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TABLE DES MATIERES.
P r é fa c e.
I. Les environs de Moscou, par S. Nikitin.
II. De Moscou à Oufa (Via Miatchkowo, Riazan, Penza, Syzran,
Samara), par S. Nikitin.
III. A partir de la ville d'Oufa jusqu'au versant oriental de
l'Oural, par Th. Tschernyschew.
IV. Die Mineralgruben bei Kussa und Miass von A. Arzruni.
V. Versant oriental de l'Oural d'Ourjom à Ekathérinebourg, par
A. Karpinsky.
VI. Les gisements d'or du système de Kotchkar dans l'Oural du
sud, par N. Wyssotsky.
VIL La ville d'Ekathérinebourg et quelques-uns de ses environs,
remarquables au point de vue d'archéologie préhistorique,
par 0. Clerc.
VIII. Gisement de minéraux d'Eugénie-Maximilianovna, par A. Kar-
nojitzky.
IX. Le chemin de fer de l'Oural dans les limites des districts
miniers de Taguil et de Goroblagodat, par Th. Tscher-
nyschew.
X. Chemin de fer de l'Oural, par A. Krasnopolsky.
XI. De Perm à Nijny-Novgorod, par A. Stuckenberg, S. Niki-
tin et W. Amalitzky.
XII. Excursion durch Estland, von F. Schmidt.
XIII. Les excursions en Finlande, par J. J. Sederholm et W.
Ramsay.
XIV. De Moscou à Koursk (via Podolsk, Toula, Aleksine, Orel),
par S. Nikitin.
XV. De Koursk au bassin du Donetz et la ville de Kharkow, par
N. Sokolow et Th. Tschernyschew,
XVI. Le bassin du Donetz, par Th. Tschernyschew et L. Lou-
touguin.
815288
IV
XVII. Les eaux minérales du Caucase, par K. Rouguévitch.
XVIII. De Wladikavkaz aux gisements de naphte de Grosny, par
A. Konchin.
XIX. Excursion géologique aux environs de Kislowodsk et de
Kislowodsk à l'Elbrous, par N. Karakasch et K. Rou-
guéwitch.
XX. Voyage géologique par la Volga de Kazan à Tzaritsyn, par
A. P. Pavlow.
XXI. Excursion au sud de la Russie (Variante C), par X. Soko-
low et P. Armachevsky.
XXII. De Wladikavkaz à Tiflis par la Route Militaire de Géorgie.
par F. Loewinson-Lessing.
XXIII. Excursion zum Genal-dongletscher, von Const. Rossikow
und Boris Kolenko.
XXIV. De Tiflis à Bakou. Gisements de naphte de Bakou, par
A. Konchin.
XXV. De Souram à Koutaïs par le chemin de fer transcaucasien,
par S. Simonowitch.
XXVa. Excursion à Tkwibouli, par S. Simonowitch.
XXVI. De la station Mikhaïlowo, par Borjom et Abas-Touman, à la
station Rion, par A. Konchin.
XXVII. Les environs de Koutaïs et la vallée de la rivière Rion entre
Koutaïs et l'arête Mamisson, par S. Simonowitch.
XXVIII. Excursion zum Zeigletscher, von X. Karakasch und K. Ros-
sikow.
XXIX. La Mer Noire, par N. Androussow.
XXX. Environs de Kertch, par N. Androussow.
XXXI. Itinéraire géologique par le Kara-Dagh, par A. Lagorio.
XXXII. Le jurassique à Soudak, par Constantin de Vogdt,
XXXIII. Itinéraire géologique d'Alouchta à Sébastopol par Yalta,
Bakhtchissaraï et Mangoup-Kalé. La description concer-
nant l'intinéraire général est duc à N. Golovkinsky,
celle des roches éruptives à A. Lagorio.
XXXVI. Kurze Uebersicht der Géologie der Umgebung von St. Pe-
tersburg, von F. Schmidt.
Digitized by the Internet Archive
in 2011 with funding from
University of North Carolina at Chapel Hill
http://www.archive.org/details/guidedesexcursioOOinte
PREFACE.
L'ouvrage que nous présentons à nos lecteurs est
consacré aux excursions qui se feront avant et après la
VII Session du Congrès Géologique International. 11 est
le résultat du travail commun de presque tous les géo-
logues russes qui ont spécialement étudié l'une ou l'autre
partie du vaste territoire de la Russie et qui ont con-
senti à offrir, dans des esquisses sommaires, les traits
les plus essentiels de la structure géologique des régions
qui ont été particulièrement l'objet de leurs recherches.
La difficulté d'organiser de grandes excursions auxquel-
les pourraient prendre part un grand nombre de per-
sonnes, dans des régions où l'on trouve peu d'hôtels ou
dans lesquelles ils font même complètement défaut, et le
manque de moyens de locomotion h distance des chemins de
fer, ont été la cause principale que jusqu'au commence-
ment de l'été de 1896 il a été impossible d'assurer d'une
manière certaine si l'on pourrait réaliser les excur-
sions qu'on avait en vue. Ainsi, par exemple, il n'eût
pas été possible de songer à faire une excursion dans
l'Oural au nombre de 200 géologues, si l'on n'avait pas
réussi à terminer, en 1896, la ligne du chemin de fer
qui réunit Tchéliabinsk à, Ekathérinebourg.
VI
Une autre circonstance non moins importante qui n'a
pu être éclaircie que dans ces derniers temps, c'était la
possibilité d'obtenir des trains spéciaux pour les excursions
des géologues. Le réseau des chemins de fer s'accroît avec
une telle rapidité en Russie et exige tant de locomotives et
de vagons que les usines ne parviennent pas à en four-
nir une quantité suffisante, de sorte qu'il devenait dune
très grande difficulté d'en consacrer un assez grand
nombre aux besoins des excursions. Si nous avons eu le
bonheur de vaincre toutes ces difficultés, ce n'est que
grâce à Sa Majesté PEmpereur qui a daigné ordonner
de mettre à notre disposition le nombre de locomotives
et de vagons qui serait jugé nécessaire.
Non moins difficile était-ce d'arriver à organiser les
excursions en voitures, surtout dans l'Oural et sur la
route militaire de Géorgie.
Dans la première de ces régions tous les moyens de
transport se concentrent exclusivement dans les villages
où se trouvent les usines et les mines, et sans la bien-
veillante coopération des administrations des districts
miniers et des propriétaires d'usines (MM. Balachew,
le prince Biélosselsky-Biélozersky, MM. Démidow
et autres) on n'eût pas même pu penser à effectuer les
excursions projetées
La route militaire de Géorgie, la voie principale qui
rejoint le Caucase du nord au Transcaucase, possède, il est
vrai, un certain nombre de moyens de transport, mais com-
plètement insuffisant pour suffire à la fois aux besoins de
plusieurs centaines de voyageurs. Pour parer à cette dif-
ficulté, il nous fallait le secours de l'Administration lo-
cale; elle a fait, avec la plus grande condescendance,
tout ce qui dépendait d'elle pour faciliter le voyage en
groupes plus on moins nombreux.
VII
Ce que nous venons de dire explique les raisons pour
lesquelles ce ne fut qu'en automne de 1806, après le
retour de tous les directeurs d'excursions des voyages
préparatifs qu'ils avaient faits dans les différents rayons
de l'Empire, qu'il a été possible d'élaborer le programme
définitif des excursions que l'on se proposait de faire.
On croyait d'abord que le guide ne formerait qu'un
petit volume suivi d'un nombre restreint de cartes et de
coupes; mais au fur et à mesure que l'on se mit à
l'oeuvre, le guide prit bientôt des proportions auxquelles
nous ne nous attendions pas, et est devenu tout un vo-
lume contenant plus de 6(50 pages, bon nombre de figu-
res, de coupes et de cartes.
Imprimer avec suite la grande masse des matériaux
qui ne sont arrivés à la rédaction qu'à partir du mois
de février, était chose tout à fait impossible. Le Comité
d'organisation décida, eu conséquence, de diviser le guide
en 34 chapitres, en consacrant à chacun d'eux le nom
de son auteur et en donnant aux divers chapitres une
pagination différente. Ce mode de publication offre cet
avantage que chaque chapitre, numérote en chiffre ro-
main, peut facilement se détacher du livre et être ainsi
d'un usage très commode pendant les excursions.
Si l'on prend en considération toutes ces circonstances
et la nécessite où nous étions de faire traduire notre travail
en français et en allemand, on comprendra facilement que
le guide n'ait pu paraître qu'avec un retard d'un mois
après l'époque fixée dans notre troisième circulaire.
Nous avons tâché de conserver partout au guide le
même caractère. Chacun des chapitres contient la liste
des principaux ouvrages concernant le rayon étudié, l'es-
quisse sommaire physico-géographique et géologique de
la région à parcourir, et la description des points les
VIII
plus remarquables de l'itinéraire. Tout intéressant qu'il
eût été, pour les personnes qui viennent en Russie pour
la première fois, de trouver, dans le guide, d'autres don-
nées caractéristiques de chacune des régions, telles que des
notions détaillées sur l'ethnographie, l'histoire moderne et
ancienne du pays, sur sa faune, sa flore etc., il a fallu
les exclure du livre pour la raison qu'elles en auraient
considérablement augmenté les dimensions et qu'elles en
eussent eucore par là retardé la publication.
L'ordre des chapitres a été mis, autant que possible,
d'accord avec celui des excursions proposées par le Co-
mité dans sa première et sa seconde circulaire, et les
descriptions des excursions parallèles sont numérotées
d'après les chiffres suixants:
A l'excursion de l'Oural sont consacrés les cha-
pitres II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X; XI;
à celle de l'Est hoirie le chapitre XII;
à celle de Finlande le chapitre XIII.
L'excursion de Moscau à Wladikavkaz, qui com-
prend les variantes A (Kharkow, Bassin du Donetz, Eaux
minérales ou Grozny); B (Wolga); C (Dniepr) est dé-
crite dans les chapitres suivants:
Variante A: XIV, XV, XVI, XVII, XVIII.
Variante B: XX.
Variante C: XXL
L'excursion à l'Elbrous, qui en fait partie, porte
le numéro XIX; celle au glacier Tseïsky, le numéro
XXVIII; celle au glacier du Ghénaldon, le numéro XXIII.
A la description de la route militaire de Géorgie est
consacré le chapitre XXII.
Les voyages de Tiflis à Bakou et de Bakou a
Batoum, par le chemin de fer transcaucasien, compre-
nant la visite de Tkwibouli, sont décrits clans les cha-
IX
pitres XXIV, XXV, XXV«; la variante Borjom, au
chapitre XXVI. A cette série de chapitres se rapporte
aussi le chapitre XXVII, qui donne la description du
voyage au glacier de Mamisson.
Pour donner aux excursionnistes une idée de l'histo-
rique de la Mer Noire, le chapitre XXIX contient un
résumé sommaire des connaissances acquises, surtout dans
ces derniers temps, sur cette question.
L'excursion en Crimée se trouve aux chapitres
XXX, XXXI, XXXII et XXXIII.
Il nous reste encore à mentionner que les esquisses
géologiques des environs de Moscou et de St. Péters-
bourg sont contenues dans les chapitres I et XXXIV.
Quelques-uns des chapitres présentent non seulement
le remaniement de tout le matériel littéraire publié jus-
qu'ici, mais contiennent encore des données toutes nou-
velles, qui paraissent pour la première fois dans notre
guide.
Dans les directions principales des excursions, les
matériaux sont groupés de manière à donner une des-
cription ininterrompue du territoire traversé jour et nuit,
sans arrêts, par les excursionnistes.
Pour abréger autant que possible le texte du guide
nous y avons ajouté un grand nombre de coupes géolo-
giques et de cartes, mettant en regard la structure des
rayons décrits 1). Pour représenter encore plus claire-
]) Dans la description de quelques-uns des gisements métallifères
et des gîtes de minéraux nous nous sommes vus parfois obligés de
nous servir de données recueillies depuis longtemps, exactes il est vrai,
mais ne répondant pins aux affleurements, tels qu'ils existent aujour-
d'hui. Ainsi par exemple, dans le chapitre TV où nous faisons la des-
cription des mines d'Ahkmat et de Nicolaïé-Maximilianovsk, nous don-
nons les coupes relevées en 1870 par A. Karpinsky; dans le cha-
pitre IX la carte du Blagodat présente l'état des mines en 1888 etc.
X
ment le caractère des localités parcourues, nous don-
nons toute une série de dessins, sous forme de tableaux
détachés, en partie phototypiques 1), en partie zincogra-
phiques.
Nous ajoutons, en outre, une carte géologique de la
Russie européenne à l'échelle de 1 : 6300000, à la ré
daction de laquelle ont principalement pris part MM.:
A. Karpinsky, S. Nikitin, N. Sokolow, A Mi-
khalsky et Th. Tschcmyschew. Dans son ensemble
cette carte est une copie réduite et simplifiée de celle
qui a été publiée en 1892, à l'échelle de 1:2520000,
par le Comité Géologique, mais complétée et corrigée
d'après les résultats obtenus par les recherches de ces der-
nières années.
En publiant ce volume, dédié aux membres du VIT
Congrès Géologique International, nous nous croyons en
droit de dire que cette publication est la première de
ce genre qui paraît en Russie. Le lecteur y trouvera
le résumé de toutes les notions géologiques dispersées
dans des journaux spéciaux. Il va sans dire que notre
guide ne peut entrer en ligne de comparaison avec des
compendiums géologiques aussi parfaits que ceux que nous
trouvons dans d'autres pays, comme le „Geology of India"
R. Oldham, „The Geology of Engiand & Wales" N. B.
Woodward, „ Géologie von Deutschland" R. Lcpsius etc.
Nous osons espérer néanmoins qu'il offrira quelque in-
térêt aux personnes qui n'auront pas l'occasion de se
rendre personnellement en Russie et de participer aux
excursions proposées aux membres du Congrès.
Nous avions aussi d'abord l'intention d'ajouter, sous
forme d'appendice, un index des principales collections réu-
') Les planches phototypiques ont été exécutées dans rétablisse-
ment de M. Babkin, Perspective des Anglais. St. Pt,
XI
nies dans les musées de St. Pétersbourg, Moscou, Kiew,
Kliarkow, Kazan, et autres villes. Mais sachant que ces
musées publieraient des catalogues détaillés, spécialement
destinés aux membres du Congrès, de toutes les collec-
tions qu'ils renferment, nous avons cru qu'il devenait
inutile de les ajouter au guide.
Le livre-guide que nous offrons aux géologues est
devenu si volumineux que l'on comprendra qu'il ne pourra
être réimprimé, comme cela se faisait après les Sessions
précédentes, dans les Comptes rendus du Congrès.
La rapidité avec laquelle ce guide a dû être fait
nous fera pardonner les défauts de style et d'impression
qui ont pu se glisser dans l'ouvrage.
Au nom des différents auteurs de cet ouvrage, nous
nous faisons un devoir d'exprimer toute notre reconnais-
sance à M. Moser, qui a bien voulu se charger de la
traduction française de la plus grande partie du guide
et au baron Ed. Toll, qui a fait la traduction de quel-
ques-uns des chapitres publiés en allemand.
Au nom du Comité d'organisation:
Th. Tschernyschew.
-ocgo-
LES ENVIRONS DE MOSCOU
PAR
S. NIKITIN.
De Smolensk à Moscou.
Les voyageurs qui viennent d'Allemagne et d'Autriche pour se rendre
à Moscou en passant par Smolensk, franchissent le matin les limites
du gouvernement de Moscou un peu avant d'arriver à la petite station
de Borodino, laissant à gauche le vaste champ, devenu célèbre par la
bataille qui s'y livra en 1812 et qui ouvrit à Napoléon la route de
notre vieille capitale. Jusqu'à la ville la voie ferrée suit presque tout
le temps, parallèlement à la vallée de la Moskwa, le terrain du partage
des eaux, au milieu des paysages tout typiques de la Russie moyenne.
Devant les yeux s'étend une plaine parsemée de collines, les unes apla-
ties, les autres plus ou moins élevées, de forme et de direction irrégu-
lières, traversée par des ravins à pente douce où coulent de petits
ruisseaux. Il y a tout lieu de croire qu'avant d'être cultivée, toute cette
région était couverte de forêts, mélangées d'arbres à feuilles caduques
(bouleaux, trembles) et de sapins (Picea excelsa) sur les sols plus ou
moins argileux, ou de forêts de pins (Pinus sylvestiïs) dans les endroits
arénacés. On ne trouve de prairies naturelles que dans les vallées flu-
viales. La culture humaine a modifié ici l'aspect de la contrée en fai-
sant disparaître une partie considérable des forêts qu'elle a remplacées
par des champs labourables et de prés en partie boisés.
Le sol sous-argileux, peu fertile, gris ou gris-brunâtre, de peu d'é-
paisseur, cà et là remplacé par un sol sous-sableux de même couleur,
est plus ou moins pénétré d'une matière pulvérulente, connue sous le
nom de „podsol" (Voir p. 10).
Toute la contrée est la région du développement, immédiatement
sous le sol, d'une argile morainique à blocaux, sableuse ou mar-
neuse, d'un brun rougeâtre (Q\b), non stratifiée, plus ou moins abon-
1
dante en Moraux et gravier erratiques, provenant soit des roches cris-
tallines de Finlande et du gouv. d'Olonetz, soit des roches sédimen-
taires de la région située entre les gouvernements d'Olonetz et de Mos-
cou (de préférence calcaires et silex du système carbonifère). Cette ar-
gile constitue fréquemment le sous-sol du terrain de la Russie d'Europe
qui avait été occupé par la grande glaciation scandinavo-russe. A l'ouest
cette roche passe directement au Geschiebelehm inférieur, l'argile
morainlque inférieure des allemands (du type saxonien ou du type de
la première glaciation). Aux points où les vallées fluviatiles assez pro-
fondes et les tranchées artificielles ont mis à nu la base de l'argile à
blocaux, émerge une assise de puissance variable, composée de sables
plus ou moins jaunes ou rouges, interstratifiés de gravier et de galets
de la même composition pétrographique que les blocaux de l'argile morai-
nique (les cailloux des roches sédimentaires locales prédominent). C'est
le sable inférieur à blocaux (Q\a) des auteurs russes. Dans les
tranchées du chemin de fer on ne le voit apparaître de dessous l'argile
morainique qu'entre les stations Moukhina et Koubenka. Quelques col-
lines, dont une près de la station Chelkovka, permettent d'observer le
troisième membre des dépôts glaciaires de la Russie moyenne, le sable
à blocaux supérieur non stratifié (Q2Lc), d'ailleurs faiblement déve-
loppé clans cette localité, recouvrant par endroits l'argile morainique.
Le long de la voie ferrée on ne voit pas d'affleurements de roches
originaires plus anciennes que les quaternaires jusqu'à la descente dans
la vallée de la Moskwa, non loin de Moscou. Mais des investigations
faites le long de la rivière et des forages y ont relevé, sous les dépôts
glaciaires, les sédiments suivants à peu près horizontaux et non dis-
loqués, que nous énumérons du haut en bas:
1) couches des étages volgiens, supérieur et inférieur, plus ou
moins conservées (JCr):
2) couches du jurassique supérieur jusqu'au callovien inclusive-
ment (J'ni):
3) calcaire carbonifère de la section moyenne ou moscovien. (C'2).
A trois verstes de la station Moukhina, sur les bords de la rivière
Moskwa, se trouvent, les anciennes carrières du calcaire carbonifère de
Grigorowo, devennues classiques et historiques par les oeuvres de M. Fi-
scher von Waldheim qui y a puisé les matériaux pour ses descrip-
tions paléontologiques, qui ont mis la base à la paléontologie de
la Russie moyenne. Par erreur ce savant de la première moitié de
notre siècle a pris le calcaire de Grigorovo, riche en fusulines et co-
raux couvert par l'argile grise jurassique, pour de l'oolithe jurassique.
En descendant dans la vallée de la Moskwa la ligne du chemin de
fer entre dans la région du sable à blocaux inférieur et des dépôts
sableux superficiels qu'elle suit jusqu'à la gare. A la descente dans la
vallée on aperçoit dans les ravins et les tranchées les roches noires du
volgien inférieur et du jurassique supérieur.
COUPE &EOLO&IO.UE GENERALE DES ENViRONS DE MOSCOU.
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1
La colline du Kremlin. Aperçu sur la géologie de la ville de Moscou.
Moscou est située dans une région couverte de collines, traversée
par la vallée de la Moskwa au cours sinueux, par ses affluents gauches,
la Yaouza et la Néglinnaïa (coulant sous les rues de la ville clans un
canal voûté), et par quelques autres cours d'eau et ravins de peu d'im-
portance. Dans la partie septentrionale de la ville les collines attei-
gnent 160 m. de hauteur absolue, le niveau normal de la Moskwa étant
à l'extrémité du quartier sud à 116 m. au dessus de la mer. Entre
toutes ces collines le Kremlin, par sa position centrale et son impor-
tance historique comme ancienne citadelle ou bourg, occupe sans con-
tredit le premier rang, quoiqu'il n'ait que 150 m. de hauteur. De la
terrasse du Grand-Palais s'étend une vue immense sur le „Zamoskvo-
rétchié", partie basse du sud de la ville, séparée de la partie princi-
pale, côté nord, par la large vallée de la Moskwa. Le Kremlin lui-même
est circonscrit du côté de l'est par la vallée de la Yaouza, au delà de
laquelle s'élève la colline du sud-est; du- côté occidental il est bordé
par la vallée de la Néglinnaïa, derrière laquelle s'élève la colline où
se trouve le Musée public; plus loin on aperçoit la vaste plaine „Dé-
vitchié polie", aux abords de laquelle la majestueuse cathédrale du
Sauveur (Sobor Khrista Spassitélia) frappe le regard. Enfin, plus loin
encore, vers l'ouest, dominent „les Montagnes des Moineaux" (Woro-
biowy Grory) sur la rive droite de la Moskwa.
La constitution du terrain de Moscou est assez bien connue, grâce
aux investigations géologiques faites dans les environs de la ville et à
nombre de forages (plus de 150), exécutés pendant les derniers quinze
ans sous le contrôle plus ou moins constant de l'auteur de cette es-
quise, enfin grâce aux travaux de canalisation et de l'alimentation en
eaux de la capitale. Quelques collines sont couvertes par l'argile morai-
nique à blocaux (Q\b), plus ou moins érodée et emportée presque sur
toute l'étendue de la ville, de sorte que les sables à blocaux inférieurs
(Q[a) se trouvent soit immédiatement sous le sol et le remblai, soit
recouverts des produits également sableux de l'éluvion; les seules excep-
tions sont: a) les vallées fluviales largement comblées par les alluvions:
b) les collines mentionnées, recouvertes par-dessus les sables d'argile
morainique; c) les élévations dans la partie sud-est de la ville au delà
de la Yaouza, où l'on observe, sur l'argile morainique, le sable caillou-
teux supérieur non stratifié (Q\c). En dessous des dépôts posttertiaires
se disposent les diverses assises mésozoiques, indiquées dans la coupe
géologique générale de Moscou (voir plus loin), et le calcaire carboni-
fère moyen de l'étage moscovien, qui forme la base rocheuse sur la-
quelle la ville est bâtie.
La colline du Kremlin, constituée par tous ces dépôts, présente en
haut le sable inférieur qui passe aux assises parfaitement conservées
des étages volgiens et jurassiques. Les forages ont rencontré le calcaire
carbonifère à la hauteur de 0 à 8 m. au-dessus du niveau normal de
1*
4 I
la rivière. C'est ce même calcaire qui supporte le fondement des prin-
cipales églises, entre autres de la cathédrale du Sauveur (Khrani Spas-
sitélia) et les culées des ponts. Le forage le plus profond, fait dans une
des collines de la ville, à la hauteur absolue de 144 m., a traversé
21,4 m. de dépôts argïlo-arénacés quaternaires et mésozoïques, 180,7 m.
des calcaires de l'étage moscovien, 74 m. des calcaires de la section in-
férieure du carbonifère, 49 m. de l'étage argilo-arénacé houillefère de
la même section du système carbonifère, enfin 135 m. de calcaires et de
marnes dévoniens; ici le forage a été arrêté sans qu'on ait trouvé l'eau
dévonienne qu'on cherchait. La ville profite largement des eaux arté-
siennes, fournies sous une pression assez forte par plusieurs horizons
aquifères dans les calcaires moscoviens. L'alimentation en eau princi-
pale exploite à 20 kilom. de la capitale des sources de la nappe aqui-
fère des sables inférieurs à blocaux.
Environs de Moscou.
Les environs de Moscou, de même que tout le gouvernement de
Moscou et les parties limitrophes du gouvernement de Wladimir ont
été étudiés, depuis la naissance de la science géologique en Eussie,
par de nombreux géologues, dont nous ne citerons, dans l'ordre de
leur apparition, que les noms les plus connus de Fischer von Wald-
heim, Rouiller, Murchison, Trautschold. Plus tard l'auteur de
cette revue, chargé par le Comité Géologique de la levée géologique
de la région, l'a étudiée en détail pendant nombre d'anées. Les résultats
de ses recherches ont été publiés dans les trois volumes suivants des
„Mémoires du Comité Géologique": Carte géologique générale de la
Russie, feuille 57: Vestiges de la période crétacée dans la Russie
centrale: Dépôts carbonifères dans la région de Moscou. (Vol. Y Nos
1, 2 et 5). Le premier de ces livres contient, outre la description dé-
taillée de la région aux points de vue orographique et géologique, la
liste des ouvrages géologiques et des monographies paléontologiques
ayant rapport à cette contrée, parus jusqu'en 1889. Plus tard les ar-
ticles suivants sont venus élargir, par de nouveaux matériaux paléonto-
logiques, la connaissance de la constitution et de l'âge des dépôts
mésozoïques de cette région:
S. Nikitin, Excursions dans les musées et les terrains mésozoïques de
l'Europe. Bul. Soc. Belge de Géol. 1889. T. III.
A. Pavlov, Etudes sur les couches jurassiques et crétacées de la Rus-
sie et de l'Angleterre. Bul. Soc. Natur. Moscou. 1889.
A. Pavlov, Le néocomien des montagnes de Worobiewo. Bul. Soc.
Nat. Moscou. 1890, .V' 2.
A. Pavlov, Argiles de Speeton et leurs équivalents. Ibidem. 1891 JN» 2 — 4.
(Cet article expose mieux que les précédents le point de
vue de l'auteur sur l'âge des dépôts du jurassique supé-
rieur, du volgien et du crétacé inférieur de la Russie).
I 5
A. Michalski, Die Ammoniten der unteren Wolga-Stufe. Mém. du
Coin. G-éol., Vol. VIII, N« 2. (Description détaillée du
groupe dominant des fossiles de l'étage volgien inférieur).
N. Bogoslovsky, Der Rjazaner-Horizont, seine Faune, seine strati-
graphischen Beziehungen und sein wahrscheinliehes Alter.
Materialien zur Géologie Russlands. 1896, Bd. XVIII.
(Bien que les matériaux dont l'auteur s'est servaient été
recueillis dans le gouvernement limitrophe, c'est une étude
toute spéciale et très exacte sur la paléontologie et la
géologie de l'horizon qui joue un rôle si important dans
la question de l'âge respectif des sédiments passant du
jurassique au crétacé de la Russie centrale).
Pour ce qui est des dépôts quaternaires des environs de Moscou,
des monographies originelles n'ayant pas paru dans le courant des der-
nières années, il n'y a guère qu'une revue des données, publiée dans
les travaux du „Congrès Internat. d'Archéologie et d'Antropologie,
Session de Moscou, 1892", qui ait une valeur générale:
S. Nikitin, Sur la constitution des dépôts quaternaires en Russie et
leurs relations aux travaux résultant de l'activité de
l'homme préhistorique.
Quelques notes sur les dépôts quaternaires des environs de Mos-
cou, publiées après 1890, communiquent soit des détails peu impor-
tants, soit des faits trop peu étudiés ne présentant que des idées pro-
visoires.
La coupe générale des environs de Moscou, dont les éléments ont
été puisés dans la littérature citée, réclame quelques explications:
Le calcaire carbonifère des environs de Moscou est le repré-
sentant typique de la section moyenne de ce système en Russie ou de
l'étage mosco vien (6'2). Cet étage est très abondant en fossiles dont
près de la moitié se retrouvent en formes identiques dans les assises
inférieures du système carbonifère de l'Europe occidentale, tandis que
les autres ont été. rencontrés pour la première fois dans le moscovien.
(Voir pour les détails la description des affleurements de Dorogômilowo,
Miatchkowo. Podolsk).
Les assises de ce calcaire plus ou moins altérées et chimiquement
modifiées et, dans la partie orientale du gouv. de Moscou, les cal-
caires encore plus altérés de la section supérieure du carbonifère
(étage gshélien), supportent directement le eallovien moyen (J£).
Les conglomérats de ce niveau contiennent assez souvent des fossi-
les plus ou moins usés du carbonifère, à côté d'Ammonites, de Bélem-
nites et d'autres formes spéciales au eallovien moyen.
La succession des zones du jurassique de la Russie moyenne
jusqu'au kimméridgien inclusivement est si parfaitement analogue à
celle des zones jurassiennes de l'Europe occidentale, surtout du nord
et de l'ouest de la France, qu'il est très difficile d'indiquer des diver-
gences sérieuses, ni provinciales, ni zonales; on n'observe une certaine
6 I
différence que dans la faune des divers faciès en dépendance de la
composition pétrographique des roches. (S. Nikitin. Ueber die Be-
ziehuhgen zwischen der russischen und der westeuropâischen Jura.
Neues Jahrb. Geol. 1886, Bd. IL — S. Nikitin. Excursions dans les mu-
sées et les terrains mésozoïques de l'Europe occidentale, Bul. Soc.
Belge de Géol. 1889, t. III.— N. Neumayer und V. Uhlig, Erdge-
schichte, II Auflage).
Le séquanien des environs de Moscou (J|) ne peut pas être di-
visé en zones nettes, de sorte que l'oxfordien supérieur et le kimmé-
ridgien inférieur (zone à Opp. tenuilobata) y sont intimement liés pa-
léontologiquement et pétrographiquement.
Le kimméridgien (J3) est à peine marqué près de Moscou; on
n'observe d'ailleurs aucune limite, ni pétrographique ni stratigraphique
entre cet étage-ci et le volgien inférieur qui le surmonte. Il est pro-
bable que nous avons affaire ici à des argiles noires kimméridgiennes,
dépourvues de fossiles, qui font le passage à des argiles semblables à
la base du volgien. Plus loin vers l'est, dans la région de la Volga
moyenne, le kimméridgien (le kimméridgien moyen) à Hoplites eudoxus
et Aspidoceras acanticum passe directement au volgien inférieur.
Dans la question sur l'âge et la position du volgien inférieur
et du supérieur et, surtout, sur le parallélisme de ses divers horizons
avec les formations correspondantes de l'Europe occidentale, les géolo-
gues russes ne sont pas encore d'accord. L'auteur de cette revue, à
qui revient la dénomination de l'étage volgien et par conséquence
la détermination de ses limites, soutient le point de vue suivant: Sous
le nom de volgien on doit comprendre la totalité des dépôts qui,
dans la Russie du centre et du nord, se trouvent entre les couches
du kimméridgien à Hoplites eudoxus et celles du néocomien moyen
(la partie inférieure du néocomien supérieur) l) à Olcostephanus ver-
sicolor. Ces deux niveaux qui font la base et le toit du volgien.
ne s'observent nettement qu'en certains points de la Volga moyenne.
L'absence de quelques-uns des horizons du volgien, tantôt des inférieurs,
tantôt des supérieurs, qu'on remarque en beaucoup d'endroits de la
Russie, trouve son explication clans une des raisons suivantes: ou bien
à tel point donné- le dépôt de certains niveaux n'a pas eu lieu, ou
les niveaux, absents aujourd'hui, ont existé, mais ont été remaniés et
érodés dans la suite; ou bien encore, et cela arrive le plus souvent, tel
niveau ne peut être distingué, étant faiblement développé et sans fossiles.
Le kimméridgien de Moscou est dans le dernier cas; le manque du néo-
comien moyen à Olcost. versicolor et de l'horizon le plus élevé de l'é-
tage volgien supérieur à Olcost. polyptychus s'explique par les deux
premières raisons. Ces deux zones sont parfaitement développées sur la
Volga et au nord de la Russie, alors (pie le niveau à Hoplites rjasa-
nensis n'apparaît à Moscou, comme le kimméridgien, qu'en vestiges
à peine perceptibles.
') Etage hauterivien.
Pour ce qui est de la faune renfermée depuis la base du volgien
jusqu'à la zone à Oîcost. polyptychus inclusivement, elle se distingue
par une rare constance de son type général qui a très peu de com-
mun avec le type de la faune du kimméridgien et du néocomien.
Les fossiles dominants sont les pelecypodes et les gastéropodes; la plu-
part de leurs espèces se trouvent en formes identiques à tous les ni-
veaux des dépôts volgiens sans en excepter l'horizon à Oîcost. polyp-
tychus. Les plus remarquables sont les Aucelles dont les mêmes for-
mes remplissent aussi bien l'étage volgien inférieur que le haut de l'é-
tage supérieur (horizon à Hoplites rjasanensis). Les Céphalopodes
offrent deux types très distincts d'Ammonites et de Bélemnites qui
permettent de reconnaître facilement les étages inférieur et supérieur
du volgien. Dans l'inférieur prédominent Perisphinctes des groupes
virgati, Nikitw etc., Bélemnites absolutus; dans le supérieur: Oleo-
stephanus des groupes subditus et polyptyctms, Oj y notice ras du groupe
catenulatum, Bélemnites russiensis-lateralis, remplissant en formes ana-
logues ou à peine nuancées toutes les assises du volgien supérieur,
l'horizon à Oîcost. polyptychus y compris. Parfois, principalement au
niveau à Hoplites rjasanensis, viennent s'y ajouter des Hoplites
étrangers, paraissant appartenir au type méridional.
Précisant le volgien comme remplaçant les horizons supérieurs du
jurassien et les inférieurs du néocomien, S. Xikitin juge prématuré,
vu l'état actuel des connaissances géologiques, de parallëliser les di-
vers niveaux du volgien avec ceux des assises de l'Europe occidentale;
d'un côté la faune des différences zones du volgien n'est encore ni
décrite ni suffisamment étudiée, d'un autre côté bien des détails rela-
tifs aux dépôts correspondants de l'Europe occidentale sont jusqu'à
présent inconnus, ou insuffisamment éclaircis. La parallélisation des
zones du volgien, fondée uniquement sur l'étude partielle de quelques-
uns des fossiles qu'elles contiennent, conduirait nécessairement à des
résultats illusoires, d'autant plus que l'exactitude des définitions paléon-
tologiques en usage laisse souvent beaucoup à désirer. Aussi les tableaux
de corrélations ne doivent-ils être regardés que comme essais provisoi-
res, susceptibles à toutes les modifications que de nouvelles découvertes
pourront leur faire subir.
La précision de l'âge des dépôts volgiens a été beaucoup facilitée
par les découvertes récentes de M-rsNikitin ') et Pavlov'-) dans les
assises inférieures du portlandien de l'Angleterre et de la France sep-
tentrionale, de quelques formes d'Ammonites et de Bélemnites, analo-
gues à celles qu'on trouve dans la partie inférieure de l'étage volgien,
et. d'un autre côté, par la découverte de plusieurs formes d'Ammoni-
tes, de Bélemnites, à? Aucelles etc. du volgien supérieur, dans le Hils
allemand, dans les horizons inférieurs du néocomien et quelques hori-
zons stratigraphiquement peu déterminés, séparant en Angleterre le
r) Excursions dans les musées etc.
2) Etudes sur les couches jurassiques etc. — Argiles de Speeton etc.
8 I
portlandien du néocomien moyen. Mais un des faits les plus précieux
pour la détermination de l'âge des assises volgiennes, fait signalé par
S. Ni kit in et étudié par M-r Bogoslovsky dans le travail qu'il vient
de publier, est la présence dans l'horizon à Hoplites rjasanensis de
toute une série d'Ammonites très proches, quoique non tout à fait iden-
tiques, à celles du tithonique le plus supérieur et du berriasien (zone
à Hoplites Boissieri).
S. Nikitin est de l'opinion que l'ensemble des dépôts volgiens
présente un type paléontologique et géologique spécial (type du nord),
qui n'entre ni dans la classification, ni dans- la terminologie ac-
ceptées dans l'Europe occidentale. Des traces du volgien se retrouvent
en Angleterre, mais là, comme en Russie, elles attendent une étude
paléontologique approfondie qui, certainement, ne se contentera pas
de la connaissance des Ammonites et des Bélemnites.
M-r Bogoslovsky à qui appartient la définition stratigraphique
de l'horizon très instructif à Hoplites rjasanensis et l'étude de sa faune,
est du même avis que nous sur l'âge respectif des dépôts volgiens, leur
indépendance originale et le rapport qu'ils offrent avec les formations
de l'Europe occidentale; toutefois il propose de terminer le volgien su-
périeur par l'horizon à Olcost. nodiger qui serait en même temps le
dernier niveau du jurassien, de mettre provisoirement l'horizon à Hopl.
rjasanensis à la base du néocomien et de considérer le niveau à Ole.
polyptychus et Ole. lioplitoïcles comme principale assise inférieure du
néocomien. (La divergence avec notre point de vue, on le voit, n'est
que formelle).
M-r Pavlov, tout en étant d'accord que les sédiments du volgien
inférieur reposent constamment sur le kimmériclgien à Hoplites
eudoxus, a cependant, jusqu'à ces derniers temps, classé la- totalité des
dépôts volgiens dont nous avons parlé plus haut, dans le système ju-
rassique, auquel il rattachait aussi une partie du néocomien de l'Eu-
rope occidentale (Berrias, Hils conglomérat etc.), en supposant l'existence
en Russie d'une lacune entre la limite du volgien supérieur et le néo-
comien moyen à Ole. rersicolor. M-r Pavlov conteste l'existence d'une
faune spéciale à l'ensemble des dépôts volgiens dont il n'accepte pas
même le nom; se fondant sur ses propres observations comparatives,
faites dans la Russie centrale et en Angleterre, il se prononce caté-
goriquement pour la correspondance des diverses zones des assises vol-
giennes aux zones respectives de l'Europe occidentale. Cependant la
classification, la subdivision et la parallélisation des zones sont diffé-
rentes dans chacun des travaux de cet auteur. Son point de vue s'est
particulièrement modifié clans son dernier article 1). D'après cette der-
nière variante une partie des dépôts du volgien supérieur, notamment
l) Quarterly Journ. G-eolog. Soc. London, 1896, A» 3. La coupe gé-
nérale, proposée maintenant par M-r Pavlov, pour les dépôts méso-
zoïques de la Russie centrale ainsi que son tableau de corrélation se
trouvent dans son guide de l'excursion le long de la Volga,
I 9
le niveau supérieur de la zone à Hoplites rjasanensis et la zone' à Ole.
polyptychus, ne se rapporterait non au jurassique, mais au néocomien
inférieur du système crétacé; la lacune entre le volgien supérieur et le
néocomien moyen à Ole. versicoJor ne serait pas générale, mais seu-
lement locale (comme nous l'avons signalé depuis bien longtemps): les
couches du volgien supérieur formeraient une seule zone, celles de
l'inférieur en formeraient trois etc.
Le néocomien moyen à faune marine de la région de la Volga
moyenne (horizon à Ole. vérsicolor), développé à travers toute la Russie
de l'est, depuis la Crimée et le Caucase jusqu'à la région de la Petchora,
n'a pas été trouvé dans les environs de Moscou: il y est remplacé par
des sables à flore du crétacé inférieur (très voisine de la flore du Wealdien).
Le néocomien supérieur à faune marine, dont l'affleurement
le plus proche s'observe à 150 klm. à l'est de Moscou, n'a jusqu'à pré-
sent été trouvé plus près de la ville qu'à un seul endroit. Comme le
néocomien moyen, il est en sa plus grande partie remplacé par des
sables qui représentent peut-être des horizons encore plus élevés.
Après des lacunes considérables viennent les dépôts post ter-
tiaires ou quaternaires, que nous divisons en dépôts pléistocènes
(Qi) et modernes (Q2). Comme le montre la coupe générale, la con-
trée était occupée, durant la première moitié du pléistocène, par un
glacier qui y a laissé la moraine profonde Q\b. Cette moraine repose
très souvent, mais non partout, sur les sables à blocs erratiques infé-
rieurs statitiés Q[a. Au-dessous on observe çà et là des sédiments ty-
piques d'eau douce, avec débris végétaux qui pourraient bien avoir com-
mencé à se déposer déjà à la tin de la période tertiaire. Quant à
quelques autres dépôts d'eau douce que la plupart des géologues
avaient placés autrefois à la base du quaternaires, les opinions sont au-
jourd'hui doubles. En tout cas. il est hors de doute qu'aux environs de
Moscou et dans toute la Russie centrale il n'existe qu'un seul étage
morainique à blocaux et que, les traces de glaciations répétées ou de
grandes oscillations du glacier y faisant absolument défaut, il ne peut
être question de dépôts interglaciaires. Nombre de preuves directes et
indirectes montrent que les dépôts morainiques y datent de la première
moitié du pléistocène et de l'époque de la première ou la grande gla-
ciation de la Scandinavie et de l'Allemagne (d'après la terminologie
de Torell, Penck, Rerendt etc.).
La seconde moitié du pléistocène se caractérise par la formation,
dès la retraite du glacier, des sables à blocs erratiques supérieurs non
statitiés (Qlc), produits par l'éluvion et le délavage. D'autres sédiments
stratifiés, sableux ou argileux, formés aux dépens de la moraine élu-
vionnée, se sont déposés en même temps dans les larges vallées fluvia-
les et les dépressions; là où la moraine a été entièrement emportée,
les sables stratifiés supérieurs {Q\a) se mélangent avec les sables infé-
rieurs (Q]a) en un ensemble de sédiments sableux qu'il est impossible
de séparer. Bien plus rarement apparaissent dans les environs de Mos-
cou des dépôts lœssiformes de même origine, adossés à différents ni-
10 I
veaux contre les pentes élevées; habituellement ce sont des sédiments
de nature poussiéreuse non stratifiés ou à peine schisteux, qui offrent
la structure, la composition et les autres qualités du lœss. Au même
étage se rapportent dans la Russie moyenne les principaux dépôts d'eau
douce, fluviatiles (en terrasses) ou lacustres (P), avec mammouths,-
rhinocéros et abondants restes de forêts à feuilles caduques.
Les sédiments quaternaires modernes (Q2) offrent dans toute cette
région deux types distincts: tantôt ce sont des alluvions fluviatiles. tan-
tôt des alluvions lacustres ou des alluvions de ravins et de pentes peu
inclinées. Vers le haut des pentes et sur les espaces plus ou moins éle-
vés et plats, les alluvions passent graduellement, par l'intermédiaire de
dépôts de ruissellement, aux divers produits d'éluvion. Sur ces pla-
teaux on observe souvent des tourbières et une formation spéciale, très
répandue dans la zone forestière (en dehors de la limite du tcherno-
zem) de la Russie du nord et du centre, connue en Russie sous le
nom de „podsol". Le podsol est une substance finement pulvérisée, fa-
rineuse à l'état sec, qui, mouillée, prend l'aspect et les propriétés d'une
argile faiblement plastique. Le podsol est de la silice presque pure
(jusqu'à 88°/0), pulvérulente et faiblement mélangée d'argile, très pauvre
en zéolites et en calcaire, mais parfois assez riche en FeO et MgO.
La réaction est acide; la substance organique accuse le plus souvent
l'acide crenique (Krensâure) et ses composés. Le podsol doit son ori-
gine à la décomposition organique du sol dans un milieu acide et hu-
mide. Il pénètre le sol et s'assemble en lit plus ou moins épais entre
le sous-sol et le sol proprement dit. Là où le sous-sol est sableux, le
podsol est parfois accompagné de l'ortstein (alios).
Worobiewy gory (Montagnes des Moineaux).
Les Montagnes de Worobiewo, aussi célèbres dans l'histoire natu-
relle que dans l'histoire politique, sont situées au-delà de la limite sud-
occidentale de Moscou. En réalité toutes ces „montagnes" ne forment
qu'une seule colline, élevée en bord escarpé jusqu'à 90 m. au-dessus
de la rivière Moskwa (206 m. au-dessus du niveau de la mer). Sur
une longueur considérable la rivière a creusé le versant nord-est de
cette colline en forme de fer à cheval. Du côté sud la colline s'élève
peu à peu en un plateau, coupé par de profonds ravins, qui atteint
235 mt. d'altitude.
On y arrive soit par le tramway qui traverse le quartier Zamos-
kworétchié en passant devant le Jardin Impérial et le Palais d'été Nié-
skoutchnoïé, soit par un des petits bateaux à vapeur qui partent du
Kremlin, soit enfin par le train qui traverse le Diévitchié Polie. Du
belvédère du restaurant au sommet de la colline une vue splendide
s'ouvre sur la ville et ses faubourgs, le Kremlin au centre, le Diévi-
tchié Polie au premier plan, et plus loin, au nord-est, sur la vaste et
sinueuse vallée de la Moskwa. La continuation de la vallée vers l'est
est cachée par l'aile orientale des montagnes. La superposition alter-
I
11
nante de dépôts argileux et sableux, une puissante nappe aquifère sur
les argiles en bas, enfin le creusement annuel de la base par la crue
du printemps, sont cause que le flanc escarpé de la colline, en forme
de fer à cheval, présente une série de terrasses d'éboulement, actuelle-
ment couvertes de forêts.
A cause de leur hauteur les "Worobiewy gory ont conservé, mieux
que n'importe où aux environs de Moscou, la série des dépôts méso-
zoïques qui séparent le jurassien du crétacé.
Coupe de Worobiowo.
Gault et ap-
tien GV\?
moyen Cr>
[pFy " J Volgien super. JCrb
X Volgien infér. JCra
! Kimmerid. et sequanien Jys
Cette coupe idéale ne se voit nulle part en entier le long de
la Moskwa. La série supérieure des couches se fait le mieux
observer au grand ravin qui, à partir du bout oriental du village,
descend vers la rivière en faisant avec celle-ci un angle droit. Malheu-
reusement le ravin coupe du haut en bas les éboulements échelonnés,
de sorte que les dépôts ne se présentent point dans leur position primi-
tive et que les couches inférieures de la coupe, depuis le néocomien
moyen jusqu'au pied de l'escarpement, restent cachées. Au commence-
ment de l'été, pendant la baisse des eaux, on aperçoit dans la berge
et aux endroits secs du lit de la rivière plusieurs niveaux des dépôts
volgiens et jurassiens, le sequanien à Cardioceras alternansj compris;
mais dans la seconde moitié de l'été la digue de la ville fait remon-
ter l'eau et ces horizons redeviennent invisibles. En aval, près de l'hos-
pice Andréevskaïa, l'eau couvre également le bas d'un très bel affleu-
12 1
rement de trois horizons du volgien supérieur qui renferment une rare
abondance de fossiles bien conservés. Quand l'eau est basse, le
lit est pour ainsi dire pavé de concrétions phosphatiques du volgien
inférieur.
Environs du cimetière de Dorogomilowo.
En traversant la Moskwa au centre de la ville, nous entrons dans le
faubourg de l'ouest, appelé Dorogomilowo. Si l'on y dépasse l'an-
cienne barrière de la ville et qu'on tourne à droite, on arrive,
sur la rive droite, entre le cimetière et le pont du chemin de fer
de Smolensk, à un affleurement des couches inférieures des dépôts
jurassiques et à d'anciennes carrières qui exploitent le calcaire carbo-
nifère. Nous avons donc là les niveaux de la coupe, qui à Worobiowo
n'affleurent pas ou sont couverts par l'eau. Lorsque les carrières sont
en action, on peut voir les parois verticales artificielles de l'étage vol-
gien inférieur JCra, du séquanien J|, de l'oxfordien J% , chacun
avec ses fossiles caractéristiques. L'oxfordien présente des concrétions
argileuses, parfois siliceuses et marneuses, à Cardioc. cordatum. Le cal-
lovien sous-jacent y est dépourvu de fossiles. Le calcaire carbonifère
à la base plonge dans l'eau; on en retire des dalles contenant fréquem-
ment une abondante faune de la zone à Product. longispinus, Produc-
tus punctatus, Spirifér lineatus, Enteletes Lamarchi. Un des horizons
inférieurs du calcaire est riche en Fusulina cylmdrica, en Crinoides,
Archaeocidaris rossica etc. Vers le haut l'assise du calcaire carbo-
nifère est parfois intercalée de marnes et d'argiles rougeâtres ou ver-
dâtres, considérées autrefois comme restes des dépôts permiens
(Trautschold). Cette argile renferme les fossiles du même carbo-
nifère moscovien. Dans les sondages exécutés dans la ville, elle se
montre distinctement recouverte de calcaires contenant exactement la
même faune.
En face, sur la rive gauche, un peu en aval du cimetière et dans
la vallée même, plusieurs carrières exploitent des calcaires carbonifères
identiques à ceux d'e la rive droite. La coquille caractéristique des
horizons plus inférieurs de l'étage moscovien, Spir. mosquensis, ne s'y
rencontre pas encore.
Mniovniki.
Un vaste champ qui sert de camp militaire, s'étend à l'ouest et au
nord-ouest de la ville entre la Moskwa, la'1 ligne du chemin de fer de
Smolensk et la chaussée de Pétersbourg. Ce champ, appelé Khodynskoïé
polie, est traversé par le petit ruisseau Khodynka. Tout cet espace est
couvert des sables à blocaux inférieurs (Q\à) abondant par endroits en
blocaux et galets erratiques. Le côté nord-est est bordé par une bande
continue d'argile morainique, dont on ne trouve que des lambeaux au
milieu du champ. Il est hors de doute qu'à l'époque de la retraite du
I 13
glacier cette argile, exposée à un fort délavage et à l'érosion, fut
remplacée par les dépôts de sable stratifié (Q']a) réunis en un
tout avec les sables inférieurs (Q[a) qui dans les coupes s'enfouis-
sent sous l'argile morainique. Par endroits, p. ex. sur la rive gauche de
la Moskwa, entre le village Chélépikha et le confluent de la Khodynka,
ces sables offrent de fortes accumulations de blocs erratiques. Parfois
on y observe, surtout vers le bas, des coucbes sous-jacentes d'argile
stratifiée et de marne. Des traces de dépôts lacustres et fluviatiles lo-
caux s'observent çà et là à des niveaux bien plus élevés que les eaux
du printemps n'en atteignent aujourd'hui.
Dans les bords creusées de la Moskwa apparaissent, tantôt sur
l'une, tantôt sur l'autre rive, de très beaux affleurements du volgien
et en partie du séquanien. Les horizons supérieurs de ces affleure-
ments jusqu'à celui à Olcost. nodiger inclusivement (JCr") étaient dé-
truits, sur une partie considérable du terrain, avant l'époque et à l'épo-
que même du dépôt des sables quaternaires inférieurs. Le creusement
continuel de la rive et l'abondance de sources dans la partie supérieure
de l'étage volgien inférieur (JCrsa) ne cessent d'anéantir les beaux affleu-
rements d'autrefois, tout en y mettant à nu de nouveaux. Ainsi p. ex. les
affleurements près du village Khorochowo, célèbres du temps de Rouiller
et de Murchison, n'existent plus. Aujourd'hui la meilleure coupe s'ob-
serve entre le confluent de la Khodynka et le village Mniovniki au
débouché du grand ravin Stoudiony. Au lieu d'une description nous en
donnons la coupe (p. 14).
Ajoutons qu'outre une grande netteté de tous les horizons, l'étage
volgien inférieur, avec ses deux couches de concrétions phosphatiques,
offre ici une rare richesse paléontologique et que les mêmes ammonites
du groupe virgati se trouvent indistinctement et en quantité égale dans
les concrétions phosphatiques les plus inférieures et dans les argiles supé-
rieures (Jtrsa). La coupe se termine en bas par de l'argile qui se continue
jusqu'au séquanien (Jg ). Cette argile, souvent glauconieuse vers le haut,
passe insensiblement au sable glauconieux argiïeux du volgien inférieur
qui la surmonte. Les fossiles caractéristiques séquaniens ne se rencou-
trent qu'à un mètre de distance de la couche inférieure des concrétions
phosphatiques (pie l'on considère ordinairement comme base de l'étage
volgien.
Tatarowo-Troïtzkoïé.
La route de Troïtzkoïé se dirige de Mniovniki vers le village
Kkorochowo, situé au sommet d'un grand escarpement à pente rapide,
qui forme la rive gauche de la Moskwa. Nous avons déjà dit qu'actuel-
lement les affleurements près de ce village sont cachés sous des éboule-
ments et des fragments de roches. Cependant on y voit çà et là affleu-
rer quelques parties de la coupe de Mniovniki que nous venous d'exa-
miner. Ces affleurements sont en partie couverts des sables des niveaux
supérieurs de l'étage volgien supérieur, en partie d'argile morainique.
14
Ç5
es
«H
I 15
A un kilomètre environ en amont du pont de Tatarowo, où la route
traverse la rivière, on arrive, sur la rive droite, à une autre série d'affleu-
rements du volgien, malheureusement à moitié cachés sous les éhoulis
de la puissante assise des sables à blocaux inférieurs. La succes-
sion des couches se laisse observer presque aussi difficilement qu'à
Khorochowo; plusieurs horizons sont extraordinairement riches en fossiles
bien conservés, surtout celui des concrétions phosphatiques de l'étage vol-
gien inférieur. Dans de nombreux ravins latéraux on peut voir en outre
les traces des horizons paléontologiques plus supérieurs, développés à
Worobiewo. Un des géologues amateurs a dernièrement signalé la pré-
sence en ce lieu de vestiges de la zone à Hoplites rjasanensis, mais sans
donner ni la coupe ni la description exacte de l'endroit où il a fait sa
découverte. Toutefois quelques-unes de ses indications font supposer
que les Hoplites s'y trouvaient en position secondaire parmi les galets
erratiques.
Les couches du volgien supérieur sont surmontées dans les coupes
de la rive par une puissante assise des sables volgiens supérieurs qui
constituent la plaine, en plusieurs points boisée, s'étendant vers les vil-
lages Yékatérinovka et Troïtzkoïé. Vers le sud, à un kilomètre à peu
près de la rivière, se dressent des collines, dont la hauteur absolue
atteint 200 m. Ces collines consistent en une argile morainique ( Q\b), de
dessous laquelle émergent par endroits les sables inférieures (Q\a), des
sables blancs et des grès meuliers quartzeux. A juger d'après leur
position et les restes de flore (celle du crétacé inférieur), ces grès doi-
vent correspondre à la partie du néocomien, disposée au-dessus de la
zone à Hoplites rjasanensis. Faute de données plus positives, leur âge ne
peut être déterminé d'une manière plus exacte. (La question de leur
position et de leur âge est examinée en détail dans notre livre: „ Ve-
stiges de la période crétacée").
En suivant la rivière dans la direction du village Troïtzkoïé on
arrive à l'endroit où le prof. Rouiller a trouvé en 1844 le limon aré-
nacé marneux lacustre qu'il a décrit pour la première fois. Dans ce
limon a été trouvé un squelette presque entier de mammouth parmi
les nombreux restes de la faune et de la dore forestière et marécageuse
contemporaines, caractéristiques pour les parties plus méridionales de la
Russie centrale. Ce dépôt lacustre, surmonté par des sables à galets,
y a été trouvé recouvrant immédiatement les dépôts mésozoïques.
Mr. Rouiller, et après lui une série d'investigateurs, lui a attribué
l'âge tertiaire, ou, d'après le point de vue moderne, l'âge préglaciaire,
tout en admettant l'existence du mammouth dans la Russie centrale
non seulement à la seconde moitié du pléistocène, ce qui a été con-
staté dans plusieurs localités, mais aussi a l'époque préglaciaire. Il y a
une vingtaine d'années, on pouvait encore voir l'affleurement des limons
marneux à Troïtzkoïé dans le même état que Mr. Rouiller l'avait
décrit. Malheureusement les conditions locales ont changé depuis: la
rivière s'est rapprochée du profil de l'affleurement; le massif des limons,
en glissant vers la rivière, a recouvert les alluvions caillouteuses et les
16 I
galets des roches cristallines du lit de la rivière, ce qui a à tel point
disloqué et changé la suite des dépôts du profil, qu'on n'en voit au-
jourd'hui que des lambeaux. Un des jeunes investigateurs, Mr. Krista-
fow.it ch, a fait exécuter, il y a quelques années, des fouilles considérables
dans cet affleurement. La découverte de galets cristallins au-dessous
du limon marneux l'a engagé à publier une note J) dans laquelle il a
proposé de considérer ces galets comme restes de la moraine de la pre-
mière glaciation, les limons à mammouth comme couches interglaciaires,
les sables qui les recouvrent et notre argile morainique comme
dépôts de la seconde glaciation. L'article de Mr. Kristafowitch, hien
qu'il fût en pleine contradiction avec les résultats des recherches des
autres investigateurs russes, provoqua une certaine sensation parmi les
géologues de l'étranger qui s'occupent du quaternaire. Depuis lors Mr.
Kristafowitch a plusieurs fois changé d'avis sur la succession et les
relations de ces dépôts. La dernière note aussi préliminaire que celles
qu'il a publiées précédemment sur les dépôts quaternaires des environs
de Moscou, montre que non seulement il n'y reconnaît plus la présence
de dépôts de la seconde glaciation, mais qu'il rapporte aujourd'hui les
limons de Troïtzkoïé aux formations postérieures à notre argile mo-
rainique.
Selon notre opinion, l'emplacement actuel des affleurements à Troïtz-
koïé ne peut jouer de rôle décisif dans la question de l'âge du mam-
mouth de la Russie centrale. En effet, les conditions locales sont telles
que les sables inférieurs au gravier des roches cristallines sous le limon,
ainsi que les sables supérieurs qui le recouvrent, occupent peut-être une
position secondaire et que leur sédimentation peut n'avoir eu lieu à
aucune des époques de la période glaciaire. S'il venait à être démontré
que les sables inférieurs à galets cristallins avaient en effet, in situ,
supporté l'assise des limons de Troïtzkoïé, ce qui est encore loin d'être
prouvé, le mammouth de Moscou perdrait son intérêt original comme
mammouth préglaciaire, et ne serait qu'un nouvel exemple de la po-
sition de cet animal, bien ordinaire dans la Russie centrale, parmi les
dépôts de la seconde moitié du pléistocène, déposés après la retraite
des glaciers.
*) Bull. Soc. Nat. Moscou. 1890, N° 4.
II
DE MOSCOU A OUFA.
(Via Miatchkowo, Riazan. Penza. Syzraii, Sain ara)
PAR
S. NIE I TIN.
De Moscou à Kolomna sur TOka r).
Le chemin de fer de Riazan contourne la partie nord de la ville de
Moscou et se dirige vers le sud-est parallèlement au cours de la Moskwa,
en traversant plusieurs de ses affluents gauches peu considérables. La
contrée est peu élevée et relativement plate; les faibles ondulations
du sol sont des îlots de l'argile morainique qui, érodée et enlevée à
présent sur la plus grande partie du terrain, le couvrait autrefois
tout entier. La formation dominante est le sable à blocaux infé-
rieur stratifié (Q\a) intimement lié à sa surface avec les produits
d'éluvion sableux, déposés après l'érosion de l'argile morainique. Par
endroits ces formations sont remplacées par des marais à tourbières
et les alluvions des petites rivières. Conformément à la composition du
terrain, les sols à podsol présentent ici deux types distincts, l'un
sous-argileux, l'autre sous-sableux, les deux d'un gris pâle. Le dernier
type, qui prédomine, est toujours accompagné de forêts de pins (Pinus
sylvestris), tandis que les terres sous-argileuses sont plutôt couvertes
de bois de bouleaux, de trembles et de quelques autres arbres à feuil-
lage caduc, alternant avec des champs labourés et des prés dans les
vallées d'alluvion.
Presque jusqu'à la station Bykowa les petites tranchées du chemin
de fer, les puits et les sondages permettent de voir, sous les sables à
1) La littérature géologique sur cette partie de la région est indi-
quée dans les trois mémoires de M-r Nikitin mentionnés plus haut.
2 II
bioeaux, des sables stratifiés plus au moins purs et blancs, qui se rap*
portent déjà aux zones supérieures du volgien supérieur. Vers le
sud et le sud-ouest de la station Lioubertzy on aperçoit du chemin de
fer des collines boisées de plus de 180 m. d'altitude: sur Tune d'elles
s'élève l'église du village Kotelniki, visible de très loin. De là ces
collines forment sur une grande distance vers le sud la pente gauche
de la vallée de la Moskwa. Leur surface, presque partout dépourvue de
la couverture quaternaire, se compose de sables et de grès partielle-
ment modifiés en quartzite. Les quartzites renferment les ammonites
typiques de la zone à Olcosteph. nodiger et Oxynot. subclypeiforme.
Par endroits les forêts sont couverts de blocs de quartzite, ce qui
donne à cette contrée des environs de Moscou l'aspect étrange d'un
pays montagneux.
Vers le sud, à dix kilomètres de la station Bykowa. est situé le village
Miatchkowo, célèbre par la richesse en fossiles parfaitement conservés
que l'on trouve dans la section moyenne du calcaire carbonifère, le
moscovien typique.
Miatchkowo.
Bientôt après la station Bykowa la route entre dans un vaste élar-
gissement de terrain alluvial lacustre de la vallée de la Moskwa, au
moment de la jonction de cette rivière avec son affluent gauche, la
Pekhorka. Cette vallée, avec ses lacs et les anciens lits de rivières, les
uns déjà alluvionés, les autres commençant à disparaître, avec les nou-
veaux lits qui changent chaque année, est inondée tous les printemps
sur une étendue de plusieurs kilomètres, pendant la fonte des neiges.
En été elle offre à côté d'endroits marécageux des prairies splendides.
A partir du village Ostrovtzy la route s'élève sur le bord primitif
de la vallée pour entrer, après un parcours de 4 kilomètres, dans le
grand village Miatchkowo. Ce village s'étend sur une vaste colline de
150 m. de hauteur absolue, et sur les deux rives de la Moskwa. L'aspect
de la vallée se distingue ici d'une manière bien tranchée de ce que
nous avons vu depuis Bykowo. Les rives, tant de la Moskwa que de la
Pakhra qui s'y réunit, sont très resserrées: la rive gauche est plus
élevée que la droite. Il est évident que la rivière s'est frayé son pas-
sage à travers les roches dures des calcaires qu'on y exploite depuis
le XV-e siècle. Jusqu'à présent ces carrières fournissent la plus grande
partie de la chaux nécessaire aux besoins de Moscou.
Les carrières commencent le long de la rive gauche à un kilo-
mètre en amont du village, s'étendent sous celui-ci et plus loin encore
sur une étendue de presque 4 km. Malheureusement les meilleures cou-
pes s'observaient autrefois dans les carrières en aval du village, au-
jourd'hui abandonnées dans la crainte d'un futur éboulement d'une
partie du village. Actuellement on se contente d'exploiter presque
exclusivement les carrières au-delà de l'extrémité supérieure du village,
II 3
où le terrain est beaucoup plus bas et où la partie supérieure des dépôts
mésozoïques est plus ou moins détruite et emportée. Derrière l'extrémité
inférieure du village on aperçoit en partie l'argile à blocaux et les
sables à gravier qu'elle recouvre. Les sables s'amincissent peu à peu
vers l'extrémité supérieure du village où les dépôts jurassiques sont
directement recouverts par la couche végétale. Des restes des étages
volgiens ne se sont conservés que sous la partie inférieure du village,
mais ils sont aujourd'hui presque inaccessibles à l'observation du
géologue. C'est pour cette raison que je n'ai pas pu y observer les
représentants du volgi en supérieur (JCrb). Mr. Trautschold fait
mention d'un sable argileux brunâtre qui se rapporte probablement à
cet endroit-ci et qui renfermait Aucella mosquensis Keys.. Ammonites
catenulatus Fi se h. De nos jours ces affleurements ne sont surmontés que
par un sable argileux et glauconieux, noir ou vert, avec des concrétions de
phosphate de chaux (JCrj noire ou verdâtre. J'y ai recueilli: Peris-
phmetes miatschlcowiensis Wischn., Perisph. virgatus Buch. Perisph.
seyihicus Wischn., Aucella Pallasi Keys., Lyonsia Alduini d'Orb.,
Lucina Fischer/ d'Orb., Lima consdbrina d'Orb., Ostrea plastica
Trd., Bliynchonella Loxiae Fisch., et quelques autres formes.
Plus bas vient une assise du plus haut intérêt, composée d'argiles
grises et noires, stratifiées, avec intercalations d'un schiste argileux
brun foncé, combustible, et par places d'abondantes concrétions mar-
neuses. La série de ces couches correspond en général à l'oxfordien
et au séquanien et atteint 8 à 10 m. d'épaisseur. Plusieurs années de
suite j'ai étudié en détail chacun des horizons de cette localité classique.
Le calcaire ne pouvant être exploité qu'après l'enlèvement des argiles
jurassiques superposées, les coupes verticales très nettes de ces derniè-
res se renouvelaient chaque année sur une grande étendue, de sorte
que j'ai pu y récolter une riche collection paléontologique. L'étude de
la fréquence et de la succession des fossiles dans les diverses couches
de l'assise m'a conduit à la conclusion très importante pour l'histoire
de l'époque jurassique dans la Russie centrale, qu'il existe une liaison
intime entre les couches à Cardioceras cordatum et celles à Gard,
alternons, liaison résultant non-seulement de la continuation de la
plupart des conchifères et gastropodes d'une couche à l'autre, mais
aussi du changement graduel et du passage de quelques formes d'am-
monites à d'autres.
Les dépôts jurassiques présentent ici à la base une marne brune
ou d'un brun gris, et une marne argileuse, avec grains d'oolithe ferru-
gineux. Actuellement cette formation s'observe le mieux dans les
carrières en amont du village. Là elle n'a guère plus de 0,5 m. de
puissance et repose directement sur un conglomérat composé de blocaux
de calcaire carbonifère roulés, plus ou moins siliciriés et cimentés par
une argile marneuse et ferrugineuse. Dans les carrières, à un niveau
plus bas, la marne devient plus argileuse et partiellement plus sableuse:
en même temps elle renferme moins de grains d'oolithe ferrugineux et
perd presque tout à fait sa faune callovienne caractéristique. Grâce
1*
4 II
à mes propres fouilles, j'ai réussi à y ramasser une faune relativement
très riche, nettement distincte de celle des argiles superposées. Cette
faune prouve que, malgré la faible épaisseur du dépôt, nous avons de-
vant nous les représentants des horizons moyen et supérieur du
callovien: Stephanoceras coronatum Brug., PcrispMnctes mosquen-
sis Fisch., Perisph. scopincnsis Neum., Cosmoceras Duncani Sow.,
Cosm. ornatum Schloth., Cosm. Gulielmi Sow., Peltoceras sp., Be-
lemnites Puzosi d'Orb., Belemn. Beaumonti d'Orb.; des gastéropodes
assez nombreux, pas encore décrits: Ostrea semidcUoidea La h., Lima
mosquensisl^ik., Lima strigillatahâube, Avicula inaequivalvis Sow.,
Pscudomonotis subechinata Lab., Exogyra spiralis Trd., (Goldf.), et
une série de conchifères non décrits; Rliynchonella Orbignyana Opp.,
Bhynch. postacutiscosta Nik., Rhynch. varians ar ouata Quenst.,
RJiynch. pcrsonata Eucli., Terebratella pseudotrigonella Trd., Wald-
heimia Trautscholdi Neum., Acrochordocrinus ïnsignis Trd.
Dans l'assise du calcaire carbonifère (CJ sous-jacent on peut
admettre la succession des couches suivantes:
Calcaire blanc verdâtre, se divisant en menus fragments — 0,3 m.
Calcaire verdâtre compact, argileux — 0,7 m.
( îalcaire jaune dolomitique à cassure conchoïdale et dolomie pure
qui renferment une grande quantité de dents de poissons
et très peu de coquilles. A l'état frais la pierre est très
compacte et dure, mais après moins d'un an d'exposition
à l'air elle se désagrège complètement en menus frag-
ments. Les cavités contiennent beaucoup de cristaux de
calcite et de dolomie; dans les tissures on trouve souvent
de belles dendrites ramihées. La puissance de la couche
est de — 2,5 à 3 m.
Calcaire grisâtre compact, à cassure grossière, irrégulière — 1,5
à 2 m.
Calcaire blanc, tendre, compact, à cassure granulitique, clivable
en dalles (pierre à socles de Miatchkowo), plus compact
dans les couches inférieures — 2 à 3 m.
Calcaire à. fusulines, composé en entier de débris de foramini-
fères et de crinoïdes — 1 m.
Calcaire blanc-jaunâtre, compact, dur, à cassure inégale, finement
granulaire — ll/« à 2 m.
Calcaire blanc salissant.
Toutes ces assises sont séparées l'une de l'autre par de minces lits
de marne argileuse et d'argile verdâtre ou violacée. L'argile contient
du mica blanc.
Le calcaire jaune dolomitique qui, d'après les analyses faites,
contient 52,95% de carbonate de chaux et 40,88°/o de carbonate de mag-
nésie, doit être regardé comme une véritable dolomie. Les coquilles y
font presque totalement défaut. Je n'y ai pu trouver que des empreintes
de Productifs cf. lineatus Waag. et de Prod. semireticulatus. Par
contre, ce calcaire est riche en dents et en plaques osseuses de poissons:
II 5
Cladodus lamnoides X. et W., Clad. lamnoides Trd., Cld. divergens
Trd., Psamnodus augustus Roman., Psamn. augustus ,3 specularis
Trd., Déltodus lammaris Trd., Poecilodus coucha Trd., Poccl. ch-
ômons Trd., Dactylodus concavus Trd.. Polyrhizodus longus Trd.,
Solenodus crenulatus Trd., Ostinaspis Barboti Roman., Ostinaspis
acuta X. et W., (Mw. coronàta Trd., Psephodus minus Trd. et quel-
ques autres débris de poissons pas déterminés.
Les calcaires blancs tendres renferment souvent des concré-
tions siliceuses et des cavités tapissées de cristaux de quartz; quelque-
fois on y trouve aussi de la calcédoine grise.
Le calcaire blanc et les lits intercalés des marnes verdâtres
et violacées mentionnées sont particulièrement fossilifères. Cependant le
fait que l'étage moscovien du calcaire fournit ici une richesse de formes
plus grande que n'importe où dans la Russie centrale, ne semble pas
tant résulter de l'abondance en fossiles effectivement très grande, que
surtout des recherches soignées faites en ce lieu et de la facilité avec
laquelle des fossiles bien conservés se laissent recueillir dans ces roches
friables. De là mes collections contiennent:
Dents et plaques osseuses de poissons:
Cladodus lamnoides Trd., Clad. montifer X. et AV., Clad. lam-
noides N. etW., Clad. divergens Trd., Psamnodus augustus Roman..
Psamnodus augustus (3 specularis Trd., Psamnodus augustus ■; cu-
bicus Trd., Poecilodus concha Trd., Poecilodus limbatus Trd., Poecil.
circinans Trd., Orodus cinctus Ag., Orodus inaeqiiilaterus Trd., He-
lodus mons-canus Trd., Solenodus crenulatus Trd., Psephodus mi-
nus Trd., Déltodus laminaris Trd., Dactylodus concavus Trd., Po-
lyrhizodus longus Trd., Petalodus destructor X. et AV., Cymatodus
plicatulus Trd., Tomodus argutus Trd., Ostinasiiis Barboti Roman..
Ostin. acuta X. et AV., Ostin. coronàta Trd., Ostin. simplicissima
Trd. Plusieurs formes d'ichthyodorulites et d'autres débris de poissons
imparfaitement déterminés.
Parmi les crustacés on rencontre deux formes de Phillipsia. Quel-
ques-uns des lits de marne intermédiaires sont riches en Ostracodes non
encore déterminés.
Céphalopodes: Kautilus mosquensis Tzwet., Orthoceras compres-
siusculum Eichw., Orthoc. Polyphcmus Fi se h.
Les Gastéropodes, Heteropodes et Conehiferes habituellement mal
conservés se trouvent en moules indéterminables, sauf Euomphcdus
pentangulatus Sow., Euomph. margiuatus Eichw., Capulus parasi-
tions Trd., Capulus pumilus Trd., Belerophon costatus Sow., Macro-
chilus ampullaeeus Fi se h., Allorisma regulare King., Conocardium
uralicum Keys., Anatina attenuata M'Coy, Anatina deltoideaWCoy.
Avicula evanescens Trd.: de plus une série de formes se rencontrant
en moules et se rapportant aux genres: Bellerophon, Loxonema, Pleu-
rotomaria] Chemnitzia, Xerita, SanguinoUtes, Modiola, Aviculopec-
ten, Solemya.
Brachiopodes: Productus Cora d'Orb. (Pr. riparius Trd.), Pro-
6 II
ductus lineatus Waag., Pr. semireticulatus Mart., Pr. longispmus
Sow., Prod. punctatiis Mart. Chonetes pseudovariolata Nik., Strepto-
rhynchus crenistria Phill., Strept. senilis Phill., Enteletes Lamarcki
Fisch., Meekella eximia Vern., Orthis Michelini Lew. (Orth. resu-
pinata Trd. non Mart.), Spirifcr mosquensis Fisch., Spirifer Strang-
icaysi Vern., Spir. incrassatus Eichw., Spir. lineatus Mart., Spir.
fasciger Keys., (Spir. tegulatus Trd.), Spirigera ambigua Sow.
Echinodermata: La première place, pour leur bel état de conserva-
tion, est occupée par les crinoïdes, qui se trouvent uniquement dans les
couches intermédiaires de marne. Ma collection, réunie pendant nombre
d'années que j'ai visité Miatchkowo, renferme de magnifiques spéci-
mens de Poteriocrinus multiplex Trd., Poteriocr. bijugus Trd., Hyd-
riocrinus pusillus Trd., Cromyocrinus simplex Trd., Cromyocr. ge-
minatus Trd., Cromyocr. ornatus Trd., Phialocrinus patens Trd.,
Stemmatocrinus cernuus Trd., Forbesiocrinus incurvus Trd., Plcdi-
crinus s p.?
Parmi les autres éebinides c'est Y Archacocidaris rossica qui
domine par l'abondance de débris, le plus souvent des plaques disjoin-
tes et des épines. Je possède toutefois quelques testes écrasés et
l'appareil dentaire de cet oursin. Ma collection contient les exem-
plaires uniques de Lepidestes laeris et Calliastes mirus. décrits par
Trautschold.
Les Bryozoaires de ma collection sont: Fcnestella veneris Fisch.,
Fenest. Mfurcata Fisch., Feness. angusta Fisch., Fcnestella elegan-
tissima Eichw., Fenest. virgosa Eichw., Polypora martis Fisch.,
Polyp. dendroicles M'Coy., Ascopora nodosa Fisch., Archaeopora
inaequabilis Trd., Fistnlipora làbiata Keys.
Les coraux: Bothrophyllum conicum Fisch., Pctalaxis PortlocJci
E. & H., Petàlaxis stylaxis Trd., Phillipsastrca Humboldti Fisch.,
Phillips. Freieslcbeni : Fisch., Aulopora macrostoma Fisch., Chaetetes
radians Fisch.
Quant aux foraminifères, ils font habituellement défaut dans les
horizons dont nous parlons, ou bien ils sont si intimement alliés à la
roche, qu'il est impossible de les définir d'une manière précise. Parfois
cependant on trouve dans les coupes du calcaire Fusulina cylindrica
et dans les marnes des exemplaires de Cribrostomum patulum Brad.,
associés à des ostracodes.
Pour le calcaire blanc les formes les plus caractéristiques parais-
sent être: Spirifer mosquensis, Spirifer Strangicaysi, Productus se-
mireticulatus, Enteletes Lamarcki, Bellerophon sp., Spirigera am-
bigua. Bothrophyllum conicum, Chaetetes radians, Psamnodus angu-
stus, Poccilodns concha, Poec. laminaris, Ostinaspis Barboti.
Pour les argiles et les mat nés: Cromyocrinùs simplex, Poterio-
crinus multiplex. Archacocidaris rossica, Fenestella veneris, Productus
lineatus, Prod. semireticulatus, Prod. longispinus, Chonetes pseudo-
cari olata, Orthis creni stria. Euomphalus marginatus.
II 7
Le calcaire à fusulines m'a fourni la faune suivante:
Cladolus montifer X. & AV., Psamnodus angustus Roman.,
Psamnodus angustus B. specularis Trd., Psephodus motus Trd.,
Tomodus argutus Trd., PoccUodus coucha Trd., Ostinaspis Barboti
Roman, et quelques restes de poissons qui sont encore à déterminer,
Phillipsia sp.? et d'abondantes Ostracodes. Nautïlus acanthicus Tzwet.,
Naut. dorsoarmatus Abich., Naut. mosguensis Tzwet., JSTaut. Rouil-
leri Kon., Naut. bilobatus Sow., Naut. chesterensis M. & W., Ortho-
ceras latérale Pliill., Orth.. -compessiusculum Eichw.
Des Gastéropodes, Conclu f ères, Heteropodcs si mal conservés
que le genre seulement peut être reconnu et encore, le plus souvent,
d'une manière douteuse: Bentalium, Euomphalus, Belleroplion, Pleu-
rotomaria, Murchisonvi , Chemnitzia, Loxonema, Ariculopecten, Cono-
cardium (urcdicum?) Cardiomorpha (suJcata Vem.P) Arca.
Procluctus semiretieulatus Mart., Prod. punctatus Mart., Mee-
Joeïla ex'mùa Vern., EideJetes LamarcM Fisch., Ortliis Micheïmi
Sow., Spirifer mosquensis Fisch., Spirifer Strcmgwaysi Vern. Ar-
chaeocidaris rossica Bucli., Fcncstella bifurcata Fisch., Polypora
papillota M'Coy, Coscilium sellaeforme Trd., Chaetetes radian*
Fisch., Chaet. Fischeri Stuck., Aulopora macrostoma Fisch., Sirin-
gopora parallela Fisch., Bothrophyllum conicum Trd., Axophyllum
cavum Trd., Bossophyllum novum Stuck.
FusuUna cylmdrica Fisch., Bradyina nautiliformis Môll.,
Endothyra crassa Br.. Fusulinella sphaeroidea Ehrb.. Fusulinella
Bradyi Môll., Cribrostomum patulum Br., Cribr. Bradyi Môll.,
Tetrataxis conica Ehrenb.
Comme l'indique le nom du calcaire, les £praminiferes y prédomi-
nent, surtout Fusulina eylindrica Fisch.: puis vient Bradyina nauti-
liformis, et, partiellement, Cribrostomum patulum B]-. A la formation
du calcaire ont également pris part Archaeocidaris rossica, Bothro-
phyllum conicum et différents débris spécifiquement indéterminables
de coraux, de bryozoaires et de brachiopodes.
Xotons encore Nummulina antiquior Rouilï., forme très originale
et intéressante, appartenant également au calcaire à fusulines, qui n'y
a été observée que vers 1840. Depuis elle n'y a plus jamais été retrouvée.
Il résulte de ce que nous avons .dit que le calcaire à fusulines ne
diffère de l'assise superposée que par sa structure et par l'abondance de
foraminifères. Le calcaire jaunâtre compact et le calcaire blanc tendre
qui viennent en dessous sont très pauvres en débris paléontologiques
et n'offrent point de formes spéciales. Ici aussi prédominent Spirifer
mosqucnsis. Procluctus semiretieulatus. Enteletes Lamarhi. Botro-
phgllum conicum, Archaeocidaris rossica et des membres du tige de
crinoïdes; bref, les formes caractéristiques de l'étage moscovien du cal-
caire carbonifère de la Russie centrale se trouvent à Miatehkowo sans
intervalle du lias en haut de la coupe.
Sur la rive droite, plus liasse, des carrières sont ouvertes entre
les villages Tchintzowo et Nijné-Miatchkowo. Il se comprend de soi-
8 II
même que nous devons y voir des dépôts en tout parallèles à ceux de
la rive gauche que nous venons de décrire. En effet, au sommet, nous
y retrouvons l'argile à blocaux, en dessous le sable à blocaux infé-
rieur, plus bas des restes plus ou moins intacts du jurassique, à la
base le calcaire. Cependant il ne m'est jamais arrivé d'observer dans les
carrières de bonnes coupes d'ensemble. Le jurassique y est presque
totalement enlevé, ce qui était à prévoir, vu la position relativement
basse de l'endroit et l'accumulation d'argile morainique.
De vastes carrières actuellement en exploitation s'étendent en face
des carrières en aval de Miatchkowo à partir du confluent de la Pakhra
jusqu'au village Tiajino et plus loin, sous celui-ci, sur plus d'un kilomètre.
 deux verstes environ en aval du village Tiajina on voit dans
la vallée, large en ce point, une colline arrondie, connue sous le nom
de „Borovskoï kourgan" et décrite dans le temps par Rouiller. Il est
hors de doute que la base de ce monticule est constituée par le calcaire
carbonifère, bien que la surface supérieure de celui-ci occupe là un
niveau plus bas qu'ailleurs. Les couches de ce calcaire parfaitement
horizontales à Miatchkowo et Tiajina ne laissant point présumer de
piongement vers le nord-est, la cause de cet abaissement de niveau
est à chercher dans l'érosion plus ou moins intensive de la surface du
calcaire à une époque antérieure à la déposition des assises jurassiques
superposées. Ces dernières, des argiles noires, sont visibles çà et là
dans le ravin au pied du kourgan. La plus grande partie de la col-
line consiste en sables jaunes stratifiés, passant à des grès ferrugineux
(JCrb). Ce kourgan est le seul témoin de la dénudation des formations du
volgien supérieur, conservées sur toute l'étendue entre Miatchkowo et
Kotelniki. Les sables voteiens ont été éroclés et emportés comme nous
bavons vu partout près de Miatchkowo, et le Borovskoï-kourgan lui-
même est entouré de part et d'autre des assises de l'argile à blocaux,
couchées à un niveau relativement plus bas que la colline. Très pro-
bablement le kourgan n'a pu se conserver que grâce à une plus grande
cimentation locale des grès qui le constituent.
Au-delà de Bykowo et plus loin, le pays offre le long du chemin
de fer le même aspect extérieur, mais sous les dépôts sableux quater-
naires on n'observe plus de formations volgiennes. Les puits et les
coupes naturelles et artificielles laissent voir plusieurs horizons plus
ou moins intacts de l'argile jurassique.
Près de la station Yoskressensk la voie ferrée descend plus près
de la rivière et entre dans la région du développement des calcaires
et des marnes de l'étage moscovien, disposés immédiatement sous les
sables inférieurs à blocaux, les dépôts jurassiques et volgiens restant
plus loin vers l'est. Les calcaires de l'étage moscovien présentent de
n ombreux affleurements aux points où le chemin de fer traverse de pe-
tits cours d'eau, affluents de la Moskwa, la Moskwa et l'Oka près de
Kolomna. Les environs de cette ville sont riches en coupes classiques
II 9
de l'étage moscovien, mais qui n'offrent rien d'autre que ce qu'on a vu
à Miatchkowo. L'excursion y passe la nuit.
Gouvernement de Riazan.
Conformément au programme, l'excursion traversera la plus grande
partie du gouvernement pendant la nuit. Géologiquement le gouverne-
ment est assez bien étudié, bien qu'il n'en existe point de description
générale. Les mémoires les plus complets et les plus récents sont:
pour les dépôts carbonifères: A. Struve. Die Schichtenfolge in den
Carbon-Ablagerungen im sûdlichen Theil des Moskauer
Kohlenbeckens. Mém. de l'Acad. des Se. de St. Péters-
bourg, 1886, t. 34, AI 6, avec une carte.
pour le jurassique: La bus en. Die Fauna der jurassischen Bildungen
des Rjasanscben Gouv. Mém. du Comité géol. Vol. I,
J\6 1, 1883.
pour les dépôts volgiens: S. Nikitin. Vestiges de la période cré-
tacée dans la Russie centrale. 1888, Mém. du Com. Géol.,
Vol. V, Ai' 2, avec une carte. — X. Bogoslovsky. Der
Rjazan-Hoxizont uncl seine Fauna. Materialien zur Géolo-
gie Russlands. 1896, Bd. XVIII.
Les dépôts jurassiques présentent ici un développement complet
du callovien et de Toxfordien inférieur, avec le même type de faune
que dans l'Europe centrale. Les dépôts volgiens sont intéressants par
le développement des deux niveaux les plus supérieurs, la zone à Ho-
plites rjasanensis et la zone à Olcosteph. hoplHoides. Par la faune
d'ammonites dans le premier de ces niveaux et par leur position stra-
tigraphique (définie grâce aux travaux de Bogoslovsky) ces deux bori-
zons portent le caractère du néoeomien inférieur, tout en étant inti-
mement liés à la série des dépôts volgiens par les autres fossiles qu'ils
renferment. Il est intéressant aussi de remarquer que les horizons plus
inférieurs du volgien et les parties supérieures des dépôts jurassi-
ques disparaissent peu à peu du nord au sud. de manière que dans la
partie centrale du gouvernement, le long de la rivière Pronia, l'horizon
à Hoplites rjasanensis repose immédiatement sur Poxfordien, et encore
plus loin, vers le sud de la ville de Skopine, sur le callovien. Dans
les calcaires carbonifères on observe également et dans la même di-
rection la sortie successive à la surface d'abord des horizons les plus
inférieurs de l'étage moscovien, puis des divers horizons des calcaires
de la section inférieure à Procluetus giganteus (au sud de la riv.
Pronia), enfin de l'étage bouillifère inférieur (aux environs de Riajsk
et de Skopine). Le type de toutes ces formations carbonifères et le
remplacement successif des zones sont à peu près les mêmes que ceux
qui seront montrés aux géologues participant après le Congrès aux ex-
cursions dans le gouv. de Toula. Les dépôts quaternaires offrent en
général dans la partie nord du gouvernement le même caractère que
10 II
près de Moscou, mais dans les parties sud et sud-est. à partir de la
ri v. Pronia, ils changent peu à peu, quoique les dépôts à blocaux
(argiles morainiques et sables) s'y retrouvent aussi: les blocaux pro-
venant des roches cristallines et quartziteuses de la Finlande et
de la région d'Olonetz se rencontrent parfois en accumulations consi-
dérables plus loin vers l'est, presque jusqu'à la ville de Penza, mais
les dépôts qui les contiennent atteignent rarement un développe-
ment puissant. Le sous-sol est habituellement constitué par les for-
mations de la seconde moitié du pléistocène et les dépôts plus ré-
cents des argiles loessiformes marneuses, par places du loess
typique, plus souvent par des argiles brunes grossières, sableuses,
faiblement stratifiées, dites „argiles des terrasses" parce que plus
loin, vers l'est de la Russie, elles forment les terrasses supérieures,
plus anciennes, des vallées fluviales. Ces formations de puissance iné-
gale, plus épaisses sur les pentes des vallées et des ravins, disparais-
sant sur les terrains qui font le partage des eaux, doivent être consi-
dérées comme dépôts de ruissèlement et d'alluvions pluviales combinés
avec les dépôts éoliens. La prédominance tantôt des phénomènes éoliens,
tantôt des phénomènes d'alluvion, a donné à ces dépôts une grande
variété de composition et de structure, depuis le loess tin. pulvéru-
lent, typique, jusqu'aux ..argiles des terrasses grossièrement stra-
tifiées.
Les dépôts quaternaires gardent ce caractère vers l'est jusqu'à
la Volga, à la différence (pie dans les gouvernements de Eiazan, de
Tambov et dans la partie occidentale du gouv. de Penza, presque jus-
qu'à la ville de Penza, on observe toujours à la base des restes plus
ou moins distincts de l'argile morainique et des sables à blocaux. A
l'est de Penza les dépôts loessiformes et les formations argileuses et
sableuses „des terrasses" reposent directement sur les roches du paléo-
gène, du crétacé et d'âge plus ancien.
Tous ces dépôts, argiles morainiques. argiles loessiformes et argiles
des terrasses, sont recouverts, comme il est aujourd'hui positivement
prouvé, de sols . fertiles de couleur noirâtre, connus sous le nom col-
lectif de tchernozem. Les sols à podsol du nord, gris clair ou brun
clair, ne forment ici que des îlots et disparaissent entièrement vers
l'est: les sols sableux apparaissent également en îlots, en dépen-
dance des sous-sols sableux. Les investigateurs russes comtemporains
distinguent parmi les sols de couleur foncée deux groupes principaux:
Le tchernozem proprement dit — terre d'un gris foncé, ou brun
foncé, souvent presque noire, épaisse de 0,5 m. et davantage, riche en
humus, chaux et zéolites, formée en place par l'altération des
divers dépôts superficiels, exposés aux différentes influences physico-
chimiques dans les conditions données du climat, du relief, de la vé-
gétation herbeuse de la steppe et des animaux. La terre de
forêt — aussi de couleur sombre noirâtre, souvent abondante en hu-
mus, mais d'une autre composition chimique, d'une autre structure
et d'une origine différente: la quantité de zéolites que cette terre
II 11
renferme est moindre: entre les particules du sol on remarque toujours
des effloreseences intérieures de silice pulvérulente. Les couches inférieu-
res de ce sol offrent constamment une structure caractéristique granuleuse
grossière, en noisettes. Ces particularités de composition et de struc-
ture proviennent de la formation du sol sous des bois à feuillage caduc.
En outre il y a lieu d'admettre que le véritable tchernozem de la
steppe, en se couvrant de forêts, se transforme peu à peu en terre fo-
restière, alors que le contraire n'a pas été prouvé jusqu'à présent.
Sur tout le parcours entre la riv. Pronia dans le gouv. de Riazan
et la Yolga ces deux types de sols alternent constamment. La zone tra-
versée par le chemin de fer, appelée région des forêts et des steppes,
présentait jadis des bandes de terrain couvertes d'herbes de steppe, à.
côté de forêts à feuilles caduques. Il y a des raisons de croire que dans
la lutte pour l'existence les forêts y prenaient naturellement peu à peu
le dessus sur les steppes. Cependant, au commencement de ce siècle, encore
de mémoire des vieillards, la plupart des steppes ont été remplacées par-
ties champs cultivés. On commençait même à abattre et détruire les forêts,
lorsqu'une nouvelle loi a dernièrement mis tin à la destruction des
bois de la Russie du centre et du sud: aujourd'hui les forêts peuvent,
être coupées, mais il est défendu de convertir les espaces déboisés en
terrains d'autre nature.
Le soi des vallées tiuviatiles est de provenance alluviale ou
marécageuse, celui des dunes et de leurs alentours est sablonneux, gé-
néralement couvert de forêts de pins. — Quant aux dépôts originaires
anciens, entre Riazan et Riajsk, où le train arrivera le matin, ils
n'offrent rien de remarquable. La contrée est plate ou faiblement on-
dulée, labourée ou boisée. Une plaine à tchernozem, avec bocages de
chênes, de trembles, de bouleaux et de tilleuls, et parsemée de hameaux
épars, s'étend au-delà de Riajsk. De là le train s'engage sur la grande
voie ferrée qui va vers l'est, à Samara. à l'Oural et plus loin dans
l'intérieur de la Sibérie. A la limite orientale du gouvernement de
Riazan, la ligne du chemin de fer traverse quelques petites rivières
coulant dans de larges vallées à bords bas.
Gouvernements de Tambow et de Penza.
La principale littérature géologique sur la bande de terrain limi-
trophe du chemin de fer est la suivante:
R, Pacht, Beitrâge zur Kenntniss des russ. Reichs. Bd. XXI, 1858,
avec une carte.
X. K oui i bine, Description géologique du gouv. de Tambow, Mém.
Soc. Imp. Miner, de St. Prb., 1866, Toi. I, avec une carte.
J. Sintzow, Mém. Com. Géol. 1888, Vol. VII, jV 1, avec une carte.
S. Xikitin, Mém. Com. Géol. 1888, Vol. V, X« 2, avec une carte.
X. Bogoslovskv, Materialien zur Géologie Russlands, Bd. XVII. 1895.
12 II
Les parties du gouv. de Tambov et l'ouest du gouv. de Penza, par
où passe le chemin de fer, sont des moins intéressantes, tant pour le
géologue que pour le simple touriste. Bientôt après Riajsk, encore dans
les confins est du gouv. de Riazan, on voit apparaître, dans les cou-
pes naturelles et les tranchées (p. ex. à la montée de la vallée de la
riv. Yerda), sous les formations quaternaires, des sables jaunes, blan-
châtres, quelquefois d'un rouge vif. Plus loin vers l'est, après la ville
de Marchansk, ces sables contiennent des concrétions phosphateuses
avec fossiles accusant nettement l'âge cénomanien de ces dépôts.
Des sondages ont montré qu'à la base ces sables passent à des argiles
sablonneux noirs sans fossiles, dont l'âge est encore insuffisamment dé-
terminé. Ces argiles reposent directement sur des argiles grises à faune
callovienne, qui ont pour base le calcaire carbonifère de l'étage
moscovien.
La voie ferrée traverse une série de petites rivières coulant dans
de larges vallées couvertes de broussailles et d'arbres, transversalement
à sa direction. A la montée de ces vallées on voit du loess. C'est le même
aspect que présente la vallée de la rivière Tzna près de Marchansk. Sur la
rive opposée de la rivière on voit s'étendre sur une distance considé-
rable des espaces arénacés, en petites collines. Les sables sont en
partie cénomaniens originaires, en partie ils s'élèvent en dunes rlu-
viatiles de formation secondaire. Près de la station Viéjla on aperçoit
une belle coupe de sables cénomaniens passant à la base en une argile
bleue sableuse. Au-delà de la station Sosedka, au moment d'entrer dans
le gouv. de Penza, la région devient plus élevée, plus pittoresque, pro-
fondément coupée par des rivières et des ravins. Quelques-uns des
ravins, s'approfondissant chaque année sous l'influence des eaux de
neige et de pluie et gâtant les champs, font l'objet des soins particu-
liers de notre agriculture. Dans les coupes naturelles on voit çà et là
les sables cénomaniens recouverts d'un étage d'argiles siliceuses que le
caractère des rares fosiles qu'ils renferment fait rapporter au turonien.
La nuit le train parcourt le reste du gouv. de Penza et le district
de Kouznetsk du 'gouv. de Saratov, région d'un développement consi-
dérable du crétacé supérieur et de Pinfratertiaire. Le train arrive au
district de Syzran d'une constitution géologique très complexe et cu-
rieuse.
District de Syzran.
Principale littérature:
A. Pavlov. La presqu'île de Samara et les Jégouli, Mém. Com. Géol.
Vol. II, j\» 5, 1887 ' l
1) Cet ouvrage donne la littérature géologique plus ancienne et les
preuves de l'existence d'une dislocation qui a soulevé les montagnes
Jégouli. Chargé par le Comité Géologique, Mr. Pavlov a exploré de
1884 à 1887 le district de Syzran ainsi que tout le gouv. de Simbirsk.
II 13
S. Nikitin. Les dépôts jurassiques de Syzrau et de Saratov. Bull. Com.
Géol., 1888.
J. Sintzov. Mém. Com. Géol. Vol. VII, JV» 1, 1888, avec une carte.
S. Nikitin. Les vestiges du crétacé etc. Mém. Com. Géol. Vol. V.
X« 2, 1888.
S. Nikitin. Recherches géologiques et hydrologiques I. Bull. Com.
Géol. 1893, p. 189— 24L
S. Nikitin et Pogrebov. Le bassin des sources de la rivière Syzran,
1897, avec des cartes.
Le district de Syzran occupe une vaste région sur la rive droite
de la Volga. La constitution géologique du terrain est telle qu'elle fait
la rivière brusquement dévier vers l'est et contourner une étroite pé-
ninsule, la „Samarskaïa Louka'", appelée ainsi d'après le nom d'une
assez grande ville sur la rive gauche en face de la presqu'île. Samarskaïa
Louka est le résultat d'une évolution dynamique compliquée, survenue
à une époque peu déterminée de l'âge tertiaire (probablement vers
la fin de l'oligocène;. Les recherches de l'auteur de cette esquisse y
ont constaté un pli anticlinal à faible inclinaison qui suit la direction
du méridien (son prolongement vers le nord paraît être un pli sem-
blabe qui a soulevé les calcaires permiens de la rive droite de la
Volga dans le gouv. de Kazaii). Ce pli est compliquée par une dislo-
cation locale (explorée principalement par Mr. Pavlov) presque per-
pendiculaire (proprement-dit de WSW à EXE) qui a effectué une
faille dans la partie médiane du pli et une flexure sur le flanc occiden-
tal. La ligne de la faille passe sur le bord septentrional de Samarskaïa
Louka vers le point de jonction de la riv. < hissa, traverse la riv. Syz-
ran près de la station Répievka et peut être suivie presque jusqu'à la
station Nikoulino. La faille divise la région en deux moitiés disloquées,
celle du nord qui est abaissée et celle du sud, considérablement sou-
levée. La constitution géologique et orographique fut en outre compli-
quée par l'érosion ultérieure et les eaux de l'ancien bassin caspien arri-
vées du sud-est et formant une baie dans la dépression de la rivière
Syzran. Au nord de la faille nous avons des couches du paléogène et
du crétacé supérieur plongeant SSE. Au sud de la faille on voit le seul
exemple aussi distinct dans la Russie centrale de montagnes de dislo-
cation à structure très compliquée, différente à divers points. A l'ouest,
à droite de la vallée de la riv. Syzran, elles s'appellent Montagnes de
Syzran, au milieu, sur Samarskaïa Louka — Jégouli, à gauche de la Volga —
Montagnes de Sok. Le plongement est le même qu'au nord de la faille,
c'est à dire SSE.
A l'entrée dans la région du Syzran nous nous trouvons encore
dans l'extension du développement normal des roches paléogéniques.
L'âge exact de celles-ci n'est pas encore déterminé (éocène supérieur
La description géologique, l'analyse des fossiles recueillis et la carte
géologique n'ont pas encore paru jusqu'à présent, sauf quelques ren-
seignements préliminaires.
14 II
et oligocène). Ces dépôts présentent deux séries de roches: en haut
des sables et des grès quartzeux avec couches intermédiaires d'argiles;
en lias principalement des argiles siliceuses, des schistes, des grès ar-
gileux et des marnes. Toutes ces roches sont recouvertes par les argiles
des terrasses ci-dessus indiquées. Le peu d'adhésion des dépôts de
la série supérieure et la pente rapide des rivières" ont donné libre
champ au travail de l'érosion. Le paysage compliqué par des montagnes
d'érosion est d'un aspect pittoresque. La stratification est presque ho-
rizontale.
Après la station Kanadei la voie ferrée traverse la riv. Syzran et
monte une petite élévation. Du côté droit blanchissent au loin les mon-
tagnes crétacées de Syzran. La voie descend dans la large vallée du
Syzran et le paysage devient monotone. Presque jusqu'à la station Ré-
pievka le train court sur les sables tertiaires, parallèlement à la ligne
de la faille à droite. Encore au-delà de cette station la vallée prend
l'aspect d'une baie. Il y a toutes les raisons de croire qu'à l'époque
de la plus grande extension de la Mer Caspienne celle-ci a pénétré
jusque-là. La mer y a laissé des traces sous forme de dunes.
Le long de la rivière Syzran et de ses petits affluents, ainsi que
dans les ravins vers l'aval, on peut voir à droite, c'est-à-d. au sud de
la faille, l'apparition succesive des roches de plus en plus anciennes.
Avant le village Kanadei ce sont les roches du crétacé supérieur qui
apparaissent, puis celles du crétacé inférieur, plus loin les dépôts vol-
giens, près de Répievka celles du callovien et enfin, tout près de la
ville de Syzran, le carbonifère supérieur. La ligne du chemin s'élève
sur les hauteurs dominant la ville qui sont constituées par les dépôts
jurassiques et volgiens.
"J
Syzran-Kachpour.
«
La ville de Syzran est située partie sur la rive primitive assez
élevée, constituée comme nous venons de le dire, partie sur une ancienne
terrasse qui doit son existence^ tant à trois petites rivières tombant
par une seule embouchure dans la Volga qu'à l'ancien golfe caspien.
Le premier affleurement du calcaire carbonifère se voit sur la rive
droite de la riv. Syzran près du moulin à eau, à côté du monastère. .
Le même calcaire (Cs) constitue le sommet des Jégouli et la mon-
tagne Tzarev-Kourgan (voir plus bas). A Syzran ce calcaire est pauvre
en fossiles. On n'y trouve que de rares coraux et, à 8 m. au-dessus du
niveau de l'eau, des fusulines typiques qui donnent à la roche un aspect
poreux. Quatre mètres plus bas on aperçoit une couche typique de cal-
caire pénétré d'asphalte.
En suivant le chemin qui mène du village Obrastzowo à Kachpour,
on voit le long du bord escarpé de la vallée de la Volga une série
d'éboulements jurassiques (callovien, oxfordien, kimméridgien), des dé-
pôts du volgien inférieur et du supérieur. Par places les éboulis sont
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II 15
abondants en fossiles bien conservés, appartenant à divers horizons. La
succession des roches y est peu distincte.
Le village Kachpour est situé sur un promontoire enfourché entre
la rive droite de la Yolga et le profond ravin ramifié du petit ruisseau
Kachpourka. Depuis longtemps cette localité est devenue classique pour
les formations qu'on y peut observer, surtout des dépôts volgiens. Au-
trefois les coupes y étaient plus nettes et plus fréquentes, mais avec
l'accroissement de la population beaucoup de points favorables à l'ob-
servation ont été masqués par des maisons, des jardins et des vergers.
La coupe la plus détaillée, donnée en 1883 par Mr. Pavlov (Mém.
Soc. Min. St. Ptbg. XIX, p. 116 etc.), a été complétée par nous
(Vestiges du crétacé etc. p. 108). Dans les travaux postérieurs sus-
cités Mr. Pavlov revient plusieurs fois aux couches et zones de la
coupe de Kachpour pour les comparer et paralléliser avec les di-
verses zones (différents dans chaque article) du jurassique supérieur
et du néocomien de l'Europe occidentale; jusqu'au dernier temps
cet investigateur prétendait toujours un grand hiatus clans ces cou-
ches à la base de la zone à Ole. versiçolor, c'est-à-dire entre le ju-
rassique et le crétacé de l'est de la Russie. L'auteur de cette es-
quisse au contraire soutenait que la coupe de Kachpour présentait la
série continue des dépôts volgiens qui dans la Russie centrale lient
sans aucune lacune le jurassique au crétacé, remplaçant les horizons
les plus supérieurs du premier et les plus inférieurs du dernier. Dans
son dernier article Mr. Pavlov ne voit plus de hiatus a Kachpour et
rapporte la partie considérable des dépôts volgiens supérieurs au néo-
comien, abaisse la limite du jurassique et revient ainsi au point de
vue de l'auteur *).
La figure ci-dessous donne l'aspect général de la montagne de
Kachpour vue du débouché de la vallée dfe la Kachpourka.
En haut, à gauche de l'église, nous voyons la seule colline ména-
gée par l'érosion. Elle est formée de marnes blanches et grisâtres
crétacées (Cr2) et contient des restes d'Liocerames. Vers le bas la
colline forme une saillie couverte d'herbe et d'arbres. On y voit les
vestiges indistincts des horizons plus inférieurs du crétacé 2). Au milieu
du versant on trouve entre autres des concrétions de l'aptien (Orf) à
Hoplites Besltayesi d'Orb. La saillie suivante est occupée par des
argiles néocomiennes (CVj). Près de Kachpour la couche paléonto-
logiquement la mieux caractérisée de ces argiles est celle à Ole. ver-
siçolor Tr., alors que plus loin vers le sud il y a d'abondants affleu-
rements des concrétions supérieures à Venulites mordvensis Tr. Sous
la rue inférieure du village les argiles néocomiennes passent à divers
horizons et zones des étages volgiens supérieur et inférieur (JCr) abon-
') Comparer „Les environs de Moscou" par Mr. Nikitin et
„L'excursion le long de la Volga" par Mr. Pavlov.
2) Le long de la Volga, un peu en aval de là, affleurent çà et là
des couches de ce niveau à fossiles du cénomanien et du gault.
16
II
Coupe générale de Kachpour.
Quaternaire Q{
ou Crétacé
1 supérieur Cr2.
Argile arénacée Marnes Débris d'Inoeerames.
des terrasses. blanches !
crétacées
! i-
Quaternaire Q[
i (dépôts caspiens)
ou
Aptien Gr\.
y
sables argi- Argiles foncées Hoplites Dehayesi.
lenx,con- , .
giomerat ferrugineuses en
[e'tf7 partie arénacées.
-o —
w '$■
■g -g G>1
5 .
Argile noire à concrétions cal- Venulites mordvensis, JPecten
careuses et ferrugineuses. crassitesta etc.
Argile noire à concrétions cal-
careuses et phospbateuses.
Ammonites du groupe Olcost.
Decheni; Inoceramus aucella
etc.
Argile noire, en partie arénacée,
a concrétions pyriteuses.
Olcost. versicolor, Astarte por-
rccta, Belemnites pseudopan-
derianus etc.
5 .m v
>
r
n
s
f
Sable et grès friables gris ver-
dàtre; conglomérats de fossi-
les et concrétions phosphati-
ques.
Bélemn. lateralis, Bélemn. sub-
quadratus; Ammonites des
groupes Olcost. polypty chus et
hoplitoides, Olcost. Kcijserlin-
<ji: Aucella volgensis, pyrifor-
mis, Keyserlingi etc.
Sable et grès grisâtres argileux
à concrétions de fossiles, passant
en bas aux schistes bruns bitu-
mineux.
Grès gris calcareux; marnes,
conglomérats.
Bélemn. lateralis, russiensis,
Aucella volgensis, Fischeri.
Ammonites des groupes Olcost.
subditus et Hoplites rjasanen-
sis.
Olcost. nodiger, Jcaschpuricus,
Oxynoticeras subclypcx 'forme.
Betcmn. lateralis, russiensis.
Aucella volgensis etc.
Calcaires et marnes grises.
Marnes arénacées brunes.
Olcost.subditus(typicus),oken-
sis, Oxynoticeras catenulatum.
Bélemn. russiensis; Aucella
Fischeri, terebreituloides.
Oxynot. fulgens, catenulatum,
Bélemn, russiensis; Aucella
Fischeri, terebratuloides, mos-
quensis.
Volgien infé-
rieur.
s
.
Grès brun ferrugineux, argi- ; PerispJi. NiMtini, Lomonos-
leux. friable, en partie glauco- ' som, Bélemn. absolutus; Au-
neux. cella mosquensis. ,
Schistes bitumineux intercalés Perisphmctes du groupe vir-
dans l'argile grise. gati, Bélemn. absolutus, Au-
cella Pallasi, mosquensis etc.
Kimmeri-
dgien.
,J3
Argile grise marneuse à con-
crétions marneuses.
Hoplites du groupe cudoxus.
Aspidvceras du groupe acan-
ticum etc.
II 17
(lants en fossiles. Quand l'eau est basse on peut observer au niveau de
la Volga le kimmeridgien («7g).
Sur nombre de points du bassin de la riv. Syzran et du bord voi-
sin de la Volga on a constaté en amont de la ville des affleurements
exactement déterminés du séquanien, de l'oxfordien et du callovien,
le dernier dans toutes ces trois zones. Les explorations de l'auteur de
la présente esquisse ont mis en évidence que la base de toute la série
jurassique n'est pas le callovien moyen comme à Moscou, mais le cal-
lovien inférieur à Macrocephàlites macrocephàlum, Cadoceras Elat-
mac etc. Les sondages ont montré (pie les argiles du callovien inférieur
sont séparées des calcaires carbonifères par des coucbes de sable d'âge
incertain.
La dislocation qui a causé la faille des Jégouli dans la direction
AVSW — ENE, a fait prendre à toutes les coucbes aux environs de la
ville de Syzran et du village Kachpour un plongement considérable
vers le SSE. En suivant la rive de la Volga à partir de Syzran jusqu'à
Kachpour et plus loin vers l'aval du fleuve, on voit successivement plon-
ger sous le niveau de l'eau des formations de plus en plus supérieures.
A quelques kilomètres vers le sud de Kachpour tous les dépôts vol-
giens plongent définitivement sous l'eau et on ne voit plus dans les
coupes que les divers étages du crétacé inférieur et du supérieur, recou-
verts des coucbes du paléogène.
De l'examen des hauteurs situées près de Kachpour et aux alentours
de ce village il résulte que les dépôts du crétacé supérieur et même de
l'aptien ont été en plus grande partie détruits et emportés par l'érosion.
Partiellement ils sont remplacés par les dépôts quaternaires. Parmi ces
derniers on observe adossées les argiles arénacées des terrasses
(Q1.) et une formation plus ancienne composée de sables argileux, con-
glomérats et galets des différentes roches du crétacé. Cette formation
étant disposée sur les hauteurs de la rive droite de la Volga et des
courts ravins de ce bord élevé, de même que dans la vallée du cours
inférieur de la riv. Syzran, son origine ne peut être interprêtée par
l'alluvion fiuviatile. Aussi sont-ce des dépôts littoraux de l'ancien
bassin caspien. Près Kachpour la formation de ces anciens sédiments
caspiens se laisse très bien observer au sommet tournée vers la Volga
du second ravin, au sud du moulin à vent derrière le village et du
poteau-indicateur à 1,5 kilom. de l'église. Là le caractère des dépôts
caspiens ne permet pas d'espérer trouver des fossiles; cependant en
plusieurs points de la Samarskaïa Louka ces dépôts caspiens, égale-
ment adossés au versant sud des Jégouli, à la même altitude absolue
de 80 m. 1), deviennent plus argileux et contiennent les fossiles de la
faune Caspienne ( Cardium, Hydrobia, Corbicula etc.).
') KM m. au dessus du niveau de la mer Caspienne contemporaine.
2
II
Batraki.
Aussitôt que le train a dépassé Syzran, il descend des hauteurs qui
bordent cette ville. Sur 20 kilom. à peu près il longe la rive droite de
la Volga sur une terrasse formée par les éboulenients des dépôts vol-
giens et jurassiques qui reposent ici sur le calcaire carbonifère. Pen-
dant assez longtemps le train passe le long du village Batraki, connu
par l'abondance en fossiles bien conservés du callovien et de l'oxfor-
dien, et par un sondage de 446 m. de profondeur qui n'a cependant
traversé que le calcaire carbonifère. Pour pouvoir prendre connaissance
des horizons supérieurs de ce calcaire, le train s'arrêtera près du grand
pont de la Volga, une des constructions monumentales de ce genre en
Russie. Ce pont à 1485 m. de longueur. Le calcaire de Saniarskaïa Louka
a servi de matériel de maçonnerie. Les dépôts carbonifères se compo-
sent là de calcaires compacts plus ou inoins dolomitiques, pénétrés
d'asphalte comme à Syzran, et contenant des Fusulines. Au haut ils
passent en dolomies jaunes friables. La dolomie paraît être directement
recouverte par les argiles jurassiques, alors que plus à l'aval, près de
Batraki, les argiles jurassiques sont séparées du calcaire carbonifère par
des sables d'âge indéterminé, probablement aussi callovien. En amont
au contraire les calcaires à Fusulines plongent sous l'eau, séparés du
jurassique d'abord par les calcaires à gros Schwagerma qui constituent
les sommets des Jégouli, ensuite par les calcaires du système permien
dont on peut voir les affleurements sur la rive droite de la Volga
jusqu'au vaste élargissement de la vallée en forme de lac en face de
la ville de Samara. Nous prendrons connaissance de la structure de
ces dépôts permiens aux belles coupes au-delà de Samara, où ils forment
les montagnes de Sok.
Après avoir traversé le pont, le chemin de fer entre dans la large
vallée de la Volga qui passe insensiblement aux basses steppes trans-
volgiennes, converties aujourd'hui en champs labourables. Le train les
parcourt jusqu'à Samara en traversant la large vallée de la rivière
du même nom.
Rive gauche de la Volga entre Samara et Tzarev-Kourgan ').
La ville de Samara est située sur un promontoire entre la rive
gauche de la Volga et l'embouchure de son affluent gauche, la Samarka.
Jj La littérature spéciale n'est pas considérable. Jusqu'à présent il
n'existe pas de description détaillée. On trouvera rénumération de ce
qui a été écrit sur cette région dans une petite note descriptive de
A. Zaytzev dans les Traveaux de la Soc. Nat. à Kazan, 1880, Vol IX,
livr. 2. — L'auteur de la présente esquisse fait depuis nombre d'années
des recherches détaillées dans le gouv. de Samara, mais il n'a encore
publié que des comptes-rendus préliminaires d'un caractère général
(Bull. Corn. Géol. 1886— 89). La carte géologique existe en manuscrit.
II 19
Les terrasses de la \ ille sont formées par l'argile brune déjà mention-
née desserrasses reposant soit sur des calcaires permiens plus ou moins
corrodés, soit passant en bas à des dépôts argilo-arénacés et à un lit
de galets plus ou moins roulés du calcaire permien. Comme à Samar-
skaïa Louka, on trouve dans ces dépôts, aux environs de Samara, des
coquilles de Cardium, Corbicula, Hydrobia qui font croire, que ces roches
sont des vestiges de l'ancien bassin caspien. Les argiles des terrasses
sont distinctement adossées aux dépôts permiens des rives de la Volga et
des ravins. Les sédiments caspiens au contraire sont d'une épaisseur
insignifiante et ne se rencontrent qu'en îlots, de sorte cpie sur les hau-
teurs soit couvertes de forêts de chênes, soit passant à la steppe (au-
jourd'hui entièrement labourée), on peut immédiatement sous le tcher-
nozem voir les dépôts permiens.
Aux environs de Samara les couches supérieures des dépôts per-
miens sont formées de calcaires compacts avec intercalations et amas
de gypse et de silex. Les couches inférieures des calcaires, partielle-
ment oolitiques, sont par places abondanes en fossiles permiens, le plus
souvent de petits lamellibranches, gastéropodes et brachiopodes tels que
Clidophorus (Cl. Pallasi Yern. et autres), Jlodiola s p., ScMzodus
rossicus Vern., Avicala spchmcaria Schl., Gervillia ceratophagu
Schi., Leda spelunearia Gein., Turbo Burtasorum Golow., Mur-
chisonia subangulata Vern., Toicrbonilla volgensis Golow., Produc-
tus Cancrini Vern., Dielasma elongata Schl. etc.
Plus bas vient une assise puissante d'un calcaire bréchifornie
et caverneux très original, formé de fragments de calcaire, liés par
un ciment calcareux. Cette formation, dépourvue de fossiles, affleure
pour la première fois à 4 kilom. vers l'amont de Samara. S'élevant de plus
en plus, elle atteint 25 mètres d'épaisseur dans les falaises de la rivière
et constitue enfin la plus grande partie supérieure des montagnes de Sok.
Quelques kilomètres avant d'arriver au confluent du Sok, le calcaire
carbonifère vient se montrer de dessous le calcaire bréchifornie. De
même que dans les montagnes Jégouli, l'horizon supérieur présente le
calcaire à Schwagerina, preuve que les montagnes de Sok, plongeant
aussi SSE, sont le prolongement des Jégouli. Comparant l'élévation et
l'emplacement des horizons correspondants du calcaire carbonifère dans
les montagnes de Jégouli et dans celles de Sok, nous nous convain-
quons que nous avons devont nous (voir plus haut p. 13) l'aile orientale
du grand pli anticlinal qui suit la direction méridionale, à pente très
rapide vers Test. C'est la raison que le long du Sok on n'observe les
calcaires carbonifères qu'à quelques kilomètres vers Test de son em-
bouchure. Les calcaires permiens se continuent un peu plus loin vers
l'est, mais bientôt ils se recouvrent, eux aussi, par l'étage des mar-
nes irisées.
Séparément des montagnes de Sok, comme arrachée de leur massif,
s'élève dans la vallée du Sok une colline légendaire „Tzarev-Kourgan"
(Colline du Tzar). Grâce aux carrières ouvertes dans ce monticule lors
de la construction du pont de la Volga, l'auteur de cette esquisse en
10
II
>
>
ii 21
a pu étudier en détail la constitution. Il est à remarquer que la stra-
tification de la colline, faiblement mais distinctiment inclinée vers
NNW, semble porter la trace de l'aile nord de l'anticlinale de l'a
faille de Jégouli. Les calcaires brécbiformes et le calcaire à Schwage-
rina y manquent.
La colline du Tzar présente, du liant en bas, la succession de dé-
pôts suivante:
e) Calcaire à Fusulina longissima Moell. et autres grosses
Fusulines, Spiriferina Saranae Vem., Productus Villiersi
d'Orb. etc.
à) Calcaire à Bellerophon, de grands Spirifer pas encore dé-
terminés, Naiitïïus sp., Orthoceras sp.
c) Dolomie à Productus Cora d'Orb.
b) Calcaire h Productus scabriculus Mart., Cumaroph. crumeha
M art., Meekella eximîa Eichw. etc.
a) Calcaire à coraux et bryozoaires.
La comparaison de cette faune avec celle de la section supé-
rieure (C3) du calcaire carbonifère au versant occidental de l'Oural
du sud, étudiée par Mr. Tschernyschev, et avec la' faune de l'étage
gshélien près de Moscou, montre leur complète analogie, même pour
la succession des horizons. Ainsi le Tzarev-Kourgan est-îl constitue par
les mêmes calcaires de la section supérieure du carbonifère qui forment
la majeure partie des Jégouli, à la seule différence qu'à la base des
Jégouli commence à paraître une faune identique avec celle des hori-
zons les plus supérieurs de la section moyenne ou de l'étage moscovien.
Un puits artésien au pied du Tzarev-Kourgan a traversé 212 mètres
de ces calcaires.
Après la colline du Tzar, les hauteurs constituées par les calcaires
carbonifères passent à la rive droite de la Volga, après avoir produit
un rétrécissement de la vallée, connu sous le nom de „Portes de Sa-
mara". Cette chaîne de calcaires suit le fleuve sur le parcours d'environ
ô() kilom., ayant en face, pour bordure gauche de la vallée, les dépôts
argilo-arénacés d'un vaste bassin quaternaire lacustre, le bassin de
Bolgary, qui s'y étalait à l'époque de la plus grande extension de
la mer Caspienne. Sur la pente de la vallée les sédiments de ce bassin
sont recouverts par les dépôts des terrasses et par des sables amon-
celés souvent en dunes plus ou moins boisées.
Les Jégouli s'étendent sur la rive droite en escarpements plus ou
moins couverts de forêts (pin, chêne, tilleul), sauf quelques rares points
laissés à nu par la nature ainsi que quelques carrières de pierres de
construction et de chaux. De profondes et rameuses vallées d'érosion
donnent à ces escarpements un aspect très pittoresque. Les berges des
vallées laissent voir les mêmes horizons du calcaire carbonifère que
nous avons vus à la colline du Tzar, couronnées par les calcaires à
Schwagerina. Au débouché des vallées latérales on voit çà et là des
couches de conglomérats argileux et de cailloux, adossées contre le cal-
caire à 140 m. de hauteur absolue. Ces dépôts doivent, être considé-
22 II
rés comme sédiments littoraux du bassin de Bolgary. En pénétrant
par une vallée latérale des Jégouli, dans l'intérieur de la contrée,
on voit les calcaires carbonifères s'abaisser peu à peu vers le sud et
se recouvrir, comme aux montagnes de Sok, de calcaires permiens
que surmonte une assise de sables et de grès friables d'un âge encore
peu déterminé. Par places cette assise arénacée est pénétrée d'un goud-
ron minéral assez liquide, qu'on extrait là en réchauffant les fragments
de la roche.
De Samara à Oufa.
Jusqu'à ce dernier temps on a relativement eu peu de données litté-
raires sur cette vaste région le long de la ligne magistrale du chemins
de fer d'Oural et de Sibérie. Les anciens travaux de Wangenheim
von Qualen r) et de Murchison z) étaient presque les seuls ouvrages
dont on disposât et encore l'exposé des rapports mutuels et de la suc-
cession des roches était-il peu clair et plein de contradictions. Ce ne
furent que les explorations détaillées du Comité Géologique, qui éta-
blirent d'une manière définitive la coupe générale et l'ordre de sucession
des dépôts. Les résultats de ces recherches n'ont pas encore été pu-
bliés en entier; jusqu'à présent n'ont paru que des comptes-rendus pré-
liminaires 3) et 4).
La carte géologique de la Russie d'Europe au V2520000) publiée par
le Comité Géologique, et les feuilles 110, 129, 128 de la carte topogra-
phique spéciale de Russie, au V^oooo, publiée par la Section de topo-
graphie de l'Etat-major général, peuvent servir pour s'orienter sur ce
parcours.
Entre Samara et Oufa le train parcourt la steppe transvolgienne à
tchernozem typique, d'un aspect montueux dans la région des vallées
d'érosion, et les larges plateaux élevées du partage des eaux. Les mon-
tagnes d'érosion sont surtout pittoresques au district de Bélébéï et aux
bords de la vallée de la Dioma. Nulle part dans la Russie centrale on
n'observe de contours orographiques aussi vifs et aussi marqués. La
contrée de la Dioma rappelle beaucoup les paysages classiques de quel-
ques-uns des états occidentaux de l'Amérique du Nord: les effets de l'é-
rosion dans un clima sec et les rares précipitations atmosphériques sui-
des roches de composition diverse, stratifiées horizontalement ou à peine
inclinées, y ont produit un relief de terrain semblable.
I^a constitution géologique est relativement simple. On distingue,
du haut en bas. la succession suivante des couches:
1) Wangenheim von Qualen, Uebersicht d. geologischen Ver-
hâltnisse des Gouvernem. Orenburg, mit Ergànzungen. I — IV. Verhandl.
d. Mineralog. Gesellschaft. St. Ptb. 1842—1844.
-J Murchison, Geology of Russia. London, Vol. 1, p. 137 — 171.
3) Nikitin, Recherches géologiques le long de la ligne du chemin
de fer de Samara, Bull, du Coin. Géol. Vol. V, 1886, p. 239: Vol. VI,
p. 225.
4) Tschernyschew, Une excursion dans les gouv. d'Oufa et de
Viatka, Bull, du Corn. Géol. Vol. VI, 1887, p. 7; vol. Vil, 1888, p. 81).
■■ I .'H t'.mih' -.niin.iî!-, , i ,iV.iii
• louer ,i i ■■
lh> issi ici, l'nt, <,;;„., ,-u-.
Groupi rose des marnes el des
argiles irisées (roses, bleues el
verdatres) ans tntercalatîons
■ le$J,'IVx..'t ,lrs vililctili-s munies
teintes.
Groupe \>\
tirdia, Esthc
icntalis. Les
OS. Pateeom-
Groupe des grès el des' calcaî- Une faune r
rea gris plus ou moins cnpri- des: Spirift
Groupe rouge des grès argi-
leux aux inteiralatiitus îles ar-
giles et des marnes grises bru-
nes et rougeatra
a
Groupe calcai
marneux de tein
brun, bleu,
i-argileux et
Privé" de fossiles,
Groupe gypsifi
gypse, .
re: calcaires,
rgiles.
Privé de fossiles.
'I Voir l'iiiivriicc <li' Mr. Ainalil/].) ■ ton.. I'aian>iitul"i!ra|ilii.\i liil. XXXIX.
ainsi ijiii' ia rriti.|iir |.a!ruiilM]uL'i'|tii' rt L>rn!u-i.| n, I. ,vt hiivijlt ,lans .lalirli. 'i.
Wiener Reichsanst 1898. 1. Heft.— N. -lalirl.. Min. et. 1893, 1 Bd., p, 196
II 23
Cette succession des couches qui se maintient presque sur toute
l'étendue entre la Volga et l'Oural, et le rapport mutuel des divers dé-
pôts faisaient jusqu'à ces derniers temps l'objet d'une vive polémique entre
les géologues russes, polémique qui avait pour principale raison le trop
de valeur que l'on attribuait aux coupes locales. Aujourd'hui le schème
ci-dessus, proposé et soutenu par le Comité géologique, est accepté
dans les travaux de tous les spécialistes qui reconnaissent dans la
Russie de l'est deux séries de roches rougeâtres et irisées, l'une
(étage tartarien PT), recouvrant les dépôts à faune du zechstein,
l'autre (groupes Pc et Pô) au-dessous du zechstein et en partie corres-
pondant à ses horizons les pins inférieurs. Quant à l'âge des dépôts
PT, les géologues russes ne sont pas d'accord. Les géologues du
Comité géologique Mrs. Karpinsky, Tschernyschew et Nikitin,
reconnaissant la limite entre le permien et le triasiquc moins tran-
chante dans la Russie de Test que dans l'Europe centrale, compren-
nent ces dépôts comme derniers sédiments du bassin marin saumâtre
permien qui existait encore au commencement de l'époque triasique
(maximum jusqu'à l'époque des Werfenerschichtén). D'autres géologues
russes (Schtukenberg, Krotov, Xetchaïev, Amalitzky) classent
en entier les couches supérieures des marnes irisées dans le permien.
Après Samara la ligne du chemin de fer longe d'abord, sur la
haute berge droite, la riv. Samara. La berge se compose de calcaires
permien s, de restes de l'assise des marnes irisées qui les recouvrent et
de dépôts c aspic ns, dont les tranchées du chemin de fer ont fourni
une riche faune. Ensuite la voie descend dans la large vallée de la riv.
Kinel (affluent droit de la Samara) pour suivre, sur le bord gauche de la
vallée, les argiles des terrasses jusqu'à la station Zagliadino. A gauche
du train on voit au loin les hauteurs de la rive droite de cette rivière,
composées en totalité par les dépôts des deux groupes de l'étage
tartarien.
Traversant la riv. Kinel près de la station Zagliadino et montant
sur le terrain du partage des eaux de cette rivière et du cours supé-
rieur de l'ik, le chemin de fer entre dans une région montucuse, con-
stituée par les deux groupes du tartarien.
Entre les stations Abdoulino et Taldy-Iïoulak la voie traverse la
riv. Ik et nous voyons pour la première fois apparaître, sous-le groupe
rose des marnes irisées (PTà) les groupes brun et gris du permien
(Pf+c). Ces assises émergents si rapidement qu'à quelques kilomètres
de là le groupe rouge du tartarien, disparu dans les coupes de la rive,
ne s'aperçoit plus qu'au faîte du plateau. Mais là aussi, à mesure qu'on
s'approche de la riv. Dioma, les dernières traces du tartarien se per-
dent définitivement à l'est.
A la descente dans la vallée de la Dioma, entre les stations Cha-
franowa et Raïéwa, on ne voit plus dans les nombreuses coupes que
les assises du système permien (<■ + d + c), le groupe rouge à la base,
le gris par dessus.
Les originales montagnes d'érosion coniques isolées, sur la rive
24 II
droite de la Dioma, telles que Sater-taou, Toktar-taou, Yarych-taou et
d'autres, constituées par les seuls dépôts permiens, nous frappent par
la netteté bien tranchée de leurs formes d'érosion et le franc aspect
des deux groupes, le gris en haut, le rouge en bas. .
Le groupe gris se montre pour la dernière fois au sommet nu de
Yarych-taou, la dernière de ces montagnes. Ensuite, suivant toujours
le bord gauche de la vallée de la Dioma, la voie ferrée entre dans
une région d'un aspect tout différent, tant orographique que géologi-
que: le pays devient plat, onduleux et les pentes des collines arrondies sont
très faiblement inclinées. On ne voit plus de coupes géologiques nettes.
En de rares points seulement on aperçoit jusqu'à Oufa, dans les vallées
transversales, des affleurements discontinus des groupes permiens infé-
rieurs (c -f b + a) qui composent la coupe géologique générale de la
ville d'Oufa. L'apparition du groupe rouge vers le haut des coupes, les
marnes irisées étant en dessous, a fait rapporter par plusieurs géologues
les environs d'Oufa à la région du développement de l'étage supérieur
des marnes irisées ' étage t art arien), erreur que les coupes des rivières
Ik et Dioma ont définitivement éclaircie en permettant de constater
l'exhaussement et raffleurement successif, vers le nord-est, de dépôts
plus en plus anciens.
III
A PARTIR
DE LA VILLE D'OUFA
jusqu'au
versant oriental de l'Oural
PAR
TH. TSCHERNYSCHEW.
La première partie du trajet à l'est, depuis Oufa jusqu'à la station
Aclia, ressemble en beaucoup, tant géologiquement qu'orographique-
ment, à la région située à l'ouest de la riv. Biélaïa. Au delà d'Acha la
voie ferrée s'engage dans la région de l'Oural et des dépôts paléozoï-
ques franchement disloqués qui la constituent. Mous aurons en consé-
quence à esquisser séparément chacune des parties de l'itinéraire
général.
La ville d'Oufa et le trajet jusqu'au pied de l'Oural.
La région traversée par la ligne du chemin de fer comprend la
128-me feuille de la Carte géologique générale de la Russie d'Europe,
définitivement dressée mais non encore imprimée, et la 128-me feuille
de la carte spéciale au V420000, publiée par la Section topographique de
l'Etat-Major. Jusqu'ici il n'a pas encore paru de description complète
de la géologie du pays. Les seules données littéraires sont les suivantes:
Th. Tschernyschew. Recherches géologiques faites au gouvernement
d'Oufa en été 1885 (russe), Bull, du Comité Géologique,
Vol. V, pp. 13—38.
Th. Tschernyschew. Compte-rendu préliminaire d'une excursion dans
les gouv. d'Oufa et de Viatka (russe), Bull, du Comité
géologique, Vol. VI, pp. 7 — 24.
1
2 III
A. Lawrsky. Geologische Untersuchungen ara FI. Belaja im Gouvevn.
Ufa (russe), Travaux de la Société des Naturalistes de
Eazan. Vol. XYIII, liv-r. 4.
L'orographie relativement simple de la contrée, constituée par des
dépôts permiens et permo-carbonifères généralement horizontaux, trouve
son explication dans l'érosion. La région est traversée dans le sens
du méridien par trois rivières importantes — la Biélaïa, FOufa, le Sim —
dont les larges vallées alluviales sont séparées par deux plateaux s'éten-
dant dans la même direction.
A l'extrémité méridionale du premier de ces plateaux, baigné à
l'ouest par la Biélaïa, à Test par l'Oufa, est située la ville d'Oufa. Aux
abords de la Aille le plateau s'abaisse rapidement, en plusieurs points
en parois verticales, vers les vallées alluviales des rivières qui l'ar-
rosent.
Pour connaître la structure du plateau, il suffit de jeter un coup
d'oeil sur une des coupes très nettes et très complètes près du pont
du chemin de fer, non loin du cimetière tartare d'Oufa. On y voit du
haut en lias:
a) Calcaire gris 1,5 mt.
b) Grès brun rougeâtre et gris pénétré de gypse 2,0 ,.
c) Calcaire argileux intercalé de gypses. . . . H, 5 „
d) Marnes arénacées d'un brun rougeâtre ou gri-
ses; grès gris pénétrés de gypse .... 6,0 ,,
e) Calcaire argileux, par places pénétré de gypse,
intercalé de lits de gypse 1,5 „
f) Gypse avec lits intercalés de calcaire, jusqu'au
bas de l'escarpement 70,0 „
Des gypses aussi forment la base des dépôts miviatiles dans le lit
de la Biélaïa: les caissons du pont de la ligne s'y sont arrêtés après
avoir traversé 12 — 16 mt. d'alluvions fluviatiles.
Bien que dans les dépôts près d'Oufa on n'ait trouvé aucun reste
organique, l'étude détaillée des coupes de la Biélaïa et de ses affluents
met hors de doute que la partie supérieure de la coupe d'Oufa cor-
respond à l'assise inférieure permienne rouge qui est surmontée par
l'assise grise gréseuse de zechstein, richement caractérisée par des fos-
siles qu'on a pu voir entre Samara et Oufa dans les belles coupes près
de Slak. à la montagne Yarych-taou etc. Pour ce qui est de l'assise des
gypses et des calcaires gypsifères au bas de la coupe d'Oufa, on peut
voir, en la suivant dans la région de la rivière Oufa vers le nord, son
rapport intime avec les calcaires gris compacts dalleux et les dolomies
et calcaires caverneux, tachetés, bréchiformes, qui renfermant de
nombreux moules de BelleropJton, débris de Productus et Orthoceras,
accompagnés de Schisodus truncatus Ring., Asiarte parmo-carbonica
Tschern., Macrodon Kingianwm Vern. etc., et qui correspondent au
III 3
zechstein inférieur de la Russie du nord et du centre, disposé sous
l'assise inférieure permienne rouge.
La gare d'Oufa est située dans la vallée alluviale de la Biélaïa
devant la montée au plateau dont nous avons parlé. La dissolution fa-
cile des gypses et des roches gypsifères est cause d'un affaissement
continuel de la voie, de fréquents éboulements et d'effondrements en
forme d'entonnoirs qui exigent de l'administration de grandes dépenses
et beaucoup de soins pour garantir la stabilité de la voie.
Après avoir gravi la pente, la ligne tourne brusquement à l'est
pour se diriger vers la rivière Oufa qu'elle traverse près de la station
Ourakowa. De là, jusqu'à la station Iglino, la voie traverse la terrasse
supérieure des anciens dépôts fiuviatiles. composés en leur plus grande
parti d'une argile d'un jaune brun, plus ou moins sableuse et calcari-
fère, et de conglomérats. On trouvera les détails sur le caractère et
le mode de formation de ces dépôts dans l'esquisse du terrain à l'est
de la station Acha.
A partir de la station Iglino la ligne s'élève insensiblement sur la
hauteur qui fait le partage des eaux de l'Oufa et du Sim. Le zech-
stein inférieur dont nous avons parlé la constitue dans la partie occi-
dentale, tandis (pie la partie orientale est formée par les dolomies et
calcaires qui constituent le haut des dépôts permo-carbonifères de
l'Oural. Le caractère de ces derniers et les relations qu'ils présentent
avec les dépôts d'Artinsk sous-jacents seront décrits dans l'esquisse sui-
vante. Noin loin de la rivière Oulou-Teliak et avant d'y arriver, la voie
descend dans la vallée de la riv. Sim qu'elle longe jusqu'au pied de
l'Oural.
De la station Acha jusqu'au versant oriental de l'Oural.
Le chemin de fer, à l'est de la station Acha, traverse la partie la
plus pittoresque de l'Oural du sud dans la direction générale XXE. La
ligne parcourt d'abord le canton minier de Simsk, propriété de Mr.
Balacheff, puis le canton de Kataw-Ivanow et une partie de celui de
Yourézan qui appartiennent au prince Biélosselsky-Biélosersky:
ensuite viennent les terres bachkires qu'elle traverse, et enfin le canton
minier de Slatooust, propriété de la couronne.
Pour s'orienter dans l'orographie et la géologie du pays traversé
par la voie ferrée, on pourra se servir de la description récente de
cette région faite par Th. Tschernyschew 3) et de celle du canton
minier de Slatooust, faite par J. Mouchkétow *)-. On y trouvera aussi
la liste des notes, mémoires etc. concernant cette partie de l'Oural. La
carte géologique la plus complète est la 139-me feuille de la Carte
x) Mémoires du Comité Géologique, Vol. III. JVn 1, 2, :-!, 4.
2) J. Mouchkétow. Matériaux pour la connaissance de la struc-
ture géognostique et de la richesse minérale du canton minier de Sla-
1*
4 III
géologique générale de Russie, publiée par le Comité Géologique. La
meilleure carte topographique qui se trouve en vente est celle de la
Section topographique de l'Etat-Major, au y^oono (10 verstes par pouce
anglais). Il existe encore une carte au Y*»»0, mais elle ne se vend pas.
Il suffit de jeter un coup d'oeil sur la carte pour s'apercevoir que
la direction dominante des chaînes de l'Oural du sud est NNE — SSW
(voir la carte, pi. A). L'ensemble des données géologiques montre que
la région montueuse à l'ouest de l'Oural central ou Oural-taou est une
région typique de montagnes plissées et que les différentes modifica-
tions du terrain sont le résultat d'un même mouvement qui a produit
une série de plis parallèles et de failles. La dénudation postérieure
n'ayant presque nulle-part obscurci le rapport mutuel des montagnes
génétiquement liées, il est aisé de voir que souvent des arêtes, disposées
l'une à côté de l'autre, sont des parties d'un même pli ou d'une même
faille, séparées par une profonde vallée fluviale. Lorsque nous décri-
rons le tracé du chemin de fer, nous aurons plusieurs fois occasion
d'attirer l'attention sur des exemples de ce rapport mutuel d'arêtes sé-
parées, offrant la même coupe géologique dans les deux versants de la
vallée.
Dans tout l'Oural, le versant des arêtes tourné vers le plongement
des couches, est généralement peu incliné et bien accessible, tandis que
le versant opposé, relativement escarpé, est couvert d'immenses ébou-
lements et offre d'abondantes sources. Les pics pittoresques disposés
sur la crête des arêtes sont presque exclusivement constitués par des
grès du dévonien inférieur et des quartzites, roches fort capables de
résister aux agents de dénudation.
Nous avons dit que la direction dominante des chaînes de l'Oural
du sud est NNE — SSW; mais dans la zone répondant à peu près au
milieu de la feuille 139 de la Carte géologique générale de Russie, il
y a passage au E — W et WNW — ESE. Cette orientation des chaînes se
laisse suivre depuis le Kara-taou à la limite occidentale de l'Oural,
jusqu'à l'Oural central ou Oural-taou et, vers l'est de celui-ci, dans les
arêtes Oui-tach et Kour-kouraouk.
Nous ne pouvons parler des particularités orographiques de l'Oural
du sud sans dire quelques mots du caractère des vallées fluviales.
La plupart des rivières suivent dans leur cours supérieur les val-
lées longitudinales; ensuite elles tournent brusquement vers l'ouest et
se continuent transversalement à la stratification des roches. Au mo-
ment de sortir de la région des dépôts dévoniens et carbonifères, et au
passage des cours d'eau dans les limites du développement des dépôts
d'Artinsk, le caractère des vallées fluviales change tout d'un coup:
là on ne voit plus de ces profonds ravins qui caractérisent le cours
supérieur des rivières; la vallée alluviale devient large de plusieurs
verstes et on voit apparaître des terrasses fluviatiles nettement dessi-
tooust (russe). Verhandl. d. Russisch-Kaiserl. Mineralog. Gesellschaft,
Bd. 13, p. 9—242.
III. Guide des excursions du VII r,,uL'n- lii-nln». Internat.
Direcliou et hauteur relative des cliafues de l'Oural du sud.
III 5
nées. De cette manière la plupart des cours d'eau du versant occiden-
tal de l'Oural du sud permettent de distinguer leurs cours supérieur,
moyen et inférieur. Le plus souvent les rivières prennent naissance
aux élévations plates, disposées dans les vallées longitudinales et ordi-
nairement occupées par des marais impraticables: d'autres fois elles
sortent des vastes marais qui accompagnent presque toujours les som-
mets les plus importants de l'Oural.
Dans le cours supérieur, les rivières coulent avec grande vitesse
dans des vallées longitudinales, délimitées par les versants parallèles
des arêtes. Dans cette partie du cours les roches originaires sont
assez rarement mises à nu.
Au cours moyen, les rivières prennent brusquement une direction
perpendiculaire à celle des chaînes: pendant des dixaines de verstes les
vallées deviennent souvent des gorges profondes aux parois abruptes,
hautes de 100 mètres et davantage: les eaux qui coulent avec la même
vitesse qu'au cours supérieur, sont parfois gênées par de grands éboulis
formant des rapides mugissants.
Dans la partie inférieure, les rivières se caractérisent par la len-
teur relativement calme de leur cours, par leur peu d'affluents pauvres
en eau, par les affleurements relativement rares des roches originaires
et par la largeur des vallées alluviales. Ces vallées sont parsemées de
restes d'anciens lits (staritzy) et de lacs et présentent des terrasses
d'alluvion fluviatile nettement dessinées.
Ces remarques faites, nous pouvons passer à la caractéristique som-
maire des diverses formations géologiques participant à la constitution
de l'Oural du sud.
Les esquisses précédentes du trajet de Samara au pied de l'Oural
ont donné la caractéristique générale des dépôts permiens qui s'éten-
dent en large bande à Test de la Russie jusqu'au pied occidental de
l'Oural. La coupe s'y termine par l'assise de calcaires tachetés et de
dolomies formant la base du système permien dans le sens de Mur-
chison. En dessous vient une assise puissante, désignée sur les cartes
de la Russie d'Europe sous le nom de permo-carbonifère.
Sur l'espace du développement du permo-carbonifère on distin-
gue à l'Oural du sud deux horizons: l'horizon calcaréo-dolomitique,
indiqué sur les cartes par le signe CPc, et l'horizon d'Artinsk, mar-
qué par CPg. Le premier de ces horizons, comme le montre son nom.
consiste principalement en calcaires et dolomies, la roche la plus ca-
ractéristique étant un calcaire gris ou gris jaunâtre, avec des cavernes
remplies de silice amorphe d'un blanc de neige. Sur le trajet Oufa-
Slatooust on ne voit point d'affleurements satisfaisants de 1 horizon CPc,
mais vers le nord de la voie, le long du Saldybach (affluent gauche de
la riv. Oufa) on peut observer, dans des coupes bien prononcées, cet
horizon recouvrant les dépôts d'Artinsk. Faunistiquement l'horizon CPc
se caractérise par les mêmes restes de conchifères, gastéropodes et bra-
chiopodes qu'on rencontre dans les dépôts d'Artinsk sous-jacents.
Dans la composition de l'horizon d'Artinsk entrent des grès, con-
6 III
glomérats, calcaires, marnes et schistes variés. La faune de cet hori-
zon, décrite par Mrs. Karpinsky '), Krotow2) et Tschernyschew 3),
est caractérisée par des amnionitidés originaux, d'un grand intérêt de-
puis la découverte de formes semblables au Darvas, en Sicile, au Texas
et en d'autres lieux, et par l'abondance en braehiopodes dont l'étude
a permis d'établir le rapport des diverses subdivisions de Productus
limestone du Salt-Range avec les dépôts paléozoïques de l'Oural.
Les dépôts carbonifères de l'Oural du sud sont exclusivement
représentés par des calcaires qui se divisent en trois sections.
La section supérieure constitue principalement la vaste région,
connue sous le nom de plateau d'Oufa, qui s'adosse à son extrémité
méiïdonale à la chaîne du Kara-taou. Cette région typique du dévelop-
pement de la section supérieure (C3) des dépôts carbonifères a permis
d'établir le schème de ses subdivisions, schème qui dans la suite s'est
trouvé être applicable tant au nord et au centre de la Russie qu'au
bassin du- Donetz.
c. Calcaires blancs ou d'un gris pale du type de Tastouba, Yaro-
slavka et Kasarmensky-kanien sur la riv. Sun. Ces calcaires offrent une
faune abondante: Griffithides Poemeri M oeil., Griffithides Gruene-
walclti Moell., Brachimetopus uralicus Vern., Agcdhiccras uralicum
Karp., Dielasma plica Kut,, Diel. Moélleri Tschern., Diél. trunca-
tum Waag., Diel. itaitubense Derby, Diel. trochylus Eichw., Diel.
pentagomim Kut., Diel. curvatum Tschern., Diel. dubium Tschern.,
Spirifer panduriformis Kut., Spirifer rectangulus Kut,, Spirifer
lyra Kut,, Mentzelia corculum Kut,, Spiriferina ornata Waag.,
Spiriferina Saranae Vern., Spiriferina Panderi Moell., Martinia
SoJcolovi Tschern., Bhynchonella Wangencheimi Pand., Bhynch.
Hoffmani Krot., JRhyncli. granulum Eichw., Pugnax Keyserlingi
Moell, Pugnax Uta Marcou, Camarophoria sella Kut,, CamaropTi.
2ringuisWa,&g., Camaroph. plicataKut., Camaroph. sitperstes V ern.,
NototJ/yris nucleolus Kut., Ne>t. Warthi Waag., Hemiptychina sub-
laecis Waag., Terebratuloklea triplicata Kut., Hustedia remota
Eichw., OrtJwtichia Morgani Derby, Bhipidomeïla Pecosi Marcou,
Derbya gravais Waag., Chonetes Moélleri Tschern., Chonetes va-
riolata d'O r b., Chonetes uralica Moell., Aulosteges uralicum T s c h e r n.,
Productus boliviaisis d'Orb., Prod. transversalis Tschern., Pr. pu-
stulatus Keys.. Pr.fasciatus Kut., Pr.Inca d'Orb., Pr. tuberculatus
Moell., Productus uralicus Tschern., Prod. Konincki Vern., Pro-
ductus tenuistratus Vern., Proboscklella genuina Kut, Probosc.
') A. Karpinsky. Ueber die Ammoneen der Artinsk-Stufe. Mé-
moires de l'Académie Impériale des sciences de St. Pétersbourg. VII
Séris. T. XXXVII, m 2.
-) P. Krotow. Artinskische Etage. Geologisch-palaeontologische
Monographie des Sandsteines von Artinsk. Travaux d. 1. Soc. d. Natu-
ralistes de Kazan. T. XIII, livr. 5.
3) Th. Tschernyschew. AUgemeine geologische Karte von Russ-
laud. Blatt 139. Méin. du Comité Géologique. Vol. III, M 4, p. 254 —
286, 356 — 375.
III 7
lata Tschern., lJrobosc. Kutorgae Tschern., Marginifera uralica
Tsclierii., Marg. splendensUXoTvi. et Pratt., Marg. involuta Tschern..
Marg. (?) Aaagardi Toula, Marg. timanica Tschern., Conocardium
uralicum Vern., Fusulina Verneuili Moell., Fusulina longissima
Moell., Schwagerina primceps Ehr. etc.
h. Calcaires argileux et oolitiques, abondants en Productifs Cora
d'Orb. (horizon à Prod. (.ora), accompagnés de Griftithides scitula
3Ieek et Worth., Dielasma curvatuwi Tschern., Diel. bovidens
Morton, Diel. millepunctatum'B.dAl., Hustedia remota Eichw., Spiri-
fer cameratus Morton, Spiriferina Saranae Vern., Bhynchopora
Nikitini Tschern., Camarophoria crumena 31 art., Meekella striato-
costata Cox., Chonetcs variolata d'Orb., Rhipidomelïa juresanensis
Tschern., Rhipidomelïa uralica Tschern., Productus longus Meek.,
Productus semistriatus Meek., Pr. fasciatus Kut., Pr. multistriatus
Meek., Pr. porreetus Kut., Pr. Inca d'Orb., Prod. Gruenewaldti
Krot., Productus timanicus Stuk., Prod. orientalis Tschern., Prod.
uralicus T s c h e r n., Pr. Kon incki V e r n., Margin ifcra uralica T s c h e r n.,
Marg. involuta Tschern., Marginifera (?) Aagardi Toula, Fusulina
Verneuili Moell. etc.
a. Au haut, calcaire corallien formé en entier de Petalaxis ti-
manicus Stuck., Columnaria solida Ludw., Syringopora parallela
Fisch., et renfermant en abondance Omphalotroclius Whitneyi Meek,
accompagnés de Productus Konincki Vern. Keys., Prcd. porreetus
Kut., Dielasma bovidens Morton, IUnjnchopora Nikitini Tschern.,
Dielasma Moelleri Tschern. etc. Au bas, calcaire gris rosé, plein de
Spirifer cameratus Morton, Productus semistriatus Meek., Prod.
orientalis Tschern., Prod. fasciatus Kut., Prod. lobatus Sow. mut.
russiensis Tschern., Camarophoria crumena Mart., Derby a crassa
Meek et Hayd. etc.
La section moyenne (C2) des dépôts carbonifères de l'Oural du
sud est composée de calcaires à Spirifer mosquensis Fisch. Au point
de vue de la faune il est aussi facile de les distinguer des calcaires de
la section supérieure (pie de ceux de la section inférieure. Cependant
ils sont si étroitement alliés à ces derniers, tant pour l'extension de leur
développement que pour leur caractère pétrographique, qu'il a été très
difficile de les indiquer sur la carte à l'échelle de 10 verstes et que
sur les cartes publiées par le Comité Géologique il a fallu marquer les
ileux sections inférieures par le même signe C',.
La section inférieure Cu également composée de calcaires, se
divise en deux horizons: a — calcaires d'un gris foncé; b — calcaires d'un
gris rosé clair ou blancs. Dans les coupes qui offrent les deux horizons,
les calcaires b reposent sur les calcaires a. Au point de vue paléonto-
logique les calcaires a et b ne présentent pas de différence essentielle,
mais ils peuvent être distingués en partie d'après des indices pétro-
graphiques assez constants, en partie par le développement relatif de
1 une ou de l'autre forme. Quant à l'horizon inférieur a, il est ca-
ractérisé par d'abondants coraux Syringopora gracilis Keys.. Litho-
8 III
strotion affine Mart., Litliostrotion caespitosum Mart. et par de
nombreux restes de Productus giganteus Mart. et Chonctcs papilio-
nacea Phi 11.: en nombre moindre on y trouve Productus striatus
Fisc h. Au midi de l'Oural on rencontre dans cet horizon exclusivement
Athyris squamigera de Kon. et Phillips') a gJobiccps Phi 11. L'horizon
b abonde en Productus striatus Fis eh., accompagnés de Productus
giganteus Mart., Productus scmircticidalus Mart., Productus cor-
rugatus M'Coy, Athyris variabïlis M oeil., Athyris expansa Phi 11.
Dans la partie septentrionale de l'Oural les explorations récentes
ont donné la possibilité de distinguer une double subdivision de la di-
vision inférieure Cv A la base de cette division 6\ se trouvent a des
dépôts de grès et d'argiles, interstratifiés par endroits de couches de
houille. Au point de vue paléontologique ces dépôts sont principalement
caractérisés par des restes végétaux (Stigmaria ficoides Brgn., Noe-
gerathia tenuistriata Goepp. etc.), et par des restes d'animaux très
rares. Encore plus bas on peut observer, sous les horizons inférieurs
de ces grès argileux, une couche de calcaires, caractérisés par Pro-
ductus mesolobus Phill., Chonetes papilionacea Phill., coraux etc.,
souvent abondants. Au-dessus de a s'étend une couche de calcaires
b à Productus giganteus Mart., Productus striatusFisck., Chonetes
papilionacea Phill., Athyris expansa Phill., Athyris rariabilis
Moell. etc.
Dans la partie de l'Oural que nous considérons, il y a développe-
ment de toutes les trois sections du système dévonien. (Voir pour
la description détaillée les monographies précitées, Mémoires du Co-
mité Géologique, Vol. III, As 1, 3). Au versant occidental de cette par-
tie de l'Oural, le dévonien supérieur est exclusivement représenté par
l'étage inférieur 1)\. correspondant par la faune à l'Ibergerkalk 1).
La composition pétrographique du dévonien supérieur est assez
uniforme, des calcaires d'un gris clair, parfois fortement dolomisés.
parfois agglomérés, étant la roche dominante. La coupe la plus com-
plète des dépôts du dévonien supérieur s'observe au-devant du Kara-
taon, au sud-est.
Les calcaires carbonifères inférieurs à Productus giganteus sont
directement surmontés d'un calcaire abondant en Gcphyroceras intu-
mescent Beyi\, Spirifer pachyrinchusYem., Spi rifer shnplex Phill.,
Productifs sericeus Lu eh etc., qui passe vers le bas à des calcaires
gris argileux, riches en Hhynchonclla cuboides Sow., Spirifer Bu-
chardi Murch., Buchiola retrostriata Iïuch, Strophàlasia produc-
toides Murch. etc. Ces calcaires ont pour base des grès quartzeux
qui ne se trouvent que dans cette localité. Habituellement, les calcaires
I)\ recouvrent immédiatement le dévonien moyen.
Le dévonien moyen se divise en deux étages dont le supérieur —
1)1 — présente presque uniquement des calcaires et des dolomies, tandis
') Les couches à Olymenia ne se trouvent que dans les parties
plus méridionales de l'Oural, tant à l'ouest qu'à l'est de la chaîne.
III
9
que l'inférieur — 1)\ — plus varié au point de vue pétrographique, se com-
pose de diverses marnes, de schistes, de grès et seulement en partie
de calcaires.
L'étage supérieur U\ offre deux horizons: l'horizon supérieur l)\b
à Spirifer Anossofi Vern. renferme une faune très riche et corres-
pond à l'horizon à Stringocephalus de l'Europe occidentale; l'horizon
inférieur l)\a à Pentamerus baschkiricus Vern. et Pentamerus pseu-
dobaschMricus Tschern. ne semble pas être plus âgé que l'horizon à
Càlceola. Généralement les calcaires JJ-Jj sont immédiatement super-
posés aux calcaires I)22a, mais par places ils sont séparés de ces der-
niers par une mince assise :de grès quartzeux.
W
ci
-
NW
SE
Fig. 1. Coupe transversale de la partie sud-ouest de la chaîne
Kara-taou.
La variété dominante des calcaires D\ est un calcaire gris foncé,
presque noir, qui dégage sous le choc du marteau une odeur de naphte
plus ou moins forte. En certains endroits ce calcaire passe à des dolo-
mies, en d'autres il se présente aggloméré ou finement feuilleté.
L'étage Dl, dépourvu de fossiles, est composé de grès habi-
tuellement d'un gris vert, plus rarement jaunes ou bruns et, en grande
partie, par des marnes diversement colorées et des schistes. Le chan-
gement fréquent de la couleur des plus minces couches des manies
rougeâtres, verdâtres ou grises, les a fait appeler marnes rubanées. Les
calcaires D\, de même que les calcaires et les marnes 1)1, présentent
assez souvent une structure très originale qui s'exprime sur la surface
des couches par des rangées de saillies sphériques disposées comme des
feuilles de chou (fig. 2) et, dans les coupes verticales, soit par des cônes
s'amincissant vers le haut (fig. 3) formés de lames rebondies, soit par
des cylindres (fig. 4), composés également de lames rebondies, mais du
10
III
même diamètre. La description détaillée de cette structure et du mode
de formation se trouve dans la description de l'Oural du sud (travaux
du Comité Géologique, t, III, JNL- 4, pp. 232—235).
Le dévonien inférieur de l'Oural du sud se distingue par
une grande variété'pétrographique. Les formations les plus développées
sont des grès quartzeux sans feldspath, des arkoses et des conglomé-
rats. Ces roches constituent les arêtes des chaînes parallèles les plus
considérables de l'Oural du sud. Dans les hauteurs situées vers l'est
on observe la transition graduelle des grès, des arkoses et des conglo-
//'#
Fie-. 2.
Fi£
Fie-.
mérats à des quartzites compacts, chargés plus ou moins de mica. Il
est facile de remarquer qu'à l'est d'une ligne, tracée par le Bakal et
le Satka, les grès deviennent de plus en plus compacts, saccharoïdes
(Zigalga,"Nafy, Souleïa, Chouida), par endroits riches en mica et qu'ils
passent aux quartzites qui constituent les géants de l'Oural du sud,
tels que l'Irémel, le Nourgouch, le Souka, l'Ourenga, le Chouida etc.
Il est donc hors de doute que les quartzites micacés et compacts, de
même que les schistes métamorphiques qui leur sont intimement alliés
III 11
et dont nous parleront plus loin, ne sont que des roches modifiées du
dévonien inférieur.
La coupe la plus instructive du dévonien inférieur de l'Oural du
sud se prolonge au sud de la ligne du chemin de fer depuis la chaîne du
Zigalga jusqu'à l'Avniar, transversalement à la direction du Zigalga et
du Bakti et traversant les rivières Yourézan, Avniar et Biélaïa. Cette
coupe fait voir (fig. 5) la principale masse de l'assise des grès quar-
tzeux T)\[i entre deux assises schisteuses dont l'inférieure repose direc-
tement sur les calcaires les plus anciens I)\c à faune caractéristique.
La roche dominante de l'assise schisteuse inférieure est un schiste noir
àséricite, réfléchissant a la surface d'un gris d'acier quelquefois soyeux.
Assez souvent on peut observer le passage de ces schistes à des va-
riétés micacées et chloriteuses, très riches en magnétite et fer oxydé.
Se chargeant de quartz, les schistes passent à des quartzites micacés
ou talqueux. Par places le schiste noir argileux présente des inclusions
de gros cristaux de pyrite et des pseudomorphoses de pyrite en limonite.
Ce schiste noir est associé dans la partie inférieure de l'assise D\g
à un schiste sériciteux, à peu près de la même composition que le noir,
mais plus pauvre en matière charbonneuse et par conséquent d'une
nuance plus claire.
Quand on a acquis une certaine habitude, il est facile de distin-
guer les schistes inférieurs, disposés sous l'assise de quartzites et de
grès, des schistes qui surmontent cette assise. Ces derniers, de
couleur, structure et composition très variées, n'ont jamais ce reflet de
la surface plane, mais ils passent aussi, bien (pie très rarement et dans
des cas exceptionnels, à des schistes chloriteux et ottrélitiques. Leur
couleur, parfois rubanée, varie entre le gris foncé, presque noir, jusqu'au
gris jaunâtre, verdàtre et rougeâtre.
Des grès marneux, des marnes et des calcaires occupent un rang
secondaire dans l'assise Dlg.
tis*
^m
nw
l. M ,1 I
Calcaire de Grès Calcaires. Schistes
l'étage supé- quartzeux métamorphi-
rieur du dé- et schistes. ■ ques et
vonien infé- quartzites.
rieur.
Fia;. 5.
Une série de roches D\g (fig. 5) sépare, comme nous l'avons dit,
deux assises de calcaires essentiellement différentes au point de vue
paléontologique. Les calcaires supérieurs {D\), dont le type est déve-
12 III
loppë dans la vallée de l'Yourézan, renferment des couches subordon-
nées de schistes argileux et de grès marneux. Leur caractère paléon-
tologique est décrit dans le mémoire „Die Fauna des unteren Devon am
Westabhange des Ural", par Th. Tsôhernyschew" 1). Cet horizon est
surtout caractéristique par l'abondance en Leperditia Barboti Schmidt,
petits trilobites du genre Cypliaspis, pentamères {P entamer us fasci-
eulatus, Pentamerus basclïkiricus), restes de conchifères (Conocardium
crenatwn Stein., Buchiola sexcostata Roc m.) et autres formes.
Les calcaires inférieurs D\c, recouverts de l'assise D\g et disposés
souvent entre des roches métamorphiques (cours supérieur de la Bié-
laïa), se distinguent par des nuances plus claires et une structure mar-
breuse. Leur faune (décrite dans le travail sus-cité de Th. Tscherny-
schew) se distingue par une grande variété de formes: nombreux restes
d'ostracodes, céphalopodes, Platyceras, représentants de Hercynella
(Hercynella bohemica Barr.), conchifères originales '(Ylasta, Dalila).
brachiopodes de
Les calcaires D\c apparaissent principalement dans la vallée de la
rivière Biélaïa et de ses affluents, où ils présentent des affleurements
plus ou moins importants au milieu des roches métamorphiques. Dans les
parties plus septentrionales de l'Oural, ces calcaires, bien qu'ils affleu-
rent en plusieurs points, sont entièrement muets au point de vue pa-
léontologique.
L'Oural-taou. la chaîne maîtresse de l'Oural qui fait le partage
des eaux, de même que des bandes de terrain considérables à l'ouest
et à l'est de lui, sont constitués par les roches cristallines schisteuses
M qui, comme nous l'avons dit, sont en relation intime avec les dé-
pôts indubitablement paléozoïques, et qui ne sont elles-mêmes que des
roches modifiées d'âge paléozoïque.
La roche la plus développée parmi celles du groupe M est un
schiste micacé composé de quartz et de mica, auquel vient ordinaire-
ment s'ajouter une quantité plus ou moins grande de chlorite et de mag-
nétite. Un élément constituant des micaschistes et des schistes micacés
chloriteux d'un grand intérêt est l'orthose qui s'y trouve en grains irré-
guliers souvent déchirés. Très souvent les grains d'orthose sont enve-
loppés de quartz ou de mica, comme on l'observe dans les gneiss oeillés.
De plus on peut observer très distinctement, le long du clivage, la substi-
tution graduelle à l'orthose du quartz et du mica jusqu'à disparition
complète de la matière feldspathique. Le remplacement de l'orthose et
la transformation en schistes s'observe surtout aux points où la disloca-
tion a été la plus énergique. L'inclusion la plus fréquente dans les mi-
caschistes est la tourmaline: les cristaux en sont souvent cassés: quel-
quefois une partie du cristal est déplacée relativement à l'autre. La
tourmaline se montre aussi souvent en cristaux courbés. Le micaschiste
présente les mêmes traces de modifications mécaniques dans la gastal-
]) Mémoires du Comité Géologique. Vol. III, le 1.
III 13
dite qui se trouve en inclusions considérables dans les parties méri-
dionales de l'Oural-taou.
Les micaschistes du district de Zlatooust renferment parfois beau-
coup d'inclusions de grenats et de staurotide.
Le micaschiste et le schiste micacé chloriteux sont intimement liés,
par des transitions graduelles, aux quartzites correspondants, très ré-
pandus dans la bande des schistes métamorphiques. Les quartzites pré-
sentent une série de variétés dues à la transformation et à la modification;
la variété la plus proche des grès dévoniens, son type, est un aggrégat
de quartz avec inclusion de quantités plus ou moins grandes de tour-
maline et d'orthose. La disparition graduelle de l'orthose et sa substi-
tution au mica blanc produit le passage visible du quartzite au quar-
tzite micacé et au micaschiste. Des changements semblables s'observent
dans les conglomérats qui deviennent conglomérats micacés, le ciment
se chargeant de mica blanc (muscovite).
A côté des micaschistes on trouve très souvent dans l'assise M
des schistes chloriteux dont quelques-uns, riches en épidote, peuvent
être appelés schistes épidoto-chloriteux.
Le schiste amphibolique, une réunion d'amphibole et de quartz,
contient parfois l'amphibole eu si petite quantité que la roche mérite
le nom de quartzite amphibolique.
Sur le versant ouest de l'Oural (district de Zlatooust) on observe
aussi un développement considérable de roches amphiboliques plus ou
moins nettement schisteuses, à structure cataclastique, qui sont le pro-
duit des changements dynamo-métamorphyques des roches massives
(diabases et gabbros).
Les épidosites, très répandus dans le district de Zlatooust et, plus
au sud, dans la région de la riv. Biélaïa, sont à considérer de pair
avec les schistes cristallins.
Outre les schistes mentionnés, la région cristalline M comprend
une série de roches argilo-schisteuses qui présentent dans leur compo-
sition divers rapports quantitatifs des éléments allogéniques et autigéni-
ques. Ces roches montrent tous les passages des phyllites typiques aux
schistes argileux élastiques du dévonien inférieur, développés clans les
parties plus occidentales de l'Oural du sud; à mesure que l'on pénètre
dans la région affectée par les procès orogéniques les plus intensifs,
la quantité de matière autigénique augmente dans les schistes argileux.
Les roches massives sont uniquement représentées par des gra-
nités et des diabases. Les premiers affleurent en bandes plus ou
moins considérables dans le canton minier de Zlatooust, auquel appar-
tient également le plus grand mombre d'affleurements de diabase.
Parmi les granités on y distingue des gneisso-granites et des gra-
nités de l'aspect du rappakiwi. Les gneisso-granites présentent une
structure cataclastique nette; on y reconnaît: orthose, plagioclase,
quartz, biotite, muscovite, amphibole, magnétite, grenat et épidote; ce
sont des granitites dynamo-métamorphosées. De grands cristaux (sou-
vent des macles de Karlsbad) d'orthose rougêatres à bordure d'un
14 III
vert pâle comme dans le rappakiwi, tranchent sur la pâte à gros
grain des granités de l'aspect du rappakiwi, composée d'orthose, de pla-
gioclase, de quartz, d'amphibole et de magnétite; ces cristaux ne diffè-
rent de ceux du rappakiwi qu'en ce que la bordure n'est pas de l'oli-
gQclase, mais de l'orthose, Ces granités traversent les dolomies du dé-
vonien moyen en filons et par conséquent ils ne peuvent être plus an-
ciens que celles-ci.
Les diabases se trouvent intercalées en nappes, filous et massifs
dans les dépôts dévoniens inférieurs et moyens. De belles coupes don-
nent la possibilité d'étudier tous les détails des effets du contact des
roches massives avec les roches sédimentaires. L'influence du contact,
tant dans les roches sédimentaires (calcaires et schistes) traversées par
les diabases, que dans le magma de la diabase, se traduit par des phé-
nomènes d'endomorphisme: le calcaire et le schiste durcissent au con-
tact au point d'opposer une forte résistance au choc du marteau: en
même temps le schiste argileux perd sa structure lamellaire et acquiert
une séparation verticale qui le fait diviser en petits parallélipidèdes.
Parfois aussi il est rubané le long de la ligne de contact. L'apparition
du minéral chloritique à la surface de la stratification et de la sépa-
ration des roches sédimentaires est incontestablement l'effet d'une in-
fluence hydro-chimique ultérieure, survenue après le refroidissement et
la décristallisation du magma diabasique. Quelquefois on voit la même
fissure traversant la roche, tant sédimentaire que massive, remplie sur
tout son long d'une substance chloritique. A un mètre environ du con-
tact on peut observer dans la diabase toutes les modifications de struc-
ture, depuis la vitreuse jusqu'à holocristalline, sous l'effet des différen-
tes conditions de consolidation du même magma à diverses distances
du contact ').
En considérant la distribution des dépôts d'âge différent au versant
occidental de l'Oural du sud, on s'aperçoit facilement que dans la di-
rection de l'ouest les dépôts plus récents succèdent avec une certaine
régularité aux dépôts plus anciens. Aux calcaires les plus anciens DJc,
paléontologiquement caractérisés, succèdent dans la direction ver-
ticale les dépôts littoraux de l'étage JD\g, qui passent peu à peu dans
la direction horizontale à des schistes métamorphiques, des quartzites
micacés et des conglomérats. L'étage D\g, composé de roches rési-
stant plus que les autres aux agents de dénudation, s'est conservé dans
toutes les arêtes importantes de l'Oural du sud où il sert de base aux
roches d'âge plus récent. L'étage D\ qui contient la faune des horizons
supérieurs du dévonien inférieur de l'Europe occidentale, se rencontre
pour la première fois à une distance considérable de l'Oural Central,
dans les vallées de la Yourézan, du Petit-Inzer, du Kataw etc.; cet étage
repose en concordance parfaite sur l'étage de grès D\g. Encore plus
loin vers l'ouest, c'est le dévonien moyen D2 qui affleure en permettant
1) Voir pour les détails Mém. cl. Comité Géol. Vol. III, As 4,
p. 197—199.
III 15
de voir l'horizon inférieur gréso-marno-schisteux 1)\ et deux horizons
supérieurs, l'un, T)\a. à Pentamerus bascJiJciricns, l'autre. D'il), à Spi-
rifer Anossofi. Le dévonien supérieur 2)s est surmonté en concordance
par les calcaires carbonifères qui bordent en bande plus ou moins étroite
le vaste développement des horizons sus-cités du dévonien, le séparant
des dépôts permo-carbonifères d'Artinsk CP(i. La disposition et les re-
lations stratigrapMques des dépôts du versant occidental de l'Oural
sont des indices évidents de ce que la mer qui avait baigné le pied de
l'Oural durant toute la période paléozoïque. s'est retirée très lentement
vers l'ouest, et que les forces orogéniques n'ont pas agi d'un coup.
Toutes les rivières importantes du versant occidental de l'Oural
parcourent dans leur cours supérieur des vallées longitudinales tant
synclinales qu'isoclinales: ensuite elles entrent, par un brusque coude
vers l'ouest, dans les vallées transversales, coulant transversalement à
la stratification des roches qui constituent la région montagneuse.
L'ensemble des données géologiques de la région semble indiquer que
toutes les vallées transversales sont des vallées d'érosion. Un des faits
les plus intéressants en rapport avec le soulèvement graduel des chaînes
et la formation des vallées transversales est celui, que l'Oural central
ou Oural-taou, pui sert de faîte de partage des rivières sibériennes et
européennes et qui est en même temps le pli le plus ancien parmi les
plis parallèles formant l'Oural, est considérablement moins haut que les
chaînes plus occidentales Irémel. Zigalga, Ourenga, Xourgouche. Ta-
ganaï etc. Cependant toutes les rivières importantes, bien qu'elles
prennent naissance à des hauteurs relativement faibles, traversent ces
chaînes occidentales beaucoup plus élevées, ayant des deux côtés de
leurs vallées exactement la même disposition des couches.
il nous reste à dire quelques mots sur le caractère des dépôts
posttertiaires dans cette partie de l'Oural l). Il convient avant tout
d'attirer l'attention sur l'absence complète dans cette région (comme
en général sur toute l'étendue de l'Oural, jusqu'à la limite extrême au
nord de la population à domicile fixe) d'indices certains de glaciers.
Les vestiges incontestables d'anciens glaciers commencent sur la pa-
rallèle (il et se continuent jusqu'au Yougorsky-Char. Dans toute la
région vers le sud le caractère des dépôts posttertiares dépend soit d'un
procès éluvial qui s'y est effectué (transformation mécanique et chimi-
que des roches originaires „in situ"), soit d'un procès alluvial (action
d'enlever les matériaux par l'érosion et de les déposer dans les vallées).
Le caractère des vallées fluviales est très différent, comme nous l'avons
déjà dit, dans la région des dépôts d'Artinsk et dans celles des dépôts
plus anciens. Ici les vallées fluviales se présentent en gorges profondes.
l) Outre la description sus-citée de l'Oural du sud par Th. Tscher-
nyschew, voir le travail du même auteur: Aperçu sur les dépôts post-
tertiaires en connection avec les trouvailles des restes de la culture
préhistorique au nord et à l'est de la Russie d'Europe (Congrès Inter-
nat. d'Archéologie et d'Antropologie, XI session. Moscou. Vol. I.
p. 35—56).
16 III
pauvres en formations alluviales, tandis que là elles sont relativement
larges, avec deux terrasses fluviatiles distinctes, une supérieure plus
ancienne, postpliocène, et une inférieure, formée de dépôts alluviens
plus récents.
La terrasse supérieure est essentiellement constituée par une ar-
gile jaune brunâtre ou brune jaunâtre, plus ou moins sableuse et cal-
carifère, presque toujours nettement schisteuse. Parfois elle est poreuse,
contient des concrétions calcaires et forme des parois escarpées rappe-
lant le lœss; cette circonstance lui a fait donner par les explorateurs
de l'Oural l'épithète d'argile lœssoïde. Outre l'argile brune on trouve
dans ces terrasses des argiles d'un gris bleuâtre et des galets d'un aspect
de conglomérats. Il n'est pas rare de rencontrer dans les dépôts des
terasses supérieurs des restes de vertébrés éteints (JEÏephasprimigenius,
Rhinocéros tichofhinus, Rhin. MerMi, Bos priscus, Bos taurus, Ovïbos
mosJiatus etc.).
La composition pétrographique de la terrasse inférieure se distin-
gue par sa grande variété de formations: diverses argiles, sables, ga-
lets, tufs calcaires, tourbes. Comparativement à la première terrasse, la
seconde se dessine souvent en brusque saillie.
Je juge impossible de m'arrêter cette année-ci à l'histoire de la
formation des terrasses fluviatiles. La question est d'ailleurs suffisam-
ment traitée clans les articles sus-cités. J'observerai seulement que les
résultats, fournis par les explorations du système de la rivière Biélaïa,
ne laissent aucun doute sur les relations qui existent entre les terras-
ses supérieures et les dépôts de la transgression Caspienne postplio-
cènes. Ces données permettent d'avancer que les dépôts des terrasses
supérieures se rapportent à une époque où la mer Caspienne jouait le
rôle d'une digue qui amenait l'exhaussement du niveau de la Kama
et de la Biélaïa avec leurs affluents, et le décroissement de la rapidité
de leur cours et de leur force érosive. A mesure que la mer Caspienne
se retirait, la force érosive* de nos fleuves devait augmenter, d'où ré-
sultait le rétrécissement et l'approfondissement de leurs lits et la for-
mation des terrasses.
Pour ce qui est des formations éluviales très répandues dans l'Ou-
ral, nous devons dire que les données qui permettent d'établir leur
classification chronologique sont loin d'être suflsantes. Le caractère gé-
néral de ces dépôts est l'absence complète du triage des matériaux et
le passage graduel aux roches originaires sous-jacentes. Le plus sou-
vent les formations éluviales offrent des argiles et des sables qui ren-
ferment des fragments des roches dont la désagrégation a produit ces
dépôts. Il est hors de doute que la plupart des sables aurifères de l'Ou-
ral doivent être attribués à ce type de dépôts posttertiaires.
Sous le rapport de la richesse en minéraux, l'Oural du sud jouit
depuis longtemps d'une réputation méritée. Le versant occidental est
surtout abondant en excellents minerais de fer. Quant aux tjïsements
d'or, de chromite, de cuivre et de manganèse, ils y sont très peu
développés et peu riches en comparaison de ceux du versant occiden-
III 17
tal. Le type des minerais de fer (fer oligiste et fer spathique) surtout
développés dans l'horizon D\g, sera décrit quand nous parlerons du gi-
sement de Bakal (description de l'itinéraire). De même, un chapitre
spécial étant réservé aux mines minérales de l'Oural du sud, nous n'en
dirons rien ici.
Description de l'itinéraire.
i-er jour.
Après avoir suivi la terrasse supérieure postpliocène de la ri-
vière Sim, la voie ferrée s"engage, au delà de la station Ourman. dans
la région des calcaires carbonifères supérieurs constituant les montagnes
Kyssy-taou et Oulou-taou, qui occupent le coin formé par le confluent
du Téliak et du Sim. Le versant de ces montagnes, vêtu de forêts, laisse
voir en plusieurs points les calcaires de l'horizon Cl à Schivagerma.
A gauche de la voie, à une distance d'environ l1^ kilom., affleurent
les dépôts d'Artinsk CPg (marnes et couches intercalées de calcaire à fusu-
lines) recouvrant le calcaire CCA à Scliwagcrina. Bien que cet affleu-
rement soit si près du chemin de fer, et comme il n'y a pas de sen-
tier qui y mène, il faut plusieurs heures d'une marche pénible pour y
parvenir à travers la forêt vierge.
Après avoir franchi la montagne Kyssy-taou. le chemin de fer re-
descend sur la terrasse supérieure postpliocène du Sim qu'elle traverse
jusqu'à la station Acha.
Bientôt la ligne entre dans une gorge, parcourue par le Sim. Le
tableau entourant change d'un coup: à gauche, gênant le cours du Sim,
se dressent les montagnes "VVorobiinya, à droite s*élève l'Ajigardak,
laissant voir jusqu'à l'usine de Miniar une coupe ininterrompue des dé-
pôts paléozoïques de l'Oural.
Pendant les deux premières verstes la voie ferrée traverse de puis-
santes saillies de calcaire C3. A gauche du Sim et au sud de la voie
ce calcaire plonge sous les grès, marnes, argiles schisteuses et calcai-
res de l'étage d'Artinsk (CPg). L'affleurement le plus grandiose du cal-
caire à Scliwagcrina se présente dans le Kazarmensky-Kamen, à paroi
escarpée du côté du Sim. Une étroite saillie entre le Kazarmensky-
Kamen et la rivière laisse passer le chemin de fer. Des couches de
calcaires, toutes remplies de fossiles bien conservés, se dressent en pa-
rois abruptes le long de la voie.
On y trouve: Phillipsia Gruenewàldti Moell., AgatMceras cf..
uralicumKi\Y\).. Conocardium uraUcumY ern., JJiclasma plicaKut,
I)icJ. Moelleri Tschern., Notothyris nucleohis Kut., Hemiptychina
sublaevis~W&a,g., Spirifer panduriformisKxit., Sjj. rectangulus Kut..
Sp. camcratus Morton., Spiriferina ornata AVaag., Spir. Panderi
Moell., Spir. saranae Yern., Hustedia remota Eichw.. BhyncJw-
nélla Wangencheimi Pand., PJiynch. Keyserlingi Moell., BJiynch.
granitlum'E.icliw.. CamaropJioria plicata Kut., Cam.jringuisW aag.,
2
18 III
Pugnax graniim Tchern., Mentzelia rostrata Kut., Mentz. corculum
Kut., Martinia SokoloviT chern., Reticularia UneataMsLTt., Derbya
grandis "Waag., Chonetès uraUca Moell., Productus boliviensis
d'Orb., Pr. GhruenewaldU Krot., Pr. semistriatus Meek., Pr. orien-
talls Tschern. Pr. Cora d'Orb., Pr. tenuilineatus Y ern.,Pr.mexicamis
Shum., Proboscidella genuina Kut., Prob. Kutorgae Tschern., etc.
En peu avant d'arriver à l' embouchure de la riv. Karagaï-Elga on
peut voir le calcaire carbonifère supérieur C3 remplacé tout d'un coup
par les schistes et grès de l'étage inférieur D\ du dévonien moyen. La
faille qui les sépare se voit des deux côtés du Sim, tant à l'extrémité
sud-occidentale des montagnes Worobiinyia et du Kara-taou que, vers
le sud de la rivière, au bout sud-occidental de PAjigardak.
Plus loin, depuis l'embouchoure de la riv. Karagaï-Elga jusqu'à
la station Miniar, le chemin de fer longe la rive droite du Sim qui
coule ici dans une vallée synclinale dont voici la coupe schématique.
M Worobiinyia. Sim. Ajigardak.
-^
D,
°*"|ôt<„ v*^«jm*wjv. Ga*i«w*f*A*. "-.^j*"
Fig. 6.
Au nord-ouest le pli synclinal est délimité par les montagnes Wo-
robiinyia, au sud-est par l'arête de l' Ajigardak, formée de grès du dé-
vonien inférieur. Les deux ailes du pli offrent exactement la même suc-
cession des couches: marnes, calcaires, schistes et grès D\, reposant
sur le dévonien inférieur et recouverts des calcaires et dolomies du dé-
vonien moyen D\. Au-dessus de J)\ viennent les calcaires agglomérés
I) „ surmontés successivement par les calcaires carbonifères et les do-
lomies C1 et C,. La vallée du Sim, se dirigeant obliquement à l'axe
du pli, coupe, à partir de l'embouchure de la Karagaï-Elga, toute la
série des dépôts depuis les calcaires carbonifères inférieurs C, jusqu'à
la base du dévonien moyen I)\. Sur le parcours que nous décrivons,
la section carbonifère inférieure (.', est représentée par des calcaires
gris et blancs et des dolomies pauvres en fossiles. Les points les plus
fossilifères se trouvent à deux verstes environ de l'embouchure de la
Karagaï-Elga; quelques-unes des couches d'un calcaire cristallin blanc
Guide des excursions du VII Congrès Géolog. Internai.
PI.B.
général de l'usini de Miniar Vue prise Je l'élévation au bord oriental du lai
III 19
y abondent en Productifs giganteus M art. et Chonetes papilionacea
Fi se h. Les calcaires agglomérés gris clair du dévonien supérieur
DH, également pauvres en fossiles, renferment par places Spirifer
Archiaci Murcli., Productella subaculeata Murch., Schizophoria
striatula Schloth., Orthothetes umbraculum Schloth. etc. L'étage
supérieur du dévonien moyen D?, composé aussi de calcaires et de do-
lomies, est incomparablement mieux caractérisé au point de vue pa-
léontologique; outre des individus typiques de Spirifer Anossofi Yem.
il renferme par endroits en abondance d'autres formes. Les calcaires
les plus proches du chemin de fer, en aval de l'embouchure de la ri-
vière Chaouwlonia-Elga, sont particulièrement riches en fossiles; on y
trouve en profusion Spirifer Maureri Holz., Atkyris conccntrica
Buch., Atrypa reticularis Linn., Atrypa aspera Schloth., liltyn-
chonella subtetragona Schnur, Camarophoria formosa Schnur,
Schizophoria striatula Schloth., Rhipidornella eifliensis Yem., Pcn-
tamerus galeatus Daim., Slrophcodonta interstrialis Phill., Pro-
ductella subaculeata Murch., Pseudocrania obsoJeta Goldf. etc.
En aval du confluent du Chalachow et du Sim on voit des coupes
très nettes des dolomies D\ à structure à lames rebondies dont nous
avons fait mention dans l'esquisse générale (pp. 9 — 10).
A une verste en aval de l'embouchure de la Biarda jaillit au bas
de l'escarpement une source connue sous le nom de „Propachtchy"
(Perdu). Ce nom provient de ce que la source devient périodiquement
plus forte et plus faible: tantôt elle tarit presque entièrement, se per-
dant sous la voie du chemin de fer, tantôt, grossissant peu à peu, elle
arrive à son maximum pour recommencer ensuite à diminuer et re-
prendre son premier état. Ce phénomène se répète à des intervalles ré-
guliers. Entre la plus forte crue et le plus grand abaissement de l'eau
il se passe à peu près 3 minutes.
Près de l'embouchure de la Biarda on voit les calcaires D] super-
posés à Do. A l'amont de l'embouchure on trouve de part et d'autre
du Sim une série de très belles coupes de l'étage D\. Les roches do-
minantes de cet étage sont des marnes d'un gris verdâtre ou rouges
et des grès argileux. Ces marnes, de couleurs différentes à la surface
exposée à l'air, ont donné le nom aux montagnes des environs: Zélio-
naïa (Verte), Krassnaïa (Rouge), Sinaïa (Bleue), Biélaïa (Blanche) etc.
Paléontologiquement l'étage J)\ est muet. Au pied des hauteurs consti-
tuées par D': est située la station Miniar.
2-me jour.
Les environs de l'usine de Miniar sont une des localités les
plus pittoresques sur le versant occidental de l'Oural du sud. L'usine,
située au confluent des rivières Miniar et Sim, est entourée de tous
les côtés de hauteurs qui descendent escarpées vers l'étang de l'u-
sine. Le panorama général (voir la planche B) pris de l'élévation au
bord oriental du lac, fait très bien voir le caractère et la structure de
20 III
ce lieu. À droite on aperçoit l'embouchure du Miniar, encaissée entre
les parois abruptes du calcaire dolomitique gris clair 1)1 qui plonge
vers le nord. Dans le village à droite du Sim on voit à nu les grès DL
Plus à gauche on voit au loin les escarpements des montagnes Krass-
naïa et Sinaïa qui sont composées des marnes et calcaires argileux D\.
Les mêmes roches constituent la montagne Pojarnaïa qui avance à
gauche en forme de cap. Au second plan on voit l'Ajigardak, constitué
par les grès quartzeux et les arkoses du dévonien intérieur D\[j. En
amont du Miniar les calcaires dolomitiques J)\ plongent sous les cal-
caires du dévonien supérieur Dz et ceux-ci, à leur tour, sous les dé-
pôts carbonifères.
La vuede de l'usine de Miniar fait clairement voir que les vallées
du Sim et du Miniar sont des vallées d'érosion.
Le parcours de l'usine de Miniar à la station Simskaïa
se distingue très peu de ce que les excursionnistes auront vu la veille.
La voie suit le cours sinueux du Sim qui coule clans une gorge pro-
fonde, constituée dans sa première partie par des dépôts dévonieris. A
partir de l'embouchure de la rivière Malouyouz, c'est à dire à commen-
cer du point où s'approche l'extrémité nord-orientale de l'AjigardakT
composée des grès dévoniens inférieurs D\g, on peut observer du bas
en haut, le long du chemin de fer, l'étage Dl, les calcaires et dolo-
mies Di, les calcaires à Spirifer Archiaci D3 et les calcaires carbo-
nifères inférieurs C , . De même qu'à l'aval de l'usine de Miniar, les
dolomies D\ présentent par places la structure à lames rebondies cylin-
drique très nette. A deux verstes vers l'aval de la Kalosléïka affleurent
les calcaires C\ renfermant en abondance des foraminifères (Endotliyra
parva~M.ôll., Fusuïïneïïa StruuiiMôU., Archaediscus Karreri Brady)
et des restes de Productus striatus Fis eh., Ckorietes papilionacea
Phill. etc.
En amont de l'embouchure de la Kalosléïka, la rivière Sim coule
au milieu des dépôts d'Artinsk (grès gris clair et marnes, intercalés de
calcaires) qui participent à la composition d'un vaste champ s'avançant
en large golfe dans la région des dépôts carbonifères et dévoniens.
Les calcaires intercalés dans les grès et les marnes d'Artinsk consis-
tent sur toute leur étendue en tiges de crinoïdes, foraminifères (grosses
FusuJina Verneuili Môll.) et bryozoaires (G-einitzella columnaris
var. ramosa sparsigewvmata Waag.), avec beaucoup de brachiopo-
des, la plupart en débris (Ghonetes uralica Môll., Derbya crassa
Meek & Hayd., Productus pseudoaculeatus Krotow, Pr. Cora
d'Orb., restes de Dielasma, Mentzelia etc.)
A l'entrée dans la région des dépôts d'Artinsk la vue du paysage
change de nouveau. Vers le sud s'ouvre la vaste vallée du Sim, bordée
de hauteurs aux contours arrondis. La vallée qui atteint parfois 5
verstes de largeur, est occupée par de vastes prés et champs labourés
qui contrastent beaucoup avec la gorge que le chemin de fer vient de
traverser. A l'ouest la vallée est bordée par les montagnes Ilmovya,
constituées par les dépôts carbonifères et d'Artinsk, à l'est par une
III. Guide des excursions du VII Congrès Céolog. Internat
PI.C.
Les twrjs Ju lac Je Simsk. Vue prisi Je f
III
21
rangée de collines que domine une élévation conique, connue sous le
nom de Chélyvaguina Chichka. Toutes ces collines sont composées de
dépôts d'Artinsk, de grès, de marnes et de calcaires qui affleurent dans
les ravins entre les collines. La vallée elle-même est formée d'allu-
vions fluviatiles d'une puissance considérable.
Les bords pittoresques du lac de l'usine de Simsk (voir pi. C) offrent
une coupe classique pour l'étude des dépôts d'Artinsk et des sédiments
carbonifères sousjacents. Comme le fait voir la carte (fig.7), le lac de Simsk
fait une vive courbure vers le sud, en répétant plusieurs fois la même
coupe des dépôts d'Artinsk et des sédiments carbonifères. Un rocher
conique d'un aspect original se dresse au milieu de l'étang, joint au
bord septentrional par un isthme très étroit. Si l'on suit le bord orien-
Valléi
Fig. 7.
tal du lac, on voit près de la digue une belle coupe (fig. 8) de l'escar-
pement des dépôts d'Artinsk, offrant des alternances de marnes, de
grès.marneux~et de calcaire qui se brisent en minces dalles. Quel-
ques-unes des couches de grès et de marne gréseuse contiennent une
faune très riche et variée de céphalopodes, mais toutes les coquilles
sont déformées et aplaties. Cette faune qui a été décrite par A. Kar-
pinsky1) présente les formes suivantes: Parapronorites tennis Karp.,
Paraprono- rites lotus Karp., Parapronorites Majsisovkzi Karp.,
Medlicottia sp., MeclJicottia artiensis G-ruen., Gastrioeeras Nikitini
l) A. Karpinsky,
22
III
II
Karp., Agathîceras uralicum Karp., Popanoceras Lahuseni Karp.,
Paraceltites (?) sp.
Les calcaires qui alternent avec les grès consistent par places pres-
que en entier en grosses Insulines (Fusulina Verneuili Moell.). Près
de la même digue on voit apparaître de dessous les grès d'Artinsk et
en concordance avec lui le grès carbonifère qui contient, avec coquilles
de Fusulina Verneuili Moell., Productus semireticulatus Mart.,
Productus longispinus Sow., Martinia glàbra Mart., des restes de
Dielasma et de Spirifer (du type de Spirifer mosqîicnsis Fisch.).
Plus loin au sud une profonde vallée transversale descend vers le
lac. Le penchant méridional de cette vallée laisse voir à nu un calcaire
gris foncé compact, tout rempli de restes de Productus semireticula-
tus Mart., Productus longispinus Sow., Productus pustulosus Phill.,
Orthothetes crenistria Phill., Schizophoria resupinata Mart. etc.
Le bord escarpé de l'extrémité sud du lac est constitué par un
calcaire cristallin blanc avec nombreux Chonetcs papilianacea Phill.,
Productus giganteus Mart. et Productus striatus Fisch.
Lorsque de l'autre côté de la digue on suit le bord nord du lac,
on aperçoit le long du chemin des affleurements du même calcaire
carbonifère qu'on a vu à l'est, à l'extrémité de la digue. A 40 mètres à
peu près au-dessus de l'eau, ce calcaire est recouvert des dépôts d'Ar-
tinsk qui se continuent jusqu'à la route postale, aujourd'hui abandonnée.
L'isthme étroit qui relie l'élévation conique au milieu du lac au
bord nord, offre du côté occidental une coupe très curieuse des dé-
pôts d'Artinsk refoulés en plis complexes, adossés au sud au calcaire
Fig. 9
carbonifère dont les couches presque verticales sont identiques avec le
calcaire au sud de la vallée latérale près du rivage oriental du lac.
La figure schématique (fig. 9) montre la disposition des couches
24 III
d'Artinsk de l'isthme entre les calcaires carbonifères .déchirés par une
grande faille
La vallée tranversale qui vient descendre de l'est vers le lac (fig. 7),
en séparant les deux assises de calcaires mentionnées plus haut, corres-
pond aux dépôts d'Artinsk de l'isthme au rivage oriental de l'étang.
Si l'on suit la Sim vers l'amont, on peut voir une coupe des cal-
caires carbonifères, identique avec celle du bord occidental du lac. Le
caractère des roches pittoresques qui font la bordure de l'étang, est très
bien représenté sur la fig. 10.
Non loin du confluent de la Kouriak avec la Sim on peut voir des
affleurements d'un calcaire aggloméré gris clair, identique avec les cal-
caires dévoniens supérieurs qu'on a déjà vus sur le parcours entre Mi-
niar et la station de Simsk.
Pour terminer la description des environs de l'usine de Simsk, nous
ferons remarquer que cette partie de la vallée du Sim présente un des
exemples les plus instructifs d'une vallée d'érosion.
Retour le soir à la station Simsk.
3-me jour.
A partir de la station Simsk la ligne du chemin de fer suit la val-
lée de l'Eralka. Cette rivière coule entre des dépôts d'Artinsk du même
type que ceux dont nous avons déjà pris connaissance. D'abord on voit
des deux côtés de la ligne de belles forêts de pins, mais bientôt elles
font place à des champs et des prairies ondulés. Le paysage garde
cet aspect jusqu'à la descente dans la vallée de la rivière Berdiach.
Là, à 5 verstes du village bachkir Yakhia, situé non loin de la fron-
tière du canton minier de Simsk, nous rencontrons de nouveau les cal-
caires carbonifères. Les meilleures' coupes de ces calcaires commencent
au village Yakhia. De là les excursionnistes se rendront à pied à la
station Oust-Kataw.
Au village Yakhia on aperçoit dans de bonnes coupes le calcaire
compact gris foncé 6'2, légèrement incliné vers SW 250° et contenant
en abondance Productus scmireticulatus Mart., Prod. longispinus
Sow., Prod. corrugatus M'Coy, Orthothetes crcnistria PÎiill., Athyris
ambigua Sow., ReUcularia ïineata Mart. etc. .En aval du village
Yakhia ce calcaire est superposé à un calcaire gris foncé à grosses
Euomplialidae et nombreux Productus giganteits Mart. bien conser-
vés. La première tranchée au-delà du village Yakhia offre la meilleure
coupe de ces calcaires.
Après avoir franchi le pont, la voie ferrée entre dans une autre
tranchée profonde, au haut de laquelle les calcaires, agglomérés par
places, présentent une nuance plus foncée, tandis que vers le bas ils
sont d'un gris clair. Les deux abondent en coquilles de Productus
striatus Fisch. Les couches sont inclinées vers W et plongent sous le
calcaire précédent à Productus giganteus Mart.
La tranchée suivante met à nu un calcaire gris dolomisé D3 à
III
25
26 III
Spirifer Wliitneyi Hall., couché sur le calcaire gris foncé compact et
aggloméré D\ à Spirifer Anossofi Vern.
Ces derniers calcaires se montrent sur tout le parcours suivant du
Berdiach qui, faisant un coude aigu, ne coupe que l'assise J)\b. Des
roches pittoresques, dont les couches manifestent le même plongement
vers l'ouest, accompagnent le cours de la rivière jusqu'à sa jonction
avec la Yourézan. La vallée de la Yourézan, qui offre à l'amont de l'em-
bouchure du Berdiach un bel exemple de vallée d'érosion, est bornée
d'une part et d'autre de murailles presque continues de calcaires à
Spirifer Anossofi se continuant jusqu'à Oust-Kataw.
Les rives de la rivière près de l'usine d'Oust-Kataw sont devenues
classiques pour la richesse et la variété des fossiles qu'elles renfer-
ment. Outre Spirifer Anossofi Vern. qui s'y trouve en masse et en
bonne conservation, les formes les plus habituelles des calcaires d'Oust-
Kataw sont: Bellerophon tubercidatus Fer. et d'Orb., Platyschisma
uchtensis Keyserl., Platyschisma Mrchholmiensis Keyserl., Spirifer
canaliferus Valenc, Spirifer elegans Stein., Spir. subcomprimatus
Tschern., Atrypa alinensis Vern., Atrypa rcticidaris Linn., Atrypa
desquamata Sow., Atrypa aspera Schloth., ffliynchoncda livonica
Buch, Camaroplioria megistana Le H on, Pentamerus galeatus
Daim., Schizophoria striatula Schloth., Productella Hallana Wal-
cott, Lingida subparallela Sandb., Cyatltaphylhim caespitosnm var.
breviseptata Frech, Alvéolites suborbicularis Lam. etc.
De l'autre côté de la rivière on voit à nu des grès argileux dal-
leux et des schistes argileux d'un gris verdâtre ou bruns, plongeant
sous les calcaires précédents. Ces schistes et grès D\ constituent la
montagne Chikhan près de l'usine d'Oust-Kataw et les montagnes Kla-
denaïa et Viclmovaïa au sud.
Après l'examen des coupes d'Oust-Kataw les excursionnistes re-
viendront à la station et y passeront la nuit.
4-me jour.
Parcours jusqu'à la station Wiazowaïa.
Comme le fait voir la coupe géologique (fig. 11', la même série
des dépôts dévoniens qu'on a vus les jours précédents, se répète plu-
sieurs fois entre Oust-Kataw et Wiazowaïa.
Le chemin de fer suit tout le temps la rive droite de la Yourézan.
Des deux côtés de la rivière on voit la même coupe pittoresque pres-
qne ininterrompue dont la fig. 11 représente le schème. Aussitôt après
avoir dépassé Oust-Kataw et le village Ohoubina, la voie longe le pied
de la montagne Medvéjaïa, où l'on voit lés grès, marnes et schistes
Do plongeant vers W, se remplacer brusquement par des calcaires plus
récents D\, qui ont la même inclinaison. Après cette faille les cal-
caires Dl se remplacent régulièrement par les roches subordonnées D\
qui forment dans la montagne Souléïmanka un pli anticlinal. La sta-
tion Wiazowaïa se tient sur les calcaires de l'aile orientale de ce pli.
III
27
A la station Wiazowaïa les ex-
cursionnistes quittent le chemin de
fer qui se continue jusqu'à la sta-
tion Souléïa par un terrain exclusi-
vement composé des calcaires gris
foncés D \ et D 3, desquels on a suf-
fisamment pris connaissance. Les géo-
logues pourront aller en voitures,
par le village Pervoukhina, à la mine
de Bakal. Le chemin, peu fréquenté
mais intéressant, traverse une con-
trée montueuse et franchit les arê-
tes Youkala et Chouida qui offrent
une répétition nette des assises dé-
voniennes inférieures et moyennes,
produites par une série de failles
consécutives. La tectonique de la
contrée entre la station Wiazowaïa
et le village Perwoukhina est repré-
sentée sur la coupe (fig. 11) et n'e-
xige point d'explication.
A partir du village Perwoukhina
le chemin détourne vers le nord-est
pour traverser une large cuvette,
délimitée à l'ouest par l'arête Choui-
da, en franchissant une série d'élé-
vations isolées, séparées les unes
des autres par des vallées transver-
sales, dans lesquelles des ruisseaux
courent rejoindre la rivière Bou-
lanka.
Au sortir du village Perwoukhi-
na le chemin entre aussitôt dans la
région des dépôts du dévonien infé-
rieur (grès et schistes traversés par
des diabases) et, se continuant sur
le flanc oriental du Chouida, suit à
peu près la même direction que les
dépôts dévoniens inférieurs qui con-
stituent l'arête. Au village Roud-
nitchnaïa s'ouvre une vue magni-
fique sur les alentours: à gauche se
dessinent les rochers de l'arête Choui-
da au relief déchiqueté; à gauche se
dresse la montagne Irkouskan à
silhouette non moins capricieuse;
au nord s'étale la vallée de la
M. Ihnovvïa.
Riv. Sim.
Village Eral.
Vill. Yakhia.
Oust-Kataw.
M. Medvéjaïa.
M. Souléïmanka.
St. Wiazowaïa.
M. Kamennaïa.
M. Ioukala.
M. Chouida.
V. Perwoukhina.
28 III
Boulanka, fermée au nord par la montagne Boulandikha qui se mon-
tre comme une partie arrachée du Cliouida. Ces trois montagnes,
lieu classique pour l'étude de la composition du dévonien inférieur,
sont du plus haut intérêt pratique à cause de leur richesse inépuisable
eu excellent minerai de fer desservant les cantons miniers de Simsk, de
Kataw, de Yourézan et de Satkinsk. Les mines s'exploitent depuis près
d'un siècle et demi, mais jusqu'ici les travaux se font uniquement à
ciel ouvert. Bien des années s'écouleront encore avant qu'on ait besoin
d'entamer des travaux souterrains. Les plus de 100.000 tonnes de mine-
rai, fournies annuellement par les mines de Bakal, se fondent aux usines
de Shnsk et de Nikolaïewsk (appartenant à Mrs. Balachew), de Kataw-
Iwanowsk et de Yourézan (appartenant au prince B i é 1 o s s e 1 s k y - B i é 1 o-
sersky), de Satkinsk (propriété de la Couronne». L'exploitation des
mines de Bakalsk, insignifiante comparativement à leur richesse, trouve
son explication en ce que tous les travaux métallurgiques dans l'Oural
du sud se font, à défaut de combustible minéral, au charbon de bois,
dont la quantité dépend de la croissance annuelle des forêts. Toute la
région minière est divisée en différentes parts appartenant à m-rs Ba-
lachew, au prince Biélosselsky-Biélosersky et à la Couronne. Ce
n'est que dans les principaux centres d'exploitation de chacun de ces
propriétaires que l'on trouve des bâtiments assez vastes pour y passer
la nuit. Une de ces maisons est située sur le versant occidental du
Boulandikha; elle appartient à la Couronne. La seconde, sur le versant
occidental de lTrkouskan, appartient à m-rs Balachew. La troisième
enfin est placée sur le versant oriental de lTrkouskan, près de la mine
Okhriano-lwanovsk, dont le prince Biélosselsky-Biélosersky est le
propriétaire. C'est dans ces trois maisons qu'on se propose de loger
les excursionnistes pour la nuit.
5-me jour.
L'examen des coupes géologiques commencera à partir de l'arête
Irkouskan (voir pi. D). Au sommet s'élève un pavillon d'où s'étend une
vue splendide sur les hauteurs environnantes; à l'est et au sud-est se
dressent à pentes raides les sommets nus des monts Souka, derrière lesquels
s'élève en amphithéâtre la montagne Ouwan et la crête sauvage et peu
accessible du Nourgouch, la montagne la plus haute dans les limites
du district de Zlatooust. Yers le nord-est on voit les cimes du Zu-
ratkoul, tandis que vers le nord s'ouvrent les vallées du Bakal et de
la Satka, avec l'usine de Satkinsk dans la dernière. Dans la direction
du sud s'abaisse la large vallée de la rivière Boulanka qui tombe dans
la Yourézan. Tout le panorama est borné à l'ouest par la chaîne Clioui-
da et le Boulandikha, à l'arrière-plan desquels apparaissent les plus
hauts sommets du Souléïa. Les crêtes rocheuses de ces chaînes, con-
sistant en grès quartziteux, se dessinent en relief en leurs contours
phantastiques. Leurs versants sont couverts d'énormes éboulis des mê-
mes grès et quartzites, rendant très pénible l'accès du sommet. Les
III. Guide des excursions do VII Congrès Géolog. Intei
Vue du Muni Boulandikha sur l'Irkonskan el le Grand-Souka.
III 29
amoncellements de grès d'un blanc de neige et de quartzites qui des-
cendent dans les vallées latérales, offrent un aspect très original; de
loin ces traînées de pierres ressemblent à de vrais cours d'eau, tant
le caractère de leurs sinuosités rappelle les véritables torrents.
Ces chaînes qui entourent les mines de Bakal offrent à peu près
la même succession des couches du dévonien inférieur D\ g, c'est-à-dire
du haut en bas:
a) Quartzites et grès constituant les crêtes.
b) Schistes diversement colorés (gris clair, gris jaunâtre, ver-
dâtre et rougeâtre) renferment des assises subordonnées
de calcaires gris dolomisés, souvent d'une puissance con-
sidérable.
c) Schistes quartziteux, schistes sériciteux, dolomies noires et
grises et schistes argileux, formant le lit de la série mé-
tallifère des gisements de Bakal.
Ces roches sont traversées de diabases sous forme de dykes et
de massifs, ou s'étalant en nappes au milieu des roches schisteuses l>.
Les 'diabases sont le plus souvent altérés sous l'influence de phéno-
mènes hydro chimiques ou dynamo-métamorphiques.
Les masses minérales (fer oligiste, fer spathique) sont exclusive-
ment concentrées dans les limites de l'horizon b où les gîtes minéraux,
sous forme de strates, atteignent parfois une puissance de 40 mt. et
davantage: quelquefois d'ailleurs le minerai se présente en nids.
Il suffit d'un coup d'oeil rapide sur ces gisements pour se con-
vaincre de la liaison intime qui existe entre les gîtes minéraux et les
calcaires dolomitiques et suivre pas sur pas la transition des calcaires
en fer spathique et du fer spathique en fer oligiste. Au début de l'ex-
ploitation des mines de Bakal on n'en retirait que du fer oligiste qu'on
trouvait à une faible profondeur sous la surface du sol; depuis, à me-
sure que les travaux avançaient dans les profondeurs, on y rencontra
le fer spathique avec passage au calcaire dolomitique.
La carte jointe (fig. 12) et la coupe transversale de FIrkouskan et du
Boulandikha (fig. 13) pourront servir d'illustration à la distribution des
dépôts dévoniens inférieurs et à leur tectonique dans le rayon minier. Le
profil joint i fig. 13 ' fait clairement voir que l'Irkouskan et le Boulandikha
présentent dans leur vue d'ensemble deux plis anticlinaux, déchirés par
une série de failles allant le long des chaînes. Grâce à cette constitu-
tion, les mêmes 'masses minérales se retrouvent en lambeaux sur plu-
sieurs points, ce qui complique considérablement l'exploitation. La
rivière Boulanka coule dans une vallée synclinale, formée par le ver-
sant oriental du Boulandikha et le flanc occidental de l'Irkouskan.
Le rapprochement de toutes les données concernant la structure
du Boulandikha et de l'arête Chouida, dans le versant de laquelle sont
disposées les mines Ouspenskié, fait croire que la portion nord de
l'arête Chouida était originairement une partie du Boulandikha, arra-
chée et poussée dans la suite vers l'ouest.
