahlreiche  Asaphiden  gefunden  werden.  In  der  Umgebung 
des  Fleckens  Jewe  steht  ûberall  die  âchte  Jewe'sche  Schicht  an,  die 
in  mehreren  Steinbriichen  zugânglich  ist.  Bei  Kuckers,  7  Werst  von 
iler  Station,  haben  wir  in  einem  Graben  im  Felde  einen  schonen  Auf- 
schluss  des  Kuckers'schen  l'randschiefers  C,,  der  mit  bituminôsen  Kal- 
ken  wecbselt  und  iiberreich  an  wohlerhaltenen  Fossilien  ist.  Im  eigent- 
lichen  Brandschiefer  findet  man  vorztiglich  Bryozoen  und  Beyrkhien, 
im  Kalk  und  Mergel  Brachiopoden,  Trilobiten  (wie  Lichas  conicotu- 
berculata,  Cheiruras  aculcatus,  Chasmops  Odini  u.  a.)  und  Crinoiden. 
Auf  einer  etwas  hoheren  Stufe,  beim  Beii'rabnissplatz,  steht  auch  hier 
in  einem  Steinbruch  die  Jewe'sche  Schicht,  £>,,  an.  Von  Kuckers  lâsst 
sich  der  Glint  bei  Ontika  und  Sackhof  leicht  erreichen,  wo  schône 
Durchschnitte  zu  sehen  sind  und  wo  in  herabjïesturzten  Blôcken  mit 
Erfolg  gesammelt  werden  kann.  In  der  Schlucht  Kaljo-Orro  bei  On- 


XII  11 

tika  lasst  sich  die  Bildung  eines  Flussbettes  durch  Unterwaschung  und 
Einstûrzen  der  oberen  Schichten  des  Glints  schôn  beobachten.  Nach 
Jewe  sehen  wir  bei  Isenbof  und  der  Kirche  Luggenhusen  ein  Fluss- 
thal,  in  welehem  sich  die  ganze  Reihenfolge  der  Schichten  vom  Cam- 
brium  durch  die  Stut'en  B,  C  und  1)  bis  zur  Wesenberger  Schicht 
verfolgen  liisst.  Zwischen  den  Statiônen  Sonda  und  Kappel  haben  wir 
in  der  Xiibe  des  Dorfes  Uljast  den  Durchschnitt  eines  sebônen  As,  das 
zum  Theil  aus  iibèreinandergreifenden  Schichten  von  grossen  gerollten 
Geschieben  besteht,  unter  denen  vielfach  Proben  des  Kuckers'schen 
Brandschiefers  vorkonnnen.  Jenseit  der  Station  Kappel  beim  Dorfe 
Nurinis  fuhrt  der  Zug  durch  einen  Einschnitt  der  Jewe'schen  Zone, 
an  welehem  noch  reichlich  aufgehàuftes  Material  dieser  Schicht  zu 
sehen  ist.  Hier  wurde  im  Sommer  1873  das  einzige  Exemplar  von 
Bothriocidaris  Pahleni  m.  gefunden. 

Wir  kommen  jetzt  nach  Wesenberg,  wo  wir  beim  Raggafer'schen 
Kruge  einen  reichen  Steinbruch  der  Wesenberger  Zone,  E,  haben.  der 
aus  festem  gelbem  und  blauem  Gestein  besteht.  das  in  wenig  mâchtigen 
Bànken  gebrochen  wird,  die  durch  dùnne  Mergellager  geschieden  wer- 
den,  in  denen  man  eine  grosse  Mannigfaltigkeit  von  Fossilien  tindet, 
vorzugliek  Bracbiopoden  und  Trilobiten,  wie  Lichas  Eichwdldi,  Chas- 
mops  icescnbergaisis  u.  a.  In  einigen  Grâben  in  der  Nàhe  der  Stadt 
unh  beim  Gute  Sommerhusen  steht  auch  die  Kegel'sche  Schicht  D.2  an 
jetzt  giebt  es  aber  hier  keine  guten  Aufschlùsse.  An  der  neuangelegten 
Bahn  von  Wesenberg  nach  Kunda  beim  Dorfe  Allafer  haben  wir  einen 
sebônen  Einschnitt  in  die  e/cwe'sche  Schicht. 

Fahren  wir  von  Wesenberg  nach  Kunda,'  so  passiren  wir  bei  Pod- 
rus  wieder  die  Jewe"sche  Schicht:  hinter  less  in  einem  Morastgraben 
treffen  wir  wieder  auf  die  Kuckers"sche  Schicht  und  beim  Dorfe  Ojakûll 
auf  eine  hôhere  Stufe  des  Echinospaeritenkalkes,  der  hier  fast  frei  da- 
liegt.  Die  grossen  Steinbrûche  liefern  wenig  Fossilien.  Am  hautiji'sten 
ist  Ortlioceras  regulare  und  verwandte  Formen.  Beim  Schloss  Kunda 
treffen  wir  wieder  auf  einen  Eisenbahndurchschnitt,  der  hier  den  Va- 
ginatenkalk,  _Z?3,  blosslegt,  in  welehem  gute  Exemplare  von  Orthoecras 
commune  und  vaginatum,  Euomplialus  qualteriatus  u.  a.  gefunden 
werden.  Im  Thaïe  des  Kunda'schen  Hachs  haben  wir  einen  sebônen 
Durchschnitt  misères  Cambriums,  dm-  von  Ingénieur  A.  Mickwitz 
speciel  studirt  worden  ist.  Hier  wurde  der  Olenellus  Mickicitzi  m. 
gefunden;  hier  hat  auch  schon  Linnarsson  die  friiher  fur  Ptlanzen- 
reste  gehaltenen  Bildungen  des  schwedischen  Eophytonsandstein — Crx- 
ziana  u.  s.  w.  nachgewiesen;  hier  hat  auch  Xathorst  gesammelt 
und  namentlich  die  Mickicitzia  mon  U i  fera  hoher  hinauf  in  dem  bis- 
her  petrefakten  Ieeren  „Fucoidensandstein"  verfolgt,  als  wir  bisher  an- 
nehmen  konnten.  Dièse  Schaalen  kommen  hier  nur  als  schwache  aber 
die  Sculptur  doch  deutlich  wiedergebende  Abdrûcke  auf  den  Schicht- 
flâchen  eines  lockeren  glauconithaltigen  Sandsteins  vor,  unter  welehem 
die  als  Eophytonsandstein  zu  bezeichnenden,  iietrefaktenreicher.en 
Schichten  beginnen.  Der  Fucoidensandstein  ist  ziemlich  frei  von  Thon, 


12 


XII 


daher  clurch  lâssig  fur  Wasser  und  meist  von  gelber  Farbe,  wâhrend 
die  als  Eophytonsandstein  zu  bezeichnenden  Schichten  thonig  sind,  da- 
her immer  feucht  und  von  grauer  Farbe  erseheinen.  Die  oberste  Bank 
des  Eophytonsandsteins  besteht  ans  einem  harten  meist  dolomitischen 
thonisren  Sandstein,  dessen  Oberflâche  oft  von  einem  Conglomérat  der 


v$2 


Westen 
ZînTces  Ufer. 


fig-  ?■   I^of il  s  dix»  des 

JCzj.ncIaseJien  Bâchas 
LLivterhjzLb  clcr  u.nte*rerL. 

9tOLU.t-L7X£* . 


°  J) LLu-u  i.uun- 


J^ucoLc/en-  ... 

.J2ec/i£&r&*fe>m 
Seutdttet-n- 


OLeneZLui  Tforizan-t . 


Eophu  toit  - 
Sa.ndsteL.n-. 


Blaser  Th.an 


Mickwitzia  monilifera  gebildet  wird,  Zu  dïeser  gesellen  sich  Bruch- 
stùcke  des  Olenellus  MicMvitsi  m.  und  Spuren  von  noch  niclit  aufge- 
klarten  Bracbiopoden  (etwa  an  Discinen  oder  Acrothele  erinnernd). 
Etwa  2  m.  unter  dieser  Bank  und  I1/»  m.  iiber  dem  Wasserspiegel  der 
unteren  Stauung  fand  Mickwitz  das  Hauptlager  des  Olenellus,  das  in 
einer  5 — 10  cm.  dicken  weichen  glauconitisehen  Sandschicht  besteht,  die 
von  Bruchstucken  des  Olenellus  erfullt  ist,  von  dem  es  bisher  nicht  gelun- 
gen  ist  ein  vollstandiges  Kopfschild,  geschweige  demi  ein  ganzes  Exem- 
plar  zu  erhalten.  Weiter  unten  zur  Grenze  des  blauen  Tbons  hin  fm- 
det  man  die  Abdrûcke  der  Crusiana,  Fraena  etc.  in  den  tbonigen 
Sandsteinschiehten;  endlich  tritt  im  Niveau  des  Bâches  der  reine  blaue 
Thon  auf,  der  stellenweise  schone,  bis  zolllange,  Exemplare  von  Pla- 
tysolenites  enthâlt,  die  auch  in  einer  Thongrube  links  vom  Flussbette 
zusammen  mit  einem  neuen  Hyoli/tJ/en&Ytis>em.  Fossil  gefunden  wurden, 
das  nachstens  von  Hrn.  Ingénieur  A.  Miekwitz  beschrieben  werdeii 
wird. 

Die  hohercn  cambrischen  Schichten,  der  Dictyonemaschiefer  und 
der  Ungulitensand,  treten  im  cambrischen  Prohl  am  Kundabach  nicht 
zu  Tage.  Man  sieht  sie  an  dem  linken  Ausfluss  des  Kundabaches,  der 
jetzt  wenig  ^Yasser  fùhrt,  einige  Werst  weiter  nach  W  an  der  Strasse. 
Hier  treten  auch  die  oberen  Schichten  des  Fucoidensandsteins  als  teste, 
harte,  vollkommen  petrefaktenleere  Bànke  auf.  Redits  von  der  Mûn- 
dung  des  Kundabaches  erhebt  sich  wiedérum  der  Glint  in  zwei  Ter- 
rassen,  von  denen  die  untere  von  cambrischem  Sandstein.  die  obère 
von  silurischen  Kalken  gebildet  wird,  von  denen  wir  hier  nur  den 
Glauconit-  und  den  Vaginatenkalk  hervorheben:  der  Echinospliaeriten- 
kalk  zieht  sich  weiter  nach  S  zuriick    und   tritt   nur   in  seiner  unter- 


XII 


13 


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14  XII 

sten  Stufe,  iler  oberen  Linsensckickt,  am  G-lint  zwischen  Malla  uncl 
Kunda  liervor.  Fig.  2  giebt  eine  Uebersicht  (1er  hiesigen  Schichten. 
Auf  der  Holie  des  Glints,  etwas  landeinwârts,  erkennen  wir  einen  wohl- 
ausgebildeten  alten  Uferwall,  hinter  welcbem  in  der  Nâhe  des  Schlosses, 
am  recliten  Flussufer,  ein  grosses  Moor  (ein  alter  verwachsener  See) 
sich  hinzieht,  das  sowohl  in  archaeologischer  als  in  geologiscber  Hin- 
sicht  vie!  intéressante  Resultate  geliefert  bat.  Zu  oberst  liegt  eine  diinne 


Tarf OÎQ  rtt£. 

Wie  r  en.  tns-fy  &L  o  Qo  ttvC, 

J tin. A  O.OQ  TivÇ. 

Thus  rv  o.  57  ntA;. 

TkonmùbMooseit  uj-idJiyrioplxijUtuii,        OASnvt, 

Thon.,  -lu.  ujit&rstrtiit  fandrfrei/en. 
zt,nd  cLrKtùcJxen  Pfl£Ui7.en, 
Salin  polar  ist  S '.frer&acea.  tJ?ryas ocâa- 


Fig.  3.  Profilskizze  des  Kunda'scben  Mergellagers. 

Torfscbicht,  darauf  koinmt  eine  1  m.  mâchtige  Lage  von  Wiesenkalk, 
der  von  Susswassermuscheln  erfullt  ist.  Er  geht  naeb  unten  in  einen 
ebenfalls  muschelreichen  Susswasserthon  liber.  I)a  frùlier,  sowôhl  der 
Kalk  als  der  imterliegende  Thon  zum  Zweck  der  Cementbereitnng 
reicldich  ausgebeutet  wurden,  so  war  es  moglich  aus  beiden  Lagern 
sowohl  Artefakta,  wie  Harpunen,  Messer  u.  a.  aus  Knochen,  als  aueh 
Knochenreste  von  jetzt  in  dieser  Gegend  ausgestorbenen  Thieren  zu 
finden,  wie  vom  Biber,  Rennthier,  "Wildschwein  und  wildem  Ochsen. 
Aile  dièse  Reste  sind  von  Professer  C.  Grewingk  in  Dorpat  in  einer 
besonderen  Arbeit  „das  Mergellager  von  Kunda",  ausfuhrlich  beschrie? 
lien  worden.  Unter  den  erwàhnten  Thonschiehten  finden  sich  noeh  tho- 
nige  Sande  ohne  aile  Muschelreste,  in  denen,  etwa  4 — 5  m.  unter  der 
Oberflàche,  Prof.  Nathorst  Ueberreste  einer  arktischen  Flora:  Salix 
polaris,  Dryas  u.  a.  nachgewiesen  hat.  Es  war  der  erste  derartige 
Fund  bei  uns.  Wenn  wir  den  Riickweg  von  Kunda  bis  Wesenberg 
weiter  westlich  tiber  die  Kirche  Haljal  einschlagen,  so  passiren  wir 
zuerst  nahe  a.m  Glintrande  bei  Selgs  wieder  sehr  schon  ausgebildete 
alte  Uferwàlle  auf  dem  Echinosphaeritenkalk,  nachher  sehen  wir  bei 
Tatters  unten  die  Kuckerssche  Schicht  C2  anstehen  und  daruber  in 
einer  niedrigen  Felsterrasse,  die  von  Tatters  bis  Itfer  reicht,  die  Itfer- 
sche  Schicht  Cs,  die  eine  Mittelstufe   zwischen  der  Kuckersschen  und 


XII  1 5 

Jewescken  Schiclit  bildet,  und  sich  durcli  einige  eigentliûmliche  For- 
men,  namentlich  Trilobiten  auszeichnet,  wie  Chasmops  Wrangélli,  Li- 
chas  triconica  u.  a.  Weiter  im  S  tritt  hier  ûberall  die  Jewescke  Schiclit 
auf,  die  auf  der  Strecke  von  Haljal  bis  Kawast  auch  eine  deutliche 
Terrasse  bildet.  an  deren  Fuss  die  oberste  alte  marine  Terrasse  des 
spâtglaçialen  Meeres  dieser  Gegend  in  einer  Hôhe  von  c.  250  Fuss 
sicb  binzieht.  Hôher  hinauf  haben  wir  nur  unverânderten  Geschiebe- 
lehm.  Auf  déni  Wege  von  Haljal  naeb  Wesenberg  passirt  man  ein 
fcurzes  aber  hohes  und  leicbt  zugângliches  As,  das  unter  dem  Namen 
des  Pacbnimàggi  bekannt  ist, 

Die  Gegend  von  Wesenberg  ist  reich  an  Asar  und  kann  in  dieser 
Iîeziehung  als  typisck  fur  unser  Gebiet  gelten.  Die  alte  Burgruine  liegt 
auf  einem  As  und  dièses  ziebt  sich  mit  kleinen  Unterbrechungen  noch 
auf  eine  lângere  Strecke  nach  S  liin.  Ain  scharfsten  ausgeprâgt  ist  es 
beimGute  Karitz,  \vo  das  Signal  auf  der  Hôhe  ûber  100  Fuss  uber  das 
nàchste  anstehende  Gestein  erhaben  ist,  und  doch  findet  man  Proben 
des  Wesenberges  Gesteins  auf  der  Hôhe  des  As.  Es  liât  eine  ganz  ty- 
pische  Form,  es  ist  hoch,  schmal.  mit  steilen  Abhângen  und  verlauft 
in  Schlangemvindungen  entsprechend  einem  alten  Flusslauf.  In  Schwe- 
den  ist  ja  auch  dieAnsicht.  dass  die  Asar  Ablagerungen  des  alten  In- 
landeises  bildeten,  die  beim  Verschwinden  des  Eises  zurûckblieben, 
sehr  verbreitet. 

Ton  Wesenberg  ist  ein  Abstecher  nach  Sûden,  nach  Borkholm.  bis 
zur  Grenze  des  Obersilur  projectirt.  Die  Fahrt  geht  grôsstentheils  dure  h 
hûgeliges  Gebiet;  in  der  Ferne  sieht  man  verschiedene  Asar.  Das  an- 
stehende Gestein  tritt  in  der  Nâbe  der  Strasse  nicht  zu  Tage.  Man 
fâhrt  zunàchst  auf  der  Strasse  nach  Jurjew,  beim  Karjakrug  biegt  man 
nach  Borkholm  ab:  der  Weg  fûhrt  durch  ein  hochgelegenes  Waldeben. 
in  welchem  an  mehreren  Steilen  kleine  Felspartien  der  Borkholmer 
Schiclit  entblôsst  sind;  man  findet  hier  zahlreiche  wohlerhaltene  Ko- 
rallen  der  Borkholmer  Schiclit.  Das  Schloss  Borkholm  liegt  sehr  schon 
an  einem  kleinen  See,  der  die  Quelle  des  Walgejôggi  oder  Loxaflusses 
bildet,  Im  Walde,  in  der  Nâbe  des  Gutes,  ist  das  Borkholmer  Niveau, 
F2,  in  einem  Steinbruch  sehr  schôn  aufgeschlossen.  Oben  liegt  weisser 
Korallenkalk,  darunter  braune  kieselige  oder  mergelige  Schichten, 
sehr  reich  an  Petrefacten,  unten  ein  machtiges  Dolomitlager,  das  einen 
guten  Baustein  liefert.  In  der  Nàhe  finden  sich  auch  schon  Steinbrùche 
im  Pentamerenkalk,  6r2,  mit  Pentamerus  borcaUs,  so  auch  bei  Kono 
und  Errinal.  Ein  grosses  As,  das  schon  an  der  baltischen  Bahn  bei 
St.  Cathrinen  beginnt,  setzt  sich  bis  hierher  fort  und  tràgt  zur  Ver- 
schônerung  der  Gegend  bei.  In  einer  breiten  Schlucht  bei  Errinal,  an 
deren  Seiten  oben  der  Pentamerenkalk  ansteht,  und  im  Grande  die 
Borkholmer  Schiclit.  setzt  sich  spâter  dièses  As  weiter  nach  Sûden 
fort.  Fâhrt  man  von  Borkholm  zur  Station  Ass  oder  Tamsal  an  der 
Bahn  nach  Jurjew,  so  passirt  man  an  der  Bahn  den  Durchschnitt  einer 
alten  Morâne,  daim  den  Pentamerenkalk.  die  Jôrdensche,  (r2.  und  die 
Borkholmer  Schiclit.  Bei  der  Station  Taps,  wo  die  Jurjewer  Bahn  sich 


16  XII 

abzweigt,  stelit  schoh  die  Lyckholmer  Schicht,  I\,  an.  Dieselbe  findet 
man  in  einem  Steinbruch  an  der  Balm  bei  der  Station  Ledits,  wo  be- 
sonders  hâufig  Porambonitcs  gigas,  Lingula  quadrdta  und  Subulites 
gigas  Eicliw.  gefunden  sind. 

Weiter  kommt  man  durch  kugeliges  Terrain  zur  Station  Charlot- 
tenliof,  wo  man  cinzelne  sandige  Hùgel  sieht,  die  zu  einem  grôsseren 
As  gehoren.  Von  Charlottenbof  bis  Kedder  fùbrt  die  Balm  durch  Wald 
obne  geologisch  merkwûrdige  Stellen.  Von  der  Station  Kedder  bis  Ra- 
sick  finden  sicb  in  cl  en  Graben  an  den  Seiten  der  Balm  und  in  nabe- 
liegenden  Brûchen  zablreiche  Fossilien  ans  der  Kegelscben  Stufe  D2, 
namentlich  Orthisina  anomala,  Orthis  testudinaria  u.  a.  Ebenso  bei 
Rasick.  Hinter  Rasick,  bei  Sammoina,  passirt  man  einen  Einschnitt 
der  Jeweschen  Schicht,  D,,  und  bei  der  letzten  Station  Laakt  kommt 
man  sclion  auf  den  Yertreter  der  Kuckerschen  Schicht,  C2,  die  bis 
nahe  an  den  Rand  des  Grlints,  lus  zum  sogenannten  rothen  Leucht- 
thurm  reicht.  Von  hier  an  sieht  man  oben  auf  dem  Glint,  der  hier  den 
Xamen  Laaksherg  ftihrt,  zablreiche  Steinbruche  in  festem  grauem  Echi- 
nosphaeritenkalk.  der  von  lockeren  gelblicben  Schichten  bedeckt  wird, 
die  einen  Uebergang  zur  Kuckerschen  Schicht  bilden  und  reich  an 
Fossilien  sind.  Am  Abhang  des  Glints  selbst  sind  Steinbruche  im  Va- 
ginatenkalk  B  und  Glauconitkalk  B2  angelegt.  Unter  diesen  kann 
man  in  einigen  Einschnitten  auch  die  tieferen  Lager,  den  Grilnsand, 
den  Dictyonemaschiefer  und  den  Ungulitensand  sehen.  Die  tieferen 
Canibrischen  Schichten  treten  am  Meere,  in  einer  unteren  sandigen  und 
thonigen  Terrasse  des  Glints  bei  Marienberg  hervor,  in  welcher  Ingénieur 
IMickwitz  das  Lager  des  3Iic/cicitzia-Cong\omevats  und  daruber  eine 
Schicht  mit  Sccnella  discirioides  F.  S  c  h  m.  entdeekt  bat.  Am  Meeresstrande 
sieht  man  Sandsteinblôcke,  die  Spuren  von  Oleneïlus  Mickwitsi  und 
Volborthella  ténuis  enthalten,  sowie  Platysoleniten.  Die  Yolborthel- 
len  finden  sicb  auch  in  Xestern  im  hlauen  Thon  bei  der  sogenannten 
Westbatterie  am  Meeresstrande  und  besonders  reichlichan  einem  Profil 
am  Bri,u,ittentluss  bei  Lickat,  etwa  s  Werst  von  der  Stadt,  wo  unten 
in  thonigen  Schichten  einzelne  Lager  ganz  von  ihnen  erfùllt  sind; 
dartiber  folgen  Sandsteinhanke,  von  denen  einzelne  zablreiche  Reste 
von  MicMcitsia  mou ili fera  lïïhren. 

Die  Stadt  Reval  liegt  am  Abhange  des  Domberges,  in  einem  in- 
selartig  abgetrennten  Theil  des  Glints,  an  welchem  aile  Schichten  des- 
selben  zu  èrkennen  sind:  jetzt  freilich  nur  die  Kalklager,  da  die  tie- 
feren Schichten  von  Végétation  bedeckt  sind. 

Das  Revalsche  l'rovincialnuslum  entbâlt  ansser  vielen  histo- 
rischen  und  archàologischen  Sammlungen  auch  eine  provinciell  natur- 
historische  Sammlung,  in  welcher  ausser  einem  Herharium  und  einer 
Vogelsammlung  besonders  auf  eine  von  F.  Schmidt  angelegte  stra- 
tigraphiscb-paleontologische  Sammlung  aufmerksam  gemacht  werden 
muss,  die  eine  Uebersicht  der  Faunen  der  einzelnen  silurischen  Ho- 
rizonte  darbietet.  Jetzt  beimden  sicb  freilich  viele  wichtige  Stiickc 
nicht  in  der  Sammlung,  da  sie  zur  Bearbeitung  ausgeliehen  sind. 


XII  17 

Von  Reval  aus  ist  eine  Excursion  zum  Wasserfall  des  Jaggowal- 
schen  Bâches,  unweit  der  Kirche  Jegeleclit  und  des  Gutes  Kostifer 
projektirt,  da  hier  miter  dem  Fall  ein  schôner  Durchschnitt  der  Glint- 
schichten  zu  sehen  ist.  Von  Reval  fahrt  man  zuerst  wieder  den  Laaks- 
berg  hinauf,  auf  der  alten  St.  Petersburger  Strasse.  Hier  ist  am  Wege 
ein  Durchschnitt  zu  sehen.  in  welchem  man  namentlich  den  Unguliten- 
sand  und  den  Dictyonemaschiefer  erkennen  kann.  Oben  auf  der  Flache 
passirt  man  bald  den  alten  UYerwall,  der  aus  groben  gerollten  Ge- 
schieben  besteht  und  darauf  lo  Werst  von  der  Stadt,  bei  Hîrro,  den 
Brigittenschen  Bach  (sogenannt  nach  dem  alten  Kloster  an  seiner 
Mûndung).  Hier  steht  im  Niveau  des  Plusses  der  Fucoidensandstein 
an;  iiber  ihm  sieht  man  Geschiebelehm  und  ganz  oben  ein  Lager  von 
Stisswassermuseheln,  das  hier  aber  einer  àlteren  rîuviatilen  Abïagerung 
zugerechnet  werden  muss.  und  nicht  der  Ancylusperiode.  Auf  dem  wci- 
teren  Wege  sieht  man  wiederholt  dem  Eehinosphaeritenkalk  angehô- 
rige  Steinbrùche,  auch  der  Vaginatenkalk  kommt  gleich  hinter  dem 
Fluss  zum  Vorschein.  Bei  der  14.  "Werst  passirt  man  einen  neuen  Ka- 
nal,  der  den  Uferwall  durchschnitten  und  das  Wasser  des  Maart 'sehen 
Sees  abgeleitet  bat.  Unter  der  Briicke  iiber  den  Jegelechfschen  Bach, 
unweit  der  Kirche  Jegelecht,  sieht  man  den  Bach  aus  Klùften  im 
Kalkstein  hervorkommen  und  dem  Hauptfluss,  dem  Jaggowarscheii  Bach 
zufliessen.  Oberhalb  der  Briicke  ist  das  Flussbett  nur  angedeutet.  Nur 
bei  Hochwasser  fliesst  das  Wasser  auch  hier.  Der  Jegeleclrf  selie  Bach 
verliert  sich  unweit  des  Gutes  Kostifer,  auf  einer  Flache,  durch  zahl- 
reiche  Spalten  in  die  Erde.  Auf  dieser  Flache  sieht  man  zahlreiche 
Gruben  und  ausgewaschene  Felspartien,  die  an  eine  Karst-Landschaft 
erinnern. 

Fahrt  man  auf  der  Landstrasse  weiter,  so  biegt  man  2  Werst 
hinter  der  Kirche  Jegelecht  zum  Dorfe  Joa  ab,  wo  der  Jaggowalsche 
Bach  seinen  22  Fuss  hohen  Wasserfall  bildet,  Ist  wenig  Wasser  im 
Fluss,  so  bietet  das  Flussbett  oberhalb  des  Falles  einen  interessanten 
Anblick,  indem  die  hier  anstehenden  Sehichten  des  Vaginatenkalks 
und  z.  Th.  der  oberen  Linsenschicht  grosse  Flachen  einnehmen,  und 
man  die  verschiedenen  Orthoceren,  Lituitcn  u.  s.  w.  in  ihrer  urspriing- 
lichen  Lage  auf  dem  alten  silurischen  Meeresboden  sehen  kann.  Hart 
unter  dem  Wasserfall  sieht  man  folgendes  Profil: 

Obère  Linsenschicht  mit  Ortli.  Barrandei  Dew.  0,3  m. 

Vaginatenkalk.  unten  mit  viel  Kalkspathdrusen  .  3,2  ., 

Untere  Linsenschicht.  Grauer  menjeliger  Kalk    .  (),2  ., 
Glauconitkalk.  oben  Kalkschichten,  unten  mit  viel 

mergeli.uen  Zwischenlagen 3,1  ,, 

Glauconitsand,  lehmig  oder  mergelig 0,8  ., 

Dictyonemaschiefer  bis  zum  Wasser 0,4  „ 

Etwas  weiter  den  Fluss  hinab,  sieht  man  unter  dem  Dictyonema- 
schiefer den  Ungulitensand  hervortreten,  der  hier  am  Flussufer  die 
schonste  Entblôssung    fur   dièse  Stufe  bildet,  die  wir  in  unserem  Ge- 

o 


18  XII 

Met  haben.  Ausser  Obolus  Apollinis  koimnen  hier  noch  die  verschie- 
denen  Art  en  der  Unterabtheilung  Schmidtia  Volb.,  ausserdem  Key- 
serlingia  Pand.  vor.  Der  grôsste  Theil  des  Materials  der  Monogra- 
phie der  Gattung  Obolus  von  Ingénieur  Mickwitz  ist  an  dieser  Lô- 
kalitât  gesammelt  worden.  Weiter  abwàrts  am  Fluss  treten  noch 
mehrere  Entblôssungen  des  Fucoidensandsteins  ohne  Petrefakten  auf; 
in  den  obersten  Schichten  desselben  wurden  einige  bituminôse  Knollen 
gefundeii,  die  Spuren  von  Trilobiten  enthielten. 

Von  Reval  aus  wird  wahrseheinlich  noch  ein  Besuch  auf  déni 
Gute  Sack  gemacht  werden,  in  dessen  Kâhe  Steinbriiche  im  obersten 
Theil  der  KegePschen  Schicht,  der  Wassalemschen  Schicht  D3  ange- 
legt  sind.  Hier  herrschen  Crinoidenkalke  vor,  besonders  reich  ein- 
zelne  Platten  von  Hemicosmites,  ausserdem  Stromatoporen  und  ver- 
sohiedene  Ckaetetiden.  Der  Hemicosmitenkalk  bildet  weiter  imW,  bei 
Wassalera,  leste  Lager  eines  politurfâhigen  Kalkes,  der  vielfach  zu 
Treppenstufen,  Grabkreuzen,  Tischplatten  u.  a.  verarbeitet  wird. 

Auf  dent  Wege  nach  Sack  passirt  man  eine  Sandregion,  die  aus  den 
umgearbeiteten  oberen  Schichten  eines  breiten  As  entstanden  ist. 
Hier  wurden  auf  einer  Sandflàche,  die  voll  von  kleinen  Geschieben 
liegt,  zahlreiche  Kantengeschiebe  oder  sogenannte  Dreikanter  von 
Ingénieur  Mickwitz  gefunden,  deren  durch  Sandschliff  entstandene 
Kanten  in  bestimniten  Beziehungen  zu  den  herrschenden  Winden 
stehen. 

Von  Reval  nach  Baltischport  geht  es  auf  der  baltischen  Bahn 
zuerst  durch  das  schon  erwahnte  Sandgebiet  bis  zur  Hôhe  desselben 
bei  Nomme;  von  dort  geht  es  wieder  abwârts  zum  PaeskmTschen 
Bach,  wo  ein  kleiner  Einschnitt  in  die  KegeVsche  Schicht  passirt 
wird.  Im  Bereich  dieser  Zone  bleibt  man  auch  beim  nachsten  Halte- 
punkt,  Friedrichshoff,  und  bei  der  Station  Kegel.  Bei  der  nachsten 
Station,  Lodensee,  ist  man  schon  im  Bereich  der  Jewe'schen  Schicht. 
Du  die  in  der  Nâhe  des  Gutes  Pôllkull  einen  Einschnitt  zeigt.  In  der 
Nâhe  des  Meeres  passirt  man  noch  einen  kleinen  Einschnitt  in  der 
Kuckers"schen  Schicht  und  gelangt  dann  nach  Baltischport.  Die  kleine 
Stadt  dièses  Namens  liegt  am  W-TJfer  einer  Halbinsel,  die  nament- 
lich  an  ihrer  W-Seite  bis  zur  Spitze  von  Packerort  einen  fortlaufen- 
den  fast  direkt  in  das  Meer  abfallenden  Glint  bildet,  der  beim  Leucht- 
thurm  von  Packerort  80  F.  Hohe  erreicht.  Man  sieht  sehr  schon,  wie 
sich  die  Schichten  nach  S.  senken,  und  die  tieferen  Stufen  sich  all- 
màhlig  untèr  das  Meeresniveau  verlieren.  Bei  Packerort  ist  am  Fusse 
noch  der  Fucoidensandstein  zu  sehen,  bei  der  Stadt  Baltischport  sieht 
man  nur  die  oberen  Kalkschichten.  Weiter  nach  S  in  der  Bucht  ste- 
hen am  Meeresufer  bei  Kossa  Schichten  der  Kuckers'schen  Stufe  C2 
an,  und  bei  <ler  Kirche  Mathias,  8  Werst  von  Hapsal,  tritt  eine  Fels- 
terrasse  der  Jewe'schen  Schicht,  Dt,  ans  Meer,  die  hier  ziemlich  reich 
an  Fossilien  ist. 

Die  Oberflache  der  ganzen  Halbinsel  zeigt  zahlreiche  alte  Ufer- 
walle,  die  aile  der  letzten  Meeresbedeckung  angehoren,   da  man  hier 


XII  19 

liis  auf  die  Hohe  hinauf  Ostseemusclieln,  wie  Mytïlus  cdulis,  Curdiuw 
cduïc  und  Teïlina  haïtien  findet. 

Auch  die  Ostseite  der  Bucht  bietet  stellenweise  schone  Durch- 
schnitte.  Ich  theile  hier  ein  Profil  von  (1er  Spitze  bei  Packerot  und 
ein  anderes  nahe  dem  S.-Ende  des  Ostufers  von  Leppiko  bei  Leetz 
mit,  von  erstërem  nui-  fur  die  tieferen  Schichten,  da  die  oberen  schwer 
zugânglich  sind. 

Pacîcerort: 

Echinosphaeritenkalk. 

Vaginatenkalk,  einen  Kalksandstein  bildend. 

Glauconitkalk. 

Grlauconitsand,  oben  mergelig,  unten  sandig.    .        5,5  m. 

Dictyonemaschiefer 3  „ 

Ungulitensandstein,  z.  Th.  mit  dûnnen  Zwischen- 

sebichten  von  Dictyonemaschiefer   ...    .        3,5  „ 
Fueoidensandstein,  locker,  bis  zum  Meeresnivrau        2,5  „ 

Die  Grenze  des  Ungulitensandsteins  zum  Fueoidensandstein  pfflegt 
réélit  scharf  zu  sein.  An  manehen  Stellen  tindet  man  an  der  Ober- 
fiâche  des  letzteren  zahlreiche  teste  Sandsteingeschiebe. 

LéppiTco  bei  Leetz: 

Echinosphaeritenkalk,  grauer  harter  Kalk    .    .        1,1  m. 
Obère  Linsenschieht.  nur  2  Schichten  ....        0,3  „ 
Vaginatenkalk,  Kalksandstein,  theilweise  brec- 

cienartig   mit  Bruchstiïcken   von    sandigem 

Kalk  und  schwarzen  Pbosphoritknollen  .    .        1,7  „ 
Glauconitkalk.    Feste    Bânke    mit    mergeligen 

Zwischenschichten 1,7  „ 

Glauconitsand,  mit  festen  Concretioneu,  in  de- 

nen  OIjoJms  siluriens  Eielnv.  vorkommt     .  1    .. 

Dictyonemaschiefer 2  „ 

Die  projectirte  Excursion  nach  der  Insel  Dago  tindet  entweder 
zu  Schiff  von  Reval  oder  I^altischport  liber  Hapsal  statt,  oder  zu 
Lande  dureb  das  westliche  Estland.  Im  letzteren  Fall  fahrt  man  zu- 
nacbst  von  Reval  per  Eisenbahn  bis  zur  Station  Kegel  und  von  dort 
entweder  direkt  70 fWerst  weit  direct  nach  Hapsal,  oder  mit  Postpferden 
ûber  die  Stationen  Liwa  und  Risti.  In  jedem  Fall  wird  unterwegs 
ein  Besuch  auf  dem  Gute  Piersal,  beim  Landrath  A.  \.  zur  Miïhlen 
gemacht,  avo  ein  Steinbruch  der  Lyckholmer  Schicht  mannigfaltige 
Ausbeute,  namentlich  an  Korallen,  Gastropoden  und  Prachiopoden  in 
Aussicht  stellt,  und  ausserclem  zum  erstenmal  in  einem  alten  Uferwall 
die  Ancylusfauna  im  Jahre  1867  endeckt  wurde.  Der  direkte  Weg 
nach  Hapsal  bietet  sonst  nicht  viel  Intéressantes,  ausser  einigen  klei- 
nen  Entblôssungen,  die  zur  Kegerschen  Schicht  gehôren,  und  dem 
grossen,  schon  friiher  erwahnten  Steinbruch  bei  AVassalem. 

Auf   dem  Wes;e    iiber  Liwa    und   Risti   fahrt   man   zuerst    einitie 


20  XII 

Werst  in  der  Niederung  des  Kegel'schen  Bûches,  danu  steigt  man 
beim  Gute  Tliula  auf  den  hohen  Uferrand  hinauf,  der  hier  auch  aus 
der  Wassalem'schen  Schicht  besteht.  Hier  oben  passirt  man  auch 
eirien  alten  Uferwall  mit  Aneylusfauna.  Der  Ancylus  selbst  ist  nicht, 
innner  zu  tinden,  aber  auf  Lymnaeus  ovaius  kann  man  jedesmal 
rechuen.  2  Werst  vor  der  Station  Liwa  haben  wir  etwas  seitwârts 
voni  Wege  auf  einer  Anhohe  den  grossen  Steinbruch  von  Oddalem  in 
dem  weissen  Kalk  der  unteren  Lyckholmer  Schicht  F^t,,  der  bei 
eifrigem  Suchen  sehr  mannigfaltige  Ausbeute  gewâhrt  an  Trilobiten 
(Chasmops  Eicliwaldi,  Isotchts  und  Lichas),  Gastropoden  und  Bra- 
chiopoden.  Zwischen  den  Stationen  Liwa  und  Risti  fahrt  man  lân- 
gere  Zeit  auf  einem  alten  Moranenwall,  zu  dessen  beiden  Seiten  sich 
ausgedehnte  Sumpfe  hinziehen.  Der  Wall  verlàuft  bald  gleiehmassig, 
bald  tritt  er  in  einzelnen  Hohen  hervor,  die  mit  zahlreichen  errati- 
schen  Blôcken  gekrônt  sind.  Die  bekannten  Glacialforscher  Dr.  G. 
de  Geer  und  auch  Prof.  Wahnschaffe  aus  Berlin  haben  die  Mo- 
ranennatur  dièses  Hôhenzuges  anerkannt.  Der  Zug  gelit  der  Station 
Risti  vorbei  und  noch  etwa  10  Werst  weiter  auf  der  Hapsal'schen 
Strasse,  hier  aber  immer  gleiehmassig  ohne  isolirte  Hohen.  Von  Hap- 
sal  aus  kann,  wenn  Zeit  ttbrig  bleibt,  auch  ein  Steinbruch  der  Lyck- 
holmer Schicht  unter  dem  Gute  Xeuenhof  beim  Kruge  Rannakull  oder 
dem  etwas  weiter  gelegenen  Hupel  Pattakomâggi  besucht  werden,  oder 
auch  ein  Ausflug  nach  S.  und  SW.  in  das  tiefste  Obersilurgebiet  nach 
Weissenfeld,  wo  der  Pentamerus  borealis  vollstandig  vorkommt,  und 
nach  dem  alten  Felsufer  bei  Pullapae  geniacht  werden. 

Die  Fahrt  nach  der  Insel  Dago  findet  von  Hapsal  nach  dem  Lan- 
dungsplatz  Helterma  auf  dem  Dampfer  Progress  statt.  Auf  Dago  ist 
das  hdchste  Untersilur,  namentlich  die  Lyckholmer  Schicht,  und  das 
tiefste  Obersilur  entwickelt.  Das  Letztere  wird  allein  besucht  werden 
kônnen,  da  es  in  der  Nahe  unseres  Centralpunktes,  des  Gutes  Gros- 
senhof,  dem  Grafen  E.  v.  Ungern-Sternberg  gehôrig,  ansteht,  das 
vom  Lanclungsplatz  nur  7  Werst  entfernt  ist.  Ain  Ostufer  der  Insel 
ist,  auf  einige  Werst  weit,  nahe  am  Strande,  die  Jôrden'sche  Stufe  6r, 
Slossgelegt,  von  Helterma  bis  zum  Dorfe  Wachterpa.  Von  hier  steigt 
man  allmâhlig  an,  passirt  eine  kleine  Entblossung  der  Pentameren- 
bank  mit  Pentamerus  borealis,  und  gelangt  dann  an  das  Felsenufer 
Kallasto,  das  oben  ans  festem  Kalkfels,  unten  aus  mergeligen  Schich- 
ten  besteht,  die  reich  an  Korallen  und  einigen  Brachiopoden  sind, 
wie  namentlich  Ort/'/is  Pavidsoni,  die  auch  auf  Gotland  im  tiefsten 
Obersilur  bei  Wisby  vorkommt.  Auf  der  Hôhe  der  Stufe  sind  meh- 
rere  altère  und  neuere  Steinliruche  vorhanden,  mit  der  namlichen 
Fauna  wie  bei  Kallasto.  In  der  Nahe  der  Kirche  Pûhhalep,  unweit 
Grossenhof,  ist  eine  Felsflàche  mit  sehr  deutlichen  Schrammen  bloss- 
gelegt,  die  schon  vor  50  Jahren  von  Eichwald  und  spater  wiederholt 
von  A.  v.  Sehr  en  ck,  G.  v.  Helmersen  u.  a.  beschrieben  wurde. 


XII  21 

Wahrscheinlich  wird  schon  in  den  ersten  Tagen  der  Excursion 
ùber  Taps  ein  Abstecher  nacli  Jurjew  (Dorpat)  gemacht  werden.  Da 
sowohl  die  Hin-  als  die  Rûckfahrt  grôsstentheils  bei  Nacht  gemacht 
werden,  so  ist  ùber  die  Géologie  der  durchfahrenen  Strecke  bier  nicbt  viel 
zu  sagen.  Wie  schon  frûher  erwâhnt,  sehen  wir  von  Taps  an  zuerst 
die  Lyckholmerschicht,  Fu  dann  die  Borkholmer,  F.2,  und  das  tiefste 
Obersilur,  die  Jôrdensche  Scbiclit,  6r1?  und  die  Scbicbt  mit  Penta- 
merus  borealis,  G-.,,  die  bis  zur  Station  Ass  reicbt.  Von  bier,  ùber  die 
Stationen  Rakke,  Wàggewa  bis  Laisholm  befinden  wir  uns  in  glacia- 
lem  Gebiet  und  passiren  verscbiedene  grôssere  Asar,  auch  die  OYV 
veiiaufenden  vor  d.  Station  Waggewa.  In  der  Nâhë  der  Station  Lais- 
holm befinden  sicb  Steinbrûche  der  Raikûllschen  Scbiclit,  G-3,  spâter 
fahren  wir  wieder  ausschliesslich  durch  glaciales  Gebiet,  das  sicb  in 
der  Nahe  der  Ueberfahrt  ùber  den  Embach  durch  besonders  zablreicbe 
Granitblôcke  auszeicbnet.  In  Jurjew  selbst  haben  wir  die  Sammlungen 
der  Universitat  und  des  Naturforschervereins  zu  nennen.  In  der  ersten 
erhalten  wir  u.  a.  die  Uebersicht  ùber  aile  Ablagerungen  der  Ostsee- 
provinzen.  Besonders  hervorzuheben  sind  die  vom  verst.  Prof.  H.  Ass- 
muss  zusammengebrachten  devonischen  Fiscbreste,  die  von  ibm  und 
Pan  der  bearbeitét  wurden.  Frùber  gab  es  an  den  hohen  alten  Ufern 
der  Embacb  in  der  Stadt  selbst  schône  devoniscbe  Profile.  Jetzt  sind 
dièse  aile  verbaut  und  man  muss  schon  eine  Ausfahrt  zu  den  2 — 3 
Werst  von  der  Stadt  entfernten  Sandgruben  beim  Dorfe  Arrokùll  an 
der  Revalschen  Strasse  unternebmen.  Es  werden  bei  Dorpat  nur  Fiscb- 
reste, Bruchstùcke  von  Hetero'stius  v.  Homostius,  Osfcolc2)is  u.  a.  ge- 
funden.  Ton  Brachiopoden  nur  lÀngula  bicarinata  Kut. 


XIII 
LES  EXCURSIONS  EN  FINLANDE. 

PAR 

J.  J.    SEDERHOLM  et  W.   EAMSAY. 


De  Helsingfors  à  Tammerfors. 

Helsingfors,  capitale  du  grand-duché  de  Finlande,  est  situé  sur 
une  presqu'île  dans  le  Golfe  de  Finlande.  Il  a  environ  80,000  habi- 
tants et  présente  avec  ses  rues  larges  et  ses  nombreux  édifices  pu- 
blics l'aspect  d'une  ville  européenne  moderne.  Par  places  on  voit 
dans  la  ville  même  des  roches  de  gneiss  (schistes  granitisés);  les  îles 
qui  bordent  la  côte  sont  pour  la  plupart  constituées  par  la  même 
roche  ou  par  du  granité  gneissique. 

Entre  Helsingfors  et  Hyvinkàa  le  chemin  de  fer  parcourt  une 
plaine  d'argile  glaciaire,  souvent  couverte  d'une  argile  postglaciaire 
et  de  cordons  littoraux  contenant  des  coquilles  Litorina,  Cardium, 
Mytilus,  Tellina  etc. 

Cette  plaine  est  traversée  par  des  rivières  et  parsemée  de 
nombreuses  collines  et  de  petits  rochers.  A  Hyvinkàa  le  chemin  de 
fer  traverse  la  moraine  terminale  dite  Salpausselkâ,  qui  y  forme  une 
colline  très  basse,  composée  essentiellement  de  sable.  Une  crête  pa- 
rallèle h  cette  colline,  de  même  formation,  est  traversée  au  sud  de  la 
station  par  une  tranchée  qui  montrait  autrefois  une  alternance  de  cou- 
ches nettement  stratifiées  de  sables  à  grains  de  diverse  grosseur,  in- 
tercalés de  gravier  anguleux,  lavé,  et  de  moraine  typique,  déposée 
aux  époques  des  oscillations  du  bord  de  l'inlandsis.  Aujourd'hui  la 
coupe,  obstruée  par  des  éboulis,  ne  se  laisse  observer  qu'avec  difficulté. 

Au  nord  de  Hyvinkàa  les  graviers  de  moraine  prédominent  et  on 
y  observe  plusieurs  „âsar"  dont  le  plus  grand  est  celui  de  Tavaste- 
hus,  que  le  chemin  de  fer  traverse  au  nord  de  la  station  de  Parola. 
où  on  voit  de  beaux  effondrements  („asgropar"). 

1 


2  XIII 

La  voie  s'engage  ici  dans  la  contrée  de  la  Finlande  centrale,  par- 
semée de  lacs  dont  on  aperçoit  plusieurs  le  long  du  chemin  de  fer. 

La  ville  et  l'ancien  château  de  Tav  as  tenus  se  voient  à  l'ouest 
du  chemin  de  fer.  Au  nord  de  la  ville,  on  aperçoit  à  Test  le  beau 
château  de  Carlberg. 

Tarn  mer  for  s,  ville  de  fabriques  de  28,000  habitants,  a  une  si- 
tuation admirable  sur  l'isthme  qui  sépare  les  lacs  de  Nâsijarvi  et 
de  Pyhàjârvi,  dont  les  hauteurs  respectives  sont  de  94,6  et  de  76,6 
mètres.  L'isthme  est  formé  par  un  „âs"  (pr.  ose)  de  gravier  roulé, 
haut  et  escarpé,  qui  atteint  sa  plus  grande  hauteur  à  l'ouest  de  Tam- 
merfors.  Au  point,  nommé  Pyynikki,  la  vue  s'étend  sur  toute  la  contrée 
environnante.  On  observe  là  des  terrasses  et  des  lignes  de  rivages 
anciens  qui  se  poursuivent  jusqu'au  sommet. 

L'écoulement  du  Nâsijarvi  tranche  cet  „âs"  en  formant  les  rapi- 
des de  Tummerfors  qui  font  mouvoir  toutes  les  fabriques  de  la  ville 
dont  quelques-unes  sont  très  grandes. 

A  l'est  de  la  ville  il  y  a  des  briqueteries,  .qui  utilisent  l'argile 
feuilletée  glaciaire. 


La  géologie  des  environs  de  Tammerfors. 

PAE 

J.  J.  Sedcrholm. 

Les  roches  archéennes  des  environs  de  Tammerfors  peuvent  être 
reparties  en  trois  divisions,  qui  sont  de  haut  en  bas: 

1)  Granité  post-bothnien. 

2)  Schistes  bothniens. 

3)  Terrain  de  gneiss  pré-bothnien. 

Dans  le  dernier  prédominent  des  granités  essentiellement  méta- 
morphiques (.Ay),  en  partie  porphyroïdes  C<4.~y),  et  des  gneiss 
feuilletés  qui  sont  des  micachistes  granitisés,  plissés  au  plus  haut 
degré.  On  y  trouve  aussi  des  micachistes  typiques  (Ay)  et,  dans  les 
granités,  des  inclusions  de  diorite,  péridotite  etc.  (Ao). 

Toutes  ces  roches  affleurent  au  sud  de  la  ville  de  Tammerfors 
en  bande,  quelquefois  large  de  40 — 60  kilomètres,  qui  s'étend  à  l'ouest 
jusqu'au  Golfe  de  Bothnie,  à  Test  au-delà  du  lac  de  Pàijânne.  La 
même  formation  est  aussi  très  répandue  dans  d'autres  parties  du  pays. 

Au  nord  de  cette  bande  de  roches  fortement  métamorphosées 
viennent  les  schistes  de  Tammerfors  ou  les  formations  both- 
niennes;  ils  affleurent  en  bandes,  s'allongeant  de  l'ouest  à  l'est  et 
suivant  le  plus  souvent  les  limites  entre  le  terrain  de  gneiss  et  le 
grand  affleurement  de  granité  post-bothnien,  qui  s'étend  au  nord  des 
gneiss  sur  une  superficie  de  plus  de  23,000  kilomètres  carrés  (voir  la 
carte).  Les  couches  de  ces  schistes  sont  toujours  à  peu  près  verticales. 


XIII 


Ces  schistes  se  distinguent  par  leur  caractère  à  la  fois  cristallin 
et  franchement  détritique.  Ils  sont  souvent  représentés  par  des  phylla- 
des  (i?'f)  typiques  qui  se  rapprochent  tantôt  des  argillites,  tantôt  pas- 
sent graduellement  aux  micaschistes  à  grain  fin,  contenant  souvent 
du  feldspath;  dans  ce  cas  ils  offrent  un  caractère  gneissique. 

Les  phyllades  du  Nasijarvi  se  manifestent,  par  leur  stratification 
très  distincte  et  leur  structure  interne,  comme  formation  d'une  argile 
à  l'état  métamorphique,  intercalée  de  couches  minces  d'un  grès  argi- 
leux f  „phyllade  leptitique").  Les  phyllades  contiennent  souvent  une  ma- 
tière charbonneuse,  quelquefois  accumulée  en  bandes  minces,  dont  les 
contours  font  penser  à  une  origine  organique. 

Une  „leptite'"  plus  typique  (B'I)  d'une  couleur  rougeâtre  et 
pauvre  en  mica  (toujours  du  mica  blanc),  apparaît  dans  un  petit 
affleurement  à  l'ouest  de  Tammerfors.  Elle  y  montre  une  alternation 
nette  de  lits  originairement  horizontaux  et  d'assises  qui  possédaient 
une  stratification  oblique. 


Fig.  1.  Carte  au  1:400,000  de  l'affleurement  de  la  leptitc  de  Suôniemi 

près  de  Tammerfors.  B<1>  =  leptite,  By  =  phyllade  de  la  formation 

bothnienne,   A'-o  =  phyllades  et  micaschistes,   A-p  =  gneiss,   Ay  = 

granité,  A~y  =  granité  porphyroïde  du  terrain  pré-bothnien. 


Des  schistes  d'un  vert  foncé,  riches  en  amphibole  (le  plus  souvent 
de  Touralite),  et  en  plagioclase  qui  y  forment  des  cristaux  porphy- 
riques,  sont  presque  aussi  répandus  que  les  phyllades.  Ces  roches, 
nommées  porphyritoïdes  (By),  sont  des  tufs  métamorphiques  de  ro- 
ches effusives  archéennes.  Quelquefois  on  y  trouve  des  lits  intercalés 
de  vraies  roches  éruptives,  notamment  des  porphyrites  à  ouralite 
ou  des  porphyrites  à  plagioclase  et  à  orthose  qui  ont  été. 
dans  leur  état  originaire,  identiques  aux  basaltes,  aux  andésites  et  aux 
trachytes  modernes.  Une  roche  porphyritique  semblable  traverse  aussi 
le  phyllade  en  hlons. 

Les  conglomérats  (_&/-)  à  ciment  cristallin  sont  celles  qui 
offrent  le  plus  grand  intérêt  parmi  les  roches  botlmiennes.    Ils  y  for- 

1* 


4  XIII 

ment  des  intercalations  et  on  les  y  trouve  en  plus  grande  abondance 
que  dans  aucun  autre  système  aussi  ancien. 

On  îes  peut  étudier  le  mieux  sur  les  bords  du  lac  de  Nâsijârvi 
et  surtout  dan-  la  petite  baie  de  Horniistonlahti.  où  on  en  ren- 
contre quatre  couches  verticales  d'une  épaisseur  respective  de  1 — 2  m. 
200 — 300  m  et  20  m.  Tin  les  peut  suivre  vers  Test  pendant  plu-  de 
30  kilomètres:  à  l'ouest  du  Nâsijârvi,  on  les  retrouve  à  une  distance 
de  4  kilomètres,  dans  la  paroisse .  d'Ylôjârvi,  et  toujours  au  même  ni- 
veau LïéoloLnqiie  (voir  la  carte). 

Les  aalets  de  ce  conglomérat  arcliéen  sont  de  dimension  très- 
variable,  les  plu-  grands  ayant  un  diamètre  de  0.5  m.  le-  plus  pe- 
tits étant  microscopiques.  Ils  sont  le  plus  souvent  bien  roulés  et  de 
forme  diverse,  selon  leur  nature  pétrographique.  La  plupart  d'eus 
consistent  en  diverses  roches  effusives  porphyritiques,  en  ..porphyri- 
toïde".  phyllade  et  leptite.  toutes  ces  roches  affleurant  immédiatement 
au  sud  du  conglomérat.  Mais  on  y  trouve  aussi  deux  vari'tés  de  gra- 
nité ou  syénite  quartziière  et  une  diorite  quartzifère. 

Le  ciment  du  conglomérat  est  cristallin,  mai-  au  microscope  il 
révèle  un  caractère  originairement  élastique.  Il  est  composé  de  min- 
ces fragments  des  mêmes  roches,  qui  forment  les  galets.,  mélangés  de 
fragments  de  plagioclase,  d'augite  ouralitisé.  d'olivine  (?  changé  en 
biotite  etc.  et  de  minéraux  secondaires,  surtout  de  feldspath,  de  quartz 
et  de  biotite. 

Les  couches  de  conglomérat  alternent  avec  un  schiste  d'un  vert 
noirâtre,  très  riche  en  ouralite,  qui  est  le  tuf  métamorphique  d'une 
roche  effusive  basique.    Toutes  les  couches  sont  verticales. 

Au  nord  de  ces  couches  de  conglomérat,  on  rencontre,  sur  la 
pointe  de  Kâmmeenniemi,  une  nouvelle  couche  conglomératique, 
épaisse  de  20  mètres.  Si  cette  couche,  ainsi  que  les  tufs  et  le  phyl- 
lade affleurant  au  nord,  ont  été  originairement  superposés  aux  roches 
qui  affleurent  au  sud  du  Horniistonlahti,  l'épaisseur  totale  de  la  for- 
mation 'les  schistes  de  Tammerfors  n'est  pas  moins  de  4 — 5,000  mètres, 
(2000  m.  de  phyllades,  1500  de  tufs  inférieurs  et  de  zone  congloméra- 
tifère  et  le  reste  tufs  supérieurs  avec  leurs  intercalations  de  phyllade 
et  de  conglomérat).  L'ordre  dans  lequel  nous  venons  d'énumérer  les 
roches  est  en  même  temps  celui  de  leur  succession  stratigraphique, 
le  phyllade  affleurant  toujours  à  côté  des  gneiss  qui  le  supportaient 
autrefois  et  ces  derniers  au  sud  des  schiste-. 

Le  fort  contracte  entre  la  stratification  rectiligne  des  phyllades 
(JB'i)  et  le  plissement  intensif  du  gneiss  lAyj)  fait  présumer  un  grand 
hiatus  entre  ces  formations.  En  effet,  on  peut  observer  en  plusieurs 
endroits,  par  exemple  au  nord  d'Aittolahti,  que  les  filons  de  granité  (A-]') 
qui  abondent  dans  le  gneiss,  ne  traversent  jamais  les  phyllades.  Seu- 
lement on  observe  au  voisinage  de  la  ligne  de  contact  des  deux  for- 
mations de  petites  masses  de  granité  porphyroïde  intrus  à  l'état  solide, 
durant  le  plissement  du  phyllade,  mais  jamais  rien  qui  pût  être  inter- 
prêté comme  injection  de  cette  roche  à  l'état  de  magme. 


XIII 


Dans  la  région  à  l'est  du  Nâsijârvi,  au  nord  du  Siuro  et.  dans  la 
contrée  à  l'ouest  du  Pâijânne,  on  observe  le  contact  net  '  entre  les 
phyllades  et  le  granité  porphyroïde;  on  peut  y  constater  que  le  gra- 
nité porphyroïde  a  servi  de  base  aux  sédiments  métamorphosés  qui 
composent  la  formation  des  schistes  de  Tammerfors. 

Le  granite(i?j')qui  affleure  au  nord  des  schistes, montre  toujours  des 
phénomènes  de  contact  indiquant  son  âge  plus  récent.  Il  traverse  les  schi- 
stes en  nombreux  filons  et  la  pénétratition  se  montre  souvent  si  intime 
que  sur  plusieurs  centaines  de  mètres  la  roche  de  contact  peut  être 
appelée  gneiss  à  riions  ou  schiste  granitisé.  On  peut  surtout  bien 
étudier  la  naissance  d'une  telle  roche  intermédiaire  sur  la  rive  ouest 
du  Nâsijârvi,  au  contact   nord  de  l'affleurement  des  schistes  de  Tam- 


Fig.  2.  Carte  au  1:400,000  des  environs  du  Lac  Nâsijârvi.  B;  =  gra- 
nité p  o  s  t  b  o  t h n i e n ,  B/  =  porphyritoïde,  B'-  =  conglomérat.  Bs  = 
phyllades  et  micaschistes,  Bù  —  leptite  de  la  formation  bothnienne; 
Af  =  granité,  A-y  =  granité  porphyroïde.  Ao  =  diorites  et  pérido- 
tites,  A'i  =  micaschiste,  J.-yv  =  gneiss  du  terrain  prébothnien. 


merfors.  Sur  la  rive  orientale  où  l'on  rencontre  des  phénomènes  ana- 
logues, le  porphyritoïde.  riche  en  ouralite,  se  montre  transformé  en 
une  roche  massive,  semblable  à  une  diorite.  Dans  une  autre  zone  de 
contact,  à  Orihvesi,  les  schistes  sont  changés,  sur  une  distance  de  plus 
d'un  kilomètre  de  la  ligne  de  contact,  en  une  roche  schisteuse,  rap- 
pelant une  leptynite.  riche  en  feldspath  qui  semble  avoir  cristal- 
lisé sous  l'influence  du  granité  environnant.  Ce  granité  aussi  montre 
une  zone  de  contact  endogène,  zone  qui  se  manifeste   par  une  struc- 


f.) 


XIII 


ture  à  la  fois  porphyrique  et  micropegmatitique  évidente,  quoique  en 
partie  dissimulée  par  le  métamorphisme  que  la  roche  a  subi  après  la 
solidification. 

Le  granité  contient  en  plusieurs  endroits  des  bandes  de  schistes 
allongées  et,  partout,  des  fragments  très  nombreux.  Ces  englobements 
sont  en  général  fortement  granitisés  et  présentent  dans  ce  cas  la 
structure  d'un  „gneiss  à  liions"  ou  d'une  diorite.  Mais  ces  enclaves 
montrent  encore  çà  et  là  la  structure  et  la  composition  minéralogique 
des  schistes  de  Tammerfors  et  contiennent  quelquefois  des  galets  in- 
dubitables, preuve  incontestable  de  l'origine  sédimentaire  de  la  roche 
englobée.  Très  souvent,  comme  par  exemple  au  nord  de  Teiskola, 
ces  enclaves  offrent  l'aspect  d'une  vraie  diorite  de  structure  très 
variable. 

Les  schistes  qui  affleurent  dans  les  paroisses  deSuodenniemi  et 
de  Lavia  à  l'ouest  de  Tammerfors,  sont  partiellement  plus  métamor- 


Fig.  3.  Carte  au  1:400,000  de  l'affleurement  des  schistes  botlmiens  de 
Lavia  et  de  Suodenniemi.  JBny  =  granité  porphyroïde  postbothnien; 
JBy  =  porphyritoïde,  B~k  =  conglomérats,  _Bf  =  phyllades  et  micaschi- 
stes de  la  formation  bothnienne;  Ay  =  granité,  Axy  —  granité  por- 
phyroïde,  J.X  =  ,, gneiss   de   Lavia'1,   Â^  =  autres   gneiss  du  terrain 

prébotknien. 


phosés  (jue  ceux  dont  nous  venons  de  parler.  Le  phyllade  y  est  sou- 
vent remplacé  par  un  micaschiste  qui  ne  diffère  [que  très  peu,  dans 
sa  composition  pétrographique,  des  micaschistes  de  la  formation  sous- 
jacente.  On  y  rencontre  aussi  un  conglomérat  qui  offre  à  peu  près 
l'aspect  d'un  gneiss  tacheté  h,  amphibole.  A  Harju,  dans  la  paroisse 
de  Suodenniemi,  on  trouve  un  autre  conglomérat  très  intéressant  à 
cause  de  sa  structure  presque  gneissique.  A  la  surface  attaquée 
par  l'action  atmosphéri  jue,  les  contours  des  galets  et  leurs  formes 
arrondies  apparaissent  très  distinctement;  mais  dans   des   échantillons 


XIII  7 

et  surtout  clans  les  plaques  minces,  leurs  limites  sont  confuses  par  suite 
de  la  présence  de  nombreux  minéraux  secondaires.  Toutefois  on  peut 
reconnaître,  parmi  les  galets,  des  représentants  de  quelques-unes  des 
roches  qui  affleurent  dans  la  formation  sous-jacente  de  gneiss,  entre 
autres  du  ,,gneiss  de  la  via"  (AX).  Cette  roche  porphyroïde  schisteuse 
rappelle,  quand  elle  est  bien  conservée,  un  tuf  ou  une  roche  effusive 
porphyritique,  à  laquelle  un  fort  métamorphisme  a  fait  prendre  l'aspect 
d'un  gneiss. 

Il  est  très  intéressant  de  constater  ici  les  preuves  les  plus  positi- 
ves d'une  discordance  entre  les  schistes  bothniens  de  Lavia  et  les 
micaschistes  du  terrain  sous-jacent  qui  offrent  presque  le  même  carac- 
tère pétrographique.  A  Lavia  on  observe  en  effet  le  contact  net  du 
granité  (A7),  traversant  les  schistes  du  terrain  des  gneiss,  avec  les 
schistes  de  Lavia;  dans  la  zone  de  contact  le  granité  présente  le  ca- 
ractère d'une  brèche  qui,  plus  près  des  schistes,  prend  l'aspect  d'un 
conglomérat  fondamental.  Evidemment  la  surface  du  granité  a  été 
désagrégée  par  l'action  atmosphérique  avant  la  déposition  des 
sédiments  qui,  à  l'état  métamorphique,  forment  maintenant  les  schistes 
île  Lavia  et  de  Tammerfors.  Le  même  phénomène  se  répète  en  plu- 
sieurs endroits  de  la  même  région,  bien  que  dans  une  forme  moins 
typique. 

L'ensemble  des  schistes  à  l'ouest  de  la  Finlande,  formés,  de  même 
que  les  schistes  de  la  région  de  Tammerfors,  dans  l'intervalle  entre 
les  deux  grandes  époques  de  l'éruption  des  granités  archéens  de  ces 
contrées,  a  reçu  le  nom  de  formations  bothniennes.  A  cette  série 
de  roches  se  rapportent  également  les  porphy rites  à  our alite  de 
Tammela  et  de  Kalvola  à  l'ouest  de  Tavastehus  et  de  Pellinge  près 
de  Borgo;  le  caractère  effusif  de  ces  roches  archéennes  accompagnées 
de  tufs  etc.,  ne  peut  être  méconnu.  De  plus,  on  doit  probablement  y 
rapporter  aussi  les  schistes  qui  affleurent  à  Ylivieska,  dans  le  gouver- 
nement d'Uléaborg,  et  peut-être  aussi  quelques  formations  de  la  Suède 
du  nord.  Tous  ces  schistes,  dont  les  couches  sont  toujours  à  peu  près 
verticales,  abondent  en  intercalations  de  conglomérats. 

Encore  dans  les  parties  voisines  de  la  côte  du  Golfe  de  Finlande, 
où  le  terrain  est  composé  de  roches  archéennes  d'un  âge  différent, 
disloquées  à  la  même  époque  et  intimement  pénétrées  par  les  granités 
post-bothniens,  on  peut  trouver  en  plusieurs  endroits  des  débris  de  ro- 
ches bothniennes  dont  la  composition  originaire  est  assez  bien  con- 
servée pour  être  reconnue. 

Tout  ce  terrain  ayant  ainsi  subi  des  dislocations  intenses  à  une 
époque  postérieure  à  la  déposition  des  couches  bothniennes,  on  ne 
peut  douter  de  leur  âge  pré-cambrien,  surtout  si  l'on  prend  en  consi- 
dération que  les  couches  des  roches  cambriennes  et  siluriennes  de 
l'Esthonie,  sur  la  rive  opposée,  au  sud  du  même  golfe,  sont  à  peu  près 
horizontales.  Il  est  à  remarquer  aussi  que  les  grès  pré-cambriens  de 
Bjôrneborg  et  de  Kauhajoki  et  les  roches  granito-porphyriques,  dites 


8  XIII 

„rapakivi",  qui  affleurent  en  massifs  très  étendus  dans  le  sud  de  la 
Finlande,  ne  manifestent  déjà  aucun  indice  de  dynamométamorphisme. 

L'âge  pré-cambrien  des  roches  mentionnées  étant  prouvé  par  le 
fait  qu'on  les  a  rencontrées  sous  forme  de  galets  dans  un  conglomé- 
rat ;'i  la  base  du  cambrien  fossilifère,  il  est  évident  que  le  plisse- 
ment dans  cette  région  était  terminé  bien  avant  la  période 
cambrienne. 

Mais  l'âge  des  schistes  bothniens  semble  pouvoir  être  déterminé 
d'une  manière  encore  pins  précise.  Dans  la  partie  est  de  la  Finlande 
on  trouve  une  série  de  sédiments  plissés  plus  anciens  que  le  rapa- 
kivi.  mais  plus  récents  que  les  granités  archéens  du  type  de  ceux 
qui  pénètrent  les  schistes  de  Tammerfors.  Ainsi  ceux-ci  sont  sépa- 
rés de  la  base  du  groupe  paléozoïque  par  deux  puissantes 
formations  (du  rang  d'un  système)  et  trois  discordances  im- 
m  e  n  s  e  s. 

Ils  soiit,  de  plus,  si  intimement  liés  au  terrain  fondamental  cristal- 
lin, dit  archéen,  dn  sud  de  la  Finlande,  qu'il  est  absolument  impos- 
sible de  les  séparer  de  celui-ci.  Aussi  leur  présence  en  plusieurs  points 
n'a-t-elle  rien  d'étonnant  pour  ceux  qui  ont  fait  des  investigations  sur 
ce  terrain,  de  telles  roches  s'y  trouvant  à  plusieurs  endroits.  En  tout 
cas  la  formation  de  Tammerfors  est  celle  où  la  nature  sédimentaire  et 
métamorphique  des  vrais  schistes  cristallins  archéens  se  montre  avec 
le  plus  d'évidence. 

Comparativement  à  la  simplicité  qui  règne  ailleurs  au  sud  de  la 
Finlande,  les  formations  glaciaires  des  environs  de  Tammerfors 
sont  assez  complexes. 

Les  stries  glaciaires  présentent  ici  plusieurs  systèmes.  Les 
directions  prédominantes  sont  S.  25° — 30°  E.  et  S.  60" — 65"  E.  (côté 
frappé  au  X  —  W.).  Au  sud  de  Tammerfors  on  observe  des  stries  se 
dirigeant  W. — E.  et  parfois  X.  65"  E.  (côté  frappé  à  l'W.).  Ces  diverses 
directions  peuvent  être  expliquées  comme  provenant  durant  la  retraite 
de  la  glace;  mais  au  nord  de  la  ville  on  trouve  des  stries,  allant  S.  5" 
E.  (côté  frappé  au  N.),  transversalement  aux  premières  et  apparte- 
nant sans  doute  à  un  système  plus  récent,  le  même  qui  correspond  à 
la  grande  moraine  terminale  dite  „Hâmeenkangas"  qu'on  trouve  au 
nord-ouest  de  Tammerfors,  et  qui  ressemble  à  un  as  par  sa  configura- 
tion et  sa  constitution  sableuse. 

Au  sud  de  Tammerfors  et  au-delà  du  domaine  occupé  par  le 
système  le  plus  récent,  on  trouve  d'autres  stries  allant  du  nord  au 
sud,  peut-être  les  plus  anciennes  de  cette  région. 

l.i'  gravier  de  moraine  est  dans  toute  la  contrée  d'une  com- 
position très  uniforme.  Immédiatement  au  sud  de  la  moraine  termi- 
nale, dite  Hâmeenkangas,  on  a  observé  deux  différentes  couches  de 
gravier  de  moraine,  qui  contiennent  des  débris  de  roches  indiquant 
une  origine  différente.  Le  fait  que  ces  couches  de  gravier  sont  séparés 
par  un  lit  d'argile  glaciaire,  indique  un  intervalle  assez  long  entre  les 


XIII  9 

deux  phases  de  la  glaciation,  dont  chacune  offre  un  système  de  stries 
différent. 

Tammerfors  est  traversé  dans  la  direction  S.  60" — 70"  E.  par  un 
grand  as  de  gravier  roulé.  Cet  as  fait  partie  du  système  d'âsar  qui 
se  dirige  sous  l'angle  droit  vers  la  grande  moraine  terminale  du  sud 
de  la  Finlande,  dite  Salpausselkà.  ,Un  autre  as  qui  se  joint  à  celui-ci 
au  sud-ouest  de  la  ville,  se  dirige  N.  80°  E.  A  Suodenniemi  on  trouve 
près  de  Harju  un  petit  as  dont  les  sinuosités,  qui  rappellent  ceux  d'un 
cours  d'eau,  semblent  indiquer  l'origine  des  âsar. 

L'argile  glaciaire  (l'argile  à  Yoldia)  de  cette  contrée  offre  sou- 
vent des  couches  annuaires  très  épaisses.  Dans  la  contrée  au  nord- 
ouest  de  la  ville;  on  a  trouvé  une  argile  déposée  dans  la  „Mer  à  Ancy- 
lus"  d'eau  douce. 

Partout  clans  cette  contrée  on  trouve  des  terrasses  formées  par  la 
mer  arctique  à  Yoldia,  Quelques  roches  sur  la  rive  orientale  du  Nâ- 
sijarvi  permettent  de  constater  que  la  mer  y  a  atteint  le  niveau  absolu 
de  16(3 — 167  m.  Au-dessous  de  ce  niveau  les  roches  sont  tout  à  fait 
nues,  grâce  à  Faction  des  lames:  mais  au-dessus  de  la  ligne  nettement 
dessinée  de  ce  niveau,  1rs  crevasses  sont  pleines  de  gravier  de  mo- 
raine. Le  même  gravier  recouvre  le  sommet  des  roches. 


Itinéraire. 

Partant  de  Tammerfors  on  vi-.it. >ra  les  affleurements  de  schiste  etc 
sur  les  deux  rives  du  Xàdjàrvi,  accessibles  en  bateau  à  vapeur.  Le 
deuxième  jour  on  ira  par  le  chemin  de  fer  à  Siuro,  puis  en  voiture 
à  Lavia,  Près  de  la  voie  ferrée  se  trouvent  les  beaux  rapides  de  No- 
kia, où  est  située  une  fabrique. 

On  s'arrêtera  à  Mauri  et  en  plusieurs  endroits  de  la  paroisse  de 
Suodenniemi  pour  visiter  les  affleurements  de  schiste  etc.  Après 
l'excursion  à  Lavia,  on  retournera  le  troisième  jour,  par  le  même 
chemin,  à  Tammerfors  et  on  ira  le  jour  suivant  à  Lahtis,  où  on  ar- 
rivera le  soir. 

Visite  à  Lahtis. 

A  Lahtis  le  chemin  de  fer  atteint  la  grande  moraine  termi- 
nale dite  Salpausselkà'  qu'il  suit  jusqu'à  Simola. 

La  direction  de  cette  moraine,  qui  parcourt  toute  la  Finlande  méri- 
dionale sous  forme  de  crête  bien  marquée,  fait  toujours  un  angle  droit 
avec  les  stries  glaciaires  qu'on  observe  au  nord  et  à  l'ouest  de  la  moraine. 
Quand  la  moraine  se  recourbe  en  arc,  comme  par  exemple  au  sud- 
ouest  du  lac  de  Saïma,  les  stries  glaciaires  prennent  aussi  des  direc- 
tions divergentes  en  continuant  de  faire  angle  droit  avec  la  moraine 
Dans  l'est  de  la  Finlande:  les  stries  appartenant  à  ce  système  et  allant 
du  W.  à  TE.  se  poursuivent  encore  à  l'est  de  Salpausselkà  et 


10 


XIII 


ne  s'arrêtent  que  quand  ils  atteignent  une  ligne  marquée  par  de 
grandes  accumulations  de  sable  et  de  gravier  roulé,  qui  va  de  Salmis, 
au  N. — E.  du  Ladoga,  vers  le  N. — W.,  dans  la  contrée  au  nord  du  lac 
Janisjarvi.  Ce  n'est  que  du  côté  est  de  cette  formation,  qui  doit  être  une 
sorte  de  moraine  terminale,  qu'on  trouve  des  stries  appartenant  à  un  sy- 
stème plus  ancien, allant  du  N.— K— W.au  S.— S.— E.Ainsi  le  Salpaus- 


j  nt„„„ 


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L  e  or  e  n  de 

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C.    S  S        2,'tveau    (Wei,&s) 

'•'■•      Chc  m-i  us 

Fig.  4. 

selkà  ne  peut  pas  être  regardé  comme  limite  d'une  glacia- 
tion particulière,  mais  seulement  comme  moraine  terminale  qui 
s'est  formée  dans  un  certain  temps  stationnaire  h  l'époque  de  la  re- 
traite des  glaces.  Au  nord,  à  une  distance  de  10  à  20  kilomètres,  s'al- 
longe une  crête   parallèle  de  la  même  formation  que   le  Salpausselka. 


XIII  1 1 

On  s'arrêtera  à  Lahtis  pour  visiter  le  Salpausselkâ  et  pour  faire 
une  excursion  à  la  ferme  de  Messila  où  on  verra  l'ancien  rivage  de 
la  mer  à  Yoldia  (la  mer  glaciaire). 

Entre  la  gare  et  le  bourg  de  Lahtis,  la  moraine  terminale  offre 
plusieurs  excavations  qui  permettent  d'étudier  en  détail  la  structure 
et  la  stratification  du  Salpausselkâ. 

Au  sud  et  à  Test  des  fermes  de  Messila  s'étend  le  fond  de  l'an- 
cienne mer  glaciaire.  Il  est  rempli  de  nombreux  blocs  roulés  et  lavés, 
et  d'accumulations  de  galets  et  de  sable.  Tout  près  des  maisons,  bâ- 
ties sur  une  terrasse  formée  par  érosion  de  la  mer  à  Yoldia,  Tan- 
cienne  ligne  du  rivage  (  1  r. 6  m)  se  dessine  sous  forme  d'un  amas  de 
grands  blocs.  En  d'autres  lieux  près  de  Messila,  cette  ligne  de  rivage 
est  marquée  par  de  petites  accumulations  de  galets  et  de  gravier.  Aux 
promontoires  qui  entourent  les  embouchures  des  anciens  golfes,  ces 
cordons  littoraux  sont  rangés  l'un  à  côté  de  l'autre  en  lignes  sous 
forme  d'éventail  f„spits"). 

La  surface  de  la  moraine  au-dessous  de  la  .,limite  marine",  dif- 
fère beaucoup  de  celle  qui  est  au-dessus.  La  première,  qui  avait  été 
exposée  à  l'action  des  vagues,  est  dépouillée  de  ses  éléments  les  plus 
fins.  La  dernière  contient  encore,  même  dans  les  parties  superficielles, 
un  fin  détritus  typique  des  dépôts  glaciaires. 

A  Messila  saille  de  la  moraine  le  noyau  d'un  quartzite  archéen 
que  sa  dureté  a  protégé  de  l'érosion  et  qui  forme  l'endroit  le  plus 
élevé  du  sud  de  la  Finlande  (223  m).  Promenade  à  son  sommet,  Tii- 
rismaa,  d'où  on  jouit  d'une  vue  splendide  sur  le  lac  de  Vesijârvi  et  ses 
environs. 

Retour  à  Lahtis  et  départ  pour  la  ville  de  Kotka. 


De  Lahtis  à  Hogland. 

A  la  station  de  Nyby  le  Salpausselkâ  atteint  sa  plus  grande  hau- 
teur au-dessus  de  la  contrée  plate  qui  l'entoure.  Au  nord  de  Kouvola 
le  chemin  de  fer  le  traverse  par  une  tranchée  de  12  m  de  profon- 
deur; la  moraine  terminale  y  montre  une  stratification  très  distincte 
et  des  intercalations  de  lits  de  moraine. 

Entre  Nyby  et  Kausala  on  s'engage  dans  le  grand  affleurement 
de  rapakivi  de  Wiborg,  qui  a  une  superficie  de  plus  de  1200  km 
carrés.  Le  rapakivi  est  un  granité  porphyro'ide  à  grands  cristaux 
d'orthose  entourés  d'une  enveloppe  d'oligoclase  et  séparés  par  une 
pâte  à  grain  moyen  de  structure  micropegmatitique.  La  roche  se  dés- 
agrège très  rapidement  sous  l'action  atmosphérique,  surtout  dans  les 
parties  tournées  vers  le  sud.  A  cause  de  cette  désagrégation  beau- 
coup des  rochers  y  sont  changés  en  collines  de  gravier. 

Dans  les  environs  de  Kotka  on  aura  l'occasion  d'étudier  le  ra- 
pakivi typique,  ici  très  peu  altéré. 

Départ  de  Kotka  pour  l'île  de  Hogland. 


1 2  XIII 

L'île  de  Hogland  s'élève  à  peu  près  à  l'endroit  où  le  Golfe  de 
Finlande  a  sa  plus  grande  largeur.  Isolée  au  milieu  de  la  mer,  elle 
s'aperçoit  de  loin:  les  cimes  des  monts  de  Polijoiskorkia  1 106  m),  de 
Haukkavuori  (-1-47  m)  et  de  Lounatkorkia  1158  m)  se  dessinent  d'a- 
bord sur  l'horizon  comme  trois  îlots,  mais  à  mesure  qu'on  s'en  ap- 
proche, les  parties  plus  liasses  se  font  voir  et  ses  monts  apparaissent 
réunis;  le  Hoglaud,  long  de  11  km  et  large  de  1,5  à  3  km,  s'étend 
comme  un  grand  massif  rocheux  devant  les  yeux  du  spectateur. 

Son  versant  occidental  est  escarpé;  le  versant  oriental  a  des  pen- 
tes plus  douces  et  a  ainsi  offert  des  lieux  favorables  à  l'habitation; 
c'est  là  que  sont  situés  les  deux  villages  de  l'île:  le  Suurikylâ  avec 
500  habitants  environ,  et  le  Kiiskinkylâ  avec  250  habitants.  L'île  de 
Hogland  possède  trois  phares  et  une  station  de  pilotes. 


Traits  principaux  de  la  géologie  de  l'île  de  Hoglaud. 

PAR 

Wilhelm  Ramsay. 

L'intérêt  de  la  géologie  de  l'île  de  Hogland  tient  à  ce  qu'un  as- 
sez grand  nombre  des  différentes  roches  qui  constituent  la  terre  ferme 
de  la  Finlande,  se  trouvent  représentés  dans  un  espace  aussi  limité. 
En  même  temps  on  peut  y  voir  de  beaux  exemples  de  l'érosion  gla- 
ciaire et  des  vestiges  des  transgressions  des  mers  quaternaires. 

La  partie  la  plus  considérable  de  l'île,  c'est-à-dire  l'ensemble  des 
grands  monts  qui  s'élèvent  à  l'est  d'une  ligne  de  petits  vallons  entre 
la  pointe  de  Hailiniemi  et  le  rocher  de  Yalkeakallio,  est  formée  de 
porphyre  à  quartz  (microgranites  porphyriques  et  porphyres  quart- 
zifères).  L'âge  de  cette  roche  est  le  pré-cambrien  et  correspond  â 
celui  du  granité,  dit  rapakivi,  du  sud  de  la  Finlande.  Les  autres 
parties  de  l'île  sont  constituées  par  des  roches  antérieures  au  por- 
phyre à  quartz. 

Parmi  ces  roches,  surtout  au  sud  et  au  nord  de  l'île,  les  plus  déve- 
loppées sont  diverses  espèces  de  gneiss  et  de  schistes  cristallins 
de  l'âge  archéen.  Leurs  couches  sont  fortement  disloquées  et  plissées: 
de  nombreux  filons  de  granité  les  traversent  et  y  sont  injectés. 

La  partie  centrale  de  Hogland  est  remplie  par  un  gabbro  am- 
phibolitisé,  roche  composée  de  labrador  en  partie  saussuritisé,  d'oli- 
goclase,  d'actinote,  d'ouralite  contenant  quelques  restes  d'augite,  et 
offrant  sous  le  microscope  des  traces  évidentes  d'une  action  dyna- 
mométamorphique. Le  granité  rouge  qui  traverse  les  couches  des 
gneiss-  et  des  schistes  mentionnés  plus  haut,  pénètre  aussi,  en  nombreux 
filons,  le  gabbro  amphibolitisé. 

Cependant  ce  granité  ne  traverse  pas  les  couches  de  quartzite 
ancienne  et  d'eurite  qui  se  trouvent  dans  les  rochers  de  Purje- 
kallio  et  de  Somerinvuori.  Ces  roches  sont  donc  postérieures  à  l'érup- 


XIII.    Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolog.  Internat. 


CARTE  GEOLOGIQUE 
cSe  l'île  de 


^^    Brèche  Jb 
friction  . 

T  -*       Tuf. 


l^l^ji^ild     à   cjuartz. 

[ïî**if X\   Porpîijjrite 


ioooi  Ccnolpijierai  et" 
^LS3l   qunrte.te  récent 


Qunrlzitc 

ancien  ne 

Eyrile. 


pV^TTH  firanite  rouge 

gnpisçiaxfi>. 


F",-/)  Gabb 


amukioolit  isi" 


1  Pohjo.sUrlun. 

2  JVUjaballi.i. 

3  PurjokftUio 
H   SomeriiulHow. 
i  Riui'cka  uuori 
G  Lounatltorkia. 

7  WftlUahatlio 
fi  Pcmjois  nui . 
0  HaïKniemi 


g53rr:3    Gneiss  e!7 
Eg^=Sra    scfiistes  cristallins 


XITI  1 3 

tion  du  granité  appartiennent  par  conséquent  à  des  formations  beau- 
coup plus  récentes  que  celles  des  gneiss,  des  schistes  cristallins  et  du 
gabbro.  Conformément  à  leur  âge  plus  récent,  elles  montrent  au  mi- 
croscope une  structure  encore  franchement  élastique,  malgré  la  cristal- 
lisation d'une  grande  quantité  de  mica  blanc  et  d'autres  minéraux, 
formés  sous  l'influence  du  métamorphisme  régional,  tandis  que  les 
schistes,  traversés  par  le  granité,  sont  complètement  cristallins.  De 
même  que  les  couches  de  ceux-ci  et  les  formations  du  gabbro,  le 
quartzite  et  reurite  sont  disloqués  et  plissés. 

Les  plis  abradés  du  quartzite  ancien  sont  recouverts  en  discor- 
dance par  un  conglomérat  consistant  en  grès  et  en  grands  galets 
de  quartzite  et  formant  une  couche  sur  les  sommets  des  rochers  de 
Purjekallio  et  de  Somerinvuori.  Il  plonge  faiblement  vers  l'est,  mais 
la  roche  ne  montre  plus  de  traces  du  métamorphisme  régional.  Un 
quartzite  à  grain  fin,  dont  on  voit  un  affleurement  au  pied  du  ver- 
sant occidental  du  rocher  de  Majakallio,  est  contemporain  du  con- 
glomérat. 

Une  autre  roche  plus  récente  que  le  conglomérat  est  une  por- 
phyrite à  labrador  idiabase  porphyrique).  On  la  voit  dans  le  Ma- 
jakallio reposer  sur  le  quartzite  le  plus  récent:  dans  le  rocher  de 
Pyttykallio  ce  diabase  porphyrique  et  un  tuf  qui  l'accompagne,  ren- 
ferment des  enclaves  de  granité  et  de  quartzite  du  conglomérat. 

La  plus  récente  de  toutes  les  roches  de  Hogland,  le  porphyre  à 
quartz  (mierogranites  et  micropegmatites  porphyriques)  a  rempli  une 
dépression  à  Test  des  parties  les  plus  anciennes  de  l'île,  et  les  recouvre 
en  plusieurs  endroits.  Il  contient  souvent  des  enclaves  d'autres  roches, 
surtout  dans  le  mont  de  Lounatkorkia,  qui  est  plein  d'englobements 
de  granité  et  de  porphyrite  à  labrador.  Ceux-ci,  de  même  que  les  cou- 
ches de  porphyrite  recouvertes  par  le  porphyre  à  quartz,  ont  subi  un 
métamorphisme  sous  l'influence  de  la  roche  encaissante.  Ce  porphyre, 
le  plus  souvent  d'une  structure  microgranitique  et  micropegmatitique 
avec  de  grands  cristaux  d'orthose  et  de  quartz,  devient  felsitique  et 
même  vitreux  près  de  la  ligne  de  contact  avec  les  roches  antérieures. 

En  quelques  lieux  on  trouve  sous  le  porphyre  des  couches  de  tuf. 
Le  tuf  est  constitué  par  la  matière  provenant  du  porphyre  et  par  les 
enclaves  du  diabase  porphyrique,  du  granité  etc.,  formant  ensemble 
des  brèches  éruptives. 

Le  porphyre  de  l'île  de  Hogland  n'est  qu'un  reste  de  couches  plus 
étendues  qui,  de  la  même  manière  que  les  masses  du  „rapakivi"  au 
sud  de  la  Finlande,  ont  rempli  de  grandes  dépressions.  Evidemment 
des  mouvements  verticaux  de  l'écorce  terrestre  ont  eu  lieu  après  la 
formation  du  porphyre,  et  l'île  de  Hogland  est  restée  comme  un  mas- 
sif surélevé.  Les  failles  principales  qui  l'entourent  sont  cependant  cou- 
vertes par  la  mer,"  mais  des  ruptures  se  sont  produites  dans  leur  voi- 
sinage. Elles  se  sont  manifestées  par  des  brèches  de  friction  dans 
le  porphyre,  sur  le  rivage  oriental  et  dans  quelques  roches  de  la  côte 
occidentale. 


14  XIII 

Pour  former  de  ce  butoir  l'île  de  Hogland,  il  a  suffi  de  l'érosion. 
Le  dernier  travail  de  sculpture  a  été  achevé  par  l'action  de  l'in- 
landsis au  temps  glaciaire.  Les  glaces  se  sont  propagées  du  XXE  au 
SSW,  direction  des  stries  et  des  faces  moutonnées  des  rochers. 

L'inlandsis  disparu,  l'érosion  marine  commença  son  travail,  car 
l'île  de  Hogland  a  été  en  grande  partie  submergée  sous  la  mer  à 
Yoldia,  le  lac  à  Ancylus  et  la  mer  à  Litorina.  A  cause  de  la 
transgression  de  ces  mers  il  s'est  formé  de  grands  amas  de  blocs  roulés, 
de  galets  et  de  sable,  accumulés  en  monticules,  en  terrasses  et  en 
cordons  littoraux.  D'après  M.  Berghell,  le  niveau  de  la  mer  Yoldia  se 
trouvait  à  86  m  au-dessus  de  la  mer  actuelle,  celle  du  lac  Ancylus  à 
61  m  et  celle  de  la  mer  Litorina  à  38  m. 


Itinéraire. 

Descente  à  Suurikyla.  Visite  au  promontoire  de  Kappelniemi,  où 
on  verra  la  brèche  de  friction  clans  le  porphyre. 

Promenade  de  Suurikyla  à  la  pointe  de  Pohjoisrivi:  on  verra  di- 
verses espèces  de  porphyre  à  quartz  et  l'action  actuelle  de  la  mer  sur 
le  rivage. 

Ascension  du  mont  de  Pohjoiskorkia:  Porphyre  à  quartz;  anciennes 
lignes  de  rivage  se  montrant  sous  forme  d'accumulations  de  blocs  roulés 
et  de  galets;  une  grotte  du  temps  de  la  mer  à  Yoldia. 

Pohjoiskorkia:  vue  générale  de  l'île  et  de  sa  constitution  géologique. 

Marche  de  Pohjoiskorkia  au  rocher  de  Majakallio:  on  traverse 
d'abord  la  limite  de  la  mer  à  Yoldia  (à  86  m,  d'après  M.  Berghell) 
et  puis  un  grand  espace  couvert  des  accumulations  formées  par  l'ac- 
tion de  cette  mer. 

Sur  la  face  occidentale  du  rocher  de  Majakallio  on  verra  la  coupe 
suivante: 

Porphyre  à  quartz  (en  haut). 
Diabase  porphyritique. 
Quartzite  (en  bas). 

Visite  au  rocher  de  Pyttykallio:  Porphyrite  à  labrador  et  tuf  avec- 
enclaves  de  granité  et  de  quartzite. 

Visite  au  Purjekallio:  Conglomérat  de  quartzite,  recouvrant  en  dis- 
cordance le  quartzite  ancien. 

Après  avoir  examiné  le  tuf  au-dessous  du  porphyre  à  quartz  au 
pied  du  mont  de  Haukkavuori,  on  se  rendra  en  bateau  à  vapeur  de 
Suurikyla  à  Kiiskinkyla. 

Marche  de  Kiiskinkyla  au  lac  de  Liivalahdenjarvi:  Porphyre  à 
quartz;  gabbro  amphibolitisé  traversé  de  nombreux  hlons  de  granité: 
tuf  du  porphyre. 

Au  lac  de  Ruokolahdenjàivi:  Ligne  de  contact  du  porphyre  avec 
le  gabbro  amphibolitisé. 


XIII  15 

Enfin,  au  sommet   du   mont  de  Lounatkorkia:    Porphyre  à  quartz 
avec  enclaves  de  granité  et  de  porphyrite  à  labrador. 

Départ  de  l'île  de  Hogland  en  bateau  à  vapeur  pour  Wiborg. 
De  "Wiborg  à  St.  Pétersbourg  par  chemin  de  fer. 


Exclusion  à  Imatra 

PAB 

J.  J.  Sederlic  lm 

Entre  Saint-Pétersbourg  et  Wiborg.  le  chemin  de  fer  parcourt  une 
contrée  où  les  formations  quaternaires  régnent  exclusivement. 

Le  pays  plat,  nivelé  par  l'action  des  vagues,  avait  été  couvert  par 
la  mer  arctique  à  Yoldia;  les  quelques  îlots  qui  en  émergeaient  sont 
jusqu'aujourd'hui  entourés  de  terrasses  indiquant  les  plus  hauts  ni- 
veaux atteints  par  la  mer. 

Près  de  Wiborg  on  aperçoit  les  premières  roches  du  sous-sol 
cristallin. 

Entre  Wiborg  et  St- André,  on  passe  dans  le  grand  affleurement  du 
„rapakivi"  de  Wiborg  (voir  p.  11),  dont  les  roches  désagrégées  se  mon- 
trent partout  près  du  chemin  de  fer.  Près  de  la  station  de  St-André, 
on  traverse  la  limite  de  cet  affleurement;  on  y  constate  un  grand  con- 
traste entre  les  granités  archéens  fortement  dynamométamorphiques 
et  le  rapakivi  exempt  de  toute  trace  de  métamorphisme. 

A  St-André  on  traverse  le  large  et  imposant  fleuve  „Wuoksi",  que 
le  chemin  de  fer  suit  dès  lors  sur  un  parcours  de  quelques  kilomètres 
jusqu'à  Imatra. 

Là  les  eaux  puissantes  du  Wuoksi  se  resserrent  dans  une  étroite 
gorge  rectiligne,  longue  de  350  m  et  d'une  largeur  moyenne  de 
23 — 25  m.  Sur  cet  espace  le  niveau  s'abaisse  de  9 — 1()  m.  La  pente  est 
rapide  en  amont  et  en  aval  de  la  gorge,  ce  qui  donne  pour  tous 
les  rapides  une  différence  de  niveau  de  plus  de  15  m.  Ces  rapides  sont 
imposants  par  leur  puissance,  plutôt  que  par  leur  hauteur.  On  évalue 
la  masse  d'eau  à  450 — 700  m3  par  seconde  et  la  puissance  des  rapides 
à  plus  de  100,000  chevaux-vapeur. 

Sur  le  bord  est  de  la  gorge  que  les  rapides  ont  creusée  dans  le 
granité  gneissique  dans  un  sens  parallèle  à  sa  schistosité,  on  trouve  le 
ht  ancien  de  l'Imatra,  qui  était  4 — (i  fois  plus  large  et  dont  le  fond 
était  à  6 — 8  m  au-dessus  du  niveau  des  rapides  actuels. 

Tout  ce  terrain  est  rocheux  et  en  grande  partie  couvert  de  blocs 
et  de  galets;  on  y  observe  des  marmites  de  géants  très  nombreuses. 
L'argile  glaciaire,  qui  se  dresse  en  falaise  à  l'est  de  ce  terrain,  a  été 
couverte  autrefois,  muis  fut  déblayée  au  moment  où  se  forma  le  fleuve. 
Puis  les  rapides  commencèrent  à  creuser  successivement  leurs  lits  dans 
le  granité  qui  présente  des  fissures  nombreuses  facilitant  l'érosion.  A 
mesure  que  s'approfondissait  la  gorge  qui  suit  la  rive  haute  de  l'est,  le 


16 


XIII 


fleuve  quittait  son  ancien  lit;  il  coule  maintenant  au  fond  d'un  canon 
peu  profond  d'âge  postglaciaire. 

Les  rapides  de  l'Imatra,  qui  ont  dû  autrefois  mériter,  mieux  que 
maintenant,  le  nom  de  cataracte  ou  chute  d'eau,  sont  de  date  assez  ré- 


===      Arqiles    g 
^\     BocKerS. 


laciaires      yS    Terrasse, 
/ftp    Tourbières 


V       Argiles   glaciaires 

M       Moraine  I   L  état  inférieur  Au  flcuve. 

G        Granité    anei ssi tjtie.     H  L  état  actuel   cioi  fleuve. 

E  Surf»',  e    de   l'eau. 

Fig.  5. 

cente.  Les  eaux  du  Saïma,  barrées  par  la  moraine  terminale  dite  Sal- 
pausselka,  s'écoulaient  autrefois  par  un  fleuve  au  cours  sinueux  qui  se 
dirigeait  vers  l'ouest  et  se  réunissait  au  fleuve  Kymniene  au  nord  de 
la  station   Kouvola.   Les   lacs   dits  Kivijarvi,   marqués   sur   la  feuille 


XIII  17 

Walkeala  de  la  carte  géologique  de  Finlande,  sont  les  restes  de  ce 
fleuve.  Actuellement  ces  lacs,  comme  l'a  constaté  dernièrement  M.  Berg- 
hell,  sont  séparés  du  lac  de  Saïma  par  une  barre,  haute  de  5  mè- 
tres. Sous  l'influence  du  soulèvement  inégal  du  sol,  la  nappe  d'eau  du 
Saïma  s'éleva  de  plus  en  plus  au  sud,  jusqu'à  ce  qu'il  atteignit,  au  nord 
de  l'Imatra,  le  sommet  de  la  crête  Salpausselkâ  et  la  perça.  C'est  alors 
que  l'ancien  écoulement  cessa  et  que  se  forma  le  fleuve  Wuoksi. 

Si  toute  la  gorge  eût  été  excavée  par  les  rapides,  la  masse  des 
roches  déblayées  s'évaluerait  à  environ  150,000  m3,  quantité  très  con- 
sidérable, même  si  on  la  repartit  sur  un  temps  de  5,000  à  10,000  ans. 

A  une  distance  d'un  kilomètre  au  sud  des  rapides,  on  trouve  sur 
la  rive  est  du  Wuoksi  les  „pi erres  d'Imatra",  connues  de  tous  les 
géologues.  Ces  pierres  qu'on  recueille  au  bord  de  l'eau  sont  des  concré- 
tions de  marne,  formées  dans  l'argile  glaciaire  qui  se  dresse  en  falaise 
escarpée. 

A  6  kilomètres  au  sud  de  l'Imatra  est  situé  le  rapide  de  Wallin- 
koski,  que  beaucoup  de  voyageurs  préfèrent  à  l'Imatra  à  cause  de  ses 
environs  pittoresques  et  de  sa  pente  plus  forte. 

Au  nord  de  l'Imatra,  et  à  une  distance  de  7  kilomètres,  le  lac  de 
Saïma  étale  sa  grande  nappe  d'eau  parsemée  de  milliers  d'îles.  Le 
Saïma  est  le  plus  grand  et  le  plus  caractéristique  des  lacs  de  la  Fin- 
lande— le  „Pays  des  Mille  Lacs" — et  on  peut  le  parcourir  en  bateau  à 
vapeur  jusqu'à  Kuopio  et  Iisalmi,  situés  à  400  kilomètres  environ  de 
la  côte. 


i8 


XIÏI 


Tableau  de  Téquivalance  des  roches  précambriennes  de  la  Finlande 
méridionale  par  J.  J.  Sederholm. 


Réaion  au  nord  L'île  de  Hoeland  t>  , _  •           j 

!  ■ 

duGolfe  deFin-   (d'après  tf  W.  ^  «^»  f™ 
lande.                Ramsay).        du  ldC  ljad0Sa- 

's 

|  Diàbase  à  oli- 

Diabase  gàbbro- 

s 

vine.  Grès   des 

ïde  de  Walamo. 

"c 

N3 

environs        de 

Grès  du  Ladoga. 

o 

•03 

Bjôrneborg. 

-G 
p 

Formations  jot- 

Rapakivi  de  Ny- 
stad,   d'Alande, 

Porphyre  à 
quartz  avec  ses 

Rapakivi  de  Sal- 
mis. 

0) 

niennes 

de  Wiborg. 

tufs. 

3 

Porphyrite  à  la- 

O 

brador  avec  tuf. 

SX 

Gabbros  (anor- 

Conglomérat  et 

o 

O/ 

5 

0) 

s 

thosites)(leJa,a\a: 

quartzite  récen- 
te. 

Discordances. 

Diorite,  argilli- 

tL-  1 

tes,  dolomie, 

ci 
ce 

Formations  ja- 
tuliennes 

Font  défaut 

Quartzite 
ancienne   et 

quartzites  et 
conglomérats  de 

"-CÎ 

eurite 

Suojârvi,  de  So- 

ci 
g 

5 

anlahti,dePielis, 

de  Kuusamo  etc. 

— 

Discordances. 

Formations  ar- 

Granité    affleu- 

chéennes supé- 

rant au  nord  de 

rieures 

Tammerfors. 

Granité  rouge 

gneissique  de-la 

Granité  rouge. 

Granité  gneissi- 

côte méridionale. 

que. 

3 

Schistes  bothni- 

S 

ens  de  Tammer- 

ci 

fors  etc. 

. 

Porphyrites  à  ou- 

ralite  de  Tam- 

— 

mela,  de  Pellinge 

Gabbros  ampli i. 

+s 

etc. 

bolitisês. 

S 

Schistes  d'Ylivi- 

g 

eska. 

^ 

Formations  ar- 

Discordances. 

Schistes  ladogi- 

-J 

che  ennes    infé- 

PnsPt mipiçs:  Sflii- 

c 

rieures 

Granités  anci- 

Gneiss et  schi-  ,Vteux°"lqulVa- 

"8 

ens,  gabbros, 

stes    cristallins ,         lents. 

r^ 

péridotites  etc. 

d'âge    indéter- 

-H 

y  compris  les 

Schistes  et  gneiss 

miné. 

schisteux    pré- 

Formations  kat- 

bothniens. 

Soubassement 

Gneiss   graniti- 
que le  plus  an- 
cien. 

archéennes 

inconnu. 

1 

XIII.  Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Qcolog   Internat 


iVr"  t^-UMh  .Grmnulil  t 


\., 


XIII  19 


Bibliographie. 

On  n'énumère  ici  que  les  publications  possédant  un  intérêt  géné- 
ral  ou  celles  qui  concernent  spécialement  les  contrées  qu'on  visitera. 

Pétrographie  et  stratigraphie  des  roches  anciennes. 

Andersson.  Job.  G-unnar:  Till  frâgan  om  de  baltiska  postarkaiska 
eruptivens  a lder.  Geolog.  Foren.  Forh.  Stockbolm.  Bd.  18. 
1896.  R  58. 

Bergbell,  Hugo:  Beskrifning  till  kartbladet  J\l>  33.  AViborg.  Finlands 
Geol.  Und.  (Sous  la  presse). 

—  och  Benj.Frosterus:  Fini.  Geol.  Und.  Beskrifning  till  kartbladet 

te  28.  Sàkkijarvi. 
Cohen,  E.   und   Deecke,  W.:   Ueber  Gescbicbe   aus  Neu-Vorpom- 
mern  u.  Rûgen.  Mittb.  des  naturw.  Ver.  fur  Neu-Vorpom- 
mern  und  Riïgen.  23  Jabrg.  1891. 

—  Erste  Fortsetzung.  Ibid.  28  Jabrg,  1896. 

Frosterus,  Benj.:  Ueber  ein  neues  Vorkomninis  von  Kugelgranit 
unfern  AVirvik  bei  Borgâ  in  Finland,  nebst  Bemerkun- 
gen  ûber  ahnlicbe  Bildungen.  Tschermaks  Min.  u.  Petrogr. 
Mitth.  Bd.  XIII.  1892. 

—  Ueber   einen   neuen   Kugelgranit    von   Kangasniemi   in   Finland. 

Bull.  Connu,  géol.  de  la  Finlande,  te  4.  1896. 
Hogbom,  A.  G.:  Om  postarkaiska  eruptiver  inom  det  svenskt-finska 

urberget.   Geol.    Foren.  Forb.    Stockbolm.   Bd.  15.  1893. 

P.  209. 
Moberg,  K.  Ad.:   Beskrifning  till  kartbladet  te  3.   Fini.    Geol.  Und. 

1881. 

—  Beskrifning  till  kartbladet  te  6.  Fini.  Geol.  Und.  1883. 

—  Beskrifning  till  kartbladet  .Ai-  8.  Fini.  Geol.  Und.  1885. 

—  Beskrifning  till  kartbladet  .Ai:  27.  Fredriksbamn.  Fini.  Geol.  Und. 

1895. 
Popoff,  Boris:   Ellipsoidiscbe  Einsprenglinge   des  finlândischen  Ra- 

pakiwi-Granites   (en  langue  russe,   résumé  en  allemand). 

Tpy^;.  Hun.  Cn6.  06m.  EcTecTBOiicntiT.  1697. 
Ramsay,  AVilhelm  und  Bergbell,  Hugo:  Das  Gestein  von  Iiwaara 

in    Finnland.     Geol.    Foren.    Fôrh.    Bd.    XIII,   p.    300. 

Stockholm  1891. 

—  und  Xyholm,  E.  T.:    Cancrinitsyenit   und   einige  verwandte  Ge- 

steine  aus  Kuolajàrvi.  Bull.  Comm.  Géol.  de  la  Finlande, 
3fc  1.  Helsingfors.  1895. 
Sederholm,  J.  J.:    Beskrifning  till  kartbladet  te  18.  Tammela.  Fini. 
Geol.  Und.  1890. 

2* 


20  XIII 

Sederholm,  J.  J.:  Ueber  die  finnlândischen  Rapakiwigesteine.  Tscherni. 
Min.  und  Petrogr.  Mitth.  Bd.  XH.  Wien.  1891. 

—  Studien   iïber  archàische   Eruptivgesteine   aus  dem  sttdwestlichen 

Finnland.  Tschermaks  Mineralogische  und  Petrographi- 
sche  Mittheilungen.  Bd.  XII.  Wien.  1891. 

—  Oni  bârggrunden  i  sôdra  Finland.  Fennia,  8,  Al'  3.  (Deutsches  Réfé- 

rât). Helsingfors.  1893. 

—  Ueber  einen  metamorphosirten  pràcambrischen  Quarzporphyr  von 

Karvia  in  der  Provinz  Abo.  Bull.  Conim.  Géol.de  la  Fin- 
lande. %  2.  1896. 

—  Om  indelningen  af  de  prekambriska   formatiônerna  i  Sverige  och 

Finland  oeh  om  nomenklaturen  for  dessa  àldsta  bildnin- 
gar.  Geol.  Fôren.  Fôrh.,  Bd.  XIX,  Stockholm,  1897. 

—  Ueber  eine  archàische  Sedimentforination  im  siïdwestlichen  Finn- 

land. Bull.  Comm.  Géol.  de  la  Finlande,  J\»  6  (sous  presse). 
Contiendra  une  description  détaillée  de  la  géologie  des 
environs  de  Tammerfors. 

Tôrnebohm,  A.  E.:  Om  anvândandet  af  termerna  arkeisk  och  al- 
gonkisk  pâ  skandinaviska  fôrhâllanden.  Geol.  Fôren.  Fôrh. 
Stockholm.  Bd.  18,  ss.  285—299. 

Ungern-Sternberg,  Th.  von:  Untersuchungen  liber  den  finnlân- 
dischen Rapakivigranit.  Inauguraldissertation.  Leipzig, 
1882. 

Wiik,  F.  J.:  Om  skifferforniationen  i  Tavastehus lan.  Bidrag  till  kân- 
ncd.  af  Finlands  natur  och  folk,  utg.  af  Finska  Vet.  Soc. 
Hft,  26.  Helsingfors.  1874. 
Ofversigt  af  Finlands  geologiska  fôrhâllanden.  Akad.  afh.  Helsing- 
fors. 1876. 

—  Om  brottstycken  af  gneis  i  gneisgranit  fran  Helsinge  socken.  Bidr. 

t.  kanned.  af  Fini,  natur  och  folk.  Hft.  46.  Helsingfors.  1887. 

—  Om  sôdra  Finlands  primitiva  formationer.   Fennia,  12,   M  2.  Hel- 

singfors. 1896. 

Géologie  de  l'île  de  Hogland. 

Hoffmann,  F.,  Geognostische  Beobachtungen  auf  einer  Reise  von 
Dorpat  bis  Abo.  Beitr.  zur  Kenntn.  des  russischen  Rei- 
ches,  herausg.  von  v.  Baer  und  v.  Helmersen.  Bd.  IV,  1841. 

Lagorio,  A.:  Mikroskopische  Analyse  ostbaltischer  Gesteine.  Dorpat. 
1876. 

Lcmberg,  J.:  Die  Gebirgsarten  der  Insel  Hochland  chemisch-geogno- 
stisch  untersucht,  Arch.  fur  die  Naturk.  Liv-,  Esth-  und 
Kurlands  Erste  Série.  Bd.  IV.  1868. 

Ramsay,  Wilhelm:  Om  Hoglands  geologiska  byggnad.  Geol.  Fôren. 
Fôrh.  Bd.  XII.  Stockholm.  1890. 

—  Beskrifning  till  kartbladen  M  19  och  20,  Hogland  och  Tytarsaari. 

Fini.  Geol.  Und.  1891. 


XIII  2i 


Formations  quaternaires. 

Anderson,  Gunnar:  Svenska  vâxtvârldens  historia.  Stockholm  1896. 

Berghell,  Hugo:  Geologiska  iakttagelser,  hufvùdsakligast  af  kvar- 
tarbildningarna,  lângs  Karelska  jàrnvagens  tvâ  fôrsta 
distrikt  och  Imatrabanan.  (Deutsches  Référât)  Fennia,  4, 
Ai-  5.  1891. 

—  Geologiska  iakttagelser  lângs  karelska  jarnvàgen.  II.   (Deutsches 

Référât)  Fennia,  5,  AI  2.  Helsingfors  1892. 

—  Huru  bôr  Tammerfors-Karigasalaâsen  uppfattas?  (Deutsches  Réfé- 

rât) Fennia,  5,  JV1  3.  1892. 

—  Beobachtungen  ùber  den  Bau  uncl  die  Configuration  der  Randmo- 

rânen  im  ôstlichen  Finnland,  Fennia,  8,  Ai.'  5.  1893. 

—  Bidrag    till   kànnodomen   om   sôdra   Finlands    kvartara   nivâfôr- 

àndringar.  (Deutsches  Referai)  Fennia,  13,  Al' 2.  1896.  Bull, 
du  Connn.  géol.  de  la  Finlande,  AL'  5.  1896. 
De  Geer,  Gérard:   Quarternary   changes    of   level    in   Scandinavia. 
Bull.  Geol.  Soc,  Am,  Vol.  3,  1891. 

—  Om    kvartara   nivâfôrandringar   vid   Finska   viken.  Geol.  Foren. 

Fôrh.  Stockholm.  Bd.  XV,  1894. 

—  Skandinaviens  geografiska  utveckling  efter  istiden.  Stockholm  18!)6. 
Frosterus,  Benj.:   Nâgra   iakttagelser   angâende   skiktade   moràner 

samt  rullstensâsar.  (Deutsches   Référât),   Fennia,  3,  Al  8. 

1890. 
Helmersen,  G.  v.,  Studien  ùber  die  Wanderblôcke  und  die  Diluvial- 

gebilde  Russlands.  Mém.  de  l'Acad.  Imp.  des  Sciences  de 

ht-Pétersbourg.  VII  Sér.  T.  XIV,  Al  7.  1869. 
Herlin,  R.:  Tavastmons   och   Tammerforsâsens   glacialgeologiska  be- 

tydelse.  Geogr.  Foren.  Tidsk.  1891. 

—  Palaeontologisk-vâxtgeografiska  studier  i  norra  Satakunta.  Vetensk. 

meddel.  af  Geogr.  Foren.  i  Finland,  III,  1896. 

—  Tavastmons  erosionsterrasser  och  ttrandlinier.  (Deutsches  Référât) 

Fennia  12.  Al  7.  Helsingfors  1896. 
Krapotkin,  P.  A.:   nnci>Jia    M.-corp.  H  A.  KpaiioTKiiiia   bo    speiu^ 
reo.îoni4ecKofi  notaimi  no  <I>J!n.i^n;iiii  h  lllr.cu.iu,  1871. 

—  rmicoMcrpuMCCKaK  KapTa  kijkuoîi  $iiuJiaHji,iii  ki,  nacjit.;!,.  o  aeaaiiK. 

iicp.  3an.  no  06m,.  reorp.  T.  VII. 
Munthe,  Henr.:  Studier  ôfver   Baltiska   Hafvets   kvartara   Historia. 
Bihang  Svenska  Vet.  Akad.  Handl.  Bd.  18,  II,  Al  1.  1892. 

—  Preliminary  Report  on  the  physical  geography  of  the  Litorina-Sea. 

Hull.  Geol.  Instit,  of  Upsala.  Vol.  II,  Al  3.  1894. 

Nathorst,  A.  G.:  En  vàxtfôrande  lera  frân  Wiborg  i  Finland  Geol 
Foren.  Fôrh.  Stockholm.  Bd.  XVI,  1894. 

Nordenskiôld,  Nils:  Beitrag  zur  Kenntniss  der  Schrammen  in  Finn- 
land. Acta  Soc.  Scient,  Fennicae,  Tome  VU.  1860. 

Ram  s  a  y,  Wilhelm:  Ueber  den  Salpausselkâ  im  ôstlichen  Finnland. 
Fennia,  4,  Al  2.  Helsingfors  1891. 


22  XIII 

Ramsay,  Wilhelm:  Till  frâgan  om  det  senglaciala  hafvets  utbredning 
i  sôdra  Finland.  Bihang  at'V.  Hackman  och  J.  J.  Seder- 
holin  (Résumé  en  français).  Fennia,  12,  Aï'  5.  Helsingfors 
1896.  Bull,  du  Comm.  géol.  de  la  Finlande,  JV«  3.  1896.. 

Rush  erg,  J.  E.:  Ytbildningar  i  ryska  och  finska  Karelen  med  siir- 
skild  hansyn  till  de  Karelska  randmoranerna.  (Deutsches 
Référât)  Fennia,  7,  As  2.  1892. 

Sederholm,  J.  J.  Om  istidens  bildningar  i  det  inre  af  Finland.  (Deut- 
sches Référât)  Fennia,  1,  As  7.  1889. 

Segercrantz,  W.:  ÏKâgra  fôrekomster  af  i>ostglacialt  skalgrus  i  Fin- 
land. Fennia,  12,  As  8.  1896. 

Siéger,  R.  Seeschwankungen  und  Strandverschiebungen  in  Skandina- 
vien.  Zcitschr.  d.  Gesellsch.  fur  Erdkunde.  Berlin.  Bd.  28. 
1893.  té  1  u.  As  6. 


XIV. 

DE  MOSKGU  A  KOURSK 
(via  Podolsk,  Toula,  Aleksine,  Orel) 


PAR 

S.    2STIKITIN. 


La  ligne  du  chemin  de  fer  de  Koursk,  quittant  Moscou  à  l'est- 
de  la  ville,  va  traverser  la  vallée  de  la  rivière  Yaouza  pour  descendre 
dans  la  large  vallée  de  la  Moskwa  et  se  prolonger  le  long  de  son  bord, 
constitué  par  les  sables  inférieurs  stratifiés  contenant  des  blocs  erratiques 
Q\a.  La  rive  droite  de  la  Moskwa  est  ici  composée  des  mêmes  dépôts 
jurassiques,  volgiens  et  pléistocènes,  qu'on  a  déjà  vus  aux  environs  de 
Moscou  (Mniovniki).  Le  volgien  est  aussi  en  grande  partie  détruit;  le 
jurassique  n'arrive,  au  niveau  de  Peau,  que  jusqu'au  séquanien  (./|)  à 
Gard. 'alternons.  Le  haut  est  occupé  par  les  sables  inférieurs  (Q\a)  et 
l'argile  morainique  brun  rougeâtre  à  blocaux  (Q[b)  qui,  puissamment 
développée  ici,  s'étend  au  loin  vers  le  sud  en  recouvrant  toute  la  sur- 
face du  pays  le  long  de  la  voie  ferrée.  Ce  n'est  que  vers  la  rivière 
Oka,  près  de  Serpoukhow,  que  l'argile  disparaît  par  endroits,  pour 
faire  place  aux  sables  inférieurs.  Le  sol  et  la  végétation  de  la  contrée 
présentent  à  peu  près  le  même  type  que  nous  avons  décrit  dans  la 
première  page  de  notre  guide  des  environs  de  Moscou. 

A  juger  d'après  les  sondages  et  d'après  les  coupes  des  bords  des  ruis- 
seaux voisins,  il  paraît  hors  de  doute  que  les  dépôts  quaternaires  mention- 
nés recouvrent  des  restes  plus  ou  moins  bien  conservés  de  dépôts  yolgiens 
et  jurassiques  dont  l'épaisseur  diminue  progressivement  vers  le  sud.  La 
rivière  Pakhra  et  ses  affluents  plus  ou  moins  importants  montrent  déjà 
les  murs  des  calcaires  carbonifères  de  l'étage  moscovien  (C2). 


J)  Voir  le  guide  I  (Environs  de  Moscou). 


XIV 


Podolsk, 

Quelques  kilomètres  avant  d'arriver  à  la  ville  de  Podolsk,  la  voie 
ferrée    traverse  la  rivière   Pakhra,   la  haute   rive   gauche  de  laquelle 
montre,  immédiatement  en  aval  du  pont   du  chemin  de  fer,   une  belle 
<;oupe  des  calcaires  de  l'étage  moscovien  (C2)  atteignant  24  mètres  de 
hauteur.    Actuellement   ces  calcaires   sont   largement   exploités  par  la 
Société  de  la  fabrique  de  ciment.  Bien  que  les  galeries  d'extraction  ne 
soient  creusées  que  dans  les  horizons  exploités,  l'ensemble  des  coupes 
de  la  rive  permet  de  reconstituer  la  succession   suivante  des  couches: 
Argile  morainique,  environ  3  mètres. 
Calcaire  jaunâtre  dolomitique,  brisé  en  morceaux. 
Couche  interstratifiée  marneuse,  verdâtre. 
Calcaire  corallien  jaunâtre  à  Syringopora  paraïléla,  Aulopora 
macrostoma,  Chaetetes  radians,  Bothrophyllum  conicum, 
Fenestella  veneris,  Polypora  martis  etc. 
Doloinie  argileuse  verdâtre. 

Marbre  jaune   podolien.   Sous   cette   appellation  on  désigne  un 
calcaire  compact,  dur,  facilement  polissable,  contenant  de 
nombreux  restes  de  coraux,  cidarides,   foraminifères  mé- 
tamorphosés en  calcite,  qui  donne  à  toute  la  couche,  ter- 
reuse dans  sa  base,  une  fausse  structure  cristalline  à  in- 
tercalations  spathiques.  . 
Doloinie  verdâtre  argileuse. 
Pierre  à  socle,  tendre,  blanche. 
Des  restes  passablement  rares  de  Spirifer  mosquensis,  Productifs 
semireticulatus  et  Archaecidaris  rossica   se  rencontrent   tant  dans  le 
marbre  jaune  que  dans  la  pierre  blanche  à  socle.  Dans  ce  dernier  ho- 
rizon nous  avons  de  plus  trouvé,  dans  une  carrière  située  à  6  km.  de 
là  vers  le  NW,  une  riche  faune  de  céphalopodes,  décrits  par  M.  Tzwé- 
taew  dans  les  Mémoires  du  Comité  Géologique.  Vol.  V,  As  3. 

Plusieurs  des  horizons  indiqués  sont  utilisés:  l'argile  morainique 
fournit  les  briques  rouges  qui  sont  le  principal  matériel  de  construc- 
tion de  Moscou;  le  marbre  podolien  s'emploie  pour  escaliers,  planchers 
etc.  Quelques-uns  des  horizons  consistent  presque  en  pure  carbonate 
de  chaux  qui,  mêlé  dans  les  proportions  exigées  avec  de  l'argile,  donne 
le  ciment  de  Portland,  alors  que  les  marnes  dolomisées  fournissent  le 
ciment  romain. 

Un  sondage  exécuté  non  loin  de  Podolsk,  près  du  village  Jérino, 
a  traversé,  sous  l'argile  morainique,  7,85  m.  de  dépôts  jurassiques  (J"3), 
140,5  m.  du  calcaire  de  l'étage  moscovien  (<72),  24,6  m.  du  calcaire  car- 
bonifère de  la  section  inférieure  (Cl),  62,2  m.  de  l'étage  argilo-arénacé 
houilllfère  (C{),  et  s'est  arrêté  à  18,5  m.  dans  le  calcaire  du  dévonien 
supérieur. 


XIV 


Serpoukhow  sur  l'Oka. 

Les  alentours  de  cette  ville  sont  d'un  grand  intérêt  pour  le  géo- 
logue étudiant  les  dépôts  carbonifères  du  bassin  de  Moscou.  On  peut 
y  observer  en  plusieurs  endroits  la  transition  directe  des  calcaires  de 
l'étage  moscovien  (C2)  à  l'assise  des  calcaires  de  la  section  inférieure 
(C\)  1).  La  partie  supérieure  de  cette  section  inférieure  a  reçu  dans 
la  littérature  géologique  des  derniers  temps  le  nom  d'étage  de  Ser- 
poukhow (C\c)  ou  sous-étage  à  Spirifer  Kleini.  L'étage  présente  en 
haut  des  argiles  grises  et  rose  rougeâtre,  contenant  en  profusion  Pro-. 
ductus  lobatus  Sow..  Afin/ris  ambigua  Sow.,  Spirifer  Kleini  Fisch.: 
vers  le  bas,  les  argiles  passent  à  des  calcaires  gris  compacts  dolomiti- 
ques  et  dolomies,  dans  lesquels  les  formes  citées  sont  accompagnées 
d'une  série  de  fossiles  propres  au  Mountain-limestone  de  l'Europe  occi- 
dentale, tels  que  Orthis  resupinata,  Martinia  glàbra,  Streptorhynchus 
crenistria,  Productus  Cora,  1  r.  punctatus,  Pr.  scabriculus  etc.  Le 
fossile  prédominant  dans  les  assises  plus  inférieures  Productus  gigan- 
teus,  se  rencontre  encore  rarement  dans  cet  étage-ci. 

Une  carrière  classique  pour  l'étage  de  Serpoukhow.  malheureuse- 
ment abandonnée  aujourd'hui  et  couverte  d'éboulis.  était  située  à  pro- 
ximité de  la  voie  ferrée,  à  gauche,  entre  la  station  Serpoukhow  et 
POka  près  du  village  Zaborié.  On  y  pouvait  observer  la  transition 
en  bas  des  marnes  et  argiles  rouges  ou  verdâtres,  à  Spirifer  mos- 
quensis  et  Archaeocidaris  rossica,  à  des  argiles  rouilleuses  à  Pro- 
ductus lobatus  et  Athyris  ambigua,  passant  à  leur  tour  à  des  calcai- 
res dolomitiques  qui  fournissent  une  riche  faune  variée  du  Mountain- 
limestone. 

Un  forage,  enfoncé  non  loin  de  Serpoukhow.  sur  la  rive  de  l'Oka. 
près  du  village  Podmokloïé,  a  traversé  33  m.  des  calcaires  de  la 
section  inférieure  (une  partie  considérable  de  l'étage  de  Serpoukhow 
se  trouve  en  ce  point  au-dessus  de  la  bouche  du  puits)  et  60  m.  de 
l'étage  argilo-aivnacé  carbonifère  (C\).  Le  sondage  a  été  poussé  jus- 
que dans  les  calcaires  du  dévonien  supérieur.  De  la  comparaison  des 
trois  profonds  sondages,  exécutés  à  Moscou,  Podolsk  et  Serpoukhow,  il 
résulte  que  dans  la  succession  des  dépôts  des  étages  du  bassin  de  Moscou 
l'étage  carbonifère  moscovien  occupe  la  place  au-dessus  du  Mountain- 
limestone  et  non  au-dessous,  comme  le  croyaient  plusieurs  géologues 
(Trautschold,  Koninck  et  d'autres).  JDe  plus,  la  comparaison  des  ré- 
sultats obtenus  par  les  sondages,  de  même  que  les  données  hypsomé- 
triques.  ont  démontré  que   toutes  les    couches   du   bassin   de   Moscou 


])  Pour  la  question  sur  la  limite  de  ces  dépôts,  voir:  S.  Nikitin. 
Dépôts  carbonifères  dans  la  région  de  Moscou.  Mém.  Com.  Géol.  Vol.  Y, 
Al' 5.  Pour  la  structure  de  la  section  inférieure:  A.  Struve.  Die  Schich- 
tenfolge  in  den  Carbonablagerungen  im  sùdlichen  Theil  des  Moskauer 
Kohlenbeckens.  Mém.  Acad.  St.  Pbg.  T.  XXX1Y.  JV«  6.  1886. 

1* 


4  XIV 

offrent  un  plongement  faible,  mais  distinct,  des  bords  du  bassin  vers  le 
centre,  et  que  les  dépôts  plus  anciens  apparaissent  à  la  surface  aux 
bords  du  bassin. 


Gouvernement  de  Toula. 

Après  avoir  gravi  la  pente  de  la  vallée  de  l'Oka  qui  sépare  ici  le 
gouvernement  de  Moscou  du  gouv.  de  Toula,  la  voie  ferrée  traverse 
jusqu'à  Toula,  et  plus  loin  vers  le  sud,  la  région  du  développement  de 
tous  les  dépôts  carbonifères  énumérés  plus  haut.  L'horizon  supérieur 
conserve  sur  une  assez  longue  distance  vers  le  sud,  presque  jusqu'à  la 
station  Laptewa,  les  traces  de  l'étage  moscovien  C2  qui  fait  absolu- 
ment défaut  dans  le  bassin  de  la  rivière  Oupa,  sur  la  rive  de  laquelle 
se  trouve  la  ville  de  Toula.  Sur  le  parcours  entre  Serpoukbow  et  Toula  on 
observe  un  changement  essentiel  du  type  du  quaternaire,  notamment 
le  remplacement  des  dépôts  à  blocs  erratiques  par  le  type  méridional 
des  argiles  des  terrasses  et  des  argiles  loessoïdes.  Néanmoins  la  vallée 
de  l'Oka  ne  fait  point  la  limite  de  ces  dépôts,  de  même  'qu'elle  n'a 
point  servi  de  frontière  au  grand  glacier  scandinavo-russe,  comme  le 
présument  les  auteurs  de  certains  ouvrages  récents,  zoologiques  et  bo- 
taniques, dans  le  but  d'expliquer  certaines  particularités  qui  distinguent 
la  faune  et  la  flore  de  la  vallée  de  l'Oka,  et  en  général  du  gouvernement 
de  Toula,  de  la  flore  et  de  la  faune  du  gouv.  de  Moscou.  De  cette  ma- 
nière on  peut  encore  aujourd'hui  observer  au  nord  du  gouv.  de  Toula, 
dans  les  tranchées  du  chemin  de  fer — p.  ex.  en-deçà  et  au-delà  de  la 
station  Swinskaïa — de  puissants  dépôts  typiques  d'argile  morainique 
d'un  brun  rougeâtre  à  nombreux  blocs  erratiques,  recouvrant  immé- 
diatement la  surface  désaltérée  des  calcaires  carbonifères.  Des  blocs 
erratiques  de  roches  cristallines  se  trouvent  encore  bien  plus  loin  vers 
le  sud,  dans  les  districs  d'Aleksine,  de  Krapivna  et  de  Wénew. 

Les  dépôts  de  la  section  inférieure  du  système  carbonifère  dans 
le  bassin  de  l'Oupa  (district  de  Toula)  et  dans  le  bassin  de  l'Oka  (dis- 
trict d'Aleksine)  se  composent  de  l'étage  calcarifère  (C\)  à  Produc- 
tifs giganteus  (correspondant,  comme  nous  l'avons  dit.  au  Mountaine- 
limestone  de  l'Europe  occidentale)  et  de  l'étage  houillifère  (C\) 
plus  inférieur.  Le  premier  de  ces  étages  se  laisse  diviser,  paléontolo- 
giquement,  en  trois  sous-étages: 

c)  Calcaire  à  Spirifer  Kleini. 
h)  Calcaire  à  Productus  striatus. 
a)  Calcaire  à  Stigmaria  froides. 

L'inférieur  de  ces  sous-étages,  attenant  immédiatement  aux  argiles 
houillifères  et  sables  riverains  disposés  surtout  aux  bords  du  bassin, 
porte  aussi  un  caractère  riverain  dans  sa  faune:  abondants  conchifères 
et  gastéropodes,  accompagnés  de  brachiopodes:  mais  la  profusion  en 
gastéropodes  et  conchifères  disparaît  rapidement  dans  les  horizons 
supérieurs  et  même  dans  les  calcaires  à  Stigmaria  fcnidcs,    de   sorte 


XIV  5 

■que  la  majeure  partie  des  dépôts  de  l'étage  à  Productus  giganteus 
doit  être  considérée  comme  sédiments  de  la  mer  ouverte. 

L'étage  houillifère  se  compose  d'une  alternance  d'argiles  et  de 
grès,  avec  lits  plus  ou  moins  considérables  de  charbon  fossile.  Il  est 
remarquable  que  ce  charbon,  malgré  son  origine  ancienne,  se  rapproche, 
par  sa  composition  chimique  et  autres  qualités,  plutôt  de  la  lignite 
que  des  véritables  houilles.  Parmi  ces  charbons  on  rencontre  assez 
fréquemment  bog-head,  une  espèce  de  houille  riche  en  huiles  minéra- 
les. L'industrie  bouillère  du  bassin  de  Moscou  est  actuellement  tom- 
bée en  décadence:  d'un  côté  les  qualités  relativement  mauvaises  du 
charbon  de  Moscou  ne  lui  permettent  pas  de  concourir  avec  les  houil- 
les du  bassin  du  Donetz,  d'un  autre  côté  l'emploi  de  la  naphte  bon- 
marché  du  Caucase  devient  avec  chaque  jour  plus  fréquent  dans  les 
fabriques,  usines  et  chemins  de  fer  de  la  région  moscovienne. 

Dans  le  bassin  de  l'Oupa  et  en  beaucoup  d'autres  points,  on  observe 
.à  la  base  de  l'étage  houillifère,  et  sur  les  calcaires  indubitablement 
dévoniens,  des  calcaires  contenant  une  faune  dont  l'ensemble  est  en- 
core celui  de  la  faune  carbonifère. 

Le  long  du  chemin  de  fer,  à  partir  du  point  le  plus  élevé  près 
île  la  station  Laptéwo,  et  dans  la  direction  de  Toula,  les  horizons  su- 
périeurs de  la  section  inférieure  du  système  carbonifère  vont  en  se 
diminuant,  de  sorte  qu'à  proximité  de  la  ville,  dans  les  coupes  de  la 
vallée  de  l'Oupa  et  de  ses  petits  affluents,  de  même  que  dans  les  ra- 
vins, on  ne  voit  affleurer  que  le  calcaire  à  Sigmaria  ficoides  et  l'étage 
houillifère.  Lors  du  creusement  de  puits  on  a  rencontré  dernièrement, 
dans  la  ville  même,  d'assez  puissantes  couches  de  charbon  fossile. 


Les  environs  de  la  ville  d'Aleksine. 

De  Toula,  le  train  mènera  les  excursionnistes  vers  le  nord-ouest 
pour  visiter  les  rives  de  l'Oka  et  les  mines  de  houille  près  de  la 
ville  d'Aleksine.  La  voie  longe  d'abord  le  bord  de  la  vallée  de  l'Oupa; 
•ensuite  elle  s'engage  dans  la  pittoresque  vallée  d'érosion  d'un  petit 
affluent  de  cette  rivière  qu'elle  suit  presque  jusqu'à  la  station  Soukho- 
dol.  Pendant  le  trajet  on  verra  çà  et  là  des  calcaires  schisteux 
jaunes,  avec  passage  en  bas  à  des  sables  et  argiles  rubanées  et  bigar- 
rées carbonifères  des  couleurs  habituelles  dans  cet  étage  (gris  clair, 
jaunâtres  ou  rougeâtres).  Le  sommet  des  collines  est  occupé  par  les 
calcaires  à  Productus  giganteus.  Entre  la  station  Soukhodol  et  le 
sommet  des  hauteurs  qui  font  le  partage  des  eaux,  les  phénomènes  de 
l'érosion  disparaissent  peu  à  peu.  Des  sondages  ont  montré  que  nous 
nous  trouvons  ici  dans  la  région  du  sous-étage  à  Spirifer  Kleini  re- 
couvert d'argiles  brunes  qui  renferment  par  places  des  blocs  erratiques. 

A  partir  de  la  station  Danilovka  la  voie  ferrée  descend  par  une 
petite  vallée  transversale  dans  la  vallée  principale  de  l'Oka,  en  tra- 
versant encore  une  fois  l'assise  des   calcaires  à  Productus  giganteus. 


XIV 


Stoulion.  S-vecLrvôcxÂet. 


Plan  ilu  domaine  Pétrovskoïé  dans  les  environs  de  la  ville 
(TAleksme. 


XIV 


Le  chemin  de  fer  traverse  la  vallée  de  l'Oka  par  un  beau  pont 
à  une  distance  de  3  verstes  en  amont  d'Aleksine.  Une  large  vue  s'ouvre 
sur  l'Oka  et  la  ville  d'Aleksine,  con- 
struite sur  des  rochers  escarpés  du 
calcaire  carbonifère.  Après  avoir  dé- 
passé la  station  Aleksine,  située  sur  la 
basse  rive  gauche  en  face  de  la  ville, 
la  ligne  du  chemin  de  fer  fait  un  brus- 
que coude  pour  longer  pendant  quelque 
temps  le  bord  gauche  de  la  pittoresque 
vallée  de  l'Oka,  érodée  dans  les  calcai- 
res, grès  et  dépôts  argileux  carbonifè- 
res. Là,  à  3  kilom.  de  la  station  Sréd- 
naïa  et  à  15  kil.  d'Aleksine,  se  trouvent 
les  mines  houillères  Pétrovskoïé,  à 
côté  d'une  verrerie  en  construction,  si- 
tuée sur  la  rive  même  de  l'Oka,  entre 
deux  ravins  rocheux  à  pentes  rapides 
s'ouvrant  à  gauche  sur  la  rivière.  Au 
lieu  de  faire  la  description  de  la  loca- 
lité nous  en  donnerons  ici  le  plan  et 
le  profil  des  stratifications  traversées 
par  les  puits. 

1)  Argile  brune  posttertiaire. 

2)  Sables  carbonifères. 

3)  Argiles 

4)  Calcaires        „ 

5)  Charbon  fossile. 

6)  Calcaire  dévonien. 

La  localité  présente  un  paysage 
très  typique  des  vallées  découpant  les 
dépôts  carbonifères  des  gouverne- 
ments de  Toula  et  de  Kalouga.  Le 
profil  géologique  donne  une  idée  des 
conditions  de  gisement  du  charbon  fos- 
sile du  bassin  de  Moscou.  Les  couches 
sont  déposées  tout-à-fait  horizontale- 
ment, sans  aucune  dislocation,  n'offrant 
que  de  faibles  inclinaisons  locales  et 
une  surface  quelque  peu  ondulée.  L'é- 
paisseur des  strates  du  charbon  dépas- 
se rarement  un  mètre  et  les  couches 
isolées  se  perdent  à  des  distances  re- 
lativement petites. 

Aleksine  sera  le  dernier   point  ;que  les  excursionnistes   visiteront 
•dans  le  bassin  de  Moscou.  Le  train  reviendra  à  Toula  pour  continuer 


>mmmM' 


8  XIV 

chemin,  durant  la  nuit,  à  travers  la  partie  sud  du  gouvernement  de- 
Toula  et  les  gouvernements  d'Orel  et  de  Koursk.  Dans  le  gouv.  d'Orel 
les  argiles  loessoïdes  de  la  surface  recouvrent  des  dépôts  calcarifèresr 
çà  et  là  arénacés,  du  système  dévonien.  Au-delà  de  la  ville  d'Orel  ces 
dépôts  dévoniens  Supportent  d'abord  des  argiles  calloviennes  que  re- 
couvrent immédiatement  les  sédiments  de  la  section  supérieure  du  sy- 
stème crétacé,  à  commencer  par  le  cénomanien  et  finissant  par  une 
•craie  blanche,  selon  toute  vraisemblance  de  Page  turonien. 


XV 

DE  KOURSK  AU  BASSIN  DU  DONETZ 

et  la  ville  de  Kliarkow 

PAR 

N.   SOKOLOW  et  Th.  TSCHERNYSCHE W. 


Entre  Koursk  et  Kliarkow  la  voie  ferrée  traverse  une  région  assez 
accidentée,  coupée  par  le  cours  supérieur  des  rivières  Sé'fm,  Psiol  et 
Séwerny-Donetz  avec  ses  nombreux  affluents  et  ses  ravins  de  ruisseaux. 
De  fréquents  villages  et  des  forêts  de  chênes  mélangés  d'érables,  d'au- 
nes et  de  tilleuls  donnent  à  la  contrée,  célèbre  par  sa  fertilité  en  blé, 
les  aspects  les  plus  variés.  La  majeure  partie  des  affleurements  voi- 
sins du  chemin  de  fer  font  voir  de  puissantes  assises  de  loess  gris 
jaunâtre,  habituellement  recouvertes  d'une  épaisse  couche  de  tcherno- 
zom  gras.  Dans  les  vallées  plus  profondes  des  rivières,  viennent  se 
montrer  des  dépôts  du  système  crétacé,  le  plus  souvent  de  la  craie 
blanche.  On  en  voit  des  affleurements  considérables  dans  les  environs 
de  la  ville  de  Biélgorod  où  la  craie  à  écrire  est  exploitée  depuis  très 
longtemps.  A  partir  de  la  parallèle  de  Biélgorod  et  plus  loin,  vers  le 
nord,  la  craie  blanche  se  voit  couverte  de  couches  tertiaires  compo- 
sées principalement  de  roches  argilo-arénacées  glauconifères  gris  ver- 
dâtre  qui  supportent  des  sables  quartzeux  blancs  et  jaunes. 

La  région  traversée  par  le  chemin  de  fer  Koursk-Kharkow  a  attiré 
dans  ces  dernières  années  l'attention  particulière  des  physico-géogra- 
phes et  des  géologues  par  les  grandes  anomalies  magnétiques  que  Ton 
a  observées  sur  un  immense  rayon  des  gouvernements  de  Koursk  et 
de  Kliarkow.  On  peut  juger  de  l'importance  de  ces  anomalies  par  le 
fait  qu'au  village  Kotchétovka,  district  d'Oboyansk,  la  déclinaison  a 
été  trouvée  de  96°  32'  (c'est-à-dire  l'aiguille  aimantée  se  dispose  per- 
pendiculairement à  la  direction  du  méridien)  et  que  dans  le  même 
district,  au  village  Pokrovskoïé,  la  plus  grande  inclinaison  est  de  82°  13' 

1 


2  XV 

(l'aiguille  se  tient  presque  verticalement).  D'après  les  cartes  magnétiques 
dressées  par  les  savants  russes  et  d'après  les  observations  de  M.  Mou- 
reau,  directeur  de  l'observatoire  magnétique  à  Parc  Saint-Maur,  il 
existe  dans  la  région  deux  zones  d'anomalies  magnétiques:  l'une  s'étend 
devant  la  ville  de  Biélgorod  et  le  village  Nenkhaïéwo,  à  20  verstes 
vers  le  nord  de  Biélgorod,  sur  une  distance  d'environ  60  verstes;  l'au- 
tre se  dirige  parallèlement  à  la  première,  à  l'est,  sur  une  étendue  de 
près  de  100  verstes. 

Kharkow  est  une  des  plus  grandes  villes  commerciales  de  la  Bus- 
sie  du  sud;  elle  possède  deux  écoles  supérieures,  une  université  et  un 
institut  technologique.  La  structure  géologique  des  environs  de  la  ville 
est  parfaitement  connue,  surtout  grâce  aux  travaux  des  professeurs 
Borissiak,  Léwanovsky  et  Gourow.  Les  meilleurs  affleurements 
s'observent  dans  les  ravins  à  gauche  de  la  rivière  Lopan,  au  nord 
de  la  ville,  entre  le  jardin  de  l'université  et  le  hameau  „Sarjin-Yar".  La 
partie  inférieure  des  affleurements  est  formée  par  une  puissante  assise 
d'argiles  glauconifères  gris  verdâtre  et  de  roches  argilo-arénacées  pa- 
léogènes. En  dessus  viennent  des  sables  blancs  et  jaune  grisâtre 
que  les  prof.  Léwanovsky  et  Gourow  rapportent  au  miocène  su- 
périeur (étage  sarmatique),  tandis  que  le  prof.  Armachevsky  croit 
distinguer,  dans  la  série  des  sables,  des  couches  de  sables  paléogènes 
étroitement  liées  aux  couches  glauconifères  sous-jacentes  et  apparte- 
nant déjà  en  partie  à  la  période  posttertiaire.  Les  sables  supportent 
des  argiles  d'un  rouge  brunâtre  et  du  loess  qui  passe  par  endroits,  vers 
le  bas,  à  une  marne  blanche  friable  à  coquilles  d'eau  douce.  Les  mê- 
mêmes  dépôts  affleurent  dans  les  ravins  descendant  clans  la  vallée  de 
la  rivière  Kharkowa,  ensuite  près  de  l'institut  technologique  et  au 
nord  de  celui-ci.  La  coupe  des  roches  traversées  par  le  profond  puits 
artésien  de  la  ville  offre  un  grand  intérêt.  D'après  le  prof.  Gourow 
le  forage  a  traversé  les  couches  suivantes: 

I)  Alluvions  (4,5  m.) 

2.)  Boche  de  Kharkow  (10,8  m.) 

3)  Argile  calcarifère  vert  bleuâtre  (9,7  m.) 

4)  Sables  phosphoritiques  glauconieux  gris  verdâtre  (11,7  m.) 

5)  Argiles   d'un  vert   clair   ou   foncé,    en  partie    marneuses,  en 

partie  siliceuses  (3.2  m.). 

6)  Marne  crayeuse  argileuse  grise  (15,7  m.). 

7)  Craie  blanche  à  écrire  (78,6  m.). 

8)  Craie  bleue  (195,9  m.). 

9)  Marne  crayeuse  grise  ou  bleue  (57,2  m.). 

10)  Marne  crayeuse,  argileuse,  glauconieuse   d'un  bleu  verdâtre 

(14,6  m.). 

II)  Argile  marneuse  glauconieuse  (189  m.). 

12)  Argile  verte  très  sableuse  (19,5  m.). 

13)  Sable   glauconieux   vert,   en  partie   gris   (Couche  aquifère) 

(39  m.). 

14)  Argile  schisteuse  bleu  foncé,  probablement  d'âge  jurassique. 


XV  3 

La  profondeur  totale  du  puits  est  de  640,5  m.  Avec  un  diamètre 
de  0,09  m.,  le  puits  débite  par  vingt-quatre  heures  40,000  seaux  d'eau 
à  une  température  de  25,5°  C. 

Au  sud  de  Kharkow,  jusqu'à  la  station  Lozowaïa,  le  chemin  de 
fer  traverse  des  steppes  assez  unies  qui  forment  le  partage  des  eaux 
des  systèmes  du  Donetz  et  du  Dniepr.  Les  steppes  sont  constituées  par 
les  mêmes  roches  argilo-arénacées  que  l'on  voit  dans  les  affleurements 
près  de  Kharkow. 

Dans  le  bassin  du  Donetz,  en  amont  et  en  aval  de  la  ville  d'Isioum 
surgissent,  de  dessous  les  couches  tertiaires,  de  la  craie  blanche  et  des 
dépôts  jurassiques:  argiles  gris  foncé,  sables  argileux  bruns  et  calcaires 
jaunes,  souvent  de  structure  oolithique.  Les  mêmes  roches  jurassiques 
affleurent  plus  près  de  la  voie  ferrée,  dans  le  vallon  Popelnouchka. 

Sur  le  Donetz,  près  du  village  Pétrovskoïé  et  le  long  de  la  rivière, 
affleurent  des  grès  gris  charbonneux  du  système  carbonifère. 

Des  îlots  jurassiques  émergent  aussi  de  dessous  les  dépôts  plus  ré- 
cents dans  le  voisinage  du  chemin  de  fer,  entre  Lozowa  et  la  ville  de 
Slawiansk,  sur  les  petits  cours  d'eau  qui  s'écoulent  dans  la  Soukkoï- 
Toretz.  La  voie  ferrée  longe  cette  rivière  à  partir  de  la  station  Bar- 
wenkowo  jusqu'à  Slawiansk.  Dans  les  alentours  de  Slawiansk  on  peut 
observer  des  dépôts  plus  anciens,  permiens  (dolomies,  calcaires  et  ro- 
ches salifères),  qui  forment  la  continuation  des  dépôts  permiens  du 
bassin  de  Bakhmout. 

La  ville  de  Slawiansk  est  située  à  la  jonction  des  rivières  Soukhoï- 
et  Kriwoï-Toretz.  Grâce  aux  qualités  médicales  des  lacs  salés  disposés 
clans -la  ville  même,  Slawiansk  est  une  des  stations  balnéaires  les  plus 
fréquentées  du  midi  de  la  Russie.  La  ville  est  en  même  temps  un  des 
centres  de  l'industrie  du  sel.  Le  sel  s'obtient  exclusivement  par  évapo- 
ration  des  solutions-mères  extraites  à  l'aide  de  forages. 

Après  Slawiansk,  la  voie  tourne  brusquement  vers  le  sud  et  va 
suivre  le  cours  de  la  Kriwoï-Toretz.  Dans  les  rives  de  cette  rivière  et 
de  ses  affluents  affleurent  des  dépôts  permiens,  jurassiques  et  crétacés 
qui  offrent  la  coupe  la  plus  complète  le  long  de  la  rivière  Maïatchka. 
La  Maïatchka  se  jette  dans  la  Kriwoï-Toretz  près  de  la  station  Kra- 
matorskaïa.  Au-delà  de  cette  station  le  chemin  de  fer  coupe  l'extré- 
mité nord-ouest  de  la  chaîne  Droujkovsko-Konstantinovskaïa  qu'il  suit, 
sur  le  versant  sud-ouest,  jusqu'à  la  station  Konstantinovka,  De  là,  la 
voie  s'élève  sur  la  ligne  du  partage  de  la  Toretz  et  de  la  Bakhmoutka 
pour  entrer  dans  le  champ  principal  des  dépôts  carbonifères  du  Do- 
netz et  continuer  jusqu'à  la  station  Khatsépétovka  à  travers  une  ré- 
gion dont  nous  ferons  la  description  sommaire  dans  le  chapitre  sui- 
vant: La  chaîne  principale  du  Donetz.  Ce  parcours  n'offre  point  d'af- 
eurements  qui  mériteraient  d'être  notés  ici. 


XYI 

LE  BASSIN  DU  DONETZ. 

PAR 

Th.  TSCHERNYSCHEW  et  L.  LOUTOUGUIN. 


Esquisse   générale. 

Pour  que  Ton  puisse  plus  facilement  s'orienter  dans  le  bassin  du 
Donetz,  nous  citerons  surtout,  comme  utiles  à  consulter,  les  ouvrages 
suivants: 

Kowalewsky.    Essai  d'exploration   géognostique   dans   le   bassin   du 
Donetz.  Journ.  d.  mines,  1827  (en  russe). 

—  Aperçu  géognostique  de  la   chaîne   du   Donetz.   Journ.    d.   mines, 

1829.  T.  I  (en  russe). 
Iwanitsky.  Description  géognostique  du  district  de  Marioupol.  Journ. 

d.  mines,  1833.  T.  IV  (en  russe). 
Le  Play.  Voyage  dans  la  Russie  méridionale  et  la  Crimée.  18-12. 
Lewakowsky.  Exploration  géologique  des  dépôts  de   formation  per- 

mienne.  1863  (en  russe). 
Ludwig.  Die  Steinkohlenformation  im  Lande  der  Don'schen  Kosaken. 

Bul.  de  la  Soc.  des  Natur.  de  Moscou.  1873. 
Stur.  Ein  Beitrag  zur  Keiintniss  der  Culm-  und  Carbonflora  in  Russ- 

land.  Verhandl.  der  K.  K.  Geolog.  Reichsanstalt.  1878. 
Domgher.  Esquisse  abrégée  de   Thistoire   de   la   géologie   du   bassin 

carbonifère  du  Donetz.  Kbarkow.  1881  (en  russe). 
Grourow.  Matériaux  pour  la  géologie  des  gouvernements  d'Ekatbérino- 

slaw  et  de  Kbarkow.  Travaux   de   la   Soc.    des   Natur.  à 

l'univ.  Imp.  de  Kharkow.  Vol.  XVI.  1882  (en  russe). 

—  Etude  hydrologique  des  districts  de   Pavlograd   et   de   Bakhmout 

dans    le   gouvernement  d'Ekathérinoslaw.  Kharkow.    1894 
(en  russe).  Avec  une  carte  hydrologique  et  des  coupes. 
Edelstein.  Etude  hydrologique  du  district  de   Slawianosserbsk   dans 

1 


2  XVI 

le  gouvernement  de  Kharkow.  1895 — 1896  (en  russe).  Avec 

carte  et  coupes  verticales. 
Th.  Tschernyschew,   L.   Loutouguin   et   N.  Lebedew.   Travaux 

géologiques  exécutés  dans  le   bassin   houiller   du   Donetz 

en   1892,    1893    et    1894.    Bull,    du    Comité    Géologique. 

Vol.  XII,  As  3—4;  Vol.  VIII,  &  4;  Vol.  XIV,  JV-  8—9  (en 

russe). 
Yakovlew,  N.  Recherches  géologiques  faites  en  1895  dans  la   partie 

septentrionale  du  bassin  houiller  du  Donetz.  Bull.  cl.  Corn. 

Géol.  Vol.  XV,  As  fi. 

Dans  les  ouvrages  suivants,  publiés  à  l'étranger,  on  trouvera  aussi 
des  indications  concernant  la  structure  de  quelques-uns  des  terrains 
houillers. 

Ernst,  A.  Die  mineralogischen  Bodenschâtze  des  Donetzgebietes  in 
Sud-Russland.  Hannover.  1893. 

Trasenster,  P.  L'industrie  charbonnière  et  sidérurgique  de  la  Rus- 
sie méridionale.  Revue  Univers,  des  Mines  etc.  3  Sér. 
T.  XXXIV. 

M  on  s  eu,  A.  Le  bassin  houiller  du  Donetz.  Ibid.  Vol.  XXXVII. 

Cartes  géologiques. 

Carte  des  couches  du  bassin  houiller  du  Donetz,  dressée  sous  la  di- 
rection de  M.  Helmersen  par  MM.  Antipow,  Jolto- 
nojkin,  les  frères  Nossow  et  Wassiliew.  Echelle  de 
1  :  420,000. 

Carte  des  couches  et  des  mines  de  charbon  de  la  partie  occidentale 
du  bassin  du  Donetz,  dressée  sous  la  direction  de  M.  Hel- 
mersen par  les  frères  Nossow.  12  feuilles,  échelle  de 
1  :  126,000. 

Carte  géologique  du  terrain  houiller  situé  sur  le   territoire   des  Cosa- 
ques du  Don,  dressée  sous  la  direction   de   M.  Antipow 
par  les  ingénieurs  des  mines  MM.  Joltonojkin  et  Was- 
siliew. Echelle  de  1  :  126,000. 
Voir  aussi  les  ouvrages  sus-cités  de  MM.  Courow  et  Edelstein. 

Les  cartes  des  frères  Nossow  et  de  M.  Antipow  ont  donné  un 
tableau  pétrographique  et  stratigraphique  assez  détaillé  des  dépôts 
carbonifères  et  ont  dans  le  temps  puissamment  contribué  au  dévelop- 
pement de  l'industrie  houillère  du  bassin  clu  Donetz.  Le  défaut  capital 
de  ces  cartes  est  l'absence  des  bases  géologiques  qui  auraient  rendu 
possible  de  diviser  les  dépôts  carbonifères  en  horizons  distincts,  net- 
tement caractérisés,  et  indiquer  sur  la  carte  retendue  de  chacune 
de  ces  sub-divisions.  En  l'absence  de  ces  données,  il  a  été  jusqu'ici 
impossible  de  répondre  à  des  questions  aussi  importantes  que  celle  de 
la  position  des  charbons  clans  la  série  générale   des  dépôts   houillifè- 


XVI  3 

res  du  Donetz  et  celle  de  leur  recherche  sur  les  points  oix  il  n'y  a 
pas  d'affleurements.  Il  n'est  donc  pas  étonnant  que,  malgré  l'existence 
des  cartes  de  MM.  Nossow  et  Antipow,  les  propriétaires  des  char- 
bonnages ont  dû  faire  au  hasard  les  travaux  de  reconnaissance  et 
perdre  par  là  inutilement  des  sommes  considérables. 

Dès  189 1  le  Comité  Géologique  a  entrepris  la  préparation  d'une 
nouvelle  carte  géologique  détaillée  du  bassin  du  Donetz,  à  l'échelle  de 
1  :  42,000-  On  avait  surtout  en  vue,  par  ce  travail,  d'arriver  à  fixer 
la  division  détaillée  en  horizons  distincts  des  dépôts  carbonifères,  à 
donner  avec  toute  l'exactitude  possible  la  caractéristique  paléontolo- 
gique  des  divers  horizons,  à  indiquer  les  minéraux  utiles,  propres  à 
chacune  des  subdivisions,  et  à  les  marquer  sur  les  cartes  géologiques 
et  les  coupes.  De  cette  manière  la  subdivision  exacte  et  détaillée  des 
dépôts  carbonifères  du  bassin  du  Donetz  doit  servir  pour,  ainsi  dire, 
de  canevas  dans  l'étude  de  toutes  les  questions  scientifiques  et  prati- 
ques qui  pourront  surgir  clans  l'avenir  concernant  ce  bassin. 

Aux  travaux  géologiques  ont  pris  part  pour  cette  nouvelle  carte, 
outre  Th.  Tschernyschew,  chargé  de  la  direction  générale,  L.  Lou- 
touguin,  X.  Lebedew  et  X.  Yakovlew.  Nous  devons  nommer  aussi 
le  défunt  prof.  I.  Schmalhausen  et  son  élève  N.  Grigoriew,  comme 
ayant  participé  au  recueil  et  à  la  classification  des  matériaux  paléo- 
phytologiques. 

Vu  l'insuffisance  des  anciennes  cartes,  TEtat-Major  a  récemment 
chargé  six  de  ses  topographes  de  faire  un  nouveau  levé  du  bassin.  La 
nouvelle  carte,  à  l'échelle  de  1 :  42,000,  sur  laquellle  seront,  toutes  les 
4  sagènes,  tracées  des  isohypses,  n'est  pas  encore  terminée.  Les  cartes 
locales  de  notre  guide  sont  tracées  d'après  les  nouveaux  levés.  On  se 
propose  de  lever  les  plans  non  seulement  de  toute  l'étendue  du  champ 
houiller  continu,  mais  aussi  des  îlots  de  dépôts  carbonifères  émergeant 
de  dessous  les  sédiments  plus  récents.  Une  autre  carte,  à  l'échelle  de 
1  :  126,000,  que  l'on  se  propose  de  publier,  indiquera  les  relations  mu- 
tuelles et  la  continuation  présumée  des  dépôts  houillifères  enfouis 
sous  les  sédiments  plus  récents. 

Jusqu'ici  les  travaux  se  sont  concentrés  presque  exclusivement  sur 
la  partie  occidentale  du  bassin  du  Donetz.  L'esquisse  qui  suit,  est 
principalement  basée  sur  les  données  obtenues  jusqu'à  ce  jour. 

Sous  le  nom  de  „Bassin  du  Donetz"  il  fait  comprendre  la  partie 
de  la  Russie  du  sud  qui  est  occupée  par  des  dépôts  carbonifères  du 
type  littoral  offrant  de  fréquents  changements  de  faciès  dans  la  direc- 
tion verticale  et  renfermant  des  couches  de  houille.  Des  dépôts  de  ce 
type  affleurent  dans  les  gouvernements  suivants:  gouv.  de  Kharkow, 
partie  du  sud;  gouv.  de  la  Tauride,  partie  orientale;  gouv.  d'Ekathéri- 
noslaw,  partie  est;  territoire  des  Cosaques  du  Don,  partie  ouest.  Cette 
superficie  présente  la  forme  d'un  triangle  étiré  de  l'est  à  l'ouest  sur 
une  longueur  d'environ  350  verstes  et  une  largeur  maximale,  entre 
les  villages  Karakouba  (district  de  Marioupol)  et  Pétrovsk  (district 
d'Izioum*,  d'environ  150  verstes.  Comme  le  font  voir  les  cartes  géolo- 

1* 


4  XVI 

giques,  la  région  des  dépôts  houillifères  se  divise  naturellement  en 
trois  parties  inégales  dont  la  plus  vaste,  celle  du  centre,  présente  le 
développement  continu  de  ces  dépôts  à  découvert,  quelques  rares  points 
seulement  étant  recouverts  par  des  dépôts  plus  récents.  Dans  les  deux 
autres  parties,  l'une  à  Test,  l'autre  à  l'ouest  du  champ  central,  les 
dépôts  houillifères  émergent  en  îles  plus  ou  moins  considérables.  La 
totalité  du  terrain  houiller  à  jour  occupe  une  superficie  de  plus  de 
20,000  verstes  carrées.  L'étendue  souterraine  des  dépôts  houillers,  re- 
couverts par  des  sédiments  de  formation  ultérieure,  est  plus  vaste  en- 
core, témoin  les  forages  exécutés  dans  le  gouv.  de  Poltawa,  près  du 
village  Pérechtchépino,  au  bord  de  la  rivière  Or'èle,  qui  les  ont  ren- 
contrés à  192  pieds  de  profondeur,  et  les  affleurements  du  type  de 
ceux  du  champ  central  que  l'on  observe  dans  la  partie  sud  du  gouv. 
de  Kharkow. 

Au  point  de  vue  orographique,  les  hauteurs  du  Donetz  forment  un 
plateau  d'arasement  s'étendant  du  nord-ouest  au  sud-est.  Les  points  les 
plus  élevés  se  groupent  sur  une  ligne,  tracée  entre  les  stations  De- 
baltséwo  et  Zwéréwo.  Quelques-uns  d'entre  eux  atteignent  160  sag. 
d'altitude  absolue  (le  kourgan  Metchetnoï — 1210,6  p.,  le  „ tombeau" 
Ostraïa — 1170,59  p.,  la  hauteur  entre  les  stations  Krestnaïa  et  Kolpa- 
kowo — 1174,3  p.).  Tout  un  système  de  rivières,  s'écoulant  les  unes  dans 
le  Séverny-Donetz  (Donetz  du  nord),  les  autres  au  sud,  dans  la  mer 
d'Azovv,  coupent  le  plateau  en  une  série  de  hauteurs  peu  élevées  à 
pente  douce,  dominées  parfois  par  des  rangées  de  pierres  ou  des  cô- 
nes isolés,  connus  sous  le  nom  de  „moguila"  (tombeaux)1).  A  partir  de 
la  ligne  la  plus  élevée,  le  terrain  s'abaisse  progressivement  des  deux 
côtés  et  les  dépôts  houillers  vont  disparaître  sous  des  sédiments  plus 
récents.  La  partie  nord-ouest  de  la  chaîne  du  Donetz  se  divise  en 
deux  branches  distinctes  dont  Tune  se  dirige  vers  Lissitchansk  et  au- 
delà,  jusqu'à  un  brusque  détour  du  Donetz,  tandis  que  l'autre  se  con- 
tinue, sous  le  nom  de  chaînon  Droujkovsko-Konstantinovskaïa,  dans 
la  même  direction  jusqu'à  Kramatorskaïa,  station  de  croisement  du 
chemin  de  fer  Koursk-Kharkow-Azow  et  de  la  ligne  du  bassin  du  Do- 
netz. Ces  deux  branches  des  dépôts  carbonifères  limitent  la  cuvette 
de  Bakhmout  qui  s'étend  au  nord,  remplie  de  dépôts  permo-earboni- 
fères,  permiens  et  plus  récents  (jurassiques,  crétacés  et  tertiaires).  Une 
autre  cuvette,  qui  porte  le  nom  de  Kalmiousso-Toretz  et  se  dessine 
nettement  au  sud  du  chaînon  Droujkovsko-Konstantinovskaïa,  doit 
son  existence  à  la  disposition  synclinale  des  dépôts  houillers,  cachés 
au  cours  supérieur  du  Kriwoï-Toretz  sous  les  sédiments  permiens.  Une 
cuvette  semblable,  parfaitement  dessinée  grâce  à  la  courbure  succes- 
sive des  couches  houillifères,  est  située  à  l'extrémité  sud-orientale  de 
la  chaîne  du  Donetz.  Le  milieu  en  est  occupé  par  Grouchevka  avec 
ses  mines  bien  connues  d'anthracite. 


*)  Quelques-unes  de   ces    „moguila"    sont   effectivement   d'anciens 
tombeaux. 


XVI  5 

Quand  on  étudie  la  chaîne  du  Donetz  de  pins  près,  on  est  bien- 
tôt convaincu  qu'il  existe  une  liaison  évidente  entre  les  détails  orogra- 
phiques et  la  structure  géologique  de  chacune  de  ses  parties  et  que 
tous  ces  contours  capricieux  des  isohypses  que  Ton  voit  sur  la  carte 
topographique  détaillée,  correspondent  exactement  aux  fractures  et 
plissements  des  dépôts  houillifères.  Cependant,  pour  pouvoir  nous  ren- 
dre compte  de  la  tectonique  de  la  chaîne,  nous  devons  d'abord  faire 
la  caractéristique  sommaire  des  formations  géologiques  qui  y  prennent 
part.  Les  travaux  entrepris  par  le  Comité  Géologique  pour  la  compo- 
sition d'une  carte  géologique  détaillée  au  1  :  42000  du  bassin  du  Do- 
netz,  travaux  exécutés  par  MM.  Tschernyschew,  Loutouguin,  Le- 
bedew,  Yakovlew,  nous  serviront  de  base. 

Le  sud-ouest  de  la  chaîne  du  Donetz  confine  à  la  bande  des  gra- 
nités de  la  Russie  du  midi  qui  occupent  un  vaste  espace  continu  dans 
les  limites  des  districts  de  Berdiansk  et  de  Marioupol  du  gouv.  de  la 
Tauride.  La  lisière  nord  de  cette  bande  s'étend,  depuis  la  rivière  Kol- 
mious,  le  long  de  la  riv.  Mokraïa-Wolnowakha;  à  l'est,  le  champ  occupé 
par  les  roches  cristallines  plonge  rapidement  sous  les  dépôts  néogènes 
(voir  la  carte  géologique  de  la  Russie  d'Europe  jointe  à  ce  guide). 

La  base  des  dépôts  carbonifères  du  bassin  du  Donetz  est  formée 
par'  une  série  de  grès  à  feldspath,  de  conglomérats  et  de  quartzites,  in- 
tercalés de  couches  de  schistes  argileux  verts  et  rouges,  et  de  brèches 
porphyriques  intimement  liées  avec  les  porphyres  dont  une  puissante 
nappe  sépare  les  dépôts  précédents  d'une  alternance  superposée  de 
calcaires  gris  foncé  et  de  schistes  argileux. 

L'âge  de  ces  dépôts  a  été  longtemps  problématique.  Enfin  une 
heureuse  trouvaille  de  restes  organiques  dans  les  calcaires  gris  foncé, 
trouvaille  faite  par  V.  Domgherr,  a  donné  à  Th.  Tsche'rnyschew 
la  possibilité  de  les  reconnaître  comme  appartenant  au  dévonien  supé- 
rieur 1). 

Au  début  des  travaux  du  levé  géologique  du  bassin,  on  ht  une 
autre  découverte  non  moins  importante  dans  la  série  des  grès  cou- 
chés sous  le  calcaire.  Près  du  village  Karakouba,  situé  sur  la  Mokraïa 
Wolnowakln,  on  trouva,  dans  les  couches  intermédiaires  des  schistes 
argileux  verts  et  rouges,  une  flore  abondante,  quoique  uniforme,  dont 
I.  S  ch  m  allia  us  en  a  décrit  2)  les  formes  suivantes:  Arclmeoptcris 
Archetypus  Schm.,  Arehaeopteris  fissïlis  Schm.,  Dimeripteris  fasci- 
culatwm  Schm.,  Dimeripteris  gracilis  Schm.,  Sphenopteris  Lebe- 
dewi  Schm.,  Lepidodendron  JcaraJcubense  Schm. 

Les  dépôts  du  dévonien  supérieur  que  nous  venons  de  mentionner 
ne  surgissent  à  la  surface  que  dans  la  région  delà  Wolnowakha,  clans  le 
bassin  de  Kalmious;  mais  il  résulte  d'un  forage   exécuté   à   Tagaurog 


1)  Th.  Tschernyschew.  Ein  Hinweis  auf  das  Auftreten  des  De- 
vons im  Donetz-Beekên.  Verhandl.  d.  Kais.  Mineralog.  Gesellschaft  zu 
St.  Petersburg.  Bd.  XX.  1885. 

2)  I.  S  cli  mal  h  au  s  en.  Ueber  devonische  Pflanzen  aus  dem  Donetz- 
Becken.  Mém.  fin  Corn.  Géol.  Vol.  VIII,  $  8.  1894. 


6  XVI 

et  qui  a  rencontré,  à  une  profondeur  de  270  sagènes,  les  mêmes  grès 
compacts  et  quartzites,  que  ces  dépôts  s'étendent  au  loin  vers  le 
sud-est. 

Sur  cette  assise  dévonienne  supérieure  vient,  en  contact  immédiat, 
la  section  inférieure  des  dépôts  carbonifères  du  Donetz.  Conformément 
au  schème  élaboré  par  les  géologues  'qui  ont  travaillé  au  levé  de  la 
nouvelle  carte  géologique,  la  section  inférieure  se  divise  en  plusieurs 
horizons  qui  sont  de  bas  en  haut: 

C\  Calcaires  gris  dolomisés  contenant  une  grande  quantité    de  spi- 

rifères  finement  striés,  souvent  de  grosse  taille. 
C?  Puissants  calcaires  offrant  toutes  les  nuances  du  gris  clair  jus- 
qu'au gris  foncé  presque  noir,  et  contenant:  Productus 
semireticulatus  Mart.,  Prod.  corrugatus  M'Coy,  Prod. 
pyxidiformis  de  Kon.,  Prod.  scabriculus  Mart.,  Prod. 
pustidosus  Phill.,  Prod.  undifcrus  de  Kon.,  Chonetcs 
papilionacea  Phill.,  Ch.  Dcdmani  de  Kon.,  Ch.  comoi- 
des  Sow.,  Martinia  glabra  Mart.,  Orthothetes  arachnoi- 
dea  Phill.,  Euomphcdus  pentangulatus  Sow.  etc. 
Cf  Marnes  siliceuses,  s^pprochant  souvent  de  la  nature  de  la  craie, 
parfois  avec  porphyres  subordonnés.  Dans  cet  horizon  on 
a  trouvé:  Productus  semireticulatus  Mart.,  Prod.  gigan- 
teus  Mart.  var.,  Prod.  pustulosus  Phill.,  Pvod.  puncta- 
tus  Mart.,  Chonetes  papilionacea  Phill.,  Ch.  Dahnani 
de  Kon.,  Ch.  Hardrensis  Phill.,  Rhipidomella  Michelini 
Lev.,  Orthothetes  arachnoidea  Phill.,  Martinia  glabra 
Mart.,  Discina  nitida  Phill.  etc. 
Cf.  Calcaire  gris,  contenant:  Procuctus  giganteus  Mart.  (typique), 
Productus  semireticulatus  Mart.,  Prod.  Nysti  de  Kon., 
Prod.  elegans  M'Coy,  Chonetes  papilionacea  Phill., 
Bielasma  sacculus  Mart,,  Phgnehonella  jmgnus  Mart., 
Pihynch.  pleur odon  Phill.,  Camarophoria  rhomboidea 
Phill.,  Athyris  Poyssii  Lev.,  Martinia  glabra  Mart,, 
Eeticularia  lineata  Mart,,  Spirifer  ovalis  Phill.,  Sp. 
trisulcosus  Phill.,  Macrodon  bistriatum  Portl.  etc. 
0\.  Grès  micacés  (psammite)  gris  bleuâtre,  roche  prédominante  dans 
cet  horizon;  schistes  ai'gileux  gris,  arkoses  blanches  et 
calcaires  relativement  peu  puissants.  Dans  cet  horizon 
apparaissent  pour  la  première  fois  de  minces  lits  de  houille. 
Au  point  de  vue  paléontologique,  l'horizon  est  relative- 
ment pauvre  et  ne  contient  que  des  empreintes  végétales 
mal  conservées.  Les  couches  intermédiaires  des  calcaires 
abondent  en  Productus  latissimus  Sow 
Cf.  L*horizon  se  compose  de  schistes  argileux,  de  psammites,  de 
grès  à  arkose  et  de  calcaires.  La  base  est  formée  par  un 
calcaire  gris  compact,  abondant  par  places  en  fossiles  bien 
conservés:  Productus  longispinus  Sow.,  Prod.  médusa 
de   Kon.,   Prod.   semireticulatus    Mart,,   Prod.    elegans 


XVI  7 

M'Coy,  Bliynehondla  pugnus   Mark,   Bhynch.    aeumi- 
nata  Mark,  Bhyn.  reflexa  de  Kon.,  Camaraphorià  glo- 
bulma  Phill.,   Sclnzoplwria   resupinata   Mark,  Lcpta- 
gonia  shiuata  de  K o n.,  DieJasma  sacculus  Mark,  Rctzia 
multiplicata   de    Kon.,    Spiriferma    octoplicata    Sow., 
S}},  insculpta  Phill.,  Reticularia  lineata  Mark,  Spirîfer 
trigonalis  Mark,  Athyris  ambigua  Sow..  Avlcidopccten 
Murchisoni  M'Coy,  Macrodon  pinguis  de  Kon.,  Turbo-. 
nitella  biserialis  Phill.,  Phillipsia  Derbyensis  Mark  etc. 
G\.  L'horizon  le  plus  élevé  des  dépôts  qui  composent  la  section  in- 
férieure. Il  est  formé  de  schistes  argileux,  de  grès  quart- 
zeux,  micacés  ou  sans  mica,  et  de  calcaires.  Les  calcaires 
présentent  parfois  une  structure  oolithique  et  n'apparais- 
sent qu'en  lits  intercalés.   Les  fossiles   habituels  de  l'ho- 
rizon sont:  Productus  semireticulatus  M  art.,  Prod.  lon- 
gispinus  Sow.,  Prod.  élegans  M'Coy.,  Prod.   latissimus 
Sow.,  ScMzoplwria  resupinata  M  art.  etc. 
Pour  passer  aux  sections   moyenne  et  supérieure   des  dépôts  car- 
bonifères du  Donetz,  il  convient  avant  tout  d'attirer  l'attention  sur  le 
changement  rapide  des  faciès  dans  la  direction  verticale  et  sur  la  fré- 
quente apparition  de  calcaires  entre  les  dépôts  schisteux  et  arénacés. 
Ces  calcaires  ne  jouent  d'ailleurs  qu'un  rôle  subordonné  et  leur  puis- 
sance  atteint   rarement  8  mètres.   Ordinairement   l'épaisseur   des  cal- 
caires intercalés  est  beaucoup   moins   grande   et  même  dans  l'horizon 
Cf,  où  ils  apparaissent   le  plus   fréquemment,   le   rapport   entre  leur 
puissance  générale  et  celle  des  autres  roches  ne  dépasse  pas  1h<\  Néan- 
moins, les  explorations  faites  en  détail  ces  dernières   années  ont  per- 
mis de  constater  la  constance  remarquable  avec  laquelle  les  propriétés 
ilistinctives  des  calcaires  se  maintiennent  sur  tout  l'espace  dont  on  a 
jusqu'ici  relevé  la  carte.  Un  des  facteurs  les  plus  importants  qui  ont  servi 
à  la  division  des  dépôts  en  horizons,  est  la  ressemblance  des  particularités 
paléontologiques,  caractéristiques  pour  les  divers  calcaires,  et  le  schème 
des  subdivisions  que  '  nous   donnons   plus  bas  est  essentiellement  basé 
sur  l'étude  de  ces  calcaires  et  de  la  faune  qu'ils  renferment.  Grâce  à 
ces  études,  il  est  aujourd'hui  démontré  que  MM.  Le  Play  et  Helmer- 
sen  étaient  dans  l'erreur  en  affirmant  qu'il  n'existe  point,  dans  le  bassin 
du  Donetz,  de  couches  possédant  des  caractères  paléontologiques  et  pé- 
trographiques  assez  constants  pour  pouvoir   déterminer  d'une  manière 
précise  tel  ou  tel  horizon  géologique.  Tout  au  contraire.  Comparé  aux 
autres  bassins  houillifères  de  l'Europe,    le  bassin   du  Donetz  est,  sous 
ce  rapport,  dans   des  conditions    exceptionnellement  favorables,  et  sur 
toute  son  étendue  il  est  possible   d'établir   une   synonymie   exacte  de 
toutes  les  couches  de  houille  et  de  marquer  avec  précision  sur  la  carte 
tous  les  détails  du  contournement  de  chaque  couche  de  houille  ou  de 
calcaire.    Le  bassin  du   Donetz   offre    en  cela   une   analogie  complète 
avec  le  caractère  des  dépôts  houillifères   des  Etats  Iowa,  Missouri  et 
Illinois  de  l'Amérique  du  nord,  dans  le  terrain  desquels  les  dépôts  du 


8  XVI 

type  marin  pur,  caractéristiques  pour  les  Etats  situés  vers  l'ouest,  sont 
remplacés  par  des  formations  du  type  mêlé,  renfermant  des  couches 
plus  ou  moins  puissantes  de  houille.  La  même  chose  s'observe  dans 
la  Russie  européenne,  où  l'ensemble  des  donnés  géologiques  fait  pré- 
sumer l'existence  d'une  ancienne  mer  immense,  dans  le  bassin  de  la- 
quelle les  sédiments  houillers  se  sont  déposés,  et  dont  le  bassin  du 
Donetz  n'était  qu'un  golfe  sud-occidental.  Comme  l'Amérique,  la  Russie 
offre  toutes  les  données  pour  la  parallélisation  des  subdivisions,  éta- 
blies déjà  dans  les  dépôts  supérieurs  de  l'Oural,  du  Timan  et  de  la 
Russie  centrale,  avec  les  subdivisions  correspondantes  du  bassin  du 
Donetz. 

