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Full text of "Guide du botaniste en Belgique : (plantes vivantes et fossiles)"

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GUIDE 


DU 


BOTANISTE 


EN 


BELGIQUE 

(plantes  vivantes  et  fossiles) 

PAU 

FRANÇOIS    CRÉPIN 

Directeur   dn  Jardin  bolaniqu«  de  l'État,  membre  de  l'Académie  myale 
de  Belgique,  secrétaire  général  de  la  Société  royale 
de  botanique  de  Belgique 


HRUXELLES 

oubTAVE  MAYOLEZ,  libraire-éditeur 

13,      RLE    OE    L'iMPÉnATRICE,     15 


PARIS 

J.-B.  BAILLIÊRE  et  FILS,  libraires 

19^,     RÙlHAUTtKtI'II.LE,     10 


1878 


CkQAf 


— jX,, 


GUIDE  DU  BOTANISTE 


Déposé  au  vœu  de  la  loi. 


Gand,  impr.  C.  Annoot-Braeckman. 


GUIDE 

DU 


BOTANISTE 

EN 

BELGIQUE 

(plantes  vivantes  et  fossiles) 

PAR 

FRANÇOIS    CRÉPIN 

DireiUenr  du  Jurdin  botanique  de  l'Etat,  membre  de  l'Académie  royale 

do  Belgique,  secrétaire  général  de  la  Société  royale 

de  botanique  de  Belgique 


BRUXELLES 

GUSTAVE  MAYOLEZ,  libraire-éditeur 


PARIS 

L-B.  BAILLIÈRE  et  FILS,  libraires 


13,    RLE    DE    l'impératrice,     15  19,     RUE    IIAUTEFEUILLE,     19 

1878 


AVANT-PROPOS, 


Nous  pouvons  dire  avec  l'un  de  nos  amis  qui 
nous  a  donné  l'exemple  :  «  La  première  idée  de  cet 
«  ouvrage  date  de  mon  entrée  dans  la  carrière  bota- 
«  nique.  Manquant  de  conseils  et  éloigné  des  établis- 
«  sements  scientifiques,  je  cherchai  un  livre  qui  pût 
«  me  servir  de  guide  dans  mes  études;  ce  livre 
«  n'existait  pas,  et  je  me  promis  de  l'écrire  un  jour 
«  moi-même  si  je  parvenais  à  être  initié  à  une 
«  science  dont  le  culte  me  semblait  environné  de 
«  mystères  (1).   » 

Ce  que  M.  Germain  et,  plus  tard,  M.  B.  Verlot  (2) 


(1)  Germain  (E),  Guide  du  Botaniste  [Paris,  1852),  p.  IIl. 

(2)  Le  Guide  du  Botaniste  herborimnt.  Paris,  1865,  J.-B.  IBail- 
lière  et  fils. 


VI  AVANT-PROPOS. 

ont  fait  pour  la  France,  nous  avons  tenté  de  le  faire 
pour  la  Belgique  en  publiant  ce  Guide. 

Notre  ouvrage  se  divise  en  deux  parties  bien 
distinctes  :  la  première  concerne  la  science  en  géné- 
ral et  est,  en  quelque  sorte,  applicable  à  tous  les 
pays;  la  seconde  est  spécialement  consacrée  à  la 
botanique  de  la  Belgique. 

Dans  la  première  partie,  nous  avons  suivi  à  peu 
près  Tordre  naturel  des  études  et  des  recherches. 
En  effet,  après  avoir  exposé  quelques  considérations 
générales  sur  l'étude  de  la  science,  nous  traitons 
successivement  de  la  botanique  systématique,  des 
herborisations,  de  la  préparation  des  plantes  sèches, 
des  herbiers,  des  échanges  de  plantes,  de  la  rédac- 
tion des  ouvrages  de  botanique  descriptive,  de  Tana- 
tomie,  de  Torganogénie,  de  la  physiologie,  de  la 
cryptogamie  et  de  la  géographie  botanique.  L'étude 
de  la  paléontologie  végétale  vient  ensuite.  Deux 
chapitres  sont,  enfin,  réservés  à  la  composition  de 
deux  bibliothèques  spéciales  :  l'une  concernant  les 
plantes  vivantes,  l'autre,  les  végétaux  fossiles. 

La  seconde  partie  comprend  un  aperçu  de  l'histoire 


AVANT-PROPOS.  vu 

de  la  botanique,  des  considérations  sur  l'enseigne- 
ment et  sur  les  différentes  institutions  nationales 
qui  se  rattachent  à  la  science,  un  aperçu  de  géo- 
graphie botanique,  un  catalogue  de  la  flore  fossile, 
des  itinéraires  d'herborisations,  l'indication  des 
principaux  gîtes  de  plantes  fossiles  et,  enfin,  une 
bibliographie  générale. 

On  le  voit,  cette  seconde  partie  traite  de  tout  ce 
qui  se  rapporte  à  la  botanique  en  Belgique.  Nos 
confrères  belges  y  trouveront  un  tableau  suffi- 
samment complet  de  ce  qui  a  été  fait  pour  la 
science  dans  notre  pays  depuis  le  xvr  siècle.  A 
leur  tour,  les  botanistes  étrangers  pourront  y  recon- 
naître que  nos  productions  végétales,  tant  vivantes 
que  fossiles,  sont  dignes  de  leur  intérêt  et  que  la 
Belgique  a  le  droit  de  revendiquer  une  belle  place 
dans  l'histoire  de  la  science. 


BOT-.  - 
«AV. 


PREMIÈRE   PARTIE. 


LIVKE  PREMIER. 


PLANTES   VIVANTES 


CHAPITRE  PREMIER. 


;  COx\SIDÉRATIO\S   SUR  L'ÉTL'DE   DE  LA  BOTANIQUE. 

^  Aux  yeux   du  grand  nombre,  la  botanique  est 

^  encore  une  science  de  noms,  se  résumant  en  une 

^  longue  et  fastidieuse  nomenclature.  Il  est  vrai  que, 

^  grâce  à  la  beauté  des  objets  qu'elle  embrasse,  on 

^^  veut  bien  la  désigner  sous  le  nom  de  «  l'aimable 

_  science  »,  sans  toutefois  attacher  au  mot  science  la 

^  valeur  qu'on  lui  accorde  en  parlant  de  la  médecine, 

""  de  la  chimie  ou  de  la  mécanique.  L'opinion  fausse 

s.  que  l'on  se  fait  généralement  de  la  botanique  tient 

'^  à  ce  que,  cette  science  étant  presque  exclusivement 


2  CONSIDERATIONS  SUR  L'ETUDE 

spéculative  et  uniquement  étudiée  pour  elle-même, 
elle  semble  n'être  bonne  qu'à  servir  d'amusement 
ou  de  distraction.  C'est,'  il  faut  bien  l'avouer,  à 
quoi  elle  sert  au  grand  nombre  des  amateurs,  qui 
ne  font,  du  reste,  que  l'effleurer. 

Ceux-ci,  après  s'être  initiés  à  la  terminologie  élé- 
mentaire, après  avoir  composé  une  mince  collection 
de  plantes  desséchées,  s'imaginent  volontiers  être 
devenus  des  botanistes  et  donnent  même  à  l'en- 
tendre. Notre  pensée  n'est  pas  de  vouloir  déprécier 
ici  les  premiers  efforts  des  jeunes  gens  studieux  qui, 
avant  de  se  mesurer  avec  les  vraies  difficultés  de 
la  science,  s'essayent  aux  choses  faciles  ;  car,  pour 
devenir  capable  d'aborder  les  longues  et  laborieuses 
études  de  la  haute  phytographie,  de  l'anatomie,  de  la 
physiologie  et  de  la  géographie  botanique,  le  jeune 
homme  doit  se  préparer  par  des  herborisations  nom- 
breuses et  par  la  confection  d'un  herbier.  Mais  qu'il 
se  garde  bien  de  croire  que  ce  travail  préparatoire 
lui  a  donné  droit  au  titre  de  botaniste  :  il  n'est 
encore  qu'un  simple  herborisateur. 

Il  n'est  guère  possible  d'aborder  les  premiers  élé- 
ments de  plusieurs  autres  sciences  sans  avoir  fait 
des  études  préparatoires  assez  longues  ou  sans  l'as- 
sistance d'un  guide  expérimenté.  Le  jeune  chimiste 
doit  passer  par  le  laboratoire  d'un  maître  ;  l'astro- 
nome est  d'abord  simple  aide  dans  un  observatoire; 


DE  LA  BOTANIQUE.  3 

rétudiant  en  médecine  a  dû  suivre  l'enseignement 
de  la  faculté  des  sciences. 

L'aspirant  botaniste,  au  contraire,  peut  commen- 
cer ses  études  sans  maître.  Les  champs,  les  prés  et 
les  bois  forment  son  laboratoire  ;  une  petite  flore 
peut  composer  sa  première  bibliothèque  ;  une  boîte 
d'herborisation  et  quelques  mains  de  papier  lui  suf- 
fisent pour  ébaucher  un  herbier.  Il  suit  de  là  que 
le  monde  botanique  compte  un  plus  grand  nombre 
d'amateurs  médiocres  que  le  monde  de  diverses 
autres  sciences,  et  que  cet  état  d'infériorité  relative 
a  nécessairement  influé  sur  l'opinion  qu'on  s'est 
faite  de  la  botanique. 

La  botanique  peut  réclamer  un  rang  élevé  parmi 
les  sciences,  tant  en  raison  de  son  étendue  que  de 
l'importance  de  ses  principes  et  de  ses  lois.  Tout 
d'abord,  elle  partage  avec  les  autres  sciences  natu- 
relles la  gloire  d'avoir  dénommé  et  classé  admirable- 
ment les  productions  sans  nombre  de  la  nature; 
avec  l'aide  du  microscope,  elle  a  dévoilé  des  mer- 
veilles d'anatomie  et  de  biologie,  qui  ont  élargi  le 
champ  de  nos  connaissances  sur  la  vie;  par  la 
paléontologie,  elle  a  restauré  de  grandes  et  magni- 
fiques pages  de  l'histoire  antique  de  la  terre;  par 
la  comparaison  des  formes  éteintes  avec  les  formes 
vivantes  et  par  l'étude  de  leur  succession  et  de  leur 
distribution  dans  l'espace   et  dans  le  temps,  elle  a 


4  CONSIDÉRATIONS  SUR  L'ÉTUDE 

fourni  des  éléments  précieux  pour  la  solution  du 
grand  problème  de  Torigine  et  de  l'évolution  de  la 
vie  sur  le  globe.  Envisagée,  enfin,  au  point  de  vue 
de  Tapplication,  que  n'a-t-elle  pas  fait  et  que  n'est- 
elle  point  appelée  à  faire  encore  pour  nous  fournir 
des  tissus,  des  teintures,  des  remèdes,  des  aliments  ! 
La  botanique  se  divise  en  plusieurs  branches  bien 
distinctes  et  qui  sont  comme  autant  de  sciences  dif- 
férentes. Parmi  ces  branches,  il  en  est  même  qui 
sont  tellement  étendues,  que  l'une  d'elles  peut 
suffire  à  occuper  la  vie  entière  d'un  savant. 

Que  le  botaniste  embrasse  plusieurs  de  ces  branches 
ou  qu'il  réserve  toute  son  activité  pour  la  culture  de 
l'une  d'entre  elles,  il  doit,  dans  les  deux  cas,  posséder 
certaines  aptitudes  spéciales  qui  lui  sont  absolument 
indispensables  s'il  veut  réussir  dans  ses  recherches. 
Avant  tout,  le  botaniste  doit  être  observateur  ;  il 
faut  qu'il  ait  l'œil  organisé  pour  bien  voir  et  bien 
saisir  la  forme  des  objets.  Plusieurs  sciences,  basées 
sur  les  combinaisons  mathématiques,  n'exigent  pas 
impérieusement  l'exercice  de  la  vue  chez  le  théori- 
cien ;  les  travaux  de  l'esprit,  l'histoire,  la  philoso- 
phie, la  littérature,  ne  réclament  pas  d'une  manière 
absolue  l'usage  de  l'œil  chez  le  penseur;  mais  le 
naturaliste  doit  trouver  dans  son  œil  un  instrument 
perfectionné  qui  lui  fournisse  et  lui  conserve  une 
image   fidèle    des   formes.    Cet    organe    n'acquiert 


DE  LA  BOTANIQUE.  5 

toutefois  sa  perfection  que  chez  le  naturaliste   doué 
de  l'esprit  d'observation. 

Si  Ton  n'est  pas  né  observateur,  qu'on  se  garde 
d'entreprendre  l'étude  de  la  botanique  ;  car  on  ris- 
querait de  s'épuiser  en  efforts  stériles.  On  pourra 
devenir  un  érudit,  ou  devenir  un  bon  professeur, 
mais  on  parviendra  difficilement  à  enrichir  la  science 
d'expériences  et  de  faits  nouveaux. 

Le  botaniste  doit  bien  voir  pour  lui-même,  mais, 
en  outre,  il  est  fréquemment  obligé  de  démontrer 
aux  autres  qu'il  a' bien  vu  et,  pour  cela,  il  doit  sou- 
vent avoir   recours   au   dessin.   Nous  ne   saurions 
donc  trop  recommander  au  botaniste  l'art  du  dessin  : 
celui-ci  est  actuellement  devenu  presque  aussi  néces- 
saire que  l'écriture.   Que  de  fois,  en  effet,  n'a-t-on 
pas  besoin  de  conserver  la  figure  d'un  objet  éphé- 
mère, de  la  forme  d'un  organe   ou  du  port  d'une 
plante!  Une  description,  quelque  fidèle  et  détaillée 
qu'elle  soit,  ne   peut  jamais   remplacer   un  dessin 
achevé  ou  même  une  simple  esquisse.  L'homme  de 
science  ne  pouvant  avoir,  à  tout  instant,  un  dessina- 
teur à  sa  disposition,   il  faut  bien   que   lui-même 
sache  manier  le  crayon  ou  le  pinceau. 

Le  botaniste  dessinera  des  figures  qui  n'auront  pas 
toujours,  il  est  vrai,  le  cachet  artistique  ;  mais,  en 
revanche,  ses  figures  seront  souvent  plus  fidèles 
que  celles  de  l'artiste. 


6  CONSIDERATIONS  SUR  L'ETUDE 

L'aspirant  botaniste  qui  n'est  pas  dessinateur  peut 
le  devenir,  même  sans  suivre  les  leçons  du  profes- 
seur. Il  commencera  son  apprentissage  en  traçant 
des  contours  simples  placés  sur  le  même  plan;  puis, 
il  s'essayera  à  représenter  des  solides  à  lignes  plus 
ou  moins  compliquées.  Peu  à  peu,  il  se  familiarisera 
avec  les  règles  de  la  perspective  et  il  parviendra, 
après  un  temps  relativement  assez  court,  à  dessiner, 
d'une  façon  satisfaisante,  les  organes  variés  des 
végétaux  et  le  port  de  plantes  entières.  C'est,  du 
reste,  la  marche  suivie  par  un  grand  nombre  de 
botanistes,  qui  ont  ainsi  pu  se  dispenser  de  l'aide  de 
l'artiste.  Aujourd'hui,  à  part  les  collections  icono- 
graphiques, presque  tous  les  ouvrages  de  botanique 
sont  illustrés  par  leurs  auteurs. 

Une  fois  que  l'usage  du  crayon  est  acquis,  le 
maniement  du  pinceau  n'est  plus  qu'un  jeu. 

Signalons,  maintenant,  un  troisième  besoin  pour 
le  botaniste  :  celui  de  la  connaissance  des  langues. 
La  botanique  est  cultivée  chez  toutes  les  nations 
civilisées  et,  aujourd'hui,  chaque  peuple  publie  la 
plupart  des  livres  scientifiques  en  langue  vulgaire. 
L'étude  des  langues  vivantes  se  généralisant  de  plus 
en  plus  et,  d'autre  part,  les  publications  scientifiques 
devenant  extrêmement  nombreuses,  on  a  presque 
tout  à  fait  renoncé  à  donner  des  traductions.  Ces 
circonstances   démontrent  que  le  botaniste  qui  est 


DE  LA  BOTANIQUE.  7 

désireux  de  se  tenir  au  courant  de  la  science  doit 
pouvoir  lire  quelques-unes  des  langues  de  TEurope. 

Autrefois,  le  latin  était  la  langue  de  la  science 
et  sa  connaissance  suffisait  au  naturaliste;  mais,  de 
nos  jours,  cet  idiome  n'est  plus  employé  qu'excep- 
tionnellement. Toutefois,  comme  un  grand  nombre 
de  livres  à  consulter  ont  été  écrits  dans  cette 
langue,  il  importe  que  le  botaniste  puisse  les  lire 
assez  couramment.  Que  ceux  qui  n'ont  pas  été  à 
même  d'apprendre  le  latin  sur  les  bancs  de  l'école 
ne  s'effrayent  pas  trop  de  leur  ignorance;  car  il 
leur  suffit  de  quelques  efforts  pour  se  trouver  en 
état  de  lire  le  latin  employé  dans  les  gênera,  les 
species,les  monographies  et  les  flores.  En  feuilletant 
ces  ouvrages,  ils  reconnaîtront  que  la  terminologie 
française  ressemble  beaucoup  à  la  terminologie 
latine  et  qu'il  ne  faut  pas  un  temps  bien  long  pour 
comprendre  les  termes  scientifiques  en  usage  dans 
les  œuvres  descriptives.  A  l'aide  d'un  dictionnaire 
et  d'une  grammaire,  ils  ne  tarderont  pas  à  pouvoir 
lire  les  Linné,  les  Jussieu,  les  Endlicher,  les 
R.  Brown,  les  De  Candolle  et  tant  d'autres  bota- 
nistes qui  ont  écrit  en  latin. 

Les  Allemands  et  les  Anglais  écrivent  beaucoup, 
et  il  est  absolument  nécessaire  de  connaître  la 
langue  de  ces  deux  peuples.  L'italien  doit  aussi  être 
connu  du  botaniste. 


8  CONSIDÉRATIONS  SUR  L'ÉTUDE 

La  connaissance  des  langues  vivantes  est  donc 
devenue  un  besoin  de  premier  ordre  pour  tous  ceux 
qui  se  proposent  de  faire  une  étude  plus  ou  moins 
approfondie  de  l'une  ou  Tautre  branche  de  la  bota- 
nique. Elle  permet  de  profiter  des  richesses  accu- 
mulées par  les  savants  des  nations  étrangères  ;  sans 
elle,  on  risque  souvent  de  refaire  péniblement  ce  qui 
a  déjà  été  fait.   Les  connaissances  liguistiques   ne 
sont   pas   seulement   indispensables    pour   lire   les 
ouvrages;    elles  le  sont  aussi  pour  entretenir  des 
relations    avec  les   botanistes  étrangers.    Grâce    à 
la  bonne  organisation  des  postes  et  des  transports 
par  terre  et  par  mer,  les  rapports  scientifiques  entre 
tous  les  pays  du  monde   se  sont  multipliés  d'une 
façon  vraiment  extraordinaire.  C'est  ainsi  que  nous 
voyons  actuellement  nos   botanistes   belges   entre- 
tenir  une   correspondance  et  établir  des  échanges 
de  plantes  avec  les  botanistes  allemands,  anglais, 
danois,  suédois,  russes,  italiens,   américains,   etc. 
Dans  la  correspondance  entre  botanistes,  il  est  de 
règle  que  chacun  écrit  dans  sa  langue  maternelle. 
C'est  là  un  avantage  précieux,   car  si  les  gens  de 
science  lisent  généralement  les  langues  étrangères, 
il   leur  est  souvent   difficile,    sinon  impossible,  de 
se  faire  bien  comprendre  dans  un  idiome  étranger. 
Les  Suédois  et  les  Danois  écrivent  en  latin  ou  en 
allemand;   les  Russes  emploient  le  français,  qu'ils 


DE  LA  BOTANIQUE.  9 

écrivent  avec  une  certaine  pureté;  les  Américains 
du  Nord  se  servent  de  l'anglais  ou  de  Tallemand. 
Une  chose  que  nous  ne  saurions  assez  recom- 
mander, c'est  d'écrire  très-lisiblement,  car  il  est 
extrêmement  pénible  de  déchiffrer  des  mots  étran- 
gers griffonnés  et  incomplètement  écrits. 

II  nous  reste  à  faire  quelques  recommandations 
aux  personnes  que  l'amour  de  l'étude  pourrait 
entraîner  vers  la  botanique. 

Si  vous  habitez  la  campagne,  la  vue  des  plantes 
qui  s'épanouissent  sous  vos  pas,  le  long  des  haies, 
dans  les  prairies  et  les  champs,  fait  souvent  naître 
le  désir  d'en  former  un  bouquet.  La  curiosité  peut 
vous  pousser  à  comparer  les  formes  si  variées  de 
cette  poignée  de  fleurs.  Vous  admirerez  l'élégance 
des  corolles,  la  délicatesse  des  étamines  et  la  sur- 
prenante symétrie  de  tous  les  organes.  De  nom- 
breuses questions  se  presseront  d'une  façon  incon- 
sciente dans  votre  esprit  et,  pour  peu  que  vous  soyez 
observateur,  elles  ne  tarderont  pas  à  se  formuler. 
A  quelles  fonctions  mystérieuses  sont  destinés  tous 
ces  petits  organes,  dont  le  coloris  et  la  perfection 
de  forme  défient  le  faire  du  plus  habile  artiste? 
Quels  noms  la  science  a-t-elle  donnés  à  ces  créations 
ravissantes  qui  forment  le  tapis  que  Ton  foule 
aux  pieds,  qui  peuplent  les  champs  et  les  bois? 
Vous  allez  peut-être   vous   laisser   tenter  et  vous 


10  CONSIDERATIONS  SUR  L'ÉTUDE 

mettre  à  questionner  un  moins  ignorant  que  vous 
ou  à  consulter  l'un  ou  l'autre  livre  traitant  des 
plantes.  C'est  le  moment  d'être  sur  vos  gardes  ;  car 
si  vos  premiers  efforts  sont  couronnés  de  succès,  si 
vous  parvenez  à  résoudre  quelques-uns  des  pro- 
blèmes que  Flore  a  posés  à  votre  curiosité  nais- 
sante, vous  pourriez  bien  vouloir  poursuivre  vos 
premières  études  et  être  pris  du  feu  sacré.  Non 
content  d'analyser  votre  bouquet,  vous  voudrez  le 
conserver  et  en  former  le  premier  cahier  d'un 
herbier,  que  l'esprit  de  collection  vous  poussera  à 
enrichir  par  de  nouvelles  récoltes.  Quand  celles-ci 
auront  épuisé  votre  voisinage,  vous  voudrez  porter 
vos  pas  plus  loin  et  vous  entreprendrez  de  petits 
voyages  pour  découvrir  de  nouvelles  choses.  Tout 
en  composant  votre  collection  de  plantes  sèches, 
vous  voudrez  connaître  plus  que  les  formes  exté- 
rieures des  organes  et  vous  penserez  à  vous  servir  du 
microscope  pour  scruter  la  nature  intime  des  tissus. 
C'est  ainsi  que,  parfois,  le  botaniste  naît  à  la 
science;  mais,  le  plus  souvent,  c'est  l'exemple  des 
autres  qui  l'entraîne  vers  l'étude  des  fleurs.  Comme 
les  collections  de  plantes  desséchées  sont  composées 
sans  grande  peine  et  à  peu  de  frais,  les  jeunes  gens 
des  écoles  sont  aisément  tentés  d'imiter  leur  profes- 
seur de  botanique  ou  de  sciences  naturelles,  en 
formant,  à  leur  exemple,  de  petits  herbiers. 


DE  LA  BOTANIQUE.  11 

Mais  remarquons,  en  passant,  que  la  botanique 
peut  devenir  une  passion  qui  n'est  pas  sans  entraî- 
ner avec  elle  quelques  désagréments,  selon  la  posi- 
tion de  ceux  qui  s'adonnent  à  cette  science. 

Si,  par  exemple,  vous  êtes  employé  dans  une 
administration,  votre  chef  pourra  voir  d'un  mau- 
vais œil  que  vous  consacrez  vos  loisirs  à  l'étude  des 
plantes  et  pourra  s'imaginer  que  celle-ci  doit  vous 
faire  négliger  vos  fonctions  et  refroidir  votre  zèle 
pour  la  bureaucratie.  Si  vous  êtes  professeur  de 
mathématiques  ou  de  belles-lettres,  votre  préfet 
ou  votre  directeur  pourra  trouver  singulier  que  vous 
vous  occupez  de  botanique.  Heureusement  qu'en 
Belgique,  depuis  quelques  années,  on  trouve  géné- 
ralement moins  étrange  de  voir  un  employé,  un 
fonctionnaire  ou  un  professeur  d'humanités  con- 
sacrer ses  loisirs  à  l'étude  de  la  botanique,  et  on 
admet  même  qu'il  peut  lui  être  utile  de  posséder  des 
connaissances  en  sciences  naturelles.  Ce  résultat, 
disons-le  sans  crainte,  doit  être  attribué,  en  grande 
partie,  à  l'action  de  nos  Sociétés  scientifiques, 
devenues  si  nombreuses  et  si  prospères. 

Par  leurs  études  spéciales,  le  médecin  et  le  phar- 
macien sont  assez  souvent  amenés  à  se  passionner 
pour  la  botanique  ;  or,  celle-ci  peut  être  pour  eux 
une  source  de  désagréments  ou  de  chagrin.  Le  pre- 
mier, en  herborisant,  pourra  oublier  son  malade,  qui 


va  CONSIDERATIONS  SUR  L'ETUDE 

l'attend;  le  second  maudira  peut-être  Tofficine,  qui 
le  retient  constamment  au  logis. Mais  le  médecin,  en 
se  modérant  dans  ses  recherches,  peut  toutefois  her- 
boriser sans  cesser  d'être  exact  au  lit  du  patient,  et 
le  pharmacien,  au  lieu  d'herboriser,  peut  cultiver 
l'anatomie  ou  la  physiologie  végétale. 

Quelle  que  soit  la  position  du  botaniste,  celui-ci 
peut  toujours  trouver  le  moyen  de  se  créer  une 
agréable  distraction  et,  en  même  temps,  faire  des 
découvertes  profitables  à  la  science.  Humble  prêtre 
de  la  campagne,  modeste  instituteur  de  village  ou 
simple  employé  de  bureau,  le  botaniste  n'aura  peut- 
être  pas  beaucoup  de  temps  à  consacrer  à  la  science, 
il  ne  possédera  peut-être  pas  les  livres  ou  les  instru- 
ments nécessaires  pour  entreprendre  un  grand  tra- 
vail; malgré  cela,  il  pourra  se  rendre  utile  à  la  science. 
C'est  ainsi  qu'il  pourra  former  un  herbier  de  son 
canton  renfermant  des  choses  intéressantes  à  con- 
sulter ;  qu'il  pourra  étudier  à  fond  la  flore  de  sa  pro- 
vince et  être  à  même  de  fournir  des  indications  pré- 
cieuses au  botaniste-géographe  ;  qu'il  pourra  suivre 
attentivement  le  développement  de  certaines  plantes, 
qui  lui  offriront  peut-être  des  particularités  inconnues 
aux  savants  ;  qu'il  pourra  enfin  se  livrer  à  des  expé- 
riences de  physiologie  végétale.  Si  ses  ressources  ne 
lui  permettent  pas  de  publier  à  ses  frais  le  résultat 
de  ses  recherches,  il  trouvera  toujours,  dans  les 


DE  LA  BOTANIQUE.  13 

annales  de  nos  Sociétés  savantes,  une  place  pour 
exposer  ses  idées  et  faire  connaître  le  fruit  de  ses 
observations. 

Il  n'est  pas  rare  de  voir  le  botaniste  isolé,  privé  de 
guide  ou  d'une  direction  scientifique,  se  débattre  en 
vains  efforts  au  milieu  des  difficultés  et  finir  par  se 
décourager.  Dans  son  embarras,  que  le  débutant  ne 
craigne  pas  de  réclamer  laide  de  tous  ceux  qui 
peuvent  résoudre  ses  difficultés  ou  qui  sont  à  même 
de  lui  donner  d'utiles  conseils.  Le  petit  monde  bota- 
nique est  une  espèce  de  franc-maçonnerie,  dont  tous 
les  membres  prennent,  en  quelque  sorte,  l'engage- 
ment tacite  de  s'entr'aider  :  chacun  d'eux  s'efforce, 
par  tous  les  moyens,  d'être  utile  à  la  communauté. 
Pour  le  botaniste  solitaire,  l'embarras  qu'il  éprouve 
le  plus  fréquemment  à  ses  débuts,  c'est  la  détermi- 
nation de  certaines  plantes.  Dans  les  cas  difficiles  ou 
douteux,  qu'il  ne  craigne  point  d'envoyer  des  spéci- 
mens à  un  botaniste  connu  :  celui-ci  se  fera  toujours 
un  plaisir  de  lui  faire  connaître  son  opinion  sur  les 
plantes  soumises  à  son  examen. 


CHAPITRE    DEUXIÈME. 


BOTANIQUE  S YSTÉ3IATIQ  [JE . 

Dans  la  botanique  systématique  ou  descriptive, 
nous  comprenons  la  phytographie  proprement  dite, 
la  taxinomie  et  même  l'organographie,  trois  branches 
toujours  associées  et  qui  ne  peuvent  être  séparées 
l'une  de  l'autre .  En  effet,  dans  tout  ouvrage  descriptif, 
on  décrit  les  caractères  des  plantes  et  on  classe 
celles-ci;  or,  les  caractères  sont  basés  sur  la  forme,' 
les  proportions  et  l'insertion  des  organes,  et,  de  plus, 
chaque  espèce  doit  avoir  sa  place  marquée  dans  la 
classification. 

Comme  on  peut  aborder  la  botanique  descriptive 
sans  avoir  fait  de  longues  études  préparatoires,  cette 
partie  est  généralement  plus  cultivée  que  l'anatomie 
ou  la  physiologie;  mais  beaucoup  de  phytographes, 
s'imaginant  qu'elle  réclame  moins  d'expérience  et  de 


BOTANIQUE  SYSTEMATIQUE.  15 

savoir  que  les  autres  branches,  ne  craignent  pas  de 
publier  le  fruit  de  recherches  non  suffisamment 
approfondies.  Un  grand  nombre  de  publications 
précipitées  ont  eu  pour  résultat  inévitable  de  jeter 
une  sorte  de  discrédit  sur  la  botanique  descriptive. 

Aujourd'hui  que  la  mode  est  aux  études  microsco- 
piques, les  botanistes  de  laboratoire  semblent  dé- 
daigner la  phjtographie  et  ils  la  considèrent  comme 
n'étant  plus  qu'un  simple  accessoire  de  la  biologie. 
C'est  là  une  manière  fausse  de  voir  les  choses,  et  si 
la  phjtographie  est  actuellement  encombrée  d'une 
foule  de  publications  médiocres,  qui  lui  ont  fait  une 
assez  mauvaise  réputation  aux  yeux  de  certains 
savants,  elle  n'en  reste  pas  moins  une  des  parties 
importantes  de  la  botanique.  Elle  est  appelée,  comme 
les  autres  branches,  à  résoudre  des  problèmes  d'une 
haute  portée.  Remarquons,  en  outre,  qu'il  n'est  guère 
moins  difficile  de  suivre  les  modifications  qu'éprou- 
vent, sous  l'action  des  circonstances  et  du  temps,  les 
organes  complexes  des  types  spécifiques,  que  d'étu- 
dier la  genèse  d'une  cellule,  la  structure  d'un  tissu 
ou  d'observer  les  phénomènes  de  la  vie.  Dans  l'un  et 
l'autre  cas,  l'observateur  a  besoin  d'une  grande  expé- 
rience et  de  beaucoup  de  sagacité. 

A  la  suite  de  ces  réflexions,  qui  ont  pour  but  non 
de  vouloir  amoindrir  la  valeur  des  travaux  d'ana- 
tomie  et  de  physiologie,  mais  de  revendiquer  le  rang 


16  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

qui  est  justement  dû  à  la  phytographie,  nous  croyons 
utile  de  développer  quelques  idées  sur  la  méthode 
que  le  botaniste  descripteur  nous  paraît  devoir 
suivre  pour  produire  de  bons  travaux. 

Les  facilités  très-grandes  que  les  Sociétés  scienti- 
fiques offrent,  pour  la  publication  des  recherches  des 
jeunes  amateurs,  font  naître,  chez  un  grand  nombre 
de  ceux-ci,  le  désir,  bien  légitime  du  reste,  de  se 
faire  connaître  du  public.  C'est  donc  principalement 
à  ces  derniers  que  nous  allons  nous  adresser,  en 
nous  autorisant  à  leur  donner  quelques  conseils. 
Des  conseils  et  une  direction  leur  sont  d'autant  plus 
nécessaires,  que,  d'ordinaire,  ils  n'ont  pu  profiter  de 
l'enseignement  d'un  maître. 

Le  jeune  botaniste  commence  généralement  ses 
travaux  par  l'étude  des  plantes  de  son  canton,  en 
tâchant  de  se  familiariser  avec  les  difiicultés  de 
l'organographie.  Possédant  quelques  flores  et  des 
traités  élémentaires,  il  compare  les  plantes  aux 
descriptions  et  aux  figures  et  il  tient  note  des  diffé- 
rences, des  particularités  que  ses  auteurs  ont  pas- 
sées sous  silence  ou  qu'ils  ont  méconnues  :  voilà  son 
premier  travail  personnel,  la  source  oii  il  puisera 
plus  tard  pour  devenir  auteur  à  son  tour.  Souvent, 
le  crayon  viendra  en  aide  à  la  plume  et  sa  collection 
de  noteS;  et  de  remarques  s'enrichira  peu  à  peu  de 
dessins  variés. 


BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.  17 

Mais  avec  cette  première  science  acquise  naît  le 
danger;  car  il  pourra  arriver  que  les  choses  qui 
paraissent  neuves  ou  inédites  au  débutant  sont 
connues  et  entrées  depuis  longtemps  dans  le 
domaine  de  la  science.  Cette  prétendue  nouveauté 
s'explique  par  le  petit  nombre  d'ouvrages  que 
possède  le  jeune  botaniste  et  qui  ne  lui  permettent 
pas  d'être  au  courant  de  la  science.  Qu'il  se  garde, 
d'ailleurs,  de  croire  qu'il  est  devenu  un  savant  parce 
qu'il  aura  pu  observer  quelques  détails  échappés  à 
ses  devanciers!  Si,  trop  confiant  dans  ses  premières 
observations,  il  publie  précipitamment  le  résultat  de 
celles-ci,  il  est  à  craindre  qu'il  ne  vienne  augmenter 
le  nombre  de  ces  productions  médiocres  ou  mauvaises 
qui,  de  notre  temps,  ont  plus  ou  moins  discrédité 
la  photographie.  Qu'il  résiste  donc  quelque  temps 
à  l'envie  d'être  auteur  et  d'avoir  des  brochures 
ou  des  opuscules  à  distribuer;  qu'auparavant,  il 
acquière  l'expérience  et  l'instruction  nécessaires  et, 
avant  de  lancer  ses  premiers  travaux,  qu'il  prenne 
conseil  d'un  savant  expérimenté.  Surtout,  que  le 
désir  de  paraître  ne  le  fasse  pas  tomber  dans  le 
travers  de  la  compilation,  défaut  malheureusement 
trop  commun  et  qui,  souvent,  consiste  à  noyer  quel- 
ques faits  intéressants  dans  un  livre  ou  un  mémoire 
pillé,  pour  une  très-large  part,  dans  les  travaux 
d'autrui.  Il  pourra  en  imposer  aux   ignorants,  mais 


18  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

il  ne  trompera  pas  le  vrai  botaniste,  qui  remontera 
promptement  aux  sources  et  saura  rendre  à  chacun 
ce  qui  lui  appartient.  La  science  comporte  certaine- 
ment des  ouvrages  de  compilation,  des  recueils  de 
faits  déjà  connus,   des  tableaux  généraux  résumant 
les  travaux  particuliers;  mais,  à  part  ces  ouvrages, 
on  doit  éviter  de  faire  des  livres  avec  des  livres. 
Nous  n'entendons  pas    supprimer  toute  érudition, 
car   celle-ci   est    nécessaire   pour    faire    apprécier 
à  sa  juste  valeur  un  fait  nouveau  ou   une  particu- 
larité méconnue  ;  mais  on  ne  doit  pas  se  complaire 
dans   une  érudition  facile  et  qui  peut  faire  paraître 
comme  un  simple  accessoire   l'objet   principal   que 
Ton  traite. 

Le  botaniste  commencera  ses  publications  par  des 
remarques  détachées  sur  quelques  espèces  qu'il  aura 
consciencieusement  étudiées  ou  sur  certains  organes 
qui  étaient,  auparavant,  mal  décrits  ou  inconnus. 

Après  ces  premiers  essais,  il  tentera  de  traiter 
monographiquement  un  petit  groupe  naturel  de 
plantes,  un  genre  peu  nombreux  en  espèces  et  dont 
l'étude  approfondie  reste  à  faire;  ou  bien, il  aura  en 
vue  la  description  des  plantes  de  sa  province.  A  une 
petite  monographie,  il  fera  succéder  une  monogra- 
phie importante,  ou  il  fera  suivre  une  flore  locale  de 
la  flore  d'un  pays  tout  entier. 

S'il  entend  s'exercer  à  un  modeste  travail  mono- 


BOTANIQUE    SYSTÉMATIQUE.  1<J 

graphique,  il  choisira  un  genre  assez  restreint  et 
dont  il  pourra  étudier  une  partie  des  espèces  sur  le 
vif,  c'est-à-dire  dans  la  nature.  Il  est  rare  qu'une 
monographie  puisse  se  faire  entièrement  sur  plantes 
vivantes  et,  souvent,  beaucoup  d'espèces  doivent  être 
traitées  sur  échantillons  d'herbier;  mais  il  faut 
redouter  d'élaborer  une  monographie  uniquement 
sur  des  matériaux  secs.  Ces  derniers  ne  peuvent 
être  appréciés  à  leur  juste  valeur,  ni  être  parfaite- 
ment interprétés  que  par  le  botaniste  qui  a  pu  en 
étudier  une  partie  à  l'état  vivant.  C'est  sur  le  vif, 
par  la  comparaison  de  nombreux  spécimens,  par 
l'étude  prolongée  des  variétés  et  des  variations,  par 
l'examen  des  formes  individuelles,  qu'on  devient 
réellement  capable  d'utiliser  fructueusement  les  col- 
lections de  plantes  d'herbier.  Sans  cette  étude  préa- 
lable, faite  dans  le  grand  laboratoire  de  la  nature,  le 
monographe,  quel  que  soit  son  talent,  ne  parviendra 
pas  à  produire  un  travail  parfait. 

Le  jeune  monographe,  sans  être  trop  présomp- 
tueux, ne  devra  pas  toujours  admettre  sur  parole  les 
idées  ou  les  faits  exposés  par  ses  devanciers.  Après 
s'être  entouré  de  toutes  les  sources  littéraires,  il 
contrôlera  avec  soin  ce  qui  a  été  avancé  par  les 
auteurs  qui  ont  déjà  traité  le  sujet  ;  il  tâchera 
de  bien  voir  par  lui-même,  et,  dès  qu'une  expé- 
rience suffisante  lui  aura  donné  la  conviction  que  ses 


20  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

observations  sont  exactes,  il  ne  craindra  pas  de  se 
mettre  en  opposition  avec  ceux  qui  Tont  précédé. 
Mais,  en  reconnaissant  que  ceux-ci  ont  pu  se  trom- 
per, qu'il  n'aille  pas  s'imaginer  qu'il  est  meilleur 
observateur  :  le  champ  de  l'observation  est  si  vaste, 
les  objets  sont  tellement  nombreux,  qu'il  n'y  a  rien 
de  surprenant  à  ce  que  certains  détails  aient  pu 
échapper  aux  plus  habiles  savants  et  que  ceux-ci 
même  puissent  se  tromper  grossièrement  sur  l'un  ou 
l'autre  point.  Ce  sera  donc  avec  beaucoup  de  ména- 
gement que  le  jeune  botaniste  relèvera  les  fautes  ou 
les  erreurs  des  bons  auteurs. 

Une  monographie  d'un  genre  nombreux  en  espèces 
est  une  œuvre  de  longue  haleine  et  qui  n'est  guère  à 
la  portée  que  des  botanistes  consommés. 

La  flore  d'une  province  est  rarement  le  cadre  dans 
lequel  un  auteur  expose  des  idées  neuves  et  de 
nombreux  faits  nouveaux.  Souvent,  une  telle  flore 
répond  à  un  simple  besoin  de  l'enseignement  et, 
alors,  on  se  borne  à  y  donner  des  descriptions 
extraites  d'ouvrages  plus  généraux.  Au  point  de  vue 
scientifique,  il  y  aura  toujours  avantage  à  réduire  ce 
genre  de  flore  à  un  catalogue  raisonné.  Dans  celui-ci, 
l'auteur  ne  décrira  que  les  espèces  nouvelles  pour  le 
pays  ;  seulement,  il  ajoutera,  à  la  suite  du  nom  de 
chaque  espèce,  les  observations  inédites  auxquelles 
elle  peut  avoir  donné  lieu. 


BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.  21 

La  flore  d'un  pays,  si  elle  ne  doit  pas  consister  en 
un  ouvrage  élémentaire  destiné  aux  herborisations, 
réclame  de  son  auteur  beaucoup  d'expérience  et  de 
talent.  Il  ne  s'agit  plus  ici  de  copier  des  descriptions 
dans  les  flores  des  pays  voisins  ;  il  faut  que  le  floriste 
rédige  toutes  les  descriptions  sur  les  plantes  mêmes 
et  que  celles-ci  aient  été  étudiées  à  fond  ;  il  faut 
enfin  que  Ion  trouve  dans  une  flore  de  la  Belgique, 
par  exemple,  un  travail  original,  de  source  belge,  et 
non  pas  un  fragment  de  la  flore  de  France  ou  d'Alle- 
magne. Une  flore  belge  qui  ne  ferait  que  reproduire 
ce  qui  se  trouve  déjà  dans  les  livres  étrangers  pour- 
rait sans  doute  rendre  des  services  ;  mais,  au  point 
de  vue  purement  scientifique,  elle  serait  complète- 
ment inutile. 

Les  flores  générales,  connues  sous  le  nom  de 
Species,  et  les  tableaux  des  genres,  désignés  sous  le 
nom  de  Gênera,  sont  des  travaux  de  premier  ordre, 
entrepris  seulement  par  des  savants  placés  dans 
des  conditions  tout  à  fait  exceptionnelles. 

On  peut  recommander  aux  jeunes  botanistes  les 
monographies  d'organes.  Ce  genre  de  travail,  beau- 
coup trop  négligé,  ofl're  un  champ  inépuisable  dans 
lequel  il  reste  à  faire  de  belles  et  nombreuses  dé- 
couvertes. Les  racines,  les  tiges  souterraines,  les 
stipules,  les  bractées,  les  étamines,  les  graines,  les 
petits  fruits,  etc.,  étudiés  dans  la  circonscription  d'un 


22  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE, 

ordre,  d'une  famille  ou  d'un  genre,  peuvent  donner 
lieu  à  des  travaux  extrêmement  intéressants  qui 
feraient  progresser  à  grands  pas  la  botanique  descrip- 
tive. Ces  travaux  doivent  être  accompagnés  de 
figures  soigneusement  exécutées. 


CHAPITRE  TROISIÈME. 


HERBORISATIONS  (1). 

On  désigne  sous  le  nom  d'herborisations  les  pro- 
menades faites  dans  les  champs  et  les  bois  pour  y 
recueillir  des  plantes  destinées  à  composer  un  herbier. 

Au  début  de  ses  études,  l'herborisateur  peut  borner 
ses  recherches  au  voisinage  de  la  localité  qu'il  habite. 
Là,  sur  un  espace  restreint,  aux  bords  des  chemins, 
le  long  des  haies,  dans  les  moissons,  les  prairies  et 
les  bois,  il  trouvera  un  nombre  suffisant  d'espèces 
pour  occuper  ses  loisirs  pendant  une  année  entière. 

Dans  ses  premières  herborisations,  il  sera  sobre 
et  se  contentera  de  recueillir  quelques-unes  des  fleurs 


(1)  Ce  chapitre  est  la  reproduction  presque  littérale  de  celui  qui 
se  trouve  en  tète  de  la  l'-'^'  édition  du  Manuel  de  la  Flore  de  Belgique. 


24  HERBORISATIONS. 

qui  ne  lui  sont  pas  tout  à  fait  étrangères  et  dont  il 
peut  connaître  les  noms  vulgaires.  Souvent,  sur  le 
théâtre  de  ses  récoltes,  il  fera  une  halte  pour  déter- 
miner les  plantes  qu'il  aura  choisies.  Commodément 
assis  à  l'ombre  d'un  arbre,  d'un  buisson  ou 
d'une  haie,  le  manuel  d'herborisation  ouvert  sur 
les  genoux,  il  analysera  les  caractères  présentés 
par  les  divers  organes  et  tâchera  de  suivre  exacte- 
ment, dans  son  livre,  les  indications  qui  doivent  le 
conduire  au  nom  de  l'espèce.  Avec  un  peu  de  patience, 
il  réussira  bien  souvent  dans  ses  essais  de  détermi- 
nations, pourvu  qu'il  ait  soin  de  choisir  des  plantes 
dont  les  organes  floraux  sont  assez  grands  et  faciles 
à  distinguer  les  uns  des  autres.  Quelle  ne  sera  pas 
sa  joie  de  revenir  au  logis  avec  une  poignée  de  fleurs 
qu'il  aura  pu  dénommer  scientifiquement  !  Quel  est 
le  botaniste  qui  ne  se  rappelle  avec  un  vrai  bonheur 
ses  premières  déterminations  et  qui  ne  se  souvienne 
de  sa  fierté  lorsqu'il  pouvait  nommer  une  Anémone, 
une  Renoncule  ou  distinguer  la  Bourse-à-Pasteur 
parmi  les  autres  Crucifères  ?  Quel  est  celui  qui  n'a 
pas  conservé  le  souvenir  de  ses  premiers  mois 
d'études,  alors  qu'il  commençait  à  balbutier  le 
langage  scientifique,  à  parler  d'étamines,  de  pistil, 
de  corolle,  de  feuilles  caulinaires  et  de  feuilles 
radicales? 

De  retour  dans  sa  chambre  de  travail,  l'apprenti- 


HERBORISATIONS.  25 

botaniste  doit  revoir  attentivement  les  déterminations 
qu'il  a  faites  pendant  sa  promenade  et  s'assurer  si 
les  descriptions  détaillées  de  ses  flores  s'appliquent 
exactement  aux  espèces  quMl  est  parvenu  à -nommer 
d'après  les  tableaux  analytiques  du  manuel  d'her- 
borisation. Il  vérifiera  si  les  caractères  du  genre 
et  de  la  famille  concordent  avec  ceux  des  plantes 
recueillies. 

Les  premiers  pas  dans  la  science  ne  sont  pas  sans 
offrir  quelques  difficultés,  surtout  si  l'étudiant  est 
seul  et  livré  à  ses  propres  forces.  Ce  qui  est  devenu 
simple  et  tout  à  fait  élémentaire  après  quelques  mois 
de  travail  paraît  extrêmement  ardu  et  compliqué 
au  début;  les  termes  de  calice,  de  corolle  et  d'éta- 
mines,  si  fréquemment  répétés  dans  les  livres,  sont 
même  assez  difficilement  interprétés.  Pour  arriver 
à  la  connaissance  des  premiers  noms  spécifiques, 
on  employera  tous  les  moyens  :  usage  des  tableaux 
dichotomiques,  recours  aux  noms  vulgaires,  revue 
des  ouvrages  à  figures,  etc.  Les  deux  ou  trois  pre- 
mières douzaines  d'espèces  bien  connues  serviront 
de  jalons,  pour  se  guider  au  milieu  de  cette  foule  de 
végétaux  qui  parent  les  champs  et  les  bois,  et  ce 
noyau  de  connaissances  laborieusement  acquises  fera 
bientôt  la  boule  de  neige.  Les  cent  premières  déter- 
minations coûtent  plus  de  peines  que  les  cinq  cents 
qui  suivront.  Si  l'amateur  débute  en  compagnie  d'un 


26  HERBORISyVTIONS. 

botaniste  expérimenté,  les  premières  difficultés  seront 
moindres  ;  en  effet,  lorsqu'il  ne  parviendra  pas  au 
nom  exact  d'une  espèce,  il  pourra  avoir  recours  à  la 
science  d'autrui.  Mais  qu'il  n'abuse  pas  de  la  facilité 
que  lui  offre  un  compagnon  plus  instruit  que  lui,  car 
il  pourrait  ne  jjas  s'exercer  suffisamment  aux  diffi- 
cultés des  déterminations. 

Pendant  une  année  au  moins,  il  sera  inutile  de 
dépasser  le  voisinage  de  sa  résidence  ;  les  prome- 
nades étant  courtes,  on  pourra,  à  la  rigueur,  se 
dispenser  de  l'usage  d'une  boîte.  La  boîte  d'herbori- 
sation est,  assez  souvent,  le  cauchemar  du  novice, 
à  qui  il  répugne  de  traverser  les  rues  de  son  village 
ou  de  sa  petite  ville  avec  le  'oasculnm  au  dos. 
Après  une  saison  entière  consacrée  à  de  petites 
excursions  botaniques,  le  plus  timide  finit  cepen- 
dant par  s'aguerrir  ;  on  le  voit,  au  début  de  sa 
seconde  campagne,  partir  résolument  avec  la  boîte 
de  fer-blanc,  ne  redoutant  plus  le  sourire  railleur 
de  ses  amis  et  bravant  le  qu'en  dira-t-on  ?  Dans 
une  grande  ville,  le  botaniste  passe  inaperçu  dans 
la  foule;  mais,  dans  une  bourgade,  dans  un  village, 
il  est  remarqué  et  pris,  bien  souvent,  pour  une  sorte 
de  maniaque. 

L'accoutrement  de  Therborisateur  cause  parfois 
de  légers  ennuis.  C'est  ainsi  que,  dans  les  campagnes, 
les  botanistes  peuvent  être  pris  pour  des  marchands 


HERBORISATIONS.  27 

ambulants,  des  arpenteurs,  des  tireurs  à  l'arc,  des 
musiciens.  Etes-vous  occupé  à  déraciner  une  plante, 
il  peut  arriver  qu'un  paysan  vienne  curieusement 
examiner  ce  que  vous  faites  et  vous  demander  inva- 
riablement quelles  sont  les  vertus  de  la  plante  que 
vous  arrachez,  à  quel  genre  d'onguent  ou  de  drogue 
elle  doit  servir.  N'allez  point  vous  piquer  detre 
ainsi  ravalé  au  rang  de  l'herboriste  ou  du  chercheur 
de  simples  et  vous  ingénier  à  donner  de  longues 
explications  sur  le  but  réel  de  vos  recherches  :  vous 
ne  seriez  pas  compris  et  votre  interlocuteur  vous 
quitterait  en  souriant,  vous  faisant  entendre  ainsi 
que  vous  avez  voulu  le  mystifier.  Si  la  grosse  boîte 
vous  fait  prendre  de  temps  à  autre  pour  un  colpor- 
teur, que  vous  importe  l'opinion  des  bonnes  gens 
qui  vous  voient  passer  dans  leur  village? 

Après  une  première  saison  employée  à  recueillir  et 
à  déterminer  les  espèces  plus  ou  moins  vulgaires  qui 
forment,  en  quelque  sorte,  le  fond  de  la  végétation, 
on  peut  se  disposer,  dès  le  printemps  de  la  seconde 
année,  à  étendre  ses  promenades  à  deux  ou  trois 
lieues  à  la  ronde.  C'est  seulement  alors  que  l'on 
commence  à  sentir  que  la  véritable  connaissance  des 
plantes  ne  consiste  pas  seulement  dans  des  noms, 
mais  qu'il  faut  étudier  chaque  espèce  sous  différents 
points  de  vue  et  en  préparer  des  échantillons  bien 
complets  et  aux  diverses  phases  de  leur  existence. 


28  HERBORISATIONS. 

Pour  satisfaire  à  ce  dernier  point,  l'usage  d'une 
boîte  et  des  autres  instruments  d'herborisation 
devient,  dès  lors,  une  nécessité. 

Arrêtons-nous  ici  quelques  instants  pour  parler 
des  objets  nécessaires  à  l'herborisateur. 

En  première  ligne,  vient  la  boîte  d'herborisation. 
Cette  boîte  (fig.  1),  qu'on  appelle  parfois  vasadum, 
est  ordinairement  en  fer-blanc,  rarement  en  zinc. 
Sa  forme  est  celle  d'un  cylindre  un  peu  comprimé. 
La  porte  doit  en  être  assez  grande,  afin  qu'on  puisse 


Fig.   1.    —   Boite   iriierboiisation. 

introduire  facilement  les  plantes  et  les  ranger  en 
bon  ordre.  Certaines  boîtes  sont  divisées  en  deux 
compartiments,  dont  l'un,  fort  petit  relativement  à 
l'autre,  est  destiné  à  recevoir  soit  des  provisions 
ou  des  plantes  délicates,  soit  divers  petits  objets 
nécessaires  au  botaniste.  Quant  à  nous,  nous  préfé- 
rons la  boîte  cà  un  seul  compartiment.  Les  dimen- 
sions des  boîtes  d'herborisation  varient,  suivant  les 
besoins.  Si  l'on  doit  faire  d'abondantes  récoltes,  on 


HERBORISATIONS.  29 

pourra  se  servir  d'une  grande  boîte.  Pour  les  petites 
herborisations,  on  pourra  se  servir  d'une  boîte 
de  dimensions  moyennes  et  même  d'une  petite  boîte. 

Il  n'est  donc  pas  inutile  de  posséder  plusieurs  boîtes 
de  dimensions  variées.  Les  dimensions  moyennes 
des  boîtes  d'herborisation  sont  de  50  centimètres 
pour  la  longueur  et  de  15  centimètres  pour  le  plus 
grand  diamètre. 

La  couleur  généralement  adoptée  pour  l'extérieur 
de  la  boîte  est  le  vert. 

La  boîte  se  porte  sur  le  dos  au  moyen  d'une  cour- 
roie en  cuir,  qui  peut  s'allonger  ou  se  raccourcir  à 
l'aide  d'une  boucle. 

Pour  déterrer  les  plantes,  il  est  nécessaire  que 
l'herborisateur  soit  toujours  muni  d'une  petite 
bêche  en  acier  bien  trempé,  à  manche  en  buis  ou  en 
charme.  La  bêche  pointue  (fig.  2  A) 
est  très-commode.  Sa  lame,  un 
peu  concave,  mesure  11  centi- 
mètres en  longueur  et  8  centimètres 
dans  sa  plus  grande  largeur.  La 
bêche  oblongue  (fig.  2B)  mesure 
14  centimètres  en  longueur  et 
7  centimètres  dans  sa  plus  grande 

,    .,    Fig.  2.  — Boches  (l'Lerbo- 

largeur.  La  base  de  ces  bêches  doit  risation. 

être  assez  solide  pour  résister    au    mouvement  de 
levier  qui  se  fait  souvent  pour   amener  au  jour  la 


30  HERBORISATIONS. 

partie  souterraine  des  plantes.  Un  trou  est  percé 
dans  le  manche  pour  y  passer  une  ficelle  destinée  à 
suspendre  la  bêche  au  poignet  ou  pour  l'accrocher 
à  la  boîte.  Certains  botanistes,  au  lieu  d'une  petite 
bêche  très-portative,  se  servent  soit  d'une  bêche 
fixée  au  sommet  du  bâton,  soit  d'une  petite  pioche  ; 
mais  l'usage  de  ces  derniers  instruments  est  assez 
incommode. 

Comme  bâton,  nous  recommandons  le  gourdin  en 
bois  de  chêne  à  tête  recourbée  en  crosse.  La  crosse 
sert  utilement  pour  accrocher  les  plantes  aquatiques 
un  peu  éloignées  du  bord  des  eaux  ou  pour  abaisser 
des  branches  d'arbres  dont  on  veut  enlever  des 
rameaux. 

Pour  les  plantes  aquatiques  éloignées  de  la  berge 
des  rivières,  des  canaux  ou  des  étangs,  on  peut  les 
recueillir  au  moyen  d'une  sorte  de  petit  appareil 
en  fer,  formé  de  plusieurs  crochets  réunis  par  leur 
base,  fixé  à  une  forte  ficelle  que  l'on  déroule  à  la 
longueur  nécessaire. 

Si  l'on  doit  récolter  des  Roses,  des  Ronces  ou 
d'autres  arbustes  épineux,  il  convient  d'être  muni 
d'un  petit  sécateur.  Celui-ci  remplace  avantageuse- 
ment la  serpette. 

La  loupe  est  un  instrument  qui  doit  toujours  accom- 
pagner le  botaniste.  La  loupe  à  deux  bouts  ou  celle 
que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  triloupe  doit  être 


HERBORISATIONS.  31 

préférée  aux  loupes  dont  les  lentilles  ne  sont  pas 
protégées  par  une  sorte  d'étui. 

Pour  les  dissections  à  faire  en  herborisant,  un 
canif  à  lame  bien  affilée  suffit. 

Quoique  le  cartable  soit  très-peu  employé  pour  la 
récolte  des  plantes,  nous  devons  néanmoins  en 
donner  la  description.  Le  cartable  consiste  en  deux 
feuillets  de  fort  carton,  libres  ou  réunis  par  un 
dos  en  cuir  comme  la  couverture  d'un  livre  relié. 
Entre  ces  deux  feuillets  de  carton,  se  trouvent  des 
feuilles  de  papier  non  collé  ou  buvard,  entre  les- 
quelles on  place  les  plantes  recueillies,  que  Ton  y 
étale  comme  on  le  fait  pour  la  mise  en  presse. 
Avec  le  cartable,  on  prépare  donc  les  échantillons 
sur  place  et  on  leur  fait  subir,  pendant  l'herborisa- 
tion, un  commencement  de  pression.  Celle-ci  se 
produit  au  moyen  de  deux  courroies  munies  de 
boucle.  Le  cartable  se  suspend  à  l'épaule  ou  sur  le 
dos  au  moyen  d'une  bretelle  comme  la  boîte  d'her- 
borisation ;  on  peut  le  porter  sous  le  bras  à  la  façon 
d'un  registre.  Nous  ne  pouvons  recommander  le 
cartable  à  cause  des  nombreux  inconvénients  qu'il 
présente.  C'est  ainsi  que  les  échantillons  se  prépa- 
rent difficilement  à  cause  de  la  mobilité  des  feuil- 
lets ;  que  le  cartable  ne  peut  renfermer  qu'un  nombre 
assez  restreint  de  plantes  ;  qu'il  ne  peut  presser 
celles-ci    que   d'une   façon  irrégulière,  et   qu'enfin 


32  HERBORISATIONS. 

son  emploi  n'est  guère  possible  en  temps  de  pluie. 
Avant  de  se  mettre  en  route  pour  une  excursion 
qui  doit  durer  une  journée  entière,  il  faut  avoir  soin 
de  se  munir  d'une  petite  flore  analytique  ou  manuel 
d'herborisation,  d'une  bonne  carte  routière  et  d'un 
calepin  destiné  à  recevoir  des  notes.  Trop  souvent, 
on  néglige  le  journal  d'herborisation  et  nous  ne  sau- 
rions trop  en  recommander  l'usage  aux  amateurs 
sérieux,  qui  désirent  bien  connaître  la  flore  de  leur 
canton,  de  leur  province  ou  de  leur  pays.  Le  journal 
doit  être  tenu  pendant  la  promenade  même  et  les 
noms  des  plantes  inscrits  à  mesure  que  les  obser- 
vations sont  faites.  Si  l'on  diffère  les  annotations, 
on  risque  de  commettre  des  erreurs  ou  d'oublier  des 
choses  intéressantes.  Rien  n'est,  du  reste,  plus  aisé 
que  d'inscrire,  au  crayon,  tout  en  marchant,  les 
noms  des  espèces,  avec  l'indication  des  lieux  et  la 
nature  des  stations.  Si,  quelque  jour,  on  se  propose 
de  publier  le  résultat  de  ses  recherches,  soit  dans  une 
flore,  soit  dans  un  catalogue  raisonné,  on  trouvera, 
dans  les  journaux  d'herborisation,  de  précieux  ren- 
seignements :  on  n'a  plus,  aloi^s,  qu'à  ranger  métho- 
diquement les  nombreuses  annotations  prises  sur  les 
lieux  pour  obtenir  une  statistique  fidèle  des  régions 
explorées.  Dans  le  cas  où  l'on  ne  voudrait  rien  publier 
soi-même,  ces  notes  d'herborisation  ne  seront  point 
inutiles  ;   car,   tôt  ou  tard,  un  floriste  pourra  les 


HERBORISATIONS.  33 

réclamer  pour  les  utiliser  dans  une  flore  ou  dans  un 
catalogue.  Si  on  a  négligé  les  calepins  d'herborisa- 
tion, quel  embarras  ne  pourra-t-on  pas  avoir  pour 
publier  une  flore  ou  pour  fournir  aux  auteurs  des 
notes  précises!  On  pourra  avoir  recours  à  ses  souve- 
nirs, mais  ceux-ci  seront,  assez  souvent,  trompeurs 
et  les  détails  consignés  de  l'herbier  ne  pourront  four- 
nir les  nombreuses  remarques  perdues.  En  ne  tenant 
même  aucun  compte  du  côté  purement  scientifique, 
les  journaux  d'herborisation  n'en  restent  pas  moins 
des  documents  intéressants  à  consulter  ou  à  revoir. 
En  parcourant,  après  plusieurs  années,  ces  longues 
colonnes  d'annotations,  de  nombreux  et  chers  sou- 
venirs se  réveillent  chez  le  botaniste.  Celui-ci  se 
retrouve  transporté  dans  les  lieux  qui  lui  ont  été 
familiers  ;  il  se  rappelle  les  amis,  les  compagnons 
avec  lesquels  il  a  partagé  la  joie  des  heureuses  trou- 
vailles. Ces  listes  arides  se  transforment  pour  lui 
en  une  histoire  détaillée,  qui  lui  retrace  jusqu'aux 
moindres  incidents  des  courses  d'autrefois. 

Le  calepin  destiné  à  recevoir  les  notes  peut  se 
composer  de  50  à  100  feuillets  de  papier  assez  fort 
et  de  petit  format  (in- 18°).  Les  pages  d'une  partie  de 
ce  mince  volume  seront  divisées  en  trois  colonnes 
verticales  :  la  première,  à  gauche,  contiendra  les 
noms  des  plantes;  celle  du  milieu,  les  indications  des 
stations,  et  la  troisième,  les  noms  des  hameaux, 


34  HERBORISATIONS. 

villages  ou  villes.  Chaque  herborisation  sera  soigneu- 
sement datée.  Il  est  entendu  que  les  espèces  très- 
communes  et  qui  se  rencontrent  partout  ne  doivent 
être  renseignées  que  dans  des  circonstances  excep- 
tionnelles. Ajoutons  qu'il  est  prudent  de  renouveler 
le  calepin  chaque  année,  afin  que,  dans  le  cas  oii 
celui-ci  serait  perdu,  on  n'ait  à  regretter  que  la 
•perte  des  renseignements  d'une  seule  année  ou  de 
quelques  mois. 

Voilà  enfin  Therborisateur  prêt  à  parlir  avec  armes 
et  bagages  pour  se  mettre  à  la  recherche  de  l'in- 
connu. Il  part  avec  l'espoir  de  rentrer  à  la  nuit 
tombante  avec  sa  boîte  remplie  d'espèces  rares  et 
curieuses.  Dans  ses  excursions,  qu'il  ne  craigne  pas 
la  fatigue  et  qu'il  ne  se  borne  pas  à  suivre  les  chemins 
faciles;  car,  semblable  à  un  chasseur  malheureux,  il 
pourrait  revenir  bredouille;  qu'il  visite  les  profon- 
deurs des  bois,  qu'il  ne  recule  pas  devant  l'exploration 
soigneuse  des  ravins  les  plus  impraticables,  ni  devant 
l'escalade  des  côtes  rapides  et  des  rochers  les  plus 
abrupts.  Que  lui  importera  la  fatigue  si,  à  la  soirée, 
il  se  trouve  chargé  d'une  abondante  moisson  ?  Long- 
temps ses  courses  à  deux  ou  trois  lieues  seront  fruc- 
tueuses, mais  les  découvertes  deviendront  moins  fré- 
quentes à  mesure  que  le  pays  lui  sera  mieux  connu. 

Quand  les  trouvailles  deviendront  rares,  il  y.  aura 
cependant  pour  lui  une  compensation,  car  il  sentira 


HERBORISATIONS.  35 

mieux  alors  le  prix  des  nouveautés  qu'il  parviendra 
à  découvrir.    Quelle   émotion    n'éprouvera-t-il    pas 
quand,  après  de  longues  recherches,  il  se  trouvera 
tout  à  coup  en  présence  d'une  espèce  convoitée  depuis 
longtemps!  Si,  à  pareil  moment,  il  est    seul,  son 
bonheur  sera  concentré  et  silencieux;  mais  s'il  est  en 
compagnie   d'un   ami,  sa  joie   sera   vive  et   même 
bruyante.   Les   herborisations  solitaires  sont    ordi- 
nairement le    partage  des    amateurs    habitant    la 
campagne;  car  il   est  bien  rare  que,  dans   un  vil- 
lage, dans   une  bourgade  même,  il  se  trouve  deux 
botanistes   pour  associer  leurs  recherches  et  leurs 
travaux.  Les  excursions  solitaires  ont  quelque  chose 
de  triste  et  de  mélancolique,  mais  elles  ne  sont  pas 
sans  offrir  certains  avantages   sur  celles   faites  en 
compagnie  et  qui  sont  plus  gaies.    Seul   avec  ses 
pensées,  en  face  du  spectacle  de  la  nature,  l'her- 
borisateur  est  plus    attentif  et   observe   beaucoup 
mieux  :  il  ne  cesse  d'examiner  et  de  peser  la  valeur 
des   caractères  distinctifs  des  plantes  ;    il  réfléchit 
avec  plus  de  suite  sur  les  lois  qui  régissent  les  êtres 
organisés  ;   il   médite  et  s'efforce  de  résoudre   les 
problèmes  que  la  nature  lui  pose  à  chaque  pas.    En 
outre,    ce  chercheur  solitaire   possède  une  grande 
liberté  d'action  ;  il  étudie  à  son  aise,  sans  jamais 
devoir  se  préoccuper  des  impatiences  d'un  compagnon 
de  voyage.  Vient-il  à  faire  une  précieuse  trouvaille, 


36  HERBORISATIONS. 

n'aura-t-il  pas  à  faire  partager  son  bonheur  par  l'un 
ou  l'autre  de  ses  correspondants  ?  Quels  que  soient 
les  ennuis  de  la  solitude,  que  le  botaniste  évite  la 
compagnie  de  personnes  étrangères  aux  sciences 
ou  cultivant  une  autre  branche  que  la  sienne. 
L'herborisateur  ne  peut  guère  s'accommoder  des 
allures  du  géologue  et  encore  moins  de  celles 
de  l'entomologiste.  Remarquons  que  si  le  bota- 
niste est  isolé  dans  son  village,  il  peut  exister 
dans  le  canton  ou  dans  la  ville  voisine  un  confrère 
avec  lequel  il  pourra  organiser  des  courses  en  com- 
mun. Il  est  toujours  à  désirer  que  les  botanistes  de 
la  même  province  aient  des  rapports  suivis  entre 
eux,  afin  qu'ils  puissent  associer  leurs  recherches 
et  arriver  à  étudier  avec  méthode  l'ensemble  de  la 
flore  de  leur  province. 

Revenons  à  notre  herborisation  et  parlons,  tout 
d'abord,  des  quelques  soins  à  prendre  pour  conserver 
la  fraîcheur  nécessaire  aux  plantes  destinées  à 
l'étude  et  aux  préparations. 

Pendant  les  heures  de  la  journée  où  la  chaleur  est 
intense,  on  aura  la  précaution  de  tenir  la  boîte  du 
côté  du  corps  opposé  au  soleil.  Il  est  à  noter  que, 
par  un  temps  très-chaud,  les  plantes  se  conservent 
d'autant  mieux  qu'elles  sont  plus  nombreuses  et  plus 
étroitement  pressées  dans  la  boîte.  En  outre,  un 
excellent  moyen  pour  maintenir  leur  fraîcheur,  c'est 


HERBORISATIONS.  37 

de  les  humecter  de  temps  en  temps  avec  quelques 
gouttes  d*eau  ou  de  placer  une  poignée  de  mousse 
humide  au  fond  de  la  boîte. 

Si,  pendant  l'herborisation,  il  survient  une  ondée, 
qu'on  ne  cesse  pas,  pour  cela,  de  récolter,  dans  la 
crainte  de  voir  les  plantes  mouillées  se  dessécher 
mal  et  puis  se  moisir  dans  l'herbier.  Quant  à  nous, 
nous  n'avons  jamais  éprouvé  la  moindre  difficulté 
pour  préparer  les  échantillons  trempés  de  pluie 
ou  de  rosée  •*  il  suffit,  pour  n'avoir  pas  à  redouter 
l'effet  de  l'humidité,  de  renouveler  le  papier  peu  de 
temps  après  la  première  mise  en  presse. 

Lorsqu'on  revient  le  soir,  harassé  de  fatigue 
et  incapable  de  s'occuper  des  soins  à  donner  aux 
plantes,  il  est  avantageux  de  déposer  sa  boîte  dans 
un  lieu  frais,  par  exemple  dans  une  cave.  Durant  la 
nuit,  les  plantes  qui,  la  veille,  auraient  pu  être 
flétries,  reprennent  leur  fraîcheur  et  se  trouvent 
ainsi,  le  lendemain,  dans  des  conditions  plus  favo- 
rables pour  leur  préparation. 

Avant  de  passer  aux  herborisations  destinées  à  se 
prolonger  pendant  plusieurs  jours  consécutifs,  nous 
devons  attirer  l'attention  des  novices  sur  quelques 
moyens  propres  à  rendre  leurs  recherches  fruc- 
tueuses et  intéressantes.  Une  bonne  carte  routière 
découpée  et  collée  sur  toile  sera  d'une  grande  utilité 
à   l'herborisateur  pour    s'orienter  dans    des   lieux 


38  HERBORISATIONS. 

nouveaux  pour  lui,  pour  bien  connaître  les  noms  des 
localités,  le  cours  des  rivières  et  des  ruisseaux,  la 
position  des  lieux  boisés,  des  marais,  des  étangs,  etc. 
Déplus,  en  étudiant  sa  carte,  il  verra  quels  sont  les 
points  qui  lui  sont  connus  et  ceux  qui  lui  restent  à 
explorer.  Une  habitude  des  botanistes  jeunes  ou  vieux, 
c'est  de  suivre  trop  souvent  les  mêmes  itinéraires. 
Quand  ils  se  rendent  d'un  lieu  à  un  autre,  presque 
toujours  ils  prennent  les  mêmes  chemins,  les  mêmes 
sentiers  ;  et  cependant,  ils  savent  qu'en  changeant 
quelque  peu  leur  route,  ils  auront  à  traverser  un 
champ,  une  prairie  ou  un  taillis  qu'ils  n'ont  point 
visité  encore  et  qui  récèle  peut-être  une  espèce  rare 
ou  nouvelle  pour  leur  canton.  Il  arrive  parfois  qu'on 
a  passé,  durant  plusieurs  années,  à  côté  d'une  localité 
restreinte  qui  présentait  des  plantes  qu'on  était 
loin  d'y  soupçonner.  Cette  sorte  de  manie  explique 
comment  des  botanistes  étrangers  viennent  faire 
des  découvertes  dans  un  champ  d'herborisation  qu'on 
croyait  être  parfaitement  exploré.  Qu'on  varie  donc 
autant  que  possible  les  itinéraires,  de  façon  à  par- 
courir le  pays  dans  tous  les  sens. 

L'emploi  d'une  carte  géologique  (l)  sera  également 


(1)  Pour  la  Belgique,  nous  recommandons  la  grande  carte 
géologique  d'André  Dumont.  Les  botanistes  doivent  savoir 
qu'il  existe  deux  cartes    géologiques  de  Dumont  :    l'une  du 


HERBORISATIONS.  39 

très-avantageux.  Si  l'herborisateur  exploro  une 
province  variée  dans  sa  composition  géologique,  il 
reconnaîtra  de  bonne  heure  la  préférence  marquée 
de  certaines  espèces  soit  pour  les  terres  ou  les  roches 
calcareuses,  soit  pour  les  terres  ou  les  roches 
siliceuses.  Il  sera  frappé  du  contraste  que  présente 
la  flore  si  riche  et  si  variée  des  collines  calcaires  avec 
la  flore  si  monotone  et  relativement  si  pauvre  des 
côtes  schisteuses  ou  sablonneuses.  Il  se  demandera 
la  cause  de  ces  différences  et  sera  ainsi  amené  à 
s'occuper  des  rapports  du  sol  avec  la  végétation. 
Il  étudiera,  sur  la  carte  géologique,  la  configu- 
ration des  divers  étages  au  point  de  vue  miné- 
ralogique;  il  suivra  ces  mêmes  étages  dans  leur 
prolongement  au  delà  des  limites  de  son  canton,  de 
sa  province  ou  de  son  pays,  et  il  tâchera  de  voir,  en 
compulsant  les  flores,  si  ces  divers  étages  présentent 
chacun  une  florule  plus  ou  moins  spéciale  sur  tout 
leur  développement.  L'étude  des  flores  étrangères 
lui  ayant  renseigné  l'existence  de  certaines  espèces 
dans  un  terrain  géologique  quelconque,  il  sera 
curieux  de  rechercher  si,  dans  son  pays,  le  même 
terrain  ne  nourrit  pas  les  mêmes  espèces. 


sous-sol  et  l'autre  des  affleurements.  C'est  cette  dernière  qu'ils 
doivent  se  procurer.  Cette  carte  est  devenue  très-rare  et  d'un 
prix  élevé  ;  mais  elle  sera  prochainement  réimprimée. 


40  HERBORISATIONS. 

Comme  on  le  voit,  le  but  de  Therborisateur  est 
donc  devenu  multiple.  Ce  n'est  plus  uniquement 
pour  étudier  les  plantes  en  elles-mêmes  qu'il  herbo- 
risera; car  il  a,  de  plus,  en  vue  les  relations  qui 
peuvent  exister  entre  la  végétation  et  le  sol.  Il  ne 
tardera  pas  à  s'apercevoir  que  ces  dernières  recher- 
ches le  conduisent  nécessairement  à  l'étude  de  la 
géographie  botanique.  Dès  lors,  ses  herborisations 
prendront  à  ses  yeux  un  plus  grand  intérêt  lorsqu'il 
aura  remarqué  combien  seront  utiles,  à  l'avance- 
ment de  cette  branche,  les  renseignements  qu'il 
pourra  recueillir.  Dans  son  canton  ou  dans  sa  pro- 
vince, il  parviendra  peut-être  à  constater  la  limite 
vers  le  nord  d'une  espèce  méridionale  ou  la  limite 
vers  le  midi  d'une  espèce  boréale.  A  un  point  de  vue 
plus  restreint,  il  sera  encore  stimulé  dans  ses 
recherches  par  le  désir  de  coopérer  aux  progrès 
de  la  géographie  botanique  de  son  propre  pays. 

Une  bonne  pratique,  que  nous  conseillons  à  l'her- 
borisateur,  est  celle  de  dépouiller  les  flores  et  les 
catalogues  des  renseignements  qu'ils  contiennent 
concernant  la  contrée  qu'il  se  propose  d'explorer  ;  de 
ranger  ensuite  ces  renseignements  par  dates  de 
floraison  des  plantes  et  par  localités.  Afin  d'avoir  plus 
présentes  à  l'esprit  les  espèces  à  rechercher,  il  fera 
bien  d'en  lire  les  descriptions,  d'en  voir  des  figures 
ou  des  échantillons  desséchés.  S'il  n'existe  pas  de 


HERBORISATIONS.  41 

flore  de  la  région  à  explorer,  il  consultera  les 
ouvrages  publiés  sur  les  régions  voisines.  Quand 
on  herborise  sans  méthode,  c'est-à-dire  sans  avoir 
étudié  les  cartes  avec  soin,  sans  avoir  pris  des 
notes,  on  risque  beaucoup  de  laisser  échapper  des 
espèces  intéressantes. 

Il  n'est  pas  inutile  de  prémunir  ici  les  commen- 
çants contre  la  crainte  de  voir  s'épuiser  leur  champ 
d'étude  au  bout  d'un  petit  nombre  d'années.  Pareille 
appréhension    ne   doit  pas   refroidir   leur   zèle   et 
ralentir  leurs  efforts;  car,  à  mesure  qu'ils  connaîtront 
mieux  la  végétation  de  leur  canton  ou  de  leur  province, 
à  mesure  que  la  flore  leur  deviendra  plus  familière, 
ils  s'apercevront    d'autant   mieux   qu'il   leur   reste 
beaucoup  à  étudier.    Ils   auront  sans  doute,   après 
quelques  années,  recueilli  un  millier  de  types  spéci- 
fiques  avec  un  certain  nombre  de  variétés  ;  mais 
n'auront-ils  pas  encore  à  étudier  et  à  collecter  ces 
variétés  et  variations  sans  nombre  que  produisent 
les  quelques  centaines  de  types  connus?  L'examen 
approfondi  des  variétés  et  des  variations  est  une  mine 
en  quelque  sorte  inépuisable  pour  les  travailleurs  les 
plus  laborieux.   Il  est  vrai  que  les  herborisations 
ordinaires  pourront  devenir,  avec  le  temps,  moins 
intéressantes  et  n'offriront  plus  aussi  souvent  l'oc- 
casion de  découvrir  l'une  ou  Tautre  de  ces  bonnes 
espèces  qui  font  la  richesse  d'un  herbier  ;  mais  ces 


42  HERBORISATIONS. 

herborisations  pourront  alterner  avec  des  excursions 
faites  en  petit  comité  dans  les  cantons  éloignés  du 
pays.  Ceci  nous  conduit  à  dire  quelques  mots  des 
herborisations  qui  peuvent  durer  une  huitaine  de 
jours. 

Avant  d'entreprendre  une  excursion  un  peu 
lointaine,  on  doit  étudier,  sur  les  cartes,  la  nature 
du  sol,  la  disposition  des  lieux  et  le  cours  des  rivières 
du  pays  que  Ton  se  propose  d'explorer.  Il  faut  aussi 
compulser  les  flores  et  extraire  méthodiquement 
les  indications  qu'elles  fournissent.  Une  fois  le  lieu 
et  le  jour  fixés  pour  le  rendez-vous,  on  prépare 
son  bagage.  En  ce  qui  concerne  les  vêtements,  il 
faut  les  réduire  au  plus  strict  nécessaire,  afin  que 
le  tout  puisse  être  renfermé  dans  une  petite  valise 
portative.  Que  surtout  on  n'oublie  pas  les  pantoufles, 
chaussures  toujours  trouvées  si  commodes  après 
de  longues  marches.  On  emportera  une  flore 
élémentaire  et  tout  ce  qui  est  nécessaire  pour 
écrire  et  dessiner,  ainsi  que  des  instruments  de 
dissection  et  une  loupe  montée  ou  microscope 
simple.  Il  faudra,  en  outre,  se  munir  d'une  ou 
deux  presses  avec  une  provision  suffisante  de 
papier  à  dessécher.  Il  ne  serait  pas  prudent  de 
partir  sans  sa  provision  de  papier.  Bien  souvent, 
dans  un  chef-lieu  de  canton,  il  n'est  pas  facile 
de    se    procurer    du    papier    propre  à    la    dessic- 


HERBORISATIONS.  43 

cation  des  plantes  :  à  plus  forte  raison  est-il  malaisé 
d'en  trouver  dans  un  village  où  Ton  sera  peut-être 
forcé  de  séjourner  pendant  l'herborisation . 

Nous  supposons  que  le  voyage  doit  se  faire  en 
compagnie  de  deux  ou  trois  amis  ;  c'est  ainsi  que 
les  excursions  botaniques  offrent  le  plus  de  charme. 
Ceux  qui  ont  herborisé  de  cette  façon  reconnaîtront 
avec  nous  que  ces  courses  leur  ont  laissé  les  souve- 
nirs les  plus  frais  et  les  plus  charmants.  Ne  se  rap- 
pellent-ils pas  avec  un  vif  plaisir  ces  journées  où  ils 
partaient  dès  le  lever  du  soleil,  cheminant  paisible- 
ment par  monts  et  par  vaux,  en  scrutant  tout  sur 
leur  passage  ?  Ne  se  représentent-ils  pas  avec  bon- 
heur les  sites  pittoresques  admirés  en  commun?  Ne 
se  souviennent-ils  pas  des  émotions  produites  par  les 
brillantes  découvertes?  Enfin,  ne  se  plaisent-ils  pas 
à  se  rappeler  les  haltes  faites  vers  le  milieu  de  la 
journée,  à  l'ombre  de  la  futaie  ou  sur  les  bords 
gazonneux  d'un  frais  ruisseau,  pour  manger  sur  le 
pouce  un  frugal  déjeuner  emporté  au  fond  des  boîtes? 
Ces  souvenirs  sont  ineffaçables  et  sont  réveillés 
chaque  fois  que  les  excursionnistes  se  rencontrent 
entre  eux. 

Partir  le  matin  et  rentrer  le  soir  vaut  mieux  que 
de  diviser  la  journée  en  deux  courses.  On  prend  ses 
dispositions  pour  dîner  à  la  soirée.  En  excursion  bo- 
tanique, après  s'être  réconforté,  au  lieu  de  se  reposer 


44  HERBORISATIONS. 

immédiatement,  comme  il  semble  qu'on  en  ait  bien 
acquis  le  droit,  il  faut  s'occuper  activement  de  la  pré- 
paration des  plantes  recueillies  pendant  la  journée.  On 
ne  dormirait  pas  tranquille  si  Ton  sentait  ses  récoltes 
en  souffrance.  La  préparation  des  plantes  est  une 
besogne  qui  ne  peut  guère  être  remise  au  lendemain  ; 
car,  dès  qu'on  est  levé,  il  faut  procéder  au  renouvelle- 
ment du  papier  dans  lequel  se  trouvent  les  plantes 
récoltées  les  jours  précédents  et  faire  sécher  les  cahiers 
humides  :  or,  cette  besogne  exige  déjà  un  temps  assez 
considérable.  Après  une  heure  ou  une  heure  et  demie 
consacrée  à  ce  travail,  on  déjeune,  puis  on  se  met  en 
route  dans  une  nouvelle  direction.  Les  journées  ainsi 
passées  en  excursions  botaniques  sont  très-labo- 
rieuses, il  faut  bien  le  dire  ;  mais,  de  retour  chez 
soi,  on  ne  regrette  pas  lés  peines  qu'on  s'est  données 
et  les  soins  qu'on  a  pris,  quand  on  examine  la 
richesse  des  récoltes. 

Il  nous  reste  maintenant  à  parler  des  herbori- 
sations organisées  par  les  Sociétés  botaniques. 

Mais,  avant  d'aborder  ce  sujet,  nous  croyons  utile 
de  placer  ici  un  conseil  dont  tout  botaniste  pourra 
faire  son  profit.  Assez  souvent,  l'herborisateur  est 
obligé  de  fouler  l'herbe  des  prairies  pour  explorer  l'un 
ou  l'autre  point  éloigné  des  sentiers  qui  semble,  à 
distance,  lui  promettre  quelques  bonnes  trouvailles  ; 
ou  de  se  glisser  entre  deux  champs  pour  jeter  un  coup 


HERBORISATIONS.  45 

d'œil  dans  les  moissons.  S'il  ne  veut  pas  avoir  maille 
à  partir  avec  le  garde  champêtre  ou  les  propriétaires, 
il  faut  qu'il  prenne  soin  de  ne  pas  causer  trop  de 
dégcàts  et  qu'il  n'ait  surtout  pas  l'air  d'un  maraudeur 
en  se  hâtant  trop  dans  ses  allées  et  venues.  Qu'il 
manœuvre  paisiblement  et  qu'il  se  donne  l'apparence 
d'un  homme  très-préoccupé  dans  ses  recherches.  Le 
paysan,  en  lui  voyant  prendre  des  notes  et  examiner 
des  plantes  à  la  loupe,  craindra  de  lui  faire  un  mau- 
vais compliment  au  sujet  de  son  champ  piétiné  Si  le 
botaniste  rencontre  sur  sa  route  des  campagnards, 
qu'il  soit  toujours  poli  et  même  prévenant;  qu'il 
entame  même  la  conversation  d'une  façon  amicale. 
En  agissant  de  cette  manière,  il  préviendra  en  sa 
faveur  et  il  n'aura  pas  à  craindre  d'être  tourmenté, 
si  on  le  voit  explorer  les  champs  ou  les  prairies. 
Ces  recommandations  doivent  surtout  être  observées 
quand  on  herborise  en  nombreuse  compagnie.  Pour 
les  avoir  négligées,  maints  botanistes  ont  parfois 
éprouvé  de  sérieux  désagréments. 