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32 III
Ou commencera l'examen des mines par la mine Okhiïany (pro-
priété des mines de Kataw, sur le versant oriental de rirkouskan). Ensuite
on visitera la mine Alexandrovsky, située sur le même versant vers l'ouest.
De l'autre côté de la montagne, sur le flanc occidental, se trouvent
les mines de M-rs Balachew, connues sous le nom de Tiajolya. Après
avoir traversé la vallée de la Boulanka, les géologues examineront la
mine Boulandinsky (mêmes propriétaires), sur le versant oriental du
Boulandikha. La mine Bakalsky (propriété de la Couronne), située sur
le versant occidental, offre une très belle coupe géologique.
Après l'examen des mines, les excursionnistes se rendront le même
jour en voitures à l'usine de Satkinsk.
Le chemin, beaucoup mieux entretenu que celui qui mène de la
station Wiazowaïa aux mines, mais uniforme au point de vue géologique,
traverse sur tout son parcours le développement de l'étage inférieur
1)\ du dévonien moyen et des roches dévoniennes inférieures, traver-
sées par des diabases dont ou a déjà pris connaissance.
Les bords de l'étang de l'usine de Satkinsk, constitués par des
calcaires dolomitisés finement stratifiés Dy, offrent de belles coupes
de filons et de nappes de diabases injectées dans les calcaires. Une
NW3oo°-
Fig. 14. A — calcaires et dolomies, 5 — diabases.
coupe classique dans le village même de l'usine fait nettement voir le
caractère de la disposition des filons de diabase et les diverses modifi-
cations que le contact des roches éruptives a exercées sur les roches
sédimentaires. La figure 14 représente le schèine de l'affleurement.
Après l'examen de cette coupe les excursionnistes suivront la route
postale jusqu'à la- station Souléïa en croisant la direction des dépôts
dévoniens. D'abord on verra des roches dévoniennes inférieures de
même nature que celles que Ton a étudiées en s'éloignant de la mine
de Bakalsk (montagnes Boulandikha, Irkouskan, Makarowa); mais bien-
tôt, à une distance de 6 verstes de l'usine, le chemin entre dans la
région des grès, des marnes et des schistes de l'étage inférieur Di, du
dévonien moyen. De dessous ces dépôts surgissent les schistes et grès
du dévonien inférieur qui constituent l'arête Souléïa, au bas de laquelle
se trouve à l'ouest la station du même nom.
Si le temps le permet, on fera le même jour une course à Fouest
de la rivière Aï, où on verra près de l'embarcadère de Satkinsk une
coupe des calcaires D\a à Pentamems baschMricus Yern., connue
depuis Mur eh i s on.
On passera la nuit à la station Souléïa.
III
6-me jour.
Entre la station Souléïa et Zlatooust In voie ferrée longe dabord,
dans la direction nord-est, le versant occidental de l'arête Souléïa, en
traversant un développement de l'étage T)\ et des dépôts dévouions
inférieurs B\g. Avant d'arriver à la rivière Bolchaïa-Satka la voie
tourne brusquement vers l'est, perpendiculairement à la direction des
chaînes isolées. A l'aval du confluent de la Berdiaouch avec la Bol-
chaïa-Satka, on peut voir dans les deux rives de la Berdiaouch, près
du pont du chemin de fer, un affleurement de marnes de couleur brune
rougeâtre D\, injectées de filons de diabase. A partir de l'embouchure
de la Berdiaouch la voie se poursuit vers l'est dans la vallée de cette
rivière. Sur le parcours jusqu'à la station Berdiaouch on voit plusieurs
fois reparaître les calcaires T)\. Non loin de cette station se trouve
Fig. 15. « — granités porphyroïdes (rappakiwi); 6 — calcaires etdolomies
une coupe, partie artificielle, partie naturelle, qui permet de voir entre
«les dolomies B\ de puissants filons de granité porphyroïde à gros grain,
ressemblant beaucoup au rappakiwi finlandais. Les gros cristaux d'or-
those, souvent des macles de Karlsbad, ont une bordure également
d'orthose et atteignent 1,5 ctm. de diamètre. Lors de la construction
du chemin de fer on pouvait très bien observer le rapport entre les
dolomies dévoniennes et les rappakiwi dans une des tranchées, où l'on
voyait d'une manière très distincte l'alternance de ces roches repré-
sentée sur la figure 15.
Entre les stations Berdiaouch et Toundôuch la voie traverse un ter-
rain constitué uniquement par des calcaires dévoniens et des dolomies B-,
(fig. 16). Ces dernières manifestent assez souvent une structure à lames
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III. Guide des excursions du TO Congrès GSolog. Internat.
Zlatooust. Vue prise de L'Ourenga.
III 35
rebondies analogue à celle que nous avons vue entre la station Acha et
l'usine de Simsk. Par endroits les calcaires renferment des assises subor-
données de schiste chloriteux et des nappes de diabases. On en voit un
exemple tout près de la station Toundouch. Au village Medwédiowa com-
mence une coupe très complexe, composée de calcaires, schistes et grès
argileux et sériciteux, micaschistes, diabases, amphibolites et gneiss, le
tout refoulé en plis aux ailes fort inclinées et déchirés par des failles (fig. 16).
Sur l'ouest du village Medwédiowa les schistes et grès argileux et sériciteux
du dévonien inférieur, ainsi que les diabases subordonnées, sont brusque-
ment remplacés vers l'est par les calcaires Dr,, injectés de riions de
diabase dans les basses couches. Dans la direction de l'est, les tran-
chées de la voie ferrée permettent d'observer une série de plis des
couches dévoniennes moyennes et inférieures, les dernières offrant un
caractère pétrographique essentiellement différent: les calcaires y pren-
nent l'aspect d'un marbre cristallin; l'assise schisteuse y consiste en sa
plus grande partie en schistes micacés et chloriteux, intercalés d'ani-
phibolites et de gneiss parfois riches en grenats. L'étude comparative
des coupes montre que ces amphibolites et gneiss sont des roches mas-
sives comprimées (dynamo-métamorphosées), diabase et granité (grani-
tite). Les coupes les plus nettes et les plus intéressantes sont fournies
par la tranchée de la 283-me verste (à partir d'Oufa) en amont de la
rivière Goubenka, et par celle de la 289-me verste, creusée dans une
élévation dite Cap Mychliaïevsky. L'une et l'autre font distinctement
voir les rapports mutuels des fréquentes alternances de micaschistes,
d'amphibolites et de gneiss. Une troisième tranchée, semblable aux pré-
cédentes, se trouve sur la 294-me verste, non loin de la station Zla-
tooust.
Les relations mutuelles des roches massives, tant cristallines que
schisteuses et comprimées, et des quartzites d'Ourenga et de Kosso-
tour se découvrent d'une manière parfaite dans les coupes près de la
ville de Zlatooust, où les excursionnistes se rendront après leur ar-
rivée à cette station.
La ville de Zlatooust est située dans la vallée pittoresque de la
rivière Aï qui suit, vers l'amont de la ville, la même diiection NNE
que l'Ourenga. Dans la ville même, au point où l'Ourenga fait un brus-
que coude vers le nord-ouest, une immense digue retient les eaux de
l'étang de l'usine de Zlatooust. Une gorge pittoresque, bornée au nord
par l'arête Kossotour, au sud par l'Ourenga, débouche immédiatement
à la digue. Le caractère des alentours de Zlatooust est très bien
rendu par les deux vues ci-jointes (voir pi. E, F», dont l'une a été
prise à l'ouest, l'autre au sommet de l'Ourenga.
L'étude des coupes du Kossotour et de l'Ourenga montre qu'au
point de vue géologique ces deux arêtes font un tout et que les mê-
mes roches sont disposées en parfaite symétrie des deux côtés de la
vallée de l'Aï. La figure 17 représente la coupe de l'Ourenga à partir
de la chapelle vers E. Sur la coupe on peut voir: a — des micaschistes
avec grosses inclusions de grenat falmandine) plongeant sous un angle
36
lit
de 60° vers SE 120° et sous l'amphibolite — h — plus ou moins schisteuse.
L'étude de ces amphibolites, faite sur un grand nombre de plaques min-
ces, prouve d'une manière indiscutable que ces roches sont des roches
massives (diabases), modifiées par des effets dynamiques. Ensuite vien-
nent, dans l'ordre ascendant: a , — micaschistes à petits grenats, c — quart -
S E 120°
NW300"
Fig. 17. Coupe schématique de l'Ourenga.
zites micacés contenant des grenats, a.2 — micaschistes à grenats, G1, —
quartzites gris compacts, a 3 — micaschistes grenatifères alternant avec
du quartzite.
La coupe schématique du Kossotour, fig. 18, montre dans la par-
tie supérieure les mêmes roches a, h a. En dessous viennent: B, —
diabase avec indices nets de texture cataclastique; o, — micaschiste
consistant en biotite, muscovite, quartz et épidote, avec grosses inclu-
sions de grenat; B2 — roche massive (diabase) fortement altérée,, ren-
fermant en abondance des produits secondaires (biotite, muscovite, épi-
SEiao' -^=^Z^
Fig. 18. Coupe schématique du Kossotour.
dote et grenat); a2 — micaschiste analogue à a,; B3 — diabase identi-
que à (3.; a3 — micaschiste grenatifère; 3,, — diabase; a4 — micaschiste
et amphibolite à gros grains, contenant des inclusions de gros grenats.
Les grenats tapissent par places la surface des roches désagrégées et
le bord de la rivière Aï.
Après l'examen des coupes près de Zlatooust les géologues retour-
neront à la station pour y passer la nuit.
Y -me jour.
Excursion au Bolchoï-Taganaï (Grand Taganaï).
Le nom de Taganaï r) appartient à trois montagnes aux contours
vifs, situées au nord de Zlatooust (voir pi. F, Gr): celle à l'ouest, la plus
') En langue bachkire ou tartare le mot ..Taganaï" signifie: „Sup-
port de la lune".
Guide des excursions du VII Contres Géolog. Internai.
PI. G.
Vue du Bolchoi- et du Srédny-Taganal p.i>e du Mal -Taganai
III
37
élevée, séparée de l'extrémité nord du Kossotour par la vallée de la rivière
Bolchaïa-Tessma, s'appelle Bolchoï-Taganaï. A Test de cette dernière
s'étend le Srédny-Taganaï (Taganaï moyen) et encore plus loin vers
l'est — le Maly-Taganaï (Petit Taganaï). Un haut plateau joint ce der-
nier à l'Oural ou Oural-taou. Le même plateau s'étend entre le Maly-
Taganaï, le Srédny-Taganaï et le Bolchoï-Taganaï et c'est de là que
se fait le partage des eaux: la rivière Kiolim qui traverse l'Oural et
qui fait partie du système des rivières sibériennes, en descend vers le
nord; la rivière Tessma, affluent de l'Aï, y prend son cours vers le sud.
La coupe passant transversalement par les trois Taganai et l'arête
de l'Oural (fig. 19) montre que toutes ces montagnes sont de consti-
tution identique, offrant la même succession des couches, si l'on se di-
rige de leurs arêtes vers l'est. La crête de ces arêtes, souvent d'un
contour capricieux, consiste en quartzites blancs, divisés en séparation
-:
rr, J&
N W300°
ŒD
SE i2Q°
Quartzites.
Grès friables
à feldspath
kaolinisé.
Fi°\ 19.
Micaschistes
grenatifères.
parfois avec
calcaires
subordonnés.
verticale dans plusieurs directions et plongeant dans toutes les arêtes
mentionnées vers NW 300" sous un angle de 65 à 75°. Du côté orien-
tal les arêtes s'abaissent en muraille presque verticale, permettant de
voir à leur pied des grès quartzeux blancs et friables qui contiennent
des grains d'un feldspath kaolinisé. Ces grès reposent sur une puis-
sante assise des roches grenatifères dont nous avons déjà pris connais-
sance dans les coupes du Kossotour et de l'Ourenga près de Zlatooust.
En certains points on remarque, intercalées entre les roches métamor-
phiques, des assises subordonnées de calcaires, le plus souvent dolomi-
sées. De cette manière l'étude détaillée de notre coupe démontre que
tous les Taganaï offrent une même succession de roches déchirées par
une série de failles. Il est également hors de doute que les quartzites
du Taganaï correspondent complètement aux quartzites et grès du dé-
vonien inférieur (pie nous avons déjà rencontrés sur notre route aux
38 III
mines de Bakal et dans leurs alentours. Il en résulte indubitablement
que les roches métamorphiques qui supportent les quartzites des Ta-
ganaï sont les mêmes roches élastiques modifiées du dévonien inférieur,
développées dans les parties plus occidentales de l'Oural.
Le chemin qui conduit de Zlatooust au Grand Taganaï suit la
droite de la Tessma et, quoique peu commode, il peut être parcouru
par de légers équipages. lie trajet comparativement difficile commence
après la traversée de la Tessma (à une dizaine de verstes de Zlatooust)
où le chemin commence à s'élever sur l'extrémité sud du Bolchoï-Ta-
ganaï jusqu'au point appelé Niémetskoïé Stanowichtché. De là il faut
aller à pied par un sentier longeant tout le temps le flanc oriental de
la montagne et traversant une série d'éboulis qui descendent comme
de gigantesques torrents de pierres dans la vallée longitudinale entre
le Bolchoï et le Srédny-Taganaï.
Après un parcours de 5 verstes on atteint le sommet pittoresque du
Taganaï, connu sous la dénomination de crête Otkliknoï (voir pi. H). Du
haut de ce sommet on a devant soi, par un ciel clair, tout le panorama
de l'Oural de Zlatooust. A l'ouest on voit les monts Xasiamskia et plus
loin les monts Cherlinskaïa et Fofanskaïa et, à l'est, les contours tran-
chés du Srédny et du Maly-Taganaï, derrière lesquels s'étend la large
bande de l'Oural (l'Oural-taou) avec sa cime la plus élevée, lTssyl, et avec
les sommets Ouralskaïa et Alexandrovskaïa plus au sud. Au-delà de l'Ou-
ral on voit distinctement la chaîne des montagnes Ilmen et une série
de ces lacs si caractéristiques du versant est de l'Oural. En l'absence
de brouillard on aperçoit du Grand- Taganaï le mont Yourma qui, de-
puis Humboldt, était erronément considéré comme nœud d'où l'Oural se
diverge en trois embranchements. En réalité le Yourma est situé à
l'ouest de l'Oural Central ou Oural-taou, et n'est qu'une chaîne comme
le Taganaï, l'Ourenga, le Nourgouch etc.
Au pied même de la Crête Otkliknoï on peut voir des affleure-
ments de diabases.
Par un beau temps on pourra atteindre aussi, vers le nord, la cime
suivante du Bolchoï-Taganaï, connue sous le nom de Krouglaïa-Sopka
ou Krouglitza, .et occupant le point le plus élevé de cette chaîne
(1.200 mt.). Du haut de cette Sopka se découvre un panorama aussi
pittoresque que celui que l'on voit de la crête Otkliknoï; de là on voit
parfaitement aussi le caractère du plateau qui limite le Taganaï-Moyen
et le Pctit-Taganaï en les joignant à l'Oural.
Il faudra reprendre son chemin par le même sentier pour arriver
le soir à Zlatooust.
8-me jour.
L'excursion à l'usine de Koussinsk sera intéressante en ce que,
chemin faisant, on pourra observer des dépôts dévoniens peu altérés,
caractérisés paléontologiquement.
La partie du chemin depuis Zlatooust jusqu'au village Medwédiowa a
été décrite plus haut (voir le 5-me jour); la seconde moitié du chemin,
III. Guide des excursions du VII Congrès Gréolog. Internat.
PL H.
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III 39
depuis Medwédiowa à l'usine de Koussinsk, se présentera sous un aspect
tout nouveau. Vers le nord de Medwédiowa le chemin traverse d'abord une
vallée longitudinale dite Steppe de Tchouwach, qui sépare la montagne
Lipowaïa de la montagne Tchouwachskaïa. Malgré l'absence de coupes
nettes, les affleurements dans les rives de l'Aï, de FArtuch et d'autres
petits cours d'eau traversant la Steppe de Tchouwach, permettent de
constater que celle-ci est constituée par les mêmes calcaires qu'on a
déjà vus sur le parcours de la station Toundoucli au village Medwé-
diowa.
Après avoir traversé la Steppe de Tchouwach, le chemin s'élève
sur la montagne Lipowaïa composée d'arkoses du dévonien inférieur
qui, commençant à paraître presque au pied oriental de la montagne,
s'étendent jusqu'au versant occidental.
Près de l'usine de Koussinsk il y a affleurement de calcaires do-
lomisés plongeant vers SE et constituant la montagne Silitour. On
les voit très bien dans les rives de la rivière Aï et de son affluent, la
Koussa. Tout près de l'usine, sur le chemin de Medwédiowa, une très
belle coupe permet d'observer une alternance de calcaires dolomisés
et de nappes de diabase concordant avec la stratification des calcai-
res. Cet affleurement est intéressant en ce que l'on peut suivre, dans
la structure de la diabase, le passage graduel de la pâte, parfaitement
vitreuse au contact avec les calcaires, à la porphyrite et à la diabase
apkanitique et même à la diabase normale nettement granulée. La roche
sédimentaire présente au contact une texture compacte à cassure con-
cboïdale; la forte teneur en chlorite lui donne une couleur verte; par-
fois aussi elle devient grossièrement schisteuse, susceptible de se cliver
transversalement.
Entre les calcaires se montrent des assises intermédiaires de
schistes argileux verts ou rouge de brique.
Les alentours de l'usine de Koussinsk sont encore intéressants
par la présence de belles coupes de calcaires à lames rebondies dont
nous avons parlé dans la caractéristique générale des dépôts dévohiens
de l'Oural du sud (pp. 9 — 10). Dans les coupes transversales les laines
sont le plus souvent disposées en cônes, tandis que la disposition cy-
lindrique y est assez rare.
Quant à l'âge de ces calcaires, les matériaux paléontologiques, re-
cueillis jusqu'ici le long de la rivière Aï. n'admettent pas de doute que
les calcaires appartiennent au dévonien moyen (horizons I)\b à Spirifer
Anossofi et D\a à Pentamerus baschJciricus). Un point classique pour
l'abondance en fossiles, appelé „Batyrsky Myss" est situé à 10 verstes
vers l'ouest de l'usine de Koussinsk. A côté de Spirifer Anossofi Y e vu.
on y trouve surtout BecJieneïla RomanovsJcyi Te lie m., SpirorMs
omphalodes Goldf., Belleroplion tuberculatus Fer. &d'Orb., Platy-
sehisma uchtensis Keys., MacrocJieilus subcostatus Schlotb., Bu-
tina proavia Goldf., Butina antiqua Goldf., Stringocephalus Bur-
tini Defr., Spirifer pseudopachyrinchus Tchern., Atrypa reticularis
Linn., Atr. desquamata Sow., Atr. aspera Scliloth., Rhynchonella
40 III
procuboides Kayser, Rhynch. primipïlaris Euch, Pentamerus ga-
leatus Daim.
Pour la nuit les excursionnistes seront de retour à Zlatooust.
9-me jour.
De Zlatooust au faîte de l'Oural.
Après avoir traversé la rivière Tessma, la voie ferrée tourne au
sud et suit, sur le parcours de 5 verstes, une direction parallèle à la
grande route postale de Miass. Une série de mines de fer, la plupart
abandonnées, est disposée . des deux côtés de la route et plus loin vers
le sud. Le minerai de ces mines est enfermé entre des calcaires dolo-
misés et des roches métamorphiques (micaschistes et quartzitcs), les
calcaires constituant le plus souvent le toit des gisements stratifiés de
fer oligiste. Les roches qui accompagnent le minerai sont fortement
disloquées, parfois verticales, mais leur direction se maintient partout
près de NE 30°. Batrologiquement les calcaires dolomisés correspon-
dent aux calcaires D\c du cours supérieur de la Biélaïa et des mines
de Bakal.
Vers l'est du chemin de fer les micaschistes sont traversés par des
granités, décrits par I. Mouchkétow. Ces granités présentent une masse
à grain moyen, composée d'orthose d'un rose pâle, de quartz d'un gris
mat et de mica d'un blanc argenté. L'académicienKupfer y a observé
des inclusions de cristaux de grenat, de béryl verdâtre et de tourma-
line bleue.
En commençant à gravir la pente de l'Oural, le chemin de fer
fait deux grands zigzags vers le nord-est et le sud-ouest; sur ce par-
cours il traverse en plus grande partie un développement de roches à
grenat, analogue à celui que nous avons vu près de Zlatooust dans les
coupes du Kossotour et de l'Ourenga. A une distance de trois verstes
de la station Ourjoumka qui est construite presque sur le faîte même
de l'Oural, se dessine à l'ouest la crête rocheuse de l'Alexandrovskaïa
Sopka (voir pi. J >, monticule composé des mêmes quartzites dont nous
avons pris connaissance sur le Bolchoï-Tagànaï. Les couches très incli-
nées des quartzites plongent vers le versant européen de l'Oural. Le
versant tourné vers l'Asie est couvert d'éboulements.
L'Alexandrovskaïa Sopka sera le dernier point qu'on examinera
sur le flanc européen de l'Oural du sud.
IV
DIE MINERALGRUBEN
bei
KUSSA UND MIASS1)
VON
A. ARZEUNI.
Die Mmeralgruben des sûdlichen Urals, oder genauer des Berg-
werkbezirks von Zlatoûst lassen sicli sowohl râumlich, als auch ihrer
*) Bei Abfassung des nachstehenden Ueberblicks wurde nicht nur
moglichst ergiebig die redit umfassende Litteratur benutzt, sondera
auch eigene, wenn auch flùchtige Beobachtungen an Ort und Stelle
im Jahre 1886 und in verschiedenen Sammlungen verwerthet, von de-
nen genannt werden môgen: die des Kais. Berginstituts, der Kais.
Universitât, die Privatsannnlungen der Herren S. X. Kulibin, Norpe
und Sokolowsk.v zu St. Petersburg, die des Mineralogischen Mu-
séums der Kgl. Universitât zu Berlin, ferner selbstgesammeltes und in
die Sammlung des Mineralogischen Instituts der Kgl. Technischen
Hochschule zu Aachen niedergelegtes Material. Manche Angabe be-
ruht auffreudlicben Privatmittheilungen der Herren Kulibin, Lôsch,
Norpe u. A.
Zum Verstandniss wiederkebrender russischer Ausdrttcke sei er-
wàhnt: Gorâ (fem.) = Berg: Kop' (fem.) = Grube, eigentlich Steinbruch,
Tagebau vom Zeitwort kopat" = graben; Jâma (fem.) = Kaule, Aus-
hohlung; Kliutsch (mas). = Quelle, Bach.
Da eine einheitliche Transscription russischer Laute mit latei-
nischen Lettern nicht besteht, so sei ûber die hier gebrauchte be-
merkt, class von der Bedeutung der deutschen Lettern und ihrer Aus-
sprache nur in folgenden Fâllen abgewichen worden ist:
s = romanisch s = deutsch sz; z = franz. z = deutsch s; z =
franz. j, bezw. g vor e und i: c in einigen Personennamen =
deutsch z; y ist fur russisch h gebraucht worden, mit Ausnahme
der Namen'endung auf „sky" wo es ii oder ij entspricht. Wo
es anging, wurde der Gebrauch von j vermieden und durch i
ersetzt, um nicht zu einer von der im Deutschen ublichen ab-
weichenden Aussprache zu verleiten.
2 IV
Entstehung, also ibrem geologischen und mineralischen Charakter
nach, in zwei grôssere Gruppen theilen.
Die einen liegen westlich von der Hauptkette des Uralgebirges,
im Gebiete der metamorpbischen Schiefer oder an der Ostgrenze des
unteren Unterdevons, und dièse Lagerstâtten lassen sich auffassen als
Contactbildungen zwischen den devonischen Thonschiefern und den,
krystallinen Scliiefern eingelagerten, Kalken mit massigen Gesteinen
der Hornblende-Feldspathreihe (Dioriten). Die anderen, ôstlich von der
Hauptkette gelegenen, sind gebunden an eine zu dieser parallel ver-
laufende Erhebung, die Ilménberge, und an die sie zusammensetzenden
massigen Gesteine der Orthoklasfamilie, und tragen. je nachdem, ob
sie im Granit oder Syenit, namentlich Elâolithglimmersyenit liegen,
einen verscliiedenartigen Charaeter.
Ausserlialb dieser beiden Gruppen von Minerallagerstâtten stehen
Yorkommnisse, wie das des Baryts in den devonischen Thonschiefern
eines westlichen Ausl&ufers der Tschuwâschskaia Gorâ oder diejenigen
des Cyanits, Staurolitbs und Granats im Glimmerscbiefer des Taganai-
Berges oder des Chloritschiefers des Kossotûr. Wàhrend die zuerst
erwâhnte Lagerstatte mitten im Devon liegt, unterscheiden sieb die letz-
teren scbon dadurcb von dem Vorkommen der Mineralgruben, dass
hier die Minérale gesteinbildend, und zwar nur accessorisch auftre-
ten und nur durch lokale Anreicherung augenfâllig werden.
Die Gruben der ersten Gruppe vertheilen sicb auf drei parallèle
Hôbenzûge. Die westlicheren sind die an der Scbiscbimskaia Gorâ ge-
legenen. Von N nach S . vorschreitend fuhren sie die Namen: Paraskô-
wie-Jewgéniewskaia Kop', Barbôtowskaia Jâma und Schischimskaia
Kop'. Nordôstlich von dieser Erhebung erstreckt sich die Tschuwâsch-
skaia Gorâ und an deren W-Abhang liegt sowobl die soeben erwâhnte
Barytgrube, als auch die von M. F. Norpe entdeckte und als Bedi-
kortzew'sche bezeicbnete Perowskitgrube. Endlich nocb weiter nach
NO und etwa in der Breite des Hûttenwerkes Kussa im Norden aus-
laufend zieht sich die Nâzemskaia (auch Xâzmenskaia) Gorâ mit ibrer
nôrdlichen Fortsetzung, der Magnitnaia Gorâ, an deren Westabhange
sich von S nach N aneinander reiben die Mineralgruben: Achmâtow-
skaia, Nikolâie-Maximiliânowskaia und die jùngste in dieseni Gebiet, die
vomBergingenieur Pancerzinski aufgeschlossene Jereméiewskaia Kop'.
I. Die Mineralgruben westlich von der Uralkette
l) "Westliehe Reihe an der Schichimskaia Gorâ.
Dièse Gruben werden am leichtesten von dem Hùttenwerke Kussa
crreicht und sind von dem etwa 10 — 11 Werst sùdostlich gelegenen
Dorfe Medwiédewa beinahe genau in sudlicher Bichtung 4 Werst ent-
fernt. Sie befinden sicb an dem westlichen Gehânge eines Buckens, auf
welchem einzelne Kuppen aufgesetzt erscheinen. Daber der vulgâre
Name „Schischi", was etwa Pickel, Hocker bedeutet. Das Gestein der
IV 3
Schischïmskaia Gorâ ist tkeils Talk-, theils Chloritschiefer, durchbrochen
von polyedrisch abgesondertem Diorit. Zahlreiche Minérale trëten im
Contact beider auf, wobei die Contactzone aus derbem weissem oder
braunem Granat, grunem oder braunem Vesuvian und kornigem Epi-
dot (Epidosit) besteht. Hier und da tritt als eigenthiimliehes Gestein
ein Gemenge von grungrauem Chlorit und weissem Granat auf. Jede
der Gruben bat ihre cbarakteristischen Minérale und Associationen.
a) Die Paraskôwie-Jewgéniewskaia Grube wurde von dem
Bergingenieur W. I. Redikortzew im Jalire 1868 am SW-Abbang
der Schischïmskaia Gorâ erscblossen und îiacb der Gemahlin des Berg-
hauptmanns des Uralgebirges, Paraskôwia Jewgéniewna Iwanôwa be-
nannt. Die Kenntniss der Minérale dieser Grube verdanken wir in
erster Linie dem Professor P. W. Jereméiew, welcher 1869 die ersten
Beschreibungen lieferte. Das berrscbende Gestein ist ein graugruner
Talk- und Chloritschiefer mit Einlagerungen von Hornblende. Die
Grube ist lediglicb i)i ibren oberen Tbeilen und zwar durcb fûnf
Schûrfe aufgescblossen, welche nach Muschkétow ungefahr in der
Eichtung NO b 1 ausgestreckt liegen. Beobachtet wurden folgende
Minérale ]).
Ampbibol, Tremolit und Hornblende, obne Endigungen im Cblo-
ritscbiefer.
Cblorit, in gebogenen, rosettenartig gelnïuften Aggregaten blatte-
riger und schuppiger Krystalle, auf dicbtem Cblorit.
Epi dot, dungelbrâunlich grime nacb (100) flacbe Krystalle, mit
einem Ende aulgewachsen auf einem derben Gemenge von Granat,
Vesuvian oder Epidot, neben Titanit und Diopsid; mancbmal ist der
Epidot rotblicb braun, von gewobnlicbem Habitus.
Granat, derb und in braunen Krystallen mit vorbersebendem(112),
untergeordnetem (110) uncf einem zurucktretenden Triakisoktaëder.
Ilmenit, derb und in dicktafelfôrmigen Krystallen, baufig ober-
flàchlicb in rebbraunen Perowskit umgewandelt, auf derbem Magne-
tir, begleitet von bellem Klinocblor, bezw. Cblorit, kleinen oktaédri-
scben Krystallen von Magnetit, Popôw fand (1876) als Zusammen-
setzung des Ilmenits 11 FeTiOs + 17 MgTiOs+ 1 MnTiO,. Das Um-
wandlungsproduct hait A. Karpinsky, ebenso wie Popôw, fur Pe-
rowskit und ist der Ansicbt, dass aucb das mit dem Xamen „Leu-
koxen" bezeicbnete Umwandlungsproduct baufig Perowskit sein dùrfte.
Magnetit, derb, als Unterlage fast aller anderen Minérale: in
kleinen oktaèdriscben Krystallen, als letzte Bildung, allen ubrigen Mi-
neralen aufsitzend.
Pyroxen, Diopsid, bellgrun, mit bellgrunem Titanit und grunem
Epidot,
l) Bei der Aufzablung der Minérale wurde die alpbabetische Rei-
benfolge gewâhlt, wobei solcbe, die einer naturliebe'n Gruppe ange-
bôren, unter dem Gruppennamen (z. B. Ampbibol, Feldspath, Glim-
mer, Pyroxen u. s. w.) aufgefùhrt werden.
4 IV
Spinell, Chlorospinell, blàulich smaragdgrûne angeblich kupfer-
haltige Krystalle von dev Gestalt 111, 110, mit grûnlichweissem Strich,
auf Chloritschiefer mit allen anderén Mineralen vergesellschaftet,
manchmal mit dem rôthlichbraunem Epidot (oder Zoïsit?) auf einem
derben Talk- oder Agalmatolith- oder Leuchtenbergitâhnlichen Mi-
nerai (nach Stufen in der Sammlung des Bergingeriieurs Norpe).
Titanit, grûnlichgelbe Krystalle, ahnlich denen des St, Gotthard.
Vesuvian, hellgrûn in weissem derbem Granat eingewachsen, tâu-
schend ahnlich den weiter unten anzufubrenden von der Barbôtow-
skaia Jâma. Sehr selten! Ebenso selten ist der sogen. TalJcap'dit,
ahnlich wie er in Saramlungen von der Schischïmskaia Kop1 ver-
treten ist 1).
P. W. Jereméiew, welcher sich um die Kenntniss der Pseudo-
morphosen grosse Verdienste erworben liât, beobachtete neuerdings
solche von Klinochlor, Vesuvian und Granat nach Epidot.
Wie vielfach am Ural beobachtet wurde, treten mehr oder weni-
ger ausgesprochene Ansammlungen von Kupfererzen in Verbindung
mit Granatfels auf. In gleicher Weise bat man an der Paraskôwie-
Jewgéniewskaia Grube Spuren davon augetroffen, was, wie M use h -
kétow berichtet, zur Anlage eines noch jetzt keuntlicben Kupfer-
schachtes Anlass gegeben hat.
5) Die Schischïmskaia Grube liegt sùdlich von der vorigen,
ara siidlichen Abhange einer steilen Kuppe und ist bereits im Jahre
1833 durch P. N. Barbot de Marny erschlossen worden. Die beiden
hier vorwiegend auftretenden Gesteine sind: ein dichter Talkschiefer
und ein polyedrisch zerklùfteter und abgesonderter Diorit, theils fein-
kôrnig bis dicht, theils soweit grobkôrnig, dass die Bestandtheile,
Plagioklas und Hornblende deutlich wahrnehmbar sind. Der im Diorit
eingesprengte Pyrit ist theilweise oder ganz in Limonit umgewandelt,
wâhrend das Gestein selbst z. Thl. stark epidotisirt ist, Am Contact
beider Gesteine hat sich eine durch die grosse Mannigfaltigkeit ihrer
Minérale bemerkenswerthe Zone ausgebildet, Ausser den bereits er-
wâhnteïi gesteinbildenden Mineralen: Hornblende, Plagioklas, Talk und
dem accessorischen Pyrit bezw. Limonit, endlich dem in kleinen Nestern
dem Schiefer eingelagerten kôrnigen Kalk, sind in dieser Grube fol-
gende beobachtet worden:
Amphibol, Aktinolith, feinstrablig, hellgrûn, in kôrnigem Kalk.
Apatit, braunlich-violett, rosaroth oder farblos und wasserhell,
mit Granat in kôrnigem Kalk. Die violetten sollen nach Pusyrewsky
etwas Schwefelsàure enthalten und werden nach dem Erhitzen triibe,
milchweiss. Sie bilden lange Saulen ohne Endigungen. Der sogen.
„Talkapatit" Hermann's durfte, wie Kokscharow annimmt, eine
') Im Jahre 1886 sammelte ich beide Minérale, warf aber den
Talkapatit weg, in der Meinung, er sei von der Schischïmskaia Grube,
welche ich noch besuchen sollte, verschleppt worden. Dort angekom-
men, merkte ich erst, also leider zu spât, dass die Begleitminerale
dort andere waren.
IV 5
Pseudoniophose sein. Jereméiew beobachtete Serpentinpseudomor-
phosen nach Apatit. Die manchmal recht grossen Krystalle des Talk-
apatits sind hâufig gebogen, gebrochen und die Theile mit Gestein-
masse (Talk) aneinander gekittet, nicht selten sind die Krystalle stern-
fôrmig gruppirt und von frischem Apatit begleitet.
Calcit, als kôrniger Kalk, in spàthigen Massen; nach Jereméiew
auch pseudomorpli nach Vesuvian.
Chloritgruppe: 1) Leuchtenbergit, ist zuerst auf dieser La-
gerstàtte entdeckt worden; enthâlt oft Einschlùsse von Granat (Ko-
lophonit) und K orner eines anderen nicht bestimmten Minerais in
gelblichweissen vierflàchigen Saulehen, begleitet von Hydrargillit, Talk-
apatit u, a,, auch pseudoinorph nach Epidot. 2) Klinochlor, z. Thl.
pseudomorph nach Vesuvian, wobei die Umwandlung von innen be-
ginnt und nach aussen fortschreitet.
Diaspor, âhniich dem von Jordansmuhl in Schlesien, mit rôthli-
chein Apatit und spâthigem Kalk.
Epidot ist hier nur pseudomorph nach Olivin bekannt oder, unter
Beibehaltung seiner Form, in anderc Substanzen umgewandelt (Leuch-
tenbergit. Speckstein u. s. w.).
Granatgruppe: 1) Kalkthongranat (Rumiantzowit), mit spâ-
thigem Kalk, rosarothem Apatit und Hornblende: 2) Kalkeisengra-
nat in kleinen schônen anatasbraunen Dodekaëdern oder grôsseren
Krystallen von der Gestalt 112, 110, auf kôrnigem, derbem gelbem oder
griinlichem Granat (Granatfels) mit Magnetit (110), Klinochlor; (auch
auf weissem Diopsid?) Nach Iwanow kommt er auch grûnschwarz vor.
Hydrargillit, am hàungsten in HOhlungen von Xanthophyllit
mit kleinen Magnetitkrystâllchen. in tafelfôrmigen Krystallen, auch
pseudomorph nach Olivin.
Ilmenit. in Calcitschnuren eines untergeordneten feldspath- und
glimmerbaltigen Schiefergesteins.
Magnetit, in Oktaëdern oder Dodekaëdern. mit Granat und Chloro-
spinell im Talkschiefer ein- und auch auf^ewachsen.
Perovrskit, mit Chlorospinell und Xanthophyllit in schwarzen
Wûrfeln.
Pyroxen, feinkôrnig, dunkelgrùn, von Schnûren feinkornigen Gra-
nats durchsetzt, mit Klinochlor: auch weiss? (Diopsid).
Spinell, Chlorospinell, dunkelsmaragdgrûn mit gelbem Granat
auf dichtem Talk (Speckstein: — nach Norpe Agalmatolith. was wobl
unrichtig).
Talk, Speckstein. dicht oder als Pseudomorphose nach Leuch-
tenbergit, Epidot, Olivin mit deutlich erhaltener Gestalt (001, 120, 121.
010, 101, 100).
Titanit, braune gekrûmmte Krystalle in Chloritschiefer.
Turmalin, schwarz. mit Einschliissen von Magnetit, in Chlorit-
schiefer (Angabe von Hermann!)
Vesuvian, dicht, hellgelb, kolophonitàhnlich oder in grunen Kry-
6 IV
stallen, die in ihren ausseren Schichten manchmal rothbraun sind, auf
kornigem Kalk.
Xanthophyllit, mit liellem Chloritin kugeligen Aggregaten; viel
Magnetit einschliessend, mit einem apfelgrunen Kern, welcher nach
Norpe Agalmatolith sein kônnte; eher Leuchtenbergit.
Mcht verbûrgt sind die Angaben liber Vorkommen von Chondro-
dit (Kokscharow), von Mesotyp (nach einem Exemplar in derSamm-
lung des Berginstituts zu St. Petersburg), in Gestalt nadelfôrmiger
Krystalle in blàulichem spathigem Kalk, mit rôthlicliem Apatit und
derbem Vesuvian, von Diopsid (nach einem Exemplar in dem Ber-
liner Mineralogischen Muséum, wahrscheinlich von der Grube Achmâ-
towskaia), welcher mit Klinochlor auf kornigem Kalk sitzt,
Zwei kleine Gruben befinden sich in der Nahe der Schischimskaia:
die eine, Titanitgrube genannt, enthalt den ràthselhaften Volknerit
(Hydrotalkit) in Serpentin mit Chromeisen und schuppigem Talk;
die andere, Wtôroschischïmskaia, d. h. zweite Schischïmskam, fùhrt
sehr hellgrunen Vesuvian.
c) B a r b 6 1 o w s k a i a J â m a. Biese Grube liegt auf derselben Kuppe,
wie die Schisclrimskaia, aber hoch oben und ist ebenfalls von P. N.
Bar bot de Marny und zwar auch im Jahre 1833 aufgeschlossen
worden. Bas Charakteristische fur sie ist ein derber weisser ocler rôth-
liclnveisser Granat, in welchem runduni ausgebildete schône kleine
hellgrùne saulenfôrmige Vesuvian krystalle eingewachsen sind. Un-
tergeordnet tritt spâthiger Kalk auf. Manchmal ist der Vesuvian in
grôsseren braunen Krystallen, von Klinochlor begleitet. Hermann
giebt noch zu Drusen vereinigte erbsengelbe Vesuviankrystalle an,
welche auf demselben derben Granat aufge\vachsen sein sollen. Als
grosse Seltenheit findet sich Chlorospinell von smaragd- oder pista-
ciengriiner Farbe. G. Rose\s Angabe „Berësowaja Gorâ" kann nicht
richtig sein; die von ihm herrùhrenden Stiicke der Berliner Sammlung
stammen entschieden aile von der Barbôtowskaia Jâma lier. Ebenso
falsch oder mindestens ungenau ist die Bezeichnung „Borf Medwie-
dewa". Rose trifft hierbei keine Schuld, da ihm die Stùcke mit der
irrigen Fundortsbezeichnung ubergeben wurden und er selbst nicht zu
entscheiden yermochte, „\vo der wahre Fundort dièses Vesuvians in
der Gegend von Slatoust sei".
2) Die Gruben an der Tsehtiwâsehskaia Gorâ 1).
Die beiden hier zu besprechenden Gruben sind in ihren geologi-
schen Verlniltnissen sehr verschieden. Die eine, die Barytgrube, liegt,
wie bereits gesagt wurde, mitten in den unterdevonischen Schiefern,
wàhrend die Redikôrtzew'sche Perowskitgrube in Chloritnestern der
J) Biese Gruben sind mir aus eigener Anschauung nicht bekannt
geworden und werden hier nach den Angaben in der Litteratur ge-
schildert.
IV 7
krystallinisclien Kalke liegt, welche, nach Muschkétow die Glimmer-
schiefer uncl Gneisse ûberlagern.
a) Die Barytgrube wurde im Jahre 1826 von dem danialigen
Verwalter des Hûttenwerkes Kussa, Aehniâtow, aufgeschlossen. Wie
verschiedene andere Gruben dieser Gegend, war sie zunâchst zur Ge-
winnung von Brauneisenstein angelegt. Sie liegt etwa 5 Werst NNO
von dem Dorfe Medwiédewa, im W. der Tschuwâschskaia Gorâ gegen
die Llpowaia Gorâ (Lindenberg) zu, in einer zwischen beiden Bergen
und diesen parallel verlaufenden Bodeneinsenkimg, welche den Xamen
Tschuwâschskaia Step' (Tschuwâschen-Steppe) fuhrt. Die in der Litte-
ratur anzutretîenden verschiedenartigen Fundortbezeichnungen: Llpo-
waia Gorâ, Tschuwâschskaia Gorâ, Tschuwâschskaia Step', Medwié-
dewa Gorâ, Medwiédewskiï Prîisk beziehen sieb aile auf eine und die-
selbe Stelle. Ausgeschlossen ist es freilich nicht, dass auch andere.
unter gleichen geologischen Verhâltnissen befindliche, Brauneisengru-
ben ebenfalls Baryt fiïkren môgen; ja es scbeint dies sogar zuzutreffen
bei der 8 Werst sûdlich vom Dorfe Medwiédewa, am rechten Ufer des
Flùsscbens Kuwaschâ gelegenen Kuwâschiuskaia Brauneisengrube, in
welcher, nach Jereméiew, weisser und braungelber krystallisirter
Baryt auf derbem Schwerspath mit Limonit und Quarz vorkommt.
G. Rose, welcher den Baryt .,vom Dorfe Medwiédewa" beschreibt,
liebt sein Zusammenvorkommen mit Letten und Brauneisenerz nester-
weise in Thonschiefer hervor; ebenso den ungewohnlichen Habitus der
Krystalle, ihre Streckung nach der Axe des Spaltungsprismas. Die Kry-
stalle sind sehr flâchenreich, namentlich in der Prismenzone, welche
dadurch cylindrisch gewôlbt, ihr Querschnitt aber einem Linsenquer-
schnitte âhnlich erscheint. Nur den Flâchen dieser Zone liaftet eisen-
schûssiger Thon an, der den Krystallen eine gelbliche Fàrbung ver-
leiht, wàhrend sie sonst farblos sind. Spâter wurden Krystalle eines
zweiten, nach der Axe a gestreckten Typus von gelblîch grûnlicher
Farbe gefunden. Die derben Massen sind blàulich und hâufig von Li-
monit-Pseudomorphosen nach Pyritwûrfeln liegleitet.
ÎSÎach Muschkétow soll hier, wie Aufzeiclmungen im Arehiv
besagen, auch Coelestin vorgekommen sein, was indessen, wie er aus-
drùcklich bemerkt, zweifelhaft erscheint, weil es von keiner Seite be-
stâtigt worden ist.
b) Die Redikôrtzew'sche Perowskitgrube. Dièse Grube
wurde von M. F. Xorpe im Jahre 1878 erschlossen; er fùhrte indes-
sen wohl seine Absicht, eine Bescbreibung des Yorkommens zu liefern,
nicht aus. Die erste Bescbreibung rûhrt von I. W. Muschkétow lier,
nach welchem, wie bereits erwahnt, das herrschende Gestein grobkôr-
niger Kalk ist, in welchem feinschiefriger Chloritschiefer untergeord-
nete Einlagerungen bildet. Auch fur die Lage dieser Grube giebt es
mehrere Bezeichnungen: Xorpe nennt den Berg Medwiézaia Gorâ,
Muschkétow — Tschuwâschskaia Gorâ, ebenso Jereméiew. Mélni-
kow scheint die Grube bald Redikôrtzew'sche (z. B. in seiner Abhand-
lung uber die Nikolâie-Maximiliânowskaia Grube), bald Muschkétow-
8 IV
sche — nach Stûcken in der Sammlung des Kais. Berginstituts zu St. Pe-
tersburg zu urtheilen — zu bezeiclinen.
Die Minérale, welche von diesem Fundort lier bekannt geworden
sind, sind folgende:
A in phi bol, als hellgrùner feinstrahliger harter Aktinolith und
als feinfaseriger brâunlichweisser oder grunlichweisser Byssolith. Der
die Ûnterlage bildende Chlorit ist sehr feinschuppig, oft eisenschùssig,
rôstfleckig, mit spâthigem Kalk. Perowskit, in bexaëdriselien Krystal-
len, an denen ûbrigens nochlll, 110, ein Tetrakishexaëder, ein Ikosite-
traëder und ein Triakisoktaëder auftreten. Die Krystalle sind vollkom-
men schwarz halbmetallisch glânzend, vielfach mit Aetzstreifen ver-
seben. Eine bei Antônow in Zlatoûst 188(3 erworbene und aller Wahr-
seheinlichkeit nach derselben Grube entstammende Stufe zeigt als ein-
zige Form der auf einem schùppigen Chlorit sitzenden Perowskitkry-
stalle das Dodekaëder, dessen Flâchen indessen stark gewôlbt sind oder
zu einem steilen Tetrakishexaëder gebrochen erscheinen.
Musehkétow zâhlt als weitere Minérale auf die mir nicht zu
Gesicht gekommenen: Klinoehlor, Diopsid, Granat, Magnetit und Xan-
thophyllit, wàhrend Mélnikow Epidot in feinen Xadeln erwâhnt. Nach
Jereméiew kommt Magnetit pseudomorph nach Perowskit vor.
3) Oestliche Reihe an der Nâzemskaia Gcrâ.
Die petrographische Beschaffenheit dièses der Uralhauptkette eben-
falls parallelen Hûgelzuges und seiner Auslàufer ist im grossen Gan-
zen durchaus derjenigen der Schisclrimskaia Gorâ âhnlich. Auch hier
sind metamorphische Sehiefer der Chlorit- und ïalkreihe die herr-
schenden Gesteine, mit welchen Diorite in Contact treteii.
a) Achmâtowskaia Kop'. Dièse am àussersten nordlichen Ende
der Nâzemskaia Gorâ gelegene Grube ist im Jahre 1811 von Achmâ-
tow, Venvalter des Hùttenwerkes Kussa, angelegt worden. Wàhrend
G. Bose das Hauptgestein kurzweg als Talkschiefer autfuhrt, entwirft
Musehkétow ein weniger einfaches Bild von den Lagerungsverhàlt-
nissen r). Die Gruben — ich sali deren zwei, Musehkétow erwâhnt
sogar drei — waren 1886 in solchem Maasse verschûttet — die kleinere
war sogar vollkommen eingesturzt — dass es einer lângeren Zeit be-
durft batte, uni durch neue Aufschlùsse ein klares Profil zu erhalten.
Mineralsucher- und gràber hatten, um die Yerhâltnisse womoglich noch
unkenntlicher zu niachen, das ihrige beigetragen, indem sie nieht nur
den grôsseren Bruch, sowie die Halden durchwuhlt, sondern auch einen
ïheil des Materiales der Halden wieder in den Bruch zuruck geschiit-
tet hatten. Unter diesen Umstânden konnte ich nur die Gegenwart von
Talk- und Chloritschiefer und von Serpentin feststellen. Es mag daher
1 ) Ich selbst besuchte die Fundstâtte nur fliichtig, verweilte an ihr
nur kurze Zeit und konnte mir daher eine klare Vorstellung ûber die
Ëagerunesverhâltnisse nicht bilden.
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10 IV
in Kiïrze das von Muschkétow geschilderte Profil wiedergegeben wer-
den. Danach sollen sich an einen centralen Diabasgang von beiden
Seiten, nach aussen zu mit widersinnigem, ziemlicb steilem Einfallen
anlehnen: Granatfels, Cblorit- und Talkscbiefer mit Serpentinnestern,
Kalk-, Epidosit- und Granatfels-Sehnûren, Epidotfels, Hornblendeschie-
fer, „Dioritschiefer"; an diesen soll endlich Dioritporphyrit grenzen.
Mineralreicb sind namentlich die Kalksclmùre.
Die Mannigfaltigkeit der Minérale dieser Gruben ist eine recht
grosse. Aus Sammlungen und der Litteratur sind mir folgende bekannt
geworden:
Apatit, farblos, durchsichtig oder gelblich, in der einfachen Combi-
nation 1010, 0001, begleitet von braunem Granat, Diopsid, auf Cblorit
(Klinochlor).
Ar agonit, als grosse Seltenbeit, erst 1885 von A. A. Lôscb fest-
gestellt.
Baryt, Nester und scbmale Gange im Talkscbiefer, bellblau, grau,
mit Rauchquarz, spàthigem Kalk und Pyritpseudomorphosen; meist derb
oder spatbig, aber aucb in grossen grùnlichweissen Krystallen vom
Habitus derjenigen von der Tschuwâschskaia Step'. Unwahrscheinlich
ware es nicht, dass der mit Quarz vorkommende krystallisirte Baryt
in der Tbat von jener bekannten Grube berstammt, die ja aucb von
Achmâtow erscblossen und vielleicbt von Mancbem mit seinem Na-
men bezeichnet wurde.
Calcit, spatbig, seiten in Krystallen; ein scbôner Krystall von der
Form 1010, 1120, 1012, hikl mit moroxitfarbigem Diopsid in der
Sammlung des Herrn Sokolôwsky zu St.-Petersburg. Im spâthigen
Kalk kleine Krystalle von Titanit eingewacbsen. Pseudomorpbosen
nach Granat und Vesuvian, bei welchen die Umwandlung von innen
nach aussen fortscbreitet, sodass manchmal nur noch eine papierdiinne
Yesuvianschicht den Calcitkern uinhullt, Ein vorzûgliches Exemplar
von der Gestalt 110, 111, 001 in der Sammlung des Herrn Soko-
1 o w s k y.
Chloritgruppe: 1) „Pennin" in nicht deutlichen Krystallen;
2) Cblorit braunlich griin, pleochroitisch (grûn-braun), tafelformige
Krystalle, oft mit Chlorit parallel verwachsen und aus ihm entstanden.
Pseudomorpbosen nach Granat und Vesuvian mit von innen nach
aussen vorschreitender Umwandlung; eine braunrothe durchscheinende
Varietât in spindelfôrmigen Krystallen, begleitet von Magnetit (110,
oder 111, hOl , grossen Calcitkrystallen (2021), Granat (110, 112) hcl-
lem Titanit und Diopsid.
Chondrodit, mit Perowskit in blaulichem spathigem Kalk.
Epi dot in drei Varietaten: 1) chocoladebraun, fettglanzend, auf
Klùften des Chloritschifers quer sitzend und V2 Zoll dicke Gange bil-
dend, aucb pseudomorph nach Apatit (1010, 1011), ferner in braun-
rothen Granat und Chlorit umgewandelt; wurde frùher fur Zoïsit ge-
halten. 2) Pista ci t, ebenfalls auf Klùften des Ghloritschiefers und auf
Kalkspath, von Diopsid und hellbraunem Granat begleitet. 3) Buck-
IV 11
landit von denselben Mineralen und noch dem gelben Titanit beglei-
tet; in einzelnen Krystallen in spâthigem Kalk; wurde frûher fur
schwarzen Titanit gehalten.
Granatgruppe. Es sind verschieden gefârbte Abarten bekannt:
1) brâunlichrother Kalkthongranat in Ikositetraëdern (112) auf
Chlorit und Granatfels mit Diopsid und anderen Mineralen: 2) gelber
Granat; 3) brauner Kalkeisengranat mit gviinem (Vesuvian?) Kern,
in Xestern eines blâulichen Kalkes eingewaehsen: die Krystalle haben
die Gestalt 110, 112; 4) als Seltenbeit, weisser Granat 110, 112: 5) Me-
lanit nur 110 aufweisend; ferner kommen noch andere braune und
rothe Varietàten vor, endlieli derber griïngelber Rotboffit. Die ersten
Granaten fand Hûttenverwalter Mohr im Jabre 1834. Pseudomorpho-
sen von Chlorit nach Granat sind nicht selten.
llmenit, in grossen Krystallen, begleitet von Titanit, flaehpyra-
midalen Krystallen von Vesuvian, u. s. av. Xaeb Jereméiew kommt
er in derbem Magnetit eingewaehsen vor.
Magnetit, in Krystallen mit herrschendem 110, aber auch 100 (!)
zeigend; pseudomorph nach Perowskit; in derben Massen.
Orthit (Uralorthit, Bagrationit); schwarz, seiner Zusammensetzung
nach (nach Hermann) zwischen eigentliehem Orthit und Epidot
stehend.
Perowskit. in hexaëdrischen Krystallen, in kornigem Kalk oder
auch auf Cbloritschiefer aufgewacbsen, mit Magnetit, Titanit, Diopsid,
auch in Tetrakishexaëdern, welche dem Dodekaëder nahe stehen.
Pyroxen — Diopsid von weisser bis dunkelgrûner Farbe, so-
wohl in vollkommenen Krystallen, als auch in blâtterigen und stenge-
ligen Aggregaten, an kôrnigen Kalk gebunden. Lissénko und Neste-
rôwsky hatten die Diopsidkrystalle fur Skapolith gehalten, wogegen
die krystalliniscben blâtterigen Aggregate als Diallag. angesehen
wurden.
Titanit, hellgelb in kornigem Kalk; gelbgrûn auf Chlorit; aus-
serdem fast wasserbelle und auch chocoladebraune briefumscblagfôr-
mige Krystalle mit weissem Apatit.
Vesuvian, an der Grenze zwischen Cbloritschiefer und kornigem
Kalk, in mannigfaltigen Farben (grùn, braun, ljeinahe roth) und wecb-
selndem Habitus (linsenfôrmig, gedrungen pyramidal, prismatisch);
liaufig mit Einschlussen von Kalkspath, Klinochlor, Granat (.,Kern-
pseudomorpbosen").
Zirkon, weiss; soll nach Kokscharow in eineni einzigen Krystall
vorgekommen sein.
Nicht auf die Achmâtow'scbe Grube dùrfen Stûcke im St.-Pe-
tersburger Berginstitut bezogen werden, deren Etiquetten einfach die
Bezeichnung „Xâzemskaia Gorâ" tragen. Die Punkte, an denen sie
gesammelt worden sind, lassen sich nicht feststellen. Es sind folgende
Minérale: Uwarowit auf Chromit; Magnetit in Nestern und Lagern
sehr verbreitet, wurde nach Nesterôwsky bereits 1801 gewonnen:
Manganit in dicken Dendriten auf Brauneisen: Molybdànit in grossblât-
12 IV
terigen Aggregaten in grobkôrmgem Syenit; Rutil in langen Sâulen
mit Chlorit und Calcit (Originaletiquette von Kâmmerer). Ebenso-
wenig durfte der Punkt im Nâzemskaia-Berg bekannt oder zu ermit-
teln sein, wo der im Berliner Muséum befindliche Zoïsit gesammelt
worden ist.
h) Die Nikolâie-Maximiliânowskaia Grube wurde im
Jahre 1867 in einem der Nazemskaia Gorâ parallelen, NW von ihr
gelegenen und Magnitnaia Gorâ bezeichneten langgestreckten Hùgel
dureh W. J. Redikôrtzew angelegt und zu Ehren des Herzogs Ni-
kolai Maximilianowitsch von Leuclitenberg benannt. Es ist
keine einheitliche Grube, sondern eine NO — SW, also in der Streich-
richtung des Hiigels selbst verlaufende Reihe von etwa 17 Schurfen,
deren Gesammterstreekung rund 300 m. ist. Nach Muschkétow ist
der Bau des Hûgels ein symmetrischer, indem sâmmtliche NO — SW
streiclienden und SO, also nacb innen, unter 45" — 50° einfallenden
Scbichten nacb beiden Seiten eines aus kornigem Kalk gebildeten
mittleren Tbeils dieselbe Aufeinanderfolge zeigen: Talk- und Chlorit-
schiefer, Hornblendescbiefer, „schiefriger Diorit". Derselben Ansicht
liait sicb aucb Mélnikow, welcher die Gruben vier Jahre spàter, als
sie von Muschkétow besuebt wurden, d. h. 1882, weiter aufgeschlos-
sen bat. Dagegen bezeicbnet N orpe (Privatmittheilung) den „sehief-
rigen Diorit" als Gneiss und erwâhnt keinen Talkschiefer. Ob hier ein
dynamometamorpher, verdriickter Diorit oder ein wirklicber Horn-
blendegneiss vorliegt, mag dahingestellt bleiben. Jedenfalls ist die La-
gerstiltte stark metamorpbosirt, worauf scbon die Epidotbildung hinweist
und vor allen Dingen das Auitreten zahlreieber Minérale im Contact
der Schiefer und der eingelagerten Kalke, sowie in den Kalken selbst
in der Nalie der Beruhrungsflâclien. Ich selbst sab, als icb nacb wei-
teren vier Jahren (1886) die Lagerstàtte besuchte, bei dem ungiinsti-
gen Zustande, in welcben die Aufscblùsse gerathen waren, nur Cblorit-
schiefer und darin eingelagerten grobkornigen, brôcklichen, blitulichen
Kalkstein.
Die Mineralluhrung ist, wenn nian von den beinahe ûberall wie-
derkebrenden gemeinsten Species Epidot, Granat und Cblorit absieht,
fast in jedem Scburf eineandere, und Mélnikow mag vielleicbt recht
baben, wenn er drei „Gânge" annimmt: einen ôstlicben, vorwiegend
durcb Epidot gekenntzeiclineten, einen mittleren, welcbem Perowskit,
Waluiewit und Klinocblor eigen sind, und einen westlichen, durcb Ti-
tanit neben Granat charakterisirten. Die Minérale, welcbe hier, in der
(Tesammtheit der Schùrfe gefunden wurden, sind:
Amphibol, Hornblende, gesteinbildend im Hornblendescbiefer.
dunkelgrûn.
Brucit, bis 1,5 cm. grosse Tal'eln im Perowskit-Scburf.
Chlorit, Pennin, Klinocblor, brâunlichgrun in verschieclenen
Tônen bis grimlich-weiss. Fur ein Minerai der Chloritgruppe bat man
\vohl nicht gut charakterisirten Xanthophyllit (Waluiewit) gehalten,
IV 13
PLAN
der
Nicolaïe- MaximiliaviowsUa.ij
G tu te .
X ■abrite joJiy4Z<A.é Ol^yt.n^ Q rancit,
"1 \Zcc*v<,t. .
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\ Grcc-ruxX:
i f^a.rtXopKifllùc,
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C 't ariaX
14 IV
dalier bei einem sogen. „Cblorit'- Nikolâiew Xantbopbyllit-Zusam-
mensetzung fand!
Epidot, vonviegend in deui nordlicbsten, an der Epidôtowaia
Sopka (=Epidotkuppe) gelegenen Scburf, honiggelb, hellgriuigelb, bell-
braun, braungriin, bâufig vollkommen durcbsichtig.
Gvanat, rotbbraun oder grûnlicli mit Cblorit auf brôckelicbem kôr-
nigeni Kalk, durch das Auftreten von (102) von dem Granat der
Acbmâtow'schën Grube zu unterscbeiden; ausserdem kommt ein schwar-
zer Granat vor.
Ilmenit, in tafelfôrmigen Krystallen.
Magne tit, Oktaëder in Chloritscliiefer eingewaebsen; mancbmal
pseudomorph naeli Spinell.
Olivingruppe: Forsterit, im blâ'ulicben Kalk, bellbraunlicb-
gelb, wurde fridier fiir Àpatit gehalten, welcber in diesen Gruben
gànzlich fehlt, oder bisher wenigstens nicbt beobachjet worden ist.
Perowskit, braun, durcbsebeinend, entweder im grobkornigen Kalk
des Perowskitseburfes, oder von Klinocblor begleitet im Spinellseburf.
Pyroxengruppe: Diopsid, graugrun grossblatterig oder in
stengeligen Aggregaten.
Spinellgruppe: Ceylonit, scbwarzbraun fast nur das Oktaëder,
selten und stets untergeordnet das Dodekaëder zeigend; aucb in Z\àl-
lingen nacli (11 1), mit eingelagertem Klinoehlor; pseudomorpb nacb
Klinoehlor; auf und in Cliloritseliiefer und Kalk. Mélnikow fand ein
Krystallbruehstuck von rund 10' .', kg. Gewicbt! (Sammlg. cl. Kais.
Cerginstituts zu St. Petersburg).
Titanit, rotblicdnveiss, rothliebgelb in und auf Cblorit, mit Ein-
scblussen von Granat — dann rotbbraun — und Cblorit.
Yesuvian. dunkelolgriin in pyramidalen Krystallen in kôrnigem
Kalk und Klinochlorschiefer des Perowskitseburfes.
Xantbopbyllit, var. Walujewit, ôlgrun in kôrnigem Kalk, z.
Tbl. in tadellosen Krystallen.
Zirkon, mit Epidot und Granat im kornigen Kalk der Epidot-
kuppe.
Ausser den aufgezablten Mineralen beobacbtete icb selbst an den
Perovskitstufen des Spinellscburfes ein rotblicbes an dicbten Litbion-
glimmer erinnerndes Glimmermineral. Aucb Muscbkétow spricbt von
einem „blàtterigen I\Iineral von rutblicber Farbe, welcbes dûnne Ein-
lagerungen im Hornblendesehiefer bildet, nocb nicbt naher untersucbt
\vorden ist, am _ nacbsten alier dem Xantbopbyllit stebt". Damit ist
doch sicher nicbt der grime ^Yaluje^vit gemeint! Mélnikow bericbtet
tlber violetten Fluorit, dessen naberer Fundort ibm indessen unbekannt
geblieben ist.
c) Die Jereméiewskaia Grube liegt etwa 5 Werst nôrdlich
von der Nikolâie-Maximiliânowskaia, am Dolgiï Mys (= langes Kap),
zwiscben den Bacben Tscbôrnyï und Lubënyï und wurde vom Berg-
ingenieur Tscb. Y. Pancerzinski im Xovember 1888 angelegt. Auf
seine Anregung hin wurde er von der Kais. Mineraloo;iscben Gesell-
IV 15
schaft zu St. Petersburg (Beschluss vom 5 April 1887) aufgefordert in
den bestehenden Mineralgruben des Bergwerkbezirks Zlatoûst die Auf-
schlûsse zu erweitern und die Gewinnung der Minérale zu fôrdern.
Bereits zuin Herbst desselben Jabres langten Sendungen bei der Mi-
neralogischen Gesellsebaft an, sodass Professor Jereméiew scbon in
der Xovembersitzung intéressante Exemplare vorlegen konnte; und ini
Jabre 1888 war die Anlage der neuen Grube vor sieb gegangen.
Eine Bescbreibung der geologiscben Verhâltnisse liegt nocb nicht
vor, bingegen lassen die gewonnenen Minérale und i'bre Associationen
auf âhnliche Bedingungen schliessen, wie sie in den benaebbarten
Gruben berrscben. Die einzigen Angaben in der Litteratur rûbren von
Jereméiew lier und sind in den Sitzungsprotokollen der Mineralogi-
schen Gesellsebaft entbalten. Sie bezieben sich auf folgende Minérale:
Perowskit, braun, durchsichtig. Granat, braun, auf derbeni
Magnetit, Klinoeblor, Magnetit, Titanit, Vesuvian, Diopsid
in grossen Krystallen auf derbeni Magnetit aufgewacbsen. Von In-
teresse sind orientirte Verwacbsungen von Perowskit und Ilmenit, wo-
bei 100 des ersteren mit 0001 des zweiten in eine Ebene fallen oder
einander parallel liegen. Ton Pseudomorphosen wurden beobachtet:
Magnetit nacb Perowskit: Vesuvian naeb Diopsid; Granat naeli Tita-
nit, mit z. Tbl. erbaltenem Kern von grasgrûner Titanitsubstanz; Ve-
suvian, Granat und Klinoeblor nacb Epidot.
Unzweifelbaft ist das ganze Gebiet mineralreicb, demi scbon im
Jabre 1886 fiilirte micbHerr Pancerzinski zu einem etwa Vfa Werst
N von der Xikolâie-Maximiliânowskaia Grube entfernten Magnetitlager,
in welcbem kleine Mengen Erzes fur die Hutte Kussa gewonnen wur-
den und welches aueb andere Minérale fûhrt. Der Magnetit ist titan-
lialtig und bildet mit derbem Granat und Chlorit ein eigenartiges Ge-
menge, welcbes als Unterlage fur aufgewaebsene Granat- und Chlorit-
Krvstalle client.
II. Die Mineralgruben dstlich von der Uraikette.
Das ehemalige Viasser Hiittenwerk ('= Miasskii Zawôd) gegen-
wàrtig kurzweg Miass genannt — SO ist die officielle Bezeichnung und
Scbreibweise — liegt 30 — 35 Werst SO von Zlatoûst, an der Grenze
zwischen metamorpbisclien Scliiefern und âlteren Orthoklasgesteinen,
welche die hier beginnenden und fast genau nacb N auf eine Er-
streckung von beilàufig 60 Werst sich hinziehenden Ilménberge (=11-
ménskiia Gôry) zusammensetzen.
Die Orthoklasgesteine sind z. Thl. XS streicbende gneissartige
Granité mit WO streiclienden Pegmatit-Gangen und Nestern, z. Thl.
echte Syenite, z. Thl. sog. JMiaseite G. Rose "s (richtiger ist die Form
der russischen Geologen: Miaskit und noeh besser: Miassit) unter wel-
chen er elaolithfuhrende und elâolithfreie unterscheidet. Sie diirften
wohl als Elàolithbiotitsvenite und Biotitsvenite bezeichnet werden.
16 IV
Endlich wurde noch der untergeordnet auftretende ,,Weisssteiii'i
(I. Rose1s zu erwàhnen sein, welcher nicht etwa als Granulit, sondern
woM als gangfôrmiger Granit aufzufassen wâre. Neben dieseii, niitein-
ander mineralisch und offenbar aucb genetisch verwandten, Gesteinen
hatte schon im Jahre 1829 G. Rose auf dem Rticken des Zuges kôr-
nigen Kalk angetroffen, dessen Auftreten auch von spâteren Beobach-
tern angefiihrt wird, aber unaufgeklârt geblieben ist.
Aile genannten Gesteine — die Orthoklasgesteine, wie der kôrnige
Kalk— sind durch die Mannigfaltigkeit der Minérale, welche sie i'tih-
ren, ausgezeicb.net, von denen indessen einige ausschliesslich an die
eine oder andere Gesteinart gebunden sind.
Der Gneissgranit bietet in seiner mineralischen Zusaunnensetzung
nichts besonders Bemerkenswerthes; wohl verdient es aber hervorge-
hoben zu werden, dass im pegmatitisehen Ganggranit der Orthoklas
vielfach durch grùnen Mikroklin (Amazonit) ersetzt wird. Die Syenite,
welchen eine geringere Verbreitung zukommt, bestehen aus rôthlicliem
Orthoklas und dunkelgrùner Hornblende; manchmal, so im nôrdlichen
Theile der Rménberge, ist die Hornblende eine aus Augit entstandene
secundare, sodass dièse Abart der Syenite mit Redit von Jereméiew
die Bezeichnung Uralitsyenit erhalten bat. In den Biotitsyeniten
(G. Rose's „elaolithfreie Miascite") tritt die Hornblende nur unter-
geordnet auf und ist durch einen dunkelen braunschwarzen Biotit ver-
treten. In den Elaolithbiotitsyeniten, den eigentlichen Miassiten ist der
belle, graue, grûnliche oder rôthliche Elâolith, ueben Orthoklas und
Biotit, ein Hauptgemengtheil des Gesteins, wâhrend als Nebengemeng-
theile anzusehen sind: blauer Sodalith, rosarother Cancrinit, brauner
oder gelbbrauner Zirkon, und wohl auch schwarzer metallisch glàn-
zender Ilmenit und spargelgruner Apatit. Die Miassite sind den Gneiss-
graniten untergeordnet, schcinen durch sie durchgebrochen zu sein, um
theils stock-, theils gangformig die hochsten Felsen des Gebirgszuges
zu bilden. Vorwiegend den westlichen Abhang der Rménberge zusani-
mensetzend, reichen sie bis zum Rticken hinauf und iiber diesen hinaus
nach 0, bis zum Thaï der dem Ilménsee zufliessenden Tscheremschânka
hinab. Der „Weissstemu ist ein granitisches, aplitisches, Ausfiillungs-
gânge bildendes Gestein, aus weissem Orthoklas und Albit, grauem
Quarz und rothem Granat zusammengesetzt, wie er auch sonst an vie-
len Stellen des Urals z. B. im Granitplateau von Mursinka u. dgL
mehr angetroffen wird oder stehen gebliebene sogen. „Teufelsmauern"
bildet, wâhrend das durchbrochene, bezw. die Gange umschliessendeT
Gestein rund herum weg erodirt ist.
Die zahlreichen Mineralgruben oder Schurfe gruppiren sich vor-
wiegend um den, dem Orte Miass am nachsten gelegenen, See Ilmén
(Bménskoie Ôzero), namentlich liegen sie an dessen Ostseite in dem
sogenannten Ilméner Wald (Ilnu'nskiï Bor) und lus in die Xàhe des
Sees Argaiâsch, ferner am Ostabhange der Ilinénberge, an den Ufern der
Tscheremschânka und der sich in den See Miâssowo (Miassowo Ôzero) er-
giesscnden Niâschewka, sowie den in dièse mûndenden Bachen. Verein-
IV 17
zelte Gruben trifft man ôstlich der Niâschewka, an der sogen. Kosâia
Gorà (Schrâger Berg), auoh weiter nôrdlich bis zum Dorfe Seliânkina.
am rechten Ufer des Miassflusses, so die von Muschkétow aufge-
schlossene .,neue Korundgrube". Oline verschiedene Gruben mit zu be-
rùcksiebtigen, zahlt Mélnikow deren 88 auf, wàhrend in Wirklicbkeit
auch die Zabi 120 kaum genûgen dûrfte. Die meisten von ilmen wer-
den mit dem Namen des berrscbenden oder wichtigsten Minerais, ver-
bunden mit dem des Entdeckers, miter dessen Leitung der Sebu'rf er-
schlossen vurde, benannt, z. B.: „Barbot de Marny,s Korùndschurf",
„J. J. Redikortzew's (2-ter) Columbitseburf" u. s. w. Manche fùbren
melirere Namen, von denen aber wohl immer nur der eine den Mineral-
grâbern bekannt ist.
Die ersten Mineralfunde in den Ilménbergen wurden bereits im
XVIII Jahrbundert gemacbt. So entdeckte der Kosak Prûtow den
•ersten Topas. Systematisch nach Mineralen zu suehen und sie dureb
Schurfarbeiten zu gewinnen wurde erst in den 20-er Jahren dièses
Jahrhunderts begonnen, als zunâchst der Lùbeeker Hàndler Menge
in disses Gebiet kam und dann von der russiscben Staatsregierung
sogenannte „farbige Partieen" unter der Leitung geeigneter Berginge-
nieure hinausgescbickt wurden 1). Bei sorgfaltigen Schurfungen bat e>
sich bcransgestellt, dass bei den meisten Gângen namentlich deren
Mitte mineralreicb ist, vas vielleieht mit der Fùllung der Gange von
aussen nach innen und unbehinderterer Krystallisation nach der Axe
des Ganges zu zusammenhângt.
Obwohl einzelne Minérale fur bestimmte Gesteine cbarakteristiscb
sind, sind die meisten an eine bestimmte Gesteinart nicht gebunden.
Eine Klassifieation der Minérale nach den sie enthaltemlen Gesteinen
wùrde daher unvermeicllich zu Wiederbolungen fûhren, wesshalb auch
hier die alphabetische Anordnung beibebalten werden môge.
Aesebynit, in einem Gemenge von rotbem oder veissem Ortho-
klas, veissem Albit und scdnvarzem Biotit, mit Zirkon, oft einen Ortho-
klas oder Zirkonkem einschliessend, an der Tscheremschânka, auch
mit Orthit und Monazit; im Ilméner AVald, in den Razderischiirschen
Gruben, in grossen gut ausgebildeten Krystallen, mit ebenso ausgezeich-
neten Krystallen des Monazits. Von hier stammt der grôsste Krystall
her: er ist G cm. lang und befindet sich in der Kotschubéi'schen
Sammlung zu St. Petersburg.
Amphibol: 1) Sogen. Kupfferit; smaragdgrune, chromhaltige
{1,21% Cr203), feinstrahlige Aggregate, angeblich ir Granit (?) ein-
gevachsen. 2) Hornl)lende, grossblatterig, dunkelgrûn, mit tombak-
braunem Biotit und eingewachsenen kleinen lielllu'aunen undurehsieh-
tigen pyramidalen Zirkonkrystallen, an derïscheremsclïcânka.3)Sclnvarze
*) ,,Farbige Partie" (ïzwetnâia Pârtia) nannte man eine unter dem
Befehl eines Bergingenieurs stehende Anzahl von Arbeitern, welche
nach „farbigen Steinen" (Tzwetnyie Kânmi) il. h. werthvollen Mine-
ralen (Beryll, Turmalin, Topas, Zirkon, Korund u. s. w.) zu suehen
hatten.
18 IV
Hornblende mit geflossener Oberflache, vergesellschaftet mit grossen
Orthoklaskrystallen, kornigem Kalk und Apatit — uirweit des Dorfes
Seliànkina. Sonst treten versebiedene Amphibolvarietaten gesteinbil-
dend (im Syenit u. s. w.) oder im Seifengebirge (weisser und grauer
Tremoliti auf.
Apatit, 1) als Spargelstein in grossen bis 8 cm. langen gelben,
an den Kanten abgerundeten Krystallen in Miassit; 2) im kôrnigen
Kalk' mit Ilmenit an den Quellen der Tscheremscbânka und in grossen
Krystallen mit Zirkon am Sawéliew Kliûtscb. Manclimal in solcher
Menge, dass der kôrnige Kalk kaum sichtbar ist; 3) mit Schwarzer
Hornblende und Orthoklas (Syenit) und mit Kalk beim Dorfe Seliân-
kina. Aile ilménischen Apatite enthalten kaum Spuren von Chlor, sind
also fast reine Fluorapatite.
Beryll, weitverbreitet in den Topasgruben am NO-Ufer des Ilmén-
sees, z. B. der Kotschëw'schen, Trubéiew'sclm u. a., im Ganggranit
auf Quarz oder Amazonit, mit Topas, Pbenakit u. s. w.; an den Seen
Jelântschik, Miâssowo, Wscliîwoie, Argazï, Tschôrnoie. Der Beryll ist
hellgelb, grûnlicb, smaragdgrtin (nacb Lissénko am Sec Jelântschik),
blâulich, aucb triïbe, undurelisichtig; manclimal in recht grossen bis
zu 2 kg. schweren Krystallen. Die schônsten, bis ll/a Zoll langen, fan-
den sich in den Lobatschéw'schen Gruben, zwischen den Seen Ilmén
und Argaiâsch.
Cancrinit, von G. Rose nacb dem russiseben Finanzminister Grafen
Cancrin benannt; im Miassit, als Nebengemengtheil, in rosarothen
derben Massen oder kurzstengeligen Aggregaten, welche nach drei,.
einer Zone angebôrenden und unter 120° sich kreuzenden, Ebenen
(Flâcben eines hexagonalen Prismas) spaltbar sind.
Chiolith, grunlich, mit Kryolith und angeblich Fluorit in der
Topasgrube N« 5 (auch „Kryolith-Topas-Grube" genannt) im SW des
Wscliîwoie Sees, im Amazonit fuhrenden Pegmatit. Ich beobachtete
derbe Partieen eines blaulichen, an Fluocerit erinnernden Minerais.
In demselben Schurf, aber nicht unmittelbar mit den Fluoriden verge-
sellschaftet treten auf: Muscovit, Topas, Pbenakit, Ilmenorutil u. a. —
Das als „Cbodne\vit"bezeiclmcte Minerai ist nacb Groth ein Gemenge
von Chiolith und Kryolith.
Columbit, G. Rose's „Mengit" z. Th., Brooke's „Ilmenit*; in
dûnnen sclnvarzen prismatiseben Krystallen, mit Samarskit und griin-
lichgrauem Zirkon (Malakon) in weissem Feldspath oder im Amazonit
oder auf plattig zerkluftetem, stellenweise giùnlich-blaulicbem Quarz.
Sonst von allen verbreiteteren Mineralen der Topasscburfe begleitet.
In der Blum^chen Grube und vielen anderen.
Desmin (?), strahlig, blâulich, mit Pbenakit auf Amazonit in der
Gasberg'schen Phenakitgrube im NO des Wscliîwoie See. Sonst aucb
als „blauer Albit" in der Litteratur aufgefuhrt.
Eliiolith; Hauptbestandtheil des Miassit; graulichweiss, oder rôth-
lichweiss, meist in unregelmassig begrenzten krystallinischen Massen,
selten krvstallisirt, daim aber nur in der Combination 1010 . 0001.
IV 19
G. Rose sali bis zollgrosse Krystalle. Begleiter des Elâoliths sind:
weisser Orthoklas, schwarzer Biotit, blauer Sodalith, rosarother Can-
crinit, brauner oder hellgelber Zirkon, spargelgrûuer Apatit und schwar-
zer metallglânzender Ilmenit, selten brauner Titanit.
Epidot in P. X. Barbôt de Marny's Grube am Tschornoie See
im Syenit, stengelig und auch in Krystallen deren kleinere hellgrim
und durchsichtig sind (Pistacit), mit gelbem Feldspath verwachsen,
nach Menge von Titanit, Magnetit, Apophyllit und Skapolith begleitet.
Die beiden letzteren Minérale sind niclit verbûrgt. Eine andere Angabe
Menge "s ist: in derbem Granat im Gneiss.
Feldspathgruppe: Orthoklas, Bestandtheil des Miassits, Gneiss-
granits, Ganggranits (Pegmatits\ Syenits; in allen Farben von weiss,
grau, gelb, bis roth. Selten in Krystallen: in der K. I). Romanôw-
sky'schen Grube an der Niâschewka, gegenûber Rozkow Kliûtsch,
gelblichgrau in Hornblendegneiss: in Drusenrâumen des Miassit: an
der Ostseite des Ilménsees mit eingewachsenem Samarskit (nach G. Rose
und Sôchting).
Mikroklin, theils als Amazonit, theils fleiscliroth, fast in allen
Gruben des Ilméner Waldes, als Hauptgemengtheil des Gange und
Nester bildenden Schriftgranits. Manchmal in redit grossen schônen
Krystallen von blaugrûner Farbe; derbe. einheitlich krystallinische
Partieen von Amazonit erreichen bis zulTcm. Lange. Albit, an vielen
Stellen, sowohl im Granit als auch im Miassit, meist nur krystalliniscb
(gesteinbildend), selten in kleinen Krystallen: auch in kugeligen und
kammfôrmigen Aggregaten auf Amazonit, z. B. in der PrûtowTschen
Topasgrube am Ostufer des Ilménsees.
Fluorit, violblau, in grùnem Chiolith, in der Topasgrube Ni 5
am Wschïwoie See (nach einer Stufe in der Sammlung des kais. Berg-
institnts zu St. Petersburg). G. Rose, welchem die Menge' sche Zir-
kongrube an der NO-Seite des Ilménsees als Fundort angegeben wurde,
fûgt hinzu: „also im Miascit'1. Mélnikow erganzt dièse Angabe mit
demHinweis auf die Cancrinitgrube, in welcher der Fluorit im Miassit
eingesprengt und auch in Krystallen vorgekommen sein soll.
Glimmergruppe: 1) Biotit, sehr verbreitet im Miassit wie im
Granit. Im ersteren ist nach Strizûw ein Krystalifragment von 62,5 kg.
Gewicht gewonnen Avorden. In der Strizôw'schen Grube saulenfôr-
mige Krystalle. An der Tscheremschanka tombak-braun mit breitsten-
geligem Amphibol. Am Ostufer des Ilménsees, richtiger am Ostrande
îles angrenzenden Sumpfes wurde grossblâtteriger Biotit gewonnen, wo-
bei Blàtter lus zu 50 cm. Lange und 30 cm. Breite geschnitten werden
konnten. In der GoligiizoNv'schen Topasgrube. ostlich vom Ilménsee,
finden sich Biotitrlasern mit halbkugeliger Oberflâche und concentrisch
schaligem Bau: sie sind bei den Mineralgrâbern allgemein unter der
Bezeicbnung „Barbotowy Glaski" („Barbot,s Auglein") bekannt.
2) Mus co vit, ebenfalls weit verbreitet, namentlich im Pegmatit des
Ilméner Waldes und an der Kosâia Gorâ (Schrâger Berg) ostlich von
der Xiâschewka: hier mit Einschlûssen von Granatkrystallen und ro-
20 IV
then Haematitblâttehen; z. Thl. grossblâtterig und wurde in eigens
dafûr angelegten Gruben gewonnen.
Granat, von sehr mannigfaltiger Zusammensetzung, in verschie-
denen Gruben und verschiedenen Gesteinen: in der durch die grosse
Mannigfaltigkeit ihrer Minérale bekannten Blum'schen Grube im
Ilméner Wald fand Th. X. Tscliernyschéw Manganthongranat in
grossen braunen Ikositetraëdern (112) im Topas fûhrenden Ganggranit;
Manganthongranat war itbrigens schon Lissénko im Jahre 1859 in
lebhaft rothen Krystallen (112) aus der „Umgegend von Miass" be-
kannt. Eisenthongranat im .,Weisssteiir auf der Hôhe des Eménberges,
am See Miâssowo mit sclrwarzem ïurmalin und Quarz in Granit und
vielfach in clen Gruben zwischen den Seen Tschôrnoie, Miâssowo und
Jélantschik. Am Tsehôrnoie-See derb mit grûnem Epidot und Skapo-
litb (?).
Graphit: am Ui'er des Sees Jelântsehik in losen abgerollten Stiieken,
„aus dem See ausgeworfen" (!); am linken Ufer der Tseheremsehânka
eingesprengt und in kleinen Nestern in Granit.
Helvin, in Amazonitgranit unweit des Ostufers des Ilménsees in
schaligen, krystallinen, braunrothen, fruher fur Granat gehaltenen
Massen. Spàter ist er auch in Albit eingewachsen angetroffen worden.
Die Angabe Musehkétow's, welcher auf seiner Karte eine „Helvin-
grube am Tschôrnoie-See verzeichnet, durfte auf einem Yerselien be-
ruhen.
llmenit, Menge's „Tantalit"; als Nebengemengtheil des Miassits
allgemein verbreitet, nient nur in Orthoklas, Elâolith und Biotit in
z. Thl wohlausgebildeten Krystallen eingewachsen, sondern auch selbst
Biotitblatter und Apatitkôrner umsehliessend; in grossen abgerundeten
Krystallen im kôrnigen Kalk des Uméngrates, mit honiggelbem Zir-
kpn, Apatit u. s. vv., in Ganggranit, als Begleiter von Topas nieht
hâufig.
K or und scheint vorwiegend auf das Gebiet der Niâsehewka und
ihrer Zuflûsse beschrânkt zu sein, wo er theils in Granit mit Musco-
vit, theils in Gneiss mit Biotit, theils endlich in Syenit mit Hornblende,
stets aber mit gelbem Orthoklas vergesellschaftet vorkommt, Seltener
kommt mit ihm Magnetit vor, nur an einer Stelle wurde Ihnenit und
ebenfalls an einer einzigen Stelle Zirkon und Aeschynit neben ihm
beobachtet. Meist ist der Korund trûbe blau oder grau, sogar braun,
in unvollkommnen bis 3 Zoll langen Krystallen. Er wurde 1832 aus
der Nâhe des Dorfes Seliânkina zu Sehleifereizwecken gewonnen und
in zerstossenem Zustande an Stelle von Smirgel in Zlatoûst (Degen-
fabrik) und Jekaterinburg (Steinsehleiferei) verwerthet. Im Jahre 1877
fand Muschkétow im Thaïe des .Miass — es ist wohl der nordlichste
aller ilménisehen Schurfe — unweit des Dorfes Seliânkina den Korund
in saphirblauen, tafelfôrmigen zu Eisenrosen-âhnlichen Aggregaten
gruppirten Krystallen. Jereméiew bestimmte an ihnen die Gestalten
0001,1120, 2243, 14. U. 28. 3, 22Î1, lOll. An den anderen Fundorten
sind die Krystalle spindelfôrmig oder bauchiff prismatiscb, nur selten
IV 21
durchsichtig und schôn gefârbt, um als Edelstein verschliffen werden
zu kônnen. Im Ilméner Wald ist Korund in einem einzigen, W von
der Kryolithgrube gelegenen Schurf, in grûnlich grauen oder braunen
bis zu 1 Zoll langen Krystallen neben Zirkon angetroffen worden.
Kryolith, mit Chiolitk als Nest im Amazonitgranit in der Topas-
grube Aï 5 im SW des Wschîwoie See.
Magnetit, an verschiedenen Punkten, in Granit, Gneiss, Amphi-
bolgneiss, in Oktaëdern von manehmal ansebnlieber Grosse, z. B. in
der Epidotgrube am Tschôrnoie See, in clen Zirkon- unrt den Korund-
gruben an den Zuflùssen der Niâschewka u. a, 0.
Martit erwâbnt Jereméiew (1888) aus einer der Aeschynitgruben.
Molybdânit, am Iinken Ufer der Tseheremseliânka in Syenit
(rôthlicber Orthoklas, sehwarze Hornblende), in breiten Blâttern, z. Thl.
in Ocker von strohgelber Farbe umgewandelt. Nicht verbùrgt ist ein
zweites Yorkommen im Osten des Ilménsees, 1 Werst vom Wschîwoie
See eiitiernt,
Monazit (und Monazitoïd). Brooke's „Mengit"; an der Tselie-
remseliânka in einem Gemenge liellen Orthoklases und selnvarzen Bio-
tits, mit Magnetit, Ortbit und Pyrochlor; in schônen Krystallen im
Pegmatit des Ilméner Waldes (bélier Ortboklas, Muscovit) mit Zirkon
und gut krystallisirtem Aescbynit; in dem quarzfûhrenden Ganggranit
(rotber Ortboklas, Albit, grauer Quarz, wenig Biotit), der ebenfalls im
Ilméner "Wald gelegenen Topas- und Beryllgruben, namentlicb in der
mineralreicben Blum'schen Grube, mit Samarskit, Columbit, Ilme-
norutil, Granat, Topas, Phenakit u. s. w., in den Lobatschéw'schen
Gruben zwischen den Seen Ilmén und Argaiâsch, mit und in Beryll.
Der Monazit ist rotbbraun, manehmal recbt dunkel, stets in verein-
zelten Krystallen. Die Mineralgrâber nennen seine Krystalle „K16piki",
was „kleine Wanzen" bedeutet. In zersetztem Zustande nimmt der Mo-
nazit eine gelbbraune Farbe an. In der Helvingrube tinden sieb grosse
Krystalle von „Monazitoïd".
Ortbit (Uralorthit) an der Tscberemscliânka, von Zirkon. selten
von Titanit begleitet, in Granitgangen in taf'elfôrmigen Krystallen oder
noeb bauriger in derben, pechschwarzen Massen, welebe von den Mi-
neralgràbern „Tscbewkinit" genannt werden. An der Niâschewka wurde
in Tscbewkin's Anwesenheit eine Masse von (>,-! Kg. Gewicbt ge-
wonnen. Am Uzlcô^v Kliûtscb wurde der erste ilmenisebe Ortbit ge-
funden. Im Ilméner Wald in rotliem Granit mit bellfarbigem Beryll.
Pbenakit auf Amazonit, mit Topas, Biotit, blauem Desmin ("?),
Ilmenorutil u. a. in Granitgangen, fast ausscbliesslicb in den Gruben
des Ilméner Waldes, namentlicb in der Blum'sclien, in der Topasgrube
A« 5 (der Kryolithgrube), in der Gasberg'schen Phenakitgrube, in
der K. D. Romanôwsky'scben Beryllgrube a. d. Niâschewka, wo die
Krystalle grosser als sonst wo waren, in der Strizôw'schen Topas-
grube, in den Lobatscbéw'selien Gruben zwischen den Seen Ilmén und
Argaiâsch u. a. 0. mebr. Der Habitns der Krystalle ist ein stnnipf
rhomboëdrischer, niebt prismatisch, wie bei den Krystallen ans den
22 IV
Smaragdgruben an der Tokowaia, dafûr sind die ilménischen Krystalle
viel kleiner, namentlich winzig, wenn sie zu Krusten zusammengefùgt
einzelne Flaclien der Amazonitkrystalle ùberziehen.
Pyrochlor, in rotbbraunen, vorwiegend das Oktaëder allein zei-
genden Krystallen, înanchmal mit 112 und 113 combinirt; in Granit-
gângen, welche liellen, rôthlichweissen, perlmutterartig glanzenden
Orthoklas, Albit und schwarzen JBiotit fûhren. Fast stetiger Begleiter
ist brauner oder honiggelber Zirkon, manehmal Apatit, Aesehynit,
Magnetit, Hornblende, wo die Gange syenitisch werden. Hauptsàcblieb
am linken Ufer der Tscberemscbânka: nacb Lissé nko auch an den
in die Niâschewka mundenden Bâcben: Uzkow Kliûtseh und Topkâia.
Quarz, als Gemengtbeil der Granitgânge mit Orthoklas und Ama-
zonit zu Schriftgranit verwacbsen. In Krystallen selten. so in den Lo-
batschéw'schen und diesen benachbarten Gruben, zwischen den Seen
Ilmén und Argaiâsch, ferner in der Goligûzow'schen Grube und an-
deren, als Raueliquarz, Morion, mebr oder weniger gefàrbt, manchmal
von betraelitlicber Grosse, bis zn 5 Fuss lang. Ametbyst ist als Ge-
rôlle am Ostufer des Sees Jelântscdiik, unweit der Fundstatte des Gra-
phits angetroffen worden.
Eut il (Ilmenorutil) mit Topas, Pbenakit auf Amazonit in vielen
Gruben des Ilméner Waldes: in der Blum'seben, den Lobatscbéw'-
seben in scboneren Krystallen. Eigentbuinlicli gedrungen pyramidale
sch^varze Krystalle mit balbmetalliscliem Glanze, meist Zwillinge naeb
(101), seltener naeb (301t. Nacb. Jereméiew in diinnen Scbicbten
braunrotb, sogar gelblieb durcbscbeinend. Ausserlialb der Ilméngegend
ist der Ilmenorutil nirgends angetroffen worden. Gewôlmliclier Eutil
ist sehr selten, in dem ilméniseben Grubengebiet scbeint er nur an
einer Stelle bekannt geworden zu sein, in einem Syenitgang unweit
der Trubéiew'schen Grube, mit Hornblende und gelbem Apatit: sonst
ist er in den Goldseifen z. B. beim Dorfe Seliânkina vorhanden; im
Gneiss, in blonden „sagenitisch" sicli durcbkreuzenden Xadeln.
Samarskit, Uranotantal G. Rose's, Yttroilmenit B. Hermann's.
Ton G. Rose nacb dem Stabcbef des Bergingenieureorps Samàrsky-
Bychowetz benannt. In typiscben schwarzen, flaclien rbombiscben
Krystallen, mit ot't concaven Flaclien, vorwiegend in der vielgenann-
ten Blum'seben Grube im Ilméner Wald, in Gesellscbaft namentlich
von Granat und Monazit, im Ganggranit. Als Seltenheit kommt er
auch in anderen Gruben vor, z. B. in dem Redikôrtzew'schen To-
passchurf zwischen den Seen Ilmén und Argaiâsch, in den Aesebinit-
gruben am SO-Ufer des llmén-Sees.
Skapolitb, bereits im Jabre 1826 von Menge in derbem Gra-
nat des Epidotscburfes am Tschôrnoie See angefubrt, ist er zu Anfang
der 80-er Jabre unter den Yorratben des Berginstituts zu St.-Peters-
burg von Mélnikow vorgefanden und von Th. X. Tscbernyscbew
analysirt worden. Der Fundort des Stuckes ist mit Sicherheit niebt zu
ermitteln gewesen, indessen giebt Mélnikow an, dass das Gestein der
Stufe Miassit ist und blauen Sodalitb fiibrt. Ein Stuck derben braun-
IV 23
rothen Granates mit dunkelgrûnen Epidotkrystallen und strahligen
Àggregaten von Skapolith in der Sammlung des Kais. Berginstituts
kônnte ganz wohl dem Epidotschurf am Tscliôrnoie See entstammen.
E. Hofmann erwàhnt den Skapolith von einer Aeschynitgrnbe ôstlich
vom Ilménsee, was indessen spâter von keiner Seite bestati^t wird.
Sodalith, Kàmmerers „Cancrinit", Gmelin's „blauer Elâolith",
wurde in seinem Gemenge mit Cancrinit und Elâolith von Me^ige
und P. N. Barbot de Marny fur Dichroït gehalten. Wesentlicher
Gemengtheil des Miassit, meist in schôn saphirblauen krystallinischen
Massen; als Seltenheit kommen aueh Krystalle vor. So besitzt die
Sammlung des Kais. Berginstituts zu St.-Petersburg einen smalteblauen
Dodekaëderkrystall von 2 cm. Grosse. Die am Nordrande des Ilmën-
sees an der Strasse von Miass nach den Seen Miassowo und Kisia-
gâtsch liegende Sodalithgrube ist reeht gut aufgeschlossen
Titanit, im Miassit nicht hâufig als Nebengemengtheil, in brau-
nen Krystallen, z. I>. in der Canerinitgrube; in Granitgangen an der
Tseheremschânka mit Pyrochlor, Zirkon und Apatit, gelbliehbraun
oder ausgesproehen braun; manchmal im Syenit derselben Gegend und
dessen breitstengeliger Hornblende; in einer besonderen Grube nalie
der des Molybdànits aufgeschlossen, ebenfalls braun in grossen unvoll-
kommenen Krystallen, z. Thl. in derben schaligen Massen; beim Dorië
Turgoiâk nôrdlich von Miass, im Syenit, nach G. Rose; in der Nàhe
des Dorfes Seliânkina im Uralitsyenit Jereméiew's. Xoch nôrdlicher,
am See Ischkul, nach Lissénko, unmittelbar unter der Dammerde
in zerstortem Feldspath. Selten ist Titanit im Ilméner Wald, so in
einer „Titanit"-Grube, hart am Ostrande des den Ilménsee umgeben-
den Sumpfes, anscheinend in einem Syenitaustritt, in gclbbraunen
Krystallen. Der Fundort ist ùbrigens nicht vereinzelt,
Topas, sehr verbreitet in vielen Gruben des Ilméner "W aides. Die
Krystalle sind meist farblos, seltener schmutzig gelblich; in der Grosse
sehr weehselnd, etvva zvdsehen 1 und 27? cm. im Durchschnitt, viel-
fach erheblich grôsser: in einer der Lobatschéw'schen Gruben,
welche die schônsten, klarsten ilménischen Topase geliefert haben,
wurde ein Krystall im Gewichte von 400 g. gewonnen. Xach Lissénko
wurden in den alten Gruben sogar Krystalle bis zu 4 kg. angetroffen;
in der Blum'schen Grube ebenfalls bis zu 400 g. sclnvere Topas-
krystalle gesammelt. Angeblich sollen einige Krystalle zu 1000 — 3000
Rubel geschatzt worden sein. Xeben tlachenreichen Krystallen finden
sich auch Stiicke ohne regelmâssige aussere Flàchenbegrenzung. Ein-
schlûsse nadelfôrmiger schwarzer Turmalinkrystalle in Topaskrystallen
gebôren nicht zu den Seltenheiten, obwohl der Turmalin selbst in den
ilménischen Gruben wenig verbreitet ist. Die ersten Topase wurden
im XVHI Jahrhundert durch den Kosaken Prûtow gefunden und erst
viel spiiter folgten weitere Funde, nachdem Anton Kotschëw im
Jahre 1824 an der Stelle zu sehurfen begann, wo jetzt die nach ihm
benannte Grube liegt. Durchweg ist das Muttergestein Pegmatit, haupt-
sachlich Amazonitpegmatit.
24 IV
Tscliewkinit. Dièses die Metalle der Cer-Gruppe enthaltende
Eisenoxydulsilicat, welches G. Rose riacli dem Direetor des Bergcorps
(jetzt Berginstitut) in St. Petersburg, General Tschewkîn benannte,
kommt anscheinend nur in „sammetsck\varzen" derben Massen vor,
mit Orthoklas verwachsen. Strizôw's Angaben iiber die Fundstâtten
des Tschewkinits stimmen ziemlieh gut mit denen des Orthits uberein,
welcher ja aucb derb angetroffen wird und in diesem Zustande von
den Mineralgrâbern als „Tsehe\vkinit" bezeiehnet wird. Vielleicht sind
beide identiseh? Das grosse Stuck der Kais. Berginstituts-Sammlung
zu St. Petersburg liât sich nacb Nikolâiew als Magnetit herausgestellt.
Turmalin, nur schwarz, im Ganzen wenig verbreitet, namentlich
nicht in gut ausgebildeten Krystallen, dagegen wohl in nadelfôrmigen,
als Einscbluss in Topas. Ausgebildete Krystalle sind bekannt auf Ama-
zonit fûhrendem Ganggranit, so in der Goligûzow'schen Grube mit
Topas und Granat in der Totschïlnaia mit gelblichem und blâulichem
Beryll, in den zwischen den Seen Ilmén und Argaiasch gelegenen Lo-
batschéw'sclien und den benachbarten, mit Topas, Beryll, Phenakit
u. s. w.
Uraïit tritt eigentlich nur als Gesteingemengtlieil in den Uralit-
syeniten der Gegend des Dorfes Seliânkina auf. In der Sammlung des
Kais. Berginstituts befindet sich ein sçhôner grosser Krystall mit stark
ausgebildeten 110 und 100 und zurùcktretendem 010, mit kleinen Xir-
konkrystallen auf liellrosarotbem Orthoklas (Die Etiquette trâgt die
Aufschrift Coll. Menschînin % 18211 56).
Zirkon, sehr verbreitetes Minerai; wurde von Menge 1826 ge-
funden: kommt sowohl im Miassit, als auch in Syenit und Granit vor.
Seltener und vorwiegend im Ganggranit auftretend ist die, unberech-
tigter Weise mit dem besonderen Xamen „Malakon" belegte, trûbe
Yarietat. Der Zirkon des Miassit in Krystallen von manchmal ansehn-
lieher Grosse und bis 400 g. schwer ist graugelb, hellgelb undurchsieh-
tig oder honiggelb und vollkommen durchsichtig. Letzterer bildet klei-
nere Krystalle -und ist fast immer mit Biotit vergesellsehaftet, wah-
rend die grosseren in Orthoklas und Elaolith eingewachsen sind. Unter
den krystallisirten Begleitern des Pyrochlors in den Syenitgângen an
der Tscheremsehânka ist der Zirkon der niemals fehlende. Er ist gelb-
braun, undurehsichtig und sein Habitus durch 100, 111 bedingt. In der
ebenfalls an der Tseheremschûiika trelegenen Grube der breitstengeli-
gen Hornblende in kleinen opaken hellgraubraunen pyramidalen Kry-
stallen (an» den sogen. Auerbaehit erinnernd). In einer anderen im
Granit gelegenen „Zirkon"-Grube derselben Gegend wurde der grôsste
Ilménische Zirkonkrystall gefunden. Obwohl ein Fragment, ist er iiber
■8 Zoll lang und 4 Zoll dick, wiegt 3,5 kg. und ist trotz der ihn ver-
unzierenden Parallelhaufung mehrerer Individuen und Biotiteinscliltisse
zu 1000 Rubel p;eschatzt Avorden. In den Gruben an der Xiâschewka
sind Zirkonkrystalle allenthalben vorhanden, ara Sawéliew Kliûtsch in
so sehr tadellosen dunkel honiggelben durcbsiehtigen Exemplaren, dass
sie zu Ring- und sonstisen Sehmueksteinen verschliffen werden; ara
IV 25
Uzkôw Kliûtsch wurde neben Zirkon der erste ilmenîsche Orthit ge-
t'unden: hier trifft nian neben dem gewob.nlicb.en Zirkon auch weissen
in kleinen Krystallen. An der Ostseite des Ilméusees ist der Zirkon
ein Minerai der, dureb rotben Ortboklas cbarakterisirten, Granitgànge,
theils als typiscber Be<ileiter des Aeschynits, aber auch von Monazit
und Magnetit begleitet (Razderischii^s Gruben). In den eigentlichen
dureb Amazonit gekennzeiclmeten Topasgiingen tritt der zersetzte,
wasserbaltige graubraune oder nelkenbraune undurchsichtige sogen.
Malakon auf, meist nicht in einbeitlicben Krystallen, sondern in Aggre-
gaten, so in der Columbitgrube fast genau in der Mitte des Ostut'ers
des Ilménsees und dicht ani Rande des Sumpfes.
V
VERSANT ORIENTAL DE L'OURAL
D'Ourjom à Ekathérinebourg.
PAR
A. KARPINSKY.
Avant de nous engager sur le versant oriental de l'Oural et avant
de passer à la description de notre itinéraire, nous donnerons quel-
ques notions générales sur l'orographie et la structure géologique du
versant est de la chaîne.
Bibliographie principale concernant les vastes régions du
versant oriental de l'Oural.
P a 11 as. Reise durch verschied. Provinz. d. Russ. Reichs, 1773, IL
G. Rose. Reise nach dem Uural etc. I, 1837; II, 1842.
M. Karpinsky. Sur les sables aurifères (russe). 1840.
Stcliourowski. La chaîne de l'Oural. 1841 (russe).
Mourchison, de Verneuil, count Keyserling. Geology of Rus-
sia I, IL
Hofmann. Der Nôrdliche LTral 1853 — 5(3.
Meglitzky et Antipow. Description géologique de la partie méri-
dionale de l'Oural. 1854 — 1855 (russe).
Antipow. Sur les gîtes de minerais dans l'Oural, Journ. des mines
(russe). 1860.
A. Karpinsky. Geolog. Karte d. Ostabhangs d. Ural. 1884. Journ d.
mines 1880 I. Sédiments tertiaires du Versant Oriental de
l'Oural. Bull, de la Soc. Ouralienne d'amat. d'hist. nat.
1883, VII, livr. 3.
— Aperçu des richesses minérales de la Russie d'Europe. Paris 1878.
Edition russe 1881.
1
Ho f man il. Materialen zur Anfert. d. geol. Karte d. K. Bergwerk-
district. d. Ural-Gebirge. St. Petersburg. 1870:
Tschernyschew. Die Fauna d. Unteren Devon am Ostabhang d.
Ural. Mémoires du Corn. Géol., IV, fê 3, 1893.
Fedorow. Recherches géologiques dans la partie septentrionale de
l'Oural en 1884—1886. Journ. d. mines (russe) II; 1884, 1890,
I et IL Ici. en 1887—1889. Journ. des mines 1896, II, IV.
Les nombreux embranchements plus ou moins parallèles du ver-
sant ouest de l'Oural forment d'une manière relativement peu sensible
le passage de la partie centrale de la chaîne à une région faiblement
ondulée de la partie cis-ouralienne de la Russie d'Europe. Au con-
traire, au versant est de la chaîne et à une faible distance de son
axe, la région perd presque tout à coup son caractère montagneux, en
sorte que la majeure partie de ce versant, bien que sa structure géo-
logique réponde à une région montagneuse très complexe, présente,
sous le rapport orographique, une région si plate que le relief en est
plus uniforme que celui de la plupart des plaines de la Russie euro-
péenne.
Cette région de plaine s'abaisse peu à peu vers l'est; la pente ce-
pendant n'en est pas forte. Ainsi Ekathérinebourg se trouve à une
hauteur qui ne dépasse pas 180 m. au-dessus de Tioumen, et la station
Mias à 111,3 m. au-dessus de Tchéliabinsk.
Presque partout cependant la région plane ne confine pas immé-
diatement à la chaîne principale de l'Oural, mais à ses embranche-
ments. Ceux-ci occupent ordinairement une bande de terrain relative-
ment étroite, s'étendant le long de l'arête régulière assez haute, pour
aller se confondre presque aussitôt avec la plaine.
Tels sont, entre autres, les monts Ilmen. Du pied oriental de ces
montagnes s'étend une région presque entièrement plate, alors que
l'espace qui les sépare de la chaîne centrale de l'Oural est très rami-
fié et parsemé d'élévations relativement peu hautes et peu régulières.
La différence orographique entre les deux versants de l'Oural est
tellement due à la diversité de leur structure qu'il suffit, pour la re-
connaître, de jeter un seul coup d'œil sur la carte géologique. Cepen-
dant, au versant est, l'influence de cette structure sur la configura-
tion de la contrée se fait en général peu sentir; il s'y rencontre même
souvent des espaces considérables où elle ne se remarque point.
La raison principale de cet état de choses doit être avant tout
cherchée dans l'abrasion produite par la transgression de la mer ter-
tiaire qui a laissé ici des dépôts dont les restes s'observent encore
sur une distance de 35 klm. de l'arête principale de l'Oural.
Un des principaux éléments orographiques du versant est de l'Ou-
ral, dans la contrée qui sera traversée dans notre excursion, sont les
monts Ilmen, connus par leur richesse minérale.
Depuis le voyage de Humboldt, l'opinion s'est formée qu'au grand
nœud de montagnes, ayant le Yourma pour centre, la chaîne de l'Ou-
rai se divisait eu trois branches, dont l'occidentale serait l'Ourenga,
celle du milieu l'arête principale de l'Oural, et l'orientale les monts
Ilmen. En réalité cependant les monts Ilmen ne sont pas étroitement
liés au Yourma et les hauteurs reconnues comme extrémité nord de
ces montagnes sont éloignées du Yourma de plus de 20 kilomètres,
séparées qu'elles en sont par des chaînes intermédiaires.
A leur extrémité nord, c'est-à-dire au point traversé par la Miass,
les monts Ilmen perdent leur nom, mais continuent de Fautre côté de
la rivière et s'étendent sous le nom de montagnes Tehébouiïnsky et
Baïksky en bandes parallèles vers les montagnes Agardiach (au bord
est du lac Maly-Agardiach) et plus loin, vers les montagnes Sobatchia.
Les petites arêtes qui sont le prolongement septentrional des monta-
gnes Sobatchia, s'abaissent fortement par endroits et disparaissent
presque totalement, comme par exemple sur la parallèle de l'usine
Kichtym où elles semblent particulièrement basses en comparaison des
montagnes voisines Sougoumak; ensuite elles s'élèvent de nouveau pour
former les monts Borzovsky et atteindre une altitude considérable dans
les monts Potanina j-et Wichniowy dont la hauteur dépasse celle de
l'Oural de partage, peu éloigné de là.
Par endroits, la chaîne en question présente une arête se distin-
guant des autres d'une manière très tranchée; parfois elle se divise en
deux branches parallèles; ailleurs elle prend le caractère d'un plateau
hérissé de montagnes isolées, comme cela se rencontre assez souvent
dans les monts Ilmen et en général dans les hauteurs formées d'alter-
nances de granité et de gneiss.
De cette manière les monts Ilmen proprement dits et les hauteurs
ci-mentionnées ne forment en réalité qu'une seule arête. Quoique cette
arête soit interrompue par des rivières et qu'elle s'abaisse fortement
çà et là, elle a partout une seule et même direction générale et sous
le rapport géologique, comme nous le verrons plus tard, elle est bien
plus uniforme que l'arête principale de l'Oural.
La carte ci-jointe (p. 4) indique le rapport mutuel des trois
branches susdites de l'Oural.
La répartition des eaux est soumise à la différence des versants
ouest et est de l'Oural. La plupart des rivières du flanc occidental
traversent, dans leur cours supérieur, des vallées longitudinales, approxi-
mativement parallèles à l'axe de la chaîne. Au versant est, au con-
traire, toutes les rivières, à l'exception de quelques-unes, par exemple
la Miass, se dirigent à partir de leurs sources dans le sens de la pa-
rallèle; certaines d'entre elles ne s'écartent de cette ligne qu'à une
distance assez considérable de l'arête. Une différence plus grande en-
core se fait remarquer dans les eaux non courantes. Les lacs, si peu
nombreux sur le versant européen de l'Oural, se rencontrent par mil-
liers sur le versant oriental, et en si grande quantité qu'il est rare de
rencontrer autant sur pareil espace. Les lacs, il va sans dire, sont
inégalement disséminés et la région qu'ils occupent, s'étendant au loin,
à l'est, dans la direction de l'Asie, s'approche presque, par endroits
(arrondissement de Kichtym), de la ligne même du partage des eaux.
L'uniformité relative du relief du versant oriental est quelque-
fois rompue par les vallées des cours d'eau. Malgré certaines différen-
ces particulières, on peut cependant remarquer des traits communs
dans le caractère de ces vallées.
Dans leur cours supérieur, ces rivières, tant dans les avant-
monts de l'Oural que dans la région plane, passent par des terrains
bas, souvent marécageux, et leurs rives ne montrent guère d'affleu-
rements.
-3:2
Coupe transversale au cours supérieur des rivières du versant oriental
de l'Oural. Vallées marécageuses. Les roches affleurent principalement
au sommet des élévations entre les rivières.
En revanche, dans leur cours moyen, renfermé dans la région
plane, les roches originaires apparaissent souvent. D'abord elles ne se
montrent, dans les rives, qu'en certains points isolés, deviennent en-
suite plus fréquentes et vont enfin se confondre en un affleurement
continu. Le lit de telle rivière s'encaisse ici dans une étroite vallée
aux berges rocheuses qui prend souvent l'aspect d'une véritable gorge,
profonde de 40 m. et même davantage. Cette partie du cours, mon-
trant à l'évidence la structure géologique compliquée de la contrée,
si peu conforme à son relief, présente un grand contraste avec les
espaces qui séparent les rivières. La contrée qui paraît ordinairement
plate, ne s'incline qu'à proximité des rivières où elle s'abaisse brus-
quement par des escarpements rocheux.
Coupe au cours moyen. Vallées étroites avec affleurements rocheux.
Ainsi donc, l'étroite bande longeant les cours d'eau y présente un
paysage essentiellement différent de la contrée environnante.
Dans le cours inférieur, la partie plate de la vallée maréca-
geuse, d'une largeur plus ou moins considérable, se termine par des
terrasses aux contours ordinairement arrondis, coupées parfois par des
6 V
ravins. La rivière, serpentant dans la vallée et Rapprochant tantôt de
la terrasse droite, tantôt de la gauche, y creuse des escarpements plus
ou moins élevés, souvent verticaux, qui laissent voir les couches hori-
zontales des roches tertiaires et des alluvions. Çà et là on aperçoit
dans la vallée les restes d'anciens lits, dits ..staritsa".
c3
33
^
Coupes au cours inférieur. Vallées larges. Terrasses formées de couches
horizontales de dépôts tertiaires et quaternaires.
Dans les rivières plus importantes du versant est de l'Oural — la
Toura, la Taguil, la Xitza, l'Irbit, la Pyehma, lTsset, la Sinara, la Tetch,
la Miass, l'Ouwelka, l'Oui, la Togouzak — c'est le cours inférieur qui a
le plus d'étendue. Sa limite occidentale coïncide presque avec la limite
occidentale de la contrée occupée par les dépôts tertiaires (voir la
carte géologique du versant oriental de l'Oural). Le cours moyen de
ces rivières est ordinairement le moins long.
Les vallées des affluents ressemblent, comme on peut s'y attendre,
à celles des parties des rivières situées en amont du point où elles
confluent.
A tout ce que nous avons dit, on peut encore ajouter que les ri-
vières du versant est de l'Oural sont beaucoup moints abondantes en
eau que celles de la pente occidentale. Ce phénomène s'explique tout
naturellement par les conditions climatériques (météorologiques) des
ileux versants. Il suffit de jeter un regard sur la carte (pi. A du
guide III) pour s'apercevoir de la pauvreté du réseau fluvial de la
pente orientale 1).
r) Un intérêt particulier s'offre dans la Kiolim, affluent de la
INIiass, l'une des rivières peu nombreuses qui coupent la chaîne centrale
de l'Oural. Sur plus de la moitié de son cours, c'est-à-dire sur 20 kilom.
environ, la Kiolim se trouve au versant occidental de l'Oural, coulant,
comme la plupart des rivières de cette pente, parallèlement à l'axe de
la chaîne.
Une des particularités orographiqués les plus frappentes du ver-
sant est de l'Oural, se sont les lacs 1).
La vaste région des lacs de l'Asie occidentale pénètre (dans la
partie nord du gouvernement d'Orenbourg et la partie sud du gouv.
de Perm) dans la partie montagneuse de l'Oural, s'étendant par en-
droits jusqu'aux pied des hauteurs du partage des eaux de l'Europe
et de l'Asie (lac Itkoul etc.).
Au fur et à mesure que l'on s'éloigne des ramifications de l'Ou-
ral, le caractère des lacs change de plus en plus, ce qui permet de
distinguer plusieurs types de lacs, liés d'ailleurs entre eux par des for-
mes intermédiaires
Entre les ramifications de l'Oural et tout près de la limite des par-
ties montagneuses et planes du versant oriental de l'arête, sont dissé-
minés des lacs qui se distinguent par les caractères suivants:
Ces lacs se trouvent épars dans une région constituée essentielle-
ment par des roches cristallines formant sur les bords des îles et des
saillies rocheuses en plus ou moins grand nombre. Leur contour, leur
direction prédominante, leur disposition, dépendent habituellement de
a) On pourra trouver les principales données sur les lacs du ver-
sant est de l'Oural dans les ouvrages suivants:
Rvtchkow. Topographie d'Orenbourg. St. Pétersb. 1762; 2-meédit.
Orenbôurg. 1880.
Lépékhin. Journal de voyage h travers différentes provinces de
de l'Empire Russe. 1872.
Rvtchkow. Journal de voyage dans la steppe Kirgiz-Kaïzak. St.
Pétersb. 1772.
Pallas. Reise durch verschiedene Provinzen Russlamls. 1783.
Falck. Beitrâge zur topographischen Kenntniss des Russischen
Reichs. St. Pétersb. 1875.
Hermann. Yersuch einer minerai. Beschreib.d.UralischenGeb. 1789.
Popow. Description foncière du gouvernement de Perm. Perm. 1804.
Debou. Descrip. orogr. et stat. du gouv. d'Orenbourg. Moscou. 1837.
J. Kom... Les lacs saumâtres de Tchéliabinsk. Journ. d. mines. 1859.
III, 446.
Mo sel. Matériaux pour la géographie et la statistique du gouv.
de Perm. St. Ptb. 1864.
Buch. Description des lacs salés, situés au-delà de la ligne des
douanes de l'arrondissement d'Orenbourg. Nouv. du gouv. d'Oufâ. 1866.
ALA-- 22 et 23.
Séménow. Dictionnaire géoimipho-statistique de l'Empire deRussie.
Tchéremchansky. Notices sur les lacs salés du district de Tché-
liabinsk. Nouv. du gouv. d'Oufa. 1866, Ai' 42.
Alenitsyn. Esquisse des lacs de Troïtsko-Tchéliabinsk. St. Pé-
tersb. 1873.
Sabanéew. Les lacs transouraliens. Nature. 1873. T. IL 220, 1874.
T. I. 22.
Tchoupin. Dictionnaire çéoçraphique et statistique du gouv. de
Perm. 1873—1880.
Dresdow. Notices sur les eaux minérales de l'Oural. Mém. d. la
Soc. Ouralienne des amat. naturalistes. 1881, VII, livr. 1, p. 1.
Mentionnons encore l'excellent matériel cartographique concernant
les lacs transouraliens — la carte manuscrite du territoire d'Orenbourg,
à l'échelle de 1/42ooo.
la direction des roches cristallines schisteuses qui constituent la con-
trée. Sur cette même direction aussi se trouvent des enfilades de lacs,
ordinairement renfermés dans une bande, formée par les mêmes roches
(voir sur la carte p. 4 les lacs: Silatch, Soungoul, Kéréty, Kasli, Ir-
tiach et Bolehaïa-Xanoga, Miassowo, Terenkoul, Petit- et Grand-Kis-
siagath, Yélowoïé, Tchébarkoul).
Tous ces lacs atteignent souvent une profondeur considérable, même
quelquefois à proximité de leurs bords. La plupart (presque tous) ont un
écoulement. L'eau en est toujours douce.
Un tout autre caractère ont les lacs de steppe qui sont plus éloignés
de la partie centrale de l'Oural; ils offrent un type contrastant com-
plètement avec celui des lacs des montagnes. Le nombre en est très
grand et l'espace sur lequel ils sont dispersés est très considérable et
s'étend au loin à l'est.
Ces lacs-ci se trouvent dans une région occupée par les dépôts
tertiaires stratifés horizontalement. Les contours en sont simples et
leur profondeur, malgré leurs dimensions considérables, est ordinaire-
ment très petite. Près des bords on remarque parfois des terrasses aux
contours amollis, témoignage que les lacs occupaient autrefois une éten-
due beaucoup plus grande. Ni dans la direction de leur plus grande
étendue, ni dans leur groupement on n'observe aucune régularité.
Presque tous les lacs de steppe sont sans écoulement. Beaucoup
d'entre eux sont à eau douce; dans d'autres l'eau est saumâtre ou sa-
lée; il y en a même où le sel se dépose. Dans quelques-uns des lacs
c'est NaCl qui domine, dans d'autres il est associé à des quantités plus
ou moins fortes de sel de Glauber et de sels magnésiaux 1).
Presque tous ces lacs portent des traces évidentes d'une diminution
ou d'un dessèchement qui se sont produits peu à peu.
La limite orientale du terrain cristallin occupée par ces lacs du
type I est séparée de la limite occidentale de la région des dépôts ter-
tiaires avec ces lacs de steppe, par une bande de terrain composée de
:) Comme exemple de lacs de grande salure on peut citer les lacs
Sorotchié (Tcherdakly) et Bézimiannoïé, qui ne sont éloignés l'un de
l'autre que de 16 mètres; tous deux se trouvent dans le district de Tché-
liabinsk, à une distance d'environ 150 verstes (vers l'ESE) de la ville
du même nom. Ils ont déjà été décrits par Pallas (Beise, I. 1, 359).
D'après l'analyse de A. Dresdov\' (Bull, de la Soc. Oural, des ama-
teurs naturalistes. VII, 1, 5), le premier de ces lacs contient dans 1 litre
d'eau 125,271 gr. de NâCl, 34,294 gr. de MgSO- et .6,386 gr. de MgCÏ2
(Totalité des sels = 167,397 ut.). L'eau du lac Bézimiannoïé contient
79,976 gr. de NaCl, 24,136 gr. de MgSO, et 9,976 gr. de Mr/C12 (to-
talité des sels = 114,S76 gr.). La différence dans la nature de l'eau de
ces deux lacs presque contigus est, on le voit, considérable.
Parmi les autres lacs de Tchéliabinsk l'Ouskowo (à 2() verstes
vers le S"W du village Kourtamych) mérite surtout l'attention. L'eau de
ce lac contient par litre, avec une totalité de sels de 4,743 gr., 4,1069 gr.
de A«._,G'03 et seulement 0,3073 gr. de NaCl. Les paysans de l'endroit
se servent de cette eau pour le blanchissage du linge sans savon.
Il est cependant à remarquer que la salure de Feau des lacs trans-
ouraliens est soumise à des variations dépendant du temps et des saisons.
V
î.)
roches tant sédimentaires que massives et élastiques (tufs). Les lacs
dissémines sur cette bande se distinguent par certains caractères de
ceux des régions cristalline et tertiaire, formant ainsi un type inter-
médiaire. Comme les lacs de steppe, ils ont des contours relativement
simples, des bords peu sinueux et plats. Les rochers isolés qui s'y élè-
vent çà et là, rappellent les lacs de la partie centrale de l'Oural. Comme
dans ces derniers, la direction longitudinale des lacs de la bande inter-
médiaire coïncide avec celle des roches (Chablich, Kroutogouz etc.)
conditionnant, ici aussi, les files de lacs que l'on y observe parfois (Soun-
goul, Tcherwianoïé, Chablich, Grand et Petit Kouyach1. L*eau y est douce
et, très rarement, faiblement saumâtre. Quelques-uns de ces lacs ont un
écoulement, les autres n'en ont pas.
En parlant de l'hydrographie du versant oriental du l'Oural, il est
impossible de passer sous silence les marais.
Les marais, nous l'avons dit plus haut, sont surtout développés
dans les vallées, aux cours supérieur et inférieur des rivières et près
des bords des lacs. Il y en a qui sont d'anciens lacs, couverts aujourd'hui
d'herbage. Parfois les petits lacs se couvrent comme d'un manteau
formé de plantes marécageuses entrelacées, sous lequel ils continuent
leur existence; cela se présente surtout sur les bords; des parties s'en
détachent et sont emportées par le vent sous forme d'îles flottantes.
Indépendamment des marais qui sont en liaison évidente avec des
lacs, de grands espaces marécageux se trouvent sur les bandes situées
entre les rivières. Assez souvent les marais sont disposés sur le versant
d'arêtes, quelquefois assez raides.
Exemple d'un espace marécageux entre les rivières (non loin des
sources de la Petite-Reft).
10 V
Pour compléter la caractéristique du versant asiatique de l'Oural,
il est encore nécessaire d'en mentionner les terrains salins. Les min-
ces couches et enduits de sel qui se forment par un temps sec à la
surface du sol, et qui revêtent parfois même les plantes caractéristi-
ques des terres salines d'une frange de sel, ont leur plus grand déve-
loppement dans la région des lacs salins; mais des enduits peu impor-
tants se rencontrent aussi à l'ouest et même à une hauteur assez con-
sidérable.
Les variations dans la répartition et le nombre des lacs salins ne
dépendent pas seulement de l'eau s'infiltrant dans le sol, mais aussi du
vent qui répand le pulvérin salé. Les particules de sel emportées par
le vent dans les lacs, s'y agglomèrent pour ainsi dire en un seul point
et par un temps plus ou moins long. C'est la seule partie de sel (arri-
vant dans les rivières par une de ces voies) qui est emportée définiti-
vement au-delà des limites du territoire salin.
Il a été dit plus haut qu'en jetant un regard sur la carte géolo-
gique on peut se rendre compte aussitôt de la différence de la consti-
tution des versants occidental et oriental de l'Oural Entre les dépôts
sédimentaires du versant ouest les roches massives occupent des espa-
ces relativement limités, affleurant surtout à une faible distance de
Taxe de l'arête. Au versant oriental, au contraire, se développent prin-
cipalement diverses variétés de roches cristallines massives ou schisteu-
ses, entre lesquelles les roches sédimentaires normales ne paraissent
que sur des espaces isolés de petite étendue. Et encore les roches
massives y sont-elles souvent accompagnées de tufs, presque entière-
ment inconnus sur le flanc ouest de l'Oural. Les lambeaux des dépôts
normaux n'apparaissent ordinairement qu'en bandes ayant presque la
direction du méridien et qui, tout en n'ayant qu'une largeur fort pe-
tite, s'étendent sur des dizaines de kilomètres; telle est par exemple
la bande des dépôts carbonifères qui passe près de l'usine Kamen-
sky et court loin vers le nord.
Parmi les formations sédimentaires normales du versant asiatique
de l'Oural, celles que l'on y rencontre le plus fréquemment sont, en
commençant par les plus anciennes:
Dépôts du dévonien inférieur (hercynien), représentés surtout par
des calcaires et contenant une faune dont M. Tschernyschew a
donné la description détaillée dans une monographie spéciale (Travaux
du Com. Géol. III, Aî'3.,1887). Nous ne citerons que les fossiles suivants:
Eutomis pelagica Barr., Aristozoe lierzinica Barr., Spirifer indife-
rens Barr., Atrypa rcticularis L., A. granulifera Barr., Rhyncho-
nella princeps Barr., lîh. nympha Barr., Pentamerus galeatus Daim.,
P. procerulus rat: gradualis Barr., P. striatus Eichw.., P. voguïi-
ctts Vern., P. pseudohnighti Tschern., Strophomena Stephani
Barr. etc.
Les dépôts hercyniens ont leur plus grand développement dans
l'Oural moyen et septentrional (villages Barabanowa etc. au sud de
l'usine Kamensky, Trifonowa sur la Bobrovka, affluent de l'Irbit: ri-
V 11
vière Siniatchikha dans l'arrondissement dAiapaïew; Nijny-Taguil;
arrond. de Kouclrwa, par ex. sur la rivière Izwestka; usines Bogoslov-
sky et Pétropavlovsky etc.).
Les tufs accompagnant les porphyrites contiennent aussi des res-
tes organiques (Pcntamerus sp., crinoides etc.).
Les tufs sont très développés dans l'Oural du sud, où ils 9ont sou-
vent interstratifiés de couches de jaspe contenant des radiolaires en
telle abondance que le jaspe peut être considéré comme vase à radio-
laires transformée.
Les radiolaires du jaspe ouralien ont été d'abord découverts par
Th. Tschernyschew, et la description en a été faite par Riist dans
son ouvrage „Beitr. z. Kenntn. d. foss. Rodiolarien" (Palaeontographica,
XXXVIII, 1892, p. 107). Un fait digne de remarque c'est la présence
clans les jaspes de minerai de manganèse. La suite des tufs et jaspes
offre donc à peu près la même composition que les sédiments pélagi-
ques et terrigènes de la mer profonde.
Malheureusement il est encore difficile de déterminer à quelle'sub-
division du système dévonien appartiennent les sédiments à radio-
laires.
Jaspe rouge. D'après Tschernyschew.
Au dévonien moyen du versant est de l'Oural semblent se rappor-
ter les calcaires à coraux et stromatopores (domaines Kamensky, Ir-
bitsky) peut-être aussi le calcaire du village Kadinskaïa sur l'Isset
(Gruenicaldtia latilinguis Schnur., Wiynchonélla procuboîdes Kays.,
Orthis striatula Schloth., Fentamerus galeatus Daim, etc.), et les
dépôts h trilobites près du village Pokrovskoïé clans le district d'Irbit
(Phacops fecundus Barr., Anarcestes lateseplatus Beyr., Pleuro-
tomaria subcarinata A. Boem., Tentaculitcs acuarius Richt. etc.)
Parmi les dépôts qui sont à classer clans le dévonien supérieur, se
font surtout remarquer les calcaires du lac Koltouban (Monticoceras
12 V
intumescens Beyr., Spirifer disjunctus Sow., Sp. Archiaci Mure h.,
Bhmchonélla coboides Sow. etc.), de Werkhnéouralsk {Pkacops cf.
Schlotheirni Bronn., Goniatites (Prolobites) cf. ddpliinus Sandb.,
Chjmenia n. sp., Cl. striata Munst. etc. a), du village Sosnovka sur
la Bobrovka (district d'irbit), ainsi que les grès et les sebistes argileux
à Eutomis serratostriata Sandb. Gardiola retrostriata Bu eh., etc.
Le système carbonifère du versant est de l'Oural se compose des
dépôts suivants, en commençant par ordre d'ancienneté:
1) Argiles schisteuses, schistes argileux, grès et conglomérats
avec intercalations de houille et concrétions de sphéro-
sidérite. Les restes organiques sont presque exclusivement
des plantes: Lepidodendron Glincanum Eichw., Stigma-
ria ficoides Brgn., etc. 2). Parfois les roches sont fortement
métamorphosées et les schistes carbonifères sont transfor-
més en graphiteux avec vestiges de plantes (Stigmaria
ficoides Brgnt etc.)
2) Calcaire à Produetus giganteus Xart., Pr. striatus Fi se h.,
coraux etc.).
3) Calcaire des horizons supérieurs, se rencontre rarement et
sans liaison visible avec le calcaire à Produetus giganteus.
Dans cet horizon peuvent être classés les calcaires de Char-
tymka, à faune décrite en partie par Verne uil: Gastrio-
ceras Marictnum M. Y. K., Pronorites cyelolobus Phill.,
v. uredensis etc. On a trouvé plus de 100 espèces de fos-
siles dont beaucoup ne sont pas encore décrites.
4) Ordinairement les calcaires à Produetus giganteus sont rem-
places vers le haut par un calcaire schisteux ou par un
conglomérat grossier dans lequel les fragments de calcaire
de différente grandeur (souvent à Produetus giganteus)
sont liés par un ciment également calcaire. Les conglomé-
rats se remplacent par des grès recouverts de marnes ou
de calcaire argileux finement stratifié avec couches subor-
données de calcaire, parfois corallifère (Ohaetetcs radians
Fi se h., Sgringopora pardllela Fisch.) à Spirifer mos-
quensis Fisch.
En dessus vient une argile avec gypse.
Sur le versant oriental de l'Oural on rencontre aussi des îlots
isolés de dépôts mésOzoïques: argiles et grès contenant de la lignite.
Habituellement ces dépôts renferment des restes mal conservés de
plantes (Asplenium Whitbiense var. tenuis Hr., Pliyllotheca striata
Schmalh., Podozamites lanccolatus Lindl. etc.) et des restes de
JEstkeria- minuta ATb. var. Karpinshyana Jones. Dans l'Oural du
sud, ces dépôts ont été trouvés près de Kitchiguina au nord de Troïtsk,
1) Le calcaire à Ch/menia a aussi été trouvé dans les montagnes
Gouberlinsky par M. Loewinson-Lessing. Bull, de la Soc. Belge de
çéoloçie etc., Bruxelles, 1892. 71, p. 16.
-) Schmalhausen, Mém. Acad. St. Pétersb. 1883, XXXI, Xa 13.
V 13
près de Iliyna au NE de Tehéliabinsk, et, dans l'Oural moyen, près
de Koltchédansk à l'est d'Ekathérinebourg et de l'usine Kamensky.
Des dépôts semblables ont également été découverts dans l'Oural du
nord et près de l'extrémité sud de la chaîne, dans le district d'Orsk.
Enfin, sur le versant est de l'Oural du nord on trouve encore des
dépôts du jurassique supérieur à Ammonites, découvertes en 1834,
des dépôts du crétacé inférieur et du crétacé supérieur à Baculites
Des couches du crétacé supérieur à BcJcmnitdla murr< nota, L+ryphea
vesicularis etc. se rencontrent aussi à l'extrémité sud de l'Oural, dans
la partie centrale de la chaîne. (Dans la steppe au-delà de l'Oural le
crétacé supérieur a été récemment découvert sur l'Aïat, affluent gau-
che de la rivière Tobol.J
Les sédiments tertiaires du versant oriental des monts Oural sont
fort remarquables. Commençant à 50 — 150 kilomètres de l'axe de la
chaîne l), ils s'étendent en couches horizontales qui vont au loin, en
s'épaississant, dans l'intérieur de la Sibérie. Les roches dominantes de
ces sédiments, dans leur zone la plus voisine de l'Oural, sont des grès
présentant parfois des propriétés très originales, et surtout une roche
composée d'un mélange intime d'une substance argileuse amorphe avec
de la silice également amorphe. Cette argile siliceuse occupe un espace
extrêmement grand. Ainsi elle règne près de l'Irbit, de Kamychlow,
de Troïtsk etc. Elle se montre sous la forme de roche compacte d'un
gris clair ou foncé, quelquefois un peu jaunâtre, dont les variétés ty-
piques ont la propriété de se désagréger en petits morceaux à arêtes
vives et à surfaces bizarrement sinueuses.
Les fossiles sont extrêmement rares dans ces dépôts. A côté de
dents de squales, de spicules d'épongés et de radiolaires, on y a trouvé
des coquilles de Lingiilt n sp , des empreintes de coquilles de Lima
sp. Nucuta sp , l'éponge Botroclonium Spassîci Hinde etc. Différen-
tes considérations ont amené les géologues russes à rattacher ces dé-
pôts à l'éocène.
A TE de la zone de l'argile siliceuse, ce sont des grès assez fai-
blement cimentés qui sont le plus répandus, accompagnés de sables et
d'argiles.
On a trouvé dans ces dépôts nombre de restes bien conservés de
poissons: Lamna clegans A g., Lamna cuspidata A g., Lamna denticu-
lata A g., Otodus macrotus A g., Notidanus serrât issimus A g. etc.:
Galeocerdo minor Ag., Aetobatis sp ; lïchyodorulite Myliobates etc.
De plus, on y a rencontré 'des restes de mollusques; l'espèce la plus
répandue, Cyprina, ressemble beaucoup à Cyprina perovalisv. Ko en.
On y voit en outre: Modiola n. sp., Psammobia (?) n. sp. Fusus
[Neptunea) cf. gracilis da Costa, Fusus multisulcatus Nyst et Na-
tica sjj.
x) Comme nous l'avons déjà fait observer plus haut, les îlots iso-
lés de roches tertiaires, échappés à l'érosion, émergent parfois beau-
coup plus près de la principale ligne de partage de l'Oural.
14 V
Ces dépôts se classent dans l'oligocène.
Au nombre des dépôts les plus remarquables du système postter-
tiaire, au versant est de FOural, se rapportent, outre les dépôts gla-
ciaires développés au nord de la 61-ine parallèle, des sables aurifè-
res et platinifères, ces derniers appartenant exclusivement à FOural.
Intimement liés aux serpentines et à leurs roches primitives, à la dé-
sagrégation descpielles les placera platinifères doivent leur formation,
ceux-ci n'offrent pas un développement aussi étendu que les placers
aurifères.
Les dépôts aurifères de FOural forment des masses stratifiées dont
l'épaisseur, parfois très minime, peut aller jusqu'à 4 mètres de puis-
sance et même davantage. L'épaisseur la plus ordinaire varie entre
0,5 m. et 1 m. Leur longueur, ordinairement de 20 à 40 m. y atteint
parfois 200 et même 500 m. Il est rare qu'ils soient plus longs: on en
connaît cependant qui ont 4V2 Mm., 6 ldm., 12 Mm. (placer Peclitclianka
au district Bogoslovsk). La largeur des placers est parfois très petite,
de 2 à 4 m.; habituellement elle compte de 20 à 40 m. et s'élève jus-
qu'à 100 m. et davantage. Quelquefois on a trouvé les couches aurifè-
res immédiatement sous la terre végétale ou sous le gazon, mais pres-
que toujours elles sont recouvertes d'une roche stérile, c'est-à-dire
d'une couche alluviale dépourvue d'or, appelée „tourbe", par la raison
que les premiers placers trouvés .dans l'Oural étaient souvent recou-
verts d'une véritable tourbe. L'épaisseur de cette couche stérile varie
ordinairement de 0,5 m. à 4 m. et en certains cas atteint jusqu'à
20 m. et même davantage. Les placers gisent ordinairement sur une
roche dure ou quelque peu désagrégée, dite „plotik", et, rarement, sur
une couche alluviale ne contenant point d'or, superposée dans la plu-
part des cas à une seconde couche aurifère qui repose immédiatement
sur le „plotik".
Les placers aurifères se trouvent à l'ordinaire dans les vallées des
rivières et des ruisseaux ou dans des vallons et des thalwegs secs. La
direction des dépressions est la même que celles des placers.
On sait que les placers se forment par la destruction des gîtes
primitifs et des roches encaissantes. Selon que les produits de destruc-
tion sont restés sur place ou qu'ils ont été emportés, leur forme est
anguleuse ou arrondie. Les fragments proviennent de roches qui forment
ou le „plotik" ou les pentes et les sommets des hauteurs bordant les val-
lées aurifères; parfois aussi les fragments sont descendus de la partie
supérieure de la vallée même.
L'or se présente le plus souvent en parcelles. Il arrive aussi que
l'on trouve de l'or natif en gros morceaux, dont le plus considérable, du
poids d'environ oti kilogr., a été extrait au placer Tz.aréwo-Alexandrovsky
dans le district de Miass. La distribution de For est rarement égale;
ordinairement il y a dans les sables des placers où il est accumulé en
quantité relativement plus grande. Dans beaucoup de placers on ob-
serve comme un courant, formant une bande étroite, dans lequel Foi-
est particulièrement abondant, et qui semble correspondre au plus fort
V 15
courant du cours d'eau qui a participé à la formation du placer. La
teneur en or dans les placers exploités varie dans l'Oural entre 0,57
gr. et 2,6 gr. par tonne. Une teneur plus forte se rencontre rarement
et cela arrive surtout dans les petits placers ou dans de petites parties
de placers plus considérables (quelquefois environ Kikilogr. par tonne).
L'or est presque toujours accompagné de magnétite qui, au lavage,
s'obtient sous forme de sable, appelé ,;Scblicb", et plus rarement sous
forme d'oligiste, d'ilménite et de chromite. Le plus souvent on rencon-
tre aussi du quartz, très souvent du platine et du grenat et quelque-
fois du zircon, du distbène, des diamants etc.
La richesse des placers ne semble pas toujours dépendre de la
nature des roches voisines. Dans l'Oural, les gîtes les plus sérieux et
les placers les plus productifs semblent être propres aux régions occu-
pées par des grunstein et des schistes cristallins talqueux, chloriteux
etc.: moins productifs sont les espaces occupés par le granité, le gneiss
et le micaschiste, ce qui d'ailleurs se présente rarement.
On a remarqué quelquefois que les placers, gisant sur les calcai-
res, sont particulièrement riches. En ce cas la surface des calcaires
est creusée et présente comme des baquets naturels dans lesquels l'or
s'est déposé lors du lavage des sables.
Les placers de l'Oural se rapportent aux dépôts posttertiaires. En
partie ce sont des dépôts récents qui contiennent parfois des objets
travaillés de main d'homme; en partie — des dépôs postpliocènes renfer-
mant des restes de mammouths, de rhinocéros etc. Presque tous sont
situés sur le versant est, très peu sur le versant occidental ou sur
la ligne de partage.
Parmi les roches cristallines stratifiées du versant est de l'Oural
voici les plus importantes: gneiss à biotite, à muscovite, à deux micas,
amphibolique, ouralitique etc.; schistes micacés, chloriteux, talqueux, am-
phiboliques, siliceux etc. (p. ex. à distbène); diverses phyllites et quart-
zites. Parmi les schistes cristallins ou rencontre des calcaires et des
dolomies (marbres), parfois avec restes organiques. La listvénite de
Gustave Rose, composée principalement de magnésite ferrugineuse
(breunerite) mélangée de talc et de quartz, n'est le plus souvent que le
produit d'une transformation de calcaire. Parmi les roches massives sont
à citer: granités (granitite, granité amphibolique etc.), diverses syéni-
tes, miaskile (syénite néphélinique à biotite) porphyres quartzeux, fel-
site, porphyre à orthose, diorit°, gabbro, norite, diabase, différentes
porphyrites, péridotites très variées, roches à diallage et d'autres con-
nues sous la dénomination de pyroxénites; serpentine, roche originale,
mélange de corindon et d'anorthite. Beaucoup de ces roches ont été
soumises à un métamorphisme dynamique plus ou moins fort auquel
doivent, entre autres, leur existence les schistes verts et les schistes
ouralitiques.
Les rapports mutuels des diverses formations du versant oriental
de l'Oural sont assez confus à cause de la dislocation de tous les dé-
pôts (à l'exception de ceux du tertiaire, du posttertiaire, du crétacé
16 V
supérieur, rare dans cette région) et du traversement des roches sê-
dimentaires par les massives.
Toute cette région est constitutée par les roches citées ci-devant
pui apparaissent communément eu bandes ayant à peu près la direc-
tion du méridien, à l'exception toutefois de la partie orientale, où il
y a développement de dépôts tertiaires. Les roches que nous venons
d'énumérer alternent fréquemment entre eux, tantôt pour ainsi dire
normalement, dans Tordre de leur ancienneté, tantôt sans aucun ordre
régulier. La direction des bandes correspond à celle de la stratification.
Les couches ne s'inclinent ordinairement, pas clans le sens de la pente
mais approximativement vers l'ouest. La disposition des roches en ban-
des, troublée d'ailleurs en plusieurs points, dépend du plissement, de
rejets, du traversement des roches sédimentaires par des bandes de ro-
ches massives, et, partiellement, des divers degrés de changement et
de métamorphisme des mêmes dépôts. La prédominance de l'inclinai-
son des couches vers l'ouest est due principalement au plissement iso-
clinal.
Il semblerait qu'avec leur éloignement de l'axe de l'arête, les dé-
pôts anciens feraient place à des dépôts plus récents, que la stratifi-
cation serait moins dérangée et que le métamorphisme devrait être
de plus en plus faible. En traits généraux il en est effectivement ainsi;
néanmoins, sur le versant oriental, jusqu'au méridien où les dépôts
tertiaires apparaissent en nappe ininterrompue, relativement puissantef
les différentes formations alternent sans aucun ordre, tant sous le rap-
port chronologique que sous celui du degré du changement qu'elles
ont eu à subir. Comme certaines données semblent le prouver, ces dé-
pôts conservent la même allure sur une distance considérable vers l'est,
restant tout le temps cachés sous les dépôts tertiaires de plus en plus
épais.
Pour donner une idée plus précise de la structure géologique des
parties abrasées du versant asiatique de l'Oural, où les dépôts sédimen-
taires ont relativement un grand développement, nous donnerons,
page 17, quelques coupes prises dans la direction des rivières Pychma,
Kamenka, Kamychenka et Isset, la distance entre la première et la
dernière étant à peu près de 60 kilomètres.
Comme nous l'avons dit plus haut, la région transouralienne, à une
distance peu éloignée de l'axe de la chaîne, a actuellement le carac-
tère d'une plaine qui ne répond nullement à la structure géologique
inférieure.
Si l'on prend en considération les rejets et le remplacement des
dépôts sédimentaires par les roches massives qui les traversent, et en
reconstituant les parties disparues des plis, on arrive à conclure que
le relief de la région transouralienne a dû, dans les temps anciens,
être très varié. Malgré que Ton ne puisse admettre que les agents de
nivellement soient restés inactifs lors de la formation de la structure
géologique, décrite plus haut, l'abrasion principale a dû certainement
avoir lieu lors de l'envahissement, en ces lieux, de la mer tertiaire
17
18 V
(paléogène), et une partie considérable des dépôts a dû s'y former aux
dépens des roches plus anciennes faisant alors saillie au-dessus du ni-
veau actuel de la contrée.
La différence que Ton observe dans la structure géologique des
deux versants de l'Oural se reflète sur la distribution, dans ces deux
régions, des richesses minérales.
Ainsi les gisements stratifiés, tels que les gîtes de limonite, degrés
cuprifères et de houille, se trouvent surtout sur le versant occidental
de l'Oural, tandis que les gisements en filons et en amas se rencon-
trent principalement sur le versant oriental, ou se présentent même
presque indépendamment des gîtes de magnétite, d'or, de fer chromé
et de minerais de cuivre. Parmi les gisements stratifiés, les placers
seuls sont propres à l'est de l'Oural et cela est tout naturel grâce au
lien qui les rattache aux gîtes primitifs.
D'Ourjoum à Miass.
Bientôt après la station Ourjoum commence la descente du versant
oriental de l'arête. La coupe adjointe montre la structure géologique
de la contrée le long du chemin de fer, l'espace étant proportionnel-
lement réduit là où la voie ferrée se déroule en zigzags. La coupe
fait voir que les micaschistes, brusquement inclinés vers l'W (ou NW)
sont recoupés par des filons de diabase métamorphosée et renferment
des couches de marbre (dolomies), parfois fétide, à cristaux de dis-
thène et vestiges de restes organiques. Près de leur limite est; les
micaschistes sont traversés par des filons de granité et de porphyre
(tranchée à la 775-me verste) et sont ensuite remplacés par des roches
granitiques (çà et là accompagnées de gneiss), assemblage de granité
à biotite (granitite), comme dans l'Oural, de granité sans mica (aplite),
de granité amphibolique et de syénite, quelquefois à grain fin, parfois
même apbanitique. Toutes ces roches passent souvent les unes aux au-
tres et se présentent sous forme de schlier, de filons, de parties déta-
chées ressemblant à des fragments. Près de la station Syrostan, le gra-
nité à grain fin felsitique (microgranite) occupe une plus grande place
(tranchée à la 787-mé verste).
Un fossé creusé près de la station Syrostan a traversé des schistes
(phyllites), une roche talqueuse poreuse (listvénite altérée) et une ser-
pentine. Cette dernière roche l) qui affleure plus loin clans une série
de hauteurs et dans les tranchées, est remplacée ensuite par des ro-
ches schisteuses parmi lesquelles prédominent les gruenschiefer: por-
phyrites dynamométamorphosées et roches élastiques avec transforma-
tion de l'augite en ouralite. Les autres éléments secondaires en sont
1) La serpentine consiste principalement en antigorite; par endroits
elle présente le caractère de serpentines transformées d'olivine avec-
restes de ce minéral.
V
19
2*
20 V
la chlorite, le quartz, la calcite, l'épidote etc. Près du pont de la Sy-
rostan les schistes sont interrompus par du granité, puis par de la
péridotite et plus loin, à la 806-me verste, ils renferment du calcaire
offrant dans la tranchée un contact irrégulier.
A la 807-me verste viennent se montrer des schistes argileux et
des felsites, remplacés bientôt par des schistes verts entre lesquels
affleure une porphyrite augitique. Plus loin, les alluvions dans la val-
lée Miass recouvrent les roches sous-jacentes jusqu'à la station du
même nom où apparaissent des gneiss à biotite et à amphibole avec
filons de granité à gros grain.
La structure géologique de la contrée, entre les stations Ourjoum
et Miass, est plus compliquée qu'elle ne le paraît le long de la voie
ferrée. Sur l'ancienne route postale passant à proximité, se remarquent
souvent, jusqu'au village Syrostan, des affleurements de gneiss que Ton
ne trouve pas à côté du chemin de fer, et, sur une distance de 16
verstes entre le village Syrostan et Mias, espace se distinguant parti-
culièrement par sa complexité, les roches alternent plus de 70 fois.
Presque toute la région comprise entre Syrostan et les monts
Ilmen, au pied desquels est située la station Miass, est aurifère. Le
centre de ce rayon aurifère est le village Miass (usine de Miass), si-
tué non loin de la station du chemin de fer au pied des montagnes
Tchachkovsky, rameau de la chaîne Ilmen. Les montagnes Tchach-
kovsky sont constituées par des gneiss, en partie par des granités tra-
versés çà et là de nombreux filons de diverses variétés de granité et
de filons de quartz. Sur les pentes assez raides de ces montagnes on
exploitait autrefois les sables aurifères, évidemment formés par la des-
truction du gneiss dont le produit est resté sur place.
Les gneiss sur lesquels est construit Miass, sont traversés, dans les
limites du village, par de la péridotite et, dans sa partie ouest, sont
remplacés par du schiste siliceux (Kieselschiefer) et par de la phyllite.
Parmi les placers du district de Miass on visitera celui qui est
dans le voisinage de la station et qui est connu sous le nom de placer
Ilmensky. On ne peut le citer comme typique dans l'Oural.
La couche qui recouvre la couche aurifère a une épaisseur va-
riant entre 2 et 4 mètres; elle se compose essentiellement de tourbe,
de sable et d'argile. La couche aurifère elle-même consiste en sable
argileux avec de nombreux galets, ou en gravier; il s'y rencontre des
fragments de gneiss, de quartz et de schiste siliceux. La puissance de
la couche aurifère est d'environ 0,7 mètre. La teneur en or n'est pas
partout égale, oscillant entre 0,6 et 0,8 gr. par toune.
La couche aurifère repose sur du gravier, du sable et de l'argile;
dessous, à une profondeur de 2 mètres, les sondages ont révélé des
schistes talqueux et argileux et de la serpentine. Une partie de
ces dépôts-ci, superposés directement sur les roches mentionnées plus
haut, contient de l'or, mais en quantité trop minime pour être extraite.
Le placer, avec sa partie non encore exploitée, atteint une longueur
de 1380 m. sur une largeur maximale de 320 m.
21
De Miass à Tchéliabinsk.
Les monts Ilmen au pied desquels est située la station Miass
sont, comme nous l'avons dit, une des régions les plus remarquables
aux points de vue minéralogique et pétrographique. C'est là que pour
la première fois a été déterminé le type de roche qui a reçu de
Gustave Rose l'appellation de miaskite, remplacé ensuite par le terme
fort peu heureux de syénite néphélinique (éléolithique) *). La miaskite
n'est pas seulement caractéristique de la partie de la chaîne qui porte
ordinairement le nom de monts Ilmen, mais aussi de son prolongement
vers le nord, où elle se trouve dans les montagnes Baïksky, Sobat-
chia, Potanina et Wichniowaïa (voir la carte, page 4). Dans ce pro-
longement nord des monts Ilmen on rencontre encore une autre roche
originale, formée d'anortite et de corindon, roche qui doit être consi-
dérée comme un type distinct et non comme un mélange fortuit.
Le gisement primitif de cette roche remarquable qu'on n'a con-
nue pendant longtemps que par des fragments, fut découvert en 1848
lors de la visite de Stchourovsky de l'Oural, et, dans ces derniers
temps, a été soigneusement étudiée par Morozéwicz. En outre, un gi-
sement peu important de cette roche fut découvert à 3 ou 4 klm. de
l'usine Kaslinsky; des fragments en ont été trouvés aussi dans la mon-
tagne Sobatchia, à une distance d'environ 20 klm. vers le sud de
Kychtym.
Outre cela, dans les gneiss, non seulement des monts Ilmen, mais
aussi dans leur prolongement nord, on a trouvé des filons d'une roche
composée essentiellement d'orthose et de corindon; cette roche peut
être considérée comme analogue aux syénites, le corindon étant évi-
demment l'équivalent pétrographique de la biotite.
Ces traits curieux des monts Ilmen, dans leur sens le plus large,
font que ces montagnes, sur une étendue d'environ 150 klm., sont plus
uniformes et mieux caractérisées que l'arête principale de l'Oural, qui,
sur une même distance, offre tantôt des quartzites et des micaschi-
stes, tantôt du granité et du gneiss, tantôt enfin des serpentines qui
en sont dans ce cas les roches prédominantes.
Dans les monts Ilmen, près du lac du même nom, c'est le miné-
ralogue Menge qui a découvert le premier la miaskite. La dénomi-
nation de „granite d'Ilmen" qu'il avait donnée à cette roche, fut dans
la suite remplacée par Gustave Rose par celle de „miascite" (mieux
„miaskite" ou „miassite"), actuellement fort peu usitée.
C'est ce savant qui a donné le premier la description scientifique
de cette roche dont l'analyse microscopique a été faite pour la pre-
mière fois par M. Kontkéwicz (Journ. d. mines, 1877, JVs 11).
J) La néphéline avait déjà été découverte avant cela dans la syé-
nite zirconienne de la Norvège, mais elle y fut longtemps considérée
comme élément accessoire de cette roche.
22 V
La miassite ou syénite néphélinique à biotite (Biotitnephelinsyenit)
occupe clans les monts Ilmen plusieurs espaces dont le plus considé-
rable se trouve près du lac Ilmen. Là, comme dans presque tous les
autres endroits, se développent surtout des variations grenues et gneis-
siques de miassite, traversée par des filons de miassite à très gros
grain, dont le volume des éléments sera indiqué plus bas.
Dans la composition des syénites népliéliniques des rocbes d'Ilmea
entrent: kalifeldspatbs: ortbose typique, microcline ou micropertiter
népbéline (éléolite), parfois plagioclase (albite), biotite, quelquefois
hornblende ou augite. Sous forme d'éléments accessoires on y rencon-
tre: la sodalite, la cancrinite, le zircon, la titanite etc.
La plupart des variations gneissiques sont produites par des chan-
gements dynamiques dont les traces se remarquent assez souvent' aussi
dans les variations grenues 1).
La syénite qui contient parfois de la micropertite, semble être en
certaine relation avec les roches dont nous venons de parler.
Les monts Ilmen, personne ne l'ignore, sont célèbres par leurs
gisements de minéraux, exploités au nombre de plus de 150. Les ex-
ploitations se concentrent aux alentours du lac Ilmen. La plupart
d'entre elles sont indiquées sur notre carte. Elles ont été si parfaite-
ment décrites, au point de vue minéralogique, par le professeur Arz-
runi, qu'il ne nous reste qu'à en donner ici la description géologique^2).
\) Je cite ici les analyses non encore publiées, faites par M. Bour-
d a k o w.
I. IL III.
Miaskite grenue Miaskite schi- Miaskite schi-
près du lac steuse du mont steuse du mont
Ilmen.
Sobatchia.
Wichnio
Si02
52,03
56,26
54,17
TiO,
0,99
0,47
. 0,98
Al A
22,34
23,59
23,25
Fe,03
1,13
0,85
0,69
FeO
1,63
2,61
2,95
MnO
0,41
0,09
0,16
CaO
2,09
0,54
2,02
MgO
0,67
0,27
0,48
Na-,0
8,44
7,77
6,33
KM
5,16
5,72
6,19
CO„
1,32
1,37
1,14
E0Ù
1,79
0,37
0,17
-) Voici la liste des principaux ouvrages qui traitent des gise-
ments de minéraux dans les monts Ilmen:
G. Rose. Reise nach dem Ural etc. 1842, II, p. 44.
Mouchkétow. Matériaux pour l'étude de la structure géognosti-
que du district minier de Zlatooust, Journ. d. mines. 1877, III. pp. 263
et suivantes.
Melnikow. Les gisements de minéraux des monts Ilmen. Journ.
d. mines. 1882.
Kokcharow. Materialien zur Minéralogie Russlands.
Pour les autres ouvrages nous renvoyons à Mouchkétow et à
Melnikow.
V, Guide des excursions du VII Congrès Géolosf. Internai, PI. A
Fig. i. Montagnes Ilmen et valée de la riv. Miass; Vue prise de valée
de Soïmonovsk.
Fig. 2. La région des lacs et la plaine sibérienne. Vue prise du mont
Potanina.
V 23
Quelques-uns des gisements se trouvent dans la miassite, d'autres
sont subordonnés aux syénites ou sont renfermés dans les gneiss.
Les premiers de ces gisements offrent des filons pégmatoïdes et
des sécrétions au milieu d'une miaskite schisteuse ou grenue. Ou-
tre la miaskite à gros grain, on a parfois rencontré dans ces filons
des nids et des veines de calcaire cristallin (JVs 6 et 16). Les filons de
miaskite présentent quelquefois un grain très gros; les individus des
éléments atteignent souvent 10 ctm. et davantage. Une fois même on
a trouvé un cristal de biotite pesant 62,67 kilogr. Dans le gisement on
rencontre: sodalite, cancrinite, zircon, titanite, ilménite, apatite fluorine.
Les filons les plus répandus et les plus remarquables pour la va-
riété des minéraux qu'ils renferment, sont ceux d'un granité original
vert qui traverse le gneiss.
Le granité typique des filons consiste en amazonite (microcline),
albite, quartz gris, incolore, parfois noir, et biotite. Il n'est pas rare
que la couleur verte de l'orthose est absente et cela se remarque non
seulement dans les différentes parties d'un même filon, mais encore
d'un même individu. La présence de l'albite n'est pas partout égale;
elle manque même dans certains filons; quelquefois, mais rarement,
l'albite prédomine sur l'orthose. Une certaine combinaison du quartz
avec l'amazonite produit parfois une belle pegmatite graphique.
La roche renferme des cavités à parois tapissées de cristaux for-
més par les éléments du granité et Ton y rencontre de plus de très
beaux cristaux d'amazonite, d'albite, de mica, à côté de cristaux de roche.
Les cavités sont remplies d'une matière argileuse, souvent blanche,
très tendre, qu'on appelle „salo" (graisse). Dans cette substance on
trouve des cristaux bien développés de topaze et d'autres minéraux.
Les cristaux se recontrent du reste aussi comme enracinés dans la
roche ou attachés aux parois.
Outre les topazes on rencontre encore dans les filons les cristaux
des minéraux suivants: béryl (aiguë -marine), phénacite, tourmaline,
columbite, samarskite, monazite, monazitoïde, helvine, grenat, malacon,
criolite, chiolite etc.
Les filons de syénite micacée, composée d'orthose, de plagioclase,
de biotite et parfois de muscovite, qui traversent les gneiss, renfer-
ment des minéraux très variés: zircon, pyrochlore, aeschynite, mona-
zite, quelquefois apatite, sphène, magnétite, ilménite.
Les mines se distinguent d'après l'abondance des minéraux qui y
prédominent; telles sont les mines de zircon, de pyrochlore, d'aeschy-
nite et de monazite.
Les filons de zircon contiennent souvent ce minéral en quantité
très considérable. Dans la mine, indiquée sur la carte sous le N» 12,
on a trouvé un cristal de zircon du poids de 3,58 kilogr. Dans la
mine JVs 23 on a trouvé un échantillon de roche avec 40 grands cri-
staux de zircon.
Le principal gîte de pyrochlore forme un filon (K« 12) épais de
1 à 1,4 mètre. Ce minéral y est accompagné de zircon et d'apatite.
24
Les gîtes des monts llmen.
1, 2. Zircon, ilménite. 44.
3. Sodalite, ilménite, zircon. 46-
4. Ilménite, zircon. 49.
5. Zircon, sodalite. 50.
6. Apatite, zircon, sodalite, ilménite,
calcite. 51.
7. Zircon. 52.
8. Ilménite, zircon, grands cristaux de
biotite.
9. Cancrinite, sodalite, ilménite, fluo- 53,
rine, sphène. 55.
11. Zircon, apatite, ilménite, sodalite. 57.
12. Zircon. 58.
12'. Zircon, apatite, pyrochlore, sphène. 59.
12". Ouralorthite. 60.
12'". Aeschynite, zircon.
13. Amphibole avec zircon et biotite. 61.
14 Graphite. 15. Molybdénite. 62.
15'. Sphène, apatite, pyrochlore. 63.
16. Zircon, ilménite, apatite. calcite. 64.
16', 17, 18. Zircon, magnétite. 64'
19. Zircon, ilménite. 20, 21. Zircon. 65.
22. Zircon, ouralorthite. 23, 24. Zircon. 68.
25, 26. Corindon, magnétite.
27. Béryl. 28. Ouralorthite. 69.
29. Corindon. 30. Ouralorthite.
31. Corindon, aeschynite, zircon, mus-
covite. 70.
32. Orthose. 71.
33. Corindon, muscovite, ilménite. 72,
34. Topaze, phénacite, béryl (aigue-ma- 74.
rine), columbite, grenat. 75.
35. Béryl, topaze, phénacite. 76.
36. Épidote, apophyllite, scapolite, ma- 77.
gnétite, grenat.
37. Topaze, béryl. 78.
38. Topaze, phénacite. 80.
39. 40. Muscovite. 81.
41. Monazite, aeschynite, muscovite.
42. Muscovite. 82.
43. Aeschynite, monazite, zircon, ma-
gnétite. 83.
Muscovite. 45. Muscovite, zircon.
-48. Muscovite.
Monazite.
Topaze, béryl, phénacite, monazite,
samarskite, grenat, malacon.
Aeschynite, zircon, magnétite.
Topaze, béryl (aigue-marine), phé-
nacite, tourmaline, ilménorutile,
cristal de roche enfumé.
54. Topaze, béryl (aigue-marine).
Aiguë marine, topaze. 56. Muscovite.
Columbite, grenat, magnétite.
Béryl, grenat, columbite.
Topaze, phénacite, columbite.
Biotite sphérique, muscovite, gre-
nat, columbite.
Béryl, topaze, columbite, grenat.
Béryl, topaze, tourmaline.
Columbite, monazite, béryl.
Columbite, malacon.
, Helvine, monazitoïde, grenat.
Sphène. 66. Biotite. 67. Muscovite.
Corindon, mica blanc (lépidolite?),
zircon.
Criolite, chiolite, topaze, béryl (aiguë
-marine), columbite, grenat, phé-
nacite (?).
Topaze, béryl, phénacite.
Apatite, rutile.
73. Topaze, béryl.
Topaze, aeschynite, béryl, grenat.
Aeschynite, magnétite.
Aeschynite, zircon, magnétite.
Biotite sphérique, tourmaline, gre-
nat, cristal de roche, mengite.
Aeschynite, magnétite.
Béryl (aigue-marine), ouralorthite?
Topaze, béryl, phénacite, ilméno-
rutile.
Topaze, béryl, tourmaline, grenat,
ilménorutile, columbite.
Topaze.
25
Carte des gîtes de minéraux dans les monts Jlmen.
26 V
Outre les liions de syénite à biotite on rencontre dans ce rayon,
dans les gneiss, des filons d'une roche à orthose et à muscovite, par-
fois avec passage à une syénite à biotite; quelquefois vient s'ajouter
le quartz, formant alors un granité à muscovite. En dehors de l'orthose
(et de la micropertite) on rencontre aussi la plagioclase. Souvent le
muscovite forme des cristaux, parfois allongés et transparents dans la
direction des axes latéraux (JV« 45). Dans les mêmes filons on trouve
de l'aeschynite, de la monazite, du zircon, de la magnétite. Parmi ces
gîtes on distingue, d'après la prédominance de tels ou tels minéraux,
des filons et des mines de mica blanc, de monazites et d'aeschynite.
D'un grand intérêt aussi sont des saillies rocheuses de filons de syénite
à muscovite avec aeschynite. Les feuillets de muscovite qui hérissent
la roche lui donnent un aspect „velu" (N« 51). La mine d'aeschinite
et de monazite, exploitée déjà dans le siècle passé pour en extraire
la muscovite (Al> 43), est la plus imporante des exploitations dans les
monts Ilmen.
A peu près de la même nature que les filons à syénite micacée
sont les filons de corindon dont la roche est composée de feldspath, de
biotite et de corindon; ce dernier est ici l'équivalent pétrographique
du mica. Parmi les parties constituantes ce sont souvent l'orthose et
le corindon qui prédominent.
Quelquefois les filons de telle combinaison ont une salbande de
syénite à biotite (Ai.1 31'.
Le corindon diaphane se rencontre dans la mine Ai- 33. Dans la
mine 68 on a parfois trouvé un corindon de magnifique couleur de
saphir. La couleur bleue est également propre au corindon prove-
nant d'un gisement original, récemment découvert par M-r. Cdiichkov-
sky sur le chemin du village Tourgoyak ou village Karassi.
Les filons à corindon renferment parfois aussi de la muscovite,
de Faeschinite, du zircon et de l'ilménite.
A la série des filons recoupant les gneiss se rapportent encore:
a) Des filons h composition syénitique, à amphibole ou à augite
(ouralite); contiennent de la titanite, du zircon, de l'apa-
tite et du pyrochlore.
b) Des filons de syénite à longs cristaux automorphe d'amphi-
bole et à l'orthose xénomorphe (<N? 71), contenant de l'a-
patite et du rutile.
c) Un filon composé de gros cristaux d'amphibole et contenant
du zircon et de la biotite (Ai1 27).
d) Un filon d'une puissance d'un mètre et même davantage, com-
posé de grands individus de biotite avec du quartz la-
mellaire; les plus grandes plaques du mica dépassent 0,5
mètres Qf« 66).
Parmi les syénites des monts Ilmen on rencontre des filons de
syénite, semblables à ceux, mentionnés plus haut, qui traversent le
gneiss (a). Ces filons contiennent également du sphène, du zircon, de
V
27
l'apatite. En outre, dans les filons syénitiques se trouve de la molyb-
dénite, accompagnée de zircon et de grenat.
Au nombre des filons granitiques renfermés dans les gneiss appartien-
nent encore les gîtes d'ouralorthite et de graphite. La roche à ouralor-
thite se compose d'orthose, de plagioclase et de quartz, accompagnés
de biotite et parfois, dans le voisinage des salbandes, de muscovite.
Le granité à graphite se distingue par sa structure sphérique. Les
sphéroïdes sont fomés de graphite ou de deux ou plusieurs couches
concentriques de graphite alternant avec du feldspath, quelquefois avec
un grain de quartz au centre.
Parmi les mines indiquées sur la carte on ne pourra visiter, dans
la grande excursion, que celles qui sont les plus proches du chemin
.de fer.
Au voisinage de la voie ferrée et dans la région de la syénite né-
phélinique sont situées les mines de sodalite et d'ilménite qui forment,
au milieu d'une miaskite schisteuse, des filons de miaskite h gros
grain Ç\« 2 et 3), avec grands cristaux de biotite, et un gisement de
cancrinite dans une miaskite grenue.
Après la région occupée par la miaskite, le chemin de fer tra-
verse un espace marécageux et s^ngage dans une région de gneiss.
La première tranchée y traverse une ancienne mine de columbite où
se trouve un filon de granité à amazonite, s'étendant vers le NE. La
columbite était accompagnée de malacon et ramazonite s'y distinguait
par sa belle couleur.
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Filon de granité à amazonite (a) croisant les couches de gneiss (b).
Tout près de là est située une mine ouverte pour Texploitation du
granité amazonitique dans laquelle on a trouvé l'helvine sous forme
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d'une masse sphérique de la grandeur d'une tête humaine. De plus ce
granité contient de grands cristaux de monazitoïde.
Dans les autres mines près de la voie ferrée, on se propose de
visiter celles dites de Lobatchow, et celles qui sont dans le voisinage.
Ces mines offrent des filons de granité amazonitique, traversant les
gneiss dans la direction W — E. Les cristaux d'amazonite y ont atteint
33 cm. L'épaisseur des filons est de 0,5 m. à 2 m. et même 3,5 mètres.
On y a rencontré de très beaux cristaux de topaze, allant jusqu'au
poids de 153 gr. Dans un des nids on a trouvé 16 grands cristaux de
ce minéral. On y a extrait en outre de magnifiques cristaux de béryl,
de phénacite, d'ilrnénorutile et de columbite.
Les gneiss amphiboliques et biotitiques affleurent sur tout l'es-
pace qui s'étend jusqu'au lac Tchébarkoul et même plus loin. Les fi-
lons de granité à amazonite, de même que tous les autres mentionnés
plus haut, deviennent bientôt imperceptibles, mais les filons de granité
ouralien ordinaire (à biotite) se présentent en plus grand nombre et
sont plus volumineux, jusqu'à ce qu'enfin le granité devient prédominant
(v. la coupe p. 28). Les gneiss pinces entre les masses des granités contien-
nent de fréquentes injections de granité et d'innombrables filons et veines.
Filons de granité dans le gneiss.
Au-delà de la station Tchébarkoul la région devient plus unie et
les affleurements sont plus rares.
A 4Va klm. en-deçà de la station Tchébarkoul apparaissent des
schistes siliceux, interrompus par une serpentine; puis viennent se
montrer des schistes chloriteux, talqueux et argileux. Les schistes sont
ensuite remplacés par des grunsteins: porphyrites augitique et ouraliti-
que, aphanites, transformées çà et là par le dynamométamorphisme en
schistes ouralitiques.
Plus loin sur la route, les roches se rencontrent à peu près dans
l'ordre même où elles sont représentées sur la carte géologique du
versant oriental de l'Oural, ou sur la feuille 139 de la Carte géologique
générale de la Russie, avec cette différence cependant que la serpen-
tine et le calcaire qui affleurent au nord et au sud de la voie ferrée,
30 V
n'affleurent pas dans le voisinage immédiat, de la ligne ou ne s'y mon-
trent que comme produit de leur altération superficielle *).
Les granités et gneiss réapparaissent à la 867-me verste et, inter-
rompus, des deux côtés de la station Poletaïéwa (entre les verstes 873
et 877), par des sorties de porphyrites augitique et ouralitique; ils pré-
dominent et affleurent fréquemment à partir de la 893-me verste presque
jusqu'à la station Tchéliabinsk.
Çà et là, à côté de la voie ferrée, on exploite l'or de placers et
de filons.
Les gîtes aurifères des environs de Tchéliabinsk.
Le granité développé dans les environs de Tchéliabinsk est ex-
ploité dans d'importantes carrières à une distance d'environ 5 klm. au
sud de la ville. C'est le granité ordinaire de l'Oural à biotite (grani-
tite), traversé par des filons de granité dépourvu de mica, de granitite
et de granité amphibolique.
Près de Tchéliabinsk on a commencé, ces dernières années, l'ex-
ploitation des filons aurifères. Les mines se trouvent en majeure partie
à 16—20 kilom. au SW de la ville.
Ces gisements, fort peu étudiés jusqu'ici, ont quelque ressemblance
avec ceux de Kotchkar.
La roche dominante y consiste en granités très altérés à la sur-
face. Dans la région on a également trouvé de la bérésite typique,
des porphyres, de la diabase, des tufs de porphyrites, du jaspe etc. La
contrée est traversée, principalement dans la direction NW et NE,
par des fentes et des failles. Ces fentes,' dont le remplissage est formé
d'une matière granitique cataclastique, sont accompagnées de filons
aurifères consistant habituellement en quartz blanc opaque, parfois
teint par du fer oxydé hydraté. La puissance des filons, variant le
plus souvent entre 0,2 et 0,7 m., atteint dans des cas exceptionnels
de l1/, à 2 mètres. Il n'est pas rare que les gîtes forment des réseaux
de petites veines. Les filons ont été suivis sur une distance de 100 à
120 mètres. A une profondeur de 30 à 40 m. apparaissent dans les
filons des minerais sulfurés et arséniurés. La teneur en or varie ordi-
nairement entre 2,5' et 10,4 gr. par tonne; par endroits cependant les
filons s'enrichissent jusqu'à 30 gr. par tonne et même davantage. La
carte que nous donnons montre les filons aurifères trouvés jusqu'ici
dans ce rayon, à l'exception de quelques-uns, situés plus au sud.
Une des mines les mieux organisées est celle de St. Michel-Ar-
khanguel, appartenant à M. Wonliarliarsky et C-ie; on y exploite un
filon dit Iwanovsky, un des plus puissants du rayon de Tchéliabinsk. Ce
a) En outre, dans les environs de la station Boutakovsky, sur la
Miass, des affleurements artificiels ont révélé un plus grand dévelop-
pement de roches granitiques que celui auquel on pouvait s'attendre
d'après l'étude de la surface.
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32
V 33
filon est renfermé dans un granité formé d'orthose, de plagioclase. de
quartz et de micropégmatite. En contact immédiat avec le filon (ordi-
nairement au toit) se trouve le produit du granité encaissant, plus ou
moins schisteux et dynamométamorphosé (cataclastique), pénétré par-
tiellement de quartz secondaire.
Le filon se dirige vers NNE avec une faible inclinaison vers
NWW 15°. Sa puissance atteint de 0,7 à 1,35 m. La teneur en or qui
est répartie assez régulièrement dans le quartz, est de 10 à 13 gr.
par tonne.
De Tchéliabinsk à Kichtym.
A partir de Tchéliabinsk, dans la direction du chemin de fer vers
Ekathérinebourg, le granité peut être suivi sur une distance de 8 kilom.
Dans la tranchée près du pont de la Miass, cette roche se voit tra-
versée par des filons ramifiés de diorite quartzifère 1).
Le granité supporte des argiles posttertiaires rouges et jaunes,
recouvertes de tchernozem. A partir de la 7-me verste jusqu'à la 52-me
après avoir quitté Tchéliabinsk,. les argiles couvrent presque partout
les roches plus anciennes. Ce n'est qu'en quelques rares endroits que
Ton voit surgir des îles, échappées à l'érosion, de conglomérats ter-
tiaires et de grès (12,20 et 43 verstes), et qu'apparaissent une argile
siliceuse à glauconie (44 verste), un kaolin avec veines de quartz
(19,22 v.), produit de l'altération du granité sous-jacent, une diorite?
(32 v.), une porphyrite dioritique (lac Kissiagatch) et une porphyrite
labradorique (46 v.). Depuis la 50-me verste de pareils affleurements
deviennent de plus en plus fréquents. En premier lieu viennent se
montrer des roches aphanitiques et d'autres roches massives altérées
et élastiques. A la 64-me verste affleure une porphyrite ouralitique
qui passe, grâce au dynamométamorphisme, à un schiste ouralitique.
Ensuite apparaissent de la serpentine, du schiste chloriteux et, enfin,
du gneiss et du granité, alternant d'abord avec les schistes chloriteux
et ouralitiques prédominant plus loin. C'est sur ces roches qu'est con-
struite l'usine Kichtymsky. Les gneiss sont tantôt biotitiques, tantôt
amphiboliques, et souvent grenatifères 2). La direction de toutes les
roches cristallines stratifiées avoisine celle du méridien. La tectonique
de la contrée est représentée sur la coupe géologique, p. 32.
Nous donnons sur la fig. p. 34 l'affleurement du gneiss dans la tran-
chée située près de la station Kichtym.
') La description, les coupes géologiques et la carte de la région
traversée par le chemin de fer Tchéliabinsk-Ekatliérinebourg sont
données d'après les recherches de Morozéwicz.
2) Entre les gneiss de la 77-me verste M. Morozéwicz a découvert
une diorite à glaucophane.
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35
Kichtym et le mont Sougomak.
Le district minier de Kichtym offre aussi un très grand intérêt.
Nous savons déjà qu'il est parcouru par le prolongement nord des
monts Ilmen. Avec toutes les particularités géologiques de ces mon-
tagnes on y trouve des gisements d'une roche à anortite et corindon
exclusivement propre à ce district. Parmi les autres espèces pétrogra-
phiques on peut citer une roche ouralitique originale, des pyroxénites
etc. Outre des gisements fort intéressants d'or, de fer, de cuivre, de
pyrite, de fer chromé, il y a encore des gîtes de minéraux: corindon
spinelle, rutile, perowskite, kaemmerérite etc.
Bibliographie principale.
G. Rose. Reise n. d. lirai. II, p. 144.
Murchison, de Verneuil, Keyserling. Geology of Russia. I, ch.
XVIII.
Karpinsky. Rech. géol. dans l'Oural. Bull, du Corn. géol. 1883, II, 193.
Zaïtzew. Description géologique des districts de Kichtym et de Ka-
slinsk. Travaux de la Société des naturalistes de Kazan.
1884. XIII b. 3.
Morozévicz. Rech. géol. le long du chemin de fer Tchéliabinsk-
Ekathérinebourg. Bull. Coin. géol. 1897.
Bibliographie détaillée v. chez Zaïtzew.
Dans ce district on se propose de visiter, outre la contrée voisine
du chemin de fer, le Sougomak. Du sommet de cette montagne s'ouvre
une vue magnifique tant sur la plaine sibérienne (pi. B) que sur la
partie montagneuse de l'Oural. Le Sougomak offre aussi un immense
intérêt, au point de vue géologique, par la nature de sa roche qui n'a
pu être déterminée que grâce à l'étude microscopique.
Entre Kichtym et le lac Sougomak, on ne voit affleurer que des
gneiss biotitique et amphibolique traversés, au nord du lac, par des
péridotites plus ou moins serpentinisées. Au même endroit apparaissent,
en saillies irrégulières, des masses de composition granitique et syé-
nitique.
A partir du bord ouest, la montée, qui s'élève graduellement
sur le Sougomak, passe d'abord par des gneiss alternant avec la roche
à antigorite (serpentine), comme le montre notre croquis p. 36, et
devenant ensuite prédominants. Au milieu des gneiss se trouvent des
rochers de calcaire avec une grotte. La montagne est en partie schi-
steuse, mais pour la plupart elle est composée d'une serpentine mas-
sive à antigorite extrêmement tenace qui forme des rochers considérables.
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37
De Kichtym à Ekathérinebourg.
En sortant de Kichtym la voie ferrée commence à s'élever peu à
peu sur le faîte de partage de l'Oural (voir la coupe géologique p. 32).
Après avoir quitté la bande des gneiss coupée plusieurs fois par le gra-
nité (traversé par des filons de syénite), le chemin de fer s'engage dans
une région de schistes chloriteux, talqueux etc., entre lesquels on trouve,
par ex. à la 91-me verste, du porphyre ouralitique, parfois transformé
en schiste. Un fait remarquable, c'est qu'à la fin de la 99-me verste les
schistes changent la direction (inclin. W) qu'ils avaient dans le sens du
méridien, en prenant celle de la parallèle (inclin. S), mais pour repren-
dre, au bout d'une demi-verste. leur première direction. Au-delà de la
station Maouk, près de laquelle il y a développement de diverses espèces
de schistes étudiés en détail par Morozéwicz, viennent s'y ajouter des
serpentines qui prédomineront après la 115-me verste. La tranchée exé-
cutée au faîte même montre, avec de la serpentine, des schistes talqueux
et chloriteux. Le schiste chloriteux contient de grands cristaux de
magnétite, le schiste talqueux des nids d'actinolite radiée d'un vert
d'éineraude, et la serpentine d'assez nombreux filons d'asbeste. Le tout
est recouvert d'une couche de tourbe allant jusqu'à 3 mètres. La ser-
pentine qui est développée plus loin renferme, à l'extrémité de la
126-me verste, du marbre. La même chose a lieu à la 135-me verste.
Parmi les nombreuses collines de serpentine on observe des noyaux
formés de gabbro, ou de gabbro-diorite, et d'autres roches qui donnent
naissance à la serpentine.
Au-delà de l'Oural, le chemin de fer traverse une contrée relati-
vement unie, dont la surface argileuse couvre sans doute la même ser-
pentine qui forme la ligne la plus élevée du faîte de partage entre les
rivières Oufaléï et Tchoussowaïa. Cette roche est plus d'une fois rem-
placée par des schistes chloriteux et talqueux (v. la carte p. 38).
Nous retrouvons à peu près le même caractère dans la contrée
attenante à la partie du chemin de fer, qui traverse, sur une distance
d'environ 20 verstes, les dépôts de la vallée de la Tchoussowaïa et qui
ne présente point d'affleurements de roches soujacentes 1J.
Ce n'est que sur la rive droite de la rivière que réapparaissent
la serpentine, les schistes chloriteux et talqueux avec filons de gra-
nité et couches interstratifiées de marbre.
Le sommet du partage des eaux de la Tchoussowaïa et du système
de la rivière Isset est formé de schiste chloriteux. Le marbre, accom-
pagné parfois de listvénite, est exploité depuis des années aux envi-
rons du village Mramorskoïé.
'J) La serpentine est surtout développée près de Poldnévaïa et
aux environs de l'usine Polévsky. Près du village Poldnévaïa on con-
naît aussi des gisements de démantoïde (appelé dans le pays chryso-
lite), formant des rognons dans la serpentine.
38
V
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V 39
A la 198-me verste cette roche est remplacée par du gneiss et du
granité qui s'étendent probablement jusqu'à la verste 204; plus loin
viennent de nouveau les schistes chloriteux, talqueux etc., accompagnés
de serpentine, de roche à diallage, de pyroxénite (mont Woznessen-
skaïa, station Ouktouss), de porpbyrite ouralitique et, parfois, de gra-
nité et de porphyre.
Ekathérinebourg et Bérézovsk.
Les environs d'Ekathérinebourg ont maintes fois été explorés par
des savants. Ceux qui voudront avoir des données plus précises pour-
ront recourir aux ouvrages de Gustave Rose *), Hofmann 2), Kont-
kéwicz 3) et Zaïtzew 4).
Dans les limites même de la ville affleurent des schistes chloriteux
(près de la cathédrale de St. Catherine; direction vers le NW, forte
inclinaison vers le NE), tantôt talqueux (près de l'église de l'Ascen-
sion) tantôt argileux; du listvénite (près de l'église luthérienne); de la
serpentine (colline où se trouve l'observatoire physique); de la diorite
ou gabbro-diorite (gabbro ouralitique — près de la prison et du mo-
nastère); du porphyre ouralitique, transformé habituellement en schiste
vert, dit ouralitique. Çà et là les schistes contiennent des couches de
gneiss.
Dans les environs immédiats de la ville on trouve, avec les roches
citées, du calcaire et du granité; ce dernier forme des saillies peu im-
portantes et deux grands plateaux à l'ouest et à l'est: l'un près du ci-
metière, l'autre près du lac Chartache. Dans le voisinage du lac se
dressent des rochers caractéristiques de granité, connus sous le nom
de „tentes". (Voir le guide de M-r 0. Clerc, VII, pi. A et B).
Sur la parallèle d'Ekathérinebourg, la ligne du partage~des eaux de
l'Oural est très peu élevée et est à peine perceptible quand on la tra-
verse. La vue prise] de l'observatoire (pi. G) n'a pu malheureuse-
ment comprendre la meilleure partie de la ville, mais les montagnes
qui se dessinent au loin, à une distance d'environ 35 verstes, peuvent
faire juger de la hauteur, en ces lieux, de la chaîne de l'Oural.
La structure géologique des environs d'Ekathérinebourg, comme
celle de la région qui s'étend le long du chemin de fer de Perm jus-
qu'à la traversée de l'Oural, est indiquée sur la carte jointe au guide
de M-r Tschernyschew (IX, pi. A). Pour le district de Néviansk et d'au-
tres plus septentrionaux, la carte a été composée d'après les recherches
personnelles de M-rs Tschernyschew et Krasnopolsky. Quant aux
districts de Werkhissetsk et d'Ekathérinebourg, on s'est servi des car-
:) Reise n. d. Ural etc.
2) Materialen z. Auf. d. geol. Karte etc.
3)' Journ. des mines, 1880, IL
4) Oeolog. Beschr. d. Kreise Rewdinsk und Werch-Issetsk. Mém.
du Corn. Géol. IV, Xi 1, 1887.
40 V
tes de M-rs Kontkéwicz et Zaïtzew. Ces cartes ont dû cependant
subir certains changements, d'accord avec la légende que nous ont don-
née M-rs T c h e r n y s c h e w et K r a s n o p o 1 s k y, changements concernant
surtout les schistes ouralitiques et les autres schistes verts qui ont été
rapportés aux roches massives (porphyrites), et non aux schistes mé-
Filons de bérésite aux environs de Bérézovsk (56 verstes carrées).
tamorphiques (cristallins) comme l'avaient fait M-rs Zaïtzew et Kont-
kéwicz.
Les gisements d'or de Bérézovsk, dispersés sur une superficie d'en-
viron 56 verstes carrées, sont groupés près de l'usine de Bérézovsk,
située à une distance de 12 klm. au NE d'Ekatherinebourg.
41
Bibliographie principale:
G. Rose. Reise naeli cl. Ural. I.
Okladnykh. Sur les mines d'or de Bérézovsk. Journ. d. mines (russe).
1862, IV. 253.
Arzruni. Untersuchungen einiger granit, Gest. des Urals. Zeitschr.
d. deutsch. geol. Gesellsch. 1885, XXXIV, p. 865.
H elm hacker. Der Goldbergbau d. Umgeb. v. Berezovsk. Berg u.
Hûttenm. Zeitung. 1892, % 6, p. 45; Ai- 7, p. 57; N« 10,
p. 83; .Y- 16, p. 145.
Posepny. Goldistriete von Berezov und Mias am Ural. Arch. f. pract.
Geol. II, 1805, 529.
Cette étendue est occupée presque toute entière par des couches,
ou verticales ou fortement inclinées, de schistes chloriteux, de listvé-
nites, de schistes talqueux et argileux, se dirigeant dans le sens du mé-
ridien. Ces roches sont souvent accompagnées de serpentine et elles
sont toutes pénétrées d'un réseau de filons presque verticaux, dits
bandes, de bérésite. La bérésite qui se rencontre presque toujours
à l'état altéré, offre tantôt un granité à grain fin, tantôt un por-
phyre ou une felsite, tantôt elle diffère peu du greisen. Dans ce der-
nier cas elle est probablement un produit secondaire 1).
Les filons de bérésite dont la puissance varie entre 2 m. et 20,
même 40 m., (à la jonction des filons leur épaisseur est encore plus
grande), ont généralement la direction du méridien, tout en suivant
cependant parfois la parallèle (v. la carte p. 40 où sont représentées
les ramifications des filons, leurs jonctions etc.). Quelques-uns de ces
filons ont été constatés sur une longueur de plus de 8 kilomètres.
Les „bandes" de bérésite sont recoupées obliquement (WE) par
des filons très inclinés ou verticaux de quartz aurifères dont la puis-
sance, ordinairement minime, peut s'élever à 0,7 m. et rarement à 1 m.
Habituellement ces filons ne sortent pas de la bérésite, mais parfois
ils entrent aussi dans la roche voisine et s'étendent même jusqu'à la
bande de b résite la plus rapprochée. On peut se faire une idée du
nombre des filons quartzeux aurifères par le dessin p. 42; les lignes,
tracées sur une partie de la bande de bérésite, indiquent les galeries
ou on exploitait un, deux ou même plusieurs filons.
Le quartz aurifère est tantôt compact, tantôt poreux, et contient
de la pyrite et du fer ocreux. Les parcelles d'or se trouvent et dans
*) Pour compléter la caractéristique de la bérésite, disons encore
que cette roche, provenant de la rivière Tchéremchanka, est, à l'état
frais, voisine du greisen. Elle consiste principalement en quartz, mus-
covite et pyrite. D'après les recherches de A. Sokolow, elle contient
750 gr. d'or par tonne. De l'or natif y a encore été trouvé, quoi-
que rarement, lors de l'exploitation par la couronne des gîtes de
Bérézovsk.
Selon le même ingénieur les serpentines seraient aussi aurifères.
44 V
ment vers TW, traversant la listvénite (magnésite, breunerite) et de
serpentine qui est la roche prédominante. Des bandes de serpentine
alternent avec des bandes de listvénite, les deux s'étendant à peu près
dans le sens de la parallèle. Les nombreux filons aurifères renfermés
dans les porphyres ont la même direction, sont courts, relativement
épais (jusqu'à 0,7 m.) et se prolongent rarement dans les roches voi-
sines. Ceux qui pénètrent la listvénite sont souvent plus longs, mais
plus rares et plus fins.
La figure représente la coupe, quelque peu idéalisée, du gise-
ment à une profondeur de 30 mètres. Les filons consistent en quartz
contenant parfois une quantité notable de limonite (ocre); quelquefois
c'est la dolomie qui y prédomine. Les filons de ce dernier type tra-
versent habituellement la listvénite et sont rares dans les porphyres.
L'or, dans les filons, est accompagné de pyrite, de chalcopyrite,' de
galène et des produits de leur oxydation. La teneur en or oscille entre
1 et 211 gr. par tonne. La moyenne de Tor, obtenue pendant les pre-
mières cinq années de l'exploitation est d'environ 27 gr. par tonne.
A la surface, connue aussi aux environs de Bérézovsk, les roches
se sont transformées en une matière argileuse, semblable au „beliak"
et au „krassik".
D'Ekathérinebourg à ia frontière du district de Taguil.
Après avoir traversé la région constituée principalement par les
roches schisteuses développées dans les environs d'Ekathérinebourg,
le chemin de fer s'engage, à une distance d'environ 15 kilom. de la
gare de cette ville, dans une large bande de gneiss et de granité qu'elle
suit sur un parcours d'à peu près 35 kilom. Ensuite il tourne vers le
nord et parcourt les dépôts voisins près de la limite occidentale de
cette bande granitique qui s'étend dans le sens du méridien. Sur cet
espace de 32 kilom. et, vers le nord, jusqu'à la frontière du district
de Taguil dont la structure est décrite dans le guide As IX, la voie
ferrée traverse des schistes chloriteux et verts (gruenschiefer), des cal-
caires, des serpentines, des porphyrites etc. (voir la carte pi. A,
guide IX) accompagnés de nombreux gîtes d*or, de limonite et de
chromite. Çà et là ou voit des deux côtés de la ligne du chemin de
fer des mines, les unes en exploitation, les autres abandonnées. Les
placers sont surtout fréquents.
ions du VII Congrès Géolog. Internai.
PI.C.
Ekathérincl i i ■ \u fond la ch
VI
LES GISEMENTS D'OR
DU SYSTÈME DE KOTCHKAR
dans l'Oural du sud.
PAR
N. WYSSOTSKY.
Bibliographie.
Barbot de Mamy. Esquisse géognostique de quelques remarquables
placers aurifères dans la chaîne de l'Oural. Journ. d.
mines. 1875. AL' 6.
Maklachevsky. Observations géognostiques sur les placers aurifères
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Romanovsky, prof. Notes minéralogiques et géologiques. Mém. Soc.
Miner. Lt. Pétersb. 1868, série II.
Koulibin. La mine d'argent Mikhaïlovsky. Mém. Soc. Miner. St. Pé-
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Mouchkétow, prof. Description sommaire des riions d'or au système
de Kotchkar. Mém. Soc. Minéral. St. Pétersbourg 1878.
T. XIII, série 2.
Karpinsky, acad. Esquisse des gisements de minéraux utiles dans la
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— Carte géologique de la Russie d'Europe, feuille 139, 1885.
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Oui. Mém. Soc. Miner. 1884. T. XIII.
Arzruni. Mineralogisches aus dem Sanarka Gebiet im Sùd-Ural.
Berlin, 1886.
1
2 VI
Davy. Esquisse historique sommaire. Journ. cl. mines, 1895. JVs 2.
Kazantsew. Sur les minerais d'or. Journ. de la Soc. physico-ckim^
T. XXIII, livr. 7-e.
Posepny. Arkhiv fur praktische Géologie. 1895. T. II, p. 584.
La région du système de Kotchkar est située sur le versant orien-
tal de l'Oural, à une distance d'environ 80 kilomètres vers le SW de
Miass. Les 360 à 400 gîtes aurifères qu'elle renferme se trouvent tous
au cours supérieur des petites rivières Kotchkara, Tchornaïa, Osséïka,
Kamenka et Sanarka.
L'exploitation de l'or, date de 1844, année de la découverte des-
placers situés dans la partie sud de la région (Kamenka et Sanarka).
Dans la suite ces placera sont devenus célèbres à cause des minéraux
précieux— cyanite, béril, topaze rose, améthyste, euclase, rubis, corin-
don etc. — qui y accompagnent l'or.
Les gisements primitifs de l'or furent découverts entre 1863 et
1867. On a commencé à les exploiter depuis que les placers sont de-
venus moins productifs.
Dans ces derniers temps les filons fournissent annuellement
1,300 — 1,425 klgr. d'or, tandis que les placers n'en donnent que 300 —
350 klgr. La production totale de l'or depuis 1844 jusqu'en 1897 est
d'environ 47,060 klgr., dont 25,160 klgr. à peu près proviennent des
placers et 21,900 klgr. des filons (depuis 1868). A cette somme il faut
ajouter 450 klgr. d'argent.
Le plus grand nombre des mines en exploitation sont réunies sur
un espace qui n'a pas plus de 50 kilom. carrés, situé dans la partie
NW du système (voir la carte adjointe).
Quant à la structure géologique de la contrée, il est à remarquer
que la région aurifère est disposée au milieu d'une large zone grani-
tique qui suit la direction du méridien. Dans le carré de 50 kilom..
dont nous parlons, le changement des roches sous l'influence d'agents
dynamiques et chimiques est le plus prononcé. Les gneisso-grani-
tes se dirigeant généralement dans le sens de la parallèle y ont
subi une dislocation ultérieure transversale qui s'est manifestée par
de nombreuses fentes et failles plus ou moins parallèles; les failles
ont à leur tour causé l'enclavement, sous forme de filons, de masses
de granité, transformé par les effets dynamométamorphiques en roche
verdâtre au gris foncé, le plus souvent schistoïde, à la composition de-
laquelle participent, à l'état finement broyé, l'orthose, la plagioclase,
le quartz et le mica, avec les éléments secondaires: biotite, amphibole
(dans certains filons), chlorite, talc, calcite, pyrite etc. Les roches en-
caissantes sont un granité dit bérézite, avec feldspath partiellement ou
entièrement transformé en quartz et muscovite.
L'allure des filons aurifères quartzeux qui semblent devoir leur
naissance à la kaolinisation du granité, est conditionnée par les fentes
transversales (WE). Ces fentes forment tantôt comme un réseau dans
la masse fendillée du granité dynamométamorphosé, tantôt elles affee-
VI. Guide des excursions du VU Congrès CTfolog. Internat.
CARTE
DES GiSEMENTS AUFtiFERES
Ju Jistrici de Hotcllkctr
Jans l'Oural JuMiJi
VI 3
tent la forme de lentilles plus ou moins volumineuses entre ce gra-
nité et la bérézite, tantôt enfin, mais plus rarement, elles traversent
la bérézite. En conséquence de ces conditions de gisement, les filons
aurifères présentent à leur tour un réseau de filons (plus de 50) ver-
ticaux on du moins très inclinés, plus ou moins parallèles entre eux,
orientés W, SW ou SE.
Aux modifications ultérieurement subies par les mouvements de
dislocation se rapportent de petits rejets dans le plan de stratification,
et, plus rarement, en croix avec la direction des couches.
La puissance des filons exploités varie entre 0,05 et 2 mètres
(parfois 3 — 4 m. et davantage). Les filons consistent en quartz opaque
gris ou verdatre dans lequel on rencontre des inclusions et des vei-
nules de calcédoines (par places de calcite et de chlorite) en quan-
tité très variable, mais remplissant parfois toute la fente. Les calcé-
doines sont principalement représentées par du mispickel, de la pyrite
mélangée de chalcopyrite, de la stibine et de la galène.
Sur la plus grande partie du terrain minier la roche première est
désagrégée à la surface, parfois même jusqu'à une profondeur de 20 à
55 mètres. Le granité est transformé en une masse semblable à de
l'argile, grasse au toucher, d'un blanc rosé, (dans les parties dynamo-
métamorphosées d'un brun de tabac); le quartz au contraire est de-
venu spongieux et contient les produits de l'oxydation des calcédoines:
des ocres, parfois des oxydés de manganèse et de cuivre, çà et là de
la pharmacosidérite et de l'arséniosidérite; on y trouve aussi des mi-
nerais haloïdes d'argent sous l'aspect d'embolite 2 AgCl + 3 Ag Br,
dont la formation peut être attribuée à Faction de l'eau de la mer
qui avait couvert cette région dans ia première moitié de la période
tertiaire.
La teneur moyenne en or est de 5 à 13 gr. par tonne. L'expé-
rience a montré que les filons sont plus riches vers le haut, quoique
le métal y soit disséminé inégalement (on y trouve parfois de petites
pépites sous forme de fils étirés, de rognons etc.); plus bas la teneur
diminue tout en devenant plus également répartie; l'or s'associe gra-
duellement aux calcédoines et sa quantité augmente proportionnelle-
ment à celle du mispickel (les analyses ont constaté une teneur en
or de 40 à 400 gr. par tonne. L'or contient de l'argent (jusqu'à
30%); vers la sortie des filons au jour, la quantité d'argent est
moindre.
Le granité désagrégé qui entoure les filons de quartz sert aussi
quelquefois d'objet d'exploitation, car dans le voisinage des filons au-
rifères il contient habituellement des inclusions et des veinules de
calcédoine et de quartz.
Les divers gîtes se ressemblent presque en tout. Dans la plupart
des exploitations on a jusqu'ici mis en œuvre la zone de la désagré-
gation superficielle qui permet d'extraire For par des procédés simples,
tels que le cassage et l'amalgamation. Pour les minerais de calcé-
doine extraits d'une profondeur de 25 à 140 m., on opère la sépara-
4 VI
tion des calcédoines à l'aide de „stossherd" ou de „frue vanner" et
on les traite au chlore ou à la cyanure de potassium.
Parmi les exploitations les plus considérables qui ont atteint une
profondeur de 70 à 140 m. nous citerons: les puits Mitrofanovsky (40m.)
et Woskressensky (80 m., à la mine Ouspensky) de Zélenkow et C-ie:
les puits Gavriilo-Arkhanguelsky (70 in.) et Loukochinsky (73 Va m.)
des frères Podwintsew; les puits Woskressensky (56 m.), Pavlovsky (50 m.)
et Alexandrovsky (63 m.) de Tarassow et C-ie; le puits Pavlovsky (50 m.)
de Drojilow etc.
Dans la mine Mitrofanievsky on travaille des filons parallèle!?
dits Mitrofanievskaïa et Yevguénié-Pétrovskaïa. Le premier présente
plusieurs masses lenticulaires se dirigeant vers le XXE avec pendage
presque vertical vers le X. Il se trouve sur trois plans parallèles entre
la bérézite et les parties dynamo métamorphosées du granité qui for-
ment ordinairement le mur. Dans les horizons supérieurs, le filon se
divisait en plusieurs ramifications peu épaisses et relativement pauvres,
mais à la profondeur de 35 et 140 m., il offre une puissance moyenne
de 2Vs mètres. Au-dessous du niveau des eaux du sol, c'est-à-dire à
une profondeur de 20 à 28 m., on a rencontré de la pyrite et du mis-
pickel contenant de 5 à 10'Vo d'or. D'après les analyses quelques-uns
de ces calcédoines contiennent de 40 à 400 gr. et davantage d'or par
tonne, cependant par le traitement mécanique et l'amalgamation on
n'obtient que 5 à 10 gr. Les calcédoines aurifères pénètrent en quan-
tité notable les roches encaissantes. On a observé dans les filons des
traces de failles (surfaces polies de glissement) suivant le plan de stra-
tification, et à la profondeur de 105 m. on a rencontré, dans la partie
E de la mine, un croiseur peu considérable.
Le filon Yevguénié-Pétrovsky est joint au filon Mitrofa-
nievsky par une galerie de 63 m. creusée à la profondeur de 56 m.
Les conditions de gisement y sont à peu près les mêmes: des lentilles
de quartz ayant à la partie la plus bombée 0,2 à 0,5 m. d'épaisseur,
s'étendent vers le XE; le plongement presque vertical était incliné
dans la partie supérieure vers le X, dans l'inférieure vers le S. La
teneur en or du quartz à calcédoine présente une moyenne de 7:!A à
9 gr. par tonne.
Les filons Woskressensky s'étendent sur une distance de près
de 372 kilom. en traversant les mines de divers propriétaires: les mines
Mikhaïlovsky et Gavriilo-Arkhanguelsky des frères Podwintsew; les
mines Yekathérinebourgsky et Alexandrovsky de Tarassow et C-ie; la
mine Tikhwinsky de m-r Kormiltsew et la mine Xikolaïevsky des frères
Podwintsew. Dans cette dernière mine les filons "Woskressensky por-
tent le nom de filons Loukochkinsky. Ce sont 2 ou 3 filons principaux
accompagnés de filons latéraux avec leurs embranchements. Elle offrent
généralement des masses lenticulaires étendues clans les directions XW
ou W avec pendage très raide (70 — 90%), le plus souvent vers le S.
Leur épaisseur moyenne varie entre xh— 3 m., mais ils atteignent par-
fois 12 m. de puissance. Ils se trouvent tous sur la ligne de contact
VI 5
<le la bérézite avec le granité dynamométamorphosé, ou bien dans ce
•dernier. Un des puits les plus profonds qui travaillent ces filons est
le puits Gavriilo-Arkhanguelsky des frères Podwintsew (70 m.).
Les deux filons que Ton y exploite sont parfois accompagnés d'un troi-
sième. Leur épaisseur est de 0,2 à 2 m. Dans la partie supérieure du
puits (dans les roches désagrégées) jusqu'à la profondeur de 50 m., la
teneur moyenne en or était de IOV2 gr. par tonne; plus bas, quand
apparurent les calcédoines (plus souvent pyrites, plus rarement mis-
pickel), la quantité d'or tombait jusqu'à 8 gr., et à la profondeur de
70 m. jusqu'à 4 gr., les calcédoines (environ 47<> du remplissage) con-
tenant de 20 à 25 gr. d'or par tonne. Dans le puits Woskressensky
(35 m.) des mines Yekatbérinebourgsky (Tarassow et C-ie) on ne tra-
vaille qu'un seul filon principal, accompagné de plusieurs filons laté-
raux. La puissance du filon est très inégale: tantôt il atteint 3 m. d'é-
paisseur, tantôt il s'étire ou se. divise en un faisceau de veinules. La
teneur en or oscille entre 4 et IOV2 gr. par tonne; après le lavage aux
stosshercl il reste à peu près 75nA> de calcédoines contenant jusqu'à
44 gr. par tonne. Le haut des filons, jusqu'à la profondeur de 10 à 12
m., était très riche (en certains points plusieurs kilogrammes). Par en-
droits on observe dans le filon de petits rejets produits par de minces
filonnets de quartz stérile qui sont venus le croiser.
Le filon Pavlovskaïa est travaillé, à une profondeur de 50 m.,
par des puits disposés Fun à côté de l'autre, appartenant aux mines
Yekatbérinebourgsky (Tarassow et C-ie) et Ioanno-Predtetchensky
(Drojilow). Le filon se dirige E — NE, avec plongement N, sous un
•angle de 70 — 60°. Son épaisseur est inégale; tantôt elle va jusqu'à
2 — 4 m., tantôt elle n'est plus que de V> m. et devient même nulle. La
longueur des lentilles varie entre 1 et 10 m. Les conditions de gise-
ment ressemblent à celles des filons précédents. Dans les parties supé-
rieures désagrégées la teneur en or était de 10 — 30 gr. par tonne.
Avec l'apparition, à la profondeur de 30—35 m., de calcédoines, elle
s'abaissait jusqu'à 7 — 10 gr., la teneur, d'après les analyses, étant de
62 à 280 gr. par tonne dans les mispickels.
Les gisementssecondaires de la région appartiennent au type
■des placers restés in situ après leur formation ou n'ayant subi qu'un
déplacement peu considérable. Dans la plupart des cas ils sont en re-
lation intime avec les gîtes filoniens; ainsi, par exemple, la longeur du
plus grand nombre des petits placers de surface, couchés immédiate-
ment sous la nappe végétale, correspond exactement à la direction des
filons auxquels ils passent graduellement à une certaine profondeur. Dans
le placer plus considérable qui occupe une large vallée plate et ses em-
branchements (voir la carte adjointe) les parties les plus riches étaient
disposées en bandes transversales correspondant aux affleurements des
filons aui'ifères. La structure du placer est la suivante: une couche
alluviale d'argile tenace bigarrée sans or, épaisse de 4 à 12Vs m., re-
couvre V» — lVs m. de sable à gros grain argileux, renfermant des
fragments de quartz et de granité roulés et contenant de For avec
6 VI
une teneur moyenne, dans sa partie inférieure, de VI* à 10 gr. La
même teneur s'observe dans la partie supérieure, désagrégée, du gra-
nité qui sert de base aux sables. Quant à l'âge de ces dépôts, ils sont
en partie modernes, en parties postpliocènes (restes de mammouth, de
rhinocéros, de cheval etc.).
VII
LA VILLE D'EKATHÉRINEBOURG
et
quelques-uns de ses environs, remarquables au point
de vue d'archéologie préhistorique
PAR
O CLERC.
Ekathérinebourg (longitude 30° 17' 30". E de Poulkowa, latitude
N 56° 50' 9",74), chef-lieu de district et de diocèse, 43 mille habi-
tants en grande majorité russes; les éléments mongols (tatares de Ka-
zan) et finnois (votiaks et zyrianes) s'accroissent rapidement depuis
quelques années.