Après  ces  remarques  générales  nous  passerons  au  schème  des  sub- 
divisions des  sections  moyenne  et  supérieure,   basées  sur  les  résultats 
des  travaux  opérés  dans  le  courant  de  ces  cinq  dernières  années.  Les 
géologues  qui  ont  participé  à  ces  travaux  distinguent  six  subdivisions 
ou  suites  (G\ — G'S)   dans   la  section  moyenne  G'2,  et  trois  (C^ — C'$) 
dans  la  section  supérieure.    Nous  prendrons,    pour  les  caractériser,  la 
coupe  relevée  au  nord  de  la  ligne  Kramatorskaïa-Débaltséwo-Zwériéwo, 
coupe  qui  se  répète  avec  plus  ou  moins  de  variations  dans  les  autres 
rayons  du  bassin  du  Donetz.  1). 
Ci  La  suite  la  plus  basse  de  la  section  moyenne   est  composée  de 
grès  variés,  de  schistes   arénacés   ou   argileux  et  de  cal- 
caires brun  foncé  et  gris  clair.  Au  nombre  des  formes  re- 
cueillies dans   les  dépôts  -de   cet  horizon,    nous   citerons: 
Productus    semireticulatus    M  art.,    Prod.    longispirius 
Sow.,  Prod.  punctatus  Mari,    Schizophoria  resupmata 
M  art.,  Spirifer  mosquensis  Fisch.,  Meticularia    lineata 
Mart.,   Aviculopecten  aff.  mterstitialis  PbilL,  Aviculo- 
pecten aff.nobilis  de  Kon.,  Macrodon  fciba  de  Kon.,  des 
représentants   des   genres   Lingitla,   Leda,  Belloroplion, 
Orihoceras,  Nautitus,  PMUipsia  etc.   Manquent   complè- 
tement:  Productus  giganteus  Mart.  et  Prod.  latissimus 
Sow.    Apparaissent    pour   la   première   fois   des  Spirifer 
mosquensis  Fisch.  typiques. 
Cf.  Grès  et  schistes,   interstratifiés   de  calcaires,   de  grès  calcareux 
et  de  houille.   Les  lits   de   charbon   atteignent   rarement 
l'épaisseur  de  couches  exploitables.  Parmi  les  fossiles  nous 
citerons:  Pr.  corrugatus  M'Coy,  Pr.  semireticulatus  Mart., 
Pr.  scabriculus  Mart.,  Meticularia  lineata  Mart.,  Ortho- 
thetcs  aracJmoidea  Phi  IL,  SeMzoplwria  .resupmata  Mart., 
Spirifer  mosquensis  Fisch.,  Sp.  Kleinii  Fisch.,   CJionc- 
tes  carbonifera  Kevs.  etc. 


*)  II  va  sans  dire  que  la  division  en  suites  que  nous  donnons,  di- 
visions basée  sur  les  travaux  faits  sur  place  et  l'étude  préliminaire  des 
matériaux  paléontologiques  recueillis,  n'a  de  signification  que  pour  les 
dépôt  du  bassin  du  Donetz  et  ne  peut  nullement  être  prise  comme 
universelle. 


XVI  9 

0|.  Cette  suite  est  principalement  formée  de  grès  et  de  schistes.  Les 
calcaires   sont   peu   épais   et  relativement  rares.  Voici  la 
succession  des  couches  dans  l'ordre  ascendant: 
79)  Calcaire  gris  clair,  épais  jusqu'à  1  m. 
78)  Schistes,  alternant  avec  des  grès  schisteux. 

Couche  de  houille. 

Schistes  argilo-arénacés. 

Couche  de  houille  —  0,35  m. 

Schistes  interstratifiés  de  grès  schisteux. 

Calcaire  jaune  d'ocre  — 0,36  m.  Ce  calcaire,  de  même  que 
les  calcaires  superposés,  77  et  76,  contiennent  une  faune 
abondante,  mais  uniforme,  composée  de:  Beticularia  li- 
neata  M  art.,  Mentzelia  cf.  semiplana  Waag.,  grands 
exemplaires  de  Margmifera,  Productifs  semireticulatus 
M  art,  Pr.  scabriculus  Mart,  Pr.  corrugatus  MToy, 
Chonetes  carbonifera  Keys.,  Spirifer  mosquensis  Fisch., 
Sp.  Klcinii  Fisch.,  Orthothetes  crenistria  Phill.  etc. 
77)  Schistes  argilo-arénacés,  intercalés  de  grès  calcareux,  et 
psammites. 

Lit  de  houille  —  0,35  m. 

Grès  schisteux  et  schistes  sablo-argileux. 

Calcaire  argileux,  d'un  noir  grisâtre  à  l'état  frais,  jaune 
d'ocre  vers  le  haut,  atteignant  0,6  m.  d'épaisseur. 

Schistes  argileux. 

Calcaire  semblable  au  calcaire  de  78,  puissant  de  .0,5  m. 
76)  Schistes  et  psammites,  intercalées  de  grès  calcareux. 

Couche  de  houille,  épaisse  de  0,5  à  0,75  m. 

Schistes  et  grès,  avec  deux  lits  interstratifiés  de  houille. 

Calcaire  semblable  à  celui  de  77,  épais  de  0,75  m. 
75)  Schistes  argileux  et  sablo-argileux. 

Environ  0,75  m.  de  houille.  Les  schistes  qui  font  le  toit  de 
cette  couche  abondent  en  coquilles  de  la  famille  Anthra- 
cosidae. 

Schistes,  çà  et  là  intercalés  de  calcaire  ocreux. 

Puissante  couche  de  grès. 
74)  Schistes,  avec  lits  intercalés  de  grès  schisteux. 

Couche  de  houille,  puissante  de  0,4  m. 

Schiste  argileux,  séparé  par  un  lit  de  houille  d'un  schiste 
argilo-arênacé. 

Puissantes  arkoses  à  gros  grain. 
73)  Schistes  argileux  et  sableux. 

Lit  de  houille,  épais  de  0.5  m.,  avec  nombreux  petits  conchi- 
fères  au  toit. 

Grès  schisteux  et  schistes  argileux. 

Houille,  épaisse  de  0,7  m. 

Schistes  argileux  et  arénacés. 

Calcaire  gris  foncé,  puissant  de  0,75  m.,    à  Productifs  semi- 


10  XVI 

reticulatus  M  art.,  restes  de  Marginifera,  Spirifer  mos- 

quensis  Fisch.,  Sp.  Kleinii  Fisch., Sp. StrangwaysiY ern., 

Reticularia  lineata  etc. 

Ce  calcaire  termine  la  troisième  suite  de  la  section  moyenne  C2. 

Parmi  les  restes  végétaux   que  l'on  rencontre   dans  les  dépôts  de 

la  suite  Cl,  le  prof.  Schmalhausen   a  déterminé  les  suivants: 

Neuropteris  gigantea  8th.,  Neuropteris  tenuifolia  Stb.,  Ncuro 
pteris  flexuosa  Stb.,  Sphenopteris  Hoeningliausii  Brgt., 
Alcthopteris  lonchitica{?)  Stb.,  Lepidophyllum  trilineatum 
Un.,   Distrigophyllum  bicarinahim   Un.,  Sphenophyllum 
saxifragaefolium  G  oep.,  Annularia  ramosaJJn.,  Calami- 
tés Succowi  Brgt.,    Calamités   ramosus   Art.,  Calamités 
multiramis   Weiss.,    Calamités    Cistii  Brgt,,    Cordaites 
sp.,  Lepidodendron  aculeatum    Stb..  Lepidodendron  di- 
chotomum  Stb.,  Stigmaria  ficoides  Brgt. 
Quoique  les  couches  de  houille,  enfermées  dans  les  dépôts  de  cette 
suite,  ne  dépassent  pas  0,75  mètre   d'épaisseur,    elles   sont,   sur  beau- 
coup de  points  du  bassin,  l'objet  d'une  exploitation  sérieuse,  intensive 
surtout   dans   le   rayon   de   la  rivière    Kalmious,    c'est-à-dire  dans  les 
mines  de  la  Société   minière   et  industrielle,  de  la  Société  de  la  Nou- 
velle-Russie, de  m-r  Karpow  etc.  La  suite,  qui    porte   ici   le  nom  de 
Smolianinovsky,  fournit    des   charbons  à  coke  et  des  charbons  à  gaz; 
à  l'extrémité  est  du  bassin  de  la  Kalmious   le  charbon   devient  demi- 
anthraciteux.  Les  charbons  de  cette  suite  sont  agglutinants  dans  le  ter- 
rain situé  entre  les  lignes  des  chemins  de  fer  Debaltséwo-Lougansk  et 
Debaltséwo-Lissitchansk.  Les  plus  grandes  exploitations  du  rayon  sont 
celle  des  frères  Maximow   et   la   mine   Rodakovsky  de  la  Société  mi- 
nière et  industrielle  d'Alexéïew.  La  suite  C%  est  largement  développée 
entre    les    lignes    Debaltséwo-Lougansk    et  Debaltséwo-Zwériéwo,    de 
même  qu'au  sud  de  cette  dernière,  où  elle  est  connue  sous  le  nom  de 
suite  anthracitifère  Bokovskaïa.  En  général  les  charbons  de  ce  rayon 
présentent  les  qualités  des  demianthracites  et  parfois  des  anthracites;  ils 
deviennent    agglutinants    dans   la  bande  de  terrain,  où  le  champ  con- 
tinu  des   dépôts   carbonifères   vient  en  contact    avec  celui  des  dépôts 
crétacés.  Une  des  exploitations  les  plus  connues  et  les  plus  activement 
travaillées  y  est  celle  du  village   Ouspenskoïé.   La  suite   qui   contient 
jusqu'à  8  couches   exploitables,    est   connue   ici   sous   le  nom  de  suite 
Yonovskaïa. 

C«  La  quatrième  subdivision — C\ — a  une  puissance  totale  d'en- 
viron 320 — 350  mètres.  Les  lits  de  charbon  qu'elle  ren- 
ferme sont  presque  tous  très  minces  et  il  n'y  en  a  guère 
qu'un  ou  deux  qui  vaillent  la  peine  d'être  exploités.  Cette 
suite,  à  peu  près  stérile,  sera  sans  doute  encore  longtemps 
un  obstacle,  vu  l'état  actuel  de  la  technique,  à  l'exploita- 
tion simultanée,  par  les  mêmes  travaux  souterrains,  des 
charbons  de  la  3-me  et  de  la  5-me  suite.  Actuellement  le 
terrain  des  affleurements  de  cette  subdivision  reste  intact 


XVI  11 

entre  les  mines  exploitant  les  couches  de  la  3-me  suite  et 
celles  qui  exploitent  les  suites  5  et  6. 
La  coupe  de  la  4-me  suite  montre,  de  bas   en   haut,   les   couches 
suivantes: 

72)  Schistes  sablo-argileux   et   grès   verdâtres,   avec   concrétions 
calcaires  et  intercalations  de  schiste  charbonneux. 
Calcaire,  d'une  puissance  de  0,75  m. 
71)  Psammites  et  schistes  sablo-argileux. 
Lit  de  houille,  épais  de  0,3  ni. 
Schistes  et  grès  schisteux. 
Schistes  avec  intercalations  de  charbons. 
Calcaire,  atteignant  une  puissance  de  2  mètres. 
70)  Schistes  sablo-argileux. 
Lit  de  houille  de  0,25  m. 
Schistes  et  grès  schisteux. 
Calcaire,  d'une  puissance  de  0,75  m. 
69)  Schistes  et  grès. 

Couche  de  houille  atteignant  0,75  m.  d'épaisseur,  mais  appa- 
raissant habituellement  sous   l'aspect  d'une   intercalation 
inexploitable. 
Schistes  et  grès. 

Calcaire  allant  jusqu'à  2  m.  d'épaisseur. 
68)  Schistes  et  psammites. 

Couche  de  houille   dont   l'épaisseur   atteint   0,75  m.    Parfois 
plus    mince   et  inexploitable,   parfois   remplacée  par  des 
schistes  charbonneux. 
Schistes  et  psammites. 

Calcaire  gris  foncé,    épais  de   0,7   à   1    mètre,  reposant  par- 
fois immédiatement  sur  un  grès  compact  à  grain  fin,  con- 
tenant des  empreintes  végétales  mal  conservées. 
Les  calcaires  de  68,  69,  70  et  71  sont  le  plus  souvent  pauvres  en 
fossiles.  On  y  rencontre:  Productus  semireticulatus  M  art.,    Pr.  Key- 
serlingi  de  Kon.,  Pr.  cf.   Cor  a  d'Orb.,  Spirifer  mosquensis   Fisch., 
Spiriferma  cristata  Schloth.,  Scliizophoria  resupinata  Mart.,  Ortho- 
thetcs  crenistria  Phill.,  lieticularia  Vmcata  Mart.,  Bradyina  nauti- 
liformis  Moell. 

La  flore  de  la  suite  renferme,  entre  autres,  les  formes   suivantes, 
déterminées  par  le  prof.  S  c  h  m  allia  us  en: 

Neuropteris gigantea  Stb.,  Neuropteris  tenuifolia  Stb.,  Neurop- 
teris  flexuosa  Stb.,  Pecopteris  muricata  Stb.,  Dicty opte- 
ris  Mïmsteri  Eichw.,  Distrigophyllum  bicarinatum  Un., 
Sphenophyllum  sp.,  Pinnularia  sp.,  AnnuJaria  tamosa 
W  e  i  s  s,  Calam  ites  Succo  m  B  r  g  t.,  Calamités  ramosus  Art., 
Calamités  varians  Stb.,  Cordaites  palmaeformis  Goepp., 
Lcpidodendron  obovatum  Stb.,  Lcpidodendron  selaginoi- 
des Stb.,  Sigiïïaria  alternans  Lindl.  et  Hutt.,  Sigillaria 
rugosa  Brgt.,  Sticjmaria  ficoides  Stb. 


12  XVI 

Cg  La  cinquième  suite — C?2 — d'une  puissance  d'environ  250—300 
mètres,   est  plus  riche  en   houille   comparativement   aux 
suites  sous-jacentes.  De  bas  en  haut  elle  présente  les  cou- 
ches suivantes: 
67)  Schistes  arénacés,  puissantes  arkoses,  ordinairement  avec  in- 
tercalations  de  houille,  et  schistes  sablo-argileux. 
Couche  de  houille,  jusqu'à  1  m.  d'épaisseur,  assez  inconstante, 
s'amincissant  en  plusieurs  endroits   au   point   de    devenir 
inexploitable. 
66)  Schistes  argileux  et  sablo-argileux. 

Calcaire  gris  foncé — 0,75  m.,  recouvrant  immédiatement  une 
couche  de  houille  qui  devient  parfois  épaisse  d'un  mètre. 
65)  Schistes  intercalés  d'une  assise  de  grès. 
Lit  de  houille — 0,5  m. 

Grès  et  schistes,  surmontés  par  un  mince  lit  de  charbon. 
Calcaire  gris  foncé,  d'une  puissance  d'environ  1,4  m. 
64)  Schiste  argileux,  mince  strate  de  houille    et  calcaire,  le  tout 

de  1,4  m.  d'épaisseur. 
Les  calcaires  64,  65,  66  se  ressemblent  par  l'aspect  extérieur.  Ils 
contiennent:  Productus  semireticidatus  Mart.,  Pr.  scabriculus  M  art.-, 
Clwnctcs  carbonifera  Keys.,  ScMzophoria  resupinata  Mart.,  Ortho- 
thetes  crenistria  Phill.,  Spirifer  mosquensis  Fisch.,  Sp.  Kleinii 
Fisch.,  Artltyris  ambigua  Sow.,  Reticularia  lineata  Mart.,  Bradyina 
nautiliformis  Moell.,  Euphemus  carbonarius  Cox  etc. 

63)  Grès  et  schistes,  avec  intercalation  d'un  mince  lit  de  charbon 
épais  de  0,25  m. 
Couche  de  houille,  puissante  jusqu'à  0,7  m. 
62 1  Schistes  argileux,  alternant  avec  des  schistes  arénacés  et  des 
grès. 
Couche  de  houille,  puissante  jusqu'à  0,7  m. 
Schistes  argileux  et  arénacés. 
61)  Calcaire  gris  clair,  atteignant  2  m.  d'épaisseur  et  contenant: 
Productus  semireticulatus  Mart.,  Pr.  scabriculus  Mart., 
Pr.  cf.   Gora  d'Orb.,   Pr.   Fleming i   Sov\\,  Marginifera 
(espèce  non  encore  décrite),  Spirifer  mosquensis  Fisch., 
Reticularia  lineata  Mart,  etc. 
60)  Psammite  finement  stratifié  et  schiste  argileux. 

Couche  de  houille,  épaisse  de  0,7  m. 
59)  Schiste  argileux  et  arkose. 

Couche  de  houille,  épaisse  de  0,26  m. 
Schistes  argileux  et  psammite  schisteux. 
Calcaire,  d'une    épaisseur    de   0,7   m.,    contenant   Productus 
cf.  Gora  d'Orb.,  Prod.  semireticulatus  Mart.,    Pr.  Fle- 
mingi    Sov.,    Schizophoria   resupinata   Mart,,    Spirifer 
mosquensis  Fisch.,  Reticularia  lineata  Mart,  etc. 
58)  Psammites  schisteux,  passant  à  des  schistes  argileux  d'un  vert 
grisâtre. 


XVI  13 

Calcaire  gris,  interstratifié  de  lits  ocreux  et  contenant:  Pro- 
ductifs semireticidatus  Mart.,  Spirifer  mosquatsis  Fisch., 
Bcticularia  lineata  Mart.,  Schizophoria  rcsupinata 
Mart.,  Bradyina  nautiliformis  Moell. 
Cî.  La  sixième  suite — C'.l — particulièrement  complète  et  typique 
près  de  Lissitchansk,  atteint  une  puissance  de  225 — 300 
mètres.  Pour  la  quantité  des  couches  de  houille  et  pour 
la  proportion  de  leur  puissance  totale  comparativement  à 
la  puissance  des  couches  encaissantes,  cette  suite  peut  être 
considérée  comme  la  subdivision  la  plus  avantageusement 
exploitable.  Aussi  est-ce  là  que  l'activité  minière  s'est 
actuellement  concentrée  dans  la  partie  nord  du  bassin  du 
Donetz.  Comme  nous  le  verrons  dans  la  description  de 
l'itinéraire,  le  plus  grand  nombre  des  exploitations  se 
trouvent  dans  le  rayon  des  stations  Marievka,  Warwaro- 
polïé,  Almaznaïa  et  Yourevka  (série  des  couches  „A1- 
mazny").  La  même  suite  de  couches  est  exploitée  dans  le 
rayon  de  Kalmious  (couches  Séménovsky)  et  dans  les  puits 
situés  sur  les  ailes  du  principal  anticlinal,  à  Gorlovka, 
Xélépowka,  Chtcherbinovka  (couches  entre  „Griazny"  et 
„Kirpitchevka"). 
La  succession  des  couches,  de  bas  en  haut,  est  la  suivante: 
57)  Schiste  argileux  et  grès  schisteux. 

Schiste  argileux,  remplacé  parfois  par  un  grès  à  grain  tin. 

Couche  de  houille  de  1,4  m.  à  1,75  m.,  avec  intercalation  de 
plusieurs  minces"  lits  d'argile  schisteuse. 
56)  Calcaire,  jusqu'à  2  mètres  d'épaisseur,  recouvrant  directe- 
ment la  houille  57.  Parfois  le  calcaire  disparaît  par  éti- 
rement  et  la  houille  est  immédiatement  couverte  de  schi- 
stes argileux.  Parmi  les  formes  trouvées  dans  ce  calcaire 
nous  citerons:  Productifs  semireticidatus  Mart.,  Pr.  cf. 
Cora  d'Orb.,  Pr.  Flemingi  Sow.,  Pr.  spi/nulosus  Mart., 
Spirifer  mosqueiisis  Fisch.,  Sp.  EJeinii  Fisch.,  Beticu- 
laria  lineata  Mart,,  Bradyina  nautiliformis  Moell.,  co- 
quilles de  Conocardium  etc. 
55)  Schistes  argileux  et  psammites,  interstratifiés  de  schiste  et 
de  grès  calcareux  compact  passant  à  un  calcaire. 

Lit  de  houille,  épais  de  0,26  m. 

Schistes  argileux  et  sablo-argileux  de  couleur   foncée,  inter- 
calés de  minces  lits  de  charbon. 

Couche  de  houille  de  0,8-1  m. 
54)  Schiste  argileux,  avec  intercalations  de  psammite  très  calca- 
rifère  et  passant  à  un  calcaire. 

Lit  de  houille,  épais  de  0,26  m. 

Schiste  argileux. 

Couche  de  houille,  d'une  puissance  de  0.7  m.  à  1,2  m. 
53)  Schistes  argileux,  renfermant  des  intercalations  d'un  calcaire 


14  XVI 

argileux  abondant  en  fossiles:  Productifs  semireticidatus 
M  art.,  Pr.  cf.  Cor  a  d'Orb.,  Pr.  KonincM  Vern., 
Pr.  Flemingi  Sow.,  Orthothcthcs  crcnistria  PhilL,  Spi- 
rifer  mosquensis  Fisch.,  Schizophoria  resupinata  Mart., 
Beticularia  lineata  Mart.,  Bradyina  nautiliformis 
Moell.,  débris  de  IÀngula, Nautilus, Naticopsis,  Phillip- 
sia  etc. 

Psammites  et  schistes  argileux. 

Couche  de  houille,  0,7  m.  d'épaisseur.  Cette  couche  conserve 
sur  une  énorme  étendue  toutes  les  particularités  qui  lui 
sont  propres:  partout  on  y  trouve  intercalé  un  lit  d'argile 
sableuse  réfractaire  et  partout  apparaît  dans  le  toit  un  cal- 
caire argileux,  pétri  de  coquillages  de  Schizophoria  resupi- 
wate  Mart.  et  d'autres  fossiles  que  nous  citerons  plus  bas. 
La  puissance  de  la  [couche  dépasse  rarement  0,7  mètre: 
habituellement  elle  est  moindre. 
52)  Schistes  argileux.  Au  contact  avec  la  houille  précédente  on 
observe  parfois  un  calcaire  argileux  gris,  pétri  de:  Pro- 
ductifs KonincM  Yern.,  Pr.  semireticidatus  Mart..  Pr. 
Flemingi  Sow-.,  Marginifera  n.  sp.,  Schizophoria  resu- 
pinata Mart.,  Orthothetes  arachnoidea  PhilL,  Orth.  crc- 
nistria Phi  11.,  Spirifer  mosquensis  Fisch.,  Athyris  am- 
bigua  Sow.,  Beticularia  lineata  Mart.,  Bradyina  nau- 
tiliformis Moell,  Avicidopinna,  Naticopsis  etc. 

Psammites  et  schistes  argileux. 

Couche  de  houille,  épaisse  de  1,23  m. 
51)  Schistes  charbonneux  gris  foncé,  renfermant  une  intercalation 
d'un  calcaire  compact  gris  foncé,  de  0,7  m.  d'épaisseur. 
Les  schistes  et  le  calcaire  contiennent:  Productus  Ko- 
nincM Vern.,  Pr.  semireticidatus  Mart,,  Pr.  Flemingi 
Sow.,  Marginifera  n.  sp.,  Schizophoria  resupinata. 
Mart,,  Bhipidomella  Michelini  L'Eveil.,  Orthothetes 
crcnistria  PhilL,  MeeTcélla  eximia  Eichw.,  Spirifer 
mosquensis  Fisch.,  Beticularia  lineata  Mart.,  Bra- 
dyina nautiliformis  Moell.,  quantité  de  coraux  des  es- 
pèces Chaetetes,  Syringojwra,  Lithostrotion,  conchifères 
et  gastéropodes. 
50)  Psammites  et  schistes  argileux  gris  foncé. 

Couche  de  houille  de  0,7  m.  et  moins. 

Schistes  argileux  gris  foncé. 
49)  Calcaire  compact  gris  foncé,  passant  vers  le  bas  en  une  ar- 
gile schisteuse  ocreuse.  On  y  rencontre:  Productus  Ko- 
nincM Yern.,  Pr.  semireticidatus  Mart.,  Marginifera 
n.  sp.,  Schizophoria  resupinata  Mart.,  Orthothetes  crc- 
nistria PhilL,  Spirifer  mosquensis  Fisch.,  Bhyncho- 
nella  pleurodon  rar.  triplex  M'Coy,  Beticularia   lineata 


XVI  15 

Mart,    Aïlorisma    clava    M'Coy,    coquilles    de     Temo- 
cheilus  etc. 

48)  Psammites  et  schistes  argileux,  vers  le  bas  sableux. 
Couche  de  houille,  d'environ  0,7  m.  d'épaisseur. 

47)  Schistes  argileux  gris   et   noirs,  avec  concrétions  de  sphéro- 
sidérite  argileux  et  couches  intercalées  de  psammites. 

46)  Calcaire  compact  gris  foncé,  avec  concrétions  siliceuses: 
forme  deux  couches  séparées  par  un  schiste  argileux.  A 
Lissitchansk,  le  calcaire  repose  sur  un  mince  lit  de  houille 
qui  acquiert  l'épaisseur  d'une  couche  exploitable  dans  les 
terrains  des  mines  Petro-Marievsky  et  près  de  la  station 
Marievka,  dans  les  puits  de  M-rs.  Kornew,  Chipilow  et  C-ie. 
On  a  rencontré  dans  le  calcaire:  Productus  seinireticulatus 
Mart.,  Marginîfera  n.  sp.,  Spirifer  mosquensis  Fisch., 
Betieidaria  lineata  Mart.,  Bradyina  nautiliformis 
Moell.,  restes  de  Conocardium  etc. 

45)  Schistes  argileux,  avec  concrétions   de  sphérosidérite,    alter- 
nant dans  les  couches  supérieures  avec  des  psammites. 
Couche  de  houille  de  0,7  m. 

44)  Schistes  argileux  intercalés  d'une  assise  de  psammite. 

Couche  de  houille,  épaisse  de  0,75  m.  à  1,6  m.,   avec    inter- 
calation  de  deux  lits  d'argiles. 

43)  Schistes  argileux  et  psammites. 
Lit  de  houille  d'environ  0,16  m. 
Schistes  argileux,  interstratifiés  d'une  couche  de  psammite. 

Voici  la  liste  des  formes  provenant  de  la  suite  C'I  qui  ont  été  dé- 
terminés par  le  prof.  Schmalhausen: 

Neuroptcris  gigantea  s  th.,  Neuroptcris  cf.  Polissi  Les., 
Neuropteris  rarinervis  Bunb.,  Neuropteris  tenuifoïia 
Stb.,  Neuropteris  flexuosa  Stb.,  Sphcnopteris  latifolia 
Brgt.,  Splienopteris  furcata  Brgt.,  Pecoptcris  dentata 
Brgt.,  Pecoptcris  ncrvosa  Brgt.,  Pecoptcris  muricata 
Stb.,  Pecoptcris  Phickcnati  Brgt.,  Bicty  opte  ris  Bron- 
gniarti  G  ut.,  Dictyopteris  Miïnsteri  Eichw.,  Splicno- 
phyllum  erosum  Lindl,  &  Hutt.,  Sphcnophylhim  saxi- 
fragacfoliîon  Goep.,  Spltenophyïïum  obtusifolia  Brgt., 
Sphenophyllum  latifolia  Brgt.,  Sternbergia  approximata 
Brgt.,  Distrigopltyllum  bicarinatum  Un.,  Annularia 
sphenophylloicles  Un.,  Annularia  longifolia  Brgt.,  Ca- 
lamités Cistii  Brgt.,  Calamités  ramosus  Art.,  Ccda- 
mites  varians  Stb.,  Calamités  principalis  Gein.,  Lepi- 
dodedron  laricinus  Stb.  Lepidodoulron  aculecdum  Stb. 
Lepidodendron  lycopodioides  Stb.,  Lepidodendron  selagi- 
noides  Stb.,  Lepidodendron  obovatum  Stb.,  Lepidoplti- 
loides  laricinus  Stb.,  Sigillaria  élegans  Brgt.,  Stigma- 
ria  ficoides  Stb.,  Astcrophyllites  cquisetiformis  Brgt., 
Dccagonoccopus  sp. 


16  XVI 

En  passant  à  la  caractéristique  de  la  section  supérieure  — 
C3  —  nous  devons  avant  tout  attirer  l'attention  sur  le  fait  que  cette 
immense  assise,  de  plus  de  2,000  mètres  d'épaisseur,  ne  renferme  des 
couches  exploitables  de  houille  que  dans  ses  horizons  inférieurs,  tan- 
dis que  tout  le  reste  contient  le  charbon  ou  en  lits  trop  minces  ou 
d'une  qualité,  qui  ne  mérite  pas  d'être  traitée.  Les  dépôts  de  cette 
section  offrent  les  successions  les  plus  typiques  et  complètes  dans  la 
partie  occidentale  du  bassin,  où  ils  forment  une  bande  dont  la  lar- 
geur varie  avec  le  plongement  plus  ou  moins  fort  des  couches  et  qui 
s'étend,  à  partir  de  la  rivière  Donetz,  autour  de  toute  la  cuvette  de 
Haklimout,  le  long  du  pli  Droujkovsko-Konstantinovskaïa  et  autour  du 
vallon  Kalmious-Toretz. 

Au  point  de  vue  de  la  faune,  il  est  à  remarquer  que  les  formes 
de  la  section  moyenne  disparaissent  peu  à  peu,  remplacées  par  les  re- 
présentants caractéristiques  de  la  section  carbonifère  supérieure  de 
l'Oural,  du  Timan  et  de  l'Upper  Coal  Measures  de  l'Amérique  du 
nord. 

Si-  l'on  prend  pour  base  les  particularités  faunistiques  des  divers 
horizons,  la  section  supérieure  du  bassin  du  Donetz  se  divise  tout  na- 
turellement en  trois  subdivisions  ou  suites,  dont  chacune  est  limitée 
par  des  calcaires  qui  conservent  leurs  caractères  sur  toute  l'étendue 
du  bassin. 

Ci.  La  suite  inférieure — C\ — delà  section  supérieure  contient 
encore  d'assez  nombreuses  couches  de  charbon  exploita- 
bles, surtout  dans  la  région  du  vallon  Kalmious-Toretz  et 
de  l'anticlinal  principal  (mine  Korssounsk  à  partir  de 
la  couche  ..Tolsty"  vers  le  haut). 
La  suite  présente,  de  bas  en  haut,  les  couches  suivantes: 

42 — c — Calcaire  compact  gris  foncé,  en  partie  argileux,  jaune 
d'ocre,  contenant  une  faune  nombreuse  et  variée.  A  côté 
de  formes  appartenant   aussi   aux   sections   sous-jacentes, 
on  y  rencontre  déjà  beaucoup   de  nouvelles,  caractéristi- 
ques de  la  section  supérieure.  Xous  en  citerons:  Productus 
scàbriculus  Mart.,  Pr.  semireUculatus  Mart.,   Pr.  Ko- 
nincki.  Vern.;   deux  nouvelles   espèces   de   Marginifera; 
Chonetes  granidifera  Owen,  Glwnetes  Laguessi  de  Kon., 
Spirifer    mosquensis    Fisch.,    Sp.   cameratus  Morton, 
Sj).  oJcensis  Xik.,  Spiriferina  octoplicata  Schloth.,  Sp.  cri- 
stata  Schloth.,  Camarophoria  super stcs  Vern.,  Athyris 
Itoyssii  l'Eveil.,  Eeticularia  lineata  Mart.,   OrtTtotiid.es 
crenistria  Phill.,  Orthotlietes  caduca  M'Coy,  ScMzopho- 
ria  resupinata  Mart.,  Enteletes   LamarcM  .Fisch.,    dé- 
bris de  Conularia  et  quantité  de  coraux. 
Schistes  argileux  et  grès' schisteux. 
Lit  intercalé  de  houille. 
Schistes. 
h  —  Calcaire   blanc   ou   gris   clair,   souvent    cristallin,    d'une 


XVI  17 

épaisseur  de  2 — 3  mètres.  Outre  les  formes  du  calcaire  c 
que  nous  venons  d'énumérer,  on  y  trouve  en  profusion  de 
grands  spécimens  de  Mentzelia  cf.  corculwm  Kut.  et  Spi- 
rifer supramosquensis  Nik. 
Schiste. 

Lit  de  houille,  atteignant  parfois  l'épaisseur  d'une  couche 
exploitable. 
a  —  Calcaire,  d'une   puissance  d'environ  5  m.,  argileux,  vers 
le  haut  jaune  d'ocre,  contenant  une  faune  abondante. 

41)  Schistes,  argileux  et  arkoses  à  gros  grain. 

40)  Psammites  schisteux  et  lit  de  houille  impure,  épais  de  0,7  m. 

39)  Schistes  argileux  et  psammites,  surmontés  par  une  couche  de 
houille.  Le  toit  abonde  en  restes  végétaux  bien  conservés. 

38)  Arkoses,  grès  schisteux  et  schistes  argileux,  avec  intercalation 
de  0,15  m.  de  houille. 

37)  Calcaire,  interstratifiés  de  calcschistes  argileux  dans  lesquels 
on  trouve:  Productus  semireticulatus  Mari,  Pr.  KonincM 
Vern.  Keys.,  Pr.  pyxidiformis  de  Kon.,  Pr.  aculeatus 
Mart.,  Spîrifer  mosquensis  Fisch.,  Beticularia  lineata 
Mart.,  quantité  de  gastéropodes,  conchifères  et  coraux. 

36)  Schistes  argileux  et  psammites  schisteux  avec  intercalations 
de  houille. 

Calcaire  puissant,  avec  intercalations  de  calcschistes 
argileux,  interstratifiés  de  lits  de  charbon.  Quelques-unes 
des  couches  du  calcaire  sont  de  couleur  blanche  ou  jaune 
d'ocre,  d'autres  gris  foncé.  On  y  a  trouvé  une  faune  abon- 
dante: Productifs  nevadensis^leek,  Pr.  Cora  d'Orb.,  Pr. 
semireticulatus  Mart.,  Pr.  Konincki  Vern.  Keys.,  quel- 
ques nouvelles  formes  de  Margmifera,  Spirifer  mosquen- 
sis Fisch.,  Sj).  striatus  Mart,,  Sp.  rectangulus  Kut., 
Chonetcs  granulifera  Owen,  Ch.  dahnanoides  Nik.,  Di- 
rlasma  plica  Kut,,  Camarophoria  pinguis  Waag.,  Der- 
bya  aff.  grandis  Waag.,  Enteletes  LamarcM  Fisch., 
Beticularia  lineata  Mart.,  Fasidina  ventricosa  Meek. 
(en  niasse),  beaucoup  de  bryozoaires  et  de  coraux. 

35)  Schistes  argileux,  passant  par  places  en  psammite  schisteux, 
avec  deux  couches  subordonnées  de  charbon,  l'une  de 
0,25  m.,  l'autre  de  0,35  m.  d'épaisseur. 
Calcschistes  argileux,  avec  concrétions  de  calcaire  argileux, 
gypse  et  minerai  de  fer.  On  y  trouve:  Marginifera  n.  sp., 
Spirifer  mosquensis  Fisch.,  Bh  ipidomclla  Pecosi  M  a  r  c  ou, 
Productus  semireticulatus  Mart, 

34)  Calcaire  argileux  gris  ou  gris  jaunâtre,  interstratifié  de  schi- 
stes et  contenant:  Productus  semireticulatus  Mart,,  Pr. 
Konincki  Yern.  Keys.,  Spirifer  mosquensis  Fisch., 
Chonetes  dahnanoides  Nik.,  Orthothetes  crenistria Phill., 
quantité  de  conchifères,  gastéropodes  et  bryozoaires. 

o 


XV  L 


Psammite  schisteux  et  schiste  argileux   avec   concrétions  de 
fer  spathique. 

33)  Calcaire,  épais  de  0,7  m.,  à  Spirifer  mosquensis  Fi  se  h., 
Beticularia  lineata  M  art.,  Productus  scmireticulatus 
Mark,  Bradyina  nautiliformis  M  oeil.,  Schwagerma  etc. 
Au-dessus  viennent:  argile  schisteuse  violacée,  schistes  ar- 
gileux avec  lits  de  charbon,  psaminites. 

32)  Calcaire  dolomisé  à  Productus  Cor  a  d'Orb.  (beaucoup),  Pr. 
KonincM  Vern.  Keys.,  Pr.  semireticidatus  Mark,  Der- 
bya  regularis  Waag.,  Orfhothetes  arachnoidea  Phill., 
Meékella  striatacoslata  Cox,  Spirifer  mosquensis  F isch., 
Beticularia  lineata  Mark,   Chonetes   dalmanoides  Nik. 

31)  Schistes  charbonneux  argileux,  avec  couche  intercalée  (0,45  m.) 
de  charbon  et  lits  de  gypse. 

30)  Calcaire  argileux  jaune  d'ocre  et  gris,  intercalé  de  lits  de 
schistes.  Le  calcaire  renferme: Productus  KonincM  Vern. 
Keys.,  Pr.  scmireticulatus  M  art.,  Spirifer  mosquensis 
Fisch.,  Orfhothetes  arachnoidaea  Phill.,  Derby  a  cf.  regu- 
laris Waag.,  Schizophoria  resupinata  M  art.,  Aiïculo- 
pinna  Tvanitslci  Vern.,  quantité  de  conchifères  et  gasté- 
ropodes. 

29)  Schistes  sablo-argileux,  avec  lits  de  gypse  et  de  fer  spathique, 
et  schistes  charbonneux  argileux.  En  dessus  vient  une 
couche  de  houille,  épaisse  de  0,45  m. 

28)  Schistes  argileux  analogues  aux  précédents. 
Couche  de  houille  de  0,7  in. 

27)  Schistes  argileux,  gris  ou  violacé:  calcaire  gris  foncé,  environ 
0,5  m.;  psammite  schisteux. 

26)  Calcaire  gris  d'une  épaisseur  d'environ  1  m.,  très  dur,  con- 
tenant; Productus  scmireticulatus  M  art.,  Spirifer  mos- 
quensis Fisch.,  Bucania  decussata  Flem.,  Bradyina 
nautiliformis  M  oeil.,  Fusulina  rentricosa  Meek  etc. 

25)  Schistes  argileux  gris  et  rouges,  ayant  par-dessus  un  lit  de 
houille  épais  de  0,35  m. 

24)  Schistes  argileux  gris,  verts  et  rouges,  ayant  par-dessus  des 
arkoses  schisteuses. 

23)  Calcaire,  composé  de  plusieurs  couches  séparées  par  des  lits 
de  schistes  calcaro-argileux.  Le  calcaire  contient  de  nom- 
breuses concrétions  siliceuses.  L'épaisseur  totale  du  banc 
calcaire  atteint  11  m.  Les  fossiles  abondent:  Productus 
nebrascensis  Owen,  Pr.  scmireticulatus  Mark,  Pr.  sca- 
briculus  Mark,  Pr.  KonincM  Vern.  Keys.,  Pr.  Cora 
d'Orb.,  Spirifer  supramosquensis  Nik.,  Sp.  Strangivaysi 
Vern.,  Sp.  trigonalis  var.  lata  Schellw.,  Sp>.  rectangu- 
lus  Kut.,  Chonetes  Laguesi  de  Kon.,  Chon.  cf.  uralica 
Moell.,  Marginifera  cf.  pusilla  Schellw.,  Nothotyris 
nucleolus   Kut.,    Dielasma  plica   Kut.,   Hustedia  Mor- 


XVI  19 

moni  M  arc  ou,  Beticularia  lineata  Mart.,  Euphemus 
Urii  Flem.,  Griffithides  scitida  Meek  et  Worth.  (en 
grande  quantité),  beaucoup  de  concbifères,  gastéropodes, 
coraux  et  bryozoaires. 
Parmi  les  formes  végétales  de  l'horizon  C\  notons  les  suivantes  dé- 
terminées par  le  prof.  Schmalhausen  et  N.  Grigoriew: 

Sphenopteris  obtusiloba  Brgt.,  Pecopteris  nervosa  Brgt.,  Pe- 
coptheris  Cyathea  Brgt.,  Pecopteris  muricata  Stb.,  Neu- 
ropteris  gigantea  Stb.,  Neuropteris  rarmervis  Bunb., 
Neuropteris  heteropliylla  Brgt.,  Alethopteris  Grandini 
Brgt.,  Alethopteris  lonchitica  Ung.,  Calamités  Succowi 
Brgt.,  Lepidodendron  lycopodioides  Stb.,  Sphenophyllum 
emarginatum  Brgt.,  Sphenophyllum  saxifragaefolium 
Groepp.,  Sphenophyllum  erosum  Lindl.  et  Hutt.,  Sigilla- 
ria comptotachia  "Wood.,  Sigillaria  ovata  Stb.,  Sigillaria 
sentellata  Brgt.,  Sigillaria  elegans  Brgt.,  Sigillaria 
transver salis  Brgt.,  Sigillaria  comulata  Weiss  var. 
striata  Weiss,  Cordaites  principalis  Geinitz,  Cardio- 
carpus  cf.  Boulayi  Zeil.,  Trigonocarpus  NoeggeratM 
Brgt.,  Lepidostrobus  variaoil'is  Br.,  Lepidophyllum  lan- 
ceolatum  Br. 
C|.  La  deuxième  suite —  G\  —  est  séparée  d'une  manière  très 
distincte  de  la  suite  G\  par  le  calcaire  23.  Cette  subdivi- 
sion ne  contient  que  deux  ou  trois  couches  de  charbon, 
notamment  dans  les  horizons  inférieurs,  assez  puissantes 
pour  mériter  d'être  exploitées.  Les  autres  lits  de  charbon 
sont  tous  minces.  Sous  le  rapport  de  la  faune,  la  suite  est 
intéressante  par  la  prépondérance,  parmi  les  fossiles,  des 
formes  caractéristiques  pour  le  carbonifère  supérieur  de 
l'Oural,  du  Timan  et  de  l'Amérique. 
La  suite  se  compose,  dans  l'ordre  ascendant,  des  couches  sui- 
vantes: 

22)  Schistes  argileux  et  arkoses  friables,  avec  intercalations  de 
psammite  et  d'argile  rouge  et  verte.  Dans  les  arkoses  on 
trouve  de  nombreuses  tiges  d'Araucaria.  Les  schistes  ren- 
ferment un  lit  de  houille. 

21)  Calcaire  gris  clair,  pétri  de  petits  gastéropodes,  de  foramini- 
fères  (Fusulina  gracilis  Meek.,  Bradyina  nautiliformis 
Moell.),  et  de  restes  de  Productus  Cor  a  d'Orb.,  Pr.  se- 
mireticulatus  Mart.,  $£>.  cf.  Kleinii  Fi  se  h.  (en  très 
grande   quantité),  Marginifera  cf.  pusilla  Schellw.  etc. 

20)  ^Arkoses  friables  gris  verdâtfe,  schistes  sablo-argileux  et 
schistes  argileux  différemment  colorés.  Ces  derniers  sont 
interstratifiés  de  marnes  à  Pseudomonotis  radialis  Meek 
(non  Phill.),  Bellerophon  percarinatus  Conrad,  I)is- 
cina  missourensis  Schum.,  restes  de  ScMzodtis  etc. 
Au-dessus  viennent  un  psammite   finement   feuilleté,    des   schistes 

2* 


20  XVI 

argileux  et  un  grès  arénacé.  Les  schistes  renferment  parfois  une  cou- 
che de  houille  exploitable. 

If))  Calcaire  (0,7  m.),  couché  sur  le  grès  arénacé.  Les  deux  sont 
riches  en  fossiles:  Productus  Cora  d'Or  h.,  Pr.  semireti- 
eulatus  M  art.,  Iîeticularia  lineata  M  art.,  Myalina  aff\ 
Ncssus  Walc,  Pseudomonotis  radialis  Meek,  Fuphe- 
mus  carbonarius  Cox,  Macrochilina  aff.  medialis  Meek 
et  Worth.,  Naticopsis  Wheeleri  S  Va  11.  etc. 
18)  Schistes  argileux  et  arkoses  friables. 

17)  Schistes  argilo-arénacés  et  argileux  avec  couches  peu  épais- 
ses de  calcaire  à  Productus   semireticulatus  Mart.,  Spi- 
rifer  mosquensis  Fisc  h.,  Margmifera  n.  sp.,   Meticula- 
rialineata  Mart.,  Allorisma  subcuneata  Meek  &  Hayd. 
16)  Argile  schisteuse  d'un  rouge  vif  ou  d'im  vert  clair,  avec  lits 
de  grès  calcareux  et  de  calcaire  argileux   rouge.  On  y   a 
trouvé:  Productus  semireticulatus  Mart.,  Pr.  Cora  d'Orb., 
Margmifera  n.  sp.,  quantité  de  coraux,  bryozoaires  et  tiges 
de  crinoïdes. 
15)  Schistes  argileux,  par   places   charbonneux,   arkoses  et  grès 
micacés,  recouverts  par  des  schistes  argileux  jaune  d'ocre 
et  gris.  Les  schistes  sont  intercalés  de  minces  lits  de  cal- 
caire contenant  de  grosses  fusulines. 
Cf.  La  suite  supérieure — C\ — ne  contient  point   de    couches   de 
charbon  propres  à  l'exploitation,  toutes  étant  trop  minces. 
Cette  suite,  d'une  puissance  dépassant   1,000   mètres,   présente  la 
succession  de  couches  suivante,  de  bas  en  haut: 

14)  Calcaire    gris    clair    avec    noyaux    siliceux.   Il    contient   en 

abondance  des  fusulines  (Fusidina  Verneuili   M  oeil.)  à 

côté  de  Productus  Cora  d'Or  h.,  Marginifera  n.  sp.,  Mar- 

ginifera  uraîica  Tsch|ern.  (beaucoup),  Chonetes  uralica 

Moell.,  Derbya  senilis  Phill.,  Meticularia lineata Mar t., 

(Sjj.  fasciger  Keys.,  Bhyncliopora  Nikitini  Tschern.  et 

une  masse  d'autres  fonnes. 

Ce  calcaire  se  retrouve  avec  une  constance  remarquable  sur  toute 

l'étendue  où  on  a  opéré  le  levé  pour  la  nouvelle  carte  géologique,  et 

sert  d'excellente  limite  de  partage  entre  la  deuxième   et  la   troisième 

subdivision  de  la  section  supérieure. 

13)  Schistes  argileux,  avec  concrétions  et  lits  de  calcaire  argileux, 
et  contenant:  Productus  nevadensis  Meek.,  Pr.  semire- 
ticulatus Mart.,  Spirifer  fasciger  Keys.,  Bhipidomella 
Pecosi  Marc  ou  etc. 
12 1  Calcaire  d'une  épaisseur  d'environ  1,7  m.,  par  places  entiè- 
rement composé  de  restes  de  Fusulina  Verneuili  Moell. 
et  F.  longissima  Moell.,  accompagnés  de  Productus  ne- 
vadensis Meek,  Marginifera  cf.  pusilla  Schellw.  etc. 
11)  Schistes  sablo-argileux,  tantôt  gris,  tantôt  rouges,  recou- 
verts d'arkoses  friables  avec  lits  d'argile  violacée  ou  verte. 


XVI  21 

10)  Schistes  argileux,  interstratifiés  de  minces  lits  de  charbon, 
de  sphérosidérite  argileux  et  de  calcaire  argileux.  Le  cal- 
caire contient:  Productus  semireticulatus  Mart.,  Margi- 
nifera n.  sp.,  Spirifer  fasciger  Keys.,  Bhipidomella  Pe- 
cosi  Marc  ou  etc. 

9)  Calcaire  dolomisé  compact  à  Productus  punctatus  Mart., 
Pr.  semireticulatus  Mart.,  Pr.  tenuistrlatus  Yern.,  Pr. 
Cora  d'Orb.,  Chonetes  uràlica  Moell.,  Enteletes  cami- 
ons Schellw.,  Ent.  Lamarcki  Fisc  h.,  Spirifer  camera- 
tus  Mort  on,  Béllerophon  aff.  crassus  Meek  &  Worth., 
Fusulina  ventricosa  Meek  etc. 

8)  Arkoses  friables  et  schistes  sablo-argileux. 

7)  Calcaire  à  Fusulina  Vemeuili  Moell.,  Chonetes  uràlica 
Moell.,  Productus  neradensis  Meek.,  Pr.  scabriculiis 
Mart.,  Pr.  tenuistrlatus  Vern.,  Pr.  KonincM  Vern. 
Keys.,  Derby  a  senilis  Phill.,  MeeJceïla  striatocostata 
Cox,  M.  eximiaeformis  Toula,  Spirifer  fasciger  Keys., 
Allorisma  subcuncata  Meek  &  Hayd.  etc. 

6)  Grès  micacés,  grès  argileux,  arkoses  friables  et  argiles  grises 
ou  rouges,  le  tout  alternant  fréquemment. 

5)  Calcaire  à  Productus  nevadensis  Meek,  Pr.  semireticulatus 
Mart.,  Pr.  scabriculus  Mart,,  Derbya  senilis  Phill., 
Enteletes  cf.  Lâmarcîci  Fi  se  h.,  MeeJcella  striatocostata 
Cox,  Allorisma  subeuneata  Meek  &  Hayd.,  Béllero- 
phon crassus  Meek  &  Worth.,  Fusulina  VerneuiH 
Moell.  etc. 

4)  Arkoses  friables,  avec  lits  d'argile  rouge  ou  verte. 

3)  Puissant  calcaire  interstratifié  d'argile  calcarifère  rouge.  Par 
places  le  calcaire  se  compose  en  entier  de  coraux.  En 
général  il  abonde  en  fossiles:  Marginifera  uràlica 
Tschern.,  Proboscidella  genuina  Kut.,  Chonetes  uràlica 
Moell.,  Spirifer  fasciger  Keys.,  Sp.  supramosquensis 
Nik.,  Sp.  opimus  Hall,  Sp.  rectangulus  Kut,,  Metzelia 
cf.  corculum  Kut.,  Camarophoria  plicata  Kut.,  Notho- 
tyris  nucleolus  Kut.,  Athyris  Boyssii  l'Eveil.,  Entele- 
tes carnicus  Schellw.,  Meeheïla  striatocostata  Cox,  Fu- 
sidina prisca  Ehrenb.,  F.  Vemeuili  Moell.,  etc. 

2)  Schistes  sablo-argileux  et  arkoses  friables. 

I)  Schistes  argileux,  avec  concrétions  de  sphérosidérite  argileux, 
superposés  à  un  calcaire  gris  clair,  puissant  de  1,3  m., 
très  riebe  en  fossiles:  Productus  altcmatus  Xorw.  et 
Pratt.,  Pr.  praepermicus  Tschern.,  Pr.  artiensis 
Tschern.,  Pr.  Cora  d'Orb.,  Pr.  lineatus  Waag.,  Pr. 
KonincM  Yern.  &  Keys.,  Pr.  cf.  Abichi  Waag.,  Cho- 
netes aff.  variolaris  Keys.,  Chonetes  uràlica  Moell., 
Pihipidomella  Pecosi  M  arc  ou,  Marginifera  uràlica 
Tschern.     (en     grand     nombre),     Enteletes     carnicus 


22  XVI 

Schelhv.,    Spiriferina    cristata    Schloth.,    Naticopsis 
Wheéleri  Swall.,  Spirifer  fasciger  Keys.  etc. 
Cette  dernière  suite  des  dépôts  carbonifères'  contient  entre  autres, 
d'après  N.  Grigoriew,  les  restes  végétaux  suivants: 

Asterqphyllites  equisetiformisBrgt.,  Calamostachys  germanica 
Schenk,    Anmdaria   longifolia    Brgt.,   Stachannidaria 
tuberculnta   Weiss,  Anmdaria  sph:"nopTiylloides   Brgt., 
Calamités    Cistii  Brgt.   (?),    Calamités  gigas  Brgt.   (?), 
Pi.nnularia  columnaris   Lind.  &  Hutt.,    Sphenoplujlliim 
erosum  Lind.  &  Hutt,  Sphenophyllum  saxifragaefolium 
Stem.,  Sphenophyllum  emarginatum Brgt.,  Sphenopteris 
Bôckongiana  Weiss,  Sphenopteris  (Diplothema)  Mladehi 
Stur,    Pecopteris  aroorescens    Se  h.,    Pecopteris   arguta 
Sternb.,  Pecopteris  imita  Brgt.,  Pecopteris  oreopteridea 
S cli.,  Pecopteris  abreviata  Brgt.  ('?),  Collipseridium  Da- 
wsonianum  Lesq.  (?). 
Le  caractère  tectonique  de  la  partie  sud  du  rayon  Kalmious, 
région  du  développement   de   la  section   inférieure   du   carbonifère  et 
des  dépôts  du  dôvonien  supérieur,  diffère  essentiellement  du  caractère 
plissé  des  sections  moyenne  et  supérieure  des  dépôts   carbonifères  du 
bassin  du  Donetz:  alors  que   dans   la  première  de  ces  régions  le  plis- 
sement joue   un  rôle  secondaire,  et  qu'avec  une   inclinaison  relative- 
ment faible  des  couebes  prédomine  le  type  des  „graben"  et  des  simples 
rejets,  nous  voyons  dans  les  parties  plus  septentrionales  des  exemples 
de  dislocations  très  complexes,  avec  prépondérance  de  plis  elliptiques 
voûtés  en  forme  de  coupoles  qui,    à  leur   tour,    sont   souvent  troublés 
par  des  fîexures,  des  rejets  et  des  failles.  Les  plis  se  dirigent  généra- 
lement du  XNW  au  SSE.  Ils  ont  ordinairement   ceci  de  commun  que 
l'aile,  tournée  vers  le  N,  offre  une  pente  douce,  tandis  que  celle,  toui'- 
née  vers  le  S,   est   abrupte.   Dans  la  partie   nord   du   champ  houiller 
principal,  près  de  son  contact   avec   les   dépôts   crétacés,  les  plis  sont 
plus  petits,  mais  le  plissement   est   plus   intensif,   plus   compliqué  par 
des  failles  que  dans  la  région   qui    confine  à  l'anticlinal,  dit  principal, 
des  dépôts  houillers,    anticlinal    qui   s'étend   depuis  la  station  Kramo- 
torskaïa  vers  la  station  Wolyntséwo  et,   plus  loin,  du  côté  du  sud-est. 
En  parlant  des  failles  produites  par  le  plissement  des  dépôts  carboni- 
fères, il  faut  attirer   l'attention   sur   le  fait  que  les  failles  ou  se  diri- 
gent à  peu  près  dans   le  sens   de  la  direction   des   couches,  ou  même 
coïncident  avec   elle;   il  faut   encore   remarquer   que  la   direction  des 
failles  suit  fidèlement  les  brusques  recourbements  d'une  seule  et  même 
suite  de  roches.   Les  failles  semblent   avoir  été  produites  par  la  rup- 
ture survenue  dans  les  flexures  qui  compliquent  le  système  des  grands 
plis.   Par   suite   du   renflement   des  roches   plastiques,   telles   que  les 
schistes  argileux,  au  coude  de  la  flexure,  la  rupture  s'y  opère  souvent 
moins  brusquement   que   dans  les  calcaires   et   les  grès,   de  sorte  que 
l'amplitude  des   failles  des  charbons,    subordonnés  à  des  roches  d'éla- 
sticité diverse,  se  présente  différente  dans  une  seule  et  même  suite  de 


XVI  23 

roches.  En  dehors  de  ces  failles  locales  qui  sont  d'une  grande  impor- 
tance dans  l'éclaircissement  de  la  tectonique  des  différents  espaces  et 
dans  l'exploitation  régulière  des  terrains,  on  en  observe  d'autres  s'é- 
tendant  sur  un  rayon  plus  grand.  Comme  exemple  d'une  telle  faille, 
ou  plutôt  d'un  rejet  en  même  temps  vertical  et  longitudinal,  nous  cite- 
rons celle  que  Ton  a  suivie  sans  interruption  depuis  la  station  Popas- 
naïa,  à  travers  le  rayon  des  mines  Pétro-Marievsky,  le  long  de  la  rive 
droite  de  la  Lougan,  entre  les  mines  Maximow  et  celles  de  la  Soeiét  • 
Goloubovskoïé;  de  là  elle  se  dirige  par  Werkhné-Kamychewakha,  entre 
les  villages  Krinitchnaïa  et  Tchoutovka,  à  travers  la  propriété  du 
prince  Dolgorouky,  vers  le  village  Golowinovka.  La  même  faille  se 
prolonge  ensuite  entre  la  mine  Rodakovsky  et  les  terres  appartenant 
aux  paysans  du  village  Wassilievka,  coupant  le  chemin  de  fer  entre  les 
stations  Yourievskaïa  et  Biéla'ia,  pour  disparaître  sous  les  dépôts  cré- 
tacés près  du  village  Chtchéglovka  sur  la  rivière  Biéla'ia.  (Une  partie 
de  cette  faille  est  indiquée  sur  la  carte  pi.  B). 

L'examen  de  failles  semblables  est  d'une  grande  importance  pra- 
tique. Il  nous  permet  d'expliquer  le  fort  dépècement  des  couches,  dans 
certains  terrains  houillers,  par  la  présence  de  grandes  failles  qui  les 
traversent  accompagnées  de  la  brisure  et  de  l'écrasement  des  dépôts 
dans  un  rayon  plus  ou  moins  considérable. 

En  parlant  de  la  tectonique  des  dépôts  carbonifères,  nous  devons 
mentionner  encore  les  glissements  qui  rendent  compte  de  certains  phé- 
nomènes que  Ton  observe  dans  la  scructure  des  plis  elliptiques  (cou- 
poles). L'étude  des  travaux  miniers  souterrains  nous  montre  claire- 
ment que,  dans  la  formation  des  plis,  les  roches,  composant  la  partie 
périphérique  de  la  voûte,  glissent  sur  le  plan  des  couches  du  noyau 
qui  reste  pour  ainsi  dire  en  arrière.  Cela  se  remarque  d'une  manière 
bien  caractérisée  dans  les  masses  filonnaires  traversant  le  plan  de- 
couches  sous  un  angle  plus  ou  moins  grand.  La  coupure  de  ces  filons 
sur  le  plan  des  couches  et  les  rayures  produites  sur  ces  dernières  par 
le  glissement,  nous  disent  à  l'évidence  dans  quelle  direction  les  parties 
périphériques  ont  glissé  en  tel  ou  tel  cas. 

Il  est  indubitable  que  les  forces  qui  ont  conditionné  le  soulève- 
ment des  hauteurs  du  Donetz  ont  agi  durant  une  période  de  temps 
plus  ou  moins  longue.  Les  dépôts  carbonifères,  permiens,  jurassiques 
et  même  les  crétacés  supérieurs  se  montrent  fortement  mais  inégale- 
ment disloqués  et  ceux  du  tertiaire  seuls  ont  gardé  leur  positi  m  pri- 
mitive. 

Passant  maintenant  à  l'examen  de  la  disposition  bathrologi- 
que  des  couches  de  houille  et  à  leurs  qualités,  nous  dirons 
avant  tout  que  les  explorations  détaillées,  commencées  en  1892,  ont 
en  général  confirmé  l'opinion  de  Mure  bison  sur  les  horizons  de  ces 
couches  et  ont  montré  que  les  couches  de  charbon  propres  à  l'exploi- 
tation, dans  le  bassin  du  Donetz,  ne  commencent  que  dans  les  parties 
inférieures  de  la  section  supérieure  des  dépôts  carbonifères  et  qu'elles 
ont  leur  plus  grand   développement    dans   la   section   moyenne  du  sy- 


24  XVI 

stème.  Effectivement,  les  couches  exploitables  apparaissent  seulement 
à  partir  de  celle,  marquée  sous  le  .Ai'  22  dans  la  coupe  détaillée  que 
nous  avons  donnée  plus  haut,  et  les  plus  productives,  comme  nous 
Pavons  déjà  dit,  se  trouvent  dans  les  horizons  plus  inférieurs.  La  sec- 
tion inférieure  peut  être  considérée  comme  ne  possédant  point  de  char- 
bons d'exploitation  avantageuse,  à  l'exception  de  deux  couches  de  l'ho- 
rizon Cf,  exploitées  par  les  paysans. 

Notre  schéma  montre  aussi  à  l'évidence  que  le  nombre  des  couches 
propres  à  être  exploitées,  même  dans  les  conditions  les  plus  favorables, 
ne  dépasse  pas  une  trentaine.  En  général,  la  quantité,  ainsi  que  la 
puissance  et  la  qualité  des  couches,  présentent  de  grandes  variations. 
Si  l'on  prend  pour  point  de  repère  la  coupe  que  l'on  observe  à  Lis- 
sitchansk,  on  voit  que  clans  les  rayons  plus  méridionaux  quelques-unes 
des  couches  disparaissent,  que  d'autres  deviennent  moins  puissantes  et 
même  qu'il  en  apparaît  de  nouvelles.  Comme  exemple  on  peut  citer 
les  dimensions  suivantes  de  la  puissance  totale  des  charbons,  couchés 
dans  deux  rayons  différents,  entre  les  horizons  42  et  57  de  la  sixième 
suite  de  notre  coupe.  Dans  les  puits  de  la  Société  Goloubovskoïé  et  de 
la  Société  Pétro-Marievskoïé,  les  5  couches  exploitées  de  cette  suite  ont 
une  puissance  totale  de  4,  5 — 5  m.,  alors  que  les  9  couches  de  la  même 
suite,  exploitées  dans  les  environs  de  Lissitchansk,  ont  une  puissance 
totale  de  8 — 8,5  m.  Grâce  à  notre  schème  détaillé  des  dépôts  du  bassin 
du  Donetz,  il  nous  est  parfaitement  possible,  comme  nous  l'avons  déjà 
vu,  de  donner  la  synonimie  de  toutes  les  couches  de  charbon,  tra- 
vaillées, sous  diverses  appellations,  dans  les  différentes  exploitations, 
et  de  constater  le  fait  curieux  du  changement,  dans  les  divers  hori- 
zons, de  la  qualité  du  charbon  d'une  même  couche.  En  suivant  une 
seule  et  même  suite  dans  la  direction  horizontale,  il  est  facile  de  se 
persuader  que  les  couches  qui  appartiennent  au  premier  groupe  de  la 
classification  de  Grimer,  passent  plus  loin  par  tous  les  types  de  cette 
classification.  Notons  encore  le  fait  curieux  du  changement  delà  qualité 
des  charbons  dans  la  série  générale  des  dépôts  carbonif.res  du  bassin. 
C'est  que  les  couches  des  horizons  supérieurs  conservent  encore  leur 
qualité  de  charbons  secs  à  longue  flamme,  tandis  que  les  charbons 
provenant  des  horizons  inférieurs  offrent  déjà  les  qualités  des  types  II 
et  III  de  Grimer.  Lorsque  les  couches  des  horizons  supérieurs  se  rap- 
prochent des  types  II  et  III  de  Grimer,  les  charbons  des  horizons  in- 
férieurs prennent  les  propriétés  du  type  IV  etc.  Dans  la  description 
de  l'itinéraire  des  excursions  projetées  nous  donnerons  des  exemples 
des  rapports  entre  les  qualités  des  charbons  clans  les  diverses  parties 
du  bassin.  Nous  ferons  cependant  remarquer  que  les  changements  de 
la  qualité  des  charbons  ne  sont  en  relation  ni  avec  le  toit,  ni  avec 
le  mur  des  couches. 

La  somme  des  connaisances  que  nous  possédons  jusqu'ici  sur  les 
charbons  du  bassin  de  Donetz  parle  plutôt  en  faveur  de  l'accumula- 
tion allochtone  qu'autochtone  des  éléments  végétaux.  Comme  un  des 
arguments  les  plus    convaincants   de  l'origine   allochtone  de  nos  char- 


XVI  25 

bons,  on  peut  citer  le  fait  de  la  fréquente  superposition  immédiate, 
sur  les  couches  de  houille,  de  calcaires  et  de  schistes  contenant  une 
faune  abondante  marine. 

Pour  en  finir  avec  l'esquisse  des  dépôts  carbonifères  du  bassin  du 
Donetz,  disons  encore  quelques  mots  sur  le  caractère  des  minéraux 
qu'ils  renferment,  notamment  des  gisements  d'or,  de  mercure, 
d'argent,  de  zinc,  de  plomb  et  de  fer,  exploités  dans  la  région. 

La  découverte,  dans  le  bassin,  de  l'or  1)  se  rapporte  à  un  temps  très 
peu  reculé  (1893).  Les  gîtes  se  trouvent  dans  le  territoire  des  cosaques 
du  Don,  au  sud  de  la  ligne  Débaltséwo-Zwériéwo,  dans  une  rangée  de 
hauteurs  dite  Xagolny-Kriaj.  Le  premier  point  où  on  a  rencontré  l'or, 
Ostry-Bougor,  est  situé  près  du  village  Xagoltchik;  le  second  point  se 
trouve  à  une  quinzaine  de  verstes  au  sud-est  de  Nagoltchik,  immédia- 
tement au  sud  du  village  Bobrik-Pétrovskaïa.  Là  comme  ici,  le  carac- 
tère de  la  structure  du  terrain  est  très  simple  et  à  peu  près  le  même. 
Aux  deux  points  prédominent  des  grès  micacés,  tantôt  grossièrement, 
tantôt  finement  stratifiés,  alternant  avec  un  schiste  argileux  gris.  Les 
roches  offrent  des  plis  anticlinaux  très  nets.  Elles  sont  traversées  par 
toute  une  série  de  liions  quartzeux  parallèles,  presque  verticaux,  qui 
gardent  leur  direction  indépendamment  de  l'inclinaison  des  roches  en- 
caissantes. Les  filons  contiennent  en  forte  proportion  de  l'oligiste  brun, 
de  la  pyrite  et  de  rares  inclusions  de  galène  et  de  blende.  Dans  les  pro- 
fondeurs, le  quartz  des  filons  est  associé  h  de  la  calcédoine  dont  la  décom- 
position a  évidemment  donné  naissance  à  l'oligiste  brun  des  horizons 
supérieurs.  La  puissance  des  filons  oscille  entre  quelques  centimètres 
et  3  mètres.  En  suivant  la  direction  des  filons,  il  est  facile  d'aperce- 
voir une  série  de  petits  rejets  qui  se  sont  produits  sur  le  plan  de 
glissement  des  schistes,  coïncidant  avec  le  plan  de  leur  stratification. 
Dans  les  parties  supérieures  des  filons,  vers  la  surface  du  sol,  on  trouve 
de  l'or  natif;  plus  bas  celui-ci  devient  plus  rare,  tandis  que  la  teneur 
en  or  augmente,  comme  l'ont  démontré  les  analyses,  dans  la  masse  de 
la  calcédoine  minéralisée. 

Actuellement  l'exploitation  des  gîtes  est  encore  au  début,  et  ce 
ne  sera  que  le  traitement  en  gros  du  minerai  qui  en  montrera  la  vé- 
ritable valeur. 

Dans  le  Xagolny-Kriaj  aussi  se  concentre  le  rayon  du  développe- 
ment des  minerais  d'argent,  de  zinc  et  de  plomb  -). 

La  découverte  des  gisements  zincifères  et  plombifères  date  de  la 
fin  du  siècle  passé  (1795),  mais  la  première  reconnaissance  n'en  a  été 


1)  Th.  Tsehemysehew.  Ueber  die  Goldlagerstatten  im  Xagolny- 
gebirge  im  Lande  der  Donschen  Kosaken.  Verhandl.  d.  Kais.  Minera- 
log.  Gesellsch.  zuSt.  Petersb.  Bd.  XXXIII.  1895.  Protoc,  p.  36  (en  russe). 

-)  Pour  des  détails  plus  amples  nous  renvoyons  à:  Th.  Tscher- 
nyschew:  Sur  les  gisements  de  plomb  et  de  zinc  dans  la  chaîne  Xa- 
gôlny.  Journ.  d.  mines.  1893.  Ai'  2. —  Th.  Tsehemysehew  et  G.  Ro- 
manovsky:  Compte  rendu  de  l'examen  des  gisements  des  minerais  de 
plomb  et  de  zinc,  exploités  par  M.  Glébow  dans  la  chaîne  Xagolny. 
Journ.  des  Mines  Russes.  1895.  JY«  2  (en  russe). 


26  XVI 

faite  qu'en  1827.  Les  premiers  puits  d'exploitation,  ouverts  en  1830 
près  du  village  Nagolnaïa  (à  7  verstes  au  sud  de  la  station  Rovenki) 
et  dans  les  environs  du  village  Essaoulovka,  près  du*  village  Nagol- 
tchik,  l'u.-ent  abandonnés  dès  1834.  Depuis  lors  plusieurs  tentatives  d'ex- 
ploration furent  faites,  tant  de  la  part  du  gouvernement  que  sur  l'ini- 
tiative des  particuliers;  elles  échouèrent  toutes,  soit  par  suite  de  l'é- 
puisement des  capitaux,  soit  à  cause  de  l'insuffisance  des  connaissances 
techniques  et  minières.  Vers  1890  la  trouvaille  de  quelques  grands  blocs 
d'embolite  dans  les  environs  du  village  Nagoltchik  reporta  l'attention 
sur  le  minerai  de  la  chaîne  Nagolny.  Des  entrepreneurs  apparurent  et 
l'exploitation  fit  un  pas  en  avant.  Actuellement  une  grande  mine  est 
ouverte  près  du  village  Nagoltchik  et  le  puits  près  du  village  Nagolnaïa 
est  remis  en  exploitation.  Le  caractère  des  roches  qui  renferment  le 
minerai  d'argent,  de  zinc  et  de  plomb,  est  analogue  à  celui  des  roches 
aurifères.  Les  grès  carbonifères  et  les  schistes,  roches  prédominantes 
dans  cette  contrée,  présentent  une  série  de  plis  elliptiques  voûtés,  com- 
pliqués par  des  failles  et  des  flexures.  La  répartition  des  minerais  dans 
ces  roches  peut  être  ramenée  aux  types  suivants: 

1)  Remplissage  bréchiforme   des  fentes  produites   par  les  rejets 

(Minerai  argentifère  de  Séménovsky-Bougor,  au  nord  de 
Nagoltchik). 

2)  Filons  quartzeux,    partiellement   calcaro-spathiques,   remplis- 

sant les  fentes  qui  plongent  en  sens  inverse  à  l'inclinaison 
des  roches  encaissantes  (plusieurs  gîtes  zincifères  et  plom- 
bifères,  trouvés  par  investigation  près  de  Nagolnaïa). 

3)  Filons  traversant  obliquement  le  plan  des  roches  encaissantes 

(gîtes  zincifères  et  plombifères  près  du  village  Nagoltchik). 

4)  Filons-couches  remplissant  presque  en  totalité  des  cavités  len- 

tiformes   qui  se  trouvent   dans  des  schistes   argileux  très 
redressés.    Le  minerai   est  groupé   près  des  rejets  et  des 
failles.    (Ancienne   mine   près   de  Nagolnaïa   et   plusieurs 
autres  gîtes  découverts  près  du  village). 
Sans  entrer  dans  la  description  détaillée  de  la  tectonique  du  gise- 
ment, nous  nous  contenterons   de  «lire  que,  grâce  aux  travaux  miniers 
actuels,   il  est  facile   d'observer   de  beaux  exemples   de  fractures  des 
filons  des  types  2  et  3,   fractures   conditionnées   par  le  glissement  des 
roches  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

Pour  ce  qui  est  des  gîtes  de  mercure,  développés  près  de  la 
station  Nikitovka  du  chemin  de  fer  Koursk-Kharkow-Azow,  dans  la 
partie  ouest  du  bassin  du  Donetz,  nous  en  parlerons  dans  la  descrip- 
tion des  itinéraires. 

Nous  ne  dirons  île  même  que  quelques  mots  sur  les  gîtes  de  fer. 
Ces  gîtes  qui  appartiennent  au  type  des  gisements  éluviaux  n'accom- 
pagnent exclusivement  que  les  calcaires  sortant  au  jour.  Sous  l'influence . 
d'agents  hydro-chimiques  qui  ne  se  sont  cependant  pas  propagés  à  plus 
de  5  sagènes  de  profondeur,  ces  calcaires  sont  devenus  oligistes  bruns. 
Les  plus  riches  gîtes  se  trouvent  dans  les  calcaires  les  plus  puissants,  de 


XVI  27 

préférence  dans  la  région  du  développement  des  dépôts  carbonifères 
inférieurs,  tandis  qu'ils  sont  moins  abondants  dans  les  sections  supé- 
rieure et  moyenne  du  système.  En  général,  on  peut  dire  que  non  seu- 
lement la  provision  de  minerai,  mais  aussi  sa  qualité  sont  trop  insuffi- 
santes pour  jouer  un  rôle  sérieux  dans  l'industrie,  se  développant  si 
rapidement,  dans  la  Russie  du  midi. 

Passons  maintenant  aux  dépôts  superposés  dans  le  bassin  du  Do- 
netz  aux  carbonifères  typiques.  Ces  dépôts  plus  récents  correspondent, 
faunistiquement  et  batlirolosiquement,  au  permo-carbonifère  de 
l'Oural  et  de  la  Russie  du  nord.  Ils  sont  représentés  de  la  manière  la 
plus  caractéristique  sur  les  bords  de  la  cuvette  de  Bakhmout.  Voici 
la  succession  de  leurs  couches  en  commençant  par  celle  qui  repose 
immédiatement  sur  le  calcaire  supérieur  de  la  section  supérieure  C3 
(page  21). 

a)  Schistes  aruileux   et   puissantes  arkoses,  contenant  un  grand 

nombre  de  tiges  de  crinoïdes. 
Schistes  argileux  et  sablo-argileux  diversement  nuancés,  pas- 
sant à  un  psammite  schisteux. 

b)  Calcaire   dolomisé   blanc  jaunâtre   à  Entehtcs  hemiplicalus 

Hall,  Ent.  camicus  Schehv.,  Nothotyris  nucleolus  Kut,, 
Dielasma  hastata  Sow.,  Productifs  semireticutatus  Mart., 
Pr.  nccadcnsis  Meek.,  Spirifer  supramosquensis  Nik.  etc. 

c)  Schistes  argileux  passant  à  un  grès  schisteux  friable,   conte- 

nant d'énormes  concrétions  ovoïdes  d'un  grès  calcareux. 

d)  Calcaire  sableux,  très  compact,  ferrugineux,  à  Productus  ne- 

hrascensis  Owen.,  Pr.  semireticulalus  Mart.,  Didasma 
Jmstata  Sow..  nautilides  du  groupe  tubcrculati,  quantité 
de  conchifères  et  gastéropodes. 

e)  Schistes  argileux  gris,  blancs  ou  routes,  avec  minces  lits  in- 

tercalés de  houille. 
Grès    friables    avec    concrétions   lenticulaires   de   grès   cal- 
carifère;  schistes  argileux    gris   verdâtre   et   rouges,  avec 
mêmes  concrétions  et  minces   lits  de  houille  dans  la  par- 
tie supérieure. 

f)  Calcaire   très    compact   de    couleur   brun    foncé   (1 — ÎV?  m.) 

criblé  de  fusulines  (Fusulina  Vemeuili  31  oeil.,  F.  lon- 
gissima  M  oeil.). 

g)  Schistes  argileux,  intercalés  d'une   couche   de  calcaire    com- 

posé en  entier  de  valves  de  Myalina. 
Schistes  passant  à  un  grès, 
h)  Calcaire  passant  à  un  grès  calcarifère  et  contenant  Pro- 
ductifs inflatus  Me.  Chesney  (en  grand  nombre),  Pr. 
nebrascensis  Owen.  Marginifera  n.  sp.,  Dcrbija  crassa 
M.  &  H.,  Atlajris  Poyssii  LeveiL,  ScJiizodus  Wheeleri 
Swall.,  Pscudomonotis  n.  sp.  cf.  Tcazanensis  Vern., 
Pkurophorus  subcostatus  M.  &  H.,  Nuculana  beUistriata 


28  XVI 

car.  attcntiata  Meek,  Nucula  Beyrichi  v.  Schaur., 
Myalina  Swàllowi  Me  Chesney,  Lima  rétif er a  Slium., 
Edmondia  aff.  Murclnsoni  King,  Clmqpistha  radiata 
Ha  IL  BakeveUia  bicarinata  King,  Monopteria  aff.  longa 
Gein.,  Allorisnvi  aff.  elegans  King,  Polyphemopsis  di- 
morpha  Krot.,  Polyphem.  aff.  inornata  M.  &  W., 
Orthoneta  Salteri  M.  &  W.,  Isaticopsis  n.  sp.  cf.  nana 
M.  &  W7.,  Murcliisonia  n.  sp.,  Loxonema  mtdticostata 
M.  &  \\'.,  AcJisina  robusta  Stevens.  etc. 
i)  Schistes  sablo-argileux,  arkoses,  schistes  argileux  gris  verdâ- 

tre  et  rouge, 
k)  Calcaire    argileux    avec    cavités    remplies    de    calcite.   Au- 
dessus   du   calcaire  vient   un   banc   énorme,    composé  de 
puissantes  arkoses,  de  schistes   argileux   rouges,   verts  et 
gris,  et  de  minces  couches  intercalées   de  calcaires  argi- 
leux gris.  Des   restes   organiques   n'ont   été   trouvés  que 
dans  les  horizons  les  plus   supérieurs:   Productus  cancri- 
niformis  Tschern.,  Pr.  inflatus  Me.  Chesney,  Pr.  ne- 
brascensis  Cnven,  Berbya  crassa  M.  &  H.,  Macrochilina 
medialis  M.  &  W.,   Pseudomonotis  n.  sp.  cf.  kasanensis 
Vern.,  Bdleroplwn  Pachtussori  Tschern. 
Ensuite  vient  une   assise   formée   de   grès   rouge,   gris   ver- 
dâtre  ou  gris,  contenant  par  places  du  minerai  de  cuivre 
oxydé,  d'argiles  rouges  ou  vertes  et  de  schistes   sablo-ar- 
gileux différemment  colorés. 
X.  Grigoriew  donne  la   liste   suivante   de  restes   végétaux 
recueillis  dans  les  dépôts  de  la  suite:  AsteropTtylUtes  cepai- 
setiformis  Brgt,,  Annularia  longifolia  Brgt.,  Annidaria 
sphenophylloid.es  Br.,  Palaeostacliya  arborescens  Stern., 
Pinmdaria  cohimnaris  L    et  Hutt.,  Sphenophylhim  ma- 
jus  Se  h.,  Sphenophyllvm   erostun   L.    et  Hutt,,    Spheno- 
phyllum  saxifragaefolhim  Stern,,  SphenophyïïumSclrfoth- 
lieimi  Br.,   SphcnophyUum    cmgnstifoUum    Seyras.,    Pe- 
copteris   arborescens   Sch.,    Cordaites  principalis  Gein., 
Svmciiopsis  flnitans  Weiss. 
Sur  le  bord  de  toute  la  cuvette  de  Bakhmout,   cette  suite  est  di- 
rectement recouverte,  en  concordance  de  stratification,  par  une  assise 
de  calcaires  dolomisés  du  permien  inférieur,  analogue,  sous  le  rap- 
port faunistique,  au  zechstein  inférieur  de  l'est  et  du  nord  de  la  Rus- 
sie. Pétrographiquement,  l'assise    est   représentée,    dans   le   bassin   du 
Bonetz,  par  des  calcaires  plus  ou  moins  dolomisés,  alternant  avec  des 
argiles  de  différentes  couleurs,  souvent  arénacées,  et  avec  du  gypse. 

Les  horizons  les  plus  bas  des  dolomies  contiennent  une  faune  as- 
sez abondante  dont  le  plus  grand  nombre  des  représentants  sont  les 
mêmes  que  dans  l'assise  permo-carbonifère.  On  y  a  trouvé:  Mur- 
chisonia  subangulata  Vern.,  Katicopsis  n.  sp.  cf.  nana  M.  &  W., 
N.  Wheéleri  Swall,  Pleurotomaria  dimorpha    Krot.,    Turboneïïina 


XVI  29 

n.  s}).,  Astarte  permo-cnrbonica  Tschern.,  Bakevéllia  ceratophaga 
Schloth.,  Myal'ma  Swalloim  Me.  Chesney,  Modiolopsis  n.  sp.  cf. 
TcpJofl  Vern.,  Macrodon  n.  sp.,  Pseudomonotis  n.  sp.  cf.  Jcazancnsis 
Vern.,  Scliizodus  Whecleri  Sw.all.,  Dielasma  clongata  Schloth., 
Meékella  striatocostata  Cox,  Martinia  Clannyana  King,  Productus 
Konmcki  Vern.  &  Keys,  Mctacoccras  Tschernyscliewi  Tzwet.,  Tem- 
nochcilus  n.  sp.  etc. 

L'horizon  supérieur  de  l'assise  du  permien  inférieur  est  formé  par 
des  calcaires  dolomitiques  d'un  tais  jaunâtre,  caractérisés  par  la  pré- 
sence de  très  nombreux  Productus  Leplayi  Vern.,  accompagnés  de 
Schwagerina  pr inceps  Ehrenb.  dont  les  coquilles  composent  par  pla- 
ces le  calcaire.  De  plus  on  y  trouve  en  abondance  des  nautilides  {Te- 
mnocheilus,  Asymptoceras). 

L'assise  supérieure  du  permien  du  Donetz  se  compose  d'ar- 
giles et  de  marnes  rouges  et  vertes,  et  de  grès  friables  auxquels  sont 
subordonnés  du  gypse,  de  l'anhydrite  et  du  sel  gemme  (nous  en  par- 
lerons dans  la  description  des  itinéraires).  Bathrologiquement,  l'assise 
salifère  correspond  en  partie,  si  ce  n'est  toute,  à  l'assise  inférieure 
rouge  du  permien  de  la  Russie  orientale  (voir  les  guides  II  et  III). 

Les  dépôts  permiens  se  trouvent  exclusivement  dans  la  partie 
ouest  du  bassin  du  Donetz  où  ils  bordent  le  principal  champ  des  dé- 
pôts carbonifères  ou  émergent  en  ilôts  isolés  de  dessous  les  dépôts 
plus  récents,  ce  qui  a  surtout  lieu  dans  les  vallées  fluviales.  Dans  le 
reste  du  bassin  le  permien  ne  se  rencontre  pas. 

La  coupe  du  paléozoïque  du  Donetz  présente  dans  sa  totalité  une 
série  ininterrompue  de  couches,  sans  aucune  intermittence  de  dépôt. 
Leur  surface  fortement  érodée  supporte  transgressivement  une  suite 
notablement  disloquée,  en  apparence  dépourvue  de  fossiles,  de  grès  cal- 
carifères,  schistes,  argiles  et  sables  kaoliniques,  recouvrant  en  discor- 
dance divers  horizons  des  systèmes  permien  et  carbonifère.  Ces  sables, 
grès  et  argiles  sont  surmontés  en  concordance  par  des  dépôts  indu- 
bitablement jurassiques.  Les  niveaux  inférieurs  de  ces  derniers 
sont  représentés  par  des  schistes  et  grès,  contenant  parfois  des  restes 
végétaux  et  se  divisant  en  deux  horizons:  un  inférieur  avec  débris 
de  Behmnitcs  du  groupe  Behmnites  tripartitus  et  restes  de  Harpo- 
ceras,  voisin  du  Harpoccras  serpentinus  Schloth.;  un  supérieur, 
dans  lequel  on  a  trouvé  des  coquilles  d'Ancyloceras,  voisin  (VAncylo- 
ceras  bifurcation  Quenst.  et  des  représentants  du  genre  ParJcinso- 
nia.  L'inférieur  de  ces  deux  horizons  correspond  au  lias  supérieur,  le 
supérieur  à  la  partie  supérieure  du  bajocien. 

Plus  haut  viennent  des  calcaires  jurassiques  contenant  dans  l'as- 
sise la  plus  basse  (callovien)  des  ammonites  du  groupe  Quenstedticeras 
Lambcrti.  Quant  à  l'assise  supérieure  des  calcaires,  les  données  dont 
on  dispose  jusqu'ici  permettent  d'y  supposer  la  présence  de  l'oxfor- 
dien  et,  peut-être,  du  kimmeridgien,  hypothèse  qui  ne  pourra  d'ail- 
leurs être  confirmée  que  lorsqu'.on  aura  recueilli  une  faune  d'ammo- 
nitides  plus  complète. 


30  XVI 

Les  dépôts  crétacés  sont  représentés  par  une  craie  blanche, 
une  craie  glauconieuse  avec  nombreuses  concrétions  siliceuses,  une 
marne  crayeuse  micacée  gris  verdâtre,  des  sables  glauconieux  brun 
verdâtre,  contenant  des  noyaux  de  phosphorite  et  des  cailloux  de  quartz 
et  de  silex,  des  sables  gris  ou  blancs  ayant  pour  base  une  argile 
arénacée  schisteuse  D'après  les  données  connues  jusqu'ici,  il  y  a 
des  raisons  de  croire  que  les  dépôts  crétacés  sont  couchés  transgres- 
sivement  sur  le  jurassique  et  qu'ils  sont  nettement  disloqués.  Ils  sont 
surtout  développés  dans  les  cuvettes  formées  par  les  dépôts  permiens 
et  carbonifères;  sur  la  crête  des  anticlinales,  du  moins  sur  la  lisière 
du  champ  houiller  principal,  on  ne  les  trouve  pas. 

Jusqu'ici  il  n'a  pas  encore  été  possible  d'établir  une  subdivision 
exacte  des  dépôts  crétacés  du  Donetz.  La  présence  du  cénomanien  et 
du  sénonien  est  constatée  d'une  manière  indubitable,  ce  que  l'on  ne 
peut  pas  dire  du  turonien,  faute  de  données  persuasives.  Sur  les  bords 
du  champ  houiller  principal,  dans  la  cuvette  de  Baklimout  et  le  long 
du  Donetz,  vers  le  nord  du  développement  continu  des  dépôts  carbo- 
nifères, les  horizons  inférieurs  des  dépôts  crétacés  sont  ordinaire- 
ment représentés  par  des  sables  glauconieux  brun  verdâtre,  avec 
des  phosphorites  et  galets  de  silex  et  de  quartz.  Ce  sable  fait  parfois 
place  à  de  la  craie  glauconieuse,  parfois  à  de  la  craie  compacte.  Les 
sables  brun  verdâtre  renferment  souvent  des  concrétions  de  craie  glau- 
conieuse de  forme  lenticulaire  et  de  dimension  considérable.  Dans 
certains  cas  c'est  l'inverse  qui  a  lieu,  c'est-à-dire  des  inclusions  lenti- 
culaires de  sable  se  trouvent  dans  les  horizons  inférieurs  de  la  craie. 

Ces  dépôts,  généralement  peu  puissants,  contiennent  d'assez  nom- 
breux restes  organiques:  Exogyra  huliotoidea  Sow.,  Vola  (Janira) 
quinquecostata  Sow.,  V.  notabilis  Munst.,  Pecten  laminosas  Mant., 
P.  membranaceus  Nil  s.,  P.  usper  La  m.,  SpondyJus  striatus  Goldf., 
Terebrahda  biplicata  Sow.,  T.  squamosa  Mant.,  Terébratella  Jcur- 
skensis  Hofm.,  Wiynehonella  latissima  Soav.,  Pli.  miciformis  Sow. 
etc.  Cette  faune  parle  évidemment,  on  le  voit,  en  faveur  de  l'âge  cé- 
nomanien des  sables  et  de  la  craie  glauconieuse. 

L'assise  des  dépôts  crétacés  qui  vient  au-dessus,  est  principale- 
ment formée  de  craie  blanche  partiellement  glauconieuse,  de  marne 
crayeuse  et  de  sable  glauconieux,  cimenté  en  grès  friable.  Prenant  en 
considération  l'uniformité  pétrographique  de  l'assise,  on  pourrait  en 
établir  les  subdivisions  en  se  basant  sur  les  données  paléontologiques, 
mais  la  faune,  recueillie  dans  ces  dépôts,  n'a  malheureusement  pas  en- 
core été  soumise  à  l'étude  détaillée.  Tout  ce  que  l'on  peut  dire  actuel- 
lement, c'est  que  ces  sédiments  semblent  devoir  être  classés  en  partie 
dans  le  turonien,  en  partie  dans  le  sénonien. 

La  faune  sénonienne  typique  a  été  rencontrée  en  plusieurs  endroits 
(TerebratuJa  carnea  Sow.,  T.  obcsa  Sow.,  Terebratidina  Dutempli 
d'Orb.,  Magas  pumïlus  Sow.,  Crama  Ignabergensis  Retzius,  Pecten 
pidcheUus  Nil  s.,  Exogyra  lateralis  Sow.,  Gryphaea  vesicidaris  La  m., 
Ostrea  ungulata  Schloth..  0.  semlplana  Sow.,  0.  flabelliformis,  Be- 


XVI  31 

lemnitella  mucronatà  S  chiot  h.)  Une  des  coupes  classiques  pour  la 
richesse  en  fossiles,  coupe  décrite  dernièrement  par  L.  Loutouguin  x), 
nous  est  offerte  dans  les  horizons  inférieurs  d'un  affleurement  près  du 
village  Krymskoïé  sur  le  Donetz.  Cet  affleurement  étant  en  même 
temps  un  des  meilleurs  de  la  série  des  dépôts  tertiaires,  nous  en 
donnerons  ici  la  succession  des  couches  de  haut  en  has: 

1)  Sables  quartzeux  blancs  et  jaunes,  avec  intercalations  de  grès 

ferrugineux  et  parfois  de  grès  friables  à  gros  grain. 

2)  Sables  glauconieux  blanc  jaunâtre,   interstratifiés   de   sables 

jaune  d'ocre.  Les  horizons  supérieurs  contiennent  des  con- 
crétions de  quartzite. 

3)  Sables  argileux  et  glauconieux  plus  foncés,  rubanés  de  ban- 

des rouilleuses,   avec   passage,   en  bas,   à  une   argile   sa- 
"   bleuse. 

4)  Les  roches  précédentes   passent   par   transition    insensible  à 

un  grès  argilo-siliceux,  d'un  blanc  grisâtre  à  l'état  sec, 
vert  grisâtre  lorsqu'il  est  humide. 

5)  Grès  glauconieux   semblable,  intercalé  de  grès  à    grain  plus 

gros  et  contenant  des  concrétions  siliceuses.  Outre  d'abon- 
dants Ceviopora  serpens  Eichw.,  on  y  a  trouvé  Ostrea 
prona  Wood. 

6)  Grès  semblables,  mais  à  grain   plus   fin,  avec    lits   intercalés 

argileux,  passant  en  bas  à  la  roche  7. 

7)  Marne  crayeuse,  abondant  en  Spondylus  Eichwaldi  Fuchs, 

&  radula  La  m.,  Pecten  corneus  So\\\,  P.  idoneus  "Wood. 
Ceriopora  seroens  Eichw.,  Nautihts parallelu s,  quantité 
de  foraminifères  etc. 
S)  Sable  calcarifère  glauconieux  d'un  brun  verdâtre,  avec  con- 
crétions de  phosphorite  et  galets  de   silex.   De  gros  cail- 
loux de  silex  se  trouvent  au  contact  de  cet  horizon  avec 
le  suivant.  Le  sable  contient  des  restes  bien  conservés  de 
crabes  (Xanthopsis  Mspidiformis  Schloth.) 
9)  Sable  glauconieux  blanc  grisâtre,  cimenté  par  places  en  grès 
friable  et  intercalé  ça  et  là   de  lits   de   marne   crayeuse. 
Les  lits  de  marne  et  de  grès  calcarifère  s'observent  sur- 
tout vers  le  bas.  L'horizon  est   rempli    d'une  riche  faune 
cénomanienne  bien  conservée. 
10)  Marne  glauconieuse  à  faune  sénonienne. 
Ainsi   cette   coupe   nous   montre   les   dépôts   sénoniens   (horizons 
9 — 10)  surmontés  par  une  puissante  assise  de    dépôts  tertiaires  (1 — 8) 
et  la  transition  insensible  entre  elles  des  roches   tertiaires   indique  la 
continuation  ininterrompue  de  leur  dépôt.    Quoique  la  division  exacte 
en  étages  ne  puisse  être  faite,  vu  l'insuffisance  des  données   paléonto- 


])  L.  Loutouguin.  Coupe  géologique  près  du  village  Krymskoïé, 
gouv.  d'Ekathérinoslaw  (en  russe).  Bull,  du  Comité  Géoloa;.  Vol.  XY, 
pp.  123—137. 


32  XVI 

logiques,  il  est  cependant  très  probable  que  la  partie  supérieure  de 
la  coupe  est  analogue  à  l'étage  de  Poltawa,  que  les  horizons  sui- 
vants, y  compris  le  grès  à  Ostrca  prona,  doivent  être  rapportés  à 
l'étage  de  Kbarkow,  que  la  marne  crayeuse  est  l'équivalent  de  la 
marne  de  Kiew  à  Spondylus,  et  enfin,  que  le  sable  8  correspond  au 
grès  de  Boutchak  du  Dniepr.  Des  coupes  semblables  se  répétant  en 
d'autres  endroits  du  bassin,  le  sclième,  établi  par  X.  Sokolow  pour 
les  dépôts  du  tertiaire  inférieur  de  la  Russie  du  sud,  peut  en  général 
être  appliqué  aussi  au  bassin  du  Donetz.  Avant  le  dépôt  des  sédiments 
du  système  tertiaire,  les  dépôts  des  systèmes  plus  anciens  avaient  été 
considérablement  érodés,  de  sorte  qu'à  l'époque  tertiaire  le  bassin  pré- 
sentait un  relief  très  accidenté.  De  nos  jours,  la  hauteur  absolue  de 
la  lisière  des  dépôts  tertiaires,  superposés  en  stratification  horizontale 
à  des  dépôts  plus  anciens,  varie  dans  des  limites  considérables  et  pré- 
sente, même  sur  de  petites  distances,  des  différences  de  40  à  60  m. 
Souvent  aussi  on  voit  des  rochers,  constitués  par  des  dépôts  carboni- 
fères, entourés  de  dépôts  tertiaires.  Le  relief  complexe  et  accidenté 
«lu  fond  du  bassin,  dans  lequel  s'est  opéré  le'  dépôt  des  sédiments  ter- 
tiaires, doit  également  avoir  été  la  raison  des  conditions  très  variées 
dans  lesquelles  ce  dépôt  s'est  produit,  de  sorte  que  les  couches  syn- 
chroniques  sont  souvent  loin  d'être  de  composition  pétrographique 
identique.  Il  résulte  de  là  que  la  parallélisation  des  dépôts,  formés 
dans  des  conditions  aussi  compliquées,  offre  de  grandes  difficultés  et 
ne  peut  point  s'appuyer  sur  les  seuls  indices  pétrographiques,  mais 
qu'au  contraire  elle  ne  doit  se  baser  que  sur  le  rapprochement  des 
données  faunistiques. 

Sous  ce  rapport,  le  dépôt  le  mieux  caractérisé  est  la  marne 
crayeuse  de  l'étage  de  Kiew.  Plus  pauvres,  paléontologiquement,  sont 
les  grès  siliceux  et  argileux  appartenant  en  partie  à  l'étage  de  Kiew, 
en  partie  à  l'étage  de  Kbarkow.  Les  sables  de  l'étage  de  Pol- 
tawa sont  généralement  dépourvus  de  fossiles  et  ce  n'est  qu'en  deux 
points  qu'on  y  a  trouvé  une  faune,  composée  de  conchifères,  différente 
de  celle  de  l'étage  de  Kharkow. 

Dans  les  environs  de  Baklnnout,  aux  sables  de  l'étage  de  Poltawa 
sont  subordonnées  des  argiles  plastiques  servant  à  la  fabrication 
d'objets  réfractaires. 

Après  cette  exquisse  générale  du  bassin  du  Donetz  nous  pourrons 
passer  à  la  description  des  régions  qui  seront  parcourues  par  les  ex- 
cursions proposées. 

1-r  jour. 

Environs  de  la  station  Wolyntséwo 

(pl.  A). 

Entre  les  stations  Khatsépétovka  et  Sadki,  le  chemin  de  fer  coupe 
le  grand  pli   anticlinal,   appelé   quelquefois   anticlinal  principal   de  la 


XVI.    Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolog.  Intern. 


PI  A. 


3.O. 


Carte  géologique  des  environs  de  la  station  Wolyntséwo. 

EcliellC    V-i2onn. 


XVI  33 

chaîne  du  Donetz.  La  voûte  du  pli  s'observe  près  de  la  station  Wo- 
lyntséwo,  où  la  suite  C\  forme  l'horizon  le  plus  bas  de  ceux  qui  y 
apparaissent  au  jour.  Les  tranchées  de  la  voie  ferrée  et  les  coupes  na- 
turelles le  long  de  la  rivière  Boulawin  et  dans  plusieurs  ravins  et  val- 
lons permettent  d'examiner  en  détail  la  constitution  des  dépôts  carbo- 
nifères les  plus  productifs  du  bassin  depuis  la  suite  Cl,  et  les  plus  im- 
portants au  point  de  vue  industriel.  La  coupe  générale  suivant  la  ligne 
aa,  —  &&,  en  est  représentée  sur  les  fig.  1  et  2. 

La  région  que  nous  considérons,  surtout  les  alentours  de  la  sta- 
tion Wolyntséwo,  présente  un  relief  très  accidenté,  en  intime  liaison 
génétique  avec  la  structure  géologique  du  terrain.  Une  série  de  chaî- 
nes dont  la  direction  coïncide  avec  celle  des  roches  (approximative- 
ment NWW — SEE),  et  qui  sont  séparées  par  d'étroites  vallées  isocli- 
nales, est  surtout  caractéristique.  Ces  chaînes  sont  en  majeure  partie 
formées  de  puissants  grès  fortement  redressés,  auxquels  viennent  rare- 
ment s'associer  des  calcaires,  tandis  que  les  vallons  sont  principale- 
ment constitués  par  des  schistes  et  des  grès  schisteux,  roches  cédant 
facilement  à  Faction  destructive  des  agents  de  dénudation.  En  général, 
l'abondance  des  grès  est  une  des  particularités  distinctives  de  cette 
coupe.  Les  calcaires  de  la  région  étant  souvent  métamorphosés  en  mi- 
nerais de  fer,  il  n'est  pas  toujours  facile  d'en  reconnaître  les  affleure- 
ments. 

A  partir  de  la  station  Khatsépétovka,  la  voie  ferrée  traverse  suc- 
cessivement les  dépôts  compris  entre  Cl  et  G\,  inclinés  vers  NNE. 
La  région  est  d'abord  plane,  mais  bientôt  viennent  les  chaînes  men- 
tionnées plus  haut.  Dans  la  tranchée  Z,  ouverte  dans  une  d'elles,  on 
voit  des  grès  fortement  redressés  et  des  schistes,  avec  pendage  vers 
NNE.  Au  commencement  de  la  tranchée  Y  les  grès  plongent  vers  XNE, 
à  la  fin  vers  SSW.  Dans  cette  tranchée  on  observe  plusieurs  petits 
plis  compliqués  par  des  failles  (schème  fig.  3).  Ce  point-ci  correspond 
au  sommet  de  l'anticlinal. 

Après  la  tranchée  Z  et  dans  la  direction  de  la  station  Sadki,  la 
voie  ferrée  traverse  les  dépôts  carbonifères  dans  l'ordre  ascendant  à 
partir  de  Cf.  L'angle  d'inclinaison  des  couches  devient  plus  petit  à 
mesure  qu'on  s'avance  vers  le  sud. 

La  tranchée  X  qui  coupe  une  grande  partie  de  l'horizon  Cl,  mon- 
tre une  alternance  de  grès,  de  schistes,  de  minces  lits  de  charbon  et 
de  calcaire,  avec  pendage  d'environ  90°,  çà  et  là  'avec  recourbement 
hétéroclinal  des  couches.  Les  grès  du  talus  affectent  une  stratification 
diagonale.  La  tranchée  se  termine  par  des  grès  qui  vont  s'étendre  à 
l'est  en  chaîne  considérable,  dans  la  direction  de  la  rivière  Boulawin.  Ce 
grès  forme  la  base  de  la  suite  C%.  Une  belle  coupe  de  dépôts  carbo- 
nifères plus  récents  se  voit  dans  la  rive  gauche  de  la  rivière  Bou- 
lawin. 

La  suite  Cl  est  essentiellement  formée  de  schistes  et  de  grès  qui 
s'étendent  en  plusieurs  rangées  ressemblant  à  des  plates-bandes.  Les  cal- 
caires y  sont  peut  représentés.  Les  couches  subordonnées  sont  de  l'an- 

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34 


XVI 


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XVI 


35 


thracite  et  du  demi-anthracite;  la  strate 
la  plus  élevée  peut  être  observée  dans 
une  série  de  puits  abandonnés,  exploi- 
tés autrefois  par  les  paysans.  Cette  cou- 
che, interstratifiée  d'un  lit  de  schiste 
argileux,  a  plus  d'un  mètre  d'épaisseur 
et  plonge  brusquement,  avec  les  roches 
encaissantes,  vers  le  SSW. 

Un  peu  au-dessus  de  cette  couche 
commence  la  suite  C\  composée  de  sept 
couches  de  calcaire  gris  foncé,  différant 
peu  Tune  de  l'autre.  Ce  calcaire  ne  con- 
tient qu'un  très  petit  nombre  de  fossi- 
les (énumérés  dans  l'esquisse  générale) 
et  n'a  pas  de  couches  de  charbon  ex- 
ploitables. 

La  suite  Ci  présente  de  beaux 
affleurements  dans  les  rives  escarpées 
de  la  rivière  Boulawin.  Les  grès  et 
schistes  très  inclinés  forment  ici  des 
rochers  abrupts.  Les  charbons  de  l'ho- 
rizon passent,  vers  l'est,  à  de  l'anthra- 
cite; vers  l'ouest,  la  teneur  en  matières 
volatiles  y  augmente  peu  à  peu.  Le 
haut  de  la  suite  est  formé  par  un  cal- 
caire gris  contenant  des  concrétions 
siliceuses  noires.  Le  chemin  de  fer 
coupe  la  partie  supérieure  de  Ci  et  la 
partie  inférieure  de  C%  par  une  tran- 
chée près  du  puits  de  M.  Joukovsky. 

La  suite  Ci  affleure  nettement  dans 
les  rives  escarpées  de  la  Boulawin.  Les 
deux  couches  inférieures  de  charbon 
étaient  autrefois  exploitées,  près  de  la 
rivière,  dans  une  série  de  petits  puits 
aujourd'hui  abandonnés.  Actuellement 
les  mêmes  couches  sont  exploitées  par 
une  galerie  transversale  du  puits  de 
M.  Joukovsky.  Les  roches  accusent 
un  plongement  d'environ  80°  vers  le 
SSW. 

Les  houilles  de  la  suite  CS,  ainsi 
que  des  suites  Cl  et  0^,  en  deçà  et 
au-delà  de  la  Boulawin,  ont  été  sou- 
mises à  une  reconnaissance  détaillée 
par  la  Société  russo-belge.  La  grande 
mine,   ouverte   dernièrement  par  cette 


^ 


3* 


36  XVI 

Société,  est  située  à  l'ouest  du  chemin  de  fer;  elle  exploitera  les  15 
couches  de  houille  trouvées  dans  les  3  suites.  Les  explorations,  fai- 
tes dans  la  région  par  l'ingénieur  des  mines  A.  F  en  in,  ont  montré 
que  la  teneur  en  matières  volatiles  diminue  graduellement  de  l'ou- 
est à  l'est  et  que  dans  cette  direction  le  charbon  passe  peu  à  peu 
à  de  l'anthracite.  De  plus,  dans  chaque  coupe  perpendiculaire  à  l'axe 
de  l'anticlinal,  les  couches  les  plus  voisines  de  l'anticlinal  contiennent 
moins  de  matières  volatiles  que  celles  des  horizons  plus  élevés.  Ainsi 
par  exemple,  sur  la  rive  gauche  de  la  Boulawin,  les  charbons  de  la 
suite  Ci  sont  déjà  de  l'anthracite,  tandis  que  les  couches  des  suites  G% 
et  Ci  offrent  encore  des  charbons  à  coke  et  même  à  gaz. 

La  suite  G%  renferme  quelques  lits  de  calcaire  dont  les  fossiles 
sont  énumérés  dans  l'esquisse  générale. 

La  suite  Cl  contient  également  quelques  couches  assez  puissantes 
de  calcaires  (voir  la  liste  des  fossiles  dans  l'esquisse  générale),  dont  la 
plus  remarquable,  le  AI  36  de  la  coupe  générale,  s'étend  en  bande  con- 
tinue assez  haute,  d'une  puissance  d'environ  3  mètres.  Dans  notre  rayon 
la  suite  G\  renferme  jusqu'à  7  couches  de  houille  exploitables. 

Le  calcaire  23  de  la  coupe  générale  qui  sépare  les  suites  C3  et 
Cl,  se  présente  ici  sous  l'aspect  d'une  mince  couche  intermédiaire,  peu 
visible  dans  les  affleurements.  En  général,  dans  la  suite  Cl,  composée 
essentiellement  de  schistes  et  de  grès  schisteux,  les  calcaires  ne  for- 
ment que  des  intercalations  peu  importantes.  Seul  le  calcaire  14  a 
une  puissance  d'environ  2 —  3  mètres  et  fait  une  saillie  distincte,  au 
sud  de  laquelle  se  trouve  immédiatement  la  grande  usine  sidérurgique 
de  la  Société  russo-belge  a). 

A  partir  de  ce  calcaire  la  contrée  devient  plus  plate.  Les  horizons 
plus  élevés  ne  s'y  voient  distinctement  nulle  part;  on  ne  peut  les  ob- 
server qu'un  peu  à  l'ouest  du  chemin  de  fer,  le  long  de  la  rivière  Sadki, 
mais  la  visite  de  cet  endroit  n'entre  pas  dans  le  programme  de  notre 
excursion. 

La  mine  de  mercure  près  de  la  station  Nikitovka. 

A.  Minenkow.  Les  gîtes  de  cinabre  dans  le  bassin  du  Donetz.  Feuill. 

min.  de  la  Russie  du  sud.  T.  II.  1881  (en  russe). 
—    Les  minerais  de  mercure  dans  le  bassin  du  Donetz.  Feuilles  min. 

de  la  Russie  du  sud.  1884  (en  russe). 
G.  Tschermak.  Zinnaber  von  Nikitowka.  Minerai,  und  Petrogr.  Mitth. 

Bd.  VII,' p.  361. 
A.  Auerbach.   Beschreibung   der   Quecksilber-Grube   und  Hutte  der 

Firma   „Auerbach  &  C".   Journ.    des   mines.    1882,  t.  II, 

p.  1  (en  russe). 
P.  Jeremeïew.  Note  sur  les  cristaux  de  cinabre  et  d'antimonite  dans 

la  mine  de  mercure   près    de  la  station  Xikitowka.   Ver- 

handl.  d.  Russ.  Kais.  Minerai.  Gesellsch.  Bel.  XXII,  p.  349. 

*)  L'usine  n'est  pas  indiquée  sur  notre  carte. 


XVI  37 

Les  gîtes  de  mercure,  découverts  en  1879  par  l'ingénieur  des  mi- 
nes A.  Minenkow,  sont  situés  à  4  verstes  vers  l'ouest  de  la  station 
Nikitovka,  dans  la  zone  de  l'anticlinal  principal  dont  nous  avons  parlé 
dans  l'esquisse  générale  de  la  tectonique  du  bassin  du  Donetz. 

La  région  où  l'on  exploite  actuellement  le  minerai  de  mercure 
offre  un  plongement  général  vers  la  Balka-Jéliéznaïa  et  renferme  trois 
plis  voûtés.  Sur  l'un  de  ces  plis  se  trouve  le  puits  „Sophia",  la  mine 
la  plus  importante;  sur  la  voûte  du  deuxième  pli  se  trouvent  les  tra- 
vaux ouverts  pour  l'exploration  du  „filon  Téléphone",  sur  celle  du 
troisième  les — „Grandes  explorations".  Ces  coupoles  s'étendent  dans  la 
direction  est — ouest  et  se  terminent  encore  dans  les  limites  du  terrain 
minier.  Le  fait  que  le  flanc  nord  des  coupoles  „Sophia"  et  „filon  Té- 
léphone" et  la  pente  sud  de  la  voûte  «Grandes  explorations"  sont  re- 
couverts par  des  roches  régulièrement  dirigées  vers  le  WNW,  permet 
d'avancer  que  toutes  les  trois  coupoles  ne  sont  que  des  plis  particu- 
liers du  grand  anticlinal  déjà  mentionné,  et  de  la  structure  duquel  les 
excursionnistes  auront  déjà  pris  connaissance  dans  les  environs  de  la 
station  Wolyntséwo.  Au  nord  de  la  coupole  percée  par  le  puits  Sophia 
apparaissent  nettement  des  grès  blancs  contenant  des  inclusions  fari- 
neuses de  kaolin.  La  stratification  de  ces  grès  est  régulière,  sans  que 
la  cuvette  séparant  la  coupole  „Sophia"  de  la  voûte  «Téléphone"  y  ait 
exercé  la  moindre  influence  visible.  La  même  chose  s'observe  au  sud 
de  la  coupole  des  „Grandes  explorations":  là  une  suite  de  roches  houil- 
lifères  s'étend,  sans  interruption  et  régulièrement  stratifiée,  du  puits 
«Aï  5  (Société  de  l'industrie  houillère  de  la  Russie  du  midi)  vers  la 
mine  de  houille  de  la  même  Compagnie  à  laquelle  appartient  la  mine 
de  mercure. 

La  structure  de  ces  coupoles  peut  être  expliquée  en  partie  par 
les  observations  faites  à  la  surface  du  sol,  en  partie  par  les  anciennes 
exploitations  à  ciel  ouvert,  en  partie  par  les  travaux  souterrains. 

Si  l'on  s'éloigne  de  la  ligne  du  méridien  qui  traverse  la  nouvelle 
cave  à  dynamite,  le  long  des  saillies  nettement  marquées  des  grès  mé- 
tallifères, on  voit  clairement,  à  la  coupole  „Sophia",  à  l'ouest  des  amas  de 
roches  qui  ont  déjà  passé  par  les  fours,  comme  ces  deux  saillies  changent 
leur  direction  de  N\V  330°  qu'elle  était,  en  S,  pour  faire  ensuite  un 
brusque  détour  vers  le  SE  et  aller  contourner  la  coupole  du  côté 
ouest.  En  se  dirigeant  plus  loin  le  long  des  saillies  de  grès,  on  les 
voit  faire  un  nouveau  coude  et  plonger  vers  le  sud.  Puis,  après  avoir 
traversé  le  village  minier,  elles  vont  prendre  la  direction  N — S,  avec 
pendage  vers  E,  et  contourner^  la  coupole  du  côté  est.  Un  banc  de 
schistes  argileux,  renfermé  entré  les  deux  bandes  de  grès,  les  accom- 
pagne constamment.  A  l'est  de  la  coupole,  entre  les  maisons  et  le  val- 
lon Stortchéwaïa,  affleurent  des  schistes  argileux  superposés  à  la  bande 
périphérique  des  grès.  Du  côté  nord,  la  coupole  „Sophia"  est  coupée  par 
une  fracture  nettement  prononcée,  dite  „croiseur",  qui  fait  un  angle 
d'environ  10  degrés  avec  la  direction  des  roches  dans  le  puits  Sophia. 
A  la  surface  du  sol,  la  direction  de  la  fracture  est  distinctement  mar- 


38 


XVI 


quée  par  un  effondrement  au  fond  d'un  ancien  étang  dont  l'eau  s'est 
écoulée  dans  la  mine.  Plus  loin,  la  ligne  de  la  fracture  passe  au-des- 
sous du  bâtiment  des  chaudières  à  vapeur.  Actuellement  elle  est  aussi 
constatée  dans  la  coupole  Téléphone  qu'elle  coupe  à  l'extrémité  nord- 
occidentale  du  filon  „Téléphone".  Ce  sont  surtout  les  travaux  souter- 
rains qui  permettent  d'étudier  la  structure  de  cette  fracture.  Elle 
plonge  dans  le  sens  opposé  à  l'inclinaison  des  roches  dans  le  puits 
Sophia:  alors  que  celles-ci  sont  inclinées  vers  le  nord,  le  croiseur 
plonge  vers  SSW.  Son  épaisseur  atteint  çà  et  là  12  mètres.  Quant  à 
la  structure,  c'est  une  brèche  typique  de  frottement:  des  fragments 
aux  arêtes  tranchantes  et  arrondies  de  quartzites  et  de  grès  y  sont 
mêlés  à  une  masse  broyée  en  poussière,  provenant  des  mêmes  roches. 


nanti 


Quartzite.  Schiste.  Quartzite  Grès  à     Grès.     Brèche  Croiseur, 
à  cinabre,  cinabre.  et  conglo- 

mérat. 

Fig.  4.  Coupe  transversale  du  gisement  .,Sophia". 

Parfois  on  y  rencontre  même  des  blocs  qui  ont  plusieurs  mètres  de 
diamètre.  Cette  brèche  de  friction  a  gardé  des  traces  visibles  du  mou- 
vement de  la  masse  dont  elle  est  composée,  en  sorte  que  souvent,  dans 
une  seule  et  même  coupe,  on  peut  observer  des  surfaces  polies  diver- 
sement orientées.  Aux  endroits  où  le  croiseur  traverse  les  quartzites 
et  les  grès  minéralisés,  il  contient  des  morceaux  de  roches  cinabrifè- 
res,  à  surface  souvent  aussi  parfaitement  polie  que  celle  des  roches 
encaissant  le  minerai.  Le  toit  du  croiseur  est  remarquablement  poli  et 
montre  nettement  des  stries  de  glissement,  inclinées  en  général  vers 
XWN.  Le  mur  se  confond  insensiblement  avec  les  roches  contiguës, 
dans  lesquelles  il  présente  une  masse  plus  ou  moins  déplacée  qui  a 
évidemment  été  exposée  à  une  forte  friction   contre   la   surface   polie 


XVI 


39 


du  toit.  La  structure  du  croiseur  explique  la  pénétration  facile  dans 
les  mines  d'abondantes  eaux  venant  entraver  les  travaux  souterrains 
à  proximité  du  croiseur.  Quant  aux  fentes  obliques  se  dirigeant  dans 
le  sens  du  méridien,  nous  en  parlerons  plus  bas. 

La  coupole  du  „tilon  Téléphone"  se  dessine  à  Test  de  la  Balka- 
Stortchéwaïa.  Le  côté  sud-ouest  en  est  enveloppé  par  les  grès  affleu- 
rant dans  ce  vallon.  Ces  grès  correspondent  aux  grès  périphériques  de 
la  coupole  Sophia.  Le  rapport  mutuel  entre  ces  grès  et  les  schistes 
qui  les  recouvrent  fait  supposer  l'existence,  près  de  la  Balka-Stortché- 
waïa,  d'une  fente  de  rejet  se  dirigeant  du  N  au  S  et  séparant  la  cou- 
pole „Sophia"  de  la  coupole  «Téléphone".  A  en  juger  par  les  travaux 


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Fig.  5.  Plan  de  la  coupole  «Téléphone' 


souterrains,  les  grès  de  la  partie  périphérique  de  la  coupole  „Télé- 
phone"  semblent  être  suivis  de  schistes  et  de  grès,  identiques  à  ceux 
que  l'on  voit  dans  la  coupe  de  la  coupole  „Sophie".  La  coupole  télé- 
phone" est  traversée,  à  peu  près  dans  la  direction  longitudinale,  par 
une  fracture,  et  c'est  cette  fente  minéralisée  qui  est  le  „fllon  Télé- 
phone". Les  épontes  du  filon  font  clairement  remarquer  l'absence  de 
symétrie  dans  les  roches  contiguës.  Cette  dissymétrie  s'observe  encore 
mieux  dans  les  lits  intercalés  de  houille  et  les  plans  de  stratification 
qui  tantôt  ne  coïncident  pas  des  deux  côtés  du  filon,  tantôt  n'ont  point 
de  continuation  dans  la  paroi  opposée.  A  l'extrémité  sud-ouest,  le  filon 
„ Téléphone"  est  nettement  coupé  dans  le  sens  du  plan  du  schiste,  tandis 
que  dans  la  partie  nord-est  il  tourne  peu  à  peu  vers  l'est  (voir  le  plan 
de  la  coupole  Téléphone,  fig.  5)  pour  aller  rencontrer,  sous  un  angle 
très  aigu,  le  croiseur  dans  lequel  il  disparaît. 


40 


XVI 


*   v«0- 


+-•* 


- 


XVI  41 

La  coupole  des  „ Grandes  explorations"  est  séparée  de  la  voûte 
„Téléphone",  située  vers  le  nord,  par  un  vallon  à  pentes  douces.  Le  flanc- 
nord  de  la  voûte  des  „Grandes  explorations"  est  nettement  marqué  par 
des  bandes  de  grès  métallifère,  entamé  en  partie  par  les  anciens  travaux 
d'exploitation  à  ciel  ouvert,  en  partie  par  des  carrières,  ouvertes  pour 
exploiter  le  grès  qui  sert  de  matériel  de  construction.  La  coupe  hori- 
zontale de  la  partie  ouest  de  la  voûte  présente  la  forme  d'une  lan- 
cette; vers  Test  la  coupole  s'élargit  progressivement  et  de  dessous  les 
grès  métallifères  apparaissent  peu  à  peu  les  roches  sous-jacentes.  A 
l'est  du  puits  (J\l>  9  de  la  fig.  6),  un  canal  creusé  transversalement 
à  la  direction  des  roches,  a  mis  à  jour  les  deux  ailes  opposées  du  grès, 
de  dessous  lesquelles  on  voit  surgir  des  schistes  arénacés  bruns,  net- 
tement plies  en  anticlinal,  avec  plongement  des  couches  vers  le  NE 
20°  et  vers  le  S.  Sous  terre,  le  pli  anticlinal  peut  être  suivi  dans  la 
galerie  latérale  allant  du  AL>  11  au  filon  métallifère  B,  et  traversant 
les  schistes  du  toit  de  la  série  des  roches  métallifères.  A  l'extrémité 
sud-ouest  de  la  coupole,  on  observe,  dans  la  direction  du  puits  K»  15 
et  aux  niveaux  de  15  et  20  sagènes,  un  très  fort  refoulement  accom- 
pagné de  fractures  qui  semblent  témoigner  d'un  fort  dérangement 
dans  la  stratification  des  roches  entre  la  coupole  et  la  cuvette  d'à  côté. 

Comme  dans  la  coupole  „Téléphone",  les  filons  métallifères  rem- 
plissent ici  des  fentes  dues  évidemment  à  la  rupture  des  roches  au 
sommet  de  leur  courbure  lors  de  la  formation  de  la  voûte.  Dans  la 
coupole  des  „Grandes  explorations"  les  travaux  souterrains  ont  constaté 
5  de  ces  fentes  (fig.  6  AAU  BBV  C,  DBV  E) ]).  Ces  fentes,  ainsi  que 
celles  des  coupoles  „Sophia"  et  „Téléphone",  se  distinguent  par  leur 
grande  richesse  en  minerai.  Ordinairement  elles  présentent  deux  épon- 
tes  nettement  distinctes,  toutes  deux  polies  et  couvertes  de  stries,  pro- 
duites par  le  glissement  d'une  joue  sur  l'autre;  parfois  il  n'y  a  qu'une  seule 
éponte  franche,  également  polie  et  striée,  contre  laquelle  s'est  frottée 
la  partie  contiguë  des  roches  de  contact,  partie  fortement  morcelée  et 
fendillée,  mais  très  métallifère.  Le  „filon  Téléphone"  qui  se  rapporte 
au  premier  de  ces  types,  a  les  épontes  nettement  polies,  plongeant 
ordinairement  vers  le  sud-est;  l'espace  entre  les  épontes  est  rempli  de 
quartzite  fortement  morcelé,  mais  non  écrasé  en  poussière.  Au  second 
type  appartient  la  fracture  BB„  des  «Grandes  explorations"  qui  n'a 
qu'une  seule  lèvre  polie.  Le  mode  de  structure  en  est  expliquée  dans 
le  dessin  schématique  (fig.  9)  qui  montre  à  gauche  le  côté  poli,  ré- 
gulièrement incliné  vers  le  sud-est;  contre  ce  côté  poli  s'appuie,  à 
droite,  une  bande  de  quartzites  réduites  en  morceaux  à  angles  vifs; 
les  roches  restées  en  place  (à  droite)  offrent  des  plans  polis,  diverse- 
ment inclinés  par  rapport  à  l'horizontale. 

Ce  que  nous  avons  dit  de  la  structure  des  coupoles,  peut  en  quel- 
que  sorte   servir   à   expliquer   la   formation  des   ruptures   survenues 


x)  Par  mégarde  la  lettre  E  n'est  pas  marquée  sur  la  fig.  6.   Elle 
doit  être  placée  à  côté  du  puits  JVï  3. 


42 


XVI 


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dans  les  coupoles.  Les  premières  lentes  et  les  plus  profondes  sont  cel- 
les qui  se  sont  produites,  comme  nous  Pavons  dit,  dans  la  direction  du 
méridien  ou  à  peu  près,  par  la  rupture  de  la  courbure  des  couches, 
et  qui  vont  sous  un  angle  aigu  ou  en  croix  à  la  direction  générale  des 
roches  constituant  la  localité.  C'est  dans  ces  fentes-ci  que  s'est  opérée 
la  plus  riche  minéralisation,  se  propageant  par  les  fissures  qui  traversent 
les  roches  encaissantes.  Plus  récents  sont  les  rejets  dans  la  direction 
des  couches  (croiseurs)  qui  viennent  couper  obliquement  les  fractures 
richement  minéralisées  suivant  à  peu  près  la  direction  du  méridien. 
Plus  récentes  encore  semblent  être  les  coupes  des  filons  métallifères 
dans  le  plan  du  glissement,  par  exemple  celle  que  nous  avons  indiquée 
dans  le  „ filon  Téléphone". 

Les  observations  que  Ton  a  faites  sur  la  distribution  du  minerai 
dans  les  gîtes  ont  montré  que,  si  l'on  coupe  un  filon  métallifère  trans- 
versalement, le  minerai  se  voit  sur  le  plan  de  section  groupé  en  un 
réseau  irrégulier,  réparti  conformément  au  nombre  des  fissures  traversant 
les  grès  et  les  quartzites  (fig.  10).  Un  rôle  important  dans  la  distribution 
du  minerai  semble  appartenir  aux  charbons  interstratifiés  qui  semblent 
avoir  été  les  concentrateurs  de  la  substance  métallifère.    D'un  intérêt 


- 


Fig.  9. 


Fig.  10.  Gîte  du  «Téléphone",  a — inter- 

calation  de  houille;  b — minerai  riche; 

c — roches  fracturées  et  broyées. 


particulier  aussi  sont  les  intercalations,  dans  les  quartzites,  de  houil- 
les renfermant  dans  leur  masse  des  cristaux  distincts  et  parfaitement 
formés  de  cinabre.  On  observe  parfois  des  inclusions  de  cinabre  dans 
la  masse  compacte  des  roches  encaissant  les  fentes  métallifères,  mais, 
ici  aussi,  il  faut  supposer  que  la  présence  du  métal  est  en  î  apport  avec 
l'existence,  dans  ces  roches,  de  très  petites  fissures  invisibles  à  l'œil  nu. 
La  zone  la  plus  minéralisée  comprend  un  grès  quartziteux  gros- 
sier à  gros  grains  de  quartz,  recouvrant  le  conglomérat  et  le  schiste 
du  mur  de  la  suite  métallifère.  Il  est  très  probable  qu'ici  aussi  la 
richesse  en  minerai  dépend  des  conditions  qui  ont  favorisé  la  pé- 
nétration  des   solutions   par   les   fentes   tectoniques   et   à   travers   la 


44 


XVI 


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Carte  géologique  des  envi b  de  la  station  AlmazDalu 


XVI  45 

roche  même.  En  général,  il  est  à  remarquer  que  les  explications  du 
dépôt  du  minerai  de  mercure  par  des  solutions,  explications  données 
par  G.  Becker  dans  ses  mémoires  sur  les  gîtes  de  mercure  en  Cali- 
fornie, sont  parfaitement  applicables  à  notre  gisement. 

La  composition  du  minerai  de  mercure  est  relativement  assez  uni- 
forme. Outre  le  cinabre  sous  forme  de  masse  cristalline,  et  un  vermil- 
lon terreux  d'un  rouge  vif,  le  minerai  le  plus  fréquent  est  la  stibine 
de  couleur  gris  d'acier  clair,  en  amas  radiés,  et  la  même  substance 
plus  foncée  qui  se  présente  sous  l'aspect  de  cristaux  aiguillés  tapissant 
souvent  le  plan  de  la  cassure  des  grès.  La  stibine  se  rencontre  assez 
fréquemment  associée  à  la  stiblite.  La  pyrite,  compagne  ordinaire  de 
ces  minerais,  est  surtout  développée  dans  le  voisinage  du  croiseur  et 
dans  des  conglomérats  recouvrant  les  schistes  du  mur. 


La  mine  de  la  Société  de  l'industrie  houillère  de  la  Russie  du  Sud. 

Après  l'examen  de  la  mine  de  mercure,  les  excursionnistes  se  ren- 
dront à  la  station  Gorlovka  pour  visiter  la  mine  de  la  Société  de  l'in- 
dustrie houillère  de  la  Russie  du  Sud.  La  mine  de  cette  société,  une 
des  premières  qui  ont  été  ouvertes  dans,  la  partie  occidentale  du  bas- 
sin du  Donetz,  est  considérée  aujourd'hui  comme  une  dés  mieux  orga- 
nisées du  rayon. 

Ici,  comme  dans  la  mine  de  la  Société  russo-belge,  située  près  de 
la  station  Wolyntséwo,  la  suite  des  dépôts  carbonifères  est  disposée 
sur  l'aile  méridionale  du  pli  anticlinal  connu  dans  le  bassin  du  Do^ 
netz  sous  le  nom  de  fracture  principale.  Les  couches  carbonifères  in- 
clinées en  pente  raide  vers  le  SSW,  sous  un  angle  de  50 — 60°,  présen- 
tent dans  l'ordre  ascendant  la  même  coupe  que  l'on  a  vue  près  de  la 
station  Wolyntséwo.  Grâce  à  l'excellente  organisation  de  la  mine,  il 
sera  possible  de  visiter  les  galeries  qui  coupent  la  série  la  plus  pro- 
ductive des  dépôts  carbonifères  du  bassin.  Les  galeries  partant  du 
puits  J\L>  1  sont  surtout  intéressantes;  une  d'elles  se  dirige,  à  une  pro- 
fondeur de  80  sagènes,  vers  le  nord,  du  côté  du  mur,  l'autre,  à  la  pro- 
fondeur de  110  sag.,  va  rejoindre  le  toit.  Les  figures  10  représentent 
ces  deux  galeries  avec  la  dénomination  des  couches  acceptée  dans 
la  mine. 

2-me  jour. 

Les  environs  des  stations  Almaznaïa  et  Warwaropol. 

(pi.  B). 

La  station  Débaltséwo  est  située  sur  les  dépôts  de  la  suite  G%  dont 
le  calcaire  (JVï  14  de  la  coupe  générale)  surgit  en  saillie,  s'étendant 
perpendiculairement   à  la   direction   du  chemin   de   fer  Débaltséwo  — 


46  XVI 

Lomowatka,  à  une  distance  d'environ  2xfc  verstes  de  la  station.  Le  pen- 
dage  des  roches  est  ici  vers  le  SW.  Après  avoir  dépassé  le  calcaire 
(14),  la  voie  ferrée  traverse,  sur  le  parcours  de  4 — 5  verstes,  les  cou- 
ches de  la  suite  C\,  inclinées  assez  faiblement  vers  le  SW.  Le  calcaire 
(23)  séparant  Cl  de  C\  affleure  d'une  manière  presque  imperceptible. 
Plus  loin  le  chemin  de  fer  parcourt  les  dépôts  de  la  suite  C\  qui  for- 
ment une  grande  dépression  compliquée  par  des  plis  secondaires,  et 
traverse  une  seconde  fois  le  calcaire  (23)  plongeant  ici  vers  le  NW, 
entre  les  stations  Lomowatka  et  Almaznaïa.  Entre  les  stations  Débalt- 
séwo  et  Lomowatka,  la  ligne  traverse  un  plateau  de  partage,  assez 
uni,  occupé  par  des  champs  cultivés,  s'abaissant  peu  à  peu  vers  les 
rivières  au  SE  et  au  NW.  Dans  le  voisinage  de  ces  cours  d'eau  le  ter- 
rain est  découpé  par  des  ravins  et  des  vallons.  De  nombreuses  petites 
chaînes  de  calcaire  et  de  grès  donnent  à  la  région  le  caractère  typi- 
que du  bassin  du  Donetz.  Çà  et  là  on  aperçoit,  des  deux  côtés  du  che- 
min de  fer,  des  exploitations  peu  importantes  mettant  en  oeuvre  les 
couches  de  la  suite  C\. 

Après  la  station  Lomowatka  la  voie  va  s'engager  dans  cette  ré- 
gion montagneuse  et  couper  quelques-uns  des  chaînons  par  de  petites 
tranchées.  Une  tranchée  plus  considérable,  à  3  verstes  de  la  station, 
montre  d'abord  des  grès,  des  schistes  et  de  minces  intercalations  de 
calcaire,  puis  le  calcaire  gris  argileux  (23)  qui  a  ici  une  puissance 
d'environ  10  mètres  et  qui  est  divisé  par  plusieurs  couches  interstra- 
tifiées de  schistes.  Les  roches  plongent  vers  le  NW  sous  un  angle  d'en- 
viron 45°.  Au-delà  de  cette  tranchée  la  voie  fait  un  coude  et  continue, 
suivant  pendant  quelque  temps  la  direction  des  couches,  parallèlemeut 
aux  chaînons  des  grès  schisteux.  Plus  loin  elle  entre  dans  la  région 
représentée  sur  la  planche  B. 

Cette  région,  l'une  des  plus  industrielles  du  bassin  du  Donetz,  ren- 
ferme des  gisements  très  importants  de  charbons  à  coke  et  à  gaz,  les 
deux  sortes  de  charbons  aujourd'hui  les  plus  appréciées.  C'est  là  que 
se  trouvent  les  mines  les  plus  importantes,  p.  ex.  celles  de  la  Société 
Alexé'ïew,  de  la  Société  de  Briansk,  de  la  Société  du  Kriwoï-Rog,  de 
la  Société  d'Almaznaïa,  de  W.  Maximow,  de  la  Société  Goloubov- 
skoïé,  de  la  Société  Pétro-Marievskoïé  etc.  Toutes  ces  mines  sont  rejoin- 
tes à  la  ligne  magistrale,  les  unes  par  des  rails,  les  autres  par  des 
voies  suspendues.  Les  points  de  lancement  du  charbon  sont  les  stations 
Almaznaïa,  Warwaropolié  et  Goloubovka.  Actuellement  la  station  Al- 
maznaïa est  la  première  et  la  plus  importante  du  bassin  du  Donetz 
pour  la  quantité  de  charbon  qui  en  est  expédiée. 

Ce  rayon  est  coupé  par  les  rivières  Lozowaïa,  la  Xijné-Kamyché- 
wakha  et  la  Lougan.  Le  relief  en  est  très  capricieux.  Les  couches  de 
houille  d'une  tectonique  compliquée  en  occupent  presque  toute  l'éten- 
due. La  configuration  du  terrain  dépend  en  grande  partie  des  chaînons 
déjà  mentionnés  plus  haut.  Ce  qui  différencie  surtout  ces  chaînons  de 
ceux  du  rayon  de  l'anticlinal  principal,  c'est  qu'ils  sont  exclusivement 
formés  de  calcaires,  les  puissantes  couches  de  grès  y  étant  très  rares. 


XVI  47 

Le  caractère  général  de  la  structure  géologique  de  la  région  et 
la  disposition  des  horizons  sont  assez  clairement  indiquées  sur  la  carte 
adjointe  que  nous  n'ayons  pas  à  entrer  dans  les  détails  1). 

Pour  se  faire  une  idée  d'ensemble  de  la  tectonique  de  la  région 
et  de  son  influence  sur  son  relief,  il  suffit  de  je-er  un  coup  d'oeil  du 
haut  d'un  des  „tombeaux"  disséminés  en  grand  nombre  aux  endroits 
les  plus  élevés,  et  particulièrement  du  „tombeau  Ostraïa"  qui  se  dresse 
sur  une  hauteur  formée  par  de  petits  plis  du  calcaire  37.  Les  plis  de 
ce  calcaire  peuvent  servir  d'exemple  du  fin  plissement  caractéristique 
de  ce  rayon.  Au  pied  du  tombeau  le  calcaire  forme  une  cavité  syncli- 
nale  au  fond  de  laquelle  se  remarque  encore  un  petit  pli  anticlinal. 

Du  haut  de  ce  tombeau  on  a  devant  soi  toute  la  disposition  des 
mines  du  rayon  et  l'on  peut  suivre  du  regard  toutes  les  sinuosités  des 
chaînons  qui  en  expriment  parfaitement  la  tectonique.  Un  de  ses  brus- 
ques détours  se  voit,  entre  autres,  près  du  tombeau  „Gorodok",  où  le 
calcaire  de  l'horizon  71,  tournant  à  angle  droit,  forme  pour  ainsi  dire 
un  mur  de  retranchement. 

La  tectonique  de  la  région  est  surtout  caractérisée  par  son  petit 
plissement.  Outre  le  plongement  en  différents  côtés  des  divers  plis,  on 
observe  une  inclinaison  générale  des  couches  vers  l'ouest,  c'est-à-dire 
la  cuvette  de  Bakhmout. 

La  tranchée  du  chemin  de  fer  de  la  mine  de  Briansk  et  celles 
de  la  ligne  magistrale  près  du  pont  de  la  Lougan  montrent  d'une  ma- 
nière bien  nette  le  caractère  du  plissement. 

Dans  la  première  de  ces  tranchées  on  voit  d'abord  un  pli  syncli- 
nal très  comprimé  des  horizons  36 — 42,  puis  un  pli  voûté  à  flancs  dou- 
cement inclinés  des  calcaires  42  c. 

La  seconde  tranchée  offre  aussi  un  pli  anticlinal  à  flancs  faible- 
ment inclinés,  formé  par  les  calcaires  de  l'horizon  61. 

Mais  la  région  n'est  pas  seulement  remarquable  par  ce  menu  plis- 
sement; elle  l'est  encore  par  son  grand  nombre  de  failles  ou  plutôt  de 
pli-failles.  Le  plus  important  de  ces  plis-failles,  celui  dont  il  a  déjà 
été  question  dans  l'esquisse  générale,  traverse  le  domaine  de  la  mine 
Pétro-Marievsky  entre  les  puits  „Pouchkin'•  et  „Charlotte",  coupe  en- 
suite la  rivière  Lougan  et  va  se  prolonger  entre  les  mines  des  So- 
ciétés Goloubovskoïé  et  W.  Maximow.  Plus  loin  il  se  dirige  vers  l'est, 
comme  la  carte  l'indique,  à  travers  la  rivière  Kamychéwakha,  Par  là 
on  voit  que  la  ligne  de  la  faille  est  très  brisée.  Par  endroits  les  dé- 
pôts des  deux  côtés  de  la  faille  sont  en  contact  immédiat,  ailleurs  ils 
sont  séparés  par  une  bande,  large  de  200  à  400  m.,  de  roches  dislo- 
quées et  fortement  fracturées.  Quant  aux  autres  plis-failles,  ils  sont  le 
plus  souvent  en  liaison  génétique  intime  avec  le  plissement  et  leur 
direction  est  en  général  celle  des  roches.  Un  trait  intéressant  se  pré- 
sente dans  le  brusque  changement  simultané  de  certains  plis-failles  et 


*)  La  carte  adjointe  ne  montre  que  les  calcaires  qui  séparent  les 
différentes  suites  ou  qui  ont  une  influence  marquante  sur  la  tectonique. 


48 


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XVI  49 

des  roches,  entre  autres  près  de  la  mine  Orlovsky  de  la  Société  Ale- 
xéïew.  Là,  comme  le  montre  la  carte,  les  roches  tournent  brusquement 
sous  un  angle  de  90n;  il  en  est  de  même  de  la  faille.  Des  failles  for- 
mant un  angle  aigu  avec  la  direction  des  roches,  peuvent  être  obser- 
vées dans  le  domaine  de  la  mine  Almaznaïa  où  l'une  d'elles  sera  bien- 
tôt traversée  par  une  galerie  latérale  du  puits  principal;  on  peut  en 
remarquer  aussi  dans  les  alentours  de  la  mine  Orlovsky,  dans  le  do- 
maine de  la  mine  Briansk  etc. 

Dans  les  environs  du  village  Kalinovka  qui  présentent  de  beaux 
affleurements  très  nets,  on  peut  prendre  connaissance  de  la  succession 
des  couches  des  suites  PC,  C\  et  C\.  La  visite  de  ces  affleurements 
n'a  pu  malheureusement  entrer  dans  le  programme  de  l'excursion. 

Les  dépôts  de  la  suite  C\  se  voient  très  bien  dans  les  tranchées 
de  la  ligne  qui  conduit  à  la  mine  de  la  Société  Almaznaïa.  On  y  peut 
observer  tous  les  horizons  compris  entre  le  23-me  et  le  42-me.  Les 
horizons  31 — 42a  sont  particulièrement  bien  coupés  dans  la  tranchéa 
près  de  la  rivière  Kamychéwakha,  où  l'on  peut  observer  les  calcaires 
de  tous  les  niveaux,  abondant  en  fossiles. 

La  suite  G%  se  voit  très  clairement  dans  la  majeure  partie  des 
terrains  miniers  et  se  montre,  grâce  à  de  nombreux  plis,  dans  beau- 
coup d'affleurements  naturels  et  artificiels. 

La  suite  G\  se  découvre  le  mieux  dans  les  mines  Orlovsky  et  Ka- 
mensky  de  la  Société  minière  Alexéïevskoïé. 

Les  suites  Ci  et  Cl  peuvent  être  observées  dans  les  tranchées  du 
chemin  de  fer  de  la  mine  W.  Maximow.  Cette  voie  coupe  successi- 
vement les  couches  comprises  entre  Cl  et  Ci  La  mine,  située  sur  les 
ailes  d'un  pli,  exploite  la  suite  C\.  Les  puits  ouverts  à  proximité  de 
la  voie  ferrée,  dans  la  courbure  même  du  pli,  travaillent  à  la  fois  les 
deux  ailes,  dont  celle  du  nord  est  peu  inclinée  (8° — 12°),  comme 
presque  partout  dans  le  bassin  du  Donetz,  tandis  que  celle  du  sud  est 
raide  (35°— 40°). 

Le  puits  Al'  7,  creusé  près  de  la  „Moguila  Wétocbka"  a  fait  ren- 
contrer la  grande  faille  dont  il  a  été  question  plus  haut,  et  dans  la- 
quelle les  dépôts  de  la  suite  Ci  sont  en  contact  avec  ceux  de  la 
suite  C\. 

La  plupart  des  mines  exploitent  les  charbons  de  la  suite  C%,  entre 
autres  les  mines  de  la  Société  Goloubovskoïé,  de  la  Société  Pétro-Ma- 
rievskoïé,  de  la  Société  Almaznaïa,  de  la  Société  du  Kriwoï-Rog,  de  la 
Société  de  Briansk,  la  mine  Pavlovsky  de  la  Société  minière  Alexéïev- 
skoïé. Dans  ces  quatre  dernières  mines  on  apprécie  surtout  pour  ses 
hautes  qualités  la  couche  de  l'horizon  53,  connue  sous  le  nom  de  couche 
,, Almaznaïa",  dont  l'épaisseur  dépasse  rarement  0,7  m.  La  suite  est  le 
mieux  développée  dans  le  terrain  appartenant  à  la  Société  Almaznaïa, 
où  elle  contient  6  couches  de  houille  d'une  puissance  d'ensemble  de  5 
à  6  mètres.  La  galerie  latérale  du  nouveau  puits  coupe  non  seulement 
cette  suite,  mais  encore  les  horizons  inférieurs  de  la  suite  superpo- 
sée G\. 

4 


50  XVI 

La  suite  C|  qui  contient  jusqu'à  6  couches  productives  de  char- 
bon, est  exploitée  par  les  mines  Kamensky  et  Orlovsky  de  la  Société 
minière  Alexéïevskoïé. 

La  suite  C%,  comme  nous  l'avons  dit  dans  l'esquisse  générale,  ne 
contient  pas  de  couches  de  houille  productives. 

La  suite  C\  est  exploitée  dans  la  mine  de  W.  Maxim ow  et  dans 
la  mine  Pougatchevsky  de  la  Société  minière  Alexéïevskoïé. 

Le  rayon  dont  nous  parlons  peut  aussi  venir  comme  preuve  à 
l'appui  des  changements  dans  la  qualité  du  charbon  dont  il  a  été 
question  dans  l'esquisse  générale.  Si  nous  suivons  la  direction  de  la 
suite  C\  (voir  la  carte)  en  partant  des  mines  de  la  Société  Pétro- 
Marievskoïé  et  en  passant  par  celles  des  Sociétés  Almaznaïa,  du  Kri- 
woï-Rog  et  de  Briansk,  pour  aller  vers  la  mine  Pavlovsky  de  la  Société 
minière  Alexéïevskoïé,  nous  nous  convaincrons  que  les  charbons  devien- 
nent de  plus  en  plus  pauvres  en  matières  volatiles.  Pour  mettre  ces 
changements  encore  plus  en  évidence  nous  examinerons  par  exemple 
la  couche  Almazny.  Dans  la  mine  de  la  Société  Pétro-Marievskoïô 
cette  couche  présente  une  teneur  en  matières  volatiles  de  35%;  dans 
celle  de  la  Société  Almaznaïa,  d'environ  30%;  dans  celle  de  la  Société 
du  Kriwoï-Rog,  d'environ  25%;  dans  celle  de  la  Société  du  Briansk, 
18%;  dans  celle  de  Krasnopolié  (située  un  peu  au  sud  du  bord 
sud  de  la  carte),  15%  et  même  moins.  On  voit  par  là  que  sur  une 
distance  qui  n'est  guère  supérieure  à  30  verstes  (en  comptant  dans 
la  direction  des  couches)  la  teneur  en  matières  volatiles  diminue  gra- 
duellement de  20%-  Ce  changement  s'observe,  dans  la  même  direction, 
dans  les  charbons  de  toutes  les  suites. 

De  la  station  Almaznaïa  les  excursionnistes  se  rendront  à  la  sta- 
tion Warwaropolié.  La  plus  grande  partie  de  ce  parcours  est  donnée 
sur  la  fig.  13.  Les  tranchées  qui  offrent  le  plus  d'intérêt  se  trou- 
vent près  du  pont  du  chemin  de  fer  jetée  sur  la  rivière  Lougan.  Ici 
est  bien  découpé  le  pli  voûté,  faiblement  incliné,  dont  il  a  été  déjà 
question.  La  tranchée  se  termine  par  de  puissants  grès  légèrement 
inclinés,  avec  séparation  diagonale  bien  nette. 

Près  de  la  station  Warwaropolié  se  montrent  de  beaux  affleure- 
ments bien  prononcés  des  roches  de  la  suite  G\  et  d'une  partie  de  C3 
avec  faible  plongement  vers  le  X.  D'autres  affleurements  nets  de  ces 
couches  se  remarquent  entre  les  stations  Warwaropolié  et  Goloubovka. 
Sur  la  voie,,  à  partir  de  la  station  Goloubovka  à  la  station  Ma- 
rievka,  on  peut  voir,  d'abord  sur  la  rive  droite  de  la  Lougan,  puis 
sur  la  rive  gauche  de  la  Werkhné-Kamychéwakha  (au-delà  des  limites 
de  notre  carte),  des  plis  anticlinaux  elliptiques  parfaitement  exprimés. 
Le  puits  „Pierre",  tout  à  côté  de  la  station  Marievka,  exploite  les  cou- 
ches de  l'horizon  41. 

A  partir  de  la  station  Marievka  jusqu'à  la  station  Popasnaïa,  la 
voie  ferrée  traverse  des  dépôts  carbonifères  qui  n'affleurent  d'une  ma- 
nière nette  que  loin  de  la  ligne,  principalement  au  nord,  le  long  de 
la  Nijné-Kamychéwakka. 


XVI 


51 


c3 

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ri 
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c3 


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G 


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5      ^ 


52  XVI 

Près  de  la  station  Popasnaïa,  dans  la  direction  de  la  station  Dé- 
konskaïa,  le  chemin  de  fer  coupe  le  calcaire  le  plus  élevé  du  carboni- 
fère (1)  et  se  prolonge  en  parcourant  les  dépôts  permo-carbonifères 
et  permiens.  Grâce  au  développement  d'argiles  plastiques,  le  relief  du 
terrain  devient  plus  adouci.  Les  vallons  offrent  des  talus  d'une  pente 
faible.  Les  affleurements  naturels  sont  rares  et  peu  nets.  Ce  n'est 
qu'aux  endroits  délavés  des  collines  que  l'on  voit  des  argiles  et  des  grès 
rouges.  La  région  garde  ce  même  caractère  jusqu'à  la  station  Dé- 
konskaïa. 


Les  mines  de  sel. 

Dans  l'esquisse  générale  nous  avons  dit  que  l'assise  dolomitique 
du  permien  inférieur  de  la  cuvette  de  Bakhmout  repose  sur  des  argi- 
les gris  jaunâtre  et  des  marnes  argileuses  avec  couches  subordonnées 
de  gypse,  d'anhydrite  et  de  sel  gemme.  Au  nord-est  et  au  sud  de  la 
ville  de  Bakhmout,  cette  suite  de  roches  atteint  jusqu'à  100  sagènes  de 
puissance.  Le  plongement  général  des  couches  correspond  à  celui  des 
dépôts  sous-jacents  du  permien  inférieur  au  bord  de  la  cuvette.  A 
l'est  de  Bakhmout  l'inclinaison  générale  des  couches  se  dirige  vers 
l'est,  sous  un  angle  de  3  à  4°. 

La  présence  de  sources  salines  aux  environs  de  Bakhmout  était 
déjà  connue  depuis  longtemps,  mais  ce  ne  fut  qu'en  1871  que  M.  Ska- 
ramanga  et  C°  firent  la  première  tentative  d'extraire,  à  proximité  de 
la  ville  même,  la  saumure  à  l'aide  d'un  forage.  A  la  profondeur  de  49 
sagènes  le  forage  traversa  une  couche  de  sel  gemme.  En  1874,  d'après 
les  indications  de  MM.  Karpinsky  et  Eroféïew,  on  pratiqua,  près 
de  Dékonskaïa,  un  sondage  qui  atteignit  la  profondeur  de  110  sagènes 
après  avoir  traversé,  à  partir  de  la  37-me  sagène,  9  couches  de  sel 
d'une  puissance  d'ensemble  de  49  sagènes. 

La  coupe  du  terrain  traversé  par  ce  forage  étant  caractéristique 
de  la  suite  salifère,  nous  donnerons  ici  la  succession  des  couches  d'a- 
près les  données  communiquées  par  P.  Eroféïew,  sous  la  direction  du- 
quel le  sondage  a  été  exécuté: 

Epaisseur  des  Profondeur  du 

couches.  forage. 

pieds  pouces  pieds  pouces 

1)  Terre  végétale 2         0  2         0 

2)  Argile  sableuse  jaune    ..36  56 

3)  Sable  meuble 21  0  26  6 

4)  Argile 6  6  33  0 

5)  Gypse 1  6  34  6 

6)  Argile  rouge 8  6  43  0 

7)  Grès  calcarifère 24         0  67         0 

8)  Gypse  intercalé  d'argiles         27         8  94  8 

9)  Anhydrite .......        2        10  97          6 


XVI 


53 


10) 

11) 

12) 
13) 
14) 
15) 

16) 
17) 

18) 
19) 
20) 


21) 
22) 
23) 
24) 

25) 
26) 

27) 
28) 

29) 
30) 
31) 
32) 
33) 
34) 
35) 
36) 
37) 
38) 
38) 
40) 
41) 
42) 
43) 


Epaisseur  des 

couches, 

pieds  pouces 

Gypse  et  argile 22  0 

Argile  brun  gypsifère    .    .  1  9 

Gypse 7  3 

Anhydrite 44  0 

Argile  bigarrée 12  6 

Marne  gypseuse 2  0 

Gypse  rose 0  4 

Marne   interstratifiée  d'an- 

hydrite 4  2 

Anhydrite 9  5 

Argile  brune  salifère.    .    .  11  6 
Argile  marneuse  avec  stra- 
tes de  dolomie   et   d'an- 

hydrite 14  5 

Anhydrite  salifère.    ...  16  8 

Argile  brune  salifère.    .    .  11  3 

S  e  1  g  e  m  m  e  .    .     .    .    .     .  4  7 

Argile  à  briques  avec  stra- 
tes de  gypse 18  4 

Anhydrite ,    .  21  4 

Sel    gemme    interstratifié 

de  gypse 6  3 

Sel  gemme  en  grains  .    .  117  2 
Argile  gypsifère  de  couleur 

de  fumée 4  8 

Anhydrite  salifère  bleuâtre  34  4 

Dolomie 33  2 

Sel  gemme 17  6 

Dolomie 9  11 

Sel  gemme  avec  argile    .  6  0 

Dolomie 13  2 

Sel  gemme 50  5 

Dolomie 7  5 

Sel  gemme 17  1 

Dolomie 11  1 

Sel  gemme 32  0 

Dolomie 6  3 

Sel  gemme .......  37  5 

Dolomie 5  2 

Sel  gemme;   le   forage  en 

a  traversé 55  6 


Profon 

deur  du 

foi 

■açe. 

pieds 

pouces 

119 

6 

121 

3 

128 

6 

172 

6 

185 

0 

187 

0 

187 

4 

191 

6 

200 

11 

212 

5 

226 

10 

243 

6 

254 

9 

259 

4 

277 

8 

299 

0 

305 

3 

422 

5 

427 

1 

462 

5 

495 

7 

513 

1 

523 

0 

529 

0 

542 

2 

592 

7 

600 

0 

617 

1 

628 

2 

660 

2 

666 

5 

703 

10 

709 

0 

r64 


Comme  le  fait  voir  la  coupe,   les  deux  premiers  gisements  de  sel 
appartiennent  à  la  suite  supérieure  du  permien  de   Bakhmout,  tandis 


54  XVI 

que  les  sept  couches  de  sel  suivantes  sont  encaissées  entre  des  dolo- 
mies  se  rapportant  en  apparence  à  l'assise  calcaro-dolomitique  du  pér- 
uvien inférieur  dont  il  a  été  question  dans  l'esquisse  générale. 

Aux  abords  de  ce  forage  l'ingénieur  des  mines  Létounovsky  ouvrit 
la  mine  de  sel  Briantsevka,  appartenant  aujourd'hui  à  une  Compagnie 
française  sous  la  firme  „Société  pour  l'exploitation  de  sel  gemme  et 
de  charbon".  Les  gisements  de  sel,  portant  sur  la  coupe  générale  les 
JVivV'  26 — 27,  s'exploitent  dans  cette  mine  dans  de  vastes  galeries  sou- 
terraines, éclairées  à  l'électricité,  qui  sont  un  grand  attrait  pour  les 
touristes  dans  leur  visite  aux  alentours  de  Bakhmout. 

Le  sel  a  ordinairemeut  l'aspect  d'une  masse  blanche  granulaire; 
assez  souvent  on  rencontre  de  grands  nids  de  sel  tout  à  fait  translu- 
cide avec  de  nombreuses  cavités  contenant  le  sel-mère.  Parfois  on 
trouve  des  cristaux  de  sel  nettement  formés,  offrant,  d'après  les  étu- 
des de  P.  Jeremeïew,  prépondérance  du  cube  (100)  en  combinaison 
avec  le  rhombododécaèdre  (110),  les  tetrahexaèdres  (410),  (210),  (20.19.0), 
l'octaèdre  (111),  le  trioctaèdre  (776)  et  l'icositétraèdre  (433). 

Jusqu'à  la  seconde  couche  exploitée  (26 — 27),  la  coupe  donnée  plus 
haut  se  répète  dans  toutes  les  mines  voisines  de  celle  de  Briantsewka 
(Nowaïa-Wélitchka,  Kharlamovka,  Pierre  le  Grand).  Si  l'on  compare 
entre  elles  les  coupes  de  tous  les  puits,  on  voit  que  les  couches  s'in- 
clinent, comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  vers  l'ouest  et  que  la  couche 
productive  s'amincit  dans  la  même  direction. 

L'extraction  du  sel  gemme,  commencée,  il  y  a  à  peine  16  ans, 
près  de  Bakhmout,  a  pris  un  si  grand  développement  qu'elle  fournit 
maintenant,  annuellement,  plus  de  16,000,000  de  pouds  et  est  devenue 
une  des  premières  industries  du  bassin  du  Donetz. 


Après  avoir  examiné  la  mine  de  Dékonskaïa,  les  excursionnistes 
se  rendront  pendant  la  nuit  à  Rostow  par  le  chemin  de  fer  Koursk- 
Kharkow-Azow.  Jusqu'à  la  station  Amvrossievka  la  voie  traverse  la 
région  des  dépôts  carbonifères  sur  la  ligne  de  partage  des  systèmes 
des  rivières  Krynka  et  Kalmious.  Entre  les  stations  Amvrossievka 
et  Ouspenska'ia  les  dépôts  carbonifères  disparaissent  sous  les  roches 
crétacées  et  néogènes  qui  bordent  la  chaîne  du  Donetz  du  sud. 

Les  dépôts  néogènes  (sarmatiques)  viennent  se  montrer  pour  la 
première  fois  près  de  la  station  Amvrossievka,  située  à  60  m.  au-des- 
sus du  niveau  de  la  mer.  Les  dépôts  sarmatiques  sont  principalement 
représentés  par  des  calcaires  grisâtres  et  des  sables  quartzeux  jau- 
nâtres. Plus  loin  au  sud,  au-delà  de  la  station  Ouspenskaïa  (120  m. 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer)  apparaissent  en  outre  des  couches  pon- 
tiques  composées  de  calcaires  jaunâtres  et  blanchâtres  très  spongieux, 
criblés  de  moules  et  de  moulages  de  coquilles.  Des  affleurements  d'un 
pareil  calcaire  politique,  de  couleur  brunâtre,  longent  le  chemin  de  fer 
jusqu'à  la  ville  de  Rostow.  Plus  près  de  la  mer,  les  dépôts  politiques 


XVI  55 

sont  le  plus  souvent  arasés  et  dans  les  escarpements  de  Taganrog  on 
ne  voit  plus  que  des  couches  sarmatiques  supportant  directement  les 
dépôts  posttertiaires:  sables  à  coquilles  d'eau  douce,  argiles  brunes  et 
loess.  De  la  ville  de  Rostow  jusqu'à  la  station  Tikhoretskaïa,  la  voie 
ferrée  traverse  les  steppes  tout  à  fait  plates  de  la  région  de  l'ouest. 
Des  dépôts  plus  anciens  que  les  posttertiaires  ne  s'y  voient  ni  dans 
les  affleurements  naturels  ni  n'ont  été  trouvés  par  les  sondages  pro- 
fonds exécutés  le  long  de  la  ligne  du  chemin  de  fer. 


XVII 
LES  EAUX  MINÉRALES  DU  CAUCASE 


PAR 

K.    ROUGUÉVITCH. 


Bibliographie. 

1853.  H.  Abicli.  Explication  de  la  coupe  géologique  du  versant  nord 
du  Caucase,  depuis  l'Elbrous  jusqu'au  mont  Bechtaou. 
Calendrier  du  Caucase  pour  l'année  1853  (en  russe). 

1865.  H.  Abich.  Beitrâge  zur  geoloiïisclien  Kenntniss  der  Thermal- 
quellen  im  Kaukasus. 

1874.  H.  Abich.  Geologische  Beobachtungen  auf  Reisen  im  Kaukasus 

im  Jahre  1873.  Bulletins  de  la  Société  Impériale  des  na- 
turalistes de  Moscou. 

1875.  J.  François.    Mémoire   sur  la  genèse   des   eaux  minérales  des 

groupes  nord  du  Caucase. 

1875.  E.  Favre.    Recherchés   géologiques   dans  la  partie  centrale  de 

la  chaîne  du  Caucase. 

1876.  S.  Simonowitch,  L.  Batzéwitch  et  A.  Sorokin.  Description 

géologique  de  la  région  de  Piatigorsk.  Matériaux  pour  la 
géologie  du  Caucase.  1876  (en  russe). 

1884.  Léon  Dru.  Note  sur  la  géologie  et  l'hydrologie  de  la  région 
du  Bechtaou.  Bulletins  de  la  Société  géologique  de 
France. 

1886.  J.  Mouchkétow.  Notices  géologiques  sur  les  eaux  minérales 
du  Caucase.  Bulletins  de  la  Société  Impériale  de  miné- 
ralogie de  St.  Pétersbourg  (en  russe). 

1886.  Fr.  Schafarzik.  Reise-Notizen  aus  dem  Kaukasus. 

1896.  N.  Karakasch.  Observations  géologiques  dans  les  vallées  des 
fleuves  Ouroukh,  Ardon,  Malka  et  dans  les  environs  de 
Kislowodsk.  Trav.  de  la  Société  des  Naturalistes,  St.  Pé- 
tersb.    T.   XXIII. 

1 


XVII 


Aperçu  général  des  conditions  géologiques  de  la   région   des  eaux 
minérales  du  Caucase. 

(pl.  A,  B.  C). 

Sur  tout  le  parcours  entre  Rostow  et  la  station  Minéralnya-wody 
(Eaux-minérales)  s'étend  en  plaine  une  steppe  dont  la  triste  unifor- 
mité n'est  interrompue  que  par  quelques  faibles  ondulations  du  terrain 
dans  la  direction  de  la  parallèle  de  Stavropol.  La  configuration  de  la 
région  ne  change  brusquement  qu'aux  abords  de  la  station  Minéralnya- 
wody,  d'où  un  embranchement  quitte  la  ligne  du  chemin  de  fer  de 
Wladikavkaz  pour  s'avancer  sur  Kislowodsk.  La  vue  générale  du 
paysage  est  toujours  encore,  pour  ainsi  dire,  la  steppe  plane,  mais  sur 
laquelle  s'élève  cependant  toute  une  série  de  monts  isolés,  le  plus 
souvent  coniques,  épars  sur  l'espace  qui  sépare  la  station  Minéralnya- 
wody  d'Essentouki.  Six  verstes  avant  d'arriver  à  la  station  Minéralnya- 
wody,  à  gauche  et  au  nord  de  la  voie  ferrée,  se  dresse  à  381  m.  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer  le  mont  Koum  ou  Kinjal  au  sommet  pointu 
qui  lui  a  donné  son  nom  (Poignard).  A  droite  de  la  ligne,  presque 
sur  la  même  parallèle  que  le  Kinjal,  s'élèvent  les  monts  Werblioud 
(884  m.)  et  Byk  (816  m.).  Entre  Minéralnya-wody  et  Piatigorsk  on 
voit  à  droite,  se  suivant  les  ânes  les  autres,  les  montagnes:  Zmiéwaïa 
(990  m.),  Razwalka  (924  m.),  Jéliéznaïa  (856  m.)  et  le]  Bechtaou,  la 
plus  haute  cime  de  la  région  de  Piatigorsk  (1398  m.):  à  gauche  de  la 
ligne  du  chemin  de  fer  se  dressent  le  mont  Lyssaïa  (735  m.)  et  le 
Machouk  (984  m.),  au  pied  duquel  est  située  la  ville  de  Piatigorsk. 
Au  sud  de  Piatigorsk  s'élèvent  deux  montagnes  plus  considérables,  le 
Youza  ou  Bolwan  (971  m.)  et  le  Djoutsa  (1197  m.),  au  sud-est  le  Zo- 
lotoï-kourgan  (880  m.).  De  plus,  il  y  a  près  du  massif  principal  du 
Bechtaou  quelques  hauteurs  moins  considérables,  telles  que  les  monts 
Ostraïa,  Médovka,  Chéloudiwaïa. 

Entre  Piatigorsk  et  Essentouki  la  région  conserve  son  caractère 
de  steppe  plane  qu'elle  garde  encore  sur  un  parcours  de  10  kilomètres 
au-delà  d"Essentouki,  dans  la  direction  de  Kislowodsk.  Ensuite,  lon- 
geant sans  interruption  le  bord  gauche  de  la  vallée  de  la  rivière 
Podkoumok,  le  chemin  de  fer  traverse  une  hauteur,  dite  chaîne  du 
Djinal,  pour  entrer-  dans  la  vraie  région  montagneuse  des  premiers 
rameaux  de  l'arête  principale  du  Caucase.  Plus  au  sud  la  vallée  de  la 
Podkoumok  change  de  direction,  en  tournant  vers  l'ouest,  pour  longer 
ensuite  l'arête  du  Djinal.  La  voie  ferrée  de  son  coté  passe  à  la  rive 
droite  de  la  rivière  et  se  dirige,  par  la  station  Kislowodsk,  aux  eaux 
médicales  de  Kislowodsk. 

La  région  est  constituée  par  des  roches  sédimentaires  et  des  ro- 
ches éruptives. 

Les  roches  sédimentaires  les  plus  anciennes  sont  des  dépôts  du 
système  crétacé  dont  on  peut  distinguer  plusieurs  horizons. 


XVII.  Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Gêelci  Internat 


CARTE     GEOLOGIQUE 
DBIAHÉGIOIDCBBCBTAOUBTflgUCHAilBDl  CAUCASE  Al  NORD  Dl  (TELBROUS 


XVII  3 

Le  système  crétacé  a  pour  base  des  calcaires  clolomisés,  affleurant 
•dans  le  lit  et  les  bords  de  la  rivière  Olkhovka  sur  son  parcours  à 
travers  le  park  de  Kislowodsk  et  plus  loin  au  sud  (coupe  géologique 
de  Kislowodsk  pi.  B,  couche  1).  Ces  calcaires,  caractérisés  par  la 
présence  de  nérinées,  sont  traversés  en  maints  endroits  par  de  lar- 
ges fentes  diaclases  livrant  passage  à  d'abondantes  sources,  tant  mi- 
nérales que  d'eau  douce;  des  mêmes  calcaires  sort  la  célèbre  source 
d'eau  acidulée,  connue  sous  le  nom  de  Narzan.  Le  calcaire  sup- 
porte une  série  d'argiles  schisteuses,  de  marnes  interstratitiées  de  grès, 
de  calcaires  gréseux  et  de  grès  rouges  (couches  2,  3,  4)  caractérisés 
par  la  présence  de  Nautilus  pseudo-elegans  d'Orb.,  Ostrea  Couloni 
d'Orb.,  Astarte  neocomiensis  d'Orb.,  Terebrahda  seVa  Sow.,  Tere- 
bratula  praeJonga  Sow.  etc.  Toutes  ces  couches  se  rapportent  à 
l'étage  néocomien  du  système  crétacé. 

Abich  et  Favre  ont  constaté  parmi  les  dépôts  crétacés  de  3a 
localité  des  couches  aptiennes  à  Ostrea  aquila  Brong.  et  autres  fos- 
siles. Dans  les  coupes  des  environs  de  Kislowodsk  les  couches  aptien- 
nes ont  été  signalées  par  Mr  Karakasch  qui  rapporte  à  cet  étage 
les  couches  du  grès  rouge  à  Toxoceras Emerici  d'Orb.  (couches  5  et 
6  de  la  coupe  géologique). 

Plus  loin  affleurent  des  grès  glauconieux  du  gault,  d'un  jaune 
brunâtre  à  la  surface  désagrégée,  s'élevant  en  échelons  jusqu'au  pied 
de  la  chaîne  du  Djinal  et  constituant  les  versants,  tant  droit  que 
gauche,  de  la  vallée  de  la  rivière  Podkoumok,  ainsi  que  de  son  afflu- 
ent, la  Bérézowka,  qui  vient  y  tomber  au  nord  de  Kislowodsk.  Ces 
grès  abondent  en  fossiles  dont  les  plus  caractéristiques  sont:  Thetis 
major  Sow.,  Th.  minor  Sow.,  Gervilia  alpina  Pictet,  Panopaea 
plicata  d'Orb.,  Venus  orhignyana  d'Orb.,  Trigonia  aliformis  Park., 
Acanthoceras  miïletianus  d'Orb.,  Ac.  crassicostatum  d'Orb.,  Natica 
gaultina  d'Orb.  etc.  Les  grès  sont  parfois  interstratifiés  d'argiles 
noires,  accompagnées  de  sources  d'eau  douce.  Une  particularité  carac- 
téristique des  grès  du  gault  de  la  région  consiste  en  ce  que  les  parois 
verticales  de  ses  gradins  présentent  de  nombreuses  cavernes,  ou  plutôt 
des  niches  peu  profondes,  dont  la  formation  est  due  à  la  structure  à 
lames  rebondies,  propre  à  quelques-unes  des  couches  du  grès:  sous 
l'influence  des  agents  atmosphériques,  des  couches  se  détachent  de  la 
roche  suivant  le  plan  courbé  de  la  séparation,  formant  ainsi  peu  à  peu 
dans  les  escarpements  des  cavités  plus  ou  moins  considérables  en  forme  de 
cavernes.  En  un  point  même,  près  de  Kislowodsk,  un  de  ces  enfonce- 
ments traverse  toute  la  saillie  du  grès,  ce  qui  a  fait  donner  à  la  lo- 
calité le  nom  de  Koltso-gora  (Mont-anneau). 

La  crête  de  la  chaîne  du  Djinal,  c'est-à-dire  des  hauteurs  qui 
.s'étendent  à  peu  près  dans  le  sens  de  la  parallèle  géographique  au 
nord  de  Kislowodsk,  est  constituée  par  des  calcaires  blancs  de  l'étage 
sénonien  à  Anancliytes  ovata  Lamk.,  Inoceramus  reguJans  d'Orb., 
Inoc.  Cripsii  Mantell.,  Offaster  caucasiens  L.  Dru.  Les  mêmes 
•calcaires   se  montrent   dans  les  deux  rives  de  la  Podkoumok  jusqu'à 

1* 


4  XVII 

proximité  de  la  station  Essentouki,  où  ils  font  place  à  des  marnes 
tertiaires.  Les  calcaires  sénoniens  composent  aussi  quelques-uns  des 
monts  isolés  près  de  Piatigorsk,  tels  que  le  Machouk,  le  Youza,  le 
Zolotoï-Kourgan;  dans  d'autres  ils  ne  se  trouvent  que  sur  les  pentes, 
les  massifs  étant  formés  de  roches  éruptives. 

L'épaisseur  totale  des  dépôts  crétacés  est  d'environ  600  mètres; 
l'inclinaison  est  dirigée  NE  20—30°  avec  plongement  de  10  à  15". 

Les  dépôts  tertiaires  de  la  région  sont  extrêmement  pauvres 
en  restes  fossiles,  de  sorte  qu'il  est  difficile  d'y  établir  des  subdivi- 
sions et  d'en  préciser  l'âge.  Les  indices  pétrographiques  permettent 
cependant  de  distinguer  deux  horizons.  Les  calcaires  sénoniens  sup- 
portent directement  des  marnes  dont  les  coucbes  inférieures  sont  ha- 
bituellement d'un  gris  foncé,  tandis  que  les  supérieures  sont  d'un  blanc 
grisâtre.  On  y  trouve  parfois  des  écailles  de  poissons  du  genre  Meletta. 
Ceci  et  les  données  batrologiques  ont  engagé  Abich  à  classer  les  mar- 
nes dans  l'éocène.  Les  marnes  tertiaires  paraissent  avoir  une  exten- 
sion considérable  dans  les  limites  de  la  plaine-steppe  entourant  Piati- 
gorsk et  Essentouki,  mais  leurs  affleurements  ne  s'observent  qu'à  un 
nombre  relativement  restreint  de  points,  principalement  aux  Essen- 
touki et  aux  versants  de  quelques-uns  de  monts  isolés  de  Piatigorsk 
(Machouk,  Bechtaou,  Jéliéznaïa  et  autres). 