Après  cette  digression,  revenons  à  notre  point 
de  départ.  Les  herborisations  des  Sociétés  botaniques 
ne  se  font  ordinairement  qu'une  fois  par  an  ;  elles 
durent  plusieurs  jours  et  ont  lieu  sur  les  points  du 
pays  les  plus  riches  en  plantes  rares  et  intéressantes. 
La  circulaire  qui  invite  tous  les  membres  de   la 

Société  à  faire  partie  de  l'excursion  porte  l'itinéraire 

« 

2 


46  HERBORISATIONS. 

détaillé  jour  par  jour  et  indique,  assez  souvent,  les 
espèces  les  plus  rares  qu'on  peut  s'attendre  à  recueil- 
lir. Ces  herborisations  sont  généralement  bien  suivies 
et  cela  s'explique  par  l'attrait  et  l'intérêt  qu'elles 
offrent  aux  amateurs.  Ceux  qui  y  ont  assisté  savent 
combien  sont  nombreux  les  avantages  que  l'on  en 
retire  au  point  de  vue  tant  des  récoltes  que  des 
relations  qui  s'établissent  entre  les  membres  de  la 
Société.  Tous  j  mettent  en  commun  leur  savoir  et 
leur  expérience  ;  les  débutants  s'instruisent  au  con- 
tact familier  de  leurs  aînés  ;  on  s'entretient  de  ses 
travaux  ;  on  propose  et  on  accepte  des  échanges  de 
plantes.  Que  ceux  qui  craignent  de  faire  partie  de 
ces  herborisations,  parce  qu'ils  ne  se  croient  pas  suffi- 
samment instruits,  bannissent,  sous  ce  rapport,  toute 
espèce  de  crainte  ;  qu'ils  soient  bien  persuadés  que 
la  plus  grande  bienveillance  les  attend  et  qu'ils  n'ont 
pas  à  redouter  la  moindre  critique.  Les  jeunes  ama- 
teurs sont  accueillis  avec  le  plus  grand  plaisir  par 
les  anciens,  qui  se  font  un  devoir  de  les  aider  dans 
leurs  recherches  et  dans  leurs  déterminations. 

Si  une  large  part  est  faite  à  la  science,  si  les 
botanistes  sont  sérieux  dans  leurs  études,  qu'on 
n'aille  pas  s'imaginer  que  la  gaieté  et  le  plaisir  sont 
exclus  de  ces  excursions.  Les  disciples  de  Flore 
savent  à  merveille  unir  l'agréable  à  l'utile;  ils 
savent  se  dérider  et  devenir,  par  moments,  de  joyeux 


HERBORISATIONS.  47 

touristes.  Il  n'est  guère  besoin  de  rappeler,  aux  vieux 
botanistes,  la  bonne  humeur  qui  les  anime  dans 
ces  courses,  le  charme  des  haltes,  la  gaieté  qui  règne 
au  repas  du  soir  et  le  plaisir  d'explorer  en  nombreuse 
compagnie  des  régions  pittoresques  ;  mais  il  n'est  pas 
inutile  de  dire  ces  choses  à  ceux  qui  n'ont  pas  encore 
assisté  à  ces  excursions.  Nous  insistons  surtout 
près  des  jeunes  gens  et  nous  les  engageons  à  prendre 
part  aux  herborisations  organisées  par  les  Sociétés. 
Certes,  les  livres  instruisent  et  Ton  peut  devenir  un 
savant  botaniste  sans  avoir  suivi  ces  excursions; 
mais  il  est  des  choses  que  les  livres  enseignent  mal 
ou  n'enseignent  même  pas  du  tout  :  certaines  pra- 
tiques, certaines  méthodes  qu'on  apprend  à  con- 
naître et  à  saisir  dans  la  compagnie  des  gens 
expérimentés.  Ceux-ci,  dépouillant  les  faits  des 
accessoires  et  des  développements  dont  ils  sont 
forcément  accompagnés  dans  les  traités  scienti- 
fiques, vous  instruisent  rapidement  des  choses 
essentielles,  et  on  est  tout  surpris,  après  quelques 
jours  de  voyage  passés  dans  leur  compagnie,  d'avoir 
tant  appris,  non-seulement  sur  les  choses,  mais 
aussi  sur  les  hommes  de  science  que  l'on  ne  con- 
naissait que  par  leurs  travaux. 


CHAPITRE   QUATRIEME. 


RÉCOLTE  ET  PRÉPARATION  DES  PLA?<TES.  —  HERBIER.  — 
ÉCHANGES  DE  PLANTES. 

§  P'.  —  Récolte  des  ^plantes  pour  herhiers. 

Le  botaniste  peut  recueillir  des  plantes  pour  her- 
biers pendant  tout  le  cours  de  Tannée.  Durant 
l'hiver,  plusieurs  classes  de  cryptogames  lui  offrent 
de  nombreuses  récoltes  à  faire,  et  déjà,  vers  la  fin 
de  cette  saison,  quelques  phanérogames  sont  en 
fleurs.  Mais,  pour  cette  dernière  catégorie  de  plantes, 
les  herborisations  ne  commencent,  d'ordinaire,  que 
dansla  première  quinzaine  du  mois  d'avril  et  finissent 
dans  la  première  quinzaine  du  mois  d'octobre. 

Les  herborisations  doivent  commencer  plus  tôt 
dans  une  contrée  accidentée  et  à  sol  calcaire  que 
dans  une  région  basse^  humide  et  à  sol  siliceux; 


HERBIER.  —  ECHANGES  DE  PLANTES.  49 

elles  sont  également  plus  tardives  dans  les  mon- 
tagnes, dont  le  sol  est  siliceux  ou  schisteux. 

C'est  ainsi  que,  dans  la  zone  calcareuse,  surtout 
dans  les  parties  où  il  existe  des  côtes  et  des  rochers 
calcaires  exposés  au  midi,  on  peut  déjà  faire  de 
fructueuses  herborisations  dès  la  mi-avril.  Toutefois, 
la  flore  de  cette  zone  n'est  dans  sa  plus  riche 
floraison  que  vers  le  milieu  du  mois  de  juin.  C'est 
donc  dans  la  deuxième  quinzaine  de  ce  mois  qu'on 
explorera  de  préférence  la  zone  calcareuse,  ainsi 
que  les  environs  de  Virton. 

Vers  la  fin  du  mois  de  juin  et  au  commencement 
de  juillet,  on  peut  commencer  les  grandes  herbo- 
risations dans  la  zone  campinienne,  dans  la  région 
ardennaise  et  dans  la  région  jurassique  aux  environs 
de  Vance. 

La  seconde  quinzaine  de  juin  est  favorable  pour  les 
herborisations  dans  les  zones  argilo-sablonneuse  et 
maritime.  On  doit  aussi  visiter  cette  dernière  zone 
vers  la  fin  d'août  et  le  commencement  de  septembre, 
pour  y  récolter  certaines  espèces  maritimes  qui  sont 
tardives. 

Du  reste,  au  moyen  des  dates  de  floraison  indi- 
quées dans  les  listes  d'espèces  dressées  dans  le 
chapitre  sixième  de  la  seconde  partie,  Fherborisa- 
teur  peut  facilement  choisir  les  époques  les  plus 
favorables  pour  faire  les  herborisations  dans  les 
diverses  parties  du  pays. 


50   RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

Lorsqu'on  herborise  dans  des  localités  que  Ton 
visite  habituellement,  c'est-à-dire  aux  alentours  de 
sa  résidence,  il  faut  bien  choisir  les  échantillons 
destinés  à  Therbier  et  les  récolter  avec  tous  les 
organes  nécessaires  pour  faire  une  étude  complète 
des  espèces.  Dans  les  herborisations  au  loin,  on  est 
souvent  forcé  de  récolter  certaines  plantes  dans  un 
état  trop  jeune  ou  trop  avancé,  surtout  quand  il 
s'agit  d'espèces  nouvelles. 

Les  caractères  d'une  plante  étant  fréquemment 
tirés  de  plusieurs  organes,  il  importe  que  les 
échantillons  récoltés  soient  pourvus  des  organes 
caractéristiques.  Il  ne  suffit  donc  pas  de  recueillir  de 
simples  sommités  fleuries,  pour  composer  un  herbier. 
Lorsqu'il  s'agit  d'espèces  herbacées  vivaces,  annuelles 
et  bisannuelles  ou  de  petits  arbustes,  il  faut  que  les 
échantillons  soient  pourvus  de  leurs  racines  ou  de 
leurs  parties  souterraines,  qui,  assez  souvent,  sont 
fort  importantes  au  point  de  vue  de  la  distinction 
des  espèces. 

Les  plantes  annuelles  et  bisannuelles  se  déracinent 
facilement  et  le  seul  effort  de  la  main  suffit  pour 
extraire  leurs  racines  pivotantes  ou  fibreuses  ;  mais, 
quand  il  s'agit  de  plantes  vivaces,  on  doit  employer 
la  bêche  pour  dégager  la  racine,  la  souche,  les  tuber- 
cules ou  les  bulbes.  Chez  les  plantes  vivaces  à  souche 
cespiteuse   et  chez    quelques   plantes   annuelles   à 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  51 

racines  fasciculées,  il  peut  naître,  sur  les  racines  ou 
sur  la  souche,  des  rhizomes  plus  ou  moins  allongés 
qu'il  faut  enlever  avec  soin.  Il  existe  même  des 
plantes  vivaces  dont  les  racines  elles-mêmes  donnent 
naissance  à  des  bourgeons  souterrains  qui  établissent, 
autour  de  la  plante  more,  une  colonie  de  jeunes 
plantes  qui  lui  restent  adhérentes. 

Quant  aux  plantes  entièrement  parasites,  comme 
les  Orobanchées,  ou  semi-parasites,  comme  certaines 
Rhinanthacées,  on  doit  enlever  leurs  racines  avec  la 
plante  ou  un  fragment  de  la  plante  sur  laquelle 
celles-ci  sont  fixées. 

Le  jeune  botaniste  ne  saurait  apporter  trop  de  soin 
à  l'extraction  des  parties  souterraines  des  plantes, 
qui  révèlent  souvent  des  caractères  précieux  ou  des 
particularités  biologiques  intéressantes. 

Les  parties  souterraines  doivent  être  dégagées  de 
la  terre,  du  sable  ou  du  limon  qui  y  reste  attaché.  Le 
plus  gros  nettoyage  peut  se  faire  pendant  l'herbori- 
sation, soit  en  secouant  la  terre,  soit  par  un  lavage. 

Les  plantes  annuelles  et  bisannuelles  sont  munies, 
à  la  base  de  leur  tige,  d'une  rosette  de  feuilles  dites 
radicales  ;  celles-ci  se  desséchant  à  mesure  que 
la  floraison  et  la  fructification  avancent,  il  importe 
de  récolter  des  échantillons  qui  sont  au  début  de 
leur  floraison.  Pour  que  chacune  des  espèces  de 
cette  catégorie  soit  complètement  représentée  dans 


52   RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

rherbier,  on  doit,  en  outre,  la  récolter  en  pleine 
floraison,  puis  à  l'état  fructifère.  Toutefois,  les 
spécimens  fructifères  à  fruits  secs  déhiscents  ne 
doivent  pas  être  trop  avancés,  dans  la  crainte  de  voir 
les  graines  s'échapper  des  capsules,  des  gousses,  des 
siliques,  etc.  Quant  aux  graines  et  aux  fruits,  on 
doit  les  récolter  à  l'état  de  maturité  parfaite.  Remar- 
quons que  certaines  espèces  présentent,  en  même 
temps,  des  fleurs  et  des  fruits  mûrs;  dans  ce  cas, 
une  seule  récolte  suflît. 

Certaines  espèces  vivaces  herbacées  fleurissent 
avant  d'émettre  leurs  feuilles,  de  façon  qu'il  faut  en 
récolter  tout  d'abord  des  échantillons  en  fleurs,  puis 
des  échantillons  feuilles  ;  le  même  cas  se  présente 
chez  des  plantes  ligneuses,  arbres  ou  arbrisseaux. 
S'agit-il  de  plantes  dioïques,  il  faut  en  récolter  des 
spécimens  des  deux  sexes. 

Quant  aux  arbres,  on  en  préparera  des  fragments 
enlevés  aux  rameaux  fleuris  et  en  fruits,  des  mor- 
ceaux de  pousses  d'un  an  uniquement  foliifères  et 
des  plaques  d'écorce  détachées  du  tronc  ou  des 
grosses  branches.  Si  l'arbre  émet,  à  sa  base  ou  sur 
ses  racines,  de  vigoureuses  pousses,  on  prendra  des 
fragments  de  ces  dernières,  qui  portent  ordinaire- 
ment des  feuilles  plus  amples  que  celles  des  rameaux 
fleuris. 

Il  arrive   souvent   que   le  débutant  récolte   les 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  53 

premiers  échantillons  venus  qui  lui  tombent  sous  la 
main,  sans  se  préoccuper  de  faire  un  choix  judicieux  ; 
il  importe  cependant  beaucoup  de  choisir  avec  soin 
les  spécimens  qui  doivent  être  récoltés  soit  pour 
l'herbier,  soit  pour  les  échanges. 

Selon  la  nature  physique  ou  minéralogique  du 
terrain,  son  degré  d'humidité  ou  de  sécheresse, 
selon  sa  fertilité  ou  son  exposition,  les  spécimens 
d'une  même  espèce  varient  extrêmement.  Pour 
qu'une  espèce  soit  complètement  représentée  dans 
l'herbier,  on  devra  récolter  un  ou  plusieurs  échan- 
tillons de  chacune  de  ses  formes,  qui,  bien  souvent, 
constituent  autant  de  variétés  ou  de  variations. 
Celles-ci  sont  très-utiles  pour  l'étude  du  type  spé- 
cifique. 

Le  nombre  des  échantillons  à  récolter  pour  chaque 
espèce  varie  avec  la  taille  de  celle-ci  et  avec  les 
besoins  résultant  des  échanges. 

Quand  on  fait  une  longue  herborisation,  il  est 
très-prudent  d'être  modéré  dans  ses  premières 
récoltes  ;  il  pourrait  arriver,  sans  cela,  que  la  place 
ne  vînt  à  manquer  dans  la  boîte  pour  les  dernières 
récoltes.  Dans  ce  cas,  il  est  toujours  fort  difficile, 
pour  ne  pas  dire  impossible,  d'enlever  de  la  boîte 
les  spécimens  qu'on  a  pris  en  trop  et  qu'on  voudrait 
rejeter. 

Une   autre   recommandation,  non  moins  impor- 


54   RÉCOLTE  ET  PRÉPARATION  DES  PLANTES. 

tante,  est  celle  d'entasser  avec  le  plus  grand  soin 
les  plantes  dans  la  boîte.  Pour  Tlierborisateur,  il 
en  est  des  plantes  comme  des  effets  pour  le  soldat 
en  campagne  :  sans  méthode,  le  troupier  et  le 
botaniste  ne  peuvent  pas  caser  dans  le  sac  ou  dans 
la  boîte  la  moitié  des  objets  qui  doivent  pouvoir 
entrer  dans  l'une  ou  dans  l'autre.  Il  faut  entasser 
les  plantes  par  lits  bien  égaux,  en  mettant  les 
racines  et  les  souches  tantôt  vers  le  sommet, 
tantôt  vers  la  base  de  la  boîte  ;  mais,  pour  cela,  les 
souches  et  les  racines  doivent  être  bien  nettoyées 
ou  lavées,  de  façon  qu'elles  ne  puissent  souiller  de 
boue  ou  de  terre  les  feuilles  ou  les  fleurs  sur  les- 
quelles elles  reposent.  Si  des  tiges  dépassent  la 
longueur  de  la  boîte,  il  faut  les  replier  à  angle  aigu, 
après  les  avoir  pincées  avec  l'ongle  du  pouce,  de 
manière  que  la  hauteur  de  chaque  tige,  depuis  sa 
base  jusqu'au  niveau  du  pli,  soit  en  rapport  avec  le 
format  de  l'herbier.  Quelquefois,  on  est  obligé  de 
pratiquer  un  second  pli  et,  dans  ce  cas,  on  doit 
faire  en  sorte  que  le  second  pli  ramène  l'extrémité 
de  la  plante  au  niveau  du  premier  pli. 

Les  plantes  se  conservent  d'autant  mieux  dans  la 
boîte  qu'elles  y  sont  plus  étroitement  pressées;  il 
ne  faut  pas  toutefois  que  l'entassement  aille  jusqu'à 
l'écrasement. 

Si  le  temps  est  très-chaud,  il  sera  prudent  de 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  55 

jeter  à  différentes  reprises  quelques  gouttes  d'eau  sur 
les  plantes  enfermées  dans  la  boîte. 

Au  retour  de  Therborisation,  si  on  ne  peut  pré- 
parer les  plantes  récoltées,  on  devra  déposer  la  boîte 
dans  un  lieu  frais,  dans  une  cave,  par  exemple, 
jusqu'au  moment  de  la  préparation. 

L'usage  habituel  du  cartable,  nous  l'avons  vu, 
n'est  pas  à  recommander,  parce  que  les  plantes  se 
préparent  généralement  mal  pendant  l'herborisa- 
tion; toutefois,  on  peut  utilement  l'employer  pour 
la  récolte  de  certaines  plantes  dont  les  pétales  sont 
très-caducs,  comme  les  Roses,  par  exemple.  Celles-ci 
doivent  être  recueillies  dans  la  matinée,  peu  de 
temps  après  leur  épanouissement. 

Pour  la  récolte  des  Ronces,  surtout  quand  on 
étudie  ce  genre  d'une  façon  plus  ou  moins  spéciale, 
on  peut  très-avantageusement  remplacer  la  boîte 
par  une  toile  vernie  munie  aux  deux  bouts  de  cou- 
lisses qui  peuvent  la  transformer  en  un  sac.  Celui-ci 
se  ferme  par  une  ou  deux  courroies  avec  boucle  ; 
une  troisième  courroie  sert  à  le  suspendre  sur  le 
dos  à  la  façon  d'une  boîte  d'herborisation. 

Occupons-nous  maintenant  de  la  préparation  des 
plantes  pour  l'herbier. 

Le  matériel  nécessaire  pour  dessécher  les  plantes 
consiste  en  une  ou  plusieurs  rames  de  papier  gris  ou 
buvard  et  en  une  ou  plusieurs  presses. 


56   RÉCOLTE  ET  PRÉPARATION  DES  PLANTES. 


Le  papier  gris  peut  être  remplacé  par  un  papier 
quelconque  collé  ou  par  de  vieux  journaux.  Le  for- 
mat du  papier  à  dessécher  doit  être  en  rapport  avec 
celui  de  l'herbier.  Ou  doit  diviser  sa  provision 
de  papier  en  un  nombre  égal  de  feuilles  simples 
et  de  paquets  de  2  ou  3  feuilles  intercalées  l'une 
dans  l'autre  et  formant  ce  qu'on  appelle  des  coussi- 
oiets  ou  matelas.  Nous  verrons  tantôt  qu'on  peut 
supprimer  les  feuilles  simples,  en  épaississant  les 
coussinets  par  une  feuille  en  plus. 

Quant  au  système  de  presse  à  dessécher,  le  plus 
simple  et  l'un  des  meilleurs  est  celui  qui  consiste  en 
deux  claies,  se  composant  chacune  (fîg.  3)  de  quelques 
lattes  de  sapin  minces  et  étroites,  fixées  solidement 


M 


» 


W 


Fig.  :l.  —  Claie  «le  presse  à  dessécher. 


sur  deux  ou  trois  barres  transversales  d'un  bois  plus 
résistant  et  dont  les  extrémités  dépassent  quelque 
peu  les  lattes  extérieures.  Ces  extrémités  donnent 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  57 

prise  à  une  forte  ficelle,  qui  doit  opérer  la  pression. 
Au  lieu  d'une  ficelle,  on  peut  employer  deux 
courroies  en  cuir  se  bouclant  de  la  manière  indiquée 
à  la  fig.  4.  Cette  figure  représente  une  presse  ressem- 


Fig.  4. 


à  (les=éehor. 


blant  à  la  précédente  et  dans  laquelle  les  claies 
sont  remplacées  par  des  panneaux.  Ceux-ci  sont 
formés  de  deux  barres  longitudinales  en  chêne  sur 
lesquelles  sont  clouées  ou  vissées  de  minces  plan- 
chettes de  sapin.  Pour  ce  dernier  genre  de  presse, 
on  peut  utilement,  en  voyage,  faire  croiser  une 
mince  corde,  qui  assujettit  solidement  le  paquet  de 
plantes  et  l'empêche  de  trop  jouer  entre  les  deux 
panneaux. 

Il  existe  un  troisième  système  de  presse,  dans 
lequel  les  panneaux  sont  remplacés  par  deux  châssis 
en  fer  sur  lesquels  est  tendue  une  toile  métallique  ; 
celle-ci  est  soutenue  par  une  ou  deux  barres  trans- 
versales en  fer  fixées  au  châssis. 

Les  presses  formées  de  claies,  de  panneaux  ou  de 


58   RÉCOLTE  ET  PRÉPARATION  DES  PLANTES. 

châssis  en  fer,  étant  très-portatives,  sont  fort  com- 
modes pour  les  voyages. 

Chez  soi,  on  peut  encore  employer  des  presses  à 
vis,  semblables  à  celles  dont  on  se  sert  pour  presser 
le  linge  ;  on  peut  même  se  contenter  de  presser  les 
plantes  sous  une  planche  chargée  d'un  poids  plus 
ou  moins  lourd. 

Ce  que  nous  recommandons  tout  particulièrement, 
c'est  d'avoir  une  abondante  provision  de  bon  papier 
à  dessécher,  afin  de  pouvoir  renouveler  les  coussinets 
le  plus  souvent  possible  et  de  laisser  sécher  complè- 
tement ceux  qui  sont  sortis  de  la  presse. 

Le  botaniste  n'est  pas  toujours  libre  de  choisir 
le  local  qui  doit  lui  servir  de  laboratoire  ;  souvent,  il 
ne  peut  disposer  que   d'une   chambre   d'étude  assez 
petite  et  plus  ou  moins  encombrée.  S'il  se  contente 
de  préparer  des  plantes  pour  son  propre  herbier, 
cette  chambre  lui  suffira  pour  faire  ses  préparations  ; 
mais  s'il  doit  dessécher  de  nombreux  échantillons 
pour  les  échanges,  alors  il  sera  embarrassé  pour  faire 
sécher  les  coussinets  humides  retirés  des  presses. 
Dans  ce  dernier  cas,  s'il  peut  disposer  d'un  grenier, 
il  fera  bien  d'établir  son  laboratoire  sous  le  toit. 
Là,  il  y  aura  place  pour  une  grande  table  et  pour 
étendre   de  nombreux   coussinets.   La  chaleur  qui 
règne  dans  un  grenier  pendant  l'été  et  les  courants 
d'air  qu'on  peut  aisément  y  établir  aident  puissam- 


HERBIER.  —  ECHANGES  DE  PLANTES.  59 

ment  à  la  dessiccation  des  plantes  et  des  coussinets. 

Lorsqu'on  opère  en  grand,  c'est-à-dire  lorsqu'on 
desséche  beaucoup  d'échantillons,  il  est  prudent, 
si  l'on  veut  ne  pas  perdre  du  temps  en  manœuvres 
inu'tiles,  de  bien  prendre  ses  dispositions  pour  la 
préparation  des  plantes.  Sur  la  table,  à  sa  droite 
et  à  portée  de  la  main,  est  placé  le  paquet  de 
coussinets;  vis-à-vis  de  soi,  mais  à  quelque  dis- 
tance, doit  se  trouver  un  paquet  de  feuilles  simples  ; 
enfin,  à  gauche  est  la  boîte  d'herborisation  ouverte 
ou  mieux  encore  les  plantes  retirées  en  bloc  de 
celle-ci. 

Un  premier  coussinet  étant  placé,  on  lui  super- 
pose une  feuille  simple  ouverte  de  droite  à  gauche; 
c'est  sur  le  feuillet  inférieur  que  doit  être  conve- 
nablement étalé  l'échantillon  à  dessécher.  Le  feuillet 
supérieur  est  ensuite  replié  sur  la  plante  et  immé- 
diatement recouvert  du  deuxième  coussinet.  La 
même  opération  se  répète  pour  la  deuxième  feuille 
simple,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  ce  que  le  paquet 
formé  ait  une  certaine  épaisseur.  Ce  premier  paquet 
est  déposé  sur  le  plancher  et  chargé  d'un  poids 
quelconque,  qui  commence  la  pression.  On  forme  un 
nouveau  paquet,  qui  subit  le  même  traitement  que  le 
premier,  puis  un  troisième,  un  quatrième,  etc., 
jusqu'à  ce  que  la  récolte  soit  complètement  préparée. 
Comme  chaque  paquet  renferme  des  plantes  avec 


60   RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

leurs  souches  ou  leurs  racines  dirigées  dans  le  même 
sens,  c'est-à-dire  regardant  le  préparateur,  et  que 
l'un  des  côtés  est  plus  épais  que  Tautre,  on  doit,  en 
empilant  les  paquets  pour  en  former  une  pressée, 
les  diriger  alternativement  dans  un  sens  contraire, 
de  façon  que  la  pressée  ait  la  même  épaisseur 
partout.  La  pressée  étant  mise  entre  les  deux 
claies,  les  deux  panneaux  ou  les  deux  châssis  en 
fer,  on  presse  assez  fortement  le  paquet  au  moyen 
du  genou,  sans  toutefois  l'écraser,  puis  on  serre 
la  ficelle  ou  bien  on  boucle  les  courroies.  Les 
pressées  doivent  avoir  une  épaisseur  modérée  :  si 
elles  sont  trop  épaisses,  les  paquets  se  dérangent,  et 
la  dessiccation  se  fait  moins  bien.  Le  degré  de 
pression  ne  peut  être  indiqué  :  c'est  la  pratique  qui, 
seule,  doit  guider  ici  le  préparateur. 

Revenons  maintenant  avec  plus  de  détails  sur  la 
manière  d'arranger  les  échantillons  pour  la  presse. 

Certains  auteurs  recommandent  des  pratiques 
minutieuses  pour  maintenir  bien  étalées  les  diverses 
parties  des  plantes  avant  de  recouvrir  celles-ci  du 
second  feuillet  de  la  feuille  double  ;  mais  ces  préceptes 
sont  bientôt  négligés  par  le  préparateur  expérimenté, 
qui  se  contente  ordinairement  de  coucher  les  échan- 
tillons, sans  se  préoccuper  si  certains  organes,  tiges, 
feuilles,  fleurs  ou  fruits,  se  recouvrent  plus  ou 
moins.  Toutefois,  pour  les  plantes  à  tissu  charnu,  on 


HERBIER.  —  ECHANGES  DE  PLANTES.  61 

peut  enlever  des  rameaux  ou  des  feuilles  qui,  en 
s'entassant  sur  d'autres  rameaux  ou  sur  d'autres 
feuilles,  pourraient  empêcher  une  prompte  dessic- 
cation et  provoquer  la  pourriture.  Avant  de  coucher 
un  spécimen  sur  la  feuille,  à  dessécher,  il  est  prudent 
de  bien  en  nettoyer  les  racines  ou  la  souche,  afin  que, 
plus  tard,  la  terre,  le  sable  ou  le  limon  qui  y  restait 
adhérent  ne  vienne  pas  souiller  l'herbier. 

Les  racines  et  les  souches  trop  épaisses  doivent 
être  amincies  par  l'enlèvement  d'une  partie  de  leur 
diamètre.  Les  bulbes  ou  les  tubercules  épais  doivent 
subir  la  même  opération,  en  prenant  soin  que  la 
tige  ou  la  hampe  reste  fermement  adhérente  à  ces 
parties  souterraines. 

Certaines  plantes,  comme  les  Crassulacées,  les 
Liliacées  et  les  Orchidées,  par  exemple,  exigent 
d'ordinaire  beaucoup  de  temps  pour  arriver  à  une 
dessiccation  parfaite  et  perdent,  en  outre,  leur  colo- 
ration; pour  obvier  à  ces  inconvénients,  on  recom- 
mande, avant  la  mise  en  presse,  de  les  plonger 
dans  l'eau  bouillante,  afin  de  détruire  la  vitalité  des 
tissus,  ou  bien  on  conseille  de  les  dessécher  au 
moyen  du  fer  à  repasser. 

Nous  ne  nous  étendrons  pas  davantage  sur  la  pré- 
paration des  plantes,  laissant  à  l'expérience  le  soin 
d'enseigner  au  botaniste  les  meilleures  pratiques  pour 
les  cas  particuliers  qui  peuvent  se  présenter. 

2" 


Ô2      RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

Ce  que  la  pratique  enseigne  rapidement,  c'est  que 
les  plantes  se  dessèchent  d'autant  plus  vite  et  con- 
servent d'autant  mieux  leurs  couleurs,  qu'on  renou- 
velle plus  souvent  les  coussinets  des  pressées.  Le 
premier  jour,  il  est  très-avantageux  de  changer  deux 
fois  les  coussinets;  les  jours  suivants,  un  seul  change- 
ment suffit  et,  vers  la  fin  de  la  dessiccation,  on  peut 
attendre  deux  jours  pour  renouveler  le  papier. 

Poifr  dessécher  les  plantes,  l'emploi  des  feuilles 
doubles  n'est  pas  indispensable,  et  nous  conseillons 
même  de  placer  les  échantillons  directement  sur  les 
coussinets.  Par  cette  dernière  méthode,  qui  exige 
un  peu  plus  de  temps,  les  plantes  se  dessèchent  plus 
rapidement  et  conservent  mieux  leurs  couleurs. 

On  ne  doit  retirer  les  plantes  de  la  presse  qu'après 
leur  dessiccation  parfaite  ;  celle-ci  se  reconnaît  aisé- 
ment au  toucher.  Quand  les  doigts  glissent  facile- 
ment sur  les  feuilles,  sur  les  tiges  et  sur  les  autres 
organes,  sans  être  arrêtés  par  la  moiteur,  c'est  que 
les  échantillons  sont  secs.  Les  Characées  et  les 
Algues,  les  Renoncules  aquatiques  et  certaines  autres 
plantes  nageantes  à  feuilles  très-découpées  et  flasques 
doivent  être  préparées  d'une  façon  spéciale.  Au  retour 
de  l'herborisation,  ces  plantes  aquatiques  sont  jetées 
dans  un  vase  rempli  d'eau  claire,  dans  un  petit 
baquet,  par  exemple.  Au  lieu  de  placer  directement 
les  échantillons   sur  le  papier  à  dessécher,    où  ils 


HERBIER.  —  ECHANGES  DE  PLANTES.  63 

resteraient  fortement  attachés  par  la  pression,  il 
faut,  après  les  avoir  fait  nager  isolément  dans  l'eau 
en  leur  rendant  leur  port  naturel,  glisser  sous 
chaque  échantillon  un  feuillet  de  papier  blanc  de 
dimension  convenable,  et  faire  en  sorte  de  le  retirer 
avec  la  plante  bien  étalée  sur  sa  surface.  Le  feuillet 
un  peu  égoutté  est  ensuite  placé  entre  deux  cous- 
sinets. L'échantillon  ne  tarde  pas  à  adhérer  forte- 
ment au  papier  blanc,  sur  lequel  il  reste  indéfiniment 
fixé.  Par  c^  moyen,  on  obtient  de  fort  belles  prépara- 
tions. Toutefois,  les  plantes  ainsi  préparées  doivent 
être  promptement  changées  de  coussinets,  à  cause 
de  l'abondante  humidité  qui  imprègne  ceux-ci  et  qui 
ferait  bientôt  adhérer  les  préparations  au  papier  gris. 
D'ordinaire,  comme  le  botaniste  réserve  l'arran- 
gement des  plantes  dans  l'herbier  pour  la  saison 
d'hiver,  il  se  contente,  pendant  l'été,  de  ranger  ses 
récoltes  en  paquets  dans  l'ordre  des  herborisations. 
Les  échantillons,  retirés  des  presses,  sont  placés 
dans  des  feuilles  doubles  et  par  espèces.  Si  les 
spécimens  de  la  même  espèce  sont  nombreux,  il  faut 
se  garder  d'en  mettre  une  trop  grande  quantité 
dans  la  même  feuille,  dans  la  crainte  de  les  voir 
fermenter  et  puis  se  moisir.  Les  paquets,  placés 
dans  un  endroit  très-sec,  doivent  être  visités  de 
temps  à  autre,  afin  de  s'assurer  si  les  plantes  ne 
se  moisissent  pas  ou  ne  sont  pas  attaquées  par  des 


64   RÉCOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

larves  d'insectes   :    ces  dernières   sont   toujours   à 
redouter  pendant  Tannée  de  la  récolte. 

§  2.  —  HerUer. 

Est-il  besoin  de  démontrer  ici  l'utilité,  disons- 
mieux  le  besoin  indispensable  des  herbiers  pour 
rétude  de  certaines  branches  de  la  botanique?  On 
peut  certes  étudier  l'anatomie  et  la  physiologie  sans 
être  obligé  de  former  des  collections  de  plantes 
sèches;  mais  la  connaissance  de  la  structure  des 
tissus,  de  la  formation  et  de  la  vie  des  organes  ne 
suffit  pas  pour  être  botaniste.  Il  faut  aussi  pouvoir 
distinguer  les  espèces,  les  genres  et  les  familles,  et 
cette  dernière  étude  exige  qu'on  fasse  des  herbiers. 

Un  herbier  est  une  collection  de  plantes  dessé- 
chées, fixées  sur  des  feuilles  de  papier,  réunies  en 
paquets  par  espèces,  genres  et  familles,  et  classées 
d'après  un  système  quelconque.  Dans  l'herbier, 
chaque  espèce,  avec  ses  variétés  et  variations,  occupe 
une  ou  plusieurs  feuilles  simples  placées  dans  une 
feuille  double  ou  chemise.  Celle-ci  sépare  les  espèces 
entre  elles.  Les  espèces  d'un  même  genre  sont 
classées  d'après  leurs  affinités,  et  une  étiquette 
les  distingue  des  espèces  des  genres  voisins.  A  leur 
tour,  les  genres  d'une  même  famille,  classés  sys- 
tématiquement et  distingués  les  uns  des  autres,  sont 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  05 

réunis  en  paquets.  L'épaisseur  de  ceux-ci  ne  peut 
pas  être  trop  grande  (10  à  15  centimètres). 

Le  format  de  l'herbier  ne  doit  être  ni  trop  grand, 
ni  trop  petit  :  trop  grand,  il  devient  incommode  et, 
de  plus,  dispendieux  à  cause  de  la  dimension  du 
papier  et  des  cartons;  trop  petit,  il  force  le  botaniste 
à  choisir  des  échantillons  dont  la  taille  est  en  des- 
sous de  la  moyenne,  ou  à  donner  des  plis  trop 
nombreux  aux  grands  spécimens.  Pour  le  format, 
il  ne  faut  pas  toujours  s'en  rapporter  aux  grands 
herbiers  des  établissements  publics,  où,  parfois,  on 
a  été  forcé  de  continuer  de  vieux  herbiers  du  siècle 
dernier  dont  on  n'a  pu  modifier  les  dimensions 
primitives. 

Le  format  des  feuilles  simples  sur  lesquelles  les 
plantes  sont  attachées  peut  varier  entre  43  et 
49  centimètres  en  hauteur  et  27  et  31  centimètres 
en  largeur.  Les  chemises  doivent  dépasser  les  feuilles 
simples,  des  trois  côtés  libres,  d'environ  3  ou  4  milli- 
mètres et,  à  leur  tour,  les  feuilles  de  carton  qui 
doivent  serrer  les  paquets  dépasseront  les  chemises, 
sur  les  quatre  côtés,  d'environ  3  ou  4  millimètres. 

Ces  feuilles  simples  seront  de  papier  collé,  blanc 
ou  demi-blanc,  assez  fort  et  bien  ébarbé;  les  che- 
mises peuvent  être  également  de  papier  blanc , 
mais  il  vaut  mieux  que  la  teinte  en  soit  différente, 
bleuâtre,  grisâtre  ou  jaunâtre.   Quant  au  carton  à 


66      RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

employer  pour  les  paquets,  il  doit  être  de  bonne 
qualité,  suffisamment  épais  pour  ne  pas  se  bomber 
fortement  sous  la  pression  des  courroies  ou  par 
Faction  des  cordons. 

Au  siècle  dernier,  on  avait  assez  l'habitude  de  faire 
relier  les  paquets  de  l'herbier  et  de  les  transformer 
ainsi  en  voluaies  ;  mais  ce  procédé  a  été  abandonné  à 
cause  des  inconvénients  qu'il  entraînait.  Aujourd'hui, 
les  feuilles  simples,  avec  leurs  chemises,  sont  libres 
dans  les  paquets,  de  façon  qu'on  peut  toujours 
intercaler,  dans  ceux-ci,  de  nouveaux  échantillons. 

Plusieurs  méthodes  sont  suivies  pour  l'arran- 
gement des  paquets  d'herbier.  Les  uns  se  contentent 
de  les  placer  librement  à  plat  dans  les  compartiments 
du  casier  ou  dans  des  boîtes  ;  les  autres  les  recouvrent 
au-dessus  et  en  dessous  de  deux  feuilles  de  carton 
réunies  par  des  cordons  ou  des  courroies.  Nous 
recommandons  cette  dernière  méthode,  à  cause  des 
avantages  suivants  :  les  plantes,  plus  ou  moins  for- 
tement pressées,  se  conservent  mieux  et  échappent 
plus  facilement  aux  insectes  et  à  la  poussière  ;  les 
paquets  de  l'herbier  se  manient  plus  facilement  soit 
pour  l'étude  et  les  intercalations,  soit  pour  le 
transport. 

Le  carton  composé  de  deux  feuilles  réunies  par 
un  dos  en  forme  de  couverture  de  livre  ne  vaut 
rien;  il  faut  que  les  deux  feuilles  de  carton  puissent 


HERBIER.  —  ECHANGES  DE  PLANTES.  67 

s'écarter  ou  se  rapprocher  selon  la  grosseur  des 
paquets,  de  façon  que  les  plantes  soient  toujours 
suffisamment  pressées  entre  les  deux  feuilles.  Celles-ci 
sont  attachées  soit  par  deux  cordons  glissant  dans 
des  entailles  du  carton  et  se  liant  au  côté  droit  du 
paquet,  soit  par  des  bouts  de  cordon  fixés  aux  bords 
des  longs  côtés  des  cartons,  ou  bien  par  une  ou  deux 
courroies  en  fil,  large  de  2  à  3  centimètres  et 
munies  de  boucle.  Dans  ce  dernier  système,  qui 
nous  paraît  le  meilleur,  les  courroies  'sont  bouclées 
comme  dans  la  fig.  4.  Ajoutons  ici  que  la  face  exté- 
rieure des  feuilles  de  carton  doit  être  recouverte  d'un 
papier  peint  etvernis  et  les  coins  munis  de  parchemin 
ou  de  toile,  comme  dans  les  livres  cartonnés. 

Avant  d'attacher  les  plantes  sur  les  feuilles  de 
Therbier,  il  est  prudent  de  les  empoisonner,  afin  de 
les  mettre  à  l'abri  des  attaques  des  insectes.  L'em- 
poisonnement se  fait  au  moyen  d'une  solution  com- 
posée dans  la  proportion  de  30  à  40  grammes  de 
sublimé  corrosif  pour  un  litre  d'alcool  rectifié;  il 
se  pratique  de  plusieurs  façons  diff'érentes.  La 
solution  peut  être  reçue  dans  un  vase  en  porce- 
laine ou  en  faïence,  large  et  peu  profond.  Avec  une 
longue  pince  à  mors  allongés  et  aplatis  intérieure- 
ment, on  trempe  complètement  les  échantillons  dans 
la  solution,  puis,  après  avoir  égoutté  ceux-ci,  on 
les  place  entre   des  coussinets  pour  les  sécher.  Dès 


68   RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

que  le  paquet  de  coussinets  renfermant  les  plantes 
est  devenu  suffisamment  épais,  on  le  soumet  à  une 
pression  plus  ou  moinsforte  pendant  quelques  heures. 
Comme  ce  mode  d'empoisonnement  exige  une  assez 
grande  quantité  d'alcool  et  de  sublimé,  on  peut  avan- 
tageusement le  remplacer  par  l'empoisonnement  au 
pinceau.  La  solution  est  alors  contenue  dans  un  vase 
de  petite  dimension  à  large  ouverture  ;  on  j  imbibe 
un  assez  gros  pinceau  à  manche  long  que  Ton  pro- 
mène ensuite  sur  les  échantillons  posés  à  plat  sur  les 
coussinets.  Quand  la  plante  a  reçu  une  couche  de 
solution  sur  toutes  ses  parties,  on  la  recouvre  d'un 
coussinet  pour  la  sécher  et  pour  maintenir  les  organes 
dans  la  position  qu'ils  ont  prises  par  la  dessiccation. 
Les  paquets  de  coussinets  sont  ensuite  pressés.  En 
employant  ce  dernier  procédé,  on  doit  avoir  soin  de 
bien  imbiber  certaines  parties  des  échantillons  parti- 
culièrement sujettes  aux  attaques  des  larves  d'insec- 
tes :  les  ombelles  des  Ombellifères  et  des  Euphorbia- 
cées,  les  capitules  des  Composées  et  des  Dipsacées, 
les  souches  et  les  racines  charnues,  les  tubercules, 
les  bulbes,  etc.  Le  pinceau  doit  passer  légèrement 
sur  les  organes  délicats.  Si  Ion  craint  de  déranger 
ceux-ci  ou  de  les  endommager,  on  peut  se  contenter 
d'imbiber  au  lieu  de  peindre.  L'alcool  pénètre  facile- 
ment entre  les  organes  et  il  introduit  le  sublimé  dans 
les  plus  petits  interstices. 


HERBIER.  -  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  69 

Si  des  plantes  non  empoisonnées  étaient  déjà 
fixées  sur  les  feuilles  de  l'herbier,  on  peut  se  dispen- 
ser de  les  détacher,  en  les  empoisonnant  au  pinceau 
sur  les  feuilles  mêmes  de  Therbier.  Toutefois,  il  faut, 
dans  ce  cas,  procéder  avec  précaution  pour  éviter 
de  faire  des  taches  trop  apparentes  sur  le  papier 
blanc.  Comme  Talcool  s'évapore  promptement,  on 
peut  ne  pas  soumettre  les  feuilles  de  l'herbier  à  la 
presse  :  on  les  laisse  exposées  quelques  minutes  à 
l'air  libre,  puis  on  les  remet  en  carton. 

Le  sublimé  étant  un  poison  violent,  on  doit  prendre 
soin  de  renouveler  l'air  de  la  chambre  dans  laquelle 
on  empoisonne.  On  ne  doit  cependant  pas  s'exagérer 
le  danger  de  la  préparation  au  sublimé.  Pour  tran- 
quilliser nos  lecteurs,  nous  pouvons  leur  dire  que 
nous  connaissons  un  laboratoire  où  travaille  un 
nombreux  personnel,  dans  lequel  on  empoisonne, 
toute  l'année,  par  le  procédé  du  bain,  sans  que  les 
préparateurs  aient  jamais  éprouvé  d'accidents  prove- 
nant de  l'emploi  du  sublimé. 

Les  plantes  étant  empoisonnées,  il  faut  s'occuper 
de  les  attacher  sur  les  feuilles  simples.  Avant  de 
commencer  à  fixer  l'échantillon,  on  doit  lui  choisir, 
sur  la  feuille,  la  place  la  plus  convenable.  Si  l'éclian- 
tillon  est  grand,  on  fera  en  sorte  que  ses  diverses 
portions  ne  dépassent  pas  les  bords  de  la  feuille  et 
n'atteignent  même  pas  l'extrême  bord;   pour  cela, 


70   RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

on  est  parfois  forcé  de  l'incliner  un  peu  à  droite  ou 
un  peu  à  gauche.  Si  les  échantillons  sont  petits 
et  qu'on  puisse  en  mettre  plusieurs  sur  la  même 
feuille,  il  faut  les  éparpiller  et  non  les  fixer  en 
ligne  continue.  On  doit  bien  se  garder  de  placer 
toujours  les  échantillons  au  centre  ou  sur  la  ligne 
médiane  de  la  feuille,  parce  qu'alors,  en  se  super- 
posant exactement,  ils  produiraient  au  centre  du 
paquet  un  renflement  qui  ferait  un  fort  mauvais 
effet  et  serait  très-nuisible  à  la  conservation  des 
plantes.  11  faut,  par  un  ingénieux  arrangement  des 
échantillons,  arriver  à  donner  à  chaque  paquet  de 
l'herbier  à  peu  près  une  égale  épaisseur  de  tous  les 
côtés.  Pour  arriver  à  ce  résultat,  les  échantillons 
doivent  être  fixés  tantôt  à  gauche  ou  à  droite,  tantôt 
vers  le  sommet  ou  vers  la  base  de  la  feuille.  Cepen- 
dant, quoi  qu'on  fasse,  le  côté  inférieur  des  paquets 
sera  toujours  plus  épais  que  le  côté  supérieur,  à 
cause  des  souches,  des  racines  et  des  bulbes  qui 
doivent  être  dirigées  vers  le  bas. 

Il  existe  plusieurs  manières  d'attacher  les  plantes, 
et  chacune  d'elles  offre  certains  avantages  particu- 
liers. La  méthode  que  nous  recommandons  consiste 
à  fixer  les  spécimens  au  moyen  de  bandelettes 
gommées  adhérentes  à  la  plante  et  au  papier.  Si 
parfois  l'étude  exige  l'examen  de  la  plante  sous  le 
microscope  ou  l'examen  de  la  face  inférieure  de  cer- 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  71 

tains  organes,   on  peut  facilement  faire  sauter  les 
bandelettes  et  les  remplacer  par  d'autres. 

Quant  au  papier  gommé  pour  les  bandelettes, 
on  en  trouve  dans  le  commerce  ;  mais  il  est  préfé- 
rable de  gommer  soi-même  le  papier  nécessaire.  On 
fait  dissoudre  dans  l'eau  de  la  gomme  arabique  de 
première  qualité,  blanche  et  pure,  jusqu'à  ce  que  la 
colle  ait  pris  la  consistance  d'un  sirop  assez  épais. 
Au  moyen  d'un  large  pinceau,  on  étend  cette  gomme 
en  couches  bien  égales  sur  des  feuilles  de  papier 
blanc.  Celui-ci  ne  doit  être  ni  trop  mince,  ni  trop 
épais  et  fait  d'une  pâte  bien  résistante.  La  couche 
de  gomme  étendue  sur  le  papier  ne  sera  ni  trop 
faible,  ni  trop  forte  :  trop  faible,  on  a  beaucoup 
de  peine  à  faire  adhérer  les  bandelettes  ;  trop  forte, 
elle  rend  celles-ci  cassantes.  Les  feuilles  couvertes  de 
gomme  liquide  seront  étendues  sur  une  table  ou  sur 
un  plancher  bien  uni,  où  elles  sécheront  lentement, 
afin  qu'elles  ne  se  recoquillent  pas.  Le  papier 
gommé  séché  au  soleil  ou  près  du  feu  est  de  mauvaise 
qualité,  à  cause  des  crevasses  de  la  gomme  produites 
par  une  dessiccation  trop  rapide. 

Les  bandelettes  se  découpent  aux  ciseaux  et  ne 
doivent  se  préparer  que  pour  les  besoins  d'une  seule 
journée  :  découpées  trop  longtemps  d'avance,  elles 
s'enroulent,  se  recoquillent  et  deviennent  incom- 
modes à  manier.  La  largeur  et  la  longueur  des  bande- 


72   RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

lettes  varient  selon  le  volume  et  la  nature  des  parties 
à  fixer.  Pour  les  tiges  fortes,  il  faut  des  bandelettes 
larges  de  3  à  5  millimètres  ;  pour  les  rameaux  grêles 
et  les  pédoncules,  une  largeur  de  2  à  3  millimètres 
suffit.  Leurs  extrémités  ne  doivent  pas  être  déme- 
surées. Il  ne  faut  pas  multiplier  les  bandelettes  à 
l'excès  :  cela  produirait  un  mauvais  effet  et  exige- 
rait trop  de  temps  ;  mais  il  faut  en  placer  suffisam- 
ment, afin  qu'on  n'ait  pas  à  craindre,  dans  le 
maniement  des  feuilles,  de  voir  des  rameaux  ou  des 
inflorescences  s'écarter  de  la  feuille,  pendre,  se 
tordre  et  se  briser.  Les  petits  échantillons  peuvent 
être  attachés  au  moyen  d'une  seule  bandelette  et 
les  très-petits  spécimens  être  fixés  du  même  coup 
par  une  longue  bandelette  qui  les  relie. 

Les  bandelettes  seront  rangées,  selon  leur  largeur 
et  leur  longueur,  dans  un  petit  casier  peu  profond,  ou 
réunies  en  petits  tas  sur  un  morceau  de  carton  ou 
même  sur  la  table  de  travail. 

L'échantillon  étant  en  place,  on  prend  de  la 
main  droite  une  bandelette  entre  le  pouce  et  l'index  ; 
on  la  passe  légèrement  sur  la  langue  pour  en  humec- 
ter la  surface  gommée,  puis,  l'ayant  placée  en  travers 
de  l'organe  à  fixer,  on  la  presse  des  deux  côtés  pour 
la  faire  adhérer  au  papier.  La  pression  est  exercée 
par  le  pouce  de  la  main  droite  et  l'index  de  la  main 
gauche.   Pour  les  organes  assez  saillants,  la  près- 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  73 

sion  de  haut  en  bas  doit  être  combinée  avec  une 
pression  latérale,  exercée  par  les  ongles,  qui  fait 
adhérer  la  bandelette  à  la  plante.  Pour  peu  qu'on 
ait  de  la  dextérité,  cette  besogne  se  fait  rapidement 
et  l'on  parvient,  en  une  journée  de  travail,  à  préparer 
deux  à  trois  cents  feuilles  d'herbier.  Le  procédé 
qui  consiste  à  humecter  les  bandelettes  au  moyen 
des  doigts  mouillés  est  très-mauvais  :  il  retarde 
considérablement  le  travail  ;  il  souille  et  macule  les 
bandelettes  et  même  le  papier  de  l'herbier. 

Un  autre  système  d'attache  par  bandelettes  est 
celui  qui  consiste  à  employer  des  bandelettes  gom- 
mées d'une  longueur  de  6  centimètres  en  moyenne, 
embrassant  les  axes  ou  les  pédoncules,  se  repliant 
sur  elles-mêmes  et  s'épinglant,  par  leur  extrémité, 
sur  la  feuille  de  l'herbier.  L'extrémité  de  chaque 
bandelette,  formée  de  deux  doubles  collés  Tun  contre 
l'autre,  doit  être  suffisamment  longue  pour  recevoir 
l'attache  d'une  petite  épingle.  Cette  méthode  permet 
de  détacher  facilement  les  échantillons  et  de  les 
changer  de  place  ;  mais  elle  demande  de  l'habileté  et 
des  soins,  pour  ne  pas  endommager  les  plantes  en 
épingiant. 

Un  procédé  qui  a  de  l'analogie  avec  le  précédent, 
c'est  celui  d'épingler  les  échantillons  sans  bandelettes, 
au  moyen  de  longues  épingles  (épingles  à  piquer  des 
insectes),  dont  les  extrémités  sont  cachées  à  la  face 

3 


74   RÉCOLTE  ET  PRÉPARATION  DES  PLANTES. 

inférieure  de  la  feuille.  Ce  procédé,  quoique  fort 
expéditif,  est  peu  usité. 

Enfin,  il  existe  une  quatrième  méthode,  qui  con- 
siste à  enduire  la  face  inférieure  des  échantillons 
d'une  couche  de  gomme  et  à  les  faire  adhérer  aux 
feuilles  de  l'herbier.  Cette  méthode,  assez  générale- 
ment suivie  au  siècle  dernier  et  encore  en  usage  à 
Kew,  n'est  pas  à  recommander,  bien  qu'elle  ne  pré- 
sente pas  tous  les  inconvénients  qu'on  puisse 
prévoir,  surtout  quand  on  dispose  de  nombreux 
échantillons  de  la  même  espèce  et  qu'on  répète 
l'espèce  sur  plusieurs  feuilles  de  l'herbier. 

Disons  quelques  mots  sur  la  façon  dont  les  plantes 
doivent  être  étiquetées. 

Une  étiquette  d'espèce  doit  porter  les  indications 
suivantes  :  le  nom  spécifique,  la  nature  de  la  station, 
le  lieu  précis  de  provenance,  la  date  de  la  récolte 
et  le  nom  du  collecteur.  Dans  le  modèle  suivant,  il  a 
été  ajouté  un  synonyme  au  nom  spécifique  admis. 

Souvent,  on  fait  imprimer  des  cadres  d'étiquettes 
formés  d'un  filet  simple  ou  double,  portant  imprimé, 
en  tête,  le  nom  du  propriétaire  de  l'herbier  et,  dans 
le  coin  à  gauche,  le  mot  Rec,  qui  veut  dire  récolté  ou 
recueilli.  La  partie  laissée  en  blanc  dans  l'étiquette 
est  remplie  à  la  main. 

Ces  étiquettes,  en  partie  imprimées,  sont  plus 
élégantes  que  les  étiquettes  complètement  mo-rus- 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  75 

crites  ;  elles  n'obligent  pas  à  les  signer  quand  elles 
accompagnent  des  échantillons  envoyés  en  échange. 
Les  dimensions  du  modèle  suivant  ne  sont  ni  trop 
grandes,  ni  trop  petites  ;  elles  permettent  d  inscrire 


Herb.  François  Crépin. 


BROMUS  ARDUENNENSIS  Kunth. 

[Michelaria  bromoidea  Duirt.) 
Moissons  d'Épeautre.  —  Rochefoi-t  (prov.  de  Namur). 
5  juillet  18G1. 
Rec.  Crépin. 


tous  les  renseignements  indispensables  et  d'ajouter, 
à  l'indication  touchant  la  station,  la  nature  minéra- 
logique  ou  géologique  du  terrain  et,  à  la  date  de  la 
récolte,  des  échantillons  en  fleurs,  celle  de  la  récolte 
des  échantillons  en  fruits.  Une  étiquette  trop  petite 
force  le  botaniste  à  écrire  en  caractères  micros- 
copiques ;  une  grande  étiquette  prend  trop  de  place 
sur  la  feuille  de  l'herbier.  Nous  ne  recommandons 
pas,  aux  jeunes  botanistes,  de  faire  imprimer  des 
étiquettes  de  luxe,  avec  encadrement  enjolivé,  ou 
d'y  faire  imprimer  des  détails  qui  sont  parfaitement 
superflus.  Le  seul  luxe  ici  admissible,  c'est  que  le 


76   RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

papier  des  étiquettes   soit  de  très-bon ae  qualité  et 
assez  fort. 

L'étiquette  d'espèce  se  place  au  bas  de  la  feuille 
dans  le  coin  à  droite,  si  toutefois  la  feuille  ne  ren- 
ferme que  des  échantillons  provenant  de  la  même 
localité;  car  s'il  se  trouve,  sur  une  même  feuille,  des 
échantillons  de  plusieurs  provenances,  l'étiquette  qui 
concerne  chaque  échantillon  doit  être  rapprochée  de 
celui-ci  pour  rendre  toute  confusion  impossible. 

En  ce  qui  concerne  les  plantes  reçues  de  corres- 
pondants, il  ne  faut  pas  détruire  les  étiquettes  qui 
les  accompagnent,  pour  les  remplacer  par  celles  du 
possesseur    de  l'herbier.    Ces    étiquettes   originales 
doivent  être  précieusement  placées  à  côté  de  leurs 
échantillons,  parce  qu'elles  constituent  le  certificat 
authentique  de  la  provenance  et  de  la  dénomination. 
Ces  étiquettes  authentiques  ont  une  grande  valeur 
quand  elles   sont  écrites  par  des  auteurs   qui  ont 
décrit   ou  cité,    dans    leurs    ouvrages,   les   plantes 
envoyées.  Ces  étiquettes  n'empêchent  pas  de  fixer, 
au  bas  de    la  feuille,  à  la  place    réservée,     une 
étiquette  ordinaire    de   l'herbier,    sur   laquelle    on 
inscrit  le  nom  de  Tespèce  avec  les  remarques  aux- 
quelles les  échantillons  ont  donné  lieu. 

Les  étiquettes  se  fixent  sur  la  feuiil'^  au  moyen 
d'une  petite  épingle  ou  d'une  goutte  de  gomme 
appliquée  aux  deux  coins  supérieurs.  Par  ce  mode 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  77 

d'attache,  on  peut  facilement  enlever  les  étiquettes 
pour  les  placer  ailleurs,  chose  qui  serait  très-difficile 
si  elles  étaient  entièrement  collées. 

Dès  que  les  plantes  sont  fixées,  on  doit  s'occuper 
de  les  classer  par  familles,  genres  et  espèces.  Le 
moyen  le  plus  expéditif  pour  arriver  à  les  classer 
consiste  à  trier  tout  d'abord  les  espèces  appartenant 
aux  grandes  familles,  Crucifères,  Papilionacées,  Com- 
posées, Graminées,  etc.,  et  à  en  faire  des  paquets 
distincts,  puis  à  trier  les  espèces  des  familles  dont 
l'importance  est  de  second  degré,  et  ainsi  de  suite, 
pour  arriver  enfin  aux  familles  qui  no  renferment 
qu'un  petit  nombre  d'espèces.  Le  procédé  employé 
pour  les  familles  doit  être  suivi  pour  les  genres. 
Il  reste,  en  dernier  lieu,  à  classer  les  espèces 
d'un  même  genre  et  à  placer,  dans  des  chemises, 
toutes  les  feuilles  qui  appartiennent  au  même  type 
spécifique. 

Chaque  chemise  reçoit  le  nom  de  l'espèce,  écrit  le 
long  du  dos,  au  bord  inférieur  du  feuillet  supérieur. 
En  écartant  quelque  peu  les  chemises  d'un  même 
genre,  on  découvre  facilement  le  nom  que  l'on 
cherche. 

Dans  certains  herbiers,  toutes  les  espèces  apparte- 
nant à  un  même  genre  sont  réunies  sous  une  chemise 
commune;  mais  nous  ne  recommandons  pas  cette 
disposition  :  nous  préférons  voir  distinguer  les  genres 


78   RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

par  d'étroites  étiquettes  collées  le  long  du  dos  au 
•  coin  gauche  de  la  première  chemise  de  chaque  genre. 
On  pourra  distinguer  les  sections  ou  tribus,  dans 
chaque  genre,  et  même  les  familles,  par  des  étiquettes 
jdu  même  modèle,  mais  placées  à  des  niveaux  diffé- 
rents. Afin  de  mieux  distinguer  les  tribus,  les  genres 
et  les  familles,  on  employera,  pour  chacun  de  ces 
groupes,  du  papier  d'une  teinte  différente. 

■Chaque  carton,  à  son  tour,  doit  recevoir  une 
étiquette  indiquant  son  contenu.  Cette  étiquette, 
collée  sur  un  petit  morceau  de  carton  mince  et 
suspendue  par  un  bout  de  cordon,  sera  fixée  soit  au 
dos  du  carton,  si  celui-ci  est  dressé  dans  le  casier, 
soit  au  bord  inférieur  de  la  feuille  supérieure,  si 
le  carton  est  couché  à  plat  dans  le   casier. 

Nous  recommandons  instai^nment  aux  jeunes  bota- 
nistes de  soigner  d'une  façon  spéciale  récriture  de 
toutes  les  étiquettes  de  leur  herbier.  Pour  les  indi- 
cations de  tribus,  de  genres  et  de  familles,  l'écri- 
ture ronde  à  gros  traits  est  préférable  à  Técriture- 
cursive. 

La  plupart  des  amateurs  ne  composent  qu'un  seul 
herbier,  qu'ils  bornent  souvent  aux  espèces  de  leur 
pays  ;  plus  rares  sont  les  botanistes,  qui  joignent  aux 
plantes  de  leur  pays  celles  des  contrées  voisines  ou 
d'un  continent  tout  entier.  Les  herbiers  généraux, 
comprenant  des    espèces    appartenant  à  toutes  les 


HERBIER.  —  ECHANGES  DE  PLANTES.  79 

régions  du  globe,  n'existent  ordinairement  que  dans 
les  jardins  botaniques  et  les  musées. 

Pourle  classement  d'un  herbier  ne  renfermant  que 
les  espèces  d'une  circonscription  quelconque  d'un  seul 
pays,  on  pourra  suivre  la  classification  adoptée  dans 
une  flore  ou  dans  un  catalogue  publié  sur  cette  cir- 
conscription, ou  encore  la  classification  adoptée  dans 
la  flore  d'un  pays  tout  entier.  S'il  s'agit  d'un  herbier 
renfermant  des  plantes  de  toutes  les  régions  du  globe 
ou  celles  de  tout  un  continent,  on  adoptera,  dans  le 
premier  cas,  la  classification  d'un  gênera  ou  d'un 
species  et,  dans  le  second,  celle  d'une  flore  ou  d'un 
catalogue  général  du  continent. 

Dans  les  jardins  botaniques  et  les  musées,  il  existe 
assez  souvent,  à  côté  de  l'herbier  général,  un  herbier 
national  ou  du  pays  et,  parfois,  un  herbier  du  con- 
tinent dont  le  pays  fait  partie. 

Quelle  que  soit  l'importance  de  l'herbier,  il  est 
très-utile  d'en  dresser  le  catalogue, 'pour  constater 
ce  qu'il  renferme  et  ce  qui  lui  manque.  Ce  catalogue 
peut  être  entièrement  manuscrit  ou  dressé  au  moyen 
d'un  pointage  fait  dans  les  catalogues,  flores  ou 
species  dont  on  a  suivi  la  classification. 

La  grandeur  du  casier  de  l'herbier  varie  selon  le 
volume  de  la  collection,  et  sa  forme  selon  la  somme 
qu'on  veut  ou  qu'on  peut  lui  consacrer. 

Si   l'on  veut  mettre  les  paquets  ou    cartons    de 


80   RÉCOLTE  ET  PRÉPARATION  DES  PLANTES. 

l'herbier  plus  ou  moins  complètement  à  Tabri  de  la 
poussière  et  des  attaques  des  insectes,  le  casier  doit 
consister  en  une  ou  plusieurs  armoires  se  fermant 
hermétiquement  par  des  portes  vitrées  ou  à  pan- 
neaux pleins.  Mais,  le  plus  souvent,  on  recule  devant 
cette  dépense,  et  l'on  se  contente  d'un  casier  plus 
simple,  formé  d'un  encadrement  plein  ou  à  claire- 
voie,  dans  lequel  sont  ménagées  de  petites  cases,  où 
sont  glissés  à  plat  et  dans  leur  longueur  les  paquets 
de  l'herbier.  Il  est  à  désirer  que  chaque  case  ne 
reçoive  qu'un  seul  paquet  ou  carton.  Le  classement 
des  paquets  se  fait  de  gauche  à  droite,  en  commen- 
çant par  le  rang  supérieur  des  cases.  Il  est  sage  de 
ménager,  dans  chaque  case,  l'espace  nécessaire  pour 
les  futures  intercalations. 

Le  casier  est  parfois  construit  de  façon  à  recevoir 
les  cartons  posés  debout,  à  la  façon  des  livres  dans 
une  bibliothèque  ;  mais  nous  ne  recommandons  pas 
ce  système,  parce  que  les  graines,  les  fruits  et  les 
petits  fragments  de  plantes  s'échappent  facilement 
d'entre  les  feuilles  des  paquets  et,  qu'en  outre,  la 
pression  des  plantes  est  ':^oins  égale  que  dans  la 
disposition  précédente. 

Dans  les  casiers  dépourvus  de  portes,  on  peut 
remplacer  celles-ci  par  des  rideaux  glissant  sur  des 
tringles  en  fer. 

Il  est   un   point   sur  lequel    on  ne  saurait  trop 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  81 

insister,  c'est  celui  du  local  destiné  à  l'herbier.  La 
chambre  de  l'herljier  doit  être  bien  sèche  et  pouvoir 
être  chauffée  de  temps  à  autre  en  hiver. 

Malgré  l'empoisonnement  au  sublimé  corrosif, 
certaines  plantes  peuvent  être  encore  attaquées  par 
les  insectes;  aussi  est-il  prudent  de  visiter  chaque 
année,  avec  le  plus  grand  soin,  tous  les  paquets  de 
rherbier,  pour  tuer  les  larves  ou  les  insectes  qui  se 
trouveraient  entre  les  feuillets.  Pour  les  grands  her- 
biers, afin  de  se  dispenser  de  la  visite  de  tous  les 
paquets  feuillet  par  feuillet,  on  fait  passer  ces 
paquets  dans  une  grande  caisse  en  bois,  doublée  de 
zinc,  au  fond  de  laquelle  on  place  une  ou  deux  tasses 
contenant  une  certaine  quantité  de  naphte  ou  de 
sulfure  de  carbone.  La  caisse  à  désinfection  étant 
hermétiquement  fermée  par  un  couvercle,  également 
doublé  de  zinc  et  dont  les  bords  repliés  plongent  dans 
une  gouttière  ou  rainure  remplie  d'eau,  les  vapeurs 
dégagées  par  le  sulfure  de  carbone  ou  le  naphte 
pénètrent  les  paquets,  qui  sont  un  peu  dessérés,  et 
tuent  les  insectes  et  les  larves  au  bout  de  deux  ou 
trois  jours.  Il  est  prudent  de  placer  la  caisse  loin 
des  endroits  ou  l'on  fait  du  feu  et  le  plus  à  l'écart 
possible,  dans  la  crainte  des  explosions  qui  pour- 
raient résulter  d'une  imprudence. 

Quant  aux    intercalations    qui  ont   lieu   chaque 
année,   on   procède  d'après  la  méthode  qui  a  été 


82   RÉCOLTE  ET  PRÉPARATION  DES  PLANTES. 

suivie  lors  de  la  création  de  l'herbier,  c'est-à-dire 
qu'il  faut  trier  et  ranger  les  échantillons  par  familles, 
genres  et  espèces,  dans  l'ordre  de  la  classification 
adoptée,  avant  de  les  intercaler  dans  leurs  chemises 
et  cartons  respectifs. 

Lorsque  l'on  consulte  un  herbier,  on  doit  prendre 
les  précautions  nécessaires  pour  ne  pas  endommager 
les  échantillons  attachés  sur  les  feuilles ,  soit  en 
feuilletant,  soit  en  remettant  en  place  les  chemises 
avec  leur  contenu. 


§  3.  —  Échanges  déplantes. 

Pour  les  collections  de  plantes  sèches,  il  en  est 
comme  d'une  foule  d'autres  collections,  qui  s'en- 
richissent par  les  échanges.  L'utilité  et  les  avantages 
de  ceux-ci  sont  si  bien  sentis,  qu'on  voit  les  jeunes 
botanistes,  dès  leur  première  année  d'herborisation, 
proposer  des  échanges  de  plantes  desséchées  à  leurs 
confrères. 

Si  l'on  veut  posséder,  dans  son  herbier,  toutes  les 
plantes  d'une  province  ou  d'un  pays,  il  faut  néces- 
sairement s'adresser  à  des  confrères  pour  obtenir 
certaines  espèces  qu'on  ne  peut  recueillir  soi-même. 
Par  le  moyen  des  échanges,  on  parvient,  au  bout 
d'un  petit  nombre  d'années,  à  composer  un  herbier 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  83 

plus  OU  moins  complet,  qui,  autrement,  aurait  exigé 
un  laps  de  temps  beaucoup  plus  considérable  et  des 
herborisations  multipliées  et  dispendieuses. 

Non-seulement  on  désire  former  un  herbier  com- 
plet de  son  pays,  mais,  .souvent,  on  cherche  à  enrichir 
sa  collection  nationale  d'échantillons  de  la  même 
espèce  provenant  des  diverses  régions  botaniques  de 
la  contrée. 

Le  botaniste  qui  se  propose  de  rédiger  une  flore 
doit  posséder,  dans  son  herbier,  toutes  les  formes, 
variétés  et  variations  de  la  même  espèce,  pour  être 
à  même  de  décrire  celle-ci  dune  façon  complète; 
or,  à  cette  fin,  il  doit  souvent  avoir  recours  à  ses 
correspondants. 

De  plus,  pour  ne  point  verser  dans  des  erreurs  ré- 
sultant de  fausses  déterminations  faites  par  ces  der- 
niers, il  doit,  avant  de  signaler  certaines  espèces  sur 
un  point  quelconque  du  pays,  voir  des  échantillons. 
Le  Aoriste  ou  le  rédacteur  d'un  simple  catalogue  doit 
conserver,  dans  son  herbier,  tous  les  spécimens 
qu'il  a  reçus  de  ses  correspondants  et  qui  forment 
les  pièces  authentiques  de  ses  citations  ou  de  ses 
descriptions.  Ici  encore,  c'est  aux  échanges  que  le 
Aoriste  devra  une  partie  des  matériaux  qu'il  mettra 
en   œuvre. 

Pour  bien  connaître  ou  pour  décrire  certaines 
espèces    de    son    pays,   le    botaniste   doit  pouvoir 


84  RÉCOLTE  ET  PRÉPARATION  DES  PLANTES. 

comparer  les  échantillons  indigènes  avec  des  spé- 
cimens provenant  de  l'étranger,  et  c'est  encore  aux 
échanges  qu'il  aura  recours  pour  obtenir  ces  derniers. 

Le  monographe,  plus  que  tout  autre  phytographe, 
est  astreint  à  établir  des  échanges  :  ceux-ci  s'éten- 
dront parfois  à  toutes  les  régions  du  globe. 

Si  les  herbiers  publics  peuvent,  dans  certains  cas, 
dispenser  de  faire  venir  des  plantes  de  l'étranger, 
il  arrive  néanmoins  bien  souvent  qu'on  est  obligé 
de  se  procurer,  par  l'échange,  certaines  espèces  qui 
font  défaut  dans  les  grandes  collections. 

En  somme,  les  échanges  jouent  donc  un  rôle 
important  dans  la  formation  des  herbiers  et  rendent 
de  précieux  services  à  ceux  qui  y  ont  recours.  Il 
en  résulte  que  le  botaniste  doit  apporter  beaucoup 
de  soins  dans  la  récolte  des  plantes  destinées  aux 
échanges. 

Il  va  sans  dire  que  toutes  les  espèces  ne  sont  pas 
récoltées  indifféremment  pour  les  échanges  ;  d'ordi- 
naire, on  néglige  les  espèces  communes,  à  moins 
qu'on  ait  l'intention  d'ouvrir  des  échanges  dans  les 
pays  plus  ou  moins  éloignés,  où  ces  espèces  sont 
très-rares  ou  inconnues.  Ce  sont  donc  les  plantes 
rares  ou  peu  communes  qu'on  récolte  de  préférence, 
pour  les  offrir  à  ses  correspondants  ;  mais  il  faut  bien 
remarquer  qu'une  espèce  peut  être  rare  chez  soi, 
dans  son  district,  et  être  plus  ou  moins  vulgaire 


HERBIER.  —  ÉCHANGES  DE  PLANTES.  85 

dans  une  province  voisine  ou  dans  un  autre  pays.  On 
devra  donc,  avant  de  préparer  une  espèce  en  nom- 
bre, c'est-à-dire  à  un  nombre  plus  ou  moins  considé- 
rable de  spécimens,  s'assurer,  en  consultant  les  flores 
de  son  pays  ou  celles  des  contrées  où  Ton  veut  ouvrir 
des  échanges,  si  l'espèce  pourra  être  demandée. 

Si  les  espèces  rares  sont  toujours  reçues  avec 
plaisir,  il  est  cependant  des  types  assez  communs 
qui  peuvent  être  également  bien  accueillis  et  acquérir 
une  valeur  scientifique  par  les  travaux  descriptifs 
dont  ils  ont  été  l'objet  de  la  part  du  donateur.  Quand 
celui-ci  a  publié  une  flore  ou  une  monographie,  toutes 
les  plantes  qui  sont  étiquetées  par  lui  ont  de  la 
valeur,  parce  qu'elles  représentent  des  types  authen- 
tiques. 

Le  désir  de  faire  des  échanges  ne  doit  pas  pous- 
ser rherborisateur  à  appauvrir  outre  mesure  ou  à 
détruire  des  habitations  d'espèces  rares  ;  car  l'avan- 
tage à  retirer  des  échanges  ne  compenserait  pas  le 
dommage  grave  fait  à  la  flore  du  pays. 

Les  échantillons  destinés  aux  échanges  doivent 
être  choisis  et  préparés  avec  autant  de  soins  que  ceux 
destinés  à  l'herbier.  Ces  soins  sont,  du  reste,  com- 
mandés par  l'intérêt  bien  entendu  du  botaniste;  car 
si  les  échantillons  qu'il  envoie  sont  mal  préparés, 
mal  choisis,  il  doit  craindre  de  recevoir,  en  retour, 
des  préparations  défectueuses.  Que  le  jeune  botaniste 


86   RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  PLANTES. 

sache  donc  qu'une  espèce  bien  représentée,  c'est-à- 
dire  envoyée  en  plusieurs  beaux  spécimens,  fleuris 
et  fructifies,  est  reçue  avec  beaucoup  plus  de  satis- 
faction que  plusieurs  espèces  représentées  par  des 
échantillons  uniques  ou  des  fragments  peu  instructifs. 

Le  magasin  de  doubles,  c'est-à-dire  la  collection 
de  spécimens  destinés  aux  échanges  doit  être  classé 
dans  l'ordre  de  l'herbier  :  les  échantillons  de  la  même 
espèce  réunis  dans  une  ou  plusieurs  feuilles  doubles, 
les  feuilles  doubles  rassemblées  par  genres  et  les 
genres  réunis  en  familles  par  paquets.  On  peut 
employer,  pour  cette  sorte  d'herbier,  du  papier  à 
dessécher  ou  de  vieux  journaux.  Les  paquets  seront 
ficelles  entre  deux  feuilles  de  carton.  Pour  préserver 
les  plantes  de  la  poussière  et  des  insectes,  on  fera 
bien  de  les  envelopper  d'une  grande  feuille  de 
papier.  Chaque  paquet  recevra  une  étiquette  indi- 
quant son  contenu.  Quand  les  doubles  sont  bien 
classés,  la  préparation  des  envois  se  fait  facile- 
ment, surtout  si  les  étiquettes  sont  écrites  d'avance. 
Celles-ci  doivent  recevoir  les  mêmes  indications  que 
celles  de  l'herbier. 

Pour  les  envois  de  doubles,  on  peut  employer  des 
feuilles  simples  de  papier  commun  ;  mais  il  faut 
prendre  soin,  quand  il  y  a  plusieurs  espèces  sur  la 
même  feuille,  que  les  étiquettes  ne  se  confondent 
point.   Les  paquets  doivent  être  faits  de  façon  à 


HERBIER.  —  ECHANGES  DE  PLANTES.  Hl 

présenter  à  peu  près  la  même  épaisseur  des  quatre 
côtés.  On  les  placera  entre  deux  feuilles  de  carton 
assez  épais  et  fortement  fîcellées.  Pour  l'expédition, 
chaque  paquet  sera  enveloppé  de  papier  résistant,  qui 
mettra  les  plantes  à.  Tabri  de  l'humidité.  Quand  les 
paquets  ont  une  destination  éloignée,  on  fera  bien 
de  les  entourer  de  papier  goudronné,  de  toile  cirée 
ou  de  toile  écrue.  Si  les  paquets  sont  très-gros  ou  si 
plusieurs  paquets  sont  destinés  au  même  correspon- 
dant, il  sera  prudent  d'employer  des  caisses  en  bois 
au  lieu  de  toile  ou  de  papier. 

Les  paquets  de  doubles,  surtout  si  les  plantes 
ne  sont  pas  empoisonnées,  doivent  être  visités  de 
temps  à  autre,  afin  de  s'assurer  si  les  échantillons 
ne  sont  pas  dévorés  par  des  larves,  toujours  redou- 
tables pendant  l'année  qui  suit  la  récolte,  ou  s'ils 
ne  sont  pas  atteints  de  moisissure.  Ces  paquets 
doivent  être  conservés  dans  un  endroit  bien    sec. 

Si  l'on  fait  de  nombreux  échanges  chaque  année, 
il  est  utile  de  posséder  un  catalogue  des  doubles  qui 
se  trouvent  en  magasin.  Pour  dresser  le  catalogue 
des  doubles  de  plantes  belges,  on  peut  se  servir 
avantageusement  du  Catalogue  de  la  flore  de  Bel- 
gique publié  par  la  librairie  Majolez,  de  Bruxelles. 
Ce  même  catalogue,  qui  a  été  rédigé  en  vue  des 
échanges  de  plantes  belges,  peut  dispenser  le  bota- 
niste de  dresser  de  longues  listes  des  plantes  belges 


88  HERBIER.  —  ECHANGES  DE  PLANTES. 

offertes  en  échange.  Il  lui  suffit  d'indiquer,  dans  une 
colonne  ménagée  à  droite  des  noms,  les  espèces  qu'il 
possède  en  double.  En  même  temps,  il  peut  indiquer, 
dans  ce  même  catalogue,  les  espèces  qu'il  désire 
recevoir.  Les  signes  d'offre  et  de  demande  sont 
convenus  d'avance  entre  les  correspondants. 


CHAPITRE  CINQUIÈME. 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

Nous  nous  proposons  de  donner,  dans  ce  chapitre, 
quelques  instructions  sur  la  manière  d'élaborer  et 
de  rédiger  les  divers  genres  de  travaux  qui  appar- 
tiennent à  la  botanique  systématique.  Nous  traiterons 
ceux-ci  en  commençant  par  les  plus  élémentaires, 
pour  finir  par  les  plus  difficiles  et  les  plus  impor- 
tants. Pour  ceux-ci,  nos  instructions  seront  super- 
flues, il  est  vrai,  car  les  botanistes  qui  les  entre- 
prennent sont  des  hommes  d'une  grande  expérience 
et  qui  n'ont  pas  besoin  de  conseils;  mais  nous 
croyons  devoir  en  parler  pour  en  démontrer  l'impor- 
tance et  la  valeur  aux  jeunes  botanistes.  Ces  derniers 
trouveront ,  au  paragraphe  septième  ,  quelques  re- 
marques sur  la  façon  de  corriger  les  épreuves 
d'imprimerie. 


90    OUVRAGES   DE    BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

Quant  à  la  méthode  à  suivre  pour  la  rédaction  des 
traités  généraux  de  botanique  et  des  mémoires  con- 
cernant l'anatomie,  Torganogénie,  la  physiologie,  la 
tératologie,  la  géographie  botanique,  etc.,  nous 
jugeons  inutile  d'en  parler,  attendu  que  la  méthode 
varie  beaucoup  selon  les  sujets  traités  et  suivant  la 
tournure  d'esprit  de  l'écrivain. 


§  P'.  —  Catalogue  déplantes  ouforules. 

Le  jeune  botaniste  débute,  d'ordinaire,  par  la  pu- 
blication du  catalogue  des  plantes  des  environs  de 
sa  localité  ou  celles  de  son  canton.  Il  aime  de  faire 
connaître  au  public  le  résultat  de  ses  herborisations, 
auquel  il  ajoute  souvent  le  fruit  des  recherches  de 
ses  amis  ou  correspondants.  Ce  genre  de  travail, 
lorsqu'il  est  bien  fait,  est  très-utile  et  rend  des 
services  aux  auteurs  de  flores. 

Par  catalogue,  on  ne  doit  pas  entendre  une  simple 
liste  de  plantes  rangées  dans  l'ordre  systématique 
d'une  classification  quelconque,  mais  un  catalogue 
dont  les  espèces  sont  suivies  d'indications  sur  l'habi- 
tation, la  station  et  même  sur  la  floraison  et  la 
fructification. 

Avant  d'aborder  la  rédaction  d'un  semblable 
catalogue,  désigné  aussi  sous  le  nom  de  florule,  le 
botaniste   doit   connaître  parfaitement   les   espèces 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.        91 

qu'il  se  propose  de  signaler.  La  connaissance  exacte 
de  cinq  à  six  cents  plantes,  nom])re  moyen  des 
espèces  d'un  canton  sous  notre  climat,  ne  peut  être 
que  le  fruit  d'études  assez  longues  et  faites  avec 
méthode.  II  ne  suffit  pas  toujours  d'avoir  déterminé 
ces  espèces  à  l'aide  de  livres;  il  faut,  bien  souvent, 
contrôler  les  déterminations  au  moyen  d'échantillons 
nommés  par  les  maîtres.  Quand  le  botaniste  habite 
une  grande  ville  où  il  existe  des  herbiers  publics, 
il  peut  facilement  faire  les  comparaisons  néces- 
saires ;  mais  l'amateur  de  botanique  rurale  qui  est 
isolé  en  province,  ne  parvient  qu'après  beaucoup 
d'efforts  à  se  composer  une  collection  de  plantes 
exactement  dénommées. 

Nous  conseillons  à  ce  dernier,  afin  d'éviter  des 
erreurs,  de  recourir  à  l'aide  des  botanistes  expéri- 
mentés qui  se  feront  toujours  un  plaisir  de  déter- 
miner les  plantes  qu'il  pourrait  leur  sousmettre. 
Qu'il  ne  craigne  pas,  dans  les  cas  difficiles,  de 
s'adresser  aux  auteurs  de  flores  et  de  monographies  : 
ceux-ci  se  feront  un  plaisir  et  même  un  devoir  de 
lui  donner  les  éclaircissements  demandés. 

En  somme,  le  jeune  botaniste  ne  devra  pas 
s'aventurer  à  la  légère  en  se  fiant  à  sa  seule 
expérience  ;  mais  il  devra  consulter  les  hommes 
d'une  science  éprouvée,  qui  le  mettront  à  même 
d'éviter  les  erreurs.  Celles-ci,   qu'on  le  sache  bien, 


V 

92      OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

sont  tôt  OU  tard  découvertes  et  souvent  même  à  la 
première  lecture  du  catalogue. 

Bien  connaître  les  plantes  au  point  de  vue  de 
leur  dénomination  est  ici  une  première  condition 
essentielle  ;  une  seconde  condition,  non  moins 
importante,  c'est  de  connaître  aussi  exactement 
que  possible  la  distribution  géographique  des  espèces 
dans  Taire  embrassée  par  le  catalogue.  Parmi  les 
espèces  croissant  dans  un  canton  ou  dans  une  pro- 
vince, il  en  est  de  communes  et  de  très-communes 
pour  lesquelles  on  ne  cite  pas  de  localités  précises; 
d'autres  sont  seulement  assez  communes,  on  ne 
cite  pas  ordinairement,  pour  elles,  de  localités, 
particulières;  d'autres  enfin  sont  assez  rares, 
rares  ou  très-rares  :  on  signale,  alors,  toutes 
les  localités  où  on  les  a  observées.  Avant  d'avancer 
qu'une  espèce  est  commune,  très-commune  ou  assez 
commune,  il  faut  s'être  assuré,  par  de  nombreuses 
observations  sur  tous  les  points  de  son  canton  ou  de 
sa  province ,  que  l'espèce  mérite  bien  l'une  ou 
l'autre  de  ces  qualifications.  A  ce  sujet,  il  faut  bien 
se  garder  de  s'en  rapporter  aux  renseignements  de 
catalogues  ou  de  flores  des  cantons  voisins  ou  d'une 
autre  province;  car  il  peut  arriver,  qu'en  raison  de 
la  nature  physique  ou  minéralogique  du  sol  ou  de 
l'altitude  de  la  contrée,  une  espèce  très-commune 
dans  un  canton  soit  seulement  commune  dans  un 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE   SYSTÉMATIQUE.       93 

canton  voisin  ou  même  rare,  et  réciproquement.  Il  ne 
faut  donc  pas  copier  aveuglement  ce  que  les  auteurs 
énoncent  sur  la  vulgarité  ou  la  rareté  de  certaines 
espèces,  mais  on  doit  exprimer  sincèrement  ce  que 
l'observation  a  appris.  D'autre  part,  il  ne  faut  pas 
uniquement  s'en  rapporter  à  sa  mémoire  ;  on  doit, 
autant  que  possible,  s'appuyer  sur  les  notes  de  ses 
journaux  d'herborisation.  Si  l'on  manque  de  ren- 
seignements positifs  sur  la  dispersion  de  certaines 
espèces  dites  communes,  très-communes  ou  assez 
communes,  on  doit  exprimer  franchement  son  igno- 
rance au  moyen  du  signe  de  doute  (?). 

Si  le  canton  ou  la  province,  dont  on  dresse  le  cata- 
logue, se  divise  en  régions  botaniques  basées  sur  la 
nature  du  sol  ou  sur  l'altitude  du  terrain,  il  arrivera 
que  telle  espèce  sera  commune  dans  la  zone  calca- 
reuse  et  assez  rare  ou  rare  dans  la  zone  sablonneuse 
ou  schisteuse,  que  telle  autre  espèce  sera  rare  dans 
la  région  de  la  plaine  et  commune  dans  la  région 
montueuse.  Dès  lors,  on  devra,  dans  les  indications 
géographico-botaniques,  marquer  les  différences  de 
vulgarité  ou  de  rareté,  selon  les  zones  ou  les  régions. 

Les  dates  de  floraison  et  de  fructification,  si  on  les 
renseigne  dans  le  catalogue,  ne  doivent  pas  être 
copiées  sur  les  ouvrages  que  l'on  consulte  ;  mais  elles 
doivent  reposer  sur  des  observations  personnelles. 
On  peut  en  dire  autant  de  la  nature  des  stations. 


94       OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

Quant  aux  renseignements  fournis  par  les  corres- 
pondants, on  aura  soin  de  les  contrôler,  en  cas  de 
doute,  par  l'examen  d'échantillons  provenant  des 
localités  citées. 