Fondée sur remplacement actuel, en 1723, par le général Hennin
et nommée par lui en l'honneur de l'impératrice Catherine I-re, son
Auguste protectrice, elle avait en 1726 l'aspect et les dimensions d'une
petite forteresse, où l'administration minière de l'Oural et l'usine
étaient à l'abri d'un coup de main de la part des Bachkirs. A cette
époque remonte la fondation de l'„Ecole d'arithmétique" qui, après
diverses transformations, donna naissance à l'école de district, aujour-
d'hui l'école municipale, et à l'école moyenne des mines. En 1735
fut installé un atelier pour la frappe de monnaie de cuivre; les pre-
mières monnaies étaient carrées et peu portatives, celle d'un rouble
pesant près d'un kilo. Cette cour des monnaies, fermée vers 1870, a
été transformée depuis en ateliers de remonte et de construction de
matériel roulant du chemin de fer de l'Oural. En 1781, lors de la
création de la lieutenance de Perm, Ekathérinebourg fut élevé au
rang de chef-lieu de la province de l'Icète (ou Issète). Cette ville, ou
plutôt l'administration à la fois civile et militaire des mines dont elle
était le centre, joua un assez grand rôle dans la répression de la ré-
1
2 VII
volte de Pougatcheff, qui, du reste, n'osa pas s'attaquer à si forte
partie. La grande route de Sibérie, qui de Perm passait autrefois bien
plus au nord par Solikamsk et Verkhotourié, fut dirigée en 1763 par
Koungour sur Ekathérinebourg et Tumène, ce qui contribua beaucoup
à augmenter l'importance commerciale de ces villes au détriment des
anciens centres de colonisation.
La ville compte actuellement environ 6,000 maisons d'habitation,
la plupart en bois, 15 églises orthodoxes (sans compter les nombreu-
ses églises du monastère), 1 luthérienne, 1 catholique romaine, 1 église
et 2 chapelles de vieux-croyants, l maison de prière israélite et
1 mahométane: elle est la résidence de Tévêque d'Ekathérinebourg et
d'Isbite, diocèse comprenant toute la moitié transouralienne du gou-
vernement de Perm.
Les principales administrations de l'Etat sont:
1. La Direction générale des mines et usines de POural, à laquelle
sont subordonnés:
a) Le Laboratoire chimique où s'opère la fonte de tout l'or re-
cueilli dans l'Oural.
b) La Direction centrale des forêts affectées aux usines.
c) L'Ecole des mines.
2. La Fabrique Impériale de pierreries, célèbre par ses grands
vases en jaspe, rhodonite, etc.
3. L'Observatoire magnétique et météorologique de 1-er rang,
fondé en 1835.
4. Le gymnase classique, fondé en 1860.
5. Le comptoir de 1-er rang de la Banque d'Etat.
6. Le Tribunal d'arrondissement civil et criminel, sans parler des
administrations communes à toutes les villes de district: trésorerie,
postes et télégraphes, etc.
Etablissements entretenus aux frais de la ville ou du zemstvo,
(états ruraux) ou des deux ensemble:
1. Ecole réale.
2. Gymnase de demoiselles.
3. Hôpital.
4. Maison d'accouchement.
5. Ambulance.
6. Asile de nuit.
7. Deux écoles municipales — 14 écoles élémentaires.
Etablissements du clergé: 1 monastère de femmes; 1 école dicé-
saine de filles de prêtres; 1 petit séminaire: plusieurs écoles parois-
siales.
Institutions et établissements privés:
Société ouralienne d'amateurs des sciences naturelles, placée sous
l'Augustissime protection de Son Altesse Impériale Monseigneur le
Grand-Duc Michel Nikolaévitch, fondée en 1870.
Société ouralienne de médecine, fondée en 1890.
Société ouralienne des beaux-arts.
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VII 3
Société de bienfaisance.
Section de la société de la Croix-Rouge.
Section de la société de sauvetage sur les eaux.
Section de la société protectrice des animaux.
Société d'aviculture.
Sociétés de coopération, contre l'abus des spiritueux, de vélocipé-
distes, de chasse, de tir, etc.
Cercles dramatiques, cercle musical, deux clubs, société de
pompiers.
4 asiles pour enfants.
2 gazettes quotidiennes. l'„Oural" et le Correspondant d'affaires".
1 journal hebdomadaire „Le Moniteur diocésain".
Publications non périodiques:
Bulletin de la Soc. our. d'amateurs des se. naturelles.
Bulletin de la Soc. our. de médecine.
Rapports annuels de diverses sociétés et établissements.
7 typographies, 2 chromo-lithographies, plusieurs ateliers photo-
graphiques; succursales des banques de Sibérie, de Volga-Kama; ban-
que municipale; comptoirs de banque etc., agences d'assurances, de
transport, etc.
Moulin à vapeur, ateliers et fabriques de tout genre, entre au-
tres une fabrique nouvelle et assez considérable d'horloges dites de
la Forêt-Noire. Eclairage électrique de la ville et d'un certain nom-
bre de magasins et de maisons privées; téléphone; etc.
Une industrie particulière à la ville et à quelques localités des en-
virons, c'est la taille et le polissage tant des pierres précieuses ou
semi-précieuses (rubis, saphir, émeraude, alexandrite, topaze, déman-
toïse, grenat, améthyste, béryl, aigue-marine, cristal enfumé et inco-
lore, etc.), que celle d'objets en jaspe, rhodonite, marbre, porphyre, etc.
Commerce considérable en gros et en détail. D'abord la prolon-
gation du chemin de fer de l'Oural jusqu'à Tumène a porté un rude
coup à Ekathérinebourg pour le commerce de transit entre la Sibérie
et l'Europe, puis la construction du Transsibérien est en voie d'y met-
tre fin, ce qui oblige les uns à déplacer le centre de leurs opérations,
les autres, à affecter leurs capitaux à d'autres entreprises.
Les „tentes de pierre" — Kamennyia palâtki — de Chartache sont
des rochers de granité gris, couronnant une colline à 2 — 3 kilomètres E
d'Ekathérinebourg. Le granité (nettement stratifié) forme ici une cou-
pole (ou pli anticlinal) dirigé de l'WSW à l'ENE, dont la crête seule
a plus ou moins résisté aux influences atmosphériques.
Le principal intérêt que présentent ces „tentes de pierre" touche
plutôt à l'archéologie préhistorique qu'à la géologie proprement dite.
Les recherches opérées au pied et dans les fentes de ces rochers, d'a-
bord par un chercheur d'or (1889 — 90), puis par MM. Serghéeff et
Comès (1891), et enfin par moi, ont amené la découverte d'une assez
grande quantité de fragments de poterie ornementée, d'armes et d'é-
clats de pierre, d'une perle en cristal de roche, de fragments d'os, etc.,
1*
4 VII
qui se trouvent au Musée d'Ekathérinebourg. M. le baron de Baye, qui a
visité avec moi cette localité en 1895, la qualifie de gisement de l'époque
néolithique. La découverte subséquente d'une petite pointe de flèche en
bronze à trois arêtes, à une petite distance et en compagnie de tessons
du même genre, me fait pencher pour l'opinion de Michel Malakhoff, qui
rapportait la plupart des gisements transouraliens de ce genre à la fin
de l'époque néolithique, au moment où le bronze, quoique connu, était
encore un métal très précieux. Ce qui ajoute à l'intérêt de ces trouvailles,
c'est que M. Serghéeff, ayant soulevé quelques-unes des dalles supé-
rieures de ces tours soi-disant naturelles, a trouvé dessous des frag-
ments de poterie, d"ossements, etc. Dans une courte notice que la So-
ciété Impériale d'Archéologie de St-Pétersbourg m'a fait l'honneur
d'imprimer dans ses Travaux (1896), je me suis permis d'émettre la
supposition que ces rochers auraient servi de lieu de sacrifice et en
même temps de tour de signaux, et la question suivante, que MM. les
Membres du Congrès voudront bien, je l'espère, trancher sur place:
„ees rochers doivent-ils être considérés comme une formation pure-
ment géologique, ou bien peut-on admettre une participation de
l'homme à leur surélévation dans un but quelconque?" La grosseur
des dalles ne saurait être invoquée contre cette hypothèse, vu que les
éléments des monuments dits cyclopéens ou mégalithiques sont sou-
vent plus volumineux encore. Ensuite, l'écuelle située au sommet
n'est-elle que le résultat de l'érosion du granité par les agents atmos-
phériques?
Ce qui prouve que la présence d'un gisement préhistorique à ces
„tentes de pierre" n'est pas une circonstance fortuite, mais bien le
résultat d'une coutume générale cà cette époque, c'est la découverte de
M. Serghéeff (1891) de restes analogues au „Tchertowo gorodichtché",
formation granitique semblable à celle-ci, mais de dimensions beau-
coup plus grandioses, au sommet d'une montagne non loin du lac Isset-
skoïé, puis par moi aux Kamennyia palâtki de Chabry (1895 — 96), où
j'étais allé exprès pour voir s'il y a là du préhistorique, et où l'exa-
men le plus superficiel a amené la rencontre de quelques objets très
caractéristiques au sommet même de l'une des tours, à côté d'une
écuelle ou bassin, semblable à celui de Chartache. Ceux de MM. les
géologues qui visiteront Palkina auront l'occasion d'y voir, entre autres,
un gisement du même genre que j'y ai trouvé l'été dernier.
La flore des environs du lac de Chartache ne présente guère que
des espèces communes de cette région, et au commencement d'août
peu d'entre elles portent encore des fleurs; en traversant le bois de
pins, l'on verra des feuilles de Trientalis eurojxtca, dans les lieux
humides Androsace filiformis B. neglccta (miki), dans le vaste niaré-
cnge, à peu près desséché aujourd'hui, Salix Lapponum, Banunculus
IÂhgua, dans les lieux plus secs, des touffes de Pulsatella patens var.
nemorosa et Wolfgangiana en fruits. Astragalus pisiformis, A hy-
pogJottis, Cytisus biflorus en fruits, Cotoneaster nigra, Gentiana
Amarélla, cruciata, Pnettmonanthe, Scnecio campestris, etc. Dans les
VII. Guide des excursions du VII Congrès Géolog, interna! PI. B.
Fig. i. Ecuelle au sommet de Tune des ^tentes de pierre» de Chartache.
Fig. 2. Extrémité NE des «tentes de pierre» de Chartache.
YII 5
fentes mêmes des rochers: Cystopteris fragïlis, Pohjpodium officinale
de petites dimensions, et, seulement du côté du nord, une petite plante
assez rare, la Parictaria micrantha var. debilis. Parmi les représen-
tants de la faune, je ne mentionnerai que Y Isodactylium SchrencMi
(Salamandrella uralensis), qui, à peine la neige fondue, opère sa ponte
dans les mares le long du chemin, mais sort de l'eau et disparaît aux
regards bien avant le milieu de l'été, de même que son congénère, le
Triton crisiatus.
En suivant plus loin le chemin qui mène à Bérézovski, on jettera
un coup d'oeil sur les carrières de granité du pied de la colline, puis
on arrivera au bord du lac de Chartache, où l'on pourra observer le
résultat d'un phénomène de géologie contemporaine, dont je n'ai encore
trouvé la description nulle part, du moins pour ce qui concerne les
formations lacustres.
L'espace me manquant d'énoncer ici le cours des investigations
archéologiques (1890 — 96) qui m'ont obligé de m'occuper de cette
question, je me bornerai à formuler les thèses suivantes: 1" La glace
atteint sur nos lacs une épaisseur de 0,7 à 1,5 mètre ou même plus,
et, où la profondeur de l'eau est moindre, surtout près des bords, elle
englobe une partie du fond. 2° A la fonte des neiges, le niveau du lac-
hausse, la glace ascend avec l'eau et soulève la partie du sol qui fait
corps avec elle; en même temps il se forme autour du banc massif de
glace une ceinture d'eau libre dont la largeur dépend de la plus ou
moins grande inclinaison des rives. 3° Sous la poussée des vents, cette
immense lentille de glace, d'abord entière, puis en vastes bancs sépa-
rés par des fissures, voyage à la surface du lac; si le vent est assez
fort, les glaces du large poussent celle du bord et la font glisser ou
grimper sur la rive, où elle forme, surtout si elle y rencontre un
obstacle suffisant (falaise, rangée d'arbres, etc.), des amas considéra-
bles. 4° En fondant, cette glace dépose sur la rive une véritable mo-
raine, composée de tous les objets durs qu'elle avait englobés; l'eau
reprend à l'occasion une partie de ces matériaux, mais les plus lourds
restent, et avec le temps il en résulte une ceinture solide sur les ri-
ves contre lesquelles les vents dominants accumulent le plus de
glaces.
Le niveau du lac Chartache ayant été abaissé de plusieurs mètres,
il y a une soixantaine d'années, la ceinture morainique lacustre, anté-
rieure à cette époque, se trouve maintenant à sec et peut être aisé-
ment suivie tout le long de la rive S et SE, où elle est généralement
recouverte de forêt ou de buissons. Comme on y rencontre des objets
préhistoriques du même genre que sur la colline, on peut en inférer
que le niveau de ce lac était resté assez constant depuis des siècles,
jusqu'au moment où l'on a tenté de le vider pour dessécher les mines
d'or de Bérésovski.
11 va sans dire que la composition pétrographique des rives donne
à ces moraines lacustres une structure et un contenu très variable: ici
ce sont des blocs de granité et du sable quartzeux, — au lac Irbitsksé,
6 VII
près du contact des limites des districts d'Ekathérinebourg, de Ka-
mychlow et d'Irbite, elles ne sont formées que de sable contenant des
fragments usés de tuffeau, et offrent l'aspect et le type de dunes con-
centriques, espèces de sentiers plus ou moins praticables au bord et
au milieu du vaste marais tourbeux qui occupe une partie de l'ancien
lit du lac; — au lac Karassié II, à 30 verstes E de la ville, à en juger
d'après la description de MM. Dm. Mamine et Constantin Thaddéew,
la moraine lacustre a l'aspect d'une jetée ou môle longeant le rivage
marécageux, et fait à bras d'homme, où ils ont recueilli de riches ma-
tériaux archéologiques (voir au Musée historique de Moscou et au
Musée d'Ekatliérinebourg): peut-être en effet les habitants de ce lac
ont-ils perfectionné l'œuvre de la nature.
Palkino
est un hameau situé sur les terres de m-nie la comtesse de Stenbock-
Fermor, sur la rivière Icète (ou Issète), h l'endroit où le barrage des
forges de Werkh-Issetsk la transforme en un étang ou lac artificiel de
12 verstes environ de longueur, parsemé de fort jolies îles graniti-
ques, présentant, ainsi que les montagnes et les collines voisines, de
ces entassements de dalles, connus dans la région sous le nom géné-
rique de „Kamennaya palatM" (tentes de pierre) lorsqu'ils atteignent
des dimensions un peu considérables 1). Le hameau se compose d'une
trentaine de maisons et d'une petite chapelle en bois, disposées des
deux côtés de la rivière, dont la rive gauche s'élève en côte assez abrupte,
tandis que la droite forme une langue de terre ferme qui, sur un assez
court espace, sépare le lit de la rivière du vaste marais remplissant
tout le fond de la vallée. Un pont de bois, suffisamment élevé pour
permettre non-seulement le flottage du bois, mais aussi le passage d'un
remarqueur à vapeur, réunit les deux rives. La tradition locale fait
remonter la fondation de ce hameau à la un du XVI-e ou au com-
mencement du XVII-e siècle, avant la construction des barrages de
Werkh-Issetsk (1725) et d'Ekathérinebourg (1723), époque où Ton al-
lait en bateau baptiser les enfants à l'église d'Ouktouss (à 6 — 7 verstes
en aval de la ville): les premiers colons auraient été deux serfs fugi-
tifs de Fusine de Bilimbaï (appartenant aux Stroganow ), nommés Pal-
kine et Rybine, dont le premier aurait donné son nom à l'endroit.
Il y a une quarantaiue d'années, m-r S. Sigow, avec le prêtre Hip-
polyte Sniychliaew, voyant entre les mains des paysans d'étranges ob-
jets en cuivre rouge, firent des recherches sommaires et recueillirent
un certain nombre d'idoles, de lames et d'autres objets „tchoudes",
dont une partie fut envoyée à Moscou et à St. Pétersbourg; quelques-
uns dentre eux ont été figurés par Aspelin dans ses ..Antiquités finno-
ougriennes". Les ouvriers qui firent les fouilles sous leurs ordres, ra-
content que ces figurines en cuivre furent trouvées sous les dalles de
') V. plus haut l'article concernant celles de Chartache.
VII 7
granité formant le dos de la montagne à l'euest du hameau, au-dessus
du gorodichtelié; ellesyétaient soigneusement enveloppées d'abord d'une
peau, décomposée par le temps, puis d'un fourreau en écorce de bou-
leau, assez bien conservée. Ces messieurs découvrirent aussi le dit go-
rodichtelié, ou enceinte fermée d'un rempart en terre entouré d'un fossé,
et y trouvèrent, entre autres objets, un moule en pierre tendre qui avait
servi à couler des objets en métal.
Ce n'est qu'en 1875 que quelques-uns de mes élèves, entre autres
Michel Malakhow, tirent quelques recherches à ce gorodichtché, avec la
recommandation expresse de rapporter tout ce qu'ils y trouveraient:
ils ne rencontrèrent point d'objets en métal, mais bien des fragments
de poterie ornementée et d'outils ou armes en pierre. Dès lors, tantôt
seul, tant avec M. Malakhow, nous fîmes des fouilles réglées, qu'il a dé-
crites en détail, d'abord dans le journal „r3,peBHfla ir HOBan Poccifl'"
(1879), puis dans son rapport définitif (1883, encore inédit) à la So-
ciété Impériale de Géographie. Des investigations subséquentes ont
amené la découverte d'une multitude d'objets en pierre éclatée, taillée
ou polie (silex, jaspe, quartz, grès, granité, schiste), de milliers de frag-
ments de poterie ornementée, de quelques moules et de deux ou trois
objets en cuivre (bronze) semblant avoir servi d'ornements à des har-
nais de cheval. En 1888 une collection complète de tous les ornements
sur poterie alors connus de cette station préhistorique, systématisée par
Thaddéew et moi, fut donnée au Musée historique de Moscou, et la
Société Impériale d'Archéologie île cette ville en a publié une partie
en 1895 (avec 3 pi. en phototypie). Rien qu'en achetant chaque été
ce que les habitants, surtout les enfants, recueillent de fragments et
d'objets en cultivant les potagers et les champs voisins, j'ai rassemblé
une grande quantité de matériaux, que j'espère distribuer à divers
musées, quand j'aurai eu le temps de les classer.
La population a dû être beaucoup plus dense ici autrefois qu'à
présent, ce dont on peut juger par le fait que des restes de même
nature se rencontrent dans tous les environs de Palkino et sous le
marais même (comme j'ai pu m'en assurer pendant les basses eaux
de 1893 — 1895) sur un espace de plusieurs verstes carrées, quoique
peut-être en moindre abondance que dans le voisinage même du ha-
meau actuel. Dans une forêt voisine, on a retrouvé des restes de four-
neaux primitifs, avec des monceaux de scories, provenant, dit-on, d'un
minerai de cuivre très ferrugineux, qu'on suppose provenir de la mine
maintenant inondée de Pychminsko-Klutchevski, située à 15—17 verstes
de distance.
L'abondance des objets en pierre travaillée, parmi lesquels ceux
en pierre polie sont en infime minorité (la plupart faits d'une roche
gris-verdâtre imitant le néphrite, mais beaucoup moins dure), et des
tessons richement ornementés de dessins géométriques, tandis que la
pâte en est agrémentée d'un mélange de mica, ou de talc, ou de schiste
bleu pilé, etc., et la présence d'un nombre restreint d'objets en cuivre,
dont une partie au moins coulés sur place, ont conduit d'abord M. Ma-
8 VII
lakhow, puis les autres savants qui ont visité ensuite ce gisement, à
placer son origine vers la fin de Page de la pierre, au moment où le
cuivre commençait à être connu. La couche de terre contenant les
restes de cette culture est très peu profonde; aussi les rares osse-
ments qu'on y a rencontrés étaient-ils trop détériorés pour pouvoir
être définis.
Jusqu'ici aucune sépulture préhistorique n'a été découverte dans
cette région.
La flore des environs de Palkino est très variée, et MM. les
amateurs de botanique pourront profiter de l'occasion pour recueillir
des espèces qu'on ne trouve pas partout, p. ex.: Nymphaea pygmaea
Ait., Nitphar pumïlum S m., Arabis G-erardi Bess., A. pendula L.,
Stellaria Bungeana Fengl., Cerastium pilosum Led., G-eranitwm
pscudo-sibiricum J. Me y., Astragalus fndicosus Pall. var. viminea
Trautv., Latliyrus pisiformis L., Hcdysarum elongatum Fisch.,
Agrimonia pilosa Led., Bupleurum aureum Fisch., Pleura spernmm
uralense Hoffm., Gacalia hastata L., Saussurea discolor De, Crépis
sibirica L., Mulgedhim sibiricum Less., Adenopliara polymorplia
Led., Utricularia intermedia Hayne, Androsace ncglecta (mini) = A.
fUi fortuits var. glandulosa Kryl., CastiUeja pallida Kunth., Poly-
gonum polymorphum Led., Salix myrtilloides L., S. Lapponum L.,
etc., etc.
A environ une verste au nord du hameau, l'on pourra visiter
une autre station préhistorique, analogue aux ,.Kamennya palatki" de
Chartache.
VIII
GISEMENT DE MINÉRAUX
D'EUGÉNIE-MAXIMILIANOVNA
PAR
A. KARNOJITZZY.
Les gisements d'Eugénie-Maximilianovna, découverts et étudiés en
1894 — 96, sont situés à Fouest et au nord-ouest du village Palkina a),
à droite de la rivière Isséta, presque au sommet de l'arête de partage
de l'Oural. Ces gisements, au nombre de 20 — 21, occupent un triangle
d'une superficie d'environ 24 verstes carrées. En dehors de quelques
minéraux problématiques, trouvés en quantité trop insuffisante pour
être définitivement déterminés (dis thé ne, béril de couleur lilas, ko-
rund rouge etc.), on y a rencoutré: aiguemarine (bc) 2) vésuvian
(p) grenat (bc); essonite et almandine; épidote (en grande quan-
tité): ordinaire, jaune, pouchkinite; axinite (bc); yttrotanta-
lite (p); titanite (bc); clinochlore (p); pierre des Amazones
(p); microcline en cristaux gigantesques (bc); amphibole; cristal
de roche; pyrite transformée en oligiste brun.
Les gisements se trouvent dans une région de développement de
gneisso-granites. La roche dominante est un feldspath pauvre en mica,
presque dépourvu d'amphibole, que la composition pétrographique et
la structure rapprochent le plus souvent du granité (montagnes Med-
wejka, Pouk, Seljka etc.), rarement de la syénite (montagne Yélowaïa),
et qui occupe principalement la surface des collines en formant à leur
sommet de puissantes accumulations de dalles dites „palatki" (tentes).
La roche feldspathique est accompagnée d'une roche très riche en am-
a) A une distance de 15 verstes environ d'Ekathérinebourg.
2) Les lettres bc (beaucoup) et p (peu) indiquent la fréquence re-
lative des minéraux.
2 VIII
phibole, voisine parfois de l'amphibolite (mont Medwejka, Romanovkai,
parfois du gneiss aniphibolique (Medwejka, Poup), parfois de la dio-
rite (Séwernaïa Yélowaïa), qui occupe des horizons plus bas que la
roche feldspathique, bien qu'en plusieurs points elle constitue des élé-
vations indépendantes peu élevées.
Les minéraux énumérés plus haut sont le produit du métamor-
phisme. Ils se trouvent habituellement à une faible profondeur, au
contact des roches feldspathiques et amphiboliques, et sont presque tou-
jours accompagnés d'épidote ou d'épidosite. Dans la montagne Poup
les minéraux accompagnent les cristaux de dolomie et se trouvent aux
endroits où la dolomie vient en contact avec le gneiss aniphibolique,
la surface de la colline étant formée de granité.
Voici les gisements qui offrent le plus d'intérêt:
Montagne Medwejka — essonite jaune, rosée et brune, pistacite etc.
Montagne Yélowaïa (Grande mine Yevguénié-Maximilianovskaïa),
axinite, pouchkinite et titanite.
Montagne Poup (Mine Iwano-Rédivortsevskaïa) — essonite, épi-
dote, clinochlore.
Montagnes Séwernaïa -Yéréméïevskaïa — aiguemarine, vésuvian,
sphène, grenat, épidote yttrotantalite, pierre des Ama-
zones etc.
IX
LE CHEMIN DE FER DE L'OURAL
dans les limites des districts miniers de Taguil
et de Goroblagodat.
PAR
TH. TSCHERNYSCÏÏEW.
Le chemin de fer d'Oural relie Ekathérinebourg à Perm. Il entre
dans le district de Taguil 3 verstes au-delà de la station Anatolskaïa
et le traverse jusqu'à l'usine de Kpuchwa, en suivant, dans la direction
générale, la ligne du méridien. Après avoir dépassé cette usine, il
tourne brusquement vers l'ouest et, faisant plusieurs zigzags, il s'élève
sur Farête de l'Oural qu'il franchit entre les stations Ouralskaïa et
Yévropéïska'ia (d'Europe).
Nous avons concernant ces districts miniers bon nombre de don-
nées géologiques, éparses dans les journaux et ouvrages spéciaux, mais
jusqu'ici il n'en existe aucune description détaillée. Les travaux du
Comité Géologique, exécutés dans les districts de Taguil et de Groro-
blagodat, sont terminés depuis 5 ans, mais la carte géologique et la
description s'y rapportant ne sont pas encore publiées. Voici la liste
des ouvrages dans lesquels on trouvera les renseignements les plus
complets:
G. Rose. Mineralogisch-geognostische Reise nachdemUral, dem Altaï
und Kaspischen Meere. Bd. I. 1837, pp. 302 — 352.
E. Hofman. Materialien zur Anfertigung geologischer Karten dcr
Kaiserlichen Bergwerks-Districte des Ural-Gebirges. 1870,
pp. 177—218.
S. Koutkievicz. Compte rendu des recherches géologiques exécutées
le long du chemin de fer des mines de l'Oural (en russe).
Journal des Mines. 1880, t. II, p. 325.
1
2 IX
Th. Tschernyschew. Recherches géologiques clans l'Oural, faites en
1888 (en russe). Bulletins du Comité Géologique. Vol. VIII,
1889, p. 121—143.
A. Krasnopolsky. Compte rendu préliminaire des recherches géolo-
giques dans les domaines Werkhné-Tourinskaïa, Nijné-
Tourinskaïa et Bisserskaïa (en russe). Bulletins du Comité
Géologique. Toi. IX, pp. 177 — 191.
A. Krasnopolsky. Compte rendu préliminaire des recherches géolo-
giques clans les domaines Pétrokamensk et Werkhné-Sal-
dinsk (en russe). Bulletins du Com. Géologique. Toi. XI,
pp. 105 — 115.
M. Démiclow, propriétaire du district minier de Nijni-Taguil, l'un
des districts métallifères les plus vastes et les plus riches, a engagé,
vers 1830, le célèbre géologue Le Play à faire la carte géologique et
la disciïption détaillée de ses domaines. L'administration des mines
possède actuellement une carte géologique manuscrite, le travail de
Le Play n'ayant pas été imprimé, basée sur les explorations de ce sa-
vant et complétée par des recherches ultérieures.
La feuille 137, à l'échelle V^oooo, publiée par la section topogra-
phique de l'Etat-Major, pourra servir de guide dans l'itinéraire que
nous allons suivre.
Sous le rapport or o graphique, nous nous trouvons ici, comme
clans les parties plus méridionales du versant est de l'Oural, en pré-
sence de deux régions essentiellement différentes: celle à l'est offre
une série d'élévations qui, quoique se dirigeant généralement clans le
sens du méridien, sont séparées par de profondes dépressions. La na-
ture pétrographique des roches et leurs rapports mutuels se font ce-
pendant peu remarquer clans l'ensemble de la configuration de la
région. Le même caractère orographique s'observe sur tout le parcours
entre la limite du district de Xijni-Taguil et la station Asiatskaïa
(d'Asie) dans le district Goroblagodat La structure de cette bande
orientale est d'une grande variété, mais avec prédominance de roches
massives éruptives, accompagnées de tufs et de brèches. Les schistes et
calcaires métamorphiques n'y jouent qu'un rôle secondaire et ne for-
ment que quelques bandes isolées, encaissées entre les roches massives.
D'un tout autre caractère est la région occidentale qui fait partie
de l'Oural lui-même. Ici nous avons devant nous une chaîne de mon-
tagnes nettement dessinée, formée des roches cristallines M.
Pour s'orienter dans les particularités géologiques de notre trajet,
nous ajoutons une petite carte géologique, tracée au V^oooo d'après les
données recueillies par A. Krasnopolsky et l'auteur de la présente
esquisse, et d'après les recherches" des investigateurs antérieurs, rédi-
gées par A. Karpinsky. Par cette carte on verra qu'à la composi-
tion de cette région prennent part des variétés de syénite, de nombreux
représentants du groupe des gabbros, des roches à diallage et pérido-
tites, des serpentines, porphyres et porphyrites, des brèches correspon-
IX 3
dant à ces dernières, des schistes et calcaires cristallins et des mar-
bres du dévonien inférieur.
La région des granités typiques, formés d'orthose, de microcline, de
quartz et de muscovite, est située à l'est de la voie ferrée. Elle n'est
pas entrée dans notre carte.
Quant aux syénites, développées surtout au sud de l'usine de
Kouchwa, elles sont représentées sur notre parcours par des variétés
amphibolique, augitique et diallagique. Tant par l'étendue de leur dé-
veloppement que par leur composition, les syénites sont étroitement
liées avec les variétés du groupe des gabbros. Cette liaison est même
si étroite qu'il est très difficile de les marquer sur la carte séparément.
Le rayon que nous décrivons appartient aux régions classiques:
on y trouve tous les divers gabbros et leurs variétés (gabbros à di-
vine et sans olivine, gabbros ouralitiques, gabbro-diorites, ampbibolites
etc.), le passage de la structure parfaitement massive à la structure
schistoïde, gneissique, la transition insensible des gabbros et des gabbro-
diorites, par une série de phases intermédiaires, à des roches diallagi-
ques et amphibolo-diallagiques, composées de seuls bisilicates. Ces pas-
sages ne s'observant non seulement dans un même affleurement, mais en-
core dans un même fragment de roche, on ne peut se refuser à l'évi-
dence qu'il existe ici des combinaisons compliquées de la masse à feldspath
avec celle sans feldspath que Reyer a proposé d'appeler „Schlieren'-.
Comme un des points les plus instructifs pour l'étude de la structure
des schlieren, nous indiquerons le massif situé dans le domaine de l'usine
Barantchinsky dont les sommets sont connus sous les noms de Sina'ïa,
Tolstaïa, Golaïa, Nojowotchnaïa etc. Les mêmes roches constituent,
sur la frontière des districts de Taguil et Goroblagodat, la montagne
Magnitnaïa qui doit son nom à la faculté de ses roches de faire for-
tement dévier l'aiguille aimantée. Ce n'est d'ailleurs pas en Russie
seule que ce phénomène a été constaté pour des roches dépourvues
de magnétite en quantité notable l).
Les gabbros forment une large bande s'étendant dans le sens du
méridien, à l'est des schistes cristallins qui forment l'Oural central et
dont les affleurements longent le chemin de fer sur une grande distance.
r) A. Andreae et W. Koenig. Der Magnetstein von Frankenstein
an der Bergstrasse. Abh. d. Senkenbergischen Naturforsch. Ges. Frankf.
a. M. XV. 1888, 61—79.
E. Odonne et A. Sella. Contributo allô studio délie roccie mag-
neticha nella Alpi centrali. Rendiconti R. Accad. de Lincei (4). VII,
100 — 104. 1891; Osservazioni et considerazioni sulle roccie magneticha.
Ibid. 147—151. 1891.
Cl. Montemartini. Composizioni cbimica et mineralogica di una
xoccia serpentinoza di Borsonasca (Riviera Ligure1. Atti d. R. Accad.
d. scienze di Torino. 35. .V 4, 209—212. 1889—1890.
G Folçheraiter. Origine del magnetismo nelle roccie vulcaniche
del Lazio. Rend. Accad. Linc. Roma, 5. III. Gem. 2. Fasc. 2. 1894.
53 — 61; Distribuzione del magnetismo nelle roccie vulcaniche del Lazio.
Ibid. Fasc. 4. 117 — 1222; Orientazione ed intensita del magnetismo per-
manente nelle roccie vulcaniche ciel Lazio. Ibid. Fasc. 5. 165 — 172.
1*
4 IX
Les serpentines, résultat de la transformation des roches à dial-
lage et des péridotites, occupent la même région que les péridotites.
Ainsi que dans les autres parties de l'Oural, la serpentinisation de ces
roches et le passage des hisilicates à une matière bastitique y est en
liaison avec l'intégration de masses de fer chromé formant parfois des
amas d'une grande importance pratique, et avec la précipitation dans
la roche de l'or et du platine.
Les porphyres, largement développés à Test du chemin de fer,,
dans les domaines de Kouchwa et de Taguil, moins répandus à l'ouest,
sont tantôt quartzifères, tantôt dépourvus de quartz (orthophyres). Sur
la bande de terrain attenante à la voie ferrée, les porphyres quartzi-
fères sont relativement peu développés. Les porphyres dépourvus de
quartz présentent un grand développement dans les limites des do-
maines de Kouchwa. Ce sont ces porphyres-ci qui constituent presque
seuls les montagnes Blagodat (près de l'usine de Kouchwa) et Wysso-
kaïa (près de l'usine Nijné-Taguil). Nous y reviendrons plus bas, dans
la description des excursions.
Quant aux porphyrites — augitophyres (Augitporphyrit1, porphyres
à ouralite, labradorophyres (Labradorporphyrit\ diabasophyres (Dia-
basporphyrit) — elles ont un grand développement le long de la voie
ferrée et sont accompagnées de leurs brèches et tufs correspondants.
Les brèches sont formées de fragments de porphyrite, réunis par une
matière également porphyritique. Les tufs offrent quantité de variétés^
souvent nettement schisteuses, avec passage à des schistes verts (Griïn-
schiefer); ils sont formés de fragments tantôt petits, tantôt gros, de
porphyrite, de schiste siliceux, quelquefois de calcaire, de cristaux et
de morceaux de plagioclase et d'augite, le tout soudé par un ciment
calcareux, chloriteux ou porphyritique.
Les espaces occupés par les brèches et roches tufogènes cadrent
à un tel point avec ceux du développement des porphyrites qu'il n'est
possible de les marquer avec exactitude que sur une carte à grande
échelle.
La bande des gabbros est bordée h l'est, comme nous l'avons dit,
des schistes cristallins M de l'Oural Central. Dans cette partie de la
chaîne, les roches schisteuses cristallines de l'arête du milieu sont re-
foulées, comme dans les parties plus méridionales de l'Oural, en pli
anticlinal dissymétrique déjeté vers l'est, avec inclinaison plus douce
des couches vers l'ouest.
Pour en finir avec les roches développées dans les limites des do-
maines de Kouchwa et de Nijné-Taguilsk, il nous reste à dire quel-
ques mots des calcaires qui y affleurent en étroites bandes isolées, se
dirigeant dans le sens du méridien, pincées entre les masses continues
des porphyres, schistes verts, brèches porphyritiques et tufs. Ces cal-
caires sont tantôt de véritables marbres, tantôt ils sont fortement
schisteux et se brisent difficilement sous le choc du marteau. Ils sont
tous de l'âge du dévonien inférieur, témoin la faune qu'ils renferment,
décrite par l'auteur de la présente esquisse dans la monographie gé-
IX 5
nérale: ,.Die Fauna des unteren Devon ani Ostabhange des Ural" 1).
Ce sont les formes suivantes: Gàlymene sp., Entomis pélagica Barr.,
Pleurotomaria Jcuschvensis Tschern., Pleur, ventricosa Eichw., Plu-
tyccras cultéllus Tschern., Plat, elongatam Hall., Subidltes urali-
cum Tschern., Euomphalus subàlatus Yern., Oxydiscus scutiger
Eichw., MurcMsonia Demidoffi Vern., Merista passer Barr., Spi-
rifer pentameriformis Tschern., Sp. Jcuschvensis Tschern., Sp.
pseudokuschvensis Tschern., Atrypa Jcuschvensis Tschern., Atr.
verrucula Maur., Atr. reticularis Linn., Atr. marginalis Daim.,
JRhynchoneUa JcuscJwensis Tschern., Pentamerus parruhis Tschern.,
Pent. integer Barr., Pentamerus striatus Eichw., Pent. vogulicus
Yern., Orthis pseudotenuissima Tschern., Càllicrinus uralicus
Tschern., restes de Eeceptaculites.
Sous le rapport minéral, la partie de l'Oural que nous décrivons,
est d'une richesse et d'une variété remarquable. En dehors des gisements
bien connus de magnétite des montagnes Blagodat et Wyssokaïa, les
différentes parties des domaines de Kouchwa et de Nijné-Taguilsk
offrent toute une série de gisements de minerai de fer, les uns en ex-
ploitation, les autres intacts. Les excursionnistes prendront une con-
naissance détaillée du type de ces gisements à la visite des montagnes
Blagodat et Wyssokaïa, Pour ce qui est du gisement de cuivre de la
mine Médnoroudiansk, située à côté de l'usine Nijné-Taguilsk, nous en
ferons la caractéristique sommaire dans la description des excursions.
Là aussi nous parlerons du caractère des gisements de manganèse dans
les calcaires du dévonien inférieur mentionnés plus haut.
Les cantons miniers de Nijné-Taguilsk (propriété de MM. Démidow)
et de Groroblagodat (propriété de la Couronne) offrent un intérêt émi-
nent dans l'étude des gisements de l'or et du platine. Les gisements
d'or se présentent tantôt sous l'aspect de filons quartzifères et d'inclu-
sions dans la roche-mère, tantôt sous forme de sables aurifères des
types alluvial et éluvial. Les filons quartzeux traversent principalement
des schistes métamorphiques, alors que les inclusions d'or ne se ren-
contrent que dans les porphyrites et les serpentines.
Ce sont surtout cette partie-ci de l'Oural et les parties plus sep-
tentrionales du district de G-oroblagodat qui fournissent la platine, ce
métal essentiellement russe. Depuis 1824, année de la découverte dans
l'Oural des sables platinifères, les gisements restés jusqu'aujourd'hui
les plus riches sont ceux de la région des rivières Martian et Tchaouch,
dans la partie sud-ouest du district, et du bassin de la rivière Iss, dans
le domaine de Nijné-Tourinsk. Jusqu'à ce dernier temps le platine se
tirait exclusivement des sables. Mais depuis que Ton a constaté la
présence d'inclusions de platine dans le fer chromé des placers et dans
les blocs des serpentines à olivine, tous les géologues russes et étran-
gers sont d'accord pour reconnaître que c'est dans les péridotites et
les serpentines, produit de leur transformation, qu'il faut en cher-
'•) Mémoires du Comité Géologique. Vol. IV, Jlis 3, 1893.
6 IX
cher le gîte primitif. Ce fut en 1892 que des ouvriers découvrirent
par hasard le premier gisement originaire de platine dans le système
de la rivière Martian au district Xijné-Taguilsk. L'étude de ce gise-
ment faite par le prof. Inostranzew est venue ensuite pleinement
confirmer l'hypothèse première de l'existence, dans l'Oural, du platine
dans une roche-mère.
Cette esquisse sommaire faite, nous passerons à la description de
notre itinéraire et des excursions dans les districts de Xijné-Taguilsk
et de Goroblagodat.
Itinéraire.
Après avoir quitté Ekathérinebourg, les excursionnistes entrent,
près de la station Anatolskaïa, dans les limites du district de Xijné-
Tagnilsk. Comme l'indique notre carte géologique (pi. A) jointe au
guide, la voie ferrée traverse successivement, entre les stations Ana-
tolskaïa et Nijné-Taguil, une zone de gabbros plus ou moins dynamô*-
métamorphosés et une bande relativement étroite de syénites, pour
couper ensuite, jusqu'à Nijné-Taguil, la région des porphyrites et des
tufs qui les accompagnent, comprimés à un haut degré et passant à
des variétés que beaucoup d'explorateurs de l'Oural ont cités sous l'ap-
pellation de schistes verts (Gruenschiefer).
Nijné-Taguilsk et la montagne Wyssokaïa.
Bibliographie:
Les ouvrages mentionnés plus haut de G. Ko se et de S. Kontkievicz.
H. Millier. Berg- und Huttemn. Zeitung. 1866, p. 185.
P. Iéréinéew. Les minerais de fer dans les districts miniers de la
chaîne de l'Oural. Journ. d. Mines. 1859, II, p. 313 (en russe).
— La martite de la montagne "Wyssokaïa. Journ. d. Mines. 1881, t. IV,
p. 438 (en russe).
A. Karpinsky. Aperçu des richssses minérales de la Russie d'Europe.
1878.
Xijné-Taguilsk, la localité minière la plus considérable dans l'Oural,
propriété des héritiers de P. Démidow prince de San-Donato, rappelle
plutôt une ville qu'un village par son aspect et le grand nombre de
ses écoles et de ses églises. Le fondateur de l'usine de Mjné-Taguilsk
fut Xikita Démidow, souche de la famille de ce nom, qui jouissait
d'une grande faveur auprès de l'Empereur Pierre-le-Grand et qui a
établi toute une série d'usines de fer dans l'Oural. La colonie minière
est située des deux côtés de la rivière Taguil, à l'est de la station du
même nom. La rivière s'approche de l'usine du côté sud. Retenue par
une digue, elle y forme un vaste réservoir qui s'étend sur 12 kilom.
IX 7
dans la direction du méridien. Plus bas que la digue, la Taguil fait
un détour vers l'est et, à 6 verstes de l'usine, reçoit à gauche la Wyïa
qui, également barrée, forme lé bassin de la fonderie de cuivre de
Wyisk. Dans le terrain relativement plat, occupé par les villages Ta-
guilsk et Wyïsk, se dessinent nettement deux hauteurs: l'une, située à
l'ouest, immédiatement derrière la digue, s'appelle Lyssaïa gora'(.Mont
chauve), l'autre, plus considérable, la montagne Wyssokaïa (Montagne
haute), est située à l'ouest du village et renferme les riches gîtes de
fer magnétique qui approvisionnent les usines de Nijné-Taguilsk, Xié-
wiansky, Alapaïevsky, Werkh-Issetsky, Soukhsounsky et Révdinsky.
Pour faciliter l'orientation dans la structure géologique des envi-
rons de Nijné-Taguil, nous ajoutons une petite carte (fig. 1) indiquant
les différentes variétés des roches constituantes de l'endroit.
La visite de la montagne Wyssokaïa sera l'objet de la première
excursion dans les environs de Nijné-Taguilsk.
Des porphyres dépourvus de quartz, très variés dans la structure
et par le rapport de la quantité des éléments constituants, sont la
roche dominante de la montagne Wyssokaïa. On reconnaît clans ces
porphyres le passage de la texture porphyrique typique à cristaux
bien développés d'orthose et parfois de plagioclase et d'augite, d'une
part cà des syénites à augite ou ouralite holocristallins, d'autre part à des
roches à orthose compactes. La corrélation intime des éléments com-
binés, de structure et de couleur diverses, se fait voir en partie par
la structure rubanée ou tachetée de la roche offrant un bel exemple
de la composition des „schlieren".
La composition des roches dont les principales parties constituantes
sont l'orthose, la plagioclase et l'augite, varie selon le minéral qui y
prédomine. Quelques-unes de ces roches, surtout les compactes, ne con-
tiennent presque point d'augite et ne sont composées, à l'état frais,
que d'orthose et de plagioclase. Vers le flanc abaissé des gîtes métal-
lifères, et parfois au milieu d'eux, on observe un intéressant phéno-
mène de transformation des porphyres et syénites, notamment leur
enrichissement ultérieur et graduel par l'épidote, le grenat, la calcite,
la chlorite, la biotite et la muscovite: les éléments constituants primi-
tifs y sont successivement remplacés par d'autres (l'augite — par le gre-
nat et l'épidote; l'orthose — par le mica; le plagioclase — par l'épidote
etc.), de sorte que les roches nouvelles peuvent être appelées d'après
les éléments qui les constituent: épidoto-grenatiques, calcito-grenati-
ques etc. Ces transformations se laissent surtout bien observer dans
la portion de la montagne Wyssokaïa qui fait partie de l'usine de Ta-
guilsk. Là, le mur des roches épidoto-grenatiques à gros cristaux bien
développés de grenat renferme des couches de brèches dont la pâte,
composée de feldspath et de calcite, englobe des fragments de por-
phyre, de porphyrite et de feldspath.
Les relations mutuelles des masses métallifères et des roches qui
les accompagnent, indiquent qu'elles sont de formation simultanée et
que les gîtes de fer magnétique se sont isolés du magme des roches à
IX
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Argile* (porphyre*, V Jp t/L^hsovor^s kxf ..
Fig. 1. Carte géologique des environs de Nijné-Taguilsk.
IX
9
orthose. Le caractère des gîtes métallifères, filons irréguliers ou en-
tassements, avec passage insensible à la roche encaissante, est repré-
senté sur le plan schématique (fig. 2).
Magnétite.
Porphyres et Roches àgre- Brèches et
roches à nat et à épi- tufs,
orthose. dote.
Porphyres et
roches à or-
those désa-
grégées.
Fig. 2. Plan de la partie de la montague Wyssokaïa appartenant à
l'usine Taguil.
Dans toute la montagne Wyssokaïa les masses du fer magnétique
et des roches presque toujours nettement stratifiées qui les accom-
pagnent, accusent un plongement général vers le SE et l'E. Ce schème
se trouve cependant compliqué par des rejets et des failles, bien ob-
servables à l'extrémité ouest de la montagne, dans les terrains des
usines Néwiansky, Alapaïevsky et Werkhissetsky, ainsi qu'à l'extrémité
est, sur le terrain de l'usine Revdinsky. Ici deux failles, visibles en
face, recoupent les puissants gîtes métallifères et les roches qui les
encaissent en se rapprochant l'une de l'autre vers le bas. La première
se dirige vers NW et le rejet semble s'être transmis sur toute la lon-
gueur de la montagne. Les relations entre ces deux failles sont repré-
sentées par le croquis schématique fig. 3.
Malheureusement l'absence d'une bonne carte topographique de la
montagne Wyssokaïa ne permet pas d'en rendre la tectonique d'une
manière aussi claire que celle de la montagne Blagodat.
Le terrain de Taguilsk est intéressant, comme nous l'avons dit
plus haut, en ce qu'il permet d'observer les roches bréchiformes for-
mant la base de la série des couches métallifères de la montagne
10
IX
Wyssokaïa. Là aussi on peut se rendre compte de l'action désagré-
geante qui se produit dans les roches à orthose et qui a pour résultat
la formation d'épaisses couches d'argile blanchâtre, et rosâtre, englo-
bant des blocs de fer magnétique. Le fer provenant de Wyssokaïa se
distingue généralement par sa pureté et ses excellentes qualités mé-
tallurgiques. Très souvent on y observe le passage du fer magnétique
à. la martite, minéral très abondant à Taguilsk.
Porphyres et
roches à or-
those.
Roches
h grenat et
à épitote.
Magnétite.
Failles.
Galerie.
Fig. 3. Coupe transversale schématique de la mine Revdinsky.
Au nombre des minéraux extraits à Wyssokaïa nous citerons, outre
la calcédoine de cuivre et le produit de son oxydation, l'asbolane et
la rabdionite, formant par endroits de très minces dépôts sur les parois
des fissures dans le fer magnétique et la martite. Les minerais de la
montagne Wyssokaïa sont très pauvres en combinaisons phosphatiques
(apatite) et présentent sous se rapport un assez grand contrast avec
ceux des gisements de Lébiajaïa, situé à 5 verstes, tout au plus, au
nord-est de Wyssokaïa.
Immédiatement après, au sud de la riche mine exploitée de Ta-
guilsk, ont voit affleurer un calcaire siliceux blanc. On trouve de même,
un peu plus loin, au sud du puits d'extraction des eaux de la mine de
Taguilsk, des élévations d'un calcaire blanc grossièrement cristallin,
aux formes arrondies, dues, on pourrait le croire, à Faction d'une eau
courante. Ces calcaires forment la bande occidentale de ceux qui ren-
ferment les gisements de Médnoroudiansk dont nous allons donner la
description.
IX 11
Médnoroudiansk.
G-r. Mayer. Le gisement de cuivre de Roudiansk (en russe). Journ.
des mines. 1876, t. III, 290—299.
G. Mayer. Ueber die Kupfererzlagerstàtte Mednorudjansk am Ural.
Oesterreich. Zeitsehr. 1877, NïJVï 36, 37.
P. Gladki. Clieinisch-geologische Bemerkungen iiber die Erzlager-
stàtten Mednorudjansk und Wyssokaja Gora bei Xisehni-
Tagil am Ural (en russe). Journ. des mines. 1888, t. I,
pp. 96—123.
P. Iéréméew. Observations sur les gîtes cuprifères du versant est de
la chaîne de l'Oural (en russe). Journ. des mines. 1859,
t. IV, p. 76.
Millier. Berg- und Hiittenm. Zeitung. 1866, A» 22,
A. Karpinsky. Aperçu des richesses minérales de la Russie d'Eu-
rope. 1878.
La mine de Médnoroudiansk, située au sud de Wyssokaïa Gora,
offre un gisement métallifère très curieux, contenant tout à la fois du
fer magnétique et du minerai de cuivre.
Avant de passer à la description du gisement même, nous dirons
quelques mots des roches qui l'entourent, Comme le fait voir notre carte
des alentours de Nijné-Taguilsk (fig. 1), deux bandes de calcaires s'éten-
dent, vers le SSW, à partir du ruisseau Roudianka qui traverse de
l'ouest à l'est l'espace occupé par la mine de Médnoroudiansk. L'ex-
trémité nord de la bande occidentale aboutit, au bord sud de la mine
de Taguilsk, sur la montagne Wyssokaïa. C'est entre ces bandes que
se trouve le gîte de cuivre. Les roches enfermées entre les calcaires
affleurent tout à côté de l'enceinte de la mine, à l'ouest de cette der-
nière. Là, aux bords de la mine et dans l'ancien cimetière, affleu-
rent des brèches (tufs) composées de fragments de porphyrite, de
diabase aphanitique, de schiste et de calcaire, réunis par un ciment
argilo-chloritique imprégné de calcite. A 30 mètres au nord du bord
septentrional de la mine (à 50 m. environ du puits nord), se trouve
la portion de la montagne Wyssokaïa, dite Issetskaïa (Issetsky outcha-
stok), où Ton exploite le fer magnétique à ciel ouvert. Ce terrain est
traversé dans le sens du méridien par les brèches mentionnées plus
haut.
Des brèches semblables et des tufs affleurent aussi à l'est de la
mine de cuivre, dans les rues du village minier, tandis qu'au sud-est
apparaît un calcaire compact gris formant comme de petites plates-
bandes. Plus loin vers l'est, dans la direction de la montagne Lyssaïa,
viennent se montrer les schistes verts et les brèches attenants au pied
occidental de la montagne. Le Mont-Chauve lui-même est formé de
porphyrites augitiques et diabasiques qui ont été soumises à une forte
pression et plongent presque verticalement (environ 80") vers l'ouest.
12
IX
Calcaires à Penta-
inerus vogulicus.
Tufs et schistes.
Argiles ferrugineu-
ses.
IPH Limonite et oligiste
Lamprophyre.
Magnétite.
Fig. 4. Coupe horizontale de Médnoroudiausk au niveau
de 93 sagènes.
IX
13
Les relations mutuelles des roches renfermant les gîtes de Médno-
roudiansk se présentent sous une forme bien plus compliquée si l'on
examine les travaux souterrains qui, en plusieurs endroits, découpent
obliquement la direction générale des couches. En se basant sur les
données obtenues par les travaux miniers, il est possible de repré-
Coupes transversales de Médnoroudiansk.
Fig. 5. Dans la direction de la ligne I.
Fig. (3. Dans la direction de la ligne II.
Mêmes signes que la coupe horizontale (fig. 4).
senter le tableau général du gisement (fig. 4, 5, 6). La fig. 4 donne
la coupe horizontale du gîte au niveau de 93 sagènes. Les figures 5 et
6 donnent la coupe transversale sur les lignes I — I et II — II, indiquées
dans la fig. 4 M.
*) Les fig. 4, 5, 6 sont tirées de l'ouvrage de P. Gladki, Che-
misch-geologrsche Eemerkungen etc.
14 IX
Ces dessins font voir que les deux bandes de calcaire qui affleurent
à la surface, se distinguent aussi dans les coupes des mines et qu'ils ren-
ferment les mêmes schistes verts et tufs mentionnés plus haut (cime-
tière). Comme l'ont montré les travaux souterrains, les schistes verts
et les brèches des horizons les plus bas que l'on a atteints jusqu'ici,
ont subi de forts changements sous l'influence d'agents hydro-chimi-
ques et ont été transformés en produits secondaires. Ces changements
ont surtout affecté la partie sud de la mine, nettement séparée de la
partie nord par un puissant filon de lamprophyre, oblique à la direc-
tion générale du gisement. Le long du gisement s'aligne une bande d'oli-
gistes bruns argileux et d'argiles, qui divise la série des roches de Médno-
roudiansk en deux moitiés, l'une au nord-est, l'autre au sud-ouest.
Dans la coupe verticale, les oligistes bruns et argiles se présentent comme
remplissant un espace sous forme de fente, irrégulièrement bornée à
l'est et à l'ouest, fente dans la direction de laquelle se serait produite
la rupture des roches accompagnée d'un faille, si l'on admet l'hypo-
thèse de l'ingénieur des mines Mayer, directeur de la mine pendant
de longues années. De nombreuses surfaces polies, observées dans le '
toit et le mur de la fente, semblent venir à l'appui de cette conjec-
ture. Les argiles jaune d'ocre (surtout dans les horizons supérieurs,
travaillés encore du temps du servage a) sont riches en minerai de
cuivre oxydé; des masses de malachite ont donné dans le temps une
grande célébrité à ces mines de Médnoroudiansk. Outre la malachite,
les argiles ont depuis longtemps attiré l'attention des minéralogues par
d'autres oxydes de cuivre que l'on y trouve: taguilite, aspérolite, chry-
socole et démidovite; la mélaconite, la cuprite, le cuivre natif etc. s'y
rencontrent plus rarement. A leur contact avec les calcaires, les argi-
les deviennent plus riches en combinaisons de cuivre. Du nombre des
autres combinaisons de cuivre, la chalcopyrite, se trouve dans la
partie nord de la mine, le plus souvent imprégnée dans la raa-
gnétite, indiquée sur le plan de la mine (fig. 4) par la lettre m. La
chalcosine et la cuprite se trouvent relativement en quantité assez
rare, mais dans le voisinage du fer magnétique, près du puits Avro-
rinskaïa, les argiles prennent parfois, sur une grande distance, une cou-
leur jaune ou d'un, noir bleuâtre, conséquence d'un mélange d'une
substance terreuse très riche en cuivre, connue chez les travailleurs
indigènes sous le nom de calcédoine bleue. Selon l'analyse faite par
N. Gladki, cette matière serait de l'indigo de cuivre ou de la covel-
line. Dans le voisinage des calcaires les roches métallifères s'enrichis-
sent, comme nous l'avons dit plus haut, de combinaisons de cuivre.
Dans l'enveloppe argileuse entourant le calcaire, on observe souvent
d'abondants filets d'eau, et l'aspect corrodé du calcaire au contact des
argiles métallifères en indique une dissolution constante, grâce à la-
quelle le calcaire devient poreux comme une éponge. Dans ces calcai-
1) Le bloc célèbre de malachite pesant 20,000 pouds a été trouvé
en 1836, à la profondeur de 35 à 40 sagènes.
IX 15
res corrodés il est facile de recueillir des fossiles, accumulés par en-
droits eu grande quantité (Pcntamerus voyulicus Yem., Atrypa reti-
cidaris Linn., MurcMsonia Demidoffi Yern., Pleurotomaria rcnirl-
cosa Eichw., Euomphàlus subalatus Yern.
Pour terminer notre esquisse sommaire du gisement de Médno-
roudiansk, ajoutons encore que l'ensemble de tous les faits connus
nous porte à conclure qu'au contact des calcaires et des roches ren-
fermant le gisement, il se produit une réaction chimique: d'une part
s'opère la dissolution des calcaires et du résidu indissoluble il se forme
leur enveloppe argileuse, d'autre part se fait le dépôt des combinai-
sons de cuivre. Le cuivre est apporté au lieu où se produit la réaction
par les eaux qui lavent le calcaire.
Excursion à la mine de manganèse.
Pour arriver à la mine de manganèse, située au nord de l'usine
de Taguilsk, il faut franchir deux fois la rivière Taguil. A la première
traversée, les rives de la Taguil montrent les mêmes tufs plus ou moins
comprimés dont les excursionnistes auront déjà pris connaissance en
visitant Médnoroudiansk. Dans le village Wyissk, le long du chemin
menant à l'église, affleurent des calcaires identiques à ceux de Médno-
roudiansk. L'église s'élève sur ces calcaires. Un affleurement plus im-
portant des calcaires s'observe à la seconde traversée de la rivière.
Là on voit nettement le rapport existant entre les calcaires et les
brèches contenant de gros fragments de porphyrite et de schiste. Les
calcaires plongent SW 115" — 75", appuyés sur des brèches qui appa-
raissent à l'ouest du chemin. A partir de ce pont, le chemin s'élève
en pente douce jusqu'à la mine de fer magnétique Lébiajaïa. Le gise-
ment est exploité dans deux vastes fosses. Le caractère du gîte est
parfaitement analogue à celui de la montagne Wyssokaïa. Ici aussi le
fer magnétique présente souvent des surfaces polies, résultat du frot-
tement mutuel des couches lors de la formation des failles.
Malgré la forte teneur pour cent en fer pur, Lébiajaïa s'exploite
en proportion moindre que Wyssokaïa, d'une part à cause des condi-
tions défavorables d'exploitation, d'autre part à cause de la présence
dans le minerai de mélanges nuisibles (calcédoine de cuivre et apatite)
disséminés d'une matière assez inégale. L'apatite forme le plus souvent
des masses compactes macroscopiques de couleur rouge qu'un œil peu
exercé prendrait facilement pour du feldspath. En certaines mines on
trouve parfois l'apatite combinée en proportion égale avec la ma-
gnétite.
A une distance d'environ une verste vers le nord-ouest de Lé-
biajaïa est située la mine de manganèse, découverte par l'ingénieur
des mines M. Sapalsky. La mine est exploitée dans deux fosses dont
l'une, celle du sud, ressemble à un profond ravin, allongé du nord-
ouest au sud-est, tandis que celle du nord a des contours irréguliers.
16 IX
La paroi méridionale de la fosse sud montre des calcaires gris
clair et blancs — a— (fig. 7) plongeant vers le SW avec une inclinaison
de 60" et contenant un grand nombre de Atrypa Jcuschvensis T se hem.,
Spirifer Jcuschvensis Tschern., Sp. pseudokuschvensls Tschern.,
Entomis pelagica H an1., tiges de crinoïdes et de coraux. Ces calcai-
res recouvrent une dolomie blanche— & — superposée à un calcaire mar-
breux — c — . Ensuite, en contact immédiat avec le calcaire c, vient le
minerai de manganèse reposant sur des schistes jaunes, rosés et vio-
lacés qui affleurent dans la paroi septentrionale de la mine. Au nord
des schistes apparaissent les mêmes calcaires que l'on voit au toitr
criblés de tiges de crinoïdes et de coraux.
La seconde fosse fait voir les mêmes calcaires enclavant des schi-
stes et le minerai de manganèse.
Fig. 7.
Il est à supposer que dans l'ensemble on a affaire, dans la pre-
mière fosse, à un pli synclinal couché, des deux côtés duquel les cal-
caires se sont symétriquement disposés, enclavant les schistes (fig.
schématique 7). On voit distinctement, malgré les éboulis, que les
schistes sont plies en concordance avec les calcaires qui les entourent.
L'existence de ce pli est, de plus, constaté par le fait que le puits s'est
enfoncé dans le. calcaire, à une profondeur de 12 m., après avoir d'a-
bord traversé les schistes et le banc de manganèse. Une galerie, creu-
sée du puits principal vers le sud, a d'abord dû couper les calcaires
avant d'entrer dans les schistes.
Ce gisement, ainsi que les autres que Ton a trouvés dans les limi-
tes de la région de Kouchwa, présente le minerai accumulé en nids
et semble indiquer une certaine relation existant entre le minerai de
manganèse et le calcaire du dévonien inférieur.
Le soir les excursionnistes retourneront à l'usine de Nijné-
Taguil.
De Nijné-Taguil à Kouchwa.
A partir de la station Taguil et dans la direction de la station
Laïa, la voie ferrée traverse, sur un parcours de 10 verstes, une bande
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X
IX 17
de porphyrîtes et de tufs correspondants, plus ou moins comprimés
et transformés en schistes verts. De là, la voie se continue jusqu'au
passage de la rivière Taguil, à travers une région de porphyres et de
brèches porphyriques. Plus à l'ouest, entre le chemin de fer et la Ta-
guil, les syénites occupent une grande étendue, affleurant le long de
la rivière dans une série de rochers pittoresques. Les mêmes syénites
sont coupés, sur une petite distance, par la voie ferrée après la tra-
versée de la Taguil. D'ici jusqu'à la station Laïa et par delà, jusqu'à la
station Barantcha, la voie traverse un développement de gabhros et de
roches à diallage. A l'ouest de la voie, dans les confins du district de
Goroblagodat, on voit se dresser un grand massif dont les sommets
portent le nom de Golaïa (Mont nu), Tolstaïa (Mont gros), Xojovka
(Mont scie). La montagne Siniaïa (pi. B) domine l'extrémité est du
massif. Cette montagne offre des exemples extrêmement instructifs de
gabbros et de roches à diallage à la structure des „schlieren". Sou-
vent un même fragment de roche offre les combinaisons les plus va-
riées de parties contenant le feldspath nettement observable, et de
parties consistant presque uniquement en diallage et amphibole secon-
daire. On peut y recueillir une belle collection d'échantillons illustrant
le passage graduel de la diallage à l'amphibole et, en même temps, le
passage insensible du gabbro normal à un gabbro dioritique de struc-
ture gneissique rubanée plus ou moins franche.
Une route carossable assez mal entretenue conduit à la montagne
Siniaïa. On s'y rend de la station Barantcha par l'usine Baratchinsky,
d'où il ne reste plus que deux verstes à faire pour arriver au pied de
la montagne. Sur les petites collines qui s'élèvent au sud de l'usine,
on voit affleurer, des deux côtés de la route, des gabbros et gabbro-
diorites de structure franchement gneissique. C'est sur ces roches aussi
qu'est établie la route qui gravit la montagne Siniaïa. Il est à remar-
quer cependant que là les roches offrent tantôt une structure gneissi-
que très nette, tantôt elles en sont totalement dépourvues. Le gabbro
et le gabbro-diorite sont accompagnés de blocs épars de roches à
diallage.
Les meilleures coupes de Siniaïa-gora s'observent dans des car-
rières abandonnées qui mettent en évidence la liaison intime des ro-
ches à diallage avec les gabbros. Les „schlieren" se montrent surtout
bien sur les surfaces désagrégées où le gabbro gris tranche vivement
sur la masse foncée et brillante des roches à diallage (pi. G). Que
nous n'avons pas affaire ici à des filons de gabbro perçant la roche à
diallage, résulte du fait qu'en brisant des fragments dans diverses di-
rections, les parties consistant en gabbro se montrent étalées dans la
niasse et se confondant avec elle à un tel point que même au micro-
scope il est impossible d'apercevoir de limite sensible entre les deux
roches. La planche C, représentent la plus grande des carrières, fait
distinctement voir les taches irrégulières de couleur claire (gabbro)
ressortissant sur le fond foncé de la roche à diallage.
Le sommet de la montagne Siniaïa, connu sous le nom de „Kou-
2
18 IX
driawy-Kamen" est presque exclusivement formé d'une roche à dial-v
lage à gros grain, chargée par places d'une quantité assez considéra-
ble d'olivine. Le gabbro y joue un rôle tout à fait subordonné. Le
volume des éléments de diallage dans la roche du Koudriavy-Kamen
varie, pouvant aller de la grosseur d'un pois jusqu'à un pouce et même
davantage de diamètre. Au microscope on voit distinctement l'alliage
micropertitique de la diallage avec Touralite. Le nom de Koudriawy-
Kamen (Pierre-crépue), répond parfaitement aux contours capricieux
des rochers dominant la montagne. Grâce à la séparation franche, les
affleurements de la roche à diallage présentent des accumulations pit-
toresques de blocs parallélopipédiques, pareilles à celles que montre la
planche I).
Du haut du Koudiïawy-Kamen *) qui domine toute la contrée
environnante, s'ouvre une magnifique vue sur les cimes du massif et un
vaste panorama: au nord on aperçoit la montagne Katchkanar, les
hauteurs enceignant l'usine Nijné-Tourinsky et la montagne Blagodat;
au sud-est la vue s'étend au loin clans la direction de Laïa et de l'u-
sine de Taguil; à l'ouest se dessine le relief de l'arête de l'Oural,
s'écartant peu ici de la ligne du méridien.
Du Koudriawy-Kainen les excursionnistes retourneront à la sta-
tion Baruntcha, d'où ils se rendront à l'usine de Kouclnva. La struc-
ture de la région traversée dans ce parcours est indiquée sur la carte
géologique jointe au guide (pi. A). Le long de la voie ferrée on ne
voit point de bonnes coupes.
L'usine de Kouchwa et la montagne Blagodat.
Voir les ouvrages mentionnés de G. Rose, Hofman et Kontkievicz.
Helmersen. La montagne Magnitnaïa dans l'Oural septentrional (en
russe). Journ. des mines. 1838, t. III.
Millier. Berg und Hûttenm. Zeitung. 1866.
Lessenko. Aperçu historique des recherches de la montagne Blago-
dat (en russe). Journ. des mines. 1875, JV» 5.
Mostovenko. Note sur les recherches de la montagne Blagodat (en
russe). Journ. d. mines. 1873, JV° 1.
A. Karpinsky. Aperçu des richesses minérales de la Russie d'Europe.
1878.
Th. Tschernyschew. Recherches géologiques dans l'Oural en 1888.
Bull. d. Comité Géolog, Vol. VIII, 1889, p. 121—143.
L'usine de Kouchwa, centre de l'administration du district de
Goroblagodat, propriété de la couronne, est située au confluent de la
Grande et de la Petite Kouchwa dont les eaux alimentent le bassin
') Tous les samedis réunissent sur la Pierre-crépue la secte des
„Soubbotniki" (sabbataires) dont les adeptes sont surtout nombreux à
l'usine Barantchinsky.
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IX 19
de l'usine. La partie ouest du village s'étend sur la vaste plaine basse
de la Kouchwa, tandis que dans la partie est le terrain s'élève d'une
manière notable vers la montagne Blagodat. Aussitôt après le village
et même dans ses limites, on voit affleurer des porpbyrites augitiques
à gros cristaux d'augite, transformés parfois en ouralite. Au nord-ouest
de l'usine de Kouchwa, on voit la porpbyrite accompagnée de brèches qui
contiennent de gros fragments, souvent à angles tranchants, de schiste
rubané, de calcaire gris rosâtre et de quartz.
Une route parfaitement entretenue et longue d'environ 2 verstes
mène de l'usine de Kouchwa sur la montagne Blagodat qui se détache
nettement des hauteurs environnantes en s'étendant dans la direction
nord-est. A l'ouest le Blagodat confine à une colline peu élevée qui
porte le nom de Blagodatka (Petit-Blagodat) et qui est constituée
par les porphyrites déjà mentionnées, à l'est — une petite rangée de col-
lines, séparant le Blagodat du vaste marais Saldinskoïé.
Sur la ligne du méridien la longueur totale du Blagodat est d'en-
viron 2 verstes. Sa hauteur est de 1154 pieds au-dessus du niveau de
la mer et d'environ 500 pieds au-dessus du niveau de l'étang de l'u-
sine de Kouchwa. Au sommet les pentes sont relativement raides, vers
le pied elles sont plus douces. La montagne a deux sommets dont l'un,
celui du sud, est plus haut, dominé par une chapelle et un monument
en rhonneur du Vogoule Stepan Tchoumpin (pie la tradition dit avoir
découvert les gisements de fer magnétique du Blagodat.
Toutes les mines sont concentrées sur la pente occidentale et la
crête de la montagne (pi. E) et cbacune d'elles est désignée par un nu-
méro d'ordre. Autrefois on en comptait 13. Aujourd'hui les exploita-
tions près de la crête sont réunies en une seule grande mine, principal
lieu d'extraction du minerai 1).
Les nombreuses coupes des exploitations permettent d'observer
avec toute la netteté désirable les particularités des roches constituant
le Blagodat, et la tectonique de la montagne.
La roche dominante de la montagne Blagodat. de même que celle
de la montagne Wyssokaïa dans le district de Taguil, nous l'avons
déjà dit dans l'esquisse générale, sont des orthophyres dépourvus de
quartz, sur la pâte desquels tranchent des cristaux d'orthose et par-
fois de plagioclase ou d'augite. Ces porphyres offrent toutes les tran-
sitions possibles, tant aux syénites augitiques et ouralitiques à gros
grains qu'aux roches à orthose parfaitement compactes, semblables par
leur aspect extérieur, comme l'a déjà remarqué G. Rose, aux „Halli-
flintâ" suédois. Les roches des deux montagnes affectent fréquemment
la structure des schlieren. La microstructure, la prédominance de feld-
spath dans la pâte et parmi les éléments porphyriques, enfin la te-
neur notable en natrium, rapprochent la plupart des roches de la mon-
l) La carte de la montagne Blagodat, jointe à notre esquisse, est
la copie diminuée de la carte composée par M'. Tschernyschew en
1888. Les exploitations .N'Ai' 1, 2,4,5, 6 se sont aujourd'hui confondues
en une seule mine.
9*
20 IX
tagne Blagodat a) du groupe des porphyres augitifères sans quartz que,
d'après M. Gilmbel, on a nommés cératophyres.
Dans le Blagodat, de même que dans la montagne Wyssokaïa, les
orthophyres du côté abaissé des masses minérales s'enrichissent, d'épi-
dote secondaire, de grenat, d'analcime, de calcite, de chloiùte et de
mica, et passent à des roches épidoto-grenatiques, calcito-grenatiques
etc. L'apparition de ces roches est en liaison avec la disparition des
amas de fer magnétique, circonstance constatée par tous les travaux
miniers exécutés dans le Blagodat.
Dans bien des cas, les roches du Blagodat portent des traces ca-
ractéristiques d'un remaniement mécanique qu'elles ont subi sous l'in-
fluence d'agents géo-dynamiques: l'écrasement des parties constituantes,
leur déchirage, l'extinction nuageuse, le recourbement et la rupture
des cristaux avec déplacement relatif des parties d'un même individu etc.
Les fers magnétiques du Blagodat se présentent sous l'aspect de
minerais dits „rouges" et d'autres, dits „bleus". Les minerais bleus
abondent en paillettes de chic-rite verte, disséminées dans la masse.
Près de la surface la chlorite est détruite et le minerai devient po-
reux et facilement fusible. 11 va sans dire qu'à mesure que les tra-
vaux avancent en profondeur, le minerai rouge se remplace par du
minerai bleu.
Dans la masse des minerais on rencontre souvent des cavités con-
sidérables dont les parois sont couvertes de cristaux bien formés de
fer magnétique qui offrent des combinaisons de l'octaèdre et de Thexoc-
taèdre (432 et 654), décrites par M. Ierofejew 2). A côté des cri-
staux de magnétite on observe des cristaux de grenat rouge brunâtre
sous forme d'icositétraèdre (211) ou de combinaisons de rhombododé-
caèdre (110) et d'icositétraèdre (211).
Les gisements de fer magnétique se rencontrent sur toute la pente
orientale du Blagodat et jusqu'à son sommet, partout où il y a déve-
loppement d'orthophyres. Les gîtes ne présentent pas d'allure bien
précise: tantôt ce sont des masses sous forme de filons assez réguliers,
tantôt des nids et des amas plus ou moins importants. On observe
toujours que les masses en forme de filons réguliers se chargent gra-
duellement de feldspath et passent insensiblement à une roche à or-
those pure, dépourvue de magnétite.
Quant à la tectonique du Blagodat il convient avant tout d'attirer
l'attention sur la séparation des roches en strates.. Sur le flanc oriental
les plans de séparation sont distinctement inclinés vers l'est et le sud-
est. Au sommet, près de la chapelle, on peut voir les couches du por-
phyre rougeâtre nettement refoulées en pli anticlinal, avec inclinaison
J) Ce n'est qu'au pied oriental de la montagne, à l'est du travail
Al' 8, que les sondages ont rencontré des roches foncées ressemblant
le plus à des lamprophyres ou à des kersantites.
2) M. Ierofejew. Magneteisenerz-KrystrJle vom Berge Blagodat
(russe). Verhandl. d. Russ. Kaiserl. Mineralog. Gesellschaft, Bd. XVII,
2 Série, p. 24.
IX. Guide des excursions du VII Congrès Géolog. Intern. PI. F
CARTE GÉOLOGIQUE DU MONT BLAGODAT
Dressne par Th , Tscheriivschcw. .
Z3
Roches à
grenat et
à épidote.
Porphyres, Failles
roches à observées,
orthose et
svénites.
Failles
supposées.
Galeries
IX
21
des strates, près de l'observatoire et dans la mine Je 3, vers le W. La
direction générale du pli coïncide avec celle de la crête de la mon-
tagne. Les masses minérales dont la direction correspond à peu près
à la direction du Blagodat, plongent en concordance avec les por-
phyres. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans les détails de la consti-
tution de la montagne; nous dirons donc seulement que ce schème
simple est souvent compliqué par des failles se dirigeant dans le sens
du méridien. La coupe transversale du Blagodat (fig. 8) en donnera
Fig. 8. Coupe transversale du Blagodat.
une idée. Grâce à une de ces failles (voir sur la carte, pi. F, la
faille X>), nous voyons une interruption dans le gîte principal de la
grande mine de la pente orientale. Une autre grande faille (sur la
carte la faille E) a causé le rejet des roches du mur du gisement
(roches épidoto-grenatiques) jusque sur la surface de la pente occidentale
de la montagne. Une deuxième série de tissures, celles-ci transversales, se
dirige de TE à l'W ou du SSE au XNW. Les rejets et les failles qui
se sont produits dans ces fissures-ci (carte, A, B, C, F, G-, H) s'obser-
vent très nettement dans la grande fosse et dans les mines Nu 8 et 9.
Grâce à ces rejets, les différentes parties d'une seule et même série
métallifère se trouvent repoussées vers Test. Certaines données auto-
risent à supposer que les gîtes Ai' 7 et 8 ne sont que des parties re-
jetées vers l'est du gisement As 2. De même, il est probable que le
•AI 9 est la continuation du Ai' 5 d'autrefois, rejeté vers l'est.
Les plis et failles se dirigeant dans le sens du méridien' sont de
date plus antérieure que les rejets et failles transversales. C'est pour-
quoi les roches à épidote et grenats, apparues sur le versant occiden-
tal lors du premier mouvement, ont été plus tard refoulées en plu-
sieurs endroits jusqu'au pied de la pente orientale (Comparer la carte
pi. F).
22 IX
Les masses minérales ont subi les mêmes ruptures que les roches
encaissantes. C'est la raison que l'on trouve des lambeaux de magné-
tite enfermés dans les brèches qui remplissent les fentes. Au même
phénomène sont dûs les miroirs du fer magnétique, résultat du frotte-
ment mutuel des parois lors de la formation des failles.
Comme le fait voir la carte géologique (pi. A) un vaste dévelop-
pement de roches porphyriques pinçant d'étroites bandes de calcaire
s'étend à l'est et au sud du Blagodat. Les calcaires contiennent une
assez riche faune souvent bien conservée. Ce sont surtout les calcaires
du dévonien inférieur (hercynien) le long de la rivière Kazanka et
Izwestka, à une distance de 4 verstes vers le sud-est du Blagodat, qui
abondent en fossiles. L'auteur de la présente esquisse en a décrit les
suivants: Calymene sp., Entomis pelagica Barr., Pleurotomaria Jcusch-
wensis Tschern., Merista passer Barr., Spirifer pentameriformis
Tschern., Spir. JcuscJncensis Tschern., Spir. pseuclo-Tiuschwensis
Tschern., Atrypa Jcnschicensis Tschern., Pentamerus parvulus
Tschern., Pcnt. intcger Barr., Ortliis pseudotenuissima Tschern.
De Kouchwa au faîte de l'Oural.
Après Kouchwa le chemin de fer se maintient pendant quelques
verstes dans la direction nord, puis, avant d'atteindre la rivière Toura,
il tourne brusquement vers le nord-ouest.
La carte jointe à cette esquisse (pi. A) montre presque sur toute
l'étendue qui sépare Kouchwa de la station Asiatskaïa, le développe-
ment exclusif de porphyres accompagnées de tufs et de brèches. Les
rives de la Toura, qui coule au nord de la voie ferrée, sont classiques
pour Tétude de ces roches. Les brèches, composées de porphyrite, pré-
sentent un intérêt particulier. Sur la pâte, formée de plagioclase et
d'augite et offrant une structure fluidale nette, se détachent des cri-
staux de plagioclase (labrador) et d'augite (en partie ouralite). Des
fragments de diverse grandeur de porphyrite, de schiste rubané gris
foncé, de calcaire siliceux et de quartz sont enchevêtrés dans la pâte.
De gros fragments de schiste, parfois longs d'un mètre, qui sont englo-
bés dans la porphyrite, indiquent le proche voisinage d'une niasse con-
tinue de schistes ayant fourni les morceaux empâtés dans la brèche.
Jusqu'ici on n'en a cependant trouvé qu'un seul affleurement, à gauche
de la Toura, entre le confluent de la Grande et de la Petite Garevka.
A deux verstes environ vers Test de la station Asiatskaïa (non
loin du pont par lequel le chemin de fer traverse la Tom-a), la voie
ferrée entre dans une région de gabbros fortement dynamométamor-
phosés à structure schisteuse nette. Ces gabbros comprimés s'obser-
vent aussi à l'ouest de la station. A la 197-me verste d'Ekathérinebourg
commence la région des schistes indubitablement métamorphiques
IX 23
(chloriteux et micacés) qui constituent la partie centrale de l'arête
de rOural.
Au-delà de la station Ouralskaïa, située sur le faîte même, la voie
ferrée traverse la Toura pour la dernière fois et va s'approcher des
sources des rivières descendant la pente du côté de l'Europe et qui
appartiennent aux bassins de la Kama et de la Volga l).
*) Le monument historique portant d'un côté l'inscription „Europe",
de l'autre „Asie", érigé au faîte de l'Oural sur la route qui mène de
Kouchwa à l'usine Sérébrianka, reste à 20 verstes environ vers le sud
de la Haine du chemin de fer.
X
CHEMIN DE FER DE L'OURAL1)
PAR
A. KRASNOPOLSKY.
I. Du faîte de TOural jusqu'à la station Tchoussowaïa.
La voie ferrée franchit l'Oural à 426,1 nit. au-dessus du niveau de
la mer, non loin des sources de la Liéwaïa Toura et du Tiskoss (afflu-
ent de la Koïwa) et à la distance de.Perm de 255 verstes. Du faîte la
ligne descend peu à peu le long du Tiskoss vers l'a rivière Koïwa
ayant à la station Yévropéïskaïa (248-me verste) 375,3 mt.. à Oust-Tis-
koss(239-me verste) 299,2 mt., et sur le pont de la Koïwa (237-me verste)
285,7 mt, d'altitude absolue. Longeant ensuite la rive droite de la Koïwa,
elle atteint près de la station Tioplaïa-gora (245-me verste) 237,9 mè-
tres d'altitude absolue; de là elle oblique vers NW pour monter par
une pente rapide sur une chaîne parallèle à l'Oural, où elle atteint à
la 215-me verste le maximum de son élévation — 469,7 mètres.
La première tranchée à partir du faîte de l'Oural présente des
schistes argileux et chloriteux dirigés dans le sens du méridien avec
fort pendage vers l'est, alternant avec des quartzites micacés et des
schistes graphiteux.
Une tranchée peu profonde sur la 249-me verste laisse voir des
gabbros très altérés. Des deux côtés de la station Yévropéïskaïa il y a
développement de schistes chloriteux d'un gris verdâtre. A 4 verstes
de cette station, vers le nord, s'étendent le long de la Sévernaïa,
affluent du Tiskoss, des placers assez importants qui reposent sur les
schistes chloriteux plongeant NE 80° /_ 50.
0 Le guide de la partie du chemin de fer de l'Oural qui com-
prend le trajet entre le faîte de l'Oural et Perm, de même que celle
de l'embranchement de Lounievsk, a dû être fait sans aucun travail
préparatoire, uniquement d'après les recherches exécutées vers 1885.
1
2 X
Des quartzites gris parfois friables, intercalés de schiste graphiteux
désagrégé, sont mis à nu dans les tranchées des verstes 245 et 244.
Dans la tranchée suivante, assez longue, mais peu profonde, sur la
243-me verste, on voit d'abord des argiles jaunes et rouges talqueuses,
puis des quartzites gris clair plongeant E /_ 75°, enfin, au bout de la
tranchée, des dolomies noires à grain fin, intercalées de minces riions
de calcite plongeant en concordance avec les quartzites.
Sur la 242-me verste, le long de la rive droite de la Podpora
(affluent du Tiskoss), à l'aval du pont du chemin de fer, on observe
un affleurement de dolomies noires semblables à restes organiques
mal conservés: moules de gastéropodes, Gyathophyllum sp. etc. Les
mêmes dolomies sont développées au nord de là, aux placers de
Krestowozdwijensk sur la rivière Poloudenka (affluent de la Koïwa)
où elles forment le lit des placers devenus célèbres par les diamants
qu'on y a trouvés ').
Plus loin, dans les tranchées entre la 242-me et la 240-me verste,
ainsi que le long de la rive gauche du Tiskoss, se montrent des schi-
stes argileux noirs plus ou moins altérés; dans la tranchée de la 240-me
verste ces schistes plongent SW 75° /_ 55n, alternant à l'entrée dans la
tranchée avec des dolomies noires, à la sortie avec des quartzites mi-
cacés d'un gris foncé.
Sur la 239-me verste on voit près de la station Oust-Tiskoss des
quartzites gris clair, inclinés vers le SW et interstratifiés de schistes
chloriteux et argilo-chloriteux. Des schistes argileux ou argilo-chlori-
teux avec pendage plus ou moins fort vers WSW s'observent plus loin,
au delà de la Koïwa, entre la 236-me et la 229-me verste. formant
aussi des roches sur la rive de la rivière.
Sur la 230-me verste on aperçoit dans une forêt épaisse un peu
vers l'ouest de la ligne, les escarpements rocheux du Douplianoï-kamen
qui n'est que la continuation méridionale de la Téplogorskaïa-sopka.
]j Le meilleur chemin pour arriver aux placers de Krestowozdwi-
jensk est celui qui commence à la station Tioplaïa-gora, d'où ils se
trouvent à une distance de 7 — S verstes vers le XE. Les diamants ont
surtout été trouvés dans le vallon de l'Adolphe, affluent de la Polou-
denka. à une verste environ à l'aval du village, et dans la vallée de
la Poloudenka, dans les limites du village même. Le lit des placers est
formé de dolomie noire qui présente un plongement fort vers NE; on
y a trouvé à côté de beaux exemplaires de Favorites Goldfnssi, Pha-
cops sp. etc., des restes organiques assez nombreux, mais mal conservés
de moules de gastéropodes, lamellibranches, brachiopodes etc. Vers l'est
du placer les dolomies sont remplacées par les quartzites gris, les
schistes argileux noirs et les schistes chloriteux qui constituent le ra-
meau de l'Oural entre la Poloudenka et la Sévernaïa. Vers l'ouest ce
sont des schistes talco-chloriteux qui les remplacent, apparaissant le
lon.c: de la Koïwa à l'aval de la Poloudenka. Vers le nord il y a dé-
veloppement de schistes chloriteux (éminences dites Ouralskié-kolpaki)
et vers le sud — de schistes ur.uïleux ou chloriteux et de quartzites;
ces derniers affleurant sur la montagne plate Kalantcha que traverse
le chemin qui conduit de la station aux placers.
X 3
Le train s'en approche plusieurs fois: sur la 228-me verste en face de
l'usine de Tioplogorsk, sur la 225-me près de la station Tioplaïa-gora,
sur la 224-me au-delà de la station. Douplianoï-kamen et Tioplaïa-gora
sont constitués par des gabbros.
Dans les petites tranchées des verstes 223 — 215 on observe des
schistes argileux et chloriteux.
Après avoir atteint sur la 215-nie verste l'altitude maximale de
469,7 mètres, la voie ferrée suit quelque temps le faîte du partage des
eaux des affluents gauches de la Wéjaï et des affluents droits de la
Koïwa pour descendre rapidement, sur le parcours de 43 verstes, jus-
qu'à la station Pachya, à l'altitude de 293,4 mt.; ensuite, sur le parcours
de 36 verstes entre les stations Pachya et Arkhipovka, le protil devient-
plus uniforme, variant entre 283,3 mi. (139-me verste) et 359,9 mt.
(156-me verste). A partir de la station Arkhipovka la ligne descend
par la vallée étroite de l' Arkhipovka à la rivière Tchoussowaïa; sur
ce parcours de 15 verstes le profil s'abaisse graduellement et presque
sans intervalle de 313,8 à 119,7 mètres.
Dans les petites tranchées entre la 215-me verste et la station
Koussia on observe plusieurs variétés de schistes talco-argileux gris et
talco-chloriteux gris verdâtre (verstes 213, 210, 207, 206, 201, 200, 196)
plongeant plus ou moins rapidement vers SW, et traversés par des
filons de quartz. Sur les verstes 213 et 205 on aperçoit entre les schi-
stes des affleurements de diabase.
En parcourant la 205-me verste on voit près de la ligne, vers le
nord, une montagne de peu de hauteur, Saranovskaïa-gora. Cette mon-
tagne, constituée par de la serpentine, n'est pas moins connue par les
vastes gisements de fer chromique qu'elle renferme, que célèbre chez
les minéralogues à cause des nombreux ouvarovites qu'on y a trouvés.
Dans les tranchées entre les verstes 189 — 185 on voit des schistes
argileux noirs. Après la station Biélaïa on observe, dans la tranchée
sur la lS4-me verste, des grès gris clair à arkose et à grain grossier
et, plus loin, des schistes argileux d'un gris verdâtre alternant avec des
grès finement stratifiés. Les mêmes grès et schistes argileux gris clair,
plies vers XW, se voient dans les tranchées des verstes 183 — 178. Sur
la verste 177-me on aperçoit des grès blancs à arkose et des quartzites
gris clair fortement inclinés vers SW.
Au commencement de la verste 177 et sur le parcours des verstes
175 et 174 on voit des calcaires gris clair compacts ou pris foncé cri-
stallins — 1)2 — à Cyathophyllum sp.
La petite tranchée de la 173-me verste montre à son commence-
ment des argiles ferrugineuses d'un rouge foncé et du minerai de fer
argileux rouge et oolitique et, à la fin, des calcaires argileux gris clair
ou jaunâtres compacts, par places cristallins — I), — à Cyrthia Mur-
■chisoniana, Atrypa reticularis, Orthis striatula etc.
Sur le parcours de la 170-me verste, près de la station Pachya, on
voit des deux côtés de la voie des calcaires gris clair à grain fin
— 7)3 — identiques aux calcaires dévoniens supérieurs des environs de
1*
4 X
l'usine Arkhanguélo-Pachyisky (au NW) et de l'usine Koussié-Alexan-
drovsky (au SE).
Au-delà de la station Pachya la ligne ferrée entre dans une ré-
gion de développement de dépôts carbonifères qu'elle traverse jusqu'à
la station Vsiéswiatskaïa, Les affleurements les plus intéressants de ce
parcours sont: 1) une tranchée sur la 167-me verste, où l'on voit des
grès quartzeux blancs, des schistes argileux gris foncé et des argiles
grises carbonifères, intercalées de minces lits de houille; 2) une tran-
chée de peu d'étendue sur la 166-me verste, qui laisse voir des calcai-
res gris compacts ou à grain fin — C2,b — à Spirifer mosquensis, Pro-
ductus Cora, Pr. semireticulatus, Pr. Humboldtii, Chonetes variola-
ris, Fusulinélla sphûeroidea etc. Le reste du parcours jusqu'à la sta-
tion Tsiéswiatskaïa ne montre que des affleurements très peu considé-
rables de grès blancs quartzeux, à grain fin, et des argiles — 0-, .
Sur la 147-me verste, après la station Vsiéswiatskaïa, nous retrou-
vons les grès dévoniens schisteux gris verdâtre et plus loin, près de la
rivière Polowinka, sur la 145-me verste, les grès blancs à grain fin qui
appartiennent probablement à l'horizon C1. Dans la tranchée de la
142-me verste on observe de nouveau des grès dévoniens gris verdâtre.
disposés presque verticalement dans la direction NW 145 et, dans la
tranchée de la 141-me verste et des deux côtés de la 139-me, les grès
C\, tantôt à gros grain, tantôt à grain hn. Dans l'espace entre ces
deux derniers affleurements se montrent, dans la tranchée de la 140-me
verste, les calcaires compacts ou à grain fin de couleur gris clair
qui, en raison des observations faites le long de la Tchoussowaïa, sont
rapportés à l'horizon Cf.
Dans la tranchée de la 138-me verste, dans les fossés près de la
station Arkhipovka et le long de la ligne jusqu'à la 123-me verste on
observe des alternances de grès gris verdâtre ou rougeâtre à grain fin
et de schistes fortement refoulés vers NW 150°. Sur la 131-me verste-
ces schistes et grès dévoniens typiques, sont séparés par une sortie de
iliabase qui forme une colline de peu de hauteur, appelée Chiche.
Sur la 123-me verste, près du pont de l'Arkhipovka, ces schistes
sont brusquement remplacés par les calcaires de la section supérieure du
système carbonifère C2. Ces mêmes calcaires s'observent plus loin dans
la première tranchée de la 122-me verste, tandis que dans la seconde
tranchée apparaissent les calcaires C\b à Spirifer mosquensis, Prod.
Cora, Pr. semireticulatus. Dans la troisième tranchée et dans la tran-
chée de la 121-me verste, ainsi que sur la rive droite de l'Arkhipovka,
près de sa jonction avec la Tchoussowaïa on voit les calcaires C2 à Fu-
sulina Verneuili, Prod. Cora, Spirifer striatus. Streptochynchus exi-
miaeformis etc. Les calcaires de la section supérieure du système car-
bonifère avec plongement vers NE enserrent, dans la tranchée de la
121-me verste, une assise peu épaisse de grès calcareux d'un gris ver-
dâtre (avec restes de Calamités sp., épines de Productifs etc.) inter-
stratifié de conglomérat gris et d'argile sablo-schisteuse. La pré-
sence de ce grès permocarbonifère entre le calcaire du carbonifère su-
X r>
rpérieur plongeant vers NE, s'explique par un plissement renversé
vers SW.
Les affleurements du grès permocarbonifère sont si peu considé-
rables le long de la voie ferrée que pendant la descente rapide du
train de la station Yermak il est assez difficile de les apercevoir. Les
relations mutuelles des ces grès et du calcaire G', s'observent beaucoup
mieux le long de la Tchoussowaïa, entre Arkbipovka et Wachkour. Les
grès permocarbonifères qui renferment en abondance des restes d'Am-
monées caractéristiques, y plongent XE 65° /_ 35°, c'est à dire vers l'a-
mont de la Tchousowaïa. Couchés directement sur le calcaire C.2 qui se
montre au jour vers l'aval de la Tcboussowaïa, les grès permocarboni-
fères plongent vers l'amont sous ce même calcaire C-2 incliné en con-
cordance qui, à son tour, disparaît plus loin sous les calcaires de l'ho-
rizon C] qu'on voit affleurer en remontant la rivière.
Vers le nord de la station Tchoussowaïa, située dans la vallée de
la rivière Tchoussowaïa, on voit, dans un monticule plus ou moins cou-
vert de verdure, des affleurements de gypse blanc subordonné aux dé-
pôts permocarbonifères.
H. Lembranchement de Lounievsk.
Entre la station Tchoussowaïa et le pont de la Wilwa on observe
le long de la voie ferrée des grès permocarbonifères, des conglomérats
et des gypses. Quelques affleurements insignitiants de ces roches se mon-
trent à droite de la ligne dans une petite colline près de la station (où
l'on voit des gypses) et plus loin, sur la 3-me verste. Un bel affleure-
ment de grès calcarifères gris jaunâtre — CPg — s'observe, du côté
gauche de la voie, sur la pente douce d'une élévation peu considérable
sur laquelle est situé le village de l'usine de Tchoussowaïa. Cette col-
line, connue sous le nom de mont Yélowik, est constituée par des grès,
remarquables à cause des nombreux restes végétaux bien conservés que
-Ton y trouve.
Sur la 5-me verste on voit près du pont de la Wilwa de petits af-
fleurements d'un calcaire blanc — C\ — à JProductus striatus.
Depuis la Wilwa jusqu'à la rivière Tchornaïa la voie traverse la
vallée alluviale de FOusswa et de la Wilwa; plus loin elle longe la
Tchornaïa: bien que la contrée devienne de plus en plus élevée, on
ne remarque pas d'affleurements jusqu'à la station Tchornaïa. Au-delà
de cette station, surla20-me verste, on retrouve, à droite, les grès cal-
-carifères gris jaunâtre CI',/ accompagnés de conglomérats, plongeant
SW 50- /_ 65°. Les calcaires de la section supérieure du système car-
bonifère surgissent plus loin de dessous les grès qui les recouvrent di-
rectement en concordance de pendage. Entre les verstes 20 — 22 ces
•calcaires forment de part et d'autre de la Tchornaïa des escarpements
élevés avec plongement vers SW 50 — HO"/ 50 — 7<>". Sur la 22-me verste
les hauteurs rocheuses de la rive gauche sont traversées par un tunnel.
fi X
Le percement de ce tunnel (lon.t; fie 65 sagènes) un peu courbé aurait
pu être évité, semble-t-il, par le creusement d'une tranchée et l'établis-
sement d'un mur de soutènement, comme on l'a fait par exemple sur la
21-e verste. Les calcaires blancs, gris clair et gris foncé, qui s'étendent
entre les verstes 20 — 22, sont très abondants en fossiles. Un arrêt de-
courte durée à n'importe quel point de ce parcours permettra de re-
cueillir une riche collection de Productus granulosus, Pr.longispinus,
Pr. Villiersi, Sp. striatus, Camaroph. plicata, Cônocardium uralicumr
Columnaria laevis, Fusulina Vemeuili, Polypora orbicuïaris etc.
Au-delà du tunnel le chemin de fer suit la direction NW des cal-
caires Co qui plongent entre la 22-me et la 24-me verste vers SW
60e /_ 60", et entre la 26-me et la 29-me vers SW 60° /_ 30". D'abord
il y a développement de calcaires d'un gris clair finement stratifiés.
puis de calcaires compacts à Fusulina Vemeuili, Chonétes uralicar
Prod. longispinus etc.
Sur la 30-me verste ces calcaires se remplacent brusquement par
des schistes d'un gris verdâtre et des grès dévoniens, plongeant NE.
65" /_ 80°; les mêmes schistes et grès s'observent plus loin dans la tran-
chée de la 31-me verste. Sur le parcours de la 32-me verste on. voit des;
deux côtés de la ligne des grès blancs à arkose, probablement dévo-
niens; puis, pendant les deux verstes suivantes, les grès blancs friables
C ; ces derniers plongent NE 65° ^70° comme le fait voir la carrière
à droite de la ligne sur la 34-me verste.
Près de la station Basskaïa il n'y a pas d'affleurements; plus loinr
sur le parcours de la 38-me et de la 39-me verste, des puits montrent
des argiles grises ou d'un gris jaunâtre — G', — intercalées de cou-
ches et de concrétions de silex. Sur les verstes 40, 41, 42, 43 on voit
des grès blancs finement granulés — C\ — plongeant vers le SW (car-
rières de grès sur la 41-me verste). Sur la 44-me verste on observe des
calcaires blancs compacts- — G\a — à Productus striatus, Pr. gigan-
tcus, Atliyris planosulcata etc. et sur la verste suivante des calcaires
gris à grain fin — C]h — à Prod. Cora, Chonétes variolaris etc. La
tranchée près de la caserne sur la 46-me verste laisse voir des calcai-
res gris à grain fin — C2 — plongeant SW60"^/30" et renfermant Co-
nocardium uralieum, Meticularia lineata etc. La tranchée de la 47-me
verste et, un peu plus loin, le vallon du Mokhowatik à droite du che-
min de fer, font voir les calcaires gris compacts ou à grain fin — C-J> —
à Sp.mosquensis, avec pendage vers SW60"^/ 15°. Des calcaires sem-
blables renfermant des concrétions siliceuses et d'abondants fossiles (Sp.
mosquensis, Ch. variolaris, Pr. punctatus etc.), s'observent sur le par-
cours des verstes 48 — 54, plongeant d'abord SW 60°. ensuite NE.
60° i_ 30\
De grands rochers escarpés couverts de forêts qui se dressent à
gauche de la ligne (55-me verste) entre le pont de l'Ousswa et la sta-
tion, permettent de voir des calcaires— C\a — à Pr. striatus: les mêmes
calcaires affleurent en aval du pont sur la rive droite de la rivière.
Près de la station Ousswa ces calcaires font place à des calcaires gris-
X 7
plus ou moins finement stratifiés — C\b — (à Prod. Cora, Ch. cariolaris,
FusuUneïïa sphaeroidea), avec plongement vers l'est très fort, mais à
la lin de la 55-me verste on retrouve des deux côtés de la ligne les
calcaires C\a à Productus striatus.
La 56-me verste traverse de nouveau le.:, calcaires C\b, tandisque
vers la tin de cette verste et presque sur tout le parcours de la 57-me
on voit reparaître les calcaires C\a plongeant vers SW; au bout de la
verste ces derniers sont remplacés par les calcaires gris compacts C\b
plongeant également SW et renfermaut des concrétions siliceuses et
d'abondants Sp. mosquensis.
En parcourant les verstes 60 — 62 on voit, des deux côtés de la ligne,
de petits affleurements des calcaires G,. Des affleurements plus consi-
dérables de ces calcaires le long de la 63-me et de la 64-me verste et.
à gauche, dans la vallée de la Bérestenka, laissent voir des calcaires
siliceux blancs ou d'un blanc gris à Fusulina Vemeuili, Camarqpho-
ria plieata etc., plongeant SW 70" /_ 30 — 40".
Entre la 65-me et la 68-me verste la voie traverse une contrée
sans affleurements, parsemée sur la 68-me verste de blocs de grès
(Gt); les mêmes grès apparaissent dans la tranchée de la 69-me verste.
Dans la tranchée suivante et plus loin reparaissent les calcaires
gris à grain fin C\b, à Sp. mosquensis, Ch. varioJaris, mais à la fin
de la 70-me verste et dans les tranchées de la 71-me se montrent les
calcaires blancs compacts ou finement granulaires C\a à Prod. striatus.
plongeant SW 75° /_ 40".
Au commencement de la 72-me verste on voit à droite de la voie
des blocs de grès quartzeux C ' , à gauche, c'est-à-dire vers l'ouest, de
petits affleurements du calcaire blanc G\a. Dans les tranchées de la
72-me et de la 73-me verste et des deux côtés de la ligne il y a affleu-
rement de calcaires — C\b — gris clair, finement granulaires ou compacts,
parfois siliceux, à Sp. mosquensis, plongeant SW 75° /_ 50". Plus loin,
près de la station Kosswa, ces calcaires font place aux calcaires de la
section supérieure du système carbonifère à Fusulina Vemeuili etc..
avec plongement. SW 75" /_ 50".
Des calcaires, en tout semblables aux précédents, affleurent à gauche
de la ligne, sur la rive droite de la rivière Kosswa. De là la voie ferrée
se dirige vers l'est en longeant la rivière et en croisant la stratifica-
tion. Les calcaires C2 qui se voient près du pont, sont remplacés dans
la tranchée suivante (76-me verste) par des calcaires gris compacts
C\a à Sp. mosquensis émergent de dessous avec pendage SW 85" /_ 50".
Vers l'amont de la Kosswa on retrouve le calcaire de l'horizon
G\a à Prod. striatus. plongeant S W 75— 85°/ 40— 60°. Ces calcaires
constituent de hauts rochers assez pittoresques sur la rive gauche — en
face de la maison du gérant des mines de Lioubimow, — sur la rive droite,
près de la forge des mines, et à la seconde tranchée de la 76-me verste.
Vers la sortie de la tranchée les calcaires G',a sont remplacés par les
grès C . interstratifiés d'argiles, de schistes carbonifères et de houille,
qui émergent avec pendage SW 80° /_ 40°. Les mêmes grès affleurent
X
aussi sur la 77-me verste près de la sortie des galeries Iwanovskaïa,
Nikolaïevskaïa etc. Les roches de cette suite carbonifère renferment le
gisement de houille de Nijné-Goubakhinsk (mines de Lioubimow), dé-
couvert au commencement de ce siècle. Le gisement présente une série
d'alternances de grès blancs quartzeux, finement granulaires, de grès
gris argileux, d'argiles grises schisteuses, de schistes noirs charbonneux
et de houille, le tout plongeant SW 80° £. 45 — 55°. 11 y existe cinq
Mines de Mines de Mont
Lioubimow. Zakharovsky. Krémennaïa.
couches de nouille, mais on n'en exploite que deux: la couche supé-
rieure, dite Iwanovsky (galeries Iwanovskaïa, Nikolaïevskaïa, Eliza-
wetskaïa), épaisse de 4,6 m., est séparée en deux par un lit intermé-
diaire de grès argileux de 0,4 m.; la couche inférieure, dite Trophi-
movsky (galeries Ekathérininskaïa, Alexandrovskaïa) est d'une puissance
de 1,8 ni.
Depuis les mines de Lioubimow jusqu'à la station Goubakha et sui-
te parcours de la 79-me verste on n'observe aucun affleurement. La
structure géologique de la contrée se laisse apercevoir dans la rive
gauche de la Kosswa. À l'amont des mines de Lioubimow on y voit
émerger de dessous l'assise des grès carbonifères Ç des calcaires gris
foncé C'j, intérstratifiés de minces lits de schiste argileux noir; ces cal-
caires fortement courbés, plongeant NW 165° affleurent aussi à l'aval
de l'embouchure de la Liéwikha. Au-delà de l'embouchure de la Lié-
wikha, en face des casernes Lazarievskia, il y a affleurement, dans la
rive gauche de la Kosswa, de calcaires — D3 — tantôt gris clair, tantôt
gris foncé, compacts ou finement granulaires, formant un pli anticlinal
peu incliné qui's'étend à peu près dans la direction du méridien. On y
a trouvé G-oniatites intumescens, Gon. simplex, Orthoceros subflcxuo-
sum, Cardiola rctostriata, Camarqphoria rhomboidea etc. Observons
que des affleurements insignifiants de calcaire dévonien supérieur se
trouvent aussi sur la rive droite de la Kosswa, au nord de la voie
ferrée et à l'est de la rivière Kossaïa, dans les limites de la dernière
(sixième) portion ') de la „Mine Commune de Goubakha"; observons
aussi qu'à l'ouest de cette portion, ainsi qu'à l'ouest du ruisseau Kossaïa,
des sondages ont rencontré des calcaires C\ à Produchis mcsolobus.
Vers l'amont du pli mentionné du calcaire dévonien les escarpe-
ments assez élevés de la rive droite de la Kosswa (au commencement
') Propriété des Demidow.
X
de la 79-me verste) montrent des calcaires
gris à grain fin, plus ou moins grossièrement
stratifiés — C\ — à Prod. mesolobus' Ch. Har-
drensis etc., intercalés de minces lits de schiste
argileux gris. Ces calcaires, dirigés NW 175",
sont refoulés en plusieurs plis à flancs très
inclinés, parfois presque verticaux. Les mê-
mes calcaires à Prod. mesolobus et Ch. pa-
pilionaçea se voient très bien dans la tran-
chée suivante de la 79-ine verste où ils pré-
sentent un pli anticlinal à flancs très inclinés,
dirigé d'abord vers W avec plongement fort,
puis vers XE 85" /_ 75°.
Dans l'intervalle entre cette tranchée-ci
et la troisième (79-me verste) on voit, à gauche
de la voie, c'est-à-dire sur la rive droite de
la Kosswa, de grands rochers escarpés, con-
stitués par des calcaires 6'} plies en forme
de 8.
La troisième tranchée présente ces cal-
caires C\ (abondants Pr. mesolobus et coraux)
refoulés en double pli au flanc occidental peu
incliné (£ 35'), au flanc oriental plus incliné
(/_ 60°). Les couches plus ou moins épaisses
du calcaire y sont iuterstratifiées de minces
lits d'argiles schisteuses noires ou grises: vers
la sortie de la tranchée les lits sont plus épais
et l'argile devient charbonneuse.
Au-delà de la tranchée la voie longe une
colline où l'on voit entre les éboulis des affleu-
rements d'un grès quartzeux finement granu-
laire parfois ferrugineux, d'argiles charbon-
neuses grises ou noires et de schistes argileux.
Vers le haut de la pente on voit les auciennes
galeries de la mine de fer Obchtché-Gouba-
khinskaïa, abandonnée aujourd'hui. A la base
de la colline, au bord même de la Kosswa.
il y a une galerie de recherche qui paraît
avoir eu pour but la reconnaissance de la
couche de houille déjà découverte au siècle
passé.
Dans la 4-me tranchée de la même 79-me
verste on voit les calcaires gris foncé ou noirs
Cj h Prod. mesolobus etc. plies dans la direc-
tion N"W 170°, d'abord avec plongement E
/_ 25", puis, dans le sens opposé, W _ 50°.
Les couches de calcaire sont séparées par de
10 X
minces lits de grès quartzeux gris finement stratifié, et de schiste ar-
gileux gris foncé ou noir.
La tranchée suivante, au commencement de la 80-me verste, montre
encore les calcaires gris à grain fin G\ à Productus mesolobus, Gh.
papilionacea etc. Ces calcaires dont le plongement est NE 80° /_ 25"
s'enfoncent directement sous les grès G qui les recouvrent en concor-
dance parfaite et qui affleurent au débouché de la tranchée et plus
loin, à droite de la voie ferrée.
La ligne se continue sur une demi-verste sans tranchée, ayant à
gauche les mines de l'ing. des mines Zakharovsky, puis les travaux
entrepris à la recherche de houille de Kizél, enfin de hauts rochers, con-
stitués 'par le grès quartzeux blanc finement granulaire G plongeant
NE 80° Z 23°.
Sur la rive gauche de la Kosswa les mêmes grès constituent la
montagne Krestowaïa.
Le gisement de houille dans l'aile orientale du pli anticlinal de
Goubakhinsk a été découvert en 1879 par l'ingénieur des mines Za-
kharovsky. Jusqu'ici on n'y a exploré que deux couches de houille dont
la supérieure, Nikolaï, a 1V2 — 2 m. d'épaisseur, et l'inférieure, War-
wara, 0,7 mètre.
Vers l'est les grès houillifères de l'aile orientale de ce pli sont
remplacés par les calcaires gris foncé à grain fin ou compacts C?a, qui
les recouvrent directement plongeant NE 75° /_ 25° et contenant Pr.
striatus, Pr. giganteus etc. Ces calcaires sont mis à, nu dans la grande
tranchée à la fin de la 80-me verste et le long des deux rives de la
Kosswa, où ils constituent des escarpements élevés: les montagnes Kré-
mennaïa et Pechtchéra.
Les mêmes calcaires gris foncé C2tû à Prod. striatus se voient
dans la petite tranchée près du poteau de la 80-me verste et, plus loin,
sur la 81 -me. Leur plongement est partout NE 75°i/200.
A droite de la 82-me verste il y a affleurement de calcaires gris
C\ b à Sp. mosqucnsis plongeant E /_ 10°. Ces calcaires qui forment
le horizon supérieur de la section inférieure du système carbonifère,
sont remplacés au bout de la 82-me verste par des calcaires blancs
finement granulaires — C2 — à Gamarqphora plieata, Pr granulosus
etc. Les calcaires G?, blancs ou gris clair, parfois dolomitisés, plongeant
NE 80" /_ 20", se voient aussi dans les petites tranchées suivantes et des
deux côtés de la ligne entre les verstes 83 — 86.
Plus loin ils sont remplacés par les calcaires compacts gris clair
Ci b h Sp. mosquensis qui se montrent dans les tranchées des verstes
87 — 90. Sur le parcours de la 90-me verste ils affleurent aussi à gauche
de la voie, plongeant NE 75" /_ 20°.
Sur la 91-me verste, près de la station Polowinka, il y a dévelop-
pement, des deux côtés de la voie, de calcaires blancs G\a à Prod.
striatus. Les mêmes calcaires apparaissent aussitôt après la station
Polowinka dans de nombreux affaissements cratériformes, ainsi que près
du village Polowinka sur la rive droite de la Goubachka (un peu au-
X 11
dessous du village ce cours d'eau disparaît pour ne reparaître que près
de Kosswa).
Jusqu'à la 96-me verste il n'y a pas d'affleurement le long de la
ligne. La grande tranchée de la 96-me verste montre des grès quart-
zeux finement granulaires C' plongeant NE 8< >° /, 80°, intercalés d'ar-
giles grises, jaunes ou noires.
Ici la voie ferrée tourne vers le nord et suit cette direction jusqu'à
la 104-me verste en passant devant le village Artiémevka. Sur tout ce
parcours on voit des fragments et des rocs de grès quartzeux G",.
Après avoir dépassé le village Artiémevka, on voit à l'ouest de la
ligne, qui longe la rivière Poloudenny-Kizél, des argiles ocreuses jaunes
ou rouges plus ou moins corrodées, renfermant des nids plus ou moins
fréquents de limonite (mine de Kizél). Vers l'ouest de l'assise métal-
lifère affleurent les couches presque verticales d'un grès quartzeux
alternant avec des argiles interstratifiées de lits de houille, tandis que
vers l'est, c'est-à-dire plus près de la Poloudenny-Kizél, il y a affleure-
ment des calcaires C\ a h Prod. giganteus. Ce calcaire se montre par
exemple dans la 5-me et la 3-me portion (délianka) de la mine de
Kizél, sur la rive gauche de la rivière, au-dessus de l'église de l'usine.
Dans la petite et la grande tranchée de la 104-me verste on ob-
serve des calcaires gris finement granulaires — D2 — à Pentamerus basch-
Jciricus, Favosiles Goldfussi etc. qui semblent être la continuation sud
de la montagne Chipitchnaïa que l'on voit s'élever au nord, derrière l'étang
de la mine. L'affleurement de ces calcaires est peu considérable dans
la grande tranchée, celle-ci entamant aussitôt des couches d'abord
presque verticales, puis plongeant E /_ 70", de grès quartzeux finement
granulaire blanc, gris clair ou teinté de fer — G — alternant avec des
argiles diversement colorées.
Bientôt après cette tranchée la voie traverse la Poloudenny-Kizél
pour suivre la rive gauche de la Kizél; jusqu'à la station il n'y a
plus de tranchées. — Remarquons encore que des calcaires C'f à Clw-
netes Hardrcnsis, plongeant NW 120°^ 75°, affleurent au bord gauche
de l'étang de la mine de Kizél, près de l'embouchure de la Poloudenny
Kizél et de là, vers l'amont, sur la rive droite (vers l'est de l'église).
Près de l'usine même de Kizél, située sur la rive droite de la ri-
vière du même nom, on voit des grès quartzeux plus ou moins fine-
ment stratifiés C' , dirigés avec un plongement presque vertical vers
NW 175°. Ces grès contiennent des couches subordonnées de houille
(épaisseur maxima 0,7 m.) exploitées autrefois dans la mine dite Za-
proudny. Ce gisement de houille, découvert en 1790, est le premier qui
ait été trouvé sur le versant occidental de l'Oural. Vers l'ouest, un peu
en aval des hauts fourneaux, en face des écuries de l'usine, ces grès
sont remplacés par des calcaires C\ à Pr. mesolobus, gris foncé et très
finement granulaires, le plus souvent grossièrement stratifiés et alter-
nant partiellement avec de minces couches d'argile schisteuse grise.
Ces calcaires plongent d'abord vers l'est; puis ils se replient en arrière
avec pendage vers W jusqu'à 30°. formant de cette manière un pli
12
anticlinal. Ils occupent un espace peu considérable vers l'aval de la Kizél
pour faire de nouveau place, en face de la scierie, aux grès quartzeux
G dans lesquels on trouve des couches de houille jusqu'à 1 ni. d'épais-
seur, avec pendage fort vers le W (Bogorodsky priisk). Les mêmes grès
s'observent le long de la 106-me verste, après la station Kizél.
Sur la rive droite de la Kizél, à l'aval de la mine Bogorodsky, appa-
raissent des calcaires gris compacts ou finement granulaires Cf a à
Prod. striatus plongeant NW 105" /_ 40", qui constituent des rochers as-
sez élevés, connus sous le nom de Biély-kamen (Pierre blanche). La
continuation méridionale de ce calcaire s'observe le long de la voie,
sur toute la 107-me verste.
Vers l'aval de la Kizél ces calcaires n'occupent pas plus d'une V-
verste: ensuite, après un plongement vers NW 105", plus fort qu'au
commencement, ils sont de nouveau remplacés par les roches de l'étage
houillifère G . Ce sont encore les grès blancs quartzeux, les grès ar-
gileux gris foncé, les schistes argileux gris etc. qui surgissent, renfer-
mant sur la rive droite de la Kizél le gisement de houille de Novokor-
chounowsky. Les mêmes grès se trouvent du côté gauche de la Kizél, le'
long de la voie ferrée; on les y voit au bout de la 107-me verste plon-
geant SE 100° / 50".
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Sur la rive droite de la Kizél les grès houillifères s'étendent depuis
la mine de houille de Novokorchounowsky jusqu'à la mine d'Abamé-
lek: sur la rive gauche les grès C' sont interrompus, entre ces deux
mines, par un pli anticlinal du calcaire gris finement granulaire C[ à
I'r. mesoïobus, CJt. papilionacea, Gyatoxonia squamosa etc., d'abord
avec fort plongement vers SE 100°, puis NW 130° Z. 25—35".
Plus loin, sur la 108-me verste, ces calcaires sont remplacés par
des grès quartzeux O qui semblent les recouvrir. Les grès fournissent
un bel affleurement, dans la tranchée en face de la mine d'Abamélek,
tant de grès quartzeux finement granulaires que de schistes argileux
gris ou noirs avec lesquels ils alternent.
La mine d'Abamélek sur la rive droite de la Kizél exploite 4 couches
de houille, dont 3 épaisses de 1 mètre et une de 2 mètres, qui plongent
tout à fait régulièrement vers NW 95° /_ 20".
Sur la rive droite de la Kizél, à une distance de moins de 200 sa-
X 13
gènes des galeries de la mine d'Abamélek, les grès houillifères plon-
gent, sous les calcaires C\a compacts ou finement granulaires gris
clair, par places gris foncé qui les recouvrent avec pendage vers NW
95°/. 40°. Ces calcaires, qui renferment de nombreux fossiles (Pr. gi-
ganteus, Pr. striatus, Chonetes papïlionacea etc.), constituent sur la
rive droite une série de rochers.
Ces calcaires, identiques à ceux du Biély-Kamen. sont remplacés
vers l'aval de la Kizel par des calcaires G\b à Sp. mosquensis, gris, com-
pacts, interstratifiés de lits et de concrétions de silex, qui affleurent,
plongeant W /_ 35", sur la rive droite près du point où la rivière
tourne brusquement de "W au S.
Encore plus loin, vers l'ouest, ces calcaires sont remplacés par
ceux de la section supérieure du système carbonifère qui se montrent
sur la rive droite de la Kizél dans le Krassny-Kamen (Pierre rouge).
Sur la 114-me verste le chemin de fer passe devant de beaux ro-
chers de cette Pierre, constituée par des calcaires G\ à Camarophoria
plieata, Pr. semireticulatus, Lithostrotion Portloeki etc. plongeant
NW 115° /_ 25". Le long de la voie les calcaires de la section supé-
rieure du système carbonifère (des blocs) s'observent déjà au bout de
la 111-me et de la 113-me verste. Sur le parcours entre les grès de la
108-me verste et la 111-me, on n'observe aucun affleurement.
Au commencement de la 115-me verste on voit dans une petite
tranchée et dans la rive droite de la Kizél des calcaires gris siliceux —
6'2'- — plongeant NW 115° /_ 20". Un affleurement des mêmes calcaires
C2, habituellement riches en restes organiques {Pr. Cora, Pr. semire-
ticulatus. Camarophoria plieata. Fusulina Vemeuili etc.) s'observe
plus loin près du pont de la Kizél, sur la rive droite et des deux côtés
de la voie (verstes 116 et 117).
Sur la 118-me verste apparaissent des grès gris calcarifères CPy.
Les mêmes grès, alternant avec des schistes argileux, affleurent à droite
de la voie sur la 119-me verste, près du village Kossaïa-gora, et dans
la grande tranchée de la 120-me verste, où ils plongent vers l'E /_ 10°.
Après avoir quitté cette tranchée, la voie descend peu à peu dans
la vallée de la Lytwa pour s'approcher de l'usine d'Alexandrovsk. Deux
petites tranehée's, l'une sur la 122-me, l'autre sur la 125-me verste,
montrent les grès calcarifères gris CPg.
Un embranchement du chemin de fer conduit de la station Ale-
xandrovskaïa aux mines de houille de Lounievsk, ayant à gauche la
rivière Lounva. Les Qlfa verstes qui séparent la station Alexandrovskaïa
de la station Lounievskaïa, offrent une pente presque continue de i;2,4m.:
sans tranchées considérables. La ligne est établie à côté du chemin
carrossable qui mène de l'usine aux mines. Le seul affleurement des
roches s'observe à 3 verstes de la station Alexandrovskaïa. sur la rive
gauche de la Lounwa, à l'aval de l'embouchure de l'Iwanovka. où un
rocher assez élevé, à droite de la voie, fait voir un calcaire C2 plus ou
14
X
moins siliceux, plongeant NW 115n /, 15° (à Fnsulina Vemcuili, Co-
nocardium uralicum, Camarophoria plicata, Prod. semireticulatus,
Spiriferina saranae etc.).
Plus loin ces calcaires affleurent aussi sur la rive droite de la
Lounwa où ils forment les hauts escarpements boisés du Dyrowaty-
Kamen (Pierre trouée) et des rochers assez pittoresques en face de la
.station. Ils y plongent NW /_ 10 — 25° et renferment d'assez nombreux
restes organiques.
Vers l'amont de la Lounwa, jusqu'à la fabrique de briquettes, il
y a affleurement, sur la rive droite, d'un calcaire gris foncé compact ou
très finement granulaire C{ — à Productus giganteus. Plus loin ce cal-
caire est remplacé par des grès blancs quartzeux C qui affleurent sur
la rive droite de la Séwernaïa Lounwa (Lounwa du Nord), en face de
Mine (irai'.
c; n
Coupe le long de la Lounwa du Nord.
la fabrique de briquettes, et se continuent en pli anticlinal, constaté par
une série de sondages, jusqu'à la cour de triage, pour faire de nouveau
place aux calcaires C\ à Prod. giganteus plongeant vers l'est. Ces
derniers calcaires s'étendent le long du tramway qui relie, sur la rive
droite de la Sévernaïa Lounwa, la cour de triage à la mine „Grraf",
mais à 120 sagènes à l'aval du débouché de la galerie de cette mine,
ils sont remplacés par des argiles, des schistes argileux et des grès C .
S if-
o "5
Les mines „G-raf, Grigoriy,| lliodor. Warwara, Joness1' offrent un
grand intérêt technique. D'après la puissance, la qualité et les condi-
tions de gisement, les couches de houille des mines de Lounievsk peu-
vent être divisées en deux catégories: la première comporte les cou-
ches d'une épaisseur moyenne de 2 m., dites Nikitinsky, Andréievsky,
Grassgovsky et première Grafsky: la seconde les couches épaisses d'envi-
ron 1 m., dites Anatolievsky 1-re, Anatolievsky 2-e, Grafsky 2-e et Niko-
laïevsky. L'exploitation des mines a fait connaître une grande irrégu-
X 15
larité de la stratification, causée par un refoulement très fort et irré-
gulier des couches. Ainsi, par exemple, les couches Nikitinsky et Ana-
tolievsky I (mine Grégoire) ne sont que la continuation directe des
couches correspondantes Andréievsky et Anatolievsky II (mine Iliodor):
les couches Grafsky I et II (mine Graf) correspondent probablement
aux couches Nikitinsky et Anatolievsky, de même que les couches
Grassgovsky et Nikolaïevsky (mine Warwara).
III. De la station Tchoussowaïa à Perm.
Près de la station Tchoussowaïa la voie ferrée traverse la rivière
Tchoussowaïa (117 verste), pour se continuer, sur la rive droite, vers
SW. Après avoir traversé la riv. Lyswa (104 verste), la voie se dirige,
entre la Tchoussowaïa et la Koutamych, vers la rivière Sylwa qu'elle
traverse à la 47 -me verste. De là, longeant la rive gauche de la Sylwa,
elle arrive à la Tchoussowaïa qu'elle suit jusqu'à la Kama. Sur la rive
gauche de celle-ci elle atteint enfin la ville de Perm.
Sur tout ce parcours de 119 verstes les tranchées sont rares et
peu profondes; n'entamant que des dépôts permocarbonifères, permiens
et postpliocènes, elles sont assez uniformes et sans intérêt au point
de vue géologique.
Entre les stations Tchoussowaïa et Lyswa, la ligne. traverse une
région de dépôts permo-carbonifères. Entre autres on voit des grès cal-
carifères d'un gris jaunâtre dans les petites tranchées des verstes 116
et 108 et des gypses, subordonnés à ces grès, dans la tranchée au com-
mencement même de la 117-me verste.
Bientôt après la station Lyswa la voie s'engage clans le rayon des
dépôts permiens. Dans les tranchées des verstes 95, 94, 92 (vallée du Jou-
ravlik), 91, <î2, 59, 55 (puits), :">ô — 49, on observe des grès calcarifères
finement granulaires d'un gris jaunâtre, plongeant d'abord faiblement
vers le W, devenant ensuite horizontaux; ils alternent avec des argiles
schisteuses ou des schistes argileux et des marnes grises sableuses.
Les tranchées de la ?>7-me et la 36-me verste, sur la rive gauche
de la Sylwa, laissent voir des grès calcarifères friables gris (parfois
verdâtres ou faiblement rougeâtres) et des marnes siliceuses grises qu'ils
recouvrent.
De la station Liady jusqu'à la station Liévchino la ligne suit le
coteau le long de la rive gauche de la Tchoussowaïa. On y voit sur la
32-me et la 27-me verste des grès calcarifères gris, des marnes grises
par endroits siliceuses et, en bas, aux abords de la voie, des gypses;
sur la 29-me et la 26-me verste on aperçoit des marnes grises finement
stratifiées, alternant, au premier point, avec des grès calcarifères gris.
Des marnes semblables s'observent aussi plus loin dans le coteau,
sur la 18-me verste. Un long affleurement de ces marnes grises, çà et
là siliceuses — P'[ — les montre recouverts (17-me verste) de grès cal-
carifères fraibles — IJ\ — alternant avec des argiles d'un rouge foncé.
16 X
Entre les stations Liévehino et Motowalikha la voie suit la rive
droite de la Kama: des affleurements ne s'observent que sur la 12-me
et la 11-me verste, notamment des grès ealcarileres friables gris— P\.
Ensuite le chemin de fer entre dans la vallée de la Kama où il suit.
pour la première et unique fois sur tout le parcours, une ligne droite
de plus de 5l/2 verstes de longueur. La large vallée de la Kama y est
bordée à l'est, à une distance de 1 — 2 verstes de la rivière, par une-
colline plus ou moins élevée, au bas de laquelle est établie la route
postale de Perm à Solikamsk. En suivant cette route, on observe dans
la pente de la colline, près de la rivière Yézowa, des gisements consi-
dérables de tuf calcaire abondant en restes végétaux.
Plus loin, entre les villages Malaïa-Yézowaïa et Motovviliklia, il y
a affleurement dans cette colline de grès gris, parfois rayés, friables,
quelque peu calcarifères — P'\ — couchés horizontalement et alternant
avec des argiles marneuses d'un rouge brun et de minces strates de
marne grise. Près de Motowilikha la colline est découpée par la pro-
fonde vallée des rivières Motowilikha et Iwa. Du côté droit de- cette
vallée, dans une colline connue sous le nom de Wychka, affleurent des
grès calcarifères, verdâdres ou gris rougeâtre P\ , alternant avec des
argiles marneuses d'un rouge foncé et de minces strates de marne d'un
gris clair, le tout recouvert d'argile sableuse d'un brun jaunâtre et
de galets.
A partir de Motowilikha et jusqu'à Perm, la rive gauche de la
Kama forme avec affleurement presque continu, une pente au bas de
laquelle est établi le chemin de fer. Ainsi que près de Motowilikha, on
y observe des grès calcarifères plus ou moins friables de couleur ver-
dâtre ou gris rougeâtre, alternant avec des argiles marneuses d'un
rouge foncé ou grises, et recouverts de dépôts postpliocènes: argile plus
ou moins sableuse d'un brun jaunâtre, sable argileux jaune ou gris et
galets. Aux affleuremeuts près de Perm et de Motowilikha les couches
permiennes montrent un plongement faible, mais parfaitement visible
vers S 3°.
XI
DE PERM A NIJNY-NOVGOROD
PAR
A. STUCKENBERG, S. NIKITIN et W. AMALITZKY.
La Kama à partir de la ville de Perm jusqu'à son
confluent avec la Volga
PAR
A. Stuckenberg.
La Kama qui coule de Perm à son embouchure par une assez
large vallée, rejoint la Yolga à une faible distance en aval du village
Bogorodskoïé. Tout cet espace est en sa majeure partie formé de dé-
pôts per miens dont les horizons les plus élevés appartiendraient, d'a-
près l'opinion de plusieurs géologues russes, déjà au commencement de
la période trias i que. Le quaternaire n'y présente qu'un développe-
ment relativement restreint.
Les coupes du système permien (P) dans des rives de la Kama
en laissent voir les trois étages. L'étage inférieur n'offre qu'un seul
horizon moyen (P-fi), tandis que l'étage moyen (P2) et le supérieur
(P3) sont plus ou moins complets. Les horizons les plus élevés de l'é-
tage (P3) sont parfois, comme nous l'avons dit, attribués au trias et
dans ce cas tout l'étage supérieur est marqué par les lettres PT (par
ex. sur les cartes du Comité Géologique].
L'étage inférieur (Ptb) est formé de grès gris ou d'un gris bru-
nâtre, interstratihés d'argiles plus ou moins marneuses de couleur
rouge ou rouge brunâtre, abondant souvent en concrétions calcaires.
On y trouve de très rares restes de conchifères, accompagnés de débris
plus fréquents de plantes. Cette assise se montre d'une puissance de
70 — 80 m. dans les coupes pi*ès de Perm, Ossa, .Ochansk, Sarapoul
etc. et disparaît définitivement vers l'aval, près d'Elabouga.
1
2 XI
L'étage moyen du système permien (P2) se compose de calcaires,
dolomies et calcaires marneux gris et renferme des restes organiques
propres au zechstein de l'Allemagne. Il affleure en coupes incomplètes
dans les rives de IaKama, entre son embouchure et le confluent del'Ij.
A Elabouga on le voit nettement superposé à l'étage inférieur ÇPJ)).
L'étage supérieur (P., ou PT) se montre entre Sarapoul et le con-
fluent de la Kama, recouvrant parfois l'étage moyen. Il consiste prin-
cipalement en argiles et marnes d'un rouge diversement nuancé, alter-
nant avec des couches de couleur blanche, verdâtre ou grise. Les
restes organiques (des conchifères) y sont très rares.
Les d'pôts postpliocènes (Q±) qui affleurent dans les rives de la
Kama, sont représentés en partie par une terrasse fluviatile, en
partie par des sédiments déposés dans le bassin caspien de cette
période ou plutôt, ce qui est plus exact, dans une série de lacs qui étaient
en communication avec ce bassin. Ces dépôts affleurent entre Tchistopol
et l'embouchure de la rivière, de préférence dans la rive gauche. La
terrasse postpliocène est composée d'argiles brun jaunâtre, auxquelles
viennent parfois s'associer des sables. Les dépôts caspiens, à peu près
de même nature que ceux de la terrasse postpliocène, sont plus sableux;
ses couches contiennent d'assez fréquents restes de mollusques vivant
encore de nos jours à l'est de la Russie. Les formes d'eau douce ou
saumâtre sont parfois accompagnées de formes marines caspiennes.
Çà et là on trouve dans les dépôts postpliocènes des ossements de
mammouth et d'autres animaux de la même époque. Il n'y a relati-
vement pas très longtemps que Ton a trouvé sur la rive droite de la
Kama, en amont de Laïche-w, le squelette assez complet d'un jeune
mammouth; en aval de cette ville, dans le voisinage du confluent de
la Kama avec la Volga, on a fréquemment trouvé des os isolés de
mammifères postplioc'nes.
La ville de Perm.
A Perm la rive gauche de la Kama permet de voir les couches
de l'horizon supérieur de l'étage permien inférieur (PJ)). Ce sont des
grès gris ou gris brunâtre, interstratifiés d'argiles plus ou moins mar-
neuses rouges et d'un rouge brunâtre. Dans les coupes de la rivière,
cette assise est partiellement recouverte par une argile plus ou moins
arénacée, intercalée de sable passant çà et là à du gravier. Ces der-
niers dépôts appartiennent au postpliocène. L'assise permienne du voi-
sinage de Perm contient des gisements en amas de minerai de cuivre,
habituellement des grès cuprifères, exploités jusqu'à ces derniers
temps. Le minerai était fondu à l'usine MotoAvilikha, située en amont
de la ville. Entre cette usine et Perm, l'assise permienne affleure, dans
la rive gauche, presque sans interruption. Les coupes d'une hauteur
de 30 mètres montrent les mêmes trois couches que dans la ville.
L'horizon inférieur (P,a) de l'étage permien inférieur peut être
observé en amont de Perm, sur la rive droite, en face du confluent
XI 3
de la Tchoussowaïa, dans une montagne dite Tchourbina. Cet horizon,
des calcaires marneux gris en dalles, interstratifiés de gypse et de grès
brun rougeâtre, y supporte l'assise P±b composée de grès gris verdâ-
tre, interstratifiés d'argile brun rougeâtre.
La basse et déserte rive droite, vis-à-vis de la ville, est formée de
dépôts postpliocènes, sables argileux gris et gris brunâtre avec lits de
galets et de dépôts récents. A une faible distance en aval de Perm,
on voit ces sables superposés à l'assise permienne PJ), dans la com-
position de laquelle entrent des grès partiellement cuprifères.
Embarcadère Nytwinskaïa.
Près de l'embarcadère, les dépôts permiens {P-Jj) viennent se mon-
trer dans la rive droite en aval du confluent de la Nytwa. Un y voit
affleurer:
Qt. Sable jaunâtre avec galets, jusqu'à 0,25 m.
JPJ). Argile rouge brunâtre schisteuse, plus ou moins
marneuse, contenant des concrétions cal-
careuses; la totalité des couches atteint . 3 „
Grès gris, souvent schisteux, jusqu'à 0,5 „
Grès gris avec minces couches et nids d'une ar-
gile schisteuse à restes végétaux (Calamités Ku-
torgae etc.), jusqu'à 6 „
Conglomérat de galets: porphyres, granité, jaspe,
quartzite etc 1 »
Grès gris passant au conglomérat, jusqu'à . . . 0,75 „
Conglomérat de même composition que le précé-
dent, jusqu'à 0,5 „
Okhansk.
En amont de la ville d'Okbansk, la rive droite de la Kama, en
partie recouverte de forêts, permet de voir:
PJ). Argile schisteuse d'un brun rougeâtre, çà et là
avec concrétions calcaires et lits interca-
lés de grès friable rougeâtre, jusqu'à . . 10 m.
Grès gris et gris brunâtre, passant au conglo-
mérat, jusqu'à 6 „
La plupart des maisons de la ville d'Okhansk sont disséminées
sur une terrasse postpliocène, composée d'une argile brun jaunâtre,
puissante d'environ 10 mètres.
Ossa.
Ossa est disposée à une faible distance de la rive gauche de la
Kama, sur une terrasse postpliocène, formée d'une argile brun jauna-
1*
4 XI
tre d'une puissance de 8 à 10 mètres. Les couches permiennes n'affleu-
rent qu'à 5 verstes de la ville, où elles sont représentées par un cal-
caire marneux gris intercalé entre des argiles de couleur grise et rouge-
brunâtre. Ces couches appartiennent à l'horizon PJ).
La rive droite, en partie boisée, montre en face de la ville plu-
sieurs coupes de l'assise P,&.
Embarcadère de l'usine Wotkinsky.
À proximité de l'embarcadère on voit, le long de la route qut
vient descendre à la rivière:
PJ). Argile roùgeâtre arénacée.
Grès gris, par places d'un brun roùgeâtre,
jusqu'à 8 m.
Grès gris passant à un conglomérat, jusqu'à. . 2 „
Argile schisteuse roùgeâtre et gris verdâtre,
jusqu'à • • • 2
Un horizon de source.
Argile schisteuse roùgeâtre avec taches verdâ-
tres, jusqu'à 50 ,,
Grès gris surgissant de-dessous les éboulis et pas-
sant à un conglomérat, jusqu'à .... 5 „
Argile roùgeâtre, interstratifiée de lits d'argile
gris verdâtre, jusqu'à 5 „
Sarapoul.
A une faible distance en amont de la ville on voit apparaître-
dans une coupe presque verticale, haute d'environ 30 mètres:
PJ). Grès gris brunâtre, jusqu'à . 1,5 m.
Argile roùgeâtre 0,75 „
Grès verdâtre 0,25 „
Grès gris verdâtre passant à un conglomérat
composé de menus fragments d'argile mar-
neuse 1 „
Grès gris verdâtre 0,25 „
Argile plus ou moins marneuse, rouge ou roù-
geâtre, avec lits interstratifiés d'une argile
gris verdâtre, jusqu'à 3 „
Grès gris brunâtre, jusqu'à 0,5 ,,
Argile schisteuse marneuse, rouge et roùgeâtre.
interstratifiée de grès 2 „
Grès gris verdâtre 1 „
Grès gris brunâtre 0,5 „
XI
Grès gris verdâtre 0,75 m.
Argile marneuse rougeâtre avec lits interstrati-
fiés de grès et d'argile verdâtre, jusqu'à . 1 „
Grès gris brunâtre 0,5 ,,
Argile marneuse rougeâtre 2 ,.
Grès gris brunâtre 0,75 ,.
Argile marneuse rougeâtre avec lits interstrati-
fiés d'argile gris verdâtre 1,25 „
Grès gris 0,75 ,,
Argile marneuse rougeâtre, interstratifiée de grès
verdâtre, jusqu'à 2 „
Eboulis, jusqu'à 8 „
Karakoulino.
La rive droite de la Kama montre près de Karakoulino une assise
-analogue, sous le rapport pétrographique, à celle de Sarapoul, quoi-
qu'on la prenne souvent pour l'étage supérieur du système perniien
■et qu'on la désigne par les lettres PT. Dans les argiles marneuses du
haut, rougeâtres ou d'un gris verdâtre, on a trouvé des restes de con-
ehifères et des écailles de poissons.
Tikhia gory.
Près du village Tikhia gory affleurent les roches suivantes:
Argile rouge, interstratitiée de lits de grès gris
verdâtre ' 4 m.
Grès brunâtre, interstratifié de marne grise,
environ 1 „
Calcaire gris clair renfermant des morceaux de
charbon fossile et des empreintes indis-
tinctes de plantes 0,5 „
Grès friable brunâtre, environ 1 „
Grès argileux gris brunâtre avec minces lits in-
tercalés de charbon. Eboulis, jusqu'à . . 0,25 „
Calcaire gris clair à Pseudomonotis garforthcn-
sis, Modiolopsis TepJofi, Productus Can-
crini, Dielasma élongata etc., jusqu'à . . 1 „
Eboulis, jusqu'à 0,5 „
Calcaire blanc schisteux avec restes de Linytda
orientalis, jusqu'à 3,5 „
Calcaire blanc finement stratifié, jusqu'à ... 1 „
Eboulis, de dessous lesquels se montre par places
une argile rougeâtre, jusqu'à 12 „
6 XI
Ainsi, près de Tikhia gory commence à apparaître l'étage ealca-
rifère moyen (P.2).
Elabouga.
Non loin d'Elabouga, vers l'aval, la rive droite de la Kama montre
la coupe suivante:
jusqu'à
P2. Calcaire oolithique à Productus Cancrini, Allo-
risma élegans etc 2,5 m.
Calcaire stratifié rougeâtre ou gris verdâtre à
Lingula orientalis 0,75 „
Eboulis 1 ,,
Calcaire siliceux gris
Calcaire gris, interstratifié de marne grise ou
bleuâtre, à Lingula orientalis .... 10 „
Pfi. Argile plus ou moins marneuse, rouge et gris
verdâtre 2 „
Grès gris verdâtre 0,25 n
Grès brun rougeâtre 2 „
Eboulis, de dessous lesquels se montrent des
argiles marneuses -4 „
Grès gris verdâtre et brun rougeâtre, intercalé
d'argile rouge 10,25 „
Grès gris brunâtre 0,75 „
Argiles marneuses rouges et grises, interstrati-
fiées de grès gris brunâtre 4 _
Sentiaki.
jusqu'à
Pz (PT) Argile rouge 6,5 m.
Grès grisâtre et brun rougeâtre passant à un
conglomérat 2 „
Argile rouge avec lits intercalés de calcaire . 12 „
Grès gris et brun 2 „
Argile rouge, interstratifiée de calcaire rosé .12 „
Grès gris et brun 2 „
Eboulis, de dessous lesquels se montre une ar-
gile brun rougeâtre 15 „
Grès gris passant à un conglomérat 4 „
Eboulis 30
Argile marneuse rougeâtre avec couches inter-
stratifiées de couleur grise 3,75 n
Calcaire gris 0,25 „
Marne charbonneuse avec restes végétaux . . 0,25 „
Marne arénacée grise 0,5 »
XI
Calcaire gris stratifié 0,5 m.
Marne gris avec minces lits charbonneux. . . 0,25 „
Calcaire gris stratifié 1,25 „
Calcaire gris à restes végétaux 0,5 „
Calcaire gris et gris bleuâtre à écailles de pois-
sons 1 „
Marne gris verdâtre à restes végétaux. . . . 0,5 „
Eboulis 5 „
Calcaire gris à Productus Ccmcrini, Modio-
lopsis Pallasi etc 15 „
Tchistopol.
Tcbistopol est situé sur la rive gauche de la Kama. Dans la ville
même on peut observer l'assise permienne et des roches postpliocènes.
Les dépôts permiens sont mis à nu dans les coupes de la rive droite
de la source Tamara. On y voit:
environ
P3 (PT). Marne rubanée de couleur rose 0,25 m.
Marne rougeâtre interstratifiée de marne ver-
dâtre 0,25 .,
jusqu'à
Marne d'un blanc sale, avec couches rouges . 4 m.
P2. Marne blanche 3 „
Marne gris foncé 0,5 „
Marne grise, interstratifiée de couches blanches. 12 „
Les dépôts permiens s'allongent de Tchistopol à Zmiéwo.
Les dépôts postpliocènes peuvent être observés par exemple à la
rivière Bemiajka, où affleurent:
jusqu'à
Qx. Sable jaune brunâtre à Paludinidae, avec min-
ces strates d'argiles 3 m.
Eboulis (5 „
Sable grossier gris et brunâtre, avec fragments
de roches permiennes et contenant Palu-
dina achatina, P.impura, Hydrobia caspia 0,5 „
Eboulis 6 „
À 3 verstes environ de Tchistopol, au nord du village Danaou-
rovka, on voit:
jusqu'à
Qt. Conglomérat de fragments de roches permien-
nes, passant à un grès gris brunâtre, à
Paludina achatina, Dreissena poJy-
morpha etc 4 m.
Po. Marne grise 6 „
XI
Grès gris clair 0,25 m.
Marne grise et verdâtre 2 „
Grès gris 0,5 „
Marne blanche 10 „
Marne gris jaunâtre, avec restes de conchi-
fères 2 „
Calcaire blanc poreux 2 „
Mince lit de bouille
Calcaire grisâtre à Productus Cancrini . . . 2,5 „
Ostolopowo.
A l'ouest du village Ostolopowo, situé sur la rive gauche de la
Kama, à une vingtaine de verstes en aval de Tchistopol, on observe
dans un ravin l'assise postpliocène suivante:
Qv Argile brun jaunâtre, avec restes de Cardiuvn
edule, Adacna plicata 3 ni.
Sable gris et gris brunâtre 0,5 „
environ
Argile brun foncé 0,25 m.
Sable gris argileux 6,5 m.
Sable gris jaunâtre à galets 2 „
A la sortie du ravin des dépôts postpliocènes on voit apparaître
les couches permiennes suivantes:
I\. Marne grise 4 m.
Grès friable jaune grisâtre 0,5 „
Grès gris foncé 1,5 „
Marne blanche avec lits de calcaire .... 3 „
Calcaire oolithique à fossiles du zechstein . .
Sorotchii gory.
Sur la rive droite de Kama, à une petite distance vers l'amont
du village Sorotchii-gory, on voit:
P2. Calcaire blanc salissant, interstratifié de lits de
gypse 4,5 m.
Calcaire gris jaunâtre, renfermant de nombreu-
ses empreintes et moules de conchifères
et gastéropodes 3 „
Grès gris verdâtre à restes végétaux .... 0,75 „
Marne gris verdâtre, gypsifère 0,75 „
Calcaire marneux gris 0,5 „
Calcaire gris verdâtre à restes végétaux . . . 0,75 „
XI
Calcaire marneux blanc jaunâtre 0,25 m.
Gypse blanc et gris 2,5 „
Laïchew.
Dans les ravins à proximité de Laïchew affleure une assise assez
puissante des dépôts postpliocènes— sables avec lits de galets et d'ar-
giles. Ça et là on voit cette assise (Ci) superposée à des couches per-
miennes (Ps et P,).
La Volga entre la Rama et Nijny-Novgorod.
PAR
A. Stuckenberg, S. Nikitin et V. Amalitzky.
Sur le trajet entre le confluent de la Kama et Nijny-Novgorod, et
sur une grande distance vers l'amont et l'aval, les deux rives de la
Volga offrent un contraste orographique complet qui a de tout temps
frappé les observateurs. Sauf quelques localités où le lit de la rivière
détourne considérablement à gauche, la rive droite présente une suite
continue d'escarpements et d'affleurements de roches primitives. La rive
gauche au contraire forme une vallée alluviale qui, se déployant sur
plusieurs kilomètres dans l'intérieur du pays, s'échelonne doucement
en terrasses quaternaires. Là où les affluents de la Volga vien-
nent s'unir au fleuve principal du côté gauche, leurs vallées se con-
fondent en vastes espaces, semblables à des bassins lacustres, qui
doivent leur origine à l'écoulement barré des eaux de neige et des
fortes crues du printemps. Au confluent de la Kama, le cirque lacustre
commence sur la Volga à 25 kilom. en amont de Laïchew et s'étend au
sud jusqu'à Spassk et aux ruines de l'ancienne ville de Bolgary. A la
jonction de la Kama avec la Volga, les eaux occupent aux mois de mai
et de juin un bassin si étendu que du bateau à vapeur il est parfois
impossible d'en apercevoir les bords. Le niveau de l'eau est alors à
12 — 13 mètres au-dessus de son état normal. Mais au mois d'août les
membres du Congrès verront les deux rivières rentrées dans leurs lits
habituels: le niveau de l'eau aura atteint son minimum; il arrive par-
fois, dans cette saison, que les bateaux à vapeur, se cherchant passage
dans l'étroit chenal sinueux qui se déplace continuellement, échouent
sur le bas-fond. Le bas niveau de l'eau y est surtout embarrassant
vers l'amont, dans la direction de Xijny-Novgorod et au-delà.
Au point de vue géologique, les rives de la Volga comprises dans
les limites de notre trajet appartiennent aux localités les mieux étu-
diées de la Russie. Leur description est surtout due aux géologues
de l'université de Kazan. On trouvera les détails essentiels dans les
travaux suivants:
10 XI
N. Golovkinsky. Mat. pour la géol. de la Russie, pubL par la Soc.
Mim St. Ptbg. Vol. I. 1869.
P. Krotow. Trav. Soc. Mat, Kazan, t. XI, liv. I. 1862.
S. Nikitin. Bull. Corn. Géol. 1886, t. Y. Ai 6.
B. Dokoutchaïew, V. Amalitzky, V. Sibirtzew. Mat. pour
l'appréciation des sols du gouv. de Xijny-Xovgorod. Livr.
XIII; avec une carte géologique, 1886.
A. Xetchaew. Trav. Soc. Xat. Kazan. t. XXV, livr. 3. 1893.
A. Stuckenberg, P. Krotow, A. Xetchaew et autres. Carte géo-
logique du gouv. de Kazan. 1893.
Dans les limites du gouvernement de Kazan la rive droite de la
Volga est formée de dépôts permiens. Le système permien est repré-
senté tant par l'étage moyen (P2) que par le supérieur (P3) dont les
couches supérieures, classées par beaucoup de géologues russes dans
le commencement de la période triasique, sont figurées sur les cartes
(par exemple celles du Comité Géologique) sous le nom d'étage su-
périeur de marnes bigarrées ou étage tartarien (Nikitin :),
et marquées par les signes PT.
L'étage moyen du système permien — le représentant du zech-
stein — se compose de calcaires et dolomies, partiellement de struc-
ture oolithique, avec couches interstratifiées de silex et gisements plus
ou moins considérables, ou accumulations, de gypse. Cet étage, qui con-
tient presque partout de nombreux restes organiques caractéristiques
du zechstein d'Allemagne, surgit de dessous l'étage supérieur entre
Bogorodskoïé (continent de la Kama) et Kozlovka (en face de la ri-
vière llét, à 30 kilom. en aval de la ville de Sviajsk).
L'étage supérieur, P3 ou PT (étage tartarien), consiste principale-
ment en marnes diversement colorées (rouges, rosées, blanches, ver-
dâtres et gris verdâtre), accompagnées de minces lits de calcaire blanc,
de argiles de couleurs varices et de grès. Cette assise très peu fossi-
lifère ne contient guère que des conchiferes.
Il y a une quinzaine d'années, l'opinion prédominait parmi les
géologues russes que les couches des marnes irisées Pa ou PT étaient
des formations parallèles à une partie des calcaires P2 avec passage
à ceux-ci des marnes dans la direction horizontale. Aujourd'hui, grâce
aux travaux du Comité Géologique et aux recherches récentes des
géologues de Kazan, il est hors de doute qu° P2 et PT sont des étages
indépendants, couclié l'un sur l'autre.
Les dépôts postpliocènes (Q,) sont relativement peu développés
sur la rive droite et n'affleurent que sur peu de points.
La rive gauche de la Volga (rive des prairies) ne montre nulle-
part de roches anciennes entre la Kama et Xijny-Xovgorod. Le plus
souvent on n'y voit que des sédiments récents. En quelques rares en-
droits on observe des dépôts postpliocènes, argiles et sables des ter-
*) Voir le guide II (De Moscou à Oufa). Coupe géologique.
XI
11
rasses et, entre la Kama et la ville de Kazan, des dépôts lacustres
caspiens.
Bogorodskoïé.
La rive droite permet de voir, près de l'embarcadère du village
Bogorodskoïé, la stratification suivante:
P3 (PT). Marne rouge clair et rouge brunâtre.
P2. Marne gris verdâtre.
Calcaire finement stratifié gris, à taches brunes, contenant des
moules de conchifères.
Grès friable brun avec strates blanches.
Marne grise finement stratifiée.
Eboulis.
Les couches qui sont ici cachées par les éboulis, se montrent à
une faible distance en aval. On y observe:
-P2- Calcaire grisâtre finement stratifié 0,75 ni.
Grès friable 0,75 .,
Marne grise 0,25 ,,
Eboulis 2,5 .,
Dans une saillie rocheuse se montrent, entre les affleurement pré-
cédents, les couches suivantes:
P2. Calcaire finement stratifié salissant, gypsifère . 0,5 m.
Calcaire finement stratifié grisâtre, à restes de
conchifères 2 „
12
XI
Argile grise marneuse, interstratifi'e de gypse
et contenant de nombreux Lingula orien-
talis 0,5 m.
Calcaire oolithique gris, abondant en fossiles
caractéristiques du zechstein 10,5 B
Un calcaire analogue à ce dernier affleure immédiatement sur le
niveau de l'eau à 2 — 3 verstes en amont du village Bogorodskoïé.
Krasnowidowo.
Près de Krasnowidowo on observe au confluent de la Yanassalka
la coupe suivante:
^ --fis,
-.. . '.■:-■.'.■
P3 (PT). Marne brune rougeâtre 0,25 m.
Argile gris verdâtre 0,25 „
Marne rouge claire 0,25 „
Eboulis 0,5 „
Marne brune rougeâtre 0,25 „
Marne grise et rose 0,25 „
Calcaire gris avec taclies verdâtres .... 0,25 „
Argile marneuse finement stratifiée .... 2 „
F» Calcaire blanc flnement stratifié, salissant . . 4 „
Eboulis, abondant en fossiles caractéristiques
du zecbstein 2,5 „
Ouslone.
Dans un ravin près du village Petcbistcbi on peut observer la
coupe suivante:
XI
1o
Calcaire blanc salissant à Productus Cancrini
etc 3,25
Marne finement stratifiée brun grisâtre ... 1
Calcaire blanc salissant 2,5
Argile brune, à restes de conchifères et gasté-
ropodes 0,25
Argile brune 0,25
Calcaire gris jaunâtre à petits conchifères et
gastéropodes 0,5
Argile brune 0,25
Calcaire finement stratifié salissant, gypsifère. 2,5
Calcaire grisâtre contenant de nombreux restes
de conchifères et de gastéropodes. . . —
Calcaire friable 0,5
Argile verdâtre à taches brunes, contenant des
écailles des poissons et des ostracodes . 0,25
Calcaire grisâtre 4,5
Wiazowoïé-Kozlovka.
A 10 kilomètres en amont du confiuent de la Swiaga et à 1,5 km.
du village Wiazowoïé, on voit saillir en paroi continue les calcaires per-
miens P.2 et les marnes irisées qui les recouvrent, Ces affleurements
s'alignent presque sans interruption vers l'amont, jusqu'au village Koz-
lovka, en montrant d'une manière très nette le rapport mutuel et la
superposition des deux étages. Près de Wiazowoïé, les hauteurs sont occu-
pées par le groupe typique marneux rubané et irisé ET qui s'abaisse
approximativement jusqu'à 35 m. au-dessus du niveau normal de la
Volga. L'assise calcaire i?2 (lm vient plus bas, commence par un cal-
caire siliceux passant à une oolithe dolomitique gypsifère et silicifère,
riche en conchifères et gastéropodes du groupe supérieur des couches
du zeclistein de Kazan et de Samara {P{) l): Macrodon Kingiqnwm,
Osteodesma Kutorgana, Modiolopsis Pallasi, Murchisonia subangu-
lata, ScMzodus obscurus, Leda speluncaria etc
Encore plus bas vient une alternance de calcaires tendres silici-
fères, blancs ou gris, masqués dans leur majeure partie soit par des
éboulis, soit par des alluvions et du gravier fluviatiles. Cependant, près
du niveau de l'eau, on voit affleurer des "calcaires dolomitiques (Pf)
renfermant des brachiopodes caractéristiques des horizons plus infé-
rieurs du zeclistein de Kazan et de Samara: Productus Cancrini,
Athyris pectinifera, Spirifcrina cristata, JJklasma dongata.
Cette faune se rencontre ici pour la dernière fois. Toute l'assise
calcaire s'abaisse peu à peu dans la direction de Kozlovka et, à une
distance de V-\% km. en aval de ce village, nous rencontrons pour la
') Voir le guide II (De Samara à Oufa).
14 XI
dernière fois le calcaire oolitliique (Pt) à conchilifères et gastéropo-
des, à 5 mètres au-dessus du niveau de Feau en été. Les coupes de la
rive ne montrent plus que le groupe des marnes roses rubanées (PT).
Ce dernier groupe, variant pétrographiquement, mais conservant
en général sa couleur rouge, sillonnée de bandes verdâtres, blanchâ-
tres ou grisâtres, va nous suivre jusqu'à Xijny-Xovgorod et se conti-
nuer bien plus loin au-delà de cette ville. Voici quelques-unes des
coupes que Ton verra:
Tchéboksary.
A un kilomètre en amont de la ville, la rive droite de la Yolga
présente la coupe suivante:
Q2. Argile brune 1 m.
J°3 (PT) Marne rose et rouge clair avec calcaire
blanc salissant 1 „
Grès friable gris verdâtre 0,25 „
Grès friable gris jaunâtre, interstratifié de
marne d'un rouge nuancé ..... 10 „
Grès friable gris 8 „
Conglomérat 0,25 „
Marne rubanêe, interstratifiée degrés d'un gris
verdâtre, à Palaeomutela solcnoides, P.
scmihimdrda, Oligodon Zitteli etc. . 6,25 „
Eboulis 2 „
Cette coupe est divisée en deux moitiés dont l'inférieure, compre-
nant les six premières couches, est séparée de la supérieure par un
petit intervalle.
Une coupe semblable s'observe à deux kilomètres en aval de
Tchéboksary.
Kozmodémiansk.
La rive droite offre, à une verste vers l'amont de Kozmodémiansk,
la coupe suivante:
P.s (PT). Grès à grain grossier d'un rouge brunâtre . 10 m.
Eboulis, de dessous lesquels se montre une
marne rouge claire, avec strates de grès
gris et de calcaire blanc 26 „
Grès rouge brunâtre et grisâtre 1 „
Eboulis 25 „
A proximité de la ville on voit la partie inférieure d'une assise
analogue, mais recouverte par des eboulis. Près de l'embarcadère des
bateaux à vapeur on observe:
XI 15
P., (PT). Marne rouge claire, avec couches verdâ-
tres et grises lô m.
Grès gris clair 2
Marne brun rougeâtre, avec couches gris ver-
dâtre 3 „
Grès friable gris brunâtre 1 „
Eboulis 1 „
Eboulis, de dessous lesquels apparaît une
marne grisâtre 6 „
Les rives de la Volga entre Kozmodémiansk et Nijny-Novgorod.
La rive droite entre Kozmodémiansk et Nijny-Novgorod est for-
mée de dépôts permiens supérieurs, mésozoïques et postpliocènes; les
premiers de ces dépôts prédominent dans tous les affleurements et
sont recouverts presque toujours par les derniers.
Le permien supérieur (P:i ou PT) atteint une puissance de 100 m.
et davantage. Il est développé en une série ininterrompue de couches:
marnes, grès, conglomérats et, plus rarement, calcaire. La prédomi-
nance dans la série de tels ou tels dépôts permet d'y distinguer les
horizons suivants, de haut en bas:
A. Argile et marnes avec couches interstratifiées de calcaire.
/>'. Sables et conglomérats avec marnes subordonnées.
C. Marnes avec sables et grès subordonnés.
I). Grès et sables avec marnes subordonnées.
E. Mêmes roches avec couches de calcaires et conglomérats.
Dans toutes les coupes les horizons JB et C sont le plus nette-
ment et le mieux exprimés: l'horizon A est dans la plupart des cas
érodé; les horizons inférieurs, le plus souvent masqués par des glis-
sements et éboulements, ne sont bien visibles que près des villages
Issady, Barmina, Biélogorka. La faune est représentée' par de nom-
breux mollusques conchifères du groupe des Anthracosidae, surtout
des genres Palaeomuteta, Oligodon et Palaeoanodonta, par de rares
gastéropodes, Estheria, Palaeoniscidae, Ceratodus, Stegocephali. Les
restes végétaux sont généralement mal conservés.
Les dépôts jurassiques et volgiens recouvrent, en îlots isolés,
la série permienne des environs d'Issady, Barmina et Wassilssoursk.
Ce sont des argiles gris foncé avec couches subordonnées de sabl?, de
conglomérat et de calcaire. Leur âge se rapporte au callovien infé-
rieur, au kimméridgien et au volgien.
lie post pliocène est représenté par des limons jaunes loesso'ïdes
renfermant de rares galets de roches cristallines.
16
XI
Issady.
(Fig. 5).
En aval l'Issady la pente droite de la vallée de la Volga forme
un cirque énorme, dans la partie supérieure duquel on aperçoit, du
bateau à vapeur, des affleurements jaunes, le plus souvent du limon
loessoïde (#,), des affleurements gris du jura (-7S), à moitié cachés
par les broussailles, et, en-dessous, les affleurements des roches per-
miennes (P3 ou PT). Le jura, d'un intérêt exceptionnel dans cette
coupe, est malheureusement moins visible aujourd'hui qu'il ne l'était
il y a quelques années, de sorte que le schème détaillé des sédiments
des montagnes d'Issady, établi en 1886 par Sibirtzew, ne peut plus
être montré dans sa totalité. D'après cet explorateur la partie supé-
rieur de la coupe d'Issady se compose de:
1) Limon brun jaunâtre loessoïde.
2) Grès vert foncé à Auceïïa mosqucnsis Fisch. de l'étage vol-
gien (horizon à Oxynoticeras catenulatum).
3) Argile noire bitumineuse sans fossiles.
4) Argile brunâtre et grise avec une couche de calcaire (Oppe-
lia, Perisphinctes), déterminé comme zone ù Hoplites du
kimméridgien.
5) Grès du callovien inférieur et conglomérat à Cosmoccras G-o-
weri Sow., Cadoceras sublaere Sow., quelques formes de
Perisphmctes, accompagnés de Belcmnites, Protocardium
conci/nnum Bue h. etc.
XI
17
6) Argile grise du callovieu inférieur gypsifère à empreintes de
Cadoccras.
Les dépôts permiens supérieurs consistent en:
7) Marnes diversement colorées.
8) Sables et conglomérats avec marnes subordonnées.
!>) Marnes interstratifiées de calcaire.
Nijny-Novgorod-Issady.
Parmi les affleurements de l'ancienne rive droite, entre les embar-
cadères de Nijny-Xovgorod et d'Issady, celui en aval de Takinsky (Ta-
tinetz), parfaitement visible du bateau, mérite une attention particu-
lière. On y voit apparaître les horizons moyen et inférieur des roches
marneuses et arénacées penniennes, notamment les séries: Ç) marneuse,
D) sablo-mnrneuse, E) marno-calcaire. Les coupes les plus complètes
s'observent près d'Tssady.
Nijny-Novgorod.
La ville est située sur le haut et assez rapide versant droit de la
vallée, au confluent de la Volga avec l'Oka. Du côté de la Volga, le
versant est en partie couvert de végétation, en partie de maisons, de
glissements etc.: du côté de l'Oka au contraire, une série de beaux
Rive droite de l'Oka à Nijny-Xovgorod.
affleurements permet de déterminer la structure géologique du terrain.
Deux coupes surtout sont caractéristiques, l'une dans le ravin Yarilo.
l'autre dans le ravin près du Camp. La première des coupes s'observe
o
18 XI
tout près de la ville,, en face de l'embarcadère des bateaux à vapeurs
de rOka, dans l'énorme ravin Yarilo, au débouché duquel se trouve la
maison des gardes des anciens dépôts de sel.
La figure donne une idée générale du ravin et du versant de
l'Oka. De beaux affleurements se présentent sur toute la longueur des
deux pentes du ravin et de ses environs; la coupe la plus complète se
montre dans la pente gauche (sud-occidentale) du ravin, alors que les
profils les plus nets et les plus accessibles se trouvent sur la pente du
devant (orientale) et la pente droite (nord-orientale), celle-ci montrant
un glissement très distinct qui permet de juger du caractère et de
rorigine des nombreux glissements et failles locales aux alentours de
la ville. Au fond du ravin coule un ruisseau, alimenté par plusieurs
nappes aquifères. Ce ravin peut servir de type de tous les ravins de la
Volga etdel'Oka, dans lesquels l'érosion est encore en pleine activité.
' - : >" "" /^::: ---
Le ravin Yarilo.
Voici le schème général de la stratification:
Postpliocène, limon jaune loessoïde sablo-argileux avec très ra-
res inclusions marneuses et rares galets, bien observable dans la pente
gauche et celle du devant.
Dépôts permiens:
A) Marnes, mal visibles dans la pente droite.
B) Puissante assise de sables, grès et conglomérats, avec cou-
ches subordonnées de marnes. Très bien visible à la plate-
forme supérieure de la pente droite. Dans la pente gauche
XI 19
le conglomérat de cet horizon contient des moules de Pa-
leomutela etc.
C) Puissants dépôts de marnes diversement colorées, interstra-
tifiées de calcaires et de plusieurs couches de sables et
de grès.
Entre les couches supérieures de cette assise il y a une mince
couche de calcaire fortement désagrégé, renfermant de nombreux co-
quillages parfaitement conservés de diverses Anthmcosidae, surtout
des groupes Palaeomuteïa Keyserlingi. Palaeocmodonta Fischeri et
Oligodon. Ces mêmes coquilles se rencontrent également dans les autres
couches de calcaires et marnes, mais très mal conservées, et sous forme
de moules intérieurs.
Les horizons inférieurs des dépôts permiens se montrent le plus
nettement vers l'amont et vers l'aval du ravin, par exemple dans la
coupe qui se trouve à une distance de 30 — 40 mètres en aval du ravin.
On y voit se terminer en coin, entre des marnes diversement colorées,
une couche de grès et conglomérat, dans laquelle on rencontre des
écailles et autres restes de ganoïdes, accompagnés de moules de con-
chifères.
Il convient de commencer l'examen de la localité au quai de l'Oka
et de monter ensuite par le sentier de la pente droite à la plate-forme
(B); de là on descendra dans le ravin où l'on pourra observer le li-
mon loessoïde et on remontera par la pente gauche. Du haut du pla-
teau la vue s'étend au loin dans les vallées de la Volga et de l'Oka et
sur les terrasses de la pente gauche de la vallée.
XII
EXCURSION DURCH ESTLAXD
VON
F. SCHMIDT.
Die Theilnehmer der Excursion versammeln sich zunâchst in
St. Petersburg am 1. (13.) August und begeben sich von hier lângs
der baltischen Eisenbahn bis Reval, Jurjew (Dorpat) und Baltischport,
mit Seitenexcursionen ins Land hinein und an die Kiïste des Finni-
schen Meerbusens. Bleibt Zeit iibrig, so ist nocb eirie Excursion auf
die Insel Dago projectirt. Das ganze Gebiet der Excursion gehort zum
Cambrischen und Silurischen System, deren Ablagerungen ausserdem
von neuesten posttertiaren Bildungen ûberdeckt werden.
Nur bei Jurjew wird das Gebiet des alten rotlien (devonischen)
Sandsteins berûhrt.
Geoiogische Uebersicht.
Die wichtigsten Arbeiten uber unsere cambrisch-silurische Schich-
tenfolge sind folgende:
1830. Ch. Pander, Beitrage zur Géologie Russlands.
1845. Die betreffenden Abschnitte der Géologie Russlands von Mur-
chison, de Verneuil und Graf Keyserling.
1858. F. Schniidt, Untersuchungen uber die silurische Formation von
Estland, K-Livland und Oesel. Archiv fur Naturkunde
Liv.-, Est.- und Curlands. Ser. I. Bd. IL
1857. I. Nieszkowski, Versuch einer Monographie der in d. silu-
rischen Schichten der Ostseeprovinzen vorkommender Tri-
lobiten. Archiv fur Naturk. Liv.- Est.- und Kurlands. Ser.
I Bd. I mit Zusâtzen Bd. IL
1870. A. Kupffer, uber die chemische Constitution der baltisch silu-
rischen Schichten Arch. 1-ste Ser. Bd. V.
1
2 XII
1*73. AV. Dybowski, Monographie cler Zoantharia sclerodermata ru-
gosa ans d. Silurform. Estlands. K Livlands und der
Insel Gotland. Arch. Ser. I. Bd. Y.
1878. A. v. cl. Palile n, BieGcaittxxug.Orthisma. Mém. de PAcad. Impér.
des sciences de St. Pétersbourg.
1881—1894. F. Schmidt, Révision (1er ostbaltisehen silurischen Tri-
lobiten. Mém. de l'Acad. Impér. des sciences de St. Pé-
tersbourg. Sér. VIL
1888. F. Schmidt, Ueber eine neuentdeckte untercambriscbe Fauna
in Estland. Mém. de PAcad. Impér. des sciences de St.
Pétersbourg.
1872 u. 1882. F. Schmidt, Miscellanea silurica. I. IL Mém. del'Acad.
Impér. des sciences de St. 'Pétersbourg.
1882. F. Schmidt, On the Silurian (and Cambrian) strata of the
Baltic provinces of Russia. Quarterly Journal.
1885. Dr. Gerhard Holm, Bericht liber geologische Reisen in Est-
land, N.-Livland und im St. Petersburger Gouvernement
in den Jahren 1883 und 1884. Verhandl. d. Kais. Minerai.
Gesellschaft.
1895. A. Mickwitz, Ueber die Gattung Obolus. Eichw. Mém. de
FAcad. Impér. des sciences de St. Pétersbourg. Sér. VIII.
Geologischen Karten des Gebiets sind von F. Schmidt und Prof.
Gre'wingk geliefert worden.
Ausserdem verse hiedene Schriften von Eichwald, Kutorga,
G. v. Helmersen, Volborth, Grewingk in den Schriften der
Kaiserl. Akademie der Ywssenschaften, der Société des naturalistes
de Moscou, den Verhandl. der Kaiserl. Mineralog. Gesellschaft und
dem Archiv fur Naturkunde Liv.-, Est.- und Curlands.
LTiiser Silurisches und Cainbrisches System bildet ein niedriges
Plateau, das im X. im sogenannten Glint schroff abbricht und sich
uach S. allmahlig neigt, wo es ungleiehformig von mittel-devonischen
Schichten ûberdeckt wird. Das ganze System bildet eine gleichformige
Folge von Schichten, von denen die tiefsten den eben genannten Glint
bilden: die hôheren bilden von 0. nach W. verlaufende Zonen, die in mehr
oder weuiger deutlichen Terrassen von X. nach S. und von K 0. nach
S. "W. auf einander folgen. In meinen neueren Arbeiten ûber miser
Silurisch-Cambrisches System habe ich die verschieclenen Stufen des-
selben mit den Buchstahen von A — K bezeichnet, von denen A sammt-
liche bei uns vorhandenen Cambrischen Schichten in sich schliesst.
B — F enthalten die untersilurischen Stufen (entsprechend dem Eng-
lischen Ordovician) und G—K nehmen das Obersilur ein.
Die cambrische Stufe A ist nur am Glint selbst und an Fluss-
lâufen, die von S. lier in ihn mùnden, entwickelt. Am Fuss des Glints,
wo er nicht direkt ins Meer abfàllt, breitet sich nocli ein Vorland
von Quartârbildungen ans. L^nsere Cambrischen Schichten bestehen
ausschliesslich aus Thonen, Sanden und Schiefern, wâhrend das Silur
XII 3
fast ausschliesslich ans Kalkbilclungen aufgebaut ist. Unsere Cambri-
scbe Schichtenreihe ist nicht vollstândig; wir haben nui- Vertreter des
untersten uncl obersten Cambriums anderer Gegenden. Die tiefsten zu
Tage ausgehenclen Schichten am Fuss des Glints werden von dem
,,, blauen Thon" gebildet, der bis 100 Meter mâchtig ist und auf einem
gleich mâchtigen Sandstein lagert, der, wie Bohrlôcher bei St. Pe-
tersburg nachgewiesen haberi, direkt auf finnischen Gneiss folgt. Die
obersten Schichten des blauen Thons wechseln mit dûnnen Sandstein-
schichten, die grûne Kôrner fûkren, dann werden die Sandsteinlager
mâchtiger; sie beginnen mit Lagen, die durch eigenthùmliche Spuren
von Organismen ganz den Charakter des sclnvedischen Eophyton-Sand-
steins tragen. In diesem sind nun neurdings auch typische Petrefak-
ten des letzteren: Miclicitzia monilifera und Medusites Lindstrômi
gefunden. Etwas tiefer haben wir unseren OleneUus Mickwitzi, mit
dem zusanunen YolborthcUcn und Plati/solcnitcn vorkommcn. Im
eigentlichen blauen Thon, und zwar nur in den oberen Schichten.
kennen wir nur die letztgenannten Fossilien, zu denen in Ietzter Zeit
eine HyoUthenfovm gekommen ist. In ticferen Lagen des blauen Thons
kennen wir nur unsichere Algenabdrûcke (Laminarites) und im unte-
ren Sandstein garnichts. Unser Vertreter des Eophytonsandsteins wird
nach oben zu armer an Petrefakten und kommt darin dem sclnvedi-
schen Fucoidensandstein gleich, der ja auch fast ohne Petrefakten ist.
Dieser Vertreter des Fucoidensandsteins lasst sich lângs dem ganzen
Glint und seiner ostlichen Fortsetzung bis zum Wolchow nachweisen.
Er wird bedeckt von dem fur unser Gebiet charakteristischen Ungu-
ïiten- oder Obolemandstein, der ans vielfach diagonal geschichteten
Sandlagern besteht und von zahllosen Bruchstùcken verschiedener
Formen des Genus Obohts Eichw. erfùllt ist. die gegenwartig von
Herrn Ingénieur Mickwitz ausfùhrlich beschrieben sind. Ausserdein
kommen in dieser Schicht die den JDiscinen verwandten Gattungen
Helmersenia Pand. und Keyserlingia Pand. \%v. Der Un,o;uliten-
sandstein ist von sehr verschiedener Machtigkeit und wechsellagert
meist mit dûnnen Schichten des Dictyonemaschiefers, der hier .ne-
wôhnlich in unserem Gebiet ûber dem Sandstein noch ein machtiges
zusammenhàngendes Lager bildet, mit dem zugleich unsere cambri-
schen Bildungen abschliessen. Durch diesen DictyonemascliiQÎeY wird
auch das Alter des Obolensandsteins als obercambrisch bestimmt, oder
als dem oberen Theil der Olemtszone angehôrig. Der Fucoidensand-
stein mit dem Eophytonsandstein und dem blauen Thon muss zum
unteren Cambrium oder der Olenelluszone gerechnet werden. Viel-
leicht ist der bJaue Thon mit dem unter ihm lagernden Sandstein
noch zu einer alteren trilobitenloseii cambrischen (oder pràcambri-
schen?) Stufe zu rechnen.
Unser imtersilurisches System besteht, wie wir schon gesagt ha-
ben, aus einer çanzen Reihe von Kalkstufen. Die unterste Stufe B
geht nur am Glint selbst zu Tage. Nur in ganz schmalen Streifen
bildet sie die Oberflâche an Stellen, wo der Glint in mebreren Ter-
1*
4 XII
rassen âbfâllt. Sie zerfâllt in mehrere Unterabtheilugen.. Zu unterst
haben wir den Grûnsand, J91S der fast am ganzen Glint in verscbie-
dener Machtigkeit entwickelt ist, der oben meist aus mehr sandigen,
unten aus lehmigen Schichten besteht. Er ist erfùllt von griinen Kôr-
nern, die sich meist als Steinkerne von Foraminiferen erweisen: aus-
serdem kom'men in ihm Conodonten, SaïtereUen, Lingulen und zwei
Obolùsarteu 0. lingulaeformis Mickw. und 0. siluriens Eichw. vor.
Darauf folgt als B2 der Glaueonitkalk in mâchtigen Banken, die
mehrere Meter dick sind und im ( >sten oft dolomitisch werden. Er
ist meist von grauer Farbe, wird aber nach unten oft roth und ent-
spriçht so dem unteren rothen Orthocerenkalk Schwedens. DenNamen
hat er von zahlreich in ihm vorkommenden grûnen Steinkernen von
Foraminiferen und kleinen Gasteropoden. Zwischen den Kalklagern
tinden sich diurne Mergelschichten, die von kleinen Brachiopoden wie
Orthisina plana, Orthis obtusa, parva, Parambonites reticulata u. a.
erfûllt sind. Von Trilobiten tinden sich in den tieferen Schichten vor-
ziiglich Megalaspis planilimbata Ang. und Umbata Ang. An der obe-
ren Grenze herrscht der âchte Asaplnis expansiis vor, der im W.
sich verliert: im 0. aber, besonders in der Umgebung von St. Peters-
luirg und am Wolchow, ein besonderes mergeliges Niveau bildet, das
stellenweise sehr reich an Petrefakten ist. Uebér dem Expansus-Xiveau
folgt, liesonders im Osten, die untere Linsenschicht Bza, die aus mer-
geligem Kalk mit zahlreichen grossen Thoneisenlinsen besteht. Als
Charakterformen konnen namentlich Asaplnts ranieeps, Amphion Fh-
scîieri und Lyeoplioria miceïïa Daim, angefuhrt werden.
Darauf folgt nun der âchte Vaginatenkalk JB3b, der sich ùber das
ganze Gebiet erstreckt und meist aus festem Kalk oder Dolomit be-
steht. Westlich von Reval geht er in Kalksandstein iiber. Er wird lie-
sonders charakterisirt durch zahllose Orthoceren der Arten 0. com-
mune und vagmatum, zu denen Eiiompluilus qiiàlteriatus, Beïlerophon
loca'or Eichw. u. a. sich gesellen. Der hàuhgste Trilobit ist Ptyclw-
pygc (jJobïfrons Eichw. Die Stufe C bildet hier gewohnlich in ihren
unteren Gliedern den oberen Rand des Glints. Ihr unterster Theil ist
oft von kleinen Thoneisenlinsen iiberfullt und bildet die Stufe C,a,
die besonders reich an zahlreichen Trilobiten, namentlich Asaphiden
ist und auss 'rdem namentlich auch den àchten Lituites Jitmts enthàlt.
Echinospliaeriten, namentlich E. aurantium sind charakteristisch fur
die ganze Stufe C. Der obère Theil C\b liefert hâufig einen guten
Baustein, der vielfach am oberen Rande des Glints gebrochen wird.
Er erscheint im Ganzen armer an Fossilîen als der untere. Als Cha-
rakterformen konnen ausser Echinosphaeriten namentlich Asaphus
devexîis Eichw. und die âchte Strophomena imbrex Pand. angefuhrt
werden. Ueber den festen Banken von C\b findet sich etwas landein-
wârts im grôssten Theil des Gebiets wieder ein mergeliges Lager,
sehr reich an Petrefakten, das hâufig diurne Lagen von Brandschiefer
einschliesst. Das ist die KucJcers'scke Schicht C2, unter deren Cha-
rakterformen icli namentlich Chasmops Odini Eichw. und mehrere
XII 5
Orthisinen wie 0. squamata Pahl and marginàta Pahl. anfûuren
kann. Als Uebergang zur Stufe 1) unterscheide ieh noch die meist
aus festen kieselhaltigen Kalken besteliende Itfer'sche Schicht Cs, die
nur in wenigen Punkten, namentlich bei Itfer N. von Wesenberg un-
terscbieden ist. Die Stufe D tritt schon nirgends mebr an den Glint
und bildet eine selbstândige Form, die von Gatschina bis an die W.-
kiiste Estlands reiclit. Sie bestelit aus zwei Abtheilungen Du die
Jeive'sche und D2, die KegeVsche Schicht. Die erstere ist mergelig
und zugleieh kieselhaltig, sie enthàlt namentlich als Charakterformen
Cheiruruspseudohemicranium X i e s z k. und Mastopora concava E i eh w-
Die KegeFsche Schicht besteht meist aus festen Kalken, fur die be-
sonders einige Chasmop si brmen wie bucculenta Sjogr. und maxima
ni. bezeichnend sind, und ausserdem Ortkisina anomala, Strophomena
Assmussii, Cyclocrinites SpassJcii u. a. Die Wesenberger Schicht E
bildet nur eine gang schmale Zone ohne Unterabtheilungen. Sie tritt
zuerst an der unteren Pljussa auf und lasst sich durch ganz Estland
verfolgen. Sie besteht aus dichten gelblichen Kalken mit dunnen
Mergellagen dazwischen, die von zahlreichen Fossilien erfullt sind, von
denen ich namentlich Lichas Eiclnvaldi Xieszk., Encrinurus SeebaçM
m., Chasmops wesenbergensis m., Leptaena sericea, Strophomena
deltoidea anfùhre. Hier beginnt auch die Gattung Isotelus, wâhrend
die âchten Asaplti mit der KegePschen Stufe abschliessen.
Es folgt nun die niachtige Zone F, die nur in Estland vertreten
ist. Sie bildet den Abschluss der Unteren Silurperiode und lasst sich
in zwei Unterabtheilungen die LyTcholmer Fx und die Borkliolmer F.2
theilen. Die erstere nimmt eine betrachtliche Breite ein und zerfallt
wiederum in eine nôrdliche untere Fxa und eine sûdliche obère Ab-
theilung FJ). Die erstere besteht aus weissen oft sehr festen kiesel-
haltigen Kalken, die noch etwas an das Wesenberger Gestein erinnern
und enthàlt neben sonstigen zahlreichen Fossilien noch wenig Korallen.
wâbrend die obère Abtheilung F-fi aus grauen mergeligen Gesteinen
besteht und eine grosse Mannicbfaltigkeit von verschiedenen Korallen.
JRugosen, Hélioliten, HaJysUcn. Favositen u. s. w. aufweist Eine be-
sonclers typische Form ist Syringophyllum organon L. Die Borkhol-
mer Schicht F2 ist wenig mâchtig, bildet die obère Decke des Unter-
silur und besteht zuoherst aus weissem festem Korallenkalk, der be-
sonders reich an Stromatoporen ist. Darunter finden sich braun ge-
fàrbt kieseliger oder mergeliger Plattenkalke, die sehr reich an eigen-
thûinlichen Formen sind, unter denen ich u. a. die Gattung Pîeuro-
rhynclms und den Proetus ramisuïcatus Nieszk. hervorhebe. ausser
zahlreichen wohlerhaltenen Gasteropoden die von Prof. Koken be-
schrieben werden.
Das Ober-Silurische System nimmt bei uns den stidlichen Theil
von Estland und die Insel Oesel ein. Es zerfallt in die Stufen G, H, I
und /£, die auf der Karte sammtlich als Zonen erscheinen, die von
NO nach SW auf einander folgen., Die unterste Stufe (t zerfallt in
drei Alitheilunaen. Direkt auf das Untersilur fol^t die Schicht 6r,, die
6 XII
die J or dense lie Schicht, die in ihrer Fauna sehi* wenig Verbindung
mit dem hôchsten Unter-Silur zeigt. Es sind mergelige diïim geschich-
tete Kalke mit zahlreichen Korallen und Brachiopoden, unter denen
ich namentlich Leptoooelia Dnhoysii, Orthis Davidsoni und Stropho-
mcna pecten anfûhre. Daim kommt, als 6r2, eine Muschelbank fast
ganz aus Schalen des Pentame'rus borealis Eichw. bestehend, unter
die sich iiut wenig Korallen mischen. Die Pentamerenschicht ist im 0
bedeutend mâclitiger als im W. Die letzte Schicht 6r3, oder die Rai-
ktillsche Schicht, besteht aus festen Kalken oder Dolomiten, die viel-
fach als Bausteine gebrochen werden. Sie enthàllt in ihrem oberen
Theil viol Korallen; ausserdem sind namentlich eigenthûmliche Leper-
ditien, L. Keyserlingi m. zu nennen. Die Schicht ist besonders deut-
licli entwickelt beim Gute Raikull, das dem beruhmten Geologen, Gra-
fen Alexandcr Keyserling gehôrte, dem Mitarbeiter von Murchi-
son und Verneuil, in deren Werk liber die Géologie Russlands. Die
Stufe G entspricht grôsstentheils dem Englischen Llandovery. Die
Stufe H findet sich nur im SW von Estland. Sie besteht ineist aus
mergeligen Kalken, die zahlreiche Korallen ftiliren, denen sich ein
grosser Pentamerus, der Pentamerus estonus bëigesellt, der viel Aehn-
lichkeit mit manchen Formen des P. oblongus Sow. bat. Eine deut-
liche Auflagerung der Stufe H auf G ist nirgends beobachtet, dagegen
bildet die Stufe I, ober die untere Oeselsche Schicht eine deut-
liche Stufe ûber H. Sie ist im aussersten SW des Festlandes von Est-
land und im N der Insel Oesel entwickelt, wo sie an manchen Stellen
in steilen Abstttrzen zum Meere ahfallt. Ihre tieferen Stufen sind mer-
gelig, die hoheren bilden meist machtige dolomitische Banke. Die Fauna
der unteren Oeselschen Zone stimmt grôsstentheils mit dem Wenlock
ûberein. Ich brauche nur u. a. Encrinwus punctatus, Orthoceras an-
nulatum, Orthis elegantula zu nennen. Ihre Schichten neigen sich
allmahlig von N nach S und SW und werden hier von denen der ober-
sten Oeselschen Zone, K, bedeckt, die vollkonnnen dem Englischen
Ludlow entspricht, wie u. a. durch das zahlreiche Vorkommen von
Fischresten: Cephalaspiden, Onclms, TkcJolepis, u. a. und Eury])teri-
den: Eurypterus u'nd Pterygotus bewiesen wird. Die in N-Deutschland
zahlreich vorkonimenden Geschiebe mit Beyrichien sind grôsstentheils
auf unsere obère Oeselsche Zone zurûckzufûhren.
Qnsere Quartàrbildungen, die das ganze Silurgebiet bedecken,
sind vie! weniger vollstândig untersucht als die Silurablagerungen.
Schon im Jahre 1865 erse bien von mir im Bulletin der Kaiserlichen
Akademie der Wissenschaften der Aufsatz: „Untersuchungen ûber die
Erscheinungen der Glacialformation in Estland und auf Oesel", mit
einer Karte. Ueber dasselbe Thema habe ich spater in der Zeitschrift
der Deutschen Geologischen Gesellschaft, Bd. 36 u. 37 geschrieben.
Die neueste Arbeit ûber dièses Thema ist von Dr. Gerhard Ilolm
in den Verhandlungen der Kaiserlichen Mineralogischen Gesellschaft,
Bd. '12 erschienen, unter dem Titel: „Bericht iiber geologische Reisen
in Estland, Nord-Livland und im St. Petersburger Gouvernement, in
XII 7
tien Jahren 1883 initl 1884". In letzter Zeît bat auch der bekannte
Grlacialgeologe Dr. Gerhard de Geer miser Gebiet besucht imd seine
Linien gleicher Erhebung, die Isanabasen bei uns verfolgt (s. seinen
Bericht: om quartâra nivâforandringar vid Finska viken in Geol.
fôxen. fôrn 1894 p. 684).
Wir unterscbeiden jetzt in uuseren glacialen and postglacialen Ab-
lagerungen etwa folgende Bildungen:
1) Die alte Grundmoràne oder der Geschiebelehm, der sich iïber
dus ganze Gebiet erstreckt.
2) Unter ihm auf déni anstehenden Siluriscben System erkenncn
wir die Glacialscbranimen, die die Richtung des Vordringens des
alten nordiscben Gletschers anzeigen.
3) Endmorânen der letzten Vereisung in besonderen Rûcken im
westlichen Tbeil des Landes oder als Gruppen von unregehnâssigen
Hnben aus ungeschichtetem Material, die etwa den amerikaniscben
Drumlins entsprechen.
4) Die aufgewûhlte Oberflâche des silurischen Bodens oder den
Richk (in Deutsebland „Localmorâne").
5) Die Asar, Ablagcrungen aus Stromen inuerhalb der Eisderke,
deren Entstebunu; nocb nicht vollstândig aul'geklârt ist.
6) Den Blâtterthon, hvarfvig !<>ra, den Absatz des spâtglacialen
Meeres, ganz entsprechend analogen selnvedisclien Bildungen.
7) Die alten Uferwâlle: a) des alten spatglacialen Meeres, die in
Scandinavien oft arktische Muscheln fûliren. bei uns aber immer ganz
ohne organiscbe Ueberreste sind.
b) die Uferwâlle des geschlossenen Sûsswasserbekens der Ostsee,
der Ancyluszeit, die zuerst bei uns im westlichen Estland und auf
Oesel naebgewiesen wurden, nocli bevor durcb ilir Auftreteu auch auf
der W-Seite der Ostsee ibre Bedeutung vollstândig erkannt war, mit Siiss-
wassermusebeln: Ancylus flumatilis, Lymnaeus ovatus, Unio, Pisidium.
c) Die l'ferlinien und Ablagerungen der jetzigen Ostseefauna, die
friilier im W misères Gebiets weit ins Land hineinreichten, mit Car-
dium edule, Mytihis edulis, Tellina baltica, Mya arenari'i, zu denen
im Anfang noch Littorina littorea binzutrftt.
Gang der Excursion.
' Auf der ganzcn ersten Strecke der baltischen Eisenbahnvon St. Pe-
tersburg bis Ligowo kann man den Glint als deutlicbe Terrasse im S
erkennen. Am N.-Abhang dieser Terrasse liegt nocli das astronomisclie
Observatorium von Pulkowa, und westlich davon sifht man ein paar
Hoben bervortreten, die sotienannten Duderhofschen Berge. Die er-
wâhnte erste Strecke der Bahn lus Ligowo verlàuft nahe am Meeres-
strande und zeigt an der Bahn selb>t keine i>eologisrb interessanten
Aufscbliisse. Auf der zweiten Strecke, von Ligawo bis Krasnoje Selo
steigt das Land scbon merklich an, da die letztiïenannte Station scbon
3 XII
in einer Ausbuchtung des Glints liegt. Pas Land ist zuerst eben, inaii
sieht stellenweise mâchtige Lager von glacialem Blocklehm von neue-
rem marinem Sande bedeckt. Per Blâtterlehm (bvarfvig leva), der weiter
naoh W den Blocklehm bedeckt, ist hier noch nicht àusgebildet. In
der Umgebung von Krasnoje Selo wird das Land hûgelig. Die Hûgel
gehôren aile Glacialbildungen an, und an Bachnfern treten schon hier
Entblossungen von Cambrischen Schichten auf. aber nicht gerade in
der Nahe der Bahn. Gleich hinter Krassnoje Selo passirt man zwei
kleine Seen, die gutes Quellwasser fur St. Petersburg liefern und am
Fusse der schon friiher erwâhnten Duderhofschen Berge liegen, die
durch Faltung der Silurschichten (Etagen B und C\) entstanden sind.
Am Fusse der Berge passiren wir eine solche Faite, in welcher ruan
namentlich den Glauconitkalk (B2) erkennen kann. Weiterhin ist das
Land eben und steigt nur allmâhlig an: bei der Station Taizy sieht
man einen Steinbruch in dolomitischem Kalk, dem Echinosphaeriten-
kalk (C\) angehôrig. Dann passirt man den Bach Ischora, an dessen
Ufern weiter westlieh, bei Pudosch, ein bekanntes Lager von tuffarti-
gem Sùsswasserkalk sich ausbreitet, in dem ausser Siïsswasserconchy-
lien auch Reimthiergeweihe gefunden worden sind. Bei der nàchsten
Station, G-ats china, kommen wir durch mâchtige Lager von Geschiebe-
lehm, der an den Seiten der Bahn aufgeschlossen ist und hier schon
auf der Kegelschen Stufe D2 auflagert, die hier durchweg aus Bolomit
besteht. An der Bahn, die jetzt mehrere Stationen iïber Jelissawetino
und Wolossôwo bis uber Moloskowitz, durch etwas hochgelegenes Ter-
rain fûhrt, sieht man an mehreren Stellen Steinbriiche in diesem Ge-
stein, die recht reich an wohlerhaltenen Steinkernen von Brachiopoden
z. I!. l'iatystrophia lynx, Strophomena Assmussi, Orthisina anomàla
und Paramboniten sind: auch schône Stucke von Trilobiten, nament-
lich aus den Gattungen Chasmops und Lichas findên sich hier. Zur
Seite der Bahn, auf dem waldigen Terrain in der Umgebung der Sta-
tion Jelissawetino sieht man zahlrieche unregelmassige Hùgel, die aus
ungeschichtetem oder garnicht gerolltem lokalem Kalk- und Dolo-
mitmaterial bestehén und etwa den amerikanischen Drumlins oder den
schwedischen Cross-Asar entsprechen. Pie Steinbrûche zeigen meist
eine Decke von typischem Geschiebelehm mit geschrammten Geschie-
ben und zuweilen auch geschrammter Oberflâche.
Vier Werst hinter der Station Moloskowitz passiren wir das Fluss-
thal der Chreviza, in welchem unter der Kegelschen Schicht auch die
âchte Jewesche Schicht (Dj) mit Mastopora concava zum Vorschein
kommt. Von jetzt an senkt sich das Land wieder; wir kommen in ein
Auswaschungsgebiet. In der Umgebung der Stadt Jamburg sieht man
am Flusse Luga keine hôheren Schichten als den Echinosphaeriten-
kalk (6',). weiter abwàrts im Gebiet der Stadt lassen sich aile tieferen
Stufen verfolgen; an der Eisenbahnbrucke steht der Glauconitkalk (B2)
an und etwas weiter. an der alten Ueberfartsstelle. befindet sich unter
ihm eine typische Localitàt des Ungulitensandsteins, die schon zum
cambrischen System gehort. Pie iiber ihm lagernden Stufen, der Pic-
XII 9
tyonemaschiefer und der silurische Grûnsand (J5,) sind hier nur schwach
vertreten. Weiter abwârts findet sich auch der cambriscbe bfctue Thon.
Zwischen Jamburg und Xarva treten in einigen Entblossungen Dolo-
mitlager der Stufe des Echinospbaeritenkalks auf, die stellenweise von
mâchtigen Sanddûnen bedeckt werden.
Wir konnnen nun nach Xarva am mâchtigen Xarovastrom. 2 Werst
oberhalb der Stadt bildet die Narova einen etwa 12 F. hohen Wasser-
fall, ûber die oberen Glintsehichten. der in zwei Arme getheilt ist,
welche eine Insel einschliessen. Beide Arme sind von Fabriken einge-
nommen und man muss besondere Aussichtspunkte suchen. um eine
gute Ansicht des Falls zu gewinnen. Weiter abwârts bis zur Stadt liât
die Narova sich ein tiefes Bett in die Silurschichten gegraben, in
welchem, fast bei der Eisenbahnstation, wir folgende Schichten unter-
seheiden kônnen:
C\b Ecbinosphaeritenkalk, dolomitisch .... 3 m.
C,a Obère Linsenschicht 0,3 m.
B3b Yaginatenkalk, jlolomitisch 3 m.
B?a Untere Linsenschicht 0,3 m.
B2 Grlauconitkalk 3,3 m.
B, Grlauconitsand mit Concretionen von bitu-
minosem Kalk mit Dictyonema 0.2 ni.
A3 RotherUngulitensand, discordant geschichtet 2,6 ni.
A^ Weisser Fucoidensandstein mit kugeligen
Sandconcretionen , . . . . 4,2 ni.
Der blaue Thon tritt erst weiter unterbalb am Flussufer hervor.
Von Xarva bis Waiwara fâbrt man dnrch ebenes Land, in wel-
chem stellenweise Steinbrûche im meist doloinitischen Echinospbaeriten-
kalk sichtbar werden. Zwischen der Station Korff und Waiwara sieht
man die aus der Ebene hervorragenden drei Waiwaraschen Berge, die
auf der Hohe des Glints aufgelagert sind. Die beiden ostlichsten bilden
ungeschichtete Hiigel aus Kalktrûmmern, âhnlich denen von Jellissa-
wetino; an ihrem Fusse erkennt man alte Uferwâlle, welche die Glint-
terrasse ùberragen. Der dritte. westlichste Berg wird ganz von eineni
solchen Uferwall gebildet, an dessen S-Abhang hart an der Bahn Bal-
lastgruben angelegt sind. welche die Schichtung deutlich zeigen.
Yon der Station Waiwara fâhrt man zuni Badeort Sillamâggi, <ler
4 Werst von der Station entfernt ist. Der Weg fûhrt lângs des Sott-
kûllschen Bachs, an dessen Ufern man deutliche Durchschnitte der
obersten Glintsehichten sieht. Am Strande, westlich von Sillamâggi,
tritt der Glint hart ans Meer und bleibt so mit kleinen Unterbrechun-
gen uber 30 Werst. Der Glint verlâuft hier tiber die Hofe: Peutbof,
Chudleigh. Toila. Ontika, Sackhof und bietet an vielen Stellen die
schônsten Durchschnitte. Am reinsten sind wohl die Profile gleieh
westlich von Sillamâggi bei Peutbof. Hierher gehort auch das Profil,
das Murchison in seiner Geology of Russia als eliffs near Waiwara
bezeichnet. und das unter diesem Xamen in viele Handbûcber ûber-
10 XII
gegangen ist. Ain Meeresstrancle trifft man hier fast ûberall den blauen
Cambrischen Thon Ax mit diinnen Einlagerungen von glauconitischem
Sandstein. Darùber koninien mâcbtige Sanclsteinlager ohne Petrefakten,
die dem schwedischen Fueoidensandstein verglichen werden. An der
unteven Grenze desselben zuni blauen Thon sind hier Spuren der cam-
brischen schwedischen Medusiten (Med usités Lindstromi Linarss.)
anstehend gefunden worden und auch einmal ein wohlerhaltenes Exem-
plar desselben am Strande von Sakhof, freiliegend, durch die Baronin
v. Toll auf Kuckers.
Am Glint dieser Gegend unterscheiden wir gewôhnlich den oberen
ans Kalkschichten bestehenden verticalen Theil, der bis 10 m. mâchtig
ist und ans den mâchtigen Bânken bes Echinosphaeritenkalks (C,) —
dieser tritt oft nicht in ganzer Masse an den Glint selbst, — des Va-
ginatenkalks (B3) und des Glaukonitkalks (IL.) bêsteht. Dazwischen
befindea sich zwei dûnnere Schichten erfullt mit phosphorhaltigen
Tlioneisenlinsen, die obère Linsenschicht (Cta) zwischen dem Echi-
nosphaeriten- und dem Vaginatenkalk und die untere, gewôhnlich mit
etwas grôsseren Linscn, an der Grenze des letzteren und des Glaueo-
nitkalks. Unter dem letzteren, der in seinen tieferen Lagen lehmiger
wird, folgt der meist oben lehmige, unten sandige G-lauconitsand, des-
sen Mâchtigkeit sebr variirt, und der ebenfalls stark variirende schwarze
Dîctyonemaschiefer. Unter diesem, oft noch durch diinne Lagen des
Schiefers unterbrochen, kommt der âchte Ungulitensand, der in eini-
gen Lagen ganz von Obolen erfullt ist. und unter diesen endlich das
mâchtigste Glied der t>'anzen Reihe, der hier vollkommen petrefakten-
leere Vertreter des schwedischen Fucoidensandsteins, der uber 10 m.
mâchtig wird, aber selten in reinen Profilen zu sehen ist. da er meist
in einzelnen Theilen von Végétation bedeckt ist.
Von Waiwara nach Jewe fahren wir durch ein Waldgebiet, das
besonders reich an zerstreuten erratischen Granitbhicken ist. Aron der
Station Jewe erreicht man nach N. den Glint bei Chudleigh. In der
Xiihe des Gutes Chudleigh findet sich ein Steinbruch im Echinosphae-
ritenkalk, in welchem schône Exemplare des Echinosphaerites auran-
tium und zahlreiche Asaphiden gefunden werden. In der Umgebung
des Fleckens Jewe steht ûberall die âchte Jewe'sche Schicht an, die
in mehreren Steinbriichen zugânglich ist. Bei Kuckers, 7 Werst von
iler Station, haben wir in einem Graben im Felde einen schonen Auf-
schluss des Kuckers'schen l'randschiefers C,, der mit bituminôsen Kal-
ken wecbselt und iiberreich an wohlerhaltenen Fossilien ist. Im eigent-
lichen Brandschiefer findet man vorztiglich Bryozoen und Beyrkhien,
im Kalk und Mergel Brachiopoden, Trilobiten (wie Lichas conicotu-
berculata, Cheiruras aculcatus, Chasmops Odini u. a.) und Crinoiden.
Auf einer etwas hoheren Stufe, beim Beii'rabnissplatz, steht auch hier
in einem Steinbruch die Jewe'sche Schicht, £>,, an. Von Kuckers lâsst
sich der Glint bei Ontika und Sackhof leicht erreichen, wo schône
Durchschnitte zu sehen sind und wo in herabjïesturzten Blôcken mit
Erfolg gesammelt werden kann. In der Schlucht Kaljo-Orro bei On-
XII 11
tika lasst sich die Bildung eines Flussbettes durch Unterwaschung und
Einstûrzen der oberen Schichten des Glints schôn beobachten. Nach
Jewe sehen wir bei Isenbof und der Kirche Luggenhusen ein Fluss-
thal, in welehem sich die ganze Reihenfolge der Schichten vom Cam-
brium durch die Stut'en B, C und 1) bis zur Wesenberger Schicht
verfolgen liisst. Zwischen den Statiônen Sonda und Kappel haben wir
in der Xiibe des Dorfes Uljast den Durchschnitt eines sebônen As, das
zum Theil aus iibèreinandergreifenden Schichten von grossen gerollten
Geschieben besteht, unter denen vielfach Proben des Kuckers'schen
Brandschiefers vorkonnnen. Jenseit der Station Kappel beim Dorfe
Nurinis fuhrt der Zug durch einen Einschnitt der Jewe'schen Zone,
an welehem noch reichlich aufgehàuftes Material dieser Schicht zu
sehen ist. Hier wurde im Sommer 1873 das einzige Exemplar von
Bothriocidaris Pahleni m. gefunden.
Wir kommen jetzt nach Wesenberg, wo wir beim Raggafer'schen
Kruge einen reichen Steinbruch der Wesenberger Zone, E, haben. der
aus festem gelbem und blauem Gestein besteht. das in wenig mâchtigen
Bànken gebrochen wird, die durch dùnne Mergellager geschieden wer-
den, in denen man eine grosse Mannigfaltigkeit von Fossilien tindet,
vorzugliek Bracbiopoden und Trilobiten, wie Lichas Eichwdldi, Chas-
mops icescnbergaisis u. a. In einigen Grâben in der Nàhe der Stadt
unh beim Gute Sommerhusen steht auch die Kegel'sche Schicht D.2 an
jetzt giebt es aber hier keine guten Aufschlùsse. An der neuangelegten
Bahn von Wesenberg nach Kunda beim Dorfe Allafer haben wir einen
sebônen Einschnitt in die e/cwe'sche Schicht.
Fahren wir von Wesenberg nach Kunda,' so passiren wir bei Pod-
rus wieder die Jewe"sche Schicht: hinter less in einem Morastgraben
treffen wir wieder auf die Kuckers"sche Schicht und beim Dorfe Ojakûll
auf eine hôhere Stufe des Echinospaeritenkalkes, der hier fast frei da-
liegt. Die grossen Steinbrûche liefern wenig Fossilien. Am hautiji'sten
ist Ortlioceras regulare und verwandte Formen. Beim Schloss Kunda
treffen wir wieder auf einen Eisenbahndurchschnitt, der hier den Va-
ginatenkalk, _Z?3, blosslegt, in welehem gute Exemplare von Orthoecras
commune und vaginatum, Euomplialus qualteriatus u. a. gefunden
werden. Im Thaïe des Kunda'schen Hachs haben wir einen sebônen
Durchschnitt misères Cambriums, dm- von Ingénieur A. Mickwitz
speciel studirt worden ist. Hier wurde der Olenellus Mickicitzi m.
gefunden; hier hat auch schon Linnarsson die friiher fur Ptlanzen-
reste gehaltenen Bildungen des schwedischen Eophytonsandstein — Crx-
ziana u. s. w. nachgewiesen; hier hat auch Xathorst gesammelt
und namentlich die Mickicitzia mon U i fera hoher hinauf in dem bis-
her petrefakten Ieeren „Fucoidensandstein" verfolgt, als wir bisher an-
nehmen konnten. Dièse Schaalen kommen hier nur als schwache aber
die Sculptur doch deutlich wiedergebende Abdrûcke auf den Schicht-
flâchen eines lockeren glauconithaltigen Sandsteins vor, unter welehem
die als Eophytonsandstein zu bezeichnenden, iietrefaktenreicher.en
Schichten beginnen. Der Fucoidensandstein ist ziemlich frei von Thon,
12
XII
daher clurch lâssig fur Wasser und meist von gelber Farbe, wâhrend
die als Eophytonsandstein zu bezeichnenden Schichten thonig sind, da-
her immer feucht und von grauer Farbe erseheinen. Die oberste Bank
des Eophytonsandsteins besteht ans einem harten meist dolomitischen
thonisren Sandstein, dessen Oberflâche oft von einem Conglomérat der
v$2
Westen
ZînTces Ufer.
fig- ?■ I^of il s dix» des
JCzj.ncIaseJien Bâchas
LLivterhjzLb clcr u.nte*rerL.
9tOLU.t-L7X£* .
° J) LLu-u i.uun-
J^ucoLc/en- ...
.J2ec/i£&r&*fe>m
Seutdttet-n-
OLeneZLui Tforizan-t .
Eophu toit -
Sa.ndsteL.n-.
Blaser Th.an
Mickwitzia monilifera gebildet wird, Zu dïeser gesellen sich Bruch-
stùcke des Olenellus MicMvitsi m. und Spuren von noch niclit aufge-
klarten Bracbiopoden (etwa an Discinen oder Acrothele erinnernd).
Etwa 2 m. unter dieser Bank und I1/» m. iiber dem Wasserspiegel der
unteren Stauung fand Mickwitz das Hauptlager des Olenellus, das in
einer 5 — 10 cm. dicken weichen glauconitisehen Sandschicht besteht, die
von Bruchstucken des Olenellus erfullt ist, von dem es bisher nicht gelun-
gen ist ein vollstandiges Kopfschild, geschweige demi ein ganzes Exem-
plar zu erhalten. Weiter unten zur Grenze des blauen Tbons hin fm-
det man die Abdrûcke der Crusiana, Fraena etc. in den tbonigen
Sandsteinschiehten; endlich tritt im Niveau des Bâches der reine blaue
Thon auf, der stellenweise schone, bis zolllange, Exemplare von Pla-
tysolenites enthâlt, die auch in einer Thongrube links vom Flussbette
zusammen mit einem neuen Hyoli/tJ/en&Ytis>em. Fossil gefunden wurden,
das nachstens von Hrn. Ingénieur A. Miekwitz beschrieben werdeii
wird.
Die hohercn cambrischen Schichten, der Dictyonemaschiefer und
der Ungulitensand, treten im cambrischen Prohl am Kundabach nicht
zu Tage. Man sieht sie an dem linken Ausfluss des Kundabaches, der
jetzt wenig ^Yasser fùhrt, einige Werst weiter nach W an der Strasse.