Les  marnes  sont  recouvertes  d'une  assise  d'argiles  schisteuses  gris 
foncé  qui  jouent  un  rôle  important  dans  la  structure  des  steppes  pla- 
nes du  Caucase  du  nord.  Dans  la  région  de  Piatigorsk  la  puissance 
des  argiles  est  relativement  peu  considérable  et  les  affleurements  en 
sont  peu  nombreux  (lac  Tamboukan,  colonie  Karrass,  versants  du 
Bechtaou  etc.);  mais  plus  loin,  vers  le  nord,  les  argiles  schisteuses  de 
couleur  foncée  ont  un  développement  bien  plus  grand  et  une  puissance 
de  200 — 300  mètres.  Les  argiles  ne  contiennent,  de  même  que  les  mar- 
nes, que  quelques  rares  restes  mal  conservés  de  poissons,  et  par  suite 
leur  âge  reste  jusqu'ici  problématique.  Quelques-uns  des  explorateurs 
les  rapportent,  comme  les  marnes  sous-jacentes,  à  l'éocène;  d'autres 
trouvent  possible  de  les  classer  dans  l'étage  inférieur  du  miocène  dont 
l'horizon  supérieur  est  composé,  près  de  Stavropol,  de  calcaires  de 
iirès  de  l'étage  sarmatique  à  Mactra  podolica,  Tapes  gregaria  etc. 

Entre  les  argiles  schisteuses  on  rencontre  ça  et  là  des  bancs  ou 
des  couches,  se  terminant  souvent  en  coin,  d'un  grès  dur  jaune;  par- 
fois aussi  on  y  trouve  des  concrétions  de  sphérosidérite  argileuse, 
souvent  d'un  volume  considérable  (rivière  Grémoutchka,  colonie  Kar- 
rass). 

Les  coucbes  crétacées  et  tertiaires  de  la  région  de  Piatigorsk  sont 
coupées  par  deux  systèmes  de  fissures  exokinétiques,  l'un  orienté  NO 
300 — 315",  l'autre  NE  10 — 30".  Ces  fissures  dont  l'origine  est  en  liai- 
son avec  les  phénomènes  de  dislocation,  jouent  un  rôle  important  dans 
l'hydrologie  du  pays,  la  majeure  partie  des  sources  de  Piatigorsk,  tant 
minérales  que  d'eau  douce,  étant  en  rapport  intime  avec  le  système  des 
fissures  au  nord-est. 


XVII  5 

Les  dépôts  posttertiaires  très  variés  de  la  région  de  Piatigorsk 
comportent: 

1)  Des  couches  de  fragments  arrondis  et  aplatis  provenant  de 
toutes  les  roches  sédimentaires  et  cristallines  développées  aux  alen- 
tours de  Piatigorsk  et  d'Essentouki.  A  Essentouki  la  marne  tertiaire 
en  est  directement  recouverte.  Çà  et  là  les  galets,  cimentés  par  du 
carbonate  de  chaux,  forment  des  conglomérats  compacts  et  durs  et 
des  poudingues,  preuve  de  la  circulation  active  des  solutions  miné- 
rales dans  les  couches. 

2)  Des  argiles  loessoïdes  jaunes  avec  couches  intercalées  et  nids 
de  gravier,  recouvrant  la  plus  grande  partie  de  la  steppe  plane  entre 
les  hauteurs  de  la  région  de  Piatigorsk. 

3)  Des  dépôts  d'éluvium,  produit  de  la  désagrégation  des  roches 
des  montagnes,  recouvrant  les  pentes. 

4)  Des  travertins  ou  dépôts  de  carbonate  de  chaux  des  sources 
minérales,  développés  surtout  près  de  Piatigorsk,  où  ils  forment  une 
ceinture  presque  ininterrompue  autour  du  pied  du  Machouk,  près  du 
mont  Youza  et  à  Kislowodsk;  ici  ils  constituent  la  petite  élévation 
sur  laquelle  se  trouve  le  restaurant. 

5)  Des  alluvions  modernes. 

Les  roches  éruptives  jouent  un  rôle  important  dans  la  tecto- 
nique de  la  région  de  Piatigorsk  et  offrent  quelques  particularités  inté- 
ressantes. Pour  ce  qui  est  de  la  classification  de  ces  roches,  les  géolo- 
gues diffèrent  d'opinion:  Yelain,  d'après  les  échantillons  reçus  de 
L.  Dru,  les  considère  comme  un  microgranulite  et  porphyre  felsitique; 
le  professeur  Moue hkétow  est  de  la  même  opinion:  Schafarzik,  au 
contraire,  prend  la  roche  cristalline  qui  constitue  le  massif  du  Bech- 
taaou  pour  un  trachyte  quartzifère  à  orthose  (pertite). 

Les  roches  cristallines  apparaissent  dans  les  monts  Kinjal,  Zinéié- 
waïa,  Razwalka,  Jéliéznaïa,  Bechtaou,  Werblioud,  Djoutsa  et  quelques 
autres.  Les  roches  de  toutes  ces  montagnes  se  ressemblent,  ne  diffé- 
rant que  par  la  microstructure  et  l'absence  ou  la  présence  de  divers 
minéraux  accessoires.  Elles  se  composent  de  cristaux  d'orthose  vitreuse 
(sanidine)  et  de  quartz  bipyramidé,  qui  sont  cimentés  par  une  pâte 
pétrosiliceuse.  Les  éléments  accessoires  sont  de  l'augite,  de  la  biotite, 
du  sphène,  de  la  magnétite  etc. 

Les  données  dont  on  dispose  permettent  de  supposer  que  l'érup- 
tion des  trachytes  a  eu  lieu  à  l'époque  tertiaire  et  après  le  dépôt  des 
marnes  éocènes. 

Les  couches  crétacées  et  éocènes  sont  fortement  soulevées  dans 
le  voisinage  des  trachytes.  Le  caractère  de  ce  soulèvement,  ainsi  que 
quelques  autres  phénomènes,  font  classer  les  épanchements  des  trachy- 
tes dans  la  série  des  formations  que  les  géologues  américains  appel- 
lent laccolithes.  Dans  les  hauteurs  de  la  région  de  Piatigorsk  on  dis- 
tingue plusieurs  types  de  laccolithes  analogues  aux  laccolithes  améri- 
cains. Ainsi  par  exemple  les  monts  Machouk,  Youza,  Lyssaïa,  Zolotoï- 
Kourgan,  se  présentent  sous  forme  de  coupoles,  sur  les  pentes  desquel- 


6  XVII 

les  les  couches  du  calcaire  sénonien  et  de  la  marne  éocène  plongent 
dans  toutes  les  directions  possibles,  tandis  qu'au  sommet  elles  con- 
servent une  position  presque  horizontale;  le  trachyte  n'y  perce  nulle  part 
au  jour.  Le  sommet  des  monts  Bechtaou,  Zméiéwaïa,  Jéliéznaïa,  Razwalfea 
et  de  quelques  autres,  est  formé  de  trachyte  contre  lequel  viennent  s'ap- 
puyer les  couches  soulevées  du  calcaire  sénonien  et  de  la  marne  ter- 
tiaire. Le  mont  Djoutsa  enfin  est  remarquable  en  ce  qu'au  pied  et  au 
sommet  il  y  a  affleurement  de  calcaire  sénonien,  alors  qu'une  partie 
des  pentes  est  formée  de  trachyte;  en  outre,  les  couches  du  calcaire 
sont  fortement  soulevées  au  pied  de  la  montagne  et  faiblement  incli- 
nées au  sommet. 

La  région  que  nous  décrivons  est  depuis  longtemps  célèbre  par  la 
richesse  et  la  variété  de  ses  sources  minérales,  au  nombre  de  plus 
de  cinquante.  Les  principales  sont  exploitées  depuis  plus  d'un  siècle 
comme  sources  médicinales,  formant  ce  qu'on  appelle  les  quatre  grou- 
pes d'eaux  minérales:  le  premier,  de  Piatigorsk,  à  eaux  thermales  sul- 
fureuses; le  second,  de  Jéliéznowodsk,  à  sources  d'eaux  ferrugineuses 
chaudes;  le  troisième,  dTEssentouki,  à  sources  froides  alcalines  et  sul- 
fureuses alcalines,  enfin  le  quatrième,  de  Kislowodsk,  à  la  source  bi- 
carbonatée ferrugineuse  acidulé,  appelée  Narzan.  Outre  cela  il  y  existe 
encore  une  série  de  sources  minérales,  les  unes  déjà  exploitées,  les 
autres  non,  parmi  lesquelles  nous  citerons  la  source  d'eau  amère  dans 
la  colonie  de  Karrass  près  de  Piatigorsk,  voisine  par  sa  nature  aux 
sources  de  Fridrichshall  et  de  Pilnau;  les  sources  sulfureuses  alcalines 
près  du  mont  Koum;  la  source  Kouporossny  (à  sulfate  de  fer)  près 
du  mont  Zmiéwa;  le  lac  saumâtre  de  Tamboukan,  fournissant  une  boue 
médicale  d'excellente  qualité  etc. 

Passons  maintenant  à  la  description  rapide  de  chacun  des  princi- 
paux groupes  de  ces  sources  minérales. 

Piatigorsk. 

La  partie  la  plus  ancienne  de  la  ville,  les  bains  et  autres  établis- 
sements balnéaires,  sont  disposés  au  pied  du  flanc  sud  du  mont  Ma- 
chouk,  dans  une  étroite  vallée  entre  cette  montagne  et  son  rameau, 
appelé  Goriatchaïa-gora  (Montagne  chaude).  Le  massif  principal  du 
Machouk  est  formé  de  couches  peu  épaisses  d'un  calcaire  sénonien 
bleuâtre,  à  texture  cristalline,  recoupées  quelquefois  par  des  filons  de 
calcite  et  d'aragonite.  L'inclinaison  des  bancs  varie  entre  10  et  55°. 
Au  pied  de  la  montagne  les  calcaires  s'noniens  supportent  directement 
des  marnes  éocènes  qui,  métamorphosées  çà  et  là  sous  l'influence  des 
solutions  minérales  qui  y  circulent,  ne  se  distinguent  guère  des  cal- 
caires sous-jacents,  auxquels  ils  passent  par  transition  insensible.  La 
superposition  des  marnes  sur  les  calcaires  peut  être  observée  entre  autres 
à  un  point,  connu  sous  le  nom  de  Bolchoï-Prowal  (Grand  affaissement), 
un  des  points  géologiques  les  plus  intéressants  aux  alentours  de  Piati- 
gorsk. Cet  affaissement  présente  dans  le  calcaire  sénonien  une  vaste 
cavité  en  forme  d'entonnoir,  profonde  d'environ  35  mètres;  une  galerie 


XVII  7 

artificielle,  longue  de  42  mètres,  joint  cet  entonnoir  à  une  plate-forme 
sur  la  pente  de  la  montagne.  Au  fond  jaillit  une  source  sulfureuse  qui 
forme  un  petit  lac  ayant  un  écoulement  perpétuel  par  un  canal  artifi- 
ciel, creusé  sous  la  galerie.  La  source  du  Bolchoï-Prowal  offre  une 
particularité  qui  la  distingue  des  autres  sources  minérales  de  la  ré- 
gion de  Piatigorsk.  Chaque  année,  à  la  fin  du  mois  de  mars  ou  en 
avril,  l'eau  du  lac  commence  à  croître  fortement  et,  le  niveau  s'élè- 
vant  peu  à  peu,  le  lac  sort  de  ses  rives  et  couvre  le  fond  de  la  gale- 
rie. Le  débit  de  la  source  atteint  en  certaines  années  6,000,000  litres 
par  jour.  La  période  de  l'augmentation  des  eaux  se  prolonge  un  mois 
ou  deux;  ensuite  le  niveau  commence  à  baisser  graduellement,  pour  re- 
devenir normal  à  la  fin  de  mai  ou  au  mois  de  juin.  La  différence  entre 
le  niveau  le  plus  bas  et  le  plus  élevé  peut  être  de  1,35  mètre.  Les 
causes  de  ce  phénomène  sont  jusqu'ici  assez  obscures,  mais  paraissent 
être  en  relation  avec  la  fonte  des  neiges  sur  les  contre-forts  de  la  prin- 
cipale chaîne  du  Caucase  les  plus  rapprochés  de  Piatigorsk. 

A  l'entrée  de  la.  galerie  du  Grand-Prowal  se  découvre  un  affleure- 
ment de  marnes  éocènes,  tandis  que  les  parois  de  l'entonnoir  sont  con- 
stituées par  du  calcaire  sénonien,  coupé  par  une  large  fissure  très  ap- 
parente se  dirigeant  NE  36°.  C'est  cette  fente,  comme  on  peut  le  sup- 
poser, qui  forme  le  canal  principal  par  lequel  s'élèvent  de  la  profon- 
deur les  eaux  sulfureuses  qui  alimentent  les  sources  minérales  de  Pia- 
tigorsk. Elle  paraît  s'étendre  sur  une  distance  considérable  le  long  du 
versant  sud  du  Machouk  et  s'est  trouvée  rencontrée,  au  sud-ouest  du 
Prowal,  près  de  la  galerie  Elisabeth,  par  une  galerie  souterraine  qui 
donne  aujourd'hui  issue  à  la  source  de  Tobie.  Des  ramifications  peu 
considérables  de  cette  fente  alimentent  plusieurs  sources  à  faible  débit: 
les  deux  Michel,  l'extérieure  et  l'intérieure,  et  les  deux  Elisabeth,  éga- 
lement extérieure  et  intérieure,  d'une  température  plus  basse  que  celle 
des  sources  qui  s'écoulent  de  la  fissure  principale.  Avec  cette  tis- 
sure dont  nous  venons  de  parler,  communique  une  autre  également 
large,  qui  longe  un  peu  plus  au  sud  l'arête  du  Goriatchïa-gora  (Mon- 
tagne chaude)  composée  de  travertines.  Cette  fente  qui  se  montre  au 
jour  en  plusieurs  endroits,  est  remplie  d'eau  minérale  d'où  se  déga- 
gent d'abondantes  bulles  de  gaz  hydrogène  sulfureux  et  d'acide  car- 
bonique. C'est  de  cette  fente  «pie  proviennent  les  sources  exploitées: 
Alexandro-Nikola'ievsko-Sabanéïevsky  et  Alexandro-Yermolovsky.  Pour 
en  tirer  l'eau  minérale,  on  a  creusé  dans  la  pente  de  la  Montagne 
chaude,  perpendiculairement  à  la  fente,  des  galeries  se  terminant  à  une 
certaine  distance  de  celle-ci;  des  trous  de  sonde,  conduits  horizontale- 
ment du  bout  des  galeries  à  la  fente,  donnent  passage  à  l'eau  miné- 
rale dont  elle  est  remplie.  A  l'extrémité  occidentale  du  Goriatchaïa- 
gora  il  existe  encore  quelques  autres  sources  (Ti?plossernyïé  et  Ka- 
bardinsky)  d'une  température  relativement  plus  basse,  entièrement  dé- 
pourvues d'hydrogène  ou  n'en  contenant  qu'une  faible  dose.  Ces  sources- 
ci  sont  la  dernière  trace  du  courant  principal  souterrain  de  la  Montagne 
chaude.  La  température  plus  basse  et  la  moindre  minéralisation  de  leurs 


8 


XVII 


eaux  s'expliquent  par  le  long  parcours  qu'elles  ont  à  faire  dans  les 
minces  fissures,  ramifications  de  la  fente  principale:  l'eau  se  refroidit 
peu  à  peu  dans  le  trajet  et  perd  quelques-unes  de  ses  parties  consti- 
tuantes, surtout  l'hydrogène  sulfureux. 

Les  travertins,  c'est-à-dire  les  dépôts  de  carbonate  de  chaux  des 
sources  minérales,  jouent  un  rôle  assez  important  dans  la  constitution 
des  versants  du  Macliouk;  ils  constituent  ('gaiement  toute  la  Montagne, 
chaude,  de  même  que  les  hauteurs  bornant  la  vallée  de  Piatigorsk  au 
nord.  Des  dépôts  considérables  de  travertin  se  trouvent  aussi  au  ver- 
sant nord  et,  ça  et  là,  au  versant  ouest  du  Macliouk.  Les  anciens  tra- 


Groupe   d 


Température  Celsius 

Débit  en  litres  par  24  heures    .    .    . 

Eléments  constituants  en  grammes  par 
litre: 

Résidu  fixe 

Chlorure  de  potassium  (KCl).    .    .    . 

„  sodium  (NaCl)    .... 

Sulfate  de  sodium  (Na2SO-)  .... 

„  magnésium   (MgSOl)     .    . 

„  calcium  (CftSOi)   .... 

Hyposulfite  de  sodium  (Na28203)   .    . 

Carbonate  de  calcium  (CaC03)  .    .    . 

„  magnium  (MgC03)    .    . 

„  sodium  (JSra2C0z).    .    . 

Silice  (Si02) 

Oxyde  d'aluminium  (Al20:i)    .... 

Hydrogène  sulfureux  (H2S)    .... 

Acide  carbonique  (C0.2)  en  dissolution 

„  „  libre 


27°,8 
85017 


3,87200 
0,11245 
1,48790 
0,93441 
0,19997 
0,04582 

0,69870 
0,07858 
0,17301 
0,05320 


0,41040 
0,41939 


46°,9 
555000 


4,47200 
0,11582 
1,66272 
0,97896 
0,18009 
0,07861 

1,12046 

0,07375 
0,10815 
0,05281 
0,01151 
0,01321 
0,57757 
0,58686 


46°,9 
25300 


4,42000 
0,09550 
1,67820 
1,04008 
0,16914 

0,01860 
1,26964 
0,09278 

0,07296 

0,00964 
0,60720 
0,75020 


XVII 


9 


vertins  affleurent  à  60 — 70  mètres  au-dessus  de  la  sortie  actuelle  des 
sources  minérales,  ce  qui  démontre  l'abaissement  graduel  du  niveau 
des  sources.  La  composition  des  anciens  travertins  se  distingue  égale- 
ment de  celle  des  dépôts  actuels  des  sources  sulfureuses:  dans  les  dé- 
pôts actuels  on  rencontre  presque  toujours  une  quantité  plus  ou  moins 
grande  de  soufre,  produit  de  la  décomposition  d'hydrogène  sulfureux, 
alors  que  les  travertins  plus  anciens  n'en  contiennent  jamais. 

Voici,  dans  le  tableau  suivant,  les  principales  données  concernant 
la  composition  chimique,  la  température  et  le  débit  des  principales 
sources  du  groupe  de  Piatigorsk: 


Piati  gorsk. 


U           lï 

C           E 

S. 

Elisabeth 

Elisabeth 

Michel 

Michel 

Alexandro- 
Nikolaïev- 

Bolchoï 

(intérieure). 

(extérieure). 

(intérieure). 

(extérieure). 

sko-Saba- 
néïevsky. 

Prowal. 

26°,2 

29",4 

3S",4 

32",8 

47",8 

29c',0 

lëï 

46 

3456 

14550 

281470 

4.25480 

4,25600 

4,36400 

4,39660 

4,35900 

3,78000 

0,05286 

0,05287 

0,09840 

0,09420 

0,09665 

0,09190 

1.65013 

1,65013 

1,60650 

1,60950 

1,60703 

1,38940 

0,88207 

0,88208 

1,12000 

1,15890 

1,10795 

0,96170 

0,25359 

0,25359 

0,12660 

0.09420 

0,13758 

0.11880 

0.08140 

0,08140 

— 

~ 

— 

— 

— 

0,00710 

0,01800 

0.01001 

0,00900 

1.04362 

1,04375 

1,18000 

1,15690 

1,16391 

1,03310 

0,02651 

0,02625 

0,06910 

0.09060 

0,1143;") 

0,05460 

0,14512 

0,14512 

— 

— 

— 

0,06790 

0,06791 

0,07410 

7 

0.07230 

0,07612 

0,06800 

traces 

traces 

— 

— 

0,00343 

0,00438 

0,00830 

0,00551 

0.01078 

0,00476 

0,53170 

0,53169 

0,55400 

0,55660 

0,57200 

0,48310 

0,91900 

0,95502 

1,18960 

1,01070 

1,37500 

1.27710 

10  XVII 


iéliéznowodsk. 

Les  sources  minérales  de  ce  groupe  appartiennent  à  la  catégorie 
des  sources  ferrugineuses.  Quelques-unes  d'entre  elles  possèdent  une 
température  assez  élevée — jusqu'à  51°  C — grand  avantage,  les  sources 
ferrugineuses  chaudes  étant  en  général  assez  rares  dans  la  nature. 

La  station  thermale  est  située  dans  une  vallée  boisée  d'un  aspect 
pittoresque,  entre  le  Bechtaou  et  le  mont  Jéliéznaïa;  sur  les  pentes 
sud-ouest  et  sud-est  du  dernier  jaillissent  les  eaux  minérales. 

Le  noyau  central  du  mont  Jéliéznaïa  est  constitué  par  un  tra- 
chyte  quartzeux  contre  lequel  s'adossent  les  couches  soulevées  de  la 
marne  tertiaire  recouverte  de  dépôts  récents.  Habituellement  la 
marne  supporte  directement  une  couche  d'argile,  mêlée  de  fragments 
de  trachyte  et  de  marne,  mélange  assez  perméable;  cette  couche  est 
le  plus  souvent  recouverte  de  travertin  ferrugino-calcaire,  produit  du 
dépôt  des  eaux  minérales.  Une  couche  de  terre  végétale  plus  ou  moins 
épaisse  forme  la  surface,  reposant  soit  sur  le  travertin,  soit  immédia- 
tement sur  l'argile  plastique  avec  débris  de  roches.  L'épaisseur  de 
cette  brèche  argileuse  varie  entre  6  et  17  mètres,  celle  du  travertin 
entre  0,5  et  16  mètres. 

Les  principales  sources  minérales  de  Jéliéznowodsk  se  divisent  en 
deux  sous-groupes:  celui  de  l'ouest  dont  on  n'exploite  qu'une  seule 
source  chaude  très  abondante,  As  1,  et  celui  de  Test,  composé  de  toute 
une  série  de  sources  ferrugineuses  chaudes  et  froides,  énumérées  dans 
le  tableau  suivant.  Entre  ces  deux  sous-groupes  s'étend,  sur  le  flanc 
sud  du  mont  Jéliéznaïa,  une  bande  de  terrain  où  on  n'a  pas  décou- 
vert d'émergence  d'eaux  minérales.  Cela  fait  supposer  l'existence  de 
deux  centres  indépendants  de  l'émanation  de  l'eau  minérale,  l'un  pour 
le  sous-groupe  occidental,  l'autre  pour  l'oriental.  L'eau  thermale  fer- 
rugineuse sort  des  fissures  du  trachyte  qui  constitue  le  noyau  central 
du  mont  Jéliéznaïa. 

Au  sous-groupe  de  l'ouest,  grâce  à  la  faible  épaisseur  des  dépôts 
sédimentaires  recouvrant  le  trachyte,  on  est  parvenu,  à  l'aide  d'une 
galerie,  à  atteindre 'la  fente  qui  fournit  l'eau  de  la  source  3Vâ  1,  captée 
en  ce  point. 

Au  sous-groupe  de  Test,  d'une  structure  géologique  plus  complexe, 
la  fissure  principale  n'a  pas  encore  été  trouvée,  bien  que  sa  position 
ait  été  à  peu  près  déterminée  par  des  sondages.  Dans  ce  sous-groupe, 
l'eau  thermale,  à  sa  sortie  de  la  fente  de  trachyte,  s'écoule  en  partie 
par  de  minces  fissures  traversant  la  marne  tertiaire;  mais  la  majeure 
partie  va  circuler  dans  la  couche  de  brèche  argileuse,  s'élevant  même 
çà  et  là  jusqu'au  travertin  qui  la  recouvre.  Suivant  l'inclinaison  natu- 
relle de  ces  couches,  Peau  minérale  descend  au  pied  du  mont  Jéliéznaïa 


XVII  11 

en  se  séparant,  sons  l'influence  des  conditions  géologo-topographiques, 
en  plusieurs  filets  souterrains.  En  même  temps  la  tliermalité  de  l'eau 
subit  des  variations:  la  température  s'abaisse  à  mesure  que  l'eau  mi- 
nérale s'éloigne  de  la  fente  de  tracbyte.  Il  en  résulte  par  là  toute  une 
série  de  sources  minérales  des  températures  les  plus  variées,  à  partir 
de  51"  C  (source  J\T»  4)  jusqu'à  17"  C  (source  Zawadovsky).  Plus  les 
sources  se  trouvent  vers  le  haut  de  la  pente,  plus  la  température  est 
élevée;  plus  l'issue  en  est  vers  la  base  de  la  pente,  plus  l'eau  devient- 
elle  froide. 

Il  est  à  remarquer  que  par  suite  des  conditions  géologiques  favo- 
rables et,  surtout,  grâce  à  ce  (pie  la  couche  aquif  ère  de  la  brèche  argi- 
leuse est  recouverte  par  une  puissante  assise  de  travertin,  l'eau  miné- 
rale, tout  en  se  refroidissant  beaucoup  pendant  son  parcours  à  tra- 
vers le  premier  de  ces  dépôts,  ne  subit  pas  de  grands  changements 
dans  sa  composition  chimique;  le  travertin,  préservant  cette  eau  du 
contact  avec  l'air,  fait  qu'une  combinaison  aussi  inconstante  et  aussi 
facilement  oxydable  que  le  carbonate  de  protoxyde  de  fer,  se  conserve 
dans  l'eau  minérale,  malgré  son  parcours  assez  long  dans  la  bivche 
argileuse.  Cela  explique  la  teneur  considérable  en  FeCO,  dans  l'eau 
de  la  plupart  des  sources  froides,  teneur  presque  égale  à  celle  des 
sources  chaudes  de  la  série  supérieure. 

Les  sources  du  sous-groupe  de  Test  ne  sont  pas  encore  aménagées 
en  règle;  leurs  eaux  viennent  au  jour  par  des  trous  de  sonde,  percés 
en  partie  jusqu'à  la  marne  tertiaire,  en  partie  seulement  jusqu'à  la 
brèche  argileuse  aquifère.  On  se  propose  d'exécuter  le  captage  des 
sources  chaudes  dans  la  roche  émissaire,  le  tracbyte  quartzeux;  mais 
il  faudra  diriger  les  travaux  de  manière  à  ne  pas  nuire  au  régime  des 
sources  froides  qui  sont  des  dérivés  du  courant  souterrain  de  l'eau 
chaude. 

Le  tableau  suivant  contient  les  données  concernant  la  tempéra- 
ture, le  débit  et  la  composition  chimique  des  sources  minérales  de 
Jéliéznowodsk: 


12 


XVII 


Sources  j 

du  sous- 1 

groupe  de! 

l'ouest. 


Groupe    de   J 


SOURCES 


]\6  1. 


Smir- 

nowsky 

(Griaz- 

nouchka). 


Moura- 

wiew 
chaude. 


Température  C 

Débit  en  litres  par  24  heures  .    .    .    . 

Eléments  constituant    en   grammes  par 
litre  d'eau: 

Résidu  fixe 

Sulfate  de  potassium  (K2S04)  .    .    .    . 

„         sodium  (Na^SOi) 

„         calcium  (CaSO,) 

Carbonate  de  sodium  (Na2C03)    .    .    . 

„  calcium  (CaC03) 

„  magnium  (MgCOs)   .    .    .    . 

„  protoxyde  de  fer  (FeC03)    . 

Chlorure  de  lithium  (LiCÏ) 

„  sodium  (NaCl) 

„  magnium  (MgCl2)     .    .    . 

Bromure  de  sodium  (NaBr) 

Iodure  de  natrium  (NaJ) 

Oxyde  d'aluminium  (Al20H) 

Silice  (SiO.) 

Acide  carbonique  (C02)  en  dissolution  . 

„  „  „    libre  .    .    . 


44°,4 
637630 


2,64200 
0,04268 
1,07991 
0,02992 
0,31264 
0,59697 
0,00605 
0,00765 
0,00147 
0,36061 
0,16258 
traces 
traces 
0,00127 
0,03411 
0,39852 
0,83921 


51°,0  43°,7 

73280         96600 


S3 


'ëa 


0,01031 


2,65600 

0,04458 

1,09405 

0,02291 

0,29442 

0,61316 

0,04067 

0,00998 

0,00158 

0,37067 

0,12343 

traces 

traces 

0,00124 

0,03216 

0,40708 

0,94667 


40°,0 
30350 


2,64800 

0,04447 

1,11259 

0,02215 

0,25835 

0,64000 

0,03681 

0,00832 

0,00116 

0,37694 

0,12041 

traces 

traces 

0,00125 

0,03184 

0,41128 

0,98206 


XVII 


13 


liéznowod 

sk. 

DU      SOU  S-G  R  0  U  P  E      DE 

L'E  S  T. 

Marie. 

Jean. 

Bariatinsky. 

Grand-Duc 
Michel. 

Mourawiew 
froide. 

Zawadovsky. 

31°,9 

28",1 

23'\1 

20°,0 

18°,0 

16°,9 

7590 

— 

27240 

23600 

11800 

— 

2,72400 

2,45300 

2,94000 

2,54200 

2,76200 

0,04826 

0,04996 

0,04819 

0,05181 

0.04277 

3 

1,17958 

1,08553 

1,15634 

0,89696 

1,07370 

o 
-o 

0,04759 

0,02283 

0.03711 

0,03497 

traces 

'S 

0,30144 

0,21684 

0,41296 

0,4447(5 

0,23448 

o 

DQ 

0,68252 

0,62466 

0,72545 

0,71503 

0,74161 

"s 

0,02161 

0,03152 

0,04684 

0,02611 

0,078(38 

U 

0,00902 

0,00773 

0,01129 

0,01121 

0,00829 

0-00967 

0,00144 

traces 

traces 

0,00116 

0,00143 

-    0,23192 

0,26575 

0,29609 

0,16327 

0,44402 

0,17410 

0,13399 

0,14014 

0,16395 

0,09411 

traces 

traces 

traces 

traces 

traces 

traces 

traces 

traces 

traces 

traces 

0,00142 

0,00131 

0,00516 

0.00136 

0,00163 

0,02641 

0,02961 

0,02813 

0,03602 

0,02848 

0,44017 

0.38430 

0,51943 

0,51716 

0,468(33 

1,27567 

0,75418 

1.24211 

1,30984 

1,08492 

14  XVII 


Essentouki. 

Essentouki,  stanitsa  (campement)  de  cosaques,  est  situé  entre  Pia- 
tigorsk  et  Kislowodsk,  à  15  verstes  du  premier  et  à  21  du  second. 
L'endroit  où  se  trouvent  les  eaux  minérales  fait  partie  de  la  stanitsa; 
il  se  trouve  sur  la  rive  gauche  de  la  rivière  Podkoumok  et  il  est  re- 
nommé pour  ses  sources  froides  alcalines  et  alcalines  sulfureuses,  dé- 
couvertes en  1810  par  le  docteur  Haas. 

Toutes  les  sources  d'Essentouki  prennent  jour  dans  une  petite 
vallée  ouverte  du  côté  est,  au  thalweg  de  laquelle  viennent  se  con- 
fondre les  eaux  acidulés  et  les  eaux  douces,  en  formant  la  petite  ri- 
vière Kisloucha  qui  a  donné  à  la  vallée  son  nom  de  Kisloucha.  Les 
pentes  hautes  et  rapides  nord  et  nord-est  de  cette  vallée,  au  pied  des- 
quelles émergent  les  sources  J6  4,  Aî>  6,  M  17,  JVs  18  et  Ai'  19,  portent 
le  nom  de  Cbtchélotchnaïa-gora  (Mont  alcalin). 

La  base  de  la  pente  nord  de  la  vallée  Kisloucha  est  formée  de 
marne  éocène  gris  bleuâtre  dont  les  couches  plongent  vers  NE  22°  sous 
un  angle  de  4  à  6°:  ces  couches  sont  coupées  par  un  système  de  fis- 
sures presque  verticales  ayant  également  une  direction  moyenne  vers 
NE  22°.  L'épaisseur  de  la  marne  tertiaire  atteint  75  mètres. 

La  marne  tertiaire  supporte  une  couche  de  poudingue  diluvial, 
composé  de  galets  remaniés  de  différente  grandeur  provenant  de  toutes 
les  roches  possibles,  tant  sédimentaires  que  cristallines,  et  cimentés  par 
du  carbonate  de  chaux.  Dans  les  horizons  supérieurs  et  inférieurs,  ça 
et  là  dans  toute  l'assise,  le  conglomérat  est  dépourvu  de  ce  ciment  dur 
et  ne  présente  qu'un  amas  friable  de  galets,  faiblement  liés  par  une 
argile  sableuse.  L'épaisseur  du  poudingue  varie  entre  1,7  et  3  mètres. 

Le  conglomérat  est  recouvert  d'une  assise  d'argile  diluviale  cal- 
caire, puissante  d'environ  7,5  mètres,  dans  laquelle  on  rencontre  sou- 
vent des  nids  et  des  strates  intercalées  de  galets,  de  préférence  de 
calcaire  et  de  dolomie.  La  couche  supérieure  de  l'argile,  par  son  mé- 
lange avec  les  produits  de  la  décomposition  d'organismes  végétaux, 
s'est  changée  jusqu'à  une  certaine  profondeur  en  terre  végétale. 

La  plaine  basse  qui  s'étend  vers  le  sud  et  l'est  du  Mont  alcalin, 
est  recouverte  par  les  dépôts  les  plus  récents  des  rivières  Bougounta 
et  Podkoumok.  Dans  les  horizons  supérieurs  de  ces  dépôts  il  y  a  pré- 
dominance d'une  argile  gris  jaunâtre,  plus  ou  moins  mêlée  de  galets 
de  différentes  roches.  La  couche  inférieure  qui  repose  sur  la  marne 
tertiaire,  consiste  principalement  en  gravier. 

Le  régime  des  eaux  circulant  dans  l'intérieur  du  Mont  alcalin  est 
en  liaison  intime  avec  sa  structure  géologique.  Les  vastes  travaux 
d'exploration,  exécutés  au  groupe  d'Essentouki  dans  les  années  1870 — 80, 
ont  démontré  que  les  eaux  alcalines  émergent  par  des  fissures  exoki- 
nétiques  de  la  marne.  Ces  eaux,  pour  ainsi  dire  originaires,  sont  assez 
riches  en  carbonate  de  protoxyde  de  fer,  et  sont  entièrement  dépour- 
vues de  sulfates.  A  ce  type  appartiennent  les  sources  Ai'  4,  Ai'  6  et 
Ai.'  18;  l'eau  en  est  tirée  de  la  marne  tertiaire  elle-même  par  des  trous 


XYJI  15 

de  sonde  (source  J\ï  18),  par  des  puits  (source  Ai;  4)  et  par  des  canaux 
fermés  peu  profonds  (source  Ai'  6). 

Une  partie  de  l'eau  alcaline-ferrugineuse,  sortant  des  fentes  de  la 
marne  éocène,  s'élève  à  la  surface  de  celle-ci;  puis,  rencontrant  ici 
une  partie  du  poudingue  diluvial  perméable,  elle  l'imbibe  et,  obéissant 
à  la  loi  de  la  pesanteur,  s'écoule  par  la  surface  inclinée  de  la  marne. 
Traversant  le  conglomérat,  l'eau  minérale  subit  avant  tout  certaines 
modifications  chimiques,  dues  à  la  dissolution  de  quelques-uns  des  sels 
qui  entrent  dans  la  composition  de  cette  rocbe;  en  même  temps-  il  se 
fait  une  altération  des  eaux  par  le  contact  de  l'air  circulant  dans  le 
poudingue:  le  carbonate  ferreux  des  eaux  est  décomposé,  le  protoxyde 
de  fer  passe  à  un  état  supérieur  d'oxydation  et  se  précipite.  Il  faut 
encore  ajouter  à  cela  que  l'eau  alcaline  rencontre  dans  le  poudingue 
un  second  courant  souterrain  d'un  tout  autre  type.  L'eau  de  ce  cou- 
rant est  l'eau  phréatique  proprement  dite,  pénétrant  de  la  surface  dans 
le  conglomérat  par  suite  de  l'infiltration  dans  le  sol  des  dépôts  atmos- 
phériques tombés  sur  la  steppe  qui  s'étend  au  nord  d'Essentouki. 
Cette  eau,  en  circulant  dans  le  conglomérat,  y  dissout  de  préfé- 
rence les  sulfates  et  les  carbonates  de  calcium.  De  cette  manière, 
près  du  contact  du  conglomérat  avec  la  marne,  il  se  produit  un  mé- 
lange des  deux  types  d'eaux:  l'alcaline  et  la  sulfatée. 

De  leur  action  réciproque  résultent  les  diverses  réactions  de  la 
décomposition  et  il  se  produit  une  eau  alcaline,  mais  avec  teneur  plus 
ou  moins  forte  en  sulfates  et  teneur,  moindre  que  dans  l'eau  originaire 
des  griffons,  en  carbonate  de  protoxyde  de  fer.  A  ce  type  appartien- 
nent les  eaux  des  sources  Ai'  17  et  Ai  lit. 

L'eau  minérale  ne  traverse  pas  le  conglomérat  en  un  seul  cou- 
rant, mais,  grâce  à  la  surface  inégale  de  la  marne  sous-jacente  et  à 
une  perméabilité  plus  ou  moins  grande  du  conglomérat,  elle  le  par- 
court en  une  série  de  petits  filets.  Si  l'on  croise  ces  filets  par  des  ga- 
leries, celles-ci  recueilleront  les  eaux  minérales  qui,  captées  de  cette 
manière  dans  la  roche  originaire,  peuvent  être  amenées  au  jour  aux 
endroits  où  l'on  veut  l'avoir.  C'est  ainsi  qu'à  l'aide  de  galeries,  percées  au 
contact  de  la  marne  et  du  conglomérat,  on  a  capté  les  sources  Ai'  17  et  19. 

Les  eaux  alcalines,  de  même  que  les  eaux  sulfatées  calciques  du 
Mont-Alcalin,  se  réunissent  dans  le  thalweg  de  la  vallée  où  elles  se 
mêlent  aux  eaux  phréatiques  venant  de  l'ouest  et  du  sud.  Dans  les 
couches  alluviales  recouvrant  le  fond  de  la  vallée  se  produisent,  sous 
l'influence  de  matières  organiques,  des  réactions  qui  ont  pour  effet  l'ap- 
parition dans  l'eau  d'hydrogène  sulfureux.  Par  suite  de  cela  les 
puits,  creusés  dans  la  partie  inférieure  de  la  vallée  Kisloucha,  four- 
nissent une  eau  alcaline  sulfureuse  d'un  usage  balnéo-thérapeutique. 
Un  de  ces  puits,  creusé  dans  l'alluvion  à  une  profondeur  de  10  mè- 
tres jusqu'à  la  marne  tertiaire,  porte  le  nom  de  source  du  docteur  Haas. 

Le  tableau  suivant  donne  les  détails  concernant  la  température, 
le  débit  et  la  composition  chimique  des  principales  sources  minérales 
d'Essentouki: 


16 


XVII 


Température  Celsius . 

Débit  en  litres  par  24  heures 

Eléments  constituants  en  grammes  par  litre: 

Résidu  hxe 

Carbonate  de  sodium  (Na%C03) . 

„  potassium  (K2C03) 

„  calcium  (CaC03) 

„  magnium  (MgC03) 

„  protoxyde  de  fer  (FeC03)    .... 

„  barium  (BaC03) 

„  strontium  (SrC03) 

Sulfate  de  sodium  (Xa2SOj 

,,         potassium  (K2SOA) 

„  calcium  (  CaSO-J 

„  barium  (JBaSO,) 

strontium  (SrSOJ.    . 

Chlorure  de  potassium  (KCl) 

lithium  ÇLiCÏ) 

„  sodium  (NaCT) 

.,  magnium  0\IgCl2) 

Bromure  de  sodium  (NaBr) 

Todure  de  sodium  (NaJ) 

Oxyde  d'aluminium  (A1203) 

Silice  (Si02) 

Sulfure  de  potassium  (K2S) 

Acide  carbonique  (C02)  en  dissolution  ..... 

»  «  n    li^e 

Hydrogène  sulfureux  (H2S)  libre 


XVII 


17 


es  d'Esse  nf 

o  u  k  i. 

M   19. 

fê  18. 

%  4. 

m  6. 

Alcaline-sulfu- 
reuse de  Haas. 

10° 

H°,2 

10° 

12° 

7°,8 

1018 

1700 

439 

197 

307000 

5,73500 

9,36400 

6,51200 

6,76200 

3,64800 

2,44200 

4,78160 

3,20672 

3,58537 

0,49086 

— 

0,02912 

— 

— 

— 

0,14743 

0,37680 

0,41823 

0,36471 

0,69407 

0,18923 

0,01911 

0,11886 

0,12003 

0,00340 

0,00351 

0,01748 

0,00870 

0,00701 

— 

— 

0,00203 

— 

— 

— 

— 

0,00268 

— 

— 

- 

0,85762 

— 

— 

traces 

1,51077 

— 

— 

— 

— 

0,02951 

0,04521 

— 

— 

— 

0,05182 

traces 

— 

— 

— 

0,00215 

traces 

— 

— 

— 

traces 

0,02044 

0,03403 

0,04730 

— 

traces 

0,01597 

0.01070 

— 

— 

1,95390 

3,82268 

2,57426 

2,44808 

0,76664 

0,05845 

0,09060 

0,12132 

0,15791 

— 

0,00362 

0,00627 

0,00641 

0,01008 

0,00395 

0,00041 

0,00065 

0,03057 

0,00061 

0,00019 

0,00419 

0,00329 

traces 

traces 

0,00489 

0,01676 

0,01402 

0,02211 

0,02120 

0,00612 

— 

— 

— 

— 

0,00554 

1,17898 

2,27694 

1,58163 

1,92712 

0,51092 

0,20618 

1,80024 

1,10364 

0,65588 

traces 

— 

— 

— 

0,00720 

18  XVII 


Kislowodsk. 

Le  groupe  de  Kislowodsk  n'est  remarquable  que  par  une  seule 
source,  appelée  Narzan.  Cette  source  célèbre  était  connue  par  les  Rus- 
ses au  commencement  du  XVIII  siècle.  Elle  est  déjà  mentionnée  par 
Schober,  le  médecin  de  Pierre  le  Grand,  dans  son  aperçu  sur  les  eaux 
minérales  de  Terek  (1717).  La  première  description  détaillée  de  la 
source  est  due  à  Pallas  qui  a  visité  Kislowodsk  en  1792. 

Le  Narzan  appartient  à  la  catégorie  des  sources  faiblement  mi- 
néralisées, mais  fortement  saturées  du  gaz  acide  carbonique  et  se 
distingue  des  sources  médicales  de  ce  genre  de  l'Europe  occiden- 
tale par  son  immense  débit,  s'élevant  à  2,460,000  litres  par  jour.  Il 
fournit  une  excellente  eau  potable,  semblable  à  celle  des  sources  Ap- 
polinaris,  Gieshubl-Puehstein  etc.  L'eau  du  Narzan  sert  aussi  dans  la 
préparation  des  bains  dont  le  gaz  acide  carbonique  est  le  principal 
thérapeutique. 

Les  travaux  de  captage,  exécutés  en  1894,  ont  démontré  que  le 
Narzan  provient  d'une  fissure  exokinétique  dans  le  calcaire  dolomisé 
de  l'étage  néocomien,  à  une  profondeur  de  6,40  mètres  sous  la  surface 
du  sol.  La  fissure  se  dirige  à  peu  près  dans  le  sens  du  méridien.  A  la 
sortie  de  la  source  sa  largeur  est  d'environ  0,5  m.,  mais  vers  le  bas 
elle  va  se  rétrécissant.  Outre  le  griffon  principal  au  fond  du  puits,  six 
autres,  plus  petits,  sortent  de  fentes  plus  ou  moins  parallèles  à  la 
principale.  Ces  filets,  qui  ne  semblent  être  qne  des  ramifications  du 
courant  principal,  ne  fournissent  d'ailleurs  qu'une  quantité  insignifiante 
d'eau  acidulé,  montant  tout  au  plus  à  1000  litres  par  jour.  Le  tout, 
griffons  principal  et  secondaires,  est  recueilli  dans  un  puits  rond  dont 
la  maçonnerie  repose  sur  le  calcaire  néocomien  et  le  coupe  même  en 
partie.  Le  diamètre  du  puits  est  de  4,25  mètres. 

Le  puits  traverse  4,2  m.  de  dépôts  d'alluvion,  alternance  de  gra- 
vier et  de  limon  fluviatile,  et  environ  2,2  m.  d'argile  schisteuse  noire 
appartenant  à  l'étage  néocomien  et  reposant  sur  le  calcaire  dolomisé 
dont  les  fractures  donnent  issue  à  l'eau  minérale.  La  surface  du  cal- 
caire au  fond  du  puits  est  fortement  inclinée  vers  NNE. 

Par  suite  du  dégagement  énergique  de  l'acide  carbonique  libre, 
l'eau  du  puits  y  est  toujours  en  mouvement.  Les  évaluations  ont  dé- 
montré qu'à  la  surface  de  l'eau  "du  Narzan  il  se  dégage  par  jour  non 
moins  de  100  m.  g.  de  gaz  acide  [carbonique.  Une  partie  de  ce  gaz 
contenue  dans  l'eau  est  recueillie  au  moyen  [d'un  appareil  spécial  et 
s'emploie  pour  saturer  les  eaux  du  Narzan  destinées  pà  l'exportation 
et  aux  besoins  balnéologiques. 

D'après  l'hypothèse  de  plusieurs  explorateurs  de  Kislowodsk,  le 
Narzan  s'écoulait  autrefois  un  peu  plus  au  sud  de  son  issue  actuelle 
et  à  un  horizon  plus  élevé.  A  l'appui  de  leur  opinion  ils  avancent 
comme  preuve  le  dépôt  de  travertin  formant  la  petite  élévation  sur 
laquelle  est  bâtie  le  restaurant  qui  se  trouve  dans  le  parc. 


XVII  19 

Voici  les  résultats   de  l'analyse  chimique    des    eaux   du   Narzan, 
exécutée  en  1895  par  le  professeur  Zaleski: 

Température  de  la  source  12°,8  C. 

Éléments  constituants  en  grammes  par  litre: 

Résidu  fixe 1,78260 

Sulfate  de  potassium  (K2SOz) 0,0334ts 

„        „    sodium  (Na2SOi) 0,43746 

„    barium  {BaS04) 0,00003 

„        „    strontium  (SrS04) 0,01432 

„    calcium  (CaS04) 0,05591 

„        „    magnium  (MgSOJ 0,06353 

Iodure  de  magnium  (Mr/J2) 0,000007 

Chlorure  de  magnium  (MgCl2) 0,17232 

Carbonate  de  calcium  (CaCO-J 0,85211 

„    magnium  (MgC03) 0,09901 

„    protoxyde  de  fer  (FeC03).    .    .  0,00379 

„    mangan  (MnCO,) 0,00034 

Phosphate  de  calcium  [Ca3(P04)2] 0,00159 

Silice  (Si02) 0,00926 

Oxyde  d'aluminium  (Al203)     . 0,00033 

Acide  carbonique  (C02)  en  dissolution    .    .    .  0,42814 

libre 2,01098 

Somme  .     .  4,18261 

Acide  carbonique   libre  en  centimètres  cubes 

(a  On  et  760  mm.) 1017,04 


XVII    Gh*  *•»   ..l-'vsm  du  Vil    Ct>ngr«    G.elftg    InUffltf 


Coupa  géologique  du  G+Praval. 


Coupe    géologique  Ja    Mont    Iv n 


'.....,  i„, 


XVIII 

DE    WLADIKAVKAZ 

aux  gisements  de  naplite  de  Grosny. 


PAR 

A.    KONCHIN. 


Itinéraire:  Wladikavkaz.  Yallée  de  la  rivière  Térek.  Vallée  de  la 
rivière  Sounja.  Arête  Sounja.  Gisement  de  naphte  de  Ka- 
roboulakli.  Sources  minérales  Sliéptsovskia,  Grosny. 

La  ville  de  Wladikavkaz  est  située  sur  un  plateau  au  pied  de 
l'arête  principale  du  Caucase  dont  les  premiers  contreforts,  connus 
sous  le  nom  de  Tchornya  gory  (Montagnes  Noires)  sont  percés  par  la 
Térek  à  8  verstes  au  sud  de  Wladikavkaz.  Les  montagnes  noires  sont 
constituées  par  des  dépôts  crétacés,  recouverts  de  sédiments  tertiaires. 

La  vallée  de  la  rivière  Térek,  de  même  que  celle  de  son  affluent 
droit,  la  Sounja,  consistent  en  dépôts  glaciaires  composés  de  galets 
provenant  tant  de  roches  sédimentaires  (grès  et  calcaires)  que  de  ro- 
ches éruptives  (trachytes).  Les  blocaux  et  galets  sont  souvent  cimentés 
en  conglomérats  compacts.  On  les  voit  clans  les  tranchées  du  chemin 
de  fer  et  ils  recouvrent  de  larges  étendues  de  dépôts  tertiaires  du 
néogène  et  du  paléogène  cerclant  la  chaîne  du  Caucase  au  nord. 

Le  soulèvement  latitudinal  de  l'arête  principale  du  Caucase,  et 
le  refoulement  latéral  de  l'ensemble  des  dépôts  tertiaires,  ont  eu  pour 
effet  la  formation  de  deux  plis  longitudinaux  dont  les  anticlinales 
forment  les  crêtes  Sounjensky  et  Tersky  que  la  ligne  magistrale  du 
chemin  de  fer  traverse  en  croix  près  de  Wladikavkaz.  Les  syncli- 
nales  de  ces  plis  forment  deux  vallées  longitudinales:  Tune,  la  Soun- 
jenskaïa,  entre  l'arête  Sounjensky  et  les  Montagnes  Noires  que  tra- 
verse l'embranchement  du  chemin  de  fer  de  Pétrovsk;  l'autre,  paral- 
lèle,  l'Alkhan-tchourtovskaïa,    entre  les  arêtes   Sounjensky  et  Tersky. 

1 


2  XVIII 

A  l'extrémité  orientale  de  la  seconde  vallée  se  trouve  le  terrain  naph- 
tifère  de  Grosny.  connu  par  sa  richesse  en  pétrole. 

En  parcourant  le  trajet  de  Wladikavkaz  à  Grosny,  on  voit  se 
dresser,  à  gauche  de  la  voie  ferrée,  les  sommets  culminants  de  l'arête 
Sounjensky,  le  Zamankoukh  et  le  Babalo,  le  premier  à  2031,  le  se- 
cond à  2689  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  tous  les  deux  for- 
més de  dépôts  paléogènes  redressés  en  anticlinale.  Vers  l'est  l'arête 
s'abaisse  graduellement.  La  base  est  constituée  en  partie  par  des  dé- 
pôts néogènes  argilo-sableux  à  Cardhim  obsoletum  Eichw.,  Tapes 
gregaria  Partsch.,  Cerithiwm  bicostatum  Eichw..  en  partie,  à  proxi- 
mité de  l'axe  anticlinale.  par  des  dépôts  néogènes  consistant  en  mar- 
nes brunes  finement  stratifiées,  superposées  à  un  étage  très  puissant 
de  grès  quartzeux  friables  bruns.  Ce  sont  ces  grès  qui  se  distinguent 
par  le  suintement  de  naphte.  des  émanations  d"hydrocarbones  et  la 
présence  de  sources  d'eaux  minérales  chaudes,  de  préférence  sulfureu- 
ses. Les  points  de  sortie  les  plus  intéressants  de  naphte  et  de  gaz 
dans  l'arête  Sounjensky  s'observent  à  Karaboulakka:  un  groupe  re- 
marquable de  sources  minérales  sulfureuses  chaudes  se  trouve  à 
Slieptsovka. 

.  Ces  deux  groupes  sont  situés  à  une  distance  de  o  verstes  de  la 
voie  ferrée,  au  pied  méridional  de  l'arête  Sounjensky  dont  l'aiiticlinale, 
qui  ne  coïncide  pas  avec  Taxe  orographique  de  la  chaîne,  se  fait  re- 
marquer par  des  affleurements,  sous  forme  de  dykes,  de  grès  quart- 
zeux bruns.  Le  point  extrême  oriental  de  l'arête,  le  mont  Dachkala, 
près  de  la  ville  de  Grosny,  n'a  que  921  pieds  d'altitude  absolue;  il  est 
formé  de  l'étage  le  plus  moderne  des  stratifications  tertiaires,  notam- 
ment de  calcaires  coquilliers  de  l'âge  aralo-caspien. 

Le  chemin  de  fer  longe  la  rive  gauche  de  la  Sounja  qu'il  franchit 
près  de  Grosny.  Du  côté  droit  de  la  vallée  se  dressent  les  contre-forts 
avancés  de  la  chaîne  principale,  les  Montagnes  Noires,  formées  de  dé- 
pôts paléogènes  recouvrant  en  corcordance  des  sédiments  crétacés.  Ces 
montagnes  sont  recoupées  par  les  profondes  gorges  des  affluents  droits 
de  la  Sounja.  Au  fond  des  gorges  on  observe  aussi  des  suintements  de 
naphte,  mais  bien  plus  faibles  que  dans  l'arête  Sounjensky. 


Itinéraire:  Arête  Nephtianaïa  (de  naphte»  de  Grosny.  Eontaines  de 
naphte.  Sources  de  naphte  et  eaux  minérales  de  Mama- 
kaïew.  Yallée  de  la  rivière  Xephtianka.  Arête  Tersky. 

La  vallée  naphtifère  de  Grosny  est  l'extrémité  orientale  de  la 
synclinale  longitudinale  tertiaire  Alkhan-tchourtovskaïa.  Un  second 
soulèvement  du  fond  de  la  vallée,  entre  les  arêtes  Sounjensky  et  Ter- 
sky, y  a  produit  un  pli  anticlinal  intermédiaire  de  peu  de  longueur,  qui 
forme  au  milieu  de  la  vallée  une  arête  peu  élevée,  dite  Grosnensky. 

La  route  conduisant  de  Grosny  aux  sources  de  naphte  longe  le 
pied  nord  de  l'arête  Grosnensky,  c'est-à-dire  le  côté  où  les  couches 
montrent  une  courbure   anticlinale  très  redressée  dont  la  direction  ne 


XVIII 


S  O  r-H    03    S     ■— 

4-5  tg    Ç  Q      Ci      H      S      S 


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XVIII 


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300     .  1,50 


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Vallée  c/e/cm'?;M$i  Xpûtzankak    «  A  Chaîne  de  Crozny. 


S. 

Il 

il 


n  efeâ 


^\ 


Etage  naphtifère,  constitué  par  une  puissante  assise  de 
sables,  de  grès  friables  et  d'argiles  finement  feuille- 
tées, très  chargés  de  naphte  du  poids  spécifique  0,865. 

Grès  quartzeux  de  l'étage  naphtifère  à  sources  minérales 
chaudes. 


Etage  composé  de  roches  essentiellement  argileuses  recou- 
vrant la  zone  productive  du  gisement. 


o 

% 


Etage  composé  d'argiles  schisteuses,  de  sables  et  de  grès 
non  naphtifères. 


a      Même  roches  alternant  avec  les  calcaires  sarmatiques. 


Alluvions  récentes.  Argiles  friables  claires,  sables,  gravier 
et  terre  végétale. 


Coupe  schématique  transversale  du  gisement  de  naphte  de  Grosny. 


4  XVIII 

coïncide  pas  avec  l'axe  orographique.  Les  deux  ailes  de  l'anticlinale 
sont  fortement  inclinées  vers  le  S  et  le  N,  alors  que  son  axe  s'abaisse 
doucement  de  l'W  à  l'E.  A  l'entrée  dans  le  terrain  de  l'exploitation". 
les  affleurements  permettent  de  voir  les  couches  verticales  et  même 
renversées  du  flanc  nord  de  l'anticlinale. 

Les  points  où  la  naphte  est  exploitée  sont  situés  dans  deux  pro- 
fonds ravins  traversant  le  pli  de  l'arête  Grosnensky.  Les  couches 
naphtifères  du  ravin  occidental,  mises  à  jour,  consistent  en  argiles  schi- 
steuses brunes.  Cependant  le  gisement  principal  de  la  naphte  est  plus 
bas,  dans  de  puissants  dépôts  de  grès  quartzeux  friables  et  poreux, 
alternant  avec  des  marnes  finement  schisteuses  d'un  brun  foncé  à  struc- 
ture lamellaire.  La  puissance  de  cette  assise  atteint  200  sagènes;  son 
âge  est  celui  du  paléogène.  Les  couches  naphtifères  productives  sont 
recouvertes  d'une  centaine  de  sagènes  de  roches  argilo-arénacées  stériles, 
du  même  âge.  En  plusieurs  endroits  de  l'anticlinale  l'érosion  a  enlevé 
ce  toit,  de  sorte  que  les  sources  de  naphte  apparaissent  au  jour. 

La  fontaine  A!1  7,  exploitation  d'Akhwerdow,  peut  à  lui  seul  don- 
ner une  idée  de  la  richesse  en  naphte  du  gisement  Grosnensky:  cette 
fontaine  qui  jaillit  depuis  plus  de  l1'/*  an,  d'une  profondeur  de  65  sa- 
gènes, a  déjà  rejeté  plus  de  40,000,000  de  pouds  de  naphte. 

A  3  verstes  de  là,  à  l'ouest,  au  fond  et  aux  pentes  de  deux  ravins 
dits  Mamakaïevskié,  analogues  aux  ravins  de  l'arête  Grosnensky,  il  y  a 
plusieurs  issues  naturelles  de  naphte  et  de  gaz  naphteux,  accompag- 
nées de  sources  d'eaux  sulfureuses  chaudes.  Sur  les  berges  de  ces  ra- 
vins affleurent  les  mêmes  grès  quartzeux  friables  auxquels  la  naphte  a 
donné  une  couleur  brune  et  qui,  dans  les  ravins  Grosnensky.  sont  cachés 
sous  les  marnes.  Les  grès  alternent  avec  des  argiles  et  le  tout  est 
refoulé  en  pli  anticlinal. 

La  vallée  de  la  rivière  Nephtianka,  fond  d'un  simple  pli  anticlinal. 
est  formée  des  mêmes  roches  naphtifères  de  l'âge  paléogène,  recou- 
vertes d'un  puissant  étage  néogène,  composé  principalement  d'argiles 
finement  stratifiées  grises  ou  brunes,  avec  rares  couches  intercalées  de 
grès  et  de  sables.  Cet  étage  supporte  à  son  tour  une  épaisse  couche 
de  dépôts  alluviaux,  limon  jaunâtre,  gravier  et  sable  fluviatile. 

L'arête  Tersky  est  constituée  par  les  mêmes  roches  paléogènes 
que  l'arête  Sounjehsky.  Son  altitude  moyenne  est  d'environ  2000  pieds. 
La  courbure  anticlinale  des  couches  à  flancs  très  inclinés  ne  coïncide 
pas  avec  l'axe  orographique,  allant  tantôt  à  droite  de  l'arête,  tantôt 
à  gauche.  Sur  l'axe  de  la  rupture  anticlinale  des  couches  il  s'est  pro- 
duit un  déplacement  qui  a  donné  naissance  à  de  profondes  fissures 
exokinétiques,  par  lesquelles  s'écoulent  des  eaux  minérales  chaudes: 
les  sources  Mamakaï-yourtovskia  au  versant  sud  de  l'arête,  les  sources 
Goriatchéwodskia,  très  abondantes  et  d'une  température  très  élevée. 
au  versant  nord.  Les  eaux  sourdent  d'un  grès  quartzeux  compact. 
Les  gaz  émanant  de  l'eau  minérale  se  condensent  en  gouttes  de  naphte 
blanche. 


XIX 

EXCURSION  GÉOLOGIQUE 

AUX  ENVIRONS  DE  KISLOWODSK 

et 

de  Kislowodsk  à  l'Elbrous 

PAR 

N.  KARAKASCH  et  K.  ROUGUÉWITCH. 


Principale  littérature  régionale. 

1799.  Pallas.  Voyages  entrepris  dans  les  gouvernements  méridionaux 

de  l'empire  de  Russie  dans  les  années  1793 — 94.  Leipzig. 
1830.  Kupffer.  Voyage  dans  les  environs   du  mont  Elbrous,   rapport 

fait  à  l'Acad.  des  Se.  de  St.  Pétersbourg. 
1839 — 43.  Dubois  de  Montpéreux.  Voyage  autour  du  Caucase,  chez 

les  Tcherkesses  etc.  Paris. 
1853.  Abicb.  Erlauterungen  zu   einem   Profile   durch   den   nôrdlichen 

Abhang    des   Kaukasus    vom   Elbruz    bis   zum    Beschtau. 

Zeitscbr.  fur  allgemeine  Erdkunde. 
1858.  Abich.  Vergleichende  Grundziige   der   Géologie    des   Kaukasus 

wie  der  armenischen   und   nordpersischen  Gebirge.    Pro- 

dromus  einer  Géologie  der  Kaukasischen  Lânder.  St.  Pe- 

tersburg. 
1865.  Abich.  Beitrage  zur  geologischen  Kenntniss  der  Thermalquellen 

in  den  kaukasischen  Lândern.  Tiflis. 
1870.  Abich.  Bemerkungen  ûber  die  Gerôll- und  Trùmmerablagerungen 

in  den   kaukasischen   Landern.   Mélanges,    Bul.    de   l'Ac. 

des  Se.  de  St.  Pétersbourg.  T.  VIII. 
1874.  Abich.  Geologische  Beobachtungen  auf  Reisen  im  Kaukasus  im 

Jahre  1873.  Bul.  de  la  Soc.  des  Natur.  de  Moscou. 


2  XIX 

1875.  E.  Favre.  Recherches  géologiques  dans  la  partie  centrale  de  la 

chaîne  du  Caucase.  Genève — Bâle — Lyon. 

1876.  Simonowitch,  Batzéwitch  et  Sorokin.  Description  géologi- 

que de  la  région  de  Piatigorsk.  Matériaux  pour  la  géolo- 
gie du  Caucase.  Titiis.  (en  russe). 

1884.  L.  Dru.  Xote  sur  la  géologie  et  l'hydrologie  du  Bechtaou  (Cau- 

case). Bul.  de  la  Soc.  géol.  de  France,  3-me  Série.  T.  XII. 

1885.  Mouschkétoff.  Remarques  sur  les  eaux  minérales  du  Caucase. 

Soc.  Imp.  de   minéral,   de   St.  Pétersbourg.  T.  XXII.  (en 
russe). 
1893.  Neumayr  und  Uhlig.  Ueber  die  von  H.  Abich   im    Kaukasus 
gesammelten  Jurafossilien.  Denkschr.  d.  K.  Akad.  d.  Wis- 
senschaft  Mathem.  Naturw.  Cl.  Bd.  53.  Wien. 

1896.  N.  Karakasch.  Observations  géologiques   dans   les   vallées  des 

fleuves  Ouroukh,  Ardon,  Malka,  et  dans  les  environs  de 
Kislowodsk.  Trav.  de  la  Soc.  des  Natural.  de  St.  Pé- 
tersbourg. Vol.  XXIV. 

1897.  X.  Karakasch.  Dépôts  crétacés  du  versant  septentrional  de  la 

chaîne  principale  du  Caucase  et  leur  faune.  St.  Pétersbourg. 

Cartes  géologiques. 

1832 — 35.  Dubois  de  Montpéreux.    Carte   générale  géologique   des 

systèmes  caucasien  et  taurique. 
1839 — 43.  Dubois  de  Montpéreux.  Voyage  autour  du  Caucase, chez 

les  Tcherkesses  et  les  Abhases  en  Colchide,   en   Géorgie, 

en  Arménie  et  en  Crimée.  Atlas.  Paris. 
1843 — 45.  Hommaire-de-Hell.  Les  steppes  de  la  mer  Caspienne,  le 

Caucase,  la  Crimée  et  la  Russie  méridionale.  Atlas.  Paris. 

1856.  Murchison.  Carte  géologique  de  l'Europe. 

1857.  Du  m  on  t.  Carte  géologique  de  l'Europe. 

1875.  E.  Favre.  Recherches  géologiques  dans  la  partie  centrale  de  la 

chaîne  du  Caucase.  Genève-Bâle-Lyon.  1:565,000. 

1876.  Simonowitsch,  Batzéwitch  et  Sorokin.  Carte  géologique  de 

la  région  de  Piatigorsk.  Mat.  p.  la  géol.  du  Caucase. 
Atlas.  Tiflis.  1:210,000. 

Cartes  topographiques. 

Cartes  de  l'Etat-Major  aux  échelles  de: 
1:210,000  (5  verstes  par  pouce). 
1:420,000  (10  verstes  par  pouce). 


De  Piatigorsk  à  Kislowodsk  la  route  longe  la  rivière  Podkou- 
mok.  Après  Essentouki  elle  entre  dans  une  gorge  formée  de  dé- 
pôts tertiaires,  marnes  argileuses  schisteuses  gris  jaunâtre,  à  écailles 
•de  Meletta. 


1.  *li  Ccnqr*t 


kbg%^  , 


CARTE     GEOLOGIQUE 

des  environ    U  Piatigorsk.de  Kislnwodsk 

et  du  M' Elbrous 

p.r 

\  Karakasi  \\ 
.,.!,■ 

I  I  \  \    r 


XIX  3 

Plus  au  sud,  les  dépôts  tertiaires  sont  remplacés  par  des  marnes 
blanches  et  un  calcaire  marneux  contenant  d'abondants  débris  ù'Ino- 
ceramus,  et  encore  plus  loin,  au-delà  du  pont  de  pierre,  viennent  se 
montrer  les  grès  marneux  glauconieux  qui  les  supportent,  Ces  grès 
constituent  les  hautes  pentes  escarpées  de  la  vallée,  étroite  en 
ce  point,  où  est  situé  Kislowodsk.  Les  environs  de  Kislowodsk  pré- 
sentent de  belles  coupes  de  la  série  des  couches  du  système  crétacé, 
coupes  qui  sont  ici  plus  complètes  qu'ailleurs  au  flanc  nord  du 
Caucase. 

Avant  de  faire  la  description  des  coupes  les  plus  intéressantes, 
nous  dirons  quelques  mots  de  l'orographie  de  la  région. 

Vers  l'est  de  l'Adaï-Khokh  (4,656  m.),  le  flanc  nord  du  Caucase 
est  formé,  on  le  sait,  par  des  contreforts  qui  s'éloignent  de  l'arête 
principale  sous  l'aspect  de  trois  terrasses  parallèles  s'abaissant  gra- 
duellement, Ces  avant-monts  se  dirigent  à  peu  près  dans  la  même  di- 
rection que  la  chaîne  principale  qu'ils  dépassent  en  hauteur  sur  plu- 
sieurs points.  Les  terrasses  présentent  une  inclinaison  monoclinale,  ca- 
ractéristique ici  pour  les  avant-monts,  vers  le  NNE;  leurs  pentes  es- 
carpées, tournées  vers  le  SSW,  c'est-à-dire  du  côté  de  l'arête  princi- 
pale, se  dirigent  du  NW  au  SE  jusqu'aux  montagnes  du  Daghestan, 
et  plusieurs  de  leurs  sommets  (Kion-Khokh  =  3,423  m.,  Kariou-Khokh 
=  4,303  m.)  atteignent  la  ligne  des  neiges.  Le  plus  long  de  ces  contre- 
forts s'élève  entre  les  rivières  Kouban  et  Malka  et  forme,  sous  le  nom 
de  Tachly-syrt,  le  commencement  du  partage  des  eaux  s'écoulant  dans 
les  mers  Noire  et  Caspienne.  La  ligne  de  partage  qui  s'étend  sur  une 
distance  de  30(3  verstes  à  partir  du  Tcliichgour-Akhtchat  (3,467  m.), 
la  cime  la  plus  élevée  du  Tachly-syrt,  relie  orographiquement  la 
chaîne  du  Caucase  aux  hauteurs  plates,  situées  au  nord,  de  Tiomno- 
lesk  et  de  Stavropol. 

Le  Tachly-syrt  est  coupé  par  de  profondes  gorges,  entre  lesquelles 
s'alignent  d'étroites  arêtes  à  parois  abruptes,  tournées  vers  l'Elbrous 
(18,525'  =  5,646  m.),  doucement  inclinées  vers  le  nord. 

Entre  le  Tachly-syrt  et  Piatigorsk,  le  contrefort,  mentionné  plus 
haut,  de  l'arête  principale  forme  plusieurs  grands  plateaux  dont  le 
plus  proche  de  l'Elbrous,  appelé  par  Abich  plateau  de  Betchessan 
(coupe  page  4),  s'incline  vers  le  sud  sous  un  angle  de  6°  tout  au  plus. 
Sur  une  étendue  de  20  kilomètres  on  n'y  voit  aucune  élévation  dé- 
passant 200  pieds  de  hauteur.  Ce  plateau  qui  est  lui-même  situé  à 
7,70(3  p.  =  2,347  m.  au-dessus  du  niveau  delà  mer,  se  termine  au  nord 
par  la  pente  abrupte  de  la  première  rangée  de  montagnes  s'étendant 
du  NW  au  SE,  et  forme  la  première  et  la  plus  élevée  des  terrasses. 
La  crête  de  cette  première  rangée  de  montagnes  est  constituée  par 
des  calcaires  dolomitiques  du  jura  supérieur.  Nous  donnons  à  cette 
saillie  le  nom  de  saillie  de  Bermamyt  et  nous  la  désignerons  sur  la 
coupe  par  la  lettre  J. 

Dû  Bermamyt  la  terrasse  s'abaisse  graduellement  vers  le  nord  et 
arrive,  recouverte  par  des  dépôts  du  crétacé  inférieur,  près  de  Kislo- 

1* 


XIX 


wodsk,  au  pied  de  la  saillie  escarpée  de  l' avant-chaîne  suivante.  Cette 
seconde  saillie,  que  nous  appelons  saillie  de  Kislowodsk,  est  formée  de 
calcaires  du  crétacé  inférieur:  nous  la  marquons  par  la  lettre  C. 


Couru  eu  la  /tk  ÊschrcaKon 


Coupe  géologique  NE — SW  du  mont  Bermamyt  à  l'Essentouki. 

La  pente  nord  doucement  inclinée  de  la  3-me  terrasse  est  recou- 
verte, dans  la  partie  septentrionale,  par  des  dépôts  tertiaires  formant 
une  troisième  rangée  de  montagnes,  moins  élevées,  qui  s'abaisse  douce- 
ment vers  le  nord  et  se  confond  peu  à  peu  avec  la  plaine  du  Caucase 
du  nord.  Cette  rangée,  que  nous  nommons  rangée  de  Piatigorsk,  est 
désignée  sur  la  coupe  par  la  lettre  T. 

Toutes  les  couches  des  terrasses  offrent  une  disposition  régulière, 
peu  inclinée,  qui  n'a  été  dérangée  par  aucune  dislocation.  Néanmoins, 
un  groupe  de  dômes  isolés  s'élève  au  milieu  de  la  contrée  plate,  sur 
la  lisière  de  la  dernière  terrasse  et  le  commencement  de  la  vaste 
plaine  caucasienne.  Ce  sont  le  Machouk,  le  Bechtaou  (Cinq-Montagnes), 
le  Zméïnaïa  (Mont  des  serpents),  le  Koum-gora,  le  ^Yerblioud  (Mont 
Chameau),  le  Bj-k  (Mont  Taureau),  etc.  Abich  considère  ces  montagnes 
comme  formées  par  deux  soulèvements  radiaux  dont  l'un  se  serait  dirigé 
au  NW,  l'autre  au  NE.  Le  premier  mouvement  aurait  soulevé  le 
Bechtaou  et  le  Koum,  le  second  toutes  les  autres  montagnes.  La  même 
poussée  aurait  aussi  produit,  d'après  Abich,  les  fentes  qui  donnent 
aujourd'hui  passage  aux  eaux  minérales. 

La  première  des  terrasses,  celle  de  Bermamyt,  est  baignée  au  sud 
par  la  rivière  Malka,  et  coupée  par  des  gorges  et  des  ravins.  Plus  au 
nord,  elle  est  successivement  traversée  par  la  Kitchmalka,  l'Aliko- 
novka,  la  Bériozowaï'a  et  FOlkhovka.  Le  confluent  de  ces  deux  der- 
nières rivières  forme  la  vallée  de  la  Narzan.  Sur  la  rive  gauche  de 
la  Podkoumok.  qui  coule  à  l'extrémité  nord  de  la  terrasse,  s'élèvent 
les  „hauteurs  Dariinsky",  continuation  des  montagnes  de  Kislowodsk. 
Sur  la  rive  droite  l'escarpement  se  prolonge,  sous  le  nom  d^rête  Dji- 
nal  (le  sommet  le  plus  élevé,  le  mont  Djinal,  atteint  1,391  m.),  vers 
le  nord-est,  jusqu'à  la  rivière  Malka. 

La  pente  de  l'arête  et  tout  l'escarpement  de  Kislowodsk  sont  re- 
coupés par  de  nombreux  ravins  et  présentent  de  belles  coupes  des  dé- 
pôts crétacés. 

Je  me  bornerai  à  la  description  de  deux  de  ces  coupes.  La  pre- 
mière, C — D,  descend  à  partir  du  haut  de  l'escarpement  de  Kislo- 
wodsk (Ravin  Chirokaïa  et  Gloukhaïa),  c'est-à-dire  du  nord-est  de 
Kislowodsk,  vers  le  sud-ouest,  jusqu'à  la  vallée  de  la  rivière  Olkhovka. 


XIX 


lia  seconde,  A — B,  va  de  la  partie  sud-est  de  l'arête  Djinal,  par  la 
montagne  Lyssaïa,  vers  la  vallée  de  la  Malka,  au  sud-ouest  (Carte  géol. 
exe.  XIXj.  ' 


M    ' ' BielogùnsKV 


Coupe  géologique  NE  —  SW.  (Ravins  Gloukliaïa  et  Chirokaïa). 

Si  l'on  se  dirige,  par  le  ravin  Gloukliaïa,  de  Kislowodsk  vers  le 
nord-est,  on  observe,  à  droite  du  ruisseau  qui  le  parcourt,  près  de  la 
Slobodka  (faubourg  de  Kislowodsk),  un  affleurement  de  grès  marneux 
schisteux,  composé,  dans  l'ordre  ascendant,  par  les  couches  suivantes 
diversement  colorées: 

1)  Grès  argilo-marneux  schisteux  d'un  gris  d'acier,  abondant  en 

paillettes  de  mica. 

2)  Grès  argileux  friables,  quelque  peu  calcarifères,de  couleur  jaune. 

3)  Grès  calcarifères  oolithiques  à  grain  fin. 

4)  Grès  oolithiques  gris  rougeâtre. 

Toutes  ces  couches  se  rapportent  à  la  section  inférieure  du  sy- 
stème crétacé,  c'est-à-dire  au  néocomien,  et,  comme  nous  le  verrons 
dans  la  coupe  du  ravin  Olkhovka,  contiennent  une  faune  équivalente 
à  celle  du  hauterivien. 

5)  Grès  rouge  à  Bélemnites  semicanalieulatiis  Bl.  et  Toxoceras 

Emcrici  d'Orb.  Ce  grès,  qui  se  rapporte  à  l'aptien,  est 
très  friable  et  se  désagrège  facilement.  Ce  grès  affecte 
souvent  la  forme  de  colonnes  fantasques  ou  de  grandes 
massues,  ce  qui  lui  a  fait  donner  dans  le  pays  le  nom 
d'„idoles  chinoises". 

6)  Grès  marneux  gris,  riche  en  lamelles  de   mica   et   grains  de 

glauconie,  dépourvu  de  fossiles,  contient  de  fréquentes 
concrétions  rondes.  Dans  sa  partie  supérieure  il  passe  à  un 

7)  Grès  stratifié,  plus  compact. 

8)  Grès  marneux  glauconieux  gris  jaunâtre,  s'avançant  en  saillie. 

9)  Couche  contenant  en  profusion   de   grandes    Cyprina   angu- 

lata  Desh.,  Gcrvillia  extenuata  Eichw.  et  de  nombreux 
petits  gastéropodes. 

10)  Couches  de  grès  plus  foncés  à  Bélemnites  semicanalicula- 

tns Bl:,  Acanthoceras  Martini  d'Orb.,  Ac.  cf.  crassico- 
statum  d'Orb.,  Acanth.  Milleti  d'Orb.,  Hoplites  Des- 
Itayesi  Leym.,  Phylloccras  Velledae  Mich.,  Trigonia 
alaeformis  Park,  Gervillia  extenuata  Eichw. 


6  XIX 

11)  Au-dessus  de  cette  saillie  se  montrent  de  nouveau  des  grès 

marneux  glauconieux,  abondant  en  petites  formes  de 
Aporrhais  OrMgnyana  Pi  et.,  à  côté  de  Thetis,  Trigonia 
et  Gervillia. 

12)  Grès  friables  jaunâtres. 

13)  Grès  compacts   gris   foncé,  contenant   moins   de   glauconie, 

mais  abondant  en  paillettes  de  mica.  Ces  grès  sont  inter- 
stratifiés de 
Couches  ferrugineuses  plus  compactes. 

14)  Tout  ce  puissant  horizon  de  grès,  formé  de  couches  de  l'é- 

tage aptien   et   en   partie   de   Talbien,   est  surmonté  par 
des  couches   de   calcaire   marneux   blanc   du   sénonien  à 
Inoceramus  Cripsii  et  I.  Guvieri,  couches  qui  couronnent 
ici  les  dépôts  crétacés. 
Les  couches  de  l'étage  néocomien  se  montrent   d'une   façon   plus 
nette  le  long  de  la  rivière  Olkhovka.  Là,  elles  se  composent   de  mar- 
nes sableuses  schisteuses  friables  d'un  gris  foncé  à   Nantilus  pseudo- 
(iegans  d'Orb.,  Crioceras  TJuvalii,  Terebratula  sella  Sow.,   Waldhei- 
mia  tamar  indus  Sow.,  Ostrca  Couloni,  Trigonia  car  mata  A  g.,   Tri- 
gonia caudata  A  g.,  Cypr'ma  DesTiayesi  Lor.  etc. 

Ces  marnes,  superposées  à  des  calcaires  dolomitiques  de  l'étage 
titonien,  supportent  des  calcaires  ferrugineux,  surmontés  à  leur  tour 
par  des  calcaires  oolithiques,  pierres  de  construction  de  Kislowodsk. 
La  série  des  couches  qui  viennent  par  dessus  est  la  même  que  celle 
que  nous  avons  vue  dans  le  ravin  Gloukhaïa. 

La  meilleure  coupe  géologique  des  dépôts  crétacés  est  incontesta- 
blement celle  qui  s'observe  dans  la  montagne  Lyssaïa,  le  prolonge- 
ment sud-est  de  l'arête  Djinal.  Aucun  point  du  flanc  nord  du  Caucase 
ne  présente  de  série  plus  complète  de  dépôts  crétacés  que  celui-ci.  On 
y  voit  de  haut  en  bas: 

1)  Couches  d'un   calcaire   marneux    compact   blanc,   s'avançant 

(de  même  que  les  deux  calcaires  suivants)  en  corniche, 
comme  d'ailleurs  sur  toute  l'étendue  de  l'arête  Djinal. 

2)  Calcaire  marneux  compact  de  couleur  rougeâtre. 

3)  Calcaire  blancs,  contenant  la  forme  sénonienne  Inoceramus 

Cripsii  M  an  t. 

4)  Grès  marneux  schisteux  glauconieux,  d'un  gris  verdâtre. 

5)  Grès  marneux  de  couleur  plus  foncée  à   petites   lamelles  de 

mica. 

6)  Calcaires  marneux  gris  clair,  çà  et  là   gris   bleuâtre,   strati- 

fiés, Assurés,  contenant  des  fossiles  cénomaniens  dont  les 
plus  fréquents  sont:  Acanihoceras  Mantelli  S  ow.,  Ac.  Cou- 
loni d'Orb.,  Ac.  JRhotomagense  Defr.,  Scapliites  aequa- 
lis  Sow. 

Ces  dépôts  cénomaniens  ne  se  rencontrent  qu'ici.  Ils  semblent 
s'étirer,  après  une  petite  distance,  entre  Kislowodsk  et  le  village  Kar- 


XIX  7 

mowa  et  n'ont  jusqu'ici  nulle  part  été  retrouvés  sur  le  flanc  nord  du 
Caucase. 

Bien  que  les  grès  marneux  (4  et  5),  superposés  aux  calcaires  eé- 
nomaniens  (6),  ne  renferment  point  de  fossiles,  leur  disposition  strati- 
graphique  entre  les  couches  sénoniennes  et  cénomaniennes  semble 
indiquer  leur  correspondance  aux  dépôts  de  l'étage  turonien. 

7)  Marnes  argileuses   schisteuses  noires  de  l'étage  albien  à  Be- 

lemnites  minimus  List.,  moules  et  empreintes  de  Schloen- 
bachia  inflata  Sow.,  Inoceramus  sp.,  Plicatula  sp.,  et 
concrétions  de  pyrite. 

8)  Grès  friable  gris  jaunâtre. 

9)  Grès  plus  compact  dont  les  grains  de  quartz  et  de  glauconie 

sont  cimentés  par  une  matière  argilo-calcaire. 

10)  Grès  gris  jaunâtre,  semblable  au  ]\s  S,  mais  mélangé    d'ar- 

gile, de  grains  de  glauconie  et  de  paillettes  de  mica 
blanc.  Forme  la  paroi  abrupte  de  la  seconde  saillie  de  la 
pente. 

11)  La  petite   saillie  suivante  ce  compose   de  grès   glauconieux 

marneux  gris  à  Thetis  minor  Sow.  Dans  le  horizon  su- 
périeur on  trouve  en  abondance  Thetis  minor  Sow.,  (Jy- 
prina  Bernensis  Le  vin.,  GervïlUa  extenuata  Eichw., 
Trigonia  àlaeformis  Park. 

12)  Grès  friable  jaunâtre  à  grosses  concrétions  rondes.  A  cet  ho- 

rizon on  rencontre  des  grottes  et  des  cavernes. 

13)  Marne  sableuse  grise,  avec  grains  de  glauconie,  abondant  en 

Thetis,  GervïlUa  etc.  Cette  marne  forme  la  saillie  sui- 
vante de  la  pente,  haute  de  30  m.  environ.  Même  aspect 
et  faune  qu'à  l'horizon  11. 

14)  Le  gradin  suivant  est  formé  par  des  grès  marneux  friables 

d'un  jaune  rougeâtre.  Les  grès  recouvrent  les  couches  d'un 
calcaire  oolithique  (15)  qui  compose  la  dernière  saillie  de 
la  pente. 

Toute  la  puissante  assise  des  grès  marneux  (8 — 13)  se  rapporte  à 
l'étage  aptien,  tandis  que  le  calcaire  oolithique  représente  l'horizon 
supérieur  du  néocomien.  Les  horizons  inférieurs  du  néocomien,  cachés 
ici  sous  l'assise  alluviale,  s'observent  dans  les  rives  de  la  Malka,  en 
amont  du  village  Karmowa,  et  dans  l'étroite  arête  de  partage  qui  s'é- 
tend de  l'E  à  l'W,  entre  les  rivières  Malka  et  Kitchmalka.  Le  long 
de  la  Malka  les  affleurements  du  néocomien  sont  d'ailleurs  souvent 
masqués  par  de  puissants  dépôts  d'un  conglomérat  dilluvial  empêchant 
de  voir  la  superposition  directe  du  néocomien  sur  les  dolomies  tito- 
niennes  (17,  18)  qui  viennent  se  montrer,  tant  sur  la  Malka  qu'en  de 
nombreux  points  entre  la  vallée  de  cette  rivière  et  Kislowodsk. 

Après  avoir  pris  connaissance  des  dépôts  crétacés  des  alentours 
de  Kislowodsk,  nous  passerons  aux  formations  jurassiques  développées 
plus  au  sud,  vers  l'Elbrous  (Carte  géol.  Lignes  F — E,  H— G). 


8 


XIX 


Le  chemin  qui  mène  de  Kislowodsk  à  TElbrous  traverse  d'abord, 
sur  un  parcours  de  45  klm.,  un  plateau  doucement  incliné  vers  le  nord. 
Les  beaux  pâturages  dont  le  plateau  est  couvert  cachent  les  roches 
sous-jac entes,  de  sorte  qu'il  est  difficile  d'indiquer  avec  quelque  pré- 
cision la  limite  entre  les  dépôts  crétacés  et  les  roches  jurassiques.  Les 
calcaires  néocomiens  que  l'on  rencontre  encore  çà  et  là  dans  les  affleu- 
rements le  long  des  rivières  Alikonovka  et  Olkhovka,  disparaissent 
bientôt  pour  être  remplacés  par  les  calcaires   du  jurassique  supérieur 


Jll.yU 


HUr  Ma-tJvau 


formant  le  sommet  du  Bermamyt.  Le  Bermamyt  (2591  m.»  est  une 
des  cimes  les  plus  connues  et  les  plus  visitées  par  les  touristes  du  haut 
contrefort  jurassique  qui  s'étend  le  long  du  flanc  nord  de  l'arête  prin- 
cipale du  Caucase.  Une  vue  magnifique  s'ouvre  de  son  sommet  sur 
l'Elbrous  et  les  cimes  voisines  couvertes  de  neiges.  C'est  surtout  le 
matin,  quand  le  cône  grandioze  de  l'Elbrous  est  illuminé  par  les  pre- 
miers rayons  du  soleil,  que  le  tableau  est  splendide, 

En  bas  s'étale  la  vallée  de  la  Khassaout  avec  son  village  du  même 
nom,  le  seul  dans  ces  parages. 

La  chaîne  principale  qui,  dans  cette  région-ci,  a  subi  le  soulève- 
ment le  plus  intensif  de  ses  masses,  est  formée  de  schiste  cristallin 
contre  lequel  vient  s'appuyer,  au  nord,  comme  nous  l'avons  dit  plus 
haut,  une  large  bande  de  dépôts  jurassiques,  suivie  par  une  bande  de 
couches  crétacées  plongeant  vers  le  nord.  Dans  notre  localité  le  ta- 
bleau  est  un  peu  plus  compliqué:  les  roches  cristallines,  servant  de  lit 
au  système  jurassique,  surgissent  dans  les  vallées  des  rivières  Echka- 
kon,  Malka  et  Khassaout. 

Le  système  jurassique  se  divise  en  deux  sections  nettement  di- 
stinctes, une  inférieure,  principalement  formée  de  roches  sabio-schi- 
steuses,  et  une  supérieure  composée  de  roches  calcaires  compactes. 
La  section  inférieure,  surtout  les  grès  de  sa  partie  la  plus  basse,  est 
caractérisée  par  la  présence  de  couches  houillères  et  de  restes  de 
plantes.  La  partie  supérieure  de  la  section  inférieure  correspond  indu- 


XIX  9 

bitablement  aux  dépôts  du  dogger,  alors  que  l'âge  de  la  partie  infé- 
rieure ne  peut  encore  être  déterminé  avec  certitude:  les  uns  le  rap- 
portent au  dogger,  d'autres  au  lias.  La  section  supérieure  du  jura, 
celle  des  calcaires,  correspond  au  Malm  de  l'Europe  centrale  et  oc- 
cidentale et  joue  un  rôle  important  dans  l'orographie  de  la  région. 
De  nombreuses  rivières  et  leurs  confluents,  descendant  de  l'arête 
principale,  coupent  la  bande  de  ces  calcaires  en  parties  isolées  qui 
forment  comme  de  grands  plateaux,  doucement  inclinés  vers  le 
nord,  à  pentes  brusques  et  escarpées  vers  le  sud.  Un  de  ces  escarpe- 
ments s'élève  à  300  m.  au-dessus  de  la  terrasse  de  Betcbessan,  en  for- 
mant la  montagne  Bermamyt  qui  sépare  la  terrasse  de  Betchessan  de 
celle  de  Kislowodsk.  La  coupe  de  cet  escarpement  (coupe  décrite  par 
Simonowitch,  Batzéwitch  et  Sorokin)  montre,  de  haut  en  bas: 

1)  Epaisses  couches  de  dolomie  gris  clair  ou  quelque  peu  jaunâtre, 

à  grain  lin  et  à  cassure  granulaire  qui  contiennent  Natica 
hemisphaerica  d'Orb.,  Nerinea  Zeuvhncri  Peter.,  Ne- 
rinea  bruntrutana  ïhurm.  De  plus,  on  y  rencontre  assez 
souvent  des  inclusions  d'albâtre  sous  forme  de  petits  nids 
ou  d'amas  irréguliers.  Un  de  ces  gisements  d'albâtre  se 
trouve  sur  le  chemin  de  Kislowodsk  au  Bermamyt,  non 
loin  du  sommet. 

2)  Calcaires   dolomitiques   très   compacts,   également   d'un   gris 

clair,  qui  abondent  par  places  en  amas  de  coraux  géné- 
ralement mal  conservés.  En  outre  on  y  a  trouvé  Bluj)i- 
clionclla  lacunosa  Schl.,  Alveopora  ramosa  Reuss.,  Al- 
veopora  tuberosa  Reuss.,  et  écailles  de  Hemicidaris  cre- 
nularis  Aq. 

Les  deux  horizons  dont  les  couches  plongent  vers  le  nord  sous  un 
angle  de  5"  à  6°,  forment  la  section  supérieure  du  système  jurassique. 

Au-dessous  des  calcaires  corallifères  l'escarpement  devient  moins 
abrupt.  Par  endroits  la  pente  est  couverte  d'éboulis  et  de  grands  blocs 
de  calcaires  qui  cachent  les  roches  primitives  s'avançant  çà  et  là  en 
saillies. 

3)  Les  calcaires  dolomitiques  corallifères  sont  superposés  à  une 

puissante  assise  de  grès,  formée  par  une  série  de  couches 
dont  les  supérieures  à  grains  moyens  ou  fins,  de  couleur 
gris  clair,  exhalant  une  faible  odeur  d'argile,  sont  tra- 
versées par  des  veines  et  de  minces  intercalations  de  quartz, 
épaisses  jusqu'à  1  décimètre. 

•4)  Ces  couches  de  grès  alternent  avec  des  grès  calcareux  de 
couleur  rougeâtre  qui  leur  sont  subordonnés. 

5)  Grès  argileux  gris,  formés  d'un  aggrégat  finement  granulaire 
de  grains  de  quartz,  liés  par  un  ciment  argileux. 

(3)  Couches  de  houille,  jusqu'à  2  pieds  d'épaisseur.  La  houille 
forme  une  masse   feuilletée  compacte,   d'un  noir  de  poix, 


10  XIX 

à  éclat  gras  et  cassure  conchoïdale.   Parfois  on  y  trouve 
de  petites  inclusions  ou  filons  de  pyrite. 

7)  Grès  argileux. 

8)  Puissant  dépôt  d'un  conglomérat   quartzeux  d'âge  probléma- 

tique, composé  de  grains  de   diverse   grosseur  de   quartz 

peu  cimentés.   Par  places  les  matières   constituantes  sont 

cimentées  et  la  roche  plus  compacte  accuse  une  structure 

feuilletée. 

Ces  roches  constituent  toute  retendue  du   plateau  de   Betchessan, 

limité  au  nord  par  les  hauteurs  du  Bermamyt  et  la  vallée  de  la  Khas- 

saout,  au  sud  par  une  arête  schisteuse  assez  élevée  qui   le  sépare  de 

l'Elbrous. 

Au  sud  du  Bermamyt  la  section  inférieure  houillifère  du  jura 
acquiert  un  fort  développement  dans  les  hauteurs  de  Betchessan  où 
elle  joue  un  rôle  orographique  indépendant. 

Cette  section  est  formée  par  une  assise  de  grès,  épaisse  de  365  m.. 
et  consiste  en  une  alternance  de  psammites  quartzeux  et  feldspathi- 
ques,  à  grain  lin  ou  grossier,  liés  par  un  ciment  tantôt  kaolinisé, 
tantôt  argileux  ou  ocreux,  et  de  schiste  argileux  abondant  en  sphé- 
rosidérite  et  concrétions  sablo-argileuses  de  fer  oligiste.  Les  grès  ren- 
ferment des  couches  de  houille. 

Dans  la  partie  inférieure  des  grès  de  Betchessan  les  restes  orga- 
niques sont  rares,  tandis  qu'ils  abondent  clans  la  partie  supérieure 
houillifère.  Déjà  Abich  y  avait  trouvé  des  fossiles,  la  plupart  de  l'âge 
oolithique  inférieur.  B  n'y  a  pas  longtemps  que  le  prof.  Uhlig  a  dé- 
terminé encore  quelques-unes  des  formes  trouvées  par  Abich  dans  la 
partie  supérieure  du  grès  houillifère,  notamment  dans  une  couche, 
épaisse  à  peine  de  1V2  pied,  de  grès  gris  foncé  calcarif  ère,  par  places 
ocreux,  intercalé  de  minces  lits  d'argile  et  situé  sur  la  pente  rapide 
du  Bermamyt  sous  une  épaisse  couche  cl'éboulis.  Ce  sont  les  formes 
suivantes:  Belcmnites  cf.  spinatus  Qu.,  Pliylloceras  idtramontanum 
Zitt.,  Pliylloceras  cf.  Hommairei  d'Orb.,  Pcrisphinetes  sp.  ind.,  Pe- 
risphinctes  sp.  n.  aff.  sulciferus  Opp.,  Harpoccras  sp.  ind.  Trigonia 
tuberculata  A  g.,  Lima  (Ctenostreon)  peetiniformis  Schl.,  Pecten  dis- 
ciformis  Schubl.,  Avicula  sp.,  Holectypus  sp.,  Inoceramus  sp.  cf.  fus- 
cus  Qu. 

La  forme  la  plus  intéressante  pour  la  détermination  de  l'âge  est 
Bel.  cf.  spinatus  Qu.  Quoique  la  mauvaise  conservation  des  exemplai- 
res trouvés  rende  difficile  de  les  reconnaître  comme  identiques  avec 
le  Bel.  spinatus  de  Souabe,  la  grande  ressemblance  de  l'espèce  cau- 
casienne avec  le  groupe  Paxyllosen,  ressemblance  constatée  par  le  prof. 
Uhlig,  permet  d'attribuer  à  ces  dépôts  l'âge  de  l'oolithique  infé- 
rieur. Des  types  du  même  âge  sont  d'ailleurs  encore  Pliylloceras 
ultramontanum  et  Trigonia  tuberculata,  connus  dans  la  zone  à  Am. 
Murchisonae. 

La  présence  de  deux  formes  de  Perispliinctes,  dont  l'un  est  très 
voisin  de  P.  sidcifcnts  Opp.  du  callovien,  forme  qui  n'a  jamais  été 


XIX,  Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolog.  Internat, 


Pl.C. 


imm* 


ne  Bermamyt. 


XIX  11 

trouvée  jusqu'ici  au  bas  de  l'oolithe  inférieur,  complique  cependant  la 
question  sur  l'âge  de  ces  dépôts.  Le  prof.  Uhlig  est  d'opinion  que 
Perisphmctes  occupe  soit  dans  la  nature  un  horizon  plus  supérieur, 
soit  qu'il  y  a  concentration  des  formes  en  un  même  point;  le  fait 
qu'effectivement  tous  les  fossiles  proviennent  d'une  seule  couche  de 
grès  oolithique  d'une  épaisseur  ne  dépassant  pas  l1/2  pied,  le  porte  à 
donner  la  préférence  à  cette  dernière  hypothèse. 

Les  couches  des  grès,  en  général  faiblement  inclinés  vers  le  nord, 
affectent  par  places  un  plissement  encore  peu  étudié.  Vers  le  sud,  à 
une  petite  distance  du  Bermamyt,  les  grès  sont  traversés  par  un  cône 
andésitique  s'élevant  à  une  petite  hauteur  à  proximité  du  chemin 
de  Karatchaï. 

Les  couches  de  houille,  assez  fréquentes  entre  ces  dépôts,  ne  sont 
guère  épaisses  (0,1 — 0,4  m.)  et  la  houille  des  affleurements  est  de  mau- 
vaise qualité.  Ceci  et  l'absence  de  commodes  chemins  de  communica- 
tion sont  la  raison  que  les  gisements  houillers  du  Bermamyt  ne  sont 
encore  ni  explorés  ni  exploités.  Les  couches  de  houilles  se  montrent 
en  beaux  affleurements  sur  la  rive  gauche  de  la  Malka,  près  de  la 
source  acidulé. 

Au  sud  du  plateau  de  Betchessan  surgissent,  de  dessous  les  grès 
du  jurassique  inférieur,  des  granités  et  des  schistes  cristallins,  affleu- 
rant dans  la  vallée  de  la  Malka  et  constituant  la  haute  arête  qui  sé- 
pare ce  plateau  du  pied  de  l'Elbrous. 

Dans  une  des  gorges  latérales  de  la  vallée  de  la  Malka,  par  la- 
quelle descend,  de  la  pente  nord  de  l'Elbrous,  un  des  affluents  de  cette 
rivière,  se  trouve,  à  l'altitude  absolue  de  2,378  m.,  une  intéressante 
source  carbonatée  ferrugineuse,  connue  sous  le  nom  de  „Xarzan 
chaud'".  Deux  puissants  griffons  percent  au  jour  à  travers  le  tuf  dé- 
posé par  l'eau  minérale  et  cimentant  les  blocs  et  galets  granitiques 
de  la  pente.  La  température  de  la  source  est  de  22"-25°  C.  Outre  ces 
deux  principaux  griffons  l'eau  carbonatée  ferrugineuse  jaillit  en  plu- 
sieurs points  dans  le  thalweg. 

Dans  un  des  ravins  latéraux,  près  du  „Narzari  chaud",  on  peut 
observer  d'intéressantes  ..pyramides  de  terre",  c'est-à-dire  de  hauts 
cônes  d'alluvion  glaciaire  friable   portant  au  sommet  de  grands  blocs. 

Les  formations  glaciaires  remplissent  aussi  la  vallée  de  la  Sourkh 
entre  l'arête  schisteuse  et  l'Elbrous.  Le  développement  considérable  de 
dépôts  morainiques  non  lavés,  vers  l'aval  de  la  vallée  de  la  Malka. 
indique  qu'à  une  époque  relativement  peu  reculée  les  glaciers  s'abais- 
saient bien  plus  bas  dans  la  vallée  qu'aujourd'hui.  En  général,  on  a 
fait  l'observation  que  dans  cette  partie  de  la  pente  nord  du  Caucase 
les  glaciers  ne  descendent  pas  au-dessous  de  1,900  mètres  et  qu'ils  se 
trouvent  dans  une  période  de  diminution. 

Le  cône  volcanique  de  l'Elbrous,  le  sommet  le  plus  élevé  de  la 
chaîne  du  Caucase,  a  5,646  m.  de  hauteur,  avec  un  diamètre  de  14  klm. 
à  la  base.  Le  massif  principal  de  la  montagne  forme  un  cône  régulier 
tronqué  se  terminant  par  deux   sommets,  séparés  par  un  profond  cir- 


12  XIX 

que,  reste  d'un  ancien  cratère.  Le  sommet  occidental  est  d'environ 
30  m.  plus  élevé  que  l'oriental.  Sur  les  pentes  de  la  montagne,  on 
observe  de  nombreux  cônes  éruptifs  moins  importants,  d'origine  rela- 
tivement récente.  De  grandes  coulées  de  lave  descendent  en  partie 
dans  la  vallée  de  la  Baksan,  en  partie  dans  la  gorge  de  la  Malka. 

La  roche  volcanique  de  l'Elbrous  a  été  étudiée  par  Tchermak 
sur  des  échantillons  que  Favre  lui  avait  envoyés.  D'après  Tchermak 
cette  roche  est  une  andésite,  composée  d'une  pâte  noire  demi-vitreuse, 
sur  laquelle  tranchent  des  cristaux  blancs  d'oligoclase  et  d'assez  gros 
grains  de  quartz.  Au  microscope  Tchermak  a  trouvé,  dans  la  pâte, 
de  l'orthose,  de  l'oligoclase,  beaucoup  de  pyroxène,  quelque  peu  de  bio- 
tite  et  de  magnétite,  de  sorte  qu'il  range  la  roche  parmi  les  andésites 
quartzeux,  ou  plutôt  parmi  le  sous-groupe  des  riolites. 

Le  cône  andésitique  de  l'Elbrous  repose  sur  le  granité  et  les  schis- 
tes cristallins.  Ces  roches  constituent  toute  la  partie  centrale  de  l'a- 
rête, occupent  la  partie  supérieure  de  la  vallée  de  la  Baksan  et  ap- 
paraissent à  l'ouest  de  TElbrous,  vers  la  source  de  la  Kouban.  Dans  la 
vallée  de  la  Malka  elles  se  rencontrent  couvertes  dé  gris  jurassiques. 
Vers  le  nord,  elles  s'étendent  au  loin  dans   la   vallée  de  l'Echkakon. 

Le  granité  ordinairement  rouge  est  composé  de  cristaux  d'orthose, 
d'oligoclase  et  de  quartz.  Il  offre  plusieurs  variétés  qui  alternent  avec 
des  gneiss  et  des  schistes  micacés,  ces  derniers  surtout  développés  à 
la  haute  Malka. 

I/Elbrous  donne  naissance  à  de  nombreux  grands  glaciers  dont 
les  plus  puissants  descendent  dans  la  vallée  de  la  Baksan.  Des  glaciers 
moins  importants  se  trouvent  sur  les  autres  pentes   de   la   montagne. 

L'excursion  se  terminera  par  la  visite  d'un  des  glaciers  descen- 
dant dans  la  vallée  de  la  Malka,  dans  l'angle  formé  par  le  massif  de 
l'Elbrous  et  l'arête  Tachly-syrt  qui  se  dirige  dans  le  sens  du  méri- 
dien en  formant  la  ligne  de  partage  des  bassins  des  mers  Noire  et 
Caspienne. 


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XX 

VOYAGE   GÉOLOGIQUE 

PAR 

LA    VOLGA 
de  Kazan  à  Tzaritsyn. 

PAK 

A.  P.  PAVLOW, 

PROFESSEUR  A  L'UNIVERSITÉ   DE   MOSCOU. 


Itinéraire  général  du  voyage. 

Pour  la  première  moitié  du  voyage,  depuis  Nijni-Novgorod  jusqu'à 
Kazan,  les  participants  à  l'excursion  de  la  Volga  se  serviront  du  guide 
de  l'excursion  à  l'Oural. 

Départ  de  Kazan  vers  le  soir. 

1-er  jour:  Dolinovka,  Gorodichtché,  Polivna,  Simbirsk.  La  nuit  en- 
tre Simbirsk  et  Stavropol. 

2-me  jour:  Presqu'île  de  Samara.  Jégouli,  mines  d'asphalte.  Kach- 
pour  en  aval  de  Syzran.  La  nuit  entre  Kacbpour  et  Volsk. 

3-me  jour:  Volsk,  Saratow.  La  nuit  entre  Saratow  et  Zolotoïé. 

4-me  jour.  Troubino,  Bannovka,  Chtcherbakovka,  Kamychin. 

5-me  jour:  Alexandrovka.  Tzaritsyn. 

I-re  PARTIE. 
Coup  d'oeil  général  sur  la  région  de  la  rive  droite  de  la  basse  Volga. 

Nature  du  pays.  La  région  a  voisinant  la  rive  droite  de  la  basse 
Volga  dans  les  gouvernements  de  Simbirsk  et  de  Saratow  offre  un  as- 
pect variant  dans  ses  diverses  parties.  Ces  différences  résultent  de  la 
nature  des  roches  et  du  sol,  du  relief,  du  climat  et  de  la  végétation. 

1 


2  XX 

Dans  sa  partie  septentrionale,  entre  la  limite  du  'gouvernement  de  Ka- 
zan  et  celle  du  district  de  Senguiléi,  le  pays  est  presque  dépourvu  de 
forêts;  cependant  la  pente  escarpée  de  la  Yolga  et  une  bande  étroite 
le  long  du  fleuve  sont  boisées. 

Le  relief  de  cette  région  septentrionale  n'est  pas  très  accentué. 
C'est  une  plaine  découpée  par  des  vallées  larges  et  assez  profondes 
aux  pentes  inégales;  le  tcbernosiom,  plus  ou  moins  argileux  ou  sa- 
bleux, y  prédomine.  Les  roches  anciennes  cpii  y  sont  les  plus  répandues, 
sont  les  argiles  du  jurassique  supérieur  et  celle  du  crétacé  inférieur; 
leurs  couches  s'inclinent  faiblement  vers  le  sud,  de  sorte  que  les  ro- 
ches jurassiques  du  nord  disparaissent  bientôt  pour  faire  place  aux 
roches  crétacées  inférieures.  Les  pentes  douces  des  vallées  sont  cou- 
vertes de  limon  loessoïde  ou  d'argile  sableuse  d'origine  déluviale 
(v.  plus  bas). 

La  région  suivante  s'étend  jusqu'au  pied  des  montagnes  des  Jé- 
gouli  qui,  grâce  à  une  faille  d'âge  tertiaire,  se  redressent  le  long  de 
la  ligne  joignant  Kanadéi  et  Stavropol,  et  se  prolongent  dans  la  pres- 
qu'île de  Samara.  Cette  seconde  région  présente  un  plateau  dont  la 
partie  périphérique  offre  beaucoup  d'analogie  avec  la  région  précé- 
dente par  le  relief  et  par  l'absence  de  forêts.  Mais  on  y  rencontre 
un  autre  type  de  tchernosiom,  riche  en  fragments  anguleux  de  marnes 
siliceuses  turoniennes,  qui  viennent  y  remplacer  les  argiles  crétacées 
inférieures.  Ces  dernières  cependant  restent  encore  longtemps  visibles 
à  la  base  des  falaises  de  la  rive  droite  de  la  Volga.  La  plus  grande 
partie  de  ce  plateau,  celle  qui  est  en  même  temps  la  plus  élevée,  est 
formée  de  roches  tertiaires.  Les  argiles  siliceuses,  les  grès  glauco- 
nieux,  les  sables  et  les  grès  quartzeux  sont  les  roches  prédominan- 
tes du  tertiaire.  La  désagrégation  de  ces  roches  produit  un  sol  sa- 
bleux ou  caillouteux  peu  favorable  à  l'agriculture;  c'est  pourquoi  ces 
hautes  régions  sont  encore  riches  en  forêts  et  comparativement  peu 
peuplées.  Du  dessous  du  tertiaire,  dans  les  vallées,  émerge  la  craie 
blanche  qui  cause  la  fertilité  des  pentes  douces  de  ces  vallées. 

La  troisième  région,  celle  des  Jégouli,  présente  un  caractère  mon- 
tagneux, surtout  dans  la  partie  septentrionale  formant  le  bord  du  pla- 
teau calcaire  (ou  des  plateaux  calcaires),  bord  profondément  découpé 
par  de  nombreuses  vallées  et  ravins  et  tapissé  de  forêts  depuis  le 
fond  des  vallées  jusqu'aux  faîtes  des  plateaux.  Ce  bord  septentrional 
des  Jégouli  est  formé  de  calcaire  à  Fusulines,  lequel,  au  sommet  de 
ces  montagnes,  est  lui-même  couronné  de  calcaire  à  Schwagerina  ainsi 
que  de  calcaire  et  de  gypse  permien.  Ce  plateau  calcaire  des  Jégouli 
s'abaisse  graduellement  vers  le  sud  et  se  transforme  en  coteaux,  pour 
la  plupart  dépourvus  de  forêts  et  séparés  les  uns  des  autres  par  des 
vallées  peu  larges,  mais  assez  profondes,  se  dirigeant  vers  le  sud,  con- 
formément à  l'inclinaison  des  couches. 

La  4-me  région  s'étend  de  la  ville  de  Syzran  jusqu'à  l'embouchure 
de  la  Térechka.  A  peu  de  distance  de  Syzran  le  calcaire  paléozoïque 
(calcaire  à  Fusulines,  qui  aux  environs  de  Syzran  n'est   plus  couvert 


XX,  Guide  des  excurs,  du  VII  Congrès  Géoloff,  Intern.  PI,  A, 


Fig  Déluvium    formant  les  pentes    douces  des   montagnes  cré- 

tacées près  de  Chilovka. 


Fig.  2.     Partie  inférieure  des  mêmes  pentes  montrant  le  passage  de 
la  brèche  crayeuse  au  loess. 


XX  3 

du  permien)  se  cache  sous  les  couches  jurassiques;  ces  dernières  à 
leur  tour  plongent  sous  l'argile  néocomienne  et  aptienne.  Avec  la 
réapparition  de  ces  couches,  réeapparaît  le  même  caractère  topogra- 
phique que  celui  que  nous  avons  vu  dans  la  partie  septentrionale  du 
gouvernement  de  Simbirsk.  Mais  bientôt  les  marnes  siliceuses  du  cré- 
tacé supérieur  et  la  craie  viennent  recouvrir  la  série  argileuse;  alors 
le  relief  devient  irrégulièrement  onduleux:  de  plus  les  lambeaux  du 
grès  tertiaire,  épargnés  par  l'érosion,  y  forment  plusieurs  petits  pla- 
teaux boisés.  Telles  sont  les  montagnes  isolées  dites  Otmaly,  s'élevant 
au  sud  de  la  rivière  de  Syzran,  et  la  rangée  des  petits  plateaux  boi- 
sés longeant  la  Yolga  entre  Khvalynsk  et  l'embouchure  de  la  Térechka, 
rivière  remarquable  en  ce  qu'elle  garde  pendant  très  longtemps  la 
direction  SE  et  coule  presque  parallèlement  à  la  Volga.  Cette  ré- 
gion offre  beaucoup  de  rapport  avec  la  seconde,  mais  les  caractères 
de  la  steppe  s'y  font  déjà  sentir. 

La  cinquième  région,  entre  Saratow  et  Tzaritsyn,  possède  un  relief 
moins  accentué:  partout  des  plaines  ou  de  légères  ondulations  de 
terrain.  Les  forêts  s'y  rencontrent  encore  dans  la  partie  nord,  mais 
par  petits  lambeaux  isolés;  en  s'avançant  vers  le  sud  on  ne  trouve 
plus  que  des  touffes  d'arbres  dans  quelques  vallons;  le  sol  devient  de 
plus  en  plus  aride  et  enfin  nous  arrivons  à  la  steppe  en  plein  déve- 
loppement, avec  sa  végétation  et  sa  culture.  Les  espaces  sablonneux 
presque  dépourvus  de  toute  végétation  n'y  sont  pas  rares. 

En  aval  de  Tzaritsyn  la  Volga  fait  un  détour  vers  le  SE  et  s'é- 
carte définitivement  des  hauteurs  qui  jusqu'à  cet  endi-oit  formaient  sa 
haute  rive. droite.  Ces  hauteurs  gardent  leur  direction  méridionale  et, 
sous  le  nom  d'Erguéni,  se  prolongent  jusqu'à  la  rivière  Manytch. 
(Pour  la  nature  des  alluvions  de  la  Volga  v.  la  fin  de  l'aperçu  stra- 
tigraphique). 

Conditions  tectoniques.  La  tectonique  du  pays  le  long  de  la 
basse  Volga  n'est  pas  très  compliquée.  De  prime  abord,  les  couches 
paraissent  horizontales  dans  les  coupes  que  présentent  les  escarpements 
de  la  Volga;  mais  si  Ton  fixe  une  de  ces  couches,  en  la  suivant,  sans  la 
perdre  de  vue,  sur  une  distance  assez  considérable,  on  se  persuade 
que  les  couches  sont  inclinées  I  et  plus  ou  moins  disloquées,  circonstance 
qui  ne  reste  pas  sans  influence  sur  le  relief  du  pays.  Ce  qu'on  observe 
le  plus  souvent,  c'est  un  faible  pendage  des  couches  dans  le  sens  mé- 
ridional; (la  véritable  inclinaison  des  couches  se  dirige  plutôt  vers  le 
SE  ou  SSE).  C'est  grâce  à  ce  pendage  que  les  couches  les  plus  an- 
ciennes disparaissent  pour  faire  place  aux  plus  récentes.  Des  ondula- 
tions locales  viennent  par  endroits  compliquer  cette  inclinaison,  sans 
cependant  en  changer  la  direction  générale.  Outre  ces  inclinaisons  et 
ces  faibles  ondulations  des  couches,  des  dislocations  plus  considérables 
(des  failles  pour  la  plupart)  viennent  s'interposer  et  compliquer  la 
tectonique  du  pays.  Parmi  elles,  la  plus  grande,  celle  des  Jégouli,  met 
à  jour  le  calcaire  carbonifère  et  le  permien  et  subdivise  toute  la  ré- 

1* 


4  XX 

gion  en  deux  parties  inégales  dont  la  septentrionale  est  plus  petite,  et 
la  méridionale  plus  grande  et  plus  compliquée  au  point  de  vue  tec- 
tonique. 

Ce  qui  est  remarquable  dans  cette  partie  méridionale,  c'est  l'exi- 
stence  de  plusieurs  points  où  le  calcaire  paléozoïque  et  le  jurassique  se 
montrent  au  milieu  des  roches  tertiaires  et  crétacées  supérieures.  Ces  af- 
fleurements sont  disposés  à  peu  près  sur  une  ligne  droite  qui  se  dirige- 
rait vers  le  NNE,  à  la  distance  cle  50 — 90  kilomètres  du  cours  de  la 
basse  Volga.  Dans  le  plus  grand  nombre  de  ces  affleurements  on  ob- 
serve des  couches  inclinées  et  une  succession  rapide  des  différents  ho- 
rizons géologiques.  Cette  ligne  des  affleurements  des  couches  carboni- 
fères et  du  jurassique  a  reçu  le  nom  de  système  de  Don-Medvéditsa, 
et  se  compose  des  chaînons  suivants:  de  l'îlot  carbonifère  de  Kré- 
menskaïa  sur  le  Don,  de  celui  de  la  station  Archéda,  d'un  troisième 
îlot  situé  entre  les  deux  précédents,  des  affleurements  du  carbonifère 
et  du  jurassique  près  de  Jirnoïé  sur  la  Medvéditsa  et  enfin  des  affleu- 
rements des  mêmes  roches  près  de  Tioplovka,  non  loins  des  sources  de 
la  Medvéditsa.  Un  autre  système  de  plissements  et  de  failles  com- 
mence par  le  coteau  méridional  d'Erguéni  dont  les  couches  disloquées 
prennent  la  direction  générale  de  la  rive  droite  de  la  Volga  dans  la 
partie  sud  du  gouvernement  de  Saratow.  Cette  rive  droite  laisse  en 
plusieurs  points  apercevoir  de  petites  failles.  Le  plus  intéressant  de 
ces  endroits  se  trouve  entre  Alexandrovka  et  Proléika;  on  y  observe 
un  petit  „Graben"  mettant  en  contact  les  couches  éocènes  infé- 
rieures avec  les  couches  à  Mclctta.  (v.  PL  H.).  La  direction  des  cassu- 
res est  presque  méridionale  et  coupe  la  ligne  du  rivage  sous  un  angle 
aigu.  Des  phénomènes  du  même  genre  ont  été  observés  encore  près 
de  Bélaïa  Glinka,  près  de  Saratow  et  près  de  Volsk.  Jusqu'ici  on  n'a 
qu'ébauché  les  conditions  tectoniques  du  pays  en  question,  mais  cette 
ébauche  laisse  conjecturer  que  les  dislocations  ci-dessus  indiquées  ont 
eu  quelque  influence  sur  la  direction  de  la  basse  Volga. 

Stratigraphie.  Le  trajet  par  bateau  spécial  en  descendant  la 
Volga  permet  d'observer  tous  les  systèmes  géologiques  du  pays  à  par- 
tir du  carbonifère  .supérieur  jusqu'au  quaternaire,  sauf  pourtant  le 
triasique  indubitable  du  mont  Bogdo'  qui  restera  à  une  distance  de 
quelques  dizaines  de  kilomètres  à  l'est  de  la  Volga.  On  aura  l'occa- 
sion de  voir  le  calcaire  à  Fusulines  et  le  calcaire  à  Schwagerines  de 
la  section  supérieure  du  carbonifère,  le  calcaire  permien  et  les  mar- 
nes bigarrés  du  permien  supérieur  en  contact  avec  le  jurassique.  Ce- 
pendant les  couches  paléozoïques  ne  pourront  être  examinées  que  som- 
mairement. Une  particularité  intéressante  à  relever  en  passant,  c'est 
la  pénétration  du  calcaire  par  le  bitume,  fait  jetant  quelque  lumière 
sur  la  question  de  la  formation  des  gisements  de  bitumes.  On  pourra 
observer  plus  en  détail  les  couches  jurassiques,  crétacées  et  tertiaires. 

Le  jurassique  de  la  région  de  la  basse  Volga  se  compose  du 
callovien,  de  l'oxfordien,    du  kimmeridgien,  du  portlandien  et  d'aqui- 


XX  5 

Ionien.  Le  eallovien  est  représenté  par  des  sables  et  des  argiles  pau- 
vres en  fossiles,  recouvrant  les  marnes  bigarrées  du  permien.  Dans 
la  région  des  Jégouli  le  sable  eallovien,  comme  le  calcaire  carboni- 
fère et  permien,  est  pénétré  de  bitume  et  est  exploité  pour  la  fabri- 
cation du  goudron.  Le  eallovien  moyen  (zone  à  Stephanoceras  coro- 
natum)  n'atteint  pas  un  développement  considérable  et  dans  la  partie 
septentrionale  de  la  région  se  borne  à  un  lit  de  conglomérat  friable 
avec  débris  roulés  de  fossiles  calloviens  inférieurs.  Ce  lit  est  immé- 
diatement recouvert  d'argiles  oxfordiennes  à  Cardioceras  cordatum. 
Dans  le  district  de  Syzran  le  eallovien  moyen  est  mieux  développé  et 
est  accompagné  du  eallovien  supérieur  (zone  à  Quenstedticeras  Lam- 
beiti),  mais  il  est  difficile  de  les  observer  à  cause  des  éboulements  et 
du  manque  de  belles  coupes  près  de  la  route  suivie  par  les  excursion- 
nistes. L'oxfordien  est  partout  représenté  par  les  argiles  marneuses, 
renfermant  dans  la  partie  inférieure  Cardioceras  cordatum,  tenui- 
costatum,  Perisplnnctes  pMcatilis,  des  Belemnites  du  groupe  Bel.  Pan- 
deri,  etc.  et,  dans  la  partie  supérieure,  Cardioceras  altemans  et 
Belemnites  du  même  groupe.  Cette  partie  supérieure  peut  égale- 
ment être  considérée  comme  équivalent  du  séquanien.  Le  kinnnerid- 
gien  se  compose  de  la  même  roche  et,  pétrographiquement,  se  confond 
avec  l'oxfordien  (et  le  séquanien);  seulement  vers  le  sommet  il  reçoit 
quelques  lits  d'argile  schisteuse  foncée.  La  présence  de  plusieurs  fos- 
siles bien  connus  dans  l'Europe  occidentale  rend  la  faune  kimme- 
ridgienne  très  intéressante;  tels  sont  Hoplites  pseudomutàbiïis,  Hop- 
lites eudoxus,  Aspidoceras  acantïiicum,  Exogyra  virgula  et  beau- 
coup d'autres.  Ces  espèces  sont  accompagnées  de  plusieurs  représen- 
tants de  la  faune  boréale  donnant  au  kimmeridgien  russe  un  cachet 
spécial;  ce  sont  par  exemple  les  Aucelles  du  groupe  Aitcclla  Pallasi, 
Keys.  Aucella  Bronni  Lahus,  Cardioceras  Volgae,  et  subtilicos- 
tatus,  les  Belemnites  du  groupe  Porrecti  et  MagnipZci  etc. 

La  base  du  Portlandien,  à  son  tour,  se  confond  pétrographique- 
ment avec  le  kimmeridgien,  mais  l'apparition  des  Ammonites  du 
groupe  àZA.  Bleichcri,  des  Perisphinctes  à  grosses  côtes  bifurquées  se 
rapprochant  du  Perisphinctes  Pallasi  d'Orb.,  ainsi  que  de  la  Biscina 
latissima  et  du  Belemnites  magnifîcus  typique,  atteste  le  commence- 
ment d'un  nouvel  âge.  L'argile  grise  de  la  base  du  portlandien  est 
surmontée  de  schistes  bitumineux,  gisement  principal  de  la  Biscina 
latissima  et  des  Yirgatites;  au-dessus  vient  le  conglomérat  phospha- 
tique  avec  Virgatites  rirgatus  et  le  grès  à  grands  Ammonites  du 
groupe  A.  giganteus.  Outre  les  formes  connues  dans  le  portlandien 
de  l'Europe  occidentale,  le  portlandien  russe,  de  même  que  le  kim- 
meridgien, renferme  beaucoup  de  formes  boréales;  ce  sont  surtout  de 
nombreuses  Aucellae  et  des  Belemnites  des  groupes  MagnipZci  et 
Explanati. 

Le  système  jurassique  se  termine  par  l'aquilonien,  étage  corres- 
pondant au  tithonique  supérieur  et  au  purbeckien  de  l'ouest,  marin 
comme    le  tithonique,    mais   dans   la   faune   duquel   les   éléments  bo- 


6  XX 

réaux  prédominent.  Au  nord  de  Simbirsk  on  ne  voit  que  la  zone  infé- 
rieure de  l'aquilonien  (zone  à  Craspedites  subditus),  laquelle  est  immé- 
diatement couverte  par  des  couches  à  SimbirsJcitcs  versicolor  (néoco- 
mien  supérieur  boréal).  Dans  le  district  de  Syzran  on  rencontre  encore 
une  zone  d'aquilonien,  celle  de  Craspedites  kaschpuricus. 

Le  néôcomien  inférieur  du  gouvernement  de  Simbirsk  se  caracté- 
rise par  une  faune  dans  laquelle  les  éléments  boréaux  continuent  à 
prédominer.  Les  Belemnites  du  groupe  Infradepressi  sont  très  nom- 
breuses et  très  variées  (Belemnites  lateralis,  B.  subquadratus);  les 
Aucelles  y  abondent  également  {Auceïla  volgensis,  Auc.  Eeyserlingi). 
Les  Ammonites  y  sont  représentées  par  des  types  presque  inconnus 
dans  l'Europe  occidentale,  mais  dans  le  district  de  Syzran  on  trouve 
Polyptychites  Keyserlingi  dans  la  zone  supérieure  et  dans  la  ré- 
gion de  la  Soura,  Oxynoticeras  G-evrili  et  Marconi  dans  la  zone 
inférieure.  Ces  Ammonites,  ainsi  que  les  Belemnites,  permettent  de  pré- 
ciser Page  du  dépôt,  quoique  les  formes  originales  des  autres  Ammoni- 
tes et  l'abondance  des  Aucelles  donnent  à  la  faune  un  cachet  particulier. 
On  peut  observer  ce  néôcomien  inférieur,  pendant  le  trajet,  près  de 
Kachpour,  district  de  Syzran;  il  fait  totalement  défaut  dans  le  nord 
de  Simbirsk.  Près  de  Kachpour  ce  néôcomien  inférieur  est  surmonté 
d'argile  sableuse  et  de  sable  gris  à  Belemnites  subquadratus  repré- 
sentant peut-être  le  néôcomien  moyen;  cependant  il  n'a  pas  encore 
été  déterminé  paléontologiquement. 

Le  néôcomien  supérieur  (couches  à  SimbirsJcites  versicolor,  De- 
cJieni,  discofalcatus)  et  l'aptien  (couches  à  Hoplites  Deshayesl  et  à 
grands  Ancyloceras)  présentent,  dans  le  gouvernement  de  Simbirsk, 
une  puissante  assise  d'argile  foncée  avec  lits  de  sable  et  d'argile 
schisteuse,  et  de  grandes  concrétions  ellipsoïdales  du  calcaire  ferrugi- 
neux fossilifère.  Cette  assise  recouvre  près  de  Kachpour  le  néôcomien 
inférieur  et  le  sable  à  Belemnites  subquadratus  (fig.  6);  au  nord  de 
Simbirsk  il  repose  transgressivement  sur  la  zone  aquilonienne  à  Cras- 
pedites subditus  et  okensis  (fig.  2).  Dans  le  gouvernement  de  Saratow, 
le  néôcomien  supérieur  n'apparaît  que  rarement  dans  les  coupes  de 
la  rive  droite,  et  l'aptien  est  représenté  par  des  couches  sableuses  à 
la  base  et  argileuses  au  sommet,  qui  disparaissent  bientôt  en  aval*de 
Saratow. 

Le  gault  est  partout  très  pauvre  en  fossiles;  il  se  borne  à  des 
argiles,  à  des  sables  micacés  et  argileux  renfermant  quelques  lits  de 
rognons  phosphatiques.  Ce  n'est  que  dans  de  rares  endroits  que  les 
Hoplites  caractéristiques  du  gault  ont  pu  être  obtenus  dans  ces 
phosphorites. 

Le  cénomanien  n'existe  pas  dans  la  partie  septentrionale  de  la 
région,  à  moins  qu'il  ne  soit  représenté  par  la  mince  couche  des 
rognons  phosphatiques  qui  délimite  le  gault  du  turonien;  mais  l'appar- 
tenance de  cette  couche  au  cénomanien  doit  encore  être  démontrée 
paléontologiquement.  Dans  la  partie  méridionale  de  la  région  (districts 
de  Saratow  et  de  Kamychin)  le  cénomanien  est  clairement  représenté 


XX  7 

» 

par  des  sables  micacés  contenant  des  rognons  phosphatiques,  et  par  des 
grès  qui,  par  places,  sont  très  riches  en  fossiles;  les  plus  communs 
sont:  Sclûocnbacliia  varions  Sow.,  Schloenhacliia  Coupei  Brong., 
BcïemniteUa plena  Blaint.,  Avellana  cassis  d'Orb.,  Avellana  sculpti- 
bis  Stol.,  Ostraea  conica  d'Orb.,  Pecten  Virgatus  d'Orb.,  Pecten  or- 
biadaris  d'Orb.,  Pecten  Mspidus  Ooldf.,  Janine  quinquecostata 
d'Orb.,  Pectunculus  lens  Nil  s,  Inoceramus  lattis  Montf. 

Le  turonien  renferme  des  marnes  argileuses  et  silicieuses  du  cal- 
caire mou  et  de  la  craie  blanche;  ces  dernières  couches  occupent  ordi- 
nairement la  base  de  l'étage;  elles  sont  plus  fossilifères  et  riches  sur- 
tout en  Inocerames;  c'est  ce  qui  a  fait  désigner  ce  niveau  par  le  nom 
de  craie  à  Inocerames  (Inoceramus  Brongniarti  Sow.,  Inoceramus 
mvolutus  Sow.,  Inoceramus  russiensis  Xik.  et  autres. 

Dans  la  partie  supérieure  de  l'étage  prédominent  les  marnes  sili- 
ceuses à  Avicula  (Avicula  tenuicostata  Roem.,  Avicula  cf.  lineata 
Roera.,  et  plusieurs  autres  espèces  d' Avicula)  qui  au  sud  de  Saratow 
alternent  avec  du  grès  glauconieux  et  de  l'argile;  elles  sont  très  pauvres 
en  fossiles,  de  sorte  qu'il  est  assez  difficile  de  tracer  la  limite  qui  les 
sépare  du  sénonien.  Dans  le  gouvernement  de  Simbirsk  ce  dernier  se 
compose  de  craie  blanche  et  d'argile  noire  assez  dure;  celle-ci  est 
très  pauvre  en  fossiles:  la  craie  blanche  au  contraire  en  renferme 
beaucoup,  entre  autres:  Parasmilia  centralis  Maut,  Anan:hytes  ovata 
Goldf.,  Bhynchonclla  plicatilis  var.,  octoplicata  Sow,  Tcrcbratula 
obesa  Sow.,  Terébratula  carnea  Sow,  Terébratula  gracilis  Schloth., 
Magas  pumilus  Sow.,  Ostraea  vesicularis  La  m.,  Lima  semisulcata 
Nils.,  Spondylus  globosus  d'Orb.,  Belemnitella  mucronata  d'Orb. 
Dans  la  partie  méridionale,  des  marnes  argileuses  gris  clair  et  des 
argiles  molles  à  Belemnitella  mucronata  et  Ostraea  vesicularis,  pas- 
sant à  la  base  aux  marnes  siliceuses,  forment  le  sénonien. 

Le  crétacé  supérieur  est  partout  nettement  délimité  du  tertiaire, 
à  la  base  duquel  on  observe  ordinairement  une  mince,  couche  de  grès 
vert  glauconieux  avec  des  dents  de  requins,  des  fragments  de  Belemni- 
tella, ou  seulement  des  cavités  et  des  empreintes  laissées  par  les 
rostres  de  Belemnitella.  Ce  grès  de  contact  n'atteint  le  plus  souvent 
que  quelques  centimètres  d'épaisseur  et,  par  places,  manque  complète- 
ment. La  région  en  aval  de  Yolsk  se  distingue  surtout  par  son  déve- 
loppement, à  la  base  du  tertiaire,  de  grès  argilo-siliceux  plus  ou  moins 
glauconieux  et  micacé,  dans  lequel  Xaittilus  Danicus  a  été  découvert. 
Cet  horizon  à  Nautilus  Danicus  n'existe  pas  dans  la  plupart  des 
coupes  de  la  rive  droite  de  la  Volga,  et  la  mince  couche  de  grès 
glauconieux  de  contact  passe  sans  intermédiaire  à  l'argile  siliceuse 
jaune  ou  bleuâtre,  alternant  parfois  avec  le  tripoli  à  Diatomacées 
marins.  Cette  assise  inférieure  du  tertiaire  n'est  pas  très  riche  en 
fossiles;  on  n'y  trouve  guère  que  des  empreintes  et  des  moules.  On  y 
rencontre  communément:  Nodosaria  raphanistrum  Lin.,  Trocho- 
egathus  calcitrapa  v.  Ko  en.,  Nucula  proava  Wood,  Nucida  den- 
sistria   v.  Koen.,    Natica  detrita   v.    Koen.,    Bentalium   rugiferum 


8  XX 

v.  Ko  en.,  Scalaria  crassilabris  v.  Ko  en.  et  d'autres  espèces,  proches 
de  celles  qui  se  trouvent  dans  le  paléocène  de  Kopenhague  et  dans 
les  couches  les  plus  inférieures  du  tertiaire  de  l'ouest  1).  Cette  assise 
occupe  un  grand  espace  dans  la  partie  sud  du  gouvernement  de  Sim- 
birsk,  surtout  dans  la  région  des  sources  des  rivières  Syzran,  Swiaga, 
Oussa,  et  donne  naissance  à  des  sols  pierreux  ou  cendreux,  dépourvus 
de  chaux.  Au  sud  de  la  région  de  la  basse  Volga  elle  ne  ressort  que 
rarement  du  dessous  des  couches  supérieures  et  disparaît  définitive- 
ment dans  la  moitié  méridionale  du  district  de  Kamychin. 

Dans  l'assise  suivante  du  tertiaire  prédomine  le  grès  argilo-sili- 
ceux,  plus  ou  moins  glauconifère  et  micacé;  il  est  plus  riche  en  fos- 
siles que  la  roche  sous-jacente,  mais  ce  sont  également  des  empreintes 
et  des  moules  qui  s'y  rencontrent.  En  étudiant  ces  restes,  on  réussit 
cependant  à  reconstruire  la  forme  et  la  sculpture  des  fossiles  et, 
dans  bien  des  cas,  à  déterminer  les  espèces. 

On  obtient  ainsi  une  faune  intéressante  d'ans  laquelle,  avec  les 
espèces  non  décrites,  on  voit  beaucoup  de  formes  identiques  ou  extrê- 
mement rapprochées  de  celles  qui  sont  connues  dans  le  paléocène  de 
Kopenhague,  le  landenien  de  Belgique,  le  Thanet  Sand  d'Angleterre, 
et  même  quelques  formes  connues  dans  l'éocène  moyen.  Les  fossi- 
les les  plus  répandus  dans  cet  horizon  sont:  Nucula  Bowerbanki 
I.  Morris,  Nucula  Dixoni  Edw.,  Cyprina  cf.  Morrisi,  Plioladomya 
cuncata  Sow.,  Cardium  scmidecussatum  v.  Ko  en.,  Scalaria  angrc- 
sianaUy ckh.,  Scalaria  Jonstrupiw  Koen.,  Voluta  nodifera  v.  Koen., 
Fusus  landinensis  G.  Vinc;  Fusus  Colbcani  G.  Vinc,  Fusus  cf.  ru- 
gosus  La  m.  Encore  plus  communes  sont  quelques  espèces  non  décrites, 
p.  ex.  Ostraca  s  p.  n.  aff.  Quctcleti  Nyst,  Turritella  s  p.  n.  aff.  Ma- 
riaeBv.  et  Corn.,  Turritella  sp.  n.  aff.  montensis  Br.  et  Corn.  Cette 
série  est  typiquement  développée  et  très  étendue  dans  la  région  des 
sources  de  la  rivière  Syzran  et  de  ses  affluents  gauches,  dans  le  district 
de  Syzran  et  dans  les  parties  limitrophes  des  districts  de  Korsoun  et 
de  Senguiléi;  mais  on  peut  la  suivre  jusqu'au  sud  du  gouvernement  de 
Saratow  où  elle  subit  une  modification  pétrograpbique  et  paléontologi- 
que  et  passe  au  grès  argilo-micacé  avec  des  bancs  continus  d'Ostraeidae, 
se  rapportant  pour  la  plupart  aux  espèces  non  décrites.  Les  deux  sé- 
ries qui  viennent  d'être  citées  ont  été  désignées  sous  le  nom  d'étage 
de  Syzran.  En  comparant  la  faune  de  cet  étage  avec  les  faunes  con- 
nues dans  l'éocène  de  l'ouest,  on  voit  que  la  faune  de  la  série  infé- 
rieure se  rattache  à  celle  du  paléocène  de  Kopenhague  et  que  la  faune 
de  la  séi'ie  supérieure  offre  beaucoup  de  rapports  avec  le  landenien 
inférieur  de  la  Belgique.  En  somme  c'est  une  faune  tertiaire  très  an- 
cienne, révélant  l'existence,  dans  la  Russie  orientale,  de  couches  cor- 
respondant à  la  moitié   inférieure   de   l'éocène   inférieur   (paléocène). 

1)  Grâce  à  l'extrême  obligeance  de  M.  M.  le  Prof.  A.  v.  Koenen, 
le  Directeur  E.  Dupont,  le  Dr.  6r.  Vincent  et  le  Dr.  R.  B.  Newton, 
l'auteur  de  ce  guide  a  eu  la  possibilité  de  comparer  les  fossiles  pa- 
léogènes russes  avec  les  échantillons  typiques  de  l'Ouest. 


XX  9 

L'assise  suivante  varie  considérablement,  quant  aux  caractères 
pétrographiques  et  paléontologiques,  suivant  les  diverses  parties  de  la 
région  de  la  basse  Volga,  Dans  le  nord  prédominent  les  sables  et  les 
grès  quartz  eux  ou  silico-glauconieux  à  faune  marine  peu  variée  et  étroi- 
tement liée  à  celle  de  l'assise  précédente.  Les  Lamellibranches  for- 
ment l'élément  prédominant  dans  cette  faune.  Les  formes  les  plus  com- 
munes sont:  Tellina  JBrimonti  Desh.,  Tellina  cf.  pseudodonacialis 
d'Orb.,  Nucuïa  Dixoni  Edw.,  Leda  amygdaloides  Sow.,  Leda  sub- 
striata  Morris,  Lucina  decipiens  Dest.  Dans  la  région  moyenne  cette 
assise  commence  par  le  grès  micacé  gris  verdâtre  avec  empreintes  de 
mollusques  et  se  termine  par  le  grès  quartzeux,  par  place  très  fossili- 
fère. Encore  plus  au  sud,  en  aval  de  Kamychin,  les  sables  avec  de 
grandes  concrétions  ellipsoïdales  de  grès  calcaire,  se  développent  dans 
cet  horizon  (v.  PI.  G).  Ces  concrétions  sont  connues  sous  le  nom  de 
„Karavaï"  (espèce  de  pains  ronds  en  forme  de  miches)  et  renferment 
beaucoup  de  fossiles;  les  plus  fréquents  dans  les  grès  micacés  ainsi  que 
dans  les  sables  à  Karavaï  sont:  Cucullaea  volgensis  Barb.,  Cardita 
volgensis  Barb.,  Crassatélla  sp.  n.  aff.  landinensis  G.  Vinc,  Calyp- 
traea  laevigata  Desh.,  Nerita  consobrina  Ferrus.,  Sycum pi/rus  Sol. , 
Pleurotoma  Johnstrupi  v.  Ko  en.,  Vohita  elevata  Sow.,  Tornatella 
cf.  sidcata,  TurritcUa  compta  Desh.,  Turritëlla  circumdata  Desh., 
Turritélla  hybrida  Desb.,  TurritcUa  s  p.  n.  aff.  montensis  Br.  et 
Corn,  et  beaucoup  d'autres. 

Dans  la  partie  méridionale  du  district  de  Kamychin  et  dans 
la  moitié  septentrionale  du  district  de  Tzaritsyn,  les  sables  à  Ka- 
ravaï sont  surmontés  d'une  autre  série  argilo-sableuse  renfermant 
des  lits  de  grès  quartzeux,  riche  en  dents  de  squales  (Sr.  s.  fig.  12  et  13). 
La  série  inférieure,  riche  en  fossiles,  et  la  supérieure  qui  en  est  assez 
pauvre,  ont  reçu  le  nom  d'étage  de  Saratow.  La  faune  de  la  série  in- 
férieure de  cet  étage  a  beaucoup  de  rapports  avec  celle  du  Thanet 
Sand  anglais;  elle  est  intimement  liée  avec  la  faune  de  la  série  supé- 
rieure de  Fétage  sous-jacent,  mais  plus  variée  et  plus  riche  en  espèces 
remontant  à  l'éocène  moyen. 

Au-dessus  de  ces  couches  marines  de  l'étage  de  Saratow  on  observe, 
dans  quelques  endroits  des  gouvernements  de  Simbirsk  et  de  Saratow, 
des  sables  et  des  grès  quartzeux  à  empreintes  de  feuilles  d'arbres.  Ce 
grès  est  souvent  exploité  comme  pierre  meulière;  on  le  trouve  ordi- 
nairement en  îlots  isolés  occupant  les  régions  les  plus  élevées  du  pays. 
Le  plus  intéressant  de  ces  îlots  se  trouve  à  8  kilomètres  à  l'ouest  de 
Kamychin.  Le  grès  quartzeux  y  forme  deux  montagnes  isolées  dites 
„Ouchi"  (oreilles).  On  y  rencontre  de  belles  empreintes  appartenant 
aux  formes  suivantes:  Quercus,  diplodon  S  a  p.  et  Mar.  et  plusieurs 
autres  espèces  de  Quercus,  Dryoplvillum  Dewalkci  San.  et  Mar.,  Dryo- 
pMllum  suberetaceum  Sap.,  Oinnamomum  aff.  lance olatum  Ung.,  De- 
walquea  gelindenensis  Sap.  et  Mar.,  Magnolia  cf.  grandifolia,  Apo- 
cynophyllum  lanccolatum  Ung.  et  autres.  Cette  flore  présente  le  ca- 
ractère de  l'éocène  inférieur  (paléocène)  bien  prononcé  et  se  rapproche 


10  XX 

davantage  de  celle  du  heersien  de  Gelinden;  mais,  d'après  les  données 
stratigraphiques,  ce  niveau  est  supérieur  au  heersien  et  correspondrait 
plutôt  aux  lignites  et  à  l'argile  plastique  du  bassin  de  Paris,  repré- 
sent mt  peut-être  un  horizon  un  peu  plus  bas.  Cet  horizon  a  été  de- 
signé sous  le  nom  de  grès  de  Kamychin.  Ce  grès  à  empreintes  de 
feuilles  est  remplacé  par  endroits  par  un  sable  contenant  des  fragments 
de  bois  silicihé,  ordinairement  perforé  par  les  Teredines,  et  des  blocs 
de  grès  portant  des  empreintes  dichotomiques,  rappelant  les  empreintes 
de  quelques  algues,  par  ex.  Phïmatoderma  Bienvalii  Wat.  Ce  grès 
serait  peut-être  l'équivalent  marin  du  grès  de  Kamychin.  Le  niveau 
des  sables  à  restes  de  plantes  peut  être  suivi  à  quelque  distance  en 
aval  de  Kamychin,  bien  qu'il  ne  soit  pas  typiquement  développé  et 
distinctement  visible  dans  les  coupes  de  la  rive  droite.  A  mi-chemin 
entre  Kamychin  et  Tzaritsyn,  ces  sables  disparaissent  des  coupes  et 
au-dessus  de  la  série  supérieure  de  l'étage  de  Saratow,  on  voit  appa- 
raître une  autre  série  sableuse,  consistant  en  sables  et  en  grès  quartzeux, 
glauconieux  et  argilo-siliceux,  alternant  avec  de  minces  lits  d'argile 
(Ts.  i.  fig.  13  et  14).  A  la  base  de  cette  série  gît  un  grès  assez  grossier,  ren- 
fermant des  fragments  et  des  galets  d'argile  siliceuse,  ce  qui  démontre 
qu'à  l'époque  de  la  formation  de  ce  grès,  les  produits  de  la  désagréga- 
tion de  l'argile  siliceuse  se  mélangeaient  aux  sables.  Aux  environs  de 
Tzaritsyn  cette  série  sableuse  est  surmontée  d'argiles  gris  foncé  et 
noires  avec  des  rognons  de  phosphorite  et  cristaux  de  gypse.  C'est 
l'argile  à  Mcletta  dans  laquelle,  outre  les  restes  de  ce  poisson,  se  trou- 
vent assez  communément  des  dents  de  squales.  Ces  argiles  et  la  série 
sableuse  se  trouvant  à  leur  base,  forment  un  ensemble  désigné  pro- 
visoirement sous  le  nom  d'étage  de  Tzaritsyn.  Un  petit  lambeau  de 
la  série  supérieure  de  cet  étage  s'est  conservé,  grâce  à  une  faille,  dans 
la  partie  septentrionale  du  district  de  Tzaritsyn,  non  loin  d'Alexan- 
drovka,  en  dehors  du  développement  continu  de  cette  série.  Ce  lam- 
beau prouve  que,  vers  leur  limite  septentrionale,  les  argiles  à  Méletta 
passent  à  leur  base  aux  marnes  blanches. 

Quant  à  l'âge  géologique  de  ses  couches  de  Tzaritsyn,  on  ne  peut 
pour  le  moment  le  déterminer  avec  toute  la  précision  désirable.  Les 
argiles  à  Mcletta  représentent  un  horizon  assez  répandu  dans  la  Russie 
méridionale,  au  nord  du  Caucase  et  en  Crimée  qui,  croit-on,  appar- 
tient à  l'oligocène  inférieur  (ou  à  l'éocène  supérieur).  La  partie  infé- 
rieure de  cet  étage,  vue  sa  position  stratigraphique,  pourrait  être  consi- 
dérée comme  l'équivalent  du  grès  de  Kamychin,  mais  il  est  plus  pro- 
bable de  supposer  une  lacune  entre  ces  deux  dépôts  et  de  classer  la 
série  sableuse  et  argileuse  de  Tzaritsyn  dans  le  même  étage  géologique. 

Les  dépôts  quaternaires  de  la  région  de  la  basse  Volga  sont  assez 
différents:  tantôt  ce  sont  les  dépôts  continentaux,  tantôt  ce  sont  ceux 
du  type  marin  aralo-caspien. 

Les  dépôts  continentaux  et,  inclusivement,  les  alluvions  des  vallées 
sont  ceux  qui  occupent  le  plus  grand  espace  dans  la  région.  Le  type 
le  plus  important  de  ces   dépôts  est  le  type  déluvial  ou  Deluvium.  On 


XX  11 

désigne  sous  ce  nom  les  différentes  roches  peu  cohérentes  qui  re- 
couvrent les  pentes  des  hauteurs  et  forment  les  rives  planes  et  faible- 
ment inclinées  des  vallées.  Ces  amas  ne  laissent  apparaître  aucune 
trace  de  stratification^ou  bien  une  stratification  irrégulière,  plus  ou 
moins j  parallèle  à  la  surface  (v.  PL  A,  fig.  2  et  PI.  D,  fig  2).  Les 
caractères  pétrographiques  de  ces  amas  sont  très  variés  et  dépendent 
de  la  nature  des  roches  qui  forment  les  hauteurs  "voisines.  Le  plus 
souvent  ces  dépôts  prennent  l'aspect  et  la  composition  du  loess  ou  du 
limon  loessoïde.  Dans  la  région  du  développement  de  la  craie,  le  De- 
luvium,  dans  les  parties  supérieures  des  pentes,  présente  une  sorte  de 
brèche  crayeuse,  blanche  et  légère,  qui,  en  s'abaissant  et  en  s'éloignant 
des  hauteurs,  devient  de  plus  en  plus  fine,  prend  une  coloration 
jaunâtre  et  passe  peu  à  peu  à  un  loess  bien  typique.  Les  pentes  des 
hauteurs  consistant  en  argiles  siliceuses,  sont  formées  dans  leurs  par- 
ties supérieures  des  fragments  anguleux  de  ces  roches,  mélangés  à  de 
la  matière  pulvérulente,  provenant  de  la  désagrégation  de  lits  moins 
durs.  Ce  dépôt,  en  s'éloignant  des  hauteurs,  passe  à  un  limon  loes- 
soïde, dépourvu  ou  presque  dépourvu  de  chaux  (loess  déluvial).  Au 
point  de  vue  génétique  tous  ces  dépôts  ne  sont  que  les  produits  de  la 
désagrégation  des  roches  anciennes,  produits  amassés  sur  les  pentes, 
maintes  fois  remaniés  par  Faction  des  averses  et  des  pluies,  et  d'au- 
tant plus  broyés  qu'ils  ont  été  portés  plus  loins  de  leur  lieu  d'origine. 
Ces  dépôts,  adossés  aux  pentes  plus  raides  des  hauteurs,  ont  adouci 
l'ancien  relief  du  pays;  susceptibles  d'une  érosion  rapide  à  l'époque  ac- 
tuelle, ils  prêtent  au  prompt  ravinement  de  certains  endroits  de  la 
région  (v.  PI.  A,  fig.  2). 

Les  dépôts  morainiques  typiques,  riches  en  blocs  erratiques  des 
roches  cristallines  du  nord,  font  défaut  dans  la  région  avoisinant  la 
Yolga,  dans  les  gouvernements  de  Simbirsk  et  de  Saratow;  leur  limite 
s'arrête  à  quelque  distance  à  l'ouest  de  la  Volga.  Mais  il  est  certains 
lieux,  surtout  dans  la  partie  sud  du  gouvernement  de  Saratow,  où  les 
sommets  des  hauteurs  et  le  sous-sol  de  la  haute  steppe,  découpée 
par  la  vallée  de  la  Volga,  sont  formés  d'un]  limon  brunâtre  ou  rou- 
geâtre  à  blocs  de  quartette  et  de  silex,  ayant  tous  les  caractères  de 
la  moraine  du  type  local.  Dans  d'autres  endroits,  à  la  base  du  limon 
loessoïde  d'origine  déluviale,  entre  ce  dernier  et  la  roche  ancienne, 
on  observe  un  lit  de  gravier  et  de  blocs  anguleux  et  roulés.  Le 
quartzite  tertiaire  et  le  silex  prédominent  dans  les  blocs  en  question. 

Ces  différents  dépôts  qui  surmontent  les  couches  paléogènes  et  dont 
quelques-uns  offrent  les  caractères  des  dépôts  glaciaires,  doivent  être 
plus  anciens  que  les  dépôts  glaciaires  et  fluvio-glaciaires  de  la  Russie 
centrale  et  représentent  sans  doute  le  pléistocène  le  plus  ancien, 
peut  -  être  contemporain  de  certains  dépôts  considérés  comme  plio- 
cènes. 

Les  dépôts  quarternaires  marins,  ou  plutôt  saumâtres,  du  type 
aralo-caspien,  très  répandus  du  côté  gauche  de  la  Volga,  deviennent 
plus  rares  dans  la  région  avoisinant  sa  rive  droite,  dans  les  gouver- 


12  XX 

nements  de  Simbirsk  et  de  Saratow.  Ils  sont  assez  souvent  adossés 
par  bande  aux  roches  anciennes,  ou  emboîtés  en  coin  dans  quelque 
vallée  latérale.  Ainsi  enchâssés  dans  les  roches  anciennes,  ils  forment 
de  distance  en  distance  la  rive  même  de  la  Volga,  devenant  de  plus 
en  plus  fréquents  à  mesure  que  Ton  descend  le  fleuve.  Dans  la 
région  de  la  rive  droite  c'est  la  presqu'île  de  Samara  qui  forme  la 
limite  septentrionale  de  ces  dépôts.  Au  point  de  vue  pétrographique 
ce  sont  ordinairement  des  argiles  d'un  brun  rougeâtre  distinctement 
stratifiées,  associées  à  des  sables  blancs  et  plus  ou  moins  gypsifères. 
Les  fossiles  sont  peu  nombreux  dans  ces  couches;  cependant  on  y 
trouve  parfois  quelques  restes  de  Carclium.  11  convient  de  noter 
que  ces  argiles  brunes  et  ces  sables  blancs  que  nous  considérons 
comme  un  dépôt  du  type  aralo-caspien,  se  rapportent  à  une  époque 
beaucoup  plus  récente  que  les  graviers  et  les  limons  à  blocs  de  grès 
quartzeux  dont  il  a  été  question  plus  haut.  Ces  derniers  jouent  le 
rôle  des  roches  anciennes  et  prennent  part  à  la  formation  de  la  haute 
steppe,  tandis  que  les  argiles  brunes  aralo-caspiennes  forment,  comme 
nous  l'avons  vu,  les  terrasses  s'élevant  à  un  niveau  beaucoup  moins 
haut  et  adossées  aux  roches  anciennes. 

Les  alluvions  de  la  Volga  qui  accompagnent  presque  tout  le  temps 
la  rive  gauche,  se  rencontrent  aussi  de  temps  à  autre  sur  la  rive 
droite,  et  se  déposent  entre  le  cours  principal  du  fleuve  et  l'ancienne 
rive  haute.  Généralement  ces  alluvions  sont  des  sables  alternant  par 
place  avec  de  l'argile,  du  limon  stratifié  et  de  la  tourbe.  Ces  allu- 
vions offrent  une  surface  à  ondulations  plus  ou  moins  limitées  et  sont 
sillonées  de  canaux  représentant  soit  les  lits  secondaires  du  fleuve 
( Volochka,  petite  Volga),  soit  d'anciens  lits  obstrués  du  côté  d'amont  ou 
même  des  deux  côtés,  et  formant  dans  ce  dernier  cas  des  lacs  étroits 
et  étirés,  ou  des  marais.  Les  îles  entre  lesquelles  méandrent  les  ca- 
naux et  la  Volga  actuelle,  sont  presque  toutes  couvertes  d'arbres,  de 
buissons  ou  d'herbe.  Seuls  les  bancs  de  sable  nouvellement  amassés 
par  le  fleuve  sont  à  nus,  animés  par  des  milliers  d'oiseaux  et  par 
les  pêcheurs  qui  y  établissent  leurs  campements.  A  13  kilomètres 
en  amont  de  Tzaritsyn,  un  bras  secondaire,  dit  l'Akhtouba,  se  détache 
de  la  Volga  pour  atteindre  indépendamment  la  mer  Caspienne,  se 
tenant  à  une  distance  de  5  à  20  kilom.  du  lit  principal.  Entre 
la  Volga  et  l'Akhtouba  serpentent  d'innombrables  canaux  qui  s'ana- 
stomosent entre  eux  en  formant  un  capricieux  lacis,  et  déterminent 
tout  un  labyrinthe  d'îles  verdoyantes,  contrastant  avec  l'aride  steppe 
d'Astrakhan  qui  l'encadre. 


XX  13 


2-me  PARTIE. 
Voyage   Géologique. 

l-er  jour. 

Le  matin  du  l-er  jour,  le  bateau  s'arrête  devant  les  Montagnes 
de  Cendre  (Zolny  gory)  qui  forment  la  haute  rive  droite  de  la  basse 
Volga  près  de  la  limite  des  gouvernements  de  Kazan  et  de  Simbirsk. 

La  meilleure  coupe  des  roches  anciennes  se  trouve  près  du  bout 
septentrional  de  ces  montagnes  en  aval  du  village  de  Dolinovka 
(fig.  1).  La  partie  supérieure  de  ces  montagnes,  ou  de  cette  haute  rive 
de  la  vallée,  est  couverte  de  forêts.  Ce  n'est  que  dans  quelques  ra- 
vins boisés  que  l'on  peut  trouver  quelques  affleurements  des  roches 
anciennes,  prouvant  l'existence  des  étages  supérieurs  du  jurassique 
jusqu'à  l'aquilonien.  La  partie  inférieure  présente  une  coupe  bien 
nette  montrant  l'oxfordien,  le  callovien,  le  contact  entre  le  jurassique 
et  le  permien  et  les  horizons  supérieurs  du  permien,  marnes  bigar- 
rées alternant  avec  des  grès  et  du  calcaire  gypsifère. 

Explication  de  la  coupe  fig.  1. 

Q.  Limon  loessoïde  4  m. 

Ox.  s.  Argile  gris-claire  et  argile  schisteuse  foncée  de  l'oxfordien 
supérieur  (séquanien),  plus  ou  moins  altérée.  Belemnites 
breviaxis,  Bel.  Panderi,  Bel.  obeliscoides.  10  m. 

Ox.  i.  Argile  gris  clair  de  l'oxfordien  inférieur.  Cardioceras  cor- 
datum,  Cardioceras  tenuicostatum,  Belemnites  breviaxis, 
Gryphaca  dilatata  etc.  7  m. 

Cl.  m.  Mince  lit  de  conglomérat  phosphatique  avec  Belemnites 
Beaumonti,  Cosmoceras  G-ulielmi  et  fragments  roulés  des 
fossiles  calloviens  inférieurs  (Cardioceras  Chamoiisetti, 
Kepplerites  cf.  G-owerianum,  Cadoceras  cf.  Elatmae  etc.). 
0.  25—0,50  m. 

Cl.  i.  Sable  micacé  (3  m.),  argile  grise  (5,5  m.),  sable  et  gravier 
ferrugineux  (4,5  m.),  se  rapportant  probablement  au 
callovien  inférieur  et  très  pauvres  en  fossiles  (emprein- 
tes de  bivalves,  fragments  de  Belemnites». 

P.  Marnes  bigarrées  à  lits  de  grès  et  de  calcaire,  occupant  toute 
la  partie  inférieure  de  la  coupe  jusqu'au  niveau  de  la 
Volga  (35  m.),  en  partie  cachées  sous  les  éboulements. 
Vers  le  sommet  de  cette  série  les  restes  d'Anthraco.siidae, 
(VEstheria  et  des  écailles  des  Ganoïdes  ne  sont  pas  rares. 

Les  roches,  mises  à  jour  dans  la  coupe  près  de  Dolinovka,  se  mon- 
trent plusieurs  fois  dans  de  petites  coupes,  le  long  des  Montagnes  de 
Cendre,  jusqu'à  l'endroit  où  la  haute  rive,  tournant  brusquement  vers 


14 


XX 


3 

as' 


XX  15 

l'ouest,  s'écarte  du  lit  actuel  de  la  Volga.  Dans  ces  coupes  on  voit 
ordinairement  les  horizons  moyens  de  la  coupe  de  Dolinovka,  la  base 
du  jurassique  et  les  horizons  supérieurs  des  marnes  bigarrées.  Déjà 
à  cette  distance  les  horizons  inférieurs  s'abaissent  considérablement  et 
disparaissent  sous  le  niveau  de  la  Volga.  A  l'extrémité  méridionale 
des  Montagnes  de  Cendre  on  aperçoit  une  petite  terrasse  adossée  aux 
roches  anciennes  et  formée  de  limon  brun  jaunâtre. 

En  partant  de  ce  point,  la  Volga  traverse  ces  alluvions  couvertes 
de  bois  et  de  prairies,  tout  en  se  tenant  à  quelques  kilomètres  de  la 
haute  rive  droite.  Elle  revient  vers  sa  haute  rive  près  des  villages 
d'Oundory  et  de  Gorodichtché.  La  structure  géologique  de  cette  partie 
de  la  haute  rive,  séparée  de  la  Volga  comme  nous  venons  de  l'expli- 
quer plus  haut,  a  subi  quelques  modifications:  les  marnes  et  les  cal- 
caires permiens,  les  argiles  et  les  sables  calloviens  et  les  horizons  in- 
férieurs de  l'oxfordien  ont  disparu  sous  le  niveau  de  la  Volga: 
maintenant  apparaissent  les  argiles  grises  de  l'oxfordien  supérieur 
(séquanien)  et  du  kimmeridgien,  les  argiles,  les  schistes  bitumineux 
et  les  grès  du  portlandien,  le  grès  et  le  conglomérat  phosphatique 
de  l'aquilonien.  Là  où  la  rive  est  assez  élevée,  une  puissante  assise 
des  argiles  noires  du  néocomien  supérieur  vient  couvrir  le  jurassi- 
que. Les  coupes  près  de  Gorodichtché  atteignant  une  hauteur  de 
45 — 50  in.,  nous  permettent  de  bien  examiner  toutes  ces  couches 
(V.  fig.  2). 

Explication  de  la  coupe. 

N.  s.  Argiles  noires  du  néocomien  supérieur.  Astarte  por- 
recta,  Simbirskites  versicoïor.  Simbirskites  De- 
cheni,  Simbirskites  discofalcatits  etc. 

Aq.  Grès  et  conglomérat  phosphatique  de  l'aquilonien.  Cras- 
pedites  okensis,  Craspedites  sxibcliïits,  Belemni- 
tes latérales,  Belemnites  russiensis,  Aucella  mos- 
quensis,  Aucella  Fischeri  etc 1  m. 

Prt.  g.  Portlandien.  Sable  et  grès  à  rognons  phosphatiques  avec 
Ammonites  du  groupe  A.  giganteus,  Aucella 
Fischeri,  Belemnites  lateralis,  Belemnites  rus- 
siensis etc - 0,50  m. 

Prt.  v1.  Grès  glauconieux  et  ferrugineux  conglomérat  à  rog- 
nons phosphatiques.  Virgatites  rirgatus  et  autres 
Virgatites,  Belemnites  absolutus,  épines  d'our- 
sins, ossements  de  reptiles,  fragments  de  bois  etc.     1,25  m. 

Prt.  v.  Schistes  bitumineux  alternant  avec  l'argile  grise. 
Virgatites  rirgatus,  Belemnites  absolutus,  Au- 
cella Pallasi,  Discina  latissima,  Lingula  ova- 
lis  etc 7  m. 

Prt.  B.  Continuation  de  la  même  série  argilo-schisteuse  ne  ren- 
fermant plus  de  Virgatites  rirgatus  typique.  Am- 
monites du  groupe  A.  Bleicheri,  Belemnites  mag- 


16 


XX 


XX  17 

nificus,  Aucella  Pallasi  var.  plicata  etc.  La  plus 
grande  partie  de  cette  assise  est  ordinairement 
cachée  sous  des  éboulements 10  m. 

Km.  Kimmeridgien.  Série  d'argiles  gris  clair  ou  foncées,  par 
place  bitumineuses.  Hoplites  eudoxus,  Hoplites 
pscudomutabiUs,  Aspidoceras  acanthicum,  Car- 
dioceras  Volgae,  Aucella  Pallasi  var.  tenuis- 
triata,  Aucc/la  Bronni  etc.  Dans  la  partie  supé- 
rieure de  la  série  Exogyra  vitgula 8  ni. 

G.  ait.  Argiles  gris  clair  à  Cardioceras  altemans,  Aucella 
Bronni,  Belemnites  breviaxis,  Belemnites  Pan- 
deri  etc ■ 8—10  m. 

Les  coupes  se  trouvant  à  15  kilomètres  en  aval  de  Gorodichtché, 
non  loin  du  village  de  Polivna,  permettent  de  bien  observer  les  cou- 
ches supérieures  du  jurassique  à  partir  des  schistes  bitumineux  à 
Virgatitcs  rirgatus,  ainsi  que  l'argile  noire  du  néocomien  supérieur  à 
Astarte  porrecta,  Simbirskites  versicolor,  Inoceramus  aucella.  Non 
loin  de  là,  lés  couches  jurassiques  plongeant  sous  la  Volga,  l'argile 
noire  à  Astarte  porrecta  demeure  seule  dans  les  coupes  de  la  rive 
droite. 

Près  de  Polivna,  sur  les  hauteurs  de  la  rive  droite,  l'argile  noire 
et  les  sables  glauconieux  du  néocomien  supérieur,  riches  en  Belem- 
nites, sont  superposés,  à  la  hauteur  d'une  centaine  de  mètres,  par  des 
schistes  bitumineux  et  des  argiles  aptiennes  à  Hoplites  Deshayesi  et 
grands  Ancyloceras  (A.  simbirsJcensis).  Près  de  Simbirsk  ces  cou- 
ches forment  la  majeure  partie  de  la  haute  rive  droite  et  au-dessus 
d'elles  apparaissent  les  sables  à  rognons  phosphatiques,  le  grès  argi- 
leux et  micacé  très  fin  et  riche  en  radiolaires,  et  les  argiles  dures  du 
gault,  pauvres  en  fossiles  (G.  2,  fig.  3).  Toutes  ces  roches  y  sont  visi- 
bles grâce  à  un  grand  éboulemenl  de  la  rive  droite  qui  a  détruit,  sur 
un  espace  assez  grand,  la  couverture  végétale.  Si  Ton  gravit  la  hauteur 
jusqu'au  sommet,  on  pourra  remarquer,  dans  des  coupes  artificielles, 
les  marnes  glauconieuses  et  siliceuses  du  turonien.  (T,  fig.  3). 

Explication  de  la  coupe  3. 

T.  Turonien.  4,  marne  siliceuse;  3,  sable  glauconieux;  2,  marne  si- 
liceuse; 1,  marne  molle  avec  une  bande  de  rognons  phos- 
phatiques noires  à  la  base. 

G.  Gault,  3,  argile  dure,  noire,  marquée  de  tâches  brunes,  et  argile 
jaune  marquée  de  tâches  noires;  2,  grès  argileux  et  micacé, 
très  fin  et  friable,  riche  en  radiolaires;  1,  rognons  phos- 
phatiques gris,  sable  et  argiles. 

A.  Aptien.  2.  argile  grise  à  grands  Ancyloceras;  1  argile,  schiste 
bitumineux,  calcaire  argileux  et  sable  fin  à  Hoplites  Des- 
hayesi et  Am.  bicurvatus. 

2 


18 


XX 


En  aval  de  Simbirsk,  la  Yolga  s'écarte  de  nouveau  de  sa  haute 
rive  droite  et  coule  à  travers  des  alluvions,  non  loin  de  la  haute  ter- 
rasse de  la  rive  gauche,  formée  de  sables  et  limons  quaternaires.  La 
rive  droite  elle-même  s'y  abaisse  considérablement,  de  sorte  que  le  tu- 
ronien  et  même   le  gault   disparaissent    pendant  quelque  temps,  pour 


1  /§ëB^W^&  2 


Fig.  3. 


réapparaître  de  nouveau  à  mi-chemin  de  Simbirsk  à  Krémenki.  Dans 
les  montagnes  entourant  Krémenki,  visibles  de  très  loin,  se  détache 
une  longue  bande  blanche  enceignant  leurs  sommets:  c'est  la  craie  tu- 
ronienne  à  Inocerames,  gisant  au-dessus  du  gault,  entre  celui-ci  et  les 
marnes  siliceuses  à  AvicuJa  tenuicostata  des  sommets. 


XX 


19 


Les  Montagnes  de  Chilovka,  hautes  falaises  bordant  le  fleuve  en 
.amont  de  ce  village,  présentent  de  bonnes  coupes  de  cette  craie  à 
Inocerames  et   de   marnes   siliceuses,;  grâce  à  la  couleur   blanche  et 


:ô^>^yr  ^^J^f;^ 


Fig.  4. 


20  XX 

grise  de  leurs  sommets,  elles  frappent  l'œil  à  une  distance  assez 
éloignée.  Les  environs  de  Chilovka  sont  encore  remarquables  par  l'ap- 
parition de  la  craie  et  de  l'argile  sénonienne  au-dessus  des  marnes  si- 
liceuses à  Avicula  tcnuicostata  (Sn.  fig.  4)  et  par  le  développement 
des  pentes  déluviales  qui  permettent  de  suivre  la  formation  du  loess 
déluvial;  mais  les  excursionnistes  auront  à  peine  le  temps  de  visiter 
les  coupes  permettant  d'étudier  ces  dépôts.  La  planche  A  est  destinée 
à  illustrer  le. phénomène  dont  il  était  déjà  question  dans  la  première 
partie  de  ce  guide. 

Coupe  des  roches  anciennes  des  environs  de  Chilovka.  Fig  .4. 

Sz.  i.  Argile  siliceuse  de  Péoeène  inférieur. 

Sn.  Craie  blanche  à  Belemnitetla  macronata,    l'argile   foncée    et    la 

marne  glauconieuse  à  la  base. 
Av.  Marnes  siliceuses  à  Avicula  tcnuicostata. 
In.  Craie  à  Inocerames. 
6r.  2.  Argile  dure,  pauvre  en  fossiles,  et 1,  sable  à  rognons  phosphati- 

ques  (gault). 
A.  2.  Argile  à  Ancyloceras  et  1,  argile  schisteuse  et  calcaire  argileux 

à  Hoplites  Bcslmycsi. 

La  nuit,  le  bateau  parcourt  la  partie  du  fleuve  entre  Chilovka  et 
Stavropol.  A  cette  distance,  par  suite  du  plongeaient  continu  des  cou- 
ches vers  le  sud,  la  série  argileuse  du  crétacé  inférieur  diminue  peu 
à  peu  et  disparaît  sous  la  Yolga  près  de  Novodévitchié.  C'est  la  craie 
blanche  et  les  marnes  siliceuses  qui  ont  le  plus  contribué  à  la  forma- 
tion de  la  haute  rive:  cependant  les  sommets  ordinairement  boisés  de 
cette  dernière  se  composent  d'argile  siliceuse  et  de  grès  paléogène.  Ces 
roches  suivent  la  Volga  jusqu'au  village  d'Oussolié  qui  se  dresse  sur  la 
rive  droite  en  face  de  Stavropol.  Près  de  ce  village  s'élève  le  haut 
plateau  de  calcaire  paléozoïque,  dit  Montagnes  des  Jégouli.  (PI.  B. 
fig.  2).  Ces  montagnes,  se  prolongeant  loin  vers  l'ouest-sud-ouest  (PI.  B, 
fig.  1),  imposent  une  limite  à  l'extension  ultérieure  des  couches  cré- 
tacées et  tertiaires;  ce  sont  ces  montagnes  qui  déterminent  le  brusque 
détour  de  la  Volga  vers  l'Est  et  la  formation  de  la  presqu'île  de 
Samara. 


2-me  jour. 

A  l'aube,  le  bateau  s'approche  de  la  presqu'île  de  Samara,  puis  il 
longe  le  bord  septentrional  (les  Jégouli)  formé  de  calcaire  à  Fusuli- 
nes,  couronné  lui-même  de  calcaire  à  Schwagerines  (PI.  B.  fig.  2).  Le 
gypse  et  le  calcaire  permien  n'apparaissent  sur  les  sommets  qu'à  quel- 
que distance  de  la  rive  de  la  Volga.  Plus  loin  encore,  sur  le  (sommet 


XX,  Guide  des  excurs,  du  VII  Congres  Géolog,  Intern,  PI,  B 


Fig.    i.     Le  prolongement  occidental  des  Jégoul 


Fig.  2.     Montagnes    des   Jégouli    formant    le  bord    septentrional  de  la 
presqu'île  de  Samara. 


XX  21 

boisé  du  plateau,  se  trouve  un  sable  micacé  ressemblant  au  sable  cal- 
lovien  des  Montagnes  de  Cendre,  et  parfois  imbibé  d'asphalte. 

Un  peu  en  aval  de  Chiriaïéwo,  la  Volga  fait  un  coude  vers  le  sud 
et  franchit  le  plateau  paléozoïque  par  la  Porte  de  Samara.  Le  mon- 
ticule isolé  de  la  rive  gauche  (le  Tzarew  Kourgan)  et  les  montagnes 
du  Tiw-Tiaw  s'élevant  en  face  de  celui-ci  sur  la  même  rive  de  la  Tolga, 
mais  séparées  de  ce  Kourgan  par  la  rivière  Sok,  sont  aussi  du  cal- 
caire paléozoïque  et  apparaissent  comme  le  prolongement  transvolgien 
des  Jégouli.  Des  hauteurs  de  la  rive  droite  près  de  Chiriaïéwo  on  a 
une  vue  splendide  sur  le  Tzarew  Kourgan,  l'embouchure  du  Sok  et 
les  montagnes  Tiw-Tiaw. 

Dans  le  calcaire  à  Fusulines  du  Tzarew  Kourgan  M-r  Tscherny- 
schew  a  distingué  les  horizons  suivants,  correspondant  à  ceux  du  cal- 
caire à  Fusulines  de  l'Oural. 

e  —  Calcaire  à  Fusulines  à  Spiriferina  Saranae,  Productifs  Villiersi, 

Mhynchôpora  sp.  etc. 
d  —  Niveau  riche  en  Belleroplxon  et  renfermant  de  grands  Sphrifer 

et  des  Céphalopodes. 
c  —  Dolomie  riche  en  Productifs  cora. 
h  —  Calcaire    à    Productifs    scabri'culus,    Camarophoria    crumenà 

Meehella  cximia  etc. 
a  —  Calcaire  corallien. 

Ces  horizons  se  prolongent  sur  la  rive  droite  près  de  Chiriaïéwo, 
mais  il  est  souvent  difficile  de  les  reconnaître  tous  distinctement. 
L'horizon  inférieur,  riche  en  coraux,  est  souvent  caché  sous  les  ébou- 
lis:  l'horizon  suivant  à  Productifs  cora,  Productifs  longispimts,  Mee- 
îcella  cximia  est  plus  facile  à  observer:  un  troisième  horizon  à  grand 
Spirifcrcs  et  Fusulina  YcrncuiU  n'est  ordinairement  pas  à  décou- 
vert dans  les  coupes  artificielles,  mais  on  peut  l'observer  aux  pen- 
tes raides  des  montagnes.  L'horizon  à  Schwagerines,  gisant  encore 
plus  haut,  est  ordinairement  couvert  de  forêts.  Dans  les  ravins  boisés, 
au  sud  de  Chiriaïéwo.  existent  déjà  le  gypse  blanc  et  le  calcaire  per- 
mien à  PhyUopora  Ehrenbergi,  Pscudomonotis  spcluncaria,  Bake- 
uellia  antiqua,  Murchisonia  biarmica,  Pteur  otomari  a  antrina  etc. 

Dans  les  montagnes  Tiw-Tiaw.  et  leur  prolongement  méridional 
dit  Montagnes  des  Faucons  (Sokolii  Gory),  le  calcaire  permien  s'abaisse 
et  s"approche  peu  à  peu  du  niveau  de  la  Volga,  de  sorte  que  près  de 
Barbachina  Poliana,  à  13  kilomètres  en  amont  de  Samara,  il  est  tout 
à  fait  dans  les  coupes  de  la  rive  gauche  et  plonge  sous  la  Volga.  Le 
calcaire  permien  est  assez  varié  quant  à  sa  structure  (calcaire  en  dal- 
les, calcaire  oolithique,  calcaire  compact,  calcaire  bréchiforme  et  ca- 
verneux) et  renferme  une  faune  assez  riche;  parmi  les  fossiles  les  plus 
communs  on  peut  citer:  Modiotopsis  PaJJasi,  Arca  Kitigiana,  Xucitla 
Beyrichi,  Schizodus  obscurus,  Productifs  Cancrini  etc. 