Il  est  très-utile  et,  pour  ainsi  dire,  indispensable 
de  faire  précéder  le  catalogue  proprement  dit  d'une 
introduction  comprenant  une  description   suffisam- 
ment complète  du  canton  ou  de  la  province  et,  s'il  y 
a  lieu,  d'un  aperçu  historique  sur  les  travaux  et  les 
recherches  botaniques  dont  le  pays  a  déjà  fait  l'objet. 
La    description    concernera    l'orographie,    l'hydro- 
graphie et  la  géologie  de  la  contrée.   On  ajoutera 
.    à  cette  description,  et  elle  n'en  vaudra  que  mieux, 
des  remarques  sur  la  géographie  botanique  locale  : 
distribution   des    espèces  dans  les  diverses  zones, 
caractères  de  la  florule  des  moissons,  des  prairies, 
des  bois,    etc.    L'aperçu    historique  placé    en    tête 
mettra  le  lecteur  à  même  de  juger  ce  que  les  nou- 
velles recherches  ont  ajouté  aux  anciennes. 

Il  n'est  pas  à  présumer  que  l'auteur  d'un  catalogue 
ou  d'une  flore  locale  soit  Fauteur  d'une  classification  ; 
il  se  bornera  donc  à  prendre,  pour  son  travail,  une 
classification  déjà  connue.  Nous  lui  conseillons  de 
choisir  celle  adoptée  dans  l'ouvrage  généralement 
suivi,  dans  son  pays,  pour  l'étude  des  plantes 
indigènes.  De  cette  façon,  son  catalogue  sera  plus 
aisément    consulté    et    les   comparaisons   entre   la 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTEMATIQUE.       95 

tlore  de  la  province  ou  du  canton  et  celle  du  i)ays  tout 
entier  seront  rendues  plus  commodes. 

D'un  autre  côté,  l'auteur  du  catalogue  fera  chose 
utile  en  adoptant  la  nomenclature  spécifique  de 
l'ouvrage  dont  il  suivra  la  classification.  Seulement, 
dans  une  flore,  il  y  a,  d'ordinaire,  des  détails  de 
synonymie  qu'il  est  superflu  de  reproduire  dans  un 
simple  catalogue.  Dans  la  flore  générale  d'un  pays, 
chaque  espèce  est  tout  d'abord  désignée  par  son  nom 
princeps,  c'est-à-dire  par  son  nom  le  plus  ancien  et 
sous  lequel  elle  est  généralement  connue.  A  ce  nom 
princeps,  suivi  de  l'abréviation  du  nom  de  son  auteur 
et  de  l'indication  de  l'ouvrage  dans  lequel  l'espèce  a 
été  décrite  pour  la  première  fois,  on  ajoute  l'indica- 
tion d'autres  ouvrages  utiles  à  consulter,  dans  les- 
quels l'espèce  a  été  postérieurement  bien  décrite  ou 
figurée,  soit  sous  le  même  nom,  soit  sous  d'autres 
noms.  Tous  ces  derniers  renseignements  bibliogra- 
phiques supplémentaires  sont  fort  à  leur  place  dans 
une  flore  générale,  mais  on  doit  les  négliger  dans 
une  florule. 

Dans  le  cas  où  l'auteur  d'un  catalogue  découvri- 
rait, dans  son  canton  ou  dans  sa  province,  des 
espèces  ou  des  variétés  inédites,  ou  bien  des  espèces 
ou  des  variétés  nouvelles  pour  la  flore  générale  du 
pays,  il  fera  bien  d'en  donner  la  description. 

Un  désir  assez  ordinaire  des  auteurs  de  catalogues 


96        OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.  ' 

OU  de  flores  locales,  c'est  de  pouvoir  assigner,  à  leur 
canton  ou  à  leur  province,  le  plus  grand  nombre 
possible  d'espèces  indigènes,  mais  ce  désir,  du  reste, 
bien  naturel,  ne  doit  pas  les  entraîner  à  signaler 
comme  indigènes  des  plantes  simplement  introduites, 
à  existence  souvent  éphémère,  ou  des  plantes  étran- 
gères naturalisées.  La  richesse  d'emprunt,  prove- 
nant de  ces  dernières  espèces  dénaturerait  le  carac- 
tère de  la  flore  indigène.  Il  faut,  avant  tout,  être 
vrai  et  ne  signaler  comme  indigènes  que  les  espèces 
qui  présentent  tous  les  caractères  de  l'indigénat. 
Remarquons,  au  surplus,  que.  dans  le  même  pays, 
des  espèces  peuvent  être  parfaitement  indigènes 
dans  certaines  provinces  et  n'exister,  dans  d'autres 
provinces  voisines,  qu'à  l'état  d'introduction. 


§2.  —  Recueils  de  descHj^tlons  et  d'observations 
phytographiques  détachées . 

L'étude  d'une  flore,  même  fort  restreinte,  fournit 
souvent  au  botaniste  des  observations  intéressantes 
à  faire  sur  des  espèces  ou  des  variétés  ;  elle  peut  lui 
faire  découvrir  soit  des  formes  inédites,  soit  des 
formes  nouvelles  pour  la  flore  générale  de  son  pays. 

Dans  ce  genre  de  recueils,  l'auteur  peut  s'étendre 
longuement,  s'appesantir  sur  toutes  les  particularités 
observées,  décrire  minutieusement  tous  les  carac- 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE   SYSTÉMATIQUE.  97 

tères  des  espèces  ou  des  variétés  et  discuter  la  valeur 
des  différences  remarquées.  Mais  il  ne  faut  pas  toute- 
fois qu'il  allonge  son  œuvre  outre  mesure  et  qu*il 
délaye  les  faits  intéressants  et  nouveaux  dans  un  flot 
d'érudition  facile  :  il  doit  être  suffisamment  sobre  et 
employer  une  bonne  méthode  dans  son  exposition. 

S'il  s'agit  d'une  espèce  inédite,  il  la  décrira  avec 
soin,  en  en  faisant  ressortir  les  caractères  distinctifs  ; 
il  comparera  ces  caractères  à  ceux  des  espèces  affines. 
S'il  s'agit  d'une  espèce  ou  d'une  variété  déjà  connue, 
il  pourra  la  décrire,  dans  le  cas  où  les  descriptions 
antérieures  ne  seraient  pas  suffisamment  claires  et 
complètes.  Il  ajoutera  à  la  description  des  remarques 
sur  la  distribution  géographique  de  l'espèce,  en  pui- 
sant aux  bonnes  sources.  Dans  certains  cas,  si  la 
synonymie  de  l'espèce  est  obscure  ou  incomplète,  il 
fera  bien  de  l'établir  exactement,  en  consultant  les 
herbiers  et  les  ouvrages  descriptifs. 

Ce  genre  de  recueils,  outre  des  descriptions  de 
plantes,  des  remarques  synonymiques  et  de  géo- 
graphie botanique,  peut  comporter  des  observations 
morphologiques  et  biologiques  sur  certains  orga- 
nes, des  notes  de  tératologie  et  des  descriptions 
de  genres  nouveaux. 

Les  auteurs  de  flores  et  d'ouvrages  généraux 
trouvent  souvent,  dans  ces  collections  de  faits  variés, 
des  matériaux  précieux. 


98      OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 


§  3.  —  Flores. 

On  désigne  sous  le  nom  de  flores  les  ouvrages  qui 
renferment  la  description  systématique  des  espèces 
croissant  dans  une  province,  dans  un  pays  tout 
entier,  dans  une  région  naturelle  d'un  continent  ou 
dans  un  continent  tout  entier.  Remarquons,  en 
passant,  que  ce  même  nom  de  flore  est  aussi  appliqué 
à  l'ensemble  des  végétaux  eux-mêmes  qui  croissent 
dans  un  pays  ou  dans  une  circonscription  quel- 
conque du  globe. 

Autrefois,  quand  la  littérature  botanique  ne  pos- 
sédait pas  ces  bonnes  flores  générales  qui  se  trouvent 
actuellement  dans  toutes  les  bibliothèques,  les  bota- 
nistes avaient  l'habitude  de  publier  des  flores  locales. 
Celles-ci,  ordinairement  destinées  à  satisfaire  à  des 
besoins  locaux,  sont  aujourd'hui  remplacées  par  de 
simples  catalogues  raisonnes. 

Nous  n'aurons  donc  ici  en  vue  que  les  flores  géné- 
rales décrivant  la  végétation  d'un  pays  tout  entier. 

Une  flore  générale,  quelle  que  soit  l'étendue  du 
pays  qu'elle  embrasse,  réclame,  de  sou  auteur,  une 
étude  approfondie  de  la  végétation  de  la  contrée,  et 
elle  ne  peut  être  que  le  fruit  d'une  longue  expé- 
rience. Ainsi  qu'il  a  été  déjà  dit  au  chapitre  II, 
il  ne   s'agit    pas    de  faire  un   travail    de   compi- 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.      90 

lation  et  de  copier  les  descriptions  d'un  ouvrage 
étranger.  Toutes  les  espèces  du  pays  doivent  être 
décrites  sur  des  matérieux  indigènes  aussi  nombreux 
que  possible.  Ce  qu'on  cherche,  avant  tout,  dans  une 
flore,  ce  sont  de  bonnes  descriptions  originales. 
Quant  à  la  partie  purement  taxinomique,  c'est-à-dire 
aux  diagnoses  des  groupes;  supérieurs,  des  familles 
et  des  genres,  elles  peuvent  être,  sans  inconvénient, 
textuellement  puisées  dans  les  bons  auteurs. 

Le  Aoriste  fera  bien  d'adopter  la  classification  la 
plus  généralement  suivie  dans  son  pays,  afin  de  ne 
pas  trop  contrarier  les  habitudes  prises,  en  employant 
une  classification  peu  connue  ou  peu  employée. 

L'article  consacré  à  chaque  espèce  comprendra  : 
l"  la  synonymie;  2"  la  description;  3''  l'indication  des 
stations;  4"  l'habitation  ou  distribution  géographique; 
5°  les  dates  de  floraison  et  de  fructification  ;  G"  la 
durée  de  la  plante,  et  7«  s'il  y  a  lieu  des  remarques 
particulières  qui  n'ont  pu  trouver  place  dans  la 
description. 

Les  détails  de  synonymie  précéderont  la  descrip- 
tion. Ils  comprendront  le  nom  princeps  de  l'espèce  et 
les  principaux  autres  noms  que  celle-ci  a  pu  recevoir, 
avec  désignation  des  ouvrages  dans  lesquels  ces  noms 
ont  été  employés,  et,  en  outre,  l'indication  d'une  ou 
plusieurs  bonnes  figures  et  d'un  ou  plusieurs  numéros 
d'exsiccata  estimés.  On  devra  rappeler  les  princi- 


100      OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTEMATIQUE. 

paux  ouvrages  nationaux  qui  ont  décrit  Tespèce. 
Remarquons  que  les  citations  de  synonymie  n'ont  de 
valeur  que  pour  autant  qu'elles  ont  été  vérifiées  avec 
le  plus  grand  soin  et  établies  après  examen  attentif 
des  textes,  des  figures  ou  des  échantillons  authen- 
tiques; autrement,  elles  ne  sont  que  levain  étalage 
d'une  érudition  facile.  Il  faut  se  garder  de  donner 
trop  d'extension  à  la  synonymie  ;  car  elle  pourrait 
prendre  une  place  précieuse,  qu'il  serait  plus  utile  de 
consacrer  à  des  observations  concernant  plus  directe- 
ment la  plante. 

La  description  doit  être  complète  et,  en  même 
temps,  concise.  La  concision  est  une  qualité  de 
premier  ordre  dans  les  ouvrages  qui  renferment  de 
nombreuses  descriptions.  Il  ne  faut  donc  pas  intro- 
duire, dans  celles-ci,  des  mots  inutiles  ou  qui  n'ajou- 
tent rien  à  la  clarté  ;  on  doit  en  exclure,  autant  que 
possible,  tout  caractère,  toute  particularité  déjà 
indiquée  dans  la  diagnose  de  la  famille,  du  genre  ou 
de  la  tribu,  et  passer  sous  silence  des  caractères 
secondaires  communs  à  toutes  les  espèces  d'un 
même  genre  ou  d'une  même  tribu.  Toutes  les  descrip- 
tions doivent  être  rédigées  sur  le  même  plan,  c'est- 
à-dire  que  les  organes  doivent  être  décrits  dans  le 
même  ordre,  soit  en  commençant  par  la  racine  ou  la 
souche  et  en  finissant  par  la  graine,  soit  en  commen- 
çant par  la  fleur  et  en  finissant  par  la  racine.  Ce  qu'il 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.     lOI 

importe  de  faire  ressortir,  dans  la  description,  ce 
sont  les  caractères  distinctil's  propres  à  chaque 
espèce.  La  rédaction  d'une  longue  description,  dans 
laquelle  tous  les  organes  sont  minutieusement  dé- 
crits, n'est  pas  un  travail  bien  difficile  et  n'exige 
que  la  connaissance  de  la  terminologie;  mais  le 
travail  véritablement  scientifique,  celui  qui  demande 
beaucoup  d'expérience  et  de  savoir,  c'est  de  recon- 
naître quels  sont  les  caractères  qui  distinguent  les 
espèces  les  unes  des  autres  et  d'assigner  la  valeur 
relative  de  chacun  de  ces  caractères.  Les  carac- 
tères distinctifs,  que  l'on  fait  ressortir,  dans  le 
texte  de  la  description,  par  un  artifice  typogra- 
phique, facilitent  admirablement  le  travail  de  com- 
paraison, qui,  sans  cela,  est  extrêmement  laborieux 
et  peut  même  ne  pas  aboutir.  Les  auteurs  anciens 
avaient,  du  reste,  bien  compris  l'extrême  utilité  de 
faire  ressortir  les  caractères  distinctifs  ;  car,  dans 
leurs  flores,  ils  formaient,  avec  ces  caractères,  une 
diagnose  qui  précédait  la  description  proprement 
dite.  Cet  excellent  système  a  été  peu  à  peu  aban- 
donné, parce  qu'on  se  trouvait  forcé  de  reproduire, 
dans  la  description,  les  termes  de  la  diagnose,  ce 
qui  allongeait  trop  les  articles  consacrés  à  chaque 
espèce.  On  a  trouvé  plus  pratique  de  fondre  la 
diagnose  dans  la  description,  tout  en  la  distinguant 
par  des  artifices  de  typographie,  en  employant,  par 

3*** 


102    OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

exemple,  le  caractère  italique.  Quant  à  l'étendue  de 
chaque  description,  elle  dépend  du  volume  qu'on 
veut  donner  à  une  flore  et  aux  besoins  auxquels 
celle-ci  doit  répondre. 

A  la  suite  de  la  description  de  Tespèce,  viennent, 
s'il  y  a  lieu,  les  descriptions  des  variétés  et  même 
des  sous-variétés.  Ces  descriptions  sont  ordinaire- 
ment courtes  et  ne  contiennent  que  les  caractères 
qui  distinguent  les  variétés  ou  les  sous-variétés  les 
unes  des  autres.  Certaines  variétés  peuvent  avoir  une 
synonymie  comme  l'espèce  elle-même,  mais,  presque 
toujours,  beaucoup  moins  développée.  Le  nom  de 
chaque  variété  est  ordinairement  précédé  d'une  lettre 
ou  d'un  numéro  d'ordre. 

Les  termes  d'espèces  et  de  variétés,  qui  viennent 
d'être  employés ,  nous  obligent,  croyons-nous,  à 
émettre  quelques  réflexions  sur  une  question  bien 
délicate  et  dont  l'interprétation  influe,  d'une  façon 
extrêmement  remarquable,  sur  la  rédaction  d'une 
flore.  Que  doit-on  entendre  par  espèce  et  quelles  sont 
les  formes  qui  méritent  le  nom  d'espèce  ou  le  nom 
de  variété  ?  Les  uns  prétendent  que  les  espèces  sont 
variables  et  produisent  des  variétés  plus  ou  moins 
nombreuses;  les  autres  prétendent,  au  contraire, 
que  les  espèces  sont  peu  ou  point  variables  et  que  les 
prétendues  variétés  sont  de  vraies  espèces.  Il  n'entre 
pas  dans  nos  intentions  de  discuter  ici  cette  grave 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.     103 

question  de  l'espèce  ;  nous  nous  bornerons  à  dire  qu'il 
existe  des  formes  primaires,  se  distinguant  les  unes 
des  autres  par  des  caractères  très-marquants,  et  des 
formes  secondaires,  se  distinguant  entre  elles  par  des 
caractères  de  moindre  importance.  Quelques  noms  que 
l'on  donne  à  ces  deux  genres  de  formes,  il  est  incon- 
testable qu'elles  n'ont  pas  une  égale  valeur  et  qu'elles 
ne  peuvent  être  décrites  au  même  titre.  Il  faut  les 
désigner  ou  bien,  sous  le  nom  d'espèce,  de  variété, 
ou  bien  sous  le  nom  d'espèce  primaire  et  d'espèce 
secondaire ,  à  moins  qu'on  ne  veuille ,  pour  ce 
dernier  cas,  ce  qui  serait  rationnel,  considérer  les 
formes  primaires  comme  constituant  autant  de 
genres,  dont  les  formes  secondaires  seraient  les 
espèces.  Quant  aux  hybrides,  on  doit  faire  en 
sorte  que,  par  leur  description,  on  ne  puisse  les 
confondre  avec  les  espèces  légitimes. 

La  distribution  géographique  de  chaque  espèce 
doit  faire  l'objet  de  soins  particuliers,  en  raison  de 
l'importance  qu'on  attache  aujourd'hui  aux  ren- 
seignements géographico-botaniques.  H  y  a  moins 
de  quarante  ans  que  la  plupart  des  Aoristes  n'accor- 
daient qu'une  importance  fort  secondaire  à  la 
distribution  des  plantes  de  leur  pays.  Leur  indiffé- 
rence s'expliquait  par  ce  fait  que  la  géographie 
botanique  venait  à  peine  de  naître  à  cette  époque  et 
que  les   besoins   de   cette   branche    de   la  science 


104    OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

n'étaient  alors  compris  que  par  un  petit  nombre  de 
savants.  On  trouvera  au  chapitre  VII  traitant  de 
la  géographie  botanique,  les  instructions  nécessaires 
pour  étudier  avec  fruit  la  distribution  des  espèces 
âé£s  une  contrée  quelconque. 

Dans  certaines  flores,  il  existe,  en  tête  de  la  partie 
descriptive,  un  tableau  analytique  général  destiné  à 
la  détermination  des  familles  traitées  dans  la  flore. 
D'autres  tableaux  analytiques  peuvent  aussi  se  trou- 
ver en  tête  des  familles  et  des  genres  ;  ils  sont 
destinés  à  la  détermination  des  genres  et  des 
espèces.  On  ne  peut  trop  recommander  l'emploie 
de  ces  tableaux,  que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  clefs 
dichotomiques,  à  cause  de  leur  extrême  utilité; 
seulement,  ils  doivent  être  dressés  avec  le  plus 
grand  soin  et  une  exactitude  rigoureuse. 

L'introduction  d'une  flore  doit  aussi,  à  notre  avis, 
renfermer  des  considérations  sur  les  caractères 
généraux  de  la  contrée,  tant  au  point  de  vue  du  sol 
que  de  la  végétation.  Ces  considérations  embrasse- 
ront l'orographie,  l'hydrographie,  la  géologie,  la 
climatologie  et  la  géographie  botanique.  Elles  seront 
précédées  d'un  aperçu  historique  sur  les  recherches 
et  les  publications  botaniques  dont  le  pays  a  fait 
l'objet. 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.     105 

§  4.  —  Monographies. 

Dans  un  travail  monographique,  on  peut  décrire 
toutes  les  variétés  d'une  même  espèce,  toutes  les 
espèces  d'un  même  genre  ou  toutes  les  espèces 
d'une  même  famille  ;  de  là,  trois  sortes  de  monogra- 
phies :  les  monographies  d'espèces,  de  genres  et  de 
familles. 

Les  monographies  d'espèces  étant  celles  que  Ton 
traite  le  plus  souvent,  c'est  à  elles  que  nous  réser- 
verons la  plus  grande  partie  de  ce  paragraphe. 

On  choisit,  habituellement,  pour  l'objet  de  la 
monographie  d'un  genre,  un  groupe  générique 
dont  les  espèces  sont  nombreuses  et  imparfaitement 
connues. 

Remarquons,  tout  d'abord,  qu'un  travail  mono- 
graphique, pour  être  bien  fait,  réclame  beaucoup 
d'expérience  et  de  savoir  de  la  part  de  son  auteur, 
et  exige,  en  outre,  de  longues  recherches.  Pour  ce 
travail,  plus  que  pour  tout  autre,  il  faut  se  garder 
d'avoir  recours  à  la  compilation;  on  doit  le  faire 
reposer  sur  des  études  personnelles  et  originales. 
Les  monographies  sont  des  travaux  précieux  et 
dans  lesquels  doivent  puiser  les  auteurs  d'ouvrages 
généraux  qui,  n'ayant  pas  le  temps  de  tout  voir 
et  de  tout  examiner  par  edx-mêmes,  se  trouvent 
forcés  de  s'en  rapporter  aux  recherches  des  autres. 


106    OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

Le  monographe  doit  posséder  une  expérience 
suffisamment  éprouvée,  parce  qu'il  est  appelé  à  se 
prononcer  sur  la  valeur  relative  des  formes  qu'il 
décrit.  Il  ne  lui  suffit  pas  d'avoir  sous  les  yeux  de 
riches  matériaux  en  plantes  desséchées,  pour  acqué- 
rir la  sagesse  nécessaire,  pour  bien  apprécier  la 
valeur  des  formes  :  il  doit  avoir  aussi  beaucoup 
étudié  sur  le  vif.  En  effet,  c'est  dans  la  nature  qu'il 
pourra  surtout  voir  et  suivre  attentivement  les 
modifications  que  peut  éprouver  un  type  quelcon- 
que sous  l'action  variée  des  causes  modificatrices 
ambiantes  ;  ce  n'est  qu'après  avoir  acquis  le  sens 
de  l'espèce,  l'instinct  de  la  distinction,  qu'il  pourra 
juger  sainement  les  matériaux  conservés  dans  les 
herbiers.  Qu'il  ne  se  presse  pas  de  juger  ceux-ci; 
car,  en  présence  de  spécimens  peu  nombreux  ou 
incomplets,  il  pourra  lui  arriver  de  se  tromper 
grossièrement  sur  la  valeur  de  certaines  formes  et 
de  prendre  pour  de  véritables  espèces  de  simples 
variétés.  C'est  par  une  trop  grande  précipitation  que 
des  auteurs,  fort  estimables  du  reste,  ont  introduit 
dans  la  science  un  grand  nombre  de  fausses  espèces 
basées  sur  des  matériaux  incomplets  ou  trop  peu 
nombreux.  Pour  les  cas  douteux,  il  faut,  avant  de 
se  prononcer  définitivement,  attendre  qu  on  ait  pu 
examiner  de  nouveaux  matériaux.  Malheureuse- 
ment, il  arrive  trop  souvent   que  les   auteurs  des 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.     107 

monographies,  pressés  par  le  temps  et  des  occupa- 
tions multiples,  n'ont  pas  le  loisir  de  mûrir  leur 
œuvre  et  donnent  le  jour  à  des  travaux  incomplets, 
défectueux  et  qui,  bientôt,  réclament  une  révision. 
On  ne  saurait  donc,  répétons-le,  apporter  trop  de 
soins  et  de  temps  pour  la  préparation  d'une  œuvre 
monographique. 

Après  avoir  étudié  d'une  façon  approfondie  toutes 
les  espèces  du  genre  qu'on  peut  observer  à  l'état 
vivant,  on  abordera  l'examen  des  plantes  desséchées. 
Pour  étudier  celles-ci,  on  sera  peut-être  astreint  à 
faire  de  longs  voyages  ;  car  il  ne  suffit  pas  toujours 
d'examiner  un  seul  herbier  :  on  est  souvent  obligé 
de  consulter  plusieurs  collections.  En  effet,  la  richesse 
des  herbiers  varie  beaucoup  ;  les  uns  peuvent  être 
dépourvus  des  plantes  d'une  région  quelconque  qui 
se  trouvent  dans  d'autres  et  réciproquement.  Heureu- 
sement aujourd'hui  les  administrations  des  grands 
herbiers  publics  commencent  à  bien  comprendre 
les  avantages  que  présente  la  communication  de  leurs 
collections  aux  monographes,  en  sorte  que  ceux-ci 
peuvent  obtenir,  de  la  plupart  de  ces  administrations, 
le  prêt  des  plantes  qui  leur  sont  nécessaires  pour 
leurs  travaux.  Quels  que  soient  les  risques  que  peuvent 
courir  les  collections  par  suite  de  leur  transport  à 
longue  distance  ou  de  la  négligence  des  dépositaires, 
ces  risques  sont  largement  compensés  par  les  larges 


108    OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

avantages  que  la  science  retire  de  la  communication 
des  plantes  aux  auteurs. 

Avant  de  renvoyer  les  plantes  aux  établissements 
publics,  le  monographe  devra  joindre,  aux  échantil- 
lons, une  étiquette  sur  laquelle  il  consignera  sa 
détermination  avec  des  observations,  s'il  va  lieu. 
Ces  étiquettes  donnent  une  grande  valeur  aux  collec- 
tions, en  rendant  authentique  chacun  des  échantillons. 
Le  monographe  qui  a  obtenu  en  communication 
des  parties  d'herbiers  publics  ou  privés,  est  tenu  de 
respecter  avec  le  soin  le  plus  scrupuleux  les  matériaux 
qui  lui  sont  confiés.  Il  ne  devra,  dans  aucun  cas  et 
sous  aucun  prétexte,  se  permettre  de  conserver,  pour 
sa  propre  collection,  des  spécimens  et  même  de  simples 
fragments  sans  avoir  obtenu  préalablement  l'autori- 
tion.  Il  serait  hautement  blâmable  si,  pour  enrichir 
son  herbier,  il  dépouillait  les  collections  qui  lui  ont 
été  communiquées. 

S'il  s'agit  d'une  monographie  importante  et  qui 
réclame  plusieurs  années  d'études  et  de  recherches, 
nous  conseillons  à  son  auteur  de  consacrer  un 
dossier  spécial  à  chaque  espèce.  Chaque  dossier  est 
renfermé  dans  une  chemise  en  papier  fort,  sur 
laquelle  le  nom  de  l'espèce  est  inscrit  avec  ses 
principaux  synonymes.  Dans  chaque  chemise,  on 
réunira  successivement  tous  les  documents  recueillis 
sur  l'espèce  et  ses  variétés  :  notes  prises  sur  plantes 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.     109 

vivantes  et  plantes  desséchées,  dessins,  calques  de 
figures,  extraits  d  ouvrages,  notes  fournies  par  des 
correspondants,  etc.  Avec  cette  méthode,  on  peut 
classer  les  dossiers  dans  Tordre  systématique  que 
l'on  veut  adopter  pour  les  espèces  ;  de  plus,  tout 
ce  qui  concerne  un  type  spécifique  quelconque  peut 
être  aisément  et  promptement  consulté. 

Dans  une  monographie,  il  faut  non-seulement 
délimiter  et  décrire,  avec  le  plus  grand  soin,  les 
espèces,  mais  encore  faire  tous  ses  efforts  pour 
distribuer  celles-ci  en  sections  bien  naturelles.  L'éta- 
blissement de  bonnes  sections  est  souvent  plus 
laborieux,  plus  difficile  que  l'établissement  de 
genres,  surtout  dans  les  groupes  génériques  djont 
les  formes  sont  affines.  Ce  travail  ne  saurait  être 
que  le  fruit  d'une  étude  approfondie  de  toutes  les 
espèces  du  genre. 

La  partie  synonymique  sera  beaucoup  plus  étendue 
dans  une  monographie  que  dans  une  flore;  elle  com- 
prendra tous  les  bons  éléments  de  comparaison.  On 
ne  l'enrichira  pas  d'indications  inutiles,  c'est-à-dire 
qu'on  négligera  de  citer  les  ouvrages  qui  n'ajoutent 
rien  à  la  connaissance  des  espèces. 

Tous  les  synonymes  cités,  toutes  les  indications  de 
figures  et  de  numéros  d'exsiccata,  devront  être  véri- 
fiées avec  le  plus  grand  soin.  Ici,  plus  qu'ailleurs, 
il  faut  se  garder  de  faire  de  l'érudition  facile  et   de 


110    OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

rappeler  des  noms  sur  la  foi  des  auteurs.  Dans  la 
synonymie,  on  adoptera  l'ordre  chronologique  pour 
chaque  catégorie  de  citations. 

L'auteur  peut,  à  son  choix,  décrire  chaque  espèce 
par  une  diagnose  accompagnée  d'une  description 
complète  ou  par  une  description  seule,  dans  laquelle 
les  caractères  distinctifs  sont  mis  en  relief. 

La  description  sera  suivie  de  l'énumération  des 
variétés,  et  chacune  d'elles  caractérisée  d'une  façon 
suffisamment  complète. 

La  distribution  géographique  devra  être  l'objet 
de  recherches  faites  avec  le  plus  grand  soin  ;  elle 
ne  sera  pas  établie  uniquement  d'après  les  ren- 
seignements fournis  par  les  auteurs  ;  mais,  autant 
que  possible,  chaque  citation  reposera  sur  l'examen 
d'échantillons. 

A  la  suite  du  paragraphe  consacré  à  la  distri- 
bution, viendront  des  remarques  plus  ou  moins 
étendues,  qui  n'auront  pas  trouvé  leur  place 
ailleurs.  Ces  remarques,  concernant  la  synonymie, 
les  différences  caractéristiques  des  espèces  et  Taire 
de  dispersion,  ne  devront  pas  être  prolixes;  mais 
il  faudra,  toutefois,  leur  donner  un  développe- 
ment qui  marquera  bien  que  l'auteur  a  épuisé  son 
sujet.  Pour  ne  pas  encombrer  les  monographies 
de  longs  articles  de  critique  qui  en  retardent  la 
marche,  certains  phytographes  publient  des  travaux 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.  1 1 1 
préparatoires    auxquels    ils    renvoient    le    lecteur. 

D'ordinaire,  on  n'entre  pas  dans  le  cœur  d'une 
monographie  sans  avoir  fait  connaître,  dans  une 
introduction  plus  ou  moins  développée,  les  motifs 
pour  lesquels  l'auteur  a  entrepris  son  étude.  Dans 
l'introduction,  on  fera  l'historique  des  travaux  dfîjà 
publiés  sur  le  genre,  en  discutant  leur  valeur  tant 
au  point  de  vue  taxinomique  qu'au  point  de  vue 
descriptif;  on  exposera  sa  façon  d'entendre  et  de 
délimiter  l'espèce;  on  donnera,  enfin,  des  détails 
sur  les  ressources  dont  on  a  pu  disposer  et  sur  les 
recherches  qu'on  a  faites. 

Quand  la  chose  est  possible,  il  est  extrêmement 
utile  de  joindre  à  la  monographie  des  planches 
représentant  les  espèces  nouvelles.  Quelle  que  soit 
l'exactitude  et  la  clarté  d'une  description,  elle  ne 
remplace  jamais  une  figure  représentant  fidèlement 
l'espèce  décrite.  Malheureusement,  la  gravure  ou 
la  lithographie  des  planches  occasionne  des  frais 
devant  lesquels  les  auteurs  ou  les  Sociétés  savantes 
reculent  souvent  faute  de  ressources.  On  peut  cepen- 
dant diminuer  ces  frais  en  réduisant  les  figures  au 
strict  nécessaire,  en  ne  représentant  que  de  simples 
parties  au  lieu  de  plantes  entières,  en  bornant  la  gra- 
vure cà  de  simples  traits  sans  ombre,  en  ne  coloriant 
que  des  portions  de  la  figure.  Pour  l'exécution  des 
dessins,  nous  engageons  vivement  les  auteurs  à  les 


112      OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

faire  eux-mêmes.  Si  le  dessin  manque  parfois  de 
rélégance  que  peut  lui  donner  l'artiste  de  profes- 
sion, ce  défaut  sera  racheté  par  le  précieux  avantage 
de  Texactitude.  Remarquons  que,  malgré  toutes  les 
indications  fournies  par  le  botaniste,  l'artiste,  ordi- 
nairement dépourvu  de  connaissances  spéciales,  ne 
parviendra  que  très-difficilement  à  reproduire  avec 
toute  la  fidélité  voulue  certains  caractères  et  il 
sacrifiera  souvent  les  lignes  vraies  à  des  lignes  de 
fantaisie. 

Pour  la  monographie  d'une  famille,  on  suivra  les 
principes  généraux  qui  viennent  d'être  exposés  pour 
la  monographie  d'un  genre.  Seulement,  comme  les 
espèces  sont  plus  nombreuses,  on  pourra  consacrer 
moins  de  place  à  chacune  d'elles.  Si  l'anatomie, 
l'organogénie  et  la  physiologie  de  la  famille  ne  sont 
pas  suffisamment  connues,  on  pourra  traiter  celles-ci 
dans  une  partie  spéciale  qui  précédera  la  partie 
systématique.  Autant  que  possible,  les  détails  d  ana- 
tomie  et  d'organogénie  seront  reproduits  par  la 
gravure  et  joints  aux  planches  représentant  les 
espèces  nouvelles. 

Ajoutons  enfin  que ,  dans  les  deux  genres  de 
monographies  dont  il  vient  d'être  question,  il  est 
très-utile  et,  de  plus,  intéressant  dy  comprendre 
la  description  des  espèces  fossiles. 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTIilMATlQUE.     11:^ 

§  5.  —  Species. 

Par  Species,  on  entend  la  description  de  toutes  les 
plantes  connues  ;  un  species  est  une  flore  générale. 

La  rédaction  de  ce 'te  sorte  de  travail  est  devenue 
aujourd'hui  d'une  difficulté  extraordinaire,  à  cause 
du  grand  nombre  d'espèces  qui  sont  à  décrire  et  des 
espèces  nouvelles  dont  la  science  s'enrichit  chaque 
jour  par  les  découvertes  faites  dans  les  contrées 
lointaines. 

A  la  fin  du  siècle  dernier  et  au  commencement 
de  celui-ci,  alors  que  les  espèces  connues  étaient 
encore  relativement  peu  nombreuses,  un  seul  homme 
pouvaitrédiger  un  Species.  Aussi  a-t-on  vu  paraître, 
dans  divers  pays,  plusieurs  Species  embrassant  la 
végétation  entière  du  globe.  L'accroissement  extraor- 
dinaire du  nombre  des  espèces  connues  rendit  bien- 
tôt incomplets  et  surannés  les  Species  les  plus  récents 
et  fit  sentir  le  besoin  urgent  de  nouvelles  publica- 
tions. Pour  répondre  à  ce  besoin,  A. -P.  De  Candolle 
conçut  le  plan  d'un  nouveau  Species,  dont  il  fit 
paraître  les  deux  premiers  volumes  en  1818  et  1821 
sous  le  titre  de  :  Regni  vegetahilis  systema  nahtrale. 
Mais,  ce  savant  botaniste,  ayant  reconnu  qu'avec  le 
plan  suivi,  il  lui  était  impossible  de  terminer  seul 
un  tel  ouvrage,  résolut  d'abandonner  celui-ci  pour 


114    OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

reprendre  son  œuvre  sous  une  forme  plus  concise. 
Il  entreprit  le  Prodromus  systematis  naUiralis 
regni  x>egetaMlis,  dont  il  publia  presque  seul,  de  1824 
à  1841,  les  sept  premiers  volumes.  Après  la  mort 
de  cet  illustre  savant,  arrivée  en  1841,  M.  Alph.  De 
Candolle,  avec  l'aide  de  nombreux  collaborateurs, 
parvint  à  publier  dix  nouveaux  volumes,  dont  le 
dernier  a  paru  en  1873.  Remarquons  que  cette  œuvre 
considérable  n'a  pas  été  achevée  ;  qu'elle  n'embrasse 
même  pas  tout  le  groupe  des  dicotylédones  et  que 
les  premiers  volumes  sont  devenus  extrêmement 
incomplets.  Aujourd'hui,  un  Species  complet  est 
devenu  une  œuvre  colossale,  qui  exige  le  concours 
d'une  foule  de  collaborateurs.  Ce  n'est  pas  à  nous  de 
tracer  le  plan  d'une  telle  œuvre  et  d'exposer  les  règles 
à  suivre  pour  sa  rédaction.  Si  nous  avons  consacré 
un  paragraphe  aux  Species,  c'est  uniquement  pour 
faire  apprécier,  aux  jeunes  botanistes,  l'importance 
capitale  de  cette  sorte  d'ouvrages. 

§  6.  —  Gênera. 

Sous  le  nom  de  Gênera,  on  désigne  les  ouvrages 
dans  lesquels  tous  les  genres  du  règne  végétal  sont 
décrits  et  classés  selon  un  ordre  systématique  quel- 
conque. 

Les  diagnoses  ou  descriptions   des  genres   sont 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.     115 

accompagnées  de  la  description  des  groupes  d'ordre 
supérieur. 

Un  Gênera,  tout  en  n'ayant  pas  l'importance  d'un 
Species  qui  déjà  renferme  lui-même  un  Gênera,  est 
néanmoins  un  travail  d'une  très-haute  portée;  il 
exige  de  son  auteur  un  labeur  extrêmement  long  et 
un  savoir  éprouvé. 

Il  est  indispensable,  pour  rédiger  un  Gênera, 
d'avoir  à  sa  disposition  un  herbier  très-considérable  et 
renfermant  des  matériaux  suffisants  pour  étudier  de 
nombreux  représentants  de  tous  les  genres;  de  plus, 
on  doit  avoir  sous  la  main  des  ressources  littéraires 
d'une  grande  richesse,  c'est-à-dire  une  bibliothèque 
botanique  aussi  complète  que  possible.  On  ne  peut 
donc  entreprendre  un  tel  ouvrage  que  dans  de  grands 
établissements  botaniques,  comme  il  en  existe  à  Paris 
et  à  Kew. 

Parmi  les  Gênera  modernes,  on  doit  citer,  en 
première  ligne,  celui  d'Endlicher  et  celui  que 
MM.  Bentham  et  Hooker  publient  actuellement. 

§  7.  —  Correction  des  épreuves. 

Il  pourra  paraître  bien  puéril  de  nous  voir  con- 
sacrer un  article  à  la  manière  de  corriger  les 
épreuves  ;  mais  cet  article  est  justifié,  croyons-nous, 
par  l'utilité  que  les  jeunes  botanistes  retireront  des 
instructions  qu'il  renferme. 


116    OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

Les  jeunes  gens  qui  débutent,  ne  connaissent  pas, 
d'ordinaire,  le  travail  de  la  composition  et  de  la  cor- 
rection qui  se  fait  dans  les  ateliers  de  typographie  ; 
il  en  résulte  qu'ils  ne  peuvent  apprécier  les  peines 
et  les  frais  qu'entraînent  les  corrections. 

Selon  la  longueur  des  lignes  d'une  page,  il  entre 
dans  chaque  ligne  un  nombre  déterminé  de  carac- 
tères ou  lettres  et,  selon  le  format  d'un  ouvrage, 
un  nombre  déterminé  de  lignes  dans  chaque  page. 
Ceci  étant  donné,  il  importe,  pour  ne  pas  nécessiter 
le  remaniement  d'un  paragraphe,  d'une  page  et  même 
de  toute  une  feuille  d'impression  et  occasionner  ainsi 
une  dépense  supplémentaire,  il  importe,  disons-nous, 
de  bien  calculer  le  nombre  des  lettres  à  retrancher 
ou  à  ajouter,  de  façon  à  ne  pas  modifier  l'économie 
des  lignes.  Cela  n'est  pas  toujours  pratique,  il  est 
vrai;  mais  il  faut  éviter,  autant  que  possible,  les 
additions  ou  les  suppressions  qui  ne  sont  pas  indis- 
pensables. 

Un  excellent  moyen  d'éviter  les  corrections  trop 
nombreuses,  c'est  de  ne  livrer  à  l'impression  que 
des  manuscrits  parfaitement  soignés  tant  sous  le 
rapport  littéraire  que  sous  celui  de  la  calligraphie. 
Le  compositeur  reproduit  servilement  la  copie  (H  de 


(l)  Le  mot  copie  est  le  nom  que  l'on  donne  à  tout  manuscrit 
livré  à  l'impression. 


OUVRAGES  DE  liOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.     117 

l'auteur,  et  si  cette  coi)ie  est  remplie  de  fautes, 
d'erreurs,  d'irrégularités,  celles-ci  seront  répétées 
dans  l'épreuve,  c'est-à-dire  dans  la  feuille  imprimée 
envoyée  à  la  correction. 

L'auteur  aura  soin  d'apporter,  dans  la  copie,  la 
plus  grande  uniformité  dans  la  rédaction  et  la 
disposition  des  parties  similaires,  comme  aussi  dans 
les  abréviations,  dans  les  signes,  dans  la  ponctua- 
tion, surtout  quand  il  s'agit  d'un  travail  systéma- 
tique. Il  devra,  en  outre,  indiquer  le  caractère  dans 
lequel  certains  mots  ou  certaines  phrases  doivent 
être  imprimées.  Les  lettres  ou  mots  en  grandes 
capitales  doivent  être  soulignés  par  trois  traits  ; 
ceux  en  petites  capitales,  par  deux  traits,  ceux  en 
italique,  par  un  simple  trait.  Les  majuscules  s'indi- 
quent aussi  par  trois  traits  sous  la  lettre. 

Dans  un  ouvrage  systématique,  catalogue,  flore 
ou  monographie,  la  disposition  typographique  et  le 
choix  des  caractères  pour  les  diverses  parties  ne 
sont  pas  choses  indifférentes  et  doivent  faire  l'objet 
de  beaucoup  d'attention  de  la  part  de  l'auteur  comme 
de  celle  de  l'imprimeur. 

La  première  épreuve  que  reçoit  l'auteur  a  déjà 
été  précédée  d'une  épreuve  corrigée  à  l'imprimerie 
au  point  de  vue  purement  typographique  et  de  la 
reproduction  de  la  copie. 

Plusieurs  choses  sont  à  considérer  dans  la  cor- 

4* 


118      OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE. 

rection  d'une  première  épreuve  :  le  style,  les  règles 
de  la  grammaire,  les  citations  et  la  partie  purement 
typographique. 

Quant  aux  citations  d'ouvrages  et  de  textes,  on 
s'assurera  si  la  copie  a  été  fidèlement  reproduite  et, 
pour  éviter  toute  erreur,  on  fera  même  bien  de 
contrôler  en  vérifiant,  avec  soin,  les  sources  origi- 
nales; pour  la  partie  typographique,  bien  qu'elle 
ait  déjà  fait  l'objet  d'un  examen  de  la  part  de 
l'imprimeur,  l'auteur  ne  négligera  rien  pour  arriver 
à  une  correction  parfaite. 

Les  corrections  de  diverses  natures  se  fout  tout 
d'abord  ligne  par  ligne  et  d'une  façon  continue;  puis, 
après  la  première  révision,  il  est  prudent  de  procéder 
systématiquement  par  catégorie,  en  revenant  sur  ce 
qu'on  a  déjà  vu.  Ajoutons  qu'il  est  très-utile  de  con- 
fier la  lecture  d'une  épreuve  à  un  ami  qui  veut  bien 
se  charger  de  cette  besogne  délicate  :  celui-ci 
découvrira,  surtout  au  point  de  vue  de  la  correc- 
tion du  style ,  des  fautes  qui  échappent  presque 
fatalement  à  l'auteur. 

Quant  à  la  manière  de  consigner  les  corrections  à 
faire  en  marge  des  pages  de  Fépreuve,  l'auteur 
inexpérimenté  prendra  conseil  d'une  personne  ha- 
bituée à  la  correction. 

Une  feuille  d'impression  n'est  tirée  définitivement 
que  lorsque  l'auteur  a  donné  son  Ion  à  tirer.  Ce  bon 


OUVRAGES  DE  BOTANIQUE  SYSTÉMATIQUE.     119 

à  tirer  ne  doit  être  donné  sur  une  dernière  épreuve 
qu'après  que  les  corrections  sont  devenues  peu 
nombreuses  et  que  l'auteur  n'a  plus  à  craindre  de 
les  voir  mal  interprétées. 

Terminons  en  recommandant,  de  nouveau,  aux 
auteurs  d'apporter  le  plus  grand  soin  à  la  correc- 
tions des  épreuves.  Quelle  que  soit  la  nature  de 
l'ouvrage,  il  est  regrettable  d'y  trouver  des  incorrec- 
tions qu'on  est  en  droit  d'attribuer  à  la  négligence 
ou  à  l'ignorance  de  l'auteur. 


CHAPITRE  SIXIÈME. 


ANATOMIK,    ORGANOGÉNIE,    PHYSIOLOGIE 
ET    CRYPTOGAMIE. 

Les  quelques  instructions  qui  vont  être  données,  ne 
sont  pas  destinées  aux  botanistes  qui  ont  pu  suivre 
les  leçons  d'un  maître  et  profiter  de  son  expérience, 
mais  aux  amateurs  qui  se  proposent  d'étudier  la 
science  sans  le  secours  d'un  professeur. 

L'étude  de  l'anatomie,  de  l'organogénie  et  de  la 
physiologie  végétale  exige  l'emploi  du  microscope 
composé,  de  divers  autres  instruments,  d'appareils 
variés  et  de  substances  chimiques  nécessaires  pour 
l'examen  et  la  préparation  des  objets  microsco- 
piques. 

Le  choix  d'un  microscope  doit  être  fait  avec  le 
plus  grand  soin.  Il  ne  s'agit  pas  de  se  procurer  un 
instrument  chez  le  premier  opticien  quel  qu'il  soit, 


PHYSIOLOGIE   ET  CRYPTOGAMIE.  121 

chez  un  marchand  de  lunettes,  qui  pourrait  recom- 
mander avec  force  éloges  l'un  ou  l'autre  microscope 
de  pacotille.  Les  perfectionnements  apportés  au 
microscope  se  succèdent  avec  une  rapidité  telle, 
qu'après  deux  ou  trois  ans  les  meilleurs  instruments 
sont  distancés  par  d'autres  plus  parfaits. 

Si  l'on  se  borne  à  des  études  élémentaires,  on 
peut  attacher  moins  d'importance  au  choix  d'un 
microscope;  mais  si  Ton  a  l'intention  d'étudier  l'un 
ou  l'autre  sujet  d'une  façon  approfondie,  si  l'on  veut 
publier  des  travaux  scientifiques,  oh!  alors  c'est 
une  affaire  capitale  que  le  choix  d'un  instrument.  Le 
travailleur,  malgré  tous  ses  soins,  malgré  tous  ses 
labeurs,  s'il  se  sert  d'un  microscope  défectueux  ou 
devenue  suranné,  court  grand  risque  de  voir  le 
résultat  de  ses  recherches  devancé  par  d'autres 
recherches  faites  à  l'aide  d'instruments  perfec- 
tionnés. 

Le  développement  extraordinaire  qu'ont  prises  les 
études  microscopiques  et  l'emploi,  de  plus  en  plus 
général,  du  microscope,  ont  permis  aux  construc- 
teurs de  livrer  de  bons  instruments  à  des  prix 
relativement  très-bas,  à  la  portée  des  bourses  les 
plus  modestes.  Remarquons  que  les  prix  varient 
beaucoup  selon  le  nombre  d'oculaires,  d'objectifs 
et  autres  appareils  ajoutés  au  corps  du  micros- 
cope. Avec   une    somme   de  deux  à  quatre   cents 


122  ANATOMIE,  ORGANOGÉNIE, 

francs,  on  peut  se  procurer  un  instrument  répondant 
aux  besoins  les  plus  ordinaires;  avec  une  somme 
variant  entre  cinq  cents  et  mille  francs,  on  se  pro- 
curera un  microscope  parfait  et  suffisant  pour  les 
recherches  les  plus  délicates.  Il  y  a  des  micros- 
copes qui  coûtent  plusieurs  milliers  de  francs  ;  mais 
ces  instruments  de  luxe  doivent  surtout  leur  prix 
élevé  aux  nombreux  instruments  accessoires  et  aux 
perfectionnements  du  mécanisme. 

Avant  de  faire  l'achat  d'un  instrument,  on 
prendra  utilement  des  renseignements  auprès  de 
personnes  compétentes.  En  Belgique,  par  exemple, 
on  pourra  s'adresser  au  secrétaire  de  la  Société 
belge  de  microscopie  ou  à  l'un  des  membres  de 
cette  Société  connu  par  ses  travaux  de  microscopie. 
On  pourra  même  s'adresser  directement  à  des  con- 
structeurs en  renom  :  M.  Natchet,  MM.  Hartnack 
et  Prewalsky,  successeurs  d'Oberhaiiser,  à  Paris  ; 
M.  Zeiss,  à  léna;  M.  Baker,  à  Londres.  Ces  habiles 
constructeurs  s'empresseront  d'envoyer  leurs  cata- 
logues et  tous  les  renseignements  qu'on  pourra 
leur  demander. 

Outre  le  microscope  destiné  aux  recherches  les 
plus  fréquentes  et  les  plus  délicates,  le  botaniste  a 
souvent  besoin  d'un  microscope  à  dissections,  d'un 
microscope  simple  ou  d'une  loupe  montée.  Le  micros- 
cope à  dissections,  s'il  est  accompagné  d'oculaires 


PHYSIOLOGIE  ET  CRYPTOGAMIE.  128 

et  crobjectifs  suffisants,  peut  mémo,  dans  une  foule 
de  recherches,  i)our  certains  genres  d'étude,  rem- 
placer parfaitement  le  premier  microscope. 

Nous  ne  saurions  entrer  ici  dans  les  mille  détails 
sur  le  maniement  du  microscope,  sur  l'emploi  des 
réactifs,  sur  les  moyens  usités  pour  faire  et  con- 
server les  préparations  microscopiques.  Pour  cela, 
il  faudrait  faire  un  traité  spécial,  et  nous  ne  pou- 
vons que  renvoyer  le  lecteur  aux  principaux  traités 
de  microscopie,  dans  lesquels  il  trouvera  tous  les 
renseignements  qui  lui  sont  nécessaires. 

Parmi  les  traités  de  microscopie  appliquée  spécia- 
lement au  règne  végétal,  nous  citerons,  en  première 
ligne,  celui  de  H.  Schacht,  dont  une  traduction  a 
été  publiée  par  M.  J.  Dalimier  sous  le  titre  :  Le 
microscope  et  son  a2)plicaiion  spéciale  à  V étude  de 
Vanatomie  végétale  (1  vol.  in-8%  avec  figures  inter- 
calées dans  le  texte  et  deux  planches  ;  Leipzig  et 
Paris,  1865).  Le  petit  traité  de  microscopie  de 
M.  H.  Van  Heurck  [Le  microscope,  2°  édition; 
Anvers,  1  vol.  in-18%  1869)  est  utile  à  consulter. 

Depuis  quelques  années,  il  a  été  publié,  en  France, 
en  Angleterre  et  en  Allemagne,  de  volumineux  traités 
sur  le  microscope  appliqué  à  l'étude  des  diverses 
branches  des  sciences  naturelles.  Chacun  de  ces 
traités  doit  être  consulté  par  les  botanistes  qui  font 
une  étude  approfondie  de  la  microscopie  végétale. 


124  ANATOMIE,  ORGANOGÉNIE, 

Il  ne  suffit  pas  de  posséder  un  excellent  micros- 
cope et  de  connaître  théoriquement  les  pratiques 
et  les  procédés  auxquels  il  donne  lieu;  il  faut,  en 
outre,  pour  faire  de  bonnes  observations,  savoir 
manier  l'instrument  avec  habileté  et  posséder  une 
expérience  éprouvée.  Les  objets  à  examiner  sont 
si  petits  et  si  délicats,  les  phénomènes  vitaux  sont 
tellement  difficiles  à  bien  voir  et  à  bien  interpréter, 
que  les  savants  les  plus  rompus  aux  recherches 
microscopiques  ont  souvent  pris  l'apparence  pour  la 
réalité  et  sont  devenus  le  jouet  de  véritables  illu- 
sions. Il  s'en  suit  que  le  jeune  botaniste  qui  débute 
dans  les  travaux  microscopiques,  doit  être  extrême- 
ment prudent,  doit  revoir  plusieurs  fois  les  mêmes 
choses,  avant  d'exposer  un  fait  qu'il  croit  nouveau. 
Il  fera  même  bien  de  soumettre,  auparavant,  celui-ci 
à  un  maître  expérimenté. 

Avant  de  se  lancer  dans  l'étude  des  questions 
difficiles  ou  litigieuses,  le  jeune  botaniste  s'essayera 
à  des  recherches  relativement  faciles  et  pour  les- 
quelles les  causes  d'erreurs  sont  moins  nombreuses. 

Il  se  présente,  pour  les  travaux  d'anatomieet 
d'organogénie,  une  seconde  difficulté,  qui  est  très- 
sérieuse  :  c'est  celle  qui  résulte  de  la  littérature 
scientifique.  Celle-ci  est  extrêmement  étendue  et 
variée  et  elle  s'enrichit,  chaque  jour,  de  mémoires  ou 
de  notices  publiées  dans  les  recueils  périodiques.  En 


PHYSIOLOGIE  ET  CRYPTOGAMIE.  125 

consultant  les  traités  généraux  les  plus  récents,  on 
peut  croire  qu'on  a  choisi  un  sujet  veuf  crobserva- 
tions  ou  un  sujet  qui  réclame  de  nouvelles  recher- 
ches, alors  que  ces  sujets  ont  été  amplement  traités 
ou  complètement  élucidés  dans  tel  article  ou  dans 
tel  mémoire  qui  n'est  pas  arrivé  à  la  connaissance 
de  l'observateur.  Il  faudra  donc  que  celui-ci  se 
tienne  parfaitement  au  courant  des  travaux  qui 
paraissent;  or,  cela  n'est  pas  chose  facile,  à  raison 
de  la  multiplicité  des  recueils  périodiques  et,  de 
plus,  à  cause  de  la  variété  des  langues  dans  les- 
quelles les  travaux  sont  écrits.  Heureusement, 
certaines  revues  analysent  périodiquement  les  tra- 
vaux qui  ont  paru  et  rendent,  par  là,  les  recherches 
bibliographiques  moins  laborieuses.  Il  ne  reste  pas 
moins  nécessaire,  pour  le  jeune  botaniste,  de  con- 
sulter un  spécialiste  expérimenté  avant  de  publier 
ses  premiers  essais,  surtout  s'il  se  trouve  éloigné 
de  grands  dépôts  littéraires. 

Ce  qui  vient  d'être  dit  de  Tanatomie  et  de  l'orga- 
nogénie  s'applique  à  la  physiologie.  Cette  dernière 
branche  réclame  l'emploi  d'appareils  plus  ou  moins 
variés  pour  faire  des  expériences  et,  de  plus,  un 
jardin  ou  une  serre  dans  laquelle  on  soit  à  même  de 
faire  des  essais  suivis  sur  certaines  plantes. 

Pour  étudier  les  phénomènes  vitaux  chez  les 
plantes,  on  doit  avoir  souvent  recours  à  la  chimie 


126  ANATOMIE,  ORGANOGÉNIE 

et  à  la  physique,  et  un  parfait  physiologiste  doit 
posséder  à  un  degré  à  peu  près  égal  les  sciences 
botanique,  chimique  et  physique.  Malheureusement, 
ce  cas  est  très -rare  et  c'est  à  ce  fait  que  l'on  peut 
attribuer  la  marche  lente  et  hésitante  de  la  physio- 
logie végétale.  L'habile  botaniste  est  arrêté  par  les 
phénomènes  chimiques  que  ses  connaissances  incom- 
plètes de  la  chimie  ne  lui  permettent  pas  toujours 
d'expliquer  ou  d'interpréter  d'une  façon  irrépro- 
chable, comme,  d'un  autre  côté,  le  savant  chimiste 
manque  presque  toujours  de  connaissances  appro- 
fondies en  botanique  nécessaires  pour  résoudre  com- 
plètement certaines  questions  complexes  et  délicates. 

On  pourrait  bien  avoir  recours  à  la  collaboration 
pour  les  travaux  qui  réclament  le  concours  de  la 
chimie  ou  de  la  physique,  mais  la  chose  est  peu 
pratique. 

Pour  obtenir  un  succès  complet  dans  l'étude 
de  l'anatomie  et  de  l'organogénie,  l'observateur  doit 
posséder  une  certaine  habileté  naturelle  dans 
les  mains  et,  en  outre,  savoir  dessiner  et  peindre  à 
l'aquarelle. 

Si  le  botaniste  a  la  main  lourde  et  maladroite,  il 
parviendra  difficilement  à  disséquer  avec  la  délicatesse 
nécessaire  et  il  n'arrivera  qu'avec  beaucoup  de  peine 
à  faire  les  préparations  que  nécessite  l'examen  des 
phénomènes  qui  se  passent  dans  les  organes  très-petits. 


PHYSIOLOGIE  ET  CRYPTOGAMIE.  127 

Comme  les  descriptions  les  plus  complètes  et  les 
plus  minutieuses  ne  peuvent  jamais  remplacer  les 
figures  et  que,  d'autre  part,  celles-ci  sont  indispen- 
sables à  l'intelligence  des  travaux  d'anatomie  et 
d  organogénie,  il  est  nécessaire,  répétons-le,  que  le 
botaniste  sache  dessiner  d'une  façon  plus  ou  moins 
correcte.  Il  peut  bien  avoir  recours  à  un  artiste  qui 
reproduira  certaines  préparations  microscopiques, 
mais  comme  il  n'est  guère  possible  de  l'avoir  à  tout 
instant  à  sa  disposition  et  que  certains  organes 
n'ont  qu'une  existence  éphémère  et  ne  peuvent  se 
conserver,  il  faut  bien,  dans  ce  dernier  cas,  pouvoir 
manier  soi-même  le  crayon  ou  le  pinceau. 

La  culture  de  l'anatomie,  de  l'organogénie  et  de 
la  physiologie  exige,  de  la  part  des  botanistes  qui 
veulent  s'y  adonner,  certaines  conditions  spéciales. 
Il  faut  qu'ils  disposent  assez  librement  de  leur  temps, 
afin  de  pouvoir  suivre  d'une  façon  continue,  pendant 
des  heures,  des  jours  et  même  des  semaines,  des 
observations  qui  ne  sauraient  être  interrompues  ;  il 
faut,  en  outre,  qu'ils  disposent  d'une  chambre  ou 
d'un  cabinet  dans  lequel  les  observations  microsco- 
piques se  fassent  dans  de  bonnes  conditions  ;  il  faut, 
enfin,  que  leur  état  de  fortune  permette  l'achat  des 
instruments  et  des  livres  indispensables  pour  des 
observations  sérieuses. 

La    cryptogamie ,   que   nous    associons   ici    aux 


128  ANATOMIE,  ORGANOGÉNIE. 

branches  dont  il  vient  d'être  question,  réclame  fré- 
quemment, pour  ne  pas  dire  toujours,  l'emploi  du  mi- 
croscope. La  grande  majorité  des  plantes  cryptoga- 
mes ne  peut  être  déterminée  qu'à  l'aide  de  cet  instru- 
ment et  les  organes  reproducteurs  de  toutes  les 
espèces  de  iiandent  à  être  étudiés  sous  un  objectif 
plus  ou  moins  puissant.  La  cryptogamie,  en  général, 
appartient  donc  aux  études  microscopiques,  tant 
pour  la  détermination  des  espèces  que  pour  l'exa- 
men des  phénomènes  biologiques. 

Dans  le  chapitre  VIII  consacré  à  la  bibliothèque 
du  botaniste,  nous  n'avons  pas  cru  devoir  citer  les 
ouvrages  traitant  spécialement  des  diverses  branches 
dont  il  vient  d'être  question,  parce  que  la  liste  en 
est  trop  longue  à  dresser.  Du  reste,  le  commençant 
trouvera  dans  les  traités  généraux  que  nous  lui 
recommandons  les  principales  indications  bibliogra- 
phiques nécessaires  à  ses  études. 


CHAPITRE   SEPTIÈME. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE. 

La  géographie  botanique  est  une  science  de  date 
toute  récente,  car  ce  que  Ton  en  connaissait  au 
siècle  dernier  et  même  au  commencement  de  ce  siècle 
ne  mérite  pas  le  nom  de  science.  En  effet,  les  idées 
émises,  à  ces  époques,  sur  la  distribution  des  plantes 
n'étaient  que  des  hypothèses  puériles.  C'est  ainsi 
qu'on  avait  supposé  que  toutes  les  espèces  végétales 
actuelles  étaient  sorties  d'un  seul  point  du  globe  ou 
d'une  seule  région,  ou  qu'elles  avaient  pris  naissance 
dans  les  chaînes  de  montagnes  dites  primitives  ;  que, 
de  ce  point,  de  cette  région  ou  de  ces  montagnes,  elles 
s'étaient  dispersées  peu  à  peu  pour  couvrir  les  con- 
tinents et  les  îles.  De  telles  idées  pouvaient  avoir 
cours  quand  le  nombre  des  espèces  décrites  étaient 
relativement  peu  élevé,  et  qu'on  connaissait  à  peine 


130  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE. 

la  végétation  des  contrées  lointaines  ;  mais  aujour- 
d'hui elles  ne  seraient  même  plus  discutées. 

A  mesure  que  le  nombre  des  espèces  connues 
devint  plus  considérable,  que  les  voyages  se  multi- 
plièrent, l'idée  d'un  centre  unique  de  dispersion 
primitive  fut  abandonnée,  pour  être  remplacée 
par  l'idée  d'un  assez  grand  nombre  de  centres 
d'apparition  ou  de  distribution.  Pour  arriver  à  la 
découverte  de  ceux-ci,  on  se  mit  à  étudier  avec 
beaucoup  de  soin  les  caractères  distinctifs  des 
grandes  flores  régionales.  En  se  basant  sur  l'absence 
ou  la  présence  de  certains  groupes,  sur  la  proportion 
des  espèces,  des  genres  et  des  familles  plus  ou  moins 
propres  aux  diverses  contrées  de  la  terre,  on  par- 
vint à  établir  des  régions  botaniques  qui  divisaient 
le  globe  en  portions  plus  ou  moins  inégales  et  ayant 
chacune  une  végétation  plus  ou  moins  propre.  On 
supposait  que  ces  régions  avaient  eu  chacune  un 
centre  particulier  de  dispersion.  Les  auteurs  étaient 
toutefois  loin  de  s'entendre  sur  le  nombre  et  les 
limites  des  régions  botaniques.  Les  uns  avaient  basé 
celles-ci  sur  des  considérations  purement  botaniques  ; 
d'autres  s'étaient  appuyés,  pour  les  circonscrire,  sur 
des  caractères  géographiques  et  climatologiques  ; 
d'autres  encore  avaient  eu  recours  tout  à  la  fois 
à  la  botanique  et  à  la  géographique  pour  tracer  des 
régions. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE.  131 

C  était  là  une  seconde  phase  de  la  science,  qui 
marquait  certes  un  progrès  ;  mais  elle  devait  être 
suivie  d'une  troisième  phase,  celle  qu  elle  parcourt 
actuellement  sous  l'empire  des  nouvelles  idées  qui 
régnent  sur  l'origine  des  espèces. 

Les  régions  botaniques  telles  qu'on  les  entendait 
il  y  a  quelques  années  à  peine,  ont  été,  pour  la  plu- 
part, reconnues  comme  étant  tout  à  fait  artificielles, 
c'est-à-dire  comme  n'existant  pas  en  réalité.  Les 
nombreuses  et  brillantes  découvertes  faites  par  les 
voyageurs  dans  les  contrées  extra-européennes  sont 
venues  démontrer  que  les  limites  de  ces  prétendues 
régions  n'existent  pas  en  réalité  et  que  ces  dernières 
se  confondent  les  unes  dans  les  autres. 

Aujourd'hui  qu'il  est  admis  que  la  dispersion 
actuelle  a  précédé  certains  grands  changements  sur- 
venus dans  la  configuration  des  terres  émergées; 
que,  d'autre  part,  les  climats  des  diverses  contrées 
se  sont  plus  ou  moins  modifiés  depuis  l'apparition  de 
nos  espèces  vivantes,  et  qu'enfin  celles-ci  pourraient 
bien  être  les  descendants  immédiats  des  espèces  qui 
ont  vécu  pendant  les  dernières  périodes  de  l'époque 
tertiaire,  on  est  forcément  amené  à  appliquer  une 
nouvelle  méthode  pour  découvrir  les  centres  de 
distribution  ou  d'apparition  et  pour  rechercher  les 
limites  des  diverses  flores.  Pour  expliquer  la  diver- 
sité de  celles-ci,  on  ne  peut  donc  plus  se  baser  uni- 


132  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE. 

quemetit  sur  les  climats  actuels,  sur  la  configuration 
des  terres,  sur  la  présence  de  chaînes  de  montagnes 
et  de  mers  ou  sur  l'existence  de  courants  marins; 
mais  il  faut  tenir  compte  de  l'histoire  passée  du  globe, 
c'est-à-dire  des  enseignements  de  la  géologie  et  de  la 
paléontologie.  C'est  l'alliance  des  faits  modernes  et 
des  faits  anciens  qui  nous  mettra  sur  la  véritable 
voie  pour  découvrir  les  régions  botaniques  naturelles. 

Quant  aux  moyens  à  mettre  en  œuvre  pour  faire 
la  découverte  tant  cherchée,  ils  sont  de  plusieurs 
sortes. 

En  premier  lieu,  il  est  nécessaire  de  constater 
quelle  est  la  dispersion  actuelle  de  chaque  espèce 
vivante.  Dans  l'aire  de  chaque  type,  on  doit  marquer 
les  points,  les  zones  où  les  individus  abondent,  où 
ils  deviennent  clair-semés  et,  enfin,  les  régions  où 
le  type  n'est  plus  représenté  que  par  des  colonies 
sporadiques.  Il  faut,  en  outre,  rechercher  quelles 
modifications  chaque  aire  de  distribution  a  pu  subir 
par  la  destruction  des  forêts,  par  le  dessèchement 
des  marais,  des  étangs  et  des  lacs,  par  l'envahisse- 
ment des  cultures,  par  l'action  de  Thomme  et  des 
animaux. 

L'établissement  de  l'aire  de  dispersion  des  espèces 
est  un  travail  hérissé  de  très-grandes  difficultés.  En 
effet,  il  ne  suffit  pas  uniquement  de  dépouiller  les 
flores,   les  monographies  et  les  ouvrages  généraux 


GEOGRAPHIE  BOTANIQUE.  IVS 

et  d'utiliser  sans  contrôle  les  renseignements  qu'ils 
fournissent;  il  faut,  avant  d'accepter  les  indications 
des  livres,  savoir  quelle  confiance  on  peut  accorder 
aux  auteurs  ;  il  faut  vérifier,  dans  les  herbiers,  les 
assertions  de  ceux-ci,  afin  de  bien  connaître  quels 
sont  les  types  qui  ont  été  décrits  ou  signalés.  S'il 
s'agit  d'espèces  dont  la  dispersion  est  très-vaste,  il 
est  prudent  d'en  examiner  des  spécimens  provenant 
des  points  les  plus  éloignés  de  leur  aire  de  dispersion  ; 
car  il  est  arrivé  bien  des  fois  que,  sous  le  même  nom, 
les  botanistes  avaient  confondu  des  types  spécifiques 
très-distincts. 

L'exécution  d'un  travail  parfait  sur  la  dispersion 
des  espèces  ne  peut  guère  avoir  lieu  que  par  les 
monographes  ;  seuls  ceux-ci  ont  pu  réunir  tous  les 
renseignements  pour  bien  suivre  les  types  dans  leur 
aire  générale  de  dispersion. 

Ce  qui  augmente  les  difficultés  du  travail,  c'est 
l'absence  de  renseignements  précis  sur  de  vastes 
contrées  où  certaines  espèces  peuvent  exister.  C'est 
ainsi  qu'une  foule  de  nos  types  européens  sont 
signalés  en  Asie,  mais  d'une  façon  trop  vague.  L'aire 
de  ces  types  peut  être  assez  fidèlement  tracée  dans 
les  diverses  contrées  européennes  ;  mais  au  delà  des 
frontières  orientales  de  l'Europe,  on  est  loin  de  pou- 
voir fixer  les  limites  exactes  que  ces  types  atteignent 
dans  les  contrées  asiatiques. 


134  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE. 

Quel  que  soit  le  vague  qui  règne  encore  sur 
la  distribution  extra-européenne  de  nos  espèces  et 
l'ignorance  où  nous  sommes  de  l'aire  de  dispersion 
d'un  grand  nombre  de  types  exotiques,  on  doit  néan- 
moins se  mettre  résolument  à  l'œuvre  en  établissant 
aussi  fidèlement  que  possible  l'aire  de  distribution  de 
toutes  les  espèces  connues. 

Pour  atteindre  le  résultat  en  vue,  il  faut  aban- 
donner la  voie  synthétique  dans  laquelle  on  s'était 
généralement  engagé  et  procéder  par  la  voie 
rigoureusement  analytique.  Cette  dernière  est  très-, 
longue  et  fort  laborieuse  à  parcourir;  mais  c'est 
la  seule  qui  permette  d'arriver  sûrement  au  but. 
L'œuvre  à  laquelle  sont  appelés  tous  ceux  qui 
s'intéressent  aux  progrès  de  la  géographie  bota- 
nique n'aura  pas  besoin  d'être  complètement  achevée 
pour  qu'on  puisse  déjà  soupçonner  de  nombreux  faits 
généraux  riches  en  déductions  d'une  importance 
capitale.  A  mesure  qu'on  avancera  dans  cette  voie, 
l'inextricable  réseau  des  flores  cessera  d'être  une 
énigme  ;  on  en  arrivera  sans  doute  à  constater 
que  le  tapis  végétal  s'est  formé,  en  grande  partie, 
par  le  mélange  de  colonies  ayant  eu  plusieurs 
points  de  départ. 

Dès  que  la  dispersion  dans  l'espace  sera  connue, 
un  grand  pas  sera  fait  au  point  de  vue  de  la  nature 
et  de  l'origine  de  nos   flores;    alors,    le  tour   du 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE.  135 

paléontologiste  sera  venu  de  rechercher  quelle  a 
pu  être  la  distribution  des  plantes  aux  époques  géo- 
logiques qui  ont  précédé  la  notre. 

Le  moyen  le  plus  commode  et  le  meilleur  pour 
tracer  l'aire  de  dispersion  des  espèces  vivantes 
consiste  dans  l'emploi  de  planisphères  sur  lesquelles 
on  teinte  au  pinceau  les  régions  habitées  naturelle- 
ment par  chaque  type.  Une  carte  doit  être  con- 
sacrée à  chaque  espèce.  Au  verso  de  la  carte,  il 
est  utile  d'indiquer  les  sources  bibliographiques  et 
autres  où  les  renseignements  de  distribution  ont 
été  puisés.  Ces  cartes  peuvent  aisément  recevoir 
les  modifications  nécessitées  par  les  nouvelles  publi- 
cations. 

Les  aires  de  distribution  portées  sur  des  plani- 
sphères ont.ce  précieux  avantage  de  parler  clairement 
aux  yeux  et  de  pouvoir  être  rangées  par  groupes, 
d'être,  en  quelque  sorte,  classées.  Le  simple  classe- 
ment des  planisphères  par  groupes  de  distribution 
présentera  déjcà  des  aperçus  lumineux  qui  feront 
toucher  à  la  solution  du  problème  des  régions  bota- 
niques naturelles. 

La  perfection  des  travaux  généraux  sur  la  distri- 
bution des  plantes  dépend  de  l'avancement  des 
travaux  particuliers,  c'est-à-dire  des  flores  ;  car  ce 
sont  celles-ci  qui  doivent  principalement  fournir 
les   matériaux   à  mettre   en    œuvre.  Malheureuse- 


136  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUJE. 

ment,  un  grand  nombre  de  flores  laissent  beaucoup 
à  désirer  au  point  de  vue  de  la  distribution  des 
espèces,  surtout  les  flores  qui  ont  été  rédigées  avant 
qu'on  n'eût  compris  toute  l'importance  à  attacher 
aux  indications  géographiques. 

En  ce  qui  concerne  l'étude  géographico-botanique 
d'un  pays  en  particulier,  on  doit  envisager  la  végé- 
tation en  elle-même  et  dans  ses  rapports  avec  le  sol 
et  le  climat. 

Deux  pays  situés  sous  les  mêmes  parallèles 
peuvent  avoir  des  diflerences  climatériques  dues  au 
voisinage  ou  à  l'éloignement  de  la  mer,  à  l'altitude 
du  sol,  à  la  configuration  des  vallées,  à  la  nature 
minéralogique  du  terrain,  à  la  présence  ou  à  l'ab- 
sence de  forêts  ou  de  lacs,  etc.  Ces  différences,  qui 
peuvent  également  se  présenter  entre  les  diverses 
parties  d'un  même  pays  situées  sous  les  mêmes 
degrés  de  latitude,  influent  d'une  façon  remarquable 
sur  la  composition  du  tapis  végétal.  On  les  aura 
donc  toujours  en  vue  en  étudiant  celui-ci. 

On  verra  certaines  espèces  devenir  de  plus  en  plus 
communes  ou  de  plus  en  plus  rares  à  mesure  que  le 
sol  s'abaisse  ou  s'élève,  certains  types,  communs 
dans  les  terrains  calcareux,  disparaître  ou  devenir 
rares  dans  les  terrains  siliceux,  et  réciproquement, 
certaines  espèces  exiger  le  voisinage  immédiat  des 
côtes  maritimes,  à  cause  de  la  douceur  du  climat 


GEOGRAPHIE   BOTANIQUE.  137 

OU  de  la  présence  du  chlorure  de  sodium  dans  les 
eaux  et  dans  les  terres. 

Dans  ses  herborisations,  le  botaniste  doit  tenir 
compte  des  influences  variées  qui  impriment  à  la  végé- 
tation un  caractère  particulier,  soit  par  la  présence 
ou  Tabsence  de  certains  types,  soit  par  la  vulgarité 
ou  la  rareté  de  certaines  espèces. 

Nous  recommandons  tout  spécialement  aux  bota- 
nistes l'étude  de  la  dispersion  des  plantes  dites  com- 
munes qui,  d'ordinaire,  est  très-négligée;  or,  ce  sont 
ces  plantes-là  qui  impriment  à  une  flore  son  cachet 
particulier,  bien  plus  que  les  plantes  rares  ou  assez 
rares.  Les  espèces  dites  communes  dans  les  flores 
peuvent  être  abondantes  dans  tel  canton  et  devenir 
moins  vulgaires  dans  un  canton  voisin,  pour  être 
enfin  rares  ailleurs. 

Dans  les  flores  et  les  catalogues,  les  auteurs 
doivent  s'efl'orcer  de  marquer  aussi  exactement  que 
possible  le  degré  de  vulgarité  des  espèces  dites  com- 
munes, en  s'appuyant  sur  des  observations  soigneu- 
sement faites  par  eux-mêmes  ou  par  leurs  corres- 
pondants. 

Lorsqu'on  étudie  la  flore  d'un  pays,  on  doit  se 
mettre  en  garde  contre  les  plantes  introduites  ou 
naturalisées  et  ne  pas  les  renseigner  comme  des 
espèces  indigènes.  En  recherchant  avec  soin,  dans 
les  bons  auteurs,  quelle  est  la  dispersion  naturelle  de 


138  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE, 

ces  espèces  et  en  étudiant  le  genre  de  stations  et 
d'habitations  dans  lesquelles  on  les  a  observées,  on 
peut,  presque  toujours,  reconnaître  qu'elles  ont  été 
introduites.  S'il  reste  des  doutes,  on  doit  les 
exprimer  franchement.  C'est  pour  n'avoir  pas 
exprimé  ces  doutes,  c'est  pour  avoir  renseigné 
certaines  plantes  étrangères  comme  types  indigènes, 
que  des  Aoristes  ont  induit  en  erreur  des  auteurs 
de  traités  généraux  sur  l'aire  de  dispersion  de  cer- 
taines espèces,  et  cela  au  grand  détriment  de  la 
géographie  botanique. 

Avant  tout,  ne  l'oublions  pas,  il  faut  être  vrai  : 
on  ne  doit  pas,  par  gloriole  nationale,  attribuer  à 
un  pays  des  productions  qui  ne  lui  appartiennent  pas 
et  qui  ne  peuvent  point  lui  appartenir. 

Nous  ne  terminerons  sans  revenir  un  instant  sur 
le  but  que  s'est  proposé  la  géographie  botanique. 
Remarquons,  tout  d'abord,  que  ce  but  a  varié  avec 
les  idées  sous  l'empire  desquelles  les  recherches  ont 
été  entreprises. 

C'est  ainsi  que  des  auteurs,  croyant  que  la  végé- 
tation quaternaire  était  le  produit  de  créations 
indépendantes  de  celles  qui  ont  peuplé  la  terre  aux 
périodes  géologiques  antérieures  à  la  nôtre,  ont  eu 
pour  but  de  reconnaître  les  divers  centres  de  création 
et  de  distribution  quaternaires  et  d'établir  des 
régions  botaniques  basées   sur  les  conditions  tellu- 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE.  139 

riqiies  actuelles.  Les  recherches  inspirées  par  ces 
idées  n'ont  pas  abouti  jusqu'cà  présent,  malgré  les 
efforts  des  savants  les  plus  remarquables. 

Aujourd'hui,  il  est  démontré, ^par  des  preuves  sur- 
abondantes, que  nos  espèces  vivantes  n'ont  pas  eu 
les  centres  de  création  qu'on  leur  arait  attribués, 
qu'elles  n'ont  probablement  même  pas  eu  de  centres 
de  création  quaternaire  et  que  la  diversité  de  nos 
flores  est  due,  en  grande  partie,  à  des  circon- 
stances antérieures  à  notre  époque  géologique.  Il 
faut  remonter  aux  époques  paléontologiques  pour 
découvrir  les  points  de  départ  des  migrations  végé- 
tales qui  ont  constitué,  pour  une  très-large  part, 
les  associations  que  nous  avons  actuellement  sous 
les  yeux. 

Le  but  le  plus  immédiat  de  nos  investigations  est 
donc  de  rechercher  quelle  a  pu  être  la  véritable 
marche  des  dernières  grandes  migrations  et  à  quelles 
associations  elles  ont  donné  lieu.  Celles-ci,  sous 
l'empire  des  conditions  telluriques  modernes,  occu- 
pent ce  qu'on  peut  appeler  des  régions  botaniques 
naturelles. 

La  poursuite  des  recherches  dans  le  temps  est  du 
domaine  du  paléontologiste,  qui  doit  suivre  la  marche 
des  migrations,  caractériser  les  associations  végé- 
tales à  toutes  les  époques  géologiques  antérieures 
à  l'époque  moderne  et  reconnaître  ainsi  quelles  ont 


140  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE. 

pu   être    les   régions   botaniques    aux    divers   âges 
paléontologiques  de   la   terre. 

L'étude  de  la  distribution  des  plantes  dans  l'espace 
et  dans  le  temps  aura  pour  résultat  final  de  nous 
apprendre  s'il  y  a  eu  filiation  continue  entre  les 
végétaux  les  plus  anciens  et  ceux  qui  vivent  encore, 
ou  s'il  y  a  eu  plusieurs  époques  de  création  indépen- 
dantes les  unes  des  autres. 


CHAPITRE  HUITIÈME. 


BIBLIOTHEQUE    DU    BOTANISTE. 

Le  catalogue  que  nous  allons  dresser  n'est  pas,  on 
le  comprendra,  celui  d'une  bibliothèque  botanique 
complète,  ni  même  celui  d'une  bibliothèque  ordinaire  : 
nous  nous  contenterons  de  signaler  les  ouvrages 
les  plus  utiles  à  consulter  pour  l'étude  des  éléments 
de  la  science,  de  la  classification,  de  l'ensemble  des 
espèces  végétales  connues,  de  la  flore  des  principales 
contrées  de  l'Europe  et  de  la  flore  des  autres  conti- 
nents. Le  débutant  trouvera,  dans  ces  ouvrages,  des 
renseignements  qui  étendront  ses  premières  notions 
bibliographiques  et  qui  le  mettront  à  même  de  con- 
naître plus  amplement  le  domaine  de  la  littérature 
botanique.  Celle-ci  est  immanse  et  a  fourni  à  un 
savant  bibliographe  allemand,    Pritzel,  la  matière 


142  BIBLIOTHEQUE  DU  BOTANISTE. 

d'un  ouvrage  considérable  (^).  En  ce  qui  concerne 
chaque  pays  en  particulier,  nous  ne  citerons  que  fort 
peu  de  flores  locales  et  nous  passerons  sous  silence 
les  travaux  fragmentaires.  Quant  aux  monographies, 
nous  devons  nous  abstenir  d'en  parler,  parce  qu'elles 
sont  trop  nombreuses.  D'ailleurs,  on  trouvera  leurs 
titres  rappelés  dans  les  ouvrages  généraux. 


§  1.  —  T faites  généraux  de  lotanique. 

Le  jeune  botaniste  commence  ordinairement  ses 
études  de  botanique  générale  à  l'aide  de  traités  très- 
élémentaires,  qui  n'ont  pas  une  valeur  scientifique 
proprement  dite  et  qu'il  est  fort  inutile  de  citer  ici. 

L'anatomie,  l'organogénie  et  la  physiologie  ont 
fait  des  progrès  tellement  rapides,  dans  ces  derniers 
temps,  qu'un  grand  nombre  de  bons  ouvrages  sont 
devenus  surannés  et  ne  présentent  plus  guère,  au- 
jourd'hui, qu'un  intérêt  historique.  On  doit  encore 
les  consulter  pour  se  rendre  compte  de  la  marche  de 
la  science,  mais  seulement  après    avoir  étudié  les 


(1)  Thésaurus  litteraturae  botanicae  omnium  gentium^  inde  a 
rerum  iotanicarum  initiis,  ad  nostra  usque  tempora,  quinde- 
cim  millia  operum  recencens.  Lipsiae,  éd.  I,  1847-1850,  1  vol. 
in-4«;  2*'  éd.,  1872-1877,  1  vol.  iu-4°. 


BIBLIOTHÈQUE  DU  BOTANISTE.  143 

traités  les  plus  récents  qui,  seuls,  pour  ces  matières, 
seront  rappelés  dans  ce  paragraphe. 

DucHARTRE  (P.).  Éléments  de  /joianique.Vsiri^,  1877,  2*  édition, 
1  vol.  in-8«,  avec  541  ligui-es  intercalées  dans  le  texte. 

Excellent  ouvrage,  dans  lequel  toutes  les  branches  de  la 
science  sont  exposées  d'une  façon  claire  et  savante. 

Sachs  (J.).  Traité  de  botanique,  traduit  de  l'allemand  et 
annoté  par  P.  Van  Tieghera.  Paris,  1874,  1  vol.  in-S»,  avec 
figures  intercalées  dans  le  texte. 

Cet  ouvrage,  publié  en  allemand  sous  le  titre  de  Lehrbuch 
der  Botanih,  est  extrêmement  remarquable.  Il  traite  certaines 
questions  d'une  façon  plus  approfondie  et  plus  détaillée  que  le 
précédent  ;  mais  il  est  à  remarquer  qu'il  embrasse  un  champ 
plus  restreint.  Les  deux  ouvrages  se  complètent  l'un  par 
l'autre. 

Bellynck  (A.).  Cours  élémentaire  de  botanique.  Bruxelles,  1876, 
2*  édition,  1  vol.  in-8",  avec  environ  900  figures  intercalées 
dans  le  texte. 

Quoique  cet  ouvrage  ne  renferme  i-ien  qui  soit  propre  à 
son  auteur  en  tant  que  recherches  et  expériences  person- 
nelles, il  est  néanmoins  digne  d'être  recommandé. 

Germain  (E.).  Nouveau  dictionnaire  de  botanique.  Paris,  1870. 
1  vol.  in-8°,  avec  1600  figures  intercalées  dans  le  texte. 

Ce  dictionnaire,  rempli  de  figures  nouvelles,  est  fort  utile 
à  consulter. 

Bâillon  (H.).  Dictionnaire  de  botanique.  Paris,  1876-1877,  in-4", 
avec  figures  intercalées  dans  le  texte  et  planches  coloriées. 
Ce  dictionnaire,  qui  doit  prendre  un  développement  consi- 
dérable, puisqu'il  n'atteint,  à  la  page  400,  que  les  lettres 
BENI,  est  un  répertoire  général  de  la  plus  grande  valeur  et 
qui  doit  faire  partie  de  la  bibliothèque  de  tout  botaniste 
sérieux.  Il  est  rédigé  par  plusieurs  botanistes  du  plus  grand 
mérite. 


144  BIBLIOTHÈQUE  DU  BOTANISTE. 

De  Candolle  (A. -P.).  Théorie  élémentaire  de  la  botanique  ou 
exposition  des  principes  de  la  classification  naturelle  et  de  l'art 
de  décrire  et  d'étudier  les  végétaux.  Paris,  1844,  3^  édition, 
1  vol.  in-S". 

Malgré  sa  date  assez  ancienne,    cet  ouvrage  conserve 
encore  une  grande  valeur. 

Moquin-Tandon  (A.).  Éléments  de  tératologie  végétale  ou  histoire 
abrégée  des  anomalies  de  l'organisation  dans  les  végétaux. 
Paris,  1841,  1  vol.  in-8°. 
Quoiqu'assez  ancien,  cet  ouvrage  est  resté  classique. 

De  CANDOLLe  (Alph.).  Géographie  botanique  raisonnée.  Paris, 
1855,  2  vol.  in-8",  avec  deux  cartes. 

Ce  traité  est  une  œuvre  considérable  et  de  haute  valeur.  11 
doit  être  étudié  par  tous  ceux  qui  s'occupent  de  géographie 
botanique. 