Hier treten auch die oberen Schichten des Fucoidensandsteins als teste,
harte, vollkommen petrefaktenleere Bànke auf. Redits von der Mûn-
dung des Kundabaches erhebt sich wiedérum der Glint in zwei Ter-
rassen, von denen die untere von cambrischem Sandstein. die obère
von silurischen Kalken gebildet wird, von denen wir hier nur den
Glauconit- und den Vaginatenkalk hervorheben: der Echinospliaeriten-
kalk zieht sich weiter nach S zuriick und tritt nur in seiner unter-
XII
13
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14 XII
sten Stufe, iler oberen Linsensckickt, am G-lint zwischen Malla uncl
Kunda liervor. Fig. 2 giebt eine Uebersicht (1er hiesigen Schichten.
Auf der Holie des Glints, etwas landeinwârts, erkennen wir einen wohl-
ausgebildeten alten Uferwall, hinter welcbem in der Nâhe des Schlosses,
am recliten Flussufer, ein grosses Moor (ein alter verwachsener See)
sich hinzieht, das sowohl in archaeologischer als in geologiscber Hin-
sicht vie! intéressante Resultate geliefert bat. Zu oberst liegt eine diinne
Tarf OÎQ rtt£.
Wie r en. tns-fy &L o Qo ttvC,
J tin. A O.OQ TivÇ.
Thus rv o. 57 ntA;.
TkonmùbMooseit uj-idJiyrioplxijUtuii, OASnvt,
Thon., -lu. ujit&rstrtiit fandrfrei/en.
zt,nd cLrKtùcJxen Pfl£Ui7.en,
Salin polar ist S '.frer&acea. tJ?ryas ocâa-
Fig. 3. Profilskizze des Kunda'scben Mergellagers.
Torfscbicht, darauf koinmt eine 1 m. mâchtige Lage von Wiesenkalk,
der von Susswassermuscheln erfullt ist. Er geht naeb unten in einen
ebenfalls muschelreichen Susswasserthon liber. I)a frùlier, sowôhl der
Kalk als der imterliegende Thon zum Zweck der Cementbereitnng
reicldich ausgebeutet wurden, so war es moglich aus beiden Lagern
sowohl Artefakta, wie Harpunen, Messer u. a. aus Knochen, als aueh
Knochenreste von jetzt in dieser Gegend ausgestorbenen Thieren zu
finden, wie vom Biber, Rennthier, "Wildschwein und wildem Ochsen.
Aile dièse Reste sind von Professer C. Grewingk in Dorpat in einer
besonderen Arbeit „das Mergellager von Kunda", ausfuhrlich beschrie?
lien worden. Unter den erwàhnten Thonschiehten finden sich noeh tho-
nige Sande ohne aile Muschelreste, in denen, etwa 4 — 5 m. unter der
Oberflàche, Prof. Nathorst Ueberreste einer arktischen Flora: Salix
polaris, Dryas u. a. nachgewiesen hat. Es war der erste derartige
Fund bei uns. Wenn wir den Riickweg von Kunda bis Wesenberg
weiter westlich tiber die Kirche Haljal einschlagen, so passiren wir
zuerst nahe a.m Glintrande bei Selgs wieder sehr schon ausgebildete
alte Uferwàlle auf dem Echinosphaeritenkalk, nachher sehen wir bei
Tatters unten die Kuckerssche Schicht C2 anstehen und daruber in
einer niedrigen Felsterrasse, die von Tatters bis Itfer reicht, die Itfer-
sche Schicht Cs, die eine Mittelstufe zwischen der Kuckersschen und
XII 1 5
Jewescken Schiclit bildet, und sich durcli einige eigentliûmliche For-
men, namentlich Trilobiten auszeichnet, wie Chasmops Wrangélli, Li-
chas triconica u. a. Weiter im S tritt hier ûberall die Jewescke Schiclit
auf, die auf der Strecke von Haljal bis Kawast auch eine deutliche
Terrasse bildet. an deren Fuss die oberste alte marine Terrasse des
spâtglaçialen Meeres dieser Gegend in einer Hôhe von c. 250 Fuss
sicb binzieht. Hôher hinauf haben wir nur unverânderten Geschiebe-
lehm. Auf déni Wege von Haljal naeb Wesenberg passirt man ein
fcurzes aber hohes und leicbt zugângliches As, das unter dem Namen
des Pacbnimàggi bekannt ist,
Die Gegend von Wesenberg ist reich an Asar und kann in dieser
Iîeziehung als typisck fur unser Gebiet gelten. Die alte Burgruine liegt
auf einem As und dièses ziebt sich mit kleinen Unterbrechungen noch
auf eine lângere Strecke nach S liin. Ain scharfsten ausgeprâgt ist es
beimGute Karitz, \vo das Signal auf der Hôhe ûber 100 Fuss uber das
nàchste anstehende Gestein erhaben ist, und doch findet man Proben
des Wesenberges Gesteins auf der Hôhe des As. Es liât eine ganz ty-
pische Form, es ist hoch, schmal. mit steilen Abhângen und verlauft
in Schlangemvindungen entsprechend einem alten Flusslauf. In Schwe-
den ist ja auch dieAnsicht. dass die Asar Ablagerungen des alten In-
landeises bildeten, die beim Verschwinden des Eises zurûckblieben,
sehr verbreitet.
Ton Wesenberg ist ein Abstecher nach Sûden, nach Borkholm. bis
zur Grenze des Obersilur projectirt. Die Fahrt geht grôsstentheils dure h
hûgeliges Gebiet; in der Ferne sieht man verschiedene Asar. Das an-
stehende Gestein tritt in der Nâbe der Strasse nicht zu Tage. Man
fâhrt zunàchst auf der Strasse nach Jurjew, beim Karjakrug biegt man
nach Borkholm ab: der Weg fûhrt durch ein hochgelegenes Waldeben.
in welchem an mehreren Steilen kleine Felspartien der Borkholmer
Schiclit entblôsst sind; man findet hier zahlreiche wohlerhaltene Ko-
rallen der Borkholmer Schiclit. Das Schloss Borkholm liegt sehr schon
an einem kleinen See, der die Quelle des Walgejôggi oder Loxaflusses
bildet, Im Walde, in der Nâbe des Gutes, ist das Borkholmer Niveau,
F2, in einem Steinbruch sehr schôn aufgeschlossen. Oben liegt weisser
Korallenkalk, darunter braune kieselige oder mergelige Schichten,
sehr reich an Petrefacten, unten ein machtiges Dolomitlager, das einen
guten Baustein liefert. In der Nàhe finden sich auch schon Steinbrùche
im Pentamerenkalk, 6r2, mit Pentamerus borcaUs, so auch bei Kono
und Errinal. Ein grosses As, das schon an der baltischen Bahn bei
St. Cathrinen beginnt, setzt sich bis hierher fort und tràgt zur Ver-
schônerung der Gegend bei. In einer breiten Schlucht bei Errinal, an
deren Seiten oben der Pentamerenkalk ansteht, und im Grande die
Borkholmer Schiclit. setzt sich spâter dièses As weiter nach Sûden
fort. Fâhrt man von Borkholm zur Station Ass oder Tamsal an der
Bahn nach Jurjew, so passirt man an der Bahn den Durchschnitt einer
alten Morâne, daim den Pentamerenkalk. die Jôrdensche, (r2. und die
Borkholmer Schiclit. Bei der Station Taps, wo die Jurjewer Bahn sich
16 XII
abzweigt, stelit schoh die Lyckholmer Schicht, I\, an. Dieselbe findet
man in einem Steinbruch an der Balm bei der Station Ledits, wo be-
sonders hâufig Porambonitcs gigas, Lingula quadrdta und Subulites
gigas Eicliw. gefunden sind.
Weiter kommt man durch kugeliges Terrain zur Station Charlot-
tenliof, wo man cinzelne sandige Hùgel sieht, die zu einem grôsseren
As gehoren. Von Charlottenbof bis Kedder fùbrt die Balm durch Wald
obne geologisch merkwûrdige Stellen. Von der Station Kedder bis Ra-
sick finden sicb in cl en Graben an den Seiten der Balm und in nabe-
liegenden Brûchen zablreiche Fossilien ans der Kegelscben Stufe D2,
namentlich Orthisina anomala, Orthis testudinaria u. a. Ebenso bei
Rasick. Hinter Rasick, bei Sammoina, passirt man einen Einschnitt
der Jeweschen Schicht, D,, und bei der letzten Station Laakt kommt
man sclion auf den Yertreter der Kuckerschen Schicht, C2, die bis
nahe an den Rand des Grlints, lus zum sogenannten rothen Leucht-
thurm reicht. Von hier an sieht man oben auf dem Glint, der hier den
Xamen Laaksherg ftihrt, zablreiche Steinbruche in festem grauem Echi-
nosphaeritenkalk. der von lockeren gelblicben Schichten bedeckt wird,
die einen Uebergang zur Kuckerschen Schicht bilden und reich an
Fossilien sind. Am Abhang des Glints selbst sind Steinbruche im Va-
ginatenkalk B und Glauconitkalk B2 angelegt. Unter diesen kann
man in einigen Einschnitten auch die tieferen Lager, den Grilnsand,
den Dictyonemaschiefer und den Ungulitensand sehen. Die tieferen
Canibrischen Schichten treten am Meere, in einer unteren sandigen und
thonigen Terrasse des Glints bei Marienberg hervor, in welcher Ingénieur
IMickwitz das Lager des 3Iic/cicitzia-Cong\omevats und daruber eine
Schicht mit Sccnella discirioides F. S c h m. entdeekt bat. Am Meeresstrande
sieht man Sandsteinblôcke, die Spuren von Oleneïlus Mickwitsi und
Volborthella ténuis enthalten, sowie Platysoleniten. Die Yolborthel-
len finden sicb auch in Xestern im hlauen Thon bei der sogenannten
Westbatterie am Meeresstrande und besonders reichlichan einem Profil
am Bri,u,ittentluss bei Lickat, etwa s Werst von der Stadt, wo unten
in thonigen Schichten einzelne Lager ganz von ihnen erfùllt sind;
dartiber folgen Sandsteinhanke, von denen einzelne zablreiche Reste
von MicMcitsia mou ili fera lïïhren.
Die Stadt Reval liegt am Abhange des Domberges, in einem in-
selartig abgetrennten Theil des Glints, an welchem aile Schichten des-
selben zu èrkennen sind: jetzt freilich nur die Kalklager, da die tie-
feren Schichten von Végétation bedeckt sind.
Das Revalsche l'rovincialnuslum entbâlt ansser vielen histo-
rischen und archàologischen Sammlungen auch eine provinciell natur-
historische Sammlung, in welcher ausser einem Herharium und einer
Vogelsammlung besonders auf eine von F. Schmidt angelegte stra-
tigraphiscb-paleontologische Sammlung aufmerksam gemacht werden
muss, die eine Uebersicht der Faunen der einzelnen silurischen Ho-
rizonte darbietet. Jetzt beimden sicb freilich viele wichtige Stiickc
nicht in der Sammlung, da sie zur Bearbeitung ausgeliehen sind.
XII 17
Von Reval aus ist eine Excursion zum Wasserfall des Jaggowal-
schen Bâches, unweit der Kirche Jegeleclit und des Gutes Kostifer
projektirt, da hier miter dem Fall ein schôner Durchschnitt der Glint-
schichten zu sehen ist. Von Reval fahrt man zuerst wieder den Laaks-
berg hinauf, auf der alten St. Petersburger Strasse. Hier ist am Wege
ein Durchschnitt zu sehen. in welchem man namentlich den Unguliten-
sand und den Dictyonemaschiefer erkennen kann. Oben auf der Flache
passirt man bald den alten UYerwall, der aus groben gerollten Ge-
schieben besteht und darauf lo Werst von der Stadt, bei Hîrro, den
Brigittenschen Bach (sogenannt nach dem alten Kloster an seiner
Mûndung). Hier steht im Niveau des Plusses der Fucoidensandstein
an; iiber ihm sieht man Geschiebelehm und ganz oben ein Lager von
Stisswassermuseheln, das hier aber einer àlteren rîuviatilen Abïagerung
zugerechnet werden muss. und nicht der Ancylusperiode. Auf dem wci-
teren Wege sieht man wiederholt dem Eehinosphaeritenkalk angehô-
rige Steinbrùche, auch der Vaginatenkalk kommt gleich hinter dem
Fluss zum Vorschein. Bei der 14. "Werst passirt man einen neuen Ka-
nal, der den Uferwall durchschnitten und das Wasser des Maart 'sehen
Sees abgeleitet bat. Unter der Briicke iiber den Jegelechfschen Bach,
unweit der Kirche Jegelecht, sieht man den Bach aus Klùften im
Kalkstein hervorkommen und dem Hauptfluss, dem Jaggowarscheii Bach
zufliessen. Oberhalb der Briicke ist das Flussbett nur angedeutet. Nur
bei Hochwasser fliesst das Wasser auch hier. Der Jegeleclrf selie Bach
verliert sich unweit des Gutes Kostifer, auf einer Flache, durch zahl-
reiche Spalten in die Erde. Auf dieser Flache sieht man zahlreiche
Gruben und ausgewaschene Felspartien, die an eine Karst-Landschaft
erinnern.
Fahrt man auf der Landstrasse weiter, so biegt man 2 Werst
hinter der Kirche Jegelecht zum Dorfe Joa ab, wo der Jaggowalsche
Bach seinen 22 Fuss hohen Wasserfall bildet, Ist wenig Wasser im
Fluss, so bietet das Flussbett oberhalb des Falles einen interessanten
Anblick, indem die hier anstehenden Sehichten des Vaginatenkalks
und z. Th. der oberen Linsenschicht grosse Flachen einnehmen, und
man die verschiedenen Orthoceren, Lituitcn u. s. w. in ihrer urspriing-
lichen Lage auf dem alten silurischen Meeresboden sehen kann. Hart
unter dem Wasserfall sieht man folgendes Profil:
Obère Linsenschicht mit Ortli. Barrandei Dew. 0,3 m.
Vaginatenkalk. unten mit viel Kalkspathdrusen . 3,2 .,
Untere Linsenschicht. Grauer menjeliger Kalk . (),2 .,
Glauconitkalk. oben Kalkschichten, unten mit viel
mergeli.uen Zwischenlagen 3,1 ,,
Glauconitsand, lehmig oder mergelig 0,8 .,
Dictyonemaschiefer bis zum Wasser 0,4 „
Etwas weiter den Fluss hinab, sieht man unter dem Dictyonema-
schiefer den Ungulitensand hervortreten, der hier am Flussufer die
schonste Entblôssung fur dièse Stufe bildet, die wir in unserem Ge-
o
18 XII
Met haben. Ausser Obolus Apollinis koimnen hier noch die verschie-
denen Art en der Unterabtheilung Schmidtia Volb., ausserdem Key-
serlingia Pand. vor. Der grôsste Theil des Materials der Monogra-
phie der Gattung Obolus von Ingénieur Mickwitz ist an dieser Lô-
kalitât gesammelt worden. Weiter abwàrts am Fluss treten noch
mehrere Entblôssungen des Fucoidensandsteins ohne Petrefakten auf;
in den obersten Schichten desselben wurden einige bituminôse Knollen
gefundeii, die Spuren von Trilobiten enthielten.
Von Reval aus wird wahrseheinlich noch ein Besuch auf déni
Gute Sack gemacht werden, in dessen Kâhe Steinbriiche im obersten
Theil der KegePschen Schicht, der Wassalemschen Schicht D3 ange-
legt sind. Hier herrschen Crinoidenkalke vor, besonders reich ein-
zelne Platten von Hemicosmites, ausserdem Stromatoporen und ver-
sohiedene Ckaetetiden. Der Hemicosmitenkalk bildet weiter imW, bei
Wassalera, leste Lager eines politurfâhigen Kalkes, der vielfach zu
Treppenstufen, Grabkreuzen, Tischplatten u. a. verarbeitet wird.
Auf dent Wege nach Sack passirt man eine Sandregion, die aus den
umgearbeiteten oberen Schichten eines breiten As entstanden ist.
Hier wurden auf einer Sandflàche, die voll von kleinen Geschieben
liegt, zahlreiche Kantengeschiebe oder sogenannte Dreikanter von
Ingénieur Mickwitz gefunden, deren durch Sandschliff entstandene
Kanten in bestimniten Beziehungen zu den herrschenden Winden
stehen.
Von Reval nach Baltischport geht es auf der baltischen Bahn
zuerst durch das schon erwahnte Sandgebiet bis zur Hôhe desselben
bei Nomme; von dort geht es wieder abwârts zum PaeskmTschen
Bach, wo ein kleiner Einschnitt in die KegeVsche Schicht passirt
wird. Im Bereich dieser Zone bleibt man auch beim nachsten Halte-
punkt, Friedrichshoff, und bei der Station Kegel. Bei der nachsten
Station, Lodensee, ist man schon im Bereich der Jewe'schen Schicht.
Du die in der Nâhe des Gutes Pôllkull einen Einschnitt zeigt. In der
Nâhe des Meeres passirt man noch einen kleinen Einschnitt in der
Kuckers"schen Schicht und gelangt dann nach Baltischport. Die kleine
Stadt dièses Namens liegt am W-TJfer einer Halbinsel, die nament-
lich an ihrer W-Seite bis zur Spitze von Packerort einen fortlaufen-
den fast direkt in das Meer abfallenden Glint bildet, der beim Leucht-
thurm von Packerort 80 F. Hohe erreicht. Man sieht sehr schon, wie
sich die Schichten nach S. senken, und die tieferen Stufen sich all-
màhlig untèr das Meeresniveau verlieren. Bei Packerort ist am Fusse
noch der Fucoidensandstein zu sehen, bei der Stadt Baltischport sieht
man nur die oberen Kalkschichten. Weiter nach S in der Bucht ste-
hen am Meeresufer bei Kossa Schichten der Kuckers'schen Stufe C2
an, und bei <ler Kirche Mathias, 8 Werst von Hapsal, tritt eine Fels-
terrasse der Jewe'schen Schicht, Dt, ans Meer, die hier ziemlich reich
an Fossilien ist.
Die Oberflache der ganzen Halbinsel zeigt zahlreiche alte Ufer-
walle, die aile der letzten Meeresbedeckung angehoren, da man hier
XII 19
liis auf die Hohe hinauf Ostseemusclieln, wie Mytïlus cdulis, Curdiuw
cduïc und Teïlina haïtien findet.
Auch die Ostseite der Bucht bietet stellenweise schone Durch-
schnitte. Ich theile hier ein Profil von (1er Spitze bei Packerot und
ein anderes nahe dem S.-Ende des Ostufers von Leppiko bei Leetz
mit, von erstërem nui- fur die tieferen Schichten, da die oberen schwer
zugânglich sind.
Pacîcerort:
Echinosphaeritenkalk.
Vaginatenkalk, einen Kalksandstein bildend.
Glauconitkalk.
Grlauconitsand, oben mergelig, unten sandig. . 5,5 m.
Dictyonemaschiefer 3 „
Ungulitensandstein, z. Th. mit dûnnen Zwischen-
sebichten von Dictyonemaschiefer ... . 3,5 „
Fueoidensandstein, locker, bis zum Meeresnivrau 2,5 „
Die Grenze des Ungulitensandsteins zum Fueoidensandstein pfflegt
réélit scharf zu sein. An manehen Stellen tindet man an der Ober-
fiâche des letzteren zahlreiche teste Sandsteingeschiebe.
LéppiTco bei Leetz:
Echinosphaeritenkalk, grauer harter Kalk . . 1,1 m.
Obère Linsenschieht. nur 2 Schichten .... 0,3 „
Vaginatenkalk, Kalksandstein, theilweise brec-
cienartig mit Bruchstiïcken von sandigem
Kalk und schwarzen Pbosphoritknollen . . 1,7 „
Glauconitkalk. Feste Bânke mit mergeligen
Zwischenschichten 1,7 „
Glauconitsand, mit festen Concretioneu, in de-
nen OIjoJms siluriens Eielnv. vorkommt . 1 ..
Dictyonemaschiefer 2 „
Die projectirte Excursion nach der Insel Dago tindet entweder
zu Schiff von Reval oder I^altischport liber Hapsal statt, oder zu
Lande dureb das westliche Estland. Im letzteren Fall fahrt man zu-
nacbst von Reval per Eisenbahn bis zur Station Kegel und von dort
entweder direkt 70 fWerst weit direct nach Hapsal, oder mit Postpferden
ûber die Stationen Liwa und Risti. In jedem Fall wird unterwegs
ein Besuch auf dem Gute Piersal, beim Landrath A. \. zur Miïhlen
gemacht, avo ein Steinbruch der Lyckholmer Schicht mannigfaltige
Ausbeute, namentlich an Korallen, Gastropoden und Prachiopoden in
Aussicht stellt, und ausserclem zum erstenmal in einem alten Uferwall
die Ancylusfauna im Jahre 1867 endeckt wurde. Der direkte Weg
nach Hapsal bietet sonst nicht viel Intéressantes, ausser einigen klei-
nen Entblôssungen, die zur Kegerschen Schicht gehôren, und dem
grossen, schon friiher erwahnten Steinbruch bei AVassalem.
Auf dem Wes;e iiber Liwa und Risti fahrt man zuerst einitie
20 XII
Werst in der Niederung des Kegel'schen Bûches, danu steigt man
beim Gute Tliula auf den hohen Uferrand hinauf, der hier auch aus
der Wassalem'schen Schicht besteht. Hier oben passirt man auch
eirien alten Uferwall mit Aneylusfauna. Der Ancylus selbst ist nicht,
innner zu tinden, aber auf Lymnaeus ovaius kann man jedesmal
rechuen. 2 Werst vor der Station Liwa haben wir etwas seitwârts
voni Wege auf einer Anhohe den grossen Steinbruch von Oddalem in
dem weissen Kalk der unteren Lyckholmer Schicht F^t,, der bei
eifrigem Suchen sehr mannigfaltige Ausbeute gewâhrt an Trilobiten
(Chasmops Eicliwaldi, Isotchts und Lichas), Gastropoden und Bra-
chiopoden. Zwischen den Stationen Liwa und Risti fahrt man lân-
gere Zeit auf einem alten Moranenwall, zu dessen beiden Seiten sich
ausgedehnte Sumpfe hinziehen. Der Wall verlàuft bald gleiehmassig,
bald tritt er in einzelnen Hohen hervor, die mit zahlreichen errati-
schen Blôcken gekrônt sind. Die bekannten Glacialforscher Dr. G.
de Geer und auch Prof. Wahnschaffe aus Berlin haben die Mo-
ranennatur dièses Hôhenzuges anerkannt. Der Zug gelit der Station
Risti vorbei und noch etwa 10 Werst weiter auf der Hapsal'schen
Strasse, hier aber immer gleiehmassig ohne isolirte Hohen. Von Hap-
sal aus kann, wenn Zeit ttbrig bleibt, auch ein Steinbruch der Lyck-
holmer Schicht unter dem Gute Xeuenhof beim Kruge Rannakull oder
dem etwas weiter gelegenen Hupel Pattakomâggi besucht werden, oder
auch ein Ausflug nach S. und SW. in das tiefste Obersilurgebiet nach
Weissenfeld, wo der Pentamerus borealis vollstandig vorkommt, und
nach dem alten Felsufer bei Pullapae geniacht werden.
Die Fahrt nach der Insel Dago findet von Hapsal nach dem Lan-
dungsplatz Helterma auf dem Dampfer Progress statt. Auf Dago ist
das hdchste Untersilur, namentlich die Lyckholmer Schicht, und das
tiefste Obersilur entwickelt. Das Letztere wird allein besucht werden
kônnen, da es in der Nahe unseres Centralpunktes, des Gutes Gros-
senhof, dem Grafen E. v. Ungern-Sternberg gehôrig, ansteht, das
vom Lanclungsplatz nur 7 Werst entfernt ist. Ain Ostufer der Insel
ist, auf einige Werst weit, nahe am Strande, die Jôrden'sche Stufe 6r,
Slossgelegt, von Helterma bis zum Dorfe Wachterpa. Von hier steigt
man allmâhlig an, passirt eine kleine Entblossung der Pentameren-
bank mit Pentamerus borealis, und gelangt dann an das Felsenufer
Kallasto, das oben ans festem Kalkfels, unten aus mergeligen Schich-
ten besteht, die reich an Korallen und einigen Brachiopoden sind,
wie namentlich Ort/'/is Pavidsoni, die auch auf Gotland im tiefsten
Obersilur bei Wisby vorkommt. Auf der Hôhe der Stufe sind meh-
rere altère und neuere Steinliruche vorhanden, mit der namlichen
Fauna wie bei Kallasto. In der Nahe der Kirche Pûhhalep, unweit
Grossenhof, ist eine Felsflàche mit sehr deutlichen Schrammen bloss-
gelegt, die schon vor 50 Jahren von Eichwald und spater wiederholt
von A. v. Sehr en ck, G. v. Helmersen u. a. beschrieben wurde.
XII 21
Wahrscheinlich wird schon in den ersten Tagen der Excursion
ùber Taps ein Abstecher nacli Jurjew (Dorpat) gemacht werden. Da
sowohl die Hin- als die Rûckfahrt grôsstentheils bei Nacht gemacht
werden, so ist ùber die Géologie der durchfahrenen Strecke bier nicbt viel
zu sagen. Wie schon frûher erwâhnt, sehen wir von Taps an zuerst
die Lyckholmerschicht, Fu dann die Borkholmer, F.2, und das tiefste
Obersilur, die Jôrdensche Scbiclit, 6r1? und die Scbicbt mit Penta-
merus borealis, G-.,, die bis zur Station Ass reicbt. Von bier, ùber die
Stationen Rakke, Wàggewa bis Laisholm befinden wir uns in glacia-
lem Gebiet und passiren verscbiedene grôssere Asar, auch die OYV
veiiaufenden vor d. Station Waggewa. In der Nâhë der Station Lais-
holm befinden sicb Steinbrûche der Raikûllschen Scbiclit, G-3, spâter
fahren wir wieder ausschliesslich durch glaciales Gebiet, das sicb in
der Nahe der Ueberfahrt ùber den Embach durch besonders zablreicbe
Granitblôcke auszeicbnet. In Jurjew selbst haben wir die Sammlungen
der Universitat und des Naturforschervereins zu nennen. In der ersten
erhalten wir u. a. die Uebersicht ùber aile Ablagerungen der Ostsee-
provinzen. Besonders hervorzuheben sind die vom verst. Prof. H. Ass-
muss zusammengebrachten devonischen Fiscbreste, die von ibm und
Pan der bearbeitét wurden. Frùber gab es an den hohen alten Ufern
der Embacb in der Stadt selbst schône devoniscbe Profile. Jetzt sind
dièse aile verbaut und man muss schon eine Ausfahrt zu den 2 — 3
Werst von der Stadt entfernten Sandgruben beim Dorfe Arrokùll an
der Revalschen Strasse unternebmen. Es werden bei Dorpat nur Fiscb-
reste, Bruchstùcke von Hetero'stius v. Homostius, Osfcolc2)is u. a. ge-
funden. Ton Brachiopoden nur lÀngula bicarinata Kut.
XIII
LES EXCURSIONS EN FINLANDE.
PAR
J. J. SEDERHOLM et W. EAMSAY.
De Helsingfors à Tammerfors.
Helsingfors, capitale du grand-duché de Finlande, est situé sur
une presqu'île dans le Golfe de Finlande. Il a environ 80,000 habi-
tants et présente avec ses rues larges et ses nombreux édifices pu-
blics l'aspect d'une ville européenne moderne. Par places on voit
dans la ville même des roches de gneiss (schistes granitisés); les îles
qui bordent la côte sont pour la plupart constituées par la même
roche ou par du granité gneissique.
Entre Helsingfors et Hyvinkàa le chemin de fer parcourt une
plaine d'argile glaciaire, souvent couverte d'une argile postglaciaire
et de cordons littoraux contenant des coquilles Litorina, Cardium,
Mytilus, Tellina etc.
Cette plaine est traversée par des rivières et parsemée de
nombreuses collines et de petits rochers. A Hyvinkàa le chemin de
fer traverse la moraine terminale dite Salpausselkâ, qui y forme une
colline très basse, composée essentiellement de sable. Une crête pa-
rallèle h cette colline, de même formation, est traversée au sud de la
station par une tranchée qui montrait autrefois une alternance de cou-
ches nettement stratifiées de sables à grains de diverse grosseur, in-
tercalés de gravier anguleux, lavé, et de moraine typique, déposée
aux époques des oscillations du bord de l'inlandsis. Aujourd'hui la
coupe, obstruée par des éboulis, ne se laisse observer qu'avec difficulté.
Au nord de Hyvinkàa les graviers de moraine prédominent et on
y observe plusieurs „âsar" dont le plus grand est celui de Tavaste-
hus, que le chemin de fer traverse au nord de la station de Parola.
où on voit de beaux effondrements („asgropar").
1
2 XIII
La voie s'engage ici dans la contrée de la Finlande centrale, par-
semée de lacs dont on aperçoit plusieurs le long du chemin de fer.
La ville et l'ancien château de Tav as tenus se voient à l'ouest
du chemin de fer. Au nord de la ville, on aperçoit à Test le beau
château de Carlberg.
Tarn mer for s, ville de fabriques de 28,000 habitants, a une si-
tuation admirable sur l'isthme qui sépare les lacs de Nâsijarvi et
de Pyhàjârvi, dont les hauteurs respectives sont de 94,6 et de 76,6
mètres. L'isthme est formé par un „âs" (pr. ose) de gravier roulé,
haut et escarpé, qui atteint sa plus grande hauteur à l'ouest de Tam-
merfors. Au point, nommé Pyynikki, la vue s'étend sur toute la contrée
environnante. On observe là des terrasses et des lignes de rivages
anciens qui se poursuivent jusqu'au sommet.
L'écoulement du Nâsijarvi tranche cet „âs" en formant les rapi-
des de Tummerfors qui font mouvoir toutes les fabriques de la ville
dont quelques-unes sont très grandes.
A l'est de la ville il y a des briqueteries, .qui utilisent l'argile
feuilletée glaciaire.
La géologie des environs de Tammerfors.
PAE
J. J. Sedcrholm.
Les roches archéennes des environs de Tammerfors peuvent être
reparties en trois divisions, qui sont de haut en bas:
1) Granité post-bothnien.
2) Schistes bothniens.
3) Terrain de gneiss pré-bothnien.
Dans le dernier prédominent des granités essentiellement méta-
morphiques (.Ay), en partie porphyroïdes C<4.~y), et des gneiss
feuilletés qui sont des micachistes granitisés, plissés au plus haut
degré. On y trouve aussi des micachistes typiques (Ay) et, dans les
granités, des inclusions de diorite, péridotite etc. (Ao).
Toutes ces roches affleurent au sud de la ville de Tammerfors
en bande, quelquefois large de 40 — 60 kilomètres, qui s'étend à l'ouest
jusqu'au Golfe de Bothnie, à Test au-delà du lac de Pàijânne. La
même formation est aussi très répandue dans d'autres parties du pays.
Au nord de cette bande de roches fortement métamorphosées
viennent les schistes de Tammerfors ou les formations both-
niennes; ils affleurent en bandes, s'allongeant de l'ouest à l'est et
suivant le plus souvent les limites entre le terrain de gneiss et le
grand affleurement de granité post-bothnien, qui s'étend au nord des
gneiss sur une superficie de plus de 23,000 kilomètres carrés (voir la
carte). Les couches de ces schistes sont toujours à peu près verticales.
XIII
Ces schistes se distinguent par leur caractère à la fois cristallin
et franchement détritique. Ils sont souvent représentés par des phylla-
des (i?'f) typiques qui se rapprochent tantôt des argillites, tantôt pas-
sent graduellement aux micaschistes à grain fin, contenant souvent
du feldspath; dans ce cas ils offrent un caractère gneissique.
Les phyllades du Nasijarvi se manifestent, par leur stratification
très distincte et leur structure interne, comme formation d'une argile
à l'état métamorphique, intercalée de couches minces d'un grès argi-
leux f „phyllade leptitique"). Les phyllades contiennent souvent une ma-
tière charbonneuse, quelquefois accumulée en bandes minces, dont les
contours font penser à une origine organique.
Une „leptite'" plus typique (B'I) d'une couleur rougeâtre et
pauvre en mica (toujours du mica blanc), apparaît dans un petit
affleurement à l'ouest de Tammerfors. Elle y montre une alternation
nette de lits originairement horizontaux et d'assises qui possédaient
une stratification oblique.
Fig. 1. Carte au 1:400,000 de l'affleurement de la leptitc de Suôniemi
près de Tammerfors. B<1> = leptite, By = phyllade de la formation
bothnienne, A'-o = phyllades et micaschistes, A-p = gneiss, Ay =
granité, A~y = granité porphyroïde du terrain pré-bothnien.
Des schistes d'un vert foncé, riches en amphibole (le plus souvent
de Touralite), et en plagioclase qui y forment des cristaux porphy-
riques, sont presque aussi répandus que les phyllades. Ces roches,
nommées porphyritoïdes (By), sont des tufs métamorphiques de ro-
ches effusives archéennes. Quelquefois on y trouve des lits intercalés
de vraies roches éruptives, notamment des porphyrites à ouralite
ou des porphyrites à plagioclase et à orthose qui ont été.
dans leur état originaire, identiques aux basaltes, aux andésites et aux
trachytes modernes. Une roche porphyritique semblable traverse aussi
le phyllade en hlons.
Les conglomérats (_&/-) à ciment cristallin sont celles qui
offrent le plus grand intérêt parmi les roches botlmiennes. Ils y for-
1*
4 XIII
ment des intercalations et on les y trouve en plus grande abondance
que dans aucun autre système aussi ancien.
On îes peut étudier le mieux sur les bords du lac de Nâsijârvi
et surtout dan- la petite baie de Horniistonlahti. où on en ren-
contre quatre couches verticales d'une épaisseur respective de 1 — 2 m.
200 — 300 m et 20 m. Tin les peut suivre vers Test pendant plu- de
30 kilomètres: à l'ouest du Nâsijârvi, on les retrouve à une distance
de 4 kilomètres, dans la paroisse . d'Ylôjârvi, et toujours au même ni-
veau LïéoloLnqiie (voir la carte).
Les aalets de ce conglomérat arcliéen sont de dimension très-
variable, les plu- grands ayant un diamètre de 0.5 m. le- plus pe-
tits étant microscopiques. Ils sont le plus souvent bien roulés et de
forme diverse, selon leur nature pétrographique. La plupart d'eus
consistent en diverses roches effusives porphyritiques, en ..porphyri-
toïde". phyllade et leptite. toutes ces roches affleurant immédiatement
au sud du conglomérat. Mais on y trouve aussi deux vari'tés de gra-
nité ou syénite quartziière et une diorite quartzifère.
Le ciment du conglomérat est cristallin, mai- au microscope il
révèle un caractère originairement élastique. Il est composé de min-
ces fragments des mêmes roches, qui forment les galets., mélangés de
fragments de plagioclase, d'augite ouralitisé. d'olivine (? changé en
biotite etc. et de minéraux secondaires, surtout de feldspath, de quartz
et de biotite.
Les couches de conglomérat alternent avec un schiste d'un vert
noirâtre, très riche en ouralite, qui est le tuf métamorphique d'une
roche effusive basique. Toutes les couches sont verticales.
Au nord de ces couches de conglomérat, on rencontre, sur la
pointe de Kâmmeenniemi, une nouvelle couche conglomératique,
épaisse de 20 mètres. Si cette couche, ainsi que les tufs et le phyl-
lade affleurant au nord, ont été originairement superposés aux roches
qui affleurent au sud du Horniistonlahti, l'épaisseur totale de la for-
mation 'les schistes de Tammerfors n'est pas moins de 4 — 5,000 mètres,
(2000 m. de phyllades, 1500 de tufs inférieurs et de zone congloméra-
tifère et le reste tufs supérieurs avec leurs intercalations de phyllade
et de conglomérat). L'ordre dans lequel nous venons d'énumérer les
roches est en même temps celui de leur succession stratigraphique,
le phyllade affleurant toujours à côté des gneiss qui le supportaient
autrefois et ces derniers au sud des schiste-.
Le fort contracte entre la stratification rectiligne des phyllades
(JB'i) et le plissement intensif du gneiss lAyj) fait présumer un grand
hiatus entre ces formations. En effet, on peut observer en plusieurs
endroits, par exemple au nord d'Aittolahti, que les filons de granité (A-]')
qui abondent dans le gneiss, ne traversent jamais les phyllades. Seu-
lement on observe au voisinage de la ligne de contact des deux for-
mations de petites masses de granité porphyroïde intrus à l'état solide,
durant le plissement du phyllade, mais jamais rien qui pût être inter-
prêté comme injection de cette roche à l'état de magme.
XIII
Dans la région à l'est du Nâsijârvi, au nord du Siuro et. dans la
contrée à l'ouest du Pâijânne, on observe le contact net ' entre les
phyllades et le granité porphyroïde; on peut y constater que le gra-
nité porphyroïde a servi de base aux sédiments métamorphosés qui
composent la formation des schistes de Tammerfors.
Le granite(i?j')qui affleure au nord des schistes, montre toujours des
phénomènes de contact indiquant son âge plus récent. Il traverse les schi-
stes en nombreux filons et la pénétratition se montre souvent si intime
que sur plusieurs centaines de mètres la roche de contact peut être
appelée gneiss à riions ou schiste granitisé. On peut surtout bien
étudier la naissance d'une telle roche intermédiaire sur la rive ouest
du Nâsijârvi, au contact nord de l'affleurement des schistes de Tam-
Fig. 2. Carte au 1:400,000 des environs du Lac Nâsijârvi. B; = gra-
nité p o s t b o t h n i e n , B/ = porphyritoïde, B'- = conglomérat. Bs =
phyllades et micaschistes, Bù — leptite de la formation bothnienne;
Af = granité, A-y = granité porphyroïde. Ao = diorites et pérido-
tites, A'i = micaschiste, J.-yv = gneiss du terrain prébothnien.
merfors. Sur la rive orientale où l'on rencontre des phénomènes ana-
logues, le porphyritoïde. riche en ouralite, se montre transformé en
une roche massive, semblable à une diorite. Dans une autre zone de
contact, à Orihvesi, les schistes sont changés, sur une distance de plus
d'un kilomètre de la ligne de contact, en une roche schisteuse, rap-
pelant une leptynite. riche en feldspath qui semble avoir cristal-
lisé sous l'influence du granité environnant. Ce granité aussi montre
une zone de contact endogène, zone qui se manifeste par une struc-
f.)
XIII
ture à la fois porphyrique et micropegmatitique évidente, quoique en
partie dissimulée par le métamorphisme que la roche a subi après la
solidification.
Le granité contient en plusieurs endroits des bandes de schistes
allongées et, partout, des fragments très nombreux. Ces englobements
sont en général fortement granitisés et présentent dans ce cas la
structure d'un „gneiss à liions" ou d'une diorite. Mais ces enclaves
montrent encore çà et là la structure et la composition minéralogique
des schistes de Tammerfors et contiennent quelquefois des galets in-
dubitables, preuve incontestable de l'origine sédimentaire de la roche
englobée. Très souvent, comme par exemple au nord de Teiskola,
ces enclaves offrent l'aspect d'une vraie diorite de structure très
variable.
Les schistes qui affleurent dans les paroisses deSuodenniemi et
de Lavia à l'ouest de Tammerfors, sont partiellement plus métamor-
Fig. 3. Carte au 1:400,000 de l'affleurement des schistes botlmiens de
Lavia et de Suodenniemi. JBny = granité porphyroïde postbothnien;
JBy = porphyritoïde, B~k = conglomérats, _Bf = phyllades et micaschi-
stes de la formation bothnienne; Ay = granité, Axy — granité por-
phyroïde, J.X = ,, gneiss de Lavia'1, Â^ = autres gneiss du terrain
prébotknien.
phosés (jue ceux dont nous venons de parler. Le phyllade y est sou-
vent remplacé par un micaschiste qui ne diffère [que très peu, dans
sa composition pétrographique, des micaschistes de la formation sous-
jacente. On y rencontre aussi un conglomérat qui offre à peu près
l'aspect d'un gneiss tacheté h, amphibole. A Harju, dans la paroisse
de Suodenniemi, on trouve un autre conglomérat très intéressant à
cause de sa structure presque gneissique. A la surface attaquée
par l'action atmosphéri jue, les contours des galets et leurs formes
arrondies apparaissent très distinctement; mais dans des échantillons
XIII 7
et surtout clans les plaques minces, leurs limites sont confuses par suite
de la présence de nombreux minéraux secondaires. Toutefois on peut
reconnaître, parmi les galets, des représentants de quelques-unes des
roches qui affleurent dans la formation sous-jacente de gneiss, entre
autres du ,,gneiss de la via" (AX). Cette roche porphyroïde schisteuse
rappelle, quand elle est bien conservée, un tuf ou une roche effusive
porphyritique, à laquelle un fort métamorphisme a fait prendre l'aspect
d'un gneiss.
Il est très intéressant de constater ici les preuves les plus positi-
ves d'une discordance entre les schistes bothniens de Lavia et les
micaschistes du terrain sous-jacent qui offrent presque le même carac-
tère pétrographique. A Lavia on observe en effet le contact net du
granité (A7), traversant les schistes du terrain des gneiss, avec les
schistes de Lavia; dans la zone de contact le granité présente le ca-
ractère d'une brèche qui, plus près des schistes, prend l'aspect d'un
conglomérat fondamental. Evidemment la surface du granité a été
désagrégée par l'action atmosphérique avant la déposition des
sédiments qui, à l'état métamorphique, forment maintenant les schistes
île Lavia et de Tammerfors. Le même phénomène se répète en plu-
sieurs endroits de la même région, bien que dans une forme moins
typique.
L'ensemble des schistes à l'ouest de la Finlande, formés, de même
que les schistes de la région de Tammerfors, dans l'intervalle entre
les deux grandes époques de l'éruption des granités archéens de ces
contrées, a reçu le nom de formations bothniennes. A cette série
de roches se rapportent également les porphy rites à our alite de
Tammela et de Kalvola à l'ouest de Tavastehus et de Pellinge près
de Borgo; le caractère effusif de ces roches archéennes accompagnées
de tufs etc., ne peut être méconnu. De plus, on doit probablement y
rapporter aussi les schistes qui affleurent à Ylivieska, dans le gouver-
nement d'Uléaborg, et peut-être aussi quelques formations de la Suède
du nord. Tous ces schistes, dont les couches sont toujours à peu près
verticales, abondent en intercalations de conglomérats.
Encore dans les parties voisines de la côte du Golfe de Finlande,
où le terrain est composé de roches archéennes d'un âge différent,
disloquées à la même époque et intimement pénétrées par les granités
post-bothniens, on peut trouver en plusieurs endroits des débris de ro-
ches bothniennes dont la composition originaire est assez bien con-
servée pour être reconnue.
Tout ce terrain ayant ainsi subi des dislocations intenses à une
époque postérieure à la déposition des couches bothniennes, on ne
peut douter de leur âge pré-cambrien, surtout si l'on prend en consi-
dération que les couches des roches cambriennes et siluriennes de
l'Esthonie, sur la rive opposée, au sud du même golfe, sont à peu près
horizontales. Il est à remarquer aussi que les grès pré-cambriens de
Bjôrneborg et de Kauhajoki et les roches granito-porphyriques, dites
8 XIII
„rapakivi", qui affleurent en massifs très étendus dans le sud de la
Finlande, ne manifestent déjà aucun indice de dynamométamorphisme.
L'âge pré-cambrien des roches mentionnées étant prouvé par le
fait qu'on les a rencontrées sous forme de galets dans un conglomé-
rat ;'i la base du cambrien fossilifère, il est évident que le plisse-
ment dans cette région était terminé bien avant la période
cambrienne.
Mais l'âge des schistes bothniens semble pouvoir être déterminé
d'une manière encore pins précise. Dans la partie est de la Finlande
on trouve une série de sédiments plissés plus anciens que le rapa-
kivi. mais plus récents que les granités archéens du type de ceux
qui pénètrent les schistes de Tammerfors. Ainsi ceux-ci sont sépa-
rés de la base du groupe paléozoïque par deux puissantes
formations (du rang d'un système) et trois discordances im-
m e n s e s.
Ils soiit, de plus, si intimement liés au terrain fondamental cristal-
lin, dit archéen, dn sud de la Finlande, qu'il est absolument impos-
sible de les séparer de celui-ci. Aussi leur présence en plusieurs points
n'a-t-elle rien d'étonnant pour ceux qui ont fait des investigations sur
ce terrain, de telles roches s'y trouvant à plusieurs endroits. En tout
cas la formation de Tammerfors est celle où la nature sédimentaire et
métamorphique des vrais schistes cristallins archéens se montre avec
le plus d'évidence.
Comparativement à la simplicité qui règne ailleurs au sud de la
Finlande, les formations glaciaires des environs de Tammerfors
sont assez complexes.
Les stries glaciaires présentent ici plusieurs systèmes. Les
directions prédominantes sont S. 25° — 30° E. et S. 60" — 65" E. (côté
frappé au X — W.). Au sud de Tammerfors on observe des stries se
dirigeant W. — E. et parfois X. 65" E. (côté frappé à l'W.). Ces diverses
directions peuvent être expliquées comme provenant durant la retraite
de la glace; mais au nord de la ville on trouve des stries, allant S. 5"
E. (côté frappé au N.), transversalement aux premières et apparte-
nant sans doute à un système plus récent, le même qui correspond à
la grande moraine terminale dite „Hâmeenkangas" qu'on trouve au
nord-ouest de Tammerfors, et qui ressemble à un as par sa configura-
tion et sa constitution sableuse.
Au sud de Tammerfors et au-delà du domaine occupé par le
système le plus récent, on trouve d'autres stries allant du nord au
sud, peut-être les plus anciennes de cette région.
l.i' gravier de moraine est dans toute la contrée d'une com-
position très uniforme. Immédiatement au sud de la moraine termi-
nale, dite Hâmeenkangas, on a observé deux différentes couches de
gravier de moraine, qui contiennent des débris de roches indiquant
une origine différente. Le fait que ces couches de gravier sont séparés
par un lit d'argile glaciaire, indique un intervalle assez long entre les
XIII 9
deux phases de la glaciation, dont chacune offre un système de stries
différent.
Tammerfors est traversé dans la direction S. 60" — 70" E. par un
grand as de gravier roulé. Cet as fait partie du système d'âsar qui
se dirige sous l'angle droit vers la grande moraine terminale du sud
de la Finlande, dite Salpausselkà. ,Un autre as qui se joint à celui-ci
au sud-ouest de la ville, se dirige N. 80° E. A Suodenniemi on trouve
près de Harju un petit as dont les sinuosités, qui rappellent ceux d'un
cours d'eau, semblent indiquer l'origine des âsar.
L'argile glaciaire (l'argile à Yoldia) de cette contrée offre sou-
vent des couches annuaires très épaisses. Dans la contrée au nord-
ouest de la ville; on a trouvé une argile déposée dans la „Mer à Ancy-
lus" d'eau douce.
Partout clans cette contrée on trouve des terrasses formées par la
mer arctique à Yoldia, Quelques roches sur la rive orientale du Nâ-
sijarvi permettent de constater que la mer y a atteint le niveau absolu
de 16(3 — 167 m. Au-dessous de ce niveau les roches sont tout à fait
nues, grâce à Faction des lames: mais au-dessus de la ligne nettement
dessinée de ce niveau, 1rs crevasses sont pleines de gravier de mo-
raine. Le même gravier recouvre le sommet des roches.
Itinéraire.
Partant de Tammerfors on vi-.it. >ra les affleurements de schiste etc
sur les deux rives du Xàdjàrvi, accessibles en bateau à vapeur. Le
deuxième jour on ira par le chemin de fer à Siuro, puis en voiture
à Lavia, Près de la voie ferrée se trouvent les beaux rapides de No-
kia, où est située une fabrique.
On s'arrêtera à Mauri et en plusieurs endroits de la paroisse de
Suodenniemi pour visiter les affleurements de schiste etc. Après
l'excursion à Lavia, on retournera le troisième jour, par le même
chemin, à Tammerfors et on ira le jour suivant à Lahtis, où on ar-
rivera le soir.
Visite à Lahtis.
A Lahtis le chemin de fer atteint la grande moraine termi-
nale dite Salpausselkà' qu'il suit jusqu'à Simola.
La direction de cette moraine, qui parcourt toute la Finlande méri-
dionale sous forme de crête bien marquée, fait toujours un angle droit
avec les stries glaciaires qu'on observe au nord et à l'ouest de la moraine.
Quand la moraine se recourbe en arc, comme par exemple au sud-
ouest du lac de Saïma, les stries glaciaires prennent aussi des direc-
tions divergentes en continuant de faire angle droit avec la moraine
Dans l'est de la Finlande: les stries appartenant à ce système et allant
du W. à TE. se poursuivent encore à l'est de Salpausselkà et
10
XIII
ne s'arrêtent que quand ils atteignent une ligne marquée par de
grandes accumulations de sable et de gravier roulé, qui va de Salmis,
au N. — E. du Ladoga, vers le N. — W., dans la contrée au nord du lac
Janisjarvi. Ce n'est que du côté est de cette formation, qui doit être une
sorte de moraine terminale, qu'on trouve des stries appartenant à un sy-
stème plus ancien, allant du N.— K— W.au S.— S.— E.Ainsi le Salpaus-
j nt„„„
H
L e or e n de
Q\A_J Tti'cJtCS
■:■■- Sy>îf.r "(wcum^ei,»»* Je ffaLeis} grj DeySts ffu
C. S S 2,'tveau (Wei,&s)
'•'■• Chc m-i us
Fig. 4.
selkà ne peut pas être regardé comme limite d'une glacia-
tion particulière, mais seulement comme moraine terminale qui
s'est formée dans un certain temps stationnaire h l'époque de la re-
traite des glaces. Au nord, à une distance de 10 à 20 kilomètres, s'al-
longe une crête parallèle de la même formation que le Salpausselka.
XIII 1 1
On s'arrêtera à Lahtis pour visiter le Salpausselkâ et pour faire
une excursion à la ferme de Messila où on verra l'ancien rivage de
la mer à Yoldia (la mer glaciaire).
Entre la gare et le bourg de Lahtis, la moraine terminale offre
plusieurs excavations qui permettent d'étudier en détail la structure
et la stratification du Salpausselkâ.
Au sud et à Test des fermes de Messila s'étend le fond de l'an-
cienne mer glaciaire. Il est rempli de nombreux blocs roulés et lavés,
et d'accumulations de galets et de sable. Tout près des maisons, bâ-
ties sur une terrasse formée par érosion de la mer à Yoldia, Tan-
cienne ligne du rivage ( 1 r. 6 m) se dessine sous forme d'un amas de
grands blocs. En d'autres lieux près de Messila, cette ligne de rivage
est marquée par de petites accumulations de galets et de gravier. Aux
promontoires qui entourent les embouchures des anciens golfes, ces
cordons littoraux sont rangés l'un à côté de l'autre en lignes sous
forme d'éventail f„spits").
La surface de la moraine au-dessous de la .,limite marine", dif-
fère beaucoup de celle qui est au-dessus. La première, qui avait été
exposée à l'action des vagues, est dépouillée de ses éléments les plus
fins. La dernière contient encore, même dans les parties superficielles,
un fin détritus typique des dépôts glaciaires.
A Messila saille de la moraine le noyau d'un quartzite archéen
que sa dureté a protégé de l'érosion et qui forme l'endroit le plus
élevé du sud de la Finlande (223 m). Promenade à son sommet, Tii-
rismaa, d'où on jouit d'une vue splendide sur le lac de Vesijârvi et ses
environs.
Retour à Lahtis et départ pour la ville de Kotka.
De Lahtis à Hogland.
A la station de Nyby le Salpausselkâ atteint sa plus grande hau-
teur au-dessus de la contrée plate qui l'entoure. Au nord de Kouvola
le chemin de fer le traverse par une tranchée de 12 m de profon-
deur; la moraine terminale y montre une stratification très distincte
et des intercalations de lits de moraine.
Entre Nyby et Kausala on s'engage dans le grand affleurement
de rapakivi de Wiborg, qui a une superficie de plus de 1200 km
carrés. Le rapakivi est un granité porphyro'ide à grands cristaux
d'orthose entourés d'une enveloppe d'oligoclase et séparés par une
pâte à grain moyen de structure micropegmatitique. La roche se dés-
agrège très rapidement sous l'action atmosphérique, surtout dans les
parties tournées vers le sud. A cause de cette désagrégation beau-
coup des rochers y sont changés en collines de gravier.
Dans les environs de Kotka on aura l'occasion d'étudier le ra-
pakivi typique, ici très peu altéré.
Départ de Kotka pour l'île de Hogland.
1 2 XIII
L'île de Hogland s'élève à peu près à l'endroit où le Golfe de
Finlande a sa plus grande largeur. Isolée au milieu de la mer, elle
s'aperçoit de loin: les cimes des monts de Polijoiskorkia 1 106 m), de
Haukkavuori (-1-47 m) et de Lounatkorkia 1158 m) se dessinent d'a-
bord sur l'horizon comme trois îlots, mais à mesure qu'on s'en ap-
proche, les parties plus liasses se font voir et ses monts apparaissent
réunis; le Hoglaud, long de 11 km et large de 1,5 à 3 km, s'étend
comme un grand massif rocheux devant les yeux du spectateur.
Son versant occidental est escarpé; le versant oriental a des pen-
tes plus douces et a ainsi offert des lieux favorables à l'habitation;
c'est là que sont situés les deux villages de l'île: le Suurikylâ avec
500 habitants environ, et le Kiiskinkylâ avec 250 habitants. L'île de
Hogland possède trois phares et une station de pilotes.
Traits principaux de la géologie de l'île de Hoglaud.
PAR
Wilhelm Ramsay.
L'intérêt de la géologie de l'île de Hogland tient à ce qu'un as-
sez grand nombre des différentes roches qui constituent la terre ferme
de la Finlande, se trouvent représentés dans un espace aussi limité.
En même temps on peut y voir de beaux exemples de l'érosion gla-
ciaire et des vestiges des transgressions des mers quaternaires.
La partie la plus considérable de l'île, c'est-à-dire l'ensemble des
grands monts qui s'élèvent à l'est d'une ligne de petits vallons entre
la pointe de Hailiniemi et le rocher de Yalkeakallio, est formée de
porphyre à quartz (microgranites porphyriques et porphyres quart-
zifères). L'âge de cette roche est le pré-cambrien et correspond â
celui du granité, dit rapakivi, du sud de la Finlande. Les autres
parties de l'île sont constituées par des roches antérieures au por-
phyre à quartz.
Parmi ces roches, surtout au sud et au nord de l'île, les plus déve-
loppées sont diverses espèces de gneiss et de schistes cristallins
de l'âge archéen. Leurs couches sont fortement disloquées et plissées:
de nombreux filons de granité les traversent et y sont injectés.
La partie centrale de Hogland est remplie par un gabbro am-
phibolitisé, roche composée de labrador en partie saussuritisé, d'oli-
goclase, d'actinote, d'ouralite contenant quelques restes d'augite, et
offrant sous le microscope des traces évidentes d'une action dyna-
mométamorphique. Le granité rouge qui traverse les couches des
gneiss- et des schistes mentionnés plus haut, pénètre aussi, en nombreux
filons, le gabbro amphibolitisé.
Cependant ce granité ne traverse pas les couches de quartzite
ancienne et d'eurite qui se trouvent dans les rochers de Purje-
kallio et de Somerinvuori. Ces roches sont donc postérieures à l'érup-
XIII. Guide des excursions du VII Congrès Géolog. Internat.
CARTE GEOLOGIQUE
cSe l'île de
^^ Brèche Jb
friction .
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2 JVUjaballi.i.
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G Lounatltorkia.
7 WftlUahatlio
fi Pcmjois nui .
0 HaïKniemi
g53rr:3 Gneiss e!7
Eg^=Sra scfiistes cristallins
XITI 1 3
tion du granité appartiennent par conséquent à des formations beau-
coup plus récentes que celles des gneiss, des schistes cristallins et du
gabbro. Conformément à leur âge plus récent, elles montrent au mi-
croscope une structure encore franchement élastique, malgré la cristal-
lisation d'une grande quantité de mica blanc et d'autres minéraux,
formés sous l'influence du métamorphisme régional, tandis que les
schistes, traversés par le granité, sont complètement cristallins. De
même que les couches de ceux-ci et les formations du gabbro, le
quartzite et reurite sont disloqués et plissés.
Les plis abradés du quartzite ancien sont recouverts en discor-
dance par un conglomérat consistant en grès et en grands galets
de quartzite et formant une couche sur les sommets des rochers de
Purjekallio et de Somerinvuori. Il plonge faiblement vers l'est, mais
la roche ne montre plus de traces du métamorphisme régional. Un
quartzite à grain fin, dont on voit un affleurement au pied du ver-
sant occidental du rocher de Majakallio, est contemporain du con-
glomérat.
Une autre roche plus récente que le conglomérat est une por-
phyrite à labrador idiabase porphyrique). On la voit dans le Ma-
jakallio reposer sur le quartzite le plus récent: dans le rocher de
Pyttykallio ce diabase porphyrique et un tuf qui l'accompagne, ren-
ferment des enclaves de granité et de quartzite du conglomérat.
La plus récente de toutes les roches de Hogland, le porphyre à
quartz (mierogranites et micropegmatites porphyriques) a rempli une
dépression à Test des parties les plus anciennes de l'île, et les recouvre
en plusieurs endroits. Il contient souvent des enclaves d'autres roches,
surtout dans le mont de Lounatkorkia, qui est plein d'englobements
de granité et de porphyrite à labrador. Ceux-ci, de même que les cou-
ches de porphyrite recouvertes par le porphyre à quartz, ont subi un
métamorphisme sous l'influence de la roche encaissante. Ce porphyre,
le plus souvent d'une structure microgranitique et micropegmatitique
avec de grands cristaux d'orthose et de quartz, devient felsitique et
même vitreux près de la ligne de contact avec les roches antérieures.
En quelques lieux on trouve sous le porphyre des couches de tuf.
Le tuf est constitué par la matière provenant du porphyre et par les
enclaves du diabase porphyrique, du granité etc., formant ensemble
des brèches éruptives.
Le porphyre de l'île de Hogland n'est qu'un reste de couches plus
étendues qui, de la même manière que les masses du „rapakivi" au
sud de la Finlande, ont rempli de grandes dépressions. Evidemment
des mouvements verticaux de l'écorce terrestre ont eu lieu après la
formation du porphyre, et l'île de Hogland est restée comme un mas-
sif surélevé. Les failles principales qui l'entourent sont cependant cou-
vertes par la mer," mais des ruptures se sont produites dans leur voi-
sinage. Elles se sont manifestées par des brèches de friction dans
le porphyre, sur le rivage oriental et dans quelques roches de la côte
occidentale.
14 XIII
Pour former de ce butoir l'île de Hogland, il a suffi de l'érosion.
Le dernier travail de sculpture a été achevé par l'action de l'in-
landsis au temps glaciaire. Les glaces se sont propagées du XXE au
SSW, direction des stries et des faces moutonnées des rochers.
L'inlandsis disparu, l'érosion marine commença son travail, car
l'île de Hogland a été en grande partie submergée sous la mer à
Yoldia, le lac à Ancylus et la mer à Litorina. A cause de la
transgression de ces mers il s'est formé de grands amas de blocs roulés,
de galets et de sable, accumulés en monticules, en terrasses et en
cordons littoraux. D'après M. Berghell, le niveau de la mer Yoldia se
trouvait à 86 m au-dessus de la mer actuelle, celle du lac Ancylus à
61 m et celle de la mer Litorina à 38 m.
Itinéraire.
Descente à Suurikyla. Visite au promontoire de Kappelniemi, où
on verra la brèche de friction clans le porphyre.
Promenade de Suurikyla à la pointe de Pohjoisrivi: on verra di-
verses espèces de porphyre à quartz et l'action actuelle de la mer sur
le rivage.
Ascension du mont de Pohjoiskorkia: Porphyre à quartz; anciennes
lignes de rivage se montrant sous forme d'accumulations de blocs roulés
et de galets; une grotte du temps de la mer à Yoldia.
Pohjoiskorkia: vue générale de l'île et de sa constitution géologique.
Marche de Pohjoiskorkia au rocher de Majakallio: on traverse
d'abord la limite de la mer à Yoldia (à 86 m, d'après M. Berghell)
et puis un grand espace couvert des accumulations formées par l'ac-
tion de cette mer.
Sur la face occidentale du rocher de Majakallio on verra la coupe
suivante:
Porphyre à quartz (en haut).
Diabase porphyritique.
Quartzite (en bas).
Visite au rocher de Pyttykallio: Porphyrite à labrador et tuf avec-
enclaves de granité et de quartzite.
Visite au Purjekallio: Conglomérat de quartzite, recouvrant en dis-
cordance le quartzite ancien.
Après avoir examiné le tuf au-dessous du porphyre à quartz au
pied du mont de Haukkavuori, on se rendra en bateau à vapeur de
Suurikyla à Kiiskinkyla.
Marche de Kiiskinkyla au lac de Liivalahdenjarvi: Porphyre à
quartz; gabbro amphibolitisé traversé de nombreux hlons de granité:
tuf du porphyre.
Au lac de Ruokolahdenjàivi: Ligne de contact du porphyre avec
le gabbro amphibolitisé.
XIII 15
Enfin, au sommet du mont de Lounatkorkia: Porphyre à quartz
avec enclaves de granité et de porphyrite à labrador.
Départ de l'île de Hogland en bateau à vapeur pour Wiborg.
De "Wiborg à St. Pétersbourg par chemin de fer.
Exclusion à Imatra
PAB
J. J. Sederlic lm
Entre Saint-Pétersbourg et Wiborg. le chemin de fer parcourt une
contrée où les formations quaternaires régnent exclusivement.
Le pays plat, nivelé par l'action des vagues, avait été couvert par
la mer arctique à Yoldia; les quelques îlots qui en émergeaient sont
jusqu'aujourd'hui entourés de terrasses indiquant les plus hauts ni-
veaux atteints par la mer.
Près de Wiborg on aperçoit les premières roches du sous-sol
cristallin.
Entre Wiborg et St- André, on passe dans le grand affleurement du
„rapakivi" de Wiborg (voir p. 11), dont les roches désagrégées se mon-
trent partout près du chemin de fer. Près de la station de St-André,
on traverse la limite de cet affleurement; on y constate un grand con-
traste entre les granités archéens fortement dynamométamorphiques
et le rapakivi exempt de toute trace de métamorphisme.
A St-André on traverse le large et imposant fleuve „Wuoksi", que
le chemin de fer suit dès lors sur un parcours de quelques kilomètres
jusqu'à Imatra.
Là les eaux puissantes du Wuoksi se resserrent dans une étroite
gorge rectiligne, longue de 350 m et d'une largeur moyenne de
23 — 25 m. Sur cet espace le niveau s'abaisse de 9 — 1() m. La pente est
rapide en amont et en aval de la gorge, ce qui donne pour tous
les rapides une différence de niveau de plus de 15 m. Ces rapides sont
imposants par leur puissance, plutôt que par leur hauteur. On évalue
la masse d'eau à 450 — 700 m3 par seconde et la puissance des rapides
à plus de 100,000 chevaux-vapeur.
Sur le bord est de la gorge que les rapides ont creusée dans le
granité gneissique dans un sens parallèle à sa schistosité, on trouve le
ht ancien de l'Imatra, qui était 4 — (i fois plus large et dont le fond
était à 6 — 8 m au-dessus du niveau des rapides actuels.
Tout ce terrain est rocheux et en grande partie couvert de blocs
et de galets; on y observe des marmites de géants très nombreuses.
L'argile glaciaire, qui se dresse en falaise à l'est de ce terrain, a été
couverte autrefois, muis fut déblayée au moment où se forma le fleuve.
Puis les rapides commencèrent à creuser successivement leurs lits dans
le granité qui présente des fissures nombreuses facilitant l'érosion. A
mesure que s'approfondissait la gorge qui suit la rive haute de l'est, le
16
XIII
fleuve quittait son ancien lit; il coule maintenant au fond d'un canon
peu profond d'âge postglaciaire.
Les rapides de l'Imatra, qui ont dû autrefois mériter, mieux que
maintenant, le nom de cataracte ou chute d'eau, sont de date assez ré-
=== Arqiles g
^\ BocKerS.
laciaires yS Terrasse,
/ftp Tourbières
V Argiles glaciaires
M Moraine I L état inférieur Au flcuve.
G Granité anei ssi tjtie. H L état actuel cioi fleuve.
E Surf»', e de l'eau.
Fig. 5.
cente. Les eaux du Saïma, barrées par la moraine terminale dite Sal-
pausselka, s'écoulaient autrefois par un fleuve au cours sinueux qui se
dirigeait vers l'ouest et se réunissait au fleuve Kymniene au nord de
la station Kouvola. Les lacs dits Kivijarvi, marqués sur la feuille
XIII 17
Walkeala de la carte géologique de Finlande, sont les restes de ce
fleuve. Actuellement ces lacs, comme l'a constaté dernièrement M. Berg-
hell, sont séparés du lac de Saïma par une barre, haute de 5 mè-
tres. Sous l'influence du soulèvement inégal du sol, la nappe d'eau du
Saïma s'éleva de plus en plus au sud, jusqu'à ce qu'il atteignit, au nord
de l'Imatra, le sommet de la crête Salpausselkâ et la perça. C'est alors
que l'ancien écoulement cessa et que se forma le fleuve Wuoksi.
Si toute la gorge eût été excavée par les rapides, la masse des
roches déblayées s'évaluerait à environ 150,000 m3, quantité très con-
sidérable, même si on la repartit sur un temps de 5,000 à 10,000 ans.
A une distance d'un kilomètre au sud des rapides, on trouve sur
la rive est du Wuoksi les „pi erres d'Imatra", connues de tous les
géologues. Ces pierres qu'on recueille au bord de l'eau sont des concré-
tions de marne, formées dans l'argile glaciaire qui se dresse en falaise
escarpée.
A 6 kilomètres au sud de l'Imatra est situé le rapide de Wallin-
koski, que beaucoup de voyageurs préfèrent à l'Imatra à cause de ses
environs pittoresques et de sa pente plus forte.
Au nord de l'Imatra, et à une distance de 7 kilomètres, le lac de
Saïma étale sa grande nappe d'eau parsemée de milliers d'îles. Le
Saïma est le plus grand et le plus caractéristique des lacs de la Fin-
lande— le „Pays des Mille Lacs" — et on peut le parcourir en bateau à
vapeur jusqu'à Kuopio et Iisalmi, situés à 400 kilomètres environ de
la côte.
i8
XIÏI
Tableau de Téquivalance des roches précambriennes de la Finlande
méridionale par J. J. Sederholm.
Réaion au nord L'île de Hoeland t> , _ • j
! ■
duGolfe deFin- (d'après tf W. ^ «^» f™
lande. Ramsay). du ldC ljad0Sa-
's
| Diàbase à oli-
Diabase gàbbro-
s
vine. Grès des
ïde de Walamo.
"c
N3
environs de
Grès du Ladoga.
o
•03
Bjôrneborg.
-G
p
Formations jot-
Rapakivi de Ny-
stad, d'Alande,
Porphyre à
quartz avec ses
Rapakivi de Sal-
mis.
0)
niennes
de Wiborg.
tufs.
3
Porphyrite à la-
O
brador avec tuf.
SX
Gabbros (anor-
Conglomérat et
o
O/
5
0)
s
thosites)(leJa,a\a:
quartzite récen-
te.
Discordances.
Diorite, argilli-
tL- 1
tes, dolomie,
ci
ce
Formations ja-
tuliennes
Font défaut
Quartzite
ancienne et
quartzites et
conglomérats de
"-CÎ
eurite
Suojârvi, de So-
ci
g
5
anlahti,dePielis,
de Kuusamo etc.
—
Discordances.
Formations ar-
Granité affleu-
chéennes supé-
rant au nord de
rieures
Tammerfors.
Granité rouge
gneissique de-la
Granité rouge.
Granité gneissi-
côte méridionale.
que.
3
Schistes bothni-
S
ens de Tammer-
ci
fors etc.
.
Porphyrites à ou-
ralite de Tam-
—
mela, de Pellinge
Gabbros ampli i.
+s
etc.
bolitisês.
S
Schistes d'Ylivi-
g
eska.
^
Formations ar-
Discordances.
Schistes ladogi-
-J
che ennes infé-
PnsPt mipiçs: Sflii-
c
rieures
Granités anci-
Gneiss et schi- ,Vteux°"lqulVa-
"8
ens, gabbros,
stes cristallins , lents.
r^
péridotites etc.
d'âge indéter-
-H
y compris les
Schistes et gneiss
miné.
schisteux pré-
Formations kat-
bothniens.
Soubassement
Gneiss graniti-
que le plus an-
cien.
archéennes
inconnu.
1
XIII. Guide des excursions du VII Congrès Qcolog Internat
iVr" t^-UMh .Grmnulil t
\.,
XIII 19
Bibliographie.
On n'énumère ici que les publications possédant un intérêt géné-
ral ou celles qui concernent spécialement les contrées qu'on visitera.
Pétrographie et stratigraphie des roches anciennes.
Andersson. Job. G-unnar: Till frâgan om de baltiska postarkaiska
eruptivens a lder. Geolog. Foren. Forh. Stockbolm. Bd. 18.
1896. R 58.
Bergbell, Hugo: Beskrifning till kartbladet J\l> 33. AViborg. Finlands
Geol. Und. (Sous la presse).
— och Benj.Frosterus: Fini. Geol. Und. Beskrifning till kartbladet
te 28. Sàkkijarvi.
Cohen, E. und Deecke, W.: Ueber Gescbicbe aus Neu-Vorpom-
mern u. Rûgen. Mittb. des naturw. Ver. fur Neu-Vorpom-
mern und Riïgen. 23 Jabrg. 1891.
— Erste Fortsetzung. Ibid. 28 Jabrg, 1896.
Frosterus, Benj.: Ueber ein neues Vorkomninis von Kugelgranit
unfern AVirvik bei Borgâ in Finland, nebst Bemerkun-
gen ûber ahnlicbe Bildungen. Tschermaks Min. u. Petrogr.
Mitth. Bd. XIII. 1892.
— Ueber einen neuen Kugelgranit von Kangasniemi in Finland.
Bull. Connu, géol. de la Finlande, te 4. 1896.
Hogbom, A. G.: Om postarkaiska eruptiver inom det svenskt-finska
urberget. Geol. Foren. Forb. Stockbolm. Bd. 15. 1893.
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Moberg, K. Ad.: Beskrifning till kartbladet te 3. Fini. Geol. Und.
1881.
— Beskrifning till kartbladet te 6. Fini. Geol. Und. 1883.
— Beskrifning till kartbladet .Ai- 8. Fini. Geol. Und. 1885.
— Beskrifning till kartbladet .Ai: 27. Fredriksbamn. Fini. Geol. Und.
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Popoff, Boris: Ellipsoidiscbe Einsprenglinge des finlândischen Ra-
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Tpy^;. Hun. Cn6. 06m. EcTecTBOiicntiT. 1697.
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in Finnland. Geol. Foren. Fôrh. Bd. XIII, p. 300.
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— und Xyholm, E. T.: Cancrinitsyenit und einige verwandte Ge-
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3fc 1. Helsingfors. 1895.
Sederholm, J. J.: Beskrifning till kartbladet te 18. Tammela. Fini.
Geol. Und. 1890.
2*
20 XIII
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Min. und Petrogr. Mitth. Bd. XH. Wien. 1891.
— Studien iïber archàische Eruptivgesteine aus dem sttdwestlichen
Finnland. Tschermaks Mineralogische und Petrographi-
sche Mittheilungen. Bd. XII. Wien. 1891.
— Oni bârggrunden i sôdra Finland. Fennia, 8, Al' 3. (Deutsches Réfé-
rât). Helsingfors. 1893.
— Ueber einen metamorphosirten pràcambrischen Quarzporphyr von
Karvia in der Provinz Abo. Bull. Conim. Géol.de la Fin-
lande. % 2. 1896.
— Om indelningen af de prekambriska formatiônerna i Sverige och
Finland oeh om nomenklaturen for dessa àldsta bildnin-
gar. Geol. Fôren. Fôrh., Bd. XIX, Stockholm, 1897.
— Ueber eine archàische Sedimentforination im siïdwestlichen Finn-
land. Bull. Comm. Géol. de la Finlande, J\» 6 (sous presse).
Contiendra une description détaillée de la géologie des
environs de Tammerfors.
Tôrnebohm, A. E.: Om anvândandet af termerna arkeisk och al-
gonkisk pâ skandinaviska fôrhâllanden. Geol. Fôren. Fôrh.
Stockholm. Bd. 18, ss. 285—299.
Ungern-Sternberg, Th. von: Untersuchungen liber den finnlân-
dischen Rapakivigranit. Inauguraldissertation. Leipzig,
1882.
Wiik, F. J.: Om skifferforniationen i Tavastehus lan. Bidrag till kân-
ncd. af Finlands natur och folk, utg. af Finska Vet. Soc.
Hft, 26. Helsingfors. 1874.
Ofversigt af Finlands geologiska fôrhâllanden. Akad. afh. Helsing-
fors. 1876.
— Om brottstycken af gneis i gneisgranit fran Helsinge socken. Bidr.
t. kanned. af Fini, natur och folk. Hft. 46. Helsingfors. 1887.
— Om sôdra Finlands primitiva formationer. Fennia, 12, M 2. Hel-
singfors. 1896.
Géologie de l'île de Hogland.
Hoffmann, F., Geognostische Beobachtungen auf einer Reise von
Dorpat bis Abo. Beitr. zur Kenntn. des russischen Rei-
ches, herausg. von v. Baer und v. Helmersen. Bd. IV, 1841.
Lagorio, A.: Mikroskopische Analyse ostbaltischer Gesteine. Dorpat.
1876.
Lcmberg, J.: Die Gebirgsarten der Insel Hochland chemisch-geogno-
stisch untersucht, Arch. fur die Naturk. Liv-, Esth- und
Kurlands Erste Série. Bd. IV. 1868.
Ramsay, Wilhelm: Om Hoglands geologiska byggnad. Geol. Fôren.
Fôrh. Bd. XII. Stockholm. 1890.
— Beskrifning till kartbladen M 19 och 20, Hogland och Tytarsaari.
Fini. Geol. Und. 1891.
XIII 2i
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Anderson, Gunnar: Svenska vâxtvârldens historia. Stockholm 1896.
Berghell, Hugo: Geologiska iakttagelser, hufvùdsakligast af kvar-
tarbildningarna, lângs Karelska jàrnvagens tvâ fôrsta
distrikt och Imatrabanan. (Deutsches Référât) Fennia, 4,
Ai- 5. 1891.
— Geologiska iakttagelser lângs karelska jarnvàgen. II. (Deutsches
Référât) Fennia, 5, AI 2. Helsingfors 1892.
— Huru bôr Tammerfors-Karigasalaâsen uppfattas? (Deutsches Réfé-
rât) Fennia, 5, JV1 3. 1892.
— Beobachtungen ùber den Bau uncl die Configuration der Randmo-
rânen im ôstlichen Finnland, Fennia, 8, Ai.' 5. 1893.
— Bidrag till kànnodomen om sôdra Finlands kvartara nivâfôr-
àndringar. (Deutsches Referai) Fennia, 13, Al' 2. 1896. Bull,
du Connn. géol. de la Finlande, AL' 5. 1896.
De Geer, Gérard: Quarternary changes of level in Scandinavia.
Bull. Geol. Soc, Am, Vol. 3, 1891.
— Om kvartara nivâfôrandringar vid Finska viken. Geol. Foren.
Fôrh. Stockholm. Bd. XV, 1894.
— Skandinaviens geografiska utveckling efter istiden. Stockholm 18!)6.
Frosterus, Benj.: Nâgra iakttagelser angâende skiktade moràner
samt rullstensâsar. (Deutsches Référât), Fennia, 3, Al 8.
1890.
Helmersen, G. v., Studien ùber die Wanderblôcke und die Diluvial-
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ht-Pétersbourg. VII Sér. T. XIV, Al 7. 1869.
Herlin, R.: Tavastmons och Tammerforsâsens glacialgeologiska be-
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— Palaeontologisk-vâxtgeografiska studier i norra Satakunta. Vetensk.
meddel. af Geogr. Foren. i Finland, III, 1896.
— Tavastmons erosionsterrasser och ttrandlinier. (Deutsches Référât)
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Krapotkin, P. A.: nnci>Jia M.-corp. H A. KpaiioTKiiiia bo speiu^
reo.îoni4ecKofi notaimi no <I>J!n.i^n;iiii h lllr.cu.iu, 1871.
— rmicoMcrpuMCCKaK KapTa kijkuoîi $iiuJiaHji,iii ki, nacjit.;!,. o aeaaiiK.
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Munthe, Henr.: Studier ôfver Baltiska Hafvets kvartara Historia.
Bihang Svenska Vet. Akad. Handl. Bd. 18, II, Al 1. 1892.
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Hull. Geol. Instit, of Upsala. Vol. II, Al 3. 1894.
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22 XIII
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1896. Bull, du Comm. géol. de la Finlande, JV« 3. 1896..
Rush erg, J. E.: Ytbildningar i ryska och finska Karelen med siir-
skild hansyn till de Karelska randmoranerna. (Deutsches
Référât) Fennia, 7, As 2. 1892.
Sederholm, J. J. Om istidens bildningar i det inre af Finland. (Deut-
sches Référât) Fennia, 1, As 7. 1889.
Segercrantz, W.: ÏKâgra fôrekomster af i>ostglacialt skalgrus i Fin-
land. Fennia, 12, As 8. 1896.
Siéger, R. Seeschwankungen und Strandverschiebungen in Skandina-
vien. Zcitschr. d. Gesellsch. fur Erdkunde. Berlin. Bd. 28.
1893. té 1 u. As 6.
XIV.
DE MOSKGU A KOURSK
(via Podolsk, Toula, Aleksine, Orel)
PAR
S. 2STIKITIN.
La ligne du chemin de fer de Koursk, quittant Moscou à l'est-
de la ville, va traverser la vallée de la rivière Yaouza pour descendre
dans la large vallée de la Moskwa et se prolonger le long de son bord,
constitué par les sables inférieurs stratifiés contenant des blocs erratiques
Q\a. La rive droite de la Moskwa est ici composée des mêmes dépôts
jurassiques, volgiens et pléistocènes, qu'on a déjà vus aux environs de
Moscou (Mniovniki). Le volgien est aussi en grande partie détruit; le
jurassique n'arrive, au niveau de Peau, que jusqu'au séquanien (./|) à
Gard. 'alternons. Le haut est occupé par les sables inférieurs (Q\a) et
l'argile morainique brun rougeâtre à blocaux (Q[b) qui, puissamment
développée ici, s'étend au loin vers le sud en recouvrant toute la sur-
face du pays le long de la voie ferrée. Ce n'est que vers la rivière
Oka, près de Serpoukhow, que l'argile disparaît par endroits, pour
faire place aux sables inférieurs. Le sol et la végétation de la contrée
présentent à peu près le même type que nous avons décrit dans la
première page de notre guide des environs de Moscou.
A juger d'après les sondages et d'après les coupes des bords des ruis-
seaux voisins, il paraît hors de doute que les dépôts quaternaires mention-
nés recouvrent des restes plus ou moins bien conservés de dépôts yolgiens
et jurassiques dont l'épaisseur diminue progressivement vers le sud. La
rivière Pakhra et ses affluents plus ou moins importants montrent déjà
les murs des calcaires carbonifères de l'étage moscovien (C2).
J) Voir le guide I (Environs de Moscou).
XIV
Podolsk,
Quelques kilomètres avant d'arriver à la ville de Podolsk, la voie
ferrée traverse la rivière Pakhra, la haute rive gauche de laquelle
montre, immédiatement en aval du pont du chemin de fer, une belle
<;oupe des calcaires de l'étage moscovien (C2) atteignant 24 mètres de
hauteur. Actuellement ces calcaires sont largement exploités par la
Société de la fabrique de ciment. Bien que les galeries d'extraction ne
soient creusées que dans les horizons exploités, l'ensemble des coupes
de la rive permet de reconstituer la succession suivante des couches:
Argile morainique, environ 3 mètres.
Calcaire jaunâtre dolomitique, brisé en morceaux.
Couche interstratifiée marneuse, verdâtre.
Calcaire corallien jaunâtre à Syringopora paraïléla, Aulopora
macrostoma, Chaetetes radians, Bothrophyllum conicum,
Fenestella veneris, Polypora martis etc.
Doloinie argileuse verdâtre.
Marbre jaune podolien. Sous cette appellation on désigne un
calcaire compact, dur, facilement polissable, contenant de
nombreux restes de coraux, cidarides, foraminifères mé-
tamorphosés en calcite, qui donne à toute la couche, ter-
reuse dans sa base, une fausse structure cristalline à in-
tercalations spathiques. .
Doloinie verdâtre argileuse.
Pierre à socle, tendre, blanche.
Des restes passablement rares de Spirifer mosquensis, Productifs
semireticulatus et Archaecidaris rossica se rencontrent tant dans le
marbre jaune que dans la pierre blanche à socle. Dans ce dernier ho-
rizon nous avons de plus trouvé, dans une carrière située à 6 km. de
là vers le NW, une riche faune de céphalopodes, décrits par M. Tzwé-
taew dans les Mémoires du Comité Géologique. Vol. V, As 3.
Plusieurs des horizons indiqués sont utilisés: l'argile morainique
fournit les briques rouges qui sont le principal matériel de construc-
tion de Moscou; le marbre podolien s'emploie pour escaliers, planchers
etc. Quelques-uns des horizons consistent presque en pure carbonate
de chaux qui, mêlé dans les proportions exigées avec de l'argile, donne
le ciment de Portland, alors que les marnes dolomisées fournissent le
ciment romain.
Un sondage exécuté non loin de Podolsk, près du village Jérino,
a traversé, sous l'argile morainique, 7,85 m. de dépôts jurassiques (J"3),
140,5 m. du calcaire de l'étage moscovien (<72), 24,6 m. du calcaire car-
bonifère de la section inférieure (Cl), 62,2 m. de l'étage argilo-arénacé
houilllfère (C{), et s'est arrêté à 18,5 m. dans le calcaire du dévonien
supérieur.
XIV
Serpoukhow sur l'Oka.
Les alentours de cette ville sont d'un grand intérêt pour le géo-
logue étudiant les dépôts carbonifères du bassin de Moscou. On peut
y observer en plusieurs endroits la transition directe des calcaires de
l'étage moscovien (C2) à l'assise des calcaires de la section inférieure
(C\) 1). La partie supérieure de cette section inférieure a reçu dans
la littérature géologique des derniers temps le nom d'étage de Ser-
poukhow (C\c) ou sous-étage à Spirifer Kleini. L'étage présente en
haut des argiles grises et rose rougeâtre, contenant en profusion Pro-.
ductus lobatus Sow.. Afin/ris ambigua Sow., Spirifer Kleini Fisch.:
vers le bas, les argiles passent à des calcaires gris compacts dolomiti-
ques et dolomies, dans lesquels les formes citées sont accompagnées
d'une série de fossiles propres au Mountain-limestone de l'Europe occi-
dentale, tels que Orthis resupinata, Martinia glàbra, Streptorhynchus
crenistria, Productus Cora, 1 r. punctatus, Pr. scabriculus etc. Le
fossile prédominant dans les assises plus inférieures Productus gigan-
teus, se rencontre encore rarement dans cet étage-ci.
Une carrière classique pour l'étage de Serpoukhow. malheureuse-
ment abandonnée aujourd'hui et couverte d'éboulis. était située à pro-
ximité de la voie ferrée, à gauche, entre la station Serpoukhow et
POka près du village Zaborié. On y pouvait observer la transition
en bas des marnes et argiles rouges ou verdâtres, à Spirifer mos-
quensis et Archaeocidaris rossica, à des argiles rouilleuses à Pro-
ductus lobatus et Athyris ambigua, passant à leur tour à des calcai-
res dolomitiques qui fournissent une riche faune variée du Mountain-
limestone.
Un forage, enfoncé non loin de Serpoukhow. sur la rive de l'Oka.
près du village Podmokloïé, a traversé 33 m. des calcaires de la
section inférieure (une partie considérable de l'étage de Serpoukhow
se trouve en ce point au-dessus de la bouche du puits) et 60 m. de
l'étage argilo-aivnacé carbonifère (C\). Le sondage a été poussé jus-
que dans les calcaires du dévonien supérieur. De la comparaison des
trois profonds sondages, exécutés à Moscou, Podolsk et Serpoukhow, il
résulte que dans la succession des dépôts des étages du bassin de Moscou
l'étage carbonifère moscovien occupe la place au-dessus du Mountain-
limestone et non au-dessous, comme le croyaient plusieurs géologues
(Trautschold, Koninck et d'autres). JDe plus, la comparaison des ré-
sultats obtenus par les sondages, de même que les données hypsomé-
triques. ont démontré que toutes les couches du bassin de Moscou
]) Pour la question sur la limite de ces dépôts, voir: S. Nikitin.
Dépôts carbonifères dans la région de Moscou. Mém. Com. Géol. Vol. Y,
Al' 5. Pour la structure de la section inférieure: A. Struve. Die Schich-
tenfolge in den Carbonablagerungen im sùdlichen Theil des Moskauer
Kohlenbeckens. Mém. Acad. St. Pbg. T. XXX1Y. JV« 6. 1886.
1*
4 XIV
offrent un plongement faible, mais distinct, des bords du bassin vers le
centre, et que les dépôts plus anciens apparaissent à la surface aux
bords du bassin.
Gouvernement de Toula.
Après avoir gravi la pente de la vallée de l'Oka qui sépare ici le
gouvernement de Moscou du gouv. de Toula, la voie ferrée traverse
jusqu'à Toula, et plus loin vers le sud, la région du développement de
tous les dépôts carbonifères énumérés plus haut. L'horizon supérieur
conserve sur une assez longue distance vers le sud, presque jusqu'à la
station Laptewa, les traces de l'étage moscovien C2 qui fait absolu-
ment défaut dans le bassin de la rivière Oupa, sur la rive de laquelle
se trouve la ville de Toula. Sur le parcours entre Serpoukbow et Toula on
observe un changement essentiel du type du quaternaire, notamment
le remplacement des dépôts à blocs erratiques par le type méridional
des argiles des terrasses et des argiles loessoïdes. Néanmoins la vallée
de l'Oka ne fait point la limite de ces dépôts, de même 'qu'elle n'a
point servi de frontière au grand glacier scandinavo-russe, comme le
présument les auteurs de certains ouvrages récents, zoologiques et bo-
taniques, dans le but d'expliquer certaines particularités qui distinguent
la faune et la flore de la vallée de l'Oka, et en général du gouvernement
de Toula, de la flore et de la faune du gouv. de Moscou. De cette ma-
nière on peut encore aujourd'hui observer au nord du gouv. de Toula,
dans les tranchées du chemin de fer — p. ex. en-deçà et au-delà de la
station Swinskaïa — de puissants dépôts typiques d'argile morainique
d'un brun rougeâtre à nombreux blocs erratiques, recouvrant immé-
diatement la surface désaltérée des calcaires carbonifères. Des blocs
erratiques de roches cristallines se trouvent encore bien plus loin vers
le sud, dans les districs d'Aleksine, de Krapivna et de Wénew.
Les dépôts de la section inférieure du système carbonifère dans
le bassin de l'Oupa (district de Toula) et dans le bassin de l'Oka (dis-
trict d'Aleksine) se composent de l'étage calcarifère (C\) à Produc-
tifs giganteus (correspondant, comme nous l'avons dit. au Mountaine-
limestone de l'Europe occidentale) et de l'étage houillifère (C\)
plus inférieur. Le premier de ces étages se laisse diviser, paléontolo-
giquement, en trois sous-étages:
c) Calcaire à Spirifer Kleini.
h) Calcaire à Productus striatus.
a) Calcaire à Stigmaria froides.
L'inférieur de ces sous-étages, attenant immédiatement aux argiles
houillifères et sables riverains disposés surtout aux bords du bassin,
porte aussi un caractère riverain dans sa faune: abondants conchifères
et gastéropodes, accompagnés de brachiopodes: mais la profusion en
gastéropodes et conchifères disparaît rapidement dans les horizons
supérieurs et même dans les calcaires à Stigmaria fcnidcs, de sorte
XIV 5
■que la majeure partie des dépôts de l'étage à Productus giganteus
doit être considérée comme sédiments de la mer ouverte.
L'étage houillifère se compose d'une alternance d'argiles et de
grès, avec lits plus ou moins considérables de charbon fossile. Il est
remarquable que ce charbon, malgré son origine ancienne, se rapproche,
par sa composition chimique et autres qualités, plutôt de la lignite
que des véritables houilles. Parmi ces charbons on rencontre assez
fréquemment bog-head, une espèce de houille riche en huiles minéra-
les. L'industrie bouillère du bassin de Moscou est actuellement tom-
bée en décadence: d'un côté les qualités relativement mauvaises du
charbon de Moscou ne lui permettent pas de concourir avec les houil-
les du bassin du Donetz, d'un autre côté l'emploi de la naphte bon-
marché du Caucase devient avec chaque jour plus fréquent dans les
fabriques, usines et chemins de fer de la région moscovienne.
Dans le bassin de l'Oupa et en beaucoup d'autres points, on observe
.à la base de l'étage houillifère, et sur les calcaires indubitablement
dévoniens, des calcaires contenant une faune dont l'ensemble est en-
core celui de la faune carbonifère.
Le long du chemin de fer, à partir du point le plus élevé près
île la station Laptéwo, et dans la direction de Toula, les horizons su-
périeurs de la section inférieure du système carbonifère vont en se
diminuant, de sorte qu'à proximité de la ville, dans les coupes de la
vallée de l'Oupa et de ses petits affluents, de même que dans les ra-
vins, on ne voit affleurer que le calcaire à Sigmaria ficoides et l'étage
houillifère. Lors du creusement de puits on a rencontré dernièrement,
dans la ville même, d'assez puissantes couches de charbon fossile.
Les environs de la ville d'Aleksine.
De Toula, le train mènera les excursionnistes vers le nord-ouest
pour visiter les rives de l'Oka et les mines de houille près de la
ville d'Aleksine. La voie longe d'abord le bord de la vallée de l'Oupa;
•ensuite elle s'engage dans la pittoresque vallée d'érosion d'un petit
affluent de cette rivière qu'elle suit presque jusqu'à la station Soukho-
dol. Pendant le trajet on verra çà et là des calcaires schisteux
jaunes, avec passage en bas à des sables et argiles rubanées et bigar-
rées carbonifères des couleurs habituelles dans cet étage (gris clair,
jaunâtres ou rougeâtres). Le sommet des collines est occupé par les
calcaires à Productus giganteus. Entre la station Soukhodol et le
sommet des hauteurs qui font le partage des eaux, les phénomènes de
l'érosion disparaissent peu à peu. Des sondages ont montré que nous
nous trouvons ici dans la région du sous-étage à Spirifer Kleini re-
couvert d'argiles brunes qui renferment par places des blocs erratiques.
A partir de la station Danilovka la voie ferrée descend par une
petite vallée transversale dans la vallée principale de l'Oka, en tra-
versant encore une fois l'assise des calcaires à Productus giganteus.
XIV
Stoulion. S-vecLrvôcxÂet.
Plan ilu domaine Pétrovskoïé dans les environs de la ville
(TAleksme.
XIV
Le chemin de fer traverse la vallée de l'Oka par un beau pont
à une distance de 3 verstes en amont d'Aleksine. Une large vue s'ouvre
sur l'Oka et la ville d'Aleksine, con-
struite sur des rochers escarpés du
calcaire carbonifère. Après avoir dé-
passé la station Aleksine, située sur la
basse rive gauche en face de la ville,
la ligne du chemin de fer fait un brus-
que coude pour longer pendant quelque
temps le bord gauche de la pittoresque
vallée de l'Oka, érodée dans les calcai-
res, grès et dépôts argileux carbonifè-
res. Là, à 3 kilom. de la station Sréd-
naïa et à 15 kil. d'Aleksine, se trouvent
les mines houillères Pétrovskoïé, à
côté d'une verrerie en construction, si-
tuée sur la rive même de l'Oka, entre
deux ravins rocheux à pentes rapides
s'ouvrant à gauche sur la rivière. Au
lieu de faire la description de la loca-
lité nous en donnerons ici le plan et
le profil des stratifications traversées
par les puits.
1) Argile brune posttertiaire.
2) Sables carbonifères.
3) Argiles
4) Calcaires „
5) Charbon fossile.
6) Calcaire dévonien.
La localité présente un paysage
très typique des vallées découpant les
dépôts carbonifères des gouverne-
ments de Toula et de Kalouga. Le
profil géologique donne une idée des
conditions de gisement du charbon fos-
sile du bassin de Moscou. Les couches
sont déposées tout-à-fait horizontale-
ment, sans aucune dislocation, n'offrant
que de faibles inclinaisons locales et
une surface quelque peu ondulée. L'é-
paisseur des strates du charbon dépas-
se rarement un mètre et les couches
isolées se perdent à des distances re-
lativement petites.
Aleksine sera le dernier point ;que les excursionnistes visiteront
•dans le bassin de Moscou. Le train reviendra à Toula pour continuer
>mmmM'
8 XIV
chemin, durant la nuit, à travers la partie sud du gouvernement de-
Toula et les gouvernements d'Orel et de Koursk. Dans le gouv. d'Orel
les argiles loessoïdes de la surface recouvrent des dépôts calcarifèresr
çà et là arénacés, du système dévonien. Au-delà de la ville d'Orel ces
dépôts dévoniens Supportent d'abord des argiles calloviennes que re-
couvrent immédiatement les sédiments de la section supérieure du sy-
stème crétacé, à commencer par le cénomanien et finissant par une
•craie blanche, selon toute vraisemblance de Page turonien.
XV
DE KOURSK AU BASSIN DU DONETZ
et la ville de Kliarkow
PAR
N. SOKOLOW et Th. TSCHERNYSCHE W.
Entre Koursk et Kliarkow la voie ferrée traverse une région assez
accidentée, coupée par le cours supérieur des rivières Sé'fm, Psiol et
Séwerny-Donetz avec ses nombreux affluents et ses ravins de ruisseaux.
De fréquents villages et des forêts de chênes mélangés d'érables, d'au-
nes et de tilleuls donnent à la contrée, célèbre par sa fertilité en blé,
les aspects les plus variés. La majeure partie des affleurements voi-
sins du chemin de fer font voir de puissantes assises de loess gris
jaunâtre, habituellement recouvertes d'une épaisse couche de tcherno-
zom gras. Dans les vallées plus profondes des rivières, viennent se
montrer des dépôts du système crétacé, le plus souvent de la craie
blanche. On en voit des affleurements considérables dans les environs
de la ville de Biélgorod où la craie à écrire est exploitée depuis très
longtemps. A partir de la parallèle de Biélgorod et plus loin, vers le
nord, la craie blanche se voit couverte de couches tertiaires compo-
sées principalement de roches argilo-arénacées glauconifères gris ver-
dâtre qui supportent des sables quartzeux blancs et jaunes.
La région traversée par le chemin de fer Koursk-Kharkow a attiré
dans ces dernières années l'attention particulière des physico-géogra-
phes et des géologues par les grandes anomalies magnétiques que Ton
a observées sur un immense rayon des gouvernements de Koursk et
de Kliarkow. On peut juger de l'importance de ces anomalies par le
fait qu'au village Kotchétovka, district d'Oboyansk, la déclinaison a
été trouvée de 96° 32' (c'est-à-dire l'aiguille aimantée se dispose per-
pendiculairement à la direction du méridien) et que dans le même
district, au village Pokrovskoïé, la plus grande inclinaison est de 82° 13'
1
2 XV
(l'aiguille se tient presque verticalement). D'après les cartes magnétiques
dressées par les savants russes et d'après les observations de M. Mou-
reau, directeur de l'observatoire magnétique à Parc Saint-Maur, il
existe dans la région deux zones d'anomalies magnétiques: l'une s'étend
devant la ville de Biélgorod et le village Nenkhaïéwo, à 20 verstes
vers le nord de Biélgorod, sur une distance d'environ 60 verstes; l'au-
tre se dirige parallèlement à la première, à l'est, sur une étendue de
près de 100 verstes.
Kharkow est une des plus grandes villes commerciales de la Bus-
sie du sud; elle possède deux écoles supérieures, une université et un
institut technologique. La structure géologique des environs de la ville
est parfaitement connue, surtout grâce aux travaux des professeurs
Borissiak, Léwanovsky et Gourow. Les meilleurs affleurements
s'observent dans les ravins à gauche de la rivière Lopan, au nord
de la ville, entre le jardin de l'université et le hameau „Sarjin-Yar". La
partie inférieure des affleurements est formée par une puissante assise
d'argiles glauconifères gris verdâtre et de roches argilo-arénacées pa-
léogènes. En dessus viennent des sables blancs et jaune grisâtre
que les prof. Léwanovsky et Gourow rapportent au miocène su-
périeur (étage sarmatique), tandis que le prof. Armachevsky croit
distinguer, dans la série des sables, des couches de sables paléogènes
étroitement liées aux couches glauconifères sous-jacentes et apparte-
nant déjà en partie à la période posttertiaire. Les sables supportent
des argiles d'un rouge brunâtre et du loess qui passe par endroits, vers
le bas, à une marne blanche friable à coquilles d'eau douce. Les mê-
mêmes dépôts affleurent dans les ravins descendant clans la vallée de
la rivière Kharkowa, ensuite près de l'institut technologique et au
nord de celui-ci. La coupe des roches traversées par le profond puits
artésien de la ville offre un grand intérêt. D'après le prof. Gourow
le forage a traversé les couches suivantes:
I) Alluvions (4,5 m.)
2.) Boche de Kharkow (10,8 m.)
3) Argile calcarifère vert bleuâtre (9,7 m.)
4) Sables phosphoritiques glauconieux gris verdâtre (11,7 m.)
5) Argiles d'un vert clair ou foncé, en partie marneuses, en
partie siliceuses (3.2 m.).
6) Marne crayeuse argileuse grise (15,7 m.).
7) Craie blanche à écrire (78,6 m.).
8) Craie bleue (195,9 m.).
9) Marne crayeuse grise ou bleue (57,2 m.).
10) Marne crayeuse, argileuse, glauconieuse d'un bleu verdâtre
(14,6 m.).
II) Argile marneuse glauconieuse (189 m.).
12) Argile verte très sableuse (19,5 m.).
13) Sable glauconieux vert, en partie gris (Couche aquifère)
(39 m.).
14) Argile schisteuse bleu foncé, probablement d'âge jurassique.
XV 3
La profondeur totale du puits est de 640,5 m. Avec un diamètre
de 0,09 m., le puits débite par vingt-quatre heures 40,000 seaux d'eau
à une température de 25,5° C.
Au sud de Kharkow, jusqu'à la station Lozowaïa, le chemin de
fer traverse des steppes assez unies qui forment le partage des eaux
des systèmes du Donetz et du Dniepr. Les steppes sont constituées par
les mêmes roches argilo-arénacées que l'on voit dans les affleurements
près de Kharkow.
Dans le bassin du Donetz, en amont et en aval de la ville d'Isioum
surgissent, de dessous les couches tertiaires, de la craie blanche et des
dépôts jurassiques: argiles gris foncé, sables argileux bruns et calcaires
jaunes, souvent de structure oolithique. Les mêmes roches jurassiques
affleurent plus près de la voie ferrée, dans le vallon Popelnouchka.
Sur le Donetz, près du village Pétrovskoïé et le long de la rivière,
affleurent des grès gris charbonneux du système carbonifère.
Des îlots jurassiques émergent aussi de dessous les dépôts plus ré-
cents dans le voisinage du chemin de fer, entre Lozowa et la ville de
Slawiansk, sur les petits cours d'eau qui s'écoulent dans la Soukkoï-
Toretz. La voie ferrée longe cette rivière à partir de la station Bar-
wenkowo jusqu'à Slawiansk. Dans les alentours de Slawiansk on peut
observer des dépôts plus anciens, permiens (dolomies, calcaires et ro-
ches salifères), qui forment la continuation des dépôts permiens du
bassin de Bakhmout.
La ville de Slawiansk est située à la jonction des rivières Soukhoï-
et Kriwoï-Toretz. Grâce aux qualités médicales des lacs salés disposés
clans -la ville même, Slawiansk est une des stations balnéaires les plus
fréquentées du midi de la Russie. La ville est en même temps un des
centres de l'industrie du sel. Le sel s'obtient exclusivement par évapo-
ration des solutions-mères extraites à l'aide de forages.
Après Slawiansk, la voie tourne brusquement vers le sud et va
suivre le cours de la Kriwoï-Toretz. Dans les rives de cette rivière et
de ses affluents affleurent des dépôts permiens, jurassiques et crétacés
qui offrent la coupe la plus complète le long de la rivière Maïatchka.
La Maïatchka se jette dans la Kriwoï-Toretz près de la station Kra-
matorskaïa. Au-delà de cette station le chemin de fer coupe l'extré-
mité nord-ouest de la chaîne Droujkovsko-Konstantinovskaïa qu'il suit,
sur le versant sud-ouest, jusqu'à la station Konstantinovka, De là, la
voie s'élève sur la ligne du partage de la Toretz et de la Bakhmoutka
pour entrer dans le champ principal des dépôts carbonifères du Do-
netz et continuer jusqu'à la station Khatsépétovka à travers une ré-
gion dont nous ferons la description sommaire dans le chapitre sui-
vant: La chaîne principale du Donetz. Ce parcours n'offre point d'af-
eurements qui mériteraient d'être notés ici.
XYI
LE BASSIN DU DONETZ.
PAR
Th. TSCHERNYSCHEW et L. LOUTOUGUIN.
Esquisse générale.
Pour que Ton puisse plus facilement s'orienter dans le bassin du
Donetz, nous citerons surtout, comme utiles à consulter, les ouvrages
suivants:
Kowalewsky. Essai d'exploration géognostique dans le bassin du
Donetz. Journ. d. mines, 1827 (en russe).
— Aperçu géognostique de la chaîne du Donetz. Journ. d. mines,
1829. T. I (en russe).
Iwanitsky. Description géognostique du district de Marioupol. Journ.
d. mines, 1833. T. IV (en russe).
Le Play. Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée. 18-12.
Lewakowsky. Exploration géologique des dépôts de formation per-
mienne. 1863 (en russe).
Ludwig. Die Steinkohlenformation im Lande der Don'schen Kosaken.
Bul. de la Soc. des Natur. de Moscou. 1873.
Stur. Ein Beitrag zur Keiintniss der Culm- und Carbonflora in Russ-
land. Verhandl. der K. K. Geolog. Reichsanstalt. 1878.
Domgher. Esquisse abrégée de Thistoire de la géologie du bassin
carbonifère du Donetz. Kbarkow. 1881 (en russe).
Grourow. Matériaux pour la géologie des gouvernements d'Ekatbérino-
slaw et de Kbarkow. Travaux de la Soc. des Natur. à
l'univ. Imp. de Kharkow. Vol. XVI. 1882 (en russe).
— Etude hydrologique des districts de Pavlograd et de Bakhmout
dans le gouvernement d'Ekathérinoslaw. Kharkow. 1894
(en russe). Avec une carte hydrologique et des coupes.
Edelstein. Etude hydrologique du district de Slawianosserbsk dans
1
2 XVI
le gouvernement de Kharkow. 1895 — 1896 (en russe). Avec
carte et coupes verticales.
Th. Tschernyschew, L. Loutouguin et N. Lebedew. Travaux
géologiques exécutés dans le bassin houiller du Donetz
en 1892, 1893 et 1894. Bull, du Comité Géologique.
Vol. XII, As 3—4; Vol. VIII, & 4; Vol. XIV, JV- 8—9 (en
russe).
Yakovlew, N. Recherches géologiques faites en 1895 dans la partie
septentrionale du bassin houiller du Donetz. Bull. cl. Corn.
Géol. Vol. XV, As fi.
Dans les ouvrages suivants, publiés à l'étranger, on trouvera aussi
des indications concernant la structure de quelques-uns des terrains
houillers.
Ernst, A. Die mineralogischen Bodenschâtze des Donetzgebietes in
Sud-Russland. Hannover. 1893.
Trasenster, P. L'industrie charbonnière et sidérurgique de la Rus-
sie méridionale. Revue Univers, des Mines etc. 3 Sér.
T. XXXIV.
M on s eu, A. Le bassin houiller du Donetz. Ibid. Vol. XXXVII.
Cartes géologiques.
Carte des couches du bassin houiller du Donetz, dressée sous la di-
rection de M. Helmersen par MM. Antipow, Jolto-
nojkin, les frères Nossow et Wassiliew. Echelle de
1 : 420,000.
Carte des couches et des mines de charbon de la partie occidentale
du bassin du Donetz, dressée sous la direction de M. Hel-
mersen par les frères Nossow. 12 feuilles, échelle de
1 : 126,000.
Carte géologique du terrain houiller situé sur le territoire des Cosa-
ques du Don, dressée sous la direction de M. Antipow
par les ingénieurs des mines MM. Joltonojkin et Was-
siliew. Echelle de 1 : 126,000.
Voir aussi les ouvrages sus-cités de MM. Courow et Edelstein.
Les cartes des frères Nossow et de M. Antipow ont donné un
tableau pétrographique et stratigraphique assez détaillé des dépôts
carbonifères et ont dans le temps puissamment contribué au dévelop-
pement de l'industrie houillère du bassin clu Donetz. Le défaut capital
de ces cartes est l'absence des bases géologiques qui auraient rendu
possible de diviser les dépôts carbonifères en horizons distincts, net-
tement caractérisés, et indiquer sur la carte retendue de chacune
de ces sub-divisions. En l'absence de ces données, il a été jusqu'ici
impossible de répondre à des questions aussi importantes que celle de
la position des charbons clans la série générale des dépôts houillifè-
XVI 3
res du Donetz et celle de leur recherche sur les points oix il n'y a
pas d'affleurements. Il n'est donc pas étonnant que, malgré l'existence
des cartes de MM. Nossow et Antipow, les propriétaires des char-
bonnages ont dû faire au hasard les travaux de reconnaissance et
perdre par là inutilement des sommes considérables.
Dès 189 1 le Comité Géologique a entrepris la préparation d'une
nouvelle carte géologique détaillée du bassin du Donetz, à l'échelle de
1 : 42,000- On avait surtout en vue, par ce travail, d'arriver à fixer
la division détaillée en horizons distincts des dépôts carbonifères, à
donner avec toute l'exactitude possible la caractéristique paléontolo-
gique des divers horizons, à indiquer les minéraux utiles, propres à
chacune des subdivisions, et à les marquer sur les cartes géologiques
et les coupes. De cette manière la subdivision exacte et détaillée des
dépôts carbonifères du bassin du Donetz doit servir pour, ainsi dire,
de canevas dans l'étude de toutes les questions scientifiques et prati-
ques qui pourront surgir clans l'avenir concernant ce bassin.
Aux travaux géologiques ont pris part pour cette nouvelle carte,
outre Th. Tschernyschew, chargé de la direction générale, L. Lou-
touguin, X. Lebedew et X. Yakovlew. Nous devons nommer aussi
le défunt prof. I. Schmalhausen et son élève N. Grigoriew, comme
ayant participé au recueil et à la classification des matériaux paléo-
phytologiques.
Vu l'insuffisance des anciennes cartes, TEtat-Major a récemment
chargé six de ses topographes de faire un nouveau levé du bassin. La
nouvelle carte, à l'échelle de 1 : 42,000, sur laquellle seront, toutes les
4 sagènes, tracées des isohypses, n'est pas encore terminée. Les cartes
locales de notre guide sont tracées d'après les nouveaux levés. On se
propose de lever les plans non seulement de toute l'étendue du champ
houiller continu, mais aussi des îlots de dépôts carbonifères émergeant
de dessous les sédiments plus récents. Une autre carte, à l'échelle de
1 : 126,000, que l'on se propose de publier, indiquera les relations mu-
tuelles et la continuation présumée des dépôts houillifères enfouis
sous les sédiments plus récents.
Jusqu'ici les travaux se sont concentrés presque exclusivement sur
la partie occidentale du bassin du Donetz. L'esquisse qui suit, est
principalement basée sur les données obtenues jusqu'à ce jour.
Sous le nom de „Bassin du Donetz" il fait comprendre la partie
de la Russie du sud qui est occupée par des dépôts carbonifères du
type littoral offrant de fréquents changements de faciès dans la direc-
tion verticale et renfermant des couches de houille. Des dépôts de ce
type affleurent dans les gouvernements suivants: gouv. de Kharkow,
partie du sud; gouv. de la Tauride, partie orientale; gouv. d'Ekathéri-
noslaw, partie est; territoire des Cosaques du Don, partie ouest. Cette
superficie présente la forme d'un triangle étiré de l'est à l'ouest sur
une longueur d'environ 350 verstes et une largeur maximale, entre
les villages Karakouba (district de Marioupol) et Pétrovsk (district
d'Izioum*, d'environ 150 verstes. Comme le font voir les cartes géolo-
1*
4 XVI
giques, la région des dépôts houillifères se divise naturellement en
trois parties inégales dont la plus vaste, celle du centre, présente le
développement continu de ces dépôts à découvert, quelques rares points
seulement étant recouverts par des dépôts plus récents. Dans les deux
autres parties, l'une à Test, l'autre à l'ouest du champ central, les
dépôts houillifères émergent en îles plus ou moins considérables. La
totalité du terrain houiller à jour occupe une superficie de plus de
20,000 verstes carrées. L'étendue souterraine des dépôts houillers, re-
couverts par des sédiments de formation ultérieure, est plus vaste en-
core, témoin les forages exécutés dans le gouv. de Poltawa, près du
village Pérechtchépino, au bord de la rivière Or'èle, qui les ont ren-
contrés à 192 pieds de profondeur, et les affleurements du type de
ceux du champ central que l'on observe dans la partie sud du gouv.
de Kharkow.
Au point de vue orographique, les hauteurs du Donetz forment un
plateau d'arasement s'étendant du nord-ouest au sud-est. Les points les
plus élevés se groupent sur une ligne, tracée entre les stations De-
baltséwo et Zwéréwo. Quelques-uns d'entre eux atteignent 160 sag.
d'altitude absolue (le kourgan Metchetnoï — 1210,6 p., le „ tombeau"
Ostraïa — 1170,59 p., la hauteur entre les stations Krestnaïa et Kolpa-
kowo — 1174,3 p.). Tout un système de rivières, s'écoulant les unes dans
le Séverny-Donetz (Donetz du nord), les autres au sud, dans la mer
d'Azovv, coupent le plateau en une série de hauteurs peu élevées à
pente douce, dominées parfois par des rangées de pierres ou des cô-
nes isolés, connus sous le nom de „moguila" (tombeaux)1). A partir de
la ligne la plus élevée, le terrain s'abaisse progressivement des deux
côtés et les dépôts houillers vont disparaître sous des sédiments plus
récents. La partie nord-ouest de la chaîne du Donetz se divise en
deux branches distinctes dont Tune se dirige vers Lissitchansk et au-
delà, jusqu'à un brusque détour du Donetz, tandis que l'autre se con-
tinue, sous le nom de chaînon Droujkovsko-Konstantinovskaïa, dans
la même direction jusqu'à Kramatorskaïa, station de croisement du
chemin de fer Koursk-Kharkow-Azow et de la ligne du bassin du Do-
netz. Ces deux branches des dépôts carbonifères limitent la cuvette
de Bakhmout qui s'étend au nord, remplie de dépôts permo-earboni-
fères, permiens et plus récents (jurassiques, crétacés et tertiaires). Une
autre cuvette, qui porte le nom de Kalmiousso-Toretz et se dessine
nettement au sud du chaînon Droujkovsko-Konstantinovskaïa, doit
son existence à la disposition synclinale des dépôts houillers, cachés
au cours supérieur du Kriwoï-Toretz sous les sédiments permiens. Une
cuvette semblable, parfaitement dessinée grâce à la courbure succes-
sive des couches houillifères, est située à l'extrémité sud-orientale de
la chaîne du Donetz. Le milieu en est occupé par Grouchevka avec
ses mines bien connues d'anthracite.
*) Quelques-unes de ces „moguila" sont effectivement d'anciens
tombeaux.
XVI 5
Quand on étudie la chaîne du Donetz de pins près, on est bien-
tôt convaincu qu'il existe une liaison évidente entre les détails orogra-
phiques et la structure géologique de chacune de ses parties et que
tous ces contours capricieux des isohypses que Ton voit sur la carte
topographique détaillée, correspondent exactement aux fractures et
plissements des dépôts houillifères. Cependant, pour pouvoir nous ren-
dre compte de la tectonique de la chaîne, nous devons d'abord faire
la caractéristique sommaire des formations géologiques qui y prennent
part. Les travaux entrepris par le Comité Géologique pour la compo-
sition d'une carte géologique détaillée au 1 : 42000 du bassin du Do-
netz, travaux exécutés par MM. Tschernyschew, Loutouguin, Le-
bedew, Yakovlew, nous serviront de base.
Le sud-ouest de la chaîne du Donetz confine à la bande des gra-
nités de la Russie du midi qui occupent un vaste espace continu dans
les limites des districts de Berdiansk et de Marioupol du gouv. de la
Tauride. La lisière nord de cette bande s'étend, depuis la rivière Kol-
mious, le long de la riv. Mokraïa-Wolnowakha; à l'est, le champ occupé
par les roches cristallines plonge rapidement sous les dépôts néogènes
(voir la carte géologique de la Russie d'Europe jointe à ce guide).
La base des dépôts carbonifères du bassin du Donetz est formée
par' une série de grès à feldspath, de conglomérats et de quartzites, in-
tercalés de couches de schistes argileux verts et rouges, et de brèches
porphyriques intimement liées avec les porphyres dont une puissante
nappe sépare les dépôts précédents d'une alternance superposée de
calcaires gris foncé et de schistes argileux.
L'âge de ces dépôts a été longtemps problématique. Enfin une
heureuse trouvaille de restes organiques dans les calcaires gris foncé,
trouvaille faite par V. Domgherr, a donné à Th. Tsche'rnyschew
la possibilité de les reconnaître comme appartenant au dévonien supé-
rieur 1).
Au début des travaux du levé géologique du bassin, on ht une
autre découverte non moins importante dans la série des grès cou-
chés sous le calcaire. Près du village Karakouba, situé sur la Mokraïa
Wolnowakln, on trouva, dans les couches intermédiaires des schistes
argileux verts et rouges, une flore abondante, quoique uniforme, dont
I. S ch m allia us en a décrit 2) les formes suivantes: Arclmeoptcris
Archetypus Schm., Arehaeopteris fissïlis Schm., Dimeripteris fasci-
culatwm Schm., Dimeripteris gracilis Schm., Sphenopteris Lebe-
dewi Schm., Lepidodendron JcaraJcubense Schm.
Les dépôts du dévonien supérieur que nous venons de mentionner
ne surgissent à la surface que dans la région delà Wolnowakha, clans le
bassin de Kalmious; mais il résulte d'un forage exécuté à Tagaurog
1) Th. Tschernyschew. Ein Hinweis auf das Auftreten des De-
vons im Donetz-Beekên. Verhandl. d. Kais. Mineralog. Gesellschaft zu
St. Petersburg. Bd. XX. 1885.
2) I. S cli mal h au s en. Ueber devonische Pflanzen aus dem Donetz-
Becken. Mém. fin Corn. Géol. Vol. VIII, $ 8. 1894.
6 XVI
et qui a rencontré, à une profondeur de 270 sagènes, les mêmes grès
compacts et quartzites, que ces dépôts s'étendent au loin vers le
sud-est.
Sur cette assise dévonienne supérieure vient, en contact immédiat,
la section inférieure des dépôts carbonifères du Donetz. Conformément
au schème élaboré par les géologues 'qui ont travaillé au levé de la
nouvelle carte géologique, la section inférieure se divise en plusieurs
horizons qui sont de bas en haut:
C\ Calcaires gris dolomisés contenant une grande quantité de spi-
rifères finement striés, souvent de grosse taille.
C? Puissants calcaires offrant toutes les nuances du gris clair jus-
qu'au gris foncé presque noir, et contenant: Productus
semireticulatus Mart., Prod. corrugatus M'Coy, Prod.
pyxidiformis de Kon., Prod. scabriculus Mart., Prod.
pustidosus Phill., Prod. undifcrus de Kon., Chonetcs
papilionacea Phill., Ch. Dcdmani de Kon., Ch. comoi-
des Sow., Martinia glabra Mart., Orthothetes arachnoi-
dea Phill., Euomphcdus pentangulatus Sow. etc.
Cf Marnes siliceuses, s^pprochant souvent de la nature de la craie,
parfois avec porphyres subordonnés. Dans cet horizon on
a trouvé: Productus semireticulatus Mart., Prod. gigan-
teus Mart. var., Prod. pustulosus Phill., Pvod. puncta-
tus Mart., Chonetes papilionacea Phill., Ch. Dahnani
de Kon., Ch. Hardrensis Phill., Rhipidomella Michelini
Lev., Orthothetes arachnoidea Phill., Martinia glabra
Mart., Discina nitida Phill. etc.
Cf. Calcaire gris, contenant: Procuctus giganteus Mart. (typique),
Productus semireticulatus Mart., Prod. Nysti de Kon.,
Prod. elegans M'Coy, Chonetes papilionacea Phill.,
Bielasma sacculus Mart,, Phgnehonella jmgnus Mart.,
Pihynch. pleur odon Phill., Camarophoria rhomboidea
Phill., Athyris Poyssii Lev., Martinia glabra Mart,,
Eeticularia lineata Mart,, Spirifer ovalis Phill., Sp.
trisulcosus Phill., Macrodon bistriatum Portl. etc.
0\. Grès micacés (psammite) gris bleuâtre, roche prédominante dans
cet horizon; schistes ai'gileux gris, arkoses blanches et
calcaires relativement peu puissants. Dans cet horizon
apparaissent pour la première fois de minces lits de houille.
Au point de vue paléontologique, l'horizon est relative-
ment pauvre et ne contient que des empreintes végétales
mal conservées. Les couches intermédiaires des calcaires
abondent en Productus latissimus Sow
Cf. L*horizon se compose de schistes argileux, de psammites, de
grès à arkose et de calcaires. La base est formée par un
calcaire gris compact, abondant par places en fossiles bien
conservés: Productus longispinus Sow., Prod. médusa
de Kon., Prod. semireticulatus Mart,, Prod. elegans
XVI 7
M'Coy, Bliynehondla pugnus Mark, Bhynch. aeumi-
nata Mark, Bhyn. reflexa de Kon., Camaraphorià glo-
bulma Phill., Sclnzoplwria resupinata Mark, Lcpta-
gonia shiuata de K o n., DieJasma sacculus Mark, Rctzia
multiplicata de Kon., Spiriferma octoplicata Sow.,
S}}, insculpta Phill., Reticularia lineata Mark, Spirîfer
trigonalis Mark, Athyris ambigua Sow.. Avlcidopccten
Murchisoni M'Coy, Macrodon pinguis de Kon., Turbo-.
nitella biserialis Phill., Phillipsia Derbyensis Mark etc.
G\. L'horizon le plus élevé des dépôts qui composent la section in-
férieure. Il est formé de schistes argileux, de grès quart-
zeux, micacés ou sans mica, et de calcaires. Les calcaires
présentent parfois une structure oolithique et n'apparais-
sent qu'en lits intercalés. Les fossiles habituels de l'ho-
rizon sont: Productus semireticulatus M art., Prod. lon-
gispinus Sow., Prod. élegans M'Coy., Prod. latissimus
Sow., ScMzoplwria resupinata M art. etc.
Pour passer aux sections moyenne et supérieure des dépôts car-
bonifères du Donetz, il convient avant tout d'attirer l'attention sur le
changement rapide des faciès dans la direction verticale et sur la fré-
quente apparition de calcaires entre les dépôts schisteux et arénacés.
Ces calcaires ne jouent d'ailleurs qu'un rôle subordonné et leur puis-
sance atteint rarement 8 mètres. Ordinairement l'épaisseur des cal-
caires intercalés est beaucoup moins grande et même dans l'horizon
Cf, où ils apparaissent le plus fréquemment, le rapport entre leur
puissance générale et celle des autres roches ne dépasse pas 1h<\ Néan-
moins, les explorations faites en détail ces dernières années ont per-
mis de constater la constance remarquable avec laquelle les propriétés
ilistinctives des calcaires se maintiennent sur tout l'espace dont on a
jusqu'ici relevé la carte. Un des facteurs les plus importants qui ont servi
à la division des dépôts en horizons, est la ressemblance des particularités
paléontologiques, caractéristiques pour les divers calcaires, et le schème
des subdivisions que ' nous donnons plus bas est essentiellement basé
sur l'étude de ces calcaires et de la faune qu'ils renferment. Grâce à
ces études, il est aujourd'hui démontré que MM. Le Play et Helmer-
sen étaient dans l'erreur en affirmant qu'il n'existe point, dans le bassin
du Donetz, de couches possédant des caractères paléontologiques et pé-
trographiques assez constants pour pouvoir déterminer d'une manière
précise tel ou tel horizon géologique. Tout au contraire. Comparé aux
autres bassins houillifères de l'Europe, le bassin du Donetz est, sous
ce rapport, dans des conditions exceptionnellement favorables, et sur
toute son étendue il est possible d'établir une synonymie exacte de
toutes les couches de houille et de marquer avec précision sur la carte
tous les détails du contournement de chaque couche de houille ou de
calcaire. Le bassin du Donetz offre en cela une analogie complète
avec le caractère des dépôts houillifères des Etats Iowa, Missouri et
Illinois de l'Amérique du nord, dans le terrain desquels les dépôts du
8 XVI
type marin pur, caractéristiques pour les Etats situés vers l'ouest, sont
remplacés par des formations du type mêlé, renfermant des couches
plus ou moins puissantes de houille. La même chose s'observe dans
la Russie européenne, où l'ensemble des donnés géologiques fait pré-
sumer l'existence d'une ancienne mer immense, dans le bassin de la-
quelle les sédiments houillers se sont déposés, et dont le bassin du
Donetz n'était qu'un golfe sud-occidental. Comme l'Amérique, la Russie
offre toutes les données pour la parallélisation des subdivisions, éta-
blies déjà dans les dépôts supérieurs de l'Oural, du Timan et de la
Russie centrale, avec les subdivisions correspondantes du bassin du
Donetz.
Après ces remarques générales nous passerons au schème des sub-
divisions des sections moyenne et supérieure, basées sur les résultats
des travaux opérés dans le courant de ces cinq dernières années. Les
géologues qui ont participé à ces travaux distinguent six subdivisions
ou suites (G\ — G'S) dans la section moyenne G'2, et trois (C^ — C'$)
dans la section supérieure. Nous prendrons, pour les caractériser, la
coupe relevée au nord de la ligne Kramatorskaïa-Débaltséwo-Zwériéwo,
coupe qui se répète avec plus ou moins de variations dans les autres
rayons du bassin du Donetz. 1).
Ci La suite la plus basse de la section moyenne est composée de
grès variés, de schistes arénacés ou argileux et de cal-
caires brun foncé et gris clair. Au nombre des formes re-
cueillies dans les dépôts -de cet horizon, nous citerons:
Productus semireticulatus M art., Prod. longispirius
Sow., Prod. punctatus Mari, Schizophoria resupmata
M art., Spirifer mosquensis Fisch., Meticularia lineata
Mart., Aviculopecten aff. mterstitialis PbilL, Aviculo-
pecten aff.nobilis de Kon., Macrodon fciba de Kon., des
représentants des genres Lingitla, Leda, Belloroplion,
Orihoceras, Nautitus, PMUipsia etc. Manquent complè-
tement: Productus giganteus Mart. et Prod. latissimus
Sow. Apparaissent pour la première fois des Spirifer
mosquensis Fisch. typiques.
Cf. Grès et schistes, interstratifiés de calcaires, de grès calcareux
et de houille. Les lits de charbon atteignent rarement
l'épaisseur de couches exploitables. Parmi les fossiles nous
citerons: Pr. corrugatus M'Coy, Pr. semireticulatus Mart.,
Pr. scabriculus Mart., Meticularia lineata Mart., Ortho-
thetcs aracJmoidea Phi IL, SeMzoplwria .resupmata Mart.,
Spirifer mosquensis Fisch., Sp. Kleinii Fisch., CJionc-
tes carbonifera Kevs. etc.
*) II va sans dire que la division en suites que nous donnons, di-
visions basée sur les travaux faits sur place et l'étude préliminaire des
matériaux paléontologiques recueillis, n'a de signification que pour les
dépôt du bassin du Donetz et ne peut nullement être prise comme
universelle.
XVI 9
0|. Cette suite est principalement formée de grès et de schistes. Les
calcaires sont peu épais et relativement rares. Voici la
succession des couches dans l'ordre ascendant:
79) Calcaire gris clair, épais jusqu'à 1 m.
78) Schistes, alternant avec des grès schisteux.
Couche de houille.
Schistes argilo-arénacés.
Couche de houille — 0,35 m.
Schistes interstratifiés de grès schisteux.
Calcaire jaune d'ocre — 0,36 m. Ce calcaire, de même que
les calcaires superposés, 77 et 76, contiennent une faune
abondante, mais uniforme, composée de: Beticularia li-
neata M art., Mentzelia cf. semiplana Waag., grands
exemplaires de Margmifera, Productifs semireticulatus
M art, Pr. scabriculus Mart, Pr. corrugatus MToy,
Chonetes carbonifera Keys., Spirifer mosquensis Fisch.,
Sp. Klcinii Fisch., Orthothetes crenistria Phill. etc.
77) Schistes argilo-arénacés, intercalés de grès calcareux, et
psammites.
Lit de houille — 0,35 m.
Grès schisteux et schistes sablo-argileux.
Calcaire argileux, d'un noir grisâtre à l'état frais, jaune
d'ocre vers le haut, atteignant 0,6 m. d'épaisseur.
Schistes argileux.
Calcaire semblable au calcaire de 78, puissant de .0,5 m.
76) Schistes et psammites, intercalées de grès calcareux.
Couche de houille, épaisse de 0,5 à 0,75 m.
Schistes et grès, avec deux lits interstratifiés de houille.
Calcaire semblable à celui de 77, épais de 0,75 m.
75) Schistes argileux et sablo-argileux.
Environ 0,75 m. de houille. Les schistes qui font le toit de
cette couche abondent en coquilles de la famille Anthra-
cosidae.
Schistes, çà et là intercalés de calcaire ocreux.
Puissante couche de grès.
74) Schistes, avec lits intercalés de grès schisteux.
Couche de houille, puissante de 0,4 m.
Schiste argileux, séparé par un lit de houille d'un schiste
argilo-arênacé.
Puissantes arkoses à gros grain.
73) Schistes argileux et sableux.
Lit de houille, épais de 0.5 m., avec nombreux petits conchi-
fères au toit.
Grès schisteux et schistes argileux.
Houille, épaisse de 0,7 m.
Schistes argileux et arénacés.
Calcaire gris foncé, puissant de 0,75 m., à Productifs semi-
10 XVI
reticulatus M art., restes de Marginifera, Spirifer mos-
quensis Fisch., Sp. Kleinii Fisch., Sp. StrangwaysiY ern.,
Reticularia lineata etc.
Ce calcaire termine la troisième suite de la section moyenne C2.
Parmi les restes végétaux que l'on rencontre dans les dépôts de
la suite Cl, le prof. Schmalhausen a déterminé les suivants:
Neuropteris gigantea 8th., Neuropteris tenuifolia Stb., Ncuro
pteris flexuosa Stb., Sphenopteris Hoeningliausii Brgt.,
Alcthopteris lonchitica{?) Stb., Lepidophyllum trilineatum
Un., Distrigophyllum bicarinahim Un., Sphenophyllum
saxifragaefolium G oep., Annularia ramosaJJn., Calami-
tés Succowi Brgt., Calamités ramosus Art., Calamités
multiramis Weiss., Calamités Cistii Brgt,, Cordaites
sp., Lepidodendron aculeatum Stb.. Lepidodendron di-
chotomum Stb., Stigmaria ficoides Brgt.
Quoique les couches de houille, enfermées dans les dépôts de cette
suite, ne dépassent pas 0,75 mètre d'épaisseur, elles sont, sur beau-
coup de points du bassin, l'objet d'une exploitation sérieuse, intensive
surtout dans le rayon de la rivière Kalmious, c'est-à-dire dans les
mines de la Société minière et industrielle, de la Société de la Nou-
velle-Russie, de m-r Karpow etc. La suite, qui porte ici le nom de
Smolianinovsky, fournit des charbons à coke et des charbons à gaz;
à l'extrémité est du bassin de la Kalmious le charbon devient demi-
anthraciteux. Les charbons de cette suite sont agglutinants dans le ter-
rain situé entre les lignes des chemins de fer Debaltséwo-Lougansk et
Debaltséwo-Lissitchansk. Les plus grandes exploitations du rayon sont
celle des frères Maximow et la mine Rodakovsky de la Société mi-
nière et industrielle d'Alexéïew. La suite C% est largement développée
entre les lignes Debaltséwo-Lougansk et Debaltséwo-Zwériéwo, de
même qu'au sud de cette dernière, où elle est connue sous le nom de
suite anthracitifère Bokovskaïa. En général les charbons de ce rayon
présentent les qualités des demianthracites et parfois des anthracites; ils
deviennent agglutinants dans la bande de terrain, où le champ con-
tinu des dépôts carbonifères vient en contact avec celui des dépôts
crétacés. Une des exploitations les plus connues et les plus activement
travaillées y est celle du village Ouspenskoïé. La suite qui contient
jusqu'à 8 couches exploitables, est connue ici sous le nom de suite
Yonovskaïa.
C« La quatrième subdivision — C\ — a une puissance totale d'en-
viron 320 — 350 mètres. Les lits de charbon qu'elle ren-
ferme sont presque tous très minces et il n'y en a guère
qu'un ou deux qui vaillent la peine d'être exploités. Cette
suite, à peu près stérile, sera sans doute encore longtemps
un obstacle, vu l'état actuel de la technique, à l'exploita-
tion simultanée, par les mêmes travaux souterrains, des
charbons de la 3-me et de la 5-me suite. Actuellement le
terrain des affleurements de cette subdivision reste intact
XVI 11
entre les mines exploitant les couches de la 3-me suite et
celles qui exploitent les suites 5 et 6.
La coupe de la 4-me suite montre, de bas en haut, les couches
suivantes:
72) Schistes sablo-argileux et grès verdâtres, avec concrétions
calcaires et intercalations de schiste charbonneux.
Calcaire, d'une puissance de 0,75 m.
71) Psammites et schistes sablo-argileux.
Lit de houille, épais de 0,3 ni.
Schistes et grès schisteux.
Schistes avec intercalations de charbons.
Calcaire, atteignant une puissance de 2 mètres.
70) Schistes sablo-argileux.
Lit de houille de 0,25 m.
Schistes et grès schisteux.
Calcaire, d'une puissance de 0,75 m.
69) Schistes et grès.
Couche de houille atteignant 0,75 m. d'épaisseur, mais appa-
raissant habituellement sous l'aspect d'une intercalation
inexploitable.
Schistes et grès.
Calcaire allant jusqu'à 2 m. d'épaisseur.
68) Schistes et psammites.
Couche de houille dont l'épaisseur atteint 0,75 m. Parfois
plus mince et inexploitable, parfois remplacée par des
schistes charbonneux.
Schistes et psammites.
Calcaire gris foncé, épais de 0,7 à 1 mètre, reposant par-
fois immédiatement sur un grès compact à grain fin, con-
tenant des empreintes végétales mal conservées.
Les calcaires de 68, 69, 70 et 71 sont le plus souvent pauvres en
fossiles. On y rencontre: Productus semireticulatus M art., Pr. Key-
serlingi de Kon., Pr. cf. Cor a d'Orb., Spirifer mosquensis Fisch.,
Spiriferma cristata Schloth., Scliizophoria resupinata Mart., Ortho-
thetcs crenistria Phill., lieticularia Vmcata Mart., Bradyina nauti-
liformis Moell.
La flore de la suite renferme, entre autres, les formes suivantes,
déterminées par le prof. S c h m allia us en:
Neuropteris gigantea Stb., Neuropteris tenuifolia Stb., Neurop-
teris flexuosa Stb., Pecopteris muricata Stb., Dicty opte-
ris Mïmsteri Eichw., Distrigophyllum bicarinatum Un.,
Sphenophyllum sp., Pinnularia sp., AnnuJaria tamosa
W e i s s, Calam ites Succo m B r g t., Calamités ramosus Art.,
Calamités varians Stb., Cordaites palmaeformis Goepp.,
Lcpidodendron obovatum Stb., Lcpidodendron selaginoi-
des Stb., Sigiïïaria alternans Lindl. et Hutt., Sigillaria
rugosa Brgt., Sticjmaria ficoides Stb.
12 XVI
Cg La cinquième suite — C?2 — d'une puissance d'environ 250—300
mètres, est plus riche en houille comparativement aux
suites sous-jacentes. De bas en haut elle présente les cou-
ches suivantes:
67) Schistes arénacés, puissantes arkoses, ordinairement avec in-
tercalations de houille, et schistes sablo-argileux.
Couche de houille, jusqu'à 1 m. d'épaisseur, assez inconstante,
s'amincissant en plusieurs endroits au point de devenir
inexploitable.
66) Schistes argileux et sablo-argileux.
Calcaire gris foncé — 0,75 m., recouvrant immédiatement une
couche de houille qui devient parfois épaisse d'un mètre.
65) Schistes intercalés d'une assise de grès.
Lit de houille — 0,5 m.
Grès et schistes, surmontés par un mince lit de charbon.
Calcaire gris foncé, d'une puissance d'environ 1,4 m.
64) Schiste argileux, mince strate de houille et calcaire, le tout
de 1,4 m. d'épaisseur.
Les calcaires 64, 65, 66 se ressemblent par l'aspect extérieur. Ils
contiennent: Productus semireticidatus Mart., Pr. scabriculus M art.-,
Clwnctcs carbonifera Keys., ScMzophoria resupinata Mart., Ortho-
thetes crenistria Phill., Spirifer mosquensis Fisch., Sp. Kleinii
Fisch., Artltyris ambigua Sow., Reticularia lineata Mart., Bradyina
nautiliformis Moell., Euphemus carbonarius Cox etc.
63) Grès et schistes, avec intercalation d'un mince lit de charbon
épais de 0,25 m.
Couche de houille, puissante jusqu'à 0,7 m.
62 1 Schistes argileux, alternant avec des schistes arénacés et des
grès.
Couche de houille, puissante jusqu'à 0,7 m.
Schistes argileux et arénacés.
61) Calcaire gris clair, atteignant 2 m. d'épaisseur et contenant:
Productus semireticulatus Mart., Pr. scabriculus Mart.,
Pr. cf. Gora d'Orb., Pr. Fleming i Sov\\, Marginifera
(espèce non encore décrite), Spirifer mosquensis Fisch.,
Reticularia lineata Mart, etc.
60) Psammite finement stratifié et schiste argileux.
Couche de houille, épaisse de 0,7 m.
59) Schiste argileux et arkose.
Couche de houille, épaisse de 0,26 m.
Schistes argileux et psammite schisteux.
Calcaire, d'une épaisseur de 0,7 m., contenant Productus
cf. Gora d'Orb., Prod. semireticulatus Mart., Pr. Fle-
mingi Sov., Schizophoria resupinata Mart,, Spirifer
mosquensis Fisch., Reticularia lineata Mart, etc.
58) Psammites schisteux, passant à des schistes argileux d'un vert
grisâtre.
XVI 13
Calcaire gris, interstratifié de lits ocreux et contenant: Pro-
ductifs semireticidatus Mart., Spirifer mosquatsis Fisch.,
Bcticularia lineata Mart., Schizophoria rcsupinata
Mart., Bradyina nautiliformis Moell.
Cî. La sixième suite — C'.l — particulièrement complète et typique
près de Lissitchansk, atteint une puissance de 225 — 300
mètres. Pour la quantité des couches de houille et pour
la proportion de leur puissance totale comparativement à
la puissance des couches encaissantes, cette suite peut être
considérée comme la subdivision la plus avantageusement
exploitable. Aussi est-ce là que l'activité minière s'est
actuellement concentrée dans la partie nord du bassin du
Donetz. Comme nous le verrons dans la description de
l'itinéraire, le plus grand nombre des exploitations se
trouvent dans le rayon des stations Marievka, Warwaro-
polïé, Almaznaïa et Yourevka (série des couches „A1-
mazny"). La même suite de couches est exploitée dans le
rayon de Kalmious (couches Séménovsky) et dans les puits
situés sur les ailes du principal anticlinal, à Gorlovka,
Xélépowka, Chtcherbinovka (couches entre „Griazny" et
„Kirpitchevka").
La succession des couches, de bas en haut, est la suivante:
57) Schiste argileux et grès schisteux.
Schiste argileux, remplacé parfois par un grès à grain tin.
Couche de houille de 1,4 m. à 1,75 m., avec intercalation de
plusieurs minces" lits d'argile schisteuse.
56) Calcaire, jusqu'à 2 mètres d'épaisseur, recouvrant directe-
ment la houille 57. Parfois le calcaire disparaît par éti-
rement et la houille est immédiatement couverte de schi-
stes argileux. Parmi les formes trouvées dans ce calcaire
nous citerons: Productifs semireticidatus Mart., Pr. cf.
Cora d'Orb., Pr. Flemingi Sow., Pr. spi/nulosus Mart.,
Spirifer mosqueiisis Fisch., Sp. EJeinii Fisch., Beticu-
laria lineata Mart,, Bradyina nautiliformis Moell., co-
quilles de Conocardium etc.
55) Schistes argileux et psammites, interstratifiés de schiste et
de grès calcareux compact passant à un calcaire.
Lit de houille, épais de 0,26 m.
Schistes argileux et sablo-argileux de couleur foncée, inter-
calés de minces lits de charbon.
Couche de houille de 0,8-1 m.
54) Schiste argileux, avec intercalations de psammite très calca-
rifère et passant à un calcaire.
Lit de houille, épais de 0,26 m.
Schiste argileux.
Couche de houille, d'une puissance de 0.7 m. à 1,2 m.
53) Schistes argileux, renfermant des intercalations d'un calcaire
14 XVI
argileux abondant en fossiles: Productifs semireticidatus
M art., Pr. cf. Cor a d'Orb., Pr. KonincM Vern.,
Pr. Flemingi Sow., Orthothcthcs crcnistria PhilL, Spi-
rifer mosquensis Fisch., Schizophoria resupinata Mart.,
Beticularia lineata Mart., Bradyina nautiliformis
Moell., débris de IÀngula, Nautilus, Naticopsis, Phillip-
sia etc.
Psammites et schistes argileux.
Couche de houille, 0,7 m. d'épaisseur. Cette couche conserve
sur une énorme étendue toutes les particularités qui lui
sont propres: partout on y trouve intercalé un lit d'argile
sableuse réfractaire et partout apparaît dans le toit un cal-
caire argileux, pétri de coquillages de Schizophoria resupi-
wate Mart. et d'autres fossiles que nous citerons plus bas.
La puissance de la [couche dépasse rarement 0,7 mètre:
habituellement elle est moindre.
52) Schistes argileux. Au contact avec la houille précédente on
observe parfois un calcaire argileux gris, pétri de: Pro-
ductifs KonincM Yern., Pr. semireticidatus Mart.. Pr.
Flemingi Sow-., Marginifera n. sp., Schizophoria resu-
pinata Mart., Orthothetes arachnoidea PhilL, Orth. crc-
nistria Phi 11., Spirifer mosquensis Fisch., Athyris am-
bigua Sow., Beticularia lineata Mart., Bradyina nau-
tiliformis Moell, Avicidopinna, Naticopsis etc.
Psammites et schistes argileux.
Couche de houille, épaisse de 1,23 m.
51) Schistes charbonneux gris foncé, renfermant une intercalation
d'un calcaire compact gris foncé, de 0,7 m. d'épaisseur.
Les schistes et le calcaire contiennent: Productus Ko-
nincM Vern., Pr. semireticidatus Mart,, Pr. Flemingi
Sow., Marginifera n. sp., Schizophoria resupinata.
Mart,, Bhipidomella Michelini L'Eveil., Orthothetes
crcnistria PhilL, MeeTcélla eximia Eichw., Spirifer
mosquensis Fisch., Beticularia lineata Mart., Bra-
dyina nautiliformis Moell., quantité de coraux des es-
pèces Chaetetes, Syringojwra, Lithostrotion, conchifères
et gastéropodes.
50) Psammites et schistes argileux gris foncé.
Couche de houille de 0,7 m. et moins.
Schistes argileux gris foncé.
49) Calcaire compact gris foncé, passant vers le bas en une ar-
gile schisteuse ocreuse. On y rencontre: Productus Ko-
nincM Yern., Pr. semireticidatus Mart., Marginifera
n. sp., Schizophoria resupinata Mart., Orthothetes crc-
nistria PhilL, Spirifer mosquensis Fisch., Bhyncho-
nella pleurodon rar. triplex M'Coy, Beticularia lineata
XVI 15
Mart, Aïlorisma clava M'Coy, coquilles de Temo-
cheilus etc.
48) Psammites et schistes argileux, vers le bas sableux.
Couche de houille, d'environ 0,7 m. d'épaisseur.
47) Schistes argileux gris et noirs, avec concrétions de sphéro-
sidérite argileux et couches intercalées de psammites.
46) Calcaire compact gris foncé, avec concrétions siliceuses:
forme deux couches séparées par un schiste argileux. A
Lissitchansk, le calcaire repose sur un mince lit de houille
qui acquiert l'épaisseur d'une couche exploitable dans les
terrains des mines Petro-Marievsky et près de la station
Marievka, dans les puits de M-rs. Kornew, Chipilow et C-ie.
On a rencontré dans le calcaire: Productus seinireticulatus
Mart., Marginîfera n. sp., Spirifer mosquensis Fisch.,
Betieidaria lineata Mart., Bradyina nautiliformis
Moell., restes de Conocardium etc.
45) Schistes argileux, avec concrétions de sphérosidérite, alter-
nant dans les couches supérieures avec des psammites.
Couche de houille de 0,7 m.
44) Schistes argileux intercalés d'une assise de psammite.
Couche de houille, épaisse de 0,75 m. à 1,6 m., avec inter-
calation de deux lits d'argiles.
43) Schistes argileux et psammites.
Lit de houille d'environ 0,16 m.
Schistes argileux, interstratifiés d'une couche de psammite.
Voici la liste des formes provenant de la suite C'I qui ont été dé-
terminés par le prof. Schmalhausen:
Neuroptcris gigantea s th., Neuroptcris cf. Polissi Les.,
Neuropteris rarinervis Bunb., Neuropteris tenuifoïia
Stb., Neuropteris flexuosa Stb., Sphcnopteris latifolia
Brgt., Splienopteris furcata Brgt., Pecoptcris dentata
Brgt., Pecoptcris ncrvosa Brgt., Pecoptcris muricata
Stb., Pecoptcris Phickcnati Brgt., Bicty opte ris Bron-
gniarti G ut., Dictyopteris Miïnsteri Eichw., Splicno-
phyllum erosum Lindl, & Hutt., Sphcnophylhim saxi-
fragacfoliîon Goep., Spltenophyïïum obtusifolia Brgt.,
Sphenophyllum latifolia Brgt., Sternbergia approximata
Brgt., Distrigopltyllum bicarinatum Un., Annularia
sphenophylloicles Un., Annularia longifolia Brgt., Ca-
lamités Cistii Brgt., Calamités ramosus Art., Ccda-
mites varians Stb., Calamités principalis Gein., Lepi-
dodedron laricinus Stb. Lepidodoulron aculecdum Stb.
Lepidodendron lycopodioides Stb., Lepidodendron selagi-
noides Stb., Lepidodendron obovatum Stb., Lepidoplti-
loides laricinus Stb., Sigillaria élegans Brgt., Stigma-
ria ficoides Stb., Astcrophyllites cquisetiformis Brgt.,
Dccagonoccopus sp.
16 XVI
En passant à la caractéristique de la section supérieure —
C3 — nous devons avant tout attirer l'attention sur le fait que cette
immense assise, de plus de 2,000 mètres d'épaisseur, ne renferme des
couches exploitables de houille que dans ses horizons inférieurs, tan-
dis que tout le reste contient le charbon ou en lits trop minces ou
d'une qualité, qui ne mérite pas d'être traitée. Les dépôts de cette
section offrent les successions les plus typiques et complètes dans la
partie occidentale du bassin, où ils forment une bande dont la lar-
geur varie avec le plongement plus ou moins fort des couches et qui
s'étend, à partir de la rivière Donetz, autour de toute la cuvette de
Haklimout, le long du pli Droujkovsko-Konstantinovskaïa et autour du
vallon Kalmious-Toretz.
Au point de vue de la faune, il est à remarquer que les formes
de la section moyenne disparaissent peu à peu, remplacées par les re-
présentants caractéristiques de la section carbonifère supérieure de
l'Oural, du Timan et de l'Upper Coal Measures de l'Amérique du
nord.
Si- l'on prend pour base les particularités faunistiques des divers
horizons, la section supérieure du bassin du Donetz se divise tout na-
turellement en trois subdivisions ou suites, dont chacune est limitée
par des calcaires qui conservent leurs caractères sur toute l'étendue
du bassin.
Ci. La suite inférieure — C\ — delà section supérieure contient
encore d'assez nombreuses couches de charbon exploita-
bles, surtout dans la région du vallon Kalmious-Toretz et
de l'anticlinal principal (mine Korssounsk à partir de
la couche ..Tolsty" vers le haut).
La suite présente, de bas en haut, les couches suivantes:
42 — c — Calcaire compact gris foncé, en partie argileux, jaune
d'ocre, contenant une faune nombreuse et variée. A côté
de formes appartenant aussi aux sections sous-jacentes,
on y rencontre déjà beaucoup de nouvelles, caractéristi-
ques de la section supérieure. Xous en citerons: Productus
scàbriculus Mart., Pr. semireUculatus Mart., Pr. Ko-
nincki. Vern.; deux nouvelles espèces de Marginifera;
Chonetes granidifera Owen, Glwnetes Laguessi de Kon.,
Spirifer mosquensis Fisch., Sp. cameratus Morton,
Sj). oJcensis Xik., Spiriferina octoplicata Schloth., Sp. cri-
stata Schloth., Camarophoria super stcs Vern., Athyris
Itoyssii l'Eveil., Eeticularia lineata Mart., OrtTtotiid.es
crenistria Phill., Orthotlietes caduca M'Coy, ScMzopho-
ria resupinata Mart., Enteletes LamarcM .Fisch., dé-
bris de Conularia et quantité de coraux.
Schistes argileux et grès' schisteux.
Lit intercalé de houille.
Schistes.
h — Calcaire blanc ou gris clair, souvent cristallin, d'une
XVI 17
épaisseur de 2 — 3 mètres. Outre les formes du calcaire c
que nous venons d'énumérer, on y trouve en profusion de
grands spécimens de Mentzelia cf. corculwm Kut. et Spi-
rifer supramosquensis Nik.
Schiste.
Lit de houille, atteignant parfois l'épaisseur d'une couche
exploitable.
a — Calcaire, d'une puissance d'environ 5 m., argileux, vers
le haut jaune d'ocre, contenant une faune abondante.
41) Schistes, argileux et arkoses à gros grain.
40) Psammites schisteux et lit de houille impure, épais de 0,7 m.
39) Schistes argileux et psammites, surmontés par une couche de
houille. Le toit abonde en restes végétaux bien conservés.
38) Arkoses, grès schisteux et schistes argileux, avec intercalation
de 0,15 m. de houille.
37) Calcaire, interstratifiés de calcschistes argileux dans lesquels
on trouve: Productus semireticulatus Mari, Pr. KonincM
Vern. Keys., Pr. pyxidiformis de Kon., Pr. aculeatus
Mart., Spîrifer mosquensis Fisch., Beticularia lineata
Mart., quantité de gastéropodes, conchifères et coraux.
36) Schistes argileux et psammites schisteux avec intercalations
de houille.
Calcaire puissant, avec intercalations de calcschistes
argileux, interstratifiés de lits de charbon. Quelques-unes
des couches du calcaire sont de couleur blanche ou jaune
d'ocre, d'autres gris foncé. On y a trouvé une faune abon-
dante: Productifs nevadensis^leek, Pr. Cora d'Orb., Pr.
semireticulatus Mart., Pr. Konincki Vern. Keys., quel-
ques nouvelles formes de Margmifera, Spirifer mosquen-
sis Fisch., Sj). striatus Mart,, Sp. rectangulus Kut.,
Chonetcs granulifera Owen, Ch. dahnanoides Nik., Di-
rlasma plica Kut,, Camarophoria pinguis Waag., Der-
bya aff. grandis Waag., Enteletes LamarcM Fisch.,
Beticularia lineata Mart., Fasidina ventricosa Meek.
(en niasse), beaucoup de bryozoaires et de coraux.
35) Schistes argileux, passant par places en psammite schisteux,
avec deux couches subordonnées de charbon, l'une de
0,25 m., l'autre de 0,35 m. d'épaisseur.
Calcschistes argileux, avec concrétions de calcaire argileux,
gypse et minerai de fer. On y trouve: Marginifera n. sp.,
Spirifer mosquensis Fisch., Bh ipidomclla Pecosi M a r c ou,
Productus semireticulatus Mart,
34) Calcaire argileux gris ou gris jaunâtre, interstratifié de schi-
stes et contenant: Productus semireticulatus Mart,, Pr.
Konincki Yern. Keys., Spirifer mosquensis Fisch.,
Chonetes dahnanoides Nik., Orthothetes crenistria Phill.,
quantité de conchifères, gastéropodes et bryozoaires.
o
XV L
Psammite schisteux et schiste argileux avec concrétions de
fer spathique.
33) Calcaire, épais de 0,7 m., à Spirifer mosquensis Fi se h.,
Beticularia lineata M art., Productus scmireticulatus
Mark, Bradyina nautiliformis M oeil., Schwagerma etc.
Au-dessus viennent: argile schisteuse violacée, schistes ar-
gileux avec lits de charbon, psaminites.
32) Calcaire dolomisé à Productus Cor a d'Orb. (beaucoup), Pr.
KonincM Vern. Keys., Pr. semireticidatus Mark, Der-
bya regularis Waag., Orfhothetes arachnoidea Phill.,
Meékella striatacoslata Cox, Spirifer mosquensis F isch.,
Beticularia lineata Mark, Chonetes dalmanoides Nik.
31) Schistes charbonneux argileux, avec couche intercalée (0,45 m.)
de charbon et lits de gypse.
30) Calcaire argileux jaune d'ocre et gris, intercalé de lits de
schistes. Le calcaire renferme: Productus KonincM Vern.
Keys., Pr. scmireticulatus M art., Spirifer mosquensis
Fisch., Orfhothetes arachnoidaea Phill., Derby a cf. regu-
laris Waag., Schizophoria resupinata M art., Aiïculo-
pinna Tvanitslci Vern., quantité de conchifères et gasté-
ropodes.
29) Schistes sablo-argileux, avec lits de gypse et de fer spathique,
et schistes charbonneux argileux. En dessus vient une
couche de houille, épaisse de 0,45 m.
28) Schistes argileux analogues aux précédents.
Couche de houille de 0,7 in.
27) Schistes argileux, gris ou violacé: calcaire gris foncé, environ
0,5 m.; psammite schisteux.
26) Calcaire gris d'une épaisseur d'environ 1 m., très dur, con-
tenant; Productus scmireticulatus M art., Spirifer mos-
quensis Fisch., Bucania decussata Flem., Bradyina
nautiliformis M oeil., Fusulina rentricosa Meek etc.
25) Schistes argileux gris et rouges, ayant par-dessus un lit de
houille épais de 0,35 m.
24) Schistes argileux gris, verts et rouges, ayant par-dessus des
arkoses schisteuses.
23) Calcaire, composé de plusieurs couches séparées par des lits
de schistes calcaro-argileux. Le calcaire contient de nom-
breuses concrétions siliceuses. L'épaisseur totale du banc
calcaire atteint 11 m. Les fossiles abondent: Productus
nebrascensis Owen, Pr. scmireticulatus Mark, Pr. sca-
briculus Mark, Pr. KonincM Vern. Keys., Pr. Cora
d'Orb., Spirifer supramosquensis Nik., Sp. Strangivaysi
Vern., Sp. trigonalis var. lata Schellw., Sp>. rectangu-
lus Kut., Chonetes Laguesi de Kon., Chon. cf. uralica
Moell., Marginifera cf. pusilla Schellw., Nothotyris
nucleolus Kut., Dielasma plica Kut., Hustedia Mor-
XVI 19
moni M arc ou, Beticularia lineata Mart., Euphemus
Urii Flem., Griffithides scitida Meek et Worth. (en
grande quantité), beaucoup de concbifères, gastéropodes,
coraux et bryozoaires.
Parmi les formes végétales de l'horizon C\ notons les suivantes dé-
terminées par le prof. Schmalhausen et N. Grigoriew:
Sphenopteris obtusiloba Brgt., Pecopteris nervosa Brgt., Pe-
coptheris Cyathea Brgt., Pecopteris muricata Stb., Neu-
ropteris gigantea Stb., Neuropteris rarmervis Bunb.,
Neuropteris heteropliylla Brgt., Alethopteris Grandini
Brgt., Alethopteris lonchitica Ung., Calamités Succowi
Brgt., Lepidodendron lycopodioides Stb., Sphenophyllum
emarginatum Brgt., Sphenophyllum saxifragaefolium
Groepp., Sphenophyllum erosum Lindl. et Hutt., Sigilla-
ria comptotachia "Wood., Sigillaria ovata Stb., Sigillaria
sentellata Brgt., Sigillaria elegans Brgt., Sigillaria
transver salis Brgt., Sigillaria comulata Weiss var.
striata Weiss, Cordaites principalis Geinitz, Cardio-
carpus cf. Boulayi Zeil., Trigonocarpus NoeggeratM
Brgt., Lepidostrobus variaoil'is Br., Lepidophyllum lan-
ceolatum Br.
C|. La deuxième suite — G\ — est séparée d'une manière très
distincte de la suite G\ par le calcaire 23. Cette subdivi-
sion ne contient que deux ou trois couches de charbon,
notamment dans les horizons inférieurs, assez puissantes
pour mériter d'être exploitées. Les autres lits de charbon
sont tous minces. Sous le rapport de la faune, la suite est
intéressante par la prépondérance, parmi les fossiles, des
formes caractéristiques pour le carbonifère supérieur de
l'Oural, du Timan et de l'Amérique.
La suite se compose, dans l'ordre ascendant, des couches sui-
vantes:
22) Schistes argileux et arkoses friables, avec intercalations de
psammite et d'argile rouge et verte. Dans les arkoses on
trouve de nombreuses tiges d'Araucaria. Les schistes ren-
ferment un lit de houille.
21) Calcaire gris clair, pétri de petits gastéropodes, de foramini-
fères (Fusulina gracilis Meek., Bradyina nautiliformis
Moell.), et de restes de Productus Cor a d'Orb., Pr. se-
mireticulatus Mart., $£>. cf. Kleinii Fi se h. (en très
grande quantité), Marginifera cf. pusilla Schellw. etc.
20) ^Arkoses friables gris verdâtfe, schistes sablo-argileux et
schistes argileux différemment colorés. Ces derniers sont
interstratifiés de marnes à Pseudomonotis radialis Meek
(non Phill.), Bellerophon percarinatus Conrad, I)is-
cina missourensis Schum., restes de ScMzodtis etc.
Au-dessus viennent un psammite finement feuilleté, des schistes
2*
20 XVI
argileux et un grès arénacé. Les schistes renferment parfois une cou-
che de houille exploitable.
If)) Calcaire (0,7 m.), couché sur le grès arénacé. Les deux sont
riches en fossiles: Productus Cora d'Or h., Pr. semireti-
eulatus M art., Iîeticularia lineata M art., Myalina aff\
Ncssus Walc, Pseudomonotis radialis Meek, Fuphe-
mus carbonarius Cox, Macrochilina aff. medialis Meek
et Worth., Naticopsis Wheeleri S Va 11. etc.
18) Schistes argileux et arkoses friables.
17) Schistes argilo-arénacés et argileux avec couches peu épais-
ses de calcaire à Productus semireticulatus Mart., Spi-
rifer mosquensis Fisc h., Margmifera n. sp., Meticula-
rialineata Mart., Allorisma subcuneata Meek & Hayd.
16) Argile schisteuse d'un rouge vif ou d'im vert clair, avec lits
de grès calcareux et de calcaire argileux rouge. On y a
trouvé: Productus semireticulatus Mart., Pr. Cora d'Orb.,
Margmifera n. sp., quantité de coraux, bryozoaires et tiges
de crinoïdes.
15) Schistes argileux, par places charbonneux, arkoses et grès
micacés, recouverts par des schistes argileux jaune d'ocre
et gris. Les schistes sont intercalés de minces lits de cal-
caire contenant de grosses fusulines.
Cf. La suite supérieure — C\ — ne contient point de couches de
charbon propres à l'exploitation, toutes étant trop minces.
Cette suite, d'une puissance dépassant 1,000 mètres, présente la
succession de couches suivante, de bas en haut:
14) Calcaire gris clair avec noyaux siliceux. Il contient en
abondance des fusulines (Fusidina Verneuili M oeil.) à
côté de Productus Cora d'Or h., Marginifera n. sp., Mar-
ginifera uraîica Tsch|ern. (beaucoup), Chonetes uralica
Moell., Derbya senilis Phill., Meticularia lineata Mar t.,
(Sjj. fasciger Keys., Bhyncliopora Nikitini Tschern. et
une masse d'autres fonnes.
Ce calcaire se retrouve avec une constance remarquable sur toute
l'étendue où on a opéré le levé pour la nouvelle carte géologique, et
sert d'excellente limite de partage entre la deuxième et la troisième
subdivision de la section supérieure.
13) Schistes argileux, avec concrétions et lits de calcaire argileux,
et contenant: Productus nevadensis Meek., Pr. semire-
ticulatus Mart., Spirifer fasciger Keys., Bhipidomella
Pecosi Marc ou etc.
12 1 Calcaire d'une épaisseur d'environ 1,7 m., par places entiè-
rement composé de restes de Fusulina Verneuili Moell.
et F. longissima Moell., accompagnés de Productus ne-
vadensis Meek, Marginifera cf. pusilla Schellw. etc.
11) Schistes sablo-argileux, tantôt gris, tantôt rouges, recou-
verts d'arkoses friables avec lits d'argile violacée ou verte.
XVI 21
10) Schistes argileux, interstratifiés de minces lits de charbon,
de sphérosidérite argileux et de calcaire argileux. Le cal-
caire contient: Productus semireticulatus Mart., Margi-
nifera n. sp., Spirifer fasciger Keys., Bhipidomella Pe-
cosi Marc ou etc.
9) Calcaire dolomisé compact à Productus punctatus Mart.,
Pr. semireticulatus Mart., Pr. tenuistrlatus Yern., Pr.
Cora d'Orb., Chonetes uràlica Moell., Enteletes cami-
ons Schellw., Ent. Lamarcki Fisc h., Spirifer camera-
tus Mort on, Béllerophon aff. crassus Meek & Worth.,
Fusulina ventricosa Meek etc.
8) Arkoses friables et schistes sablo-argileux.
7) Calcaire à Fusulina Vemeuili Moell., Chonetes uràlica
Moell., Productus neradensis Meek., Pr. scabriculiis
Mart., Pr. tenuistrlatus Vern., Pr. KonincM Vern.
Keys., Derby a senilis Phill., MeeJceïla striatocostata
Cox, M. eximiaeformis Toula, Spirifer fasciger Keys.,
Allorisma subcuncata Meek & Hayd. etc.
6) Grès micacés, grès argileux, arkoses friables et argiles grises
ou rouges, le tout alternant fréquemment.
5) Calcaire à Productus nevadensis Meek, Pr. semireticulatus
Mart., Pr. scabriculus Mart,, Derbya senilis Phill.,
Enteletes cf. Lâmarcîci Fi se h., MeeJcella striatocostata
Cox, Allorisma subeuneata Meek & Hayd., Béllero-
phon crassus Meek & Worth., Fusulina VerneuiH
Moell. etc.
4) Arkoses friables, avec lits d'argile rouge ou verte.
3) Puissant calcaire interstratifié d'argile calcarifère rouge. Par
places le calcaire se compose en entier de coraux. En
général il abonde en fossiles: Marginifera uràlica
Tschern., Proboscidella genuina Kut., Chonetes uràlica
Moell., Spirifer fasciger Keys., Sp. supramosquensis
Nik., Sp. opimus Hall, Sp. rectangulus Kut,, Metzelia
cf. corculum Kut., Camarophoria plicata Kut., Notho-
tyris nucleolus Kut., Athyris Boyssii l'Eveil., Entele-
tes carnicus Schellw., Meeheïla striatocostata Cox, Fu-
sidina prisca Ehrenb., F. Vemeuili Moell., etc.
2) Schistes sablo-argileux et arkoses friables.
I) Schistes argileux, avec concrétions de sphérosidérite argileux,
superposés à un calcaire gris clair, puissant de 1,3 m.,
très riebe en fossiles: Productus altcmatus Xorw. et
Pratt., Pr. praepermicus Tschern., Pr. artiensis
Tschern., Pr. Cora d'Orb., Pr. lineatus Waag., Pr.
KonincM Yern. & Keys., Pr. cf. Abichi Waag., Cho-
netes aff. variolaris Keys., Chonetes uràlica Moell.,
Pihipidomella Pecosi M arc ou, Marginifera uràlica
Tschern. (en grand nombre), Enteletes carnicus
22 XVI
Schelhv., Spiriferina cristata Schloth., Naticopsis
Wheéleri Swall., Spirifer fasciger Keys. etc.
Cette dernière suite des dépôts carbonifères' contient entre autres,
d'après N. Grigoriew, les restes végétaux suivants:
Asterqphyllites equisetiformisBrgt., Calamostachys germanica
Schenk, Anmdaria longifolia Brgt., Stachannidaria
tuberculnta Weiss, Anmdaria sph:"nopTiylloides Brgt.,
Calamités Cistii Brgt. (?), Calamités gigas Brgt. (?),
Pi.nnularia columnaris Lind. & Hutt., Sphenoplujlliim
erosum Lind. & Hutt, Sphenophyllum saxifragaefolium
Stem., Sphenophyllum emarginatum Brgt., Sphenopteris
Bôckongiana Weiss, Sphenopteris (Diplothema) Mladehi
Stur, Pecopteris aroorescens Se h., Pecopteris arguta
Sternb., Pecopteris imita Brgt., Pecopteris oreopteridea
S cli., Pecopteris abreviata Brgt. ('?), Collipseridium Da-
wsonianum Lesq. (?).
Le caractère tectonique de la partie sud du rayon Kalmious,
région du développement de la section inférieure du carbonifère et
des dépôts du dôvonien supérieur, diffère essentiellement du caractère
plissé des sections moyenne et supérieure des dépôts carbonifères du
bassin du Donetz: alors que dans la première de ces régions le plis-
sement joue un rôle secondaire, et qu'avec une inclinaison relative-
ment faible des couebes prédomine le type des „graben" et des simples
rejets, nous voyons dans les parties plus septentrionales des exemples
de dislocations très complexes, avec prépondérance de plis elliptiques
voûtés en forme de coupoles qui, à leur tour, sont souvent troublés
par des fîexures, des rejets et des failles. Les plis se dirigent généra-
lement du XNW au SSE. Ils ont ordinairement ceci de commun que
l'aile, tournée vers le N, offre une pente douce, tandis que celle, toui'-
née vers le S, est abrupte. Dans la partie nord du champ houiller
principal, près de son contact avec les dépôts crétacés, les plis sont
plus petits, mais le plissement est plus intensif, plus compliqué par
des failles que dans la région qui confine à l'anticlinal, dit principal,
des dépôts houillers, anticlinal qui s'étend depuis la station Kramo-
torskaïa vers la station Wolyntséwo et, plus loin, du côté du sud-est.
En parlant des failles produites par le plissement des dépôts carboni-
fères, il faut attirer l'attention sur le fait que les failles ou se diri-
gent à peu près dans le sens de la direction des couches, ou même
coïncident avec elle; il faut encore remarquer que la direction des
failles suit fidèlement les brusques recourbements d'une seule et même
suite de roches. Les failles semblent avoir été produites par la rup-
ture survenue dans les flexures qui compliquent le système des grands
plis. Par suite du renflement des roches plastiques, telles que les
schistes argileux, au coude de la flexure, la rupture s'y opère souvent
moins brusquement que dans les calcaires et les grès, de sorte que
l'amplitude des failles des charbons, subordonnés à des roches d'éla-
sticité diverse, se présente différente dans une seule et même suite de
XVI 23
roches. En dehors de ces failles locales qui sont d'une grande impor-
tance dans l'éclaircissement de la tectonique des différents espaces et
dans l'exploitation régulière des terrains, on en observe d'autres s'é-
tendant sur un rayon plus grand. Comme exemple d'une telle faille,
ou plutôt d'un rejet en même temps vertical et longitudinal, nous cite-
rons celle que Ton a suivie sans interruption depuis la station Popas-
naïa, à travers le rayon des mines Pétro-Marievsky, le long de la rive
droite de la Lougan, entre les mines Maximow et celles de la Soeiét •
Goloubovskoïé; de là elle se dirige par Werkhné-Kamychewakha, entre
les villages Krinitchnaïa et Tchoutovka, à travers la propriété du
prince Dolgorouky, vers le village Golowinovka. La même faille se
prolonge ensuite entre la mine Rodakovsky et les terres appartenant
aux paysans du village Wassilievka, coupant le chemin de fer entre les
stations Yourievskaïa et Biéla'ia, pour disparaître sous les dépôts cré-
tacés près du village Chtchéglovka sur la rivière Biéla'ia. (Une partie
de cette faille est indiquée sur la carte pi. B).
L'examen de failles semblables est d'une grande importance pra-
tique. Il nous permet d'expliquer le fort dépècement des couches, dans
certains terrains houillers, par la présence de grandes failles qui les
traversent accompagnées de la brisure et de l'écrasement des dépôts
dans un rayon plus ou moins considérable.
En parlant de la tectonique des dépôts carbonifères, nous devons
mentionner encore les glissements qui rendent compte de certains phé-
nomènes que Ton observe dans la scructure des plis elliptiques (cou-
poles). L'étude des travaux miniers souterrains nous montre claire-
ment que, dans la formation des plis, les roches, composant la partie
périphérique de la voûte, glissent sur le plan des couches du noyau
qui reste pour ainsi dire en arrière. Cela se remarque d'une manière
bien caractérisée dans les masses filonnaires traversant le plan de-
couches sous un angle plus ou moins grand. La coupure de ces filons
sur le plan des couches et les rayures produites sur ces dernières par
le glissement, nous disent à l'évidence dans quelle direction les parties
périphériques ont glissé en tel ou tel cas.
Il est indubitable que les forces qui ont conditionné le soulève-
ment des hauteurs du Donetz ont agi durant une période de temps
plus ou moins longue. Les dépôts carbonifères, permiens, jurassiques
et même les crétacés supérieurs se montrent fortement mais inégale-
ment disloqués et ceux du tertiaire seuls ont gardé leur positi m pri-
mitive.
Passant maintenant à l'examen de la disposition bathrologi-
que des couches de houille et à leurs qualités, nous dirons
avant tout que les explorations détaillées, commencées en 1892, ont
en général confirmé l'opinion de Mure bison sur les horizons de ces
couches et ont montré que les couches de charbon propres à l'exploi-
tation, dans le bassin du Donetz, ne commencent que dans les parties
inférieures de la section supérieure des dépôts carbonifères et qu'elles
ont leur plus grand développement dans la section moyenne du sy-
24 XVI
stème. Effectivement, les couches exploitables apparaissent seulement
à partir de celle, marquée sous le .Ai' 22 dans la coupe détaillée que
nous avons donnée plus haut, et les plus productives, comme nous
Pavons déjà dit, se trouvent dans les horizons plus inférieurs. La sec-
tion inférieure peut être considérée comme ne possédant point de char-
bons d'exploitation avantageuse, à l'exception de deux couches de l'ho-
rizon Cf, exploitées par les paysans.
Notre schéma montre aussi à l'évidence que le nombre des couches
propres à être exploitées, même dans les conditions les plus favorables,
ne dépasse pas une trentaine. En général, la quantité, ainsi que la
puissance et la qualité des couches, présentent de grandes variations.
Si l'on prend pour point de repère la coupe que l'on observe à Lis-
sitchansk, on voit que clans les rayons plus méridionaux quelques-unes
des couches disparaissent, que d'autres deviennent moins puissantes et
même qu'il en apparaît de nouvelles. Comme exemple on peut citer
les dimensions suivantes de la puissance totale des charbons, couchés
dans deux rayons différents, entre les horizons 42 et 57 de la sixième
suite de notre coupe. Dans les puits de la Société Goloubovskoïé et de
la Société Pétro-Marievskoïé, les 5 couches exploitées de cette suite ont
une puissance totale de 4, 5 — 5 m., alors que les 9 couches de la même
suite, exploitées dans les environs de Lissitchansk, ont une puissance
totale de 8 — 8,5 m. Grâce à notre schème détaillé des dépôts du bassin
du Donetz, il nous est parfaitement possible, comme nous l'avons déjà
vu, de donner la synonimie de toutes les couches de charbon, tra-
vaillées, sous diverses appellations, dans les différentes exploitations,
et de constater le fait curieux du changement, dans les divers hori-
zons, de la qualité du charbon d'une même couche. En suivant une
seule et même suite dans la direction horizontale, il est facile de se
persuader que les couches qui appartiennent au premier groupe de la
classification de Grimer, passent plus loin par tous les types de cette
classification. Notons encore le fait curieux du changement delà qualité
des charbons dans la série générale des dépôts carbonif.res du bassin.
C'est que les couches des horizons supérieurs conservent encore leur
qualité de charbons secs à longue flamme, tandis que les charbons
provenant des horizons inférieurs offrent déjà les qualités des types II
et III de Grimer. Lorsque les couches des horizons supérieurs se rap-
prochent des types II et III de Grimer, les charbons des horizons in-
férieurs prennent les propriétés du type IV etc. Dans la description
de l'itinéraire des excursions projetées nous donnerons des exemples
des rapports entre les qualités des charbons clans les diverses parties
du bassin. Nous ferons cependant remarquer que les changements de
la qualité des charbons ne sont en relation ni avec le toit, ni avec
le mur des couches.
La somme des connaisances que nous possédons jusqu'ici sur les
charbons du bassin de Donetz parle plutôt en faveur de l'accumula-
tion allochtone qu'autochtone des éléments végétaux. Comme un des
arguments les plus convaincants de l'origine allochtone de nos char-
XVI 25
bons, on peut citer le fait de la fréquente superposition immédiate,
sur les couches de houille, de calcaires et de schistes contenant une
faune abondante marine.
Pour en finir avec l'esquisse des dépôts carbonifères du bassin du
Donetz, disons encore quelques mots sur le caractère des minéraux
qu'ils renferment, notamment des gisements d'or, de mercure,
d'argent, de zinc, de plomb et de fer, exploités dans la région.
La découverte, dans le bassin, de l'or 1) se rapporte à un temps très
peu reculé (1893). Les gîtes se trouvent dans le territoire des cosaques
du Don, au sud de la ligne Débaltséwo-Zwériéwo, dans une rangée de
hauteurs dite Xagolny-Kriaj. Le premier point où on a rencontré l'or,
Ostry-Bougor, est situé près du village Xagoltchik; le second point se
trouve à une quinzaine de verstes au sud-est de Nagoltchik, immédia-
tement au sud du village Bobrik-Pétrovskaïa. Là comme ici, le carac-
tère de la structure du terrain est très simple et à peu près le même.
Aux deux points prédominent des grès micacés, tantôt grossièrement,
tantôt finement stratifiés, alternant avec un schiste argileux gris. Les
roches offrent des plis anticlinaux très nets. Elles sont traversées par
toute une série de liions quartzeux parallèles, presque verticaux, qui
gardent leur direction indépendamment de l'inclinaison des roches en-
caissantes. Les filons contiennent en forte proportion de l'oligiste brun,
de la pyrite et de rares inclusions de galène et de blende. Dans les pro-
fondeurs, le quartz des filons est associé h de la calcédoine dont la décom-
position a évidemment donné naissance à l'oligiste brun des horizons
supérieurs. La puissance des filons oscille entre quelques centimètres
et 3 mètres. En suivant la direction des filons, il est facile d'aperce-
voir une série de petits rejets qui se sont produits sur le plan de
glissement des schistes, coïncidant avec le plan de leur stratification.
Dans les parties supérieures des filons, vers la surface du sol, on trouve
de l'or natif; plus bas celui-ci devient plus rare, tandis que la teneur
en or augmente, comme l'ont démontré les analyses, dans la masse de
la calcédoine minéralisée.
Actuellement l'exploitation des gîtes est encore au début, et ce
ne sera que le traitement en gros du minerai qui en montrera la vé-
ritable valeur.
Dans le Xagolny-Kriaj aussi se concentre le rayon du développe-
ment des minerais d'argent, de zinc et de plomb -).
La découverte des gisements zincifères et plombifères date de la
fin du siècle passé (1795), mais la première reconnaissance n'en a été
1) Th. Tsehemysehew. Ueber die Goldlagerstatten im Xagolny-
gebirge im Lande der Donschen Kosaken. Verhandl. d. Kais. Minera-
log. Gesellsch. zuSt. Petersb. Bd. XXXIII. 1895. Protoc, p. 36 (en russe).
-) Pour des détails plus amples nous renvoyons à: Th. Tscher-
nyschew: Sur les gisements de plomb et de zinc dans la chaîne Xa-
gôlny. Journ. d. mines. 1893. Ai' 2. — Th. Tsehemysehew et G. Ro-
manovsky: Compte rendu de l'examen des gisements des minerais de
plomb et de zinc, exploités par M. Glébow dans la chaîne Xagolny.
Journ. des Mines Russes. 1895. JY« 2 (en russe).
26 XVI
faite qu'en 1827. Les premiers puits d'exploitation, ouverts en 1830
près du village Nagolnaïa (à 7 verstes au sud de la station Rovenki)
et dans les environs du village Essaoulovka, près du* village Nagol-
tchik, l'u.-ent abandonnés dès 1834. Depuis lors plusieurs tentatives d'ex-
ploration furent faites, tant de la part du gouvernement que sur l'ini-
tiative des particuliers; elles échouèrent toutes, soit par suite de l'é-
puisement des capitaux, soit à cause de l'insuffisance des connaissances
techniques et minières. Vers 1890 la trouvaille de quelques grands blocs
d'embolite dans les environs du village Nagoltchik reporta l'attention
sur le minerai de la chaîne Nagolny. Des entrepreneurs apparurent et
l'exploitation fit un pas en avant. Actuellement une grande mine est
ouverte près du village Nagoltchik et le puits près du village Nagolnaïa
est remis en exploitation. Le caractère des roches qui renferment le
minerai d'argent, de zinc et de plomb, est analogue à celui des roches
aurifères. Les grès carbonifères et les schistes, roches prédominantes
dans cette contrée, présentent une série de plis elliptiques voûtés, com-
pliqués par des failles et des flexures. La répartition des minerais dans
ces roches peut être ramenée aux types suivants:
1) Remplissage bréchiforme des fentes produites par les rejets
(Minerai argentifère de Séménovsky-Bougor, au nord de
Nagoltchik).
2) Filons quartzeux, partiellement calcaro-spathiques, remplis-
sant les fentes qui plongent en sens inverse à l'inclinaison
des roches encaissantes (plusieurs gîtes zincifères et plom-
bifères, trouvés par investigation près de Nagolnaïa).
3) Filons traversant obliquement le plan des roches encaissantes
(gîtes zincifères et plombifères près du village Nagoltchik).
4) Filons-couches remplissant presque en totalité des cavités len-
tiformes qui se trouvent dans des schistes argileux très
redressés. Le minerai est groupé près des rejets et des
failles. (Ancienne mine près de Nagolnaïa et plusieurs
autres gîtes découverts près du village).
Sans entrer dans la description détaillée de la tectonique du gise-
ment, nous nous contenterons de «lire que, grâce aux travaux miniers
actuels, il est facile d'observer de beaux exemples de fractures des
filons des types 2 et 3, fractures conditionnées par le glissement des
roches dont nous avons parlé plus haut.
Pour ce qui est des gîtes de mercure, développés près de la
station Nikitovka du chemin de fer Koursk-Kharkow-Azow, dans la
partie ouest du bassin du Donetz, nous en parlerons dans la descrip-
tion des itinéraires.
Nous ne dirons île même que quelques mots sur les gîtes de fer.
Ces gîtes qui appartiennent au type des gisements éluviaux n'accom-
pagnent exclusivement que les calcaires sortant au jour. Sous l'influence .
d'agents hydro-chimiques qui ne se sont cependant pas propagés à plus
de 5 sagènes de profondeur, ces calcaires sont devenus oligistes bruns.
Les plus riches gîtes se trouvent dans les calcaires les plus puissants, de
XVI 27
préférence dans la région du développement des dépôts carbonifères
inférieurs, tandis qu'ils sont moins abondants dans les sections supé-
rieure et moyenne du système. En général, on peut dire que non seu-
lement la provision de minerai, mais aussi sa qualité sont trop insuffi-
santes pour jouer un rôle sérieux dans l'industrie, se développant si
rapidement, dans la Russie du midi.
Passons maintenant aux dépôts superposés dans le bassin du Do-
netz aux carbonifères typiques. Ces dépôts plus récents correspondent,
faunistiquement et batlirolosiquement, au permo-carbonifère de
l'Oural et de la Russie du nord. Ils sont représentés de la manière la
plus caractéristique sur les bords de la cuvette de Bakhmout. Voici
la succession de leurs couches en commençant par celle qui repose
immédiatement sur le calcaire supérieur de la section supérieure C3
(page 21).
a) Schistes aruileux et puissantes arkoses, contenant un grand
nombre de tiges de crinoïdes.
Schistes argileux et sablo-argileux diversement nuancés, pas-
sant à un psammite schisteux.
b) Calcaire dolomisé blanc jaunâtre à Entehtcs hemiplicalus
Hall, Ent. camicus Schehv., Nothotyris nucleolus Kut,,
Dielasma hastata Sow., Productifs semireticutatus Mart.,
Pr. nccadcnsis Meek., Spirifer supramosquensis Nik. etc.
c) Schistes argileux passant à un grès schisteux friable, conte-
nant d'énormes concrétions ovoïdes d'un grès calcareux.
d) Calcaire sableux, très compact, ferrugineux, à Productus ne-
hrascensis Owen., Pr. semireticulalus Mart., Didasma
Jmstata Sow.. nautilides du groupe tubcrculati, quantité
de conchifères et gastéropodes.
e) Schistes argileux gris, blancs ou routes, avec minces lits in-
tercalés de houille.
Grès friables avec concrétions lenticulaires de grès cal-
carifère; schistes argileux gris verdâtre et rouges, avec
mêmes concrétions et minces lits de houille dans la par-
tie supérieure.
f) Calcaire très compact de couleur brun foncé (1 — ÎV? m.)
criblé de fusulines (Fusulina Vemeuili 31 oeil., F. lon-
gissima M oeil.).
g) Schistes argileux, intercalés d'une couche de calcaire com-
posé en entier de valves de Myalina.
Schistes passant à un grès,
h) Calcaire passant à un grès calcarifère et contenant Pro-
ductifs inflatus Me. Chesney (en grand nombre), Pr.
nebrascensis Owen. Marginifera n. sp., Dcrbija crassa
M. & H., Atlajris Poyssii LeveiL, ScJiizodus Wheeleri
Swall., Pscudomonotis n. sp. cf. Tcazanensis Vern.,
Pkurophorus subcostatus M. & H., Nuculana beUistriata
28 XVI
car. attcntiata Meek, Nucula Beyrichi v. Schaur.,
Myalina Swàllowi Me Chesney, Lima rétif er a Slium.,
Edmondia aff. Murclnsoni King, Clmqpistha radiata
Ha IL BakeveUia bicarinata King, Monopteria aff. longa
Gein., Allorisnvi aff. elegans King, Polyphemopsis di-
morpha Krot., Polyphem. aff. inornata M. & W.,
Orthoneta Salteri M. & W., Isaticopsis n. sp. cf. nana
M. & W7., Murcliisonia n. sp., Loxonema mtdticostata
M. & \\'., AcJisina robusta Stevens. etc.
i) Schistes sablo-argileux, arkoses, schistes argileux gris verdâ-
tre et rouge,
k) Calcaire argileux avec cavités remplies de calcite. Au-
dessus du calcaire vient un banc énorme, composé de
puissantes arkoses, de schistes argileux rouges, verts et
gris, et de minces couches intercalées de calcaires argi-
leux gris. Des restes organiques n'ont été trouvés que
dans les horizons les plus supérieurs: Productus cancri-
niformis Tschern., Pr. inflatus Me. Chesney, Pr. ne-
brascensis Cnven, Berbya crassa M. & H., Macrochilina
medialis M. & W., Pseudomonotis n. sp. cf. kasanensis
Vern., Bdleroplwn Pachtussori Tschern.
Ensuite vient une assise formée de grès rouge, gris ver-
dâtre ou gris, contenant par places du minerai de cuivre
oxydé, d'argiles rouges ou vertes et de schistes sablo-ar-
gileux différemment colorés.
X. Grigoriew donne la liste suivante de restes végétaux
recueillis dans les dépôts de la suite: AsteropTtylUtes cepai-
setiformis Brgt,, Annularia longifolia Brgt., Annidaria
sphenophylloid.es Br., Palaeostacliya arborescens Stern.,
Pinmdaria cohimnaris L et Hutt., Sphenophylhim ma-
jus Se h., Sphenophyllvm erostun L. et Hutt,, Spheno-
phyllum saxifragaefolhim Stern,, SphenophyïïumSclrfoth-
lieimi Br., SphcnophyUum cmgnstifoUum Seyras., Pe-
copteris arborescens Sch., Cordaites principalis Gein.,
Svmciiopsis flnitans Weiss.
Sur le bord de toute la cuvette de Bakhmout, cette suite est di-
rectement recouverte, en concordance de stratification, par une assise
de calcaires dolomisés du permien inférieur, analogue, sous le rap-
port faunistique, au zechstein inférieur de l'est et du nord de la Rus-
sie. Pétrographiquement, l'assise est représentée, dans le bassin du
Bonetz, par des calcaires plus ou moins dolomisés, alternant avec des
argiles de différentes couleurs, souvent arénacées, et avec du gypse.
Les horizons les plus bas des dolomies contiennent une faune as-
sez abondante dont le plus grand nombre des représentants sont les
mêmes que dans l'assise permo-carbonifère. On y a trouvé: Mur-
chisonia subangulata Vern., Katicopsis n. sp. cf. nana M. & W.,
N. Wheéleri Swall, Pleurotomaria dimorpha Krot., Turboneïïina
XVI 29
n. s})., Astarte permo-cnrbonica Tschern., Bakevéllia ceratophaga
Schloth., Myal'ma Swalloim Me. Chesney, Modiolopsis n. sp. cf.
TcpJofl Vern., Macrodon n. sp., Pseudomonotis n. sp. cf. Jcazancnsis
Vern., Scliizodus Whecleri Sw.all., Dielasma clongata Schloth.,
Meékella striatocostata Cox, Martinia Clannyana King, Productus
Konmcki Vern. & Keys, Mctacoccras Tschernyscliewi Tzwet., Tem-
nochcilus n. sp. etc.
L'horizon supérieur de l'assise du permien inférieur est formé par
des calcaires dolomitiques d'un tais jaunâtre, caractérisés par la pré-
sence de très nombreux Productus Leplayi Vern., accompagnés de
Schwagerina pr inceps Ehrenb. dont les coquilles composent par pla-
ces le calcaire. De plus on y trouve en abondance des nautilides {Te-
mnocheilus, Asymptoceras).
L'assise supérieure du permien du Donetz se compose d'ar-
giles et de marnes rouges et vertes, et de grès friables auxquels sont
subordonnés du gypse, de l'anhydrite et du sel gemme (nous en par-
lerons dans la description des itinéraires). Bathrologiquement, l'assise
salifère correspond en partie, si ce n'est toute, à l'assise inférieure
rouge du permien de la Russie orientale (voir les guides II et III).
Les dépôts permiens se trouvent exclusivement dans la partie
ouest du bassin du Donetz où ils bordent le principal champ des dé-
pôts carbonifères ou émergent en ilôts isolés de dessous les dépôts
plus récents, ce qui a surtout lieu dans les vallées fluviales. Dans le
reste du bassin le permien ne se rencontre pas.
La coupe du paléozoïque du Donetz présente dans sa totalité une
série ininterrompue de couches, sans aucune intermittence de dépôt.
Leur surface fortement érodée supporte transgressivement une suite
notablement disloquée, en apparence dépourvue de fossiles, de grès cal-
carifères, schistes, argiles et sables kaoliniques, recouvrant en discor-
dance divers horizons des systèmes permien et carbonifère. Ces sables,
grès et argiles sont surmontés en concordance par des dépôts indu-
bitablement jurassiques. Les niveaux inférieurs de ces derniers
sont représentés par des schistes et grès, contenant parfois des restes
végétaux et se divisant en deux horizons: un inférieur avec débris
de Behmnitcs du groupe Behmnites tripartitus et restes de Harpo-
ceras, voisin du Harpoccras serpentinus Schloth.; un supérieur,
dans lequel on a trouvé des coquilles d'Ancyloceras, voisin (VAncylo-
ceras bifurcation Quenst. et des représentants du genre ParJcinso-
nia. L'inférieur de ces deux horizons correspond au lias supérieur, le
supérieur à la partie supérieure du bajocien.
Plus haut viennent des calcaires jurassiques contenant dans l'as-
sise la plus basse (callovien) des ammonites du groupe Quenstedticeras
Lambcrti. Quant à l'assise supérieure des calcaires, les données dont
on dispose jusqu'ici permettent d'y supposer la présence de l'oxfor-
dien et, peut-être, du kimmeridgien, hypothèse qui ne pourra d'ail-
leurs être confirmée que lorsqu'.on aura recueilli une faune d'ammo-
nitides plus complète.
30 XVI
Les dépôts crétacés sont représentés par une craie blanche,
une craie glauconieuse avec nombreuses concrétions siliceuses, une
marne crayeuse micacée gris verdâtre, des sables glauconieux brun
verdâtre, contenant des noyaux de phosphorite et des cailloux de quartz
et de silex, des sables gris ou blancs ayant pour base une argile
arénacée schisteuse D'après les données connues jusqu'ici, il y a
des raisons de croire que les dépôts crétacés sont couchés transgres-
sivement sur le jurassique et qu'ils sont nettement disloqués. Ils sont
surtout développés dans les cuvettes formées par les dépôts permiens
et carbonifères; sur la crête des anticlinales, du moins sur la lisière
du champ houiller principal, on ne les trouve pas.
Jusqu'ici il n'a pas encore été possible d'établir une subdivision
exacte des dépôts crétacés du Donetz. La présence du cénomanien et
du sénonien est constatée d'une manière indubitable, ce que l'on ne
peut pas dire du turonien, faute de données persuasives. Sur les bords
du champ houiller principal, dans la cuvette de Baklimout et le long
du Donetz, vers le nord du développement continu des dépôts carbo-
nifères, les horizons inférieurs des dépôts crétacés sont ordinaire-
ment représentés par des sables glauconieux brun verdâtre, avec
des phosphorites et galets de silex et de quartz. Ce sable fait parfois
place à de la craie glauconieuse, parfois à de la craie compacte. Les
sables brun verdâtre renferment souvent des concrétions de craie glau-
conieuse de forme lenticulaire et de dimension considérable. Dans
certains cas c'est l'inverse qui a lieu, c'est-à-dire des inclusions lenti-
culaires de sable se trouvent dans les horizons inférieurs de la craie.
Ces dépôts, généralement peu puissants, contiennent d'assez nom-
breux restes organiques: Exogyra huliotoidea Sow., Vola (Janira)
quinquecostata Sow., V. notabilis Munst., Pecten laminosas Mant.,
P. membranaceus Nil s., P. usper La m., SpondyJus striatus Goldf.,
Terebrahda biplicata Sow., T. squamosa Mant., Terébratella Jcur-
skensis Hofm., Wiynehonella latissima Soav., Pli. miciformis Sow.
etc. Cette faune parle évidemment, on le voit, en faveur de l'âge cé-
nomanien des sables et de la craie glauconieuse.
L'assise des dépôts crétacés qui vient au-dessus, est principale-
ment formée de craie blanche partiellement glauconieuse, de marne
crayeuse et de sable glauconieux, cimenté en grès friable. Prenant en
considération l'uniformité pétrographique de l'assise, on pourrait en
établir les subdivisions en se basant sur les données paléontologiques,
mais la faune, recueillie dans ces dépôts, n'a malheureusement pas en-
core été soumise à l'étude détaillée. Tout ce que l'on peut dire actuel-
lement, c'est que ces sédiments semblent devoir être classés en partie
dans le turonien, en partie dans le sénonien.
La faune sénonienne typique a été rencontrée en plusieurs endroits
(TerebratuJa carnea Sow., T. obcsa Sow., Terebratidina Dutempli
d'Orb., Magas pumïlus Sow., Crama Ignabergensis Retzius, Pecten
pidcheUus Nil s., Exogyra lateralis Sow., Gryphaea vesicidaris La m.,
Ostrea ungulata Schloth.. 0. semlplana Sow., 0. flabelliformis, Be-
XVI 31
lemnitella mucronatà S chiot h.) Une des coupes classiques pour la
richesse en fossiles, coupe décrite dernièrement par L. Loutouguin x),
nous est offerte dans les horizons inférieurs d'un affleurement près du
village Krymskoïé sur le Donetz. Cet affleurement étant en même
temps un des meilleurs de la série des dépôts tertiaires, nous en
donnerons ici la succession des couches de haut en has:
1) Sables quartzeux blancs et jaunes, avec intercalations de grès
ferrugineux et parfois de grès friables à gros grain.
2) Sables glauconieux blanc jaunâtre, interstratifiés de sables
jaune d'ocre. Les horizons supérieurs contiennent des con-
crétions de quartzite.
3) Sables argileux et glauconieux plus foncés, rubanés de ban-
des rouilleuses, avec passage, en bas, à une argile sa-
" bleuse.
4) Les roches précédentes passent par transition insensible à
un grès argilo-siliceux, d'un blanc grisâtre à l'état sec,
vert grisâtre lorsqu'il est humide.
5) Grès glauconieux semblable, intercalé de grès à grain plus
gros et contenant des concrétions siliceuses. Outre d'abon-
dants Ceviopora serpens Eichw., on y a trouvé Ostrea
prona Wood.
6) Grès semblables, mais à grain plus fin, avec lits intercalés
argileux, passant en bas à la roche 7.
7) Marne crayeuse, abondant en Spondylus Eichwaldi Fuchs,
& radula La m., Pecten corneus So\\\, P. idoneus "Wood.
Ceriopora seroens Eichw., Nautihts parallelu s, quantité
de foraminifères etc.
S) Sable calcarifère glauconieux d'un brun verdâtre, avec con-
crétions de phosphorite et galets de silex. De gros cail-
loux de silex se trouvent au contact de cet horizon avec
le suivant. Le sable contient des restes bien conservés de
crabes (Xanthopsis Mspidiformis Schloth.)
9) Sable glauconieux blanc grisâtre, cimenté par places en grès
friable et intercalé ça et là de lits de marne crayeuse.
Les lits de marne et de grès calcarifère s'observent sur-
tout vers le bas. L'horizon est rempli d'une riche faune
cénomanienne bien conservée.
10) Marne glauconieuse à faune sénonienne.
Ainsi cette coupe nous montre les dépôts sénoniens (horizons
9 — 10) surmontés par une puissante assise de dépôts tertiaires (1 — 8)
et la transition insensible entre elles des roches tertiaires indique la
continuation ininterrompue de leur dépôt. Quoique la division exacte
en étages ne puisse être faite, vu l'insuffisance des données paléonto-
]) L. Loutouguin. Coupe géologique près du village Krymskoïé,
gouv. d'Ekathérinoslaw (en russe). Bull, du Comité Géoloa;. Vol. XY,
pp. 123—137.
32 XVI
logiques, il est cependant très probable que la partie supérieure de
la coupe est analogue à l'étage de Poltawa, que les horizons sui-
vants, y compris le grès à Ostrca prona, doivent être rapportés à
l'étage de Kbarkow, que la marne crayeuse est l'équivalent de la
marne de Kiew à Spondylus, et enfin, que le sable 8 correspond au
grès de Boutchak du Dniepr. Des coupes semblables se répétant en
d'autres endroits du bassin, le sclième, établi par X. Sokolow pour
les dépôts du tertiaire inférieur de la Russie du sud, peut en général
être appliqué aussi au bassin du Donetz. Avant le dépôt des sédiments
du système tertiaire, les dépôts des systèmes plus anciens avaient été
considérablement érodés, de sorte qu'à l'époque tertiaire le bassin pré-
sentait un relief très accidenté. De nos jours, la hauteur absolue de
la lisière des dépôts tertiaires, superposés en stratification horizontale
à des dépôts plus anciens, varie dans des limites considérables et pré-
sente, même sur de petites distances, des différences de 40 à 60 m.
Souvent aussi on voit des rochers, constitués par des dépôts carboni-
fères, entourés de dépôts tertiaires. Le relief complexe et accidenté
«lu fond du bassin, dans lequel s'est opéré le' dépôt des sédiments ter-
tiaires, doit également avoir été la raison des conditions très variées
dans lesquelles ce dépôt s'est produit, de sorte que les couches syn-
chroniques sont souvent loin d'être de composition pétrographique
identique. Il résulte de là que la parallélisation des dépôts, formés
dans des conditions aussi compliquées, offre de grandes difficultés et
ne peut point s'appuyer sur les seuls indices pétrographiques, mais
qu'au contraire elle ne doit se baser que sur le rapprochement des
données faunistiques.
Sous ce rapport, le dépôt le mieux caractérisé est la marne
crayeuse de l'étage de Kiew. Plus pauvres, paléontologiquement, sont
les grès siliceux et argileux appartenant en partie à l'étage de Kiew,
en partie à l'étage de Kbarkow. Les sables de l'étage de Pol-
tawa sont généralement dépourvus de fossiles et ce n'est qu'en deux
points qu'on y a trouvé une faune, composée de conchifères, différente
de celle de l'étage de Kharkow.
Dans les environs de Baklnnout, aux sables de l'étage de Poltawa
sont subordonnées des argiles plastiques servant à la fabrication
d'objets réfractaires.
Après cette exquisse générale du bassin du Donetz nous pourrons
passer à la description des régions qui seront parcourues par les ex-
cursions proposées.
1-r jour.
Environs de la station Wolyntséwo
(pl. A).
Entre les stations Khatsépétovka et Sadki, le chemin de fer coupe
le grand pli anticlinal, appelé quelquefois anticlinal principal de la
XVI. Guide des excursions du VII Congrès Géolog. Intern.
PI A.
3.O.
Carte géologique des environs de la station Wolyntséwo.
EcliellC V-i2onn.
XVI 33
chaîne du Donetz. La voûte du pli s'observe près de la station Wo-
lyntséwo, où la suite C\ forme l'horizon le plus bas de ceux qui y
apparaissent au jour. Les tranchées de la voie ferrée et les coupes na-
turelles le long de la rivière Boulawin et dans plusieurs ravins et val-
lons permettent d'examiner en détail la constitution des dépôts carbo-
nifères les plus productifs du bassin depuis la suite Cl, et les plus im-
portants au point de vue industriel. La coupe générale suivant la ligne
aa, — &&, en est représentée sur les fig. 1 et 2.
La région que nous considérons, surtout les alentours de la sta-
tion Wolyntséwo, présente un relief très accidenté, en intime liaison
génétique avec la structure géologique du terrain. Une série de chaî-
nes dont la direction coïncide avec celle des roches (approximative-
ment NWW — SEE), et qui sont séparées par d'étroites vallées isocli-
nales, est surtout caractéristique. Ces chaînes sont en majeure partie
formées de puissants grès fortement redressés, auxquels viennent rare-
ment s'associer des calcaires, tandis que les vallons sont principale-
ment constitués par des schistes et des grès schisteux, roches cédant
facilement à Faction destructive des agents de dénudation. En général,
l'abondance des grès est une des particularités distinctives de cette
coupe. Les calcaires de la région étant souvent métamorphosés en mi-
nerais de fer, il n'est pas toujours facile d'en reconnaître les affleure-
ments.
A partir de la station Khatsépétovka, la voie ferrée traverse suc-
cessivement les dépôts compris entre Cl et G\, inclinés vers NNE.
La région est d'abord plane, mais bientôt viennent les chaînes men-
tionnées plus haut. Dans la tranchée Z, ouverte dans une d'elles, on
voit des grès fortement redressés et des schistes, avec pendage vers
NNE. Au commencement de la tranchée Y les grès plongent vers XNE,
à la fin vers SSW. Dans cette tranchée on observe plusieurs petits
plis compliqués par des failles (schème fig. 3). Ce point-ci correspond
au sommet de l'anticlinal.
Après la tranchée Z et dans la direction de la station Sadki, la
voie ferrée traverse les dépôts carbonifères dans l'ordre ascendant à
partir de Cf. L'angle d'inclinaison des couches devient plus petit à
mesure qu'on s'avance vers le sud.
La tranchée X qui coupe une grande partie de l'horizon Cl, mon-
tre une alternance de grès, de schistes, de minces lits de charbon et
de calcaire, avec pendage d'environ 90°, çà et là 'avec recourbement
hétéroclinal des couches. Les grès du talus affectent une stratification
diagonale. La tranchée se termine par des grès qui vont s'étendre à
l'est en chaîne considérable, dans la direction de la rivière Boulawin. Ce
grès forme la base de la suite C%. Une belle coupe de dépôts carbo-
nifères plus récents se voit dans la rive gauche de la rivière Bou-
lawin.
La suite Cl est essentiellement formée de schistes et de grès qui
s'étendent en plusieurs rangées ressemblant à des plates-bandes. Les cal-
caires y sont peut représentés. Les couches subordonnées sont de l'an-
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XVI
35
thracite et du demi-anthracite; la strate
la plus élevée peut être observée dans
une série de puits abandonnés, exploi-
tés autrefois par les paysans. Cette cou-
che, interstratifiée d'un lit de schiste
argileux, a plus d'un mètre d'épaisseur
et plonge brusquement, avec les roches
encaissantes, vers le SSW.
Un peu au-dessus de cette couche
commence la suite C\ composée de sept
couches de calcaire gris foncé, différant
peu Tune de l'autre. Ce calcaire ne con-
tient qu'un très petit nombre de fossi-
les (énumérés dans l'esquisse générale)
et n'a pas de couches de charbon ex-
ploitables.
La suite Ci présente de beaux
affleurements dans les rives escarpées
de la rivière Boulawin. Les grès et
schistes très inclinés forment ici des
rochers abrupts. Les charbons de l'ho-
rizon passent, vers l'est, à de l'anthra-
cite; vers l'ouest, la teneur en matières
volatiles y augmente peu à peu. Le
haut de la suite est formé par un cal-
caire gris contenant des concrétions
siliceuses noires. Le chemin de fer
coupe la partie supérieure de Ci et la
partie inférieure de C% par une tran-
chée près du puits de M. Joukovsky.
La suite Ci affleure nettement dans
les rives escarpées de la Boulawin. Les
deux couches inférieures de charbon
étaient autrefois exploitées, près de la
rivière, dans une série de petits puits
aujourd'hui abandonnés. Actuellement
les mêmes couches sont exploitées par
une galerie transversale du puits de
M. Joukovsky. Les roches accusent
un plongement d'environ 80° vers le
SSW.
Les houilles de la suite CS, ainsi
que des suites Cl et 0^, en deçà et
au-delà de la Boulawin, ont été sou-
mises à une reconnaissance détaillée
par la Société russo-belge. La grande
mine, ouverte dernièrement par cette
^
3*
36 XVI
Société, est située à l'ouest du chemin de fer; elle exploitera les 15
couches de houille trouvées dans les 3 suites. Les explorations, fai-
tes dans la région par l'ingénieur des mines A. F en in, ont montré
que la teneur en matières volatiles diminue graduellement de l'ou-
est à l'est et que dans cette direction le charbon passe peu à peu
à de l'anthracite. De plus, dans chaque coupe perpendiculaire à l'axe
de l'anticlinal, les couches les plus voisines de l'anticlinal contiennent
moins de matières volatiles que celles des horizons plus élevés. Ainsi
par exemple, sur la rive gauche de la Boulawin, les charbons de la
suite Ci sont déjà de l'anthracite, tandis que les couches des suites G%
et Ci offrent encore des charbons à coke et même à gaz.
La suite G% renferme quelques lits de calcaire dont les fossiles
sont énumérés dans l'esquisse générale.
La suite Cl contient également quelques couches assez puissantes
de calcaires (voir la liste des fossiles dans l'esquisse générale), dont la
plus remarquable, le AI 36 de la coupe générale, s'étend en bande con-
tinue assez haute, d'une puissance d'environ 3 mètres. Dans notre rayon
la suite G\ renferme jusqu'à 7 couches de houille exploitables.
Le calcaire 23 de la coupe générale qui sépare les suites C3 et
Cl, se présente ici sous l'aspect d'une mince couche intermédiaire, peu
visible dans les affleurements. En général, dans la suite Cl, composée
essentiellement de schistes et de grès schisteux, les calcaires ne for-
ment que des intercalations peu importantes. Seul le calcaire 14 a
une puissance d'environ 2 — 3 mètres et fait une saillie distincte, au
sud de laquelle se trouve immédiatement la grande usine sidérurgique
de la Société russo-belge a).
A partir de ce calcaire la contrée devient plus plate. Les horizons
plus élevés ne s'y voient distinctement nulle part; on ne peut les ob-
server qu'un peu à l'ouest du chemin de fer, le long de la rivière Sadki,
mais la visite de cet endroit n'entre pas dans le programme de notre
excursion.
La mine de mercure près de la station Nikitovka.
A. Minenkow. Les gîtes de cinabre dans le bassin du Donetz. Feuill.
min. de la Russie du sud. T. II. 1881 (en russe).
— Les minerais de mercure dans le bassin du Donetz. Feuilles min.
de la Russie du sud. 1884 (en russe).
G. Tschermak. Zinnaber von Nikitowka. Minerai, und Petrogr. Mitth.
Bd. VII,' p. 361.
A. Auerbach. Beschreibung der Quecksilber-Grube und Hutte der
Firma „Auerbach & C". Journ. des mines. 1882, t. II,
p. 1 (en russe).
P. Jeremeïew. Note sur les cristaux de cinabre et d'antimonite dans
la mine de mercure près de la station Xikitowka. Ver-
handl. d. Russ. Kais. Minerai. Gesellsch. Bel. XXII, p. 349.
*) L'usine n'est pas indiquée sur notre carte.
XVI 37
Les gîtes de mercure, découverts en 1879 par l'ingénieur des mi-
nes A. Minenkow, sont situés à 4 verstes vers l'ouest de la station
Nikitovka, dans la zone de l'anticlinal principal dont nous avons parlé
dans l'esquisse générale de la tectonique du bassin du Donetz.