Les  hauteurs  de  la  rive  droite  s'éloignent  de  la  Volga  en  aval  de 
la  Porte  de  Samara  et  font  place  aux  dépôts  quaternaires  et  aux  allu- 


22  XX 

vions  de  la  Volga.  En  aval  de  Samara,  les  alluvions  forment  les  deux 
rives  du  fleuve  jusqu'au  village  Bogorodskoïé.  De  ce  village  et 
jusqu'à  la  station  Ekaterinovka,  la  Volga  baigne  le  côté  sud  moins 
élevé  du  plateau  paléozoïque  formant  la  presqu'île  de  Samara.  Cette 
pente  sud  du  plateau  est  formée  comme  que  la  rive  gauche  de  la  Volga 
en  amont  de  Samara,  de  calcaires  permiens,  le  calcaire  carboni- 
fère plongeant  sous  le  niveau  du  fleuve.  Dans  les  ravins  découpant  la 
pente  méridionale  du  plateau  et  dans  les  coteaux  qui  les  divisent,  on 
peut  observer  une  mince  assise  de  marnes  bigarrées  permiennes  ainsi" 
que  les  argiles,  les  sables  et  les  grès  jurassiques  (calloviens)  qui  la 
surmontent;  par  places,  on  constatera  même  les  restes  altérés  des 
horizons  supérieurs  du  jurassique;  mais  toutes  ces  couches  ne  sont  pas 
visibles  dans  les  coupes  littorales  de  la  Volga.  Dans  la  série  des  cal- 
caires permiens,  le  plus  grand  rôle  appartient  aux  calcaires  bréchi- 
formes  et  caverneux  se  trouvant  à  la  base  du  permien;  ils  forment 
les  rochers  du  rivage  entre  les  villages  de  Vinnovka  et  d'Ermatchikha- 

En  aval  d'Ekâterinoyka  la  Volga  s'écarte  encore  une  fois  de  la 
haute  rive  droite  et  traverse  les  alluvions  boisées.  Près  de  Péréwoloka 
elle  revient  de  nouveau  vers  la  haute  rive  qui  y  conserve  les  mêmes, 
traits  caractéristiques.  Près  de  Petcherskoïê  l'inégalité  de  l'érosion  du 
calcaire  permien  a  causé  la  formation  des  cavernes  (pechtchéry)  du  ri- 
vage: de  là  le  nom  du  village.  Entre  Petcherskoïê  et  le  pont  du  che- 
min de  fer  près  de  la  mine  de  goudron  de  la  compagnie  de  Syzran- 
Petcherskoïé,  le  calcaire  carbonifère  ressort  de  dessous  du  permien; 
mais  le  contact  des  deux  systèmes  est  plus  visible  à  quelques  kilo- 
mètres en  aval,  où  les  horizons  supérieurs  du  carbonifère,  riches  en 
Schwagerines,  sont  plus  élevés. 

Toute  cette  partie  de  la  rive  droite,  en  aval  de  Petcherskoïê.- 
renferme  d'importants  gisements  d'asphalte  qui  pourront  être  exami- 
nés par  les  participants  à  l'excursion.  L'asphalte  y  remplit  les  ca- 
vités entre  les  blocs  de  calcaire  bréchiforme  du  permien,  comme  on 
peut  le  constater  dans  la  mine  „Réussite"  (Oudatcha),  appartenant  à 
la  Société  de  Syzran,  ou  bien  il  pénètre  plus  ou  moins  abondamment 
toute  la  masse  du  calcaire,  ce  qui  a  lieu  surtout  quand  ce  dernier  est 
friable  ou  oolithique.  L'âge  géologique  de  la  roche,  l'abondance  ou  le 
manque  de  fossiles,  n'ont  aucun  rapport  avec  la  présence  de  l'asphalte; 
ainsi,  dans  la  mine  „Espérance"  (Nadejda),  appartenant  à  la  compagnie- 
de  Syzran-Petcherskoïé,  et  se  trouvant  en  aval  de  la  première,  on 
exploite  un  horizon  inférieur  au  calcaire  bréchiforme  de  la  première 
mine,  calcaire  à  asphalte  à  MecJcella  striatocostata  Cox,  Trachydomia 
Wheeleri  Swall.,  Aîlôrisma  subcimeata,  Meck.  et  Hayd.,  Loxonenw 
tricmeta  Sibir t z.,  Pleurotomaria  granulo-striata  M.  et  H.  fossiles  indi- 
quant l'âge  carbonifère  de  la  roche.  Ce  calcaire,  encore  au-dessous  de  la 
Volga  près  de  la  mine  „Réussite",  à  proximité  de  la  mine  „Espérance"r 
forme  déjà  la  partie  inférieure  de  la  coupe  du  rivage.  Presque  toute  la 
masse  de  ce  calcaire  est  imbibée  d'asphalte,  mais  assez  inégalement.  Les 
parties  très  riches  en  bitume  traversent  assez  irrégulièrement  les  parties 


XX  23 

qui  eu  sout  moins  riches,  et  les  limites  entre  les  unes  et  les  autres  ne 
sont  pas  très  nettes;  on  dirait  que  la  matière  bitumineuse,  en  s'infiltraut 
dans  la  masse  de  la  roche,  a  cherché  la  direction  où  la  résistance  était 
la  moindre.  Ce  calcaire  riche  en  asphalte  est  recouvert  de  calcaire  per- 
niien,  bréchiforme  à  sa  base  (v.  fig.  5);  il  devient  ensuite  plus  compact, 
mais  brisé  en  blocs  et  passe  vers  le  sommet  au  calcaire  marneux 
distinctement  stratifié;  ce  dernier  renferme  des  rognons  du  calcaire 
plus  compact,  riche  en  fossiles  permiens.  Tous  ces  différents  horizons 
du  permien  sont  nodules  et  veinules  d'asphalte.  Ces  conditions  de  gise- 
ment, ainsi  que  la  présence  de  l'asphalte  au  nord  de  la  presqu'île 
de  Samara,  dans  une  roche  d'un  autre  âge  et  d'une  autre  composition 
pétrographique  (sable  du  callovien  inférieur),  semblent  démontrer  que 
la  matière  bitumineuse  a  pénétré  du  dehors,  se  répandant  dans  les 
roches  selon  leur  structure  et  leur  degré  de  perméabilité.  Le  rapport 
intime  entre  les  gisements  d'asphalte  de  la  presqu'île  de  Samara  et  la 
faille  à  laquelle  cette  presqu'île  a  dû  son  existence,  de  même  que  la 
présence  de  naphte  dans  la  bande  formant  le  prolongement  transvol- 
gien  des  Jégouli,  porte  à  croire  que  c'est  par  les  fissures  de  cette 
dislocation  que  la  naphte  et  le  bitume  se  sont  élevés  des  régions 
profondes. 

Explication  de  la  coupe.  Fig.  5. 

Q.  Limon  et  conglomérat  quaternaire  1,50  m. 
a — (/  Permien;  a)  calcaire  marneux  avec  concrétions  renfermant 
la  faune  permienne;  b)  calcaire  en  dalles  avec  nodules 
d'asphalte,  6  m.;  c)  calcaire  non  stratifié,  fendu  en  blocs. 
8  m.;  cl)  calcaire  bréchiforme  pénétré  d'asphalte.  4  m.; 
A.  Calcaire  dolomitique  imbibé  d'asphalte,  couronnant  le  calcaire  à 
Schwagerines  et  s'élevant  à  la  hauteur  de  5  mètres  au- 
dessus  du  chemin  de  halage. 

A  5  kilomètres  en  aval  de  la  mine  „Espérance'*,  les  couches  à 
Schwagerines  du  calcaire  carbonifère  et  les  horizons  inférieurs  du 
permien  sont  facilement  observables.  Le  calcaire  à  Schwagerines  est 
imprégné  d'asphalte;  celui-ci  se  retrouve  aussi  par  petites  masses  et 
veinules  dans  tous  les  différents  niveaux  du  carbonifère  et  du  per- 
mien. Les  couches  carbonifères  supérieures,  renfermant  de  l'asphalte, 
se  continuent  jusqu'au  village  de  Kostytchi:  près  de  l'extrémité  d'amont 
de  ce  village  on  a  découvert  dans  une  coupe  artificielle,  au  niveau  de  la 
Volga,  le  calcaire  à  Fusulines  dont  toute  la  masse  est  imbibée  d'asphalte. 

Xon  loin  de  l'extrémité  d'amont  de  Kostytchi,  s'élève  une  mon- 
tagne qui  permet  de  constater  distinctement  le  recouvrement  du  cal- 
caire à  Schwagerines.  par  les  sables  e,t  les  argiles  du  callovien  infé- 
rieur. Le  callovien  y  couvre  la  surface  érodée  du  calcaire  carbonifère 
et  entre  dans  les  enfoncements  du  calcaire.  Le  sable  micacé  formant 
la  base  du  callovien  renferme  des  concrétions  de  grès,  de  même  que 
le  sable  asphaltifère  du  même  âge  qui  revêt  le  calcaire  paléozoïque  au 


24 


XX 


nord  de  la  presqu'île.  Il  est  à  noter  que  le  sable  eallovien  près  de 
Kostytchï,  lui  aussi,  renferme  par  ci  par  là  de  petits  lits  de  grès  bi- 
tumineux. 


£  Q 


Fig.  5.  Coupe  des  couches  près  de  la  mine  ..Espérance''. 

De  ce  point,  sur  un  parcours  de  10  kilomètres,  la  rive  droite  de  la 
Volga  est  formée  d'argiles  grises  calloviennes,  oxfordiennes  et  lrimme- 
ridgiennes;  dans  les  endroits  les  plus  élevés  de  la  rive,  les  étages  port- 


XX  25 

IancMen  et  aquilonien  se  sont  encore  conservés.  La  liante  rive  droite, 
formée  de  ces  couches,  est  découpée  en  une  série  d'amphithéâtres 
ouverts  sur  la  Volga  et  s'élevant  à  quelque  distance  de  son  lit.  Le 
pied  des  hauteurs  est  formé  par  des  éboulements  de  ces  roches  sur 
lesquels  sont  disposés  les  deux  grands  villages  de  Batraki  et  de  Ko- 
stytchi.  A  la  base  des  éboulements,  près  du  lit  même  de  la  Volga, 
réapparaît  encore  le  calcaire  à  Fusulines  qui  cependant  disparaît  tota- 
lement entre  Kostytchi  et  Batraki.  Xon  loin  de  là,  en  amont  de  Syzran, 
le  lit  principal  de  la  Volga  s'écarte  un  peu  de  l'ancienne  rive  qui  s'y 
abaisse  considérablement,  de  sorte  que  dans  les  coupes  le  long  de  l'an- 
cien lit  on  voit  seulement  le  callovien  et  le  quaternaire,  (graviers, 
sables  et  limons).  Cependant  près  de  la  ville  de  Syzran  (à  son  extré- 
mité sud-ouest)  le  calcaire  à  Fusulines,  épargné  par  l'érosion,  émerge 
de  nouveau,  pour  s'enfoncer  bientôt  sous  les  couches  jurassiques,  qui,  à 
peu  de  distance  de  Syzran.  près  du  village  Obrastsowoïé  sont  cou- 
vertes par  le  néocomien. 

A  partir  de  Kachpour.  la  Volga  baigne  de  nouveau  l'ancienne 
rive  et  permet  d'observer  dans  des  coupes  bien  nettes  les  étages  supé- 
rieurs du  jurassique  et  les  inférieurs  du  crétacé.  11  n'y  a  qu'un  point 
près  de  l'église,  où  un  petit  lambeau  du  crétacé  supérieur  s'est  bien 
conservé. 

La  coupe  suivante  (fig.  6)  montre  la  succession  des  couches  près 
de  Kachpour: 

X    smb.  Très  puissante  assise  d'argile  noire  à  Simbirskites  versicolor. 

X.  sq.  Grès  friable  gris  verdâtre  à  Belemmtes  subquadratus  (1  m.)  et 
argile  schisteuse  gris  foncé,  plus  ou  moins  sableuse  et  pau- 
vre en  fossiles  (2 — 3  m.). 

X.  pL  Conglomérat  phosphatique  (0,20  m.)  et  sable  jaune  (0,25  m.)  re- 
présentant la  zone  supérieure  du  néocomien  inférieur 
boréal  (petchorien).  Poli/qrfi/chites  Keyserlingi,  gravesi- 
formis,  Bcani,  Belemmtes  lateralis,  subquadratus,  Aucella 
piriformis,  crassicolis. 

X.  vg.  Grès  friable  et  conglomérat  de  fossiles  (0,90  m.)  formant  la 
zone  inférieure  du  néocomien  inférieur  boréal.  Ammo- 
nites cf.  spasslivnsis,  Belemnites  lateralis,  subquadratus, 
Aucella  volgensis,  Keyserlingi. 

Aq.  Sable  vert  (0,25  m.)  et  schiste  bitumineux  pauvre  en  fossiles,  re- 
présentant peut-être  la  zone  supérieure  de  l'aquilonien. 

Aq.  Je.  Marne  passant  au  sable  et  au  conglomérat  de  fossiles  (1  m.). 
Ammonites  Jcasdiqjuricus,  subclypeiformis,  Belemnites 
lateralis,  russiensis  Aucella  Fischeri  etc. 

Aq.  s.  Marne  grise  glauconieuse  et  sableuse  (3  m.).  Ammonites 
subditus,  ohensis,  catenidatus,  Belemmtes  lateralis.  mos- 
quensis,  russiensis.  Aucella  Fischeri  etc. 

Pt.  g.  Marne  sableuse  et  grès  vert  à  rognons  phosphatiques  avec 
ammonites  du  groupe  A.  giganteus,  triplicatus  (0,70  m.). 


26 


XX 


Pt.  v.  Congloméiat  phosphatique,  schistes  bitumineux  et  argiles 
grises  à  Virgatites  virgatus,  Belemnites  absolutus,  Dis- 
cina  latissima  etc.  (3  m.). 


Fig.  6. 

A  9  kilomètres   en   aval  de  Kachpour,   la  Volga   s'éloigne  de  la 
haute  rive  droite  et  coule  dansées  alluvions  sur  un  parcours  de^3o"¥£ 


XX  27 

lomètres.  A  partir  de  ce  point,  jusqu'à  Volsk  et  même  plus  en  aval, 
le  bateau  vogue  de  nuit.  A  la  base  des  coupes  de  cette  rive  droite  se 
trouvent  des  argiles,  des  sables  et  des  grès  aptiens  et  au-dessus  d'eux 
les  roches  crétacées  supérieures  qui,  dans  les  parties  les  plus  élevées 
de  la  haute  rive,  sont  couronnées  des  sables  et  des  grès  éocènes.  Le 
crétacé  supérieur  est  bien  développé  aux  environs  de  Khwalynsk. 
Entre  cette  ville  et  le  village  Alexéevka,  la  craie,  surmontée  par  des- 
sables éocènes,  forme  un  petit  plateau  à  sommet  boisé,  capricieuse- 
ment découpé  par  l'érosion.  (Les  conditions  tectoniques  de  ce  pays 
ont  été  indiquées  dans  la  première  partie  de  ce  guide). 

Près  de  Volsk  le  crétacé  inférieur  disparaît  sous  la  Volga  et  le 
crétacé  supérieur  avec  les  grès  et  les  argiles  siliceuses  tertiaires 
reste,  seuls  dans  les  falaises. 

3-me  jour. 

Le  matin  du  3-me  jour  le  bateau  suit  la  rive  droite  entre  Volsk 
et  Baronsk.  Au  commencement  de  ce  trajet,  la  craie  occupe  encore 
une  grande  partie  des  coupes,  mais  elle  diminue  peu  à  peu  et,  à  10 
kilomètres  de  Volsk,  la  limite  supérieure  de  la  craie  s'abaisse  assez  vite. 
Entre  Rybnoïé  et  le  ravin  Séménovsky,  on  peut  suivre  du  bateau 
cette  limite  qui  fait  une  ligne  onduleuse  tantôt  s'élevant  tantôt  s'abais- 
sant  et  même  disparaissant  sous  la  Volga. 

La  coupe  suivante  (fig.  7),  prise  près  du  ravin  Séménovsky  en 
aval  de  Grodnia,  montre  la  succession  suivante  des  couches: 

Sz.  i.  Assise  puissante  d'argile  siliceuse  jaunâtre  à  Nodosaria  ra- 
phanistrum,  Trochocyathus  caltitrapa,  Nucula  proelac- 
vigata  etc. 

D.  Grès  micacé  gris  et  argile  plus  ou  moins  'siliceuse  passant  à 
la  base  au  grès  micacé  et  glauconieux  à  Nautilus  Da- 
nicus  (Glauconie  de  Grodnia).  lô — 16  m. 

Sn.  Craie  blanche. 

La  craie  reste  encore  quelque  temps  à  la  base  des  coupes  et  enfin 
disparaît  près  du  second  ravin  en  aval  de  Séménovsky.  L'épaisseur 
des  argiles  siliceuses  passant  dans  leur  partie  supérieure  au  grès  fin 
argilo-ciliceux  augmente  considérablement  et  atteint  60  m.;  au  con- 
traire, la  limite  supérieure  du  grès  micacé  de  la  base  de  la  coupe 
précédente  s'abaisse  vers  la  Volga  et  se  cache  à  mi-chemin  du  ravin 
de  Séménovsky  au  village  Voskressenskoïé. 

Aux  sommets  des  coupes,  au-dessus  de  l'argile  siliceuse,  se  trouve 
par  place  un  dépôt  peu  épais  d'argile  siliceuse  désagrégée  et  mélangée 
de  sable  à  blocs  de  grès  quartzeux.  Dans  quelques  ravins  i  par  ex.  dans 
le  Koldomassow),  on  voit  des  dépôts  quaternaires  emboîtés  dans  le  pa- 
léocène. Ce  sont  les  limons,  les  argiles  et  les  graviers  ayant  entre 
eux  des  rapports  assez  compliqués  et  appartenant  probablement  aux 
dépôts  aralo-caspiens. 


28 


XX 


S  Sz.i. 


Uilfr 


.,„[/ 


>.', \  i  '.•.•.-,(  •,-,  : 


D. 


M  Sri. 


Fig.  7. 

A  peu  de  distance  en  amont  de  Baronsk  s'élève,  à  35  m.  d'alti- 
tude, une  montagne,  dite  Tchiriew,  permettant  d'observer  les  deux 
assises  de  l'étage  de  Syzrau  assez  riches  en  fossiles,  et  la  base  de 
l'étage  de  Saratow  qui  en  est  pauvre  (fig.  8). 

K.  Sable  à  blocs  d'argile  siliceuse  et  de  grès  quartzeux(18m.). 

<SV.  Sable  micacé  gris-verdâtre  (11  m.)  et  sable  micacé  passant  au 
grès  friable  (11  m.). 

Sz.  s.  Grès  micacé  glauconifère  à  grains  très  tins  (25  m.)  et  grès 
gris  et  gris  verdâtre  à  taches  brunes  (18  m.).  Ostraea 
sp.  aff.  Queteleti  Xyst.,  Cardium  seniidecussatum  v. 
Ko  en.,  Vlxolodomya  cimeata  Sow.,  CncuHaea  volgensis 
Barb.,  Turritélla  sp.  n.  aff.  Mariae  Br.  et  Corn.,  Tur- 
ritetta  sp.  n.  aff.  montensis  Br.  et  Corn.  —  Nucula  JBo- 
werbanM  Morris,  Cyprina  cf.  3£orrisi,  Natiea  sp.  etc. 

Sz.  t.  Argile  siliceuse  bleuâtre  et  jaunâtre  (à  peu  près  60  m.). 
Nodosaria  raphanistrum  Lin.,  Trochocyathus  calcitrapa 
v.  Ko  en.,  Nucula  cf.  d  ensi  stria  x.  Ko  en..  Nucula  prae- 
laevigata  Wood,  Dentalium  rugi  féru  m  v.  Ko  en.,  Sca- 
larirt  erassilabris  v.  Ko  en.,  Natiea  detrita  v.  Ko  en. 


XX 


29 


Fie-.  8. 


30  XX 

A  la  base  de  la  coupe  ressort  le  grès  glauconieux  D  (Glaucome 
de  Grodnia). 

En  aval  de  Baronsk  la  Volga  entre  dans  les  alluvions  et  coule 
en  s'éloignant  de  la  haute  rive;  près  du  village  Pristannoïé  elle  s'en 
rapproche  momentanément  et  baigne  les  roches  anciennes.  Puis  elle 
entre  de  nouveau  dans  les  alluvions  qu'elle  suit  jusqu'à  Saratow. 

Près  de  Pristannoïé,  la  rive,  s'élevant  de  88  m.,  est  composée  de 
sables  et  de  grès  pauvres  en  fossiles  et  présentant  quelque  similitude 
avec  ceux  qui  forment  le  sommet  de  la  montagne  Sokolowa  près  de 
Saratow.  Seulement,  assez  loin  de  la  Volga,  au  sommet  d'une  montagne 
de  126  m.,  située  â  1  kilomètre  environ  au  nord  du  village,  apparaissent 
la  marne  crétacée  supérieure  à  phosphorite  et  le  grès  de  l'assise  in- 
férieur de  l'étage  de  Saratow  riche  en  fossiles. 

La  ville  de  Saratow  est  disposée  sur  une  terrasse  de  la  rive  droite 
formée  de  roches  crétacées  inférieures,  d'argiles  et  de  sables  micacés 
de  l'aptien  et  du  gault.  Du  côté  nord  de  la  ville  et  tout  près  de  la 
Volgo  se  trouve  la  montagne  Sokolowa  (PI.  C,  iig.  1),  formée  en 
partie  du  quaternaire  et  principalement  de  l'aptien.  Elle  est  remar- 
quable par  ses  éboulements  dont  le  plus  intéressant  a  eu  lieu  en  1884 
(PI.  C,  fig.  2).  Grâce  à  ces  éboulements  la  montagne  offre  du  côté 
de  la  Volga  des  coupes  bien  distinctes. 

Du  côté  occidental  de  la  ville  s'élève  la  montagne  Lyssaïa 
(Montagne  Chauve) — v.  PI.  D,  fig.  1 — dont  la  partie  inférieure  est  com- 
posée de  roches  crétacées  supérieures  (principalement  turoniennes  et 
sénoniennes)  et  la  supérieure  de  roches  éocènes  (fig.  9).  Le  pied  de 
la  montagne  est  formé  par  les  masses  énormes  des  produits  de  la  dés- 
agrégation des  roches  constituant  la  montagne,  masses  lavées  par  les 
pluies  et  les  courants  provenant  de  la  fonte  des  neiges;  c'est  une  brèche 
friable  d'origine  déluviale  (PI.  D,  fig.  2). 

Explication  de  la  coupe  fig.  9. 

<SV.  Grès  siliceux  et  glauconieux  en  petits  blocs  alternant  avec  du 
sable  micacé,  et  grès  micacé  gris  verdâtre;  le  grès  micacé 
renferme  Cucullaea  volgensis  Barb.,  Cardita  volgensis 
Barb.,  Turriteïla  sp.  n.  aff.  Marriae,  Br.  et  Corn,  et 
autres  fossiles  caractérisant  le  niveau  inférieur  de  l'étage 
de  Saratow. 

Sz.  s.  Grès  micacé  gris  jaunâtre  à  Cyprina  cf.  Morrisi,  Ostraea  aff. 
Qitetcleti  etc. 

S#.  i.  Argile  siliceuse  gris  bleuâtre  et  jaune  à  Nodosaria  raphani- 
strum,  Troehocyathus  caleitrapa  etc. 

Sn.  Marne  molle  gris  clair  à  Belcmnitella  mucronata,  Ostraea 
vesicularis  etc.,  passant  au  sommet  à  l'argile  et  au  sable 
glauconieux. 

Av.  Marnes  siliceuses  avec  un  lit  du  grès  glauconieux.  Arkula  tenui- 
costata  Boem.  et  autres. 


XX,  Guide  des  excurs.  du  VII  Congres  Géolog,  Intern.  PI.  C. 


Fig    i.     Montagne  Sokolowa  prés   de  Sarati 


d  oriental  de  la  montagne  Sokolowa  en  1884. 


XX.  Guide  des  excurs.  du  Vil  Congrès  Géolog\  Intern. 


PI.  D. 


Fig.    i.     Montagne  Lyssaïa  près  de  Saratow. 


ig.  2.  Pente  déluviale  de  la  montagne  Lyssaïa. 


XX 


31 


32  XX 

In.    Calcaire   marneux   à   rognons  phosphatiques  riche  en  éponges  et 

en  Inocerames. 
Cm.    Sable   à    rognons  phosphatiques   riche  en  poissons  et  passant  au 

sable  jaunâtre  plus  tin. 

En  aval  de  Saratow  le  bateau  continue  sa  route  pendant  la  nuit 
pour  arriver  le  lendemain  matin  à  Troubino.  Cette  partie  de  la 
rive  droite  est  formée  de  roches  du  crétacé  inférieur,  du  crétacé  supérieur 
et  de  réocène.  Les  roches  crétacées  ressortent  dans  les  coupes  du  rivage: 
réocène  constitue  les  hauteurs  se  trouvant  à  une  certaine  distance 
de  la  Volga.  Le  crétacé  inférieur  ne  se  montre  qu'entre  Saratow  et 
Xesviétaevka;  en  somme  c'est  le  crétacé  supérieur  qui  prédomine 
dans  les  coupes.  Entre  Zolotoïé  et  Troubino  (espace  que  bon  fran- 
chira au  point  du  jour),  la  partie  inférieure  de  la  rive  droite  est.  formée 
de  crai'e  turonienne  à  Inocerames;  dans  la  supérieure  les  argiles  noires 
et  les  couches  argilo-siliceuses  grises  et  jaunâtres  se  succèdent  formant 
une  série  panachée  à  laquelle  l'érosion  a  donné  un  aspect  assez 
bizarre. 

4-irie  jour. 

Le  matin  du  4-me  jour  le  bateau  se  trouve  près  du  village  Trou- 
bino. En  s'approehant  de  ce  village,  la  craie  turonienne  à  Inocerames 
s'élève  peu  à  peu  et  la  série  des  marnes  siliceuses  s'amincit,  tandis  que 
les  sables  sénomaniens  surgissent  de  dessous  la  craie  et  forment  la 
moitié  inférieure  des  coupes  (fig.  10). 


Fig.  10. 

La  coupe  près  de  Troubino  (PL  E,  fig.  1)  offre  un  cas  intéressant 
de  l'érosion  des  roches  anciennes  et  du  comblement,  par  le  déluvium. 
des  inégalités  de  la  surface  érodée  provenant  de  la  désagrégation  des 
hauteurs  voisines  qui  se  composent  de  roches  sénonienes  et  éocèns. 

En  aval  de  Troubino  la  craie  turonienne  à  Inocerames  est  rem- 
placée par  la  brèche  déluviale  (peut-être  en  partie  fluvio-glaciale),  mais 
bientôt  elle  réapparaît  (PI.  E.  fig.  2)  et  forme  la  partie  supérieure  de 
la  coupe,  laissant  voir  les  formes  bizarres  de  l'érosion  contemporaine. 


XX  Guide  des  excurs,  du  VII  Congres  Géolog  [ntern.  PI.  E. 


Fig     i.   Falaise  près  de  Troubino  montrant  le  ravinement  des  couches 

crétacées  comblé  et  nivelée   par  le  déluvium. 


Fis 


.  e  e  >    u  e  ; 


.■nomaniens 


:ouronnés   par  la  craie  à  Inocerames. 


XX 


33 


Les  sables  et  les  grès  cénomaniens  formant  la  base  de  la  coupe 
renferment  des  lits  de  rognons  phosphatiques  et  une  assez  riche  faune 
dont  les  représentants  les  plus  caractéristiques  sont:  Schloenbachia  va- 
rians Sow.,  Schloenbachia  Coupei  Brong.,  BelemniteïlaplenaBl&in  v., 
Avellana  cassis  d'Orb.,  Trigonia  Pavïom  Strem.,  Inoceramus  lattis 
Mant.,  Pecten  virgatus  d'Orb.  Ostraea  conica  d1Orb.;  la  dernière 
forme  est  la  plus  fréquente  et  forme  par  place  des  bancs  continus.  __ 


Cm.2 


tu  il  1 1  j'i  iiiMiin'iii:-^!  1 1 1  Tti  i",t  I  ■".■t\i  i/M'inii.  ■.■■■-i'i{ti'.'i;i!i;ri-i:..-f7l? 


Cm.l 


pmTh';i'r~"rr^i;i' 


Fig.  11. 
Explication  de  la  coupe  en  aval  de  Troubino  fig.  H. 

Av.  Marnes  siliceuses. 

In.  Craie  à  Inocerames  avec  un  lit  d'argile.  (Inoceramus  Brongniarti 

3 


34  XX 

Sow.  à  la  base,  Inoccramus   lobatus  Miinst.  et  cardis- 

soides  Groldi".   dans  les  horizons  supérieurs  passant  aux 

marnes  siliceuses). 
Cm.  3.  Sable  gris  verdâtre  avec  rognons  phosphatiques  et  petit  bancs 

de  grès. 
Cm.  2.  Sable  gris  verdâtre  plus  foncé. 
Cm.  1.  Sable   verdâtre   avec    lits   de   grès   riche  en  fossiles   cénoma- 

niens. 

Les  coupes  conservent  ce  caractère  jusqu'à  la  station  Ban- 
novka  et  môme  jusqu'à  12  kilomètres  en  aval  de  celle-ci,  seulement 
la  puissance  de  la  série  sableuse  à  la  base  des  coupes  diminue,  les 
coupes  deviennent  moins  hautes  et  les  marnes  siliceuses  n'y  sont  plus 
visibles. 

Dans  la  montagne  Dourmanskaïa,  en  amont  de  Danilovka,  le 
crétacé  supérieur  ne  remplit  que  la  partie  inférieure  de  la  coupe  (à 
peu  près  20  m.);  le  reste  de  la  montagne  est  formé  d'argiles  siliceuses 
éocènes,  très  pauvres  en  fossiles. 

Entre  Danilovka  et  Chtcherbakovka  on  constate  dans  les  coupes  une 
épaisse  série  du  crétacé  supérieur,  dans  laquelle  dos  couches  sableuses, 
argileuses  et  marneuses,  en  partie  silicifiées,  se  succèdent  les  unes  aux 
autres.  Cette  série,  pauvre  en  fossiles,  est  couronnée  par  les  argiles 
siliceuses  de  l'éocène. 

Près  de  Chtcherbakovka  la  limite  supérieure  du  crétacé  s'abaisse, 
et  à  un  kilomètre  en  aval  de  cette  station,  dans  la  coupe  pittores- 
que, dite  Stolbitchi  (PI.  F)  on  ne  remarque  plus  guère  que  des 
argiles  siliceuses  jaunes  et  bleuâtres  à  la  base  (assise  inférieure  de 
l'étage  de  Syzran),  du  grès  micacé  gris  jaunâtre  dans  la  partie  moy- 
enne (assise  supérieure  du  môme  étage  et  du  grès  micacé  gris  clair 
dans  la  partie  supérieure;  ce  dernier  représente  la  base  de  l'étage  de 
Saratow,  dont  les  couches  supérieures  n'y  sont  pas  développées  ty- 
piquement. Dans  un  peti  ravin  découpant!  la  partie  d'aval  de  Stol- 
bitchi, on  peut  observer  la  base  du  tertiaire  (grès  glauconieux)  et  l'ar- 
gile grise  représentant  l'horizon  supérieur  du  crétacé. 

La  rive  droite  de  la  Volga,  en  aval  de  Stolbitchi,  conserve 
essentiellement  le  même  caractère  jusqu'à  la  ville  de  Kamychin. 

Les  environs  de  Kamychin  sont  intéressants  par  leur  développe- 
ment de  grès  quartzeux  renfermant  des  empreintes  de  feuilles  d'ar- 
bres révélant  l'existence,  vers  la  fin  de  l'éocène  inférieur,  d'une  flore 
offrant  des  rapports  intimes  avec  la  flore  héersienne  de  Gelinden,  mais 
réprésentant  un  horizon  stratigraphique  plus  élevé.  Ce  grès  forme 
deux  montagnes  isolées  (dites  Ouchi)  s'élevant  au  milieux  de  la  steppe 
sablonneuse  à  8  kil.  de  la.  ville  (v.  l'aperçu  stratigraphique).  Les 
participants  à  l'excursion  n'auront  pas  le  temps  de  visiter  ce  gi- 
sement. 


XX,  Guide  des  excurs,  du  VII  Congrès  Géolog,  Intern.  PI.  F, 


-V 


Falaises  des  Stolbitchi  en  aval  Je  Chtcherbakowo. 


ÔO 


X 
X 


XX  35 


5-me  jour. 

Le  dernier  jour  de  l'excursion  géologique  le  bateau  va  franchir 
la  distance  entre  Kamyehin  et  Tzaritsyn.  La  première  partie  du  tra- 
jet entre  Kamyehin  et  Balykléi  se  fera  probablement  de  nuit. 

Le  changement  dans  la  structure  des  escarpements  entre  ces  deux 
derniers  points  consiste  en  ce  que  les  argiles  siliceuses  de  l'étage  de 
Syzran  et  parfois  même  le  grès  micacé  et  glauconieux  du  même  étage 
disparaissent  sous  le  niveau  de  la  Volga,  tandis  que  le  grès  tendre  et 
le  sable  de  l'étage  de  Saratow  qui  formaient  les  sommets  de  Stol- 
bitchi  s'abaissent  jusqu'au  pied  des  falaises.  De  grandes  concrétions 
du  grès  calcaire,  plus  ou  moins  glauconieux,  se  développent  à  ce  ni- 
veau. Ces  concrétions  qui  font  saillie  sur  les  falaises  sont  disséminées 
à  leur  base,  leur  donnant  un  aspect  particulier  (v.  PI.  G.).  A  la  par- 
tie supérieure  des  bauteurs  riveraines  se  développe  une  série  sableuse 
et  gréseuse,  intercalée  à  sa  base  de  couches  d'argile  noire;  c'est  la 
série  supérieure  de  l'étage  de  Saratow.  Elle  est  pauvre  en  fossiles; 
les  plus  communs  sont  des  dents  de  squales. 

Par  endroits,  les  roches  tertiaires  s'écartent  plus  ou  moins  du  rivage, 
qui  est  alors  composé  d'argiles  aralo-caspiennes  associées  à  des  sables. 

Le  point  le  plus  curieux  de  cette  partie  de  la  rive  droite  de  la 
Volga  se  trouve  près  de  la  stanitza  (nom  des  bourgs  cosaques) 
d'Alexandrovka.  Près  de  la  stanitsa  elle-même  et  à  un  demi-kilomètre  en 
amont,  les  dépôts  aralo-caspiens  forment  une  terrasse  adossée  aux 
roches  tertiaires.  En  aval  de  la  stanitsa,  entre  celle-ci  et  Souwod, 
on  observe  la  coupe  suivante  des  roches  tertiaires  (fig.  12): 

K.  Sables  cà  blocs  de  grès  quartzeux. 

Sr.  s.  2.  Sable   micacé    et   glauconieux    (11  m.)   et   argiles    grises   et 

noires,  alternant  avec  l'argile  siliceuse  (13  m.). 
Sr.  s.    1.  Sable  et  grès  quartzeux,  plus  ou  moins  glauconieux,  à  dents 

de  squales  (6  m.). 
Sr.  i.  Sable   blanc   et   verdâtre   glauconieux    et  argileux,  avec  lits  du 

grès  friable  (7  m.)  et  sable  jaune  à   concrétions   du  grès 

dits  „Karavaï"  (10  m.). 
80.  s.   Grès  argilo-micacé   avec   bancs   d'huîtres.    Près  de  Souwod   il 

devient  plus  argileux  et  siliceux  (5  m.). 

Les  trois  kilomètres  suivants  présentent  un  intérêt  particulier. 
Les  roches  qui  viennent  d'être  décrites  disparaissent  brusquement  de 
la  falaise  pour  se  montrer  encore  à  trois  kilomètres  plus  loin  avec 
les  mêmes  caractères  pétrographiques  et  paléontologiques.  L'intervalle 
entre  ces  deux  points  est  occupé  par  des'  couches  tertiaires  plus  ré- 
centes (partie  supérieure  de  l'étage  de  Tzaritsyn),  différent  de  tout  ce 
qu'on  a  observé  jusqu'à  présent,  et  surmontées  des  dépôts  quaternaires 
non  marins,  assez  divers  quant  à  leur  aspect  et  leur  mode  de  formation. 

Les  couches  tertiaires  formant  la  base  de  la  falaise  sont: 

3* 


36 


XX 


Sr.s.Q 


\:>\S?&->\>- '?. 'P' i7^- '  :■&: ■'.■**■: F:.  -  y.,c^ '•  f  ' ^.^  °^ ■=>'>?•' .*.'■£  '^ '«f ■ *t ^ fl ;  Si*  S  i 


:'-•  Sr.i 


-  Sz.  s. 


Fie.  12. 


XX.  Guide  des  excurs.  du  VII  Congrès  Géolog,  Intern.         PI,  H. 


Fig.   i.     Bord  de  la  Volga  entre  Alexandrovka  et  Proléika  montrant 

les  marnes  blanches  et  les    argiles  quaternaires  effondrées  entre  les 

s  ables  de  Pétale  de  Saratow. 


Fig.  2.     Limite  entre  Pargile  quaternaire  (a  gauche)  et  les  sables^de 
Pétage  de  Saratow  (à  droite)  formant  le  bord  septentrional  de  l'ef- 
fondrement. 


XX  37 

Argile  schisteuse  noire  et  gris  brunâtre,  riche  en  écailles  de  Me- 
letta  et  restes  plus  complets  rie  ce  poisson.  Epaisseur  variable,  ne 
dépassant  pas  deux  mètres. 

Marne  blanche  à  rognons  phosphatiques.  On  y  trouve  les  restes 
mal  conservés  d'une  certaine  huître,  des  dents  de  squales  et  des  Fo- 
raminifères  (2  m.). 

Sable  jaune  micacé  à  dents  de   squales.   (Epaisseur  visible  3  m.). 

La  PI.  H.,  fig.  1  montre  cette  partie  de  la  rive  droite  un  peu 
moins  élevée  et  se  trouvant  entre  deux  falaises  plus  hautes.  Les  mar- 
nes blanches  à  la  base  de  la  série  sont  visibles  près  de  l'endroit  où 
se  trouve  le  bateau. 

Les  couches  quaternaires  recouvrant  cette  série  changent  bien  des 
fois  de  caractère  sur  ce  petit  intervalle.  Ainsi,  dans  la  partie  d'amont 
de  cette  coupe,  près  de  Souwod,  l'argile  à  Meletta  est  détruite  et  la 
marne  blanche  est  surmontée  de  sable  blanc  à  stratification  diagonale 
avec  quelques  petits  lits  de  gravier;  puis  vient  une  argile  sableuse 
brun  rouge  avec  de  très  rares  blocs  de  grès  quartzeux  et  glaucônieux 
et  de  petits  fragments  d'autres  roches.  Cette  assise  porte  le  caractère 
de  la  moraine  locale.  Elle  se  détache  nettement  des  sables  et  des  grès 
éocènes  formant  la  falaise  d'Alexandrovka,  ce  qui  est  bien  visible  dans 
la  fig.  2  de  la  PL  H. 

Dans  le  sol  de  la  haute  steppe  qui  aboutit  à  cette  coupe,  on  trouve 
assez  souvent  de  petits  blocs,  des  galets  et  des  fragments  anguleux  de 
roches  assez  diverses  (grès  quartzeux,  silex,  phosphorite,  marne  à 
oolithe  ferrugineux  etc.'»  dont  quelques-unes  ne  se  rencontrent  pas  dans 
le  pays  voisin,  ce  qui  confirme  la  supposition  de  l'origine  glaciale  de 
ce  dépôt,  Un  peu  plus  en  aval,  le  même  sable  blanc  recouvre  l'ar- 
gile à  Meletta,  mais  l'argile  sableuse  rouge  est  remplacée  par  du  li- 
mon locssoïde  à  blocs  de  différentes  roches  et  du  gravier  à  la  base. 
Ce  limon  brun  jaunâtre  couvre  les  mêmes  sables  blancs  et  offre  tous 
les  caractères  d'un  dépôt  déluvial.  Encore  plus  en  aval  viennent  les 
argiles  noires  d'origine  lacustre,  riches  en  coquilles  d'eau  douce  et  cou- 
ronnées par  des  argiles  verdâtres  renfermant  des  cristaux  et  des  grou- 
pes cristallins  de  gypse. 

Toutes  ces  roches  apparaissent  brusquement  pour  former,  sur  une 
courte  distance,  la  rive  droite  de  la  Yolga.  Elles  se  trouvent  enfon- 
cées entre  deux  fractures  qui  découpent  la  rive  droite  dans  la  direc- 
tion méridionale  en  formant  un  angle  aigu  avec  le  cours  de  la  Volga. 
Elles  présentent  ainsi  une  petite  bande  effondrée  (Graben)  dans  la- 
quelle se  sont  conservées  les  roches  plus  récentes,  détruites  par  l'éro- 
sion dans  le  pays  voisin.  Ce  n'est  que  dans  les  environs  de  Tzaritsyn 
que  ces  couches  à  Meletta  s'étendent  sur  des  espaces  continus.  Les 
roches  sont  mises  à  jour  dans  les  ravins  découpant  la  haute  steppe  à 
l'ouest  de  la  ville. 

En  aval  de  la  bande  effondrée  qui  vient  d'être  décrite,  l'étage  de 
Saratow  reprend  sa  place  dans  les  falaises.  Peu  à  peu  cet  étage  cesse 
de  prendre   part  à  la  formation  de  la  haute  rive   et   une  autre  série 


38 


XX 


gïïffi  Sr.s.<2 


"Sks.1 


mÊm  Sz.s. 


Fis.  13. 


XX 


Fis.  14. 


40  XX 

sableuse  se  développe  et  se  complique  de  plus  en  plus.    C'est  la  série 
inférieure  de  l'étage  de  Tzaritsyn.  (Ts.  i.,  fig.  13  et  Ts.  i.,  fig.  14). 

La  coupe  suivante,  prise  près  de  Ckirokoïé,  montre  la  succession 
des  couches  clans  cette  partie  de  la  haute  rive. 

Explication  de  la  coupe  fig.  13. 

Ts.  i.  Sables  et  grès  quartzeux  et  glauconieux  formant  la  série  in- 
férieure de  l'étage  de  Tzaritsyn.  Un  lit  d'un  grès  glauco- 
nieux à  fragments  de  l'argile  siliceuse  se  trouve  à  la  base 
de  la  série. 

Sr.  s.  2.  Sables  micacés  et  glauconieux  avec  des  lits  argileux  (38  m.) 

Sr.  s.  1.  Argiles  foncées,  sables  et  grès  micacés  et  glauconieux,  cou- 
ronnés par  le  grès  quartzeux  à  dents  de  squales  (40  m.) 

Sr.  i.  Sable  glauconieux  et  argileux  blanc  et  verdâtre  avec  lits  de 
grès  friable,  s'élevant  à  18  m. 

Apparaissant,  en  aval  de  Proléïka,  près  du  sommet  de  la  falaise, 
la  série  sableuse  de  l'étage  de  Tzaritsyn  compose,  près  de  Peskowatka, 
à  peu  près  la  moitié  de  la  coupe  (fig.  14)  et  cotinue  à  ce  développer 
en  s'approchant  de  Tzaritsyn.  Au-dessus  de  cette  série,  là  où  le  ri- 
vage est  le  plus  élevé,  se  montrent,  entre  Proléïka  et  Peskowatka, 
des  sables  et  des  argiles  sableuses  à  blocs  de  différentes  roches 
(Q.  fig.  14).  A  mesure  que  l'on  s'approche  de  Tzaritsyn,  la  limite  in- 
férieure de  l'étage  de  Tzaritsyn  s'abaisse  peu  à  peu,  se  cachant  par- 
fois sous  des  éboulis.  En  parcourant  la  distance  entre  Doubovka  et 
Tzaritsyn,  on  voit  assez  souvent  les  roches  anciennes  céder  leur  place 
à  l'argile  brun  rougeâtre  aralo-caspienne. 

Les  argiles  à  Melettà  occupant  les  élévations  des  environs  de  Tza- 
ritsyn ne  sont  pas  visibles  dans  les  coupes  du  rivage. 

La  route  que  les  participants  à  l'excursion  par  la  Yolga  suivront 
pour  se  rendre  à  AVladikavkaz,  ne  pouvant  encore  être  fixée  définiti- 
vement (à  l'époque  de  la  composition  du  suide),  nous  ne  ferons  point 
d'indications  ici  sur  la  nature  géologique  de  l'espace  intermédiaire  qui 
sera  traversé  sans  arrêt.  La  carte  géologique  de  la  Russie  d'Europe, 
jointe  au  guide,  donnera  une  idée  générale  des  systèmes  géologiques 
traversés.  Quant  aux  explications  nécessaires,  elles  seront  données  en 
chemin  par  les  directeurs  de  l'excursion.  Dans  le  cas  où  le  voyage 
de  Tzaritsyn  à  Wladikavkaz  se  fera  en  chemin  de  fer,  les  excursion- 
nistes trouveront  les  indications,  concernant  une  partie  du  trajet, 
dans  l'itinéraire  de  l'excursion  A  (Le  bassin  du  Donetz  et  le  trajet  de 
Rostow  à  AVladikavkaz). 


XXI 

EXCURSION 

AU  SUD  DE  LA  RUSSIE. 

(Variante  C). 

PAR 

N.  SOKOLOW  et  P.  ARMACHEVSKT. 


Coup  d'ffil  sur  la  géologie  de  la  Russie  du  Sud 


N.  Sokolow. 

Les  premières  notions  données  sur  la  structure  géologique  de  la 
partie  de  la  Russie  du  sud,  traversée  sur  notre  itinéraire — Koursk — 
Kiew — Tcherkassy — Nikolaew — Kherson — Alexandrovsk — ,  partie  com- 
prenant principalement  les  cours  moyen  et  inférieur  du  Dniepr,  sont 
dues  à  des  voyageurs  de  la  lin  du  siècle  dernier,  les  naturalistes  Pal- 
las,  Gûldenstedt,  Zouïew. 

Des  connaissances  beaucoup  plus  exactes  sur  cette  région  nous  ont 
été  fournies  par  Dubois  de  Montpéreux  (GÊOgnostische  Yerhàltnisse 
in  Ost-Clalicien  und  in  der  Ukraine.  Karsten's  Archiv  f.  Minéralogie. 
B:  V,  1832),  qui,  le  premier,  a  signalé  la  présence,  au  cours  inférieur 
du  Dniepr,  de  dépôts  jurassiques,  crétacés  et  tertiaires. 

Quant  aux  anciennes  roches  cristallines  de  ce  rayon,  des  indications 
très  importantes  se  trouvent  dans  les  travaux  de  Bloede,  Eichwald 
et  Ivanitsky. 

Des  recherches  géologiques  plus  détaillées,  faites  dans  la  Russie 
du  sud  à  partir  du  milieu  de  ce  siècle,  ont  eu  pour  résultat  les  tra- 
vaux de  Théophilaktow  (Carte  géologique  du  gouvernement  de 
Kiew,  1872),  Rarbot  de  Marny  (Im  Jahre    1868   ausgefûhrte   geolo- 

1 


2  XXI 

gische  Untersuchungen  in  den  Gouvernements  Kiew,  Podolien  und 
Volynien.  Verhandl.  d.  Minerai  Gesellschaft.  Petersb.  B.  VII  1872. 
Esquisse  géologique  du  gouvernement  de  Klierson  1869),  Borissiak, 
Lévakovsky  (Etude  sur  le  crétacé  et  les  systèmes  suivants.  Mémoires 
de  la  Soc.  des  natur.  de  Kharkow,  1872 — 73),    Gourow,   Klemm  etc. 

Enfin,  parmi  les  travaux  qui  ont  paru  dans  ces  derniers  temps,  il 
faut  nommer  ceux  de  Kontkiewicz  (surtout  ses  „Becherclies  géologi- 
ques dans  la  zone  des  granités  de  la  Nouvelle-Russie  à  l'est  du 
Dniepr".  Journ.  des  Mines.  1881.  „Geologiscke  Beschreibung  der  Umge- 
gend  von  Krhvoi-Rog".  Verhandl.  d.  Miner.  Gesell,  B.  XVII)  et  ceux 
d'Armasckevsky,  qui  a  principalement  exploré  la  région  des  affluents 
gauches  du  cours  moyen  du  Dniepr,  ceux  de  Domher,  de  Tarassen'ko, 
(surtout  „Sur  les  roches  du  groupe  des  gabhros  dans  les  districts  de 
Jitomir  et  de  Radomysl".  Mém.  de  la  Soc.  des  natur.  de  Kiew.  T.  XV 
livr.  I.  1895),  de  Piatnitsky,  qui  ont  pour  objet  essentiel  les  roches 
cristallines. 

Les  dépôts  mésozo'iques  du  gouvernement  de  Kiew  ont  été  étudiés 
par  Karitsky  (Les  vestiges  de  la  période  jurassique  dans  le  district 
de  Kanew.  Materialien  zur  Géologie  Busslands.  B.  XIV.  1890)  et  Bod- 
kéwitch  (Articles  divers  des  dépôts  crétacés  du  district  de  Kanew. 
Mém.  de  la  soc.  des  natur.  de  Kiew). 

La  description  des  dépôts  tertiaires,  très  développés  dans  la  région, 
a  été  faite  par  l'auteur  de  la  présente  esquisse  dans  ses  travaux: 
„Die  ûntertertiâren  Ablagerungen  Sùdrusslands",  (Mém.  Corn.  Géol. 
t.  IX,  livr.  2),  qui  renferme  la  somme  de  toutes  les  connaissances  que 
nous  possédons  sur  ce  rayon;  „Carte  géologique  générale  de  la  Bussie". 
Feuille  48  (Mélitopol — Berdiansk):  „Hydrogeologische  Untersuchungen 
im  Gouvernement  Kherson",  (Mém.  Com.  Géol.  t.  XIV,  livr.  2),  qui 
décrit  les  dépôts  néogènes,  développés  dans  la  région  dont  il  sera 
parlé  dans  cette  esquisse.  Xous  ne  pouvons  finir  sans  faire  mention  du 
travail  de  M.  Gourow:  „Esquisse  géologique  du  gouvernement  de 
Poltawa"  (1888),  monographie  très  étendue,  et  des  „Matériaux  pour 
l'évaluation  des  terres  du  gouvernement  de  Poltawa",  publiés  en  15 
volumes  (1889 — 1895)  sous  la  rédaction  du  professeur  Dokoutchaew 
et  renfermant,  outre  les  résultats  de  l'analyse  du  sol,  une  description 
détaillée  des  formations  posttertiaires  de  la  contrée. 

La  vaste  plaine  de  la  Bussie  du  sud,  dont  la  région  des  cours 
moyen  et  inférieur  du  Dniepr  fait  partie,  doit  son  modelé  principale- 
ment à  l'action  érosive  des  eaux  des  rivières  et  des  dépôts  atmosphé- 
riques. Ce  sont,  avant  tout,  les  agents  d'érosion  qui  ont  produit  la  dif- 
férence sensible  des  formes  topographiques  sur  les  deux  rives  du  Dniepr 
entre  Kiew  et  Ekathérinoslaw  (PI.  A). 

Les  hautes  steppes  de  la  rive  droite,  élevées  de  200  à  240  mètres 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer  Xoire  et  de  130  à  170  mètres  au-dessus 
dn  niveau  du  Dniepr,  s'abaissent  en  une  pente  rapide,  découpée  par  des 
vallons  et  des  ravins,  dans  la  vallée  de  la  rivière.  Entre  Kiew  et  Eka- 
thérinoslaw aucun  affluent  considérable  ne  vient  se  jeter  dans  le  fleuve 


XXI.   Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolog.  Internat. 


XXI  3 

du  côté  droit.  Les  petits  ruisseaux,  au  contraire,  sont  nombreux;  leurs 
vallons,  profondément  creusés  dans  les  dépôts  meubles  posttertiaires 
et  tertiaires  de  la  vallée,  sillonnent  les  steppes  riveraines,  ondulées 
encore  à  une  assez  grande  distance  du  fleuve.  Sur  la  plus  grande 
partie  du  trajet  que  nous  considérons,  le  Dniepr  baigne  les  hauteurs 
de  la  rive  droite  ou  vient  s'en  approcher  très  près.  Cependant  il  est 
des  endroits,  par  exemple  vers  le  sud  de  Kiew,  jusqu'au  village  Tri- 
polié,  aux  points  de  jonction  de  la  Rosse  et  de  la  Tiasmin,  affluents 
droits  relativement  plus  importants,  où  les  hauteurs  reculent  pour 
donner  place  à  des  plaines  de  peu  de  largeur)  formées  par  les  allu- 
vions  récentes. 

La  rive  gauche  présente  un  tout  autre  aspect,  A  l'exception  d'une 
seule  hauteur  isolée,  le  Pivikha,  s'élevant  près  de  la  ville  de  Gradischsk 
(en  amont  de  Krémentchoug),  elle  s'étend,  sur  tout  le  parcours  de  470 
verstes  entre  Kiew  et  Ekathérinoslaw,  en  plaine  bordée  d'une  large 
bande  de  sable  fluviatile,  amoncelé  en  dunes  par  le  vent,  pour  s'unir 
aux  steppes  après  une  élévation  à  peine  visible  qui  la  délimite.  Ces 
steppes,  s'élevant  peu  à  peu  vers  l'est  et  le  nord-est,  atteignent,  à  une 
distance  de  120  à  150  verstes  du  fleuve,  une  altitude  de  200  mètres, 
c'est-à-dire  la  même  hauteur  que  celle  des  steppes  de  la  rive  droite 
à  proximité  du  Dniepr. 

La  steppe  de  la  rive  gauche,  quoique  traversée  par  plusieurs 
affluents  considérables  du  Dniepr — la  Desna  dans  son  cours  inférieur, 
la  Soula,  la  Psiol,  la  Worskla,  l'Orel,  la  Samara — est  beaucoup  plus 
plane  et  moins  découpée  de  ravins  et  de  vallons  que  celle  de  la  rive 
droite. 

A  une  petite  distance  en  amont  de  Krémentchoug,  le  Dniepr 
s'approche  de  la  bande  des  gneiss-granites  de  la  Russie  du  sud  qu'il 
suit  le  long  de  sa  limité  nord-est  jusqu'à  Ekathérinoslaw.  Là  le  fleuve 
fait  un  coude  brusque  vers  le  sud  et  va  couper  ces  roches  transver- 
salement. Son  aspect  prend  un  tout  autre  caractère:  le  large  lit  avec 
ses  nombreux  bancs  de  sable,  ses  îlots  et  son  réseau  de  courants  par- 
tiels, tel  qu'il  se  présente  jusqu'à  Ekathérinoslaw,  se  rétrécit  consi- 
dérablement et  son  courant,  de  lent  et  tranquille  qu'il  était,  devient 
rapide  et  même  impétueux  aux  points  où  les  bancs  des  gneiss-granites 
viennent  barrer  le  cours  et  former  des  cataractes  (porogui).  Sur  une 
longueur  de  62  verstes..  entre  Ekathérinoslaw  et  Alexandrovsk,  on 
compte  neuf  grandes  cataractes  dont  la  plus  importante  s'appelle  Nié- 
nassytetz,  d'une  inclinaison  générale,  d'ailleurs  très  inégale,  de  33,5 
mètres.  Dans  cette  partie  du  fleuve  la  différence  topographique  des 
deux  rives  est  peu  sensible.  Toutes  deux  sont  élevées  et  s'abaissent 
en  pentes  tantôt  escarpées,  tantôt  plus  ou  moins  douces,  séparées  çà 
et  là  de  l'eau  par  des  bandes  plates  d'alluvion  récente.  L'ensemble 
des  hauteurs  riveraines,  ainsi  que  toute  la  steppe  de  la  zone  graniti- 
tique  vers  l'est  et  l'ouest  du  Dniepr,  offrent  un  plongement  graduel 
vers  le  sud. 

Au  sud  d' Alexandrovsk,  le  Dniepr  fait  de  nouveau  un  détour,  cette 

1* 


4  XXI 

fois  vers  le  sud-ouest,  pour  suivre  à  peu  près  la  même  direction  jusque 
son  déversement  dans  le  liman.  La  région  dans  laquelle  le  fleuve  s'est 
engagé  après  avoir  quitté  la  zone  des  gneiss-granites,  est  constituée 
par  des  dépôts  néogènes  accusant  une  inclinaison  faible,  mais  constante, 
vers  le  sud,  de  même  que  la  steppe  qui  est  ici  la  moins  boisée  et  la 
plus  dépourvue  d'eau  dans  la  Russie  du  sud.  La  steppe  devient  de  plus 
en  plus  plane  à  mesure  qu'elle  s'approche  du  Pont-Euxin.  Au  cours 
inférieur,  le  fleuve  coule  dans  une  vallée,  sur  laquelle  les  bords  escar- 
pés viennent  faire  saillie  à  droite  et  à  gauche;  les  eaux  s'y  ramifient 
en  un  labyrinthe  de  courants  partiels  et  de  bras  serpentant  entre  les 
îles  basses  d'alluvion  récente,  le  plus  souvent  boisées  de  peupliers  et 
recouvertes  d'une  herbe  grossière:  ce  sont  les  „Plavni"  du  Dniepr. 
Toute  cette  vaste  vallée  est  inondée  au  printemps  par  les  eaux  de 
crue,  sur  une  largeur  atteignant  en  maints  endroits  20  verstes.  Un 
phénomène  intéressant  au  cours  inférieur  du  Dniepr,  c'est  que  presque 
tous  les  affluents  qui  vont  s'y  verser,  se  sont  raviné  à  leur  confluent 
de  profondes  cavités  remplies  d'eau  stagnante,  alors  que  quelques-unes 
des  petites  rivières  et  des  ruisseaux  (Bazavlouk,  Ingouletz,  Biéloser- 
skaïa,  Rôgatcbik)  s'élargissent  à  leur  jonction  avec  le  fleuve  en  limans 
fluviaux  de  même  origine  que  les  limans  de  la  mer. 

Les  gneiss-granites,  les  roches  les  plus  anciennes  de  la  région  du 
Dniepr  moyen,  et  en  général  de  la  "Russie  du  sud,  s'étendent  en  large 
bande  du  NW  au  SE,  à  partir  de  la  Wolhynie  jusqu'à  la  mer  d'Azow. 
Ce  n'est  que  dans  la  partie  moyenne  de  cette  bande  que  les  gneiss- 
granites,  accompagnés  de  syénites,  gabbros,  porphyres,  diorites,  diaba- 
ses  et  autres  roches  cristallines,  affleurent  dans  les  vallées  fluviales  et 
les  ravins  profonds;  ailleurs  ils  sont  recouverts  par  l'assise  plus  ou 
moins  épaisse  des  dépôts  tertiaires  et  posttertiaires.  Notons  cependant 
que  clans  la  partie  la  plus  nord-occidentale  de  la  bande  (limite  sud- 
ouest  du  gouv.  de  Kiew  et  espaces  limitrophes  de  la  Wolhynie  et  de 
la  Podolie),  ainsi  que  dans  sa  partie  sud-occidentale  (cours  supérieur 
de  la  Konka,  affluents  gauches  de  la  Molotelmaïa,  cours  supérieur  de 
la  Berda,  de  la  Kiltitchia  et  autres  cours  d'eau,  plus  petits,  allant  se 
verser  dans  la  mer  d'Azow),  les  anciennes  roches  cristallines  s'élèvent 
plus  haut  et  se  montrent  assez  souvent,  recouvertes  seulement  des  pro- 
duits de  leur  destruction  sur  place,  dans  les  steppes  des  lignes  de 
partage. 

Les  roches  prédominantes  de  la  bande  granitique  de  la  Russie  du 
sud  sont  des  granités  à  biotite  (granitites)  et  des  gneiss.  Les  roches  à 
texture  granitoïde  étant  très  intimement  liées  aux  roches  à  texture 
gneissique  et  passant  souvent  par  transition  à  peine  sensible  les  unes 
aux  autres,  presque  tous  les  observateurs  leur  ont  attribué  à  toutes 
une  origine  commune.  Quelques-uns  des  géologues  considèrent  les 
gneiss-granites  comme  roches  sédimentaires  métamorphosées,  d'autres 
les  prennent  pour  des  roches  massives,  les  roches  à  texture  gneissi- 
que étant  d'après  leur  opinion  des  granités  comprimés.  Les  gneiss- 
granites  sont  fortement  disloqués  et  la   direction    des   plis   s'approche 


XXI  5 

le  plus  souvent  de  celle  du  méridien.  En  quelques  rares  points  on 
rencontre  des  plis  formés  par  une  dislocation  ultérieure,  se  dirigeant 
dans  le  sens  de  la  parallèle  géographique.  L'âge  des  gneisso-granites 
n'est  pas  encore  établi  définitivement.  Le  plus  souvent  on  les  rapporte 
au  groupe  arcliéen.  En  tout  cas  il  est  hors  de  doute  qu'ils  sont  plus 
anciens  que  les  dépôts  siluriens,  témoin  la  stratification  intacte  de  ces 
derniers  sur  les  gneisso-granites  fortement  disloqués  de  la  Podolie. 
Les  variétés  granitiques,  telles  que  le  granité  à  muscovite  (le  plus  sou- 
vent à  grain  très  gros),  la  pegmatite,  l'aplite,  le  granité  pélicanitique, 
la  pierre  juive,  se  rencontrent  bien  plus  rarement  que  le  gneiss-gra- 
nite  à  biotite  qu'elles  traversent  ordinairement  en  filons.  Les  syénites, 
assez  répandues  dans  la  région  que  nous  considérons,  s'allient  tantôt 
intimement  et  par  passage  graduel  avec  les  gneiss-granites,  tantôt 
elles  les  traversent  en  filons  parfaitement  isolés,  en  suivant  des  direc- 
tions qui  ne  présentent  aucune  relation  déterminée  avec  la  direction  des 
gneiss-granites.  L'amphibolite,  le  gabbro,  la  diorite,  la  diabase,  le  por- 
phyre, la  porphyrite  et  la  serpentine  offrent  des  affleurements  très  peu 
nombreux.  Le  groupe  des  schistes  cristallins,  particulièrement  variés 
dans  le  rayon  métallifère  de  Krivoï-Rog,  est  considéré  comme  plus  ré- 
cent comparativement  à  l'âge  des  gneiss-granites,  bien  qu'ils  aient 
incontestablement  subi  les  effets  de  la  dislocation  en  même  temps  que 
ces  derniers.  En  dehors  des  quartzites  avec  leurs  riches  gisements  de 
fer  de  Krivoï-Rog,  de  Korsak-Moguila  et  de  certaines  autres  localités, 
on  trouve  des  schistes  argileux  (parfois  ardoisiers),  graphiteux,  chlori- 
teux,  talqueux,  des  itakaloumites  et  des  grès  à  arkose.  Partout  dans  la 
Russie  du  sud,  les  roches  métamorphosées  sont  fortement  disloquées, 
les  plis  s'orientant  à  peu  près  dans  la  direction  du  méridien,  déviant 
plus  fréquemment  vers  le  NE  que  vers  le  MV,  • 

Les  dépôts  du  groupe  paléozoïque  n'affleurent  nulle  part  dans  le 
bassin  des  cours  moyen  et  inférieur  du  Dniepr,  si  ce  n'est  vers  les 
sources  de  la  Woltchaïa  qui,  proprement  dit,  fait  déjà  partie  du  bassin 
carbonifère  du  Donetz.  Cependant  un  forage  exécute  à  Peréchtchépino 
sur  la  rivière  Orel,  a  rencontré,  à  une  profondeur  de  190  à  240  m., 
des  grès  et  argiles  du  système  carbonifère  témoignant  de  la  continua- 
tion des  dépôts  carbonifères  du  bassin  du  Donetz  sous  la  puissante 
assise  des  couches  plus  récentes  du  Dniepr  moyen. 

Le  groupe  mésozoïque  est  représenté  par  des  couches  des  systèmes 
jurassique  et  crétacé. 

Les  dépôts  jurassiques  ne  se  montrent  dans  des  affleurements  na- 
turels qu'au  district  de  Kanew  (gouv.  de  Kiew),  le  long  du  Dniepr, 
entre  les  villages  Traktémirow  et  Pékari,  où  (ils  ont  été  soulevés  par 
des  forces  qui  se  sont  fait  sentir  encore  après  les  dépôts  des  couches 
paléogènes.  De  profonds  sondages  ont  révélé  l'existence  des  dépôts  ju- 
rassiques à  Kiew,  près  de  la  station  Bobrowitsy  (ch.  d..  f.  Koursk — 
Kiew)  située  à  l'est  du  Dniepr,  et  au  village  Peréchtchépino  sur  la 
rivière  Orel. 

D'après  les  recherches  du  professeur  Théophilaktow  et  de  m.  Ka- 


6  XXI 

ritsky,  il  convient  de  distinguer   deux   groupes   de  couches  parmi  les 
dépôts  jurassiques  affleurant,  au  district  de  Kanew. 

Le  groupe  inférieur  se  compose  d'argiles  grises  schisteuses  à  mica 
et  concrétions  gypseuses,  interstratifieés  de  très  minces  lits  de  sable 
et  de  sphérosidérite  argileuse.  L'absence  presque  totale  de  données 
paléontologiques  ne  permet  pas  de  déterminer  Page  de  ces  argiles 
d'une  manière  très  exacte;  cependant  il  y  a  lieu  de  croire,  avec  m-r  Ka- 
ritsky,  qu'elles  sont  à  classer  dans  le  bath. 

Le  groupe  supérieur  est  composé  d'argiles  calcaro-arénacées  gris 
clair,  avec  couches  interstratihées  de  marne  sableuse.  Ces  argiles  se 
distinguent  des  argiles  schisteuses  du  groupe  inférieur  par  l'abondance 
de  fossiles  dont  les  plus  fréquents  sont:  Cosmoceras  Goverianum  Sow., 
Cosm.  Galilaei  Opp.,  Macrocephalites  macrocephalus  S  chiot  h.,  Car- 
dioccras  Chamusscti  Opp.,  PerispJnnctes  Koenigi  Sow.,  Per.  cf.  Spiror- 
bis  Neum.  Parmi  les  lamellibranches  on  rencontre  le  plus  souvent  Pccten 
lens  Sow.,  Pholadomya  Murcliisoni  Sow.,  Pli.  navicularis  Eichw. 
Se  fondant  sur  la  présence  dans  ces  argiles  des  ammoniticlés  énumérés, 
m-r  Karitsky  rapporte  le  groupe  supérieur  des  dépôts  jurassiques 
du  gouvernement  de  Kiew  au  callovien  inférieur,  notamment  à  la  zone 
h  Macrôcephalites  macrocephalus  Schloth.  Il  est  fort  probable  que 
les  dépôts  jurassiques  du  gouv.  de  Kiew  sont  la  continuation  directe 
du  jura  des  gouv.  de  Koursk  et  d'Orlow,  ainsi  que  de  celui  qui  affleure 
le  long  du  Donetz,  d'autant  plus  qu'en  dehors  des  données  paléonto- 
logiques, des  sondages  profonds,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  les 
ont  rencontrés  sur  l'espace  intermédiaire,  dans  les  gouv.  de  Tchernigow 
et  de  Poltawa. 

Les  dépôts  crétacés  accompagnent,  dans  les  affleurements  naturels, 
le  jura  du  district  de  Kanew  (gouv.  de  Kiew);  de  plus  ils  se  montrent 
au  cours  supérieur  de  la  Psiol  et  de  la  Worskla  (dans  les  limites  du 
gouv.  de  Koursk,  en  partie  du  gouv.  de  Kharkow);  mais  ils  ont  leur 
plus  grand  développement  au  cours  supérieur  de  la  Séim.  Dans  les 
affleurements  le  long  de  la  Psiol  et  de  la  Worskla,  on  ne  voit  que  de 
la  craie  blanche,  ainsi  que  sur  tout  le  cours  de  la  Séim,  à  l'exception 
toutefois  de  la  partie  la  plus  proche  des  sources,  où  viennent  se  montrer 
des  marnes  et  des  sables  phosphatiques  turoniens  et  cénomaniens.  Ces 
sables  abondent  en  concrétions  de  phosphorite  formant  par  places  des 
couches  continues,  et  contiennent  une  riche  faune,  surtout:  Cribrospongia 
concentrica  Hofm.,  Terébratula  obesa  So'w.,,  Ostrca  carinata  La  m., 
0.  haliotidea  Sow.,  Pecten  aspcr  La  m.,  Janira  quinquecostata  Sow. 
Dans  la  région  disloquée  du  district  de  Kanew,  les  dépôts  crétacés  se 
composent  de  sables  gris  verdâtres,  partiellement  marneux,  avec  cou- 
ches interstratifiées  de  grès  siliceux  ou  marneux.  Dans  la  partie  nord 
de  ce  rayon,  la  couche  de  la  base,  celle  qui  est  directement  superposée 
au  jura,  est  formée  d'un  sable  micacé  vert  sale,  recouvert  d'un  sable 
vert  grisâtre  avec  strates  de  grès  siliceux.  En  dessus  vient  une  couche 
de  sable  brun  rougeâtre  et  vert  jaunâtre,  surmonté  à  son  tour  par 
des  sables   gris  verdàtre  à  concrétions   de  grès   siliceux.    Jusqu'ici  on 


XXI  7 

n'a  point  trouvé  de  fossiles  dans  ces  sédiments.  Par  contre,  les  sables 
et  grès  plus  ou  moins  calcarifères  et  marneux,  développés  dans  la 
partie  sud  de  la  région,  entre  le  village  Boutchak  et  le  village  Pé- 
kari,  ainsi  que  dans  le  Moclmogorié,  renferment  une  faune  assez 
abondante.  M-r  Radkéwitcb  signale,  dans  la  liste  des  fossiles  qu'il 
a  recueillis  dans  ces  dépôts,  plus  de  60  espèces  de  mollusques,  4  espèces 
de  brachiopodes  et  5  espèces  de  poissons.  M-r  Radkéwitcb  a  trouvé 
et  décrit  encore  24  autres  espèces  de  poissons,  uno  espèce  de  saurien 
et  une  espèce  de  baleine.  De  plus  le  prof.  Sclimalhausen  a  défini 
8  formes  végétales  (en  majeure  partie  Conifères),  trouvées  dans  ces  cou- 
ches. Outre  Pelecypoda  dont  les  restes  forment  à  eux  seuls  75%  des 
invertébrés,  les  mollusques  les  plus  fréquents  sont:  Exogyra  conica 
Sow.,  Pecten  laminosus  M  an  t.,  P.  lac  vis  Nilss.,  Panopaea  regularis 
d'Orb.,  ErypMla  (Lucina)  Jcnticularis  Goldf.,  Cucullaea  gldbra 
Park.,  Trigonia  àliformis  Park.,  Avkula  scmmiida  Dames.  La 
prédominance  de  formes  cénomaniennes  (jusqu'à  80%),  les  fossiles  les 
plus  caractéristiques  du  cénomanien  faisant  toutefois  défaut,  et  d'autre 
part  la  présence  de  formes  plus  anciennes  que  celles  du  cénomanien, 
ont  engagé  m-r  Radkéwitcb.  à  considérer  ces  dépôts  crétacés  comme 
plus  anciens  que  le  cénomanien  typique  de  l'Europe  occidentale.  A 
une  certaine  distance  du  Dniepr  on  trouve  des  dépôts  plus  récents 
que  ceux  que  l'on  observe  dans  les  escarpements  du  fleuve.  Ces  dé- 
pôts sont  formés  de  marne  plus  ou  moins  glauconieuse  contenant  une 
faune  qui  les  fait  classer  dans  le  cénomanien  supérieur. 

Sur  le  vaste  espace  qui  sépare  les  dépôts  crétacés  du  gouverne- 
ment de  Kiew  de  leur  développement  principal  dans  la  Russie  du  centre 
et  du  sud,  ces  dépôts  n'affleurent  nulle  part,  mais  on  les  y  a  trouvés, 
grâce  à  des  sondages  plus  ou  moins  profonds,  sous  la  puissante  assise 
des  dépôts  tertiaires,  de  même  que  plus  loin,  vers  le  sud-est,  dans  les 
bassins  des  rivières  Samara  et  Woltchia,  où  ils  forment  des  îlots,  restés 
entiers  après  l'érosion  du  manteau  crétacé  qui  avait  recouvert  la  pente 
nord-ouest  du  massif  des  gneiss-granites  des  districts  de  Berdiansk  et 
de  Marioupol. 

Les  dépôts  tertiaires,  incomparablement  plus  développés  que  les 
sédiments  crétacés  et  jurassiques,  occupent  presque  tout  le  bassin  des 
cours  inférieur  et  moyen  du  Dniepr. 

Dans  la  région  du  Dniepr  moyen  il  y  a  développement  presque 
exclusif  de  dépôts  paléogènes,  les  néogènes  (sarmatiques)  ne  se  ren- 
contrant qu'à  l'extrémité  sud,  près  de  Ekatbérinoslaw.  La  région  du 
Dniepr  inférieur,  au  contraire,  est  recouverte  de  sédiments  néogènes, 
de  dessous  lesquels  les  paléogènes  ne  viennent  se  montrer  que  près  de 
la  limite  nord  de  leur  étendue. 

Les  dépôts  tertiaires  les  plus  anciens  sont  des  sables  habituelle- 
ment quartzeux  d'un  gris  clair,  jaunâtre  ou  verdâtre,  auxquels  un  fort 
mélange  de  glauconite  donne  parfois  une  couleur  vert  foncé.  Ces  sables 
qui  contiennent  assez  souvent  des  concrétions  phosphatiques  et  des 
blocs  de   grès,   se   montrent   dans   des   coupes   naturelles  le   long  du 


8  XXI 

Dniepr,   au  district   de   Kanew  et  dans  la  partie   sud   du  district    de 
Kiew. 

A  ces  dépôts  doivent  aussi  être  rapportés  les  grès  siliceux  et  les 
grès  à  arkose,  souvent  à  empreintes  de  tiges  d'herbe,  de  troncs  d'arbre 
et  de  branches,  qui  se  rencontrent  en  îlots  isolés,  entourés  de  gneiss- 
granites  et  d'autres  roches  cristallines,  à  l'extrémité  sud-orientale  du 
développement  des  dépôts  paléogènes  dans  le  bassin  de  la  Woltchia. 
D'ailleurs  on  trouve  ici,  ainsi  qu'à  l'extrémité  sud-occidentale  où  les 
dépôts  paléogènes  sont  également  superposés  aux  gneiss-granites,  des 
grès  semblables  appartenant  à  d'autres  étages  paléogènes  et  formant 
un  faciès  littoral  d'eau  peu  profonde.  Des  sondages,  faits  à  Kiew  et  sur 
beaucoup  de  points  du  gouvernement  de  Podolsk,  ont  rencontré  jusqu'à 
80  mètres  de  sables  à  phosphorites  à  la  base  des  dépôts  tertiaires.  Ces 
dépôts  semblent  être  délimités  dans  le  gouvernement  de  Kiew  par  la 
région  attenante  au  Dniepr;  au  moins,  d'après  le  prof.  Théophilak- 
tow,  les  anciennes  roches  cristallines  sont-elles  immédiatement  recou- 
vertes, à  une  distance  de  40  à  50  verstes  du  fleuve,  par  les  couches  paléo- 
gènes supérieures.  Yers  1830  déjà,  Dubois  de  Montpéreux  a  signalé 
la  présence  de  fossiles  dans  les  grès  faisant  partie  de  ces  couches  à 
Traktémirow  et  Boutchak,  et  jusqu'ici  ces  localités  sont  à  peu  près  les 
seules  où  l'on  en  trouve.  Des  80  espèces  à  peu  près  de  mollusques  que 
l'on  connaît  dans  les  grès  de  Traktémirow  et  Boutchak,  les  plus  fré- 
quents sont:  Piosteïïaria  rimosa  Sol.,  Tcrebcïïum  sopitum  Sow.,  Fi- 
cula  ncxiïis  Sol.,  C'assidaria  nodosa  Sol.,  Pinna  margaritacea 
Lamk.,  Pecten  corneus  Sow.,  Pechinctdus  Buboisi  May.,  Limopsis 
granulata  Lamk..  Cardium  JtybridumDesh.,  Anatina  rugosa  Ko  11. 
La  majeure  partie  des  mollusques,  connus  jusqu'ici,  se  rapportent  à 
l'éocène,  notamment  à  l'éocène  moyen  et,  en  partie,  au  supérieur. 
K.  Mayer-Eymar  qui  a  eu  à  sa  disposition  la  plus  grande  collection 
de  fossiles  provenant  de  ces  dépôts  (jusqu'à  80  espèces),  les  classe  dans 
l'étage  bartonien,  quoiqu'il  soit  plus  juste  peut-être  de  ne  les  paral- 
léliser  qu'avec  l'horizon  inférieur  de  cet  étage.  L'auteur  de  la  pré- 
sente esquisse  a  proposé  l)  de  donner  à  ces  dépôts  le  nom  de  „dé- 
pôts  de  Boutchak".  Comme  le  montrent  les  belles  coupes  de  la  rive 
du  Dniepr  près  de  Rjichtchew  et  de  Khodorovsk,  de  même  que  les  fo- 
rages exécutés  dans  la  ville  de  Kiew,  les  sables  de  l'étage  de  Boutchak 
supportent  directement  une  assise,  d'une  puissance  qui  va  jusqu'à  30  mè- 
tres, de  marnes  gris  bleuâtre  ou  gris  verdâtre,  contenant  en  profu- 
sion de  petites  lamelles  de  mica  blanc  et  de  gypse  à  côté  de  nom- 
breux Foraminifères.  Dans  les  horizons  inférieurs  on  rencontre  des 
concrétions  phosphatiques,  dont  une  partie  occupe  incontestablement 
une  position  secondaire.  Les  marnes  gris  bleuâtre  de  Kiew  et  de-  ses 
alentours  contiennent  d'assez  nombreuses  dents  de  squales  qui  se  rap- 
porteraient d'après  le  prof.  Rogowitch  à  des  espèces  caractéristiques  de 


*)  Untertértiare  Ablagerungen  Sùdrusslands.    Mém.  du  Com.  Géol. 
t.  IX,  .Y  2,  pp.  Iô9  et  288. 


XXI  9 

l'éocène.  Parmi  les  pélécypodes,  généralement  peu  nombreux,  les  plus 
répandus  sont:  Ostrea  du  groupe  0. plicata  Sol.  (0.  prona  v.  Koen.V). 
Spondylus  BncM  Pli  il.,  Pecten  idoncus  Wood.,  P.  corneus  Sow.. 
Virfsclla  cf.  deperdita  Desli.  Les  espèces  de  mollusques  connues  dans 
la  marne  bleue  ne  permettent  guère  encore  de  se  prononcer  définitive- 
ment sur  l'appartenance  de  cette  marne  à  l'éocène  supérieur  ou  bien 
à  l'oligocène  inférieur.  Une  micro-faune  nombreuse,  composée  princi- 
palement de  Foraminiferae,  notamment  de  représentants  des  familles 
Miliolidae,  Lituolidae,  Textularidae,  Lagenidae,  GJobigerinidac  et 
Rotalidae,  offre,  d'après  les  recherches  de  m.  Toutkovsky,  le  carac- 
tère de  l'oligocène.  Des  11  espèces  de  plantes,  trouvées  dans  la  marne 
bleue  de  Kiew  et  déterminées  par  le  prof.  Schmalhausen,  1  espèce 
(Nipa  Burtini  Broug.)  est  propre  à  l'éocène  du  bassin  de  Paris,  et 
1  espèce  {Cupressinoxylon  sequoianwn  Merckl.)  est  répandue  depuis 
l'éocène  jusqu'au  miocène  inclusivement.  L'âge  de  la  marne  bleue  de 
Kiew  ne  peut  donc,  point  être  considéré  comme  établi  d'une  manière 
incontestable  et  cette  marne  ne  peut  être  rapportée  à  l'éocène  supérieur 
que  provisoirement.  Les  dépôts  de  la  marne  bleue  que  l'auteur  de  cette 
esquisse  classe  dans  l'étage  de  Kiew  (étage  à  Spondylus)  *)  transgres- 
sent considérablement,  comparativement  aux  dépôts  de  l'étage  de  Bou- 
tcbak,  dans  la  direction  S.  W.  Ainsi  par  exemple,  à  40 — 50  verstes 
du  Dniepr,  les  dépôts  de  l'étage  de  Boutchak  vont  déjà  se  terminer 
peu  à  peu  et  la  marne  bleue  repose  directement  sur  les  gneiss-granites, 
tandis  que  les  dépôts  de  l'étage  de  Kiew  se  rencontrent  encore  à  Koro- 
stychew  (près  de  la  ville  de  Radomysl),  à  une  distancé  de  90  verstes  à 
l'ouest  du  Dniepr,  où  leur  niveau  inférieur  est  de  KO  mètres  environ  plus 
élevé  qu'à  Kiew  (fig.  1).  Mais  la  partie  la  plus  élevée  du  massif  gneiss- 


Fig.  1.  Coupe  schématique  entre  Kiew  et  Korostychew.  a — gneiss-gra- 

nite:  l> — dépôts  jurassiques;  c — dépôts  crétacés;  d — sables  de  Boutchak; 

c — marne  de  Kiew:   /"—sables   glauconifères   et   quartzeux:   g — argiles 

bigarrées:  h — loess  et  argiles  posttertiaires. 

granitique  à  la  limite  sud  occidentale  du  gouvernement  de  Kiew  n'a- 
vait pas  été  couverte  par  la  mer  à  l'époque  du  dépôt  de  l'étage  de 
Kiew.  Ce  n'est  que  vers  l'est  du  méridien  de  Kanew,  là  où  le  massif 
gneiss-granitique   s'abaisse   déjà   considérablement,   (pie   les  dépôts  de 


')  1.  c.  pp.  156  et  286. 


10  XXI 

l'étage  de  Kiew  passent  aussi  sur  le  flanc  gauche  du  massif.  Soumis 
par  la  suite  à  une  érosion  puissante,  ces  dépôts  ne  sont  restés  intacts 
que  çà  et  là  dans  les  cuvettes  et  à  la  surface  inégale  des  gneiss-gra- 
nites.  Un  de  ces  îlots  offre  la  marne  blanche  de  Kalinovka  (au  sud 
de  Elisabetgrad).  A  l'est  du  Dniepr,  la  marne  bleue  de  l'étage  de  Kiew 
n'est  observable  dans  des  coupes  naturelles  qu'à  la  rivière  Soula,  près 
du  village  Matwéevka,  et  à  la  montagne  Piwikha,  près  de  Krémentchoug. 
Toutefois  de  profonds  forages,  exécutés,  dans  le  but  de  trouver  de  l'eau 
artésienne,  en  plusieurs  endroits  du  gouv.  de  Poltawa  et  des  parties 
limitrophes  des  gouv.  de  Tchernigow  et  de  Kharkow,  ont  partout  ré- 
vélé une  marne  bleue,  puissante  de  21  à  27  m.,  de  composition  pétro- 
graphique  analogue  à  celle  de  la  marne  bleue  de  Kiew  et  renfermant 
les  mêmes  fbraminifères. 

Au-dessus  de  la  marne  bleue,  on  voit,  dans  les  affleurements  de 
Kiew  et  des  alentours,  des  argiles  arénacées  gris  verdâtre  avec  passage 
graduel,  vers  le  haut,  en  sables  argiieux  de  même  couleur.  Ces  argiles 
sableuses  et  sables  argileux,  cimentés  par  places  en  grès  tendres  qui 
abondent  en  grains  de  glauconie,  en  petites  lamelles  de  mica  et  en 
spiculi  d'épongés  siliceuses,  atteignent  une  puissance  de  15  à  20  mètres 
et  vers  l'est  du  Dniepr  des  sondages  en  ont  même  traversé  45 — 50 
mètres.  L'étendue  des  dépôts  glauconieux  argilo-sableux  n'arrive  pas, 
vers  le  sud-ouest,  jusqu'à  la  limite  des  dépôts  de  l'étage  de  Kiew.  Vers 
le  sud  aussi  la  mer  était  probablement  moins  étendue  et  la  profondeur 
en  était  moins  grande,  mais  vers  le  nord  et  le  nord-ouest  elle  doit  avoir 
occupé  un  grand  espace  à  l'époque  du  dépôt  des  argiles  et  sables  glau- 
conieux. Dans  la  région  des  gneiss-granites  les  dépôts  arsilo-sableux 
à  glauconie  reposent  immédiatement  sur  les  anciennes  roches  cristal- 
lines, les  couches  de  l'étage  de  Kiew  ayant  subi  une  forte  érosion  qui 
n'en  a  laissé  intacts  que  quelques  îlots. 

Dans  les  dépôts  sablo-argileux  glauconifères  de  Kiew  on  a  trouvé 
jusqu'ici,  outre  les  spongiaires  mentionnés,  de  peu  nombreux  restes 
d'algues  et  de  plantes  monocotylédones  aquatiques  ne  permettant  guère 
d'établir  l'âge  des  couches  qui  les  renferment.  De  plus,  dans  des  sa- 
bles tantôt  bruns,  tantôt  jaunes,  qui  se  rapportent  aux  mêmes  dépôts, 
on  a  rencontré  des  morceaux  d'ambre,  parfois  en  grand  nombre.  Les 
sables  et  grès  glauconieux  des  gouvernements  de  Kherson  et  d'Eka- 
thérinoslaw  renferment,  en  beaucoup  d'endroits,  des  restes  de  mollus- 
ques et  de  coraux.  Les  nombreux  coquillages  de  mollusques  et  les  co- 
raux, le  plus  souvent  bien  conservés,  des  dépôts  arénacés  glauconieux 
de  la  ville  d'Ekatherinoslaw  sont  particulièrement  intéressants.  La  pré- 
sence de  ces  dépôts  que  l'on  n'observe  pas  dans  les  coupes  naturelles, 
a  été  constatée  à  une  profondeur  de  10—12  mètres  au-dessous  du  lit  du 
Dniepr,  lors  de  l'emplacement  des  piles  du  pont  du  chemin  de  fer,  et 
à  une  profondeur  de  15  mètres,  lors  du  creusement  d'un  puits  à  Man- 
drikovka.  La  grande  quantité  de  formes,  identiques  à  celles  que  l'on 
trouve  dans  l'oligocène  inférieur  de  l'Allemagne  du  nord,  et  la  présence 
d'espèces  typiques  de  l'oligocène  inférieur,  telles  que  Voluta  suturalis 


XXI  11 

Ny s t,  Preurotoma  Bosqueti  Nyst,  Pecten  bellicostatus  Wood,  Lecla 
perovalis  v.  Koen.,  Crassatélla  Woodi  v.  Ko  en.,  Trochoseris  helian- 
thoides  Roem.  etc.,  autorisent  suffisamment  à  paralléliser  ces  dépôts 
avec  l'oligocène  inférieur  de  l'Allemagne  du  nord  (étage  ligurien).  Les 
argiles  et  sables  glauconieux  de  l'oligocène  inférieur  que  l'on  pourrait 
appeler  „dépôts  de  Kharkow"  viennent  se  recouvrir,  presque  sur  toute 
leur  étendue,  de  sables  quartzeux  blancs  ou  jaunes,  souvent  avec  blocs 
et  couches  intercalées  de  grès  concrétionnés  et  interstratifiés  dans  les 
horizons  supérieurs  d'argiles  plastiques  grises.  Le  passage  des  sables 
gris  verdâtres  glauconifères  aux  sables  blancs  quartzeux  se  fait  le  plus 
souvent  petit  à  petit;  mais  il  est  des  points  où  l'on  observe,  à  la  limite 
entre  ces  deux  espèces  de  sables,  des  traces  d'érosion  accompagnées 
d'une  couche  intermédiaire  de  galets,  parmi  lesquels  on  rencontre  des 
blocs  roulés  du  grès  glauconieux  de  l'étage  de  Kharkow.  La  puissance 
des  sables  quartzifères  blancs  et  jaunes,  avec  leurs  argiles  plastiques 
subordonnées,  atteint  lô — 20  m.  aux  alentours  de  Kiew  et  30 — 40  m. 
dans  le  gouvernement  de  Poltawa  et  en  plusieurs  points  du  gouv. 
d'Ekathérinoslaw.  Les  dépôts  arénacés  ne  présentent  que  de  rares  frag- 
ments de  troncs  d'arbre  silicifiés  et,  dans  les  argiles  subordonnées,  de 
très  rares  empreintes  de  feuilles.  Il  est  à  regretter  qu'à  l'exception 
des  empreintes  de  feuilles  trouvées  près  de  la  frontière  ouest  du  gou- 
vernement de  Kiew,  dans  les  grès  de  la  station  Moguilno,  et  décrites 
par  le  prof.  Schmalhausen,  ces  restes  végétaux  n'aient  pas  encore 
été  étudiés.  Les  formes  oligocènes  sont  les  plus  nombreuses,  par  ex. 
Séquoia  Couttsiae  Hr.,  Laurus  primigenia  LTng.,  Andromcda  proto- 
gaea  Un  g.  Les  espèces  communes  à  l'oligocène  et  au  miocène  sont 
également  assez  nombreuses;  on  en  rencontre  même  qui  appartiennent 
exclusivement  au  miocène.  Prenant  en  considération  la  totalité  de  cette 
flore,  ces  grès  peuvent  être  classés  dans  l'oligocène  moyen  ou  dans  le 
supérieur,  hypothèse  que  viennent  confirmer  les  restes  paléontologi- 
ques  que  l'on  trouve,  à  la  rivière  Solionaïa,  dans  les  minerais  de  man- 
ganèse. Les  sables  jaune  brunâtre  qui  renferment  le  minerai,  recou- 
vrent une  argile  siliceuse  gris  verdâtre  de  l'étage  de  Kbarkow  et  doi- 
vent être  rapportés  aux  horizons  inférieurs  des  sables  quartzeux  jau- 
nes et  blancs.  En  dehors  de  restes  de  poissons  encore  suffisamment 
déterminés,  le  minerai  de  manganèse  contient  Carcliaradon  turgi- 
dus  Ag.,  Terebratula  grandis  Blum.,  Panopaea  Hcberti  Desh.,  for- 
mes très  caractéristiques  de  l'oligocène  moyen.  Se  basant  sur  l'ensem- 
ble de  cesdonnées,  il  est  vrai,  peu  nombreuses,  l'auteur  de  cette  esquisse 
rattache  provisoirement  les  sables  quartzeux  blancs  et  jaunes,  avec  les 
argiles  plastiques  subordonnées,  à  l'oligocène  moyen  et  partiellement, 
peut-être,  à  l'oligocène  supérieur.  D'autres  géologues,  par  exemple  le 
prof.  Armachevsky,  jugent  impossible  de  séparer  ces  dépôts  des  sa- 
bles glauconifères  sous-jacents,  alors  que  les  prof.  GouroAv  et  Piat- 
nitsky  les  placent  dans  le  miocène,  notamment  dans  l'étage  sarma- 
tique. 

Encore  moins  peut-on  dire  rien  de  certain  sur  l'âge  des  argiles  bi- 


12  XXL 

garrées,  çà  et  là  gypsifères,  qui  recouvrent  avec  une  puissance  de  10 
à  15  m.,  parfois  même  de  30  m.,  les  sables  quartzifères  de  l'étage  de 
Poltawa.  Ces  argiles,  dans  lesquelles  on  n'a  point  trouvé  jusqu'ici  de 
restes  paléontologiques,  sont  tantôt  considérées  comme  partie  de  l'étage 
des  sables  quartzeux  blancs,  tantôt  comme  dépôts  pliocènes,  tantôt 
comme  posttertiaires. 

Parmi  les  dépôts  néogènes  du  bassin  du  Dniepr,  les  plus  dévelop- 
pés sont  les  sédiments  sarmatiques  et  politiques.  Des  dépôts  miocènes 
plus  anciens  que  les  sarmatiques  ont  été  découverts  depuis  peu  au 
village  Toinakovka  (au  sud-ouest  d'Ekathérinoslaw  )  et  à  la  rivière 
Konka  (au  sud-est  d'Alexandrovsk).  A  Toinakovka  des  cavités  à  la 
surface  des  gneiss-granites  sont  remplies  des  produits  mal  assortis  de 
la  destruction  de  ces  roches  et  de  marne  mêlée  de  sable  grossier,  à  coquil- 
les et  moules  d'Oslrea  gingensis  Sehloth.,  Pecten  aff.  Maïvinae  Dub., 
Turritella Pythagoraica'&iVo.,  Chaîna  etc.  Dans  les  dépôts  sablo-argileux 
à  la  rivière  Konka,  on  trouve,  à  côté  de  Spaniodon  nitichislle  us  s.,  Venus 
du  groupe  V.  marginataTLom.,  V.  Bastcroti  Horn.,  Cardium  du  groupe 
Card.  turonicum  May.,  Corbula  gibba  Olivi,  Lucina  dentata  carac- 
ristiques  des  dépôts  méditerranéens,  des  espèces  des  genres  Mactra, 
Tapes,  ErviJia,  Syndesmya  que  l'on  rencontre  aussi  dans  les  couches 
sarmatiques  superposées.  Les  dépôts  miocènes  de  Toinakovka,  de  même 
que  les  dépôts  probablement  plus  récents  à  la  rivière  Konka,  sont 
évidemment  des  lambeaux  insignifiants,  restés  après  l'érosion  du  mio- 
cène inférieur  précédant  l'époque  sarmatique. 

Les  dépôts  sarmatiques  occupent  une  vaste  région  aa  cours  infé- 
rieur du  Dniepr;  au  cours  moyen,  au  contraire,  ils  ne  se  rencontrent  à 
droite  du  fleuve  qu'à  une  distance  de  25  verstes  environ  vers  l'ouest 
d'Ekatbérinoslaw  et  à  gauche,  dans  les  bassins  de  la  Samara  et  de  la 
Woltchia.  Leur  limite  nord  offre  une  corrélation  intéressante  avec  le 
relief  du  massif  des  gneiss-granites  de  la  Russie  du  sud:  là  où  celui-ci 
s'abaisse  peu  à  peu  jusqu'à  150  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  les 
dépôts  sarmatiques  passent  à  son  côté  nord  et,  après  avoir  atteint  à 
l'ouest  d'Ekatliérinoslaw  47"37'  de  latitude,  leur  limite  nord  se  dirige  en 
ligne  droite  vers  l'est  pour  aller  contourner  un  golfe_de  la  mer  Sar- 
matique qui  se  trouvait  au  nord  du  massif  des  gneiss-granites,  et  bor- 
der le  nord  et  le  sud  de  l'élévation  d'Azow,  formée  de  gneiss-granites 
et  d'autres  roches  cristallines  anciennes.  Le  dépôt  sarmatique  le  plus 
répandu  de  la  région  est  un  calcaire,  le  plus  souvent  blanc,  tantôt  très 
compact,  tantôt  poreux,  par  places  oolithique,  çà  et  là  passant  à  un 
sable  oolithique  friable  et  parfois  mélangé  en  forte  proportion  de  sable 
quartzeux.  Assez  fréquents  aussi  sont  des  calcaires  argileux  avec  passage 
à  une  marne  terreuse.  Un  autre  dépôt  sarmatique  assez  développé  est 
une  argile  habituellement  très  compacte  et  plus  ou  moins  calcarifère. 
Plus  près  des  limites  du  développement  sarmatique,  ce  sont  des  sédi- 
ments sableux  qui  ont  de  l'importance,  surtout  dans  le  voisinage  de  la 
région  des  gneiss-granites  et  des  autres  roches  cristallines,  tandis  que 
dans  le  golfe  de  la  mer  sarmatique,  au  nord  du  massif  des  gneiss-gra- 


XXI  13 

nites,  ce  sont  des  argiles  riches  en  gypse  sous  forme  de  cristaux  et 
de  concrétions  de  sélénite.  Cette  abondance  de  gypse  clans  les  dépôts 
de  l'ancien  golfe  est  probablement  due  à  la  division  de  ses  eaux  en 
plusieurs  bassins  à  chaque  abaissement  du  niveau  de  la  mer  sarmati- 
que,  de  sorte  que  les  gneiss-granites  émergés  étaient  à  sec  pendant 
un  temps  plus  ou  moins  long. 

La  faune  des  dépôts  sarmatiques  de  ce  rayon  et  en  général  de 
toute  la  Russie  du  sud,  sauf  toutefois  son  extrémité  ouest,  se  distin- 
gue par  son  uniformité  pauvre  en  espèces.  Les  lamellibranches  prédo- 
minent, surtout  les  représentants  du  genre  Mactra  qui  se  trouvent  par- 
fois seuls  en  abondance  énorme.  Avec  Mactra,  notamment  ponderosa 
Eichw.,  et  ses  variétés,  on  trouve  en  abondance  Cardium  obsoletum 
Eichw.,  G.  plicatum  Eichw.,  C.  Fittoni  d'Orb.  et  leurs  variétés 
(celles  de  G.  obsoletum  sont  particulièrement  nombreuses),  Tapes  gre- 
garia  Partch.,  Ervilîa  podolica  Eichw.  Il  y  a  des  endroits  où  l'on 
rencontre  beaucoup  de  Modiola  volhynica  Eichw.  et  M.  margmata 
Eichw.  Les  gastéropodes  les  plus  fréquents  sont  Nassa  duplicata 
Sow.,  Bulla  lajonhaireana  et  parfois  des  individus  du  genre  Trochus. 
Mais  le  genre  Cerithium,  dont  les  espèces  sont  si  variées  dans  le  sar- 
matique  du  bassin  de  Vienne  et  à  l'ouest  de  la  Russie  du  sud  (Wol- 
hynie,  Podolie,  Bessarabie),  n'a  guère  de  représentants  ici.  Très  rare- 
ment on  remarque  des  individus  isolés  de  Cerithium  lignitarum 
Eichw. 

L'apparition  de  dépôts  d'eau  douce  à  l'extrémité  sud  du  terrain 
sarmatique  semble  prouver  que  vers  la  fin  de  cette  époque  la  mer  s'é- 
tait déjà  retirée  de  la  région  que  nous  considérons. 

Dans  la  partie  sud-ouest  de  la  région  du  Dniepr  inférieur,  les 
couches  sarmatiques  sont  surmontées  d  une  assise  peu  épaisse  (5 — 12  m.) 
de  calcaires  jaunâtres  et  blanchâtres,  habituellement  poreux  ou  "sableux, 
avec  intercalation  de  minces  lits  de  sable  blanchâtre  et  d'argile  grise. 
Ces  dépôts,  auxquels  M.  Androussow  a  donné  le  nom  dépôts  „maeotiques", 
ne  s'étendent  le  long  du  Dniepr  que  jusqu'au  village  Katchkarovka. 
Elles  possèdent  une  faune  caractéristique  dont  les  formes  prédominan- 
tes sont  Dosinia  exoleia  L.,  Cerithium  disjunctum  Sow.,  C.  rubigi- 
nosum  Eichw.  L'apparition  dans  ces  couches  d'un  grand  nombre  de 
cérithes,  absentes  dans  les  dépôts  sarmatiques  sous-jacents,  est  digne 
d'attirer  l'attention.  Les  assises  maeotiques,  elles  aussi,  vont  souvent  se 
terminer  en  dépôts  d'eau  douce;  par  places  elles  portent  des  traces 
manifestes  de  l'érosion  qui  a  eu  lieu  avant  le  dépôt  des  couches  poli- 
tiques superposées.  Au  commencement  du  pliocène  la  mer  est  encore 
une  fois  venue  inonder  la  majeure  partie  de  la  région  du  Dniepr  in- 
férieur, mais  sans  arriver  à  la  limite  que  la  mer  sarmatique  avait  at- 
teinte, surtout  vers  le  nord-est.  Le  contour  de  la  mer  politique  se  re- 
constitue d'une  façon  bien  plus  complète  et  précise  que  celui  de  la 
mer  sarmatique.  Dans  toute  l'étendue  de  notre  rayon,  la  lisière  des  dé- 
pôts politiques  correspond  à  peu  près  à  une  isohypse  de  120  mètres 
(jui  n'irait  joindre  entre  elles  que  les  hauteurs  des   lignes  de  partage. 


14  XXI 

En  acceptant  une  puissance  moyenne  des  dépôts  posttertiaires  de  30 
à  40  mètres,  il  convient  de  supposer  que  les  dépôts  littoraux  de  l'é- 
tage pontique  atteignent  80  à  90  m.  d'altitude  au-dessus  de  la  mer 
Noire. 

La  roche  dominante  de  l'étage  pontique  dont  l'épaisseur  ne  dé- 
passe guère  12 — 15  mètres,  est  un  calcaire  jaune,  parfois  brun  rou- 
geâtre,  rarement  blanchâtre.  Ce  calcaire  primitivement  coquillier,  par- 
fois mêlé  de  sable  et  de  vase,  exposé  plus  tard  à  l'activité  des  agents 
atmosphériques,  a  changé  d'aspect  en  se  transformant  parfois  en  cal- 
caire tufacé,  parfois  en  calcaire  macro  -  cristallin,  presque  toujours 
caverneux  et  corrodé  à  la  surface.  Quelquefois  les  couches  inférieures 
du  calcaire  pontique  sont  un  calcaire  oolithique  relativement  moins 
métamorphosé. 

Les  argiles  et  sables  pontiques  jouissent  d'un  développement  beau- 
coup moindre  que  le  calcaire.  Les  sables  ont  leur  plus  grande  puis- 
sance à  la  limite  orientale  des  dépôts  pontiques,  dans  le  bassin  de  la 
rivière  Molotchnaïa. 

Quant  à  la  faune,  elle  est  encore  plus  uniforme  et  pauvre  que  celle 
du  sarmatique.  Les  horizons  supérieurs  du  calcaire  pontique  de  notre 
région  contiennent  de  préférence  Gardium  sitbdentatum  Desh.  var. 
(G.  psendocatillus  Barb.)  et  G.  semisidcatum  Ko  us  s.  Les  moules  et 
empreintes  de  la  première  espèce  sont  surtout  nombreuses.  Assez  fré- 
quemment on  rencontre  une  petite  Dreisscnsia — Dreisscnsia  simplex 
llarb.  et,  par  endroits,  principalement  au  bassin  de  la  Molotchnaïa — 
Vivipara  achatmoides.  Les  horizons  inférieurs  contiennent  en  abon- 
dance Congeria  et  Neritina,  accompagnées  parfois  d'une  variété  de 
petits  C.  semisidcatum. 

Des  sédiments  marins  plus  récents  que  les  pontiques  ne  s'obser- 
vent ni  dans  la  région  du  Dniepr  moyen,  ni  dans  celle  de  son  cours 
inférieur.  Les  dépôts  qui  pourraient  être  rapportés  au  pliocène  supé- 
rieur, ainsi  que  les  posttertiaires,  se  présentant  avec  les  caractères 
manifestes  de  formation  terrestre,  sont  tous  d'origine  fluviatile,  la- 
custre, éolienne  etc.  Tels  sont,  par  exemple,  les  grès  avec  passage  au 
conglomérat  à  Vivipara  Melanopsis,  Neritina,  Planorbis  etc.  qu'on 
doit  probablement  attribuer  au  pliocène  supérieur,  et  qui  se  rencon- 
trent çà  et  là  dans  les  bassins  de  la  Bazavlouk  et  de  la  Tomakovka, 
affluents  droits  du  Dniepr  inférieur.  Une  marne  d'eau  douce  de  cou- 
leur gris  clair  ou  gris  jaunâtre,  très  répandue  dans  la  région  du  Dniepr 
moyen,  à  droite  du  fleuve,  surtout  dans  le  gouv.  de  Poltawa,  se  rap- 
porte déjà  aux  dépôts  posttertiaires.  L'époque  de  la  formation  de  cette 
marne  au  fond  de  marais  et  de  lacs,  a  évidemment  précédé  la  période 
de  la  grande  glaciation  des  steppes,  car  sur  toute  retendue  de  l'argile 
morainique  qui  arrive  jusqu'au  confluent  de  la  rivière  Orel,  la  marne 
se  trouve  partout  sous  l'argile. 

Une  des  formations  les  plus  fréquentes  du  posttertiaire  est  un 
loess  d'un  gris  clair  ou  jaunâtre,  parfois  jaune  rougeâtre  et  même 
brun.  Un  loess  de  couleur  claire  et  à  grain  fin  recouvre  les  pentes  des 


XXI  15 

vallées  fluviales  et  des  ravins.  Sur  les  plateaux  de  partage  son  grain 
devient  plus  grossier  et  sa  couleur  plus  foncée.  Quelques-uns  des  géo- 
logues, désirant  établir  une  différence  entre  ce  loess-ci  et  le  loess  ty- 
pique, l'appellent  argile  loessoïde. 

Aux  dépôts  posttertiaires  viennent  se  joindre,  par  places,  d'anciens 
sédiments  fluviatiles,  habituellement  sableux,  servant  de  lit  au  loess 
typique. 

Pour  ce  qui  est  des  dépôts  les  plus  récents,  il  convient  de  faire 
mention  des  alluvions  fluviatiles  particulièrement  importantes  dans  la 
vallée  du  Dniepr,  où  elles  atteignent  une  puissance  de  plusieurs  dizai- 
nes de  mètres,  des  cl 'pots  en  partie  fluviatiles,  en  partie  marins,  au 
fond  des  limans,  et  des  dépôts  éoliens,  sables  accumulés  en  dunes  s'a- 
lignant  le  long  du  Dniepr,  sur  une  largeur  de  10  verstes,  depuis 
Ivew  jusqu'à  Ekathérinoslaw.  Les  dunes  dites  „Sables  d'Alechki"  occu- 
pent un  espace  bien  plus  considérable  à  gauche  de  l'embouchure  du 
fleuve  et  au  sud  du  liman  du  Dniepr. 


Esquisse  géologique  de  la  ville  de  Riew. 

PAK 

P.    Armachevsky. 

Bibliographie. 

Rogowitch.  Les  poissons  fossiles  des  gouvernements  de  l'arrondis- 
sement scolaire  de  Kiew.  Kiew  1860. 

Bar  bot  de  Marny.  Recherches  géologiques  exécutées  en  1S6S  dans 
les  gouvernements  de  Kiew,  Podolie  et  Wolhynie.  Mém. 
Soc.  Minéral.  1872. 

rhéophilaktow,  Carte  géognostique  du  gouv.  de  Kiew.  1872. 

—  Comptes  rendus   des   excursions  géologiques.  Travaux  de  la  3-me 

session   des   naturalistes   russes,   réunis  à  Kiew  en  1871. 
Kiew.  1873. 

—  Carte  géologique  de  la  ville  de  Kiew.  Kiew,  1874. 

—  Les  glissements  et  éboulements  le  long  du  Dniepr  à  Kiew.  Mém. 

Soc.  Nat.  de  Kiew.  T.  VI,  livr.  2.  188!. 
Schmalhausen.  Matériaux  pour  la  connaissance  de  la  flore  tertiaire 

de   la   Russie   du   sud-ouest.    Mém.   Soc.    Nat   de    Kiew. 

T.  VII,  livr.  2.  1884. 
Toutkovsky.  Les  foraminifères  des  dépôts  tertiaires   et   crétacés  de 

Kiew.  Article  I.  Mém.  Soc.  Nat.  de  Kiew.  T.  VIII,  livr.  2. 

1887.  Article  II.  Mém.  Soc.  Nat.  de  Kiew.  T.  IX.  1888. 
Théophilaktow.  Les  résultats   obtenus   par   le   sondage   exécuté   à 

Kiew,  quartier  Podol,  dans  la  propriété  de  M.  Schleifer. 

Mém.   Soc.  Nat,  de  Kiew.  T.  VIII,  livr.  2.  1887;  T.  IX, 

1888;  T.  X,  livr.  1.  1889. 


16  XXI 

Sokolow.  Die  untertertiâren  Ablagerungen   Siïd-Russlands.  Mém.  du 

Corn.  Géol.  T.  IX,  té  2.  1893. 
Armachevsky.   Sur  quelques  forages   exécutés   dans   le   district   de 

Kiew.  Mém.  Soc  Xat,  de  Kiew.  T.  XV.  1896. 

Cette  esquisse  comprendra: 

1)  Les  données  générales  concernant  la  structure  géologique  de 
Kiew  et  son  orographie; 

2)  la  description,  à  l'appui  de  ces  données,  des  principaux  affleu- 
rements. 

Kiew  occupe  une  partie  du  côté  droit  de  l'extrémité  de  la  vallée 
du  Dniepr.  La  langue  de  terre  sur  laquelle  la  ville  est  située,  est  sé- 
parée des  hauteurs  environnantes  par  les  rivières  Lybed  et  Syretz  et 
entourée  de  presque  tous  les  côtés  de  vallées,  à  l'exception  d'une 
Viande  assez  étroite  qui  va  se  confondre  avec  l'élévation  générale  de 
la  rive  droite  du  fleuve.  Les  points  les  plus  élevés  de  Kiew  sont  à 
190  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  et  à  100 — 102  m.  au-dessus  de 
celui  du  Dniepr.  On  n'en  compte  cependant  qu'un  petit  nombre;  l'un 
d'eux  se  trouve  dans  le  quartier  Petchersk,  à  côté  de  la  forteresse, 
un  autre  dans  le  Jardin  Impérial,  un  troisième  dans  la  vieille  ville,  à 
proximité  de  l'ancien  hôpital  Reitar,  un  quatrième  près  du  campement 
militaire  etc.  De  ces  points  le  terrain  s'abaisse  avec  plus  ou  moins  de 
rapidité  dans  diverses  directions,  en  formant  la  pente  gauche  peu  in- 
clinée de  la  Lybed  et  le  flanc  droit  escarpé  du  Dniepr. 

Le  terrain  accidenté  sur  lequel  Kiew  est  bâti,  est  découpé  par 
un  certain  nombre  de  ravins,  les  uns  débouchant  sur  la  vallée  de  la 
Lybed,  et  les  autres  sur  celle  du  Dniepr.  Les  pentes  de  ces  ravins 
ne  restent  dans  leur  état  naturel  que  dans  les  parties  les  moins  peu- 
plées de  la  ville,  entre  autres  dans  le  voisinage  de  l'hôpital  Kirillovsky, 
tandis  que  dans  les  parties  centrales,  grâce  aux  énormes  tranchées 
faites  par  le  nivellement  de  ce  rayon,  les  ravins  ont  tellement  changé 
de  forme  qu'il  est  devenu  bien  difficile  aujourd'hui  d'en  reconstituer 
l'aspect  primitif.  Ainsi,  par  exemple,  la  rue  Krechtchatik  est  établie 
au  fond  d'un  ancien  ravin  qui  commençait  près  de  l'hôtel  de  l'Europe 
et  s'ouvrait  sur  la  vallée  de  la  Lybed  ').  De  cette  manière,  la  ma- 
jeure partie  du  site  de  Kiew  occupe  non  seulement  les  pentes  de 
la  Lybed  et  du  Dniepr,  mais  encore  celles  des  ravins  qui  donnent 
dans  les  vallées  de  ces  rivières.  Un  assez  grand  nombre  des  rues  de 
la  ville  descendent  ces  pentes  qui,  quoique  adoucies  artificiellement, 
rendent  cependant  encore  les  communications  difficiles;  telles  sont  les 
rues:  Triokhswiatitelskaïa  (des  trois  Saints  \  Proréznaïa,  Lioutérian- 
skaïa  (des  luthériens),  Xijnévladimirskaïa  (rue  inférieure  de  Vladimir), 
Andréïevski-Spousk  (descente  d'André)  et  quelques  autres  dont  l'angle 
l'inclinaison  est  parfois  de  12". 


l)  Dans  la  même  vallée  va  s'ouvrir  le  ravin  Klovsky,  bien  ^  con- 
servé jusqu'ici;  il  commence  près  de  la  porte  de  St.  Nicolas  à  Pe- 
tchersk. 


XXI  17 

La  superficie  ainsi  découpée  de  Kiew  offre  un  grand  avantage  à 
l'étude  de  la  structure  géologique  du  terrain,  les  couches  qui  le  com- 
posent pouvant  facilement  s'observer  dans  les  endroits  mis  à  nu  dans 
les  tranchées  et  les  éboulements  naturels  des  pentes  des  rivières  et 
des  ravins.  L'étude  de  ces  coupes  permet  de  reconnaître  les  couches 
au-dessus  du  niveau  du  Dniepr  dont  L'ensemble  atteint  une  épaisseur 
de  102  m.  Quant  aux  couches  inférieures  à  ce  nheau,  nous  les  con- 
naissons sur  une  épaisseur  de  92  m.,  grâce  à  Pétude  des  échantillons 
de  roches  extraits  par  les  sondages  exécutés  dans  le  but  de  trou- 
ver de  Peau  artésienne,  tant  à  Kiew,  surtout  dans  le  quartier  Podol, 
que  sur  la  rive  gauche  du  Dniepr,  au  campement  de  l'artillerie. 

Il  résulte  de  l'examen  de  ces  affleurements  et  des  données  four- 
nies par  les  sondages  que  la  composition  géologique  de  la  localité 
comprend  principalement  des  roches  du  crétacé  supérieur,  du  tertiaire 
et  du  posttertiaire  (Coupe,  fig.  2). 

Les  dépôts  du  crétacé  supérieur,  les  plus  bas  que  l'on  connaisse 
jusqu'ici  à  Kiew  ]),  sont  des  sables  gris  verdâtre  dont  les  sondages  n'ont 
encore  traversé  que  27,3  m.,  et  qui  sont  recouverts  d'une  couche  de  craie 
d'une  puissance  d'environ  12,6  mètres.  Ces  sables,  parfois  à  grains 
très  fins  et  argileux,  et  contenant  dans  la  partie  supérieure  des  con- 
crétions d'un  grès  siliceux  très  dur,  sont  intéressants  au  point  de  vue 
pratique  en  ce  qu'ils  sont  abondamment  saturés  d'eau  sous  une  pres- 
sion hydrostatique  considérable.  Lorsque  le  trou  de  sonde  vient  à  tra- 
verser la  couche  de  craie  imperméable,  l'eau  jaillit  des  sables  infé- 
rieurs en  montant  jusqu'à  65  m.  de  hauteur,  d'où  l'on  peut  en  retirer, 
à  l'aide  d'une  pompe,  plusieurs  dizaines  de  milliers  seaux  par  jour.  Ces 
sables  appartiennent  à  l'étage  sénomanien  du  système  crétacé  supé- 
rieur 2),  dont  les  gisements  les  plus  proches  se  trouvent  au  district  de 
Kanew,  dans  le  gouvernement  de  Kiew,  et  en  quelques  points  du  gou- 
vernement de  Podolie.  Vers  le  haut,  les  sables  gris  verdâtres  passent 
insensiblement  à  la  craie,  tantôt  très  pure  et  blanche,  tantôt  grisâtre 
et  argileuse. 

L'étude  des  dépôts  qui  se  forment  actuellement  au  fond  des  mers 
et  des  océans  a  constaté  que  des  sédiments,  tels  que  les  sables  gris 
verdâtres,  se  déposent  au  voisinage  immédiat  de  la  terre  ferme — la  zone 

!)  La  constitution  géologique  de  certaines  localités  voisines  avait 
fait  supposer  la  présence,  sous  les  dépôts  du  crétacé  supérieur  de 
Kiew,  d'argiles  jurassiques,  de  dessous  lesquelles  on  espérait  pouvoir 
retirer  une  abondante  eau  artésienne.  Cette  hypothèse  s'est  trouvée 
fondée.  Un  sondage,  exécuté  dernièrement  dans  le  terrain  apparte- 
nant à  la  Société  des  aqueducs  et  dont  l'orifice  est  situé  à  10  m.  au- 
dessus  du  niveau  du  Dniepr,  a  percé  d'abord,  sous  la  craie,  69  mè- 
tres de  sables  et  limons  du  système  crétacé,  puis  74  mètres  de  roches 
jurassiques,  en  majeure  partie  des  argiles  schisteuses  ferrugineuses 
gris  foncé,  de  dessous  lesquelles  l'eau  artésienne  est  venue  jaillir  à  une 
hauteur  dépassant  de  12  mètres  le  niveau  du  fleuve.  (Kievîianin.  1897, 
m  8). 

2)  Lors  du  forage  d'un  puits  artésien  au  polygome  d'artillerie  on 
en  a  extrait  Pecten  aspcr. 


18  XXI 

sableuse  continentale  du  fond  de  la  mer,  tandis  que  des  sédiments 
tels  que  la  craie — la  vase  à  globigérines — se  déposent  loin  des  bords, 
dans  la  baute  mer.  Ce  fait  nous  permet  de  conclure  qu'à  l'époque  du 
dépôt  des  sables  gris  verdâtre,  inférieurs  à  la  craie,  la  mer  de  l'épo- 
que du  crétacé  supérieur  était  moins  profonde  alors  que  lorsque  la  craie 
s'est  déposée  plus  tard.  Cette  mer  couvrait  presque  toute  la  moitié  sud 
de  la  Russie  jusqu'à  la  parallèle  de  Wilno,  Moscou,  Simbirsk  et  Oren- 
bourg;  mais  vers  la  fin  de  la  période  crétacée,  lorsque  la  mer  fut 
devenue  bien  moins  profonde,  le  territoire  de  Kiew,  de  même  que  plu- 
sieurs autres  points,  au  sud  de  la  Russie,  émergèrent  graduellement 
de  l'eau,  en  devenant  terre  ferme.  Ensuite,  après  un  temps  très  long,  à' 
peu  près  vers  la  moitié  de  l'époque  éocène  de  la  période  tertiaire,  une 
partie  considérable  de  la  Russie  du  sud  se  vit  encore  une  fois  cou- 
verte par  la  mer,  et  les  dépôts  crétacés  furent  soumis  à  une  forte 
érosion. 

L'assise  des  roches  du  système  tertiair,  déposées  dans  cefcte  se- 
conde mer,  atteint,  sous  la  ville  de  Kiew,  une  puissance  de  106  m.; 
elle  se  compose  de  divers  sables  avec  une  couche,  épaisse  de  39  m., 
d'argile  marneuse,  dite  à  Spondylus,  au  milieu.  A  la  base  de  l'assise, 
immédiatement  au-dessus  de  la  craie,  on  trouve  environ  42  m.  de  sa- 
bles glauconieux,  parfois  vert  foncé,  parfois  très  argileux,  renfermant 
d'abondants  grains  et  nodules  de  phosphorite  dont  on  rencontre  aussi 
de  petits  noyaux  dans  les  borizons  inférieurs.  Les  couches  supérieures 
des  sables  sont  saturées  d'eau  soumise  à  une  forte  pression  et  rete- 
nue par  l'argile  à  Spondylus  superposée.  Lorsque  cette  argile  vient  à 
être  percée,  l'eau  s'élève  dans  les  trous  de  forage  jusqu'à  12  m.  au- 
dessus  de  sa  limite  inférieure. 

De  tous  les  dépôts  du  système  tertiaire  c'est  l'argile  à  Spondylus 
qui  offre  le  plus  d'intérêt.  Son  épaisseur,  nous  l'avons  dit,  est  d'envi- 
ron 32  m.,  dont  23  au-dessus  du  niveau  du  Dniepr.  Cette  argile  est 
exploitée  dans  la  ville  et  ses  alentours  pour  la  fabrication  d'excellen- 
tes briques  d'un  jaune  clair,  principal  matériel  de  construction  de 
Kiew.  A  l'état  frais  elle  est  bleuâtre;  séchée,  elle  prend  une  teinte 
verdâtre;  elle  est  très  plastique  et  facilement  fusible;  sa  teneur  en 
carbonate  de  chaux  est  si  considérable  (plus  de  28%)  ciuil  serait 
peut-être  plus  juste  de  l'appeler  marne.  Elle  abonde  en  restes  orga- 
niques, sous  forme  de  squelettes  entiers  et  dents  de  poissons  (le  plus 
souvent  de  squales),  accompagnés  de  coquillages  de  mollusques,  sur- 
tout de  Ostrea  plicata  S o  1.,  Pecten idoneus  Woo d,  Pecten  corneus  S o w., 
Vulsela  deperdita,  Spondylus  Buchi  Phil.  Ce  dernier  mollusque  est 
particulièrement  fréquent  dans  cette  argile  à  Spondylus.  De  plus  on 
y  trouve  de  nombreuses  espèces  de  foraminifères,  des  squelettes  d'épon- 
gés, d'oursins  marins  et  de  coraux.  Les  quelques  rares  restes  végétaux 
que  l'on  y  rencontre  çà  et  là,  appartiennent,  d'après  le  prof.  Schmal- 
hausen,  à  des  dicotylédones,  conifères  et  palmes  du  climat  tropique. 
Des  parties  en  ont  évidemment  é-é  entraînées  du  la  terre  ferme  voi- 
sine au  fond  de  la'  mer,  où  se  faisait  le  dépôt  de  l'argile  à  Spondylus, 


XXI  19 

cette  vase  marine  partiellement  sableuse  qui  se  forme  aussi  à  une 
profondeur  moyenne  dans  les  mers  actuelles. 

Du  niveau  supérieur  de  l'argile  à  Spondylus,  imperméable  à  l'eau, 
viennent  descendre  de  nombreuses  sources  dont  Peau,  filtrée  à  travers 
rénorme  assise  des  sables  superposés,  est  d'excellente  qualité.  Plu- 
sieurs de  ces  sources,  par  exemple  celle  dite  Bouslovsky,  au  campe- 
ment des  sapeurs,  sont  très  abondantes  et  jouissent  depuis  longtemps 
d'une  réputation  méritée.  Dans  la  partie  supérieure,  cette  argile  de- 
vient de  plus  en  plus  sableuse  pour  passer  enfin  à  des  sables  vert 
grisâtre,  çà  et  là  à  taches  jaunes,  d'une  épaisseur  totale  de  13  mètres. 
Ces  sables  pourraient  être  appelés  ambrifères,  leurs  couches  supérieures 
contenant  parfois  d'assez  grands  nodules  d'ambre,  résine  des  conifères 
qui  croissaient  sur  les  côtes  de  la  mer  dans  laquelle  les  sables  ver- 
dâtres  se  sont  déposés.  On  y  rencontre  en  outre,  à  côté  de  restes 
d'algues,  des  débris  de  tiges  et  de  racines  de  plantes  marines  mono- 
cotylédones  (Possidonia  Rogoiviczi,  Zostera  Kieivensis). 

Les  sables  verdâtres  de  cet  étage  passent  par  une  transition  assez 
graduelle  à  des  sables  d'abord  d'un  blanc  grisâtre,  puis  d'un  blanc 
pur,  épais  d'environ  19  m.,  par  places  avec  une  couche  intermédiaire 
de  lignite  terreux  d'une  puissance  jusqu'à  0,7  mètres.  Les  sables 
blancs,  excellent  filtre  pour  les  eaux  qui  les  traversent,  sont  très  ho- 
mogènes dans  la  partie  moyenne  de  la  couche.  Jusqu'ici  on  n'a  trouvé 
aucun  reste  organique  qui  rendît  possible  d'en  préciser  l'âge;  mais  en 
prenant  en  considération  leur  liaison  avec  les  sables  verdâtres  sous- 
jacents  du  système  tertiaire  (en  apparence  de  l'époque  oligocène),  on 
rapporte  également  les  sables  blancs  aux  dépôts  marins  de  la  pé- 
riode tertiaire. 

La  partie  supérieure  des  sables  blancs  contient  en  assez  forte 
proportion  de  l'argile  à  faïence,  répartie  le  plus  souvent  d'une  ma- 
nière très  égale  sous  forme  de  ciment  agglomérant  les  grains  de 
quartz  du  sable  en  grès  kaolinique  assez  compact.  Ce  grès,  la  plus 
résistante  des  roches  de  Kiew,  sert  aux  sables  sous-jacents  d'excel- 
lente protection  naturelle  contre  l'action  érosive  de  l'eau.  C'est  dans 
ce  grès  aussi  que  sont  creusées,  entre  autres,  les  grottes  du  monastère 
Kiéwo-Petchersk. 

A  Kiew  les  sables  blancs  supportent  une  série  d'argiles,  épaisse 
de  14  m.,  composée  en  bas  d'une  argile  réfractaire  gris  de  cendre  et 
bigarrée,  en  haut  d'une  argile  brun  foncé,  très  tenace  et  grasse,  con- 
tenant des  concrétions  marneuses  sphériques  de  couleur  blanche. 

Ces  argiles  imbibées  d'eau  sont  parfaitement  imperméables.  Le 
niveau  de  leur  surface  correspond  à  l'horizon  supérieur  des  sources 
descendantes  de  Kiew;  mais  l'eau  de  cet  horizon,  arrivée  à  travers 
les  dépôts  superposés  argilo-arénacés,  est  de  mauvaise  qualité.  En 
même  temps  l'imperméabilité  des  argiles  brunes  et  bigarrées  occa- 
sionne beaucoup  d'embarras  aux  habitants  de  Kiew:  dans  les  quar- 
tiers où  ces  argiles  se  trouvent  à  une  faible  profondeur,  elles  causent 
dans  les  propriétés  une  humidité  constante  qu'il  est  difficile   d'éviter. 

2* 


20  XXI 

De  plus,  l'humidité  de  ces  argiles  est  une  des  principales  causes  des 
glissements  et  éboulements  si  fréquents  à  Kiew,  surtout  sur  les  pentes 
rapides  tournées  vers  la  vallée  du  Dniepr,  entre  le  monument  de 
St-Vladimir  et  le  tombeau  d'Ascold.  L'eau  retenue  par  les  argiles 
s'écoule  dans  la  plaine  du  Dniepr,  emportant  avec  elle  une  grande 
quantité  de  particules  des  couches  superposées,  par  suite  de  quoi  ces 
couches  s'affaissent  peu  à  peu,  et,  perdant  leur  liaison  avec  la  masse 
principale  dont  elles  faisaient  partie,  elles  se  mettent  à  descendre  sur  la 
surface  glissante  des  argiles  imprégnées  d'eau.  De  cette  manière  il  se 
forme  au  niveau  des  argiles  une  terrasse  dont  l'existence  est  due 
entre  autres  à  la  couche  de  grès  kaolinique  compact,  peu  attaquable 
par  l'érosion,  qui,  comme  nous  l'avons  vu,  constitue  l'horizon  supérieur 
de  l'étage  des  sables  blancs. 

Passons  maintenant  à  l'examen  des  roches  du  système  postter- 
tiaire, superposées  aux  argiles  brunes  et  ayant  une  puissance  d'envi- 
ron 32  mètres.  Ces  dépôts,  principalement  des  argiles  sableuses  et  des 
sables  de  qualités  et  d'origines  différentes,  peuvent  être  divisés  en 
trois  étages:  un  inférieur — préglaciaire,  un  moyen — glaciaire,  et  un  su- 
périeur— postglaciaire. 

L'étage  inférieur,  épais  à  peu  près  de  8  mètres,  est  formé  d'argi- 
les sablo-calcarifères  finement  stratifiées,  au  milieu  desquels  gît  une 
couche  d'argile  sableuse  gris  foncé,  semblable  à  l'argile  brune  de  la 
base.  Des  recherches  entreprises  dans  les  alentours  de  Kiew  ont  mon- 
tré que  ces  argiles  renferment  un  grand  nombre  de  coquillages  de 
mollusques  d'eau  douce,  de  préférence  des  genres  Limnea  et  Pla- 
norbis,  vivant  clans  les  cours  d'eau  et  les  lacs.  Ces  fossiles  témoignent 
du  dépôt  des  argiles  sableuses  dans  des  bassins  fluviaux  et  lacustres 
d"eau  douce,  qui  semblent  avoir  précédé  les  vallées  des  rivières  actuel- 
les et  qui  couvraient  la  Russie  du  sud  et  du  centre.  Aux  horizons 
supérieurs,  les  argiles  d'eau  douce  passent  par  endroits  à  un  sable  à 
gros  grain,  gris  et  jaune. 

L'étage  moyen  des  dépôts  posttertiaires  est  constitué  par  une 
argile  morainique  formant  une  masse  compacte  brun  foncé,  brun  jau- 
nâtre, parfois  jaune,  composée  d'un  mélange  intime  d'argile,  de  sable 
et  de  grès.  Cette  roche  renferme  un  grand  nombre  de  blocaux,  sou- 
vent de  1  à  2  m.  .de  diamètre,  usés  par  le  frottement,  quelquefois  po- 
lis et  striés.  A  Kiew  la  puissance  de  cette  argile  ne  semble  pas  dé- 
passer 10  m.,  mais  habituellement  elle  est  moins  forte.  Cependant  cer- 
taines données  font  supposer  que  l'épaisseur  primitive  de  ce  dépôt 
était  beaucoup  plus  considérable.  Le  transport  des  blocaux  et  le  dépôt 
de  l'argile  morainique  elle-même,  en  tout  semblable  à  la  moraine  du 
fond  des  glaciers  actuels,  s'est  effectué,  comme  on  le  sait,  à  l'aide  du 
vaste  manteau  de  glace  recouvrant  à  l'époque  posttertiaire  le  nord, 
le  centre  et  une  partie  du  sud  de  la  Russie.  La  ligne  méridionale  du 
glacier  passait  alors  près  de  l'emplacement  des  villes  actuelles  Ovroutcb, 
Ouman,  Krementchoug,  Poltawa,  Briansk,  Woronej,  Atkarsk  etc.  Les 
places  avançaient  lentement  dans  différentes  directions  de   la   Scandi- 


XXI  21 

navie  et  de  la  Finlande  vers  le  sud  et  le  sud-est,  exerçant  une  im- 
mense pression  sur  les  roches  qu'elles  écrasaient,  broyaient,  atté- 
nuaient, pour  les  transporter  ensuite  à  des  centaines  et  des  milliers 
de  verstes  de  leurs  points  de  provenance.  C'est  pour  cette  raison  que 
toute  la  Russie,  au  nord  de  la  limite  sud  du  glacier,  est  couverte  d'ar- 
gile à  blocaux  et  de  blocs  erratiques.  Dans  la  Russie  du  sud  les  blocs 
erratiques  sont  moins  nombreux  qu'au  centre  et  au  nord;  l'argile  à 
blocaux  qui  les  renferme  y  est  en  outre  souvent  recouverte  d'assises 
considérables  de  dépôts  postglaciaires.  Mais  celui  qui  a  eu  occasion 
de  visiter,  ne  fût-ce  que  la  partie  nord  du  gouvernement  de  Mohilew, 
a  certainement  été  frappé,  en  beaucoup  d'endroits,  en  voyant  les  mil- 
lions de  galets  disséminés  dans  les  champs. 

Arrivé  à  sa  plus  grande  extension,  le  glacier  a  lentement  com- 
mencé à  fondre  et  à  rétrograder  vers  le  nord.  Le  territoire  de  Kiew 
et  le  reste  de  la  Russie  du  sud,  délivrés  des  glaces,  se  sont  alors  re- 
couverts des  dépôts  postglaciaires.  A  Kiew,  les  dépôts  de  cette  époque 
forment  l'étage  du  loess,  composé  de  sédiments  formés  en  partie  à  l'air, 
sous  l'influence  de  l'activité  des  eaux  atmosphériques,  en  partie  sous 
l'eau,  remplissant  les  vallées  du  Dniepr  et  de  la  Lybed. 

Le  loess  est.  le  dépôt  le  plus  important  et  le  plus  caractéristique 
de  cet  étage.  C'est  un  limon  très  poreux,  non  stratifié,  d'un  jaune  clair, 
composé  de  menus  grains  de  quartz,  de  particules  argileuses  et  de 
carbonate  de  chaux.  Commute  il  est  susceptible  de  se  diviser  vertica- 
lement, il  s'en  détache  souvent  des  parties  énormes  mettant  à  nu  des 
parois  presque  perpendiculaires,  comme  par  exemple  dans  les  ravins 
sous  le  Jardin  Impérial,  où  l'on  peut  voir,  au-dessus  des  autres  roches, 
une  couche  de  loess,  épaisse  d'environ  10  mètres.  Les  horizons  infé- 
rieurs contiennent  souvent  une  forte  proportion  de  humus  et  sont  de 
couleur  brun  foncé.  Dans  la  direction  verticale,  ainsi  que  dans  l'ho- 
rizontale, le  loess  passe  souvent  à  des  argiles  sableuses  et  à  des  sables 
inégalement  assortis.  Ces  dépôts-ci  sont  aussi  considérablement  déve- 
loppés à  Kiew,  surtout  dans  les  parties  élevées  attenantes  à  la  rue 
Kirilovskaïa,  où  les  dépôts  loessiques,  sous  forme  de  loess  et  de  sables 
sous-jacents,  tantôt  argileux,  tantôt  meubles,  recouvrent  de  haut  en 
bas  les  pentes  tournées  vers  la  vallée  du  Dniepr,  atteignant  une  puis- 
sance de  21  m,  et  couchés  sur  les  roches  de  nature  différente  (fig.  4). 

Le  mode  de  gisement  des  roches  de  l'étage  à  loess  mérite  une 
attention  particulière.  Chacune  des  roches  plus  anciennes  que  celles 
qui  composent  l'étage  du  loess,  est  couchée  horizontalement,  à  un  ni- 
veau déterminé,  sur  une  autre  roche  également  déterminée.  Le  loess, 
au  contraire,  et  les  roches  semblables  du  même  mode  de  venue,  se  trou- 
vent à  toutes  les  hauteurs  possibles,  superposées  à  toutes  les  autres 
roches  des  pentes  qu'ils  recouvrent, 

Le  mode  de  gisement  des  roches  de  l'étage  du  loess  est  en  rela- 
tion intime  avec  le  mode  de  leur  formation.  La  retraite  du  glacier 
dans  des  latitudes  plus  septentrionales  fut  suivie  à  Kiew,  comme  en 
général  dans  la  Russie  du  sud,   par  l'époque  de  la  formation  des  val- 


22  XXI 

lées  fluviales  et  de  leurs  diverses  ramifications.  Aussitôt  que  la  sur- 
face du  sol  fut  dégagée  de  son  manteau  glacial,  il  s'y  forma  de  petits 
vallons  de  peu  de  profondeur,  modifiés  ensuite  durant  la  longue  pé- 
riode de  l'époque'postglaeiaire.  Cette  modification  consistait,  quant  à  ses 
traits  généraux,  dans  le  creusement  des  différentes  parties  des  vallées 
et  dans  leur  élargissement,  par  suite  du  fréquent  déplacement  latéral 
du  lit  des  rivières.  Durant  le  long  espace  de  temps  pendant  lequel 
les  vallées  se  formèrent,  Peau  charriait  non  seulement  des  particules 
minérales,  creusant  ainsi  peu  à  peu  des  canaux  (érosion),  mais  elle 
déposait  en  même  temps,  sur  tout  le  trajet,  tant  des  petits  cours  d'eau 
que  des  rivières,  des  assises  de  différentes  roches  (alluvion).  Si  les 
assises  se  sont  formées  sous  Peau,  dans  le  lit  des  rivières,  elles  se 
présentent  à  nous  sous  l'aspect  de  dépôts  fluviatiles,  presque  toujours 
de  sables.  Si,  au  contraire,  elles  se  sont  déposées  sur  la  terre  ferme, 
à  l'air,  par  l'activité  du  ruissellement,  elles  s'offrent  sous  l'aspect  des 
sables  argileux  et  du  loess  qui  couvrent  les  pentes  douces. 

Le  mode  de  formation  des  roches  de  l'étage  du  loess,  confirmé  en- 
core par  d'autres  considérations  dont  il  serait  trop  long  de  parler  ici, 
explique  entre  autres  la  présence,  dans  les  dépôts  loessiques,  de  nom- 
breux petits  coquillages  de  mollusques  terrestres  et  d'ossements  de 
grands  •  mammifères  tels  que  le  mammouth,  le  rhinocéros,  le  cheval 
fossile,  l'hippopotame,  l'ovibos  etc.,  trouvés  dans  les  dépôts  loessiques 
de  Kiew  et  d'autres  localités  voisines.  Parmi  tous  ces  mammifères  le 
mammouth  semble  avoir  joué  le  rôle  le  plus  important,  témoin  le  grand 
nombre  d'ossements  qu'on  en  trouve  ici. 

C'est  aussi  à  l'époque  postglaciaire,  l'époque  du  mamonth  et  du 
dépôt  des  assises  loessiques,  que  l'homme  a  paru  dans  la  région.  Les 
traces  de  la  présence  de  l'homme  préhistorique  sur  le  territoire  de 
Kiew  sont  connues  depuis  longtemps.  Près  des  faubourgs  Préworka,  So- 
lomenka,  et  dans  le  voisinage  de  l'hôpital  Kirillovsky,  on  a  trouvé  di- 
vers objets  d'un  grand  intérêt  archéologique,  témoignage  indiscutable 
de  l'existence,  à  Kiew,  de  l'homme  à  la  période  néolithique.  De  plus, 
en  automne  1893,  grâce  aux  indications  de  m-r  Khwoïko,  ce  collec- 
tionneur zélé  et  attentif  d'antiquités,  on  a  découvert,  dans  la  ville  même, 
des  vestiges  de  l'homme  de  l'époque  paléolithique  la  plus  reculée. 

Pour  nous  rendre  compte  de  la  constitution  géologique  de  Kiew, 
il  convient  d'examiner  quelques-uns  des  affleurements  typiques  que 
Ton  observe:  1)  sur  le  flanc  gauche  de  la  vallée  de  la  Lybed,  aux  bri- 
queteries de  m-rs  Soubbotin  et  Berner,  2)  sur  de  nombreux  points 
dans  les  pentes  de  la  vallée  du  Dniepr,  à  partir  du  Pont-suspendu 
(Tsépnoï  most),  dans  la  direction  nord-ouest. 

A  la  briqueterie  de  m.  Soubbotin,  située  à  l'extrémité  de  la  rue 
Bolchaïa  Wassilkovskaïa,  dans  l'argilière  la  plus  voisine  de  la  rue,  on 
peut  observer  la  belle  coupe  suivante,  tournée  vers  la  voie  du  chemin 
de  fer  Koursk-Woronej  (pi.  B). 

a)  Loess  jaunâtre  clair,  à  stratification  doucement  inclinée  dans 
les  horizons  inférieurs,  avec  minces  couches  de  sable  ver- 


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dâtre  ou  jaune  d'oçre,  ainsi  que  de  gravier  et  de  blocs  de 
différentes  roches,  arrivés  dans  le  loess  comme  produit 
de  l'érosion  des  roches  sous-jacentes  des  localités  les  plus 
rapprochées  (4  mètres). 

b)  Sable  blanc  grisâtre  très  compact,   transformé  par  places  en 

grès  argileux  tendre  (4  mètres). 

c)  Sable  jaune  d'ocre    à  gros  grain  (0,5  mètre). 

d)  Sable  argileux  brun  jaunâtre  ou  gris  foncé,  avec  taches  d'un 

jaune  clair,  renfermant  en  profusion  des  cristaux  de  gypse 
et  parfois  des  noyaux  d'ambre  (4  mètres). 

e)  Sables  glauconieux  verts,  meubles  vers  le  haut,  très  argileux 

vers  le  bas  (6  mètres). 

f)  Argile  marneuse  verdâtre  (à  Spondylus),   argileuse  dans  les 

horizons  supérieurs  (visible  sur  environ  10  mètres). 
Une  autre  argilière  de  la  même   briqueterie,   située   un  peu  plus 
au  sud-est,  montre  la  même  série  de  roches  tertiaires,  mais  le  loess  y 
est  remplacé  par  8  mètres  de  sables  stratifiés  jaunâtre  du  même  âge, 
contenant  du  gravier  et  des  blocs. 

L'argile  à  Spondylus  de  la  briqueterie  de  m.  Soubbotin  contient 
de  nombreux  restes  de  poissons,  mollusques  et  foraminifères  dont  le 
cabinet  géologique  de  l'université  de  St.  Wladimir  possède  une  riche 
collection. 

La  briqueterie  de  m.  Berner,  située  de  l'autre  côté  de  la  rue, 
offre  également  une  excellente  coupe  (pi.  G).  On  y  voit  la  même  série 
de  roches  qu'à  la  briqueterie  de  m.  Soubbotin,  avec  la  différence  que 
les  sables  blanc  jaunâtre  y  occupent  beaucoup  plus  de  place.  Les  dé- 
pôts posttertiaires  apparaissent  tantôt  sous  l'aspect  de  limons  loessoïdes, 
interstratifiés  de  roches  sous-jacentes  (entre  autres  de  l'argile  grasse 
brun  foncé),  tantôt  sous  celui  de  sables  stratifiés  jaunâtres,  rarement 
avec  gravier  et  blocs. 

Les  coupes  des  flancs  escarpés  du  Dniepr,  entre  le  Pont-suspendu 
et  le  Jardin  Impérial,  sont  plus  complètes;  on  y  voit  les  sables  blancs  et 
toutes  les  roches  superposées  dans  tout  leur  développement. 

En  descendant,  par  exemple  du  monastère  de  St.  Nicolas,  par  le 
cimetière  connu  sous  le  nom  d'Askoldowa-moguila  (tombeau  d'As- 
kold),  au  Dniepr,  on  peut  observer  la  série  entière  des  roches  énu- 
mérées  dans  la  coupe  générale  (fig.  2),  La  paroi  presque  verticale  des 
horizons  supérieurs  montre: 

a)  10  mètres  de  loess,  vers    le   bas   brun   foncé,   contenant   de 

l'humus, 
b) 'Argile  à  blocaux  brun  rougeâtre  (environ  4  mètres). 
c)  Les  couches  suivantes,  argile  d'eau  douce  et  argile  grasse 
brune  à  concrétions  marneuses,  ne  se  voient  pas  très 
nettement.  Au  niveau  de  ces  roches  la  pente  devient 
beaucoup  moins  inclinée  et  prend  la  forme  d'une  terrasse 
couverte  d'éboulis,  de  glissements  et  de  végétation.  Cette 
terrasse  a  l'aspect  d'un   élargissement    semicirculaire   de 


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la  partie  supérieure  du  flanc,  contour  typique  des  locali- 
tés dans  la  composition  desquelles  entrent  des  argiles  gras- 
ses. Vers  le  bas  le  ravin  devient  plus  étroit,  à  pentes  très 
escarpées.  On  y  observe  distinctement  les  roches  suivan- 
tes, couchées  au-dessous  de  l'argile  brune: 

d)  Argile  réfractaire  à  taches  rouges   et   rouge    de   framboise, 

mêlée  en  forte  proportion  de  sable  dans  les  horizons  in- 
férieurs, et  passant  insensiblement  à  un  grès  kaolinique 
blanc  (environ  5  mètres).  Plus  bas  viennent  8  mètres  de 
sables  blancs  stratifiés,  très  purs,  qui  passent  à  des  sables 
blanc  grisâtre,  verdâtres  et  brunâtres  (4  m.). 

e)  Sables  gris  verdâtre  et  gris  jaunâtre,   parfois   argileux,  con- 

tenant dans  les  horizons  inférieurs  des  concrétions  d'un 
grès  ferrugineux  jaune  d'ocre  (jusqu'à  12  mètres). 

f)  La  base  de  l'affleurement  est  occupée   par   l'argile   verdâtre 

à  spondylus  de  l'argile  la  limite  supérieure  est  nettement 
marquée    par  de  nombreuses  sources  descendantes   d'eau 
très  ferrugineuse  qui   donne   à   la   partie   supérieure   de 
l'argile  une  teinte  brune. 
Lorsque  de  ce  ravin  on  retourne    en   ville    par    la   chaussée,    on 
peut  observer,  en  plusieurs  points  des  pentes  du  Dniepr,  des  affleure- 
ments analogues  à  celui  que  nous  venons  de   décrire.   Les   coupes  les 
plus  complètes  se  voient  au-dessous  du   Jardin   Impérial.   Les   dépôts 
posttertiaires  se  montrent  surtout   distinctement  dans  l'escarpement  à 
côté  de  la  pyramide  de  triangulation  où  on  observe  (fig.  3): 


Fig.  3.  Affleurement  des  dépôts  posttertiaires  près  du  Jardin  Impérial. 


26  XXI 

1)  Loess  d'un  jaune  grisâtre  clair,  découpé  en  paroi  verticale, 
affectant  çà  et  là  une  séparation  en  colonnes  irrégulières 
(fig.  3,a) — 10  mètres. 

21  A  la  base  le  loess  contient  de  l'humus  qui  lui  donne  une 
couleur  brun  foncé  (b) — environ  1  mètre. 

3)  Argile  sableuse  gris  verdâtre  et  brun  d'ocre,  accompagné  de 

gravier,  en  apparence  dépôt  d'alluvion,  faisant  souvent 
partie  de  la  base  du  loess  (c) — l  mètre. 

4)  Argile  brun  rougeâtre  à  blocaux  (d) — 2  mètres. 

Plus  bas  viennent  des  dépôts  posttertiaires  préglaciaires,  compo- 
sés des  trois  couches  suivantes: 

5)  Sable  gris  verdâtre   à   gros   grain,  avec   strates   d'un  jaune 

d'ocre.  En  haut,  immédiatement  sous  l'argile  morainique, 
une  mince  couche  est  cimentée  en  grès  ferrugineux  jaune 
rougeâtre.  En  bas  le  sable  passe  graduellement  en  argile 
stratifiée  pulvérulente  d'un  gris  clair  avec  taches  jaunes 
(e) — 3  mètres. 

6)  Argile  sableuse  brun  foncé  (f) — 3  mètres. 

7)  Argile  jaune  clair  pulvérulente  (g) — 2  mètres. 

Les  roches  suivantes  s'observent  le  mieux  quelques  pas  plus  loin, 
vers  le  nord-ouest,  dans  un  ravin  qui  commence,  comme  tous  les  ra- 
vins de  ces  pentes,  par  un  élargissement  semicirculaire  au  niveau  de 
l'argile  brune,  pour  se  rétrécir  peu  à  peu  vers  le  bas  en  s'ouvrant  sur 
le  Dniepr.  Ses  escarpements  latéraux  montrent  (la  pi.  D  représente 
la  partie  principale  de  l'affleurement): 

8)  Argile   plastique    brun   foncé   avec   nombreuses   concrétions 

marneusesyo^tériques,  de  couleur  blanche. 

9)  Argile    réfrafctaireX  gris    de    cendre,    sableuse    vers    le    bas 

(pi.  D,a).        .  \ 

10)  Sables   blancs,   dans   les    horizons   supérieurs    cimentés    en 

grés  kaolinique/(ô),  dans  les  horizons  inférieurs  renfer- 
mant une  couche  interstratifiée,  épaisse  d'environ  0,4  m., 
de  lignite  argileux  (c). 

11)  Sables  argileux  verts  (d). 

12)  A  la  base  apparaît,  ici  aussi,  l'argile  verdâtre  à  Spondylus. 
En  continuant' notre  chemin,  dans  la  même  direction  nord-ouest,  par 

la  rue  Kirillovskaïa,  qui  longe  les  hauteurs  bordant  la  terrasse  sableuse 
du  Dniepr  sur  laquelle  est  situé  le  quartier  de  la  ville  appelé  Podol, 
nous  rencontrons  une  stratification  de  roches  dont  la  fig.  4  peut  ser- 
vir de  schème.  Ici  les  dépôts  de  l'étage  du  loess,  une  puissante  couche 
de  loess  avec  limons  et  sables  subordonnés,  sont  superposés  à  diffé- 
rentes roches  et  à  diverses  hauteurs,  s'abaissant  jusqu'au  pied  des  pen- 
tes; suivant  la  profondeur  des  affleurements  dans  les  hauteurs,  nous 
voyons  dans  la  rue  Kirillovskaïa  ces  dépôts  tantôt  couchés  sur  l'ar- 
gile à  Spondyhis,  tantfôt  sur  les  sables  verts,  tantôt  sur  les  sables  blancs 
etc.  De  tels  affleurements  se  montrent  en  beaucoup   de   points.    Nous 


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28  XXI 

en  examinerons   ceux  qui   s'observent  à  la  briqueterie  de  M.  Ricbert 
et  dans  les  propriétés  de  MM.  Ziwal  et  Bagréew. 
A  la  briqueterie  de  M.  Richert  on  voit  (fig.  5): 


Fig.  5.  Coupe  géologique  à  la   briqueterie   de   M.   Richert.   a — loess; 
b — sables  stratifiés  et  argiles;  c — sables  verts;  cl— argile   h  Spondylus; 

e — éboulis. 

a)  Loess  (7  ni.). 

b)  Sables  stratifiés  et  argiles  postglaciaires  (5  m.). 

c)  Sables  verts  (6  m.). 

d)  Argile  à  Spondylus  (5  m.). 

Les  affleurements  dans  les  propriétés  de  MM.  Ziwal  et  Bagréew 
offrent  un  intérêt  particulier.  C'est  ici  qu'en  1893  on  a  découvert  des 
vestiges  de  l'homme  de  l'époque  paléolithique  la  plus  ancienne.  Ces 
propriétés  sont  situées  dans  la  rue  Kirillovskaïa,  au  pied  d'une  éléva- 
tion au  bord  du  Dniepr,  non  loin  de  l'église  Iordan.  La  hauteur  y  est 
découpée  par  deux  profonds  ravins,  entre  lesquels  s'allonge  la  bande 
étroite  d'une  colline  qui  vient  s'abaisser  vers  la  rue  Kirillovskaïa.  Aux 
abords  de  la  rue,  la  largeur  de  la  colline  ne  dépasse  pas  30  mètres- 
alors  que  dans  la  direction  de  la  Loukianovka  elle  augmente  consi- 
dérablement. L'examen  des  affleurements  sur  divers  points  de  la  col, 
line,  principalement  à  la  briqueterie  de  M.  Bagréew  et  dans  les  pro- 
priétés de  MM.  Ziwal  et  Bagréew,  permet  de  composer  la  coupe  géné- 
rale de  la  localité  (fig.  4)  constituée  par  des  dépôts  tertiaires  et  post- 
tertiaires. 

L'affleurement  dans  la  propriété  de  M.  Ziwal  (pi.  E)  présente 
actuellement,  grâce  à  de  grandes  tranchées  artificielles,  une  paroi  ver- 
ticale continue,  qui  montre  d'une  façon  très  distincte  les  roches  sui- 
vantes de  l'âge  postglaciaire: 

a)  Loess  (environ  10  mètres). 

b)  Argile  sableuse  stratifiée  d'un  brun  jaunâtre  (1,5  m.). 


XXI.  Guide  des  excursions  du  VII  Congres  Géolog.  Internat  PI.  E. 


a)  Loess;  b)  limon  brun  jaunâtre;  c)  sables  gris;  c')  couche  de  culture  humaine. 


XXI  29 

c)  Sables  gris  et  gris  verdâtre,   partiellement  argileux,   parfois 

verdâtres,  contenant  çà  et  là  du  gravier  et  de  petits  bio- 
eaux de  roches  locales  ou  septentrionales  et  une  couche 
dite  „couche  de  culture  humaine"  (6  mètres). 

d)  A  la  base  on  voit  çà  et  là  apparaître   l'argile   à  Spondylus 

(dans  la  figure  elle  n'est  pas  marquée)  qui  supporte  di- 
rectement les  dépôts  postglaciaires. 

Sur  la  partie  opposée  de  la  colline,  tournée  vers  la  propriété  de 
M.  Bagréew,  nous  voyons  affleurer  la  même  série  de  roches,  avec  cette 
différence  que  les  sables  gris  verdâtre  renferment  ici  des  concrétions 
d'un  grès  siliceux  assez  compact.  Dans  la  propriété  de  M.  Ziwal,  de 
même  que  dans  celle  de  M.  l'agréew,  on  a  trouvé,  dans  la  couche  in- 
férieure des  dépots  postglaciaires — sables  gris,  couchés  à  une  pro- 
fondeur de  14  à  16  mètres  au-dessous  de  la  surface  du  sol — de  nom- 
breux objets  témoignant  du  séjour  de  l'homme  dans  cette  localité.  Ce 
sont  principalement  des  instruments  façonnés  d'éclats  de  silex,  cou- 
teaux plus  ou  moins  grands,  racloirs,  pointes,  avec  tous  les  indices  ca- 
ractéristiques de  la  main  de  l'homme.  Les  silex,  dits  nucleus  ou  noyaux, 
dont  les  fragments  ont  été  détachés,  ainsi  que  de  nombreux  silex 
bruts,  évidemment  préparés  pour  être  mis  en  œuvre,  se  trouvent  en- 
tassés en  monceaux.  Les  instruments  en  silex  sont  souvent  accompa- 
gnés d"une  grande  quantité  d'ossements  de  mamniontb,  surtout  de  leurs 
défenses,  de  leurs  dents  mollaires,  des  os  de  leurs  pattes  de  devant  et 
de  derrière,  appartenant  au  moins  à  cinq  individus.  Plusieurs  de  ces 
ossements  portent  des  marques  évidentes  de  fraction  à  l'aide  d'instru- 
ments tranchants.  En  même  temps  on  y  trouve  de  nombreux  objets, 
témoins  de  l'emploi  du  feu,  comme  le  prouve  une  quantité  de  petits 
charbons  de  bois,  des  morceaux  de  bois  et  des  os  à  demi  brûlés,  ainsi 
que  deux  blocaux  de  granité  soumis  à  l'action  du  feu.  Tous  ces  objets 
se  trouvent  ici  en  telle  abondance  que  le  charbon,  les  petits  osse- 
ments, les  fragments  de  silex,  forment  dans  le  sable  deux  minces  cou- 
ches, appelées  „couches  de  culture  humaine";  elles  sont  bien  observa- 
bles tant  sur  la  pente  tournée  vers  la  propriété  de  M.  Ziwal  que  sur 
la  pente  opposée  faisant  face  à  la  propriété  de  M.  Bagréew. 

Si  Ton  prend  en  considération  que  les  instruments  en  éclats  de 
silex  se  trouvent  ici  en  compagnie  des  nucleus  dont  ils  ont  été  déta- 
chés, que  ces  instruments  conservent  parfaitement  leur  tranchant,  qu'on 
trouve  en  outre  en  tas  des,  silex  non  encore  travaillés  et  que  tout  cela 
est  entremêlé  de  morceaux  de  charbons  et  d'ossements  de  mammouth 
parfois  cassés  et  brûlés,  ou  aura  la  conviction  qu'à  l'endroit  de  ces 
trouvailles  l'homme  a  certainement  dû  séjourner  à  une  époque  pa- 
léolithique en  apparence  très  reculée. 

Pour  juger  de  l'ancienneté  des  restes  de  l'homme  préhistorique, 
rencontrés  dans  telle  ou  telle  localité,  nous  avons  trois  indices  remar- 
quables: la  qualité  des  objets  sortant  de  la  main  de  l'homme,  les  restes 
des  animaux  accompagnant  ces  objets,  la  profondeur  à  laquelle  on  les 
trouve   sous   les   couches  qui   les  recouvrent.    En  examinant  sous  ces 


30  XXI 

rtois  points  de  vue  les  objets  trouvés  dans  les  propriétés  de  m-rs  Zi- 
wal  et  Bagréew,  nous  reconnaissons  que  ce  sont  des  objets  typiques 
île  l'époque  paléolithique,  détachés  avec  adresse  de  silex  plus  volumi- 
neux. On  n'y  rencontre  pas  le  moindre  vestige  de  pierres  polies,  si 
caractéristiques  de  la  présence  de  l'homme  à  l'époque  néolithique. 
Les  nombreux  ossements  de  mammouth  à  côté  d'objets  en  silex  prou- 
vent que  l'homme  qui  les  a  travaillés,  a  vécu  en  même  temps  que  le 
mammouth,  qui  était  à  cette  époque-là  une  des  grandes  ressources  de 
son  alimentation.  Enfin,  en  examinant  l'ancienneté  de  ces  trouvailles 
au  point  de  vue  de  la  profondeur  où  on  les  trouve — argument  évidem- 
ment le  plus  sûr  et  le  plus  incontestable  —  nous  voyons  que  tous  ces 
objets  sont  recouverts  d'une  assise  de  17  mètres  d'épaisseur,  composée 
de  loess,  limon  et  sables,  ces  derniers  arrivés  çàet  là  à  se  transfor- 
mer en  grès.  C'est  en  comparant  la  profondeur  du  gisement  de  ces 
objets  avec  les  conditions  de  gisement  d'objets  semblables  dans  les 
autres  parties  de  la  Russie  européenne  que  l'on  peut  le  mieux  juger 
de  leur  âge.  Jusqu'ici  on  connaît  cinq  de  ces  gisements:  1)  au  village 
Gontsy,  district  Loubny  gouv.  de  Poltawa;  2)  au  village  Karatcharowo, 
district  Mourom,^  gouv.  de  Nijni-Novgorod;  3)  au  village  Kostensk,  gouv. 
de  Woronéj;  4)  aux  alentours  du  village  Stoudénitsy,  gouv.  de  Podolie: 
5)  dans  le  voisinage  de  Kamenets-Podolsk.  Les  principaux  sont  ceux 
de  Gontsy  et  de  Karatcharowo,  étudiés  aussi  sous  le  rapport  géologi- 
que. On  y  a  trouvé  des  amas  d'objets  façonnés  de  fragments  de  silex, 
à  côté  de  charbons  et  d'ossements  de  mammouth,  dans  une  couche  de 
loess,  mais  à  une  profondeur  ne  dépassant  pas  4  pieds. 

Après  tout  ce  que  nous  venons  de  dire  sur  les  conditions  de  gi- 
sements de  ces  objets,  nous  ne  craignons  pas  de  nous  tromper  en  as- 
surant que  l'homme  a  dû  paraître  sur  le  territoire  de  Kiew  à  un  mo- 
ment assez  reculé  de  l'époque  postglaciaire.  Il  est  probable  que  la 
Russie  centrale  était  alors  encore  couverte  de  son  manteau  de  glace 
et  que  la  Russie  du  sud  avait  encore  un  climat  assez  froid,  favorable 
à  rexistence  du  mammouth,  du  rhinocéros  et  du  boeuf  musqué.  En 
réfléchissant  là-dessus,  on  se  demande  involontairement  à  quelle  épo- 
que précise  l'homme  a  pu  paraître  dans  ces  contrées  et  combien  de 
temps  a  pu  durer  l'époque  préhistorique  de  son  existence.  Il  n'est 
guère  possible  encore  de  rien  affirmer  là-dessus,  mais  les  considéra- 
tions suivantes  pourront  jeter  quelque  lumière  sur  la  question. 

•  On  a  trouvé  à  Kiew,  comme  je  l'ai  déjà  dit,  des  indices  de  la 
présence  de  l'homme  à  l'époque  néolithique.  Ainsi,  par  exemple,  les 
grottes  près  de  la  briqueterie  de  la  rue  Kirillovska'ïa  ont  dû  servir 
de  séjour  à  l'homme  préhistorique  de  cette  époque,  car  on  y  a  trouvé 
quantité  de  déchets  de  cuisine,  arêtes  de  poissons  et  restes  de  mam- 
mifères existant  encore  aujourd'hui,  coquillages  de  mollusques  des 
genres  Anodonta  et  Unio,  accompagnés  de  tessons  de  vases  d'un  tra- 
vail rudimentaire  et  d'instruments  en  pierre  polie.  Des  traces  sem- 
blables de  la  présence  de  l'homme  en  ces  lieux  à  la  même  époque 
néolithique  ont  été  trouvés   dans   de  vastes   masures   souterraines  lui 


XXI  31 

ayant  servi  d'habitation,  au  sommet  de  la  colline  située  entre  les  pro- 
priétés de  m-rs  Ziwol  et  Bagréew,  dans  laquelle,  à  une  profondeur 
de  17  mètres,  se  trouvent  enterrés  les  objets  décrits,  restés  après 
l'homme  de  l'époque  paléolithique.  Les  grottes  près  de  l'hôpital  Kiril- 
lovsky,  de  même  que  les  huttes  souterraines,  sont  creusées  dans  le 
loess,  par  conséquent  l'homme  de  la  période  préhistorique,  dont  l'ap- 
parition dans  la  région  de  Kiew  semble  avoir  eu  lieu  à  un  moment 
assez  reculé  de  la  période  postglaciaire,  lorsque  les  roches  de  l'étage 
du  loess  avaient  déjà  commencé  à  se  déposer,  a  dû  continuer  d'y 
exister  après  le  dépôt  du  loess.  De  cette  manière  la  durée,  nécessitée 
par  le  dépôt  de  presque  toute  l'assise  de  la  période  postglaciaire  sous 
forme  de  loess,  et  des  argiles  et  sables  sous  jacents,  répond  au  chan- 
gement des  conditions  climatériques  et  physico-géographiques  qui  ont 
amené  la  disparition  des  grands  mammifères  de  l'époque  du  mammouth, 
et  son  remplacement  par  une  faune  peu  différente  de  celle  d'aujour- 
d'hui. Le  dépôt  de  ces  roches  et  un  changement  aussi  notable  de  la 
faune  ont  certainement  exigé  un  laps  de  temps  très  long,  de  sorte 
que,  si  l'on  évalue,  conformément  à  l'opinion  du  professeur  W.  Anto- 
no  wi  te  h,  la  longueur  de  la  période  historique  de  la  présence  de 
l'homme  sur  le  territoire  de  Kiew  à  2000  ans,  on  arrivera  à  conclure 
que  la  période  préhistorique  de  sa  présence  en  ces  lieux  dépasse  plu- 
sieurs fois  cette  durée. 

Dans  tout  les  cas  on  peut  assurer  que  Kiew  peut  être  considéré 
à  juste  titre  comme  un  des  endroits  où  l'homme  a  paru  le  plus  an- 
ciennement sur  le  vaste  territoire  de  la  Russie  européenne. 


Itinéraire. 

PAR 

N.  Sokolow. 

De  Koursk  à  Kiew. 

Après  avoir  quitté  les  alentours  légèrement  accidentés  de  Koursk, 
la  ligne  du  chemin  de  fer  Koursk-Kiew  s'engage  sur  les  steppes  pla- 
nes à  tchernozom  qui  s'étalent  au  sud  de  la  Séim  en  s'élevant  gra- 
duellement, à  l'ouest,  vers  la  vallée  du  Dniepr.  Occupées  par  des 
champs  de  blé  et  boisées  de  rares  forêts  de  peu  d'étendue,  les  steppes 
ne  présentent  point,  le  long  de  la  voie,  d'affleurements  plus  profonds 
que  le  loess  couché  sous  le  tchernozom;  mais  dans  les  coupes  de  la 
Séim,  jusqu'à  la  ville  de  Poutivl,  on  voit  les  dépôts  du  système  cré- 
tacé recouverts  par  les  sables  et  argiles  paléogènes. 

En  aval  de  Poutivl  ne  se  montrent  que  des  sables  et  grès  paléo- 
gènes,  tandis  qu'à  partir  du  méridien  de  Batourin,  ancienne  résidence 
des  hetmans  de  l'Ukraine,  et  le  loup;  de  la  Séim,  n'apparaissent  que 
des  dépôts  posttertiaires,  un  loess  gr's  jaunâtre,  superposé   à   l'argile 


32  XXI 

morainique.  Encore  plus  lo:n  vers  l'ouest,  dans  la  vaste  plaine  de  la 
Desna  inférieure,  les  coupes  naturelles  ne  font  voir  que  des  dépôts 
d'alluvion  fiuviatile.  La  puissance  de  ces  dépôts  augmente  à  mesure 
que  l'on  s'approche  du  Dniepr.  À  la  station  Nossovka  et  à  la  station 
Bobrowitsy,  dans  un  puits  creusé  à  la  recherche  d'eau  artésienne,  on  en 
a  constaté  une  épaisseur  de  plusieurs  dizaines  de  mètres.  Sous  les  dépôts 
posttertiaires,  principalement  sables  d'alluvion,  des  sondages  ont  révélé 
la  succession  suivante  de  roches  paléogènes:  1)  sables  glauconieux  plus 
ou  moins  argileux:  2)  marne  bleue  de  Kiew  à  la  profondeur  de  95  à 
108  mètres  (p.  9);  3)  sables  et  argiles  de  l'étage  de  Boutchak  (p.  8). 
A  la  profondeur  de  187  m.  on  a  trouvé  la  craie  blanche,  superposée 
aux  sables  crétacés  et,  à  31fi  m.  (Bobrowitsy),  l'argile  grise  juras- 
sique. 

Entre  la  station  Browary  et  le  Dniepr,  la  voie  ferrée  coupe  une 
large  bande  de  dunes,  en  partie  couvertes  de  forêts  de  pins,  en  par- 
tie- nues. 

De  Kiew  à  Nikolaïew. 

En  aval  de  Kiew,  les  hauteurs  de  la  rive  droite  s'éloignent  du 
Dniepr  et  se  tiennent  sur  plus  de  35  kilomètres  séparées  du  fleuve  par 
une  plaine  partiellement  marécageuse  et  boisée.  Près  du  village  Tri- 
polié  les  hauteurs  viennent  de  nouveau  se  rapprocher  et  montrer  dans 
la  rive  escarpée,  découpée  par  de  profonds  ravins,  les  mêmes  dépôts 
paléogènes  qu'on  a  vus  dans  les  coupes  de  Kiew.  De  plus,  on  y  voit 
apparaître  sous  la  marne  bleue  (dont  la  limite  inférieure  se  trouve  à 
Kiew  au-dessous  du  niveau  du  Dniepr),  des  sables  grisâtres  à  apatite 
(p.  8),  bien  observables  dans  de  belles  coupes  près  de  Rjichtchew 
où  Ton  se  propose  de  faire  une  halte.  Sur  le  chemin  qui  conduit  de 
l'embarcadère  à  cette  localité,  on  voit  la  couche  de  gravier  fiuviatile 
surmontée  de  1,5  mètres  de  sables  à  apatite,  contenant  des  concrétions 
phosphatiques,  recouverts  à  leur  tour  d'environ  15  m.  de  marne  bleue 
(argile  à  Spondylus).  La  marne  bleue  supporte  dans  cette  coupe  les 
argiles  posttertiaires  et  le  loess.  Un  peu  en  aval  de  Rjichtchew  se  trouve 
une  coupe  plus  complète:  la  base  formée  de  sables  à  apatite  recouverts 
de  marne  bleue  d'une  puissance  de  18  mètres  supporte  des  sables  gypsi- 
fères  gris  verdâtre  avec  taches  d'un  jaune  d'ocre  et  des  argiles;  le  tout  est 
couronné  par  les  dépôts  argilo-arénacés  posttertiaires.  Quelques  kilomètres 
en  aval  de  Rjichtchew,  les  sables  phosphatiques  près  du  couvent  Préo- 
brajénié  (Transfiguration)  contiennent  des  grès  quartzeux,  parfois  ci- 
mentés en  grès  meuliers.  Non  loin  de  là,  en  aval,  entre  Boukrinow  et 
Khodorovka,  on  voit  les  couches  paléogènes  dérangées  par  une  série 
de  petites  failles.  Le  grès  quartzeux  s'oriente  NE  30°,  avec  plongement 
vers  SE  120°.  A  Traktémirow  commence  la  région  de  la  forte  disloca- 
tion des  roches  crétacées  (p.  6 — 7)  et  jurassiques  (p.  5— 6)  qui  s'étend 
au-delà  de  Kanew  jusqu'au  confluent  de  la  Ross.  Malheuresement  les 
nombreuses  coupes  sont  obstruées  par  les  glissements   et   éboulements 


XXI  33 

des  roches  friables,  développées  dans  la  contrée.  La  direction  domi- 
nante des  dépôts  mesozoïques  du  rayon  de  Kanew  est  NE  30°,  plus 
rarement  NW;  le  plongeaient,  presque  partout  peu  fort  (20 — 30"),  se 
dirige  SE  120°.  Les  meilleures  coupes  des  roches  jurassiques  et  créta- 
cées s'observent  aux  environs  des  villages  Traktémirow  et  Grigorovka, 
en  amont  de  Kanew  et,  en  aval  de  cette  ville,  jusqu'au  village 
Pékari. 

Près  de  Pékari,  situé  au  confluent  de  la  Ross,  la  haute  rive  escar- 
pée du  Dniepr  se  termine  et  devient,  à  l'égal  de  la  rive  gauche,  plate, 
formée  d'alluvions  récentes.  Dans  cette  plaine,  en  majeure  partie  boi- 
sée, çà  et  là  marécageuse,  s'élève  une  colline  isolée — Mochnogorié — 
constituée  par  des  dépôts  fortement  disloqués  du  système  crétacé. 

Cette  plaine  se  continue  jusqu'à  Tcherkassy,  le  point  terminal  de 
l'excursion  par  eau.  Les  briqueteries  des  environs  de  Tcherkassy  ex- 
ploitent, comme  celles  de  Kiew,  la  marne  bleue.  Cette  marne,  recou- 
verte de  sables  quartzeux  jaunâtres,  affleure  aussi  près  de  Smiéla,  où 
viennent,  en  outre,  se  montrer  les  gneiss-granites.  Avant  d'arriver  à 
cette  localité,  la  voie  ferrée  quitte  la  plaine  du  Dniepr  et  s'engage 
dans  la  haute  steppe  de  partage  entre  le  Dniepr  moyen,  le  bassin  de 
l'Ingoulets,  affluent  du  Dniepr  inférieur,  et  l'Ingoul  qui  va  se  jeter  dans 
le  liman  du  Boug.  Ce  plateau  de  partage  est  formé  d'anciennes  roches 
cristallines,  habituellement  gneiss-granites,  que  recouvrent  les  grès 
argilo-sableux  paléogènes.  Par  suite  de  l'érosion  ces  grès  sont  çà  et 
là  absents  et  les  anciennes  roches  cristallines  sont  directement  sur- 
montées du  loess. 

A  partir  de  la  station  Znamenka  et  jusqu'à  Xikolaïew,  le  chemin 
de  fer  Kharkow-Xikolaïew  traverse  le  terrain  qui  sépare  le  bassin  de 
l'Ingoulets  de  celui  de  l'Ingoul,  terrain  doucement  incliné  jusqu'à  la 
station  Dolinskaïa  au  sud,  assez  élevé  entre  les  stations  Dolinskaïa  et 
Kazanka,  à  pente  rapide  vers  le  sud  de  la  station  Kazanka  (fig.  6). 
La  forte  inclinaison  de  ce  terrain  de  partage  est  en  relation  avec 
l'abaissement  de  la  surface  des  anciennes  roches  cristallines,  avec  la 
disparition  des  dépôts  paléogènes  et  l'apparition  du  néogène,  c'est-à- 
dire  des  couches  sarmatiques,  maeotiques  et  politiques.  Les  calcaires, 
marnes,  argiles  et  sables  néogènes,  affleurent  dans  toutes  les  coupes 
profondes,  tant  le  long  de  l'Ingoul  que  dans  les  vallons  et  ravins  qui 
s'ouvrent  dans  la  vallée  de  cette  rivière,  au  sud  de  la  parallèle  de  la 
station  Kazanka. 


De  Nikolaïew  à  Alexandrovsk. 