Grisebach  (A.).  La  végétation  du  globe  d'aigres  sa  disposition 
suivant  les  climats.  Esquisse  d'une  géographie  comparée  des 
plantes  (traduction  par  P.  de  Tchihatchef).  Paris,  1877,  in  8°, 
avec  cartes.  —  En  voie  de  publication. 

Cet  ouvrage,  publié  en  allemand  sous  le  titre  de  Die  Végé- 
tation der  Erde  nach  ihrer  Mimatischen  Anordung,  renfei'me 
des  renseignements  extrêmement  nombreux  sur  les  carac- 
tères des  régions  botaniques.  Il  mérite  d'être  étudié  avec  soin. 


§  2.  —  Ouwages  généraux  de  botanique  systématique. 

Dans  ce  paragraphe,  nous  indiquerons  les  Gênera, 
les  Species  et  les  catalogues  qui  sont  actuellement  les 
plus  utiles  à  consulter.  Ici  encore,  à  part  le  Species 
de  Linné  et  le  Gênera  de  dn  Jussieu,  nous  ne 
citerons  que  des  ouvrages  modernes. 


BIBLIOTHÈQUE  DU  BOTANISTE.  145 

JussiEU  (Ant.-L.  de).  Gênera  plantariim  secundum  ordines 
naturales  disposUa.  Parisiis,  1789,  1  vol.  in-S". 

C'est  dans  cet  ouvraofe  célèbre  que  la  classification  natu- 
relle a  étô,  pour  la  première  fois,  exposée  d'une  façon  com- 
plète et,  pour  ainsi  dii*e  inventée. 

Endlicher  (Steph.).  Gênera  plantarum  secundum  ordines 
naturales  disposita.  Vindobonae,  1836-1850,  1  vol.  in-4'». 
Ce  Gênera  est  une  œuvre  de  grand  mérite  ;  seulement, 
comme  la  classification  adoptée  par  son  auteur  n'est  pas 
celle  à  laquelle  on  est  habitué  dans  l'ouest  de  l'Europe, 
nous  conseillons,  aux  botanistes  belges,  de  prendre  pour 
guide  l'ouvrage  suivant. 

Bentham(G.)  et  Hooker  (J.-D.).  Gênera  plantarum.  Londini, 
1862-1876,  in-S».  —  En  voie  de  publication. 

Cet  ouvrage  important,  arrivé  actuellement  à  la  2»  partie 
du  tome  II,  est  élaboré  j^ar  des  savants  du  plus  grand  mérite 
et  placés  dans  les  plus  heureuses  conditions  pour  ce  genre 
de  travail. 

LeMaout  (E.)  et  Decaisne  (J.).  Traité  général  de  botanique. 
Paris,   1868,  l  vol.  in-4°,  avec  5,500  figures  intercalées  dans 
le  texte. 
C'est  un  très-bon  ouvrage  pour  étudier  les  familles. 

Payer  (J.).  Botanique  cryptogamique  ou  histoire  des  familles 
naturelles  des  plantes  inférieures.  Paris,  1850,  1  vol.  grand 
in-8°,  avec  1,105  figures  intercalées  dans  le  texte. Une  seconde 
édition,  publiée  après  la  mort  de  l'auteur,  a  paru  en  1868. 

Cet  ouvrage  est  fort  utile  pour  l'étude  des  familles  et  des 
genres. 

Linné  (C).  Species  plantarum. 

Cet  ouvrage  a  eu  plusieurs  éditions.  La  2%  publiée  en  1762, 
à  Stockholm,  et  la  3%  publiée  en  1764,  à  Vienne,  sont  celles 
que  l'on  consulte  le  plus  souvent.  Postérieurement,  Will- 
denow,  Murray,  Romer  et  Schultes,  et  Sprengel  en  ont 
publié  des  éditions  augmentées. 


146  BIBLIOTHÈQUE  DU  BOTANISTE. 

De  Candoi.le.  Prodromus  systematis  naturalis  regni  vegeta- 
bilis.  Parisiis,  1824-1873,  17  volumes  in-S». 

Ce  Species,  rédigé  et  dirigé  par  A. -P.  et  Alph.  De  Can- 
dolle,  avec  l'aide  de  nombreux  collaborateurs,  est  le  plus 
important  qui  existe  et  encore  il  n'a  pu  être  terminé.  Il 
embrasse  tout  le  groupe  des  dicotylédones,  à  l'exception 
de  quelques  familles  qui  n'ont  pas  été  décrites. 

KuNTH  (C.-S.).  Enumeratio plantarum  omnium  hucusque  cognita- 
rum,  secundum  familias  naturales  disposUa,  adjectis  charac- 
teribus,  differentiis  et  synonymis.  Stuttgartiae,  1833-1850, 
6  vol.  in-S". 

Cet  ouvrage,  comprenant  la  description  des  monocoty- 
lédones,  vient,  en  quelque  sorte,  compléter  le  Prodromus. 

STEUDEL(E.-Th.).  Nomenclator  botanicus  seu  :  synonymia  plan- 
tarum nniversalis,  enumerans  ordine  alphabetico  nomina  atque 
synonyma  tum  generica  tum  speciflca  et  a  Linnaeo  et  a 
recentioribus  de  re  botanica  scriptoribus  plantis  phanerogamis 
imposita.  Stuttgartiae,  editio  secunda,  1841,  2  vol.  in-4°. 

Ce  catalogue  général  est  fort  utile  à  consulter,  mais  il  est 
malheureusement  devenu  ti"ès-incomplet. 


§  3.  —  Flores, 

a)     E  U  R  0  P  E  . 

L'Europe,    pas    plus    que    l'Asie,    l'Afrique    et 
l'Amérique,  ne  possède  de  flore  générale. 

Nyman  [C-V.).  Sylloge  Jlorae  Europaeae  seu  plantarum  vascu- 
larium  Europae  endigenarum  enumeratio  adjectis  synonymis 
gravioribus  et  indicata  singularum  distributione  geographica. 
Oerebroae,  1854-1855,  avec  un  supplément,  1865,  l  vol.  in-4<'. 


BIBLIOTHEQUE  DU  BOTANISTE.  147 

Cet  ouvrage  est  un  catalog^ue  indispensable  à  tous  ceux 
qui  s'occupent  de  la  tlore  de  l'Europe.  L'auteur  en  préi);ire 
une2«  édition. 

Belgique. 

Leje\j^e{\.-L.-9,.)  et  Courtois  {R.].CompendiumJloraeBelgicae. 

Leodii  et  Verviae,  183I-183G,  3  vol.  in-12°. 
Crépin  {¥.). Manuel  de  la  flore  de  Belgique.  Bruxelles,  3''  édition, 

1874,  1  vol.  in-18o. 
^E\.\.x^OY^{k.).  Flore  de  Namur.  Namur,  1855,  1  vol.  in-8". 
Pire  (L.)  et  Muller  (P.).  Flore  analytique  du  centre  de  la 

Belgique.  Bruxelles,  18G6,  1  vol.  in- 18». 
KiCKX  (J  ).  Flore  crypogamique  des  Flandres.  Gand,  18(37,  2  vol. 

in-8''. 

France. 

Grenier  (Ch.)  et  Godron  (D.-A.).  Flore  de  France  ou  descrip- 
tion des  plantes  qui  croissent  naturellement  en  France  et  en 
Corse.  Paris,  1847-1856,  3  vol.  in-8». 

Godron  (D.-A.).  Flore  de  Lorraine.  Paris,  2*=  édition,  1857, 
2  vol.  in-12o. 

CossoN  {E.)et  Germain  (E.).  Flore  des  environs  de  Paris.  Paris, 
2«  édition,  1861,  l  vol.  in-S". 

Grenier  (Ch.).  Flore  de  la  chaîne  jurassique.  Paris,  1865, 
l  vol.  in-8°. 

BoREAU  (A.).  Flore  du  centre  de  la  France  et  du  bassin  de  la 
Loire.  Paris,  3«  édition,  1857,  2  vol.  in-8". 

Lloyd  (J.).  Flore  de  l'ouest  de  la  France.  Nantes,  3*=  édition, 
1876,  1  vol.  in- 12". 

LoRET  (H.)  et  Barrandon  (A.).  Flore  de  Montpellier.  Mont- 
pellier, 1876,  l  vol   in-12»  en  2  tomes. 

Angleterre. 

Babington  (C.-C).  Manual  of  British  Botany.  London, 
7«  édition,  1874,  1  vol.  in-12''. 


148  BIBLIOTHÈQUE  DU  BOTANISTE. 

HooKER   (W.-J.)   et  Arnott  (G.-A.-W.).  The  British  Flora. 
London,  8e  édition,  1860,  1  vol.  in-12»,  avec  12  planches. 

Allemagne. 

KocH  (G.-D.-J.).   Sf/nopsis  florae    Germanicae    et    Helvetiae. 

Lipsiae,  3«  édition,  1857,  2  vol.  in-H". 
Garckk  (A.).  Flora  von  Nord-und  Mittel-Deuéschland.  Berlin, 

8e  édition,  1867,  l  vol.  in- 18». 
AscHERSON  (P.).  Flora der  Provinz  Brandenburg,  der  Altmark 

und  des  Herzogthums  Magdebui'g. Berlin,  1846,  l  vol.  in-l8". 
DoLL  (J.-C).  Flora  des  Grossherzogthunis  Baden.    Carlsruhe, 

1857,  1  vol.  in-8o. 

Danemark. 

Lange  (J.).   Haandbog  i  den  danske  Flora.  Kjôbenhavn,  1865, 
1  vol.  in-S". 

/Suède  et  Norvège. 

Pries  {E.).  SummavegeiabiUum  Scandinaviae.   Upsaliae,  1846- 

1849,  1  vol.  in-8°. 
Blytt(M.-N.).  Norges  Flora.  Christiania,  1847-1861,  l  vol.  in-8°. 

Russie. 

Ledebour    (C.-F.).    Flora   Rossica.    Stuttgartiae,    1841-1853, 

4  vol.  in-8". 

% 


Godet  (C-H.)-  Flore  du  Jura  ou  description  des  végétaux  vascu- 
laires  qui  croissent  spontanément  dans  le  Jura  suisse  et  fran- 
çais et  plus  spécialement  dans  le  Jura  neuchâtelois.  Neuchâtel, 
1853,  avec  un  supplément,  1869,  2  vol.  in-8«. 

Rapin  (D.).  Guide  du  botaniste  dans  le  canton  de  Vaud.  Genève, 
2«  édition,  1862,  i  vol.  in-18'\ 


BIBLIOTHEQUE  DU  BOTANISTE.  149 

Italie. 

Bertoloni  (A.).  Flora  Italica.   Bononiae,  183;M865,    12  vol. 

in-8°. 
Parlatore  (P.)-   Flora  Italiana.  Firenze,  1855-1865,  4  tomes 

en  7  parties. 
GussoNE  (J.].    Florae  Siculae  synopsis.   Neapoli,    1842-1844, 

2  vol.  iii-8'. 

Espagne. 

WiLLKOMM  (M.)  et  Langk  (J.).  Prodromus  florae  Hispanicae. 
Stuttjjartiae,  1861-1877,  3  vol.  in-8o.  —  En  voie  de  publi- 
cation. 

b)      ASIE. 

HoOKER(J.-D.).  The  Flora  of  British  India.  London,  1872-1876, 
2  vol.  in-8".  —  En  voie  de  publication. 

Maximowicz  (K.-J.).  Primitiae  Florae  Amurensis.  St-Pétei's- 
bourgr,  1859,  1  vol.  in-4". 

Franchet(A.)  et  Savatier  (L.).  Enumeratio  plantarum  in 
Japonia  sponte  crescentium  hucusque  rite  cognitarum.  Paris, 
1875-1876,  2  vol.  in-8".  —  En  voie  de  publication. 

Thwaites  (G.-H.-K.).  Enumeratio  plantarum  Zeylaniae.  Lon- 
don, 1861,  1  vol.  in-8". 

Boissier  (E.).  Flora  Orientalis  sive  enumeratio  plantarum  in 
Oriente  a  Graecia  et  AEgypto  ad  Indiae  fines  hucusque  obser- 
vatarum.  Basilae,  1867-1875,  4  vol.  in-S"».  —  En  voie  de 
publication. 

C)     AFRIQUE. 

Oliver  (D.).  Flora  of  Tropical   Africa.    London,  1868-1871, 

2  vol.  in-8".  —  En  voie  de  publication. 
Harvey  (W.-H.)  et  Sonder  (O.-W.).  Flora   Capensis  :  being 

a  systeniatic  description  of  the  plants  of  the  Cape  Calony^ 

Caffraria  and  Port-Natal.  London,  1859-1863,  3  vol.  in-S». 

—  En   voie  de  publication. 


150  BIBLIOTHÈQUE  DU  BOTANISTE. 

d)     AMÉRIQUE. 

Gray  (Asa).  Manual  of  Botany  of  the  Northern  United  States* 
New-York,  1867,  l  vol.  in-8°,  avec  14  planches. 

Chapman  (A.-W.).  Flora  of  the  Southern  United  States.  New- 
York,  1865,  1  vol.  in-8«. 

ToRREY  (J.)  et  Gray  (Asa).  A  Flora  of  North  America.  New- 
York,  1838-1843,  2  vol.  in-80. 

Grisebach  (A.-H.-R.).  Flora  of  the  British  West  Indian 
Islands.  London,  1864,  1  vol.  in-8°. 

Martius  (K.-F.-P.  von).  Flora  Brasiliensis  1829....  in-fol. — 
En  voie  de  publication.  —  Un  o:rand  nombre  de  botanistes 
ont  pris  part  à  la  rédaction  de  cette  volumineuse  et  magniti- 
que  flore. 

e)     AUSTRALIE. 

HooRER  (J.-D.).  Handbooh  of  the  New  Zealand  Flora.  London, 

1867,  1  vol.  in-8''. 
Bentham  (G).  Flora  Australiensis .  London,  1863....,  6  vol. 

in-S".  —  En  voie  de  publication. 
HooKER  (J.  D.).  Flora  of  Tasmania.  London  1860,  l  vol.  in-4<', 

avec  200  planches. 


§  4.  —  Collections  de  plcmtes  desséchées. 

Les  collections  de  plantes  desséchées,  appelées 
aussi  exsiccata,  ne  sont,  d'ordinaire,  publiées  qu'à 
un  nombre  restreint  d'exemplaires,  en  sorte  qu'après 
plusieurs  années  il  n'est  plus  guère  possible  de  se  les 
procurer.  Nous  ne  citerons  que  quelques-unes  des 
collections  les  plus  connues,  en  passant  sous  silence 


BIBLIOTHÈQUE  DU  BOTANISTE.  151 

celles   qui   sont   formées   de  plantes  étrangères    à 
TEurope  et  recueillies  par  des  botanistes-voyageurs. 

Fbies  (E.).  Herbarium  normale    (Plantes  de  la  Scandinavie). 

13  centuries. 
Reichenbach  (L.).  Flora  G-ermanica  exsiccata.  26  centuries. 

ScHULTz(F.-G.).  i'Yom  G-alliae  et  Germaniae  exsiccata.  16  cen- 
tui'ies. 
—  Herbarium  normale  (Plantes    d'Eufope).  14  centuries 
ont  paru.  La  collection  est  continuée  par  le  D""  Sci'iba,  de 
Fi'ibourg  en  Brisgau. 

Billot  (C).  Flora  Oalliae  et  Germaniae  exsiccata.  32  centu- 
ries. La  collection  est  continuée  par  M.  Paillot,  de  Besançon. 

Puel;T.)  et  Maille  (A.)*  Herbier  des  flores  locales  de  France. 
—  Herbier  des  flores  régionales.  —  Herbier  des  flores  euro- 
peem.es.  300  numéros  en  6  fascicules. 

Desmazières  (J.-B.-H.-J.).  Fiantes  cryptogames  de  France. 
5,000  numéros. 

Pour  les  exsiccata  de  plantes  belges,  nous  renvoyons  le 
lecteur  au  chapitre VIII de  laseconde  partie,  en  luiindiquant 
les  noms  de  Lejeune  et  Courtois,  Libert,  Michel,  Westendorp, 
Coemans,  Van  Heurck  et  Martinis,  Gravet  et  Delogne, 
Tiiielens  et  Devos,  Cogniaux  et  Marchai  et  VanHaesendonck. 

§  5.  —  PîcMications  périodiques. 

Parmi  les  publications  périodiques,  nous  passerons 
sous  silence  les  nombreux  recueils  de  Sociétés,  en 
nous  bornant  à  citer  quelques  bonnes  revues  consa- 
crées spécialement  à  la  botanique. 

Botanische  Zeitung  (Leipzig).  —  Cette  revue,  commencée   en 
1843  et  actuellement  dirigée  par  MM.  de  Bary  et  G.  Kraus,  traite 


152  BIBLIOTHÈQUE  DU  BOTANISTE. 

plus  spécialement  les  questions  d'anatonaie,  de  physiologie  et 
d'organogénie.  Elle  forme,  chaque  année,  un  volume  in^" 
accompagné  de  planches. 

Flora  oder  Bota7iische  Zeitunq  (Ratisbonne).  —  Cette  revue, 
commencée  en  1818,  s'occupe  principalement  de  phytographie. 
Elle  est  actuellement  dirigée  par  le  D''  Singer.  Chaque  année, 
elle  forme  un  volume  in-8''  accompagné  de  planches. 

Linnaea,  ein  Journal  fur  die  Botanik  in  ihrem  ganzm 
Umfange  (Berlin).  Commencée  en  1826  et  dirigée  actuelle- 
ment par  M.  Garcke,  la  Linnaea  renferme  surtout  des  travaux 
de  phytographie.  Elle  forme,  chaque  année,  un  volume  in-S". 

Nuovo  giornale  botanico  italiano  (Florence).  —  Ce  journal, 
fondé  en  1869  par  M.  Caruel  et  depuis  lors  dirigé  par  ce  bota- 
niste, traite  des  diverses  parties  de  la  science.  Il  forme,  ciaque 
année,  un  volume  in-S»  accompagné  de  planches. 

The  Journal  of  Botany  (Londres).  —  Ce  journal,  corcmencé 
en  1863  sous  la  direction  de  Seemann  et  dirigé  actuellement 
par  M.  Trimen,  concerne  plus  spécialement  la  phytographie. 
Il  forme,  chaque  année,  un  volume  in-S»  accompagné  de 
planches. 

Annales  des  sciences  naturelles  (Paris).  —  La  partie  bota- 
nique de  ces  annales,  actuellement  dirigée  par  M.  Decaisne, 
forme,  chaque  année, un  volume  in-8°  accompagné  de  planches. 
Ce  recueil  renferme  des  mémoires  d'anatomie,  de  physiologie, 
de  taxinomie,  etc. 


LIVRE  SECOND, 


PLANTES  FOSSILES, 


CHAPITRE  PREMIER. 


SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE. 

La  paléontologie  végétale,  appelée  aussi  paléo- 
phytologie  ou  botanique  fossile,  est  une  branche  de 
la  botanique  qui  a  pour  objet  la  connaissance  des 
végétaux  anciens,  c'est-à-dire  des  plantes  qui  ont 
vécu  avant  l'apparition  de  nos  flores  actuelles,  et 
dont  les  restes  ont  été  conservés  sous  forme 
d'empreintes,  de  moules  ou  de  pétrifications. 

La  paléontologie  végétale  est,  comme  la  géologie, 
une  science  toute  moderne,  sur  laquelle  les  savants 
des  siècles  derniers  n'ont  généralement  eu  que 
des  idées  vagues  et  confuses. 

Résumant  l'aperçu  historique  que  M.   Schimper 


154  SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE. 

a  placé  en  tête  de  son  traité  classique  de  paléon- 
tologie végétale,  nous  voyons  qu'Albert  le  Grand, 
ail  treizième  siècle,  fut  le  premier  à  parler  des  bois 
pétrifiés;  qu'au  seizième  siècle,  Konrad  Gesner  et 
Imperati  figurèrent  et  décrivirent  des  troncs  d'arbres 
transformés  en  pierre.  Ce  ne  fut  qu'un  siècle  plus 
tard  que  Lliwyd  attira  l'attention  des  savants  sur 
les  frondes  de  fougères  qu'on  trouve  dans  les 
schistes  houillers  d'Angleterre.  Il  faut  arriver  à 
Scheuchzer,  au  commencement  du  siècle  dernier, 
pour  voir  poindre  l'aurore  véritable  de  la  paléophy- 
tologie.  En  eifet,  cet  auteur  et,  avec  lui,  Volkmann, 
figurèrent  et  décrivirent  un  assez  grand  nombre  de 
plantes  fossiles,  sans  toutefois  se  rendre  un  compte 
exact  de  leur  origine.  Peu  à  peu,  les  connaissances 
géologiques  venant  à  se  perfectionner,  les  idées  sur 
les  végétaux  fossiles  se  rectifièrent  et  on  cessa  de 
considérer  ceux-ci  comme  de  simples  caprices  de 
la  nature  et  produits  par  des  forces  aveugles.  On 
vit  paraître,  dans  la  seconde  moitié  du  XVIIP  siècle, 
les  travaux  de  Schulze,  de  Mendez  da  Costa,  de 
James  Parsons,  de  Walch,  de  Schroter,  savants 
qui  préparèrent  la  voie  aux  vrais  fondateurs  de  la 
science. 

En  1804,  von  Schlotheim  commença  la  publication 
d'une  flore  fossile  ;  malheureusement  cet  ouvrage  en 
resta  à  sa  première  livraison.  De  1820  à  1832,  von 


SUR  L'ÉTUDE  DE  LA.  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE.  155 

Sternberg  fit  paraître  sa  grande  flore  fossile,  et, 
presque  en  même  temps,  Ad.  Brongniart  publia  son 
histoire  des  végétaux  fossiles.  Ces  deux  derniers 
auteurs  avaient,  dès  lors,  jeté  les  bases  de  la  science. 

A  partir  de  1830,  les  œuvres  de  paléontologie  se 
multiplièrent  rapidement,  et,  aujourd'hui,  grâce  aux 
travaux  des  Corda,  des  Lindley,  des  Unger,  des 
Goppert,  des  Schimper,  des  Heer,  des  von  Ettings- 
hausen,  des  de  Saporta,  des  Da\vson,des  Lesquereux 
et  de  tant  d'autres  savants,  la  paléontologie  végétale 
est  devenue  une  science  très-étendue.  Celle-ci  voit 
s'ouvrir  devant  elle  un  avenir  brillant;  elle  est 
appelée  à  fournir  de  précieux  éclaircissements  à  la 
géologie  et  à  seconder  puissamment  la  philosophie 
naturelle  dans  ses  recherches  sur  l'origine  des  êtres 
organisés. 

Pour  étudier  avec  succès  la  paléophytologie,  il  est 
tout  à  fait  indispensable  de  posséder  plusieurs 
branches  de  la  botanique  proprement  dite.  En  effet, 
comment  pourrait-on  classer  les  végétaux  fossiles 
sans  connaître  la  classification  des  plantçs  vivantes 
avec  lesquelles  les  végétaux  anciens  ont,  pour  la 
plupart,  une  très-grande  analogie  ?  Comment  appré- 
cier les  caractères  des  types  fossiles  si  l'on  n'est 
pas  familiarisé  avec  les  caractères  des  espèces 
vivantes  ?  Comment  rapprocher,  réunir  et  restaurer 
les    fragments    des   formes    éteintes    si    l'on    n'a 


156  SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE. 

pas  étudié  les  formes  actuelles?  Comment,  enfin, 
parviendra-t-on  à  analyser  la  structure  des  organes 
pétrifiés  si  l'on  n'avait  pas  la  pratique  de  l'anatomie 
végétale?  Il  suit  de  là  que  le  paléontologiste  doit 
posséder  des  notions  assez  complètes  de  taxinomie, 
de   phytographie,    d'organographie   et    d'anatomie. 

Au  point  de  vue  purement  morphologique,  le 
paléontologiste  doit  même  être  rompu  aux  difficultés 
de  la  phytographie,  avoir,  tout  au  moins,  étudié  à  fond 
un  groupe  difficile  d'espèces  vivantes,  afin  de  savoir 
jusqu'où  peut  aller  le  polymorphisme  des  végétaux. 
Privé  de  cette  expérience,  il  court  le  risque  d'être 
fréquemment  trompé  par  des  apparences  et  de 
considérer  comme  espèces  différentes  les  divers 
fragments  d'un  même  type  spécifique.  On  peut  dire, 
en  toute  vérité,  que  la  nature  vivante  doit  être  le 
guide  du  paléontologiste  dans  ses  laborieuses  recher- 
ches; que  celles-ci  resteront,  en  grande  partie, 
infructueuses,  si  elles  n'étaient  pas  éclairées  par 
les  enseignements  de  la  botanique. 

D'autre  part,  comme  la  paléontologie  est  intime- 
ment alliée  à  la  géologie  et  surtout  à  la  géologie 
stratigraphique ,  il  est  non  moins  indispensable 
que  le  paléontologiste  possède  des  connaissances 
assez  étendues  en  géologie.  Pour  élucider  les 
grandes  questions  qui  concernent  la  succession 
des  étages  géologiques  et  des  flores  anciennes,  le 


SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE.  157 

géologue    doit-    nécessairement    s'associer   avec    le 
paléontologiste. 

Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  faire  un  cours  de 
géologie  appliquée  à  l'étude  de  la  paléontologie 
végétale;  mais  nous  ne  pouvons,  toutefois,  nous 
dispenser  d'entrer  dani,  quelques  détails  statigra- 
phiques ,  qui  sont  nécessaires  à  l'intelligence  de 
plusieurs  questions  de  paléontologie  traitées  dans 
cet  ouvrage. 

D'après  une  théorie  assez  généralement  admise,  le 
globe  aurait  été,  dans  son  jeune  âge,  une  masse 
incandescente  dont  tous  les  éléments  étaient  réduits 
à  l'état  gazeux.  Peu  à  peu,  par  suite  du  rayonne- 
ment dans  l'espace,  les  éléments  ou  matières  les  plus 
réfractaires  à  la  volatilisation  se  seraient  réduits  à 
l'état  liquide,  puis  à  l'état  solide,  de  telle  sorte  qu'à 
un  moment  donné,  notre  planète  se  serait  trouvée 
composée  d'un  noyau  central  liquide  ou  semi- 
liquide  recouvert  d'une  couche  superficielle  solide. 
Au-dessus  de  celle-ci,  devait  se  trouver  une  atmo- 
sphère épaisse,  tenant  principalement  en  suspension 
les  eaux  des  futures  mers  réduites  à  l'état  de 
vapeur.  Le  refroidissement  amena,  plus  tard,  la 
condensation  d'une  grande  partie  des  vapeurs 
aqueuses,  qui  furent  précipitées  sur  la  croûte 
terrestre.  Les  premières  mers,  en  corrodant  la 
couche  soUde,  dite  d'origine  ignée,  lui  enlevèrent 


158  SUR  L'ÉTUDE  DE  LA.  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE. 

divers  éléments  terreux  qui,  mélangés  à  d'autres 
éléments  provenant  du  noyau  central  et  des  eaux 
elles-mêmes,  se  déposèrent,  plus  tard,  au  fond  des 
océans.  Ces  matières  terreuses  déposées  sous  les 
eaux  formèrent  les  premiers  terrains,  dits  sédimen- 
taires.  A  la  suite  de  périodes  de  temps  incommen- 
surables, les  terrains  sédiment  aires,  par  les  dépôts 
successifs  des  mers,  acquirent  souvent  une  puis- 
sance extraordinaire.  Remarquons  que  la  surface 
du  globe  ayant,  paraît-il,  toujours  été  ridée  et 
ses  rides  ayant  changé  maintes  fois  de  places,  les 
mers  n'ont  pas  toujours  occupé  les  mêmes  dépres- 
sions et  n'ont  pas,  en  conséquence,  déposé  uniformé- 
ment leurs  sédiments.  Il  s'en  suivit  que  les  couches 
sédiraentaires  anciennes  ne  furent  pas  régulièrement 
recouvertes  partout  des  couches  qui  leur  succé- 
dèrent, qu'elles  restèrent,  sur  certains  points,  à  nu 
et  furent,  comme  Ton  dit  dans  le  langage  géologique, 
en  affleurement. 

Ajoutons  enfin  que  les  eaux  douces  ont  aussi 
déposé  des  limons,  qui  sont  venus  épaissir  les 
couches  sédimentaires  déposées  par  les  eaux 
marines. 

Les  terrains  formés  au  fond  des  mers  sont 
appelés  terrains  marins  :  ils  constituent  la  majeure 
partie  des  couches  sédimendaires  ;  les  terrains 
déposés  par  les   eaux  douces   sont   désignés   sous 


SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE.   159 

le  nom  de  terrains  (L'eau  douce,  enfin  les  terrains 
formés  à  Temboucliure  des  fleuves  et  qui  sont  de 
nature  mixte,  sont  connus  sous  le  nom  de  terrains 
Jlumo-marins . 

Les  géologues  ont  divisé  les  couches  terrestres  en 
une  série  continue  de  terrains,  classés  d'après  leur 
âge  et  leurs  caractères  pétrologiques  et  paléontolo- 
giques.  Voici  les  divisions  principales  de  la  classifi- 
cation stratigrapliique. 


Terrain  cristallophyllien. 
cambrien. 
L  Terrains  primaires.         .'        —      silurien. 

dévonien. 
carbonifère. 
/  Terrain  permien. 
IL  Terrains  secondaires.      ■.        —     jurassique. 


/  Terrai 

(  = 


(  Terr 
III.  Terrains  tertiaires.       ^        —      miocène. 


f        —      crétacé. 
Terrain  éocène. 

(        —      pliocène. 


IV.  Terrains  quaternaires. 
V.  Terrains  modernes. 

Chacun  des  terrains  se  divise,  à  son  tour,  en  étages 
et  ceux-ci,  en  assises  plus  ou  moins  nombreuses. 

Il  est  à  remarquer  que  la  série  des  terrains  n'est  pas 
étendue  uniformément  sur  toute  la  surface  du  globe 
à  la  façon  des  tuniques  d'un  bulbe  d'oignon.  Par 
suite  des  plissements  successifs  de  la  croûte  terrestre 


160  SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE. 

et  du  déplacement  des  mers  et  des  lacs  qui  en  a 
été  la  conséquence,  les  dépôts  sédimentaires  n'ont  pu 
s'opérer,  à  la  fois,  sur  tous  les  points  du  globe.  C'est 
ainsi  que,  dans  tel  pays,  les  terrains  primaires  sont 
à  jour,  tandis  que,  dans  tel  autre,  ils  sont  ense- 
velis sous  les  terrains  secondaires  ou  tertiaires.  D'un 
autre  côté,  par  suite  de  ravinements  ou  de  soulè- 
vements, il  s'est  produit  des  lacunes  dans  les  assises 
d'un  même  étage,  lacunes  qui  peuvent  être  très-limi- 
tées ou  très-étendues. 

Jetons  maintenant  un  coup  d'œil  sur  les  caractères 
paléophytologiques  des  divers  terrains. 

Les  terrains  cambrien  et  silurien  n'ont  offert, 
jusqu'ici,  qu'un  très-petit  nombre  d'empreintes  rap- 
portées au  groupe  des  Algues  et  dont  la  plupart  sont 
même  douteuses. 

Le  terrain  dévonien  inférieur  marque  véritable- 
ment l'aurore  de  la  flore  terrestre.  Dès  cette  époque 
reculée,  la  végétation  des  terres  émergées  se  compose 
principalement  de  quelques  Fougères  associées  à  un 
petit  nombre  de  Lycopodinées.  Les  mers  renferment 
un  assez  grand  nombre  d'Algues  bien  caractérisées. 
A  l'époque  du  dépôt  supérieur  du  même  terrain, 
la  flore  s'enrichit  notablement  :  les  Fougère  et 
les  Lycopodinées  deviennent  plus  nombreuses,  les 
Calamariées  font  leur  apparition  et  on  commence 
à   voir  poindre   quelques  types  qui  prendront   un 


SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE.   161 

ample    développement  durant  le    dépôt  du  terrain 
carbonifère. 

A  rëpoque  carbonifère,  la  végétation  terrestre  est 
d'une  richesse  exceptionnelle  en  Equisétinées,  en 
Fougères  et  en  Lycopodinées.  De  nombreux  Gymno- 
spermes, prédécesseurs  de  nos  Conifères  et  de  nos 
Cycadinées,  se  mêlent  à  l'admirable  flore  cryptoga- 
mique  de  ces  âges  anciens. 

Pendant  l'époque  permienne,  au  début  des  terrains 
secondaires,  les  Fougères  et  les  Lycopodinées  n'ont 
plus  la  mêm§  importance  qu'à  l'âge  précédent  ;  mais 
les  Cycadinées  et  les  Conifères  gagnent  en  nombre 
et  en  variété. 

L'époque  jurassique  voit  ces  deux  derniers  groupes 
s'enrichir  de  formes  nouvelles. 

Arrivée  à  répoque  crétacée,  la  flore  subit  une  révo- 
lution complète  et  prélude  à  la  flore  des  temps 
modernes.  Les  Equisétinées  ont  presque  disparu;  les 
Fougères  sont  extrêmement  réduites  ;  les  Lycopo- 
dinées ont  disparu  ;  les  Gymnospermes  conservent 
à  peu  près  le  rang  qu'ils  avaient  à  l'époque  antérieure. 
C'est  alors  que  les  monocotylédones  font  leur 
apparition  et  que  les  dicotylédones,  nouveaux  pour 
le  monde,  se  présentent  avec  des  espèces  variées, 
dont  un  bon  nombre  ont  pu  être  rapportées  à  des 
genres  vivants. 

Pendant  l'époque  éocène,  la  flore  .s'enrichit  de  plus 


162  SUR  L'ÉTUDE  DE  LA.  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE. 

en  plus  et  se  rapproche  de  la  flore  moderne;  le 
progrès  va  en  s'accentuant  durant  les  époques  mio- 
cène et  pliocène. 

En  somme,  la  flore  des  terrains  tertiaires  les  plus 
récents  est,  à  part  la  question  d'identité  spécifique, 
une  flore  presque  entièrement  moderne,  avec  les 
mêmes  familles  et  à  peu  près  les  mêmes  groupes 
génériques  que  la  flore  vivante. 

D'après  ce  qui  précède,  on  voit  les  flores  s'enrichir 
à  mesure  qu'elles  s'éloignent  des  époques  anciennes 
et  nous  présenter,  dans  leurs  traits  principaux,  un 
acheminement  graduel  vers  les  caractères  de  nos 
flores  modernes. 

Un  second  fait  important  découle  de  l'étude  des 
flores  anciennes  :  par  suite  des  conditions  telluriques, 
le  tapis  végétal,  qui  paraît  avoir  été  d'une  grande 
homogénéité  sur  les  divers  points  du  globe  pendant 
le  dépôt  des  terrains  primaires,  devient  moins 
uniforme  dès  qu'on  passe  à  l'époque  secondaire 
et  se  présente  de  plus  en  plus  varié,  au  point  de 
vue  de  la  dispersion  des  plantes,  à  mesure  qu'on  se 
rapproche  de  l'époque  actuelle.  Durant  l'époque 
tertiaire,  les  mêmes  espèces  sont  moins  largement 
distribuées;  des  groupements  géographiques  se 
produisent  sous  l'influeace  des  climats,  que  l'on 
prétend  ne  s'être  dessinés  qu'assez  tardivement  ; 
peu  à  peu,  se  prépare  la   délimitation  des  flores 


SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE.  1G3 

régionales  qui,  de  nos  jours,  diffèrent  d'une  façon 
si  frappante  entre  les  pôles  et  l'équateur. 

La  succession  ininterrompue  des  flores  anciennes 
qui  se  modifient  d*ëpoque  en  époque  et  dont  les 
espèces  disparaissent  complètement  pour  être  rem- 
placées par  de  nouvelles  espèces,  provoque,  de 
la  part  de  l'observateur,  une  série  de  questions  du 
plus  haut  intérêt.  D'où  proviennent  et  comment  se 
sont  formés  les  premiers  êtres  organisés  ?  Ceux-ci 
sont-ils  les  ancêtres  des  plantes  et  des  animaux  qui 
leur  ont  succédé  dans  la  suite  des  temps  ?  Y-a-t-il  eu 
filiation  continue,  ou  bien  les  organismes  se  sont-ils 
successivement  et  complètement  éteints,  pour  être 
remplacés  par  d'autres  organismes  à  chaque  trans- 
formation de  flore  ou  de  faune  et  sans  qu'il  y  ait  eu 
filiation  ? 

A  la  première  question,  la  science  n'a  pas  encore 
répondu  de  façon  à  satisfaire  les  esprits  qui 
n'admettent  pas,  comme  preuves,  des  hypothèses 
ou  des  expériences  laissant  prise  au  doute.  Jusqu'à 
présent,  la  genèse  des  êtres  primordiaux  reste 
un  profond  mystère,  que  de  nouveaux  moyens 
d'investigation  parviendront  peut-être  un  jour  à 
dévoiler. 

Les  autres  problèmes  continuent  à  rester  posés 
et  leurs  solutions,  poursuivies  avec  une  ardeur  sans 
pareille  par  la  science  moderne,  paraissent  encore 


164  SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE. 

loin  d'être  trouvées.  Deux  théories  sont  invoquées 
pour  expliquer  la  succession  des  êtres  ;  toutes  deux 
ont  de  nombreux  partisans  et  chacune  d'elles  est 
appuyée  par  des  considérations  qui  peuvent  bien 
satisfaire,  de  part  et  d'autre,  certains  esprits,  mais 
que  la  vraie  science  ne  peut  accepter  qu'à  titre 
d'hypothèses. 

Suivant  l'une  de  ces  théories,  les  êtres  organisés 
se  seraient  reproduits  à  travers  les  âges  de  la  terre 
en  multipliant  leurs  formes  de  plus  en  plus  ;  celles-ci 
se  seraient  successivement  modifiées,  soit  par  leurs 
tendances  propres,  soit  par  suite  de  changements 
dans  les  circonstances  ambiantes,  et  seraient  enfin 
devenues  les  formes  composant  actuellement  nos 
flores  et  nos  faunes.  C'est  la  théorie  du  transfor- 
misme. 

D'après  la  seconde  théorie,  il  n'y  aurait  point  eu 
filiation  entre  les  êtres  d'une  époque  quelconque  et 
les  êtres  d'une  époque  antérieure  ou  postérieure  ;  les 
flores  et  les  faunes  auraient  dû  s'éteindre  complète- 
ment après  un  certain  laps  de  temps,  pour  être 
remplacées  par  d'autres  flores  et  d'autres  faunes  tout 
à  fait  nouvelles.  C'est  la  théorie  des  créations  succes- 
sives. 

Il  n'entre  pas  dans  nos  intentions  de  discuter  ici 
ces  deux  théories,  qui  agitent  si  vivement  le  monde 
de  la  science  et  de  la  philosophie  ;  chacune  d'elles 


SUR  L'ÉTUDE  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE.  165 

a  été  surabondamment  exposée  et  discutée.  Ce  qu'il 
importe  de  faire  actuellement,  c'est  de  recueillir 
avec  le  plus  grand  soin  les  faits  positifs.  Ceux-ci 
permettront  probablement,  un  jour,  de  résoudre  l'un 
des  problèmes  les  plus  considérables  de  la  philo- 
sophie naturelle. 


CHAPITRE   DEUXIÈME. 


RECHERCHES  ET  RECOLTES.  -  PREPARATIOxNS.  — 
COLLECTIONS. 

Avant  de  nous  occuper  de  la  recherche  et  de  la 
récolte  des  fossiles  végétaux,  nous  devons  dire  ce 
qu'on  entend  par  plantes  fossiles  et  faire  connaître 
sous  quelles  formes  elles  se  présentent. 

A  l'automne,  les  feuilles  tombées  dans  les  allées 
et  dans  les  chemins  humides  et  foulées  par  le  pied 
des  promeneurs,  laissent,  sur  l'argile  ou  le  sable,  une, 
empreinte  fidèle  de  leur  contour  et  du  réseau  de 
leurs  nervures.  Si  les  feuilles  tombent  sur  la  surface 
des  eaux,  un  grand  nombre  d'entre  elles  descendent 
au  fond  des  étangs  ou  des  lacs  et  produisent  égale- 
ment, sur  la  vase,  l'empreinte  de  leur  forme  exté- 
rieure. Qu'au  fond  des  eaux  ou  dans  les  allées,  ces 


PREPARATIONS.  —  COLLECTIONS.  167 

feuilles  viennent  à  être  recouvertes  d'une  couche  plus 
ou  moins  épaisse  de  limon  et  que  ce  limon,  après  des 
siècles,  des  milliers  d'années,  vienne  à  se  transformer 
en  roche,  on  pourra  trouver,  entre  les  feuillets  de 
celle-ci,  des  empreintes  de  feuilles  analogues  aux 
empreintes  que  le  marteau  du  paléontologiste  met 
au  jour  dans  les  diverses  assises  de  nos  étages 
géologiques. 

Telle  est  la  façon  dont  un  grand  nombre  d'em- 
preintes végétales  se  sont  produites.  Que  celles-ci 
proviennent  de  feuilles,  de  racines,  de  tiges,  de 
rameaux,  de  fleurs  ou  de  fruits,  elles  ont  exigé  le 
concours  de  l'eau  et  d'éléments  minéraux. 

Les  plantes  aquatiques  se  sont  déposées  au  fond 
des  eaux  où  elles  croissaient;  les  plantes  riveraines 
se  sont  déposées  sur  les  bords  limoneux  des  eaux  ; 
enfin  les  plantes  des  lieux  secs  n'ont  pu  se  conserver 
que  pour  autant  que  les  eaux  les  aient  saisies  sur 
leur  passage  pour  les  ensevelir  dans  leur  vase.  Ajou- 
tons que  ces  trois  catégories  de  plantes  ont  pu,  dans 
certaines  circonstances,  être  entraînées  par  les 
eaux  courantes  et  déposées  à  des  distances  plus  ou 
moins  éloignées  de  leur  habitation,  soit  à  l'embou- 
chure des  fleuves,  soit  sur  les  rivages  de  la  mer. 

L'envasement  ou  les  eaux  minéralisantes  étant 
absolument  indispensables  pour  la  conservation  des 
végétaux  à  l'état  fossile,  il  en  est  résulté  que  les 


168  RECHERCHES  ET  RÉCOLTES. 

espèces  aquatiques  ou  riveraines  et  celles  des 
bas-fonds  humides  ont  été  conservées  en  plus 
grand  nombre  que  les  espèces  qui  ont  vécu  dans 
les  lieux  ordinairement  secs.  Il  est  même  probable 
qu'un  très-grand  nombre  de  ces  dernières  ont 
disparu  sans  laisser  aucune  trace.  Si  les  végétaux 
de  ces  deux  catégories  s'étaient  conservés  dans  une 
égale  proportion,  nous  trouverions  sans  aucun 
doute  moins  de  vides,  moins  d'interruptions,  dans 
les  cadres  taxinomiques  des  diverses  flores  fossiles. 

Une  feuille  produit  nécessairement  deux  emprein- 
tes ou  impressions  :  Tune  répondant  à  la  face  infé- 
rieure de  cet  organe,  l'autre  à  la  face  supérieure,  et 
chacune  d'elles  se  trouvant  recouverte  ordinairement 
d'une  mince  couche  charbonneuse.  Remarquons  que 
c'est  cette  couche  charbonneuse  qui  permet  à  la  roche 
de  se  fendre  selon  le  plan  des  empreintes  mêmes. 
L'empreinte  de  la  face  inférieure  des  organes  plans 
présente  souvent  des  dessins  en  creux,  tandis  que 
l'empreinte  de  la  face  supérieure  offre  des  dessins 
en  relief. 

Certains  organes  épais,  des  tiges,  des  rameaux, 
des  racines  ou  des  fruits,  au  lieu  d'avoir  produit 
des  empreintes,  se  sont  conservés  sous  forme  de 
moules.  L'intérieur  de  ces  organes,  s'étant  décom- 
posé, s'est  rempli  de  substances  terreuses,  soit 
pures,    soit   mélangées  de   débris  organiques.    Ces 


PRÉPARATIONS.  —  COLLECTIONS.  169 

.substances  terreuses  se  sont  transformées  en  schiste, 
en  grès,  etc.,  moulant  plus  ou  moins  fidèlement 
les  organes.  Les  éléments  organiques  de  ceux-ci 
se  sont  réduits  à  une  couche  charbonneuse  plus  ou 
moins  mince  qui  recouvre  le  moule.  Ce  dernier  se 
trouve  enveloppé  d'un  contre-moule  qui  en  repro- 
duit tous  les  détails  extérieurs.  • 

D'autres  fois,  les  organes  épais  dont  il  vient  d'être 
question  ont  conservé  leur  structure  anatomique; 
le  microscope  y  fait  encore  découvrir  aujourd'hui  les 
détails  les  plus  délicats  de  leur  structure  intime.  Il 
y  a  eu,  dans  ce  cas,  pétrification;  les  cellules  et  les 
vaisseaux  se  sont  admirablement  conservés,  grâce 
aux  solutions  de  silice,  de  chaux,  de  fer,  etc.,  qui  les 
ont  minéralisés  en  se  substituant  à  la  matière  orga- 
nique. La  minéralisation  a  non-seulement  pu  con- 
server la  structure  des  bois,  mais  encore  les  détails 
infiniment  délicats  des  ovules,  du  pollen  et  d'autres 
organes. 

Dans  les  lignites,  c'est-à-dire  dans  les  végétaux 
qui  n'ont  subi  qu'une  carbonisation  incomplète  et  qui 
ne  se  sont  pas  transformés  en  charbon,  la  structure 
anatomique  a  pu  se  conserver  sans  qu'il  y  ait  eu 
minéralisation. 

Il  existe  un  troisième  mode  de  fossilisation  :  c'est 
celui  que  nous  présentent  les  tufs.  A  cause  de  la 
nature  minéralogique  de  ceux-ci,  les  organes  végé- 


1 


170  RECHERCHES  ET  RÉCOLTES, 

taux  se  sont  complètement  décomposés  sans  laisser 
de  trace  charbonneuse  ;  leur  place  ou  leur  forme  est 
seulement  marquée  par  des  creux  ou  des  reliefs. 

§  1.  —  Recherches  et  récoltes  des  ^plantes  fossiles , 

La  recherche  des  végétaux  fossiles  diffère  beau- 
coup de  celle  des  plantes  vivantes.  Le  paléontologiste 
est  bien  encore  un  botaniste  ;  on  retrouve  chez  lui 
la  même  ardeur  pour  les  découvertes;  il  est  égale- 
ment infatigable  dans  ses  courses  ;  mais  ses  allures 
ne  sont  pas  les  mêmes  que  celles  du  botaniste  ordi- 
naire. Au  lieu  de  la  boîte  de  fer-blanc  si  connue, 
on  lui  voit,  sur  le  dos,  un  sac  en  toile  grise, 
un  havresac  ;  au  lieu  d'une  bêche  à  déplanter, 
il  porte  à  la  main  le  pesant  marteau-pioche  : 
il  a  pris  l'aspect  du  géologue.  Ce  ne  sont  plus 
les  bois  aux  frais  ombrages,  les  prairies  émaillées 
de  fleurs,  le  bord  des  eaux  qu'il  recherche  ;  il  n'a 
souci  que  des  carrières,  des  tranchées  des  voies 
ferrées,  du  voisinage  des  houillères,  tous  lieux 
privés  de  charme  et  d'intérêt  pour  l'amateur  de 
plantes  vivantes.  Le  paléontologiste  ne  voit  pas  les 
choses  comme  le  botaniste.  Pour  le  premier, 
une  carrière,  où  la  mine  et  le  pic  ont  amoncelé 
des  blocs  informes,  peut  avoir  le  plus  grand  attrait 
à  cause  de  l'existence  d'un  banc  fossilifère.  Ce  banc 


PRÉPARATIONS.  —  COLLECTIONS.  171 

lui  livrera  peut-être  des  empreintes  que  nul  œil 
humain  n'a  encore  aperçues  et  qui  constitueront  une 
flore  nouvelle.  Pour  lui,  ces  empreintes  sont  un 
trésor;  elles  n'auront  pas,  il  est  vrai,  la  beauté  et 
la  grâce  des  créations  vivantes  ;  mais  leur  rareté 
et  l'intérêt  scientifique  qui  s'y  attache  les  lui  feront 
paraître  aussi  belles  que  les  fleurs  les  plus  brillantes 
de  la  flore  moderne. 

Enterré  jusqu'aux  genoux  dans  les  éboulis  pou- 
dreux et  noirâtres  des  houillères,  le  paléontologiste 
est  aussi  heureux  que  l'herborisateur  au  milieu  de 
colonies  de  plantes  rares.  Parmi  les  rocailles  des 
terrys  (U,  qui,  au  premier  aspect,  ne  semblent  dignes 
d'aucun  intérêt,  le  paléontologiste  découvre  des 
blocs  renfermant  de  belles  empreintes  de  la  flore 
houillère.  Il  faut  voir  avec  quelle  ardeur  il  herlorise; 
malgré  le  soleil  ardent  qui  parfois  rend  les  schistes 
brûlants,  malgré  les  vapeurs  sulfureuses  qui 
s'échappent  des  terrys  en  feu,  ne  tenant  non  plus 
aucun  compte  du  poussier  de  houille  qui  l'a  bientôt 
oiègrifié,  il  martelle  à  coups  redoublés.  Son  zèle  est 
sans  cesse  stimulé  en  voyant  s'accumuler,  au  pied  du 
terrv,  les  produits  de  ses  laborieuses  recherches. 


(l)  Dans  le  Hainaut,  on  donne  le  nom  de  terrys  aux  monti- 
cules formés,  dans  le  voisina<?e  des  charbonnag'es,  par  les 
terres  et  les  blocs  de  schiste  et  de  grès  extraits  des  fosses. 


172        RECHERCHES  ET  RÉCOLTES. 

Sur  les  lieux  mêmes,  il  ne  fait  qu'entrevoir  les 
pièces  mises  de  côté  et  grossièrement  préparées  ;  il 
n'a  pas  le  temps  de  se  livrer  à  l'étude,  emporté 
qu'il  est  par  le  désir  d'augmenter  ses  richesses.  Mais 
combien  rapidement  sont  oubliées  les  rudes  fatigues 
de  la  récolte  lorsque,  dans  son  laboratoire,  il  est 
occupé  à  préparer  et  à  étudier  les  matériaux 
recueillis.  Avec  quel  œil  attentif  il  suit  les  progrès 
que  fait  son  poinçon  qui,  peu  à  peu,  met  à  nu 
les  parties  cachées  de  l'empreinte;  chaque  éclat 
enlevé  découvre  de  nouvelles  portions,  lui  révèle 
des  rapports,  des  adhérences  qui  le  mettent  sur  la 
voie  des  restaurations.  Sculpteur  d'un  nouveau  genre, 
son  ciseau  lui  fait  retrouver  les  lignes  cachées  des 
formes  antiques  que  l'œil  humain  n'a  jamais  contem- 
plées vivantes. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  plus  longtemps  sur  ce 
point  et  nous  nous  résumerons  en  disant  que  l'étude 
de  la  paléontologie  végétale  procure  une  satisfaction 
non  moins  vive  que  celle  de  la  botanique  vivante. 

En  présence  de  l'intérêt  puissant  qui  s'attache 
à  la  paléontologie  végétale,  on  peut  se  demander 
pourquoi  cette  science  a  été  si  peu  cultivée  jusqu'ici 
en  Belgique,  l'un  des  pays  les  plus  propices  à  sa 
culture.  On  peut,  nous  paraît-t-il,  attribuer  ce 
fait  à  plusieurs  causes.  La  première  est  peut-être 
l'absence    d'ouvrages   élémentaires   qui   permettent 


PRÉPAR.iTIONS.  —  COLLECTIONS.  173 

aux  simples  amateurs  de  déterminer  les  empreintes 
végétales  avec  une  certaine  facilité.  Pour  parvenir 
à  la  détermination  des  plantes  fossiles  d'une  contrée 
quelconque,  il  faut  avoir  recours  à  une  foule  d'ou- 
vrages dispendieux,  souvent  assez  difficiles  cà  réunir 
et  qui  ne  sont  à  la  portée  que  d'un  petit  nombre 
d'amateurs.  D'autre  part,  l'absence  d'un  bon  traité 
élémentaire,  d'une  flore  fossile  nationale  est  proba- 
blement l'obstacle  principal  qui  a  empêché  l'essor  de 
la  paléontologie  végétale  dans  notre  payslU.  On  peut 
aussi  invoquer  l'absence,  jusqu'en  ces  derniers  temps, 
de  tout  enseignement  spécial  dans  nos  établissements 
d'instruction  supérieure,  ainsi  que  le  défaut  de 
collections  exactement  déterminées  et  mises  à  la 
disposition  du  public. 

Grâce  aux  collections  qui  ont  été  formées  au 
Musée  royal  d'histoire  naturelle  et  au  Jardin  bota- 
nique de  l'État,  grâce  aux  publications  qui  ont 
récemment  vu  le  jour  et  au  cours  de  paléontologie 
végétale  qui  vient  d'être  institué  dans  nos  Univer- 
sités, il  y  a  lieu  d'espérer  que  la  paléophytologie  va 
bientôt  devenir  l'objet  des  recherches  non-seulement 


(1)  L'auteur  du  présent  ouvrage  s'occupe  à  réunir  les  niaté- 
l'iaux  nécessaires  pour  la  publication  d'une  flore  fossile 
élémentaire  de  la  Belgique,  dans  laquelle  toutes  les  espèces 
seront  représentées  par  des  figures  originales. 


174  RECHERCHES  ET  RÉCOLTES. 

de  nos  botanistes,  mais  encore  des  ingénieurs  des 
mines,  si  nombreux  dans  notre  pays.  Ces  derniers, 
ne  l'oublions  pas,  sont  dans  une  j)osition  extrême- 
ment favorable  pour  s'occuper  de  ce  genre  d'étude; 
dès  qu'ils  auront  entre  les  mains  un  bon  traité 
élémentaire,  il  leur  sera  facile  de  composer  des 
collections  intéressantes  au  point  de  Yue  tant  mor- 
phologique que  stratigraphique. 

Le  terrain  houiller,  par  exemple,  réclame  encore 
un  travail  stratigraphique  approfondi;  or,  pour 
mener  à  bonne  fin  ce  travail,  il  faut  peut-être 
accorder  autant  d'importance  aux  caractères  pure- 
ment botaniques  qu'aux  caractères  pétrologiques. 
Il  serait  donc  à  désirer  que,  dans  chaque  charbon- 
nage, on  rassemblât  une  collection  de  végétaux 
carbonifères  provenant  de  ses  propres  fosses , 
soigneusement  étiquettes,  avec  l'indication  pré- 
cise des  couches  ou  veines  d'où  ils  proviennent. 
A  côté  des  empreintes  rangées  stratigraphiquement, 
on  i3ourrait  placer  des  échantillons  des  différentes 
roches  et  terres  qui  constituent  les  assises  sépara- 
tives  des  diverses  couches  de  houille.  Si  chacun  de 
nos  charbonnages  possédait  une  telle  collection,  on 
serait  sans  doute  à  même  de  pouvoir  entreprendre 
un  travail  monographique  complet  sur  nos  bassins 
houillers.  La  science  trouverait  son  profit  dans  cette 
œuvre  collective  de  musées  locaux,  et,  de  plus,  nos 


PREPARATIONS.   -  COLLECTIONS.  175 

ingénieurs  puiseraient,  dans  ceux-ci,  des  connais- 
sances exactes,  qui  leur  rendraient,  à  n'en  pas 
douter,  de  grands  services  pour  Texploitation  des 
mines  houillères. 

Occupons-nous  maintenant  de  l'attirail  nécessaire 
au  paléontologiste.  Que  celui-ci  fasse  une  excursion 
en  vue  ou  de  découvrir  des  gîtes  nouveaux  ou 
d'exploiter  des  gîtes  déjà  connus, un  sac  lui  est  indis- 
pensable pour  caser  les  échantillons  peu  volumineux 
ou  délicats  qu'il  voudra  transporter  lui-même,  pour 
recevoir  du  papier  d'emballage  et,  au  besoin,  quelques 
objets  d'habillement.  Les  géologues  se  servent 
indifféremment  de  toutes  sortes  de  sacs;  mais,  parmi 
les  modèles  les  plus  usités,  nous  n'en  avons  trouvé 
aucun  qui  répondît  complètement  aux  besoins 
de  la  botanique  fossile.  Le  havresac  dont  nous 
nous  servons,  avec  grand  avantage  depuis  f)lusieurs 
années,  ressemble  extérieurement  au  havresac  du 
soldat.  La  charpente  est  composée  d'une  boîte  en 
bois  léger  ou  plutôt  d'un  cadre  à  trois  côtés, 
dont  l'ouverture  mesure  30  centimètres  en  hauteur, 
37  en  largeur  et  12  en  profondeur.  Le  fond  du 
sac  est  formé  d'un  cuir  épais,  pour  que  le  dos  du 
porteur  ne  soit  point  blessé  par  les  fossiles  ;  en 
avant,  le  cadre  est  fermé  par  une  cloison  en  toile 
à  voile  doublée  d'une  feuille  de  carton  mince  revêtue 
intérieurement  de  calicot.  Au-dessus  de  cette  cloison, 


176  RECHERCHES  ET  RKCOLTES. 

vient  une  poche  à  soufflet  également  en  toile  à  voile 
doublée  de  calicot.  Le  sac  étant  fermé,  cette  poche 
est  entièrement  cachée  par  le  couvercle  du  sac. 
Ce  couvercle,  aussi  en  toile  à  voile  doublée  de 
calicot,  part  du  bord  supérieur  et  postérieur  du  sac 
et  se  boucle  au  moyen  de  deux  courtes  courroies. 
Le  sac  est  revêtu  sur  les  côtés  et  sur  le  dos  de 
toile  à  voile  bordurée  de  basane  comme  le  couvercle. 
Sur  les  côtés,  sont  fixées  deux  poches,  dans  les- 
quelles peuvent  se  mettre  de  petits  marteaux,  des 
ciseaux,  des  poinçons  et  divers  objets  dont  le  besoin 
se  fait  sentir  en  voyage.  La  grande  poche  du  fond  est 
destinée  aux  fossiles  ;  la  poche  à  soufflet  peut  rece- 
voir du  papier  d'emballage  et,  au  besoin,  du  linge, 
des  chaussettes,  etc.  Au  sommet  du  sac,  se  trouvent 
deux  courroies  en  cuir  dans  lesquelles  on  peut 
enrouler  un  surtout.  Deux  larges  courroies  en  cuir 
servent  à  suspendre  le  sac  au  dos  à  la  façon  du  sac 
militaire. 

Le  marteau  du  géologue  ne  suffit  pas  au  paléon- 
tologiste; il  faut  à  celui-ci  un  instrument  plus 
lourd  qui  puisse,  au  besoin,  servir  de  pioche.  Le 
marteau  (fig.  5j,  dont  nous  nous  servons,  tant  pour 
les  recherches  dans  les  terrains  anciens  (dévonien , 
silurien  et  cambrien)  que  dans  les  terrains  carboni- 
fères et  ceux  plus  modernes,  est  formé  d'une 
masse  d'acier  pesant  2  kilogrammes  ;  son  manche, 


PREPARATIONS. 


COLLECTIONS. 


\i: 


en  bois  de  charme,  mesure  50  centimètres.  Ce  mar- 
teau-pioche ,  d'un  poids  as- 
sez considérable,  paraît  tout 
d'abord  peu  maniable  ;  mais  le 
poignet  s'y  habitue  aisément 
et  les  avantages  qu'il  pré- 
sente compensent  bien  un 
peu  de  fatigue.  En  effet,  il 
arrive  assez  fréquemment 
qu'on  doive  mettre  à  nu  une 
partie  d'un  banc  fossilifère, 
afin  de  pouvoir  en  enlever 
d'assez    gros   fragments  ;    à 


cette  fin,  le  marteau-pioche 
remplace  le  pic.  D'autre  part, 
dans  les  terrys,  il  est  souvent 
nécessaire  de  fendre  de  gros  blocs  de  schiste  ou  de 
grès  ;  or,  ceux-ci  cèdent  facile- 
ment sous  le  choc  du  marteau- 
pioche. 

Pour  les  schistes  houillers, 
le  marteau  à  deux  tranchants 
(fîg.  6),  dont  l'un  est  vertical 
et  l'autre  horizontal,  rend  de 
nombreux  services.  Il  est  bien 
moins  pesant  que  le  marteau- 
pioche. 


Fie;. 


Martpau-piocliR. 


I 


u 


—  M  lît.-fin  à  .1  »\ 
traiicliaiit''. 


178  RECHERCHES  ET  RÉCOLTES. 

Un  marteau  à  tête  courte  (fig.  7),' pesant  environ 
300  grammes,  est  indispensable  pour  la  mise  en 
usage  des  ciseaux  et  des  poinçons.  Il  faut,  en 
outre,  un  très-petit  marteau  pour  préparer  les 
échantillons  peu  volumineux  ou  délicats. 

Quant  aux  ciseaux  et  aux  poinçons,  on  doit  en 
posséder  de  formes  et  de  dimensions  variées.  Ces 
instruments  se  vendent  chez  les  marchands 
d'outils  à  l'usage  des  statuaires.  On  doit  les 
choisir  de  force  moyenne,  plutôt  délicats  que 
trop  forts  ;  ils  doivent  être  en  acier  bien 
trempé. 
MartfaJ'dit      Commc  Ics  petits  marteaux  et  surtout  les 

Massette.        .  ,    ,  .  ,  t  i     r»       «i  ± 

Ciseaux  et  les  poinçons  s  égarent  facilement 
lorsqu'on  travaille  dans  les  éboulis  des  carrières  et 
des  terrys,  il  est  prudent  de  les  remettre,  à  mesure 
qu'on  s'en  est  servi,  dans  une  poche  en  cuir  appendue 
à  une  large  ceinture,  également  en  cuir,  se  bouclant 
sur  le  ventre.  Cette  ceinture  est  munie  de  boucles 
destinées  à  suspendre  les  marteaux. 

Tels  sont  les  différents  objets  qui  doivent  compo- 
ser l'attirail  du  paléontologiste.  Que  celui-ci  n'oublie 
pas  que  le  métier  est  assez  rude  et  généralement 
assez  malpropre  :  il  doit  donc,  pour  ses  courses, 
s'habiller  en  conséquence.  De  gros  souliers  à  forte 
semelle  sont  nécessaires  pour  le  travail  dans  les 
terrys  et  les  carrières.  Pour  nos  recherches  dans 


PRÉPARATIONS.   -  COLLECTIONS.  179 

les  charbonnages,  nous  emportons  toujours  dans 
les  havresac  un  large  pantalon  en  toile  bleue, 
destiné  à  être  passé  sur  le  pantalon  ordinaire. 
Protégé  par  ce  vêtement ,  on  ne  craint  pas 
de  s'asseoir  sur  les  débris  des  terrjs  pour 
dégrossir  les  échantillons  en  les  tenant  entre  les 
genoux. 

Si  Ton  doit  faire  d'abondantes  récoltes,  le 
havresac  ne  suffit  plus  au  transport  des  échan- 
tillons. Il  faut,  dans  ce  cas,  emporter  des 
paniers  ou  des  caisses  ou  s'en  faire  précéder.  Pour 
le  transport  des  lourds  échantillons,  ce  qu'il  y  a 
de  plus  commode  à  notre  avis,  ce  sont  des  paniers 
carrés  ou  oblongs  faits  d'osiers  très-solides.  Ces 
paniers  sont  pourvus  sur  les  côtés,  de  fortes 
poignées  en  fer;  le  couvercle  se  ferme  à  l'aide 
d'une  tige  en  fer,  passant  dans  des  boucles  et 
munie  d'un  cadenas.  Pour  la  facilité  du  transport 
à  vide,  on  peut  avoir  des  paniers  s'emboîtant 
l'un  dans  l'autre.  L'usage  de  ces  paniers  est  rendu 
facile,  à  cause  des  nombreuses  voies  ferrées  qui 
sillonnent  notre  pays  et  qui  touchent  à  tous  nos 
charbonnages. 

Dans  les  terrains  anciens,  dans  le  dévonien, 
par  exemple,  la  récolte  des  végétaux  fossiles 
présente  parfois  de  grandes  difficultés,  parce 
que   les   bancs    fossilifères   ne  sont   pas     toujours 


180  RECHERCHES  ET  RÉCOLTES. 

exploités  dans  les  ciirrières  ou  parce  qu'ils  ne 
montrent  que  leur  tête  dans  les  tranchées.  Dans  ce 
dernier  cas,  le  paléontologiste  doit  se  livrer  au  labeur 
du  carrier  ou  se  faire  aider  par  des  ouvriers  munis 
de  pics  et  de  leviers.  Mais  comme  les  empreintes  de 
ces  terrains  sont  généralement  rares  et  présentent 
beaucoup  d'intérêt,  le  chercheur  ne  recule  pas 
devant  les  obstacles. 

Afin  d'arriver  à  la  découverte  de  gîtes  nouveaux, 
il  est  utile  d'examiner  avec  beaucoup  de  soin  les 
blocs  et  les  éclats  rejetés  des  carrières  et  qui  servent, 
d'ordinaire,  à  l'empierrement  des  routes.  Si  ceux-ci 
portent  des  empreintes  végétales,  on  parvient,  avec 
quelque  patience  et  un  peu  d'habitude,  à  trouver 
les  bancs  ou  les  assises  d'où  ils  ont  été  extraits. 

Il  est  presque  toujours  inutile  de  s'adresser  aux 
ouvriers  des  carrières  pour  obtenir  des  renseigne- 
ments sur  les  gîtes  végétaux,  parce  que  ces  ouvriers 
ne  comprennent  pas  ce  qu'on  leur  demande  ou 
prennent  pour  des  empreintes  végétales  des  den-  / 
drites,  des  taches  d'infiltration,  des  impressions  en 
relief  ou  en  creux  dues  à  des  causes  accidentelles. 
Les  recherches  dans  les  terrys  des  houillères  sont 
souvent  très-productives.  Là,  il  n'est  pas  nécessaire 
de  dégager  les  bancs  fossilifères  :  les  mineurs  se 
chargent  de  la  besogne  jour  et  nuit  et  fournissent 
des  matériaux  en  abondance.  Mais,  remarquons-le, 


PREPARATIONS    -  COLLECTIONS.  181 

rien  n'est  plus  variable  qu'un  terry  au  point  de 
vue  des  fossiles  ;  pendant  des  semaines,  dos  mois 
et  même  des  années,  un  ievvy  sera  très-riche  en 
empreintes;  puis,  il  se  passera  un  long  laps  de  temps 
pendant  lequel  il  sera  d'une  pauvreté  désespérante. 
Cette  pauvreté  ou  cette  richesse  dépend  des  veines 
exploitées  ou  du  genre  de  travail  qui  s'exécute 
dans  la  mine. 

Tous  les  jours  de  la  semaine  ne  sont  pas  également 
favorables  pour  l'exploration  des  terrys.  En  effet, 
pendant  les  jours  ouvriers,  le  déchargement  ininter- 
rompu des  terres  et  des  pierres  force  le  chercheur  à 
s'éloigner  atout  instant  et  lui  fait  craindre  de  s'aven- 
turer trop  avant  dans  les  éboulis;  d'autre  part,  à  cer- 
tains jours  de  la  semaine,  les  terrys  sont  parcourus 
par  des  femmes  et  des  enfants,  auxquels  on  permet 
de  recueillir  les  fragments  de  houille  mêlés  aux 
terres  et  aux  pierres.  On  peut  néanmoins  se  livrer 
à  des  recherches  malgré  ces  inconvénients.  Le 
dimanche,  à  cause  de  l'interruption  des  travaux 
d'extraction,  est  le  jour  de  la  semaine  le  plus  propice 
aux  récoltes. 

Il  ne  sera  pas  inutile  de  faire  ici  quelques  recom- 
mandations au  sujet  de  la  manière  dont  le  botaniste 
doit  se  conduire  à  l'égard  des  ouvriers  des  mines. 
L'expérience  que  nous  avons  acquise  nous  permet  de 
donner  des  conseils  dont  on  se  trouvera  bien.   La 

6 


182  RECHERCHES  ET  RECOLTES. 

population  ouvrière  des  pays  miniers  ne  brille  point 
par  son  urbanité,  tant  s'en  faut;  on  pourrait  même 
dire  qu'elle  est  rude  et  grossière.  Il  ne  faut  donc  pas 
en  attendre  beaucoup  d'égards  et  de  prévenances. 
Le  paléontologiste  peut  cependant  faire  bon  ménage 
avec  les  bouilleurs.  Il  leur  parlera  dans  leur  patois  ; 
à  l'occasion,  il  leur  expliquera  le  but  de  ses  recber- 
ches  ;  il  ira  même  jusqu'à  trinquer  avec  eux  dans  les 
cantines.  En  employant  cette  méthode,  nous  avons 
toujours  trouvé  aide  et  assistance  où  nous  pouvions 
craindre  le  mauvais  vouloir  et  la  grossièreté.  Affec- 
ter, avec  ces  gens,  des  airs  de  savant,  en  évitant 
leur  contact,  serait  très- mal  vu  et  nous  ne  le  con- 
seillons pas.  Une  chose  que  nous  recommandons 
tout  spécialement,  c'est  de  faire  la  connaissance  des 
directeurs  et  des  ingénieurs  des  charbonnages.  Le 
personnel  attaché  aux  mines  de  houille  est  composé 
d'hommes  instruits,  qui  comprennent  le  but  des 
études  paléontologiques  et  qui  se  font  même  un  véri- 
table plaisir  de  faciliter  les  recherches  des  amateurs. 
Arrivé  au  pied  d'un  terry,  le  novice  sera  proba- 
blement surpris  de  ne  pas  apercevoir  çà  et  là,  sur  les 
plaques  de  schiste  ou  de  grès,  quelques-unes  de  ces 
belles  empreintes  de  Fougères  qu'il  aura  pu  admirer 
dans  les  musées.  Ces  empreintes,  sachons-le,  ne  sont 
pas  communes;  il  faut  fendre  ou  briser  un  grand 
nombre  de    blocs,  parfois  chercher   très-longtemps 


PREPARATIONS.  -  COLLECTIONS.  183 

avant  de  découvrir  une  pièce  de  choix.  Ce  que  l'on 
voit  ordinairement  à  découvert,  ce  sont  des  écorces 
de  Sigillaires,  de  Lépidodendrons,  des  moules   de 
Calamités  et  des  mélanges  d'organes  divers,   frag- 
mentés et  sans  liaison.  C'est  au  marteau-pioche  qu'il 
faut  avoir  recours  pour  découvrir  les  trésors  cachés. 
Qu'on  attaque  résolument  la  roche  ;  qu'on  martèle 
sans  relâche;  qu'on  fende  et  refende  les  blocs.  Si 
le  terrj  est  riche,  on  ne  tardera  pas  à  découvrir  de 
nombreuses  pièces.  On  ne  fait  que  dégrossir  celles-ci 
sans  perdre  de  temps,  réservant  le  dernier  travail  de 
préparation  pour  le  laboratoire.  L'expérience  rend 
bientôt  l'œil  habile  à  choisir  les  blocs  à  empreintes 
et  à  négliger   les   blocs   stériles .    C'est    ainsi   que 
la  roche  provenant  du  muo%  c'est-à-dire  du  sol  sur 
lequel  repose  la  couche  de  charbon,   est  beaucoup 
moins  riche  et    moins    intéressante   que  celle  qui 
provient  du  toit  des  veines.  Souvent  on  néglige  de 
fendre    ou    de    briser    les    blocs    de    grès    ou    de 
psammiteC),  parce  qu'ils  ne  renferment,  d'ordinaire, 
rien    d'intéressant  ;    mais,    grâce    à    leur    nature 
minéral ogique,  ils  présentent  parfois  de  très-beaux 
moules  de  fruits  qui,  dans  les  schistes,  ne  sont  géné- 
ralement qu'à  l'état  d'empreintes. 


(1)  Dans  les  charbonnages  du  Couchant  de  Mons  et  du 
Centre,  le  grès  et  le  psammite  houillers  sont  connus  sous  le 
nom  de  Querelle. 


184  RECHERCHES  ET  RECOLTES. 

Ce  sont  les  schistes  et  les  grès  formant  le  toit 
des  couches  oa  veines  ou,  comme  disent  les  mineurs, 
le  roc  qui  offrent  les  plus  beaux  spécimens  d'em- 
preintes. Les  blocs  qui  sont  détachés  du  toit  se 
reconnaissent  extérieurement  à  leur  structure  miné- 
ralogique  et  ne  peuvent  être  confondus  avec  ceux 
qui  proviennent  du  mur. 

Les  schistes  houillers  se  désagrègent  promptement 
à  l'air  sous  l'action  du  soleil  et  de  la  pluie,  de  sorte 
qu'après  peu  de  temps  d'exposition  au  grand  air 
ils  ^ej^ouoi'issent.  pourrait-on  dire.  Il  faut  donc  faire 
plus  spécialement  des  recherches  dans  les  terrjs  sur 
lesquels  on  a  récemment  déversé  des  pierres  et  des 
terres.  On  peut  cependant  faire  d'intéressantes  trou- 
vailles dans  les  vieux  terrys  qui  ne  sont  pas  trop 
pourris. 

Les  jours  pluvieux  sont  extrêmement  défavorables 
aux  récoltes,  parce  que  la  pluie  empêche  de  distinguer 
nettement  les  empreintes. 

Au  point  de  vue  stratigraphique,  il  importe  de 
savoir  exactement  de  quel  puits  ou  fosse  et  de 
quelle  veine  proviennent  les  empreintes  ;  c'est  pour- 
quoi, si  on  explore  plusieurs  terrys  dans  la  même 
journée,  l'on  doit  avoir  soin  de  marquer  au  poinçon  la 
provenance  sur  chaque  échantillon.  Il  arrive  i3arfois 
qu'un  même  terry  est  formé  par  plusieurs  puits;  alors 
il  n'est  plus  guère  possible  d'assigner  une  provenance 


PREPARATIONS.  -  COLLECTIONS.  185 

exacte  aux  pièces.  Mais,  en  s'adressant  aux  porions 
ou  aux  ingénieurs,  on  peut  cependant,  dans  bien 
des  cas,  connaître  les  veines  d'où  proviennent  les 
empreintes. 

Remarquons  ici  que  le  paléontologiste  ne  doit  pas 
borner  ses  recherches  aux  terrys  seuls  ;  il  doit  des- 
cendre dans  les  mines  pour  y  étudier  sur  place  la 
végétation  carbonifère.  C'est  au  toit  des  veines  et 
dans  les  galeries  d'exploitation  qu'il  étudiera  cer- 
tains faits  botaniques;  c'est  là  qu'il  inventoriera 
exactement  la  flore  des  diverses  assises  du  terrain 
houiller. 

Le  paléontologiste  ne  doit  pas  laisser  exclusive- 
ment le  soin  des  récoltes  à  de  simples  ouvriers  ou 
à  des  personnes  étrangères  à  la  science  ;  il  doit 
récolter  beaucoup  par  lui-même  et  ne  pas  craindre 
la  fatigue  et  les  ennuis  du  métier.  Les  ouvriers 
des  houillères  peuvent  certainement  découvrir  et 
recueillir  des  pièces  intéressantes  ou  fort  belles; 
mais  une  foule  de  choses  curieuses  leur  échappent. 
Si  le  botaniste  veut  se  familiariser  avec  une  flore 
fossile  quelconque ,  il  doit ,  répétons-le ,  herbo- 
riser lui-même.  C'est  en  maniant  le  marteau  sur 
les  terrys  ou  dans  les  mines  qu'il  découvrira  des 
liaisons,  des  rapports  qui  le  mettront  sur  la  voie 
de  restaurations  inattendues;  quil  recueillera  ces 
délicates    Sphénoptéridées,  ces    petits   fruits,    ces 


186  RECHERCHES   ET  RECOLTES. 

empreintes  d'une  grande  finesse  qui  échappent  à  l'œil 
du  collectionneur  ignorant. 

Il  nous  reste  maintenant  à  dire  un  mot  sur  la 
manière  d'emballer  les  échantillons.  Afin  d'empêcher 
ceux-ci  de  se  détériorer  par  le  frottement,  on  doit 
les  envelopper  séparément  dans  de  vieux  journaux. 
Ainsi  mis  en  papillotes,  on  les  entasse  dans  les 
paniers,  en  ayant  soin  de  placer  les  plus  lourds  au 
fond  ou  sur  les  côtés  et  de  les  presser  les  uns  contre 
les  autres  en  les  tenant  dressés.  On  doit  remplir, 
avec  les  petites  pièces,  les  vides  laissés  par  les  grands 
échantillons.  L'emballage  exécuté  d'après  cette 
méthode  permet  le  transport  à  longue  distance  sans 
qu'on  ait  à  craindre  des  dommages  sérieux. 


§  2.  —  Préparation  des  ècliantillons , 

La  préparation  des  échantillons  consiste,  tout 
d'abord,  dans  le  dégagement  aussi  complet  que 
possible  de  l'empreinte  ;  puis,  dans  la  taille  des  côtés 
et  de  la  face  inférieure  des  pièces. 

Le  dégagement  ou  la  mise  à  nu  des  empreintes 
se  fait  parfois  d'un  seul  coup,  par  la  séparation 
complète  de  l'empreinte  et  de  la  contre-empreinte  ; 
mais,  le  plus  souvent,  cette  dernière  ne  se  détache 
que  sous  les  coups  répétés  du  ciseau  et  du  poinçon. 

L'expérience  peut  seule  enseigner  le  maniement 


PRÉPARATIONS.  -  C0LLECTI(3NS.  187 

du  ciseau  et  du  poinçon,  parce  que  les  résultats 
obtenus  par  ces  instruments  varient  avec  la  nature 
des  roches  et  même  avec  les  charbonnages  dont 
celles-ci  proviennent.  Pour  les  travaux  délicats,  nous 
conseillons  l'emploi  de  ciseaux  à  lame  assez  mince 
et  de  poinçons  à  pointe  fine.  Comme  les  ciseaux 
et  les  poinçons  s'émoussent  assez  promptement,  il 
faut  qu'une  meule  à  aiguiser,  mue  par  une  pédale, 
soit  à  demeure  dans  le  laboratoire  pour  affiler 
les  outils. 

Quand  on  enlève  des  éclats  de  la  contre-empreinte, 
s'il  s'agit  d'une  espèce  rare,  il  faut  bien  se  garder 
de  les  jeter  :  il  faut,  au  contraire,  les  conserver 
précieusement  pour  les  rassembler  sur  des  morceaux 
de  carton. 

L'expérience  apprend  encore  qu'on  ne  doit  pas, 
dans  certains  cas,  poursuivre,  jusqu'aux  dernières 
limites,  le  dégagement  des  empreintes ,  dans  la 
crainte  de  détruire  l'échantillon  que  l'on  prépare; 
elle  ens3igne  également  qu'il  faut  savoir  se  borner 
dans  ses  recherches  et  abandonner  une  empreinte 
placée  à  un  niveau  inférieur,  pour  ne  pas  compro- 
mettre une  empreinte  meilleure  ou  plus  précieuse 
placée  à  un  niveau  supérieur  :  la  curiosité  pourrait 
faire  abandonner  la  proie  pour  Tombre. 

Presque  toujours,  les  empreintes  de  Lépidoden- 
drons,  de  Sigill aires,  de  Calamités  et  des  Fougères 


188  RECHERCHES  ET  RECOLTES. 

à  larges  segments  sont  sur  un  même  plan  et  leur 
mise  à  nu  est  plus  ou  moins  facile  ;  mais  il  existe  des 
empreintes  de  Fougères  délicates  appartvenant  prin- 
cipalement au  groupe  des  Sphënoptëridëes,  qui 
sont  imprimées,  dans  la  roche,  sous  différents  plans  : 
cela  provient  de  ce  que  les  frondes  ont  cédé 
à  la  pression  inégale  des  eaux  limoneuses  et  des 
vases  plus  ou  moins  liquides.  Quant  à  ces  dernières 
empreintes,  il  faut,  par  un  travail  délicat  qui  exige 
beaucoup  de  patience  et  de  dextérité,  les  poursuivre 
jusqu'à  leurs  dernières  limites. 

On  peut  préparer  les  échantillons  sur  un  établi 
ou  sur  une  table,  en  les  fixant  d  une  manière  quel- 
conque; mais  nous  trouvons  préférable,  étant 
assis,  de  les  travailler  entre  les  genoux.  Ceux-ci 
font  l'office  des  mâchoires  d'un  étau  ;  ils  laissent 
les  mains  libres  et  permettent  d'employer  les  ciseaux 
et  les  poinçons  avec  beaucoup  de  facilité.  Avec  cette 
méthode,  la  besogne  est  plus  malpropre,  mais  cela 
importe  peu  au  paléontologiste  qui,  du  reste,  doit  se 
revêtir  d'un  costume  approprié  aux  circonstances  :  un 
pantalon  de  toile,  un  tablier  d'atelier  et  des  man- 
chettes peuvent  le  protéger  plus  ou  moins  de  la 
poudre  des  schistes  ou  des  roches  tendres.  Si 
l'on  veut  faire  de  belles  préparations,  il  ne  faut  pas 
craindre  les  nuages  de  poussière  et  redouter  le  cal 
qui  épaissit   bientôt    l'intérieur  de  la  main  droite. 


PRÉPARATIONS.  —  COLLECTIONS.  189 

Ces  inconvénients  ne  doivent  pas  faire  abandonner 
les  préparations  aux  mains  d'un  aide  inhabile  ou 
ignorant.  Souvent,  il  arrive  que,  pendant  la  prépara- 
tion des  pièces,  le  paléontologiste  découvre  des 
choses  inattendues  et  qui  échapperaient  à  un  simple 
préparateur  peu  expérimenté. 

La  face  inférieure  des  spécimens,  à  moins  qu'elle  ne 
présente  des  empreintes  intéressantes  et  qui  méritent 
d'être  conservées,  doit  être  nivelée,  afin  que  les 
échantillons  puissent  être  bien  assis  sur  les  tablettes 
des  armoires.  L'épaisseur  à  laisser  aux  pièces  dépend 
de  la  grandeur  de  celles-ci  ou  de  la  nature  de  la 
roche;  dans  tous  les  cas,  il  faut  éviter  d'exposer, 
dans  les  collections,  des  spécimens  trop  épais  ou  trop 
raboteux. 

Quand  les  empreintes  n'atteignent  pas  le  bord 
extrême  des  échantillons,  on  doit,  pour  flatter  la 
vue  et  donner  à  la  collection  un  aspect  agréable, 
chercher  à  rendre  les  pièces  carrées,  oblongues  ou 
polygonales.  Les  bords  peuvent  être  égalisés  au 
marteau,  au  ciseau  et,  mieux  encore,  à  la  râpe. 
S'il  s'agit  de  schistes  ou  de  roches  qui  ne  sont  pas 
trop  dures,  la  râpe  (lime  à  grosses  entailles)  employée 
par  les  menuisiers  et  les  charpentiers  rend  de  grands 
services  dans  le  travail  de  la  préparation.  Elle  peut, 
dans  de  nombreux  cas,  remplacer  avantageusement 
la  scie. 

6* 


190  RECHELICHES  ET  RÉCOLTES. 

Les  spécimens  petits  ou  très-délicats,  au  lieu  d*être 
conservés  dans  des  boîtes,  peuvent  être  fixés  sur 
des  plaques  de  carton  au  moyen  de  gomme  ou 
de  colle.  S'ils  appartiennent  à  la  même  espèce, 
ils  seront  réunis  sur  le  même  morceau  de  carton. 
L'emploi  de  cartons  met  les  petits  spécimens  à  l'abri 
des  chocs  ou  des  frottements. 

Le  travail  de  première  préparation  produisant 
beaucoup  dépoussière,  il  faut  éviter  de  le  faire  dans 
la  chambre  ou  dans  le  local  où  sont  conservées  les 
collections  classées;  car  celles-ci,  malgré  les  pré- 
cautions ordinaires,  seraient  bientôt  couvertes  de 
poussière.  La  poussière  qui  peut  se  trouver  sur  les 
empreintes,  s'enlève  tout  d'abord  au  plumeau,  puis  à 
la  brosse  (brosse  à  habits). 

Remarquons,  à  ce  propos,  que  la  brosse  rend  les 
empreintes  plus  brillantes  en  cirant  la  mince  couche 
charbonneuse  qui  les  recouvre  ;  il  ne  faut  pas  toute- 
fois en  abuser,  car  la  pellicule  charbonneuse  jDOur- 
rait  s'altérer  à  un  contact  trop  souvent  répété  ou 
trop  rude. 

Lorsque  les  empreintes  sont  restées  longtemps 
exposées  à  la  poussière,  parfois  celle-ci  pénètre 
tellement  entre  les  plus  fines  aspérités  de  la  roche 
que  le  plumeau  et  la  brosse  ne  suffisent  plus  pour 
l'enlever  complètement.  Dans  ce  cas,  on  laisse 
couler  un  mince  filet  d'eau  sur  toute  la  surface  de 


PRÉPARATIONS.  -  COLLECTIONS.  191 

l'empreinte;  puis,  on  éponge  aussitôt  en  tampon- 
nant avec  un  linge.  On  met  ensuite  sécher  les  pièces 
au  feu  ou  au  soleil,  et,  après  dessiccation  complète, 
quelques  coups  de  brosse  rendent  aux  empreintes 
leur  fraîcheur  primitive.  Il  est  toutefois  prudent  de 
n'employer  Feau  qu'avec  une  extrême  discrétion  ;  car 
elle  altère  assez  promptement  les  impressions  char- 
bonneuses et,  de  plus,  si  la  roche  est  feuilletée,  elle 
s'introduit  avec  facilité  entre  les  feuillets,  qu'elle 
désagrège. 