La région où l'on exploite actuellement le minerai de mercure
offre un plongement général vers la Balka-Jéliéznaïa et renferme trois
plis voûtés. Sur l'un de ces plis se trouve le puits „Sophia", la mine
la plus importante; sur la voûte du deuxième pli se trouvent les tra-
vaux ouverts pour l'exploration du „filon Téléphone", sur celle du
troisième les — „Grandes explorations". Ces coupoles s'étendent dans la
direction est — ouest et se terminent encore dans les limites du terrain
minier. Le fait que le flanc nord des coupoles „Sophia" et „filon Té-
léphone" et la pente sud de la voûte «Grandes explorations" sont re-
couverts par des roches régulièrement dirigées vers le WNW, permet
d'avancer que toutes les trois coupoles ne sont que des plis particu-
liers du grand anticlinal déjà mentionné, et de la structure duquel les
excursionnistes auront déjà pris connaissance dans les environs de la
station Wolyntséwo. Au nord de la coupole percée par le puits Sophia
apparaissent nettement des grès blancs contenant des inclusions fari-
neuses de kaolin. La stratification de ces grès est régulière, sans que
la cuvette séparant la coupole „Sophia" de la voûte «Téléphone" y ait
exercé la moindre influence visible. La même chose s'observe au sud
de la coupole des „Grandes explorations": là une suite de roches houil-
lifères s'étend, sans interruption et régulièrement stratifiée, du puits
«Aï 5 (Société de l'industrie houillère de la Russie du midi) vers la
mine de houille de la même Compagnie à laquelle appartient la mine
de mercure.
La structure de ces coupoles peut être expliquée en partie par
les observations faites à la surface du sol, en partie par les anciennes
exploitations à ciel ouvert, en partie par les travaux souterrains.
Si l'on s'éloigne de la ligne du méridien qui traverse la nouvelle
cave à dynamite, le long des saillies nettement marquées des grès mé-
tallifères, on voit clairement, à la coupole „Sophia", à l'ouest des amas de
roches qui ont déjà passé par les fours, comme ces deux saillies changent
leur direction de N\V 330° qu'elle était, en S, pour faire ensuite un
brusque détour vers le SE et aller contourner la coupole du côté
ouest. En se dirigeant plus loin le long des saillies de grès, on les
voit faire un nouveau coude et plonger vers le sud. Puis, après avoir
traversé le village minier, elles vont prendre la direction N — S, avec
pendage vers E, et contourner^ la coupole du côté est. Un banc de
schistes argileux, renfermé entré les deux bandes de grès, les accom-
pagne constamment. A l'est de la coupole, entre les maisons et le val-
lon Stortchéwaïa, affleurent des schistes argileux superposés à la bande
périphérique des grès. Du côté nord, la coupole „Sophia" est coupée par
une fracture nettement prononcée, dite „croiseur", qui fait un angle
d'environ 10 degrés avec la direction des roches dans le puits Sophia.
A la surface du sol, la direction de la fracture est distinctement mar-
38
XVI
quée par un effondrement au fond d'un ancien étang dont l'eau s'est
écoulée dans la mine. Plus loin, la ligne de la fracture passe au-des-
sous du bâtiment des chaudières à vapeur. Actuellement elle est aussi
constatée dans la coupole Téléphone qu'elle coupe à l'extrémité nord-
occidentale du filon „Téléphone". Ce sont surtout les travaux souter-
rains qui permettent d'étudier la structure de cette fracture. Elle
plonge dans le sens opposé à l'inclinaison des roches dans le puits
Sophia: alors que celles-ci sont inclinées vers le nord, le croiseur
plonge vers SSW. Son épaisseur atteint çà et là 12 mètres. Quant à
la structure, c'est une brèche typique de frottement: des fragments
aux arêtes tranchantes et arrondies de quartzites et de grès y sont
mêlés à une masse broyée en poussière, provenant des mêmes roches.
nanti
Quartzite. Schiste. Quartzite Grès à Grès. Brèche Croiseur,
à cinabre, cinabre. et conglo-
mérat.
Fig. 4. Coupe transversale du gisement .,Sophia".
Parfois on y rencontre même des blocs qui ont plusieurs mètres de
diamètre. Cette brèche de friction a gardé des traces visibles du mou-
vement de la masse dont elle est composée, en sorte que souvent, dans
une seule et même coupe, on peut observer des surfaces polies diver-
sement orientées. Aux endroits où le croiseur traverse les quartzites
et les grès minéralisés, il contient des morceaux de roches cinabrifè-
res, à surface souvent aussi parfaitement polie que celle des roches
encaissant le minerai. Le toit du croiseur est remarquablement poli et
montre nettement des stries de glissement, inclinées en général vers
XWN. Le mur se confond insensiblement avec les roches contiguës,
dans lesquelles il présente une masse plus ou moins déplacée qui a
évidemment été exposée à une forte friction contre la surface polie
XVI
39
du toit. La structure du croiseur explique la pénétration facile dans
les mines d'abondantes eaux venant entraver les travaux souterrains
à proximité du croiseur. Quant aux fentes obliques se dirigeant dans
le sens du méridien, nous en parlerons plus bas.
La coupole du „tilon Téléphone" se dessine à Test de la Balka-
Stortchéwaïa. Le côté sud-ouest en est enveloppé par les grès affleu-
rant dans ce vallon. Ces grès correspondent aux grès périphériques de
la coupole Sophia. Le rapport mutuel entre ces grès et les schistes
qui les recouvrent fait supposer l'existence, près de la Balka-Stortché-
waïa, d'une fente de rejet se dirigeant du N au S et séparant la cou-
pole „Sophia" de la coupole «Téléphone". A en juger par les travaux
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Fig. 5. Plan de la coupole «Téléphone'
souterrains, les grès de la partie périphérique de la coupole „Télé-
phone" semblent être suivis de schistes et de grès, identiques à ceux
que l'on voit dans la coupe de la coupole „Sophie". La coupole télé-
phone" est traversée, à peu près dans la direction longitudinale, par
une fracture, et c'est cette fente minéralisée qui est le „fllon Télé-
phone". Les épontes du filon font clairement remarquer l'absence de
symétrie dans les roches contiguës. Cette dissymétrie s'observe encore
mieux dans les lits intercalés de houille et les plans de stratification
qui tantôt ne coïncident pas des deux côtés du filon, tantôt n'ont point
de continuation dans la paroi opposée. A l'extrémité sud-ouest, le filon
„ Téléphone" est nettement coupé dans le sens du plan du schiste, tandis
que dans la partie nord-est il tourne peu à peu vers l'est (voir le plan
de la coupole Téléphone, fig. 5) pour aller rencontrer, sous un angle
très aigu, le croiseur dans lequel il disparaît.
40
XVI
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-
XVI 41
La coupole des „ Grandes explorations" est séparée de la voûte
„Téléphone", située vers le nord, par un vallon à pentes douces. Le flanc-
nord de la voûte des „Grandes explorations" est nettement marqué par
des bandes de grès métallifère, entamé en partie par les anciens travaux
d'exploitation à ciel ouvert, en partie par des carrières, ouvertes pour
exploiter le grès qui sert de matériel de construction. La coupe hori-
zontale de la partie ouest de la voûte présente la forme d'une lan-
cette; vers Test la coupole s'élargit progressivement et de dessous les
grès métallifères apparaissent peu à peu les roches sous-jacentes. A
l'est du puits (J\l> 9 de la fig. 6), un canal creusé transversalement
à la direction des roches, a mis à jour les deux ailes opposées du grès,
de dessous lesquelles on voit surgir des schistes arénacés bruns, net-
tement plies en anticlinal, avec plongement des couches vers le NE
20° et vers le S. Sous terre, le pli anticlinal peut être suivi dans la
galerie latérale allant du AL> 11 au filon métallifère B, et traversant
les schistes du toit de la série des roches métallifères. A l'extrémité
sud-ouest de la coupole, on observe, dans la direction du puits K» 15
et aux niveaux de 15 et 20 sagènes, un très fort refoulement accom-
pagné de fractures qui semblent témoigner d'un fort dérangement
dans la stratification des roches entre la coupole et la cuvette d'à côté.
Comme dans la coupole „Téléphone", les filons métallifères rem-
plissent ici des fentes dues évidemment à la rupture des roches au
sommet de leur courbure lors de la formation de la voûte. Dans la
coupole des „Grandes explorations" les travaux souterrains ont constaté
5 de ces fentes (fig. 6 AAU BBV C, DBV E) ]). Ces fentes, ainsi que
celles des coupoles „Sophia" et „Téléphone", se distinguent par leur
grande richesse en minerai. Ordinairement elles présentent deux épon-
tes nettement distinctes, toutes deux polies et couvertes de stries, pro-
duites par le glissement d'une joue sur l'autre; parfois il n'y a qu'une seule
éponte franche, également polie et striée, contre laquelle s'est frottée
la partie contiguë des roches de contact, partie fortement morcelée et
fendillée, mais très métallifère. Le „filon Téléphone" qui se rapporte
au premier de ces types, a les épontes nettement polies, plongeant
ordinairement vers le sud-est; l'espace entre les épontes est rempli de
quartzite fortement morcelé, mais non écrasé en poussière. Au second
type appartient la fracture BB„ des «Grandes explorations" qui n'a
qu'une seule lèvre polie. Le mode de structure en est expliquée dans
le dessin schématique (fig. 9) qui montre à gauche le côté poli, ré-
gulièrement incliné vers le sud-est; contre ce côté poli s'appuie, à
droite, une bande de quartzites réduites en morceaux à angles vifs;
les roches restées en place (à droite) offrent des plans polis, diverse-
ment inclinés par rapport à l'horizontale.
Ce que nous avons dit de la structure des coupoles, peut en quel-
que sorte servir à expliquer la formation des ruptures survenues
x) Par mégarde la lettre E n'est pas marquée sur la fig. 6. Elle
doit être placée à côté du puits JVï 3.
42
XVI
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XVI
43
dans les coupoles. Les premières lentes et les plus profondes sont cel-
les qui se sont produites, comme nous Pavons dit, dans la direction du
méridien ou à peu près, par la rupture de la courbure des couches,
et qui vont sous un angle aigu ou en croix à la direction générale des
roches constituant la localité. C'est dans ces fentes-ci que s'est opérée
la plus riche minéralisation, se propageant par les fissures qui traversent
les roches encaissantes. Plus récents sont les rejets dans la direction
des couches (croiseurs) qui viennent couper obliquement les fractures
richement minéralisées suivant à peu près la direction du méridien.
Plus récentes encore semblent être les coupes des filons métallifères
dans le plan du glissement, par exemple celle que nous avons indiquée
dans le „ filon Téléphone".
Les observations que Ton a faites sur la distribution du minerai
dans les gîtes ont montré que, si l'on coupe un filon métallifère trans-
versalement, le minerai se voit sur le plan de section groupé en un
réseau irrégulier, réparti conformément au nombre des fissures traversant
les grès et les quartzites (fig. 10). Un rôle important dans la distribution
du minerai semble appartenir aux charbons interstratifiés qui semblent
avoir été les concentrateurs de la substance métallifère. D'un intérêt
-
Fig. 9.
Fig. 10. Gîte du «Téléphone", a — inter-
calation de houille; b — minerai riche;
c — roches fracturées et broyées.
particulier aussi sont les intercalations, dans les quartzites, de houil-
les renfermant dans leur masse des cristaux distincts et parfaitement
formés de cinabre. On observe parfois des inclusions de cinabre dans
la masse compacte des roches encaissant les fentes métallifères, mais,
ici aussi, il faut supposer que la présence du métal est en î apport avec
l'existence, dans ces roches, de très petites fissures invisibles à l'œil nu.
La zone la plus minéralisée comprend un grès quartziteux gros-
sier à gros grains de quartz, recouvrant le conglomérat et le schiste
du mur de la suite métallifère. Il est très probable qu'ici aussi la
richesse en minerai dépend des conditions qui ont favorisé la pé-
nétration des solutions par les fentes tectoniques et à travers la
44
XVI
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Carte géologique des envi b de la station AlmazDalu
XVI 45
roche même. En général, il est à remarquer que les explications du
dépôt du minerai de mercure par des solutions, explications données
par G. Becker dans ses mémoires sur les gîtes de mercure en Cali-
fornie, sont parfaitement applicables à notre gisement.
La composition du minerai de mercure est relativement assez uni-
forme. Outre le cinabre sous forme de masse cristalline, et un vermil-
lon terreux d'un rouge vif, le minerai le plus fréquent est la stibine
de couleur gris d'acier clair, en amas radiés, et la même substance
plus foncée qui se présente sous l'aspect de cristaux aiguillés tapissant
souvent le plan de la cassure des grès. La stibine se rencontre assez
fréquemment associée à la stiblite. La pyrite, compagne ordinaire de
ces minerais, est surtout développée dans le voisinage du croiseur et
dans des conglomérats recouvrant les schistes du mur.
La mine de la Société de l'industrie houillère de la Russie du Sud.
Après l'examen de la mine de mercure, les excursionnistes se ren-
dront à la station Gorlovka pour visiter la mine de la Société de l'in-
dustrie houillère de la Russie du Sud. La mine de cette société, une
des premières qui ont été ouvertes dans, la partie occidentale du bas-
sin du Donetz, est considérée aujourd'hui comme une dés mieux orga-
nisées du rayon.
Ici, comme dans la mine de la Société russo-belge, située près de
la station Wolyntséwo, la suite des dépôts carbonifères est disposée
sur l'aile méridionale du pli anticlinal connu dans le bassin du Do^
netz sous le nom de fracture principale. Les couches carbonifères in-
clinées en pente raide vers le SSW, sous un angle de 50 — 60°, présen-
tent dans l'ordre ascendant la même coupe que l'on a vue près de la
station Wolyntséwo. Grâce à l'excellente organisation de la mine, il
sera possible de visiter les galeries qui coupent la série la plus pro-
ductive des dépôts carbonifères du bassin. Les galeries partant du
puits J\L> 1 sont surtout intéressantes; une d'elles se dirige, à une pro-
fondeur de 80 sagènes, vers le nord, du côté du mur, l'autre, à la pro-
fondeur de 110 sag., va rejoindre le toit. Les figures 10 représentent
ces deux galeries avec la dénomination des couches acceptée dans
la mine.
2-me jour.
Les environs des stations Almaznaïa et Warwaropol.
(pi. B).
La station Débaltséwo est située sur les dépôts de la suite G% dont
le calcaire (JVï 14 de la coupe générale) surgit en saillie, s'étendant
perpendiculairement à la direction du chemin de fer Débaltséwo —
46 XVI
Lomowatka, à une distance d'environ 2xfc verstes de la station. Le pen-
dage des roches est ici vers le SW. Après avoir dépassé le calcaire
(14), la voie ferrée traverse, sur le parcours de 4 — 5 verstes, les cou-
ches de la suite C\, inclinées assez faiblement vers le SW. Le calcaire
(23) séparant Cl de C\ affleure d'une manière presque imperceptible.
Plus loin le chemin de fer parcourt les dépôts de la suite C\ qui for-
ment une grande dépression compliquée par des plis secondaires, et
traverse une seconde fois le calcaire (23) plongeant ici vers le NW,
entre les stations Lomowatka et Almaznaïa. Entre les stations Débalt-
séwo et Lomowatka, la ligne traverse un plateau de partage, assez
uni, occupé par des champs cultivés, s'abaissant peu à peu vers les
rivières au SE et au NW. Dans le voisinage de ces cours d'eau le ter-
rain est découpé par des ravins et des vallons. De nombreuses petites
chaînes de calcaire et de grès donnent à la région le caractère typi-
que du bassin du Donetz. Çà et là on aperçoit, des deux côtés du che-
min de fer, des exploitations peu importantes mettant en oeuvre les
couches de la suite C\.
Après la station Lomowatka la voie va s'engager dans cette ré-
gion montagneuse et couper quelques-uns des chaînons par de petites
tranchées. Une tranchée plus considérable, à 3 verstes de la station,
montre d'abord des grès, des schistes et de minces intercalations de
calcaire, puis le calcaire gris argileux (23) qui a ici une puissance
d'environ 10 mètres et qui est divisé par plusieurs couches interstra-
tifiées de schistes. Les roches plongent vers le NW sous un angle d'en-
viron 45°. Au-delà de cette tranchée la voie fait un coude et continue,
suivant pendant quelque temps la direction des couches, parallèlemeut
aux chaînons des grès schisteux. Plus loin elle entre dans la région
représentée sur la planche B.
Cette région, l'une des plus industrielles du bassin du Donetz, ren-
ferme des gisements très importants de charbons à coke et à gaz, les
deux sortes de charbons aujourd'hui les plus appréciées. C'est là que
se trouvent les mines les plus importantes, p. ex. celles de la Société
Alexé'ïew, de la Société de Briansk, de la Société du Kriwoï-Rog, de
la Société d'Almaznaïa, de W. Maximow, de la Société Goloubov-
skoïé, de la Société Pétro-Marievskoïé etc. Toutes ces mines sont rejoin-
tes à la ligne magistrale, les unes par des rails, les autres par des
voies suspendues. Les points de lancement du charbon sont les stations
Almaznaïa, Warwaropolié et Goloubovka. Actuellement la station Al-
maznaïa est la première et la plus importante du bassin du Donetz
pour la quantité de charbon qui en est expédiée.
Ce rayon est coupé par les rivières Lozowaïa, la Xijné-Kamyché-
wakha et la Lougan. Le relief en est très capricieux. Les couches de
houille d'une tectonique compliquée en occupent presque toute l'éten-
due. La configuration du terrain dépend en grande partie des chaînons
déjà mentionnés plus haut. Ce qui différencie surtout ces chaînons de
ceux du rayon de l'anticlinal principal, c'est qu'ils sont exclusivement
formés de calcaires, les puissantes couches de grès y étant très rares.
XVI 47
Le caractère général de la structure géologique de la région et
la disposition des horizons sont assez clairement indiquées sur la carte
adjointe que nous n'ayons pas à entrer dans les détails 1).
Pour se faire une idée d'ensemble de la tectonique de la région
et de son influence sur son relief, il suffit de je-er un coup d'oeil du
haut d'un des „tombeaux" disséminés en grand nombre aux endroits
les plus élevés, et particulièrement du „tombeau Ostraïa" qui se dresse
sur une hauteur formée par de petits plis du calcaire 37. Les plis de
ce calcaire peuvent servir d'exemple du fin plissement caractéristique
de ce rayon. Au pied du tombeau le calcaire forme une cavité syncli-
nale au fond de laquelle se remarque encore un petit pli anticlinal.
Du haut de ce tombeau on a devant soi toute la disposition des
mines du rayon et l'on peut suivre du regard toutes les sinuosités des
chaînons qui en expriment parfaitement la tectonique. Un de ses brus-
ques détours se voit, entre autres, près du tombeau „Gorodok", où le
calcaire de l'horizon 71, tournant à angle droit, forme pour ainsi dire
un mur de retranchement.
La tectonique de la région est surtout caractérisée par son petit
plissement. Outre le plongement en différents côtés des divers plis, on
observe une inclinaison générale des couches vers l'ouest, c'est-à-dire
la cuvette de Bakhmout.
La tranchée du chemin de fer de la mine de Briansk et celles
de la ligne magistrale près du pont de la Lougan montrent d'une ma-
nière bien nette le caractère du plissement.
Dans la première de ces tranchées on voit d'abord un pli syncli-
nal très comprimé des horizons 36 — 42, puis un pli voûté à flancs dou-
cement inclinés des calcaires 42 c.
La seconde tranchée offre aussi un pli anticlinal à flancs faible-
ment inclinés, formé par les calcaires de l'horizon 61.
Mais la région n'est pas seulement remarquable par ce menu plis-
sement; elle l'est encore par son grand nombre de failles ou plutôt de
pli-failles. Le plus important de ces plis-failles, celui dont il a déjà
été question dans l'esquisse générale, traverse le domaine de la mine
Pétro-Marievsky entre les puits „Pouchkin'• et „Charlotte", coupe en-
suite la rivière Lougan et va se prolonger entre les mines des So-
ciétés Goloubovskoïé et W. Maximow. Plus loin il se dirige vers l'est,
comme la carte l'indique, à travers la rivière Kamychéwakha, Par là
on voit que la ligne de la faille est très brisée. Par endroits les dé-
pôts des deux côtés de la faille sont en contact immédiat, ailleurs ils
sont séparés par une bande, large de 200 à 400 m., de roches dislo-
quées et fortement fracturées. Quant aux autres plis-failles, ils sont le
plus souvent en liaison génétique intime avec le plissement et leur
direction est en général celle des roches. Un trait intéressant se pré-
sente dans le brusque changement simultané de certains plis-failles et
*) La carte adjointe ne montre que les calcaires qui séparent les
différentes suites ou qui ont une influence marquante sur la tectonique.
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XVI 49
des roches, entre autres près de la mine Orlovsky de la Société Ale-
xéïew. Là, comme le montre la carte, les roches tournent brusquement
sous un angle de 90n; il en est de même de la faille. Des failles for-
mant un angle aigu avec la direction des roches, peuvent être obser-
vées dans le domaine de la mine Almaznaïa où l'une d'elles sera bien-
tôt traversée par une galerie latérale du puits principal; on peut en
remarquer aussi dans les alentours de la mine Orlovsky, dans le do-
maine de la mine Briansk etc.
Dans les environs du village Kalinovka qui présentent de beaux
affleurements très nets, on peut prendre connaissance de la succession
des couches des suites PC, C\ et C\. La visite de ces affleurements
n'a pu malheureusement entrer dans le programme de l'excursion.
Les dépôts de la suite C\ se voient très bien dans les tranchées
de la ligne qui conduit à la mine de la Société Almaznaïa. On y peut
observer tous les horizons compris entre le 23-me et le 42-me. Les
horizons 31 — 42a sont particulièrement bien coupés dans la tranchéa
près de la rivière Kamychéwakha, où l'on peut observer les calcaires
de tous les niveaux, abondant en fossiles.
La suite G% se voit très clairement dans la majeure partie des
terrains miniers et se montre, grâce à de nombreux plis, dans beau-
coup d'affleurements naturels et artificiels.
La suite G\ se découvre le mieux dans les mines Orlovsky et Ka-
mensky de la Société minière Alexéïevskoïé.
Les suites Ci et Cl peuvent être observées dans les tranchées du
chemin de fer de la mine W. Maximow. Cette voie coupe successi-
vement les couches comprises entre Cl et Ci La mine, située sur les
ailes d'un pli, exploite la suite C\. Les puits ouverts à proximité de
la voie ferrée, dans la courbure même du pli, travaillent à la fois les
deux ailes, dont celle du nord est peu inclinée (8° — 12°), comme
presque partout dans le bassin du Donetz, tandis que celle du sud est
raide (35°— 40°).
Le puits Al' 7, creusé près de la „Moguila Wétocbka" a fait ren-
contrer la grande faille dont il a été question plus haut, et dans la-
quelle les dépôts de la suite Ci sont en contact avec ceux de la
suite C\.
La plupart des mines exploitent les charbons de la suite C%, entre
autres les mines de la Société Goloubovskoïé, de la Société Pétro-Ma-
rievskoïé, de la Société Almaznaïa, de la Société du Kriwoï-Rog, de la
Société de Briansk, la mine Pavlovsky de la Société minière Alexéïev-
skoïé. Dans ces quatre dernières mines on apprécie surtout pour ses
hautes qualités la couche de l'horizon 53, connue sous le nom de couche
,, Almaznaïa", dont l'épaisseur dépasse rarement 0,7 m. La suite est le
mieux développée dans le terrain appartenant à la Société Almaznaïa,
où elle contient 6 couches de houille d'une puissance d'ensemble de 5
à 6 mètres. La galerie latérale du nouveau puits coupe non seulement
cette suite, mais encore les horizons inférieurs de la suite superpo-
sée G\.
4
50 XVI
La suite C| qui contient jusqu'à 6 couches productives de char-
bon, est exploitée par les mines Kamensky et Orlovsky de la Société
minière Alexéïevskoïé.
La suite C%, comme nous l'avons dit dans l'esquisse générale, ne
contient pas de couches de houille productives.
La suite C\ est exploitée dans la mine de W. Maxim ow et dans
la mine Pougatchevsky de la Société minière Alexéïevskoïé.
Le rayon dont nous parlons peut aussi venir comme preuve à
l'appui des changements dans la qualité du charbon dont il a été
question dans l'esquisse générale. Si nous suivons la direction de la
suite C\ (voir la carte) en partant des mines de la Société Pétro-
Marievskoïé et en passant par celles des Sociétés Almaznaïa, du Kri-
woï-Rog et de Briansk, pour aller vers la mine Pavlovsky de la Société
minière Alexéïevskoïé, nous nous convaincrons que les charbons devien-
nent de plus en plus pauvres en matières volatiles. Pour mettre ces
changements encore plus en évidence nous examinerons par exemple
la couche Almazny. Dans la mine de la Société Pétro-Marievskoïô
cette couche présente une teneur en matières volatiles de 35%; dans
celle de la Société Almaznaïa, d'environ 30%; dans celle de la Société
du Kriwoï-Rog, d'environ 25%; dans celle de la Société du Briansk,
18%; dans celle de Krasnopolié (située un peu au sud du bord
sud de la carte), 15% et même moins. On voit par là que sur une
distance qui n'est guère supérieure à 30 verstes (en comptant dans
la direction des couches) la teneur en matières volatiles diminue gra-
duellement de 20%- Ce changement s'observe, dans la même direction,
dans les charbons de toutes les suites.
De la station Almaznaïa les excursionnistes se rendront à la sta-
tion Warwaropolié. La plus grande partie de ce parcours est donnée
sur la fig. 13. Les tranchées qui offrent le plus d'intérêt se trou-
vent près du pont du chemin de fer jetée sur la rivière Lougan. Ici
est bien découpé le pli voûté, faiblement incliné, dont il a été déjà
question. La tranchée se termine par de puissants grès légèrement
inclinés, avec séparation diagonale bien nette.
Près de la station Warwaropolié se montrent de beaux affleure-
ments bien prononcés des roches de la suite G\ et d'une partie de C3
avec faible plongement vers le X. D'autres affleurements nets de ces
couches se remarquent entre les stations Warwaropolié et Goloubovka.
Sur la voie,, à partir de la station Goloubovka à la station Ma-
rievka, on peut voir, d'abord sur la rive droite de la Lougan, puis
sur la rive gauche de la Werkhné-Kamychéwakha (au-delà des limites
de notre carte), des plis anticlinaux elliptiques parfaitement exprimés.
Le puits „Pierre", tout à côté de la station Marievka, exploite les cou-
ches de l'horizon 41.
A partir de la station Marievka jusqu'à la station Popasnaïa, la
voie ferrée traverse des dépôts carbonifères qui n'affleurent d'une ma-
nière nette que loin de la ligne, principalement au nord, le long de
la Nijné-Kamychéwakka.
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52 XVI
Près de la station Popasnaïa, dans la direction de la station Dé-
konskaïa, le chemin de fer coupe le calcaire le plus élevé du carboni-
fère (1) et se prolonge en parcourant les dépôts permo-carbonifères
et permiens. Grâce au développement d'argiles plastiques, le relief du
terrain devient plus adouci. Les vallons offrent des talus d'une pente
faible. Les affleurements naturels sont rares et peu nets. Ce n'est
qu'aux endroits délavés des collines que l'on voit des argiles et des grès
rouges. La région garde ce même caractère jusqu'à la station Dé-
konskaïa.
Les mines de sel.
Dans l'esquisse générale nous avons dit que l'assise dolomitique
du permien inférieur de la cuvette de Bakhmout repose sur des argi-
les gris jaunâtre et des marnes argileuses avec couches subordonnées
de gypse, d'anhydrite et de sel gemme. Au nord-est et au sud de la
ville de Bakhmout, cette suite de roches atteint jusqu'à 100 sagènes de
puissance. Le plongement général des couches correspond à celui des
dépôts sous-jacents du permien inférieur au bord de la cuvette. A
l'est de Bakhmout l'inclinaison générale des couches se dirige vers
l'est, sous un angle de 3 à 4°.
La présence de sources salines aux environs de Bakhmout était
déjà connue depuis longtemps, mais ce ne fut qu'en 1871 que M. Ska-
ramanga et C° firent la première tentative d'extraire, à proximité de
la ville même, la saumure à l'aide d'un forage. A la profondeur de 49
sagènes le forage traversa une couche de sel gemme. En 1874, d'après
les indications de MM. Karpinsky et Eroféïew, on pratiqua, près
de Dékonskaïa, un sondage qui atteignit la profondeur de 110 sagènes
après avoir traversé, à partir de la 37-me sagène, 9 couches de sel
d'une puissance d'ensemble de 49 sagènes.
La coupe du terrain traversé par ce forage étant caractéristique
de la suite salifère, nous donnerons ici la succession des couches d'a-
près les données communiquées par P. Eroféïew, sous la direction du-
quel le sondage a été exécuté:
Epaisseur des Profondeur du
couches. forage.
pieds pouces pieds pouces
1) Terre végétale 2 0 2 0
2) Argile sableuse jaune ..36 56
3) Sable meuble 21 0 26 6
4) Argile 6 6 33 0
5) Gypse 1 6 34 6
6) Argile rouge 8 6 43 0
7) Grès calcarifère 24 0 67 0
8) Gypse intercalé d'argiles 27 8 94 8
9) Anhydrite ....... 2 10 97 6
XVI
53
10)
11)
12)
13)
14)
15)
16)
17)
18)
19)
20)
21)
22)
23)
24)
25)
26)
27)
28)
29)
30)
31)
32)
33)
34)
35)
36)
37)
38)
38)
40)
41)
42)
43)
Epaisseur des
couches,
pieds pouces
Gypse et argile 22 0
Argile brun gypsifère . . 1 9
Gypse 7 3
Anhydrite 44 0
Argile bigarrée 12 6
Marne gypseuse 2 0
Gypse rose 0 4
Marne interstratifiée d'an-
hydrite 4 2
Anhydrite 9 5
Argile brune salifère. . . 11 6
Argile marneuse avec stra-
tes de dolomie et d'an-
hydrite 14 5
Anhydrite salifère. ... 16 8
Argile brune salifère. . . 11 3
S e 1 g e m m e . . . . . . 4 7
Argile à briques avec stra-
tes de gypse 18 4
Anhydrite , . 21 4
Sel gemme interstratifié
de gypse 6 3
Sel gemme en grains . . 117 2
Argile gypsifère de couleur
de fumée 4 8
Anhydrite salifère bleuâtre 34 4
Dolomie 33 2
Sel gemme 17 6
Dolomie 9 11
Sel gemme avec argile . 6 0
Dolomie 13 2
Sel gemme 50 5
Dolomie 7 5
Sel gemme 17 1
Dolomie 11 1
Sel gemme 32 0
Dolomie 6 3
Sel gemme ....... 37 5
Dolomie 5 2
Sel gemme; le forage en
a traversé 55 6
Profon
deur du
foi
■açe.
pieds
pouces
119
6
121
3
128
6
172
6
185
0
187
0
187
4
191
6
200
11
212
5
226
10
243
6
254
9
259
4
277
8
299
0
305
3
422
5
427
1
462
5
495
7
513
1
523
0
529
0
542
2
592
7
600
0
617
1
628
2
660
2
666
5
703
10
709
0
r64
Comme le fait voir la coupe, les deux premiers gisements de sel
appartiennent à la suite supérieure du permien de Bakhmout, tandis
54 XVI
que les sept couches de sel suivantes sont encaissées entre des dolo-
mies se rapportant en apparence à l'assise calcaro-dolomitique du pér-
uvien inférieur dont il a été question dans l'esquisse générale.
Aux abords de ce forage l'ingénieur des mines Létounovsky ouvrit
la mine de sel Briantsevka, appartenant aujourd'hui à une Compagnie
française sous la firme „Société pour l'exploitation de sel gemme et
de charbon". Les gisements de sel, portant sur la coupe générale les
JVivV' 26 — 27, s'exploitent dans cette mine dans de vastes galeries sou-
terraines, éclairées à l'électricité, qui sont un grand attrait pour les
touristes dans leur visite aux alentours de Bakhmout.
Le sel a ordinairemeut l'aspect d'une masse blanche granulaire;
assez souvent on rencontre de grands nids de sel tout à fait translu-
cide avec de nombreuses cavités contenant le sel-mère. Parfois on
trouve des cristaux de sel nettement formés, offrant, d'après les étu-
des de P. Jeremeïew, prépondérance du cube (100) en combinaison
avec le rhombododécaèdre (110), les tetrahexaèdres (410), (210), (20.19.0),
l'octaèdre (111), le trioctaèdre (776) et l'icositétraèdre (433).
Jusqu'à la seconde couche exploitée (26 — 27), la coupe donnée plus
haut se répète dans toutes les mines voisines de celle de Briantsewka
(Nowaïa-Wélitchka, Kharlamovka, Pierre le Grand). Si l'on compare
entre elles les coupes de tous les puits, on voit que les couches s'in-
clinent, comme nous l'avons dit plus haut, vers l'ouest et que la couche
productive s'amincit dans la même direction.
L'extraction du sel gemme, commencée, il y a à peine 16 ans,
près de Bakhmout, a pris un si grand développement qu'elle fournit
maintenant, annuellement, plus de 16,000,000 de pouds et est devenue
une des premières industries du bassin du Donetz.
Après avoir examiné la mine de Dékonskaïa, les excursionnistes
se rendront pendant la nuit à Rostow par le chemin de fer Koursk-
Kharkow-Azow. Jusqu'à la station Amvrossievka la voie traverse la
région des dépôts carbonifères sur la ligne de partage des systèmes
des rivières Krynka et Kalmious. Entre les stations Amvrossievka
et Ouspenska'ia les dépôts carbonifères disparaissent sous les roches
crétacées et néogènes qui bordent la chaîne du Donetz du sud.
Les dépôts néogènes (sarmatiques) viennent se montrer pour la
première fois près de la station Amvrossievka, située à 60 m. au-des-
sus du niveau de la mer. Les dépôts sarmatiques sont principalement
représentés par des calcaires grisâtres et des sables quartzeux jau-
nâtres. Plus loin au sud, au-delà de la station Ouspenskaïa (120 m.
au-dessus du niveau de la mer) apparaissent en outre des couches pon-
tiques composées de calcaires jaunâtres et blanchâtres très spongieux,
criblés de moules et de moulages de coquilles. Des affleurements d'un
pareil calcaire politique, de couleur brunâtre, longent le chemin de fer
jusqu'à la ville de Rostow. Plus près de la mer, les dépôts politiques
XVI 55
sont le plus souvent arasés et dans les escarpements de Taganrog on
ne voit plus que des couches sarmatiques supportant directement les
dépôts posttertiaires: sables à coquilles d'eau douce, argiles brunes et
loess. De la ville de Rostow jusqu'à la station Tikhoretskaïa, la voie
ferrée traverse les steppes tout à fait plates de la région de l'ouest.
Des dépôts plus anciens que les posttertiaires ne s'y voient ni dans
les affleurements naturels ni n'ont été trouvés par les sondages pro-
fonds exécutés le long de la ligne du chemin de fer.
XVII
LES EAUX MINÉRALES DU CAUCASE
PAR
K. ROUGUÉVITCH.
Bibliographie.
1853. H. Abicli. Explication de la coupe géologique du versant nord
du Caucase, depuis l'Elbrous jusqu'au mont Bechtaou.
Calendrier du Caucase pour l'année 1853 (en russe).
1865. H. Abich. Beitrâge zur geoloiïisclien Kenntniss der Thermal-
quellen im Kaukasus.
1874. H. Abich. Geologische Beobachtungen auf Reisen im Kaukasus
im Jahre 1873. Bulletins de la Société Impériale des na-
turalistes de Moscou.
1875. J. François. Mémoire sur la genèse des eaux minérales des
groupes nord du Caucase.
1875. E. Favre. Recherchés géologiques dans la partie centrale de
la chaîne du Caucase.
1876. S. Simonowitch, L. Batzéwitch et A. Sorokin. Description
géologique de la région de Piatigorsk. Matériaux pour la
géologie du Caucase. 1876 (en russe).
1884. Léon Dru. Note sur la géologie et l'hydrologie de la région
du Bechtaou. Bulletins de la Société géologique de
France.
1886. J. Mouchkétow. Notices géologiques sur les eaux minérales
du Caucase. Bulletins de la Société Impériale de miné-
ralogie de St. Pétersbourg (en russe).
1886. Fr. Schafarzik. Reise-Notizen aus dem Kaukasus.
1896. N. Karakasch. Observations géologiques dans les vallées des
fleuves Ouroukh, Ardon, Malka et dans les environs de
Kislowodsk. Trav. de la Société des Naturalistes, St. Pé-
tersb. T. XXIII.
1
XVII
Aperçu général des conditions géologiques de la région des eaux
minérales du Caucase.
(pl. A, B. C).
Sur tout le parcours entre Rostow et la station Minéralnya-wody
(Eaux-minérales) s'étend en plaine une steppe dont la triste unifor-
mité n'est interrompue que par quelques faibles ondulations du terrain
dans la direction de la parallèle de Stavropol. La configuration de la
région ne change brusquement qu'aux abords de la station Minéralnya-
wody, d'où un embranchement quitte la ligne du chemin de fer de
Wladikavkaz pour s'avancer sur Kislowodsk. La vue générale du
paysage est toujours encore, pour ainsi dire, la steppe plane, mais sur
laquelle s'élève cependant toute une série de monts isolés, le plus
souvent coniques, épars sur l'espace qui sépare la station Minéralnya-
wody d'Essentouki. Six verstes avant d'arriver à la station Minéralnya-
wody, à gauche et au nord de la voie ferrée, se dresse à 381 m. au-
dessus du niveau de la mer le mont Koum ou Kinjal au sommet pointu
qui lui a donné son nom (Poignard). A droite de la ligne, presque
sur la même parallèle que le Kinjal, s'élèvent les monts Werblioud
(884 m.) et Byk (816 m.). Entre Minéralnya-wody et Piatigorsk on
voit à droite, se suivant les ânes les autres, les montagnes: Zmiéwaïa
(990 m.), Razwalka (924 m.), Jéliéznaïa (856 m.) et le] Bechtaou, la
plus haute cime de la région de Piatigorsk (1398 m.): à gauche de la
ligne du chemin de fer se dressent le mont Lyssaïa (735 m.) et le
Machouk (984 m.), au pied duquel est située la ville de Piatigorsk.
Au sud de Piatigorsk s'élèvent deux montagnes plus considérables, le
Youza ou Bolwan (971 m.) et le Djoutsa (1197 m.), au sud-est le Zo-
lotoï-kourgan (880 m.). De plus, il y a près du massif principal du
Bechtaou quelques hauteurs moins considérables, telles que les monts
Ostraïa, Médovka, Chéloudiwaïa.
Entre Piatigorsk et Essentouki la région conserve son caractère
de steppe plane qu'elle garde encore sur un parcours de 10 kilomètres
au-delà d"Essentouki, dans la direction de Kislowodsk. Ensuite, lon-
geant sans interruption le bord gauche de la vallée de la rivière
Podkoumok, le chemin de fer traverse une hauteur, dite chaîne du
Djinal, pour entrer- dans la vraie région montagneuse des premiers
rameaux de l'arête principale du Caucase. Plus au sud la vallée de la
Podkoumok change de direction, en tournant vers l'ouest, pour longer
ensuite l'arête du Djinal. La voie ferrée de son coté passe à la rive
droite de la rivière et se dirige, par la station Kislowodsk, aux eaux
médicales de Kislowodsk.
La région est constituée par des roches sédimentaires et des ro-
ches éruptives.
Les roches sédimentaires les plus anciennes sont des dépôts du
système crétacé dont on peut distinguer plusieurs horizons.
XVII. Guide des excursions du VII Congrès Gêelci Internat
CARTE GEOLOGIQUE
DBIAHÉGIOIDCBBCBTAOUBTflgUCHAilBDl CAUCASE Al NORD Dl (TELBROUS
XVII 3
Le système crétacé a pour base des calcaires clolomisés, affleurant
•dans le lit et les bords de la rivière Olkhovka sur son parcours à
travers le park de Kislowodsk et plus loin au sud (coupe géologique
de Kislowodsk pi. B, couche 1). Ces calcaires, caractérisés par la
présence de nérinées, sont traversés en maints endroits par de lar-
ges fentes diaclases livrant passage à d'abondantes sources, tant mi-
nérales que d'eau douce; des mêmes calcaires sort la célèbre source
d'eau acidulée, connue sous le nom de Narzan. Le calcaire sup-
porte une série d'argiles schisteuses, de marnes interstratitiées de grès,
de calcaires gréseux et de grès rouges (couches 2, 3, 4) caractérisés
par la présence de Nautilus pseudo-elegans d'Orb., Ostrea Couloni
d'Orb., Astarte neocomiensis d'Orb., Terebrahda seVa Sow., Tere-
bratula praeJonga Sow. etc. Toutes ces couches se rapportent à
l'étage néocomien du système crétacé.
Abich et Favre ont constaté parmi les dépôts crétacés de 3a
localité des couches aptiennes à Ostrea aquila Brong. et autres fos-
siles. Dans les coupes des environs de Kislowodsk les couches aptien-
nes ont été signalées par Mr Karakasch qui rapporte à cet étage
les couches du grès rouge à Toxoceras Emerici d'Orb. (couches 5 et
6 de la coupe géologique).
Plus loin affleurent des grès glauconieux du gault, d'un jaune
brunâtre à la surface désagrégée, s'élevant en échelons jusqu'au pied
de la chaîne du Djinal et constituant les versants, tant droit que
gauche, de la vallée de la rivière Podkoumok, ainsi que de son afflu-
ent, la Bérézowka, qui vient y tomber au nord de Kislowodsk. Ces
grès abondent en fossiles dont les plus caractéristiques sont: Thetis
major Sow., Th. minor Sow., Gervilia alpina Pictet, Panopaea
plicata d'Orb., Venus orhignyana d'Orb., Trigonia aliformis Park.,
Acanthoceras miïletianus d'Orb., Ac. crassicostatum d'Orb., Natica
gaultina d'Orb. etc. Les grès sont parfois interstratifiés d'argiles
noires, accompagnées de sources d'eau douce. Une particularité carac-
téristique des grès du gault de la région consiste en ce que les parois
verticales de ses gradins présentent de nombreuses cavernes, ou plutôt
des niches peu profondes, dont la formation est due à la structure à
lames rebondies, propre à quelques-unes des couches du grès: sous
l'influence des agents atmosphériques, des couches se détachent de la
roche suivant le plan courbé de la séparation, formant ainsi peu à peu
dans les escarpements des cavités plus ou moins considérables en forme de
cavernes. En un point même, près de Kislowodsk, un de ces enfonce-
ments traverse toute la saillie du grès, ce qui a fait donner à la lo-
calité le nom de Koltso-gora (Mont-anneau).
La crête de la chaîne du Djinal, c'est-à-dire des hauteurs qui
.s'étendent à peu près dans le sens de la parallèle géographique au
nord de Kislowodsk, est constituée par des calcaires blancs de l'étage
sénonien à Anancliytes ovata Lamk., Inoceramus reguJans d'Orb.,
Inoc. Cripsii Mantell., Offaster caucasiens L. Dru. Les mêmes
•calcaires se montrent dans les deux rives de la Podkoumok jusqu'à
1*
4 XVII
proximité de la station Essentouki, où ils font place à des marnes
tertiaires. Les calcaires sénoniens composent aussi quelques-uns des
monts isolés près de Piatigorsk, tels que le Machouk, le Youza, le
Zolotoï-Kourgan; dans d'autres ils ne se trouvent que sur les pentes,
les massifs étant formés de roches éruptives.
L'épaisseur totale des dépôts crétacés est d'environ 600 mètres;
l'inclinaison est dirigée NE 20—30° avec plongement de 10 à 15".
Les dépôts tertiaires de la région sont extrêmement pauvres
en restes fossiles, de sorte qu'il est difficile d'y établir des subdivi-
sions et d'en préciser l'âge. Les indices pétrographiques permettent
cependant de distinguer deux horizons. Les calcaires sénoniens sup-
portent directement des marnes dont les coucbes inférieures sont ha-
bituellement d'un gris foncé, tandis que les supérieures sont d'un blanc
grisâtre. On y trouve parfois des écailles de poissons du genre Meletta.
Ceci et les données batrologiques ont engagé Abich à classer les mar-
nes dans l'éocène. Les marnes tertiaires paraissent avoir une exten-
sion considérable dans les limites de la plaine-steppe entourant Piati-
gorsk et Essentouki, mais leurs affleurements ne s'observent qu'à un
nombre relativement restreint de points, principalement aux Essen-
touki et aux versants de quelques-uns de monts isolés de Piatigorsk
(Machouk, Bechtaou, Jéliéznaïa et autres).
Les marnes sont recouvertes d'une assise d'argiles schisteuses gris
foncé qui jouent un rôle important dans la structure des steppes pla-
nes du Caucase du nord. Dans la région de Piatigorsk la puissance
des argiles est relativement peu considérable et les affleurements en
sont peu nombreux (lac Tamboukan, colonie Karrass, versants du
Bechtaou etc.); mais plus loin, vers le nord, les argiles schisteuses de
couleur foncée ont un développement bien plus grand et une puissance
de 200 — 300 mètres. Les argiles ne contiennent, de même que les mar-
nes, que quelques rares restes mal conservés de poissons, et par suite
leur âge reste jusqu'ici problématique. Quelques-uns des explorateurs
les rapportent, comme les marnes sous-jacentes, à l'éocène; d'autres
trouvent possible de les classer dans l'étage inférieur du miocène dont
l'horizon supérieur est composé, près de Stavropol, de calcaires de
iirès de l'étage sarmatique à Mactra podolica, Tapes gregaria etc.
Entre les argiles schisteuses on rencontre ça et là des bancs ou
des couches, se terminant souvent en coin, d'un grès dur jaune; par-
fois aussi on y trouve des concrétions de sphérosidérite argileuse,
souvent d'un volume considérable (rivière Grémoutchka, colonie Kar-
rass).
Les coucbes crétacées et tertiaires de la région de Piatigorsk sont
coupées par deux systèmes de fissures exokinétiques, l'un orienté NO
300 — 315", l'autre NE 10 — 30". Ces fissures dont l'origine est en liai-
son avec les phénomènes de dislocation, jouent un rôle important dans
l'hydrologie du pays, la majeure partie des sources de Piatigorsk, tant
minérales que d'eau douce, étant en rapport intime avec le système des
fissures au nord-est.
XVII 5
Les dépôts posttertiaires très variés de la région de Piatigorsk
comportent:
1) Des couches de fragments arrondis et aplatis provenant de
toutes les roches sédimentaires et cristallines développées aux alen-
tours de Piatigorsk et d'Essentouki. A Essentouki la marne tertiaire
en est directement recouverte. Çà et là les galets, cimentés par du
carbonate de chaux, forment des conglomérats compacts et durs et
des poudingues, preuve de la circulation active des solutions miné-
rales dans les couches.
2) Des argiles loessoïdes jaunes avec couches intercalées et nids
de gravier, recouvrant la plus grande partie de la steppe plane entre
les hauteurs de la région de Piatigorsk.
3) Des dépôts d'éluvium, produit de la désagrégation des roches
des montagnes, recouvrant les pentes.
4) Des travertins ou dépôts de carbonate de chaux des sources
minérales, développés surtout près de Piatigorsk, où ils forment une
ceinture presque ininterrompue autour du pied du Machouk, près du
mont Youza et à Kislowodsk; ici ils constituent la petite élévation
sur laquelle se trouve le restaurant.
5) Des alluvions modernes.
Les roches éruptives jouent un rôle important dans la tecto-
nique de la région de Piatigorsk et offrent quelques particularités inté-
ressantes. Pour ce qui est de la classification de ces roches, les géolo-
gues diffèrent d'opinion: Yelain, d'après les échantillons reçus de
L. Dru, les considère comme un microgranulite et porphyre felsitique;
le professeur Moue hkétow est de la même opinion: Schafarzik, au
contraire, prend la roche cristalline qui constitue le massif du Bech-
taaou pour un trachyte quartzifère à orthose (pertite).
Les roches cristallines apparaissent dans les monts Kinjal, Zinéié-
waïa, Razwalka, Jéliéznaïa, Bechtaou, Werblioud, Djoutsa et quelques
autres. Les roches de toutes ces montagnes se ressemblent, ne diffé-
rant que par la microstructure et l'absence ou la présence de divers
minéraux accessoires. Elles se composent de cristaux d'orthose vitreuse
(sanidine) et de quartz bipyramidé, qui sont cimentés par une pâte
pétrosiliceuse. Les éléments accessoires sont de l'augite, de la biotite,
du sphène, de la magnétite etc.
Les données dont on dispose permettent de supposer que l'érup-
tion des trachytes a eu lieu à l'époque tertiaire et après le dépôt des
marnes éocènes.
Les couches crétacées et éocènes sont fortement soulevées dans
le voisinage des trachytes. Le caractère de ce soulèvement, ainsi que
quelques autres phénomènes, font classer les épanchements des trachy-
tes dans la série des formations que les géologues américains appel-
lent laccolithes. Dans les hauteurs de la région de Piatigorsk on dis-
tingue plusieurs types de laccolithes analogues aux laccolithes améri-
cains. Ainsi par exemple les monts Machouk, Youza, Lyssaïa, Zolotoï-
Kourgan, se présentent sous forme de coupoles, sur les pentes desquel-
6 XVII
les les couches du calcaire sénonien et de la marne éocène plongent
dans toutes les directions possibles, tandis qu'au sommet elles con-
servent une position presque horizontale; le trachyte n'y perce nulle part
au jour. Le sommet des monts Bechtaou, Zméiéwaïa, Jéliéznaïa, Razwalfea
et de quelques autres, est formé de trachyte contre lequel viennent s'ap-
puyer les couches soulevées du calcaire sénonien et de la marne ter-
tiaire. Le mont Djoutsa enfin est remarquable en ce qu'au pied et au
sommet il y a affleurement de calcaire sénonien, alors qu'une partie
des pentes est formée de trachyte; en outre, les couches du calcaire
sont fortement soulevées au pied de la montagne et faiblement incli-
nées au sommet.
La région que nous décrivons est depuis longtemps célèbre par la
richesse et la variété de ses sources minérales, au nombre de plus
de cinquante. Les principales sont exploitées depuis plus d'un siècle
comme sources médicinales, formant ce qu'on appelle les quatre grou-
pes d'eaux minérales: le premier, de Piatigorsk, à eaux thermales sul-
fureuses; le second, de Jéliéznowodsk, à sources d'eaux ferrugineuses
chaudes; le troisième, dTEssentouki, à sources froides alcalines et sul-
fureuses alcalines, enfin le quatrième, de Kislowodsk, à la source bi-
carbonatée ferrugineuse acidulé, appelée Narzan. Outre cela il y existe
encore une série de sources minérales, les unes déjà exploitées, les
autres non, parmi lesquelles nous citerons la source d'eau amère dans
la colonie de Karrass près de Piatigorsk, voisine par sa nature aux
sources de Fridrichshall et de Pilnau; les sources sulfureuses alcalines
près du mont Koum; la source Kouporossny (à sulfate de fer) près
du mont Zmiéwa; le lac saumâtre de Tamboukan, fournissant une boue
médicale d'excellente qualité etc.
Passons maintenant à la description rapide de chacun des princi-
paux groupes de ces sources minérales.
Piatigorsk.
La partie la plus ancienne de la ville, les bains et autres établis-
sements balnéaires, sont disposés au pied du flanc sud du mont Ma-
chouk, dans une étroite vallée entre cette montagne et son rameau,
appelé Goriatchaïa-gora (Montagne chaude). Le massif principal du
Machouk est formé de couches peu épaisses d'un calcaire sénonien
bleuâtre, à texture cristalline, recoupées quelquefois par des filons de
calcite et d'aragonite. L'inclinaison des bancs varie entre 10 et 55°.
Au pied de la montagne les calcaires s'noniens supportent directement
des marnes éocènes qui, métamorphosées çà et là sous l'influence des
solutions minérales qui y circulent, ne se distinguent guère des cal-
caires sous-jacents, auxquels ils passent par transition insensible. La
superposition des marnes sur les calcaires peut être observée entre autres
à un point, connu sous le nom de Bolchoï-Prowal (Grand affaissement),
un des points géologiques les plus intéressants aux alentours de Piati-
gorsk. Cet affaissement présente dans le calcaire sénonien une vaste
cavité en forme d'entonnoir, profonde d'environ 35 mètres; une galerie
XVII 7
artificielle, longue de 42 mètres, joint cet entonnoir à une plate-forme
sur la pente de la montagne. Au fond jaillit une source sulfureuse qui
forme un petit lac ayant un écoulement perpétuel par un canal artifi-
ciel, creusé sous la galerie. La source du Bolchoï-Prowal offre une
particularité qui la distingue des autres sources minérales de la ré-
gion de Piatigorsk. Chaque année, à la fin du mois de mars ou en
avril, l'eau du lac commence à croître fortement et, le niveau s'élè-
vant peu à peu, le lac sort de ses rives et couvre le fond de la gale-
rie. Le débit de la source atteint en certaines années 6,000,000 litres
par jour. La période de l'augmentation des eaux se prolonge un mois
ou deux; ensuite le niveau commence à baisser graduellement, pour re-
devenir normal à la fin de mai ou au mois de juin. La différence entre
le niveau le plus bas et le plus élevé peut être de 1,35 mètre. Les
causes de ce phénomène sont jusqu'ici assez obscures, mais paraissent
être en relation avec la fonte des neiges sur les contre-forts de la prin-
cipale chaîne du Caucase les plus rapprochés de Piatigorsk.
A l'entrée de la. galerie du Grand-Prowal se découvre un affleure-
ment de marnes éocènes, tandis que les parois de l'entonnoir sont con-
stituées par du calcaire sénonien, coupé par une large fissure très ap-
parente se dirigeant NE 36°. C'est cette fente, comme on peut le sup-
poser, qui forme le canal principal par lequel s'élèvent de la profon-
deur les eaux sulfureuses qui alimentent les sources minérales de Pia-
tigorsk. Elle paraît s'étendre sur une distance considérable le long du
versant sud du Machouk et s'est trouvée rencontrée, au sud-ouest du
Prowal, près de la galerie Elisabeth, par une galerie souterraine qui
donne aujourd'hui issue à la source de Tobie. Des ramifications peu
considérables de cette fente alimentent plusieurs sources à faible débit:
les deux Michel, l'extérieure et l'intérieure, et les deux Elisabeth, éga-
lement extérieure et intérieure, d'une température plus basse que celle
des sources qui s'écoulent de la fissure principale. Avec cette tis-
sure dont nous venons de parler, communique une autre également
large, qui longe un peu plus au sud l'arête du Goriatchïa-gora (Mon-
tagne chaude) composée de travertines. Cette fente qui se montre au
jour en plusieurs endroits, est remplie d'eau minérale d'où se déga-
gent d'abondantes bulles de gaz hydrogène sulfureux et d'acide car-
bonique. C'est de cette fente «pie proviennent les sources exploitées:
Alexandro-Nikola'ievsko-Sabanéïevsky et Alexandro-Yermolovsky. Pour
en tirer l'eau minérale, on a creusé dans la pente de la Montagne
chaude, perpendiculairement à la fente, des galeries se terminant à une
certaine distance de celle-ci; des trous de sonde, conduits horizontale-
ment du bout des galeries à la fente, donnent passage à l'eau miné-
rale dont elle est remplie. A l'extrémité occidentale du Goriatchaïa-
gora il existe encore quelques autres sources (Ti?plossernyïé et Ka-
bardinsky) d'une température relativement plus basse, entièrement dé-
pourvues d'hydrogène ou n'en contenant qu'une faible dose. Ces sources-
ci sont la dernière trace du courant principal souterrain de la Montagne
chaude. La température plus basse et la moindre minéralisation de leurs
8
XVII
eaux s'expliquent par le long parcours qu'elles ont à faire dans les
minces fissures, ramifications de la fente principale: l'eau se refroidit
peu à peu dans le trajet et perd quelques-unes de ses parties consti-
tuantes, surtout l'hydrogène sulfureux.
Les travertins, c'est-à-dire les dépôts de carbonate de chaux des
sources minérales, jouent un rôle assez important dans la constitution
des versants du Macliouk; ils constituent ('gaiement toute la Montagne,
chaude, de même que les hauteurs bornant la vallée de Piatigorsk au
nord. Des dépôts considérables de travertin se trouvent aussi au ver-
sant nord et, ça et là, au versant ouest du Macliouk. Les anciens tra-
Groupe d
Température Celsius
Débit en litres par 24 heures . . .
Eléments constituants en grammes par
litre:
Résidu fixe
Chlorure de potassium (KCl). . . .
„ sodium (NaCl) ....
Sulfate de sodium (Na2SO-) ....
„ magnésium (MgSOl) . .
„ calcium (CftSOi) ....
Hyposulfite de sodium (Na28203) . .
Carbonate de calcium (CaC03) . . .
„ magnium (MgC03) . .
„ sodium (JSra2C0z). . .
Silice (Si02)
Oxyde d'aluminium (Al20:i) ....
Hydrogène sulfureux (H2S) ....
Acide carbonique (C0.2) en dissolution
„ „ libre
27°,8
85017
3,87200
0,11245
1,48790
0,93441
0,19997
0,04582
0,69870
0,07858
0,17301
0,05320
0,41040
0,41939
46°,9
555000
4,47200
0,11582
1,66272
0,97896
0,18009
0,07861
1,12046
0,07375
0,10815
0,05281
0,01151
0,01321
0,57757
0,58686
46°,9
25300
4,42000
0,09550
1,67820
1,04008
0,16914
0,01860
1,26964
0,09278
0,07296
0,00964
0,60720
0,75020
XVII
9
vertins affleurent à 60 — 70 mètres au-dessus de la sortie actuelle des
sources minérales, ce qui démontre l'abaissement graduel du niveau
des sources. La composition des anciens travertins se distingue égale-
ment de celle des dépôts actuels des sources sulfureuses: dans les dé-
pôts actuels on rencontre presque toujours une quantité plus ou moins
grande de soufre, produit de la décomposition d'hydrogène sulfureux,
alors que les travertins plus anciens n'en contiennent jamais.
Voici, dans le tableau suivant, les principales données concernant
la composition chimique, la température et le débit des principales
sources du groupe de Piatigorsk:
Piati gorsk.
U lï
C E
S.
Elisabeth
Elisabeth
Michel
Michel
Alexandro-
Nikolaïev-
Bolchoï
(intérieure).
(extérieure).
(intérieure).
(extérieure).
sko-Saba-
néïevsky.
Prowal.
26°,2
29",4
3S",4
32",8
47",8
29c',0
lëï
46
3456
14550
281470
4.25480
4,25600
4,36400
4,39660
4,35900
3,78000
0,05286
0,05287
0,09840
0,09420
0,09665
0,09190
1.65013
1,65013
1,60650
1,60950
1,60703
1,38940
0,88207
0,88208
1,12000
1,15890
1,10795
0,96170
0,25359
0,25359
0,12660
0.09420
0,13758
0.11880
0.08140
0,08140
—
~
—
—
—
0,00710
0,01800
0.01001
0,00900
1.04362
1,04375
1,18000
1,15690
1,16391
1,03310
0,02651
0,02625
0,06910
0.09060
0,1143;")
0,05460
0,14512
0,14512
—
—
—
0,06790
0,06791
0,07410
7
0.07230
0,07612
0,06800
traces
traces
—
—
0,00343
0,00438
0,00830
0,00551
0.01078
0,00476
0,53170
0,53169
0,55400
0,55660
0,57200
0,48310
0,91900
0,95502
1,18960
1,01070
1,37500
1.27710
10 XVII
iéliéznowodsk.
Les sources minérales de ce groupe appartiennent à la catégorie
des sources ferrugineuses. Quelques-unes d'entre elles possèdent une
température assez élevée — jusqu'à 51° C — grand avantage, les sources
ferrugineuses chaudes étant en général assez rares dans la nature.
La station thermale est située dans une vallée boisée d'un aspect
pittoresque, entre le Bechtaou et le mont Jéliéznaïa; sur les pentes
sud-ouest et sud-est du dernier jaillissent les eaux minérales.
Le noyau central du mont Jéliéznaïa est constitué par un tra-
chyte quartzeux contre lequel s'adossent les couches soulevées de la
marne tertiaire recouverte de dépôts récents. Habituellement la
marne supporte directement une couche d'argile, mêlée de fragments
de trachyte et de marne, mélange assez perméable; cette couche est
le plus souvent recouverte de travertin ferrugino-calcaire, produit du
dépôt des eaux minérales. Une couche de terre végétale plus ou moins
épaisse forme la surface, reposant soit sur le travertin, soit immédia-
tement sur l'argile plastique avec débris de roches. L'épaisseur de
cette brèche argileuse varie entre 6 et 17 mètres, celle du travertin
entre 0,5 et 16 mètres.
Les principales sources minérales de Jéliéznowodsk se divisent en
deux sous-groupes: celui de l'ouest dont on n'exploite qu'une seule
source chaude très abondante, As 1, et celui de Test, composé de toute
une série de sources ferrugineuses chaudes et froides, énumérées dans
le tableau suivant. Entre ces deux sous-groupes s'étend, sur le flanc
sud du mont Jéliéznaïa, une bande de terrain où on n'a pas décou-
vert d'émergence d'eaux minérales. Cela fait supposer l'existence de
deux centres indépendants de l'émanation de l'eau minérale, l'un pour
le sous-groupe occidental, l'autre pour l'oriental. L'eau thermale fer-
rugineuse sort des fissures du trachyte qui constitue le noyau central
du mont Jéliéznaïa.
Au sous-groupe de l'ouest, grâce à la faible épaisseur des dépôts
sédimentaires recouvrant le trachyte, on est parvenu, à l'aide d'une
galerie, à atteindre 'la fente qui fournit l'eau de la source 3Vâ 1, captée
en ce point.
Au sous-groupe de Test, d'une structure géologique plus complexe,
la fissure principale n'a pas encore été trouvée, bien que sa position
ait été à peu près déterminée par des sondages. Dans ce sous-groupe,
l'eau thermale, à sa sortie de la fente de trachyte, s'écoule en partie
par de minces fissures traversant la marne tertiaire; mais la majeure
partie va circuler dans la couche de brèche argileuse, s'élevant même
çà et là jusqu'au travertin qui la recouvre. Suivant l'inclinaison natu-
relle de ces couches, Peau minérale descend au pied du mont Jéliéznaïa
XVII 11
en se séparant, sons l'influence des conditions géologo-topographiques,
en plusieurs filets souterrains. En même temps la tliermalité de l'eau
subit des variations: la température s'abaisse à mesure que l'eau mi-
nérale s'éloigne de la fente de tracbyte. Il en résulte par là toute une
série de sources minérales des températures les plus variées, à partir
de 51" C (source J\T» 4) jusqu'à 17" C (source Zawadovsky). Plus les
sources se trouvent vers le haut de la pente, plus la température est
élevée; plus l'issue en est vers la base de la pente, plus l'eau devient-
elle froide.
Il est à remarquer que par suite des conditions géologiques favo-
rables et, surtout, grâce à ce (pie la couche aquif ère de la brèche argi-
leuse est recouverte par une puissante assise de travertin, l'eau miné-
rale, tout en se refroidissant beaucoup pendant son parcours à tra-
vers le premier de ces dépôts, ne subit pas de grands changements
dans sa composition chimique; le travertin, préservant cette eau du
contact avec l'air, fait qu'une combinaison aussi inconstante et aussi
facilement oxydable que le carbonate de protoxyde de fer, se conserve
dans l'eau minérale, malgré son parcours assez long dans la bivche
argileuse. Cela explique la teneur considérable en FeCO, dans l'eau
de la plupart des sources froides, teneur presque égale à celle des
sources chaudes de la série supérieure.
Les sources du sous-groupe de Test ne sont pas encore aménagées
en règle; leurs eaux viennent au jour par des trous de sonde, percés
en partie jusqu'à la marne tertiaire, en partie seulement jusqu'à la
brèche argileuse aquifère. On se propose d'exécuter le captage des
sources chaudes dans la roche émissaire, le tracbyte quartzeux; mais
il faudra diriger les travaux de manière à ne pas nuire au régime des
sources froides qui sont des dérivés du courant souterrain de l'eau
chaude.
Le tableau suivant contient les données concernant la tempéra-
ture, le débit et la composition chimique des sources minérales de
Jéliéznowodsk:
12
XVII
Sources j
du sous- 1
groupe de!
l'ouest.
Groupe de J
SOURCES
]\6 1.
Smir-
nowsky
(Griaz-
nouchka).
Moura-
wiew
chaude.
Température C
Débit en litres par 24 heures . . . .
Eléments constituant en grammes par
litre d'eau:
Résidu fixe
Sulfate de potassium (K2S04) . . . .
„ sodium (Na^SOi)
„ calcium (CaSO,)
Carbonate de sodium (Na2C03) . . .
„ calcium (CaC03)
„ magnium (MgCOs) . . . .
„ protoxyde de fer (FeC03) .
Chlorure de lithium (LiCÏ)
„ sodium (NaCl)
„ magnium (MgCl2) . . .
Bromure de sodium (NaBr)
Iodure de natrium (NaJ)
Oxyde d'aluminium (Al20H)
Silice (SiO.)
Acide carbonique (C02) en dissolution .
„ „ „ libre . . .
44°,4
637630
2,64200
0,04268
1,07991
0,02992
0,31264
0,59697
0,00605
0,00765
0,00147
0,36061
0,16258
traces
traces
0,00127
0,03411
0,39852
0,83921
51°,0 43°,7
73280 96600
S3
'ëa
0,01031
2,65600
0,04458
1,09405
0,02291
0,29442
0,61316
0,04067
0,00998
0,00158
0,37067
0,12343
traces
traces
0,00124
0,03216
0,40708
0,94667
40°,0
30350
2,64800
0,04447
1,11259
0,02215
0,25835
0,64000
0,03681
0,00832
0,00116
0,37694
0,12041
traces
traces
0,00125
0,03184
0,41128
0,98206
XVII
13
liéznowod
sk.
DU SOU S-G R 0 U P E DE
L'E S T.
Marie.
Jean.
Bariatinsky.
Grand-Duc
Michel.
Mourawiew
froide.
Zawadovsky.
31°,9
28",1
23'\1
20°,0
18°,0
16°,9
7590
—
27240
23600
11800
—
2,72400
2,45300
2,94000
2,54200
2,76200
0,04826
0,04996
0,04819
0,05181
0.04277
3
1,17958
1,08553
1,15634
0,89696
1,07370
o
-o
0,04759
0,02283
0.03711
0,03497
traces
'S
0,30144
0,21684
0,41296
0,4447(5
0,23448
o
DQ
0,68252
0,62466
0,72545
0,71503
0,74161
"s
0,02161
0,03152
0,04684
0,02611
0,078(38
U
0,00902
0,00773
0,01129
0,01121
0,00829
0-00967
0,00144
traces
traces
0,00116
0,00143
- 0,23192
0,26575
0,29609
0,16327
0,44402
0,17410
0,13399
0,14014
0,16395
0,09411
traces
traces
traces
traces
traces
traces
traces
traces
traces
traces
0,00142
0,00131
0,00516
0.00136
0,00163
0,02641
0,02961
0,02813
0,03602
0,02848
0,44017
0.38430
0,51943
0,51716
0,468(33
1,27567
0,75418
1.24211
1,30984
1,08492
14 XVII
Essentouki.
Essentouki, stanitsa (campement) de cosaques, est situé entre Pia-
tigorsk et Kislowodsk, à 15 verstes du premier et à 21 du second.
L'endroit où se trouvent les eaux minérales fait partie de la stanitsa;
il se trouve sur la rive gauche de la rivière Podkoumok et il est re-
nommé pour ses sources froides alcalines et alcalines sulfureuses, dé-
couvertes en 1810 par le docteur Haas.
Toutes les sources d'Essentouki prennent jour dans une petite
vallée ouverte du côté est, au thalweg de laquelle viennent se con-
fondre les eaux acidulés et les eaux douces, en formant la petite ri-
vière Kisloucha qui a donné à la vallée son nom de Kisloucha. Les
pentes hautes et rapides nord et nord-est de cette vallée, au pied des-
quelles émergent les sources J6 4, Aî> 6, M 17, JVs 18 et Ai' 19, portent
le nom de Cbtchélotchnaïa-gora (Mont alcalin).
La base de la pente nord de la vallée Kisloucha est formée de
marne éocène gris bleuâtre dont les couches plongent vers NE 22° sous
un angle de 4 à 6°: ces couches sont coupées par un système de fis-
sures presque verticales ayant également une direction moyenne vers
NE 22°. L'épaisseur de la marne tertiaire atteint 75 mètres.
La marne tertiaire supporte une couche de poudingue diluvial,
composé de galets remaniés de différente grandeur provenant de toutes
les roches possibles, tant sédimentaires que cristallines, et cimentés par
du carbonate de chaux. Dans les horizons supérieurs et inférieurs, ça
et là dans toute l'assise, le conglomérat est dépourvu de ce ciment dur
et ne présente qu'un amas friable de galets, faiblement liés par une
argile sableuse. L'épaisseur du poudingue varie entre 1,7 et 3 mètres.
Le conglomérat est recouvert d'une assise d'argile diluviale cal-
caire, puissante d'environ 7,5 mètres, dans laquelle on rencontre sou-
vent des nids et des strates intercalées de galets, de préférence de
calcaire et de dolomie. La couche supérieure de l'argile, par son mé-
lange avec les produits de la décomposition d'organismes végétaux,
s'est changée jusqu'à une certaine profondeur en terre végétale.
La plaine basse qui s'étend vers le sud et l'est du Mont alcalin,
est recouverte par les dépôts les plus récents des rivières Bougounta
et Podkoumok. Dans les horizons supérieurs de ces dépôts il y a pré-
dominance d'une argile gris jaunâtre, plus ou moins mêlée de galets
de différentes roches. La couche inférieure qui repose sur la marne
tertiaire, consiste principalement en gravier.
Le régime des eaux circulant dans l'intérieur du Mont alcalin est
en liaison intime avec sa structure géologique. Les vastes travaux
d'exploration, exécutés au groupe d'Essentouki dans les années 1870 — 80,
ont démontré que les eaux alcalines émergent par des fissures exoki-
nétiques de la marne. Ces eaux, pour ainsi dire originaires, sont assez
riches en carbonate de protoxyde de fer, et sont entièrement dépour-
vues de sulfates. A ce type appartiennent les sources Ai' 4, Ai' 6 et
Ai.' 18; l'eau en est tirée de la marne tertiaire elle-même par des trous
XYJI 15
de sonde (source J\ï 18), par des puits (source Ai; 4) et par des canaux
fermés peu profonds (source Ai' 6).
Une partie de l'eau alcaline-ferrugineuse, sortant des fentes de la
marne éocène, s'élève à la surface de celle-ci; puis, rencontrant ici
une partie du poudingue diluvial perméable, elle l'imbibe et, obéissant
à la loi de la pesanteur, s'écoule par la surface inclinée de la marne.
Traversant le conglomérat, l'eau minérale subit avant tout certaines
modifications chimiques, dues à la dissolution de quelques-uns des sels
qui entrent dans la composition de cette rocbe; en même temps- il se
fait une altération des eaux par le contact de l'air circulant dans le
poudingue: le carbonate ferreux des eaux est décomposé, le protoxyde
de fer passe à un état supérieur d'oxydation et se précipite. Il faut
encore ajouter à cela que l'eau alcaline rencontre dans le poudingue
un second courant souterrain d'un tout autre type. L'eau de ce cou-
rant est l'eau phréatique proprement dite, pénétrant de la surface dans
le conglomérat par suite de l'infiltration dans le sol des dépôts atmos-
phériques tombés sur la steppe qui s'étend au nord d'Essentouki.
Cette eau, en circulant dans le conglomérat, y dissout de préfé-
rence les sulfates et les carbonates de calcium. De cette manière,
près du contact du conglomérat avec la marne, il se produit un mé-
lange des deux types d'eaux: l'alcaline et la sulfatée.
De leur action réciproque résultent les diverses réactions de la
décomposition et il se produit une eau alcaline, mais avec teneur plus
ou moins forte en sulfates et teneur, moindre que dans l'eau originaire
des griffons, en carbonate de protoxyde de fer. A ce type appartien-
nent les eaux des sources Ai' 17 et Ai lit.
L'eau minérale ne traverse pas le conglomérat en un seul cou-
rant, mais, grâce à la surface inégale de la marne sous-jacente et à
une perméabilité plus ou moins grande du conglomérat, elle le par-
court en une série de petits filets. Si l'on croise ces filets par des ga-
leries, celles-ci recueilleront les eaux minérales qui, captées de cette
manière dans la roche originaire, peuvent être amenées au jour aux
endroits où l'on veut l'avoir. C'est ainsi qu'à l'aide de galeries, percées au
contact de la marne et du conglomérat, on a capté les sources Ai' 17 et 19.
Les eaux alcalines, de même que les eaux sulfatées calciques du
Mont-Alcalin, se réunissent dans le thalweg de la vallée où elles se
mêlent aux eaux phréatiques venant de l'ouest et du sud. Dans les
couches alluviales recouvrant le fond de la vallée se produisent, sous
l'influence de matières organiques, des réactions qui ont pour effet l'ap-
parition dans l'eau d'hydrogène sulfureux. Par suite de cela les
puits, creusés dans la partie inférieure de la vallée Kisloucha, four-
nissent une eau alcaline sulfureuse d'un usage balnéo-thérapeutique.
Un de ces puits, creusé dans l'alluvion à une profondeur de 10 mè-
tres jusqu'à la marne tertiaire, porte le nom de source du docteur Haas.
Le tableau suivant donne les détails concernant la température,
le débit et la composition chimique des principales sources minérales
d'Essentouki:
16
XVII
Température Celsius .
Débit en litres par 24 heures
Eléments constituants en grammes par litre:
Résidu hxe
Carbonate de sodium (Na%C03) .
„ potassium (K2C03)
„ calcium (CaC03)
„ magnium (MgC03)
„ protoxyde de fer (FeC03) ....
„ barium (BaC03)
„ strontium (SrC03)
Sulfate de sodium (Xa2SOj
,, potassium (K2SOA)
„ calcium ( CaSO-J
„ barium (JBaSO,)
strontium (SrSOJ. .
Chlorure de potassium (KCl)
lithium ÇLiCÏ)
„ sodium (NaCT)
., magnium 0\IgCl2)
Bromure de sodium (NaBr)
Todure de sodium (NaJ)
Oxyde d'aluminium (A1203)
Silice (Si02)
Sulfure de potassium (K2S)
Acide carbonique (C02) en dissolution .....
» « n li^e
Hydrogène sulfureux (H2S) libre
XVII
17
es d'Esse nf
o u k i.
M 19.
fê 18.
% 4.
m 6.
Alcaline-sulfu-
reuse de Haas.
10°
H°,2
10°
12°
7°,8
1018
1700
439
197
307000
5,73500
9,36400
6,51200
6,76200
3,64800
2,44200
4,78160
3,20672
3,58537
0,49086
—
0,02912
—
—
—
0,14743
0,37680
0,41823
0,36471
0,69407
0,18923
0,01911
0,11886
0,12003
0,00340
0,00351
0,01748
0,00870
0,00701
—
—
0,00203
—
—
—
—
0,00268
—
—
-
0,85762
—
—
traces
1,51077
—
—
—
—
0,02951
0,04521
—
—
—
0,05182
traces
—
—
—
0,00215
traces
—
—
—
traces
0,02044
0,03403
0,04730
—
traces
0,01597
0.01070
—
—
1,95390
3,82268
2,57426
2,44808
0,76664
0,05845
0,09060
0,12132
0,15791
—
0,00362
0,00627
0,00641
0,01008
0,00395
0,00041
0,00065
0,03057
0,00061
0,00019
0,00419
0,00329
traces
traces
0,00489
0,01676
0,01402
0,02211
0,02120
0,00612
—
—
—
—
0,00554
1,17898
2,27694
1,58163
1,92712
0,51092
0,20618
1,80024
1,10364
0,65588
traces
—
—
—
0,00720
18 XVII
Kislowodsk.
Le groupe de Kislowodsk n'est remarquable que par une seule
source, appelée Narzan. Cette source célèbre était connue par les Rus-
ses au commencement du XVIII siècle. Elle est déjà mentionnée par
Schober, le médecin de Pierre le Grand, dans son aperçu sur les eaux
minérales de Terek (1717). La première description détaillée de la
source est due à Pallas qui a visité Kislowodsk en 1792.
Le Narzan appartient à la catégorie des sources faiblement mi-
néralisées, mais fortement saturées du gaz acide carbonique et se
distingue des sources médicales de ce genre de l'Europe occiden-
tale par son immense débit, s'élevant à 2,460,000 litres par jour. Il
fournit une excellente eau potable, semblable à celle des sources Ap-
polinaris, Gieshubl-Puehstein etc. L'eau du Narzan sert aussi dans la
préparation des bains dont le gaz acide carbonique est le principal
thérapeutique.
Les travaux de captage, exécutés en 1894, ont démontré que le
Narzan provient d'une fissure exokinétique dans le calcaire dolomisé
de l'étage néocomien, à une profondeur de 6,40 mètres sous la surface
du sol. La fissure se dirige à peu près dans le sens du méridien. A la
sortie de la source sa largeur est d'environ 0,5 m., mais vers le bas
elle va se rétrécissant. Outre le griffon principal au fond du puits, six
autres, plus petits, sortent de fentes plus ou moins parallèles à la
principale. Ces filets, qui ne semblent être qne des ramifications du
courant principal, ne fournissent d'ailleurs qu'une quantité insignifiante
d'eau acidulé, montant tout au plus à 1000 litres par jour. Le tout,
griffons principal et secondaires, est recueilli dans un puits rond dont
la maçonnerie repose sur le calcaire néocomien et le coupe même en
partie. Le diamètre du puits est de 4,25 mètres.
Le puits traverse 4,2 m. de dépôts d'alluvion, alternance de gra-
vier et de limon fluviatile, et environ 2,2 m. d'argile schisteuse noire
appartenant à l'étage néocomien et reposant sur le calcaire dolomisé
dont les fractures donnent issue à l'eau minérale. La surface du cal-
caire au fond du puits est fortement inclinée vers NNE.
Par suite du dégagement énergique de l'acide carbonique libre,
l'eau du puits y est toujours en mouvement. Les évaluations ont dé-
montré qu'à la surface de l'eau "du Narzan il se dégage par jour non
moins de 100 m. g. de gaz acide [carbonique. Une partie de ce gaz
contenue dans l'eau est recueillie au moyen [d'un appareil spécial et
s'emploie pour saturer les eaux du Narzan destinées pà l'exportation
et aux besoins balnéologiques.
D'après l'hypothèse de plusieurs explorateurs de Kislowodsk, le
Narzan s'écoulait autrefois un peu plus au sud de son issue actuelle
et à un horizon plus élevé. A l'appui de leur opinion ils avancent
comme preuve le dépôt de travertin formant la petite élévation sur
laquelle est bâtie le restaurant qui se trouve dans le parc.
XVII 19
Voici les résultats de l'analyse chimique des eaux du Narzan,
exécutée en 1895 par le professeur Zaleski:
Température de la source 12°,8 C.
Éléments constituants en grammes par litre:
Résidu fixe 1,78260
Sulfate de potassium (K2SOz) 0,0334ts
„ „ sodium (Na2SOi) 0,43746
„ barium {BaS04) 0,00003
„ „ strontium (SrS04) 0,01432
„ calcium (CaS04) 0,05591
„ „ magnium (MgSOJ 0,06353
Iodure de magnium (Mr/J2) 0,000007
Chlorure de magnium (MgCl2) 0,17232
Carbonate de calcium (CaCO-J 0,85211
„ magnium (MgC03) 0,09901
„ protoxyde de fer (FeC03). . . 0,00379
„ mangan (MnCO,) 0,00034
Phosphate de calcium [Ca3(P04)2] 0,00159
Silice (Si02) 0,00926
Oxyde d'aluminium (Al203) . 0,00033
Acide carbonique (C02) en dissolution . . . 0,42814
libre 2,01098
Somme . . 4,18261
Acide carbonique libre en centimètres cubes
(a On et 760 mm.) 1017,04
XVII Gh* *•» ..l-'vsm du Vil Ct>ngr« G.elftg InUffltf
Coupa géologique du G+Praval.
Coupe géologique Ja Mont Iv n
'....., i„,
XVIII
DE WLADIKAVKAZ
aux gisements de naplite de Grosny.
PAR
A. KONCHIN.
Itinéraire: Wladikavkaz. Yallée de la rivière Térek. Vallée de la
rivière Sounja. Arête Sounja. Gisement de naphte de Ka-
roboulakli. Sources minérales Sliéptsovskia, Grosny.
La ville de Wladikavkaz est située sur un plateau au pied de
l'arête principale du Caucase dont les premiers contreforts, connus
sous le nom de Tchornya gory (Montagnes Noires) sont percés par la
Térek à 8 verstes au sud de Wladikavkaz. Les montagnes noires sont
constituées par des dépôts crétacés, recouverts de sédiments tertiaires.
La vallée de la rivière Térek, de même que celle de son affluent
droit, la Sounja, consistent en dépôts glaciaires composés de galets
provenant tant de roches sédimentaires (grès et calcaires) que de ro-
ches éruptives (trachytes). Les blocaux et galets sont souvent cimentés
en conglomérats compacts. On les voit clans les tranchées du chemin
de fer et ils recouvrent de larges étendues de dépôts tertiaires du
néogène et du paléogène cerclant la chaîne du Caucase au nord.
Le soulèvement latitudinal de l'arête principale du Caucase, et
le refoulement latéral de l'ensemble des dépôts tertiaires, ont eu pour
effet la formation de deux plis longitudinaux dont les anticlinales
forment les crêtes Sounjensky et Tersky que la ligne magistrale du
chemin de fer traverse en croix près de Wladikavkaz. Les syncli-
nales de ces plis forment deux vallées longitudinales: Tune, la Soun-
jenskaïa, entre l'arête Sounjensky et les Montagnes Noires que tra-
verse l'embranchement du chemin de fer de Pétrovsk; l'autre, paral-
lèle, l'Alkhan-tchourtovskaïa, entre les arêtes Sounjensky et Tersky.
1
2 XVIII
A l'extrémité orientale de la seconde vallée se trouve le terrain naph-
tifère de Grosny. connu par sa richesse en pétrole.
En parcourant le trajet de Wladikavkaz à Grosny, on voit se
dresser, à gauche de la voie ferrée, les sommets culminants de l'arête
Sounjensky, le Zamankoukh et le Babalo, le premier à 2031, le se-
cond à 2689 pieds au-dessus du niveau de la mer, tous les deux for-
més de dépôts paléogènes redressés en anticlinale. Vers l'est l'arête
s'abaisse graduellement. La base est constituée en partie par des dé-
pôts néogènes argilo-sableux à Cardhim obsoletum Eichw., Tapes
gregaria Partsch., Cerithiwm bicostatum Eichw.. en partie, à proxi-
mité de l'axe anticlinale. par des dépôts néogènes consistant en mar-
nes brunes finement stratifiées, superposées à un étage très puissant
de grès quartzeux friables bruns. Ce sont ces grès qui se distinguent
par le suintement de naphte. des émanations d"hydrocarbones et la
présence de sources d'eaux minérales chaudes, de préférence sulfureu-
ses. Les points de sortie les plus intéressants de naphte et de gaz
dans l'arête Sounjensky s'observent à Karaboulakka: un groupe re-
marquable de sources minérales sulfureuses chaudes se trouve à
Slieptsovka.
. Ces deux groupes sont situés à une distance de o verstes de la
voie ferrée, au pied méridional de l'arête Sounjensky dont l'aiiticlinale,
qui ne coïncide pas avec Taxe orographique de la chaîne, se fait re-
marquer par des affleurements, sous forme de dykes, de grès quart-
zeux bruns. Le point extrême oriental de l'arête, le mont Dachkala,
près de la ville de Grosny, n'a que 921 pieds d'altitude absolue; il est
formé de l'étage le plus moderne des stratifications tertiaires, notam-
ment de calcaires coquilliers de l'âge aralo-caspien.
Le chemin de fer longe la rive gauche de la Sounja qu'il franchit
près de Grosny. Du côté droit de la vallée se dressent les contre-forts
avancés de la chaîne principale, les Montagnes Noires, formées de dé-
pôts paléogènes recouvrant en corcordance des sédiments crétacés. Ces
montagnes sont recoupées par les profondes gorges des affluents droits
de la Sounja. Au fond des gorges on observe aussi des suintements de
naphte, mais bien plus faibles que dans l'arête Sounjensky.
Itinéraire: Arête Nephtianaïa (de naphte» de Grosny. Eontaines de
naphte. Sources de naphte et eaux minérales de Mama-
kaïew. Yallée de la rivière Xephtianka. Arête Tersky.
La vallée naphtifère de Grosny est l'extrémité orientale de la
synclinale longitudinale tertiaire Alkhan-tchourtovskaïa. Un second
soulèvement du fond de la vallée, entre les arêtes Sounjensky et Ter-
sky, y a produit un pli anticlinal intermédiaire de peu de longueur, qui
forme au milieu de la vallée une arête peu élevée, dite Grosnensky.
La route conduisant de Grosny aux sources de naphte longe le
pied nord de l'arête Grosnensky, c'est-à-dire le côté où les couches
montrent une courbure anticlinale très redressée dont la direction ne
XVIII
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Vallée c/e/cm'?;M$i Xpûtzankak « A Chaîne de Crozny.
S.
Il
il
n efeâ
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Etage naphtifère, constitué par une puissante assise de
sables, de grès friables et d'argiles finement feuille-
tées, très chargés de naphte du poids spécifique 0,865.
Grès quartzeux de l'étage naphtifère à sources minérales
chaudes.
Etage composé de roches essentiellement argileuses recou-
vrant la zone productive du gisement.
o
%
Etage composé d'argiles schisteuses, de sables et de grès
non naphtifères.
a Même roches alternant avec les calcaires sarmatiques.
Alluvions récentes. Argiles friables claires, sables, gravier
et terre végétale.
Coupe schématique transversale du gisement de naphte de Grosny.
4 XVIII
coïncide pas avec l'axe orographique. Les deux ailes de l'anticlinale
sont fortement inclinées vers le S et le N, alors que son axe s'abaisse
doucement de l'W à l'E. A l'entrée dans le terrain de l'exploitation".
les affleurements permettent de voir les couches verticales et même
renversées du flanc nord de l'anticlinale.
Les points où la naphte est exploitée sont situés dans deux pro-
fonds ravins traversant le pli de l'arête Grosnensky. Les couches
naphtifères du ravin occidental, mises à jour, consistent en argiles schi-
steuses brunes. Cependant le gisement principal de la naphte est plus
bas, dans de puissants dépôts de grès quartzeux friables et poreux,
alternant avec des marnes finement schisteuses d'un brun foncé à struc-
ture lamellaire. La puissance de cette assise atteint 200 sagènes; son
âge est celui du paléogène. Les couches naphtifères productives sont
recouvertes d'une centaine de sagènes de roches argilo-arénacées stériles,
du même âge. En plusieurs endroits de l'anticlinale l'érosion a enlevé
ce toit, de sorte que les sources de naphte apparaissent au jour.
La fontaine A!1 7, exploitation d'Akhwerdow, peut à lui seul don-
ner une idée de la richesse en naphte du gisement Grosnensky: cette
fontaine qui jaillit depuis plus de l1'/* an, d'une profondeur de 65 sa-
gènes, a déjà rejeté plus de 40,000,000 de pouds de naphte.
A 3 verstes de là, à l'ouest, au fond et aux pentes de deux ravins
dits Mamakaïevskié, analogues aux ravins de l'arête Grosnensky, il y a
plusieurs issues naturelles de naphte et de gaz naphteux, accompag-
nées de sources d'eaux sulfureuses chaudes. Sur les berges de ces ra-
vins affleurent les mêmes grès quartzeux friables auxquels la naphte a
donné une couleur brune et qui, dans les ravins Grosnensky. sont cachés
sous les marnes. Les grès alternent avec des argiles et le tout est
refoulé en pli anticlinal.
La vallée de la rivière Nephtianka, fond d'un simple pli anticlinal.
est formée des mêmes roches naphtifères de l'âge paléogène, recou-
vertes d'un puissant étage néogène, composé principalement d'argiles
finement stratifiées grises ou brunes, avec rares couches intercalées de
grès et de sables. Cet étage supporte à son tour une épaisse couche
de dépôts alluviaux, limon jaunâtre, gravier et sable fluviatile.
L'arête Tersky est constituée par les mêmes roches paléogènes
que l'arête Sounjehsky. Son altitude moyenne est d'environ 2000 pieds.
La courbure anticlinale des couches à flancs très inclinés ne coïncide
pas avec l'axe orographique, allant tantôt à droite de l'arête, tantôt
à gauche. Sur l'axe de la rupture anticlinale des couches il s'est pro-
duit un déplacement qui a donné naissance à de profondes fissures
exokinétiques, par lesquelles s'écoulent des eaux minérales chaudes:
les sources Mamakaï-yourtovskia au versant sud de l'arête, les sources
Goriatchéwodskia, très abondantes et d'une température très élevée.
au versant nord. Les eaux sourdent d'un grès quartzeux compact.
Les gaz émanant de l'eau minérale se condensent en gouttes de naphte
blanche.
XIX
EXCURSION GÉOLOGIQUE
AUX ENVIRONS DE KISLOWODSK
et
de Kislowodsk à l'Elbrous
PAR
N. KARAKASCH et K. ROUGUÉWITCH.
Principale littérature régionale.
1799. Pallas. Voyages entrepris dans les gouvernements méridionaux
de l'empire de Russie dans les années 1793 — 94. Leipzig.
1830. Kupffer. Voyage dans les environs du mont Elbrous, rapport
fait à l'Acad. des Se. de St. Pétersbourg.
1839 — 43. Dubois de Montpéreux. Voyage autour du Caucase, chez
les Tcherkesses etc. Paris.
1853. Abicb. Erlauterungen zu einem Profile durch den nôrdlichen
Abhang des Kaukasus vom Elbruz bis zum Beschtau.
Zeitscbr. fur allgemeine Erdkunde.
1858. Abich. Vergleichende Grundziige der Géologie des Kaukasus
wie der armenischen und nordpersischen Gebirge. Pro-
dromus einer Géologie der Kaukasischen Lânder. St. Pe-
tersburg.
1865. Abich. Beitrage zur geologischen Kenntniss der Thermalquellen
in den kaukasischen Lândern. Tiflis.
1870. Abich. Bemerkungen ûber die Gerôll- und Trùmmerablagerungen
in den kaukasischen Landern. Mélanges, Bul. de l'Ac.
des Se. de St. Pétersbourg. T. VIII.
1874. Abich. Geologische Beobachtungen auf Reisen im Kaukasus im
Jahre 1873. Bul. de la Soc. des Natur. de Moscou.
2 XIX
1875. E. Favre. Recherches géologiques dans la partie centrale de la
chaîne du Caucase. Genève — Bâle — Lyon.
1876. Simonowitch, Batzéwitch et Sorokin. Description géologi-
que de la région de Piatigorsk. Matériaux pour la géolo-
gie du Caucase. Titiis. (en russe).
1884. L. Dru. Xote sur la géologie et l'hydrologie du Bechtaou (Cau-
case). Bul. de la Soc. géol. de France, 3-me Série. T. XII.
1885. Mouschkétoff. Remarques sur les eaux minérales du Caucase.
Soc. Imp. de minéral, de St. Pétersbourg. T. XXII. (en
russe).
1893. Neumayr und Uhlig. Ueber die von H. Abich im Kaukasus
gesammelten Jurafossilien. Denkschr. d. K. Akad. d. Wis-
senschaft Mathem. Naturw. Cl. Bd. 53. Wien.
1896. N. Karakasch. Observations géologiques dans les vallées des
fleuves Ouroukh, Ardon, Malka, et dans les environs de
Kislowodsk. Trav. de la Soc. des Natural. de St. Pé-
tersbourg. Vol. XXIV.
1897. X. Karakasch. Dépôts crétacés du versant septentrional de la
chaîne principale du Caucase et leur faune. St. Pétersbourg.
Cartes géologiques.
1832 — 35. Dubois de Montpéreux. Carte générale géologique des
systèmes caucasien et taurique.
1839 — 43. Dubois de Montpéreux. Voyage autour du Caucase, chez
les Tcherkesses et les Abhases en Colchide, en Géorgie,
en Arménie et en Crimée. Atlas. Paris.
1843 — 45. Hommaire-de-Hell. Les steppes de la mer Caspienne, le
Caucase, la Crimée et la Russie méridionale. Atlas. Paris.
1856. Murchison. Carte géologique de l'Europe.
1857. Du m on t. Carte géologique de l'Europe.
1875. E. Favre. Recherches géologiques dans la partie centrale de la
chaîne du Caucase. Genève-Bâle-Lyon. 1:565,000.
1876. Simonowitsch, Batzéwitch et Sorokin. Carte géologique de
la région de Piatigorsk. Mat. p. la géol. du Caucase.
Atlas. Tiflis. 1:210,000.
Cartes topographiques.
Cartes de l'Etat-Major aux échelles de:
1:210,000 (5 verstes par pouce).
1:420,000 (10 verstes par pouce).
De Piatigorsk à Kislowodsk la route longe la rivière Podkou-
mok. Après Essentouki elle entre dans une gorge formée de dé-
pôts tertiaires, marnes argileuses schisteuses gris jaunâtre, à écailles
•de Meletta.
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CARTE GEOLOGIQUE
des environ U Piatigorsk.de Kislnwodsk
et du M' Elbrous
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I I \ \ r
XIX 3
Plus au sud, les dépôts tertiaires sont remplacés par des marnes
blanches et un calcaire marneux contenant d'abondants débris ù'Ino-
ceramus, et encore plus loin, au-delà du pont de pierre, viennent se
montrer les grès marneux glauconieux qui les supportent, Ces grès
constituent les hautes pentes escarpées de la vallée, étroite en
ce point, où est situé Kislowodsk. Les environs de Kislowodsk pré-
sentent de belles coupes de la série des couches du système crétacé,
coupes qui sont ici plus complètes qu'ailleurs au flanc nord du
Caucase.
Avant de faire la description des coupes les plus intéressantes,
nous dirons quelques mots de l'orographie de la région.
Vers l'est de l'Adaï-Khokh (4,656 m.), le flanc nord du Caucase
est formé, on le sait, par des contreforts qui s'éloignent de l'arête
principale sous l'aspect de trois terrasses parallèles s'abaissant gra-
duellement, Ces avant-monts se dirigent à peu près dans la même di-
rection que la chaîne principale qu'ils dépassent en hauteur sur plu-
sieurs points. Les terrasses présentent une inclinaison monoclinale, ca-
ractéristique ici pour les avant-monts, vers le NNE; leurs pentes es-
carpées, tournées vers le SSW, c'est-à-dire du côté de l'arête princi-
pale, se dirigent du NW au SE jusqu'aux montagnes du Daghestan,
et plusieurs de leurs sommets (Kion-Khokh = 3,423 m., Kariou-Khokh
= 4,303 m.) atteignent la ligne des neiges. Le plus long de ces contre-
forts s'élève entre les rivières Kouban et Malka et forme, sous le nom
de Tachly-syrt, le commencement du partage des eaux s'écoulant dans
les mers Noire et Caspienne. La ligne de partage qui s'étend sur une
distance de 30(3 verstes à partir du Tcliichgour-Akhtchat (3,467 m.),
la cime la plus élevée du Tachly-syrt, relie orographiquement la
chaîne du Caucase aux hauteurs plates, situées au nord, de Tiomno-
lesk et de Stavropol.
Le Tachly-syrt est coupé par de profondes gorges, entre lesquelles
s'alignent d'étroites arêtes à parois abruptes, tournées vers l'Elbrous
(18,525' = 5,646 m.), doucement inclinées vers le nord.
Entre le Tachly-syrt et Piatigorsk, le contrefort, mentionné plus
haut, de l'arête principale forme plusieurs grands plateaux dont le
plus proche de l'Elbrous, appelé par Abich plateau de Betchessan
(coupe page 4), s'incline vers le sud sous un angle de 6° tout au plus.
Sur une étendue de 20 kilomètres on n'y voit aucune élévation dé-
passant 200 pieds de hauteur. Ce plateau qui est lui-même situé à
7,70(3 p. = 2,347 m. au-dessus du niveau delà mer, se termine au nord
par la pente abrupte de la première rangée de montagnes s'étendant
du NW au SE, et forme la première et la plus élevée des terrasses.
La crête de cette première rangée de montagnes est constituée par
des calcaires dolomitiques du jura supérieur. Nous donnons à cette
saillie le nom de saillie de Bermamyt et nous la désignerons sur la
coupe par la lettre J.
Dû Bermamyt la terrasse s'abaisse graduellement vers le nord et
arrive, recouverte par des dépôts du crétacé inférieur, près de Kislo-
1*
XIX
wodsk, au pied de la saillie escarpée de l' avant-chaîne suivante. Cette
seconde saillie, que nous appelons saillie de Kislowodsk, est formée de
calcaires du crétacé inférieur: nous la marquons par la lettre C.
Couru eu la /tk ÊschrcaKon
Coupe géologique NE — SW du mont Bermamyt à l'Essentouki.
La pente nord doucement inclinée de la 3-me terrasse est recou-
verte, dans la partie septentrionale, par des dépôts tertiaires formant
une troisième rangée de montagnes, moins élevées, qui s'abaisse douce-
ment vers le nord et se confond peu à peu avec la plaine du Caucase
du nord. Cette rangée, que nous nommons rangée de Piatigorsk, est
désignée sur la coupe par la lettre T.
Toutes les couches des terrasses offrent une disposition régulière,
peu inclinée, qui n'a été dérangée par aucune dislocation. Néanmoins,
un groupe de dômes isolés s'élève au milieu de la contrée plate, sur
la lisière de la dernière terrasse et le commencement de la vaste
plaine caucasienne. Ce sont le Machouk, le Bechtaou (Cinq-Montagnes),
le Zméïnaïa (Mont des serpents), le Koum-gora, le ^Yerblioud (Mont
Chameau), le Bj-k (Mont Taureau), etc. Abich considère ces montagnes
comme formées par deux soulèvements radiaux dont l'un se serait dirigé
au NW, l'autre au NE. Le premier mouvement aurait soulevé le
Bechtaou et le Koum, le second toutes les autres montagnes. La même
poussée aurait aussi produit, d'après Abich, les fentes qui donnent
aujourd'hui passage aux eaux minérales.
La première des terrasses, celle de Bermamyt, est baignée au sud
par la rivière Malka, et coupée par des gorges et des ravins. Plus au
nord, elle est successivement traversée par la Kitchmalka, l'Aliko-
novka, la Bériozowaï'a et FOlkhovka. Le confluent de ces deux der-
nières rivières forme la vallée de la Narzan. Sur la rive gauche de
la Podkoumok. qui coule à l'extrémité nord de la terrasse, s'élèvent
les „hauteurs Dariinsky", continuation des montagnes de Kislowodsk.
Sur la rive droite l'escarpement se prolonge, sous le nom d^rête Dji-
nal (le sommet le plus élevé, le mont Djinal, atteint 1,391 m.), vers
le nord-est, jusqu'à la rivière Malka.
La pente de l'arête et tout l'escarpement de Kislowodsk sont re-
coupés par de nombreux ravins et présentent de belles coupes des dé-
pôts crétacés.
Je me bornerai à la description de deux de ces coupes. La pre-
mière, C — D, descend à partir du haut de l'escarpement de Kislo-
wodsk (Ravin Chirokaïa et Gloukhaïa), c'est-à-dire du nord-est de
Kislowodsk, vers le sud-ouest, jusqu'à la vallée de la rivière Olkhovka.
XIX
lia seconde, A — B, va de la partie sud-est de l'arête Djinal, par la
montagne Lyssaïa, vers la vallée de la Malka, au sud-ouest (Carte géol.
exe. XIXj. '
M ' ' BielogùnsKV
Coupe géologique NE — SW. (Ravins Gloukliaïa et Chirokaïa).
Si l'on se dirige, par le ravin Gloukliaïa, de Kislowodsk vers le
nord-est, on observe, à droite du ruisseau qui le parcourt, près de la
Slobodka (faubourg de Kislowodsk), un affleurement de grès marneux
schisteux, composé, dans l'ordre ascendant, par les couches suivantes
diversement colorées:
1) Grès argilo-marneux schisteux d'un gris d'acier, abondant en
paillettes de mica.
2) Grès argileux friables, quelque peu calcarifères,de couleur jaune.
3) Grès calcarifères oolithiques à grain fin.
4) Grès oolithiques gris rougeâtre.
Toutes ces couches se rapportent à la section inférieure du sy-
stème crétacé, c'est-à-dire au néocomien, et, comme nous le verrons
dans la coupe du ravin Olkhovka, contiennent une faune équivalente
à celle du hauterivien.
5) Grès rouge à Bélemnites semicanalieulatiis Bl. et Toxoceras
Emcrici d'Orb. Ce grès, qui se rapporte à l'aptien, est
très friable et se désagrège facilement. Ce grès affecte
souvent la forme de colonnes fantasques ou de grandes
massues, ce qui lui a fait donner dans le pays le nom
d'„idoles chinoises".
6) Grès marneux gris, riche en lamelles de mica et grains de
glauconie, dépourvu de fossiles, contient de fréquentes
concrétions rondes. Dans sa partie supérieure il passe à un
7) Grès stratifié, plus compact.
8) Grès marneux glauconieux gris jaunâtre, s'avançant en saillie.
9) Couche contenant en profusion de grandes Cyprina angu-
lata Desh., Gcrvillia extenuata Eichw. et de nombreux
petits gastéropodes.
10) Couches de grès plus foncés à Bélemnites semicanalicula-
tns Bl:, Acanthoceras Martini d'Orb., Ac. cf. crassico-
statum d'Orb., Acanth. Milleti d'Orb., Hoplites Des-
Itayesi Leym., Phylloccras Velledae Mich., Trigonia
alaeformis Park, Gervillia extenuata Eichw.
6 XIX
11) Au-dessus de cette saillie se montrent de nouveau des grès
marneux glauconieux, abondant en petites formes de
Aporrhais OrMgnyana Pi et., à côté de Thetis, Trigonia
et Gervillia.
12) Grès friables jaunâtres.
13) Grès compacts gris foncé, contenant moins de glauconie,
mais abondant en paillettes de mica. Ces grès sont inter-
stratifiés de
Couches ferrugineuses plus compactes.
14) Tout ce puissant horizon de grès, formé de couches de l'é-
tage aptien et en partie de Talbien, est surmonté par
des couches de calcaire marneux blanc du sénonien à
Inoceramus Cripsii et I. Guvieri, couches qui couronnent
ici les dépôts crétacés.
Les couches de l'étage néocomien se montrent d'une façon plus
nette le long de la rivière Olkhovka. Là, elles se composent de mar-
nes sableuses schisteuses friables d'un gris foncé à Nantilus pseudo-
(iegans d'Orb., Crioceras TJuvalii, Terebratula sella Sow., Waldhei-
mia tamar indus Sow., Ostrca Couloni, Trigonia car mata A g., Tri-
gonia caudata A g., Cypr'ma DesTiayesi Lor. etc.
Ces marnes, superposées à des calcaires dolomitiques de l'étage
titonien, supportent des calcaires ferrugineux, surmontés à leur tour
par des calcaires oolithiques, pierres de construction de Kislowodsk.
La série des couches qui viennent par dessus est la même que celle
que nous avons vue dans le ravin Gloukhaïa.
La meilleure coupe géologique des dépôts crétacés est incontesta-
blement celle qui s'observe dans la montagne Lyssaïa, le prolonge-
ment sud-est de l'arête Djinal. Aucun point du flanc nord du Caucase
ne présente de série plus complète de dépôts crétacés que celui-ci. On
y voit de haut en bas:
1) Couches d'un calcaire marneux compact blanc, s'avançant
(de même que les deux calcaires suivants) en corniche,
comme d'ailleurs sur toute l'étendue de l'arête Djinal.
2) Calcaire marneux compact de couleur rougeâtre.
3) Calcaire blancs, contenant la forme sénonienne Inoceramus
Cripsii M an t.
4) Grès marneux schisteux glauconieux, d'un gris verdâtre.
5) Grès marneux de couleur plus foncée à petites lamelles de
mica.
6) Calcaires marneux gris clair, çà et là gris bleuâtre, strati-
fiés, Assurés, contenant des fossiles cénomaniens dont les
plus fréquents sont: Acanihoceras Mantelli S ow., Ac. Cou-
loni d'Orb., Ac. JRhotomagense Defr., Scapliites aequa-
lis Sow.
Ces dépôts cénomaniens ne se rencontrent qu'ici. Ils semblent
s'étirer, après une petite distance, entre Kislowodsk et le village Kar-
XIX 7
mowa et n'ont jusqu'ici nulle part été retrouvés sur le flanc nord du
Caucase.
Bien que les grès marneux (4 et 5), superposés aux calcaires eé-
nomaniens (6), ne renferment point de fossiles, leur disposition strati-
graphique entre les couches sénoniennes et cénomaniennes semble
indiquer leur correspondance aux dépôts de l'étage turonien.
7) Marnes argileuses schisteuses noires de l'étage albien à Be-
lemnites minimus List., moules et empreintes de Schloen-
bachia inflata Sow., Inoceramus sp., Plicatula sp., et
concrétions de pyrite.
8) Grès friable gris jaunâtre.
9) Grès plus compact dont les grains de quartz et de glauconie
sont cimentés par une matière argilo-calcaire.
10) Grès gris jaunâtre, semblable au ]\s S, mais mélangé d'ar-
gile, de grains de glauconie et de paillettes de mica
blanc. Forme la paroi abrupte de la seconde saillie de la
pente.
11) La petite saillie suivante ce compose de grès glauconieux
marneux gris à Thetis minor Sow. Dans le horizon su-
périeur on trouve en abondance Thetis minor Sow., (Jy-
prina Bernensis Le vin., GervïlUa extenuata Eichw.,
Trigonia àlaeformis Park.
12) Grès friable jaunâtre à grosses concrétions rondes. A cet ho-
rizon on rencontre des grottes et des cavernes.
13) Marne sableuse grise, avec grains de glauconie, abondant en
Thetis, GervïlUa etc. Cette marne forme la saillie sui-
vante de la pente, haute de 30 m. environ. Même aspect
et faune qu'à l'horizon 11.
14) Le gradin suivant est formé par des grès marneux friables
d'un jaune rougeâtre. Les grès recouvrent les couches d'un
calcaire oolithique (15) qui compose la dernière saillie de
la pente.
Toute la puissante assise des grès marneux (8 — 13) se rapporte à
l'étage aptien, tandis que le calcaire oolithique représente l'horizon
supérieur du néocomien. Les horizons inférieurs du néocomien, cachés
ici sous l'assise alluviale, s'observent dans les rives de la Malka, en
amont du village Karmowa, et dans l'étroite arête de partage qui s'é-
tend de l'E à l'W, entre les rivières Malka et Kitchmalka. Le long
de la Malka les affleurements du néocomien sont d'ailleurs souvent
masqués par de puissants dépôts d'un conglomérat dilluvial empêchant
de voir la superposition directe du néocomien sur les dolomies tito-
niennes (17, 18) qui viennent se montrer, tant sur la Malka qu'en de
nombreux points entre la vallée de cette rivière et Kislowodsk.
Après avoir pris connaissance des dépôts crétacés des alentours
de Kislowodsk, nous passerons aux formations jurassiques développées
plus au sud, vers l'Elbrous (Carte géol. Lignes F — E, H— G).
8
XIX
Le chemin qui mène de Kislowodsk à TElbrous traverse d'abord,
sur un parcours de 45 klm., un plateau doucement incliné vers le nord.
Les beaux pâturages dont le plateau est couvert cachent les roches
sous-jac entes, de sorte qu'il est difficile d'indiquer avec quelque pré-
cision la limite entre les dépôts crétacés et les roches jurassiques. Les
calcaires néocomiens que l'on rencontre encore çà et là dans les affleu-
rements le long des rivières Alikonovka et Olkhovka, disparaissent
bientôt pour être remplacés par les calcaires du jurassique supérieur
Jll.yU
HUr Ma-tJvau
formant le sommet du Bermamyt. Le Bermamyt (2591 m.» est une
des cimes les plus connues et les plus visitées par les touristes du haut
contrefort jurassique qui s'étend le long du flanc nord de l'arête prin-
cipale du Caucase. Une vue magnifique s'ouvre de son sommet sur
l'Elbrous et les cimes voisines couvertes de neiges. C'est surtout le
matin, quand le cône grandioze de l'Elbrous est illuminé par les pre-
miers rayons du soleil, que le tableau est splendide,
En bas s'étale la vallée de la Khassaout avec son village du même
nom, le seul dans ces parages.
La chaîne principale qui, dans cette région-ci, a subi le soulève-
ment le plus intensif de ses masses, est formée de schiste cristallin
contre lequel vient s'appuyer, au nord, comme nous l'avons dit plus
haut, une large bande de dépôts jurassiques, suivie par une bande de
couches crétacées plongeant vers le nord. Dans notre localité le ta-
bleau est un peu plus compliqué: les roches cristallines, servant de lit
au système jurassique, surgissent dans les vallées des rivières Echka-
kon, Malka et Khassaout.
Le système jurassique se divise en deux sections nettement di-
stinctes, une inférieure, principalement formée de roches sabio-schi-
steuses, et une supérieure composée de roches calcaires compactes.
La section inférieure, surtout les grès de sa partie la plus basse, est
caractérisée par la présence de couches houillères et de restes de
plantes. La partie supérieure de la section inférieure correspond indu-
XIX 9
bitablement aux dépôts du dogger, alors que l'âge de la partie infé-
rieure ne peut encore être déterminé avec certitude: les uns le rap-
portent au dogger, d'autres au lias. La section supérieure du jura,
celle des calcaires, correspond au Malm de l'Europe centrale et oc-
cidentale et joue un rôle important dans l'orographie de la région.
De nombreuses rivières et leurs confluents, descendant de l'arête
principale, coupent la bande de ces calcaires en parties isolées qui
forment comme de grands plateaux, doucement inclinés vers le
nord, à pentes brusques et escarpées vers le sud. Un de ces escarpe-
ments s'élève à 300 m. au-dessus de la terrasse de Betcbessan, en for-
mant la montagne Bermamyt qui sépare la terrasse de Betchessan de
celle de Kislowodsk. La coupe de cet escarpement (coupe décrite par
Simonowitch, Batzéwitch et Sorokin) montre, de haut en bas:
1) Epaisses couches de dolomie gris clair ou quelque peu jaunâtre,
à grain lin et à cassure granulaire qui contiennent Natica
hemisphaerica d'Orb., Nerinea Zeuvhncri Peter., Ne-
rinea bruntrutana ïhurm. De plus, on y rencontre assez
souvent des inclusions d'albâtre sous forme de petits nids
ou d'amas irréguliers. Un de ces gisements d'albâtre se
trouve sur le chemin de Kislowodsk au Bermamyt, non
loin du sommet.
2) Calcaires dolomitiques très compacts, également d'un gris
clair, qui abondent par places en amas de coraux géné-
ralement mal conservés. En outre on y a trouvé Bluj)i-
clionclla lacunosa Schl., Alveopora ramosa Reuss., Al-
veopora tuberosa Reuss., et écailles de Hemicidaris cre-
nularis Aq.
Les deux horizons dont les couches plongent vers le nord sous un
angle de 5" à 6°, forment la section supérieure du système jurassique.
Au-dessous des calcaires corallifères l'escarpement devient moins
abrupt. Par endroits la pente est couverte d'éboulis et de grands blocs
de calcaires qui cachent les roches primitives s'avançant çà et là en
saillies.
3) Les calcaires dolomitiques corallifères sont superposés à une
puissante assise de grès, formée par une série de couches
dont les supérieures à grains moyens ou fins, de couleur
gris clair, exhalant une faible odeur d'argile, sont tra-
versées par des veines et de minces intercalations de quartz,
épaisses jusqu'à 1 décimètre.
•4) Ces couches de grès alternent avec des grès calcareux de
couleur rougeâtre qui leur sont subordonnés.
5) Grès argileux gris, formés d'un aggrégat finement granulaire
de grains de quartz, liés par un ciment argileux.
(3) Couches de houille, jusqu'à 2 pieds d'épaisseur. La houille
forme une masse feuilletée compacte, d'un noir de poix,
10 XIX
à éclat gras et cassure conchoïdale. Parfois on y trouve
de petites inclusions ou filons de pyrite.
7) Grès argileux.
8) Puissant dépôt d'un conglomérat quartzeux d'âge probléma-
tique, composé de grains de diverse grosseur de quartz
peu cimentés. Par places les matières constituantes sont
cimentées et la roche plus compacte accuse une structure
feuilletée.
Ces roches constituent toute retendue du plateau de Betchessan,
limité au nord par les hauteurs du Bermamyt et la vallée de la Khas-
saout, au sud par une arête schisteuse assez élevée qui le sépare de
l'Elbrous.
Au sud du Bermamyt la section inférieure houillifère du jura
acquiert un fort développement dans les hauteurs de Betchessan où
elle joue un rôle orographique indépendant.
Cette section est formée par une assise de grès, épaisse de 365 m..
et consiste en une alternance de psammites quartzeux et feldspathi-
ques, à grain lin ou grossier, liés par un ciment tantôt kaolinisé,
tantôt argileux ou ocreux, et de schiste argileux abondant en sphé-
rosidérite et concrétions sablo-argileuses de fer oligiste. Les grès ren-
ferment des couches de houille.
Dans la partie inférieure des grès de Betchessan les restes orga-
niques sont rares, tandis qu'ils abondent clans la partie supérieure
houillifère. Déjà Abich y avait trouvé des fossiles, la plupart de l'âge
oolithique inférieur. B n'y a pas longtemps que le prof. Uhlig a dé-
terminé encore quelques-unes des formes trouvées par Abich dans la
partie supérieure du grès houillifère, notamment dans une couche,
épaisse à peine de 1V2 pied, de grès gris foncé calcarif ère, par places
ocreux, intercalé de minces lits d'argile et situé sur la pente rapide
du Bermamyt sous une épaisse couche cl'éboulis. Ce sont les formes
suivantes: Belcmnites cf. spinatus Qu., Pliylloceras idtramontanum
Zitt., Pliylloceras cf. Hommairei d'Orb., Pcrisphinetes sp. ind., Pe-
risphinctes sp. n. aff. sulciferus Opp., Harpoccras sp. ind. Trigonia
tuberculata A g., Lima (Ctenostreon) peetiniformis Schl., Pecten dis-
ciformis Schubl., Avicula sp., Holectypus sp., Inoceramus sp. cf. fus-
cus Qu.
La forme la plus intéressante pour la détermination de l'âge est
Bel. cf. spinatus Qu. Quoique la mauvaise conservation des exemplai-
res trouvés rende difficile de les reconnaître comme identiques avec
le Bel. spinatus de Souabe, la grande ressemblance de l'espèce cau-
casienne avec le groupe Paxyllosen, ressemblance constatée par le prof.
Uhlig, permet d'attribuer à ces dépôts l'âge de l'oolithique infé-
rieur. Des types du même âge sont d'ailleurs encore Pliylloceras
ultramontanum et Trigonia tuberculata, connus dans la zone à Am.
Murchisonae.
La présence de deux formes de Perispliinctes, dont l'un est très
voisin de P. sidcifcnts Opp. du callovien, forme qui n'a jamais été
XIX, Guide des excursions du VII Congrès Géolog. Internat,
Pl.C.
imm*
ne Bermamyt.
XIX 11
trouvée jusqu'ici au bas de l'oolithe inférieur, complique cependant la
question sur l'âge de ces dépôts. Le prof. Uhlig est d'opinion que
Perisphmctes occupe soit dans la nature un horizon plus supérieur,
soit qu'il y a concentration des formes en un même point; le fait
qu'effectivement tous les fossiles proviennent d'une seule couche de
grès oolithique d'une épaisseur ne dépassant pas l1/2 pied, le porte à
donner la préférence à cette dernière hypothèse.
Les couches des grès, en général faiblement inclinés vers le nord,
affectent par places un plissement encore peu étudié. Vers le sud, à
une petite distance du Bermamyt, les grès sont traversés par un cône
andésitique s'élevant à une petite hauteur à proximité du chemin
de Karatchaï.
Les couches de houille, assez fréquentes entre ces dépôts, ne sont
guère épaisses (0,1 — 0,4 m.) et la houille des affleurements est de mau-
vaise qualité. Ceci et l'absence de commodes chemins de communica-
tion sont la raison que les gisements houillers du Bermamyt ne sont
encore ni explorés ni exploités. Les couches de houilles se montrent
en beaux affleurements sur la rive gauche de la Malka, près de la
source acidulé.
Au sud du plateau de Betchessan surgissent, de dessous les grès
du jurassique inférieur, des granités et des schistes cristallins, affleu-
rant dans la vallée de la Malka et constituant la haute arête qui sé-
pare ce plateau du pied de l'Elbrous.
Dans une des gorges latérales de la vallée de la Malka, par la-
quelle descend, de la pente nord de l'Elbrous, un des affluents de cette
rivière, se trouve, à l'altitude absolue de 2,378 m., une intéressante
source carbonatée ferrugineuse, connue sous le nom de „Xarzan
chaud'". Deux puissants griffons percent au jour à travers le tuf dé-
posé par l'eau minérale et cimentant les blocs et galets granitiques
de la pente. La température de la source est de 22"-25° C. Outre ces
deux principaux griffons l'eau carbonatée ferrugineuse jaillit en plu-
sieurs points dans le thalweg.
Dans un des ravins latéraux, près du „Narzari chaud", on peut
observer d'intéressantes ..pyramides de terre", c'est-à-dire de hauts
cônes d'alluvion glaciaire friable portant au sommet de grands blocs.
Les formations glaciaires remplissent aussi la vallée de la Sourkh
entre l'arête schisteuse et l'Elbrous. Le développement considérable de
dépôts morainiques non lavés, vers l'aval de la vallée de la Malka.
indique qu'à une époque relativement peu reculée les glaciers s'abais-
saient bien plus bas dans la vallée qu'aujourd'hui. En général, on a
fait l'observation que dans cette partie de la pente nord du Caucase
les glaciers ne descendent pas au-dessous de 1,900 mètres et qu'ils se
trouvent dans une période de diminution.
Le cône volcanique de l'Elbrous, le sommet le plus élevé de la
chaîne du Caucase, a 5,646 m. de hauteur, avec un diamètre de 14 klm.
à la base. Le massif principal de la montagne forme un cône régulier
tronqué se terminant par deux sommets, séparés par un profond cir-
12 XIX
que, reste d'un ancien cratère. Le sommet occidental est d'environ
30 m. plus élevé que l'oriental. Sur les pentes de la montagne, on
observe de nombreux cônes éruptifs moins importants, d'origine rela-
tivement récente. De grandes coulées de lave descendent en partie
dans la vallée de la Baksan, en partie dans la gorge de la Malka.
La roche volcanique de l'Elbrous a été étudiée par Tchermak
sur des échantillons que Favre lui avait envoyés. D'après Tchermak
cette roche est une andésite, composée d'une pâte noire demi-vitreuse,
sur laquelle tranchent des cristaux blancs d'oligoclase et d'assez gros
grains de quartz. Au microscope Tchermak a trouvé, dans la pâte,
de l'orthose, de l'oligoclase, beaucoup de pyroxène, quelque peu de bio-
tite et de magnétite, de sorte qu'il range la roche parmi les andésites
quartzeux, ou plutôt parmi le sous-groupe des riolites.
Le cône andésitique de l'Elbrous repose sur le granité et les schis-
tes cristallins. Ces roches constituent toute la partie centrale de l'a-
rête, occupent la partie supérieure de la vallée de la Baksan et ap-
paraissent à l'ouest de TElbrous, vers la source de la Kouban. Dans la
vallée de la Malka elles se rencontrent couvertes dé gris jurassiques.
Vers le nord, elles s'étendent au loin dans la vallée de l'Echkakon.
Le granité ordinairement rouge est composé de cristaux d'orthose,
d'oligoclase et de quartz. Il offre plusieurs variétés qui alternent avec
des gneiss et des schistes micacés, ces derniers surtout développés à
la haute Malka.
I/Elbrous donne naissance à de nombreux grands glaciers dont
les plus puissants descendent dans la vallée de la Baksan. Des glaciers
moins importants se trouvent sur les autres pentes de la montagne.
L'excursion se terminera par la visite d'un des glaciers descen-
dant dans la vallée de la Malka, dans l'angle formé par le massif de
l'Elbrous et l'arête Tachly-syrt qui se dirige dans le sens du méri-
dien en formant la ligne de partage des bassins des mers Noire et
Caspienne.
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XX
VOYAGE GÉOLOGIQUE
PAR
LA VOLGA
de Kazan à Tzaritsyn.
PAK
A. P. PAVLOW,
PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ DE MOSCOU.
Itinéraire général du voyage.
Pour la première moitié du voyage, depuis Nijni-Novgorod jusqu'à
Kazan, les participants à l'excursion de la Volga se serviront du guide
de l'excursion à l'Oural.
Départ de Kazan vers le soir.
1-er jour: Dolinovka, Gorodichtché, Polivna, Simbirsk. La nuit en-
tre Simbirsk et Stavropol.
2-me jour: Presqu'île de Samara. Jégouli, mines d'asphalte. Kach-
pour en aval de Syzran. La nuit entre Kacbpour et Volsk.
3-me jour: Volsk, Saratow. La nuit entre Saratow et Zolotoïé.
4-me jour. Troubino, Bannovka, Chtcherbakovka, Kamychin.
5-me jour: Alexandrovka. Tzaritsyn.
I-re PARTIE.
Coup d'oeil général sur la région de la rive droite de la basse Volga.
Nature du pays. La région a voisinant la rive droite de la basse
Volga dans les gouvernements de Simbirsk et de Saratow offre un as-
pect variant dans ses diverses parties. Ces différences résultent de la
nature des roches et du sol, du relief, du climat et de la végétation.
1
2 XX
Dans sa partie septentrionale, entre la limite du 'gouvernement de Ka-
zan et celle du district de Senguiléi, le pays est presque dépourvu de
forêts; cependant la pente escarpée de la Yolga et une bande étroite
le long du fleuve sont boisées.
Le relief de cette région septentrionale n'est pas très accentué.
C'est une plaine découpée par des vallées larges et assez profondes
aux pentes inégales; le tcbernosiom, plus ou moins argileux ou sa-
bleux, y prédomine. Les roches anciennes cpii y sont les plus répandues,
sont les argiles du jurassique supérieur et celle du crétacé inférieur;
leurs couches s'inclinent faiblement vers le sud, de sorte que les ro-
ches jurassiques du nord disparaissent bientôt pour faire place aux
roches crétacées inférieures. Les pentes douces des vallées sont cou-
vertes de limon loessoïde ou d'argile sableuse d'origine déluviale
(v. plus bas).
La région suivante s'étend jusqu'au pied des montagnes des Jé-
gouli qui, grâce à une faille d'âge tertiaire, se redressent le long de
la ligne joignant Kanadéi et Stavropol, et se prolongent dans la pres-
qu'île de Samara. Cette seconde région présente un plateau dont la
partie périphérique offre beaucoup d'analogie avec la région précé-
dente par le relief et par l'absence de forêts. Mais on y rencontre
un autre type de tchernosiom, riche en fragments anguleux de marnes
siliceuses turoniennes, qui viennent y remplacer les argiles crétacées
inférieures. Ces dernières cependant restent encore longtemps visibles
à la base des falaises de la rive droite de la Volga. La plus grande
partie de ce plateau, celle qui est en même temps la plus élevée, est
formée de roches tertiaires. Les argiles siliceuses, les grès glauco-
nieux, les sables et les grès quartzeux sont les roches prédominan-
tes du tertiaire. La désagrégation de ces roches produit un sol sa-
bleux ou caillouteux peu favorable à l'agriculture; c'est pourquoi ces
hautes régions sont encore riches en forêts et comparativement peu
peuplées. Du dessous du tertiaire, dans les vallées, émerge la craie
blanche qui cause la fertilité des pentes douces de ces vallées.
La troisième région, celle des Jégouli, présente un caractère mon-
tagneux, surtout dans la partie septentrionale formant le bord du pla-
teau calcaire (ou des plateaux calcaires), bord profondément découpé
par de nombreuses vallées et ravins et tapissé de forêts depuis le
fond des vallées jusqu'aux faîtes des plateaux. Ce bord septentrional
des Jégouli est formé de calcaire à Fusulines, lequel, au sommet de
ces montagnes, est lui-même couronné de calcaire à Schwagerina ainsi
que de calcaire et de gypse permien. Ce plateau calcaire des Jégouli
s'abaisse graduellement vers le sud et se transforme en coteaux, pour
la plupart dépourvus de forêts et séparés les uns des autres par des
vallées peu larges, mais assez profondes, se dirigeant vers le sud, con-
formément à l'inclinaison des couches.
La 4-me région s'étend de la ville de Syzran jusqu'à l'embouchure
de la Térechka. A peu de distance de Syzran le calcaire paléozoïque
(calcaire à Fusulines, qui aux environs de Syzran n'est plus couvert
XX, Guide des excurs, du VII Congrès Géoloff, Intern. PI, A,
Fig Déluvium formant les pentes douces des montagnes cré-
tacées près de Chilovka.
Fig. 2. Partie inférieure des mêmes pentes montrant le passage de
la brèche crayeuse au loess.
XX 3
du permien) se cache sous les couches jurassiques; ces dernières à
leur tour plongent sous l'argile néocomienne et aptienne. Avec la
réapparition de ces couches, réeapparaît le même caractère topogra-
phique que celui que nous avons vu dans la partie septentrionale du
gouvernement de Simbirsk. Mais bientôt les marnes siliceuses du cré-
tacé supérieur et la craie viennent recouvrir la série argileuse; alors
le relief devient irrégulièrement onduleux: de plus les lambeaux du
grès tertiaire, épargnés par l'érosion, y forment plusieurs petits pla-
teaux boisés. Telles sont les montagnes isolées dites Otmaly, s'élevant
au sud de la rivière de Syzran, et la rangée des petits plateaux boi-
sés longeant la Yolga entre Khvalynsk et l'embouchure de la Térechka,
rivière remarquable en ce qu'elle garde pendant très longtemps la
direction SE et coule presque parallèlement à la Volga. Cette ré-
gion offre beaucoup de rapport avec la seconde, mais les caractères
de la steppe s'y font déjà sentir.
La cinquième région, entre Saratow et Tzaritsyn, possède un relief
moins accentué: partout des plaines ou de légères ondulations de
terrain. Les forêts s'y rencontrent encore dans la partie nord, mais
par petits lambeaux isolés; en s'avançant vers le sud on ne trouve
plus que des touffes d'arbres dans quelques vallons; le sol devient de
plus en plus aride et enfin nous arrivons à la steppe en plein déve-
loppement, avec sa végétation et sa culture. Les espaces sablonneux
presque dépourvus de toute végétation n'y sont pas rares.
En aval de Tzaritsyn la Volga fait un détour vers le SE et s'é-
carte définitivement des hauteurs qui jusqu'à cet endi-oit formaient sa
haute rive. droite. Ces hauteurs gardent leur direction méridionale et,
sous le nom d'Erguéni, se prolongent jusqu'à la rivière Manytch.
(Pour la nature des alluvions de la Volga v. la fin de l'aperçu stra-
tigraphique).
Conditions tectoniques. La tectonique du pays le long de la
basse Volga n'est pas très compliquée. De prime abord, les couches
paraissent horizontales dans les coupes que présentent les escarpements
de la Volga; mais si Ton fixe une de ces couches, en la suivant, sans la
perdre de vue, sur une distance assez considérable, on se persuade
que les couches sont inclinées I et plus ou moins disloquées, circonstance
qui ne reste pas sans influence sur le relief du pays. Ce qu'on observe
le plus souvent, c'est un faible pendage des couches dans le sens mé-
ridional; (la véritable inclinaison des couches se dirige plutôt vers le
SE ou SSE). C'est grâce à ce pendage que les couches les plus an-
ciennes disparaissent pour faire place aux plus récentes. Des ondula-
tions locales viennent par endroits compliquer cette inclinaison, sans
cependant en changer la direction générale. Outre ces inclinaisons et
ces faibles ondulations des couches, des dislocations plus considérables
(des failles pour la plupart) viennent s'interposer et compliquer la
tectonique du pays. Parmi elles, la plus grande, celle des Jégouli, met
à jour le calcaire carbonifère et le permien et subdivise toute la ré-
1*
4 XX
gion en deux parties inégales dont la septentrionale est plus petite, et
la méridionale plus grande et plus compliquée au point de vue tec-
tonique.
Ce qui est remarquable dans cette partie méridionale, c'est l'exi-
stence de plusieurs points où le calcaire paléozoïque et le jurassique se
montrent au milieu des roches tertiaires et crétacées supérieures. Ces af-
fleurements sont disposés à peu près sur une ligne droite qui se dirige-
rait vers le NNE, à la distance cle 50 — 90 kilomètres du cours de la
basse Volga. Dans le plus grand nombre de ces affleurements on ob-
serve des couches inclinées et une succession rapide des différents ho-
rizons géologiques. Cette ligne des affleurements des couches carboni-
fères et du jurassique a reçu le nom de système de Don-Medvéditsa,
et se compose des chaînons suivants: de l'îlot carbonifère de Kré-
menskaïa sur le Don, de celui de la station Archéda, d'un troisième
îlot situé entre les deux précédents, des affleurements du carbonifère
et du jurassique près de Jirnoïé sur la Medvéditsa et enfin des affleu-
rements des mêmes roches près de Tioplovka, non loins des sources de
la Medvéditsa. Un autre système de plissements et de failles com-
mence par le coteau méridional d'Erguéni dont les couches disloquées
prennent la direction générale de la rive droite de la Volga dans la
partie sud du gouvernement de Saratow. Cette rive droite laisse en
plusieurs points apercevoir de petites failles. Le plus intéressant de
ces endroits se trouve entre Alexandrovka et Proléika; on y observe
un petit „Graben" mettant en contact les couches éocènes infé-
rieures avec les couches à Mclctta. (v. PL H.). La direction des cassu-
res est presque méridionale et coupe la ligne du rivage sous un angle
aigu. Des phénomènes du même genre ont été observés encore près
de Bélaïa Glinka, près de Saratow et près de Volsk. Jusqu'ici on n'a
qu'ébauché les conditions tectoniques du pays en question, mais cette
ébauche laisse conjecturer que les dislocations ci-dessus indiquées ont
eu quelque influence sur la direction de la basse Volga.
Stratigraphie. Le trajet par bateau spécial en descendant la
Volga permet d'observer tous les systèmes géologiques du pays à par-
tir du carbonifère .supérieur jusqu'au quaternaire, sauf pourtant le
triasique indubitable du mont Bogdo' qui restera à une distance de
quelques dizaines de kilomètres à l'est de la Volga. On aura l'occa-
sion de voir le calcaire à Fusulines et le calcaire à Schwagerines de
la section supérieure du carbonifère, le calcaire permien et les mar-
nes bigarrés du permien supérieur en contact avec le jurassique. Ce-
pendant les couches paléozoïques ne pourront être examinées que som-
mairement. Une particularité intéressante à relever en passant, c'est
la pénétration du calcaire par le bitume, fait jetant quelque lumière
sur la question de la formation des gisements de bitumes. On pourra
observer plus en détail les couches jurassiques, crétacées et tertiaires.
Le jurassique de la région de la basse Volga se compose du
callovien, de l'oxfordien, du kimmeridgien, du portlandien et d'aqui-
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Ionien. Le eallovien est représenté par des sables et des argiles pau-
vres en fossiles, recouvrant les marnes bigarrées du permien. Dans
la région des Jégouli le sable eallovien, comme le calcaire carboni-
fère et permien, est pénétré de bitume et est exploité pour la fabri-
cation du goudron. Le eallovien moyen (zone à Stephanoceras coro-
natum) n'atteint pas un développement considérable et dans la partie
septentrionale de la région se borne à un lit de conglomérat friable
avec débris roulés de fossiles calloviens inférieurs. Ce lit est immé-
diatement recouvert d'argiles oxfordiennes à Cardioceras cordatum.
Dans le district de Syzran le eallovien moyen est mieux développé et
est accompagné du eallovien supérieur (zone à Quenstedticeras Lam-
beiti), mais il est difficile de les observer à cause des éboulements et
du manque de belles coupes près de la route suivie par les excursion-
nistes. L'oxfordien est partout représenté par les argiles marneuses,
renfermant dans la partie inférieure Cardioceras cordatum, tenui-
costatum, Perisplnnctes pMcatilis, des Belemnites du groupe Bel. Pan-
deri, etc. et, dans la partie supérieure, Cardioceras altemans et
Belemnites du même groupe. Cette partie supérieure peut égale-
ment être considérée comme équivalent du séquanien. Le kinnnerid-
gien se compose de la même roche et, pétrographiquement, se confond
avec l'oxfordien (et le séquanien); seulement vers le sommet il reçoit
quelques lits d'argile schisteuse foncée. La présence de plusieurs fos-
siles bien connus dans l'Europe occidentale rend la faune kimme-
ridgienne très intéressante; tels sont Hoplites pseudomutàbiïis, Hop-
lites eudoxus, Aspidoceras acantïiicum, Exogyra virgula et beau-
coup d'autres. Ces espèces sont accompagnées de plusieurs représen-
tants de la faune boréale donnant au kimmeridgien russe un cachet
spécial; ce sont par exemple les Aucelles du groupe Aitcclla Pallasi,
Keys. Aucella Bronni Lahus, Cardioceras Volgae, et subtilicos-
tatus, les Belemnites du groupe Porrecti et MagnipZci etc.
La base du Portlandien, à son tour, se confond pétrographique-
ment avec le kimmeridgien, mais l'apparition des Ammonites du
groupe àZA. Bleichcri, des Perisphinctes à grosses côtes bifurquées se
rapprochant du Perisphinctes Pallasi d'Orb., ainsi que de la Biscina
latissima et du Belemnites magnifîcus typique, atteste le commence-
ment d'un nouvel âge. L'argile grise de la base du portlandien est
surmontée de schistes bitumineux, gisement principal de la Biscina
latissima et des Yirgatites; au-dessus vient le conglomérat phospha-
tique avec Virgatites rirgatus et le grès à grands Ammonites du
groupe A. giganteus. Outre les formes connues dans le portlandien
de l'Europe occidentale, le portlandien russe, de même que le kim-
meridgien, renferme beaucoup de formes boréales; ce sont surtout de
nombreuses Aucellae et des Belemnites des groupes MagnipZci et
Explanati.
Le système jurassique se termine par l'aquilonien, étage corres-
pondant au tithonique supérieur et au purbeckien de l'ouest, marin
comme le tithonique, mais dans la faune duquel les éléments bo-
6 XX
réaux prédominent. Au nord de Simbirsk on ne voit que la zone infé-
rieure de l'aquilonien (zone à Craspedites subditus), laquelle est immé-
diatement couverte par des couches à SimbirsJcitcs versicolor (néoco-
mien supérieur boréal). Dans le district de Syzran on rencontre encore
une zone d'aquilonien, celle de Craspedites kaschpuricus.
Le néôcomien inférieur du gouvernement de Simbirsk se caracté-
rise par une faune dans laquelle les éléments boréaux continuent à
prédominer. Les Belemnites du groupe Infradepressi sont très nom-
breuses et très variées (Belemnites lateralis, B. subquadratus); les
Aucelles y abondent également {Auceïla volgensis, Auc. Eeyserlingi).
Les Ammonites y sont représentées par des types presque inconnus
dans l'Europe occidentale, mais dans le district de Syzran on trouve
Polyptychites Keyserlingi dans la zone supérieure et dans la ré-
gion de la Soura, Oxynoticeras G-evrili et Marconi dans la zone
inférieure. Ces Ammonites, ainsi que les Belemnites, permettent de pré-
ciser Page du dépôt, quoique les formes originales des autres Ammoni-
tes et l'abondance des Aucelles donnent à la faune un cachet particulier.
On peut observer ce néôcomien inférieur, pendant le trajet, près de
Kachpour, district de Syzran; il fait totalement défaut dans le nord
de Simbirsk. Près de Kachpour ce néôcomien inférieur est surmonté
d'argile sableuse et de sable gris à Belemnites subquadratus repré-
sentant peut-être le néôcomien moyen; cependant il n'a pas encore
été déterminé paléontologiquement.
Le néôcomien supérieur (couches à SimbirsJcites versicolor, De-
cJieni, discofalcatus) et l'aptien (couches à Hoplites Deshayesl et à
grands Ancyloceras) présentent, dans le gouvernement de Simbirsk,
une puissante assise d'argile foncée avec lits de sable et d'argile
schisteuse, et de grandes concrétions ellipsoïdales du calcaire ferrugi-
neux fossilifère. Cette assise recouvre près de Kachpour le néôcomien
inférieur et le sable à Belemnites subquadratus (fig. 6); au nord de
Simbirsk il repose transgressivement sur la zone aquilonienne à Cras-
pedites subditus et okensis (fig. 2). Dans le gouvernement de Saratow,
le néôcomien supérieur n'apparaît que rarement dans les coupes de
la rive droite, et l'aptien est représenté par des couches sableuses à
la base et argileuses au sommet, qui disparaissent bientôt en aval*de
Saratow.
Le gault est partout très pauvre en fossiles; il se borne à des
argiles, à des sables micacés et argileux renfermant quelques lits de
rognons phosphatiques. Ce n'est que dans de rares endroits que les
Hoplites caractéristiques du gault ont pu être obtenus dans ces
phosphorites.
Le cénomanien n'existe pas dans la partie septentrionale de la
région, à moins qu'il ne soit représenté par la mince couche des
rognons phosphatiques qui délimite le gault du turonien; mais l'appar-
tenance de cette couche au cénomanien doit encore être démontrée
paléontologiquement. Dans la partie méridionale de la région (districts
de Saratow et de Kamychin) le cénomanien est clairement représenté
XX 7
»
par des sables micacés contenant des rognons phosphatiques, et par des
grès qui, par places, sont très riches en fossiles; les plus communs
sont: Sclûocnbacliia varions Sow., Schloenhacliia Coupei Brong.,
BcïemniteUa plena Blaint., Avellana cassis d'Orb., Avellana sculpti-
bis Stol., Ostraea conica d'Orb., Pecten Virgatus d'Orb., Pecten or-
biadaris d'Orb., Pecten Mspidus Ooldf., Janine quinquecostata
d'Orb., Pectunculus lens Nil s, Inoceramus lattis Montf.
Le turonien renferme des marnes argileuses et silicieuses du cal-
caire mou et de la craie blanche; ces dernières couches occupent ordi-
nairement la base de l'étage; elles sont plus fossilifères et riches sur-
tout en Inocerames; c'est ce qui a fait désigner ce niveau par le nom
de craie à Inocerames (Inoceramus Brongniarti Sow., Inoceramus
mvolutus Sow., Inoceramus russiensis Xik. et autres.
Dans la partie supérieure de l'étage prédominent les marnes sili-
ceuses à Avicula (Avicula tenuicostata Roem., Avicula cf. lineata
Roera., et plusieurs autres espèces d' Avicula) qui au sud de Saratow
alternent avec du grès glauconieux et de l'argile; elles sont très pauvres
en fossiles, de sorte qu'il est assez difficile de tracer la limite qui les
sépare du sénonien. Dans le gouvernement de Simbirsk ce dernier se
compose de craie blanche et d'argile noire assez dure; celle-ci est
très pauvre en fossiles: la craie blanche au contraire en renferme
beaucoup, entre autres: Parasmilia centralis Maut, Anan:hytes ovata
Goldf., Bhynchonclla plicatilis var., octoplicata Sow, Tcrcbratula
obesa Sow., Terébratula carnea Sow, Terébratula gracilis Schloth.,
Magas pumilus Sow., Ostraea vesicularis La m., Lima semisulcata
Nils., Spondylus globosus d'Orb., Belemnitella mucronata d'Orb.
Dans la partie méridionale, des marnes argileuses gris clair et des
argiles molles à Belemnitella mucronata et Ostraea vesicularis, pas-
sant à la base aux marnes siliceuses, forment le sénonien.
Le crétacé supérieur est partout nettement délimité du tertiaire,
à la base duquel on observe ordinairement une mince, couche de grès
vert glauconieux avec des dents de requins, des fragments de Belemni-
tella, ou seulement des cavités et des empreintes laissées par les
rostres de Belemnitella. Ce grès de contact n'atteint le plus souvent
que quelques centimètres d'épaisseur et, par places, manque complète-
ment. La région en aval de Yolsk se distingue surtout par son déve-
loppement, à la base du tertiaire, de grès argilo-siliceux plus ou moins
glauconieux et micacé, dans lequel Xaittilus Danicus a été découvert.
Cet horizon à Nautilus Danicus n'existe pas dans la plupart des
coupes de la rive droite de la Volga, et la mince couche de grès
glauconieux de contact passe sans intermédiaire à l'argile siliceuse
jaune ou bleuâtre, alternant parfois avec le tripoli à Diatomacées
marins. Cette assise inférieure du tertiaire n'est pas très riche en
fossiles; on n'y trouve guère que des empreintes et des moules. On y
rencontre communément: Nodosaria raphanistrum Lin., Trocho-
egathus calcitrapa v. Ko en., Nucula proava Wood, Nucida den-
sistria v. Koen., Natica detrita v. Koen., Bentalium rugiferum
8 XX
v. Ko en., Scalaria crassilabris v. Ko en. et d'autres espèces, proches
de celles qui se trouvent dans le paléocène de Kopenhague et dans
les couches les plus inférieures du tertiaire de l'ouest 1). Cette assise
occupe un grand espace dans la partie sud du gouvernement de Sim-
birsk, surtout dans la région des sources des rivières Syzran, Swiaga,
Oussa, et donne naissance à des sols pierreux ou cendreux, dépourvus
de chaux. Au sud de la région de la basse Volga elle ne ressort que
rarement du dessous des couches supérieures et disparaît définitive-
ment dans la moitié méridionale du district de Kamychin.
Dans l'assise suivante du tertiaire prédomine le grès argilo-sili-
ceux, plus ou moins glauconifère et micacé; il est plus riche en fos-
siles que la roche sous-jacente, mais ce sont également des empreintes
et des moules qui s'y rencontrent. En étudiant ces restes, on réussit
cependant à reconstruire la forme et la sculpture des fossiles et,
dans bien des cas, à déterminer les espèces.
On obtient ainsi une faune intéressante d'ans laquelle, avec les
espèces non décrites, on voit beaucoup de formes identiques ou extrê-
mement rapprochées de celles qui sont connues dans le paléocène de
Kopenhague, le landenien de Belgique, le Thanet Sand d'Angleterre,
et même quelques formes connues dans l'éocène moyen. Les fossi-
les les plus répandus dans cet horizon sont: Nucula Bowerbanki
I. Morris, Nucula Dixoni Edw., Cyprina cf. Morrisi, Plioladomya
cuncata Sow., Cardium scmidecussatum v. Ko en., Scalaria angrc-
sianaUy ckh., Scalaria Jonstrupiw Koen., Voluta nodifera v. Koen.,
Fusus landinensis G. Vinc; Fusus Colbcani G. Vinc, Fusus cf. ru-
gosus La m. Encore plus communes sont quelques espèces non décrites,
p. ex. Ostraca s p. n. aff. Quctcleti Nyst, Turritella s p. n. aff. Ma-
riaeBv. et Corn., Turritella sp. n. aff. montensis Br. et Corn. Cette
série est typiquement développée et très étendue dans la région des
sources de la rivière Syzran et de ses affluents gauches, dans le district
de Syzran et dans les parties limitrophes des districts de Korsoun et
de Senguiléi; mais on peut la suivre jusqu'au sud du gouvernement de
Saratow où elle subit une modification pétrograpbique et paléontologi-
que et passe au grès argilo-micacé avec des bancs continus d'Ostraeidae,
se rapportant pour la plupart aux espèces non décrites. Les deux sé-
ries qui viennent d'être citées ont été désignées sous le nom d'étage
de Syzran. En comparant la faune de cet étage avec les faunes con-
nues dans l'éocène de l'ouest, on voit que la faune de la série infé-
rieure se rattache à celle du paléocène de Kopenhague et que la faune
de la séi'ie supérieure offre beaucoup de rapports avec le landenien
inférieur de la Belgique. En somme c'est une faune tertiaire très an-
cienne, révélant l'existence, dans la Russie orientale, de couches cor-
respondant à la moitié inférieure de l'éocène inférieur (paléocène).
1) Grâce à l'extrême obligeance de M. M. le Prof. A. v. Koenen,
le Directeur E. Dupont, le Dr. 6r. Vincent et le Dr. R. B. Newton,
l'auteur de ce guide a eu la possibilité de comparer les fossiles pa-
léogènes russes avec les échantillons typiques de l'Ouest.
XX 9
L'assise suivante varie considérablement, quant aux caractères
pétrographiques et paléontologiques, suivant les diverses parties de la
région de la basse Volga, Dans le nord prédominent les sables et les
grès quartz eux ou silico-glauconieux à faune marine peu variée et étroi-
tement liée à celle de l'assise précédente. Les Lamellibranches for-
ment l'élément prédominant dans cette faune. Les formes les plus com-
munes sont: Tellina JBrimonti Desh., Tellina cf. pseudodonacialis
d'Orb., Nucuïa Dixoni Edw., Leda amygdaloides Sow., Leda sub-
striata Morris, Lucina decipiens Dest. Dans la région moyenne cette
assise commence par le grès micacé gris verdâtre avec empreintes de
mollusques et se termine par le grès quartzeux, par place très fossili-
fère. Encore plus au sud, en aval de Kamychin, les sables avec de
grandes concrétions ellipsoïdales de grès calcaire, se développent dans
cet horizon (v. PI. G). Ces concrétions sont connues sous le nom de
„Karavaï" (espèce de pains ronds en forme de miches) et renferment
beaucoup de fossiles; les plus fréquents dans les grès micacés ainsi que
dans les sables à Karavaï sont: Cucullaea volgensis Barb., Cardita
volgensis Barb., Crassatélla sp. n. aff. landinensis G. Vinc, Calyp-
traea laevigata Desh., Nerita consobrina Ferrus., Sycum pi/rus Sol. ,
Pleurotoma Johnstrupi v. Ko en., Vohita elevata Sow., Tornatella
cf. sidcata, TurritcUa compta Desh., Turritëlla circumdata Desh.,
Turritélla hybrida Desb., TurritcUa s p. n. aff. montensis Br. et
Corn, et beaucoup d'autres.
Dans la partie méridionale du district de Kamychin et dans
la moitié septentrionale du district de Tzaritsyn, les sables à Ka-
ravaï sont surmontés d'une autre série argilo-sableuse renfermant
des lits de grès quartzeux, riche en dents de squales (Sr. s. fig. 12 et 13).
La série inférieure, riche en fossiles, et la supérieure qui en est assez
pauvre, ont reçu le nom d'étage de Saratow. La faune de la série in-
férieure de cet étage a beaucoup de rapports avec celle du Thanet
Sand anglais; elle est intimement liée avec la faune de la série supé-
rieure de Fétage sous-jacent, mais plus variée et plus riche en espèces
remontant à l'éocène moyen.
Au-dessus de ces couches marines de l'étage de Saratow on observe,
dans quelques endroits des gouvernements de Simbirsk et de Saratow,
des sables et des grès quartzeux à empreintes de feuilles d'arbres. Ce
grès est souvent exploité comme pierre meulière; on le trouve ordi-
nairement en îlots isolés occupant les régions les plus élevées du pays.
Le plus intéressant de ces îlots se trouve à 8 kilomètres à l'ouest de
Kamychin. Le grès quartzeux y forme deux montagnes isolées dites
„Ouchi" (oreilles). On y rencontre de belles empreintes appartenant
aux formes suivantes: Quercus, diplodon S a p. et Mar. et plusieurs
autres espèces de Quercus, Dryoplvillum Dewalkci San. et Mar., Dryo-
pMllum suberetaceum Sap., Oinnamomum aff. lance olatum Ung., De-
walquea gelindenensis Sap. et Mar., Magnolia cf. grandifolia, Apo-
cynophyllum lanccolatum Ung. et autres. Cette flore présente le ca-
ractère de l'éocène inférieur (paléocène) bien prononcé et se rapproche
10 XX
davantage de celle du heersien de Gelinden; mais, d'après les données
stratigraphiques, ce niveau est supérieur au heersien et correspondrait
plutôt aux lignites et à l'argile plastique du bassin de Paris, repré-
sent mt peut-être un horizon un peu plus bas. Cet horizon a été de-
signé sous le nom de grès de Kamychin. Ce grès à empreintes de
feuilles est remplacé par endroits par un sable contenant des fragments
de bois silicihé, ordinairement perforé par les Teredines, et des blocs
de grès portant des empreintes dichotomiques, rappelant les empreintes
de quelques algues, par ex. Phïmatoderma Bienvalii Wat. Ce grès
serait peut-être l'équivalent marin du grès de Kamychin. Le niveau
des sables à restes de plantes peut être suivi à quelque distance en
aval de Kamychin, bien qu'il ne soit pas typiquement développé et
distinctement visible dans les coupes de la rive droite. A mi-chemin
entre Kamychin et Tzaritsyn, ces sables disparaissent des coupes et
au-dessus de la série supérieure de l'étage de Saratow, on voit appa-
raître une autre série sableuse, consistant en sables et en grès quartzeux,
glauconieux et argilo-siliceux, alternant avec de minces lits d'argile
(Ts. i. fig. 13 et 14). A la base de cette série gît un grès assez grossier, ren-
fermant des fragments et des galets d'argile siliceuse, ce qui démontre
qu'à l'époque de la formation de ce grès, les produits de la désagréga-
tion de l'argile siliceuse se mélangeaient aux sables. Aux environs de
Tzaritsyn cette série sableuse est surmontée d'argiles gris foncé et
noires avec des rognons de phosphorite et cristaux de gypse. C'est
l'argile à Mcletta dans laquelle, outre les restes de ce poisson, se trou-
vent assez communément des dents de squales. Ces argiles et la série
sableuse se trouvant à leur base, forment un ensemble désigné pro-
visoirement sous le nom d'étage de Tzaritsyn. Un petit lambeau de
la série supérieure de cet étage s'est conservé, grâce à une faille, dans
la partie septentrionale du district de Tzaritsyn, non loin d'Alexan-
drovka, en dehors du développement continu de cette série. Ce lam-
beau prouve que, vers leur limite septentrionale, les argiles à Méletta
passent à leur base aux marnes blanches.
Quant à l'âge géologique de ses couches de Tzaritsyn, on ne peut
pour le moment le déterminer avec toute la précision désirable. Les
argiles à Mcletta représentent un horizon assez répandu dans la Russie
méridionale, au nord du Caucase et en Crimée qui, croit-on, appar-
tient à l'oligocène inférieur (ou à l'éocène supérieur). La partie infé-
rieure de cet étage, vue sa position stratigraphique, pourrait être consi-
dérée comme l'équivalent du grès de Kamychin, mais il est plus pro-
bable de supposer une lacune entre ces deux dépôts et de classer la
série sableuse et argileuse de Tzaritsyn dans le même étage géologique.
Les dépôts quaternaires de la région de la basse Volga sont assez
différents: tantôt ce sont les dépôts continentaux, tantôt ce sont ceux
du type marin aralo-caspien.
Les dépôts continentaux et, inclusivement, les alluvions des vallées
sont ceux qui occupent le plus grand espace dans la région. Le type
le plus important de ces dépôts est le type déluvial ou Deluvium. On
XX 11
désigne sous ce nom les différentes roches peu cohérentes qui re-
couvrent les pentes des hauteurs et forment les rives planes et faible-
ment inclinées des vallées. Ces amas ne laissent apparaître aucune
trace de stratification^ou bien une stratification irrégulière, plus ou
moins j parallèle à la surface (v. PL A, fig. 2 et PI. D, fig 2). Les
caractères pétrographiques de ces amas sont très variés et dépendent
de la nature des roches qui forment les hauteurs "voisines. Le plus
souvent ces dépôts prennent l'aspect et la composition du loess ou du
limon loessoïde. Dans la région du développement de la craie, le De-
luvium, dans les parties supérieures des pentes, présente une sorte de
brèche crayeuse, blanche et légère, qui, en s'abaissant et en s'éloignant
des hauteurs, devient de plus en plus fine, prend une coloration
jaunâtre et passe peu à peu à un loess bien typique. Les pentes des
hauteurs consistant en argiles siliceuses, sont formées dans leurs par-
ties supérieures des fragments anguleux de ces roches, mélangés à de
la matière pulvérulente, provenant de la désagrégation de lits moins
durs. Ce dépôt, en s'éloignant des hauteurs, passe à un limon loes-
soïde, dépourvu ou presque dépourvu de chaux (loess déluvial). Au
point de vue génétique tous ces dépôts ne sont que les produits de la
désagrégation des roches anciennes, produits amassés sur les pentes,
maintes fois remaniés par Faction des averses et des pluies, et d'au-
tant plus broyés qu'ils ont été portés plus loins de leur lieu d'origine.
Ces dépôts, adossés aux pentes plus raides des hauteurs, ont adouci
l'ancien relief du pays; susceptibles d'une érosion rapide à l'époque ac-
tuelle, ils prêtent au prompt ravinement de certains endroits de la
région (v. PI. A, fig. 2).
Les dépôts morainiques typiques, riches en blocs erratiques des
roches cristallines du nord, font défaut dans la région avoisinant la
Yolga, dans les gouvernements de Simbirsk et de Saratow; leur limite
s'arrête à quelque distance à l'ouest de la Volga. Mais il est certains
lieux, surtout dans la partie sud du gouvernement de Saratow, où les
sommets des hauteurs et le sous-sol de la haute steppe, découpée
par la vallée de la Volga, sont formés d'un] limon brunâtre ou rou-
geâtre à blocs de quartette et de silex, ayant tous les caractères de
la moraine du type local. Dans d'autres endroits, à la base du limon
loessoïde d'origine déluviale, entre ce dernier et la roche ancienne,
on observe un lit de gravier et de blocs anguleux et roulés. Le
quartzite tertiaire et le silex prédominent dans les blocs en question.
Ces différents dépôts qui surmontent les couches paléogènes et dont
quelques-uns offrent les caractères des dépôts glaciaires, doivent être
plus anciens que les dépôts glaciaires et fluvio-glaciaires de la Russie
centrale et représentent sans doute le pléistocène le plus ancien,
peut - être contemporain de certains dépôts considérés comme plio-
cènes.
Les dépôts quarternaires marins, ou plutôt saumâtres, du type
aralo-caspien, très répandus du côté gauche de la Volga, deviennent
plus rares dans la région avoisinant sa rive droite, dans les gouver-
12 XX
nements de Simbirsk et de Saratow. Ils sont assez souvent adossés
par bande aux roches anciennes, ou emboîtés en coin dans quelque
vallée latérale. Ainsi enchâssés dans les roches anciennes, ils forment
de distance en distance la rive même de la Volga, devenant de plus
en plus fréquents à mesure que Ton descend le fleuve. Dans la
région de la rive droite c'est la presqu'île de Samara qui forme la
limite septentrionale de ces dépôts. Au point de vue pétrographique
ce sont ordinairement des argiles d'un brun rougeâtre distinctement
stratifiées, associées à des sables blancs et plus ou moins gypsifères.
Les fossiles sont peu nombreux dans ces couches; cependant on y
trouve parfois quelques restes de Carclium. 11 convient de noter
que ces argiles brunes et ces sables blancs que nous considérons
comme un dépôt du type aralo-caspien, se rapportent à une époque
beaucoup plus récente que les graviers et les limons à blocs de grès
quartzeux dont il a été question plus haut. Ces derniers jouent le
rôle des roches anciennes et prennent part à la formation de la haute
steppe, tandis que les argiles brunes aralo-caspiennes forment, comme
nous l'avons vu, les terrasses s'élevant à un niveau beaucoup moins
haut et adossées aux roches anciennes.
Les alluvions de la Volga qui accompagnent presque tout le temps
la rive gauche, se rencontrent aussi de temps à autre sur la rive
droite, et se déposent entre le cours principal du fleuve et l'ancienne
rive haute. Généralement ces alluvions sont des sables alternant par
place avec de l'argile, du limon stratifié et de la tourbe. Ces allu-
vions offrent une surface à ondulations plus ou moins limitées et sont
sillonées de canaux représentant soit les lits secondaires du fleuve
( Volochka, petite Volga), soit d'anciens lits obstrués du côté d'amont ou
même des deux côtés, et formant dans ce dernier cas des lacs étroits
et étirés, ou des marais. Les îles entre lesquelles méandrent les ca-
naux et la Volga actuelle, sont presque toutes couvertes d'arbres, de
buissons ou d'herbe. Seuls les bancs de sable nouvellement amassés
par le fleuve sont à nus, animés par des milliers d'oiseaux et par
les pêcheurs qui y établissent leurs campements. A 13 kilomètres
en amont de Tzaritsyn, un bras secondaire, dit l'Akhtouba, se détache
de la Volga pour atteindre indépendamment la mer Caspienne, se
tenant à une distance de 5 à 20 kilom. du lit principal. Entre
la Volga et l'Akhtouba serpentent d'innombrables canaux qui s'ana-
stomosent entre eux en formant un capricieux lacis, et déterminent
tout un labyrinthe d'îles verdoyantes, contrastant avec l'aride steppe
d'Astrakhan qui l'encadre.
XX 13
2-me PARTIE.
Voyage Géologique.
l-er jour.
Le matin du l-er jour, le bateau s'arrête devant les Montagnes
de Cendre (Zolny gory) qui forment la haute rive droite de la basse
Volga près de la limite des gouvernements de Kazan et de Simbirsk.
La meilleure coupe des roches anciennes se trouve près du bout
septentrional de ces montagnes en aval du village de Dolinovka
(fig. 1). La partie supérieure de ces montagnes, ou de cette haute rive
de la vallée, est couverte de forêts. Ce n'est que dans quelques ra-
vins boisés que l'on peut trouver quelques affleurements des roches
anciennes, prouvant l'existence des étages supérieurs du jurassique
jusqu'à l'aquilonien. La partie inférieure présente une coupe bien
nette montrant l'oxfordien, le callovien, le contact entre le jurassique
et le permien et les horizons supérieurs du permien, marnes bigar-
rées alternant avec des grès et du calcaire gypsifère.
Explication de la coupe fig. 1.
Q. Limon loessoïde 4 m.
Ox. s. Argile gris-claire et argile schisteuse foncée de l'oxfordien
supérieur (séquanien), plus ou moins altérée. Belemnites
breviaxis, Bel. Panderi, Bel. obeliscoides. 10 m.
Ox. i. Argile gris clair de l'oxfordien inférieur. Cardioceras cor-
datum, Cardioceras tenuicostatum, Belemnites breviaxis,
Gryphaca dilatata etc. 7 m.
Cl. m. Mince lit de conglomérat phosphatique avec Belemnites
Beaumonti, Cosmoceras G-ulielmi et fragments roulés des
fossiles calloviens inférieurs (Cardioceras Chamoiisetti,
Kepplerites cf. G-owerianum, Cadoceras cf. Elatmae etc.).
0. 25—0,50 m.
Cl. i. Sable micacé (3 m.), argile grise (5,5 m.), sable et gravier
ferrugineux (4,5 m.), se rapportant probablement au
callovien inférieur et très pauvres en fossiles (emprein-
tes de bivalves, fragments de Belemnites».
P. Marnes bigarrées à lits de grès et de calcaire, occupant toute
la partie inférieure de la coupe jusqu'au niveau de la
Volga (35 m.), en partie cachées sous les éboulements.
Vers le sommet de cette série les restes d'Anthraco.siidae,
(VEstheria et des écailles des Ganoïdes ne sont pas rares.
Les roches, mises à jour dans la coupe près de Dolinovka, se mon-
trent plusieurs fois dans de petites coupes, le long des Montagnes de
Cendre, jusqu'à l'endroit où la haute rive, tournant brusquement vers
14
XX
3
as'
XX 15
l'ouest, s'écarte du lit actuel de la Volga. Dans ces coupes on voit
ordinairement les horizons moyens de la coupe de Dolinovka, la base
du jurassique et les horizons supérieurs des marnes bigarrées. Déjà
à cette distance les horizons inférieurs s'abaissent considérablement et
disparaissent sous le niveau de la Volga. A l'extrémité méridionale
des Montagnes de Cendre on aperçoit une petite terrasse adossée aux
roches anciennes et formée de limon brun jaunâtre.
En partant de ce point, la Volga traverse ces alluvions couvertes
de bois et de prairies, tout en se tenant à quelques kilomètres de la
haute rive droite. Elle revient vers sa haute rive près des villages
d'Oundory et de Gorodichtché. La structure géologique de cette partie
de la haute rive, séparée de la Volga comme nous venons de l'expli-
quer plus haut, a subi quelques modifications: les marnes et les cal-
caires permiens, les argiles et les sables calloviens et les horizons in-
férieurs de l'oxfordien ont disparu sous le niveau de la Volga:
maintenant apparaissent les argiles grises de l'oxfordien supérieur
(séquanien) et du kimmeridgien, les argiles, les schistes bitumineux
et les grès du portlandien, le grès et le conglomérat phosphatique
de l'aquilonien. Là où la rive est assez élevée, une puissante assise
des argiles noires du néocomien supérieur vient couvrir le jurassi-
que. Les coupes près de Gorodichtché atteignant une hauteur de
45 — 50 in., nous permettent de bien examiner toutes ces couches
(V. fig. 2).
Explication de la coupe.
N. s. Argiles noires du néocomien supérieur. Astarte por-
recta, Simbirskites versicoïor. Simbirskites De-
cheni, Simbirskites discofalcatits etc.
Aq. Grès et conglomérat phosphatique de l'aquilonien. Cras-
pedites okensis, Craspedites sxibcliïits, Belemni-
tes latérales, Belemnites russiensis, Aucella mos-
quensis, Aucella Fischeri etc 1 m.
Prt. g. Portlandien. Sable et grès à rognons phosphatiques avec
Ammonites du groupe A. giganteus, Aucella
Fischeri, Belemnites lateralis, Belemnites rus-
siensis etc - 0,50 m.
Prt. v1. Grès glauconieux et ferrugineux conglomérat à rog-
nons phosphatiques. Virgatites rirgatus et autres
Virgatites, Belemnites absolutus, épines d'our-
sins, ossements de reptiles, fragments de bois etc. 1,25 m.
Prt. v. Schistes bitumineux alternant avec l'argile grise.
Virgatites rirgatus, Belemnites absolutus, Au-
cella Pallasi, Discina latissima, Lingula ova-
lis etc 7 m.
Prt. B. Continuation de la même série argilo-schisteuse ne ren-
fermant plus de Virgatites rirgatus typique. Am-
monites du groupe A. Bleicheri, Belemnites mag-
16
XX
XX 17
nificus, Aucella Pallasi var. plicata etc. La plus
grande partie de cette assise est ordinairement
cachée sous des éboulements 10 m.
Km. Kimmeridgien. Série d'argiles gris clair ou foncées, par
place bitumineuses. Hoplites eudoxus, Hoplites
pscudomutabiUs, Aspidoceras acanthicum, Car-
dioceras Volgae, Aucella Pallasi var. tenuis-
triata, Aucc/la Bronni etc. Dans la partie supé-
rieure de la série Exogyra vitgula 8 ni.
G. ait. Argiles gris clair à Cardioceras altemans, Aucella
Bronni, Belemnites breviaxis, Belemnites Pan-
deri etc ■ 8—10 m.
Les coupes se trouvant à 15 kilomètres en aval de Gorodichtché,
non loin du village de Polivna, permettent de bien observer les cou-
ches supérieures du jurassique à partir des schistes bitumineux à
Virgatitcs rirgatus, ainsi que l'argile noire du néocomien supérieur à
Astarte porrecta, Simbirskites versicolor, Inoceramus aucella. Non
loin de là, lés couches jurassiques plongeant sous la Volga, l'argile
noire à Astarte porrecta demeure seule dans les coupes de la rive
droite.
Près de Polivna, sur les hauteurs de la rive droite, l'argile noire
et les sables glauconieux du néocomien supérieur, riches en Belem-
nites, sont superposés, à la hauteur d'une centaine de mètres, par des
schistes bitumineux et des argiles aptiennes à Hoplites Deshayesi et
grands Ancyloceras (A. simbirsJcensis). Près de Simbirsk ces cou-
ches forment la majeure partie de la haute rive droite et au-dessus
d'elles apparaissent les sables à rognons phosphatiques, le grès argi-
leux et micacé très fin et riche en radiolaires, et les argiles dures du
gault, pauvres en fossiles (G. 2, fig. 3). Toutes ces roches y sont visi-
bles grâce à un grand éboulemenl de la rive droite qui a détruit, sur
un espace assez grand, la couverture végétale. Si Ton gravit la hauteur
jusqu'au sommet, on pourra remarquer, dans des coupes artificielles,
les marnes glauconieuses et siliceuses du turonien. (T, fig. 3).
Explication de la coupe 3.
T. Turonien. 4, marne siliceuse; 3, sable glauconieux; 2, marne si-
liceuse; 1, marne molle avec une bande de rognons phos-
phatiques noires à la base.
G. Gault, 3, argile dure, noire, marquée de tâches brunes, et argile
jaune marquée de tâches noires; 2, grès argileux et micacé,
très fin et friable, riche en radiolaires; 1, rognons phos-
phatiques gris, sable et argiles.
A. Aptien. 2. argile grise à grands Ancyloceras; 1 argile, schiste
bitumineux, calcaire argileux et sable fin à Hoplites Des-
hayesi et Am. bicurvatus.
2
18
XX
En aval de Simbirsk, la Yolga s'écarte de nouveau de sa haute
rive droite et coule à travers des alluvions, non loin de la haute ter-
rasse de la rive gauche, formée de sables et limons quaternaires. La
rive droite elle-même s'y abaisse considérablement, de sorte que le tu-
ronien et même le gault disparaissent pendant quelque temps, pour
1 /§ëB^W^& 2
Fig. 3.
réapparaître de nouveau à mi-chemin de Simbirsk à Krémenki. Dans
les montagnes entourant Krémenki, visibles de très loin, se détache
une longue bande blanche enceignant leurs sommets: c'est la craie tu-
ronienne à Inocerames, gisant au-dessus du gault, entre celui-ci et les
marnes siliceuses à AvicuJa tenuicostata des sommets.
XX
19
Les Montagnes de Chilovka, hautes falaises bordant le fleuve en
.amont de ce village, présentent de bonnes coupes de cette craie à
Inocerames et de marnes siliceuses,; grâce à la couleur blanche et
:ô^>^yr ^^J^f;^
Fig. 4.
20 XX
grise de leurs sommets, elles frappent l'œil à une distance assez
éloignée. Les environs de Chilovka sont encore remarquables par l'ap-
parition de la craie et de l'argile sénonienne au-dessus des marnes si-
liceuses à Avicula tcnuicostata (Sn. fig. 4) et par le développement
des pentes déluviales qui permettent de suivre la formation du loess
déluvial; mais les excursionnistes auront à peine le temps de visiter
les coupes permettant d'étudier ces dépôts. La planche A est destinée
à illustrer le. phénomène dont il était déjà question dans la première
partie de ce guide.
Coupe des roches anciennes des environs de Chilovka. Fig .4.
Sz. i. Argile siliceuse de Péoeène inférieur.
Sn. Craie blanche à Belemnitetla macronata, l'argile foncée et la
marne glauconieuse à la base.
Av. Marnes siliceuses à Avicula tcnuicostata.
In. Craie à Inocerames.
6r. 2. Argile dure, pauvre en fossiles, et 1, sable à rognons phosphati-
ques (gault).
A. 2. Argile à Ancyloceras et 1, argile schisteuse et calcaire argileux
à Hoplites Bcslmycsi.
La nuit, le bateau parcourt la partie du fleuve entre Chilovka et
Stavropol. A cette distance, par suite du plongeaient continu des cou-
ches vers le sud, la série argileuse du crétacé inférieur diminue peu
à peu et disparaît sous la Yolga près de Novodévitchié. C'est la craie
blanche et les marnes siliceuses qui ont le plus contribué à la forma-
tion de la haute rive: cependant les sommets ordinairement boisés de
cette dernière se composent d'argile siliceuse et de grès paléogène. Ces
roches suivent la Volga jusqu'au village d'Oussolié qui se dresse sur la
rive droite en face de Stavropol. Près de ce village s'élève le haut
plateau de calcaire paléozoïque, dit Montagnes des Jégouli. (PI. B.
fig. 2). Ces montagnes, se prolongeant loin vers l'ouest-sud-ouest (PI. B,
fig. 1), imposent une limite à l'extension ultérieure des couches cré-
tacées et tertiaires; ce sont ces montagnes qui déterminent le brusque
détour de la Volga vers l'Est et la formation de la presqu'île de
Samara.
2-me jour.
A l'aube, le bateau s'approche de la presqu'île de Samara, puis il
longe le bord septentrional (les Jégouli) formé de calcaire à Fusuli-
nes, couronné lui-même de calcaire à Schwagerines (PI. B. fig. 2). Le
gypse et le calcaire permien n'apparaissent sur les sommets qu'à quel-
que distance de la rive de la Volga. Plus loin encore, sur le (sommet
XX, Guide des excurs, du VII Congres Géolog, Intern, PI, B
Fig. i. Le prolongement occidental des Jégoul
Fig. 2. Montagnes des Jégouli formant le bord septentrional de la
presqu'île de Samara.
XX 21
boisé du plateau, se trouve un sable micacé ressemblant au sable cal-
lovien des Montagnes de Cendre, et parfois imbibé d'asphalte.
Un peu en aval de Chiriaïéwo, la Volga fait un coude vers le sud
et franchit le plateau paléozoïque par la Porte de Samara. Le mon-
ticule isolé de la rive gauche (le Tzarew Kourgan) et les montagnes
du Tiw-Tiaw s'élevant en face de celui-ci sur la même rive de la Tolga,
mais séparées de ce Kourgan par la rivière Sok, sont aussi du cal-
caire paléozoïque et apparaissent comme le prolongement transvolgien
des Jégouli. Des hauteurs de la rive droite près de Chiriaïéwo on a
une vue splendide sur le Tzarew Kourgan, l'embouchure du Sok et
les montagnes Tiw-Tiaw.
Dans le calcaire à Fusulines du Tzarew Kourgan M-r Tscherny-
schew a distingué les horizons suivants, correspondant à ceux du cal-
caire à Fusulines de l'Oural.
e — Calcaire à Fusulines à Spiriferina Saranae, Productifs Villiersi,
Mhynchôpora sp. etc.
d — Niveau riche en Belleroplxon et renfermant de grands Sphrifer
et des Céphalopodes.
c — Dolomie riche en Productifs cora.
h — Calcaire à Productifs scabri'culus, Camarophoria crumenà
Meehella cximia etc.
a — Calcaire corallien.
Ces horizons se prolongent sur la rive droite près de Chiriaïéwo,
mais il est souvent difficile de les reconnaître tous distinctement.
L'horizon inférieur, riche en coraux, est souvent caché sous les ébou-
lis: l'horizon suivant à Productifs cora, Productifs longispimts, Mee-
îcella cximia est plus facile à observer: un troisième horizon à grand
Spirifcrcs et Fusulina YcrncuiU n'est ordinairement pas à décou-
vert dans les coupes artificielles, mais on peut l'observer aux pen-
tes raides des montagnes. L'horizon à Schwagerines, gisant encore
plus haut, est ordinairement couvert de forêts. Dans les ravins boisés,
au sud de Chiriaïéwo. existent déjà le gypse blanc et le calcaire per-
mien à PhyUopora Ehrenbergi, Pscudomonotis spcluncaria, Bake-
uellia antiqua, Murchisonia biarmica, Pteur otomari a antrina etc.
Dans les montagnes Tiw-Tiaw. et leur prolongement méridional
dit Montagnes des Faucons (Sokolii Gory), le calcaire permien s'abaisse
et s"approche peu à peu du niveau de la Volga, de sorte que près de
Barbachina Poliana, à 13 kilomètres en amont de Samara, il est tout
à fait dans les coupes de la rive gauche et plonge sous la Volga. Le
calcaire permien est assez varié quant à sa structure (calcaire en dal-
les, calcaire oolithique, calcaire compact, calcaire bréchiforme et ca-
verneux) et renferme une faune assez riche; parmi les fossiles les plus
communs on peut citer: Modiotopsis PaJJasi, Arca Kitigiana, Xucitla
Beyrichi, Schizodus obscurus, Productifs Cancrini etc.
Les hauteurs de la rive droite s'éloignent de la Volga en aval de
la Porte de Samara et font place aux dépôts quaternaires et aux allu-
22 XX
vions de la Volga. En aval de Samara, les alluvions forment les deux
rives du fleuve jusqu'au village Bogorodskoïé. De ce village et
jusqu'à la station Ekaterinovka, la Volga baigne le côté sud moins
élevé du plateau paléozoïque formant la presqu'île de Samara. Cette
pente sud du plateau est formée comme que la rive gauche de la Volga
en amont de Samara, de calcaires permiens, le calcaire carboni-
fère plongeant sous le niveau du fleuve. Dans les ravins découpant la
pente méridionale du plateau et dans les coteaux qui les divisent, on
peut observer une mince assise de marnes bigarrées permiennes ainsi"
que les argiles, les sables et les grès jurassiques (calloviens) qui la
surmontent; par places, on constatera même les restes altérés des
horizons supérieurs du jurassique; mais toutes ces couches ne sont pas
visibles dans les coupes littorales de la Volga. Dans la série des cal-
caires permiens, le plus grand rôle appartient aux calcaires bréchi-
formes et caverneux se trouvant à la base du permien; ils forment
les rochers du rivage entre les villages de Vinnovka et d'Ermatchikha-
En aval d'Ekâterinoyka la Volga s'écarte encore une fois de la
haute rive droite et traverse les alluvions boisées. Près de Péréwoloka
elle revient de nouveau vers la haute rive qui y conserve les mêmes,
traits caractéristiques. Près de Petcherskoïê l'inégalité de l'érosion du
calcaire permien a causé la formation des cavernes (pechtchéry) du ri-
vage: de là le nom du village. Entre Petcherskoïê et le pont du che-
min de fer près de la mine de goudron de la compagnie de Syzran-
Petcherskoïé, le calcaire carbonifère ressort de dessous du permien;
mais le contact des deux systèmes est plus visible à quelques kilo-
mètres en aval, où les horizons supérieurs du carbonifère, riches en
Schwagerines, sont plus élevés.
Toute cette partie de la rive droite, en aval de Petcherskoïê.-
renferme d'importants gisements d'asphalte qui pourront être exami-
nés par les participants à l'excursion. L'asphalte y remplit les ca-
vités entre les blocs de calcaire bréchiforme du permien, comme on
peut le constater dans la mine „Réussite" (Oudatcha), appartenant à
la Société de Syzran, ou bien il pénètre plus ou moins abondamment
toute la masse du calcaire, ce qui a lieu surtout quand ce dernier est
friable ou oolithique. L'âge géologique de la roche, l'abondance ou le
manque de fossiles, n'ont aucun rapport avec la présence de l'asphalte;
ainsi, dans la mine „Espérance" (Nadejda), appartenant à la compagnie-
de Syzran-Petcherskoïé, et se trouvant en aval de la première, on
exploite un horizon inférieur au calcaire bréchiforme de la première
mine, calcaire à asphalte à MecJcella striatocostata Cox, Trachydomia
Wheeleri Swall., Aîlôrisma subcimeata, Meck. et Hayd., Loxonenw
tricmeta Sibir t z., Pleurotomaria granulo-striata M. et H. fossiles indi-
quant l'âge carbonifère de la roche. Ce calcaire, encore au-dessous de la
Volga près de la mine „Réussite", à proximité de la mine „Espérance"r
forme déjà la partie inférieure de la coupe du rivage. Presque toute la
masse de ce calcaire est imbibée d'asphalte, mais assez inégalement. Les
parties très riches en bitume traversent assez irrégulièrement les parties
XX 23
qui eu sout moins riches, et les limites entre les unes et les autres ne
sont pas très nettes; on dirait que la matière bitumineuse, en s'infiltraut
dans la masse de la roche, a cherché la direction où la résistance était
la moindre. Ce calcaire riche en asphalte est recouvert de calcaire per-
niien, bréchiforme à sa base (v. fig. 5); il devient ensuite plus compact,
mais brisé en blocs et passe vers le sommet au calcaire marneux
distinctement stratifié; ce dernier renferme des rognons du calcaire
plus compact, riche en fossiles permiens. Tous ces différents horizons
du permien sont nodules et veinules d'asphalte. Ces conditions de gise-
ment, ainsi que la présence de l'asphalte au nord de la presqu'île
de Samara, dans une roche d'un autre âge et d'une autre composition
pétrographique (sable du callovien inférieur), semblent démontrer que
la matière bitumineuse a pénétré du dehors, se répandant dans les
roches selon leur structure et leur degré de perméabilité. Le rapport
intime entre les gisements d'asphalte de la presqu'île de Samara et la
faille à laquelle cette presqu'île a dû son existence, de même que la
présence de naphte dans la bande formant le prolongement transvol-
gien des Jégouli, porte à croire que c'est par les fissures de cette
dislocation que la naphte et le bitume se sont élevés des régions
profondes.
Explication de la coupe. Fig. 5.
Q. Limon et conglomérat quaternaire 1,50 m.
a — (/ Permien; a) calcaire marneux avec concrétions renfermant
la faune permienne; b) calcaire en dalles avec nodules
d'asphalte, 6 m.; c) calcaire non stratifié, fendu en blocs.
8 m.; cl) calcaire bréchiforme pénétré d'asphalte. 4 m.;
A. Calcaire dolomitique imbibé d'asphalte, couronnant le calcaire à
Schwagerines et s'élevant à la hauteur de 5 mètres au-
dessus du chemin de halage.
A 5 kilomètres en aval de la mine „Espérance'*, les couches à
Schwagerines du calcaire carbonifère et les horizons inférieurs du
permien sont facilement observables. Le calcaire à Schwagerines est
imprégné d'asphalte; celui-ci se retrouve aussi par petites masses et
veinules dans tous les différents niveaux du carbonifère et du per-
mien. Les couches carbonifères supérieures, renfermant de l'asphalte,
se continuent jusqu'au village de Kostytchi: près de l'extrémité d'amont
de ce village on a découvert dans une coupe artificielle, au niveau de la
Volga, le calcaire à Fusulines dont toute la masse est imbibée d'asphalte.
Xon loin de l'extrémité d'amont de Kostytchi, s'élève une mon-
tagne qui permet de constater distinctement le recouvrement du cal-
caire à Schwagerines. par les sables e,t les argiles du callovien infé-
rieur. Le callovien y couvre la surface érodée du calcaire carbonifère
et entre dans les enfoncements du calcaire. Le sable micacé formant
la base du callovien renferme des concrétions de grès, de même que
le sable asphaltifère du même âge qui revêt le calcaire paléozoïque au
24
XX
nord de la presqu'île. Il est à noter que le sable eallovien près de
Kostytchï, lui aussi, renferme par ci par là de petits lits de grès bi-
tumineux.
£ Q
Fig. 5. Coupe des couches près de la mine ..Espérance''.
De ce point, sur un parcours de 10 kilomètres, la rive droite de la
Volga est formée d'argiles grises calloviennes, oxfordiennes et lrimme-
ridgiennes; dans les endroits les plus élevés de la rive, les étages port-
XX 25
IancMen et aquilonien se sont encore conservés. La liante rive droite,
formée de ces couches, est découpée en une série d'amphithéâtres
ouverts sur la Volga et s'élevant à quelque distance de son lit. Le
pied des hauteurs est formé par des éboulements de ces roches sur
lesquels sont disposés les deux grands villages de Batraki et de Ko-
stytchi. A la base des éboulements, près du lit même de la Volga,
réapparaît encore le calcaire à Fusulines qui cependant disparaît tota-
lement entre Kostytchi et Batraki. Xon loin de là, en amont de Syzran,
le lit principal de la Volga s'écarte un peu de l'ancienne rive qui s'y
abaisse considérablement, de sorte que dans les coupes le long de l'an-
cien lit on voit seulement le callovien et le quaternaire, (graviers,
sables et limons). Cependant près de la ville de Syzran (à son extré-
mité sud-ouest) le calcaire à Fusulines, épargné par l'érosion, émerge
de nouveau, pour s'enfoncer bientôt sous les couches jurassiques, qui, à
peu de distance de Syzran. près du village Obrastsowoïé sont cou-
vertes par le néocomien.
A partir de Kachpour. la Volga baigne de nouveau l'ancienne
rive et permet d'observer dans des coupes bien nettes les étages supé-
rieurs du jurassique et les inférieurs du crétacé. 11 n'y a qu'un point
près de l'église, où un petit lambeau du crétacé supérieur s'est bien
conservé.
La coupe suivante (fig. 6) montre la succession des couches près
de Kachpour:
X smb. Très puissante assise d'argile noire à Simbirskites versicolor.
X. sq. Grès friable gris verdâtre à Belemmtes subquadratus (1 m.) et
argile schisteuse gris foncé, plus ou moins sableuse et pau-
vre en fossiles (2 — 3 m.).
X. pL Conglomérat phosphatique (0,20 m.) et sable jaune (0,25 m.) re-
présentant la zone supérieure du néocomien inférieur
boréal (petchorien). Poli/qrfi/chites Keyserlingi, gravesi-
formis, Bcani, Belemmtes lateralis, subquadratus, Aucella
piriformis, crassicolis.
X. vg. Grès friable et conglomérat de fossiles (0,90 m.) formant la
zone inférieure du néocomien inférieur boréal. Ammo-
nites cf. spasslivnsis, Belemnites lateralis, subquadratus,
Aucella volgensis, Keyserlingi.
Aq. Sable vert (0,25 m.) et schiste bitumineux pauvre en fossiles, re-
présentant peut-être la zone supérieure de l'aquilonien.
Aq. Je. Marne passant au sable et au conglomérat de fossiles (1 m.).
Ammonites Jcasdiqjuricus, subclypeiformis, Belemnites
lateralis, russiensis Aucella Fischeri etc.
Aq. s. Marne grise glauconieuse et sableuse (3 m.). Ammonites
subditus, ohensis, catenidatus, Belemmtes lateralis. mos-
quensis, russiensis. Aucella Fischeri etc.
Pt. g. Marne sableuse et grès vert à rognons phosphatiques avec
ammonites du groupe A. giganteus, triplicatus (0,70 m.).
26
XX
Pt. v. Congloméiat phosphatique, schistes bitumineux et argiles
grises à Virgatites virgatus, Belemnites absolutus, Dis-
cina latissima etc. (3 m.).
Fig. 6.
A 9 kilomètres en aval de Kachpour, la Volga s'éloigne de la
haute rive droite et coule dansées alluvions sur un parcours de^3o"¥£
XX 27
lomètres. A partir de ce point, jusqu'à Volsk et même plus en aval,
le bateau vogue de nuit. A la base des coupes de cette rive droite se
trouvent des argiles, des sables et des grès aptiens et au-dessus d'eux
les roches crétacées supérieures qui, dans les parties les plus élevées
de la haute rive, sont couronnées des sables et des grès éocènes. Le
crétacé supérieur est bien développé aux environs de Khwalynsk.
Entre cette ville et le village Alexéevka, la craie, surmontée par des-
sables éocènes, forme un petit plateau à sommet boisé, capricieuse-
ment découpé par l'érosion. (Les conditions tectoniques de ce pays
ont été indiquées dans la première partie de ce guide).
Près de Volsk le crétacé inférieur disparaît sous la Volga et le
crétacé supérieur avec les grès et les argiles siliceuses tertiaires
reste, seuls dans les falaises.
3-me jour.
Le matin du 3-me jour le bateau suit la rive droite entre Volsk
et Baronsk. Au commencement de ce trajet, la craie occupe encore
une grande partie des coupes, mais elle diminue peu à peu et, à 10
kilomètres de Volsk, la limite supérieure de la craie s'abaisse assez vite.
Entre Rybnoïé et le ravin Séménovsky, on peut suivre du bateau
cette limite qui fait une ligne onduleuse tantôt s'élevant tantôt s'abais-
sant et même disparaissant sous la Volga.
La coupe suivante (fig. 7), prise près du ravin Séménovsky en
aval de Grodnia, montre la succession suivante des couches:
Sz. i. Assise puissante d'argile siliceuse jaunâtre à Nodosaria ra-
phanistrum, Trochocyathus caltitrapa, Nucula proelac-
vigata etc.
D. Grès micacé gris et argile plus ou moins 'siliceuse passant à
la base au grès micacé et glauconieux à Nautilus Da-
nicus (Glauconie de Grodnia). lô — 16 m.
Sn. Craie blanche.
La craie reste encore quelque temps à la base des coupes et enfin
disparaît près du second ravin en aval de Séménovsky. L'épaisseur
des argiles siliceuses passant dans leur partie supérieure au grès fin
argilo-ciliceux augmente considérablement et atteint 60 m.; au con-
traire, la limite supérieure du grès micacé de la base de la coupe
précédente s'abaisse vers la Volga et se cache à mi-chemin du ravin
de Séménovsky au village Voskressenskoïé.
Aux sommets des coupes, au-dessus de l'argile siliceuse, se trouve
par place un dépôt peu épais d'argile siliceuse désagrégée et mélangée
de sable à blocs de grès quartzeux. Dans quelques ravins i par ex. dans
le Koldomassow), on voit des dépôts quaternaires emboîtés dans le pa-
léocène. Ce sont les limons, les argiles et les graviers ayant entre
eux des rapports assez compliqués et appartenant probablement aux
dépôts aralo-caspiens.
28
XX
S Sz.i.
Uilfr
.,„[/
>.', \ i '.•.•.-,( •,-, :
D.
M Sri.
Fig. 7.
A peu de distance en amont de Baronsk s'élève, à 35 m. d'alti-
tude, une montagne, dite Tchiriew, permettant d'observer les deux
assises de l'étage de Syzrau assez riches en fossiles, et la base de
l'étage de Saratow qui en est pauvre (fig. 8).
K. Sable à blocs d'argile siliceuse et de grès quartzeux(18m.).
<SV. Sable micacé gris-verdâtre (11 m.) et sable micacé passant au
grès friable (11 m.).
Sz. s. Grès micacé glauconifère à grains très tins (25 m.) et grès
gris et gris verdâtre à taches brunes (18 m.). Ostraea
sp. aff. Queteleti Xyst., Cardium seniidecussatum v.
Ko en., Vlxolodomya cimeata Sow., CncuHaea volgensis
Barb., Turritélla sp. n. aff. Mariae Br. et Corn., Tur-
ritetta sp. n. aff. montensis Br. et Corn. — Nucula JBo-
werbanM Morris, Cyprina cf. 3£orrisi, Natiea sp. etc.
Sz. t. Argile siliceuse bleuâtre et jaunâtre (à peu près 60 m.).
Nodosaria raphanistrum Lin., Trochocyathus calcitrapa
v. Ko en., Nucula cf. d ensi stria x. Ko en.. Nucula prae-
laevigata Wood, Dentalium rugi féru m v. Ko en., Sca-
larirt erassilabris v. Ko en., Natiea detrita v. Ko en.
XX
29
Fie-. 8.
30 XX
A la base de la coupe ressort le grès glauconieux D (Glaucome
de Grodnia).
En aval de Baronsk la Volga entre dans les alluvions et coule
en s'éloignant de la haute rive; près du village Pristannoïé elle s'en
rapproche momentanément et baigne les roches anciennes. Puis elle
entre de nouveau dans les alluvions qu'elle suit jusqu'à Saratow.
Près de Pristannoïé, la rive, s'élevant de 88 m., est composée de
sables et de grès pauvres en fossiles et présentant quelque similitude
avec ceux qui forment le sommet de la montagne Sokolowa près de
Saratow. Seulement, assez loin de la Volga, au sommet d'une montagne
de 126 m., située â 1 kilomètre environ au nord du village, apparaissent
la marne crétacée supérieure à phosphorite et le grès de l'assise in-
férieur de l'étage de Saratow riche en fossiles.
La ville de Saratow est disposée sur une terrasse de la rive droite
formée de roches crétacées inférieures, d'argiles et de sables micacés
de l'aptien et du gault. Du côté nord de la ville et tout près de la
Volgo se trouve la montagne Sokolowa (PI. C, iig. 1), formée en
partie du quaternaire et principalement de l'aptien. Elle est remar-
quable par ses éboulements dont le plus intéressant a eu lieu en 1884
(PI. C, fig. 2). Grâce à ces éboulements la montagne offre du côté
de la Volga des coupes bien distinctes.
Du côté occidental de la ville s'élève la montagne Lyssaïa
(Montagne Chauve) — v. PI. D, fig. 1 — dont la partie inférieure est com-
posée de roches crétacées supérieures (principalement turoniennes et
sénoniennes) et la supérieure de roches éocènes (fig. 9). Le pied de
la montagne est formé par les masses énormes des produits de la dés-
agrégation des roches constituant la montagne, masses lavées par les
pluies et les courants provenant de la fonte des neiges; c'est une brèche
friable d'origine déluviale (PI. D, fig. 2).
Explication de la coupe fig. 9.
<SV. Grès siliceux et glauconieux en petits blocs alternant avec du
sable micacé, et grès micacé gris verdâtre; le grès micacé
renferme Cucullaea volgensis Barb., Cardita volgensis
Barb., Turriteïla sp. n. aff. Marriae, Br. et Corn, et
autres fossiles caractérisant le niveau inférieur de l'étage
de Saratow.
Sz. s. Grès micacé gris jaunâtre à Cyprina cf. Morrisi, Ostraea aff.
Qitetcleti etc.
S#. i. Argile siliceuse gris bleuâtre et jaune à Nodosaria raphani-
strum, Troehocyathus caleitrapa etc.
Sn. Marne molle gris clair à Belcmnitella mucronata, Ostraea
vesicularis etc., passant au sommet à l'argile et au sable
glauconieux.
Av. Marnes siliceuses avec un lit du grès glauconieux. Arkula tenui-
costata Boem. et autres.
XX, Guide des excurs. du VII Congres Géolog, Intern. PI. C.
Fig i. Montagne Sokolowa prés de Sarati
d oriental de la montagne Sokolowa en 1884.
XX. Guide des excurs. du Vil Congrès Géolog\ Intern.
PI. D.
Fig. i. Montagne Lyssaïa près de Saratow.
ig. 2. Pente déluviale de la montagne Lyssaïa.
XX
31
32 XX
In. Calcaire marneux à rognons phosphatiques riche en éponges et
en Inocerames.
Cm. Sable à rognons phosphatiques riche en poissons et passant au
sable jaunâtre plus tin.
En aval de Saratow le bateau continue sa route pendant la nuit
pour arriver le lendemain matin à Troubino. Cette partie de la
rive droite est formée de roches du crétacé inférieur, du crétacé supérieur
et de réocène. Les roches crétacées ressortent dans les coupes du rivage:
réocène constitue les hauteurs se trouvant à une certaine distance
de la Volga. Le crétacé inférieur ne se montre qu'entre Saratow et
Xesviétaevka; en somme c'est le crétacé supérieur qui prédomine
dans les coupes. Entre Zolotoïé et Troubino (espace que bon fran-
chira au point du jour), la partie inférieure de la rive droite est. formée
de crai'e turonienne à Inocerames; dans la supérieure les argiles noires
et les couches argilo-siliceuses grises et jaunâtres se succèdent formant
une série panachée à laquelle l'érosion a donné un aspect assez
bizarre.
4-irie jour.
Le matin du 4-me jour le bateau se trouve près du village Trou-
bino. En s'approehant de ce village, la craie turonienne à Inocerames
s'élève peu à peu et la série des marnes siliceuses s'amincit, tandis que
les sables sénomaniens surgissent de dessous la craie et forment la
moitié inférieure des coupes (fig. 10).
Fig. 10.
La coupe près de Troubino (PL E, fig. 1) offre un cas intéressant
de l'érosion des roches anciennes et du comblement, par le déluvium.
des inégalités de la surface érodée provenant de la désagrégation des
hauteurs voisines qui se composent de roches sénonienes et éocèns.
En aval de Troubino la craie turonienne à Inocerames est rem-
placée par la brèche déluviale (peut-être en partie fluvio-glaciale), mais
bientôt elle réapparaît (PI. E. fig. 2) et forme la partie supérieure de
la coupe, laissant voir les formes bizarres de l'érosion contemporaine.
XX Guide des excurs, du VII Congres Géolog [ntern. PI. E.
Fig i. Falaise près de Troubino montrant le ravinement des couches
crétacées comblé et nivelée par le déluvium.
Fis
. e e > u e ;
.■nomaniens
:ouronnés par la craie à Inocerames.
XX
33
Les sables et les grès cénomaniens formant la base de la coupe
renferment des lits de rognons phosphatiques et une assez riche faune
dont les représentants les plus caractéristiques sont: Schloenbachia va-
rians Sow., Schloenbachia Coupei Brong., BelemniteïlaplenaBl&in v.,
Avellana cassis d'Orb., Trigonia Pavïom Strem., Inoceramus lattis
Mant., Pecten virgatus d'Orb. Ostraea conica d1Orb.; la dernière
forme est la plus fréquente et forme par place des bancs continus. __
Cm.2
tu il 1 1 j'i iiiMiin'iii:-^! 1 1 1 Tti i",t I ■".■t\i i/M'inii. ■.■■■-i'i{ti'.'i;i!i;ri-i:..-f7l?
Cm.l
pmTh';i'r~"rr^i;i'
Fig. 11.
Explication de la coupe en aval de Troubino fig. H.
Av. Marnes siliceuses.
In. Craie à Inocerames avec un lit d'argile. (Inoceramus Brongniarti
3
34 XX
Sow. à la base, Inoccramus lobatus Miinst. et cardis-
soides Groldi". dans les horizons supérieurs passant aux
marnes siliceuses).
Cm. 3. Sable gris verdâtre avec rognons phosphatiques et petit bancs
de grès.
Cm. 2. Sable gris verdâtre plus foncé.
Cm. 1. Sable verdâtre avec lits de grès riche en fossiles cénoma-
niens.
Les coupes conservent ce caractère jusqu'à la station Ban-
novka et môme jusqu'à 12 kilomètres en aval de celle-ci, seulement
la puissance de la série sableuse à la base des coupes diminue, les
coupes deviennent moins hautes et les marnes siliceuses n'y sont plus
visibles.
Dans la montagne Dourmanskaïa, en amont de Danilovka, le
crétacé supérieur ne remplit que la partie inférieure de la coupe (à
peu près 20 m.); le reste de la montagne est formé d'argiles siliceuses
éocènes, très pauvres en fossiles.
Entre Danilovka et Chtcherbakovka on constate dans les coupes une
épaisse série du crétacé supérieur, dans laquelle dos couches sableuses,
argileuses et marneuses, en partie silicifiées, se succèdent les unes aux
autres. Cette série, pauvre en fossiles, est couronnée par les argiles
siliceuses de l'éocène.
Près de Chtcherbakovka la limite supérieure du crétacé s'abaisse,
et à un kilomètre en aval de cette station, dans la coupe pittores-
que, dite Stolbitchi (PI. F) on ne remarque plus guère que des
argiles siliceuses jaunes et bleuâtres à la base (assise inférieure de
l'étage de Syzran), du grès micacé gris jaunâtre dans la partie moy-
enne (assise supérieure du môme étage et du grès micacé gris clair
dans la partie supérieure; ce dernier représente la base de l'étage de
Saratow, dont les couches supérieures n'y sont pas développées ty-
piquement. Dans un peti ravin découpant! la partie d'aval de Stol-
bitchi, on peut observer la base du tertiaire (grès glauconieux) et l'ar-
gile grise représentant l'horizon supérieur du crétacé.
La rive droite de la Volga, en aval de Stolbitchi, conserve
essentiellement le même caractère jusqu'à la ville de Kamychin.
Les environs de Kamychin sont intéressants par leur développe-
ment de grès quartzeux renfermant des empreintes de feuilles d'ar-
bres révélant l'existence, vers la fin de l'éocène inférieur, d'une flore
offrant des rapports intimes avec la flore héersienne de Gelinden, mais
réprésentant un horizon stratigraphique plus élevé. Ce grès forme
deux montagnes isolées (dites Ouchi) s'élevant au milieux de la steppe
sablonneuse à 8 kil. de la. ville (v. l'aperçu stratigraphique). Les
participants à l'excursion n'auront pas le temps de visiter ce gi-
sement.
XX, Guide des excurs, du VII Congrès Géolog, Intern. PI. F,
-V
Falaises des Stolbitchi en aval Je Chtcherbakowo.
ÔO
X
X
XX 35
5-me jour.
Le dernier jour de l'excursion géologique le bateau va franchir
la distance entre Kamyehin et Tzaritsyn. La première partie du tra-
jet entre Kamyehin et Balykléi se fera probablement de nuit.
Le changement dans la structure des escarpements entre ces deux
derniers points consiste en ce que les argiles siliceuses de l'étage de
Syzran et parfois même le grès micacé et glauconieux du même étage
disparaissent sous le niveau de la Volga, tandis que le grès tendre et
le sable de l'étage de Saratow qui formaient les sommets de Stol-
bitchi s'abaissent jusqu'au pied des falaises. De grandes concrétions
du grès calcaire, plus ou moins glauconieux, se développent à ce ni-
veau. Ces concrétions qui font saillie sur les falaises sont disséminées
à leur base, leur donnant un aspect particulier (v. PI. G.). A la par-
tie supérieure des bauteurs riveraines se développe une série sableuse
et gréseuse, intercalée à sa base de couches d'argile noire; c'est la
série supérieure de l'étage de Saratow. Elle est pauvre en fossiles;
les plus communs sont des dents de squales.
Par endroits, les roches tertiaires s'écartent plus ou moins du rivage,
qui est alors composé d'argiles aralo-caspiennes associées à des sables.
Le point le plus curieux de cette partie de la rive droite de la
Volga se trouve près de la stanitza (nom des bourgs cosaques)
d'Alexandrovka. Près de la stanitsa elle-même et à un demi-kilomètre en
amont, les dépôts aralo-caspiens forment une terrasse adossée aux
roches tertiaires. En aval de la stanitsa, entre celle-ci et Souwod,
on observe la coupe suivante des roches tertiaires (fig. 12):
K. Sables cà blocs de grès quartzeux.
Sr. s. 2. Sable micacé et glauconieux (11 m.) et argiles grises et
noires, alternant avec l'argile siliceuse (13 m.).
Sr. s. 1. Sable et grès quartzeux, plus ou moins glauconieux, à dents
de squales (6 m.).
Sr. i. Sable blanc et verdâtre glauconieux et argileux, avec lits du
grès friable (7 m.) et sable jaune à concrétions du grès
dits „Karavaï" (10 m.).
80. s. Grès argilo-micacé avec bancs d'huîtres. Près de Souwod il
devient plus argileux et siliceux (5 m.).
Les trois kilomètres suivants présentent un intérêt particulier.
Les roches qui viennent d'être décrites disparaissent brusquement de
la falaise pour se montrer encore à trois kilomètres plus loin avec
les mêmes caractères pétrographiques et paléontologiques. L'intervalle
entre ces deux points est occupé par des' couches tertiaires plus ré-
centes (partie supérieure de l'étage de Tzaritsyn), différent de tout ce
qu'on a observé jusqu'à présent, et surmontées des dépôts quaternaires
non marins, assez divers quant à leur aspect et leur mode de formation.
Les couches tertiaires formant la base de la falaise sont:
3*
36
XX
Sr.s.Q
\:>\S?&->\>- '?. 'P' i7^- ' :■&: ■'.■**■: F:. - y.,c^ '• f ' ^.^ °^ ■=>'>?•' .*.'■£ '^ '«f ■ *t ^ fl ; Si* S i
:'-• Sr.i
- Sz. s.
Fie. 12.
XX. Guide des excurs. du VII Congrès Géolog, Intern. PI, H.
Fig. i. Bord de la Volga entre Alexandrovka et Proléika montrant
les marnes blanches et les argiles quaternaires effondrées entre les
s ables de Pétale de Saratow.
Fig. 2. Limite entre Pargile quaternaire (a gauche) et les sables^de
Pétage de Saratow (à droite) formant le bord septentrional de l'ef-
fondrement.
XX 37
Argile schisteuse noire et gris brunâtre, riche en écailles de Me-
letta et restes plus complets rie ce poisson. Epaisseur variable, ne
dépassant pas deux mètres.
Marne blanche à rognons phosphatiques. On y trouve les restes
mal conservés d'une certaine huître, des dents de squales et des Fo-
raminifères (2 m.).
Sable jaune micacé à dents de squales. (Epaisseur visible 3 m.).
La PI. H., fig. 1 montre cette partie de la rive droite un peu
moins élevée et se trouvant entre deux falaises plus hautes. Les mar-
nes blanches à la base de la série sont visibles près de l'endroit où
se trouve le bateau.
Les couches quaternaires recouvrant cette série changent bien des
fois de caractère sur ce petit intervalle. Ainsi, dans la partie d'amont
de cette coupe, près de Souwod, l'argile à Meletta est détruite et la
marne blanche est surmontée de sable blanc à stratification diagonale
avec quelques petits lits de gravier; puis vient une argile sableuse
brun rouge avec de très rares blocs de grès quartzeux et glaucônieux
et de petits fragments d'autres roches. Cette assise porte le caractère
de la moraine locale. Elle se détache nettement des sables et des grès
éocènes formant la falaise d'Alexandrovka, ce qui est bien visible dans
la fig. 2 de la PL H.
Dans le sol de la haute steppe qui aboutit à cette coupe, on trouve
assez souvent de petits blocs, des galets et des fragments anguleux de
roches assez diverses (grès quartzeux, silex, phosphorite, marne à
oolithe ferrugineux etc.'» dont quelques-unes ne se rencontrent pas dans
le pays voisin, ce qui confirme la supposition de l'origine glaciale de
ce dépôt, Un peu plus en aval, le même sable blanc recouvre l'ar-
gile à Meletta, mais l'argile sableuse rouge est remplacée par du li-
mon locssoïde à blocs de différentes roches et du gravier à la base.
Ce limon brun jaunâtre couvre les mêmes sables blancs et offre tous
les caractères d'un dépôt déluvial. Encore plus en aval viennent les
argiles noires d'origine lacustre, riches en coquilles d'eau douce et cou-
ronnées par des argiles verdâtres renfermant des cristaux et des grou-
pes cristallins de gypse.
Toutes ces roches apparaissent brusquement pour former, sur une
courte distance, la rive droite de la Yolga. Elles se trouvent enfon-
cées entre deux fractures qui découpent la rive droite dans la direc-
tion méridionale en formant un angle aigu avec le cours de la Volga.
Elles présentent ainsi une petite bande effondrée (Graben) dans la-
quelle se sont conservées les roches plus récentes, détruites par l'éro-
sion dans le pays voisin. Ce n'est que dans les environs de Tzaritsyn
que ces couches à Meletta s'étendent sur des espaces continus. Les
roches sont mises à jour dans les ravins découpant la haute steppe à
l'ouest de la ville.