Les  rives  escarpées  de  l'Ingoul  montrent  à  Xikolaïew  des  couches 
sarmatiques  (p.  12 — 13),  entre  autres  des  calcaires  blanchâtres  et  jau- 
nâtres abondant  souvent  en  mactres,  des  marnes  blanchâtres  et  des 
argiles  gris  verdâtre.  Çà  et  là  on  rencontre  des  intercalations  de  cal- 
caire à  nullipores  et,  dans  les  horizons  supérieurs,  des   argiles   calca- 

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Xikolaïew. 

Gorokhovka. 

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Ckarovka. 
Médérowo. 


Znamenka. 


XXI 


35 


rifères  et  des  marnes -à  Limnea,  Planorbis  et  autres  mollusques  d'eau 
douce. 

Sur  la  rive  du  liman  du  Boug,  ou  voit  près  du  débouché  de  Po- 
powaïa-Balka,  et  jusqu'à  9 — 10  mètres  au-dessus  du  niveau  de  l'eau, 
des  calcaires  blancs  et  blanchâtres  de  l'étage  sarmatique,  interstrati- 
fiés de  minces  lits  d'argile  gris  bleuâtre.  Ces  calcaires,  à  l'exception 
des  horizons  supérieurs  sans  fossiles,  contiennent  en  profusion  des 
mactr es  (Mactra  ponder osa  Eichw.).  A  une  petite  distance  de  là,  vers 
le  sud,  plus  près  de  Balka,  Chirokaïa,  les  couches  sarmatiques  dont  le 
niveau  supérieur  est  sensiblement  incliné  vers  le  sud,  supportent  des 
dépôts  maeotiques  composés  d'une  alternation  d'argile  gris  verdâtre  et 
de  calcaire  gris  clair  jaunâtre  à  Dosinia  exoleta  et  CerUhmm  dis- 
junctitm.  Au  sud  de  Balka-Chirokaïa  ces  dépôts  s'abaissent  considéra- 
blement, mais  plus  loin,  sur  la  rive  est  du  liman,  on  ne  voit  plus  de 
bonnes  coupes.  Le  bord  ouest  du  liman,  au  contraire,  offre  sur  toute 
sa  longueur,  depuis  Wanvarovka,  en  face  de  Nikolaïew,  jusqu'au  cap 
Sarykal,  une  coupe  presque  ininterrompue  des  dépôts  néogènes  et 
posttertiaires,    développés   dans   la    contrée   (fig.  7).   Les  couches  sar- 


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Fig.  7.  Coupe  géologique  du  bord  ouest  du  liman  du  Boug.  a  —  dépôts 

sarmatiques;    b  —  dépôts  maeotiques;    G  —  dépôts  politiques;  d  —  sables 

posttertiaires:  e  —  argiles  et  loess. 


matiques  vont  disparaître  sous  le  niveau  du  liman  non  loin  du  village 
Nowaïa-Bogdanowa.  Au  sud  de  Kozyrfta,  les  couches  maeotiques  dispa- 
raissent également  et  les  coupes  ne  montrent  plus  que  des  couches 
pontiques,  composées  du  calcaire  jaune  caractéristique  du  politique 
(p.  14),  d'argile  .calcarifère  gris  verdâtre  et  de  sable  gris  jaunâtre. 
Au-dessus  viennent  des  sables  postpontiques  à  galets  et  blocs  de 
gneiss-granite  et  de  calcaire  politique  d'origine  Huviatile,  supportant 
des  argiles  brun  rougeâtre  posttertiaires  et  du  loess  jaune.  Près  du 
cap  Sarykal  le  calcaire  politique  s'abaisse  jusqu'au  niveau  du  liman 
et,  plus  loin  au  sud,  on  ne  voit  dans  le  bord  escarpé  que  les  anciens 
sables  fluviatiles  mentionnés  et  les  argiles  de  formation  terrestre. 

Il  convient  de  faire  observer  qu?au  bord  ouest  du  liman  du  Boug, 
au   sud   du   village   Paroutino,   dans    une   localité   occupée    autrefois, 

2* 


36  XXI 

croit-on,  par  Olbia,  florissante  colonie  de  l'ancienne  Grèce,  on  a  trouvé 
de  nombreux  objets  de  l'époque  de  l'ancienne  Grèce,  mis  à  nu,  grâce 
à  de  fréquents  ébouleinents  du  rivage  élevé,  miné  par  les  eaux  du 
liman. 

Le  vaste  liman  du  Dniepr,  auquel  vient  se  joindre  le  liman  du 
Boug,  est  bordé,  au  sud,  par  une  bande  de  terrain  plat,  formé  de  sable 
et  de  coquillages  apportés  par  les  vagues  de  la  mer.  Le  bord  nord,  au 
contraire,  assez  haut  et  escarpé,  présente  une  série  presque  ininter- 
rompue de  coupes,  formées  en  plus  grande  partie  de  loess  couché  sur 
des  argiles  brun  rougeâtre.  En  quelques  rares  points  seulement  appa- 
raissent, sous  les  argiles,  des  sables  stratifiés.  Près  de  l'embarcadère 
Gloubokaïa  affleure  le  calcaire  politique  s'élevant  à  peine  au-dessus  du 
niveau  de  l'eau. 

Le  Dniepr  a  déjà  comblé  de  ses  dépôts  une  grande  partie  à 
l'est  du  liman  et  continue  jusqu'à  nos  jours  à  rapprocher  son  delta 
de  la  mer.  Le  fleuve  se  déverse  dans  le  liman  par  de  nombreux  bras 
que  séparent  des  îles  basses  et  des  bancs  formés  de  sable  fluviatile  et 
de  vase.  Ce  sont  les  „Ghirly". 

A  Kherson  la  rive  droite  du  Dniepr,  assez  élevée  en  cet  endroit, 
montre  un  calcaire  politique  brun  foncé  poreux,  souvent  caverneux. 
Le  même  calcaire  s'observe  en  amont  de  la  ville;  vers  le  confluent  de 
Plngouletz  viennent  s'y  ajouter  des  couches  maeotiques. 

Le  côté  gauche  du  delta,  les  „plavni"  (p.  4),  est  plat;  vers 
l'intérieur  du  pays  la  plaine  passe  par  une  élévation  à  peine  sensible 
aux  dunes  d'Alechki,  qui  occupent  une  superficie  de  plus  de  120,000  hec- 
tares. 

La  rive  droite,  haute  de  15  mètres,  près  du  village  Kazatsky,  offre 
les  coupes  les  plus  nettes  et  les  plus  complètes  des  dépôts  politiques  et 
maeotiques  de  la  région  (fig.  8).  Au  haut  de  l'escarpement  fait  saillie  un 
calcaire  politique  jaune  rougeâtre  (6),  très  altéré  dans  ses  couches  su- 
périeures. Un  mince  lit  d'argile  (c),  contenant  des  mollusques  d'eau 
douce,  sépare  ce  calcaire  d'un  calcaire  oolithique  sous-jacent  de  cou- 
leur jaunâtre  (cl).  Puis  viennent  une  intercalation  marneuse  à  PJanorbis 
et  Hélix  et,  en  dessous,  les  couches  méotiques  (e,  f)  parmi  lesquelles 
prédominent  des  calcaires  gris  jaunâtre  à  Dosinia  exoleta  et  Ccri- 
thium  disjunctum  (p.  13).  Des  dépôts  également  d'eau  douce  et  des 
traces  plus  ou  moins  distinctes  d'une  ancienne  érosion  (g)  séparent  les 
dépôts  maeotiques  des  sarmatiques,  formés  d'argiles  gris  verdâtre  et 
de  calcaires  marneux  blanchâtres  à  coquilles  de  Mactra  (h). 

Les  mêmes  dépôts  s'observent  presque  sans  interruption  dans  la 
rive  escarpée  vers  Bérislaw.  Partout  le  calcaire  politique  s'avance  en 
corniche;  de  même  que  les  calcaires  maeotiques  recouvrant  les  marnes 
blanchâtres  et  les  calcaires  sarmatiques.  Plus  on  remonte  le  Dniepr, 
plus  la  limite  supérieure  des  dépôts  sarmatiques  s'élève. 

Au  village  Katchkarovka,  où  l'on  se  propose  de  s'arrêter,  le  sarma- 
tique  atteint  une  hauteur  de  20  m.  au-dessus  du  niveau  du  fleuve.  Les 
calcaires  blanchâtres  compacts   de  la  base,  en  partie  oolithiques,  sup- 


XXI 


37 


portent  une  assise  assez  importante  de  marnes  blanchâtres  alternant 
avec  des  argiles  verdâtres.  En  dessus  viennent  des  calcaires  jaunâtres 
et  jaune  rougeâtre  politiques,  couronnés  par  une  assise  assez  puissante 
d'argiles  gris  verdâtre  et  brun  rougeâtre  posttertiaires,  recouvertes  de 
loess  gris  jaunâtre.  Les  dépôts  maeotiques  ne  se  rencontrent  plus  ni  à 
Katchkarovka  ni  vers  l'amont.  Les  calcaires  sarmatiques  s'élevant  tou- 
jours plus  haut  dans  la  rive,  vont  remplacer  vers  l'amont  les  couches 
politiques  qui  ne  s'observent  plus  qu'à  une  certaine  distance  du  Dniepr. 


*  Dépôts  posttertiaires. 


politiques. 


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maeotiques. 


sarmatiques. 


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Fig.  8.  Coupe  géologique  près  du  village  Kazatskaïa. 

A  une  petite  distance  vers  le  nord  de  Nowo-Worontsowo,  le  gneiss- 
granit  apparaît  pour  la  première  fois  au  bord  du  liman  Wélikié-Wody 
(partie  inondée  de  la  vallée  de  la  Bazavlouk).  La  même  roche  affleure 
au  confluent  de  la  Tchertomlyk  et,  sur  la  rive  gauche,  en  face  de 
Nikopol,  tandis  que  sur  la  rive  droite  on  ne  voit  dans  les  escarpements 
au  pied  de  ce  village  qu'une  puissante  assise  de  loess  gris  foncé. 

De  là  jusqu'à  Alexandrovsk  le  trajet  se  fera  la  nuit.  Sur  ce  par- 
cours, c'est  surtout  la  rive  droite  du  Dniepr  qui  offre  des  affleurements. 
Les  coupes  montrent  les  dépôts  sarmatiques  et  politiques  recouverts 
d'une  assise  plus  ou  moins  puissante  d'argiles  posttertiaires  et  de  loess. 
Aux  abords  d'Alexandrovsk  des  sables  paléogènes  viennent  se 
montrer  de-dessous  les  couches  sarmatiques,    parmi  lesquelles  les  for- 


38  XXI 

mations  sableuses  sont  ici  les  plus  considérables.  Le  gneiss-granite 
affleure  de  plus  en  plus  souvent  et  aux  alentours  de  la  ville  d'Alexan- 
drovsk  il  forme  sur  les  deux  rives  du  Dniepr  de  liauts  rochers; 
en  même  temps  il  se  montre  au  fond  des  ravins  et  vallons  impor- 
tants. Au  bord  escarpé  de  l'île  de  Khortitza,  lieu  de  séjour  de  la  pre- 
mière Setch  des  Cosaques  Znporogues,  le  gneiss-granite  affleure  sur 
toute  son  étendue  ou  peu  s'en  faut.  Les  roches  les  plus  pittoresques 
des  gneiss-granites  se  dressent  dans  la  localité  „Sagaïdak"  et  au  pas- 
sage près  de  Kitchkas,  à  Woltchié-gorlo  (gueule  de  loup),  où  ils  vien- 
nent des  deux  côtés  resserrer  le  fleuve. 

Si  le  bateau  à  vapeur  arrive  à  Alexandrovsk  assez  tôt  et  que  les 
routes  soient  suffisamment  sèches,  il  se  fera  une  excursion  à  la  rivière 
Konka  où  on  verra  un  affleurement  de  couches  à  Venus  Konkensis  (cf. 
marginata)  et  Cardium  Andrussowi,  renfermant,  outre  des  représentants 
de  la  faune  .de  l'étage  méditerranéen,  des  formes  déjà  caractéristiques 
des  dépôts  sarmatiques.  La  route  d'Alexandrovsk  au  village  Nowo- 
Grigorievka  sur  la  Konka  se  dirige  vers  le  sud-est  à  travers  une 
steppe  découpée  par  de  profonds  vallons.  Dans  les  nombreux  ravins 
des  alentours  de  Nowo-Grigorievka  on  observe  de  puissants  dépôts 
sarmatiques,  composés  surtout  de  sables  quartzeux  stratifiés  jaunes  ou 
blancs,  contenant  par  places  en  profusion  des  coquillages  de  mollus- 
ques. Les  sables  supportent  un  calcaire  sarinatique  blanchâtre  qui  se 
voit  recouvert,  au  haut  des  ravins  creusés  dans  les  parties  plus  élevées 
de  la  steppe,  par  des  calcaires  et  argiles  "pontiques.  Sur  la  rive  gauche 
de  la  Konka,  en  amont  du  village  Wessioloïé,  des  faluns  sarmatiques 
(fig  9,  a)  recouvrent  un  sable  vaseux  à  Venus  Konkensis  (6),  super- 
posé à  des  argiles  tenaces  grises  et  noires  (charbonneuses).  Plus  bas 
viennent  des  sables  jaunes  (c)  cimentés  en  grès  tendre  et  des  argiles 
vertes  (d)  d'âge  paléogène. 

Dans  le  cas  où  cette  excursion  ne  pourrait  pas  se  faire,  on  se  pro- 
pose d'aller  visiter  les  affleurements  les  plus  importants  des  gneiss- 
granites  au  rocher  „Sagaïdak"  et  au  passage  du  Dniepr  près  de 
Kitchkas. 

Une  autre  petite  excursion  à  Kochéoumovka  aura  pour  but  de 
montrer  aux  géologues  les  dépôts  abondant  en  fossiles  bien  conservés 
de  l'étage  sarmatique,  développé  dans  les  environs  du  village. 


Le  même  jour  on  partira,  par  le  train  de  poste,  d'Alexandrovsk 
à  Lozowaïa,  station  du  chemin  de  fer  Koursk-Kharkow-Azow.  La  ré- 
gion à  parcourir  offre  une  steppe  assez  plane  près  d'Alexandrovsk, 
découpée  par  des  ravins  profonds  et  des  vallées  entre  les  stations 
Za'ïtséwo  et  Warwarovskaïa.  Dans  la  première  partie  du  parcours, 
c'est-à-dire  jusqu'à  la  descente  clans  les  vallées  de  la  "Woltchaïa  et  de 
la  Samara,  la  ligne  du  chemin  de  fer  traverse  un  développement  de 
couches  sarmatiques,  déposées  dans  un  vaste  golfe  de  la  mer  sarmati- 
que peu  profond  qui  s'étendait  au  nord  du  massif  des  gneiss-granites 


39 


4  XXI 

de  la  Russie  (du  sud.  Parmi  ces  dépôts  on  rencontre  le  plus  souvent 
des  roches  sableuses  et  des  argiles,  çà  et  là  très  gypsifères.  Parfois 
les  couches  sarmatiques  recouvrent  immédiatement  les  gneiss-grani- 
tes,  parfois  e^les  en  sont  séparées  par  des  sables  paléogènes  à  concré- 
tions de  grèj  et  amas  de  kaolin.  Au  nord  de  Pavlograd  on  ne  ren- 
contre plus,  ni  dépôts  sarmatiques  ni  anciennes  roches  cristallines.  On 
n'y  voit  qu^e  de  puissantes  assises  paléogènes,  composées  de  dépôts  sablo- 
argileux  p,lus  ou  moins  glauconieux,  recouverts  par  des  so"  "  ^quart- 
zeux  biches  ou  jaunes  contenant  parfois  des  concrétions  JM  grès 
quart^èux  ou  ferrugineux. 


XXII 
DE  WLADIKAVKAZ  A  TIFLIS 

PAR 

la  Route  Militaire  de  Géorgie 


PAR 

F.  LOEWINSON-LESSING. 

I.  Avant-propos  et  aperçu  général. 

Orographie. 

Le  système  du  Caucase  J)  est  divisé  par  les  vallées  de  la  Rion  et  de 
la  Koura  en  deux  chaînes  que  Ton  distingue  sous  les  noms  de  Grand 
Caucase  et  Petit  Caucase  ou  Ânticaucase;  au-delà  de  ce  dernier  s'étend 
le  plateau  Arménien. 

L'orographie  du  Caucase  est  très  compliquée  et  nous  ne  sauri- 
ons en  donner  une  esquisse  complète  sans  dépasser  les  limites  d'un 
guide  sommaire  d'une  seule  coupe  de  la  partie  centrale  de  la  chaîne. 
C'est  pourquoi  nous  nous  bornerons  à  plusieurs  indications  sommaires. 

Le  Grand  Caucase  se  prolonge,  tantôt  en  ligne  droite,  tantôt  avec 
des  sinuosités  plus  ou  moins  prononcées  (entre  l'Elbrous  et  Borbalo) 
depuis  Anapa,  sur  la  Mer  Noire,  jusqu'à  Ilkhi-Dagh,  sur  la  Mer  Cas- 
pienne; sa  direction  est  NW — SE.  La  chaîne  méridionale  des  Monta- 
gnes Mesques  ou  de  Souram  sert  de  trait  d'union  entre  les  deux  Cau- 
cases.   Les   plus   hautes   cimes   du   Grand   Caucase   sont: 

l'Elbrous— 18625  p.  (5636  m.) 

le  Kochtan-Taou  — 17091  p.  (5209  m.) 

le  Dygh-Taou  — 16925  p.  (5158  m.) 

le  Kasbek  — 16546  p.  (4768  m.) 

l'Adaï-Goh  —  15244  p.  (4646  m.) 

*)  Le  nom  de  Kauy.aao;  se  trouve  pour  la  première  fois  dans  la 
tragédie  d'Esehile:  Prométhée  enchaîné  (479  a.  J.  Chr.j.  On  suppose 
que  ce  mot  est  d'origine  arienne  et  qu'il  signihe  ,,.montagne". 

1 


2  XXII 

Cette  dernière  montagne  sert  de  noeud  orographique;  c'est  là  que 
prend  naissance  une  importante  chaîne  tribut  aire,  qui  se  prolonge  avec 
interruption  jusqu'à  la  Mer  Caspienne  en  longeant  au  nord,  à  peu  près 
à  une  distance  de  20  kil.,  la  chaîne  principale  servant  de  ligne  de 
partage  des  eaux.  C'est  cette  „Chaîne  Latérale"  avec  le  Kasbek 
(16546  p.)  et  9 — 10  autres  cimes  de  12000  à  15000  p.,  qui  renferme  le 
massif  central  granitique  et  qui  doit  être  considérée  comme  la  chaîne 
principale  au  point  de  vue  de  la  tectonique.  La  chaîne  latérale  et  la 
chaîne  principale  sont  reliées  entre  elles  par  sept  embranchements  qui 
partagent  la  vallée  longitudinale  entre  ces  deux  chaînes  en  sept  bas- 
sins distincts.  En  suivant  la  Route  Militaire  de  Géorgie,  nous  passerons 
par  la  vallée  de  la  Térek;  la  gorge  Troussovsko'ié  conduit  au  col 
qui  la  sépare  du  bassin  de  l'Ardon;  la  vallée  de  Djouty  et  le  Col  de 
G-vélis-Mta  la  séparent  du  bassin  de  FAssa. 

Au  nord  de  la  chaîne  latérale  s'étendent  2 — 3  chaînes  de  calcaires 
jurassiques  et  crétacés  qui  servent  de  contreforts  et  sont  séparés  de 
la  chaîne  latérale,  et  entre  elles,  par  des  vallées  longitudinales;  ces 
vallées  (du  moins  quelques-unes)  sont  des  anticlinaux  détruits. 

Le  versant  nord  est  plus  long  et  a  une  pente  plus  douce  que  le 
versant  sud  qui  est  abrupt.  La  ligne  de  partage  des  eaux  est  tantôt 
une  crête  aiguë  et  étroite,  tantôt  une  plaine  plus  ou  moins  large  et 
quelquefois  marécageuse.  Deux  grandes  routes  réunissent  la  Trans- 
caucasie  à  la  plaine  anticaucasienne:  la  route  militaire  de  Géorgie  qui 
conduit  de  Wladikavkaz  à  Tiflis  par  le  Col  de  la  Croix,  et  la  route 
militaire  d'Ossétie  qui  mène  à  Koutaïs  par  le  Mamisson.  Les  autres 
cols  ne  peuvent  être  atteints  qu'à  pied  ou  à  cheval,  par  des  sentiers 
plus  ou  moins  praticables.  Dans  la  partie  centrale  il  faut  mentionner 
le  Col  de  Roki,  .entre  la  Liakhva  et  l'Ardon,  et  celui  de  l'Arkhotis 
entre  FAssa  (Kolotanis)  et  l'Aragva. 

Tectonique. 

Abich  considérait  le  Grand  Caucase  comme  un  énorme  anticlinal 
renversé  vers  le  nord  et  attribuait  à  tous  les  dépôts  une  inclinaison 
isoclinale  vers  le  nord.  Les  recherches  de  Favre,  Sorokin,  Simo- 
novitch,  Karakasch,  Inostranzeff,  Fournier,  Loewinson-Les- 
sing  et  d'autres  ont  peu  à  peu  démasqué  nombre  de  détails  tectoni- 
ques et  ont  modifié  la  conception  simplifiée  d' Abich.  Yoici  en  peu  de 
mots  les  principaux  traits  tectoniques  de  la  partie  centrale  de  la 
chaîne  que  nous  visiterons. 

Les  schistes  paléozoïques  et  les  schistes  liasiques  constituent  le 
grand  anticlinal  fondamental;  il  est  renversé,  comprimé  en  éventail  et 
renferme  le  massif  central  granitique,  avec  des  gneiss  et  des  micaschi- 
stes, ainsi  que  tout  un  système  de  nappes  filonnaires  de  roches  basiques 
(diabases,  porphyrites,  diorites).  Le  tout  est  percé  et  surmonté  d'énor- 
mes coulées  de  laves  andésitiques  récentes  et  de  volcans  plus  ou  moins 
bien  conservés. 


XXII  3 

Il  y  a  des  discordances  plus  ou  moins  marquées  entre  le  lias  et 
le  jurassique  supérieur,  entre  celui-ci  et  le  crétacé,  entre  ce  dernier  et 
le  tertiaire  (néogène). 

L'inclinaison  de  toutes  ces  couches  est  en  général  homoclinale,  avec 
plongement  vers  le  nord  (NNW  ou  NNE),  mais  non  isoclinale:  les 
angles  d'inclinaison  varient. 

Outre  l'anticlinal  principal,  il  y  a  plusieurs  plis  moins  considérables 
sur  les  deux  versants. 

Les  schistes  paléozoïques  et  le  lias  sont  redressés,  renversés,  for- 
tements  plissés  ou  fracturés.  Le  jurassique  supérieur  a  en  général  une 
inclinaison  plus  douce  et  tend  quelquefois  à  former  des  plis  couchés,  in- 
dépendants des  plis  anciens;  les  plis  du  tertiaire  ne  coïncident  pas  avec 
ceux  des  couches  plus  anciennes. 


Pg      J,  Pi    >S   Pc    J,         J%  Pç- 


Fig.  1.  Coupe  transversale,  simplifiée  au  travers  du  Caucase  et  de  l'An- 
ticaucase.  Ng — néogène;  Pg — paléogène;  J* — jurassique  supérieur  (et 
crétacé  dans  d'autres  parties  de  la  chaîne);  J"1— lias;  Pz — schistes  pa- 
léozoïques plissés:  y,  8 — massifs  granitiques  et  diabases;  t. —  porphyres; 
■c  —  trachytes,  andésites;    Pz  —  Mz  —  dépôts  sédimentaires  plissés  de 

l'Arménie. 

Il  y  a  en  certains  endroits  différence  de  faciès  sur  les  deux  ver- 
sants; mais  en  somme  le  schéma  d'un  énorme  anticlinal  renversé,  à 
flancs  refoulés  et  agrandis  par  des  plis  plus  récents  qui  leur  sont 
adossés,  ne  saurait  être  complètement  rejeté. 

Il  y  a  pour  le  moins  deux  directions  de  mouvements  orogéniques: 
une  plus  ancienne  NNW  et  une  plus  récente  NNE. 

Sur  le  versant  sud  il  y  a  une  faille  assez  importante  (voir  Gin- 
vani,  Ananour).  Les  calcaires  jurassiques  du  versant  nord  sont  refoulés 
par  l'anticlinal  ancien. 

Les  contreforts  calcaires  du  versant  nord  sont  séparés  entre  eux 
et  de  la  chaîne  principale  paléozoïque  (et  liasique)  par  des  vallées 
longitudinales  dans  des  anticlinaux  détruits. 

L'élévation  de  la  chaîne  a  commencé  après  le  lias.  Les  principaux 
mouvements  orogéniques  se  rapportent  à  l'époque  jurassique,  au  cré- 
tacé et  au  miocène.  Les  mouvements  orogéniques  continuent  de  nos 
jours  et  se  manifestent  par  de  fréquentes  secousses  seismiques. 

1* 


XXII 


Géologie. 

Sur  le  parcours  de  notre  excursion,  nous  aurons  l'occasion  de  ren- 
contrer les  dépôts  variés  d'un  nombre  assez  considérable  de  systèmes, 
ainsi  que  des  roches  éruptives.  Yoici  l'énumération  de  ces  dépôts: 

Schistes  paléozoïques. 

Lias. 

Jurassique. 

Paléogène. 

Néogène. 

Dépôts  glaciaires. 

Alluvions. 

Roches  plutoniques  anciennes 

Roches  volcaniques  récentes. 

La  série  paléozoïque  est  représentée  par  des  schistes  argileux 
foncés  ou  noirs  avec  des  intercalations  de  grès  et  parfois  de  quarzites. 
M.  Favre  a  trouvé  dans  ces  schistes,  qu'Abich  considérait  comme 
basiques,  des  restes  de  B-ythothrephis.  Ms.  Inostranzeff,  Stréchew- 
sky  et  Loewinson-Lessing  ont  découvert  dans  les  schistes  des 
tronceaux  de.  Calamités  et,  dans  les  grès,  des  empreintes  de  plantes 
indéterminables.  Les  schistes  sont  fracturés,  plissés  et  renversés. 

Le  lias  est  constitué  par  des  calcschistes,  des  schistes  argileux, 
des  schistes  argilo-talqueux  clairs,  dépourvus  de  fossiles.  Quant  au 
jurassique  supérieur,  il  contient  des  fossiles,  mais  malheureusement 
en  mauvais  état  de  conservation.  Sur  le  versant  nord  ce  sont  des  cal- 
caires cristallins,  des  doloinies,  des  calcaires  oolithiques;  sur  le  versant 
sud  une  série  de  calcaires  siliceux  et  argileux  compacts  et  bigarrés, 
ainsi  que  des  calcaires  cristallins.  Si  le  calcaire  d'Aranissi  était  re- 
connu comme  appartenant  au  jurassique  supérieur,  la  série  bigarrée 
susindiquée  pourrait  bien  se  manifester  comme  basique;' j'y  ai  trouvé 
un  ammonite  indéterminable. 

Le  paléogène  a  pour  représentant  les  conglomérats  et  les  grès  de 
Grinwani,  avec  des  restes  de  coquilles  triturées  et  des  Nullipores  (Litho- 
tamnium),  ainsi  que  la  série  de  marnes  et  grès  à  gypse  et  lignite  entre 
Mtskhet  et  Tiflis  (oligocène). 

Le  néogène  est  plus  varié.  Nous  y  avons  une  série  de  roches  très 
diverses  de  l'étage  sarmatique:  marnes  bigarrées,  grès,  conglomérats- 
argiles;  l'une  des  couches  renferme  des  moulages  de  Hélix  écrasés.  Je 
î-apporte  au  pliocène  les  conglomérats  de  Bodorno,  Douchet  etc., 
dont  il  est  question  dans  la  description  des  journées  4-me  et  5-me  de 
l'excursion. 

Les  dépôts  glaciaires  sont  tantôt  de  véritables  moraines,  tantôt 
des  dépôts  fluvioglaciaires  à  blocs  erratiques,  adossés  en  terrasses 
aux  flancs  de  la  vallée  de  la  Térek.  Quant  aux  alluvions,  il  n'y  a  qu'à 
citer  les  galets  du  lit  des  fleuves  et,  çà  et  là,  des  dépôts  limoneux  loes- 
soïdes  avec  des  gastéropodes  terrestres. 


XXII  5 

Les  roches  eruptives  offrent  une  diversité  très  intéressante 
et  méritent  une  étude  plus  attentive. 

Toutes  les  laves  récentes  appartiennent  aux  andésites.  Une  partie 
do  ces  roches  sont  des  andésites  à  amphibole  (Kasbek);  la  majeure 
partie  des  andésites  à  pyroxène  appartient  aux  andésites  à  enstatite. 

Les  andésites  présentent  une  grande  diversité  par  leur  aspect  ex- 
térieur; elles  contiennent  toutes  un  pyroxène  rhombique  et  quelquefois 
un  peu  d'augite.  Ou  pourrait  distinguer  plusieurs  types  en  se  basant 
sur  l'élément  ferro-magnésien:  1)  la  série  du  Kasbek  est  caractérisée  par 
des  cristaux  corrodés  d'amphibole  et  un  pyroxène  rhombique  incolore; 
'2)  le  groupe  de  Sioni  appartient  aux  andésites  à  pyrox  ne  et  biotite; 
3)  la  série  de  Goudaour-Mléty  est  remarquable  par  l'association  d'ensta- 
tite  et  de  phénocrytes  macroscopiques  d'amphibole  entièrement  corrodée 
et  pseudomorphosée.  Dans  ces  andésites  de  Mléty  il  faut  relever  l'a- 
bondance de  pseudomorphoses  magmatiques  d'amphibole  en  cristaux  de 
première  consolidation,  visibles  à  l'oeil' nu.  Enfin  méritent  d'être  ci- 
tées les  brèches  volcaniques,  les  tufs,  les  roches  pipernoïdes  etlestaxites 
traehytiques  du  Kasbek. 

La  série  ancienne  des  roches  basiques  filonnaires  se  rapporte  aux 
diabases,  diorites,  métadiorites.  porphyrites  holocristallins  à  amphibole 
verte  et  à  diallage.  Il  y  a  aussi  des  „porphyrito'ides",  surtout  dans  la 
vallée  du  Devdorok,  ainsi  que  des  couches  paléozoïques  métamor- 
phosées par  la  roche  éruptive.  La  plupart  des  roches  filonnaires  offre- 
un  aspect  plus  ou  moins  cataclastique  et  souvent  catalytique.  Les  phé- 
nomènes de  fusion  et  de  corrosion  des  roches  encaissantes  sont  cités 
dans  l'itinéraire. 

Reste  la  série  granitique.  Nous  y  avons  une  granitite  amphibo- 
lifère  à  gros  grain,  des  variétés  rappelant  la  protogine,  des  roches 
taxitiques  („schlieriger  Granit"),  enfin  des  gneiss  et  des  greisen.  Cer- 
tains échantillons  de  granit  montrent  des  phénomènes  de  cataclase 
plus  ou  moins  forte.  Les  gneiss  sont  tous  extrêmement  cataclastiques 
et  sont  pour  la  plupart  des  „métagneiss"  ou,  surtout,  des  „clastogneiss". 

Ceux  qui  s'intéressent  aux  minéraux  peuvent  recueillir  des  cristaux 
de  calcite  (entre  Balta  et  Lars),  de  pyrite  et  de  beaux  échantillons  de 
quartz  incolore  (cristal  de  roche)  aux  environs  du  Kasbek,  peut-être 
aussi  de  l'albite  et  des  zéolithes. 

Ethnographie.  Archéologie.  Histoire. 

Au  point  de  vue  de  l'ethnographie  et  de  la  linguistique,  la  popula- 
tion du  Caucase  offre  une  diversité  pleine  d'intérêt  et  loin  d'être  étu- 
diée à  fond.  On  prétend  que  la  population  ancienne  du  Caucase  appar- 
tenait au  type  dolychocéphale,  comme  le  démontrent  les  crânes  trou- 
vés à  Mtskhet,  Délijan  etc.,  tandis  que  tous  les  habitants  actuels 
appartiennent  au  type  bracbycéphale.  Les  chrétiens,  les  musulmans, 
les  païens;  les  peuples  ariens,  sémitiques  et  mongoles;  les  représentants 
des  cultures  les  plus  variées  et  parlant  une  multitude  de  langues  hété- 


6  XXII 

rogènes,  ont  partagé  le  Caucase  entre  eux.  Les  innombrables  langues  et 
idiomes  des  peuples  du  Caucase  ne  sont  point  encore  suffisamment 
étudiés.  On  les  groupe  comme  il  suit: 

Groupe  Ouralo-Altaïque. 

Groupe  Arien. 

Groupe  Kartvélien  ou  Ibérique  =  (groupe  Caucasien  propr.  dit). 

Groupe  Montagnard  occidental. 

Groupe  Montagnard  oriental. 

Il  serait  trop  long  (rémunérer  toutes  les  peuplades  du  Caucase: 
voici  celles  que  nous  rencontrerons,  sans  compter  les  Russes  et  les 
Allemands  (colonie  près  de  Tirlis): 

Cosaques  de  la  Térek  (Russes  et  Petits-Russiens). 

Osses  ou  Ossètes  (orthodoxes  et  musulmans). 

Ingouches,  parents  des  Tscberkesses  Adigbé:  (musulmans). 

Géorgiens  (Kartvéliens),  orthodoxes. 

Mok  lié  viens,  tribu  géorgienne. 

Pchaves,  tribu  géorgienne. 

Kbevsours,  tribu  montagnarde;  païens  pseudochrétiens,  parlant 
le  géorgien;  on  les  considère  comme  des  épaves  du  temps  des  croi- 
sades. 

Arméniens. 

La  Route  Militaire  de  Géorgie  longe,  depuis  "Wladikavkaz  jusqu'à 
Kobi,  la  vallée  de  la  Térek,  en  perçant  la  chaîne  latérale  sur  une  distance 
de  12  kil.  par  le  détilé  du  Dariel  (ou  Darial).  Différents  points  de  cette 
route  et  de  ses  environs  ont  été  poétisés  et  chantés  par  nos  grands  poè- 
tes Pouschkine  et  Lermontoff.  La  route  remonte  ensuite  la  gorge  de  la 
Baïdarka,  passe  par  le  col  de  la  Croix  (2431  m.)  et  descend,  par  la  chaussée 
de  Zémo-Mléty  (érigée  en  1861),  dans  la  vallée  de  l'Aragwa  Blanche 
qu'elle  redescend  jusqu'à  Ananour.  Après  avoir  passé  par  les  hauteurs 
de  Douchet,  elle  revient  à  l'Aragwa  et  passe  près  de  Mtskhet  sur  la 
rive  droite  de  la  Koura  qu'elle  longe  jusqu'à  Tiflis. 

La  route  a  plus  de  200  kil.  de  long:  les  pentes  ne  dépassent  pas 
Vso — 7*<S  les  premiers  ponts  sur  la  Térek  furent  construits  en  1809.  Les 
troupes  russes  et  les  peuplades  montagnardes  connaissaient  cette  route 
depuis  longue  date;  en  1769  les  troupes  russes,  envoyées  pour  défendre 
la  Grousie  (sous  le  tsar  Ira  kl  es)  contre  les  Turcs,  passèrent  pour  la  pre- 
mière fois  par  la  gorge  du  Dariel. 

La  supposition  que  la  gorge  du  Darial  ait  servi  de  passage  aux 
peuples  asiatiques  qui  venaient  envahir  l'Europe,  ne  semble  point  être 
suffisamment  fondée.  Toutefois  ce  défilé  a  servi  de  chemin  aux  peupla- 
des montagnardes  qui  venaient  périodiquement  envahir  la  Géorgie  et 
qui  dominaient  complètement,  sur  ce  défilé  avant  l'affermissement  du 
pouvoir  russe.  Selon  les  chroniqueurs  géorgiens,  les  premiers  forts  du 
Darial  furent  érigés  au  II  s.  a.  J.  Ch.  Les  forts  et  les  conquérants  s'y 
succédèrent  à  beaucoup  de  reprises  et  les  escarpements  du  Dariel  pour- 
raient nous  conter  beaucoup  de  guerres,  de  batailles,  de  massacres. 
Les   anciens   connaissaient   ce    défilé;    on   croit  le  reconnaître  dans  la 


XXII  7 

„Porte  Caspienne"  décrite  par  Procope,  l'auteur  de  l'histoire  des  guer- 
res des  Romains  contre  les  Perses:  ou  bien  encore  dans  la  „Porte  Cau- 
casienne" de  FIbérie,  décrite  par  Pline  dans  son  „Historia  naturalis". 
Le  défilé  en  question  est  connu  chez  les  chroniqueurs  géorgiens  sous 
beaucoup  de  noms  différents;  le  plus  usité  est  celui  de  Dariel  ou  Da- 
rial.  On  suppose  que  ce  mot  provient  du  mot  perse  dar  ou  der,  qui 
signifie  porte  (Thur,  door,  dwer);  Dar-i-Allan  signifierait  la  porte 
Allanc,  ou  des  Allans. 

Le  Kasbek  a  reçu  son  nom  actuel  au  commencement  de  notre 
siècle;  ce  sont  les  Russes  qui  l'on  introduit  en  l'empruntant  au  nom 
de  famille  du  chef  ou  .,moourave"  Kasbek  qui  habitait  ici  le  village 
de  Stépan-Tsminda  et  servait  d'intermédiare  entre  la  Russie  et  la  Géor- 
gie avant  son  annexion.  Les  géorgiens  l'appellent  Mkinvari  (neigeux, 
glacé)  ou  encore  Kirvan-Tsvéri;  les  Osses — Ours-Goh  (montagne  blan- 
che), Chresté-Tsoub  (m.  du  Christ)  etc.  Aux  environs  du  Kasbek  il  y 
a  plusieurs  ruines  sacrées.  En  face  de  la  station  et  du  glacier  Orotsvéri  se 
trouve  l'église  Tsminda-Sameb.  C'est  une  des  plus  anciennes  églises,  qui 
était  peut-être  autrefois  un  monastère:  dans  le  massif  et  les  embran- 
chements du  Kasbek  on  trouve  beaucoup  de  caverns  qui  ont  pu  servir 
d'habitation  aux  anachorètes.  La  légende  populaire  rapporte  l'érection 
de  cette  église  au  règne  de  Tamara,  la  tsarine  favorite  et  légendaire 
des  Géorgiens.  Entre  les  glaciers  Abanot  et  Orotsvéri,  on  voit,  à  plus 
de  3500  m.  d'altitude,  des  restes  de  ruines  qui  semblent  continuer  la 
légende  populaire  d'un  cloître  inaccessible,  du  nom  de  Bétlem,  renfermant 
de  grandes  richesses.]  Les  habitants  indigènes  considèrent  la  cime  du 
Kasbek  comme  inaccessible  et  ne  peuvent  en  être  dissuadés.  La  pre- 
mière tentative  de  faire  l'ascension  du  Kasbek  a  été  entreprise  par 
Parrot  en  1811;  elle  a  été  répétée  par  Colenati  en  1844.  Mais  ce 
n'est  qu'en  1868  que  Freshfield,  Mo  or  et  Tucker  en  atteignirent  pour 
la  première  fois  la  cime.  Une  vingtaine  d'années  plus  tard,  l'ascension 
a  été  faite  avec  succès  par  le  topographe  Pastoukhoff. 

Entre  Balta  et  Lars  on  rencontre  par-ci  par-là  les  ruines  d'anciens 
forts.  Dans  le  défilé  du  Dariel  se  trouvent  les  ruines  du  château  de  la 
légendaire  Tamara. 

La  gorge  de  la  Baïdarka,  qui  conduit  au  col  de  la  croix,  a  reçu  son 
nom  de  Bidar,  un  Osse,  qui  avait,  sous  Iraklès  II,  la  fonction  de  se- 
courir les  voyageurs  russes  et  géorgiens  dans  cette  partie  inhospita- 
lière de  la  route. 

Le  Col  de  la  Croix  doit  son  nom  à  une  croix  en  pierre,  érigée 
en  1824  pour  désigner  la  cime  du  col.  Cette  croix  se  trouve  à  une  di- 
stance d'un  quart  de  kil.  à  gauche  de  la  route  actuelle.  En  russe  on 
appelle  ce  col  „Krestowaya  Gora"  (le  mont  de  la  croix),  ce  qui  a  été 
mal  traduit  par  Gamba  le  „Mont  St.  Christophe". 

La  forteresse  d'Ananour  appartenait  aux  gouverneurs  de  la  vallée 
«le  l'Aragva;  celle  dont  les  ruines  se  sont  conservées,  a  été  bâtie  en 
1704  par  le  prince  (ou  ,,éristave")  George.  Ces  „éristavcs"  habitaient 
la  ville  de  Douchet;   la   bastille    d'Ananour   leur   servait  de  refuge  et 


8  XXII 

c'est  là  qu'ils  gardaient  leurs  trésors  et  leurs  fortunes.  Les  Perses  ap- 
pellent Ananour  „Kara-Kalkane-Kala",  c.-à.-d.  forteresse  des  boucliers 
noirs  (c'est  ainsi  que  les  écrivains  musulmans  désignent  les  Pchaves  et 
les  Khevsours). 

Bodorno  est  intéressant  par  ses  nombreuses  cavernes,  ruines  d'un 
ancien  cloître  d'anachorètes. 

M  t  s  k  h  et  (ou  Mtzkhéta),  est  l'ancienne  résidence  des  tsars  de  la 
Géorgie  jusqu'à  469,  quand  elle  fut  transférée  à  Tiflis;  selon  les  légendes 
elle  a  été  fondée  par  Mtskhetos,  le  fils*  de  Kartlos  qui  fut  la  souche  lé- 
gendaire du  peuple  géorgien.  Le  roi  Mirian  qui  fut  converti  en  318 
par  la  Ste.  Nina,  y  construisit  une  église  qui  devint  la  résidence  du  pa- 
triarche géorgien.  La  cathédrale  actuelle  a  été  érigée  par  le  tsar  Ale- 
xandre (1413  — 1442)  à  l'emplacement  de  l'ancienne  église,  détruite 
par  Tamerlan  lors  de  son  invasion  en  Géorgie.  Au  nord  de  la  cathé- 
drale se  trouve  l'église  Samtaure  (Samtavro),  transformée  en  couvent 
de  femmes  en  1811.  En  1871  on  découvrit,  dans  les  tranchées  de  la 
chaussée  entre  les  deux  églises,  un  vaste  sépulcre.  Les  tombeaux  y  sont 
déposés  en  deux  étages:  en  bas,  îles  puits  avec  des  voûtes  de  galets, 
en  haut,  des  caisses  en  dalles  de  pierre.  Les  tombes  de  l'étage  in- 
férieur renferment  des  objets  de  l'âge  de  fer  et  se  rapportent  au  10 — 
11  siècle  avant  l'ère  chrétienne;  celles  de  l'étage  supérieur  contiennent 
des  monnaies  romaines  du  temps  d'Auguste:  les  crânes  sont  dolicho- 
céphales. Toutes  ces  trouvailles  ont  été  transférées  dans  le  Musée  de 
Tiflis.  Toutes  les  légendes  qui  se  rapportent  aux  origines  de  la  Géorgie 
se  rattachent  aux  environs  de  Mtskhet.  C'est  dans  les  monts  Kartli,  sur 
la  rive  gauche  de  la  Koura,  en  face  de  Mtskhet,  qu'est  enterré  le  lé- 
gendaire Kartlos.  C'est  là  que  se  trouvait  la  forteresse  d'Armazi,  con- 
nue de  Strabon.  de  Pline,  de  Ptolomée,  etc.  A  10  kil.  à  l'ouest  de 
Mtskhet  sont  situées  les  ruines  du  cloître  Chio-Mghvimé;  les  moines 
y  habitaient  primitivement  dans  des  cavernes.  Une  autre  série  de  pa- 
reilles cavernes  se  trouve  dans  la  montagne  de  Bodorno.  Sur  la  rive 
gauche  de  l'Aragwa,  en  face  de  Mtskhet,  est  située  une  des  plus  ancien- 
nes églises  de  la  Géorgie,  Djvaris-Sakdari  (église  de  la  sainte  croix),  à 
l'emplacement  de  la  croix  érigée  par  la  Ste.  Nina.  Plus  à  l'est  il  y  a 
encore  d'autres  ruines. 

Tiflis  — en  géorgien  Tpilissi,  de  „Tpili"  (chaud)  à  cause  de  ses 
thermes.  Plusieurs  auteurs  dérivent  ce  nom  de  la  racine  slave  t  pi  (chaud) 
et  pensent  que  „  Tiflis"  et  „Toeplitz"  ont  la  même  origine.  Les  géorgiens 
l'appellent  aussi  „Kalaki':,  ce  qui  veut  dire  „ville". 

Tiflis  a  été  fondé  au  IY  s.  Il  serait  trop  long  d'énumérer  toutes 
les  vicissitudes  que  la  ville  a  éprouvées  durant  les  1500  années  de 
son  existence.  Tiflis  a  été  la  capitale  de  la  Grousie;  c'est  actuellement 
le  chef-lieu  de  la  Transcaucasie.  La  ville  possède  encore  certains  restes 
de  son  passé  et  sa  partie  asiatique  garde  jusqu'aujourd'hui  un  aspect 
tout  particulier. 


XXII 


Principaux  ouVrages  et  cartes  à  consulter  1). 

1.  H.  Ab  i  cli.  Prodromus   einer   Géologie   der   Eaukasischen   Lânder. 

(Mém.  Acad.  St.  Pétersb.,  (6  sér.),  VII,  1858. 

2.  Dinnik.  Les  glaciers   anciens   et   actuels   du  Caucase.  (Mém.  d.  1. 

Sect.  Caucas.  d.  1.  Soc.  Géogr.  Russe,  XIV,  p.  282 — 416.) 

3.  H.  Abicli.  Atlas  zu  den  geologischen  Forschungen  in  den  Kauka- 

sischen  Landern.  III  Theil. 

4.  K.  Rossikow.  Etat  actuel  des  glaciers  du  versant  septentrional  du 

Caucase  central  (Mém.  Sect.  Caucas.  Soc.   Géogr.  Russe. 
1896,  I,  p.  378). 

5.  D.  Freshfield.  The  exploration  of  the  Caucasus.  1896. 

6.  E.  Favre.  Recherches   géologiques   dans   la    partie   centrale  de.  la 

chaîne  du  Caucase.  1875. 

7.  E.  Four  nier.    Description   géologique    du    Caucase   central.   1896. 

(Ami.  d.  1.  Fac.  de  Se.  de  Marseille,  VII). 

8.  A.  Inostranzeff,    X.   Karakasch,   F.   Loewinson-Lessing   et 

S.  Stréchevsky.  Au  travers  de  la  chaîne  principale  du 

Caucase.  1896. 
!).  A.  La  go  ri  o.  Die  Andésite  des  Kaukasus.  1878. 
Cartes  de  l'Etat-Major  russe,  à  l'échelle  de  1:210000  et  1:42000. 
Cartes  géologiques  dans  les  JVsJVs  6,  7,  et  8. 

En  outre,  il  faut  nommer  les  travaux  d'Abich  disséminés  dans  dif- 
férentes publications,  les  „Matériaux  pour  la  Géologie  du  Caucase'", 
publiés  par  l'Administration  des  mines  du  Caucase,  les  Mémoires  de  la 
Section  Caucasienne  de  la  Société  Impériale  Géographique  Russe  et 
nombre  d'autres  publications  anciennes  et  récentes. 


II.   Itinéraire  et  Description  de  l'excursion. 

l-re  journée. 

Itinéraire.  Wladikavkaz  (départ  7  h.  m.),  Rédante,  Balta,  (8V2). 
fort  Djérakhovsky,  Lars  (121/*,  déjeuner:  départ  2  h.),  gorge  du  Da- 
rial,  Kasbek  (6  h.:  dîner,  promenade  aux  environs).  Pour  ceux  qui  dé- 
sirent visiter  le  glacier  du  Devdorok:  gorge  du  Darial,  vallée  du  Dev- 
dorok,  glacier  (6  h.  s.). 

"Wladikavkaz,  chef-lieu  des  terres  des  cosaques  de  laTérek(„Terskaïa 
Oblast")  est  situé  à  715  m.  d'altitude  sur  les  bords  de  la  Térek,  dans  une 
vaste  vallée  longitudinale  qui  se  relie  au  plateau  tertiaire  de  Stavro- 
pol.  Ailleurs,  plus  à  l'est  ou  a  l'ouest,  cette  vallée  est  bordée  du  côté 
nord  par  des  monts  de  dépôts  tertiaires:  ici  ils  font  défaut.  Le  cré- 
tacé y  manque  de  même;  il  est  étiré  ou  érodé;  pour  l'observer  il  fau- 

')  Je  me  borne  à  citer  les  ouvrages  qui  concernent  soit  le  Caucase 
entier,  soit  la  partie  que  nous  visiterons.  L'énumération  de  tout  ce  qui  a 
été  écrit  sur  le  Caucase  serait  beaucoup  trop  longue  pour  un  guide. 


10 


XXII 


<lrait  faire  une  excursion  en  delà  de  notre  itinéraire.  (Peut-être  est-il 
représenté  par  les  monticules,  couverts  de  verdure,  qui  apparaissent  h 
droite  et  à  gauche  de  la  chaussée,  à  3 — 4  kil.  de  la  ville).  Plus  à  l'est, 
dans  les  bassins  de  l'Assa,  de  la  Kanibiléïevka,  ainsi  qu'à  l'ouest,  dans 
la  vallée  de  l'Ardon,  le  crétacé  est  représenté  par  de  puissantes  assises 
de  calcaires.  M.  Favre  rapportait  les  calcaires  de  Rédante  au  crétacé, 
M.  Karakasch  leur  attribue  un  âge  tertiaire  (éocène)  et  M.  Fournier  indi- 
que, dans  son  profil  entre  Rédante  et  Lars,  différents  étages  du  paléogène, 
du  crétacé  et  du  jurassique.  Dans  certaines  variétés  de  ces  calcaires  qui 
sont  généralement  dépourvus  de  fossiles,  j'ai  trouvé  des  foraminifères: 
pourtant  je  ne  saurais  préciser  l'âge  de  ces  couches.  Au  point  de  vue 
lithologique  il  y  a  analogie  avec  les  roches  de  Ginvani  (paléogène) 
et  d'Aranissi  (jurassique).  Plus  loin,  à  4  kil.  de  la  ville,  apparaissent  pour 
la  première  fois  des  calcaires  du  jurassique  supérieur;  mais  ce  n'est 
que  près  du  poste  de  cosaques  et  du  jardin  de  Rédante,  à  7  kil.  de  la 
ville,  que  nous  nous  arrêterons  pour  les  examiner.  Ce  sont  des  dolo- 
mies  grises  compactes,  des  calcaires  en  partie  siliceux  et  des  micro- 
conglomérats qui  plongent  vers  le  NO  45°,  /_  60°.  A  3 — 4  kil.  de  Balta 
on  rencontre  des  dolomies  plus  claires,  parfois  poreuses  ou  caver- 
neuses. 

Ces  roches  sont  pauvres  en  fossiles;  des  Bhynchondla  mal  con- 
servées, plusieurs  autres  fossiles,  ainsi  que  des  nids  de  calcite  en  gros 
cristaux,  peuvent  être  ramassés  dans  une  couche  de  dolomie  grise, 
caverneuse  et  sablonneuse,  intercalée  aux  roches  précitées  (à  3  kil. 
de  Balta,  à  6 — 8  pas  du  poteau).  A  2  Va  kil.  de  Balta  on  rencontre  une 
bonne  coupe  de  dépôts   morainiques,  formés   par  des  cailloux  et  des 


ÙK^ix-i^ 


l^Bt^fM0^^^ 


Fig.  2.  Limon  loessoïde  (6)  et  moraine  (c)  sur  les  schistes  paléo- 
zoïques  (a). 


blocs  de  roches  cristallines  et  de  schistes  paléozoïques;  les  dimensions 
de  ces  blocs  varient  entre  de  petits  cailloux  et  des  blocs  gigantesques 
de  granit.  Ce  dépôt  morainique  est  adossé  en  terrasse  aux  calcaires. 
Il  remplit  toutes  les  sinuosités  de  ces  roches  érodées,  que  l'on  voit 
çà  et  là  surgir  de  dessous  la  moraine. 


XXII 


11 


A  172  kil.  en  deçà  de  la  station  Iîalta,  la  chaussée  traverse  une 
vaste  vallée  longitudinale,  au  milieu  de  laquelle  est  située  Balta.  Cette 
vallée  est  large  à  peu  près  de  à  1  —  2  kil.;  sur  son  flanc  sud  elle  est 
bordée  par  un  énorme  ébouli,  et  ce  n'est  qu'après  l'avoir  dépassé  que 
l'on  voit  réapparaître  sur  la  chaussée  les  calcaires  jurassiques. 

C'est  la  première  vallée  longitudinale.  Si  l'on  attribue,  avec  M. 
Favre,  l'âge  crétacé  aux  dépôts  de  Rédante  (et  Balta),  cette  vallée 
servirait  de  ligne  de  démarcation  entre  le  premier  contrefort  calcaire 
(crétacé)  et  le  suivant,  formé  par  les  calcaires  du  jurassique  supé- 
rieur. Les  roches  qui  longent  la  chaussée  depuis  l'ébouli  de  Balta,  sont 
d'abord  des  calcaires  oolithiques  blancs,  ensuite  des  dolomies  caver- 
neuses, traversées  par  une  multitude  de  sources.  En  plusieurs  points 
on  y  trouve  des  fossiles  en  mauvais  état  de  conservation,  surtout  des 
Mhynchonélla  et  de  grands  Pecten.  En  même  temps  que  les  dolo- 
mies, ont  voit  réapparaître,  adossée  aux  dolomies,  la  terrasse  morai- 
nique  dont  il  a  été  question  ci-dessus.  Les  oolithes  et  les  dolomies 
plongent  vers  le  N  (ou  NNW)  /_  30°,  et  font  place,  après  le  3  kil.,  ù 
des  calcaires  siliceux  foncés  en  couches  épaisses,  plongeant  vers  le 
XNW  /_  40°.  A  mesure  qu'on  avance  vers  le  fort  Djérakhow,  l'incli- 
naison des  couches  devient  plus  douce,  mais  en  même  temps  on  les 
voit  prendre  l'allure  d'un  synclinal  renversé  et  refoulé.  Le  fort  Djéra- 
khow est  situé  dans  la  seconde  vallée  longitudinale  qui  coupe  la  chaîne 
du  Caucase    à  la    limite    du   jurassique   supérieur  et  du  lias;  celui-ci 


Fig.  3.  Pli-faille  de  Djérakhow.  a  —  jurassique  supérieur;  h  —  lias. 


borde  la  vallée  au  sud.  Le  lias  est  représenté  d'abord  par  des  cale- 
schistes  feuilletés,  ensuite  par  les  schistes  foncés  que  nous  retrouve- 
rons sur  une  plus  grande  étendue  au  versant  sud  du  Caucase.  En 
face  de  Djérakhow  ces  couches  plongent  d'abord  vers  le  sud  et,  après 
avoir  fait,  entre  le  12  et  le  13  kil.,  deux  ou  trois  plis  insignifiants, 
dès  le  13  kil. — vers  le  nord.  La  vallée  de  Djérakhow  est  donc  proba- 
blement un  anticlinal  détruit. 

Une  troisième  vallée  longitudinale  coupe  la  chaussée  près  du  vil- 
lage du  Vieux  Lars;  c'est  encore  un  anticlinal  détruit:  les  schistes  ar- 
gileux, calcschistes  etc.  du  lias  plongent  vers  le  nord,  sur  le  bord  sep- 


12  XXII 

tentrional  de  cette  vallée,  tandis  qu'ils  plongent  vers  le  SSE15°,^65°7 
sur  le  bord  méridional,  et  qu'ils  conservent  cette  inclinaison  jusqu'à  la 
station  de  Lars. 

Entre  Lars  et  Djérakhow,  surtout  entre  le  10  et  le  11  kil.,  nous 
retrouvons  la  terrasse  morainique  qui  atteint  ici  une  épaisseur  consi- 
dérable. Cette  terrasse  est,  paraît-il,  d'origine  fluvioglaciale  et  se  rap- 
porte à  l'époque  postpliocène,  époque  à  laquelle  la  Térek  n'avait  pas 
encore  creusé  son  lit  jusqu'à  sa  profondeur  actuelle.  Cette  terrasse  est 
généralement  adossée  aux  schistes;  là  où  elle  leur  est  superposée,  on 
rencontre,  sur  les  schistes  dénudés,  d'abord  une  couclie  plus  ou  moins 
considérable  d'un  limon  loessoïde,  ensuite  le  dépôt  morainique. 

Dans  cette  partie  de  la  vallée  de  la  Térek,  les  dépôts  glaciaires 
jouent  un  rôle  important;  les  blocs  erratiques  y  sont  très  nom- 
breux, dus  en  partie  aux  avalanches  périodiques  du  glacier  du  Dev- 
dorok.  Près  de  la  station  de  Lars,  on  remarque  dans  le  lit  de  la  ri- 
vière le  gigantesque  bloc,  connu  sous  le  nom  de  pierre  de  Yermolow; 
il  a  29  m.  de  long.,  15  m.  de  large  et  13  m.  de  haut.,  ce  qui  fait 
5655  m3;  il  a  été  transporté  pendant  la  célèbre  avalanche  de  1832  qui 
a  encombréla  vallée  de  la  Térek  de  pierres,  de  glace  et  de  boue  sur  un 
parcours  de  plus  de  2  kil.  et  jusqu'à  90  m.  de  hauteur.  On  a  évalué 
la  masse  de  l'avalanche  à  plus  de  15  millions  de  m3. 

A  mesure  que  nous  remontons  la  vallé  de  la  Térek,  elle  devient  plus 
étroite,  ses  flancs  deviennent  plus  escarpés  et  plus  hauts  et  la  chaussée 
s'élève  sensiblement  au-dessus  du  niveau  du  torrent,  bientôt  après  avoir 
quitté  Lars,  la  chaussée  entre  dans  la  gorge  du  Darial,  célèbre  par 
les  légendes  qui  s'y  rattachent,  par  sa  beauté  sauvage  et  pittoresque, 
intéressante  au  point  de  vue  de  sa  structure  géologique.  Les  schistes 
basiques  font  place  à  des  schistes  ardoisiers  d'âge  paléozoïque,  avec 
des  couches  de  grès  intercalés.  Ces  schistes  sont  traversés  par  des 
filons  de  porphyrites  et  d'autres  „Grrunsteins"  intrusifs  (diabases,  diorites). 
Ces  filons  deviennent  plus  nombreux  et  plus  importants  dès  que  nous 
pénétrons  dans  le  massif  central  de  l'anticlinal  du  Darial,  massif  gra- 
nitique et  gneissique  de  la  chaîne  dite  latérale,  dont  font  partie  le 
Kasbek,  le  Koshtantaou,  et  nombre  d'autres  géants  du  Caucase.  Un 
intérêt  tout  particulier  se  rattache  à  cette  partie  de  notre  excursion 
au  travers  du  Caucase.  La  région  granitique  du  Darial  est  le  noyau, 
le  massif  central,  de  la  chaîne  „latérale"  qui  est  réellement,  au  point 
de  vue  de  la  tectonique,  la  chaîne  principale  du  Caucase.  La  chaîne 
ardoisière,  ligne  de  partage  des  eaux,  ne  mérite  sa  dénomination 
de  chaîne  «principale"  qu'au  point  de  vue  de  l'orographie.  C'est  un 
exemple  frappant  de  la  non-coïncidence  de  la  ligne  de  partage  des 
eaux  d'une  chaîne  de  montagnes  avec  son  noyau  tectonique.  La  gorge 
du  Darial  est  un  anticlinal  en  éventail  avec  un  noyau  granitique; 
c'est  le  véritable  noyau  tectonique  du  Grand  Caucase.  La  région  gra- 
nitique s'étend  jusqu'à  la  vallée  du  Devdorok;  la  roche  granitique 
est  une  granitite,  quelquefois  une  protogine  avec  des  nids  et  des  inter- 
calations  de  greisen,  leptynites  etc. 


XXII 


13 


Le  granit  est  accompagné  de  métagneiss  oeillé  dynaniométamor- 
phique;  dans  la  gorge  Kassarsky  (vallée  de  l'Ardon),  des  qùartzites 
micacés  sont  associés  à  ces  gneiss.  Vers  l'ouest  la  région  granitique 
s'élargit,  devient  plus  importante  et  se  réunit  peu-à-peu  avec  la  chaîne 
ardoisière  qui  est  la  ligne  del  partage  des  eaux.  Le  granit  du  Darial 
est  une  roche  claire  à  gros  grain;  c'est  une  granitite  amphibolifèreT 
mais  on  y  trouve  aussi  des  variétés  d'une  teinte  rouge,  très  riches  en 
biotite,  et  des  variétés  aplitiques. 


Fig.  4.  Contact  d'un  filon  le  diabase  avec  le  granité  encaissant. 
a—  diabase;  b — granité;  c — enclave  de  granité. 

Il  faut  relever,  à  1  kil.  au  nord  du  fort  du  Darial,  un  granit  rouge 
taxitique  („schlieriga);  les  parties  à  gros  grains  sont  essentiellement 
quartzo-feldspathiques  (à  microcline),  avec  très  peu  de  biotite;  les  par- 
ties rouges  à  grain  beaucoup  plus  fin,  au  contraire,  consistent  essen- 
tiellement en  mica  rouge-brun  et  quartz,  le  feldspath  y  étant  très 
subordonné.    En  admettant  que  ces    deux    variétés   sont  les   produits 


Fig.  5.    Granité  taxitique  du  Darial;  a  —  parties  claires  à  gros  grain, 
riches  en  feldspath;  b — parties  rouges,  à  grain  plus  fin,  riches  en  biotite. 

d'une  liquation  d'un  même  magma,  on  aurait  ici  un  exemple   intéres- 
sant de  différentiation:  l'élément  feldspathique  et  l'élément  ferromag- 


14 


XXII 


nésien  ont  la  tendence  de  s'accumuler  dans  le  magma  en  différentia- 
tion,  chacun  de  son  côté;  c'est  un  cas  général,  comme  je  tâche  de  le 
prouver  ailleurs. 


Fig.  6.  Schistes  paléozoïques  (a)  injectés  de  nappes  intrusives  de  roches 

basiques   anciennes  (b)  (Grûnsteins).   Rive  gauche   de  la  Térek,  entre 

Kobis-Tskhali  et  Tsda. 

Le  granit  est  traversé  par  de  nombreuses  nappes  .filonnaires  de 
diabases,  diorites  et  porphyrites  fortement  métamorphosés.  Lépaisseur 
de  ces  filons  varie  entre  V2  m.  et  30  m.  et  davantage;  le  granité  et  les  filons 
se  succèdent  à  de  petits  intervalles;  parfois  la  roche  filonnaire  parvient 
même  à  dominer  sur  le  granité.  Les  filons  sont  souvent  fracturés,  ils 
montrent  des  failles  locales.  L'intrusion  de  ces  filons  a  été  postérieure 
à  la  consolidation  du  granité  et  ce  dernier  a  été  en  partie  résorbé  et 
corrodé  dans  les  salbandes.  La  figure  4  de  la  page  précédente  montre 
cette  fusion  partielle  du  granité  au  contact  des  filons. 

Reste  encore  à  mentionner  que  quelquefois  les  schistes  paléozoï- 
ques, qui  renferment  le  massif  granitique  et  qui  ont  été  injectés  par  le 


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Fig.  7.  Synclinal  de  schistes  paléozoïques  pinces  dans  le  granité  du 
Darial  a  —  Granité,  b — schistes  paléozoïques. 


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XXII 


15 


magma  granitique,  ont  quelquefois  été  pinces  par  les  granités  durant 
la  compression  de  la  chaîne,  postérieurement  à  l'intrusion  du  granit; 
ils  offrent  des  aspects  très  compliqués  (voir  le  petit  synclinal  de 
schistes  pinces  dans  le  granité,  fig.  7). 

Les  filons  ont  une  direction  NE  20°  NS.;  ils  sont  souvent  frac- 
turés et  traversés  par  des  failles  (fig.  10). 

Après  avoir  passé  par  le  pont  du  Darial,  on  se  sépare  près  de 
Gvéléti:  ceux  qui  désirent  immédiatement  visiter  le  glacier  du  Devdo- 
rok,  remontent  la  vallée  de  la  Kabakhi;  ceux  qui  préfèrent  passer  la 
nuit  en  vue  du  Kasbek,  continuent  leur  chemin  par  la  chaussée  qui  longe 
les  escarpements  de  la  rive  gauche  de  la  Térek. 


Fig.  8.  a — schistes  paléozoïques;  l> — filon  de  diabases;  c — coulée  de  lave 

andésitique. 

A  peine  a-t-on  dépassé  le  poste  de  Gvéleti  que  l'on  se  trouve  de 
nouveau  dans  la  région  des  schistes  paléozoïques  et  des  nombreux 
filons  de  Grûnstein  métamorphiques.  Les  schistes  sont  érodés;  là  où 
ils  sont  traversés  par  des  filons,  ils  résistent  mieux  â  la  dénudation. 
Ces  schistes  sont  recouverts  par  de  grandes  coulées  d'andésites,  re- 
marquables par  leur  structure  columnaire.  En  certains  points,  entre  l'em- 
bouchure de  la  Kohis-Tskhali  (près  de  la  fontaine)  et  celle  de  la  Tchkhéri, 
la  moraine  recouvre  les  schistes,  tandis  qu'elle  est  recouverte  elle-même 
par  les  coulées  de  laves.  Les  principaux  traits  de  la  structure  de  la 
chaîne  du  Caucase  nous  apparaissent  ici  avec  une  netteté  et  une 
évidence  quasi-schématiques:  dislocation  des  schistes  paléozoïques,  in- 
trusion de  filons  diabasiques,  érosion,  dépôt  de  la  moraine  des  glaciers 
du  Kasbek,  coulées  de  laves  récentes,  tantôt  reposant  sur  la  moraine, 
tantôt  recouvrant  directement  les  schistes  (fig.  9). 

Le  Kasbek  est  un  énorme  cône  à  deux  sommets.  La  cime  blanche 
neigeuse  du  sommet  principal  se  dessine  en  cône  élégant  au-dessus 
des  parties  environnantes  de  la  chaîne  et  offre  un  aspect  grandiose 
quand  il  n'est  pas  enveloppé  de  nuages  et  de  brouillards.  Le  Kasbek 
atteint  une  altitude  de  5043  m.,  et  ne  le  cède  dans  la  chaîne  du  Cau- 


16 


XXII 


case  qu'à  l'Elbrous,  le  Kochtan-Taou  et  le  Dykh-Taou.  La  base  de 
cette  pyramide  gigantesque  est  formée  par  les  schistes  paléozoïques 
traversés  par  des  filons  de  Gr  uns  teins,  en  partie  par  des  massifs  de 
diabases  et  de  granité.  La  pyramide  elle-même  est  andésitique,  elle  est 
d'origine  volcanique  récente;  l'activité  volcanique  récente  du  Kasbek 
a  débuté  dans  l'époque  tertiaire  et  s'est  prolongée  jusqu'après  la 
grande  extension  des  glaciers.  D'énormes  coulées  d'andésites  sont 
descendues  du  Kasbek  en  se  dirigeant  sur  différentes  directions  dans 
la  vallée  de  la  Térek,  ainsi  que  dans  celles  de  plusieurs  de  ses  affluents. 


Fig.  9.  Coupe  schématique  du  flanc  gauche  de  la  vallée  de  la  Térek  en- 
tre Kobis-Tskbali  et  Tchkhéri.  I.  Xappes  fllonnaires  et  liions  de  dia- 
bases, porphyrites  etc.   II.  Schistes  ardoisiers  paléozoïques.  III.  Dépôt 
morainique.  IV.  Coulée  de  lave  andésitique. 

L'étendue  des  glaces  et  des  neiges  éternelles  du  Kasbek  est  évaluée 
à  peu  près  à  71  kil.  carrés.  Le  Kasbek  donne  naissance  à  8  glaciers 
dejircinier  ordre,    dont  le  plus   considérable  est  celui    du   Devdorok. 

Le  glacier  du  Devdorok,  devenu  célèbre  par  ses  avalanches  qui 
détruisent  périodiquement  une  partie  plus  ou  moins  considérable  de 
la  chaussée,  est  situé  dans  la  partie  supérieure  d'une  vallée  latérale, 
aux  sources  de  la  Kabakhi.  Le  glacier  descend  du  flanc  septentrional  du 
Kasbek  vers  le  NE.  Les  eaux  de  fonte  du  glacier  donnent  naissance 
à  un  ruisseau,  connu  sous  le  nom  d'Amilichka,  et  c'est  à  l'engorgement 
de  ce  confluent  de  la  Kabakhi  que  M.  Statkovsky  attribue  la  cause 
des  avalanches. 

Le  vaste  plateau  des  névés  qui  alimentent  le  glacier  est  situé  à 
3600 — 3900   m.    d'altitude.    Le    glacier    descend   à   peu   près  jusqu'à 


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XXII 


17 


2300  m.  et  non  loin  de  son  extrémité  un  promontoire  rocheux  vient 
barrer  la  vallée  et  la  transformer  en  une  gorge  étroite.  Des  deux  (ou 
même  trois)  branches  primaires  qui  se  réunissent  pour  former  le 
grand  glacier,  c'est  celui  de  gauche  qui  est  de  beaucoup  le  plus  con- 
sidérable. La  largeur  maximale  du  glacier  est  de  2500  m.  Là  où  il 
bute  contre  le  promontoire,  la  largeur  de  la  vallée  diminue  de  350  m. 
à  30  m. 

Actuellement,  après  avoir  reculé  pendant  une  certaine  période,  le 
glacier  semble  être  dans  un  état  d'avancement.  Une  grande  partie 
du  glacier  est  couverte  de  boue,  ce  qui  lui  imprime  une  caractère 
morne  et  peu  pittoresque.  Le  front  du  glacier  est  coupé  à  pic  et  pré- 
sente dans  la  coupe  une  multitude  de  couches  de  boue.  Les  avalan- 
ches périodiques  du  glacier  ont  été  l'objet  de  recherches  répétées: 
elles  sont  dues  à  la  crue  périodique  du  glacier  qui  vient  buter  à  un 
promontoire  du  flanc  gauche  de  la  vallée,  jusqu'à  ce  qu'il  parvienne  à 
se  frayer  un  passage,  en  précipitant  dans  la  vallée  une  énorme  quan- 
tité de  glace,  de  boue  et  de  blocs:  le  lac  qui  se  forme  derrière  le 
glacier  emprisonné  par  le  promontoire,  se  transforme  alors  en  un 
torrent  déchaîné  qui  se  précipite  dans  la  Térek  et  encombre  la  vallée 
de  la  Kabakki  et  celle  de  la  Térek  de  masses  considérables  de  boue 
et  de  blocs.  Près  de  Lars  nous  avons  vu  la  gigantesque  pierre  de  Y  cr- 
in olow,  transportée  par  l'avalanche  de  1832. 


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Fig.  10.  Filon  de  diabase  fracturé    Fig.  11.  Failles  dans  un  tilon  de 
et  traversé  par  plusieurs  failles.      Grunstein.  Vallée  de  la  Devdorok. 


Pour  arriver  au  glacier,  on  traverse  la  partie  inférieure  de  la 
vallée  de  la  Kabakhi,  encombrée  de  dépôts  morainiques,  et  l'on  suit  un 
sentier  très  commode,  pratiqué   dans  les  escarpements  du  flanc  droit 

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18  XXII 

de  la  vallée.  Ce  sentier  conduit  au  chalet,  situé  en  face  du  glacier 
à  peu  près  à  un  kilom.  de  distance.  Les  escarpements  en  question  sont 
formés  par  les  schistes  paléozoïques  susindiqués  qui  plongent  vers  le 
SSE  avec  une  inclinaison  de  60°.  Les  deux  premiers  kilomètres  et  les 
trois  derniers  offrent  l'occasion  d'étudier  ces  schistes,  tandis  que  sur  le 
reste  de  la  route  on  ne  longe  que  des  éboulis.  Les  schistes  ardoisiers, 
quelquefois  chloriteux,  sont  injectés  d'une  multitude  de  filons  (ayant 
une  direction  ¥E)  de  Griinstein,  le  plus  souvent  métamorphosés  jus- 
qu'à devenir  complètement  méconnaissables,  surtout  sous  le  microscope. 
Nombre  de  ces  filons  se  rapportent  à  ce  (pie  j'ai  nommé  ailleurs  des 
„porphyritoïdesu. 

Les  filons  sont  fracturés,  traversés  par  des  failles,  encore  plus 
que  ceux  de  la  gorge  du  Darial  (fig.  11). 

2-me  journée. 

Itinéraire.  1-re  variante:  Kasbek  (départ  7  h.  m.),  Tsminda-Sameb, 
glacier  Orotswéri,  embouchure  de  la  Tchkhéri,  Kasbek  (ou  Kobi). 

2-me  variante.  Kasbek.  Gvéléti,  glacier  du  Devdorok,  Gvvéléti, 
Tchkhéri,  Kasbek  (ou  Kobi). 

Pour  ceux  qui  seraient  restés  la  veille  au  glacier  du  Devdorok:  visite 
du  glacier,  Gvéléti,  embouchure  de  la  Tchkhéri,  Kasbek  (ou  Kobi). 

L'excursion  dans  la  vallée  de  la  Tchkhéri  et  au  glacier  Orotswéri. 
a  pour  but  une  visite  du  massif  du  Kasbek  et  un  coup  d'œil  sur 
sa  structure  géologique.  En  face  de  la  station,  près  du  village  de 
Kerghétv,  dans  le  rocher  de  Tsminda-Sameb,  sur  le  flanc  droit  de  la 


Fig.  12.    Coupe  à  l'embouchure  de  la  Tchkhéri,  en  face  de  la  station 

Kasbek.  a  —  filons  de  diabase:    h  —  schistes   paléozoïques:  c  —  schistes 

écrasés:  d  —  dépôt  morainique. 


gorge  de  la  Tchkhéri  —  partout  nous  retrouvons  les  mêmes  schistes 
ardoisiers,  quelquefois  avec  des  couches  de  grès;  ils  plongent  vers  le 
nord  avec  une  inclinaison   de   fiO°.     Ce  sont    ces   mêmes   schistes   qui 


XXII 


19 


constituent  la  base  du  massif  du  Kasbek.  Ces  schistes  sont  recou- 
verts par  des  coulées  de  laves  et  celles-ci  par  des  tufs  et  des  morai- 
nes. Le  cône  actuel  du  Kasbek  est  un  cône  andésitique  récent. 
Mais  l'activité  éruptive  du  Kasbek  ne  semble  pas  être  bornée  à  l'é- 
poque postpliocène,  époque  de  l'épanchement  des  énormes  coulées 
andésitiques.  Le  Kasbek  doit  avoir  manifesté  une  activité  éruptive 
plus  ou  moins  intense  à  diverses  reprises.  A  une  époque  antérieure  à 
l'épanchement  des  andésites,  il  a  donné  naissance  à  des  trachytes 
(quelquefois  taxitiques  ou  pipernoïdes)  qu'on  trouve  en  cailloux  roulées 
dans  les  galets  de  la  Tchkhéri  et  dans  les  moraines.  En  embrassant  d'un 
coup  d'oeil  général  le  massif  du  Kasbek  (p.  e.  en  se  plaçant  sur  le 
mont  Bétlémi)  on  pourrait  retrouver  les  indices  d'un  ancien  cratère 
considérable  qui  se  serait  effondré  pour  donner  place  au  nouveau 
cône  dominant  actuellement  tout  le  Caucase  central  et  ne  le  cédant 
en  altitude  qu'à  son  aîné — l'Elbrous. 


Fig.  13.  Plan   du  cratère  du   Kasbek.  a  —  andésites   et  tufs,  &  —  ves- 
tiges  de   l'ancien   cratère   (schistes  paléozoïques),  c  —  cône  récent. du 
Kasbek,  cl  —  névé,  e  —  glacier  Orotswéri. 


Sous  le  rapport  pétrographique  on  a  des  indices  de  trois  diffé- 
rentes phases  éruptives  du  Kasbek,  sans  compter  la  formation  iilon- 
naire.  La  roche  la  plus  ancienne  —  c'est  le  trachyte  noir  et  rouge 
quelquefois  à  structure  d'ataxite.  La  seconde  phase  a  donné  naissance 
à  la  lave  rouge  qui  forme  une  partie  de  la  gorge  de  la  Tchkhéri  (on 
peut  la  voir  dans  le  monticule  de  Bétlémi,  ainsi  que  dans  les  escar- 
pements de  la  rive  gauche)  et  à  une  roche  pipernoïde  de  teintes  rouges 

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20  XXII 

et  grises.  Cette  lave  est  facilement  accessible  dans  les  coupes  de  la 
rive  gauche  de  la  Tchkhéri,  près  de  son  embouchure.  Souvent  elle  ren- 
ferme des  fragments  du  trachyte  susindiqué  en  formant  quelquefois 
une  véritable  brèche  volcanique.  La  dernière  phase  est  représentée 
par  les  énormes  coulées  d'andésites  dont  il  a  été  question  plus  d'une 
fois.  L'épanchement  de  la  roche  pipernoïde  s'est  fait  antérieurement  à 
l'extension  des  glaciers:  les  moraines  du  Kasbek  recouvrent  cette 
lave.  Parmi  les  laves  andésitiques  récentes  on  trouve  des  coulées  qui 
se  sont  épanchées  postérieurement  à  la  déposition  de  la  moraine. 

La  moraine  de  la  Tchkhéri  consiste  principalement  en  blocs  de 
roches  andésitiques  et  trachytiques  du  Kasbek,  à  gros  cristaux  de 
feldspath  de  première  consolidation,  et  ne  contient  point  de  blocs  de 
l'andésite  aphanitique  noire  plus  récente,  à  structure  columnaire  très 
prononcée;  celle-ci  serait  donc  plus  jeune  que  la  moraine. 

3-me  journée. 

Itinéraire:  Kasbek  ou  Kobi  (dép.  7  h.  ni.),  Col  de  la  Croix, 
Goudaour,  déjeuner,  volcan  Sakabi,  (loudaour,  Mléty. 

Le  moment  le  plus  intéressant  de  cette  journée  est  l'étude  des  deux 
flancs  du  Col  de  la  Croix  avec  ses  coulées  de  laves  et  ses  cônes  vol- 
caniques. Bien  de  particulièrement  remarquable  entre  les  stations  de 
Kasbek  et  de  Kobi:  toujours  les  mêmes  coulées  d'andésites  provenant 
du  Kasbek  et  de  ses  voisins.  Sur  la  rive  gauche,  les  andésites  ont  plus 
ou  moins  entièrement  recouvert  les  sebistes  paléozoiques;  sur  la  rive 
droite  on  voit  souvent  ressortir  ces  derniers.  Plus  à  l'est,  derrière 
le  village  de  Sioni,  il  doit  y  avoir  un  centre  d'éruption  de  dacites,  ana- 
logues à  ceux  de  Kalko  près  de  Blo:  on  trouve  des  cailloux  roulés 
de  cette  dacitc  près  de  l'embouchure  d'une  petite  rivière. 

A  partir  du  10  kil.  les  laves  dominent;  sur  le  parcours  des  der- 
niers 2 — 27=  kil.  et  surtout  dans  le  mur  coupé  à  pic,  en  face  de  la 
station  de  Kobi,  la  lave  présente  une  structure  columnaire  très  mar- 
quée. La  station  de  Kobi  est  située  à  l'embouchure  de  la  Kissya  et 
en  face  de  l'embouchure  de  la  gorge  Troussovsko'ié.  Dans  les  escar- 
pements de  la  rive  droite  de  la  première,  on  trouve  des  quartzites 
blancs  de  la  sérié  paléozoïque,  à  ce  qu'il  paraît  les  mêmes  que  j'ai 
rencontrés  dans  la  gorge  Kassarsko'ié  de  la  vallée  de  l'Ardon.  Ces 
quartzites  font  défaut  dans  la  vallée  de  la  Térek.  Après  Kobi  la  chaussée 
quitte  la  vallée  de  la  Térek  et  remonte  la  gorge  de  la  Baïdarka. 

Depuis  la  station  Kasbek  jusqu'à  Mléty,  les  schistes  paléozoiques 
conservent  leur  inclinaison  N,  sauf  plusieurs  petits  plis  insignifiants. 
L'angle  d'inclinaison  varie  à  peu  près  entre  45°  et  80°;  le  plus  sou- 
vent il  atteint  60n.  La  ligne  de  partage  des  eaux — le  col  de  la  chaîne 
principale  —  est  constituée  par  ces  schistes  (avec  des  intercalations  de 
grès)  ayant  à  peu  près  un  plongement  bomoclinal  ou  plutôt  formant 
un  demi-éventail:  sur  le  versant  nord  du  col,  l'angle  d'inclinaison  est 
de  60°,  sur  le  versant  sud   de   45n.    Ces  schistes   sont  érodés   par   des 


XXII 


21 


coupures  et  des  vallées  longitudinales  qui  ont  servi  de  bouches  d'écou- 
lement aux  poussées  de  laves.  L'ensemble  de  ces  laves  et  des  schistes 
qu'elles  traversent  offre  une  analogie  avec  les  schistes  injectés  de  diabases 
que  nous  avons  vus  entre  Lars  et  Kasbek — sauf  la  différence  d'âge  de 
la  roche  éruptive.  Le  profil  schématique  ci-joint  donne  une  idée 
générale  de  la  structure  du  Col;  reste  à  mentionner  les  cônes  vol- 
caniques récents,  superposés  aux  schistes  en  vrais  parasites,  et  dont  il 
sera  question  plus  bas. 

Le  Col  de  la  Croix  est  large  et  plat;  ce  n'est  pas  le  caractère 
général  des  cols  de  la  chaîne  du  Caucase:  il  y  en  a  qui  lui  ressem- 
blent, mais  il  y  en  a  aussi  d'autres  qui  sont  étroits  et  pour  ainsi  dire 


Fig.  14.  Coupe  schématique  au  travers  de  la  chaîne  principale  près 
du  Col  de  la  Croix,  a — schistes  ardoisiers  en  demi — éventail:  b — an- 
désites en  nappes  filonnaires  remplissant  des  gorges  longitudinales  dans 

les  schistes. 


tranchants,  qui  sont  dépourvus  de  laves  récentes,  mais  qui  renferment 
par  contre  des  nappes  intrusives  de  diabases,  comme  par  ex.  le  Col 
de  l'Arkhotis. 

La  chaîne  principale  du  Caucase  mérite  son  nom  au  point  de  vue 
orographique  et  en  sa  qualité  de  ligne  de  partage  des  eaux.  Au  point 
de  vue  de  la  tectonique  c'est  l'anticlinal  en  éventail  du  Darial  avec 
son  noyeau  granitique  qui  mériterait  plutôt  ce  nom,  si  ce  n'était  une 
chaîne  tributaire,  dite  „Latérale'"  qui  se  sépare  de  la  chaîne  princi- 
pale près  de  l'Adaï-Goli. 

Nous  voici  à  Goudaour,  sur  le  versant  sud  de  la  chaîne,  dans  la 
vallée  de  l'Aragwa  que  nous  redescendrons  jusqu'à  sa  jonction  avec  la 
Koura.  D'énormes  poussées  de  laves  andésitiques  à  amphibole,  à  au- 
.uite  et  à  enstatite  ont  donné  naissance,  sur  les  deux  rives,  à  des  cou- 
lées qui  descendent  jusqu'à  Mléty  et  même  au-delà.  Il  n'est  pas  impos- 
sible et  même  probable  qu'une  partie  des  laves  du  versant  nord  se 
soit  épanchée  par  des  fissures:  néanmoins  les  coulées  principales  du 
versant  sud  semblent  être  en  rapport  avec  de  vrais  cônes  volcaniques. 


22 


XXII 


Plusieurs  cônes  ont  subsisté  à  la  dénudation  et  on  les  voit  sur  les  som- 
mets des  montagnes  environnantes  à  une  altitude  de  plus  de  2150  m. 
Les  cônes  volcaniques  du  Tsitéli-Mta  et  du  Goud  sont  alignés 
dans  la  direction  W  —  E;  les  lignes  de  volcans  coïncident  avec 
la  direction  des  diaclases  dans  les  schistes  paléozoïques 
et   celle  des  nappes  et  des   filons   intrusifs   anciens.   En  face 


Fig.  15.  Plan  du  volcan  Sakakhi.  a  —  remparts  de  scories  de  l'ancien 
cratère;  b —  glacière,  c —  dyke;  d  —  cratère  récent. 


Fig.  16.  Vue  schématique  des  volcans  du  Goud  et  leurs  rapports  avec 

les  coulées  andésitiques  de  Mléty.  a — schistes  paléozoïques;  b — andésite: 

c — volcan  Sakakhi. 

du  (  loi  de  la  Croix,  au-dessus  des  sources  de  l'Aragwa,  c'est  le 
groupe  volcanique  des  Montagnes  Rouges  (Tsitéli-Mtébi);  au-des- 
sus de  la  station  Goudaour  ce  sont  les  volcans  du  Goud  (Sakahi, 
Tskhéris-Tavi  etc.)  à  plusieurs  kil.  de  la  station.  Les  volcans  du  Goud 


XXII  23 

sont  des  cônes  et  des  remparts  de  scories:  l'un  de  ces  volcans  a  plus 
ou  moins  conservé  la  forme  du  cratère  qui  est  occupé  actuellement 
par  un  petit  glacier  (ou  plutôt  une  glacière).  Les  remparts  du  cône 
sont  formés  de  débris  de  lave,  de  scories:  on  y  trouve  aussi  de  véri- 
tables bombes  volcaniques. 

Les  schistes  paléozoïques  qui  plongent  vers  le  XE  30°,  /_  55°,  ren- 
ferment des  filons  de  Grunstein:  il  est  facile  de  constater  que  les 
Grunstein  sont  des  nappes  intrusives  dans  les  schistes,  tandis  que  les 
laves  récentes  reposent  sur  les  schistes,  sauf  les  andésites  en  nappes 
filonnnaires  constituant  avec  les  schistes  paléozoïques  les  flancs  du 
Col  de  la  Croix. 

La  chaussée  qui  descend  de  Goudaour  à  Mléty  est  taillée  dans 
l'énorme  coulée  de  lave  qui  longe  la  rive  gauche  de  l'Aragwa  jusqu'au 
promontaire  séparant  l'Aragwa  et  la  Tskhéris-Tskhali.  Les  belles  co- 
lonnes de  la  lave  prismatique,  les  différentes  variétés  qui  se  distin- 
guent par  leur  couleur,  par  leur  grain  et  leur  aspect  général,  ainsi 
que  par  des  détails  de  composition  minéralogique.  peuvent  aisément 
être  étudiées,  aussi  bien  par  ceux  qui  descendront  la  chaussée  en 
voitures,  que  par  ceux  qui  préféreront  prendre  le  sentier  pour  faire 
la  descente  à  pied. 

4-me  journée. 

Itinéraire.  Mléty  (dép.  7  h.  ni. h  Passanaour,  Ananour  (déjeuner), 
Jinvani;  ensuite: 

1-re  var.  Tchoporty,  Bodorno  (Douchet),  Tsilkany. 

2- de  var.  Bodorno,  (Douchet).  Tsilkany. 

3 -me  var.  Ananour,  Douchet.  Tsilkany. 

La  station  de  Mléty  se  trouve  à  peu  près  à  la  limite  de  la  for- 
mation andésitique  de  la  chaîne  principale.  Sur  la  rive  droite  de 
l'Aragwa  les  coulées  de  laves  n'arrivent  pas  jusqu'à  Mléty.  Sur  la  rive 
gauche,  la  grande  coulée  andésitique  se  prolonge  à  plusieurs  kilomètres 
au-delà  de  la  station  en  un  promontoire  qui  sépare  l'Aragwa  de  son  pre- 
mier affluent  gauche.  D  y  a  en  face  de  la  station  une  coupe  intéres- 
sante: trois  coulées  de  lave  sont  superposées  aux  schistes  paléozoïques 
et  se  distinguent  entre  elles,  même  à  distance,  par  leurs  couleurs  (fig.  17). 

Entre  Mléty  et  Passanaour  il  n'y  a  rien  d'intéressant  à  signaler. 
La  coulée  de  lave  que  nous  avons  vue  hier,  se  termine  à  l'embouchure 
de  la  Tskhéris-Tskhali:  les  schistes  paléozoïques  nous  accompagnent 
jusqu'à  Passanaour.  Bs  plongent  toujours  vers  le  nord;  l'angle  d'incli- 
naison est  de  (i  )°,  après  un  petit  anticlinal  —  /_  45°.  h      Û 

Entre  Passanaour  et  Ananour  il  y  a  deux  fois  changement  de  for- 
mation. D'abord,  à  peu  près  à  4  kil.  de  distance  de  Passanaour,  les 
schistes  paléozoïques  font  place  aux  schistes  basiques;  des  calcaires 
compacts  siliceux  bigarrés  leur  sont  associés  et  les  remplacent  com- 
plètement après  plusieurs  kilomètres  de  chemin.  M.  Favre  envisage  ces 
calcaires  comme  appartenant  au  jurassique  supérieur:   dans  la  vallée  de 


24 


XXII 


l'Aragwa  des  Pchawes  nous  les  avons  rapportés  au  même  système. 
Pourtant  on  ne  saurait  nier  complètement  la  possibilité  de  leur  âge 
liasique.  Les  schistes  liasiques  qui  occupent  une  bande  plus  large  dans 
la  vallée  de  l'Aragwa  des  Pchawes,  sont  dépourvus  de  fossiles.  Bans 
les  calcaires  bigarrés  compacts  silicieux  et  rargileux  je  n'ai  trouvé 
qu'un  ammonite  en  mauvais  état  de  conservation. 

Ananour  et  Ginwany  mériteraient  une  visite  prolongée;  c'est  le  point 
de  jonction  de  trois  systèmes:  jurassique,  lias  (ou  jurassique?)  paléo- 
gène, pléistocène;  en  même  temps  c'est  un  point  très  compliqué;  sa 
tectonique  est  encore  obscure  et  offre  certaines  difficultés. 

Je  suppose  l'existence  d'une  faille  W — E,  se  dirigeant  de  Gimvani 
et  Ananour  vers  l'ouest.  C'est  peut-être  la  faille,  observée  par  M. 
Favre  dans  la  vallée  de  la  Liakhwa  et  de  la  Ksan,  faille  qui  a  déjà  été 
signalée   par   Abich.    Cette   faille   est   dirigée  de  l'est  à  l'ouest  et  les 


Fig  17.  Coupe  en  face  de  Mléty.  a  —  schistes  paléozoïques;   &,  c,  il — 
trois  coulées  de  laves  andésitiques. 


calcaires  indéterminés  qui  l'accompagnent  ont  la  même  direction.  La 
structure  compliquée  de  cette  région  est  due  à  la  faille,  à  la  jonction 
de  dépôts  appartenant  à  trois  systèmes  différents  (sans  compter  les 
roches  éruptives  et  les  alluvions)  et  à  une  forte  dislocation  de  ces  dé- 
pôts par  deux  mouvements  orogéniques:  un  ancien  NNW,  un  plus  récent 
NNE. 

Les  calcaires  compacts  bigarrés  du  jurassique  supérieur  ne  dépas- 
sent Ananour  et  Ginwani  que  d'un  demi-kil.  environ.  Leur  inclinaison 
varie  ici  de  /_  55°  —  70n,  NNE;  à  la  sortie  de  la  ville  ils  forment  un 
petit  anticlinal  écrasé.  A  la  sortie  de  la  ville  il  y  a  des  flexures  qui 
montrent  avec  netteté  que  ces  roches  n'ont  point  subi  de  déformation 
plastique,   mais   qu'elles   sont,   au   contraire,  fortement  fracturées;  les 


XXII 


25 


fentes  sont  cimentées  par  de  la  calcite  ou  du  quartz  et,  à  une  certaine 
distance,  le  tout  produit  l'effet  d'une  flexure  plastique. 

En  face  de  Ginwani  ces  roches  se  prolongent  sur  les  hauteurs  de 
la  rive  gauche  jusqu'à  Saganépo-Kliéwi,  avec  une  inclinaison  assez  douce. 
^40°  —  -45°,  en  discordance  au-dessus  des  conglomérats  tertiaires.  On 
les  dirait  renversées  et  ayant  chevauché  sur  les  roches  tertiaires  après 
la  formation  de  la  faille. 

Au-dessous  de  ces  calcaires  jurassiques  apparaît  une  série  de  con- 
glomérats, microcouglomérats  et  de  grès  calcareux  appartenant  au 
paléogène  et  ayant  une  grande  ressemblance  avec  le  .,Granitmarmor'; 
de  Montorfano  en  Lombardie.  Ces  roches  contiennent  des  fragments 
de  coquilles  triturées  et  des  Lithotamnium.  On  peut  voir  ces  roches 
à  la  sortie  d'Ananour,   au    pied   de  la  montagne   Aranissi;   mais  c'est 


Fig.  18.  Profil  transversal  de  la  gorge   de  Ginwani.  I.  Calcaire  juras- 
sique d'Aranissi;  IL  Grès  et  microconglomérats  à  Xullipores  (éocène). 
III.  Galets  du  lit  de  FAragwa;  IV.  Terasses  de  blocaux  et  de  déluvium: 
Y.  Ebouli,  recouvrant  des  marnes  bigarrées  gypseuses.  a.  Routes; 
h.  Eboulis  (grands  blocs). 

surtout  dans  la  gorge  de  Ginwani  et  à  l'embouchure  de  l'Aragwa  des 
Pchawes  qu'elles  peuvent  être  étudiées  avec  succès.  Ces  couches  de 
grès  et  de  conglomérats  sont  fortement  redressées;  elles  plongent  vers 
le  NNE,  /_  85°  et  montrent  des  flexures  plus  ou  moins  insignifian- 
tes dans  le  plan  de  la  direction  principale  des  couches.  Les  conglomé- 
rats contiennent  des  fragments  de  calcaires  siliceux  jurassiques;  c'est 
un  dépôt  littoral.  Sur  la  chaussée  de  Douehet,  à  2  kil.  d'Ananour,  et  à 
la  sortie  de  la  gorge  de  Ginwani,  le  paléogène  fait  place  aux  argiles 
bigarrées  gypseuses,  aux  grès,  aux  marnes  et  aux  conglomérats  du 
miocène  dont  nous  nous  occuperons  plus  bas.  Quant  aux  calcaires 
blancs  d'Aranissi,  ils  méritent  un  intérêt  tout  particulier.  Ces  calcaires 
très  disloqués  et  dont  la  stratification  est  masquée,  contiennent  par-ci 
par-là  des  fossiles  mal  conservés  (Mynchoneïïa,  Ostrea  etc.).  Ils  corn- 


•26  XXII 

posent  la  montagne  d'Ananissi,  traversent  la  chaussée  entre  le  1  et.  le 
2  kil.  d'Ananour  et  vont  former  la  grande  montagne  à  droite  de  la 
chaussée.  A  l'est  de  l'Aragwa  des  Pchawes  j'ai  trouvé,  entre  Saganépo- 
Khéwi  et  Tchintya,  deux  ilôts  du  même  calcaire  qui  ont  résisté  à 
l'érosion.  M.  Favre  n'avait  pas  ohservé  ces  calcaires  sur  la  chaussée, 
mais  il  en  a  trouvé  d'autres  dans  la  vallée  de  la  Ksan  avec  „certains 
bancs  renfermant  de  nombreuses  traces  de  polypiers,  de  rudistes  et 
de  nérinées".  M.  Favre  leur  trouve  une  ressemblance  avec  le  calcaire 
à  caprotines  de  Koutaïs:  M.  Sorokin  leur  attribue  un  âge  crétacé. 
Moi  aussi,  j'ai  d'abord  considéré  cette  zone  étroite  de  calcaires  comme 
un  récif  (corallien?)  du  crétacé.  Toutefois  l'identité  de  ces  roches  et  le 
caractère  général  de  leur  faune  (qui  est  très-mal  conservée)  avec  le 
calcaire  jurassique  de  Balta-Lars  m'autorise  à  le  rapporter  également 
au  jurassique  supérieur.  Peut-être  est-ce  un  pli  couché  qui  pourrait 
être  relié  au  pli  incliné  de  Djérakhow  (?). 

Les  roches  éruptives  sont  représentées  par  deux  petits  massifs 
isolés  de  porphyrite  augitique;  l'un  deux  se  trouve  à  mi-chemin  entre 
Ananour  et  Ginwani,  l'autre  en  face  d'Aranissi,  sous  les  ruines  de  la 
forteresse  de  Tchintya.  Pour  achever  rénumération  des  nombreux  dé- 
pôts qui  viennent  compliquer  la  structure  géologique  du  point  en  ques- 
tion et  lui  prêter  un  intérêt  tout  spécial,  il  ne  reste  qu'à  mentionner 
les  bancs  de  cailloux  roulés  dans  le  lit  de  l'Aragwa  et  les  restes  d'un 
dépôt  de  blocs  erratiques  sur  le  promontoire  entre  les  deux  Aragwa. 
Ce  dépôt  me  semble  être  un  dépôt  d'origine  fluvio-glaciale:  il  consiste 
en  blocs  .des  mêmes  roches  éruptives  que  l'on  trouve  plus  haut  dans 
les  terrasses  glaciaires  et  fluviatiles  et  se  distingue  franchement  du  con- 
glomérat tertiaire  (Xagelfluhe)  de  Bodorno,  Douchet  etc. 

En  relevant  encore  une  fois  la  discordance  marquée  entre  le  ju- 
rassique et  le  paléogène,  on  pourrait,  sous  toutes  réserves,  donner 
les  indications  suivantes  pour  retracer  avec  le  temps  une  page  de 
l'histoire  géologique  du  versant  sud  de  la  chaîne  du  Caucase.  La  mer 
du  jurassique  supérieur  semble  avoir  non  seulement  avancé  jusqu'au 
pied  des  roches  jurassiques  plus  anciennes  redressées,  mais  les  avoir 
même  en  partie  recouvertes  transgressivement.  Les  calcaires  d'Aranissi 
ne  seraient  alors  non  un  récif  corallien,  mais  les  restes  d'un  ensemble 
de  couches  érodées  dont  je  crois  avoir  retrouvé  encore  d'autres  res- 
tes en  face  de  Twaliwi,  sur  la  rive  droite  de  l'Aragwa  des  Pchawes,  en 
discordance  sur  les  calcaires  compacts  jurassiques.  Une  faille  s'est 
produite  avant  la  déposition  des  conglomérats  paléogènes  de  Ginwani 
qui  ne  contiennent  que  des  cailloux  de  roches  jurassiques.  Le  crétacé 
fait  défaut:  la  mer  de  cette  époque  ne  semble  donc  pas  s'être  avancée 
jusqu'ici.  Il  paraît  qu'il  n'y  a  pas  de  discordance  marquée  entre  le 
paléogène  et  le  miocène,  du  moins  ici. 

Après  avoir  quitté  Ginwani,  nous  entrons  dans  la  zone  des  dépôts 
sarmatiqnes  d'un  caractère  lithologique  très  varié.  On  en  trouve  plu- 
sieurs coupes  entre  Ginwani  et  Bodorno,  entre  Ananour  et  Douchet, 
entre  Ginwani  et  Tchoporty.  Pourtant  il  est  préférable  de  les  exaini- 


XXII  -      27 

lier  après  avoir  quitté  Boclorono  ou  Douchet.  Cette  série  variée  est  re- 
couverte de  puissants  dépôts  qui  donnent  lieu  à  une  discordance  d'o- 
pinion. Ce  sont  des  conglomérats  consistant  en  grands  cailloux  de  ro- 
ches tertiaires  (marnes,  grès,  calcaires)  et  cimentés  par  un  limon  jaune 
rougeâtre.  Par  places  le  limon  domine  presque  exclusivement:  il  peut 
être  coupé  à  pic  et  se  maintenir  en  colonnes  comme  le  loess  (par  ex. 
dans  la  montagne  Kaldai-Mkhiwani  sur  la  route  entre  Tcliintya  et 
Tchoporty);  par  places  il  ne  présente  qu'un  amas  de  blocs  et  de  cail- 
loux roulées.  Ces  conglomérats  présentent  une  grande  similitude  avec 
certaines  XageWuhe:  la  forme,  les  dimensions,  le  caractère  lithologi- 
que  des  cailloux  parlent  contre  une  origine  glaciaire;  les  cailloux  sont 
aplatis;  ils  ont  la  forme  de  galettes,  d'ellipsoïdes  plats  à  trois  axes,  tout 
comme  les  cailloux  marins  au  pied  des  falaises:  ce  caractère  me  semble 
parler  en  faveur  d'une  origine  littorale:  la  stratification  est  indistincte. 
La  montagne  de  Bodorno,  celle  de  Tchoporty.  les  environs  de 
Douchet  sont  formés  par  ces  conglomérats  qui  y  reposent  en  discor- 
dance (dans  des  cuvettes?)  sur  les  roches  sarmatiques  et  ne  sont 
point  disloqués.  On  les  a  poursuivis  à  l'est  et  à  l'ouest  sur  une  éten- 
due considérable.  Les  différents  auteurs  ne  sont  pas  d'accord  sur  l'âge 
de  ses  dépôts;  les  uns  les  envisagent  comme  étant  des  dépôts  glaciaires, 
les  autres  les  rapportent  au  tertiaire.  Je  suis  d'avis  que  ce  sont  des 
dépôts  pliocènes  de  formation  problématique;  leur  origine  glaciaire 
ne  saurait  être  prouvée  suffisamment:  le  caractère  lithologique  des  cail- 
loux, Tabsence  d'autres  phénomènes  et  de  centres  glaciaires  à  proxi- 
mité semblent  s'y  opposer.  M.  Du  Pasquier  a  décrit  des  dépôts  ana- 
logues de  Suisse  et  les  a  aussi  rapportés  au  pliocène. 

Xous  voici  à  Tsilkany.  dans  la  vaste  plaine  qui  se  réunit  à  la 
vallée  de  la  Koura.  Xous  sommes  dans  la  zone  sarmatique,  dans  une 
-aire  synclinale  qui  fera  bientôt  place  (à  Mtskhet)  à  une  série  de  plis 
dans  les  dépôts  oligocènes.  Proprement  dit,  c'est  ici  la  limite  du  ver- 
sant sud  du  Caucase,  les  monts  de  Mtzkhet  et  Titlis  faisant  déjà  par- 
tie du  Petit  Caucase  ou  Anticaucase. 

5-ine  journée. 

Itinéraire:  Tsilkany  (dép.  7  h.  m.),  Mtskhet.  Titlis.  Variante: 
Douchet,  Hodorno,  Tsilkany,  Mtskhet,  Titlis. 

La  dernière  étape  de  notre  excursion  au  travers  de  la  chaîne  du 
Caucase  est  dans  le  tertiaire  et  le  quaternaire.  Après  avoir  fait  plu- 
sieurs kilomètres  dans  la  vaste  plaine  qui  sépare  les  monts  de  Douchet 
de  ceux  de  Mtskhet.  nous  voyons,  à  peu  près  à  6  kil.  de  distance,  de  ce 
dernier,  réapparaître  les  conglomérats  de  Bodorno,  ensuite  (3  kil.)  un 
limon  lœssoïde  et  enfin,  à  2  kil.  de  Mtskhet,  des  grès  et  des  marnes 
bigarrées  qui  plongent  vers  le  X  {/_  45° — 50°). 

Pour  avoir  une  idée  de  la  structure  de  cette  partie  de  la  chaîne, 
il  faut  suivre  les  coupes  de  la  rive  gauche  jusqu'à  Xatsikhori.  Une  sé- 
rie très-variée   de    grès,    de   marnes,   de  conglomérats  d'âge  miocène, 


28       ■  XXII 

constitue  le  synclinal  entre  les  grès  du  paléogène  de  Ginwani  et  ceux 
deMtskhet  et  Tiflis.  Près  de  Tsitsamouri  j'ai  trouvé  dans  une  couche 
de  marne  de  nombreux  moulages  et  des  coquilles  de  Hélix  écrasés  et 
indéterminables.  Par  analogie  on  peut  rapporter  la  série  en  question 
à  l'étage  sarmatique. 

Près  de  l'embouchure  de  la  Koura  qui  suit  une  importante  vallée 
longitudinale,  le  miocène  fait  place  au  paléogène.  D'abord  ce  sont  les 
grès  quartzitoïdes  de  Natsikhori  (la  pierre  de  Dzegwa),  ensuite  les  grès 
glauconieux  et  les  grès  avec  des  empreintes  de  plantes  et  des  couches 
de  lignite  et  de  gypse  qui  forment  les  deux  plis  entre  Mtskhet  et 
Tiflis.  Ces  dépôts  appartiennent  à  l'oligocène.  A  l'entrée  de  la  ville  on 
trouve  des  conglomérats  et  du  loess  qui  reposent  en  discordance  sur 
l'oligocène. 

C'est  sur  la  série  du  paléogène,  plongeant  vers  le  nord,  qu'est  si- 
tuée la  ville  de  Tiflis,  partagée  en  deux  parties  par  la  Koura. 

Nous  voici  sur  le  versant  nord  du  Petit  Caucase,  à  la  limite  de 
notre  excursion. 


WII.    Onlde  di     i  ■   i     'in  l ngn     '■■■■\-    i  il 


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-..-..        —, 


-V^„v,  /.^.J^i., 


Coupe  géologiq le  Wladikavkaz  b  Tïflis. 


XXIII 

EXCURSION 

ZUM 

GENAL-DONGLETSCHER 

VON 

CONST.  ROSSIKOW  und  BORIS  KOLENKO. 


Der  Genal-doiigletsclier 

VON 
Const.  Rossikow. 

Der  dem  Kasbek  angehôrencle  Genal-dongletscher  ist  unter 
verschiedenen  Namen  bekannt  (Maliew,  Maili  1j,  Ssaniban  a),  Tmeiia- 
kau  ")  u.  a.).  Die  Schneedecke  des  Kasbek  dehnt  sich  iiber  26,2  Kilom. 
aus  und  nâhrt  folgende  Gletscher:  Dewdoraki,  Tscbatscbui,  Maliew, 
Orzweri,  Anabot,  Atgibar,  Suatis  und  Mna.  Der  Maliew — oder  Ge- 
nal-dongletscher  ist  der  grôsste  unter  ilmen;  seine  Lange  betràgt 
gegen  5,8  Kilom.  Er  ist  von  der  Stadt  Wladikawkas  45  Werst  ent- 
fernt  und  befindet  sich  im  sûdlichen  Theil  des  Terekgebietes,  ini  Osse- 
tischen  Hochland.  Das  untere  Ende  des  Gletschers  reicht  in  ein  wil- 
des  und  wenig  anziebendes  Thaï  hinein.  Hier  entspringt  der  Genal-don, 
ein  rechter  Quellfluss  des  Gisel-don,  der  in  seinem  unteren  Laufe  den 
Namen  Kisilki  tràgt.  Letzterer  mùndet  in  den  Fiag-dôn,  der  seiner- 
seits  in  den  Ar-don,  einen  rechten  Zutluss  des  Terek,  tiiesst.  Die  Ge- 
samintlange  des  Gisel-don  (Kisil),  von  den  Quellen   bis   zur  Mûndung 


1)  Pastuchow.   Besteigung   des  Kasbek  29  Juli  1890.   Sapiski  d. 
Kauk.  Section  d.  K.  R.  Geog.  Ges.  1889—91.  B.  X,  p.  134. 

2)  Michailowski.   Die  Berggruppen   und  Gletscher  des  Central- 
Kaukasus.  Semlewedenje.  1894.  B.  I,  p.  159 — 179. 

3)  Dinnik.    Reise  in  West-Ossetien.  Sapiski  d.  Kauk.  Sect.  d.  K. 
R.  Geog.  Ges.  1893.  B.  XV,  p.  83. 


2  XXII  [ 

in  den  Fiag-don,  ist  gegen  60  Werst  lang;  der  eigentliche  Genal-don 
von  seinen  Quellen  bis  zur  Mûndung  gegen  20  Werst.  Der  Gisel-don 
rîiesst  nur  35  Werst  seines  ganzen  Laufes  in  dem  genannten  Thaï,  von 
da  ab  aber  in  der  Ebene  von  Wladikawkas.  Seiner  Form  nach  zer- 
tallt  das  Gisel-donthal,  entsprechend  dem  Relief  des  von  ihm  durch- 
schnittenen  Theiles  des  Xord-Kaukasus  (zwischen  den  Bergen  Kasbek 
und  Djimarai-ehoch) a),  in  folgender  Weise:  das  nôrdliehe,  breite  Thaï 
mit  einer  tiefen  Schlucht  ini  Sûden,  die  sieh  zu  einer  Klamm  verengt, 
und  einen  sùdliehen  Theil,  der  einen  weiten  Kessel  bildet,  in  welchen 
eine  ganze  Reihe  einzelner  Gebirgsbâche  der  Genal-donquellen  mtiriden. 

Ton  den  vier,  zum  Geiial-dongletscher  von  Wladikawkas  ans  fuh- 
renden  Wegen,  wâhlen  wir  zur  Excursion  den  bequemsten,  der  aller- 
dings  auch  der  làngste  ist,  nâmlich  die  Fahrstrasse.  Dieser  Weg  ist 
auch  nur  dann  passirbar,  wenn  der  Gisel-don  nieht  den  hôchsten  Was- 
serstand  erreieht.  Dièse  Strasse  fùhrt  von  Wladikawkas  zunàchst  10 
Werst  langs  der  Ebéne  von  Wladikawkas,  dann  circa  28  Werst  im 
Thaïe  des  Gisel-don  und  seines  Nebenflusses  Genal-don. 

8  Werst  von  Wladikawkas  erreieht  der  Weg  den  ossetisehen  Aul 
Gisel.  Jenseit  der  Bruche,  die  iiber  den  Terek  fuhrt,  steigt  der  Weg 
allmahlich  auf  drei  alte  Uferterrassen  des  Terek  hinan.  Von  der  drit- 
ten,  obersten  Terrasse  erôffnet  sich  im  Westen  der  Blick  auf  den 
sùdliehen  Theil  der  Ebene  von  Wladikawkas.  Sich  durch  ein  unabseh- 
bares  Meer  von  Maisfeldern  schlângelnd,  durchquert  die  Strasse  von 
Ost  nach  West  die  Ebene. 

Bekanntlich  bildet  die  Ebene  von  Wladikawkas  den  Boden  eines 
iler  Glacialperiode  angehorigen  Sees  (nach  Abich)  -),  welcher  im  Sû- 
den von  den  Yorbergen  des  Kaukasus,  im  Xorden  und  Westen  von 
den  Ssunshen-  und  Karadachbergen  eingeschlossen  wird.  Dièse  mit 
vielen  erratischen  Blôcken  bestreute,  aber  sehr  fruchtbare  Ebene 
wird  jetzt  bauptsachlich  von  Feldern  oder  Steppenweiden  bedeckt, 
wahrend  noch  zu  Anfang  dièses  Jahrhunderts  die  ganze  Ebene  einen 
Zusammenhangenden  undurchdringlichen  Wald  bildete,  der  heute 
durch  die  Cultur  verdrângt,  nur  noch  in  den  Flussbetten  vorhan- 
den  ist.  Die  Quellen  des  Tschernaja-baches  liegen  (1400  Meter  hoch 
uber  d.  M.)  6 — 8  Werst  von  der  Uebei^fahrtstelle,  in  den  bewaldeten 
Balken  (Thâlern),  die  dem  Xordabhange  des  Batchusberges  ange- 
hôren.  Sie  sind,  wie  ich  zu  beobachten  Gelegenheit  batte,  unter 
miichtigen  Glacialablagerungen  begraben.  die  ihrerseits  von  jûnge- 
ren  Bilgungen  'bedeckt  werden.  Die  erratischen  Blocke  dieser  Gla- 
cialschichten  bestehen  ans  Gesteinen,  die  den  Yorbergen  des  Kaukasus 
t'remd  sind,  wie  aus  Trachyten,    also   aus  Material,  das  dem  weit  ent- 


')  Auf  den  vorhandenen  Karten  ist  der  als  Gimarai-choch  ange- 
gebene  ein  Berg,  der  in  Wirklichkeit  nordlicher  steht,  namlich  dort, 
\vo  auf  den  Karten  der  Schau-choch  augegeben  ist.  Genaueres  findet 
bei  Rossikow.  Der  Zitigletscher.  Iswestija  d.  K.  R.  G.  G.  B.  XXIX. 
1893,  p.  495. 

J  Abich.  Ueber  die  Glacialperiode  im  Kaukasus. 


c 


XXIII  3 

fernten  Kasbek  angeliôrt.  Eine  Werst  jenseit  des  Tscliernaja-baches, 
am  rediten  Ufer  des  Gisel-don  breitet  sieli  das  ossetiscke  Dorf  G-isel 
aus  1j.  Von  hier  erôffnet  sich  ein  herrlicher  Einblick  in  das  Thaï  des 
Gisel-don.  Zunachst  liegt  ein  breites,  den  Vorbergen  angehôriges  Thaï, 
das  von  nnten  bis  oben  mit  dichtem  Walde  bewacbsen  ist,  weiter  in 
der  Tiefe  sieht  man  im  Vordergrunde  die  weichen  Contouren  der  Ge- 
birgskâmme  sich  abheben,  die  umrahmt  sind  von  dem  Griin  der  subal- 
pinen  Wiesen;  sûdlicher  liegt  das  •  Thaï  selbst— ein  Quarthal,  das  mit 
weniger  dichtem  M'aide  bestanden  ist  und  sich  durch  hôlïer  anfragende, 
eigenartige  Felszacken  auszeichnet;  endlich  ûberragt  dièses  Bild  die 
weite  Schneekappe  des  Kasbek  (5043  Meter  ùb.  cl.  M.)  und  des  Dshi- 
marai-choch  (4777  Meter  ub.  d.  M.),  und  davor  die  malerische  Eis- 
kaskade  des  Mallewgletschers. 

Der  Gisel-don  besitzt  beim  Dorfe  Gisel  und  oberhalb  desselben 
ein  Haches  Bett  von  2 — 3  Werst  Breite,  das  sich  in  mehrere  Arme 
zertheilt,  von  weichen  3 — 4  durch  die  Strasse  des  Dorfes  fliessen,  jenes 
bei  Hochwasser  ûberschwemmend. 

Von  den  ohengenannten,  geographisch  unterschiedenen  Theilen 
des  Gisel-don  lehnt  sich  der  nôrdliche^unmittelbar  an  die  Ebene  und 
gehort  zum  Gebiete  der  Vorberge  des  Kaukasus.  Dièse  bestehen  aus 
Lungsketten  des  Gebirges  und  einzelnen  vorspringenden  Bergzacken, 
die  in  der  Orographie  des  Kaukasus  unter  dem  Xamen  der  „Felsen- 
oder  Buuten-  oder  auch  Schwarzen-Berge"  bekannt  sind.  Letztere  ha- 
ben  ubrigens  ihrer  Natur  nach  mit  dem  Hauptkamm  des  Kaukasus, 
abgesehen  von  der  entfernten  ausseren  Aehnl;chkeit,  nichts  gemeinsam, 
da  sie  im  Gegensatz  zu  jenem  aus  zwei  Faltensystemen  von  Jura-  und 
Kreideschichten  bestehen. 

Den  Eingang  des  Thaïes  beherrschen  zwei  Gipfel  der  „schwarzen 
Berge" — redits  der  Zagïs-Zweri,  links  der  Tagus-bars.  Der  Eingang 
ist  nicht  breiter  als  65 — 85  Meter  und  vollkommen  vom  Bette  des 
Gisel-don  eingenommen:  hier  staut  sich  das,  vom  Flusse  aus  dem  Ge- 
birge  gefuhrte,  steinige  Geroll  auf.  Das  ist  so  zu  sagen  das  Reinigungs- 
gebiet  des  Flusses,  wahrend  er  sich  von  nun  ab  in  der  Ebene  auszu- 
breiten  vermag.  Hier  und  thalaufwarts  wird  die  Végétation  von 
Ellern-  und  Xussstrauch  gebildet.  (Die  Hohe  der  Mûndung  des  Gisel- 
don  Thaïes  habe  ich  auf  912  M.  iïber  dem  Meere  bestimmt).  Die  Ge- 
hange  dagegen  sind  vorherrschend  mit  Buchen  (Fagus  sylvaticus) 
bestanden. 

Am  Fusse  des  Sùdostabhanges  des  Tagus-bars  breitet  sich  ein 
Streifen  leuchtend  grûner  Wiesengrimde  von  65 — 70  Dessjatinen  aus, 
auf  weichen  einige  menschliche  Behausungen  verstreut  sind. 

Etwa  5 — 6  Werst  aufwarts  behâlt  das  Thaï  seinen  Charakter  bei, 
bis  es  von  dem  hoheren,  zweiten  Kamm  der  Schwàrzen  Berge  einge- 
engt    wird,    zwischen    dem    Batchus    (1,439  Met.)    und    dem   Uatarty 

r)  Naheres  bei  Rossikow:  In  den  Bergen  und  Schluchten  Kur- 
tatiens  und  den  Quellen  des  Terek.  Sap.  cl.  Kauk.  Sect,  cl.  K.  R.  Geog. 
Ges.  1894.  B.  XVI,  p.  302. 

1* 


4  XXIII 

(1,368  Met.).  Die  Breite  schwankt  hier  zwischen  50 — 60  met.,  die  Holie 
des  Bettes  liber  dem  Eingange  des  Thaïes  betragt  hier  150 — 170  M. 
Bald  zertheilt  sich  hier  der  Fluss,  und  bildet  dabei  eine  Reihe  von 
Inselii,  bald  fliesst  er  wieder  in  einem  Bett  zwischen  mâcMig  aufge- 
hâuften  Gerôllen  von  verschiedener  Grosse  und  springt  dabei  von  der 
einen  Seite  (1er  Thalwand  auf  die  andere.  In  Folge  dessen  geht  auch 
die  Strasse  haufig  von  einer  Seite  zur  anderen  des  Thaïes  liber.  Die 
mit  feinerem  Geroll  bedeekten  Inseln  sind  bewachsen  mit  Gestriipp  von 
JELyppophàe  Rhamnoides  (Oblepicha)  oder  Myricaria  germanica.  Zwi- 
schen den  Waldpartien  zeigen  sich  an  den  Wândèn  des  Thaïes  Profile 
der,  in  ihrer  petrographischen  Zusammensetzung  einfôrmigen,  Kreidefor- 
mation.  Ihre  Schichten  fallen  nach  XO  und  streichen  von  SO  nach  NW. 

Am  Fusse  des  Batchus  und  Uatarty  verengt  sich  das  Thaï,  aber 
gleich  dahinter,  zwischen  den  einzelnen  Yorposten  und  den  „Bunten 
oder  Felsenbergen",  die  sich  vom  Adai-choch  M  2  r)  (2,649  M.)  und 
Ssagalkany-choch  (2,696  M.)  abzweigen,  wird  der  Fluss  wieder  breiter, 
der  Wald  wird  dichter  und  im  Flussbett  selbst  liegen  zwischen  den 
Wàldern  grôssere  Wiesen,  die  mit  Heracleum,  Aconitum  und  TussUago 
u.  a.  m.  bewachsen  sind.  Hier  endet  das  eigentliche  Thaï  des  Gisel- 
don  und  seine  Fortsetzung  weiter  links,  im  Westen,  tragt  den  Namen 
„Kobanthal"  und  der  Fluss  selbst  heisst  hier  Koban;  dagegen  heisst 
die  direkte  Fortsetzung  nach  Siiden  „die  Genal-donschlucht"  und  der 
Flus  Genal-don.  Das  Kobanthal  ist  in  seinem  ôstlichen  Theil  bewaldet, 
im  westlichen  nakt.  Dort  liegt  der  Aul  Koban,  der  aus  drei  Gehoften 
hesteht.  Dièses  Thaï  zeichnet  sich  durch  ein  herrliches  Klima  aus, 
da  es  milden  und  trockenen  Herbst  und  Winter,  dabei  ein  warines 
Friilijahr  und  einen  mâssigen  Sommer  besitzt.  Es  wiirde  sich  trefflich 
als  klimatischer  Kurort  eignen.  Auch  arehàologisch  ist  das  Kobanthal 
von  Interesse,  durch  das  Vorkommen  alter  Graber. 

Das  Genal-donthal  liegt  zwischen  den  Falten,  welche  den  Adai- 
choch  und  Ssagalkany-choch  auibauen.  Gleich  nach  der  Yereinigung  sei- 
ner  Quelltlûsse  verengt  sich  das  Thaï  zur  Schlucht,  und  dann  immer 
mehr  bis  zur  ricbtigen  Klamm.  Die  Wâncle  der  letzteren  bilden  eines 
der  schonsten  Profile  in  den  sandig-thonigen  Schichten  des  unteren 
Jura,  welche  die  festen  Kalkbànke  des  oberen  Jura  unterlagern.  Die 
jàh  abfallenden  Wànde  der  Schlucht  ragen  mehrere  liundert  Meter 
iiber  dem  felsigen  Bette  des  brausenden  Genal-don  empor,  bis  zu  wel- 
chem  die  Sonnenstrahlen  nicht  zu  reichen  vermôgen.  Die  engste  Stelle 
der  Klamm  ist  17 — 18  Meter  und  die  Lange  der  ganzen  Genal-don- 
schlucht circa  5  Werst;  die  Hohe  liber  dem  Meere  1,230  Meter. 

In  den  oberjurassischen  Kalksteinen  befinden  sich  viele  Hôhlen 
und  Grotten,  deren  Eingange  von  Gestriipp  umrahmt  sind.  Ferner  bil- 
den sich  hier  Klûfte  und  Spalten,  Pl'eiler  und  Sàulen. 

In  den  tiefen  Circusthalern  und  ebenso  an  den  Gehangen  des  Xord- 


')  Zum  Unterscheide  von  den  Adai-choch  des  Central-Kaukasus  so 
benannt;  er  heisst  auch  der  Ssanibansche  Bera-. 


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XXIII  5 

abhanges  des  Adai-choch  tinden  sioh  nicht  wenig  erratische  Trachyt- 
gesteine,  welche  deu  Beweis  liefern,  dass  auch  an  diesem  Theile  des 
Kaukasus  sich  ein  màchtiger  Gletscher  ausdehnte.  Das  war  der  Kasbek- 
gletscher,  der  nicht  nur  das  Thaï  des  Terek  ausfûllte,  sondern  eine 
solche  Machtigkeit  erreichte,  dass  er  iiber  die  beiden  Falten  des  Jura 
und  der  Kreide  der  kaukasischen  Vorberge  hiniiberschritt  und  sich 
ùber  die  Ebene  von  Wladikawkas  ausbreitete. 

Im  Anfang  der  90-er  Jalire  dièses  Jahrhunderts  i'and  in  der  Ge- 
nal-donschlucht  ein  gewaltiger  Bergrutsch  statt,  der  zeitweilig  den  Lauf 
des  Genal-don  verlegte. 

Das  Genal-donquerthal  erweitert  sieh  thalaufwârts  plôtzlich  zu  einem 
mittelgrossen  Kessel,  dem  sog.  Ssanibanschen  Kessel,  in  welchem  die 
Quellflûsse  des  Genal-don  sich  vereinigen.  DieserThalkessel  ist  malerisch, 
aber  vvild,  da  der  Wald  hier  vôllig  fehlt.  Der  Kessel  wird  im  Xorden 
von  steilen,  jurassischen  Felsen  eingeschlossen,  im  Sûden  begrenzen 
ilm  die  Abhânge  des  Adai-choch  und  Ssagalkany-choch,  im  "Westen  und 
Osten  dagegen  die  weniger  hohen  Gehànge  der  Vorposten  des  Kasbek- 
und  Djimera-chochmassive:  rechts  der  Kaidjin  (5,97G  31.),  geradeaus  der 
Tschatsch-choch  (5,982  M.)  und  links  der  Schan-choch:  im  Sûden  endlieh 
stehen  nocli  die  Felsen  des  mittleren  Vorherges  des  Tschatsch-choch. 
Letzterer  springt  màchtig  in  den  Thalkessel  binein  und  theilt  durch 
zwei  vorspringende  Bergwânde  zwei  Hauptthalschluchten  von  einander, 
das  Genal-donthal  und  das  Kauri-donthal,  an  welche  sich  von  rechts  und 
links  zwei  Seitenthaler,  das  Fari-don-  und  Kari-donthal  anschliessen, 
in  der  V>"eise,  dass  in  den  grôssten  der  genannten  Flusslaufe,  den 
Genal-don  von  rechts  der  Kauri-don  mit  seinem  Xebenflusse  Fari-don, 
von  links  der  Kari-don  hinein  fliessen.  Die  vereinigten  Gewâsser  fûhrt 
der  Genal-don  durch  die  Schlucht  ans  dem  Boden  des  Thalkessels  hin- 
aus.  Ton  den  bezeiehneten  Seitenthalern  ist  das  schonste — das  Kauri- 
donthal,  speciell  das  Quellgebiet  des  Kauri-don.  Der  Ssanibansche  Thal- 
kessel verdankt  seine  Entstehung  den  Erosionsprocessen  und  bildete 
wie  aus  seiner  ausseren  Form  geschlossen  werden  kann,  einst  den 
Boden  eines  tiefen  Sees;  unabhàngig  davon  sind  aber  auch  die  Spuren 
einstiger  Gletscherwirkung  zu  bemerken. 

Die  petrographische  Zusammensetzung  der  Gesteine,  welche  diesen 
Kessel  bilden,  zeigt  einige  Mannigfaltigkeit.  Die  verticalen  Felswande 
bestehen  aus  machtigen  gleichartigen  Jurakalken,  wahrend  die  Ge- 
hànge der  drei  Hauptvorberge  und  ihre  Auslâufer  bis  hinauf  zu  den 
Gipfeln — dem  Kaidjin,  Tschatsch-choch  u.  a. — ausschliesslich  aus  dun- 
kelen,  stummen  Schiefern  aufgebaut  sind,  die  offenbar  ein  hôheres 
Alter  besitzen;  sûdlicher  auf  der  Kammlinie  des  Tschatsch-choch  tre- 
ten  die  Gneisse  auf,  welche  endlieh  an  den  Abhangen  des  Kasbek 
Trachyteu  Platz  machen.  Auf  der  Bôschung  an  einzelnen  Vorsprûngen 
und  Stufen  der  Wande  des  Thalkessels  liegen  die  kleinen  Aule  ver- 
streut.  Links  auf  der  Hôhe  einer  TeiTasse,  am  Fuss  des  Urs-choch, 
liegt  Genal,  der  grosste  sammtlicher  Aule,  wie  ein  Adlernest  auf  der 
Felsenhohe  thronend;  rechts  liegt  (2,509  M.)  Stschikau,  weiter  auf  der- 


6  XXIII 

selben  Seite,  Ober-  und  Unterkahi,  ferner  Ober-,  Mittèl-  und  Unter- 
Tmenakau;  im  Vordergrunde,  beim  Zusammenfluss  des  Fari-don  mit 
dem  Kari-don,  am  Fusse  des  Berges,  der  Aul  Unter-Ssanib,  und  etwas 
oberbalb  am  Flusse  Kauri-don  Ober-Ssanib.  Die  Bevôlkerung  der  7 
Aule  bestebt  aus  Osseten. 

Jenseit  des  Ausganges  aus  der  Genal-donschlucht  fubrt  der  Weg 
an  der  rechten  Seite  des  Thalkessels  entlang  und  dann,  sicb  vemvei- 
gend — der  eine  zum  Aul  Kani,  der  andere  durch  Unter-Ssanib  nacb 
Ober-Ssanib.  Hier  befinden  sicb  iiber  der  Strasse  aniNOEnde  des  Dor- 
es, am  Fusse  der  Felswand  zwei  Hôblen,  am  Rande  einer  von  alten 
Baunien  bescbatteten  kleinen  Wiese.  Das  Gestein  bildet  tester,  dolo- 
mitiscber  Jurakalk.  Zn  der  grôsseren  der  beiden  Hôblen  fiihrt  ein 
kaum  bemerkbarer  Fusspfad,  den  steilen,  mit  Gesteintrummern  be- 
deckten  Abbang  binauf.  Dièse  Hôble  bildet  ein  Gewôlbe  von  17  M. 
L'ange  bei  circa  6 — 8  m.  Breite  und  Hôbe.  Sie  ist  in  ethnographischer 
Beziebung  von  Interesse,  da  sie  die  Opferbôble  des  Ssanibanschen  Spren- 
gels  ist. 

Der  Weg  zum  Malïewgletscher  fiibrt  von  Ober-Ssanib  aus  zuerst 
bergab  nacb  Fari-don,  gebt  dann  auf  das  redite  Ufer  hinûber  und, 
um  einen  vorspringenden  Felsen  herum  fubrend,  binab  in  die  Scblucbt 
des  Genal-don.  Darauf  fiibrt  die  Strasse  ùber  eine  seblecbte  Brueke 
auf  das  linke  Ufer  zum,  von  Feldern  umgebenen  und  scbôn  gelegenen, 
(1509  M.)  Aul  Ober-Tmenakau.  Auf  schwer  zuganglieben  Felsen  er- 
bebt  sicb  hier  nicbt  weit  vom  "Wege  die  Ruine  des  alten  Turmes  Dje- 
mas.  In  Ober-Tmenakau  gewinnt  man  einen  schonen  Ueberldick  auf 
den  ganzen  Tbalkessel  und  zum  ersten  Mal  den  Blick  auf  den  Ma- 
liewgletscher,  allein  nocb  sind  es  9  Werst  bis  zu  diesem  selbst. 
Zunàcbst  ist  die  Strasse  in  ziemlicber  Hôbe  angelegt,  dann  aber  fubrt 
sie  allmablicb  binab  zum  Flussbett  des  Genal-don.  l'ie  Scblucbt  ist 
redit  scbmal,  von  boben  steilen  Felsen  eingeengt.  Die  Felsen  des  un- 
teren  und  mittleren  ïbeiles  der  Scblucbt  besteben  nur  aus  dunkelen 
Scbiefern,  oberbalb  aber,  naber  zum  Gletscber,  treten  Gneisse  und 
palaozoniscbe  Scbiefer  auf.  Die  ganze  Tbalscblucbt,  vom  Ssanibanscben 
Kessel  an,  zeigt  deutlicb  aile  Cbaraktere  eines  einst  vergletscberten 
Tbales;  und  zwar  gebort  dièse  Yereisung  einer  keineswegs  fern  zuriick- 
liegenden  Période,  ja  sogar  nocb  unserem  Jalirbundert  an.  Von  der 
Halfte  des  Weges  an  verfolgen  wir  zwei  macbtige  Ufermorànen,  ent- 
lang den  Seiten  der  Scblucbt,  bocb  iiber  dem  Bette  des  Flusses.  Beide 
reicben  fast  ununterbrocben  bis  zum  Gletscbertbor  und  weiterbiszum 
Vereinigungspunkt  der  Gletscber.  Die  Hôbe  der  Ufermorànen  erreicbt 
stellenweise  200  M.  Die  steilen  Abbange  der  Morane  sind  vollstandig 
obne  Végétation. 

Ton  der  3-ten  Werst  an  verwandelt  sicb  der  Y\*eg  in  einen  Fuss- 
pfad, der  sicb  zwiscben  aufgeturmten  Flussgerôllen  scblangelt. 

ScbAvierig  wird  der  Pfad  die  letzten  l1/.,  Werst  vor  dem  Gletscber, 
in  einer  Hôbe  von  2007  Meter:  von  hier  ab  muss   man  sicb  iiber  und 


XXIII  7 

zwischen  mâchtigen  Blôcken  von  scharfkantigen  Schiefern  und  Triïm- 
merhaufen  hindurcharbeiten. 

Xachdem  auf  dem  ganzen  Wege  von  Tmenakau  der  Gletscher  nie- 
mals  vôllig  ans  dem  Gesichtskreis  gesclrwunden  war,  zeigt  er  sich 
plotzlich  in  seiner  ganzen  Grosse  erst  15  —  20  M.  vor  se'ner  Miin- 
dung,  voin  Rûcken  einer  Seitenmorane  ans.  Ueber  den  Thalboden  er- 
hebt  sich  10 — 12  M.  hoeli  die  wellige  Masse  der  blaugrunen  Zungedes 
Maliewgletsehers,  mit  seinein  tiefen  Thor.  Ans  seiner  Tiefe  sprudelt 
uuter  dem  Eise  liervor  der  Genal-don.  Zu  beiden  Seiten  der,  aus  der 
Tiefe  der  Schlucht  heransqiiellenden,  Gletscherzunge  zieben  sich  die 
hohen  Wàlle  der  Seitenmorànen. 

Neben  dem  Ende  der  Gletscherzunge  stehen  auf  einer  recht  hohen 
Felsterrasse  einige  niedrige  Steingebilude,  —  eine  ossetische  Kuran- 
stalt!  Hier  entspringen  namlich  auf  einem  Felsvorsprung  fùnf  grossere 
und  einige  kleinere  heisse  Mineralquellen,  die  bei  den  Osseten  miter 
dem  Xamen  Tmenakau-Korma-don  bekannt  sind;  ausserdem  eine  oder 
zAvei  kalte  Quellen  (Tang-don).  Xacli  Analysen  des  Dorpater  Professors 
G  Schm  i  dî  ist  die  chemische  Zusammensetzung  d'eser  Quellen  folgende: 

Auf  1.000,00!)  Theile  Wasser: 

Scliwefelsaures  Rubidium 5,03 

„              Kalium 186,(17 

Chlorsaures  Kalium 364,35 

.,            Xatrium 5385,42 

„            Magnésium 134,80 

Bromsaures  Magnésium 3,38 

Phosphorsaures  Calcium ,    .     .     .  0,42 

Doppelkohlensaures  Calcium 1006,69 

.,                   Magnésium 89,31 

Eisen 21,68 

Kieselsiiure 11.70 

Feste  Bestandtheile 7209,45 

Die  kalten  Quellen  sind  eisenhaltig. 

Die  Temperaturen  von  ô  heissen  Quellen  sind  nach  Dinnik:  55", 
54°,  53,5",  48",  44"  C. 

Die  Temperaturen  von  2  heissen  Quellen  sind  nach  Pachtussow: 
52,5",  43,7"  C. 

Die  Temperaturen  von  2  heissen  Quellen  sind  nach  Fîossikow: 
54,5",  54°,  53",  47°,  45°  C. 

Dièse  Quellen  werden  nicht  nur  im  Lande  der  Osseten  als  heil- 
kraftig  angesehen,  sondera  auch  weit  iiber  die  Grenzen  desselben  hin- 
aus.  Selbstredend  sind  die  Badevorrichtungen  hoclist  primîtiv,  dennoch 
ist  der  Zudrang  der  Kranken,  hesonders  rheumatischer  und  scrophu- 
loser  sehr  gross. 

Der  Maliewgletscher  ist  dergrôsste  der  Gletscher  des  Kasbek; 
er  gehôrt  zu  den  Gletschern  erster  Ordnung  und  liegt  auf  der  mittleren 


8  XXIII 

Terrasse  des  Quellenbietes  des  Genal-dc-n.  Seiner  Grosse  nach  ist  er-der 
Dritte  unter  den  Gletscbern  desOssetiscbeiiBerglandes.Dervon  ibmeinge- 
nommene  Theil  des  Gebirges  zerfallt  orograpliisch  in  drei  typische  Tlieile — 
eine  breite,  boch  ûber  déni  Meere  gelegene  Terrasse,  ein  tiefer  Kessel 
und  eine  wilde  Felsscblucbt,  Die  Terrasse  .gehôrt  dem  Xordwest- 
abhange  des  Kasbek  an  und  clessen  Gebangen:  sie  ist  bis  2  Kilometer 
breit  und  circa  4l/2  Kil.  lang:  ibr  niedrigster  Punkt  liegt  3300  -  3400 
Meter  ûber  dem  Meere,  der  hôebste  auf  dem  Gipfel  des  Kasbek 
(5043  Meter). 

Dièse  Terrasse  wird  vom  ôstlicben  oder  rechten  Gletscberarm  und 
dessen  Nabrgebieten,  den  Fini-  und  Scbneefeldern,  eingenommen. 

Der  Kessel  liegt  westlich  von  der  Terrasse,  fast  perpendiculàr  zu 
jener;  er  ist  von  allen  Seiten  von  einer  bolien  Felsbarriere  eingescblos- 
sen,  welcbe  durcb  Erosion  und  Exaration  des  Gesteins  entstanden  ist. 

Der  Kessel  ist  nient  weniger  als  4  Kil.  lang  und  1  Kil.  breit,  bei 
einer  mittleren  Hôbe  von  3000  Metern.  Die  Bôsebung  der  Solde  ist 
50  M.  auf  1  Kilom.  Die  ibn  umralimende,  aus  palaozoiscben  und  kry- 
stalliniscben  Gesteincn  gebildeten,  Felsen  fallen  auf  der  Seite  des  Kas- 
bek und  des  ,,Xamenlosen"  Berges  vertical  ab,  wâhrend  die  ausscbliess- 
lich  palaozoiscben  Sehiefer  von  der  Seite  des  Djimarai-cbocb  sanfter 
geneigt  sind.  Hier  entspringen  eine  Reibe  von  Mineralquellen.  Der 
Kessel  wird  vom  linken  oder  westlichen  Arm  des  Gletscbers 
eingenommen,  inwelchen  noeb  einige  Gletscber  zweiter  Ordnung 
miïnden,  deren  ïfahrgebiet  in  weiten  Firnfeldern  liegt,  die  auf  dem 
sùdlicben  und  westlichen  Tbeil  der  Felsbarrieren  ausgebreitet  sind. 

Die  Felsscblucbt  oder  das  Quertbal  setzt  quer  vonXnacb  S  durcb 
das  genannte  Massrv,  und  liegt  zwiseben  den  sùdlicben  Tbeil  der  Vor- 
berge  des  Kasbek  und  Djimara-eboeb.  Hier  liegt  der  ganze  Eis- 
strom. 

Somit  entstebt  der  Maliewgletscber,  aus  dem  Zusammentiuss  zweier 
Hauptarme,  deren  Xabrgebiet  auf  den  Massiven  zwiseben  den  Hôben  des 
Kasbek,  des  „Namenlosen",  Tscbatscb-cliocb  und  Djimara-cbocb  liegt, 

Der  redite  Gletscberarm,  der  sicb  aus  mehreren  secundaren 
Gletscbern  bildet,  besitzt  in  seinem  oberen  Tbeile  eine  unregelmassige, 
bocl^erige,  in  seinem  unteren  eine  stark  von  Spalten  zerrissene  Ober- 
flacbe.  Bei  der  Hôbe  von  3300  Met.  erreicht  die  Menge  der  Spalten 
ibr  Maximum;  hier  bildet  sicb  in  Folge  der  Steilheit  der  Soble  eine 
grossartige  Gletschercascade,  unterbalb  welcber  der  Gletscber  wieder 
rubiger  weiter  fliesst. 

Der  linke  Gletscberarm,  wird  aus  7  Gletscbern  z weiter  Ord- 
nung gebildet,  von  welchen  4  von  N,  2  von  W  und  1  von  S  koninit. 
Seine  Oberfliicbe  bildet  eine  zusammenbangende  „Steinige  Eiswiiste", 
welcbe  auf  der  ganzen  Strecke  von  niacbtigen  Wallen,  Hùgeln  und 
Kegeln  bedeckt  ist — den  Mittel-  und  Seitenmoranen  des  Gletscbers.  Links 
und  redits  erbeben  sicb  die  Seitenmoranen  in  einer  Hôbe  von  25 — 30 
Metern;  besonders  ûberraschend  sind  die  boben  und  niacbtigen  Kegel 
der  Mittelmorane  lieim  Zusammenfluss  der  Hauptarme. 


XXIII  .        9 

Der  Eisstrom  selbst,  die  Vereinigung  der  Gletscherarme  in  dem 
Querthal,  fliesst  zuerst  in  NO-licher,  dann  in  nôrdlicher  Richtung, 
in  einer  Ausdéhnung  von  21/2  Kil.  bei  einer  Breite  von  900  Met.  Die 
Seitenmorànen  haben  hier  stellenweise  eine  Hohe  von  100  uncl  melir 
Metern;  besonders  auf  der  rechten  Seite  ist  -die  Oberflâche  von  Mo- 
ranenmaterial  bedeckt,  wàhrènd  die  Mitte  clavon  vôllig  frei  ist.  Im 
Gegensatz  zu  dem  unteren  Theil  des  Eistromes,  ist  der  obère  Tlieil  in 
Folge  der  geringeren  Neigung  weniger  von  Querspalten  zerrissen,  als 
der  untere.  Auf  der  linken  Seite  des  unteren  ïheiles  des  Eisstromes 
iinden  sicli  die  meisten  Querspalten,  und  zwar  dort,  wo  er  aus  der 
XO-lichen  in  die  N-liche  Richtung  ûbergeht,  also  eine  Biegung  maeht 
und  uber  die  Felsvorsprunge  der  linken  Thalwand  hinubergleitet.  Das 
ist  der  interessanteste  Punkt,  demi  hier  sind  nicht  nur  die  schônsten 
Spalten,  eine  Grletschercascade  en  miniature  bildend,  sondern  auch 
roches  moutonnées  mit  deutlicher  nach  allen  Richtungen  gehender 
Schrammung  und  Polit ur,  dômes  arrondis,  bei  denen  Stoss-  und  Lee- 
seite  zu  unterscheiden  sind,  ferner"  Gletschermuhlen,  Riesentopfe, 
Grotten,  Brûcken  etc.  Die  Gletscherzunge  besteht  aus  reinem,  in  ver- 
schiedenen  Fàrbentônen  schimmerndem  Eise.  Die  Schichtung  des  Eises 
ist  merkwurdig  regelmâssig  und  auffallend  deutlich  zu  sehen.  Die 
Gletscherzunge  endet  mit  einer  sehonen  Grotte,  in  welche  das  Gletscher- 
thor  fûhrt.  Die  Endmorane  bat  eine  Hohe  von  150  Meter. 

Nach  meinen  Beobachtungen  y)  in  einem  Zeitraum  von  12  Jahren, 
zwischen  1882  —  1894;  geht  der  Maliewgletscher  zuriick  und 
verringert  seinen  Umfang.  Das  untere  Ende  des  Gletschers  ist  in 
dieser  Zeit  von  der  festen  Marke  um  83,6  Meter  oder  fast  7  Meter 
pro  anno  zurtickgegangen.  1m  Jahve  1894  stand  das  Ende  der  Gletscher- 
zunge in  2,335  M.  2)  Hohe.  Ferner  bat  sicb  die  Hohe  der  Eiswand 
im  Mittel  um  42,7  Meter  verringert,  und  die  Breite  der  Basis  um  22 
Meter,  so  dass  die  Hohe  1894  nur  11  Meter  betrug.  Das  Gletscber- 
thor  ist  um  die  Halfte  kleiner  geworden.  Ebenso  in  Folge  des  Ruck- 
zuges  des  Gletschers  bat  sicb  der  Eisstrom  an  den  Seiten  von  seinen 
Ufermoranen  getrennt,  und  dabei  tiefe  Eisrinnen  gebildet,  von  welchen 
die  linksseitige,  tiefer  liegende  als  der  Felsvorsprung,  uber  welchen 
der  Gletscher  hiinveg  gleitet, — einen  40  M.  tiefen  Eiskessel  gebildet 
hat.  Die  Oberflâche  dièses  Kessels  ist  mit  Spalten,  Rissen  und  Lôchern 
bedeckt,  zwischen  welchen  Eiszacken,  -felsen,  -blocke  emporragen.  Sie 
sind  theils  von  Moranenschutt  dedeckt,  theils  frei  von  ihnen.  Beson- 
dere  Aufmerksamkeit  verdient  der  grossartige  Einsturz  am  Boden  diè- 
ses Kessels,  in  welchem  die  Wasser  des  Genal-don  dahinsturzten.  Dort 
waren  zwei  in  der  Luft  ragende  Eisbrùcken  oder  Viaducte  hinûber 
gespannt,  gestiizt  auf  Eispfeilern  und  -bogen. 


1)  Rossikow,  Sapiski  d.  K.  R.  Geog.  Ges.  B.  XVII.  1895,  pag. 
305—309. 

-)  1882  war  die  Solde  der  Gletschermundung  2.332  Meter  uber 
dem  Meere. 


10  XXIII 

Nicht  weniger  deutlich  zeigt  sich  am  westlichen  Gletscher- 
arm  das  Abschmclzen  (1er  Eismasse.  Im  ursâchlieheni  Zusammenhang 
mit  dem  Rûckgang  (1er  Gletseher  steht  natûrlich  das  Schwinden  ein- 
zelner  Firnfelder,  und  die  Folge  des  AbthaueiLS  ist  einc  Verlangerung 
des  Genal-donlaufes  uni  500  Meter  in  dem  genannten  Zeitraum  von  12 
Jahren. 

Vor  30 — 40  Jahren  aber  befand  sich  dcr  Maliewgletscher  ebenso 
wie  aile  ubrigen  des  Xordabhanges  des  Kaukasus  in  einer  Période 
des  Yorruckens,  und  reichte  damais  2 — 3  Werst  hinab  ûber  sein  heu- 
tiges  Emle.  Zura  Schluss  soi  noch  bemerkt,  dass  vom  Maliewgletscher 
ans  mehrere  Bcstcigungcn  des  Kasbek  gelungen  sind,  (ïulatow  1888  ]), 
Wallcy  1890,  Pastuchow  1890  etc.)  und  zwar  mit  dem  alten  Fûhrer 
Feisarko  Zarachow.  Der  Aufstieg  dauertbei  gutem  Wetter  11  Stunden, 
der  Abstieg  5V»  Stunden. 


Maiscliroutc  dcr  Excursion  zum  Geual-dongletscher 

VON 

Boris   Kolenko. 

1  Tag,  4/16  September.  Aufbruch  von  Wladik'awkas  zwischen 
8  und  9  Fhr  morgens.  Der  Weg  fiilirt  nach  Westen  zum  Aul  Gisel; 
kurz  vor  demselben  Wendung  nach  Sùden  in  das  Thaï  des  Gisel-don. 
Die  Thalôffnung  ist  gegen  eine  halbe  Werst  breit,  die  Gehange  sind 
sanft,  mit  Lârchenwald  bestanden;  clic  Hohe  ûber  dem  Meere  ist  circa 
700—800  Meter. 

Je  hôher  hinauf,  desto  enger  wird  das  Thaï,  die  Abhânge  werden 
hôher,  es  zeigen  sich  Entblôssungen  von  kreideâhnlichen,  hellgrauen  und 
gelben  Kallcsteinen;  die  ersten  Profile  sind  am  rechten  Ufer  des  Fliiss- 
chens,  dann  auf  beiden  Ufern.  Das  Gisel-donthal  ist  ungelahr  12  Werst 
lang,  in  gerader  Finie,  die  Steigung  auf  dieser  Strecke  gegen  200 
Meter.  Das  Fallen  der  Kalk^chicliten  bis  45°  N. 

Das  Gisel-donthal  endet  beim  Vereinigungspunkt  des  Flusses  Ko- 
ban  und  Genal-don.  Ihr  Zusammenfluss  verursacht  eine  bedeudende 
Erweiterung  des  Thaïes.  Hier  tritt  mit  scharfem  Keil  der  Bergriicken 
hinein,  der  die  Querthaler  des  Koban  (im  WSW)  und  Genal-don 
(SSW)  frémit.  Auf  einem  Hûgel  am  rechten  des  Gisel-don  steht  ein 
Waldwachterhaus.  Die  Berghange  sind  mit  dichter  Végétation  be- 
deekt.  Xachtlager. 

2  Tag,  5/17  September.  Marsch  vom  Waldwachterhaus  am  Ko- 
ban  bis' zum  Genal-donglet'scher  (auch  Zypis-choch,  Karma-don).  Bis 
zur  Mûndung  des  Ssanibinden  Genal-don,  interner- Strecke  von  10  bis 
12  Werst, — wilde  Felsschlucht.  Die  senkrechten  Wande  verengern  sich 


J)  Tulatow.  Versuch  einer  Besteistuna;  des  Elbrus  und  Kasbek  im 
Jahre  1888.  Iswest.  Kauk.  Sect.  d.  K.  R.  Geol.  Ges.  B.  IX,  JVï  2. 


XXIII  1 1 

bis  auf  2()  —  30  Sashen.  Ununterbrochene  Profile  durch  Kalkchichten, 
denen  tester,  feinkôrniger  '  andstein  (Quarzit)  zwischengelagert  ist. 
Allgemeines  Fallen  nacli  N.;  deutliche  antiklinale  und  synklinale  Fal- 
ten.  Es  ist  ein  bestândiger  Uebergang  der  Kalksteinc  in  kieselige  und 
thonige  Schiefer  zu  bemerken,  welche  durch  dunkelgraue,  Kalkadern 
enthaltende  Dolomite  (?)  vèrdrângt  werden.  Die  Sclilucht  ôffnet  sich 
bei  der  Mûndung  des  Ssanib  in  den  Genal-don.  Die  Waldvegetation 
verschwindet.  Steile  Felsgrate,  Felsenmcere  und  senkrechte  Felswânde 
cbarakterisircn  die  Hoebgebirgslandscliaft,  die  dennoch  den  Osseten 
Weidcn  Wiesen,  und  Felder  zu  liefern  im  Stande  ist. 

Von  Ssanib  an  bat  der  Weg  eine  siïdliche  Richtung  làngs  dem 
Ostabbange  der  oberen  Genal-donquerthalcs,  an  dem  Aul  Kani  voriïber 
und  durch  den  Aul  Tmenakau  (c.  1,800  Met.).  Der  petrographische 
Charakter  der  Gegend  ist  durch  schwarze  Schiefer  gegeben,  welche 
in  Dachscbiefer  (palàozoische)  ubergeben.  Die  Abbange  sind  von  herr- 
lichcr  Alpenflora  bedeckt.  Nacbtlager  in  Ssakli,  einem  Kurort  der  Os- 
seten. Hohe  iiber  dem  Meere  c.  8,050  M, 

3  Ta  g,  6/18  September.  Besichtigung  und  Besteigung  des 
Gletschers.  Besichtigung  der  Mineralquellen,  der  heissen  Karma-don- 
quellen  und  der  kalten  Tuag-donquèllen. 

Im  Jahre  1887  lagerte  der  Glctscher  auf  den  Quellen;  die  heissen 
Dàmpfe  verursachten  dabei  eine  riesige  Eishohle. 

Zu  den  Thonschiefern  gesellen  sich  uun  krystallinische  Gesteine. 
Antritt  der  Rûckreise;  die  heisse  schwefelhaltige  Quelle  am  rechten 
Ufer  des  Genal-don;  Aul  Ssanib  (1,400  Meter).  Besichtigung  des  Kirch- 
hofes,  alte  Turmruincn.  Nachtlager. 

4  Tag,  7/19  September.  Marsch  iiber  den  Ghiachpass  (1,900 
Meter)  zur  Grusinischen  Militarstrasse.  Malerische,  anmuthige  lîerg- 
landschaft.  Querthal  des  Ssorgom;  Vegetatian:  Larchen-  und  Kiefern- 
wald.  Petrographischer  Charakter:  schwarze  Thonschiefer,  Diorit- 
(oder  Diabas?)  —  gitnge  beim  Abstieg  in  das  Ssorgomcmerthal;  weiter 
Kalksteine.  Ankunft  auf  der  Grusinischen  Strasse  zwischen  dem  Fort 
Djerach  und  Pars  uni  Mittag  des  7/19  September. 


XXIV 

DE    TIPLIS    A    BAKOU, 
Gisements  de  naulite  de  Bakou. 


PAR 

A.    KONCHIN. 


Itinéraire:  Tiflis-Bakou.  Vallée  de  la  rivière  Koura.  Pli  anticlinal  de 
Gruéran.  Aliat.  Vallée  de  la  Yassamala.  Plateau  de  Bakou. 

En  se  dirigeant  de  Tiflis  à  l'est,  la  ligne  du  chemin  de  fer  tra- 
verse des  roches  paléogènes,  grès  compacts  et  marnes,  plongeant 
fortement  vers  le  nord.  Ces  roches  montrent  leur  plus  grand  soulève- 
ment dans  la  montagne  St-David,  haute  de  1,100  pieds  au-dessus  du 
niveau  de  la  rivière  Koura,  où  les  têtes  de  leurs  couches,  recouvertes 
d'abord  d'alluvions  de  galets,  sable  et  gravier,  commencent  à  appa- 
raître à  150  pieds  au-dessus  de  la  rivière. 

Sur  le  trajet  le  long  du  cours  moyen  de  la  rivière  Koura,  la  voie 
ferrée  traverse,  jusqu'à  la  presqu'île  d'Apchéron,  une  vallée  alluviale 
très  uniforme,  recouverte  par  des  dépôts  fluviatiles.  Ce  n'est  que  près 
de  la  station  Guéran  que  surgit  en  îlot,  de  dessous  les  dépôts  fluviati- 
tiles,  une  anticlinale  de  sédiments  néogènes,  argiles  brunes  et  grès, 
caractérisés  par  des  issues  de  naphte. 

Près  de  la  station  Adjikoboul  la  voie  quitte  la  vallée  de  la  Koura 
pour  s'engager  sur  des  dépôts  tertiaires.  Les  tranchées  de  la  station 
Aliat  coupent  des  couches  oligocènes  fort  redressées,  recouvertes  par 
des  calcaires  coquilliers  aralo-caspiens.  Ces  roches  constituent  le  pla- 
teau faiblement  ondulé  de  la  presqu'île  d'Apchéron  dont  les  saillies 
dénudées  se  montrent  au  nord  de  la  ligne  du  chemin  de  fer.  L'altitude 
moyenne  des  saillies  ne  dépasse  guère  1000  pieds.  La  longue  période 
d'érosion  a  fait  prendre  aux  points  les  plus  élevés  des  contours  orogra- 
phiques très  variés  (Mont  Kourtchez,  Bakinskia-ouchi). 

1 


XXIV 


UPP 

il  l!!l  il  I M 


—.- 


Calcaires  aralo-caspiens. 

Argiles  et  sables  aquifères,  recouvrant  l'étage  productif  du  gi- 
J  sèment. 

Jardins  de  Sabountchy.    Espace   très   naphtifère,    non  encore 
exploité. 


Partie  du  rayon  de  Balakhany-Sabountcliy  en  exploitation. 


Partie  du  rayon  de  Balakhaiiy  qui  commence  a  fournir  moins 
de  napbte. 

Rayon  des  affleurements  des  roches  dépourvues  de  napbte,  le 
plus  souvent  aquifères,  parfois  contenant  du  mazout,  for- 
mant la  base  de  l'étage  naphtifère. 


Carto  géologique  du  rayon  naphtifère  de  Balakhany, 
Sabountchy.  Romany,  Zabratskoïé. 


STATISTIQUE  GÉNÉRALE 


DES     MINES     DE    PÉTROLE    DE    BAKOU. 


Production  de  naphtc    . 

1890      1891      1892 

L893      1X114 

Pendant  les 
1895        lS!Hi      premiers  7  mois 
de  l'année  1897 

MILLIONS    de    P  0  U  D  S 

226.3     274,,     286.5     324.,     297.5     377.,     386.,         24.Y, 

Quantité  c 

e  sagènes  fi  irés 

S      A      G      È      N      E      S 

14.810  19.980  11.670 

10.980  12.859  20.864  28.126 

21.077 

Situation  des  mines  de  pétrole  au  l-r  Août  1897. 

Quantité  des  puits  en  exploitation 917 

dont     aj  Productifs (',44 

b)  en  approfondissement 4(1 

c)  en  réparation 47 

dj  en  nettoyage 5 

e)  en  chômage 17;,  1117 

Quantité  de  puits  en  forage  au   l-r  Août    1897        295 

Quantité  de  puits  faits  depuis  l'exploitation   régulière    des  terrains  petrolifcres  à   Bakou  1650 

Surface   des   terrains   petrolifèrcs   en    exploitation    .".10   des.    luis 

Nombres  des  maisons  qui  s'occupent  de  l'exploitation  de  naphte 97 


XXIY 


Da/a.khanL 


Loupe    selon    nu, 

~ Sabounfchy 


\amantJ  


."^NÉÉ 


Loupe  selon  C  D. 

.-Bàlatc/iany ---..t — *Saïb~untchy  *.  -    Zabrat 


Loupe  selon  L  r. 


ilaMiany* 


ôahoi/nfch 


iy. 


!  amant/ 


Calcaires 

aralo-cas- 

piens. 


Etage  d'argi- 
les aquiïères 
diversement 

colorées,  re- 
couvrant l'é- 
tage naphti- 
fère  et  conte- 
nant par  pla- 
ces une  naph- 
te  du  poids 
spécifique  de 
0,820—0,840. 


3 


Etage  pro- 
ductif, très 
abondant  en 
naplitc  du 
poids  spécifi- 
que de  0,865 
—0,875. 


Etage  des 
sables  et  argi- 
les aquifères, 
formant  le  lit 
de  l'étage 
productif  et 
contenant 
une  naphte 
du  poids  spé- 
cifique de 
0,885  —  0,920. 


4  XXIV 

Ici  nous  entrons  dans  la  région  naphtif  ère  de  Bakou.  De  la  naphte 
et  des  gaz  s'y  échappent  plus  ou  moins  énergiquement  aux  points  d'éro- 
sion ou  de  rupture  des  plis  tertiaires,  accompagnés  de  sources  d'eaux 
salées  ou  sulfureuses,  froides  ou  chaudes.  Les  gaz  de  naphte  doivent 
leur  origine  et  leur  activité  aux  volcans  de  boue  et  aux  salses  de  la 
presqu'île.  On  en  voit  plusieurs  de  part  et  d'autre  de  la  voie  ferrée 
(volcans  de  boue  Aliat,  Osmandag,  Lokbotan,  Kioureski,  Kerma- 
kou  etc). 

Près  de  la  station  Pouta  la  voie  entre  dans  la  vallée  anticlinale 
de  la  Yassamala,  vallée  d'érosion  et  de  rupture  des  couches  tertiaires. 
Dans  la  vallée  affleurent  des  dépôts  oligocènes,  sables,  grès,  argiles 
schisteuses,  le  tout  soulevé  en  anticlinale.  Les  sommets  des  pentes  de 
la  vallée  sont  recouverts  d'une  calotte  de  calcaires  coquilliers  de  l'épo- 
que aralo-caspienne. 

Au-delà  de  la  station  Baladjary  la  voie  s'engage  sur  le  plateau  de 
Bakou  qui  est  constitué  par  les  mêmes  calcaires  coquilliers,  le  plus 
souvent  dénudés  ou  bien  recouverts  d'une  mince  couche  de  terre  végé- 
tale. Ces  calcaires  forment  une  auge  à  pentes  doucement  inclinées 
s'étendant  sur  15  verstes  dans  le  sens  de  la  latitude  et  sur  moins  de 
la  moitié  dans  la  direction  du  méridien.  Le  fond  de  cette  cuvette  est 
occupé  par  la  baie  de  Bakou,  au  bord  de  laquelle  se  dispose  en  amphi- 
théâtre la  ville  de  Bakou  avec  ses  distilleries  de  naphte. 


Itinéraire:  Sabountchi,  Balakhany,  volcan  de  boue  Bog-boga,  Ramany, 
Sourakhany,  Bibi-Eïbat, 

A  la  structure  de  la  péninsule  d'Apchéron  prennent  principale- 
ment part: 

I.  Des  dépôts  posttertiaires  des  étages  caspiens  ancien  et 
moderne:  loess,  argiles  à  Cardium  catilïus,  gravier,  conglomérats,  sé- 
diments littoraux  coquilliers,  le  tout  mêlé  d'éjections  de  boue  et  des 
produits  d'oxydation  de  naphte  (kir)  des  volcans  anciens  et  nouveaux. 

IL  Des  dépôts  du  système  tertiaire: 

1)  calcaires  coquilliers,  sables,  argiles  et  grès  du  né o gène  aralo- 
caspien  tant  supérieur  qu'inférieur. 

2)  sables  naphtif  ères,  aquifères  ou  secs,  grès  et  argiles  de  l'oli- 
gocène. 

3)  marnes  et  schistes  à  restes  de  poissons  de  l'éocène  supé- 
rieur. 

Le  trajet  de  Bakou  aux  terrains  naphtifères  de  Balakhany  ré- 
coupe le  plateau  de  Bakou,  constitué  par  des  calcaires  aralo-caspiens. 
En  s'approchant  de  Sabountchi,  la  voie  ferrée  s'engage  dans  une  tran- 
chée où.  l'on  voit  l'étage  à  Dreissensia  polymorfa,  Congeria  amygda- 
loides  et  plusieurs  espèces  de  Cardium.  Ces  roches  sont  superposées 
à  des  sables  naphtifères  et  argiles  de  l'oligocène,  caractéristiques  par  la 
présence  de  Cardium  postpdicani,  reposant  sur  des  marnes  et  schistes 
de  l'éocène  supérieur  à  abondants  restes  de  poissons. 


XXIV  5 

Les  roches  naphtif  ères  sont  des  sables  et  des  grès  oligocènes.  Les 
argiles  et  marnes  du  même  âge  contiennent  aussi  de  la  naplite,  mais 
en  quantité  pour  autant  moindre  que  ces  roches  sont  considérées  im- 
productives. Les  strates  oligocènes  forment  un  pli  anticlinal  à  flancs 
peu  inclinés  dont  l'axe  de  soulèvement  se  dirige  de  Balakhany  au  lac 
Romaninsky.  Cet  axe  n'est  pas  horizontale,  mais  doucement  incliné  du 
nord-ouest  au  sud-est.  De  cette  manière  la  totalité  de  l'étage  naphti- 
fère  dont  la  tête  affleure  aux  environs  de  Balakhany,  plonge  faible- 
ment vers  Ramany  et,  plus  loin,  vers  Sôurakhany.  Là  cet  étage  va  dis- 
paraître sous  des  argiles  verdâtres  et  brunes  dépourvues  de  naphte, 
intercalées  de  couches  de  sable  aquifère  et  recouvertes  de  calcaires 
aralo-caspiens.  En  suivant  les  couches  de  l'étage  naphtifère  affleu- 
rant entre  la  sopka  Bogboga  et  le  lac  salé  Biouk-chor,  on  remarque 
qu'elles  se  dirigent  de  l'ouest  à  l'est,  le  long  des  lacs  Sabount- 
chinsky  et  Ramaninsky.  Là  elles  tournent  vers  le  nord  et  puis 
vers  le  nord-ouest,  de  Ramany  à  Zabrat.  Le  terrain  le  plus  riche 
en  naphte  s'étend  en  triangle,  sur  une  superficie  de  10  verstes  car- 
rées, entre  Balakhany,  Sabountchi  et  Ramany.  Les  ailes  du  pli,  l'une 
s'étendant  de  Sabountchi  vers  Biouk-chor,  l'autre  de  Ramany  vers 
Zabrat,  deviennent  de  plus  en  plus  pauvres  en  naphte,  à  mesure  que 
l'on  s'éloigne  de  la  partie  centrale  du  gisement.  La  puissance  de  la 
totalité  des  couches  haphtifères  est  de  50  à  125  sagènes  à  Bala- 
khany, et  de  250  sagènes  à  Ramany  et  Sabountchi.  Le  gisement  com- 
prend de  nombreux  étages  de  sables  naphtifères  richement  imbibés 
de  naphte,  séparés  par  des  strates  d'argiles  imperméables  aux  gaz 
et  à  la  naphte.  Au  gisement  triangulaire  entre  Balakhany,  Sa- 
bountchi et  Ramany,  les  calcaires  aralo-caspiens  ne  forment  qu'une 
bordure  qui  va  tout  autour,  tandis  que  l'espace  du  milieu  en  est  dé- 
pourvu. Entre  Ramany  et  Sôurakhany  les  calcaires  sont  restés  entiers. 
La  présence  du  gisement  de  naphte  ne  se  manifeste  près  de  Sôura- 
khany que  par  de  nombreux  points  d'émanations  très  énergiques  de 
gaz  inflammables  arrivant  au  jour  par  les  fissures  des  roches.  Près  de 
Balakhany  les  gaz,  rejetant  de  l'eau  et  de  la  boue,  ont  formé  la  sopka 
Bog-Boga. 

Le  terrain  naphtifère  de  Bibi-Eïbat  est  situé  à  5  verstes  au  sud 
de  Bakou,  dans  une  petite  vallée  d'érosion  et  de  déchirure  des  couches 
oligocènes,  au  bord  de  la  mer  Caspienne.  La  structure  et  le  caractère 
des  roches  y  sont  complètement  analogues  à  celles  de  Balakhany- 
Sabountchi.  Le  pli  anticlinal  plonge  doucement  vers  le  nord,  l'est  et 
le  sud.  La  tête  de  l'étage  naphtifère  affleure  en  de  nombreux  points 
au  bord  de  la  baie,  le  plus  souvent  sous  l'eau,  de  sorte  que  les  gaz  et 
la  naphte  entrent  en  abondance  dans  la  mer.  La  partie  de  derrière 
est  recouverte  en  hémicycle  par  les  calcaires  aralo-caspiens. 


XXV 
DE  SOURAM  A  KOUTAÏS 

PAR 

le  chemin  de  fer  transcaucasien. 

PAR 

S.    SIMONOWITSCH. 


Bibliographie: 

Même  littérature  régionale  que  pour  „LT excursion  générale  le  long  de 

la  Ri  on"  et 
Sorokin  et  Siinonowitsch,  La  vallée   de  la  rivière  Tchkhéréméla 

(Mat.  pour  la  géologie  du  Caucase,  1885 — 1886). 
Sorokin  et  Simonowitsch,  Carte  géologique  du  gouv.  de  Koutaïs. 

La  bourgade  Sourani  est  située  au  débouché  d'une  gorge  assez 
large  qui  s'ouvre  dans  la  plaine  de  la  Koura. 

Cette  gorge  est  parcourue  par  la  rivière  Souramoula.  On  y  voit 
développés  des  grès  rougeâtres,  marneux,  compacts  et  friables,  de 
L'étage  sarmatique.  Constituant  les  crêtes  des  montagnes  qui  bordent 
la  Souramoula  au  N  et  au  S,  les  grès  sarmatiques  s'affaissent  gradu- 
ellement du  côté  de  la  vallée  de  la  Koura  et  plongent,  près  de  la 
station  Mikhaïlowo,  sous  les  alluvions  de  la  plaine.  Vers  l'ouest,  du 
côté  du  faîte,  les  dépôts  sarmatiques  affleurent  un  peu  à  l'ouest  du 
méridien  qui  passe  par  la  station.  Au  milieu  de  la  vallée,  au  point 
où  est  située  Souram,  les  dépôts  sarmatiques  sont  presque  entièrement 
emportés:  ils  ne  se  sont  conservés  entiers  que  dans  un  roc  isolé  qui 
se  dresse  sur  la  rive  gauche  de  la  Souramoula,  dominant  le  village  et 
supportant  les  murs  d'un  ancien  château  fort.  Le  plongement  des  grès 
de  ce  roc  est  S"W  3/* — Ah  /_  25°.  Du  côté  du  faîte  surgissent  de  dessous 
les  grès  sarmatiques  des  calcaires  cénoniens  à  Ananchites  ovatus  et 
Inoceramus  Guvierl  dans  les  horizons  supérieurs,  à  G-alerites  albo- 
gàlerus  dans  les  inférieurs.   L'orientation  générale  du  plongement  des 

1 


2  XXV 

calcaires  sénoniens  étant  SW,  leurs  affleurements  dans  la  direction  de 
l'ouest  se  terminent  plus  rapidement  dans  les  hauteurs  sur  la  rive 
gauche  de  la  Souramoula  que  dans  celles  de  la  rive  droite,  où  passe 
le  chemin  de  fer;  ici  ces  calcaires  s'étendent  jusqu'à  un  point,  connu 
sous  le  nom  de  „Itriyskaïa  Nassyp"  (Remblai  de  l'rtrïa).  De  l'autre 
côté  du  ravin  de  l'Itrïa  il  y  a  déjà  affleurement  de  roches  turoniennes 
à  Inoceramus  Idbiatus,  assez  fréquent  dans  les  argiles  de  couleur 
claire.  Les  dépôts  turoniens,  traversés  par  un  tunnel,  plongent  vers 
SE  Ih — 81/  sous  un  angle  de  10  à  12°.  Plus  près  de  l'itriyska'ïa  Nassyp 
les  couches  sont  plus  inclinées  et  leur  direction  dévie  vers  SE  9h.  La 
même  chose  a  lieu  dans  les  grès  glauconieux  fortement  calcarifères  et 
les  calcaires  gréseux  qui  émergent  de  dessous  le  turonien  près  de  la 
dernière  guérite  avant  d'arriver  à  la  station  Poni.  A  une  toute  petite 
distance  de  la  station  apparaissent  des  grès  glauconieux  verts  du 
gault,  dont  les  horizons  supérieurs,  visibles  au-devant,  en  face  et  au- 
delà  de  la  station,  semblent  être  dépourvus  de  fossiles,  tandis  que  les 
couches  qui  se  voient  devant  et  derrière  le  réservoir  d'eau,  en  con- 
tiennent en  abondance.  On  y  trouve  surtout:  Hoplites  (Desmoceras) 
Beudanti  Brong.,  Desmoceras  Mayorianum  d'Orb.,  Acantlwceras 
mamïllare  Schloth.,  Phylloceras  subalpvnwm,  Phylloceras  Velleclae 
Mich.,  Belemnites  minimus  List.,  Belemnites  semicanàliculatus  Bl., 
Belemnites  pisiiUformis  BL,  Nautilus  laevigatiis  d'Orb.,  Panopaea 
plicata  d'Orb.,  Cerithium  omatissimum  Desh.,  Scalaria  dupmiana 
d'Orb.,  Avellana  inflata  d'Orb.,  Terebratuïa  Mplicata  La  m.,  Bhyn- 
choneïla  Lamarkiana  Defr. 

La  station  Poni,  le  point  le  plus  élevé  de  la  voie  ferrée  de  Poti 
à  ïiflis,  est  située  à  3055,15  pieds  (916,6  mt  )  au-dessus  du  niveau  de 
la  mer.  A  l'ouest,  aussitôt  après  le  réservoir  d'eau,  commence  la 
descente  dans  le  gouvernement  de  Koutaïs.  Le  faîte  Souram  (Poni) 
qui  a  une  altitude  de  3027  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  et 
qui  forme  la  ligne  de  partage  des  bassins  des  mers  Noire  et  Caspienne, 
s'élève  à  une  verste  environ  à  l'ouest  de  la  station  Poni,  derrière  le 
village  du  même  nom. 

Après  un  parcours  de  courte  durée,  on  voit  apparaître,  au  point 
où  recommencent  les  tranchées,  des  calcaires  et  des  marnes.  Les 
affleurements  de  ces  calcaires  et  marnes  se  prolongent  le  long  de  la 
ligne  jusqu'à  l'extrémité  occidentale  du  village  Poni  où  ils  font  place 
à  des  calcaires  à  Caprotina  Lonsdalei. 