Pour  donner  aux  empreintes  un  aspect  plus 
agréable  et  aussi  pour  les  protéger  contre  les 
variations  de  l'atmosphère  ou  contre  l'humidité,  on 
les  recouvre  parfois  d'une  couche  de  vernis.  En 
général,  ce  procédé  n'est  pas  à  recommander,  parce 
que  le  vernis  encrasse  les  détails  délicats  des  impres- 
sions et  empêche,  par  son  miroitement,  de  bien 
saisir  les  contours,  la  direction  des  nervures,  etc. 
Ajoutons  toutefois  que  le  vernissage  est  rendu 
nécessaire  pour  certaines  pièces,  afin  d'empêcher  la 
pyrite  dont  elles  sont  saturées  de  se  répandre  en 
efflorescences. 

Une  chose  que  nous  ne  pouvons  omettre  ici, 
c'est  d'indiquer  .la  manière  de  restaurer  les  pièces 
brisées  ou  fracturées.  La  colle  forte  est  parfois  em- 
ployée pour  réunir  les  fragments  d'une  pièce  brisée  ; 
mais  nous  n'en  conseillons  pas  l'usage,  pas  plus  que 


192  RECHERCHES  ET  RÉCOLTES. 

celui  de  certaines  autres  colles  qui  se  ramollissent 
sous  l'action  de  l'humidité.  Nous  employons  de  pré- 
férence la  gomme  laque  dissoute  dans  l'esprit  de  vin. 
Cette  dissolution  ne  doit  être  ni  trop  liquide  ni  trop 
épaisse;  il  ne  faut  en  étendre  qu'une  très-mince 
couche  sur  les  surfaces  à  rejoindre,  afin  qu'une  forte 
pression  amène,  entre  celles-ci,  une  adhérence  très- 
intime.  Le  grand  avantage  que  présente  la  gomme 
laque,  c'est  de  n'être  pas  attaquée  par  l'humidité, 
de  sécher  rapidement  et  de  rejoindre  fortement 
les  parties  brisées  des  échantillons. 

L'étiquettage  des  pièces  se  fait  de  différentes 
manières.  C'est  ainsi  que  l'on  peut  graver  les  noms, 
le  lieu  de  provenance,  etc.,  sur  l'échantillon  même, 
au  moyen  d'une  pointe  d'acier  ;  qu'on  peut  peindre 
ces  mêmes  indications  à  la  couleur  grasse  ;  mais  on 
préfère  généralement  l'emploi  d'étiquettes  adhésives, 
que  l'on  applique  à  volonté  sur  l'une  ou  l'autre 
face  des  échantillons.  Pour  éviter  le  trop  grand 
papillotage,  il  est  bon  de  choisir  des  étiquettes  de 
petit  format.  L'étiquette  doit  porter  :  1°  le  nom  de 
l'espèce,  avec  un  ou  plusieurs  synonymes,  en  cas  de 
besoin  ;  2"  l'indication  de  Tétage  précis  d'où  provient 
le  fossile  ;  3**  la  localité  topographique  ;  4"  la  date  de 
la  récolte  ;  5°  le  nom  du  collecteur.  S'il  s'agit  de 
plantes  houillères,  l'indication  de  l'étage  est  rem- 
placée par  celle  du  charbonnage,  du  puits  et  de  la 


PRÉPARATIONS.  —  COLLECTIONS.  193 

veine.  Comme  ces  indications  sont  assez  nombreuses, 
on  peut  les  distribuer  sur  deux  étiquettes  :  Tune 
portant  les  détails  purement  botaniques,  la  seconde, 
les  autres  renseignements.  L'écriture  doit  être  fine 
et  serrée,  à  cause  du  petit  format  des  étiquettes. 

Nous  n'avons  pas  cru  devoir  traiter  de  la  prépa- 
ration des  pièces  microscopiques  :  sections  de  bois, 
de  feuilles,  de  fructifications,  de  fruits,  etc.,  parce 
que  cette  préparation  est  très-difficile,  qu'elle  exige 
des  appareils  et  des  instruments  tout  spéciaux  et 
qu'elle  n'est,  du  reste,  entreprise  que  par  un  très- 
petit  nombre  de  savants. 

§  3.  —  Collections. 

Les  collections  de  plantes  fossiles  sont  beaucoup 
moins  communes  que  les  collections  de  plantes 
sèches  ou  herbiers.  Cette  différence  tient  à  ce  que 
les  plantes  vivantes  sont  répandues  partout,  tandis 
que  les  végétaux  fossiles  sont  relativement  rares  et 
ne  se  trouvent  pas  disséminés  en  tout  lieu  ;  elle  tient 
ensuite  à  ce  que  la  confection  et  l'installation  d'un 
herbier  sont  plus  faciles  que  la  formation  et  l'aména- 
gement d'une  collection  paléontologique. 

Le  poids  et  l'encombrement  d'une  collection  pa- 
léontologique ne  doivent  pas  trop  effrayer  le 
commençant  ;  car  un  petit  nombre  de  meubles 
bien    aménagés   peuvent   contenir  une  riche  série 


194        RECHERCHES  ET  RECOLTES, 

d'empreintes,  pourvu  que  celles-ci  représentent  des 
échantillons  choisis  et  bien  préparés.  Une  col- 
lection de  plantes  fossiles  formée  avec  soin  et 
intelligence  est  au  moins  aussi  aisément  consultée 
et  étudiée  qu'un  herbier  et,  de  plus,  elle  produit 
plus  d'effet  que  celui-ci.  Nous  sommes  persuadé  que 
dès  qu'on  aura  reconnu  la  vérité  de  ce  qui  précède, 
on  verra,  en  Belgique,  d'assez  nombreux  ama- 
teurs s'éprendre  de  passion  pour  la  paléontologie  et 
former  des  collections. 

Une  collection  particulière  ne  peut,  en  général, 
avoir  le  développement  des  collections  de  musées 
ou  de  jardins  botaniques.  Il  y  a  donc  une  différence 
à    établir  entre    ces  deux    sortes    de   collections. 

Dans  une  collection  particulière  faite  par  un 
botaniste,  celui-ci  se  contentera  d'y  faire  figurer  le 
nombre  d'échantillons  indispensables  pour  repré- 
senter suffisamment  chaque  espèce  au  point  de  vue 
morphologique;  dans  une  collection  publique,  on 
devra  non-seulement  représenter  chaque  type  spéci- 
fique par  de  riches  séries  de  spécimens  choisis  au 
point  de  vue  morphologique,  mais  encore  par  des 
séries  d'échantillons  recueillis  au  point  de  vue 
topographico-stratigraphique.  C'est  ainsi  que  l'ama- 
teur pourra  se  contenter  de  pièces  provenant  d'un 
petit  nombre  de  bons  gîtes  ;  tandis  que,  dans  un 
musée   public,    on    s'efforcera   de    rassembler    des 


PREPARATIONS.  —  COLLECTIONS.  195 

échantillons  de  tous  les  gîtes  connus,  afin  de  pouvoir 
offrir,  au  géologue,  au  stratigraphe,  tous  les  élé- 
ments botaniques  nécessaires  pour  l'étude  appro- 
fondie des  divers  étages  géologiques.  D'après  ce 
principe,  les  musées  sont  donc  appelés  à  donner  un 
très-grand  développement  à  leurs  collections  paléon- 
tologiques. 

Au  surplus,  ce  qu'il  importe  de  faire,  dans  les 
deux  genres  de  collections,  c'est  de  réunir  des 
échantillons  qui  soient  non-seulement  beaux,  mais 
encore  instructifs  et  pouvant  servir  à  la  restaura- 
tion des  types  fossiles.  S'il  s'agit  de  Fougères  de 
grande  taille,  il  faudra  rassembler  des  fragments 
appartenant  aux  différentes  parties  de  la  fronde,  ne 
pas  négliger  les  impressions  des  rachis,  de  façon  à 
pouvoir  se  faire  une  idée  plus  ou  moins  exacte  des 
proportions  des  espèces  et  des  modifications  que 
leurs  segments  éprouvent,  d'après  la  place  qu'ils 
occupent.  On  fera  en  sorte  de  se  procurer  l'état 
fertile  et  l'état  stérile  de  chaque  espèce.  Est-il 
question  de  Lépidodendrons,  de  Sigillaires  ou  de 
Calamités,  on  tâchera  de  réunir,  pour  chaque  type, 
des  impressions  de  tronc,  de  branches  feuillées  et 
de  fructifications.  En  somme,  le  but  véritable  d'une 
collection  n'est  pas  d'exciter  une  stérile  curiosité, 
mais  d'offrir  les  éléments  nécessaires  pour  la  re- 
constitution   des    flores    antiques    et    pour    suivre 


196  RECHERCHES  ET   RECOLTES. 

révolution  de  celles-ci  à  travers  les  âges  géologiques. 

La  restauration  des  formes  éteintes  est  entourée 
de  grandes  et  nombreuses  difficultés,  parce  que  les 
diverses  parties  d'un  même  végétal  sont  ordinaire- 
ment dispersées  sans  ordre  et  sans  liaison  dans  les 
roches  fossilifères,  et  qu'elles  sont  souvent  mélan- 
gées et  confondues  avec  des  fragments  d'autres 
végétaux.  Il  est  vrai  que  ces  difficultés  sont  un 
aiguillon  de  plus  qui  stimule  le  travailleur  et  lui 
fait  rechercher,  avec  ardeur,  les  adhérences,  les 
rapports  qui  peuvent  le  mettre  sur  la  voie  des 
reconstitutions. 

Les  difficultés  que  nous  signalons  ont  encore  une 
autre  cause.  En  effet,  dans  les  ouvrages  systéma- 
tiques, on  a  décrit  un  très-grand  nombre  d'espèces 
fossiles ,  qui  va  sans  cesse  en  augmentant,  à 
mesure  que  les  recherches  se  multiplient.  Parmi 
les  espèces  décrites,  il  en  est  qui  sont  fausses, 
étant  établies  sur  des  parties  ou  fragments  d'autres 
types.  C'est  ainsi  que  la  plupart  des  Calamités 
sont  des  empreintes  ou  des  moules  de  troncs  ou  de 
rhizomes  d'Équisétinées,  dont  les  rameaux  feuilles 
et  les  épis  fructifères  ont  été  désignés  sous  les  noms 
les  plus  divers. 

Il  est  évident  que  la  même  espèce  de  Lépido- 
dendron  ou  de  Sigillaire  a  donné  lieu  à  l'établis- 
sement   de    plusieurs  espèces ,    selon  qu'on   a    eu 


PRÉPARATIONS.   -  COLLECTIONS.  197 

affaire  à  des  écorces  de  la  base,  de  la  partie 
moyenne  ou  du  sommet  des  tiges,  à  des  rameaux 
feuilles  et  à  des  épis  fructifères.  Certaines  espèces 
(le  gi'andes  Fougères  ont  vu  diverses  parties  de 
leur  fronde  donner  lieu  à  la  création  de  plusieurs 
espèces.  Dans  les  Fougères  délicates,  le  même  type 
a  été  décrit  sous  plusieurs  noms  spécifiques,  selon 
(jue  le  limbe  des  segments  est  resté  entier,  ou  bien 
que,  par  suite  de  la  macération,  le  parenchyme  est 
en  partie  disparu  ou  est  complètement  détruit.  Dans 
ce  dernier  cas,  les  segments  sont  réduits  à  leurs 
seules  nervures.  Parmi  les  végétaux  supérieurs, 
dont  les  feuilles  sont  si  variables  suivant  qu'elles  sont 
inférieures  ou  supérieures,  qu'elles  sont  produites 
par  des  pousses  vigoureuses  ou  par  des  pousses  déli- 
cates, la  même  espèce  est  souvent  décrite  sous  plu- 
sieurs noms. 

Cette  confusion  ou  plutôt  cette  distinction  outrée 
est  inévitable  dans  l'état  actuel  de  nos  connais- 
sances; il  est  réservé  à  l'avenir  de  voir  les  fausses 
espèces  rattachées  à  leurs  véritables  types  spéci- 
fiques. 

Parlons  maintenant  de  Taménagement  d'une  col- 
lection. Dans  celle-ci,  on  ne  doit  pas  chercher  à 
produire  de  l'effet  au  détriment  de  l'étude,  en 
mettant  en  évidence  les  belles  pièces  en  dehors  de  leur 
place  naturelle.  On  peut  bien  isoler  quelques  grands 


198  RECHERCHES  ET  RÉCOLTES. 

échantillons  dont  les  dimensions  dépassent  celles  des 
meubles  ou  des  casiers  ordinaires,  mais  cela  ne  peut 
être  qu'à  titre  d'exception.  Il  faut,  comme  dans 
un  herbier,  respecter  la  classification  et  ranger  les 
spécimens  systématiquement,  d'après  l'ordre  rigou- 
reusement botanique  ou  d'après  le  double  ordre 
taxinomique  et  stratigraphique. 

En  classant  une  collection  d'après  les  divisions 
géologiques  et  en  rangeant  les  espèces  de  chaque 
étage  selon  leur  ordre  morphologique,  on  a  le  grand 
et  précieux  avantage  de  pouvoir  suivre  l'évolution 
des  flores  depuis  les  terrains  les  plus  anciens  jus- 
qu'aux étages  les  plus  récents. 

Dans  la  plupart  des  musées,  les  empreintes  végé- 
tales sont  exposées  sur  les  rayons  d'armoires  vitrées 
peu  profondes  et  ordinairement  élevées;  les  échan- 
tillons, souvent  montés  sur  socles,  sont  dressés 
et  placés  sur  un  seul  rang.  Par  cette  disposition, 
les  murs  d'un  musée  sont  garnis  de  pièces  qui 
produisent  un  bel  effet  ;  mais  ce  système  d'instal- 
lation présente  plusieurs  inconvénients  très-graves 
pour  l'étude.  Tout  d'abord,  l'amateur  qui  n'est 
pas  admis  à  étudier  les  pièces  de  près,  ne  peut 
bien  examiner  que  les  échantillons  placés  jusqu'à 
une  certaine  hauteur;  ensuite,  si  les  pièces  sont 
montées  sur  socles  en  étant  maintenues  dressées  ou 
inclinées  par  une   armature   de  fil   de  fer   ou   de 


PREPARATIONS.  ~  COLLECTIONS.  199 

laiton,  on  ne  peut  les  étudier  aussi  aisément  que 
les  pièces  parfaitement  libres  et  qui  peuvent  se 
placer  à  plat  sur  une  table  ;  enfin,  ces  pièces  montées 
sont  isolées  des  nombreuses  petites  pièces  des 
mêmes  espèces  que  l'on  conserve  dans  des  tiroirs, 
de  telle  sorte  que  les  spécimens  appartenant  au 
même  type  spécifique  ne  sauraient  être  comparés 
en  même  temps.  Un  autre  inconvénient  de  ce 
système,  c'est  qu'il  exige  beaucoup  de  place;  or,  de 
nos  jours,  avec  le  développement  considérable  que 
prennent  les  collections,  la  place  doit  être  économi- 
quement ménagée,  aussi  bien  chez  un  particulier 
que  dans  un  musée  public. 

A  notre  avis,  le  meilleur  mode  d'arrangement  est 
celui  qui  se  fait  dans  des  armoires  pourvues  de  tiroirs 
larges  et  profonds  à  rebords  peu  élevés  ou  de 
plateaux  glissant  sur  des  barres  latérales.  Les 
tiroirs  ou  les  plateaux  reçoivent  à  plat  les  échan- 
tillons; ceux-ci  sont  réunis  selon  leur  espèce;  si 
plusieurs  espèces  occupent  le  même  plateau,  chacune 
de  celles-ci  peut  être  distinguée  ou  délimitée  par  l'un 
ou  l'autre  artifice  de  séparation.  Le  contenu  de 
chaque  tiroir  ou  de  chaque  plateau  est  indiqué  au 
moyen  d'une  ou  de  plusieurs  étiquettes  fixées  sur  le 
bord  inférieur. 

Les  avantages  de  ce  dernier  mode  d'aménagement 
sont  importants.  En  premier  lieu,  celui-ci  ne. réclame 


200  RECHERCHES  ET   RECOLTES. 

aucun  montage  pour  les  pièces  et  exige  moins 
d'espace  ;  les  séries  stratigraphiques  et  taxinomiques 
sont  continues,  et,  chose  précieuse  pour  l'étude,  les 
plateaux  ou  les  tiroirs  peuvent  être  rangés  en  ligne 
sur  de  longues  tables  de  travail,  de  façon  que  la 
séi'ie  des  échantillons  représentant  une  ou  plusieurs 
espèces  peut  être  examinée  et  comparée  avec 
commodité. 

Ce  dernier  système  est  celui  qui  a  été  adopté  au 
Musée  royal  d'histo-'re  naturelle  de  Bruxelles  et 
Texpérience  qui  en  a  été  faite,  confirme  de  tous 
points  ce  que  nous  venons  d'en  dire. 

Dans  un  musée,  il  est  utile  que  les  armoires  ou 
meubles  soient  entièrement  vitrés,  afin  de  permettre 
au  public  d'examiner,  à  son  aise,  ce  qu'ils  renfer- 
ment; mais,  chez  un  particulier,  le  vitrage  n'est  pas 
indispensable. 

Ajoutons,  en  terminant,  que  le  local  où  est 
installée  une  collection  de  paléontologie  végétale  doit 
être  parfaitement  sec  ;  car  l'humidité  ou  la  fraîcheur 
peut,  plus  ou  moins  promptement,  altérer  ou  endom- 
mager les  empreintes. 


CHAPITRE   TROISIEME. 


BIBLIOTIIEQL'E  DE  PALEONTOLOGIE  VEGETALE. 

Il  est  beaucoup  plus  facile  et  moins  dispendieux 
de  se  composer  une  bibliothèque  pour  l'étude 
des  végétaux  vivants  que  de  réunir  les  livres 
nécessaires  à  l'étude  des  plantes  fossiles.  Cela  tient 
à  ce  que  la  botanique  proprement  dite  est  étudiée 
depuis  plus  longtemps;  qu'elle  possède  de  nom- 
breux traités  généraux,  des  recueils  de  descriptions 
plus  complets  et,  qu'en  outre,  elle  ne  réclame  pas, 
d'une  manière  aussi  absolue,  l'emploi  de  figures  et 
de  planches  dans  les  ouvrages  descriptifs. 

Au  point  de  vue  de  l'étude  spéciale  d'une  flore, 
la  botanique  vivante  offre  souvent,  à  l'amateur,  un 
choix  de  bons  ouvrages,  dans  lesquels  l'ensemble  des 
plantes  d'une  contrée  est  décrit;  tandis  que, jusqu'ici, 
aucun  pays,  la  Suisse  exceptée,  ne  possède  une  flore 


•202  BIBLIOTHÈQUE 

fossile  complète.  Pour  étudier  la  flore  foGsile  d'une 
contrée  quelconque,  on  doit  avoir  recours  à  des 
mémoires  et  à  des  travaux  fragmentaires  souvent 
disséminés  dans  une  foule  de  publications  périodiques. 
Dans  la  liste  des  ouvrages  que  nous  allons  citer, 
nous  avons  eu  spécialement  en  vue  l'étude  des 
plantes  fossiles  de  nos  terrains. 

§  1.  —  Traités  généraux. 

ScHiMPER  (W.-Ph.),  Traité  de  -paléontologie  végétale  ou  Flore  du 
monde  primitif  dans  ses  rapports  avec  les  formations  géolo- 
giques et  la  fore  du  raonde  actuel  Paris,  1869-1874,  3  gros 
vol.  in -8°,  accompag-nés  d'un  atlas  de  110  planches  grand 
in-4",  lithographiées. 

Cet  ouvrage  considérable  est  le  meilleur  guide  qui  existe 
pour  étudier  l'ensemble  de  la  paléontologie  végétale.  Bien 
qu'il  contienne  la  description  de  toutes  les  espèces  connues 
et  qu'il  soit  accompagné  d'un  atlas  renfermant  de  nom- 
breuses figures,  il  ne  suffit  pas  néanmoins  pour  analyser  et 
déterminer  toutes  les  espèces  d'une  floi'e  quelconque.  La 
détermination  des  espèces  fossiles,  surtout  celles  des  terrains 
anciens,  exige  toujours  l'étude  de  plusieurs  ouvrages  et  la 
comparaison  de  nombreuses  figures. 

Unger  (F.).  Gênera  et  Species  plantarum  fossilium.  Vindo- 
bonae,  1850,  1  vol.  in-8». 

Depuis  la  publication  de  l'ouvrage  précédent,  ce  livre  n'a 
plus  guère  qu'un  intérêt  historique. 

Balfour  (J.-H.).  Introduction  to  the  Study  of  Palaeontological 
Botany.  Edinburgh,  1872,  1  vol.  in-8'',  avec  des  figures 
intercalées  dans  le  texte  et  4  planches. 


DE  PALEONTOLOGIE  VÉGÉTALE.      203 

Ce  petit  traité,  comme  son  titre  l'indique  du  reste,  peut 
servir  d'introduction  à  l'étude  de  la  paléontolof^ie  véfîétale, 
en  donnant  à  l'amateur  d^s  notions  g:énérales  sur  les  grandes 
divisions  de  la  flore  fossile  au  point  de  vue  de  la  sirati- 
f^i-aphie  et  de  la  taxinomie. 
Brongniart  (Ad.).  Prodrome  d'une  histoire  des  végétaux 
fossiles.  Paris,  1828,  1  vol.  in-8". 

Ce  petit  livre  est  encore  utile  à  consulter  pour  l'histoire 
de  la  classification  des  plantes  fossiles. 

§  2.  —  Ouvrages  descriptifs. 

Autant  que  la  chose  est  possible,  les  ouvrages 
descriptifs  sont  rangés  dans  Tordre  des  terrains 
qu'ils  traitent. 

a)  terrains  cambrien,  silurien  et  dévonien. 

GoppERT    (H.-R.).   Die  fossile  Flora  des    Uebergangsgebirges. 
Breslau,  1852,  1  vol.  in-4o,  avec  44  planches. 
-    Ueber  die  fossile  Flora  der  silurischen,  devonischen  und 
untern  Kohlenformation.  lena,  1860,  1  vol.  in-4<',  avec 
11  planches. 
Richter(R.)  et  U.NGER  (F.).  Beitrdge  zur  Palaeontologie  des 
Tkuringer  Waldes.  Wien,  1856,  1  vol.  in-4". 

La  partie  concernant  la  flore  et  traitée  par  Unger  est 
accompagnée  de  13  planches. 
ScHiMPER  (W.-Ph.).  Mémoire  sur  le  terrain  de  transition  des 
Vosges  (en  collaboration  avec  Kochliu-Schlumberger).  Stras- 
bourg, 1862,  I  vol.  in-4«,  avec  30  planches. 
ÛA.\vsoN  (J.-W.).  The  Fossil  Plants  of  the  Devonian  and 
Upper  Silurian  Formations  of  Canada.  Montréal,  1871,  1  vol. 
in-8°,  avec  20  planches. 


204  BIBLIOTHÈQUE 

b)  terrain  carbonifère. 

Stur  (D.).   Dte  Culm-Flora.  Vien,    1875,   1  vol.  grand  in -4", 

avec  planches. 
Andrak(C.-J.).  Die  vorwHtUchen  PJlanzen  aus  dem  Steinkolilen- 

Oehirge  der  preussischen  Rheinlandeîind  Westpkalens.  Bonn, 

1865-1869,  1  vol.  in-4«,  avec  15  planches. 
Brongniart  (Ad.).  Histoire  des  végétaux  fossiles,  ou  recherches 

botaniques  et  géologiques  sur  les  végétaux   dans  les  diverses 

couches  du  globe.  Paris,  1828-1844,  in-4o,  avecl94  planches. 
Cet  ouvrage  est  resté  inachevé.   Le  tome  II  ne  conaprend 

que  deux  fascicules. 
Ettingshausen  (C.  von).  Die  Steinkohlenflora  von  Stradonitz 
in  Bôhmen.  Wien,  1852,  in-l°,  avec  6  planches. 

—  Die  Steinkohlenflora  von  Radnitz  in  Bôhmen.  Wien,  1851, 

1  vol  in-4»,  avec  29  planches. 

—  Beitràge  zur  nàhern  Kenntniss  der  Calamiten  Wien,  1852, 

l  vol.  in-40,  avec  4  planches. 
Feistmantel  i Oscar).    Die    Yersteinerungen    der    Bôhmischen 
Kohlengehirgsablagerungen  Leipzig,  1874.  .,  in -4»,  avec  plan- 
ches. —  En  voie  de  publication. 
Geinitz   (H.-B.).  Darstellung  der  Flora  des   Hainichen-Ebers- 
dorfer  und  des  Flôhaer  Kohlenbassins.  Leipzig,    1855, 
in-fol.,  avec  14  planches. 

—  Die  Yersteinerungen  der  Steinkohlenformation  in  Sanhsen. 

Leipzig,  1855,  1  vol.  iu-foL,  avec  36  planches. 
GOLDENBERG  (F.).  Flora  Saraepontana  fossilis.  Saarbriieken, 

1855-lt-'62,  in-4'',  avec  18  planches  in-fol. 
GoppERT  (H.-R  )    Systema   Filvum  fossilium.  Breslau,  1836, 

1  vol.  in-4°,  avec  44  planches. 

—  Die  Oattungen  der  fossilen    Pflanzen.   Bonn,    1841-1818, 

1  vol.  in-4»  oblong,  avec  55  planches  (inachevé) 
Grand' EuRY  {¥.-C.).  Flore  carbonifère  du  département  de  la 
Loire  et  du  centre  de  la  France.   Paris,  1877,   1  vol.    in-4*', 
avec  38  planches. 


DE  PALEONTOLOGIE  VEGETALE.       205 

GuTHiER    (G. -A.    von).    Abdrucke    und    Venteinerungen    des 

Zivickauer    Schwarzkohlengebirges    und    seiner  Umgebimgen. 

Zwikau,  1842,  1  voL  in-<S<>,  avec  11  planches  in-4". 
Heer(Os\v.).  Die  Vonveltliche  Flora  der  Schweiz.  Zijfich,  1876- 

1S77,  grand  in-l",  avec  planches.  —  En  voie  de  publication. 
LiNDLEY  (J.)  et  HuTTON  (W.).  FossU  Flova  of  Grreat  Britain. 

London,   1831-1837,  3  vol.  in-S",  avec  230  planches.  —  Cet 

ouvra^fo  a  été  réimprimé  à  Londres  en  1872. 
RÔHL  (E.  von).  Fossil  Flora  der   Steinkohlenformation   West- 

pkalens,  einschlieslich  Piesberg  und   Osnabrilck.  Cassel,  1868, 

l  vol    in-4'',  avec  32  planches  doubles. 
Sternberg  (C.  von).    Versiich  einer  geognostischen-botanischen 

Darstellung    der    Flora  der    Vorwelt.    Leipzio^,    1820-1838, 

1  vol.  in-fol.,  avec  160  planches. 
Weiss  (C.-E).  Fossile  Flora  derjiingsten  Steinkohlenformation 

und  der  Ruthliegenden  im  Saar-Rhein-Gebiet  Bonn,  1869-1872, 

1  vol.  in-4»,  avec  20  planches. 

C)     TERRAINS     SECONDAIRES. 

Ettengshausen  (C.  von)  et  Debey  (M.-H.).  Die  urweltlichen 

Thallophyten   des  Kreidegebirges  von    Aaclien.    Wien, 

1859,  in-4'',  avec  3  planches. 

—  Die  îirweltlichen  Acrobryen  des  Kreidegebirges  von  Aachen 

und  Maastricht.  Wien,  1859,  in-4'>,  avec  7  planches. 

Geinitz  (H.-B.).  Die  PJlanzenreste  der    Byas.   Leipzi^ï,    1862, 

1  vol.  in-4o,  avec  19  planches. 
Lesquereux  (L.).  The  Cretaceous  Flora.  Washini,Hon,    1874, 

1  vol.  in-4'',  avec  30  planches. 
Saporta  (G.  à%).  Paléontologie  française.  Végétaux  jurassiques. 

Paris,  i873-1875,  2  vol.  in-S",  avec  128  planches. 
ScHENK  (A.).  Die  fossile  Flora  der  Grenzschichten  des  Keupers 
und  Lias  Frankens.    Wiesbaden,    1868,    1   vol.    in-4'',   avec 
45  planches. 


206  BIBLIOTHÈQUE 

d)    terrains  tertiaires. 

Heer  (Osw.).   Flora  iertiaria  Eelvetiae.    Zurich,    1853-1859, 
3  vol.  in-foL,  avec  156  planches. 

—  Miocène  haltische   Flora.   Konigsbei-g-,   1869,  1  vol.  in-4", 

avec  39  planches. 

—  Flora  fossilis  arcHca.  Die  fossile  Flora  der  Polarldnder. 

Zurich,  1868,  1  vol.  in-4'',  avec  50  planches. 
Massalongo  (A  -B.).  Studii  sulla  Flora  fossile  et  Qeologia  stra- 
tigraflca  del  Senigalliese  (en  collaboration  avec  Scarabelli). 
Imola,  1858,  1  vol.  in-4<',  avec  46  planches. 
Saporta  (G.  de).  Prodrome  d'une  flore  fossile  des  travertins 
anciens    de   S'^zanne.    Paris,    1868,  1    vol.    in-4'»,   avec 
35  planches. 

—  Études  sur  la  végétation  du  Sud-Est  de  la  France.  Paris, 

1863,  1865,  1867  et  1873.    (Annales  des  sciences  natu- 
relles.) 
Unger   (F.).  Sylloge  Plantarum  fossilium.  Wien,  1860-1866, 

l  vol.  in^o,  avec  57  planches. 
Watelet  (0.).  Description  des  plantes  fossiles  du  bassin  de  Paris. 
Paris,  1866,  l  vol.  in-4o,  avec  60  planches, 

§  3.  —  Ouvrages  dJanatomie  et  d'organographie. 

Pour  rétude  anatomique  et  organographique  des 
végétaux  fossiles,  on  doit  consulter  les  travaux  de 
Binnej  (E.-W.),  Brongniart  (Ad.),  Carruthers(W.), 
Corda  (A.-C.-J.),  Dawson  (J.-W.),  Eichwald  (E.), 
Goppert  (H.-R.),  Mougeot  (A.),  Renault  (B.)  et  Wil- 
liamson  (W.-C).  On  trouvera  les  titres  des  ouvrages 
de  ces  savants  dans  le  Traité  de  paléontologie  de 
M.   Schimper,  t.  III,  pp.  787-806. 


DE  PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE.      207 

§  4.  —  Ouvrages  sur  la  flore  fossile  de  la  Belgique. 

a)  terrain  dévonien. 

Crépin(F.).  Observations  sur  quelques  plantes  fossiles  du  dépôt 
démnien  rapporté  par  Dumont  à  l'étage  quartzoschisteux 
inférieur  du  système  eifelien  Bruxelles,  1875,  in-S»,  avec 
6  planches. 

—  Description  de  quelques  plantes  fossiles  de  l'étage  des  psani- 

mites  du  Condroz  {dévonien  supérieur).  Bruxelles,  1874, 
in-8»,  avec  3  planches. 
Gii.KixET  (A.).  Sur  quelques  plantes  fossiles  Je  l'étage  des  psam- 
mites  du  Condroz.  Bruxelles,  1875,  in-8«,  avec  3  planches. 

—  Sur  quelques  plantes  fossiles  de  l'étage  du  poudingue  de 

Burnot.  Bruxelles,  1875,  in-8°,  avec  3  planches. 

b)  terrain  carbonifère. 

Sauveur  (J.-J.-D.).  Végétaux  fossiles  des  terrains  houillers  de 

la  Belgique.  Bruxelles,  1848,  atlas  in-4''  de  69  planches. 
Le  texte    de    cet    ouvrage   n'a    pas  paru.   Plusieurs    des 

ligures  ne  sont  que  des  copies  altérées  de  figures  publiées 

par  Brongniart,  Lindley  et  Hutton. 
CoEMANS  (E.)    et    K[CKX    (J  -J.).    Monographie    des   Spheno- 

phyllum  d'Europe.  Bruxelles,  1864,  in-S",  avec  2  planches. 
CoEMANS  (E.).   Les  Annularia  du  terrain  houiller  de  Belgique. 

Bruxelles,  1865,  in-8". 
Crépln  (F.).  Fragments  paléontologiques  pour  servir  à  lajlore 

du  terrain  houiller  de  Belgique.  Premier  fragment.  Bruxelles, 

1874,  in-8<',  avec  2  planches. 

C)    TERRAIN    CRÉTACÉ. 

CoEMANS  (E.).  Description  de  la  flore  fossile  du  premier  étage 
du  terrain  crétacé  du  Hainaut.  Bruxelles,  1866,  in-4»,  avec 
5  planches. 


208  BIBLIOTHÈQUE 


d)  terrain  éocène. 

Saporta  (G.  de)  et  Marion  (A. -F.).  Essai  sur  l'état  de  la  végé- 
tation à  l'époque  des  marnes  heersiennes  de  Gelinden. 
Bi-axelles,  1873,  1  vol.  in-4'',  avec  12  planches. 

—  Révision  de  la  flore  Jieersienne  de  Gelinden  d'après  une 
collection  appartenant  au  comte  G.  de  Looz.  —  Cet 
ouvrapreest  sous  presse  dansia  collection  des  mémoires 
in-4'' de  TAcadémie  royale  de  Belgique.  11  sera  accom- 
pagné de  14  planches. 

BuRTiN  (F.  de).  Oryctographie  de  Bruxelles,  ou  description  des 

fossiles,  tant  naturels  qu'accidentels  découverts  jusqu'à  ce 

jour  dans  les  environs  de  cette  ville.   Bruxelles,  1784, 

1  vol.  in-fol. 

C'est  dans  cet  ouvrage  que  le  Nipadites  Burtini  a  été  décrit 

et  figuré  pour  la  première  fois.  L'auteur  rapproche  ce  fruit 

de  la  noix  de  coco. 
Le  Hon  (H.)  et  Nyst  (H.).  Description  succincte  de  quelques 

nouvelles  espèces  animales  et  végétales   du  terrain  tertiaire 

éocène.  Bruxelles,  1862,  in-B». 
Crépin  (F.).  Note  sur  un  Cauliniles  récemment  découvert  dans 

V assise  lackénienne .  Bruxelles,  1873,  in-S". 


SECONDE    PARTIE. 


CHAPITRE    PREMIER. 


APERÇU  DE  L'IIISTOIKE  DE  LA  BOTANIQUE  EN  BELGIQUE. 

Nous  n'avons  pas  l'intention  d'écrire  une  his- 
toire détaillée  de  la  botanique  en  Belgique;  nous 
entendons  seulement  retracer,  à  grands  traits,  la 
marche  que  cette  science  a  suivie,  dans  notre  pays, 
depuis  le  commencement  du  xyi°  siècle  jusqu'à  nos 
jours.  Notre  tâche  sera  facile,  car  il  nous  suffira  de 
condenser  les  études  que  d'autres  ont,  avant  nous, 
consacrées  à  l'histoire  des  botanistes  belges  (1). 


(1)  Discours  sur  Vétat  ancien  et  moderne  de  l'agriculture  tt  de 
la  botanique  dans  les  Pays-Bas,  prononcé  par  Cli.  Van  Hul- 
them,  président  de  la  Société  royale  d'agriculture  et  de  bota- 

6"* 


210  APERÇU  ])E  L'HISTOIRE  DE  LA 

Avant  le  xvi^  siècle,  la  botanique  ne  peut  être 
considérée  comme  une  véritable  science.  Elle  n'était 
que  l'humble  auxiliaire  de  la  médecine  ;  les  plantes 
n'étaient  pas  étudiées  pour  elles-mêmes  et  les  traités 
qui  les  concernaient  n'étaient,  pour  la  plupart,  que 
des  commentaires  des  ouvrages  de  Théophraste,  de 
Dioscoride  et  de  Pline. 

On  a  cité,  comme  étant  le  premier  botaniste  belge 
connu,  Jean  de  Saint-Amand.  Ce  savant,  né  vers 
1200,  à  Husseignies,  dans  le  Hainaut,  fut  d'abord 
chanoine  à  Tournai  ;  plus  tard,  il  devint  l'un  des 
plus  célèbres  professeurs  de  la  faculté  de  médecine 


nique,  et  l'un  des  directeurs  du  Jardin  botanique  de  la  ville  de 
Gand,  lors  de  la  distribution  des  prix,  à  la  salle  ordinaire  des 
séances  de  la  Société,  à  l'époque  du  salon  d'exposition  de  fleurs, 
le  dimanche  29  juin  1817.  Une  nouvelle  édition  de  ce  discours 
a  été  publiée  à  Gand  en  1837.  —  Histoire  de  la  botanique  en 
Belgique,  par  le  D--  J.-D.  Hannon  (dans  le  tome  3«  de  la  Flore 
belge  du  même  auteur).  Les  matériaux  de  cette  histoire  ont  été 
puisés  dans  le  discours  de  Van  Hulthem.  —  Discours  sur  les 
services  rendus 'par  les  Belges  a  la  botanique,  par  B.-C.  Du  Mor- 
tier. (Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique  de  Belgique, 
t.  ler,  1862.)  —  Les  nombreuses  notices  biographiques  sur  les 
botanistes  belges  publiées  par  Ch.  Morren,  M.  Éd.  Morren, 
J.  Kickx,  etc.  —  Les  publications  de  M.  Éd.  Morren  sur  les 
progrès  de  l'horticulture  en  Belgique.  —  Rapport  séculaire  sur 
les  travaux  de  botanique  et  de  physiologie  végétale  (1772-1872), 
par  Éd.  Morren. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  211 

de  Paris.  Son  ouvrage  intitulé  :  De  mrihis  2Ûan- 
tarum  ne  fut  imprimé  qu'en  1609  (à  Francfort).  Ce 
livre  ne  vaut  certainement  pas  à  son  auteur  le  nom 
de  père  de  la  botanique  en  Belgique  qu'on  a  voulu  lui 
décerner.  Ce  nom  glorieux  ne  revient  même  pas  à 
Remacle  Fusch,  mais  bien  à  notre  grand  botaniste 
Rembert  Dodoens. 

§  Y\  —  Seizième  siècle. 

Remacle  Fusch  (U  naquit  à  Limbourg  vers  1500 
et  mourut  à  Liège  le  21  décembre  1587.  Après 
avoir  fait  ses  humanités  à  Liège,  il  se  rendit  en 
Allemagne,  où  il  étudia  la  médecine  pendant  plu- 
sieurs années;  il  visita  l'Italie  et  revint  à  Liège 
pratiquer  et  enseigner  la  médecine.  Ses  œuvres 
concernant  les  plantes  sont  les  suivantes  :  Planta- 
mm  omnium  qiiarnm  hodie  apîi^d  ^^Tiarmacopolas 
usus  est  magis  frequens  oiomenclatiirae  juxta  Grae- 
comm,  Latinorum,  Galloruon,  Hisi^anoriim  et  Ger- 
manornm  sententiam.  Paris,  1541,  in-8°,  de 
27  feuillets.  —  De  jjlantis  ante  liac  ignotis,  nunc 
sticdiosorum  aliqxiot  Neotericorum  summa  diligen- 


(1)  M.  Éd.  Morren  a  publié  une  étude  très-intéressante  sur 
R.  Fusch  dans  le  Bulletin  de  V Académie  royale  de  Belgique, 


212  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

tia  inventis,  et  in  hicem  clatis,  libeUus,  etc.  Venise, 
1542,  in-12'\  de  60  pages.  —  De  herharum  noticia, 
natura  atque  mribus,  cleque  Us,  tum  ratione,  tum 
ex2)erientia  investigandis,  dialogus,  etc.  Anvers, 
3  544,  in-16%  de  48  feuillets. 

Ces  divers  opuscules  ne  sont  pas,  à  proprement 
parler,  des  ouvrages  de  botanique  et  leur  auteur  ne 
peut  pas  être  considéré  comme  le  précurseur  des 
botanistes  qui  ont  illustré  le  xvi^  siècle. 

A  la  tête  des  botanistes  de  cette  époque,  vient  se 
placer  Tillustre  Dodoens. 

Rembert  Dodoens  (^)  naquit  à  Malines  le  29  juin 
1517.  Après  avoir  fait  ses  études  à  l'Université  de 
Louvain,  où  il  passa  ses  licences  de  médecine,  il  par- 
courut successivement  la  France,  l'Italie,  la  Suisse 
et  TAllemagne,  puis  revint,  en  1546,  se  fixer  dans 
sa  ville  natale.  En  1552,  il  publia  son  :  De  frugum 
historia;  en  1553,  son  :  Trmm  prionim  de  stir- 
pium  liistoria,  etc.  Un  an  après,  il  fit  paraître  son 
Co'uydeboech,  qui,  remanié  et  traduit  en  latin,  fut 
publié,  en  1583,  sous  le  titre  de  Stirphim  Mstoriae 
2)emptades  sex.  Le  Cru-ydeloecli,  qui  était  sous 
presse  dès  l'année  1551,  eut  un  tel  succès  qu'il  fut 


(1)  La  biographie  de  Dodoens  a  été  traitée  par  plusieurs  sa- 
vants belges,  parmi  lesquels  nous  citerons  Ch.Morren,  MM.  Du 
Mortier  et  Éd.  Morren. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  213 

bientôt  traduit  en  français  par  de  TEscluse  (1557), 
puis  publié  en  anglais  (1578).  Une  nouvelle  édition 
flamande  en  fut  donnée  en  1563. 

La  gloire  de  Dodoens  est  d'avoir  rompu  avec  le 
passé,  d'avoir,  dans  son  histoire  des  plantes,  étudié 
la  nature  par  lui-même. 

Dans  les  ouvrages  antérieurs,  aucune  classification 
n'existait,  tandis  que  dans  le  Contydeboecli  et,  plus 
tard,  dans  les  Pemptades,  ou  voit  apparaître  le 
règne  végétal  subdivisé  en  groupes,  en  classes  et, 
pour  ainsi  dire,  en  genres.  La  classification  de 
Dodoens,  quoique  généralement  empirique,  présente 
cependant  çà  et  là  des  groupements  naturels  ; 
malgré  tout,  elle  n'en  est  pas  moins  le  point  de 
départ,  l'origine  des  classifications  postérieures.  On 
peut  dire,  en  toute  vérité,  que  Dodoens  est  l'in- 
venteur de  la  classification  des  plantes. 

Haller  et,  après  lui,  d'autres  botanistes  ont  voulu 
attribuer  à  Konrad  Gesner  la  gloire  d'avoir,  le  pre- 
mier, établi  une  classification  des  plantes  ;  or,  la 
découverte  de  Dodoens  précède  de  bien  des  années 
celle  qu'on  attribue  à  Gesner  ('). 


(I)  Voir,  pour  cette  revendication  nationale,  le  discours  de 
1862  de  M.  Du  Mortier  et,  du  même  auteur,  le  Discours  sur  les 
progrès  de  la  classification  des  plantes  jusqu'à  A.-L.  de  Jicssieu. 
{Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique  de  Belgique,  t.  II,  1863.) 


214  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

En  1574,  Dodoens  quitta  Malines  pour  se  rendre 
à  Vienne,  où  l'appelait  l'empereur  Maximilien  II, 
qui  l'avait  nommé  médecin  de  la  famille  impériale. 
Après  un  séjour  de  six  ans  dans  cette  ville,  il  fut  rap- 
pelé en  Belgique  par  des  intérêts  de  famille.  Il 
s'établit  à  Anvers,  d'où  il  partit,  en  1582,  pour 
Leyde,  où  une  chaire  à  l'Université  lui  était  offerte. 
C'est  dans  cette  dernière  ville  que  le  célèbre  botaniste 
s'éteignit,  le  10  mars  1585,  à  l'âge  de  67  ans. 

Jusqu'à  ce  jour,  on  a  pris  l'habitude  de  com- 
prendre dans  le  panthéon  belge,  en  les  associant  à 
Dodoens,  les  illustres  botanistes  de  L'Escluse  et 
De  L'Obel,  bien  que  ces  deux  savants  soient  Français 
d'origine. 

Charles  de  L'Escluse  ('),  plus  connu  sous  le  nom 
de  Clusius,  naquit  à  Arras,  capitale  de  la  province 
d'Artois,  le  19  février  1526.  Après  avoir  étudié  à 
Gand,  à  Louvain  et  à  Montpellier,  il  alla  compléter 
ses  études  en  Allemagne,  à  Marbourg.  Il  visita,  en 
herborisant,  plusieurs  contrées  de  l'Europe.  Son 
premier  ouvrage  de  botanique  est  la  traduction 
française  du  Co'%yclehoeck  de  son  ami  Dodoens , 
qu'il  publia  à  Anvers  en  1557. 


(1)  La  biographie  de  Ch.  de  L'Escluse  a  été  amplement  traitée 
par  M.  Éd.  Morren  dans  le  tome  V  de  la  Biographie  nationale. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE  215 

Clusius  fit  paraître  successivement  les  ouvrages 
suivants  :  Rarienim  aliquot  stirpmm  per  Hispa- 
niam  ohservatarum  historia  (1576)  ;  Rariornm 
stirpium  ^;gr  Pannoniam,  Austria7?i  et  vicinas 
quasdam  provioicias  obse'^vatarum  Jiistoria  (1583)  ; 
RarioTum  plantarum  historia  (1601).  Ces  trois 
ouvrages,  de  même  que  ceux  de  Dodoens  et  de 
De  L'Obel,  ont  été  imprimés  à  Anvers  par  le  célèbre 
Plantin,  le  généreux  Mécène  des  botanistes. 

L'existence  de  Clusius  fut  relativement  bien 
moins  heureuse  que  celle  de  ses  deux  illustres  con- 
temporains, Dodoens  et  De  L'Obel. 

En  1561,  Clusius  se  trouvait  à  Paris,  s'occupant 
de  l'éducation  de  deux  jeunes  Silésiens,  avec  les- 
quels, par  suite  des  troubles  qui  marquèrent  le  com- 
mencement du  règne  de  Charles  IX,  il  fut  bientôt 
obligé  de  se  réfugier  dans  les  Pays-Bas  (1562). 
En  1564,  il  visita  l'Espagne  et  le  Portugal  avec 
deux  jeunes  Allemands,  dont  il  était  le  précepteur. 
De  retour  en  Belgique,  il  séjourna  à  Anvers,  à 
Bruges  et  à  Louvain  (1565-1571).  En  1571,  il 
visita  de  nouveau  Paris  et,  de  là,  se  rendit  à 
Londres. 

En  1573,  il  fut  appelé  à  Vienne  par  ordre  de 
Maximilien  II,  pour  être  attaché  au  Jardin  impérial. 
A  l'avènement  de  Rodolphe  II ,  les  persécutions 
contre  les  protestants  réduisirent  Clusius,  qui  avait 


216  x\PERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

adopté  les  principes  de  la  Réforme,  à  la  plus  triste 
extrémité  et  lui  firent  quitter  l'Autriche,  en  1587, 
pour  venir  se  réfugier  à  Francfort,  où,  pendant  six 
ans,  il  vécut  misérablement.  Heureusement  qu'en 
1593,  il  fut  appelé  à  TUniversité  de  Leyde  pour  y 
occuper  la  chaire  de  botanique  qu'avait  illustrée  son 
ami  Dodoens.  C'est  dans  cette  ville  que  Clusius 
mourut,  le  4  avril  1609,  à  l'âge  de  83  ans,  entouré 
d'estime  et  de  considération. 

Dans  ses  ouvrages,  qui  ont  enrichi  la  science 
d'un  grand  nombre  de  plantes  nouvelles,  Clusius  ne 
se  préoccupa  nullement  de  la  classification;  il  se 
contenta  de  décrire,  avec  beaucoup  de  fidélité,  les 
espèces   inédites  qu'il  avait   pu  se  procurer. 

Matthias  De  L'Obel(l)  naquit  à  Lille  en  1538.  Il 
pratiqua  la  médecine  à  Anvers,  à  Delft  et  ensuite  en 
Angleterre,  où  il  mourut,  en  1616,  à  Highgate, 
près  de  Londres,  âgé  de  78  ans.  11  fut  médecin  de 
Guillaume,  prince  d'Orange,  et  de  Jacques  II,  roi 
d'Angleterre. 

Comme  ses  deux  amis  Dodoens  et  Clusius,  De 
L'Obel  voyagea  beaucoup  et  visita  les  principales 
collections  de  plantes  cultivées  de  son  temps. 


(1)  La  bioji^raphie  de  M.  De  L'Obel  a  été  écrite,  en  1851,  par 
Ch.  Morren  et  traitée  par  M.  Éd.  Morren  dans  le  tome  V  de 
la  Biographie  nationale. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  217 

Ses  ouvrages  botaniques  sont  les  suivants  :  Stir- 
pmm  adversaria  7iova;  Londres,  1570.  —  Plan- 
tarum,  seio  stirpmm  historia;  Anvers,  1576.  — 
Plantaricm,  seio  stirpiwn  icônes;  Anvers,  1581.  — 
Crui/cUôoecA  ;  Xnwers,  1581.  Ce  dernier  ouvrage  est, 
on  grande  partie,  la  traduction  du  Stùymm  historia. 

De  L'Obel  s'attacha  beaucoup  à  perfectionner  la 
classification  des  plantes  et,  en  cela,  il  se  montra 
supérieur  à  Dodoens.  Le  premier,  il  entrevit  les 
principes  de  la  classification  naturelle.  En  effet,  il 
divisa  les  végétaux  en  plantes  herbacées,  monoco- 
tylédones  et  dicotylédones,  en  arbres  dicotylédones 
et  monocotylédones,  et  en  plantes  cryptogames.  De 
plus,  il  employa,  dans  certains  cas,  la  nomenclature 
binaire  que  Linné,  deux  siècles  plus  tard,  avait  la 
gloire  de  généraliser. 

Dodoens,  de  l'Escluse  et  De  L'Obel  forment  une 
trinité  brillante,  dont  le  pays  doit  se  montrer  fier. 
Par  eux,  la  botanique  sort  enfin  de  la  période 
empirique  et  devient  une  science.  Leurs  travaux 
ont  fait  connaître  un  grand  nombre  d'espèces  nou- 
velles; ils  renferment  le  germe  des  classifications 
qui  ont  vu  le  jour  depuis  le  xvi"  siècle.  Nous 
pourrions  répéter  ici  ce  que  disait,  il  y  a  plus  de 
cinquante  ans,  le  doyen  des  botanistes  belges  : 
«  S'il  est  permis  de  dire  que  certaines  sciences  ont 
eu  une  patrie,  je  ne  craindrai  pas  d'avancer  que  les 


218  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

Pays-Bas  ont  été  le  berceau  de  la  botanique  (1).  » 
Le  XVI®  siècle  compte  encore,  en  Belgique,  un  bo- 
taniste que  nous  n'avons  pas  cité  :  c'est  Anselme  De 
Boodt(2).  Celui-ci,  à  la  fois  jurisconsulte,  médecin 
et  naturaliste,  naquit  à  Bruges  en  1550.  Il  est 
probable  qu'il  fit  ses  études  à  Louvain,  où  il  reçut 
les  grades  de  licencié  en  droit  et  en  médecine.  C'est, 
tout  d'abord,  dans  sa  ville  natale  qu'il  vint  s'établir 
et  où  il  acquit  une  grande  renommée.  L'empereur 
Rodolphe  le  nomma  son  médecin  ;  à  la  mort  de 
l'empereur,  il  revint  de  Vienne  et  rentra  à  Bruges 
en  1614.  C'est  dans  cette  dernière  ville  qu'il  est 
mort  le  21  juin  1632,  à  l'âge  de  82  ans.  Son  seul 
ouvrage  de  botanique,  intitulé  :  Flonim,  herharum 
ac  fructuum  selectiorum  icônes  et  vires  pleraeçue 
liactenns  ignatae,  ne  fut  publié  qu'après  sa  mort, 
en  1640,  par  son  ami  Lambert  Vossius.  Dans  cet 
ouvrage,  qui  appartient  au  fond  à  la  pharmacopée, 
l'auteur  a  consigné  tout  ce  que  son  expérience  lui 
avait  fait  connaître  relativement  aux  propriétés 
médicinales  de  certaines  plantes  peu  employées  en 
Belgique  (3). 


(1)  Du  Mortier,  Commentationes  botanicae,  p.  3  (1822). 

(2)  Voir  sa  biographie  par  J.  Kickx  dans  le  tome  XIX  du 
Bulletin  de  V Académie  (1852). 

(3)  Quelques  biographes  ont  accusé  De  Boodt  de  n'avoir  été 
qu'un  plagiaire  et  d'avoir  copié  VHortus  Jloridus  de  Passaeus 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  !219 

Bien  que  le  botaniste  flamand  Joseph  Goedenhuyse 
se  soit  illustré  en  Italie,  où  il  était  connu  sous 
les  noms  de  Casabona  et  Benincasa,  nous  pouvons  le 
comprendre  dans  notre  panthéon.  Goedenhuyse 
naquit  dans  les  Flandres  vers  1500  et  mourut  à 
Florence  en  1595.  Il  fut  le  fondateur  du  Jardin 
botanique  de  Pise.  Il  fit  un  voyage  à  l'île  de  Candie 
pour  y  recueillir  des  plantes  et  des  graines.  Ajoutons 
qu'il  était  en  correspondance  avec  les  savants  bota- 
nistes de  son  temps  et,  entre  autres,  avec  Clusius. 

Nous  ne  pouvons  quitter  le  xvi^  siècle  sans  citer 
les  noms  de  quelques  hommes  qui,  pour  n'avoir  rien 
publié,  n'en  ont  pas  moins  rendu  de  grands  services 
à  la  botanique  en  cultivant  avec  soin  beaucoup 
des  plantes  qui  ont  servi  aux  travaux  de  Dodoens, 
de  Clusius  et  de  De  L'Obel.  Ce  sont  Gérard  van 
Veltwyck ,  de  Bruxelles  ;  Pierre  Coudenberg , 
apothicaire  à  Anvers;  Charles  de  Saint-Omer, 
seigneur  de  Dranouter,  Moerkerk,  Moerbeek,  etc.; 
Jean  de  Brancion  ;  Jean  Boisot  et  Jean  Vreccome, 
de  Bruxelles;  Charles  de  Langhe,  chanoine  à  Liège  ; 
Jean  de  Grutere,  d'Anvers,  etc. 


(Crispin  de  Pas).  Kickx  a  démontré  que  cette  accusation  n'est 
pas  fondée  ;  celle-ci  est  malheureusement  reproduite  dans  la 
Biographie  nationale,  tome  IV,  p.  815,  avec  une  erreur  tou- 
chant une  prétendue  édition  de  l'ouvrage  de  De  Boodt  datée 
de  1609. 


220  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

On  doit  aussi  conserver  le  souvenir  du  diplomate 
Ogier  de  Busbecq,  de  Comines,  et  du  médecin  Guil- 
laume Quackelbeen,  de  Courtrai,  qui  l'accompagna 
dans  son  ambassade  à  Constantinople.  Busbecq  et 
Quackelbeen  étudièrent  la  végétation  des  environs 
de  Constantinople  et  celle  de  l'Asie  mineure;  ils 
firent  part  de  leurs  découvertes  à  plusieurs  bota- 
nistes et,  entre  autres,  à  Matthiole. 

On  voit,  par  ce  qui  précède,  combien  l'amour  de 
la  culture  des  fleurs  était  répandu  dans  notre  pays 
et  surtout  dans  les  Flandres.  Ce  goût  pour  la 
floriculture  s'est  perpétué  jusqu'à  nos  jours;  en 
effet,  il  n'est  guère  de  pays  où  l'horticulture  soit 
plus  en  honneur  qu'en  Belgique. 

§  2.  —  Dix-se2)tième  siècle. 

Le  xvii'' siècle  est  loin  de  nous  offrir  l'intérêt  bota- 
nique du  siècle  précédent.  Les  événements  politiques 
qui  troublèrent  nos  provinces,  contribuèrent  pour 
une  large  part  à  la  décadence  de  la  culture  et  de 
l'étude  des  plantes.  Pendant  cette  période  de  troubles 
et  de  discordes,  un  seul  botaniste  parvint  à  la 
renommée,  c'est  le  célèbre  mycologue  Van  Sterbeeck. 

François  Van  Sterbeeck  naquit  à  Anvers  en  1631. 
Après  avoir  été  ordonné  prêtre,  il  devint  chapelain  de 
l'évêque  d'Anvers.  Il  fut,  plus  tard,  nommé  chanoine 
de  l'église  collégiale  d'Hoogstraeten. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  221 

Son  Theatrum  fungoTum,  qui  a  paru  en  1675,  est 
le  résultat  d'études  et  de  recherches  profondes.  Pen- 
dant longtemps,  ce  livre  fit  loi  en  matière  de  my- 
cologie. 

Les  autres  botanistes  belges  de  ce  siècle  méritent 
à  peine  d'être  cités. 

Herman,  apothicaire  à  Bruxelles,  fit  paraître,  en 
1652,  sous  le  titre  de  :  Recentio  plantariim  in  horto 
Joannis  Herman  exciiltariim,  le  catalogue  des 
plantes  officinales  cultivées  dans  son  jardin.  Guil- 
laume Van  Limborch,  professeur  à  l'Université  de 
Louvain,  publia  quelques  petits  traités  sans  grande 
valeur  scientifique  :  Vademecum  sive  lexicum  vegeta- 
hilmm  usualimn  (Cologne,  1679);  Dodonaens  cnm 
Schrodero  amhilans,  sive  brève  iitrinsque  compen- 
dium  (Louvain,  1693).  Jean  Storms,  docteur  en 
médecine,  né  à  Malines  le  29  août  1559,  et  mort  à 
Cambrai,  où  il  fut  professeur,  le  9  mars  1650, 
publia  à  Louvain,  en  1608,  un  opuscule  de  96  pages 
intitulé  :  De  Rosa  liierocJiuntina  liber  unus,  in  quo 
de  ejîis  natura,  proprietatibus ,  motibus  et  causis 
pulcJire  disseriUtr. 

Nous  ne  pouvons  passer  sous  silence  l'illustre 
Adrien  Van  den  Spieghel,  bien  que  scientifiquement 
il  appartienne  à  l'Italie.  Ce  savant  naquit  à  Bruxelles 
en  1578.  Après  avoir  fait  ses  études  à  Louvain, 
il   se  rendit  à  Padoue,   où  il   devint  professeur  à 


222  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

rUniversitë.  C'est  là  qu'il  publia,  en  1606,  son 
Isagoges  in  rem  herbariam.  Dans  ce  livre  remar- 
quable, où  l'on  trouve  le  catalogue  des  plantes  du 
jardin  de  Leyde,  Fauteur  traite  de  Tanatomie  et  de 
la  physiologie  végétales,  parties  de  la  science  qui 
n'avaient  pas  été  cultivées  avant  lui. 

§  3.  —  Dix-huitième  siècle. 

Si  le  xvii®  siècle  nous  permet  à  peine  de  citer  un 
botaniste  que  nous  puissions  mettre  en  parallèle 
avec  les  nombreux  savants  qui  illustrèrent  la  science 
pendant  cette  période  chez  les  autres  nations ,  le 
xviii^  siècle  témoigne  plus  encore  de  notre  infériorité 
par  l'absence  de  botanistes  marquants . 

Durant  presque  tout  le  xviii^  siècle,  les  troubles 
politiques  eurent,  comme  au  siècle  précédent,  une 
fâcheuse  influence,  en  Belgique,  sur  les  progrès  de 
la  botanique. 

Tandis  que,  depuis  longtemps,  les  contrées  voisines 
possédaient  des  jardins  botaniques,  la  Belgique  atten- 
dait encore  la  création  de  son  premier  jardin.  C'est 
seulement  vers  1744  que  notre  plus  ancien  jardin 
botanique  fut  fondé  à  Louvain,  grâce  aux  efforts  du 
docteur  Rega,  professeur  à  l'Université.  Les  jardins 
botaniques  de  Bruges,  de  Gand,  d'Anvers  et  de 
Bruxelles  ne  datent  que  de  1797. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  223 

Durant  une  grande  partie  de  ce  siècle,  la  botanique 
paraît  avoir  été  complètement  négligée  ;  vers  la  fin 
de  cette  période  on  vit  paraître  quelques  rares 
mémoires  sur  la  science . 

L'Université  de  Louvain,  fondée  en  1426,  confia 
renseignement  de  la  botanique  à  des  praticiens  de  la 
faculté  de  médecine,  qui  professèrent  cette  science 
sans  éclat.  La  chaire  de  botanique  fut  successive- 
ment occupée  par  Guillaume  Limborch  (1650-1705), 
J.-F.  Favelet  (1705-1710),  U.  Narez  (1710-1717), 
A.-D.Sassenus(1717-1718),J  -B.VanNamen(1718- 
1745),  J.-F.  Michaux  (1745-1783)  et  F.-J.  Mârter 
(1783  à  la  date  de  la  suppression  de  l'Université). 
Ces  quatre  derniers  professeurs  furent  successive- 
ment directeurs   du  Jardin  botanique  de  Louvain. 

L'année  1772  est  marquée  par  un  événement  qui, 
dans  la  suite ,  eut  une  grande  influence  sur  les 
progrès  de  la  botanique  en  Belgique  :  ce  fut  l'insti- 
tution de  l'Académie.  Celle-ci  couronna,  de  1772 
à  1788,  plusieurs  mémoires  sur  les  plantes  utiles  et 
vénéneuses  du  pays  :  Plantes  utiles  indigènes,  par 
J.-B.  de  Beunie(1772);  Plantes  vénéneuses  indigènes, 
par  Th. -P.  Caels  (1773);  Végétaux  indigènes  %itiles, 
par  F.-X.  Burtin  (1783);  Végétaux  indigènes  oléa- 
gineux, par  J.-B.  Van  den  Sande  (1788). 

En  dehors  de  l'Académie,  ont  paru  les  ouvrages 
de  de  Poederlé,   de    Robert  de   Limbourg,  de  De 


224  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

Laimay,  de  Van  der  Stegen  de  Putte  et  de  Roiicel, 
qui  forment,  en  quelque  sorte,  toute  la  littérature 
botanique  de  ce  siècle. 

Eugène  d'Olmen,  baron  de  Poederlé,  naquit  à 
Bruxelles  le  20  septembre  1742.  Il  prit  goût 
à  Tagriculture  et  à  la  sylviculture.  Après  avoir 
parcouru  les  Pays-Bas,  la  France  et  l'Angleterre, 
en  visitant  les  botanistes  renommés  de  ces  pays, 
il  publia,  en  1772,  son  Manuel  de  Varboriste 
et  forestier  helgiques.  Cet  ouvrage,  qui  renferme 
d'utiles  indications  sur  nos  végétaux  ligneux,  eut 
une  2®  édition  en  1792.  De  Poederlé  mourut  à 
Saintes,  dans  le  Hainaut,  le  17  août  1813. 

En  1757,  l'Académie  de  Bordeaux  couronna  une 
dissertation  sur  Tinfluence  de  l'air  sur  les  végétaux 
par  Robert  de  Limbourg.  Celui-ci,  né  à  Theux  le 
l^""  décembre  173) ,  est  mort  le  20  février  1792. 

F.-J.  Mârter,  d'origine  autrichienne,  professeur  à 
l'Université  de  Louvain,  publia,  en  1789,  un  petit 
manuel,  destiné  à  l'enseignement,  sous  le  titre  de 
Fundamenta  et  termini  hotanici. 

L.  De  Launay  publia,  en  1791,  l'ouvrage  intitulé  : 
Les  genres  sexuels  des  plantes  étahlis  par  Linné  et 
mis  à  la  portée  de  tout  le  monde  i^).  De  Launay,  né 


(1)  Cet  ouvrage,  imprimé  à  Bruxelles,  paraît  être  devenu 
extrêmement  rare.  11  se  trouve  à  la  Bibliothèque  royale  et 
au  Jardin  botanique  de  l'État. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  225 

vers  1740,  était  avocat  au  conseil  souverain  du  Bra- 
bant.  II  est  l'auteur  de  divers  ouvrages  concernant  la 
minéralogie. 

Le  comte  Jean-François-Philippe  Van  der  Stegen 
de  Putte  fit  paraître,  en  1792,  son  Guide  du  natu- 
raliste, dans  lequel  les  plantes  sont  analysées  d'après 
une  méthode  dichotomique.  Ce  savant,  né  le  17  sep- 
tembre 1754  à  Bruxelles,  où  il  mourut  le  17  mai  1799, 
fut  amman  de  cette  ville  et  professeur  d'histoire 
naturelle  à  l'École  centrale.  Il  fut  l'un  des  premiers 
à  propager  chez  nous  le  système  de  Linné. 

En  1791 ,  Rozin,  originaire  de  la  Suède  et  disciple 
de  Linné,  publia,  à  Liège,  un  catalogue  de  la  flore 
liégeoise  sous  le  titre  de  :  Herbier  2^ortatif  des 
plantes  qui  se  trouvent  dans  les  environs  de  Liège. 
Rozin  fut  professeur  d'histoire  naturelle  à  l'Ecole 
centrale  de  Liège,  puis  à  celle  de  Bruxelles. 

Enfin,  Roucel  mit  au  jour,  en  1792,  son  Traité  des 
'plantes  les  moins  fréquentes,  qui  croissent  natii- 
rellement  dans  les  environs  des  villes  de  G  and, 
d'Alost,  de  Ter  monde  et  Bruxelles,  Cet  ouvrage, 
très-utile  encore  à  consulter  aujourd'hui,  est,  pour 
ainsi  dire,  le  fondement  de  la  flore  belge. 

Si  nous  jetons  un  regard  en  arrière,  nous  devons 
bien  reconnaître,  comme  il  a  été  dit  précédemment, 
que  le  xviii^  siècle  est  inférieur  au  xyii°  sous  le 
rapport  botanique.   Heureusement   qu'à    ces    deux 


226  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

siècles  de  décadence  succède  un  siècle  qui  nous 
rappelle,  à  plusieurs  égards ,  le  xvi^  siècle,  si  glorieux 
pour  la  science. 

§  4.  —  Dix-neumème  siècle. 

Les  événements  politiques  nous  permettent  de 
distinguer  trois  périodes  dans  le  xix^  siècle  : 
la  période  française,  la  période  néerlandaise  et  la 
période  belge. 

I.  Période  française.  —  Jusqu'en  1815,  la 
Belgique  fut  réunie  à  la  France.  De  1794  à  1815, 
notre  pays  avait  subi  plus  ou  moins  l'influence  fran- 
çaise. A  cette  période,  appartient  l'établissement  des 
Écoles  centrales  de  Bruxelles,  d'Anvers,  de  Gand  et 
de  Bruges,  auxquelles  furent  annexés  des  jardins 
botaniques  dirigés  par  les  professeurs  d'histoire 
naturelle  attachés  à  ces  établissements. 

Au  début  du  siècle,  en  1803,  Roucel  (U  publia,  à 
Paris,  sa  Flore  du  Nord  de  la  France,  dans  laquelle 
les  plantes  de  la  partie  occidentale  de  la  Belgique 
sont  décrites. 

En  1811,  parut,  à  Liège,  la  première  partie  de  la 


(1)  François-Antoine  Roucel  naquit  en  1735  à  Dourlach, 
dans  le  grand-duché  de  Bade.  Ses  parents  étaient  Belges.  Il  vint 
s'établir  comme  médecin  à  Alost,  en  1767,  où  il  est  mort  ]e 
6  octobre  1831. 


BOTANIQUE    EN    BELGIQUE.  227 

Flore  des  e^ivirons  de  Spa,  du  docteur  Lejeune  (^). 
Un  an  après,  J.  Kickx  (2),  pharmacien  à  Bruxelles, 


(1)  Alexandre-Louis-Siraon  Lejeune, que  l'on  peut  considérer 
comme  le  père  de  la  flore  bel^e,  naquit  à  Verviers  le  23  dé- 
cembre 1779.  Après  avoir  fait  ses  études  humanitaires  sous  la 
direction  d'un  prêtre  des  environs  de  Verviers,  il  fut  envoyé 
à  Liég-e  pour  être  aide-pharmacien.  En  1801,  il  prit  ses 
inscriptions  à  l'École  de  médecine  de  Paris  ;  mais  la  conscrip- 
tion ne  lui  permit  pas  d'achever  ses  études  médicales,  qu'il 
compléta  plus  tard.  Ayant  subi  les  épreuves  pour  l'obtention 
du  grade  d'officier  de  santé,  il  fut  incorporé  dans  un  régiment 
de  dragons,  qu'il  suivit  en  Hollande,  dans  le  Hanovre  et 
dans  le  Pas-de-Calais.  Ses  devoirs  militaires  ne  lui  firent 
pas  perdre  le  goût  de  la  botanique  et  il  herborisa  pendant 
ses  heures  de  loisir.  Revenu  à  Verviers  en  1804,  où  il  ne  tarda 
pas  à  se  fixer  comme  médecin,  il  se  proposa  d*étudier  d'une 
façon  toute  particulière  la  tlore  des  environs.  Sa  réputation 
comme  botaniste  était  déjà  établie  dès  1806;  carie  préfet  du 
département  de  l'Ourthe  le  chargea  de  dresser  la  statistique 
végétale  du  département.  Depuis  cette  époque  jusqu'en  1838, 
il  publia  une  série  de  travaux  botaniques  qui  lui  ont  acquis 
une  réputation  justement  méritée,  non-seulement  dans  son 
pays,  mais  encore  à  l'étranger.  Lejeune  est  mort  à  Verviers 
le  28  décembre  1858,  à  Page  de  79  ans.  Son  herbier,  qui 
renferme  les  types  authentiques  des  espèces  décrites  dans 
ses  ouvrages,  est  conservé  au  Jardin  botanique  do  Bruxelles. 
—  La  biographie  de  Lejeune  a  été  faite  par  J.  Kickx  dans 
V Annuaire  de  V Académie  de  1860. 

(2)  Jean  Kickx,  grand-père  de  M.  J.-J.  Kickx,  actuellement  pro- 
fesseur de  botanique  à  l'Université  de  Gand,  naquit  à  Bruxelles 
le  9    mars  1775.  A  l'âge  de  18  ans,  il  fut  reçu  pharmacien, 


228  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

fit  connaître  la  végétation  du  Brabant  dans  sa  Flora 
Bfîtxellensis ,  ouvrage  auquel  il  donna,  en  1826,  un 
supplément  dans  un  petit  travail  intitulé  :  Notice  sur 
quelques  plantes  observées  aux  environs  de  Bruxelles. 
En  1822,  le  même  auteur  publia  une  liste  des 
plantes  rares  qu'il  avait  observées  aux  environs 
de  Han-sur-Lesse  et  d.e  Rochefort,  et,  en  1826,  des 
notes  sur  une  nouvelle  espèce  de  Verhascum,  sur  les 
AraMs  alhida  et  alpina  et  sur  une  nouvelle  espèce 
d'Agaric. 

La  flore  du  Brabant  doit  à  Dekin  et  Passy  (i)  un 


En  1823,  il  remplaça,  à  titre  provisoire,  Dekin,  comme  profes- 
seur de  minéralogie,  de  pharmacie  et  de  botanique  à  l'École  de 
médecine.  Ce  ne  fut  que  plusieurs  années  après  qu'on  le  nomma 
définitivement  professeur  à  cette  école.  Kickx  est  mort  à 
Bruxelles  le  28  mars  1831,  à  l'âge  de  55  ans.  —  La  biographie 
de  J.  Kickx  a  été  écrite  par  M.  Éd.  Morren  en  1857  [La  Belgique 
Horticole) . 

(1)  Adrien  Dekin  était  d'origine  française.  Après  la  mort 
de  Van  der  Stegen  et  la  suppression  de  l'École  centrale  de 
Bruxelles,  il  devint  directeur  du  Jardin  botanique,  qu'il  avait 
beaucoup  enrichi.  11  fut,  en  outre,  directeur  du  Musée  central 
de  minéralogie  et  professeur  à  PÉcole  de  médecine.  Il  mourut 
au  mois  d'avril  1823.  Son  collaborateur,  Antoine-François 
Passy,  né  à  Paris  le  23  avril  1792,  passa  une  partie  de  sa 
jeunesse  à  Bruxelles.  11  rentra,  plus  tard,  dans  sa  patrie,  où  il 
occupa  une  position  politique  élevée  et  s'y  fit  connaître  par  des 
travaux  de  géologie.  Il  est  mort  à  Paris  le  8  octobre  1873, 
à  l'âge  de  82  ans. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  229 

catalogue  intitulé  :  Florula  Bruxellensis ,  seii  cata- 
logus  plantarum  circa  Brxixdlas  sponte  nascentium 
(Bruxelles,   1814). 

L'étude  de  notre  flore  indigène  fut,  au  commence- 
ment de  ce  siècle,  l'objet  principal  des  recherches  de 
nos  botanistes.  Roucel  avait  étudié  la  flore  des 
Flandres  ;  Lejeune,  celle  du  pays  de  Liège  ;  Kickx, 
Dekin  et  Passy,  celle  du  Brabant.  A  la  même  époque, 
un  prêtre  du  Hainaut,  l'abbé  Hocquart(0,  étudiait 
la  végétation  du  Hainaut,  qu'il  décrivit  dans  sa 
Flore  du  àè'partement  de  Jemmai^e,  publiée  à  Mons 
en  1814. 

N'oublions  pas  que,  dès  1807,  Dossin  (2)  avait  rédigé 


(1)  Léopold-François-Joseph  Hocquart  naquit  à  Mons  le 
23  octobre  1760.  Il  étudia  la  philosophie  et  la  théologie  à  Lou- 
vain,  puis  au  séminaire  de  Tournai.  Il  fut  nommé  chapelain  des 
hautes  formes  de  la  cathédrale  de  Tournai  et  bibliothécaire 
du  chapiti-e.  Plus  tard,  il  devint  sous-principal  du  collège  de 
cette  ville,  dans  lequel  il  donna  le  cours  de  mathématiques.  En 
1809,  il  fut  nommé  professeur  de  mathématiques  au  collège 
d'Ath,  établissement  dont  il  devint  le  principal  en  1813.  Il  est 
mort  à  Ath  le  1"  juillet  1818. 

(2)  Pierre-Etienne  Dossin  naquit  à  Liège  le  7  février  1772. 
Après  avoir  achevé  ses  études  à  Liège,  il  se  rendit  à  Paris,  où 
il  suivit  les  cours  d'Antoine-Laurent  de  Jussieu.  Il  s'établit 
comme  pharmacien  à  Liège  en  1808.  C'est  dans  cette  ville  qu'il 
est  mort  le  26  décembre  1852.  —  M.  Éd.  Morren  a  publié  la 

biographie  de  ce  botaniste  dans  La  Belgique  Horticole  de  1864. 


230  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

un  Catalogue  (resté  manuscrit)  des  plantes  qui 
croissent  spontanément  dans  le  département  de 
VOurthe  et  dans  quelques  endroits  circonwisins .  Ce 
catalogue,  dont  le  manuscrit  est  conservé  dans  la 
bibliothèque  de  l'Université  de  Liège,  a  été  publié 
par  M.  Th.  Durand,  dans  le  tome  XIV  du  Bulletin 
de  la  Société  royale  de  botanique . 

Nous  ne  devons  pas  oublier  de  rappeler  les  noms 
des  amateurs  qui  ont  aidé,  durant  cette  période,  nos 
Aoristes,  en  leur  communiquant  des  plantes  et  des 
renseignements.  Lejeune  cite  Haenen  et  Nyst,  de 
Maestricht;  l'abbé  Vittu,  de  Tongres;  Marie- Anne 
Libert,  d-e  Malmedj  ;  Closson  ;  le  docteur  Henroz, 
de  Champion  ;  Dethier,  de  Theux  ;  Wolff,  de  Spa  ; 
Pierre  Michel,  de  Nessonvaux.  Hocquart  cite,  à 
son  tour,  Paternostre;  Gossart,  pharmacien  à  Mons  ; 
Auguste  Nève,  d'Ath. 

Un  événement  botanique  marqua  le  commen- 
cement de  ce  siècle  en  Belgique  :  ce  fut  le  voyage 
que  fit  De  Candolle  pendant  l'été  de  1810.  Ce 
célèbre  botaniste  explora  une  partie  de  la  Campine 
voisine  de  Maestricht,  visita  successivement  Namur, 
Mons,  Louvain,  Bruxelles,  Malines,  Anvers  et 
Gand.  Il  alla  voir  le  docteur  Lejeune,  à  Verviers  et 
Anne-Marie  Libert,  à  Malmedy.  Son  passage  en 
Belgique  eut  une  heureuse  influence  sur  l'avenir  de 
plusieurs  de  nos  botanistes.  Rappelons,  à  ce  propos, 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  231 

que  John   Ray  visita  notre  pays  en  1663  et  que 
Linné  fit  la  même  chose  en  1738. 

On  voit  donc,  pendant  la  période  française, 
nos  botanistes  s'occuper  presque  exclusivement  de 
phytographie  et  négliger  les  côtés  généraux  de  la 
science  pour  s'attacher  à  la  flore  nationale.  On  peut, 
croyons-nous,  attribuer  ce  fait  à  l'absence  d'en- 
seignement universitaire.  Privés  de  maîtres  expéri- 
mentés, les  jeunes  gens  n'avaient  pu  aborder  l'étude 
des  hautes  questions  de  la  science. 

II.  Période  néerlandaise.  —  Le  début  de  la 
période  néerlandaise  fut  marqué  par  la  réorganisa- 
tion de  l'Académie  (1816)  et  par  l'établissement  des 
Universités  de  Liège,  de  Gand  et  de  Louvain.  Ces 
institutions  devaient  bientôt  influer  d'une  façon 
puissante  sur  les  progrès  de  la  botanique. 

Durant  cette  période,  J.  Kickx  représenta  seul  la 
botanique  au  sein  de  l'Académie.  En  effet,  jusqu'en 
Tannée  î830  les  annales  de  cette  compagnie  ne 
renferment,  en  fait  de  botanique,  que  le  catalogue 
des  plantes  observées  par  Kickx  aux  environs  de 
la  grotte  de  Han.  Blume  ne  fit  que  fort  peu  de 
temps  partie  de  l'Académie  :  les  événements  poli- 
tiques l'ayant  rappelé  en  Hollande,  sapatrie(l). 


(l)  Charles-Louis  Blume,  né  à  Brunswick,  le  9  juin  1796  et 
mort  à  Leyde  le  3  février  1862,  a  publié,  en  1828,  à  Bruxelles, 
son  Flora  Javae  en  3  volumes  in-folio. 


232  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

L'enseignement  de  la  botanique  dans  les  Univer- 
sités fut  inauguré ,  à  Gand ,  par  Van  Breda  (1), 
Hollandais  d origine;  à  Louvain,  par  Adelmann, 
originaire  de  Wurtzbourg,  et  à  Liège,  par  Gaede, 
originaire  du  Holstein. 

L'étude  de  la  flore  belge  continua  à  occuper 
plusieurs  de  nos  botanistes. 

En  1817,  J.-H.  Mussche  publia  son  Eortus 
Oandavensis,  dans  lequel  se  trouve  la  liste  des  plantes 
observées  par  Ch.  Van  Hoorebeke  dans  la  Flandre 
orientale.  L'année  suivante,  ce  dernier  fit  paraître 
son  petit  Mémoire  sur  les  Orohanches. 

Lejeune,  après  avoir  publié,  en  1813,  la  deuxième 
partie  de  sa  Flore  des  environs  de  Spa,  continua 
ses  études  sur  la  flore  indigène  et  fit  paraître  succes- 
sivement sa  Revue  de  la  Flore  des  environs  de  Spa 
(1824),  son  Choix  de  plantes  (en  collaboration  avec 
Courtois,  1825-1827)  et  le  premier  volume  du 
Compendium  Jlorae  belgicae  {\S2S).  Les  deux  pre- 
miers volumes  d.e  ce  dernier  ouvrage  ont  été  rédigés 
en  collaboration  avec  Courtois. 


(1)  Jean-Gisbert-Samuel  Van  Breda,  né  à  Delft  le  14  oc- 
tobre 1788  et  mort  à  Harlem  le  2  septembre  1867,  a  publié 
à  Gand,  en  1827,  l'ouvrage  intitulé  :  Gênera  et  species  Orchi- 
dearum  eu  Asclepiadearum,  quas  in  itinere  per  insulam  Java 
jussis  et  auspiciis  Guilielmi  I,  collegerunt  D»"  H.  Kuhl  et 
D"-  J.-C.  Van  Hasselt  ;  in-folio  de  15  planches  et  15  feuillets. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  233 

Desmazières(l),  botaniste  lillois,  publia,  en  1823, 
son  Sicpplément  à  la  Botanograpliie  helgique  et  aux 
Flores  du  nord  de  la  France.  Son  compatriote, 
Th.  Lestiboudois  (2)  fit  paraître,  en  1828,  sa  Bota- 
nograpliie  Belgique. 

P.  Michel  (^)  livra  au  public,  en  1823,  1824  et 
1825,  les  trois  centuries  de  son  Herlier  des  Gra- 
minées, des  Cypéracées  et  des  Foncées. 

A    son   tour,    Marie-Anne  Libert  (4)   publia,    de 


(1)  J.-B -H.-J.  Desmazières,  né  à  Lille  en  1787,  est  mort  dans 
cette  ville  le  24  juin  1862. 

(2)  Gaspar-Tliémistocle  Lestiboudois,  né  à  Lille  en  1797, 
est  mort  à  Pai-is  le  22  novembre  1876. 

(3)  Pierre-Joseph  Michel  naquit  à  Nessonvaux  le  24avril  1788. 
Fils  d'un  modeste  jardinier,  il  devint  lui-même  jardinier. 
C'est  vers  1820  que  M.  Du  Mortier  fit  la  connaissance  de  Michel, 
auquel  il  pi'oposa  de  l'accompagner  dans  ses  voyages  scienti- 
fiques. Pendant  dix  ans,  Michel,  devenu  l'ami  de  ^L  Du  Mortier, 
fit  avec  celui-ci  des  excursions  à  travers  les  Ardennes,  le 
Condroz,  l'Eifel,  le  Luxembourg-  et  la  Zélande.  Plus  tard, 
Michel  créa  un  établissement  arboricole  et,  à  partir  de  1830, 
il  paraît  avoir  perdu  le  goût  de  la  botanique.  Il  mourut  aux 
Waides,  commune  de  Petit-Rechain,  le  13  novembre  1854, 
à  l'âge  de  66  ans. 

(4)  Marie-Anne  Libert  naquit  à  Malmedy  le  17  avril  1782. 
Elle  fit  son  éducation  au  pensionnat  de  Pruym.  Revenue  à 
Malmedy,  elle  prit  goût  à  la  botanique  et  tâcha  de  déterminer 
les  plantes  avec  les  ouvrages  de  Dodoens  et  de  Brunfels, 
qu'elle  avait  ti'ouvés  chez  son  père.  Lejeune,  qui  fit  sa  connais- 


234  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  L4 

1820  à  1829,  quelques  notices  cryptogamiques,  qui 
sont  insérées  dans  divers  recueils. 

En  1822,  le  nestor  des  botanistes  belges,  M.  Du 
Mortier,  se  fît  connaître  par  un  recueil  d'observa- 
tions [Commentationes  hotanicaé)  qui  pouvait  déjà 
faire  prévoir  la  brillante  carrière  scientifique  que  ce 
botaniste  a  parcourue.  Le  même  auteur  publia  suc- 
cessivement et  à  de  courts  intervalles  :  Agrostogra- 
pliiae  Beïgicae  tentamen  (1823);  Notice  sur  un  non- 
mmi  genre  de  plantes  :  Hultemia,  précède  d'un 
aperçu  sîor  la  classification  des  Roses  (1824);  Ver- 
Jiandeling  over  Jiet  geslacht  der  Wilgen  [Salix)  en  de 
Natuurlijkefamilie  der  Amentaceae  (1825);  Florula 
Belgica,  operis  majoris  prodromus  (1827);  Analyse 
des  familles  des  plantes,  avec  Vindication  des 
principaux  genres  qui  s'y  rattachent  [\^29)\  Recher- 
ches sur  la  motilité  des  végétaux  (1829).  Ces  nom- 
breuses publications,  qui  témoignent  d'une  extrême 


sance,  lui,  indiqua  les  ouvrages  modernes  qui  pouvaient  le  plus 
utilement  la  guider.  En  1810,  sur  les  conseils  de  De  Candolle, 
elle  s'appliqua  plus  spécialement  à  la  cryptog-amie,  branche  de 
la  science  dans  laquelle  elle  se  fit  une  réputation  bien  méritée. 
Cette  dame  savante,  que  la  Belgique  peut  réclamer  comme 
l'un  de  ses  enfants,  est  morte  à  Malmedy  le  14  janvier  1865, 
dans  sa  83^  année.  Son  herbier  est  conservé  au  Jardin  bota- 
nique de  Bruxelles.  —  M.  Du  Mortier  a  publié  sa  biographie 
dans  le  tome  IV  du  Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  235 

activité  et  accusent  un  grand  fond  de  connaissances, 
placèrent  leur  auteur  à  la  tête  des  botanistes  belges 
et  lui  ont  valu  une  grande  réputation  à  Tétranger. 