En aval de la bande effondrée qui vient d'être décrite, l'étage de
Saratow reprend sa place dans les falaises. Peu à peu cet étage cesse
de prendre part à la formation de la haute rive et une autre série
38
XX
gïïffi Sr.s.<2
"Sks.1
mÊm Sz.s.
Fis. 13.
XX
Fis. 14.
40 XX
sableuse se développe et se complique de plus en plus. C'est la série
inférieure de l'étage de Tzaritsyn. (Ts. i., fig. 13 et Ts. i., fig. 14).
La coupe suivante, prise près de Ckirokoïé, montre la succession
des couches clans cette partie de la haute rive.
Explication de la coupe fig. 13.
Ts. i. Sables et grès quartzeux et glauconieux formant la série in-
férieure de l'étage de Tzaritsyn. Un lit d'un grès glauco-
nieux à fragments de l'argile siliceuse se trouve à la base
de la série.
Sr. s. 2. Sables micacés et glauconieux avec des lits argileux (38 m.)
Sr. s. 1. Argiles foncées, sables et grès micacés et glauconieux, cou-
ronnés par le grès quartzeux à dents de squales (40 m.)
Sr. i. Sable glauconieux et argileux blanc et verdâtre avec lits de
grès friable, s'élevant à 18 m.
Apparaissant, en aval de Proléïka, près du sommet de la falaise,
la série sableuse de l'étage de Tzaritsyn compose, près de Peskowatka,
à peu près la moitié de la coupe (fig. 14) et cotinue à ce développer
en s'approchant de Tzaritsyn. Au-dessus de cette série, là où le ri-
vage est le plus élevé, se montrent, entre Proléïka et Peskowatka,
des sables et des argiles sableuses à blocs de différentes roches
(Q. fig. 14). A mesure que l'on s'approche de Tzaritsyn, la limite in-
férieure de l'étage de Tzaritsyn s'abaisse peu à peu, se cachant par-
fois sous des éboulis. En parcourant la distance entre Doubovka et
Tzaritsyn, on voit assez souvent les roches anciennes céder leur place
à l'argile brun rougeâtre aralo-caspienne.
Les argiles à Melettà occupant les élévations des environs de Tza-
ritsyn ne sont pas visibles dans les coupes du rivage.
La route que les participants à l'excursion par la Yolga suivront
pour se rendre à AVladikavkaz, ne pouvant encore être fixée définiti-
vement (à l'époque de la composition du suide), nous ne ferons point
d'indications ici sur la nature géologique de l'espace intermédiaire qui
sera traversé sans arrêt. La carte géologique de la Russie d'Europe,
jointe au guide, donnera une idée générale des systèmes géologiques
traversés. Quant aux explications nécessaires, elles seront données en
chemin par les directeurs de l'excursion. Dans le cas où le voyage
de Tzaritsyn à Wladikavkaz se fera en chemin de fer, les excursion-
nistes trouveront les indications, concernant une partie du trajet,
dans l'itinéraire de l'excursion A (Le bassin du Donetz et le trajet de
Rostow à AVladikavkaz).
XXI
EXCURSION
AU SUD DE LA RUSSIE.
(Variante C).
PAR
N. SOKOLOW et P. ARMACHEVSKT.
Coup d'ffil sur la géologie de la Russie du Sud
N. Sokolow.
Les premières notions données sur la structure géologique de la
partie de la Russie du sud, traversée sur notre itinéraire — Koursk —
Kiew — Tcherkassy — Nikolaew — Kherson — Alexandrovsk — , partie com-
prenant principalement les cours moyen et inférieur du Dniepr, sont
dues à des voyageurs de la lin du siècle dernier, les naturalistes Pal-
las, Gûldenstedt, Zouïew.
Des connaissances beaucoup plus exactes sur cette région nous ont
été fournies par Dubois de Montpéreux (GÊOgnostische Yerhàltnisse
in Ost-Clalicien und in der Ukraine. Karsten's Archiv f. Minéralogie.
B: V, 1832), qui, le premier, a signalé la présence, au cours inférieur
du Dniepr, de dépôts jurassiques, crétacés et tertiaires.
Quant aux anciennes roches cristallines de ce rayon, des indications
très importantes se trouvent dans les travaux de Bloede, Eichwald
et Ivanitsky.
Des recherches géologiques plus détaillées, faites dans la Russie
du sud à partir du milieu de ce siècle, ont eu pour résultat les tra-
vaux de Théophilaktow (Carte géologique du gouvernement de
Kiew, 1872), Rarbot de Marny (Im Jahre 1868 ausgefûhrte geolo-
1
2 XXI
gische Untersuchungen in den Gouvernements Kiew, Podolien und
Volynien. Verhandl. d. Minerai Gesellschaft. Petersb. B. VII 1872.
Esquisse géologique du gouvernement de Klierson 1869), Borissiak,
Lévakovsky (Etude sur le crétacé et les systèmes suivants. Mémoires
de la Soc. des natur. de Kharkow, 1872 — 73), Gourow, Klemm etc.
Enfin, parmi les travaux qui ont paru dans ces derniers temps, il
faut nommer ceux de Kontkiewicz (surtout ses „Becherclies géologi-
ques dans la zone des granités de la Nouvelle-Russie à l'est du
Dniepr". Journ. des Mines. 1881. „Geologiscke Beschreibung der Umge-
gend von Krhvoi-Rog". Verhandl. d. Miner. Gesell, B. XVII) et ceux
d'Armasckevsky, qui a principalement exploré la région des affluents
gauches du cours moyen du Dniepr, ceux de Domher, de Tarassen'ko,
(surtout „Sur les roches du groupe des gabhros dans les districts de
Jitomir et de Radomysl". Mém. de la Soc. des natur. de Kiew. T. XV
livr. I. 1895), de Piatnitsky, qui ont pour objet essentiel les roches
cristallines.
Les dépôts mésozo'iques du gouvernement de Kiew ont été étudiés
par Karitsky (Les vestiges de la période jurassique dans le district
de Kanew. Materialien zur Géologie Busslands. B. XIV. 1890) et Bod-
kéwitch (Articles divers des dépôts crétacés du district de Kanew.
Mém. de la soc. des natur. de Kiew).
La description des dépôts tertiaires, très développés dans la région,
a été faite par l'auteur de la présente esquisse dans ses travaux:
„Die ûntertertiâren Ablagerungen Sùdrusslands", (Mém. Corn. Géol.
t. IX, livr. 2), qui renferme la somme de toutes les connaissances que
nous possédons sur ce rayon; „Carte géologique générale de la Bussie".
Feuille 48 (Mélitopol — Berdiansk): „Hydrogeologische Untersuchungen
im Gouvernement Kherson", (Mém. Com. Géol. t. XIV, livr. 2), qui
décrit les dépôts néogènes, développés dans la région dont il sera
parlé dans cette esquisse. Xous ne pouvons finir sans faire mention du
travail de M. Gourow: „Esquisse géologique du gouvernement de
Poltawa" (1888), monographie très étendue, et des „Matériaux pour
l'évaluation des terres du gouvernement de Poltawa", publiés en 15
volumes (1889 — 1895) sous la rédaction du professeur Dokoutchaew
et renfermant, outre les résultats de l'analyse du sol, une description
détaillée des formations posttertiaires de la contrée.
La vaste plaine de la Bussie du sud, dont la région des cours
moyen et inférieur du Dniepr fait partie, doit son modelé principale-
ment à l'action érosive des eaux des rivières et des dépôts atmosphé-
riques. Ce sont, avant tout, les agents d'érosion qui ont produit la dif-
férence sensible des formes topographiques sur les deux rives du Dniepr
entre Kiew et Ekathérinoslaw (PI. A).
Les hautes steppes de la rive droite, élevées de 200 à 240 mètres
au-dessus du niveau de la mer Xoire et de 130 à 170 mètres au-dessus
dn niveau du Dniepr, s'abaissent en une pente rapide, découpée par des
vallons et des ravins, dans la vallée de la rivière. Entre Kiew et Eka-
thérinoslaw aucun affluent considérable ne vient se jeter dans le fleuve
XXI. Guide des excursions du VII Congrès Géolog. Internat.
XXI 3
du côté droit. Les petits ruisseaux, au contraire, sont nombreux; leurs
vallons, profondément creusés dans les dépôts meubles posttertiaires
et tertiaires de la vallée, sillonnent les steppes riveraines, ondulées
encore à une assez grande distance du fleuve. Sur la plus grande
partie du trajet que nous considérons, le Dniepr baigne les hauteurs
de la rive droite ou vient s'en approcher très près. Cependant il est
des endroits, par exemple vers le sud de Kiew, jusqu'au village Tri-
polié, aux points de jonction de la Rosse et de la Tiasmin, affluents
droits relativement plus importants, où les hauteurs reculent pour
donner place à des plaines de peu de largeur) formées par les allu-
vions récentes.
La rive gauche présente un tout autre aspect, A l'exception d'une
seule hauteur isolée, le Pivikha, s'élevant près de la ville de Gradischsk
(en amont de Krémentchoug), elle s'étend, sur tout le parcours de 470
verstes entre Kiew et Ekathérinoslaw, en plaine bordée d'une large
bande de sable fluviatile, amoncelé en dunes par le vent, pour s'unir
aux steppes après une élévation à peine visible qui la délimite. Ces
steppes, s'élevant peu à peu vers l'est et le nord-est, atteignent, à une
distance de 120 à 150 verstes du fleuve, une altitude de 200 mètres,
c'est-à-dire la même hauteur que celle des steppes de la rive droite
à proximité du Dniepr.
La steppe de la rive gauche, quoique traversée par plusieurs
affluents considérables du Dniepr — la Desna dans son cours inférieur,
la Soula, la Psiol, la Worskla, l'Orel, la Samara — est beaucoup plus
plane et moins découpée de ravins et de vallons que celle de la rive
droite.
A une petite distance en amont de Krémentchoug, le Dniepr
s'approche de la bande des gneiss-granites de la Russie du sud qu'il
suit le long de sa limité nord-est jusqu'à Ekathérinoslaw. Là le fleuve
fait un coude brusque vers le sud et va couper ces roches transver-
salement. Son aspect prend un tout autre caractère: le large lit avec
ses nombreux bancs de sable, ses îlots et son réseau de courants par-
tiels, tel qu'il se présente jusqu'à Ekathérinoslaw, se rétrécit consi-
dérablement et son courant, de lent et tranquille qu'il était, devient
rapide et même impétueux aux points où les bancs des gneiss-granites
viennent barrer le cours et former des cataractes (porogui). Sur une
longueur de 62 verstes.. entre Ekathérinoslaw et Alexandrovsk, on
compte neuf grandes cataractes dont la plus importante s'appelle Nié-
nassytetz, d'une inclinaison générale, d'ailleurs très inégale, de 33,5
mètres. Dans cette partie du fleuve la différence topographique des
deux rives est peu sensible. Toutes deux sont élevées et s'abaissent
en pentes tantôt escarpées, tantôt plus ou moins douces, séparées çà
et là de l'eau par des bandes plates d'alluvion récente. L'ensemble
des hauteurs riveraines, ainsi que toute la steppe de la zone graniti-
tique vers l'est et l'ouest du Dniepr, offrent un plongement graduel
vers le sud.
Au sud d' Alexandrovsk, le Dniepr fait de nouveau un détour, cette
1*
4 XXI
fois vers le sud-ouest, pour suivre à peu près la même direction jusque
son déversement dans le liman. La région dans laquelle le fleuve s'est
engagé après avoir quitté la zone des gneiss-granites, est constituée
par des dépôts néogènes accusant une inclinaison faible, mais constante,
vers le sud, de même que la steppe qui est ici la moins boisée et la
plus dépourvue d'eau dans la Russie du sud. La steppe devient de plus
en plus plane à mesure qu'elle s'approche du Pont-Euxin. Au cours
inférieur, le fleuve coule dans une vallée, sur laquelle les bords escar-
pés viennent faire saillie à droite et à gauche; les eaux s'y ramifient
en un labyrinthe de courants partiels et de bras serpentant entre les
îles basses d'alluvion récente, le plus souvent boisées de peupliers et
recouvertes d'une herbe grossière: ce sont les „Plavni" du Dniepr.
Toute cette vaste vallée est inondée au printemps par les eaux de
crue, sur une largeur atteignant en maints endroits 20 verstes. Un
phénomène intéressant au cours inférieur du Dniepr, c'est que presque
tous les affluents qui vont s'y verser, se sont raviné à leur confluent
de profondes cavités remplies d'eau stagnante, alors que quelques-unes
des petites rivières et des ruisseaux (Bazavlouk, Ingouletz, Biéloser-
skaïa, Rôgatcbik) s'élargissent à leur jonction avec le fleuve en limans
fluviaux de même origine que les limans de la mer.
Les gneiss-granites, les roches les plus anciennes de la région du
Dniepr moyen, et en général de la "Russie du sud, s'étendent en large
bande du NW au SE, à partir de la Wolhynie jusqu'à la mer d'Azow.
Ce n'est que dans la partie moyenne de cette bande que les gneiss-
granites, accompagnés de syénites, gabbros, porphyres, diorites, diaba-
ses et autres roches cristallines, affleurent dans les vallées fluviales et
les ravins profonds; ailleurs ils sont recouverts par l'assise plus ou
moins épaisse des dépôts tertiaires et posttertiaires. Notons cependant
que clans la partie la plus nord-occidentale de la bande (limite sud-
ouest du gouv. de Kiew et espaces limitrophes de la Wolhynie et de
la Podolie), ainsi que dans sa partie sud-occidentale (cours supérieur
de la Konka, affluents gauches de la Molotelmaïa, cours supérieur de
la Berda, de la Kiltitchia et autres cours d'eau, plus petits, allant se
verser dans la mer d'Azow), les anciennes roches cristallines s'élèvent
plus haut et se montrent assez souvent, recouvertes seulement des pro-
duits de leur destruction sur place, dans les steppes des lignes de
partage.
Les roches prédominantes de la bande granitique de la Russie du
sud sont des granités à biotite (granitites) et des gneiss. Les roches à
texture granitoïde étant très intimement liées aux roches à texture
gneissique et passant souvent par transition à peine sensible les unes
aux autres, presque tous les observateurs leur ont attribué à toutes
une origine commune. Quelques-uns des géologues considèrent les
gneiss-granites comme roches sédimentaires métamorphosées, d'autres
les prennent pour des roches massives, les roches à texture gneissi-
que étant d'après leur opinion des granités comprimés. Les gneiss-
granites sont fortement disloqués et la direction des plis s'approche
XXI 5
le plus souvent de celle du méridien. En quelques rares points on
rencontre des plis formés par une dislocation ultérieure, se dirigeant
dans le sens de la parallèle géographique. L'âge des gneisso-granites
n'est pas encore établi définitivement. Le plus souvent on les rapporte
au groupe arcliéen. En tout cas il est hors de doute qu'ils sont plus
anciens que les dépôts siluriens, témoin la stratification intacte de ces
derniers sur les gneisso-granites fortement disloqués de la Podolie.
Les variétés granitiques, telles que le granité à muscovite (le plus sou-
vent à grain très gros), la pegmatite, l'aplite, le granité pélicanitique,
la pierre juive, se rencontrent bien plus rarement que le gneiss-gra-
nite à biotite qu'elles traversent ordinairement en filons. Les syénites,
assez répandues dans la région que nous considérons, s'allient tantôt
intimement et par passage graduel avec les gneiss-granites, tantôt
elles les traversent en filons parfaitement isolés, en suivant des direc-
tions qui ne présentent aucune relation déterminée avec la direction des
gneiss-granites. L'amphibolite, le gabbro, la diorite, la diabase, le por-
phyre, la porphyrite et la serpentine offrent des affleurements très peu
nombreux. Le groupe des schistes cristallins, particulièrement variés
dans le rayon métallifère de Krivoï-Rog, est considéré comme plus ré-
cent comparativement à l'âge des gneiss-granites, bien qu'ils aient
incontestablement subi les effets de la dislocation en même temps que
ces derniers. En dehors des quartzites avec leurs riches gisements de
fer de Krivoï-Rog, de Korsak-Moguila et de certaines autres localités,
on trouve des schistes argileux (parfois ardoisiers), graphiteux, chlori-
teux, talqueux, des itakaloumites et des grès à arkose. Partout dans la
Russie du sud, les roches métamorphosées sont fortement disloquées,
les plis s'orientant à peu près dans la direction du méridien, déviant
plus fréquemment vers le NE que vers le MV, •
Les dépôts du groupe paléozoïque n'affleurent nulle part dans le
bassin des cours moyen et inférieur du Dniepr, si ce n'est vers les
sources de la Woltchaïa qui, proprement dit, fait déjà partie du bassin
carbonifère du Donetz. Cependant un forage exécute à Peréchtchépino
sur la rivière Orel, a rencontré, à une profondeur de 190 à 240 m.,
des grès et argiles du système carbonifère témoignant de la continua-
tion des dépôts carbonifères du bassin du Donetz sous la puissante
assise des couches plus récentes du Dniepr moyen.
Le groupe mésozoïque est représenté par des couches des systèmes
jurassique et crétacé.
Les dépôts jurassiques ne se montrent dans des affleurements na-
turels qu'au district de Kanew (gouv. de Kiew), le long du Dniepr,
entre les villages Traktémirow et Pékari, où (ils ont été soulevés par
des forces qui se sont fait sentir encore après les dépôts des couches
paléogènes. De profonds sondages ont révélé l'existence des dépôts ju-
rassiques à Kiew, près de la station Bobrowitsy (ch. d.. f. Koursk —
Kiew) située à l'est du Dniepr, et au village Peréchtchépino sur la
rivière Orel.
D'après les recherches du professeur Théophilaktow et de m. Ka-
6 XXI
ritsky, il convient de distinguer deux groupes de couches parmi les
dépôts jurassiques affleurant, au district de Kanew.
Le groupe inférieur se compose d'argiles grises schisteuses à mica
et concrétions gypseuses, interstratifieés de très minces lits de sable
et de sphérosidérite argileuse. L'absence presque totale de données
paléontologiques ne permet pas de déterminer Page de ces argiles
d'une manière très exacte; cependant il y a lieu de croire, avec m-r Ka-
ritsky, qu'elles sont à classer dans le bath.
Le groupe supérieur est composé d'argiles calcaro-arénacées gris
clair, avec couches interstratihées de marne sableuse. Ces argiles se
distinguent des argiles schisteuses du groupe inférieur par l'abondance
de fossiles dont les plus fréquents sont: Cosmoceras Goverianum Sow.,
Cosm. Galilaei Opp., Macrocephalites macrocephalus S chiot h., Car-
dioccras Chamusscti Opp., PerispJnnctes Koenigi Sow., Per. cf. Spiror-
bis Neum. Parmi les lamellibranches on rencontre le plus souvent Pccten
lens Sow., Pholadomya Murcliisoni Sow., Pli. navicularis Eichw.
Se fondant sur la présence dans ces argiles des ammoniticlés énumérés,
m-r Karitsky rapporte le groupe supérieur des dépôts jurassiques
du gouvernement de Kiew au callovien inférieur, notamment à la zone
h Macrôcephalites macrocephalus Schloth. Il est fort probable que
les dépôts jurassiques du gouv. de Kiew sont la continuation directe
du jura des gouv. de Koursk et d'Orlow, ainsi que de celui qui affleure
le long du Donetz, d'autant plus qu'en dehors des données paléonto-
logiques, des sondages profonds, comme nous l'avons dit plus haut, les
ont rencontrés sur l'espace intermédiaire, dans les gouv. de Tchernigow
et de Poltawa.
Les dépôts crétacés accompagnent, dans les affleurements naturels,
le jura du district de Kanew (gouv. de Kiew); de plus ils se montrent
au cours supérieur de la Psiol et de la Worskla (dans les limites du
gouv. de Koursk, en partie du gouv. de Kharkow); mais ils ont leur
plus grand développement au cours supérieur de la Séim. Dans les
affleurements le long de la Psiol et de la Worskla, on ne voit que de
la craie blanche, ainsi que sur tout le cours de la Séim, à l'exception
toutefois de la partie la plus proche des sources, où viennent se montrer
des marnes et des sables phosphatiques turoniens et cénomaniens. Ces
sables abondent en concrétions de phosphorite formant par places des
couches continues, et contiennent une riche faune, surtout: Cribrospongia
concentrica Hofm., Terébratula obesa So'w.,, Ostrca carinata La m.,
0. haliotidea Sow., Pecten aspcr La m., Janira quinquecostata Sow.
Dans la région disloquée du district de Kanew, les dépôts crétacés se
composent de sables gris verdâtres, partiellement marneux, avec cou-
ches interstratifiées de grès siliceux ou marneux. Dans la partie nord
de ce rayon, la couche de la base, celle qui est directement superposée
au jura, est formée d'un sable micacé vert sale, recouvert d'un sable
vert grisâtre avec strates de grès siliceux. En dessus vient une couche
de sable brun rougeâtre et vert jaunâtre, surmonté à son tour par
des sables gris verdàtre à concrétions de grès siliceux. Jusqu'ici on
XXI 7
n'a point trouvé de fossiles dans ces sédiments. Par contre, les sables
et grès plus ou moins calcarifères et marneux, développés dans la
partie sud de la région, entre le village Boutchak et le village Pé-
kari, ainsi que dans le Moclmogorié, renferment une faune assez
abondante. M-r Radkéwitcb signale, dans la liste des fossiles qu'il
a recueillis dans ces dépôts, plus de 60 espèces de mollusques, 4 espèces
de brachiopodes et 5 espèces de poissons. M-r Radkéwitcb a trouvé
et décrit encore 24 autres espèces de poissons, uno espèce de saurien
et une espèce de baleine. De plus le prof. Sclimalhausen a défini
8 formes végétales (en majeure partie Conifères), trouvées dans ces cou-
ches. Outre Pelecypoda dont les restes forment à eux seuls 75% des
invertébrés, les mollusques les plus fréquents sont: Exogyra conica
Sow., Pecten laminosus M an t., P. lac vis Nilss., Panopaea regularis
d'Orb., ErypMla (Lucina) Jcnticularis Goldf., Cucullaea gldbra
Park., Trigonia àliformis Park., Avkula scmmiida Dames. La
prédominance de formes cénomaniennes (jusqu'à 80%), les fossiles les
plus caractéristiques du cénomanien faisant toutefois défaut, et d'autre
part la présence de formes plus anciennes que celles du cénomanien,
ont engagé m-r Radkéwitcb. à considérer ces dépôts crétacés comme
plus anciens que le cénomanien typique de l'Europe occidentale. A
une certaine distance du Dniepr on trouve des dépôts plus récents
que ceux que l'on observe dans les escarpements du fleuve. Ces dé-
pôts sont formés de marne plus ou moins glauconieuse contenant une
faune qui les fait classer dans le cénomanien supérieur.
Sur le vaste espace qui sépare les dépôts crétacés du gouverne-
ment de Kiew de leur développement principal dans la Russie du centre
et du sud, ces dépôts n'affleurent nulle part, mais on les y a trouvés,
grâce à des sondages plus ou moins profonds, sous la puissante assise
des dépôts tertiaires, de même que plus loin, vers le sud-est, dans les
bassins des rivières Samara et Woltchia, où ils forment des îlots, restés
entiers après l'érosion du manteau crétacé qui avait recouvert la pente
nord-ouest du massif des gneiss-granites des districts de Berdiansk et
de Marioupol.
Les dépôts tertiaires, incomparablement plus développés que les
sédiments crétacés et jurassiques, occupent presque tout le bassin des
cours inférieur et moyen du Dniepr.
Dans la région du Dniepr moyen il y a développement presque
exclusif de dépôts paléogènes, les néogènes (sarmatiques) ne se ren-
contrant qu'à l'extrémité sud, près de Ekatbérinoslaw. La région du
Dniepr inférieur, au contraire, est recouverte de sédiments néogènes,
de dessous lesquels les paléogènes ne viennent se montrer que près de
la limite nord de leur étendue.
Les dépôts tertiaires les plus anciens sont des sables habituelle-
ment quartzeux d'un gris clair, jaunâtre ou verdâtre, auxquels un fort
mélange de glauconite donne parfois une couleur vert foncé. Ces sables
qui contiennent assez souvent des concrétions phosphatiques et des
blocs de grès, se montrent dans des coupes naturelles le long du
8 XXI
Dniepr, au district de Kanew et dans la partie sud du district de
Kiew.
A ces dépôts doivent aussi être rapportés les grès siliceux et les
grès à arkose, souvent à empreintes de tiges d'herbe, de troncs d'arbre
et de branches, qui se rencontrent en îlots isolés, entourés de gneiss-
granites et d'autres roches cristallines, à l'extrémité sud-orientale du
développement des dépôts paléogènes dans le bassin de la Woltchia.
D'ailleurs on trouve ici, ainsi qu'à l'extrémité sud-occidentale où les
dépôts paléogènes sont également superposés aux gneiss-granites, des
grès semblables appartenant à d'autres étages paléogènes et formant
un faciès littoral d'eau peu profonde. Des sondages, faits à Kiew et sur
beaucoup de points du gouvernement de Podolsk, ont rencontré jusqu'à
80 mètres de sables à phosphorites à la base des dépôts tertiaires. Ces
dépôts semblent être délimités dans le gouvernement de Kiew par la
région attenante au Dniepr; au moins, d'après le prof. Théophilak-
tow, les anciennes roches cristallines sont-elles immédiatement recou-
vertes, à une distance de 40 à 50 verstes du fleuve, par les couches paléo-
gènes supérieures. Yers 1830 déjà, Dubois de Montpéreux a signalé
la présence de fossiles dans les grès faisant partie de ces couches à
Traktémirow et Boutchak, et jusqu'ici ces localités sont à peu près les
seules où l'on en trouve. Des 80 espèces à peu près de mollusques que
l'on connaît dans les grès de Traktémirow et Boutchak, les plus fré-
quents sont: Piosteïïaria rimosa Sol., Tcrebcïïum sopitum Sow., Fi-
cula ncxiïis Sol., C'assidaria nodosa Sol., Pinna margaritacea
Lamk., Pecten corneus Sow., Pechinctdus Buboisi May., Limopsis
granulata Lamk.. Cardium JtybridumDesh., Anatina rugosa Ko 11.
La majeure partie des mollusques, connus jusqu'ici, se rapportent à
l'éocène, notamment à l'éocène moyen et, en partie, au supérieur.
K. Mayer-Eymar qui a eu à sa disposition la plus grande collection
de fossiles provenant de ces dépôts (jusqu'à 80 espèces), les classe dans
l'étage bartonien, quoiqu'il soit plus juste peut-être de ne les paral-
léliser qu'avec l'horizon inférieur de cet étage. L'auteur de la pré-
sente esquisse a proposé l) de donner à ces dépôts le nom de „dé-
pôts de Boutchak". Comme le montrent les belles coupes de la rive
du Dniepr près de Rjichtchew et de Khodorovsk, de même que les fo-
rages exécutés dans la ville de Kiew, les sables de l'étage de Boutchak
supportent directement une assise, d'une puissance qui va jusqu'à 30 mè-
tres, de marnes gris bleuâtre ou gris verdâtre, contenant en profu-
sion de petites lamelles de mica blanc et de gypse à côté de nom-
breux Foraminifères. Dans les horizons inférieurs on rencontre des
concrétions phosphatiques, dont une partie occupe incontestablement
une position secondaire. Les marnes gris bleuâtre de Kiew et de- ses
alentours contiennent d'assez nombreuses dents de squales qui se rap-
porteraient d'après le prof. Rogowitch à des espèces caractéristiques de
*) Untertértiare Ablagerungen Sùdrusslands. Mém. du Com. Géol.
t. IX, .Y 2, pp. Iô9 et 288.
XXI 9
l'éocène. Parmi les pélécypodes, généralement peu nombreux, les plus
répandus sont: Ostrea du groupe 0. plicata Sol. (0. prona v. Koen.V).
Spondylus BncM Pli il., Pecten idoncus Wood., P. corneus Sow..
Virfsclla cf. deperdita Desli. Les espèces de mollusques connues dans
la marne bleue ne permettent guère encore de se prononcer définitive-
ment sur l'appartenance de cette marne à l'éocène supérieur ou bien
à l'oligocène inférieur. Une micro-faune nombreuse, composée princi-
palement de Foraminiferae, notamment de représentants des familles
Miliolidae, Lituolidae, Textularidae, Lagenidae, GJobigerinidac et
Rotalidae, offre, d'après les recherches de m. Toutkovsky, le carac-
tère de l'oligocène. Des 11 espèces de plantes, trouvées dans la marne
bleue de Kiew et déterminées par le prof. Schmalhausen, 1 espèce
(Nipa Burtini Broug.) est propre à l'éocène du bassin de Paris, et
1 espèce {Cupressinoxylon sequoianwn Merckl.) est répandue depuis
l'éocène jusqu'au miocène inclusivement. L'âge de la marne bleue de
Kiew ne peut donc, point être considéré comme établi d'une manière
incontestable et cette marne ne peut être rapportée à l'éocène supérieur
que provisoirement. Les dépôts de la marne bleue que l'auteur de cette
esquisse classe dans l'étage de Kiew (étage à Spondylus) *) transgres-
sent considérablement, comparativement aux dépôts de l'étage de Bou-
tcbak, dans la direction S. W. Ainsi par exemple, à 40 — 50 verstes
du Dniepr, les dépôts de l'étage de Boutchak vont déjà se terminer
peu à peu et la marne bleue repose directement sur les gneiss-granites,
tandis que les dépôts de l'étage de Kiew se rencontrent encore à Koro-
stychew (près de la ville de Radomysl), à une distancé de 90 verstes à
l'ouest du Dniepr, où leur niveau inférieur est de KO mètres environ plus
élevé qu'à Kiew (fig. 1). Mais la partie la plus élevée du massif gneiss-
Fig. 1. Coupe schématique entre Kiew et Korostychew. a — gneiss-gra-
nite: l> — dépôts jurassiques; c — dépôts crétacés; d — sables de Boutchak;
c — marne de Kiew: /"—sables glauconifères et quartzeux: g — argiles
bigarrées: h — loess et argiles posttertiaires.
granitique à la limite sud occidentale du gouvernement de Kiew n'a-
vait pas été couverte par la mer à l'époque du dépôt de l'étage de
Kiew. Ce n'est que vers l'est du méridien de Kanew, là où le massif
gneiss-granitique s'abaisse déjà considérablement, (pie les dépôts de
') 1. c. pp. 156 et 286.
10 XXI
l'étage de Kiew passent aussi sur le flanc gauche du massif. Soumis
par la suite à une érosion puissante, ces dépôts ne sont restés intacts
que çà et là dans les cuvettes et à la surface inégale des gneiss-gra-
nites. Un de ces îlots offre la marne blanche de Kalinovka (au sud
de Elisabetgrad). A l'est du Dniepr, la marne bleue de l'étage de Kiew
n'est observable dans des coupes naturelles qu'à la rivière Soula, près
du village Matwéevka, et à la montagne Piwikha, près de Krémentchoug.
Toutefois de profonds forages, exécutés, dans le but de trouver de l'eau
artésienne, en plusieurs endroits du gouv. de Poltawa et des parties
limitrophes des gouv. de Tchernigow et de Kharkow, ont partout ré-
vélé une marne bleue, puissante de 21 à 27 m., de composition pétro-
graphique analogue à celle de la marne bleue de Kiew et renfermant
les mêmes fbraminifères.
Au-dessus de la marne bleue, on voit, dans les affleurements de
Kiew et des alentours, des argiles arénacées gris verdâtre avec passage
graduel, vers le haut, en sables argiieux de même couleur. Ces argiles
sableuses et sables argileux, cimentés par places en grès tendres qui
abondent en grains de glauconie, en petites lamelles de mica et en
spiculi d'épongés siliceuses, atteignent une puissance de 15 à 20 mètres
et vers l'est du Dniepr des sondages en ont même traversé 45 — 50
mètres. L'étendue des dépôts glauconieux argilo-sableux n'arrive pas,
vers le sud-ouest, jusqu'à la limite des dépôts de l'étage de Kiew. Vers
le sud aussi la mer était probablement moins étendue et la profondeur
en était moins grande, mais vers le nord et le nord-ouest elle doit avoir
occupé un grand espace à l'époque du dépôt des argiles et sables glau-
conieux. Dans la région des gneiss-granites les dépôts arsilo-sableux
à glauconie reposent immédiatement sur les anciennes roches cristal-
lines, les couches de l'étage de Kiew ayant subi une forte érosion qui
n'en a laissé intacts que quelques îlots.
Dans les dépôts sablo-argileux glauconifères de Kiew on a trouvé
jusqu'ici, outre les spongiaires mentionnés, de peu nombreux restes
d'algues et de plantes monocotylédones aquatiques ne permettant guère
d'établir l'âge des couches qui les renferment. De plus, dans des sa-
bles tantôt bruns, tantôt jaunes, qui se rapportent aux mêmes dépôts,
on a rencontré des morceaux d'ambre, parfois en grand nombre. Les
sables et grès glauconieux des gouvernements de Kherson et d'Eka-
thérinoslaw renferment, en beaucoup d'endroits, des restes de mollus-
ques et de coraux. Les nombreux coquillages de mollusques et les co-
raux, le plus souvent bien conservés, des dépôts arénacés glauconieux
de la ville d'Ekatherinoslaw sont particulièrement intéressants. La pré-
sence de ces dépôts que l'on n'observe pas dans les coupes naturelles,
a été constatée à une profondeur de 10—12 mètres au-dessous du lit du
Dniepr, lors de l'emplacement des piles du pont du chemin de fer, et
à une profondeur de 15 mètres, lors du creusement d'un puits à Man-
drikovka. La grande quantité de formes, identiques à celles que l'on
trouve dans l'oligocène inférieur de l'Allemagne du nord, et la présence
d'espèces typiques de l'oligocène inférieur, telles que Voluta suturalis
XXI 11
Ny s t, Preurotoma Bosqueti Nyst, Pecten bellicostatus Wood, Lecla
perovalis v. Koen., Crassatélla Woodi v. Ko en., Trochoseris helian-
thoides Roem. etc., autorisent suffisamment à paralléliser ces dépôts
avec l'oligocène inférieur de l'Allemagne du nord (étage ligurien). Les
argiles et sables glauconieux de l'oligocène inférieur que l'on pourrait
appeler „dépôts de Kharkow" viennent se recouvrir, presque sur toute
leur étendue, de sables quartzeux blancs ou jaunes, souvent avec blocs
et couches intercalées de grès concrétionnés et interstratifiés dans les
horizons supérieurs d'argiles plastiques grises. Le passage des sables
gris verdâtres glauconifères aux sables blancs quartzeux se fait le plus
souvent petit à petit; mais il est des points où l'on observe, à la limite
entre ces deux espèces de sables, des traces d'érosion accompagnées
d'une couche intermédiaire de galets, parmi lesquels on rencontre des
blocs roulés du grès glauconieux de l'étage de Kharkow. La puissance
des sables quartzifères blancs et jaunes, avec leurs argiles plastiques
subordonnées, atteint lô — 20 m. aux alentours de Kiew et 30 — 40 m.
dans le gouvernement de Poltawa et en plusieurs points du gouv.
d'Ekathérinoslaw. Les dépôts arénacés ne présentent que de rares frag-
ments de troncs d'arbre silicifiés et, dans les argiles subordonnées, de
très rares empreintes de feuilles. Il est à regretter qu'à l'exception
des empreintes de feuilles trouvées près de la frontière ouest du gou-
vernement de Kiew, dans les grès de la station Moguilno, et décrites
par le prof. Schmalhausen, ces restes végétaux n'aient pas encore
été étudiés. Les formes oligocènes sont les plus nombreuses, par ex.
Séquoia Couttsiae Hr., Laurus primigenia LTng., Andromcda proto-
gaea Un g. Les espèces communes à l'oligocène et au miocène sont
également assez nombreuses; on en rencontre même qui appartiennent
exclusivement au miocène. Prenant en considération la totalité de cette
flore, ces grès peuvent être classés dans l'oligocène moyen ou dans le
supérieur, hypothèse que viennent confirmer les restes paléontologi-
ques que l'on trouve, à la rivière Solionaïa, dans les minerais de man-
ganèse. Les sables jaune brunâtre qui renferment le minerai, recou-
vrent une argile siliceuse gris verdâtre de l'étage de Kbarkow et doi-
vent être rapportés aux horizons inférieurs des sables quartzeux jau-
nes et blancs. En dehors de restes de poissons encore suffisamment
déterminés, le minerai de manganèse contient Carcliaradon turgi-
dus Ag., Terebratula grandis Blum., Panopaea Hcberti Desh., for-
mes très caractéristiques de l'oligocène moyen. Se basant sur l'ensem-
ble de cesdonnées, il est vrai, peu nombreuses, l'auteur de cette esquisse
rattache provisoirement les sables quartzeux blancs et jaunes, avec les
argiles plastiques subordonnées, à l'oligocène moyen et partiellement,
peut-être, à l'oligocène supérieur. D'autres géologues, par exemple le
prof. Armachevsky, jugent impossible de séparer ces dépôts des sa-
bles glauconifères sous-jacents, alors que les prof. GouroAv et Piat-
nitsky les placent dans le miocène, notamment dans l'étage sarma-
tique.
Encore moins peut-on dire rien de certain sur l'âge des argiles bi-
12 XXL
garrées, çà et là gypsifères, qui recouvrent avec une puissance de 10
à 15 m., parfois même de 30 m., les sables quartzifères de l'étage de
Poltawa. Ces argiles, dans lesquelles on n'a point trouvé jusqu'ici de
restes paléontologiques, sont tantôt considérées comme partie de l'étage
des sables quartzeux blancs, tantôt comme dépôts pliocènes, tantôt
comme posttertiaires.
Parmi les dépôts néogènes du bassin du Dniepr, les plus dévelop-
pés sont les sédiments sarmatiques et politiques. Des dépôts miocènes
plus anciens que les sarmatiques ont été découverts depuis peu au
village Toinakovka (au sud-ouest d'Ekathérinoslaw ) et à la rivière
Konka (au sud-est d'Alexandrovsk). A Toinakovka des cavités à la
surface des gneiss-granites sont remplies des produits mal assortis de
la destruction de ces roches et de marne mêlée de sable grossier, à coquil-
les et moules d'Oslrea gingensis Sehloth., Pecten aff. Maïvinae Dub.,
Turritella Pythagoraica'&iVo., Chaîna etc. Dans les dépôts sablo-argileux
à la rivière Konka, on trouve, à côté de Spaniodon nitichislle us s., Venus
du groupe V. marginataTLom., V. Bastcroti Horn., Cardium du groupe
Card. turonicum May., Corbula gibba Olivi, Lucina dentata carac-
ristiques des dépôts méditerranéens, des espèces des genres Mactra,
Tapes, ErviJia, Syndesmya que l'on rencontre aussi dans les couches
sarmatiques superposées. Les dépôts miocènes de Toinakovka, de même
que les dépôts probablement plus récents à la rivière Konka, sont
évidemment des lambeaux insignifiants, restés après l'érosion du mio-
cène inférieur précédant l'époque sarmatique.
Les dépôts sarmatiques occupent une vaste région aa cours infé-
rieur du Dniepr; au cours moyen, au contraire, ils ne se rencontrent à
droite du fleuve qu'à une distance de 25 verstes environ vers l'ouest
d'Ekatbérinoslaw et à gauche, dans les bassins de la Samara et de la
Woltchia. Leur limite nord offre une corrélation intéressante avec le
relief du massif des gneiss-granites de la Russie du sud: là où celui-ci
s'abaisse peu à peu jusqu'à 150 m. au-dessus du niveau de la mer, les
dépôts sarmatiques passent à son côté nord et, après avoir atteint à
l'ouest d'Ekatliérinoslaw 47"37' de latitude, leur limite nord se dirige en
ligne droite vers l'est pour aller contourner un golfe_de la mer Sar-
matique qui se trouvait au nord du massif des gneiss-granites, et bor-
der le nord et le sud de l'élévation d'Azow, formée de gneiss-granites
et d'autres roches cristallines anciennes. Le dépôt sarmatique le plus
répandu de la région est un calcaire, le plus souvent blanc, tantôt très
compact, tantôt poreux, par places oolithique, çà et là passant à un
sable oolithique friable et parfois mélangé en forte proportion de sable
quartzeux. Assez fréquents aussi sont des calcaires argileux avec passage
à une marne terreuse. Un autre dépôt sarmatique assez développé est
une argile habituellement très compacte et plus ou moins calcarifère.
Plus près des limites du développement sarmatique, ce sont des sédi-
ments sableux qui ont de l'importance, surtout dans le voisinage de la
région des gneiss-granites et des autres roches cristallines, tandis que
dans le golfe de la mer sarmatique, au nord du massif des gneiss-gra-
XXI 13
nites, ce sont des argiles riches en gypse sous forme de cristaux et
de concrétions de sélénite. Cette abondance de gypse clans les dépôts
de l'ancien golfe est probablement due à la division de ses eaux en
plusieurs bassins à chaque abaissement du niveau de la mer sarmati-
que, de sorte que les gneiss-granites émergés étaient à sec pendant
un temps plus ou moins long.
La faune des dépôts sarmatiques de ce rayon et en général de
toute la Russie du sud, sauf toutefois son extrémité ouest, se distin-
gue par son uniformité pauvre en espèces. Les lamellibranches prédo-
minent, surtout les représentants du genre Mactra qui se trouvent par-
fois seuls en abondance énorme. Avec Mactra, notamment ponderosa
Eichw., et ses variétés, on trouve en abondance Cardium obsoletum
Eichw., G. plicatum Eichw., C. Fittoni d'Orb. et leurs variétés
(celles de G. obsoletum sont particulièrement nombreuses), Tapes gre-
garia Partch., Ervilîa podolica Eichw. Il y a des endroits où l'on
rencontre beaucoup de Modiola volhynica Eichw. et M. margmata
Eichw. Les gastéropodes les plus fréquents sont Nassa duplicata
Sow., Bulla lajonhaireana et parfois des individus du genre Trochus.
Mais le genre Cerithium, dont les espèces sont si variées dans le sar-
matique du bassin de Vienne et à l'ouest de la Russie du sud (Wol-
hynie, Podolie, Bessarabie), n'a guère de représentants ici. Très rare-
ment on remarque des individus isolés de Cerithium lignitarum
Eichw.
L'apparition de dépôts d'eau douce à l'extrémité sud du terrain
sarmatique semble prouver que vers la fin de cette époque la mer s'é-
tait déjà retirée de la région que nous considérons.
Dans la partie sud-ouest de la région du Dniepr inférieur, les
couches sarmatiques sont surmontées d une assise peu épaisse (5 — 12 m.)
de calcaires jaunâtres et blanchâtres, habituellement poreux ou "sableux,
avec intercalation de minces lits de sable blanchâtre et d'argile grise.
Ces dépôts, auxquels M. Androussow a donné le nom dépôts „maeotiques",
ne s'étendent le long du Dniepr que jusqu'au village Katchkarovka.
Elles possèdent une faune caractéristique dont les formes prédominan-
tes sont Dosinia exoleia L., Cerithium disjunctum Sow., C. rubigi-
nosum Eichw. L'apparition dans ces couches d'un grand nombre de
cérithes, absentes dans les dépôts sarmatiques sous-jacents, est digne
d'attirer l'attention. Les assises maeotiques, elles aussi, vont souvent se
terminer en dépôts d'eau douce; par places elles portent des traces
manifestes de l'érosion qui a eu lieu avant le dépôt des couches poli-
tiques superposées. Au commencement du pliocène la mer est encore
une fois venue inonder la majeure partie de la région du Dniepr in-
férieur, mais sans arriver à la limite que la mer sarmatique avait at-
teinte, surtout vers le nord-est. Le contour de la mer politique se re-
constitue d'une façon bien plus complète et précise que celui de la
mer sarmatique. Dans toute l'étendue de notre rayon, la lisière des dé-
pôts politiques correspond à peu près à une isohypse de 120 mètres
(jui n'irait joindre entre elles que les hauteurs des lignes de partage.
14 XXI
En acceptant une puissance moyenne des dépôts posttertiaires de 30
à 40 mètres, il convient de supposer que les dépôts littoraux de l'é-
tage pontique atteignent 80 à 90 m. d'altitude au-dessus de la mer
Noire.
La roche dominante de l'étage pontique dont l'épaisseur ne dé-
passe guère 12 — 15 mètres, est un calcaire jaune, parfois brun rou-
geâtre, rarement blanchâtre. Ce calcaire primitivement coquillier, par-
fois mêlé de sable et de vase, exposé plus tard à l'activité des agents
atmosphériques, a changé d'aspect en se transformant parfois en cal-
caire tufacé, parfois en calcaire macro - cristallin, presque toujours
caverneux et corrodé à la surface. Quelquefois les couches inférieures
du calcaire pontique sont un calcaire oolithique relativement moins
métamorphosé.
Les argiles et sables pontiques jouissent d'un développement beau-
coup moindre que le calcaire. Les sables ont leur plus grande puis-
sance à la limite orientale des dépôts pontiques, dans le bassin de la
rivière Molotchnaïa.
Quant à la faune, elle est encore plus uniforme et pauvre que celle
du sarmatique. Les horizons supérieurs du calcaire pontique de notre
région contiennent de préférence Gardium sitbdentatum Desh. var.
(G. psendocatillus Barb.) et G. semisidcatum Ko us s. Les moules et
empreintes de la première espèce sont surtout nombreuses. Assez fré-
quemment on rencontre une petite Dreisscnsia — Dreisscnsia simplex
llarb. et, par endroits, principalement au bassin de la Molotchnaïa —
Vivipara achatmoides. Les horizons inférieurs contiennent en abon-
dance Congeria et Neritina, accompagnées parfois d'une variété de
petits C. semisidcatum.
Des sédiments marins plus récents que les pontiques ne s'obser-
vent ni dans la région du Dniepr moyen, ni dans celle de son cours
inférieur. Les dépôts qui pourraient être rapportés au pliocène supé-
rieur, ainsi que les posttertiaires, se présentant avec les caractères
manifestes de formation terrestre, sont tous d'origine fluviatile, la-
custre, éolienne etc. Tels sont, par exemple, les grès avec passage au
conglomérat à Vivipara Melanopsis, Neritina, Planorbis etc. qu'on
doit probablement attribuer au pliocène supérieur, et qui se rencon-
trent çà et là dans les bassins de la Bazavlouk et de la Tomakovka,
affluents droits du Dniepr inférieur. Une marne d'eau douce de cou-
leur gris clair ou gris jaunâtre, très répandue dans la région du Dniepr
moyen, à droite du fleuve, surtout dans le gouv. de Poltawa, se rap-
porte déjà aux dépôts posttertiaires. L'époque de la formation de cette
marne au fond de marais et de lacs, a évidemment précédé la période
de la grande glaciation des steppes, car sur toute retendue de l'argile
morainique qui arrive jusqu'au confluent de la rivière Orel, la marne
se trouve partout sous l'argile.
Une des formations les plus fréquentes du posttertiaire est un
loess d'un gris clair ou jaunâtre, parfois jaune rougeâtre et même
brun. Un loess de couleur claire et à grain fin recouvre les pentes des
XXI 15
vallées fluviales et des ravins. Sur les plateaux de partage son grain
devient plus grossier et sa couleur plus foncée. Quelques-uns des géo-
logues, désirant établir une différence entre ce loess-ci et le loess ty-
pique, l'appellent argile loessoïde.
Aux dépôts posttertiaires viennent se joindre, par places, d'anciens
sédiments fluviatiles, habituellement sableux, servant de lit au loess
typique.
Pour ce qui est des dépôts les plus récents, il convient de faire
mention des alluvions fluviatiles particulièrement importantes dans la
vallée du Dniepr, où elles atteignent une puissance de plusieurs dizai-
nes de mètres, des cl 'pots en partie fluviatiles, en partie marins, au
fond des limans, et des dépôts éoliens, sables accumulés en dunes s'a-
lignant le long du Dniepr, sur une largeur de 10 verstes, depuis
Ivew jusqu'à Ekathérinoslaw. Les dunes dites „Sables d'Alechki" occu-
pent un espace bien plus considérable à gauche de l'embouchure du
fleuve et au sud du liman du Dniepr.
Esquisse géologique de la ville de Riew.
PAK
P. Armachevsky.
Bibliographie.
Rogowitch. Les poissons fossiles des gouvernements de l'arrondis-
sement scolaire de Kiew. Kiew 1860.
Bar bot de Marny. Recherches géologiques exécutées en 1S6S dans
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Soc. Minéral. 1872.
rhéophilaktow, Carte géognostique du gouv. de Kiew. 1872.
— Comptes rendus des excursions géologiques. Travaux de la 3-me
session des naturalistes russes, réunis à Kiew en 1871.
Kiew. 1873.
— Carte géologique de la ville de Kiew. Kiew, 1874.
— Les glissements et éboulements le long du Dniepr à Kiew. Mém.
Soc. Nat. de Kiew. T. VI, livr. 2. 188!.
Schmalhausen. Matériaux pour la connaissance de la flore tertiaire
de la Russie du sud-ouest. Mém. Soc. Nat de Kiew.
T. VII, livr. 2. 1884.
Toutkovsky. Les foraminifères des dépôts tertiaires et crétacés de
Kiew. Article I. Mém. Soc. Nat. de Kiew. T. VIII, livr. 2.
1887. Article II. Mém. Soc. Nat. de Kiew. T. IX. 1888.
Théophilaktow. Les résultats obtenus par le sondage exécuté à
Kiew, quartier Podol, dans la propriété de M. Schleifer.
Mém. Soc. Nat, de Kiew. T. VIII, livr. 2. 1887; T. IX,
1888; T. X, livr. 1. 1889.
16 XXI
Sokolow. Die untertertiâren Ablagerungen Siïd-Russlands. Mém. du
Corn. Géol. T. IX, té 2. 1893.
Armachevsky. Sur quelques forages exécutés dans le district de
Kiew. Mém. Soc Xat, de Kiew. T. XV. 1896.
Cette esquisse comprendra:
1) Les données générales concernant la structure géologique de
Kiew et son orographie;
2) la description, à l'appui de ces données, des principaux affleu-
rements.
Kiew occupe une partie du côté droit de l'extrémité de la vallée
du Dniepr. La langue de terre sur laquelle la ville est située, est sé-
parée des hauteurs environnantes par les rivières Lybed et Syretz et
entourée de presque tous les côtés de vallées, à l'exception d'une
Viande assez étroite qui va se confondre avec l'élévation générale de
la rive droite du fleuve. Les points les plus élevés de Kiew sont à
190 m. au-dessus du niveau de la mer et à 100 — 102 m. au-dessus de
celui du Dniepr. On n'en compte cependant qu'un petit nombre; l'un
d'eux se trouve dans le quartier Petchersk, à côté de la forteresse,
un autre dans le Jardin Impérial, un troisième dans la vieille ville, à
proximité de l'ancien hôpital Reitar, un quatrième près du campement
militaire etc. De ces points le terrain s'abaisse avec plus ou moins de
rapidité dans diverses directions, en formant la pente gauche peu in-
clinée de la Lybed et le flanc droit escarpé du Dniepr.
Le terrain accidenté sur lequel Kiew est bâti, est découpé par
un certain nombre de ravins, les uns débouchant sur la vallée de la
Lybed, et les autres sur celle du Dniepr. Les pentes de ces ravins
ne restent dans leur état naturel que dans les parties les moins peu-
plées de la ville, entre autres dans le voisinage de l'hôpital Kirillovsky,
tandis que dans les parties centrales, grâce aux énormes tranchées
faites par le nivellement de ce rayon, les ravins ont tellement changé
de forme qu'il est devenu bien difficile aujourd'hui d'en reconstituer
l'aspect primitif. Ainsi, par exemple, la rue Krechtchatik est établie
au fond d'un ancien ravin qui commençait près de l'hôtel de l'Europe
et s'ouvrait sur la vallée de la Lybed '). De cette manière, la ma-
jeure partie du site de Kiew occupe non seulement les pentes de
la Lybed et du Dniepr, mais encore celles des ravins qui donnent
dans les vallées de ces rivières. Un assez grand nombre des rues de
la ville descendent ces pentes qui, quoique adoucies artificiellement,
rendent cependant encore les communications difficiles; telles sont les
rues: Triokhswiatitelskaïa (des trois Saints \ Proréznaïa, Lioutérian-
skaïa (des luthériens), Xijnévladimirskaïa (rue inférieure de Vladimir),
Andréïevski-Spousk (descente d'André) et quelques autres dont l'angle
l'inclinaison est parfois de 12".
l) Dans la même vallée va s'ouvrir le ravin Klovsky, bien ^ con-
servé jusqu'ici; il commence près de la porte de St. Nicolas à Pe-
tchersk.
XXI 17
La superficie ainsi découpée de Kiew offre un grand avantage à
l'étude de la structure géologique du terrain, les couches qui le com-
posent pouvant facilement s'observer dans les endroits mis à nu dans
les tranchées et les éboulements naturels des pentes des rivières et
des ravins. L'étude de ces coupes permet de reconnaître les couches
au-dessus du niveau du Dniepr dont L'ensemble atteint une épaisseur
de 102 m. Quant aux couches inférieures à ce nheau, nous les con-
naissons sur une épaisseur de 92 m., grâce à Pétude des échantillons
de roches extraits par les sondages exécutés dans le but de trou-
ver de Peau artésienne, tant à Kiew, surtout dans le quartier Podol,
que sur la rive gauche du Dniepr, au campement de l'artillerie.
Il résulte de l'examen de ces affleurements et des données four-
nies par les sondages que la composition géologique de la localité
comprend principalement des roches du crétacé supérieur, du tertiaire
et du posttertiaire (Coupe, fig. 2).
Les dépôts du crétacé supérieur, les plus bas que l'on connaisse
jusqu'ici à Kiew ]), sont des sables gris verdâtre dont les sondages n'ont
encore traversé que 27,3 m., et qui sont recouverts d'une couche de craie
d'une puissance d'environ 12,6 mètres. Ces sables, parfois à grains
très fins et argileux, et contenant dans la partie supérieure des con-
crétions d'un grès siliceux très dur, sont intéressants au point de vue
pratique en ce qu'ils sont abondamment saturés d'eau sous une pres-
sion hydrostatique considérable. Lorsque le trou de sonde vient à tra-
verser la couche de craie imperméable, l'eau jaillit des sables infé-
rieurs en montant jusqu'à 65 m. de hauteur, d'où l'on peut en retirer,
à l'aide d'une pompe, plusieurs dizaines de milliers seaux par jour. Ces
sables appartiennent à l'étage sénomanien du système crétacé supé-
rieur 2), dont les gisements les plus proches se trouvent au district de
Kanew, dans le gouvernement de Kiew, et en quelques points du gou-
vernement de Podolie. Vers le haut, les sables gris verdâtres passent
insensiblement à la craie, tantôt très pure et blanche, tantôt grisâtre
et argileuse.
L'étude des dépôts qui se forment actuellement au fond des mers
et des océans a constaté que des sédiments, tels que les sables gris
verdâtres, se déposent au voisinage immédiat de la terre ferme — la zone
!) La constitution géologique de certaines localités voisines avait
fait supposer la présence, sous les dépôts du crétacé supérieur de
Kiew, d'argiles jurassiques, de dessous lesquelles on espérait pouvoir
retirer une abondante eau artésienne. Cette hypothèse s'est trouvée
fondée. Un sondage, exécuté dernièrement dans le terrain apparte-
nant à la Société des aqueducs et dont l'orifice est situé à 10 m. au-
dessus du niveau du Dniepr, a percé d'abord, sous la craie, 69 mè-
tres de sables et limons du système crétacé, puis 74 mètres de roches
jurassiques, en majeure partie des argiles schisteuses ferrugineuses
gris foncé, de dessous lesquelles l'eau artésienne est venue jaillir à une
hauteur dépassant de 12 mètres le niveau du fleuve. (Kievîianin. 1897,
m 8).
2) Lors du forage d'un puits artésien au polygome d'artillerie on
en a extrait Pecten aspcr.
18 XXI
sableuse continentale du fond de la mer, tandis que des sédiments
tels que la craie — la vase à globigérines — se déposent loin des bords,
dans la baute mer. Ce fait nous permet de conclure qu'à l'époque du
dépôt des sables gris verdâtre, inférieurs à la craie, la mer de l'épo-
que du crétacé supérieur était moins profonde alors que lorsque la craie
s'est déposée plus tard. Cette mer couvrait presque toute la moitié sud
de la Russie jusqu'à la parallèle de Wilno, Moscou, Simbirsk et Oren-
bourg; mais vers la fin de la période crétacée, lorsque la mer fut
devenue bien moins profonde, le territoire de Kiew, de même que plu-
sieurs autres points, au sud de la Russie, émergèrent graduellement
de l'eau, en devenant terre ferme. Ensuite, après un temps très long, à'
peu près vers la moitié de l'époque éocène de la période tertiaire, une
partie considérable de la Russie du sud se vit encore une fois cou-
verte par la mer, et les dépôts crétacés furent soumis à une forte
érosion.
L'assise des roches du système tertiair, déposées dans cefcte se-
conde mer, atteint, sous la ville de Kiew, une puissance de 106 m.;
elle se compose de divers sables avec une couche, épaisse de 39 m.,
d'argile marneuse, dite à Spondylus, au milieu. A la base de l'assise,
immédiatement au-dessus de la craie, on trouve environ 42 m. de sa-
bles glauconieux, parfois vert foncé, parfois très argileux, renfermant
d'abondants grains et nodules de phosphorite dont on rencontre aussi
de petits noyaux dans les borizons inférieurs. Les couches supérieures
des sables sont saturées d'eau soumise à une forte pression et rete-
nue par l'argile à Spondylus superposée. Lorsque cette argile vient à
être percée, l'eau s'élève dans les trous de forage jusqu'à 12 m. au-
dessus de sa limite inférieure.
De tous les dépôts du système tertiaire c'est l'argile à Spondylus
qui offre le plus d'intérêt. Son épaisseur, nous l'avons dit, est d'envi-
ron 32 m., dont 23 au-dessus du niveau du Dniepr. Cette argile est
exploitée dans la ville et ses alentours pour la fabrication d'excellen-
tes briques d'un jaune clair, principal matériel de construction de
Kiew. A l'état frais elle est bleuâtre; séchée, elle prend une teinte
verdâtre; elle est très plastique et facilement fusible; sa teneur en
carbonate de chaux est si considérable (plus de 28%) ciuil serait
peut-être plus juste de l'appeler marne. Elle abonde en restes orga-
niques, sous forme de squelettes entiers et dents de poissons (le plus
souvent de squales), accompagnés de coquillages de mollusques, sur-
tout de Ostrea plicata S o 1., Pecten idoneus Woo d, Pecten corneus S o w.,
Vulsela deperdita, Spondylus Buchi Phil. Ce dernier mollusque est
particulièrement fréquent dans cette argile à Spondylus. De plus on
y trouve de nombreuses espèces de foraminifères, des squelettes d'épon-
gés, d'oursins marins et de coraux. Les quelques rares restes végétaux
que l'on y rencontre çà et là, appartiennent, d'après le prof. Schmal-
hausen, à des dicotylédones, conifères et palmes du climat tropique.
Des parties en ont évidemment é-é entraînées du la terre ferme voi-
sine au fond de la' mer, où se faisait le dépôt de l'argile à Spondylus,
XXI 19
cette vase marine partiellement sableuse qui se forme aussi à une
profondeur moyenne dans les mers actuelles.
Du niveau supérieur de l'argile à Spondylus, imperméable à l'eau,
viennent descendre de nombreuses sources dont Peau, filtrée à travers
rénorme assise des sables superposés, est d'excellente qualité. Plu-
sieurs de ces sources, par exemple celle dite Bouslovsky, au campe-
ment des sapeurs, sont très abondantes et jouissent depuis longtemps
d'une réputation méritée. Dans la partie supérieure, cette argile de-
vient de plus en plus sableuse pour passer enfin à des sables vert
grisâtre, çà et là à taches jaunes, d'une épaisseur totale de 13 mètres.
Ces sables pourraient être appelés ambrifères, leurs couches supérieures
contenant parfois d'assez grands nodules d'ambre, résine des conifères
qui croissaient sur les côtes de la mer dans laquelle les sables ver-
dâtres se sont déposés. On y rencontre en outre, à côté de restes
d'algues, des débris de tiges et de racines de plantes marines mono-
cotylédones (Possidonia Rogoiviczi, Zostera Kieivensis).
Les sables verdâtres de cet étage passent par une transition assez
graduelle à des sables d'abord d'un blanc grisâtre, puis d'un blanc
pur, épais d'environ 19 m., par places avec une couche intermédiaire
de lignite terreux d'une puissance jusqu'à 0,7 mètres. Les sables
blancs, excellent filtre pour les eaux qui les traversent, sont très ho-
mogènes dans la partie moyenne de la couche. Jusqu'ici on n'a trouvé
aucun reste organique qui rendît possible d'en préciser l'âge; mais en
prenant en considération leur liaison avec les sables verdâtres sous-
jacents du système tertiaire (en apparence de l'époque oligocène), on
rapporte également les sables blancs aux dépôts marins de la pé-
riode tertiaire.
La partie supérieure des sables blancs contient en assez forte
proportion de l'argile à faïence, répartie le plus souvent d'une ma-
nière très égale sous forme de ciment agglomérant les grains de
quartz du sable en grès kaolinique assez compact. Ce grès, la plus
résistante des roches de Kiew, sert aux sables sous-jacents d'excel-
lente protection naturelle contre l'action érosive de l'eau. C'est dans
ce grès aussi que sont creusées, entre autres, les grottes du monastère
Kiéwo-Petchersk.
A Kiew les sables blancs supportent une série d'argiles, épaisse
de 14 m., composée en bas d'une argile réfractaire gris de cendre et
bigarrée, en haut d'une argile brun foncé, très tenace et grasse, con-
tenant des concrétions marneuses sphériques de couleur blanche.
Ces argiles imbibées d'eau sont parfaitement imperméables. Le
niveau de leur surface correspond à l'horizon supérieur des sources
descendantes de Kiew; mais l'eau de cet horizon, arrivée à travers
les dépôts superposés argilo-arénacés, est de mauvaise qualité. En
même temps l'imperméabilité des argiles brunes et bigarrées occa-
sionne beaucoup d'embarras aux habitants de Kiew: dans les quar-
tiers où ces argiles se trouvent à une faible profondeur, elles causent
dans les propriétés une humidité constante qu'il est difficile d'éviter.
2*
20 XXI
De plus, l'humidité de ces argiles est une des principales causes des
glissements et éboulements si fréquents à Kiew, surtout sur les pentes
rapides tournées vers la vallée du Dniepr, entre le monument de
St-Vladimir et le tombeau d'Ascold. L'eau retenue par les argiles
s'écoule dans la plaine du Dniepr, emportant avec elle une grande
quantité de particules des couches superposées, par suite de quoi ces
couches s'affaissent peu à peu, et, perdant leur liaison avec la masse
principale dont elles faisaient partie, elles se mettent à descendre sur la
surface glissante des argiles imprégnées d'eau. De cette manière il se
forme au niveau des argiles une terrasse dont l'existence est due
entre autres à la couche de grès kaolinique compact, peu attaquable
par l'érosion, qui, comme nous l'avons vu, constitue l'horizon supérieur
de l'étage des sables blancs.
Passons maintenant à l'examen des roches du système postter-
tiaire, superposées aux argiles brunes et ayant une puissance d'envi-
ron 32 mètres. Ces dépôts, principalement des argiles sableuses et des
sables de qualités et d'origines différentes, peuvent être divisés en
trois étages: un inférieur — préglaciaire, un moyen — glaciaire, et un su-
périeur— postglaciaire.
L'étage inférieur, épais à peu près de 8 mètres, est formé d'argi-
les sablo-calcarifères finement stratifiées, au milieu desquels gît une
couche d'argile sableuse gris foncé, semblable à l'argile brune de la
base. Des recherches entreprises dans les alentours de Kiew ont mon-
tré que ces argiles renferment un grand nombre de coquillages de
mollusques d'eau douce, de préférence des genres Limnea et Pla-
norbis, vivant clans les cours d'eau et les lacs. Ces fossiles témoignent
du dépôt des argiles sableuses dans des bassins fluviaux et lacustres
d"eau douce, qui semblent avoir précédé les vallées des rivières actuel-
les et qui couvraient la Russie du sud et du centre. Aux horizons
supérieurs, les argiles d'eau douce passent par endroits à un sable à
gros grain, gris et jaune.
L'étage moyen des dépôts posttertiaires est constitué par une
argile morainique formant une masse compacte brun foncé, brun jau-
nâtre, parfois jaune, composée d'un mélange intime d'argile, de sable
et de grès. Cette roche renferme un grand nombre de blocaux, sou-
vent de 1 à 2 m. .de diamètre, usés par le frottement, quelquefois po-
lis et striés. A Kiew la puissance de cette argile ne semble pas dé-
passer 10 m., mais habituellement elle est moins forte. Cependant cer-
taines données font supposer que l'épaisseur primitive de ce dépôt
était beaucoup plus considérable. Le transport des blocaux et le dépôt
de l'argile morainique elle-même, en tout semblable à la moraine du
fond des glaciers actuels, s'est effectué, comme on le sait, à l'aide du
vaste manteau de glace recouvrant à l'époque posttertiaire le nord,
le centre et une partie du sud de la Russie. La ligne méridionale du
glacier passait alors près de l'emplacement des villes actuelles Ovroutcb,
Ouman, Krementchoug, Poltawa, Briansk, Woronej, Atkarsk etc. Les
places avançaient lentement dans différentes directions de la Scandi-
XXI 21
navie et de la Finlande vers le sud et le sud-est, exerçant une im-
mense pression sur les roches qu'elles écrasaient, broyaient, atté-
nuaient, pour les transporter ensuite à des centaines et des milliers
de verstes de leurs points de provenance. C'est pour cette raison que
toute la Russie, au nord de la limite sud du glacier, est couverte d'ar-
gile à blocaux et de blocs erratiques. Dans la Russie du sud les blocs
erratiques sont moins nombreux qu'au centre et au nord; l'argile à
blocaux qui les renferme y est en outre souvent recouverte d'assises
considérables de dépôts postglaciaires. Mais celui qui a eu occasion
de visiter, ne fût-ce que la partie nord du gouvernement de Mohilew,
a certainement été frappé, en beaucoup d'endroits, en voyant les mil-
lions de galets disséminés dans les champs.
Arrivé à sa plus grande extension, le glacier a lentement com-
mencé à fondre et à rétrograder vers le nord. Le territoire de Kiew
et le reste de la Russie du sud, délivrés des glaces, se sont alors re-
couverts des dépôts postglaciaires. A Kiew, les dépôts de cette époque
forment l'étage du loess, composé de sédiments formés en partie à l'air,
sous l'influence de l'activité des eaux atmosphériques, en partie sous
l'eau, remplissant les vallées du Dniepr et de la Lybed.
Le loess est. le dépôt le plus important et le plus caractéristique
de cet étage. C'est un limon très poreux, non stratifié, d'un jaune clair,
composé de menus grains de quartz, de particules argileuses et de
carbonate de chaux. Commute il est susceptible de se diviser vertica-
lement, il s'en détache souvent des parties énormes mettant à nu des
parois presque perpendiculaires, comme par exemple dans les ravins
sous le Jardin Impérial, où l'on peut voir, au-dessus des autres roches,
une couche de loess, épaisse d'environ 10 mètres. Les horizons infé-
rieurs contiennent souvent une forte proportion de humus et sont de
couleur brun foncé. Dans la direction verticale, ainsi que dans l'ho-
rizontale, le loess passe souvent à des argiles sableuses et à des sables
inégalement assortis. Ces dépôts-ci sont aussi considérablement déve-
loppés à Kiew, surtout dans les parties élevées attenantes à la rue
Kirilovskaïa, où les dépôts loessiques, sous forme de loess et de sables
sous-jacents, tantôt argileux, tantôt meubles, recouvrent de haut en
bas les pentes tournées vers la vallée du Dniepr, atteignant une puis-
sance de 21 m, et couchés sur les roches de nature différente (fig. 4).
Le mode de gisement des roches de l'étage à loess mérite une
attention particulière. Chacune des roches plus anciennes que celles
qui composent l'étage du loess, est couchée horizontalement, à un ni-
veau déterminé, sur une autre roche également déterminée. Le loess,
au contraire, et les roches semblables du même mode de venue, se trou-
vent à toutes les hauteurs possibles, superposées à toutes les autres
roches des pentes qu'ils recouvrent,
Le mode de gisement des roches de l'étage du loess est en rela-
tion intime avec le mode de leur formation. La retraite du glacier
dans des latitudes plus septentrionales fut suivie à Kiew, comme en
général dans la Russie du sud, par l'époque de la formation des val-
22 XXI
lées fluviales et de leurs diverses ramifications. Aussitôt que la sur-
face du sol fut dégagée de son manteau glacial, il s'y forma de petits
vallons de peu de profondeur, modifiés ensuite durant la longue pé-
riode de l'époque'postglaeiaire. Cette modification consistait, quant à ses
traits généraux, dans le creusement des différentes parties des vallées
et dans leur élargissement, par suite du fréquent déplacement latéral
du lit des rivières. Durant le long espace de temps pendant lequel
les vallées se formèrent, Peau charriait non seulement des particules
minérales, creusant ainsi peu à peu des canaux (érosion), mais elle
déposait en même temps, sur tout le trajet, tant des petits cours d'eau
que des rivières, des assises de différentes roches (alluvion). Si les
assises se sont formées sous Peau, dans le lit des rivières, elles se
présentent à nous sous l'aspect de dépôts fluviatiles, presque toujours
de sables. Si, au contraire, elles se sont déposées sur la terre ferme,
à l'air, par l'activité du ruissellement, elles s'offrent sous l'aspect des
sables argileux et du loess qui couvrent les pentes douces.
Le mode de formation des roches de l'étage du loess, confirmé en-
core par d'autres considérations dont il serait trop long de parler ici,
explique entre autres la présence, dans les dépôts loessiques, de nom-
breux petits coquillages de mollusques terrestres et d'ossements de
grands • mammifères tels que le mammouth, le rhinocéros, le cheval
fossile, l'hippopotame, l'ovibos etc., trouvés dans les dépôts loessiques
de Kiew et d'autres localités voisines. Parmi tous ces mammifères le
mammouth semble avoir joué le rôle le plus important, témoin le grand
nombre d'ossements qu'on en trouve ici.
C'est aussi à l'époque postglaciaire, l'époque du mamonth et du
dépôt des assises loessiques, que l'homme a paru dans la région. Les
traces de la présence de l'homme préhistorique sur le territoire de
Kiew sont connues depuis longtemps. Près des faubourgs Préworka, So-
lomenka, et dans le voisinage de l'hôpital Kirillovsky, on a trouvé di-
vers objets d'un grand intérêt archéologique, témoignage indiscutable
de l'existence, à Kiew, de l'homme à la période néolithique. De plus,
en automne 1893, grâce aux indications de m-r Khwoïko, ce collec-
tionneur zélé et attentif d'antiquités, on a découvert, dans la ville même,
des vestiges de l'homme de l'époque paléolithique la plus reculée.
Pour nous rendre compte de la constitution géologique de Kiew,
il convient d'examiner quelques-uns des affleurements typiques que
Ton observe: 1) sur le flanc gauche de la vallée de la Lybed, aux bri-
queteries de m-rs Soubbotin et Berner, 2) sur de nombreux points
dans les pentes de la vallée du Dniepr, à partir du Pont-suspendu
(Tsépnoï most), dans la direction nord-ouest.
A la briqueterie de m. Soubbotin, située à l'extrémité de la rue
Bolchaïa Wassilkovskaïa, dans l'argilière la plus voisine de la rue, on
peut observer la belle coupe suivante, tournée vers la voie du chemin
de fer Koursk-Woronej (pi. B).
a) Loess jaunâtre clair, à stratification doucement inclinée dans
les horizons inférieurs, avec minces couches de sable ver-
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dâtre ou jaune d'oçre, ainsi que de gravier et de blocs de
différentes roches, arrivés dans le loess comme produit
de l'érosion des roches sous-jacentes des localités les plus
rapprochées (4 mètres).
b) Sable blanc grisâtre très compact, transformé par places en
grès argileux tendre (4 mètres).
c) Sable jaune d'ocre à gros grain (0,5 mètre).
d) Sable argileux brun jaunâtre ou gris foncé, avec taches d'un
jaune clair, renfermant en profusion des cristaux de gypse
et parfois des noyaux d'ambre (4 mètres).
e) Sables glauconieux verts, meubles vers le haut, très argileux
vers le bas (6 mètres).
f) Argile marneuse verdâtre (à Spondylus), argileuse dans les
horizons supérieurs (visible sur environ 10 mètres).
Une autre argilière de la même briqueterie, située un peu plus
au sud-est, montre la même série de roches tertiaires, mais le loess y
est remplacé par 8 mètres de sables stratifiés jaunâtre du même âge,
contenant du gravier et des blocs.
L'argile à Spondylus de la briqueterie de m. Soubbotin contient
de nombreux restes de poissons, mollusques et foraminifères dont le
cabinet géologique de l'université de St. Wladimir possède une riche
collection.
La briqueterie de m. Berner, située de l'autre côté de la rue,
offre également une excellente coupe (pi. G). On y voit la même série
de roches qu'à la briqueterie de m. Soubbotin, avec la différence que
les sables blanc jaunâtre y occupent beaucoup plus de place. Les dé-
pôts posttertiaires apparaissent tantôt sous l'aspect de limons loessoïdes,
interstratifiés de roches sous-jacentes (entre autres de l'argile grasse
brun foncé), tantôt sous celui de sables stratifiés jaunâtres, rarement
avec gravier et blocs.
Les coupes des flancs escarpés du Dniepr, entre le Pont-suspendu
et le Jardin Impérial, sont plus complètes; on y voit les sables blancs et
toutes les roches superposées dans tout leur développement.
En descendant, par exemple du monastère de St. Nicolas, par le
cimetière connu sous le nom d'Askoldowa-moguila (tombeau d'As-
kold), au Dniepr, on peut observer la série entière des roches énu-
mérées dans la coupe générale (fig. 2), La paroi presque verticale des
horizons supérieurs montre:
a) 10 mètres de loess, vers le bas brun foncé, contenant de
l'humus,
b) 'Argile à blocaux brun rougeâtre (environ 4 mètres).
c) Les couches suivantes, argile d'eau douce et argile grasse
brune à concrétions marneuses, ne se voient pas très
nettement. Au niveau de ces roches la pente devient
beaucoup moins inclinée et prend la forme d'une terrasse
couverte d'éboulis, de glissements et de végétation. Cette
terrasse a l'aspect d'un élargissement semicirculaire de
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la partie supérieure du flanc, contour typique des locali-
tés dans la composition desquelles entrent des argiles gras-
ses. Vers le bas le ravin devient plus étroit, à pentes très
escarpées. On y observe distinctement les roches suivan-
tes, couchées au-dessous de l'argile brune:
d) Argile réfractaire à taches rouges et rouge de framboise,
mêlée en forte proportion de sable dans les horizons in-
férieurs, et passant insensiblement à un grès kaolinique
blanc (environ 5 mètres). Plus bas viennent 8 mètres de
sables blancs stratifiés, très purs, qui passent à des sables
blanc grisâtre, verdâtres et brunâtres (4 m.).
e) Sables gris verdâtre et gris jaunâtre, parfois argileux, con-
tenant dans les horizons inférieurs des concrétions d'un
grès ferrugineux jaune d'ocre (jusqu'à 12 mètres).
f) La base de l'affleurement est occupée par l'argile verdâtre
à spondylus de l'argile la limite supérieure est nettement
marquée par de nombreuses sources descendantes d'eau
très ferrugineuse qui donne à la partie supérieure de
l'argile une teinte brune.
Lorsque de ce ravin on retourne en ville par la chaussée, on
peut observer, en plusieurs points des pentes du Dniepr, des affleure-
ments analogues à celui que nous venons de décrire. Les coupes les
plus complètes se voient au-dessous du Jardin Impérial. Les dépôts
posttertiaires se montrent surtout distinctement dans l'escarpement à
côté de la pyramide de triangulation où on observe (fig. 3):
Fig. 3. Affleurement des dépôts posttertiaires près du Jardin Impérial.
26 XXI
1) Loess d'un jaune grisâtre clair, découpé en paroi verticale,
affectant çà et là une séparation en colonnes irrégulières
(fig. 3,a) — 10 mètres.
21 A la base le loess contient de l'humus qui lui donne une
couleur brun foncé (b) — environ 1 mètre.
3) Argile sableuse gris verdâtre et brun d'ocre, accompagné de
gravier, en apparence dépôt d'alluvion, faisant souvent
partie de la base du loess (c) — l mètre.
4) Argile brun rougeâtre à blocaux (d) — 2 mètres.
Plus bas viennent des dépôts posttertiaires préglaciaires, compo-
sés des trois couches suivantes:
5) Sable gris verdâtre à gros grain, avec strates d'un jaune
d'ocre. En haut, immédiatement sous l'argile morainique,
une mince couche est cimentée en grès ferrugineux jaune
rougeâtre. En bas le sable passe graduellement en argile
stratifiée pulvérulente d'un gris clair avec taches jaunes
(e) — 3 mètres.
6) Argile sableuse brun foncé (f) — 3 mètres.
7) Argile jaune clair pulvérulente (g) — 2 mètres.
Les roches suivantes s'observent le mieux quelques pas plus loin,
vers le nord-ouest, dans un ravin qui commence, comme tous les ra-
vins de ces pentes, par un élargissement semicirculaire au niveau de
l'argile brune, pour se rétrécir peu à peu vers le bas en s'ouvrant sur
le Dniepr. Ses escarpements latéraux montrent (la pi. D représente
la partie principale de l'affleurement):
8) Argile plastique brun foncé avec nombreuses concrétions
marneusesyo^tériques, de couleur blanche.
9) Argile réfrafctaireX gris de cendre, sableuse vers le bas
(pi. D,a). . \
10) Sables blancs, dans les horizons supérieurs cimentés en
grés kaolinique/(ô), dans les horizons inférieurs renfer-
mant une couche interstratifiée, épaisse d'environ 0,4 m.,
de lignite argileux (c).
11) Sables argileux verts (d).
12) A la base apparaît, ici aussi, l'argile verdâtre à Spondylus.
En continuant' notre chemin, dans la même direction nord-ouest, par
la rue Kirillovskaïa, qui longe les hauteurs bordant la terrasse sableuse
du Dniepr sur laquelle est situé le quartier de la ville appelé Podol,
nous rencontrons une stratification de roches dont la fig. 4 peut ser-
vir de schème. Ici les dépôts de l'étage du loess, une puissante couche
de loess avec limons et sables subordonnés, sont superposés à diffé-
rentes roches et à diverses hauteurs, s'abaissant jusqu'au pied des pen-
tes; suivant la profondeur des affleurements dans les hauteurs, nous
voyons dans la rue Kirillovskaïa ces dépôts tantôt couchés sur l'ar-
gile à Spondyhis, tantfôt sur les sables verts, tantôt sur les sables blancs
etc. De tels affleurements se montrent en beaucoup de points. Nous
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28 XXI
en examinerons ceux qui s'observent à la briqueterie de M. Ricbert
et dans les propriétés de MM. Ziwal et Bagréew.
A la briqueterie de M. Richert on voit (fig. 5):
Fig. 5. Coupe géologique à la briqueterie de M. Richert. a — loess;
b — sables stratifiés et argiles; c — sables verts; cl— argile h Spondylus;
e — éboulis.
a) Loess (7 ni.).
b) Sables stratifiés et argiles postglaciaires (5 m.).
c) Sables verts (6 m.).
d) Argile à Spondylus (5 m.).
Les affleurements dans les propriétés de MM. Ziwal et Bagréew
offrent un intérêt particulier. C'est ici qu'en 1893 on a découvert des
vestiges de l'homme de l'époque paléolithique la plus ancienne. Ces
propriétés sont situées dans la rue Kirillovskaïa, au pied d'une éléva-
tion au bord du Dniepr, non loin de l'église Iordan. La hauteur y est
découpée par deux profonds ravins, entre lesquels s'allonge la bande
étroite d'une colline qui vient s'abaisser vers la rue Kirillovskaïa. Aux
abords de la rue, la largeur de la colline ne dépasse pas 30 mètres-
alors que dans la direction de la Loukianovka elle augmente consi-
dérablement. L'examen des affleurements sur divers points de la col,
line, principalement à la briqueterie de M. Bagréew et dans les pro-
priétés de MM. Ziwal et Bagréew, permet de composer la coupe géné-
rale de la localité (fig. 4) constituée par des dépôts tertiaires et post-
tertiaires.
L'affleurement dans la propriété de M. Ziwal (pi. E) présente
actuellement, grâce à de grandes tranchées artificielles, une paroi ver-
ticale continue, qui montre d'une façon très distincte les roches sui-
vantes de l'âge postglaciaire:
a) Loess (environ 10 mètres).
b) Argile sableuse stratifiée d'un brun jaunâtre (1,5 m.).
XXI. Guide des excursions du VII Congres Géolog. Internat PI. E.
a) Loess; b) limon brun jaunâtre; c) sables gris; c') couche de culture humaine.
XXI 29
c) Sables gris et gris verdâtre, partiellement argileux, parfois
verdâtres, contenant çà et là du gravier et de petits bio-
eaux de roches locales ou septentrionales et une couche
dite „couche de culture humaine" (6 mètres).
d) A la base on voit çà et là apparaître l'argile à Spondylus
(dans la figure elle n'est pas marquée) qui supporte di-
rectement les dépôts postglaciaires.
Sur la partie opposée de la colline, tournée vers la propriété de
M. Bagréew, nous voyons affleurer la même série de roches, avec cette
différence que les sables gris verdâtre renferment ici des concrétions
d'un grès siliceux assez compact. Dans la propriété de M. Ziwal, de
même que dans celle de M. l'agréew, on a trouvé, dans la couche in-
férieure des dépots postglaciaires — sables gris, couchés à une pro-
fondeur de 14 à 16 mètres au-dessous de la surface du sol — de nom-
breux objets témoignant du séjour de l'homme dans cette localité. Ce
sont principalement des instruments façonnés d'éclats de silex, cou-
teaux plus ou moins grands, racloirs, pointes, avec tous les indices ca-
ractéristiques de la main de l'homme. Les silex, dits nucleus ou noyaux,
dont les fragments ont été détachés, ainsi que de nombreux silex
bruts, évidemment préparés pour être mis en œuvre, se trouvent en-
tassés en monceaux. Les instruments en silex sont souvent accompa-
gnés d"une grande quantité d'ossements de mamniontb, surtout de leurs
défenses, de leurs dents mollaires, des os de leurs pattes de devant et
de derrière, appartenant au moins à cinq individus. Plusieurs de ces
ossements portent des marques évidentes de fraction à l'aide d'instru-
ments tranchants. En même temps on y trouve de nombreux objets,
témoins de l'emploi du feu, comme le prouve une quantité de petits
charbons de bois, des morceaux de bois et des os à demi brûlés, ainsi
que deux blocaux de granité soumis à l'action du feu. Tous ces objets
se trouvent ici en telle abondance que le charbon, les petits osse-
ments, les fragments de silex, forment dans le sable deux minces cou-
ches, appelées „couches de culture humaine"; elles sont bien observa-
bles tant sur la pente tournée vers la propriété de M. Ziwal que sur
la pente opposée faisant face à la propriété de M. Bagréew.
Si Ton prend en considération que les instruments en éclats de
silex se trouvent ici en compagnie des nucleus dont ils ont été déta-
chés, que ces instruments conservent parfaitement leur tranchant, qu'on
trouve en outre en tas des, silex non encore travaillés et que tout cela
est entremêlé de morceaux de charbons et d'ossements de mammouth
parfois cassés et brûlés, ou aura la conviction qu'à l'endroit de ces
trouvailles l'homme a certainement dû séjourner à une époque pa-
léolithique en apparence très reculée.
Pour juger de l'ancienneté des restes de l'homme préhistorique,
rencontrés dans telle ou telle localité, nous avons trois indices remar-
quables: la qualité des objets sortant de la main de l'homme, les restes
des animaux accompagnant ces objets, la profondeur à laquelle on les
trouve sous les couches qui les recouvrent. En examinant sous ces
30 XXI
rtois points de vue les objets trouvés dans les propriétés de m-rs Zi-
wal et Bagréew, nous reconnaissons que ce sont des objets typiques
île l'époque paléolithique, détachés avec adresse de silex plus volumi-
neux. On n'y rencontre pas le moindre vestige de pierres polies, si
caractéristiques de la présence de l'homme à l'époque néolithique.
Les nombreux ossements de mammouth à côté d'objets en silex prou-
vent que l'homme qui les a travaillés, a vécu en même temps que le
mammouth, qui était à cette époque-là une des grandes ressources de
son alimentation. Enfin, en examinant l'ancienneté de ces trouvailles
au point de vue de la profondeur où on les trouve — argument évidem-
ment le plus sûr et le plus incontestable — nous voyons que tous ces
objets sont recouverts d'une assise de 17 mètres d'épaisseur, composée
de loess, limon et sables, ces derniers arrivés çàet là à se transfor-
mer en grès. C'est en comparant la profondeur du gisement de ces
objets avec les conditions de gisement d'objets semblables dans les
autres parties de la Russie européenne que l'on peut le mieux juger
de leur âge. Jusqu'ici on connaît cinq de ces gisements: 1) au village
Gontsy, district Loubny gouv. de Poltawa; 2) au village Karatcharowo,
district Mourom,^ gouv. de Nijni-Novgorod; 3) au village Kostensk, gouv.
de Woronéj; 4) aux alentours du village Stoudénitsy, gouv. de Podolie:
5) dans le voisinage de Kamenets-Podolsk. Les principaux sont ceux
de Gontsy et de Karatcharowo, étudiés aussi sous le rapport géologi-
que. On y a trouvé des amas d'objets façonnés de fragments de silex,
à côté de charbons et d'ossements de mammouth, dans une couche de
loess, mais à une profondeur ne dépassant pas 4 pieds.
Après tout ce que nous venons de dire sur les conditions de gi-
sements de ces objets, nous ne craignons pas de nous tromper en as-
surant que l'homme a dû paraître sur le territoire de Kiew à un mo-
ment assez reculé de l'époque postglaciaire. Il est probable que la
Russie centrale était alors encore couverte de son manteau de glace
et que la Russie du sud avait encore un climat assez froid, favorable
à rexistence du mammouth, du rhinocéros et du boeuf musqué. En
réfléchissant là-dessus, on se demande involontairement à quelle épo-
que précise l'homme a pu paraître dans ces contrées et combien de
temps a pu durer l'époque préhistorique de son existence. Il n'est
guère possible encore de rien affirmer là-dessus, mais les considéra-
tions suivantes pourront jeter quelque lumière sur la question.
• On a trouvé à Kiew, comme je l'ai déjà dit, des indices de la
présence de l'homme à l'époque néolithique. Ainsi, par exemple, les
grottes près de la briqueterie de la rue Kirillovska'ïa ont dû servir
de séjour à l'homme préhistorique de cette époque, car on y a trouvé
quantité de déchets de cuisine, arêtes de poissons et restes de mam-
mifères existant encore aujourd'hui, coquillages de mollusques des
genres Anodonta et Unio, accompagnés de tessons de vases d'un tra-
vail rudimentaire et d'instruments en pierre polie. Des traces sem-
blables de la présence de l'homme en ces lieux à la même époque
néolithique ont été trouvés dans de vastes masures souterraines lui
XXI 31
ayant servi d'habitation, au sommet de la colline située entre les pro-
priétés de m-rs Ziwol et Bagréew, dans laquelle, à une profondeur
de 17 mètres, se trouvent enterrés les objets décrits, restés après
l'homme de l'époque paléolithique. Les grottes près de l'hôpital Kiril-
lovsky, de même que les huttes souterraines, sont creusées dans le
loess, par conséquent l'homme de la période préhistorique, dont l'ap-
parition dans la région de Kiew semble avoir eu lieu à un moment
assez reculé de la période postglaciaire, lorsque les roches de l'étage
du loess avaient déjà commencé à se déposer, a dû continuer d'y
exister après le dépôt du loess. De cette manière la durée, nécessitée
par le dépôt de presque toute l'assise de la période postglaciaire sous
forme de loess, et des argiles et sables sous jacents, répond au chan-
gement des conditions climatériques et physico-géographiques qui ont
amené la disparition des grands mammifères de l'époque du mammouth,
et son remplacement par une faune peu différente de celle d'aujour-
d'hui. Le dépôt de ces roches et un changement aussi notable de la
faune ont certainement exigé un laps de temps très long, de sorte
que, si l'on évalue, conformément à l'opinion du professeur W. Anto-
no wi te h, la longueur de la période historique de la présence de
l'homme sur le territoire de Kiew à 2000 ans, on arrivera à conclure
que la période préhistorique de sa présence en ces lieux dépasse plu-
sieurs fois cette durée.
Dans tout les cas on peut assurer que Kiew peut être considéré
à juste titre comme un des endroits où l'homme a paru le plus an-
ciennement sur le vaste territoire de la Russie européenne.
Itinéraire.
PAR
N. Sokolow.
De Koursk à Kiew.
Après avoir quitté les alentours légèrement accidentés de Koursk,
la ligne du chemin de fer Koursk-Kiew s'engage sur les steppes pla-
nes à tchernozom qui s'étalent au sud de la Séim en s'élevant gra-
duellement, à l'ouest, vers la vallée du Dniepr. Occupées par des
champs de blé et boisées de rares forêts de peu d'étendue, les steppes
ne présentent point, le long de la voie, d'affleurements plus profonds
que le loess couché sous le tchernozom; mais dans les coupes de la
Séim, jusqu'à la ville de Poutivl, on voit les dépôts du système cré-
tacé recouverts par les sables et argiles paléogènes.
En aval de Poutivl ne se montrent que des sables et grès paléo-
gènes, tandis qu'à partir du méridien de Batourin, ancienne résidence
des hetmans de l'Ukraine, et le loup; de la Séim, n'apparaissent que
des dépôts posttertiaires, un loess gr's jaunâtre, superposé à l'argile
32 XXI
morainique. Encore plus lo:n vers l'ouest, dans la vaste plaine de la
Desna inférieure, les coupes naturelles ne font voir que des dépôts
d'alluvion fiuviatile. La puissance de ces dépôts augmente à mesure
que l'on s'approche du Dniepr. À la station Nossovka et à la station
Bobrowitsy, dans un puits creusé à la recherche d'eau artésienne, on en
a constaté une épaisseur de plusieurs dizaines de mètres. Sous les dépôts
posttertiaires, principalement sables d'alluvion, des sondages ont révélé
la succession suivante de roches paléogènes: 1) sables glauconieux plus
ou moins argileux: 2) marne bleue de Kiew à la profondeur de 95 à
108 mètres (p. 9); 3) sables et argiles de l'étage de Boutchak (p. 8).
A la profondeur de 187 m. on a trouvé la craie blanche, superposée
aux sables crétacés et, à 31fi m. (Bobrowitsy), l'argile grise juras-
sique.
Entre la station Browary et le Dniepr, la voie ferrée coupe une
large bande de dunes, en partie couvertes de forêts de pins, en par-
tie- nues.
De Kiew à Nikolaïew.
En aval de Kiew, les hauteurs de la rive droite s'éloignent du
Dniepr et se tiennent sur plus de 35 kilomètres séparées du fleuve par
une plaine partiellement marécageuse et boisée. Près du village Tri-
polié les hauteurs viennent de nouveau se rapprocher et montrer dans
la rive escarpée, découpée par de profonds ravins, les mêmes dépôts
paléogènes qu'on a vus dans les coupes de Kiew. De plus, on y voit
apparaître sous la marne bleue (dont la limite inférieure se trouve à
Kiew au-dessous du niveau du Dniepr), des sables grisâtres à apatite
(p. 8), bien observables dans de belles coupes près de Rjichtchew
où Ton se propose de faire une halte. Sur le chemin qui conduit de
l'embarcadère à cette localité, on voit la couche de gravier fiuviatile
surmontée de 1,5 mètres de sables à apatite, contenant des concrétions
phosphatiques, recouverts à leur tour d'environ 15 m. de marne bleue
(argile à Spondylus). La marne bleue supporte dans cette coupe les
argiles posttertiaires et le loess. Un peu en aval de Rjichtchew se trouve
une coupe plus complète: la base formée de sables à apatite recouverts
de marne bleue d'une puissance de 18 mètres supporte des sables gypsi-
fères gris verdâtre avec taches d'un jaune d'ocre et des argiles; le tout est
couronné par les dépôts argilo-arénacés posttertiaires. Quelques kilomètres
en aval de Rjichtchew, les sables phosphatiques près du couvent Préo-
brajénié (Transfiguration) contiennent des grès quartzeux, parfois ci-
mentés en grès meuliers. Non loin de là, en aval, entre Boukrinow et
Khodorovka, on voit les couches paléogènes dérangées par une série
de petites failles. Le grès quartzeux s'oriente NE 30°, avec plongement
vers SE 120°. A Traktémirow commence la région de la forte disloca-
tion des roches crétacées (p. 6 — 7) et jurassiques (p. 5— 6) qui s'étend
au-delà de Kanew jusqu'au confluent de la Ross. Malheuresement les
nombreuses coupes sont obstruées par les glissements et éboulements
XXI 33
des roches friables, développées dans la contrée. La direction domi-
nante des dépôts mesozoïques du rayon de Kanew est NE 30°, plus
rarement NW; le plongeaient, presque partout peu fort (20 — 30"), se
dirige SE 120°. Les meilleures coupes des roches jurassiques et créta-
cées s'observent aux environs des villages Traktémirow et Grigorovka,
en amont de Kanew et, en aval de cette ville, jusqu'au village
Pékari.
Près de Pékari, situé au confluent de la Ross, la haute rive escar-
pée du Dniepr se termine et devient, à l'égal de la rive gauche, plate,
formée d'alluvions récentes. Dans cette plaine, en majeure partie boi-
sée, çà et là marécageuse, s'élève une colline isolée — Mochnogorié —
constituée par des dépôts fortement disloqués du système crétacé.
Cette plaine se continue jusqu'à Tcherkassy, le point terminal de
l'excursion par eau. Les briqueteries des environs de Tcherkassy ex-
ploitent, comme celles de Kiew, la marne bleue. Cette marne, recou-
verte de sables quartzeux jaunâtres, affleure aussi près de Smiéla, où
viennent, en outre, se montrer les gneiss-granites. Avant d'arriver à
cette localité, la voie ferrée quitte la plaine du Dniepr et s'engage
dans la haute steppe de partage entre le Dniepr moyen, le bassin de
l'Ingoulets, affluent du Dniepr inférieur, et l'Ingoul qui va se jeter dans
le liman du Boug. Ce plateau de partage est formé d'anciennes roches
cristallines, habituellement gneiss-granites, que recouvrent les grès
argilo-sableux paléogènes. Par suite de l'érosion ces grès sont çà et
là absents et les anciennes roches cristallines sont directement sur-
montées du loess.
A partir de la station Znamenka et jusqu'à Xikolaïew, le chemin
de fer Kharkow-Xikolaïew traverse le terrain qui sépare le bassin de
l'Ingoulets de celui de l'Ingoul, terrain doucement incliné jusqu'à la
station Dolinskaïa au sud, assez élevé entre les stations Dolinskaïa et
Kazanka, à pente rapide vers le sud de la station Kazanka (fig. 6).
La forte inclinaison de ce terrain de partage est en relation avec
l'abaissement de la surface des anciennes roches cristallines, avec la
disparition des dépôts paléogènes et l'apparition du néogène, c'est-à-
dire des couches sarmatiques, maeotiques et politiques. Les calcaires,
marnes, argiles et sables néogènes, affleurent dans toutes les coupes
profondes, tant le long de l'Ingoul que dans les vallons et ravins qui
s'ouvrent dans la vallée de cette rivière, au sud de la parallèle de la
station Kazanka.
De Nikolaïew à Alexandrovsk.
Les rives escarpées de l'Ingoul montrent à Xikolaïew des couches
sarmatiques (p. 12 — 13), entre autres des calcaires blanchâtres et jau-
nâtres abondant souvent en mactres, des marnes blanchâtres et des
argiles gris verdâtre. Çà et là on rencontre des intercalations de cal-
caire à nullipores et, dans les horizons supérieurs, des argiles calca-
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Ckarovka.
Médérowo.
Znamenka.
XXI
35
rifères et des marnes -à Limnea, Planorbis et autres mollusques d'eau
douce.
Sur la rive du liman du Boug, ou voit près du débouché de Po-
powaïa-Balka, et jusqu'à 9 — 10 mètres au-dessus du niveau de l'eau,
des calcaires blancs et blanchâtres de l'étage sarmatique, interstrati-
fiés de minces lits d'argile gris bleuâtre. Ces calcaires, à l'exception
des horizons supérieurs sans fossiles, contiennent en profusion des
mactr es (Mactra ponder osa Eichw.). A une petite distance de là, vers
le sud, plus près de Balka, Chirokaïa, les couches sarmatiques dont le
niveau supérieur est sensiblement incliné vers le sud, supportent des
dépôts maeotiques composés d'une alternation d'argile gris verdâtre et
de calcaire gris clair jaunâtre à Dosinia exoleta et CerUhmm dis-
junctitm. Au sud de Balka-Chirokaïa ces dépôts s'abaissent considéra-
blement, mais plus loin, sur la rive est du liman, on ne voit plus de
bonnes coupes. Le bord ouest du liman, au contraire, offre sur toute
sa longueur, depuis Wanvarovka, en face de Nikolaïew, jusqu'au cap
Sarykal, une coupe presque ininterrompue des dépôts néogènes et
posttertiaires, développés dans la contrée (fig. 7). Les couches sar-
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Fig. 7. Coupe géologique du bord ouest du liman du Boug. a — dépôts
sarmatiques; b — dépôts maeotiques; G — dépôts politiques; d — sables
posttertiaires: e — argiles et loess.
matiques vont disparaître sous le niveau du liman non loin du village
Nowaïa-Bogdanowa. Au sud de Kozyrfta, les couches maeotiques dispa-
raissent également et les coupes ne montrent plus que des couches
pontiques, composées du calcaire jaune caractéristique du politique
(p. 14), d'argile .calcarifère gris verdâtre et de sable gris jaunâtre.
Au-dessus viennent des sables postpontiques à galets et blocs de
gneiss-granite et de calcaire politique d'origine Huviatile, supportant
des argiles brun rougeâtre posttertiaires et du loess jaune. Près du
cap Sarykal le calcaire politique s'abaisse jusqu'au niveau du liman
et, plus loin au sud, on ne voit dans le bord escarpé que les anciens
sables fluviatiles mentionnés et les argiles de formation terrestre.
Il convient de faire observer qu?au bord ouest du liman du Boug,
au sud du village Paroutino, dans une localité occupée autrefois,
2*
36 XXI
croit-on, par Olbia, florissante colonie de l'ancienne Grèce, on a trouvé
de nombreux objets de l'époque de l'ancienne Grèce, mis à nu, grâce
à de fréquents ébouleinents du rivage élevé, miné par les eaux du
liman.
Le vaste liman du Dniepr, auquel vient se joindre le liman du
Boug, est bordé, au sud, par une bande de terrain plat, formé de sable
et de coquillages apportés par les vagues de la mer. Le bord nord, au
contraire, assez haut et escarpé, présente une série presque ininter-
rompue de coupes, formées en plus grande partie de loess couché sur
des argiles brun rougeâtre. En quelques rares points seulement appa-
raissent, sous les argiles, des sables stratifiés. Près de l'embarcadère
Gloubokaïa affleure le calcaire politique s'élevant à peine au-dessus du
niveau de l'eau.
Le Dniepr a déjà comblé de ses dépôts une grande partie à
l'est du liman et continue jusqu'à nos jours à rapprocher son delta
de la mer. Le fleuve se déverse dans le liman par de nombreux bras
que séparent des îles basses et des bancs formés de sable fluviatile et
de vase. Ce sont les „Ghirly".
A Kherson la rive droite du Dniepr, assez élevée en cet endroit,
montre un calcaire politique brun foncé poreux, souvent caverneux.
Le même calcaire s'observe en amont de la ville; vers le confluent de
Plngouletz viennent s'y ajouter des couches maeotiques.
Le côté gauche du delta, les „plavni" (p. 4), est plat; vers
l'intérieur du pays la plaine passe par une élévation à peine sensible
aux dunes d'Alechki, qui occupent une superficie de plus de 120,000 hec-
tares.
La rive droite, haute de 15 mètres, près du village Kazatsky, offre
les coupes les plus nettes et les plus complètes des dépôts politiques et
maeotiques de la région (fig. 8). Au haut de l'escarpement fait saillie un
calcaire politique jaune rougeâtre (6), très altéré dans ses couches su-
périeures. Un mince lit d'argile (c), contenant des mollusques d'eau
douce, sépare ce calcaire d'un calcaire oolithique sous-jacent de cou-
leur jaunâtre (cl). Puis viennent une intercalation marneuse à PJanorbis
et Hélix et, en dessous, les couches méotiques (e, f) parmi lesquelles
prédominent des calcaires gris jaunâtre à Dosinia exoleta et Ccri-
thium disjunctum (p. 13). Des dépôts également d'eau douce et des
traces plus ou moins distinctes d'une ancienne érosion (g) séparent les
dépôts maeotiques des sarmatiques, formés d'argiles gris verdâtre et
de calcaires marneux blanchâtres à coquilles de Mactra (h).
Les mêmes dépôts s'observent presque sans interruption dans la
rive escarpée vers Bérislaw. Partout le calcaire politique s'avance en
corniche; de même que les calcaires maeotiques recouvrant les marnes
blanchâtres et les calcaires sarmatiques. Plus on remonte le Dniepr,
plus la limite supérieure des dépôts sarmatiques s'élève.
Au village Katchkarovka, où l'on se propose de s'arrêter, le sarma-
tique atteint une hauteur de 20 m. au-dessus du niveau du fleuve. Les
calcaires blanchâtres compacts de la base, en partie oolithiques, sup-
XXI
37
portent une assise assez importante de marnes blanchâtres alternant
avec des argiles verdâtres. En dessus viennent des calcaires jaunâtres
et jaune rougeâtre politiques, couronnés par une assise assez puissante
d'argiles gris verdâtre et brun rougeâtre posttertiaires, recouvertes de
loess gris jaunâtre. Les dépôts maeotiques ne se rencontrent plus ni à
Katchkarovka ni vers l'amont. Les calcaires sarmatiques s'élevant tou-
jours plus haut dans la rive, vont remplacer vers l'amont les couches
politiques qui ne s'observent plus qu'à une certaine distance du Dniepr.
* Dépôts posttertiaires.
politiques.
e \
maeotiques.
sarmatiques.
i
Fig. 8. Coupe géologique près du village Kazatskaïa.
A une petite distance vers le nord de Nowo-Worontsowo, le gneiss-
granit apparaît pour la première fois au bord du liman Wélikié-Wody
(partie inondée de la vallée de la Bazavlouk). La même roche affleure
au confluent de la Tchertomlyk et, sur la rive gauche, en face de
Nikopol, tandis que sur la rive droite on ne voit dans les escarpements
au pied de ce village qu'une puissante assise de loess gris foncé.
De là jusqu'à Alexandrovsk le trajet se fera la nuit. Sur ce par-
cours, c'est surtout la rive droite du Dniepr qui offre des affleurements.
Les coupes montrent les dépôts sarmatiques et politiques recouverts
d'une assise plus ou moins puissante d'argiles posttertiaires et de loess.
Aux abords d'Alexandrovsk des sables paléogènes viennent se
montrer de-dessous les couches sarmatiques, parmi lesquelles les for-
38 XXI
mations sableuses sont ici les plus considérables. Le gneiss-granite
affleure de plus en plus souvent et aux alentours de la ville d'Alexan-
drovsk il forme sur les deux rives du Dniepr de liauts rochers;
en même temps il se montre au fond des ravins et vallons impor-
tants. Au bord escarpé de l'île de Khortitza, lieu de séjour de la pre-
mière Setch des Cosaques Znporogues, le gneiss-granite affleure sur
toute son étendue ou peu s'en faut. Les roches les plus pittoresques
des gneiss-granites se dressent dans la localité „Sagaïdak" et au pas-
sage près de Kitchkas, à Woltchié-gorlo (gueule de loup), où ils vien-
nent des deux côtés resserrer le fleuve.
Si le bateau à vapeur arrive à Alexandrovsk assez tôt et que les
routes soient suffisamment sèches, il se fera une excursion à la rivière
Konka où on verra un affleurement de couches à Venus Konkensis (cf.
marginata) et Cardium Andrussowi, renfermant, outre des représentants
de la faune .de l'étage méditerranéen, des formes déjà caractéristiques
des dépôts sarmatiques. La route d'Alexandrovsk au village Nowo-
Grigorievka sur la Konka se dirige vers le sud-est à travers une
steppe découpée par de profonds vallons. Dans les nombreux ravins
des alentours de Nowo-Grigorievka on observe de puissants dépôts
sarmatiques, composés surtout de sables quartzeux stratifiés jaunes ou
blancs, contenant par places en profusion des coquillages de mollus-
ques. Les sables supportent un calcaire sarinatique blanchâtre qui se
voit recouvert, au haut des ravins creusés dans les parties plus élevées
de la steppe, par des calcaires et argiles "pontiques. Sur la rive gauche
de la Konka, en amont du village Wessioloïé, des faluns sarmatiques
(fig 9, a) recouvrent un sable vaseux à Venus Konkensis (6), super-
posé à des argiles tenaces grises et noires (charbonneuses). Plus bas
viennent des sables jaunes (c) cimentés en grès tendre et des argiles
vertes (d) d'âge paléogène.
Dans le cas où cette excursion ne pourrait pas se faire, on se pro-
pose d'aller visiter les affleurements les plus importants des gneiss-
granites au rocher „Sagaïdak" et au passage du Dniepr près de
Kitchkas.
Une autre petite excursion à Kochéoumovka aura pour but de
montrer aux géologues les dépôts abondant en fossiles bien conservés
de l'étage sarmatique, développé dans les environs du village.
Le même jour on partira, par le train de poste, d'Alexandrovsk
à Lozowaïa, station du chemin de fer Koursk-Kharkow-Azow. La ré-
gion à parcourir offre une steppe assez plane près d'Alexandrovsk,
découpée par des ravins profonds et des vallées entre les stations
Za'ïtséwo et Warwarovskaïa. Dans la première partie du parcours,
c'est-à-dire jusqu'à la descente clans les vallées de la "Woltchaïa et de
la Samara, la ligne du chemin de fer traverse un développement de
couches sarmatiques, déposées dans un vaste golfe de la mer sarmati-
que peu profond qui s'étendait au nord du massif des gneiss-granites
39
4 XXI
de la Russie (du sud. Parmi ces dépôts on rencontre le plus souvent
des roches sableuses et des argiles, çà et là très gypsifères. Parfois
les couches sarmatiques recouvrent immédiatement les gneiss-grani-
tes, parfois e^les en sont séparées par des sables paléogènes à concré-
tions de grèj et amas de kaolin. Au nord de Pavlograd on ne ren-
contre plus, ni dépôts sarmatiques ni anciennes roches cristallines. On
n'y voit qu^e de puissantes assises paléogènes, composées de dépôts sablo-
argileux p,lus ou moins glauconieux, recouverts par des so" " ^quart-
zeux biches ou jaunes contenant parfois des concrétions JM grès
quart^èux ou ferrugineux.
XXII
DE WLADIKAVKAZ A TIFLIS
PAR
la Route Militaire de Géorgie
PAR
F. LOEWINSON-LESSING.
I. Avant-propos et aperçu général.
Orographie.
Le système du Caucase J) est divisé par les vallées de la Rion et de
la Koura en deux chaînes que Ton distingue sous les noms de Grand
Caucase et Petit Caucase ou Ânticaucase; au-delà de ce dernier s'étend
le plateau Arménien.
L'orographie du Caucase est très compliquée et nous ne sauri-
ons en donner une esquisse complète sans dépasser les limites d'un
guide sommaire d'une seule coupe de la partie centrale de la chaîne.
C'est pourquoi nous nous bornerons à plusieurs indications sommaires.
Le Grand Caucase se prolonge, tantôt en ligne droite, tantôt avec
des sinuosités plus ou moins prononcées (entre l'Elbrous et Borbalo)
depuis Anapa, sur la Mer Noire, jusqu'à Ilkhi-Dagh, sur la Mer Cas-
pienne; sa direction est NW — SE. La chaîne méridionale des Monta-
gnes Mesques ou de Souram sert de trait d'union entre les deux Cau-
cases. Les plus hautes cimes du Grand Caucase sont:
l'Elbrous— 18625 p. (5636 m.)
le Kochtan-Taou — 17091 p. (5209 m.)
le Dygh-Taou — 16925 p. (5158 m.)
le Kasbek — 16546 p. (4768 m.)
l'Adaï-Goh — 15244 p. (4646 m.)
*) Le nom de Kauy.aao; se trouve pour la première fois dans la
tragédie d'Esehile: Prométhée enchaîné (479 a. J. Chr.j. On suppose
que ce mot est d'origine arienne et qu'il signihe ,,.montagne".
1
2 XXII
Cette dernière montagne sert de noeud orographique; c'est là que
prend naissance une importante chaîne tribut aire, qui se prolonge avec
interruption jusqu'à la Mer Caspienne en longeant au nord, à peu près
à une distance de 20 kil., la chaîne principale servant de ligne de
partage des eaux. C'est cette „Chaîne Latérale" avec le Kasbek
(16546 p.) et 9 — 10 autres cimes de 12000 à 15000 p., qui renferme le
massif central granitique et qui doit être considérée comme la chaîne
principale au point de vue de la tectonique. La chaîne latérale et la
chaîne principale sont reliées entre elles par sept embranchements qui
partagent la vallée longitudinale entre ces deux chaînes en sept bas-
sins distincts. En suivant la Route Militaire de Géorgie, nous passerons
par la vallée de la Térek; la gorge Troussovsko'ié conduit au col
qui la sépare du bassin de l'Ardon; la vallée de Djouty et le Col de
G-vélis-Mta la séparent du bassin de FAssa.
Au nord de la chaîne latérale s'étendent 2 — 3 chaînes de calcaires
jurassiques et crétacés qui servent de contreforts et sont séparés de
la chaîne latérale, et entre elles, par des vallées longitudinales; ces
vallées (du moins quelques-unes) sont des anticlinaux détruits.
Le versant nord est plus long et a une pente plus douce que le
versant sud qui est abrupt. La ligne de partage des eaux est tantôt
une crête aiguë et étroite, tantôt une plaine plus ou moins large et
quelquefois marécageuse. Deux grandes routes réunissent la Trans-
caucasie à la plaine anticaucasienne: la route militaire de Géorgie qui
conduit de Wladikavkaz à Tiflis par le Col de la Croix, et la route
militaire d'Ossétie qui mène à Koutaïs par le Mamisson. Les autres
cols ne peuvent être atteints qu'à pied ou à cheval, par des sentiers
plus ou moins praticables. Dans la partie centrale il faut mentionner
le Col de Roki, .entre la Liakhva et l'Ardon, et celui de l'Arkhotis
entre FAssa (Kolotanis) et l'Aragva.
Tectonique.
Abich considérait le Grand Caucase comme un énorme anticlinal
renversé vers le nord et attribuait à tous les dépôts une inclinaison
isoclinale vers le nord. Les recherches de Favre, Sorokin, Simo-
novitch, Karakasch, Inostranzeff, Fournier, Loewinson-Les-
sing et d'autres ont peu à peu démasqué nombre de détails tectoni-
ques et ont modifié la conception simplifiée d' Abich. Yoici en peu de
mots les principaux traits tectoniques de la partie centrale de la
chaîne que nous visiterons.
Les schistes paléozoïques et les schistes liasiques constituent le
grand anticlinal fondamental; il est renversé, comprimé en éventail et
renferme le massif central granitique, avec des gneiss et des micaschi-
stes, ainsi que tout un système de nappes filonnaires de roches basiques
(diabases, porphyrites, diorites). Le tout est percé et surmonté d'énor-
mes coulées de laves andésitiques récentes et de volcans plus ou moins
bien conservés.
XXII 3
Il y a des discordances plus ou moins marquées entre le lias et
le jurassique supérieur, entre celui-ci et le crétacé, entre ce dernier et
le tertiaire (néogène).
L'inclinaison de toutes ces couches est en général homoclinale, avec
plongement vers le nord (NNW ou NNE), mais non isoclinale: les
angles d'inclinaison varient.
Outre l'anticlinal principal, il y a plusieurs plis moins considérables
sur les deux versants.
Les schistes paléozoïques et le lias sont redressés, renversés, for-
tements plissés ou fracturés. Le jurassique supérieur a en général une
inclinaison plus douce et tend quelquefois à former des plis couchés, in-
dépendants des plis anciens; les plis du tertiaire ne coïncident pas avec
ceux des couches plus anciennes.
Pg J, Pi >S Pc J, J% Pç-
Fig. 1. Coupe transversale, simplifiée au travers du Caucase et de l'An-
ticaucase. Ng — néogène; Pg — paléogène; J* — jurassique supérieur (et
crétacé dans d'autres parties de la chaîne); J"1— lias; Pz — schistes pa-
léozoïques plissés: y, 8 — massifs granitiques et diabases; t. — porphyres;
■c — trachytes, andésites; Pz — Mz — dépôts sédimentaires plissés de
l'Arménie.
Il y a en certains endroits différence de faciès sur les deux ver-
sants; mais en somme le schéma d'un énorme anticlinal renversé, à
flancs refoulés et agrandis par des plis plus récents qui leur sont
adossés, ne saurait être complètement rejeté.
Il y a pour le moins deux directions de mouvements orogéniques:
une plus ancienne NNW et une plus récente NNE.
Sur le versant sud il y a une faille assez importante (voir Gin-
vani, Ananour). Les calcaires jurassiques du versant nord sont refoulés
par l'anticlinal ancien.
Les contreforts calcaires du versant nord sont séparés entre eux
et de la chaîne principale paléozoïque (et liasique) par des vallées
longitudinales dans des anticlinaux détruits.
L'élévation de la chaîne a commencé après le lias. Les principaux
mouvements orogéniques se rapportent à l'époque jurassique, au cré-
tacé et au miocène. Les mouvements orogéniques continuent de nos
jours et se manifestent par de fréquentes secousses seismiques.
1*
XXII
Géologie.
Sur le parcours de notre excursion, nous aurons l'occasion de ren-
contrer les dépôts variés d'un nombre assez considérable de systèmes,
ainsi que des roches éruptives. Yoici l'énumération de ces dépôts:
Schistes paléozoïques.
Lias.
Jurassique.
Paléogène.
Néogène.
Dépôts glaciaires.
Alluvions.
Roches plutoniques anciennes
Roches volcaniques récentes.
La série paléozoïque est représentée par des schistes argileux
foncés ou noirs avec des intercalations de grès et parfois de quarzites.
M. Favre a trouvé dans ces schistes, qu'Abich considérait comme
basiques, des restes de B-ythothrephis. Ms. Inostranzeff, Stréchew-
sky et Loewinson-Lessing ont découvert dans les schistes des
tronceaux de. Calamités et, dans les grès, des empreintes de plantes
indéterminables. Les schistes sont fracturés, plissés et renversés.
Le lias est constitué par des calcschistes, des schistes argileux,
des schistes argilo-talqueux clairs, dépourvus de fossiles. Quant au
jurassique supérieur, il contient des fossiles, mais malheureusement
en mauvais état de conservation. Sur le versant nord ce sont des cal-
caires cristallins, des doloinies, des calcaires oolithiques; sur le versant
sud une série de calcaires siliceux et argileux compacts et bigarrés,
ainsi que des calcaires cristallins. Si le calcaire d'Aranissi était re-
connu comme appartenant au jurassique supérieur, la série bigarrée
susindiquée pourrait bien se manifester comme basique;' j'y ai trouvé
un ammonite indéterminable.
Le paléogène a pour représentant les conglomérats et les grès de
Grinwani, avec des restes de coquilles triturées et des Nullipores (Litho-
tamnium), ainsi que la série de marnes et grès à gypse et lignite entre
Mtskhet et Tiflis (oligocène).
Le néogène est plus varié. Nous y avons une série de roches très
diverses de l'étage sarmatique: marnes bigarrées, grès, conglomérats-
argiles; l'une des couches renferme des moulages de Hélix écrasés. Je
î-apporte au pliocène les conglomérats de Bodorno, Douchet etc.,
dont il est question dans la description des journées 4-me et 5-me de
l'excursion.
Les dépôts glaciaires sont tantôt de véritables moraines, tantôt
des dépôts fluvioglaciaires à blocs erratiques, adossés en terrasses
aux flancs de la vallée de la Térek. Quant aux alluvions, il n'y a qu'à
citer les galets du lit des fleuves et, çà et là, des dépôts limoneux loes-
soïdes avec des gastéropodes terrestres.
XXII 5
Les roches eruptives offrent une diversité très intéressante
et méritent une étude plus attentive.
Toutes les laves récentes appartiennent aux andésites. Une partie
do ces roches sont des andésites à amphibole (Kasbek); la majeure
partie des andésites à pyroxène appartient aux andésites à enstatite.
Les andésites présentent une grande diversité par leur aspect ex-
térieur; elles contiennent toutes un pyroxène rhombique et quelquefois
un peu d'augite. Ou pourrait distinguer plusieurs types en se basant
sur l'élément ferro-magnésien: 1) la série du Kasbek est caractérisée par
des cristaux corrodés d'amphibole et un pyroxène rhombique incolore;
'2) le groupe de Sioni appartient aux andésites à pyrox ne et biotite;
3) la série de Goudaour-Mléty est remarquable par l'association d'ensta-
tite et de phénocrytes macroscopiques d'amphibole entièrement corrodée
et pseudomorphosée. Dans ces andésites de Mléty il faut relever l'a-
bondance de pseudomorphoses magmatiques d'amphibole en cristaux de
première consolidation, visibles à l'oeil' nu. Enfin méritent d'être ci-
tées les brèches volcaniques, les tufs, les roches pipernoïdes etlestaxites
traehytiques du Kasbek.
La série ancienne des roches basiques filonnaires se rapporte aux
diabases, diorites, métadiorites. porphyrites holocristallins à amphibole
verte et à diallage. Il y a aussi des „porphyrito'ides", surtout dans la
vallée du Devdorok, ainsi que des couches paléozoïques métamor-
phosées par la roche éruptive. La plupart des roches filonnaires offre-
un aspect plus ou moins cataclastique et souvent catalytique. Les phé-
nomènes de fusion et de corrosion des roches encaissantes sont cités
dans l'itinéraire.
Reste la série granitique. Nous y avons une granitite amphibo-
lifère à gros grain, des variétés rappelant la protogine, des roches
taxitiques („schlieriger Granit"), enfin des gneiss et des greisen. Cer-
tains échantillons de granit montrent des phénomènes de cataclase
plus ou moins forte. Les gneiss sont tous extrêmement cataclastiques
et sont pour la plupart des „métagneiss" ou, surtout, des „clastogneiss".
Ceux qui s'intéressent aux minéraux peuvent recueillir des cristaux
de calcite (entre Balta et Lars), de pyrite et de beaux échantillons de
quartz incolore (cristal de roche) aux environs du Kasbek, peut-être
aussi de l'albite et des zéolithes.
Ethnographie. Archéologie. Histoire.
Au point de vue de l'ethnographie et de la linguistique, la popula-
tion du Caucase offre une diversité pleine d'intérêt et loin d'être étu-
diée à fond. On prétend que la population ancienne du Caucase appar-
tenait au type dolychocéphale, comme le démontrent les crânes trou-
vés à Mtskhet, Délijan etc., tandis que tous les habitants actuels
appartiennent au type bracbycéphale. Les chrétiens, les musulmans,
les païens; les peuples ariens, sémitiques et mongoles; les représentants
des cultures les plus variées et parlant une multitude de langues hété-
6 XXII
rogènes, ont partagé le Caucase entre eux. Les innombrables langues et
idiomes des peuples du Caucase ne sont point encore suffisamment
étudiés. On les groupe comme il suit:
Groupe Ouralo-Altaïque.
Groupe Arien.
Groupe Kartvélien ou Ibérique = (groupe Caucasien propr. dit).
Groupe Montagnard occidental.
Groupe Montagnard oriental.
Il serait trop long (rémunérer toutes les peuplades du Caucase:
voici celles que nous rencontrerons, sans compter les Russes et les
Allemands (colonie près de Tirlis):
Cosaques de la Térek (Russes et Petits-Russiens).
Osses ou Ossètes (orthodoxes et musulmans).
Ingouches, parents des Tscberkesses Adigbé: (musulmans).
Géorgiens (Kartvéliens), orthodoxes.
Mok lié viens, tribu géorgienne.
Pchaves, tribu géorgienne.
Kbevsours, tribu montagnarde; païens pseudochrétiens, parlant
le géorgien; on les considère comme des épaves du temps des croi-
sades.
Arméniens.
La Route Militaire de Géorgie longe, depuis "Wladikavkaz jusqu'à
Kobi, la vallée de la Térek, en perçant la chaîne latérale sur une distance
de 12 kil. par le détilé du Dariel (ou Darial). Différents points de cette
route et de ses environs ont été poétisés et chantés par nos grands poè-
tes Pouschkine et Lermontoff. La route remonte ensuite la gorge de la
Baïdarka, passe par le col de la Croix (2431 m.) et descend, par la chaussée
de Zémo-Mléty (érigée en 1861), dans la vallée de l'Aragwa Blanche
qu'elle redescend jusqu'à Ananour. Après avoir passé par les hauteurs
de Douchet, elle revient à l'Aragwa et passe près de Mtskhet sur la
rive droite de la Koura qu'elle longe jusqu'à Tiflis.
La route a plus de 200 kil. de long: les pentes ne dépassent pas
Vso — 7*<S les premiers ponts sur la Térek furent construits en 1809. Les
troupes russes et les peuplades montagnardes connaissaient cette route
depuis longue date; en 1769 les troupes russes, envoyées pour défendre
la Grousie (sous le tsar Ira kl es) contre les Turcs, passèrent pour la pre-
mière fois par la gorge du Dariel.
La supposition que la gorge du Darial ait servi de passage aux
peuples asiatiques qui venaient envahir l'Europe, ne semble point être
suffisamment fondée. Toutefois ce défilé a servi de chemin aux peupla-
des montagnardes qui venaient périodiquement envahir la Géorgie et
qui dominaient complètement, sur ce défilé avant l'affermissement du
pouvoir russe. Selon les chroniqueurs géorgiens, les premiers forts du
Darial furent érigés au II s. a. J. Ch. Les forts et les conquérants s'y
succédèrent à beaucoup de reprises et les escarpements du Dariel pour-
raient nous conter beaucoup de guerres, de batailles, de massacres.
Les anciens connaissaient ce défilé; on croit le reconnaître dans la
XXII 7
„Porte Caspienne" décrite par Procope, l'auteur de l'histoire des guer-
res des Romains contre les Perses: ou bien encore dans la „Porte Cau-
casienne" de FIbérie, décrite par Pline dans son „Historia naturalis".
Le défilé en question est connu chez les chroniqueurs géorgiens sous
beaucoup de noms différents; le plus usité est celui de Dariel ou Da-
rial. On suppose que ce mot provient du mot perse dar ou der, qui
signifie porte (Thur, door, dwer); Dar-i-Allan signifierait la porte
Allanc, ou des Allans.
Le Kasbek a reçu son nom actuel au commencement de notre
siècle; ce sont les Russes qui l'on introduit en l'empruntant au nom
de famille du chef ou .,moourave" Kasbek qui habitait ici le village
de Stépan-Tsminda et servait d'intermédiare entre la Russie et la Géor-
gie avant son annexion. Les géorgiens l'appellent Mkinvari (neigeux,
glacé) ou encore Kirvan-Tsvéri; les Osses — Ours-Goh (montagne blan-
che), Chresté-Tsoub (m. du Christ) etc. Aux environs du Kasbek il y
a plusieurs ruines sacrées. En face de la station et du glacier Orotsvéri se
trouve l'église Tsminda-Sameb. C'est une des plus anciennes églises, qui
était peut-être autrefois un monastère: dans le massif et les embran-
chements du Kasbek on trouve beaucoup de caverns qui ont pu servir
d'habitation aux anachorètes. La légende populaire rapporte l'érection
de cette église au règne de Tamara, la tsarine favorite et légendaire
des Géorgiens. Entre les glaciers Abanot et Orotsvéri, on voit, à plus
de 3500 m. d'altitude, des restes de ruines qui semblent continuer la
légende populaire d'un cloître inaccessible, du nom de Bétlem, renfermant
de grandes richesses.] Les habitants indigènes considèrent la cime du
Kasbek comme inaccessible et ne peuvent en être dissuadés. La pre-
mière tentative de faire l'ascension du Kasbek a été entreprise par
Parrot en 1811; elle a été répétée par Colenati en 1844. Mais ce
n'est qu'en 1868 que Freshfield, Mo or et Tucker en atteignirent pour
la première fois la cime. Une vingtaine d'années plus tard, l'ascension
a été faite avec succès par le topographe Pastoukhoff.
Entre Balta et Lars on rencontre par-ci par-là les ruines d'anciens
forts. Dans le défilé du Dariel se trouvent les ruines du château de la
légendaire Tamara.
La gorge de la Baïdarka, qui conduit au col de la croix, a reçu son
nom de Bidar, un Osse, qui avait, sous Iraklès II, la fonction de se-
courir les voyageurs russes et géorgiens dans cette partie inhospita-
lière de la route.
Le Col de la Croix doit son nom à une croix en pierre, érigée
en 1824 pour désigner la cime du col. Cette croix se trouve à une di-
stance d'un quart de kil. à gauche de la route actuelle. En russe on
appelle ce col „Krestowaya Gora" (le mont de la croix), ce qui a été
mal traduit par Gamba le „Mont St. Christophe".
La forteresse d'Ananour appartenait aux gouverneurs de la vallée
«le l'Aragva; celle dont les ruines se sont conservées, a été bâtie en
1704 par le prince (ou ,,éristave") George. Ces „éristavcs" habitaient
la ville de Douchet; la bastille d'Ananour leur servait de refuge et
8 XXII
c'est là qu'ils gardaient leurs trésors et leurs fortunes. Les Perses ap-
pellent Ananour „Kara-Kalkane-Kala", c.-à.-d. forteresse des boucliers
noirs (c'est ainsi que les écrivains musulmans désignent les Pchaves et
les Khevsours).
Bodorno est intéressant par ses nombreuses cavernes, ruines d'un
ancien cloître d'anachorètes.
M t s k h et (ou Mtzkhéta), est l'ancienne résidence des tsars de la
Géorgie jusqu'à 469, quand elle fut transférée à Tiflis; selon les légendes
elle a été fondée par Mtskhetos, le fils* de Kartlos qui fut la souche lé-
gendaire du peuple géorgien. Le roi Mirian qui fut converti en 318
par la Ste. Nina, y construisit une église qui devint la résidence du pa-
triarche géorgien. La cathédrale actuelle a été érigée par le tsar Ale-
xandre (1413 — 1442) à l'emplacement de l'ancienne église, détruite
par Tamerlan lors de son invasion en Géorgie. Au nord de la cathé-
drale se trouve l'église Samtaure (Samtavro), transformée en couvent
de femmes en 1811. En 1871 on découvrit, dans les tranchées de la
chaussée entre les deux églises, un vaste sépulcre. Les tombeaux y sont
déposés en deux étages: en bas, îles puits avec des voûtes de galets,
en haut, des caisses en dalles de pierre. Les tombes de l'étage in-
férieur renferment des objets de l'âge de fer et se rapportent au 10 —
11 siècle avant l'ère chrétienne; celles de l'étage supérieur contiennent
des monnaies romaines du temps d'Auguste: les crânes sont dolicho-
céphales. Toutes ces trouvailles ont été transférées dans le Musée de
Tiflis. Toutes les légendes qui se rapportent aux origines de la Géorgie
se rattachent aux environs de Mtskhet. C'est dans les monts Kartli, sur
la rive gauche de la Koura, en face de Mtskhet, qu'est enterré le lé-
gendaire Kartlos. C'est là que se trouvait la forteresse d'Armazi, con-
nue de Strabon. de Pline, de Ptolomée, etc. A 10 kil. à l'ouest de
Mtskhet sont situées les ruines du cloître Chio-Mghvimé; les moines
y habitaient primitivement dans des cavernes. Une autre série de pa-
reilles cavernes se trouve dans la montagne de Bodorno. Sur la rive
gauche de l'Aragwa, en face de Mtskhet, est située une des plus ancien-
nes églises de la Géorgie, Djvaris-Sakdari (église de la sainte croix), à
l'emplacement de la croix érigée par la Ste. Nina. Plus à l'est il y a
encore d'autres ruines.
Tiflis — en géorgien Tpilissi, de „Tpili" (chaud) à cause de ses
thermes. Plusieurs auteurs dérivent ce nom de la racine slave t pi (chaud)
et pensent que „ Tiflis" et „Toeplitz" ont la même origine. Les géorgiens
l'appellent aussi „Kalaki':, ce qui veut dire „ville".
Tiflis a été fondé au IY s. Il serait trop long d'énumérer toutes
les vicissitudes que la ville a éprouvées durant les 1500 années de
son existence. Tiflis a été la capitale de la Grousie; c'est actuellement
le chef-lieu de la Transcaucasie. La ville possède encore certains restes
de son passé et sa partie asiatique garde jusqu'aujourd'hui un aspect
tout particulier.
XXII
Principaux ouVrages et cartes à consulter 1).
1. H. Ab i cli. Prodromus einer Géologie der Eaukasischen Lânder.
(Mém. Acad. St. Pétersb., (6 sér.), VII, 1858.
2. Dinnik. Les glaciers anciens et actuels du Caucase. (Mém. d. 1.
Sect. Caucas. d. 1. Soc. Géogr. Russe, XIV, p. 282 — 416.)
3. H. Abicli. Atlas zu den geologischen Forschungen in den Kauka-
sischen Landern. III Theil.
4. K. Rossikow. Etat actuel des glaciers du versant septentrional du
Caucase central (Mém. Sect. Caucas. Soc. Géogr. Russe.
1896, I, p. 378).
5. D. Freshfield. The exploration of the Caucasus. 1896.
6. E. Favre. Recherches géologiques dans la partie centrale de. la
chaîne du Caucase. 1875.
7. E. Four nier. Description géologique du Caucase central. 1896.
(Ami. d. 1. Fac. de Se. de Marseille, VII).
8. A. Inostranzeff, X. Karakasch, F. Loewinson-Lessing et
S. Stréchevsky. Au travers de la chaîne principale du
Caucase. 1896.
!). A. La go ri o. Die Andésite des Kaukasus. 1878.
Cartes de l'Etat-Major russe, à l'échelle de 1:210000 et 1:42000.
Cartes géologiques dans les JVsJVs 6, 7, et 8.
En outre, il faut nommer les travaux d'Abich disséminés dans dif-
férentes publications, les „Matériaux pour la Géologie du Caucase'",
publiés par l'Administration des mines du Caucase, les Mémoires de la
Section Caucasienne de la Société Impériale Géographique Russe et
nombre d'autres publications anciennes et récentes.
II. Itinéraire et Description de l'excursion.
l-re journée.
Itinéraire. Wladikavkaz (départ 7 h. m.), Rédante, Balta, (8V2).
fort Djérakhovsky, Lars (121/*, déjeuner: départ 2 h.), gorge du Da-
rial, Kasbek (6 h.: dîner, promenade aux environs). Pour ceux qui dé-
sirent visiter le glacier du Devdorok: gorge du Darial, vallée du Dev-
dorok, glacier (6 h. s.).
"Wladikavkaz, chef-lieu des terres des cosaques de laTérek(„Terskaïa
Oblast") est situé à 715 m. d'altitude sur les bords de la Térek, dans une
vaste vallée longitudinale qui se relie au plateau tertiaire de Stavro-
pol. Ailleurs, plus à l'est ou a l'ouest, cette vallée est bordée du côté
nord par des monts de dépôts tertiaires: ici ils font défaut. Le cré-
tacé y manque de même; il est étiré ou érodé; pour l'observer il fau-
') Je me borne à citer les ouvrages qui concernent soit le Caucase
entier, soit la partie que nous visiterons. L'énumération de tout ce qui a
été écrit sur le Caucase serait beaucoup trop longue pour un guide.
10
XXII
<lrait faire une excursion en delà de notre itinéraire. (Peut-être est-il
représenté par les monticules, couverts de verdure, qui apparaissent h
droite et à gauche de la chaussée, à 3 — 4 kil. de la ville). Plus à l'est,
dans les bassins de l'Assa, de la Kanibiléïevka, ainsi qu'à l'ouest, dans
la vallée de l'Ardon, le crétacé est représenté par de puissantes assises
de calcaires. M. Favre rapportait les calcaires de Rédante au crétacé,
M. Karakasch leur attribue un âge tertiaire (éocène) et M. Fournier indi-
que, dans son profil entre Rédante et Lars, différents étages du paléogène,
du crétacé et du jurassique. Dans certaines variétés de ces calcaires qui
sont généralement dépourvus de fossiles, j'ai trouvé des foraminifères:
pourtant je ne saurais préciser l'âge de ces couches. Au point de vue
lithologique il y a analogie avec les roches de Ginvani (paléogène)
et d'Aranissi (jurassique). Plus loin, à 4 kil. de la ville, apparaissent pour
la première fois des calcaires du jurassique supérieur; mais ce n'est
que près du poste de cosaques et du jardin de Rédante, à 7 kil. de la
ville, que nous nous arrêterons pour les examiner. Ce sont des dolo-
mies grises compactes, des calcaires en partie siliceux et des micro-
conglomérats qui plongent vers le NO 45°, /_ 60°. A 3 — 4 kil. de Balta
on rencontre des dolomies plus claires, parfois poreuses ou caver-
neuses.
Ces roches sont pauvres en fossiles; des Bhynchondla mal con-
servées, plusieurs autres fossiles, ainsi que des nids de calcite en gros
cristaux, peuvent être ramassés dans une couche de dolomie grise,
caverneuse et sablonneuse, intercalée aux roches précitées (à 3 kil.
de Balta, à 6 — 8 pas du poteau). A 2 Va kil. de Balta on rencontre une
bonne coupe de dépôts morainiques, formés par des cailloux et des
ÙK^ix-i^
l^Bt^fM0^^^
Fig. 2. Limon loessoïde (6) et moraine (c) sur les schistes paléo-
zoïques (a).
blocs de roches cristallines et de schistes paléozoïques; les dimensions
de ces blocs varient entre de petits cailloux et des blocs gigantesques
de granit. Ce dépôt morainique est adossé en terrasse aux calcaires.
Il remplit toutes les sinuosités de ces roches érodées, que l'on voit
çà et là surgir de dessous la moraine.
XXII
11
A 172 kil. en deçà de la station Iîalta, la chaussée traverse une
vaste vallée longitudinale, au milieu de laquelle est située Balta. Cette
vallée est large à peu près de à 1 — 2 kil.; sur son flanc sud elle est
bordée par un énorme ébouli, et ce n'est qu'après l'avoir dépassé que
l'on voit réapparaître sur la chaussée les calcaires jurassiques.
C'est la première vallée longitudinale. Si l'on attribue, avec M.
Favre, l'âge crétacé aux dépôts de Rédante (et Balta), cette vallée
servirait de ligne de démarcation entre le premier contrefort calcaire
(crétacé) et le suivant, formé par les calcaires du jurassique supé-
rieur. Les roches qui longent la chaussée depuis l'ébouli de Balta, sont
d'abord des calcaires oolithiques blancs, ensuite des dolomies caver-
neuses, traversées par une multitude de sources. En plusieurs points
on y trouve des fossiles en mauvais état de conservation, surtout des
Mhynchonélla et de grands Pecten. En même temps que les dolo-
mies, ont voit réapparaître, adossée aux dolomies, la terrasse morai-
nique dont il a été question ci-dessus. Les oolithes et les dolomies
plongent vers le N (ou NNW) /_ 30°, et font place, après le 3 kil., ù
des calcaires siliceux foncés en couches épaisses, plongeant vers le
XNW /_ 40°. A mesure qu'on avance vers le fort Djérakhow, l'incli-
naison des couches devient plus douce, mais en même temps on les
voit prendre l'allure d'un synclinal renversé et refoulé. Le fort Djéra-
khow est situé dans la seconde vallée longitudinale qui coupe la chaîne
du Caucase à la limite du jurassique supérieur et du lias; celui-ci
Fig. 3. Pli-faille de Djérakhow. a — jurassique supérieur; h — lias.
borde la vallée au sud. Le lias est représenté d'abord par des cale-
schistes feuilletés, ensuite par les schistes foncés que nous retrouve-
rons sur une plus grande étendue au versant sud du Caucase. En
face de Djérakhow ces couches plongent d'abord vers le sud et, après
avoir fait, entre le 12 et le 13 kil., deux ou trois plis insignifiants,
dès le 13 kil. — vers le nord. La vallée de Djérakhow est donc proba-
blement un anticlinal détruit.
Une troisième vallée longitudinale coupe la chaussée près du vil-
lage du Vieux Lars; c'est encore un anticlinal détruit: les schistes ar-
gileux, calcschistes etc. du lias plongent vers le nord, sur le bord sep-
12 XXII
tentrional de cette vallée, tandis qu'ils plongent vers le SSE15°,^65°7
sur le bord méridional, et qu'ils conservent cette inclinaison jusqu'à la
station de Lars.
Entre Lars et Djérakhow, surtout entre le 10 et le 11 kil., nous
retrouvons la terrasse morainique qui atteint ici une épaisseur consi-
dérable. Cette terrasse est, paraît-il, d'origine fluvioglaciale et se rap-
porte à l'époque postpliocène, époque à laquelle la Térek n'avait pas
encore creusé son lit jusqu'à sa profondeur actuelle. Cette terrasse est
généralement adossée aux schistes; là où elle leur est superposée, on
rencontre, sur les schistes dénudés, d'abord une couclie plus ou moins
considérable d'un limon loessoïde, ensuite le dépôt morainique.
Dans cette partie de la vallée de la Térek, les dépôts glaciaires
jouent un rôle important; les blocs erratiques y sont très nom-
breux, dus en partie aux avalanches périodiques du glacier du Dev-
dorok. Près de la station de Lars, on remarque dans le lit de la ri-
vière le gigantesque bloc, connu sous le nom de pierre de Yermolow;
il a 29 m. de long., 15 m. de large et 13 m. de haut., ce qui fait
5655 m3; il a été transporté pendant la célèbre avalanche de 1832 qui
a encombréla vallée de la Térek de pierres, de glace et de boue sur un
parcours de plus de 2 kil. et jusqu'à 90 m. de hauteur. On a évalué
la masse de l'avalanche à plus de 15 millions de m3.
A mesure que nous remontons la vallé de la Térek, elle devient plus
étroite, ses flancs deviennent plus escarpés et plus hauts et la chaussée
s'élève sensiblement au-dessus du niveau du torrent, bientôt après avoir
quitté Lars, la chaussée entre dans la gorge du Darial, célèbre par
les légendes qui s'y rattachent, par sa beauté sauvage et pittoresque,
intéressante au point de vue de sa structure géologique. Les schistes
basiques font place à des schistes ardoisiers d'âge paléozoïque, avec
des couches de grès intercalés. Ces schistes sont traversés par des
filons de porphyrites et d'autres „Grrunsteins" intrusifs (diabases, diorites).
Ces filons deviennent plus nombreux et plus importants dès que nous
pénétrons dans le massif central de l'anticlinal du Darial, massif gra-
nitique et gneissique de la chaîne dite latérale, dont font partie le
Kasbek, le Koshtantaou, et nombre d'autres géants du Caucase. Un
intérêt tout particulier se rattache à cette partie de notre excursion
au travers du Caucase. La région granitique du Darial est le noyau,
le massif central, de la chaîne „latérale" qui est réellement, au point
de vue de la tectonique, la chaîne principale du Caucase. La chaîne
ardoisière, ligne de partage des eaux, ne mérite sa dénomination
de chaîne «principale" qu'au point de vue de l'orographie. C'est un
exemple frappant de la non-coïncidence de la ligne de partage des
eaux d'une chaîne de montagnes avec son noyau tectonique. La gorge
du Darial est un anticlinal en éventail avec un noyau granitique;
c'est le véritable noyau tectonique du Grand Caucase. La région gra-
nitique s'étend jusqu'à la vallée du Devdorok; la roche granitique
est une granitite, quelquefois une protogine avec des nids et des inter-
calations de greisen, leptynites etc.
XXII
13
Le granit est accompagné de métagneiss oeillé dynaniométamor-
phique; dans la gorge Kassarsky (vallée de l'Ardon), des qùartzites
micacés sont associés à ces gneiss. Vers l'ouest la région granitique
s'élargit, devient plus importante et se réunit peu-à-peu avec la chaîne
ardoisière qui est la ligne del partage des eaux. Le granit du Darial
est une roche claire à gros grain; c'est une granitite amphibolifèreT
mais on y trouve aussi des variétés d'une teinte rouge, très riches en
biotite, et des variétés aplitiques.
Fig. 4. Contact d'un filon le diabase avec le granité encaissant.
a— diabase; b — granité; c — enclave de granité.
Il faut relever, à 1 kil. au nord du fort du Darial, un granit rouge
taxitique („schlieriga); les parties à gros grains sont essentiellement
quartzo-feldspathiques (à microcline), avec très peu de biotite; les par-
ties rouges à grain beaucoup plus fin, au contraire, consistent essen-
tiellement en mica rouge-brun et quartz, le feldspath y étant très
subordonné. En admettant que ces deux variétés sont les produits
Fig. 5. Granité taxitique du Darial; a — parties claires à gros grain,
riches en feldspath; b — parties rouges, à grain plus fin, riches en biotite.
d'une liquation d'un même magma, on aurait ici un exemple intéres-
sant de différentiation: l'élément feldspathique et l'élément ferromag-
14
XXII
nésien ont la tendence de s'accumuler dans le magma en différentia-
tion, chacun de son côté; c'est un cas général, comme je tâche de le
prouver ailleurs.
Fig. 6. Schistes paléozoïques (a) injectés de nappes intrusives de roches
basiques anciennes (b) (Grûnsteins). Rive gauche de la Térek, entre
Kobis-Tskhali et Tsda.
Le granit est traversé par de nombreuses nappes .filonnaires de
diabases, diorites et porphyrites fortement métamorphosés. Lépaisseur
de ces filons varie entre V2 m. et 30 m. et davantage; le granité et les filons
se succèdent à de petits intervalles; parfois la roche filonnaire parvient
même à dominer sur le granité. Les filons sont souvent fracturés, ils
montrent des failles locales. L'intrusion de ces filons a été postérieure
à la consolidation du granité et ce dernier a été en partie résorbé et
corrodé dans les salbandes. La figure 4 de la page précédente montre
cette fusion partielle du granité au contact des filons.
Reste encore à mentionner que quelquefois les schistes paléozoï-
ques, qui renferment le massif granitique et qui ont été injectés par le
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Fig. 7. Synclinal de schistes paléozoïques pinces dans le granité du
Darial a — Granité, b — schistes paléozoïques.
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3 ^
XXII
15
magma granitique, ont quelquefois été pinces par les granités durant
la compression de la chaîne, postérieurement à l'intrusion du granit;
ils offrent des aspects très compliqués (voir le petit synclinal de
schistes pinces dans le granité, fig. 7).
Les filons ont une direction NE 20° NS.; ils sont souvent frac-
turés et traversés par des failles (fig. 10).
Après avoir passé par le pont du Darial, on se sépare près de
Gvéléti: ceux qui désirent immédiatement visiter le glacier du Devdo-
rok, remontent la vallée de la Kabakhi; ceux qui préfèrent passer la
nuit en vue du Kasbek, continuent leur chemin par la chaussée qui longe
les escarpements de la rive gauche de la Térek.
Fig. 8. a — schistes paléozoïques; l> — filon de diabases; c — coulée de lave
andésitique.
A peine a-t-on dépassé le poste de Gvéleti que l'on se trouve de
nouveau dans la région des schistes paléozoïques et des nombreux
filons de Grûnstein métamorphiques. Les schistes sont érodés; là où
ils sont traversés par des filons, ils résistent mieux â la dénudation.
Ces schistes sont recouverts par de grandes coulées d'andésites, re-
marquables par leur structure columnaire. En certains points, entre l'em-
bouchure de la Kohis-Tskhali (près de la fontaine) et celle de la Tchkhéri,
la moraine recouvre les schistes, tandis qu'elle est recouverte elle-même
par les coulées de laves. Les principaux traits de la structure de la
chaîne du Caucase nous apparaissent ici avec une netteté et une
évidence quasi-schématiques: dislocation des schistes paléozoïques, in-
trusion de filons diabasiques, érosion, dépôt de la moraine des glaciers
du Kasbek, coulées de laves récentes, tantôt reposant sur la moraine,
tantôt recouvrant directement les schistes (fig. 9).
Le Kasbek est un énorme cône à deux sommets. La cime blanche
neigeuse du sommet principal se dessine en cône élégant au-dessus
des parties environnantes de la chaîne et offre un aspect grandiose
quand il n'est pas enveloppé de nuages et de brouillards. Le Kasbek
atteint une altitude de 5043 m., et ne le cède dans la chaîne du Cau-
16
XXII
case qu'à l'Elbrous, le Kochtan-Taou et le Dykh-Taou. La base de
cette pyramide gigantesque est formée par les schistes paléozoïques
traversés par des filons de Gr uns teins, en partie par des massifs de
diabases et de granité. La pyramide elle-même est andésitique, elle est
d'origine volcanique récente; l'activité volcanique récente du Kasbek
a débuté dans l'époque tertiaire et s'est prolongée jusqu'après la
grande extension des glaciers. D'énormes coulées d'andésites sont
descendues du Kasbek en se dirigeant sur différentes directions dans
la vallée de la Térek, ainsi que dans celles de plusieurs de ses affluents.
Fig. 9. Coupe schématique du flanc gauche de la vallée de la Térek en-
tre Kobis-Tskbali et Tchkhéri. I. Xappes fllonnaires et liions de dia-
bases, porphyrites etc. II. Schistes ardoisiers paléozoïques. III. Dépôt
morainique. IV. Coulée de lave andésitique.
L'étendue des glaces et des neiges éternelles du Kasbek est évaluée
à peu près à 71 kil. carrés. Le Kasbek donne naissance à 8 glaciers
dejircinier ordre, dont le plus considérable est celui du Devdorok.
Le glacier du Devdorok, devenu célèbre par ses avalanches qui
détruisent périodiquement une partie plus ou moins considérable de
la chaussée, est situé dans la partie supérieure d'une vallée latérale,
aux sources de la Kabakhi. Le glacier descend du flanc septentrional du
Kasbek vers le NE. Les eaux de fonte du glacier donnent naissance
à un ruisseau, connu sous le nom d'Amilichka, et c'est à l'engorgement
de ce confluent de la Kabakhi que M. Statkovsky attribue la cause
des avalanches.
Le vaste plateau des névés qui alimentent le glacier est situé à
3600 — 3900 m. d'altitude. Le glacier descend à peu près jusqu'à
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■J
XXII
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2300 m. et non loin de son extrémité un promontoire rocheux vient
barrer la vallée et la transformer en une gorge étroite. Des deux (ou
même trois) branches primaires qui se réunissent pour former le
grand glacier, c'est celui de gauche qui est de beaucoup le plus con-
sidérable. La largeur maximale du glacier est de 2500 m. Là où il
bute contre le promontoire, la largeur de la vallée diminue de 350 m.
à 30 m.
Actuellement, après avoir reculé pendant une certaine période, le
glacier semble être dans un état d'avancement. Une grande partie
du glacier est couverte de boue, ce qui lui imprime une caractère
morne et peu pittoresque. Le front du glacier est coupé à pic et pré-
sente dans la coupe une multitude de couches de boue. Les avalan-
ches périodiques du glacier ont été l'objet de recherches répétées:
elles sont dues à la crue périodique du glacier qui vient buter à un
promontoire du flanc gauche de la vallée, jusqu'à ce qu'il parvienne à
se frayer un passage, en précipitant dans la vallée une énorme quan-
tité de glace, de boue et de blocs: le lac qui se forme derrière le
glacier emprisonné par le promontoire, se transforme alors en un
torrent déchaîné qui se précipite dans la Térek et encombre la vallée
de la Kabakki et celle de la Térek de masses considérables de boue
et de blocs. Près de Lars nous avons vu la gigantesque pierre de Y cr-
in olow, transportée par l'avalanche de 1832.
:'.. . ! \ . ;
Fig. 10. Filon de diabase fracturé Fig. 11. Failles dans un tilon de
et traversé par plusieurs failles. Grunstein. Vallée de la Devdorok.
Pour arriver au glacier, on traverse la partie inférieure de la
vallée de la Kabakhi, encombrée de dépôts morainiques, et l'on suit un
sentier très commode, pratiqué dans les escarpements du flanc droit
o
18 XXII
de la vallée. Ce sentier conduit au chalet, situé en face du glacier
à peu près à un kilom. de distance. Les escarpements en question sont
formés par les schistes paléozoïques susindiqués qui plongent vers le
SSE avec une inclinaison de 60°. Les deux premiers kilomètres et les
trois derniers offrent l'occasion d'étudier ces schistes, tandis que sur le
reste de la route on ne longe que des éboulis. Les schistes ardoisiers,
quelquefois chloriteux, sont injectés d'une multitude de filons (ayant
une direction ¥E) de Griinstein, le plus souvent métamorphosés jus-
qu'à devenir complètement méconnaissables, surtout sous le microscope.
Nombre de ces filons se rapportent à ce (pie j'ai nommé ailleurs des
„porphyritoïdesu.
Les filons sont fracturés, traversés par des failles, encore plus
que ceux de la gorge du Darial (fig. 11).
2-me journée.
Itinéraire. 1-re variante: Kasbek (départ 7 h. m.), Tsminda-Sameb,
glacier Orotswéri, embouchure de la Tchkhéri, Kasbek (ou Kobi).
2-me variante. Kasbek. Gvéléti, glacier du Devdorok, Gvvéléti,
Tchkhéri, Kasbek (ou Kobi).
Pour ceux qui seraient restés la veille au glacier du Devdorok: visite
du glacier, Gvéléti, embouchure de la Tchkhéri, Kasbek (ou Kobi).
L'excursion dans la vallée de la Tchkhéri et au glacier Orotswéri.
a pour but une visite du massif du Kasbek et un coup d'œil sur
sa structure géologique. En face de la station, près du village de
Kerghétv, dans le rocher de Tsminda-Sameb, sur le flanc droit de la
Fig. 12. Coupe à l'embouchure de la Tchkhéri, en face de la station
Kasbek. a — filons de diabase: h — schistes paléozoïques: c — schistes
écrasés: d — dépôt morainique.
gorge de la Tchkhéri — partout nous retrouvons les mêmes schistes
ardoisiers, quelquefois avec des couches de grès; ils plongent vers le
nord avec une inclinaison de fiO°. Ce sont ces mêmes schistes qui
XXII
19
constituent la base du massif du Kasbek. Ces schistes sont recou-
verts par des coulées de laves et celles-ci par des tufs et des morai-
nes. Le cône actuel du Kasbek est un cône andésitique récent.
Mais l'activité éruptive du Kasbek ne semble pas être bornée à l'é-
poque postpliocène, époque de l'épanchement des énormes coulées
andésitiques. Le Kasbek doit avoir manifesté une activité éruptive
plus ou moins intense à diverses reprises. A une époque antérieure à
l'épanchement des andésites, il a donné naissance à des trachytes
(quelquefois taxitiques ou pipernoïdes) qu'on trouve en cailloux roulées
dans les galets de la Tchkhéri et dans les moraines. En embrassant d'un
coup d'oeil général le massif du Kasbek (p. e. en se plaçant sur le
mont Bétlémi) on pourrait retrouver les indices d'un ancien cratère
considérable qui se serait effondré pour donner place au nouveau
cône dominant actuellement tout le Caucase central et ne le cédant
en altitude qu'à son aîné — l'Elbrous.
Fig. 13. Plan du cratère du Kasbek. a — andésites et tufs, & — ves-
tiges de l'ancien cratère (schistes paléozoïques), c — cône récent. du
Kasbek, cl — névé, e — glacier Orotswéri.
Sous le rapport pétrographique on a des indices de trois diffé-
rentes phases éruptives du Kasbek, sans compter la formation iilon-
naire. La roche la plus ancienne — c'est le trachyte noir et rouge
quelquefois à structure d'ataxite. La seconde phase a donné naissance
à la lave rouge qui forme une partie de la gorge de la Tchkhéri (on
peut la voir dans le monticule de Bétlémi, ainsi que dans les escar-
pements de la rive gauche) et à une roche pipernoïde de teintes rouges
0*
20 XXII
et grises. Cette lave est facilement accessible dans les coupes de la
rive gauche de la Tchkhéri, près de son embouchure. Souvent elle ren-
ferme des fragments du trachyte susindiqué en formant quelquefois
une véritable brèche volcanique. La dernière phase est représentée
par les énormes coulées d'andésites dont il a été question plus d'une
fois. L'épanchement de la roche pipernoïde s'est fait antérieurement à
l'extension des glaciers: les moraines du Kasbek recouvrent cette
lave. Parmi les laves andésitiques récentes on trouve des coulées qui
se sont épanchées postérieurement à la déposition de la moraine.
La moraine de la Tchkhéri consiste principalement en blocs de
roches andésitiques et trachytiques du Kasbek, à gros cristaux de
feldspath de première consolidation, et ne contient point de blocs de
l'andésite aphanitique noire plus récente, à structure columnaire très
prononcée; celle-ci serait donc plus jeune que la moraine.
3-me journée.
Itinéraire: Kasbek ou Kobi (dép. 7 h. ni.), Col de la Croix,
Goudaour, déjeuner, volcan Sakabi, (loudaour, Mléty.
Le moment le plus intéressant de cette journée est l'étude des deux
flancs du Col de la Croix avec ses coulées de laves et ses cônes vol-
caniques. Bien de particulièrement remarquable entre les stations de
Kasbek et de Kobi: toujours les mêmes coulées d'andésites provenant
du Kasbek et de ses voisins. Sur la rive gauche, les andésites ont plus
ou moins entièrement recouvert les sebistes paléozoiques; sur la rive
droite on voit souvent ressortir ces derniers. Plus à l'est, derrière
le village de Sioni, il doit y avoir un centre d'éruption de dacites, ana-
logues à ceux de Kalko près de Blo: on trouve des cailloux roulés
de cette dacitc près de l'embouchure d'une petite rivière.
A partir du 10 kil. les laves dominent; sur le parcours des der-
niers 2 — 27= kil. et surtout dans le mur coupé à pic, en face de la
station de Kobi, la lave présente une structure columnaire très mar-
quée. La station de Kobi est située à l'embouchure de la Kissya et
en face de l'embouchure de la gorge Troussovsko'ié. Dans les escar-
pements de la rive droite de la première, on trouve des quartzites
blancs de la sérié paléozoïque, à ce qu'il paraît les mêmes que j'ai
rencontrés dans la gorge Kassarsko'ié de la vallée de l'Ardon. Ces
quartzites font défaut dans la vallée de la Térek. Après Kobi la chaussée
quitte la vallée de la Térek et remonte la gorge de la Baïdarka.
Depuis la station Kasbek jusqu'à Mléty, les schistes paléozoiques
conservent leur inclinaison N, sauf plusieurs petits plis insignifiants.
L'angle d'inclinaison varie à peu près entre 45° et 80°; le plus sou-
vent il atteint 60n. La ligne de partage des eaux — le col de la chaîne
principale — est constituée par ces schistes (avec des intercalations de
grès) ayant à peu près un plongement bomoclinal ou plutôt formant
un demi-éventail: sur le versant nord du col, l'angle d'inclinaison est
de 60°, sur le versant sud de 45n. Ces schistes sont érodés par des
XXII
21
coupures et des vallées longitudinales qui ont servi de bouches d'écou-
lement aux poussées de laves. L'ensemble de ces laves et des schistes
qu'elles traversent offre une analogie avec les schistes injectés de diabases
que nous avons vus entre Lars et Kasbek — sauf la différence d'âge de
la roche éruptive. Le profil schématique ci-joint donne une idée
générale de la structure du Col; reste à mentionner les cônes vol-
caniques récents, superposés aux schistes en vrais parasites, et dont il
sera question plus bas.
Le Col de la Croix est large et plat; ce n'est pas le caractère
général des cols de la chaîne du Caucase: il y en a qui lui ressem-
blent, mais il y en a aussi d'autres qui sont étroits et pour ainsi dire
Fig. 14. Coupe schématique au travers de la chaîne principale près
du Col de la Croix, a — schistes ardoisiers en demi — éventail: b — an-
désites en nappes filonnaires remplissant des gorges longitudinales dans
les schistes.
tranchants, qui sont dépourvus de laves récentes, mais qui renferment
par contre des nappes intrusives de diabases, comme par ex. le Col
de l'Arkhotis.
La chaîne principale du Caucase mérite son nom au point de vue
orographique et en sa qualité de ligne de partage des eaux. Au point
de vue de la tectonique c'est l'anticlinal en éventail du Darial avec
son noyeau granitique qui mériterait plutôt ce nom, si ce n'était une
chaîne tributaire, dite „Latérale'" qui se sépare de la chaîne princi-
pale près de l'Adaï-Goli.
Nous voici à Goudaour, sur le versant sud de la chaîne, dans la
vallée de l'Aragwa que nous redescendrons jusqu'à sa jonction avec la
Koura. D'énormes poussées de laves andésitiques à amphibole, à au-
.uite et à enstatite ont donné naissance, sur les deux rives, à des cou-
lées qui descendent jusqu'à Mléty et même au-delà. Il n'est pas impos-
sible et même probable qu'une partie des laves du versant nord se
soit épanchée par des fissures: néanmoins les coulées principales du
versant sud semblent être en rapport avec de vrais cônes volcaniques.
22
XXII
Plusieurs cônes ont subsisté à la dénudation et on les voit sur les som-
mets des montagnes environnantes à une altitude de plus de 2150 m.
Les cônes volcaniques du Tsitéli-Mta et du Goud sont alignés
dans la direction W — E; les lignes de volcans coïncident avec
la direction des diaclases dans les schistes paléozoïques
et celle des nappes et des filons intrusifs anciens. En face
Fig. 15. Plan du volcan Sakakhi. a — remparts de scories de l'ancien
cratère; b — glacière, c — dyke; d — cratère récent.
Fig. 16. Vue schématique des volcans du Goud et leurs rapports avec
les coulées andésitiques de Mléty. a — schistes paléozoïques; b — andésite:
c — volcan Sakakhi.
du ( loi de la Croix, au-dessus des sources de l'Aragwa, c'est le
groupe volcanique des Montagnes Rouges (Tsitéli-Mtébi); au-des-
sus de la station Goudaour ce sont les volcans du Goud (Sakahi,
Tskhéris-Tavi etc.) à plusieurs kil. de la station. Les volcans du Goud
XXII 23
sont des cônes et des remparts de scories: l'un de ces volcans a plus
ou moins conservé la forme du cratère qui est occupé actuellement
par un petit glacier (ou plutôt une glacière). Les remparts du cône
sont formés de débris de lave, de scories: on y trouve aussi de véri-
tables bombes volcaniques.
Les schistes paléozoïques qui plongent vers le XE 30°, /_ 55°, ren-
ferment des filons de Grunstein: il est facile de constater que les
Grunstein sont des nappes intrusives dans les schistes, tandis que les
laves récentes reposent sur les schistes, sauf les andésites en nappes
filonnnaires constituant avec les schistes paléozoïques les flancs du
Col de la Croix.
La chaussée qui descend de Goudaour à Mléty est taillée dans
l'énorme coulée de lave qui longe la rive gauche de l'Aragwa jusqu'au
promontaire séparant l'Aragwa et la Tskhéris-Tskhali. Les belles co-
lonnes de la lave prismatique, les différentes variétés qui se distin-
guent par leur couleur, par leur grain et leur aspect général, ainsi
que par des détails de composition minéralogique. peuvent aisément
être étudiées, aussi bien par ceux qui descendront la chaussée en
voitures, que par ceux qui préféreront prendre le sentier pour faire
la descente à pied.
4-me journée.
Itinéraire. Mléty (dép. 7 h. ni. h Passanaour, Ananour (déjeuner),
Jinvani; ensuite:
1-re var. Tchoporty, Bodorno (Douchet), Tsilkany.
2- de var. Bodorno, (Douchet). Tsilkany.
3 -me var. Ananour, Douchet. Tsilkany.
La station de Mléty se trouve à peu près à la limite de la for-
mation andésitique de la chaîne principale. Sur la rive droite de
l'Aragwa les coulées de laves n'arrivent pas jusqu'à Mléty. Sur la rive
gauche, la grande coulée andésitique se prolonge à plusieurs kilomètres
au-delà de la station en un promontoire qui sépare l'Aragwa de son pre-
mier affluent gauche. D y a en face de la station une coupe intéres-
sante: trois coulées de lave sont superposées aux schistes paléozoïques
et se distinguent entre elles, même à distance, par leurs couleurs (fig. 17).
Entre Mléty et Passanaour il n'y a rien d'intéressant à signaler.
La coulée de lave que nous avons vue hier, se termine à l'embouchure
de la Tskhéris-Tskhali: les schistes paléozoïques nous accompagnent
jusqu'à Passanaour. Bs plongent toujours vers le nord; l'angle d'incli-
naison est de (i )°, après un petit anticlinal — /_ 45°. h Û
Entre Passanaour et Ananour il y a deux fois changement de for-
mation. D'abord, à peu près à 4 kil. de distance de Passanaour, les
schistes paléozoïques font place aux schistes basiques; des calcaires
compacts siliceux bigarrés leur sont associés et les remplacent com-
plètement après plusieurs kilomètres de chemin. M. Favre envisage ces
calcaires comme appartenant au jurassique supérieur: dans la vallée de
24
XXII
l'Aragwa des Pchawes nous les avons rapportés au même système.
Pourtant on ne saurait nier complètement la possibilité de leur âge
liasique. Les schistes liasiques qui occupent une bande plus large dans
la vallée de l'Aragwa des Pchawes, sont dépourvus de fossiles. Bans
les calcaires bigarrés compacts silicieux et rargileux je n'ai trouvé
qu'un ammonite en mauvais état de conservation.
Ananour et Ginwany mériteraient une visite prolongée; c'est le point
de jonction de trois systèmes: jurassique, lias (ou jurassique?) paléo-
gène, pléistocène; en même temps c'est un point très compliqué; sa
tectonique est encore obscure et offre certaines difficultés.
Je suppose l'existence d'une faille W — E, se dirigeant de Gimvani
et Ananour vers l'ouest. C'est peut-être la faille, observée par M.
Favre dans la vallée de la Liakhwa et de la Ksan, faille qui a déjà été
signalée par Abich. Cette faille est dirigée de l'est à l'ouest et les
Fig 17. Coupe en face de Mléty. a — schistes paléozoïques; &, c, il —
trois coulées de laves andésitiques.
calcaires indéterminés qui l'accompagnent ont la même direction. La
structure compliquée de cette région est due à la faille, à la jonction
de dépôts appartenant à trois systèmes différents (sans compter les
roches éruptives et les alluvions) et à une forte dislocation de ces dé-
pôts par deux mouvements orogéniques: un ancien NNW, un plus récent
NNE.
Les calcaires compacts bigarrés du jurassique supérieur ne dépas-
sent Ananour et Ginwani que d'un demi-kil. environ. Leur inclinaison
varie ici de /_ 55° — 70n, NNE; à la sortie de la ville ils forment un
petit anticlinal écrasé. A la sortie de la ville il y a des flexures qui
montrent avec netteté que ces roches n'ont point subi de déformation
plastique, mais qu'elles sont, au contraire, fortement fracturées; les
XXII
25
fentes sont cimentées par de la calcite ou du quartz et, à une certaine
distance, le tout produit l'effet d'une flexure plastique.
En face de Ginwani ces roches se prolongent sur les hauteurs de
la rive gauche jusqu'à Saganépo-Kliéwi, avec une inclinaison assez douce.
^40° — -45°, en discordance au-dessus des conglomérats tertiaires. On
les dirait renversées et ayant chevauché sur les roches tertiaires après
la formation de la faille.
Au-dessous de ces calcaires jurassiques apparaît une série de con-
glomérats, microcouglomérats et de grès calcareux appartenant au
paléogène et ayant une grande ressemblance avec le .,Granitmarmor';
de Montorfano en Lombardie. Ces roches contiennent des fragments
de coquilles triturées et des Lithotamnium. On peut voir ces roches
à la sortie d'Ananour, au pied de la montagne Aranissi; mais c'est
Fig. 18. Profil transversal de la gorge de Ginwani. I. Calcaire juras-
sique d'Aranissi; IL Grès et microconglomérats à Xullipores (éocène).
III. Galets du lit de FAragwa; IV. Terasses de blocaux et de déluvium:
Y. Ebouli, recouvrant des marnes bigarrées gypseuses. a. Routes;
h. Eboulis (grands blocs).
surtout dans la gorge de Ginwani et à l'embouchure de l'Aragwa des
Pchawes qu'elles peuvent être étudiées avec succès. Ces couches de
grès et de conglomérats sont fortement redressées; elles plongent vers
le NNE, /_ 85° et montrent des flexures plus ou moins insignifian-
tes dans le plan de la direction principale des couches. Les conglomé-
rats contiennent des fragments de calcaires siliceux jurassiques; c'est
un dépôt littoral. Sur la chaussée de Douehet, à 2 kil. d'Ananour, et à
la sortie de la gorge de Ginwani, le paléogène fait place aux argiles
bigarrées gypseuses, aux grès, aux marnes et aux conglomérats du
miocène dont nous nous occuperons plus bas. Quant aux calcaires
blancs d'Aranissi, ils méritent un intérêt tout particulier. Ces calcaires
très disloqués et dont la stratification est masquée, contiennent par-ci
par-là des fossiles mal conservés (Mynchoneïïa, Ostrea etc.). Ils corn-
•26 XXII
posent la montagne d'Ananissi, traversent la chaussée entre le 1 et. le
2 kil. d'Ananour et vont former la grande montagne à droite de la
chaussée. A l'est de l'Aragwa des Pchawes j'ai trouvé, entre Saganépo-
Khéwi et Tchintya, deux ilôts du même calcaire qui ont résisté à
l'érosion. M. Favre n'avait pas ohservé ces calcaires sur la chaussée,
mais il en a trouvé d'autres dans la vallée de la Ksan avec „certains
bancs renfermant de nombreuses traces de polypiers, de rudistes et
de nérinées". M. Favre leur trouve une ressemblance avec le calcaire
à caprotines de Koutaïs: M. Sorokin leur attribue un âge crétacé.
Moi aussi, j'ai d'abord considéré cette zone étroite de calcaires comme
un récif (corallien?) du crétacé. Toutefois l'identité de ces roches et le
caractère général de leur faune (qui est très-mal conservée) avec le
calcaire jurassique de Balta-Lars m'autorise à le rapporter également
au jurassique supérieur. Peut-être est-ce un pli couché qui pourrait
être relié au pli incliné de Djérakhow (?).
Les roches éruptives sont représentées par deux petits massifs
isolés de porphyrite augitique; l'un deux se trouve à mi-chemin entre
Ananour et Ginwani, l'autre en face d'Aranissi, sous les ruines de la
forteresse de Tchintya. Pour achever rénumération des nombreux dé-
pôts qui viennent compliquer la structure géologique du point en ques-
tion et lui prêter un intérêt tout spécial, il ne reste qu'à mentionner
les bancs de cailloux roulés dans le lit de l'Aragwa et les restes d'un
dépôt de blocs erratiques sur le promontoire entre les deux Aragwa.
Ce dépôt me semble être un dépôt d'origine fluvio-glaciale: il consiste
en blocs .des mêmes roches éruptives que l'on trouve plus haut dans
les terrasses glaciaires et fluviatiles et se distingue franchement du con-
glomérat tertiaire (Xagelfluhe) de Bodorno, Douchet etc.
En relevant encore une fois la discordance marquée entre le ju-
rassique et le paléogène, on pourrait, sous toutes réserves, donner
les indications suivantes pour retracer avec le temps une page de
l'histoire géologique du versant sud de la chaîne du Caucase. La mer
du jurassique supérieur semble avoir non seulement avancé jusqu'au
pied des roches jurassiques plus anciennes redressées, mais les avoir
même en partie recouvertes transgressivement. Les calcaires d'Aranissi
ne seraient alors non un récif corallien, mais les restes d'un ensemble
de couches érodées dont je crois avoir retrouvé encore d'autres res-
tes en face de Twaliwi, sur la rive droite de l'Aragwa des Pchawes, en
discordance sur les calcaires compacts jurassiques. Une faille s'est
produite avant la déposition des conglomérats paléogènes de Ginwani
qui ne contiennent que des cailloux de roches jurassiques. Le crétacé
fait défaut: la mer de cette époque ne semble donc pas s'être avancée
jusqu'ici. Il paraît qu'il n'y a pas de discordance marquée entre le
paléogène et le miocène, du moins ici.
Après avoir quitté Ginwani, nous entrons dans la zone des dépôts
sarmatiqnes d'un caractère lithologique très varié. On en trouve plu-
sieurs coupes entre Ginwani et Bodorno, entre Ananour et Douchet,
entre Ginwani et Tchoporty. Pourtant il est préférable de les exaini-
XXII - 27
lier après avoir quitté Boclorono ou Douchet. Cette série variée est re-
couverte de puissants dépôts qui donnent lieu à une discordance d'o-
pinion. Ce sont des conglomérats consistant en grands cailloux de ro-
ches tertiaires (marnes, grès, calcaires) et cimentés par un limon jaune
rougeâtre. Par places le limon domine presque exclusivement: il peut
être coupé à pic et se maintenir en colonnes comme le loess (par ex.
dans la montagne Kaldai-Mkhiwani sur la route entre Tcliintya et
Tchoporty); par places il ne présente qu'un amas de blocs et de cail-
loux roulées. Ces conglomérats présentent une grande similitude avec
certaines XageWuhe: la forme, les dimensions, le caractère lithologi-
que des cailloux parlent contre une origine glaciaire; les cailloux sont
aplatis; ils ont la forme de galettes, d'ellipsoïdes plats à trois axes, tout
comme les cailloux marins au pied des falaises: ce caractère me semble
parler en faveur d'une origine littorale: la stratification est indistincte.
La montagne de Bodorno, celle de Tchoporty. les environs de
Douchet sont formés par ces conglomérats qui y reposent en discor-
dance (dans des cuvettes?) sur les roches sarmatiques et ne sont
point disloqués. On les a poursuivis à l'est et à l'ouest sur une éten-
due considérable. Les différents auteurs ne sont pas d'accord sur l'âge
de ses dépôts; les uns les envisagent comme étant des dépôts glaciaires,
les autres les rapportent au tertiaire. Je suis d'avis que ce sont des
dépôts pliocènes de formation problématique; leur origine glaciaire
ne saurait être prouvée suffisamment: le caractère lithologique des cail-
loux, Tabsence d'autres phénomènes et de centres glaciaires à proxi-
mité semblent s'y opposer. M. Du Pasquier a décrit des dépôts ana-
logues de Suisse et les a aussi rapportés au pliocène.
Xous voici à Tsilkany. dans la vaste plaine qui se réunit à la
vallée de la Koura. Xous sommes dans la zone sarmatique, dans une
-aire synclinale qui fera bientôt place (à Mtskhet) à une série de plis
dans les dépôts oligocènes. Proprement dit, c'est ici la limite du ver-
sant sud du Caucase, les monts de Mtzkhet et Titlis faisant déjà par-
tie du Petit Caucase ou Anticaucase.
5-ine journée.
Itinéraire: Tsilkany (dép. 7 h. m.), Mtskhet. Titlis. Variante:
Douchet, Hodorno, Tsilkany, Mtskhet, Titlis.
La dernière étape de notre excursion au travers de la chaîne du
Caucase est dans le tertiaire et le quaternaire. Après avoir fait plu-
sieurs kilomètres dans la vaste plaine qui sépare les monts de Douchet
de ceux de Mtskhet. nous voyons, à peu près à 6 kil. de distance, de ce
dernier, réapparaître les conglomérats de Bodorno, ensuite (3 kil.) un
limon lœssoïde et enfin, à 2 kil. de Mtskhet, des grès et des marnes
bigarrées qui plongent vers le X {/_ 45° — 50°).
Pour avoir une idée de la structure de cette partie de la chaîne,
il faut suivre les coupes de la rive gauche jusqu'à Xatsikhori. Une sé-
rie très-variée de grès, de marnes, de conglomérats d'âge miocène,
28 ■ XXII
constitue le synclinal entre les grès du paléogène de Ginwani et ceux
deMtskhet et Tiflis. Près de Tsitsamouri j'ai trouvé dans une couche
de marne de nombreux moulages et des coquilles de Hélix écrasés et
indéterminables. Par analogie on peut rapporter la série en question
à l'étage sarmatique.
Près de l'embouchure de la Koura qui suit une importante vallée
longitudinale, le miocène fait place au paléogène. D'abord ce sont les
grès quartzitoïdes de Natsikhori (la pierre de Dzegwa), ensuite les grès
glauconieux et les grès avec des empreintes de plantes et des couches
de lignite et de gypse qui forment les deux plis entre Mtskhet et
Tiflis. Ces dépôts appartiennent à l'oligocène. A l'entrée de la ville on
trouve des conglomérats et du loess qui reposent en discordance sur
l'oligocène.
C'est sur la série du paléogène, plongeant vers le nord, qu'est si-
tuée la ville de Tiflis, partagée en deux parties par la Koura.
Nous voici sur le versant nord du Petit Caucase, à la limite de
notre excursion.
WII. Onlde di i ■ i 'in l ngn '■■■■\- i il
^W
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-..-.. —,
-V^„v, /.^.J^i.,
Coupe géologiq le Wladikavkaz b Tïflis.
XXIII
EXCURSION
ZUM
GENAL-DONGLETSCHER
VON
CONST. ROSSIKOW und BORIS KOLENKO.
Der Genal-doiigletsclier
VON
Const. Rossikow.
Der dem Kasbek angehôrencle Genal-dongletscher ist unter
verschiedenen Namen bekannt (Maliew, Maili 1j, Ssaniban a), Tmeiia-
kau ") u. a.). Die Schneedecke des Kasbek dehnt sich iiber 26,2 Kilom.
aus und nâhrt folgende Gletscher: Dewdoraki, Tscbatscbui, Maliew,
Orzweri, Anabot, Atgibar, Suatis und Mna. Der Maliew — oder Ge-
nal-dongletscher ist der grôsste unter ilmen; seine Lange betràgt
gegen 5,8 Kilom. Er ist von der Stadt Wladikawkas 45 Werst ent-
fernt und befindet sich im sûdlichen Theil des Terekgebietes, ini Osse-
tischen Hochland. Das untere Ende des Gletschers reicht in ein wil-
des und wenig anziebendes Thaï hinein. Hier entspringt der Genal-don,
ein rechter Quellfluss des Gisel-don, der in seinem unteren Laufe den
Namen Kisilki tràgt. Letzterer mùndet in den Fiag-dôn, der seiner-
seits in den Ar-don, einen rechten Zutluss des Terek, tiiesst. Die Ge-
samintlange des Gisel-don (Kisil), von den Quellen bis zur Mûndung
1) Pastuchow. Besteigung des Kasbek 29 Juli 1890. Sapiski d.
Kauk. Section d. K. R. Geog. Ges. 1889—91. B. X, p. 134.
2) Michailowski. Die Berggruppen und Gletscher des Central-
Kaukasus. Semlewedenje. 1894. B. I, p. 159 — 179.
3) Dinnik. Reise in West-Ossetien. Sapiski d. Kauk. Sect. d. K.
R. Geog. Ges. 1893. B. XV, p. 83.
2 XXII [
in den Fiag-don, ist gegen 60 Werst lang; der eigentliche Genal-don
von seinen Quellen bis zur Mûndung gegen 20 Werst. Der Gisel-don
rîiesst nur 35 Werst seines ganzen Laufes in dem genannten Thaï, von
da ab aber in der Ebene von Wladikawkas. Seiner Form nach zer-
tallt das Gisel-donthal, entsprechend dem Relief des von ihm durch-
schnittenen Theiles des Xord-Kaukasus (zwischen den Bergen Kasbek
und Djimarai-ehoch) a), in folgender Weise: das nôrdliehe, breite Thaï
mit einer tiefen Schlucht ini Sûden, die sieh zu einer Klamm verengt,
und einen sùdliehen Theil, der einen weiten Kessel bildet, in welchen
eine ganze Reihe einzelner Gebirgsbâche der Genal-donquellen mtiriden.
Ton den vier, zum Geiial-dongletscher von Wladikawkas ans fuh-
renden Wegen, wâhlen wir zur Excursion den bequemsten, der aller-
dings auch der làngste ist, nâmlich die Fahrstrasse. Dieser Weg ist
auch nur dann passirbar, wenn der Gisel-don nieht den hôchsten Was-
serstand erreieht. Dièse Strasse fùhrt von Wladikawkas zunàchst 10
Werst langs der Ebéne von Wladikawkas, dann circa 28 Werst im
Thaïe des Gisel-don und seines Nebenflusses Genal-don.
8 Werst von Wladikawkas erreieht der Weg den ossetisehen Aul
Gisel. Jenseit der Bruche, die iiber den Terek fuhrt, steigt der Weg
allmahlich auf drei alte Uferterrassen des Terek hinan. Von der drit-
ten, obersten Terrasse erôffnet sich im Westen der Blick auf den
sùdliehen Theil der Ebene von Wladikawkas. Sich durch ein unabseh-
bares Meer von Maisfeldern schlângelnd, durchquert die Strasse von
Ost nach West die Ebene.
Bekanntlich bildet die Ebene von Wladikawkas den Boden eines
iler Glacialperiode angehorigen Sees (nach Abich) -), welcher im Sû-
den von den Yorbergen des Kaukasus, im Xorden und Westen von
den Ssunshen- und Karadachbergen eingeschlossen wird. Dièse mit
vielen erratischen Blôcken bestreute, aber sehr fruchtbare Ebene
wird jetzt bauptsachlich von Feldern oder Steppenweiden bedeckt,
wahrend noch zu Anfang dièses Jahrhunderts die ganze Ebene einen
Zusammenhangenden undurchdringlichen Wald bildete, der heute
durch die Cultur verdrângt, nur noch in den Flussbetten vorhan-
den ist. Die Quellen des Tschernaja-baches liegen (1400 Meter hoch
uber d. M.) 6 — 8 Werst von der Uebei^fahrtstelle, in den bewaldeten
Balken (Thâlern), die dem Xordabhange des Batchusberges ange-
hôren. Sie sind, wie ich zu beobachten Gelegenheit batte, unter
miichtigen Glacialablagerungen begraben. die ihrerseits von jûnge-
ren Bilgungen 'bedeckt werden. Die erratischen Blocke dieser Gla-
cialschichten bestehen ans Gesteinen, die den Yorbergen des Kaukasus
t'remd sind, wie aus Trachyten, also aus Material, das dem weit ent-
') Auf den vorhandenen Karten ist der als Gimarai-choch ange-
gebene ein Berg, der in Wirklichkeit nordlicher steht, namlich dort,
\vo auf den Karten der Schau-choch augegeben ist. Genaueres findet
bei Rossikow. Der Zitigletscher. Iswestija d. K. R. G. G. B. XXIX.
1893, p. 495.
J Abich. Ueber die Glacialperiode im Kaukasus.
c
XXIII 3
fernten Kasbek angeliôrt. Eine Werst jenseit des Tscliernaja-baches,
am rediten Ufer des Gisel-don breitet sieli das ossetiscke Dorf G-isel
aus 1j. Von hier erôffnet sich ein herrlicher Einblick in das Thaï des
Gisel-don. Zunachst liegt ein breites, den Vorbergen angehôriges Thaï,
das von nnten bis oben mit dichtem Walde bewacbsen ist, weiter in
der Tiefe sieht man im Vordergrunde die weichen Contouren der Ge-
birgskâmme sich abheben, die umrahmt sind von dem Griin der subal-
pinen Wiesen; sûdlicher liegt das • Thaï selbst— ein Quarthal, das mit
weniger dichtem M'aide bestanden ist und sich durch hôlïer anfragende,
eigenartige Felszacken auszeichnet; endlich ûberragt dièses Bild die
weite Schneekappe des Kasbek (5043 Meter ùb. cl. M.) und des Dshi-
marai-choch (4777 Meter ub. d. M.), und davor die malerische Eis-
kaskade des Mallewgletschers.
Der Gisel-don besitzt beim Dorfe Gisel und oberhalb desselben
ein Haches Bett von 2 — 3 Werst Breite, das sich in mehrere Arme
zertheilt, von weichen 3 — 4 durch die Strasse des Dorfes fliessen, jenes
bei Hochwasser ûberschwemmend.
Von den ohengenannten, geographisch unterschiedenen Theilen
des Gisel-don lehnt sich der nôrdliche^unmittelbar an die Ebene und
gehort zum Gebiete der Vorberge des Kaukasus. Dièse bestehen aus
Lungsketten des Gebirges und einzelnen vorspringenden Bergzacken,
die in der Orographie des Kaukasus unter dem Xamen der „Felsen-
oder Buuten- oder auch Schwarzen-Berge" bekannt sind. Letztere ha-
ben ubrigens ihrer Natur nach mit dem Hauptkamm des Kaukasus,
abgesehen von der entfernten ausseren Aehnl;chkeit, nichts gemeinsam,
da sie im Gegensatz zu jenem aus zwei Faltensystemen von Jura- und
Kreideschichten bestehen.
Den Eingang des Thaïes beherrschen zwei Gipfel der „schwarzen
Berge" — redits der Zagïs-Zweri, links der Tagus-bars. Der Eingang
ist nicht breiter als 65 — 85 Meter und vollkommen vom Bette des
Gisel-don eingenommen: hier staut sich das, vom Flusse aus dem Ge-
birge gefuhrte, steinige Geroll auf. Das ist so zu sagen das Reinigungs-
gebiet des Flusses, wahrend er sich von nun ab in der Ebene auszu-
breiten vermag. Hier und thalaufwarts wird die Végétation von
Ellern- und Xussstrauch gebildet. (Die Hohe der Mûndung des Gisel-
don Thaïes habe ich auf 912 M. iïber dem Meere bestimmt). Die Ge-
hange dagegen sind vorherrschend mit Buchen (Fagus sylvaticus)
bestanden.
Am Fusse des Sùdostabhanges des Tagus-bars breitet sich ein
Streifen leuchtend grûner Wiesengrimde von 65 — 70 Dessjatinen aus,
auf weichen einige menschliche Behausungen verstreut sind.
Etwa 5 — 6 Werst aufwarts behâlt das Thaï seinen Charakter bei,
bis es von dem hoheren, zweiten Kamm der Schwàrzen Berge einge-
engt wird, zwischen dem Batchus (1,439 Met.) und dem Uatarty
r) Naheres bei Rossikow: In den Bergen und Schluchten Kur-
tatiens und den Quellen des Terek. Sap. cl. Kauk. Sect, cl. K. R. Geog.
Ges. 1894. B. XVI, p. 302.
1*
4 XXIII
(1,368 Met.). Die Breite schwankt hier zwischen 50 — 60 met., die Holie
des Bettes liber dem Eingange des Thaïes betragt hier 150 — 170 M.
Bald zertheilt sich hier der Fluss, und bildet dabei eine Reihe von
Inselii, bald fliesst er wieder in einem Bett zwischen mâcMig aufge-
hâuften Gerôllen von verschiedener Grosse und springt dabei von der
einen Seite (1er Thalwand auf die andere. In Folge dessen geht auch
die Strasse haufig von einer Seite zur anderen des Thaïes liber. Die
mit feinerem Geroll bedeekten Inseln sind bewachsen mit Gestriipp von
JELyppophàe Rhamnoides (Oblepicha) oder Myricaria germanica. Zwi-
schen den Waldpartien zeigen sich an den Wândèn des Thaïes Profile
der, in ihrer petrographischen Zusammensetzung einfôrmigen, Kreidefor-
mation. Ihre Schichten fallen nach XO und streichen von SO nach NW.
Am Fusse des Batchus und Uatarty verengt sich das Thaï, aber
gleich dahinter, zwischen den einzelnen Yorposten und den „Bunten
oder Felsenbergen", die sich vom Adai-choch M 2 r) (2,649 M.) und
Ssagalkany-choch (2,696 M.) abzweigen, wird der Fluss wieder breiter,
der Wald wird dichter und im Flussbett selbst liegen zwischen den
Wàldern grôssere Wiesen, die mit Heracleum, Aconitum und TussUago
u. a. m. bewachsen sind. Hier endet das eigentliche Thaï des Gisel-
don und seine Fortsetzung weiter links, im Westen, tragt den Namen
„Kobanthal" und der Fluss selbst heisst hier Koban; dagegen heisst
die direkte Fortsetzung nach Siiden „die Genal-donschlucht" und der
Flus Genal-don. Das Kobanthal ist in seinem ôstlichen Theil bewaldet,
im westlichen nakt. Dort liegt der Aul Koban, der aus drei Gehoften
hesteht. Dièses Thaï zeichnet sich durch ein herrliches Klima aus,
da es milden und trockenen Herbst und Winter, dabei ein warines
Friilijahr und einen mâssigen Sommer besitzt. Es wiirde sich trefflich
als klimatischer Kurort eignen. Auch arehàologisch ist das Kobanthal
von Interesse, durch das Vorkommen alter Graber.
Das Genal-donthal liegt zwischen den Falten, welche den Adai-
choch und Ssagalkany-choch auibauen. Gleich nach der Yereinigung sei-
ner Quelltlûsse verengt sich das Thaï zur Schlucht, und dann immer
mehr bis zur ricbtigen Klamm. Die Wâncle der letzteren bilden eines
der schonsten Profile in den sandig-thonigen Schichten des unteren
Jura, welche die festen Kalkbànke des oberen Jura unterlagern. Die
jàh abfallenden Wànde der Schlucht ragen mehrere liundert Meter
iiber dem felsigen Bette des brausenden Genal-don empor, bis zu wel-
chem die Sonnenstrahlen nicht zu reichen vermôgen. Die engste Stelle
der Klamm ist 17 — 18 Meter und die Lange der ganzen Genal-don-
schlucht circa 5 Werst; die Hohe liber dem Meere 1,230 Meter.
In den oberjurassischen Kalksteinen befinden sich viele Hôhlen
und Grotten, deren Eingange von Gestriipp umrahmt sind. Ferner bil-
den sich hier Klûfte und Spalten, Pl'eiler und Sàulen.
In den tiefen Circusthalern und ebenso an den Gehangen des Xord-
') Zum Unterscheide von den Adai-choch des Central-Kaukasus so
benannt; er heisst auch der Ssanibansche Bera-.
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X
XXIII 5
abhanges des Adai-choch tinden sioh nicht wenig erratische Trachyt-
gesteine, welche deu Beweis liefern, dass auch an diesem Theile des
Kaukasus sich ein màchtiger Gletscher ausdehnte. Das war der Kasbek-
gletscher, der nicht nur das Thaï des Terek ausfûllte, sondern eine
solche Machtigkeit erreichte, dass er iiber die beiden Falten des Jura
und der Kreide der kaukasischen Vorberge hiniiberschritt und sich
ùber die Ebene von Wladikawkas ausbreitete.
Im Anfang der 90-er Jalire dièses Jahrhunderts i'and in der Ge-
nal-donschlucht ein gewaltiger Bergrutsch statt, der zeitweilig den Lauf
des Genal-don verlegte.
Das Genal-donquerthal erweitert sieh thalaufwârts plôtzlich zu einem
mittelgrossen Kessel, dem sog. Ssanibanschen Kessel, in welchem die
Quellflûsse des Genal-don sich vereinigen. DieserThalkessel ist malerisch,
aber vvild, da der Wald hier vôllig fehlt. Der Kessel wird im Xorden
von steilen, jurassischen Felsen eingeschlossen, im Sûden begrenzen
ilm die Abhânge des Adai-choch und Ssagalkany-choch, im "Westen und
Osten dagegen die weniger hohen Gehànge der Vorposten des Kasbek-
und Djimera-chochmassive: rechts der Kaidjin (5,97G 31.), geradeaus der
Tschatsch-choch (5,982 M.) und links der Schan-choch: im Sûden endlieh
stehen nocli die Felsen des mittleren Vorherges des Tschatsch-choch.
Letzterer springt màchtig in den Thalkessel binein und theilt durch
zwei vorspringende Bergwânde zwei Hauptthalschluchten von einander,
das Genal-donthal und das Kauri-donthal, an welche sich von rechts und
links zwei Seitenthaler, das Fari-don- und Kari-donthal anschliessen,
in der V>"eise, dass in den grôssten der genannten Flusslaufe, den
Genal-don von rechts der Kauri-don mit seinem Xebenflusse Fari-don,
von links der Kari-don hinein fliessen. Die vereinigten Gewâsser fûhrt
der Genal-don durch die Schlucht ans dem Boden des Thalkessels hin-
aus. Ton den bezeiehneten Seitenthalern ist das schonste — das Kauri-
donthal, speciell das Quellgebiet des Kauri-don. Der Ssanibansche Thal-
kessel verdankt seine Entstehung den Erosionsprocessen und bildete
wie aus seiner ausseren Form geschlossen werden kann, einst den
Boden eines tiefen Sees; unabhàngig davon sind aber auch die Spuren
einstiger Gletscherwirkung zu bemerken.
Die petrographische Zusammensetzung der Gesteine, welche diesen
Kessel bilden, zeigt einige Mannigfaltigkeit. Die verticalen Felswande
bestehen aus machtigen gleichartigen Jurakalken, wahrend die Ge-
hànge der drei Hauptvorberge und ihre Auslâufer bis hinauf zu den
Gipfeln — dem Kaidjin, Tschatsch-choch u. a. — ausschliesslich aus dun-
kelen, stummen Schiefern aufgebaut sind, die offenbar ein hôheres
Alter besitzen; sûdlicher auf der Kammlinie des Tschatsch-choch tre-
ten die Gneisse auf, welche endlieh an den Abhangen des Kasbek
Trachyteu Platz machen. Auf der Bôschung an einzelnen Vorsprûngen
und Stufen der Wande des Thalkessels liegen die kleinen Aule ver-
streut. Links auf der Hôhe einer TeiTasse, am Fuss des Urs-choch,
liegt Genal, der grosste sammtlicher Aule, wie ein Adlernest auf der
Felsenhohe thronend; rechts liegt (2,509 M.) Stschikau, weiter auf der-
6 XXIII
selben Seite, Ober- und Unterkahi, ferner Ober-, Mittèl- und Unter-
Tmenakau; im Vordergrunde, beim Zusammenfluss des Fari-don mit
dem Kari-don, am Fusse des Berges, der Aul Unter-Ssanib, und etwas
oberbalb am Flusse Kauri-don Ober-Ssanib. Die Bevôlkerung der 7
Aule bestebt aus Osseten.
Jenseit des Ausganges aus der Genal-donschlucht fubrt der Weg
an der rechten Seite des Thalkessels entlang und dann, sicb vemvei-
gend — der eine zum Aul Kani, der andere durch Unter-Ssanib nacb
Ober-Ssanib. Hier befinden sicb iiber der Strasse aniNOEnde des Dor-
es, am Fusse der Felswand zwei Hôblen, am Rande einer von alten
Baunien bescbatteten kleinen Wiese. Das Gestein bildet tester, dolo-
mitiscber Jurakalk. Zn der grôsseren der beiden Hôblen fiihrt ein
kaum bemerkbarer Fusspfad, den steilen, mit Gesteintrummern be-
deckten Abbang binauf. Dièse Hôble bildet ein Gewôlbe von 17 M.
L'ange bei circa 6 — 8 m. Breite und Hôbe. Sie ist in ethnographischer
Beziebung von Interesse, da sie die Opferbôble des Ssanibanschen Spren-
gels ist.
Der Weg zum Malïewgletscher fiibrt von Ober-Ssanib aus zuerst
bergab nacb Fari-don, gebt dann auf das redite Ufer hinûber und,
um einen vorspringenden Felsen herum fubrend, binab in die Scblucbt
des Genal-don. Darauf fiibrt die Strasse ùber eine seblecbte Brueke
auf das linke Ufer zum, von Feldern umgebenen und scbôn gelegenen,
(1509 M.) Aul Ober-Tmenakau. Auf schwer zuganglieben Felsen er-
bebt sicb hier nicbt weit vom "Wege die Ruine des alten Turmes Dje-
mas. In Ober-Tmenakau gewinnt man einen schonen Ueberldick auf
den ganzen Tbalkessel und zum ersten Mal den Blick auf den Ma-
liewgletscher, allein nocb sind es 9 Werst bis zu diesem selbst.
Zunàcbst ist die Strasse in ziemlicber Hôbe angelegt, dann aber fubrt
sie allmablicb binab zum Flussbett des Genal-don. l'ie Scblucbt ist
redit scbmal, von boben steilen Felsen eingeengt. Die Felsen des un-
teren und mittleren ïbeiles der Scblucbt besteben nur aus dunkelen
Scbiefern, oberbalb aber, naber zum Gletscber, treten Gneisse und
palaozoniscbe Scbiefer auf. Die ganze Tbalscblucbt, vom Ssanibanscben
Kessel an, zeigt deutlicb aile Cbaraktere eines einst vergletscberten
Tbales; und zwar gebort dièse Yereisung einer keineswegs fern zuriick-
liegenden Période, ja sogar nocb unserem Jalirbundert an. Von der
Halfte des Weges an verfolgen wir zwei macbtige Ufermorànen, ent-
lang den Seiten der Scblucbt, bocb iiber dem Bette des Flusses. Beide
reicben fast ununterbrocben bis zum Gletscbertbor und weiterbiszum
Vereinigungspunkt der Gletscber. Die Hôbe der Ufermorànen erreicbt
stellenweise 200 M. Die steilen Abbange der Morane sind vollstandig
obne Végétation.
Ton der 3-ten Werst an verwandelt sicb der Y\*eg in einen Fuss-
pfad, der sicb zwiscben aufgeturmten Flussgerôllen scblangelt.
ScbAvierig wird der Pfad die letzten l1/., Werst vor dem Gletscber,
in einer Hôbe von 2007 Meter: von hier ab muss man sicb iiber und
XXIII 7
zwischen mâchtigen Blôcken von scharfkantigen Schiefern und Triïm-
merhaufen hindurcharbeiten.
Xachdem auf dem ganzen Wege von Tmenakau der Gletscher nie-
mals vôllig ans dem Gesichtskreis gesclrwunden war, zeigt er sich
plotzlich in seiner ganzen Grosse erst 15 — 20 M. vor se'ner Miin-
dung, voin Rûcken einer Seitenmorane ans. Ueber den Thalboden er-
hebt sich 10 — 12 M. hoeli die wellige Masse der blaugrunen Zungedes
Maliewgletsehers, mit seinein tiefen Thor. Ans seiner Tiefe sprudelt
uuter dem Eise liervor der Genal-don. Zu beiden Seiten der, aus der
Tiefe der Schlucht heransqiiellenden, Gletscherzunge zieben sich die
hohen Wàlle der Seitenmorànen.
Neben dem Ende der Gletscherzunge stehen auf einer recht hohen
Felsterrasse einige niedrige Steingebilude, — eine ossetische Kuran-
stalt! Hier entspringen namlich auf einem Felsvorsprung fùnf grossere
und einige kleinere heisse Mineralquellen, die bei den Osseten miter
dem Xamen Tmenakau-Korma-don bekannt sind; ausserdem eine oder
zAvei kalte Quellen (Tang-don). Xacli Analysen des Dorpater Professors
G Schm i dî ist die chemische Zusammensetzung d'eser Quellen folgende:
Auf 1.000,00!) Theile Wasser:
Scliwefelsaures Rubidium 5,03
„ Kalium 186,(17
Chlorsaures Kalium 364,35
., Xatrium 5385,42
„ Magnésium 134,80
Bromsaures Magnésium 3,38
Phosphorsaures Calcium , . . . 0,42
Doppelkohlensaures Calcium 1006,69
., Magnésium 89,31
Eisen 21,68
Kieselsiiure 11.70
Feste Bestandtheile 7209,45
Die kalten Quellen sind eisenhaltig.
Die Temperaturen von ô heissen Quellen sind nach Dinnik: 55",
54°, 53,5", 48", 44" C.
Die Temperaturen von 2 heissen Quellen sind nach Pachtussow:
52,5", 43,7" C.
Die Temperaturen von 2 heissen Quellen sind nach Fîossikow:
54,5", 54°, 53", 47°, 45° C.
Dièse Quellen werden nicht nur im Lande der Osseten als heil-
kraftig angesehen, sondera auch weit iiber die Grenzen desselben hin-
aus. Selbstredend sind die Badevorrichtungen hoclist primîtiv, dennoch
ist der Zudrang der Kranken, hesonders rheumatischer und scrophu-
loser sehr gross.
Der Maliewgletscher ist dergrôsste der Gletscher des Kasbek;
er gehôrt zu den Gletschern erster Ordnung und liegt auf der mittleren
8 XXIII
Terrasse des Quellenbietes des Genal-dc-n. Seiner Grosse nach ist er-der
Dritte unter den Gletscbern desOssetiscbeiiBerglandes.Dervon ibmeinge-
nommene Theil des Gebirges zerfallt orograpliisch in drei typische Tlieile —
eine breite, boch ûber déni Meere gelegene Terrasse, ein tiefer Kessel
und eine wilde Felsscblucbt, Die Terrasse .gehôrt dem Xordwest-
abhange des Kasbek an und clessen Gebangen: sie ist bis 2 Kilometer
breit und circa 4l/2 Kil. lang: ibr niedrigster Punkt liegt 3300 - 3400
Meter ûber dem Meere, der hôebste auf dem Gipfel des Kasbek
(5043 Meter).
Dièse Terrasse wird vom ôstlicben oder rechten Gletscberarm und
dessen Nabrgebieten, den Fini- und Scbneefeldern, eingenommen.
Der Kessel liegt westlich von der Terrasse, fast perpendiculàr zu
jener; er ist von allen Seiten von einer bolien Felsbarriere eingescblos-
sen, welcbe durcb Erosion und Exaration des Gesteins entstanden ist.
Der Kessel ist nient weniger als 4 Kil. lang und 1 Kil. breit, bei
einer mittleren Hôbe von 3000 Metern. Die Bôsebung der Solde ist
50 M. auf 1 Kilom. Die ibn umralimende, aus palaozoiscben und kry-
stalliniscben Gesteincn gebildeten, Felsen fallen auf der Seite des Kas-
bek und des ,,Xamenlosen" Berges vertical ab, wâhrend die ausscbliess-
lich palaozoiscben Sehiefer von der Seite des Djimarai-cbocb sanfter
geneigt sind. Hier entspringen eine Reibe von Mineralquellen. Der
Kessel wird vom linken oder westlichen Arm des Gletscbers
eingenommen, inwelchen noeb einige Gletscber zweiter Ordnung
miïnden, deren ïfahrgebiet in weiten Firnfeldern liegt, die auf dem
sùdlicben und westlichen Tbeil der Felsbarrieren ausgebreitet sind.
Die Felsscblucbt oder das Quertbal setzt quer vonXnacb S durcb
das genannte Massrv, und liegt zwiseben den sùdlicben Tbeil der Vor-
berge des Kasbek und Djimara-eboeb. Hier liegt der ganze Eis-
strom.
Somit entstebt der Maliewgletscber, aus dem Zusammentiuss zweier
Hauptarme, deren Xabrgebiet auf den Massiven zwiseben den Hôben des
Kasbek, des „Namenlosen", Tscbatscb-cliocb und Djimara-cbocb liegt,
Der redite Gletscberarm, der sicb aus mehreren secundaren
Gletscbern bildet, besitzt in seinem oberen Tbeile eine unregelmassige,
bocl^erige, in seinem unteren eine stark von Spalten zerrissene Ober-
flacbe. Bei der Hôbe von 3300 Met. erreicht die Menge der Spalten
ibr Maximum; hier bildet sicb in Folge der Steilheit der Soble eine
grossartige Gletschercascade, unterbalb welcber der Gletscber wieder
rubiger weiter fliesst.
Der linke Gletscberarm, wird aus 7 Gletscbern z weiter Ord-
nung gebildet, von welchen 4 von N, 2 von W und 1 von S koninit.
Seine Oberfliicbe bildet eine zusammenbangende „Steinige Eiswiiste",
welcbe auf der ganzen Strecke von niacbtigen Wallen, Hùgeln und
Kegeln bedeckt ist — den Mittel- und Seitenmoranen des Gletscbers. Links
und redits erbeben sicb die Seitenmoranen in einer Hôbe von 25 — 30
Metern; besonders ûberraschend sind die boben und niacbtigen Kegel
der Mittelmorane lieim Zusammenfluss der Hauptarme.
XXIII . 9
Der Eisstrom selbst, die Vereinigung der Gletscherarme in dem
Querthal, fliesst zuerst in NO-licher, dann in nôrdlicher Richtung,
in einer Ausdéhnung von 21/2 Kil. bei einer Breite von 900 Met. Die
Seitenmorànen haben hier stellenweise eine Hohe von 100 uncl melir
Metern; besonders auf der rechten Seite ist -die Oberflâche von Mo-
ranenmaterial bedeckt, wàhrènd die Mitte clavon vôllig frei ist. Im
Gegensatz zu dem unteren Theil des Eistromes, ist der obère Tlieil in
Folge der geringeren Neigung weniger von Querspalten zerrissen, als
der untere. Auf der linken Seite des unteren ïheiles des Eisstromes
iinden sicli die meisten Querspalten, und zwar dort, wo er aus der
XO-lichen in die N-liche Richtung ûbergeht, also eine Biegung maeht
und uber die Felsvorsprunge der linken Thalwand hinubergleitet. Das
ist der interessanteste Punkt, demi hier sind nicht nur die schônsten
Spalten, eine Grletschercascade en miniature bildend, sondern auch
roches moutonnées mit deutlicher nach allen Richtungen gehender
Schrammung und Polit ur, dômes arrondis, bei denen Stoss- und Lee-
seite zu unterscheiden sind, ferner" Gletschermuhlen, Riesentopfe,
Grotten, Brûcken etc. Die Gletscherzunge besteht aus reinem, in ver-
schiedenen Fàrbentônen schimmerndem Eise. Die Schichtung des Eises
ist merkwurdig regelmâssig und auffallend deutlich zu sehen. Die
Gletscherzunge endet mit einer sehonen Grotte, in welche das Gletscher-
thor fûhrt. Die Endmorane bat eine Hohe von 150 Meter.