Des  calcaires  à  Caprotina  Lonsdalei  d'Orb.,  G.  Ammonia  d'Orb. 
et  Foraminiferae  affleurent  sur  la  chaussée  des  deux  côtés  de  deux 
petits  ponts  qui  franchissent  au  dessus  de  la  voie  ferrée  la  rivière 
Khmélikkéwa,  un  des  affluents  de  la  Tchkhéréméla  venant  du  versant 
occidental  du  faite.  La  stratification  des  calcaires  est  dirigée  à  23° 
avec  un  plongement  SE  de  10  à  11°.  Aussitôt  après  le  second  pont, 
vers  l'aval,  les  calcaires  à  caprotines  disparaissent  dans  le  défilé  du 
chemin  de  fer  et  font  place  à  des  granités  qui  surgissent  du  dessous. 
L'affleurement   des   craintes   s'observe   aussi   le  long   de   la   chaussée 


XXV  3 

établie  quelques  sagènes  plus  haut.  Quoique  les  calcaires  à  eaproti- 
nes,  surmontés  de  marnes  et  de  calcaires  de  la  zone  à  OstreaCouloni 
Defr.,  constituent  le  faîte  même  de  l'arête,  ils  n'ont  aucune  part  à  la 
composition  des  hauteurs  s'élevant  au  sud  et  au  nord  de  cette  ligne 
de  séparation  des  eaux.  Les  montagnes  situées  vers  le  nord  sont  con- 
stituées de  seuls  granités,  contre  lesquels  les  calcaires  à  caprotines 
ne  viennent  buter  que  du  côté  est,  Les  hauteurs  les  plus  proches, 
situées  vers  le  sud,  consistent  également  en  granités,  alors  que  des 
roches  de  l'étage  inférieur  de  la  section  éocène  viennent  s'ajouter  aux 
granités  de  celles  qui  se  trouvent  plus  loin.  L'affleurement  des  gra- 
nités s'étend  en  bande  continue  le  long  de  la  chaussée  et  de  la  voie 
ferrée  jusqu'au  hameau  Tsina.  Le  massif  de  ce  granité  est  en  plusieurs 
endroits  traverserai"  des  filons  presque  verticaux  d'une  variété  plus 
foncée.  Les  veines  de  mélaphyre  et  de  diabase,  si  ordinaires  dans 
les  granités  des  montagnes  Mesques,  ne  s'observent  point  ici,  sauf  une 
seule,  du  moins  dans  les  affleurements  existants;  par  contre  on  y  voit 
plusieurs  sorties  de  porphyrite  amphibolique  (iig.  1). 


fâausse'e 


Chemin  de  fer 

Fig.  1.  y  —  granité:  \>-  —  porphyrite. 

Plus  loin  en  aval,  la  gorge  de  la  Tchkhéréméla,  jusqu'ici  étroite, 
s'élargit  en  vallon  assez  large,  occupé  par  le  hameau  Tsipa.  Là  les 
granités  vont  disparaître,  immédiatemeni  à  coté  de  la  chaussée,  sous 
des  calcaires  à  Caprotina  Lonsdalei;  [puis,  tournant  vers  le  nord  et 
constituant  les  arêtes  dominant  la  rive  droite  de  la  Tchkhéréméla, 
ils  reparaissent  sur  la  rive  gauche,  au-delà  du  pont  du  chemin  de  fer, 
en  aval  de  la  station  postale  Molita,  abandonnée  aujourd'hui.  Sur 
cette  distance  ils  forment  donc  pour  ainsi  dire  un  golfe  de  peu  de 
longueur,  golfe  comblé  de  dépôts  crétacés  et  jurassiques,  les  premiers 
plutôt  développés  vers  l'est,  les  seconds  vers  l'ouest.  Le  milieu  du 
vallon  de  Tsipa  est  occupé  par  des  dépôts  du  gault  qui  est  ici  repré- 
senté d'une  manière  assez  complète. 

Les  calcaires  à  caprotines  sont  directement  surmontés  par  une 
assise  de  calcaires   argileux  gris  clair  contenant   de   grands  individus 


4  XXV 

de  Ancyloceras  Matheronianum  d'Orb.  qui  se  montrent  très  bien  à 
l'extrémité  orientale  du  hameau,  près  du  moulin,  dans  les  rives  ro- 
cheuses de  la  Tchkhéréméla  et  de  son  affluent  gauche,  la  Chamara- 
wiss-guélé.  Dans  les  horizons  supérieurs  de  ces  calcaires  apparaissent 
des  marnes  vertes,  friables,  schisteuses,  qui,  plus  haut  encore,  prennent 
le  dessus  sur  les  calcaires  qui  leur  y  sont  subordonnés.  Grâce  à  la 
facile  désagrégation  des  marnes,  il  y  a  toujours,  à  la  base  des  affleu- 
rements, de  grandes  accumulations  d'éboulis  qui  facilitent  la  recherche 
des  fossiles.  Cependant  on  n'y  a  trouvé  jusqu'ici  que  Bel.  semicana- 
licuîatus  Blainv. 

Ces  marnes  friables  supportent,  dans  les  tranchées  du  chemin  de 
fer,  des  grès  marneux  à  glaucome;  grisâtres,  ou  d'un  vert  tirant  sur 
le  brun,  à  faune  caractéristique,  analogue  à  celle  des  grès  verts  de  la 
station  Poni  (Desmoceras  Beudanti  d'Orb.,  Acanthoceras  mamillarc 
Schloth  etc.). 

Semblablement  aux  calcaires  à  caprotines,  les  autres  dépôts  du 
gault,  développés  près  de  Poni,  contournent  les  granités  au  sud  pour 
entrer  dans  le  vallon  de  Tsipa  du  côté  oriental  et  en  sortir,  après  l'avoir 
comblé,  du  côté  occidental,  devant  les  limites  de  Tskhovrébi. 

Plus  loin,  quittant  la  région  des  roches  de  l'horizon  à  Belcmnites 
semicanaliculatus  à  proximité  des  limites  de  Tskhovrébi,  le  chemin 
va  traverser  des  calcaires,  d'abord  de  l'horizon  à  AncyJoceras  Mathe- 
ronicmum d'Orb..,  puis  de  l'horizon  à  Caprotma  Lonsclalei.  De  des- 
sous les  calcaires  à  Caprotma  Lonsclalei  apparaissent,  en  aval.de  la 
rivière  Oukhérem,  des  dépôts  du  système  jurassique.  Une  porphyrite 
d'origine  indubitablement  plus  ancienne  forme  un  îlot  entre  les  dépôts 
crétacés.  En  partie  ces  dépôts  crétacés  sont  disposés  autour  de  lui, 
comme  le  sont  les  calcaires  à  caprotines  et  une  partie  des  calcaires 
de  l'horizon  à  Ancyloceras  Matheronicmum  d'Orb.,  en  partie  ils  le 
recouvrent,  comme  par  ex.  les  horizons  supérieurs  des  mêmes  calcaires 
à  Ancyloceras. 

Le  vallon  de  Tsipa,  borné  au  nord,  comme  nous  l'avons  déjà  dit, 
par  des  hauteurs  composées  de  granité,  est  délimité  au  sud  par  une 
bande  d'élévations  -à  pente  raide,  constituées  exclusivement  par  des 
roches  de  l'étage  inférieur  du  système  éocène.  C'est  le  même  étage  qui 
forme  la  base  de  tous  les  dépôts  tertiaires  des  gouvernements  de  Kou- 
taïs  et  de  Tiflis  et  qui  joue  un  rôle  considérable  dans  la  formation 
du  massif  de  l'arête  Akhaltsikhsko-Imérétinsky.  Sur  toute  cette  éten- 
due les  roches  de  l'étage  inférieur  de  l'éocène  présentent  à  peu  près 
le  même  caractère  pétrograpMque.  Ces  roches  sont:  grès,  calcaires  ar- 
gileux et  siliceux,  argiles  siliceuses,  schistes  argileux  et  argiles  schis- 
teuses, rarement  marnes  et  tufs  andésitiques  qui,  se  mêlant  par  endroits 
de  sable  et  d'argile,  passent  à  des  tufs  sableux  et  argileux. 

A  Tskhovrébi  les  sédiments  du  système  crétacé  sont  remplacés, 
comme  nous  l'avons  dit,  par  de  puissantes  assises  de  dépôts  jurassiques. 

De  là,  vers  l'ouest,  dans  la  direction  de  Béjatoubani.  les  roches 
jurassiques  prennent  un  développement    considérable.  Sur  toute  l'éten- 


XXV  5 

due  entre  Tsipis-guélé  jusqu'à  Tskhovrébi  et  même  jusqu'à  Bejatou- 
bani,  la  voie  ferrée,  la  chaussée  et  le  défilé  parcouru  par  la  rivière 
Tchéréméla,  suivent  presque  la  même  direction  que  la  stratification  des 
dépôts  jurassiques  (fig.  2).  C'est  pourquoi  on  ne  voit  apparaître  sur  tout 
cet  espace,  malgré  le  grand  nombre  et  l'étendue  des  affleurements,  qu'une 
bande  relativement  peu  épaisse  de  couches  jurassiques  se  rapportant 
au  kimmeridgien.  Parmi  les  dépôts  qui  recouvrent  les  roches  mention- 
nées plus  haut,  les  plus  anciens  sont  des  calcaires  à  caprotine  du  sy- 
stème crétacé:  d'un  autre  côté,  les  roches  sous-jacentes  les  plus  récentes 
sont  le  plus  souvent  des  grès  de  l'étage  oolitique  du  jurassien  moyen, 
caractérisé  par  la  présence  de  charbon  et  de  formes  végétales,  telles 
que  Pterophyllum  Caiicasicum,  Pecopteris  exilis,  Zamites  etc.;  plus 
rarement  ce  sont   des   grès  et  des  calcaires  à  Mhynchonella  lacimosa 

BototouDonL. 


i    ft.Tchkheremelor 

|  C'Jiewin  drfen/fct-  I. 


Fig.  2.  Cr 


'A 


Calcaire  à  caprotines;  J — tufs  et  grès  du  système  juras- 
sique (étage  kimmeridgien). 


(village  Chrocha  et  Oubissi  sur  la  riv.  Dziroula,  village  Tsipilawaki, 
riv.  Kwirila.  près  du  village  Sagwiné),  appartenant  à  l'étage  oxfordien. 
Les  dépôts  kimmeridgiens,  développés  le  long  de  la  rivière  Tchkhéré- 
méla,  en  aval  de  Tskhovrébi,  surgissent  de  dessous  les  calcaires  à 
caprotines  au  niveau  de  l'eau;  puis,  au  point  oh  la  voie  ferrée  traverse 
en  tunnel  une  puissante  assise  de  porphyrite  amphibolique,  ils  s'élè- 
vent assez  haut  dans  la  berge  escarpée,  en  repoussant  les  calcaires  vers 
le  sud.  En  cet  endroit,  ainsi  qu'aux  alentours  de  la  station  Béjétou- 
bani,  on  voit  principalement  des  tufs  porphyritiques  alternant  avec  des 
nappes  de  porphyrite  amphibolique.  Le  diabase  (diabase-porphyrite)  et 
les  tufs  qui  l'accompagnent,  passent,  au-dessus  de  la  station,  dans  la 
pente  de  la  gorge  et  s'abaissent  ensuite  vers  la  rivière.  En  descendant 


6  XXV 

la  gorge  de  la  Tchkhéréméla,  on  voit  le  porphyrite  amphibolique  ap- 
paraître pour  la  dernière  fois  un  peu  en  aval  de  l'embouchure  de  la 
Tchtiliss,  où  surgissent  à  sa  place  des  grès  jurassiques.  Plus  près  du 
pont  les  calcaires  à  caprotines  se  voient  encore  plusieurs  fois  dans  les 
coupes  à  proximité  de  la  chaussée,  mais  sans  s'élever  dans  la  pente 
et  sans  passer  à  gauche  de  la  Tchkhéréméla.  Dans  les  pentes  le  long 
du  chemin  de  fer,  près  du  pont,  se  montrent  des  grès  marneux  glau- 
conieux  du  gault;  les  horizons  supérieurs  sont  dépourvus  de  restes  or- 
ganiques, les  inférieurs  en  contiennent  beaucoup.  On  y  a  trouvé:  Acan- 
tïioccras  mamïllare  Sch.,  Belcmnltes  semicanaliculatus  BL,  Bélemni- 
tes  minimus  List.,  Belemnites  pistiliformis,  Turbo  decussatus  d'Orb., 
Terebratula  Mplicata  Defr. 

Ces  grès  glauconieux  verts  reposent  sur  des  calcaires  cristallins 
compacts  à  Ostrea  Couloni  Derf.,  Thetis  minor  Sow.,  Cyprina  cor- 
diformis  d'Orb.,  Waldheimia  tamarindus  Dav.,  Terebratula  sella 
d'Orb. 

Les  calcaires  à  Ostrea  Couloni  reposent  sur  une  assise  de  cal- 
caires à  Caprotina  Londsdalei  d'Orb.,  Pleurotomaria  neocomensis 
d'Orb.  et  Nerinea  sp.  qui  occupent  l'escarpement  sur  lequel  sont  éta- 
blis les  maçonneries  du  pont. 

Dans  un  petit  affleurement  de  grès  jurassiques  à  côté  de  la  voie 
ferrée,  en  aval  du  pont  Molitsky,  le  grès/superposé  immédiatement  au 
granité,  s'est  transformé  en  quartzite  finement  lamellaire,  divisé  par  des 
tissures  en  petites  dalles  séparées. 

La  stratification  des  grès  jurassiques  et  du  quartzite  est  à  40°  avec 
un  plongement  SE  d'environ  Wli  sous  un  angle  de  40°. 

A  partir  de  là  les  deux  pentes  du  défilé  de  la  Tchkhéréméla  con- 
sistent, sur  une  dizaine  de  verstes,  presque  exclusivement  en  granités, 
traversés  en  maints  endroits  par  des  filons  de  roches  cristallines  plus 
récentes.  Les  derniers  affleurements  des  granités  se  terminent  en  aval 
de  la  station  Marilissa  au  point  de  la  jonction  de  la  Tchkhéréméla  et 
de  son  affluent  gauche,  le  Legvniss-guélé,  où  viennent  se  montrer,  au- 
dessus  des  granités,' des  dépôts  sédimentaires  du  système  crétacé  (grès 
verts  du  hameau  Sagandzila).  Les  granités  de  couleur  claire  sont  presque 
uniquement  développés  entre  le  pont  Molitsky  et  le  point  en  amont  de 
l'embouchure  de  la  Wakhan,  où  la  Tchkhéréméla  recoupe  un  épan- 
chement  puissant  d'andésite.  Les  granités  foncés  affleurent  principale- 
ment en  amont  et  en  aval  de  la  station  Marilissa.  En  aval  de  cette 
station  on  observe  aussi  du  gneiss.  Les  felsites,  comparativement  moins 
développés,  ne  se  voient  en  affleurements  plus  ou  moins  considérables 
que  près  de  l'embouchure  de  la  Wakhan.  A  juger  d'après  les  coupes 
de  la  gorge  de  la  Tchkhéréméla,  entre  le  pont  Molitsky  et  l'embou- 
chure de  la  Legvniss-guélé,  les  granités  doivent  être  pénétrés  de  nom- 
breux filons  plus  ou  moins  épais — les  plus  minces  n'ayant  pas  plus  de 
0,3  m.  de  diamètre — de  différentes  roches,  telles  que  mélaphyres,  andé- 
sites, diabases,  porphyrites;  du  moins,  en  plusieurs  endroits,  p.  ex.  près 


XXV  7 

du  tunnel  de  Marilissa,  ces  granités  se  voient  traversés  par  une  grande 
quantité  de  filons  de  diverse  épaisseur. 

Vers  l'aval  de  la  gorge  réapparaissent  principalement  des  granités 
clairs;  on  peut  les  suivre  jusqu'à  un  petit  pré  où  ils  font  place,  dans 
l'escarpement  de  la  rivière,  à  une  andésite  augitique  foncée  qui  s'étend 
sur  les  deux  rives  de  la  Tchkhéréméla  jusqu'à  l'embouchure  de  la 
Wakhan. 

Dans  le  voisinage  de  la  station  Marilissa  on  voit  principalement 
des  granités  gris  foncé.  A  la  station  affleure  un  filon  vertical  de  dia- 
base.  Le  tunnel  qui  prend  son  commencement  près  de  là,  perce  un 
granité  sombre  très  micacé,  passant  çà  et  là  à  un  granité  gneissique 
et  au  gneiss.  Au-dessous  du  tunnel  les  filons  sont  beaucoup  plus  nom- 
breux: sur  une  distance  de  moins  de  deux  verstes  jusqu'à  l'embouchure 
de  la  Legvniss-guélé  on  peut  en  compter  plus  d'une  vingtaine,  d'une 
épaisseur  variant  entre  0,7 — 1,4  m.  et  6,4 — 8,5  mt.,  de  préférence  dia- 
bases,  diabase-porphyrite,  rarement  mélaphyres  1). 

Au-delà  de  l'embouchure  de  la  Legvniss-guélé  les  granités  sur  les 
deux  rives  de  la  Tchkhéréméla  font  bientôt  place  à  des  grès  du  gault, 
affleurant  en  couches  presque  verticales  principalement  sur  le  côté 
gauche  de  la  rivière,  entre  la  Legvniss-guélé  et  la  Djoudjoouri  (AVaniss- 
tskhali),  avec  direction  vers  SW.  Plus  loin,  vers  le  sud,  l'inclinaison  de- 
vient moins  forte  et  bientôt  ces  grès  disparaissent  sous  des  horizons 
plus  récents  du  système  crétacé,  notamment  sous  des  calcaires  glauco- 
nieux  cénomaniens. 

L'andésite  augitique  qui  apparaît  pour  la  première  fois  en  face  du 
pré  Lamass-saplawi.  y  affleure  entre  les  grès  du  gault  et  les  granités. 
La  même  roche  y  constitue  une  colline,  sur  laquelle  se  voient  les  rui- 
nes de  l'ancien  castel  Tchkhériss-tsikhé  qui  défendait  autrefois  l'entrée 
dans  la  gorge,  étroite  en  ce  point,  de  la  Tchkhéréméla. 

Les  relations  mutuelles  de  l'andésite  et  des  grès  du  gault  sont  re- 
présentées sur  les  figures  3  et  4. 

Le  mélapbyre  traverse  la  Tchkhéréméla  près  du  pont  du  chemin 
de  fer.  Après  avoir  atteint  une  certaine  hauteur  de  la  pente,  le  dyke 
mélaphyrique  s'étend  parallèlement  à  la  Tchkhéréméla,  à  partir  du 
défilé  parcouru  par  la  rivière  Zaraniss-guélé,  restant  visible  sur  toute 
la  distance.  Ensuite,  derrière  la  station  Karnalis-gwerdi,  il  disparaît, 
avec  les  grès  qui  l'entourent,  sous  les  dépôts  du  système  crétacé. 

Entre  l'embouchure  de  la  Zaraniss-guélé  et  la  station  Biélogory, 
on  voit  l'andésite  augitique. 


1)  Une  gorge  près  de  là,  parcourue  par  la  Bjoliss-Khéwi,  affluent 
gauche  de  la  Tchkhéréméla.  montre  à  la  base  des  sédiments  du  crétacé, 
cénomaniens  et  turoniens.  Les  pentes  des  hauteurs  qui  bornent  la 
gorge  au  nord,  sont  constituées  en  partie  par  des  calcaires  cénomaniens 
et,  surtout,  par  des  grès  du  gault;  les  faîtes  par  des  granités.  Les 
hauteurs  qui  s'étendent  au  sud  du  défilé,  consistent  en  roches  séno- 
niennes  et  principalement  en  roches  de  l'étage  inférieur  de  l'éocène. 
Le  fond  de  la  gorge  est  formé  de  dépôts  du  système  tertiaire. 


XXV 


tttrÈâ 


Fie, 


Tchdieris-  tu/che 


Fie.  4. 


Oï  —  Grès  du  gault.  a  —  Andésite  augitique.  7  —  Granité,  [x  —  Méla- 
phyre.  /  —  Grès  de  l'étage  kimmeridgien. 


XXV  9 

La  figure  suivante  montre  la  configuration  de  la   localité,   vue  de 
la  voie  ferrée: 


RDiMitefa 


fi  TcÂKkereme/a    Kharageouà 


Fig.  5.  Mn — Roches  sarmatiques.  E- — Roches  de  l'étage  à  poissons  de 

l'éocène.  E1 — Roches  de  l'éocène  inférieur.    Cri — Calcaires  sénoniens. 

Cr2  — Argiles,    marnes    turoniennes.    Cri — Calcaires   cénomaniens. 

Cr\ —  Grès  du  gault.  J\  —  Grès  kimmeridgiens. 

Les  rapports  mutuels  des  dépôts  tertiaires  se  voient  sur   le   profil 
suivant  relevé  à  la  rivière  Djikhwéla  (fig.  6). 


ft.D/ù,f,we/a  (/hrûic/inaû} 


Fig  6.  3F — Roches  de  l'étage  sarmatique.  E1 — Roches  de  l'étage  in- 
férieur de  la  section  éocène.  i?2  — Roches  de  l'étage  à  poissons  de  la 
section  éocène.  Cr %  —  Calcaires  du  sénonien.  Cri  —  Marnes  et  argiles 

du  turonien. 

Comme  le  fait  voir  le  profil,  les  roches  sarmatiques  se  tiennent 
près  de  l'éocène  presque  verticalement,  avec  plongeaient,  vers  le  sud, 
c'est-à-dire  elles  sont  quelque  peu  renversées. 

La  roche  dominante  des  dépôts  sarmatiques  de  la  Djikhwéla  est 
une  marne  compacte  siliceuse  d'un  gris  foncé  un  peu  verdàtre,  formée 
évidemment  des  roches  éocènes  du  voisinage.  Dans  cette  marne  on 
trouve  de  nombreux  moules  de   Venus  pulcliella  Dub. 

Les  roches  de  l'étage  à  poissons  qui  surgissent  du  dessous  du  sar- 
matique à  peu  près  au  milieu  du  village  Partsklmali,  occupent  toute 
la  moitié  nord  de  la  vallée  longitudinale.  Immédiatement  de  dessous 
les  grès  de  l'étage  à  poissons  surgissent  les  calcaires  du  sénonien  qui 
constituent  presque  seuls  l'Isslari-séri,  hauteur  qui  sépare,  à  gauche  de 


10 


XXV 


la  Djikhwéla,  la  vallée  longitudinale  de  la  Kwirila-Marilissa  du  défilé 
de  la  Tchkhéréméla.  On  y  a  trouvé  Ananehites  ovatus  Lam.,  .M- 
craster  cor-anguinum  A  g.,  Inoceramus  Cripsii  Mont.,  Inoceramus 
Cuvieri  Sow. 

Tout  près  la  station  Biélogory,  en  aval,  on  voit  surgir  les  couches 
presque  verticales  du  grès  du  gault  et  les  calcaires  cénomaniens,  arri- 
vés là  du  côté  gauche  de  la  Tchkhéréméla.  Au  même  endroit  il  y  a 
affleurement  de  l'andésite  augitique.  Les  grès  du  kimmeridgien,  re- 
poussés vers  le  nord,  forment  le  massif  du  Karnaliss-gwerdi. 

Le  premier  affleurement  des  roches  crétacées  se  voit  au  point  où 
la  voie  ferrée  traverse  en  aval  de  la  station  un  petit  défilé.  Le  défilé 
est  exclusivement  constitué  par  des  calcaires  cénomaniens,  de  dessous 
lesquels  se  montrent,  dans  un  petit  escarpement,  les  grès  du  gault 
plongeant,  de  même  que  les  calcaires  cénomaniens,  vers  NE  2h — 2,5/?. 

Le  profil  7  est  pris  dans  la  direction  SE — NW  le  long  de  la  rive 
droite  de  la  Tchkhéréméla,  entre  la  station  Biélogory  et  le  tunnel  Rouge. 


Fig.  7.  a.  —  Andésite  augitique.  Cri —  Sénonicn.  Cri —  Marnes  et  argi- 
les turoniennes.  Cr%  —  Calcaires  cénomaniens.  Cr\ —  Grès  du  gault 
Cr\  —  Grès  de  la  série  à  Desmoceras  Mayorianum  d'Orb.,  Besmo- 
ceras  Beudanti  Brong.  Cr\ —  Calcaires  et  marnes  de  la  série  à  Des- 
moceras Mayorianum  d'Orb.  de  la  zone  à  Ostrea  Couloni  Defr. 
I  \  —  Kimmeridgien. 


Le  profil  montre  qu'après  les  grès  du  gault  déjà  décrits  et  les 
calcaires  glauconieux  du  cénomanien  apparaissent  les  marnes  et  les 
grès  que  nous  classons  dans  le  turonien. 

Une  hauteur,  connue  sous  le  nom  de  Khanguébi  et  formée  presque 
exclusivement  de  roches  cénomaniennes,  s'étend  perpendiculairement  à 
la  Tchkhéréméla  à  l'ouest  de  la  station  Biélogory.  La  rivière  Tchkhéré- 
méla qui  traverse  cette  hauteur  y  a  creusé  une  profonde  gorge  très 
étroite  à  pentes  presque  verticales.  Non  loin  du  débouché  de  ce  défilé 


XXV 


11 


dans  la  vallée  Lâché,  une  série  de  grès  verdâtres  du  gault  émerge  de 
dessous  les  calcaires  cristallins  du  céaomanien,  d'abord  dans  le  lit  de 
la  Tchkhéréméla,  puis  dans  la  coupe  sur  la  rive  droite,  près  de  la 
voie  ferrée.  Ces  grès  verts  sont  accompagnés  de  grès  argileux  et  mar- 
neux et  de  marnes  calcarifères.  Les  horizons  supérieurs  sont  dépourvus 
de  restes  organiques;  les  horizons  inférieurs  au  contraire  en  renferment 
un  nombre  assez  considérable:  Dcsmoceras  Beudanti  Bvoug.,  Desmo- 
ceras  Mayorianum  d'Orb.,  Avanthoceras  mamillare  Schlot.,  Belem- 
nites  miniums  List.,  Belemnites  semicanaliculatus  BL,  Cerithium 
ornatissimum  Desh.  etc.  Les  marnes,  les  argiles  et  les  calcaires  du 
gault  contiennent  Ostrea  Couloni  Defr. 

Dans  la  moitié  occidentale  de  la  vallée  Lâché,  non  loin  du  tun- 
nel dit  Krassny,  surgit  de  dessous  les  grès  verts  de  la  zone  à  Dcsmo- 
ceras Beudanti,  une  série  d'argiles,  de  marnes  et  de  calcaires  du  gault 
de  la  zone  à  Ostrea  Couloni  Defr.  Les  horizons  supérieurs  de  cette 
série  consistent  principalement  en  argiles  et  marnes  très  argileuses. 
Toutes  ces  roches  renferment  la  faune  suivante:  Nautilus  Nechcria- 
nus  Pic  t.,  Nautilus  nov.  sp.,  Acanthoccras  crassicostatum  d'Orb., 
Phylloceras  Veïledae  Mieh.,  Belemnites  semicanaliculatus  Bl.,  Ostrea 
Couloni  Defr.,  Trigonia  daedalea  Park.,  Cyprina  cordiformis  d'Orb., 
Panopaea  plicata  d'Orb.,  Waldheimia  tamarindus  Dav.,  Terebratula 
Moutoniana  d'Orb.,  Rhynchonella  lineolata  Phil.,  Rhynclwnella  La- 
markiana  d'Orb.  etc. 

Pour  être  plus  clair  nous  donnons  le  profil  de  cette  coupe  (tig.  8) 
relevée  le  long  du  chemin  de  fer  3). 


OJ    _* 

S  ci 

(-1 

Chemin  de /or 

Fis.  8. 


Les  calcaires  argileux  et  les  marnes  de  la  zone  à  Ostrea  Couloni 
Defr.  accompagnent,  près  du  tunnel  Krassny,  l'andésite  augitique, 
comme  on  peut  l'observer  dans  l'affleurement  du  côté  gauche  (sud- 
occidental)  du  chemin  de  fer.  Le  membre  le  plus  inférieur  des  dépôts 
crétacés  locaux,  le  calcaire  à  caprotines  qui  supporte  ordinairement  les 
calcaires  et  les  marnes,  n'y  est  pas  visible;  on  le  voit  pour  la  première 
fois  distinctement  à  droite  de  la  Tchkhéréméla,  près  du  village  Twerki. 
Cette  circonstance  et  le  fait  que  de  l'autre  côté  de  l'affleurement  de 
l'andésite,  à  l'extrémité  occidentale  du  tunnel   Krassny   (fig.  8),  appa- 

r)  La  signification  des  lettres  est  la  même  que  celle  du  profil  7. 


12.  XXV 

raissent  des  grès  kimmeridgiens  rouges  fortement  ferrugineux,  font 
présumer  que  les  calcaires  argileux  et  marnes  de  la  zone  à  Ostrca 
Couloni  Defr.  y  recouvrent  les  calcaires  à  caprotines  en  discordance. 
Les  grès  kimmeridgiens  rougis  très  ferrugineux  qui  viennent  se 
montrer  au  bout  occidental  du  tunnel  Krassny,  remplacés  souvent  par 
des  grès  rouges  et  des  marnes  foncées,  s'étendent  de  là  vers  l'ouest  et 
sont  encore  une  fois  traversés  par  des  porpliyrites  près  de  l'embou- 
chure de  la  Dzirotala,  La  même  chose  s'observe  à  la  jonction  de  la 
rivière  Lossiant-Khéwi  et  de  la  Tchkhéréméla,  ainsi  qu'au  Charopani, 
c'est-à-dire  au  point  où  la  rivière  Kwirila  tombe  dans  la  Tchkhéréméla. 


XXVa 
EXCURSION  A  TKWIBOULI 


PAR 

S.    SIMONOWITCH. 


Bibliographie. 

Dubois  de  Montpéreux.    Voyage   autour   du   Caucase    etc.    Paris 

1839 — 43.  Six  volumes  et  mi  atlas. 
Abich.  Vergleichende  geol.  Grundziige  etc.  Prodromus  einer  Géologie 

der  kaukasisclieu  Làuder.  1858.  St.  Petersburg. 
Abich.  Quelques  observations   sur  la  houille  découverte  en  Imérétie. 

Journ.  d.  mines.  1817,  (en  russe). 
Abich.  Aperçu  de  mes   voyages   en   Transcaucasie  en  1864.    Moscou 

1865.  Soc.  Imp.  des  naturalistes  de  Moscou. 
Goeppert.  Ueber  das  Vorkommen  von  Liaspflanzen  im  Kaukasus  etc. 

Abhandlungen  der  Schles.  Gesellschaft   fur   Vaterl.    Cul- 

tur.  1861. 
E.  Favre.  Recherches  géologiques  dans  la  partie  centrale  de  la  chaîne 

du  Caucase.  Genève.  1875.  Accomp.  d'une  carte  géol,  etc. 
Hauer.  Jahrb.  der  K.  K.  geol.  Reichsanstalt.  1864   (Analyses  compa- 
ratives). 
Batzéwitch    et    Simonowitch.   Description   géologique    d'Okriba. 

Tiflis.  1873.  Avec  une  carte  géologique. 
Simonowitch,   Sorokin   et    Batzéwitch.    Description    géologique 

d'une   partie  des  districts  de  Koutaïs  et  de  Charopan  du 

gouv.  de  Koutaïs,  Tiflis,  1874.  Avec  une  carte  géologique. 
Simonowitsch,  Sorokin   et   Batzéwitch.    Description   géologique 

de  quelques  parties  des  districts  de  Koutaïs,  Letchkhoum. 

Sénak  etc.  Mat.  pour   la   géol.   du   Caucase.  1875.    Avec 

un  atlas. 
Kozovskoï.  Les  gisements  de  houille  de  Tkwibouli.  Journ.  des  mines. 

1893.  M  5—6,  p.  181.  Analyses. 

1 


XXVa 


•iinoquun 


'msï^a 


•sasna.mj 
qns  sao.m'og 


Voir  aussi  la  bibliographie  dans  le  guide 
le  long  de  la  Paon. 
£  Cartes  topographiques,  1  verste  et 
p  5  verstes  dans  le  pouce  an- 
~  glais,  publiées  par  la  sec- 
£  tion  togographique  Cauca- 
se sienne  de  l'Etat-Major. 
»  Cartes  géologiques  jointes  aux  tra- 
gj  vaux  des  géologues  du  Cau- 
[§  case  et  de  E.  Favre. 
P  Simonowitch  et  Sorokin.  Carte  géo- 
ce  logique  d'une  partie  du 
g  gouv.  de  Koutaïs,  avec 
tt.  texte  explicatif.  Publiée 
"p  par  l'Adm.  min.  du  Cau- 
B  case  en  1887.  Tiflis. 


•iqas.moji 


•i^^nf) 


k 


*tA13qOBAi^I   — | 


C\f 


Okriba,  situé  au  nord  de  Koutaïs, 
est  une  vaste  vallée  de  la  forme  d'une 
auge,  large  de  20  kilom.,  et  entourée 
presque  de  tous  les  côtés  de  roches 
crétacées.  Les  eaux  ne  trouvent  pas- 
sage dans  la  plaine  de  la  Colchide  que 
par  le  défilé  Tskhal-tsirel  et  la  gorge 
de  la  Dzérouli.  Cette  rivière  prend 
naissance,  ainsi  que  de  nombreux  ruis- 
seaux peuimportants(Tchirdilis-tzkkali, 
Moukbnari  etc.;,  au  flanc  sud  de  l'arête 
Nakéral  et  se  continue  sous  le  nom  de 
Tkwïbouli,  en  traversant  une  assez  large 
vallée,  entre  les  montagnes  Satzirsky  et 
Lagorisky. 

Sur  la  pente  nord  de  l'arête  Lago- 
risky, dans  une  localité  dite  Tzkhal-dos- 
savali,  au  pied  des  montagnes  de  La- 
gori  (chaîne  Dédobéri),  et  à  une  alti- 
tude de  1,511  pieds  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer,  la  Tkwibouli,  coulant  par 
places  sur  des  affleurements  naturels 
de  houille,  va  disparaître  en  deux  bras 
dans  les  escarpements  calcaires  d'âge 
crétacé.  Le  bras  gauche  entre  dans  une 
grotte  étroite,  le  bras  droit  se  déverse 
dans  une  espèce  de  puits.  Après  un  par- 
cours souterrain  de  près  de  4  verstes, 
les  deux  bras  réapparaissent  sur  l'autre 
côté  de  la  montagne,  au  nord  du  village 


XXV  a  3 

Dzwéri,  à  641  pieds  de  hauteur  absolue,  et  vont  se  continuer  sous  les 
noms  de  Dzérouli  et  Ckabi-tzkhali.  Le  côté  intérieur  de  la  vallée  d'O- 
kriba  est  occupée  sur  toute  son  étendue  par  de  puissantes  couches  du 
système  jurassique,  composées  de  roches  détritiques  avec  marnes  schis- 
teuses et  schistes,  de  grès  argileux  à  charbon  fossile,  de  diabases  et 
de  teschénites  [fig.  1). 

Du  côté  du  bas  cours  de  la  Tzkhal-tzitéla,  au  nord-est  de  Koutaïs, 
la  vallée  se  termine  par  les  dépôts  continus  du  gault  dont  nous  avons 
parlé  dans  le  „Guide  le  long  de  la  Rion".  Le  calcaire  à  Capro- 
tina  ammonia  d'Orb;,  s'étendant  vers  Guélati  et  Mozaméti,  forme 
au  premier  de  ces  monastères  une  élévation  qui  atteint  1,143  pieds  de 
hauteur  absolue  et  dont  l'escarpement  est  tourné  vers  le  nord-est.  Ces 
dépôts  y  recouvrent  une  assise  d'argiles  bigarrées,  superposées|  à  des 
grès  à  Pecopteris  exilis  Phi  11.  avec  intercalations  de  charbon.  Aux 
environs  du  village  Koursébi,  on  voit  deux  couches  de  charbon  sé- 
parées par  un  grès  micacé  (fig.  2).  Des  sondages,  enfoncés  dans  la 
couche  supérieure,  ont  montré  qu'à  la  profondeur   de   10  sagènes  elle 


2.  Groupe  d'argiles  bi- 
garrées et  de  roches  dé- 
tritiques de  l'étage 
oxfordien. 


5.  Grès  à  Pterophyh 

lum  caucasicum  et  à 

couches  de  lignite. 

Fig.  2. 


Schistes  argileux 
liasiques. 


atteint  1  arch.  10  verch.  d'épaisseur,  avec  plongement  au  SO  12°.  La 
couche  inférieure  est  moins  importante.  Le  charbon  est  assez  compact. 
L'analyse  y  a  constaté: 


Coke 74,70 


Humidité 5,40  70 

Matières  volatiles   ....    20,55  „ 

f  charbon— 38,30  % 

\  cendres  — 35,75  „ 

Donne  un  coke  non  agglutinant. 

Les  grès  recouvrent  les  puissants  schistes  liasiques  qui  forment  la 
partie  centrale  de  la  cuvette.  Ce  n'est  que  dans  le  lit  de  la  Tzkhal- 
tzitéli  que  des  nappes  de  diabase,  et  surtout  de  teschénite,  viennent  in- 
terrompre les  grès.  Outre  le  charbon,  on  trouve  partout  dans  les  grès 
des  troncs  d'arbre,  parfois  silicifiés,  parfois  transformés  en  lignite  noir 
luisant.  Des  traces  de  lignite  se  rencontrent  dans  toute  la  région  de 
la  vallée  d'Okriba,  à  Naboslébi,  Tcholéwi  etc.  Des  teschénites  et  diaba- 
ses se  trouvent,  le  long  de  la  vallée  de  la  Tzkhal-tzitéli,  au  pied  des 
monastères  Guélati  et  Koursébi,  dans  les  alentours  des  villages  Man- 
dikori  et  en  d'autres  points. 


4  XXVa 

Les  schistes  liasiques,  partout  plissés,  se  dirigent,  avec  leurs  in- 
tercalations  de  grès,  au  nord,  pour  aller  former,  au  pied  du  Nakéral, 
le  socle  du  gisement  de  houille  de  Tkwibouli,  et  disparaître,  de  même 
que  la  houille,  sous  le  massif  de  l'arête,  en  plongeant  ici  au  nord 
(fig.  3). 


Fig.  3. 

Les  gisements  de  houille  de  Tkwibouli  n'étaient  d'abord  con- 
nus, dans  toute  leur  épaisseur,  que  dans  la  colline  Ougrébi  et,  vers 
l'est,  dans  le  Samtchréli  ou  Kédour,  où,  dit-on,  on  exploitait  autrefois 
le  fer  oligiste  contenu  dans  la  masse  de  la  houille.  L'épaisseur  totale 
des  couches  de  charbon,  avec  le  schiste  carbonifère  et  le  grès  sous-ja- 
cent,  est  d'environ  20  m.  (fig.  4).  Parmi  les  restes  végétaux   que   l'on 


Fig.  4. 

rencontre  parfois  dans  les  grès,  Gôeppert  a  distingué  une  Pecopteris 
voisine  de  Pecopteris  exilis  Phill.,  Pterophyllum  caucasicum  Abich. 
{Pterophyllum  Abichi  Goep.)  Pterophyllum  taxinum  (Zomia  taxina), 


1,1 

-            o/o 

3,9 

6,5 

66,1 

66,3 

65,57 

63,33 

XXVa  5 

trouvés  dans  les  formations  oolithiques  de  Stonesfield,  et  des  Coniferae 
mal  déterminables. 

Les  analyses  comparatives  suivantes  de  Hauer,  tirées  de  l'ouvrage 
de  L.  Favre,  montrent  la  nature  de  la  houille  de  Tkwibouli: 

Tkwibouli.  Grossau.    Gresten.  Hinterliolz. 
Eau  1,9  1,3 

Cendres  8,5  10,1 

Coke  57,8 

Unités  calorifiques     62,40  55,75 

La  coupe  4  montre  la  corrélation  et  la  disposition  des  couches 
de  charbon  et   des   roches   encaissantes. 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  les  schistes  liasiqucs  plissés,  qui 
supportent  le  mur  du  aisément  de  Tkwiboul,  plongent  vers  le  nord,  en 
disparaissant  sous  la  montagne  Xakéral.  La  pente  sud  de  l'arête  est 
formée,  dans  l'ordre  ascendant,  des  roches  suivantes  (fig.  3): 

A'  —  Schistes  liasiques. 
£'  —  Grès. 
O  —  Charbon. 

Au  grès  sont  superposés: 

A  —  Conglomérats  granitiques. 

B  —  Argiles  micacées,  grès  bigarrés  et  sables. 

C  —  Argiles  calcarifères  avec  rares  intercalations  de  calcaire. 

D  —  Calcaires  dolomitiques  d'une  puissance  atteignant  20  m., 
contenant  de  rares  Terébratula  Moutoniana  d'Orb. 

E  —  Alternance  de  calcaires,  grès  et  dolomies,  intercalés  par- 
fois de  minces  couches  de  houille,  et  contenant  de  peti- 
tes Nerinea  et  Gaprotina  etc. 

F  —  Calcaire  semi-cristallin,  semblable  à  celui  de  Koutaïs,  par- 
tiellement dolomisé,  à  Caprotina  ammonia  et  rares  Teré- 
bratula Moutoniana  d'Orb. 

G  —  Forme  la  crête  de  l'arête  qui  atteint  1,237  m.  d'altitude 
absolue. 

Les  roches  F  et  G  ont  ensemble  une  puissance  d'environ  24  mètres. 


XXVI 
DE  LA  STATION  MIKHAÏLOW 


5 

PAR 


Borjom  et  Abas-Touniaii,  à  la  station  Rion. 


PAR 

A.    KONCHIN. 


Itinéraire:  Station  Mikhaïlowo.  Vallée  de  la  rivière  Koura.  Arête 
du  Souram.  Arête  Akhaltsikho-Imérétinsky.  Gorge  de  Bor- 
jom. Plateau  de  Borjom.  Eaux  minérales  de  Borjom. 

Le  rameau  de  Borjom  du  chemin  de  fer  du  Transcaucase  tourne. 
au  pied  du  Souram,  de  Mikhaïlowo  au  SW  pour  se  diriger,  le  long  de 
la  vallée  de  la  Koura,  vers  Borjom.  Sur  le  parcours  entre  le  Souram 
et  la  station  Mikhaïlowo  on  aperçoit  le  profil  complet  des  dépôts  cré- 
tacés. D'abord  ce  sont  des  calcaires  et  des  marnes  friables  du  gault  à 
Caprotina  Lonsdalei  et  Ostrea  Couloni  qui  affleurent,  puis  des  grès 
glauconieux  du  cénomanien,  enfin  des  argiles  feuilletées  du  sénonien  à 
G-alerites  albogalerus,  AnancMtes  ovahts,  Inoceramus  Cuvieri,  dis- 
paraissant près  de  Mikhaïlowo  sous  des  dépôts   marneux   sarmatiques. 

Entre  Mikhaïlowo  et  Borjom,  la  voie  ferrée  longe  pendant  plu- 
sieurs verstes  la  vallée  alluviale  de  la  Koura;  ensuite  elle  entre  dans 
une  profonde  gorge  rocheuse  que  la  Koura  s'est  creusée  à  travers  les 
rameaux  sud  de  l'arête  Akhaltsikho-Imérétinsky.  La  gorge  montre  des 
couches  éocènes  fortement  redressées,  déchirées  dans  diverses  direc- 
tions, renfermant  Nùmmulites  laevigata,  Grassatella  tumida,  Ostrea  bel- 
lovacina  etc.  Les  roches  qui  y  affleurent  sont  des  grès  argileux,  des 
marnes  et  des  argiles  grises,  accompagnés  d'argiles  siliceuses  et  de 
grès,  souvent  de  couleur  rosée,  rouge  ou  verte.  Toutes  ces  roches  sont 
finement  stratifiées,  intercalées  en   concordance    de  nappes   de  tuf  an- 


2  XXVI 

désitique  dont  la  structure  est  tantôt  à  gros  grain,   tantôt  à  grain  tin. 
Çà  et  là  les  roches  andésitiques  s'étalent  en  dykes. 

Le  plateau  de  Borjoni  est  formé  par  une  étroite  coulée  de  lave 
andésitique  qui  est  venue  recouvrir,  dans  le  triangle  entre  les  rivières 
Borjomka,  Tchornaïa  et  Koura,  les  dépôts  sédimentaires.  Ces  trois  ri- 
vières se  sont  creusé  de  profondes  gorges  aux  bords  de  la  lave.  Le  mou- 
vement de  la  lave  a  été  arrêté,  selon  toute  apparence,  par  le  soulève- 
ment de  l'arête  Akhaltsikho-Imérétinsky,  par  suite  de  quoi  il  n'y  a'point 
de  lave  de  l'autre   côté   de  la  Koura   et  on  n'y  voit  affleurer  que  des 


■n 


1BI1 


andésitiques. 


Roches  détri- 
tiques   de  la 
lave  andési- 
tique. 


Marnes,  argi- 
les et  grès  oli- 
gocènes. 


Tufs  andé- 
sitiques. 


Coupe  de  la  gorge  et  du  plateau  de  Borjom. 


roches  sédimentaires.  La  même  circonstance  a  donné  au  plateau  de 
Borjoni  sa  forme  orographique  originale  qui  rappelle  les  contours  d'une 
botte.  Ce  plateau,  bordé  de  trois  profondes  gorges,  recouvert  d'une  fo- 
rêt de  sapin,  est  une  des  meilleures  stations  aérothérapeutiques.' 

La  petite  rivière  Borjomka  s'est  creusé  passage,  au  point  de  sa  jonc- 
tion avec  la  Koura,  à  travers  la  voûte  anticlinale  des  strates  éocènes. 
Une  fente  exokinétique,  due  à  la  rupture  anticlinale  des  couches  re- 
couvertes par  une  assise  peu  considérable  de  gravier  fluviatile  et  de 
sable,  donne  issue  aux  sources  minérales  à  carbonate  d'alcali  de  Bor- 
jom, le  Vichy  russe. 

Le  flanc  gauche  de  la  gorge  de  Borjom  est  constitué  par  des  marnes 
éocènes  et  des  grès  fortement  redressés,  traversés  par  places  par  des 
tufs  d'andésite  amphibolique  et  augitique. 

La  Borjomka  et  la  Tchornaïa  sourdent  des  nappes  de  lave  du  pla- 


XXVI  3 

teau  volcanique  Akhalkalak,   parsemé   de   volcans   éteints,    de  lacs  de 
cratères  et  d'autres  traces  de  l'activité  volcanique. 


Itinéraire:  Gorge  d'Atskhour  de  la  rivière  Koura.  Vallon  d'Akhalt- 
sikh.  Arête  Akhaltsikho-Imérétinsky.  Plateau  d'Akhalka- 
lak.  Gorge  de  la  rivière  Poskhovtchaï.  Gorge  d'Abas-Tou- 
man.  Eaux  minérales. 

De  Borjom  la  route  remonte  le  long  de  la  rivière  Koura  jusqu'à 
sa  jonction  avec  la  rivière  Poskhovtchaï.  L'étroite  et  profonde  gorge 
coupe  une  série  de  roches  de  l'éocène  moyen:  grès  argileux  très  cal- 
carifères  et  calcaires  jaunâtres  ou  brunâtres.  En  dehors  de  Nwmmm- 
Utes  laevigata  et  Crassatella  tumida  on  y  rencontre  Crassatelîa  sul- 
cata,  Venus  incrassata,  Turritella  aedita  etc.  En  plusieurs  endroits 
ces  roches  sont  traversées  par  des  dykes  d'andésite,  verticaux  ou  for- 
tement inclinés. 

A  Akhaltsikh  la  série  des  grès  éocènes  recouvre  une  assise  d'ar- 
giles schisteuses  d'un  gris  foncé  et  de  marnes  de  l'éocène  supérieur  à 
écailles  de  Mclctta  sardinites,  Zens  çoJcïdcus  etc.  De  ces  roches  sour- 
dent  des  eaux  minérales  du  type  de  Guniadi  Janos,  contenant  du  sel 
de  Glauber. 

Les  couches  de  l'éocène  supérieur  à  l'extrémité  nord  du  vallon 
d' Akhaltsikh,  c'est-à-dire  au  versant  sud  de  l'arête  Akhaltsikho-Iméré- 
tinsky,  sont  recouvertes  en  discordance  par  des  grès  marneux  oligo- 
cènes, par  places  très  ferrugineux,  à  Cardiwm  aralense,  Isocardia 
crassa,  Tellina  Benedeni  etc. 

L'extrémité  sud  du  vallon  d'Akhaltsikh  est  cachée  sous  des  nappes 
et  \le  puissantes  coulées  de  lave  descendant  dans  le  bassin  d'Akhaltsik 
du  haut  du  plateau  volcanique  d' Akhalkalak,  qui  atteint  en  plusieurs 
points  10000  pieds  d'altitude  absolue. 

Une  de  ces  nappes  de  lave,  Pirsagat,  s'observe,  à  8000  pied  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer,  dans  l'angle  formé  par  la  jonction  des  ri- 
vières Kobliantcha  et  Abastoumanka  avec  la  Poskhovtchaï.  Une  autre 
coulée,  Toutadjwari,  à  4600  pieds  de  hauteur  absolue,  occupe  l'angle 
opposé,  entre  le  confluent  des  rivières  Abastoumanka  et  Poskhovtchaï. 
De  cette  manière  l'Abastoumanka  traverse  dans  son  cours,  inférieur, 
jusqu'à  son  entrée  dans  la  gorge  à  eaux  minérales,  des  dépôts  fragmen- 
taires de  roches  volcaniques. 

La  gorge  d'Abas-ïouman  croise  la  stratification  des  marnes  et  grès 
éocènes,  intercalés  çà  et  là  par  des  nappes  d'andésite  augitique  et  am- 
phibolique.  De  puissants  dykes  andésitiques  se  voient  à  rentrée  dans 
la  gorge,  au  coin  formé  par  le  confluent  de  la  Kourtskhana  avec  l'Abas- 
toumanka. Un  autre  affleurement  d'andésite,  plus  puissant  encore,  s'ob- 
serve au  milieu  de  la  gorge,  là  où  de  nombreuses  fissures  entokinéti- 
ques,  recoupant  le  dyke  andésitique,  livrent  passage  à  des  eaux  miné- 
rales chaudes. 


4  XXVI 

Le  mur  et  le  toit  des  roches  andésitiques  sont  formés  de  marne  et 
grès  schisteux  de  diverses  couleurs  et  d'une  grande  dureté,  grâce  au 
métamorphisme  que  leur  ont  fait  subir  les  roches  andésitiques,  projetées 
très  probablement  sous  l'eau  à  l'époque  éocène.  On  peut  suivre  les 
dykes  andésitiques  vers  le  haut,  sur  les  deux  pentes  de  la  gorge  d'Abas- 
Tounian,  jusqu'à  la  crête  de  l'Idsouiouk  d'une  part,  jusqu'à  celle  du 
Tsotsol  d'autre  part. 

Itinéraire:    Cours   supérieur   de  la  rivière  Abastoumanka.  Faîte  Zé- 
karsky.  Eaux  minérales  de  Zékar.    Gorge  de  Iiagdad.  Ri- 
vière Piion. 
A  partir  des  sources  minérales  d'Abas-Toumaii,  la   route  se  dirige 
vers  le  haut  de  la  gorge  par  une  série  de  roches  marneuses  et  de  grès 
schisteux,    tant  éocènes   qu'oligocènes.    Dans  la  partie   moyenne  de  la 
gorge  ces  roches   sont   soulevées  en  pli  anticlinal.  La  montée  au  faîte 
Zékarsky  commence   près   du    confluent    de   l'Olsbiri  et  de  l'Abastou- 
manka.  En  deux  points  se. montrent  de  puissants  dykes  d'andésite  qui, 
au  cours  inférieur  de  l'Olsbiri,  forment  une  porte  gigantesque,  appelée  pour 
son  aspect  pittoresque   ..Porte  d'enchantement"  (Vorota  otcharovania). 


Sources  minérales 
de  Zékar. 


Arête  de  Zékar, 


Sources  minérales 
d'Abas-Touman. 


Marnes  oligocènes  et  grès.  Tufs  d'andésite. 

Coupe  de  l'arête  de  Zékar. 

A  la  1-re  verste  de  la  montée  on  voit  des  couches  d'andésite  vert 
foncé,  interstratifiées  de  marnes  schisteuses  éocènes,  fortement  recour- 
bées dans  la  direction  de  la  stratification. 

A  la  2-me  et  la  3-me  verste  apparaissent,  entre  des  marnes  blan- 
ches, vertes  et  rougeâtres,  partiellement  métamorphisées.  des  nappes 
d'andésite,  caractéristiques  par  leur  structure  sphéroïdale  ou  concen- 
trique à  lames  rebondies.  Par  places  la  roche  semble  composée  de  no- 
dules de  diverse  grosseur  qui,  coupées  en  deux,  montrent  une  structure 
semblable  à  celle  d'un  ognon. 

La  4-me  verste  de  la  montée  et  la  crête  de  l'arête  Zékarsky  se 
montrent  constituées  par  des  roches  détritiques    de  l'éocène  supérieur, 


XXVI  5 

tufs  andésitiques,  grès  tufeux  et  argiles,  brèches  et  conglomérats.  Les 
argiles  diversement  colorées  et  les  marnes  font  souvent  défaut.  Ces  ro- 
ches friables  offrant  peu  de  résistance  aux  forces  érosives,  les  torrents 
de  pluie  en  charrient  des  masses  considérables  dans  la  vallée  de  la  ri- 
vière Abastoumanka,  En  certains  rares  points  on  observe  des  affleure- 
ments très  typiques  de  clykes  d'andésite  augitique  présentant  une  sépa- 
ration franche  en  colonnes  prismatiques. 

Des  roches  du  même  âge  et  de  la  même  nature  pétrographique 
composent  la  descente  du  faîte  aux  eaux  minérales  de  Zékarsk.  Au  pied 
•de  l'arête,  dans  la  gorge  de  la  rivière  Kerchawéti,  affleurent  de  puis- 
santes roches  andésitiques  dont  les  fissures  entokinétiques  donnent  pas- 
sage à  des  eaux  minérales  chaudes  de  la  même  composition  chimique 
que  celles  d'Abastouman,  mais  d'une  température  plus  basse  de  10°. 

En  suivant  le  cours  de  la  rivière  Khanitskali,  la  route  traverse  une 
étroite  gorge  creusée  dans  des  roches  paléogènes.  A  l'approche  du  vil- 
lage Bagdad  le  défilé  devient  plus  large  et  prend  l'aspect  d'une  vallée 
cultivée. 

A  partir  de  Bagdad  jusqu'à  la  station  Rion,  la  route  traverse  la 
plaine  de  la  vallée  alluviale  de  la  rivière  Rion,  occupée  en  partie  par 
de  magnifiques  jardins  et  vignobles,  en  partie  boisée  de  belles  forêts, 
cà  et  là  déserte  et  marécageuse. 


XXVII 
LES  ENVIRONS  DE  KOUTAÏS 

'      et 

la  vallée  de  la  rivière  Rion  entre  Koutaïs  et  l'arête 

Mamisson. 

PAR 

SIMONOVITCH. 


Bibliographie. 

P allas.   Reise   durch   verscliiedene   Provinzen   des  russischen  Reichs. 

1771—76,  St.  Petersb. 
Guedenstedt.   Reise   durch   Russland   imd  ini  caucasischen  Gebirge. 

1787—1791,  St.  Pet, 
Guedenstedt.   Reise  nach   Géorgien   und  Imeretien.    Von  Klaprotli. 

1815,  Berlin. 
Guedenstedt.  Beschreibung  der  kaukasischen  Lânder.  Von  Klaprotli. 

1834,  Berlin. 
Engelhard  t   und   Par  rot.    Reise   in  die  Krym   und   don  Kaukasus. 

Berlin,  1815. 
Kupfer.  Voyage  dans  les  environs  du  Mont  Elbrous  dans  le  Caucase 

en  1829:  St.  Pétersbourg,  1830. 
Eichwald.   Reise  auf  dem  Kaspischen   Meere   und  dem  Kaukasus  in 

den  Jahren  1825—26.  Stuttgart  und  Tubingen,  1834—37, 
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Paris,  1839—43. 
Koch.  Reise  durch  Russland  und  den  kaukasischen  Isthmus.  Stuttg.  u. 

Tubingen,  1842. 
Ho  mm  aire  de  Hell.  Les  steppes  de  la  mer  Caspienne,  le  Caucase  etc. 

Paris,  1843—45. 

1 


2  XXVII 

Murtchison,  Verneuil  et  Këyserling.  Geology  of  Russia.  T.  I. 

Abich.  Geologische  Skizzen  aus  Transkaukasien  (Bullet.  de  la  seet. 
phys.-math.  de  l'Acad.  d.  se.  de  St.  Pétersb.  1847,  t.  Y). 

Abich.  Erlâuterungen  zu  einem  Profile  dureb  den  Abbang  des  Kau- 
kasus  vom  Elbruz  bis  zum  Besebtaou  (Zeitscb.  fur  allge- 
meine  Erdkunde.  Berlin,  1853). 

Abich.  Bas  Meschische  oder  Karth-Imeretimische  Grenzgebirge  in 
geologiscber  und  climatologischer  Beziehung  (Bull,  classe 
phys.-math.  de  l'Acad.  Imp.  d.  se.  de  St.  Pétersb.,  t.  IX,  29). 

Abich.  Yergleichende  Grundztige  der  Géologie  des  Kaukasus,  wie  der 
armenischen  und  nordpersischen  Gebirge  (Mém.  de  l'Acad. 
des  se.  de  St.  Pétersb.  1859,  IX). 

Abich.  Sur  la  structure  et  la  géologie  du  Daghestan  (ibid.  1862). 

Abich.  Beitrâge  zur  geologischen  Kenntniss  der  Thermalquellen  in 
den  kaukasischen  Làndern.  Tiflis,  1865. 

Abich.  Aperçu  de  mes  voyages  en  Transcaucasie  en  1864  (Bullet.  de 
la  soc.  des  natural.  de  Moscou,  1865). 

Abich.  Zur  Géologie  des  sudostlichen  Kaukasus  (Mél.  phys.  et  chim. 
tirés  des  Bullet.  de  l'Acad.  Imp.  d.  se.  de  St.  Pétersb.,  1866). 

Abich.  Etudes  sur  les  glaciers  actuels  et  anciens  du  Caucase.  Tiflis, 
1870. 

Abich,  Bemerkungen  iiber  die  Gerôll-  und  Trummerablagerungen  aus 
der  Gletscherzeit  im  Kaukasus  (Mélanges  phys.  et  chim. 
tirés  des  Bull,  de  l'Acad.  Imp.  d.  se.  de  St.  Pétersb.). 

Trestrfield.  Travels  in  the  central  Caucasus  and  Bashan,  1869,  et 
autres  oeuvres  du  même  auteur. 

Abich.  Ueber  die  Lage  der  Schneegrenze  und  die  Gletscher  der  Ge- 
genwart  im  Kaukasus  (Bull,  de  l'Acad.  des  se.  de  St.  Pé- 
tersbourg,  t.  XXIY). 

Stebnitsky.  Sur  l'élévation  de  la  ligne  des  neiges  éternelles  du  Cau- 
case (Bull,  de  la  Soc.  Imp.  russe  de  géographie,  t.  IX). 

Stebnitsky.  Observations  sur  l'extension  des  glaciers  du  Caucase 
(Bull,  de  la  Soc.  Imp.  russe  de  géographie,  section  du 
Caucase,  t.  Y). 

Dinik.  Les  glaciers  anciens  et  actuels  du  Caucase  (Mémoires  de  la 
Soc.  Imp.  Busse  de  Géographie,  section  du  Caucase,  t.  XIV). 

Gro"\vé.  Le  Caucase  froid.  1881,  St.  Pétersbourg. 

Favre.  Recherches  géologiques  dans  la  partie  centrale  de  la  chaîne 
du  Caucase.  Genève,  1875. 

Matériaux  pour  la  géologie  du  Caucase,  1873—95,  édit.  de 
l'Admin.  min.  du  Caucase,  avec  nombreuses  cartes  et  pro- 
fils. Articles  de  m-rs  Barbot  de  Marny,  Konchin, 
Batsévitch,  Sorokin,  Gavrilow  et  Simonowitch.  Les 
travaux  de  m-rs  Batsévitch,  Sorokin  et  Simonowitch 
concernent  principalement  le  Transcaucase  de  l'ouest  et, 
en  partie,  du  sud  et  du  nord:  ceux  de  m-rs  Barbot  de 
Marny.  Konchin  et  Gavrilow  sont  relatifs  au  Caucase 


XXVII  3 

du  nord,  au  Petit  Caucase,  au  Daghestan  et  à  la  presqu'île 
d'Anclieron. 

Simonowitch  et  Sorokin.  Carte  géologique  -d'une  partie  du  gouver- 
nement de  Koutaïs  avec  texte  explicatif,  édit.  de  l'Admin. 
min.  du  Caucase.  1887,  Tiflis. 

Simonowitch.  Classification  de  la  craie  du  Caucase.  Travaux  du  VI 
Congrès  des  naturalistes  et  médecins.  St.  Pétersbourg,  1879. 

Karakasch.  Sur  la  faune  des  dépôts  crétacés  dans  les  vallées  des  ri- 
vières Assa  et  Kambilavka  etc.  St.  Pétersbourg,  1893. 

•Cartes  topographiques,  une  de  1  verste,  une  autre  de  5  verstes, 
publiées  par  la  Section  topograpliique  du  Caucase  de 
l'Etat-Major. 

fartes  géologiques,  jointes  aux  „Matériaux  pour  la  géologie  du 
Caucase".  1873—95. 

Simonovitch  et  Sorokin.  Carte  géologique  d'une  partie  du  gouv.  de 
Koutaïs.  1887. 

Favre.  Carte  géologique  de  la  partie  centrale  du  Caucase,  jointe  à 
ses  Recherches  géologiques  dans  la  partie  centrale  de  la 
chaîne  du  Caucase".  1875. 

A.  Inostranzew.  A  travers  la  chaîne  principale  du  Caucase.  Explo- 
rations géologiques  pour  le  chemin  de  fer  projeté  à  tra- 
vers l'arête  Arkhatsky,  faites  entre  Wladikavkaz  et  Tiflis. 
Compte  rendu  de  l'Administration  des  chemins  de  fer  de 
la  Couronne.  St.  Pétersbourg,  1896. 

Afin  que  le  profil  Koutaïs-Mamisson  soit  compréhensible  sans  ex- 
cursions secondaires  dans  les  défilés  latéraux,  nous  nous  permettrons 
•de  faire  quelques  observations  sur  l'ensemble  de  la  géologie  du  Cau- 
rase. 

Les  roches  cristallines  qui,  on  le  sait,  jouent  un  rôle  important  dans 
la  composition  de  la  chaîne  du  Caucase,  suivent  une  direction  géné- 
rale WÎSTW — ESE.  S'étendant  en  bande  large  de  30  kilomètres  sur  le 
méridien  de  l'Elbrous  et  servant  de  base  au  cône  de  l'Elbrous  et  aux 
dépôts  mésozoïques,  elles  constituent  la  chaîne  centrale.  La  largeur  de 
■cette  bande  diminue  vers  l'est  sans  que  toutefois,  sur  un  parcours  de 
120  kilomètres,  la  hauteur  de  la  chaîne  ne  devienne  moindre:  aucun 
des  cols  n'a  moins  de  3000  mètres  d'altitude.  L'axe  centrale  de  la 
chaîne,  formée  par  du  granité,  s'abaisse  rapidement  dans  la  pente  sud 
de  la  partie  supérieure  des  vallées  de  l'Ingour  et  de  la  Eion.  Les 
schistes  cristallins  et  les  gneiss  disparaissent  sous  le  granité  où  ils  re- 
couvrent des  dépôts  plus  récents  (dislocation  renversée),  alors  que  sur 
la  pente  nord  ils  se  voient  normalement  stratifiés  sur  le  granité,  for- 
mant en  même  temps  une  bande  élevée,  très  favorable  au  développement 
des  glaciers.  A  l'est  du  Mont  Adaï-khokh  (Mont  de  Dieu,  point  du  croi- 
sement de  la  chaîne  principale  et  de  la  chaîne  latérale)  les  roches 
cristallines,  rejetées  sur  la  pente  du  nord,  cessent  de  former  la  ligne 
du  partage  des  eaux:  bien  que   leur  hauteur  soit  toujours  encore  con- 

1* 


4  XXVII 

sidérable,  elles  diminuent   rapidement   en  largeur  pour  disparaître  en- 
tièrement à  l'est  de  la  vallée  de  la  Térek. 

Un  autre  nœud  cristallin,  principalement  du  granité— et  partielle- 
ment de  la  syénite,  est  situé  vers  le  sud  de  celui  dont  nous  venons  de 
parler;  il  forme  le  massif  de  l'arête  Meskhisky,  ainsi  que  sa  terrasse 
occidentale,  connue  sous  le  nom  de  Satsérétlo.  Se  dirigeant  du  NE  au 
SW,  il  sépare  les  bassins  de  la  Eion  et  de  la  Koura,  c'est-à-dire  les 
bassins  de  la  Mer  Noire  et  de  la  Caspienne.  Il  est  entouré  de  coucbes 
faiblement  inclinées  de  dépôts  secondaires  et  tertiaires. 

„Des  schistes  argileux  anciens  s'étendent  avec  une  largeur 
considérable  vers  le  sud  des  roches  cristallines.  Ces  schistes,  souvent 
ardoisiers,  dépourvus  de  fossiles  ou  n'en  contenant  qu'une  faible  quantité, 
plongent,  au  flanc  sud  de  l'arête  (habituellement  vers  NE)  sous  des 
schistes  cristallins  et  forment  eux-mêmes  des  montagnes  élevées.  Sur 
le  flanc  nord,  au  contraire,  ils  apparaissent  en  couches  verticales  au 
milieu  des  roches  cristallines.  BythrotrepMs  Hall.,  le  seul  reste  orga- 
nique qu'on  trouve  dans  les  schistes  argileux,  indique  leur  âge  pa- 
léozoïque. 

Au  flanc  sud  viennent  directement  se  rattacher  à  ces  formations 
des  schistes  argileux  et  des  grès  houillifères  qui  appartiennent  au  jura 
(lias  et  en  partie  doggerl.  Dans  ces  roches,  surtout  dans  les  grès  su- 
bordonnés aux  schistes  basiques,  on  trouve,  outre  des  formes  végéta- 
les jurassiques,  quantité  de  blocaux  de  „schistes  argileux  anciens".  La 
section  inférieure  du  jura,  bien  exprimée  aux  deux  pentes,  représente 
soit  un  dépôt  marin  littoral,  soit  un  dépôt  lacustre  ou  terrestre, 
et  consiste  en  grès  ou  en  marnes.  Les  couches,  généralement  pauvres 
en  restes  organiques,  ne  renferment  que  des  débris  de  plantes  ter- 
restres, étudiées  déjà  par  Goeppert  et  rapportées  par  lui  au  lias  (Pte- 
rophyllum  caucasicnm  Al).,  Pt,  Abichianuvn  Goep.,  Pccoptcris  exilis, 
Phi  IL,  Zamitcs  sp.,  Conifeme  etc.).  De  plus  on  y  trouve  des  gisements 
considérables  de  lignite  et  de  houille.  Les  fossiles  marins  que  l'on  y 
rencontre,  se  rapportent  soit  au  lias  (Harpoceras  Toarccnse  d'Orb.)r 
soit  à  l'oolithe  inférieur  et  moyen  (Harpoceras  Murchisoni  Sow., 
StepTianoceras  Humphrycsianum  Sow.,  Phylîoceras  tripartitum  Ziet). 
Au  versant  nord,  ces  couches  plongent  régulièrement  vers  le  nord;  au 
versant  sud,  elles  sont  fortement  disloquées  et  plissées.  Entre  les  cou- 
ches viennent  affleurer  en  beaucoup  de  points  des  roches  récentes  et 
éruptivcs — mélaphyres,  diabases,  porphyrites  augitiques,  teschénites.  La 
formation  de  ces  dépôts  semble  avoir  commencé  à  l'époque  basique  et 
s'être  continuée  sans  interruption  jusqu'à  l'époque  bathonienne. 

La  section  supérieure  du  jurassique  est  presque  entièrement  formée 
de  calcaires.  Au  versant  sud  elle  est  encore  peu  connue;  jusqu'ici  on 
ne  l'a  trouvée  qu'en  quelques  rares  points:  calcaires  ferrugineux  et 
grès  de  Katskha,  Chroch,  Kwirila  (Cardioceras  aJtcrnans  Buch.,  Po- 
sidonia  ornata  Quenst.,  Bhynchonella  lacunosa  Quenst.  etc.),  cal- 
caires et  grès  des  village  Khirkhonissi  et  Korta  dans  la  région  Eatcha 
(Phylloceras  tatricum  Pusch.,  THgonia  costata  Go  éd.,  Hemicidaris 


XXVII  5 

■crenidaris  Ag.).  Au  versant  nord,  au  contraire,  elle  est  puissante  et 
forme  une  chaîne  élevée.  On  y  distingue,  de  bas  en  haut,  les  dépôts 
suivants:  calcaires  à  fossiles  hathoniens  et  calloviens  (Parhinsonia 
Parkinsoni  Sow.,  MacrocephalHcs  macroccphahis  S  chiot.,  Bhyn- 
clwneïïa  varians  Schlot.);  calcaire  à  crinoïdes;  oolithe  ferrugineuse  à 
Belemnites  hastatus  Blain.,  Cosmoccras  Jason  Rein..  Harpoccras 
lunula  d'Orb.,  Pcïtoccras  athleta  Phill.,  Stepîiahoceras  corônàtûm 
Brug.;  calcaires  siliceux  à  Cidaris  florigemma  M  uns  t.;  calcaires 
magnésiaux  à  Ncrinea  et  Diccras:  calcaires  à  Pteroceras. 

La  puissance  de  ces  calcaires,  par  ex.  dans  la  vallée  de  Pardon, 
atteint  pour  le  moins  800  mètres. 

Le  système  crétacé,  très  puissant  au  Caucase,  est  superposé  au 
versant  nord  à  la  section  supérieure  du  jura,  tandis  qu'au  versant  sud 
il  repose  presque  partout  sur  la  section  inférieure  du  jura  et  même 
sur  les  granités. 

La  coupe  la  plus  instructive  du  système  se  voit  près  de  Kislo- 
wodsk.  L'étage  néoeomien  commence  par  des  calcaires  et  marnes  à 
Nautilus  pseudoclcgans  d'Orb.,  Astartë  neocomiensis  d'Orb.,  Ostrea 
CouJoni  Defr.;  puis  viennent  des  oolithes  ferrugineuses  et  des  grès 
verts  à  Belcmniteïïa  minima  Zitt..  Cardhim  Boulinianum  d'Orb., 
Trigonia  alaeformis  Park..  Tr.  Daedàlea  Park.  Au-dessus  de  ces 
couches,  d'une  épaisseur  totale  jusqu'à  350  m.,  s'élèvent  en  saillie  des 
calcaires  blanc  grisâtre  d'une  puissance,  près  de  Kislowodsk,  de  200 
mètres,  correspondant  à  la  craie  blanche  à  Inoceràmus  CHspi  Mont., 
Pachydiscus  Baeri  Si  m.  et  Ananchytes. 

Les  dépôts  crétacés  du  versant  sud  offrent  un  tout  autre  carac- 
tère. L'étage  néoeomien,  autant  que  nous  le  sachions,  n'y  est  pas  exprimé 
(paléontologiquement)  d'une  manière  nette.  Les  calcaires  et  dolomies 
à  Caprotina  (Trequiema)  ammonia  d'Orb.,  Capr.  Lonsdàlei  d'Orb., 
qui  sont  à  la  base  du  gault  en  formant  l'horizon  inférieur  à  ru- 
distes,  correspondent  à  l'étage  urgonien.  Les  calcaires  urgoniens  qui 
jouent  un  rôle  important  dans  l'orographie  du  versant  sud,  forment 
des  chaînes  à  parois  escarpées  dont  ils  constituent  même  les  sommets 
culminants  atteignant  parfois  l'altitude  des  Alpes.  En  dessus  viennent 
les  calcaires,  marnes  et  grès  verts  du  gault,  renfermant  Ancyloccras 
Matheronicmum  d'Orb.,  Scaphites  Itcani  d'Orb.,  Phylloceras  Velle- 
dac  Mie  h.,  Belemnitella  minima  Ziet.,  B.  semicànaliculata  Bl.,  Ostrea 
CouJoni  Defr.,  Haploceras  Beudanti  Brug.,  BhyncTionetta  lineolata 
Phill.,  Terebr.atula  Moittoniana  d'Orb.  etc.  La  section  supérieure 
du  crétacé  présente  des  calcaires  à  noyaux  de  silex  et  Ananchites 
orata  Lam.  etc.,  et  des  marnes  à  Inoceràmus  labiatus  La  m.  etc.  Les 
couches  nummulitiques  qui,  on  le  sait,  manquent  au  versant  nord,  sont 
faiblement  développées  au  versant  sud  où  ils  n'apparaissent  qu'en  ban- 
des étroites,  dans  les  vallées  des  rivières  Tskheniss-tskhala  et  Puon, 
de  marnes  schisteuses  à  Numnmlitcs  Murchisoni  Brun.,  JV.  Biarit- 
zana  d'Arch.,  Orbitolites  discus  Bert.  etc.  Par  contre  les  dépôts 
miocènes  sont  très  puissants  au  versant  sud,    notamment   les   couches 


G  XXVII 

sarmatiques  qui  bordent  le  bassin  de  la  Mingrélie,  occupent  les  plai- 
nes ondulées  de  la  Eartalinie,  de  la  Kakhétie  et  le  plateau  Satsérétlo 
et  séparent  les  profonds  golfes  des  régions  Letchkhout  et  Ratcha.  Ces 
couches,  riches  en  fossiles  (Tapes  gregaria  Port,  Cardiwm  obsoletwm 
Eichw.  etc.)  sont  fortement  disloquées.  Les  couches  nummulitiques  et 
sarmatiques  sont  séparées  par  un  étage,  appelé  par  les  géologues  du 
Caucase  „étage  à  poissons".  Cet  étage  se  compose  de  marnes  schisteu- 
ses, d'argiles  et  de  marnes  friables  et  contient,  avec  Meletta  sarMni- 
tes,  Lamna,  Otodus  etc.,  etc.,  d'énormes  gisements  de  minerai  man- 
ganèse. 

Les  grandes  éruptions  volcaniques  ont  eu  lieu  au  Caucase  à  la 
fin  de  la  période  tertiaire  ou  au  commencement  de  la  posttertiaire. 
Leur  influence  sur  le  soulèvement  de  la  chaîne  n'a  été  que  purement 
locale.  Le  cône  de  l'Elbrous  (5,646  m.)  constitué  par  de  l'andésite 
quartzeuse,  s'est  élevé  au  milieu  de  roches  cristallines  au  point  où  la 
partie  occidentale  du  Caucase  atteint  sa  plus  grande  largeur  et  où  les 
formations  sédimentaires  sont  le  moins  soulevées.  Le  cône  du  Kazbek 
(5,643  m.)  formé  d'une  andésite  moins  quartzeuse,  s'est  formé  au  point 
où  viennent  se  toucher  les  roches  cristallines  et  les  schistes  argileux. 
C'est  l'endroit  du  plus  grand  resserrement  de  la  chaîne  et  du  plus 
fort  soulèvement  des  dépôts.  D'autres  éruptions  moins  importantes 
d'andésite,  de  dolente,  de  basalte,  ont  eu  lieu  sur  divers  points  de  la 
chaîne,  principalement  au  versant  sud.  La  majeure  partie  des  coulées 
de  lave,  émergées  de  ces  centres  principaux,  se  sont  étalées  sur  les 
puissantes  assises  de  blocs. 

De  cette  manière  les  structures  orographique  et  géologique  des 
deux  versants  de  la  chaîne  du  Caucase  se  présentent  sous  des  aspects 
fort  différents.  Sur  le  versant  nord,  les  dépôts  mésozoïques  et  tertiaires 
sont  déposés  régulièrement,  formant  une  série  de  couches  inclinées 
vers  le  nord  et  disposées  en  gradins,  les  unes  après  les  autres,  de  sorte 
qu'en  s'éloignant  de  l'axe  centrale,  on  voit  apparaître  successivement 
les  zones  des  dépôts  jurassiques,  du  néocomien  supérieur  et  de  l'infé- 
rieur, du  grès  vert,,  de  la  craie  et  des  couches  tertiaires.  Depuis  l'épo- 
que jurassique,  le  flanc  nord  n'a  subi  que  des  oscillations  lentes 
qui  n'ont  pas  changé  son  relief  et  le  soulèvement  qui  a  placé  les 
dépôts  à  leur  hauteur  actuelle.  Le  versant  sud  au  contraire,  où  abon- 
dent les  roches  éruptives  et  qui  est  situé  dans  le  voisinage  du  plateau 
de  l'Arménie,  a  été  affecté  par  des  mouvements  plus  intensifs  dont  les^ 
effets,  plissements  et  failles,  ont  donné  aux  dépôts  une  grande  irré- 
gularité. Les  couches  plus  anciennes  que  le  crétacé  accusent  presque 
partout  un  plongement  vers  le  nord.  Une  immense  faille,  qui  a  presque 
entièrement  fait  disparaître  les  calcaires  au  nord  des  Monts  Mesquesr 
s'observe  dans  les  vallées  des  rivières  Aragwa,  Kson,  Medsoudy, 
Liakhwa;  une  autre  faille  se  voit  dans  les  vallées  de  la  Eion  et  de 
la  Tskhéniss-tskholi.  D'immenses  cassures  du  sol,  marquées  par  des- 
fentes, ont  été  produites,  selon  toute  apparence,  par  des  failles  paral- 
lèles à  la  chaîne  cristalline,  qui  ont  eu  pour  effet  la  presque   entière 


XXVII  7 

disparition  des  schistes  et  le  plongeaient  des  couches  vers  le  nord.  Ce 
plongementj  à  peu  près  constant  pour  les  dépôts  du  système  jurassi- 
que, ne  s'observe  point  dans  le  gault  et  les  calcaires  superposés, 
preuve  que  les  grandes  dislocations  du  sol  ont  eu  lieu  avant  le  dépôt 
de  ces  derniers  sédiments.  Mais,  prenant  en  considération  le  plisse- 
ment du  gault  et  des  calcaires  superposés,  de  même  que  la  hauteur 
relativement  élevée  qu'ils  occupent  sur  tout  le  versant  sud,  on  arrive 
à  la  conclusion  que  les  derniers  phénomènes  tectoniques,  lors  de  la 
formation  de  la  chaîne  du  Caucase,  ont  été  produits  par  des  causes 
plus  énergiques  que  celles  qui  ont  agi  avant  l'époque  du  crétacé. 

La  période  posttertiaire  s'est  manifestée  au  Caucase  par  le  déve- 
loppement considérable  de  glaciers,  moins  fort  cependant  au  versant 
sud  qu'au  versant  nord.  Des  dépôts  glaciaires  se  trouvent  au  cours 
supérieur  de  la  Rion  et  de  l'Ingour,  mais  on  n'en  voit  aucune  trace  à 
une  distance  plus  considérable  de  la  chaîne  centrale.  Par  contre,  le 
développement  de  dépôts  glaciaires  au  versant  nord  offre  des  faits 
remarquables.  Bien  que  les  glaciers  des  vallées  de  la  Malka  et  de  la 
Baksan  ne  paraissent  pas  avoir  atteint  la  plaine,  on  voit  à  l'ouest, 
près  de  la  Naltchik,  une  énorme  accumulation  de  blocs,  à  l'entrée  même 
dans  la  plaine;  dans  la  vallée  de  la  Térek  les  blocs  erratiques  se  trou- 
vent à  une  distance  de  30  verstes  du  pied  de  la  chaîne.  Le  grand 
nombre  de  blocs  andésitiques  (trachytiques)  témoigne  qu'une  partie 
des  glaciers,  si  ce  n'est  tous,  est  de  date  plus  récente  que  les  érup- 
tions trachytiques. 

Les  neiges  éternelles  occupent  plus  de  300  verstes  de  la  longueur 
de  la  chaîne  du  Caucase.  D'après  M.  Stebnitsky  la  hauteur  moyenne 
de  la  ligne  des  neiges  serait,  sur  le  flanc  sud,  de  9,600  pieds  dans  sa 
partie  occidentale,  de  10,600  pieds  dans  la  partie  centrale  et  de 
12,000  pieds  dans  la  partie  orientale.  Au  versant  nord  la  limite  des 
neiges  est  plus  élevée  de  1,000  à  1,500  pieds.  Au  Transcaucase  (Ara- 
rat,  Àlaghez)  elle  passe  à  environ  12,000  pieds.  Tous  ces  chiffres  n'in- 
diquent que  la  limite  moyenne  des  neiges  et  varient  pour  les  différents 
endroits;  ainsi,  par  exemple,  il  y  a  dans  la  partie  de  la  chaîne  prin- 
cipale traversant  la  Kakhétie  des  sommets  qui  s'élèvent  à  12,000  pieds, 
c'est-à-dire  au-dessus  de  l'altitude  moyenne  de  la  limite  des  neiges,  et 
cependant,  sous  l'influence  du  voisinage  de  la  vallée  de  l'Alasan, 
chaude  en  été,  ils  sont  dépourvus  de  neige.  Entre  l'Elbrous  et  le 
Kazbek  se  dresse,  à  395  pieds  au-dessus  du  Kazbek,  la  sopka  Rykh- 
taou  (16,918)  qui  est  presque  entièrement  dénudée  de  neige  à  cause 
de  l'extrême  raideur  de  ses  pentes  etc. 

Bien  que  les  névés  occupent  une  position  plus  élevée  au  versant 
nord,  les  glaciers  y  descendent  plus  bas  que  sur  le  versant  sud.  La 
différence  en  est  à  chercher  dans  la  structure  du  Caucase.  En  effet, 
au  versant  sud  l'arête  s'abaisse  rapidement  au-dessous  du  niveau  des 
neiges  éternelles,  tandis  qu'au  versant  nord  la  crête  centrale,  envoyant 
des  arêtes  latérales,  se  continue  en  de  nombreux  massifs  élevés  for- 
mant de  vastes  réservoirs  favorables   à   la  formation  des  névés.  Dans 


8  XXVII 

la  partie  ouest  de  la  chaîne  principale,  les  glaciers  s'abaissent  jusqu'à 
la  limite  moyenne  des  forêts,  c'est-à-dire  jusqu'à  7,000 — 8,000  pieds. 

L'accès  des  faîtes  dépend  de  la  limite  des  neiges.  Cette  limite 
étant  à  un  niveau  plus  abaissé  à  l'ouest  de  la  chaîne-  qu'à  l'est  les 
passages  accessibles  sont  plus  bas  dans  la  partie  occidentale. 


fl  Ktoru 


Fig.  1. —  a  —  alluvion;  b —  calcaires  dolomisés;  c  —  calcaires  à  Capro- 
tina:  d  —  grouppe  des  marnes  bigarrées  et  des  roches  détritiques. 

La  série  des  calcaires  et  des  marnes  développés  dans  l'ordre  ascen- 
dant le  long  de  la  rivière  Krasnaïa,  à  proximité  de  Koutaïs,  avait  été 
classée  par  Dubois  et  Abich  dans  le  néocomien.  Cependant  leur 
faune  semble  plutôt  indiquer  l'appartenance  de  ces  dépôts  au  gault. 
Parmi  les  nombreux  fossiles,  encore  imparfaitement  étudiés,  on  dis- 
tingue: 

Phylloceras  Vellcdac,  Micli.,  Hoplites  Castelancnsis  d'Orb., 
Ancyloccras  Matlicroniannm  d'Orb.,  Crioccras  Duvalianum  d'Orb., 
Cr.  Cornuelianum  d'Orb.,  Taxoceras  Emcricianum  d'Orb.,  Macro- 
scaphites  Iwar/i  d'Orb.,  Mac.  Abichi  Sim.,  Belemnites  semicanali- 
culatus  Blainw.,  Belemnitella  minima  Ziet,,  Rhynchonella  lincolata 
Ph.il!..,  Terebratuîa  Moutonianà  d'Orb.,  Tereb.  Dutempleana  d'Orb., 
Panopaea  plicata  Sow.,  PUcatula  inflata  Sow.,  Ostrca  Couloni 
Defr.  (Exogyra  sinuata   rar.   latissima  Defr.)  et  quantité  d'autres. 

Plongeant  vers  le  sud,  la  série  des  calcaires  et  marnes  disparaît 
sous  des  sédiments  fragmentaires  du  gault  qui  correspondent  aux  grès 
verts  à  Haploccras  Beudanti  Broug.  des  autres  affleurements  dans 
le  bassin  de  la  Rion.  Là  on  observe,  en  de  nombreux  points  entre 
ces  dépôts,  des  affleurements  de  basalte.  Vers  la  station  Rion  et  un 
peu  plus  à  l'est,  les  roches  fragmentaires  du  gault  sont  recouvertes 
de  calcaires  sénoniens  à  Ananchites.  Les  affleurements  de  ces  calcai- 
res, généralement  peu  considérables,  ne  sont  connus  qu'en  quelques 
points  le  long  de  la  Rion,  près  du  bord  ou  dans  d'anciens  petits  lits 
secs.  Les  calcaires,  tant  près  de  la  station  que  le  long  de  la  rive, 
appartiennent  à  la  colline  peu  élevée  qui,  séparant  la  vallée  de  la 
Krasnaïa  de  celle  de  la  Rion,  s'allonge  de  la  station  Rion  jusqu'à 
Koutaïs  où  elle  s'unit  avec  les  hauteurs  entourant  la  ville.  En  dehors 
«les  affleurements  mentionnés  des  calcaires  du  crétacé  supérieur,  on  ne 
voit,  du  côté  de  la  Rion,  presque  nulle  part  sur  cette  étendue  des 
roches  sous-jacentes;  tout  est  caché    sous  une  alluvion  puissante  dont 


XXVII  9 

l*épaisseur,  par  exemple  près  de  la  station,  atteint  6  à  8  mètres.  Néan- 
moins les  calcaires  et  marnes  à  Ancyl.  Matheronianum  d'Orb.  s'appro- 
chent tout  près  de  Koutaïs,  recouvrant  directement  le  calcaire  à 
Caprotines  que  l'on  voit  développé  dans  la  ville  même.  Plus  loin 
vers  le  nord-ouest,  à  l'extrémité  du  faubourg  (Slobodka)  à  l'ouest  de 
Koutaïs,  les  roches  du  gault  apparaissent  déjà  considérablement  déve- 
loppées dans  les  rives  élevées  de  la  Bogaskourka.  Les  premiers  affleu- 
rements, principalement  des  calcaires  dolomi tiques,  se  montrent 
à  proximité  de  la  chaussée  menant  au  village  Khoni,  dans  une  éléva- 
tion, sur  le  coteau  sud  de  laquelle  est  située  la  partie  supérieure  de 
la  Slobodka.  Les  calaires  dolomitiques  sont  immédiatement  superposés 
aux  calcaires  à  Caprotina  LoitsdaJei  qui  constituent  presque  tout  le 
terrain  sur  lequel  est  bâtie  la  ville  de  Koutaïs.  De  beaux  affleure- 
ments de  ces  calcaires  se  voient  dans  la  ville  même,  des  deux  côtés 
de  la  Rion,  près  du  pont,  à  partir  duquel  ils  forment  de  nombreux 
..seuils'-  sur  une  distance  considérable  vers  l'aval.  Yers  l'amont  on  les 
voit  à  l'extrémité  nord  de  la  ville,  sur  la  rive  gauche,  prés  du  fau- 
bourg juif,  et,  sur  la  rive  opposée,  le  long  du  chemin  allant  à  la  ferme. 
Ces  calcaires  accusent  un  plongement  général  vers  le  SW,  sous  un 
angle  d'environ  22".  Au  point  de  la  jonction  de  l'affluent  droit  peu 
considérable,  la  Roua,  avec  la  Rion,  ils  viennent  directement  recouvrir 
une  série  de  roches  fragmentaires  de  l'oxfordien  supérieur,  d'abord 
des  argiles  bigarrées  (rouges  et  verdâtres)  qui  passent  bientôt  à  l'assise 
fragmentaire,  tantôt  des  grès,  tantôt  des  conglomérats  et  des  brèches. 
Les  argiles  rouges,  assez  répandues  aux  alentours  de  Koutaïs.  affleu- 
rent dans  les  deux  rives  élevées  de  la  Roua,  au-dessus  et  au-dessous 
du  pont,  ainsi  que  sur  la  pente  douce  de  la  rive  droite  de  la  Rion  où 
elles  sont  d'ailleurs  le  plus  souvent  recouvertes  par  les  alluvions  de  la 
rivière.  Leur  couleur  est  le  plus  souvent  rouge  de  brique,  parfois  rouge 
verdâtre  ou  vert  clair.  Les  couches  ne  présentent  pas  de  stratification 
nette  et  ce  n'est  qu'en  quelques  rares  endroits  que  l'on  peut  observer 
leur  plongement,  en  général  concordant  avec  celui  des  roches  super- 
posées et  sous-jacentes.  En  suivant  le  cours  de  la  Roua  vers  l'amont, 
ou  voit  bientôt  les  conglomérats  et  les  brèches  perdre  leur  couleur 
rouge.  En  même  temps  apparaissent"  des  variations  à  grain  plus  fin, 
liées  aux  grès  sous-jacents.  A  divers  niveaux  on  rencontre,  dans  les 
affleurements  peu  considérables  de  ces  grès,  des  accumulations  (nids) 
et  des  couches  interstratifiées  de  charbon.  De  plus,  ces  grès  renfer- 
ment par  places  des  débris  silicifiés  et  carbonisés  de  troncs  et  de  bran- 
ches, parfois  des  empreintes  de  Pterophyîlum  caiteasicum.  Il  est  fa- 
cile de  reconnaître  qu'à  mesure  que  Ton  s'approche  du  village  Dji- 
mistoro,  la  série  des  grès  à  Pterophyîlum  caucasicum  vient  être  rem- 
placée par  de  puissants  dépôts  de  schistes  liasiques.  Comme  ailleurs, 
de  même  ici.  les  schistes  alternent  dans  les  horizons  supérieurs  avec 
les  grès.  Les  schistes,  ainsi  que  les  grès  subordonnés,  renferment  des 
géodes  et  des  lits  peu  considérables  de  pyrite;  dans  les  schistes  on 
rencontre,  de  plus,  de  minces  couches  intercalées  de  charbon  luisant. 


10  XXVII 

La  zone  des  schistes  garde  ce  caractère  à  peu  près  à  partir  du  bout 
sud  du  village  Djimistoro  Ijusqu'au  village  Opourtchkhéti.  Sur  cette 
distance,  les  schistes  sont  assez  souvent  traversés  par  diverses  roches 
cristallines  (nous  les  décrirons  plus  bas)  et  offrent  plusieurs  petits  plis. 
Près  du  village  Opourtchkhéti  les  schistes  plongent  SW  sous  un  angle 
de  26°,  mais  bientôt,  vers  le  nord,  du  côté  du  village  Jonéti,  ils  mon- 
trent un  plongement  inverse,  NE  /_  30",  formant  de  cette  manière  un 
pli  anticlinal.  Se  continuant  vers  l'est,  par  les  villages  Zarati  et  Rioni, 
ce  pli  basique1  traverse,  on  le  sait,  toute  la  région  voisine  d'Okriba. 
Sur  toute  [l'étendue,  à  partir  des  abords  de  Koutaïs  jusqu'au  vil- 
lage Opourtchkhéti,  et  même  un  peu  plus  loin,  nous  rencontrons 
presque  partout  des  affleurements  d'andésites,  parfois  porphyritiques, 
plus  rarement  teschénites,  traversant  non-seulement  les  schistes,  mais 
même  les  roches  plus  récentes.  Ainsi,  au  faubourg  juif  près  de  Koutaïs. 
on  trouve,  sur  les  deux  rives  de  la  Rion,  de  Vandésite  amphibolique 
au  milieu  des  roches  fragmentaires  de  l'oxfordien  supérieur;  encore 
plus  loin  au  nord,  l'andésite  traverse  les  schistes  basiques  affleurant 
sur  la  rive  droite,  en  aval  du  village  Djimistoro  (à  la  6-me  verste  au 
nord  de  Koutaïs).  En  s'approchant  ensuite  du  village  G-oumati,  on  voit 
encore  plusieurs  affleurements  de  roches  cristallines  qui  semblent  être 
de  l'andésite  augitique.  Un  peu  au-dessus  du  village  Goumati,  près  de 
la  chaussée,  il  y  en  a,  entre  autres,  un  affleurement  où  l'on  peut  ob- 
server la  séparation  en  boules.  La  surface  de  la  roche,  fortement  dé- 
sagrégée et  argileuse,  permet  facilement  de  reconnaître  la  structure  à 
lames  concentriques  rebondies  de  ces  boules.  Pour  ce  qui  est  de  la 
teschénite,  ses  afffleurements  se  trouvent  principalement  dans  les  envi- 
rons du  village  Opourtchkhéti,  entre  les  schistes  basiques,  puissamment 
développés  en  ce  lieu.  D'après  l'aspect  extérieur  on  peut  en  distin- 
guer deux  variétés:  l'une  blanche,  tachetée  de  petits  points  d'un  noir 
verdâtre;  l'autre,  plus  foncée,  parfois  presque  noire  à  cause  de  par- 
celles d'un  noir  verdâtre  dont  elle  est  pétrie.  Près  d'Opourtchkhéti  la 
variété  claire  semble  prédominer.  Les  deux  variétés  sont  susceptibles 
de  se  diviser  en  dalles.  Il  est  à  remarquer  que  la  teschénite,  généra» 
lement  masquée  par  la  végétation  et  les  alluvions,  affleure  principale- 
ment dans  les  parties  nord  du  village. 

Les  schistes  basiques,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  accusent 
près  du  village  Jonéti  un  plongement  inverse  vers  le  nord-est.  Plus 
loin  réapparaissent  les  mêms  roches,  mais  dans  l'ordre  inverse  et 
plongeant  dans  la  direction  opposée.  A  la  16-me  verste,  les  grès  de 
boxfordien  inférieur  plongent  vers  le  nord-est.  Au-delà  du  défilé  Ogoro 
ces  grès  passent  peu  à  peu  en  une  série  de  roches  fragmentaires  très 
variées  de  l'oxfordien  supérieur,  développées  surtout  plus  loin  et  sur 
une  grande  étendue. 

A  partir  de  la  18-me  verste  commence  une  série  d'affleurements 
artificiels  le  long  de  la  chaussée.  A  la  18-me  verste  affleurent  prin- 
cipalement des  grès.  Depuis  la  fin  de  la  17-me  verste,  vers  l'amont  de 
la  Rion,  le  caractère  des  roches  de  l'oxfordien   supérieur  change  peu 


XXVII 


11 


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12  XXVII 

à  peu  complètement.  Au  grès  viennent  s'ajouter,  avec  des  diabases,  de 
puissants  dépôts  de  tufe,  de  brèches  et  de  conglomérats,  alternant 
constamment  les  uns  avec  les  autres,  parfois  sans  aucun  ordre  visible, 
et  se  liant  souvent  par  des  transitions  insensibles: 

a)  Grès. 

b)  Brèches  diabasiques. 

c)  Conglomérats  diabasiques. 

d)  Tufs  diabasiques. 

Les  cristaux  d'augite  et  d'épidote  donnent  souvent  aux  tufs  une 
structure  porphyroïde.  Ces  tufs,  tantôt  compacts,  tantôt  plus  ou  moins 
friables,  se  reliant,  par  des  transitions  insensibles,  d'une  part  aux  grès, 
d'autre  part  aux  brèches  et  conglomérats,  se  montrent  ordinairement 
en  assises  stratifiées,  traversées  par  des  fissures  dont  la  direction  cor- 
respond toujours  plus  ou  moins  aux  divisions  de  la  diabase. 

Les  diabases,  développées  en  de  nombreux  points  le  long  de  la 
Rion,  présentent  ordinairement  des  variétés  à  grain  moyen  et  à  grain 
fin.  Leur  structure  est  parfois  porphyritique,  à  cause  de  la  présence  de 
grains  de  plagioclase  gris  ou  verdàtre.  Elles  sont  toujours  traversées 
par  un  système  de  fissures  qui  leur  font  prendre  une  séparation  po- 
lyèdre. La  direction  de  ces  divisions,  généralement  assez  constante, 
s'y  conserve  sur  des  distances  considérables.  La  séparation  la  plus  dis- 
tinctement exprimée  s'oriente  partout  dans  le  sens  opposé  à  la  strati- 
fication des  grès;  ainsi,  par  exemple  à  la  18-me  verste,  elle  est  NW 
10  h.  avec  plongement  SW  4  h.  /_  83°.  La  séparation  moins  distincte 
se  dirige  NE  3,5  h.,  plongeant  SE  9,5  h.  sous  un  angle  de  45".  Au 
nord  du  village  Xamakhowani,  la  séparation  de  la.  diabase  suit  la  di-, 
rection  NW  9  h.,  avec  plongement  SW  3  h.  /_  74". 

Concernant  le  mode  de  gisement  des  diabases,  il  est  à  remarquer 
que  partout  elles  apparaissent  exclusivement  en  nappes,  concordant  plus 
ou  moins  avec  les  grès  voisins,  auxquels  elles  sont  liées  par  des  con- 
glomérats, brèches  et  tufs  diabasiques,  de  structure  et  d'aspect  différents. 

A  juger  d'après  les  affleurements  le  long  de  la  Rion,  entre  Koutaïs 
et  Opourtchkhéti,  et' même  4  verstes  au-delà,  l'oxfordien  supérieur  y 
est  presque  exclusivement  représenté  par  des  grès;  des  affleurements 
de  diabases  avec  leurs  roches  alliées,  tufs  et  brèches,  ne  se  voient  que 
près  du  faubourg  juif  sur  la  rive  gauche  de  la  Rion  et,  plus  à  Test, 
près  de  G-héloti  et  Koursébi.  Encore  plus  à  l'amont,  sur  la  18-me 
verste,  apparaissent,  avec  des  couches  de  tufs,  des  diabases.  De  là, 
jusqu'à  Twichi,  nous  rencontrons  une  série  d'affleurements  d'alternan- 
ces de  grès,  de  tufs,  de  brèches  et  de  diabases,  d'aspect  et  structure 
les  plus  variés.  Sur  cette  étendue  il  existe  plusieurs  plis  plus  ou  moins 
importants  qui  affectent  exclusivement  les  roches  de  l'oxfordien  su- 
périeur; dans  le  seul  pli  anticlinal  de  Namakhowani,  un  des  plis  les 
plus  considérables,  se  montrent  à  la  base  les  grès  jurassiques  moyens 
et  les  schistes  liasiques.  A  la  18-me  verste,  près  d'un  petit  ruisseau 
tombant  dans  la  Rion  du  côté  droit  et  connu  sous  le  nom  de  Mé- 
uotcjiéoukhiss-ghélé,  il  y  a  un  affleurement  assez  grand,  intéressant  en 


XXVII  1 3 

ce  qu'ici,  outre  les  tufs  et  grès  alternants   et   la   diabase,  viennent  se 
montrer  des  roches,  dont  l'aspect  et  la  composition  rappelle  le  schalstein. 

Plus  loin,  nous  retrouvons  sur  la  Rion  l'alternance  de  grès  et  de  tufs 
accompagnés  de  nappes  de  diabases.  Les  brèches  commencent  aussi  à 
y  apparaître. 

Les  grès  venant  après  les  diabases  montrent  d'abord  un  plonge- 
aient vers  le  nord-ouest,  mais  au-delà  d'un  petit  affluent  droit  de  la 
Rion  (19-me  verste),  près  du  pont,  ils  accusent  un  plongement  inverse 
vers  le  sud-ouest.  Un  peu  plus  loin  (20-me  verste)  on  rencontre  une 
variété  intéressante  du  tuf  diabasique  qui  représente  déjà,  proprement 
dit,  une  transition  à  la  brèche  et  qui  contient,  à  titre  de  mélange, 
une  quantité  considérable  de  cristaux  d'épidote.  Sur  la  même  20-me 
verste,  on  peut  observer  plus  loin,  dans  plusieurs  affleurements  le  long 
de  la  chaussée,  l'alternance  des  grès,  tufs,  brèches  et  diabases.  Le 
plongement  général  des  grès  et  tufs,  développés  au  sud  de  Xamakho- 
wani,  se  dirige  NW  11,5  h.,  sous  un  angle  de  40  à  45n,  tandis  que  la 
séparation  des  tufs,  habituellement  moins  visible,  suit  une  direction 
presque  inverse,  SW  3,5  h.  sous  un  angle  de  73°. 

Entre  Namakhowani  et  Twéchi,  où  la  série  complète  des  roches 
de  Foxfordien  supérieur  va  se  terminer,  on  observe  la  même  alter- 
nance des  grès,  brèches,  tufs  et  diabases  qu'avant.  Plus  loin  viennent 
se  montrer,  alternant  avec  ces  roches,  des  couches  d'un  calcaire  cri- 
stallin blanc  de  neige  (marbre),  dont  les  cavités  et  les  fissures  sont 
souvent  remplies,  avec  des  druses  de  cristaux,  d'un  spath  calcaire 
faiblement  violacé.  L'épaisseur  totale  de  cette  série  de  roches  ne  dé- 
passe généralement  pas  20  mètres.  A  une  certaine  distance  de  là 
réapparaissent  les  grès,  tufs,  brèches  et  diabases  qu'on  a  vus  plus  tôt. 

Sur  tout  l'espace,  à  commencer  à  peu  près  depuis  Koutaïs  jusqu'à 
Xamakhowani,  et  9  verstes  au-delà,  le  défilé  étroit,  relativement  très 
profond,  de  la  Rion  est  formé  de  hauts  rochers  escarpés,  souvent  ver- 
ticaux, tantôt  de  schistes  basiques,  tantôt  de  sédiments  oxfordiens. 
parfois  de  roches  massives.  Au  point  oh  du  côté  gauche  la  large  val- 
lée de  la  rivière  Lekhi-doria  vient  déboucher  dans  la  gorge,  les  hau- 
teurs de  la  rive  gaucbe  de  la  Rion  reculent  loin  vers  Test,  faisant 
place  à  une  large  vallée  ondulée.  Plus  loin,  au  nord,  les  hauteurs 
de  la  rive  gauche  redeviennent  plus  élevées,  mais  sans  atteindre 
leur  première  altitude.  La  rive  droite  au  contraire,  également  haute 
sui'  toute  cette  longueur,  ne  devient  plus  basse  qu'en  s'approchant  du 
village  Mekwéna  où  les  montagnes  s'éloignent  quelque  peu  vers  l'ouest, 
s'abaissant  en  gradins  doucement  inclinés  vers  le  lit  de  la  Rion. 

Dans  le  voisinage  du  village  Mekwéna  nous  rencontrons  pour  la 
première  fois  des  blocs  de  calcaire  à  Caprotines,  amenés  sans  doute 
par  des  glissements  des  hauteurs  situées  vers  le  nord,  le  Khvamli  et 
et  son  rameau  est,  le  Twichiss-Kldé.  Aux  environs  de  Mekwéna  les 
sédiments  de  l'oxfordien  supérieur  ont  subi  une  rupture  anticlinale. 

A  deux  verstes  de  là;  la  gorge  redevient  étroite  passant  entre  des 
rochers  abrupts  de  l'oxfordien  supérieur  qui    se    dressent   par   places 


14  XXVII 

jusqu'à  180  mètres  et  même  davantage.  La  route  s'élève  à  une  grande 
hauteur  par  la  pente  droite  de  la  gorge,  longeant  parfois  le  bord  même 
de  l'escarpement  à  80 — 100  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  rivière.  Mais 
bientôt  le  défilé  va  s'élargir  et  les  pentes  deviennent  plus  douces,  re- 
couvertes ça  et  là  de  puissantes  alluvions.  En  même  temps  on  voit 
apparaître,  dans  la  haute  rive  gauche,  des  couches  de  calcaires  blancs 
plongeant  au  nord,  qui  se  continuent  dans  la  même  direction  pour 
passer  enfin  aux  calcaires  de  l'Orkhwiss-Kldé. 

En  s'approchant  du  village  Twichi,  la  gorge  s'élargit  peu  à  peu, 
surtout  du  côté  droit,  mais  aux  monts  Twichiss  et  Orkhwiss-Kldé  elle 
passe  brusquement  à  un  défilé  très  étroit,  formé  d'abord  par  les  cal- 
caires urgoniens  de  ces  deux  montagnes,  puis  par  les  calcaires  du  cré- 
tacé supérieur.  La  gorge  garde  cet  aspect  jusqu'au  village  Gwérichi, 
au-delà  duquel,  après  un  brusque  détour  vers  l'est,  elle  s'élargit  plus 
ou  moins  considérablement. 

La  série  complète  des  roches  fragmentaires  de  l'oxfordien  supé- 
rieur se  termine  au  village  Twichiss-Kldé  par  une  suite  d'argiles  bi- 
garrées. Les  argiles  rouges  y  prédominent  de  même  qu'à  Koutaïs, 
montrant  les  mêmes  particularités  que  dans  les  affleurements  le  long 
de  la  rivière  Roua.  Les  couches  de  ces  argiles  vont  à  leur  tour  se 
recouvrir  successivement  par  les  calcaires  à  Caprotines  constituant 
seuls  le  versant  sud  du  Twichiss  et  de  l'Orkfrwiss-Kldé.  A  mesure  que 
l'on  s'approche  du  village  Lakhéti,  le  calcaire  à  Caprotines  acquiert 
une  teinte  plus  foncée.  Un  peu  au-dessus  du  point  où  la  Rion  quitte 
le  défilé  formé  par  les  montagnes  Twichiss  et  Orkhwiss-Kldé,  ce  cal- 
caire est  remplacé  par  des  calcaires  d'un  blanc  bleuâtre  ou  gris,  très 
fragiles,  alternant  avec  des  marnes  friables,  [verdâtres  ou  d'un  gris 
bleuâtre;  tous  les  deux  plongent  XE  /_  35°.  Ces  calcaires  et  mar- 
nes offrent  une  faune  assez  riche,  identique  avec  celle  des  grès  et  mar- 
nes du  gault  de  la  rivière  Krasnaïa.  On  y  trouve  dans  les  calcaires: 
Ancyloceras  Matheronicmum  d'Orb.,  MacroscapMtcs  Iivani  d'Orb.. 
Belemnitella  semicanaliculata  Blain.;  dans  les  marnes:  Terctebratula 
Jloutoniana  d'Orb.,  Belemnitella  minima  Ziet.  Les  meilleurs  affleu- 
rements du  gault  se  trouvent  sur  la  rive  droite  de  la  Rion,  près  de 
Lakhépis-mta,  à  l'est  du  village  Lakhéti.  Les  calcaires  et  marnes,  re- 
lativement peu  développés  (500  pieds),  passent  bientôt  à  un  calcaire 
compact  blanc  grisâtre  du  crétacé  supérieur  sans  fossiles,  renfermant 
quelques  inclusions  siliceuses.  Ces  inclusions,  de  plus  en  plus  nom- 
breuses, acquièrent  bientôt  un  développement  considérable,  apparais- 
sant soit  en  nids.  soit,  le  plus  souvent,  en  lits  ou  couches  intercalées 
de  diverse  épaisseur,  toujours  parallèles  à  la  stratification.  Tout  en 
conservant  ce  caractère,  les  calcaires  du  crétacé  supérieur  s'étendent 
au  loin,  pour  aller  former,  à  peu  près  sur  la  parallèle  du  village 
Tchloukouchouri,  après  un  pli  synclinal  relativement  petit,  la  consi- 
dérable voûte  anticlinale  de  Tchloukouchouri  (Tchloukouchouriss-mtaï 
qui  s'étend  au  nord-est  et  se  montre  nettement  dans  sa  totalité  au 
cours  inférieur  de  la  rivière  Ladjonouri. 


XXVII 


15 


Au  sud-est  du  village  Gwérichi,  à  l'endroit  où  la  rivière  Gwéri- 
cbiss-guélé  tombe  dans  la  Rion,  la  gorge  fait  un  brusque  coude  vers 
l'est,  de  sorte  que  la  direction  de  la  Rion  égale  à  peu  près  celle  des 
calcaires  du  crétacé  supérieur,  développés  dans  cette  localité.   La  ri- 


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Fig.  3.  —  1.  Dépôts  tertiaires.  2.  Dépôts  crétacés.  3.  Dépôts  jurassiques. 

vière,  profitant  du  creux  de  la  synclinale  qui  passe  par  là,  a  enlevé 
une  partie  considérable  du  versant  sud  de  l'anticlinale  de  Tcbloukou- 
cliouri.  Les  coupes  jointes  expliquent  la  structure  des  alentours  (fig.  3,  4). 
Il  nous  reste  à  indiquer  un  fait  curieux  que  Ton  peut  observer  sur 
plusieurs  points  entre  les  villages   Gwérichi   et   Alpono.   De    part   et 


Fig.  4.  —  2.  Dépôts  crétacés.  5.  Dépôts  jurassiques. 

d'autre  de  la  rivière,  on  rencontre  assez  souvent,  dans  les  affleure- 
ments de  la  partie  érodée  du  pli,  tout  un  système  de  plis  extrême- 
ment redressés,  différemment  rejetés,  allant  transversalement  à  la  di- 
rection du  pli  principal  de  Tcbloukouehouri.  Les  plus  caractéristiques 


16 


XXVII 


de  ces  plis  se  voient  sur  la  rive  droite,  près  de  la  Gwérichiss-guélé, 
juste  au  point  où  la  Rion  tourne  brusquement  vers  le  sud,  et,  sur  la 
rive  gauche,  avant  d'arriver  au  village  Atchora  (fig.  5). 


Fig. 


Nous  avons  dit  plus  haut  que  le  pli  anticlinal  de  Tchloukouchouri 
s'étend  jusqu'à  la  rivière  Ladjonouri.  En  effet,  à  la  jonction  de  celle-ci 
avec  la  Rion,  on  aperçoit  dans  les  deux  rives  de  la  Ladjonouri  des 
calcaires  blancs  et  gris  extrêmement  compacts  dont  la  stratification 
normale  est  masquée  par  des  fentes  et  une  fausse  sehistosité.  On  y 
rencontre,  comme  d'ailleurs  partout  dans  ces  calcaires,  d'abondantes 
nodules  siliceuses  rouges  ou  grises.  Les  fossiles  (Inoceramus  Crispi) 
y  sont  très  rares.  A  l'embouchure  de  la  Ladjonouri  les  calcaires  du 
crétacé  supérieur  plongent  vers  le  sud.  De  là,  ils  s'élèvent  peu  à  peu, 
avec  le  même  plongement,  à  une  altitude  absolue  de  2,500  pieds,  au 
milieu  entre  Alpono  et  Oussakhélo.  Ensuite,  tournant  vers  le  village 
Oussakhélo,  ils  plongent,  dans  le  sens  inverse,  vers  le  nord,  formant 
ainsi  la  continuation  de  l'anticlinale  de  Tchloukhouchouri.  Cette  par- 
tie crétacée  de  la  voûte  va  se  prolonger,  le  long  de  la  Rion,  dans  les 
régions  Gardia,  Oudobno  et  Saïrmo.  Fortement  érodés  dans  cette  der- 
nière région,  les  calcaires  s'y  dessinent  dans  les  formes  les  plus  fan- 
tastiques. 

Près  du  village  Tchwichi  les  calcaires  crétacés  sont  recouverte 
par  une  série  de  marnes  de  l'horizon  nummulitique,  s'offrant  sous 
l'aspect  de  calcaires  d'un  blanc  grisâtre  ou  d'un  gris  jaunâtre  et  de 
marnes  sableuses  à  Nummulites  intermedia  d'Arc  h.,  Orbitolites  pa- 
py racea  d'Arc  h.  etc.  Les  formations  nummulitiques  sont  très  peu  dé- 
veloppées; leurs  meilleurs  affleurements  se  trouvent  aux  alentours  des 
villages  Agwi  et  Nakouroléchi.  En  entrant  dans  la  vallée  du  bas 
cours  de  la  rivière  Aski-Tskholi,  ils  se  recouvrent  par  les  marnes  cal- 
carifères  de  l'étage  à  poissons  (Meleta  etc.)  qui  s'étendent  sans  inter- 
valle, à  partir  du  village  Tchwichi,  par  les  villages  Toli,  Chovri,  Bo- 
réouli,  à  travers  la  vallée  du  cours  inférieur  de  la  Ritséoula,  jusqu'au 
village  Sadméli.  Près  de  Joska,  Chavro,  Bouguéouli  et  Sadméli  les 
marnes  calcarifères   sont   elles-mêmes   recouvertes   par   des   calcaires 


XXVII  17 

argileux  à  Tapes  gregaria  etc.  de  l'étage  sarniatique.  Ces  calcaires, 
caractérisés  par  des  formes  typiques  de  l'étage  sarmatique,  ont  leur 
plus  grand  développement  dans  les  environs  des  villages  Sarméli, 
Ambralaouri,  Khimchi  et  Krikhi;  ce  sont  eux  aussi  qui  remplissent 
le  pli  synclinal  des  dépôts  crétacés  de  cette  région,  pli  que  l'on  peut 
suivre  depuis  la  vallée  de  la  rivière  Tskhéniss-tskhali,  vers  Test,  jus- 
qu'à la  vallée  de  la  Rion. 

Les  dépôts  sarmatiques  sont  en  général  développés  sur  la  Rion,  à 
partir  de  sa  jonction  avec  la  Khotéoura.  Dans  la  direction  ouest  ils 
affleurent  pour  la  dernière  fois  dans  les  environs  du  village  Khinchi. 
Là,  comme  partout  où  ils  se  montrent,  ce  sont  des  grès  calcarifères 
de  couleur  grise,  passant  à  des  variétés  à  gros  grain  et,  partiellement, 
à  des  conglomérats.  Les  fossiles  y  sont  assez  fréquents:  le  plus  sou- 
vent on  rencontre  Sole»  subfragilis  Eichw.,  Gardium  obsoJetum 
Eichw.,  Tapes  gregaria  Part. 

Les  grès  calcarifères  sarmatiques  supportent  une  assise  de  calcaires 
argileux  qui  passent  à  des  accumulations  continues  de  valves  de  co- 
quilles, cimentées  par  une  matière  calcareuse  en  une  roche  très  com- 
pacte (falun).  Les  principales  formes  composant  cette  roche  sont: 
Tapes  gregaria  Part.,  Gardium  obsoletum  Eichw.,  Mactra  Podolica 
Eichw.  etc. 

Les  dépôts  sarmatiques,  peu  puissants  dans  ce  rayon,  se  continuent 
avec  le  même  caractère  non  loin  vers  Test  pour  y  disparaître.  Sur 
tout  cet  espace  ils  présentent  diverses  accumulations  de  couches  plus 
ou  moins  plissées.  Dans  le'déiilé  de  la  Rion  on  voit  succéder  à  ces  dé- 
pôts les  sédiments  crétacés  formant  le  flanc  opposé  du  pli  synclinal 
duquel  nous  avons  parlé  plus  haut.  Ces  couches,  disposées  ici  presque 
verticalement,  forment  près  du  village  Tsissi  un  étroit  et  profond  dé- 
filé rocheux,  connu  sous  le  nom  local  de  Khidiss-Kori.  L'ordre  des  dé- 
pôts est  renversé;  d'abord  ce  sont  les  calcaires  sénoniens  qui  apparais- 
sent, puis  des  marnes  et  calcaires  avec  empreintes  de  petites  valves 
(VOstrea  sur  le  plan  des  couches,  ensuite  des  calcaires  grisâtres  quel- 
que peu  argileux  contenant  de  rares  Terebratida  Mordoniana  d'Orb. 
et  passant  à  des  calcaires  compacts  dans  lesquels  sont  disséminées  de 
nombreuses  inclusions  siliceuses  sphériques  et  tubulaires,  enfin  un  cal- 
caire jaunâtre  à  Caprotina  Lonsdalei  d'Orb.  Toute  cette  série  de 
dépôts  crétacés    est  redressée  presque  verticalement  (voir  la  fig.  6). 

Après  les  calcaires  à  Caprotina  Lonsdalei  d'Orb.  et  Caprotina 
ammonia,  ou  plutôt  en  dessous,  viennent  quelques  affleurements  peu 
considérables,  dans  le  lit  de  la  rivière,  de  grès  gris,  alternant  avec 
des  couches  peu  épaisses  de  schiste  argileux  et  de  grès  argileux.  Les 
roches  mentionnées  plus  haut,  toujours  encore  presque  verticales,  sont 
remplacées  plus  loin  par  des  grès  argileux  d'un  gris  foncé  passant  à 
leur  tour  à  des  brèches  et  conglomérats  à  grain  extraordinairement 
gros.  Dans  ces  roches-ci  on  trouve  assez  fréquemment  des  cavités  rem- 
plies de  calcédoine,  avec  druses  de  quartz  et.  parfois,  avec  spath  cal- 
caire cristallin. 

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Minda-tzikhé. 

riv.  Loukhouna. 


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fl.  Rion. 


Akhal-mta. 


XXVII  19 

La  série  de  ces  roches,  s'étendant  vers  le  nord-est,  est  interrompue 
par  des  mélaphyres  dont  un  développement  considérable  s'observe  dans 
la  région  du  cours  inférieur  de  la  Loukliounouriss-tskbali.  Les  méla- 
phyres, se  continuant  vers  l'amont  des  défilés  de  cette  rivière  et  de  la 
Rion  et  formant,  dans  la  direction  nord-est,  les  hauteurs  environnantes 
assez  considérables,  vont  disparaître  sous  des  roches  gréseuses  et  schi- 
steuses du  jura. 

Aussitôt  après  les  affleurements  des  mélaphyres,  et  en  superposi- 
tion directe,  vient  apparaître,  dans  les  hauteurs  de  la  pente  ouest  du 
défllé  de  la  rivière  Loukhounouriss-tskhali,  une  série  de  grès  argileux 
d'un  gris  foncé,  contenant  des  restes  carbonisés  de  formes  végétales 
indistinctes.  Le  plongeaient  général  des  couches  de  cette  série  se  di- 
rige vers  le  nord-est  sous  un  angle  de  40°.  Les  mêmes  grès  s'obser- 
vent dans  la  gorge  de  la  rivière  voisine  Santoroula,  où,  en  amont  du 
village  Sori,  ils  renferment  de  faibles  couches  de  lignite. 

A  mesure  que  Ton  s'approche  des  hauteurs  Natobi,  on  voit  appa- 
raître, au-dessus  des  grès  carbonifères,  des  schistes  ayant  leur  plus 
grand  développement  dans  la  vallée  de  la  Loukhounouriss-tskhali  et 
dans  le  faîte  de  partage  entre  cette  rivière  et  le  Sakaouri.  Les  schistes 
sont  à  divers  horizons  interstratifiés  de  couches  de  grès,  parfois  assez 
puissantes.  Les  schistes  argileux  basiques  accusent  un  plongement  gé- 
néral vers  XE  jusqu'à  30";  mais  peu  à  peu  les  couches  deviennent 
plus  inclinées  et  enfin  verticales.  Ensuite,  près  des  hauteurs  Xatobi, 
le  plongement  redevient  moins  intensif  et  puis,  les  couches  formant 
un  premier  pli  synclinal,  il  va  se  diriger  dans  le  sens  inverse,  c'est- 
à-dire  au  sud.  Ce  phénomène  se  répète  assez  souvent,  de  sorte  que 
dans  la  région  des  hauteurs  Kédéla  et  jusqu'à  l'apparition  des  schistes 
paléozoïques  près  du  village  Outséra,  la  série  des  schistes  basiques  se 
montre  partout  plissée. 

Ces  schistes  s'étendent  avec  le  même  caractère  au  nord  et  au 
nord-est,  en  amont  de  la  Rion,  en  constituant  les  faîtes  considérables, 
connus  sous  le  nom  de  Koupri.  entre  les  rivières  Loukhounouriss-tskhali 
et  Sakaouri.  Les  mélaphyres  les  interrompent  à  la  jonction  des  rivières 
Rion,  Djédjor,  Sakaouri  et,  près  d'Outséri,  à  l'embouchure  de  la  Go- 
moul  (voir  la  coupe  AL'  7). 

I^es  dernières  assises  de  mélaphyre  s'allongent  sur  les  deux  rives 
de  la  Rion  et  de  la  Gomoul  et,  se  déployant  non  loin  vers  le  nord-est, 
ils  vont  être  recouverts  par  des  tufs  diabasiques  subordonnés,  comme 
les  grès  qui  les  accompagnent,  aux  schistes  argileux  basiques.  Entre 
les  villages  Nakiéti  et  Outséra,  les  schistes  et  mélaphyres  sont  traversés 
par  un  si  grand  nombre  de  fentes  et  fissures  que  leurs  affleurements 
offrent  un  aspect  réticulaire.  Entre  Outséra  et  le  pont  Glolsky,  les 
grès  ne  se  rencontrent  plus  si  souvent  et  au-delà  du  pont  ils  dispa- 
raissent entièrement.  Plus  on  s'approche  du  village  Outséra,  plus  on 
voit  se  développer  des  schistes  argileux  gris  et  gris  foncé,  interstra- 
tifiés d'assez  épaisses  couches  d'un  grès  argileux  gris  jaunâtre.  Les 
schistes  qui  plongent  d'abord  au  XE  sous  un  angle  de  4()\  se  redres- 

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XXVII  21 

sent  peu  à  peu  dans  les  pentes  raides  de  la  vallée,  pour  devenir  ver- 
ticaux, avec  inclinaison  vers  le  nord,  dans  les  hauteurs  Katiss- 
tswéri.  Plus  loin,  en  amont  de  la  Rion,  les  schistes,  redevenus  un 
peu  moins  inclinés,  sont  recouverts  des  schistes  argileux  paléozoïques. 
Ces  derniers  acquièrent  un  développement  énorme  le  long  de  la  chaîne 
principale,  dans  la  région  du  bassin  de  la  haute  Rion. 

Proprement  dit,  il  est  très  difficile  et  même  presque  impossible 
d'établir  la  limite  exacte  des  schistes  liasiques  et  des  schistes  paléozoï- 
ques aux  points  où  ils  sont  en  contact,  tant  à  cause  de  la  grande  res- 
semblence  de  ces  deux  roches,  que  par  suite  de  l'absence  de  fossiles. 
Qne  nous  avons  d'ailleurs  affaire  ici  à  des  schistes  paléozoïques,  nous 
est  prouvé,  entre  autres,  par  la  présence,  à  Outséri,  d'eaux  thermales 
ferrugineuses,  eaux  qui  n'apparaissent  presque  exclusivement  que  dans 
la  région  de  ces  schistes-ci. 

Les  eaux  thermales  d'Outséri  qui  jouissent  d'une  grande  réputation 
dans  toute  la  Colchide,  sourdent  en  plusieurs  endroits  dans  les  pentes 
de  la  gorge  et  au  niveau  de  la  rivière.  Elles  sont  toutes  du  même 
type,  sauf  une  teneur  plus  ou  moins  grande  en  fer  et  en  acide  carboni- 
que libre.  La  majeure  partie  de  ces  sources  déposent  un  travertin 
tufeux  caverneux. 

Les  schistes  paléozoïques  se  développent  de  plus  en  plus  à  me- 
sure que  l'on  s'approche  des  hauteurs  Echnia-Koura  et  Wéli-gdzéli. 
Ils  renferment  de  rares  empreintes  de  l'algue  paléozoïque  Bythrotrc- 
pMs,  se  divisent  facilement  en  dalles  assez  considérables  et  contien- 
nent parfois  d'abondants  cristaux  de  pyrite,  disséminés  sur  le  plan  des 
couches. 

A  ces  schistes  sont  subordonnés  des  calcaires  cristallins,  parfois 
avec  petites  inclusions  et  taches  de  houille  luisante  sur  la  surface  des 
couches.  De  plus  ils  renferment  du  quartz  blanc  sous  forme  de  filons, 
de  veines  et  de  géodes  irrégulières,  plus  on  moins  sphériques,  épars 
en  désordre  dans  la  roche.  Les  cavités  du  quartz  sont  remplies  de 
cristaux  transparents  bien  formés  et  de  druses  de  cristaux  de  roche. 
Comme  dans  la  vallée  de  l'Indoura,  le  quartz  est  parfois  recouvert 
d'un  faible  enduit  de  vert  de  cuivre  et  contient  des  inclusions  de  ga- 
lène et  de  pyrite. 

Les  schistes  paléozoïques  de  cette  nature,  avec  direction  W — E. 
forment,  outre  les  vallées  Takarguina  et  Kwatoucha,  d'un  côté  la 
chaîne  longitudinale  entre  la  Rion  supérieure  et  la  Sakaoura.  avec  les 
sommets  Boudzgori,  Chéïssoura,  Choda,  Logoré,  ce  dernier  de  11,160 
pieds  d'altitude,  de  l'autre  côté  le  faîte  de  partage  entre  la  T?;hin- 
tchokhiss-tskhali  et  la  Djédjora,  avec  les  sommets  Cueské,  Dolomis- 
tswéri,  Tbils  et  Kolats.  Se  continuant  ensuite  vers  le  nord-est,  avec- 
fort  plongement  vers  le  nord,  ces  schistes  vont  être  recouverts,  sur 
les  saillies  rocheuses  de  la  chaîne  principale,  par  des  schistes  micacés 
qui  disparaissent  eux-mêmes  sous  les  massifs  granitiques  de  l'Eden  du 
Tséitsoniss-tswéri,  du  Kirtichiss-tswéri  et  de  l'Akhal-mta. 

Xon  loin  du  village  Tchiora,  un  peu  au  sud,  vient   se  jeter  dans 


22 


XXVII 


la  Rion,  près  du  pont,  son  affluent  gauche,  la  Glola-tskhali  ou  Tehon- 
tehakliiss-tskhali,  qui  longe  la  chaussée  au  Mamisson.  La  vallée  de  la 
Tchontchakhiss-tskhali  est  presque  exclusivement  formée  de  schistes 
paléozoïques,  traversés  seulement  près  du  petit  hameau  ossète  Grou- 
chéwi  (dans  les  tranchées  de  la  route  au-dessus  de  la  guérite  de 
Tchontchakh)  par  un  filon  d'andésite  quartzeux.  Là  aussi,  les  schistes 
sont  plissés,  mais  avec  plongeaient  prédominant  vers  le  nord.  En  plu- 
sieurs points  sourdent  des  eaux  thermales.  Au  cours  supérieur  de  la 
Tchontchakhiss-tskhali,  comme  d'ailleurs  à  peu  près  partout  dans  la 
vallée,  on  rencontre  des  blocs  erratiques.  La  rivière  elle-même  sort 
d'un  petit  glacier,  le  Tchontchakhiss,  qui  se  termine  près  de  la  mai- 
son d'abri,  construite  à  2,600  m.  sur  l'ancienne  moraine.   Autrefois  la 


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Fig.  8.  —  4.  Schistes  paléozoïques.  5.  Schistes  cristallins.  6.  Granités, 

syénites,  gneiss,  granulites.  7.  Basaltes,  andésites  et  audésite-trachyte. 


glace  arrivait  jusqu'à  l'asile  même.  Partout,  même  plus  bas  que  la 
maison,  on  voit  des  cordons  de  pierres  transportées  et  des  blocs  er- 
ratiques. La  montagne  d'où  descend  le  glacier  s'appelle  Tbilisiss- 
tswéri;  à  la  moitié  environ  de  sa  pente  le  glacier  se  termine  en  saillie 
dont  la  paroi  verticale  montre  une  glace  bleue.  11  n'y  a  qu'une  tren- 
taine ou  une  quarantaine  d'années  que  la  rupture  du  glacier  s'est  ef- 
fectuée: de  mémoire  d'homme  les  glaces  descendaient  dans  la  gorge 
bien  plus  loin  que  l'asile.  La  chaussée  franchit  le  faîte,  à  9,390  pieds 
d'altitude,  dans  la  région  d'une  forte  dépression  de  sa  partie  ouest. 

Au  nord  du  Mamisson  s'élèvent  deux  montagnes,  le  Tchantchakhi 
et  le  Boubi,  la  dernière  avec  un  glacier.  Parmi  les  glaciers  difficile- 
ment accessibles,  aux  sources  de  la  Rion  (Eden),  on  connaît  le  Zop- 
khétoura,  le  Xotsoroula,  le  Tchéchoura  et  le  Bokoï-tskkali. 

Au-delà  du  faîte  se  dressent  l'Adoï-Kom  et  le  Boubaïa-ossetin, 
chacun  avec  un  glacier.  Les  montagnes  Khalatsi,  Tbilsi  et  Xalaouri 
au  sud  et  au  sud-est  du  Mamisson  sont  les  lignes  de  partage  des  bas- 
sins de  l'Ardon  et  de  la  Rion. 


XXVII 


2: 


Les  dépôts  glaciaires  sont  surtout  développés  au  cours  supérieur 
de  la  Rion,  dans  les  vallées  des  rivières  Tclioclioura  et  Khwaroula, 
sur  les  pentes  des  montagnes  Notsara,  Kirtichiss-tswéri  et  Akkal-mta. 
Gruôbi,  le  village  le  plus  septentrional  et  le  dernier  dans  la  vallée-  de 
la  Fiion,  est  construit  sur  l'ancienne  moraine. 


XXVIII 
EXCURSION  ZUM  ZEIGLETSCHER 

VON 

N.  KAEAKASCH  und  K.  ROSSIKOW. 


Geologisclie  Skizze  des  Anlonlliales 

VON 

N.   Karakaseh. 

Wir  beginneii  bei  unserer  gedrângten  Uebersiclit  des  geologisclien 
Baues  des  Ardontbales  mit  dem  oberen  Lauf,  schreiten  also  vom  Ge- 
birge  zur  Ebene  binab. 

Der  Nordabbang  des  Kaukasiscben  Hauptkammes  wird  von  ver- 
scbiedeneu  krystallinischen  Schiefern  gebiklet:  von  Talk-,  Chlorit- 
und  Glimmerscbiefern,  welche  die  Wânde  des  Tbales  von  der  Quelle 
bis  ungefàhr  znr  Mùridung  des  Ssramag  in  den  Ardon  darstellen.  Dai'- 
auf  folgt  eine  scbmale  Zone  palâozoischer  Thonglimm  erschief er  von 
graiïer  bis  fast  schwarzer  Favbe,  jenseit  welcher  Granité  auftreten. 
Letztere  bilden  die  maleriscbe  Kassarscblucbt.  Die  Grenze  ibrer  Ver- 
breitung  ist  annabernd  der  Fluss  Zei,  der  aus  dem  Zeigletscber,  dem 
Endziel  der  Excursion,  entspringt,  Zwiscben  dem  Zei  und  dem  Dorfe 
Nusal  durcbschneidet  der  Ardon  auf  seiner  linken  Seite  eine  Zone 
palaozoiscber  Scbiefer,  weiter  aber  bis  zur  Ssadonmundung  und  etwas 
unterhalb  bis  zum  Dorfe  Arcbon  fliesst  er  zwiscben  Graniten,  welcbe, 
von  mâchtigen,  nacb  N  einfallenden  Scbicbten  des  unteren  Jura  iiber- 
lagert  werden.  Dièse  besteben  aus  dûnnen  Sandsteinscbicbten,  welcbe 
mit  tbonhaltigen  Avecbsellagernd,  unbedeutende  Koblenflôtze  fûhren 
und  scblecht  erbaltene  Pflanzenreste  entbalten.  Dieser  Sandstein  gebt 
in  festen  Mergel,  mit  Tboneisensteinscblussen  iiber.  Letztere  sind  reih- 
weise  angeordnet  (so  z.  Iî.  in  der  Nabe  des  Dorfes  Cbod)  und  bilden 
daim  uanze  Scbicbten.  Dièse  mâchtige  Série  von  Sandsteinen  und  Mer- 


2  XXVIII 

geln  spielt  eine  bedeutende  Rolie  in  der  Orographie  dièses  Gebietes, 
allein  das  Alter  derselben  kann  nicbt  mit  absoluter  Genauigkeit  fest- 
gestellt  werden,  da  das  Liegende  von  Granit  en  gebildet  wird.  Immer- 
hin  weisen  einige,  von  Abich  un  cl  Favre  gefundene  Versteinerungen 
auf  den  mittleren  und  tbeils  auch  auf  den  oberen  Lias  (Toarsien) 
hin.  So  findet  sicli  bei  Favre  ein  Hinweis  auf  das  vorkommen  von 
Harpoceras  Thouarsense  (~  H.  striahdum  Sow.)  beim  Dorfe  Chod, 
wâhrend  Uhlig  aus  der  Abicli'schen  Sammlung  einen  Harpoceras  bos- 
cense  Regn.  bestimmt  liât,  der  aus  denselben  Ablagerungen  vom  Ar- 
don  stammt. 

Die  genannten  Sehiehten  werden  von  Mergelkalken  iiberlagert, 
welcbe  StephanocerasUnguifcrum  Opp.,  St.  rectëlobatum  Han.,  PhyV 
loceras  Zignodianum  Orb.,  ParJcinsonia  ParMnsonii  Sow.  enthalten 
und  dem  Bajocien  und  Batlionien  entsprechen. 

Reicker  an  Fossilien  sind  die  mergeligen  Kalkseliichten  des  Kel- 
loway,  welcbe  ihrem  Habitus  nocb  von  den  unterlagernden  Horizonten 
des  Rath  nicbt  zu  unterscbeiden  sind.  Xacb  oben  gehen  sie  in  ooli- 
tbiscben  Kalkstein  uber.  Aus  der,  durch  Abicb  von  hier  zusammenge- 
bracbten,  grossen  Sammlung  sind  von  Uhlig  folgende  Arten  bestimmt 
worden: 

P/iyUoccras  Kiinthi  Neum.,  Pli.  cf.  disputàbile  Zitt,,  Ph.  Puschi 
Opp.,  Ph.  tortistdcatum  Orb.,  Lytoccras  Adel aides  Kud-,  Harpoce- 
ras Jiecticum  Rein.,  H,  lunula  Ziet.,  Haploccras  psilodiscus  Schl, 
Oppélia  subcostaria  Opp.,  Cadoceras  sublaeve  Sow.,  C.  cf.  surense 
Nik.,  Quenstedticcras  Lamberti  Sow.,  Macrocephalites  macroceplia- 
lus  Schl.,  M.  tumidus  Rein.,  Peineckia  anccps  Rein.,  Kcpplerites 
Neumayri  Uhl,  Perispldnnctes  funatus  Opp.,  P.  curvicosta  Opp., 
P.  cf.  Orion  Opp..  P.  cf.  scopinensis  Neum.,  Hinnites  vclatus 
Goldf.,  PJiynchonella  Dumortrieri  Szajn.,  Bit.  spathica  Lam„  Rh. 
cf.  concvnnn  Sow.,  Eh.  caiicasica  Uhl.,  Eh.  alaghica  Uhl.,  Terebra- 
tula  cf.  ventrlcola  Hartm.,  T.  subcanaUcidata  Opp.,  T.  bcdinensis 
Opp.,   Waldhêimia  subinipressula  Uhl.,  Antiptychina  bivalvata  Des!. 

Dièse  Fauna  zeigt,  dass  dièse  Ablagerungen  zum  Kelloway,  tbeils 
zum  Oxford  gehôren.' 

Zwischen  den  Dôrfern  Biss  und  Chod  ist  von  Abich  Ehynoneîlu 
lacunosa  Qucnst.  gefunden  worden,  und  zwar  in  einem  Spongitenkalk, 
lier  demnach  offenbar  dem  Kimmeridge  entspricht.  Wahrscheinlich  zu 
demselben  Horizonte  gehuren  auch  die,  oft  kieseligen,  bisweilen  auch 
breccienartigen  Kalkseliichten,  in  welchen  Favre  ausser  Cidaris  coro- 
nata  Goldf.  und  Cidaris  florigemma  Munstr,  auch  viele  Scyphien 
und  Korallen  gefunden  bat.  Ueber  diesen  Kalken  liegen  hellgraue  do- 
lomitische  Tithonkalke,  welcbe  auf  dem  Berge  Misur-dag  eine  Màch- 
tigkeit  von  300  Metern  erreieben.  Sie  sind  erfiillt  von  Xerineen,  und 
zwar:  Nermea  pseudcbrwntrutcma  Gemm.,  N.  Clio  Orb.,  N.  Bcfran- 
cei  Orb.,  N.  caressa  Yoltz.  etc. 

Zum  Titlion  gehoren  dagegen  die  Korallen-und  Diceraskalke  zwi- 
schen Chod  und  Alagir.  Sie  enthalten:  Hcterodiceras  Luci  Defr.  und 


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Pecten  arotoplicus  Gemm.  et  di  RI.  Dasselbe  Alter  haben  die  fein- 
kornigen  Kalksteine  von  Tamisk  (beim  Dorfe  Tamisk)  mit  Lithopha- 
gus  Bencckei  Bôhm,  PJacunopsis  granifera  Bohm.,  Natica  cf.  Vol- 
finensis  de  Lor.,  Terebratula  cf.  moravica  Glock.,  T.  cf.  subselht 
Leim.  etc. 

Eine  solche  Zusammensetzung  der  Fauna  erinnert  lebhaft  an  die 
Stramberger  Schichten  d.  h.,  sie  weist  auf  das  obère  Tithon  hin,  aber 
es  sind  aucb  Formen  darunter,  die  dem  unteren  Titbon  angehôren. 
Daher  bleibt  die  Frage  der  Einordnung  dieser  Schichten  in  die  ent- 
sprechende  Unterabtheilung  nocb  eine  offene.  Es  ist  aber  zweifellos, 
dass  wir  es  mit  Tithonschichten  zu  thun  haben,  die  den  entsprechen- 
den  Horizonten  des  sudlichsten  Theiles  der  mediterranen  Provinz  am 
nâchsten  stehen. 

Die  nachstfolgenden  hoheren  Ablagerungen  gehoren  zum  Kreide- 
system.  Dièses  ist  hier  durch  Kalke  vcrtreten,  welche  l'/2  Kilom.  siid- 
lich  von  der  Mûndung  des  Tamiss  in  den  Ardon  in  Form  vorgelager- 
ten  Bergzacken  zu  Tage  gehen.  Es  sind  das  Xeokomkalke  mit  Ostrea 
Oouloni,  welche  mit  dûnnen  Mergelschichten  wechsellagern,  den  Jura- 
kalken  sehr  àhneln  und  von  sandigen  Glaukonitmergeln  ttberlagert 
werden.  Letztere  enthalten:  Belemnites  miniums  List..  Acanthoceras 
Mïtteti  d'Orb.,  Phylloceras  Velledae  Mich.  und  gehôren  somit  dem 
Gault  an. 

Xacli  den  Mergeln  folgen  weisse  Mérgelkalke,  die  oft  blàtterig 
sind  und  durch  den  Reichthum  an  Inoccramus  Cripsii  und  J.  Cu- 
vieri  ausgezeichnet  sind.  Dièse  Senonkalke  bilden  unbedeutende  Hti- 
gel,  die  sich  in  sud-ostlicher  Richtung  parallel  den  Jurakalken  hin- 
ziehen.  Das  Ardonthal  durchschneidet  dièse  Kalke  in  einer  Ausdeh- 
nung  von  zwei  Kilometern. 

Die  nach  N  einfallenden  Senonschichten  untertaufen  zwischen  Be- 
rekssan  und  Alagir  die  Tertiarschichten. 

Letztere  werden  von  Sandsteinen  und  Conglomeraten  gebildet,  die 
wiederum  von  den  Quartiirablagerungen  bedeckt  werden  und  den  Bo- 
den  des  ganzen  Flaclilandes  bilden,  durch  welches  der  Ardon  bis  zu 
seinem  Ausfluss  in  den  Terek  strômt,  d.  i.,  bei  der  Station  Darg-Koch 
der  ^"ladikawkas'schen  Eisenbahn. 

Zum  Schluss  sei  noch  erwàhnt,  dass  das  Flusssj'stem  des  Ardon 
durch  die  machtigen  Glacialablagerungen  im  ganzen  Gebiete  seines 
oberen  Laufes  charakterisirt  wird,  elienso  auf  dem  Kamme  des  Kalk- 
gebirges  und  auf  dem  Xordabhange  dièses  Gebirges.  Und  zwar  sind 
die  erratischen  Blôcke  25 — 30  Kilom.  weit  nach  Xorden  auf  der  Ebene 
verstreut,  dagegen  fehlen  sie  auf  dem  Gebiete,  das  zwischen  dem 
krystallinischen  Gebirge  und  dem  Kalkgebirge  liegt,  ebenso  wie  im 
(jebiete  des  unteren  Ardonlaufes. 

Abich  nahm  an,  dass  in  der  Glacialperiode  das,  zwischen  dem 
krystallinischen  Gebirge  und  dem  Kalkgebirge  gelegene,  Langsthal  noch 
nicht  existirte  und  dass  damais,  als  das  Ardonquertbal  noch  nicht  in 
das  Gebirge  hineingesagt  war,  die  beiclen  Gebirge    mit    einander  ver- 


XXVIII  5 

bunden  waren.  Dièses  màchtige  von  Schnee  und  Eis  bedeckte  Massiv 
veranlasste  die  Bildung  eines  Gletschers,  der  vom  Nordabhange  des 
Kalkgebirges  hinabglitt.  Erst  nacb.  der  Glacialzeit  begann,  nacb 
Abichs  Anschauung,  die  Bildung  des  heutigen  tiefen  Querthals. 

E.  Favre  dagegen  giebt,  auf  Grund  seiner  Untersuchung  des  obe- 
ren  Theiles  des  Ardonthales  die  Berechtigung  einer  solchen  Hypo- 
thèse niclit  zu 

Die  Glacialablagerungen,  die  im  Thalboden  des  Zei  und  des 
Ssramag  zu  seben  sind,  weisen  seiner  Ansicht  nacb,  darauf  hin,  dass 
die  Thaler  heute,  wie  damais,  fast  dieselbe  Configuration  besassen;  ferner 
sollen  die  glacialen  Ablagerungen  in  Innern  des  Gebietes  von  Digori 
ebenfalls  beweisen,  dass  das  Kalkgebirge  in  der  Glacialperiode  von  dem 
krystallinischen  Gebirge'  getrennt  war.  Deshalb  musse  man  annehmen, 
dass  ein  grosser  Gletscber  den  Nordabhang  des  centralen  Kaukasus 
bedeckte,  und  ara  zweiten  Gebirge  d.  i.,  an  den  Vorbergen,  bis  2,900 
Meter  hinaufreiclite.  Dabei  griff  der  Gletscber  nur  dort  ûber  die 
Grenzen  des  centralen  Gebirges  hinuber,  wo  entsprechende  Einschnitte 
zum  Abfluss  vorhanden  waren,  so  dass  der  Gletscber  sicb  am  Nord- 
abhange  ausbreiten  konnte. 


Der   Z  e  i  g  1  e  t  s  c  h  e  r. 

VON 

Konst.  Rossikow. 

Unter  den  bedeutendsten  Massiven  des  Kaukasus  nimmt  der  4646 
Meter  bobe  Adai-cliocb  eine  hervorragende  Stelle  ein.  Er  ist  von  wei- 
ten  Scbneefeldern  und  vielen  Gletschern  bedeckt,  die  durch  ihre  scbone 
Lage  und  durch  viele  andere  Eigenthumliehkeiten  von  den  ûbrigen 
des  Kaukasus  ausgezeiclmet  sind,  weshalb  auch  die  Adai-chochgruppe 
schon  redit  lange  als  Zielpunkt  sowohl  russischer,  als  auch  ausliindi- 
scher  gelehrter  Reisenden  und  Touristen  gedient  hat  (Freshfield  1), 
Déchy  2),  Sella  3),  Abich  4),  Dinnik  5)  u.  a. 

Der  erste  Rang  unter  den  Gletschern  der  Adai-chochgruppe  ge- 
buhrt  dem  Karagomgletscher,  der  eine  Lange  von  15,5  Kilom.  besitzt. 
Die  zweite  Stelle  nimmt  der  Zeigletscher  ein,  dessen  Lange  nur  9,6 
Kilom.  betrâgt.  Obgleich  der  Zeigletscher   in   seiner  Ausdehnung  dem 


])  D.  W.  Freshfield.  The  exploration  of  the  Caucasus  1876. 
-)  Moriz  von   Déchy.   Das  Massiv  des  Adai-choch  im  centralen 
Kaukasus.  Petermanns  Mittheilungen.  1889,  Heft  IX. 

3)  V.  Sella.  Nel  Caucaso  Centrale.  Bulletino  del  Club  Alpino  Ita- 
liano.  1890,  t.  LYII. 

4)  H.  Abich.  Aus  Kaukasischen  Landern.  Reisebriefe  von  H.  Abich, 
Wien,  1895. 

5)  N.  Dinnik.  Reise  im  Ossetischen  Berglande  und  zu  den  Quel- 
len  des  Rion.  Sapiski  d.  Kauk.  Sect.  der  K.  Russ.  Geog.  Gesel.  B.  XIIÏ. 
1894  (russ.). 


6  XXVIII 

Karagomgletscher  nach  steht,  hait  er  in  Bezug  auf  die  Schônheit. 
seiner  Lage  den  Vergleich  mit  jenem  vôllig  aus.  Allein  noch  wichtiger 
ist  es,  dass  der  Zeigletscher,  bei  dem  heutigen  Zustande  der  Verkehrs- 
verhâltnisse  auf  dem  nordlichen  Kaukasus,  viel  leichter  zugânglich  ist, 
als  der  Karagomgletscher. 

Der  kùrzeste  Wegzum  Zeigletscher  beginnt  bei  der  Station  Darg- 
koch  der  Wladikawkas -Rostower  Eisenbahn,  und  fiihrt  durch  den 
Flecken  Alagir  und  durch  St.  Xikolaus  zum  Aul  Zei.  Dieser  Weg  ist 
81  Werst  lang;  davon  sind  28  Werst,  zwischen  der  Station  Darg-koch 
und  Alagir,  nichtchaussirter  Weg;  35  Werst,  zwischen  Alagir  und 
St.  Nikolaus  gehoren  der  sogenannten  Ossetischen  Militàrstrasse  an; 
die  letzten  18  Werst  aber  fuhren  einen  bergigem  Reitpfad  hinan.  Der 
Weg  dm'chschneidet  von  X  nach  S  zuerst  den  westlichen  Tlieil  der 
Ebene  von  Wladikawkas,  dann  die  Vorberge  des  Kaukasus  und  den 
nordlichen,  zum  Gebiet  des  Ardon  gehôrigen  Theil  des  Berglandes. 
Dièses  liegt  zwischen  zwei  Gebirgsketten:  den  „Felsenbergen"  oder 
„Buntenbergen"  bis  zum  Berge  Kriu-choch  einerseits  und  den  „Schwar- 
zenbergen"  und  dem  Berge  Karz  bis  zum  Kauat  andererseits. 

Die  Station  Darg-koch  liegt  in  der  Xordwestecke  der  Ebene  von 
Wladikawkas,  auf  einer  Terrasse  des  Berges  Seko,  auf  dem  siidwest- 
lichen  Ende  des  Karadach-Gebirges,  welches  die  Ebene  im  Xorden 
von  Wladikawkas  umschliesst,  Darg-koch  liegt  genau  auf  der  Stelle,  avo 
in  einem  ziemlich  malerischen  kurzen  Thaïe  die  sammtlichen  Gewàsser 
zusammenfliessen,  denen  die  Ebene  von  Wladikawkas  ihre  Bewâsse- 
rung  verdankt.  Dièses  Thaï  verbindet  heute  die  Ebene  von  Wladi- 
kawkas mit  der  Ebene  der  Kleinen-Kabarda  und  bildet  den  natiïrli- 
chen  Zusammenfluss  jenes  weiten  Seebeckens,  welches  die  heutige  Wla- 
dikawkas'sche  Ebene  in  der  vergangenen  Epoche  darstellte.  Die  steilen 
Seitenwànde  des  Thaïes  werden  von  20 — 30'  hohen  Durchsclinitten  in 
den  Diluvialablagerungen  gebildet.  Die  Wànde  sind  von  Gestrâuchern 
bewachsen,  welche  auch  den  Boden  des  heutigen  Laufes  des  Terek 
bedecken.  Der  Weg  von  der  Station  Darg-koch  geht  zuerst  ll/s — 2  Kilo- 
meter  lângs  dem  rechten  Ufer  des  Terek,  erreicht  die  Ueberfahrtstelle 
(auf  einem  Prahm)  auf  der  Stelle  zwischen  den  beiden  Mûndungen  der 
Hauptzuflùsse  des  Terek,  des  Urus-don  und  Ardon.  Eine  Strecke  fuhrt 
der  Weg  dem  Inundationsgebiete  des  Terek  entlang.  Dann  verlâsst 
der  Weg  den  Flusslauf  und  schlangelt  sich  durch  die  unabsehbaren 
Maisfelder  der  Ebene  von  Wladikawkas.  Von  hier  ab  bis  Alagir  ent- 
wickelt  sich  folgendes  eiitziickende  Landschaftsbild.  Im  Osten  wird 
die  Hache,  wenig  hûgelige  Ebene  von  den  vielen  Seitenarmen  des  un- 
teren  Laufes  des  Ardon  begrenzt,  dem  Hauptzufluss  des  Terek,  und 
links  vom  Flusse  Belaja  (der  Weisse)  mit  dem  Durdur.  Der  Fluss  Belaja 
entspringt  aus  den  Vorbergen  des  Kaukasus  und  tragt  seinen  Namen 
desbalb,  weil  sein  ganzes  Bett  aus  weissen  Gerôllen  der  Kreidekalk- 
steine  besteht.  Siidlich  erheben  sich  zwei,  an  einigen  Steilen  drei  Stu- 
fen  von  verschiedener  Hohe:  die  Vorberge  des  Kaukasus,  die  unter 
dichtem  Waldwuchse  bedeckt  sind,  und  jenseit  jener  erbeben  sich  die 


XXVIII  7 

in  dichte  Schneemàntel  "gehûllten  Riesen  der  Kaukasischen  Alpen,  vom 
Dych-tau  bis  zum  Kasbek.  Zwischen  ihnen  liegt  das  tiefe  geschlângelte 
Querthal  des  Ardon,  das  auch  unter  dem  Namen  Alagir-  oder  Walad- 
jirthal  bekannt  ist.  Die  nâchsten  Schneekôpfe  redits  vom  Ardonthal 
gehoren  der  Gruppe  des  Adai-choch-burdjal  (Karagom)  an  und  links 
davon  sind  es  die  Bergriesen  Zmia-kom-choch,  ïepli  und  Arcbon. 

Der  ganze  westliche  Theil  der  Ebene  von  Wladikawkas,  sowie  der 
ôstliche  vom  Fusse  der  Karadachberge  bis  zu  den  Kaukasischen  Vor- 
bergen,  wird  nur  von  tertiaren  Ablagerungen  gebildet,  welche  von 
machtigen  quartâren  Sedimenten  bedeckt  sind.  Auf  dem  hellgrunen 
Fond  der  Ebene  lagert  fast  immer  in  Sommertagen  ein  zarter  blauer 
Hauch.  In  der  Ferne  heben  sich  dureh  diesen  blauen  Dunst  hindurcb 
die  Siihouetten  der  einzeln  auf  der  Ebene  verstreuten  Dôrfer  ab,  der 
Kosakenstanizen  und  ossetiscben  Aule  und  Dôrfer:  recdits  von  dem 
Wege  die  Staniza  Mkolaewskaja,  links  die  Staniza  Ardonskaja  mit 
dem  ossetiscben  Dorfe  Ardon;  sûdlicher  das  Dorf  Christianskoje  und 
Naukau,  weiter  endlicb  am  Fusse  der  waldigen  Vofberge  entdeckt 
man  den  Flecken  Alagir  mit  dem  Aul  Ssalugardon. 

Alagir,  auf  dem  linken  Ufer  des  Ardon,  liegt,  am  Eingange  des 
Alagirtbales,  640  meter  bocb.  Es  ist  ein  Flecken  (oder  kleines  Stâdt- 
chen),  das  seine  eigenen  Yerwaltungs-  und  Gerichtsbehorden  hat.  Ein 
Kilometer  sudlich  von  dem  Orte  liegt  ein  Huttenwerk,  in  dem  Silber 
und  Blei  gewonnen  wird  und  zwar  in  den  letzten  10  Jabren  durch- 
schnittlich  bis  30  Pud  Silber  und  gegen  910  Pucl  Blei  jahrlich,  in  einem 
G-esammtwerth  von  nicht  ûber  50,000  Rubeln  1). 

In  Alagir  beginnt  die  Ossetiscbe  Militiirstrasse,  die  von  hier,  also 
aus  dem  Terekgebiet  bis  zur  Stadt  Oui,  in  das  Gouvernement  Kutais, 
t'uhrt.  Da  dièse  Strasse  die  Station  Darg-koch  der  Rost.-Wlad.  Eisenb. 
mit  der  Station  Kutais  der  Transkaukasischen  Bahn  verbindet,  dient 
sie  nicht  nur  als  die,  nâchst  der  Grusinischen  Militarstrasse,  wichtigste 
strategische  Strasse,  sondera  auch  als  wichtigste  Verkehrsader  zwischen 
den  genannten  Gebieten. 

Die  Ossetiscbe  Militàrstrasse  ist  ebenso  wie  die  Grusinische  am 
Nordabhange  des  Kaukasus,  und  zwar  im  Querthal  des  Ardon  und 
seines  Nebenflusses  Mamisson-don  angelegt,  bis  zum  Mamisson-pass  pa- 
rallel  dem  Terekthale;  am  Sûdabhange  ist  sie  im  Thaïe  des  Tschan- 
tschachi,  einem  Nebentlusse  des  Rion  gebaut. 

Der  Ardon  2)  entsteht  aus  der  Vereinigung  zweier  Quellflùsse,  des 
3Iamisson-clon  und  Xar-don,  ersterer  entspringt  aus  dem  Tshantschachi- 
gletscher  in  nàchster  Nâhe  des  Mamisson-passes  (Tschantschachi)  in  2829 
INIeter  Hôhe.  Der  Naf-don  entspringt  zwischen  den  Bergen  Kadlassan 


M  Von  Jahr  zu  Jabr  wird  der  Ertrag  gerinser,  aber  nicht  in  Folge 
von  Verarmung  der  Ssadonscben  .Grube  an  Metallgehalt,  sondera  in 
Folge  falscher  Ausbeutung;  so  war  zu  Antang  der  80-er  Jahre  der 
Gesainmtwerth  des  ,o;ewonnenen  3Ietalles  noch  190  000  Rubel! 

-)  Argon  bedeutet  auf  ossetisch  —  der  schaumende,  tosende  odei" 
toile  Bach. 


8  XXVIII 

und  Silga-choch.  Dièse  beiclen  Hauptquellflusse  umfassen  clen  mittle- 
ren Theil  der  kaukasischen  Wasserscheide,  zwischen  den  Bergen  Tschan- 
tschachi  und  Silga-choch.  In  seinen  mittleren  Lauf  (d.  i.  von  der  Yer- 
einigung  seiner  Quellfltlsse  bis  Alagir)  nimmt  der  Ardon  eine  Reihe 
von  Gebirgsbâchen  auf:  linkerseits  den  Zei-don  und  Nichass,  rechter- 
seits— den  Bat,  Archon,  Unal  u.  a.  Dem  Gebiete  des  mittleren  Ardon 
gehoren  somit  folgende  Theile  des  Nordabhanges  des  Kaukasus  an: 
der  Theil  seiner  Abzweigung  zwischen  dem  Adai-choch  (4646  M.  )  und 
Zei-choch  (4352  M.),  ferner  der  Kelber,  Zmia-kom-choch  (4128  M.), 
Tepli  (5423  M.),  daim  die  Theile  der  „Bunten-"  oder  „Felsenberge" 
zwischen  dem  Kriu-choch  (3402  M.)  und  dem  Chod-wzek  (2524  M.), 
endlich  die  Theile  zweier  Ketten  der  „Schwarzen  Berge",  zwischen 
den  Gipfeln  des  Karz  (1525  M.),  Sgaryschk  (760  M.)  und  Kauat. 

Der  mittlere  Ardon  liegt  in  einem  gekrummten  Querthal,  welches 
entspreckend  dem  geologischen  Baue  des  nôrdlichen  Kaukasusgebirges 
an  bestimmten  Stellen  in  ein  breiteres  Thaï  oder  Becken  ubergeht, 
otler  aber  auch  sich  zur  Schlucht  und  Klamm  verengt. 

Das  Querthal  des  Ardon  beginnt  in  seinem  siïdlicheren,  dem 
Hochgebirge  angehorigen  Theile  mit  dem  Querthal  des  Mamisson- 
don.  Letzteres  bildete  in  einer  nicht  zu  fera  gelegenen  geologisclien 
Période  den  Boden  eines  Seebeckens;  dafûr  sprechen  unter  anderen 
die  vorhandenen  Terrassen.  Unterhalb  bis  St.  Nikolaus  bildet  das  Ar- 
donthal  die  ihrer  Schonheit  wegen  bekannte,  15  Werst  lange,  Kassar- 
schlucht,  welche  an  einigen  Stellen  eine  richtige  Klamm  darstellt, 
Dièse  ôffnet  sich  bei  St.  Nikolaus  und  geht  in  ein  Thaï  oder  richtiger 
Becken  ûber,  das  den  selben  Namen  tragt,  Nôrdlicher  von  (1er  Mûn- 
dung des  Ssadon-don  verengt  sich'das  Thaï  von  neuem  zu  einer  Schlucht, 
in  welcher  sich  die  „Bat'sche"  Pforte  befindet.  Jenseit  derselben,  zwi- 
schen den  Flûssen  Archon  und  Unal  wird  die  Schlucht  wieder  zum 
breiten  Thaï.  Von  hier  ab  beginnt  der  nordliche  Theil  der  Ardon- 
schlucht,  welcher  den  Yorbergen  angehôrt.  Auf  dieser  Strecke  wird 
das  Thaï  jenseit  des  Unalflusses  wieder  eng,  um  endlich  diesseits  der 
Mundung  des  Nichass  sich  zu  einem  kurzen  Becken  zu  erweitern.  Diè- 
ses verengt  sich  wieder  zu  einem  Thaï  und  mit  letzterem  endet  das 
Querthal  des  Ardon. 

Das  eben  beschriebene  Relief  des  Ardonquerthales  entspricht  voll- 
standig  den  Gesteinen,  welche  diesen  Theil  des  nôrdlichen  Kaukasus 
aufbauen.  Die  Querthâler  des  Mamisson-don  und  Xar-don,  die  sich 
sûdlich  von  der  Granitaxe  des  Kaukasus  befinden,  durchschneiden  îhim- 
lich  die  palaozoischen  Schichtenreihen,  wahrend  der  obère  Theil  der 
Kassarschlucht  mit  Inbegriff  der  Querthâler  des  Ssramag  und  Zmia- 
kom-don  innerhalb  der  krystallinischen  Schiefer  und  Gneisse  liegen: 
der  untere  Theil  aber  durchsetzt  die  grauen  Granitmassen  des  Kau- 
kasus. Das  Becken  von  St.  Nikolaus  liegt  wieder  in  palaozoischen 
Schiefern.  Letztere  machen  wiederum  Graniten  und  krystallinischen 
Schiefern  Platz,  welche  in  den  oberen  Terrassen  der  Allardy-rjatchberge 
ausgehen,  wo  sie  das  Querthal  des  Ardon  linkerseits  einfassen.   Nord- 


XXYIII  9 

lich  von  der  Bat'schen  Pforte,  in  den  Yorbergen  bis  zur  Nichassiniïn- 
dung,  durchschneidet  das  Ardonquerthal  jurassische  Ablagerungen; 
dièse  werden  von  verschiedenen  sandig-tbonigen  Gesteinen  gebildet. 
welcbe  leste  Kalksteine  des  oberen  Jura  unterlagern.  Ton  der  Mûn- 
dung  des  Nichass  ab  werden  die  oberjui-assischen  Kalksteine  durci) 
mergelige  Kalke  der  oberen  Kreide  verdrangt,  welcbe  von  mergeligen 
Sandsteinen  unterlagert  werden. 

Das  Quertbal  des  Ardon  offnet  sicb  in  ein  breites,  5,6  Kiloin.  lan- 
ges Thaï,  an  dessen  Xordende  zwei  den  „Schwarzen  Bergen"  angeho- 
rende  Gipfel— der  Sgaryscbk  und  der  Kauat — postirt  sind,  wâhrend  im 
Sùden  zwei  Spitzen  der  zweiten  Kette  der  „Schwarzen  Berge"  —  der 
Karz  und  Tamisk  stehen.  Im  Westen  und  Osten  endlicli  ragen  die  Ab- 
hânge  der  Querketten  empor.  welcbe  die  Hôhen  des  Kauat  mit  dem 
Sgaryscbk  und  den  Tamisk  mit  dem  Kauat  verbinden.  Die  grôssten 
Hôhen  im  Siïden  des  Karz  ùbersteigen  nient  1525  Meter,  aber  im  Nor- 
den  niebt  760  Meter. 

Die  beiden  Ketten  der  „Schwarzen  Berge"  sind  nichts  anders  als 
zwei  vorgelagerte  Falten  der  jûngsten  Sedimente,  welcbe  die  Yorberge 
des  Kaukasus  aufbauen.  In  den  Profilen  des  Kauat  sind  ober-creta- 
cische  Mergelkalke  entblôsst.  Sûdlicher  in  den  westlichen  und  ostli- 
chen  Abhàngen  finden  sich  Entblossungen  von  mergeligen  Sandsteinen 
mit  Bànken  von  eisenhaltigen  Kalksteinen,  welche  die  Felsen  des  Karz 
und  Tamisk  bilden. 

Dièse  Felsen  sind  von  tiefen  Erosionssehluchten  („Balken")  dureh- 
schnitten,  dureb  welche  dem  Ardon  Gebirgsbache  zufliessen.  Der  erste 
linksseitige  Zutiuss  des  Ardon  ist  der  Nichass,  der  aus  den  „Felsen- 
bergen",  ara  Chosseg  entspringt. 

Bei  der  Mûndung  des  Nichass  ist  das  Ardonquerthal  schon  727 
Meter  ùber  dem  Meere.  Von  hierab  verengt  sich  das  Thaï  zu  einer 
malerischen  Schlucht.  Zwiscben  den  dichten  Buchenstammen,  sieht  man 
hie  und  da  die  nakten  Felsen,  welche  aus  festem  eisenhaltigem  Kalk- 
stein  bestehen,  der  mit  den  Mergeln  wechsellagert  und  dem  Neocom 
angehôrt;  unten  hôrt  man  den  Ardon  rauschen  und  sieht  seine  Wellen 
zwiscben  bewaldeten  Ufern  dahin  stûrzen. 

Hier  mùnden  in  den  Ardon  linkerseits  einige  warme  Schwefelquel- 
len.  Eine  dieser  Quellen  kommt  aus  einer  hart  ara  Wege  gelegenen 
kleinen  Kalksteinhohle:  die  Tiefe  des  Wassers  in  der  Grotte  ist  nicht 
mehr  als  7  Meter:  die  Temperatur  10"  C. 

Sûdlicher  wird  das  Quertbal  wieder  breiter.  Diesen  sûdlichen  Theil 
der  Yorberge  beherrschen  folgende  Hôhen:  redits  die  hohen,  grau  ge- 
farbten,  steilen  Felsen  des  Kriu-choch  oder  Kario-choch  (3402,5  Meter), 
links  die  YVande  des  Chossek  oder  Kossek  (3085  Meter).  Dieser  Theil 
des  Ardonquerthals  gehort  ausnahmslos  harten  und  festen  dolomiti- 
schen  Kalksteinen  des  Jurasystems  an,  welche  von  verschiedenster  Farbe 
sind, — hellgrau,  dunkelgrau  bis  schwarz. 

Dort  wo  das  Thaï  von  dem  Kriu-choch  und  Chosseg  von  neuem 
einseensït  wird,  hangt  hoch  uber  dem  Wege  auf  einem  Felsen,  wie  ein 


10  XXVIII 

Adlernest,  der  Aul  Bis.  Hier  ist  die  Grenze  zwischen  den  Vorbergen 
und  dera  Hoehgebirge;  sie  ist  durcli  die  Steihvand  des  Sùdabhanges 
„der  Felsenberge"  bezeichnef,  welche  nur  ans  Juraschichten  gebildet 
ist.  Wir  betreten  hier  den  unteren  oder  nôrdlichen  Theil  des  Hoeh- 
gebirgsthales,  welcher  in  den  Vorbergen,  den  sogenannten  „Seiten- 
Kette"  (Bokowoi)  des  eigentlicben  Kaukasus  liegt.  Die  bisherige  grime 
Waldlandschaft  wird  nun  durch  nakte,  dunkelgraue  Felsenwânde  er- 
setzt,  durch  die  Schiefer,  Sandsteine  und  sandigen  Schiefer  des  unteren 
Jura.  Es  beginnt  das  Reich  der  asiatisehen  Straucher.  Auf  den  nakten 
Felsvorsprungen  liegen  Auleund  Gehofte  des  Waladjirschen  (oder  Alad- 
jirscben)  Staminés;  rechts:  Unal  (Ober-,  Mittel-  u.  Unter-)  nicht  weit 
davon  das  Scblossder  Fiirsten  Eristow-Ssidamonows;  jenseits  Unal — die 
Aule  Urss-don,  Donisser  und  Dagom  mit  einer  Sprengelkirche,  Cholst 
u.  a.  m.;  links  die  Aule  Kussurt,  Ssachakat  u.  s.  w.  In  der  Nâhe  des 
Aul  Cholst  finden  sich  Blei-  und  Silbergruben,  in  welchen  von  den 
alten  Griechen  mit  Erfolg  Silber  gewonnen  wurde.  Bei  Unal  ist  eine 
Brucke  (1004  Meter  ùb.  d.  Meere)  iiber  den  Ardon  geschlagen  und  von 
hier  zweigt  sich  ein  Reitweg  von  der  Ossetischen  Militarstrasse  ab  zum 
benachbarten  Kurtatinquertlial.  In  der  Tiefe  des  Tbales  liegt  hier  der 
originelle  ossetische  Handelspunkt —  Gulak.  Von  Alagir  bis  hierher 
sind  24  Werst. 

Oberhalb  Gidak  wird  das  Thaï  bestândig  enger,  die  Felsen  wer- 
den  steiler;  in  den  Entblôssungen  gehen  jurassische  Thonschiefer  zu 
Tage.  Bechts  steben  die  Aule  sehr  dicht,  von  denen  Archon  und  Dei 
zu  sehen  sind;  links  sieht  man  (Ober-,  Mittel-  und  Unter-)  Misur.  End- 
lich  treten  wir  durch  die  „Bat1sche  Pforte",  die  der  Sage  nach  von 
Genuesen  angelegt  sein  soll;  sie  verschloss  den  Zugang  in  das  Ardon- 
thal  von  Norden.  Die  Strasse  ist  hier  in  den  Felsen  ausgehauen. 

Weiter  nach  Sûden  erscheinen  zuerst  die  grauen  kaukasischen 
Granité. 

Das  Querthal  des  Ssadon-don  ist  sehr  tief  und  finster,  eingeschlossen 
zwischen  vertikalen  Granitfelsen;  links  gehôren  sie  den  Bergen  A-l- 
lardy-rjàtsch  und  Chod  an,  und  rechts  den  Nordostabhàngen  des  Zach- 
ziri-choch  und  Ssadon-wzek.  Letztere  gehôren  zur  Kette  des  Zei-choch. 

Eine  gute  Strasse  i'ûhrt  von  der  Brucke  (900  Meter)  368  Meter 
hinauf  zum  Bergwerk  von  Ssadon  (1268  Meter).  Die  Gruben  und 
Schachte  liegen  am  Fusse  der  Abhange  der  beiden  Berge,  des  Allardy- 
rjâtsch  und  Chod,  am  Flusse  Chod,  oberhalb  der  kleinen  Festung  in 
der  Xordost-Ecke  des  Beckens.  Das  Erz  kommt  hier  in  Gangen  vor, 
die  von  X  nach  S  streichen.  Die  Erze  sind:  silberhaltiger  Bleiglanz, 
Zinkblende,  Eisen-  und  Kupferkies,  Galmei  u.  a.  Sie  finden  sich  in 
Quarz  oder  in  Thonschiefern.  Die  Machtigkcit  der  Ader  schwankt 
zwischen  0—13  Metern.  Am  unerschopflichsten  scheint  der  Reichthum 
an  Zinkblende. 

Von  der  genannten  Brucke  iiber  den  Ssadon-don  bis  St.  Nikolaus 
sind  nicht  mehr  als  5  Kilom.  Auf  dieser  Strecke  sind  die  Wânde  des 
Thaïes  bis  zum  Aul  Nusal  aus  palaozoischen  Schiefern  gebildet. 


XXVIII  1 1 

Gegenûber  N'usai,  am  anderen  TJfer,  ragen  auf  hohen  Felsklippen 
die  Thûrme  einer  alten  Festungsruine  empor.  Der  Ardon  fliesst  hier 
in  engem  felsigem  Bett,  iiber  welches  eine  hângende  Briicke  zur  Fe- 
stung  fûhrte. 

Jenseit  des  Aul  Xusal  fiihrt  eine  hohe  Brûcke,  liber  welche  die 
Ossetisehe  Militârstrasse  von  der  linken  auf  die  rechte  Seite  des  Tha- 
ïes hinûber  geht.  Von  hier  bis  St.  Mkolaus  sind  nur  4  Kiloni.  Die 
Steigung  ist  hier  42  Meter  auf  1  Kilometer. 

Mit  dem  Namen  Urotschischtsche  (Platz)  St.  Nikolaus  r)  bezeichnet 
man  eine  ebene  Terrasse  auf  dem  Boden  eines  mittelgrossen  Kessels, 
der  im  Sùden  von  der  Kassarschlucht,  im  X  von  der  Nusalschlucht 
begrenzt  wird.  Der  Kessel  ist  von  hohen  und  steilen  Felswànden  ein- 
gesehlossen,  im  Osten  nàmlich  von  den  Auslitufern  des  Zmia-choch. 
und  im  Westen  von  den  Vorbergen  Kelber  2)  und  Zachuzpri-choch. 

Der  Kelber  bietet  von  hier  aus  ein  wunderschones  Bild.  Sein  Gip- 
fel  besteht  aus  drei  Felszacken,  von  welchen  der  nach  St.  Xikolaus 
gekehrte,  von  einer  bedeutenden  Schnee-  und  Firnmasse  bedeckt  ist: 
von  letzterer  geht  ein  Hàngegletscher  aus,  der  die  Spitze  des  Berges 
mit  einer  Eiskappe  kront. 