La  taxinomie,  qui  a  toujours  été  pour  ce  botaniste 
une  branche  favorite,  est  traitée  avec  des  idées 
neuves  et  originales.  Dans  les  Commentationes ,  les 
Jongermannes  sont  habilement  sectionnées  et  devien- 
dront plus  tard  Tobjet  d'une  monographie  magistrale. 
Les  Saules  sont  disposés  d'après  un  système  nouveau. 
Pour  la  première  fois,  la  flore  belge  est  classée  selon 
une  méthode  naturelle,  méthode  propre  à  l'auteur  et 
qui  est  développée  et  généralisée  dans  V Analyse  des 
familles.  La  flore  belge  est  enrichie  d'un  grand 
nombre  d'espèces  nouvelles  et  de  types  inédits  (U. 


(1)  M.  Barthéleray-Chai'les  Du  Mortier,  né  à  Tournai  le 
3  avril  1797,  fit  ses  études  à  Tournai,  puis  à  Paris.  A  peine 
eut-il  quitté  les  bancs  de  Técole,  qu'il  se  passionna  fortement 
pour  la  botanique  ;  il  n'avait  pas  atteint  25  ans  qu'il  publiait 
un  travail  [Commentationes  botanicae)  qui  témoigne  déjà  de 
recherches  considérables  et  faisait  prévoir,  comme  nous 
venons  de  le  dire,  la  g-forieuse  carrière  scientifique  que  devait 
parcourir  son  auteur.  Pour  préparer  son  Florula  Belgica  et 
réunir  les  matériaux  nécessaires  à  une  Flore  des  Pays-Bas, 
M.  Du  Mortier  entreprit  une  série  de  voyages  dans  nos  diverses 
provinces  et  dans  les  régions  voisines  de  nos  frontières.  En  1821, 
il  parcourut  les  bords  de  l'Amblève,  de  l'Ourthe  inférieure, 
de  la  Vesdre  et  visita  une  partie  de  la  Campine  limbourgeoise. 
En  1822  et  1823,  accompagné  de  Pierre  Michel,  il  fit  deux 


236  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

Kickx(i)j  fils  de  Fauteur  du  Flora  Bruxellensis, 
se  fit  connaître,  à  son  tour,  par  la  publication  d'une 


voyages  dans  les  Ardenneset  TEifel  et  aux  bords  de  la  Moselle 
et  du  Rhin.  Avec  le  même  compagnon,  il  explora,  en  1824,  la 
Zélande,  le  Bi'abant  septentrional  et  une  partie  de  la  Campine 
limbourgeoise.  En  1825,  il  visita  la  Hollande  (provinces 
d'Utrecht,  de  Gueldre  et  d'Overijsel).En  1826,  il  lit  un  voyage 
en  Allemagne  et  en  Suisse.  Enfin,  en  1827,  désireux  de  con- 
fronter certaines  plantes  de  Belgique  avef».  les  types  linnéens, 
il  entreprit  un  voyage  en  Angleterre,  pendant  lequel  il 
consulta  l'herbier  de  Linné  chez  Sir  James  Smith,  à  Nor- 
v^ich,  et  explora  les  montagnes  de  l'Ecosse  en  compagnie  de 
Hooker.  C'est  au  retour  de  ce  voyage  qu'il  publia  son  FLorula 
Belgica,  dont  le  manuscrit  était  achevé  avant  son  départ. 
Jusqu'en  1837,  M.  Du  Mortier  enrichit  la  science  de  nom- 
breux et  importants  travaux  ;  à  partir  de  cette  époque,  sa 
position  politique  et  les  travaux  parlementaires  lui  firent 
abandonner,  pendant  quelques  années,  le  champ  de  la  bota- 
nique active.  Mais,  chez  lui,  le  feu  scientifique  était  loin  d'être 
éteint,  et,  en  1862,  lors  de  la  fondation  de  la  Société  royale  de 
botanique,  il  répondit  à  l'appel  qui  lui  était  fait  par  la  jeune 
compagnie  des  botanistes  et  accepta  la  tâche  de  la  présider. 
Dès  lors,  il  reprit,  avec  ardeur,  ses  anciennes  études  et 
nous  donna,  par  de  nouvelles  publications,  l'exemple  du  travail 
et  de  l'activité.  Nous  ajouterons,  en  terminant,  que  c'est  en 
grande  partie  à  lui  que  l'on  doit  la  réorganisation  du  Jardin 
botanique  de  Bruxelles. 

(l)  Jean  Kickx  naquit  à  Bruxelles  le  17  janvier  1803.  Après 
avoir  fait  ses  études  au  Lycée  de  Bruxelles,  il  enti-a  à  l'Univer- 
sité de  Louvain,  en  1825,  d'où  il  sortit,  en  1830,  avec  le  double 
diplôme  de  docteur  en  sciences  et  de  docteur  en  pharmacie.  En 
1831,  il  fut  appelé  à  remplacer  son  père  au  Musée  et  à  l'École 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUK  237 

thèse  universitaire  intitulée  :  Commentatio  de  j'tlantis 
officinalihus  et  venenatis  agri  Lovaniensis  (1827). 
R.  Courtois  (1),  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
appartient  presque  entièrement  à  la  période  néerlan- 
daise. Outre  les  deux  premiers  volumes  du  Compen- 
dium  florae   belgicae  et  le  Choix  de  plantes  qu'il 


de  médecine  de  Bruxelles,  en  qualité  de  professeur  intérimaire, 
tout  d'abord,  puis  en  qualité  de  professeur  ordinaire.  Presque 
en  même  temps,  il  fut  nommé  inspecteur  g-énéral  des  pharma- 
cies des  hospices  et  des  hôpitaux  de  Bruxelles.  Le  5  octobi-e  1835, 
il  fut  appelé  à  occuper  la  chaire  de  botanique  à  l'Université 
de  Gand,  qu'il  conserva  jusqu'à  sa  mort,  ai-rivée  le  !«••  sep- 
tembre 1864.  Kickx  était  un  botaniste  très-distingué,  à  qui 
ses  nombreux  travaux  ont  valu  une  réputation  justement 
méritée.  —  C.  Poelman  a  publié  sa  biographie  dans  V Annuaire 
de  l'Académie  de  1865,  et  M.  L.  Pire,  dans  le  tome  lll  du  Bul- 
letin de  la  Société  royale  de  botanique. 

(1)  Richard  -  Joseph  Courtois  naquit  à  Verviers  le 
17  janvier  1806.  Après  avoir  fait  ses  études  au  collège  de 
Liège,  il  entra  à  l'Université,  où  il  fut  reçu  docteur.  Lejeune, 
qui  avait  pris  le  jeune  homme  en  afifection  et  l'avait  aidé  de 
sa  bourse,  car  Courtois  appartenait  à  une  famille  qui  n'était 
pas  dans  l'aisance,  Lejeune,  disons-nous,  s'associa  Courtois 
pour  la  publication  de  plusieurs  ouvrages.  Peu  de  temps 
après  avoir  reçu  son  diplôme,  Courtois  fut  nommé  sous-direc- 
teur du  Jardin  botanique  de  Liège.  Un  travail  excessif  joint 
à  des  inquiétudes  pour  sa  famille,  abréirea  les  jours  de  ce 
savant  distingué,  qui  mourut  à  Liège  le  14  avril  1835.  —  Sa 
biographie  a  été  publiée  par  Ch.  Morren  dans  V Annuaire  de 
V Académie  de  1838. 


238  APEKÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

publia  avec  Lejeune,  on  a  de  lui  :  un  mémoire 
couronné  par  l'Université  de  Gand  sur  l'origine,  la 
situation,  la  structure  et  la  fonction  des  organes 
servant  à  la  reproduction  chez  les  plantes  phanéro- 
games (1822);  une  statistique  de  la  province  de 
Liège,  dans  laquelle  l'histoire  naturelle  de  la 
province  est  traitée  (1828);  Commentarius  in 
Remherti Dodonaei Pemptades  (1833);  Mémoire  sur 
les  Tilleuls  d'Europe  (1835).  Aux  publications  bota- 
niques dont  il  vient  d'être  question,  il  faut  ajouter 
quelques  notices  publiées  dans  le  Messager  des 
sciences  et  des  arts,  de  Gand,  et  dans  les  Bijdragen 
tôt  de  natuurhundige  wetenschappen,  d'Amsterdam. 
En  1817,  Mussche  publia,  ainsi  que  nous  l'avons 
déjà  rappelé  précédemment,  le  catalogue  du  Jardin 
botanique  de  Gand;  en  1826,  NystlU  fit  paraître  celui 


(1)  Henri-Joseph-Pierre  Nyst,  né  à  Maestricht  le  18  jan- 
vier 1780,  est  mort  à  Bruxelles  le  1"  mai  1846.  A  l'âge  de  19  ans, 
il  entra  dans  l'administration  comme  essayeur  au  bureau  de 
la  garantie  des  matières  et  ouvrages  d'or  et  d'argent,  à  Maes- 
tricht. En  1811,  grâce  à  la  recommandation  de  De  Candolle,  qui 
avait  fait  la  connaissance  du  jeune  botaniste  lors  de  son  voyage 
en  Belgique,  il  fut  promu  au  grade  de  contrôleur  principal  à 
Middelbourg.  De  cette  ville,  il  passa,  avec  le  même  grade,  à 
Arnheim,  puis,  en  1814,  à  Mons.  En  1822,  il  devint  contrôleur 
en  chef  au  bureau  de  Bruxelles  et,  en  1832,  il  fut  nommé  inspec- 
teur général  des  essais  et  des  bureaux  de  garantie.  Pendant  sa 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  239 

du  Jardin  botanique  de  Bruxelles  et,  en  1829,  Gaede 
et  Courtois  donnèrent  celui  du  Jardin  botanique  de 
Liège. 

On  peut  voir,  par  ce  qui  précède,  que  la  période 
néerlandaise  fut  loin  d'être  stérile  pour  la  science  ; 
elle  marque  le  départ  d'une  véritable  renaissance 
botanique. 

Durant  cette  période,  l'horticulture,  si  intimement 
unie  à  la  botanique,  renaissait,  à  son  tour,  et  faisait 
présager  l'avenir  brillant  qui  l'attendait  pendant  la 
période  suivante.  C'est  ainsi  qu'à  Enghien,  le  duc 
d'Arenberg  et  Parmentier  possédaient  de  magni- 
fiques collections  de  plantes  exotiques  ;  que  les  ducs 
d'Ursel  et  d'Arenberg  avaient  fait  élever,  à  Bruxelles, 
des  serres  remplies  de  végétaux  rares;  que  Van 
Cassel,  Papeleu,  Verdonck,  Van  de  Woestjne  et 
Bauwens,  à  Gand,  cultivaient  avec  succès  de  riches 


longue  carrière  administrative,  Nyst  ne  cessa  de  s'occuper 
de  recherches  d'histoire  naturelle  et  principalement  de  l'étude 
de  notre  flore.  Il  forma  un  herbier  fort  intéressant  de  nos 
plantes  indigènes.  Celui-ci  a  été  fondu  dans  les  collections  du 
Jardin  botanique  de  l'État.  Après  la  mort  de  Dekin,  l'admi- 
nistration communale  de  Bruxelles  confia  à  Nyst  la  direction 
scientifique  du  Jardin  botanique.  Comme  administrateur  du 
Musée  d'histoire  naturelle,  ce  naturaliste  fit  tous  ses  efforts 
pour  enrichir  les  collections  de  cet  établissement.  On  peut  donc 
avancer  que  Nyst  a  rendu  de  véritables  services  aux  sciences 
naturelles  et,  en  particulier,  à  la  botanique. 


240  APERÇU   DE  L'HISTOIRE    DE   LA. 

collections  d'espèces  précieuses;  qu'à  Wetteren, 
Opsomer  et  la  comtesse  Vilain  XIIII  possédaient 
des  jardins  dignes  d'être  visités,  etc. 

III.  Période  belge.  —  A  partir  de  1830,  date 
de  notre  séparation  politique  d'avec  la  Hollande  et 
de  la  constitution  du  royaume  de  Belgique,  la  marche 
de  la  botanique  s'accéléra,  pour  éprouver  cepen- 
dant, avant  1862,  un  certain  ralentissement.  En 
1862,  la  Société  royale  de  botanique  fut  fondée  et, 
depuis  lors,  il  s'est  manifesté  une  ardeur  scien- 
tifique qui,  nous  avons  tout  lieu  de  l'espérer,  n'est 
pas  près  de  se  refroidir. 

Nous  passerons  tout  d'abord  en  revue  ce  qui  s'est 
produit  de  1830  à  1862;  puis,  nous  jetterons  un  coup 
d'œil  rapide  sur  les  travaux  botaniques  qui  ont 
paru  de  1862  à  ce  jour. 

Pendant  les  trente-deux  premières  années  de 
notre  période  nationale,  la  botanique  se  concentra 
plus  ou  moins  au  sein  de  l'Académie,  qui  s'était 
successivement  associée  les  botanistes  marquants 
du  pays.  M.  Du  Mortier,  actuellement  le  doyen  de 
la  compagnie,  fut  élu  membre  en  1829;  Lejeune  et 
Martens,  en  1834;  Ch.Morren,  J.  Kickx  et  Courtois, 
en  1835;  M.  J.  Decaisne,  en  1836;  Galeotti,  en  1840 
et  Spring,  en  1841. 

C'est  M.  Du  Mortier  qui  inaugura  les  travaux 
botaniques  dans  les  annales  de  l'Académie,  par  son 


BOTANIQUE    EN    BELGIQUE.  241 

mémoire  sur  la  Structure  comparée  des  animaux  et 
des  'cègètaux  (1832).  Dans  ce  travail,  achevé  dès 
1828,  présenté  en  1829  et  dont  la  publication  n'eut 
lieu  que  trois  ans  plus  tard,  l'auteur  fait  connaître, 
pour  la  première  fois,  la  multiplication  des  cellules 
par  cloison  médiane.  Cette  brillante  découverte,  qu'on 
a  faussement  attribuée  à  Hugo  von  Mohl,  fait  le  plus 
grand  honneur  à  notre  pays.  Le  même  auteur  publia 
successivement  :  Essai  carpograiMqiie  (1835); 
Notice  sîir  le  genre  Maelenia  (1835);  Sur  deux 
nouveaux  Gesneria  (1836);  Sur  le  genre  Adoxa 
(1836);  Siir  le  genre  Dionaea  (1837). 

Ch.    MorrenO),   non  moins   actif  que   son  aîné. 


(1)  Charles -François -Antoine  Morren  ,  né  à  Gand  le 
3  mars  1807,  est  mort  à  Liège  le  17  décembre  1858.  Après 
avoir  fait  ses  études  à  l'Athénée  royal  de  Bruxelles,  il  se 
rendit  à  l'Université  de  Gand,  d'où  il  sortit  avec  le  titre  de 
docteur  en  philosophie  naturelle  et  en  sciences  mathé- 
matiques. En  1830,  il  partit  pour  Paris,  où  il  comptait 
perfectionner  ses  connaissances  ;  mais  il  fut  bientôt  rappelé 
en  Beli^ique,  pour  continuer,  à  l'Université  de  Gand,  les  cours 
de  géologie,  de  zoologie  et  d'anatomie  comparée,  interrompus 
par  le  départ  de  Van  Breda,  qui  était  rentré  en  Hollande,  à 
la  suite  des  événements  de  la  révolution.  La  suppression  de  la 
Faculté  des  sciences  qui  eut  bientôt  lieu,  supprima  en  même 
temps  la  chaire  à  laquelle  Morren  avait  été  appelé.  En  com- 
pensation, on  le  nomma,  en  1831,  professeur  de  physique 
à  l'École  industrielle  de  Gand.  Cette  école  fut  momentanément 
annexée  à  l'Université  (en  1833),  puis  fondue  dans  la  Faculté 

7** 


242  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

publia,  dans  les  mémoires  et  les  bulletins  de  TAca- 
démie,  de  1835  à  1853,  près  d'une  centaine  de 
mémoires  et  notices  sur  toutes  les  branches  de  la 
botanique.  Il  faudrait  plusieurs  pages  pour  citer  les 
titres  des  nombreux  travaux  de  cet  académicien. 
Qu'il  nous  suffise  de  rappeler  sommairement  ici  ses 
mémoires  sur  les  Hydrophytes,  sur  la  tératologie, 
la  physiologie  et  l'anatomie.  On  le  voit,  ce  savant 
éminent  et  laborieux  occupe  une  des  premières  places 
dans  le  panthéon  botanique  de  la  Belgique. 

Lejeune  publia,  de  1831  à  1838,  quatre  notices 
peu  étendues  sur  le  genre  NastuTti%m,  sur  les 
Platanthera,  sur  VOxalis  zonata  et  sur  deux 
Senecio, 

J.  Kickx  eut  une  carrière  académique  bien 
remplie.  Ce  fut  surtout  la  cryptogamie  qui  fit 
l'objet  de  ses  principales  recherches.  Il  débuta, 
en  1837,  par  des  notes  sur  le  MarcJiantia  poly- 


des  sciences  qu'on  avait  réorg-anisée.  Morren  conserva,  dans 
celle-ci,  ses  fonctions  de  professeur  de  physique.  En  1835,  il 
quitta  Gand,  pour  occuper  la  chaire  de  botanique  à  l'Université 
de  Liège.  Charles  Morren  a  non-seulement  jeté  un  vif  éclat  sur 
la  botanique  par  ses  travaux  extrêmement  nombreux  et  variés, 
mais  il  a,  en  outre,  exercé  une  puissante  influence  sur  les  pro- 
grés de  l'horticulture  par  ses  publications  horticoles.  —  Sa 
biographie  a  été  publiée  par  son  fils  Edouard  dans  V Annuaire 
de  l'Académie  de  1860. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  243 

morplia  et  sur  les  Sclerotiitm.  En  1841,  il  com- 
mença la  publication  de  ses  mémoires  sur  la  cryp- 
togamie  des  Flandres,  dont  il  termina  la  5"  cen- 
turie en  1845.  Sa  monographie  des  variétés  du 
Fucîis  vesiculosus  a  paru  en  1856.  La  phanérogamie 
tant  exotique  qu'indigène  lui  a  fourni  matière  à 
plusieurs  notices. 

Martens  (H  débuta,  à  son  tour,  en  1837,  par  une 
notice  sur  l'hybridité  dans  les  Fougères.  En  collabo- 
ration avec  Galeotti,  il  publia,  en  1842,  un  mémoire 
sur  les  Fougères  du  Mexique  et,  de  1842  à  1845, 
toujours  avec  le  même  collaborateur,  diverses  notes 
sur  les  plantes  du  Mexique.  Il  s'occupa,  en  outre, 
de  quelques  familles  exotiques  et  de  la  coloration 
des  végétaux.  Les  travaux  de  Martens  sont  fort 
estimés. 


(I)  Martin  Martens,  né  à  Maestricht  le  8  décembre  1797, 
est  mort  à  Louvain  le  8  février  1863.  Il  fît  ses  humanités  dans 
sa  ville  natale,  puis  se  rendit,  en  1814,  à  l'Université  de  Liège, 
où  il  obtint  son  diplôme  de  docteur  en  médecine.  Après  un 
séjour  à  Paris  pour  suivre  les  cours  des  professeurs  en  renom, 
il  vint  se  fixer,  en  1823,  à  Maestricht  comme  médecin  praticien. 
En  1825,  il  fut  nommé  professeur  de  pharmacologie  et  de 
chimie  pharmaceutique  à  l'École  provinciale  de  pharmacie. 
Enfin,  en  1835,  il  quitta  Maestricht  pour  venir  occuper  les 
chaires  de  chimie  et  de  botanique  à  l'Université  de  Louvain. 
—  Sa  biographie  a  été  publiée  par  M.  L.  Pire  dans  le  Bulletin  de 
la  Société  royale  de  botanique,  t.  II. 


244  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

M.  J.  Decaisne,  l'illustre  professeur  du  Muséum, 
devenu  Français  par  ses  fonctions  officielles  à  Paris, 
a  publié,  en  1836,  une  notice  sur  la  flore  du  Japon. 
En  1840,  il  fit  paraître  un  travail  sur  les  Thalaso- 
phjtes;  en  1841,  de  remarquables  mémoires  sur 
la  Garance  et  sur  le  Gui  et,  en  1844,  une  notice 
sur  les  anthéridies  et  les  sporanges  des  Fucus. 

Galeotti(l),  outre  les  travaux  qu'il  publia  en  colla- 
boration avec  Martens,  fit  paraître  une  notice  sur 
les  Graminées  et  les  Cjpéracées  du  Mexique. 

Spring  (2)  a  publié,  dans  les  recueils  de  TAcadé- 


(1)  Henri-Guillaume  Galeotti,  né  à  Paris  le  8  septembre 
1814,  est  mort  à  Bruxelles  le  14  mars  1858.  Arrivé  jeune  en 
Belg-ique,  il  s'y  fit  connaître,  dès  1835,  comme  géologue  et 
minéralogiste.  Cette  même  année,  les  frères  Van  der  Maelen, 
directeurs  de  l'établissement  géographique,  le  chargèrent 
d'une  mission  scientifique  au  Mexique.  Parti  en  1835,  Galeotti 
explora  le  Mexique  pendant  cinq  ans  et  y  forma  des  collections 
d'histoire  naturelle  extrêmement  riches  et,  entre  autres,  une 
collection  de  plantes  composée  de  7,000  à  8,000  espèces,  dont 
un  grand  nombre  étaient  nouvelles.  Revenu  en  Belgique,  il 
fut  bientôt  appelé  à  prendre  la  direction  du  Jardin  de  la 
Société  royale  d'horticulture  connu  sous  le  nom  de  Jardin 
botanique  de  Bruxelles.  —  Une  note  biographique  sur  Galeotti 
par  M.  Éd.  Mon-en  a  paru  dans  La  Belgique  Horticole  de  1855. 

(2)  Frédéric-Antoine  Spring,  né  à  Geroldsbach  (Bavière) 
le  8  avril  1808,  est  mort  à  Liège  le  17  janvier  1872.  Il  fit  ses 
études  humanitaires  au  Lycée  d'Augsbourg;  de  cette  ville,  il 
se  rendit  à  l'Université  de  Munich,  où,  en   1838,   il   obtint  le 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  245 

mie,  son  Emcmeratio  Lycopodineariun  (1841),  sa 
grande  et  remarquable  monographie  des  Lycopodia- 
cées  (1842  et  1850)  et  des  notices  mycologiques 
(1848-1852). 

Sauveur  (U  publia,  en  1848,  dans  les  mémoires 
in-4''  de  l'Académie,  un  atlas  de  planches  représen- 
tant un  grand  nombra  de  plantes  fossiles  de  notre 
terrain  houiller  {Planches  figuratives  des  végétaux 
fossiles  dîi  terrain  liouiller  de  la  Belgiqîce).  Le  texte 
de  cet  atlas  n'a  pas  paru. 

Par  ce  qui  précède,  on  peut  voir  que  les  travaux 
publiés  par  les  membres  de  l'Académie  sont  nom- 
breux et  présentent,  pour  la  plupart,  une  grande 
valeur.  Toutes  les  branches  de  la  science  y  sont 
traitées.  Ils  sont  entrés  pour  une  large  part  dans 
les  progrès  que  la  botanique  a  réalisés  depuis  1830. 


diplôme  de  docteur  en  médecine  II  alla  ensuite  compléter  ses 
études  à  Paris.  En  1839,  il  fut  appelé  en  Belgique  pour  venir 
occuper  une  chaire  à  l'Université  de  Liège.  Jusqu'en  1848, 
on  lui  confia  l'enseignement  de  la  physiologie  humaine  et 
comparée,  de  l'anatomie  générale  et  de  l'anatomie  descriptive. 
Plus  tard,  ayant  renoncé  à  deux  de  ces  cours,  il  fut 
chargé,  eu  1855,  d'enseigner  la  pathologie  généi-ale.  Spring 
fut  un  excellent  professeur,  un  savant  médecin  et  un  botaniste 
du  plus  grand  mérite. 

(1)  J.-J.-D.  Sauveur,  médecin,  né  à  Liège  le  6  octobre  1797, 
est  mort  à  Bruxelles  le  1"  novembre  1862.  Il  fut  secrétaire  de 
l'Académie  royale  de  médecine. 


246  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

Les  travaux  publiés  dans  les  recueils  de  rAcadémie 
par  des  botanistes  étrangers  à  cette  compagnie 
sont  les  suivants  :  Note  sur  quelques  cryptogames 
critiques  (1858),  Note  sur  le  Piloholus  crystallinus 
(1859),  Reclier elles  sur  la  genèse  et  les  métamor" 
plioses  de  la  Peziza  sclerotiorum  Lib.  (1860), 
Monographie  du  genre  PiMolus  (1861),  par 
E.    Coemans(i);    Catalogue   des    cryptogames  des 


(1)  Eug-ène-Henri-Lucien-Gaëtan  Coemans,  né  à  Bruxelles  le 
30  octobre  1825,  est  mort  à  Gand  le  8  janvier  1871.  Après  avoir 
successivement  passé  par  le  collège  Ste-Barbe,  àGand,  et  le  petit 
séminaire  de  St-Nicolas,  Coemans  vint,  en  1844,  compléter  ses 
études  théologiques  au  grand  séminaire  de  Gand,  où  il  fut 
ordonné  prêtre  le  23  décembre  1848.  Poussé  par  le  goût  des 
sciences  naturelles,  il  fréquenta,  pendant  deux  ans,  les  cours  de 
sciences  de  l'Université  de  Louvain.  De  retour  à  Gand,  en  1853, 
il  fut  nommé  vicaire  au  Petit-Béguinage.  Ayant  donné  sa 
démission  en  1864,  il  partit  pour  l'Allemagne  et  suivit,  pendant 
quelques  mois,  les  cours  de  l'Université  de  Bonn  ;  de  cette  ville, 
il  se  rendit  dans  le  nord  de  l'Europe  et  visita  successivement 
la  Finlande,  la  Suède  et  le  nord  de  l'Allemagne.  De  retour  à 
Gand,  il  s'installa  dans  sa  famille  pour  s'y  livrer  exclusivement 
à  l'étude  des  sciences  ;  mais  bientôt  ses  services  professionnels 
ayant  été  réclamés,  il  accepta  la  direction  d'un  couvent  des 
sœurs  de  St- Vincent-de-Paul,  connu  sous  le  nom  de  pensionnat 
du  Crombeen.  En  1870,  il  fut  chargé  par  le  Gouvernement 
d'aller  prendre  possession,  à  Munich,  de  l'herbier  de  vonMartius 
qui  venait  d'être  acheté  par  l'État.  —  La  collection  de  paléon- 
tologie végétale  formée  par  Coemans  est  conservée  au  Musée 
royal  d'histoire  naturelle  et  son  herbier  fait  partie  des  collée- 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  247 

environs  de  Namur,  par  A.Bellynck(1852);  Note  sur 
VAdoxa  Moscliatellina,  par  C.  Malaise  (1855)  ;  Note 
sur  le  Gagea  spatîiacea,  par  J.-E.  Bommer  (1856); 
Note  sur  le  Galeojms  Ladano-ocliroleuca  (1853), 
Note  sur  les  hjhrides  des  MentJia  (1853),  Notes 
sur  qîielques  plantes  rares  de  la  Belgique  (1859), 
par  F.  Crépin;  Notes  sur  V embryon  des  Graminées 
(1853),  Note  stcr  le  genre  Maïs  (1853),  Note  sur 
le  genre  Michelaria  (1856),  par  V.  DeMoor;  Cata- 
logue des  cryptogames  des  environs  de  Louvain 
(1852),  par  Leburton;  Preludia  fiorae  ColumUanae 
(1853),  Plantae  ColumUanae  (1863),  par  J.  Linden 
et  J.-E.  Planchon;  Besçriptio  Cactearum  Mexica- 
naru,m{\^^^),  par  M.»  Scheidweiler(i);  Monographie 


lions  du  Jardin  botanique  de  l'État.  —  La  biographie  de 
Coemans  a  été  écrite  par  MM,  J.-J.  Kickx  {Bulletin  de  la  Société 
royale  de  botanique  de  Belgique,  t.  V)  et  C.  Malaise  {Annuaire 
de  l'Académie,  année  1872). 

(1)  Michel- Joseph- François  Scheidweiler,  né  à  Cologne 
le  l"  août  1799,  est  mort  à  Gand  le  24  septembre  1861.  Après 
avoir  fait  ses  études  humanitaires  à  Siegbourg,  il  prit  ses 
grades  de  pharmacien  à  Cologne,  puis  il  revint  à  Siegbourg, 
en  qualité  de  pharmacien.  Il  pratiqua  ensuite  la  pharmacie 
à  Cologne  et  à  Aix-la-Chapelle.  Arrivé  en  Belgique  en  1830, 
il  séjourna  quelque  temps  à  Liège,  puis  vint  se  fixer  à  Bruxelles, 
où  il  se  fît  connaître  par  des  conférences  sur  divers  sujets 
d'histoire    naturelle.   Lors    de    la  fondation    de  l'École    de 


248  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

du  genre  Zw  (1845-1846),  par  D.  Spae;  Note  sur 
les  Michelaria  (1855),  par  Ch.-A.  Strail;  Notes  sur 
le  Cirsium  super-oleraceo-jMhistre  (1860),  sur  la 
silicîUe  du  Draha  verna  (1861),  sur  le  Cirsium 
Crepini  (1861),  par  A.  Wesmael  ;  Note  sur  VEpilo- 
hium  canescens  (1836),  Cryptogames  noumaucc  des 
Flandres  [184:5),  sept  notices  sur  les  cryptogames 
nouveaux  (1851-1861),  par  G.  Westendorp. 

En  dehors  des  publications  académiques,  nous 
avons  à  citer  une  série  d'ouvrages  dont  la  plupart 
ont  eu  pour  objet  la  flore  nationale. 

Marie-Anne  Libert  fît  paraître,  de  1830  à  1837, 
ses  Plantae  exsiccatae  Arduennae. 

En  1831,  fut  publié  le  2^  volume  du  Compendium 
fiorae  helgicae,  dont  le  3^  volume  a  paru  en  1836, 
après  la  mort  de  Courtois. 

M.  Du  Mortier  publia,  en  1831,  son  Sylloge  Jun- 
germannidearum,  ouvrage  devenu  bientôt  classique 


médecine  vétérinaire  (1836),  il  fut  appelé  à  y  enseigner  la  bota- 
nique et  l'agronomie.  En  1851,  il  fut  nommé  professeur  à 
l'École  d'horticulture  de  l'État  à  Gendbrugge-lez-Gand,  où 
il  remplaça  M.  Planchon.  Scheidweiler  fat  un  savant  fort 
estimé,  auquel  l'horticulture  nationale  doit  certainement  une 
partie  de  ses  progrès.  La  botanique  aussi  lui  doit  quelques 
bons  travaux,  —  M.  Emile  Rodigas  a  publié  sa  biographie  à 
Gand  en  1862  (in^"  avec   portrait). 


BOTANIQUE   EN  BELGIQUE.  249 

et  dont  Fauteur  a  donné,  en  1874,  une  nouvelle 
édition  considérablement  augmentée.  En  1833,  le 
même  auteur  fit  paraître  une  Notice  sur  les  esj^èces 
indigènes  du  genre  Scropliularia,  et,  en  1835,  un 
Recueil  d' observations  sur  les  Jongermanniacées. 

En  1830,  J.-J.  De  Cloet(l)  publia  im  catalogue 
des  plantes  qu'il  avait  observées  aux  environs  de 
Dinantdel820àl827. 

En  1833,  R.  Courtois  donna  son  Commentaire 
sur  Dodoens. 

J.  Kickx  débuta,  comme  cryptogamiste,  en  1835, 
en  publiant  sa  Flore  cryj^togamique  des  environs 
de  Loiovain.  Le  complément  de  cet  ouvrage  est  le 
Catalogue  des  cryptogames  observés  depuis  1835 
dans  le  Bradant  et  la  province  d'Anvers,  par 
Westendorp  et  Van  Haesendonck  (1838). 


(1)  Jean-Joseph  De  Cloet,  né  à  Bruges  en  1790,  est  mort 
à  Freyr,  près  de  Dinant,  le  21  février  1855.  Entré  au  séminaire 
de  Gand,  il  dut  quitter  cet  établissement  pour  être  incorporé 
dans  les  armées  de  Napoléon.  Rentré  dans  sa  patrie,  il  reprit  ses 
études  et  fut,  peu  après,  envoyé  comme  professeur  au  collège 
d'Alost.  Il  devint  plus  tard  précepteur  du  fils  du  duc  de  Beau- 
fort  et  visita  la  plus  grande  partie  de  l'Europe  avec  son  élève. 
A  la  mort  de  celui-ci,  le  duc  de  Beaufort  nomma  De  Cloet 
adroinisti-ateur  de  son  domaine  de  Freyr.  Son  herbier  est 
conservé  au  Jai'din  botanique  de  Bruxelles.  —  L'article  qui  lui 
est  consacré  dans  la  Biographie  nationale,  t.  IV,  colonne  883, 
ne  fait  pas  mention  de  sa  qualité  de  botaniste. 


250  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

En  1836,  un  botaniste  luxembourgeois,  Tinant,  fît 
connaître  la  végétation  de  Tancien  duché  de  Luxem- 
bourg dans  sa  Flore  L%xemloiirgeoiseA^) , 

Nous  devons  citer  ici  le  Florula  Eannoniensis, 
par  Hécart  ('2),  publié  en  1836. 


(1)  François -Aug-uste  Tinant,  né  à  Luxembourg  le  3  novem- 
bre 1803,  est  mort  à  Dommeldange  le  26  janvier  1853.  Le  goût 
de  la  botanique  lui  fut  inspiré  par  l'abbé  Mazuir,  pendant 
qu'il  faisait  ses  humanités  à  l'Athénée  de  Luxembourg.  Jeune 
encore,  il  obtint  un  emploi  dans  l'administration  de  la  comp- 
tabilité des  douanes  et  des  accises,  puis  dans  celles  des  contri- 
butions. Plus  tard,  il  fut  attaché  à  l'administration  des  eaux 
et  forêts,  ce  qui  l'obligea  à  faire  de  nombreuses  courses,  dont 
il  profita  pour  étudier  la  végétation  du  Luxembourg.  Outre  sa 
Flore  Luxembourgeoise,  il  publia,  en  1826  et  1828,  des  notices 
botaniques  dans  les  Bijdragen  tôt  de  natuurkundige  weten- 
schappen  et  fit  paraître  une  collection  de  plantes  sèches  l'en- 
fermant un  millier  de  numéros. —  La  biogi'aphie  de  ce  botaniste 
estimable  a  été  publiée  par  F.  Crépin  dans  le  tome  VIII  du 
Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique. 

(2)  Gabriel- Antoine- Joseph  Hécart,  né  à  Valenciennes  le 
24  mars  1755,  est  mort  dans  cette  ville  le  19  novembre  1838. 
Dès  1798,  Hécart  avait  eu  le  projet  de  publier  sa  Flore  du 
Hainaut,  mais  le  manque  de  ressources  ne  lui  permit  pas  de 
livrer  son  manuscrit  à  l'impression.  Celui-ci  fut  pei'du  et  il  ne 
lui  resta  de  cet  ouvrage  qu'une  liste  manuscrite  qu'il  commu- 
niqua à  M.  Du  Mortier,  pour  la  publication  du  Florula  Belgica. 
Cette  liste  ou  catalogue  raisonné,  enrichi  de  plusieurs  remar- 
ques, fut  publié,  en  1836,  sous  le  titre  de  Florula  Eannoniensis; 
in-8°  de  54  pages  {Mémoires  de  la  Société  d'agriculture  de 
Valenciennes,  t.  II). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  251 

La  connaissance  de  notre  flore  nationale  devint 
mieux  connue  par  les  publications  de  C.  Van 
Haesondonck  [Prodrome  de  la  flore  des  environs 
d'Anvers  et  d'une  jyartie  de  la  Campine,  1841); 
de  l'abbé  Micliot  [Flore  du  Hamaut,  1845); 
de  Hannon  [Flore  lelge,  1849 )(0;  de  Van  de 
Vyvere  [Flore  de  la  Flandre  occidentale  1850)  (■'^); 
de  V.  De  Moor  [Essai  d'une  monograjMe  sur  les 
Graminées  de  la  Belgique,  1853,  Traité  des  Gra- 
inhiées,  1854)  ;  de  C.  Mathieu  [Flore  générale  de  Bel- 
gique, 1858);  de  J.-E.  BommQv  [TaUea^o  analytique 


(1)  Joseph-Désiré  Hannon,  né  à  Bruxelles  le  13  no- 
vembre 1822,  est  mort  dans  cette  ville  le  23  août  1870. 
Après  avoir  fait  ses  études  à  l'Athénée,  il  entra,  en  1842,  à 
l'Université  pour  y  suivre  les  cours  de  sciences  naturelles.  Il  se 
rendit  en^iuite  à  l'Université  de  Liège,  d'où  il  sortit  avec  les 
diplômes  de  docteur  en  sciences  naturelles  et  de  docteur  en 
médecine.  En  1851,  il  fut  nommé  professeur  à  l'Université  de 
Bruxelles,  où  il  donna  les  cours  de  botanique,  de  zoologie, 
d'anatomie  et  de  physiologie  comparée.  Hannon  est  plus  connu 
par  ses  travaux  de  zoologie  que  par  sa  Flore. 

(2)  Ernest  Van  de  Vyvere,  né  à  Fumes  le  10  mai  1811,  est 
mort  à  Bruges  le  24  juin  1853.  Il  commença  ses  études  au  col- 
lège de  sa  ville  natale.  En  1829,  il  se  fit  inscrire  à  l'École  de 
médecine  de  Bruges,  où  il  obtint  le  diplôme  de  pharmacien.  Il 
occupa  plusieurs  fonctions  officielles  en  rapport  avec  sa  pro- 
fession. Il  devint  chef  de  la  pharmacie  centrale  de  la  ville  de 
Bi'uges.  Outre  sa  Flore,  il  a  publié  quelques  travaux  de 
chimie  et  de  physiologie  végétale. 


252  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

de  la  flore  parisienne,  par  Bautier,  édition  mise  en 
rapport  avec  la  flore  belge,  1854);  d'A.  Bellynck 
[Flore  de  Namur,  1855)  (D;  de  F.  Crépin  [Manuel 
de  la  flore  de  Belgique,  V^  éd.,  1860);  de  H.  Van 
Heurck  et  A.  Wesmael  [Prodrome  de  la  Flore  du 
Brabant,  1861). 

La  crjptogamie  belge  fut  l'objet  des  soins  con- 
stants  de  Westendorp  (2)  qui,   de   1845  à  1860,  i 


(1)  Aug^uste- Alexis- Adolphe- Alexandre  Bellynck,  né  à 
Bergues.  Saint-Winoc,  dans  le  département  du  Nord,  le  16  avril 
1814,  est  mort  à  Namur  le  14  janvier  1877.  Il  fit  ses  études  au 
collège  de  Bergues,  au  petit  séminaire  de  St-Omer  et  au  grand 
séminaire  de  Cambrai.  Ordonné  prêtre  en  1837,  il  fut  attaché 
comme  vicaire  à  la  paroisse  de  Quesnoy-sur-Deule,  près  de 
Lille;  en  1838,  il  fut  nommé  vicaire  à  Dunkerque,  puis  aumônier 
dans  un  couvent  de  religieuses  à  Gravelines.  Entré  dans  la 
Compagnie  de  Jésus  en  1840,  il  fut  envoyé,  en  1841,  à  Katwijck 
(Hollande)  pour  y  donner  un  cours  de  littéi-ature  française.  En 
1842,  il  fut  nommé  procureur  au  Collège  de  N.-D.  de  la  Paix  à 
Namur.  A  partir  de  cette  époque,  il  s'occupa  d'histoire  natu- 
relle et  devint  professeur  de  zoologie,  de  botanique  et  de  miné- 
ralogie. Ce  savant  érudit  et  extrêmement  laborieux  a  publié 
des  travaux  estimés,  qui  ont  aidé  aux  progrès  de  l'enseigne- 
ment et  à  la  connaissance  de  la  flore  belge.  Il  avait  réuni,  au 
collège  de  Namur,  une  bibliothèque  botanique  d'une  grande 
richesse.  —  Sa  biographie,  par  F.  Crépin,  paraîtra  dans 
V Annuaire   de  l'Académie  de  1877. 

(2)  Gérard-Daniel  Westendorp,  né  à  La  Haye,  le  8  mars 
1813,  est  mort  à  Termonde  le  31  janvier  1868.  Sa  famille  étant 
venue  habiter  la  Belgique, il  fit  ses  premières  études  à  Bruxelles 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  253 

publié  un  exsiccata  [Herbier  cryptogamique,  ou  col- 
lection des  plantes  cryptogames  qni  croissent  en  Bel- 
gique), formé  de  28  fascicules,  composés  chacun  de 
cinquante  numéros.  Ce  même  auteur  publia,  en  1854, 
un  petit  traité  fort  intéressant,  intitulé  :  Les  Cryp- 
togames classées  d'après  leurs  stations  natîir elles . 
Le  comte  Alfred  de  Limminghe  (l)  a  fait  paraître, 


A  l'âge  de  16  ans,  il  fut  admis  comme  élève  à  l'École  de 
médecine  de  Bruxelles,  d'où  il  sortit,  en  1833,  avec  le  diplôme 
de  chirurgien.  En  1836,  il  fut  nommé  médecin  adjoint  dans  un 
régiment  d'artillerie  en  garnison  à  Tournai.  On  le  vit  succes- 
sivement en  garnison  à  Bruxelles,  à  Brasschaet,  à  Beverloo,  à 
Gand,  à  Ypres,  etc.  En  1846,  il  fut  nommé  médecin  de  ba- 
taillon et  c'est  en  cette  qualité  qu'en  1858,  il  fut  attaché  au 
dépôt  du  12<=  régiment  de  ligne  à  Termonde.  L'herbier  de  ce 
botaniste  est  conservé  au  Jardin  botanique  de  Bruxelles.  Les 
travaux  de  Westendorp  ont  beaucoup  contribué  à  la  connais- 
sance de  notre  flore  cryptogamique.  Nous  devons  rappeler  ici 
que  ce  botaniste  a  rédigé  la  partie  du  Prod^romus  Jlorae  ba- 
tavae  (1866)  qui  renferme  les  Champignons.  Sa  biographie  a 
été  publiée  par  M.  L.  Pire  dans  le  tome  IX  du  Bulletin  de  la 
Société  royale  de  botanique. 

(1)  Alfred-Marie-Antoine  de  Limminghe,  né  à  Bruxelles 
le  2  septembre  1834,  est  mort  à  Rome  le  17  avril  1861.  Il 
commença  ses  études  au  collège  d'Estavayer,  dépendance 
du  pensionnat  de  Fribourg;  de  là,  il  passa  au  collège  de 
Notre-Dame  à  Tournai,  et  alla  achever  ses  études  au  collège 
N.-D.  de  la  Paix  à  Namur.  C'est  dans  cette  dernière  institu- 
tion qu'il  prit,  sous  l'enseignement  du  Père  Bellynck,  goût 
à  la  botanique.  Après  avoir  terminé  son  cours  de  philosophie, 


254  APERÇU   DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

en  1857,  un  catalogue  des  cryptogames  d'une  partie 
du  Brabant  sous  le  titre  de  :  Flore  mycologicine  de 
Gentinnes. 

M.  Edouard  Morren,  actuellement  professeur  de 
botanique  à  l'Université  de  Liège,  publia,  de  1855  à 
1857,  plusieurs  notices  botaniques  dans  La  Belgique 
liorticole.  Ce  botaniste,  marchant  sur  les  traces 
de  Charles  Morren,  fit  paraître,  en  1858,  sa  Bis- 
sertation  sur  les  feuilles  "certes  et  colorées  envisagées 
spécialement  a%i  point  de  mie  des  rapports  de  la 
chlorophylle  et  de  Vérythrophylle. 

Il  nous  reste  maintenant  à  signaler  deux  petits 
traités  élémentaires  de  botanique  :  l'un  publié  par 
Charles  Morren,  en  1853,  dans  les  Notions  élémen- 
taires des  sciences  naturelles,  physiques  et  chimi- 

en  1855,  il  s'occupa  activement  de  botanique  et  réunit,  au  châ- 
teau de  Gentinnes,  des  herbiers  importants  et  une  bibliothèque 
botanique  très-précieuse.  Son  musée  a  été  décrit  dans  La  Bel- 
gique horticole  de  1858.  En  1860,  il  s'enrôla  dans  le  régiment 
des  zouaves  pontiticaux.  Il  prit  part  à  la  bataille  de  Castel- 
fidardo,  où  il  fut  blessé.  Il  revint  en  Belgique  la  même  année. 
L'année  suivante,  il  repartit  pour  Rome,  avec  le  désir  de  s'en- 
rôler de  nouveau;  mais  son  séjour  dans  cette  ville  devait  lui 
être  funeste.  Le  15  avril,  il  y  fut  frappé  d'un  coup  d'arme  à 
feu  qui  lui  fit  une  blessure  dont  il  mourut  deux  jours  après. 
Une  grande  partie  de  sa  bibliothèque  fut  léguée  au  collège 
N.-D.  de  la  Paix  à  Namur  et  une  partie  de  ses  collections 
de  plantes  sèches  fut  acquise  par  le  Jardin  botanique  de 
Bruxelles.  —  Sa  biographie  a  été  publiée,  en  1861,  par  le  Père 
A.  Pruvost. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  255 

qiies;  l'autre,  par  Spring,  en  1852,  sous  le  titre  de 
Botaniq%ie  (publié  dans  V Encyclopédie  po2mlaire, 
éditée  par  M.  A.  Jamar). 

De  1835  à  1862,  les  chaires  de  botanique  de  nos 
Universités  ont  été  occupées  :  à  Gand,  par  J.  Kickx 
(1835-1862);  à  Bruxelles,  par  J.-D.  Hannon  (1851- 
1862);  à  Louvain,  par  M.  Martens  (1835-1862); 
à  Liège,  par  Ch.  Morren  (1835-1858)  et  M.  Éd. 
Morren  (1858-1862). 

L'École  d'horticulture  de  Gendbrugge  eut  pour 
professeurs  de  botanique  M.  Planchon  (1849-1851), 
Scheidweiler  (1851-1861)  et  M.  F.  Crépin  (1861- 
1862). 

Le  cours  de  botanique  fut  donné  à  l'École  d'horti- 
culture de  Vilvorde  par  M.  A.  Wesmael. 

Avant  d'arriver  à  l'époque  de  la  fondation  de  la 
Société  royale  de  botanique,  qui  marque  le  début 
d'une  nouvelle  période,  nous  ne  pouvons  passer 
sous  silence  la  botanique  horticole,  les  collections 
remarquables  de  plantes  cultivées  et  les  voyages 
botaniques  exécutés  par  des  Belges. 

Les  premières  publications  de  botanique  horticole 
ont  commencé,  en  1828,  par  V Herbier  de  V amateur, 
de  Drapiez(l).    Ce   recueil    fut   terminé    en    1835. 


(1)  Pierre-Auguste-Joseph   Drapiez,  né  à  Lille  le  28  août 
1778,  est  mort  à  Bruxelles  le  28  décembre  1856.  Il  fut  profes- 


256  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

Drapiez  fit  paraître,  de  1833  à  1838,  sa  Flore  des 
serres  et  des  jardins  d' Angleterre  et,  de  1833  à  1835, 
son  Encyclographie  du  règne  mgétal.  Ces  collec- 
tions volumineuses  ne  sont   que  des  compilations. 

En  1833,  Charles  Morren  créa  avec  Louis  Van 
Houtte  le  premier  recueil  périodique  illustré.  L'Hor- 
ticulteur belge,  dont  cinq  volumes  ont  paru  (1833- 
1839).  La  même  année,  Richard  Courtois  fit  paraître 
son  Magasin  d'iiorticulture,  recueil  qui  n'eut  qu'un 
volume.  En  1834,  un  éditeur  bruxellois  fonda  le 
Journal  dliorticulture  pratique,  qui  fut  successive- 
ment rédigé,  jusqu'en  1861,  par  Scheidweiler,  Ysa- 
beau,  Galeotti  et  M.  Funck.  De  1845  à  1849,  la 
Société  royale  d'agriculture  et  de  botanique  de  Gand 
publia  des  annales,  dont  la  rédaction  fut  confiée  à 
Ch.  Morren.  Ce  recueil  forme  cinq  volumes  illustrés 
de  nombreuses  figures  d'espèces  nouvelles. 

En  1845,  L.  Van  Houtte (U,  le  célèbre  horticulteur 


seul-  de  chimie  et  d'histoire  naturelle  au  Musée  d'histoire 
naturelle  de  Bruxelles.  En  1834,  il  fut  nommé  examinateur 
permanent  pour  les  sciences  physiques  et  chimiques  à  l'Ecole 
militaire.  —  Sa  biographie,  écrite  par  M.  P.  Van  Beneden, 
paraîtra  dans  le  tome  VI  de  la  Biographie  nationale. 

(l)  Louis-Benoît  Van  Houtte,  né  à  Ypres  le  b"- juillet  1810, 
est  mort  à  Gendbrugge  lez-Gand  le  9  mai  1876.  11  fut  envoyé  à 
l'École  centrale  du  commerce  à  Paris  ;  mais  bientôt  il  quitta 
cette  ville  pour   résider  avec  sa  mère  à  Clermont-Ferrand, 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  257 

gantois,  commença  la  publication  de  sa  Flore  des 
serres  et  des  jardins  de  V Europe.  Ce  magnifique 
recueil,  arrivé  aujourd'hui  à  son  22®  volume,  a  eu 
pour  rédacteurs  en  chefs  Lemaire,  M.  Planchon  et 
L.  Van  Houtte. 

En  1851,  Ch.  Morren  commença,  à  son  tour,  la 
publication  de  La  Belgique  liorticole,  qu'il  rédigea 
jusqu'en  1855  ;  après  sa  mort,  ce  beau  recueil, 
arrivé  aujourd'hui  à  son  27®  volume,  a  été  continué 
avec  un  grand  succès  par  son  fils,  M.  Éd.  Morren. 


où  il  fut  chargé,  pendant  deux  ans,  d'un  emploi  de  commis.  Il 
vint  à  Bruxelles  en  1830,  où,  après  la  révolution,  il  entra  comme 
fonctionnaire  au  ministère  des  finances.  Mais  la  carrière 
administrative  ne  plaisait  guère  Van  Houtte,  qui  quitta  les 
bureaux  pour  entreprendre,  en  1834,  an  voyage  botanique 
au  Brésil.  A  son  retour,  en  1836,  Van  Houtte  fut  attaché  au 
Jardin  botanique  de  Bruxelles.  En  1839,  associé  avec  Papeleu, 
il  fonda  l'établissement  horticole  deGendbrugge,  qui,  quelques 
années  après,  devint  l'un  des  plus  importants  de  l'Europe. 
Ce  fut  dans  cet  établissement  que,  plus  tard,  le  Gouvernement 
établit  une  École  d'horticulture  dont  Van  Houtte  fut  nommé 
directeur.  Sans  être  un  botaniste,  Van  Houtte,  rendit  néan- 
moins d'impoi'tants  services  à  la  science,  en  réunissant  dans  ses 
serres  de  riches  collections  de  plantes  exotiques  et  en  faisant 
décrire  ces  dernières.  C'est  certainement  en  grande  partie  à  lui 
que  l'horticulture  gantoise  doit  sa  prospérité.  —  La  biogra- 
phie de  Van  Houtte  a  été  publiée  par  M.  Ém.  Rodigas  dans 
\2t.  Revue  de  l'horticulture  belge  et  étrangère^  t.  II,  et  par  M.  G. 
Guilmot,  dans  la  Flore  des  serres  et  des  jardins  de  VEurope, 
t.  XXII. 


258  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

La  même  année,  Ch.  Lemaire  (1)  entreprit  la 
publication  du  Jardin  fleuriste  qui,  en  1854,  fut 
remplacé  par  L'Illustration  horticole,  éditée  par 
M.  Ambroise  Verschaffelt,  avec  Lemaire  pour  rédac- 
teur en  chef.  En  1870,  M.  Linden,  devenu  proprié- 
taire de  rétablissement  de  M.  Verschaffelt,  continua 
la  publication  de  L' Illustration  Jiorticole,  avec 
M.  Éd.  André  pour  rédacteur  en  chef.  Ce  recueil, 
parfaitement  illustré,  est  parvenu  à  son  24^  volume. 

Interrompant  l'ordre  chronologique,  nous  citerons 
ici  un  nouveau  recueil  horticole  qui  est  édité, 
comme  deux  des  précédents,  dans  la  cité  gantoise  : 
Revue  de  lliorticulture  lelge  et  étrangère.  Cette 
publication  illustrée  a  été  fondée  en  1875  et  est 
rédigée  par  MM.  Fr.  Burvenich,  0.  de  Kerchove  de 
Denterghem,  Éd.  Pynaert,  Ém.  Rodigas,  Aug.  Van 
Geert  fils  et  H.-J.  Van  Huile. 

Ces  recueils  périodiques  rendent  non-seulement  de 
grands  services  à  l'horticulture  proprement  dite, 
mais  ils  enrichissent  encore  la  science  d'espèces 
nouvelles  et  d'articles  de  botanique. 

En  dehors  de  ces  publications  périodiques,  nous 

(l)  Charles-Antoine  Lemaire,  né  à  Paris  en  1801,  est  mort 
dans  cette  ville  le  22  juin  1871.  Il  fut,  tout  d'abord,  professeur 
de  littérature  classique,  puis  maître  de  pension.  C'est  vers 
1845  qu'il  vint  à  Gand,  où  il  fut  attaché  à  la  rédaction  de  la 
Flore  des  serres  et, 'plus  tard,  à  celle  de  ^Illustration  horticole. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  259 

devons  citer  deux  beaux  ouvrages  à  planches  édités 
par  M.  J.  Linden  :  Hortus  Lmcleniamis  (1859)  et 
Pescatorea.  Iconog rapide  des  Orchidées  (1860). 

C'est  sous  les  auspices  de  la  Fédération  des  Socié- 
tés d'horticulture  qu'ont  été  organisés  les  congrès 
internationaux  d'horticulture  qui  se  sont  réunis  à 
Bruxelles  en  1864  et  en  1876  et  auxquels  ont  assisté 
un  grand  nombre  de  botanistes  étrangers.  Ces  con- 
grès ont  eu  lieu  à  l'occasion  de  deux  splendides 
expositions  florales  de  la  Société  royale  de  Flore. 

Les  Sociétés  d'horticulture  sont  extrêmement  nom- 
breuses en  Belgique,  et  chacune  d'elles  organise 
périodiquement  de  belles  expositions.  Les  princi- 
pales sont  :  Société  royale  d'agriculture  et  de  bota- 
nique de  Gand,  fondée  en  1808;  Société  provinciale 
d'horticulture  et  de  botanique  de  Bruges,  fondée  en 
1561  ;  Société  royale  de  Flore  de  Bruxelles,  fondée 
en  1660;  Société  royale  d'agriculture  et  l'horticul- 
ture de  Louvain,  fondée  en  1820;  Société  royale 
d'horticulture  et  d'agriculture  d'Anvers,  fondée 
en  1828;  Société  royale  d'horticulture  de  Mons, 
fondée  en  1829;  Société  royale  d'horticulture  de 
Liège,  fondée  en  1830;  Société  royale  Linnéenne 
de  Bruxelles,  fondée  en  1853  ;  Société  d'horticul- 
ture de  Tournai  ;  Société  royale  d'horticulture  de 
Malines,  fondée  en  1837;  Société  royale  d'agricul- 
ture et  de  botanique  de  Verviers,  fondée  en  1854; 


260  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

Société   royale   d'horticulture   de    la    province    de 
Namur,  fondée  en  1855. 

Comme  au  xvi°  siècle,  la  Belgique  horticole  brille 
au  premier  rang  par  ses  collections  de  plantes 
vivantes  exotiques.  Gand  se  distingue,  entre  toutes 
les  villes  du  pays,  par  ses  nombreux  établissements 
horticoles  et  par  les  collections  qui  se  trouvent  chez 
les  amateurs.  Liège  vient  en  second  lieu;  puis, 
Anvers,  Malines,  Bruxelles,  Bruges,  Louvain,  Mons, 
Tournai  et  Namur. 

Il  convient  de  donner  ici  quelques  détails  sur  les 
voyages  botaniques  exécutés  par  les  Belges.  Notre 
petit  pays  peut  se  glorifier  d'avoir  eu  de  nombreux 
voyageurs  qui,  sans  souci  de  leur  santé  et  souvent 
au  péril  de  leur  vie,  ont  été,  dans  les  contrées 
lointaines,  recueillir  des  plantes  pour  enrichir  nos 
jardins  ou  nos  herbiers  (0. 

Peu  de  temps  après  la  révolution  de  1830,  le 
goût  des  voyages  d'exploration  s'empara  de  quelques 
jeunes  gens  dévoués  aux  progrès  de  la  botanique  et 
de  l'horticulture. 


(1)  Pour  plus  de  détails  sur  les  botanistes-voyageurs  belges, 
on  consultera  le  discours  de  M.  F.  Plateau  sur  :  Les  voyages 
des  naturalistes  belges  [Bulletin  de  V  Académie  royale  de  Belgique, 
t.  XLII,  p.  1050);  Plantes  de  serre,  par  Éd.  Morren  (1867) 
et  VaiViicle  Horticulture,  ^diV'9.-'K.  De  V\xydt  [Patria  Belgica, 
1. 1,  p.  587). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  261 

Le  premier,  parmi  ces  voyageurs,  fut  Louis  Van 
Houtte,  qui,  nous  l'avons  vu,  partit,  en  janvier  1834, 
pour  le  Brésil,  où  il  séjourna  jusqu'à  la  fin  de 
Tannée  1835.  Malgré  quelques  contre-temps,  ce 
voyage  fut  très-utile  à  l'horticulture.  Les  envois 
faits  par  Van  Houtte  parvinrent  heureusement  à 
destination. 

En  1835,  le  Gouvernement  confia  une  mission 
scientifique  à  MM.  Linden,  Funck  et  Ghiesbreght, 
qui  explorèrent  le  Brésil  pendant  au  delà  d'une 
année.  Rentrés  en  Belgique  en  1837,  ils  repartirent 
la  même  année  pour  l'Amérique.  Ils  ne  revinrent 
qu'en  1840  et  1841. 

M.  Linden,  qu'on  peut  considérer,  à  juste  titre, 
comme  le  plus  intrépide  de  nos  botanistes-voyageurs, 
fit  en  1841,  en  compagnie  de  Louis-Joseph  Schlim, 
un  grand  voyage  dans  la  Colombie  et  le  Venezuela; 
il  ne  revint  en  Europe  qu'en  1845. 

M.  Funck  explora  également  le  Venezuela  pendant 
les  années  1841,  1842  et  1843.  En  octobre  1845,  ce 
même  voyageur,  accompagné  de  Schlim,  partit  de 
nouveau  pour  le  Venezuela,  d'où  il  gagna  la  Nouvelle- 
Grenade.  Il  était  de  retour  en  Belgique  en  1847;  son 
compagnon  Schlim  ne  revint  qu'en  1852. 

M.  Ghiesbreght  partit  encore  pour  le  Mexique 
en  1852,  pays  où  il  s  est  établi  et  où  il  continue, 
depuis,  ses  explorations  scientifiques. 


262  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

Les  recherches  de  MM.  Linden,  Funck,  Schlim 
et  Ghieshreght  ont  été  extrêmement  heureuses 
et  ont  enrichi  la  science  d'une  foule  d'espèces  nou- 
velles (1). 

Le  voyage  que  fit  Galeotti  au  Mexique  (1835- 
1840)  eut  des  résultats  extrêmement  importants  par 
les  vastes  collections  de  plantes  desséchées  qu'il 
avait  formées  dans  ce  pays. 

Joseph  Libon  (2)  fit  trois  voyages  au  Brésil  :  le 
premier  en  1842,  en  compagnie  de  Claussen,  voyage 
qui  dura  jusqu'en  1845;  le  second  en  1846  et 
le  troisième  en  1859.  Ce  courageux  voyageur  périt 
malheureusement  le  2  août  1861,  non  loin  de  Rio 
Janeiro. 

Un  Anversois,  M.  Verheyen,  fit  un  voyage  au 
Mexique  (1843-1844)  pour  le  compte  d'un  horticul- 
teur, auquel  il  envoya  un  grand  nombre  de  plantes 
vivantes. 

M.  Fr.  Devos  fut  envoyé,  en  1846,  dans  le  Brésil 
méridional  par  M.  Ambroise  Verschaffelt,  auquel 
il  fit  des  envois  intéressants. 


(1)  Pour  plus  de  détails  sur  les  voyages  de  M.  Linden,  con- 
sulter la  Flore  de  la  Colombie,  1"  livraison,  par  Linden  et 
Planchon. 

(2)  Libon  naquit  à  Verviers  le  18  mars  1821.  A  l'âge  de 
18  ans,  il  était  entré  comme  jardinier  chez  Jacob- Makoy. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  2G3 

Les  séjours  que  firent  au  Mexique  MM.  Tonel 
et  Van  Huile,  horticulteurs  gantois,  et  M.  Van  Cels, 
horticulteur  bruxellois,  ne  furent  pas  sans  profit 
pour  l'horticulture  et  la  botanique. 

M.  Julien  Deby  a  séjourné,  à  plusieurs  reprises, 
dans  diverses  parties  de  l'Amérique  du  Nord  et  y  a 
fait  des  observations  utiles  à  la  botanique.  Nous 
pouvons  en  dire  autant  de  M.  Houzeau,  le  directeur 
de  l'Observatoire  de  Bruxelles. 

M.  de  Malzine  (1869-1870)  a  recueilli  au  Mexique 
des  plantes  vivantes  qui  ont  enrichi  nos  serres. 

M.  Jean  Chalon  (1870,  1871,  1875)  a  visité  en 
botaniste  l'Algérie,  le  Maroc  et  l'Egypte. 

M.  Delchevalerie,  fixé  depuis  plusieurs  années  en 
Egypte,  a  fait  des  envois  de  plantes  et  de  produits 
végétaux  en  Belgique. 

M.  De  Maeschalck,  envoyé  par  M.  Linden,  a  visité 
récemment  quelques  points  de  la  Nouvelle-Calédonie. 

Nous  ne  devons  pas  oublier  M.  Jean  Van  Volxem, 
qui,  dans  ses  longs  voyages  dans  les  diverses  régions 
du  globe,  n'a  pas  négligé  la  botanique. 

Ainsi  que  nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  le  dire, 
la  fondation  de  la  Société  royale  de  botanique,  en 
1862,  a  marqué,  dans  la  marche  de  la  botanique 
dans  notre  pays,  une  nouvelle  période  qu'on  pourrait 
appeler  démocratique  ou  extra-officielle. 

Depuis  une  dizaine  d'années,  un  assez  grand  nom- 


264  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  LA 

bre  d'amateurs  de  botanique  (U  s'occupaient  active- 
ment de  l'étude  de  la  flore  indigène  et  le  besoin  d'un 
lien,  d'une  association  qui  put  les  réunir,  se  faisait 
de  plus  en  plus  sentir,  de  sorte  qu'en  1862  l'idée 
d'une  Société  botanique  fut  accueillie  avec  la  plus 
grande  faveur.  Le  1®'' juin  de  cette  même  année,  la 
Société  royale  de  botanique  fut  constituée  sous  la 
présidence  de  M.  Du  Mortier,  le  doyen  des  bota- 
nistes belges.  Depuis  lors,  les  jeunes  botanistes 
trouvent  dans  le  Bulletin  de  cette  Société  un  recueil 
où  ils  peuvent  insérer  les  résultats  de  leurs  recher- 
ches et  de  leurs  observations. 

Nous  avons  précédemment  employé  l'épithète  de 
démocratique  pour  caractériser  la  nouvelle  période, 
et  ce  n'est  pas  sans  raison.  En  effet,  jusqu'à  la 
fondation  de  la  Société,  on  ne  possédait  pour  ainsi 
dire  qu'un  seul  canal  pour  faire  connaître  au  public 
le  résultat  de  nos  études  spéciales,  celui  de  l'Acadé- 
mie; or,  cette  compagnie,  par  la  nature  de  ses 
travaux,  ne  peut  accueillir  que  les  œuvres  d'une 
certaine  portée  scientifique  que  n'ont  point,  d'ordi- 
naire, les  travaux  des  jeunes  débutants.  La  Société, 
en  accueillant  les  modestes  essais  des  jeunes  bota- 
nistes,  a  fortement  stimulé  leur  zèle  ;  elle  leur   a 


(1)  La  plupart  des  noms  de  ces  amateurs  ont  été  rappelés 
dans  la  première  édition  du  Manuel  de  la  flore  de  Belgique, 
pp.  LXV-LXVIII. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  265 

permis  de  prendre  confiance  en  eux-mêmes  et  de 
se  perfectionner  rapidement. 

Si  Ton  jette  un  coup  d'œil  sur  les  tables  des  matières 
des  quinze  volumes  composant  la  collection  du  Bulle- 
tin de  la  Société,  on  est  étonné  de  Tardeur  et  de 
l'activité  de  la  phalange  botanique  qui  s'est  rangée 
sous  son  drapeau.  Ce  qui  domine  dans  cette  publica- 
tion, ce  sont  les  travaux  concernant  la  flore  indigène  : 
monographies,  descriptions  variées,  géographie  bota- 
nique et  catalogues  de  localités  ;  toutefois,  les  mono- 
graphies générales,  la  taxinomie,  la  physiologie, 
l'anatomie,  Torganogénie  et  la  paléontologie  végé- 
tale y  font  l'objet  de  notices  et  de  mémoires  assez 
nombreux. 

Il  n'est  pas  à  douter  qu'un  avenir  brillant  ne  soit 
réservé  à  cette  Société,  qui,  très-modeste  à  son 
origine,  a  fini  par  se  faire  une  belle  place  non-seule- 
ment dans  le  pays,  mais  encore  à  l'étranger. 

De  son  côté,  l'Académie  a  publié,  dans  son  Bulletin 
et  dans  ses  Mémoires,  une  série  de  travaux  dus  à  la 
plume  d'Eugène  Coemans  et  d'Auguste  Bellynck, 
de  MM.  Éd.  Morren,  J.-J.  Kickx,  A.  Gilkinet, 
Alfr.  Wesmael,  A.  Cogniaux  et  F.  Crépin. 

A  leur  tour,  la  Fédération  des  Sociétés  d'horticul- 
ture, la  Société  royale  Linnéenne  et  la  Société  des 
sciences,  arts  et  lettres  du  Hainaut  ont  fait  paraître, 
dans  leurs  Bulletins,  des  monographies  et  des  notices 


266  APERÇU  DE  L'HISTOIRE  DE  L4 

botaniques  qui  sont  venues  enrichir  notre  littérature 
scientifique. 

Depuis  1862,  l'activité  des  botanistes  belges  ne 
s'est  pas  entièrement  concentrée  au  sein  des  Sociétés. 
En  dehors  de  celles-ci,  on  a  vu  paraître  les  ouvrages 
suivants  :  Le  microscope,  par  H.  Van  Heurck, 
P«  éd.,  1865,  2'  éd.,  1869  ;  Manuel  de  la  flore 
de  Belgique,  par  F.  Crépin,  2"  éd.,  1866,  3^  éd., 
1874  ;  Flore  cryptogamique  des  Flandres,  par 
J.  Kickx,  éditée  par  J.-J.  Kickx,  1866  ;  Flore 
analytique  du  centre  de  la  Belgique,  par  L.  Pire  et 
F.  Muller,  1866;  Recueil  d' observations  botaniques 
et  descrip)tions  de  plantes  nouvelles,  par  H.  Van 
Heurck,  fasc.  I,  1870,  fasc.  II,  1871  ;  La  vie  d'une 
plante,  par  J.  Chalon,  1871  ;  Catalogue  de  la  flore 
helge,  par  F.  Crépin,  F.  Gravet  et  C.  Delogne,  1872; 
Les  plantes  ornementales  à  feuillage  panacM  et 
coloré,  par  A.  Cogniaux  et  É.  Marchai,  t.  I,  1873, 
t.  II,  1 874  ;  Cours  élémentaire  de  botanique,  par 
A.  Bellynck,  V  éd.,  1874,  2«  éd.,  1876  ;  Notions 
élémentaires  de  botanique  à  Vusage  des  écoles,  par 
F.  Crépin  et  J.  Poncin,  1876  ;  Catalogue  des 
plantes,  soit  spontanées,  soit  cultivées  en  grand,  obser- 
vées en  Belgique,  à  Vtis âge  des  herborisations,  par 
A.  Belljnck,  1876;  Flore  de  Fraiponi,  Nesson- 
vaux  et  leurs  environs,  etc.,  par  M.  Michel,  1877. 
Les  collections  de  plantes  sèches  publiées  depuis 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  267 

1862  sont  nombreuses  et  importantes  :  Cladoniae 
Belgicaea  exsiccatae,  quas  collegit  et  distribuit, 
schedulis  criticis  additis,  Eugenius  Coemans,  deux 
centuries  ;  Herbier  des  plantes  rares  et  critiques 
de  Belgique,  par  H.  Van  Heurck  et  A.  Martinis; 
8  fascicules  de  50  numéros  chacun,  1801-1868; 
Kickxia  Belgica,  ou  Herbier  des  plantes  les  plus 
rares  de  la  Belgique,  par  A.  Thielens  et  A.  Devos, 
3  centuries,  1865-1867;  Les  Glumacées  de  Bel- 
gique, par  A.  Cogniaux  et  É.  Marchai,  3  fasci- 
cules, 1869-1871  ;  Les  Mousses  de  VArdenne,  par 
C.  Delogne  et  F.  Gravet,  5  fascicules  de  50  numé- 
ros chacun,  1868-1873;  Les  Hépatiques  de  VAr- 
denne, par  C.  Delogne  et  F.  Gravet,  6  fascicules  de 
10  numéros  chacun,  1868-1873;  BryotJieca  Belgica, 
ou  Herbier  des  Mo\isses  de  Belgique,  par  F.  Gravet, 
8  fascicules  de  50  numéros  chacun,  1874-1876; 
Sphagnotheca  Belgica,  par  F.  Gravet,  P'  fascicule 
de  70  numéros,  1877. 

Nous  n'entreprendrons  pas  d'apprécier  ici  la 
valeur  et  les  mérites  des  travaux  botaniques  qui  ont 
été  publiés  depuis  1862;  ces  travaux  sont  encore 
trop  récents  pour  que  l'historien  les  juge  avec  une 
complète  impartialité.  Nous  nous  bornerons  à  dire 
que  la  nouvelle  phalange  des  botanistes  belges 
marche  sur  les  traces  des  Du  Mortier,  des  Morren, 
des  Kickx,  des  Coemans  et  des  Lejeune. 


CHAPITRE  DEUXIEME. 


ENSEIGNEMENT  DE  LA  BOTANIQUE  EN  BELGIQUE. 

En  Belgique,  la  botanique  est  enseignée  d'une 
façon  plus  ou  moins  développée  dans  huit  établisse- 
ments d'instruction  publique  :  les  quatre  Universités, 
les  deux  Écoles  d'horticulture,  l'École  de  médecine 
vétérinaire  et  l'Institut  agricole.  Les  Universités  et 
les  Écoles  d'horticulture  ont  des  professeurs  spéciaux 
de  botanique  ;  tandis  qu'à  l'École  de  médecine  vété- 
rinaire et  à  rinstitut  agricole,  la  botanique  est 
enseignée  par  des  professeurs  chargés  d'autres  bran- 
ches des  sciences. 

En  nous  permettant  de  juger  du  résultat  de  l'en- 
seignement de  la  botanique  en  Belgique  et  en  établis- 
sant un  parallèle  entre  les  institutions  de  notre 
pays   et  celles  de  l'étranger,  notre  intention  n'est 


BOTANIQUE    EN   BELGIQUE.  269 

point,  on  le  comprendra  aisément,  de  porter  un 
jugement  sur  les  savants  chargés  d'enseigner  la 
botanique,  mais  de  rechercher  les  qualités  ou  les 
défauts  des  divers  systèmes  d'enseignement. 

Si,    par  exemple,  on   compare   le  nombre  et  la 
valeur  des  botanistes  qui  sortent  des  Universités  alle- 
mandes et  des  Universités  belges,  on  doit  avouer  que, 
toutes  proportions  gardées,  nous  sommes  inférieurs 
à  nos  voisins. 

Quelles  peuvent  être  les  causes  de  cette  infério- 
rité? Ces  causes,  que  l'on  ne  peut  attribuer  au 
personnel  enseignant,  sont  multiples.  Elles  tiennent 
au  faible  développement  de  l'esprit  scientifique  parmi 
la  jeunesse  de  nos  écoles  ;  à  l'absence  presque 
complète  d'instruction  spéciale  chez  les  jeunes  gens 
sortant  des  collèges  et  des  athénées  ;  à  l'organisation 
incomplète  de  l'enseignement  de  la  botanique  dans 
les  Universités  et  enfin  au  peu  d'avenir  que  présente, 
aux  jeunes  gens,  l'étude  spéciale  de  la  botanique. 

Examinons  attentivement  plusieurs  de  ces  points 
sans  nous    préoccuper  de  l'amour-propre   national. 

Toutes  les  causes  d'infériorité  qui  viennent  d'être 
invoquées  s  enchaînent  plus  ou  moins  En  effet,  si  les 
enfants,  dès  l'école  primaire,  comme  cela  se  voit  en 
Allemagne,  étaient  initiés  aux  premières  notions  de 
la  botanique  ;  si  les  jeunes  gens  recevaient  une 
instruction    spéciale    dans     les    écoles    moyennes, 


270  ENSEIGNEMENT  DE   LA 

dans  les  collèges  et  les  athénées,  on  verrait  le  goût 
de  la  botanique  se  répandre  ;  les  étudiants  entre- 
raient ensuite  à  l'Université  suffisamment  préparés 
pour  suivre  avec  fruit  le  cours  de  botanique  supé- 
rieure. Que  voit-on  généralement  se  produire?  Les 
élèves  de  nos  athénées  et  de  nos  collèges,  presque 
complètement  dépourvus  de  notions  de  botanique, 
sont  brusquement  appelés  à  suivre  un  cours  univer- 
sitaire organisé  plus  ou  moins  d'après  la  méthode 
allemande  et  auquel  ils  ne  sont  nullement  préparés. 

Dans  de  telles  conditions,  le  professeur,  à  moins 
de  n'être  pas  compris  de  la  plupart  de  ses  élèves,  doit 
fréquemment  interrompre  le  développement  de  son 
cours  supérieur  pour  enseigner  les  choses  les  plus 
élémentaires  et  qui  devraient  être  connues  des  étu- 
diants avant  leur  entrée  à  l'Université.  Le  professeur 
de  botanique  se  trouve  être  ici  dans  le  cas  d'un 
professeur  de  rhétorique  qui  devrait  enseigner 
devant  des  élèves  qui  n'auraient  pas  fait  leurs 
premières  classes  d'humanités.  Des  élèves  mal  pré- 
parés, disons  même  des  élèves  ignorants ,  qui  sont 
appelés  à  suivre  un  cours  d'anatomie  et  de  physio- 
logie végétales,  comprennent  très -mal  les  leçons  du 
professeur;  ils  ne  peuvent  guère  prendre  goût  à  la 
science  et  ils  n'en  étudient  que  ce  qu'il  faut  savoir 
pour  ne  pas  échouer  dans  les  examens. 

En  Allemagne  et  dans  plusieurs  autres  pays,   on 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  271 

voit  un  grand  nombre  de  médecins  et  de  pharma- 
ciens cultiver  avec  succès  la  science  botanique.  En 
Belgique,  par  suite  de  l'absence  presque  complète 
d'un  bon  enseignement  spécial  dans  les  établisse- 
ments d'instruction  moyenne,  il  n'y  a  que  fort  peu 
de  médecins  et  de  pharmaciens  imitant  leurs  con- 
frères de  l'étranger. 

Pour  rendre  l'enseignement  universitaire  fruc- 
tueux, il  faut,  avant  tout,  apporter  des  modifica- 
tions dans  l'enseignement  primaire  et  moyen,  en  y 
introduisant  l'étude  de  la  botanique. 

L'utilité  de  la  botanique  et  des  sciences  naturelles 
en  général  n'est  plus  contestée  aujourd'hui  par 
les  esprits  éclairés.  Ces  sciences  ont  fait  de  tels 
progrès,  occupent  tant  l'attention  par  leurs  brillantes 
conquêtes,  que  la  routine  pédagogique  de  plusieurs 
siècles  sera  bien  forcée  de  céder  devant  les  exigences 
de  l'avenir.  Malheureusement,  cette  routine  est 
encore  soutenue  par  tout  un  monde  intéressé  à  la 
voir  se  perpétuer.  Une  foule  de  positions  seraient 
amoindries  par  l'envahissement  des  sciences  natu- 
relles dans  l'enseignement  à  tous  les  degrés;  les 
professeurs  de  langues  mortes  qui  ont  blanchi  ou 
veulent  blanchir  dans  leurs  chaires  en  expliquant 
laborieusement  l'antiquité  à  une  jeunesse  qui  veut 
vivre  dans  le  présent  et  se  préparer  pour  l'avenir, 
de  même  que  les  professeurs  d'histoire  et  de  littéra- 


272  ENSEIGNEMENT  DE  LA 

ture,  ne  voient  pas  sans  une  certaine  appréhension 
l'histoire  naturelle  réclamer  une  large  place  dans 
les  programmes  de  l'enseignement.  Quoi  qu'on  fasse, 
quelles  que  soient  les  prétendues  raisons  qu'on 
invoque  pour  maintenir  les  sciences  naturelles  au 
rang  secondaire  qu'elles  occupent  dans  les  pro- 
grammes, ces  sciences  s'imposeront  pourtant  et 
finiront  par  constituer  Tune  des  principales  branches 
de  l'enseignement. 

Les  hommes  d'Etat  ont,  du  reste,  bien  compris, 
■dans  ces  derniers  temps,  l'avenir  qui  est  réservé  aux 
sciences  naturelles  et  notre  Gouvernement  cherche 
à  bien  organiser  leur  enseignement  dans  les  diverses 
classes  de  nos  établissements  d'instruction  moyenne. 
On  sent  même  aujourd'hui  le  besoin  d'introduire 
l'enseignement  de  la  botanique  dans  les  écoles 
primaires. 

L'instituteur,  par  l'enseignement  intuitif,  initiera 
ses  écoliers  aux  premières  notions  de  la  botanique. 
Ceux-ci,  arrivés  à  l'école  moyenne  ou  à  lathénée, 
seront  déjà  préparés  à  suivre  un  cours  élémentaire. 
Plus  tard,  les  élèves  qui  entreront  à  l'Université 
seront  à  même  de  comprendre  les  leçons  de  haute 
science  ;  ils  n'auront  plus  à  s'occuper  des  éléments 
de  la  botanique  et  pourront  se  livrer  aux  travaux 
de  laboratoire 

Une  autre  conséquence  de  la  réorganisation  de 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  273 

renseignement,  c'est  Touverture  de  nouvelles  chaires 
dans  les  athénées  et  les  écoles  normales  :  un 
seul  professeur  ne  suffira  plus,  comme  aujourd'hui, 
pour  enseigner  l'ensemble  des  sciences  naturelles 
avec  la  physique,  la  chimie  et  l'astronomie.  Les 
chaires  étant  ainsi  dédoublées,  un  plus  grand  nombre 
de  places  seront  ouvertes  aux  savants  et,  par  suite, 
le  goût  de  la  science  tendra  à  se  développer  parmi 
les  jeunes  gens. 

A  leur  tour,  les  Universités  subiront  l'influence  du 
progrès  réalisé  dans  les  établissements  d'un  ordre 
inférieur  ;  elles  sentiront  la  nécessité  d'élargir  l'en- 
seignement de  la  botanique,  en  appelant  plus  d'un 
professeur  pour  enseigner  les  diverses  branches 
de  la  science,  comme  cela  se  voit,  du  reste,  en 
Allemagne,  en  France  et  ailleurs.  Déjà  l'une  de  nos 
Universités  est  entrée  dans  cette  voie  heureuse 
et  féconde,  en  nommant  deux  professeurs  pour  le 
cours  botanique.  Nous  croyons  inutile  de  défendre  ici 
l'institution  des  professeurs  libres,  ce  qu'on  désigne, 
en  Allemagne,  sous  le  nom  de privat-docenten  :  tous 
les  esprits  éclairés  et  exempts  de  préjugés  admettent 
aujourd'hui  la  grande  utilité  de  ces  adjoints  des  pro- 
fesseurs titulaires.  Ces  derniers  devraient,  en  outre, 
être  aidés  par  des  préparateurs  instruits,  qui 
deviendraient,  dans  le  laboratoire,  de  véritables 
répétiteurs. 


274  ENSEIGNEMENT  DE   LA 

Depuis  longtemps,  on  possède  dans  les  Univer- 
sités des  laboratoires  destinés  aux  chimistes  et 
aux  physiciens  ;  mais  il  avait  semblé,  jusqu'en  ces 
derniers  temps,  que  renseignement  de  la  zoologie  et 
de  la  botanique  n'avait  aucunement  besoin  d'être 
appuyé  par  des  travaux  de  laboratoire.  La  bota- 
nique, pas  plus  que  la  chimie,  ne  peut  se  passer  de 
l'outillage  et  des  installations  nécessaires  pour 
rendre  son  enseignement  aussi  pratique  que  possible. 
Nous  sommes  porté  à  attribuer,  en  grande  partie,  à 
l'absence  de  laboratoires  notre  infériorité  en  ce 
qui  concerne  les  travaux  de  botanique  anatomique 
et  physiologique.  Disons  ici,  en  passant,  que  l'absence 
de  laboratoires  a  forcé  plusieurs  de  nos  jeunes 
savants  à  quitter  la  Belgique  pour  aller  compléter 
leurs  études  dans  les  Universités  étrangères.  Il  y  a 
lieu  d'espérer  que  les  efforts  faits  actuellement  par 
nos  professeurs  pour  organiser  des  laboratoires  de 
botanique,  seront  couronnés  de  succès  et  que  nous 
verrons  bientôt  renseignement  supérieur  en  mesure 
de  répondre  complètement  aux  besoins  de  la  science. 

A  ce  propos,  qu'il  nous  soit  permis  d'émettre  quel- 
ques réflexions  sur  la  manière  dont  on  pourrait 
actuellement  donner  renseignement  des  sciences 
naturelles  et,  en  particulier,  celui  de  la  botanique. 

L'enseignement  de  la  botanique  est  resté,  jusqu'à 
présent,  trop  théorique  ;  les  professeurs  consacrent 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  275 

un  temps  trop  considérable  à  l'exposition  des 
éléments  et  des  principes  de  la  science.  Comme 
celle-ci  possède,  aujourd'hui,  de  bons  traités,  des 
ouvrages  rédigés  spécialement  au  point  de  vue  de 
l'enseignement  et  dont  les  éditions  successives  per- 
mettent aux  étudiants  d'être  toujours  tenus  au 
courant  des  découvertes,  est-il  nécessaire,  est-il  même 
bien  utile  que  le  professeur  astreigne  ses  élèves  à 
copier  des  extraits  de  ces  mêmes  ouvrages  qu'ils  ont 
entre  les  mains?  Si  le  professeur  craint  de  voir  ses 
élèves  s'égarer  dans  des  traités  volumineux,  où 
ils  pourraient  s'arrêter  aux  choses  secondaires  et 
négliger  les  choses  principales,  qu'il  publie  un  cours 
substantiel  et  concis  pouvant  servir  de  guide  ;  mais 
qu'il  se  garde  de  faire  la  dictée  de  celui-ci,  car 
ce  serait  incontestablement  du  temps  perdu,  et  pour 
lui  et  pour  ses  élèves.  Ce  cours,  autographié  ou 
imprimé,  devrait  être,  chaque  année,  modifié  et 
complété  suivant  les  besoins  de  la  science.  Alors, 
les  leçons  de  botanique  ne  se  donneraient  plus  guère 
du  haut  d'une  chaii^e  ;  ce  serait  dans  le  laboratoire 
que  les  études  se  feraient  presque  exclusivement, 
au  milieu  des  objets  à  examiner,  en  face  des 
appareils,  avec  l'aide  des  instruments.  Le  professeur, 
sans  aucune  préoccupation  littéraire  et  par  des 
explications  familières  et  souvent  répétées,  enseigne- 
rait la  structure  des  tissus,   le  développement  des 


276  ENSEIGNEMENT  DE   LA 

cellules  et  des  vaisseaux,  celui  des  organes  complexes, 
la    circulation    des    sucs,    les    phénomènes    biolo- 
giques, etc.,  en  faisant  voir,  en  même  temps,  les  pré- 
parations nécessaires,  en  faisant  des  expériences,  en 
disséquant  des  plantes  et  en  apprenant  à  ses  élèves  à 
faire  les  préparations,  les  dissections  et  les  expérien- 
ces. Les  objets  bien  vus,  les  expériences  suivies  avec 
attention  instruiront  véritablement  l'étudiant;  celui- 
ci  conservera  un  souvenir  fidèle  des  choses,  et  ce  sou- 
venir lui  rendra  faciles  les  définitions  qui  pourront  lui 
en  être  demandées.  Par  le  travail   du  laboratoire, 
rélève  comprendra  plus  clairement  le  texte  du  cours 
ou  du  traité  qu'il  aura  entre  les  mains  et,  au  lieu  de 
savoir  simplement  des  mots  et  des  phrases,  il  con- 
naîtra les  choses.  Du  reste,  rien  n'empêchera  le  pro- 
fesseur de  résumer  brièvement,   à  la  fin  de  chaque 
séance  pratique,  les  principaux  faits  observés  et  de 
les  rattacher  à  l'ensemble  de  la  science.  De  temps 
à  autre,  il  montera  dans  sa  chaire  pour  exposer 
à    grands    traits   les  lois    générales    et     les    faits 
principaux,   afin   de    permettre  à  ses  auditeurs  de 
ranger  et  de    classer  dans  leur   esprit  les    obser- 
vations  faites  dans  le  laboratoire.  En  somme,    un 
professeur  de  botanique  n'est  point,  comme  le  pro- 
fesseur de  droit,    de   philosophie,   d'histoire  ou  de 
littérature,  astreint  à  toujours  parler  pour  exposer 
et  discuter  des  faits  qui  ne  sont  pas  tangibles  ;  il 


BOTANIQUE   EN   BELGIQUE.  277 

doit  surtout  enseigner  expérimentalement  et  res- 
treindre, autant  que  possible,  l'enseignement  pure- 
ment théorique. 