Nach meinen Beobachtungen y) in einem Zeitraum von 12 Jahren,
zwischen 1882 — 1894; geht der Maliewgletscher zuriick und
verringert seinen Umfang. Das untere Ende des Gletschers ist in
dieser Zeit von der festen Marke um 83,6 Meter oder fast 7 Meter
pro anno zurtickgegangen. 1m Jahve 1894 stand das Ende der Gletscher-
zunge in 2,335 M. 2) Hohe. Ferner bat sicb die Hohe der Eiswand
im Mittel um 42,7 Meter verringert, und die Breite der Basis um 22
Meter, so dass die Hohe 1894 nur 11 Meter betrug. Das Gletscber-
thor ist um die Halfte kleiner geworden. Ebenso in Folge des Ruck-
zuges des Gletschers bat sicb der Eisstrom an den Seiten von seinen
Ufermoranen getrennt, und dabei tiefe Eisrinnen gebildet, von welchen
die linksseitige, tiefer liegende als der Felsvorsprung, uber welchen
der Gletscher hiinveg gleitet, — einen 40 M. tiefen Eiskessel gebildet
hat. Die Oberflâche dièses Kessels ist mit Spalten, Rissen und Lôchern
bedeckt, zwischen welchen Eiszacken, -felsen, -blocke emporragen. Sie
sind theils von Moranenschutt dedeckt, theils frei von ihnen. Beson-
dere Aufmerksamkeit verdient der grossartige Einsturz am Boden diè-
ses Kessels, in welchem die Wasser des Genal-don dahinsturzten. Dort
waren zwei in der Luft ragende Eisbrùcken oder Viaducte hinûber
gespannt, gestiizt auf Eispfeilern und -bogen.
1) Rossikow, Sapiski d. K. R. Geog. Ges. B. XVII. 1895, pag.
305—309.
-) 1882 war die Solde der Gletschermundung 2.332 Meter uber
dem Meere.
10 XXIII
Nicht weniger deutlich zeigt sich am westlichen Gletscher-
arm das Abschmclzen (1er Eismasse. Im ursâchlieheni Zusammenhang
mit dem Rûckgang (1er Gletseher steht natûrlich das Schwinden ein-
zelner Firnfelder, und die Folge des AbthaueiLS ist einc Verlangerung
des Genal-donlaufes uni 500 Meter in dem genannten Zeitraum von 12
Jahren.
Vor 30 — 40 Jahren aber befand sich dcr Maliewgletscher ebenso
wie aile ubrigen des Xordabhanges des Kaukasus in einer Période
des Yorruckens, und reichte damais 2 — 3 Werst hinab ûber sein heu-
tiges Emle. Zura Schluss soi noch bemerkt, dass vom Maliewgletscher
ans mehrere Bcstcigungcn des Kasbek gelungen sind, (ïulatow 1888 ]),
Wallcy 1890, Pastuchow 1890 etc.) und zwar mit dem alten Fûhrer
Feisarko Zarachow. Der Aufstieg dauertbei gutem Wetter 11 Stunden,
der Abstieg 5V» Stunden.
Maiscliroutc dcr Excursion zum Geual-dongletscher
VON
Boris Kolenko.
1 Tag, 4/16 September. Aufbruch von Wladik'awkas zwischen
8 und 9 Fhr morgens. Der Weg fiilirt nach Westen zum Aul Gisel;
kurz vor demselben Wendung nach Sùden in das Thaï des Gisel-don.
Die Thalôffnung ist gegen eine halbe Werst breit, die Gehange sind
sanft, mit Lârchenwald bestanden; clic Hohe ûber dem Meere ist circa
700—800 Meter.
Je hôher hinauf, desto enger wird das Thaï, die Abhânge werden
hôher, es zeigen sich Entblôssungen von kreideâhnlichen, hellgrauen und
gelben Kallcsteinen; die ersten Profile sind am rechten Ufer des Fliiss-
chens, dann auf beiden Ufern. Das Gisel-donthal ist ungelahr 12 Werst
lang, in gerader Finie, die Steigung auf dieser Strecke gegen 200
Meter. Das Fallen der Kalk^chicliten bis 45° N.
Das Gisel-donthal endet beim Vereinigungspunkt des Flusses Ko-
ban und Genal-don. Ihr Zusammenfluss verursacht eine bedeudende
Erweiterung des Thaïes. Hier tritt mit scharfem Keil der Bergriicken
hinein, der die Querthaler des Koban (im WSW) und Genal-don
(SSW) frémit. Auf einem Hûgel am rechten des Gisel-don steht ein
Waldwachterhaus. Die Berghange sind mit dichter Végétation be-
deekt. Xachtlager.
2 Tag, 5/17 September. Marsch vom Waldwachterhaus am Ko-
ban bis' zum Genal-donglet'scher (auch Zypis-choch, Karma-don). Bis
zur Mûndung des Ssanibinden Genal-don, interner- Strecke von 10 bis
12 Werst, — wilde Felsschlucht. Die senkrechten Wande verengern sich
J) Tulatow. Versuch einer Besteistuna; des Elbrus und Kasbek im
Jahre 1888. Iswest. Kauk. Sect. d. K. R. Geol. Ges. B. IX, JVï 2.
XXIII 1 1
bis auf 2() — 30 Sashen. Ununterbrochene Profile durch Kalkchichten,
denen tester, feinkôrniger ' andstein (Quarzit) zwischengelagert ist.
Allgemeines Fallen nacli N.; deutliche antiklinale und synklinale Fal-
ten. Es ist ein bestândiger Uebergang der Kalksteinc in kieselige und
thonige Schiefer zu bemerken, welche durch dunkelgraue, Kalkadern
enthaltende Dolomite (?) vèrdrângt werden. Die Sclilucht ôffnet sich
bei der Mûndung des Ssanib in den Genal-don. Die Waldvegetation
verschwindet. Steile Felsgrate, Felsenmcere und senkrechte Felswânde
cbarakterisircn die Hoebgebirgslandscliaft, die dennoch den Osseten
Weidcn Wiesen, und Felder zu liefern im Stande ist.
Von Ssanib an bat der Weg eine siïdliche Richtung làngs dem
Ostabbange der oberen Genal-donquerthalcs, an dem Aul Kani voriïber
und durch den Aul Tmenakau (c. 1,800 Met.). Der petrographische
Charakter der Gegend ist durch schwarze Schiefer gegeben, welche
in Dachscbiefer (palàozoische) ubergeben. Die Abbange sind von herr-
lichcr Alpenflora bedeckt. Nacbtlager in Ssakli, einem Kurort der Os-
seten. Hohe iiber dem Meere c. 8,050 M,
3 Ta g, 6/18 September. Besichtigung und Besteigung des
Gletschers. Besichtigung der Mineralquellen, der heissen Karma-don-
quellen und der kalten Tuag-donquèllen.
Im Jahre 1887 lagerte der Glctscher auf den Quellen; die heissen
Dàmpfe verursachten dabei eine riesige Eishohle.
Zu den Thonschiefern gesellen sich uun krystallinische Gesteine.
Antritt der Rûckreise; die heisse schwefelhaltige Quelle am rechten
Ufer des Genal-don; Aul Ssanib (1,400 Meter). Besichtigung des Kirch-
hofes, alte Turmruincn. Nachtlager.
4 Tag, 7/19 September. Marsch iiber den Ghiachpass (1,900
Meter) zur Grusinischen Militarstrasse. Malerische, anmuthige lîerg-
landschaft. Querthal des Ssorgom; Vegetatian: Larchen- und Kiefern-
wald. Petrographischer Charakter: schwarze Thonschiefer, Diorit-
(oder Diabas?) — gitnge beim Abstieg in das Ssorgomcmerthal; weiter
Kalksteine. Ankunft auf der Grusinischen Strasse zwischen dem Fort
Djerach und Pars uni Mittag des 7/19 September.
XXIV
DE TIPLIS A BAKOU,
Gisements de naulite de Bakou.
PAR
A. KONCHIN.
Itinéraire: Tiflis-Bakou. Vallée de la rivière Koura. Pli anticlinal de
Gruéran. Aliat. Vallée de la Yassamala. Plateau de Bakou.
En se dirigeant de Tiflis à l'est, la ligne du chemin de fer tra-
verse des roches paléogènes, grès compacts et marnes, plongeant
fortement vers le nord. Ces roches montrent leur plus grand soulève-
ment dans la montagne St-David, haute de 1,100 pieds au-dessus du
niveau de la rivière Koura, où les têtes de leurs couches, recouvertes
d'abord d'alluvions de galets, sable et gravier, commencent à appa-
raître à 150 pieds au-dessus de la rivière.
Sur le trajet le long du cours moyen de la rivière Koura, la voie
ferrée traverse, jusqu'à la presqu'île d'Apchéron, une vallée alluviale
très uniforme, recouverte par des dépôts fluviatiles. Ce n'est que près
de la station Guéran que surgit en îlot, de dessous les dépôts fluviati-
tiles, une anticlinale de sédiments néogènes, argiles brunes et grès,
caractérisés par des issues de naphte.
Près de la station Adjikoboul la voie quitte la vallée de la Koura
pour s'engager sur des dépôts tertiaires. Les tranchées de la station
Aliat coupent des couches oligocènes fort redressées, recouvertes par
des calcaires coquilliers aralo-caspiens. Ces roches constituent le pla-
teau faiblement ondulé de la presqu'île d'Apchéron dont les saillies
dénudées se montrent au nord de la ligne du chemin de fer. L'altitude
moyenne des saillies ne dépasse guère 1000 pieds. La longue période
d'érosion a fait prendre aux points les plus élevés des contours orogra-
phiques très variés (Mont Kourtchez, Bakinskia-ouchi).
1
XXIV
UPP
il l!!l il I M
—.-
Calcaires aralo-caspiens.
Argiles et sables aquifères, recouvrant l'étage productif du gi-
J sèment.
Jardins de Sabountchy. Espace très naphtifère, non encore
exploité.
Partie du rayon de Balakhany-Sabountcliy en exploitation.
Partie du rayon de Balakhaiiy qui commence a fournir moins
de napbte.
Rayon des affleurements des roches dépourvues de napbte, le
plus souvent aquifères, parfois contenant du mazout, for-
mant la base de l'étage naphtifère.
Carto géologique du rayon naphtifère de Balakhany,
Sabountchy. Romany, Zabratskoïé.
STATISTIQUE GÉNÉRALE
DES MINES DE PÉTROLE DE BAKOU.
Production de naphtc .
1890 1891 1892
L893 1X114
Pendant les
1895 lS!Hi premiers 7 mois
de l'année 1897
MILLIONS de P 0 U D S
226.3 274,, 286.5 324., 297.5 377., 386., 24.Y,
Quantité c
e sagènes fi irés
S A G È N E S
14.810 19.980 11.670
10.980 12.859 20.864 28.126
21.077
Situation des mines de pétrole au l-r Août 1897.
Quantité des puits en exploitation 917
dont aj Productifs (',44
b) en approfondissement 4(1
c) en réparation 47
dj en nettoyage 5
e) en chômage 17;, 1117
Quantité de puits en forage au l-r Août 1897 295
Quantité de puits faits depuis l'exploitation régulière des terrains petrolifcres à Bakou 1650
Surface des terrains petrolifèrcs en exploitation .".10 des. luis
Nombres des maisons qui s'occupent de l'exploitation de naphte 97
XXIY
Da/a.khanL
Loupe selon nu,
~ Sabounfchy
\amantJ
."^NÉÉ
Loupe selon C D.
.-Bàlatc/iany ---..t — *Saïb~untchy *. - Zabrat
Loupe selon L r.
ilaMiany*
ôahoi/nfch
iy.
! amant/
Calcaires
aralo-cas-
piens.
Etage d'argi-
les aquiïères
diversement
colorées, re-
couvrant l'é-
tage naphti-
fère et conte-
nant par pla-
ces une naph-
te du poids
spécifique de
0,820—0,840.
3
Etage pro-
ductif, très
abondant en
naplitc du
poids spécifi-
que de 0,865
—0,875.
Etage des
sables et argi-
les aquifères,
formant le lit
de l'étage
productif et
contenant
une naphte
du poids spé-
cifique de
0,885 — 0,920.
4 XXIV
Ici nous entrons dans la région naphtif ère de Bakou. De la naphte
et des gaz s'y échappent plus ou moins énergiquement aux points d'éro-
sion ou de rupture des plis tertiaires, accompagnés de sources d'eaux
salées ou sulfureuses, froides ou chaudes. Les gaz de naphte doivent
leur origine et leur activité aux volcans de boue et aux salses de la
presqu'île. On en voit plusieurs de part et d'autre de la voie ferrée
(volcans de boue Aliat, Osmandag, Lokbotan, Kioureski, Kerma-
kou etc).
Près de la station Pouta la voie entre dans la vallée anticlinale
de la Yassamala, vallée d'érosion et de rupture des couches tertiaires.
Dans la vallée affleurent des dépôts oligocènes, sables, grès, argiles
schisteuses, le tout soulevé en anticlinale. Les sommets des pentes de
la vallée sont recouverts d'une calotte de calcaires coquilliers de l'épo-
que aralo-caspienne.
Au-delà de la station Baladjary la voie s'engage sur le plateau de
Bakou qui est constitué par les mêmes calcaires coquilliers, le plus
souvent dénudés ou bien recouverts d'une mince couche de terre végé-
tale. Ces calcaires forment une auge à pentes doucement inclinées
s'étendant sur 15 verstes dans le sens de la latitude et sur moins de
la moitié dans la direction du méridien. Le fond de cette cuvette est
occupé par la baie de Bakou, au bord de laquelle se dispose en amphi-
théâtre la ville de Bakou avec ses distilleries de naphte.
Itinéraire: Sabountchi, Balakhany, volcan de boue Bog-boga, Ramany,
Sourakhany, Bibi-Eïbat,
A la structure de la péninsule d'Apchéron prennent principale-
ment part:
I. Des dépôts posttertiaires des étages caspiens ancien et
moderne: loess, argiles à Cardium catilïus, gravier, conglomérats, sé-
diments littoraux coquilliers, le tout mêlé d'éjections de boue et des
produits d'oxydation de naphte (kir) des volcans anciens et nouveaux.
IL Des dépôts du système tertiaire:
1) calcaires coquilliers, sables, argiles et grès du né o gène aralo-
caspien tant supérieur qu'inférieur.
2) sables naphtif ères, aquifères ou secs, grès et argiles de l'oli-
gocène.
3) marnes et schistes à restes de poissons de l'éocène supé-
rieur.
Le trajet de Bakou aux terrains naphtifères de Balakhany ré-
coupe le plateau de Bakou, constitué par des calcaires aralo-caspiens.
En s'approchant de Sabountchi, la voie ferrée s'engage dans une tran-
chée où. l'on voit l'étage à Dreissensia polymorfa, Congeria amygda-
loides et plusieurs espèces de Cardium. Ces roches sont superposées
à des sables naphtifères et argiles de l'oligocène, caractéristiques par la
présence de Cardium postpdicani, reposant sur des marnes et schistes
de l'éocène supérieur à abondants restes de poissons.
XXIV 5
Les roches naphtif ères sont des sables et des grès oligocènes. Les
argiles et marnes du même âge contiennent aussi de la naplite, mais
en quantité pour autant moindre que ces roches sont considérées im-
productives. Les strates oligocènes forment un pli anticlinal à flancs
peu inclinés dont l'axe de soulèvement se dirige de Balakhany au lac
Romaninsky. Cet axe n'est pas horizontale, mais doucement incliné du
nord-ouest au sud-est. De cette manière la totalité de l'étage naphti-
fère dont la tête affleure aux environs de Balakhany, plonge faible-
ment vers Ramany et, plus loin, vers Sôurakhany. Là cet étage va dis-
paraître sous des argiles verdâtres et brunes dépourvues de naphte,
intercalées de couches de sable aquifère et recouvertes de calcaires
aralo-caspiens. En suivant les couches de l'étage naphtifère affleu-
rant entre la sopka Bogboga et le lac salé Biouk-chor, on remarque
qu'elles se dirigent de l'ouest à l'est, le long des lacs Sabount-
chinsky et Ramaninsky. Là elles tournent vers le nord et puis
vers le nord-ouest, de Ramany à Zabrat. Le terrain le plus riche
en naphte s'étend en triangle, sur une superficie de 10 verstes car-
rées, entre Balakhany, Sabountchi et Ramany. Les ailes du pli, l'une
s'étendant de Sabountchi vers Biouk-chor, l'autre de Ramany vers
Zabrat, deviennent de plus en plus pauvres en naphte, à mesure que
l'on s'éloigne de la partie centrale du gisement. La puissance de la
totalité des couches haphtifères est de 50 à 125 sagènes à Bala-
khany, et de 250 sagènes à Ramany et Sabountchi. Le gisement com-
prend de nombreux étages de sables naphtifères richement imbibés
de naphte, séparés par des strates d'argiles imperméables aux gaz
et à la naphte. Au gisement triangulaire entre Balakhany, Sa-
bountchi et Ramany, les calcaires aralo-caspiens ne forment qu'une
bordure qui va tout autour, tandis que l'espace du milieu en est dé-
pourvu. Entre Ramany et Sôurakhany les calcaires sont restés entiers.
La présence du gisement de naphte ne se manifeste près de Sôura-
khany que par de nombreux points d'émanations très énergiques de
gaz inflammables arrivant au jour par les fissures des roches. Près de
Balakhany les gaz, rejetant de l'eau et de la boue, ont formé la sopka
Bog-Boga.
Le terrain naphtifère de Bibi-Eïbat est situé à 5 verstes au sud
de Bakou, dans une petite vallée d'érosion et de déchirure des couches
oligocènes, au bord de la mer Caspienne. La structure et le caractère
des roches y sont complètement analogues à celles de Balakhany-
Sabountchi. Le pli anticlinal plonge doucement vers le nord, l'est et
le sud. La tête de l'étage naphtifère affleure en de nombreux points
au bord de la baie, le plus souvent sous l'eau, de sorte que les gaz et
la naphte entrent en abondance dans la mer. La partie de derrière
est recouverte en hémicycle par les calcaires aralo-caspiens.
XXV
DE SOURAM A KOUTAÏS
PAR
le chemin de fer transcaucasien.
PAR
S. SIMONOWITSCH.
Bibliographie:
Même littérature régionale que pour „LT excursion générale le long de
la Ri on" et
Sorokin et Siinonowitsch, La vallée de la rivière Tchkhéréméla
(Mat. pour la géologie du Caucase, 1885 — 1886).
Sorokin et Simonowitsch, Carte géologique du gouv. de Koutaïs.
La bourgade Sourani est située au débouché d'une gorge assez
large qui s'ouvre dans la plaine de la Koura.
Cette gorge est parcourue par la rivière Souramoula. On y voit
développés des grès rougeâtres, marneux, compacts et friables, de
L'étage sarmatique. Constituant les crêtes des montagnes qui bordent
la Souramoula au N et au S, les grès sarmatiques s'affaissent gradu-
ellement du côté de la vallée de la Koura et plongent, près de la
station Mikhaïlowo, sous les alluvions de la plaine. Vers l'ouest, du
côté du faîte, les dépôts sarmatiques affleurent un peu à l'ouest du
méridien qui passe par la station. Au milieu de la vallée, au point
où est située Souram, les dépôts sarmatiques sont presque entièrement
emportés: ils ne se sont conservés entiers que dans un roc isolé qui
se dresse sur la rive gauche de la Souramoula, dominant le village et
supportant les murs d'un ancien château fort. Le plongement des grès
de ce roc est S"W 3/* — Ah /_ 25°. Du côté du faîte surgissent de dessous
les grès sarmatiques des calcaires cénoniens à Ananchites ovatus et
Inoceramus Guvierl dans les horizons supérieurs, à G-alerites albo-
gàlerus dans les inférieurs. L'orientation générale du plongement des
1
2 XXV
calcaires sénoniens étant SW, leurs affleurements dans la direction de
l'ouest se terminent plus rapidement dans les hauteurs sur la rive
gauche de la Souramoula que dans celles de la rive droite, où passe
le chemin de fer; ici ces calcaires s'étendent jusqu'à un point, connu
sous le nom de „Itriyskaïa Nassyp" (Remblai de l'rtrïa). De l'autre
côté du ravin de l'Itrïa il y a déjà affleurement de roches turoniennes
à Inoceramus Idbiatus, assez fréquent dans les argiles de couleur
claire. Les dépôts turoniens, traversés par un tunnel, plongent vers
SE Ih — 81/ sous un angle de 10 à 12°. Plus près de l'itriyska'ïa Nassyp
les couches sont plus inclinées et leur direction dévie vers SE 9h. La
même chose a lieu dans les grès glauconieux fortement calcarifères et
les calcaires gréseux qui émergent de dessous le turonien près de la
dernière guérite avant d'arriver à la station Poni. A une toute petite
distance de la station apparaissent des grès glauconieux verts du
gault, dont les horizons supérieurs, visibles au-devant, en face et au-
delà de la station, semblent être dépourvus de fossiles, tandis que les
couches qui se voient devant et derrière le réservoir d'eau, en con-
tiennent en abondance. On y trouve surtout: Hoplites (Desmoceras)
Beudanti Brong., Desmoceras Mayorianum d'Orb., Acantlwceras
mamïllare Schloth., Phylloceras subalpvnwm, Phylloceras Velleclae
Mich., Belemnites minimus List., Belemnites semicanàliculatus Bl.,
Belemnites pisiiUformis BL, Nautilus laevigatiis d'Orb., Panopaea
plicata d'Orb., Cerithium omatissimum Desh., Scalaria dupmiana
d'Orb., Avellana inflata d'Orb., Terebratuïa Mplicata La m., Bhyn-
choneïla Lamarkiana Defr.
La station Poni, le point le plus élevé de la voie ferrée de Poti
à ïiflis, est située à 3055,15 pieds (916,6 mt ) au-dessus du niveau de
la mer. A l'ouest, aussitôt après le réservoir d'eau, commence la
descente dans le gouvernement de Koutaïs. Le faîte Souram (Poni)
qui a une altitude de 3027 mètres au-dessus du niveau de la mer et
qui forme la ligne de partage des bassins des mers Noire et Caspienne,
s'élève à une verste environ à l'ouest de la station Poni, derrière le
village du même nom.
Après un parcours de courte durée, on voit apparaître, au point
où recommencent les tranchées, des calcaires et des marnes. Les
affleurements de ces calcaires et marnes se prolongent le long de la
ligne jusqu'à l'extrémité occidentale du village Poni où ils font place
à des calcaires à Caprotina Lonsdalei.
Des calcaires à Caprotina Lonsdalei d'Orb., G. Ammonia d'Orb.
et Foraminiferae affleurent sur la chaussée des deux côtés de deux
petits ponts qui franchissent au dessus de la voie ferrée la rivière
Khmélikkéwa, un des affluents de la Tchkhéréméla venant du versant
occidental du faite. La stratification des calcaires est dirigée à 23°
avec un plongement SE de 10 à 11°. Aussitôt après le second pont,
vers l'aval, les calcaires à caprotines disparaissent dans le défilé du
chemin de fer et font place à des granités qui surgissent du dessous.
L'affleurement des craintes s'observe aussi le long de la chaussée
XXV 3
établie quelques sagènes plus haut. Quoique les calcaires à eaproti-
nes, surmontés de marnes et de calcaires de la zone à OstreaCouloni
Defr., constituent le faîte même de l'arête, ils n'ont aucune part à la
composition des hauteurs s'élevant au sud et au nord de cette ligne
de séparation des eaux. Les montagnes situées vers le nord sont con-
stituées de seuls granités, contre lesquels les calcaires à caprotines
ne viennent buter que du côté est, Les hauteurs les plus proches,
situées vers le sud, consistent également en granités, alors que des
roches de l'étage inférieur de la section éocène viennent s'ajouter aux
granités de celles qui se trouvent plus loin. L'affleurement des gra-
nités s'étend en bande continue le long de la chaussée et de la voie
ferrée jusqu'au hameau Tsina. Le massif de ce granité est en plusieurs
endroits traverserai" des filons presque verticaux d'une variété plus
foncée. Les veines de mélaphyre et de diabase, si ordinaires dans
les granités des montagnes Mesques, ne s'observent point ici, sauf une
seule, du moins dans les affleurements existants; par contre on y voit
plusieurs sorties de porphyrite amphibolique (iig. 1).
fâausse'e
Chemin de fer
Fig. 1. y — granité: \>- — porphyrite.
Plus loin en aval, la gorge de la Tchkhéréméla, jusqu'ici étroite,
s'élargit en vallon assez large, occupé par le hameau Tsipa. Là les
granités vont disparaître, immédiatemeni à coté de la chaussée, sous
des calcaires à Caprotina Lonsdalei; [puis, tournant vers le nord et
constituant les arêtes dominant la rive droite de la Tchkhéréméla,
ils reparaissent sur la rive gauche, au-delà du pont du chemin de fer,
en aval de la station postale Molita, abandonnée aujourd'hui. Sur
cette distance ils forment donc pour ainsi dire un golfe de peu de
longueur, golfe comblé de dépôts crétacés et jurassiques, les premiers
plutôt développés vers l'est, les seconds vers l'ouest. Le milieu du
vallon de Tsipa est occupé par des dépôts du gault qui est ici repré-
senté d'une manière assez complète.
Les calcaires à caprotines sont directement surmontés par une
assise de calcaires argileux gris clair contenant de grands individus
4 XXV
de Ancyloceras Matheronianum d'Orb. qui se montrent très bien à
l'extrémité orientale du hameau, près du moulin, dans les rives ro-
cheuses de la Tchkhéréméla et de son affluent gauche, la Chamara-
wiss-guélé. Dans les horizons supérieurs de ces calcaires apparaissent
des marnes vertes, friables, schisteuses, qui, plus haut encore, prennent
le dessus sur les calcaires qui leur y sont subordonnés. Grâce à la
facile désagrégation des marnes, il y a toujours, à la base des affleu-
rements, de grandes accumulations d'éboulis qui facilitent la recherche
des fossiles. Cependant on n'y a trouvé jusqu'ici que Bel. semicana-
licuîatus Blainv.
Ces marnes friables supportent, dans les tranchées du chemin de
fer, des grès marneux à glaucome; grisâtres, ou d'un vert tirant sur
le brun, à faune caractéristique, analogue à celle des grès verts de la
station Poni (Desmoceras Beudanti d'Orb., Acanthoceras mamillarc
Schloth etc.).
Semblablement aux calcaires à caprotines, les autres dépôts du
gault, développés près de Poni, contournent les granités au sud pour
entrer dans le vallon de Tsipa du côté oriental et en sortir, après l'avoir
comblé, du côté occidental, devant les limites de Tskhovrébi.
Plus loin, quittant la région des roches de l'horizon à Belcmnites
semicanaliculatus à proximité des limites de Tskhovrébi, le chemin
va traverser des calcaires, d'abord de l'horizon à AncyJoceras Mathe-
ronicmum d'Orb.., puis de l'horizon à Caprotma Lonsclalei. De des-
sous les calcaires à Caprotma Lonsclalei apparaissent, en aval.de la
rivière Oukhérem, des dépôts du système jurassique. Une porphyrite
d'origine indubitablement plus ancienne forme un îlot entre les dépôts
crétacés. En partie ces dépôts crétacés sont disposés autour de lui,
comme le sont les calcaires à caprotines et une partie des calcaires
de l'horizon à Ancyloceras Matheronicmum d'Orb., en partie ils le
recouvrent, comme par ex. les horizons supérieurs des mêmes calcaires
à Ancyloceras.
Le vallon de Tsipa, borné au nord, comme nous l'avons déjà dit,
par des hauteurs composées de granité, est délimité au sud par une
bande d'élévations -à pente raide, constituées exclusivement par des
roches de l'étage inférieur du système éocène. C'est le même étage qui
forme la base de tous les dépôts tertiaires des gouvernements de Kou-
taïs et de Tiflis et qui joue un rôle considérable dans la formation
du massif de l'arête Akhaltsikhsko-Imérétinsky. Sur toute cette éten-
due les roches de l'étage inférieur de l'éocène présentent à peu près
le même caractère pétrograpMque. Ces roches sont: grès, calcaires ar-
gileux et siliceux, argiles siliceuses, schistes argileux et argiles schis-
teuses, rarement marnes et tufs andésitiques qui, se mêlant par endroits
de sable et d'argile, passent à des tufs sableux et argileux.
A Tskhovrébi les sédiments du système crétacé sont remplacés,
comme nous l'avons dit, par de puissantes assises de dépôts jurassiques.
De là, vers l'ouest, dans la direction de Béjatoubani. les roches
jurassiques prennent un développement considérable. Sur toute l'éten-
XXV 5
due entre Tsipis-guélé jusqu'à Tskhovrébi et même jusqu'à Bejatou-
bani, la voie ferrée, la chaussée et le défilé parcouru par la rivière
Tchéréméla, suivent presque la même direction que la stratification des
dépôts jurassiques (fig. 2). C'est pourquoi on ne voit apparaître sur tout
cet espace, malgré le grand nombre et l'étendue des affleurements, qu'une
bande relativement peu épaisse de couches jurassiques se rapportant
au kimmeridgien. Parmi les dépôts qui recouvrent les roches mention-
nées plus haut, les plus anciens sont des calcaires à caprotine du sy-
stème crétacé: d'un autre côté, les roches sous-jacentes les plus récentes
sont le plus souvent des grès de l'étage oolitique du jurassien moyen,
caractérisé par la présence de charbon et de formes végétales, telles
que Pterophyllum Caiicasicum, Pecopteris exilis, Zamites etc.; plus
rarement ce sont des grès et des calcaires à Mhynchonella lacimosa
BototouDonL.
i ft.Tchkheremelor
| C'Jiewin drfen/fct- I.
Fig. 2. Cr
'A
Calcaire à caprotines; J — tufs et grès du système juras-
sique (étage kimmeridgien).
(village Chrocha et Oubissi sur la riv. Dziroula, village Tsipilawaki,
riv. Kwirila. près du village Sagwiné), appartenant à l'étage oxfordien.
Les dépôts kimmeridgiens, développés le long de la rivière Tchkhéré-
méla, en aval de Tskhovrébi, surgissent de dessous les calcaires à
caprotines au niveau de l'eau; puis, au point oh la voie ferrée traverse
en tunnel une puissante assise de porphyrite amphibolique, ils s'élè-
vent assez haut dans la berge escarpée, en repoussant les calcaires vers
le sud. En cet endroit, ainsi qu'aux alentours de la station Béjétou-
bani, on voit principalement des tufs porphyritiques alternant avec des
nappes de porphyrite amphibolique. Le diabase (diabase-porphyrite) et
les tufs qui l'accompagnent, passent, au-dessus de la station, dans la
pente de la gorge et s'abaissent ensuite vers la rivière. En descendant
6 XXV
la gorge de la Tchkhéréméla, on voit le porphyrite amphibolique ap-
paraître pour la dernière fois un peu en aval de l'embouchure de la
Tchtiliss, où surgissent à sa place des grès jurassiques. Plus près du
pont les calcaires à caprotines se voient encore plusieurs fois dans les
coupes à proximité de la chaussée, mais sans s'élever dans la pente
et sans passer à gauche de la Tchkhéréméla. Dans les pentes le long
du chemin de fer, près du pont, se montrent des grès marneux glau-
conieux du gault; les horizons supérieurs sont dépourvus de restes or-
ganiques, les inférieurs en contiennent beaucoup. On y a trouvé: Acan-
tïioccras mamïllare Sch., Belcmnltes semicanaliculatus BL, Bélemni-
tes minimus List., Belemnites pistiliformis, Turbo decussatus d'Orb.,
Terebratula Mplicata Defr.
Ces grès glauconieux verts reposent sur des calcaires cristallins
compacts à Ostrea Couloni Derf., Thetis minor Sow., Cyprina cor-
diformis d'Orb., Waldheimia tamarindus Dav., Terebratula sella
d'Orb.
Les calcaires à Ostrea Couloni reposent sur une assise de cal-
caires à Caprotina Londsdalei d'Orb., Pleurotomaria neocomensis
d'Orb. et Nerinea sp. qui occupent l'escarpement sur lequel sont éta-
blis les maçonneries du pont.
Dans un petit affleurement de grès jurassiques à côté de la voie
ferrée, en aval du pont Molitsky, le grès/superposé immédiatement au
granité, s'est transformé en quartzite finement lamellaire, divisé par des
tissures en petites dalles séparées.
La stratification des grès jurassiques et du quartzite est à 40° avec
un plongement SE d'environ Wli sous un angle de 40°.
A partir de là les deux pentes du défilé de la Tchkhéréméla con-
sistent, sur une dizaine de verstes, presque exclusivement en granités,
traversés en maints endroits par des filons de roches cristallines plus
récentes. Les derniers affleurements des granités se terminent en aval
de la station Marilissa au point de la jonction de la Tchkhéréméla et
de son affluent gauche, le Legvniss-guélé, où viennent se montrer, au-
dessus des granités,' des dépôts sédimentaires du système crétacé (grès
verts du hameau Sagandzila). Les granités de couleur claire sont presque
uniquement développés entre le pont Molitsky et le point en amont de
l'embouchure de la Wakhan, où la Tchkhéréméla recoupe un épan-
chement puissant d'andésite. Les granités foncés affleurent principale-
ment en amont et en aval de la station Marilissa. En aval de cette
station on observe aussi du gneiss. Les felsites, comparativement moins
développés, ne se voient en affleurements plus ou moins considérables
que près de l'embouchure de la Wakhan. A juger d'après les coupes
de la gorge de la Tchkhéréméla, entre le pont Molitsky et l'embou-
chure de la Legvniss-guélé, les granités doivent être pénétrés de nom-
breux filons plus ou moins épais — les plus minces n'ayant pas plus de
0,3 m. de diamètre — de différentes roches, telles que mélaphyres, andé-
sites, diabases, porphyrites; du moins, en plusieurs endroits, p. ex. près
XXV 7
du tunnel de Marilissa, ces granités se voient traversés par une grande
quantité de filons de diverse épaisseur.
Vers l'aval de la gorge réapparaissent principalement des granités
clairs; on peut les suivre jusqu'à un petit pré où ils font place, dans
l'escarpement de la rivière, à une andésite augitique foncée qui s'étend
sur les deux rives de la Tchkhéréméla jusqu'à l'embouchure de la
Wakhan.
Dans le voisinage de la station Marilissa on voit principalement
des granités gris foncé. A la station affleure un filon vertical de dia-
base. Le tunnel qui prend son commencement près de là, perce un
granité sombre très micacé, passant çà et là à un granité gneissique
et au gneiss. Au-dessous du tunnel les filons sont beaucoup plus nom-
breux: sur une distance de moins de deux verstes jusqu'à l'embouchure
de la Legvniss-guélé on peut en compter plus d'une vingtaine, d'une
épaisseur variant entre 0,7 — 1,4 m. et 6,4 — 8,5 mt., de préférence dia-
bases, diabase-porphyrite, rarement mélaphyres 1).
Au-delà de l'embouchure de la Legvniss-guélé les granités sur les
deux rives de la Tchkhéréméla font bientôt place à des grès du gault,
affleurant en couches presque verticales principalement sur le côté
gauche de la rivière, entre la Legvniss-guélé et la Djoudjoouri (AVaniss-
tskhali), avec direction vers SW. Plus loin, vers le sud, l'inclinaison de-
vient moins forte et bientôt ces grès disparaissent sous des horizons
plus récents du système crétacé, notamment sous des calcaires glauco-
nieux cénomaniens.
L'andésite augitique qui apparaît pour la première fois en face du
pré Lamass-saplawi. y affleure entre les grès du gault et les granités.
La même roche y constitue une colline, sur laquelle se voient les rui-
nes de l'ancien castel Tchkhériss-tsikhé qui défendait autrefois l'entrée
dans la gorge, étroite en ce point, de la Tchkhéréméla.
Les relations mutuelles de l'andésite et des grès du gault sont re-
présentées sur les figures 3 et 4.
Le mélapbyre traverse la Tchkhéréméla près du pont du chemin
de fer. Après avoir atteint une certaine hauteur de la pente, le dyke
mélaphyrique s'étend parallèlement à la Tchkhéréméla, à partir du
défilé parcouru par la rivière Zaraniss-guélé, restant visible sur toute
la distance. Ensuite, derrière la station Karnalis-gwerdi, il disparaît,
avec les grès qui l'entourent, sous les dépôts du système crétacé.
Entre l'embouchure de la Zaraniss-guélé et la station Biélogory,
on voit l'andésite augitique.
1) Une gorge près de là, parcourue par la Bjoliss-Khéwi, affluent
gauche de la Tchkhéréméla. montre à la base des sédiments du crétacé,
cénomaniens et turoniens. Les pentes des hauteurs qui bornent la
gorge au nord, sont constituées en partie par des calcaires cénomaniens
et, surtout, par des grès du gault; les faîtes par des granités. Les
hauteurs qui s'étendent au sud du défilé, consistent en roches séno-
niennes et principalement en roches de l'étage inférieur de l'éocène.
Le fond de la gorge est formé de dépôts du système tertiaire.
XXV
tttrÈâ
Fie,
Tchdieris- tu/che
Fie. 4.
Oï — Grès du gault. a — Andésite augitique. 7 — Granité, [x — Méla-
phyre. / — Grès de l'étage kimmeridgien.
XXV 9
La figure suivante montre la configuration de la localité, vue de
la voie ferrée:
RDiMitefa
fi TcÂKkereme/a Kharageouà
Fig. 5. Mn — Roches sarmatiques. E- — Roches de l'étage à poissons de
l'éocène. E1 — Roches de l'éocène inférieur. Cri — Calcaires sénoniens.
Cr2 — Argiles, marnes turoniennes. Cri — Calcaires cénomaniens.
Cr\ — Grès du gault. J\ — Grès kimmeridgiens.
Les rapports mutuels des dépôts tertiaires se voient sur le profil
suivant relevé à la rivière Djikhwéla (fig. 6).
ft.D/ù,f,we/a (/hrûic/inaû}
Fig 6. 3F — Roches de l'étage sarmatique. E1 — Roches de l'étage in-
férieur de la section éocène. i?2 — Roches de l'étage à poissons de la
section éocène. Cr % — Calcaires du sénonien. Cri — Marnes et argiles
du turonien.
Comme le fait voir le profil, les roches sarmatiques se tiennent
près de l'éocène presque verticalement, avec plongeaient, vers le sud,
c'est-à-dire elles sont quelque peu renversées.
La roche dominante des dépôts sarmatiques de la Djikhwéla est
une marne compacte siliceuse d'un gris foncé un peu verdàtre, formée
évidemment des roches éocènes du voisinage. Dans cette marne on
trouve de nombreux moules de Venus pulcliella Dub.
Les roches de l'étage à poissons qui surgissent du dessous du sar-
matique à peu près au milieu du village Partsklmali, occupent toute
la moitié nord de la vallée longitudinale. Immédiatement de dessous
les grès de l'étage à poissons surgissent les calcaires du sénonien qui
constituent presque seuls l'Isslari-séri, hauteur qui sépare, à gauche de
10
XXV
la Djikhwéla, la vallée longitudinale de la Kwirila-Marilissa du défilé
de la Tchkhéréméla. On y a trouvé Ananehites ovatus Lam., .M-
craster cor-anguinum A g., Inoceramus Cripsii Mont., Inoceramus
Cuvieri Sow.
Tout près la station Biélogory, en aval, on voit surgir les couches
presque verticales du grès du gault et les calcaires cénomaniens, arri-
vés là du côté gauche de la Tchkhéréméla. Au même endroit il y a
affleurement de l'andésite augitique. Les grès du kimmeridgien, re-
poussés vers le nord, forment le massif du Karnaliss-gwerdi.
Le premier affleurement des roches crétacées se voit au point où
la voie ferrée traverse en aval de la station un petit défilé. Le défilé
est exclusivement constitué par des calcaires cénomaniens, de dessous
lesquels se montrent, dans un petit escarpement, les grès du gault
plongeant, de même que les calcaires cénomaniens, vers NE 2h — 2,5/?.
Le profil 7 est pris dans la direction SE — NW le long de la rive
droite de la Tchkhéréméla, entre la station Biélogory et le tunnel Rouge.
Fig. 7. a. — Andésite augitique. Cri — Sénonicn. Cri — Marnes et argi-
les turoniennes. Cr% — Calcaires cénomaniens. Cr\ — Grès du gault
Cr\ — Grès de la série à Desmoceras Mayorianum d'Orb., Besmo-
ceras Beudanti Brong. Cr\ — Calcaires et marnes de la série à Des-
moceras Mayorianum d'Orb. de la zone à Ostrea Couloni Defr.
I \ — Kimmeridgien.
Le profil montre qu'après les grès du gault déjà décrits et les
calcaires glauconieux du cénomanien apparaissent les marnes et les
grès que nous classons dans le turonien.
Une hauteur, connue sous le nom de Khanguébi et formée presque
exclusivement de roches cénomaniennes, s'étend perpendiculairement à
la Tchkhéréméla à l'ouest de la station Biélogory. La rivière Tchkhéré-
méla qui traverse cette hauteur y a creusé une profonde gorge très
étroite à pentes presque verticales. Non loin du débouché de ce défilé
XXV
11
dans la vallée Lâché, une série de grès verdâtres du gault émerge de
dessous les calcaires cristallins du céaomanien, d'abord dans le lit de
la Tchkhéréméla, puis dans la coupe sur la rive droite, près de la
voie ferrée. Ces grès verts sont accompagnés de grès argileux et mar-
neux et de marnes calcarifères. Les horizons supérieurs sont dépourvus
de restes organiques; les horizons inférieurs au contraire en renferment
un nombre assez considérable: Dcsmoceras Beudanti Bvoug., Desmo-
ceras Mayorianum d'Orb., Avanthoceras mamillare Schlot., Belem-
nites miniums List., Belemnites semicanaliculatus BL, Cerithium
ornatissimum Desh. etc. Les marnes, les argiles et les calcaires du
gault contiennent Ostrea Couloni Defr.
Dans la moitié occidentale de la vallée Lâché, non loin du tun-
nel dit Krassny, surgit de dessous les grès verts de la zone à Dcsmo-
ceras Beudanti, une série d'argiles, de marnes et de calcaires du gault
de la zone à Ostrea Couloni Defr. Les horizons supérieurs de cette
série consistent principalement en argiles et marnes très argileuses.
Toutes ces roches renferment la faune suivante: Nautilus Nechcria-
nus Pic t., Nautilus nov. sp., Acanthoccras crassicostatum d'Orb.,
Phylloceras Veïledae Mieh., Belemnites semicanaliculatus Bl., Ostrea
Couloni Defr., Trigonia daedalea Park., Cyprina cordiformis d'Orb.,
Panopaea plicata d'Orb., Waldheimia tamarindus Dav., Terebratula
Moutoniana d'Orb., Rhynchonella lineolata Phil., Rhynclwnella La-
markiana d'Orb. etc.
Pour être plus clair nous donnons le profil de cette coupe (tig. 8)
relevée le long du chemin de fer 3).
OJ _*
S ci
(-1
Chemin de /or
Fis. 8.
Les calcaires argileux et les marnes de la zone à Ostrea Couloni
Defr. accompagnent, près du tunnel Krassny, l'andésite augitique,
comme on peut l'observer dans l'affleurement du côté gauche (sud-
occidental) du chemin de fer. Le membre le plus inférieur des dépôts
crétacés locaux, le calcaire à caprotines qui supporte ordinairement les
calcaires et les marnes, n'y est pas visible; on le voit pour la première
fois distinctement à droite de la Tchkhéréméla, près du village Twerki.
Cette circonstance et le fait que de l'autre côté de l'affleurement de
l'andésite, à l'extrémité occidentale du tunnel Krassny (fig. 8), appa-
r) La signification des lettres est la même que celle du profil 7.
12. XXV
raissent des grès kimmeridgiens rouges fortement ferrugineux, font
présumer que les calcaires argileux et marnes de la zone à Ostrca
Couloni Defr. y recouvrent les calcaires à caprotines en discordance.
Les grès kimmeridgiens rougis très ferrugineux qui viennent se
montrer au bout occidental du tunnel Krassny, remplacés souvent par
des grès rouges et des marnes foncées, s'étendent de là vers l'ouest et
sont encore une fois traversés par des porpliyrites près de l'embou-
chure de la Dzirotala, La même chose s'observe à la jonction de la
rivière Lossiant-Khéwi et de la Tchkhéréméla, ainsi qu'au Charopani,
c'est-à-dire au point où la rivière Kwirila tombe dans la Tchkhéréméla.
XXVa
EXCURSION A TKWIBOULI
PAR
S. SIMONOWITCH.
Bibliographie.
Dubois de Montpéreux. Voyage autour du Caucase etc. Paris
1839 — 43. Six volumes et mi atlas.
Abich. Vergleichende geol. Grundziige etc. Prodromus einer Géologie
der kaukasisclieu Làuder. 1858. St. Petersburg.
Abich. Quelques observations sur la houille découverte en Imérétie.
Journ. d. mines. 1817, (en russe).
Abich. Aperçu de mes voyages en Transcaucasie en 1864. Moscou
1865. Soc. Imp. des naturalistes de Moscou.
Goeppert. Ueber das Vorkommen von Liaspflanzen im Kaukasus etc.
Abhandlungen der Schles. Gesellschaft fur Vaterl. Cul-
tur. 1861.
E. Favre. Recherches géologiques dans la partie centrale de la chaîne
du Caucase. Genève. 1875. Accomp. d'une carte géol, etc.
Hauer. Jahrb. der K. K. geol. Reichsanstalt. 1864 (Analyses compa-
ratives).
Batzéwitch et Simonowitch. Description géologique d'Okriba.
Tiflis. 1873. Avec une carte géologique.
Simonowitch, Sorokin et Batzéwitch. Description géologique
d'une partie des districts de Koutaïs et de Charopan du
gouv. de Koutaïs, Tiflis, 1874. Avec une carte géologique.
Simonowitsch, Sorokin et Batzéwitch. Description géologique
de quelques parties des districts de Koutaïs, Letchkhoum.
Sénak etc. Mat. pour la géol. du Caucase. 1875. Avec
un atlas.
Kozovskoï. Les gisements de houille de Tkwibouli. Journ. des mines.
1893. M 5—6, p. 181. Analyses.
1
XXVa
•iinoquun
'msï^a
•sasna.mj
qns sao.m'og
Voir aussi la bibliographie dans le guide
le long de la Paon.
£ Cartes topographiques, 1 verste et
p 5 verstes dans le pouce an-
~ glais, publiées par la sec-
£ tion togographique Cauca-
se sienne de l'Etat-Major.
» Cartes géologiques jointes aux tra-
gj vaux des géologues du Cau-
[§ case et de E. Favre.
P Simonowitch et Sorokin. Carte géo-
ce logique d'une partie du
g gouv. de Koutaïs, avec
tt. texte explicatif. Publiée
"p par l'Adm. min. du Cau-
B case en 1887. Tiflis.
•iqas.moji
•i^^nf)
k
*tA13qOBAi^I — |
C\f
Okriba, situé au nord de Koutaïs,
est une vaste vallée de la forme d'une
auge, large de 20 kilom., et entourée
presque de tous les côtés de roches
crétacées. Les eaux ne trouvent pas-
sage dans la plaine de la Colchide que
par le défilé Tskhal-tsirel et la gorge
de la Dzérouli. Cette rivière prend
naissance, ainsi que de nombreux ruis-
seaux peuimportants(Tchirdilis-tzkkali,
Moukbnari etc.;, au flanc sud de l'arête
Nakéral et se continue sous le nom de
Tkwïbouli, en traversant une assez large
vallée, entre les montagnes Satzirsky et
Lagorisky.
Sur la pente nord de l'arête Lago-
risky, dans une localité dite Tzkhal-dos-
savali, au pied des montagnes de La-
gori (chaîne Dédobéri), et à une alti-
tude de 1,511 pieds au-dessus du niveau
de la mer, la Tkwibouli, coulant par
places sur des affleurements naturels
de houille, va disparaître en deux bras
dans les escarpements calcaires d'âge
crétacé. Le bras gauche entre dans une
grotte étroite, le bras droit se déverse
dans une espèce de puits. Après un par-
cours souterrain de près de 4 verstes,
les deux bras réapparaissent sur l'autre
côté de la montagne, au nord du village
XXV a 3
Dzwéri, à 641 pieds de hauteur absolue, et vont se continuer sous les
noms de Dzérouli et Ckabi-tzkhali. Le côté intérieur de la vallée d'O-
kriba est occupée sur toute son étendue par de puissantes couches du
système jurassique, composées de roches détritiques avec marnes schis-
teuses et schistes, de grès argileux à charbon fossile, de diabases et
de teschénites [fig. 1).
Du côté du bas cours de la Tzkhal-tzitéla, au nord-est de Koutaïs,
la vallée se termine par les dépôts continus du gault dont nous avons
parlé dans le „Guide le long de la Rion". Le calcaire à Capro-
tina ammonia d'Orb;, s'étendant vers Guélati et Mozaméti, forme
au premier de ces monastères une élévation qui atteint 1,143 pieds de
hauteur absolue et dont l'escarpement est tourné vers le nord-est. Ces
dépôts y recouvrent une assise d'argiles bigarrées, superposées| à des
grès à Pecopteris exilis Phi 11. avec intercalations de charbon. Aux
environs du village Koursébi, on voit deux couches de charbon sé-
parées par un grès micacé (fig. 2). Des sondages, enfoncés dans la
couche supérieure, ont montré qu'à la profondeur de 10 sagènes elle
2. Groupe d'argiles bi-
garrées et de roches dé-
tritiques de l'étage
oxfordien.
5. Grès à Pterophyh
lum caucasicum et à
couches de lignite.
Fig. 2.
Schistes argileux
liasiques.
atteint 1 arch. 10 verch. d'épaisseur, avec plongement au SO 12°. La
couche inférieure est moins importante. Le charbon est assez compact.
L'analyse y a constaté:
Coke 74,70
Humidité 5,40 70
Matières volatiles .... 20,55 „
f charbon— 38,30 %
\ cendres — 35,75 „
Donne un coke non agglutinant.
Les grès recouvrent les puissants schistes liasiques qui forment la
partie centrale de la cuvette. Ce n'est que dans le lit de la Tzkhal-
tzitéli que des nappes de diabase, et surtout de teschénite, viennent in-
terrompre les grès. Outre le charbon, on trouve partout dans les grès
des troncs d'arbre, parfois silicifiés, parfois transformés en lignite noir
luisant. Des traces de lignite se rencontrent dans toute la région de
la vallée d'Okriba, à Naboslébi, Tcholéwi etc. Des teschénites et diaba-
ses se trouvent, le long de la vallée de la Tzkhal-tzitéli, au pied des
monastères Guélati et Koursébi, dans les alentours des villages Man-
dikori et en d'autres points.
4 XXVa
Les schistes liasiques, partout plissés, se dirigent, avec leurs in-
tercalations de grès, au nord, pour aller former, au pied du Nakéral,
le socle du gisement de houille de Tkwibouli, et disparaître, de même
que la houille, sous le massif de l'arête, en plongeant ici au nord
(fig. 3).
Fig. 3.
Les gisements de houille de Tkwibouli n'étaient d'abord con-
nus, dans toute leur épaisseur, que dans la colline Ougrébi et, vers
l'est, dans le Samtchréli ou Kédour, où, dit-on, on exploitait autrefois
le fer oligiste contenu dans la masse de la houille. L'épaisseur totale
des couches de charbon, avec le schiste carbonifère et le grès sous-ja-
cent, est d'environ 20 m. (fig. 4). Parmi les restes végétaux que l'on
Fig. 4.
rencontre parfois dans les grès, Gôeppert a distingué une Pecopteris
voisine de Pecopteris exilis Phill., Pterophyllum caucasicum Abich.
{Pterophyllum Abichi Goep.) Pterophyllum taxinum (Zomia taxina),
1,1
- o/o
3,9
6,5
66,1
66,3
65,57
63,33
XXVa 5
trouvés dans les formations oolithiques de Stonesfield, et des Coniferae
mal déterminables.
Les analyses comparatives suivantes de Hauer, tirées de l'ouvrage
de L. Favre, montrent la nature de la houille de Tkwibouli:
Tkwibouli. Grossau. Gresten. Hinterliolz.
Eau 1,9 1,3
Cendres 8,5 10,1
Coke 57,8
Unités calorifiques 62,40 55,75
La coupe 4 montre la corrélation et la disposition des couches
de charbon et des roches encaissantes.
Nous avons dit plus haut que les schistes liasiqucs plissés, qui
supportent le mur du aisément de Tkwiboul, plongent vers le nord, en
disparaissant sous la montagne Xakéral. La pente sud de l'arête est
formée, dans l'ordre ascendant, des roches suivantes (fig. 3):
A' — Schistes liasiques.
£' — Grès.
O — Charbon.
Au grès sont superposés:
A — Conglomérats granitiques.
B — Argiles micacées, grès bigarrés et sables.
C — Argiles calcarifères avec rares intercalations de calcaire.
D — Calcaires dolomitiques d'une puissance atteignant 20 m.,
contenant de rares Terébratula Moutoniana d'Orb.
E — Alternance de calcaires, grès et dolomies, intercalés par-
fois de minces couches de houille, et contenant de peti-
tes Nerinea et Gaprotina etc.
F — Calcaire semi-cristallin, semblable à celui de Koutaïs, par-
tiellement dolomisé, à Caprotina ammonia et rares Teré-
bratula Moutoniana d'Orb.
G — Forme la crête de l'arête qui atteint 1,237 m. d'altitude
absolue.
Les roches F et G ont ensemble une puissance d'environ 24 mètres.
XXVI
DE LA STATION MIKHAÏLOW
5
PAR
Borjom et Abas-Touniaii, à la station Rion.
PAR
A. KONCHIN.
Itinéraire: Station Mikhaïlowo. Vallée de la rivière Koura. Arête
du Souram. Arête Akhaltsikho-Imérétinsky. Gorge de Bor-
jom. Plateau de Borjom. Eaux minérales de Borjom.
Le rameau de Borjom du chemin de fer du Transcaucase tourne.
au pied du Souram, de Mikhaïlowo au SW pour se diriger, le long de
la vallée de la Koura, vers Borjom. Sur le parcours entre le Souram
et la station Mikhaïlowo on aperçoit le profil complet des dépôts cré-
tacés. D'abord ce sont des calcaires et des marnes friables du gault à
Caprotina Lonsdalei et Ostrea Couloni qui affleurent, puis des grès
glauconieux du cénomanien, enfin des argiles feuilletées du sénonien à
G-alerites albogalerus, AnancMtes ovahts, Inoceramus Cuvieri, dis-
paraissant près de Mikhaïlowo sous des dépôts marneux sarmatiques.
Entre Mikhaïlowo et Borjom, la voie ferrée longe pendant plu-
sieurs verstes la vallée alluviale de la Koura; ensuite elle entre dans
une profonde gorge rocheuse que la Koura s'est creusée à travers les
rameaux sud de l'arête Akhaltsikho-Imérétinsky. La gorge montre des
couches éocènes fortement redressées, déchirées dans diverses direc-
tions, renfermant Nùmmulites laevigata, Grassatella tumida, Ostrea bel-
lovacina etc. Les roches qui y affleurent sont des grès argileux, des
marnes et des argiles grises, accompagnés d'argiles siliceuses et de
grès, souvent de couleur rosée, rouge ou verte. Toutes ces roches sont
finement stratifiées, intercalées en concordance de nappes de tuf an-
2 XXVI
désitique dont la structure est tantôt à gros grain, tantôt à grain tin.
Çà et là les roches andésitiques s'étalent en dykes.
Le plateau de Borjoni est formé par une étroite coulée de lave
andésitique qui est venue recouvrir, dans le triangle entre les rivières
Borjomka, Tchornaïa et Koura, les dépôts sédimentaires. Ces trois ri-
vières se sont creusé de profondes gorges aux bords de la lave. Le mou-
vement de la lave a été arrêté, selon toute apparence, par le soulève-
ment de l'arête Akhaltsikho-Imérétinsky, par suite de quoi il n'y a'point
de lave de l'autre côté de la Koura et on n'y voit affleurer que des
■n
1BI1
andésitiques.
Roches détri-
tiques de la
lave andési-
tique.
Marnes, argi-
les et grès oli-
gocènes.
Tufs andé-
sitiques.
Coupe de la gorge et du plateau de Borjom.
roches sédimentaires. La même circonstance a donné au plateau de
Borjoni sa forme orographique originale qui rappelle les contours d'une
botte. Ce plateau, bordé de trois profondes gorges, recouvert d'une fo-
rêt de sapin, est une des meilleures stations aérothérapeutiques.'
La petite rivière Borjomka s'est creusé passage, au point de sa jonc-
tion avec la Koura, à travers la voûte anticlinale des strates éocènes.
Une fente exokinétique, due à la rupture anticlinale des couches re-
couvertes par une assise peu considérable de gravier fluviatile et de
sable, donne issue aux sources minérales à carbonate d'alcali de Bor-
jom, le Vichy russe.
Le flanc gauche de la gorge de Borjom est constitué par des marnes
éocènes et des grès fortement redressés, traversés par places par des
tufs d'andésite amphibolique et augitique.
La Borjomka et la Tchornaïa sourdent des nappes de lave du pla-
XXVI 3
teau volcanique Akhalkalak, parsemé de volcans éteints, de lacs de
cratères et d'autres traces de l'activité volcanique.
Itinéraire: Gorge d'Atskhour de la rivière Koura. Vallon d'Akhalt-
sikh. Arête Akhaltsikho-Imérétinsky. Plateau d'Akhalka-
lak. Gorge de la rivière Poskhovtchaï. Gorge d'Abas-Tou-
man. Eaux minérales.
De Borjom la route remonte le long de la rivière Koura jusqu'à
sa jonction avec la rivière Poskhovtchaï. L'étroite et profonde gorge
coupe une série de roches de l'éocène moyen: grès argileux très cal-
carifères et calcaires jaunâtres ou brunâtres. En dehors de Nwmmm-
Utes laevigata et Crassatella tumida on y rencontre Crassatelîa sul-
cata, Venus incrassata, Turritella aedita etc. En plusieurs endroits
ces roches sont traversées par des dykes d'andésite, verticaux ou for-
tement inclinés.
A Akhaltsikh la série des grès éocènes recouvre une assise d'ar-
giles schisteuses d'un gris foncé et de marnes de l'éocène supérieur à
écailles de Mclctta sardinites, Zens çoJcïdcus etc. De ces roches sour-
dent des eaux minérales du type de Guniadi Janos, contenant du sel
de Glauber.
Les couches de l'éocène supérieur à l'extrémité nord du vallon
d' Akhaltsikh, c'est-à-dire au versant sud de l'arête Akhaltsikho-Iméré-
tinsky, sont recouvertes en discordance par des grès marneux oligo-
cènes, par places très ferrugineux, à Cardiwm aralense, Isocardia
crassa, Tellina Benedeni etc.
L'extrémité sud du vallon d'Akhaltsikh est cachée sous des nappes
et \le puissantes coulées de lave descendant dans le bassin d'Akhaltsik
du haut du plateau volcanique d' Akhalkalak, qui atteint en plusieurs
points 10000 pieds d'altitude absolue.
Une de ces nappes de lave, Pirsagat, s'observe, à 8000 pied au-
dessus du niveau de la mer, dans l'angle formé par la jonction des ri-
vières Kobliantcha et Abastoumanka avec la Poskhovtchaï. Une autre
coulée, Toutadjwari, à 4600 pieds de hauteur absolue, occupe l'angle
opposé, entre le confluent des rivières Abastoumanka et Poskhovtchaï.
De cette manière l'Abastoumanka traverse dans son cours, inférieur,
jusqu'à son entrée dans la gorge à eaux minérales, des dépôts fragmen-
taires de roches volcaniques.
La gorge d'Abas-ïouman croise la stratification des marnes et grès
éocènes, intercalés çà et là par des nappes d'andésite augitique et am-
phibolique. De puissants dykes andésitiques se voient à rentrée dans
la gorge, au coin formé par le confluent de la Kourtskhana avec l'Abas-
toumanka. Un autre affleurement d'andésite, plus puissant encore, s'ob-
serve au milieu de la gorge, là où de nombreuses fissures entokinéti-
ques, recoupant le dyke andésitique, livrent passage à des eaux miné-
rales chaudes.
4 XXVI
Le mur et le toit des roches andésitiques sont formés de marne et
grès schisteux de diverses couleurs et d'une grande dureté, grâce au
métamorphisme que leur ont fait subir les roches andésitiques, projetées
très probablement sous l'eau à l'époque éocène. On peut suivre les
dykes andésitiques vers le haut, sur les deux pentes de la gorge d'Abas-
Tounian, jusqu'à la crête de l'Idsouiouk d'une part, jusqu'à celle du
Tsotsol d'autre part.
Itinéraire: Cours supérieur de la rivière Abastoumanka. Faîte Zé-
karsky. Eaux minérales de Zékar. Gorge de Iiagdad. Ri-
vière Piion.
A partir des sources minérales d'Abas-Toumaii, la route se dirige
vers le haut de la gorge par une série de roches marneuses et de grès
schisteux, tant éocènes qu'oligocènes. Dans la partie moyenne de la
gorge ces roches sont soulevées en pli anticlinal. La montée au faîte
Zékarsky commence près du confluent de l'Olsbiri et de l'Abastou-
manka. En deux points se. montrent de puissants dykes d'andésite qui,
au cours inférieur de l'Olsbiri, forment une porte gigantesque, appelée pour
son aspect pittoresque ..Porte d'enchantement" (Vorota otcharovania).
Sources minérales
de Zékar.
Arête de Zékar,
Sources minérales
d'Abas-Touman.
Marnes oligocènes et grès. Tufs d'andésite.
Coupe de l'arête de Zékar.
A la 1-re verste de la montée on voit des couches d'andésite vert
foncé, interstratifiées de marnes schisteuses éocènes, fortement recour-
bées dans la direction de la stratification.
A la 2-me et la 3-me verste apparaissent, entre des marnes blan-
ches, vertes et rougeâtres, partiellement métamorphisées. des nappes
d'andésite, caractéristiques par leur structure sphéroïdale ou concen-
trique à lames rebondies. Par places la roche semble composée de no-
dules de diverse grosseur qui, coupées en deux, montrent une structure
semblable à celle d'un ognon.
La 4-me verste de la montée et la crête de l'arête Zékarsky se
montrent constituées par des roches détritiques de l'éocène supérieur,
XXVI 5
tufs andésitiques, grès tufeux et argiles, brèches et conglomérats. Les
argiles diversement colorées et les marnes font souvent défaut. Ces ro-
ches friables offrant peu de résistance aux forces érosives, les torrents
de pluie en charrient des masses considérables dans la vallée de la ri-
vière Abastoumanka, En certains rares points on observe des affleure-
ments très typiques de clykes d'andésite augitique présentant une sépa-
ration franche en colonnes prismatiques.
Des roches du même âge et de la même nature pétrographique
composent la descente du faîte aux eaux minérales de Zékarsk. Au pied
•de l'arête, dans la gorge de la rivière Kerchawéti, affleurent de puis-
santes roches andésitiques dont les fissures entokinétiques donnent pas-
sage à des eaux minérales chaudes de la même composition chimique
que celles d'Abastouman, mais d'une température plus basse de 10°.
En suivant le cours de la rivière Khanitskali, la route traverse une
étroite gorge creusée dans des roches paléogènes. A l'approche du vil-
lage Bagdad le défilé devient plus large et prend l'aspect d'une vallée
cultivée.
A partir de Bagdad jusqu'à la station Rion, la route traverse la
plaine de la vallée alluviale de la rivière Rion, occupée en partie par
de magnifiques jardins et vignobles, en partie boisée de belles forêts,
cà et là déserte et marécageuse.
XXVII
LES ENVIRONS DE KOUTAÏS
' et
la vallée de la rivière Rion entre Koutaïs et l'arête
Mamisson.
PAR
SIMONOVITCH.
Bibliographie.
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tirés des Bull, de l'Acad. Imp. d. se. de St. Pétersb.).
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genwart im Kaukasus (Bull, de l'Acad. des se. de St. Pé-
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Stebnitsky. Sur l'élévation de la ligne des neiges éternelles du Cau-
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Favre. Recherches géologiques dans la partie centrale de la chaîne
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Matériaux pour la géologie du Caucase, 1873—95, édit. de
l'Admin. min. du Caucase, avec nombreuses cartes et pro-
fils. Articles de m-rs Barbot de Marny, Konchin,
Batsévitch, Sorokin, Gavrilow et Simonowitch. Les
travaux de m-rs Batsévitch, Sorokin et Simonowitch
concernent principalement le Transcaucase de l'ouest et,
en partie, du sud et du nord: ceux de m-rs Barbot de
Marny. Konchin et Gavrilow sont relatifs au Caucase
XXVII 3
du nord, au Petit Caucase, au Daghestan et à la presqu'île
d'Anclieron.
Simonowitch et Sorokin. Carte géologique -d'une partie du gouver-
nement de Koutaïs avec texte explicatif, édit. de l'Admin.
min. du Caucase. 1887, Tiflis.
Simonowitch. Classification de la craie du Caucase. Travaux du VI
Congrès des naturalistes et médecins. St. Pétersbourg, 1879.
Karakasch. Sur la faune des dépôts crétacés dans les vallées des ri-
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publiées par la Section topograpliique du Caucase de
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fartes géologiques, jointes aux „Matériaux pour la géologie du
Caucase". 1873—95.
Simonovitch et Sorokin. Carte géologique d'une partie du gouv. de
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Favre. Carte géologique de la partie centrale du Caucase, jointe à
ses Recherches géologiques dans la partie centrale de la
chaîne du Caucase". 1875.
A. Inostranzew. A travers la chaîne principale du Caucase. Explo-
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vers l'arête Arkhatsky, faites entre Wladikavkaz et Tiflis.
Compte rendu de l'Administration des chemins de fer de
la Couronne. St. Pétersbourg, 1896.
Afin que le profil Koutaïs-Mamisson soit compréhensible sans ex-
cursions secondaires dans les défilés latéraux, nous nous permettrons
•de faire quelques observations sur l'ensemble de la géologie du Cau-
rase.
Les roches cristallines qui, on le sait, jouent un rôle important dans
la composition de la chaîne du Caucase, suivent une direction géné-
rale WÎSTW — ESE. S'étendant en bande large de 30 kilomètres sur le
méridien de l'Elbrous et servant de base au cône de l'Elbrous et aux
dépôts mésozoïques, elles constituent la chaîne centrale. La largeur de
■cette bande diminue vers l'est sans que toutefois, sur un parcours de
120 kilomètres, la hauteur de la chaîne ne devienne moindre: aucun
des cols n'a moins de 3000 mètres d'altitude. L'axe centrale de la
chaîne, formée par du granité, s'abaisse rapidement dans la pente sud
de la partie supérieure des vallées de l'Ingour et de la Eion. Les
schistes cristallins et les gneiss disparaissent sous le granité où ils re-
couvrent des dépôts plus récents (dislocation renversée), alors que sur
la pente nord ils se voient normalement stratifiés sur le granité, for-
mant en même temps une bande élevée, très favorable au développement
des glaciers. A l'est du Mont Adaï-khokh (Mont de Dieu, point du croi-
sement de la chaîne principale et de la chaîne latérale) les roches
cristallines, rejetées sur la pente du nord, cessent de former la ligne
du partage des eaux: bien que leur hauteur soit toujours encore con-
1*
4 XXVII
sidérable, elles diminuent rapidement en largeur pour disparaître en-
tièrement à l'est de la vallée de la Térek.
Un autre nœud cristallin, principalement du granité— et partielle-
ment de la syénite, est situé vers le sud de celui dont nous venons de
parler; il forme le massif de l'arête Meskhisky, ainsi que sa terrasse
occidentale, connue sous le nom de Satsérétlo. Se dirigeant du NE au
SW, il sépare les bassins de la Eion et de la Koura, c'est-à-dire les
bassins de la Mer Noire et de la Caspienne. Il est entouré de coucbes
faiblement inclinées de dépôts secondaires et tertiaires.
„Des schistes argileux anciens s'étendent avec une largeur
considérable vers le sud des roches cristallines. Ces schistes, souvent
ardoisiers, dépourvus de fossiles ou n'en contenant qu'une faible quantité,
plongent, au flanc sud de l'arête (habituellement vers NE) sous des
schistes cristallins et forment eux-mêmes des montagnes élevées. Sur
le flanc nord, au contraire, ils apparaissent en couches verticales au
milieu des roches cristallines. BythrotrepMs Hall., le seul reste orga-
nique qu'on trouve dans les schistes argileux, indique leur âge pa-
léozoïque.
Au flanc sud viennent directement se rattacher à ces formations
des schistes argileux et des grès houillifères qui appartiennent au jura
(lias et en partie doggerl. Dans ces roches, surtout dans les grès su-
bordonnés aux schistes basiques, on trouve, outre des formes végéta-
les jurassiques, quantité de blocaux de „schistes argileux anciens". La
section inférieure du jura, bien exprimée aux deux pentes, représente
soit un dépôt marin littoral, soit un dépôt lacustre ou terrestre,
et consiste en grès ou en marnes. Les couches, généralement pauvres
en restes organiques, ne renferment que des débris de plantes ter-
restres, étudiées déjà par Goeppert et rapportées par lui au lias (Pte-
rophyllum caucasicnm Al)., Pt, Abichianuvn Goep., Pccoptcris exilis,
Phi IL, Zamitcs sp., Conifeme etc.). De plus on y trouve des gisements
considérables de lignite et de houille. Les fossiles marins que l'on y
rencontre, se rapportent soit au lias (Harpoceras Toarccnse d'Orb.)r
soit à l'oolithe inférieur et moyen (Harpoceras Murchisoni Sow.,
StepTianoceras Humphrycsianum Sow., Phylîoceras tripartitum Ziet).
Au versant nord, ces couches plongent régulièrement vers le nord; au
versant sud, elles sont fortement disloquées et plissées. Entre les cou-
ches viennent affleurer en beaucoup de points des roches récentes et
éruptivcs — mélaphyres, diabases, porphyrites augitiques, teschénites. La
formation de ces dépôts semble avoir commencé à l'époque basique et
s'être continuée sans interruption jusqu'à l'époque bathonienne.
La section supérieure du jurassique est presque entièrement formée
de calcaires. Au versant sud elle est encore peu connue; jusqu'ici on
ne l'a trouvée qu'en quelques rares points: calcaires ferrugineux et
grès de Katskha, Chroch, Kwirila (Cardioceras aJtcrnans Buch., Po-
sidonia ornata Quenst., Bhynchonella lacunosa Quenst. etc.), cal-
caires et grès des village Khirkhonissi et Korta dans la région Eatcha
(Phylloceras tatricum Pusch., THgonia costata Go éd., Hemicidaris
XXVII 5
■crenidaris Ag.). Au versant nord, au contraire, elle est puissante et
forme une chaîne élevée. On y distingue, de bas en haut, les dépôts
suivants: calcaires à fossiles hathoniens et calloviens (Parhinsonia
Parkinsoni Sow., MacrocephalHcs macroccphahis S chiot., Bhyn-
clwneïïa varians Schlot.); calcaire à crinoïdes; oolithe ferrugineuse à
Belemnites hastatus Blain., Cosmoccras Jason Rein.. Harpoccras
lunula d'Orb., Pcïtoccras athleta Phill., Stepîiahoceras corônàtûm
Brug.; calcaires siliceux à Cidaris florigemma M uns t.; calcaires
magnésiaux à Ncrinea et Diccras: calcaires à Pteroceras.
La puissance de ces calcaires, par ex. dans la vallée de Pardon,
atteint pour le moins 800 mètres.
Le système crétacé, très puissant au Caucase, est superposé au
versant nord à la section supérieure du jura, tandis qu'au versant sud
il repose presque partout sur la section inférieure du jura et même
sur les granités.
La coupe la plus instructive du système se voit près de Kislo-
wodsk. L'étage néoeomien commence par des calcaires et marnes à
Nautilus pseudoclcgans d'Orb., Astartë neocomiensis d'Orb., Ostrea
CouJoni Defr.; puis viennent des oolithes ferrugineuses et des grès
verts à Belcmniteïïa minima Zitt.. Cardhim Boulinianum d'Orb.,
Trigonia alaeformis Park.. Tr. Daedàlea Park. Au-dessus de ces
couches, d'une épaisseur totale jusqu'à 350 m., s'élèvent en saillie des
calcaires blanc grisâtre d'une puissance, près de Kislowodsk, de 200
mètres, correspondant à la craie blanche à Inoceràmus CHspi Mont.,
Pachydiscus Baeri Si m. et Ananchytes.
Les dépôts crétacés du versant sud offrent un tout autre carac-
tère. L'étage néoeomien, autant que nous le sachions, n'y est pas exprimé
(paléontologiquement) d'une manière nette. Les calcaires et dolomies
à Caprotina (Trequiema) ammonia d'Orb., Capr. Lonsdàlei d'Orb.,
qui sont à la base du gault en formant l'horizon inférieur à ru-
distes, correspondent à l'étage urgonien. Les calcaires urgoniens qui
jouent un rôle important dans l'orographie du versant sud, forment
des chaînes à parois escarpées dont ils constituent même les sommets
culminants atteignant parfois l'altitude des Alpes. En dessus viennent
les calcaires, marnes et grès verts du gault, renfermant Ancyloccras
Matheronicmum d'Orb., Scaphites Itcani d'Orb., Phylloceras Velle-
dac Mie h., Belemnitella minima Ziet., B. semicànaliculata Bl., Ostrea
CouJoni Defr., Haploceras Beudanti Brug., BhyncTionetta lineolata
Phill., Terebr.atula Moittoniana d'Orb. etc. La section supérieure
du crétacé présente des calcaires à noyaux de silex et Ananchites
orata Lam. etc., et des marnes à Inoceràmus labiatus La m. etc. Les
couches nummulitiques qui, on le sait, manquent au versant nord, sont
faiblement développées au versant sud où ils n'apparaissent qu'en ban-
des étroites, dans les vallées des rivières Tskheniss-tskhala et Puon,
de marnes schisteuses à Numnmlitcs Murchisoni Brun., JV. Biarit-
zana d'Arch., Orbitolites discus Bert. etc. Par contre les dépôts
miocènes sont très puissants au versant sud, notamment les couches
G XXVII
sarmatiques qui bordent le bassin de la Mingrélie, occupent les plai-
nes ondulées de la Eartalinie, de la Kakhétie et le plateau Satsérétlo
et séparent les profonds golfes des régions Letchkhout et Ratcha. Ces
couches, riches en fossiles (Tapes gregaria Port, Cardiwm obsoletwm
Eichw. etc.) sont fortement disloquées. Les couches nummulitiques et
sarmatiques sont séparées par un étage, appelé par les géologues du
Caucase „étage à poissons". Cet étage se compose de marnes schisteu-
ses, d'argiles et de marnes friables et contient, avec Meletta sarMni-
tes, Lamna, Otodus etc., etc., d'énormes gisements de minerai man-
ganèse.
Les grandes éruptions volcaniques ont eu lieu au Caucase à la
fin de la période tertiaire ou au commencement de la posttertiaire.
Leur influence sur le soulèvement de la chaîne n'a été que purement
locale. Le cône de l'Elbrous (5,646 m.) constitué par de l'andésite
quartzeuse, s'est élevé au milieu de roches cristallines au point où la
partie occidentale du Caucase atteint sa plus grande largeur et où les
formations sédimentaires sont le moins soulevées. Le cône du Kazbek
(5,643 m.) formé d'une andésite moins quartzeuse, s'est formé au point
où viennent se toucher les roches cristallines et les schistes argileux.
C'est l'endroit du plus grand resserrement de la chaîne et du plus
fort soulèvement des dépôts. D'autres éruptions moins importantes
d'andésite, de dolente, de basalte, ont eu lieu sur divers points de la
chaîne, principalement au versant sud. La majeure partie des coulées
de lave, émergées de ces centres principaux, se sont étalées sur les
puissantes assises de blocs.
De cette manière les structures orographique et géologique des
deux versants de la chaîne du Caucase se présentent sous des aspects
fort différents. Sur le versant nord, les dépôts mésozoïques et tertiaires
sont déposés régulièrement, formant une série de couches inclinées
vers le nord et disposées en gradins, les unes après les autres, de sorte
qu'en s'éloignant de l'axe centrale, on voit apparaître successivement
les zones des dépôts jurassiques, du néocomien supérieur et de l'infé-
rieur, du grès vert,, de la craie et des couches tertiaires. Depuis l'épo-
que jurassique, le flanc nord n'a subi que des oscillations lentes
qui n'ont pas changé son relief et le soulèvement qui a placé les
dépôts à leur hauteur actuelle. Le versant sud au contraire, où abon-
dent les roches éruptives et qui est situé dans le voisinage du plateau
de l'Arménie, a été affecté par des mouvements plus intensifs dont les^
effets, plissements et failles, ont donné aux dépôts une grande irré-
gularité. Les couches plus anciennes que le crétacé accusent presque
partout un plongement vers le nord. Une immense faille, qui a presque
entièrement fait disparaître les calcaires au nord des Monts Mesquesr
s'observe dans les vallées des rivières Aragwa, Kson, Medsoudy,
Liakhwa; une autre faille se voit dans les vallées de la Eion et de
la Tskhéniss-tskholi. D'immenses cassures du sol, marquées par des-
fentes, ont été produites, selon toute apparence, par des failles paral-
lèles à la chaîne cristalline, qui ont eu pour effet la presque entière
XXVII 7
disparition des schistes et le plongeaient des couches vers le nord. Ce
plongementj à peu près constant pour les dépôts du système jurassi-
que, ne s'observe point dans le gault et les calcaires superposés,
preuve que les grandes dislocations du sol ont eu lieu avant le dépôt
de ces derniers sédiments. Mais, prenant en considération le plisse-
ment du gault et des calcaires superposés, de même que la hauteur
relativement élevée qu'ils occupent sur tout le versant sud, on arrive
à la conclusion que les derniers phénomènes tectoniques, lors de la
formation de la chaîne du Caucase, ont été produits par des causes
plus énergiques que celles qui ont agi avant l'époque du crétacé.
La période posttertiaire s'est manifestée au Caucase par le déve-
loppement considérable de glaciers, moins fort cependant au versant
sud qu'au versant nord. Des dépôts glaciaires se trouvent au cours
supérieur de la Rion et de l'Ingour, mais on n'en voit aucune trace à
une distance plus considérable de la chaîne centrale. Par contre, le
développement de dépôts glaciaires au versant nord offre des faits
remarquables. Bien que les glaciers des vallées de la Malka et de la
Baksan ne paraissent pas avoir atteint la plaine, on voit à l'ouest,
près de la Naltchik, une énorme accumulation de blocs, à l'entrée même
dans la plaine; dans la vallée de la Térek les blocs erratiques se trou-
vent à une distance de 30 verstes du pied de la chaîne. Le grand
nombre de blocs andésitiques (trachytiques) témoigne qu'une partie
des glaciers, si ce n'est tous, est de date plus récente que les érup-
tions trachytiques.
Les neiges éternelles occupent plus de 300 verstes de la longueur
de la chaîne du Caucase. D'après M. Stebnitsky la hauteur moyenne
de la ligne des neiges serait, sur le flanc sud, de 9,600 pieds dans sa
partie occidentale, de 10,600 pieds dans la partie centrale et de
12,000 pieds dans la partie orientale. Au versant nord la limite des
neiges est plus élevée de 1,000 à 1,500 pieds. Au Transcaucase (Ara-
rat, Àlaghez) elle passe à environ 12,000 pieds. Tous ces chiffres n'in-
diquent que la limite moyenne des neiges et varient pour les différents
endroits; ainsi, par exemple, il y a dans la partie de la chaîne prin-
cipale traversant la Kakhétie des sommets qui s'élèvent à 12,000 pieds,
c'est-à-dire au-dessus de l'altitude moyenne de la limite des neiges, et
cependant, sous l'influence du voisinage de la vallée de l'Alasan,
chaude en été, ils sont dépourvus de neige. Entre l'Elbrous et le
Kazbek se dresse, à 395 pieds au-dessus du Kazbek, la sopka Rykh-
taou (16,918) qui est presque entièrement dénudée de neige à cause
de l'extrême raideur de ses pentes etc.
Bien que les névés occupent une position plus élevée au versant
nord, les glaciers y descendent plus bas que sur le versant sud. La
différence en est à chercher dans la structure du Caucase. En effet,
au versant sud l'arête s'abaisse rapidement au-dessous du niveau des
neiges éternelles, tandis qu'au versant nord la crête centrale, envoyant
des arêtes latérales, se continue en de nombreux massifs élevés for-
mant de vastes réservoirs favorables à la formation des névés. Dans
8 XXVII
la partie ouest de la chaîne principale, les glaciers s'abaissent jusqu'à
la limite moyenne des forêts, c'est-à-dire jusqu'à 7,000 — 8,000 pieds.
L'accès des faîtes dépend de la limite des neiges. Cette limite
étant à un niveau plus abaissé à l'ouest de la chaîne- qu'à l'est les
passages accessibles sont plus bas dans la partie occidentale.
fl Ktoru
Fig. 1. — a — alluvion; b — calcaires dolomisés; c — calcaires à Capro-
tina: d — grouppe des marnes bigarrées et des roches détritiques.
La série des calcaires et des marnes développés dans l'ordre ascen-
dant le long de la rivière Krasnaïa, à proximité de Koutaïs, avait été
classée par Dubois et Abich dans le néocomien. Cependant leur
faune semble plutôt indiquer l'appartenance de ces dépôts au gault.
Parmi les nombreux fossiles, encore imparfaitement étudiés, on dis-
tingue:
Phylloceras Vellcdac, Micli., Hoplites Castelancnsis d'Orb.,
Ancyloccras Matlicroniannm d'Orb., Crioccras Duvalianum d'Orb.,
Cr. Cornuelianum d'Orb., Taxoceras Emcricianum d'Orb., Macro-
scaphites Iwar/i d'Orb., Mac. Abichi Sim., Belemnites semicanali-
culatus Blainw., Belemnitella minima Ziet,, Rhynchonella lincolata
Ph.il!.., Terebratuîa Moutonianà d'Orb., Tereb. Dutempleana d'Orb.,
Panopaea plicata Sow., PUcatula inflata Sow., Ostrca Couloni
Defr. (Exogyra sinuata rar. latissima Defr.) et quantité d'autres.
Plongeant vers le sud, la série des calcaires et marnes disparaît
sous des sédiments fragmentaires du gault qui correspondent aux grès
verts à Haploccras Beudanti Broug. des autres affleurements dans
le bassin de la Rion. Là on observe, en de nombreux points entre
ces dépôts, des affleurements de basalte. Vers la station Rion et un
peu plus à l'est, les roches fragmentaires du gault sont recouvertes
de calcaires sénoniens à Ananchites. Les affleurements de ces calcai-
res, généralement peu considérables, ne sont connus qu'en quelques
points le long de la Rion, près du bord ou dans d'anciens petits lits
secs. Les calcaires, tant près de la station que le long de la rive,
appartiennent à la colline peu élevée qui, séparant la vallée de la
Krasnaïa de celle de la Rion, s'allonge de la station Rion jusqu'à
Koutaïs où elle s'unit avec les hauteurs entourant la ville. En dehors
«les affleurements mentionnés des calcaires du crétacé supérieur, on ne
voit, du côté de la Rion, presque nulle part sur cette étendue des
roches sous-jacentes; tout est caché sous une alluvion puissante dont
XXVII 9
l*épaisseur, par exemple près de la station, atteint 6 à 8 mètres. Néan-
moins les calcaires et marnes à Ancyl. Matheronianum d'Orb. s'appro-
chent tout près de Koutaïs, recouvrant directement le calcaire à
Caprotines que l'on voit développé dans la ville même. Plus loin
vers le nord-ouest, à l'extrémité du faubourg (Slobodka) à l'ouest de
Koutaïs, les roches du gault apparaissent déjà considérablement déve-
loppées dans les rives élevées de la Bogaskourka. Les premiers affleu-
rements, principalement des calcaires dolomi tiques, se montrent
à proximité de la chaussée menant au village Khoni, dans une éléva-
tion, sur le coteau sud de laquelle est située la partie supérieure de
la Slobodka. Les calaires dolomitiques sont immédiatement superposés
aux calcaires à Caprotina LoitsdaJei qui constituent presque tout le
terrain sur lequel est bâtie la ville de Koutaïs. De beaux affleure-
ments de ces calcaires se voient dans la ville même, des deux côtés
de la Rion, près du pont, à partir duquel ils forment de nombreux
..seuils'- sur une distance considérable vers l'aval. Yers l'amont on les
voit à l'extrémité nord de la ville, sur la rive gauche, prés du fau-
bourg juif, et, sur la rive opposée, le long du chemin allant à la ferme.
Ces calcaires accusent un plongement général vers le SW, sous un
angle d'environ 22". Au point de la jonction de l'affluent droit peu
considérable, la Roua, avec la Rion, ils viennent directement recouvrir
une série de roches fragmentaires de l'oxfordien supérieur, d'abord
des argiles bigarrées (rouges et verdâtres) qui passent bientôt à l'assise
fragmentaire, tantôt des grès, tantôt des conglomérats et des brèches.
Les argiles rouges, assez répandues aux alentours de Koutaïs. affleu-
rent dans les deux rives élevées de la Roua, au-dessus et au-dessous
du pont, ainsi que sur la pente douce de la rive droite de la Rion où
elles sont d'ailleurs le plus souvent recouvertes par les alluvions de la
rivière. Leur couleur est le plus souvent rouge de brique, parfois rouge
verdâtre ou vert clair. Les couches ne présentent pas de stratification
nette et ce n'est qu'en quelques rares endroits que l'on peut observer
leur plongement, en général concordant avec celui des roches super-
posées et sous-jacentes. En suivant le cours de la Roua vers l'amont,
ou voit bientôt les conglomérats et les brèches perdre leur couleur
rouge. En même temps apparaissent" des variations à grain plus fin,
liées aux grès sous-jacents. A divers niveaux on rencontre, dans les
affleurements peu considérables de ces grès, des accumulations (nids)
et des couches interstratifiées de charbon. De plus, ces grès renfer-
ment par places des débris silicifiés et carbonisés de troncs et de bran-
ches, parfois des empreintes de Pterophyîlum caiteasicum. Il est fa-
cile de reconnaître qu'à mesure que Ton s'approche du village Dji-
mistoro, la série des grès à Pterophyîlum caucasicum vient être rem-
placée par de puissants dépôts de schistes liasiques. Comme ailleurs,
de même ici. les schistes alternent dans les horizons supérieurs avec
les grès. Les schistes, ainsi que les grès subordonnés, renferment des
géodes et des lits peu considérables de pyrite; dans les schistes on
rencontre, de plus, de minces couches intercalées de charbon luisant.
10 XXVII
La zone des schistes garde ce caractère à peu près à partir du bout
sud du village Djimistoro Ijusqu'au village Opourtchkhéti. Sur cette
distance, les schistes sont assez souvent traversés par diverses roches
cristallines (nous les décrirons plus bas) et offrent plusieurs petits plis.
Près du village Opourtchkhéti les schistes plongent SW sous un angle
de 26°, mais bientôt, vers le nord, du côté du village Jonéti, ils mon-
trent un plongement inverse, NE /_ 30", formant de cette manière un
pli anticlinal. Se continuant vers l'est, par les villages Zarati et Rioni,
ce pli basique1 traverse, on le sait, toute la région voisine d'Okriba.
Sur toute [l'étendue, à partir des abords de Koutaïs jusqu'au vil-
lage Opourtchkhéti, et même un peu plus loin, nous rencontrons
presque partout des affleurements d'andésites, parfois porphyritiques,
plus rarement teschénites, traversant non-seulement les schistes, mais
même les roches plus récentes. Ainsi, au faubourg juif près de Koutaïs.
on trouve, sur les deux rives de la Rion, de Vandésite amphibolique
au milieu des roches fragmentaires de l'oxfordien supérieur; encore
plus loin au nord, l'andésite traverse les schistes basiques affleurant
sur la rive droite, en aval du village Djimistoro (à la 6-me verste au
nord de Koutaïs). En s'approchant ensuite du village G-oumati, on voit
encore plusieurs affleurements de roches cristallines qui semblent être
de l'andésite augitique. Un peu au-dessus du village Goumati, près de
la chaussée, il y en a, entre autres, un affleurement où l'on peut ob-
server la séparation en boules. La surface de la roche, fortement dé-
sagrégée et argileuse, permet facilement de reconnaître la structure à
lames concentriques rebondies de ces boules. Pour ce qui est de la
teschénite, ses afffleurements se trouvent principalement dans les envi-
rons du village Opourtchkhéti, entre les schistes basiques, puissamment
développés en ce lieu. D'après l'aspect extérieur on peut en distin-
guer deux variétés: l'une blanche, tachetée de petits points d'un noir
verdâtre; l'autre, plus foncée, parfois presque noire à cause de par-
celles d'un noir verdâtre dont elle est pétrie. Près d'Opourtchkhéti la
variété claire semble prédominer. Les deux variétés sont susceptibles
de se diviser en dalles. Il est à remarquer que la teschénite, généra»
lement masquée par la végétation et les alluvions, affleure principale-
ment dans les parties nord du village.
Les schistes basiques, comme nous l'avons dit plus haut, accusent
près du village Jonéti un plongement inverse vers le nord-est. Plus
loin réapparaissent les mêms roches, mais dans l'ordre inverse et
plongeant dans la direction opposée. A la 16-me verste, les grès de
boxfordien inférieur plongent vers le nord-est. Au-delà du défilé Ogoro
ces grès passent peu à peu en une série de roches fragmentaires très
variées de l'oxfordien supérieur, développées surtout plus loin et sur
une grande étendue.
A partir de la 18-me verste commence une série d'affleurements
artificiels le long de la chaussée. A la 18-me verste affleurent prin-
cipalement des grès. Depuis la fin de la 17-me verste, vers l'amont de
la Rion, le caractère des roches de l'oxfordien supérieur change peu
XXVII
11
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12 XXVII
à peu complètement. Au grès viennent s'ajouter, avec des diabases, de
puissants dépôts de tufe, de brèches et de conglomérats, alternant
constamment les uns avec les autres, parfois sans aucun ordre visible,
et se liant souvent par des transitions insensibles:
a) Grès.
b) Brèches diabasiques.
c) Conglomérats diabasiques.
d) Tufs diabasiques.
Les cristaux d'augite et d'épidote donnent souvent aux tufs une
structure porphyroïde. Ces tufs, tantôt compacts, tantôt plus ou moins
friables, se reliant, par des transitions insensibles, d'une part aux grès,
d'autre part aux brèches et conglomérats, se montrent ordinairement
en assises stratifiées, traversées par des fissures dont la direction cor-
respond toujours plus ou moins aux divisions de la diabase.
Les diabases, développées en de nombreux points le long de la
Rion, présentent ordinairement des variétés à grain moyen et à grain
fin. Leur structure est parfois porphyritique, à cause de la présence de
grains de plagioclase gris ou verdàtre. Elles sont toujours traversées
par un système de fissures qui leur font prendre une séparation po-
lyèdre. La direction de ces divisions, généralement assez constante,
s'y conserve sur des distances considérables. La séparation la plus dis-
tinctement exprimée s'oriente partout dans le sens opposé à la strati-
fication des grès; ainsi, par exemple à la 18-me verste, elle est NW
10 h. avec plongement SW 4 h. /_ 83°. La séparation moins distincte
se dirige NE 3,5 h., plongeant SE 9,5 h. sous un angle de 45". Au
nord du village Xamakhowani, la séparation de la. diabase suit la di-,
rection NW 9 h., avec plongement SW 3 h. /_ 74".
Concernant le mode de gisement des diabases, il est à remarquer
que partout elles apparaissent exclusivement en nappes, concordant plus
ou moins avec les grès voisins, auxquels elles sont liées par des con-
glomérats, brèches et tufs diabasiques, de structure et d'aspect différents.
A juger d'après les affleurements le long de la Rion, entre Koutaïs
et Opourtchkhéti, et' même 4 verstes au-delà, l'oxfordien supérieur y
est presque exclusivement représenté par des grès; des affleurements
de diabases avec leurs roches alliées, tufs et brèches, ne se voient que
près du faubourg juif sur la rive gauche de la Rion et, plus à Test,
près de G-héloti et Koursébi. Encore plus à l'amont, sur la 18-me
verste, apparaissent, avec des couches de tufs, des diabases. De là,
jusqu'à Twichi, nous rencontrons une série d'affleurements d'alternan-
ces de grès, de tufs, de brèches et de diabases, d'aspect et structure
les plus variés. Sur cette étendue il existe plusieurs plis plus ou moins
importants qui affectent exclusivement les roches de l'oxfordien su-
périeur; dans le seul pli anticlinal de Namakhowani, un des plis les
plus considérables, se montrent à la base les grès jurassiques moyens
et les schistes liasiques. A la 18-me verste, près d'un petit ruisseau
tombant dans la Rion du côté droit et connu sous le nom de Mé-
uotcjiéoukhiss-ghélé, il y a un affleurement assez grand, intéressant en
XXVII 1 3
ce qu'ici, outre les tufs et grès alternants et la diabase, viennent se
montrer des roches, dont l'aspect et la composition rappelle le schalstein.
Plus loin, nous retrouvons sur la Rion l'alternance de grès et de tufs
accompagnés de nappes de diabases. Les brèches commencent aussi à
y apparaître.
Les grès venant après les diabases montrent d'abord un plonge-
aient vers le nord-ouest, mais au-delà d'un petit affluent droit de la
Rion (19-me verste), près du pont, ils accusent un plongement inverse
vers le sud-ouest. Un peu plus loin (20-me verste) on rencontre une
variété intéressante du tuf diabasique qui représente déjà, proprement
dit, une transition à la brèche et qui contient, à titre de mélange,
une quantité considérable de cristaux d'épidote. Sur la même 20-me
verste, on peut observer plus loin, dans plusieurs affleurements le long
de la chaussée, l'alternance des grès, tufs, brèches et diabases. Le
plongement général des grès et tufs, développés au sud de Xamakho-
wani, se dirige NW 11,5 h., sous un angle de 40 à 45n, tandis que la
séparation des tufs, habituellement moins visible, suit une direction
presque inverse, SW 3,5 h. sous un angle de 73°.
Entre Namakhowani et Twéchi, où la série complète des roches
de Foxfordien supérieur va se terminer, on observe la même alter-
nance des grès, brèches, tufs et diabases qu'avant. Plus loin viennent
se montrer, alternant avec ces roches, des couches d'un calcaire cri-
stallin blanc de neige (marbre), dont les cavités et les fissures sont
souvent remplies, avec des druses de cristaux, d'un spath calcaire
faiblement violacé. L'épaisseur totale de cette série de roches ne dé-
passe généralement pas 20 mètres. A une certaine distance de là
réapparaissent les grès, tufs, brèches et diabases qu'on a vus plus tôt.
Sur tout l'espace, à commencer à peu près depuis Koutaïs jusqu'à
Xamakhowani, et 9 verstes au-delà, le défilé étroit, relativement très
profond, de la Rion est formé de hauts rochers escarpés, souvent ver-
ticaux, tantôt de schistes basiques, tantôt de sédiments oxfordiens.
parfois de roches massives. Au point oh du côté gauche la large val-
lée de la rivière Lekhi-doria vient déboucher dans la gorge, les hau-
teurs de la rive gaucbe de la Rion reculent loin vers Test, faisant
place à une large vallée ondulée. Plus loin, au nord, les hauteurs
de la rive gauche redeviennent plus élevées, mais sans atteindre
leur première altitude. La rive droite au contraire, également haute
sui' toute cette longueur, ne devient plus basse qu'en s'approchant du
village Mekwéna où les montagnes s'éloignent quelque peu vers l'ouest,
s'abaissant en gradins doucement inclinés vers le lit de la Rion.
Dans le voisinage du village Mekwéna nous rencontrons pour la
première fois des blocs de calcaire à Caprotines, amenés sans doute
par des glissements des hauteurs situées vers le nord, le Khvamli et
et son rameau est, le Twichiss-Kldé. Aux environs de Mekwéna les
sédiments de l'oxfordien supérieur ont subi une rupture anticlinale.
A deux verstes de là; la gorge redevient étroite passant entre des
rochers abrupts de l'oxfordien supérieur qui se dressent par places
14 XXVII
jusqu'à 180 mètres et même davantage. La route s'élève à une grande
hauteur par la pente droite de la gorge, longeant parfois le bord même
de l'escarpement à 80 — 100 m. au-dessus du niveau de la rivière. Mais
bientôt le défilé va s'élargir et les pentes deviennent plus douces, re-
couvertes ça et là de puissantes alluvions. En même temps on voit
apparaître, dans la haute rive gauche, des couches de calcaires blancs
plongeant au nord, qui se continuent dans la même direction pour
passer enfin aux calcaires de l'Orkhwiss-Kldé.
En s'approchant du village Twichi, la gorge s'élargit peu à peu,
surtout du côté droit, mais aux monts Twichiss et Orkhwiss-Kldé elle
passe brusquement à un défilé très étroit, formé d'abord par les cal-
caires urgoniens de ces deux montagnes, puis par les calcaires du cré-
tacé supérieur. La gorge garde cet aspect jusqu'au village Gwérichi,
au-delà duquel, après un brusque détour vers l'est, elle s'élargit plus
ou moins considérablement.
La série complète des roches fragmentaires de l'oxfordien supé-
rieur se termine au village Twichiss-Kldé par une suite d'argiles bi-
garrées. Les argiles rouges y prédominent de même qu'à Koutaïs,
montrant les mêmes particularités que dans les affleurements le long
de la rivière Roua. Les couches de ces argiles vont à leur tour se
recouvrir successivement par les calcaires à Caprotines constituant
seuls le versant sud du Twichiss et de l'Orkfrwiss-Kldé. A mesure que
l'on s'approche du village Lakhéti, le calcaire à Caprotines acquiert
une teinte plus foncée. Un peu au-dessus du point où la Rion quitte
le défilé formé par les montagnes Twichiss et Orkhwiss-Kldé, ce cal-
caire est remplacé par des calcaires d'un blanc bleuâtre ou gris, très
fragiles, alternant avec des marnes friables, [verdâtres ou d'un gris
bleuâtre; tous les deux plongent XE /_ 35°. Ces calcaires et mar-
nes offrent une faune assez riche, identique avec celle des grès et mar-
nes du gault de la rivière Krasnaïa. On y trouve dans les calcaires:
Ancyloceras Matheronicmum d'Orb., MacroscapMtcs Iivani d'Orb..
Belemnitella semicanaliculata Blain.; dans les marnes: Terctebratula
Jloutoniana d'Orb., Belemnitella minima Ziet. Les meilleurs affleu-
rements du gault se trouvent sur la rive droite de la Rion, près de
Lakhépis-mta, à l'est du village Lakhéti. Les calcaires et marnes, re-
lativement peu développés (500 pieds), passent bientôt à un calcaire
compact blanc grisâtre du crétacé supérieur sans fossiles, renfermant
quelques inclusions siliceuses. Ces inclusions, de plus en plus nom-
breuses, acquièrent bientôt un développement considérable, apparais-
sant soit en nids. soit, le plus souvent, en lits ou couches intercalées
de diverse épaisseur, toujours parallèles à la stratification. Tout en
conservant ce caractère, les calcaires du crétacé supérieur s'étendent
au loin, pour aller former, à peu près sur la parallèle du village
Tchloukouchouri, après un pli synclinal relativement petit, la consi-
dérable voûte anticlinale de Tchloukouchouri (Tchloukouchouriss-mtaï
qui s'étend au nord-est et se montre nettement dans sa totalité au
cours inférieur de la rivière Ladjonouri.
XXVII
15
Au sud-est du village Gwérichi, à l'endroit où la rivière Gwéri-
cbiss-guélé tombe dans la Rion, la gorge fait un brusque coude vers
l'est, de sorte que la direction de la Rion égale à peu près celle des
calcaires du crétacé supérieur, développés dans cette localité. La ri-
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Fig. 3. — 1. Dépôts tertiaires. 2. Dépôts crétacés. 3. Dépôts jurassiques.
vière, profitant du creux de la synclinale qui passe par là, a enlevé
une partie considérable du versant sud de l'anticlinale de Tcbloukou-
cliouri. Les coupes jointes expliquent la structure des alentours (fig. 3, 4).
Il nous reste à indiquer un fait curieux que Ton peut observer sur
plusieurs points entre les villages Gwérichi et Alpono. De part et
Fig. 4. — 2. Dépôts crétacés. 5. Dépôts jurassiques.
d'autre de la rivière, on rencontre assez souvent, dans les affleure-
ments de la partie érodée du pli, tout un système de plis extrême-
ment redressés, différemment rejetés, allant transversalement à la di-
rection du pli principal de Tcbloukouehouri. Les plus caractéristiques
16
XXVII
de ces plis se voient sur la rive droite, près de la Gwérichiss-guélé,
juste au point où la Rion tourne brusquement vers le sud, et, sur la
rive gauche, avant d'arriver au village Atchora (fig. 5).
Fig.
Nous avons dit plus haut que le pli anticlinal de Tchloukouchouri
s'étend jusqu'à la rivière Ladjonouri. En effet, à la jonction de celle-ci
avec la Rion, on aperçoit dans les deux rives de la Ladjonouri des
calcaires blancs et gris extrêmement compacts dont la stratification
normale est masquée par des fentes et une fausse sehistosité. On y
rencontre, comme d'ailleurs partout dans ces calcaires, d'abondantes
nodules siliceuses rouges ou grises. Les fossiles (Inoceramus Crispi)
y sont très rares. A l'embouchure de la Ladjonouri les calcaires du
crétacé supérieur plongent vers le sud. De là, ils s'élèvent peu à peu,
avec le même plongement, à une altitude absolue de 2,500 pieds, au
milieu entre Alpono et Oussakhélo. Ensuite, tournant vers le village
Oussakhélo, ils plongent, dans le sens inverse, vers le nord, formant
ainsi la continuation de l'anticlinale de Tchloukhouchouri. Cette par-
tie crétacée de la voûte va se prolonger, le long de la Rion, dans les
régions Gardia, Oudobno et Saïrmo. Fortement érodés dans cette der-
nière région, les calcaires s'y dessinent dans les formes les plus fan-
tastiques.
Près du village Tchwichi les calcaires crétacés sont recouverte
par une série de marnes de l'horizon nummulitique, s'offrant sous
l'aspect de calcaires d'un blanc grisâtre ou d'un gris jaunâtre et de
marnes sableuses à Nummulites intermedia d'Arc h., Orbitolites pa-
py racea d'Arc h. etc. Les formations nummulitiques sont très peu dé-
veloppées; leurs meilleurs affleurements se trouvent aux alentours des
villages Agwi et Nakouroléchi. En entrant dans la vallée du bas
cours de la rivière Aski-Tskholi, ils se recouvrent par les marnes cal-
carifères de l'étage à poissons (Meleta etc.) qui s'étendent sans inter-
valle, à partir du village Tchwichi, par les villages Toli, Chovri, Bo-
réouli, à travers la vallée du cours inférieur de la Ritséoula, jusqu'au
village Sadméli. Près de Joska, Chavro, Bouguéouli et Sadméli les
marnes calcarifères sont elles-mêmes recouvertes par des calcaires
XXVII 17
argileux à Tapes gregaria etc. de l'étage sarniatique. Ces calcaires,
caractérisés par des formes typiques de l'étage sarmatique, ont leur
plus grand développement dans les environs des villages Sarméli,
Ambralaouri, Khimchi et Krikhi; ce sont eux aussi qui remplissent
le pli synclinal des dépôts crétacés de cette région, pli que l'on peut
suivre depuis la vallée de la rivière Tskhéniss-tskhali, vers Test, jus-
qu'à la vallée de la Rion.
Les dépôts sarmatiques sont en général développés sur la Rion, à
partir de sa jonction avec la Khotéoura. Dans la direction ouest ils
affleurent pour la dernière fois dans les environs du village Khinchi.
Là, comme partout où ils se montrent, ce sont des grès calcarifères
de couleur grise, passant à des variétés à gros grain et, partiellement,
à des conglomérats. Les fossiles y sont assez fréquents: le plus sou-
vent on rencontre Sole» subfragilis Eichw., Gardium obsoJetum
Eichw., Tapes gregaria Part.
Les grès calcarifères sarmatiques supportent une assise de calcaires
argileux qui passent à des accumulations continues de valves de co-
quilles, cimentées par une matière calcareuse en une roche très com-
pacte (falun). Les principales formes composant cette roche sont:
Tapes gregaria Part., Gardium obsoletum Eichw., Mactra Podolica
Eichw. etc.
Les dépôts sarmatiques, peu puissants dans ce rayon, se continuent
avec le même caractère non loin vers Test pour y disparaître. Sur
tout cet espace ils présentent diverses accumulations de couches plus
ou moins plissées. Dans le'déiilé de la Rion on voit succéder à ces dé-
pôts les sédiments crétacés formant le flanc opposé du pli synclinal
duquel nous avons parlé plus haut. Ces couches, disposées ici presque
verticalement, forment près du village Tsissi un étroit et profond dé-
filé rocheux, connu sous le nom local de Khidiss-Kori. L'ordre des dé-
pôts est renversé; d'abord ce sont les calcaires sénoniens qui apparais-
sent, puis des marnes et calcaires avec empreintes de petites valves
(VOstrea sur le plan des couches, ensuite des calcaires grisâtres quel-
que peu argileux contenant de rares Terebratida Mordoniana d'Orb.
et passant à des calcaires compacts dans lesquels sont disséminées de
nombreuses inclusions siliceuses sphériques et tubulaires, enfin un cal-
caire jaunâtre à Caprotina Lonsdalei d'Orb. Toute cette série de
dépôts crétacés est redressée presque verticalement (voir la fig. 6).
Après les calcaires à Caprotina Lonsdalei d'Orb. et Caprotina
ammonia, ou plutôt en dessous, viennent quelques affleurements peu
considérables, dans le lit de la rivière, de grès gris, alternant avec
des couches peu épaisses de schiste argileux et de grès argileux. Les
roches mentionnées plus haut, toujours encore presque verticales, sont
remplacées plus loin par des grès argileux d'un gris foncé passant à
leur tour à des brèches et conglomérats à grain extraordinairement
gros. Dans ces roches-ci on trouve assez fréquemment des cavités rem-
plies de calcédoine, avec druses de quartz et. parfois, avec spath cal-
caire cristallin.
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fl. Rion.
Akhal-mta.
XXVII 19
La série de ces roches, s'étendant vers le nord-est, est interrompue
par des mélaphyres dont un développement considérable s'observe dans
la région du cours inférieur de la Loukliounouriss-tskbali. Les méla-
phyres, se continuant vers l'amont des défilés de cette rivière et de la
Rion et formant, dans la direction nord-est, les hauteurs environnantes
assez considérables, vont disparaître sous des roches gréseuses et schi-
steuses du jura.
Aussitôt après les affleurements des mélaphyres, et en superposi-
tion directe, vient apparaître, dans les hauteurs de la pente ouest du
défllé de la rivière Loukhounouriss-tskhali, une série de grès argileux
d'un gris foncé, contenant des restes carbonisés de formes végétales
indistinctes. Le plongeaient général des couches de cette série se di-
rige vers le nord-est sous un angle de 40°. Les mêmes grès s'obser-
vent dans la gorge de la rivière voisine Santoroula, où, en amont du
village Sori, ils renferment de faibles couches de lignite.
A mesure que Ton s'approche des hauteurs Natobi, on voit appa-
raître, au-dessus des grès carbonifères, des schistes ayant leur plus
grand développement dans la vallée de la Loukhounouriss-tskhali et
dans le faîte de partage entre cette rivière et le Sakaouri. Les schistes
sont à divers horizons interstratifiés de couches de grès, parfois assez
puissantes. Les schistes argileux basiques accusent un plongement gé-
néral vers XE jusqu'à 30"; mais peu à peu les couches deviennent
plus inclinées et enfin verticales. Ensuite, près des hauteurs Xatobi,
le plongement redevient moins intensif et puis, les couches formant
un premier pli synclinal, il va se diriger dans le sens inverse, c'est-
à-dire au sud. Ce phénomène se répète assez souvent, de sorte que
dans la région des hauteurs Kédéla et jusqu'à l'apparition des schistes
paléozoïques près du village Outséra, la série des schistes basiques se
montre partout plissée.
Ces schistes s'étendent avec le même caractère au nord et au
nord-est, en amont de la Rion, en constituant les faîtes considérables,
connus sous le nom de Koupri. entre les rivières Loukhounouriss-tskhali
et Sakaouri. Les mélaphyres les interrompent à la jonction des rivières
Rion, Djédjor, Sakaouri et, près d'Outséri, à l'embouchure de la Go-
moul (voir la coupe AL' 7).
I^es dernières assises de mélaphyre s'allongent sur les deux rives
de la Rion et de la Gomoul et, se déployant non loin vers le nord-est,
ils vont être recouverts par des tufs diabasiques subordonnés, comme
les grès qui les accompagnent, aux schistes argileux basiques. Entre
les villages Nakiéti et Outséra, les schistes et mélaphyres sont traversés
par un si grand nombre de fentes et fissures que leurs affleurements
offrent un aspect réticulaire. Entre Outséra et le pont Glolsky, les
grès ne se rencontrent plus si souvent et au-delà du pont ils dispa-
raissent entièrement. Plus on s'approche du village Outséra, plus on
voit se développer des schistes argileux gris et gris foncé, interstra-
tifiés d'assez épaisses couches d'un grès argileux gris jaunâtre. Les
schistes qui plongent d'abord au XE sous un angle de 4()\ se redres-
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XXVII 21
sent peu à peu dans les pentes raides de la vallée, pour devenir ver-
ticaux, avec inclinaison vers le nord, dans les hauteurs Katiss-
tswéri. Plus loin, en amont de la Rion, les schistes, redevenus un
peu moins inclinés, sont recouverts des schistes argileux paléozoïques.
Ces derniers acquièrent un développement énorme le long de la chaîne
principale, dans la région du bassin de la haute Rion.
Proprement dit, il est très difficile et même presque impossible
d'établir la limite exacte des schistes liasiques et des schistes paléozoï-
ques aux points où ils sont en contact, tant à cause de la grande res-
semblence de ces deux roches, que par suite de l'absence de fossiles.
Qne nous avons d'ailleurs affaire ici à des schistes paléozoïques, nous
est prouvé, entre autres, par la présence, à Outséri, d'eaux thermales
ferrugineuses, eaux qui n'apparaissent presque exclusivement que dans
la région de ces schistes-ci.
Les eaux thermales d'Outséri qui jouissent d'une grande réputation
dans toute la Colchide, sourdent en plusieurs endroits dans les pentes
de la gorge et au niveau de la rivière. Elles sont toutes du même
type, sauf une teneur plus ou moins grande en fer et en acide carboni-
que libre. La majeure partie de ces sources déposent un travertin
tufeux caverneux.
Les schistes paléozoïques se développent de plus en plus à me-
sure que l'on s'approche des hauteurs Echnia-Koura et Wéli-gdzéli.
Ils renferment de rares empreintes de l'algue paléozoïque Bythrotrc-
pMs, se divisent facilement en dalles assez considérables et contien-
nent parfois d'abondants cristaux de pyrite, disséminés sur le plan des
couches.
A ces schistes sont subordonnés des calcaires cristallins, parfois
avec petites inclusions et taches de houille luisante sur la surface des
couches. De plus ils renferment du quartz blanc sous forme de filons,
de veines et de géodes irrégulières, plus on moins sphériques, épars
en désordre dans la roche. Les cavités du quartz sont remplies de
cristaux transparents bien formés et de druses de cristaux de roche.
Comme dans la vallée de l'Indoura, le quartz est parfois recouvert
d'un faible enduit de vert de cuivre et contient des inclusions de ga-
lène et de pyrite.
Les schistes paléozoïques de cette nature, avec direction W — E.
forment, outre les vallées Takarguina et Kwatoucha, d'un côté la
chaîne longitudinale entre la Rion supérieure et la Sakaoura. avec les
sommets Boudzgori, Chéïssoura, Choda, Logoré, ce dernier de 11,160
pieds d'altitude, de l'autre côté le faîte de partage entre la T?;hin-
tchokhiss-tskhali et la Djédjora, avec les sommets Cueské, Dolomis-
tswéri, Tbils et Kolats. Se continuant ensuite vers le nord-est, avec-
fort plongement vers le nord, ces schistes vont être recouverts, sur
les saillies rocheuses de la chaîne principale, par des schistes micacés
qui disparaissent eux-mêmes sous les massifs granitiques de l'Eden du
Tséitsoniss-tswéri, du Kirtichiss-tswéri et de l'Akhal-mta.
Xon loin du village Tchiora, un peu au sud, vient se jeter dans
22
XXVII
la Rion, près du pont, son affluent gauche, la Glola-tskhali ou Tehon-
tehakliiss-tskhali, qui longe la chaussée au Mamisson. La vallée de la
Tchontchakhiss-tskhali est presque exclusivement formée de schistes
paléozoïques, traversés seulement près du petit hameau ossète Grou-
chéwi (dans les tranchées de la route au-dessus de la guérite de
Tchontchakh) par un filon d'andésite quartzeux. Là aussi, les schistes
sont plissés, mais avec plongeaient prédominant vers le nord. En plu-
sieurs points sourdent des eaux thermales. Au cours supérieur de la
Tchontchakhiss-tskhali, comme d'ailleurs à peu près partout dans la
vallée, on rencontre des blocs erratiques. La rivière elle-même sort
d'un petit glacier, le Tchontchakhiss, qui se termine près de la mai-
son d'abri, construite à 2,600 m. sur l'ancienne moraine. Autrefois la
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3i^N^A^ "';
Fig. 8. — 4. Schistes paléozoïques. 5. Schistes cristallins. 6. Granités,
syénites, gneiss, granulites. 7. Basaltes, andésites et audésite-trachyte.
glace arrivait jusqu'à l'asile même. Partout, même plus bas que la
maison, on voit des cordons de pierres transportées et des blocs er-
ratiques. La montagne d'où descend le glacier s'appelle Tbilisiss-
tswéri; à la moitié environ de sa pente le glacier se termine en saillie
dont la paroi verticale montre une glace bleue. 11 n'y a qu'une tren-
taine ou une quarantaine d'années que la rupture du glacier s'est ef-
fectuée: de mémoire d'homme les glaces descendaient dans la gorge
bien plus loin que l'asile. La chaussée franchit le faîte, à 9,390 pieds
d'altitude, dans la région d'une forte dépression de sa partie ouest.
Au nord du Mamisson s'élèvent deux montagnes, le Tchantchakhi
et le Boubi, la dernière avec un glacier. Parmi les glaciers difficile-
ment accessibles, aux sources de la Rion (Eden), on connaît le Zop-
khétoura, le Xotsoroula, le Tchéchoura et le Bokoï-tskkali.
Au-delà du faîte se dressent l'Adoï-Kom et le Boubaïa-ossetin,
chacun avec un glacier. Les montagnes Khalatsi, Tbilsi et Xalaouri
au sud et au sud-est du Mamisson sont les lignes de partage des bas-
sins de l'Ardon et de la Rion.
XXVII
2:
Les dépôts glaciaires sont surtout développés au cours supérieur
de la Rion, dans les vallées des rivières Tclioclioura et Khwaroula,
sur les pentes des montagnes Notsara, Kirtichiss-tswéri et Akkal-mta.
Gruôbi, le village le plus septentrional et le dernier dans la vallée- de
la Fiion, est construit sur l'ancienne moraine.
XXVIII
EXCURSION ZUM ZEIGLETSCHER
VON
N. KAEAKASCH und K. ROSSIKOW.
Geologisclie Skizze des Anlonlliales
VON
N. Karakaseh.
Wir beginneii bei unserer gedrângten Uebersiclit des geologisclien
Baues des Ardontbales mit dem oberen Lauf, schreiten also vom Ge-
birge zur Ebene binab.
Der Nordabbang des Kaukasiscben Hauptkammes wird von ver-
scbiedeneu krystallinischen Schiefern gebiklet: von Talk-, Chlorit-
und Glimmerscbiefern, welche die Wânde des Tbales von der Quelle
bis ungefàhr znr Mùridung des Ssramag in den Ardon darstellen. Dai'-
auf folgt eine scbmale Zone palâozoischer Thonglimm erschief er von
graiïer bis fast schwarzer Favbe, jenseit welcher Granité auftreten.
Letztere bilden die maleriscbe Kassarscblucbt. Die Grenze ibrer Ver-
breitung ist annabernd der Fluss Zei, der aus dem Zeigletscber, dem
Endziel der Excursion, entspringt, Zwiscben dem Zei und dem Dorfe
Nusal durcbschneidet der Ardon auf seiner linken Seite eine Zone
palaozoiscber Scbiefer, weiter aber bis zur Ssadonmundung und etwas
unterhalb bis zum Dorfe Arcbon fliesst er zwiscben Graniten, welcbe,
von mâchtigen, nacb N einfallenden Scbicbten des unteren Jura iiber-
lagert werden. Dièse besteben aus dûnnen Sandsteinscbicbten, welcbe
mit tbonhaltigen Avecbsellagernd, unbedeutende Koblenflôtze fûhren
und scblecht erbaltene Pflanzenreste entbalten. Dieser Sandstein gebt
in festen Mergel, mit Tboneisensteinscblussen iiber. Letztere sind reih-
weise angeordnet (so z. Iî. in der Nabe des Dorfes Cbod) und bilden
daim uanze Scbicbten. Dièse mâchtige Série von Sandsteinen und Mer-
2 XXVIII
geln spielt eine bedeutende Rolie in der Orographie dièses Gebietes,
allein das Alter derselben kann nicbt mit absoluter Genauigkeit fest-
gestellt werden, da das Liegende von Granit en gebildet wird. Immer-
hin weisen einige, von Abich un cl Favre gefundene Versteinerungen
auf den mittleren und tbeils auch auf den oberen Lias (Toarsien)
hin. So findet sicli bei Favre ein Hinweis auf das vorkommen von
Harpoceras Thouarsense (~ H. striahdum Sow.) beim Dorfe Chod,
wâhrend Uhlig aus der Abicli'schen Sammlung einen Harpoceras bos-
cense Regn. bestimmt liât, der aus denselben Ablagerungen vom Ar-
don stammt.
Die genannten Sehiehten werden von Mergelkalken iiberlagert,
welcbe StephanocerasUnguifcrum Opp., St. rectëlobatum Han., PhyV
loceras Zignodianum Orb., ParJcinsonia ParMnsonii Sow. enthalten
und dem Bajocien und Batlionien entsprechen.
Reicker an Fossilien sind die mergeligen Kalkseliichten des Kel-
loway, welcbe ihrem Habitus nocb von den unterlagernden Horizonten
des Rath nicbt zu unterscbeiden sind. Xacb oben gehen sie in ooli-
tbiscben Kalkstein uber. Aus der, durch Abicb von hier zusammenge-
bracbten, grossen Sammlung sind von Uhlig folgende Arten bestimmt
worden:
P/iyUoccras Kiinthi Neum., Pli. cf. disputàbile Zitt,, Ph. Puschi
Opp., Ph. tortistdcatum Orb., Lytoccras Adel aides Kud-, Harpoce-
ras Jiecticum Rein., H, lunula Ziet., Haploccras psilodiscus Schl,
Oppélia subcostaria Opp., Cadoceras sublaeve Sow., C. cf. surense
Nik., Quenstedticcras Lamberti Sow., Macrocephalites macroceplia-
lus Schl., M. tumidus Rein., Peineckia anccps Rein., Kcpplerites
Neumayri Uhl, Perispldnnctes funatus Opp., P. curvicosta Opp.,
P. cf. Orion Opp.. P. cf. scopinensis Neum., Hinnites vclatus
Goldf., PJiynchonella Dumortrieri Szajn., Bit. spathica Lam„ Rh.
cf. concvnnn Sow., Eh. caiicasica Uhl., Eh. alaghica Uhl., Terebra-
tula cf. ventrlcola Hartm., T. subcanaUcidata Opp., T. bcdinensis
Opp., Waldhêimia subinipressula Uhl., Antiptychina bivalvata Des!.
Dièse Fauna zeigt, dass dièse Ablagerungen zum Kelloway, tbeils
zum Oxford gehôren.'
Zwischen den Dôrfern Biss und Chod ist von Abich Ehynoneîlu
lacunosa Qucnst. gefunden worden, und zwar in einem Spongitenkalk,
lier demnach offenbar dem Kimmeridge entspricht. Wahrscheinlich zu
demselben Horizonte gehuren auch die, oft kieseligen, bisweilen auch
breccienartigen Kalkseliichten, in welchen Favre ausser Cidaris coro-
nata Goldf. und Cidaris florigemma Munstr, auch viele Scyphien
und Korallen gefunden bat. Ueber diesen Kalken liegen hellgraue do-
lomitische Tithonkalke, welcbe auf dem Berge Misur-dag eine Màch-
tigkeit von 300 Metern erreieben. Sie sind erfiillt von Xerineen, und
zwar: Nermea pseudcbrwntrutcma Gemm., N. Clio Orb., N. Bcfran-
cei Orb., N. caressa Yoltz. etc.
Zum Titlion gehoren dagegen die Korallen-und Diceraskalke zwi-
schen Chod und Alagir. Sie enthalten: Hcterodiceras Luci Defr. und
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4 XXVIII
Pecten arotoplicus Gemm. et di RI. Dasselbe Alter haben die fein-
kornigen Kalksteine von Tamisk (beim Dorfe Tamisk) mit Lithopha-
gus Bencckei Bôhm, PJacunopsis granifera Bohm., Natica cf. Vol-
finensis de Lor., Terebratula cf. moravica Glock., T. cf. subselht
Leim. etc.
Eine solche Zusammensetzung der Fauna erinnert lebhaft an die
Stramberger Schichten d. h., sie weist auf das obère Tithon hin, aber
es sind aucb Formen darunter, die dem unteren Titbon angehôren.
Daher bleibt die Frage der Einordnung dieser Schichten in die ent-
sprechende Unterabtheilung nocb eine offene. Es ist aber zweifellos,
dass wir es mit Tithonschichten zu thun haben, die den entsprechen-
den Horizonten des sudlichsten Theiles der mediterranen Provinz am
nâchsten stehen.
Die nachstfolgenden hoheren Ablagerungen gehoren zum Kreide-
system. Dièses ist hier durch Kalke vcrtreten, welche l'/2 Kilom. siid-
lich von der Mûndung des Tamiss in den Ardon in Form vorgelager-
ten Bergzacken zu Tage gehen. Es sind das Xeokomkalke mit Ostrea
Oouloni, welche mit dûnnen Mergelschichten wechsellagern, den Jura-
kalken sehr àhneln und von sandigen Glaukonitmergeln ttberlagert
werden. Letztere enthalten: Belemnites miniums List.. Acanthoceras
Mïtteti d'Orb., Phylloceras Velledae Mich. und gehôren somit dem
Gault an.
Xacli den Mergeln folgen weisse Mérgelkalke, die oft blàtterig
sind und durch den Reichthum an Inoccramus Cripsii und J. Cu-
vieri ausgezeichnet sind. Dièse Senonkalke bilden unbedeutende Hti-
gel, die sich in sud-ostlicher Richtung parallel den Jurakalken hin-
ziehen. Das Ardonthal durchschneidet dièse Kalke in einer Ausdeh-
nung von zwei Kilometern.
Die nach N einfallenden Senonschichten untertaufen zwischen Be-
rekssan und Alagir die Tertiarschichten.
Letztere werden von Sandsteinen und Conglomeraten gebildet, die
wiederum von den Quartiirablagerungen bedeckt werden und den Bo-
den des ganzen Flaclilandes bilden, durch welches der Ardon bis zu
seinem Ausfluss in den Terek strômt, d. i., bei der Station Darg-Koch
der ^"ladikawkas'schen Eisenbahn.
Zum Schluss sei noch erwàhnt, dass das Flusssj'stem des Ardon
durch die machtigen Glacialablagerungen im ganzen Gebiete seines
oberen Laufes charakterisirt wird, elienso auf dem Kamme des Kalk-
gebirges und auf dem Xordabhange dièses Gebirges. Und zwar sind
die erratischen Blôcke 25 — 30 Kilom. weit nach Xorden auf der Ebene
verstreut, dagegen fehlen sie auf dem Gebiete, das zwischen dem
krystallinischen Gebirge und dem Kalkgebirge liegt, ebenso wie im
(jebiete des unteren Ardonlaufes.
Abich nahm an, dass in der Glacialperiode das, zwischen dem
krystallinischen Gebirge und dem Kalkgebirge gelegene, Langsthal noch
nicht existirte und dass damais, als das Ardonquertbal noch nicht in
das Gebirge hineingesagt war, die beiclen Gebirge mit einander ver-
XXVIII 5
bunden waren. Dièses màchtige von Schnee und Eis bedeckte Massiv
veranlasste die Bildung eines Gletschers, der vom Nordabhange des
Kalkgebirges hinabglitt. Erst nacb. der Glacialzeit begann, nacb
Abichs Anschauung, die Bildung des heutigen tiefen Querthals.
E. Favre dagegen giebt, auf Grund seiner Untersuchung des obe-
ren Theiles des Ardonthales die Berechtigung einer solchen Hypo-
thèse niclit zu
Die Glacialablagerungen, die im Thalboden des Zei und des
Ssramag zu seben sind, weisen seiner Ansicht nacb, darauf hin, dass
die Thaler heute, wie damais, fast dieselbe Configuration besassen; ferner
sollen die glacialen Ablagerungen in Innern des Gebietes von Digori
ebenfalls beweisen, dass das Kalkgebirge in der Glacialperiode von dem
krystallinischen Gebirge' getrennt war. Deshalb musse man annehmen,
dass ein grosser Gletscber den Nordabhang des centralen Kaukasus
bedeckte, und ara zweiten Gebirge d. i., an den Vorbergen, bis 2,900
Meter hinaufreiclite. Dabei griff der Gletscber nur dort ûber die
Grenzen des centralen Gebirges hinuber, wo entsprechende Einschnitte
zum Abfluss vorhanden waren, so dass der Gletscber sicb am Nord-
abhange ausbreiten konnte.
Der Z e i g 1 e t s c h e r.
VON
Konst. Rossikow.
Unter den bedeutendsten Massiven des Kaukasus nimmt der 4646
Meter bobe Adai-cliocb eine hervorragende Stelle ein. Er ist von wei-
ten Scbneefeldern und vielen Gletschern bedeckt, die durch ihre scbone
Lage und durch viele andere Eigenthumliehkeiten von den ûbrigen
des Kaukasus ausgezeiclmet sind, weshalb auch die Adai-chochgruppe
schon redit lange als Zielpunkt sowohl russischer, als auch ausliindi-
scher gelehrter Reisenden und Touristen gedient hat (Freshfield 1),
Déchy 2), Sella 3), Abich 4), Dinnik 5) u. a.
Der erste Rang unter den Gletschern der Adai-chochgruppe ge-
buhrt dem Karagomgletscher, der eine Lange von 15,5 Kilom. besitzt.
Die zweite Stelle nimmt der Zeigletscher ein, dessen Lange nur 9,6
Kilom. betrâgt. Obgleich der Zeigletscher in seiner Ausdehnung dem
]) D. W. Freshfield. The exploration of the Caucasus 1876.
-) Moriz von Déchy. Das Massiv des Adai-choch im centralen
Kaukasus. Petermanns Mittheilungen. 1889, Heft IX.
3) V. Sella. Nel Caucaso Centrale. Bulletino del Club Alpino Ita-
liano. 1890, t. LYII.
4) H. Abich. Aus Kaukasischen Landern. Reisebriefe von H. Abich,
Wien, 1895.
5) N. Dinnik. Reise im Ossetischen Berglande und zu den Quel-
len des Rion. Sapiski d. Kauk. Sect. der K. Russ. Geog. Gesel. B. XIIÏ.
1894 (russ.).
6 XXVIII
Karagomgletscher nach steht, hait er in Bezug auf die Schônheit.
seiner Lage den Vergleich mit jenem vôllig aus. Allein noch wichtiger
ist es, dass der Zeigletscher, bei dem heutigen Zustande der Verkehrs-
verhâltnisse auf dem nordlichen Kaukasus, viel leichter zugânglich ist,
als der Karagomgletscher.
Der kùrzeste Wegzum Zeigletscher beginnt bei der Station Darg-
koch der Wladikawkas -Rostower Eisenbahn, und fiihrt durch den
Flecken Alagir und durch St. Xikolaus zum Aul Zei. Dieser Weg ist
81 Werst lang; davon sind 28 Werst, zwischen der Station Darg-koch
und Alagir, nichtchaussirter Weg; 35 Werst, zwischen Alagir und
St. Nikolaus gehoren der sogenannten Ossetischen Militàrstrasse an;
die letzten 18 Werst aber fuhren einen bergigem Reitpfad hinan. Der
Weg dm'chschneidet von X nach S zuerst den westlichen Tlieil der
Ebene von Wladikawkas, dann die Vorberge des Kaukasus und den
nordlichen, zum Gebiet des Ardon gehôrigen Theil des Berglandes.
Dièses liegt zwischen zwei Gebirgsketten: den „Felsenbergen" oder
„Buntenbergen" bis zum Berge Kriu-choch einerseits und den „Schwar-
zenbergen" und dem Berge Karz bis zum Kauat andererseits.
Die Station Darg-koch liegt in der Xordwestecke der Ebene von
Wladikawkas, auf einer Terrasse des Berges Seko, auf dem siidwest-
lichen Ende des Karadach-Gebirges, welches die Ebene im Xorden
von Wladikawkas umschliesst, Darg-koch liegt genau auf der Stelle, avo
in einem ziemlich malerischen kurzen Thaïe die sammtlichen Gewàsser
zusammenfliessen, denen die Ebene von Wladikawkas ihre Bewâsse-
rung verdankt. Dièses Thaï verbindet heute die Ebene von Wladi-
kawkas mit der Ebene der Kleinen-Kabarda und bildet den natiïrli-
chen Zusammenfluss jenes weiten Seebeckens, welches die heutige Wla-
dikawkas'sche Ebene in der vergangenen Epoche darstellte. Die steilen
Seitenwànde des Thaïes werden von 20 — 30' hohen Durchsclinitten in
den Diluvialablagerungen gebildet. Die Wànde sind von Gestrâuchern
bewachsen, welche auch den Boden des heutigen Laufes des Terek
bedecken. Der Weg von der Station Darg-koch geht zuerst ll/s — 2 Kilo-
meter lângs dem rechten Ufer des Terek, erreicht die Ueberfahrtstelle
(auf einem Prahm) auf der Stelle zwischen den beiden Mûndungen der
Hauptzuflùsse des Terek, des Urus-don und Ardon. Eine Strecke fuhrt
der Weg dem Inundationsgebiete des Terek entlang. Dann verlâsst
der Weg den Flusslauf und schlangelt sich durch die unabsehbaren
Maisfelder der Ebene von Wladikawkas. Von hier ab bis Alagir ent-
wickelt sich folgendes eiitziickende Landschaftsbild. Im Osten wird
die Hache, wenig hûgelige Ebene von den vielen Seitenarmen des un-
teren Laufes des Ardon begrenzt, dem Hauptzufluss des Terek, und
links vom Flusse Belaja (der Weisse) mit dem Durdur. Der Fluss Belaja
entspringt aus den Vorbergen des Kaukasus und tragt seinen Namen
desbalb, weil sein ganzes Bett aus weissen Gerôllen der Kreidekalk-
steine besteht. Siidlich erheben sich zwei, an einigen Steilen drei Stu-
fen von verschiedener Hohe: die Vorberge des Kaukasus, die unter
dichtem Waldwuchse bedeckt sind, und jenseit jener erbeben sich die
XXVIII 7
in dichte Schneemàntel "gehûllten Riesen der Kaukasischen Alpen, vom
Dych-tau bis zum Kasbek. Zwischen ihnen liegt das tiefe geschlângelte
Querthal des Ardon, das auch unter dem Namen Alagir- oder Walad-
jirthal bekannt ist. Die nâchsten Schneekôpfe redits vom Ardonthal
gehoren der Gruppe des Adai-choch-burdjal (Karagom) an und links
davon sind es die Bergriesen Zmia-kom-choch, ïepli und Arcbon.
Der ganze westliche Theil der Ebene von Wladikawkas, sowie der
ôstliche vom Fusse der Karadachberge bis zu den Kaukasischen Vor-
bergen, wird nur von tertiaren Ablagerungen gebildet, welche von
machtigen quartâren Sedimenten bedeckt sind. Auf dem hellgrunen
Fond der Ebene lagert fast immer in Sommertagen ein zarter blauer
Hauch. In der Ferne heben sich dureh diesen blauen Dunst hindurcb
die Siihouetten der einzeln auf der Ebene verstreuten Dôrfer ab, der
Kosakenstanizen und ossetiscben Aule und Dôrfer: recdits von dem
Wege die Staniza Mkolaewskaja, links die Staniza Ardonskaja mit
dem ossetiscben Dorfe Ardon; sûdlicher das Dorf Christianskoje und
Naukau, weiter endlicb am Fusse der waldigen Vofberge entdeckt
man den Flecken Alagir mit dem Aul Ssalugardon.
Alagir, auf dem linken Ufer des Ardon, liegt, am Eingange des
Alagirtbales, 640 meter bocb. Es ist ein Flecken (oder kleines Stâdt-
chen), das seine eigenen Yerwaltungs- und Gerichtsbehorden hat. Ein
Kilometer sudlich von dem Orte liegt ein Huttenwerk, in dem Silber
und Blei gewonnen wird und zwar in den letzten 10 Jabren durch-
schnittlich bis 30 Pud Silber und gegen 910 Pucl Blei jahrlich, in einem
G-esammtwerth von nicht ûber 50,000 Rubeln 1).
In Alagir beginnt die Ossetiscbe Militiirstrasse, die von hier, also
aus dem Terekgebiet bis zur Stadt Oui, in das Gouvernement Kutais,
t'uhrt. Da dièse Strasse die Station Darg-koch der Rost.-Wlad. Eisenb.
mit der Station Kutais der Transkaukasischen Bahn verbindet, dient
sie nicht nur als die, nâchst der Grusinischen Militarstrasse, wichtigste
strategische Strasse, sondera auch als wichtigste Verkehrsader zwischen
den genannten Gebieten.
Die Ossetiscbe Militàrstrasse ist ebenso wie die Grusinische am
Nordabhange des Kaukasus, und zwar im Querthal des Ardon und
seines Nebenflusses Mamisson-don angelegt, bis zum Mamisson-pass pa-
rallel dem Terekthale; am Sûdabhange ist sie im Thaïe des Tschan-
tschachi, einem Nebentlusse des Rion gebaut.
Der Ardon 2) entsteht aus der Vereinigung zweier Quellflùsse, des
3Iamisson-clon und Xar-don, ersterer entspringt aus dem Tshantschachi-
gletscher in nàchster Nâhe des Mamisson-passes (Tschantschachi) in 2829
INIeter Hôhe. Der Naf-don entspringt zwischen den Bergen Kadlassan
M Von Jahr zu Jabr wird der Ertrag gerinser, aber nicht in Folge
von Verarmung der Ssadonscben .Grube an Metallgehalt, sondera in
Folge falscher Ausbeutung; so war zu Antang der 80-er Jahre der
Gesainmtwerth des ,o;ewonnenen 3Ietalles noch 190 000 Rubel!
-) Argon bedeutet auf ossetisch — der schaumende, tosende odei"
toile Bach.
8 XXVIII
und Silga-choch. Dièse beiclen Hauptquellflusse umfassen clen mittle-
ren Theil der kaukasischen Wasserscheide, zwischen den Bergen Tschan-
tschachi und Silga-choch. In seinen mittleren Lauf (d. i. von der Yer-
einigung seiner Quellfltlsse bis Alagir) nimmt der Ardon eine Reihe
von Gebirgsbâchen auf: linkerseits den Zei-don und Nichass, rechter-
seits— den Bat, Archon, Unal u. a. Dem Gebiete des mittleren Ardon
gehoren somit folgende Theile des Nordabhanges des Kaukasus an:
der Theil seiner Abzweigung zwischen dem Adai-choch (4646 M. ) und
Zei-choch (4352 M.), ferner der Kelber, Zmia-kom-choch (4128 M.),
Tepli (5423 M.), daim die Theile der „Bunten-" oder „Felsenberge"
zwischen dem Kriu-choch (3402 M.) und dem Chod-wzek (2524 M.),
endlich die Theile zweier Ketten der „Schwarzen Berge", zwischen
den Gipfeln des Karz (1525 M.), Sgaryschk (760 M.) und Kauat.
Der mittlere Ardon liegt in einem gekrummten Querthal, welches
entspreckend dem geologischen Baue des nôrdlichen Kaukasusgebirges
an bestimmten Stellen in ein breiteres Thaï oder Becken ubergeht,
otler aber auch sich zur Schlucht und Klamm verengt.
Das Querthal des Ardon beginnt in seinem siïdlicheren, dem
Hochgebirge angehorigen Theile mit dem Querthal des Mamisson-
don. Letzteres bildete in einer nicht zu fera gelegenen geologisclien
Période den Boden eines Seebeckens; dafûr sprechen unter anderen
die vorhandenen Terrassen. Unterhalb bis St. Nikolaus bildet das Ar-
donthal die ihrer Schonheit wegen bekannte, 15 Werst lange, Kassar-
schlucht, welche an einigen Stellen eine richtige Klamm darstellt,
Dièse ôffnet sich bei St. Nikolaus und geht in ein Thaï oder richtiger
Becken ûber, das den selben Namen tragt, Nôrdlicher von (1er Mûn-
dung des Ssadon-don verengt sich'das Thaï von neuem zu einer Schlucht,
in welcher sich die „Bat'sche" Pforte befindet. Jenseit derselben, zwi-
schen den Flûssen Archon und Unal wird die Schlucht wieder zum
breiten Thaï. Von hier ab beginnt der nordliche Theil der Ardon-
schlucht, welcher den Yorbergen angehôrt. Auf dieser Strecke wird
das Thaï jenseit des Unalflusses wieder eng, um endlich diesseits der
Mundung des Nichass sich zu einem kurzen Becken zu erweitern. Diè-
ses verengt sich wieder zu einem Thaï und mit letzterem endet das
Querthal des Ardon.
Das eben beschriebene Relief des Ardonquerthales entspricht voll-
standig den Gesteinen, welche diesen Theil des nôrdlichen Kaukasus
aufbauen. Die Querthâler des Mamisson-don und Xar-don, die sich
sûdlich von der Granitaxe des Kaukasus befinden, durchschneiden îhim-
lich die palaozoischen Schichtenreihen, wahrend der obère Theil der
Kassarschlucht mit Inbegriff der Querthâler des Ssramag und Zmia-
kom-don innerhalb der krystallinischen Schiefer und Gneisse liegen:
der untere Theil aber durchsetzt die grauen Granitmassen des Kau-
kasus. Das Becken von St. Nikolaus liegt wieder in palaozoischen
Schiefern. Letztere machen wiederum Graniten und krystallinischen
Schiefern Platz, welche in den oberen Terrassen der Allardy-rjatchberge
ausgehen, wo sie das Querthal des Ardon linkerseits einfassen. Nord-
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lich von der Bat'schen Pforte, in den Yorbergen bis zur Nichassiniïn-
dung, durchschneidet das Ardonquerthal jurassische Ablagerungen;
dièse werden von verschiedenen sandig-tbonigen Gesteinen gebildet.
welcbe leste Kalksteine des oberen Jura unterlagern. Ton der Mûn-
dung des Nichass ab werden die oberjui-assischen Kalksteine durci)
mergelige Kalke der oberen Kreide verdrangt, welcbe von mergeligen
Sandsteinen unterlagert werden.
Das Quertbal des Ardon offnet sicb in ein breites, 5,6 Kiloin. lan-
ges Thaï, an dessen Xordende zwei den „Schwarzen Bergen" angeho-
rende Gipfel— der Sgaryscbk und der Kauat — postirt sind, wâhrend im
Sùden zwei Spitzen der zweiten Kette der „Schwarzen Berge" — der
Karz und Tamisk stehen. Im Westen und Osten endlicli ragen die Ab-
hânge der Querketten empor. welcbe die Hôhen des Kauat mit dem
Sgaryscbk und den Tamisk mit dem Kauat verbinden. Die grôssten
Hôhen im Siïden des Karz ùbersteigen nient 1525 Meter, aber im Nor-
den niebt 760 Meter.
Die beiden Ketten der „Schwarzen Berge" sind nichts anders als
zwei vorgelagerte Falten der jûngsten Sedimente, welcbe die Yorberge
des Kaukasus aufbauen. In den Profilen des Kauat sind ober-creta-
cische Mergelkalke entblôsst. Sûdlicher in den westlichen und ostli-
chen Abhàngen finden sich Entblossungen von mergeligen Sandsteinen
mit Bànken von eisenhaltigen Kalksteinen, welche die Felsen des Karz
und Tamisk bilden.
Dièse Felsen sind von tiefen Erosionssehluchten („Balken") dureh-
schnitten, dureb welche dem Ardon Gebirgsbache zufliessen. Der erste
linksseitige Zutiuss des Ardon ist der Nichass, der aus den „Felsen-
bergen", ara Chosseg entspringt.
Bei der Mûndung des Nichass ist das Ardonquerthal schon 727
Meter ùber dem Meere. Von hierab verengt sich das Thaï zu einer
malerischen Schlucht. Zwiscben den dichten Buchenstammen, sieht man
hie und da die nakten Felsen, welche aus festem eisenhaltigem Kalk-
stein bestehen, der mit den Mergeln wechsellagert und dem Neocom
angehôrt; unten hôrt man den Ardon rauschen und sieht seine Wellen
zwiscben bewaldeten Ufern dahin stûrzen.
Hier mùnden in den Ardon linkerseits einige warme Schwefelquel-
len. Eine dieser Quellen kommt aus einer hart ara Wege gelegenen
kleinen Kalksteinhohle: die Tiefe des Wassers in der Grotte ist nicht
mehr als 7 Meter: die Temperatur 10" C.
Sûdlicher wird das Quertbal wieder breiter. Diesen sûdlichen Theil
der Yorberge beherrschen folgende Hôhen: redits die hohen, grau ge-
farbten, steilen Felsen des Kriu-choch oder Kario-choch (3402,5 Meter),
links die YVande des Chossek oder Kossek (3085 Meter). Dieser Theil
des Ardonquerthals gehort ausnahmslos harten und festen dolomiti-
schen Kalksteinen des Jurasystems an, welche von verschiedenster Farbe
sind, — hellgrau, dunkelgrau bis schwarz.
Dort wo das Thaï von dem Kriu-choch und Chosseg von neuem
einseensït wird, hangt hoch uber dem Wege auf einem Felsen, wie ein
10 XXVIII
Adlernest, der Aul Bis. Hier ist die Grenze zwischen den Vorbergen
und dera Hoehgebirge; sie ist durcli die Steihvand des Sùdabhanges
„der Felsenberge" bezeichnef, welche nur ans Juraschichten gebildet
ist. Wir betreten hier den unteren oder nôrdlichen Theil des Hoeh-
gebirgsthales, welcher in den Vorbergen, den sogenannten „Seiten-
Kette" (Bokowoi) des eigentlicben Kaukasus liegt. Die bisherige grime
Waldlandschaft wird nun durch nakte, dunkelgraue Felsenwânde er-
setzt, durch die Schiefer, Sandsteine und sandigen Schiefer des unteren
Jura. Es beginnt das Reich der asiatisehen Straucher. Auf den nakten
Felsvorsprungen liegen Auleund Gehofte des Waladjirschen (oder Alad-
jirscben) Staminés; rechts: Unal (Ober-, Mittel- u. Unter-) nicht weit
davon das Scblossder Fiirsten Eristow-Ssidamonows; jenseits Unal — die
Aule Urss-don, Donisser und Dagom mit einer Sprengelkirche, Cholst
u. a. m.; links die Aule Kussurt, Ssachakat u. s. w. In der Nâhe des
Aul Cholst finden sich Blei- und Silbergruben, in welchen von den
alten Griechen mit Erfolg Silber gewonnen wurde. Bei Unal ist eine
Brucke (1004 Meter ùb. d. Meere) iiber den Ardon geschlagen und von
hier zweigt sich ein Reitweg von der Ossetischen Militarstrasse ab zum
benachbarten Kurtatinquertlial. In der Tiefe des Tbales liegt hier der
originelle ossetische Handelspunkt — Gulak. Von Alagir bis hierher
sind 24 Werst.
Oberhalb Gidak wird das Thaï bestândig enger, die Felsen wer-
den steiler; in den Entblôssungen gehen jurassische Thonschiefer zu
Tage. Bechts steben die Aule sehr dicht, von denen Archon und Dei
zu sehen sind; links sieht man (Ober-, Mittel- und Unter-) Misur. End-
lich treten wir durch die „Bat1sche Pforte", die der Sage nach von
Genuesen angelegt sein soll; sie verschloss den Zugang in das Ardon-
thal von Norden. Die Strasse ist hier in den Felsen ausgehauen.
Weiter nach Sûden erscheinen zuerst die grauen kaukasischen
Granité.
Das Querthal des Ssadon-don ist sehr tief und finster, eingeschlossen
zwischen vertikalen Granitfelsen; links gehôren sie den Bergen A-l-
lardy-rjàtsch und Chod an, und rechts den Nordostabhàngen des Zach-
ziri-choch und Ssadon-wzek. Letztere gehôren zur Kette des Zei-choch.
Eine gute Strasse i'ûhrt von der Brucke (900 Meter) 368 Meter
hinauf zum Bergwerk von Ssadon (1268 Meter). Die Gruben und
Schachte liegen am Fusse der Abhange der beiden Berge, des Allardy-
rjâtsch und Chod, am Flusse Chod, oberhalb der kleinen Festung in
der Xordost-Ecke des Beckens. Das Erz kommt hier in Gangen vor,
die von X nach S streichen. Die Erze sind: silberhaltiger Bleiglanz,
Zinkblende, Eisen- und Kupferkies, Galmei u. a. Sie finden sich in
Quarz oder in Thonschiefern. Die Machtigkcit der Ader schwankt
zwischen 0—13 Metern. Am unerschopflichsten scheint der Reichthum
an Zinkblende.
Von der genannten Brucke iiber den Ssadon-don bis St. Nikolaus
sind nicht mehr als 5 Kilom. Auf dieser Strecke sind die Wânde des
Thaïes bis zum Aul Nusal aus palaozoischen Schiefern gebildet.
XXVIII 1 1
Gegenûber N'usai, am anderen TJfer, ragen auf hohen Felsklippen
die Thûrme einer alten Festungsruine empor. Der Ardon fliesst hier
in engem felsigem Bett, iiber welches eine hângende Briicke zur Fe-
stung fûhrte.
Jenseit des Aul Xusal fiihrt eine hohe Brûcke, liber welche die
Ossetisehe Militârstrasse von der linken auf die rechte Seite des Tha-
ïes hinûber geht. Von hier bis St. Mkolaus sind nur 4 Kiloni. Die
Steigung ist hier 42 Meter auf 1 Kilometer.
Mit dem Namen Urotschischtsche (Platz) St. Nikolaus r) bezeichnet
man eine ebene Terrasse auf dem Boden eines mittelgrossen Kessels,
der im Sùden von der Kassarschlucht, im X von der Nusalschlucht
begrenzt wird. Der Kessel ist von hohen und steilen Felswànden ein-
gesehlossen, im Osten nàmlich von den Auslitufern des Zmia-choch.
und im Westen von den Vorbergen Kelber 2) und Zachuzpri-choch.
Der Kelber bietet von hier aus ein wunderschones Bild. Sein Gip-
fel besteht aus drei Felszacken, von welchen der nach St. Xikolaus
gekehrte, von einer bedeutenden Schnee- und Firnmasse bedeckt ist:
von letzterer geht ein Hàngegletscher aus, der die Spitze des Berges
mit einer Eiskappe kront.
Die Liinge der Terrasse ist FA Kilom., die Breite nicht iiber 3A
Kilom., die Hohe iiber dem Meere 1139 Meter. Der Ardon umspûlt
nach seinem Austritt aus der Kassarschlucht mit seinem hier nicht
breiten Gewàsser die Terrasse linkerseits. Die Terrasse besteht aus
zwei Stufen, die durch einen Abfall von 51/2 Meter Hohe getrennt sind.
Beide Theile sind Flussterrassen: ihre Oberflàchen sind mit machtigen
Felstrhmmern bedeckt, besonders die obère. Auf der Mitte der oberen
Terrasse liegt das hubsche Haus der Ingenieure des Wegebauministe-
riums. Die rechten Thahvânde des schonen Kessels bestehen aus Proto-
gin, der grosse Feldspathkrystalle enthâlt; die linken Thahvânde, dicht
am Ingenieurhause, aus Glimmerschiefer, welchem Chlorit und Horn-
blende in den oberen Horizonten beigemengt sind und so allmàhlich
in Hornblendeschiefer iibergeht; die Ffer des Ardonbettes selbst be-
stehen aus Thonschiefer.
Im Siid-Westen miindet in diesen Kessel das Thaï des Zei-don oder
Zei, im Sùden die Kassarschlucht mit seinen beiden Alpenthalern des Nar-
don und des Mamisson-don. Die Kassarschlucht ist ausschliesslich durch
die erodirende Kraft des Ardon entstanden, welcher in einer Ausdeh-
nung von 15 AVerst den Granitkern des Kaukasus mit den anlagern-
den krystallinischen Schiefer- und Gneissmassen im Gebiete des Kelber
und Zmia-choch durchsàgt bat,
Das Thaï des, nicht weniger als der Ardon tosenden, Zei-don ist
circa 15 — 16 Werst lang.
Das Thaï liegt versteckt zwischen den kurzen Falten zweier hoher
Kâmme, welche ôstlich von der Berggruppe des Adai-choch und Sson-
x) Auf den Karten ist die „Kapelle" St. Xikolaus angegeben.
") Auf den Karten heisst er .,Kalt\ver".
12 XXVIII
guti-choch liegen; dièse tragen den Xamen Kelber- uncl Zei-chochberge,
naeh den Hauptgipfeln dieser Kâmme. Beide zeichuen sieh durch ihren
zackigen Kamm aus, besonders im westlichen Tbeil, dort wo die Glet-
seber liegen. Die Abbange sind von Erosionsfurchen durcbzogen, die
in zwei Terrassen in den Fluss mùnden, von welchen die obère, redit
steile von Felstriimmern ùberscbùttet ist. Die Gehânge des Thaïes
bestehen ausscbliesslicb aus krystalliniseben Gesteinen: Graniten, Sye-
niten, Quarzporphyren, Dioriten und Diabasen; unterhalb, besonders
im mittleren Tbeile dièses Thaïes, finden sich Schiefer und zwar vor-
herrschend Thon, Glimmer, und Chloritschiefer. Die obère Stufe der
beiden Abbange, tràgt den Charakter einer typischen Alpenlandschaft,
die untere den sub-alpinen und Waldcharakter. Die alpine Zone zer-
fâllt in weitere zwei: in die Schneeregion und eigentliche Alpenregion.
Entsprechend der Steilheit der Wànde, der schmalen Kàmme und der
Durchsclmittshôhe derselben gehôrt der ganze westliche Theil des
Thaïes und speciell der Kamm des rechten Kelberabhanges der Schnee-
region an; dagegen gehort der ôstliehe Theil der alpinen Zone an,
welche grôsstentheils aus nackten Felsen besteht. Zwischen diesen lie-
gen Alpenwiesen verstreut; auf ihnen finden sich die charakteristischen,
kriechenden kaukasischen Rhododendren.
Etvras schàrfer ist die subalpine Région ausgeprâgt. Sie nimmt
den oberen Theil der unteren Stufe ein, welche auf ihrer rechten
Seite von Felstriimmern eingenommen ist, Unterhalb dieser subalpinen
Mattenregion beginnt die Zone der subalpinen Straucher, wâhrend der
ûbrige Theil, sowie das Bett des Zei-don selbst mit dichtem Laubwalde
bedeckt ist.
Der Zei-don fiiesst von seinen Quellen an zuerst von S(> nach NW;
gegenûber dem Aul Unter-Zei verandert er seine Richtung in eine
sùdostliche, die er bis zur Vereinigung mit dem Ardonthal beibehalt.
Der sùdostliche Theil des Thaïes besteht aus zwei scharf geschiedenen
Theilen — der obère ist die typische wilde Schlucht eines heutigen
Gletschers, — begraben unter Schnee-, Fini- und Eismassen, und der
untere — ist der anmuthige, schone, vonWald bestandene, der nur in
den hôhern Partien von Schnee und Eis bedeckt ist. Der sùdostliche
Theil des Thaïes ist auch mit Wald bestanden; oberhalb desselben,
diesseit der Schneeregion, breiten sich die subalpinen Matten aus.
Die Mùndung des Zei-don liegt 1195 Meter, die unter dem Zei-
gletscher hervorspringende Quellen aber 2060 Meter hoch. Auf dièse
Weise bat der Zei-don auf einer Strecke von 18 Kilom. ein Gefalle
von 865 Metern oder 56,7 M. auf 1 Kilom. Bei einer solchen Steil-
heit der Xeigung, besonders im sûdôstlichen Theile des Thaïes, kocht
buchstablich der Fluss zwischen seinen riesigen Gerôllblocken, welche
das enge Thalbett verstopfen. Xur ein einziger Aul befindet sich im
Laufe des ganzen Zei-don, der Aul Zei, der aus zwei Gehoften — Uhter-
und Oher-Zei besteht.
Der Weg von St. Nikolaus zum Zeigletscher erhebt sich, nach
dem er iiber eine hôlzerne Briicke uber den Ardon zum linken Ufer
XXVIII. Guide des excursions du VII Congrès Géolog. Internat, PI. A.
Skas- (Rekom) gletscher.
XXVIII 1 3
hinùbergegangen, den waldigen Abhang des linken Zei-donufer hinan,
um die Mûndung des letzteren herum, dann in das Zei-donthal selbst
hinein und iiberquert auf einer Bruche den Zei-don. Hier stûrzt der
Zei-don brausend von Felsblock zu Felsblock. Die Far.be des Zei-don
ist 3A des Jabres durcbsichtig blau-griin, 1/* des Jabres aber milch-
weiss (Gletschermilcb).
Auf der 5 Werst von St. Nikolaus wird das Thaï von dem Felsen
des Berges Ssadon-wzeg eingeengt. Von hier geht <ler Weg in Zik-
Zaklinien den steilen Aufstieg hinan zum Aul UnterrZei (1750 M.).
Von hier erôffnet s!ch ein herrliches Panorama auf den sûdwest-
lichen Theil des Zei-donthales, in dessen Tiefe, ans dichtem Waldes-
grûn sicb der von Felsen unirahmte untere Theil des Zeigletschers ab-
hebt, tiber welchem der Adai-choch gerade emporragt.
Vom Aul Ober-Zei senkt sicb die Strasse zuerst binab in einè
Seitenschlucht, und dann auf den Boden des sùdwestlichen Theiles des
Zei-donthales (1526 Meter), um einen Felsvorsprung herum, auf dessen
Hôhe die Kapelle des Heiligen Waschkerga liegt.
Das Thaï zeigt aile Anzeichen einer Vergletscherung. Das ganze
Thaï ist von einer alten Grundmoràne bedeckt, durch welche der Zei-
don sicb sein Bett durchgràbt. Die Morane zeigt aile charakterischen
Eigenthûmlichkelten: unregelmâssige Erbebungen, zwischen welchen
Vertiefungen und kleine Becken zerstreut liegen, Massen von Blocken
verschiedenster Grosse etc. etc.
Die Morane ist auch von einer Menge kleiner Radie durchschnit-
ten. Hier findet sich eine der altossetischen Heiligenstatten, zu Ehren
des St. Georgius, die Stâtte Rekom. Hier von dem Platz, wo der hol-
zerne Tempel steht, erôffnet sich nach Sûden die schônste Aussicht:
im Vordergrunde bebt sich zwichen dem Dunkel des Fichtenwaldes
die originelle Form der kolorsalen Felsen „Ssaufi-dar", einige hundert
Fuss ûber dem Niveau des Flusses; links liegt das kurzen aber hreite,
in seinem unteren Theile bewaldete Thaï, dahinter die majestâtische
Eiseascade des Skasgletschers, ûber welchem weite Schneefelder glitzern.
Dieser Gletscher ist von Dechy unter den Nanien Rekomgletscher be-
schrieben 1). Von der Mûndung desselben sieht man die mâchtigste
Endinorane.
Jenseit Rekom schlângelt sich die Strasse zunachst lângs dem
Karnies der Steilwancl hoch ûber dem Zei-don; sie fûhrt aber bald auf
einen malerischen Bain „LTazilla-i-fasb", der von stammigen Fichten
umstanden ist. Von hier bat man einen prachtvolle Ueberblick auf den
schneebedeckten Kamm und Gipfel des Adai-choch. Es bleibt jetzt
noch bis zum Zeigletscber ein, 2rfa Werst langer, Fusspfad durch dich-
ten Wald, den Bachen entlang, welche hier in vielen Verzweigungen
die Morane berieseln, spater aber unter den Felstiûmmern sich ver-
lieren. Auf einmal hort der Wald ganz auf und vor uns thut sich das
l) Dechy kannte offenbar nicht den Namen Skasgletsclier und
çab ibm selbst den Namen Rekomgletscher.
14 XXVIII
breite, von steilen Gehângen eingeschlosseue Thaï des heutigen Glet-
schers auf. Der Zeigletscher stiirzt in vielen Cascaden aus der Tiefe
der Felsschlucbt, hinab in den breiten ïheil des Thaïes, in welehem
er als magestàtischer Strom weiter fliesst. Er endet in einer Hôhe von
2060 Metern mit mâchtiger Gletscberstirn, die sich in einzelne grosse
Partien zertbeilt. Naher zur rechten Seite findet sich eine schone Eis-
grotte oder das Gletscherthor, mit gesehwungenen Bogen aus dureh-
sichtigem blaugrûnem Gletsehereis, aus welehem der schàumende Zei-
don herausprudelt. Vor 10 Jahren war die Gletscberstirn nocli viel gross-
ortiger als jetzt.
Die Gletscherstirn wird links und redits von hohen Ufermorânen
eingerahmt, von welchen die redite besonders schon ist. Sie ragt als
steile Wand 20 — 25 Meter hoch iiber die Gletscherzunge empor. Redits
am Vorderrande der Gletscherstirn, dort wo die Wogen des Zei-don
dahinschiessen, lagern auf der breiten Solde des Gletscherthals die
heutigen Moranenablagerungen, unter welchen die einzelnen Wâïle der
jungsten Endmorâne sich abheben. Hier ist der Ort, wo der Gletscher
das von ihm mitgefuhrte Material abladet; dem entsprecbend ist dieser
Theil des Gletschertbales von Terrassen altérer Moranen eingefasst,
die sich unmittelbar an die Felsrander des Thaïes anlehnen. Besondere
Aufmerksamkeit verdienen die hohen Granitwande der linken Thal-
wand, mit ibrer vollkommen polirten und geschrammten Oberflache.
Am Fusse dieser Wand lehnen eine Reihe, leicht aus Kieferàsten her-
gestellter, Hutten, welche einen, allerdings wenig einladenden, Kurort
der Osseten vorstellen. Hier versammeln sich nâmlich im Juni und
Juli aus ganz Ossetien'die Heilungsbedurftigen, deren Zabi in einer
Saison bis auf 150 — 180 Familien steigt.
Der Zeigletscher ist ein Gletscher erster Ordnung und setzt sich
aus zwei Hauptgletscherarmen und mehreren secundàren Armen zu-
sammen. Sein Gesammtnabrgebiet liegt auf dem Ostabbange der Adai-
chochgruppe und der Gipfel, die letztere umgeben — Tbiliss, Tscban-
tschacbi u. a. m.
In orographischer Beziehung kann man im heutigen Gletscherbett
zwei Terrassen deutlicb unterscheiden — eine obère und eine mittlere.
Die obère Terrasse liegt auf dem Sudostabhange des Adaichoch, auf
dem Ostabbange des Tbiliss und auf dem Ostabbange des Tschan-
tsebacbi. Sie nimmt auf dièse "YVeise die westlichste Ecke der Zei-don-
schlucht ein. Der niedrigste Punkt dieser Terrasse liegt 3,000 Meter
tiber dem Meere. Sie wird von drei Seiten von hohen Felsen um-
scblossen und besitzt, bei einer Lange und Breite von 3 Kilom., die
Form eines halben Kessels, der vor den Felsbarrièren des Nordost-
abbanges des Tscbantscliachi in zwei Theile getheilt wird — in einen
grosseren, nordliehen und einen kleineren, sudlichen. Die Sohle dièses
Kessels ist vollkommen von Eis-, Firn- und Schneefeldern ausgefidlt,
die hauptsachlich von den Hohen des Adai-choch herabkommén. Der
Boden des Kessels ist verhâltnissniassig steil und fallt zur mittleren
Terrasse mit einer 40 — 50 Met. hohen Stufe ab. Die Felsen, die den
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XXVIII 15
Kessel umgeben, bestehen ausschliesslich aus fast nakten, nur mit
Flechten bewachsenen grauen Graniten. Dièse obère Terrasse trâgt das
ganze Schneegebiet des eigentlicheu Zeigletscbers und seines rechten
Armes und den hôchsten Tbeil des Gletscherstromes. Die minière
Terrasse des Gletscherbettes erstrekt sich von der oberen nacli Nord-
West bis zum Ende der, mit dielitem Walde bedeckten, Stirnmoriine:
sie ist im Norden von Steilen Felswiinden des Adai-clioeh und im Sii-
den von den Felsen des Kelber eingeschlossen.
Der Theil dieser Terrasse, der sich unmittelbar an die oberen
rechten und linken Thalwande des Gletscherbettes anschliesst, besteht
aus grauem kaukasischem Granit, wâhrend unterhalb palàozoische
Thonschiefer anstehen. Das Querthal ist hier nicht so tinster und wild,
Avie der vorige Theil; mit Ausnahme der nakten, glattpolirten Felsen
sind die sanften geneigten Gehange uberall mit grûnen Alpenkrâutern
bewachsen, und ara Fusse der Felsen findet sich dichtes Rhododen-
drongestriipp und sogar vereinzelte Ficbten etc.
Die mittlere Terrasse besteht in ihrem oberen Theile aus zwei
hohen Stufen, an welche sich der iïbrige fast ebene, schwach nach Ost
abfallende Theil der Terrasse anschliesst. Die Lange der mittleren
Terrasse ubersteigt nicht 5,5 Kilom., bei einer Breite von 4—5 Kilom.
Nur die obère Stufe der Terrasse ist etwas breiter etwa 1 Kilom. Die
Seitenwâride der mittleren Terrasse sind von kùrzen Querschluchten
zerrissen, die von obenher von Schnee oder Eis oder secundâren
Gletscherarmen ausgefullt sind. Die ganze mittlere Terrasse ist vom
unteren, grosseren Theile des Eisstromes und seiner Mùndung aus-
gefullt.
Der Zeigletscher fâllt entsprechend dem beschriebenen Relief
seines Bettes in drei Eiscascaden hinab, die auf dem Abhange der
oberen und mittleren Terrasse liegen. Der Eisstrom der oberen Ter-
rasse liegt unter einer machtigen Schnee- und Firndecke begraben,
welche stellenweise ganze Hùgel bilden. Dièse Sehneeanhâufungen ent-
stehen durch die bestandigen Lavinensturze, die von dem Adai-choch
hinabkommen. Xur kurz vor dem oberen Eisfall ist das Gletschereis
frei von jener Decke. und zeigt die frischen Spalten, die ubrigens von
herabgestûrztem Schnee ausgefullt sind. Dièse Schneemassen umhullen
auch den Eisfall selbst und geben ihm ein eigenartig schones Gepràge,
indein das Weiss uni so schàrfer vom Dunkel der Felswande sich
abhebt.
Am Fuss des oberen Eisfalles, d. h. ara Anfang der mittleren
Terasse nimmt der Haupteisstrom von redits den grossten Seitenarm
auf, welcher ebenso, aber mit einem kleineren Falle, hinabstiirzt.
Nach dem Yereinigungspunkt der Eisstrome ist er etwa V< Kilom.
hindurch mehr oder weniger steil und daher zerrissen von vielen
schonen Spalten, besonders am F'usse des mittleren der vorspringen-
den Felsen, welcher die obère Terrasse in zwei Hâlften theilt, Aut
der Oberflâche siebt man unter dem tiefen Schnee einige Felsstûcke
hervorragen, welche die Richtung der Mittelmoraine, der Vereinigung
16 XXVIII
der beiden Eisstrôme, angiebt. Unterhalb folgen hintereinander in einer
Entfernung von *la Kilom. zwei grossartige Eisfalle der mittleren Ter-
rasse, von welehen der untere hôher und grossartiger ist als der obère.
Beide Eisfalle zeigen grotesk geformte Eiszacken- und Klippen, der
untere aber ist mit Staub und Morànenschutt zum Theil bedeckt- Die
Hohe des unteren Falles habe ich auf 300 Meter bestimmt. Beide
Eisfalle werden von redits und links von Ufermoranen eingefasst; auf
seiner Oberfiache trâgt der untere Fall mittelgrosse Seitenmorànen.
Vom Fuss des unteren Falles an folgt die lângstë Ausdehnung,
(circa 5 Kilom.) des Eisstromes, die er in seinem ganzen Bette ein-
nimmt. Das Gefâlle desselben ist dabei nicbt grôsser als 5°. Der Eis-
strom ist rechterseits in seiner ganzen Lange von einem ununter-
brochenen Ufermorànenwall eingefasst. Dieser Wall fàllt zur Ober-
flâche des Eisstromes steil ab, und zur anderen Seite, zu den "Wanden
des Querthals, tritt er mit einer Reibe altérer Morânenwâlle in Ver-
bindung, auf welehen sicb bereits eine subalpine Flora, ja auf einer
derselben sogar einige Kiefern ansiedeln konnten.
Linkerseits ist der Eisstrom der mittleren Terrasse ebenfalls von
einer Ufenmorane eingefasst, die aber niebt die Steilbeit der recbten
erlangt. Dièse Moranen haben eine H<">he von 20—25 Meter ùber der
Oberfiache des Eises.
Das erste Drittel des Eisstromes, vom Eisfall an gerechnet, ei-
scheint im Verhaltniss zum ubrigen Theil des Eisstromes etwas er-
holit. Auf dieser Strecke unterscheidet man auf der Oberfiache des
Gletschers zwei verschiedene Zonen: die redite, schmalere ist von An-
fang bis zu Ende mit Morànenschutt bedeckt, die linke, breitere ist
vollig frei davon. Auf der Grenze dieser beiden Zonen zieht sich die
Mittelmorane hin. Parallel dieser geht eine tiefe Ri nue, die sich im
letzten Jahre in Folge des machtigen Abthauens des Glatschers gebil-
det bat. Die redite Halfte des Eisstromes grenzt unmittelbar an die
Ufermorane und ist in breitem !: treifen von dem Material der Seiten-
moràne bedeckt. Aus diesem Moranenmaterial bat sich eine ganze Reibe
von Hugeln gebildet, zwischen welche tiefe Spalten, Gletschermuhlen
und andere Vertiefungen liegen, die theilweise mit Wasser angeiullt
sind, theilweise mit Moraiienschutt verstopft sind.
Die Zone der Seiteumorane keilt sich von der Peripherie zur
Mitte des Gletschers aus, in der Weise, dass der mittlere, zwischen
Mittel- und Seitenmorane eingeschlosse Theil des Eisstromes das
Bild einer Chaussée darstellt, wenn man sich so ausdriicken darf, die
eben mit Gesteinmaterial beschtittet ist. Die linke Halfte des Eis-
stromes ist auch an vereinzelten Stellen mit Seitenmorânenmaterial
bedeckt. Ausserdem iinden sich auf der Oberfiache des Gletschers ver-
streut Massen von grossen Blocken, von welehen einer der aussersten
auf der Mittelmorane durch seine Dimensionen besonders auffallt
(pi. D.) und sogar den berûhraten „Jermolow-Block", der bei der Sta-
tion Lars der Grusinischen Militarstrasse liegt, an Grosse ùbertrifft,
Die Hôhe einiger Hûgel der Mittelmorane erreicht 8—10 Meter. Das
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XXVIII 17
Morànenmaterîal ist einfôrmig uncl besteht hauptsâchlich aus grauen
kaukasischen Graniten, ferner aus Tlionschiefern, palâozoischen Schie-
fern etc.
Ungeachtet der geringen Neigung des Gletscherbettes ist die Ober-
flache des Gletschers ara Fusse des unteren Falles gewaltig zerrissen
von tiefen Rand- und Querspalten, Yertiefungen, Gletschermûhlen etc.,
die von Wasser oder Morànenschutt erfullt sind. Ebenso durchsetzt
von einer Reibc von Randspalten ist aucb die linke Seite des Glet-
scherstromes an der Stelle, wo ein Bergstrom von dem Hângegletscher
am siidlicben Abhange des Adai-cbocb einmiindet, und endlicb an der
ganzen linken Seite der Gletscberzunge, mit dem Unterschiede, dass
hier aile Spalten nur Làngsspalt* n sind. (pi. D.)
Der Eisstrom endet mit einer, die ganze Breite des Thaïes ein-
nehmenden, hohen Gletscherstirn, welcher die Stirnmorâne, in Form
einer Reihe mittelhoher Hiigel, vorgelagert ist. In den oberen Theil
des Gletscherstromes, welcher der mittleren Terrasse angebôrt, mûn-
den rechts drei kleinere Gletschsrarme, und zwar einer zwischen den
beiden oberen Eisfallen, die beiden anderen zwiscben dem zweiten und
dritten. Links dagegen nimmt der Gletscherstrom heute keinen Arm auf,
obgleich von dieser Seite ein grosser Hângegletscher von den Ostab-
hàngen des Adai-choch zum Zeithal vordringt. Dieser Hângegletscher
schwebt jetzt ûber den oberen Rande der Felswand des Zeiggletscher-
thals.
Der Zeigletscher befindet sich ebenso wie aile kaukasischen Glet-
scher, die sich im Laufe der letzten 12—15 Jahre beobachtet habe,
im Zustande des Riickzuges 1). In diesem Zeitraume hat sich das Ende
des Gletschers um 172 Meter zuriickgezogen 2); dabei hat sich die Hohe
der Gletscherstirn im Mittel um 9 Meter verringert, und deren Breite
an der Solde um 180 Meter.
Selbst im Relief der Gletscberzunge sind sclion Veranderungen
vor sich gegangen: die Stirn, die friïher nicht jedem leicht zugânglich
war, stellt jetzt nicbts anderes als eine machtige Eismasse dar, welche
in eine Menge einzelner Stûcke verschiedenster Grosse zertheilt, von
Spalten und Yertiefungen durchsetzt und unter Morànenschutt begra-
ben liegt.
Die Erscheinungen der Veranderung des Gletssherreliefs in Folge
des Abschmelzens zeigen sich am Zeigletscher in derselben \Yeise wie
am Genal-dongletscher (vergl. „Der Genal-dongletscher" von Const
Rossikow) nur noch in grossartigerem Maasstabe.
An dem oben erwâhnten (vergl. p. 16 und pi. D.) grôssten Block
]) Die Beobachtungen uber den Stand der Gletscher vom 1885 —
1894 inclusive sind ausfuhrlich in meiner Arbeit ,,Der Stand der Glet-
scher und der Seen des centralen Xordkaukasus" besprochen. Vergl.
Sapiski d. kauk. Section d. Kais. Russ. Geog. Gesell. Bel. XVI, 1894,
p. 223—225 u. ibidem B. XVIII. 1895 p. 289—295 (russisch.)
■) Die Beobachtungen der Jahre 1895 u. 1896 stellten fest, dass
die Gletschermundune noch irai 22,5 Meter kleiner geworden ist.
18 XXVIII
der Mittelmorâne, welcher einen grossartigen Gletschertisch bildet,
liessen sich durch Messungen im Jahre 1893 und 1894 folgende Daten
nachweisen. Dieser Block stand narnlich im Jahre 1893 279,5 Meter
ûber der festen, vor dem Fusse der G-letscherstirn angebrachten Marke,
wahrend er 1894 nur 272 Meter ûber dieser lag; der Block hatte sicb
dabei aber in der Bewegungsrichtung des Gletschers ûber 24 Meter
gegen die im Jalire 1892 auf der Ufermorâne aufgestellten Marken
abwàrts verschoben, wie sicli durch Visiren quer ûber den Gletscher
feststellen liess. Mit anderen "Worten: der Gletscher bewegte sich im
Laufe eines Jahres mit einer Geschwindigkeit von 15 Metern, oder
circa 0,05 Meter pro Tag.
Zum Schluss muss noch auf die Thatsache aufmerksam gemacht
werden, dass zu den besten Zeugen der, noch historischer Zeit ange-
hôrigen, frûheren gewaltigen Ausdehnung des Zeigletschers der Fel-
sen „Ssau-fidar gehôrt. Er steht zwischen dem Zei-don- und Skasthal
und bewahrt ebenso wie die Thalwande selbst, besonders vor dem
Fusse des unteren Eisfalles und links vor der heutigen Gletscherstirn,
die in deu Fels gezeichneten Beweise dafiir. Dièse Zeugen berechtigen
zu der festen Annahme, dass der Zeigletscher iiber den „Ssaufidar"
hinûberschritt, sich mit dem Skas (Rekom) — gletscher vereinigte
und das Zei-donthal bis zu jenem Felsvorsprung ausfullte, wo heute
das Gehoft Ober-Zei liegt; noch weiter zuriick, in der Glacialperiode,
erfûllte der Gletscher auch den ûbrigen — ôstlichen Theil des Zei-don-
thales, und reichte in das Ardonthal bis St. Nikolaus.
XXIX
LA MER NOIRE
PAE
N. ANDEOUSSOW.
Entourée presque de tous les côtés par la terre ferme, la Mer Noire
est mise en communication avec la Méditerranée par le Bosphore de
Thraee, très étroit et ressemblant à un fleuve. Elle présente un bassin
très régulier et profond, au relief très simple. La bande de mer qui
longe la côte est généralement étroite et peu profonde; la ligne de 100
brasses s'approche très près de la côte de la Crimée, du Caucase et de
l'Asie Mineure et s'éloigne quelque peu à l'angle NE de la Mer Noire.
£!ela se voit surtout distinctement par la carte bathymétrique ci-jointe
(I), basée tant sur les cartes marines antérieures que principalement
(pour les profondeurs plus grandes) sur les sondages faits en 1890 et
1891 par les expéditions du Tchernomoretz 1), du Zaporojetz 2) et du
Donetz 3).
A partir de la ligne de 100 brasses le fond s'abaisse rapidement
jusqu'à une profondeur de 800 brasses 4) pour redevenir plat, la pro-
fondeur maxima de 1227 brasses (2244 m.) se trouvant plus près de la
côte de l'Asie Mineure, approximativement sur le méridien de Sébasto-
pol et sur la parallèle de Soukhoum. La Mer Noire avec la Mer d'Azow
couvre une superficie de 360850 kilom. carrés et présente un volume
M Sous le commandement du capitaine Smirnow. L'expédition se
composait de J. Spindler, le baron Wrangel et N. Androussow.
2) Sous le commandement du capitaine Martyno. L'expédition
était composée de J. Spindler, A. Lebedintsev, A. Ostrooumow,
Markovnikow, Zélinsky et Poproujenko.
3) Sous le commandement du capitaine Poutsillo. Les membres
de l'expédition étaient les mêmes.
i) On observe des pentes de 4° a 6° (près de la Crimée et d'Ama-
stro) et même jusqu'à 10° (Rizo) et 12" (Ouélendjik).
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d'environ 280000 Ml. cubes. Ses eaux sont en général moins salées que
celles des océans, surtout à la surface. Au large, la teneur en sel est
environ 1,8%) devenant encore moindre au coin NE de la Mer Noire
(jusqu'à 1,38"/,,). Avec la profondeur la teneur augmente régulièrement,
atteignant à une profendeur de 100 brasses 2,1% et 2,270 à 1000 bras-
ses. En été la répartition de la température est très originale. De
la surface à une profondeur peu considérable la température, variant
par endroits et par mois entre les profondeurs de 30 à 45 brasses,
s'abaisse rapidement de 15" — 24° jusqu'à 7",2 — 6°,9 pour se relever peu
à peu jusqu'à 8°,8 à 100 brasses, jusqu'à 9° à 200 et jusqu'à 9°,3 au
fond, à une profondeur de 1200 brasses. Cette répartition delà tempé-
rature s'explique par la faiblesse de la circulation verticale, amenée
par la grande différence de densité à la surface et dans les profondeurs.
La faible densité à la surface trouve sa raison dans l'affluence d'énor-
mes quantités d'eau douce provenant des rivières. Les eaux qui échap-
pent à l'évaporation s'écoulent de la Mer Noire par le Bosphore de
Thrace; le courant en a été étudié en détail par l'amiral Makarow.
Le résultat de ses études relativement au courant supérieur peut être
résumé comme suit:
1) Dans le Bosphore, comme Marsigli l'avait déjà signalé, il
existe deux courants, l'un supérieur, l'autre inférieur.
2) Le courant supérieur se meut avec une vitesse moyenne de
3,75 pieds par seconde (1,143 mt. par sec.) atteignant par
endroits 10 pieds par seconde (3,048 mt, par sec).
3) En même temps la teneur en sel augmente de 1,85 à 2%.
Cette eau adoucie de la Mer Noire s'étend en couche de 10 bras-
ses sur la surface de la Mer de Marmara et, se chargeant jusqu'à une
moyenne de 2,4 % de sel, s'écoule de là à la surface des Dardanelles
dans l'Archipel. De là coulent au fond des Dardanelles les eaux lour-
des et salées de la Méditerranée (3,8%) dans le bassin profond (700 à
776 brasses) de la Propontide, remplie d'eau d'une teneur en sel de
3,8%. A leur tour les eaux lourdes de la Propontide coulent dans le
Bosphore formant au fond un courant inférieur dans le sens inverse,
dans la direction vers la Mer Noire. A son entrée dans la Mer Noire ce
courant possède une teneur en sel d'environ 3% ; mais ses eaux se mé-
langent bientôt avec celles de la Mer Noire et une partie d'entre elles
tombe au fond. Cela explique la grande teneur en sel et la tempéra-
ture élevée dans les profondeurs de la Mm- Noire. Si cette mer était
entièrement fermée, la température des couches profondes ne dépasse-
rait pas 6° C, température moyenne à la surface, tandis que mainte-
nant la chaleur y pénètre avec l'eau salée. Toutefois la circulation
dans les profondeurs doit être très lente. La quantité d'eau, fournie
par le Bosphore, est minime en comparaison du volume de la mer elle-
même. Selon Makarow le courant inférieur apporte 200000 pieds cu-
bes par seconde et le courant supérieur en emporte 370000, de sorte
que 170000 pieds cubes formeraient l'excédent échappant à l'évapora-
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Températures.
I de la Mer Xoire, en hiver (hypothétique),
II „ ;, „ „ , en mai 189i,
III de la mer de Marmara en septembre 1894.
IV de la Mer Noire, en août 1891.
6
XXIX
tion. ou annuellement 147 verstés cubes, ce qui ne serait que le Viw
du volume de la Mer Noire. Il ne faudrait donc aux couches profon-
des pas moins de 1700 ans et même davantage pour se renouveler, alors
que les eaux de la surface se renouvellent chaque année. Ce phéno-
mène explique la grande différence chimique des eaux du fond et de
la surface de la Mer Noire.
Les eaux supérieures, d'une puissance de 125 brasses et d'un caractère
normal, contiennent la quantité habituelle d'air dissous, quantité suf-
fisante à l'entretien de la vie organique. Les courants verticaux ne des-
cendent qu'à une profondeur de 100 brasses, arrêtés qu'ils sont par les
couches inférieures plus denses. L'oxygène de ces dernières ne peut
donc se compléter que par la diffusion et le courant inférieur venant
du Bosphore, par conséquent lentement et trop peu rapidement pour
soutenir la vie organique. En général la somme totale de gaz at-
mosphériques diminue dans les profondeurs de la Mer Noire aux dé-
pens de l'oxygène; en même temps il s'y forme de l'acide sulfhydri-
100 200 300 400 500 600 700 cent. cub.
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Le diagramme représente la quantité de l'acide sulfhydrique aux di-
verses profondeurs de la Mer Noire (en centimètres cultes par 100 litres
d'eau à 0° C. et 760 mm. de pression barométrique).
que dont la présence se fait remarquer pour la première fois à une
profondeur de KK) brasses (33 cm. cubes H.,8 à 0° et 760mm. pour 100 li-
tres), augmentant graduellement vers le bas (222 cm. cubes à 200 brasses,
555 à 950. 655 à 1185). Parallèlement apparaissent des sultides dont la
quantité augmente en raison de la profondeur. Selon les recherches de
m-rs Zélinsky et Broussilovsky la formation de H„S dans les profon-
deurs de la nier Noire est due à l'activité des microbes. On en a trouvé
XXIX 7
plusieurs espèces, mais jusqu'ici on n'en a étudié qu'un seul (Bacterium
hydrosulfuricum ponticwm) qui, dans des conditions anaérobes, dégage
l'acide sulfhydrique non seulement des milieux albumineux, mais aussi
directement des sulfates et sulfites. Une petite quantité de cellulose
et d'albumine, quoique non indispensable à l'activité vitale de ces bac-
tères, contribue à leur développement plus rapide. En conséquence les
écrivains sont d'avis que la totalité entière de H.2S dans la Mer Noire
provient des sulfates. X. Androussow au contraire, se basant princi-
palement sur les faits suivants, pense que l'origine d'une partie de H.2S
est due à des matières organiques. Outre Bacterium hydrosulfuricum
ponticum on trouve dans les profondeurs de la Mer Noire d'autres
microbes encore insuffisamment étudiés, qui semblent exiger une quan-
tité de matières albumineuses plus considérable. D'après N. Androus-
soiv les écrivains, surtout, ne tiennent* pas compte de l'accumulation
de matières organiques qui se produit dans les profondeurs de la Mer
Noire, ni de ses effets. Les eaux superficielles y pullulent d'organismes
(du plankton). La mort ininterrompue d'organismes pélagiques produit
une pluie perpétuelle de restes organiques qui tombent au fond de la
Mer Noire. Ces restes organiques, tombant au fond, peuvent jusqu'à la
profondeur de 100 brasses être absorbés par d'autres organismes péla-
giques, mais, arrivés à une profondeur plus grande, ils tombent dans
des domaines où en debors des microbes il n'y a plus d'autres orga-
nismes. En effet, au-delà de 100 tirasses, nous ne trouvons aucun animal
ni au fond ni dans l'eau (dans les autres mers les plantes chlorophyl-
liennes ne descendent pas dans les profondeurs privées de lumière).
L'insuffisance en 0 et la présence de HSS en empêche le développe-
ment. Les restes d'organismes morts tombant au fond n'y alimentent
conséquemment aucun organisme benthonique, comme en général dans
les mers et les océans. S'accumulant au fond ils servent de nourriture
aux bactéries (se putréfient) qui de S albumines forment HSS et qui.
vu l'insuffisance d'oxygène dans l'eau, le tirent des sulfates, ce qui à
son tour produit les sullides et H2S.
RSOÀ +2C=2C02 + BS: BS+ C(K + H^O=-H2S+BG03
UH.2S qui s'y forme se lie partiellement aux sels de fer: de là
la richesse en FeS des profondeurs de la mer. Lue partie seulement
de H2S pénètre dans l'eau et se répand dans les profondeurs de la Mer
Noire. Ici sa conservation est due en partie à l'intensité de ce procès
et surtout à la pauvreté en oxygène des eaux profondes. En pénétrant
dans les couches supérieures et en s'approchant de la limite de la cir-
culation verticale animée. H2S commence à s'oxyder et à se décom-
poser peu à peu. M. Egounow suppose que ce phénomène d'oxydation
<VH2S, observé très souvent dans la nature, est dû aussi à des sulfo-
bactéries. S'il en est ainsi, nous devons nous attendre à trouver dans
la Mer Noire, à une profondeur de 100 à 12ô brasses, une énorme couche
de sulfobactéries.
Outre la formation de FeS la fermentation sulfhydrique de la Mer
S XXIX
Noire doit entraîner avec elle d'autres modifications chimiques dans
l'eau et les dépôts. Premièrement cela doit produire une diminution
relative des-sulfates dans la profondeur des eaux et. secondement, l'aug-
mentation de la quantité de carbonates. Malheureusement nous igno-
rons encore l'analyse complète îles eaux profondes, faite par A. Lebe-
dintzew, en sorte que nous ne pouvons pas encore affirmer la dimi-
nution des sulfates. Mai- la formation habituelle d'un résidu poussié-
reux de C'tCo dan- les profonds dépôts de la Mer Xoire. parle en fa-
veur de renrichissement des eaux du fond en carbonate-.
La fermention sulfhydrique n'a pas toujours eu lieu dans la Mer
Xoire. Elle parait avoir commencé au moment où son bassin s'est mis
en communication avec la Méditerranée. La géologie nous apprend que
cette communication doit s'être produite à une époque assez récente,
comme le prouve le fait surprenant qu'au fond de 'la Mer Xoire on
trouve a iliverses profondeurs des mollusques saumàtres. tels que Dreiss.
polymorphe Ben.. Dreiss. rostriformis D>sJ>. var. distincta, Dreiss.
Tcliaudat var.pontica,Dreiss. crassa n.sp., JIo/iodac/mjJoyttlcaY.ich^.,
Didacna sp.. Micromelanm caspia Eichw., Chssinia sp.. Xcritina sp.
• Le- point- où on les a trouvé- sont marqués sur la carte ci-jointe
par une croix X '• A des profondeurs peu considérables ces coquilles
semblent se rencontrer plus rarement: en tout cas il est toujours dif-
ficile de les y distinguer dans la ma-se des coquillages contemporains,
tandis qu'on les reconnaît facilement à îles profondeurs plus grandes,
où mii en a trouvé des restes jusqu'à 400 brasses. Le fait qu'on en a
trouve clans la vase où la vie ne -e rencontre plu-, témoigne qu'à une
époque relativement très récente la Mer Xoire était un immense bas-
sin semblable au Caspien.
Xous inclinons à croire que la Mer Xoire n'a cessé d'être bassin
fermé qu'aux premier- temps de l'époque posttertiaire et que le com-
mencement de cet état de choses se rapporte encore à l'époque politi-
que (dans le sens restreint du terme). Xous avons îles raisons de croire
que la formation de la profonde dépression de la Mer Xoire se rapporte
à une époque plus ancienne que quelques-uns ne le supposent. L'existence,
près de Bourgas. dedépôts oligocènes semblables à ceux d'Ekatherinoslaw.
le caractère de développement des couebes de Tcbokrak et celles-ci à Spa-
niodon. la présence du sarmatique près île Varna, de Bourgas. au bord de
la Mer de Marmara, près de Sinope et dan- la Transcaucasie. la décou-
verte des couche- de Tchaouda à Didacna crassa et Dreiss. Tchaudae
au cap Tchaouda (péninsule de Kertch) et aux environs de Gallipoli —
tout cela sont île.- faits qui mettent en évidence que la cuvette ac-
tuelle du Pont-Euxiu avait été occupée autrefois par un bassin d'eau.
Qu'il ait été au-si profond à l"epoque miocénique qu'il l'est mainte-
nant, c'est une autre question. Jusqu'à la fin de l'époque sarmatique
et peut-être à la méotique, ce bassin communiquait, bien qu'indirecte-
ment, avec l'océan, mais à partir de l'époque politique il devient isolé.
Les changements consécutifs survenus après l'époque politique sont très
difficiles à suivre, ce bassin ayant occupé probablement mie étendue
XXIX 9
inoindre que celle d'aujourd'hui et n'ayant lais-é que de faibles traces
de son séjour. Ainsi, à l'époque postérieure à la pontique, viennent les
eouches de Kouïalnik (près d'Odessa), puis les couches de Tchaouda
(pliocène supérieur), enfin, au commencement de l'époque posttertiaire,
les couches à faune Caspienne de la Bessarabie du sud et de la
presqu'île de Kertch. Après le dépôt de ces dernières sont survenus
îles changements topographiques qui ont amené le passage des eaux de
la Méditerranée dans la région du Pont. Ordinairement ce l'ait est mi-
en relation avec la formation du Bosphore. Cependant le Bosphore et
la Mer de Marmara existaient déjà au moment du passage des eaux
de la Méditerranée dans le Pont-Euxin. comme le témoignent des exem-
plaires de Dreissensia rostriformis, trouvés par Ostrooumow au fond
du Bosphore et. par l'expédition de ..Selanik".dans les profondeurs de
la Mer de Marmara. Pour ces raisons nous devons reculer la forma-
tion du Bosphore à une époque plus lointaine (pliocène) et en chercher
l'explication dans l'histoire des pays plus méridionaux. On admet ordi-
nairement que le passage des eaux de la Méditerranée est dû à la
destruction et à l'affaissement graduels de la terre tenue d'Egée qui
ont pour ainsi dire mécaniquement permis aux eaux salées de pénétrer
dans la région du Pont.
Une autre opinion, contraire à la précédente, était en rigueur jus-
qu'à Stefani ') qui tendait à prouver que la Mer Egée existait déjà
à l'époque pontique et qu'elle communiquait avec le Pont Euxin. Le
moindre degré de salure de celui-ci se serait maintenu grâce à des
conditions climatériques et topographiques. X. Androussow pense
que les Dardanelles et le Bosphore ne se sont point formés par -uite
de failles, c'est-à-dire qu'ils ne sont point des taphros étroits,
mais de> fonds de vallée- fluviales s'abaissant plus bas que le niveau
île la mer par suite de changements respectifs de niveaux (très vrai-
semblablement des affaissements). La formation de ces vallées se rap-
porte à une époque plus récente que la sarmatique, le lit des Darda-
nelles s'étant creusé dans des couches sannatiques. La présence près
de Gallipoli de couches de Tchaouda et de Dreiss. rostriformis au fond
du Bosphore et de la Mer de Marmara prouve qu'à la fin du pliocène
ces vallées avaient un niveau plus bas que celui du Pont et que la
cuvette de la Mer de Marmara se trouvait dans les mêmes conditions
que le Pont-Euxin lui-même. Après un certain intervalle de temps, à
compter de l'époque pontique, le passage des eaux de la mer est de-
venu possible par les Dardanelles, soit par suite d'un affaissement de
terrain dans la mer Egée, soit par le changement de? condition- qui
ont amené le passade des eaux de la Méditerranée dans le Pont. Alors
des eaux salées de la Méditerranée ont commencé à pénétrer dans les
profondeurs de la Propontide et à détruire sa faune saumâtie en la
remplaçant par une faune marine (dans la Mer de Marmara on trouve
r) de Stefani. Les terrains tertiaires supérieur- du bassin de la
Méditerranée. Ami. de la Soc. Géol. de Beke. 1891.
10 XXIX
des individus de Dreiss. rostriformis avec de petits coraux à la sur-
face ( Caryopliyllia) — illustration curieuse de ce phénomène). Plus
tard les eaux de la nier de Marmara pénétrèrent aussi dans le Pont,
y produisant à leur tour la destruction de sa faune et formant une
couche inférieure stagnante. Cela rendit impossible la pénétration dans
les profondeurs du Pont de la vie animale, d'autant plus que les or-
ganismes appropriés à l'existence dans les profondeurs — quoiqu'ils
eussent pu pénétrer dans la Mer Noire, comme ils ont pénétré par les
Dardanelles dans la Mer de Marmara — auraient trouvé une salure in-
suffisante. Grâce à la formation d'un tel domaine privé de vie, grâce
aussi à la ventilation insuffisante et à la masse considérable de ma-
tières organiques mortes provenant de l'anéantissement de la faune des
profondeurs du lac-mer Euxin à l'eau faiblement salée, la formation de
l'acide sulphyrique a commencée de se produire. Comme les conditions
physiques de la Mer Noire n'ont pas changé et que le total primitif
des matières organiques, indubitablement épuisé depuis longtemps, a
été remplacé et se renouvelle tous les jours par des restes d'organismes,
cette fermentation continue jusqu'ici et se prolongera, à moins que les
conditions physiques actuelles changent de leur côté.
L'historique sommaire de la Mer Noire nous explique ses princi-
pales particularités. Sa faune marine proprement dite, c'est-à-dire la
faune de ses parties les plus salées, consiste en éléments que la Médi-
terranée a pu lui transmettre par la Mer de Marmara et le Bosphore.
11 en est provenu et il en provient encore une certaine élection. Là ne
pouvaient pénétrer que des formes eurybiotiques, capables de suppor-
ter une eau bien moins salée. Grâce à ce phénomène la faune de la
Mer Noire est, sous le rapport de la qualité, moins riche que celle de
la Méditerranée; plusieurs classes d'organismes (p. ex. les coraux, les
siphonophores, les échinides, les ptéropodes, les céphalopodes) y font
entièrement défaut, d'autres se présentent en petite quantité (ainsi nous
ne connaissons dans la Mer Noire qu'un seul cténophore, une seule pe-
tite holothurie et deux très petites ophiurides etcj.
Au reste les conditions thermiques particulières de la Mer Noire,
sa température plus rigoureuse (à la surface la température s'élève en
été jusqu'à 27" G et même davantage sur les côtes, mais elle tombe
en hiver jusqu'à 5 ou fi degrés et à l'angle nord-ouest et dans la mer
d'Azow elle s'abaisse même jusqu'au point de congélation), la présence
à une petite profondeur d'une couche d'eau de 7° G, tout cela est cause
de nouveaux obstacles à la pénétration d'organismes, ne permettant de
s'y établir qu'à des formes eurythermes et oligothermes; il en est de
même des conditions de la conservation de restes de l'époque glaciaire
qui, faisant à cette époque le tour de l'Europe, pouvaient entrer par la
Méditerranée dans la Mer Noire. Avec l'arrivée d'un climat plus doux
ils disparurent de la Méditerranée ou ils y devinrent plus rares. L'ha-
bitus plus septentrional de la faune de la Mer Noire a déjà attiré
l'attention des zoologues et, quoique plus tard bien des formes réputées
jusque-là comme appartenant exclusivement au mers du nord, aient
XXIX 11
été trouvées dans la Méditerranée, nous pouvons cependant indiquer
une forme appartenant indubitablement à cette époque, notamment
PJwcaena communis. D'un autre côté plusieurs formes, propres aux
faunes du nord, se montrent rarement dans la Méditerranée, mais en
revanche elles se développent richement dans la Mer Noire, y trouvant
des conditions de vie plus propices. Telle est par exemple Modiola
pîiaseolina. Cette coquille, très ordinaire sur les côtés de l'Angleterre,
se rencontre aussi dans la Méditerranée, d'où elle a pénétré par la mer
de Marmara dans la Mer Noire; mais, alors que dans la Mer de Mar-
mara elle se rencontre isolément, disparaissant dans la masse des au-
tres coquillages, elle prend un développement très riche dans la Mer
Noire, y formant un faciès spécial à Modiola qui va en anneau autour
de toute la mer, entre les isobathes de 35 à 100 brasses. Sur toute cette
étendue le fond est vaseux et couvert, outre une immense quantité de
M.jjJiaseolina, par de nombreux coquillages d'autres espèces (Cardium
fasciatum, Mactra triangula,, Scrobicularia- alba, Cerithium pusillum,
Trophon brcviatum) et peuplé de d'ascidies isolées, de petites ophiu-
rides, de petites Synapta, Polycliaeta à tubes vaseux, Cerianthus ve-
ntilas etc.
Au-dessous de cette zone de vase à Modiola, très constante à
cause de la constance des conditions physico-géographiques, vient la
région sulfhydrique, domaine des bactéries sulfhydriques, séparée peut-
être de la zone à Modiola par une zone de sulfo-bactéries. Plus haut,
entre l'isobate 25 et la ligne du littoral, commence une plus grande
différenciation des faciès, en rapport aux différentes conditions physi-
ques. Malheureusement le nombre des données est encore trop insuffi-
sant pour pouvoir donner le caractère exacte des subdivisions et des
faciès de la zone littorale de la Mer Noire. La composition des socié-
tés organiques de ces faunes dans la Mer Noire est influencée, en de-
hors de la profondeur et du caractère du fond, par l'oscillation de la
salure qui a lieu en de larges proportions sur la surface de la Mer
Noire. Les cartes du colonel J. Spindler nous montrent que les eaux
du littoral présentent le maximum de salure sur les côtes de l'Anatolie
et du Caucase (en moyenne 1.77"/<q. Ensuite viennent les bords de la
Crimée (un peu moins) et la côte occidentale de la mer entre le Bos-
phore et le Danube (moins de 1,6%). Les parties les moins salées de
la Mer Noire sont le coin NO, où le degré de salure ne dépasse pas
1,38°/°, et la mer d'Azow qui dans la partie méridionale a une salure
ne s'élevant pas au-dessus de 1,197» et qui à son extrémité nord ne
contient pour ainsi dire que de l'eau douce. Conformément à ce qui
vient d'être dit. nous trouvons une faune littorale plus riche sur les
côtes du Caucase et de la Crimée1), et une plus pauvre près d'Odessa
et dans la mer d'Azow. Cet appauvrissement est parfaitement caracté-
risé sur le tableau d'Ostrooumow, où le nombre des espèces de mollus-
1) La faune littorale de l'Anatolie et de la côte occidentale de la
Mer Noire n'est point étudiée.
12 XXIX
ques appartenant aux différents bassins est exprimé en %, en prenant
pour 100 le nombre des espèces de l'Archipel.
Archipel 100°/o
Mer de Marmara à l'entrée dans le Bosphore . 58,5%
Bosphore (supérieur) 36,8%
Mer Noire. 22,2%
Partie intérieure de la mer d'Azow 6,3%
Partie moyenne de la mer d'Azow 3,6%
Aux embouchures des rivières qui au sud de la Russie portent le
nom de „limans", tout comme les lacs (salés ou d'eau douce) du litto-
ral, aux éléments peu nombreux de la Méditerranée commencent à
s'ajouter des éléments identiques à ceux de la Mer Caspienne ou des
éléments spécialement propres aux limans. Ces formes doivent être re-
gardées comme relictes de la faune saumâtre du lac — mer d'Euxin de
l'époque pliocène. Comme exemple de formes que l'on rencontre aussi
dans la Mer Caspienne nous citerons: Archacobdella, Olessinia varia-
bilis (liman duBoug), Neritina lithurata (Mer d'Azow), Gmelina, Gam-
marvs maeoticus, Pscudocuma pcctina.ta, Paramysis Baeri C.t., Meso-
mysisKowalevskyi, intermedia, Lymnomysis Benedeni, Brandii Cz.,
des espèces de Gobius, Clupea et Accipenser. Voici d'autres espèces non
identiques, mais se rapprochant de celles que l'on trouve dans la mer Cas-
pienne: Dreissensia bugensis (se rapproche de Dr. rostriformis et
Grimmi), Cardium ponticum (se rappr. de G caspium), Cardntm co-
loratum (se rappr. de Mon. .edentulà), Amphicteis antiqua (se rappr.
de Amphicteis Kowcdeicskii), Bytliotrephes asovicus (se rappr. de B. so-
cialis). D'autres enfin sont exclusivement propres soit à la Mer d'Azow
(Corniger maeoticus, Maeotias inaspectata Ostr.. Thaumantias maeo-
tica Ostr., Asperina improvisa), soit aux limans (Eiuinomysis Mecs-
niîcovi). lia faune des limans est encore peu connue et il faut espérer
que l'étude commencée par OstrooumoAv fera connaître encore bien
des formes, tant communes à la Mer Caspienne (pie spéciales.
Comme conclusion il nous reste à caractériser en peu de mots les
dépôts de la Mer Noire.
Les sables n'occupent qu'une très faible étendue de la Mer Noire.
Aux bords escarpés de la Crimée et du Caucase ils ne descendent qu'à
une profondeur de 10 à 20 brasses. Plus bas commence la région sableuse
comprenant de grands espaces, même à de petites profondeurs, au coin
NW de la Mer Noire, emplissant ici une cuvette plate. Là, la vase de
couleur noire contient quantité de foraminifers à coquille agglutinée et
très peu de véritables diatomées pélagiques.
Au-dessous de la limite des sables vient une vase gluante d'un
gris bleuâtre, grise à l'état sec, recouverte çà et là d'une mince couche
de couleur rouge, provenant de l'oxydation du prot oxyde de fer.
A la profondeur de 35 à 100 brasses cette vase renferme souvent de
XXIX 13
grandes accumulations de petites coquilles fragiles, surtout Modiola
MoscoU na, qui nous a fait lui donner le nom de vase à Modiola. 11
n'est pas rare d'y trouver des concrétions ferro-manganèses entourant
les coquilles. Cette vase est très pauvre en restes microscopiques, sur-
tout en diatomées. Ces dernières abondent avec quelques autres restes
microscopiques dans les couches superficielles de la vase des profon-
deurs.
La vase des profondeurs présente dans la plupart des cas deux
variétés: la vase noire sur les pentes (depuis 300 jusqu'à 717 brasses)
et la vase bleu foncé de la cuvette plate du Pont.
La vase noire des pentes, très visqueuse et gluante, devient
momentanément grise à la surface lorsqu'elle est exposée à l'air. Cette
teinte dépend de la présence du monosulfure de fer (Fcs) s'oxydant
rapidement à l'air. Sous le microscope la matière colorante se présente
soit sous forme de petits globules isolés, soit imprégnée dans les grains
de sable. La présence de tels globules dans l'intérieur des diatomées
offre surtout un grand intérêt, Parmi les restes microscopiques il con-
vient de citer d'abondantes diatomées, Dictyocha et coquilles de jeunes
bivalves pélagiques. La vase ne contient rien de vivant, par contre
elle offre le principal gisement de coquilles fossiles, telles que Drcis-
sensia etc.
Tel est le caractère de la vase retirée par la sonde. Par le draguage
on obtient quelquefois dans la même région des masses de vase bleue con-
tenant parfois des concrétions en forme de clous de Fc8.2. Cette vase
gît probablement sous la vase noire.
La vase bleu foncé de la cuvette profonde est moins dense et
renferme beaucoup de diatomées, surtout pélagiques. FeS s'y rencontre
aussi, mais en quantité moindre, masqué, à ce qu'il semble, par une
masse plus ou moins considérable de CaCO{ finement granuleux, se con-
centrant parfois en petites pelotes, semblables à l'état frais à des pe-
lotes de suif. En d'autres cas CaC03 forme dans la vase bleue de pe-
tites couches d'un blanc bien tranché.
XXX
ENVIRONS DE KERTCH
PAR
N. ANDROUSSOW.
Avec 12 figures.
Figures: 1. Carte des plis des presqu'îles de Kertcli et de Taman.
2, 3. Vallée de Toganaeli, plan et coupe (les clichés sont
tirés de la „Géotectonique", fig. 17 — p. 211; fig. 18 —
p. 212).
4, 5, 6. Vallée Tchokrak-Babtchik („Gréotectonique" fig. 5 —
p. 147; fig. 6 — p. 163; fig. 7 — p. 165).
7. Profil du rivage entre Novy-Karantine et Kapkan.
8. Falaise B séparément.
9. Escarpement du cap Tarkhan.
10. Crête d'Ak-bouroun.
11. Rivage près de Stary-Karantine.
12. Falaise de Kamych-bouroun.
Topographiquement la péninsule de Kertch est l'extrémité orien-
tale de la Crimée; géologiquement elle se rattache étroitement au Cau-
case. En effet, les dépôts miocéniques, la base principale de la pres-
qu'île, présentent le même développement pétrographique et paléonto-
logique que le miocène du versant nord du Caucase. Ces dépôts miocé-
niques sont refoulés en plis qui sont la continuation des plis de la
presqu'île de Taman et qui ont apparu à l'époque du soulèvement le
plus intensif de la chaîne du Caucase (après l'époque sarmatique).