Die  Liinge  der  Terrasse  ist  FA  Kilom.,  die  Breite  nicht  iiber  3A 
Kilom.,  die  Hohe  iiber  dem  Meere  1139  Meter.  Der  Ardon  umspûlt 
nach  seinem  Austritt  aus  der  Kassarschlucht  mit  seinem  hier  nicht 
breiten  Gewàsser  die  Terrasse  linkerseits.  Die  Terrasse  besteht  aus 
zwei  Stufen,  die  durch  einen  Abfall  von  51/2  Meter  Hohe  getrennt  sind. 
Beide  Theile  sind  Flussterrassen:  ihre  Oberflàchen  sind  mit  machtigen 
Felstrhmmern  bedeckt,  besonders  die  obère.  Auf  der  Mitte  der  oberen 
Terrasse  liegt  das  hubsche  Haus  der  Ingenieure  des  Wegebauministe- 
riums.  Die  rechten  Thahvânde  des  schonen  Kessels  bestehen  aus  Proto- 
gin,  der  grosse  Feldspathkrystalle  enthâlt;  die  linken  Thahvânde,  dicht 
am  Ingenieurhause,  aus  Glimmerschiefer,  welchem  Chlorit  und  Horn- 
blende in  den  oberen  Horizonten  beigemengt  sind  und  so  allmàhlich 
in  Hornblendeschiefer  iibergeht;  die  Ffer  des  Ardonbettes  selbst  be- 
stehen aus  Thonschiefer. 

Im  Siid-Westen  miindet  in  diesen  Kessel  das  Thaï  des  Zei-don  oder 
Zei,  im  Sùden  die  Kassarschlucht  mit  seinen  beiden  Alpenthalern  des  Nar- 
don  und  des  Mamisson-don.  Die  Kassarschlucht  ist  ausschliesslich  durch 
die  erodirende  Kraft  des  Ardon  entstanden,  welcher  in  einer  Ausdeh- 
nung  von  15  AVerst  den  Granitkern  des  Kaukasus  mit  den  anlagern- 
den  krystallinischen  Schiefer-  und  Gneissmassen  im  Gebiete  des  Kelber 
und  Zmia-choch  durchsàgt  bat, 

Das  Thaï  des,  nicht  weniger  als  der  Ardon  tosenden,  Zei-don  ist 
circa  15 — 16  Werst  lang. 

Das  Thaï  liegt  versteckt  zwischen  den  kurzen  Falten  zweier  hoher 
Kâmme,  welche  ôstlich  von  der  Berggruppe  des  Adai-choch  und  Sson- 


x)  Auf  den  Karten  ist  die  „Kapelle"  St.  Xikolaus  angegeben. 
")  Auf  den  Karten  heisst  er  .,Kalt\ver". 


12  XXVIII 

guti-choch  liegen;  dièse  tragen  den  Xamen  Kelber-  uncl  Zei-chochberge, 
naeh  den  Hauptgipfeln  dieser  Kâmme.  Beide  zeichuen  sieh  durch  ihren 
zackigen  Kamm  aus,  besonders  im  westlichen  Tbeil,  dort  wo  die  Glet- 
seber  liegen.  Die  Abbange  sind  von  Erosionsfurchen  durcbzogen,  die 
in  zwei  Terrassen  in  den  Fluss  mùnden,  von  welchen  die  obère,  redit 
steile  von  Felstriimmern  ùberscbùttet  ist.  Die  Gehânge  des  Thaïes 
bestehen  ausscbliesslicb  aus  krystalliniseben  Gesteinen:  Graniten,  Sye- 
niten,  Quarzporphyren,  Dioriten  und  Diabasen;  unterhalb,  besonders 
im  mittleren  Tbeile  dièses  Thaïes,  finden  sich  Schiefer  und  zwar  vor- 
herrschend  Thon,  Glimmer,  und  Chloritschiefer.  Die  obère  Stufe  der 
beiden  Abbange,  tràgt  den  Charakter  einer  typischen  Alpenlandschaft, 
die  untere  den  sub-alpinen  und  Waldcharakter.  Die  alpine  Zone  zer- 
fâllt  in  weitere  zwei:  in  die  Schneeregion  und  eigentliche  Alpenregion. 
Entsprechend  der  Steilheit  der  Wànde,  der  schmalen  Kàmme  und  der 
Durchsclmittshôhe  derselben  gehôrt  der  ganze  westliche  Theil  des 
Thaïes  und  speciell  der  Kamm  des  rechten  Kelberabhanges  der  Schnee- 
region an;  dagegen  gehort  der  ôstliehe  Theil  der  alpinen  Zone  an, 
welche  grôsstentheils  aus  nackten  Felsen  besteht.  Zwischen  diesen  lie- 
gen Alpenwiesen  verstreut;  auf  ihnen  finden  sich  die  charakteristischen, 
kriechenden  kaukasischen  Rhododendren. 

Etvras  schàrfer  ist  die  subalpine  Région  ausgeprâgt.  Sie  nimmt 
den  oberen  Theil  der  unteren  Stufe  ein,  welche  auf  ihrer  rechten 
Seite  von  Felstriimmern  eingenommen  ist,  Unterhalb  dieser  subalpinen 
Mattenregion  beginnt  die  Zone  der  subalpinen  Straucher,  wâhrend  der 
ûbrige  Theil,  sowie  das  Bett  des  Zei-don  selbst  mit  dichtem  Laubwalde 
bedeckt  ist. 

Der  Zei-don  fiiesst  von  seinen  Quellen  an  zuerst  von  S(>  nach  NW; 
gegenûber  dem  Aul  Unter-Zei  verandert  er  seine  Richtung  in  eine 
sùdostliche,  die  er  bis  zur  Vereinigung  mit  dem  Ardonthal  beibehalt. 
Der  sùdostliche  Theil  des  Thaïes  besteht  aus  zwei  scharf  geschiedenen 
Theilen  —  der  obère  ist  die  typische  wilde  Schlucht  eines  heutigen 
Gletschers,  —  begraben  unter  Schnee-,  Fini-  und  Eismassen,  und  der 
untere  —  ist  der  anmuthige,  schone,  vonWald  bestandene,  der  nur  in 
den  hôhern  Partien  von  Schnee  und  Eis  bedeckt  ist.  Der  sùdostliche 
Theil  des  Thaïes  ist  auch  mit  Wald  bestanden;  oberhalb  desselben, 
diesseit  der  Schneeregion,  breiten  sich  die  subalpinen  Matten  aus. 

Die  Mùndung  des  Zei-don  liegt  1195  Meter,  die  unter  dem  Zei- 
gletscher  hervorspringende  Quellen  aber  2060  Meter  hoch.  Auf  dièse 
Weise  bat  der  Zei-don  auf  einer  Strecke  von  18  Kilom.  ein  Gefalle 
von  865  Metern  oder  56,7  M.  auf  1  Kilom.  Bei  einer  solchen  Steil- 
heit der  Xeigung,  besonders  im  sûdôstlichen  Theile  des  Thaïes,  kocht 
buchstablich  der  Fluss  zwischen  seinen  riesigen  Gerôllblocken,  welche 
das  enge  Thalbett  verstopfen.  Xur  ein  einziger  Aul  befindet  sich  im 
Laufe  des  ganzen  Zei-don,  der  Aul  Zei,  der  aus  zwei  Gehoften — Uhter- 
und  Oher-Zei  besteht. 

Der  Weg  von  St.  Nikolaus  zum  Zeigletscher  erhebt  sich,  nach 
dem  er  iiber  eine  hôlzerne  Briicke   uber   den  Ardon  zum  linken  Ufer 


XXVIII.  Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolog.  Internat,       PI.  A. 


Skas-  (Rekom)  gletscher. 


XXVIII  1 3 

hinùbergegangen,  den  waldigen  Abhang  des  linken  Zei-donufer  hinan, 
um  die  Mûndung  des  letzteren  herum,  dann  in  das  Zei-donthal  selbst 
hinein  und  iiberquert  auf  einer  Bruche  den  Zei-don.  Hier  stûrzt  der 
Zei-don  brausend  von  Felsblock  zu  Felsblock.  Die  Far.be  des  Zei-don 
ist  3A  des  Jabres  durcbsichtig  blau-griin,  1/*  des  Jabres  aber  milch- 
weiss  (Gletschermilcb). 

Auf  der  5  Werst  von  St.  Nikolaus  wird  das  Thaï  von  dem  Felsen 
des  Berges  Ssadon-wzeg  eingeengt.  Von  hier  geht  <ler  Weg  in  Zik- 
Zaklinien  den  steilen  Aufstieg  hinan  zum  Aul  UnterrZei  (1750  M.). 

Von  hier  erôffnet  s!ch  ein  herrliches  Panorama  auf  den  sûdwest- 
lichen  Theil  des  Zei-donthales,  in  dessen  Tiefe,  ans  dichtem  Waldes- 
grûn  sicb  der  von  Felsen  unirahmte  untere  Theil  des  Zeigletschers  ab- 
hebt,  tiber  welchem  der  Adai-choch  gerade  emporragt. 

Vom  Aul  Ober-Zei  senkt  sicb  die  Strasse  zuerst  binab  in  einè 
Seitenschlucht,  und  dann  auf  den  Boden  des  sùdwestlichen  Theiles  des 
Zei-donthales  (1526  Meter),  um  einen  Felsvorsprung  herum,  auf  dessen 
Hôhe  die  Kapelle  des  Heiligen  Waschkerga  liegt. 

Das  Thaï  zeigt  aile  Anzeichen  einer  Vergletscherung.  Das  ganze 
Thaï  ist  von  einer  alten  Grundmoràne  bedeckt,  durch  welche  der  Zei- 
don  sicb  sein  Bett  durchgràbt.  Die  Morane  zeigt  aile  charakterischen 
Eigenthûmlichkelten:  unregelmâssige  Erbebungen,  zwischen  welchen 
Vertiefungen  und  kleine  Becken  zerstreut  liegen,  Massen  von  Blocken 
verschiedenster  Grosse  etc.  etc. 

Die  Morane  ist  auch  von  einer  Menge  kleiner  Radie  durchschnit- 
ten.  Hier  findet  sich  eine  der  altossetischen  Heiligenstatten,  zu  Ehren 
des  St.  Georgius,  die  Stâtte  Rekom.  Hier  von  dem  Platz,  wo  der  hol- 
zerne  Tempel  steht,  erôffnet  sich  nach  Sûden  die  schônste  Aussicht: 
im  Vordergrunde  bebt  sich  zwichen  dem  Dunkel  des  Fichtenwaldes 
die  originelle  Form  der  kolorsalen  Felsen  „Ssaufi-dar",  einige  hundert 
Fuss  ûber  dem  Niveau  des  Flusses;  links  liegt  das  kurzen  aber  hreite, 
in  seinem  unteren  Theile  bewaldete  Thaï,  dahinter  die  majestâtische 
Eiseascade  des  Skasgletschers,  ûber  welchem  weite  Schneefelder  glitzern. 
Dieser  Gletscher  ist  von  Dechy  unter  den  Nanien  Rekomgletscher  be- 
schrieben  1).  Von  der  Mûndung  desselben  sieht  man  die  mâchtigste 
Endinorane. 

Jenseit  Rekom  schlângelt  sich  die  Strasse  zunachst  lângs  dem 
Karnies  der  Steilwancl  hoch  ûber  dem  Zei-don;  sie  fûhrt  aber  bald  auf 
einen  malerischen  Bain  „LTazilla-i-fasb",  der  von  stammigen  Fichten 
umstanden  ist.  Von  hier  bat  man  einen  prachtvolle  Ueberblick  auf  den 
schneebedeckten  Kamm  und  Gipfel  des  Adai-choch.  Es  bleibt  jetzt 
noch  bis  zum  Zeigletscber  ein,  2rfa  Werst  langer,  Fusspfad  durch  dich- 
ten  Wald,  den  Bachen  entlang,  welche  hier  in  vielen  Verzweigungen 
die  Morane  berieseln,  spater  aber  unter  den  Felstiûmmern  sich  ver- 
lieren.  Auf  einmal  hort  der  Wald  ganz  auf  und  vor  uns  thut  sich  das 


l)  Dechy   kannte   offenbar   nicht  den  Namen    Skasgletsclier    und 
çab  ibm  selbst  den  Namen  Rekomgletscher. 


14  XXVIII 

breite,  von  steilen  Gehângen  eingeschlosseue  Thaï  des  heutigen  Glet- 
schers  auf.  Der  Zeigletscher  stiirzt  in  vielen  Cascaden  aus  der  Tiefe 
der  Felsschlucbt,  hinab  in  den  breiten  ïheil  des  Thaïes,  in  welehem 
er  als  magestàtischer  Strom  weiter  fliesst.  Er  endet  in  einer  Hôhe  von 
2060  Metern  mit  mâchtiger  Gletscberstirn,  die  sich  in  einzelne  grosse 
Partien  zertbeilt.  Naher  zur  rechten  Seite  findet  sich  eine  schone  Eis- 
grotte  oder  das  Gletscherthor,  mit  gesehwungenen  Bogen  aus  dureh- 
sichtigem  blaugrûnem  Gletsehereis,  aus  welehem  der  schàumende  Zei- 
don  herausprudelt.  Vor  10  Jahren  war  die  Gletscberstirn  nocli  viel  gross- 
ortiger  als  jetzt. 

Die  Gletscherstirn  wird  links  und  redits  von  hohen  Ufermorânen 
eingerahmt,  von  welchen  die  redite  besonders  schon  ist.  Sie  ragt  als 
steile  Wand  20 — 25  Meter  hoch  iiber  die  Gletscherzunge  empor.  Redits 
am  Vorderrande  der  Gletscherstirn,  dort  wo  die  Wogen  des  Zei-don 
dahinschiessen,  lagern  auf  der  breiten  Solde  des  Gletscherthals  die 
heutigen  Moranenablagerungen,  unter  welchen  die  einzelnen  Wâïle  der 
jungsten  Endmorâne  sich  abheben.  Hier  ist  der  Ort,  wo  der  Gletscher 
das  von  ihm  mitgefuhrte  Material  abladet;  dem  entsprecbend  ist  dieser 
Theil  des  Gletschertbales  von  Terrassen  altérer  Moranen  eingefasst, 
die  sich  unmittelbar  an  die  Felsrander  des  Thaïes  anlehnen.  Besondere 
Aufmerksamkeit  verdienen  die  hohen  Granitwande  der  linken  Thal- 
wand,  mit  ibrer  vollkommen  polirten  und  geschrammten  Oberflache. 
Am  Fusse  dieser  Wand  lehnen  eine  Reihe,  leicht  aus  Kieferàsten  her- 
gestellter,  Hutten,  welche  einen,  allerdings  wenig  einladenden,  Kurort 
der  Osseten  vorstellen.  Hier  versammeln  sich  nâmlich  im  Juni  und 
Juli  aus  ganz  Ossetien'die  Heilungsbedurftigen,  deren  Zabi  in  einer 
Saison  bis  auf  150 — 180  Familien  steigt. 

Der  Zeigletscher  ist  ein  Gletscher  erster  Ordnung  und  setzt  sich 
aus  zwei  Hauptgletscherarmen  und  mehreren  secundàren  Armen  zu- 
sammen.  Sein  Gesammtnabrgebiet  liegt  auf  dem  Ostabbange  der  Adai- 
chochgruppe  und  der  Gipfel,  die  letztere  umgeben  —  Tbiliss,  Tscban- 
tschacbi  u.  a.  m. 

In  orographischer  Beziehung  kann  man  im  heutigen  Gletscherbett 
zwei  Terrassen  deutlicb  unterscheiden — eine  obère  und  eine  mittlere. 
Die  obère  Terrasse  liegt  auf  dem  Sudostabhange  des  Adaichoch,  auf 
dem  Ostabbange  des  Tbiliss  und  auf  dem  Ostabbange  des  Tschan- 
tsebacbi.  Sie  nimmt  auf  dièse  "YVeise  die  westlichste  Ecke  der  Zei-don- 
schlucht  ein.  Der  niedrigste  Punkt  dieser  Terrasse  liegt  3,000  Meter 
tiber  dem  Meere.  Sie  wird  von  drei  Seiten  von  hohen  Felsen  um- 
scblossen  und  besitzt,  bei  einer  Lange  und  Breite  von  3  Kilom.,  die 
Form  eines  halben  Kessels,  der  vor  den  Felsbarrièren  des  Nordost- 
abbanges  des  Tscbantscliachi  in  zwei  Theile  getheilt  wird  —  in  einen 
grosseren,  nordliehen  und  einen  kleineren,  sudlichen.  Die  Sohle  dièses 
Kessels  ist  vollkommen  von  Eis-,  Firn-  und  Schneefeldern  ausgefidlt, 
die  hauptsachlich  von  den  Hohen  des  Adai-choch  herabkommén.  Der 
Boden  des  Kessels  ist  verhâltnissniassig  steil  und  fallt  zur  mittleren 
Terrasse  mit  einer  40 — 50  Met.   hohen  Stufe  ab.   Die  Felsen,  die  den 


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XXVIII  15 

Kessel  umgeben,  bestehen  ausschliesslich  aus  fast  nakten,  nur  mit 
Flechten  bewachsenen  grauen  Graniten.  Dièse  obère  Terrasse  trâgt  das 
ganze  Schneegebiet  des  eigentlicheu  Zeigletscbers  und  seines  rechten 
Armes  und  den  hôchsten  Tbeil  des  Gletscherstromes.  Die  minière 
Terrasse  des  Gletscherbettes  erstrekt  sich  von  der  oberen  nacli  Nord- 
West  bis  zum  Ende  der,  mit  dielitem  Walde  bedeckten,  Stirnmoriine: 
sie  ist  im  Norden  von  Steilen  Felswiinden  des  Adai-clioeh  und  im  Sii- 
den  von  den  Felsen  des  Kelber  eingeschlossen. 

Der  Theil  dieser  Terrasse,  der  sich  unmittelbar  an  die  oberen 
rechten  und  linken  Thalwande  des  Gletscherbettes  anschliesst,  besteht 
aus  grauem  kaukasischem  Granit,  wâhrend  unterhalb  palàozoische 
Thonschiefer  anstehen.  Das  Querthal  ist  hier  nicht  so  tinster  und  wild, 
Avie  der  vorige  Theil;  mit  Ausnahme  der  nakten,  glattpolirten  Felsen 
sind  die  sanften  geneigten  Gehange  uberall  mit  grûnen  Alpenkrâutern 
bewachsen,  und  ara  Fusse  der  Felsen  findet  sich  dichtes  Rhododen- 
drongestriipp  und  sogar  vereinzelte  Ficbten  etc. 

Die  mittlere  Terrasse  besteht  in  ihrem  oberen  Theile  aus  zwei 
hohen  Stufen,  an  welche  sich  der  iïbrige  fast  ebene,  schwach  nach  Ost 
abfallende  Theil  der  Terrasse  anschliesst.  Die  Lange  der  mittleren 
Terrasse  ubersteigt  nicht  5,5  Kilom.,  bei  einer  Breite  von  4—5  Kilom. 
Nur  die  obère  Stufe  der  Terrasse  ist  etwas  breiter  etwa  1  Kilom.  Die 
Seitenwâride  der  mittleren  Terrasse  sind  von  kùrzen  Querschluchten 
zerrissen,  die  von  obenher  von  Schnee  oder  Eis  oder  secundâren 
Gletscherarmen  ausgefullt  sind.  Die  ganze  mittlere  Terrasse  ist  vom 
unteren,  grosseren  Theile  des  Eisstromes  und  seiner  Mùndung  aus- 
gefullt. 

Der  Zeigletscher  fâllt  entsprechend  dem  beschriebenen  Relief 
seines  Bettes  in  drei  Eiscascaden  hinab,  die  auf  dem  Abhange  der 
oberen  und  mittleren  Terrasse  liegen.  Der  Eisstrom  der  oberen  Ter- 
rasse liegt  unter  einer  machtigen  Schnee-  und  Firndecke  begraben, 
welche  stellenweise  ganze  Hùgel  bilden.  Dièse  Sehneeanhâufungen  ent- 
stehen  durch  die  bestandigen  Lavinensturze,  die  von  dem  Adai-choch 
hinabkommen.  Xur  kurz  vor  dem  oberen  Eisfall  ist  das  Gletschereis 
frei  von  jener  Decke.  und  zeigt  die  frischen  Spalten,  die  ubrigens  von 
herabgestûrztem  Schnee  ausgefullt  sind.  Dièse  Schneemassen  umhullen 
auch  den  Eisfall  selbst  und  geben  ihm  ein  eigenartig  schones  Gepràge, 
indein  das  Weiss  uni  so  schàrfer  vom  Dunkel  der  Felswande  sich 
abhebt. 

Am  Fuss  des  oberen  Eisfalles,  d.  h.  ara  Anfang  der  mittleren 
Terasse  nimmt  der  Haupteisstrom  von  redits  den  grossten  Seitenarm 
auf,  welcher  ebenso,  aber  mit  einem  kleineren  Falle,  hinabstiirzt. 
Nach  dem  Yereinigungspunkt  der  Eisstrome  ist  er  etwa  V<  Kilom. 
hindurch  mehr  oder  weniger  steil  und  daher  zerrissen  von  vielen 
schonen  Spalten,  besonders  am  F'usse  des  mittleren  der  vorspringen- 
den  Felsen,  welcher  die  obère  Terrasse  in  zwei  Hâlften  theilt,  Aut 
der  Oberflâche  siebt  man  unter  dem  tiefen  Schnee  einige  Felsstûcke 
hervorragen,  welche  die  Richtung  der  Mittelmoraine,  der  Vereinigung 


16  XXVIII 

der  beiden  Eisstrôme,  angiebt.  Unterhalb  folgen  hintereinander  in  einer 
Entfernung  von  *la  Kilom.  zwei  grossartige  Eisfalle  der  mittleren  Ter- 
rasse, von  welehen  der  untere  hôher  und  grossartiger  ist  als  der  obère. 
Beide  Eisfalle  zeigen  grotesk  geformte  Eiszacken-  und  Klippen,  der 
untere  aber  ist  mit  Staub  und  Morànenschutt  zum  Theil  bedeckt-  Die 
Hohe  des  unteren  Falles  habe  ich  auf  300  Meter  bestimmt.  Beide 
Eisfalle  werden  von  redits  und  links  von  Ufermoranen  eingefasst;  auf 
seiner  Oberfiache  trâgt  der  untere  Fall  mittelgrosse  Seitenmorànen. 

Vom  Fuss  des  unteren  Falles  an  folgt  die  lângstë  Ausdehnung, 
(circa  5  Kilom.)  des  Eisstromes,  die  er  in  seinem  ganzen  Bette  ein- 
nimmt.  Das  Gefâlle  desselben  ist  dabei  nicbt  grôsser  als  5°.  Der  Eis- 
strom  ist  rechterseits  in  seiner  ganzen  Lange  von  einem  ununter- 
brochenen  Ufermorànenwall  eingefasst.  Dieser  Wall  fàllt  zur  Ober- 
flâche  des  Eisstromes  steil  ab,  und  zur  anderen  Seite,  zu  den  "Wanden 
des  Querthals,  tritt  er  mit  einer  Reibe  altérer  Morânenwâlle  in  Ver- 
bindung,  auf  welehen  sicb  bereits  eine  subalpine  Flora,  ja  auf  einer 
derselben  sogar  einige  Kiefern  ansiedeln  konnten. 

Linkerseits  ist  der  Eisstrom  der  mittleren  Terrasse  ebenfalls  von 
einer  Ufenmorane  eingefasst,  die  aber  niebt  die  Steilbeit  der  recbten 
erlangt.  Dièse  Moranen  haben  eine  H<">he  von  20—25  Meter  ùber  der 
Oberfiache  des  Eises. 

Das  erste  Drittel  des  Eisstromes,  vom  Eisfall  an  gerechnet,  ei- 
scheint  im  Verhaltniss  zum  ubrigen  Theil  des  Eisstromes  etwas  er- 
holit.  Auf  dieser  Strecke  unterscheidet  man  auf  der  Oberfiache  des 
Gletschers  zwei  verschiedene  Zonen:  die  redite,  schmalere  ist  von  An- 
fang  bis  zu  Ende  mit  Morànenschutt  bedeckt,  die  linke,  breitere  ist 
vollig  frei  davon.  Auf  der  Grenze  dieser  beiden  Zonen  zieht  sich  die 
Mittelmorane  hin.  Parallel  dieser  geht  eine  tiefe  Ri  nue,  die  sich  im 
letzten  Jahre  in  Folge  des  machtigen  Abthauens  des  Glatschers  gebil- 
det  bat.  Die  redite  Halfte  des  Eisstromes  grenzt  unmittelbar  an  die 
Ufermorane  und  ist  in  breitem  !:  treifen  von  dem  Material  der  Seiten- 
moràne  bedeckt.  Aus  diesem  Moranenmaterial  bat  sich  eine  ganze  Reibe 
von  Hugeln  gebildet,  zwischen  welche  tiefe  Spalten,  Gletschermuhlen 
und  andere  Vertiefungen  liegen,  die  theilweise  mit  Wasser  angeiullt 
sind,  theilweise  mit  Moraiienschutt  verstopft  sind. 

Die  Zone  der  Seiteumorane  keilt  sich  von  der  Peripherie  zur 
Mitte  des  Gletschers  aus,  in  der  Weise,  dass  der  mittlere,  zwischen 
Mittel-  und  Seitenmorane  eingeschlosse  Theil  des  Eisstromes  das 
Bild  einer  Chaussée  darstellt,  wenn  man  sich  so  ausdriicken  darf,  die 
eben  mit  Gesteinmaterial  beschtittet  ist.  Die  linke  Halfte  des  Eis- 
stromes ist  auch  an  vereinzelten  Stellen  mit  Seitenmorânenmaterial 
bedeckt.  Ausserdem  iinden  sich  auf  der  Oberfiache  des  Gletschers  ver- 
streut  Massen  von  grossen  Blocken,  von  welehen  einer  der  aussersten 
auf  der  Mittelmorane  durch  seine  Dimensionen  besonders  auffallt 
(pi.  D.)  und  sogar  den  berûhraten  „Jermolow-Block",  der  bei  der  Sta- 
tion Lars  der  Grusinischen  Militarstrasse  liegt,  an  Grosse  ùbertrifft, 
Die  Hôhe  einiger  Hûgel  der  Mittelmorane  erreicht  8—10  Meter.   Das 


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XXVIII  17 

Morànenmaterîal  ist  einfôrmig  uncl  besteht  hauptsâchlich  aus  grauen 
kaukasischen  Graniten,  ferner  aus  Tlionschiefern,  palâozoischen  Schie- 
fern  etc. 

Ungeachtet  der  geringen  Neigung  des  Gletscherbettes  ist  die  Ober- 
flache  des  Gletschers  ara  Fusse  des  unteren  Falles  gewaltig  zerrissen 
von  tiefen  Rand-  und  Querspalten,  Yertiefungen,  Gletschermûhlen  etc., 
die  von  Wasser  oder  Morànenschutt  erfullt  sind.  Ebenso  durchsetzt 
von  einer  Reibc  von  Randspalten  ist  aucb  die  linke  Seite  des  Glet- 
scherstromes  an  der  Stelle,  wo  ein  Bergstrom  von  dem  Hângegletscher 
am  siidlicben  Abhange  des  Adai-cbocb  einmiindet,  und  endlicb  an  der 
ganzen  linken  Seite  der  Gletscberzunge,  mit  dem  Unterschiede,  dass 
hier  aile  Spalten  nur  Làngsspalt*  n  sind.  (pi.  D.) 

Der  Eisstrom  endet  mit  einer,  die  ganze  Breite  des  Thaïes  ein- 
nehmenden,  hohen  Gletscherstirn,  welcher  die  Stirnmorâne,  in  Form 
einer  Reihe  mittelhoher  Hiigel,  vorgelagert  ist.  In  den  oberen  Theil 
des  Gletscherstromes,  welcher  der  mittleren  Terrasse  angebôrt,  mûn- 
den  rechts  drei  kleinere  Gletschsrarme,  und  zwar  einer  zwischen  den 
beiden  oberen  Eisfallen,  die  beiden  anderen  zwiscben  dem  zweiten  und 
dritten.  Links  dagegen  nimmt  der  Gletscherstrom  heute  keinen  Arm  auf, 
obgleich  von  dieser  Seite  ein  grosser  Hângegletscher  von  den  Ostab- 
hàngen  des  Adai-choch  zum  Zeithal  vordringt.  Dieser  Hângegletscher 
schwebt  jetzt  ûber  den  oberen  Rande  der  Felswand  des  Zeiggletscher- 
thals. 

Der  Zeigletscher  befindet  sich  ebenso  wie  aile  kaukasischen  Glet- 
scher,  die  sich  im  Laufe  der  letzten  12—15  Jahre  beobachtet  habe, 
im  Zustande  des  Riickzuges  1).  In  diesem  Zeitraume  hat  sich  das  Ende 
des  Gletschers  um  172  Meter  zuriickgezogen  2);  dabei  hat  sich  die  Hohe 
der  Gletscherstirn  im  Mittel  um  9  Meter  verringert,  und  deren  Breite 
an  der  Solde  um  180  Meter. 

Selbst  im  Relief  der  Gletscberzunge  sind  sclion  Veranderungen 
vor  sich  gegangen:  die  Stirn,  die  friïher  nicht  jedem  leicht  zugânglich 
war,  stellt  jetzt  nicbts  anderes  als  eine  machtige  Eismasse  dar,  welche 
in  eine  Menge  einzelner  Stûcke  verschiedenster  Grosse  zertheilt,  von 
Spalten  und  Yertiefungen  durchsetzt  und  unter  Morànenschutt  begra- 
ben  liegt. 

Die  Erscheinungen  der  Veranderung  des  Gletssherreliefs  in  Folge 
des  Abschmelzens  zeigen  sich  am  Zeigletscher  in  derselben  \Yeise  wie 
am  Genal-dongletscher  (vergl.  „Der  Genal-dongletscher"  von  Const 
Rossikow)  nur  noch  in  grossartigerem  Maasstabe. 

An  dem  oben  erwâhnten  (vergl.  p.  16  und  pi.  D.)  grôssten  Block 


])  Die  Beobachtungen  uber  den  Stand  der  Gletscher  vom  1885 — 
1894  inclusive  sind  ausfuhrlich  in  meiner  Arbeit  ,,Der  Stand  der  Glet- 
scher und  der  Seen  des  centralen  Xordkaukasus"  besprochen.  Vergl. 
Sapiski  d.  kauk.  Section  d.  Kais.  Russ.  Geog.  Gesell.  Bel.  XVI,  1894, 
p.  223—225  u.  ibidem  B.  XVIII.  1895  p.  289—295  (russisch.) 

■)  Die  Beobachtungen  der  Jahre  1895  u.  1896  stellten  fest,  dass 
die  Gletschermundune  noch  irai  22,5  Meter  kleiner  geworden  ist. 


18  XXVIII 

der  Mittelmorâne,  welcher  einen  grossartigen  Gletschertisch  bildet, 
liessen  sich  durch  Messungen  im  Jahre  1893  und  1894  folgende  Daten 
nachweisen.  Dieser  Block  stand  narnlich  im  Jahre  1893  279,5  Meter 
ûber  der  festen,  vor  dem  Fusse  der  G-letscherstirn  angebrachten  Marke, 
wahrend  er  1894  nur  272  Meter  ûber  dieser  lag;  der  Block  hatte  sicb 
dabei  aber  in  der  Bewegungsrichtung  des  Gletschers  ûber  24  Meter 
gegen  die  im  Jalire  1892  auf  der  Ufermorâne  aufgestellten  Marken 
abwàrts  verschoben,  wie  sicli  durch  Visiren  quer  ûber  den  Gletscher 
feststellen  liess.  Mit  anderen  "Worten:  der  Gletscher  bewegte  sich  im 
Laufe  eines  Jahres  mit  einer  Geschwindigkeit  von  15  Metern,  oder 
circa  0,05  Meter  pro  Tag. 

Zum  Schluss  muss  noch  auf  die  Thatsache  aufmerksam  gemacht 
werden,  dass  zu  den  besten  Zeugen  der,  noch  historischer  Zeit  ange- 
hôrigen,  frûheren  gewaltigen  Ausdehnung  des  Zeigletschers  der  Fel- 
sen  „Ssau-fidar  gehôrt.  Er  steht  zwischen  dem  Zei-don-  und  Skasthal 
und  bewahrt  ebenso  wie  die  Thalwande  selbst,  besonders  vor  dem 
Fusse  des  unteren  Eisfalles  und  links  vor  der  heutigen  Gletscherstirn, 
die  in  deu  Fels  gezeichneten  Beweise  dafiir.  Dièse  Zeugen  berechtigen 
zu  der  festen  Annahme,  dass  der  Zeigletscher  iiber  den  „Ssaufidar" 
hinûberschritt,  sich  mit  dem  Skas  (Rekom)  —  gletscher  vereinigte 
und  das  Zei-donthal  bis  zu  jenem  Felsvorsprung  ausfullte,  wo  heute 
das  Gehoft  Ober-Zei  liegt;  noch  weiter  zuriick,  in  der  Glacialperiode, 
erfûllte  der  Gletscher  auch  den  ûbrigen — ôstlichen  Theil  des  Zei-don- 
thales,  und  reichte  in  das  Ardonthal  bis  St.  Nikolaus. 


XXIX 
LA    MER   NOIRE 

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N.    ANDEOUSSOW. 


Entourée  presque  de  tous  les  côtés  par  la  terre  ferme,  la  Mer  Noire 
est  mise  en  communication  avec  la  Méditerranée  par  le  Bosphore  de 
Thraee,  très  étroit  et  ressemblant  à  un  fleuve.  Elle  présente  un  bassin 
très  régulier  et  profond,  au  relief  très  simple.  La  bande  de  mer  qui 
longe  la  côte  est  généralement  étroite  et  peu  profonde;  la  ligne  de  100 
brasses  s'approche  très  près  de  la  côte  de  la  Crimée,  du  Caucase  et  de 
l'Asie  Mineure  et  s'éloigne  quelque  peu  à  l'angle  NE  de  la  Mer  Noire. 
£!ela  se  voit  surtout  distinctement  par  la  carte  bathymétrique  ci-jointe 
(I),  basée  tant  sur  les  cartes  marines  antérieures  que  principalement 
(pour  les  profondeurs  plus  grandes)  sur  les  sondages  faits  en  1890  et 
1891  par  les  expéditions  du  Tchernomoretz  1),  du  Zaporojetz  2)  et  du 
Donetz  3). 

A  partir  de  la  ligne  de  100  brasses  le  fond  s'abaisse  rapidement 
jusqu'à  une  profondeur  de  800  brasses 4)  pour  redevenir  plat,  la  pro- 
fondeur maxima  de  1227  brasses  (2244  m.)  se  trouvant  plus  près  de  la 
côte  de  l'Asie  Mineure,  approximativement  sur  le  méridien  de  Sébasto- 
pol  et  sur  la  parallèle  de  Soukhoum.  La  Mer  Noire  avec  la  Mer  d'Azow 
couvre  une  superficie  de  360850   kilom.    carrés  et  présente   un  volume 


M  Sous  le  commandement  du  capitaine  Smirnow.  L'expédition  se 
composait  de  J.  Spindler,   le  baron   Wrangel  et  N.  Androussow. 

2)  Sous  le  commandement  du  capitaine  Martyno.  L'expédition 
était  composée  de  J.  Spindler,  A.  Lebedintsev,  A.  Ostrooumow, 
Markovnikow,  Zélinsky  et  Poproujenko. 

3)  Sous  le  commandement  du  capitaine  Poutsillo.  Les  membres 
de  l'expédition  étaient  les  mêmes. 

i)  On  observe  des  pentes  de  4°  a  6°  (près  de  la  Crimée  et  d'Ama- 
stro)    et  même  jusqu'à  10°  (Rizo)  et  12"  (Ouélendjik). 

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d'environ  280000  Ml.  cubes.  Ses  eaux  sont  en  général  moins  salées  que 
celles  des  océans,  surtout  à  la  surface.  Au  large,  la  teneur  en  sel  est 
environ  1,8%)  devenant  encore  moindre  au  coin  NE  de  la  Mer  Noire 
(jusqu'à  1,38"/,,).  Avec  la  profondeur  la  teneur  augmente  régulièrement, 
atteignant  à  une  profendeur  de  100  brasses  2,1%  et  2,270  à  1000  bras- 
ses. En  été  la  répartition  de  la  température  est  très  originale.  De 
la  surface  à  une  profondeur  peu  considérable  la  température,  variant 
par  endroits  et  par  mois  entre  les  profondeurs  de  30  à  45  brasses, 
s'abaisse  rapidement  de  15" — 24°  jusqu'à  7",2 — 6°,9  pour  se  relever  peu 
à  peu  jusqu'à  8°,8  à  100  brasses,  jusqu'à  9°  à  200  et  jusqu'à  9°,3  au 
fond,  à  une  profondeur  de  1200  brasses.  Cette  répartition  delà  tempé- 
rature s'explique  par  la  faiblesse  de  la  circulation  verticale,  amenée 
par  la  grande  différence  de  densité  à  la  surface  et  dans  les  profondeurs. 
La  faible  densité  à  la  surface  trouve  sa  raison  dans  l'affluence  d'énor- 
mes quantités  d'eau  douce  provenant  des  rivières.  Les  eaux  qui  échap- 
pent à  l'évaporation  s'écoulent  de  la  Mer  Noire  par  le  Bosphore  de 
Thrace;  le  courant  en  a  été  étudié  en  détail  par  l'amiral  Makarow. 
Le  résultat  de  ses  études  relativement  au  courant  supérieur  peut  être 
résumé  comme  suit: 

1)  Dans   le   Bosphore,    comme   Marsigli   l'avait    déjà  signalé,  il 

existe  deux  courants,  l'un  supérieur,  l'autre  inférieur. 

2)  Le  courant    supérieur   se  meut  avec  une   vitesse  moyenne  de 

3,75  pieds  par  seconde  (1,143  mt.  par  sec.)  atteignant  par 
endroits  10  pieds  par  seconde  (3,048  mt,  par  sec). 

3)  En  même  temps  la  teneur  en  sel  augmente  de  1,85  à  2%. 

Cette  eau  adoucie  de  la  Mer  Noire  s'étend  en  couche  de  10  bras- 
ses sur  la  surface  de  la  Mer  de  Marmara  et,  se  chargeant  jusqu'à  une 
moyenne  de  2,4  %  de  sel,  s'écoule  de  là  à  la  surface  des  Dardanelles 
dans  l'Archipel.  De  là  coulent  au  fond  des  Dardanelles  les  eaux  lour- 
des et  salées  de  la  Méditerranée  (3,8%)  dans  le  bassin  profond  (700  à 
776  brasses)  de  la  Propontide,  remplie  d'eau  d'une  teneur  en  sel  de 
3,8%.  A  leur  tour  les  eaux  lourdes  de  la  Propontide  coulent  dans  le 
Bosphore  formant  au  fond  un  courant  inférieur  dans  le  sens  inverse, 
dans  la  direction  vers  la  Mer  Noire.  A  son  entrée  dans  la  Mer  Noire  ce 
courant  possède  une  teneur  en  sel  d'environ  3%  ;  mais  ses  eaux  se  mé- 
langent bientôt  avec  celles  de  la  Mer  Noire  et  une  partie  d'entre  elles 
tombe  au  fond.  Cela  explique  la  grande  teneur  en  sel  et  la  tempéra- 
ture élevée  dans  les  profondeurs  de  la  Mm-  Noire.  Si  cette  mer  était 
entièrement  fermée,  la  température  des  couches  profondes  ne  dépasse- 
rait pas  6°  C,  température  moyenne  à  la  surface,  tandis  que  mainte- 
nant la  chaleur  y  pénètre  avec  l'eau  salée.  Toutefois  la  circulation 
dans  les  profondeurs  doit  être  très  lente.  La  quantité  d'eau,  fournie 
par  le  Bosphore,  est  minime  en  comparaison  du  volume  de  la  mer  elle- 
même.  Selon  Makarow  le  courant  inférieur  apporte  200000  pieds  cu- 
bes par  seconde  et  le  courant  supérieur  en  emporte  370000,  de  sorte 
que  170000  pieds   cubes  formeraient  l'excédent  échappant  à  l'évapora- 

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XXIX 


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Températures. 
I  de  la  Mer  Xoire,  en  hiver  (hypothétique), 
II    „    ;,      „         „    ,  en  mai  189i, 

III  de  la  mer  de  Marmara  en  septembre  1894. 

IV  de  la  Mer  Noire,  en  août  1891. 


6 


XXIX 


tion.  ou  annuellement  147  verstés  cubes,  ce  qui  ne  serait  que  le  Viw 
du  volume  de  la  Mer  Noire.  Il  ne  faudrait  donc  aux  couches  profon- 
des pas  moins  de  1700  ans  et  même  davantage  pour  se  renouveler,  alors 
que  les  eaux  de  la  surface  se  renouvellent  chaque  année.  Ce  phéno- 
mène explique  la  grande  différence  chimique  des  eaux  du  fond  et  de 
la  surface  de  la  Mer  Noire. 

Les  eaux  supérieures, d'une  puissance  de  125  brasses  et  d'un  caractère 
normal,  contiennent  la  quantité  habituelle  d'air  dissous,  quantité  suf- 
fisante à  l'entretien  de  la  vie  organique.  Les  courants  verticaux  ne  des- 
cendent qu'à  une  profondeur  de  100  brasses,  arrêtés  qu'ils  sont  par  les 
couches  inférieures  plus  denses.  L'oxygène  de  ces  dernières  ne  peut 
donc  se  compléter  que  par  la  diffusion  et  le  courant  inférieur  venant 
du  Bosphore,  par  conséquent  lentement  et  trop  peu  rapidement  pour 
soutenir  la  vie  organique.  En  général  la  somme  totale  de  gaz  at- 
mosphériques diminue  dans  les  profondeurs  de  la  Mer  Noire  aux  dé- 
pens de  l'oxygène;    en   même  temps   il  s'y  forme  de  l'acide  sulfhydri- 


100      200       300       400       500       600       700  cent.  cub. 


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Le  diagramme  représente  la  quantité  de  l'acide   sulfhydrique  aux  di- 
verses profondeurs  de  la  Mer  Noire  (en  centimètres  cultes  par  100  litres 
d'eau  à  0°  C.  et  760  mm.  de  pression  barométrique). 


que  dont  la  présence  se  fait  remarquer  pour  la  première  fois  à  une 
profondeur  de  KK)  brasses  (33  cm.  cubes  H.,8  à  0°  et  760mm.  pour  100  li- 
tres), augmentant  graduellement  vers  le  bas  (222  cm.  cubes  à  200  brasses, 
555  à  950.  655  à  1185).  Parallèlement  apparaissent  des  sultides  dont  la 
quantité  augmente  en  raison  de  la  profondeur.  Selon  les  recherches  de 
m-rs  Zélinsky  et  Broussilovsky  la  formation  de  H„S  dans  les  profon- 
deurs de  la  nier  Noire  est  due  à  l'activité  des  microbes.  On  en  a  trouvé 


XXIX  7 

plusieurs  espèces,  mais  jusqu'ici  on  n'en  a  étudié  qu'un  seul  (Bacterium 
hydrosulfuricum  ponticwm)  qui,  dans  des  conditions  anaérobes,  dégage 
l'acide  sulfhydrique  non  seulement  des  milieux  albumineux,  mais  aussi 
directement  des  sulfates  et  sulfites.  Une  petite  quantité  de  cellulose 
et  d'albumine,  quoique  non  indispensable  à  l'activité  vitale  de  ces  bac- 
tères,  contribue  à  leur  développement  plus  rapide.  En  conséquence  les 
écrivains  sont  d'avis  que  la  totalité  entière  de  H.2S  dans  la  Mer  Noire 
provient  des  sulfates.  X.  Androussow  au  contraire,  se  basant  princi- 
palement sur  les  faits  suivants,  pense  que  l'origine  d'une  partie  de  H.2S 
est  due  à  des  matières  organiques.  Outre  Bacterium  hydrosulfuricum 
ponticum  on  trouve  dans  les  profondeurs  de  la  Mer  Noire  d'autres 
microbes  encore  insuffisamment  étudiés,  qui  semblent  exiger  une  quan- 
tité de  matières  albumineuses  plus  considérable.  D'après  N.  Androus- 
soiv  les  écrivains,  surtout,  ne  tiennent* pas  compte  de  l'accumulation 
de  matières  organiques  qui  se  produit  dans  les  profondeurs  de  la  Mer 
Noire,  ni  de  ses  effets.  Les  eaux  superficielles  y  pullulent  d'organismes 
(du  plankton).  La  mort  ininterrompue  d'organismes  pélagiques  produit 
une  pluie  perpétuelle  de  restes  organiques  qui  tombent  au  fond  de  la 
Mer  Noire.  Ces  restes  organiques,  tombant  au  fond,  peuvent  jusqu'à  la 
profondeur  de  100  brasses  être  absorbés  par  d'autres  organismes  péla- 
giques, mais,  arrivés  à  une  profondeur  plus  grande,  ils  tombent  dans 
des  domaines  où  en  debors  des  microbes  il  n'y  a  plus  d'autres  orga- 
nismes. En  effet,  au-delà  de  100  tirasses,  nous  ne  trouvons  aucun  animal 
ni  au  fond  ni  dans  l'eau  (dans  les  autres  mers  les  plantes  chlorophyl- 
liennes ne  descendent  pas  dans  les  profondeurs  privées  de  lumière). 
L'insuffisance  en  0  et  la  présence  de  HSS  en  empêche  le  développe- 
ment. Les  restes  d'organismes  morts  tombant  au  fond  n'y  alimentent 
conséquemment  aucun  organisme  benthonique,  comme  en  général  dans 
les  mers  et  les  océans.  S'accumulant  au  fond  ils  servent  de  nourriture 
aux  bactéries  (se  putréfient)  qui  de  S  albumines  forment  HSS  et  qui. 
vu  l'insuffisance  d'oxygène  dans  l'eau,  le  tirent  des  sulfates,  ce  qui  à 
son  tour  produit  les  sullides  et  H2S. 

RSOÀ  +2C=2C02  +  BS:  BS+  C(K  +  H^O=-H2S+BG03 

UH.2S  qui  s'y  forme  se  lie  partiellement  aux  sels  de  fer:  de  là 
la  richesse  en  FeS  des  profondeurs  de  la  mer.  Lue  partie  seulement 
de  H2S  pénètre  dans  l'eau  et  se  répand  dans  les  profondeurs  de  la  Mer 
Noire.  Ici  sa  conservation  est  due  en  partie  à  l'intensité  de  ce  procès 
et  surtout  à  la  pauvreté  en  oxygène  des  eaux  profondes.  En  pénétrant 
dans  les  couches  supérieures  et  en  s'approchant  de  la  limite  de  la  cir- 
culation verticale  animée.  H2S  commence  à  s'oxyder  et  à  se  décom- 
poser peu  à  peu.  M.  Egounow  suppose  que  ce  phénomène  d'oxydation 
<VH2S,  observé  très  souvent  dans  la  nature,  est  dû  aussi  à  des  sulfo- 
bactéries.  S'il  en  est  ainsi,  nous  devons  nous  attendre  à  trouver  dans 
la  Mer  Noire,  à  une  profondeur  de  100  à  12ô  brasses,  une  énorme  couche 
de  sulfobactéries. 

Outre  la  formation  de  FeS  la  fermentation  sulfhydrique  de  la  Mer 


S  XXIX 

Noire  doit  entraîner  avec  elle  d'autres  modifications  chimiques  dans 
l'eau  et  les  dépôts.   Premièrement    cela    doit    produire  une  diminution 

relative  des-sulfates  dans  la  profondeur  des  eaux  et.  secondement,  l'aug- 
mentation de  la  quantité  de  carbonates.  Malheureusement  nous  igno- 
rons encore  l'analyse  complète  îles  eaux  profondes,  faite  par  A.  Lebe- 
dintzew,  en  sorte  que  nous  ne  pouvons  pas  encore  affirmer  la  dimi- 
nution des  sulfates.  Mai-  la  formation  habituelle  d'un  résidu  poussié- 
reux de  C'tCo  dan-  les  profonds  dépôts  de  la  Mer  Xoire.  parle  en  fa- 
veur de  renrichissement  des  eaux  du  fond  en  carbonate-. 

La  fermention  sulfhydrique  n'a  pas  toujours  eu  lieu  dans  la  Mer 
Xoire.  Elle  parait  avoir  commencé  au  moment  où  son  bassin  s'est  mis 
en  communication  avec  la  Méditerranée.  La  géologie  nous  apprend  que 
cette  communication  doit  s'être  produite  à  une  époque  assez  récente, 
comme  le  prouve  le  fait  surprenant  qu'au  fond  de  'la  Mer  Xoire  on 
trouve  a  iliverses  profondeurs  des  mollusques  saumàtres.  tels  que  Dreiss. 
polymorphe  Ben..  Dreiss.  rostriformis  D>sJ>.  var.  distincta,  Dreiss. 
Tcliaudat  var.pontica,Dreiss.  crassa  n.sp.,  JIo/iodac/mjJoyttlcaY.ich^., 
Didacna sp.. Micromelanm caspia  Eichw.,  Chssinia  sp..  Xcritina  sp. 
•  Le-  point-  où  on  les  a  trouvé-  sont  marqués  sur  la  carte  ci-jointe 
par  une  croix  X  '•  A  des  profondeurs  peu  considérables  ces  coquilles 
semblent  se  rencontrer  plus  rarement:  en  tout  cas  il  est  toujours  dif- 
ficile de  les  y  distinguer  dans  la  ma-se  des  coquillages  contemporains, 
tandis  qu'on  les  reconnaît  facilement  à  îles  profondeurs  plus  grandes, 
où  mii  en  a  trouvé  des  restes  jusqu'à  400  brasses.  Le  fait  qu'on  en  a 
trouve  clans  la  vase  où  la  vie  ne  -e  rencontre  plu-,  témoigne  qu'à  une 
époque  relativement  très  récente  la  Mer  Xoire  était  un  immense  bas- 
sin semblable  au  Caspien. 

Xous  inclinons  à  croire  que  la  Mer  Xoire  n'a  cessé  d'être  bassin 
fermé  qu'aux  premier-  temps  de  l'époque  posttertiaire  et  que  le  com- 
mencement de  cet  état  de  choses  se  rapporte  encore  à  l'époque  politi- 
que (dans  le  sens  restreint  du  terme).  Xous  avons  îles  raisons  de  croire 
que  la  formation  de  la  profonde  dépression  de  la  Mer  Xoire  se  rapporte 
à  une  époque  plus  ancienne  que  quelques-uns  ne  le  supposent.  L'existence, 
près  de  Bourgas.  dedépôts  oligocènes  semblables  à  ceux  d'Ekatherinoslaw. 
le  caractère  de  développement  des  couebes  de  Tcbokrak  et  celles-ci  à  Spa- 
niodon.  la  présence  du  sarmatique  près  île  Varna,  de  Bourgas.  au  bord  de 
la  Mer  de  Marmara,  près  de  Sinope  et  dan- la  Transcaucasie.  la  décou- 
verte des  couche-  de  Tchaouda  à  Didacna  crassa  et  Dreiss.  Tchaudae 
au  cap  Tchaouda  (péninsule  de  Kertch)  et  aux  environs  de  Gallipoli — 
tout  cela  sont  île.-  faits  qui  mettent  en  évidence  que  la  cuvette  ac- 
tuelle du  Pont-Euxiu  avait  été  occupée  autrefois  par  un  bassin  d'eau. 
Qu'il  ait  été  au-si  profond  à  l"epoque  miocénique  qu'il  l'est  mainte- 
nant, c'est  une  autre  question.  Jusqu'à  la  fin  de  l'époque  sarmatique 
et  peut-être  à  la  méotique,  ce  bassin  communiquait,  bien  qu'indirecte- 
ment, avec  l'océan,  mais  à  partir  de  l'époque  politique  il  devient  isolé. 
Les  changements  consécutifs  survenus  après  l'époque  politique  sont  très 
difficiles  à  suivre,  ce  bassin  ayant    occupé   probablement   mie  étendue 


XXIX  9 

inoindre  que  celle  d'aujourd'hui  et  n'ayant  lais-é  que  de  faibles  traces 
de  son  séjour.  Ainsi,  à  l'époque  postérieure  à  la  pontique,  viennent  les 
eouches  de  Kouïalnik  (près  d'Odessa),  puis  les  couches  de  Tchaouda 
(pliocène  supérieur),  enfin,  au  commencement  de  l'époque  posttertiaire, 
les  couches  à  faune  Caspienne  de  la  Bessarabie  du  sud  et  de  la 
presqu'île  de  Kertch.  Après  le  dépôt  de  ces  dernières  sont  survenus 
îles  changements  topographiques  qui  ont  amené  le  passage  des  eaux  de 
la  Méditerranée  dans  la  région  du  Pont.  Ordinairement  ce  l'ait  est  mi- 
en relation  avec  la  formation  du  Bosphore.  Cependant  le  Bosphore  et 
la  Mer  de  Marmara  existaient  déjà  au  moment  du  passage  des  eaux 
de  la  Méditerranée  dans  le  Pont-Euxin.  comme  le  témoignent  des  exem- 
plaires de  Dreissensia  rostriformis,  trouvés  par  Ostrooumow  au  fond 
du  Bosphore  et.  par  l'expédition  de  ..Selanik".dans  les  profondeurs  de 
la  Mer  de  Marmara.  Pour  ces  raisons  nous  devons  reculer  la  forma- 
tion du  Bosphore  à  une  époque  plus  lointaine  (pliocène)  et  en  chercher 
l'explication  dans  l'histoire  des  pays  plus  méridionaux.  On  admet  ordi- 
nairement que  le  passage  des  eaux  de  la  Méditerranée  est  dû  à  la 
destruction  et  à  l'affaissement  graduels  de  la  terre  tenue  d'Egée  qui 
ont  pour  ainsi  dire  mécaniquement  permis  aux  eaux  salées  de  pénétrer 
dans  la  région  du  Pont. 

Une  autre  opinion,  contraire  à  la  précédente,  était  en  rigueur  jus- 
qu'à Stefani  ')  qui  tendait  à  prouver  que  la  Mer  Egée  existait  déjà 
à  l'époque  pontique  et  qu'elle  communiquait  avec  le  Pont  Euxin.  Le 
moindre  degré  de  salure  de  celui-ci  se  serait  maintenu  grâce  à  des 
conditions  climatériques  et  topographiques.  X.  Androussow  pense 
que  les  Dardanelles  et  le  Bosphore  ne  se  sont  point  formés  par  -uite 
de  failles,  c'est-à-dire  qu'ils  ne  sont  point  des  taphros  étroits, 
mais  de>  fonds  de  vallée-  fluviales  s'abaissant  plus  bas  que  le  niveau 
île  la  mer  par  suite  de  changements  respectifs  de  niveaux  (très  vrai- 
semblablement des  affaissements).  La  formation  de  ces  vallées  se  rap- 
porte à  une  époque  plus  récente  que  la  sarmatique,  le  lit  des  Darda- 
nelles s'étant  creusé  dans  des  couches  sannatiques.  La  présence  près 
de  Gallipoli  de  couches  de  Tchaouda  et  de  Dreiss.  rostriformis  au  fond 
du  Bosphore  et  de  la  Mer  de  Marmara  prouve  qu'à  la  fin  du  pliocène 
ces  vallées  avaient  un  niveau  plus  bas  que  celui  du  Pont  et  que  la 
cuvette  de  la  Mer  de  Marmara  se  trouvait  dans  les  mêmes  conditions 
que  le  Pont-Euxin  lui-même.  Après  un  certain  intervalle  de  temps,  à 
compter  de  l'époque  pontique,  le  passage  des  eaux  de  la  mer  est  de- 
venu possible  par  les  Dardanelles,  soit  par  suite  d'un  affaissement  de 
terrain  dans  la  mer  Egée,  soit  par  le  changement  de?  condition-  qui 
ont  amené  le  passade  des  eaux  de  la  Méditerranée  dans  le  Pont.  Alors 
des  eaux  salées  de  la  Méditerranée  ont  commencé  à  pénétrer  dans  les 
profondeurs  de  la  Propontide  et  à  détruire  sa  faune  saumâtie  en  la 
remplaçant  par  une  faune  marine  (dans  la  Mer  de  Marmara  on  trouve 


r)  de  Stefani.  Les  terrains  tertiaires  supérieur-  du  bassin  de  la 
Méditerranée.  Ami.  de  la  Soc.  Géol.  de  Beke.  1891. 


10  XXIX 

des  individus  de  Dreiss.  rostriformis  avec  de  petits  coraux  à  la  sur- 
face ( Caryopliyllia)  —  illustration  curieuse  de  ce  phénomène).  Plus 
tard  les  eaux  de  la  nier  de  Marmara  pénétrèrent  aussi  dans  le  Pont, 
y  produisant  à  leur  tour  la  destruction  de  sa  faune  et  formant  une 
couche  inférieure  stagnante.  Cela  rendit  impossible  la  pénétration  dans 
les  profondeurs  du  Pont  de  la  vie  animale,  d'autant  plus  que  les  or- 
ganismes appropriés  à  l'existence  dans  les  profondeurs  —  quoiqu'ils 
eussent  pu  pénétrer  dans  la  Mer  Noire,  comme  ils  ont  pénétré  par  les 
Dardanelles  dans  la  Mer  de  Marmara — auraient  trouvé  une  salure  in- 
suffisante. Grâce  à  la  formation  d'un  tel  domaine  privé  de  vie,  grâce 
aussi  à  la  ventilation  insuffisante  et  à  la  masse  considérable  de  ma- 
tières organiques  mortes  provenant  de  l'anéantissement  de  la  faune  des 
profondeurs  du  lac-mer  Euxin  à  l'eau  faiblement  salée,  la  formation  de 
l'acide  sulphyrique  a  commencée  de  se  produire.  Comme  les  conditions 
physiques  de  la  Mer  Noire  n'ont  pas  changé  et  que  le  total  primitif 
des  matières  organiques,  indubitablement  épuisé  depuis  longtemps,  a 
été  remplacé  et  se  renouvelle  tous  les  jours  par  des  restes  d'organismes, 
cette  fermentation  continue  jusqu'ici  et  se  prolongera,  à  moins  que  les 
conditions  physiques  actuelles  changent  de  leur  côté. 

L'historique  sommaire  de  la  Mer  Noire  nous  explique  ses  princi- 
pales particularités.  Sa  faune  marine  proprement  dite,  c'est-à-dire  la 
faune  de  ses  parties  les  plus  salées,  consiste  en  éléments  que  la  Médi- 
terranée a  pu  lui  transmettre  par  la  Mer  de  Marmara  et  le  Bosphore. 

11  en  est  provenu  et  il  en  provient  encore  une  certaine  élection.  Là  ne 
pouvaient  pénétrer  que  des  formes  eurybiotiques,  capables  de  suppor- 
ter une  eau  bien  moins  salée.  Grâce  à  ce  phénomène  la  faune  de  la 
Mer  Noire  est,  sous  le  rapport  de  la  qualité,  moins  riche  que  celle  de 
la  Méditerranée;  plusieurs  classes  d'organismes  (p.  ex.  les  coraux,  les 
siphonophores,  les  échinides,  les  ptéropodes,  les  céphalopodes)  y  font 
entièrement  défaut,  d'autres  se  présentent  en  petite  quantité  (ainsi  nous 
ne  connaissons  dans  la  Mer  Noire  qu'un  seul  cténophore,  une  seule  pe- 
tite holothurie  et  deux  très  petites  ophiurides  etcj. 

Au  reste  les  conditions  thermiques  particulières  de  la  Mer  Noire, 
sa  température  plus  rigoureuse  (à  la  surface  la  température  s'élève  en 
été  jusqu'à  27"  G  et  même  davantage  sur  les  côtes,  mais  elle  tombe 
en  hiver  jusqu'à  5  ou  fi  degrés  et  à  l'angle  nord-ouest  et  dans  la  mer 
d'Azow  elle  s'abaisse  même  jusqu'au  point  de  congélation),  la  présence 
à  une  petite  profondeur  d'une  couche  d'eau  de  7°  G,  tout  cela  est  cause 
de  nouveaux  obstacles  à  la  pénétration  d'organismes,  ne  permettant  de 
s'y  établir  qu'à  des  formes  eurythermes  et  oligothermes;  il  en  est  de 
même  des  conditions  de  la  conservation  de  restes  de  l'époque  glaciaire 
qui,  faisant  à  cette  époque  le  tour  de  l'Europe,  pouvaient  entrer  par  la 
Méditerranée  dans  la  Mer  Noire.  Avec  l'arrivée  d'un  climat  plus  doux 
ils  disparurent  de  la  Méditerranée  ou  ils  y  devinrent  plus  rares.  L'ha- 
bitus  plus  septentrional  de  la  faune  de  la  Mer  Noire  a  déjà  attiré 
l'attention  des  zoologues  et,  quoique  plus  tard  bien  des  formes  réputées 
jusque-là   comme    appartenant    exclusivement    au   mers  du  nord,  aient 


XXIX  11 

été  trouvées  dans  la  Méditerranée,  nous  pouvons  cependant  indiquer 
une  forme  appartenant  indubitablement  à  cette  époque,  notamment 
PJwcaena  communis.  D'un  autre  côté  plusieurs  formes,  propres  aux 
faunes  du  nord,  se  montrent  rarement  dans  la  Méditerranée,  mais  en 
revanche  elles  se  développent  richement  dans  la  Mer  Noire,  y  trouvant 
des  conditions  de  vie  plus  propices.  Telle  est  par  exemple  Modiola 
pîiaseolina.  Cette  coquille,  très  ordinaire  sur  les  côtés  de  l'Angleterre, 
se  rencontre  aussi  dans  la  Méditerranée,  d'où  elle  a  pénétré  par  la  mer 
de  Marmara  dans  la  Mer  Noire;  mais,  alors  que  dans  la  Mer  de  Mar- 
mara elle  se  rencontre  isolément,  disparaissant  dans  la  masse  des  au- 
tres coquillages,  elle  prend  un  développement  très  riche  dans  la  Mer 
Noire,  y  formant  un  faciès  spécial  à  Modiola  qui  va  en  anneau  autour 
de  toute  la  mer,  entre  les  isobathes  de  35  à  100  brasses.  Sur  toute  cette 
étendue  le  fond  est  vaseux  et  couvert,  outre  une  immense  quantité  de 
M.jjJiaseolina,  par  de  nombreux  coquillages  d'autres  espèces  (Cardium 
fasciatum,  Mactra  triangula,,  Scrobicularia-  alba,  Cerithium  pusillum, 
Trophon  brcviatum)  et  peuplé  de  d'ascidies  isolées,  de  petites  ophiu- 
rides,  de  petites  Synapta,  Polycliaeta  à  tubes  vaseux,  Cerianthus  ve- 
ntilas etc. 

Au-dessous  de  cette  zone  de  vase  à  Modiola,  très  constante  à 
cause  de  la  constance  des  conditions  physico-géographiques,  vient  la 
région  sulfhydrique,  domaine  des  bactéries  sulfhydriques,  séparée  peut- 
être  de  la  zone  à  Modiola  par  une  zone  de  sulfo-bactéries.  Plus  haut, 
entre  l'isobate  25  et  la  ligne  du  littoral,  commence  une  plus  grande 
différenciation  des  faciès,  en  rapport  aux  différentes  conditions  physi- 
ques. Malheureusement  le  nombre  des  données  est  encore  trop  insuffi- 
sant pour  pouvoir  donner  le  caractère  exacte  des  subdivisions  et  des 
faciès  de  la  zone  littorale  de  la  Mer  Noire.  La  composition  des  socié- 
tés organiques  de  ces  faunes  dans  la  Mer  Noire  est  influencée,  en  de- 
hors de  la  profondeur  et  du  caractère  du  fond,  par  l'oscillation  de  la 
salure  qui  a  lieu  en  de  larges  proportions  sur  la  surface  de  la  Mer 
Noire.  Les  cartes  du  colonel  J.  Spindler  nous  montrent  que  les  eaux 
du  littoral  présentent  le  maximum  de  salure  sur  les  côtes  de  l'Anatolie 
et  du  Caucase  (en  moyenne  1.77"/<q.  Ensuite  viennent  les  bords  de  la 
Crimée  (un  peu  moins)  et  la  côte  occidentale  de  la  mer  entre  le  Bos- 
phore et  le  Danube  (moins  de  1,6%).  Les  parties  les  moins  salées  de 
la  Mer  Noire  sont  le  coin  NO,  où  le  degré  de  salure  ne  dépasse  pas 
1,38°/°,  et  la  mer  d'Azow  qui  dans  la  partie  méridionale  a  une  salure 
ne  s'élevant  pas  au-dessus  de  1,197»  et  qui  à  son  extrémité  nord  ne 
contient  pour  ainsi  dire  que  de  l'eau  douce.  Conformément  à  ce  qui 
vient  d'être  dit.  nous  trouvons  une  faune  littorale  plus  riche  sur  les 
côtes  du  Caucase  et  de  la  Crimée1),  et  une  plus  pauvre  près  d'Odessa 
et  dans  la  mer  d'Azow.  Cet  appauvrissement  est  parfaitement  caracté- 
risé sur  le  tableau  d'Ostrooumow,  où  le  nombre  des  espèces  de  mollus- 


1)  La  faune  littorale  de  l'Anatolie  et  de  la  côte  occidentale  de  la 
Mer  Noire  n'est  point  étudiée. 


12  XXIX 

ques  appartenant  aux  différents  bassins  est  exprimé  en  %,  en  prenant 
pour  100  le  nombre  des  espèces  de  l'Archipel. 

Archipel 100°/o 

Mer  de  Marmara  à  l'entrée  dans  le  Bosphore    .  58,5% 

Bosphore  (supérieur) 36,8% 

Mer  Noire. 22,2% 

Partie  intérieure  de  la  mer  d'Azow 6,3% 

Partie  moyenne  de  la  mer  d'Azow 3,6% 

Aux  embouchures  des  rivières  qui  au  sud  de  la  Russie  portent  le 
nom  de  „limans",  tout  comme  les  lacs  (salés  ou  d'eau  douce)  du  litto- 
ral, aux  éléments  peu  nombreux  de  la  Méditerranée  commencent  à 
s'ajouter  des  éléments  identiques  à  ceux  de  la  Mer  Caspienne  ou  des 
éléments  spécialement  propres  aux  limans.  Ces  formes  doivent  être  re- 
gardées comme  relictes  de  la  faune  saumâtre  du  lac — mer  d'Euxin  de 
l'époque  pliocène.  Comme  exemple  de  formes  que  l'on  rencontre  aussi 
dans  la  Mer  Caspienne  nous  citerons:  Archacobdella,  Olessinia  varia- 
bilis  (liman  duBoug),  Neritina  lithurata  (Mer  d'Azow),  Gmelina,  Gam- 
marvs  maeoticus,  Pscudocuma pcctina.ta,  Paramysis  Baeri  C.t.,  Meso- 
mysisKowalevskyi,  intermedia,  Lymnomysis  Benedeni,  Brandii  Cz., 
des  espèces  de  Gobius,  Clupea  et  Accipenser.  Voici  d'autres  espèces  non 
identiques,  mais  se  rapprochant  de  celles  que  l'on  trouve  dans  la  mer  Cas- 
pienne: Dreissensia  bugensis  (se  rapproche  de  Dr.  rostriformis  et 
Grimmi),  Cardium  ponticum  (se  rappr.  de  G  caspium),  Cardntm  co- 
loratum  (se  rappr.  de  Mon.  .edentulà),  Amphicteis  antiqua  (se  rappr. 
de  Amphicteis  Kowcdeicskii),  Bytliotrephes  asovicus  (se  rappr.  de  B.  so- 
cialis).  D'autres  enfin  sont  exclusivement  propres  soit  à  la  Mer  d'Azow 
(Corniger  maeoticus,  Maeotias  inaspectata  Ostr..  Thaumantias  maeo- 
tica  Ostr.,  Asperina  improvisa),  soit  aux  limans  (Eiuinomysis Mecs- 
niîcovi).  lia  faune  des  limans  est  encore  peu  connue  et  il  faut  espérer 
que  l'étude  commencée  par  OstrooumoAv  fera  connaître  encore  bien 
des  formes,  tant  communes  à  la  Mer  Caspienne  (pie  spéciales. 


Comme  conclusion  il  nous  reste  à  caractériser  en  peu  de  mots  les 
dépôts  de  la  Mer  Noire. 

Les  sables  n'occupent  qu'une  très  faible  étendue  de  la  Mer  Noire. 
Aux  bords  escarpés  de  la  Crimée  et  du  Caucase  ils  ne  descendent  qu'à 
une  profondeur  de  10  à  20  brasses.  Plus  bas  commence  la  région  sableuse 
comprenant  de  grands  espaces,  même  à  de  petites  profondeurs,  au  coin 
NW  de  la  Mer  Noire,  emplissant  ici  une  cuvette  plate.  Là,  la  vase  de 
couleur  noire  contient  quantité  de  foraminifers  à  coquille  agglutinée  et 
très  peu  de  véritables  diatomées  pélagiques. 

Au-dessous  de  la  limite  des  sables  vient  une  vase  gluante  d'un 
gris  bleuâtre,  grise  à  l'état  sec,  recouverte  çà  et  là  d'une  mince  couche 
de  couleur  rouge,  provenant  de  l'oxydation  du  prot oxyde  de  fer. 
A  la  profondeur  de  35  à  100  brasses   cette    vase  renferme  souvent  de 


XXIX  13 

grandes  accumulations  de  petites  coquilles  fragiles,  surtout  Modiola 
MoscoU na,  qui  nous  a  fait  lui  donner  le  nom  de  vase  à  Modiola.  11 
n'est  pas  rare  d'y  trouver  des  concrétions  ferro-manganèses  entourant 
les  coquilles.  Cette  vase  est  très  pauvre  en  restes  microscopiques,  sur- 
tout en  diatomées.  Ces  dernières  abondent  avec  quelques  autres  restes 
microscopiques  dans  les  couches  superficielles  de  la  vase  des  profon- 
deurs. 

La  vase  des  profondeurs  présente  dans  la  plupart  des  cas  deux 
variétés:  la  vase  noire  sur  les  pentes  (depuis  300  jusqu'à  717  brasses) 
et  la  vase  bleu  foncé  de  la  cuvette  plate  du  Pont. 

La  vase  noire  des  pentes,  très  visqueuse  et  gluante,  devient 
momentanément  grise  à  la  surface  lorsqu'elle  est  exposée  à  l'air.  Cette 
teinte  dépend  de  la  présence  du  monosulfure  de  fer  (Fcs)  s'oxydant 
rapidement  à  l'air.  Sous  le  microscope  la  matière  colorante  se  présente 
soit  sous  forme  de  petits  globules  isolés,  soit  imprégnée  dans  les  grains 
de  sable.  La  présence  de  tels  globules  dans  l'intérieur  des  diatomées 
offre  surtout  un  grand  intérêt,  Parmi  les  restes  microscopiques  il  con- 
vient de  citer  d'abondantes  diatomées,  Dictyocha  et  coquilles  de  jeunes 
bivalves  pélagiques.  La  vase  ne  contient  rien  de  vivant,  par  contre 
elle  offre  le  principal  gisement  de  coquilles  fossiles,  telles  que  Drcis- 
sensia  etc. 

Tel  est  le  caractère  de  la  vase  retirée  par  la  sonde.  Par  le  draguage 
on  obtient  quelquefois  dans  la  même  région  des  masses  de  vase  bleue  con- 
tenant parfois  des  concrétions  en  forme  de  clous  de  Fc8.2.  Cette  vase 
gît  probablement  sous  la  vase  noire. 

La  vase  bleu  foncé  de  la  cuvette  profonde  est  moins  dense  et 
renferme  beaucoup  de  diatomées,  surtout  pélagiques.  FeS s'y  rencontre 
aussi,  mais  en  quantité  moindre,  masqué,  à  ce  qu'il  semble,  par  une 
masse  plus  ou  moins  considérable  de  CaCO{  finement  granuleux,  se  con- 
centrant parfois  en  petites  pelotes,  semblables  à  l'état  frais  à  des  pe- 
lotes de  suif.  En  d'autres  cas  CaC03  forme  dans  la  vase  bleue  de  pe- 
tites couches  d'un  blanc  bien  tranché. 


XXX 
ENVIRONS  DE  KERTCH 


PAR 
N.    ANDROUSSOW. 

Avec  12  figures. 


Figures:      1.  Carte  des  plis  des  presqu'îles  de  Kertcli  et  de  Taman. 

2,  3.  Vallée  de  Toganaeli,  plan  et  coupe   (les   clichés   sont 

tirés  de  la  „Géotectonique",  fig.  17 — p.  211;  fig.  18 — 

p.  212). 

4,  5,  6.  Vallée   Tchokrak-Babtchik   („Gréotectonique"    fig.  5 — 

p.  147;  fig.  6 — p.  163;  fig.  7 — p.  165). 

7.  Profil  du  rivage  entre  Novy-Karantine  et  Kapkan. 

8.  Falaise  B  séparément. 

9.  Escarpement  du  cap  Tarkhan. 

10.  Crête  d'Ak-bouroun. 

11.  Rivage  près  de  Stary-Karantine. 

12.  Falaise  de  Kamych-bouroun. 

Topographiquement  la  péninsule  de  Kertch  est  l'extrémité  orien- 
tale de  la  Crimée;  géologiquement  elle  se  rattache  étroitement  au  Cau- 
case. En  effet,  les  dépôts  miocéniques,  la  base  principale  de  la  pres- 
qu'île, présentent  le  même  développement  pétrographique  et  paléonto- 
logique  que  le  miocène  du  versant  nord  du  Caucase.  Ces  dépôts  miocé- 
niques sont  refoulés  en  plis  qui  sont  la  continuation  des  plis  de  la 
presqu'île  de  Taman  et  qui  ont  apparu  à  l'époque  du  soulèvement  le 
plus  intensif  de  la  chaîne  du  Caucase  (après  l'époque  sarmatique). 

Les  plis,  comme  le  fait  voir  la  carte  (fig.  1),  sont  disposés  en  demi- 
cercle,  tourné   du  côté  convexe  vers  le  nord,  ou  plutôt  ils  sont  serrés 

1 


XXX 


XXX.   Guide  des  excursions  du  VII  Congrès  Géolog.  Internat. 


O  0€>   Vofcarts  Je 

6011e  et  (euis 

ckpots. 

1    I     Mil 


LWj|d-èoUTOUtt 

Carte  géoloe;îi|ue  îles  environs  de  Kertcli. 


ies  aiaithi 

r     Lnf. 
Lcsa/ialÛes 
feuittetm  Sitp 

CnCcaUc  <k 
■KeatscK 

Couches 

Dtfvôts 
xtccnTs 


XXX  3 

en  faisceau  et  suivent,  sur  la  presqu'île  de  Tainan,  la  direction  NW — SE, 
puis  E — W.  Dans  la  presqu'île   de  Kertch   ils   conservent  l'orientation 


Fig.  2.   Plan  de  là  crête  ellyptique  de  Toganach.  Hachure  oblique  — 
Mia,  arête  —  M^ba,  espace  blanc  —  M3d. 

E — W  dans  la  partie  nord-est,  mais  au  sud  et  dans  toute  la  moitié  occi- 
dentale ils  tendent  à  diverger  vers  le  SE.  Plus  ou  va  à  l'ouest,  plus  le 


Fig.  3.    Coupe   transversale  ^de   la  synclinale  de  Toganach.   a  —  M 3  (t., 
k  —  M2ba,  t  —  Mta. 

plissement  s'amoindrit  pour  disparaître  entièrement  sur  le  méridien  de 
Féodosia.  N.  Androussow1)  explique  la  direction  et  quelques  autres 


Fig.  4.  Vue  de  l'anticlinale  de  Mania  et  des  synclinales  de  Tchokrak- 

babtchik  et  de  Bourach.  -.-  —  Lac  de  Tchokrak. Cap  Zyk.  -----  — 

Marna.  - — .-- - — Cap  de  Tarkhan.   ::  —  Synclinale  de  Tchokrak-bab- 
tchik.  '::'  —  Cuvette  de  Bourach. 


r)  N.  Androussow,  Géotectonique  de  la  presqu'île  de  Kertch  (en 
russe).   Matériaux  pour  la  géologie  de  la  Russie.  Yol.  XYI.  1893. 


4  XXX 

particularités  de  ces  plis  de  la  manière  suivante:  A  l'époque  postsar- 
matique  la  péninsule  de  Kertch  aurait  formé  l'extrémité  d'une  vaste 
région  de  refoulement,  comprenant  toute  la  Transcaucasie  et  une  partie 
du  Caucase;  le  voisinage  de  la  Crimée,  restée  relativement  inerte,  aurait 
produit  un  fractionnement  de  la  pression   latérale  et  même  une  direc- 


Fig.  5.  Carte  géologique  de  la  synclinale  de  Tchokrak-babtchik.  avec 
t=Mla;  lc—M,h;  a=M3.a;  dbc=Msb,  c,d\  e=MP.  La  hachure  car- 
rée représente  les  faluns  posttertiaires  les  plus  récents  à  l'ouest  de  Marna. 

tion  inverse  à  celle  du  mouvement  général.  Quant  aux  autres  particula- 
rités des  dépôts  de  Kertch,  elles  seraient  la  suite  du  changement 
fréquent  des  faciès  des  assises  sarmatiques  moyennes. — L'étendue  et  le 
but  du  Guide  ne  permettent  point  d'exposer  ici  les  détails  tectoniques. 


es  fCèse 


c.  Totrjrhi 


Fig.  6.  Vue  du  profil  de  la  synclinale  de  Tchokrak-babtchik.   Mêmes 
lettres  que  sur  la  figure  5. 

Le  plissement  des  dépôts   tertiaires  de  la  presqu'île  de  Kertch  a 
laissé   des   traces   très   visibles   dans  le  relief  de  la  surface  du  sol  (la 


XXX 

1. 


Couches  tertiaires  et  quaternaires  de  la  presqu'île  de  Kertch  au-dessus  de  l'étage  sarmatique. 


I  '|im.llrl!|s 


Argiles    loessoldes    contenant    des    coquilles    terresti 


oqoiliien    marin! 
Mytilta  latus,    Venus  gallina,  Nassa  nticuliUa  etc.,   habitant 
la  Mer   Noire. 


Dépôts  coquilliers  saumfttres  à  Drci 

i Didai  i  ipara  ■!*>«  etc. 


Sables  i  Idjibaï. 

Sables  ilWktan   Knil|..ll,i 


Salili-  et   argiles,  qui 


de  Kamych-bouroun,  de  Kei  tch  etc  1/ ,) 


ni    h 11  bes    ferrîgineuses 


Couches  du  1  ap  Tcbaoud  1  1  un  lambeau  isolé) 
Dreisst  nsio  polymorpha,  Tschaudat 
l 'arditmi  <  rassum,  Cat  - 1  ai .  Tschaudcn . 


I>f]iMN  avalii  ii-|" 

1  abi  leel  do  Djour- 
joulesti  en  liessarabie  Banc 
d'huîtres  de  Gnllipoli 


ouobesdoOnllipoli 

ouebea  de  liai to  1    h 


Drcissensto  rostrifi 

anpustQ  1;  'in 

iunjltirtilri*   Iles, 

Uuoti  Andrus. 

r/iri/mi/       \[;i\ 

Theodori  Andrus. 
vmya  VHichw  a  ndrus 
Pt  îdium  globvla  Bay. 


P,.    C  0  11 
Desh.    Car* 


11  1  r  -    h  e 
Cardiw 


K  n 


v  C  h  -  I 

1  pfani™  Desh 
ulatoplanum  A 
panricajjocHHi 
modiolan    Rou 


Sourie/!  Desh. 

ri;i^,lrlM,ll,i      I  >.  -Il 

onpusficosfaitimBous 


/■     Cou  '■  bes    i  n  f  é  r  1  e  u  r  e  -    'i  e    K  n  m  y  c  h- 1 ■ 


'.un       .1    '  mmiiin    tilliniriiiiilti  iFallin.  il'    K  il  lut  rll-ln  itirollli.  Sllli- 

Kite li  lire  caverneux  de  Kertcli,  d'Ossovim  1  te). 

J)rei8senia  rostrij  ■  Cardivm  stmamuïosum 

anisoconeha.  ..        pîanwn. 

Thtodori  ..        Mriwlwliwn. 


,1., 


Vil  ipara 
M.  îanops-! 


1,1.  1  -  ,1  <  'ardium  Abichi  1 
sables  fins  de 

Breisat  nsia  rostriformis. 
I  onat  '  ia  subrhomboidt  a. 

<  ■„,■',!, ,i,,i   ..,l.+,i,  wi,  w.s,  . 
Bayerni 
.     ..        AUchi 

Strindachneri, 
pi.  nov.  sp. 


'  i"     d'Apchoron  ,.  C'nnj 

intermedium  Eichw, 

Viiba 

Couches   .1   Psilodons   de    Rou 

manie. 

Couches  de  Hoteni,  Cucesl    Vil 

canesci 

cui  en  Routui ■ 

Bru® 

gilcs  .1    1 

Calcaire  il 

r i' 

Schemachn. 

*   il  1  «  .Mil'    llr   Nh'|l|ll-  "Il  ll'l  1.  Ii    .  .,' 

1  ahneit 

Couches   ni 
'    rnppolnnl 

m Mi 

Rou 

Inii-  il.'  K. iiim  h 

Ml ,   1  alcaire  de  Kertch, 

3.  Assise  supérieure  1)  Cong —  <       a  5in2      Yn  •    .   Pi/'.""'"  purpurin* 

etc 
moyenne  i'i  l'iiiuiiriti  puiiiifipurii  A  n  .1 111-..  Ni  /"'"'  ■'ii'iini  hllntn,,!.  -    Tli/drobia  vai 
melania  hosph 


2.  Asi 


l/i,  1  (Mil,  /,,,..',    />,t  i  't^>nt"i.     I  ".' 

1,      /■„, .,„/,.  ,.  ;...  (Incfoi  m         1/ 


''M    Ro 1  r  1 1 1  ■ 

Couche     '  1 
'/..i  ,ii'/ii.jri'i,,  .i 


.:,.|U,  ..I,    l.i  I     

ilr  Niliolalcw,  d'Oïl 

i,    >  1  de  I..  Volai  In 
lu    de  Knihnancst,  Kup  etc 


-J  S  = 

iiûr 


1     |    iso  intérieure  (Calcaire  de  Kcrteh  proprement  dit I   1    Hmliola  rnlliii,,;,,,  1,  „,,„,„     i/,,,;,.,  /i ,  r,,,i,:.i.  s.-rni,:,;ii,n 

,,.,,',/,-s.    /.«iinii  (i.r»i/™;,.'i.    I.,.,ll,i   miiiiilti,   <'■  .'''.■',.',„,  ,//.,.„, ,.'     ./.-■■  '                  'l'in/ltttlt. 

Calcaire  a  brj  zoairc    1  tfirm&i  1)  assise  supérieure  de  l'éti inrmatique). 

voir  11 


',"i   du    l'ii 
enfeld 


rmatique 


XXX  5 

géomorphologie),  tant  à  cause  de  l'âge  peu  reculé  des  plis  que,  surtout, 
par  suite  de  l'alternance  de  sédiments  calcaires  et  argileux.  Les  eftéts 
de  l'érosion  ont  fait  ressortir  les  dépôts  calcaires  en  chaînes,  s'allon- 
geant  tantôt  en  hémicycles,  tantôt  en  fer  à  cheval  et  même  en  ellypses 
fermées.  Il  n'est  donc  pas  rare  de  voir  des  exemples  classiques  de  vallées 
fermées,  anticlinales  ou  synclinales,  telles  que  la  vallée  anticlinale  de 
Toganach,  à  25  kilom.  vers  l'ouest  (fig.  2 — 3)  et  la  vallée  synclinale  de 
Tchokrak-babtchik  (fig.  4—6)  à  9  kilom.  vers  le  NW  de  Kertch. 

On  trouvera  la  description   détaillée   de  l'orographie   de   la   pres- 
qu'île de  Kertch  dans  l'ouvrage  suscité  de  N.  Androussow. 

Les  trois  tableaux  synoptiques  suivants  font  voir  la  constitution  du 
terrain: 

Le  tableau  I — montre  les  dépôts  au-dessus  de  l'étage  sarmatique 

quant  à  leur  classification  et  leur  parallélisme. 
Le  tableau  II — donne  les  subdivisions  de  l'étage   sarmatique  qui 

s'observent  dans  la  presqu'île  de  Kertch. 
Le  tableau  III — montre  la  succession  des  couches  au-dessous  des 
sarmatiques. 


Excursion  géologique  aux  environs  de  Kertch. 

lia  ville  de  Kertch  est  située  au  pied  du  mont  Mithridate,  la  pointe 
orientale  d'une  longue  chaîne,  constituée  par  des  dépôts  sarmatiques 
plongeant  au  N  (M:i  a — d).  La  ligne  de  faîte  est  formée  de  calcaire 
bryozoaire  (Mz  d). 

Première  moitié  de  l'excursion. 

Départ  en  voitures  le  long  de  la  baie  de  Kertch  à  travers  le  fau- 
bourg Novy -Karantine.  Arrêt  au  kourgan  à  l'extrémité  orientale  du  fau- 
bourg. Vestiges  d'un  horizon  à  minerai  (P2)  sous  forme  de  grains 
pi  s  oli  tique  s.  La  falaise  de  peu  de  hauteur  permet  de  voir  des  cou- 
ches à  faible  inclinaison  EW  d'un  calcaire  très  caverneux,  altéré  par 
les  eaux  atmosphériques  (P2),  avec  empreintes  et  moules  de  Congeria 
suhcarinata,  Cardium  macrodon.  planum,  carinatum.  Plus  bas,  sous 
les  éboulis  de  calcaire,  apparaît  çà  et  là  une  argile  schisteuse  grise 
à  Cardium  Abichi. 

Après  l'examen  de  cette  coupe  qui  donne  une  première  idée  des 
couches  dites  politiques,  on  se  rendra  en  voitures,  contournant  les  murs 
de  la  Karantine,  à  la  falaise  située  à  l'est  de  la  première  (voir  fig.  7 — 8). 

Immédiatement  derrière  les  murs  de  la  Karantine  qui  entourent 
plusieurs  grands  rochers  de  calcaire  bryozaire,  un  gros  rocher   carac- 


\)  Les  alentours  de  Kertch  ne  présentent  pas  de  formes  orographi- 
ques aussi  marquées;  les  géologues,  qui  désireraient  en  prendre  con- 
naissance, sont  invités  à  une  excursion  spéciale  avant  ou  après  l'exucr- 
sion  principale  (voir  p.  lt>). 


XXX 


IL 


Couches  sarmatiques  de  la  presqu'île  de  Kertch  (Ms). 


d.  Calcaire  à  bryozoaires  (Mem- 
branipora  lapidosa  Pall). 


Argiles  feuilletées  grisâtres  et 
brunâtres  avec  gypse.  Mar- 
nes à  ciment  et  argiles  feuil- 
letées grisâtres  à  Mactra  cas- 
pia et  Cetotlierium.  Xodu- 
les  manganésifères.  Argiles 
feuilletées  blanchâtres  à  clia- 
tomacées  et  empreintes  de 
Clupeides. 


Calcaire    oolithique   de  Kez 
à  Mactra  caspia. 

Sables  d'Opouk 
à  Mactra  caspia. 


Faciès   sableux    et   calcaires      b". 

élastiques. 
Mactra  Fabreana.  Tapes 
gregaria,  Modiola  navi- 
cula,  Donax  Hôrnesi, 
Solen  subfragilis,  Car- 
dium. obsoletum,  Fit- 
toni,  Dôngmghi  etc, 
yassa  duplicata,  Tro- 
chus  Omaliusii,  Voron- 
zovi,  Bulla  lajorikaire- 
ana,  Rotalia,  Nonio- 
nina  et  Polystomella  en 
abondance. 


Faciès  marneux  et  calcaires 

à  Vineularia. 
Mactra  podolica,  Tapes 
vitaliana,  Modiola  na- 
vicula,  marginata,  De- 
nysiana,  Cryptodonpes 
anse  ri  s  May.,  Cardium 
obsoletum,  Barboti,  Lo- 
veni,  Trochus  pi.  sp., 
Acmaea,  Phasia  nella 
Kischeneviae,  Delphi- 
nola  squamoso-spinosa, 
Plusieurs  Bryozoaires, 
Vertebralina  sarma- 
tica. 


Argiles  feuilletées  brunes  foncées,  avec  concrétions  de  sphéro- 
sidérites.  Les  coquilles  des  mollusques  sont  petites, 
fragiles  et  transparentes. 

Tapes  Vitaliana,  Mactra  cf.  podolica,  Errilia  po- 
dolica, Cardium  protraotum,  Nassa  Verneuili, 
Syndesmya  sp.,  Bulla  lajonkaireana,  Trochus 
sp.  etc. 


XXX 


III. 


Couches  au-dessous  de  l'étage  sarmatique. 


M2h.  Couches  à  Spaniodon  (calcaire, 
grès,  sables  et  argiles  avec 
Sp.  Barboti,  Molirensternia 
sp.,  Pholas  sp.,  Pcctinarlop- 
sis). 

M2a,  Calcaire  de  Tchokrak. 

Faciès  a):  Calcaire  détritique  et 
sables  à  Lucina  Dujardini, 
ErviliapmepodoUca,Dona,r 
tarcîianensis,  Cardium  mul- 
ticostatum,  Bissoa,  Tapes 
taurica,  Nassa  Dujardiniî, 
Cerithium  Catleyae,  Tro- 
chns. 

Faciès  P):  Calcaire  à  Bryozoaires. 
Balanus,  Avicula,  Pecten, 
Arca,  Gliama,  Venerupis. 

Faciès  7):  Argiles  verdâtres  à 
Spinalis,  petites  Leda,  Nas- 
sa restitutiana 


Argiles  feuilletées  inférieures, 

Jfj.  Partie  supérieure,  parfois  avec 
minces  couches  à  Pecten  denu- 
datus,  Ophiurides  et  Spiriàlis 

tarcîianensis. 


01.    Parties   moyenne    et   inférieure, 
très  puissantes,  sans  fossiles. 


Couches  à  Spaniodon 
d'Oust-ourt,  du  versant 
septentrional  du  Caucase, 
de  la  Crimée,  de  Melito- 
pol  et  de  Yarna  (Bul- 
garie). 

Sables  des  G-ouv. 
de  Stavropol 

et 

de  Kouban 

(faune  du  faciès  a). 

Calcaire  à  Acetabidaria 

du  monastère  de 

St.  Georges. 

Une  partie  des  grès  de 

la   synclinale  d'Alkhan- 

Tchourt. 

Grès  et  argiles  au-des- 
sous du   sarmatique   au 
Daghestan. 
Couches  de  Varna. 


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3* 


XXX 


téristique  de  même  nature  (A)  fait  saillie  dans 
la  mer.  Des  rochers  semblables  plus  ou  moins 
grands  s'élèvent  dans  la  mer  (G,  D.  Ejou  sail- 
lissent de  la  côte  vers  Test  (B,  F,  G,  H).  Tous 
ces  rochers  sout  disposés  sur  une  ligne  qui  semble 
être  la  continuation  de  la  crête  Mithridate.  Le 
calcaire  bryozoaire  non  stratifié,  très  poreux,  est 
formé  en  plus  grande  partie  de  colonies  méta- 
morphosées, ramifiées  et  crépues  de  Membrani- 
pora  lapidosa.  Le  rapport  mutuel  du  rocher  F 
et  des  assises  de  l'étage  méotique  qui  constituent 
l'escarpement  à  partir  de  la  Karantine  jusqu'à  la 
ville  de  Yénikalé,  semble  indiquer  que  la  forme 
actuelle  des  rochers  est  due  non  seulement  à  l'é- 
rosion marine,  mais  aussi  à  leur  configuration 
primitive  irrégulière.  C'est  surtout  dans  le  petit 
rocher  B,  qui- a  gardé  en  partie  sa  surface  pri- 
mitive, qu'on  aperçoit  l'irrégularité  du  plan  de 
contact  du  calcaire  bryozoaire  et  des  dépôts  niéo- 
tiques.  L'intérieur  du  rocher  ^(lig.  8)  est  composé  de 
colonies  crépues  de  M.  lapidosa:  l'extérieur  est  par- 
semé de  petites  éminences  hémisphériques  ou  mame- 
lonnées, formées  par  des  accumulations  laminaires 
l~  de  la  même  Membranipora  et  hérissées  de  petits 
.££  S2)irorhis  et  de  Mya  cimmcrhi  An  drus,  perforée. 
Au-dessus  de  ces  argiles  brunes  l'étage  méo- 
tique se  développe  de  la  manière  suivante: 

1)  argiles  brunes: 

2)  marne  calcaire  blanchâtre  à  Scrobicid- 

laria   tellinoides   Sinz.    et   strates 
intercalées  d'argile; 

3)  calcaire  sableux,  riche  en  fossiles  méo- 

tiques  (voir  le  tableau  I). 

Entre  les  rochers  A  et  F  les  couches  de  l'é- 
tage méotiques  (MF)  présentent  un  léger  pli  syn- 
clinal. Un  pli  semblable  entre  les  rochers  G  et  la 
ville  de  Yénikalé  laisse  de  plus  apercevoir  l'horizon 
moyen  de  l'étage  (MF.)  près  du  village  Kapkany. 

De  là  les  voitures  mèneront  les  excursion- 
nistes au  Kourgan  Impérial  (Tsarsky  Kourgan), 
l'un  des  tumulus  les  plus  remarquables  de  la  pres- 
qu'île de  Kertch.  Avant  d'y  arriver  on  rencon- 
trera plusieurs  carrières,  dont  les  unes  exploitent 
les  mêmes  calcaires  poreux  jaunâtres  qu'on  a  vus 
au  bord  de  la  mer,  d'autres  des  calcaires  méo- 
tiques. —  Ces  carrières  ne  seront  visitées  que  si 
le  temps  le  permet. 


XXX 


9 


Du  Kourgan  Impérial  on  voit  à." ses  pieds  la  plaine  de  la  vallée 
synclinale  de  Kertch,  limitée  au  sud  par  la  Crête  Mithridate  et  la  mer. 
au  nord  par  les  chaînes  des  collines  de  calcaire  bryozoaire,  Katerless 
et  Boulganak.  La  direction  générale  de  l'axe  synclinale  est  E — AV. 

Du  Kourgan,  aux  carrières  d'Adjimouchkaï.  Ces  importantes  car- 
rières exploitent  l'horizon  inférieur  du  calcaire  méotique. 

Après  un  arrêt  suffisant  pour  prendre  connaissance  du  caractère  de 
ce  calcaire  de  construction,  on  se  rendra  au  village  Boulganak  en  sui- 
vant la  hase  d'une  arête  de  calcaire  bryozoaire,  qui  s'étend  entre  les 
villages  Skala  et  Boulganak.  le  long  de  la  route  affleure  un  calcaire 
de  construction  (-MP,)  plongeant  vers  SSW.  Les  rochers  de  calcaire 
bryozoaire  se  ramifient  vers  les  vallons  particularité  qui  n'est  pas  rare 
dans  cette  contrée. 


Fig.  8.  d — calcaire  à  Bryozoaires:  e — argiles  feuilletées  brunâtres  avec 

des  restes  de  poissons,  des  oiseaux  et  des  diatomées;  m— une  couche 

mince  avec  des  coquilles  de  Modiola  volhynica  et  petites  colonies  de 

Membranipora;  l — dépôts  superficiels. 

Le  village  Boulganak  est  situé  dans  une  profonde  gorge  qui  coupe 
transversalement  l'arête  bryozoaire  et  les  assises  sarmatiques  du  dessous. 
Du  S  au  N  on  remarque  les  couches  suivantes: 

1)  Dans  les  carrières   à   rentrée   de   la   gorge:   du   calcaire  de 

construction  (MP^). 

2)  Plus  loin  et  plus  haut:  du  calcaire  à  bryozaires  {MjJ). 

3)  Les   argiles   schisteuses   de  couleur   claire   (M^c)   au-dessous 

du  calcaire  n'affleurent  pas;  la  gorge  s'élargit,  mais  bien- 
tôt elle  se  rétrécit  de  nouveau  et  traverse  l'axe  de  l'arête 

4)  des  calcaires  (3I:ib)  à  faune  sarmatique.   Au-delà  des   calcai- 

res la  gorge  entre  dans  la  région  de  la  vallée  anticlinale 
de  Tarkhan  et  se  ramifie.   Les   horizons   disposés  au-des- 


10 


XXX 


sous  de   Mzb   s'observent  à  plusieurs   points   de  la  gorge 

principale  et  des  branches. 
Après  le  banc  M3b  viennent  des  argiles  schisteuses,  çà  et  là  avec 
couches   intermédiaires  de   marne  ferrugineuse   à  Modiola    volhynica, 

Gardium  protractum  etc.  (M3a)  Dans  un 
des  ravins  latéraux  vers  le  nord  affleurent 
des  argiles  sshisteuses  avec  couches  inter- 
calées de  marne,  contenant  en  abondance 
Spanodion Barboti  Stuck.;  près  de  la  ré- 
gion des  volcans  de  boue  se  montre  une 
couche  de  calcaire  marneux  tendre,  blan- 
châtre, à  Leda  fragilis,  Nassa  restitu- 
ticma  Font,,  Ceritliiwm  scabrum  01.  etc. 
Les  volcans  de  boue  de  Boulganak 
(Iîoulganakskia  sopki)  occupent  une  dé- 
pression plate  en  forme  d'assiette,  large  à 
peu  près  d'une  verste,  à  la  partie  supérieure 
de  la  branche  principale  de  la  gorge.  Le 
sol,  presque  dépourvu  de  végétation,  est 
formé  d'une  argile  poreuse  d'un  brun  clair 
(le  produit  des  éruptions)  et  de  fragments 
de  diverses  roches  (cornéenne,  calcaire, 
sphérosidérite,  transformé  en  fer  oligiste, 
grès  cristallin).  Sur  cette  plaine,  bordée 
oj  tout  autour  de  parois  assez  escarpées,  sont 
ci  disséminés  des  cratères  de  forme  très  va- 
ên  riée;  les  uns,  au  cône  à  peine  apercevable, 
sont  remplis  de  boue  liquide  (un  des  cra- 
tères a  15  m.  de  diamètre);  les  autres,  au 
nord  de  la  plaine,  au  cône  plus  pointu  et 
à  la  bouche  plus  étroite,  sont  remplis  d'une 
boue  épaisse  qui  durcit  avec  une  texture 
celluleuse.  La  boue  fraîche,  d'un  gris  de 
cendre  à  l'état  sec,  devient  avec  le  temps 
jaune  ou  brune. 

De  là  l'excursion  se  dirigera  sur  la 
colline  de  Tarkhan  au  bord  septentrional 
de  la  vallée  du  même  nom.  La  pointe  occi- 
dentale de  cette  élévation,  appelé  „Cap 
Tarkhan"  (myss  Tarkhan),  offre  une  magni- 
fique coupe  des  plus  anciennes  assises  de 

l^oïl  \Vl  la  péninsule.   La   succession    des  couches 

est  représentée  sur  la  fig.  9. 

1)  Argiles  schisteuses  foncées  feuille- 
tées. 

2)  Argiles  schisteuses  d'un  gris  foncé. 

3)  Couche  intermédiaire  d'une  marne 


XXX  11 

dure  de  couleur  grise  foncée,  contenant  Spirialis  tarcha- 
ncnsis,  Ostrea  cocMear.,  Pecten  denudatus,  petites  et 
minces  Leda,  Nucula  placentina,  Cryptodon  sinuosus, 
Turbonilla,  Aporrhais,  Philine  et  débris  d'Ophiurides. 

4)  Argiles  schisteuses   semblables  à  celles  du  JYs  2,  avec  veines 

de  FeSt. 

5)  Minces  lits  alternants  d'argile  schisteuse  d'un  gris  foncé,  de 

sable  gris  très  fin  et  de  détritus  de  coquilles.  Ces  couches 
renferment  les  mêmes  coquilles  que  M-  6. 

6)  Alternance   de  sables  et  de  détritus  de  coquilles,  transformé 

par  endroits  en  calcaire  dur.  D'abondants  Pecten  gloria 
maris  Dub.,  Cardium  subhispidum  Hilb.,  multicostatum 
Br.,  Gorbula  gibba  01.,  Leda  fragilis  Chem.,  Mactra 
nov.  sp.,  Ervilia  praepodolica  nov.  sp.,  Donax  sp.,  Ce- 
rithium  Cattleyae  Baily,  scàbrum  01.,  HFassa  restitutiana. 
Trochus  nov.  s  p.  etc. 

7)  Argile  verdâtre  à  Spirialis,  sableuse  vers  le  haut  de  l'escar- 

pement. 

8)  Marne  sableuse  d'un  gris  blanchâtre. 

9)  Argile   verdâtre   avec   Spirialis  Androusovi  Kittl.,  minces 

Leda,  Cryptodon  sinuosus,  Tellina  s  p.,  Nassa  resti- 
tutiana. Vers  le  haut  de  l'escarpement  l'argile  devient 
marneuse. 

10)  Masses  hémisphériques  de  calcaire  bryozoaire  à  Pecten  gloria 

maris,  Arca  turonica  var.,  Aricula  sp.,  Balcanus  etc., 
dont  la  plupart  ne  se  rencontrent  pas  dans  les  dépôts  sablo- 
ealcaires  enveloppant  ces  masses. 

11)  Argile  grise  verdâtre  à  Spirialis  etc. 

12)  Calcaire  sableux  très  schisteux. 

Retour  à  Kertch,  d'abord  par  le  chemin  de  la  métairie  de  Tarkhan 
(Khoutor  Tarkhan),  puis  droit  au  sud,  en  passant  devant  le  groupe 
des  volcans  de  boue  de  Tarkhan  (Tarkhanskia  sopki). 

Ce  groupe  ne  sera  visité  que  si  le  temps  le  permet.  Les  cônes, 
situés  sur  l'axe  anticlinale,  à  une  verste  vers  l'ouest  de  ceux  de  Boul- 
ganak,  sur  une  colline  plate,  présentent  un  grand  nombre  de  cratères, 
qui  rejettent  assez  fréquemment  de  la  boue,  mêlée  de  fragments  de 
diverses  roches,  attaquées  par  les  eaux  volcaniques. 

Au  sud  des  cônes  le  chemin  franchit  une  des  collines  de  calcaire 
bryozoaire,  atteignant  ici  jusqu'à  90  m.  au  dessus  du  niveau  de  la  mer, 
pour  descendre  dans  la  vallée  synclinale  de  Kertch.  Là  on  ne  rencon- 
trera qu'un  seul  affleurement,  dans  le  faubourg  Grlinichtché,  aux  car- 
rières profondes  d'argiles  loessiformes. 

Les  couches  qui  séparent  ces  argiles  de  la  surface  des  assises  mé- 
otiques  n'étant  dénuées  qu'à  quelques  rares  points,  on  n'a  pu  se  former 
une  idée  de  leur  disposition  que  grâce  à  plusieurs  sondages,  exécutés 
dans  le  but  de  trouver  de  l'eau. 


12  XXX 

Voici  le  schème  des  assises  de  la  cuvette  de  Kertch,  obtenu  par 
les  forages: 

1)  Argiles  loessiformes — 10  à  20  ni. 

2)  Alternance    d'argile    plastique    bleue,    d'argile    grise    claire, 

d'argile  verdâtre,  de  sables  quartzeux  jaune,  gris  et  blanc — 
20  à  40  ni. 

3)  Fer  oligiste  et  argile  ferrugineuse   avec    couches   coquillières 

intercalées  (comme  à  Kamycli-bouroun) — 4  à  10  ni. 

4)  Strates   correspondant   aux   couches  inférieures   de  Kamych- 

bouroun,  d'une  composition  très  variée  (argiles  marneuses 
ou  sableuses  et  calcaire) — 10  à  40  m. 

5)  Calcaires  appartenant    surtout    à    l'étage   méotique r)  —  plus 

de  30  m. 

Seconde  moitié  de  Texcursion. 

La  seconde  moitié  de  l'excursion  a  pour  but  principal  de  prendre 
connaissance  des  couches  disposées  au  dessus  de  l'assise  inférieure  du 
calcaire  méotique  et  particulièrement  de  la  falaise  de  Kamycli-bouroun, 
célèbre  par  sa  richesse  en  fossiles. 

L'excursion  se  dirigera  d'abord  par  la  route  de  la  forteresse  au  cap 
d'Ak-bouroun.  Jusqu'à  la  fabrique  de  ciment  Zeidler  la  chaussée  suit  la 
plage,  ayant  à  la  droite  un  étang  salin;  à  partir  de  la  fabrique  commen- 
cent des  escarpements  peu  élevés,  constitués  vers  le  haut  par  une  argile 
loessiforme,  vers  le  bas  par  des  argiles  schisteuses  brunes  (M3a)  plon- 
geant au  S,  avec  inclusions  de  concrétions  lentillaires  de  sphérosidérite. 
Rarement  dans  les  argiles,  plus  souvent  dans  les  concrétions,  on  observe 
des  restes  de  menues  coquilles  sarmatiques  (Modioïa  naricula,  Car- 
dium  protractum,  Mactra  s  p.).  Près  du  tunnel  d'Ak-bouroun  les  argi- 
les schisteuses  sont  surmontées  d'une  strate  de  calcaire  coquillier  jaune 
avec  Mactra  Fabreana,  Cardkim  Dôngvhgln,  Trochus  Omaliusi,  re- 
couverte d'une  alternance  d'argile  schisteuse  gris  foncé  et  de  marnes 
argileuses  gris  clair  à  Mactra  Fabreana,  Cardiwm  dbsolctum,  C.  Bar- 
boti,  Nassa  var.  s  p.  etc.  (M2b.2).  En  dessus  suivent  des  marnes  argi- 
leuses gris  clair  à  Card.  obsoïetum  (3I2b3).  Le  haut  du  cap  est  formé 
d'argiles  schisteuses  blanches  très  laminaires,  sans  coquilles. 

Du  tunnel  on  montera  la  chaussée  jusqu'au  Fort  de  Totleben,  où 
elle  franchit  la  crête  d'Ak-bouroun.  La  crête  est  formée  par  une  ligne 
de  collines  de  calcaire  bryozoaire,  dont  un  affleurement,  en  plus  grande 
partie  artificielle,  près  du  Fort,  permet  de  voir  la  constitution  du  S  au 
X  (fig.  10). 

M3a  Argile  schisteuse  de  couleur  foncée. 

M3b  1)  Calcaire  jaune  comme  à  l'Ak-bouroun,  mais  plus  épais. 

Alternance  d'argile  brune  et  de  minces  lits  de  calcaire,  avec 
'  empreintes  de  Cardium  Loveni  Nordm. 


1)  Pas  un  seul  des  forages  n'a  atteint  la  base  de  l'étage  méotique. 


XXX 


In 
o 


2)  Marnes  argilo-sableuses  avec  coquilles  (M.  Fabreana,  C.  ob- 
soletum,  etc.),  strates  intercalées  de  gypse  et  d'argile  sab- 
leuse. 
M3c  1)  Argile  gris  clair,  finement  feuilletée,   avec  restes  de  poissons 
et  diatomées. 

2)  Plusieurs  couches  de  marnes  à  ciment  (cm)  avec  empreintes  de 
Mactra  oaspia  Eichw.,  alternant  avec  des  argiles  schis- 
teuses d'un  gris  clair.  Dans  un  des  lits  de  l'argile  schisteuse 
on  a  trouvé  des  concrétions  de  manganèse,  semblables  à 
celles  du  fond  des  océans,  et  des  ossements  de  baleine 
(Cetotherium). 


Fig.  10.  Crête  d'Ak-bouroun  (Youz-oba):  cV — argiles  bleuâtres;  ph — 
couche  avec  ossements  de  Fhoca  pontiea:  e[  —  une  poche  dans  le  cal- 
caire à  bryozoaires,  remplie  de  calcaire  méotique.  Pour  les  autres  signes, 

voire  le  texte. 


Des  argiles  schisteuses  (c3)  d'une  teinte  plus  foncée  (grises  ou  rou- 
geâtres),  gréseuses  ou  micacées,  séparant  les  marnes  à  ciment  des  cal- 
caires bryozoaires  (2L/1)  qui  les  recouvrent,  sont  cachées  sous  les  for- 
mations près  de  la  surface  du  sol. 

Le  rocher  Mzd,  devant  lequel  passe  la  route,  est  très  instructif: 
il  donne  une  idée  sur  quantité  de  détails  de  structure  du  calcaire 
bryozoaire;  contre  son  côté  sud  vient  s'appuyer  un  banc  de  calcaire 
méotique  contenant  les  fossiles  habituels  c2. 

Ce  calcaire  <1,  qui  constitue  tout  le  versant  sud  de  la  crête  d'Ak- 
bouroun,  se  voit  très  bien  'dans  les  escarpements  entre  le  promon- 
toire Pavlowsk  et  Kamych-bouroun. 

A  la  descente  Yoronow  (Voronovsky  spousk)  ou  aperçoit  la  partie 
moyenne  de  l'étage  méotique  reposant  sur  un  calcaire  méotique  com- 
pact à  Cerithiiim  disjunctum,  Dosinia  exoleta  etc. 

Le  terrain  entre  Voronovsky  spousk  et  le  village  Kamych-bouroun 
présente  les  couches  suivantes  (fig.  11  et  12): 

(?,  Calcaire  méotique  compact,  renfermant  les  fossiles  mentionnés 
plus  haut.  Mince  couche  de  marne  blanche  (pi)  à  Ostrea 


14 


XXX 


s  p.,  Venerupis  AbicM,  FlcmorUs,  Ltjmnaea  et  dents  de 
Chrysophrys  vient  le  séparer  du 


Fig.  11.  Stary  Karautine. 

e\  Calcaire  oolithique  d'un  blanc  sale,  recouvert  par  un  autre  de 
couleur  jaunâtre  à  Congeria  panticapea  Andrus.,  Scro- 
bicularia  teïïi Hoiries  Sinz.,  Littorinapraepontica Andrus., 
Hydrobia,  Pyrgula  et  Micromelania. 


Fig.  12.  Falaise  de  Kanivch-bouroun. 


XXX  15 

e"  Argiles  marno-sableuses  avec  lits  intercalés  de  sable  coquillier: 
même  faune  que  la  précédente  et  abondants  restes  de 
poissons. 

e3  Calcaire  blanc  à  Congeria  novorossica  Sinz.,  Keritodonto 
simulans  An  drus.,  Ryrgula,  Micromelania,  Sandria 
atava  etc. 

f\  Marne  sableuse  très  schisteuse  à  Gard.  Àbichi  R.  H  or. 

f\  Calcaire  jaune  compact  à.  Congeria  subcarinata,  Card.  sub- 
carinatum  Derb.  etc. 

/*"'  Grès  gris  tendre,  avec  concrétions  marneuses  plates  dans  la 
partie  inférieure  et  Cardiwm  Abichi'R.  Hôrn.,  subsyrmi- 
cuse  Andrus.,  Bayerni  R.  Hôrn.,  Steindachneri  Brus.. 
Dreissensia rostriformis,  Valenciennesia  anmilata'Rouss. 

f"  Lit  coquillier  („faluns"  d'Abicb).  Entassement  immense  de 
coquilles,  de  préférence  Cardium,  faiblement  liées  par  de  la 
carbonate  de  chaux  ou  par  une  argile  rougeâtre.  Des  infil- 
trations d'oxyde  de  fer  ont  donné  à  l'horizon  supérieur 
une  teinte  de  rouille.  (Voir  la  liste  des  coquilles  dans  le 
tableau  synoptique  JV?  1). 

f.-.  Argiles  ferrugineuses  d'un  rouge  brunâtre,  alternant  avec  fer 
oligiste  et  lits  intercalés  de  coquilles  très  bien  conservées, 
souvent  assez  grandes  (en  voir  la  liste,  tab.  synoptique  JV?  1). 

fl  Argiles  sableuses  brunes. 

jfg1  Sables  quartzeux  jaunes. 

/"'"  Argile  plastique  bleuâtre. 

Remarque. 

Remarque.  L'excursion  générale  ne  disposant  que  de  1  à  l1/-' 
jours  pour  prendre  connaissance  des  environs  de  Kertcb,  il  a  été  im- 
possible d'arranger  le  programme  de  manière  que  les  diverses  cathé- 
gories  de  dépôts  tertiaires  de  la  presqu'île  puissent  être  observées  aux 
coupes  les  plus  favorables.  Il  sera  même  assez  difficile  de  réaliser  le 
programme  proposé  dans  un  jour,  vu  les  fréquentes  pluies  d'automne 
et  les  chemins  devenus  mauvais.  Mr.  Androussow  se  permet  donc 
d'offrir  ses  services  aux  personnes  qui  désireraient  faire  des  excursions 
complémentaires  dont  le  temps,  la  durée  et  l'itinéraire  dépendront  des 
participants. 

Voici  les  points  les  plus  intéressants  et  les  plus  accessibles  qui 
pourraient  être  visités: 

Environs  du  phare  de  Yénikalé  (Yënikalskv  mayak).  Très  beau 
développement  de  l'étage  sarmatique;  calcaire  de  construction;  si  pos- 
sible, dépôts  méditerrannéens  de  la  métairie  Chépelew;  vallée  annulaire 
synclinale  Baksy. 

Durée  1  jour,  distance  36  kilom. 

Lac  salin  de  Tcbokrak  (Tchokrakskoïé  soliono'ié  ozero).  Gorge 
de  Katerless.  Vallée  svnclinale  de  Tchokrak-babtcbik.  Gorge  de  Kez — 


16  XXX 

étage  sarmatique.  Village  Mania — couches  à  Spaniodon.  Calcaire  de 
Tchokrak— sources  sulfureuses.  Lac  salin  de  Tehokrak — lit  coquillier 
posttertiaire  marin.  Gorge  du  Tchokrak-babtehik — rapport  du  calcaire 
bryozoaire  au  calcaire  de  Kertch. 

Durée  1  jour,  distance  38  kilom. 

Cap  Takil-bouroun.  Kamych-bouroun — extrémité  sud  de  l'escar- 
pement. Rochers  bryozoaires  d'Eltiguéni.  Lit  coquillier  marin  postter- 
tiaire de  Tobetchik.  Couches  méotiques  et  politiques  de  Yanych-takyl. 
Dépôts  sarniatiques  de  Takil-bouroun.  Faille  de  Takil  et  apparition  de 
pétrol  dans  l'étage  méditerranéen.  Calcaire  bryozoaire  le  long  de  la 
Mer  Noire.  Vallée  de  Tchonguélek.  Dépôts  méditerranéens  de  Saraï- 
mine.  Anneau  de  calcaire  bryozoaire  de  Tehouroubach. 
Durée  2  jours,  distance  80  kilom. 

Excursion  dans  l'intérieur  de  la  presqu'île.  Gorge  Kouchaï- 
ressy.  Anticlinal  de  Tchaklougar.  Anneau  anticlinal  de  Tchokour-séïtuéli 
et  de  Karmych-kéletchi.  Dépôts  sarniatiques  et  méditerranéens  de 
Petrovsk.  Kayaly-sart. 

Durée  21/2 — 3  jours,  distance  96  kilom. 


XXXI 

ITINÉRAIRE  GÉOLOGIQUE 

PAR 

LE    KARA-DAGH 

PAR 

A.    LAGORIO. 

Avec  2  cartes  et  5  fleures  dans  le  texte. 


Liste  des  principaux  ouvrages  sur  les  roches  éruptives    de 

la  Crimée. 

Halblitzl.  Description  physique  de  la  Tauride.  St.  Pétersbourg,  1785. 
Pal  las.  Tableau  physique  et  topographique  de  la  Tauride.  1795. 
Huot.  Voyage  dans  la  Russie  méridionale  et  la  Crimée  sous  la  direc- 
tion de  M.  A.  Démidoff.  1842. 
Dubois  de  Montpéreux.  Voyage  autour  du  Caucase  etc.  1843. 
Roman ovsky.  Description  géologique  du  gouvernement  taurique  etc. 

Journal    des    mines.    St.    Pétersbourg.    18(37    (en   langue 

russe). 
Tschermak.  Felsarten  aus  dem  Kaukasus.  Miner.  Mittheil.  1875. 
Stuckenberg.   Description   géologique   de   la   Crimée.  Matériaux   p. 

servir   à   la   géolos.  de  la  Russie.    T.  V.  1875  (en  langue 

russe). 
Lagorio.  Vergleicliend-petrographisclic  Studien  uber  die  Gesteine  der 

Krym.  Dorpat.  1880. 
Prendel.   Les   roches   cristallines  du  mont  Castel.    Odessa.  1886  (en 

langue   russe). 
Lagorio.   Sur  quelques   roches   massives  de    la   Crimée   et  leur  rôle 

géologique.  Varsovie.  1887  (en  langue  russe). 


1 


2  XXXI 

Au  point  de  vue  oro-graphique  la  péninsule  de  Tauride  peut  être 
divisée  en  deux  moitiés  nettement  distinctes;  celle  du  nord  —  la  steppe, 
celle  du  sud  —  la  partie  montagneuse.  Les  roches  massives  d'éruption 
n'affleurent  que  dans  la  dernière.  A  l'est  ces  roches  apparaissent  pour 
la  dernière  t'ois  au  Kara-Dagh,  situé  au  SW  de  F.'odosie,  au  bord  même 
de  la  mer;  à  l'ouest,  au  cap  Phiolente;  au  sud,  sur  le  littoral  de  la  pres- 
qu'île de  Khersonèse.  Entre  ces  points  extrêmes  les  roches  massives 
s'allongent  en  bandes  plus  ou  moins  parallèles  à  l'arête  principale, 
tant  au  nord  qu'au  sud.  Au  versant  nord,  à  partir  du  cap  Phiolente 
(proprement  dit  les  premières  sorties  s'observent  quatre  verstes  plus 
loin,  vers  le  N"W  «lu  cap,  près  de  la  falaise  de  couches  tertiaires)  nous 
les  rencontrons  dans  une  vallée  au  nord  de  Balaklava  qui  s'étend  entre 
la  chaussée  de  Baïdar,  la  rivière  Tchornaïa,  les  hauteurs  Fédioukhin 
et  le  mont  Gasfort  sur  lequel  se  trouve  le  cimetière  de  Sardaigne 
(Sardinskoïé  kladbichtché).  On  y  trouve  du  granité,  du  porphyre 
quartzifère  et  une  roche  sphérolithique.  Plus  loin  vers  le  NE,  parallè- 
lement à  la  saillie  crétacée,  les  roches  éruptives  apparaissent  dans 
les  vallées  des  rivières  Bodrak,  Aima  et  Salghir,  de  même  que  sur  les 
pentes  de  leurs  faîtes  de  partage,  près  de  Dongouz-koba.  Mangouch, 
Orta  et  Youkhari  Sobbi  non  loin  de  Kourtsy.  Dans  les'  vallées  de  la 
Bodrak.  près  du  village  Bodrak,  la  mélaphyrc  basique  entre,  sans  la 
percer,    clans   la    couche  néocomienne    (fig.    1),    fait    important-  pour 


-- 1-  (yVcoc-orrtievi-- 


Fig.  1.  Dykc  éruptif  entre  Kobosa  et  Karagatch. 

la  détermination  de  son  âge.  Le  long  de  l'Aima,  en  remontant  la  ri- 
vière à  partir  de  la  saillie  néocomienne,  on  voit  d'abord,  près  de  Ko- 
boza,  les  roches  basiques:  plus  loin  celles-ci  alternent  avec  des  roches 
plus  acides  quartzo-dioritiqùes  à  pyroxène  et  encore  plus  loin,  près 
de  Béchoui,  ces  dernières  forment  des  massifs  considérables.  Aux  envi- 
rons de  Solda  et  Kourtsy,  le  magme  des  roches  éruptives  présente  le 
type  des  roches  dioritiques  quartzifères  à  pyroxène,  bien  que  celles-ci 
soient  de  composition   et    structure  très  variées.    Dans  la  vallée  de  la 


XXXI  3 

Sâlghir  où  ces  roches  s'étendent  au-delà  d'Eski-Orda,  des  roches  sem- 
blables occupent  un  espace  relativement  plus  grand.  Vers  l'E  de  Sim- 
féropol,  au  sud  de  Karassou-Bazar,  près  de  Karassou-Bachi,  au  cours 
supérieur  de  la  Tounasse,  sur  la  limite  des  conglomérats  néocomiens 
et  pHis  loin,  il  y  a  épanchcment  de  roches  dioritiques  acides  ').  Toutes 
les  sorties  des  roches  éruptives  se  trouvent  à  la  hauteur  absolue  de  0 
(Fiolent)  à  350  mètres:  le  niveau  moyen  est  à  2(K)  mètres.  Parallèle- 
ment à  la  ligne  de  ces  épanchements,  mais  plus  haut,  vers  le  cours 
supérieur  des  rivières  et  plus  près  de  l'axe  de  l'arête,  il  en  existe  une 
autre  dont  les  points  de  sortie  se  trouvent  près  du  village  Kokkoz, 
situé  sur  la  rivière  du  même  nom  tombant  dans  la  Belbek  (250  m.), 
au  cours  supérieur  de  la  Belbek  non  loin  des  villages  Biouk  et  Kou- 
tchouk  Ouzenbach  (450  m.),  et  au  cours  supérieur  de  l'Aima,  au-dessus 
de  sa  jonction  avec  le  confluent  Yappalakh  et  à  la  montée  sur  le  mont 
Tsutsul.  Aux  premiers  deux  points  ce  sont  des  roches  du  groupe  des 
porphyrites,  assez  baskpies;  aux  autres  des  diorites  quartzifères,  des 
porphyrites  acides  et  des  kératophyres.  Enfin,  loin  vers  l'est,  on  trouve 
au  nord  du  Soudak,  presque  sur  la  ligne  de  partage,  près  du  village 
Soouk-Sou,  des  épanchements  considérables  de  roches  porphyritiques. 

Au  versant  sud  de  la  chaîne,  il  y  a  également  une  série  de  nombreux 
épanchements  s'allongeant  le  long  dû*  rivage  méridional.  Ces  épanche- 
ments sont  particulièrement  nombreux  et  variés  entre  le  cap  Laspi 
et  Alouchta.  La  description  en  sera  faite  dans  l'itinéraire  d'Alouchta 
à  Sébastopol.  Ici  je  ferai  observer  seulement  que  dans  cette  région-ci 
les  roches  éruptives  atteignent  leur  plus  grande  altitude  (jusqu'à  1000 
mètres  au  Kikénéïz,  et  1200  mt.  au  Tchamny-Bouroun)  et  forment  les 
massifs  les  plus  considérables  (Aïou-Dagh,  Tchamny-Bouroun  etc.).  Au 
NE  d'Alouchta,  entre  celui-ci  et  le  Karadagh,  elles  sont  plus  rares;  je 
n'en  ai  trouvé  que  sur  les  versants  du  Démerdji,  à  proximité  de  la 
mer  près  de  Kourou-Ouzen,  au  cap  près  de  Koutchouk-Ouzen  et  au 
Koz,  au  nord  de  Méganome. 

La  petite  carte  jointe  de  la  partie  montagneuse  de  la  péninsule 
(tabl.  L  donnera  une  idée  de  la  disposition  générale  des  épanche- 
ments. 

Tous  les  épanchements  se  trouvent  dans  des  schistes  argileux  (ju- 
rassiques), sauf  près  du  monastère  de  St-Georges  (cap  Phiolente)  où  leur 
partie  inférieure  est  en  partie  dans  la  mer,  en  partie  recouverte  par 
des  éboulis  des  dépôts  tertiaires  disposés  plus  haut. 

Les  roches  éruptives  se  présentent  soit  en  intrusions  considéra- 
bles de  type  laccolithique  ou  franchement  laecolithiques,  soit  en  filons, 
soit  enfin  en  nappes  ou  coulées.  Les  nappes  sont  d'ailleurs  rares  et 
ne  se  rencontrent  qu'au  Karadagh.  Toutes  les  données  semblent  prouver 
que  l'époque  de  leur  éruption  se  rapporte  à  la  fin  de  la  période  juras- 
sique ou  au  commencement  du  crétacé.  En  tout  cas  la  petite  différence 
d'âge  que  l'on  peut  remarquer  fait  conclure  qu'elles  ont  paru  dans  un 


')  On  y  a  aussi  trouvé  des  schistes  cristallins. 


XXXI 


XXXI  5 

temps  relativement  de  courte  durée  (dans  l'acception  géologique  du 
mot  „temps").  L'éruption  près  du  monastère  de  St-Georges  paraît  être 
un  peu  plus  récente  que  les  autres.  Les  éruptions  pendant  l'époque 
crétacée  ayant  été  généralement  assez  rares,  l'âge  géologique  des  ro- 
ches éruptives  de  la  Tauride  offre  un  intérêt  particulier.  Comme  ces 
roches  possèdent  certaines  singularités  de  structure  et  de  composi- 
tion, je  les  avais  nommées,  dans  mes  publications  précédentes,  méso- 
basaltes (mélaphyres),  mésoandésites  (diorites)  etc.  Ici  j'ai  préféré 
de  les  rattacher  aux  groupes  connus  pour  faciliter  le  lecteur  de  s'y 
orienter. 

Kara-Dagh. 

Cette  montagne  qui  s'avance  en  cap  obtus  dans  la  mer,  est  située 
à  4n  54'  long.  E  du  méridien  de  Poulkowo  et  à  44°  57'  lat.  N.  Diffé- 
rents produits  d'éruption,  laves  et  tufs,  la  constituent,  les  tufs  for- 
mant la  cime  principale  (575  m.).  Des  dykcs,  dénudés  par  l'éro- 
sion, dressent  dans  toutes  les  directions  leurs  crêtes  éebancrées  et 
pointues  au-dessus  des  tufs  et  des  schistes  argileux  jurassiques.  Ces 
schistes  enveloppent  le  Kara-Dagh  des  côtés  NW  et  SW;  ils  s'observent 
aussi  en  plusieurs  points  sur  la  pente  escarpée,  d'un  accès  difficile,  tour- 
née vers  la  mer  (voir  la  carte)  et  formée  presque  exclusivement  de 
masses  éruptives.  A  l'ouest  du  sommet,  les  schistes  sont  recouverts  de 
calcaires  jurassiques  partiellement  marmoréens  formant  des  rochers 
escarpés  d'une  hauteur  considérable  (Sary-Kaïa — 506  m.,  Léguéner — 
497  m.,  Ilakly-Kaïa — 440  m.  etc.)  et  s'abaissant  vers  le  SW  jusqu'au  lit 
de  la  rivière  Otouz.  Le  Kara-Dagh,  produit,  fortement  érodé  aujourd'hui, 
d'une  ancienne  éruption  (mésozoïque),  mérite  toute  l'attention.  En  outre 
c'est  le  seul  endroit  en  Crimée  où  le  magme  s'est  étalé  en  coulées 
par-dessus  la  surface. 

Descendus  du  bateau  à  vapeur  1),  nous  voyons  avant  tout  une 
large  vallée  qui  s'étend  droit  devant  nous  dans  la  direction  W.  Le 
village  Koktébel  y  est  situé  à  2  kilomètres  environ  du  rivage.  Vers  le 
N  et  le  NW  de  Koktébel,  une  série  de  sorties  d'une  roche  basique  — 
du  mélaphyre  (Navittypus  et  Olivintholcïttypus  Rosenbuseh)  s'allonge 
sur  les  pentes  de  la  vallée  2j.  La  vallée  elle-même  est  formée  de 
schistes  et  alluvions.  A  gauche,  parallèlement  au  bord  de  la  mer, 
s'étend  vers  le  Kara-Dagh  une  rangée  de  collines  érodées,  basses,  mais 
escarpées,  composées  des  produits  de  la  destruction  de  diverses  roches 
et  d'argiles.  Les  galets  du  rivage  offrent  des  amas  de  différentes  espè- 
ces de  jaspe  vert  et  jaune,  de  calcédoine,  de  cornaline  et  de  fragments 
des  roches  plus  dures,  développées  au  Kara-Dagh. 

La  route  longe  la  mer  jusqu'au  cordon-frontière  au  SW.  Au  sud 
du   cordon,   à   partir   du    ravin    descendant    à    la    mer,    commencent 


1)  Le  trajet  est  calculé  avec  arrêts  de  6  à  8  heures. 

2)  Voir   au   supplément   la  description  de  la  microstructure  et  les 
analyses. 


6  XXXI 

les  affleurements  des  roches  qui  constituent  la  crête  longeant  la  mer 
en  demi-cirque  autour  du  Kara-Dagh.  Le  côté  abrupt  de  cette 
crête  est  tourné  vers  la  mer,  la  pente  douce  vers  la  terre  ferme, 
c'est-à-dire  vers  l'ouest.  La  crête  s'élève  assez  rapidement  à  la  hau- 
teur, de  300  ni.  et  atteind  sa  plus  grande  altitude  —  475  ni.  —  en  face 
du  Kara-Dagh,  situé  droit  à  l'ouest:  ensuite  elle  s'abaisse  brusquement 
vers  la  vallée  érodée  de  la  rivière  Otouz,  pour  se  terminer  au  S  par 
des  dykcs  recourbés,  tombant  verticalement  en  formes  phantasques  et 
disparaissant  dans  des  schistes  au  relief  arrondi  (fig.  5).  La  longueur 
de  la  crête  est  d'environ  six  kilomètres. 

Après  avoir  contourné  le  cordon  au  sud,  la  route  gravit  peu  à  peu 
le  ravin  et  la  vallée  par  des  schistes  érodés,  des  tufs  r)  et  des  argiles, 
produit  de  la  décomposition  des  roches  éruptives  et  d'autres  roches. 
En  lias,  aussitôt  derrière  le  cordon,  se  dresse  isolément,  au  sud  de  la 
route,  un  cône  éruptif  aigu,  formé  d'andésites  assez  acides  qui  ont 
pour  base  des  tufs  souvent  silitiés  qu'il  est  parfois  difficile  à  l'œil  nu 
de  distinguer  des  roches  éruptives  compactes,  ainsi  que  du  schiste 
argileux  et  du  grès  (conglomérat).  Les  andésites  se  composent  de  feld- 
spath porphyrique  (andésine-labrador),  de  rare  augite  d'un  vert  clair 
et  d'une  pâte  constituée  d'aiguillettes  de  plagioclase  et  d'une  basis 
(mésostasis,  résidu)  vitreuse,  trempée  de  poussière  de  magnétite. 

Au  SSW  à  droite  de  la  pittoresque  crête  andésitique  littorale  men- 
tionnée plus  haut  s'élève  devant  nos  yeux  le  Kara-Dagh,  la  cime  arron- 
die en  dôme,  couverte  de  bois.  Deux  chemins  conduisent  à  travers  le 
Kara-Dagh:  un — à  l'ouest,  par  une  dépression  entre  les  hauteurs  cal- 
caires du  Sary-Kaïa  etc.  et  le  sommet  central  du  Kara-Dagh,  l'autre — 
à  l'est — entre  celui-ci  et  la  crête  littorale.  Ces  deux  chemins  dont 
le  second  est  plus  intéressant,  mais  plus  difficile  et  plus  pénible, 
se  réunissent  sur  la  pente  sud  de  la  montagne  pour  descendre  vers 
la  mer  près  de  l'embouchure  de  l'Otouz.  Nous  prendrons  le  che- 
min de  l'est.  A  mi-flanc  on  voit  apparaître  au  jour,  entre  des  tufs 
blancs  décomposés  et  des  masses  désagrégées,  des  roches  de  couleur 
foncée  à  éclat  gras;  les  variétés  métamorphisées  sont  verdâtres.  Ce 
sont  des  andésites  avec  teneur  considérable,  jusqu'à  71%,  en  silice, 
mais  sans  décrétion  de  silice  libre  sous  forme  de  quartz.  Les  variétés 
verdâtres  silifiées  qui  contiennent  aussi  de  la  calcédoine,  offrent  une 
teneur  en  Si02  plus  grande,  jusqu'à  90%.  Dans  les  roches  fraîches  elle 
varie  entre  60  et  70%.  Le  magme  est  du  type  dacitique  et  les  roches, 
bien  que  partout  dépourvues  de  quartz  de  première  consolidation,  doi- 
vent être  considérées  comme  andésites  et  dacites.  L'amphibole  ne  se 
rencontre  nulle  part.  En  revanche  on  trouve  partout  une  faible  quantité 
d'augite  claire  verdâtre  ou  jaunâtre  et,  rarement,  du  pyroxène  rhom- 
bique.  A  ce  niveau  ces  roches  présentent  la  structure  porphyrique  avec 
une   pâte   de   structure  hyolopilitique  et  pilotaxitique  (pilotaxitisch  et 


l)  La  présence  au  Kara-Dagh  de  tufs  a  été  signalée  dans  une  courte 
notice  par  le  prince  Golitzin. 


Carte  lithologique  du. m  Kara-Dagh 


uVII  Congrès   Geolog  Intern 


XXXI 


I 


hyalopilitisch,  Rosenbusch),  comme  d'ailleurs  la  plupart   des   roches 
du  Kara-Dagh. 

En  nous  élevant  plus  haut  sur  ces  roches  (principalement  tuf  mé- 
tamorphisé  blanchâtre  ou  vcrdâtre),  nous  arrivons  au  faîte  (environ 
300  m.)  qui  sépare  la  pente  sud  de  celle  du  nord.  Un  peu  avant  d'at- 
teindre le  faîte,  une  interruption  dans  la  crête,  à  gauche,  c'est-à-dire 
du  côté  de  la  mer,  livre  passage  à  la  seule  descente  accessible  dans 
cette  partie  de  la  montagne;  ce  chemin  passe  devant  un  dyke  isolé 
(fig.  2)  et  se  continue  en  partie  par  des  schistes.  Il  est  borné  au  sud  par 


Fig.  2.  Dyke  isolé  d'andésite.  Guiaour-Bakh. 


un  dyke  pittoresque  d'andésite  (dacite)  dont  les  formes  échancrées  font 
saillie  sur  les  schistes  et  les  autres  roches  (fig.  3).  D'après  les  traditions 
des  indigènes  il  y  avait  jadis  en  bas,  au  bord  de  la  mer,  un  magnifique 
jardin  avec  un  palais,  qui  aurait  donné  à  la  localité  son  nom  Guiaour- 
Bakh  (Jardin  des  infidèles).  Jusqu'à  nos  jours  les  eaux  y  sont  abon- 
dantes et  la  végétation  est  très  riche. 

Tous  les  dykes,  à  partir  du  cordon  jusqu'à  la  pente  sud  s'abais- 
sant  dans  la  vallée  de  la  rivière  Otouz,  s'allongent  plus  ou  moins  per- 
pendiculairement à  la  direction  de  la  crête  et  sont  disposés  radiale- 
înent  autour  du  sommet  principal  du  Kara-Dagh.  Cette  crête  forme  pour 
ainsi  dire  une  Somme  (Monte  Somma)  devant  le  sommet  tufier  central 
de  la  montagne. 


8  XXXI 

Le  magme  qui  constitue  les  roches  de  la  crête  est  à  peu  près 
partout  le  même.  Au  point  le  plus  élevé  (300  —  470  m.)  le  magme 
était  plus  acide;  mais  l'écoulement  le  plus  moderne  qui  descend 
de  la  partie  culminante  de  la  crête  (475  m.)  au-delà  de  Guiaour-Bakh 
contient  moins  de  Si0.2  et  d'alkali  (voir  les  analyses  6,  (ki,  6b).  Si 
nous  portons  notre  attention  sur  la  structure  des  roches  constituant  la 
crête,  nous  remarquons  qu'au  bas,  au  nord  du  cordon,  les  roches  sont 
grossièrement  prophyriques,  contenant  de  gros  (jusqu'à  0,5  cm.)  plagio- 
clases  jaunâtres  dans  une  pâte  foncée  ou  grise  à  texture  pilotaxitique, 
hyalopilitique,  le  plus  souvent  trachytoïdale.  Dans  la  partie  élevée  de 
rareté  les  éléments  porphyriques  sont  plus  petits,  parfois  à  peine 
apei'cevables;  la  plupart  des  roches  y  présentent  une  structure  sphé- 
rolithique   et   eutaxitique   (Eutaxit),    et  sont   riches    en  basis  vitreuse 


Fiç.  3.  Grand  dvke  au  S  de  Guiaour-Bakh. 


amorphe.  Ainsi  par  exemple  le  grand  dyke  au  S  de  Guiaour-Bakh  et 
d'autres  dykes  au  X,  sont  formés  de  dacite  sphérolithique.  Un  écoule- 
ment considérable  de  vitrophyre  ou  plutôt  de  rétinite  andésitique  des- 
cend du  haut  de  la  crête,  derrière  le  grand  dyke  et  plus  au  sud,  vers 
la  mer  et  le  passage  entre  la  crête  et  le  sommet  du  Kara-Dagh.  C'est 
une  roche  noire,  vitreuse,  à  éclat  gras  et  à  gros  plagioclases  porphyri- 
ques. En  un  point  du  ravin  allant  vers  le  sud  du  passage,  le  pechstein 
est  en  contact  avec  des  blocs  calcaires;  en  d'autres  points  il  disparaît 
sous  les  tufs  et  les  produits  de  la  décomposition  des  roches.  Cet  affleu- 
rement s'étend  le  long  de  la  partie  la  plus  élevée  de  la  crête  sur  une 
distance  de  plus  d'un  kilomètre  vers  le  XW  de  Guiaour-Bakh.  La  roche 
est  essentiellement  formée  d'un  verre  brun  foncé,  parsemé  d'inclusions 
porphyriques  de  magnétite,  d'augite  et  de  plagioclase  {Ab,  An2)  (ana- 


XXXI 


9 


lyses  JN«  6,  6a,  6b)  et  contient  jusqu'à  6%  de  HJJ,  étant  cependant 
tout-à-fait  fraîche. 

Au  versant  de  la  crête  tourné  vers  la  nier,  les  roches  éruptives 
alternent  par-ci  par-là  avec  des  tufs.  Elles  sont  toujours  fortement 
décomposées  à  la  surface:  souvent  elles  renferment  des  sécrétions  de 
calcédoine,  de  jaspe  jaune  ou  vert,  de  séladonite  d'un  vert  vif  et  de 
.zéolites. 

Au  passage  en  face  de  Guiaour-Bakh  le  chemin  tourne  à  l'ouest  pour 
gravir  la  pente  raide  de  la  principale  cime  centrale  du  Kara-Dagh. 
Toute  la  partie  de  la  montagne  au-dessus  de  470  m.  consiste  en  tuf 
andésitique  (fig.  4)  de-dessous  lequel  viennent  se  montrer  de  puissant 


„  sa. 


^■JOCàmàXj. 


Fig.  4.  Profil  du  Kara-Dagh.  XW— SE. 


dykes  dacitiques,  surgissant  clans  toutes  les  directions,  parfois  radiale- 
ment.  sur  les  pentes.  Au  flanc  SW,  un  de  ces  dykes,  saillant  en  muraille 
sur  les  tufs  érodés,  cercle  le  sommet  sur  une  grande  étendue  vers  l'E 
(à  300  m.  environ  d'altitude),  à  partir  de  la  source  Guiaour-Tchesmé. 
Ce  dyke-ci  est  formé,  comme  tous  les  autres,  des  mêmes  roches  andé- 
sitiques  acides,  semblables  quant  au  caractère  chimique  du  magme,  mais 
quelque  peu  différentes  quant  à  la  structure.  Leur  couleur  foncée,  presque 
noire,  prend  une  teinture  verdâtre  quand  la  roche  commence  à  se 
décomposer,  et  devient  d'un  jaune  clair  ou  blanchâtre  lorsque  la  dé- 
composition est  complète.  Les  produits  de  la  décomposition  rappellent 
en  certains  endroits  l'action  des  fumerolles.  Actuellement  on  ne  remar- 
que pas  le  moindre  indice  de  la  présence  de  fumerolles,  solfatares  ou 
mofettes,  ni  au  Kara-Dagh,  ni  dans  ses  environs.  Sur  ce  volcan  méso- 
zoïque  leur  activité  doit  avoir  cessé  depuis  très  longtemps,  et  même 
toute  trace  de  leur  influence  aurait  pu  disparaître.  La  cime  du  Kara- 
Dagh  représente  une  plate-forme  de  très  peu  d'étendue,  couverte 
d'abres  qui  empêchent  de  promener  les  regards  sur  les  alentours. 
Mais  en  s'approchant  du  bord  de  ce  plateau,  on  jouit  d'une  vue 
extrêmement  vaste,  majestueuse  et  instructive.  Au  NE,  E,  SE  et  S 
s'étend  la  crête  dentelée  des  roches  éruptives  et,  au-delà,  la  mer:  au 
SW  on  a  au  premier  plan  la  pente  douce  des  schistes  argileux:  puis 
viennent  les  rochers  calcaires,  derrière  lesquelles  coule  la  rivière  Otouz: 
plus  loin  s'allongent  les  hauteurs  boisées  de  l'Eltiguéné  (jurassique): 
vers  le  sud  s'étend  la  presqu'île  Méganome;  à  l'horizon  se  dessinent 
les  silhouettes  du  mont  éruptif  Aïou-Dagh   et   du   Babougan-Yaïla,    la 


10  XXXI 

partie  la  plus  élevée  de  la  chaîne  de  Crimée.  A  l'W  et  au  NW  se 
dressent  les  pittoresques  rochers  calcaires  Balaly-Kaïa  (386  m.),  Lé- 
guénér  (497  m.),  Sary-Kaïa  (506  m.)  etc.,  attribuas  jusqu'ici  au  juras- 
sique supérieur.  Au  N  on  voit  derrière  la  vallée  Koktébel  les  forma- 
tions crétacées  et  tertiaires  passer  à  la  plaine,  au-delà  de  laquelle  se 
dessine  à  l'horizon  la  bande  du  Sivach  et  de  la  mer  d'Azow.  Enfin, 
au  NE,  ce  sont  les  hauteurs  de  Féodosie,  le  cap  de  St.  Elie  et  le  cap 
pittoresque  Kiik-Atlama.  Les  alentours  les  plus  proches  du  Kara-Dagh 
sont  géologiquement  peu  étudiés. 

Nous  nous  dirigeons  vers  le  jalon  trigonométrique  établi  au  som- 
met. On  y  voit  un  bel  affleurement  de  tufs  blancs  et  verdâtres  près  du 
tombeau  d'un  saint  tartare  (Aziz).  A  droite,  un  sentier  mène  par  la 
pente  escarpée  et  boisée  à  une  source  d'eau  sulfureuse  d'un  goût 
amer,  à  laquelle  les  tartares  attribuent  des  qualités  médicinales.  Du 
jalon  le  chemin  descend  rapidement,  dans  la  direction  SW,  par  un  tuf 
blanc.  Nous  le  suivons  jusqu'au  point  (470  m.)  où  un  dyke  immense, 
orienté  vers  le  SW,  surgit  de  dessous  le  tuf.  Ce  dyke,  du  dacite  foncé, 
plonge,  plus  bas,  sous  les  schistes  argileux  jurassiques  qui  entourent  la 
montagne.  Tournant  à  droite,  vers  le  sud,  nous  descendons,  en  lon- 
geant la  ligne  de  séparation  de  l'andésite  et  du  tuf,  par  un  ravin 
escarpé,  jusqu'aux  schistes  développés  en  bas. 

Contournant  ce  dyke  au  sud,  nous  arrivons  à  la  source  Guiaour- 
Tchesmé  où  nous  voyons  un  développement  des  mêmes  roches  (dacite), 
mais  fortement  décomposées  et  remplies  d'inclusions  de  chlorite,  de 
calcite  et  de  zéolites  (natrolithe).  De  là  le  chemin  s'abaisse  sur  des 
schistes  dans  un  ravin  qui  descend,  auprès  de  l'affleurement  le  plus 
bas  des  andésites,  vers  la  mer  (voir  fig.  5,  vue  générale  du  Kara-Dagh, 
prise  du  Sud).  Après  avoir  traversé  ce  ravin  et  franchi  une  petite 
colline  schisteuse,  nous  arrivons  au  bord  de  la  mer  et  de  là  à  l'em- 
bouchure de  TOtouz.  A  la  distance  d'un  kilomètre  environ  vers  l'amont, 
cette  rivière  coule  entre  les  rochers  Molla-Hassan-Kaïa  et  Molla- 
Abdoul-Kaïa,  formés  de  calcaire  jurassique  descendant  ici  jusqu'au 
niveau  de  la  mer. 

Le  Kara-Dagh  est  intéressant  en  ce  que  c'est  le  seul  endroit  en 
Crimée  où  il  y  a  développement  de  roches  du  type  lavique  „néovol- 
canique".  Ces  roches  peuvent  servir  d'exemple  convainquant  que  ce 
type  n'est  ni  assujetti  à  un  âge  géologique  déterminé,  ni  lié  à  l'épo- 
que tertiaire,  mais  qu'il  dépend  uniquement  du  mécanisme  de  l'émis- 
sion du  magme.  On  rencontre  ce  magme,  de  composition  identique, 
encore  en  d'autres  points  de  la  Tauride,  mais  là  il  forme  des  injec- 
tions considérables  de  laccolithes  et  y  a  acquis  une  toute  autre  structure, 
malgré  que  son  âge  géologique  soit  partout  le  même  ou  presque  le  même, 
et  qu'il  s'y  soit  autrement  différencié  en  minéraux.  Dans  ce  cas  elle  a 
formé  en  divers  points  des  roches  dont  la  structure  est  microgranitique 
ou  qui  sont  de  la  nature  des  diorites  quartzifères  grenues  (micropegma- 
tites  à  pyroxène,  Michel  Lévy).  D'un  autre  côté,  les  émissions  basi- 
ques (dykites)  des  mélapkyres  près  de  Koktébel  qui  apparaissent  par- 


XXXI 


11 


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12  XXXI 

tout  en  filons,  conservent  la  même  composition  et  la  même  structure 
aux-  endroits  les  plus  espacés  de  la  presqu'île,  tels  que  le  monastère 
de  St-G-eorges  près  de  Sébastopol,  Kikéneïz  au  bord  sud  de  la  mer. 
les  vallées  de  la  Bodrak  et  de  l'Aima. 

De  plus  les  roches  développées  au  Kara-Dagh  sont  intéressantes 
en  ce  qu'elles  peuvent  servir  d'objet  d'une  étude  spéciale  sur  la  ques- 
tion en  combien  la  différentation  d'un  même  magme  dépend  du  ni- 
veau de  son  soulèvement  et  de  son  écoulement  dans  une  même  loca- 
lité, question  de  laquelle  se  sont  déjà   occupés    Iddings   et  d'autres. 


Supplément. 

Les  numéros  des  descriptions  et  des  analyses  correspondent  aux 
chiffres  marqués  sur  la  carte  lithologique  jointe  du  Kara-Dagh. 

1)  Mélaphyre  près  du  Koktébel.  Roche  foncée  brunâtre  ou  noi- 
râtre. Microstructure:  plagioclase  rectangulaire,  augite  claire,  olivine 
partiellement  décomposée,  magnétite.  Pâte:  plagioclase,  basis  vitreuse 
brune  à  globulites  et  poussière  magnétitique  en  quantité  plus  ou  moins 
grande;  apatite.  Dans  les  roches  décomposées:  chlorophae'ite,  calcite, 
médites.  Structure  de  deux  types  (Olivin-Tholeiit-  et^Navittvpus.  Ro- 
senbusch).  Analyse  1. 

2)  Andésite  pyroxéni  que,  formant  un  cône  isolé  au  sud  du 
Kara-Dag.  Roche  grise  d'apparence  cristalline.  Microstructure:  pla- 
gioclase porphyrique,  presque  incolore,  augite,  magnétite,  apatite.  Pâte 
microgranitique:  plagioclases  lamellaires  et  magnétite,  basis  incolore 
interstitielle  en  petite  quantité.  Roche  très  riche  (pour  un  magme 
andésitique)  en  alcalis,  d'une  composition  chimique  nettement  distincte. 
Analyse  2. 

3)  Andésite  pyroxénique.  Du  côté  nord  de  la  montagne,  près 
du  cordon,  au  commencement  de  la  crête  littorale.  D'un  gris  jaunâtre. 
Microstructure:  plagioclases  de  grosse  taille,  peu  d'augite  claire,  magné- 
tite, apatite.  Pâte  comme  As  2. 

4)  Andésite  pyroxénique  fdacite).  Au  NE  de  la  crête.  Roche 
d'un  gris  clair  à  gros  plagioclases  et  peu  d'augite  claire.  Pâte  sphé- 
rolithique.  Analyse  4. 

5)  Andésite  pyroxénique.  Dans  la  partie  élevée  de  la  crête, 
près  de  Guiaour-Bakh.  Roche  grise  jusqu'à  couleur  foncée.  Microstruc- 
ture: plagioclase  porphyrique,  augite  changé  partiellement  en  matière 
ohloritique  d'un  vert  vif,  magnétite,  apatite.  Pâte  à  structure  hyalo- 
pilito-spérolithique  de  couleur  claire  (hyalopilitisch.  Rosenbusch).  R 
existe  des  modifications  à  pâte  cristalline  plus  grossière  (microscopique- 
ment).  La  quantité  des  produits  porphyriques  est  tantôt  plus  grande, 
tantôt  plus  petite,  mais  la  pâte  (de  second  temps)  prédomine  toujours 
considérablement.  La  proportion  du  plagioclase  par  rapport  à  Fau- 
gite  varie  également:  généralement  c'est  le  feldspath  qui  prédomine, 
mais  parfois  l'augite  y  est  en  quantité  presque  égale,  parfois  il  dispa- 


XXXI 


13 


raît  presque  entièrement;  certaines  roches  renferment  de  rares  grains 
de  pyroxène  rhombique.  On  rencontre  des  variétés  à  belle  structure 
hyaiopilito-eutaxitique  (sur  la  cime  de  la  crête,  au  sud  de  Guiaour-Bakh). 
La  pâte  est  incolore  ou  d'un  gris  clair.  Analyse  de  la  roche  du  grand 
dyke,  au  sud.  au-dessus  de  Guiaour-Bakh  5. 

Les  roches  décomposées  renferment  de  la  pyrite  et  de  la  calcite: 
parfois  elles  sont  remplies  de  zéolites. 

6)  Pechstein  ainlésitique  (Vitrophyre,  rétinite).  Grande  coulée 
à  la  partie  la  plus  élevée  de  la  crête  (jusqu'à  475  m.)  et  sur  les  âancs. 
La  roche  est  noire,  vitreuse,  à  éclat  gras  et  à  petits  feldspaths  porphy- 
riques  vitreux  (plagioclase);  très  fraîche.r»3Iicrotexture:  plagioclase  frais 
tout  à  fait  transparent,  avec  abondantes  inclusions  d'un  verre  brun 
et  d'augite;  augite  clair  jaunâtre  en  grains  et  cristaux  (en  faible  quan- 
tité), magnétite  en  gros  grains.  Pâte:  verre  brun,  isotrope  avec  aiguilles 
microlitiques  de  plagioclase  en  quantité  plus  ou  moins  grande  (hyolo- 
pilitisch.  Rosenbusch).  Analyse  de  la  roche  —  6.  Analyse  du  plagio- 
clase— 6a.  Analyse  de  la  pâte — 66. 

7)  Andésite  pyroxénique  (dacite).  Grand  dyke  au  SW  du  dôme 
central  du  Kara-Dagh.  Xoire,  d'apparence  non  vitreuse,  parfois  avec 
teinte  verdâtre.  Microstructure:  plagioclases  porphyriques  avec  inclu- 
sions vitreuses,  augite  en  quantité  ^ninime,  peu  de  magnétite.  Pâte  d'un 


Analyses. 


1. 

2. 

i. 

5. 

6. 

6a. 

(îb.         7. 

Si0.2 

57.67 

58.35 

73.73 

68.00 

59.45 

51.981 

63.85     71.05 

Al203 

FcM3 

1  24.37 

i 

24.92 

14.77 

17.91 

18.08 
5.30 

30.02  i 
1.03 

11.74  ) 

17.61 
8.69  ' 

CaO 

8.02 

2.31 

1.93 

5.63 

6.15 

12.99 

3.53      4.45 

MgO 

3.05 

0.77 

0.94 

CJ. 

1.78 

0.03! 

1.19     tr. 

Na20 

2.93 

6.47 

3.27 

3.35 

3.46 

3.56 

3.00      3.04 

K,0 

1.12 

3.55 

2.75 

2.58 

0.91 

0.62 

1.19      2.56 

mo 

3.48 

1-6)6 

1.76 

2.60 

5.31 

0.22 1 

6.20      1.42 

100.64 

99.00 

99.15 

100.07 

100.44 

100.45 

99.39  100.13 

Poids 

spécifi 

2.619 

•U14 

2.449 

14  XXXI 

gris  clair,  avec  aiguilles  de  plagioclase  à  texture  sphérolito-eutaxitique. 
Analyse— 7.  Tous  les  tufs  au  sommet  sont  des  variétés  de  ce  type.  Les 
pechsteins  y  font  défaut.  A  la  source  Guiaour-Tchesmé,  amandes  avec 
natrolite  rouge. 

Les  roches  du  Kara-Dagh  ne  contiennent  point  d'amphibole,  malgré 
la  grande  teneur  en  Si02:  partout  pyroxène. 

Les  analyses  ont  été  faites  au  laboratoire  du  cabinet  minéralogi- 
que  de  l'université  de  Varsovie:  «M'  1,2,4,  5,  7  par  M.  Gorazdowski: 
."M-  6,  6a  et  66  par  A.  Lagorio. 


XXXII 
LE  JURASSIQUE  A  SOUDAK. 

PAR 

CONSTANTIN  DE  VOGDT. 


Souclak  (village  de  24  maisons)  est  situé  sur  la  côte  méridionale 
de  la  Crimée  entre  Yalta  et  Théodosia  à  une  distance  de  40  klm.  de 
cette  dernière  ville. 


Selon  l'opinion  la  plus  répandue,  les  assises  jurassiques  de  la  Cri- 
mée peuvent  être  divisées  de  bas  en  haut: 

1)  Schistes.  Cette  formation  est  envisagée  principalement  comme 
liasique.  Ho  m  m  aire  de  Hell  a  recueilli  à  Kobsel  (à  6  klm.  vers  ESE 
de  Soudak),  dans  des  schistes  intercalés  de  calcaires,  une  faune  de  cé- 
phalopodes qui  a  été  déterminée  par  d'Orbigny1)  et  revue  par  Xeu- 
mayr  2).  Ce  sont  des  espèces  bathoniennes  et  calloviennes.  Ce  fait, 
selon  E.  Favre  3),  semble  prouver  que  „le  dépôt  du  schiste  argileux 
paraît  s'être  prolongé  de  l'époque  liasique  jusqu'au  milieu  de  la  pé- 
riode jurassique".  Tout  récemment  D.  Stremooukhow  4)  a  trouvé 
dans  les  schistes  de  Balaklawa  des  céphalopodes  bathoniens  et  callo- 
viens. 

2)  Grès  et  poudingues.  „Les  rapports  stratigraphiques  de  ce 
groupe  avec  les  formations  qui  l'avoisinent  sont  compliqués.  Il  est  tan- 
tôt lié  au  schiste  avec  lequel  il  alterne  dans  sa  partie  inférieure,  tan- 
tôt il  est  en  concordance  de  stratification  avec  les  calcaires  qui  le  re- 
couvrent et  alterne  avec  ceux-ci  dans  sa  partie  inférieure.  Cependant 
il  v  a  une  discordance  de  stratification  évidente  entre  le  schiste  et  le 


J)  Paléontol.  du  vovage  de  H.  de  H  elle.  1845. 

2)  Jurastdien.  J.  K.  K.  g.  R.  1871.  p.  297—354. 

3)  E.  Favre.  Etude  stratigraphique   de  la  partie  sud-ouest  de  la 
Crimée.  1877. 

4)  Bull.  Soc.  Xat.  Moscou,  1894  et  1895. 

1 


2  XXXII 

calcaire.  La  grande  majorité  de  ces  poudingues  paraît  liée  au  terrain 
sous-jacent  dont  ils  formeraient  la  partie  inférieure.  L'absence  totale 
de  fossiles  ne  permet  pas  de  leur  assigner  un  âge  précis;  on  peut  les 
classer  dans  la  partie  moyenne  du  terrain  jurassique"  1). 

!   .  3)  Calcaires.  Ils  sont  classés  généralement  dans  le   „terrain  ju- 
rassique supérieur". 

Outre  cette  classification,  il  existe  dans  la  littérature  géologique 
russe  encore  un  autre  point  de  vue,  émis  par  N.  Golovkinsky  -) 
qui  a  étudié  le  terrain  jurassique  dans  les  environs  de  Balaklawa. 
X.  Golovkinsky  a  constaté  que  les  schistes  et  les  poudingues  de 
cette  région  se  trouvent  au  même  niveau  et  qu'il  existe  un  passage 
imperceptible,  horizontal,  d'une  roche  à  l'autre.  Les  calcaires,  que 
N.  Golovkinsky  envisage  comme  récif  eoi'allien  sont  de  même  intime- 
ment liés  avec  les  poudingues.  Ces  trois  formations  lithologiques  ne 
présenteraient  donc,  au  point  de  vue  de  la  chronologie,  qu'un  seul 
groupe.  X.  Golovkinsky  n'a  pas  prononcé  son  opinion  sur  l'âge 
des  dépôts  jurassiques. 

La  plupart  des  géologues  qui  se  sont  occupés  du  jurassique  de  la 
Crimée,  ont  visité  Soudak  et  en  ont  parlé  dans  leurs  œuvres.  Mais  ce 
n'est  que  la  note  de  W.  Sokolow  3)  qui  se  rapporte  spécialement  à 
cette  région.  D'après  cet  auteur,  les  schistes,  les  grès  et  les  poudin- 
gues de  cette  région  sont  liasiques.  Ces  couches  ont  été  plissées  bien 
avant  la  formation  des  calcaires  massifs  qui  sont  d'origine  coralienne 
et  présentent  une  formation  de  Page  des  calcaires  de  Xattheim.  Les 
couches  de  Kobsel  avec  leur  faune  callovienne  forment  un  horizon 
à  part. 

Outre  la  note  sur  les  fossiles  de  Soudak  publiée  par  d'Orbigny, 
beaucoup  d'espèces  de  cette  région  ont  été  décrites  par  E.  Eichwald 
dans  la  „Lethea  Rossica".  Une  partie  de  sa  collection,  de  même  que 
celle  de  Dubois,  a  été  décrite  par  M-lle  E.  Solo  m  ko  4). 


L'auteur  de  cette  note  a  étudié  les  environs  de  Soudak  en  1895 
et  1896. 

Cette  note  ne  contient  que  la  description  du  mont  Pertchem,  si- 
tué à  l'ouest  de  Soudak. 

L'auteur  a  choisi  cette  montagne  pour  l'excursion  du  Congrès  par 
ce  que:  1)  Tous  les  étages  jurassiques  qu'on  trouve  en  général  dans  cette 
région  y  sont  très  bien  développés  et  contiennent  beaucoup  de  fossi- 
les caractéristiques.    2)  La  tectonique  du  Pertchem  est   très   nette  et 


*)  E.  Favre  1.  e. 

-)  X.  Golovkinsky.  Résultats  des  recherches  sur  le  combustible 
minéral  aux  environs  de  Balaklawa.  1883  (en  langue  russe). 

3)  AV.  Sokolow.  Compte  rendu  préliminaire  des  études  du  juras- 
sique de  la  Crimée,  exécutées  en  1884.  Mater,  pour  la  géol.  de  la 
Russie.  Vol.  XII.  St-Pb.  1885  (en  langue  russe). 

4)  E.  Solomko.  Die  Jura-  uncl  Kreidekorallen  der  Krim.  Mém. 
Soc.  Min.  Russe.  XXIY.  1887. 


XXXII  3 

présente  un  exemple  très  instructif  des  phénomènes  qui  ont  eu  lieu  le 
long  de  la  chaîne  Taurique  à  l'époque  de  sa  formation.  3)  Enfin 
la  situation  de  cette  montagne  tout  près  de  la  mer  la  rend  très  acces- 
sible aux  participants  du  Congrès  et  l'excursion  peut  se  faire  en  quel- 
ques heures. 

Dans  le  jurassique  du  Pertchem  on  peut  distinguer  d'une  manière 
assez  précise  l'oxfordien  supérieur  (J"3)  et  le  callovien  (J"2). 

L'oxfordien  supérieur — J^ — (voir  les  profils)  est  formé  par  des 
poudingues,  des  grès,  des  schistes,  des  calcaires  stratifiés  et  des  cal- 
caires massifs. 

La  roche  principale  de  la  série  oxfordienne  du  profil  AB  —  est 
le  schiste.  Il  est  intercalé  de  calcaires  stratifiés,  de  grès  et  de  pou- 
dingues. On  ne  peut  indiquer  aucune  règle  générale  dans  la  succes- 
sion de  ces  roches:  les  grès,  les  calcaires  et  les  poudingues  se  retrou- 
vent à  différents  niveaux  de  la  série.  De  même,  en  suivant  une  cou- 
che quelconque  de  schiste  dans  le  sens  de  sa  direction,  nous  y  voyons 
apparaître  de  petites  couches  gréseuses  qui  augmentent  peu  à  peu  et 
transforment  définitivement  la  couche  de  schiste  en  une  couche  de 
grès  passant  à  son  tour  insensiblement  à  des  poudingues.  Cette  in- 
constance pétrographique  des  couches  peut  être  aisément  étudiée  en 
comparant  les  profils  AB,  CD,  EF  et  GH:  les  schistes  qui  prédomi- 
nent dans  AB  sont  complètemet  remplacés  par  des  grès  et  des  pou- 
dingues dans  EF  et  GH. 

Les  relations  qui  existent  entre  les  calcaires  massifs  et  les  cou- 
ches stratifiées  présentent  un  fait  d'un  très  grand  intérêt.  Ces  calcaires 
se  trouvent  à  différents  niveaux  de  la  série  oxfordienne  (voir  les  pro- 
fils ABa,  A  lie,  AB/i,  ABs,  ABm,  ABt,  CDa,  CDd,  GBc,  CDf, 
EFa,  EFe)  et  nous  voyons  partout  les  couches  stratifiées  s'enrichir 
de  carbonate  de  chaux  et  changer  insensiblement  en  calcaire  massif. 
Ces  rapports  s'observent  le  plus  souvent  entre  les  calcaires  massifs  et 
les  schistes;  mais  dans  CDc  nous  avons  un  calcaire  massif  dans  des 
grès,  et,  sur  le  versant  septentrional  du  Pertchem  (cet  endroit  est 
hors  de  nos  coupes),  un  nid  de  calcaire  est  inclus  dans  un  poudingue. 

Il  est  donc  hors  de  doute  que  les  calcaires  en  question  ne  présentent 
point  d'horizon  précis;  au  contraire  c'est  un  faciès  qui  se  rencontre  à 
tous  les  niveaux  de  l'oxfordien  de  Soudak.  Outre  le  mont  Pertchem, 
l'auteur  de  la  présente  esquisse  a  étudié  tous  les  environs  de  Soudak 
(les  monts  Sokol,  Taraktach,  Mandjil  et  Altchak)  et  partout  il  a  trouvé 
les  mêmes  corrélations.  Certainement  il  existe  des  schistes  plus  anciens 
que  les  calcaires  massifs  les  plus  inférieurs  (nous  en  reparlerons  plus 
loin)  mais  on  serait  dans  l'erreur  de  vouloir  envisager  tous  les  schistes 
comme  basiques. 

Le  tableau  suivant  donne  la  répartition  des  fossiles  dans  les  cou- 
ches oxfordiennes.  Les  coucbes  les  plus  récentes  occupent  la  partie 
supérieure  du  tableau. 


XXXLI 


[R.  i.  =  rauracien  inférieur;  R.  s.  =  raur.  supérieur;  Pt.  =  ptérocérien; 
Nat.  =  Nattheim.]. 


x 

ri  go 


« 


Calcaires  massifs. 


Calcaires  stratifiés,  schistes 
et  grès. 


S     fH 


« 


4#m 


Jito 


^li/s 


ABh 


cm 


Isastrea  explana- 
ta  (R.  i.),  Cidaris 
fiorigemina. 

Millericrinus  sp., 
Cidaris  cervicalis, 
Rhyncli.  Arolica,  Os- 
trea  cf.  Moreana, 
Pecten  subtextorius. 

Millericrinus  sp. 
Cid.  florigemma. 


Cid.  florigemma. 

Latimeandra  Ame- 
dei  (R,  s.). 


Cidaris  florigem- 
ma. 


Tliamnastrea   concilia  (R.  s.),     ABl 
Millericrinus  sp.,  Cid. florigemma, 
Trigonia  sp. 

Montivaultia  serrata,   Dermo-     ABb 
smilia  arborescens  (R.  s.),  Pen- 
tacrinus    sp.,    Millericrinus   sp., 
Cid.  Blumenbachi,  Ostrea  cf.  Mo- 
reana. 

Montivaultia  serrata,  Calamo-     A  11k 
phyllia   rlabellum  (R.  s.),  Mille- 
ricrinus   sp.,    Cid.    florigemma, 
Pecten  inaequicostatus. 

Cid.  florigemma.  ABi 

Montivaultia  Xattheimensis  ABc 
(Nat),  M.  serrata,  M.  dispar  (R. 
i.),  M.  compressa  (Nat.),  Theco- 
smilia  trichotoma  (R.  s.  Nat,), 
Leptophyllia  Fromanteli  (Pt.),  L. 
Thurmani  (R.  s.),  L.  excelsa  (R. 
s.),  L.  Montis  (R.  s.),  L.  corni- 
culata  (R,  s.),  Cid.  florigemma, 
Cid.  cervicalis,  Diplocidaris  gi- 
gantea,  Rhabdocidaris  nobilis, 
Ostrea  cf.  Thurmani. 

Montivaultia  dilatata   (R.   i.),     ABg 
M.  sub-dispar  (R.  i.). 

Montivaultia  serrata.  ABf 


Montivaultia       Nattheimensis     CJDc 
(Nat,). 

Montivaultia  conica  (Nat.),  M.      CI)b 
radisensis  (Cor.  m.). 

Pentacrinites  sp.,  Cardium  cf.     EFc 
coralinum. 

Montivaultia   dilatata    (R.  i.), 
M.  serrata,  Lima  tumida, 


XXXII  5 

Les  polypiers  de  ces  couches  appartiennent  en  majeure  partie  à 
des  espèces  rauraciennes.  Citlaris  florigemma  qui  se  trouve  à  tous  les 
niveaux  de  notre  série  est  un  fossile  très  caractéristique.  La  zone  su- 
périeure de  l'oxfordien  a  été  nommée  par  Oppel  *)  „Zone  des  Amm. 
bimammatus  oder  des  Cidaris  florigemma".  Mo  esc  h  2)  a  distingué 
cette  zone  dans  le  jura  argovien  sous  le  nom  de  „Crenularisschieh- 
ten".  Koby  3)  indique  cette  espèce  dans  le  rauracien  du  Jura  Ber- 
nois qu'il  parallélise  avec  les  Crenularisschichten.  Mais  Rollier,  dans 
une  série  de  notes  4),  a  exposé  l'opinion  que  le  rauracien  n'est  qu'un 
faciès  de  Fargovien  et  parallélise  le  rauracien  inférieur  (qui  contient 
Cid.  flarigemma,  Blwmeribachi  et  cervicalis)  avec  les  couches  de  Bir- 
mensdorf  (Am.  transversarius  et  Rh.  Arolica).  La  question  n'est  pas 
résolue  définitivement  et  il  est  bien  difficile  de  décider  à  quelle  zone 
appartiennent  les  couches  à  Cid.  florigemma  de  Soudak:  à  la  z.  à  Am. 
transversarius  ou  à  la  z.  à  Am.  bimammatus.  La  difficulté  est  d'au- 
tant plus  grande  que  le  reste  de  notre  faune  renferme  des  espèces 
d'une  grande  extension  verticale. 

Diploridaris  gigantea — z.  à  Am.  bimam.,  raur.,  ptérocér.  . 

Rhabdocidaris  nobilis — z.  à  Am.  bimam, — Kimm.  sup. 

RhijnchoneUa  Arolica — z.  à  Am.   transv.,  z.  à   Am.  bimam,  z.  à 

Am.  Acanth, 

Pecten  suite xlorius — z.  à  Am.  transv. — z.  à  Am,  tenuilob. 

Pecten  inaeauicostedus  —  raurac,  z.  à  Am.  transv.,  z.  à  Am.  te- 
nuilob. 

Lima  tumicla- — raurac,  z.  à  Am  bimam. 

Ce  sont  les  raisons  pourquoi  nous  donnons  aux  couches  du  maim 
du  mont  Pertchem  le  nom  d'oxfordien  supérieur,  ces  couches  étant 
plus  récentes  que  la  zone  à  Am.  cordatus  et  plus  anciennes  que  la 
zone  à  Am.  tenuilobatus. 

Le  callovien — J3 — (voir  les  profils)  est  formé  par  des  schistes,  des 
grès  et  des  calcaires  stratifiés;  on  ne  trouve  pas  au  Pertchem  de 
calcaires  massifs  de  cet  âge.  Ces  couches  ont  éprouvé  beaucoup  de 
dislocations  et  il  est  difficile  de  reconstituer  leur  succession  pri- 
mitive. 

I.  CDn  —  calcaire  descendant  du  sommet  de  la  montagne  dans 
un  ravin.  Il  contient:  MontivauUia  cariophïllata,  Collyrites  cllip- 
tica,  Holectypus  depressus,  Rhynch.  varians,  Zeilleria  obovata,  Te- 
rebratula  sphacroidalis,  Phylloceras  tortisulcatum,  Casmoceras  orna- 
tum  et  Peltoceras  annulare.  C'est  le  callovien  supérieur. 

II.  Dans  sa  partie  inférieure,  ce  calcaire  devient  arénacé  et  passe 
au  grès  (CDr)  avec  Zeilleria  obovata,  Rh.  varians  et  Pecten  fibrosus. 
Cette  couche  à  Rh.  varians  et  Pecten  fibrosus  est  très   constante  au 


Oppel — Ueber  die  Zone  des  Am.  transversarius.  1866. 

Mo  esc  h — Aargauer  Jura.  1867. 
'■')  Mém.  Soc.  Pat  Suisse,  v.  XXI. 
4)  Eclogae  geol.  Helv.  1888—1896. 


6  xxxir 

sommet  du  Perchem;  on  la  trouve  dans  GDI  (avec  Terébr,  interme- 
dia),  EFh,  GHk  et  GHr. 

III.  Dans  le  fond  d'un  ravin  qui  se  trouve  entre  les  profils  AB 
et  CD  nous  avons  les  schistes  CDq.  Ces  schistes  sont  en  discordance 
avec  les  grès  CDr.  Dans  la  partie  supérieure  des  schistes  nous  trou- 
vons BU.  varians  et  Pecten  vagems.  Cette  dernière  espèce  forme  toute 
seule  un  horizon  très  constant  qu'on  trouve  dans  ABv,  ABx,  CDk, 
CDp  et  GHf. 

IV.  Dans  le  profil  GH  nous  trouvons  deux  couches  de  calcaire: 
GrHb — Bliynch.  varians,  Terebr.  sphaeroidalis,  Zeiïleria  obovata, 

Plrylloceras  euphyllwm,  Bh.  tortisidcatum,  Oppelia  conjungens  et  Pe- 
risph  inctes  subtilis. 