Ce  qui  complète  admirablement  renseignement  de 
la  botanique,  ce  sont  les  herborisations.  Aussi  ne 
saurait-on  trop  engager  les  professeurs  à  faire  des 
herborisations  avec  leurs  élèves  et  surtout  des  her- 
borisations sérieuses.  Pendant  l'excursion,  l'élève 
studieux  a  l'occasion  de  consulter  le  maître  sur  des 
points  qu'il  n'a  pas  bien  compris  au  cours  ou  sur 
les  difficultés  qui  se  présentent  fréquemment  dans 
l'étudft  de  la  botanique  rurale.  En  contact  familier 
avec  ses  élèves,  le  professeur  peut  aisément  stimuler 
leur  zèle  et  leur  inspirer  le  goût  de  la  science. 
C'est  dans  les  herborisations  qu'on  devient  réelle- 
ment botaniste;  c'est  surtout  par  l'étude  de  la 
flore  des  champs  que  le  goût  des  plantes  se  développe 
et  qu'on  est  pris  de  l'amour  des  fleurs.  Sur  les  bancs 
de  l'école,  au  pied  de  la  chaire,  la  botanique  paraît 
froide  et  dépourvue  de  charme;  il  faut  que  les  leçons 
du  cours  soient  réchaufl'ées,  fécondées,  pourrions- 
nous  dire,  par  des  promenades  dans  les  champs. 
L'herborisation  est  pleine  d'attraction  et  de  profit 
pour  l'élève  ;  celui-ci  y  trouve  même  beaucoup 
d'agrément  ;  mais  il  n'en  est  pas  tout  à  fait  de 
"même  pour  le  maître,  qui,  outre  la  préoccupation  de 
bien  diriger  une  compagnie  de  jeunes  gens  parfois 


278  ENSEIGNEMENT  DE  LA 

un  peu  turbulents,  est,  à  chaque  pas,  assailli  de 
questions  auxquelles  il  est  tenu  de  répondre.  Il  doit, 
de  plus,  stimuler  le  zèle  des  indolents  et  faire  tous 
ses  efforts  pour  rendre  les  recherches  intéressantes 
et  fructueuses.  On  peut  le  dire,  tout  n'est  pas  agré- 
ment dans  la  tâche  du  professeur  qui  herborise  avec 
des  étudiants  ;  mais,  répétons-le,  c'est  plutôt  comme 
herborisateur  qu'il  formera  des  botanistes  que  comme 
professeur. 

Cette  dernière  réflexion  nous  amène  naturellement 
à  exprimer  notre  opinion  sur  l'influence  que  peuvent 
exercer  personnellement  les  professeurs  et  tous  ceux 
qui,  par  leur  position,  sont  appelés  à  contribuer  aux 
progrès  de  la  science.  Un  professeur  peut  former 
de  bons  élèves  par  son  enseignement  ou  par  ses 
écrits;  un  conservateur  de  musée  peut  rendre  de 
grands  services  aux  étudiants  en  mettant  à  leur 
disposition  des  collections  riches  et  bien  classées  ; 
mais  si  le  professeur  ou  le  conservateur  borne  sa 
mission  à  son  rôle  oflficiel;  si,  drapé  dans  sa  dignité, 
il  dédaigne  le  commerce  des  jeunes  gens  studieux 
ou  s'il  craint  de  se  mêler  à  la  foule  des  modestes 
amateurs,  qu'il  soit  bien  persuadé  que  son  influence 
n'est  pas  exercée  d'une  façon  complète.  Un  enseigne- 
ment, quelque  savant  qu'il  soit,  des  collections  bien 
classées,  de  savants  mémoires,  suflîsent-ils  toujours 
pour  allumer  le  feu  sacré  de  la  science  ?  Nous  ne 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  279 

le  pensons  pas.  Le  naturaliste  doit  savoir  quitter  sa 
chaire  ou  son  cabinet  pour  rechercher  les  jeunes 
gens  dont  les  goûts  sont  tournés  vers  l'étude  des 
sciences  et  les  modestes  amateurs  qui,  par  timidité, 
craignent  de  s'adresser  à  lui;  il  doit,  dans  ses 
rapports  avec  les  uns  et  les  autres,  rester  simple 
et  ne  point  faire  trop  sentir  sa  supériorité,  afin 
de  ne  pas  décourager  ceux  qui  aspirent  à  devenir 
eux-mêmes  des  savants  ;  il  doit  s'efforcer  de  décou- 
vrir ceux  d'entre-eux  qui  possèdent  l'étincelle  du 
génie  et  qui  demandent  à  être  guidés.  Pour  exercer 
une  action  utile  sur  les  étudiants  et  sur  les  ama- 
teurs, pour  élever  le  niveau  scientifique  dans  son 
pays,  il  ne  doit  pas  reculer  devant  les  ennuis  et  les 
obstacles  qu'il  peut  rencontrer. 

Si,  par  ses  efforts,  il  est  parvenu  à  faire  naître  le 
feu  sacré  chez  quelques  adeptes  ;  si,  en  outre,  il  a 
imprimé  une  bonne  direction  aux  études  d'un  grand 
nombre  d'élèves  et  d'amateurs,  alors  il  aura  rempli 
son  rôle  et  il  pourra  se  considérer  comme  un  véritable 
promoteur  de  la  science. 


CHAPITRE  TROISIÈME. 


JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES.  —  SOCIÉTÉS  SCIENTI- 
FIQUES. —  BIBLIOTHÈQUES.  —  COLLECTIONS  BOTANIQUES 
PARTICULIÈRES.  —COLLECTIONS  DE  PLANTES  VIVANTES. 

Nous  allons,  tout  d'abord,  passer  en  revue  les 
institutions  publiques  qui  ont  pour  objet  plus  ou  moins 
spécial  l'étude  de  la  botanique  :  nous  nous  occuperons 
ensuite  des  collections  botaniques  appartenant  à 
des  particuliers  et  des  bibliothèques  publiques  et 
privées. 


§  P^  —  Jardins  hotaniques. 

Les  Jardins  botaniques  de  notre  pays  sont  au 
nombre  de  cinq  :  les  jardins  de  Bruxelles,  de  Liège, 
de  Gand,  de  Louvain  et  d'Anvers. 

Le  premier  appartient  à  l'État  ;  les^  autres  sont  la 
propriété  des  communes  où  ils  sont  installés. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  281 

I.  Jardin  botanique  de  Bruxelles.  —  Par  la 
richesse  de  ses  collections,  par  le  nombre  et  l'étendue 
de  ses  serres,  par  son  personnel  et  par  le  chiffre 
de  son  budget,  le  Jardin  botanique  de  Bruxelles  est 
le  plus  important  du  pays. 

L'étendue  de  ce  Jardin,  en  y  comprenant  l'emplace- 
ment des  bâtiments,  est  d'environ  six  hectares. 

Comme  établissement  vraiment  scientifique,  ce 
Jardin  ne  date,  en  quelque  sorte,  que  de  ]870,  année 
où  le  Gouvernement  en  fit  l'acquisition.  Auparavant, 
ce  n'était  guère  qu'un  établissement  horticole,  dont 
les  collections  ne  rendaient  que  de  faibles  services 
au  public  (1). 


(1)  Le  premier  Jardin  botanique  de  Bruxelles  fut  créé  en 
1797  sur  remplacement  du  Jardin  du  palais  des  gouverneurs 
généraux  des  Pays-Bas  autrichiens,  où  se  trouve  actuellement 
la  Bibliothèque  royale.  Ce  premier  Jardin  fut  celui  de  l'École 
centrale  du  département  de  la  Dyle  et,  plus  tard,  celui  de 
l'École  de  médecine.  Sa  direction  scientifique  fut  successive- 
ment confiée  aux  professeurs  d'histoire  naturelle  de  ces  deux 
établissements  d'instruction  :  Van  dei*  Stegen  de  Putte,  Rozin, 
Adrien  Dekin,  Kickx  père,  De  Ronnay  et  Kickx  fils.  Ce  fut 
Van  der  Stegen  de  Putte  qui  en  fut  le  créateur. 

Nyst,  qui  fut  l'un  des  administrateurs  et  qui  remplit  même 
les  fonctions  de  directeur  après  la  mort  de  Dekin,  publia,  en 
1826,  le  catalogue  des  plantes  qui  y  étaient  cultivées. 

Dans  ce  premier  Jardin,  on  avait  conservé  un  pied  de  Robinia 
Pseudo- Acacia  planté  du  temps  d'Albert  et  d'Isabelle. 

Avant  de  parler  du  Jardin  qui  a  remplacé  celui  de  l'École 


282  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

Depuis  la  reprise  du  Jardin  par  l'État,  l'établisse- 
ment est  entré  dans  une  nouvelle  ère  :  un  personnel 


centrale,  il  est  intéressant  de  rappeler  qu'à  l'époque  (1788)  où 
plusieurs  des  Facultés  de  l'Université  de  Louvain  furent  trans- 
férées à  Bruxelles,  dans  l'édifice  servant  actuellement  de 
Palais  de  justice,  Joseph  II  avait  eu  le  projet  de  créer  un 
vaste  Jardin  botanique  sur  le  territoire  de  Saint-Gilles,  hors 
la  porte  de  Hal.  Le  plan  de  ce  Jardin  avait  été  dressé  d'après 
les  idées  du  D""  Mârter,  professeur  de  botanique  à  l'Université 
de  Louvain. 

La  création  du  nouveau  Jardin  botanique  de  Bruxelles  est 
due  à  une  Société  ayant  eu  pour  fondateurs  le  baron  Van 
Voldende  Lombeke,  J.-B.  Meeus,  Drapiez  et  l'abbé  Van  Geel. 
Cette  Société,  fondée  en  1826,  prit,  en  1837,  le  titre  de  Société 
royale  d'horticulture  de  Belg'ique. 

De  1826  à  1870,  année  de  sa  dissolution,  cette  Société  passa 
alternativement  par  diverses  phases  de  prospérité  et  de  déca- 
dence, qu'il  importe  peu  de  rappeler  ici.  Enfin,  le  28  juin  1870, 
son  Jardin  fut  cédé  à  l'État  moyennant  la  somme  d'un  million 
de  francs.  Cette  cession  heureuse,  qui  intéressait  si  vivement 
la  botanique,  fut,  en  grande  partie,  due  aux  efforts  persé- 
vérants de  M.  Du  Mortier. 

Le  lecteur  trouvera  des  détails  étendus  sur  l'histoire  de  ce 
Jardin  dans  la  Notice  sur  le  Jardin  botanique  de  Bruxelles 
publiée  par  M.  Bommer  dans  le  tome  IX  (1871)  du  Bulletin  de 
la  Société  royale  de  botanique  de  Belgique,  pp.  418-455,  dans  le 
Rapport  sur  le  Jardin  botanique  de  VÊtat  à  Bruxelles,  que 
M.  Edouard  Bureau  a  publié  dans  le  tome  XX  du  Bulletin  de 
la  Société  botanique  de  France  (1873)  et  dans  le  Petit  guide 
du  Jardin  botanique  de  Bruxelles  publié,  cette  année,  par  la 
direction  de  l'établissement.  Ch.  Morren  a  donné  quelques 
détails  sur  l'ancien  Jardin  botanique  dans  L'Horticulteur  belge, 
t.  I,  1833-1834,  pp.  164-166. 


SOCIETES  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  283 

scientifique  lui  est  attaché;  des  collections  de  plantes 
sèches  et  de  produits  végétaux  sont  venues  enrichir 
son  musée  ;  de  grands  travaux  ont  été  exécutés 
dans  les  bâtiments  et  dans  le  jardin  proprement  dit. 
Grâce  aux  sacrifices  que  fait  annuellement  TÉtat, 
on  peut  prévoir  que,  d'ici  à  un  petit  nombre  d'années, 
le  Jardin  botanique  de  Bruxelles  pourra  être  rangé 
parmi  les  jardins  les  mieux  organisés  et  les  plus 
riches  de  l'Europe. 

Ses  herbiers  sont  installés  dans  une  vaste  galerie 
qui  sert  en  même  temps  de  laboratoire  et  de  salle 
d'étude.  Cette  galerie,  éclairée  par  les  côtés  et 
par  le  plafond  percé  d'un  large  lanterneau,  mesure 
42'"25  de  longueur  sur  11"22  de  largeur.  Elle 
renferme  un  herbier  général,  un  herbier  d'Europe 
et  un  herbier  de  Belgique. 

L'herbier  général  est  principalement  formé  de 
l'herbier  de  von  Martius,  dont  le  Gouvernement  a 
fait  l'acquisition.  A  ce  premier  fond,  très-considé- 
rable, sont  venues  se  joindre  diverses  collections, 
parmi  lesquelles  on  peut  citer  celle  de  Galeotti, 
l'un  des  anciens  directeurs  du  Jardin,  et  celle  de 
Claussen.  Cet  herbier  général,  tel  qu'il  est  actuelle- 
ment, offre  déjà  de  très-grandes  ressources  aux 
phytographes.  Son  inventaire  détaillé  n'étant  pas 
encore  achevé,  on  ne  saurait  dire  quel  est  le  nombre 
exact  des  espèces  qu'il  renferme  ;  mais  on  peut  toute- 


284  JA.RDINS    BOTANIQUES.    —    MUSÉES. 

fois  avancer  que  ce  nombre  n'est  guère  en  dessous 
de  75,000  espèces.  C'est  la  partie  cryptogamique  qui 
est  relativement  la  plus  riche;  cette  richesse  est  due 
à  l'intercalation,  dans  l'herbier  de  von  Martius, 
des  herbiers  d'Eugène  Coemans  et  de  de  Limminghe. 

L'herbier  d'Europe,  formé  des  herbiers  d'Oscar  de 
Dieudonné  et  de  Crépin,  est  extrêmement  riche  et 
presque  complet.  Il  offre,  dès  maintenant,  des  maté- 
riaux suffisants  pour  étudier  l'ensemble  de  la  flore 
européenne  et  celle  de  POrient. 

Quant  à  l'herbier  de  Belgique,  il  est  aussi  complet 
que  possible,  puisqu'il  est  composé  des  herbiers 
de  Lejeune,  Nyst,  De  Cloet,  Libert,  Coemans, 
Westendorp,  Martinis  et  Crépin. 

L'installation  de  ces  divers  herbiers  est  des  plus 
heureuses  et  permet  aux  travailleurs  de  les  consulter 
avec  la  plus  grande  commodité.  Dans  la  salle  des 
herbiers,  se  trouve  une  bibliothèque  renfermant  les 
ouvrages  botaniques  les  plus  utiles  à  consulter. 

Ajoutons  que  la  galerie  des  herbiers  est  ouverte 
tous  les  jours  au  public  et  que  les  amateurs  peuvent 
y  venir  prendre  connaissance  des  nombreuses  publi- 
cations périodiques  que  reçoit  l'établissement. 

Les  collections  carpologiques  sont  placées  dans  la 
salle  du  Dôme.  Elles  sont  provisoirement  exposées 
dans  d'anciennes  armoires  vitrées,  qui,  prochaine- 
ment, seront  remplacées  par  des  meubles  appropriés 
à  ce  genre  de  collections. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES   —   BIBLIOTHÈQUES.  285 

Dans  cette  même  salle,  est  exposée  une  petite 
collection  de  paléontologie  végétale  destinée  à  Tin- 
struction  des  élèves  des  écoles  ;  mais  comme  cette 
collection  est  appelée  à  prendre  une  grande  exten- 
sion, elle  sera  déplacée  pour  occuper,  plus  tard,  une 
salle  spéciale. 

Les  collections  de  bois,  de  produits  végétaux  et  la 
matière  médicale  sont  encore  renfermées  dans  des 
meubles  provisoires  et  dans  des  caisses  ;  elles  seront, 
par  la  suite,  exposées  dans  des  armoires  vitrées 
placées  dans  la  salle  du  Dôme. 

Le  Jardin  possède  dix-sept  serres,  plus  une  oran- 
gerie et  une  grande  salle  chauffée  en  hiver  et  garnie 
principalement  de  Palmiers.  Il  entre  dans  les  inten- 
tions du  Gouvernement  de  construire  une  grande 
serre  monumentale,  entièrement  réservées  aux  Fou- 
gères et  une  grande  serre  chaude,  destinée  à  la  culture 
des  plantes  aquatiques. 

Le  nombre  des  espèces  cultivées  dans  les  serres 
n'est  peut-être  pas  aussi  élevé  qu'on  pourrait  s'y 
attendre,  mais  il  est  permis  de  dire  que,  sous  le 
rapport  du  nombre  et  de  la  vigueur  des  individus, 
ainsi  que  sous  le  rapport  de  la  rareté  des  espèces,  le 
Jardin  botanique  de  Bruxelles  peut  être  placé  parmi 
les  plus  beaux.  La  collection  de  Fougères  est  extrê- 
mement remarquable  ;  les  collections  de  Palmiers, 
d'Aroïdées,  d'Orchidées,  de  même  que  plusieurs 
autres  collections  méritent  d'être  visitées. 


286  JARDINS  BOTANIQUES.   —  MUSÉES. 

Dans  le  jardin  proprement  dit,  se  trouvent  des 
écoles  de  botanique,  de  floriculture,  de  pharmacie,  de 
culture  maraîchère  et  de  grande  culture.  L'arboretum 
et  le  pinetum  sont  constitués  par  les  arbres  et  les 
arbustes  plantés  le  long  des  chemins,  dans  les 
pelouses  et  dans  les  massifs. 

En  1875,  un  nouveau  mode  d'étiquettage  a  été  intro- 
duit dans  le  Jardin.  Les  plantes  herbacées,  les  arbres 
et  les  arbustes  sont  pourvus  d'une  étiquette  à  deux 
compartiments.  Le  compartiment  supérieur  porte  les 
indications  ordinaires,  tandis  que,  sur  le  comparti- 
ment inférieur,  est  peinte  en  blanc,  sur  fond  vert  ou 
bleu,  une  planisphère,  où  Taire  de  dispersion  naturelle 
de  l'espèce  est  marquée  par  une  ou  plusieurs  taches 
de  carmin  ou  de  vermillon.  En  cas  de  naturalisation, 
Taire  de  Tespèce  est  marquée  en  bleu  foncé.  De  plus, 
dans  Técole  de  botanique,  chaque  famille  est  pourvue 
d'une  étiquette  avec  planisphère  sur  laquelle  Taire 
générale  de  la  famille  est  marquée  au  carmin.  La 
teinte  de  celui-ci  est  d'autant  plus  intense,  plus 
foncée  sur  les  diverses  régions  que  les  espèces  de 
la  famille  y  sont  plus  nombreuses.  Par  ce  nouveau 
procédé.  Taire  de  dispersion  soit  des  espèces,  soit 
des  familles  est  indiquée  d'une  façon  plus  exacte, 
plus  complète  et  plus  frappante  que  par  Tancienne 
méthode.  Il  est  inutile  de  faire  ressortir  ici  les 
grands   avantages  que  ce  nouveau   système   d'éti- 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  5i87 

quettes  procure  non-seulement  aux  botanistes,  mais 
encore  aux  gens  du  monde  et  même  aux  gens  du 
peuple.  Aussi  comraence-t-il  à  être  adopté  dans 
d'autres  Jardins,   tant   botaniques   que  zoologiques. 

Afin  de  faire  rendre  au  Jardin  botanique  tous  les 
services  qu'on  est  en  droit  d'en  attendre,  la  direction 
de  l'établissement  se  propose  d'y  faire  donner  des 
conférences  populaires  sur  les  diverses  branches  de 
la  botanique  et  de  l'horticulture. 

Au  point  de  vue  des  collections,  le  Jardin  bota- 
nique est  divisé  en  cinq  sections  :  1°  Plantes 
vivantes  de  pleine- terre  ;  2""  Plantes  vivantes  de 
serre  ;  3°  Herbiers  ;  4°  Végétaux  fossiles  ;  5"  Carpo- 
logie,  matière  médicale  et  industrielle,  préparations 
anatomiques. 

Le  personnel  se  compose  d'un  directeur,  de  trois 
conservateurs,  dont  l'un  remplit  les  fonctions  d'agent 
comptable,  d'un  aide-naturaliste,  de  deux  prépara- 
teurs, dont  l'un  est  spécialement  chargé  de  la 
peinture  des  étiquettes,  d'un  chef  de  culture,  d'un 
sous-chef  de  culture,  de  trois  surveillants  et  d'un 
concierge.  Une  vingtaine  de  jardiniers  et  d'ouvriers 
sont  occupés  dans  les  serres  et  la  pleine  terre. 

Depuis  que  l'État  est  devenu  possesseur  du  Jar- 
din, la  direction  a  été  successivement  confiée  à 
M.  Bommer,  conservateur  faisant  fonctions  de 
directeur  (1870-1875),  à  M.  Dupont  (1875)  et  à 


•288  JARDINS  BOTANIQUES. —MUSÉES. 

M.   Crépin  (1876).  Depuis  cette    même  époque,  le 
chef  de  culture  est  M.  Lubbers. 

IL  Jardin  botanique  de  Liège  (i).  —  Le  Jardin 
botanique  de  Liège,  qui  est  une  dépendance  de 
l'Université  de  cette  ville,  a  été  fondé  en  1819.  La 
ville  céda,  pour  cette  destination,  le  jardin  particu- 
lier des  jésuites.  Ce  fut  le  professeur  Gaede  qui 
dirigea  la  première  appropriation  du  terrain.  Plus 
tard,  le  directeur  qui  succéda  à  Gaede,  c'est-à-dire 
Ch.  Morren,  ayant  reconnu  l'insuffisance  de  cejardin, 
conçut  l'idée  de  le  déplacer.  Les  actives  démarches 
de  Morren  aboutirent,  en  1840;  dès  1841,  on  com- 
mença l'appropriation  d'un  nouveau  Jardin  bota- 
nique dans  une  pièce  de  terre  d'environ  six  hectares 
située  au  Bas-Laveu,  à  la  base  de  la  colline  de  Saint- 
Gilles.  Les  plans  et  les  diverses  installations  qu'avait 
conçus  le  directeur  et  qui  devaient  faire  du  Jardin 
botanique  un  établissement  modèle  ne  furent  pas  com- 
plétés. Actuellement,  le  Jardin  botanique  de  Liège 
attend  encore  l'achèvement  de  serres  et  de  divers 
locaux.  Tel  qu'il  existe  cependant,  ce  Jardin  est  fort 
remarquable  et  mérite  d'être  visité. 

(l)  Les  éléments  de  cet  article  ont  été  principalement  puisés 
dans  la  Notice  sur  le  Jardin  botanique  de  liège  et  sur  les 
collections  qui  s'y  rattachent,  que  M.  Alphonse  Le  Roy  a  publiée 
dans  le  compte  rendu  des  fêtes  jubilaires  de  l'Université  de 
Liège  (1867). 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  289 

Disposé  en  parc  anglais,  le  jardin  proprement  dit 
renferme  des  écoles  de  botanique,  de  pharmacie,  de 
floriculture,  de  culture  maraîchère,  d'agriculture  et 
de  pomologie,  un  arboretum,  un  pinetum  et  un 
estivarium. 

La  partie  construite  des  serres  se  compose  :  d'un 
pavillon  pour  les  Palmiers,  d'une  serre  chaude, 
d'une  serre  froide,  d'une  petite  orangerie,  d'une 
serre  pour  les  plantes  grasses  et  d'une  serre  pour 
les  Orchidées. 

Les  collections  les  plus  importantes  sont  celles 
des  Palmiers,  des  Broméliacées,  des  Fougères  et 
des  Aroïdées. 

Quant  aux  autres  collections  :  herbiers,  fruits, 
bois,  etc.,  qui,  d'après  le  plan  conçu  par  Ch.  Morren, 
devaient  être  installées  au  Jardin  botanique,  elles  se 
trouvent  au  Musée  de  l'Université. 

Le  personnel  du  Jardin  botanique  se  compose  d'un 
directeur  qui  est  en  même  temps  professeur  de  bota- 
nique à  l'Université,  d'un  jardinier  en  chef  et  d'un 
concierge.  Les  cultures  occupent  six  jardiniers  et 
ouvriers. 

Depuis  1819,  les  directeurs  du  Jardin  ont  ét-é  : 
H.-M.  Gaede  (1819-1834),  Ch.  Morren  (1835-1858), 
M.  Éd.  Morren  (1858-1877).  De  1825  à  1834, 
R.  Courtois  a  été  directeur-adjoint.  Les  jardiniers 
en  chef  furent:  Demblon  (1819),  F.  Deville  (1836), 


290  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

D.-J.  Dirickx  (184-1)  et  M.  Em.  Rodembourg 
(1852-1877). 

III.  Jardin  botanique  de  Gandi^).  —  Le  Jardin 
botanique  de  Gand  fut  établi  en  1797  dans  le  potager 
de  l'abbaye  de  Baudeloo,  supprimée  en  1796.  Ce 
jardin  était  une  annexe  de  l'École  centrale  du  dépar- 
tement de  l'Escaut,  établie  dans  les  bâtiments  de 
l'abbaye.  Sa  création  fut  due  aux  actives  démarches 
de  Ch.  Van  Hulthem.  Bernard  Coppens,  professeur 
de  botanique,  aidé  de  Mussche,  le  premier  jardinier 
en  chef,  s'occupa  de  l'organisation  de  l'école  de  bota- 
nique et  de  l'installation  des  serres. 

Les  premières  serres,  construites  au  siècle  dernier, 
furent  démolies  et  remplacées. 

Lors  de  la  suppression  des  Ecoles  centrales  , 
en  1804,  le  Jardin  botanique  courut  le  risque  d'être 
supprimé  à  son  tour;  mais  Van  Hulthem  parvint  à 
en  faire  céder  la  propriété  à  la  ville. 

En  1817,  une  Université  fut  créée  à  Gand,  et  le 
Jardin   botanique  lui  fut  annexé.    En  leur  qualité 


(1)  Consulter,  pour  ce  Jardin,  la  notice  que  M.  H.-J.  Van 
Huile  a  publiée,  en  1871,  sous  le  titre  :  Le  Jardin  botanique 
de  V Université  de  Gand.  Historique,  Opportunité  de  son  déplace- 
ment ;  ainsi  que  la  Notice  historique  sur  le  Jardin  botanique  de 
Oand,  par  Ch.  Morren  [L'Horticulteur  belge,  t.  II,  1834, 
pp.  158-159,268-270). 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  291 
(le  professeurs  à  TUniversitë,  Cassel  (1817),  Van 
Coetsem  (1821),  Van  Breda(1822)  et  J.  Kickx(1835- 
1864)  devinrent  successivement  directeurs  du  Jardin 
botanique.   Le  directeur  actuel  est  M.  J.-J.  Kickx. 

En  1845,  on  reconstruisit  toutes  les  serres;  en 
1860,  l'école  de  botanique  et  celle  de  pharmacie 
furent  transférées  dans  un  terrain  que  la  ville  avait 
cédé  au  Jardin  et  qui  était  situé  derrière  les  serres  ; 
l'ancienne  partie  du  jardin  eut  son  plan  modifié. 
Enfin,  en  1862-1863,  on  reconstruisit  la  serre- 
aquarium,  dans  laquelle,  chaque  année,  le  public 
peut  admirer  la   Victoria. 

Tel  qu'il  est  actuellement,  le  Jardin  occupe 
une  superficie  d'environ  deux  hectares. 

Ses  serres  sont  au  nombre  de  six  :  une  grande 
serre  à  Palmiers;  une  grande  serre  chaude,  renfer- 
mant les  Pandanus,  les  Fougères  et  les  grandes 
plantes  officinales  ;  une  grande  serre  froide,  renfer- 
mant les  plantes  de  la  Nouvelle-Hollande  ;  une  petite 
serre  froide;  une  petite  serre  chaude,  renfermant 
les  Aroïdées,  les  plantes  officinales,  etc.  ;  une  serre 
à  Orchidées  avec  aquarium  pour  la  culture  des 
plantes  aquatiques.  Il  y  a,  en  outre,  une  grande 
orangerie. 

Les  collections  principales  de  plantes  de  serre  sont 
celles  des  Orchidées,  des  Palmiers,  des  plantes  offi- 
cinales, des  arbres   fruitiers  tropicaux,  des  plantes 


292  JARDINS  BOTANIQUES.  -  MUSÉES, 

de  la  Nouvelle-Hollande  et  des  Fougères.  La  pleine- 
terre  comprend  des  écoles  de  botanique  et  de  phar- 
macie et  un  arboretum. 

Les  cours  de  botanique  de  l'Université  se  donnent 
dans  un  auditoire  touchant  aux  serres.  Derrière 
celui-ci,  se  trouve  une  petite  salle  renfermant 
quelques  collections  élémentaires  destinées  à  l'en- 
seignement, un  herbier  de  la  province  et  un  petit 
herbier  général  formé  de  plantes  recueillies  par 
Galeotti  et  quelques  autres  voyageurs. 

Le  personnel  de  rétablissement  se  compose  d'un 
directeur  qui  est,  en  même  temps,  professeur  de 
botanique  à  l'Université,  d'un  jardinier  en  chef, 
d'un  jardinier  en  second  et  d'un  concierge.  Les  serres 
et  la  pleine-terre  occupent  sept  jardiniers  et  ouvriers. 

Depuis  la  fondation  du  Jardin,  les  jardiniers  en 
chef  ont  été  :  Mussche,  décédé  en  1834,  Donckelaar, 
mort  en  185.8,  M.  Van  Huile  (1858-1877). 

IV.  Jardin  botanique  de  Loîivaini).  —  Le  Jardin 
botanique  de  Louvain  fut  créé  en  1738.  Le  9  août, 
le  professeur  Rega  acheta,  au  nom  de  l'Université, 
un  terrain  d'un  demi-hectare,  sur  lequel  on  bâtit 
l'amphithéâtre  et  on  aménagea  le  Jardin  botanique. 
Celui-ci  fut   ouvert  l'année   suivante    et  eut  pour 


(1)   M.  Ch.  Baguet    a  bien  voulu  nous  fournir  les  renseigne- 
ments sur  le  Jardin  botanique  de  Louvain. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —BIBLIOTHÈQUES.  293 

son  premier  directeur   le   professeur  de  botanique 
A.-D.  Sassenus. 

Lors  de  la  réorganisation  de  renseignement  supé- 
rieur en  1817,  le  Gouvernement  songea  à  remplacer 
ce  Jardin,  devenu  trop  exigu.  En  1820,  le  jardin  de 
l'ancien  couvent  des  Capucins  fut  approprié  en  Jardin 
botanique.  Celui-ci,  en  comprenant  un  terrain  qui 
y  fut  ajouté  postérieurement,  mesure  deux  hectares. 

Tel  qu'il  existe  actuellement  le  Jardin  botanique 
a  la  forme  d'un  rectangle. 

Les  serres,  construites  pour  la  plupart  en  1821, 
se  composent  d  une  grande  orangerie,  de  deux  serres 
semi- circulaires  adossées  à  celle-ci,  d'une  serre 
carrée  renfermant  une  magnifique  collection  de  Pal- 
miers, d'une  serre  chaude  bâtie  en  1839  et  d'une 
petite  serre  à  multiplication,  construite  en  1871. 

L'école  de  botanique,  qui  occupe  le  centre  du 
jardin,  renferme  environ  5,000  espèces. 

Les  principales  collections  de  plantes  de  serre 
sont  celles  des  Palmiers,  des  Fougères,  des  Orchi- 
dées et  des  Aroïdées. 

La  direction  du  Jardin  botanique,  depuis  1738 
jusqu'à  la  suppression  de  l'Université,  en  1797, 
a  été  successivement  confiée  à  des  professeurs  de 
cette  dernière  institution. 

En  1835,  lors  de  la  suppression  de  l'Université 
de  l'État  à  Louvain,   le   Gouvernement,   tout  en 


294  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

conservant  la  propriété  du  Jardin,  en  céda  la  jouis- 
sance à  la  ville,  et  celle-ci  mit  rétablissement  à 
la  disposition  de  l'Université  catholique  pour  ren- 
seignement de  la  botanique. 

De  1839  à  1849,  M.  Martens,  professeur  à 
rUniversité,  fut  le  directeur  du  Jardin.  Pendant 
sa  direction,  Martens  enrichit  les  collections  de 
plantes  vivantes  d'un  grand  nombre  d'espèces. 

Actuellement,  la  direction  est  remplacée  par  un 
Conseil  de  surveillance  composé  de  cinq  membres 
et  dont  fait  partie  le  professeur  de  botanique  de 
rUniversité,  M.  Éd.  Martens. 

Depuis  1820,  les  jardiniers  en  chef  ont  successi- 
vement été  :  A.  Donckelaar  (1820-1835),  H.  Donc- 
kelaar  (1835-1847),  C.  Sterckmans  (1847-1870), 
M.  Jean  Giele  (1870-1877). 

Malgré  un  budget  vraiment  dérisoire  et  un  nombre 
d'ouvriers  insuffisant,  le  jardinier  en  chef  parvient, 
par  ses  soins  et  son  énergie,  à  entretenir  le  Jardin 
dans  un  très-bon  état  et  à  enrichir  les  collections  de 
plantes  vivantes. 

V.  Jardin  botanique  d'Anvers'^). —  Le  Jardin  bota- 
nique d'Anvers  n'était,  au  siècle  dernier,  qu'un  petit 
enclos,  où  l'on  cultivait  des  simples  pour  les  besoins 


(l)    M.  Van  Heurck  s'est  empressé  de  nous  fournir  les  ren- 
seignements sur  le  Jardin  botanique  d'Anvers. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  295 

de  riirjpital.  La  date  de  sa  fondation  nous  est  incon- 
nue. Au  commencement  de  ce  siècle,  lors  de  la  créa- 
tion d'une  école  de  médecine  et  de  pharmacie,  le 
premier  jardin  fut  agrandi  et  on  y  bâtit  une  petite 
serre,  qui  fut  démolie  il  y  a  quelques  années.  En 
1804,  l'École  centrale  du  département  des  Deux- 
Nèthes  ayant  été  supprimée,  les  plantes  de  son  Jardin 
botanique  furent  transportées  au  Jardin  botanique  de 
rÉcole  de  médecine.  A  partir  de  cette  époque,  ce 
dernier  Jardin  commença  à  prendre  une  certaine 
importance;  vers  1825,  il  avait  l'étendue  qu'il 
présente  aujourd'hui  et  qui  est  d'un  hectare. 

Ce  Jardin  possède  deux  orangeries,  une  serre  à 
Palmiers,  une  serre  tempérée  et  une  serre  chaude. 

L'orangerie,  qui  est  placée  au  centre  du  jardin, 
sert  principalement  d'auditoire  pour  le  cours  de 
botanique,  qui  est  donné  par  le  directeur  de  l'éta- 
blissement. Ce  bâtiment  doit  être  démoli  pour  faire 
place  à  un  grand  aquarium  avec  une  fontaine. 

L'école  de  botanique  est  distribuée  dans  les  diver- 
ses parties  du  jardin,  qui  est  dessiné  à  l'anglaise.  Ses 
plantes  sont  classées  suivant  l'ordre  adopté  dans  le 
Prodromîis  de  De  Candolle. 

Le  nombre  des  espèces  cultivées  dans  l'école  de 
botanique  et  dans  les  serres  s'élève  à  environ  3,000. 

Depuis  la  nomination  de  M.  H.  Van  Heurck  à  la 
direction  de  cet  établissement,   des   améliorations 


296  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

notables  ont  eu  lieu  et  d'autres  les  suivront  très- 
prochainement.  Le  nouveau  directeur  a  fait  replan- 
ter l'école  de  botanique  et  l'a  enrichie  de  nouvelles 
espèces  ;  il  a  organisé  un  musée  de  botanique  médico- 
commerciale  qui  est  visité,  chaque  jour,  par  de  nom- 
breux amateurs  ;  il  a  aussi  obtenu  la  promesse  que 
de  nouvelles  serres  seraient  construites,  ainsi  que 
de  nouvelles  salles  pour  le  musée  et  le  laboratoire 
de  botanique. 

Le  personnel  attaché  au  Jardin  botanique  d'Anvers 
se  compose  d'un  directeur-professeur,  d'un  jardinier 
en  chef,  de  deux  jardiniers  adjoints  et  d'un  apprenti- 
jardinier. 

Le  premier  directeur  du  jardin  fut  le  D''  Sommé, 
chirurgien  en  chef  de  l'hôpital,  auquel  Verbert 
avait  été  adjoint  comme  professeur.  A  la  mort  du 
D''  Sommé,  en  1857,  Rigouts- Verbert  fut  nommé 
directeur-professeur;  celui-ci  conserva  ses  fonctions 
jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  1867.  Rigouts-Verbert, 
qui  était  pharmacien  de  l'hôpital  S'^-Élisabeth  fut 
remplacé  par  M.  Acar,  pharmacien  militaire  retraité. 
Le  directeur  actuel,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit, 
est  M.  H.  Van  Heurck. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.   -  BIHLIOTHÈQUES.  297 

§  2.  ~  Musées. 

Les  musées  dans  lesquels  sont  conservées  des  col- 
lections botaniques  sont  :  le  Musée  royal  d'histoire 
naturelle,  le  Musée  Van  Heurck,  à  Anvers,  les 
Musées  de  l'Université  de  Liège  et  de  TEcole  des 
mines  de  Mons  et  le  Musée  commercial-industriel  de 
Melle. 

L  Musée  royal  d'histoire  naturelle  de  Bruxelles. 
—  Le  Musée  royal  d'histoire  naturelle  étant  princi- 
palement consacré  à  la  zoologie,  à  la  paléontologie 
animale  et  à  la  minéralogie,  il  ne  saurait  être 
question  ici  de  faire  l'historique  de  cette  insti- 
tution. Nous  dirons  seulement  que,  sous  l'active 
direction  de  M.  Éd.  Dupont,  nommé  directeur  en 
1868,  la  réorganisation  du  Musée  a  marché  à  très- 
grands  pas  et  qu'au  mois  de  juillet  1875,  lors  de  la 
réouverture  des  galeries,  le  public  a  pu  se  convaincre 
que  rétablissement  était  désormais  digne  d'être  classé 
au  premier  rang. 

Appréciant  l'importance  des  services  que  la  pa- 
léontologie végétale  est  appelée  à  rendre  à  la  géologie 
stratigraphique,  le  directeur  conçut,  en  1871,  Tidée 
de  créer,  au  Musée,  une  section  de  paléontologie 
végétale.  Il  fit  acquérir  par  le  Gouvernement  la 
collection  de  végétaux  fossiles  délaissée  par  feu 
Eugène  Coemans  et  nous  fit  nommer  conservateur 

9* 


298  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

de  la  nouvelle  section.  Durant  les  trois  années  et 
demie  que  nous  avons  été  occupé  à  la  détermina- 
tion et  au  classement  de  la  collection  Coemans,  nous 
fîmes  de  nombreuses  recherches  dans  les  divers  ter- 
rains géologiques  du  pays.  Par  nos  récoltes  person- 
nelles et  celles  que  nous  fîmes  faire,  la  collection 
primitive  fut  presque  triplée. 

La  collection  des  plantes  fossiles,  qui  fut  livrée  au 
public  au  mois  de  juillet  1875,  est  installée  dans  une 
vaste  galerie  du  Musée,  oii  les  espèces  sont  rangées 
dans  le  double  ordre  stratigraphique  et  taxinomique. 

La  flore  houillère  occupe  le  premier  rang  ;  elle  est 
représentée  par  un  nombre  très-considérable  de  pièces 
intéressantes  et  souvent  fort  belles.  Elle  renferme 
non-seulement  toutes  les  espèces  déjà  connues  en 
Belgique,  mais  encore  des  types  nouveaux  et  dont 
plusieurs  sont  inédits. 

La  flore  du  terrain  dévonien  est  représentée  par 
une  série  extrêmement  remarquable  d'empreintes 
des  psammites  du  Condroz.  Celles-ci  ont  donné  lieu 
à  rétablissement  de  plusieurs  espèces  nouvelles  pour 
la  science. 

La  collection  des  fruits  de  Nipadites  recueillis  aux 
environs  de  Bruxelles  est  d'une  très-grande  richesse. 

Ce  qui  distingue  la  collection  de  plantes  fossiles 
du  Musée,  comme  toutes  celles  de  cet  établissement, 
c'est  un  mode  nouveau  d'installation  dans  des  meubles 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  299 

entièrement  vitrés.  Une  innovation  très-heureuse, 
due  à  l'initiative  du  directeur,  c'est  le  placement, 
à  la  tête  de  chaque  groupe  de  végétaux  fossiles, 
de  vignettes  représentant  les  types  restaurés  des 
principales  espèces  fossiles. 

II.  Musée  Van  Heiirchi^).  —  M.  Henri  Van 
Heurck,  d'Anvers,  est  parvenu,  en  moins  de  quinze 
ans,  par  ses  seuls  efïbrts  et  avec  ses  ressources 
particulières,  à  former  un  musée  botanique  que 
pourraient  lui  envier  bien  des  établissements  publics. 

L'herbier  fut  modestement  commencé  vers  1860 
par  une  collection  de  plantes  de  Belgique,  à  laquelle 
est  venu  se  joindre  le  grand  herbier  de  Sieber.  Les 
relations  que  M.  Van  Heurck  établit  avec  les  Jardins 
botaniques  et  avec  les  botanistes  en  renom,  et  les 
achats  qu'il  fit  en  Europe  et  en  Amérique  vinrent 
successivement  enrichir  l'herbier  général.  Celui-ci 
compte  actuellement  65,000  à  70,000  espèces, 
représentées  par  plus  de  200,000  échantillons. 

M.  Van  Heurck,  voulant  donner  à  ses  plantes 
une  plus  grande  valeur  scientifique,  s'est  entendu 


(1)  Voir  :  Rapport  de  M.  Gustave  Planchon  sur  l'excursion  à 
Arnoers  et  particulièrement  sur  le  Musée  Van  Heurch  (Bulletin 
de  la  Société  botanique  de  France,  t.  XX,  1873);  Notice  sur 
les  collections  botaniques  de  M.  Henri  Van  Heurch,  par 
V.  Hamels,  Anvers,  186-1  ;  Notice  sur  les  collections  botaniques 
de  M.  Henri  Van  Heurc\,  par  A.  Martinis,  Anvers,  1870. 


300  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

avec  M.  Mùller  d'Argovie,  pour  authentiquer  les 
espèces  de  son  herbier  en  faisant  comparer  celles-ci 
avec  les  types  du  Prodromus  conservés  dans  l'her- 
bier de  M.  De  Candolle.  Déjà  M.  Mùller  a  rapproché 
et  authentiqué  un  très-grand  nombre  d'espèces.  Ce 
savant  phytographe  et  M.  Van  Heurck  publient,  dans 
un  recueil  intitulé  :  Ohservationes  botanicae  et  descrip- 
tiones plantarum  novarum  herharii  Van  HeurcMani, 
les  espèces  inédites  de  Therbier  d'Anvers.  Deux  fasci- 
cules de  ce  recueil  ont  paru  (1870  et  1871). 

L'herbier,  quoique  très -considérable,  n'occupe, 
par  suite  d'une  installation  des  plus  ingénieuses, 
qu'une  salle  relativement  peu  étendue  (12""  de  long 
sur  4°"  de  large). 

Ce  Musée  renferme,  en  outre,  des  collections  de 
produits  végétaux,  de  bois,  de  fruits  et  de  graines, 
un  droguier  remarquable  (H  et  une  collection  de 
Diatomées  se  composant  d'environ  7,500  tubes  ou 
préparations. 

M.  Van  Heurck,  qui  s'est  occupé  avec  succès 
des  perfectionnements  du  microscope  et  qui  est 
l'auteur  d'un  Traité  sur  le  microscope  arrivé  à  sa 


(1)  Ce  droguier  et  la  collection  de  produits  végétaux  ont  été 
catalogués  dans  l'ouvrage  suivant  :  Notions  succinctes  sur  V origine 
et  remploi  des  drogues  simples  de  toutes  les  régions  du  globe,  par 
H.  Van  Heurck;  Bruxelles,  1876,  1  vol.  in-S". 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  301 

2®  édition,  possède  une  collection  d'instruments 
d'optique  de  premier  mérite  et  de  fort  belles  collec- 
tions de  préparations  microscopiques. 

Le  possesseur  de  ce  Musée  a  voulu  faire  profiter  le 
public  des  richesses  scientifiques  qu'il  a  réunies  avec 
tant  de  sacrifices  et  de  soins,  en  permettant  aux 
savants  et  aux  amateurs  de  venir  étudier  librement 
dans  ses  collections. 

III.  Musée  de  V Université  de  Liège.  —  La  partie 
botanique  du  musée  de  l'Université  de  Liège  se 
compose  :  d'une  galerie  de  technologie  végétale, 
disposée  d'après  les  familles  naturelles  et  comprenant 
tout  ce  que  les  végétaux  fournissent  ou  produisent 
d'intéressant  pour  la  médecine,  la  chimie,  l'industrie, 
le  commerce,  etc.  ;  de  collections  d'anatomie  végé- 
tale, de  tératologie,  de  pathologie  et  de  paléontologie 
végétale. 

Les  collections  de  botanique  ont  été  commencées 
par  Ch.  Morren  en  1836;  son  fils,  M.  Éd.  Morren, 
aujourd'hui  directeur  de  cette  partie  du  Musée,  a 
beaucoup  enrichi  ces  diverses  collections.  Celles-ci 
sont  principalement  destinées  à  l'enseignement. 

Les  collections  de  plantes  sèches,  qui  viennent  de 
s'enrichir  de  l'herbier  de  Gaede,  renferment  l'herbier 
de  Courtois,  des  collections  de  Halm,  Lévy,  Pancher 
et  Viellard,  Galeotti,  Blume  et  de  nombreux  exsic- 
cata  publiés  par  divers  botanistes. 


302  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSEES. 

Le  conservateur  du  cabinet  botanique  de  l'Uni- 
versité est  M.  A.  De  vos. 

N'oublions  pas  de  mentionner  ici  la  collection  de 
végétaux  fossiles  qui  fait  partie  des  collections  miné- 
ralogiques  de  l'Université.  Cette  collection  a  été 
commencée  par  Sauveur  et  Courtois  ;  elle  renferme  la 
plupart  des  types  figurés  par  le  premier  dans  son 
atlas  de  plantes  du  terrain  houiller  de  Belgique. 

IV.  Ilusée  de  F  École  des  mines  de  Mons,  —  Le 
Musée  de  FÉcole  des  mines  de  Mons  renferme  une 
collection  d'empreintes  végétales  recueillies  princi- 
palement dans  les  charbonnages  du  Couchant  de 
Mons.  Ajoutons  qu'il  existe  au  musée  de  la  ville  de 
Mons  une  collection  d'empreintes  végétales  provenant 
des  mêmes  charbonnages. 

V.  Musée  commercial-industriel  de  M  elle  lez- 
Qand.  —  La  maison  d'éducation  de  Melle,  dirigée 
par  des  religieux,  possède  un  Musée  véritablement 
remarquable  et  dans  lequel  les  produits  végétaux, 
avec  toutes  leurs  applications,  tiennent  une  très- 
large  place.  La  création  de  ce  Musée  est  due  à 
M.  Bernardin,  dont  l'activité  ne  se  ralentit  pas  un 
seul  instant  et  qui  est  toujours  à  l'affût  des  nouvelles 
applications  des  produits  végétaux.  Ce  savant,  auquel 
l'industrie  et  le  commerce  doivent  de  nombreuses  et 
utiles  publications,  est  parvenu,  par  les  relations 
qu'il  entretient  sur  presque  tous  les  points  du  globe, 
à  réunir  une  collection  d'une  très-grande  richesse. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  303 

§  3.  —  Collections  hotaniqnes  'particulières. 

I.  Herbiers.  —  A  part  l'herbier  de  M.  Van 
Heurck,  dont  il  a  été  question  précédemment,  il 
n'existe  pas  en  Belgique,  chez  les  particuliers,  de 
grands  herbiers  généraux. 

M.  Morren,  à  Liège,  possède  un  herbier  de 
Broméliacées  qui  est  le  plus  riche  que  Ton  puisse 
rencontrer;  il  lui  sert  à  élaborer  la  monographie 
de  cette  famille,  qu'il  doit  traiter  d'une  façon  très- 
détaillée.  M.  Kickx,  à  Gand,  conserve  un  riche  her- 
bier crjptogamique  formé  par  son  père.  M.  Martens, 
à  Louvain,  possède  un  herbier  assez  considérable 
délaissé  par  son  père.  M.  le  D'"  Van  der  Meersch, 
à  Gand,  a  composé  un  herbier  d'Europe  important 
et  qu'il  enrichit  chaque  jour.  Les  Pères  Jésuites, 
à  Namur,  conservent  l'herbier  du  professeur 
Bellynck.  M.  Bommer,  à  Bruxelles,  a  formé  un 
herbier  spécial  qui  sert  de  base  à  ses  études  géné- 
rales sur  la  famille  des  Fougères.  Enfin,  M.  Baguet, 
à  Louvain,  a  composé  un  herbier  de  Belgique  remar- 
quable par  les  nombreuses  formes  critiques  de  notre 
flore  et  par  le  grand  nombre  d'échantillons  de  chaque 
espèce  provenant  d'habitations  différentes. 

IL   Végétaux  fossiles.  —  M.  G.  Dewalque,  pro- 
fesseur   de    géologie   à  l'Université    de    Liège,   a 
-  formé    une    collection  de    plantes  fossiles,    parmi 


304  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

lesquelles  se  trouvent  les  types  authentiques  de 
la  curieuse  flore  des  marnes  heersiennes  décrite  par 
MM.  de  Saporta  et  Marion  (').  M.  le  comte  Georges 
de  Looz-Corswarem,  à  Liège,  possède  également 
une  collection  de  plantes  fossiles,  dans  laquelle  se 
trouve  une  admirable  série  d'empreintes  des  marnes 
heersiennesC^). 


§  4.  —  Sociétés  scientifiques. 

Parmi  les  Sociétés  scientifiques  qui  s'occupent 
plus  ou  moins  spécialement  de  botanique,  on  peut 
citer  :  la  Société  royale  de  botanique,  TAcadémie 
royale,  la  Société  royale  Linnéenne  de  Bruxelles, 
la  Fédération  des  Sociétés  d'horticulture,  la  Société 
phytographique  et  micrographique,  la  Société  belge 
de  microscopie,  le  Cercle  des  jeunes  botanistes  et  la 
Société  des  sciences,  arts  et  lettres  du  Hainaut. 

I.  Société  royale  de  botanique  de  Belgique.  — 
La  Société  royale  de  botanique  de  Belgique  a  été 
fondée  le  l^""  juin  1862.  Dès  sa  première  année,  elle 


(1)  Essai  sur  Vétat  de  la  végétation  a  V époque  des  marnes 
heersiennes  de  Gelinden. 

(2)  Révision  de  la  flore  heersienne  de  Gelinden  d'après  une 
collection  appartenant  au  comte  G.  de  Looz,  par  G.  de  Saporta 
et  A. -F.  Marion. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  305 

comptait  117  membres  effectifs.  Le  nombre  de  ses 
membres  s'est  accru  d'année  en  année;  aujourd'hui, 
il  est  d'environ  200. 

Le  but  de  la  Société  étant  surtout  de  rassembler  et 
d'étudier  les  matériaux  de  la  flore  du  pays,  c'est 
la  connaissance  des  végétaux  indigènes  qui  a  fait 
l'objet  du  plus  grand  nombre  des  travaux  publiés 
dans  les  quinze  premiers  volumes  de  son  Bulletin 
qui  ont  paru.  Cependant,  ses  membres  ne  se  sont 
pas  exclusivement  bornés  à  l'étude  de  la  flore 
belge;  des  monographies  générales  plus  ou  moins 
importantes  sont  dues  à  leurs  recherches  ;  la  classifi- 
cation générale,  l'organogénie,  Tanatomie,  la  physio- 
logie, la  paléontologie  végétale  et  la  tératologie  leur 
doivent  également  des  travaux  nombreux  et  plus  ou 
moins  remarquables. 

Toutefois,  la  phytographie  prédomine  dans  les 
publications  de  cette  Société,  ce  qui,  du  reste,  s'ex- 
plique aisément  ;  cette  branche  de  la  science  est 
relativement  facile  à  traiter  et,  en  outre,  les  Belges 
ont  toujours  montré  une  prédilection  marquée  pour 
les  travaux  descriptifs. 

La  Société,  par  la  régularité  de  ses  publications 
et  par  la  multiplicité  de  ses  travaux,  s'est  acquis  une 
place  très-honorable  parmi  les  Sociétés  savantes. 
Elle  compte  des  membres  effectifs  étrangers  de  plus 
en  plus  nombreux  ;  parmi  ceux-ci,  il    en    est  qui 


306  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

tiennent  à  honneur  de  publier  leurs  travaux  dans 
son  Bulletin.  Celui-ci  forme,  annuellement,  un 
volume  in-S"  d'environ  500  pages  avec  des  planches 
et  des  figures. 

La  Société  se  réunit,  chaque  année,  deux  fois  en 
séance  ordinaire  :  le  premier  dimanche  des  mois  de 
mai  et  de  décembre.  Son  siège  est  au  Jardin  bota- 
nique de  l'Etat,  à  Bruxelles.  Pendant  la  belle  saison, 
elle  fait  une  herborisation  et  tient  une  séance  extra- 
ordinaire. Ses  herborisations  lui  ont  fait  visiter  à  peu 
près  toutes  les  régions  du  pays  les  plus  intéressantes 
au  point  de  vue  de  la  botanique  ;  elles  lui  ont  même 
fait  explorer  quelques  parties  de  la  Hollande,  de  la 
Prusse  rhénane,  du  Luxembourg  hollandais  et  du 
nord  de  la  France. 

Ces  trois  réunions  par  année  ne  suffisent  plus  à 
son  activité  ;  aussi  est-il  à  désirer  que,  revisant  ses 
statuts,  elle  prenne  la  résolution  de  se  réunir  une 
fois  tous  les  mois,  ainsi  que  le  font  la  plupart  des 
autres  Sociétés  scientifiques  du  pays. 

Depuis  sa  fondation,  les  fonctions  de  président, 
de  vice-président,  de  secrétaire  et  de  trésorier  ont 
été  remplies  par  les  membres  suivants  : 

Président:  M.  B.-C.  Du  Mortier  (1862-1877).  —  Président 
honoraire  :  J.  Kickx  (1862-1864).  —  Vice-présidents  : 
Eugène  Coemans  (186^-1870);  G.  Westendorp  (1862-1867); 
M.  J.   Putzeys   (1869-1873);    M.    F.  Muller    (1872-1877); 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  307 

M.  J.-J.  Kickx  (1874-1877).  —  Secrétaire  :.  M.  L.  Pire  (1862- 
XWo).— Secrétaire  général:  M.  J  .-E.  Bommer  (1867-1874)  ; 
M.  F.  Crépi n  (1875-1877)  —  Secrétaire  des  publications  : 
M.  F.  Crépin  (1807-1874)  ;  M.  A.  Coj^niaux  (1875-1877).  — 
Trésorier:  M.  L.  Cooraans  (1862-1877). 

II.  Académie  royale  des  sciences,   des  lettres  et 
des  heaux-arts  de  Belgirpie.  —  L'Académie  a  eu  pour 
origine  une  Société   littéraire  formée  à  Bruxelles, 
en  1769,  sous  les  auspices  du   comte  de   Cobenzl, 
Ministre    plénipotentiaire    de   l'impératrice   Marie- 
Thérèse.  Quatre  ans  après  sa  naissance,  cette  Société 
vit  élargir  son  cadre  et  reçut,  avec  le  titre  d'Aca- 
démie impériale  et  royale,  plusieurs  privilèges  impor- 
tants pour  cette  époque.   La   première   séance  fut 
tenue  dans  la  Bibliothèque  royale,   sous   la  prési- 
dence  du  chancelier   de    Brabant,   de   Crumpipen, 
le  13  avril   1773.  Les  événements  politiques  de  la 
révolution  française  provoquèrent  la  dispersion  de 
l'Académie,  qui  s'était  assemblée  la  dernière  fois  le 
21  mai  1794.  Elle  fut  rétablie  en  1816  sous  le  titre 
d'Académie   royale    des   sciences  et  belles -lettres  ; 
sa  réinstallation  eut  lieu  au  Musée  des  tableaux  de 
la  ville,  le  18  novembre  de  la  même  année. 

En  1832,  elle  fut  divisée  en  trois  classes  :  classe 
des  sciences,  classe  des  lettres  et  classe  des  beaux- 
arts. 

Son  siège  actuel  est  au  Palais-Ducal,  qui  porte 
maintenant  le  nom  de  Palais  des  Académies. 


308  JARDINS  BOTANIQUES.  -  MUSÉES. 

Chacune  des  trois  classes  se  compose  de  30  mem- 
bres, de  10  correspondants  au  plus  et  de  50  asso- 
ciés; les  membres,  les  correspondants  et  les  associés 
sont  élus  par  l'Académie  ;  la  nomination  des  premiers 
doit  être  soumise  à  l'approbation  du  Roi. 

La  classe  des  sciences,  qui  seule  nous  intéresse 
ici,  est  divisée  en  deux  sections  composées  chacune 
de  15  membres  :  la  section  des  sciences  mathéma- 
tiques et  physiques  et  la  section  des  sciences 
naturelles. 

Il  ne  saurait  être  ici  question  de  faire  l'histoire 
de  la  botanique  au  point  de  vue  des  travaux  de  l'Aca- 
démie, ce  qui  exigerait  des  développements  que  ne 
comporte  pas  le  présent  ouvrage (0;  seulement, 
nous  répéterons  que  les  travaux  botaniques  publiés 
par  l'Académie  sont  nombreux,  souvent  importants 
et  touchent  à  toutes  les  branches  de  la  science. 

Depuis  1816,  les  botanistes  qui  ont  fait  ou  qui 
font  encore  partie  de  l'Académie  sont  les  suivants, 
avec  la  date  de  leur  élection  : 

Membres  :   J.    Kickx  f   (1817),    B.-C.   Du   Mortier  (1829), 
J.-J.-D.    Sauveur  f    (1829),    A.-L.-S.  Lejeune  f  (1834), 


(l)  Cette  histoire  a  été  faite  par  M.  Éd.  Morren  dans  son 
Rapporf  séculaire  sur  les  travaux  de  botanique  et  de  physiologie 
t?(^^^^a/^,  publié  dans  le  Livre  com^némoratif  du  centième  anni- 
versaire de  l'Académie  (1772-1872). 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  309 

M.  Martenst(I835),  J.  Kickxf  (1837),  Ch.  Morrent  (1838), 
F.-A.  Spring  t  (18G4),  E.  Coemans  f  (1864),  Éd.  Moiren 
(1871),  F.  CrépiQ  (1875). 

Correspondants  :  R.  Coui-tois  f  (1835),  H. -G.  Galeotti  f 
(1841),  A.  Gilkinet  (1875). 

Associés  :  A.  Bertoloni  t(1827),  R.  Brown  t  (1829),  Ch.-L. 
Blume  t  (1829),  A. -P.  De  Candollef  (18:34),  J.  Decai.sne 
(1836),  Ph.von  Marti  us  f  (1842),  Ad.  Brongniart  f  (1864), 
P.  Savif  (1868),  A.  De  Candolle  (1869),  Osw.  Heer  (1809^ 
A.  Bellynckf  (1870),  El.  Pries  (1871),  Ph.  Parlatore  f 
(1871),  J.-D.  Hookei-  (1872),  N.  Pring^sheim  (1874). 

III.  Société  royale  Linnéenne  de  Bruxelles.  —  La 
Société  royale  Linnéenne  de  Bruxelles  a  été  fondée 
en  1835  sous  le  titre  :  Les  vrais  amis  de  Linné. 
Son  but  principal  est  d'aider  aux  progrès  de 
l'horticulture  et  de  l'agriculture,  en  organisant  des 
expositions  périodiques  et  en  faisant  donner  des 
conférences.  La  botanique  n'y  est  pas  négligée;  car, 
dans  les  expositions,  cette  science  compte  toujours 
plusieurs  concours  et  une  partie  des  conférences  lui 
sont  consacrées.  Ajoutons  que  la  Société  organise, 
chaque  année,  plusieurs  herborisations,  qui  sont 
suivies  par  un  grand  nombre  d'amateurs.  Par  ses 
conférences  et  par  ses  herborisations,  la  Société  initie 
les  jeunes  gens  à  la  connaissance  de  la  botanique  et 
rend  de  réels  services  à  la  science. 

Dès  1872,  la  Société  a  commencé  la  publication 
d'un  Bulletin.  Celui-ci,  arrivé  à  son  6«  volume  et 
ayant    pour    rédacteur   en    chef  M.    le  professeur 


310  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

L.   Pire,  renferme  des  articles  variés  sur  la  bota- 
nique proprement  dite. 

Le  président  actuel  de  la  Société  est  M.  F.  Muller 
et  le  secrétaire,  M.  C.  Bernard. 

IV.  Fédération  des  Sociétés  d'horticulture  de 
Belgique.  —  La  Fédération  des  Sociétés  d'horticul- 
ture de  Belgique  n'est  pas,  à  proprement  parler, 
une  Société  ;  c'est  plutôt  une  sorte  de  comité  semi- 
officiel  représenté  par  des  délégués  des  Sociétés 
fédérées.  D'après  l'article  2  de  ses  statuts,  la 
Fédération  a  pour  but  de  favoriser  les  progrès  des 
diverses  branches  de  l'horticulture  et  des  sciences  qui 
s'j  rattachent,  par  des  mesures  dont  Texécution 
intéresse  l'horticulture  nationale,  et  parmi  les- 
quelles doivent  être  comprises,  en  première  ligne  : 
les  réunions  périodiques  et  régulières  des  délégués, 
la  publication  d'un  recueil,  centre  commun  des 
travaux  de  toutes  les  institutions  fédérées,  l'organi- 
sation de  congrès  horticoles  et  de  concours  sur  les 
questions  d'horticulture. 

Chaque  année,  la  Fédération  met  au  concours  une 
série  de  questions  qui  touchent  à  l'horticulture  et  à 
la  botanique.  Les  réponses  à  ces  questions  qui  sont 
couronnées  sont  publiées  dans  le  Bulletin  de  la 
Fédération.  Depuis  1859,  année  de  la  fondation  de 
la  Fédération,  un  certain  nombre  de  mémoires 
concernant  la  botanique  ont  paru  dans  le  Bulletin. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.—  BIBLIOTHÈQUES.  311 

Celui-ci  forme,  chaque  année,  un  volume  grand  in-8''. 

Les  présidents  de  la  Fédération  ont  été  :  A.  Royer 
(1859-1866)  et  M.  de  Cannart  d'Hamale  (1867- 
1877).  Le  secrétaire  est  M.  Éd.  Morren  (1859- 
1877). 

V.  Société  pJiytologiqne  et  micrograpîiiqiie  de 
Belgique.  —  Cette  Société  a  eu  pour  origine  la 
Société  phytologique  d'Anvers,  fondée  par  M.  H.  Van 
Heurck  en  1864.  En  1866,  elle  prit  le  titre 
qu'elle  porte  actuellement.  Le  nombre  de  ses  mem- 
bres est  très-restreint  et  son  fondateur  en  est  le 
président  depuis  l'origine .  Ses  publications,  arrivées 
aujourd'hui  au  2"  volume,  renferment  presque  exclu- 
sivement des  travaux  de  microscopie  et  des  notices 
sur  les  perfectionnements  du  microscope  et  sur  les 
préparations  microscopiques. 

YI.  Société  belge  de  microscopie.  —  La  Société 
belge  de  microscopie  a  été  fondée  en  1874.  Ses 
recherches  et  ses  travaux  concernent  les  sciences 
médicales  et  naturelles  et  les  arts  industriels.  Ses 
séances  sont  mensuelles  et  ont  lieu  provisoirement 
au  local  de  la  Société  entomologique  (Musée  royal 
d'histoire  naturelle).  Ses  publications,  ayant  pour 
titre  :  Annales  de  la  Société  helge  de  microscojne, 
n'ont  encore  renfermé,  comme  ayant  trait  à  la  bota- 
nique, que  de  petites  notices  sur  les  Diatomées. 

Les  présidents  de  la  Société  ont  été  :  M.  H.  Miller 


312  JARDINS  BOTANIQUES.  —   MUSÉES. 

(1874-1876)  et  M.  Michelet  (1877).   Le  secrétaire 
est  M.  J.-F.  Cornet  (1874-1877). 

VIL  Cercle  des  jeunes  hotanistes.  —  Quelques 
jeunes  gens  studieux  de  la  capitale,  pour  la  plupart 
élèves  de  l'Université  ou  de  l'Athénée,  voulant 
s'instruire  et  se  stimuler  réciproquement  dans 
rétude  de  la  botanique,  ses  ont  groupés  en  1874  et 
ont  décidé  la  fondation  du  Cercle  des  jeunes 
botanistes.  Celui-ci  compte  actuellement  près  d'une 
trentaine  de  membres,  qui  se  réunissent  fréquem- 
ment pour  discuter  des  questions  de  botanique. 
Chaque  mois,  l'un  des  membres  fait  une  conférence 
sur  un  sujet  qu'il  a  spécialement  étudié. 

Cette  petite  Société  se  propose  de  publier  un 
recueil  périodique. 

VIII.  Société  des  sciences,  arts  et  lettres  du 
Rainant.  —  Cette  Société,  dont  la  fondation 
remonte  à  Tannée  1833,  a  publié  dans  ses  mémoires 
quelques  travaux  de  botanique. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  313 

§  5.  —  Bibliothèques  botaniqiies  (l). 

Plusieurs  bibliothèques  publiques  et  privées  mé- 
ritent d'être  mentionnées  au  point  de  vue  des 
ouvrages  de  botanique  qu'elles  renferment. 

I.  Bibliothèque  royale  (Bruxelles).  —  La  Biblio- 
thèque royale  est  très-riche  en  livres  anciens  sur 
la  botanique;  elle  possède  même  une  trentaine 
d'ouvrages  non  cités  dans  la  deuxième  édition  du 
Thésaurus  de  Pritzel.  La  collection  d'ouvrages 
modernes  est  loin  d'être  aussi  importante.  La  Biblio- 
thèque royale  renferme  un  assez  grand  nombre  de 
grandes  flores  enrichies  de  planches. 

IL  Bibliothèque  de  V Académie  royale  (Bruxelles). 
—  La  bibliothèque  de  l'Académie  offre,  dans  les 
nombreuses  publications  périodiques  qu'elle  reçoit 
régulièrement  d'une  foule  d'Académies  et  de  Sociétés 
savantes,  une  source  précieuse  de  renseignements 
botaniques  qu'on  ne  trouve  dans  aucune  autre 
bibliothèque  du  pays. 

Ul.  Bibliothèqtce  du  Jardin  botanique  de  T État 


(1)  Pour  des  détails  étendus  sur  les  bibliothèques  botani- 
ques, consulter  la  notice  intitulée  :  Des  ressources  bibliogra- 
phiques doné  les  botanistes  disposent  en  Belgirpie,])diV  K.  Cogniaux 
(Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  XII,  pp.  147- 
166,   1872). 


314  JARDINS  BOTANIQUES.  -  MUSÉES. 

(Bruxelles).  —  Le  noyau  de  la  bibliothèque  du  Jardin 
botanique  a  été  formé  par  l'ancienne  Société  royale 
d'horticulture  de  Belgique. 

Ce  premier  fonds  était  riche  en  livres  anciens, 
mais  pauvre  en  ouvrages  modernes.  Depuis  la  re- 
prise du  Jardin  par  l'État  et  surtout  depuis  la 
réorganisation  de  l'établissement  en  1875,  la  biblio- 
thèque a  été  enrichie  de  nombreux  ouvrages  mo- 
dernes destinés  au  classement  et  à  la  détermina- 
tion des  plantes  vivantes,  sèches  et  fossiles. 

La  bibliothèque  du  Jardin  botanique  peut  être 
consultée  par  toutes  les  personnes  qui  visitent  les 
collections. 

IV.  Bibliothèque  de  la  Société  royale  de  botanique 
de  Belgique  (Bruxelles).  —  La  bibliothèque  de  la 
Société  royale  de  botanique  est  formée  d'ouvrages 
qui  lui  ont  été  envoyés  par  ses  membres  effectifs  ou 
associés  ou  par  les  Sociétés  savantes  avec  lesquelles 
la  Société  est  en  relation  d'échange. 

Le  service  de  cette  bibliothèque  se  fait  par  l'inter- 
médiaire de  l'administration  du  Jardin  botanique. 

V.  Bibliothèque  du  Mîosée  royal  d'histoire  natîi- 
relle  (Bruxelles).  —  La  bibliothèque  du  Musée  ren- 
ferme une  collection  d'ouvrages  de  paléontologie 
végétale  dont  le  noyau,  formé  par  feu  l'abbé  Eugène 
Coemans,  s'est  accru  par  Tachât  de  nouvelles  publi- 
cations. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.—  BIBLIOTHÈQUES.  315 

VI.  Bibliothèque  de  la  Société  royale  clliorticul- 
tnre  et  de  botanique  de  G  and  (au  local  du  Casino).  — 
Cette  bibliothèque,  sans  être  fort  importante,  ren- 
ferme une  assez  riche  série  d'ouvrages  de  botanique 
et  d'horticulture,  dont  un  bon  nombre  sont  illustrés 
de  planches. 

VII.  Bibliotlièqiies  des  Unitersités.  —  Les  biblio- 
thèques des  Universités  laissent  beaucoup  à  désirer 
au  point  de  vue  de  la  botanique;  cependant  chacune 
d'elles  renferme  des  ouvrages  plus  ou  moins  pré- 
cieux. 

VIII.  Bibliothèque  du  Collège  N.-B.  de  la 
Paix  à  Namur.  —  La  bibliothèque  botanique  des 
Pères  Jésuites,  à  Namur,  a  une  importance  tout  à 
fait  exceptionnelle,  qu'elle  doit  aux  soins  d'Auguste 
Bellynck,  ancien  professeur  d'histoire  naturelle  au 
collège.  Une  partie  des  grandes  collections  icono- 
graphiques provient  de  la  bibliothèque  de  feu  le 
comte  Alfred  de  Limminghe. 

IX.  Bibliothèque  de  3f.  Éd.  Morren  (Liège).  — 
La  bibliothèque  botanique  de  M.  Éd.  Morren (U  est 
la  plus  importante  du  pays.  Ch.  Morren  l'avait 
commencée  ;   son  fils,  par  de  nombreux  sacrifices 


(1)  Pour  plus  de  détails,  voir  :  Note  de  M.  Eugène  Fournier 
sur  les  collections  de  M.  Éd.  Morren  (Bulletin  de  la  Société 
botanique  de  France,  t.  XX,  1873). 


316  JARDINS  BOTANIQUES.  -  MUSÉES. 

et  par  les  échanges  qu'il  a  faits  avec  La  Belgiqiie 
horticole  qu'il  publie,  est  parvenu  à  quadrupler 
le  premier  fonds.  On  y  trouve  la  série  à  peu  près 
complète  des  recueils  périodiques  consacrés  à  la 
botanique  horticole. 

M.  Morren  a  fait  dresser  un  catalogue  très- 
détaillé  de  sa  bibliothèque,  accompagné  d'un  index 
qui  permet  de  trouver  aisément  les  descriptions  et  les 
planches  se  rapportant  à  chaque  espèce  de  plantes. 

X.  Bibliothèque  de  M.  B.-G.  Du  Mortier 
(Tournai).  —  La  bibliothèque  botanique  de  M.  Du 
Mortier  est  également  fort  importante.  Elle  est 
très-riche  en  ouvrages  généraux  anciens  et  en 
ouvrages  descriptifs.  Le  catalogue  comprend  près 
d'un  millier  de  titres. 

XL  Bibliothèque  de  Van  Houtte  (Gand).  —  La 
bibliothèque  formée  par  feu  Louis  Van  Houtte  ren- 
ferme la  plupart  des  grandes  collections  iconogra- 
phiques se  rapportant  aux  flores  exotiques,  et  qui 
servaient  spécialement  à  la  rédaction  de  la  Flore 
des  serres  et  des  jardins  de  V Europe,  publiée  par  cet 
horticulteur.  Afin  de  rendre  les  recherches  plus 
faciles,  Van  Houtte  avait,  avec  les  planches  de  ses 
livres,  formé  une  iconothèque  systématique. 

XIL  Bibliothèque  de  M.  H.  Van  Heurch  (An- 
vers). —  La  bibliothèque  botanique  de  M.  H.  Van 
Heurck,  sans  être  fort  importante,  renferme  néan- 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.   —  BIBLIOTHÈQUES.  317 

moins  les  ouvrages  indispensables  à  rëtude  des  col- 
lections de  son  musée. 

XIII.  Bibliothèque  de  M.  J.-J.  Kiclx  (Gand).  — 
La  bibliothèque  de  M.  le  professeur  Kickx  a  été 
formée,  en  très-grande  partie,  par  son  père.  Elle  est 
bien  fournie  en  ouvrages  traitant  de  crjptogamie. 

XIV.  Bibliothèque  de  M.  J.-E.  Bommer.  — 
M.  Bommer,  conservateur  au  Jardin  botanique  de 
rÉtat  et  professeur  de  botanique  à  l'Université 
libre,  a  formé  une  bibliothèque  spéciale  pour  l'étude 
monographique  des  Fougères. 


§  6.  —  Collections  de  plantes  vivantes. 

Notre  intention  n'est  pas  de  consacrer  un  article 
spécial  à  chacun  des  établissements  horticoles  et 
à  chacune  des  collections  particulières  de  plantes 
vivantes,  ce  qui  nous  entraînerait  trop  loin.  Nous 
voulons  nous  borner  à  donner  aux  botanistes  quel- 
ques renseignements  succincts  sur  les  principales 
collections  qui  méritent  d'être  visitées. 

A  Gand,  la  ville  des  fleurs,  on  trouvera  dans 
rétablissement  de  Van  Houtte  et  dans  celui  de 
M.  Linden  [olim  VerschafFelt)  de  très-riches  séries  de 
végétaux  exotiques.  Parmi  le  grand  nombre  d'autres 
établissements  horticoles ,  on  peut  signaler  par- 
ticulièrement celui  de  M.    A.    Van  Geert  fils.   Le 


318  JARDINS  BOTANIQUES.  —  MUSÉES. 

jardin  d'hiver  et  les  serres  de  M.  le  comte  de 
Kerchove  renferment  de  magnifiques  collections  de 
Palmiers  et  de  Fougères.  D'autres  riches  proprié- 
taires de  Gand  possèdent  des  serres  dans  lesquelles 
ils  cultivent  avec  une  véritable  passion  de  belles 
collections  de  plantes  rares. 

A  Bruxelles,  l'établissement  horticole  de  M.  Le- 
monnier  renferme  des  collections  intéressantes .  On 
ne  doit  pas  oublier  les  splendides  installations  du 
parc  royal  de  Laeken,  où  M.  Bogaerts,  directeur  des 
jardins  royaux,  cultive  avec  tant  de  succès  la  flore 
si  variée  des  pays  tropicaux. 

Liège  possède  l'important  établissement  horticole 
de  Jacob-Makoy.  Dans  cette  même  ville,  MM.  Oscar 
Lamarche  de  Rossius  et  Massange  s'adonnent  spécia- 
lement à  la  culture  des  Orchidées  de  serre  chaude. 

A  Mariemont,  M.  A.  Warocqué  a  fait  élever  un 
magnifique  jardin  d'hiver,  dans  lequel  sont  cultivés 
avec  beaucoup  de  soin  des  Palmiers,  des  Cycadées 
et  des  Fougères  arborescentes. 

Les  grandes  serres  du  parc  d'Enghien  doivent 
être  visitées  par  les  botanistes.  Elles  renferment  des 
exemplaires  très-àgés  d'un  grand  nombre  de  Palmiers 
et  d'autres  plantes  intéressantes  (l). 


(1)  Les  plantes  des  serres  d'Enghien  ont  été  achetées  par  le 
Roi  et  doivent  être  prochainement  transportées  dans  les  serres 
de  la  résidence  royale  de  Laeken,  près  de  Bruxelles. 


SOCIÉTÉS  SCIENTIFIQUES.  —  BIBLIOTHÈQUES.  319 

M.  Demoulin,  à  Mons,  possède  une  admirable  col- 
lection de  plantes  grasses  (Cactées  et  Euphorbiacées). 

A  Waelhem,  près  d'Anvers,  se  trouvent  les  serres 
de  M"*  Legrelle-d'Hanis,  dont  les  cultures  sont  si 
connues  du  monde  horticole. 

M.  de  Cannart  d'Hamale,  à  Malines,  possède  de 
riches  collections  de  végétaux  exotiques. 


CHAPITRE  QUATRIÈME. 


GEOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE  (1). 

La  géographie  botanique  de  la  Belgique  n'est 
étudiée  que  depuis  un  très-petit  nombre  d'années. 

En  1854,  au  chapitre  IX  de  V Essai  d'une  géo- 
graphie pliysiqîie  de  la  Belgique,  par  J.-C.  Houzeau, 
le  D'  Laureys  a  tenté  de  tracer  un  tableau  de  la 
distribution  des  plantes  en  Belgique;  mais  l'étude 
trop  peu  avancée  de  notre  flore  ne  lui  a  point 
permis  d'atteindre  le  but  qu'il  s'était  proposé. 

Six  ans  plus  tard,  dans  la  préface  de  la  V^  édi- 
tion   du  Manuel    de  la  flore  de   Belgique,   nous 


(1)  Ce  chapitre  est,  en  grande  partie,  la  reproduction  d'un 
ai-ticle  que  nous  avons  publié  dans  le  Patria  Belgica,  t.  I, 
pp.  439-470  (1873). 


GÉOGRAPHIE  HOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     321 

avons  donné  nous-même  ini  aperçu  sur  la  géogra- 
phie botanique  de  la  Belgique.  A  partir  de  cette 
époque,  les  grandes  lignes  du  tableau  sont  fixées. 
Il  fallait  ensuite  travailler  à  enrichir  et  à  com- 
pléter les  premières  données,  et  c'est  ce  que  nous 
avons  fait  dans  les  2^  et  3^  éditions  du  Manuel, 
dans  un  chapitre  du  Patria  Belgica  et  dans  une 
série  d'articles  publiés  dans  les  Bulletins  de  la 
Société  royale  de  botanique  et  de  la  Fédération  des 
Sociétés  d'horticulture.  Dans  la  voie  que  nous  avions 
ouverte,  nous  avons  heureusement  été  suivi  par 
plusieurs  botanistes,  qui  ont  fait  connaître  le 
résultat  de  leurs  recherches  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  royale  de  botanique.  Grâce  à  ces  efforts 
combinés,  l'étude  de  la  géographie  botanique  du 
pays  a  fait  de  grands  progrès  et  il  y  a  tout  lieu 
d'espérer  qu'un  avenir  peu  éloigné  nous  réserve  un 
Traité  étendu  et  complet  sur  la  distribution  de  nos 
plantes  indigènes. 

Ce  que  nous  allons  exposer  dans  ce  chapitre  ne 
constitue  qu'une  simple  esquisse  destinée  à  servir 
de  guide  aux  jeunes  amateurs  qui  désirent  étudier 
rationnellement  notre  végétation. 

Nous  envisagerons  la  flore  de  la  Belgique  en  elle- 
même;  nous  la  comparerons  avec  les  flores  des 
contrées  voisines  ;  nous  rechercherons  quels  sont  les 
types  généraux  de  distribution  qui  sont  entrés  dans 


322    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

sa  composition;  enfin,  nous  marquerons  ce  qu'il 
reste  encore  à  faire  pour  la  connaître  à  fond  sous 
ces  divers  points  de  vue. 


§  l®'".  —  Description  des  régions  botaniques . 

Quand  on  remarque  le  peu  d'étendue  de  la  Bel- 
gique, il  semble  que  la  végétation  doive  y  offrir 
une  grande  uniformité  et  ne  puisse  se  prêter  à  des 
subdivisions  botaniques  bien  caractérisées.  Cepen- 
dant, si  l'on  tient  compte  de  la  situation  de  notre 
pajs,  de  ses  attaches  avec  les  derniers  gradins  des 
montagnes  centrales  de  l'Europe,  de  ses  parties 
basses  appartenant  à  la  grande  plaine  cimbro-germa- 
nique,  on  ne  s'étonne  pas  de  découvrir  une  assez 
grande  diversité  dans  le  tapis  végétal  qui  la  recouvre, 
du  littoral  au  sommet  des  montagnes  de  l'Ardenne. 

Considérée  à  un  point  de  vue  purement  local,  la 
distribution  de  nos  plantes  paraît  aujourd'hui 
dépendre  principalement  de  la  nature  minéralo- 
gique  du  sol  et  de  son  élévation  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer. 

Or,  comme  le  relief  des  terrains  et  leur  consti- 
tution minéralogique  ont  exercé  d'une  façon  très- 
sensible  leur  influence  sur  notre  flore,  et  que,  d'autre 
part,  ces  terrains  forment  une  série  de  bandes  assez 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     323 

régulières,  dirigées  généralement  du  sud-ouest  au 
nord-est,  il  nous  a  été  possible  de  diviser  la  Belgique 
en  plusieurs  régions  botaniques  se  succédant  régu- 
lièrement du  nord  au  midi. 

Ces  régions  sont  au  nombre  de  quatre  :  les  régions 
septentrionale,  moyenne,  ardennaise  et  jurassique. 
Les  deux  premières  se  subdivisent  en  zones  ou 
régions  secondaires. 

Nous  commencerons  Texamen  de  notre  flore  par 
la  description  de  la  plaine  basse  des  Flandres  et  de 
la  Campine,  c'est-à-dire  par  la  région  septentrionale. 

RÉGION  SEPTENTRIONALE.  —  La  région  septen- 
trionale comprend  toute  la  plaine  basse  de  la 
Belgique,  où  le  sol  est  principalement  composé  de 
sables  campinien  et  maritime  et-  du  limon  des 
polders.  Elle  est  donc  limitée  au  nord  par  la 
Hollande,  à  l'est  par  le  Limbourg  hollandais,  à 
rouest  par  la  mer  du  Nord  et  au  midi  par  le  dépôt 
connu  sous  le  nom  de  limon  hesbayen.  Les  points 
de  contact  de  celui-ci  avec  la  région  septentrionale 
décrivent  une  ligne  très-sinueuse  passant  par  Dix- 
mude,  Courtrai,  Cruyshautem,  Wetteren,  Alost, 
Louvain,  Diest  et  Bilsen. 

La  région  septentrionale  est  divisée  en  trois  zones  : 
les  zones  maritime,  poldérienne  et  campinienne. 

Zone  maritime.  —  Toute  la  partie  du  littoral 
occupée  par  les  sables  maritimes  constitue  la  zone 


324    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

maritime.  Nous  considérons  comme  une  dépendance 
de  celle-ci  les  deux  rives  de  l'Escaut  en  aval 
d'Anvers,  parce  que  ces  rives  nourrissent  un  assez 
grand  nombre  d'espèces  propres  au  littoral. 

Au  bord  de  la  mer,  les  monticules  sablonneux 
connus  sous  le  nom  de  dunes  s'étendent  de  la 
frontière  française  à  celle  de  la  Zélande  :  leur 
élévation  moyenne  est  de  dix  mètres.  En  certains 
endroits,  les  dunes  ne  forment  qu'un  étroit  et 
faible  rempart  contre  la  mer;  mais  aux  environs 
de  Nieuport  et  de  Knocke,  par  exemple,  elles 
atteignent  jusqu'à  deux  et  même  trois  kilomètres  de 
développement.  Ce  sont  ces  derniers  points  qu'il 
faut  visiter  pour  bien  saisir  le  caractère  spécial  de 
la  zone  maritime. 

L'influence  du  sel  marin  ou  chlorure  de  sodium  est 
prépondérante  sur  la  présence  de  certaines  plantes 
qui  habitent  le  rivage  de  la  mer.  Ces  plantes  sont 
désignées  sous  les  noms  de  halophiles,  maritimes  ou 
marines.  Les  unes  sont  terrestres  et  ne  croissent  ou, 
du  moins,  ne  persistent  indéfiniment  que  dans  les 
terres  plus  ou  moins  imprégnées  de  sel;  les  autres 
sont  aquatiques  et  ne  vivent  que  dans  les  eaux  salées 
ou  saumàtres.  Il  faut  remarquer  que  les  espèces 
halophiles  se  retrouvent  à  l'intérieur  des  continents, 
dans  les  eaux  salées  et  saumàtres  ou  dans  les  ter- 
rains salugineux. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.    325 


Mais  si  le  sel  favorise  la  présence  de  cette  caté- 
gorie de  végétaux,  il  n'exclut  pas  les  autres  plantes, 
en  sorte  que  notre  flore  maritime  est  composée 
d'espèces  lialophiles  vivant  en  compagnie  ou  dans 
le  voisinage  d'espèces  non  halopliiles.  Toutefois,  ce 
sont  les  premières  qui  impriment  au  tapis  végétal 
son  caractère  distinctif,  et  c'est  pour  cette  raison 
que  nous  en  dressons  la  liste. 