Les plis, comme le fait voir la carte (fig. 1), sont disposés en demi-
cercle, tourné du côté convexe vers le nord, ou plutôt ils sont serrés
1
XXX
XXX. Guide des excursions du VII Congrès Géolog. Internat.
O 0€> Vofcarts Je
6011e et (euis
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Carte géoloe;îi|ue îles environs de Kertcli.
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■KeatscK
Couches
Dtfvôts
xtccnTs
XXX 3
en faisceau et suivent, sur la presqu'île de Tainan, la direction NW — SE,
puis E — W. Dans la presqu'île de Kertch ils conservent l'orientation
Fig. 2. Plan de là crête ellyptique de Toganach. Hachure oblique —
Mia, arête — M^ba, espace blanc — M3d.
E — W dans la partie nord-est, mais au sud et dans toute la moitié occi-
dentale ils tendent à diverger vers le SE. Plus ou va à l'ouest, plus le
Fig. 3. Coupe transversale ^de la synclinale de Toganach. a — M 3 (t.,
k — M2ba, t — Mta.
plissement s'amoindrit pour disparaître entièrement sur le méridien de
Féodosia. N. Androussow1) explique la direction et quelques autres
Fig. 4. Vue de l'anticlinale de Mania et des synclinales de Tchokrak-
babtchik et de Bourach. -.- — Lac de Tchokrak. Cap Zyk. ----- —
Marna. - — .-- - — Cap de Tarkhan. :: — Synclinale de Tchokrak-bab-
tchik. '::' — Cuvette de Bourach.
r) N. Androussow, Géotectonique de la presqu'île de Kertch (en
russe). Matériaux pour la géologie de la Russie. Yol. XYI. 1893.
4 XXX
particularités de ces plis de la manière suivante: A l'époque postsar-
matique la péninsule de Kertch aurait formé l'extrémité d'une vaste
région de refoulement, comprenant toute la Transcaucasie et une partie
du Caucase; le voisinage de la Crimée, restée relativement inerte, aurait
produit un fractionnement de la pression latérale et même une direc-
Fig. 5. Carte géologique de la synclinale de Tchokrak-babtchik. avec
t=Mla; lc—M,h; a=M3.a; dbc=Msb, c,d\ e=MP. La hachure car-
rée représente les faluns posttertiaires les plus récents à l'ouest de Marna.
tion inverse à celle du mouvement général. Quant aux autres particula-
rités des dépôts de Kertch, elles seraient la suite du changement
fréquent des faciès des assises sarmatiques moyennes. — L'étendue et le
but du Guide ne permettent point d'exposer ici les détails tectoniques.
es fCèse
c. Totrjrhi
Fig. 6. Vue du profil de la synclinale de Tchokrak-babtchik. Mêmes
lettres que sur la figure 5.
Le plissement des dépôts tertiaires de la presqu'île de Kertch a
laissé des traces très visibles dans le relief de la surface du sol (la
XXX
1.
Couches tertiaires et quaternaires de la presqu'île de Kertch au-dessus de l'étage sarmatique.
I '|im.llrl!|s
Argiles loessoldes contenant des coquilles terresti
oqoiliien marin!
Mytilta latus, Venus gallina, Nassa nticuliUa etc., habitant
la Mer Noire.
Dépôts coquilliers saumfttres à Drci
i Didai i ipara ■!*>« etc.
Sables i Idjibaï.
Sables ilWktan Knil|..ll,i
Salili- et argiles, qui
de Kamych-bouroun, de Kei tch etc 1/ ,)
ni h 11 bes ferrîgineuses
Couches du 1 ap Tcbaoud 1 1 un lambeau isolé)
Dreisst nsio polymorpha, Tschaudat
l 'arditmi < rassum, Cat - 1 ai . Tschaudcn .
I>f]iMN avalii ii-|"
1 abi leel do Djour-
joulesti en liessarabie Banc
d'huîtres de Gnllipoli
ouobesdoOnllipoli
ouebea de liai to 1 h
Drcissensto rostrifi
anpustQ 1; 'in
iunjltirtilri* Iles,
Uuoti Andrus.
r/iri/mi/ \[;i\
Theodori Andrus.
vmya VHichw a ndrus
Pt îdium globvla Bay.
P,. C 0 11
Desh. Car*
11 1 r - h e
Cardiw
K n
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1 pfani™ Desh
ulatoplanum A
panricajjocHHi
modiolan Rou
Sourie/! Desh.
ri;i^,lrlM,ll,i I >. -Il
onpusficosfaitimBous
/■ Cou '■ bes i n f é r 1 e u r e - 'i e K n m y c h- 1 ■
'.un .1 ' mmiiin tilliniriiiiilti iFallin. il' K il lut rll-ln itirollli. Sllli-
Kite li lire caverneux de Kertcli, d'Ossovim 1 te).
J)rei8senia rostrij ■ Cardivm stmamuïosum
anisoconeha. .. pîanwn.
Thtodori .. Mriwlwliwn.
,1.,
Vil ipara
M. îanops-!
1,1. 1 - ,1 < 'ardium Abichi 1
sables fins de
Breisat nsia rostriformis.
I onat ' ia subrhomboidt a.
< ■„,■',!, ,i,,i ..,l.+,i, wi, w.s, .
Bayerni
. .. AUchi
Strindachneri,
pi. nov. sp.
' i" d'Apchoron ,. C'nnj
intermedium Eichw,
Viiba
Couches .1 Psilodons de Rou
manie.
Couches de Hoteni, Cucesl Vil
canesci
cui en Routui ■
Bru®
gilcs .1 1
Calcaire il
r i'
Schemachn.
* il 1 « .Mil' llr Nh'|l|ll- "Il ll'l 1. Ii . .,'
1 ahneit
Couches ni
' rnppolnnl
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Rou
Inii- il.' K. iiim h
Ml , 1 alcaire de Kertch,
3. Assise supérieure 1) Cong — < a 5in2 Yn • . Pi/'.""'" purpurin*
etc
moyenne i'i l'iiiuiiriti puiiiifipurii A n .1 111-.. Ni /"'"' ■'ii'iini hllntn,,!. - Tli/drobia vai
melania hosph
2. Asi
l/i, 1 (Mil, /,,,..', />,t i 't^>nt"i. I ".'
1, /■„, .,„/,. ,. ;... (Incfoi m 1/
''M Ro 1 r 1 1 1 ■
Couche ' 1
'/..i ,ii'/ii.jri'i,, .i
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ilr Niliolalcw, d'Oïl
i, > 1 de I.. Volai In
lu de Knihnancst, Kup etc
-J S =
iiûr
1 | iso intérieure (Calcaire de Kcrteh proprement dit I 1 Hmliola rnlliii,,;,,, 1, „,,„,„ i/,,,;,., /i , r,,,i,:.i. s.-rni,:,;ii,n
,,.,,',/,-s. /.«iinii (i.r»i/™;,.'i. I.,.,ll,i miiiiilti, <'■ .'''.■',.',„, ,//.,.„, ,.' ./.-■■ ' 'l'in/ltttlt.
Calcaire a brj zoairc 1 tfirm&i 1) assise supérieure de l'éti inrmatique).
voir 11
',"i du l'ii
enfeld
rmatique
XXX 5
géomorphologie), tant à cause de l'âge peu reculé des plis que, surtout,
par suite de l'alternance de sédiments calcaires et argileux. Les eftéts
de l'érosion ont fait ressortir les dépôts calcaires en chaînes, s'allon-
geant tantôt en hémicycles, tantôt en fer à cheval et même en ellypses
fermées. Il n'est donc pas rare de voir des exemples classiques de vallées
fermées, anticlinales ou synclinales, telles que la vallée anticlinale de
Toganach, à 25 kilom. vers l'ouest (fig. 2 — 3) et la vallée synclinale de
Tchokrak-babtchik (fig. 4—6) à 9 kilom. vers le NW de Kertch.
On trouvera la description détaillée de l'orographie de la pres-
qu'île de Kertch dans l'ouvrage suscité de N. Androussow.
Les trois tableaux synoptiques suivants font voir la constitution du
terrain:
Le tableau I — montre les dépôts au-dessus de l'étage sarmatique
quant à leur classification et leur parallélisme.
Le tableau II — donne les subdivisions de l'étage sarmatique qui
s'observent dans la presqu'île de Kertch.
Le tableau III — montre la succession des couches au-dessous des
sarmatiques.
Excursion géologique aux environs de Kertch.
lia ville de Kertch est située au pied du mont Mithridate, la pointe
orientale d'une longue chaîne, constituée par des dépôts sarmatiques
plongeant au N (M:i a — d). La ligne de faîte est formée de calcaire
bryozoaire (Mz d).
Première moitié de l'excursion.
Départ en voitures le long de la baie de Kertch à travers le fau-
bourg Novy -Karantine. Arrêt au kourgan à l'extrémité orientale du fau-
bourg. Vestiges d'un horizon à minerai (P2) sous forme de grains
pi s oli tique s. La falaise de peu de hauteur permet de voir des cou-
ches à faible inclinaison EW d'un calcaire très caverneux, altéré par
les eaux atmosphériques (P2), avec empreintes et moules de Congeria
suhcarinata, Cardium macrodon. planum, carinatum. Plus bas, sous
les éboulis de calcaire, apparaît çà et là une argile schisteuse grise
à Cardium Abichi.
Après l'examen de cette coupe qui donne une première idée des
couches dites politiques, on se rendra en voitures, contournant les murs
de la Karantine, à la falaise située à l'est de la première (voir fig. 7 — 8).
Immédiatement derrière les murs de la Karantine qui entourent
plusieurs grands rochers de calcaire bryozaire, un gros rocher carac-
\) Les alentours de Kertch ne présentent pas de formes orographi-
ques aussi marquées; les géologues, qui désireraient en prendre con-
naissance, sont invités à une excursion spéciale avant ou après l'exucr-
sion principale (voir p. lt>).
XXX
IL
Couches sarmatiques de la presqu'île de Kertch (Ms).
d. Calcaire à bryozoaires (Mem-
branipora lapidosa Pall).
Argiles feuilletées grisâtres et
brunâtres avec gypse. Mar-
nes à ciment et argiles feuil-
letées grisâtres à Mactra cas-
pia et Cetotlierium. Xodu-
les manganésifères. Argiles
feuilletées blanchâtres à clia-
tomacées et empreintes de
Clupeides.
Calcaire oolithique de Kez
à Mactra caspia.
Sables d'Opouk
à Mactra caspia.
Faciès sableux et calcaires b".
élastiques.
Mactra Fabreana. Tapes
gregaria, Modiola navi-
cula, Donax Hôrnesi,
Solen subfragilis, Car-
dium. obsoletum, Fit-
toni, Dôngmghi etc,
yassa duplicata, Tro-
chus Omaliusii, Voron-
zovi, Bulla lajorikaire-
ana, Rotalia, Nonio-
nina et Polystomella en
abondance.
Faciès marneux et calcaires
à Vineularia.
Mactra podolica, Tapes
vitaliana, Modiola na-
vicula, marginata, De-
nysiana, Cryptodonpes
anse ri s May., Cardium
obsoletum, Barboti, Lo-
veni, Trochus pi. sp.,
Acmaea, Phasia nella
Kischeneviae, Delphi-
nola squamoso-spinosa,
Plusieurs Bryozoaires,
Vertebralina sarma-
tica.
Argiles feuilletées brunes foncées, avec concrétions de sphéro-
sidérites. Les coquilles des mollusques sont petites,
fragiles et transparentes.
Tapes Vitaliana, Mactra cf. podolica, Errilia po-
dolica, Cardium protraotum, Nassa Verneuili,
Syndesmya sp., Bulla lajonkaireana, Trochus
sp. etc.
XXX
III.
Couches au-dessous de l'étage sarmatique.
M2h. Couches à Spaniodon (calcaire,
grès, sables et argiles avec
Sp. Barboti, Molirensternia
sp., Pholas sp., Pcctinarlop-
sis).
M2a, Calcaire de Tchokrak.
Faciès a): Calcaire détritique et
sables à Lucina Dujardini,
ErviliapmepodoUca,Dona,r
tarcîianensis, Cardium mul-
ticostatum, Bissoa, Tapes
taurica, Nassa Dujardiniî,
Cerithium Catleyae, Tro-
chns.
Faciès P): Calcaire à Bryozoaires.
Balanus, Avicula, Pecten,
Arca, Gliama, Venerupis.
Faciès 7): Argiles verdâtres à
Spinalis, petites Leda, Nas-
sa restitutiana
Argiles feuilletées inférieures,
Jfj. Partie supérieure, parfois avec
minces couches à Pecten denu-
datus, Ophiurides et Spiriàlis
tarcîianensis.
01. Parties moyenne et inférieure,
très puissantes, sans fossiles.
Couches à Spaniodon
d'Oust-ourt, du versant
septentrional du Caucase,
de la Crimée, de Melito-
pol et de Yarna (Bul-
garie).
Sables des G-ouv.
de Stavropol
et
de Kouban
(faune du faciès a).
Calcaire à Acetabidaria
du monastère de
St. Georges.
Une partie des grès de
la synclinale d'Alkhan-
Tchourt.
Grès et argiles au-des-
sous du sarmatique au
Daghestan.
Couches de Varna.
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3*
XXX
téristique de même nature (A) fait saillie dans
la mer. Des rochers semblables plus ou moins
grands s'élèvent dans la mer (G, D. Ejou sail-
lissent de la côte vers Test (B, F, G, H). Tous
ces rochers sout disposés sur une ligne qui semble
être la continuation de la crête Mithridate. Le
calcaire bryozoaire non stratifié, très poreux, est
formé en plus grande partie de colonies méta-
morphosées, ramifiées et crépues de Membrani-
pora lapidosa. Le rapport mutuel du rocher F
et des assises de l'étage méotique qui constituent
l'escarpement à partir de la Karantine jusqu'à la
ville de Yénikalé, semble indiquer que la forme
actuelle des rochers est due non seulement à l'é-
rosion marine, mais aussi à leur configuration
primitive irrégulière. C'est surtout dans le petit
rocher B, qui- a gardé en partie sa surface pri-
mitive, qu'on aperçoit l'irrégularité du plan de
contact du calcaire bryozoaire et des dépôts niéo-
tiques. L'intérieur du rocher ^(lig. 8) est composé de
colonies crépues de M. lapidosa: l'extérieur est par-
semé de petites éminences hémisphériques ou mame-
lonnées, formées par des accumulations laminaires
l~ de la même Membranipora et hérissées de petits
.££ S2)irorhis et de Mya cimmcrhi An drus, perforée.
Au-dessus de ces argiles brunes l'étage méo-
tique se développe de la manière suivante:
1) argiles brunes:
2) marne calcaire blanchâtre à Scrobicid-
laria tellinoides Sinz. et strates
intercalées d'argile;
3) calcaire sableux, riche en fossiles méo-
tiques (voir le tableau I).
Entre les rochers A et F les couches de l'é-
tage méotiques (MF) présentent un léger pli syn-
clinal. Un pli semblable entre les rochers G et la
ville de Yénikalé laisse de plus apercevoir l'horizon
moyen de l'étage (MF.) près du village Kapkany.
De là les voitures mèneront les excursion-
nistes au Kourgan Impérial (Tsarsky Kourgan),
l'un des tumulus les plus remarquables de la pres-
qu'île de Kertch. Avant d'y arriver on rencon-
trera plusieurs carrières, dont les unes exploitent
les mêmes calcaires poreux jaunâtres qu'on a vus
au bord de la mer, d'autres des calcaires méo-
tiques. — Ces carrières ne seront visitées que si
le temps le permet.
XXX
9
Du Kourgan Impérial on voit à." ses pieds la plaine de la vallée
synclinale de Kertch, limitée au sud par la Crête Mithridate et la mer.
au nord par les chaînes des collines de calcaire bryozoaire, Katerless
et Boulganak. La direction générale de l'axe synclinale est E — AV.
Du Kourgan, aux carrières d'Adjimouchkaï. Ces importantes car-
rières exploitent l'horizon inférieur du calcaire méotique.
Après un arrêt suffisant pour prendre connaissance du caractère de
ce calcaire de construction, on se rendra au village Boulganak en sui-
vant la hase d'une arête de calcaire bryozoaire, qui s'étend entre les
villages Skala et Boulganak. le long de la route affleure un calcaire
de construction (-MP,) plongeant vers SSW. Les rochers de calcaire
bryozoaire se ramifient vers les vallons particularité qui n'est pas rare
dans cette contrée.
Fig. 8. d — calcaire à Bryozoaires: e — argiles feuilletées brunâtres avec
des restes de poissons, des oiseaux et des diatomées; m— une couche
mince avec des coquilles de Modiola volhynica et petites colonies de
Membranipora; l — dépôts superficiels.
Le village Boulganak est situé dans une profonde gorge qui coupe
transversalement l'arête bryozoaire et les assises sarmatiques du dessous.
Du S au N on remarque les couches suivantes:
1) Dans les carrières à rentrée de la gorge: du calcaire de
construction (MP^).
2) Plus loin et plus haut: du calcaire à bryozaires {MjJ).
3) Les argiles schisteuses de couleur claire (M^c) au-dessous
du calcaire n'affleurent pas; la gorge s'élargit, mais bien-
tôt elle se rétrécit de nouveau et traverse l'axe de l'arête
4) des calcaires (3I:ib) à faune sarmatique. Au-delà des calcai-
res la gorge entre dans la région de la vallée anticlinale
de Tarkhan et se ramifie. Les horizons disposés au-des-
10
XXX
sous de Mzb s'observent à plusieurs points de la gorge
principale et des branches.
Après le banc M3b viennent des argiles schisteuses, çà et là avec
couches intermédiaires de marne ferrugineuse à Modiola volhynica,
Gardium protractum etc. (M3a) Dans un
des ravins latéraux vers le nord affleurent
des argiles sshisteuses avec couches inter-
calées de marne, contenant en abondance
Spanodion Barboti Stuck.; près de la ré-
gion des volcans de boue se montre une
couche de calcaire marneux tendre, blan-
châtre, à Leda fragilis, Nassa restitu-
ticma Font,, Ceritliiwm scabrum 01. etc.
Les volcans de boue de Boulganak
(Iîoulganakskia sopki) occupent une dé-
pression plate en forme d'assiette, large à
peu près d'une verste, à la partie supérieure
de la branche principale de la gorge. Le
sol, presque dépourvu de végétation, est
formé d'une argile poreuse d'un brun clair
(le produit des éruptions) et de fragments
de diverses roches (cornéenne, calcaire,
sphérosidérite, transformé en fer oligiste,
grès cristallin). Sur cette plaine, bordée
oj tout autour de parois assez escarpées, sont
ci disséminés des cratères de forme très va-
ên riée; les uns, au cône à peine apercevable,
sont remplis de boue liquide (un des cra-
tères a 15 m. de diamètre); les autres, au
nord de la plaine, au cône plus pointu et
à la bouche plus étroite, sont remplis d'une
boue épaisse qui durcit avec une texture
celluleuse. La boue fraîche, d'un gris de
cendre à l'état sec, devient avec le temps
jaune ou brune.
De là l'excursion se dirigera sur la
colline de Tarkhan au bord septentrional
de la vallée du même nom. La pointe occi-
dentale de cette élévation, appelé „Cap
Tarkhan" (myss Tarkhan), offre une magni-
fique coupe des plus anciennes assises de
l^oïl \Vl la péninsule. La succession des couches
est représentée sur la fig. 9.
1) Argiles schisteuses foncées feuille-
tées.
2) Argiles schisteuses d'un gris foncé.
3) Couche intermédiaire d'une marne
XXX 11
dure de couleur grise foncée, contenant Spirialis tarcha-
ncnsis, Ostrea cocMear., Pecten denudatus, petites et
minces Leda, Nucula placentina, Cryptodon sinuosus,
Turbonilla, Aporrhais, Philine et débris d'Ophiurides.
4) Argiles schisteuses semblables à celles du JYs 2, avec veines
de FeSt.
5) Minces lits alternants d'argile schisteuse d'un gris foncé, de
sable gris très fin et de détritus de coquilles. Ces couches
renferment les mêmes coquilles que M- 6.
6) Alternance de sables et de détritus de coquilles, transformé
par endroits en calcaire dur. D'abondants Pecten gloria
maris Dub., Cardium subhispidum Hilb., multicostatum
Br., Gorbula gibba 01., Leda fragilis Chem., Mactra
nov. sp., Ervilia praepodolica nov. sp., Donax sp., Ce-
rithium Cattleyae Baily, scàbrum 01., HFassa restitutiana.
Trochus nov. s p. etc.
7) Argile verdâtre à Spirialis, sableuse vers le haut de l'escar-
pement.
8) Marne sableuse d'un gris blanchâtre.
9) Argile verdâtre avec Spirialis Androusovi Kittl., minces
Leda, Cryptodon sinuosus, Tellina s p., Nassa resti-
tutiana. Vers le haut de l'escarpement l'argile devient
marneuse.
10) Masses hémisphériques de calcaire bryozoaire à Pecten gloria
maris, Arca turonica var., Aricula sp., Balcanus etc.,
dont la plupart ne se rencontrent pas dans les dépôts sablo-
ealcaires enveloppant ces masses.
11) Argile grise verdâtre à Spirialis etc.
12) Calcaire sableux très schisteux.
Retour à Kertch, d'abord par le chemin de la métairie de Tarkhan
(Khoutor Tarkhan), puis droit au sud, en passant devant le groupe
des volcans de boue de Tarkhan (Tarkhanskia sopki).
Ce groupe ne sera visité que si le temps le permet. Les cônes,
situés sur l'axe anticlinale, à une verste vers l'ouest de ceux de Boul-
ganak, sur une colline plate, présentent un grand nombre de cratères,
qui rejettent assez fréquemment de la boue, mêlée de fragments de
diverses roches, attaquées par les eaux volcaniques.
Au sud des cônes le chemin franchit une des collines de calcaire
bryozoaire, atteignant ici jusqu'à 90 m. au dessus du niveau de la mer,
pour descendre dans la vallée synclinale de Kertch. Là on ne rencon-
trera qu'un seul affleurement, dans le faubourg Grlinichtché, aux car-
rières profondes d'argiles loessiformes.
Les couches qui séparent ces argiles de la surface des assises mé-
otiques n'étant dénuées qu'à quelques rares points, on n'a pu se former
une idée de leur disposition que grâce à plusieurs sondages, exécutés
dans le but de trouver de l'eau.
12 XXX
Voici le schème des assises de la cuvette de Kertch, obtenu par
les forages:
1) Argiles loessiformes — 10 à 20 ni.
2) Alternance d'argile plastique bleue, d'argile grise claire,
d'argile verdâtre, de sables quartzeux jaune, gris et blanc —
20 à 40 ni.
3) Fer oligiste et argile ferrugineuse avec couches coquillières
intercalées (comme à Kamycli-bouroun) — 4 à 10 ni.
4) Strates correspondant aux couches inférieures de Kamych-
bouroun, d'une composition très variée (argiles marneuses
ou sableuses et calcaire) — 10 à 40 m.
5) Calcaires appartenant surtout à l'étage méotique r) — plus
de 30 m.
Seconde moitié de Texcursion.
La seconde moitié de l'excursion a pour but principal de prendre
connaissance des couches disposées au dessus de l'assise inférieure du
calcaire méotique et particulièrement de la falaise de Kamycli-bouroun,
célèbre par sa richesse en fossiles.
L'excursion se dirigera d'abord par la route de la forteresse au cap
d'Ak-bouroun. Jusqu'à la fabrique de ciment Zeidler la chaussée suit la
plage, ayant à la droite un étang salin; à partir de la fabrique commen-
cent des escarpements peu élevés, constitués vers le haut par une argile
loessiforme, vers le bas par des argiles schisteuses brunes (M3a) plon-
geant au S, avec inclusions de concrétions lentillaires de sphérosidérite.
Rarement dans les argiles, plus souvent dans les concrétions, on observe
des restes de menues coquilles sarmatiques (Modioïa naricula, Car-
dium protractum, Mactra s p.). Près du tunnel d'Ak-bouroun les argi-
les schisteuses sont surmontées d'une strate de calcaire coquillier jaune
avec Mactra Fabreana, Cardkim Dôngvhgln, Trochus Omaliusi, re-
couverte d'une alternance d'argile schisteuse gris foncé et de marnes
argileuses gris clair à Mactra Fabreana, Cardiwm dbsolctum, C. Bar-
boti, Nassa var. s p. etc. (M2b.2). En dessus suivent des marnes argi-
leuses gris clair à Card. obsoïetum (3I2b3). Le haut du cap est formé
d'argiles schisteuses blanches très laminaires, sans coquilles.
Du tunnel on montera la chaussée jusqu'au Fort de Totleben, où
elle franchit la crête d'Ak-bouroun. La crête est formée par une ligne
de collines de calcaire bryozoaire, dont un affleurement, en plus grande
partie artificielle, près du Fort, permet de voir la constitution du S au
X (fig. 10).
M3a Argile schisteuse de couleur foncée.
M3b 1) Calcaire jaune comme à l'Ak-bouroun, mais plus épais.
Alternance d'argile brune et de minces lits de calcaire, avec
' empreintes de Cardium Loveni Nordm.
1) Pas un seul des forages n'a atteint la base de l'étage méotique.
XXX
In
o
2) Marnes argilo-sableuses avec coquilles (M. Fabreana, C. ob-
soletum, etc.), strates intercalées de gypse et d'argile sab-
leuse.
M3c 1) Argile gris clair, finement feuilletée, avec restes de poissons
et diatomées.
2) Plusieurs couches de marnes à ciment (cm) avec empreintes de
Mactra oaspia Eichw., alternant avec des argiles schis-
teuses d'un gris clair. Dans un des lits de l'argile schisteuse
on a trouvé des concrétions de manganèse, semblables à
celles du fond des océans, et des ossements de baleine
(Cetotherium).
Fig. 10. Crête d'Ak-bouroun (Youz-oba): cV — argiles bleuâtres; ph —
couche avec ossements de Fhoca pontiea: e[ — une poche dans le cal-
caire à bryozoaires, remplie de calcaire méotique. Pour les autres signes,
voire le texte.
Des argiles schisteuses (c3) d'une teinte plus foncée (grises ou rou-
geâtres), gréseuses ou micacées, séparant les marnes à ciment des cal-
caires bryozoaires (2L/1) qui les recouvrent, sont cachées sous les for-
mations près de la surface du sol.
Le rocher Mzd, devant lequel passe la route, est très instructif:
il donne une idée sur quantité de détails de structure du calcaire
bryozoaire; contre son côté sud vient s'appuyer un banc de calcaire
méotique contenant les fossiles habituels c2.
Ce calcaire <1, qui constitue tout le versant sud de la crête d'Ak-
bouroun, se voit très bien 'dans les escarpements entre le promon-
toire Pavlowsk et Kamych-bouroun.
A la descente Yoronow (Voronovsky spousk) ou aperçoit la partie
moyenne de l'étage méotique reposant sur un calcaire méotique com-
pact à Cerithiiim disjunctum, Dosinia exoleta etc.
Le terrain entre Voronovsky spousk et le village Kamych-bouroun
présente les couches suivantes (fig. 11 et 12):
(?, Calcaire méotique compact, renfermant les fossiles mentionnés
plus haut. Mince couche de marne blanche (pi) à Ostrea
14
XXX
s p., Venerupis AbicM, FlcmorUs, Ltjmnaea et dents de
Chrysophrys vient le séparer du
Fig. 11. Stary Karautine.
e\ Calcaire oolithique d'un blanc sale, recouvert par un autre de
couleur jaunâtre à Congeria panticapea Andrus., Scro-
bicularia teïïi Hoiries Sinz., Littorinapraepontica Andrus.,
Hydrobia, Pyrgula et Micromelania.
Fig. 12. Falaise de Kanivch-bouroun.
XXX 15
e" Argiles marno-sableuses avec lits intercalés de sable coquillier:
même faune que la précédente et abondants restes de
poissons.
e3 Calcaire blanc à Congeria novorossica Sinz., Keritodonto
simulans An drus., Ryrgula, Micromelania, Sandria
atava etc.
f\ Marne sableuse très schisteuse à Gard. Àbichi R. H or.
f\ Calcaire jaune compact à. Congeria subcarinata, Card. sub-
carinatum Derb. etc.
/*"' Grès gris tendre, avec concrétions marneuses plates dans la
partie inférieure et Cardiwm Abichi'R. Hôrn., subsyrmi-
cuse Andrus., Bayerni R. Hôrn., Steindachneri Brus..
Dreissensia rostriformis, Valenciennesia anmilata'Rouss.
f" Lit coquillier („faluns" d'Abicb). Entassement immense de
coquilles, de préférence Cardium, faiblement liées par de la
carbonate de chaux ou par une argile rougeâtre. Des infil-
trations d'oxyde de fer ont donné à l'horizon supérieur
une teinte de rouille. (Voir la liste des coquilles dans le
tableau synoptique JV? 1).
f.-. Argiles ferrugineuses d'un rouge brunâtre, alternant avec fer
oligiste et lits intercalés de coquilles très bien conservées,
souvent assez grandes (en voir la liste, tab. synoptique JV? 1).
fl Argiles sableuses brunes.
jfg1 Sables quartzeux jaunes.
/"'" Argile plastique bleuâtre.
Remarque.
Remarque. L'excursion générale ne disposant que de 1 à l1/-'
jours pour prendre connaissance des environs de Kertcb, il a été im-
possible d'arranger le programme de manière que les diverses cathé-
gories de dépôts tertiaires de la presqu'île puissent être observées aux
coupes les plus favorables. Il sera même assez difficile de réaliser le
programme proposé dans un jour, vu les fréquentes pluies d'automne
et les chemins devenus mauvais. Mr. Androussow se permet donc
d'offrir ses services aux personnes qui désireraient faire des excursions
complémentaires dont le temps, la durée et l'itinéraire dépendront des
participants.
Voici les points les plus intéressants et les plus accessibles qui
pourraient être visités:
Environs du phare de Yénikalé (Yënikalskv mayak). Très beau
développement de l'étage sarmatique; calcaire de construction; si pos-
sible, dépôts méditerrannéens de la métairie Chépelew; vallée annulaire
synclinale Baksy.
Durée 1 jour, distance 36 kilom.
Lac salin de Tcbokrak (Tchokrakskoïé soliono'ié ozero). Gorge
de Katerless. Vallée svnclinale de Tchokrak-babtcbik. Gorge de Kez —
16 XXX
étage sarmatique. Village Mania — couches à Spaniodon. Calcaire de
Tchokrak— sources sulfureuses. Lac salin de Tehokrak — lit coquillier
posttertiaire marin. Gorge du Tchokrak-babtehik — rapport du calcaire
bryozoaire au calcaire de Kertch.
Durée 1 jour, distance 38 kilom.
Cap Takil-bouroun. Kamych-bouroun — extrémité sud de l'escar-
pement. Rochers bryozoaires d'Eltiguéni. Lit coquillier marin postter-
tiaire de Tobetchik. Couches méotiques et politiques de Yanych-takyl.
Dépôts sarniatiques de Takil-bouroun. Faille de Takil et apparition de
pétrol dans l'étage méditerranéen. Calcaire bryozoaire le long de la
Mer Noire. Vallée de Tchonguélek. Dépôts méditerranéens de Saraï-
mine. Anneau de calcaire bryozoaire de Tehouroubach.
Durée 2 jours, distance 80 kilom.
Excursion dans l'intérieur de la presqu'île. Gorge Kouchaï-
ressy. Anticlinal de Tchaklougar. Anneau anticlinal de Tchokour-séïtuéli
et de Karmych-kéletchi. Dépôts sarniatiques et méditerranéens de
Petrovsk. Kayaly-sart.
Durée 21/2 — 3 jours, distance 96 kilom.
XXXI
ITINÉRAIRE GÉOLOGIQUE
PAR
LE KARA-DAGH
PAR
A. LAGORIO.
Avec 2 cartes et 5 fleures dans le texte.
Liste des principaux ouvrages sur les roches éruptives de
la Crimée.
Halblitzl. Description physique de la Tauride. St. Pétersbourg, 1785.
Pal las. Tableau physique et topographique de la Tauride. 1795.
Huot. Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée sous la direc-
tion de M. A. Démidoff. 1842.
Dubois de Montpéreux. Voyage autour du Caucase etc. 1843.
Roman ovsky. Description géologique du gouvernement taurique etc.
Journal des mines. St. Pétersbourg. 18(37 (en langue
russe).
Tschermak. Felsarten aus dem Kaukasus. Miner. Mittheil. 1875.
Stuckenberg. Description géologique de la Crimée. Matériaux p.
servir à la géolos. de la Russie. T. V. 1875 (en langue
russe).
Lagorio. Vergleicliend-petrographisclic Studien uber die Gesteine der
Krym. Dorpat. 1880.
Prendel. Les roches cristallines du mont Castel. Odessa. 1886 (en
langue russe).
Lagorio. Sur quelques roches massives de la Crimée et leur rôle
géologique. Varsovie. 1887 (en langue russe).
1
2 XXXI
Au point de vue oro-graphique la péninsule de Tauride peut être
divisée en deux moitiés nettement distinctes; celle du nord — la steppe,
celle du sud — la partie montagneuse. Les roches massives d'éruption
n'affleurent que dans la dernière. A l'est ces roches apparaissent pour
la dernière t'ois au Kara-Dagh, situé au SW de F.'odosie, au bord même
de la mer; à l'ouest, au cap Phiolente; au sud, sur le littoral de la pres-
qu'île de Khersonèse. Entre ces points extrêmes les roches massives
s'allongent en bandes plus ou moins parallèles à l'arête principale,
tant au nord qu'au sud. Au versant nord, à partir du cap Phiolente
(proprement dit les premières sorties s'observent quatre verstes plus
loin, vers le N"W «lu cap, près de la falaise de couches tertiaires) nous
les rencontrons dans une vallée au nord de Balaklava qui s'étend entre
la chaussée de Baïdar, la rivière Tchornaïa, les hauteurs Fédioukhin
et le mont Gasfort sur lequel se trouve le cimetière de Sardaigne
(Sardinskoïé kladbichtché). On y trouve du granité, du porphyre
quartzifère et une roche sphérolithique. Plus loin vers le NE, parallè-
lement à la saillie crétacée, les roches éruptives apparaissent dans
les vallées des rivières Bodrak, Aima et Salghir, de même que sur les
pentes de leurs faîtes de partage, près de Dongouz-koba. Mangouch,
Orta et Youkhari Sobbi non loin de Kourtsy. Dans les' vallées de la
Bodrak. près du village Bodrak, la mélaphyrc basique entre, sans la
percer, clans la couche néocomienne (fig. 1), fait important- pour
-- 1- (yVcoc-orrtievi--
Fig. 1. Dykc éruptif entre Kobosa et Karagatch.
la détermination de son âge. Le long de l'Aima, en remontant la ri-
vière à partir de la saillie néocomienne, on voit d'abord, près de Ko-
boza, les roches basiques: plus loin celles-ci alternent avec des roches
plus acides quartzo-dioritiqùes à pyroxène et encore plus loin, près
de Béchoui, ces dernières forment des massifs considérables. Aux envi-
rons de Solda et Kourtsy, le magme des roches éruptives présente le
type des roches dioritiques quartzifères à pyroxène, bien que celles-ci
soient de composition et structure très variées. Dans la vallée de la
XXXI 3
Sâlghir où ces roches s'étendent au-delà d'Eski-Orda, des roches sem-
blables occupent un espace relativement plus grand. Vers l'E de Sim-
féropol, au sud de Karassou-Bazar, près de Karassou-Bachi, au cours
supérieur de la Tounasse, sur la limite des conglomérats néocomiens
et pHis loin, il y a épanchcment de roches dioritiques acides '). Toutes
les sorties des roches éruptives se trouvent à la hauteur absolue de 0
(Fiolent) à 350 mètres: le niveau moyen est à 2(K) mètres. Parallèle-
ment à la ligne de ces épanchements, mais plus haut, vers le cours
supérieur des rivières et plus près de l'axe de l'arête, il en existe une
autre dont les points de sortie se trouvent près du village Kokkoz,
situé sur la rivière du même nom tombant dans la Belbek (250 m.),
au cours supérieur de la Belbek non loin des villages Biouk et Kou-
tchouk Ouzenbach (450 m.), et au cours supérieur de l'Aima, au-dessus
de sa jonction avec le confluent Yappalakh et à la montée sur le mont
Tsutsul. Aux premiers deux points ce sont des roches du groupe des
porphyrites, assez baskpies; aux autres des diorites quartzifères, des
porphyrites acides et des kératophyres. Enfin, loin vers l'est, on trouve
au nord du Soudak, presque sur la ligne de partage, près du village
Soouk-Sou, des épanchements considérables de roches porphyritiques.
Au versant sud de la chaîne, il y a également une série de nombreux
épanchements s'allongeant le long dû* rivage méridional. Ces épanche-
ments sont particulièrement nombreux et variés entre le cap Laspi
et Alouchta. La description en sera faite dans l'itinéraire d'Alouchta
à Sébastopol. Ici je ferai observer seulement que dans cette région-ci
les roches éruptives atteignent leur plus grande altitude (jusqu'à 1000
mètres au Kikénéïz, et 1200 mt. au Tchamny-Bouroun) et forment les
massifs les plus considérables (Aïou-Dagh, Tchamny-Bouroun etc.). Au
NE d'Alouchta, entre celui-ci et le Karadagh, elles sont plus rares; je
n'en ai trouvé que sur les versants du Démerdji, à proximité de la
mer près de Kourou-Ouzen, au cap près de Koutchouk-Ouzen et au
Koz, au nord de Méganome.
La petite carte jointe de la partie montagneuse de la péninsule
(tabl. L donnera une idée de la disposition générale des épanche-
ments.
Tous les épanchements se trouvent dans des schistes argileux (ju-
rassiques), sauf près du monastère de St-Georges (cap Phiolente) où leur
partie inférieure est en partie dans la mer, en partie recouverte par
des éboulis des dépôts tertiaires disposés plus haut.
Les roches éruptives se présentent soit en intrusions considéra-
bles de type laccolithique ou franchement laecolithiques, soit en filons,
soit enfin en nappes ou coulées. Les nappes sont d'ailleurs rares et
ne se rencontrent qu'au Karadagh. Toutes les données semblent prouver
que l'époque de leur éruption se rapporte à la fin de la période juras-
sique ou au commencement du crétacé. En tout cas la petite différence
d'âge que l'on peut remarquer fait conclure qu'elles ont paru dans un
') On y a aussi trouvé des schistes cristallins.
XXXI
XXXI 5
temps relativement de courte durée (dans l'acception géologique du
mot „temps"). L'éruption près du monastère de St-Georges paraît être
un peu plus récente que les autres. Les éruptions pendant l'époque
crétacée ayant été généralement assez rares, l'âge géologique des ro-
ches éruptives de la Tauride offre un intérêt particulier. Comme ces
roches possèdent certaines singularités de structure et de composi-
tion, je les avais nommées, dans mes publications précédentes, méso-
basaltes (mélaphyres), mésoandésites (diorites) etc. Ici j'ai préféré
de les rattacher aux groupes connus pour faciliter le lecteur de s'y
orienter.
Kara-Dagh.
Cette montagne qui s'avance en cap obtus dans la mer, est située
à 4n 54' long. E du méridien de Poulkowo et à 44° 57' lat. N. Diffé-
rents produits d'éruption, laves et tufs, la constituent, les tufs for-
mant la cime principale (575 m.). Des dykcs, dénudés par l'éro-
sion, dressent dans toutes les directions leurs crêtes éebancrées et
pointues au-dessus des tufs et des schistes argileux jurassiques. Ces
schistes enveloppent le Kara-Dagh des côtés NW et SW; ils s'observent
aussi en plusieurs points sur la pente escarpée, d'un accès difficile, tour-
née vers la mer (voir la carte) et formée presque exclusivement de
masses éruptives. A l'ouest du sommet, les schistes sont recouverts de
calcaires jurassiques partiellement marmoréens formant des rochers
escarpés d'une hauteur considérable (Sary-Kaïa — 506 m., Léguéner —
497 m., Ilakly-Kaïa — 440 m. etc.) et s'abaissant vers le SW jusqu'au lit
de la rivière Otouz. Le Kara-Dagh, produit, fortement érodé aujourd'hui,
d'une ancienne éruption (mésozoïque), mérite toute l'attention. En outre
c'est le seul endroit en Crimée où le magme s'est étalé en coulées
par-dessus la surface.
Descendus du bateau à vapeur 1), nous voyons avant tout une
large vallée qui s'étend droit devant nous dans la direction W. Le
village Koktébel y est situé à 2 kilomètres environ du rivage. Vers le
N et le NW de Koktébel, une série de sorties d'une roche basique —
du mélaphyre (Navittypus et Olivintholcïttypus Rosenbuseh) s'allonge
sur les pentes de la vallée 2j. La vallée elle-même est formée de
schistes et alluvions. A gauche, parallèlement au bord de la mer,
s'étend vers le Kara-Dagh une rangée de collines érodées, basses, mais
escarpées, composées des produits de la destruction de diverses roches
et d'argiles. Les galets du rivage offrent des amas de différentes espè-
ces de jaspe vert et jaune, de calcédoine, de cornaline et de fragments
des roches plus dures, développées au Kara-Dagh.
La route longe la mer jusqu'au cordon-frontière au SW. Au sud
du cordon, à partir du ravin descendant à la mer, commencent
1) Le trajet est calculé avec arrêts de 6 à 8 heures.
2) Voir au supplément la description de la microstructure et les
analyses.
6 XXXI
les affleurements des roches qui constituent la crête longeant la mer
en demi-cirque autour du Kara-Dagh. Le côté abrupt de cette
crête est tourné vers la mer, la pente douce vers la terre ferme,
c'est-à-dire vers l'ouest. La crête s'élève assez rapidement à la hau-
teur, de 300 ni. et atteind sa plus grande altitude — 475 ni. — en face
du Kara-Dagh, situé droit à l'ouest: ensuite elle s'abaisse brusquement
vers la vallée érodée de la rivière Otouz, pour se terminer au S par
des dykcs recourbés, tombant verticalement en formes phantasques et
disparaissant dans des schistes au relief arrondi (fig. 5). La longueur
de la crête est d'environ six kilomètres.
Après avoir contourné le cordon au sud, la route gravit peu à peu
le ravin et la vallée par des schistes érodés, des tufs r) et des argiles,
produit de la décomposition des roches éruptives et d'autres roches.
En lias, aussitôt derrière le cordon, se dresse isolément, au sud de la
route, un cône éruptif aigu, formé d'andésites assez acides qui ont
pour base des tufs souvent silitiés qu'il est parfois difficile à l'œil nu
de distinguer des roches éruptives compactes, ainsi que du schiste
argileux et du grès (conglomérat). Les andésites se composent de feld-
spath porphyrique (andésine-labrador), de rare augite d'un vert clair
et d'une pâte constituée d'aiguillettes de plagioclase et d'une basis
(mésostasis, résidu) vitreuse, trempée de poussière de magnétite.
Au SSW à droite de la pittoresque crête andésitique littorale men-
tionnée plus haut s'élève devant nos yeux le Kara-Dagh, la cime arron-
die en dôme, couverte de bois. Deux chemins conduisent à travers le
Kara-Dagh: un — à l'ouest, par une dépression entre les hauteurs cal-
caires du Sary-Kaïa etc. et le sommet central du Kara-Dagh, l'autre —
à l'est — entre celui-ci et la crête littorale. Ces deux chemins dont
le second est plus intéressant, mais plus difficile et plus pénible,
se réunissent sur la pente sud de la montagne pour descendre vers
la mer près de l'embouchure de l'Otouz. Nous prendrons le che-
min de l'est. A mi-flanc on voit apparaître au jour, entre des tufs
blancs décomposés et des masses désagrégées, des roches de couleur
foncée à éclat gras; les variétés métamorphisées sont verdâtres. Ce
sont des andésites avec teneur considérable, jusqu'à 71%, en silice,
mais sans décrétion de silice libre sous forme de quartz. Les variétés
verdâtres silifiées qui contiennent aussi de la calcédoine, offrent une
teneur en Si02 plus grande, jusqu'à 90%. Dans les roches fraîches elle
varie entre 60 et 70%. Le magme est du type dacitique et les roches,
bien que partout dépourvues de quartz de première consolidation, doi-
vent être considérées comme andésites et dacites. L'amphibole ne se
rencontre nulle part. En revanche on trouve partout une faible quantité
d'augite claire verdâtre ou jaunâtre et, rarement, du pyroxène rhom-
bique. A ce niveau ces roches présentent la structure porphyrique avec
une pâte de structure hyolopilitique et pilotaxitique (pilotaxitisch et
l) La présence au Kara-Dagh de tufs a été signalée dans une courte
notice par le prince Golitzin.
Carte lithologique du. m Kara-Dagh
uVII Congrès Geolog Intern
XXXI
I
hyalopilitisch, Rosenbusch), comme d'ailleurs la plupart des roches
du Kara-Dagh.
En nous élevant plus haut sur ces roches (principalement tuf mé-
tamorphisé blanchâtre ou vcrdâtre), nous arrivons au faîte (environ
300 m.) qui sépare la pente sud de celle du nord. Un peu avant d'at-
teindre le faîte, une interruption dans la crête, à gauche, c'est-à-dire
du côté de la mer, livre passage à la seule descente accessible dans
cette partie de la montagne; ce chemin passe devant un dyke isolé
(fig. 2) et se continue en partie par des schistes. Il est borné au sud par
Fig. 2. Dyke isolé d'andésite. Guiaour-Bakh.
un dyke pittoresque d'andésite (dacite) dont les formes échancrées font
saillie sur les schistes et les autres roches (fig. 3). D'après les traditions
des indigènes il y avait jadis en bas, au bord de la mer, un magnifique
jardin avec un palais, qui aurait donné à la localité son nom Guiaour-
Bakh (Jardin des infidèles). Jusqu'à nos jours les eaux y sont abon-
dantes et la végétation est très riche.
Tous les dykes, à partir du cordon jusqu'à la pente sud s'abais-
sant dans la vallée de la rivière Otouz, s'allongent plus ou moins per-
pendiculairement à la direction de la crête et sont disposés radiale-
înent autour du sommet principal du Kara-Dagh. Cette crête forme pour
ainsi dire une Somme (Monte Somma) devant le sommet tufier central
de la montagne.
8 XXXI
Le magme qui constitue les roches de la crête est à peu près
partout le même. Au point le plus élevé (300 — 470 m.) le magme
était plus acide; mais l'écoulement le plus moderne qui descend
de la partie culminante de la crête (475 m.) au-delà de Guiaour-Bakh
contient moins de Si0.2 et d'alkali (voir les analyses 6, (ki, 6b). Si
nous portons notre attention sur la structure des roches constituant la
crête, nous remarquons qu'au bas, au nord du cordon, les roches sont
grossièrement prophyriques, contenant de gros (jusqu'à 0,5 cm.) plagio-
clases jaunâtres dans une pâte foncée ou grise à texture pilotaxitique,
hyalopilitique, le plus souvent trachytoïdale. Dans la partie élevée de
rareté les éléments porphyriques sont plus petits, parfois à peine
apei'cevables; la plupart des roches y présentent une structure sphé-
rolithique et eutaxitique (Eutaxit), et sont riches en basis vitreuse
Fiç. 3. Grand dvke au S de Guiaour-Bakh.
amorphe. Ainsi par exemple le grand dyke au S de Guiaour-Bakh et
d'autres dykes au X, sont formés de dacite sphérolithique. Un écoule-
ment considérable de vitrophyre ou plutôt de rétinite andésitique des-
cend du haut de la crête, derrière le grand dyke et plus au sud, vers
la mer et le passage entre la crête et le sommet du Kara-Dagh. C'est
une roche noire, vitreuse, à éclat gras et à gros plagioclases porphyri-
ques. En un point du ravin allant vers le sud du passage, le pechstein
est en contact avec des blocs calcaires; en d'autres points il disparaît
sous les tufs et les produits de la décomposition des roches. Cet affleu-
rement s'étend le long de la partie la plus élevée de la crête sur une
distance de plus d'un kilomètre vers le XW de Guiaour-Bakh. La roche
est essentiellement formée d'un verre brun foncé, parsemé d'inclusions
porphyriques de magnétite, d'augite et de plagioclase {Ab, An2) (ana-
XXXI
9
lyses JN« 6, 6a, 6b) et contient jusqu'à 6% de HJJ, étant cependant
tout-à-fait fraîche.
Au versant de la crête tourné vers la nier, les roches éruptives
alternent par-ci par-là avec des tufs. Elles sont toujours fortement
décomposées à la surface: souvent elles renferment des sécrétions de
calcédoine, de jaspe jaune ou vert, de séladonite d'un vert vif et de
.zéolites.
Au passage en face de Guiaour-Bakh le chemin tourne à l'ouest pour
gravir la pente raide de la principale cime centrale du Kara-Dagh.
Toute la partie de la montagne au-dessus de 470 m. consiste en tuf
andésitique (fig. 4) de-dessous lequel viennent se montrer de puissant
„ sa.
^■JOCàmàXj.
Fig. 4. Profil du Kara-Dagh. XW— SE.
dykes dacitiques, surgissant clans toutes les directions, parfois radiale-
ment. sur les pentes. Au flanc SW, un de ces dykes, saillant en muraille
sur les tufs érodés, cercle le sommet sur une grande étendue vers l'E
(à 300 m. environ d'altitude), à partir de la source Guiaour-Tchesmé.
Ce dyke-ci est formé, comme tous les autres, des mêmes roches andé-
sitiques acides, semblables quant au caractère chimique du magme, mais
quelque peu différentes quant à la structure. Leur couleur foncée, presque
noire, prend une teinture verdâtre quand la roche commence à se
décomposer, et devient d'un jaune clair ou blanchâtre lorsque la dé-
composition est complète. Les produits de la décomposition rappellent
en certains endroits l'action des fumerolles. Actuellement on ne remar-
que pas le moindre indice de la présence de fumerolles, solfatares ou
mofettes, ni au Kara-Dagh, ni dans ses environs. Sur ce volcan méso-
zoïque leur activité doit avoir cessé depuis très longtemps, et même
toute trace de leur influence aurait pu disparaître. La cime du Kara-
Dagh représente une plate-forme de très peu d'étendue, couverte
d'abres qui empêchent de promener les regards sur les alentours.
Mais en s'approchant du bord de ce plateau, on jouit d'une vue
extrêmement vaste, majestueuse et instructive. Au NE, E, SE et S
s'étend la crête dentelée des roches éruptives et, au-delà, la mer: au
SW on a au premier plan la pente douce des schistes argileux: puis
viennent les rochers calcaires, derrière lesquelles coule la rivière Otouz:
plus loin s'allongent les hauteurs boisées de l'Eltiguéné (jurassique):
vers le sud s'étend la presqu'île Méganome; à l'horizon se dessinent
les silhouettes du mont éruptif Aïou-Dagh et du Babougan-Yaïla, la
10 XXXI
partie la plus élevée de la chaîne de Crimée. A l'W et au NW se
dressent les pittoresques rochers calcaires Balaly-Kaïa (386 m.), Lé-
guénér (497 m.), Sary-Kaïa (506 m.) etc., attribuas jusqu'ici au juras-
sique supérieur. Au N on voit derrière la vallée Koktébel les forma-
tions crétacées et tertiaires passer à la plaine, au-delà de laquelle se
dessine à l'horizon la bande du Sivach et de la mer d'Azow. Enfin,
au NE, ce sont les hauteurs de Féodosie, le cap de St. Elie et le cap
pittoresque Kiik-Atlama. Les alentours les plus proches du Kara-Dagh
sont géologiquement peu étudiés.
Nous nous dirigeons vers le jalon trigonométrique établi au som-
met. On y voit un bel affleurement de tufs blancs et verdâtres près du
tombeau d'un saint tartare (Aziz). A droite, un sentier mène par la
pente escarpée et boisée à une source d'eau sulfureuse d'un goût
amer, à laquelle les tartares attribuent des qualités médicinales. Du
jalon le chemin descend rapidement, dans la direction SW, par un tuf
blanc. Nous le suivons jusqu'au point (470 m.) où un dyke immense,
orienté vers le SW, surgit de dessous le tuf. Ce dyke, du dacite foncé,
plonge, plus bas, sous les schistes argileux jurassiques qui entourent la
montagne. Tournant à droite, vers le sud, nous descendons, en lon-
geant la ligne de séparation de l'andésite et du tuf, par un ravin
escarpé, jusqu'aux schistes développés en bas.
Contournant ce dyke au sud, nous arrivons à la source Guiaour-
Tchesmé où nous voyons un développement des mêmes roches (dacite),
mais fortement décomposées et remplies d'inclusions de chlorite, de
calcite et de zéolites (natrolithe). De là le chemin s'abaisse sur des
schistes dans un ravin qui descend, auprès de l'affleurement le plus
bas des andésites, vers la mer (voir fig. 5, vue générale du Kara-Dagh,
prise du Sud). Après avoir traversé ce ravin et franchi une petite
colline schisteuse, nous arrivons au bord de la mer et de là à l'em-
bouchure de TOtouz. A la distance d'un kilomètre environ vers l'amont,
cette rivière coule entre les rochers Molla-Hassan-Kaïa et Molla-
Abdoul-Kaïa, formés de calcaire jurassique descendant ici jusqu'au
niveau de la mer.
Le Kara-Dagh est intéressant en ce que c'est le seul endroit en
Crimée où il y a développement de roches du type lavique „néovol-
canique". Ces roches peuvent servir d'exemple convainquant que ce
type n'est ni assujetti à un âge géologique déterminé, ni lié à l'épo-
que tertiaire, mais qu'il dépend uniquement du mécanisme de l'émis-
sion du magme. On rencontre ce magme, de composition identique,
encore en d'autres points de la Tauride, mais là il forme des injec-
tions considérables de laccolithes et y a acquis une toute autre structure,
malgré que son âge géologique soit partout le même ou presque le même,
et qu'il s'y soit autrement différencié en minéraux. Dans ce cas elle a
formé en divers points des roches dont la structure est microgranitique
ou qui sont de la nature des diorites quartzifères grenues (micropegma-
tites à pyroxène, Michel Lévy). D'un autre côté, les émissions basi-
ques (dykites) des mélapkyres près de Koktébel qui apparaissent par-
XXXI
11
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12 XXXI
tout en filons, conservent la même composition et la même structure
aux- endroits les plus espacés de la presqu'île, tels que le monastère
de St-G-eorges près de Sébastopol, Kikéneïz au bord sud de la mer.
les vallées de la Bodrak et de l'Aima.
De plus les roches développées au Kara-Dagh sont intéressantes
en ce qu'elles peuvent servir d'objet d'une étude spéciale sur la ques-
tion en combien la différentation d'un même magme dépend du ni-
veau de son soulèvement et de son écoulement dans une même loca-
lité, question de laquelle se sont déjà occupés Iddings et d'autres.
Supplément.
Les numéros des descriptions et des analyses correspondent aux
chiffres marqués sur la carte lithologique jointe du Kara-Dagh.
1) Mélaphyre près du Koktébel. Roche foncée brunâtre ou noi-
râtre. Microstructure: plagioclase rectangulaire, augite claire, olivine
partiellement décomposée, magnétite. Pâte: plagioclase, basis vitreuse
brune à globulites et poussière magnétitique en quantité plus ou moins
grande; apatite. Dans les roches décomposées: chlorophae'ite, calcite,
médites. Structure de deux types (Olivin-Tholeiit- et^Navittvpus. Ro-
senbusch). Analyse 1.
2) Andésite pyroxéni que, formant un cône isolé au sud du
Kara-Dag. Roche grise d'apparence cristalline. Microstructure: pla-
gioclase porphyrique, presque incolore, augite, magnétite, apatite. Pâte
microgranitique: plagioclases lamellaires et magnétite, basis incolore
interstitielle en petite quantité. Roche très riche (pour un magme
andésitique) en alcalis, d'une composition chimique nettement distincte.
Analyse 2.
3) Andésite pyroxénique. Du côté nord de la montagne, près
du cordon, au commencement de la crête littorale. D'un gris jaunâtre.
Microstructure: plagioclases de grosse taille, peu d'augite claire, magné-
tite, apatite. Pâte comme As 2.
4) Andésite pyroxénique fdacite). Au NE de la crête. Roche
d'un gris clair à gros plagioclases et peu d'augite claire. Pâte sphé-
rolithique. Analyse 4.
5) Andésite pyroxénique. Dans la partie élevée de la crête,
près de Guiaour-Bakh. Roche grise jusqu'à couleur foncée. Microstruc-
ture: plagioclase porphyrique, augite changé partiellement en matière
ohloritique d'un vert vif, magnétite, apatite. Pâte à structure hyalo-
pilito-spérolithique de couleur claire (hyalopilitisch. Rosenbusch). R
existe des modifications à pâte cristalline plus grossière (microscopique-
ment). La quantité des produits porphyriques est tantôt plus grande,
tantôt plus petite, mais la pâte (de second temps) prédomine toujours
considérablement. La proportion du plagioclase par rapport à Fau-
gite varie également: généralement c'est le feldspath qui prédomine,
mais parfois l'augite y est en quantité presque égale, parfois il dispa-
XXXI
13
raît presque entièrement; certaines roches renferment de rares grains
de pyroxène rhombique. On rencontre des variétés à belle structure
hyaiopilito-eutaxitique (sur la cime de la crête, au sud de Guiaour-Bakh).
La pâte est incolore ou d'un gris clair. Analyse de la roche du grand
dyke, au sud. au-dessus de Guiaour-Bakh 5.
Les roches décomposées renferment de la pyrite et de la calcite:
parfois elles sont remplies de zéolites.
6) Pechstein ainlésitique (Vitrophyre, rétinite). Grande coulée
à la partie la plus élevée de la crête (jusqu'à 475 m.) et sur les âancs.
La roche est noire, vitreuse, à éclat gras et à petits feldspaths porphy-
riques vitreux (plagioclase); très fraîche.r»3Iicrotexture: plagioclase frais
tout à fait transparent, avec abondantes inclusions d'un verre brun
et d'augite; augite clair jaunâtre en grains et cristaux (en faible quan-
tité), magnétite en gros grains. Pâte: verre brun, isotrope avec aiguilles
microlitiques de plagioclase en quantité plus ou moins grande (hyolo-
pilitisch. Rosenbusch). Analyse de la roche — 6. Analyse du plagio-
clase— 6a. Analyse de la pâte — 66.
7) Andésite pyroxénique (dacite). Grand dyke au SW du dôme
central du Kara-Dagh. Xoire, d'apparence non vitreuse, parfois avec
teinte verdâtre. Microstructure: plagioclases porphyriques avec inclu-
sions vitreuses, augite en quantité ^ninime, peu de magnétite. Pâte d'un
Analyses.
1.
2.
i.
5.
6.
6a.
(îb. 7.
Si0.2
57.67
58.35
73.73
68.00
59.45
51.981
63.85 71.05
Al203
FcM3
1 24.37
i
24.92
14.77
17.91
18.08
5.30
30.02 i
1.03
11.74 )
17.61
8.69 '
CaO
8.02
2.31
1.93
5.63
6.15
12.99
3.53 4.45
MgO
3.05
0.77
0.94
CJ.
1.78
0.03!
1.19 tr.
Na20
2.93
6.47
3.27
3.35
3.46
3.56
3.00 3.04
K,0
1.12
3.55
2.75
2.58
0.91
0.62
1.19 2.56
mo
3.48
1-6)6
1.76
2.60
5.31
0.22 1
6.20 1.42
100.64
99.00
99.15
100.07
100.44
100.45
99.39 100.13
Poids
spécifi
2.619
•U14
2.449
14 XXXI
gris clair, avec aiguilles de plagioclase à texture sphérolito-eutaxitique.
Analyse— 7. Tous les tufs au sommet sont des variétés de ce type. Les
pechsteins y font défaut. A la source Guiaour-Tchesmé, amandes avec
natrolite rouge.
Les roches du Kara-Dagh ne contiennent point d'amphibole, malgré
la grande teneur en Si02: partout pyroxène.
Les analyses ont été faites au laboratoire du cabinet minéralogi-
que de l'université de Varsovie: «M' 1,2,4, 5, 7 par M. Gorazdowski:
."M- 6, 6a et 66 par A. Lagorio.
XXXII
LE JURASSIQUE A SOUDAK.
PAR
CONSTANTIN DE VOGDT.
Souclak (village de 24 maisons) est situé sur la côte méridionale
de la Crimée entre Yalta et Théodosia à une distance de 40 klm. de
cette dernière ville.
Selon l'opinion la plus répandue, les assises jurassiques de la Cri-
mée peuvent être divisées de bas en haut:
1) Schistes. Cette formation est envisagée principalement comme
liasique. Ho m m aire de Hell a recueilli à Kobsel (à 6 klm. vers ESE
de Soudak), dans des schistes intercalés de calcaires, une faune de cé-
phalopodes qui a été déterminée par d'Orbigny1) et revue par Xeu-
mayr 2). Ce sont des espèces bathoniennes et calloviennes. Ce fait,
selon E. Favre 3), semble prouver que „le dépôt du schiste argileux
paraît s'être prolongé de l'époque liasique jusqu'au milieu de la pé-
riode jurassique". Tout récemment D. Stremooukhow 4) a trouvé
dans les schistes de Balaklawa des céphalopodes bathoniens et callo-
viens.
2) Grès et poudingues. „Les rapports stratigraphiques de ce
groupe avec les formations qui l'avoisinent sont compliqués. Il est tan-
tôt lié au schiste avec lequel il alterne dans sa partie inférieure, tan-
tôt il est en concordance de stratification avec les calcaires qui le re-
couvrent et alterne avec ceux-ci dans sa partie inférieure. Cependant
il v a une discordance de stratification évidente entre le schiste et le
J) Paléontol. du vovage de H. de H elle. 1845.
2) Jurastdien. J. K. K. g. R. 1871. p. 297—354.
3) E. Favre. Etude stratigraphique de la partie sud-ouest de la
Crimée. 1877.
4) Bull. Soc. Xat. Moscou, 1894 et 1895.
1
2 XXXII
calcaire. La grande majorité de ces poudingues paraît liée au terrain
sous-jacent dont ils formeraient la partie inférieure. L'absence totale
de fossiles ne permet pas de leur assigner un âge précis; on peut les
classer dans la partie moyenne du terrain jurassique" 1).
! . 3) Calcaires. Ils sont classés généralement dans le „terrain ju-
rassique supérieur".
Outre cette classification, il existe dans la littérature géologique
russe encore un autre point de vue, émis par N. Golovkinsky -)
qui a étudié le terrain jurassique dans les environs de Balaklawa.
X. Golovkinsky a constaté que les schistes et les poudingues de
cette région se trouvent au même niveau et qu'il existe un passage
imperceptible, horizontal, d'une roche à l'autre. Les calcaires, que
N. Golovkinsky envisage comme récif eoi'allien sont de même intime-
ment liés avec les poudingues. Ces trois formations lithologiques ne
présenteraient donc, au point de vue de la chronologie, qu'un seul
groupe. X. Golovkinsky n'a pas prononcé son opinion sur l'âge
des dépôts jurassiques.
La plupart des géologues qui se sont occupés du jurassique de la
Crimée, ont visité Soudak et en ont parlé dans leurs œuvres. Mais ce
n'est que la note de W. Sokolow 3) qui se rapporte spécialement à
cette région. D'après cet auteur, les schistes, les grès et les poudin-
gues de cette région sont liasiques. Ces couches ont été plissées bien
avant la formation des calcaires massifs qui sont d'origine coralienne
et présentent une formation de Page des calcaires de Xattheim. Les
couches de Kobsel avec leur faune callovienne forment un horizon
à part.
Outre la note sur les fossiles de Soudak publiée par d'Orbigny,
beaucoup d'espèces de cette région ont été décrites par E. Eichwald
dans la „Lethea Rossica". Une partie de sa collection, de même que
celle de Dubois, a été décrite par M-lle E. Solo m ko 4).
L'auteur de cette note a étudié les environs de Soudak en 1895
et 1896.
Cette note ne contient que la description du mont Pertchem, si-
tué à l'ouest de Soudak.
L'auteur a choisi cette montagne pour l'excursion du Congrès par
ce que: 1) Tous les étages jurassiques qu'on trouve en général dans cette
région y sont très bien développés et contiennent beaucoup de fossi-
les caractéristiques. 2) La tectonique du Pertchem est très nette et
*) E. Favre 1. e.
-) X. Golovkinsky. Résultats des recherches sur le combustible
minéral aux environs de Balaklawa. 1883 (en langue russe).
3) AV. Sokolow. Compte rendu préliminaire des études du juras-
sique de la Crimée, exécutées en 1884. Mater, pour la géol. de la
Russie. Vol. XII. St-Pb. 1885 (en langue russe).
4) E. Solomko. Die Jura- uncl Kreidekorallen der Krim. Mém.
Soc. Min. Russe. XXIY. 1887.
XXXII 3
présente un exemple très instructif des phénomènes qui ont eu lieu le
long de la chaîne Taurique à l'époque de sa formation. 3) Enfin
la situation de cette montagne tout près de la mer la rend très acces-
sible aux participants du Congrès et l'excursion peut se faire en quel-
ques heures.
Dans le jurassique du Pertchem on peut distinguer d'une manière
assez précise l'oxfordien supérieur (J"3) et le callovien (J"2).
L'oxfordien supérieur — J^ — (voir les profils) est formé par des
poudingues, des grès, des schistes, des calcaires stratifiés et des cal-
caires massifs.
La roche principale de la série oxfordienne du profil AB — est
le schiste. Il est intercalé de calcaires stratifiés, de grès et de pou-
dingues. On ne peut indiquer aucune règle générale dans la succes-
sion de ces roches: les grès, les calcaires et les poudingues se retrou-
vent à différents niveaux de la série. De même, en suivant une cou-
che quelconque de schiste dans le sens de sa direction, nous y voyons
apparaître de petites couches gréseuses qui augmentent peu à peu et
transforment définitivement la couche de schiste en une couche de
grès passant à son tour insensiblement à des poudingues. Cette in-
constance pétrographique des couches peut être aisément étudiée en
comparant les profils AB, CD, EF et GH: les schistes qui prédomi-
nent dans AB sont complètemet remplacés par des grès et des pou-
dingues dans EF et GH.
Les relations qui existent entre les calcaires massifs et les cou-
ches stratifiées présentent un fait d'un très grand intérêt. Ces calcaires
se trouvent à différents niveaux de la série oxfordienne (voir les pro-
fils ABa, A lie, AB/i, ABs, ABm, ABt, CDa, CDd, GBc, CDf,
EFa, EFe) et nous voyons partout les couches stratifiées s'enrichir
de carbonate de chaux et changer insensiblement en calcaire massif.
Ces rapports s'observent le plus souvent entre les calcaires massifs et
les schistes; mais dans CDc nous avons un calcaire massif dans des
grès, et, sur le versant septentrional du Pertchem (cet endroit est
hors de nos coupes), un nid de calcaire est inclus dans un poudingue.
Il est donc hors de doute que les calcaires en question ne présentent
point d'horizon précis; au contraire c'est un faciès qui se rencontre à
tous les niveaux de l'oxfordien de Soudak. Outre le mont Pertchem,
l'auteur de la présente esquisse a étudié tous les environs de Soudak
(les monts Sokol, Taraktach, Mandjil et Altchak) et partout il a trouvé
les mêmes corrélations. Certainement il existe des schistes plus anciens
que les calcaires massifs les plus inférieurs (nous en reparlerons plus
loin) mais on serait dans l'erreur de vouloir envisager tous les schistes
comme basiques.
Le tableau suivant donne la répartition des fossiles dans les cou-
ches oxfordiennes. Les coucbes les plus récentes occupent la partie
supérieure du tableau.
XXXLI
[R. i. = rauracien inférieur; R. s. = raur. supérieur; Pt. = ptérocérien;
Nat. = Nattheim.].
x
ri go
«
Calcaires massifs.
Calcaires stratifiés, schistes
et grès.
S fH
«
4#m
Jito
^li/s
ABh
cm
Isastrea explana-
ta (R. i.), Cidaris
fiorigemina.
Millericrinus sp.,
Cidaris cervicalis,
Rhyncli. Arolica, Os-
trea cf. Moreana,
Pecten subtextorius.
Millericrinus sp.
Cid. florigemma.
Cid. florigemma.
Latimeandra Ame-
dei (R, s.).
Cidaris florigem-
ma.
Tliamnastrea concilia (R. s.), ABl
Millericrinus sp., Cid. florigemma,
Trigonia sp.
Montivaultia serrata, Dermo- ABb
smilia arborescens (R. s.), Pen-
tacrinus sp., Millericrinus sp.,
Cid. Blumenbachi, Ostrea cf. Mo-
reana.
Montivaultia serrata, Calamo- A 11k
phyllia rlabellum (R. s.), Mille-
ricrinus sp., Cid. florigemma,
Pecten inaequicostatus.
Cid. florigemma. ABi
Montivaultia Xattheimensis ABc
(Nat), M. serrata, M. dispar (R.
i.), M. compressa (Nat.), Theco-
smilia trichotoma (R. s. Nat,),
Leptophyllia Fromanteli (Pt.), L.
Thurmani (R. s.), L. excelsa (R.
s.), L. Montis (R. s.), L. corni-
culata (R, s.), Cid. florigemma,
Cid. cervicalis, Diplocidaris gi-
gantea, Rhabdocidaris nobilis,
Ostrea cf. Thurmani.
Montivaultia dilatata (R. i.), ABg
M. sub-dispar (R. i.).
Montivaultia serrata. ABf
Montivaultia Nattheimensis CJDc
(Nat,).
Montivaultia conica (Nat.), M. CI)b
radisensis (Cor. m.).
Pentacrinites sp., Cardium cf. EFc
coralinum.
Montivaultia dilatata (R. i.),
M. serrata, Lima tumida,
XXXII 5
Les polypiers de ces couches appartiennent en majeure partie à
des espèces rauraciennes. Citlaris florigemma qui se trouve à tous les
niveaux de notre série est un fossile très caractéristique. La zone su-
périeure de l'oxfordien a été nommée par Oppel *) „Zone des Amm.
bimammatus oder des Cidaris florigemma". Mo esc h 2) a distingué
cette zone dans le jura argovien sous le nom de „Crenularisschieh-
ten". Koby 3) indique cette espèce dans le rauracien du Jura Ber-
nois qu'il parallélise avec les Crenularisschichten. Mais Rollier, dans
une série de notes 4), a exposé l'opinion que le rauracien n'est qu'un
faciès de Fargovien et parallélise le rauracien inférieur (qui contient
Cid. flarigemma, Blwmeribachi et cervicalis) avec les couches de Bir-
mensdorf (Am. transversarius et Rh. Arolica). La question n'est pas
résolue définitivement et il est bien difficile de décider à quelle zone
appartiennent les couches à Cid. florigemma de Soudak: à la z. à Am.
transversarius ou à la z. à Am. bimammatus. La difficulté est d'au-
tant plus grande que le reste de notre faune renferme des espèces
d'une grande extension verticale.
Diploridaris gigantea — z. à Am. bimam., raur., ptérocér. .
Rhabdocidaris nobilis — z. à Am. bimam, — Kimm. sup.
RhijnchoneUa Arolica — z. à Am. transv., z. à Am. bimam, z. à
Am. Acanth,
Pecten suite xlorius — z. à Am. transv. — z. à Am, tenuilob.
Pecten inaeauicostedus — raurac, z. à Am. transv., z. à Am. te-
nuilob.
Lima tumicla- — raurac, z. à Am bimam.
Ce sont les raisons pourquoi nous donnons aux couches du maim
du mont Pertchem le nom d'oxfordien supérieur, ces couches étant
plus récentes que la zone à Am. cordatus et plus anciennes que la
zone à Am. tenuilobatus.
Le callovien — J3 — (voir les profils) est formé par des schistes, des
grès et des calcaires stratifiés; on ne trouve pas au Pertchem de
calcaires massifs de cet âge. Ces couches ont éprouvé beaucoup de
dislocations et il est difficile de reconstituer leur succession pri-
mitive.
I. CDn — calcaire descendant du sommet de la montagne dans
un ravin. Il contient: MontivauUia cariophïllata, Collyrites cllip-
tica, Holectypus depressus, Rhynch. varians, Zeilleria obovata, Te-
rebratula sphacroidalis, Phylloceras tortisulcatum, Casmoceras orna-
tum et Peltoceras annulare. C'est le callovien supérieur.
II. Dans sa partie inférieure, ce calcaire devient arénacé et passe
au grès (CDr) avec Zeilleria obovata, Rh. varians et Pecten fibrosus.
Cette couche à Rh. varians et Pecten fibrosus est très constante au
Oppel — Ueber die Zone des Am. transversarius. 1866.
Mo esc h — Aargauer Jura. 1867.
'■') Mém. Soc. Pat Suisse, v. XXI.
4) Eclogae geol. Helv. 1888—1896.
6 xxxir
sommet du Perchem; on la trouve dans GDI (avec Terébr, interme-
dia), EFh, GHk et GHr.
III. Dans le fond d'un ravin qui se trouve entre les profils AB
et CD nous avons les schistes CDq. Ces schistes sont en discordance
avec les grès CDr. Dans la partie supérieure des schistes nous trou-
vons BU. varians et Pecten vagems. Cette dernière espèce forme toute
seule un horizon très constant qu'on trouve dans ABv, ABx, CDk,
CDp et GHf.
IV. Dans le profil GH nous trouvons deux couches de calcaire:
GrHb — Bliynch. varians, Terebr. sphaeroidalis, Zeiïleria obovata,
Plrylloceras euphyllwm, Bh. tortisidcatum, Oppelia conjungens et Pe-
risph inctes subtilis.
GHd. — Bliynch. varians, Terebr. perovalis, T. sphaeroidalis, Zeiï-
leria obovata, Waldheimia pala, Lima Helvetica, Modiola imbricata,
Goniomia proboscidea, GressJia truncata, Pliylloceras euphyllum,
Ph. méditer raneum, Pli. tortisulcatum. Ph. snbobtusam, Pli. ciator,
Harpoceras hecticum, H. hmula, H. Laidjei, H. rossiense, H. Kra-
koviense, Oppelia aspidoides, Op. conjungens, Macroceplialites pila,
PerispMnctes Moorei, Per. subtilis et Peltoceras annulare.
Toutes les espèces de la couche GHb se rencontrent dans GHd.
Leur caractère pétrographique est le même et il est hors de doute
que nous avons ici une seule couche partagée en deux à la suite d'une
dislocation dont nous parlerons plus bas. Cette couche peut être envi-
sagée comme appartenant au callovien inférieur (zone à Am. macro-
eephalus).
Dans la liste de la faune callovienne du Pertchem nous ne trou-
vons pas d'espèces qui seraient caractéristiques pour les assises plus
récentes que le callovien (les Phylloceras, en général, ont une grande
extension verticale). Par contre nous y voyons des espèces hathoniennes
(Bliynch. varians, Pecten vagems, Oppelia aspidoides, Perisphinctes
Moorei). En outre, la couche que nous rapportons à la zone (TAm.
macrocephalus contient des espèces du callo\ien supérieur. Un pareil
mélange d'espèces a été constaté dans plusieurs endroits et interprété
de différentes manières r).
Sur le versant occidental du Pertchem nous voyons apparaître,
sous les grès à Bh. varians, des schistes (GHn) dont l'épaisseur at-
teint une centaine de mètres et même davantage. Nous n'avons pas
trouvé de fossiles dans ces couches. Il est très vraisemblable que nous
aurons là toute une série d'assises jurassiques, inférieures au callo-
vien, peut-être même le lias tout entier.
Tectonique du Pertchem. Les couches oxfordiennes forment
un pli qu'on voit dans ABf et CDb. Le plan axial a la direction
r)_ M. Xeumayr. Die Cephal. Fauua der Oolithe von Balin. 1871.
A. ATichalsky. Le jurassique de la Pologne (en langue russe). 1885.
31. Xeumayr und Y. Uhlig. Ueber die von H. Abich im Kaukasus
sesammelten Jurafossilien. 1892.
XXXII 7
■NYE. L'arête anticlinale n'est pas horizontale, elle est inclinée vers E.
11 s'en suit que l'un des flancs est incliné SE et l'autre NNE. Le pli
a une disposition périclinale et se termine lentement à TE de la
ligne AB.
Les flancs du pli oxfordien ont subi plusieurs flexures qu'on trouve
dans tous les profils. Ces flexures ont l'aspect de plis déjetés vers le
sud: le flanc du sud est incliné de 80° et celui du nord de 35" — 45°.
Le callovien a de même éprouvé quelques dislocations très pro-
noncées. La couche à Pecten vagans CDh s'est affaissée dans un ravin
jusqu'au niveau CD]) où elle forme une flexure. Dans le profil AB
cette couche se rencontré dans v et x.
Dans les profils AB, CD et EF, en suivant la ligne où le callo-
vien apparaît de dessous l'oxfordien, nous trouvons constamment les
mêmes relations: l'oxfordien forme une flexure (ou un pli déjeté)
ABu — z, CDi — o et EFg — i contre le flanc incliné de laquelle vient
se heurter le callovien. On peut suivre cette flexure jusqu'à la coupe
GHrst qui est prise tout près du profil GH. J\iais ici tout change
subitement.
Le poudingue de quartz Cilla est le prolongement continu de
EFd et de CDc. Cette couche — Gha — n'est pas renversée, elle plonge
au NE. Directement sur ce poudingue repose le calcaire callovien
GHh avec la faune citée plus haut. En se dirigeant de la couche b
vers le nord, le long du profil GH, nous avons:
c — grès sans fossiles (J.2).
cl — calcaire avec une faune très riche qui contient toutes les
espèces trouvées dans b (voir ci-dessus) (J2K
e — grès sans fossiles (J,)-
/ — calcaire à Pecten vagans (J2).
g — poudingues de quartz (J3).
h — un coin de calcaire (?)
i — poudingue de quartz (J:i\ qui se trouve dans les relations
indiquées par le profil avec
Je — calcaire à Ph. varians (J?). Sur ce calcaire nous trouvons
un lambeau de
l — poudingue (J"3) qui présente le prolongement occidental de ts.
Par quel genre de dislocations devons-nous expliquer les relations
que nous présente le profil GH — la discordance ïk, la répétition du
calcaire b dans cl, et le recouvrement ab ?
Les couches de poudingue g et i présentent certainement le pro-
longement de 1; il faut supposer une faille entre i et k et un affais-
sement des couches e f g li i. Les couches bc qui sont identiques avec
de sont de même affaissées le long d'une faille qui passe entre c et cl.
L'auteur de cette esquisse prétend que le recouvrement ab doit être
expliqué par le même procédé. La roche a est un poudingue de
quartz excessivement dure, tandis que le calcaire b est entièrement
formé de foraminifères et de débris de mollusques; le ciseau l'attaque
facilement. Si nous admettons dans ab un pli-faille avec un flanc
8 XXXII
médian étranglé et étiré, nous devrons admettre la destruction com-
plète d'une roche très dure sous la pression d'une autre qui est rela-
tivement molle et néanmoins restée intacte. Nous avons donc dans le
profil G H trois failles conformes-inverses qui ont produit trois re-
couvrements plus ou moins complets.
Ces failles à gradins, de même que les flexures décrites plus haut,
peuvent être expliquées par l'abaissement de la région, au sud de la
montagne, occupée maintenant par la Mer Noire. La partie callo-
vienne du mont Pertchem peut être envisagée comme mass:f surélevé
(Horst). Certainement ce mouvement vertical était accompagné d'un
autre, latéral, qui a produit le pli anticlinal ABf et les recouvre-
ments.
Peut-être existe-t-il une certaine relation entre ce mouvement
vertical et la formation des terrasses si développées dans cette région.
Les observations qui ont été faites jusqu'ici sont trop peu nombreu-
ses pour se prononcer définitivement sur cette question.
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Plan et profils du mont Pertchem en Crimée
par Constantin de-Vogdt.
XXXIII
ITINÉRAIRE GÉOLOGIQUE
D'ALOUCHTA A SÉBASTOPOL
PAR
Yalta, Bakhtchissaraï et langoup-Kalé.
La description concernant l'itinéraire général est due à N. GOLOV-
KINSKY, celle des roches éruptives à A. LAGORIO.
I. D'Alouchta à Yalta.
Alouclita (44° 41' lat. sept., 4° 5' long, orient., méridien de Poul-
kowo), village situé au bord de la mer Noire, a une population cons-
tante de 1200 habitants, moitié Tartares, moitié Russes. Il s'y trouve
trois hôtels, un bureau postal et télégraphique, une station de diligen-
ces et de bateaux à vapeur; les bateaux ne s'y arrêtent cependant que par
un temps calme. La curiosité la plus remarquable d'Alouchta sont les rui-
nes d'un ancien castel, Alouston, construit au Vl-me siècle de l'ère
chrétienne par l'empereur d'Orient Justinien I. Deux hautes tours, res-
tées entières, se voient de loin. Alouchta est bâtie sur le penchant
d'une petite colline (30 à 35 mètres au-dessus du niveau de la mer)
entre les embouchures de deux petites rivières, au nord la Démerdji,
au sud l'Oulou-Ouzen ou Messarli, comme l'appellent les Grecs. Les
maisons de la partie tartare du village, resserrées entre des ruelles
étroites et sales, auxquelles on ne peut pas donner le nom de rues,
s'élèvent sur la pente raide de l'Oulou-Ouzen; de loin on dirait que
toutes ces maisonettes avec leurs toits plats et leurs galeries se tien-
nent les unes sur les autres. La partie russe avec ses vignobles et ses
jardins fruitiers s'étend au loin sur la pente douce qui descend vers
la Démerdji. La majorité des Tartares d'Alouchta se compose, comme
en général ceux de la moitié ouest du bord méridional de la Crimée,
1
2 XXXIII
le descendants grecs, en partie d'Italiens ou d'autres peuplades, passés
à l'islamisme; par l'extérieur et la langue ils diffèrent beaucoup des
Tartares de la steppe qui ont conservé les mœurs et les usages mongols.
La roche originaire d'Alouchta et de ses alentours est un schiste
argileux de couleur foncée; de minces couches intercalées, finement
feuilletées et très friables, d'une argile presque pure y alternent avec
des couches épaisses de 1 cm. à 1 mt., plus dures, rougeâtres à l'exté-
rieur, qui sont plus sableuses, parfois siliceuses, rarement calcarifères
ou pénétrées par de l'oxyde de fer.
Au microscope ces schistes diffèrent essentiellement des schistes
argileux métamorphiques (ardoises etc.); ils ne renferment ni séricite
ni aiguilles de rutile (Thonschiefernâdelehen). Leur structure est
également autre: ils offrent un caractère gréseux consistant en grains
très fins de quartz élastique, d'une matière argileuse et d'un pigment
plutôt bitumineux que charbonneux. Le grain grossissant, ils passent
à des grès schisteux avec teneur considérable en matière argileuse.
Des véritables anciens schistes cristallins n'ont été trouvés que tout
récemment, par les auteurs de la présente esquisse, près de Karassoubachi
et en certains points peu nombreux dans la partie orientale de la
péninsule.
Dans le voisinage des masses éruptives, les schistes sont traversés
de filons cristallins et demi-cristallins. Çà et là l'assise schisteuse est
traversée de nombreux filons blancs et jaunes de calcite et de quartz,
et renferme en abondance de la pyrite et des concrétions de fer
oligiste. A son contact immédiat avec la roche cristalline, le schiste
est noir, intimement lié à la masse cristalline. Les escarpements
schisteux au bord de la mer se montrent çà et là enduits de sels
solubles, le plus souvent de gypse, parfois de soude. La plupart des
affleurements présentent le schiste argileux refoulé en courbures très
complexes," les couches passant tantôt brusquement de la position
horizontale à la verticale, quelquefois même renversée, tantôt s'épais-
sissant tout d'un coup au s' amincissant. Indépendamment du plis-
sement détaillé, l'assise entière du schiste argileux (à en juger d'après
sa position visible par rapport aux roches superposées) accuse un plon-
gement général se dirigeant du côté de la mer vers la terre ferme,
c'est-à-dire dans la plupart des cas vers NW. Sur la pente du sud,
pente littorale, le schiste atteint une altitude de 1200 — 1300 m. au-
dessus du niveau de la mer, tandis qu'à une distance de 17 à 24 vers-
tes vers le NW sa limite supérieure ne se trouve qu'à 470—530 m.
de hauteur; le plongement serait donc d'environ 2°. La partie supé-
rieure du schiste au NW (Biassala, Mangouch), ayant été probable-
ment abradée à l'époque du dépôt du néocomien qui le recouvre au-
jourd'hui, l'inclinaison de sa surface supérieure est probablement en-
core moindre.
Le schiste argileux de la Crimée est très pauvre en fossiles. Les
points peu nombreux où l'on en trouve le plus souvent (Balaklava,
Laspi, Soudak), ne peuvent guère être jugés comme caractéristiques
XXXIII 3
de la totalité de l'assise. Dubois de Montpéreux, Huot, Eomanovsky,
Stuckenberg ont classé cette assise dans le lias. Cependant des fossiles
trouvés par Hommaire de Hell près de Soudak (Bclemaites hastatus,
Ammonites tortisulcatus) semblent indiquer des étages plus supérieurs
du jura. Ernest Favre rapporte les divei\s horizons du schiste à une
série d'étages successifs du jurassique. Dans ces derniers temps
Mr. Strémooukhow donne des preuves paléontologiques de l'appar-
tenance des scbistes des alentours de Balaklava aux étages bathonien
et kallovien (Perisphincles, Stephanoceras, Oppelià).
Aux alentours d'Alouchta la région du schiste argileux s'étend —
au nord — jusqu'à la montagne Démerdji pour y disparaître, au-delà
de 600 m. d'altitude, sous des éboulis de conglomérat: au XW — elle
atteint le mont Tchatyrdagh, sur la pente duquel des éboulements de
calcaire s'abaissent par endroits jusqu'à 300 m.; au S et au SAV — elle
détend jusqu'aux monts Kastel et Ouraga. A mesure que Ton s'éloi-
gne de la mer, le schiste argileux, dont la couche très adhérente s'a-
mincit graduellement, recouvre le "massif cristallin de ces deux mon-
tagnes à une hauteur de plus en plus élevée. Dans les intervalles en-
tre les montagnes Démerdji. Tchatyrdagh, Ouraga et Kastel. les
schistes se continuent en bandes interrompues.
La partie supérieure du Démerdji (1216 m. au point culminant)
est constituée par un conglomérat d'un violacé grossier et un conglo-
mérat gris passant à un conglomérat calcaire et, au sommet, à un cal-
caire. Les couches plongent au XW sous un angle de 5°. Le mont
Démerdji s'est séparé par glissement du Démerdji- Yaïla (1355 m.),
situé plus au nord. L'extrémité méridionale du Démerdji-Yaïla. visible
d'Alouchta, porte le nom de Sarpakhaïa. La différence entre le niveau
du calcaire de cette dernière montagne et celui du calcaire à l'extré-
mité abaissée nord-occidentale du Démerdji atteint 300 mètres.
La partie méridionale du Tchatyrdagh, visible d'Alouchta, et dont
le point culminant, l'Ekliz-bouroun (1521 m.) se dresse à l'angle ouest,
consiste en un calcaire dur rappelant le marbre. Ce calcaire atteint
une puissance de 400 m. et recouvre directement, sans conglomérat ni
grès intermédiaires visibles, un schiste argileux de couleur foncée. Le
conglomérat et le grès ne sont développés que sur le versant nord.
D'énormes éboulements de calcaire descendent la pente sous forme de
bandes de blocailles, de blocs et de rochers, jusqu'aux villages Kor-
bekli et Chouma (environ 300 mètres au-dessus du niveau de la mer).
La longue chaîne boisée au profil doux et arrondi, Kastel-Ouraga-
Tchamny-bouroun, bornant l'horizon d'Alouchta au sud-ouest, est for-
mée d'une roche cristalline compacte qui la compose probablement
dans toute son étendue, bien qu'à la dépression Kastel-Ouraga la ro-
che éruptive soit recouverte par du schiste argileux. C'est le massif
cristallin le plus important et le plus élevé de la Crimée. Sa longueur
(SE 161° — XW 341°) est de 5 verstes avec une largeur de plus de 272
verstes. L'altitude du Kastel est de 441 m., celle du Tchamny-bouroun
de 1212 mètres.
1*
4 XXXIII
Ces affleurements sont entourés de tous les côtés de schiste argi-
leux montant très haut dans la pente: au Tchamny-bouroun il atteint.,
au SE, 850 m., au SW— 1160 m., au SE de l'Ouraga— 640 m., au Sé-
ragoz — 600 m., à l'A'ï-Yori — 560 m. (voir planche A, profils 3,4,5,6).
La roche éruptive du Tchamny-bouroun est séparée des calcaires du
Yaïla par un étroit isthme de schistes; le Kastel en est ceint de tous
les côtés, même du côté de la mer. Autour des principaux sommets
de ce massif intrus, le Tchamny-bouroun et l'Ouraga, il y a encore
toute une série d'affleurements moins considérables dont les principaux
sont: Anton-Kaïa (800 m.), au NE du Tchamny-bouroun, Aï-Yori (565m.).
Séragoz (628 m.) au nord de l'Ouraga. La masse principale consiste
en une roche que la composition du magme et la structure font rappor-
ter à la diorite quartzifère (micropegmatite à pyroxène Michel Lévy).
(Quant à l'âge des roches éruptives de la Crimée, leur type général
et leur extension, voir l'itinéraire à travers le Karadag). Les analyses
chimiques de la roche sont données clans l'appendice au présent itiné-
raire (anal. 1, 2, 7). Les roches sont d'apparence grossièrement granu-
laires et de couleur foncée, mais il y en a d'un vert et bleu clair de
structure porphyrique (Castel). Les grenues présentent une teneur en
Si02 d'environ 56°/o, les porphyriques jusqu'à 75n/o. Les roches gre-
nues se composent de plagioclase, d'augite claire partiellement ehlo-
ritisée, d'orthose et de quartz granophyriques (micropegmatite), de
magnétite, d'apatite et de zircon. La texture est hypidiomorphe gre-
nue (granitique). Elles sont à rapporter au groupe des diorites augiti-
ques quartzifères. Au Kastel il y a développement principal de types
porphyriques à pâte microgranulitique et micropegmatique de quartz
et d'orthose où tranchent des cristaux de quartz idiomorphes, de pla-
gioclase, de pyroxène (diopside) et de rares grenats. Ces roches pré-
sentent des séparations grossières soit en lianes, soit irrégulières, et
ne recouvrent en calotte le massif convexe du Kastel que du côté ouest.
Le Tchamny- bouroun et l'Ouraga présentent une structure uniforme,
mais le Kastel offre toutes les variétés de roches, depuis les dioiïtiques
grossièrement grenues jusqu'aux porphyrites pyroxéniques, quartzifères,
les dernières développées au S et à l'E de la montagne. En se dé-
composant ces roches s'enrichissent de calcite, de chlorite, d'épidote
et de pyrite. Le versant du Kastel tourné vers la mer (SE) est tra-
versé d'un puissant filon de spath calcaire en rhomboèdres de plusieurs
pieds cubes; ce filon, épais de 3 mètres, s'étend sur une distance de
plusieurs dizaines de mètres remontant la montagne. Des affleurements
moins considérables sur les pentes de l'Ouraga et du Tchamny-bou-
roun — le Séragoz, l'A'ï-Yori et d'autres, offrent une roche tout autre:
sur la pâte jaunâtre passant au rougeâtre, compacte (cryptocristal-
line), se détachent de petits cristaux de feldspath d'un jaune pâle.
C'est une roche acide (71 — 75°/0 Si02) très riche en Na20 (appendice,
anal. 12 et 13). La pâte (voir l'analyse 15) consiste en beaux sphéro-
lites jaunes passant à une association micropegmatoïcle de quartz et
de feldspath; la magnétite y fait presque entièrement défaut, mais il
XXXIII 5
y a une petite quantité d'aiguilles d'ogirine, des lambeaux d'amphi-
bole (arfoedsonite?) verte et des lamelles échancrées de mica claire.
Dans la pâte tranchent des plagioclases (anorthoclase) jaunâtres (ana-
lyse 14). Ces roches (taurite) qui n'appartiennent à aucun type connu
jusqu'ici, occupent le milieu entre les kératophyres et les pantellerites
Elles apparaissent en affleurements isolés (jamais en filons), toujours
dans le voisinage des roches dioritiques, en différents endroits plus ou
moins éloignés les uns des autres de la péninsule. En dehors du point
<h)nt nous parlons, on les trouve par exemple près d'Artek au pied
sud de l'Aïou-dagh et, loin à l'ouest, vers le nord de Balaklawa. La
plus grande altitude absolue des montagnes de la Crimée (Babougan-
Yaïla) correspond à l'intrusion la plus volumineuse et la plus élevée
des massifs du Tchamny-bouroun, de l'Ouraga, du Castel et de l'Aïou-
Dagh. Des deux côtés de la montagne isolée Tchatyr-dagh, la même
roche dioritique apparaît à une hauteur d'environ 650 m. au S (ligne
du partage des eaux Sofou-Ouzenbach) et au NE, au-dessus de Taou-
chan-bazar. Encore plus loin, vers le N et le NE d'Alouchta, les ro-
ches éruptives affleurent sur les pentes du Démerdji et, au bord même
de la mer, près du village Kourou-Ouzen (une diorite quartzifère entiè-
rement décomposée): une porphyrite quartzifère, analogue aux variétés
du Kastel, se montre au cap près de Koutchouk-Ouzen (analyse 8).
Au-delà de la chaîne cristalline on voit d'Alouchta plusieurs som-
mets extrêmes du Babougan-Yaïla.
Parmi les détails géologiques mérite l'attention une ancienne allu-
vion (fluviatile?) de galets roulés et de blocaux, située à 20 mètres au-
-dessus du niveau de la mer près de l'embouchure de l'Oulou-ouzen, au
S d'Alouchta, au commencement de la descente à la route littorale.
Une alluvion semblable de cailloux roulés, entremêlés de galets peu
roulés, se voit à une distance d'environ 272 verstes d'Alouchta, le long
de la route supérieure de Korbekly et, à 4 verstes, le long de la
chaussée de Simféropol, à droite de la rivière Démerdji. Les deux allu-
vions se trouvent à une altitude de 80 à 100 mètres au-dessus du ni-
veau de la mer.
La chausée qui conduit d'Alouchta à Yalta, suit une direction gé- .
néfale vers le sud-ouest en faisant beaucoup de contours: sur son plus
grand parcours elle s'élève à une hauteur de 200 à 300 mètres au-
dessus du niveau de la mer, s'abaissant rarement à 150 mètres.
A partir d'Alouchta, sur une distance de plus de 8 verstes, la
route va presque toujours en s'élevant sur un schiste argileux, revêtu
d'une nappe d'épaisseur inégale d'argile brun rougeâtre, produit de la
destruction principalement d'une roche cristalline dont de nombreux
fragments de diverse grosseur, depuis des grains fins jusqu'à de gros
blocs, sont renfermés en abondance dans l'argile même ou disposés à la
surface. C'est sur la croupe entre le Kastel et l'Ouraga (360 m.) que la
route atteint son point culminant. A la 11-me verste la chaussée descend
vers la rivière Kara-ouzen (309 m.) et traverse une étroite bande d'un
éboulement de calcaires dont font partie, à droite, des éboulis d'une
6 XXXIII
argile calcarifère d'un rouge rosé, contenant des fragments et des bio-
eaux de calcaire gris; au-dessus s'élèvent les rochers calcaires Bol-
gatyr et Paraguilmen (850 m.). Le Paraguilmen, roche d'un calcaire
dur marmoréen d'une épaisseur de plus de 200 mètres (de 400 m. si
Ton y ajoute le rocher Bolgatyr qui en fait pour ainsi dire le socle)
était autrefois l'extrémité du Babougan-Yaïla dont elle s'est séparée
en glissant par la pente vers ESE dans le terrain, occupé par le schiste
argileux sur une distance de 700 à 900 mètres. Cette masse paraît
avoir été située primitivement entre les sommets extrêmes de Babou-
gan-Tcherkez-koch et Kouchkaïa.
A la 13-me verste d'Alouchta la chaussée contourne un monticule
cristallin conique, l'Aï-Todor (415 m. au-dessus du niveau de la mer).
La roche développée ici, identique avec celle du Tehamny-Bou-
roun et de l'Ouraga (diorite augitique quartzifère), se distingue par-
les mêmes associations micropegmatoïdes d'orthose et de quartz. Ce
phénomène se répète avec une constance remarquable dans tous les
représentants de ce type de roches aux différents points de la Crimée.
Un tout autre type affleure sous forme de dyke, vers le sud, au pied
de lAï-Todor (planche A, profil 3); c'est une roche décomposée de
couleur foncée qui s'est trouvée être de la mélaphyre (Navittypus. Bo-
senbusch), analogue à celles qu'on trouve en divers points de la pé-
ninsule accompagnant toujours, sous forme de.dykes, les masses in-
truses plus acides. Ces roches n'apparaissent que dans la partie péri-
phérique du massif cristallin laccolithique de la Tauride, notamment:
à l'est extrême de la chaîne, au sud du Kara-Dagh; au versant nord
des montagnes — dans les vallées des rivières Karassou, Aima, Bodrakr
au rivage sud — près de Mêlas, Moukhalatka, Kikénéïz (ici le dyke
monte la pente jusqu'à 900 m. au-dessus du niveau de la mer); sur la
crête du Mégabi. Dans la partie centrale de la presqu'île ces roches
ne se rencontrent nulle part.
Derrière le village Biouk-Lambat (bureau télégraphique-postal et
station), du côté droit, une élévation de 30 à 40 m. au-dessus de la
route consiste en calcaire en bioeaux, dispersés pêle-mêle dans un
éboulement argileux, comme au pied du Bolgatyr, 3 verstes en deçà.
C'est une portion du même éboulement qui descend du Paraguilmen
par une pente schisteuse jusqu'à la mer, et du-dessous lequel émergent
les tètes de rochers plus ou moins éloignés les uns des autres (ceux
au sud-ouest présentent une roche cristalline éruptive). La rangée
des éboulis plus basse que la chaussée porte le nom de Khaos. C'est
un calcaire bréchiforme, brisé originairement en fragments anguleux,
recimenté ensuite en blocs rugueux par un tuf; dans les cavités sans-
nombre on rencontre des stalactites à l'état de formation.
Près de la chaussée, à une distance de 3 verstes, ce calcaire brisé
et l'argile rouge à fragments s'étendent de Biouk-Lambat au-delà du
village Koutchouk-Koï. Plus haut dans la pente, à une hauteur de
600 — 650 m. au-dessus du niveau de la mer, surgissent par places, de-
dessous les fragments calcaires, des conglomérats et des grès, et, un
milCnto J-. fViin.duflltG.jr.iKol In'
XXXIII
I
peu plus à l'ouest, plus bas que la zone des grès, affleure, faiblement
convexe, sur un certain espace, une masse cristalline entourée d'une
ceinture noire. La superficie de cet espace cristallin, connu sous le
nom de Charkha, est d'un V2 kilomètre carré. La limite supérieure de
la masse cristalline est à 500 m. au-dessus du niveau de la mer et
l'inférieure à 400 mètres.
La structure de la montagne Charkha (planche A, prof. 1 et 2;
planche C, carte du Charkha) fait voir que c'est un laccolithe typi-
que. La roche éruptive est recouverte par dessus et sur les côtés
d'une mince calotte de grès schisteux. Çà et là la calotte est érodée
de manière à laisser voir la roche éruptive (fig. 1). Au contact les
Fig. 1. Lakkolithe Charkha.
grès sont modifiés. Les pentes occidentale, orientale et méridionale de
cette masse demi-sphérique sont recouvertes de schistes argileux sup-
portant les grès. Au flanc méridional les schistes, métamorphosés, de-
venus durs et noirs au contact, montent la pente escarpée. Un peu
plus haut ils sont enlevés, ainsi que le grès, permettant de voir la roche
éruptive. Les rapports qui existent entre les roches sédimentaires et
les éruptives sont indiqués dans les coupes et les cartes jointes et dans
le dessin d'après nature. La roche, partout uniforme, d'un blanc sale,
crypto-cristalline, consiste en une pâte microgranulitique composée de
plagioclase, de grains de quartz et de feuillets subordonnés de biotite
rougeâtre. Les cristaux porphyriques (labradorite) y sont peu nom-
breux et très petits. Peu d'apatite et de magnétite. La strucure est
microgranitique. La roche est quelque peu décomposée et renferme de
la calcite. Elle doit être rapportée aux kératophyres (appendice, ana-
lyse 9). Au-dessous de la chaussée et dans la direction du Charkha
au Parténite vient une série de rangées éruptives parallèles, formées
de diorites quartzifères-augitiques à gros grain et à la structure pegma-
toïde du feldspath. On y rencontre de la pyroxène rhombique et de la
bastite. Le cap situé au sud du Tchoukourliar et du Parténite (appen-
dice, analyse 10) est constitué par une roche d'un blanc tirant sur le
bleu, analogue à celle du Charkha (planche A, prof. 1), mais à grain
plus grossier.
8 XXXIII
Au niveau de la mer les affleurements cristallins commencent un
peu plus au nord-est du village Koutckouk-Lambat, formant le beau
cap Plaka. La séparation fortement spkéroïdale de la roche de ce cap
a engagé Dubois à lui donner le nom de kugel-diorite.
Près du Karabakk il y a développement d'une roche à très gros
grain, semblable à celle de l'Aïou-Dagk (on peut observer les filon>
presque jusqu'à l'Aï-Todor). Plus loin, devant le cap Plaka, se dresse
la crête Biouk-Kaïa, constituée par une roche à gros grain, analogue
à celle du Kastel. La roche du Plaka est un porphyrite quartzifère et
un granophyre (micropegmatite). Au SW de ce cap on voit les schistes
serrés d'une manière très intéressante entre la roche éruptive.
Plus loin, vers le SW, apparaissent des affleurements près des monts
Tchoukourliar, Parténite, Kourklété et, enfin, au massif de l'Aïou-Dagb
(565 m.). Le schiste noir argileux monte assez haut sur la pente escarpée
de la montagne, adhérant fortement à la roche cristalline; il se pré-
sente sous différents degrés de métamorphisme et de passage à une
roche cristalline, tout en conservant une schistosité grossière. Des ro-
chers de cette structure sur les pentes nord et est témoignent d'un
brusque plongeinent sous l'Aïou-Dagh (vers le centre de la montagnej.
Du côté NW, dans un voisinage moins proche de la diorite, le plon-
geinent dominant du schiste s'éloigne de l'Aïou-Dagh (vers NW) et, plus
loin encore, vers le village Kourklété, où il y a un affleurement isolé de
la roche éruptive, le plongement est inverse.
L'Aïou-Dagh a fait intrusion dans les schistes sur une longueur
de 2V2 verstes, avec une largeur de 2 verstes (pi. A, profils 7 et 8).
Les roches qui le constituent sont les mêmes que celles des massifs
Tchamny-Bouroun, Ouraga, Kastel (Append. anal. 3). Diverses variétés
d'une diorite quartzifère renfermant souvent une biotite brunâtre, sont
la roche dominante: dans le promontoire qui se dirige vers la mer, on
trouve aussi des types porphyritiques. Vers le SW, au pied de l'Aïou-
Dagh, près d'Artek, affleure une roche jaunâtre sphérolitho-granophy-
rique acide (71 Si02), analogue, pour le magme et la structure, à la
roche de l'Aï-Yori et du Séragoz, décrite plus haut.
Au-delà de l'Aïou-Dag les affleurements cristallins cessent.
A 5 verstes environ vers le SSW, près de l'Aïdanil, affleure, à 60
mètres au-dessus du niveau de la mer, une roche silicatée d'un vert
clair, très finement grenue; aujourd'hui cet affleurement est presque
imperceptible, car on a fait sauter les roches saillantes et on a ni-
velé le terrain en le transformant en vignoble. Cette roche-ci offre une
pâte microscopique très finement grenue, fortement décomposée, deve-
nue trouble à cause de la présence d'une matière opaque, sale, pul-
vérulente. Elle doit être considérée comme identique avec celles de
Parthénite et de Cbarkha.
A partir de l'entrée de Parténite (près de l'auberge à 3 verstes de
Biouk-Lambat), la chaussée serpente sur une distance de 8 verstes
dans de nombreux ravins à bords abrupts, en descendant doucement
dans leurs lits et s'élevant sur les lignes du partage des eaux. Plus
Carte du mont lakkolithique Scharkha
ions du VII Congrès Ge'olog Internat
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XXXIII 9
haut que les ravins on voit à la surface une argile rougeâtre à frag-
ments de schiste. A la 5-me verste de Biouk-Lambat, près du moulin
à eau du village Dermenkoï, l'argile prend une couleur claire, devient
calcarifère et acquiert une grande épaisseur. C'est la partie extrême
de l'éboulement calcaire qui va jusqu'au village Dermenkoï, représen-
tant un rameau latéral de la chaîne principale de l'éboulement. Cette
• haine principale descend du Bahougan-Yaïla (non loin du mont Sa-
khal-kaïa) en suivant le courant de la petite rivière Poutamitza, coupe
la chaussée près du village Kizil-tach et aboutit au bord de la mer
entre les propriétés Sououk-Sou et Gourzouf; les roches au-dessus du
village qui frappent le regard, le Guélin-kaïa (412 m.), le Kizil-tari
(554 m.), le Kaliza (662 m.) et d'autres, en font partie, ainsi que le
rocher littoral avec les ruines d'un castel et les rocs Adalar émergeant
de la mer. La bande de l'éboulement de Gourzouf qui ressemble beau-
coup au „Khaos'; de Biouk-Lambat, recouvre dans la moitié supérieure
de la pente des parties d'un grès gris et jaunâtre alternant probablement
avec du schiste: cependant on peut admettre que quelques-uns des affleu-
rements de ce grès appartiennent aux éboulements, étant hors de doute
que la position primitive du grès se trouvait beaucoup plus haut (grès
à gros galets, articles de crinoidées, branches de coraux et autres restes
fossiles), au col Gourbet-déré-bogaz (1335 m.) où cette roche constitue
la surface du sol. Le grès contourne de là sur la pente nord où il
occupe une vaste étendue en contenant par endroits des accumulations
et des filons de charbon fossile. Des deux côtés du col, au-dessus du
grès, s'élèvent des calcaires qui forment les plus hautes cimes des monts
Taurides: le Roman-Koch (1541 m.) et le Zéïtin-Koch (1520 m.) au
XE, le Démir-Kapou (1538 ni.) au SW. Ces sommets ne sont pas vi-
sibles du versant sud, situés qu'ils sont près du bord nord du Yaïla
(haut plateau).
A la 15-me verste de Biouk-Lambat la chaussée s'abaisse jusqu'à
168 m. au-dessus du niveau de la mer et franchit la petite rivière
Abounda qui, à la suite de fortes pluies, cause souvent de grands dé-
gâts dans les environs de Gourzouf. L'Abounda prend sa source au
rocher calcaire du même nom, sommet dominant du rameau Gourzouf-
Mkitsky du Yaïla (1470 m.). Après avoir dépassé l'entrée de l'avenue
de Gourzouf, la chaussée remonte le talus schisteux jusqu'à une hau-
teur de 190 mètres.
A 17 verstes de Biouk-Lambat, à la station postale Aïdanil, le
schiste est remplacé au niveau de la route par un grès gris verdâtre
d'où des éboulements ont glissé au loin par la pente, en prenant une
direction oblique vers les rochers escarpés du cap Nikitsky. Une verste
au-delà de la station Aïdanil, à un petit soulèvement de la chaussée,
le grès se recouvre d'un calcaire brisé en rochers pleins de fissures,
en blocs et en fragments, entre lesquels se mêle de l'argile rouge. A
partir de là (depuis l'entrée principale d'Aïdanil, propriété des apana-
ges), à 1V2 verste vers l'ouest, derrière le village Xikita, la chaussée
traverse l'éboulement calcaire de Nikitsky qui forme sur le bord de la
10 XXXIII
mer les rochers amoncelés en grande confusion du Cap Nikitsky
atteignant une hauteur de 80 mètres. Après le village Nikita la chaus-
sée est dominée par un groupe pittoresque de rochers calcaires, appe-
lés Palékastron. Le calcaire y est aussi hrisé, mais il ne s'abaisse pas
au-dessous du niveau de la chaussée, à gauche de laquelle saille un
coteau de schiste argileux. En descendant la pente dans la direction
du jardin botanique Impérial, vient une alternance de grès et de schistes
découpés en échelons (peut-être des éboulements). A la 5-me verste
d'Aïdanil la route traverse un court éboulement escarpé de calcaire
au-dessus du Magaratch, éboulement qui n'arrive pas jusqu'à la rive.
Sur la limite de la propriété des apanages Massandra. on voit une
belle coupe de l'assise schisteuse, surmontée un peu plus haut par un
calcaire dur bréchiforme, concassé et recimenté, sans couche intermé-
diaire de grès ni de conglomérats. De la Massandra Supérieure la
chaussée descend peu à peu par le schiste; à droite s'abaisse en pente
plus raide une bande d'éboulis calcaires .qui, à la Massandra Inférieure,
traverse la chaussée et forme plus loin, au-dessus de Yalta, vers le
cap St-Jean, le mont Palikour, remarquable de loin par la couleur claire
des éboulis et la blancheur du calcaire. La bande des éboulis de Mas-
sandra commence au Katmerler (1200 m. environ), sommet à l'angle
du Yaïla et forme la crête angulaire bien visible du Yalamakh-syr,
laquelle se dirige vers le SW par le mont Tomvar-Ighérek (950 m.) et
la terrasse ( )ura; après un intervalle schisteux au-dessus de la Massandra
Inférieure, la bande de l'éboulement se termine par le mont Palikour
(153 m.) au-dessus de Yalta. Au côté sud-ouest de l'éboulement, à une
verste au nord des bâtiments de la Massandra Inférieure, par la route
qui conduit à la cascade, on remarque un petit affleurement de grès
et de conglomérats; plus loin au NW ces grès et conglomérats dispa-
raissent sous d'énormes accumulations d'éboulis et de fragments. Le
rocher Bala-kaïa qui se dresse du côté de la gorge, au-dessus du vil-
lage Aï-Wassil, en paroi escarpée haute de 150 mètres, est un de ces
éboulements. En face, dans la partie supérieure du côté gauche de la
gorge, les couches de calcaire alternant avec une assise marneuse se
dirigent vers NW avec un plongement de plus de 45".
Dans le village Aï-Wassil et au-dessus du village Dérékoï on voit
un grand développement de calcaires (entre 100 et 300 m. au-dessus
du niveau de la mer) inclinés par places vers le SW; mais plus haut
dans la pente réapparaît en assise puissante le schiste argileux.
II. De Yalta à Bakhtchissaraï.
Yalta (40° 30' lat. nord, 3° 51' long, or., méridien de Poulkowo).
port et ville de district de 10,000 habitants, est reliée par une chaus-
sée à Simféropol (90 verstes, par Alouchta), à Sébastopol (82 verstes)
et à Bakhtchissaraï (74 verstes). Les vapeurs à passagers y arrivent
presque chaque jour ou partent pour Odessa et le Caucase, en relu-
XXXIII 1 1
chant aux ports qui se trouvent sur le passage. Tous les matins part
une diligence pour Sébastopol et Simféropol. Les meilleurs hôtels sont:
l'hôtel de Russie, de France; ensuite l'hôtel Central, le Grand Hôtel et,
à bon marché, l'hôtel de Crimée.
Les parties littorale et centrale de Yalta sont situées sur une
liasse bande de terrain alluvial, réunissant les embouchures de deux
rivières, au nord la Yalta ou Bala, à l'ouest FOutchan-sou; mais la
ville s'étend le long de la mer bien au-delà de ces limites et, du côté
des montagnes, elle s'élève sur les pentes voisines, de préférence schis-
teuses. Ces pentes deviennent de plus en plus abruptes à mesure qu'elles
s'approchent du bord rocheux du Yaïla. Le Yaïla a ici une altitude de
12<X) à 1400 mètres et se trouve à une distance de 6 — 7 verstes du
bord de la mer (en projection horizontale). Il borde le golfe de Yalta
sans interruption du X au S et, si l'on y joint le rameau Mégabi
(680 m.) qui s'étend au SW, Yalta paraît comme enceinte, de 3 côtés,
par des hauteurs pittoresques.
Dans les environs de Yalta, de même que sur la route d'Alouchta.
les éboulements ont exercé une grande influence sur la topographie et
la structure du flanc littoral. Outre la bande du Yalamakh-Syr (près
de Massandra) qui s'abaisse vers le cap St-Jean, apparaît un grand
éboulement au XW. Cet éboulement atteint la ville près de la rivière
Outchan-Sou et peut être désigné sous le nom d'éboulement d'Aoutka.
d'après le nom du village Aoutka qui, depuis peu, fait partie de la ville.
La base en consiste, comme ordinairement, en grands rochers écroulés
de calcaire qui deviennent de plus en plus petits à mesure que l'on
s'éloigne des masses premières et qui forment des collines et des ran-
gées de blocaux, entremêlés d'argile rouge, ça et là plus ou moins cal-
carifères. Au SW de Yalta se trouve un éboulement non moins grand,
connu sous le nom de Mégabi-Aï-Todor. D'abord cet éboulement a l'air
d'un rameau du Yaïla, séparé de sa pente par une dépression schisteuse
d'environ 700 m. au-dessus du niveau de la mer et se dirigeant au SE.
vers le cap Aï-Todor. Le point culminant de Mégabi est à 810 m. d'alti-
tude. Les roches principales de ce rameau sont un schiste argileux, des
grès et, à la cime, un calcaire; ce calcaire, en glissant sur la pente
tournée vers la mer, a formé un éboulement atteignant une largeur de
5 verstes (d'Oréanda jusqu'à Miskhor). A ces roches appartiennent les
couches calcaires du Gaspra, alternant avec des argiles grises marneu-
ses et sableuses, et plongeant vers NW et X ainsi que les masses ro-
cheuses d'Oréanda et les escarpements du cap Aï-Todor.
Deux chaussées conduisent de Yalta au Yaïla Aï-Pétri, l'une par un
schiste argileux au sud de la rivière Outchan-sou, l'autre, au nord, par
la pente argilo-calcaire de l'éboulement d'Aoutka, A quatre verstes envi-
ron de la ville cette seconde route passe à droite de la rivière et,
gravissant en zigzags le flanc boisé couvert d'argile à blocailles, de
fragments de calcaires et parfois de grès, et passant devant les belles
ruines des anciennes fortifications d'Issar, elle se réunit à la première
à la hauteur de 320 m. A la cote 373 m. se trouvent une maisonnette
12 XXXIII
et un poteau portant l'inscription „ Cascade". De là un sentier conduit
à la cascade de l'Outchan-sou. qui tombe d'un calcaire stratifié plon-
geant vers NW. La cascade n'est belle qu'au printemps et après de
fortes pluies.
A 2\2 verstes environ de la cascade, à une hauteur d'à peu près
ÔOO m. au-dessus du niveau de la mer, il y a des deux côtés de la
chaussée un affleurement d'une roche éruptive. Dans le schiste gré-
seux apparaît un grand dyke, traversant la route sur un espace de
50 m. La surface est complètement désagrégée et changée en partie en
fer hydroxydé. La roche est composée d'assez grands plagioclases
porphyriques décomposés et de tablettes et aiguilles du même miné-
ral dans la pâte. L'augite et l'olivine (?) sont entièrement changées en
matière chloriteuse voisine de la serpentine (optiquement négative) à
agrégats fibreux radiaux et à sphérocristaux. De plus on y trouve de
la calcite et de la limonite. La roche fait partie des porphyrites augi-
tiques (Olivin-YYeisselbergit, Rosenbuseb).
Cet affleurement étant le dernier sur notre chemin par la pente
du sud. il sera à propos de dire quelques mots des affleurements à
l'W de Yalta, flanc méridional de la chaîne de la Tauride. Les roches
éruptives y forment le plus souvent des dykes considérables, mais il y
a aussi des intrusions du type laccolithique comme par exemple près
d'Aloupka et de Moukhalatka et en quelques points au bord de la mer.
Derrière le cap Aï-Todor, au sud, non loin d'Aloupka, on voit des va-
riétés des roches développées sur l'Aïou-dagh, notamment une diorite
quartzifère augïtique et des variétés porphyritiques: près du cap Kiké-
néiz, au bord de la mer — de la porphyrite; au-dessus de la station du même
nom et vers Liména — des porphyrites claires et foncées; encore plus haut
(jusqu'à 9CK) m.) — un filon de mélaphyre rougeâtre décomposée qui,
atteignant presque le niveau des calcaires, se termine dans les schistes,
au passage Eskibogaz (Kikénéiz-bogaz). Entre Koutchouk-Koï et Mou-
khalatka le conglomérat est traversé de filons de porphyrite d'un vert
clair et, près de Moukhalatka, d'une petite intrusion laccolithique d'une
roche acide sphérolitique claire, analogue aux roches éruptives des
alentours d'Alouchta que nous avons décrites. Plus loin vers le sud,
près de Mélass, on observe des roches dioritiques porphyriques. Au-
dessus de la chaussée s'étend en la traversant un pittoresque dyke den-
telé d'un mélaphyre' qui, sous forme de table verticale large de plusieurs
mètres, domine les schistes éroclés à plusieurs dizaines de mètres; ce dyke
se prolonge sur une distance d'environ 500 m. depuis la route jusqu'à
mi-côté. Des affleurements de porphyrites et de mélaphyres se voient
plus loin près de Mchatka. de Foros, de Téséli et enfin près de
Laspi, tant en bas, à la mer, qu'en haut, au-dessous de la propriété
Laspi. Vers l'ouest les roches éruptives apparaissent une dernière fois
à proximité de la mer, au-delà de l'Aï et de Balaklava, près du cap
Phiolente. Nous en parlerons plus loin. Dans la partie la plus occidentale
des monts Taurides, du côté nord, clans les vallées Warnoutka et Baïdar,
on n'a jusqu'ici nulle part trouvé d'affleurements de roches éruptives.
XXXIII 13
Plus loin à l'est, dans la partie nord du Mégabi, il y a un déve-
loppement considérable de grès, couverts aux abords de la route d'ébou-
lis argileux à biocailles. Autant qu'on peut le remarquer, un schiste
argileux supporte sur toute la montée la couche plus ou moins épaisse
de ces éboulis. Le même schiste forme la dépression (700 m. au-dessus
du niveau de la mer) qui sépare le Mégali du Yaïla. Sur la dépres-
sion la distance en ligne droite entre le calcaire du Mégabi et le cal-
caire du Pendikul, joint au Yaïla, est d'environ une verste. La cbaussée
contourne le Pendikul au sud et derrière la caserne de la chaussée
elle s'approche du bord nord-oriental du rocher presque vertical (865 m.
au-dessus du niveau de la mer), où l'on a arrangé une petite plate-
forme entourée d'un parapet. De là on jouit d'une vue splendide sur
les montagnes et la mer. On voit clairement que la partie supérieure
escarpée de la pente consiste en un calcaire stratifié, jaune à l'exté-
rieur, avec plongement vers XW, un peu plus fort que la direction lo-
cale du bord du Yaïla ne l'aurait exigé, si elle coïncidait avec la di-
rection du calcaire: c'est la raison que les coucbes sont quelque peu
inclinées vers le spectateur.
Derrière le Pendikul la pente devient de plus en plus raide et la
cbaussée fait de nombreux zigzags en détours très brusques. Les tran-
chées fraîches de la route permettent de voir que le calcaire stratifié
à surface jaunâtre, à cassure d'un gris foncé et parfois brunâtre, est
très compact et qu'il alterne avec des argiles grises marno-schisteuses.
Il est surtout digne d'attention qu'en montant du Pendikul au bord
du Yaïla, on voit à une distance de 2 verstes vers le SSW., au niveau
de la route, les rochers blancs et nus de l'A'ï-Pétri, consistant en cal-
caire massif dit „marmoréenu qui n'offre que des fissures (clivage)
dans le sens de trois plans entrecroisés, sans aucune trace de stratifi-
cation. Ce calcaire marmoréen que l'on observe dans la plupart des
rochers saillant tant sur le flanc sud du Yaïla que sur son flanc nord,
est généralement accepté par les excursionnistes en Crimée comme le
représentant normal des étages supérieurs du système jurassique: il
n'est cependant que le produit très récent de la désagrégation, de
l'érosion et de la spathisation des dépôts jurassiques. Il recouvre comme
d'un stuc les tranches des dépôts stratifiés et dans sa masse principale
il consiste en brèche souvent cassée et souvent recimentée par de la
chaux à l'instar d'un ancien travertin compact, Ce même phénomène s'ob-
serve en ses différentes phases sur beaucoup de points de la Crimée.
Les dépôts jurassiques se voient aussi, peu altérés, à proximité de la
chaussée au bord même du Yaïla (bien qu'à 100 mètres plus bas se
rencontrent des rochers compacts isolés). Là, près du rocher Chichko
(1184 m. au-dessus du niveau de la mer), est mis à nu un calcaire
d'un jaune sale, à cassure de couleur foncée, alternant avec une argile
grise marno-schisteuse. Ces dépôts, clans leur forme la moins altérée,
apparaissent à 15 verstes de là, vers le XE, dans le col Outch-koch,
au-dessus du village Aï-Wassil (localité d'accès difficile), notamment
un calcaire faible, très argileux d'un gris sale, renfermant de menus
14 XXXIII
restes organiques (épines de cidérites, branches de coraux, articles de
crinoïdes) et formant des couches d'un à plusieurs décimètres alter-
nant avec des argiles grises marno-schisteuses. L'érosion des argiles
aux escarpements, le brisement et la récimentation du calcaire n'ex-
cluent point la possibilité de la présence dans la roche de restes or-
ganiques, peu visibles, il est vrai, et difficilement retirables.
A partir du rocher Chichko où se trouve une caserne dite „ caserne
de la chaussée d'Aï-Pétri", la route coupe transversalement, dans la
direction NW, le plateau du Yaïla, laissant à gauche le sommet du
Bédéné-khyr (1318 m.) et, trois verstes plus loin, descend en nombreux
zigzags du côté droit du long ravin Kourou-ouzen. En quittant le
plateau du Yaïla il ne nous sera pas inutile de faire remarquer qu'on
y trouve en plusieurs endroits des fragments d'énormes stalactites
(d'un mètre de diamètre et même davantage) gardant souvent leur po-
sition verticale; cà et là on remarque même la base des grottes mê-
mes, preuve évidente de la puissante érosion des roches calcaires qui
couronnaient autrefois le Yaïla actuel.
En descendant par le rocher Kourou-ouzen, on voit partout, dans
les talus coupés récemment de la route, un calcaire jaunâtre (inté-
rieurement gris) alternant avec une argile schisteuse grise et plongeant
XW 20 — 30". On voit aussi, mais rarement et surtout dans la moitié
inférieure de la pente, d'énormes rochers compacts (éboulis et anci-
ennes brèches recimentés par du tuf, ultérieurement spathisés). Ainsi, à
la moitié de la descente, à une hauteur d'environ 850 m. au-dessus du
niveau de la mer, on trouve dans le calcaire gris de nombreuses épi-
nes de cidérites, des coraux, Ostrea, Tcrebrahda etc.
Quatre verstes plus loin (600 m.) se trouve une source entourée
d'une margelle et tout à côté un banc pour s'y reposer. Ici il vaut
la peine de s'arrêter pour contempler la belle vue qui s'étend sur la
vallée de la petite rivière Kokkoz et, plus loin, sur le Belbek. A gau-
che, séparé de la chaîne principale par la petite rivière Tchaan-baïr,
^e dressent le rocher Suïurukaïa (813 — 1020 m.), à droite le mont
Biouka (790 — 1170 m.), séparé par la petite rivière Alatchouk qui coule
dans un étroit ravin inaccessible à abruptes parois de calcaire. Ici
aussi le calcaire se présente compact comme à l'Aï-Pétri; mais en
examinant la montagne de divers côtés et en détail, nous y retrouvons
l'alternance du calcaire et de l'argile marneuse, et une assise consi-
dérable de conglomérat intimement lié au calcaire. La stratification
des couches, là où elle peut être observée, se dirige ordinairement
vers le NW avec un plongement de 20 à 30° (parfois moins, parfois
davantage) et, par places seulement, vers le S ou le SW. Si, au lieu
du plongement des couches visibles, nous déterminons le plongement
général de la limite supérieure des roches (depuis le pied du Pendikul
jusqu'au pied du Suïuru-Kaïa) nous avons un pendage de 2" pour le
schiste argileux et de 2V2° pour le calcaire (depuis le sommet du
Bédéné-khyr jusqu'au sommet du Suïuru et du Biouka.
Après avoir franchi la rivière Tchaan-baïr, la chaussée longe la
XXXIII 1 5
rive gauche de la petite rivière Kokkoz. A une demi-verste en deçà
du village Kokkoz apparaît au jour, dans la berge gauche de la route,
un grès gris jaunâtre finement grenu alternant avec une marne ar-
gileuse. Ce grès occupe une vaste étendue relativement basse (250—
400 m. au-dessus du niveau de la mer) C'est surtout à droite, vers
l'est, qu'il s'étend presque sans interruption en amont de la rivière
Belbek, au-delà du village Stilion, en s'élevant sur la pente septen-
trionale du mont Biouk à plus de 600 mètres, et sur la pente sud des
hauteurs d'Aïrgoul à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Le village Kokkoz est situé à 42 verstes de Yalta et à 32 de
Bakhtchissaraï. On y trouve une hôtellerie tartare pouvant offrir trois
chambres.
Maintenant que nous avons terminé la traversée de la principale
chaîne des montagnes de la Crimée (le Yaïla) et de la principale
masse des dépôts jurassiques, il nous semble à propos de faire re-
marquer que les nombreuses sources arrosant les pentes, tant la nié-
dionale que l'occidentale, jaillissent pour ainsi dire presque exclusi-
vement à la limite inférieure des roches reposant sur le schiste argi-
leux (calcaires, grès, conglomérats^, surtout quand ces roches ne sont
pas originaires, mais brisées en blocs et fragments. Pans les mêmes
conditions d'abondantes sources jaillissent également des roches cri-
stallines. Même le schiste argileux désagrégé peut alimenter des sources,
mais en ce cas les eaux sont toujours peu abondantes et, en général,
peu potables.
A une verste environ au nord de Kokkoz et à une demi-verste à l'est
de la chaussée, se trouve une petite colline de 30 mètres de hauteur
offrant un affleurement d'une roche cristalline porphyrique, entourée
d'une ceinture de schiste argileux. De là au SW, à proximité de la
chaussée, il y a un autre affleurement semblable.
Les masses éruptives ne s'y présentent pas en dykes, mais en in-
trusions évidemment mises à nu par l'action- érosive de la Kokkoz.
La masse arrondie, à droite de la rivière, consiste en une roche d'un
vert foncé, d'apparence fraîche, enfermant d'assez gros cristaux por-
phyriques de feldspath et en une pâte également d'un vert foncé. Plus
elle est décomposée, plus on y aperçoit distinctement les plagioclases
devenus blancs: ils appartiennent à l'oligoclase. Les augites sont entiè-
rement changés en chlorite fibreuse. La pâte (du second temps de con-
solidation) est formé de plagioclase, d'une petite quantité de magné-
tite et d'augite chloritisé, quelquefois accompagnés de carbonates, pro-
duit de la décomposition, et plus rarement d'épidote. Dans la roche
encore plus décomposée à gauche de la chaussée, au-delà Kokkoz, on
rencontre parfois du quartz. Les "deux espèces de roches se rappor-
tent aux porphyrites du magme dioritique. C'est le dernier affleurement
de roche éruptive que l'on trouve par la route de Yalta à Bakhtchis-
saraï. Sa hauteur absolue est de 250 mètres. En aval de la rivière Belbek
on ne rencontre plus d'affleurement, mais à son cours supérieur (la riv.
Kokkoz tombe dans la Belbek), près des villages Koutchouk et Biouk-
16 XXXITI
Ouzenbach, à Test <lu mont Biouka, les schistes _ sont traversés à une
altitude de 430 m. par une porphyrite (Weisselbergittypus) qui se pré-
sente en dyke et qui ressemble à la porphyrite mentionnée plus haut
que Ton trouve près Outchan-Sou, du magne mélaphyrogab brique (au
sens chimique). Quant à l'extension et au caractère des roches érup-
tives du flanc nord dans les vallées des rivières Bodrak, Aima, Salghir
et en d'autres points, nous en avons parlé dans le guide à travers le
Kara-Dagh. (Append. analyses 4, 20, 21 et 22).
A 4 verstes de la Kokkoz la route traverse la rivière Belbek
qu'elle suit à droite. La vallée fluviale a ici une largeur d'une demi-
verste et est couverte d'une récente alluvion d'argile caillouteuse dis-
posée en terrasses. Dans les ravins du lit de la rivière on voit sous
l'alluvion la tête d'un schiste argileux de couleur foncée plongeant à
40 — 50° vers le S. Au-delà du village Kourtler, à la 7-me verste de
Kokkoz, à droite de la route, affleure, au pied des hauteurs d'Aïrgoul.
le grès à grain tin que nous avons signalé comme se trouvant devant
le Kokkoz; plus haut dans la pente, à l'est comme à l'ouest de la
route, on voit des marnes, vertes en bas, rouges (grossièrement viola-
cées) en haut, qui s'éboulent facilement, et des conglomérats — le tout
d'une épaisseur de plus de 150 mètres. En dessus viennent au moins
100 mètres d'un calcaire dur, marmoréen, avec, galets qui constitue les
rochers gris au-dessus des villages Kokkoulouz, Yanjou et Karlou. Ce
calcaire est recouvert d'un grès jaune rougeâtre à grain inégal et à
galets, intimement lié à des argiles et à un calcaire jaunâtre du système
crétacé inférieur (à Belemnites /(dus, Ammonites Astierianus d'Orb..
Ostrea Couloni, Ancyloceras Duvalii Crioceras sp.). Le calcaire gris
sous-jacent est fortement spathisé et aussi pauvre en fossiles que le
calcaire marmoréen de la chaîne principale. Comme il est directement
recouvert de l'étage néocomien et qu'il repose sur le conglomérat et
les marnes stratifiées qui s'élèvent à une hauteur considérable de la
chaîne principale (Ouzenbach, Pamboukkaïa etc.), il se rapporte le
plus naturellement à l'horizon supérieur du jurassique. Les premiers
explorateurs Dubois, Huot, plus tard Er. Favre, avaient déjà
signalé des calcaires particuliers à Xerinea et Diceras; après 1886.
grâce aux travaux de Wlad. Sokolow dans les environs de Théo-
dosia, l'existence de l'étage titonien a été clairement démontrée. Le
calcaire de Kokkoulouz (et d'Aïrgoul) et les conglomérats et mar-
nes sous-jacentes doivent être considérés comme un représentant ori-
ginel du titonien.
Au-dessus du village Yanjou le néocomien atteint en Crimée sa
plus grande hauteur, c'est-à-dire environ 700 mètres au-dessus du ni-
veau de la mer. Dès lors le néocomien s'abaisse graduellement, avec
un plongement d'environ 12° vers le NW, vers la rivière Belbek en
traversant les villages Karlou et Otartchik. Son niveau s'abaisse dans
la même proportion sur la rive droite de la rivière, où il traverse la
chaussée à la 11-me verste de Kokkoz en se recouvrant de marne
crétacée.
XXXIII 17
Cette marne faible, légèrement bleuâtre, alternant avec des roebes
plus dures et plus calcarifères, forme des éboulements blancs presque
dépourvus de végétation. Elle contient du silex. Plus haut la marne
passe en un calcaire crayeux qui constitue de beaux rochers d'un blanc
jaunâtre au-dessus des villages Albat et Koutchouk-Suiren. L'ensemble
des assises de marne et de calcaire est d'une puissance d'environ 400
mètres, le calcaire en occupant V8 e* même jusqu'à aA. On rencontre
dans le calcaire Bdemnitaïïa mucronata, Crcmia, Inoceramus Crispii.
Ostrea vesicularis, avec coraux et bryozoaires. La partie supérieure
du calcaire crétacé forme la crête et les points les plus élevés de la
seconde chaîne de montagnes atteignant de 550 à 600 m. au-des-
sus du niveau de la mer. La crête crétacée s'étend presque sans inter-
ruption d'Inkerman à l'ouest, jusqu'au mont Aguermych, près de Stary-
Krym, à l'est. Presque partout en Crimée les escarpements crétacés
sont percés de nombreuses cryptes (cavernes artificielles), anciennes
habitations d'après l'opinion générale, catacombes d'après quelques
archéologues. Dans la gorge de la rivière Belbek on n'en voit que peu
et seulement dans la paroi sud. A gauche de la rivière se trouve le
petit village Tach-basty, dominé par un rocher élevé ou se dresse une
vieille tour qui faisait partie des fortifications construites par Justi-
nien pour défendre l'accès de la Crimée montagneuse du côté nord.
A l'extrémité nord-occidentale de la gorge est situé le village
Biouk-Suiren. Près de là la limite supérieure du calcaire civtacé s'abaisse
jusqu'au niveau de la rivière (115 — 120 m. au-dessus du niveau de la
mer). La craie y supporte une marne argileuse nummulitique grise
formant une cavité à l'est de Biouk-Suiren et passant plus haut à un
calcaire nummulitique. En dehors de quelques espèces de nummulites
on y trouve Orbitolites Fartisii d'Arch., Spondylus striatus, Ostrea
gigantea, Turitella imbricataria Voluta, Mitra. Du côté droit de la
Belbek l'étage nummulitique est fortement érodé, mais aux lignes du
partage des eaux il atteint souvent une puissance de 80 à 100 mètres.
Le bord du calcaire nummulitique s'éloigne ordinairement de la crête
crétacée vers le NW à une distance de 2 — 3 verstes et. rarement, de
quelques centaines de mètres: il y a cependant des endroits où sa
limite coïncide avec la limite de la craie, par exemple dans la gorge
d'Alma: encore plus loin à l'est, près de Simféropol, l'étage num-
mulitique refoule pour ainsi dire les assises crétacées supérieure et
moyenne, en reposant immédiatement sur le conglomérat néocomien.
A une verste environ au-delà de Biouk-Suiren la chaussée quitte sa
direction nord-occidentale pour tourner vers le nord en s'éloignant de la
rivière Belbek vers le côté droit et en gravissant la pente occidentale peu
inclinée du calcaire nummulitique. Cette pente se recouvre insensible-
ment d'une couche de plus en plus épaisse de marne blanche souvent
très argileuse de l'étage méditerranéen à Spaniodon Barbotii. La
marne constitue une large vallée longitudinale (à 100 m. environ au-
dessus du niveau de la mer) séparant la seconde chaîne de monta-
unes de la troisième qui s'élève ici jusqu'à 300 ni. au-dessus de la mer.
18 XXXIII
La partie supérieure et rocheuse de la vallée est formée de calcaire
sannatique à Mactra podolica qu'on voit recouvert, dans la partie la
plus élevée d'une couche d'épaisseur inégale d'argiles rouges à galets
et cailloux, probablement un reste du pliocène récent érodé. La marne
méditerranéenne, coupée par la voie ferrée et la chaussée de Bakh-
tchissaraï avait été considérée par Huot comme marne crétacée, opi-
nion qui a beaucoup nui à sa carte géologique. Cette roche, ressem-
blant à la craie par sa blancheur et sa friabilité, ne semble être de
la marne qu'à la surface du sol, tandis que dans la profondeur c'est
une argile schisteuse compacte de couleur foncée; sous cet aspect et
lieu altérée, elle se montre aux alentours de la rivière Aima et près
de Simféropol où un forage en a traversé plus de 200 mètres.
La chaussée traverse deux fois la voie ferrée; puis se dirigeant
au NW et franchissant par un pont la vallée occupée par des jardins
de la rivière Katclia, elle entre par l'ancien faubourg Azis dans la
ville de Bakhtchissaraï.
III. Bakhtchissaraï — Sébastopol.
Bakhtchissaraï (44°65' lat. nord, 8°33' long, est, méridien de Poul-
kowo), jusqu'en 1783 chef-lieu des khans de Crimée, conserve jusqu'ici
son caractère oriental tartare; des 14500 habitants, deux mille tout au
plus sont chrétiens et quelques centaines karaïmes ou juifs. Dans la
ville il y a beaucoup de mosquées, de fontaines et de boutiques: ces
dernières sont disposées sur une ligne presque continue des deux côtés
d'une longue rue étroite mal pavée, appelée Bue du Bazar. C'est la
seule rue de la ville; les autres ne sont (pie des ruelles irrégulières ou
même de simples passages. Dans la Bue du Bazar il y a un hôtel mi-
européen et beaucoup de „cafés" tartares (auberges). Cette rue est or-
dinairement très animée: là on forge, on coud, on cuisine et on vend
toutes sortes d'objets. Dans les boutiques on trouve un grand choix
d'articles tartares: les voyageurs y achètent des tchadry (voiles) brodés
d'or, des pantoufles, des sacoches, des ceintures etc. Toutefois la cu-
riosité principale de la ville qui mérite surtout l'attention des voya-
geurs, c'est le palais du khan avec ses jardins et ses mausolées. Quoi-
que ce ne soit plus là le palais historique qui a beaucoup souffert d'un
incendie au siècle dernier, on l'a autant que possible restauré et on le
conserve avec soin.
La ville de Bakhtchissaraï est située dans un profond défilé qui
s'étend sur une distance d'environ 5 verstes de l'orient à l'occident,
Dans la même direction coule au fond du défilé un ruisseau très boueux,
le Tchouriouk-sou qui sert d'égout à la ville. La ville a sa plus grande
largeur dans sa moitié occidentale, où se réunissent les trois embran-
chements de la gorge, sans dépasser cependant la largeur d'une verste.
A l'extrémité orientale vient immédiatement un faubourg de tziganes,
Salatchik; plus loin s'ouvre une étroite vallée où l'on aperçoit, creusée
XXXIII 19
-dans le rocher, une vieille église, attachée au monastère Ouspensky
(de l'Assomption). En face de cette église, sur un rocher inaccessible
s'élevant à plus de 100 mètres au-dessus de la vallée et à 400 mètres
environ au-dessus du niveau de la mer, se trouvent les ruines origi-
nales de l'ancienne forteresse. De nombreuses cryptes s'aperçoivent par-
tout dans les pentes. Le rocher est un calcaire crétacé plongeant ici
presque vers l'ouest et remplacé dans la ville par un calcaire num-
mulitique.
En partant de Bakhtchissaraï, par Karalèze et Choulu, pour Sé-
bastopol, il faut d'abord rebrousser chemin vers le faubourg Azis et
la rivière Katclia jusqu'à Biouk-Suiren et, à la 3-me verste de la ville,
tourner à droite en traversant la rivière Belbek près du village Ka-
barta. De là la route va pendant 8 verstes dans la direction du sud
en s'élevant doucement sur le calcaire crétacé. A gauche, sur le flanc
crétacé, s'élèvent des collines nummulitiques et des rochers échappés
à l'érosion, d'abord le Trapan-tépé (260 m.), à deux verstes de là le
Ouzoun-tarla (environ 300 m.): à droite du chemin les rochers num-
mulitiques s'étendent sans interruption jusqu'au delà du hameau Ka-
ralézy (Grand-Karalèze et plus loin Karalèze-Supérieur) atteignant en
cet endroit jusqu'à 350 mètres de hauteur. Ici le bord de l'étage num-
mulitique tourne vers l'ouest et l'étroite gorge se termine des deux
côtés par des roches de calcaire crétacé. Devant les yeux apparaît le
grandiose Mangoup-Kalé (ou simplement Mangoup) entouré de tous
les côtés de profonds ravins et formant comme une île rocheuse. A
l'angle NAY de sa base, à la 20-me verste de Bakhtchissaraï, se trouve
une source, entourée d'une margelle, dite „fontaine", près de laquelle
le chemin dévie vers le village Khodja-sala. Un sentier raide conduit
du village au Mangoup, mais l'ascension en est très difficile. Le meil-
leur chemin à prendre est à l'ouest, par l'ancienne avenue de la for-
teresse, mais il n'est également praticable qu'à pied ou à cheval.
Le plateau supérieur du Mangoup occupe à peu près une demi-
verste carrée; son point culminant est à 580 m. au-dessus du niveau
de la mer et à environ 280 m. au-dessus de la vallée qui y est con-
tigue du côté du sud. Au-dessus du bord rocheux de ce plateau, à
50 — 60 mètres plus bas que le point culminant, sort une source con-
stante de bonne eau, à la température, en juillet, de -4- 9,7° C, four-
nissant journalièrement 1200 seaux (14400 litres). Dans la pente escar-
pée latérale du Mangoup il y a beaucoup de cryptes dont quelques-
unes renferment des ossements humains. Dans les décombres de la sur-
face du plateau les pluies mettent souvent à jour d'anciennes monnaies.
L'origine et l'histoire de la forteresse du Mangoup sont restées très
obscures, quoique cette montagne ait joué un grand rôle dans les sort
de la Crimée. Lors de l'invasion tartare c'est là seulement que les
Goths se maintinrent assez longtemps. A l'extrémité orientale du Man-
goup se sont conservées jusqu'à nos jours les ruines du castel et les
murs de la lorteresse. Aujourd'hui le Mangoup est inhabité. Les der-
niers habitants (karaïmes-nomades) vus par Pallas, ont émigré en 1800.
2*
20 XXXIII
Une bonne route carrossable continue depuis la fontaine dont nous
avons parlé plus haut vers le sud, sur une distance de trois verstes,
dans la profonde gorge Ouraous qui longe le Mangoup à l'ouest. Après
avoir contourné l'angle droit des rochers de craie (El-bouroun, 522 im
au-dessus du niveau de la mer), elle tourne brusquement vers l'ouest
et descend peu à peu, sur une marne crétacée couverte de buissons,
au village Choulu. Choulu est situé dans une vallée étroite (180 à 190 m.
au-dessus du niveau de la mer) allant de l'E à l'W. A l'ouest du vil-
lage s'étend dans la vallée un beau verger de vieux noyers (Juglans
regia\ plantés, à ce que l'on croit, au siècle dernier par le célèbre na-
turaliste Pallas, à qui appartenait cette propriété. Le chemin suit le
côté droit de la vallée à la base d'une marne crétacée blanche, tandis
que la pente gauche, couverte d'un taillis, se distingue par la couleur
rouge jaunâtre des grès néocomiens. Derrière le verger le néocomien
apparaît aussi sur le côté droit de la vallée, à proximité du chemin.
Sous le néocomien affleure un calcaire grès dur, analogue à celui que
nous avons vu sous le néocomien à Kokkoulouz, Yanjou et Aïrgoul, qui,
comme nous l'avons dit plus haut, doit être attribué au titonien. Ce
calcaire offre ici les traces d'un fort dérangement: d'énormes rocs, dé-
tachés de la masse principale, se montrent inclinés dans diverses di-
rections; ils ont tous un aspect lavé et poli et sont entremêlés des
grès néocomien superposés qui passent souvent à un calcaire jaunâtre. A
droite de la route, sur le calcaire gris, s'élève à une hauteur de quel-
ques mètres un rocher original, brèche cimentée par un tuf calcaire
bordant par couches une caverne triangulaire. La polissure du calcaire
gris est surtout frappante au sud de la route principale de Tchorgoun,
sur un espace de plusieurs verstes carrées qui se trouve sur le chemin
des villages Koutchki, Oupou, Alsou; il fait l'impression d'un calcaire
qui avait été lavé longtemps par les ondes ou frotté par les glaces.
Parfois le grès néocomien se montre intimement cimenté à la surface
poli du calcaire. Ces traits mentionnés pourraient au reste être expliqués
par le glissement de lourdes masses du grès néocomien assez friable,
habituellement aquifère, sous la pression d'en haut d'une énorme assise
de craie non encore érodée. Que la craie ait pris part à ces mouve-
ments, cela résulte du glissement des collines considérables dans les
environs des villages Koutchki et Tchorgoun (du côté opposé auplon-
gement des couches) au-dessous du néocomien et même plus bas que
le calcaire poli qui le supporte. Les énormes dislocations chaotiques
dans cette région semblent être en rapport avec le creusement
de la gorge sauvage de la rivière Tchornaïa entre les villages
liiouk-Mouskomia et Tchorgoun. Les relations anormales du calcaire
titonien, du néocomien et de la marne crétacée, s'observent aussi sur
notre route au moment où elle entre, à une demi-verste de la caverne
à brèche, dans la large vallée „Flawous": à droite on y voit sur 40
mètres du calcaire gris, 40 mètres du néocomien, et, à côté, vers l'ouest,
la marne crétacée descendant jusqu'à la base de la pente; à gauche
de la vallée on aperçoit au même niveau le néocomien du mont Kara-baïr.
XXXIII 21
De Flawous la route se continue sur 4 verstes vers le SW par la
marne crétacée, jusqu'au village Werklmi-Tchorgoun (Nijni-Tchorgoun
est situé à une verste de là vers le sud-est); au-delà du village elle
fait un brusque coude à droite, à travers une faible dépression (4<i
mètres au-dessus du niveau de la mer) où affleurent des couches sa-
bleuses néocomiennes brunes ou grises. Le néocomien s'appuie, ici
aussi, à un rocher de calcaire gris (invisible du chemin), au sud du-
quel coule la petite rivière ïchornaïa. Ce calcaire, caché sous des
éboulis rouges, forme la pente abrupte boisée du mont Dermen-baïr
(environ 200 m.) sur le sommet duquel se trouve le monument italien.
De la dépression de Tchorgoun s'ouvre vers le NW une vaste vue sur
le cours inférieur de la Tchornaïa, appelé Vallée d'Inkerman, connue
par la bataille sanglante du mois d'octobre 1854. A gauche s'abaisse
une vaste pente, bornée au sud-ouest par une arête peu élevée que
traverse la route de Yalta: au sud-est cette pente s'adosse au Dermen-
baïr, au nord-ouest au Sapouu-'gora. La partie inférieure seule est
occupée par de basses collines de marne crétacée, appelées Hauteurs
de Fédioukhine. Le reste de l'espace est occupé, sous la couverture du
sol de la surface, par un grès néocomien calcarifère qui n'a pas ici
sa couleur habituelle jaune raugeâtre. Dans la partie supérieure de
la pente, à 60 — 100 m. au-dessus du niveau de la mer, apparaissent
en plusieurs points les roches [cristallines, surtout du granité. Les
affleurements des roches cristallines out peu d'étendue et ne se pré-
sentent que sous forme de petits fragments, rarement de blocs.
A l'est de la colline néocomienne traversée par la route (120 m.),
à une distance dénviron 3/4 de verste, on voit dans une des tranchées
de l'ancien camp sardinien le contact de la roche éruptive avec les
conglomérats (jurassiques) et le grès. La position de ces roches au-
dessus du conglomérat et au-dessous du néocomien indique qu'elle^
sont du même âge que toutes les autres roches éruptives développées
en Crimée. Les nombreuses variétés des roches qu'on trouve en cet
endroit appartiennent par le type chimique de leur magme à une même
série granito-dioritique (anal. 5 et 6). Presque tout l'espace étant cou-
vert de buissons, il est assez difficile de remarquer les divers affleure-
ments, même clans les tranchées. A la 13-me verste, au nord de la
chaussée, apparaissent au jour de véritables granitites à biotite (granités
de Michel Lévy) à gros grain, d'un gris clair et rougeâtre, com-
posées d'orthose perthitique régulièrement réuni au quartz granitique
(pegmatite graphique), d'une petite quantité de plagioclase et de bio-
tite brune. Outre la granitite qui apparaît en quantité relativement
restreinte, on y trouve du granité à amphibole, du porphyre granitique
(microgranulite), du granité à augite, de la diorite quartzifère à mica
et pyroxène, toutes ces roches étant riches en quartz. La microstruc-
ture ne révèle aucun indice de dynamo-métamorphisme. — Plus loin, à
la 14-me et la 15-me verste, on recontre des roches nettement porphy-
riques, notamment du porphyre quartzifère à dihexaèdres de quartz
arrondis et corrodés typiques, à mica ou augite, à orthose et parfois
22 . XXXIII
à plagioclase. La structure est microgranitique (microgranulitiques
M. L.). — A la 15-me verste il y a développement de roches en tout
identiques avec les roches sphérolitiques près de l'Artek et au Séragoz
que nous avons déjà décrites. Jaunâtres et rougeâtres et ressemblant
beaucoup au porphyre à orthose (analyses 12, 13, 14, 15) elles sont
composées d'anorthose porpliyrique, de quartz en cristaux, de très
rares aiguillettes d'aegirine, parfois d'un peu d'amphibole sodique verte
et de mica clair verdàtre, comme éléments de première consolida-
tion; la pâte prédomiue et consiste en gros sphérolithcs fortement po-
larisant (quartz + feldspath) de structure fibreuse qui enveloppent par-
fois les cristaux de quartz, mais jamais de feldspath, et qui sont entre-
mêlés d'une petite quantité de quartz. Ces sphérolithes acquièrent
souvent une structure granophyrique (micropégmatoïde, à étoilements
M. L.) et liassent enfin à un mélange panidiomorphe de feldspath et
de quartz (poikilitic. Williams). Ces formes de structure offrent tous
les moments du passage. — De là vers le nord, à une verste de la
rivière Tchornaïa, il y a affleurement, entre le mont Gasfort et les
hauteurs de Fédioukbine, de diorites quartzifères à pyroxène, accom-
pagnés d'une faible quantité de biotite et de micropegmatite déjà
décrite, composée de quartz et d"orthose (Kastel-Aïou-Dagh).
A l'ouest, dans le Sapoun-gora, le grès néocomien disparaît sous
le miocène, mais à l'extrémité nord de cette montagne, en face d'In-
kerman, un calcaire nummulitique, crétacé vers le bas, vient se mon-
trer du-dessous le miocène. .
A partir de la dépression de Tchorgoun on voit s'étendre sans
interruption, à droite de la rivière Tchornaïa, la marne crétacée
s'abaissant doucement vers Inkerman. Le néocomien mis à nu à la
dépression, apparaît encore ça et là dans la direction NW de l'Arà-
lakh-baïr, pour se cacher enfin sous les éboulis. La différence du
niveau du néocomien à droite et à gauche de la rivière dépasse 40 et
même 50 mètres. La faille à laquelle nous avons affaire ici, semble
avoir produit les marais de la vallée d'Inkerman: le grès aquifère du
côté 'gauche bute ici contre des coupes d'autres couches moins per-
méables. Ce n'est que dans ces dix dernières années que la croissance
graduelle des dépôts d'alluvion, amenés dans la vallée par les eaux de
pluie, a fait reculer le marais plus près de l'embouchure de la rivière.
A la même faille empêchant beau de s'écouler du grès, doit être
attribué le résultat favorable de la recherche de l'eau, nécessaire aux
besoins de Sébastopol, entreprise en 1896 par l'ingénieur A. Conradi.
Près d'Inkerman la faille semble disparaître (peut-être se termine-
t-elle en coin); du moins n' y voit-on plus de désaccord être le niveau
du calcaire crétacé formant les rochers escarpés à droite, près de la
cénobie d'Inkerman, et de celui du côté gauche, près de la station du
chemin de fer Inkerman, où on l'extrait dans d'énormes carrières. Ici
comme là, le calcaire crétacé est recouvert de calcaire nummulitique,
facile à reconnaître de loin par la teinte bleuâtre des surfaces ro-
cheuses dominant les ruines d'Inkerman (au-dessus de la cénobie, à
XXXIII 23
50-60 m. au-dessus de la mer). S'abaissant vers le NW, le calcaire
nummulitique va disparaître sous le niveau de la mer derrière l'em-
bouchure de la Tchornaïa, quelque peu à l'ouest du Nijni-Maïak
(phare inférieur) où il forme la base de la pente. Le calcaire sup-
porte environ 55 mètres de marne blanche (de l'étage méditerranéen);
très susceptible de s'ébouler, supportant à son tour jusqu'à 30 mètres
de calcaire sarmatique. A gauche de la Grande-baie (rade) le calcaire
îmmmulitique, plongeant à 6 — 7° vers N30°W, disparaît sous le niveau
de la mer près du ravin Troïtskaïa, point, appelé Khoutor JV« 42 par
les militaires. Ceci étant en désaccord avec la ligne d'orientation, il
y a lieu de supposer une cassure des couches et une faille se dirigeant
le long de la Grande-baie avec un affaissement de la lèvre nord d'au
moins 60—70 mètres. Il mérite d'être mentionné qu'ici le déplacement
est inverse à celui du néocomien sur la rivière Tchornaïa près des
hauteurs Fédioukhine.
Le bord nord de la Grande-baie qui présente de meilleurs affleu-
rements que celui du sud, est découpé par une série de petits golfes
(débouchés des ravins) correspondant à des groupes de couches fria-
bles, facilement attaquables par l*eau. Le premier de ces petits golfes
à l'ouest du phare s'appelle Soukbarnaïa; ensuite vient Golandia, et à
l'extrémité, Séwernaïa.
Dans le ravin Soukbarnaïa et plus loin, vers la petite baie de Go-
landia, au bas de l'escarpement littoral, on voit à découvert une marne
de l'étage méditerranéen avec plongement d'environ 4° vers le XW.
On y trouve Spaniodon Barbotii, Pentacrinus Inkermancnsis et
écailles de poissons. Un horizon de la partie supérieure de la marne
abonde en individus des espèces Hélix, Planorbis, Cyclostoma.
A mesure que l'on s'éloigne vers l'ouest, l'angle du plongement
diminue, bien que d'une manière inégale. Entre les golfes Golandia
et Séwernaïa domine le calcaire sarmatique contenant souvent du sable
et des cailloux et interstratifié d'argiles également plus ou moins
sableuses. On y trouve en profusion: Mactra podolica, Tapes gre-
garia, Erivillia podolica, Cardium obsoletum, Cardium pJicatum,
Trochus podolicus etc. Encore plus loin vers l'est, depuis le golfe
Séwernaïa jusqu'au! rempart Konstantinovsky, il y a prédominance
nette d'argiles, à la surface rouges, marneuses, renfermant des concré-
tions calcaires, dans les profondeurs souvent grises et gypsifères. A
l'ouest de Golandia la plupart des puits fournissent une eau salée.
(Les dépôts pliocènes caractéristiques à Dreissenia ne peuvent
être observés qu'à 10 verstes de là, vers le nord, sur le faîte entre
les plaines de la Belbek et de la Katcha).
Sébastopol (44° 37' larg. nord, 3° 10' long, est, méridien de Poul-
kowo), port militaire et commercial et résidence d'un préfet, est situé
sur les mêmes couches sarmatiques faiblement inclinées vers NW qui
se voient à découvert au bord nord de la Grande-baie .rade). Les
meilleurs hôtels sont: l'Hôtel de Kist, le Grand-Hôtel, l'Hôtel
de Wetzel: l'Hôtel duXord et l'hôtel Belle-vue sont à meilleur
24 XXXIII
marché. La ville a pour promenades: le Boulevard littoral où il
y a un restaurant et des bains; le boulevard des enseignes de vaisseaux
(Boulevard mitchman) avec le monument de Kazarsky; le Bou-
levard historique à l'endroit du 4-nie bastion, devenu célèbre à la
guerre de Crimée.
Les alentours les plus visités de Sébastopol sont: Inkerman avec
les restes d'une ancienne fortification et une église creusée dans la
roche; Malakhow-kourgan devenu célèbre par la défense de Séba-
stopol en 1854 — 1855; le monastère de Chersonèse près duquel
s'exécutent les fouilles de l'ancienne Chersonèse et qui possède un
musée archéologique;" le monastère de St. George avec son bel
escarpement littoral qui laisse voir sous Fassise des dépôts tertiaires
les roches éruptives les plus récentes et diversement colorées. Sur la
route menant au monastère de St. Georges se trouvent les cimetières
français et anglais.
Les affleurements près du monastère de St. Georges commencent
à 5 verstes vers le NW du cap Phiolente au niveau de la mer; s'élevant
peu à peu et s'étendant le long de l'escarpement littoral jusqu'au ravin
Karanskaïa à Test du cap, ils atteignent une altitude absolue de 60
mètres. Les roches forment de grands et puissants dykes presque ver-
ticaux, perpendiculaires au contours du rivage (fig. 2); plusieurs gran-
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Fig. 2. Le cap Phiolente.
des pierres des mêmes roches émergent dans la mer, au golfe près du
monastère. Il y a développement de trois espèces de roches: de kéra-
phyres acides clairs, formant la masse principale et occupant tout
l'espace entre le cap Phiolente et les rochers à Test du monastère de
St. Georges; d'une diorite quartzifère à pyroxène à gros grain et d'une
mélaphyre basique affleurant du côté oriental de la baie et plus loin, à
Test, vers le ravin Karanskaïa; du côté de la mer ces roches-ci sont
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peu accessibles: on ne peut y arriver que dans la partie supérieure de
l'escarpement. A l'ouest du cap Phiolente un dyke des premières roches
d'un accès difficile s'avance loin dans la mer formant une sorte de
porte naturelle (fig. 3). Les affleurements les plus accessibles se trou-
vent au-dessous du monastère de St. Georges. La cassure fraîche des
roches, jaunâtre, verdâtre, gris clair ou brune, est cryptocristalline
avec petits cristaux de feldspath porphyrique. Il y a aussi des roches
tout à fait blanches avec très petits cristaux de pyrite. Les roches
sont riches en Si02 (jusqu'à 74° „) et Na20 (analyses 16, 17, 18, 19).
Le feldspath porphyrique, différent dans les divers types, offre l'an-
désine, l'oligoclase, et même la labradorite, le plus souvent l'anorthose;
la pâte à grain très fin (au microscope) consiste en plaques de feld-
spath (albite on orthose sodique?), en cristaux de quartz idiomorphes
(le quartz porphyrique de première consolidation fait entièrement dé-
faut), en de rares microlites de pyrovène. La structure est pilotaxiti-
que, fluidale, granophyrique, sphérolitique, microgranitique (Ro s en-
bus ch. Microlitique et microgranulitique Michel Lévy). La pyrite
est assez répandue, l'apatite se rencontre quelquefois, la magnetite
manque partout. La diorite quartzifère à pyroxène, du même type
qu'ailleurs, est évidemment plus âgée que les kératophyres et la mé-
laphyre qui est très désagrégée. A l'est, vers le cap Phiolente, il y a
entre les dykes kératophyriques des tufs verts très décomposés, avec
forte teneur en calcite et des inclusions d'agrégats radiaux sphéro-
lithiques de pistacite. Les roches acides de cette localité sont proba-
blement plus récentes que les autres roches éruptives de la Crimée,
mais elles appartiennent à la même époque géologique. Le plus proba-
blement ces roches éruptives ne présentent, à l'instar de celles du Kara-
Dag, qu'un faciès périphérique du massif cristallin de Tauride.
Appendice. Analyse de quelques-unes des roches typiques *).
1) Diorite quartzifère à pyroxème du Tchamny-Rouroun. Roche
à gros grain.
2) Roche à gros grain du pied du Biouk-Ouraga.
3) Aïou-Dagh, texture à gros grain.
4) Kourtzy près de Simféropol, porphyrite quartzifère.
5) Diorite quartzifère à pyroxène à gros grain qu'on trouve au
nord de Kamary près de Balaklava,
6) Granitite à biotite, à gros grain, provenant du même lieu.
7) Porphyrite quartzifère; Castel près d'Alouchta,
8) Porphyrite quartzifère (kératophyre). Cap derrière le Kou-
tchouk-Ouzen à l'est d'Alouchta.
9) Roche du Charkha (kératophyre microgranulitique).
10) Roche du cap Parténit (kératophyre microgranulitique).
11) Roche d'Aï-Danil.
') Analyses faites par A. Lagorio dans le laboratoire du Cabinet
minéralogique de l'université de Varsovie.
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12) Eocbe à structure sphérolito-porphyrique (taurite). Au nord
de Kamary.
13) Roche à structure granophyro-porphyrique (micropegmatite
à étoilements) passant en poikilitique (Williams). (Tau-
rite). Séragoz près de POuraga.
14) Feldspath (anorthose). Au nord de Kamary.
15) Pâte sphérolithique isolée de 12.
16) Kératophyre. Monastère de St-Georges. Roche d'un blanc
verdâtre.
17) Kératophyre. Monastère de St-Georges. Roche d'un gris ver-
dâtre.
18) Kératophyre. Monastère de St-Georges. Roche de couleur
brunâtre.
19) Kératophyre. Monastère de St-Georges. Roche blanche.
20) Mélaphyre (Navittypus) de Kobosa sur la rivière Aima.
21) Mélaphyre. Rivière Bodrak.
22) Mélaphyre pi\s de Karagatch, entre les rivières Bodrak et
Aima.
Mélaphyre près de Koktéhél (voir l'itinéraire à travers le
Kara-Dagh).
XXXIV
KURZE UEBERSICHT
der Géologie der llmgebung
von
ST. PETERSBURG,
mit Karte
VON
F. SCHMIDT.
In der Umgebung von St. Petersburg haben wir im Wesentlicben
zwei Gebiete zu unterscbeiden, das silurisch-câmbriscbe Gebiet im Sû-
den der Stadt, das durch eine deutliche Terrasse, die Fortsetzung des
Estlàndischen Glints, im Norden begrenzt wird und das Gebiet der
Quartâr'-Bildungen zu beiden Seiten des Newathals und am Ost-Ende
des finnischen Meerbusens, in welchem die machtigen glacialen Bil-
dungen des Bloeklehms, die spiiteren Uferwalle und die Absatze des
Newathals allein zur Geltung kommen. Die alten Grundmoranen be-
decken allerdings aucb das silurische Gebiet, aber nirgens in solcher
Màchtigkeit, dass man nicht das silurische Terrain darunter erkennen
konnte, wâhrend das Quartargebiet im N auf allen Karten als solches
dargestellt wird, da die tiefer liegenden cambrischen Bildungen nir-
gends zum Vorschein kommen und nur durch tiefe Bohrlôcher aufge-
schlossen werden konnten. Ausser Quartàrlageni und der silurisch-
cambrischen Terrasse tritt ûber letzterer schon in geringer Entfer-
nung von St. Petersburg nach Suden ungleichfôrmig die Silurbildungen
bedeckend die grosse devonische Transgression zur Erscheinung, die
den gânzen sudlichen Theil der Gouvernements St. Petersburg ein-
nimmt und westlich nach Livland, ostlich zum Onega-See liin sich
verbreitet.
1
XXXIV
Litteratur.
A. Palaeozoisclie Bildungen
1818. Strangways Geological sketch of the environs of St. Pe-
tersburg in Transactions of the Geological Society Vol. 5.
Russisch in Tpy^H nimepajioriiHecKaro ooinecTBa 1830.
1825. Eichwald, geognostico-zoologicae per Ingriam etc. ob-
servationes.
1830. Pander, Beitrâge zur Geognosie des Russischen Reichs.
1844. Graf Keyserling, Xotiz tiher den alten rothen Sandstein
an der Ischora. Yerh. der minerai. Gesellsch. 1844,
pag. 25 — 30.
1845. Murchison, Verneuil and Count Keyserling, The
geology of Russia in Europe and the Ural mountains.
1852. KyTOpra, reorHOCTiiqecKaa Kapia. G-neTep6yprcKoir ry-
ôepiiin (Kutorga, Geognostische Karte des Gouvern.
St. Petersburg).
1868. IL Boki, l'eorHOCTH'îecKoe onncame HiiiKHecii.iypiîîcKOil n
jeBOucKon CHCTeMH C-IIeTep6yprcKoa ryôepH. MaTepia.iH
jpa reojioriu Pocciu (J. Bock, geognostische Beschrei-
bung des untersilurischen und devonischen Systems im
Gouv. St. Petersburg, mit Karte).
1881. KyjpiiBD.eB'B n .Teôeji.eB'B, reo^oniiecKoe onncaHie
OKpecTHOCTeu EpacHaro h HapcKaro ce.ua, bï. Tpyji,£i C.-ne-
TepôyprcKaro o6ni,ecTBa ecTecTBoncnHiaTe-iefi. T. 12
(Kudriawzew und Lebedew, geologische Beschreibung
der Umgebung von Krasnoe und Zarskoe Sselo).
1881. F. Schmidt, Revision der Ostbaltischen Silurischen Tri-
lobiten. Lief. I (Phacopidae, Chiruridae, Encrinuridae).
In der Einleitung ist eine vollstàndige Uebersicht der
ostbaltischen silurischen Schichten gegeben. Ebenso auch in:
1882. On the Silurian (and Cambrian) strata of the Baltic Pro-
vinces of Russia, as compared Avith those of Scanclinavia
and the British. Isles. Quarterly Journ. Geol Soc,
pag. 514 — 536 (Vith a niap.).
B. Quartare Bildungen.
1894. DeGeer, om Kvartâre nivâforàndringar vid finska viken,
in Geol. fôrening. i Stockholm fôrhandl. Bd. 16, p. 639 ff.
1896. Berghell, Bidrag till Kannedomen om sôdra Finlands
kvartara niva f oràndringar.
Ausserdem zahlreiche Angaben bei Kutorga (in den Protocollen
der Kais. minerai. Gesellsch), Inostranzew, in l'homme préhistorique
sur les côtes du lac Ladoga, und in verschïedenen Protocollen der
XXXIV 3
G-eologischen Abtheilung der St. Petersburger Naturtorschergesell-
schaft u. a.
Die Palaeozoischen BUdungen.
Das silurisch-cambrische Gebiet zeigt genau die namlichen Unterab-
theilungen wie ich sie in meinem Fùbrer durch Estland (XII des Fûhrers)
angegeben habe, sie reieben aber nicht uber den silurisehen Echinos-
phaeritenkalk (C,) hinaus. Wir liaben also hier eine ganze cambrische
Reihenfolge, den blauen Thon mit dem ihm unterlagernden Sandstein,
den Yertreter des schwedischen Fucoidensandsteins, den eigentlichen
Obolen- oder Ungulitensandstein und den Dictyonemaschiefer. Das si-
lurische System beginnt mit dem Grunsand 1 1\), dann folgt der Glau-
conitkalk (i?2), die untere Linsenschicht (B?i„), der eigentliche Ortho-
ceren- oder Vaginatenkalk (BH) und encUieh der Echinosphaeritenkalk
(C,). Die hoheren Stufen sind in der nàheren Umgebung St. Peters-
burgs nicht entwi'ckelt, Xur sûdlich von Gostilizy treffen wir auf den
Vertreter des estlândischen Brandschiefers (C2), wâhrerid westlich von
Gatsehina an der baltisehen Bahn iiberall schon die Kegelsche Schicht
(D.2) ansteht. Die tiefste zu Tage tretende cambrische Stufe ist der
blaue Thon, der iiberall in den Flussthalern am Fuss der Terrasse
zu Tage tritt. Er ist fur gewohnlich undeutlich geschichtet, zerfallt
trocken in paralellelepipedische Stiicke und enthalt an zahlreichen
Stellen die noch rathselhaften Platysoleniten, kurze gegliederte
Rôhrchen, die wahrscheinlich mit Cystideen zusammenhangen. In ei-
nèr tieferen Stufe desselben hat Pander einen deutlicher geschichteten
blâttrigen Thon nachgewiesen, den er als phytamorphischen Thon
bezeichnet, da die einzelnen Lagen auf ihrer Oberflàche blattartige
nicht deutlich begrenzte Gebilde zeigen, die Eichwald als Lamina-
rites antiquissimus beschrieben hat. Dr. V, Rohon, der die Umge-
bung St. Petersburgs seinerzeit eifrig durchforscht hat, fand diesen
Thon auch in Bohrungen, die am Fuss der Terrasse angelegt waren.
In der Stadt St. Petersburg ist man bei Aidage artesischer Brunnen
erst nach einigen 80 Fuss auf den blauen Thon gekommen. Vorber
traf man machtige Schichten Blocklehm und oben darùber neuere
Flussablagerungen. Von Bohrlochern in der Stadt sind haupts* chlich
zwei bekannt geworden, das vom Akademiker G. v. H el m ers en 1865
beschriebene Bohrloch im Hof der Anstalt zur Herstebung der Staats-
papiere, in welchem man in einer Tiefe von 657 Fuss nach Durchboh-
rung eines groben Sandsteins auf Granit stiess und das neuere Bohr-
loch auf dem Terrain der Kalinkin-Brauerei, bei dessen Anlage man
nicht nur wiederum auf den Granit stiess, sondern auch ein cylin-
drisches Stûck desselben, etwa 10 Fuss lang und 3 Zoll dick zu Tuge
gefôrdert wurde, das gegenwartig im geologischen JMuseum der St. Pe-
tersburger Universitiit aufbewabrt wird. Der Granit entspricht nach
Aussage der finnischen Geologen etwa den Formen desselben im ostli-
1*
4 XXXIV
chen Finland, nach dem Ladoga-See zu, wie von vornherein zu er-
warten war.
Zwar ist die silurisch-cambrische Terrasse sùdlich vom finnischen
Meerbusen und vom Newathal ùberall deutlich ausgebildet, aber ge-
rade in dem Gebiet direkt sùdlicb von St. Petersburg kônnen wir an
der Terrasse selbst kaum irgendwo die Schichtenfolge der iibrigen
Glieder der Glintformation so deutlicb verfolgen wie am estlândischen
Glint und an seiner ôstlichen Fortsetzung nach Ingermanland, wie etwa
bei Koporje und Gostilizy. Auch weiter ôstlich von St. Petersburg
kaben wir wieder den regelmiissigen Bau der Terrasse, mit fast hori-
zontal gelagerten Schichten, so an der Tosna von Nikolskoje aufwârts
und namentlich an der Lawa und am Wolchow. In der Gegend siid-
lich von St. Petersburg selbst treffen wir die auf dem zu Grande lie-
genden blauen Thon auflagernden Schichten fast nur in den Fluss-
thàlern, wie an der Popowka, der Koschelewka, Humalasarowka, der
Pulkowka, und auch hier vielfach verworfen und gefaltet, oder zu be-
sonderen Hugeln wie den sogenannten Duderhofschen Bergen aufge-
presst, wo wir eine weit ùber die ùbrige Gegend hervortretende
Schichtenauftreibung constatiren kônnen, die wie die vorgenannten
Faltungen walirscheinlich auf eine gleitende Bewegung der oberen
lockeren Kalk-, Lehm-, Schiefer- und Sandschichten auf dem plasti-
schen unteren Thon zur Zeit des Vordringens des nordischen Inlan-
deises zurùckzufuhren ist. An den aufgetriebenen Hugeln bei Duder-
hof lassen sich aile Schichten bis zum Echinosphaeritenkalk hinauf
verfolgen, doch ist die Ausbeute nicht gross, da das Gestein der obe-
ren Schichten meist dolomitisch ist und nur wenige deutliche Entblôs-
sungen vorhanden sind; nur beim Dorfe Kawelachta unweit Krasnoje
Sselo bat man eine vollstândige Reihenfolge vom blauen Thon (von
hier bat Volborth die Volborthella tennis erhalten) liber den Ungu-
litensand und den Dictyonemaschiefer bis zum Glauconitkalk. Die
obengenannten Flussthâler der Pulkowka, der Popowa und die Thâler
bei Koschelewo und Hummalassari zeigen die ganze Reihenfolge vom
Thon bis zum Echinosphaeritenkalk hinauf. Das lockere Gestein, von
vielen Spalten durchsetzt, wird bei jedem Hochwasser neu erodîrt und
der eifrige Sammler erhàlt reiche Ausbeute. Seit 70 Jahren etwa, als
Pander seine Studien in der Umgegend St. Petersburgs begann und
die Dorfkinder in der Nàhe der silurischen Flussthâler im Sammeln
unterrichtete, hat sich eine ganze Reihe von Forschern und Liebha-
bern mit Hûlfe der genannten Dorfkinder in den Besitz von reichen
Sammlungen gesetzt, die noch jetzt unsere Museen schmiicken. Nach
Pander, der von 1820 angefangen in dem ganzen Gebiet seine Samm-
lungen veranstaltete, die ihm das Material zu den zahlreichen Tafeln
seiner „Beitrâge zur Geognosie des Russischen Reichs" lieferten, haben
besonders folgende Herren hier gesammelt und sammeln lassen. Prof.
E. Eichwald (seine Sammlungen gehôren jetzt der St. Petersburger
Universitàt), der langjàhrige Secretair der mineralogischen Gesellschaft
"\Yorth, dessen Schàtze vorzuglich von der Pulkowka stammen, vor
XXXIV 5
allem aber Dr. A. v. Volborth, der 40 Jabre lang jeden Sommer in
Pawlowsk zubracbte und dem das scbônste Material von allen Seiten
zugetragen wurde, besonders von der Popowka, von Katlino und Hum-
malasaari. Die bekannten wichtigen Arbeiten VolborthViiber Cys-
tideen und Triboliten grunden sich aile auf die in Pawlowsk angeleg-
ten Sammlungen, die jetzt der Kaiserlichen Aka'lemie der Wissen-
schaften gebôren. Weiter Prof. S. Kutorga, der ebenfalls an der
Pulkowka und Popowka und ausserdem namentlicb in der Umgebung
von Gatschina gesammelt bat. Seine Sammlungen befinden sicb jetzt
grôsstentheils im geologischen Muséum der St. Petersburger Univer-
sitât. In der weiteren Umgebung St. Petersburgs sammelte besonders
einer der Stifter der mineralogischen Gesellsehaft, Herr Lawrow in
Ropscba, wo ibm die tiefern Scbichten des Ecliinospbaeritenkalks das
Material zu seinen schônen Arbeiten uber neue silurisehe Trilobiten
boten. Wo die Sammlung Lawrow's geblieben, ist zur Zeit unbekannt.
Aus letzier Zeit ist namentlich Hr. General S. PI au tin zu nennen,
der im Anfang der 80-er Jabre zwei Sommer in Gostilizy zubraehte
und aus den dortigen Kalken, . sowohl dem Glauconit- als dem Ortbo-
cerenkalk, als namentlich aus dem unteren Echinospbaerithenkalk
eine ganz ungewobnlieh reicbe Sammlung zusaminengebracbt bat, die
mir fur meine Revision der ostbaltischen silurischen Trilobiten von
ganz unscbatzbarem Werthe gewesen ist. Aucb spater hat er in der
Umgegend von Pawlowsk fleissig gesammelt und noch im vorigen
Jahre sind wir zusammen am Wolchow gewesen, von wo ich manches
werthvolle Stùck durch ihn erhalten habe. Der neueste eifrige Samm-
ler und Liebhaber, der ebenfalls namentlich die noch immer uner-
schôpfliche Umgebung von Pawlowsk und Zarskoje Sselo ausbeutet, ist
der Hr. Oberst P. S. Schewyrew, von dem noch mancher wicbtige
Beitrag zu Palaeontologie der Umgebung St. Petersburgs zu erwar-
ten ist.
Gehen wir etwas genauer die Hauptlocalitâten durch, wobei ich
mich ausser an eigene Beobachtungen vorzùglich an die zwar kurzen
aber genauen und ubersichtlichen Angaben von Bock halte. Ausser-
dem benutzte ich die oben angefuhrte Arbeit von Lebedew und
Kudrjawzew.
Am hâuhgsten wird in der Umgebung von St. Petersburg das Thaï der
Popowka bei Pawlowsk, zwischen den Dorfern Pàselewo undPopowa be-
sucht (S. Fig. 1 und 2), wegen der interessanten Unregelmàssigkeiten in
der Schichtenfolge und dervonPander und Volborth nachgewiesenen
aber schwierig zu erkennenden Auflagerung von devonischen Mergeln
auf silurischen Orthocerenkalk. Die beifolgende Kartenskizze mit Er-
klarung soll sur Verdeutlichung der mitgetheilten Beobachtungen
dienen. Mari beginnt gewôhnlich von der Briicke bei Pàselewo, wo,
wie weiter unterhalb, nur der cambrische blaue Thon ansteht, bedeckt
von neueren Flussgerdllen. Etwas oberhalb wird der blaue Thon am
linken Ufer von Ungulitensandstein und Dktyonemaschiefer iiberla-
gert. Dann kommt die hohe Wand am recbten Ufer. wo unten der
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XXXIV
petrefactenleere (Fucoideu— ?) Sandstein und daruber der âchte Un-
gulitensandstein und der Dictyonemasehiefer zu erkennen ist, hôher
hinauf lâsst sich an einigen aus dem Gerôll hervorragenden Entblos-
sungen der Glauconitsand, der Glauconitkalk und der Orthocerenkalk
Fig. 1.
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Blauer Unguli- Dictyone- Glauko- Vagina-
Thon. ten-Sand. ma-Schie- nit-Kalk. ten-Kalk.
fer.
Devon.
erkennen. Besonderes Interesse bietet die nachste liobe Wand am
rechten Ufer, an deren Ende man in einer schmalen Scblucbt vom
Glauconitkalk (der liier Brachiopoden wie Ôrthis par va, obtusa,
Ortlùsina plana und ausserdem nicht selten Asaphus expansus
Fig. 2.
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Thon.
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Devon.
enthâlt) zum Ovthoeeren- oder Vaginatenkalk emporsteigt, der
dureh zahlreiche Orthoceren (0. commune und vaginatum) sich
leicht als solchsr erkennen liisst. Ueber ihm làsst sich noch eine
graue silurische Schicht erkennen, die seltene Spuren von Asaphus
XXXIV 7
MicJvwitëi F. Schmidt und dabei Thoneisenlinsen zeigt und daher schon
zur oberen Linsenschicht gerechnet werden muss. Dariïber kommt
bis zur Oberflâcbe ein 3 — 4 Faden màchtiges Lager vom weissgrauem
Kalkmergel, der mit blossem Auge gar keine Spuren von Petre-
facten erkennen lâsst. Der nâmliche Mergel bildet in einer abge-
sunkenen Scholle etwas weiter oberhalb an der Nordwendung des
Flussthales das rechte Ufer. In ihm haben Pan der und Volbortli
durch Schlâmmen Trochilisken l) (die bezeichnend fur unser Devon
geworclen sind) und Fischzâlme nacbgewiesen, wodurch dieser obère
Mergel als devonisch constatirt wird, was ja auch weiter nie ht zu ver-
wundern ist, da ein âhnlicher Mergel bei Ontolowo an der Slawânka
den silurischen Kalk, diesmal deutlich, auch stratigraphisch geschieden
ôberlagert und bei Marjino (etwa 4 Werst entfernt) reichliche Schup-
pen und Zahne devonischer Fische fùhrt. Die Schwierigkeit an der
Popowka liegt nur in der vollkommen concordanten Auflagerung der
devonischen Lager auf den silurischen und in der petrographisch schwer
zu erkennenden Grenze zwischen den obersten mergeligen untersiluri-
schen Kalken und den auflagernden devonischen Mergein, woher auch
Kutorga und spàter Lebedew die letzteren nicht richtig erkannt
haben. Auf dem linken Ufer, gegenùber der devonischen Entblôssung
steht Orthocerenkalk an. Auf der Umbiegungsstelle erkennt man auf
der Hohe der Uferwand eine cleutlicke Umkippung der Schichten. Zu
oberst liegt Ungulitensand, darunter Dictyonemaschiefer und unter die-
sem Glaukonitkalk. Weiter oberhalb sieht man an beiden Ufern wieder
blauen Thon. Unter der Brûcke haben wir am linken Ufer bei fluss-
aufwarts geneigten Kalkschichten ein schônes Profil, an dem wir zuerst
auf eine petrefactenarme rôtliche Kalkschicht (den obersten Theil von B3)
stossen, mit seltenen Stucken von Asaphus pachyopMhalmus F. S., —
dann auf den achten Vaginatenkalk, die untere Linsenschicht mit Ly-
cophoria nucella und Amphion Fischer i, dann auf die obersten gelb
und roth geflechten Schichten des Glauconitkalks, in welchen u. a.
Asaphus Brôçjgeri F. S., Conularia Buchii Eichw. und andere Sel-
tenheiten vorkommen und endlich auf den achten Glauconitkalk B2 mit
zahlreichen Brachiopoden und Asaphus expansus (die tiefsten Schich-
ten mit Megalaspis pJanilïmbata wurden hier nicht beobachtet\ Wei-
ter oberhalb sehen wir am rechten Ufer eine hohe Wand, die eine
kuppelfôrmige Schichtenauftreibung zeigt, unten in der Mitte den Dic-
tyonemaschiefer, ûber dem Glauconitkalk und Vaginatenkalk folgen.
Im Flussbett selbst lassen sich eine Menge einzelner kleiner Stufen
unterschieden, an denen sich z. Th. gut sammeln lâsst. Es kommen
noch schwache Faltungen vor, indem das Bett bald von Gliedern des
Orthocerenkalks, bald von solchen des Glauconitkalks gebildet wird.
J) Die Trochilisken sind kleine kuglige Kôrperchen mit gegit-
terter Oberflâche, die zuerst von Pander fur Lycopodiaceensamen er-
klart, spater von Ehrenberg als Midiola Pander i zu den Foramini-
feren gebracht wurden und jetzt zu Kalkalgen, den Siphoneen, gerechnet
werden.
8 XXXIV
Der Eehmosphaeritenkalk ist an der Popowka in dieser Gegend nicht
anstehend nachgewiesen, doch kommen einzelne Exemplare im Gerôll
vor, die auf seine Anwesenheit schliessen lassen. Auf der Hôhe des
Ufers. in einer Entfernung von 2 Werst nach N. AV. bei Katlino, steht
er in flacher Gegend in ausgedehnten Gruben an, aus denen Material
zur Wegereparatur gewonnen wird, horizontal an. Er ist hier sehr
thonig und locker und liefert reiche Ausbeute an Petrefacten, unter
den Echinosphaerites aurantium besonders hàufig ist, ausserdem Asu-
phus lacvissimus F. S. (A. Weissu Eichw. ex. pt.), Ptychopyge tcc-
ticaudata u. a. Am Bâche bei Hummalassari bat man die ganze Rei-
henfolge vora Echinosphaeritenkalk bis zum Ungulitensand und blauen
Thon, wenn auch hàutig unterbrochen Aus dem lockeren leicht zer-
brockelnden Gestein wâscht das Wasser oft wohlerhaltene Petrefacten
aus, die von den Kindern des Dorfes (jetzt freilich seltener) dem Lieb-
haber zugetragen werden. In der nàchsten Umgebung von Zarskoe
Sselo haben wir keine bedeutenden Aufschliisse: an der Kusminka steht
ûberall blauer Thon an und bei der Eisenbahnstation Alexandrowsk
an der Warschauer Bahn geht stellenweise der Fngulitensand und
Dictyonemaschiefer zu Tage. Erst weiter im N. W. ara Glint, an der
Pulkowka, unweit der Sternwarte haben wir wieder eine reichhaltige
Entblôssung, die schon seit 80 Jahren, seit Strangways, durch ihre
eigenthumlichen Faltungen die Aufmerksamkeit der Geologen auf sich
gezogen bat. Gegenwârtig sind cliese Falten nicht so schôn zu sehen als
fruher, immerhin werden die beigefugte Kartenskizze vonLebedew und
der Purchschnitt von Tschern yschew (S. F. 3 und 4) Interesse erregen.
Auffallend ist von vorn herein, dass sowohl oberhalb am Fluss, wenn
man vom Observatorium kommt, als unterhalb beim Dorfe Pulkowa
nur der blaue Thon im Flussbett ansteht, dazwischen findet sich eine
Partie von ein paar hundert Schritten, in der die gefalteten und iiber-
gekippten Kalkschichten zu Tage gehen. Hier scheint mir Tscher-
n yschew1 s Erklarung, dass wir es mit einer Gleitungserscheinung
der oben liegenden Kalkschichten auf dem unterliegenden blauen Thon
zu thun haben, recht wohl annehmbar. Zuerst treffen wir am linken
Ufer eine hohe Wand mit steil flussabwârts geneigten Schichten. Es
folgen sich làngs dem Flusslauf die ganze Série der Kalkschichten, zu-
erst der Echinosphaeritenkalk, dann der Orthocerenkalk, endlich der
Glauconitkalk. Auch am rechten Ufer ist entsprechend eine kleine Ent-
blôssung von Echinosphaeritenkalk zu sehen.
Weiter sieht man am rechten Ufer, jetzt freilich nicht so deut-
lich wie fruher, tibergekippte Faltungen, in wekhen der Schiefer uber
dem Glauconitkalk und dieser iiber dem Orthocerenkalk zu liegen
scheint. Auf dem linken Ufer zeigen die domfôrmig erhobenen Falten
wieder die normale Reihenfolge. Xach einer Strecke von etwa 150
Faden verschwïnden aile Kalkschichten und es herrscht wieder der
blaue Thon allein. Die beiliegenden Durchschnitte werden ein richti-
ges Bild von den Faltungen geben. Weiter im Westen bei Krasnoe
Sselo sehen wie an der Bahn im Bett der Ligowka, wieder den blauen
XXXIV 9
Thon und weiter oberhalb an den Duderhofschen Bergen von Kawe-
lachta nach 0, die obérai Schicbten, mannigfach geboben und ver-
worfen, aber obne so klare Durcbsebnitte wie wir sie an der Popowka
und Pulkowka baben. Der obère Lauf der Ligowka, die aus den Seen
Fis. 3.
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Echino- Vagina- Glauco- Dictyone- Unguli- Blauer
spbaeri- ten-Kalk. nit-Kalk. ma-Scbie- ten-iSand. Thon.
ten-Kalk. fer.
Fig. 4.
ES)
1
Eehino-
Vagina-
Glauko-
Dietvone-
sphaeri-
ten-Kalk.
nit-Kalk.
ma-Schie-
ten-Kalk.
fer.
bei Duderhof kommt, bildet einen tiefen Einschnitt in den Glintrand,
der weiter im W. liber Scbungarowo, Ropscha, Saborodje nach Gosti-
lizy, Lapuchinka und Koporje verlàuft ohne irgendwelche Unregel-
massigkeiten. Die Oberflàche der Glintterrasse ist eben und wird von
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den tieferen Schichten des Ecliinosphaeritenkalks gebildet, der meist
locker ist und Avie schon frûker erwâhnt reiche Ausbeute an Petre-
facten geliefert hat. Die oberen Schichten des Ecliinosphaeritenkalks
sind meist doloinitisch und es lassen sich nicht so îypische Localitàten
anfuhren wie in Estland, etwa in der Umgegend von Reval. Wir kôn-
nen allenfalls den dolomitischen Steinbruch von Taizy anfuhren, sud-
lich von Krasnoe Sselo, wo die fur dièses Niveau eharacteristische
Leptaena oblonga in Menge vorkommt. Die hôheren Stufen, wie der
Kuckersche Brandschiefer (C2) und die Jewesche Schicht sind auch
in dieser Gegend nicht so deutlich entwickelt wie in Estland, fur C2
kônnen wir Djatlizy im SO von Gostilizy nennen und fur D, etwa
Kaskowa; — sudlich von Taizy bis liber Gatschina hinaus greifen die
devonischen Mergel tiber das Silurgebiet hinaus uud siidwestlich von
Gatschina làngs der baltischen Bahn herrscht, wie wir oben an einem
andern Ort (s. Ai' XII, den Fuhrer zur Excursion durch Estland) er-
wahnt haben, auf eine lange Strecke, bis hinter Moloskowizy ein Do-
lomit vor, der durch reichliche Steinkerne sich als typischen Vertreter
der Kegelschen Stufe (D2) dokumentirt. Unter dieser Stufe steht im
Flussbett der Chrewiza 4 Werst westlich von Moloskowizy auch die
typische Jewesche Schicht mit Mastopora concava Eichwald an.
Die tieferen Glintschichten sind in den tief einschneidenden Fluss-
thalern am Bande des Glints schon zu beobachten, so bei Gostilizy,
Lapuchinka und besonders bei Koporje, auch die Conodonten im
Grunsand und im Dictyonemaschiefer so Avie die Platysoleniten im
blauen Thon sind hier vielfach beobachtet worden.
Ebenso Avie Avestlich von PaAvlowsk und Zarskoe Sselo finden sich
auch ôstlich davon in den Flussthàlern schône Entblossungen, an de-
nen die ganze Beihenfolge der Schichten vom blauen Thon bis zum
Orthocerenkalk studirt Averden kann, so namentlich an der Ischora bei
Baikolowo (wo auch grosse Steinbruche) und KordeleAvo, an der Tosna
von Gertowo bis Xikolskoje; die reichsten Localitàten liegen aber
weiter nach Osten, avo auch die festen Schichten durch grosse Stein-
bruche ausgebeutet Averden und die lockeren, oft besonders petrefac-
tenreichen, auf den Halden verwittern. Es sind namentlich die Thaler
der LaAva, des WoIcIioav und des Sjas, die schon nicht mehr in die
NeAva sondern in den Ladoga-See miinden.
Das devonische System erscheint im Gouvernement St. Peters-
burg als deutliche Transgression ûber das Silurgebiet. Wahrend die
verschiedenen silurischen Stufen auf der Karte als regelmassige Zonen
aufeinander folgen, bildet das devonische Gebiet in der Gegend yow
Gatschina einen unregelmàssigen Vorsprung uber das Silurgebiet hinAA'eg.
Es treten hier soavoIiI nôrdlich als sudlich vom devonischen Gebiete
silurische Schichten zu Tage. Die Devonschichten bestehen in dieser
Gegend meist aus helleren oder dunkleren Mergeln, die z. Th. Avie bei
Marjino und "Wâchtelewa an der Ischora reich an Fischresten sind,
HoJoptycMus, Coccosteus, Asterolepis. Homostius u. a. Welche eigen-
thumliche SchAvierigkeiten durch die concordante Auflagerung an der
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Popowka entstanden, haben wir oben gesehen. Nur durch sorgfàltiges
Schlâmmen der Mergel und demzufolge durcb den Nachweis von Fisch-
schuppen und Zàbuen sowie Trocbilisken konnte hier das Devon er-
kannt werden, wâhrend das Auge im Flussthal der Popowka nur eine
regehnâssige silurische Schiclitenfolge zu erblicken glaubt.
Hier liegt das Devon auf der hôchsten Stufe des Orthocerenkalks,
am Wolchow auf Ecbinosphaeritenkalk, weiter ira 0, direkt auf dem
cambrischen blauen Thon, bei Jamburg wie es scheint wieder auf
Orthocerenkalk und an der Narowa auf der Wesenbergschen Schicht.
Es ist also hier durchaus kein Zusammenhang zwiscken silurisehen
und devonischen Bildungen vorhanden, wie etwa ara Dniestr in Gali-
zien, in Bôlmien oder in England.
Die neueren Bildungen.
Bestimmend fur die Terraingestaltung der Umgebung von St. Fe-
tersburg ist zunachst die Fortsetzung des estlândischen Glints, der in
einer Entfernung von 15 — 20 "Werst sûdlich vo.m Ende des finnischen
Golfes und von der Newa, von W nach 0 sich hinzieht. Er bildet eine cirea
100 F. uber die Ebene sich erhebende Terrasse, die bei der loekeren
Beschaffenheit der sie bildenden Gesteine vielfach von Flussthâlern
tief eingeschnitten wird, wie von der Tosna, der Ischora, der Slawânka,
der Ligowka, deren Thaï bei Krasnoe Sselo eine tiefe Einbucht in den
Glint bildet, die Bâche von Gostilizy, Lapuchinka u. s. w. Wasserfâlle
wie bei den hârteren Gesteinen Estlands, kommen kaum vor. Manche
der Thàler, wie das der Ligowka mogen z. Th. schon praglacial sein.
Die Schichten des Glints neigen sich zwar meist etwas nach Siiden, es
treten aber iïber der ersten Glintterrasse landeinwàrts, ebenso wie in
Estland, noch neue Stufen auf, die auf der vor der Kegelschen Stufe
gebildeten Wasserscheide langs der baltischen Bahn und der alten
Poststrasse eine Hohe von gegen 500 F. ùber dem Meere erreichen.
Der Glint selbst ist uralt, er raag schon manche geologischen Perio-
den uberdauert haben. Seine Form verdankt er wohl nur z. Th. der
Einwirkung des Meeres, das zu spàtglacialer Zeit z. Th. bis an seinen
Fuss reichte; das meiste hat dass Sùsswasser der Fliisse und der At-
mosphaerilien gethan. Ich vergleiche ihn am besten mit dem Absturz
der schwabischen Alp in Wurttemberg, iiber deren Geschichte uns
Branco neuerlich so schon belehrt hat.
Die Ablagerungen der Eiszeit, also zunachst der die Grundmorane
bildende Blocklehm, dehnen sich gleichfôrraîg ùber das ganze Gebiet
aus. Der Glint hat ihrer Verbreitung keinerlei Schranken gesetzt, man
kann nur sagen, dass unten am Fuss des Glints der Blocklehm màch-
tiger ist als oben auf dem silurisehen Kalkplateau, das stellenweise,
so westlich von Gatschina, kaum geniigend Obererde fur die Acker-
krum zeigt, Erratische Blôcke liegen aber ùberall umher. Scln-am-
men sind ira Ganzen auf den Kalkflàchen nicht viel beobachtet wor-
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den, wolil wegen der loekeren Beschaffenheit der Felsscliichten. Wo
sie gemessen wurden, wie bei Gatschina \on Kutorga und ôstlich
von Zarskoe Sselo, liât sicli, wie auch in Finland gewôhnlich, eine
Richtung NW — SO ergeben. Aechte Asar, wie in Estland, haben wir
in der Umgebnng St. Petersburgs niclit. Auf dem hoben Felsterrain
westlich von Gatschina (etwa 400 — 500 F. ilber dem Meere) finden wir
namentlicb in der Nâlie der Eisenbabnstation Jelisawetino zahlreiche,
unregelmâssige Gruppen bildende Htigel aus ungeschichteten localen
Kalkmaterial aufgehauft, die etwa den drumlins entsprechen môgen.
Aebnlicbe Htigel z. Th. auch langgestreckt und den schwedischen Cross
âsar entsprechend, sind auch in Estland und Livland verbreitet.
Auf dem silurischen Gebiet sind fur die Oberflâchenbildung des
Terrains ausser dem Glint nur die erodirenden Flusslâufe und locale
Auftreibungen, wie die Duderhofschen Berge, maassgebend. Im Quar-
targebiet sind es aber andere Agentien, welche die Oberflâchenbildung
bedingen. Wir sehen hier lângs der Kuste eine ziemlich ununterbro-
chene, anfangs niedrige, Kustenterrasse, die nacli W zu ansteigt und
ausserdem etwas tiefer im Lande an mehreren Orten inselartig oder
auf grôssere Strecken zusammenhangend hervorragende aus Blocklehm
gebildete Landmassen, die bisweilen wieder deutlich UferWàlle oder
ein hôheres System von Terrassen zeigen, das von dem erstgenannten
verschieden ist. Dièse beiderlei Terrassen waren z. Th. schon lange
bekannt und wurden frimer vielfach mit dem Newathal in Verbindung
gebracht. Erst ganz neuerdings durch de Geer sind dièse Terrassen-
systeme in Zusammenhang mit den Uferbanken des spatglacialen und
postglacialen Meeres gebracht worden, wie dièse neuerdings in Schwe-
den und Finland, namentlich wieder durch de Geer und seine Schiller,
genau verfolgt werden, zusammen mit den Linien gleicher Ansteigung
des Landes, den Isobasen de Geer1 s die wir fur unser Gebiet nur so
weit kennen als de Geer selbst sie aus den neuen mit Niveaulinien
versehenen topographischen Karten geschlossén oder durch direkte
Messung gewonnen hat. Wir geben auf unserer Karte die Grenzlinien
des postglacialen- (Littorina-) und des spatglacialen oder Yoldiameeres
nach de Geer 's Kai-te an, wie sie ziemlich unverandert auch auf die
im grôsseren Maassstab ausgefùhrte Karte von Berghell, in dessen
Aufsatz uber die quartaren Mveauveranderungen im sudlichen Finland,
ûbergegangen sind. Die postglaciale Terrasse lâsst sich wie gesagt sehr
deutlich sowohl auf der Kord- als der Siidseite des Endes des finni-
schen Meerbusens auf den topographischen Karten verfolgen. De Geer
giebt auf der Siidseite die Hohe der Grenzlinie mit 4 M. bei St. Pe-
tersburg, bei Oranienbaum— Peterhof nnd weiter (27 Kilom.) mit 6 M.
und Krasnaja Gorka mit 9 M. an. Auf der N-Seite haben wir bei Berg-
hell den Punkt Afanasi mit 13 M. und Terijoki mit 14,5 M. Fur die
Grenzpunkte des spatglacialen Meeres giebt de Geer von 0 nach W
gerechnet auf der X-Seite die Terrasse bei Basmitelewo (15 Kilom. ôst-
lich v. St. Petersburg) mit 24 M., Poklonnaja Gora mit 28 M. und die
Station Pargala mit 29 M. an. Auf der Sudseite einen Wall 4 Km.
XXXIV 13
im SW von Peterhof mit 30 m. Bei beiderlei Angaben erkennt man
das Ansteigen der alten Kûstenlinien nacli W zu. Ich habe selbst die
Strecke von Oranienbûum bis Krasnaja Gorka besucht. Die postgla-
ciale Terrasse ist meist sehr deutlich. Bei Gross-Ischora konnte man
an ihr den Durchschnitt der Meeresablagerungen. des Yoldiameeres
seben. Der Blâtterthon (hvarfvig lera) trat deutlich am Abhang her-
vor. Von diesem naeh S liess sich ein ziemlich ebenes mit spâtglacia-
len Meeresablagerungen bedecktes Terrain bis an den Fuss des hoch-
vorragenden Hiigels von Wercbnaja Bronnaja verfolgen, der aus Block-
lebin besteht und scbon zur Zeit des spâtglacialen oder Yoldia-Meeres
aus diesem bervorgeragt habeii muss. Ob als Insel oder Theil des alten
Festlandes muss aus den Angaben der neuen Karte bestimmt werden.
Ich batte den Eindruck einer Insel gewonnen, aber de Geer, dessen
Erfabrung ich in diesen Diogen gelten lassen muss, giebt in dieser
Gegend die Grenze eines alten Festlandes an. Ebenso gehort sein
Grenzpunkt des spâtglacialen Meeres im SW von Peterbof zu der her-
vorragenden und weit sichtbaren Landmasse, die unter dem rTamen
Babyï Gon bekannt ist und auch den Eindruck einer Insel macht.
Doch will ich mich gern fiigen, zumal die Karte fur de Geer 's Auf-
fassung spricht. Dem Glint in der Gegent von Gostilizy vorgelagert
erscheinen auf der Karte eine Menge von Insein und Buchten, die ich
nicht geuauer zu untersuchen Gelegenheit gehabt habe. Man konnte
hier an Insein des Yoldiameeres denken, aber die Hohenangaben auf
der Karte, nach denen dièse Inseln (grôsstentheils bewaldet und
olme deutliche Aufschlûsse), fast die Hôhe des Glints erreichen, die bei
Gostilizy 60 russische Faden betràgt, machen es wahrscheinlicb, dass
wir es hier mit Erosionserscheinimgen der cambrischen Sande zu thun
haben, wiê solche aucb in Estland vorkommen.
Die grosse Flâche, die St. Petersburg auf der Siidseite umgiebt,
und bis fast an den Fuss des Glints reicht, ist, wie auch schon de
Geer bei aknlicben Fâllen angiebt, ein Ueberrest des spâtglacialen
Meeres. Hier liegt unfruchtbarer alter Meeressand auf Blocklehm. Erst
in der Xàhe des Glints wird das Terrain mannigfaltiger, die Sandbe-
deckung verschwindet und der Anbau beginnt.
Die Landmassen, ïvelche de Geer und Berghell auf der Xord-
seite des Xewathales als grosse Inseln des Yoldia- oder spâtglacialen
Meeres angeben, sind auch z. Th. durch deutliche Terrassen begrenzt,
wie die von de Geer so sehr hervorgehobenen von Poklonnaja Gora
tiber Pargola bis Beloostrow; dièse Terrassen begrenzen ein altes Land-
gebiet, das z. Th. aus Geschiebelehm, z. Th. aus sandigem Morànen-
material besteht und ein vielfach erodirtes Terrain mit Thâlern und
Seen darstellt, zu dem das seinerseits als Villenort bei den St. Peters-
burgern so beliebte Toksowa gehort. Sûdlich von dieser grossen Insel
sieht man auf de Geer's und BerghelFs Karte, durch ein niedriges
Sumpfland von ihm getrennt, noch eine Insel des Yoldiameeres, die
sich ebenfalls durch vielfach coupirtes Terrain als altes Festland do-
14 XXXIV
kumentirt. Hier hat bei Rasmitelewo de Geer die alte Kûstenterrasse
nach der Karte festgestellt.
Sudlich von diesen grossen Insein hat sich nach de Geer und
Berghell zur spâtglacialen Zeit ein Meeresarm zum Ladoga-See er-
streckt und diesen, wie wohl auch den Onega-See und dass weisse
Meer in Verbindung mit der Ostsee gebracht. Eine âhnliche Auffas-
sung liât wobl auch schon fruher geherrscht. Neu ist aber nach de
Geer, dass zur Postglacialzeit keine Verbindung durch das Newathal
mit dem Ladoga-See stattfand und das jetzige Newathal uberhaupt
spàterer Entstehung sein soll, dagegen haben de Geer und Berghell
eine zur Postglacialzeit bestehende Verbindung des finnischen Meer-
busens mit dem Ladoga-See zwischen Wiborg und Kexholm nachge-
wiesen. Die Ablagerungen des jetzigen Xewathals und seiner nâheren
Umgebung sind noch nicht genugend studirt. Die hier vorkommenden
Thone unterscheiden sich deutlich vom typischen Blâtterlehm oder
hvarfvig lera des spâtglacialen Meeres.
Ven neueren Bildungen sind in der Umgebung St. Petersburg noch
die Tufflager zu envâhnen, die Kutorga auf seiner Karte besonders
hervorgehoben hat. Es sind entweder Ablagerungen von kalkhaltigen
Quellen am Abhange des Glints wie bei Ropscha und Gostilizy oder
es ist verharteter Wiesenkalk, wie bei dem Becken von Pudost, nôrd-
lich von Gatscbina, in welchem stellenweise noch der gewôhnliche
zerreibliche Wiesenkalk mit Susswassermuscheln zu Tage tritt, der an
anderen Stellen bei reichlichem Vorhandensein von Schilf zu festem
Tuff umgewandelt ist, der zu Ornamentzwecken gebrochen ist. Der
Wiesenkalk wird dort auch zur Kalkbereitung verwandt.
XXXIV. Gnide des ercnrsionî do VII i ongrès Géolog I -
Postglaciale Sp&tglaclalc Blocklehm Devon. suur.
Hoari abla- Aïlagerungen. oder Grund-
gerangon. uioriiuo.
Qeologische Debersichtskarte der Umgebuog von St.-Petersburg.
Library Dept. of Geology
CARTE GÉOLOGIQUE LE LONG DU CHEMIN DE FER DE L OURAL
EKATHÉRINEBOURG ET TIOPLAÏA- GORA.
helle 1: VillllOU
~c
I A RT I.
GÉOLOGIQUE GÉNÉRALE
RUSSIE d'EUROPE
dressée par l«-s membres
COMITÉ CEOLOCIQUE
1807.
Bi t.. Ut i I..HIIH
*
Lib ary Dept. of Geology
D C
av<- fi. *
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