GHd. — Bliynch.  varians,  Terebr.  perovalis,  T.  sphaeroidalis,  Zeiï- 
leria obovata,  Waldheimia  pala,  Lima  Helvetica,  Modiola  imbricata, 
Goniomia  proboscidea,  GressJia  truncata,  Pliylloceras  euphyllum, 
Ph.  méditer raneum,  Pli.  tortisulcatum.  Ph.  snbobtusam,  Pli.  ciator, 
Harpoceras  hecticum,  H.  hmula,  H.  Laidjei,  H.  rossiense,  H.  Kra- 
koviense,  Oppelia  aspidoides,  Op.  conjungens,  Macroceplialites  pila, 
PerispMnctes  Moorei,  Per.  subtilis  et  Peltoceras  annulare. 

Toutes  les  espèces  de  la  couche  GHb  se  rencontrent  dans  GHd. 
Leur  caractère  pétrographique  est  le  même  et  il  est  hors  de  doute 
que  nous  avons  ici  une  seule  couche  partagée  en  deux  à  la  suite  d'une 
dislocation  dont  nous  parlerons  plus  bas.  Cette  couche  peut  être  envi- 
sagée comme  appartenant  au  callovien  inférieur  (zone  à  Am.  macro- 
eephalus). 

Dans  la  liste  de  la  faune  callovienne  du  Pertchem  nous  ne  trou- 
vons pas  d'espèces  qui  seraient  caractéristiques  pour  les  assises  plus 
récentes  que  le  callovien  (les  Phylloceras,  en  général,  ont  une  grande 
extension  verticale).  Par  contre  nous  y  voyons  des  espèces  hathoniennes 
(Bliynch.  varians,  Pecten  vagems,  Oppelia  aspidoides,  Perisphinctes 
Moorei).  En  outre,  la  couche  que  nous  rapportons  à  la  zone  (TAm. 
macrocephalus  contient  des  espèces  du  callo\ien  supérieur.  Un  pareil 
mélange  d'espèces  a  été  constaté  dans  plusieurs  endroits  et  interprété 
de  différentes  manières  r). 

Sur  le  versant  occidental  du  Pertchem  nous  voyons  apparaître, 
sous  les  grès  à  Bh.  varians,  des  schistes  (GHn)  dont  l'épaisseur  at- 
teint une  centaine  de  mètres  et  même  davantage.  Nous  n'avons  pas 
trouvé  de  fossiles  dans  ces  couches.  Il  est  très  vraisemblable  que  nous 
aurons  là  toute  une  série  d'assises  jurassiques,  inférieures  au  callo- 
vien,  peut-être  même  le  lias  tout  entier. 

Tectonique  du  Pertchem.  Les  couches  oxfordiennes  forment 
un  pli  qu'on  voit  dans  ABf  et  CDb.   Le   plan  axial   a   la   direction 


r)_  M.  Xeumayr.  Die  Cephal.  Fauua  der  Oolithe  von  Balin.  1871. 
A.  ATichalsky.  Le  jurassique  de  la  Pologne  (en  langue  russe).  1885. 
31.  Xeumayr  und  Y.  Uhlig.  Ueber  die  von  H.  Abich  im  Kaukasus 
sesammelten  Jurafossilien.  1892. 


XXXII  7 

■NYE.  L'arête  anticlinale  n'est  pas  horizontale,  elle  est  inclinée  vers  E. 
11  s'en  suit  que  l'un  des  flancs  est  incliné  SE  et  l'autre  NNE.  Le  pli 
a  une  disposition  périclinale  et  se  termine  lentement  à  TE  de  la 
ligne  AB. 

Les  flancs  du  pli  oxfordien  ont  subi  plusieurs  flexures  qu'on  trouve 
dans  tous  les  profils.  Ces  flexures  ont  l'aspect  de  plis  déjetés  vers  le 
sud:  le  flanc  du  sud  est  incliné  de  80°  et  celui  du  nord  de  35" — 45°. 
Le  callovien  a  de  même  éprouvé  quelques  dislocations  très  pro- 
noncées. La  couche  à  Pecten  vagans  CDh  s'est  affaissée  dans  un  ravin 
jusqu'au  niveau  CD])  où  elle  forme  une  flexure.  Dans  le  profil  AB 
cette  couche  se  rencontré  dans  v  et  x. 

Dans  les  profils  AB,  CD  et  EF,  en  suivant  la  ligne  où  le  callo- 
vien apparaît  de  dessous  l'oxfordien,  nous  trouvons  constamment  les 
mêmes  relations:  l'oxfordien  forme  une  flexure  (ou  un  pli  déjeté) 
ABu — z,  CDi — o  et  EFg — i  contre  le  flanc  incliné  de  laquelle  vient 
se  heurter  le  callovien.  On  peut  suivre  cette  flexure  jusqu'à  la  coupe 
GHrst  qui  est  prise  tout  près  du  profil  GH.  J\iais  ici  tout  change 
subitement. 

Le  poudingue  de  quartz  Cilla  est  le  prolongement  continu  de 
EFd  et  de  CDc.  Cette  couche — Gha — n'est  pas  renversée,  elle  plonge 
au  NE.  Directement  sur  ce  poudingue  repose  le  calcaire  callovien 
GHh  avec  la  faune  citée  plus  haut.  En  se  dirigeant  de  la  couche  b 
vers  le  nord,  le  long  du  profil  GH,  nous  avons: 

c — grès  sans  fossiles  (J.2). 

cl — calcaire  avec  une  faune  très   riche   qui   contient   toutes   les 
espèces  trouvées  dans  b  (voir  ci-dessus)  (J2K 

e — grès  sans  fossiles  (J,)- 

/ — calcaire  à  Pecten  vagans  (J2). 

g — poudingues  de  quartz  (J3). 

h — un  coin  de  calcaire  (?) 

i — poudingue  de  quartz  (J:i\  qui   se   trouve   dans   les   relations 
indiquées  par  le  profil  avec 

Je — calcaire  à  Ph.  varians  (J?).  Sur  ce  calcaire   nous   trouvons 
un  lambeau  de 

l — poudingue  (J"3)  qui  présente  le  prolongement  occidental  de  ts. 
Par  quel  genre  de  dislocations  devons-nous  expliquer  les  relations 
que  nous  présente  le  profil  GH — la  discordance   ïk,    la   répétition  du 
calcaire  b  dans  cl,  et  le  recouvrement  ab  ? 

Les  couches  de  poudingue  g  et  i  présentent  certainement  le  pro- 
longement de  1;  il  faut  supposer  une  faille  entre  i  et  k  et  un  affais- 
sement des  couches  e  f  g  li  i.  Les  couches  bc  qui  sont  identiques  avec 
de  sont  de  même  affaissées  le  long  d'une  faille  qui  passe  entre  c  et  cl. 
L'auteur  de  cette  esquisse  prétend  que  le  recouvrement  ab  doit  être 
expliqué  par  le  même  procédé.  La  roche  a  est  un  poudingue  de 
quartz  excessivement  dure,  tandis  que  le  calcaire  b  est  entièrement 
formé  de  foraminifères  et  de  débris  de  mollusques;  le  ciseau  l'attaque 
facilement.    Si  nous  admettons   dans   ab   un   pli-faille   avec    un  flanc 


8  XXXII 

médian  étranglé  et  étiré,  nous  devrons  admettre  la  destruction  com- 
plète d'une  roche  très  dure  sous  la  pression  d'une  autre  qui  est  rela- 
tivement molle  et  néanmoins  restée  intacte.  Nous  avons  donc  dans  le 
profil  G  H  trois  failles  conformes-inverses  qui  ont  produit  trois  re- 
couvrements plus  ou  moins  complets. 

Ces  failles  à  gradins,  de  même  que  les  flexures  décrites  plus  haut, 
peuvent  être  expliquées  par  l'abaissement  de  la  région,  au  sud  de  la 
montagne,  occupée  maintenant  par  la  Mer  Noire.  La  partie  callo- 
vienne  du  mont  Pertchem  peut  être  envisagée  comme  mass:f  surélevé 
(Horst).  Certainement  ce  mouvement  vertical  était  accompagné  d'un 
autre,  latéral,  qui  a  produit  le  pli  anticlinal  ABf  et  les  recouvre- 
ments. 

Peut-être  existe-t-il  une  certaine  relation  entre  ce  mouvement 
vertical  et  la  formation  des  terrasses  si  développées  dans  cette  région. 
Les  observations  qui  ont  été  faites  jusqu'ici  sont  trop  peu  nombreu- 
ses pour  se  prononcer  définitivement  sur  cette  question. 


XXXII     luii.l,    ,1,      ■..,- i    lin  VII  <  "iiL'i i  -  ili'olog.  International. 


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,,./.«.*■" 

Plan  et  profils  du  mont  Pertchem  en  Crimée 

par  Constantin  de-Vogdt. 


XXXIII 

ITINÉRAIRE  GÉOLOGIQUE 

D'ALOUCHTA  A  SÉBASTOPOL 

PAR 

Yalta,  Bakhtchissaraï  et  langoup-Kalé. 

La  description  concernant  l'itinéraire  général  est  due  à  N.  GOLOV- 
KINSKY,  celle  des  roches  éruptives  à  A.  LAGORIO. 


I.  D'Alouchta  à  Yalta. 

Alouclita  (44°  41'  lat.  sept.,  4°  5'  long,  orient.,  méridien  de  Poul- 
kowo),  village  situé  au  bord  de  la  mer  Noire,  a  une  population  cons- 
tante de  1200  habitants,  moitié  Tartares,  moitié  Russes.  Il  s'y  trouve 
trois  hôtels,  un  bureau  postal  et  télégraphique,  une  station  de  diligen- 
ces et  de  bateaux  à  vapeur;  les  bateaux  ne  s'y  arrêtent  cependant  que  par 
un  temps  calme.  La  curiosité  la  plus  remarquable  d'Alouchta  sont  les  rui- 
nes d'un  ancien  castel,  Alouston,  construit  au  Vl-me  siècle  de  l'ère 
chrétienne  par  l'empereur  d'Orient  Justinien  I.  Deux  hautes  tours,  res- 
tées entières,  se  voient  de  loin.  Alouchta  est  bâtie  sur  le  penchant 
d'une  petite  colline  (30  à  35  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer) 
entre  les  embouchures  de  deux  petites  rivières,  au  nord  la  Démerdji, 
au  sud  l'Oulou-Ouzen  ou  Messarli,  comme  l'appellent  les  Grecs.  Les 
maisons  de  la  partie  tartare  du  village,  resserrées  entre  des  ruelles 
étroites  et  sales,  auxquelles  on  ne  peut  pas  donner  le  nom  de  rues, 
s'élèvent  sur  la  pente  raide  de  l'Oulou-Ouzen;  de  loin  on  dirait  que 
toutes  ces  maisonettes  avec  leurs  toits  plats  et  leurs  galeries  se  tien- 
nent les  unes  sur  les  autres.  La  partie  russe  avec  ses  vignobles  et  ses 
jardins  fruitiers  s'étend  au  loin  sur  la  pente  douce  qui  descend  vers 
la  Démerdji.  La  majorité  des  Tartares  d'Alouchta  se  compose,  comme 
en  général  ceux  de  la  moitié  ouest  du  bord  méridional  de  la  Crimée, 

1 


2  XXXIII 

le  descendants  grecs,  en  partie  d'Italiens  ou  d'autres  peuplades,  passés 
à  l'islamisme;  par  l'extérieur  et  la  langue  ils  diffèrent  beaucoup  des 
Tartares  de  la  steppe  qui  ont  conservé  les  mœurs  et  les  usages  mongols. 

La  roche  originaire  d'Alouchta  et  de  ses  alentours  est  un  schiste 
argileux  de  couleur  foncée;  de  minces  couches  intercalées,  finement 
feuilletées  et  très  friables,  d'une  argile  presque  pure  y  alternent  avec 
des  couches  épaisses  de  1  cm.  à  1  mt.,  plus  dures,  rougeâtres  à  l'exté- 
rieur, qui  sont  plus  sableuses,  parfois  siliceuses,  rarement  calcarifères 
ou  pénétrées  par  de  l'oxyde  de  fer. 

Au  microscope  ces  schistes  diffèrent  essentiellement  des  schistes 
argileux  métamorphiques  (ardoises  etc.);  ils  ne  renferment  ni  séricite 
ni  aiguilles  de  rutile  (Thonschiefernâdelehen).  Leur  structure  est 
également  autre:  ils  offrent  un  caractère  gréseux  consistant  en  grains 
très  fins  de  quartz  élastique,  d'une  matière  argileuse  et  d'un  pigment 
plutôt  bitumineux  que  charbonneux.  Le  grain  grossissant,  ils  passent 
à  des  grès  schisteux  avec  teneur  considérable  en  matière  argileuse. 
Des  véritables  anciens  schistes  cristallins  n'ont  été  trouvés  que  tout 
récemment,  par  les  auteurs  de  la  présente  esquisse,  près  de  Karassoubachi 
et  en  certains  points  peu  nombreux  dans  la  partie  orientale  de  la 
péninsule. 

Dans  le  voisinage  des  masses  éruptives,  les  schistes  sont  traversés 
de  filons  cristallins  et  demi-cristallins.  Çà  et  là  l'assise  schisteuse  est 
traversée  de  nombreux  filons  blancs  et  jaunes  de  calcite  et  de  quartz, 
et  renferme  en  abondance  de  la  pyrite  et  des  concrétions  de  fer 
oligiste.  A  son  contact  immédiat  avec  la  roche  cristalline,  le  schiste 
est  noir,  intimement  lié  à  la  masse  cristalline.  Les  escarpements 
schisteux  au  bord  de  la  mer  se  montrent  çà  et  là  enduits  de  sels 
solubles,  le  plus  souvent  de  gypse,  parfois  de  soude.  La  plupart  des 
affleurements  présentent  le  schiste  argileux  refoulé  en  courbures  très 
complexes,"  les  couches  passant  tantôt  brusquement  de  la  position 
horizontale  à  la  verticale,  quelquefois  même  renversée,  tantôt  s'épais- 
sissant  tout  d'un  coup  au  s' amincissant.  Indépendamment  du  plis- 
sement détaillé,  l'assise  entière  du  schiste  argileux  (à  en  juger  d'après 
sa  position  visible  par  rapport  aux  roches  superposées)  accuse  un  plon- 
gement  général  se  dirigeant  du  côté  de  la  mer  vers  la  terre  ferme, 
c'est-à-dire  dans  la  plupart  des  cas  vers  NW.  Sur  la  pente  du  sud, 
pente  littorale,  le  schiste  atteint  une  altitude  de  1200 — 1300  m.  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer,  tandis  qu'à  une  distance  de  17  à  24  vers- 
tes  vers  le  NW  sa  limite  supérieure  ne  se  trouve  qu'à  470—530  m. 
de  hauteur;  le  plongement  serait  donc  d'environ  2°.  La  partie  supé- 
rieure du  schiste  au  NW  (Biassala,  Mangouch),  ayant  été  probable- 
ment abradée  à  l'époque  du  dépôt  du  néocomien  qui  le  recouvre  au- 
jourd'hui, l'inclinaison  de  sa  surface  supérieure  est  probablement  en- 
core moindre. 

Le  schiste  argileux  de  la  Crimée  est  très  pauvre  en  fossiles.  Les 
points  peu  nombreux  où  l'on  en  trouve  le  plus  souvent  (Balaklava, 
Laspi,  Soudak),   ne    peuvent  guère  être  jugés  comme  caractéristiques 


XXXIII  3 

de  la  totalité  de  l'assise.  Dubois  de  Montpéreux,  Huot,  Eomanovsky, 
Stuckenberg  ont  classé  cette  assise  dans  le  lias.  Cependant  des  fossiles 
trouvés  par  Hommaire  de  Hell  près  de  Soudak  (Bclemaites  hastatus, 
Ammonites  tortisulcatus)  semblent  indiquer  des  étages  plus  supérieurs 
du  jura.  Ernest  Favre  rapporte  les  divei\s  horizons  du  schiste  à  une 
série  d'étages  successifs  du  jurassique.  Dans  ces  derniers  temps 
Mr.  Strémooukhow  donne  des  preuves  paléontologiques  de  l'appar- 
tenance des  scbistes  des  alentours  de  Balaklava  aux  étages  bathonien 
et  kallovien  (Perisphincles,  Stephanoceras,  Oppelià). 

Aux  alentours  d'Alouchta  la  région  du  schiste  argileux  s'étend — 
au  nord — jusqu'à  la  montagne  Démerdji  pour  y  disparaître,  au-delà 
de  600  m.  d'altitude,  sous  des  éboulis  de  conglomérat:  au  XW — elle 
atteint  le  mont  Tchatyrdagh,  sur  la  pente  duquel  des  éboulements  de 
calcaire  s'abaissent  par  endroits  jusqu'à  300  m.;  au  S  et  au  SAV — elle 
détend  jusqu'aux  monts  Kastel  et  Ouraga.  A  mesure  que  Ton  s'éloi- 
gne de  la  mer,  le  schiste  argileux,  dont  la  couche  très  adhérente  s'a- 
mincit graduellement,  recouvre  le  "massif  cristallin  de  ces  deux  mon- 
tagnes à  une  hauteur  de  plus  en  plus  élevée.  Dans  les  intervalles  en- 
tre les  montagnes  Démerdji.  Tchatyrdagh,  Ouraga  et  Kastel.  les 
schistes  se  continuent  en  bandes  interrompues. 

La  partie  supérieure  du  Démerdji  (1216  m.  au  point  culminant) 
est  constituée  par  un  conglomérat  d'un  violacé  grossier  et  un  conglo- 
mérat gris  passant  à  un  conglomérat  calcaire  et,  au  sommet,  à  un  cal- 
caire. Les  couches  plongent  au  XW  sous  un  angle  de  5°.  Le  mont 
Démerdji  s'est  séparé  par  glissement  du  Démerdji- Yaïla  (1355  m.), 
situé  plus  au  nord.  L'extrémité  méridionale  du  Démerdji-Yaïla.  visible 
d'Alouchta,  porte  le  nom  de  Sarpakhaïa.  La  différence  entre  le  niveau 
du  calcaire  de  cette  dernière  montagne  et  celui  du  calcaire  à  l'extré- 
mité abaissée  nord-occidentale    du   Démerdji  atteint  300  mètres. 

La  partie  méridionale  du  Tchatyrdagh,  visible  d'Alouchta,  et  dont 
le  point  culminant,  l'Ekliz-bouroun  (1521  m.)  se  dresse  à  l'angle  ouest, 
consiste  en  un  calcaire  dur  rappelant  le  marbre.  Ce  calcaire  atteint 
une  puissance  de  400  m.  et  recouvre  directement,  sans  conglomérat  ni 
grès  intermédiaires  visibles,  un  schiste  argileux  de  couleur  foncée.  Le 
conglomérat  et  le  grès  ne  sont  développés  que  sur  le  versant  nord. 
D'énormes  éboulements  de  calcaire  descendent  la  pente  sous  forme  de 
bandes  de  blocailles,  de  blocs  et  de  rochers,  jusqu'aux  villages  Kor- 
bekli  et  Chouma  (environ  300  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer). 

La  longue  chaîne  boisée  au  profil  doux  et  arrondi,  Kastel-Ouraga- 
Tchamny-bouroun,  bornant  l'horizon  d'Alouchta  au  sud-ouest,  est  for- 
mée d'une  roche  cristalline  compacte  qui  la  compose  probablement 
dans  toute  son  étendue,  bien  qu'à  la  dépression  Kastel-Ouraga  la  ro- 
che éruptive  soit  recouverte  par  du  schiste  argileux.  C'est  le  massif 
cristallin  le  plus  important  et  le  plus  élevé  de  la  Crimée.  Sa  longueur 
(SE  161° — XW  341°)  est  de  5  verstes  avec  une  largeur  de  plus  de  272 
verstes.  L'altitude  du  Kastel  est  de  441  m.,  celle  du  Tchamny-bouroun 
de  1212  mètres. 

1* 


4  XXXIII 

Ces  affleurements  sont  entourés  de  tous  les  côtés  de  schiste  argi- 
leux montant  très  haut  dans  la  pente:  au  Tchamny-bouroun  il  atteint., 
au  SE,  850  m.,  au  SW—  1160  m.,  au  SE  de  l'Ouraga— 640  m.,  au  Sé- 
ragoz  —  600  m.,  à  l'A'ï-Yori  —  560  m.  (voir  planche  A,  profils  3,4,5,6). 
La  roche  éruptive  du  Tchamny-bouroun  est  séparée  des  calcaires  du 
Yaïla  par  un  étroit  isthme  de  schistes;  le  Kastel  en  est  ceint  de  tous 
les  côtés,  même  du  côté  de  la  mer.  Autour  des  principaux  sommets 
de  ce  massif  intrus,  le  Tchamny-bouroun  et  l'Ouraga,  il  y  a  encore 
toute  une  série  d'affleurements  moins  considérables  dont  les  principaux 
sont:  Anton-Kaïa  (800  m.),  au  NE  du  Tchamny-bouroun,  Aï-Yori  (565m.). 
Séragoz  (628  m.)  au  nord  de  l'Ouraga.  La  masse  principale  consiste 
en  une  roche  que  la  composition  du  magme  et  la  structure  font  rappor- 
ter à  la  diorite  quartzifère  (micropegmatite  à  pyroxène  Michel  Lévy). 
(Quant  à  l'âge  des  roches  éruptives  de  la  Crimée,  leur  type  général 
et  leur  extension,  voir  l'itinéraire  à  travers  le  Karadag).  Les  analyses 
chimiques  de  la  roche  sont  données  clans  l'appendice  au  présent  itiné- 
raire (anal.  1,  2,  7).  Les  roches  sont  d'apparence  grossièrement  granu- 
laires et  de  couleur  foncée,  mais  il  y  en  a  d'un  vert  et  bleu  clair  de 
structure  porphyrique  (Castel).  Les  grenues  présentent  une  teneur  en 
Si02  d'environ  56°/o,  les  porphyriques  jusqu'à  75n/o.  Les  roches  gre- 
nues se  composent  de  plagioclase,  d'augite  claire  partiellement  ehlo- 
ritisée,  d'orthose  et  de  quartz  granophyriques  (micropegmatite),  de 
magnétite,  d'apatite  et  de  zircon.  La  texture  est  hypidiomorphe  gre- 
nue (granitique).  Elles  sont  à  rapporter  au  groupe  des  diorites  augiti- 
ques  quartzifères.  Au  Kastel  il  y  a  développement  principal  de  types 
porphyriques  à  pâte  microgranulitique  et  micropegmatique  de  quartz 
et  d'orthose  où  tranchent  des  cristaux  de  quartz  idiomorphes,  de  pla- 
gioclase, de  pyroxène  (diopside)  et  de  rares  grenats.  Ces  roches  pré- 
sentent des  séparations  grossières  soit  en  lianes,  soit  irrégulières,  et 
ne  recouvrent  en  calotte  le  massif  convexe  du  Kastel  que  du  côté  ouest. 
Le  Tchamny-  bouroun  et  l'Ouraga  présentent  une  structure  uniforme, 
mais  le  Kastel  offre  toutes  les  variétés  de  roches,  depuis  les  dioiïtiques 
grossièrement  grenues  jusqu'aux  porphyrites  pyroxéniques,  quartzifères, 
les  dernières  développées  au  S  et  à  l'E  de  la  montagne.  En  se  dé- 
composant ces  roches  s'enrichissent  de  calcite,  de  chlorite,  d'épidote 
et  de  pyrite.  Le  versant  du  Kastel  tourné  vers  la  mer  (SE)  est  tra- 
versé d'un  puissant  filon  de  spath  calcaire  en  rhomboèdres  de  plusieurs 
pieds  cubes;  ce  filon,  épais  de  3  mètres,  s'étend  sur  une  distance  de 
plusieurs  dizaines  de  mètres  remontant  la  montagne.  Des  affleurements 
moins  considérables  sur  les  pentes  de  l'Ouraga  et  du  Tchamny-bou- 
roun —  le  Séragoz,  l'A'ï-Yori  et  d'autres,  offrent  une  roche  tout  autre: 
sur  la  pâte  jaunâtre  passant  au  rougeâtre,  compacte  (cryptocristal- 
line), se  détachent  de  petits  cristaux  de  feldspath  d'un  jaune  pâle. 
C'est  une  roche  acide  (71 — 75°/0  Si02)  très  riche  en  Na20  (appendice, 
anal.  12  et  13).  La  pâte  (voir  l'analyse  15)  consiste  en  beaux  sphéro- 
lites  jaunes  passant  à  une  association  micropegmatoïcle  de  quartz  et 
de  feldspath;  la  magnétite  y  fait  presque    entièrement   défaut,  mais  il 


XXXIII  5 

y  a  une  petite  quantité  d'aiguilles  d'ogirine,  des  lambeaux  d'amphi- 
bole (arfoedsonite?)  verte  et  des  lamelles  échancrées  de  mica  claire. 
Dans  la  pâte  tranchent  des  plagioclases  (anorthoclase)  jaunâtres  (ana- 
lyse 14).  Ces  roches  (taurite)  qui  n'appartiennent  à  aucun  type  connu 
jusqu'ici,  occupent  le  milieu  entre  les  kératophyres  et  les  pantellerites 
Elles  apparaissent  en  affleurements  isolés  (jamais  en  filons),  toujours 
dans  le  voisinage  des  roches  dioritiques,  en  différents  endroits  plus  ou 
moins  éloignés  les  uns  des  autres  de  la  péninsule.  En  dehors  du  point 
<h)nt  nous  parlons,  on  les  trouve  par  exemple  près  d'Artek  au  pied 
sud  de  l'Aïou-dagh  et,  loin  à  l'ouest,  vers  le  nord  de  Balaklawa.  La 
plus  grande  altitude  absolue  des  montagnes  de  la  Crimée  (Babougan- 
Yaïla)  correspond  à  l'intrusion  la  plus  volumineuse  et  la  plus  élevée 
des  massifs  du  Tchamny-bouroun,  de  l'Ouraga,  du  Castel  et  de  l'Aïou- 
Dagh.  Des  deux  côtés  de  la  montagne  isolée  Tchatyr-dagh,  la  même 
roche  dioritique  apparaît  à  une  hauteur  d'environ  650  m.  au  S  (ligne 
du  partage  des  eaux  Sofou-Ouzenbach)  et  au  NE,  au-dessus  de  Taou- 
chan-bazar.  Encore  plus  loin,  vers  le  N  et  le  NE  d'Alouchta,  les  ro- 
ches éruptives  affleurent  sur  les  pentes  du  Démerdji  et,  au  bord  même 
de  la  mer,  près  du  village  Kourou-Ouzen  (une  diorite  quartzifère  entiè- 
rement décomposée):  une  porphyrite  quartzifère,  analogue  aux  variétés 
du  Kastel,  se  montre  au  cap  près  de  Koutchouk-Ouzen  (analyse  8). 

Au-delà  de  la  chaîne  cristalline  on  voit  d'Alouchta  plusieurs  som- 
mets extrêmes  du  Babougan-Yaïla. 

Parmi  les  détails  géologiques  mérite  l'attention  une  ancienne  allu- 
vion  (fluviatile?)  de  galets  roulés  et  de  blocaux,  située  à  20  mètres  au- 
-dessus  du  niveau  de  la  mer  près  de  l'embouchure  de  l'Oulou-ouzen,  au 
S  d'Alouchta,  au  commencement  de  la  descente  à  la  route  littorale. 
Une  alluvion  semblable  de  cailloux  roulés,  entremêlés  de  galets  peu 
roulés,  se  voit  à  une  distance  d'environ  272  verstes  d'Alouchta,  le  long 
de  la  route  supérieure  de  Korbekly  et,  à  4  verstes,  le  long  de  la 
chaussée  de  Simféropol,  à  droite  de  la  rivière  Démerdji.  Les  deux  allu- 
vions  se  trouvent  à  une  altitude  de  80  à  100  mètres  au-dessus  du  ni- 
veau de  la  mer. 

La  chausée  qui  conduit  d'Alouchta  à  Yalta,  suit  une  direction  gé- . 
néfale  vers  le  sud-ouest  en  faisant  beaucoup  de  contours:  sur  son  plus 
grand   parcours    elle   s'élève  à  une  hauteur  de  200  à  300  mètres  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer,  s'abaissant  rarement  à  150  mètres. 

A  partir  d'Alouchta,  sur  une  distance  de  plus  de  8  verstes,  la 
route  va  presque  toujours  en  s'élevant  sur  un  schiste  argileux,  revêtu 
d'une  nappe  d'épaisseur  inégale  d'argile  brun  rougeâtre,  produit  de  la 
destruction  principalement  d'une  roche  cristalline  dont  de  nombreux 
fragments  de  diverse  grosseur,  depuis  des  grains  fins  jusqu'à  de  gros 
blocs,  sont  renfermés  en  abondance  dans  l'argile  même  ou  disposés  à  la 
surface.  C'est  sur  la  croupe  entre  le  Kastel  et  l'Ouraga  (360  m.)  que  la 
route  atteint  son  point  culminant.  A  la  11-me  verste  la  chaussée  descend 
vers  la  rivière  Kara-ouzen  (309  m.)  et  traverse  une  étroite  bande  d'un 
éboulement   de    calcaires   dont  font  partie,  à  droite,  des  éboulis  d'une 


6  XXXIII 

argile  calcarifère  d'un  rouge  rosé,  contenant  des  fragments  et  des  bio- 
eaux de  calcaire  gris;  au-dessus  s'élèvent  les  rochers  calcaires  Bol- 
gatyr  et  Paraguilmen  (850  m.).  Le  Paraguilmen,  roche  d'un  calcaire 
dur  marmoréen  d'une  épaisseur  de  plus  de  200  mètres  (de  400  m.  si 
Ton  y  ajoute  le  rocher  Bolgatyr  qui  en  fait  pour  ainsi  dire  le  socle) 
était  autrefois  l'extrémité  du  Babougan-Yaïla  dont  elle  s'est  séparée 
en  glissant  par  la  pente  vers  ESE  dans  le  terrain,  occupé  par  le  schiste 
argileux  sur  une  distance  de  700  à  900  mètres.  Cette  masse  paraît 
avoir  été  située  primitivement  entre  les  sommets  extrêmes  de  Babou- 
gan-Tcherkez-koch  et  Kouchkaïa. 

A  la  13-me  verste  d'Alouchta  la  chaussée  contourne  un  monticule 
cristallin  conique,  l'Aï-Todor  (415  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer). 

La  roche  développée  ici,  identique  avec  celle  du  Tehamny-Bou- 
roun  et  de  l'Ouraga  (diorite  augitique  quartzifère),  se  distingue  par- 
les mêmes  associations  micropegmatoïdes  d'orthose  et  de  quartz.  Ce 
phénomène  se  répète  avec  une  constance  remarquable  dans  tous  les 
représentants  de  ce  type  de  roches  aux  différents  points  de  la  Crimée. 
Un  tout  autre  type  affleure  sous  forme  de  dyke,  vers  le  sud,  au  pied 
de  lAï-Todor  (planche  A,  profil  3);  c'est  une  roche  décomposée  de 
couleur  foncée  qui  s'est  trouvée  être  de  la  mélaphyre  (Navittypus.  Bo- 
senbusch),  analogue  à  celles  qu'on  trouve  en  divers  points  de  la  pé- 
ninsule accompagnant  toujours,  sous  forme  de.dykes,  les  masses  in- 
truses plus  acides.  Ces  roches  n'apparaissent  que  dans  la  partie  péri- 
phérique du  massif  cristallin  laccolithique  de  la  Tauride,  notamment: 
à  l'est  extrême  de  la  chaîne,  au  sud  du  Kara-Dagh;  au  versant  nord 
des  montagnes — dans  les  vallées  des  rivières  Karassou,  Aima,  Bodrakr 
au  rivage  sud — près  de  Mêlas,  Moukhalatka,  Kikénéïz  (ici  le  dyke 
monte  la  pente  jusqu'à  900  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer);  sur  la 
crête  du  Mégabi.  Dans  la  partie  centrale  de  la  presqu'île  ces  roches 
ne  se  rencontrent  nulle  part. 

Derrière  le  village  Biouk-Lambat  (bureau  télégraphique-postal  et 
station),  du  côté  droit,  une  élévation  de  30  à  40  m.  au-dessus  de  la 
route  consiste  en  calcaire  en  bioeaux,  dispersés  pêle-mêle  dans  un 
éboulement  argileux,  comme  au  pied  du  Bolgatyr,  3  verstes  en  deçà. 
C'est  une  portion  du  même  éboulement  qui  descend  du  Paraguilmen 
par  une  pente  schisteuse  jusqu'à  la  mer,  et  du-dessous  lequel  émergent 
les  tètes  de  rochers  plus  ou  moins  éloignés  les  uns  des  autres  (ceux 
au  sud-ouest  présentent  une  roche  cristalline  éruptive).  La  rangée 
des  éboulis  plus  basse  que  la  chaussée  porte  le  nom  de  Khaos.  C'est 
un  calcaire  bréchiforme,  brisé  originairement  en  fragments  anguleux, 
recimenté  ensuite  en  blocs  rugueux  par  un  tuf;  dans  les  cavités  sans- 
nombre  on  rencontre  des  stalactites  à  l'état  de  formation. 

Près  de  la  chaussée,  à  une  distance  de  3  verstes,  ce  calcaire  brisé 
et  l'argile  rouge  à  fragments  s'étendent  de  Biouk-Lambat  au-delà  du 
village  Koutchouk-Koï.  Plus  haut  dans  la  pente,  à  une  hauteur  de 
600 — 650  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  surgissent  par  places,  de- 
dessous  les  fragments   calcaires,  des    conglomérats    et  des  grès,  et,  un 


milCnto  J-.  fViin.duflltG.jr.iKol  In' 


XXXIII 


I 


peu  plus  à  l'ouest,  plus  bas  que  la  zone  des  grès,  affleure,  faiblement 
convexe,  sur  un  certain  espace,  une  masse  cristalline  entourée  d'une 
ceinture  noire.  La  superficie  de  cet  espace  cristallin,  connu  sous  le 
nom  de  Charkha,  est  d'un  V2  kilomètre  carré.  La  limite  supérieure  de 
la  masse  cristalline  est  à  500  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  et 
l'inférieure  à  400  mètres. 

La  structure  de  la  montagne  Charkha  (planche  A,  prof.  1  et  2; 
planche  C,  carte  du  Charkha)  fait  voir  que  c'est  un  laccolithe  typi- 
que. La  roche  éruptive  est  recouverte  par  dessus  et  sur  les  côtés 
d'une  mince  calotte  de  grès  schisteux.  Çà  et  là  la  calotte  est  érodée 
de  manière  à  laisser   voir   la   roche   éruptive   (fig.  1).   Au  contact  les 


Fig.  1.  Lakkolithe  Charkha. 


grès  sont  modifiés.  Les  pentes  occidentale,  orientale  et  méridionale  de 
cette  masse  demi-sphérique  sont  recouvertes  de  schistes  argileux  sup- 
portant les  grès.  Au  flanc  méridional  les  schistes,  métamorphosés,  de- 
venus durs  et  noirs  au  contact,  montent  la  pente  escarpée.  Un  peu 
plus  haut  ils  sont  enlevés,  ainsi  que  le  grès,  permettant  de  voir  la  roche 
éruptive.  Les  rapports  qui  existent  entre  les  roches  sédimentaires  et 
les  éruptives  sont  indiqués  dans  les  coupes  et  les  cartes  jointes  et  dans 
le  dessin  d'après  nature.  La  roche,  partout  uniforme,  d'un  blanc  sale, 
crypto-cristalline,  consiste  en  une  pâte  microgranulitique  composée  de 
plagioclase,  de  grains  de  quartz  et  de  feuillets  subordonnés  de  biotite 
rougeâtre.  Les  cristaux  porphyriques  (labradorite)  y  sont  peu  nom- 
breux et  très  petits.  Peu  d'apatite  et  de  magnétite.  La  strucure  est 
microgranitique.  La  roche  est  quelque  peu  décomposée  et  renferme  de 
la  calcite.  Elle  doit  être  rapportée  aux  kératophyres  (appendice,  ana- 
lyse 9).  Au-dessous  de  la  chaussée  et  dans  la  direction  du  Charkha 
au  Parténite  vient  une  série  de  rangées  éruptives  parallèles,  formées 
de  diorites  quartzifères-augitiques  à  gros  grain  et  à  la  structure  pegma- 
toïde  du  feldspath.  On  y  rencontre  de  la  pyroxène  rhombique  et  de  la 
bastite.  Le  cap  situé  au  sud  du  Tchoukourliar  et  du  Parténite  (appen- 
dice, analyse  10)  est  constitué  par  une  roche  d'un  blanc  tirant  sur  le 
bleu,  analogue  à  celle  du  Charkha  (planche  A,  prof.  1),  mais  à  grain 
plus  grossier. 


8  XXXIII 

Au  niveau  de  la  mer  les  affleurements  cristallins  commencent  un 
peu  plus  au  nord-est  du  village  Koutckouk-Lambat,  formant  le  beau 
cap  Plaka.  La  séparation  fortement  spkéroïdale  de  la  roche  de  ce  cap 
a  engagé  Dubois  à  lui  donner  le  nom  de  kugel-diorite. 

Près  du  Karabakk  il  y  a  développement  d'une  roche  à  très  gros 
grain,  semblable  à  celle  de  l'Aïou-Dagk  (on  peut  observer  les  filon> 
presque  jusqu'à  l'Aï-Todor).  Plus  loin,  devant  le  cap  Plaka,  se  dresse 
la  crête  Biouk-Kaïa,  constituée  par  une  roche  à  gros  grain,  analogue 
à  celle  du  Kastel.  La  roche  du  Plaka  est  un  porphyrite  quartzifère  et 
un  granophyre  (micropegmatite).  Au  SW  de  ce  cap  on  voit  les  schistes 
serrés  d'une  manière  très  intéressante  entre  la  roche  éruptive. 

Plus  loin,  vers  le  SW,  apparaissent  des  affleurements  près  des  monts 
Tchoukourliar,  Parténite,  Kourklété  et,  enfin,  au  massif  de  l'Aïou-Dagb 
(565  m.).  Le  schiste  noir  argileux  monte  assez  haut  sur  la  pente  escarpée 
de  la  montagne,  adhérant  fortement  à  la  roche  cristalline;  il  se  pré- 
sente sous  différents  degrés  de  métamorphisme  et  de  passage  à  une 
roche  cristalline,  tout  en  conservant  une  schistosité  grossière.  Des  ro- 
chers de  cette  structure  sur  les  pentes  nord  et  est  témoignent  d'un 
brusque  plongeinent  sous  l'Aïou-Dagh  (vers  le  centre  de  la  montagnej. 
Du  côté  NW,  dans  un  voisinage  moins  proche  de  la  diorite,  le  plon- 
geinent dominant  du  schiste  s'éloigne  de  l'Aïou-Dagh  (vers  NW)  et,  plus 
loin  encore,  vers  le  village  Kourklété,  où  il  y  a  un  affleurement  isolé  de 
la  roche  éruptive,  le  plongement  est  inverse. 

L'Aïou-Dagh  a  fait  intrusion  dans  les  schistes  sur  une  longueur 
de  2V2  verstes,  avec  une  largeur  de  2  verstes  (pi.  A,  profils  7  et  8). 
Les  roches  qui  le  constituent  sont  les  mêmes  que  celles  des  massifs 
Tchamny-Bouroun,  Ouraga,  Kastel  (Append.  anal.  3).  Diverses  variétés 
d'une  diorite  quartzifère  renfermant  souvent  une  biotite  brunâtre,  sont 
la  roche  dominante:  dans  le  promontoire  qui  se  dirige  vers  la  mer,  on 
trouve  aussi  des  types  porphyritiques.  Vers  le  SW,  au  pied  de  l'Aïou- 
Dagh,  près  d'Artek,  affleure  une  roche  jaunâtre  sphérolitho-granophy- 
rique  acide  (71  Si02),  analogue,  pour  le  magme  et  la  structure,  à  la 
roche  de  l'Aï-Yori  et  du  Séragoz,  décrite  plus  haut. 

Au-delà  de  l'Aïou-Dag  les  affleurements  cristallins  cessent. 

A  5  verstes  environ  vers  le  SSW,  près  de  l'Aïdanil,  affleure,  à  60 
mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  une  roche  silicatée  d'un  vert 
clair,  très  finement  grenue;  aujourd'hui  cet  affleurement  est  presque 
imperceptible,  car  on  a  fait  sauter  les  roches  saillantes  et  on  a  ni- 
velé le  terrain  en  le  transformant  en  vignoble.  Cette  roche-ci  offre  une 
pâte  microscopique  très  finement  grenue,  fortement  décomposée,  deve- 
nue trouble  à  cause  de  la  présence  d'une  matière  opaque,  sale,  pul- 
vérulente. Elle  doit  être  considérée  comme  identique  avec  celles  de 
Parthénite  et  de  Cbarkha. 

A  partir  de  l'entrée  de  Parténite  (près  de  l'auberge  à  3  verstes  de 
Biouk-Lambat),  la  chaussée  serpente  sur  une  distance  de  8  verstes 
dans  de  nombreux  ravins  à  bords  abrupts,  en  descendant  doucement 
dans  leurs  lits  et  s'élevant    sur   les   lignes   du   partage  des  eaux.  Plus 


Carte  du  mont  lakkolithique  Scharkha 

ions  du  VII   Congrès    Ge'olog   Internat 


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XXXIII  9 

haut  que  les  ravins  on  voit  à  la  surface  une  argile  rougeâtre  à  frag- 
ments de  schiste.  A  la  5-me  verste  de  Biouk-Lambat,  près  du  moulin 
à  eau  du  village  Dermenkoï,  l'argile  prend  une  couleur  claire,  devient 
calcarifère  et  acquiert  une  grande  épaisseur.  C'est  la  partie  extrême 
de  l'éboulement  calcaire  qui  va  jusqu'au  village  Dermenkoï,  représen- 
tant un  rameau  latéral  de  la  chaîne  principale  de  l'éboulement.  Cette 
•  haine  principale  descend  du  Bahougan-Yaïla  (non  loin  du  mont  Sa- 
khal-kaïa)  en  suivant  le  courant  de  la  petite  rivière  Poutamitza,  coupe 
la  chaussée  près  du  village  Kizil-tach  et  aboutit  au  bord  de  la  mer 
entre  les  propriétés  Sououk-Sou  et  Gourzouf;  les  roches  au-dessus  du 
village  qui  frappent  le  regard,  le  Guélin-kaïa  (412  m.),  le  Kizil-tari 
(554  m.),  le  Kaliza  (662  m.)  et  d'autres,  en  font  partie,  ainsi  que  le 
rocher  littoral  avec  les  ruines  d'un  castel  et  les  rocs  Adalar  émergeant 
de  la  mer.  La  bande  de  l'éboulement  de  Gourzouf  qui  ressemble  beau- 
coup au  „Khaos';  de  Biouk-Lambat,  recouvre  dans  la  moitié  supérieure 
de  la  pente  des  parties  d'un  grès  gris  et  jaunâtre  alternant  probablement 
avec  du  schiste:  cependant  on  peut  admettre  que  quelques-uns  des  affleu- 
rements de  ce  grès  appartiennent  aux  éboulements,  étant  hors  de  doute 
que  la  position  primitive  du  grès  se  trouvait  beaucoup  plus  haut  (grès 
à  gros  galets,  articles  de  crinoidées,  branches  de  coraux  et  autres  restes 
fossiles),  au  col  Gourbet-déré-bogaz  (1335  m.)  où  cette  roche  constitue 
la  surface  du  sol.  Le  grès  contourne  de  là  sur  la  pente  nord  où  il 
occupe  une  vaste  étendue  en  contenant  par  endroits  des  accumulations 
et  des  filons  de  charbon  fossile.  Des  deux  côtés  du  col,  au-dessus  du 
grès,  s'élèvent  des  calcaires  qui  forment  les  plus  hautes  cimes  des  monts 
Taurides:  le  Roman-Koch  (1541  m.)  et  le  Zéïtin-Koch  (1520  m.)  au 
XE,  le  Démir-Kapou  (1538  ni.)  au  SW.  Ces  sommets  ne  sont  pas  vi- 
sibles du  versant  sud,  situés  qu'ils  sont  près  du  bord  nord  du  Yaïla 
(haut  plateau). 

A  la  15-me  verste  de  Biouk-Lambat  la  chaussée  s'abaisse  jusqu'à 
168  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  et  franchit  la  petite  rivière 
Abounda  qui,  à  la  suite  de  fortes  pluies,  cause  souvent  de  grands  dé- 
gâts dans  les  environs  de  Gourzouf.  L'Abounda  prend  sa  source  au 
rocher  calcaire  du  même  nom,  sommet  dominant  du  rameau  Gourzouf- 
Mkitsky  du  Yaïla  (1470  m.).  Après  avoir  dépassé  l'entrée  de  l'avenue 
de  Gourzouf,  la  chaussée  remonte  le  talus  schisteux  jusqu'à  une  hau- 
teur de  190  mètres. 

A  17  verstes  de  Biouk-Lambat,  à  la  station  postale  Aïdanil,  le 
schiste  est  remplacé  au  niveau  de  la  route  par  un  grès  gris  verdâtre 
d'où  des  éboulements  ont  glissé  au  loin  par  la  pente,  en  prenant  une 
direction  oblique  vers  les  rochers  escarpés  du  cap  Nikitsky.  Une  verste 
au-delà  de  la  station  Aïdanil,  à  un  petit  soulèvement  de  la  chaussée, 
le  grès  se  recouvre  d'un  calcaire  brisé  en  rochers  pleins  de  fissures, 
en  blocs  et  en  fragments,  entre  lesquels  se  mêle  de  l'argile  rouge.  A 
partir  de  là  (depuis  l'entrée  principale  d'Aïdanil,  propriété  des  apana- 
ges), à  1V2  verste  vers  l'ouest,  derrière  le  village  Xikita,  la  chaussée 
traverse  l'éboulement  calcaire  de  Nikitsky  qui  forme  sur  le  bord  de  la 


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mer  les  rochers  amoncelés  en  grande  confusion  du  Cap  Nikitsky 
atteignant  une  hauteur  de  80  mètres.  Après  le  village  Nikita  la  chaus- 
sée est  dominée  par  un  groupe  pittoresque  de  rochers  calcaires,  appe- 
lés Palékastron.  Le  calcaire  y  est  aussi  hrisé,  mais  il  ne  s'abaisse  pas 
au-dessous  du  niveau  de  la  chaussée,  à  gauche  de  laquelle  saille  un 
coteau  de  schiste  argileux.  En  descendant  la  pente  dans  la  direction 
du  jardin  botanique  Impérial,  vient  une  alternance  de  grès  et  de  schistes 
découpés  en  échelons  (peut-être  des  éboulements).  A  la  5-me  verste 
d'Aïdanil  la  route  traverse  un  court  éboulement  escarpé  de  calcaire 
au-dessus  du  Magaratch,  éboulement  qui  n'arrive  pas  jusqu'à   la   rive. 

Sur  la  limite  de  la  propriété  des  apanages  Massandra.  on  voit  une 
belle  coupe  de  l'assise  schisteuse,  surmontée  un  peu  plus  haut  par  un 
calcaire  dur  bréchiforme,  concassé  et  recimenté,  sans  couche  intermé- 
diaire de  grès  ni  de  conglomérats.  De  la  Massandra  Supérieure  la 
chaussée  descend  peu  à  peu  par  le  schiste;  à  droite  s'abaisse  en  pente 
plus  raide  une  bande  d'éboulis  calcaires  .qui,  à  la  Massandra  Inférieure, 
traverse  la  chaussée  et  forme  plus  loin,  au-dessus  de  Yalta,  vers  le 
cap  St-Jean,  le  mont  Palikour,  remarquable  de  loin  par  la  couleur  claire 
des  éboulis  et  la  blancheur  du  calcaire.  La  bande  des  éboulis  de  Mas- 
sandra commence  au  Katmerler  (1200  m.  environ),  sommet  à  l'angle 
du  Yaïla  et  forme  la  crête  angulaire  bien  visible  du  Yalamakh-syr, 
laquelle  se  dirige  vers  le  SW  par  le  mont  Tomvar-Ighérek  (950  m.)  et 
la  terrasse  (  )ura;  après  un  intervalle  schisteux  au-dessus  de  la  Massandra 
Inférieure,  la  bande  de  l'éboulement  se  termine  par  le  mont  Palikour 
(153  m.)  au-dessus  de  Yalta.  Au  côté  sud-ouest  de  l'éboulement,  à  une 
verste  au  nord  des  bâtiments  de  la  Massandra  Inférieure,  par  la  route 
qui  conduit  à  la  cascade,  on  remarque  un  petit  affleurement  de  grès 
et  de  conglomérats;  plus  loin  au  NW  ces  grès  et  conglomérats  dispa- 
raissent sous  d'énormes  accumulations  d'éboulis  et  de  fragments.  Le 
rocher  Bala-kaïa  qui  se  dresse  du  côté  de  la  gorge,  au-dessus  du  vil- 
lage Aï-Wassil,  en  paroi  escarpée  haute  de  150  mètres,  est  un  de  ces 
éboulements.  En  face,  dans  la  partie  supérieure  du  côté  gauche  de  la 
gorge,  les  couches  de  calcaire  alternant  avec  une  assise  marneuse  se 
dirigent  vers  NW  avec  un  plongement  de  plus  de  45". 

Dans  le  village  Aï-Wassil  et  au-dessus  du  village  Dérékoï  on  voit 
un  grand  développement  de  calcaires  (entre  100  et  300  m.  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer)  inclinés  par  places  vers  le  SW;  mais  plus  haut 
dans  la  pente  réapparaît  en  assise  puissante  le  schiste  argileux. 


II.  De  Yalta  à  Bakhtchissaraï. 

Yalta  (40°  30'  lat.  nord,  3°  51'  long,  or.,  méridien  de  Poulkowo). 
port  et  ville  de  district  de  10,000  habitants,  est  reliée  par  une  chaus- 
sée à  Simféropol  (90  verstes,  par  Alouchta),  à  Sébastopol  (82  verstes) 
et  à  Bakhtchissaraï  (74  verstes).  Les  vapeurs  à  passagers  y  arrivent 
presque  chaque  jour  ou  partent  pour  Odessa  et   le   Caucase,    en   relu- 


XXXIII  1 1 

chant  aux  ports  qui  se  trouvent  sur  le  passage.  Tous  les  matins  part 
une  diligence  pour  Sébastopol  et  Simféropol.  Les  meilleurs  hôtels  sont: 
l'hôtel  de  Russie,  de  France;  ensuite  l'hôtel  Central,  le  Grand  Hôtel  et, 
à  bon  marché,  l'hôtel  de  Crimée. 

Les  parties  littorale  et  centrale  de  Yalta  sont  situées  sur  une 
liasse  bande  de  terrain  alluvial,  réunissant  les  embouchures  de  deux 
rivières,  au  nord  la  Yalta  ou  Bala,  à  l'ouest  FOutchan-sou;  mais  la 
ville  s'étend  le  long  de  la  mer  bien  au-delà  de  ces  limites  et,  du  côté 
des  montagnes,  elle  s'élève  sur  les  pentes  voisines,  de  préférence  schis- 
teuses. Ces  pentes  deviennent  de  plus  en  plus  abruptes  à  mesure  qu'elles 
s'approchent  du  bord  rocheux  du  Yaïla.  Le  Yaïla  a  ici  une  altitude  de 
12<X)  à  1400  mètres  et  se  trouve  à  une  distance  de  6 — 7  verstes  du 
bord  de  la  mer  (en  projection  horizontale).  Il  borde  le  golfe  de  Yalta 
sans  interruption  du  X  au  S  et,  si  l'on  y  joint  le  rameau  Mégabi 
(680  m.)  qui  s'étend  au  SW,  Yalta  paraît  comme  enceinte,  de  3  côtés, 
par  des  hauteurs  pittoresques. 

Dans  les  environs  de  Yalta,  de  même  que  sur  la  route  d'Alouchta. 
les  éboulements  ont  exercé  une  grande  influence  sur  la  topographie  et 
la  structure  du  flanc  littoral.  Outre  la  bande  du  Yalamakh-Syr  (près 
de  Massandra)  qui  s'abaisse  vers  le  cap  St-Jean,  apparaît  un  grand 
éboulement  au  XW.  Cet  éboulement  atteint  la  ville  près  de  la  rivière 
Outchan-Sou  et  peut  être  désigné  sous  le  nom  d'éboulement  d'Aoutka. 
d'après  le  nom  du  village  Aoutka  qui,  depuis  peu,  fait  partie  de  la  ville. 
La  base  en  consiste,  comme  ordinairement,  en  grands  rochers  écroulés 
de  calcaire  qui  deviennent  de  plus  en  plus  petits  à  mesure  que  l'on 
s'éloigne  des  masses  premières  et  qui  forment  des  collines  et  des  ran- 
gées de  blocaux,  entremêlés  d'argile  rouge,  ça  et  là  plus  ou  moins  cal- 
carifères.  Au  SW  de  Yalta  se  trouve  un  éboulement  non  moins  grand, 
connu  sous  le  nom  de  Mégabi-Aï-Todor.  D'abord  cet  éboulement  a  l'air 
d'un  rameau  du  Yaïla,  séparé  de  sa  pente  par  une  dépression  schisteuse 
d'environ  700  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  et  se  dirigeant  au  SE. 
vers  le  cap  Aï-Todor.  Le  point  culminant  de  Mégabi  est  à  810  m.  d'alti- 
tude. Les  roches  principales  de  ce  rameau  sont  un  schiste  argileux,  des 
grès  et,  à  la  cime,  un  calcaire;  ce  calcaire,  en  glissant  sur  la  pente 
tournée  vers  la  mer,  a  formé  un  éboulement  atteignant  une  largeur  de 
5  verstes  (d'Oréanda  jusqu'à  Miskhor).  A  ces  roches  appartiennent  les 
couches  calcaires  du  Gaspra,  alternant  avec  des  argiles  grises  marneu- 
ses et  sableuses,  et  plongeant  vers  NW  et  X  ainsi  que  les  masses  ro- 
cheuses d'Oréanda  et  les  escarpements  du  cap  Aï-Todor. 

Deux  chaussées  conduisent  de  Yalta  au  Yaïla  Aï-Pétri,  l'une  par  un 
schiste  argileux  au  sud  de  la  rivière  Outchan-sou,  l'autre,  au  nord,  par 
la  pente  argilo-calcaire  de  l'éboulement  d'Aoutka,  A  quatre  verstes  envi- 
ron de  la  ville  cette  seconde  route  passe  à  droite  de  la  rivière  et, 
gravissant  en  zigzags  le  flanc  boisé  couvert  d'argile  à  blocailles,  de 
fragments  de  calcaires  et  parfois  de  grès,  et  passant  devant  les  belles 
ruines  des  anciennes  fortifications  d'Issar,  elle  se  réunit  à  la  première 
à  la  hauteur  de  320  m.  A  la  cote  373  m.  se  trouvent  une  maisonnette 


12  XXXIII 

et  un  poteau  portant  l'inscription  „  Cascade".  De  là  un  sentier  conduit 
à  la  cascade  de  l'Outchan-sou.  qui  tombe  d'un  calcaire  stratifié  plon- 
geant vers  NW.  La  cascade  n'est  belle  qu'au  printemps  et  après  de 
fortes  pluies. 

A  2\2  verstes  environ  de  la  cascade,  à  une  hauteur  d'à  peu  près 
ÔOO  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  il  y  a  des  deux  côtés  de  la 
chaussée  un  affleurement  d'une  roche  éruptive.  Dans  le  schiste  gré- 
seux apparaît  un  grand  dyke,  traversant  la  route  sur  un  espace  de 
50  m.  La  surface  est  complètement  désagrégée  et  changée  en  partie  en 
fer  hydroxydé.  La  roche  est  composée  d'assez  grands  plagioclases 
porphyriques  décomposés  et  de  tablettes  et  aiguilles  du  même  miné- 
ral dans  la  pâte.  L'augite  et  l'olivine  (?)  sont  entièrement  changées  en 
matière  chloriteuse  voisine  de  la  serpentine  (optiquement  négative)  à 
agrégats  fibreux  radiaux  et  à  sphérocristaux.  De  plus  on  y  trouve  de 
la  calcite  et  de  la  limonite.  La  roche  fait  partie  des  porphyrites  augi- 
tiques  (Olivin-YYeisselbergit,  Rosenbuseb). 

Cet  affleurement  étant  le  dernier  sur  notre  chemin  par  la  pente 
du  sud.  il  sera  à  propos  de  dire  quelques  mots  des  affleurements  à 
l'W  de  Yalta,  flanc  méridional  de  la  chaîne  de  la  Tauride.  Les  roches 
éruptives  y  forment  le  plus  souvent  des  dykes  considérables,  mais  il  y 
a  aussi  des  intrusions  du  type  laccolithique  comme  par  exemple  près 
d'Aloupka  et  de  Moukhalatka  et  en  quelques  points  au  bord  de  la  mer. 
Derrière  le  cap  Aï-Todor,  au  sud,  non  loin  d'Aloupka,  on  voit  des  va- 
riétés des  roches  développées  sur  l'Aïou-dagh,  notamment  une  diorite 
quartzifère  augïtique  et  des  variétés  porphyritiques:  près  du  cap  Kiké- 
néiz,  au  bord  de  la  mer — de  la  porphyrite;  au-dessus  de  la  station  du  même 
nom  et  vers  Liména — des  porphyrites  claires  et  foncées;  encore  plus  haut 
(jusqu'à  9CK)  m.)  —  un  filon  de  mélaphyre  rougeâtre  décomposée  qui, 
atteignant  presque  le  niveau  des  calcaires,  se  termine  dans  les  schistes, 
au  passage  Eskibogaz  (Kikénéiz-bogaz).  Entre  Koutchouk-Koï  et  Mou- 
khalatka le  conglomérat  est  traversé  de  filons  de  porphyrite  d'un  vert 
clair  et,  près  de  Moukhalatka,  d'une  petite  intrusion  laccolithique  d'une 
roche  acide  sphérolitique  claire,  analogue  aux  roches  éruptives  des 
alentours  d'Alouchta  que  nous  avons  décrites.  Plus  loin  vers  le  sud, 
près  de  Mélass,  on  observe  des  roches  dioritiques  porphyriques.  Au- 
dessus  de  la  chaussée  s'étend  en  la  traversant  un  pittoresque  dyke  den- 
telé d'un  mélaphyre' qui,  sous  forme  de  table  verticale  large  de  plusieurs 
mètres,  domine  les  schistes  éroclés  à  plusieurs  dizaines  de  mètres;  ce  dyke 
se  prolonge  sur  une  distance  d'environ  500  m.  depuis  la  route  jusqu'à 
mi-côté.  Des  affleurements  de  porphyrites  et  de  mélaphyres  se  voient 
plus  loin  près  de  Mchatka.  de  Foros,  de  Téséli  et  enfin  près  de 
Laspi,  tant  en  bas,  à  la  mer,  qu'en  haut,  au-dessous  de  la  propriété 
Laspi.  Vers  l'ouest  les  roches  éruptives  apparaissent  une  dernière  fois 
à  proximité  de  la  mer,  au-delà  de  l'Aï  et  de  Balaklava,  près  du  cap 
Phiolente.  Nous  en  parlerons  plus  loin.  Dans  la  partie  la  plus  occidentale 
des  monts  Taurides,  du  côté  nord,  clans  les  vallées  Warnoutka  et  Baïdar, 
on  n'a  jusqu'ici  nulle  part  trouvé  d'affleurements   de  roches  éruptives. 


XXXIII  13 

Plus  loin  à  l'est,  dans  la  partie  nord  du  Mégabi,  il  y  a  un  déve- 
loppement considérable  de  grès,  couverts  aux  abords  de  la  route  d'ébou- 
lis  argileux  à  biocailles.  Autant  qu'on  peut  le  remarquer,  un  schiste 
argileux  supporte  sur  toute  la  montée  la  couche  plus  ou  moins  épaisse 
de  ces  éboulis.  Le  même  schiste  forme  la  dépression  (700  m.  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer)  qui  sépare  le  Mégali  du  Yaïla.  Sur  la  dépres- 
sion la  distance  en  ligne  droite  entre  le  calcaire  du  Mégabi  et  le  cal- 
caire du  Pendikul,  joint  au  Yaïla,  est  d'environ  une  verste.  La  cbaussée 
contourne  le  Pendikul  au  sud  et  derrière  la  caserne  de  la  chaussée 
elle  s'approche  du  bord  nord-oriental  du  rocher  presque  vertical  (865  m. 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer),  où  l'on  a  arrangé  une  petite  plate- 
forme entourée  d'un  parapet.  De  là  on  jouit  d'une  vue  splendide  sur 
les  montagnes  et  la  mer.  On  voit  clairement  que  la  partie  supérieure 
escarpée  de  la  pente  consiste  en  un  calcaire  stratifié,  jaune  à  l'exté- 
rieur, avec  plongement  vers  XW,  un  peu  plus  fort  que  la  direction  lo- 
cale du  bord  du  Yaïla  ne  l'aurait  exigé,  si  elle  coïncidait  avec  la  di- 
rection du  calcaire:  c'est  la  raison  que  les  coucbes  sont  quelque  peu 
inclinées  vers  le  spectateur. 

Derrière  le  Pendikul  la  pente  devient  de  plus  en  plus  raide  et  la 
cbaussée  fait  de  nombreux  zigzags  en  détours  très  brusques.  Les  tran- 
chées fraîches  de  la  route  permettent  de  voir  que  le  calcaire  stratifié 
à  surface  jaunâtre,  à  cassure  d'un  gris  foncé  et  parfois  brunâtre,  est 
très  compact  et  qu'il  alterne  avec  des  argiles  grises  marno-schisteuses. 
Il  est  surtout  digne  d'attention  qu'en  montant  du  Pendikul  au  bord 
du  Yaïla,  on  voit  à  une  distance  de  2  verstes  vers  le  SSW.,  au  niveau 
de  la  route,  les  rochers  blancs  et  nus  de  l'A'ï-Pétri,  consistant  en  cal- 
caire massif  dit  „marmoréenu  qui  n'offre  que  des  fissures  (clivage) 
dans  le  sens  de  trois  plans  entrecroisés,  sans  aucune  trace  de  stratifi- 
cation. Ce  calcaire  marmoréen  que  l'on  observe  dans  la  plupart  des 
rochers  saillant  tant  sur  le  flanc  sud  du  Yaïla  que  sur  son  flanc  nord, 
est  généralement  accepté  par  les  excursionnistes  en  Crimée  comme  le 
représentant  normal  des  étages  supérieurs  du  système  jurassique:  il 
n'est  cependant  que  le  produit  très  récent  de  la  désagrégation,  de 
l'érosion  et  de  la  spathisation  des  dépôts  jurassiques.  Il  recouvre  comme 
d'un  stuc  les  tranches  des  dépôts  stratifiés  et  dans  sa  masse  principale 
il  consiste  en  brèche  souvent  cassée  et  souvent  recimentée  par  de  la 
chaux  à  l'instar  d'un  ancien  travertin  compact,  Ce  même  phénomène  s'ob- 
serve en  ses  différentes  phases  sur  beaucoup  de  points  de  la  Crimée. 
Les  dépôts  jurassiques  se  voient  aussi,  peu  altérés,  à  proximité  de  la 
chaussée  au  bord  même  du  Yaïla  (bien  qu'à  100  mètres  plus  bas  se 
rencontrent  des  rochers  compacts  isolés).  Là,  près  du  rocher  Chichko 
(1184  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer),  est  mis  à  nu  un  calcaire 
d'un  jaune  sale,  à  cassure  de  couleur  foncée,  alternant  avec  une  argile 
grise  marno-schisteuse.  Ces  dépôts,  clans  leur  forme  la  moins  altérée, 
apparaissent  à  15  verstes  de  là,  vers  le  XE,  dans  le  col  Outch-koch, 
au-dessus  du  village  Aï-Wassil  (localité  d'accès  difficile),  notamment 
un  calcaire  faible,  très  argileux   d'un   gris   sale,  renfermant  de  menus 


14  XXXIII 

restes  organiques  (épines  de  cidérites,  branches  de  coraux,  articles  de 
crinoïdes)  et  formant  des  couches  d'un  à  plusieurs  décimètres  alter- 
nant avec  des  argiles  grises  marno-schisteuses.  L'érosion  des  argiles 
aux  escarpements,  le  brisement  et  la  récimentation  du  calcaire  n'ex- 
cluent point  la  possibilité  de  la  présence  dans  la  roche  de  restes  or- 
ganiques, peu  visibles,  il  est  vrai,  et  difficilement  retirables. 

A  partir  du  rocher  Chichko  où  se  trouve  une  caserne  dite  „ caserne 
de  la  chaussée  d'Aï-Pétri",  la  route  coupe  transversalement,  dans  la 
direction  NW,  le  plateau  du  Yaïla,  laissant  à  gauche  le  sommet  du 
Bédéné-khyr  (1318  m.)  et,  trois  verstes  plus  loin,  descend  en  nombreux 
zigzags  du  côté  droit  du  long  ravin  Kourou-ouzen.  En  quittant  le 
plateau  du  Yaïla  il  ne  nous  sera  pas  inutile  de  faire  remarquer  qu'on 
y  trouve  en  plusieurs  endroits  des  fragments  d'énormes  stalactites 
(d'un  mètre  de  diamètre  et  même  davantage)  gardant  souvent  leur  po- 
sition verticale;  cà  et  là  on  remarque  même  la  base  des  grottes  mê- 
mes, preuve  évidente  de  la  puissante  érosion  des  roches  calcaires  qui 
couronnaient  autrefois  le  Yaïla  actuel. 

En  descendant  par  le  rocher  Kourou-ouzen,  on  voit  partout,  dans 
les  talus  coupés  récemment  de  la  route,  un  calcaire  jaunâtre  (inté- 
rieurement gris)  alternant  avec  une  argile  schisteuse  grise  et  plongeant 
XW  20 — 30".  On  voit  aussi,  mais  rarement  et  surtout  dans  la  moitié 
inférieure  de  la  pente,  d'énormes  rochers  compacts  (éboulis  et  anci- 
ennes brèches  recimentés  par  du  tuf,  ultérieurement  spathisés).  Ainsi,  à 
la  moitié  de  la  descente,  à  une  hauteur  d'environ  850  m.  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer,  on  trouve  dans  le  calcaire  gris  de  nombreuses  épi- 
nes de  cidérites,  des  coraux,  Ostrea,  Tcrebrahda  etc. 

Quatre  verstes  plus  loin  (600  m.)  se  trouve  une  source  entourée 
d'une  margelle  et  tout  à  côté  un  banc  pour  s'y  reposer.  Ici  il  vaut 
la  peine  de  s'arrêter  pour  contempler  la  belle  vue  qui  s'étend  sur  la 
vallée  de  la  petite  rivière  Kokkoz  et,  plus  loin,  sur  le  Belbek.  A  gau- 
che, séparé  de  la  chaîne  principale  par  la  petite  rivière  Tchaan-baïr, 
^e  dressent  le  rocher  Suïurukaïa  (813 — 1020  m.),  à  droite  le  mont 
Biouka  (790 — 1170  m.),  séparé  par  la  petite  rivière  Alatchouk  qui  coule 
dans  un  étroit  ravin  inaccessible  à  abruptes  parois  de  calcaire.  Ici 
aussi  le  calcaire  se  présente  compact  comme  à  l'Aï-Pétri;  mais  en 
examinant  la  montagne  de  divers  côtés  et  en  détail,  nous  y  retrouvons 
l'alternance  du  calcaire  et  de  l'argile  marneuse,  et  une  assise  consi- 
dérable de  conglomérat  intimement  lié  au  calcaire.  La  stratification 
des  couches,  là  où  elle  peut  être  observée,  se  dirige  ordinairement 
vers  le  NW  avec  un  plongement  de  20  à  30°  (parfois  moins,  parfois 
davantage)  et,  par  places  seulement,  vers  le  S  ou  le  SW.  Si,  au  lieu 
du  plongement  des  couches  visibles,  nous  déterminons  le  plongement 
général  de  la  limite  supérieure  des  roches  (depuis  le  pied  du  Pendikul 
jusqu'au  pied  du  Suïuru-Kaïa)  nous  avons  un  pendage  de  2"  pour  le 
schiste  argileux  et  de  2V2°  pour  le  calcaire  (depuis  le  sommet  du 
Bédéné-khyr  jusqu'au  sommet  du  Suïuru  et  du  Biouka. 

Après    avoir   franchi  la  rivière    Tchaan-baïr,  la  chaussée  longe  la 


XXXIII  1 5 

rive  gauche  de  la  petite  rivière  Kokkoz.  A  une  demi-verste  en  deçà 
du  village  Kokkoz  apparaît  au  jour,  dans  la  berge  gauche  de  la  route, 
un  grès  gris  jaunâtre  finement  grenu  alternant  avec  une  marne  ar- 
gileuse. Ce  grès  occupe  une  vaste  étendue  relativement  basse  (250— 
400  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer)  C'est  surtout  à  droite,  vers 
l'est,  qu'il  s'étend  presque  sans  interruption  en  amont  de  la  rivière 
Belbek,  au-delà  du  village  Stilion,  en  s'élevant  sur  la  pente  septen- 
trionale du  mont  Biouk  à  plus  de  600  mètres,  et  sur  la  pente  sud  des 
hauteurs  d'Aïrgoul  à  400  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Le  village  Kokkoz  est  situé  à  42  verstes  de  Yalta  et  à  32  de 
Bakhtchissaraï.  On  y  trouve  une  hôtellerie  tartare  pouvant  offrir  trois 
chambres. 

Maintenant  que  nous  avons  terminé  la  traversée  de  la  principale 
chaîne  des  montagnes  de  la  Crimée  (le  Yaïla)  et  de  la  principale 
masse  des  dépôts  jurassiques,  il  nous  semble  à  propos  de  faire  re- 
marquer que  les  nombreuses  sources  arrosant  les  pentes,  tant  la  nié- 
dionale  que  l'occidentale,  jaillissent  pour  ainsi  dire  presque  exclusi- 
vement à  la  limite  inférieure  des  roches  reposant  sur  le  schiste  argi- 
leux (calcaires,  grès,  conglomérats^,  surtout  quand  ces  roches  ne  sont 
pas  originaires,  mais  brisées  en  blocs  et  fragments.  Pans  les  mêmes 
conditions  d'abondantes  sources  jaillissent  également  des  roches  cri- 
stallines. Même  le  schiste  argileux  désagrégé  peut  alimenter  des  sources, 
mais  en  ce  cas  les  eaux  sont  toujours  peu  abondantes  et,  en  général, 
peu  potables. 

A  une  verste  environ  au  nord  de  Kokkoz  et  à  une  demi-verste  à  l'est 
de  la  chaussée,  se  trouve  une  petite  colline  de  30  mètres  de  hauteur 
offrant  un  affleurement  d'une  roche  cristalline  porphyrique,  entourée 
d'une  ceinture  de  schiste  argileux.  De  là  au  SW,  à  proximité  de  la 
chaussée,  il  y  a  un  autre  affleurement  semblable. 

Les  masses  éruptives  ne  s'y  présentent  pas  en  dykes,  mais  en  in- 
trusions évidemment  mises  à  nu  par  l'action-  érosive  de  la  Kokkoz. 
La  masse  arrondie,  à  droite  de  la  rivière,  consiste  en  une  roche  d'un 
vert  foncé,  d'apparence  fraîche,  enfermant  d'assez  gros  cristaux  por- 
phyriques  de  feldspath  et  en  une  pâte  également  d'un  vert  foncé.  Plus 
elle  est  décomposée,  plus  on  y  aperçoit  distinctement  les  plagioclases 
devenus  blancs:  ils  appartiennent  à  l'oligoclase.  Les  augites  sont  entiè- 
rement changés  en  chlorite  fibreuse.  La  pâte  (du  second  temps  de  con- 
solidation) est  formé  de  plagioclase,  d'une  petite  quantité  de  magné- 
tite  et  d'augite  chloritisé,  quelquefois  accompagnés  de  carbonates,  pro- 
duit de  la  décomposition,  et  plus  rarement  d'épidote.  Dans  la  roche 
encore  plus  décomposée  à  gauche  de  la  chaussée,  au-delà  Kokkoz,  on 
rencontre  parfois  du  quartz.  Les  "deux  espèces  de  roches  se  rappor- 
tent aux  porphyrites  du  magme  dioritique.  C'est  le  dernier  affleurement 
de  roche  éruptive  que  l'on  trouve  par  la  route  de  Yalta  à  Bakhtchis- 
saraï. Sa  hauteur  absolue  est  de  250  mètres.  En  aval  de  la  rivière  Belbek 
on  ne  rencontre  plus  d'affleurement,  mais  à  son  cours  supérieur  (la  riv. 
Kokkoz  tombe  dans  la  Belbek),  près  des  villages  Koutchouk  et  Biouk- 


16  XXXITI 

Ouzenbach,  à  Test  <lu  mont  Biouka,  les  schistes _  sont  traversés  à  une 
altitude  de  430  m.  par  une  porphyrite  (Weisselbergittypus)  qui  se  pré- 
sente en  dyke  et  qui  ressemble  à  la  porphyrite  mentionnée  plus  haut 
que  Ton  trouve  près  Outchan-Sou,  du  magne  mélaphyrogab brique  (au 
sens  chimique).  Quant  à  l'extension  et  au  caractère  des  roches  érup- 
tives  du  flanc  nord  dans  les  vallées  des  rivières  Bodrak,  Aima,  Salghir 
et  en  d'autres  points,  nous  en  avons  parlé  dans  le  guide  à  travers  le 
Kara-Dagh.  (Append.  analyses  4,  20,  21  et  22). 

A  4  verstes  de  la  Kokkoz  la  route  traverse  la  rivière  Belbek 
qu'elle  suit  à  droite.  La  vallée  fluviale  a  ici  une  largeur  d'une  demi- 
verste  et  est  couverte  d'une  récente  alluvion  d'argile  caillouteuse  dis- 
posée en  terrasses.  Dans  les  ravins  du  lit  de  la  rivière  on  voit  sous 
l'alluvion  la  tête  d'un  schiste  argileux  de  couleur  foncée  plongeant  à 
40 — 50°  vers  le  S.  Au-delà  du  village  Kourtler,  à  la  7-me  verste  de 
Kokkoz,  à  droite  de  la  route,  affleure,  au  pied  des  hauteurs  d'Aïrgoul. 
le  grès  à  grain  tin  que  nous  avons  signalé  comme  se  trouvant  devant 
le  Kokkoz;  plus  haut  dans  la  pente,  à  l'est  comme  à  l'ouest  de  la 
route,  on  voit  des  marnes,  vertes  en  bas,  rouges  (grossièrement  viola- 
cées) en  haut,  qui  s'éboulent  facilement,  et  des  conglomérats — le  tout 
d'une  épaisseur  de  plus  de  150  mètres.  En  dessus  viennent  au  moins 
100  mètres  d'un  calcaire  dur,  marmoréen,  avec,  galets  qui  constitue  les 
rochers  gris  au-dessus  des  villages  Kokkoulouz,  Yanjou  et  Karlou.  Ce 
calcaire  est  recouvert  d'un  grès  jaune  rougeâtre  à  grain  inégal  et  à 
galets,  intimement  lié  à  des  argiles  et  à  un  calcaire  jaunâtre  du  système 
crétacé  inférieur  (à  Belemnites  /(dus,  Ammonites  Astierianus  d'Orb.. 
Ostrea  Couloni,  Ancyloceras  Duvalii  Crioceras  sp.).  Le  calcaire  gris 
sous-jacent  est  fortement  spathisé  et  aussi  pauvre  en  fossiles  que  le 
calcaire  marmoréen  de  la  chaîne  principale.  Comme  il  est  directement 
recouvert  de  l'étage  néocomien  et  qu'il  repose  sur  le  conglomérat  et 
les  marnes  stratifiées  qui  s'élèvent  à  une  hauteur  considérable  de  la 
chaîne  principale  (Ouzenbach,  Pamboukkaïa  etc.),  il  se  rapporte  le 
plus  naturellement  à  l'horizon  supérieur  du  jurassique.  Les  premiers 
explorateurs  Dubois,  Huot,  plus  tard  Er.  Favre,  avaient  déjà 
signalé  des  calcaires  particuliers  à  Xerinea  et  Diceras;  après  1886. 
grâce  aux  travaux  de  Wlad.  Sokolow  dans  les  environs  de  Théo- 
dosia,  l'existence  de  l'étage  titonien  a  été  clairement  démontrée.  Le 
calcaire  de  Kokkoulouz  (et  d'Aïrgoul)  et  les  conglomérats  et  mar- 
nes sous-jacentes  doivent  être  considérés  comme  un  représentant  ori- 
ginel du  titonien. 

Au-dessus  du  village  Yanjou  le  néocomien  atteint  en  Crimée  sa 
plus  grande  hauteur,  c'est-à-dire  environ  700  mètres  au-dessus  du  ni- 
veau de  la  mer.  Dès  lors  le  néocomien  s'abaisse  graduellement,  avec 
un  plongement  d'environ  12°  vers  le  NW,  vers  la  rivière  Belbek  en 
traversant  les  villages  Karlou  et  Otartchik.  Son  niveau  s'abaisse  dans 
la  même  proportion  sur  la  rive  droite  de  la  rivière,  où  il  traverse  la 
chaussée  à  la  11-me  verste  de  Kokkoz  en  se  recouvrant  de  marne 
crétacée. 


XXXIII  17 

Cette  marne  faible,  légèrement  bleuâtre,  alternant  avec  des  roebes 
plus  dures  et  plus  calcarifères,  forme  des  éboulements  blancs  presque 
dépourvus  de  végétation.  Elle  contient  du  silex.  Plus  haut  la  marne 
passe  en  un  calcaire  crayeux  qui  constitue  de  beaux  rochers  d'un  blanc 
jaunâtre  au-dessus  des  villages  Albat  et  Koutchouk-Suiren.  L'ensemble 
des  assises  de  marne  et  de  calcaire  est  d'une  puissance  d'environ  400 
mètres,  le  calcaire  en  occupant  V8  e*  même  jusqu'à  aA.  On  rencontre 
dans  le  calcaire  Bdemnitaïïa  mucronata,  Crcmia,  Inoceramus  Crispii. 
Ostrea  vesicularis,  avec  coraux  et  bryozoaires.  La  partie  supérieure 
du  calcaire  crétacé  forme  la  crête  et  les  points  les  plus  élevés  de  la 
seconde  chaîne  de  montagnes  atteignant  de  550  à  600  m.  au-des- 
sus du  niveau  de  la  mer.  La  crête  crétacée  s'étend  presque  sans  inter- 
ruption d'Inkerman  à  l'ouest,  jusqu'au  mont  Aguermych,  près  de  Stary- 
Krym,  à  l'est.  Presque  partout  en  Crimée  les  escarpements  crétacés 
sont  percés  de  nombreuses  cryptes  (cavernes  artificielles),  anciennes 
habitations  d'après  l'opinion  générale,  catacombes  d'après  quelques 
archéologues.  Dans  la  gorge  de  la  rivière  Belbek  on  n'en  voit  que  peu 
et  seulement  dans  la  paroi  sud.  A  gauche  de  la  rivière  se  trouve  le 
petit  village  Tach-basty,  dominé  par  un  rocher  élevé  ou  se  dresse  une 
vieille  tour  qui  faisait  partie  des  fortifications  construites  par  Justi- 
nien  pour  défendre  l'accès  de  la  Crimée  montagneuse  du  côté  nord. 

A  l'extrémité  nord-occidentale  de  la  gorge  est  situé  le  village 
Biouk-Suiren.  Près  de  là  la  limite  supérieure  du  calcaire  civtacé  s'abaisse 
jusqu'au  niveau  de  la  rivière  (115 — 120  m.  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer).  La  craie  y  supporte  une  marne  argileuse  nummulitique  grise 
formant  une  cavité  à  l'est  de  Biouk-Suiren  et  passant  plus  haut  à  un 
calcaire  nummulitique.  En  dehors  de  quelques  espèces  de  nummulites 
on  y  trouve  Orbitolites  Fartisii  d'Arch.,  Spondylus  striatus,  Ostrea 
gigantea,  Turitella  imbricataria  Voluta,  Mitra.  Du  côté  droit  de  la 
Belbek  l'étage  nummulitique  est  fortement  érodé,  mais  aux  lignes  du 
partage  des  eaux  il  atteint  souvent  une  puissance  de  80  à  100  mètres. 
Le  bord  du  calcaire  nummulitique  s'éloigne  ordinairement  de  la  crête 
crétacée  vers  le  NW  à  une  distance  de  2 — 3  verstes  et.  rarement,  de 
quelques  centaines  de  mètres:  il  y  a  cependant  des  endroits  où  sa 
limite  coïncide  avec  la  limite  de  la  craie,  par  exemple  dans  la  gorge 
d'Alma:  encore  plus  loin  à  l'est,  près  de  Simféropol,  l'étage  num- 
mulitique refoule  pour  ainsi  dire  les  assises  crétacées  supérieure  et 
moyenne,  en  reposant  immédiatement  sur   le    conglomérat   néocomien. 

A  une  verste  environ  au-delà  de  Biouk-Suiren  la  chaussée  quitte  sa 
direction  nord-occidentale  pour  tourner  vers  le  nord  en  s'éloignant  de  la 
rivière  Belbek  vers  le  côté  droit  et  en  gravissant  la  pente  occidentale  peu 
inclinée  du  calcaire  nummulitique.  Cette  pente  se  recouvre  insensible- 
ment d'une  couche  de  plus  en  plus  épaisse  de  marne  blanche  souvent 
très  argileuse  de  l'étage  méditerranéen  à  Spaniodon  Barbotii.  La 
marne  constitue  une  large  vallée  longitudinale  (à  100  m.  environ  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer)  séparant  la  seconde  chaîne  de  monta- 
unes  de  la  troisième  qui  s'élève  ici  jusqu'à  300  ni.  au-dessus  de  la  mer. 


18  XXXIII 

La  partie  supérieure  et  rocheuse  de  la  vallée  est  formée  de  calcaire 
sannatique  à  Mactra  podolica  qu'on  voit  recouvert,  dans  la  partie  la 
plus  élevée  d'une  couche  d'épaisseur  inégale  d'argiles  rouges  à  galets 
et  cailloux,  probablement  un  reste  du  pliocène  récent  érodé.  La  marne 
méditerranéenne,  coupée  par  la  voie  ferrée  et  la  chaussée  de  Bakh- 
tchissaraï avait  été  considérée  par  Huot  comme  marne  crétacée,  opi- 
nion qui  a  beaucoup  nui  à  sa  carte  géologique.  Cette  roche,  ressem- 
blant à  la  craie  par  sa  blancheur  et  sa  friabilité,  ne  semble  être  de 
la  marne  qu'à  la  surface  du  sol,  tandis  que  dans  la  profondeur  c'est 
une  argile  schisteuse  compacte  de  couleur  foncée;  sous  cet  aspect  et 
lieu  altérée,  elle  se  montre  aux  alentours  de  la  rivière  Aima  et  près 
de  Simféropol  où  un  forage  en  a  traversé  plus  de  200  mètres. 

La  chaussée  traverse  deux  fois  la  voie  ferrée;  puis  se  dirigeant 
au  NW  et  franchissant  par  un  pont  la  vallée  occupée  par  des  jardins 
de  la  rivière  Katclia,  elle  entre  par  l'ancien  faubourg  Azis  dans  la 
ville  de  Bakhtchissaraï. 


III.  Bakhtchissaraï  —  Sébastopol. 

Bakhtchissaraï  (44°65'  lat.  nord,  8°33'  long,  est,  méridien  de  Poul- 
kowo),  jusqu'en  1783  chef-lieu  des  khans  de  Crimée,  conserve  jusqu'ici 
son  caractère  oriental  tartare;  des  14500  habitants,  deux  mille  tout  au 
plus  sont  chrétiens  et  quelques  centaines  karaïmes  ou  juifs.  Dans  la 
ville  il  y  a  beaucoup  de  mosquées,  de  fontaines  et  de  boutiques:  ces 
dernières  sont  disposées  sur  une  ligne  presque  continue  des  deux  côtés 
d'une  longue  rue  étroite  mal  pavée,  appelée  Bue  du  Bazar.  C'est  la 
seule  rue  de  la  ville;  les  autres  ne  sont  (pie  des  ruelles  irrégulières  ou 
même  de  simples  passages.  Dans  la  Bue  du  Bazar  il  y  a  un  hôtel  mi- 
européen  et  beaucoup  de  „cafés"  tartares  (auberges).  Cette  rue  est  or- 
dinairement très  animée:  là  on  forge,  on  coud,  on  cuisine  et  on  vend 
toutes  sortes  d'objets.  Dans  les  boutiques  on  trouve  un  grand  choix 
d'articles  tartares:  les  voyageurs  y  achètent  des  tchadry  (voiles)  brodés 
d'or,  des  pantoufles,  des  sacoches,  des  ceintures  etc.  Toutefois  la  cu- 
riosité principale  de  la  ville  qui  mérite  surtout  l'attention  des  voya- 
geurs, c'est  le  palais  du  khan  avec  ses  jardins  et  ses  mausolées.  Quoi- 
que ce  ne  soit  plus  là  le  palais  historique  qui  a  beaucoup  souffert  d'un 
incendie  au  siècle  dernier,  on  l'a  autant  que  possible  restauré  et  on  le 
conserve  avec  soin. 

La  ville  de  Bakhtchissaraï  est  située  dans  un  profond  défilé  qui 
s'étend  sur  une  distance  d'environ  5  verstes  de  l'orient  à  l'occident, 
Dans  la  même  direction  coule  au  fond  du  défilé  un  ruisseau  très  boueux, 
le  Tchouriouk-sou  qui  sert  d'égout  à  la  ville.  La  ville  a  sa  plus  grande 
largeur  dans  sa  moitié  occidentale,  où  se  réunissent  les  trois  embran- 
chements de  la  gorge,  sans  dépasser  cependant  la  largeur  d'une  verste. 
A  l'extrémité  orientale  vient  immédiatement  un  faubourg  de  tziganes, 
Salatchik;  plus  loin  s'ouvre  une  étroite  vallée  où  l'on  aperçoit,  creusée 


XXXIII  19 

-dans  le  rocher,  une  vieille  église,  attachée  au  monastère  Ouspensky 
(de  l'Assomption).  En  face  de  cette  église,  sur  un  rocher  inaccessible 
s'élevant  à  plus  de  100  mètres  au-dessus  de  la  vallée  et  à  400  mètres 
environ  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  se  trouvent  les  ruines  origi- 
nales de  l'ancienne  forteresse.  De  nombreuses  cryptes  s'aperçoivent  par- 
tout dans  les  pentes.  Le  rocher  est  un  calcaire  crétacé  plongeant  ici 
presque  vers  l'ouest  et  remplacé  dans  la  ville  par  un  calcaire  num- 
mulitique. 

En  partant  de  Bakhtchissaraï,  par  Karalèze  et  Choulu,  pour  Sé- 
bastopol,  il  faut  d'abord  rebrousser  chemin  vers  le  faubourg  Azis  et 
la  rivière  Katclia  jusqu'à  Biouk-Suiren  et,  à  la  3-me  verste  de  la  ville, 
tourner  à  droite  en  traversant  la  rivière  Belbek  près  du  village  Ka- 
barta.  De  là  la  route  va  pendant  8  verstes  dans  la  direction  du  sud 
en  s'élevant  doucement  sur  le  calcaire  crétacé.  A  gauche,  sur  le  flanc 
crétacé,  s'élèvent  des  collines  nummulitiques  et  des  rochers  échappés 
à  l'érosion,  d'abord  le  Trapan-tépé  (260  m.),  à  deux  verstes  de  là  le 
Ouzoun-tarla  (environ  300  m.):  à  droite  du  chemin  les  rochers  num- 
mulitiques s'étendent  sans  interruption  jusqu'au  delà  du  hameau  Ka- 
ralézy  (Grand-Karalèze  et  plus  loin  Karalèze-Supérieur)  atteignant  en 
cet  endroit  jusqu'à  350  mètres  de  hauteur.  Ici  le  bord  de  l'étage  num- 
mulitique  tourne  vers  l'ouest  et  l'étroite  gorge  se  termine  des  deux 
côtés  par  des  roches  de  calcaire  crétacé.  Devant  les  yeux  apparaît  le 
grandiose  Mangoup-Kalé  (ou  simplement  Mangoup)  entouré  de  tous 
les  côtés  de  profonds  ravins  et  formant  comme  une  île  rocheuse.  A 
l'angle  NAY  de  sa  base,  à  la  20-me  verste  de  Bakhtchissaraï,  se  trouve 
une  source,  entourée  d'une  margelle,  dite  „fontaine",  près  de  laquelle 
le  chemin  dévie  vers  le  village  Khodja-sala.  Un  sentier  raide  conduit 
du  village  au  Mangoup,  mais  l'ascension  en  est  très  difficile.  Le  meil- 
leur chemin  à  prendre  est  à  l'ouest,  par  l'ancienne  avenue  de  la  for- 
teresse, mais  il  n'est  également  praticable  qu'à  pied  ou  à  cheval. 

Le  plateau  supérieur  du  Mangoup  occupe  à  peu  près  une  demi- 
verste  carrée;  son  point  culminant  est  à  580  m.  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer  et  à  environ  280  m.  au-dessus  de  la  vallée  qui  y  est  con- 
tigue  du  côté  du  sud.  Au-dessus  du  bord  rocheux  de  ce  plateau,  à 
50 — 60  mètres  plus  bas  que  le  point  culminant,  sort  une  source  con- 
stante de  bonne  eau,  à  la  température,  en  juillet,  de  -4-  9,7°  C,  four- 
nissant journalièrement  1200  seaux  (14400  litres).  Dans  la  pente  escar- 
pée latérale  du  Mangoup  il  y  a  beaucoup  de  cryptes  dont  quelques- 
unes  renferment  des  ossements  humains.  Dans  les  décombres  de  la  sur- 
face du  plateau  les  pluies  mettent  souvent  à  jour  d'anciennes  monnaies. 
L'origine  et  l'histoire  de  la  forteresse  du  Mangoup  sont  restées  très 
obscures,  quoique  cette  montagne  ait  joué  un  grand  rôle  dans  les  sort 
de  la  Crimée.  Lors  de  l'invasion  tartare  c'est  là  seulement  que  les 
Goths  se  maintinrent  assez  longtemps.  A  l'extrémité  orientale  du  Man- 
goup  se  sont  conservées  jusqu'à  nos  jours  les  ruines  du  castel  et  les 
murs  de  la  lorteresse.  Aujourd'hui  le  Mangoup  est  inhabité.  Les  der- 
niers habitants  (karaïmes-nomades)  vus  par  Pallas,  ont  émigré  en  1800. 

2* 


20  XXXIII 

Une  bonne  route  carrossable  continue  depuis  la  fontaine  dont  nous 
avons  parlé  plus  haut  vers  le  sud,  sur  une  distance  de  trois  verstes, 
dans  la  profonde  gorge  Ouraous  qui  longe  le  Mangoup  à  l'ouest.  Après 
avoir  contourné  l'angle  droit  des  rochers  de  craie  (El-bouroun,  522  im 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer),  elle  tourne  brusquement  vers  l'ouest 
et  descend  peu  à  peu,  sur  une  marne  crétacée  couverte  de  buissons, 
au  village  Choulu.  Choulu  est  situé  dans  une  vallée  étroite  (180  à  190  m. 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer)  allant  de  l'E  à  l'W.  A  l'ouest  du  vil- 
lage s'étend  dans  la  vallée  un  beau  verger  de  vieux  noyers  (Juglans 
regia\  plantés,  à  ce  que  l'on  croit,  au  siècle  dernier  par  le  célèbre  na- 
turaliste Pallas,  à  qui  appartenait  cette  propriété.  Le  chemin  suit  le 
côté  droit  de  la  vallée  à  la  base  d'une  marne  crétacée  blanche,  tandis 
que  la  pente  gauche,  couverte  d'un  taillis,  se  distingue  par  la  couleur 
rouge  jaunâtre  des  grès  néocomiens.  Derrière  le  verger  le  néocomien 
apparaît  aussi  sur  le  côté  droit  de  la  vallée,  à  proximité  du  chemin. 
Sous  le  néocomien  affleure  un  calcaire  grès  dur,  analogue  à  celui  que 
nous  avons  vu  sous  le  néocomien  à  Kokkoulouz,  Yanjou  et  Aïrgoul,  qui, 
comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  doit  être  attribué  au  titonien.  Ce 
calcaire  offre  ici  les  traces  d'un  fort  dérangement:  d'énormes  rocs,  dé- 
tachés de  la  masse  principale,  se  montrent  inclinés  dans  diverses  di- 
rections; ils  ont  tous  un  aspect  lavé  et  poli  et  sont  entremêlés  des 
grès  néocomien  superposés  qui  passent  souvent  à  un  calcaire  jaunâtre.  A 
droite  de  la  route,  sur  le  calcaire  gris,  s'élève  à  une  hauteur  de  quel- 
ques mètres  un  rocher  original,  brèche  cimentée  par  un  tuf  calcaire 
bordant  par  couches  une  caverne  triangulaire.  La  polissure  du  calcaire 
gris  est  surtout  frappante  au  sud  de  la  route  principale  de  Tchorgoun, 
sur  un  espace  de  plusieurs  verstes  carrées  qui  se  trouve  sur  le  chemin 
des  villages  Koutchki,  Oupou,  Alsou;  il  fait  l'impression  d'un  calcaire 
qui  avait  été  lavé  longtemps  par  les  ondes  ou  frotté  par  les  glaces. 
Parfois  le  grès  néocomien  se  montre  intimement  cimenté  à  la  surface 
poli  du  calcaire.  Ces  traits  mentionnés  pourraient  au  reste  être  expliqués 
par  le  glissement  de  lourdes  masses  du  grès  néocomien  assez  friable, 
habituellement  aquifère,  sous  la  pression  d'en  haut  d'une  énorme  assise 
de  craie  non  encore  érodée.  Que  la  craie  ait  pris  part  à  ces  mouve- 
ments, cela  résulte  du  glissement  des  collines  considérables  dans  les 
environs  des  villages  Koutchki  et  Tchorgoun  (du  côté  opposé  auplon- 
gement  des  couches)  au-dessous  du  néocomien  et  même  plus  bas  que 
le  calcaire  poli  qui  le  supporte.  Les  énormes  dislocations  chaotiques 
dans  cette  région  semblent  être  en  rapport  avec  le  creusement 
de  la  gorge  sauvage  de  la  rivière  Tchornaïa  entre  les  villages 
liiouk-Mouskomia  et  Tchorgoun.  Les  relations  anormales  du  calcaire 
titonien,  du  néocomien  et  de  la  marne  crétacée,  s'observent  aussi  sur 
notre  route  au  moment  où  elle  entre,  à  une  demi-verste  de  la  caverne 
à  brèche,  dans  la  large  vallée  „Flawous":  à  droite  on  y  voit  sur  40 
mètres  du  calcaire  gris,  40  mètres  du  néocomien,  et,  à  côté,  vers  l'ouest, 
la  marne  crétacée  descendant  jusqu'à  la  base  de  la  pente;  à  gauche 
de  la  vallée  on  aperçoit  au  même  niveau  le  néocomien  du  mont  Kara-baïr. 


XXXIII  21 

De  Flawous  la  route  se  continue  sur  4  verstes  vers  le  SW  par  la 
marne  crétacée,  jusqu'au  village  Werklmi-Tchorgoun  (Nijni-Tchorgoun 
est  situé  à  une  verste  de  là  vers  le  sud-est);  au-delà  du  village  elle 
fait  un  brusque  coude  à  droite,  à  travers  une  faible  dépression  (4<i 
mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer)  où  affleurent  des  couches  sa- 
bleuses néocomiennes  brunes  ou  grises.  Le  néocomien  s'appuie,  ici 
aussi,  à  un  rocher  de  calcaire  gris  (invisible  du  chemin),  au  sud  du- 
quel coule  la  petite  rivière  ïchornaïa.  Ce  calcaire,  caché  sous  des 
éboulis  rouges,  forme  la  pente  abrupte  boisée  du  mont  Dermen-baïr 
(environ  200  m.)  sur  le  sommet  duquel  se  trouve  le  monument  italien. 
De  la  dépression  de  Tchorgoun  s'ouvre  vers  le  NW  une  vaste  vue  sur 
le  cours  inférieur  de  la  Tchornaïa,  appelé  Vallée  d'Inkerman,  connue 
par  la  bataille  sanglante  du  mois  d'octobre  1854.  A  gauche  s'abaisse 
une  vaste  pente,  bornée  au  sud-ouest  par  une  arête  peu  élevée  que 
traverse  la  route  de  Yalta:  au  sud-est  cette  pente  s'adosse  au  Dermen- 
baïr,  au  nord-ouest  au  Sapouu-'gora.  La  partie  inférieure  seule  est 
occupée  par  de  basses  collines  de  marne  crétacée,  appelées  Hauteurs 
de  Fédioukhine.  Le  reste  de  l'espace  est  occupé,  sous  la  couverture  du 
sol  de  la  surface,  par  un  grès  néocomien  calcarifère  qui  n'a  pas  ici 
sa  couleur  habituelle  jaune  raugeâtre.  Dans  la  partie  supérieure  de 
la  pente,  à  60 — 100  m.  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  apparaissent 
en  plusieurs  points  les  roches  [cristallines,  surtout  du  granité.  Les 
affleurements  des  roches  cristallines  out  peu  d'étendue  et  ne  se  pré- 
sentent que  sous  forme  de  petits  fragments,  rarement  de  blocs. 

A  l'est  de  la  colline  néocomienne  traversée  par  la  route  (120  m.), 
à  une  distance  dénviron  3/4  de  verste,  on  voit  dans  une  des  tranchées 
de  l'ancien  camp  sardinien  le  contact  de  la  roche  éruptive  avec  les 
conglomérats  (jurassiques)  et  le  grès.  La  position  de  ces  roches  au- 
dessus  du  conglomérat  et  au-dessous  du  néocomien  indique  qu'elle^ 
sont  du  même  âge  que  toutes  les  autres  roches  éruptives  développées 
en  Crimée.  Les  nombreuses  variétés  des  roches  qu'on  trouve  en  cet 
endroit  appartiennent  par  le  type  chimique  de  leur  magme  à  une  même 
série  granito-dioritique  (anal.  5  et  6).  Presque  tout  l'espace  étant  cou- 
vert de  buissons,  il  est  assez  difficile  de  remarquer  les  divers  affleure- 
ments, même  clans  les  tranchées.  A  la  13-me  verste,  au  nord  de  la 
chaussée,  apparaissent  au  jour  de  véritables  granitites  à  biotite  (granités 
de  Michel  Lévy)  à  gros  grain,  d'un  gris  clair  et  rougeâtre,  com- 
posées d'orthose  perthitique  régulièrement  réuni  au  quartz  granitique 
(pegmatite  graphique),  d'une  petite  quantité  de  plagioclase  et  de  bio- 
tite brune.  Outre  la  granitite  qui  apparaît  en  quantité  relativement 
restreinte,  on  y  trouve  du  granité  à  amphibole,  du  porphyre  granitique 
(microgranulite),  du  granité  à  augite,  de  la  diorite  quartzifère  à  mica 
et  pyroxène,  toutes  ces  roches  étant  riches  en  quartz.  La  microstruc- 
ture ne  révèle  aucun  indice  de  dynamo-métamorphisme. — Plus  loin,  à 
la  14-me  et  la  15-me  verste,  on  recontre  des  roches  nettement  porphy- 
riques,  notamment  du  porphyre  quartzifère  à  dihexaèdres  de  quartz 
arrondis  et  corrodés   typiques,  à  mica  ou  augite,  à  orthose  et  parfois 


22  .  XXXIII 

à  plagioclase.  La  structure  est  microgranitique  (microgranulitiques 
M.  L.). —  A  la  15-me  verste  il  y  a  développement  de  roches  en  tout 
identiques  avec  les  roches  sphérolitiques  près  de  l'Artek  et  au  Séragoz 
que  nous  avons  déjà  décrites.  Jaunâtres  et  rougeâtres  et  ressemblant 
beaucoup  au  porphyre  à  orthose  (analyses  12,  13,  14,  15)  elles  sont 
composées  d'anorthose  porpliyrique,  de  quartz  en  cristaux,  de  très 
rares  aiguillettes  d'aegirine,  parfois  d'un  peu  d'amphibole  sodique  verte 
et  de  mica  clair  verdàtre,  comme  éléments  de  première  consolida- 
tion; la  pâte  prédomiue  et  consiste  en  gros  sphérolithcs  fortement  po- 
larisant (quartz  +  feldspath)  de  structure  fibreuse  qui  enveloppent  par- 
fois les  cristaux  de  quartz,  mais  jamais  de  feldspath,  et  qui  sont  entre- 
mêlés d'une  petite  quantité  de  quartz.  Ces  sphérolithes  acquièrent 
souvent  une  structure  granophyrique  (micropégmatoïde,  à  étoilements 
M.  L.)  et  liassent  enfin  à  un  mélange  panidiomorphe  de  feldspath  et 
de  quartz  (poikilitic.  Williams).  Ces  formes  de  structure  offrent  tous 
les  moments  du  passage.  —  De  là  vers  le  nord,  à  une  verste  de  la 
rivière  Tchornaïa,  il  y  a  affleurement,  entre  le  mont  Gasfort  et  les 
hauteurs  de  Fédioukbine,  de  diorites  quartzifères  à  pyroxène,  accom- 
pagnés d'une  faible  quantité  de  biotite  et  de  micropegmatite  déjà 
décrite,  composée  de  quartz  et  d"orthose  (Kastel-Aïou-Dagh). 

A  l'ouest,  dans  le  Sapoun-gora,  le  grès  néocomien  disparaît  sous 
le  miocène,  mais  à  l'extrémité  nord  de  cette  montagne,  en  face  d'In- 
kerman,  un  calcaire  nummulitique,  crétacé  vers  le  bas,  vient  se  mon- 
trer du-dessous  le  miocène.  . 

A  partir  de  la  dépression  de  Tchorgoun  on  voit  s'étendre  sans 
interruption,  à  droite  de  la  rivière  Tchornaïa,  la  marne  crétacée 
s'abaissant  doucement  vers  Inkerman.  Le  néocomien  mis  à  nu  à  la 
dépression,  apparaît  encore  ça  et  là  dans  la  direction  NW  de  l'Arà- 
lakh-baïr,  pour  se  cacher  enfin  sous  les  éboulis.  La  différence  du 
niveau  du  néocomien  à  droite  et  à  gauche  de  la  rivière  dépasse  40  et 
même  50  mètres.  La  faille  à  laquelle  nous  avons  affaire  ici,  semble 
avoir  produit  les  marais  de  la  vallée  d'Inkerman:  le  grès  aquifère  du 
côté  'gauche  bute  ici  contre  des  coupes  d'autres  couches  moins  per- 
méables. Ce  n'est  que  dans  ces  dix  dernières  années  que  la  croissance 
graduelle  des  dépôts  d'alluvion,  amenés  dans  la  vallée  par  les  eaux  de 
pluie,  a  fait  reculer  le  marais  plus  près  de  l'embouchure  de  la  rivière. 
A  la  même  faille  empêchant  beau  de  s'écouler  du  grès,  doit  être 
attribué  le  résultat  favorable  de  la  recherche  de  l'eau,  nécessaire  aux 
besoins  de  Sébastopol,  entreprise  en  1896  par  l'ingénieur  A.  Conradi. 

Près  d'Inkerman  la  faille  semble  disparaître  (peut-être  se  termine- 
t-elle  en  coin);  du  moins  n'  y  voit-on  plus  de  désaccord  être  le  niveau 
du  calcaire  crétacé  formant  les  rochers  escarpés  à  droite,  près  de  la 
cénobie  d'Inkerman,  et  de  celui  du  côté  gauche,  près  de  la  station  du 
chemin  de  fer  Inkerman,  où  on  l'extrait  dans  d'énormes  carrières.  Ici 
comme  là,  le  calcaire  crétacé  est  recouvert  de  calcaire  nummulitique, 
facile  à  reconnaître  de  loin  par  la  teinte  bleuâtre  des  surfaces  ro- 
cheuses dominant  les  ruines  d'Inkerman  (au-dessus  de  la  cénobie,  à 


XXXIII  23 

50-60  m.  au-dessus  de  la  mer).  S'abaissant  vers  le  NW,  le  calcaire 
nummulitique  va  disparaître  sous  le  niveau  de  la  mer  derrière  l'em- 
bouchure de  la  Tchornaïa,  quelque  peu  à  l'ouest  du  Nijni-Maïak 
(phare  inférieur)  où  il  forme  la  base  de  la  pente.  Le  calcaire  sup- 
porte environ  55  mètres  de  marne  blanche  (de  l'étage  méditerranéen); 
très  susceptible  de  s'ébouler,  supportant  à  son  tour  jusqu'à  30  mètres 
de  calcaire  sarmatique.  A  gauche  de  la  Grande-baie  (rade)  le  calcaire 
îmmmulitique,  plongeant  à  6 — 7°  vers  N30°W,  disparaît  sous  le  niveau 
de  la  mer  près  du  ravin  Troïtskaïa,  point,  appelé  Khoutor  JV«  42  par 
les  militaires.  Ceci  étant  en  désaccord  avec  la  ligne  d'orientation,  il 
y  a  lieu  de  supposer  une  cassure  des  couches  et  une  faille  se  dirigeant 
le  long  de  la  Grande-baie  avec  un  affaissement  de  la  lèvre  nord  d'au 
moins  60—70  mètres.  Il  mérite  d'être  mentionné  qu'ici  le  déplacement 
est  inverse  à  celui  du  néocomien  sur  la  rivière  Tchornaïa  près  des 
hauteurs  Fédioukhine. 

Le  bord  nord  de  la  Grande-baie  qui  présente  de  meilleurs  affleu- 
rements que  celui  du  sud,  est  découpé  par  une  série  de  petits  golfes 
(débouchés  des  ravins)  correspondant  à  des  groupes  de  couches  fria- 
bles, facilement  attaquables  par  l*eau.  Le  premier  de  ces  petits  golfes 
à  l'ouest  du  phare  s'appelle  Soukbarnaïa;  ensuite  vient  Golandia,  et  à 
l'extrémité,  Séwernaïa. 

Dans  le  ravin  Soukbarnaïa  et  plus  loin,  vers  la  petite  baie  de  Go- 
landia, au  bas  de  l'escarpement  littoral,  on  voit  à  découvert  une  marne 
de  l'étage  méditerranéen  avec  plongement  d'environ  4°  vers  le  XW. 
On  y  trouve  Spaniodon  Barbotii,  Pentacrinus  Inkermancnsis  et 
écailles  de  poissons.  Un  horizon  de  la  partie  supérieure  de  la  marne 
abonde  en  individus  des  espèces  Hélix,  Planorbis,  Cyclostoma. 

A  mesure  que  l'on  s'éloigne  vers  l'ouest,  l'angle  du  plongement 
diminue,  bien  que  d'une  manière  inégale.  Entre  les  golfes  Golandia 
et  Séwernaïa  domine  le  calcaire  sarmatique  contenant  souvent  du  sable 
et  des  cailloux  et  interstratifié  d'argiles  également  plus  ou  moins 
sableuses.  On  y  trouve  en  profusion:  Mactra  podolica,  Tapes  gre- 
garia,  Erivillia  podolica,  Cardium  obsoletum,  Cardium  pJicatum, 
Trochus  podolicus  etc.  Encore  plus  loin  vers  l'est,  depuis  le  golfe 
Séwernaïa  jusqu'au!  rempart  Konstantinovsky,  il  y  a  prédominance 
nette  d'argiles,  à  la  surface  rouges,  marneuses,  renfermant  des  concré- 
tions calcaires,  dans  les  profondeurs  souvent  grises  et  gypsifères.  A 
l'ouest  de  Golandia  la  plupart  des  puits  fournissent  une  eau  salée. 

(Les  dépôts  pliocènes  caractéristiques  à  Dreissenia  ne  peuvent 
être  observés  qu'à  10  verstes  de  là,  vers  le  nord,  sur  le  faîte  entre 
les  plaines  de  la  Belbek  et  de  la  Katcha). 

Sébastopol  (44° 37'  larg.  nord,  3°  10'  long,  est,  méridien  de  Poul- 
kowo),  port  militaire  et  commercial  et  résidence  d'un  préfet,  est  situé 
sur  les  mêmes  couches  sarmatiques  faiblement  inclinées  vers  NW  qui 
se  voient  à  découvert  au  bord  nord  de  la  Grande-baie  .rade).  Les 
meilleurs  hôtels  sont:  l'Hôtel  de  Kist,  le  Grand-Hôtel,  l'Hôtel 
de  Wetzel:  l'Hôtel  duXord  et  l'hôtel  Belle-vue  sont  à  meilleur 


24  XXXIII 

marché.  La  ville  a  pour  promenades:  le  Boulevard  littoral  où  il 
y  a  un  restaurant  et  des  bains;  le  boulevard  des  enseignes  de  vaisseaux 
(Boulevard  mitchman)  avec  le  monument  de  Kazarsky;  le  Bou- 
levard historique  à  l'endroit  du  4-nie  bastion,  devenu  célèbre  à  la 
guerre  de  Crimée. 

Les  alentours  les  plus  visités  de  Sébastopol  sont:  Inkerman  avec 
les  restes  d'une  ancienne  fortification  et  une  église  creusée  dans  la 
roche;  Malakhow-kourgan  devenu  célèbre  par  la  défense  de  Séba- 
stopol en  1854 — 1855;  le  monastère  de  Chersonèse  près  duquel 
s'exécutent  les  fouilles  de  l'ancienne  Chersonèse  et  qui  possède  un 
musée  archéologique;"  le  monastère  de  St.  George  avec  son  bel 
escarpement  littoral  qui  laisse  voir  sous  Fassise  des  dépôts  tertiaires 
les  roches  éruptives  les  plus  récentes  et  diversement  colorées.  Sur  la 
route  menant  au  monastère  de  St.  Georges  se  trouvent  les  cimetières 
français  et  anglais. 

Les  affleurements  près  du  monastère  de  St.  Georges  commencent 
à  5  verstes  vers  le  NW  du  cap  Phiolente  au  niveau  de  la  mer;  s'élevant 
peu  à  peu  et  s'étendant  le  long  de  l'escarpement  littoral  jusqu'au  ravin 
Karanskaïa  à  Test  du  cap,  ils  atteignent  une  altitude  absolue  de  60 
mètres.  Les  roches  forment  de  grands  et  puissants  dykes  presque  ver- 
ticaux, perpendiculaires  au  contours  du  rivage  (fig.  2);  plusieurs  gran- 


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Fig.  2.  Le  cap  Phiolente. 

des  pierres  des  mêmes  roches  émergent  dans  la  mer,  au  golfe  près  du 
monastère.  Il  y  a  développement  de  trois  espèces  de  roches:  de  kéra- 
phyres  acides  clairs,  formant  la  masse  principale  et  occupant  tout 
l'espace  entre  le  cap  Phiolente  et  les  rochers  à  Test  du  monastère  de 
St.  Georges;  d'une  diorite  quartzifère  à  pyroxène  à  gros  grain  et  d'une 
mélaphyre  basique  affleurant  du  côté  oriental  de  la  baie  et  plus  loin,  à 
Test,  vers  le  ravin  Karanskaïa;   du   côté  de  la  mer  ces  roches-ci  sont 


XXXIII 


25 


v,.. 

TÊm 

: 

^pik^;    (mai 


26  XXXIII 

peu  accessibles:  on  ne  peut  y  arriver  que  dans  la  partie  supérieure  de 
l'escarpement.  A  l'ouest  du  cap  Phiolente  un  dyke  des  premières  roches 
d'un  accès  difficile  s'avance  loin  dans  la  mer  formant  une  sorte  de 
porte  naturelle  (fig.  3).  Les  affleurements  les  plus  accessibles  se  trou- 
vent au-dessous  du  monastère  de  St.  Georges.  La  cassure  fraîche  des 
roches,  jaunâtre,  verdâtre,  gris  clair  ou  brune,  est  cryptocristalline 
avec  petits  cristaux  de  feldspath  porphyrique.  Il  y  a  aussi  des  roches 
tout  à  fait  blanches  avec  très  petits  cristaux  de  pyrite.  Les  roches 
sont  riches  en  Si02  (jusqu'à  74°  „)  et  Na20  (analyses  16,  17,  18,  19). 
Le  feldspath  porphyrique,  différent  dans  les  divers  types,  offre  l'an- 
désine,  l'oligoclase,  et  même  la  labradorite,  le  plus  souvent  l'anorthose; 
la  pâte  à  grain  très  fin  (au  microscope)  consiste  en  plaques  de  feld- 
spath (albite  on  orthose  sodique?),  en  cristaux  de  quartz  idiomorphes 
(le  quartz  porphyrique  de  première  consolidation  fait  entièrement  dé- 
faut), en  de  rares  microlites  de  pyrovène.  La  structure  est  pilotaxiti- 
que,  fluidale,  granophyrique,  sphérolitique,  microgranitique  (Ro  s  en- 
bus  ch.  Microlitique  et  microgranulitique  Michel  Lévy).  La  pyrite 
est  assez  répandue,  l'apatite  se  rencontre  quelquefois,  la  magnetite 
manque  partout.  La  diorite  quartzifère  à  pyroxène,  du  même  type 
qu'ailleurs,  est  évidemment  plus  âgée  que  les  kératophyres  et  la  mé- 
laphyre  qui  est  très  désagrégée.  A  l'est,  vers  le  cap  Phiolente,  il  y  a 
entre  les  dykes  kératophyriques  des  tufs  verts  très  décomposés,  avec 
forte  teneur  en  calcite  et  des  inclusions  d'agrégats  radiaux  sphéro- 
lithiques  de  pistacite.  Les  roches  acides  de  cette  localité  sont  proba- 
blement plus  récentes  que  les  autres  roches  éruptives  de  la  Crimée, 
mais  elles  appartiennent  à  la  même  époque  géologique.  Le  plus  proba- 
blement ces  roches  éruptives  ne  présentent,  à  l'instar  de  celles  du  Kara- 
Dag,  qu'un  faciès  périphérique  du  massif  cristallin  de  Tauride. 
Appendice.  Analyse  de  quelques-unes  des  roches  typiques  *). 

1)  Diorite  quartzifère  à  pyroxème  du  Tchamny-Rouroun.  Roche 

à  gros  grain. 

2)  Roche  à  gros  grain  du  pied  du  Biouk-Ouraga. 

3)  Aïou-Dagh,  texture  à  gros  grain. 

4)  Kourtzy  près  de  Simféropol,  porphyrite  quartzifère. 

5)  Diorite  quartzifère  à  pyroxène  à  gros  grain  qu'on  trouve  au 

nord  de  Kamary  près  de  Balaklava, 

6)  Granitite  à  biotite,  à  gros  grain,  provenant  du  même  lieu. 

7)  Porphyrite  quartzifère;  Castel  près  d'Alouchta, 

8)  Porphyrite  quartzifère  (kératophyre).  Cap  derrière  le  Kou- 

tchouk-Ouzen  à  l'est  d'Alouchta. 

9)  Roche  du  Charkha  (kératophyre  microgranulitique). 

10)  Roche  du  cap  Parténit  (kératophyre  microgranulitique). 

11)  Roche  d'Aï-Danil. 


')  Analyses  faites  par  A.  Lagorio  dans  le  laboratoire  du  Cabinet 
minéralogique  de  l'université  de  Varsovie. 


XXXIII 


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28  XXXITT 

12)  Eocbe  à  structure  sphérolito-porphyrique  (taurite).  Au  nord 

de  Kamary. 

13)  Roche  à  structure  granophyro-porphyrique   (micropegmatite 

à  étoilements)  passant  en  poikilitique   (Williams).   (Tau- 
rite).  Séragoz  près  de  POuraga. 

14)  Feldspath  (anorthose).  Au  nord  de  Kamary. 

15)  Pâte  sphérolithique  isolée  de  12. 

16)  Kératophyre.   Monastère  de   St-Georges.   Roche  d'un  blanc 

verdâtre. 

17)  Kératophyre.  Monastère  de  St-Georges.  Roche  d'un  gris  ver- 

dâtre. 

18)  Kératophyre.  Monastère  de   St-Georges.   Roche   de  couleur 

brunâtre. 

19)  Kératophyre.  Monastère  de  St-Georges.  Roche  blanche. 

20)  Mélaphyre  (Navittypus)  de  Kobosa  sur  la  rivière  Aima. 

21)  Mélaphyre.  Rivière  Bodrak. 

22)  Mélaphyre  pi\s  de  Karagatch,  entre  les  rivières  Bodrak  et 

Aima. 
Mélaphyre   près    de    Koktéhél    (voir    l'itinéraire    à    travers  le 
Kara-Dagh). 


XXXIV 

KURZE  UEBERSICHT 
der  Géologie  der  llmgebung 


von 


ST.    PETERSBURG, 

mit  Karte 


VON 

F.    SCHMIDT. 


In  der  Umgebung  von  St.  Petersburg  haben  wir  im  Wesentlicben 
zwei  Gebiete  zu  unterscbeiden,  das  silurisch-câmbriscbe  Gebiet  im  Sû- 
den  der  Stadt,  das  durch  eine  deutliche  Terrasse,  die  Fortsetzung  des 
Estlàndischen  Glints,  im  Norden  begrenzt  wird  und  das  Gebiet  der 
Quartâr'-Bildungen  zu  beiden  Seiten  des  Newathals  und  am  Ost-Ende 
des  finnischen  Meerbusens,  in  welchem  die  machtigen  glacialen  Bil- 
dungen  des  Bloeklehms,  die  spiiteren  Uferwalle  und  die  Absatze  des 
Newathals  allein  zur  Geltung  kommen.  Die  alten  Grundmoranen  be- 
decken  allerdings  aucb  das  silurische  Gebiet,  aber  nirgens  in  solcher 
Màchtigkeit,  dass  man  nicht  das  silurische  Terrain  darunter  erkennen 
konnte,  wâhrend  das  Quartargebiet  im  N  auf  allen  Karten  als  solches 
dargestellt  wird,  da  die  tiefer  liegenden  cambrischen  Bildungen  nir- 
gends  zum  Vorschein  kommen  und  nur  durch  tiefe  Bohrlôcher  aufge- 
schlossen  werden  konnten.  Ausser  Quartàrlageni  und  der  silurisch- 
cambrischen  Terrasse  tritt  ûber  letzterer  schon  in  geringer  Entfer- 
nung  von  St.  Petersburg  nach  Suden  ungleichfôrmig  die  Silurbildungen 
bedeckend  die  grosse  devonische  Transgression  zur  Erscheinung,  die 
den  gânzen  sudlichen  Theil  der  Gouvernements  St.  Petersburg  ein- 
nimmt  und  westlich  nach  Livland,  ostlich  zum  Onega-See  liin  sich 
verbreitet. 

1 


XXXIV 


Litteratur. 

A.  Palaeozoisclie  Bildungen 

1818.  Strangways  Geological  sketch  of  the  environs  of St.  Pe- 
tersburg  in  Transactions  of  the  Geological  Society  Vol.  5. 
Russisch  in  Tpy^H  nimepajioriiHecKaro  ooinecTBa   1830. 

1825.  Eichwald,  geognostico-zoologicae  per  Ingriam  etc.  ob- 
servationes. 

1830.  Pander,  Beitrâge  zur  Geognosie  des  Russischen  Reichs. 

1844.  Graf  Keyserling,  Xotiz  tiher  den  alten  rothen  Sandstein 
an  der  Ischora.  Yerh.  der  minerai.  Gesellsch.  1844, 
pag.  25 — 30. 

1845.  Murchison,  Verneuil  and  Count  Keyserling,  The 
geology  of  Russia  in  Europe  and  the  Ural  mountains. 

1852.  KyTOpra,  reorHOCTiiqecKaa  Kapia.  G-neTep6yprcKoir  ry- 
ôepiiin  (Kutorga,  Geognostische  Karte  des  Gouvern. 
St.  Petersburg). 

1868.  IL  Boki,  l'eorHOCTH'îecKoe  onncame  HiiiKHecii.iypiîîcKOil  n 
jeBOucKon  CHCTeMH  C-IIeTep6yprcKoa  ryôepH.  MaTepia.iH 
jpa  reojioriu  Pocciu  (J.  Bock,  geognostische  Beschrei- 
bung  des  untersilurischen  und  devonischen  Systems  im 
Gouv.  St.  Petersburg,  mit  Karte). 

1881.  KyjpiiBD.eB'B  n  .Teôeji.eB'B,  reo^oniiecKoe  onncaHie 
OKpecTHOCTeu  EpacHaro  h  HapcKaro  ce.ua,  bï.  Tpyji,£i  C.-ne- 
TepôyprcKaro  o6ni,ecTBa  ecTecTBoncnHiaTe-iefi.  T.  12 
(Kudriawzew  und  Lebedew,  geologische  Beschreibung 
der  Umgebung  von  Krasnoe  und  Zarskoe  Sselo). 

1881.  F.  Schmidt,  Revision  der  Ostbaltischen  Silurischen  Tri- 
lobiten.  Lief.  I  (Phacopidae,  Chiruridae,  Encrinuridae). 
In  der  Einleitung  ist  eine  vollstàndige  Uebersicht  der 
ostbaltischen  silurischen  Schichten  gegeben.  Ebenso  auch  in: 

1882.  On  the  Silurian  (and  Cambrian)  strata  of  the  Baltic  Pro- 
vinces of  Russia,  as  compared  Avith  those  of  Scanclinavia 
and  the  British.  Isles.  Quarterly  Journ.  Geol  Soc, 
pag.  514 — 536  (Vith  a  niap.). 

B.  Quartare  Bildungen. 

1894.  DeGeer,  om  Kvartâre  nivâforàndringar  vid  finska  viken, 
in  Geol.  fôrening.  i  Stockholm  fôrhandl.  Bd.  16,  p.  639  ff. 

1896.  Berghell,  Bidrag  till  Kannedomen  om  sôdra  Finlands 
kvartara  niva  f oràndringar. 

Ausserdem  zahlreiche  Angaben  bei  Kutorga  (in  den  Protocollen 
der  Kais.  minerai.  Gesellsch),  Inostranzew,  in  l'homme  préhistorique 
sur  les  côtes  du   lac   Ladoga,  und   in   verschïedenen   Protocollen   der 


XXXIV  3 

G-eologischen    Abtheilung    der    St.    Petersburger    Naturtorschergesell- 
schaft  u.  a. 


Die  Palaeozoischen  BUdungen. 

Das  silurisch-cambrische  Gebiet  zeigt  genau  die  namlichen  Unterab- 
theilungen  wie  ich  sie  in  meinem  Fùbrer  durch  Estland  (XII  des  Fûhrers) 
angegeben  habe,  sie  reieben  aber  nicht  uber  den  silurisehen  Echinos- 
phaeritenkalk  (C,)  hinaus.  Wir  liaben  also  hier  eine  ganze  cambrische 
Reihenfolge,  den  blauen  Thon  mit  dem  ihm  unterlagernden  Sandstein, 
den  Yertreter  des  schwedischen  Fucoidensandsteins,  den  eigentlichen 
Obolen-  oder  Ungulitensandstein  und  den  Dictyonemaschiefer.  Das  si- 
lurische  System  beginnt  mit  dem  Grunsand  1 1\),  dann  folgt  der  Glau- 
conitkalk  (i?2),  die  untere  Linsenschicht  (B?i„),  der  eigentliche  Ortho- 
ceren-  oder  Vaginatenkalk  (BH)  und  encUieh  der  Echinosphaeritenkalk 
(C,).  Die  hoheren  Stufen  sind  in  der  nàheren  Umgebung  St.  Peters- 
burgs  nicht  entwi'ckelt,  Xur  sûdlich  von  Gostilizy  treffen  wir  auf  den 
Vertreter  des  estlândischen  Brandschiefers  (C2),  wâhrerid  westlich  von 
Gatsehina  an  der  baltisehen  Bahn  iiberall  schon  die  Kegelsche  Schicht 
(D.2)  ansteht.  Die  tiefste  zu  Tage  tretende  cambrische  Stufe  ist  der 
blaue  Thon,  der  iiberall  in  den  Flussthalern  am  Fuss  der  Terrasse 
zu  Tage  tritt.  Er  ist  fur  gewohnlich  undeutlich  geschichtet,  zerfallt 
trocken  in  paralellelepipedische  Stiicke  und  enthalt  an  zahlreichen 
Stellen  die  noch  rathselhaften  Platysoleniten,  kurze  gegliederte 
Rôhrchen,  die  wahrscheinlich  mit  Cystideen  zusammenhangen.  In  ei- 
nèr  tieferen  Stufe  desselben  hat  Pander  einen  deutlicher  geschichteten 
blâttrigen  Thon  nachgewiesen,  den  er  als  phytamorphischen  Thon 
bezeichnet,  da  die  einzelnen  Lagen  auf  ihrer  Oberflàche  blattartige 
nicht  deutlich  begrenzte  Gebilde  zeigen,  die  Eichwald  als  Lamina- 
rites  antiquissimus  beschrieben  hat.  Dr.  V,  Rohon,  der  die  Umge- 
bung St.  Petersburgs  seinerzeit  eifrig  durchforscht  hat,  fand  diesen 
Thon  auch  in  Bohrungen,  die  am  Fuss  der  Terrasse  angelegt  waren. 
In  der  Stadt  St.  Petersburg  ist  man  bei  Aidage  artesischer  Brunnen 
erst  nach  einigen  80  Fuss  auf  den  blauen  Thon  gekommen.  Vorber 
traf  man  machtige  Schichten  Blocklehm  und  oben  darùber  neuere 
Flussablagerungen.  Von  Bohrlochern  in  der  Stadt  sind  haupts*  chlich 
zwei  bekannt  geworden,  das  vom  Akademiker  G.  v.  H  el  m  ers  en  1865 
beschriebene  Bohrloch  im  Hof  der  Anstalt  zur  Herstebung  der  Staats- 
papiere,  in  welchem  man  in  einer  Tiefe  von  657  Fuss  nach  Durchboh- 
rung  eines  groben  Sandsteins  auf  Granit  stiess  und  das  neuere  Bohr- 
loch auf  dem  Terrain  der  Kalinkin-Brauerei,  bei  dessen  Anlage  man 
nicht  nur  wiederum  auf  den  Granit  stiess,  sondern  auch  ein  cylin- 
drisches  Stûck  desselben,  etwa  10  Fuss  lang  und  3  Zoll  dick  zu  Tuge 
gefôrdert  wurde,  das  gegenwartig  im  geologischen  JMuseum  der  St.  Pe- 
tersburger Universitiit  aufbewabrt  wird.  Der  Granit  entspricht  nach 
Aussage  der  finnischen  Geologen  etwa  den  Formen  desselben  im  ostli- 

1* 


4  XXXIV 

chen  Finland,  nach  dem  Ladoga-See   zu,   wie   von   vornherein  zu  er- 
warten  war. 

Zwar  ist  die  silurisch-cambrische  Terrasse  sùdlich  vom  finnischen 
Meerbusen  und  vom  Newathal  ùberall  deutlich  ausgebildet,  aber  ge- 
rade  in  dem  Gebiet  direkt  sùdlicb  von  St.  Petersburg  kônnen  wir  an 
der  Terrasse  selbst  kaum  irgendwo  die  Schichtenfolge  der  iibrigen 
Glieder  der  Glintformation  so  deutlicb  verfolgen  wie  am  estlândischen 
Glint  und  an  seiner  ôstlichen  Fortsetzung  nach  Ingermanland,  wie  etwa 
bei  Koporje  und  Gostilizy.  Auch  weiter  ôstlich  von  St.  Petersburg 
kaben  wir  wieder  den  regelmiissigen  Bau  der  Terrasse,  mit  fast  hori- 
zontal gelagerten  Schichten,  so  an  der  Tosna  von  Nikolskoje  aufwârts 
und  namentlich  an  der  Lawa  und  am  Wolchow.  In  der  Gegend  siid- 
lich  von  St.  Petersburg  selbst  treffen  wir  die  auf  dem  zu  Grande  lie- 
genden  blauen  Thon  auflagernden  Schichten  fast  nur  in  den  Fluss- 
thàlern,  wie  an  der  Popowka,  der  Koschelewka,  Humalasarowka,  der 
Pulkowka,  und  auch  hier  vielfach  verworfen  und  gefaltet,  oder  zu  be- 
sonderen  Hugeln  wie  den  sogenannten  Duderhofschen  Bergen  aufge- 
presst,  wo  wir  eine  weit  ùber  die  ùbrige  Gegend  hervortretende 
Schichtenauftreibung  constatiren  kônnen,  die  wie  die  vorgenannten 
Faltungen  walirscheinlich  auf  eine  gleitende  Bewegung  der  oberen 
lockeren  Kalk-,  Lehm-,  Schiefer-  und  Sandschichten  auf  dem  plasti- 
schen  unteren  Thon  zur  Zeit  des  Vordringens  des  nordischen  Inlan- 
deises  zurùckzufuhren  ist.  An  den  aufgetriebenen  Hugeln  bei  Duder- 
hof  lassen  sich  aile  Schichten  bis  zum  Echinosphaeritenkalk  hinauf 
verfolgen,  doch  ist  die  Ausbeute  nicht  gross,  da  das  Gestein  der  obe- 
ren Schichten  meist  dolomitisch  ist  und  nur  wenige  deutliche  Entblôs- 
sungen  vorhanden  sind;  nur  beim  Dorfe  Kawelachta  unweit  Krasnoje 
Sselo  bat  man  eine  vollstândige  Reihenfolge  vom  blauen  Thon  (von 
hier  bat  Volborth  die  Volborthella  tennis  erhalten)  liber  den  Ungu- 
litensand  und  den  Dictyonemaschiefer  bis  zum  Glauconitkalk.  Die 
obengenannten  Flussthâler  der  Pulkowka,  der  Popowa  und  die  Thâler 
bei  Koschelewo  und  Hummalassari  zeigen  die  ganze  Reihenfolge  vom 
Thon  bis  zum  Echinosphaeritenkalk  hinauf.  Das  lockere  Gestein,  von 
vielen  Spalten  durchsetzt,  wird  bei  jedem  Hochwasser  neu  erodîrt  und 
der  eifrige  Sammler  erhàlt  reiche  Ausbeute.  Seit  70  Jahren  etwa,  als 
Pander  seine  Studien  in  der  Umgegend  St.  Petersburgs  begann  und 
die  Dorfkinder  in  der  Nàhe  der  silurischen  Flussthâler  im  Sammeln 
unterrichtete,  hat  sich  eine  ganze  Reihe  von  Forschern  und  Liebha- 
bern  mit  Hûlfe  der  genannten  Dorfkinder  in  den  Besitz  von  reichen 
Sammlungen  gesetzt,  die  noch  jetzt  unsere  Museen  schmiicken.  Nach 
Pander,  der  von  1820  angefangen  in  dem  ganzen  Gebiet  seine  Samm- 
lungen veranstaltete,  die  ihm  das  Material  zu  den  zahlreichen  Tafeln 
seiner  „Beitrâge  zur  Geognosie  des  Russischen  Reichs"  lieferten,  haben 
besonders  folgende  Herren  hier  gesammelt  und  sammeln  lassen.  Prof. 
E.  Eichwald  (seine  Sammlungen  gehôren  jetzt  der  St.  Petersburger 
Universitàt),  der  langjàhrige  Secretair  der  mineralogischen  Gesellschaft 
"\Yorth,  dessen  Schàtze  vorzuglich  von    der   Pulkowka  stammen,   vor 


XXXIV  5 

allem  aber  Dr.  A.  v.  Volborth,  der  40  Jabre  lang  jeden  Sommer  in 
Pawlowsk  zubracbte  und  dem  das  scbônste  Material  von  allen  Seiten 
zugetragen  wurde,  besonders  von  der  Popowka,  von  Katlino  und  Hum- 
malasaari.  Die  bekannten  wichtigen  Arbeiten  VolborthViiber  Cys- 
tideen  und  Triboliten  grunden  sich  aile  auf  die  in  Pawlowsk  angeleg- 
ten  Sammlungen,  die  jetzt  der  Kaiserlichen  Aka'lemie  der  Wissen- 
schaften  gebôren.  Weiter  Prof.  S.  Kutorga,  der  ebenfalls  an  der 
Pulkowka  und  Popowka  und  ausserdem  namentlicb  in  der  Umgebung 
von  Gatschina  gesammelt  bat.  Seine  Sammlungen  befinden  sicb  jetzt 
grôsstentheils  im  geologischen  Muséum  der  St.  Petersburger  Univer- 
sitât.  In  der  weiteren  Umgebung  St.  Petersburgs  sammelte  besonders 
einer  der  Stifter  der  mineralogischen  Gesellsehaft,  Herr  Lawrow  in 
Ropscba,  wo  ibm  die  tiefern  Scbichten  des  Ecliinospbaeritenkalks  das 
Material  zu  seinen  schônen  Arbeiten  uber  neue  silurisehe  Trilobiten 
boten.  Wo  die  Sammlung  Lawrow's  geblieben,  ist  zur  Zeit  unbekannt. 
Aus  letzier  Zeit  ist  namentlich  Hr.  General  S.  PI  au  tin  zu  nennen, 
der  im  Anfang  der  80-er  Jabre  zwei  Sommer  in  Gostilizy  zubraehte 
und  aus  den  dortigen  Kalken, .  sowohl  dem  Glauconit-  als  dem  Ortbo- 
cerenkalk,  als  namentlich  aus  dem  unteren  Echinospbaerithenkalk 
eine  ganz  ungewobnlieh  reicbe  Sammlung  zusaminengebracbt  bat,  die 
mir  fur  meine  Revision  der  ostbaltischen  silurischen  Trilobiten  von 
ganz  unscbatzbarem  Werthe  gewesen  ist.  Aucb  spater  hat  er  in  der 
Umgegend  von  Pawlowsk  fleissig  gesammelt  und  noch  im  vorigen 
Jahre  sind  wir  zusammen  am  Wolchow  gewesen,  von  wo  ich  manches 
werthvolle  Stùck  durch  ihn  erhalten  habe.  Der  neueste  eifrige  Samm- 
ler  und  Liebhaber,  der  ebenfalls  namentlich  die  noch  immer  uner- 
schôpfliche  Umgebung  von  Pawlowsk  und  Zarskoje  Sselo  ausbeutet,  ist 
der  Hr.  Oberst  P.  S.  Schewyrew,  von  dem  noch  mancher  wicbtige 
Beitrag  zu  Palaeontologie  der  Umgebung  St.  Petersburgs  zu  erwar- 
ten  ist. 

Gehen  wir  etwas  genauer  die  Hauptlocalitâten  durch,  wobei  ich 
mich  ausser  an  eigene  Beobachtungen  vorzùglich  an  die  zwar  kurzen 
aber  genauen  und  ubersichtlichen  Angaben  von  Bock  halte.  Ausser- 
dem benutzte  ich  die  oben  angefuhrte  Arbeit  von  Lebedew  und 
Kudrjawzew. 

Am  hâuhgsten  wird  in  der  Umgebung  von  St.  Petersburg  das  Thaï  der 
Popowka  bei  Pawlowsk,  zwischen  den  Dorfern  Pàselewo  undPopowa  be- 
sucht  (S.  Fig.  1  und  2),  wegen  der  interessanten  Unregelmàssigkeiten  in 
der  Schichtenfolge  und  dervonPander  und  Volborth  nachgewiesenen 
aber  schwierig  zu  erkennenden  Auflagerung  von  devonischen  Mergeln 
auf  silurischen  Orthocerenkalk.  Die  beifolgende  Kartenskizze  mit  Er- 
klarung  soll  sur  Verdeutlichung  der  mitgetheilten  Beobachtungen 
dienen.  Mari  beginnt  gewôhnlich  von  der  Briicke  bei  Pàselewo,  wo, 
wie  weiter  unterhalb,  nur  der  cambrische  blaue  Thon  ansteht,  bedeckt 
von  neueren  Flussgerdllen.  Etwas  oberhalb  wird  der  blaue  Thon  am 
linken  Ufer  von  Ungulitensandstein  und  Dktyonemaschiefer  iiberla- 
gert.  Dann  kommt  die   hohe  Wand  am  recbten  Ufer.   wo    unten    der 


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XXXIV 


petrefactenleere  (Fucoideu— ?)  Sandstein  und  daruber  der  âchte  Un- 
gulitensandstein  und  der  Dictyonemasehiefer  zu  erkennen  ist,  hôher 
hinauf  lâsst  sich  an  einigen  aus  dem  Gerôll  hervorragenden  Entblos- 
sungen  der  Glauconitsand,  der  Glauconitkalk  und  der  Orthocerenkalk 


Fig.  1. 


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Blauer         Unguli-       Dictyone-      Glauko-        Vagina- 

Thon.       ten-Sand.     ma-Schie-     nit-Kalk.      ten-Kalk. 

fer. 


Devon. 


erkennen.  Besonderes  Interesse  bietet  die  nachste  liobe  Wand  am 
rechten  Ufer,  an  deren  Ende  man  in  einer  schmalen  Scblucbt  vom 
Glauconitkalk  (der  liier  Brachiopoden  wie  Ôrthis  par  va,  obtusa, 
Ortlùsina   plana    und    ausserdem    nicht    selten    Asaphus    expansus 

Fig.  2. 


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Blauer 

Unguli- 

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Glauko- 

Vagina- 

Thon. 

ten-Sand. 

ma-Schie  - 
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nit-Kalk. 

ten-Kalk. 

Devon. 


enthâlt)     zum    Ovthoeeren-     oder  Vaginatenkalk     emporsteigt,     der 

dureh    zahlreiche    Orthoceren    (0.  commune    und    vaginatum)    sich 

leicht   als   solchsr   erkennen   liisst.  Ueber   ihm   làsst   sich   noch   eine 

graue   silurische  Schicht  erkennen,  die   seltene   Spuren  von  Asaphus 


XXXIV  7 

MicJvwitëi  F.  Schmidt  und  dabei  Thoneisenlinsen  zeigt  und  daher  schon 
zur  oberen  Linsenschicht  gerechnet  werden  muss.  Dariïber  kommt 
bis  zur  Oberflâcbe  ein  3 — 4  Faden  màchtiges  Lager  vom  weissgrauem 
Kalkmergel,  der  mit  blossem  Auge  gar  keine  Spuren  von  Petre- 
facten  erkennen  lâsst.  Der  nâmliche  Mergel  bildet  in  einer  abge- 
sunkenen  Scholle  etwas  weiter  oberhalb  an  der  Nordwendung  des 
Flussthales  das  rechte  Ufer.  In  ihm  haben  Pan  der  und  Volbortli 
durch  Schlâmmen  Trochilisken  l)  (die  bezeichnend  fur  unser  Devon 
geworclen  sind)  und  Fischzâlme  nacbgewiesen,  wodurch  dieser  obère 
Mergel  als  devonisch  constatirt  wird,  was  ja  auch  weiter  nie  ht  zu  ver- 
wundern  ist,  da  ein  âhnlicher  Mergel  bei  Ontolowo  an  der  Slawânka 
den  silurischen  Kalk,  diesmal  deutlich,  auch  stratigraphisch  geschieden 
ôberlagert  und  bei  Marjino  (etwa  4  Werst  entfernt)  reichliche  Schup- 
pen  und  Zahne  devonischer  Fische  fùhrt.  Die  Schwierigkeit  an  der 
Popowka  liegt  nur  in  der  vollkommen  concordanten  Auflagerung  der 
devonischen  Lager  auf  den  silurischen  und  in  der  petrographisch  schwer 
zu  erkennenden  Grenze  zwischen  den  obersten  mergeligen  untersiluri- 
schen  Kalken  und  den  auflagernden  devonischen  Mergein,  woher  auch 
Kutorga  und  spàter  Lebedew  die  letzteren  nicht  richtig  erkannt 
haben.  Auf  dem  linken  Ufer,  gegenùber  der  devonischen  Entblôssung 
steht  Orthocerenkalk  an.  Auf  der  Umbiegungsstelle  erkennt  man  auf 
der  Hohe  der  Uferwand  eine  cleutlicke  Umkippung  der  Schichten.  Zu 
oberst  liegt  Ungulitensand,  darunter  Dictyonemaschiefer  und  unter  die- 
sem  Glaukonitkalk.  Weiter  oberhalb  sieht  man  an  beiden  Ufern  wieder 
blauen  Thon.  Unter  der  Brûcke  haben  wir  am  linken  Ufer  bei  fluss- 
aufwarts  geneigten  Kalkschichten  ein  schônes  Profil,  an  dem  wir  zuerst 
auf  eine  petrefactenarme  rôtliche  Kalkschicht  (den  obersten  Theil  von  B3) 
stossen,  mit  seltenen  Stucken  von  Asaphus  pachyopMhalmus  F.  S.,  — 
dann  auf  den  achten  Vaginatenkalk,  die  untere  Linsenschicht  mit  Ly- 
cophoria  nucella  und  Amphion  Fischer i,  dann  auf  die  obersten  gelb 
und  roth  geflechten  Schichten  des  Glauconitkalks,  in  welchen  u.  a. 
Asaphus  Brôçjgeri  F.  S.,  Conularia  Buchii  Eichw.  und  andere  Sel- 
tenheiten  vorkommen  und  endlich  auf  den  achten  Glauconitkalk  B2  mit 
zahlreichen  Brachiopoden  und  Asaphus  expansus  (die  tiefsten  Schich- 
ten mit  Megalaspis  pJanilïmbata  wurden  hier  nicht  beobachtet\  Wei- 
ter oberhalb  sehen  wir  am  rechten  Ufer  eine  hohe  Wand,  die  eine 
kuppelfôrmige  Schichtenauftreibung  zeigt,  unten  in  der  Mitte  den  Dic- 
tyonemaschiefer, ûber  dem  Glauconitkalk  und  Vaginatenkalk  folgen. 
Im  Flussbett  selbst  lassen  sich  eine  Menge  einzelner  kleiner  Stufen 
unterschieden,  an  denen  sich  z.  Th.  gut  sammeln  lâsst.  Es  kommen 
noch  schwache  Faltungen  vor,  indem  das  Bett  bald  von  Gliedern  des 
Orthocerenkalks,   bald  von  solchen  des  Glauconitkalks   gebildet  wird. 


J)  Die  Trochilisken  sind  kleine  kuglige  Kôrperchen  mit  gegit- 
terter  Oberflâche,  die  zuerst  von  Pander  fur  Lycopodiaceensamen  er- 
klart,  spater  von  Ehrenberg  als  Midiola  Pander  i  zu  den  Foramini- 
feren  gebracht  wurden  und  jetzt  zu  Kalkalgen,  den  Siphoneen,  gerechnet 
werden. 


8  XXXIV 

Der  Eehmosphaeritenkalk  ist  an  der  Popowka  in  dieser  Gegend  nicht 
anstehend  nachgewiesen,  doch  kommen  einzelne  Exemplare  im  Gerôll 
vor,  die  auf  seine  Anwesenheit  schliessen  lassen.  Auf  der  Hôhe  des 
Ufers.  in  einer  Entfernung  von  2  Werst  nach  N.  AV.  bei  Katlino,  steht 
er  in  flacher  Gegend  in  ausgedehnten  Gruben  an,  aus  denen  Material 
zur  Wegereparatur  gewonnen  wird,  horizontal  an.  Er  ist  hier  sehr 
thonig  und  locker  und  liefert  reiche  Ausbeute  an  Petrefacten,  unter 
den  Echinosphaerites  aurantium  besonders  hàufig  ist,  ausserdem  Asu- 
phus  lacvissimus  F.  S.  (A.  Weissu  Eichw.  ex.  pt.),  Ptychopyge  tcc- 
ticaudata  u.  a.  Am  Bâche  bei  Hummalassari  bat  man  die  ganze  Rei- 
henfolge  vora  Echinosphaeritenkalk  bis  zum  Ungulitensand  und  blauen 
Thon,  wenn  auch  hàutig  unterbrochen  Aus  dem  lockeren  leicht  zer- 
brockelnden  Gestein  wâscht  das  Wasser  oft  wohlerhaltene  Petrefacten 
aus,  die  von  den  Kindern  des  Dorfes  (jetzt  freilich  seltener)  dem  Lieb- 
haber  zugetragen  werden.  In  der  nàchsten  Umgebung  von  Zarskoe 
Sselo  haben  wir  keine  bedeutenden  Aufschliisse:  an  der  Kusminka  steht 
ûberall  blauer  Thon  an  und  bei  der  Eisenbahnstation  Alexandrowsk 
an  der  Warschauer  Bahn  geht  stellenweise  der  Fngulitensand  und 
Dictyonemaschiefer  zu  Tage.  Erst  weiter  im  N.  W.  ara  Glint,  an  der 
Pulkowka,  unweit  der  Sternwarte  haben  wir  wieder  eine  reichhaltige 
Entblôssung,  die  schon  seit  80  Jahren,  seit  Strangways,  durch  ihre 
eigenthumlichen  Faltungen  die  Aufmerksamkeit  der  Geologen  auf  sich 
gezogen  bat.  Gegenwârtig  sind  cliese  Falten  nicht  so  schôn  zu  sehen  als 
fruher,  immerhin  werden  die  beigefugte  Kartenskizze  vonLebedew  und 
der  Purchschnitt  von  Tschern yschew  (S.  F.  3  und  4)  Interesse  erregen. 
Auffallend  ist  von  vorn  herein,  dass  sowohl  oberhalb  am  Fluss,  wenn 
man  vom  Observatorium  kommt,  als  unterhalb  beim  Dorfe  Pulkowa 
nur  der  blaue  Thon  im  Flussbett  ansteht,  dazwischen  findet  sich  eine 
Partie  von  ein  paar  hundert  Schritten,  in  der  die  gefalteten  und  iiber- 
gekippten  Kalkschichten  zu  Tage  gehen.  Hier  scheint  mir  Tscher- 
n yschew1  s  Erklarung,  dass  wir  es  mit  einer  Gleitungserscheinung 
der  oben  liegenden  Kalkschichten  auf  dem  unterliegenden  blauen  Thon 
zu  thun  haben,  recht  wohl  annehmbar.  Zuerst  treffen  wir  am  linken 
Ufer  eine  hohe  Wand  mit  steil  flussabwârts  geneigten  Schichten.  Es 
folgen  sich  làngs  dem  Flusslauf  die  ganze  Série  der  Kalkschichten,  zu- 
erst der  Echinosphaeritenkalk,  dann  der  Orthocerenkalk,  endlich  der 
Glauconitkalk.  Auch  am  rechten  Ufer  ist  entsprechend  eine  kleine  Ent- 
blôssung von  Echinosphaeritenkalk  zu  sehen. 

Weiter  sieht  man  am  rechten  Ufer,  jetzt  freilich  nicht  so  deut- 
lich  wie  fruher,  tibergekippte  Faltungen,  in  wekhen  der  Schiefer  uber 
dem  Glauconitkalk  und  dieser  iiber  dem  Orthocerenkalk  zu  liegen 
scheint.  Auf  dem  linken  Ufer  zeigen  die  domfôrmig  erhobenen  Falten 
wieder  die  normale  Reihenfolge.  Xach  einer  Strecke  von  etwa  150 
Faden  verschwïnden  aile  Kalkschichten  und  es  herrscht  wieder  der 
blaue  Thon  allein.  Die  beiliegenden  Durchschnitte  werden  ein  richti- 
ges  Bild  von  den  Faltungen  geben.  Weiter  im  Westen  bei  Krasnoe 
Sselo  sehen  wie  an  der  Bahn  im  Bett  der  Ligowka,  wieder  den  blauen 


XXXIV  9 

Thon  und  weiter  oberhalb  an  den  Duderhofschen  Bergen  von  Kawe- 
lachta  nach  0,  die  obérai  Schicbten,  mannigfach  geboben  und  ver- 
worfen,  aber  obne  so  klare  Durcbsebnitte  wie  wir  sie  an  der  Popowka 
und  Pulkowka  baben.  Der  obère  Lauf  der  Ligowka,  die  aus  den  Seen 


Fis.  3. 


»» ""%«, 


^/•V* 


i**Vi*% 


Echino-     Vagina-     Glauco-   Dictyone-    Unguli-      Blauer 
spbaeri-  ten-Kalk.  nit-Kalk.  ma-Scbie-  ten-iSand.      Thon. 
ten-Kalk.  fer. 

Fig.  4. 


ES) 


1 


Eehino- 

Vagina- 

Glauko- 

Dietvone- 

sphaeri- 

ten-Kalk. 

nit-Kalk. 

ma-Schie- 

ten-Kalk. 

fer. 

bei  Duderhof  kommt,  bildet  einen  tiefen  Einschnitt  in  den  Glintrand, 
der  weiter  im  W.  liber  Scbungarowo,  Ropscha,  Saborodje  nach  Gosti- 
lizy,  Lapuchinka  und  Koporje  verlàuft  ohne  irgendwelche  Unregel- 
massigkeiten.  Die  Oberflàche  der  Glintterrasse  ist   eben  und  wird  von 


10  XXXIV 

den  tieferen  Schichten  des  Ecliinosphaeritenkalks  gebildet,  der  meist 
locker  ist  und  Avie  schon  frûker  erwâhnt  reiche  Ausbeute  an  Petre- 
facten  geliefert  hat.  Die  oberen  Schichten  des  Ecliinosphaeritenkalks 
sind  meist  doloinitisch  und  es  lassen  sich  nicht  so  îypische  Localitàten 
anfuhren  wie  in  Estland,  etwa  in  der  Umgegend  von  Reval.  Wir  kôn- 
nen  allenfalls  den  dolomitischen  Steinbruch  von  Taizy  anfuhren,  sud- 
lich  von  Krasnoe  Sselo,  wo  die  fur  dièses  Niveau  eharacteristische 
Leptaena  oblonga  in  Menge  vorkommt.  Die  hôheren  Stufen,  wie  der 
Kuckersche  Brandschiefer  (C2)  und  die  Jewesche  Schicht  sind  auch 
in  dieser  Gegend  nicht  so  deutlich  entwickelt  wie  in  Estland,  fur  C2 
kônnen  wir  Djatlizy  im  SO  von  Gostilizy  nennen  und  fur  D,  etwa 
Kaskowa;  —  sudlich  von  Taizy  bis  liber  Gatschina  hinaus  greifen  die 
devonischen  Mergel  tiber  das  Silurgebiet  hinaus  uud  siidwestlich  von 
Gatschina  làngs  der  baltischen  Bahn  herrscht,  wie  wir  oben  an  einem 
andern  Ort  (s.  Ai'  XII,  den  Fuhrer  zur  Excursion  durch  Estland)  er- 
wahnt haben,  auf  eine  lange  Strecke,  bis  hinter  Moloskowizy  ein  Do- 
lomit  vor,  der  durch  reichliche  Steinkerne  sich  als  typischen  Vertreter 
der  Kegelschen  Stufe  (D2)  dokumentirt.  Unter  dieser  Stufe  steht  im 
Flussbett  der  Chrewiza  4  Werst  westlich  von  Moloskowizy  auch  die 
typische  Jewesche  Schicht  mit  Mastopora  concava  Eichwald  an. 

Die  tieferen  Glintschichten  sind  in  den  tief  einschneidenden  Fluss- 
thalern  am  Bande  des  Glints  schon  zu  beobachten,  so  bei  Gostilizy, 
Lapuchinka  und  besonders  bei  Koporje,  auch  die  Conodonten  im 
Grunsand  und  im  Dictyonemaschiefer  so  Avie  die  Platysoleniten  im 
blauen  Thon  sind  hier  vielfach  beobachtet  worden. 

Ebenso  Avie  Avestlich  von  PaAvlowsk  und  Zarskoe  Sselo  finden  sich 
auch  ôstlich  davon  in  den  Flussthàlern  schône  Entblossungen,  an  de- 
nen  die  ganze  Beihenfolge  der  Schichten  vom  blauen  Thon  bis  zum 
Orthocerenkalk  studirt  Averden  kann,  so  namentlich  an  der  Ischora  bei 
Baikolowo  (wo  auch  grosse  Steinbruche)  und  KordeleAvo,  an  der  Tosna 
von  Gertowo  bis  Xikolskoje;  die  reichsten  Localitàten  liegen  aber 
weiter  nach  Osten,  avo  auch  die  festen  Schichten  durch  grosse  Stein- 
bruche ausgebeutet  Averden  und  die  lockeren,  oft  besonders  petrefac- 
tenreichen,  auf  den  Halden  verwittern.  Es  sind  namentlich  die  Thaler 
der  LaAva,  des  WoIcIioav  und  des  Sjas,  die  schon  nicht  mehr  in  die 
NeAva  sondern  in  den  Ladoga-See  miinden. 

Das  devonische  System  erscheint  im  Gouvernement  St.  Peters- 
burg  als  deutliche  Transgression  ûber  das  Silurgebiet.  Wahrend  die 
verschiedenen  silurischen  Stufen  auf  der  Karte  als  regelmassige  Zonen 
aufeinander  folgen,  bildet  das  devonische  Gebiet  in  der  Gegend  yow 
Gatschina  einen  unregelmàssigen  Vorsprung  uber  das  Silurgebiet  hinAA'eg. 
Es  treten  hier  soavoIiI  nôrdlich  als  sudlich  vom  devonischen  Gebiete 
silurische  Schichten  zu  Tage.  Die  Devonschichten  bestehen  in  dieser 
Gegend  meist  aus  helleren  oder  dunkleren  Mergeln,  die  z.  Th.  Avie  bei 
Marjino  und  "Wâchtelewa  an  der  Ischora  reich  an  Fischresten  sind, 
HoJoptycMus,  Coccosteus,  Asterolepis.  Homostius  u.  a.  Welche  eigen- 
thumliche  SchAvierigkeiten   durch  die  concordante  Auflagerung  an  der 


XXXIV  11 

Popowka  entstanden,  haben  wir  oben  gesehen.  Nur  durch  sorgfàltiges 
Schlâmmen  der  Mergel  und  demzufolge  durcb  den  Nachweis  von  Fisch- 
schuppen  und  Zàbuen  sowie  Trocbilisken  konnte  hier  das  Devon  er- 
kannt  werden,  wâhrend  das  Auge  im  Flussthal  der  Popowka  nur  eine 
regehnâssige  silurische  Schiclitenfolge  zu  erblicken  glaubt. 

Hier  liegt  das  Devon  auf  der  hôchsten  Stufe  des  Orthocerenkalks, 
am  Wolchow  auf  Ecbinosphaeritenkalk,  weiter  ira  0,  direkt  auf  dem 
cambrischen  blauen  Thon,  bei  Jamburg  wie  es  scheint  wieder  auf 
Orthocerenkalk  und  an  der  Narowa  auf  der  Wesenbergschen  Schicht. 
Es  ist  also  hier  durchaus  kein  Zusammenhang  zwiscken  silurisehen 
und  devonischen  Bildungen  vorhanden,  wie  etwa  ara  Dniestr  in  Gali- 
zien,  in  Bôlmien  oder  in  England. 


Die  neueren  Bildungen. 

Bestimmend  fur  die  Terraingestaltung  der  Umgebung  von  St.  Fe- 
tersburg  ist  zunachst  die  Fortsetzung  des  estlândischen  Glints,  der  in 
einer  Entfernung  von  15 — 20  "Werst  sûdlich  vo.m  Ende  des  finnischen 
Golfes  und  von  der  Newa,  von  W  nach  0  sich  hinzieht.  Er  bildet  eine  cirea 
100  F.  uber  die  Ebene  sich  erhebende  Terrasse,  die  bei  der  loekeren 
Beschaffenheit  der  sie  bildenden  Gesteine  vielfach  von  Flussthâlern 
tief  eingeschnitten  wird,  wie  von  der  Tosna,  der  Ischora,  der  Slawânka, 
der  Ligowka,  deren  Thaï  bei  Krasnoe  Sselo  eine  tiefe  Einbucht  in  den 
Glint  bildet,  die  Bâche  von  Gostilizy,  Lapuchinka  u.  s.  w.  Wasserfâlle 
wie  bei  den  hârteren  Gesteinen  Estlands,  kommen  kaum  vor.  Manche 
der  Thàler,  wie  das  der  Ligowka  mogen  z.  Th.  schon  praglacial  sein. 
Die  Schichten  des  Glints  neigen  sich  zwar  meist  etwas  nach  Siiden,  es 
treten  aber  iïber  der  ersten  Glintterrasse  landeinwàrts,  ebenso  wie  in 
Estland,  noch  neue  Stufen  auf,  die  auf  der  vor  der  Kegelschen  Stufe 
gebildeten  Wasserscheide  langs  der  baltischen  Bahn  und  der  alten 
Poststrasse  eine  Hohe  von  gegen  500  F.  ùber  dem  Meere  erreichen. 
Der  Glint  selbst  ist  uralt,  er  raag  schon  manche  geologischen  Perio- 
den  uberdauert  haben.  Seine  Form  verdankt  er  wohl  nur  z.  Th.  der 
Einwirkung  des  Meeres,  das  zu  spàtglacialer  Zeit  z.  Th.  bis  an  seinen 
Fuss  reichte;  das  meiste  hat  dass  Sùsswasser  der  Fliisse  und  der  At- 
mosphaerilien  gethan.  Ich  vergleiche  ihn  am  besten  mit  dem  Absturz 
der  schwabischen  Alp  in  Wurttemberg,  iiber  deren  Geschichte  uns 
Branco  neuerlich  so  schon  belehrt  hat. 

Die  Ablagerungen  der  Eiszeit,  also  zunachst  der  die  Grundmorane 
bildende  Blocklehm,  dehnen  sich  gleichfôrraîg  ùber  das  ganze  Gebiet 
aus.  Der  Glint  hat  ihrer  Verbreitung  keinerlei  Schranken  gesetzt,  man 
kann  nur  sagen,  dass  unten  am  Fuss  des  Glints  der  Blocklehm  màch- 
tiger  ist  als  oben  auf  dem  silurisehen  Kalkplateau,  das  stellenweise, 
so  westlich  von  Gatschina,  kaum  geniigend  Obererde  fur  die  Acker- 
krum  zeigt,  Erratische  Blôcke  liegen  aber  ùberall  umher.  Scln-am- 
men  sind  ira  Ganzen  auf   den  Kalkflàchen  nicht  viel  beobachtet  wor- 


12  XXXIV 

den,  wolil  wegen  der  loekeren  Beschaffenheit  der  Felsscliichten.  Wo 
sie  gemessen  wurden,  wie  bei  Gatschina  \on  Kutorga  und  ôstlich 
von  Zarskoe  Sselo,  liât  sicli,  wie  auch  in  Finland  gewôhnlich,  eine 
Richtung  NW — SO  ergeben.  Aechte  Asar,  wie  in  Estland,  haben  wir 
in  der  Umgebnng  St.  Petersburgs  niclit.  Auf  dem  hoben  Felsterrain 
westlich  von  Gatschina  (etwa  400 — 500  F.  ilber  dem  Meere)  finden  wir 
namentlicb  in  der  Nâlie  der  Eisenbabnstation  Jelisawetino  zahlreiche, 
unregelmâssige  Gruppen  bildende  Htigel  aus  ungeschichteten  localen 
Kalkmaterial  aufgehauft,  die  etwa  den  drumlins  entsprechen  môgen. 
Aebnlicbe  Htigel  z.  Th.  auch  langgestreckt  und  den  schwedischen  Cross 
âsar  entsprechend,  sind  auch  in  Estland  und  Livland  verbreitet. 

Auf  dem  silurischen  Gebiet  sind  fur  die  Oberflâchenbildung  des 
Terrains  ausser  dem  Glint  nur  die  erodirenden  Flusslâufe  und  locale 
Auftreibungen,  wie  die  Duderhofschen  Berge,  maassgebend.  Im  Quar- 
targebiet  sind  es  aber  andere  Agentien,  welche  die  Oberflâchenbildung 
bedingen.  Wir  sehen  hier  lângs  der  Kuste  eine  ziemlich  ununterbro- 
chene,  anfangs  niedrige,  Kustenterrasse,  die  nacli  W  zu  ansteigt  und 
ausserdem  etwas  tiefer  im  Lande  an  mehreren  Orten  inselartig  oder 
auf  grôssere  Strecken  zusammenhangend  hervorragende  aus  Blocklehm 
gebildete  Landmassen,  die  bisweilen  wieder  deutlich  UferWàlle  oder 
ein  hôheres  System  von  Terrassen  zeigen,  das  von  dem  erstgenannten 
verschieden  ist.  Dièse  beiderlei  Terrassen  waren  z.  Th.  schon  lange 
bekannt  und  wurden  frimer  vielfach  mit  dem  Newathal  in  Verbindung 
gebracht.  Erst  ganz  neuerdings  durch  de  Geer  sind  dièse  Terrassen- 
systeme  in  Zusammenhang  mit  den  Uferbanken  des  spatglacialen  und 
postglacialen  Meeres  gebracht  worden,  wie  dièse  neuerdings  in  Schwe- 
den  und  Finland,  namentlich  wieder  durch  de  Geer  und  seine  Schiller, 
genau  verfolgt  werden,  zusammen  mit  den  Linien  gleicher  Ansteigung 
des  Landes,  den  Isobasen  de  Geer1  s  die  wir  fur  unser  Gebiet  nur  so 
weit  kennen  als  de  Geer  selbst  sie  aus  den  neuen  mit  Niveaulinien 
versehenen  topographischen  Karten  geschlossén  oder  durch  direkte 
Messung  gewonnen  hat.  Wir  geben  auf  unserer  Karte  die  Grenzlinien 
des  postglacialen-  (Littorina-)  und  des  spatglacialen  oder  Yoldiameeres 
nach  de  Geer 's  Kai-te  an,  wie  sie  ziemlich  unverandert  auch  auf  die 
im  grôsseren  Maassstab  ausgefùhrte  Karte  von  Berghell,  in  dessen 
Aufsatz  uber  die  quartaren  Mveauveranderungen  im  sudlichen  Finland, 
ûbergegangen  sind.  Die  postglaciale  Terrasse  lâsst  sich  wie  gesagt  sehr 
deutlich  sowohl  auf  der  Kord-  als  der  Siidseite  des  Endes  des  finni- 
schen  Meerbusens  auf  den  topographischen  Karten  verfolgen.  De  Geer 
giebt  auf  der  Siidseite  die  Hohe  der  Grenzlinie  mit  4  M.  bei  St.  Pe- 
tersburg,  bei  Oranienbaum— Peterhof  nnd  weiter  (27  Kilom.)  mit  6  M. 
und  Krasnaja  Gorka  mit  9  M.  an.  Auf  der  N-Seite  haben  wir  bei  Berg- 
hell den  Punkt  Afanasi  mit  13  M.  und  Terijoki  mit  14,5  M.  Fur  die 
Grenzpunkte  des  spatglacialen  Meeres  giebt  de  Geer  von  0  nach  W 
gerechnet  auf  der  X-Seite  die  Terrasse  bei  Basmitelewo  (15  Kilom.  ôst- 
lich v.  St.  Petersburg)  mit  24  M.,  Poklonnaja  Gora  mit  28  M.  und  die 
Station   Pargala   mit  29  M.  an.   Auf  der   Sudseite   einen  Wall  4  Km. 


XXXIV  13 

im  SW  von  Peterhof  mit  30  m.  Bei  beiderlei  Angaben  erkennt  man 
das  Ansteigen  der  alten  Kûstenlinien  nacli  W  zu.  Ich  habe  selbst  die 
Strecke  von  Oranienbûum  bis  Krasnaja  Gorka  besucht.  Die  postgla- 
ciale Terrasse  ist  meist  sehr  deutlich.  Bei  Gross-Ischora  konnte  man 
an  ihr  den  Durchschnitt  der  Meeresablagerungen.  des  Yoldiameeres 
seben.  Der  Blâtterthon  (hvarfvig  lera)  trat  deutlich  am  Abhang  her- 
vor.  Von  diesem  naeh  S  liess  sich  ein  ziemlich  ebenes  mit  spâtglacia- 
len  Meeresablagerungen  bedecktes  Terrain  bis  an  den  Fuss  des  hoch- 
vorragenden  Hiigels  von  Wercbnaja  Bronnaja  verfolgen,  der  aus  Block- 
lebin  besteht  und  scbon  zur  Zeit  des  spâtglacialen  oder  Yoldia-Meeres 
aus  diesem  bervorgeragt  habeii  muss.  Ob  als  Insel  oder  Theil  des  alten 
Festlandes  muss  aus  den  Angaben  der  neuen  Karte  bestimmt  werden. 
Ich  batte  den  Eindruck  einer  Insel  gewonnen,  aber  de  Geer,  dessen 
Erfabrung  ich  in  diesen  Diogen  gelten  lassen  muss,  giebt  in  dieser 
Gegend  die  Grenze  eines  alten  Festlandes  an.  Ebenso  gehort  sein 
Grenzpunkt  des  spâtglacialen  Meeres  im  SW  von  Peterbof  zu  der  her- 
vorragenden  und  weit  sichtbaren  Landmasse,  die  unter  dem  rTamen 
Babyï  Gon  bekannt  ist  und  auch  den  Eindruck  einer  Insel  macht. 
Doch  will  ich  mich  gern  fiigen,  zumal  die  Karte  fur  de  Geer 's  Auf- 
fassung  spricht.  Dem  Glint  in  der  Gegent  von  Gostilizy  vorgelagert 
erscheinen  auf  der  Karte  eine  Menge  von  Insein  und  Buchten,  die  ich 
nicht  geuauer  zu  untersuchen  Gelegenheit  gehabt  habe.  Man  konnte 
hier  an  Insein  des  Yoldiameeres  denken,  aber  die  Hohenangaben  auf 
der  Karte,  nach  denen  dièse  Inseln  (grôsstentheils  bewaldet  und 
olme  deutliche  Aufschlûsse),  fast  die  Hôhe  des  Glints  erreichen,  die  bei 
Gostilizy  60  russische  Faden  betràgt,  machen  es  wahrscheinlicb,  dass 
wir  es  hier  mit  Erosionserscheinimgen  der  cambrischen  Sande  zu  thun 
haben,  wiê  solche  aucb  in  Estland  vorkommen. 

Die  grosse  Flâche,  die  St.  Petersburg  auf  der  Siidseite  umgiebt, 
und  bis  fast  an  den  Fuss  des  Glints  reicht,  ist,  wie  auch  schon  de 
Geer  bei  aknlicben  Fâllen  angiebt,  ein  Ueberrest  des  spâtglacialen 
Meeres.  Hier  liegt  unfruchtbarer  alter  Meeressand  auf  Blocklehm.  Erst 
in  der  Xàhe  des  Glints  wird  das  Terrain  mannigfaltiger,  die  Sandbe- 
deckung  verschwindet  und  der  Anbau  beginnt. 

Die  Landmassen,  ïvelche  de  Geer  und  Berghell  auf  der  Xord- 
seite  des  Xewathales  als  grosse  Inseln  des  Yoldia-  oder  spâtglacialen 
Meeres  angeben,  sind  auch  z.  Th.  durch  deutliche  Terrassen  begrenzt, 
wie  die  von  de  Geer  so  sehr  hervorgehobenen  von  Poklonnaja  Gora 
tiber  Pargola  bis  Beloostrow;  dièse  Terrassen  begrenzen  ein  altes  Land- 
gebiet,  das  z.  Th.  aus  Geschiebelehm,  z.  Th.  aus  sandigem  Morànen- 
material  besteht  und  ein  vielfach  erodirtes  Terrain  mit  Thâlern  und 
Seen  darstellt,  zu  dem  das  seinerseits  als  Villenort  bei  den  St.  Peters- 
burgern  so  beliebte  Toksowa  gehort.  Sûdlich  von  dieser  grossen  Insel 
sieht  man  auf  de  Geer's  und  BerghelFs  Karte,  durch  ein  niedriges 
Sumpfland  von  ihm  getrennt,  noch  eine  Insel  des  Yoldiameeres,  die 
sich  ebenfalls  durch  vielfach  coupirtes   Terrain  als  altes  Festland  do- 


14  XXXIV 

kumentirt.  Hier  hat  bei  Rasmitelewo  de  Geer  die  alte  Kûstenterrasse 
nach  der  Karte  festgestellt. 

Sudlich  von  diesen  grossen  Insein  hat  sich  nach  de  Geer  und 
Berghell  zur  spâtglacialen  Zeit  ein  Meeresarm  zum  Ladoga-See  er- 
streckt  und  diesen,  wie  wohl  auch  den  Onega-See  und  dass  weisse 
Meer  in  Verbindung  mit  der  Ostsee  gebracht.  Eine  âhnliche  Auffas- 
sung  liât  wobl  auch  schon  fruher  geherrscht.  Neu  ist  aber  nach  de 
Geer,  dass  zur  Postglacialzeit  keine  Verbindung  durch  das  Newathal 
mit  dem  Ladoga-See  stattfand  und  das  jetzige  Newathal  uberhaupt 
spàterer  Entstehung  sein  soll,  dagegen  haben  de  Geer  und  Berghell 
eine  zur  Postglacialzeit  bestehende  Verbindung  des  finnischen  Meer- 
busens  mit  dem  Ladoga-See  zwischen  Wiborg  und  Kexholm  nachge- 
wiesen.  Die  Ablagerungen  des  jetzigen  Xewathals  und  seiner  nâheren 
Umgebung  sind  noch  nicht  genugend  studirt.  Die  hier  vorkommenden 
Thone  unterscheiden  sich  deutlich  vom  typischen  Blâtterlehm  oder 
hvarfvig  lera  des  spâtglacialen  Meeres. 

Ven  neueren  Bildungen  sind  in  der  Umgebung  St.  Petersburg  noch 
die  Tufflager  zu  envâhnen,  die  Kutorga  auf  seiner  Karte  besonders 
hervorgehoben  hat.  Es  sind  entweder  Ablagerungen  von  kalkhaltigen 
Quellen  am  Abhange  des  Glints  wie  bei  Ropscha  und  Gostilizy  oder 
es  ist  verharteter  Wiesenkalk,  wie  bei  dem  Becken  von  Pudost,  nôrd- 
lich  von  Gatscbina,  in  welchem  stellenweise  noch  der  gewôhnliche 
zerreibliche  Wiesenkalk  mit  Susswassermuscheln  zu  Tage  tritt,  der  an 
anderen  Stellen  bei  reichlichem  Vorhandensein  von  Schilf  zu  festem 
Tuff  umgewandelt  ist,  der  zu  Ornamentzwecken  gebrochen  ist.  Der 
Wiesenkalk  wird  dort  auch  zur  Kalkbereitung  verwandt. 


XXXIV.   Gnide  des  ercnrsionî  do  VII  i  ongrès  Géolog    I  - 


Postglaciale  Sp&tglaclalc  Blocklehm  Devon.  suur. 

Hoari    abla-       Aïlagerungen.        oder  Grund- 
gerangon.  uioriiuo. 

Qeologische  Debersichtskarte  der  Umgebuog  von  St.-Petersburg. 


Library  Dept.  of  Geology 

CARTE  GÉOLOGIQUE  LE   LONG   DU  CHEMIN  DE  FER   DE  L  OURAL 
EKATHÉRINEBOURG  ET  TIOPLAÏA- GORA. 


helle  1:  VillllOU 


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I    A  RT  I. 

GÉOLOGIQUE  GÉNÉRALE 
RUSSIE  d'EUROPE 

dressée  par  l«-s  membres 

COMITÉ  CEOLOCIQUE 

1807. 

Bi  t..  Ut    i  I..HIIH 


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Lib  ary  Dept.  of  Geology 


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