♦Ranunculus  Baudotii 
Spergularia  marginata 

—  salina 

Sagina  maritima 
Honckeneya  peploides 

♦Cerastium  tetrandrum 
Althaea  officinalis 
Cochlearia  danica 
Cakile  maritima 
Trifolium   maritimum 
Eryngium  maritimum 
OEnanthe   Lachenalli 
Apium   graveolens 
Glaux  maritima 
Armeria  maritima 
Statice  Limonium 
Plantago  maritima 
Erythraea  linariifolia 
Convolvulus  Soldanella 

*Matricaria  maritima 

Artemisia  maritima 

Aster  Tripolium 

Atriplex  laciniatum 

—        litorale 


Halimus  portulacoides 

—  pedunculatus 
Beta  maritima 
Salicornia  herbacea 
Suaeda  maritima 
Salsola  Kali 
Euphorbia  Paralias 
Asparagus  ofHcinalis 
Triglochin  maritima 
Zostera  marina 

—  nana 
Ruppia  maritima 

*  —       rostellata 
Juncus  maritimus 

*  —       Gej'ardi 
Carex  arenaria 

—  divisa 

—  trinervis 

—  extensa 
Phleum  arenarium 
Ammophila  arenaria 
Spartina  stricta 

♦Koeleria  albescens 
Glyceria   maritima 


10 


326    GEOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

Elymus   arenarius 
Agropyrum  junceum 

—  acutum 

—  litorale 
Lepturus  filiformis. 


Glyceria  distans 

—  Borreri 

—  procumbens 
*Bromus  molliformis 
♦Festuca  arenaria 


Hordeum  maritimum 


Quelques-unes  de  ces  espèces  ne  sont  pas  exclusi- 
vement maritimes  et  s'observent  parfois  dans  dés 
sables  non  salugineux. 

Si  Ton  écarte,  de  cette  liste,  les  formes  dont  le 
nom  est  précédé  d'un  astérisque  et  qui  paraissent 
être  de  simples  variétés,  on  compte,  dans  notre 
zone  maritime,  51  espèces  plus  ou  moins  exclusi- 
vement halophiles. 

Ces  plantes,  comme  celles  qui  habitent  les 
terrains  non  salés,  sont  soumises,  dans  leur  répar- 
tition à  la  surface  du  globe,  à  l'action  prépondérante 
du  climat.  Il  en  résulte  que  la  flore  maritime  des 
côtes  occidentales  de  l'Europe  doit  se  modifier  du 
midi  au  nord,  non-seulement  dans  la  variété  des 
espèces,  mais  aussi  dans  leur  nombre. 

En  partant  de  la  pointe  sudo-occidentale  du 
Portugal  et  en  remontant  les  rivages  jusqu'au  cap 
Nord,  on  voit  le  nombre  des  espèces  diminuer  peu  à 
peu  :  des  types  méridionaux  disparaissent;  d'autres 
types  moins  délicats  persistent  et  se  mêlent,  vers  le 
nord,  à  plusieurs  types  boréaux. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     327 

Si  Ton  compare  entre  elles  quelques  flores  mari- 
times, on  verra  se  confirmer  le  grand  fait  de  la  dimi- 
nution des  espèces  de  l'équateur  au  pôle.  C'est  ainsi 
que   le   littoral   du    Morbihan   nourrit  93    espèces 
halophiles  ;  celui  de  Tarrondissement  de  Cherbourg, 
66;  celui  du  département  de  la  Somme,  55;  celui 
du  Mecklenbourg,  41.  Le  Morbihan,  à  2"30'  environ 
plus  au  sud  que  l'extrémité  méridionale  de  nos  côtes, 
présente  donc  près  d'une  fois  plus  d'espèces  mari- 
times que  celles-ci  ;  mais  cet  extrême  accroissement 
doit,  en  partie,  être  attribué  à  l'heureuse  exposition 
du  Morbihan  et  à  la  présence  de  falaises  qui  n'exis- 
tent pas  en  Belgique.  C'est  ainsi  encore  que  les  côtes 
occidentales  de  la  France  comprises  entre  Cherbourg 
et  l'embouchure  de  la  Gironde  possèdent  environ 
110  espèces  halophiles,  tandis  que  les  Iles  Britan- 
niques, avec  leur  vaste  développement  de  côtes,  n'en 
comptent   que   88.    Ce   dernier   nombre  est  même 
inférieur  à  celui  du  petit  littoral  du  Morbihan. 

Notre  flore  maritime  ne  présente  pas  un  caractère 
bien  tranché  ;  la  plupart  de  ses  espèces  sont  large- 
ment distribuées  au  bord  de  l'Océan  et  de  la 
Méditerranée,  et  sont  accompagnées  de  quelques 
rares  types  méridionaux  ou  boréaux.  Remarquons 
que  le  Garex  divisa  semble  terminer,  dans  notre 
zone  maritime,  son  aire  d'extension  vers  le  nord, 
du     moins    sur   le   continent;   car   il    s'étend,   en 


328    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

Angleterre  et  en  Irlande,  le  long  du  canal  Saint- 
Georges,  jusqu'au  53^  degré. 

A  latitude  égale,  le  voisinage  de  la  mer  offre  un 
climat  plus  tempéré  que  l'intérieur  des  terres.  Cette 
différence  paraît  devoir  favoriser  l'extension  de 
certaines  espèces  vers  le  nord.  C'est  probablement 
à  cette  cause  qu'il  faut  attribuer  la  présence,  sur 
notre  littoral,  de  plusieurs  plantes  méridionales  qui 
ne  pénètrent  point  dans  l'intérieur  du  pays,  et  parmi 
lesquelles  on  peut  citer  :  les  Trifolmm  scabrnm 
et  suhterraneum,  Bupleurum  tenuissimum,  Petro- 
selinum  segetum,  Torilis  nodosa,  Carduus  tenui- 
flofus,  Helmintliia  echioides,  Tliesium  humifiisum 
et  Scirpus  HoloscJioenus. 

V HelmintJiia  echioides  est  parfois  introduit  dans 
l'intérieur  du   pays,   mais  il  ne  s'y  maintient  pas. 

Au  point  de  vue  de  la  nature  minéralogique  du 
sol,  nos  dunes  donnent  lieu  à  une  considération  des 
plus  intéressantes.  Il  semble  que  leurs  sables  émi- 
nemment siliceux  doivent  nourrir  une  végétation 
exclusivement  silicicole  ;  aussi  n'est-on  pas  médiocre- 
ment surpris  d'y  voir  prospérer  :  les  Ârabis  hirsîita, 
Ânthyllis  Vulneraria,  Eryngium  campestre,  Gir- 
sium  acaule,  Thesium  Immifusum,  Anacamptis 
pyramidalis  et  Hermininm  MonorcJiis,  espèces  qui, 
en  Lorraine,  par  exemple,  recherchent  les  terrains 
calcaires  et  sont  considérées  comme  étant  calcicoles. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     323 

Mais,  bientôt,  on  s'explique  le  fait  en  découvrant 
que  les  sables  du  littoral  sont  mêlés  avec  un  riche 
élément  calcareux  formé  par  de  nombreux  débris 
de  coquilles  marines. 

Dans  cette  zone,  l'œil  le  moins  attentif  est  frappé 
du  caractère  de  deux  associations  végétales  bien  dif- 
férentes :  celle  des  Glumacées  et  celle  des  Salsola- 
cées,  La  première,  formée  presque  exclusivement 
de  graminées  [AmmopMla  arenaria,  Agropymm 
jicnceum,  acutum  et  litorale,  Elymiis  arenarius, 
Festîtca  arenaria  et  Car  ex  arenaria)^  règne  au 
sommet  et  aux  flancs  des  dunes.  Ces  herbes,  pour- 
vues de  longues  souches  rampantes,  fixent  les  sables 
au  moyen  de  leurs  nombreuses  fibrilles  et  les  ga- 
rantissent ainsi  de  l'attaque  incessante  des  vents 
d'ouest.  Sans  elles,  les  dunes  ne  pourraient  se  main- 
tenir et  seraient  bientôt  renversées  ou  refoulées.  La 
seconde  association  peuple  les  bas-fonds  humides, 
sableux  ou  limoneux  ;  elle  est  composée  de  diverses 
espèces  appartenant  à  la  famille  des  Salsolacées  : 
Salicornia  herbacea,  Suaeda  maritima,  BliUim  ru- 
hrum  et  Halimxis  portulacoides,  auxquelles  vien- 
nent se  joindre  :  les  Armeria  maontima,  Statice 
Limonium,  Glaux  maritima,  Aster  Tripoliâim,  Plan- 
tago  maritima  et  TriglocJiin  maritima.  Les  feuil- 
les épaisses  et  succulentes  de  ces  plantes  donnent 
à  ce  groupe  une  physionomie  très-caractéristique. 


330    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

En  terminant,  n'oublions  pas  de  signaler  un 
arbrisseau  bien  curieux,  le  Hippopliaes  rhamnoides, 
dont  les  colonies,  presque  impénétrables,  ne  sont 
pas  sans  importance  dans  le  tableau  de  notre  flore 
maritime. 

Zone  polder ienne.  —  La  bande  de  limon  poldérien 
qui  longe  le  littoral  et  dont  la  largeur  moyenne  est 
de  dix  kilomètres,  ainsi  que  les  alluvions  argileuses 
qui  existent  au  nord  de  la  Flandre  orientale  et  sur 
les  deux  rives  de  l'Escaut,  en  aval  d'Anvers, 
constituent  la  zone  poldérienne.  Les  limites  du 
limon  poldérien  sont  nettement  marquées  sur  nos 
cartes  géologiques,  auxquelles  nous  renvoyons  le 
lecteur. 

D'après  les  géologues  qui  ont  étudié  cette  zone, 
le  limon  littoral  a  été  déposé  à  une  époque  relative- 
ment très-moderne.  Quant  au  limon  des  polders  de 
la  Flandre  orientale  et  de  la  province  d'Anvers,  il 
paraît  être  d'une  date  encore  plus  récente.  On  sait, 
du  reste,  que  le  bas  Escaut  continue,  de  nos  jours, 
à  élargir   le  dépôt  de  ses  alluvions  limoneuses. 

La  zone  poldérienne  est  une  plaine  horizontale 
très-peu  élevée  au-dessus  du  niveau  de  la  mer;  sur 
certains  points,  elle  est  traversée  en  plusieurs  sens 
par  de  longues  et  larges  digues,  souvent  plantées 
de  plusieurs  rangs  de  peupliers.  Ces  digues,  autre- 
fois   destinées  à  préserver  les   terres   basses  des 


GEOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.    331 

inonda'dons,  servent  aujourd'hui  de  voies  de  com- 
municatnn  entre  les  villages  et  les  fermes  isolées. 
Gënéralenent,  leur  végétation  diffère  assez  bien 
de  celle  àei  terres  qui  s'étendent  à  leur  pied. 

En  tenani  compte  de  l'âge  et  du  mode  de  dépôt 
des  argiles  compactes  de  cette  zone,  on  doit  s'at- 
tendre à  n'y  reicontrer  qu'une  flore  en  quelque  sorte 
d'emprunt  et  sam  caractère  propre.  C'est  bien  ce  que 
l'on  constate  à  chique  pas  dans  cette  riche  contrée 
agricole.  La  flore  maritime  lui  a  laissé  un  certain 
nombre  d'espèces  lalophiles  et  lui  a  envoyé,  par 
voie  de  migration  à  petite  distance,  quelques  types 
non  maritimes  ;  de  son  côté,  la  zone  campinienne 
lui  a  fourni  des  phntes  ubiquistes,  qui  s'accom- 
modent aussi  bien  d»s  limons  sableux  ou  calcari- 
fères  que  des  sables  siiceux  les  plus  purs. 

Après  l'endiguement  ou,  si  l'on  veut,  après  l'émer- 
sion  définitive  du  limon,  la  salure  des  terres,  tout 
d'abord  très-prononcée,  diminue  peu  à  peu  et  finit 
même,  avec  le  temps,  par  disparaître.  Peut-être 
doit-on  principalement  attribuer  à  cette  inégale  salure 
l'absence  de  certaines  espèces  halophiles  dans  les 
polders  anciens  qui  ne  sont  plus  en  communication 
avec  les  eaux  de  l'EscLut  ou  avec  celles  de  la  mer, 
et  leur  présence  dans  les  polders  les  plus  récents. 
Parmi  ces  espèces,  on  peut  citer  :  les  Artemisia 
maritima,  Plantago  rmritima  et  Ealimiis  povHla- 


332    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

coides.  D'un  autre  côté,  il  est  permis  de  supposer 
que  les  espèces  halophiles  généralement  répandues 
dans  toute  la  zone  poldérienne  sont  des  types  moins 
sensibles  à  la  diminution  du  sel.  Telles  seraient  les 
suivantes,  rangées  d'après  leur  ordre  (^'abondance  : 

Suaeda  ms^itima 
Salicornia  herbacea 


Spergularia  salina 
Glaux  maritima 
Juncus  Gerardi 
Glyceria   maritima 
—  distans 


RanurK?uus  Baudotii 
Aster  Tripolium 
Apium  graveolens . 

A  un  point  de  vue  général,  h  zone  poldérienne 
pourrait  ne  pas  être  détachée  df  la  zone  maritime, 
avec  laquelle  elle  est  étroitemeit  unie  par  sa  situa- 
tion et  par  plusieurs  caractèrej  floraux.  C'est  ainsi 
qu'elle  possède  non-seulement  m  assez  grand  nombre 
d'espèces  halophiles,  mais  ausi  les  Trifoli%m  sca- 
hrum,  Biopleuriim  temiissimiwi,  Petroselioium  sege- 
tum,  Torilis  nodosa  et  Eehiintliia  ecliioides,  que 
nous  avons  signalés  dans  la  zone  maritime  ,et  qui 
retrouvent,  dans  les  polders,  les  conditions  climaté- 
riques  des  bords  de  la  mer.  Cependant,  maigre  ces 
traits  de  ressemblance,  nom  crovons  devoir  main- 
tenir  cette  zone,  parce  que  l^nsemble  de  sa  végéta- 
tion la  distingue  assez  bien  dss  deux  zones  voisines. 

Zone  campinienne.  —  Les  parties  du  Limbourg, 
du  Brabant,  de  la  province  d Anvers  et  des  Flandres 
recouvertes  par  le  sable  campinien  constituent  la 
zone  campinienne.  i 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     333 

Comme  le  sable  campinien  recouvre  presque 
partout  les  terrains  tertiaires,  on  peut  dire  que  cette 
zone  est  essentiellement  siliceuse. 

Celle-ci  forme  une  plaine  très -basse,  presque  uni- 
forme dans  une  grande  partie  de  son  étendue,  où  son 
niveau  varie  de  4  à  10  mètres;  dans  la  Campine 
limbourgeoise,  elle  se  relève  pour  former  un  plateau 
bas  dont  le  point  culminant  ne  dépasse  pas  70  mètres. 

C'est  surtout  dans  les  Campines  anversoise  et 
limbourgeoise  que  cette  zone  revêt  son  aspect  le  plus 
caractéristique,  aspect  dû  à  la  présence  de  vastes 
landes,  entrecoupées  de  marécages,  de  tourbières  et 
d'étangs.  A  l'ouest,  dans  les  Flandres,  les  cultures 
ont  profondément  modifié  le  sol;  presque  partout, 
les  bruyères  ont  disparu  et,  avec  elles,  les  associa- 
tions végétales  des  lieux  incultes  ont  été  détruites. 

Dans  cette  zone,  l'abondance  d'eau  et  la  nature 
arénacée  du  sol  font  soupçonner  les  deux  traits  sail- 
lants de  la  végétation,  qui  est  éminemment  silicicole 
et  hygrophile.  Deux  autres  caractères  floraux  sont 
la  conséquence  de  ces  conditions  physiques.  C'est 
ainsi  que  les  espèces  y  sont  représentées  par  des 
individus  nombreux,  parfois  associés  en  vastes  colo- 
nies, et  que  les  types  spécifiques  y  sont  peu  variés  : 
de  là,  une  grande  monotonie  dans  le  tapis  végétal. 
Ces  faits  se  trouveront  confirmés  par  la  comparaison 
qui  sera  établie  entre  cette  zone  et  la  zone  calcareuse. 

10* 


334    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

L'espace  nous  fait  ici  défaut  pour  marquer,  au 
moyen  de  listes  d'espèces,  le  caractère  silicicole  et 
liygrophile  de  cette  zone  ;  nous  devons  nous  borner 
à  citer  un  petit  nombre  de  types,  les  uns  presque 
exclusifs,  les  autres  tout  à  fait  exclusifs  à  cette  zone. 

Les  espèces   suivantes   y  sont   assez   largement 

distribuées,  espèces  qui,  dans  les  autres  zones  ou 

régions,   n'existent  qu'à  l'état  de  raretés  plus  ou 

moins  grandes. 

Ranunculus  hololeucos 
Spergula  vernalis 
Illecebrum  verticillatum 
Tsnardia  palustris 
Cicuta  virosa 
Peucedanum  palusti-e 
Erica  cinerea 
Lobelia  Dortmanna 
*Myrica  Gale 
Alisma  natans 

Les  espèces  énumérées  ci-dessous,  beaucoup 
moins  répandues  et  parfois  très-rares,  sont  pro- 
pres à  cette  zone. 


Stratiotes  aloides 
*Potamogeton  compi'essus 

Sparganium  natans 

Juncus   tenuis 
*Carex  stricta 

Rhynchospora  fusca 

Heleocharis  multicaulis 

Scirpus  fluitans 

Deschampsia  discolor. 


Ranunculus  Lenormandi 
*Drosera  anglica 
*Subularia  aquatica 
*Lathyrus  palustris 
*Lysitnachia  thyrsiflora 


Veronica  longifolia 
*Utricularia  intermedia 
Leucoium  aestivutn 
Spiranthes  aestivalis 
Isoetes  echinospora. 


Parmi  ces  29  espèces  plus  ou  moins  caracté- 
ristiques, 27  sont  vivaces;  3  sont  annuelles;  25 
d'entre  elles  sont  hygrophiles. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     335 

Cette  forte  proportion  d'espèces  vivaces  et  hygro- 
philes  est  un  des  traits  saillants  des  flores  boréales'. 
Il  ne  faudrait  cependant  pas  en  conclure  que  la 
grande  majorité  des  espèces  énumérées  ci-dessus 
appartient  à  la  flore  boréale.  Les  seules  espèces 
dont  le  nom  est  précédé  d'un  astérisque  sont 
boréales  ;  tandis  que  les  Rammciilus  Lenormandi, 
et  lioïoleiccos,  Erica  cinerea,  Rliyncliospora  fiisca, 
Heleocliaris  multkaulis,  Scirjms  fixiitans  et  Des- 
champsia  discolor  sont  des  espèces  occidentales. 

Dans  les  plaines  basses  de  la  région  tempérée  sep- 
tentrionale, on  observe  parfois  des  espèces  qui,  vers 
le  midi,  ne  végètent  plus  qu'à  des  altitudes  assez 
considérables  et  qui  y  font  partie  de  la  flore  alpine 
ou  subalpine.  La  zone  campinienne  compte  plusieurs 
de  ces  espèces,  parmi  lesquelles  on  peut  citer  les 
Vaccinmm  îtliginosiùm  et  Jtoncus  filiformis.  Le 
Junciis  alpimcs  qui  vit  au  niveau  de  la  mer,  dans 
notre  zone  maritime,  appartient  à  la  même  caté- 
gorie que  les  deux  espèces  précédentes  :  ce  sont  là 
trois  plantes  boréales. 

Le  botaniste  qui  visite  les  Campines  anversoise  et 
limbourgeoise  est  très-surpris  d'y  rencontrer  des 
dunes  assez  semblables  à  celles  de  la  zone  maritime. 
Il  retrouve,  dans  leurs  sables,  deux  Glumacées 
littorales  :  les  Anwiophila  arenaria  et  Car  ex 
arenaria. 


336    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

A  part  quelques  forêts  plus  ou  moins  anciennes  et 
de  peu  d'étendue,  la  zone  campinienne  ne  nous  offre 
guère  que  des  sapinières  de  création  moderne  et 
formées  principalement  de  Pimis  sylvesiris. 

RÉGION  MOYENNE.  —  La  région  moyenne  est  com- 
prise entre  la  région  septentrionale  et  la  région 
ardennaise  ;  sa  limite  au  sud-est  décrit  une  ligne 
assez  régulière  passant  par  Goé,  Heusy,  Fraipont, 
Perrière,  Izier,  Heyd,  Soj,  Hampteau,  Harsin, 
Ambly,  Bure,  Tellin,  Clianly,  Honnay,  Wancennes, 
Dion-le-Mont,  Vaucelles,  OUoy,  Gonrieux,  Forges 
et  Monceau-Imbrechies.  Au  sud-ouest,  elle  est  bornée 
par  la  frontière  du  département  du  Nord. 

Elle  se  divise  en  deux  zones  :  la  zone  argilo- 
sablonneuse  et  la  zone  calcareuse. 

Zone  argilo-sahlonneuse.  —  La  partie  méridionale 
des  Flandres,  le  nord  du  Hainaut,  presque  tout  le 
Brabant,  une  portion  des  provinces  de  Namur,  de 
Liège  et  de  Limbourg  composent  cette  zone.  Sa 
limite  méridionale,  partant  de  Tournai,  passe  suc- 
cessivement vers  Basècles,  Stambruges,  Baudour, 
Obourg,  Thieu,  Viesville,  Mazy,  Bovesse,Daussoulx, 
Marchovelette,  Héron,  Huccorgne,  Horion,  Ans,  et 
suit,  plus  à  Test,  la  rive  gauche  de  la  Meuse  jusqu'un 
peu  en  aval  de  Maestricht.  Cette  limite,  souvent 
débordée  par  le  limon  liesbayen,  exclut  de  la  zone 
argilo-sablonneuse  les  principaux  affleurements  de 


GEOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     337 

calcaire  et  de  craie  du   Hainaut  et  de  la  rive  gauche 
de  la  Meuse. 

>  Le  sous-sol  est  presque  partout  recouvert  de  ce 
dépôt  argilo-siliceux  connu  sous  le  nom  de  limon 
hesbayen.  Sur  divers  points,  les  terrains  tertiaires, 
qui  constituent  presque  partout  le  sous-sol  ,  se 
montrent  en  affleurements.  Le  calcaire  carbonifère 
constitue  le  sous-sol  dans  la  vallée  de  la  Dendre  et 
aux  environs  de  Soignies,  des  Écaussinnes  et  d'Ar- 
quennes;  d'un  autre  côté,  les  roches  siluriennes  se 
montrent  en  affleurements  dans  quelques  tranchées 
de  chemin  de  fer  et  ailleurs. 

Cette  zone  forme  le  premier  gradin,  la  première 
terrasse  du  relèvement  sudo-oriental  de  la  Belgique. 
C'est  une  plaine  ondulée,  dont  le  niveau  varie  de 
50  à  100  mètres  et  dont  l'altitude  augmente  à 
mesure  qu'on  se  rapproche  de  la  zone  calcareuse. 
Quelques-unes  de  ses  collines  atteignent  jusqu'à 
150  mètres  d'altitude. 

La  position  intermédiaire  occupée  par  cette  zone 
entre  la  zone  campinienne  et  la  zone  calcareuse, 
et,  de  pluS;,  la  nature  arénacée  du  sol  sur  quelques 
points  et  l'élément  calcareux  mêlé  au  limon  sur 
d'autres  points  lui  font  partager  plusieurs  des 
caractères  botaniques  propres  aux  zones  voisines. 
En  effet,  sa  flore  n'a  pas  de  cachet  bien  tranché  ; 
elle  se  compose  d'un  fonds  d'espèces  ubiquistes,  aux- 


338    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

quelles  viennent   se  joindre  des  espèces  silicicoles 
de  la  zone  campinienne,  des  espèces  plus  ou  moins 
calcicoles  de  la  zone  calcareuse  et  quelques  types 
qui  lui  sont  plus  ou  moins  propres. 
Parmi  ces  derniers,  on  peut  citer  : 


Géranium  phaeurn 
Herniaria   hirsuta 
Lathraea  clandestina 
Pulmonaria  offlcinalis 


Gagea  spathacea 
Endymion  non-scriptus 
Carex  strigosa. 


Il  est  à  remarquer  que  le  Géranium  pJiaeum  est 
un  type  de  distribution  centrale  et  que  les  Lailiraea 
clandestina  et  Endymion  non-scripttis  sont  des 
espèces  occidentales. 

Après  le  dépôt  du  limon  hesbayen  et  avant  que 
l'homme  se  fût  emparé  de  cette  zone  pour  y  établir 
ses  vastes  cultures,  la  flore  indigène  devait  y  revêtir 
un  aspect  plus  riche  et  plus  caractéristique  que 
celui  qu'elle  possède  aujourd'hui.  Les  traits,  peut- 
être  bien  affaiblis,  de  la  végétation  ancienne  se 
retrouvent  encore  dans  les  portions  accidentées  et 
boisées. 

Les  forêts  assez  vastes  que  l'on  observe  encore 
dans  cette  zone  protègent  une  flore  sylvatique  plus 
riche  et  plus  variée  que  celle  de  la  zone  campinienne. 

Zone  calcareuse.  —  La  zone  calcareuse  embrasse 
la  partie  méridionale  du  Hainaut,  presque  toute  la 
province    de   Namur,    une  notable   portion    de   la 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     339 

province  de  Liège  et  entame  légèrement  le  Luxem- 
bourg. 

Les  nombreux  étages  géologiques  offrent  une 
diversité  d^autant  plus  grande,  qu'ils  viennent 
presque  tout  en  affleurements.  Dans  le  Hainaut, 
le  limon  hesbajen  envahit  la  zone  ;  mais  il  a  laissé 
a  découvert  plusieurs  massifs  calcaires  ou  crayeux. 
Ailleurs,  la  zone  est  sillonnée  de  bandes  calcaires 
alternant  avec  des  bandes  quartzo-schisteuses 
dirigées  du  sud-ouest  au  nord-est  et  appartenant  aux 
terrains  dévonien  et  carbonifère. 

Le  pays  devient  plus  accidenté  et  forme  ce  qu'on 
pourrait  appeler  le  second  gradin  du  relief  général, 
la  terrasse  qui  s'adosse  au  flanc  septentrional  de 
TArdenne.  A  partir  de  la  Sambre  et  de  la  Meuse, 
le  sol  s'élève  de  plus  en  plus  pour  atteindre,  à  la 
limite  de  la  région  ardennaise,  300  à  350  mètres 
d'altitude.  Les  cours  d'eau  y  ont  profondément 
creusé  les  roches  ;  les  vallées  et  les  gorges  y  sont 
fortement  encaissées. 

L'homme  n'ayant  pu  utiliser  au  profit  de  Tagri- 
culture  les  roches,  les  pentes  escarpées  et  les 
croupes  des  collines  stériles,  la  végétation  ancienne 
a  mieux  conservé  son  cachet  primitif  dans  cette 
zone  que  dans  la  zone  argilo-sablonneuse.  D'autre 
part,  la  nature  variée  des  roches  et  les  nombreux 
accidents  du  relief  ont  créé  des  stations  extrêmement 


340    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 


favorables  à  une  foule 
sur  le  limon  hesbajen. 

Parmi  les  plantes  plus 
zone,  on  peut  citer  : 

Anémone  Pulsatilla 
*Adonis  aestivalis 
Helleborus  foetidus 

—  vii'idis 
Aconitum  lycoctonura 
Actaea  spicata 
Berberis   vulgaris 

*DIanthus  Carthusianorum 
—        caesius 
Cerastium  brachypetalum 

*Elatine  Hydropiper 
Linura  tenuifolium 
Géranium   sanguineum 

—  pratense 

—  rotundifolium 

—  lucidum 
Malva  Alcea 

*Althaea  hirsuta 

Polygala  comosa 

Reseda  lutea 

Fumaria  Vaillantii 
*Arabis  pauciflora 
—       arenosa 

Cai'damine  impatiens 
*Sisymbrium  austriacum 

Braya  supina 

Erysimum  orientale 

Sinapis  Cheiranthus 

Alyssum  calycinum 


d'espèces  qui  n'existent  pas 
ou  moins  propres  à  cette 


*Draba  muralis 

*  —     aizoides 
Camelina  sylvestris 
Thlaspi  perfoliatum 

—      montauum 

Iberis  amara 
*Biscutella  laevigata 
*Helianthemum  polifolium 

Genista  sagittalis 

Medicago  falcata 

Trifolium   ochroleucum 

—  striât  um 

—  montanum 
Hippocrepis   comosa 

*Lythrum  hyssopifolia 
Sedum  sexangulare 

—  rubens 
*Cerasus  Mahaleb 

Spiraea  Filipendula 
*Fragana  collina 
*Potentilla  rupestris 

Rosa  pimpinellifolia 

*  —  Sabini 

—  micrantha 
Cotoneaster  vulgaris 
Sorbus  torminalis 
Bupleurum  rotundifolium 

*  —  falcatum 
Carum  Bulbocastanum 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     341 


Libanotis  montana 
*Peucedanum  carvifolium 

Orlaya  grandiflora 

Turgenia  latifolia 

Caucalis  daucoides 

Torilis  infesta 

Cornus  mas 
*Saxifraga  hypnoides 

Vincetoxicum  album 

Gentiana  Cruciata 

—  germanica 

*  —  campestris 
*Cynoglossum  montanum 
*Physalis  Alkekengl 
*Vei-bascum  pulverulentum 

Vei'onica  praecox 
—        acinifolia 

*  —       latifolia 

*  —        prostrata 
Digitalis  lutea 

♦Linaria  striata 
Phelipaea  purpurea 
Orobanche  caryophyllacea 

*  —  Teucrii 

*  —  Picridis 
Salvia  pratensis 

*Melittis  melissophyllum 
Lamium  maculatum 
Stachys  alpina 

—  germanica 

—  annua 

—  recta 
♦Brunella  alba 

Ajuga  genevensis 


Ajuga  Charaaepytis 
Teucrium  Botrj-s 

—  Chamaedrys 

*  —        montanum 
*Globularia  vulgaris 

Viburnum    Lantana 
Scabiosa  Columbaria 
Centaurea  Scabiosa 
*Artemisia  camphorata 

*  —        campestris 
Filago  spathulata 

—  neglecta 
Inula  britanica 

*Linosyris  vulgaris 
*Podospermum  laciniatum 
*Lactuca  virosa 

—  saligna 

—  perennis 
*Hieracium  pallidum 

Polycnemum  arvense 

Rumex  scutatus 
*Ulmus  pedunculata 
*Daphne  Laureola 
*Asarum  europaeum 
*Euphorbia  stricta 

—  Esula 
*Buxus  sempervirens 
*Scilla  bifolia 

*Allium  sphaerocephalum 

*  —        carinatiim 
Phalangiura  Liliago 

*  —  ramosum 
*Pol3'gonatum  officinale 
*Aceras  anthropophora 


342    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 


♦Lorog-lossum  hircinum 
Anacamptis  pyramidalis 
Orchis  ustulata 

—  pui'purea 

—  Rivini 

—  Simia 
Ophrys  muscifera 

—  a  pi  fera 

—  fuciflora 
*Cephalanth?ra  grandiflora 

—  Xiphophyllum 

*Lu/!:ula  Forsteri 
*Carex  montana 

*  —      tomentosa 

—  long-ifolia 

*  —      humilis 


*Carex  depauperata 
*Alopecurus  utriculatus 

Phleuin  Boehraeri 
*Calama^i'ostis  varia 

Seslevia  coerulea 
*Ventenata  triflora 
*Avena  pratensis 

Koeleria  cristata 
*Melica  ciliata 

Poa  bulbosa 
*Bromus  arduennensis 
*Festuca  unilateralis 

—         rigida 
*Brachypodium  distachyon 

Ceterach  oflfîcinarum 
I  *Struthiopteris  germanica. 


Les  espèces  exclusives  à  cette  zone  sont  précédées 
d'un  astérisque. 

Toutes  les  plantes  de  cette  longue  liste  sont  loin 
d'être  généralement  répandues  dans  la  zone  ;  beau- 
coup d'entre  elles  y  sont  plus  ou  moins  rares. 

Le  plus  grand  nombre  habitent  des  stations 
sèches  et  aucune  n'est  aquatique.  Elles  constituent 
un  groupe  éminemment  xérophile,  qui  contraste, 
d'une  façon  frappante,  avec  le  groupe  hygrophile 
de  la  zone  campinienne. 

Une  chose  digne  de  remarque,  c'est  que  les 
espèces  les  plus  caractéristiques  de  la  zone  sont  à 
leur  maximum  de  densité  sur  la  bande  calcaire  la 
plus  rapprochée  de  la  région  ardennaise.  Plusieurs 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     343 

de  ces   espèces   ne  s'écartent  même  pas   de  cette 
bande. 

D'autre  part,  la  portion  de  la  zone  calcareuse 
située  sur  la  rive  gauche  de  la  Sambre  est  privée 
d'un  nombre  assez  considérable  des  espèces  énumé- 
rées  dans  la  liste  précédente. 

A  l'extrémité  orientale  de  la  zone  calcareuse, 
aux  environs  de  Theux,  Oneux,  Baelen,  Mo- 
resnet,  etc.,  on  observe  une  curieuse  association 
végétale,  formée  de  quatre  espèces  que  les  botanistes 
belges  désignent  sous  le  nom  de  plantes  calami- 
naires.  Celles-ci  :  Alsine  verna,  TJilaspi  alpestre 
var.  calaminare,  Viola  lutea  et  Ârmeria  maritima 
var.  elongata,  ne  semblent  guère  végéter  que  sur 
les  gîtes  et  les  lialdes  calaminaires  ;  mais  cette 
adhérence,  bien  remarquable  sans  doute,  n'est 
que  locale;  en  effet,  ces  espèces,  dans  leur  aire 
générale  de  distribution ,  se  retrouvent  sur  des 
terres  et  des  roches  de  diverses  compositions 
minéralogiques. 

Grâce  à  la  nature  accidentée  du  sol  et  à  la 
faible  couche  de  terre  végétale  qui  existe  sur  de 
nombreux  points,  les  forêts  ont  été  moins  dévastées 
dans  cette  zone  que  dans  la  zone  argilo-sablonneuse. 
Non-seulement  les  boisements  y  occupent  plus  de 
place,  mais  ils  sont  encore  composés  d'essences  plus 
variées. 


344    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

RÉGION  ARDENNAiSE.  —  Le  Luxembourg  presque 
tout  entier  et  une  portion  des  provinces  de  Liège  et 
de  Naraur,  avec  une  faible  partie  du  Hainaut,  com- 
posent la  région  ardennaise.  Au  midi,  la  limite  de 
celle-ci  est  formée  par  la  frontière  des  départements 
de  l'Aisne  et  des  Ardennes,  et,  de  l'ouest  à  Test, 
par  une  ligne  passant  vers  Ste-Cécile,  Lacuisine, 
Rossignol,  Habay-la-Neuve,  Nobressart  et  Attert. 
Cette  ligne  marque  la  séparation  entre  les  terrains 
anciens  de  l'Ardenne  et  les  terrains  plus  modernes 
de  la  région  jurassique. 

Les  terrains  de  la  région  ardennaise  sont  siliceux 
ou  alumineux.  Ils  appartiennent  aux  étages  géolo- 
giques les  plus  anciens  de  la  Belgique  et  sont  princi- 
palement formés  de  grès,  de  schistes  et  de  psammites. 

Comme  toutes  les  contrées  montagneuses  à  roches 
siliceuses,  la  région  ardennaise  est  arrosée  par  des 
cours  d'eau  nombreux  ;  sur  les  plateaux,  il  existe  des 
tourbières  et  des  marécages.  On  conçoit  que,  dans 
ces  conditions,  la  flore  présente  un  cachet  hygro- 
phile  assez  marqué. 

La  petite  chaîne  montagneuse  qui  forme  cette 
région  est  orientée  du  sud-ouest  au  nord-est  ;  elle 
s'élève  à  mesure  qu'on  se  rapproche  de  la  frontière 
orientale  de  la  Belgique.  Le  plateau  des  Tailles 
dépasse  600  mètres  d'altitude  et  celui  de  la  Baraque- 
Michel,    autrement    appelé    plateau    des    Hautes- 


GÉOGR^VPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE      315 

Fagnes,  atteint  676  mètres.  L'altitude  de  la  chaîne 
est,  en  moyenne,  de  400  mètres. 

Les  espèces  caractéristiques  de  cette  région  sont 
les  suivantes  : 


*  Ranunculus  platanifolius 

Géranium  sylvaticum 

Acer  platanoides 
*Empetrurii  nigrum 

Lunai'ia  rediviva 

Cerasus  Padus 

Rosa  mollis 

Sorbus  Aria 
♦Circaea  intermedia 
*Meum  athamanticum 
*Saxifi-aga  caespitosa 

Andromeda  poliifolia 
*Trientalis  europaea 
♦Digitalis  ambjgua 

Vaccinium  uliginosura 
—  Vitis-idaea 

Ajuga  pyramidalis 
*Campanula  Cervicaria 

Wahlenbergia  hederacea 

Sambucus  racemosa 


Centaurea  montana 

Arnica  montana 
*Hypochoeris  maculata 

Thesium  pratense 
*PolYgonatum  verticillatum 
*Gymnadenia  albida 
*CoralIiorrhiza  innata 

Juncus  filifoi-mis 
*Carex  pauciflora 
—     laevigata 
*Calamagro3tis  arundinacea 

Poa  sylvatica 

Festuca  sylvatica 
*Allosoru8  crispus 
*Asplenium  viride 
*Aspidium  Lonchitis 
♦Hymenophyllum.    tunbrid- 

gense 
*Lycopodium  annotinum 
*         —  alpinum. 


Les  espèces  précédées  d'un  astérisque  sont  exclu- 
sives à  cette  région  ou  ne  s'observent  dans  la  zone 
calcareuse  et  dans  la  région  jurassique  que  sur  des 
points   rapprochés   de  ses  limites. 

L'altitude  de  cette  région  influe  d'une  façon  assez 
sensible  sur  la  flore  et  explique  la  présence  de 
plusieurs  espèces  dites  subalpines  ou  alpines. 


346    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

Si,  dans  les  montagnes  élevées,  on  distingue 
plusieurs  zones  botaniques,  étagées  de  la  base  au 
sommet  des  chaînes,  il  ne  peut  pas  en  être  de  même 
dans  les  chaînes  montagneuses  d'une  faible  altitude. 
Dans  la  région  ardennaise,  il  existe  bien  quelques 
rares  espèces  exclusives  aux  plateaux  les  plus 
élevés  ;  mais  leur  présence  est  loin  d'imprimer  un 
cachet  particulier  au  tapis  végétal.  Celui-ci  conserve 
à  peu  près  le  même  caractère  aux  divers  étages  de 
la  région. 

Considérée  dans  son  ensemble,  la  ilore  de  la 
région  ardennaise  présente  un  caractère  silicicole 
et  hjgrophile  bien  marqué,  caractère  qu'elle 
partage  avec  la  flore  de  la  zone  campinienne.  Du 
reste,  ces  deux  zones  botaniques  offrent  beaucoup 
de  traits  de  ressemblance  :  dans  l'une  et  dans 
l'autre,  malgré  la  différence  d'altitude,  les  terres 
siliceuses  et  humides,  les  landes  stériles  et  les 
tourbières  nourrissent  des  associations  végétales 
à  peu  près  identiques. 

Dans  la  région  ardennaise,  les  forêts,  malgré  de 
nombreux  défrichements,  sont  encore  vastes  et 
forment  le  caractère  principal  du  paysage. 

RÉGION  JURASSIQUE.  —  La  petite  région  juras- 
sique est  formée  par  l'extrémité  sud-est  du  Luxem- 
bourg ;  elle  comprend  les  cantons  de  Virton,  d'Étalle, 
ainsi  qu'une  partie  de  ceux  d'Arlon  et  de  Floren- 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     347 

ville.  Elle  est  limitée  au  nord  par  la  région  arden- 
naise  et  au  midi  par  la  frontière  française. 

Ses  terrains  appartiennent  presque  tous  aux 
étages  jurassiques  et  se  composent  principalement 
de  sable,  de  grès,  de  calcaire  et  de  marne. 

Cette  région  forme  un  plateau  accidenté,  dont 
l'altitude  varie  entre  200  et  400  mètres. 

Dans  le  voisinage  de  la  Semois,  son  cours  d'eau 
principal,  les  terres  sablonneuses  et  les  tourbières 
rappellent  beaucoup  la  zone  campinienne,  tant  par 
les  conditions  physiques  du  sol  que  par  la  végé- 
tation ;  aussi  y  retrouve-t-on  plusieurs  espèces  carac- 
téristiques de  la  Campine.  D'autre  part,  les  por- 
tions argilo-calcareuses  qui  touchent  à  la  France 
présentent  une  flore  ayant  beaucoup  de  traits  de 
ressemblance  avec  celle  delà  zone  calcareuse. 

Malgré  ces  rapports  avec  deux  de  nos  zones 
les  mieux  caractérisées,  la  région  jurassique  offre 
quelques  particularités  végétales  qui  la  distinguent 
assez  nettement  des  autres  régions  ou  zones  de 
notre  pays. 

Les  espèces  suivantes  lui  sont  exclusives  : 


Aconitum  Napellus  1     Carex  paradoxa 

Polygala    calcarea  j         —      lirnosa 

Orobanche  Epithymum 
Asperula  glauca 
Helichrysum   arenarium 


—      ornithopoda 
Eiiophorum   gracile. 


348    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

La  plus  répandue  de  ces  espèces  et  la  plus  carac- 
téristique est  V Ileliclirysum  arenarium. 

On  pourrait  encore  citer  le  Veronica  verna,  qui 
est  assez  abondamment  dispersé,  le  Lonicera  Xylos- 
teum,  espèce  assez  commune,  enfin  les  Ruhus  saxa- 
tilis  et  Pulmonaria  officinalis;  mais  ces  quatre 
types  ne  sont  pas  exclusivement  propres  à  cette 
région. 

Malgré  sa  position  plus  méridionale,  celle-ci 
nourrit  moins  d'espèces  méridionales  que  la  zone 
calcareuse  :  cela  tient  peut-être  à  l'absence  de 
chaudes  vallées  dans  lesquelles  certains  types  méri- 
dionaux trouvent  encore  les  conditions  nécessaires 
à  leur  existence. 


§  2.  —  Les  régions  botaniques  comparées  entre  elles. 

Avant  d'aborder  l'examen  des  faits  généraux  con- 
cernant la  distribution  de  nos  plantes  indigènes,  il 
est  bon  de  préciser  la  signification  à  donner  au  mot 
indigène. 

La  Belgique  n'a  pas  toujours  eu  l'aspect  qu'elle 
présente  aujourd'hui  ;  son  tapis  végétal  a  certaine- 
ment éprouvé  de  profondes  modifications  à  la  suite 
des  temps. 

Il  ne  faut  pas  remonter  à  des  époques  très-éloignées 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  UEL(tIQUE.     349 

pour  constater  Texistence  de  changements  plus  ou 
moins  considérables  survenus  dans  la  composition  ou 
Faspect  de  notre  végétation.  C'est  ainsi  que  la  flore 
des  vastes  marais  du  littoral  a  été  détruite  par  le 
dépôt  du  limon  poldérien  et  que  les  grandes  forêts 
qui  recouvraient  la  moyenne  Belgique  ont  presque 
entièrement  disparu  pendant  les  époques  historiques. 
Antérieurement  à  la  destruction  ou  à  la  réduction 
des  forêts,  au  défrichement  des  terres  incultes,  notre 
pays  nourrissait  probablement  une  flore  composée 
uniquement  d'espèces  indigènes,  c'est-à-dire  de 
plantes  dans  la  présence  desquelles  l'homme  n'était 
intervenu  ni  directement,  ni  indirectement.  Plus 
tard,  la  hache  vint  éclaircir  les  forêts  et,  sur  les 
terres  limoneuses,  les  céréales  et  les  plantes  four- 
ragères prirent  la  place  de  la  végétation  primitive. 
Avec  ces  plantes  cultivées,  se  sont  introduites  des 
plantes  étrangères  à  notre  climat.  De  siècle  en  siècle, 
par  les  progrès  de  la  civilisation,  la  Belgique  ne  cessa 
de  s'enrichir  d'espèces  exotiques,  qui  se  sont 
mélangées  plus  ou  moins  intimement  avec  nos  plantes 
indigènes. 

En  l'absence  presque  complète  de  documents  histo- 
riques sur  ces  importations  de  l'étranger,  il  est 
parfois  extrêmement  difficile  de  déterminer  l'origine 
de  certaines  espèces. 

Les  plantes  de  provenance  exotique  constituent 

10** 


350    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

deux  groupes  distincts  :  celui  des  espèces  naturali- 
sées et  celui  des  espèces  adventives  ou  passagères. 
Ces  dernières  ne  paraissent  que  momentanément  et 
ne  persistent  pas  ;  tandis  que  les  premières  prennent 
possession  du  sol  et  s'y  reproduisent  indéfiniment 
comme  dans  leur  patrie.  Mais,  entre  les  espèces 
véritablement  naturalisées  et  les  espèces  adventives, 
il  y  a  des  espèces  incomplètement  naturalisées  et  qui, 
tout  en  persistant  indéfiniment,  ne  peuvent  se  repro- 
duire au  moyen  de  leurs  graines. 

Dans  le  tableau  suivant,  nous  n'avons  pas  compris 
les  espèces  introduites  en  Belgique  ;  nous  avons 
cependant  conservé  les  plantes  messicoles,  qui  sont 
réputées  d'origine  étrangère,  parce  que  plusieurs 
d'entre  elles  sont  caractéristiques  dans  certaines 
zones. 

Ajoutons  enfin  qu'il  n'a  été  tenu  aucun  compte 
de  ces  nombreuses  formes  secondaires  que,  dans  ces 
derniers  temps,  on  a  décoré  du  nom  d'espèce.  Le 
botaniste  géographe  n'a  pas  à  se  préoccuper  de  ces 
plantes,  qui  n'ont  actuellement  qu'un  intérêt  pure- 
ment morphologique. 

La  zone  poldérienne  a  été  omise  dans  le  tableau 
suivant,  parce  que  sa  flore  n'est  pas  encore  suflSsam- 
ment  connue. 


GÉOGRA.PHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.    351 

Tableau  statistique  de  la  flore  helge,  comprenant  les 
phanérogames  et  les  cryptogames  vasculaires 
(Fougères,  Rhizocarpées,  Lycopodiacées,  Équisé- 
tacées,  Characées). 


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IGÈNES 

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Zone  maritime     . 

513 

188 

296 

29 

333 

180 

379  124 

10 

Zone  campinienne    . 

847 

269 

505 

73 

541 

206 

5S7  216 

44 

Zone  argilo-sablonneuse 

878 

267 

537 

74 

619 

259 

613  225 

40 

Zone  calcareuse  .     .     . 

1,045 

314 

631 

100 

800 

245 

764  242 

39 

Région  ardennaise    .     . 

777 

206 

482 

89 

560 

217 

551  185 

41 

Région  jurassique    . 

831 

238 

504 

89 

601 

230 

603  195 

33 

La  Belgique  entière.      . 

1,254 

366 

775 

113 

887 

367 

878315 

61 

Le  nombre  total  de  1,254  es^ièces  indigènes  en 
Belgique,  si  on  le  compare  à  celui  des  espèces 
admises  comme  indigènes  dans  les  flores  des  pays 
voisins ,  semble  dénoter  une  végétation  d'une 
pauvreté  relative  très-grande  ;  mais  on  doit  re- 
marquer que  les  flores  de  ces  pays  sont  fréquem- 
ment enrichies,  par  les  auteurs,  d'espèces  d'origine 
étrangère  et  de  formes  secondaires  faussement 
considérées  comme  des  types  spécifiques.  Dans  ces 


352    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

conditions,  la  comparaison  ne  devient  possible  que  si 
Ton  dépouille  ces  flores  de  leurs  richesses  d'emprunt 
et  des  espèces  litigieuses. 

Par  la  découverte  d'espèces  nouvelles,  qui  sera 
sans  doute  encore  faite,  notre  flore  s'élèvera  peut- 
être  jusqu'au  chiff're  de  1,270  espèces.  Du  reste,  eu 
égard  à  l'étendue  et  à  la  position  géographique  de  la 
Belgique,  le  total  actuel  de  nos  espèces  indigènes 
marque  une  flore  riche  et  variée. 

La  faible  étendue  de  notre  pays  ne  permet  guère 
de  rechercher  si  l'éloignement  ou  le  rapprochement 
de  l'équateur  ou,  en  d'autres  termes,  si  l'augmenta- 
tion ou  la  diminution  de  la  chaleur  due  à  la  latitude 
a  influé  sur  la  distribution  des  plantes  dans  nos 
diverses  régions.  Que  l'inégale  répartition  de  la 
chaleur  due  aux  deux  degrés  de  latitude  embrassés 
par  la  Belgique  ait  agi  sur  la  végétation,  on  peut 
l'admettre  en  théorie;  mais,  seule,  elle  ne  peut 
expliquer  l'accroissement  considérable  d'espèces  qui 
se  produit  à  la  faible  distance  qui  sépare  la  zone  cam- 
pinienne  de  la  zone  calcareuse.  Il  faut  faire  inter- 
venir ici  d'autres  causes  qui  tiennent  à  la  nature  du 
sol  et  à  son  relief,  causes  qui  se  sont  associées  pour 
accentuer  les  effets  du  grand  facteur  de  la  distri- 
bution, c'est-à-dire  de  la  chaleur. 

La  comparaison  la  plus  instructive  qui  puisse 
être  faite,  sous  ce  rapport,  entre  nos  zones  bota- 


GEOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.    353 

niques,  c'est  celle  de  la  zone  campinienne  avec  la 
zone  calcareuse. 

Ces  deux  zones  ont  à  peu  près  la  même  étendue, 
mais  elles  présentent  des  caractères  physiques  tout  à 
fait  opposés.  La  première,  on  le  sait,  est  une  plaine 
sablonneuse,  basse  et  humide,  à  sol  très-meuble, 
tandis  que  la  seconde  est  une  contrée  montueuse, 
fortement  accidentée,  à  sol  compact.  Ces  seules 
conditions  font  prévoir  que  la  zone  campinienne  pos- 
sède une  flore  moins  riche  en  espèces  et  plus  hygro- 
phile  que  celle  de  la  zone  calcareuse.  C'est,  du  reste, 
ce  que  démontrent  les  chiffres  du  tableau  précédent. 

Si  l'on  écarte  sept  espèces  de  la  région  moyenne 
descendues  sporadiquement  dans  la  vallée  de  la 
Meuse  en  aval  de  Maestricht,  le  nombre  des  espèces 
indigènes  dans  la  zone  campinienne  se  réduit  à  840, 
tandis  que,  dans  la  zone  calcareuse,  le  nombre  en 
est  de  1 ,045.  La  différence  considérable  qui  existe  en 
faveur  de  cette  dernière  zone  s'explique,  en  grande 
partie,  par  cette  loi  quV^  latitude  égale,  la  variété 
dans  la  naUire  des  roches  et  leur  relief  augmente  le 
nomhre  absolu  des  espèces. 

D'autre  part,  la  nature  siliceuse  du  sol  doit 
accroître  la  proportion  des  espèces  hygrophiles  dans 
la  zone  campinienne.  Ces  espèces,  comparées  aux 
xérophiles,  y  sont  comme  1  :  1,76,  tandis  que  dans 
la  zone  calcareuse,  elles  sont  comme  1  :  3,27 


354    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

On  a,  de  plus,  constaté  que  VJmmidité  augmente 
la  proportion  des  monocotyUdones  et  dimimie  celle 
des  dicotylédones.  Cette  loi  générale  est  confirmée 
par  la  comparaison  des  deux  mêmes  zones.  Dans  la 
zone  campinienne,  les  monocotylédones  sont  aux 
dicotylédones  comme  1  :  2,71  et,  dans  la  zone 
calcareuse,  qui  est  généralement  sèche,  elles  sont 
comme  1  :   3,16. 

En  faisant  la  comparaison  de  la  zone  campinienne 
avec  la  région  ardennaise,  il  semble  que  les  chiffres 
tirés  de  leur  flore  soient  en  contradiction  avec  une 
loi  énoncée  ci-dessus  :  à  savoir,  qu'à  latitude  égale 
ou  presque  égale,  la  variété  des  stations  augmente 
le  nombre  des  espèces.  Or,  la  région  ardennaise, 
étant  plus  favorisée  à  l'égard  de  la  diversité  des 
stations  et  des  roches  et  se  trouvant,  en  outre,  un 
peu  plus  rapprochée  de  l'équateur,  devrait  offrir 
un  nombre  d'espèces  plus  élevé  que  la  zone  campi- 
nienne, et  cependant  tel  n'est  pas  le  cas.  En  effet, 
si  l'on  retranche  du  nombre  776  une  soixantaine 
d'espèces  qui  n'appartiennent  pas  réellement  à  la 
flore  de  la  région  ardennaise  et  qui  se  sont  pro- 
pagées dans  la  vallée  de  la  Semois,  on  constate 
que  cette  région  compte  123  espèces  de  moins 
que  la  zone  campinienne.  Une  telle  décroissance, 
dans  de  semblables  conditions,  n'a  toutefois  rien 
qui  doive  surprendre;    car   il  est    reconnu  qu'une 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.    355 

certaine  altitude,  de  même  qu'une  latitude  plus 
boréale,  entraîne  avec  elle  une  diminution  dans  le 
nombre  des  espèces,  et  nous  savons  que  la  région 
ardennaise  a  ses  limites  d'altitude  comprise  entre 
350  et  676  mètres,  tandis  que  la  zone  campinienne 
est  une  plaine  très-basse.  Remarquons  que  ces 
deux  causes  d'appauvrissement  se  réduisent,  au 
fond,  à  une  seule,  qui  est  la  décroissance  de  la 
chaleur. 

Quant  à  la  proportion  des  plantes  hj^grophiles, 
elle  est  plus  faible  dans  la  région  ardennaise  que 
dans  la  zone  campinienne.  Cette  proportion  moindre 
(1  :  2,59)  et  due  à  la  compacité  plus  grande  des 
roches,  compacité  qui  entraîne,  en  outre,  une  plus 
faible  proportion  de  monocotjlédones  (1  :  2,98). 

Les  proportions  des  espèces  hygrophiles  et  mono- 
cotjlédones comparées  aux  xérophiles  et  aux  dicoty- 
lédones sont,  dans  la  zone  argilo-sablonneuse  et 
dans  la  région  jurassique,  en  harmonie  avec  la 
nature  du  sol. 

Dans  la  première,  les  hygrophiles  sont  aux  xéro- 
philes comme  1  :  2,39,  et  les  monocotylédones 
sont  aux  dicotylédones  comme  1  :  2,72  ;  ce  qui 
dénote  que  la  zone  argilo-sablonneuse  possède  un  sol 
moins  humide  et  plus  compact  que  la  zone  campi- 
nienne. 

Dans  la  seconde,  les  hygrophiles  sont  aux  xëro- 


356    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

philes  comme  1  :  2,61,  et  les  monocotylëdones 
sont  aux  dicotylédones  comme  1  :  3,09,  ce  qui 
marque  une  région  plus  sèche  que  la  zone  argilo- 
sablonneuse. 

Ces  derniers  faits  généraux  de  distribution  joints 
aux  caractères  particuliers  attribués  précédemment 
à  chaque  région  dénotent  bien  que  les  divisions 
botaniques  tracées  en  Belgique  sont  suffisamment 
distinctes  les  unes  des  autres. 


§3.  —  Les  rapports  de  la  flore  de  la  JBelgiqiie  avec 
les  flores  des  contrées  voisines. 

Jusqu'ici,  nous  n'avons  étudié  la  flore  belge  qu'à 
un  point  de  vue  à  peu  près  exclusivement  local  : 
il  nous  reste  maintenant  à  la  considérer  dans  ses 
relations  avec  la  flore  des  pays  voisins. 

Les  régions  botaniques  de  la  Belgique  corres- 
pondent à  des  reliefs  du  sol  et  même  à  des  formations 
géologiques  qui  se  poursuivent  dans  les  pays  limi- 
trophes. 

Ainsi,  la  zone  campinienne  fait  partie  de  la  grande 
plaine  cimbro-germaniq'je  qui  s'étend  de  Dunkerque 
jusqu'aux  frontières  de  la  Russie;  les  zones  argilo- 
sablonneuse  et  calcareuse,  appartenant  aux  contre- 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     357 

forts  de  TArdenne,  correspondent  plus  ou  moins  aux 
terrasses  du  pied  septentrional  des  monts  Hercy- 
niens ;  la  région  ardennaise  est,  en  quelque  sorte,  le 
prolongement  occidental  de  la  crête  montagneuse  qui, 
sur  la  rive  droite  du  Rhin,  sépare  la  haute  Allemagne 
de  la  grande  plaine  de  nord  ;  enfin,  notre  petite  région 
jurassique  n'est  que  la  terminaison  de  la  plaine  acci- 
dentée de  la  Lorraine. 

Cette  liaison  avec  les  contrées  voisines,  combinée 
avec  des  conditions  climatériques  analogues  à  celles 
de  notre  pays,  doit,  on  le  soupçonne  sans  peine, 
entraîner  des  ressemblances  florales  plus  ou  moins 
grandes  entre  nos  régions  botaniques  et  celles 
qui  leur  correspondent  au  delà  de  nos  limites 
politiques. 

Nous  avons  déjà  marqué  le  caractère  botanique 
de  la  zone  maritime  relativement  aux  flores  littorales 
des  pays  voisins,  en  sorte  qu'il  devient  inutile  d'en 
parler  de  nouveau  dans  ce  paragraphe. 

Quant  à  la  zone  campinienne,  ses  principaux 
caractères  botaniques  se  retrouvent  dans  toute 
l'étendue  de  la  grande  plaine  cimbro-germanique. 
Les  seules  différences  florales  constatées  entre  les 
divers  points  de  cette  vaste  plaine  consistent 
principalement  dans  la  présence,  au  nord  et  à  l'est, 
de  certaines  espèces  boréales  ou  orientales  qui 
n'existent  pas  au  sud-ouest,  et  dans  la  présence,  au 


358    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

sud-ouest,  de  certaines  espèces  méridionales  ou 
occidentales  qui  n'existent  pas  au  nord-est.  Il  faut 
ajouter  que,  dans  la  plaine  baltique,  le  Pinus 
syïvesh'is  existe  à  Tétat  spontané,  qu'il  y  est 
indigène,  tandis  que,  dans  la  zone  campinienne,  on 
ne  le  trouve  plus  qu'à  l'état  cultivé. 

La  zone  argilo-sablonneuse  n'ayant  pas  un  carac- 
tère floral  bien  tranché  et  formant  une  zone  de 
transition  entre  la  zone  campinienne  et  la  zone  cal- 
careuse,  nous  ne  rechercherons  pas  quels  peuvent 
être  ses  rapports  avec  les  pays  limitrophes. 

Les  caractères  végétaux  de  la  zone  calcareuse  se 
reproduisent,  en  grande  partie,  sur  certaines  ter- 
rasses situées  à  la  base  des  monts  Hercyniens. 
Ainsi  les  plateaux  accidentés  qui  entourent  le  Harz 
et  le  Thuringerwald,  et  dont  l'altitude  varie  de  150 
à  400  mètres,  nourrissent  un  grand  nombre  des 
espèces  caractéristiques  de  notre  zone  calcareuse. 
Une  chose  bien  digne  d'attention,  c'est  que  la  flore  de 
ces  plateaux  contraste  avec  celle  de  la  plaine  baltique, 
comme  la  flore  de  notre  zone  calcareuse  contraste 
avec  celle  de  la  zone  campinienne.  Rien,  du  reste, 
n'est  surprenant  dans  cette  similitude,  puisque,  de 
part  et  d'autre,  les  mêmes  causes  sont  intervenues. 
En  effet,  sur  les  plateaux  accidentés  qui  entourent 
le  Harz  et  le  Thuringerwald,  des  calcaires  plus  ou 
moins  compacts  prédominent  en  alternant  avec  des 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.    359 

masses  argileuses  ou  marneuses  assez  développées, 
tandis  que,  dans  la  plaine  baltique,  se  présentent 
des  formations  géologiques  analogues  ou  semblables 
à  celles  de  notre  zone  campinienne.  Au  surplus,  le 
caractère  floral  de  notre  zone  calcareuse  se  reproduit 
plus  ou  moins  fidèlement  sur  les  affleurements 
calcaires  des  pays  voisins. 

La  flore  de  la  région  ardennaise  ressemble  extrê- 
mement à  celle  des  Vosges  et  des  monts  Hercyniens. 
A  part  un  certain  nombre  d'espèces  alpines  ou 
boréales,  dont  la  présence  dans  les  monts  Hercyniens 
et  dans  les  Vosges  est  due  à  la  situation  géographique 
ou  à  l'altitude,  la  végétation  des  montagnes  de 
l'Ardenne  est,  à  peu  de  chose  près,  la  même  que 
celle  des  Vosges  et  des  monts  Hercyniens. 

Enfin,  la  flore  de  la  portion  argilo-calcaire  de  notre 
région  jurassique  possède  beaucoup  de  traits  de 
ressemblance  avec  celle  des  plaines  de  la  Lorraine. 

Au  point  de  vue  du  nombre  total  des  espèces 
indigènes,  il  n'est  pas  sans  intérêt  d'établir  un  rap- 
prochement entre  notre  flore  et  celle  de  plusieurs 
pays  limitrophes. 

Le  Palatinat  ou  Bavière  rhénane,  situé  à  peu 
près  à  la  même  latitude  que  le  sud-est  du  Luxem- 
bourg belge,  possède  environ  100  espèces  en  plus 
que  la  Belgique,  quoique  son  territoire  soit  moins 
grand   que  le  nôtre.   Une  situation   un    peu   plus 


360    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

méridionale  ne  saurait  être  la  seule  cause  à  laquelle 
on  pourrait  attribuer  cet  accroissement  relativement 
très-considérable  dans  le  nombre  des  espèces. D'autres 
causes  doivent  être  invoquées  :  causes  multiples,  qui 
tiennent  à  la  nature  du  sol,  à  une  position  moins  occi- 
dentale, au  voisinage  du  Rhin  et  des  Vosges,  etc. 
Quelques  espèces  du  Palatinat,  étrangères  à  notre 
pays,  sont  méridionales  ;  d'autres  sont  orientales  et 
ne  dépassent  pas  actuellement  les  Vosges,  le  Hunds- 
rijck  et  l'Eifel. 

La  province  Rhénane,  moins  grande  que  la  Bel- 
gique et  située  sous  les  mêmes  degrés  de  latitude, 
possède  également  une  flore  sensiblement  plus  riche 
que  la  nôtre.  Un  certain  nombre  de  ses  espèces  ne 
dépassent  pas,  vers  Touest,  la  grande  vallée  du 
Rhin. 

Malgré  le  plus  grand  développement  de  son  terri- 
toire, la  Hollande  (non  compris  la  partie  méridionale 
du  Limbourg  qui  longe  la  Belgique  à  l'est)  offre 
moins  d'espèces  que  nos  provinces  :  cela  s'explique 
j)ar  la  constitution  physique  de  son  sol  et  par  le 
climat.  Ce  pays  prolonge,  vers  le  nord,  notre  région 
septentrionale  avec  ses  zones  maritime,  poldérienne 
et  campinienne.  Sa  flore  n'est  guère  composée  que  des 
espèces  appartenant  à  ces  trois  zones  ;  elle  compte 
quelques  rares  types  du  Nord  qui  n'atteignent  pas 
nos  limites. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     361 

L'étendue  de  TAngleterre  et  de  l'Ecosse  pour- 
rait faire  supposer  que  la  flore  anglaise  renferme 
un  nombre  d'espèces  de  beaucoup  supérieur  à  celui 
de  la  flore  belge.  Cependant  la  différence  en  faveur 
de  la  première  ne  paraît  guère  dépasser  220  espèces. 
Cette  faible  disproportion  tient  à  diverses  causes, 
au  nombre  desquelles  on  doit  vraisemblablement 
mettre,  en  première  ligne,  la  situation  insulaire  de 
l'Angleterre.  Parmi  les  plantes  anglaises  étrangères 
à  la  Belgique,  se  trouvent  un  grand  nombre  d'espèces 
boréales  ou  alpines  et  quelques  espèces  méridionales 
et  occidentales.  D'autre  part,  un  certain  nombre  des 
espèces  belges  étrangères  à  l'Angleterre  appartien- 
nent aux  groupes  des  distributions  orientale  et  cen- 
trale. 

§  4.  —  Les  groupes  de  distrihtttion  'cègétale. 

Quand  on  étudie  Taire  générale  de  chacune  de  nos 
espèces  indigènes,  on  est  forcé  de  reconnaître  ce 
fait  important,  qu'au  point  de  vue  de  la  géographie 
botanique,  la  flore  de  Belgique  ne  possède  pas  un 
caractère  homogène  et  que  plusieurs  groupes  de 
plantes  d'origine  différente  se  sont  associés  sur 
notre  sol  pour  la  composer. 

Nous  avons  cru  pouvoir  distinguer  en  Belgique 
cinq  groupes  de  distribution,  groupes  correspondant, 
sans  doute,  à  autant  de  migrations  végétales. 

II 


362    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA    BELGIQUE. 

I)  Groupe  de  distrihUion  horéale.  ■ —  Les  espèces 
de  ce  groupe  sont  ordinairement  circumpolaires  et 
habitent  les  régions  septentrionales  de  l'ancien  et  du 
nouveau-monde.  Leur  aire  de  dispersion  en  Europe 
est  plus  étendue  au  nord  qu'au  midi  de  la  Belgique. 
Ces  espèces  s'avancent  irrégulièrement  vers  le  midi 
de  l'Europe  en  devenant  de  moins  en  moins  com- 
munes, et,  à  certaines  latitudes,  en  abandonnant  la 
plaine  ou  les  plateaux  peu  élevés  pour  habiter  les 
zones  supérieures  des  hautes  montagnes.  Il  suit  de 
là  que  leur  distribution  n'est  pas  continue  entre 
leurs  limites  septentrionale  et  méridionale  et  qu'elle 
présente,  vers  le  sud,  des  lacunes  plus  ou  moins 
considérables. 

De  ce  groupe  boréal,  nous  citerons  les  espèces 
suivantes  : 


Empetrum  nigi-um 
Drosera  aoglica 
Subularia  aquatica 
Viola  palustris 
Andromeda  poliifolia 
Lysimachia  thyrsiflora 
Vaccinium  uliginosum 
—  Vitis-idaea 

Oxycoccos  palustris 
Myrica  Gale 
Scheuchzeria  palustris 


Calla  palustj-is 
Juncus  filiforrais 
Carex  canescens 

—     limosa 
Scirpus  caespitosus 
Eriophorum  vaginatum 
Poa  palustris 
Polypodium  Phegopteris 
Struthiopteris  germanica 
Lycopodium   Selago 
Equisetum  sylvaticum. 


Remarquons,  tout  d'abord,  que  presque  toutes  ces 
espèces  sont  hygrophiles  et  qu'une  seule  est  annuelle. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     363 

La  plupart  d'entre  elles  s'arrêtent,  au  midi,  vers 
la  limite  septentrionale  de  la  région  méditerra- 
néenne, telle  que  M.  Grisebach  l'a  tracée,  ou  la 
dépassent  peu.  Cette  limite  est  très-sinueuse  et  se 
trouve  comprise  entre  le  46''  et  le  4:2". 

Une  chose  fort  curieuse  à  constater,  c'est  que 
trois  de  ces  espèces  n'existent  pas  dans  les  Iles 
Britanniques  :  ce  sont  les  Calla  palustris,  Poa 
palus  tris  et  Strutliiopteris  germanica. 

II)  Groupe  de  distribution  méridionale,  —  Les 
espèces  de  ce  groupe  sont  abondamment  répandues 
dans  la  région  méditerranéenne.  Les  unes  s'avancent 
dans  toute  la  partie  centrale  de  l'Europe,  sans 
atteindre  la  Scandinavie,  le  centre  et  le  nord  de 
la  Russie  ;  d'autres  s'étendent  irrégulièrement  à 
travers  l'Europe  moyenne  pour  gagner  des  latitudes 
un  peu  plus  septentrionales  que  les  premières  \  enfin 
un  certain  nombre  de  ces  espèces  méridionales 
s'écartent  du  massif  montagneux  de  l'Europe 
centrale,  le  contournent  à  l'ouest  pour  venir  habiter 
la  Belgique,  l'Angleterre  et  même  la  plaine  du 
nord  de  l'Allemagne  et  le  midi  de  la  Scandinavie. 

Les  plantes  appartenant  à  ce  groupe  deviennent 
de  plus  en  plus  rares  à  mesure  qu'elles  s'éloignent 
des  chaudes  contrées  du  midi. 

Nos  études  ne  sont  pas  encore  assez  complètes 
pour  bien  marquer,  par  des  exemples  suffisants,  les 


364    GEOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

divers  modes  de  progression  de  ces  espèces  vers 
le  nord. 

III)  Groupe  de  distribution  occidentale.  —  Les 
espèces  de  ce  groupe  n'habitent  que  les  régions 
occidentales  de  l'Europe.  Leurs  aires  de  dispersion 
sont  toutefois  assez  variées  en  ce  qui  concerne  les 
limites  septentrionale,  méridionale  et  orientale. 
Les  unes  restent  circonscrites  aux  portions  les  plus 
occidentales  de  notre  continent  ;  les  autres  s'avan- 
cent un  peu  plus  vers  l'est  soit  par  des  habitations 
isolées,  soit  sans  interruption  dans  leur  aire  de 
dispersion. 

Parmi  les  espèces  de  ce  groupe,  on  peut  citer  : 

Ranunculus  Lenormandi  {  Lathraea  clandestina 

—  hololeucos  ]  Wahlenbergia  hederacea 

Elodes  palustris  !  Cirsium  anglicum 

Corydallis  claviculata  i  Endymion  non-scriptus 

Lepidium  Smithii  i  Carex  trinervis 

Carum  verticillatura  j  Deschampsia  discolor 

Helosciadium  inundatum  Glyceria  Bori'eri 

Erica  cinerea  '  Spartina  stricta. 

—     Tetralix  | 

La  distribution  des  espèces  de  ce  groupe  pourrait 
faire  supposer  qu'elles  ont  eu  pour  centre  de 
dispersion  des  terres  aujourd'hui  disparues  et  qui 
existaient  à  l'ouest  de  l'Europe. 

IV)  Groupe  de  distribution  centrale.  —  Les 
espèces   de   ce  groupe,  dont  nous  ne   citons   qu'un 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.    365 

petit  nombre  d'exemples,  sont  plus  ou  moins  abon- 
damment répandues  dans  le  massif  montagneux  de 
l'Europe  centrale;  elles  s'éloignent  relativement 
peu  de  celui-ci  et  ne  s'en  écartent  qu'en  devenant 
de  plus  en  plus  rares. 


Géranium  phaeum 
Arabis  paucitlora 
Sisymbrium  austriacum 
Thlaspi  montanum 


Luzula  sylvatica 
Carex  brizoides 
—      longifolia 
Poa  sylvatica. 


L'aire  de  distribution  des  espèces  de  ce  groupe 
permet  de  supposer,  avec  quelque  raison,  qu'elles  ont 
eu  pour  centre  de  dispersion  la  région  montagneuse 
de  l'Europe  centrale. 

V)  Groupe  de  distrihction  orientale.  —  Un  nom- 
bre considérable  de  nos  espèces  indigènes  s'étendent, 
à  l'est  de  l'Europe,  jusqu'aux  confins  orientaux  de 
la  Sibérie. 

Parmi  les  espèces  communes  à  l'Europe  et  à  la 
Sibérie,  les  unes  sont  répandues  dans  toutes  les  con- 
trées de  l'Europe,  tandis  que  d'autres  ne  s'avancent 
pas  jusqu'aux  extrémités  occidentales  de  notre  con- 
tinent. 

La  Belgique,  par  sa  situation  et  par  son  faible 
développement  en  longitude ,  n'offre  pas  des  con- 
ditions favorables  pour  y  faire  des  recherches  bien 
fructueuses  sur  les  limites  d'extension  des  espèces  de 


366    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

distribution  orientale.  En  s'appuyant  sur  les  Iles 
Britanniques  et  en  les  considérant  comme  le  prolon- 
gement occidental  du  continent  européen,  peut-être 
parviendra-t-on  à  découvrir  un  assez  grand  nombre 
d'espèces  de  ce  groupe  qui,  sous  nos  latitudes,  ter- 
minent en  Belgique  leur  aire  d'extension  à  l'ouest. 

§  5.  —  Quelqîies  remarques  stcr  V étude  approfondie 
de  la  géograpliie  hotanique  de  la  Belgique. 

Les  recherches  de  géographie  botanique  faites 
jusqu'à  présent  en  Belgique  ne  permettent  pas 
encore  de  tracer  un  tableau  complet  de  notre 
flore  indigène  au  point  de  vue  spécial  de  la  distribu- 
tion des  espèces.  Remarquons  que  cette  distribution 
ne  doit  pas  être  uniquement  envisagée  dans  les 
limites  étroites  de  nos  frontières  ;  mais  qu'il  faut  la 
poursuivre  au  delà,  afin  de  bien  connaître  les 
rapports  de  notre  flore  avec  celle  de  l'hémisphère 
boréal  et  même  avec  celle  du  monde  entier.  C'est,  du 
reste,  ainsi  que,  dans  l'esquisse  qui  précède,  nous 
avons  compris  l'étude  de  notre  végétation. 

Dans  ses  rapports  avec  notre  sol,  la  flore  belge 
réclame  de  nombreuses  recherches.  Par  exemple,  on 
aura  à  tracer  plus  exactement  les  limites  des  zones 
et  des  régions  botaniques,  qui,  sur  divers  points, 
sont   encore    plus    ou  moins    vagues;    il    faudra 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     367 

examiner  cFune  façon  plus  approfondie  la  distribu- 
tion des  plantes  dites  communes  ou  assez  communes  ; 
on  aura  à  étudier,  dans  les  diverses  zones  du 
pays,  l'influence  que  peuvent  avoir,  sur  la  végéta- 
tion, la  nature  minéralogique  des  terrains,  l'humi- 
dité ou  la  sécheresse,  la  chaleur  et,  enfin,  l'altitude. 
Ces  recherches  variées  pourront  donner  lieu  à  la 
publication  de   travaux  nombreux  et  intéressants. 

Dans  ses  rapports  avec  les  pays  étrangers,  notre 
flore  doit  faire  l'objet  de  recherches  multiples. 

Il  s'agit  de  rechercher  quelles  sont  les  ressem- 
blances et  les  différences  que  notre  flore  présente 
avec  les  flores  des  pays  voisins;  quelles  sont  les 
causes  de  ces  différences  et  de  ces  ressemblances. 

D'autre  part,  il  importe  de  reconnaître  de  quelle 
façon  notre  flore  s'est  constituée.  La  flore  belge 
forme-t-elle  un  tout  homogène  et  dont  les  éléments 
ont  une  origine  commune?  En  d'autres  termes,  le  sol 
belge  a-t-il  été  envahi  en  une  fois  par  une  seule  mi- 
gration végétale  arrivant  dans  une  seule  direction  ? 
Il  est  peu  probable  que  notre  flore  se  soit  constituée 
de  cette  façon  ;  tout  nous  porte  à  supposer  que  notre 
pays  a  dû  être  envahi  par  des  colonies  végétales  qui 
sont  arrivées  de  plusieurs  directions.  C'est,  du  reste, 
ce  que  nous  avons  cru  avoir  découvert  en  étudiant 
l'aire  générale  de  dispersion  d'un  assez  grand 
nombre  de  nos  plantes  indigènes.  Dans  le  paragraphe 


368    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE. 

précédent,  nous  avons  même  cru  pouvoir  établir 
plusieurs  groupes  distincts  de  distribution,  qui 
nous  paraissent  répondre  à  autant  de  colonies  ou 
de  migrations  végétales.  Il  reste  maintenant  à 
poursuivre  les  recherches  commencées  et  à  s'assurer 
si  nos  suppositions  sont  réellement  fondées.  Pour 
bien  reconnaître  Faire  générale  de  distribution  de 
nos  espèces,  il  faut  employer  soit  de  petites  plani- 
sphères, soit  de  petites  cartes  d'Europe,  sur  les- 
quelles on  peut  teinter  l'aire  embrassée  par  chaque 
espèce.  Les  aires  de  distribution,  selon  leur  direc- 
tion, permettront  probablement  de  distinguer  les 
différents  éléments  géographico-botaniques  qui  ont 
coopéré  à  la  formation  de  notre  flore.  Faisons 
remarquer  que  l'établissement  de  l'aire  générale 
de  la  dispersion  des  espèces  est  un  travail  laborieux 
et  plein  de  difficultés.  Il  faut,  pour  cela,  non- 
seulement  consulter  une  foule  d'ouvrages,  mais, 
en  outre,  peser  la  valeur  des  renseignements 
fournis  par  ceux-ci.  Certains  auteurs  ont  consigné 
dans  leurs  ouvrages  des  renseignements  recueillis 
avec  beaucoup  de  soin  et  d'exactitude;  mais  il  en  est 
d'autres  dont  les  données  sont  plus  ou  moins 
suspectes.  Si  l'on  accordait  une  égale  valeur  à  toutes 
les  indications  géographico-botaniques  rapportées 
dans  les  catalogues,  les  flores  et  les  monographies, 
on  risquerait  de  tracer  des  aires  de  dispersion  qui 
seraient  souvent  défectueuses. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  BELGIQUE.     369 

Ajoutons,  enfin,  qu'il  y  a  des  études  à  faire  sur  les 
espèces  dites  introduites  qui  sont  venues,  de  siècle 
en  siècle,  enrichir  le  fonds  de  notre  flore.  Ces 
dernières  études,  qui  exigent  également  beaucoup 
de  recherches,  sont  entourées  de  très-nombreuses 
diflicultés. 

On  le  voit,  l'étude  approfondie  de  notre  géogra- 
phie botanique  est  loin  d'être  achevée;  elle  offre 
encore  un  grand  nombre  de  faits  à  établir  ou  à 
élucider.  Nous  ferons  remarquer,  en  outre,  que  la 
plupart  de  nos  cryptogames  n'ont  pas  fait  l'objet  de 
recherches  spéciales  et  qu'elles  sont  encore  à  étudier 
au  point  de  vue  qui  nous  occupe. 


u 


CHAPITRE  CINQUIÈME. 


CATALOGUE  DE  LA  FLORE  FOSSILE  DE  LA  BELGIQUE. 

Au  chapitre  II  du  livre  second,  nous  avons  fait 
remarquer  que,  malgré  les  richesses  de  nos  terrains, 
la  paléontologie  végétale  a  été  peu  cultivée  jusqu'ici 
en  Belgique.  Il  résulte  de  cette  circonstance  que 
notre  flore  fossile  est  encore  très-imparfaitement 
connue  et  que  le  catalogue  qui  va  suivre  est  loin  de 
renfermer  toutes  les  espèces  de  plantes  fossiles  dont 
nos  étages  géologiques  conservent  les  traces. 


A.  —  Terrains  primaires. 
I.  Terrain  camhrien. 


Caul  erpites  cactoides  Gopp 
Oldhamia  radiata  Forb. 


Algues. 

Eophyfon  Linneanura  Torr. 
Bythotrephis  gracilis  Hall. 


FOSSILE  DE  LA  BELGIQUE.  371 

A  part  VOlclhamia,  qui  est  peut-être  une  algue 
véritable,  les  autres  espèces  nappartiennent  que 
problëmatiquement  au  règne  végétal.  Quant  aux 
Chondrites  que  l'on  signale  dans  nos  terrains 
primaires,  ils  ne  paraissent  être  que  des  traces 
animales. 

IL  Terrain  silurien. 

Algues. 
Licrophycus  elongatus  Coems.|  Bythotrephis  flexuosa  Hall. 

Ces  deux  espèces  ne  peuvent  être  rapportées 
qu'avec  doute   au   règne   végétal. 

III.  Terrain  dévonien. 

Algues. 
Haliserites  Dechenianus  Gopp. 

ÉQUISÉTINÉES. 

Bornia  transitionis  Gopp. 

FiLICiNÉES. 


Sphenopteris  flaccida  Crép. 
Rhacophyton  condrusorura 
Crép. 
(Sphenopteris  Gilk.). 
Palaeopteris  hibernica  Sch 

Lycopodinées. 


var  minor  Crép.  (P. 

Roemeriana  Gopp.). 
Triphyllopteris  elegans  Sch. 
Schizopteris  primaeva  Coems. 


Lepidodendron  nothum  Ung. 

VEaliserites  Declieniamis,  au   lieu   d'être   une 


Lepidodendron    Gaspianum 
Da\YS. 


372 


CATALOGUE  DE  LA  FLORE 


algue,  pourrait  bien  être  constitué  par  les  ramus- 
cules  d'un  Lepidodendron  (an  L.  Oaspianum?). 

IV.  Terrain  carlonifère. 
a)  Étage   moyen  [Ampélite  de    ChoMer). 

Équisétinées. 
Bornia  transitionis  Gôpp. 

b)  Étage  supérieur  [E ouille  du  Hainaut  et  de  la  province 
de  Liège). 

Équisétinées. 


Calamités  Suckowii  Brongt. 

—  Cistli  Brongt. 

—  approximatus  Schloth. 
Calamocladus  longifolius  Sch. 

—  equisetiformis  Sch. 

—  grandis  Sch. 
Calamostachys  typica  Sch. 
Macrostachya  infundibulifor- 

mis  Sch. 


Sphenophyllum  emarginatum 
Brongt. 

—  longifolium  Germ. 

—  erosum  Lindl.  et   Hutt. 

—  angustifolium  Germ. 
Annularia     sphenophylloides 

Ung. 

—  radiata  Sternb. 

—  minuta  Brongt. 


FiLICiNÉES. 


Sphenopteris  trifoliata  Art. 

—  irregularis  Sternb. 

—  lyratifolia  Gopp. 

—  Gravenhorstii  Brongt. 

—  Boeumleri  v.  RohL 

—  Essinghii  Andr. 

—  coralloidesGutb. 

—  microloba  Gôpp. 

—  Bronnii  Gutb. 

—  microphylla  Gutb. 

—  Hoeninghausii  Brongt. 

—  chaerophylloides  Sternb. 


Sphenopteris  latifolia  Brongt. 

—  acuta  Brongt. 

—  macilenta  LindL  et  Hutt. 

—  furcata  Brongt, 

—  palmata  Sch. 

—  acutiloba  Sternbg.  non 

Andr. 

—  delicatula  Brongt. 

—  stipulata  Gutb. 
Neuropteris   acuminata 

Brongt. 

—  acutifolia  Brongt. 


FOSSILE  DE  LA  BELGIQUE. 


373 


Neuropteris  grigfantea  Bron^t. 

—  flexuosa  Brongt. 

—  Loshii  Brongt. 

—  attenuataLindL  et  Hutt. 

—  tenuifolia  Brongt. 

—  heterophylla   Brongt. 
Odontopteris  britannica  Gutb . 
Pecopteris  arborescens 

Brongt. 

—  oreopteridia  Brongt. 

—  pennaeformis  Brongt. 

—  Miltoni  Brongt. 

—  polymorpha  Brongt. 

—  dentata  Brongt. 

—  delicatula  Brongt. 

—  nervosa  Brongt. 

—  muricata  Brongt. 


Pecopteris  acuta  Brongt. 

—  similis  Sternb. 

—  longifolia  Presl. 
Alethopteris  lonchitica 

Brongt. 

—  Serlii  Brongt. 

—  marginata  Brongt. 
Dictyopteris     neuropteroides 

Gutb. 
Lonchopteris  rugosa  Brongt. 

—  Roehlii  Andr. 
Schizopteris  anomala  Brongt. 
Rhacophyllum  Lactuca  Sch. 

—  adnascens  Sch. 
Megaphytum  distans    Lindl. 

et  Hutt. 


LYCOPODINéES. 


Lycopodium  primaevum  Gold. 
Lepidodendron  Sternbergii 
Brongt, 

—  aculeatum  Sternb. 

—  coelatum  Sternb. 

—  obtusum  Sauv. 

—  Costaei  Sauv. 

—  rimosum  Sternb. 

—  quadratum  Sch. 
Ulodendron  majus  LindL  et 

Hutt. 
Knorria  Selloni  Sternb. 
Lepidophloios  laricinus 

Sternb. 

—  macrolepidotus  Gold. 


Halonia  tuberculata  Brongt. 
Lepidostrobus  variabilis 

Lindl.  et  Hutt. 

—  Geinitzii  Sch. 
Lepidophyllum  majus  Brongt. 

—  lanceolatum  Brongt. 
Sigillaria  tessellata  Brongt. 

—  Dournaisii  Brongt. 

—  Davreuxii  Brongt. 

—  Graesii  Brongt. 

—  elliptica  Brongt. 

—  sexangulata  Sauv. 

—  Saullii  Brongt. 

—  scutellata  Brongt. 

—  notata  Brongt, 


374 


CATALOGUE  DE  LA  FLORE 


Sigillaria  angustata  Sauv. 

—  undulata  Sauv. 

—  lenticularis  Sauv. 

—  rimosa  Sauv. 

—  el  on  gâta   Brongt. 

—  rugosa  Bi'ongt. 

—  cristata  Sauv. 

—  hippocrepis  Brongt. 

—  transversalis  Brongt. 

—  laevigata  Brongt. 


Sigillaria  reniformis  Brongt. 

—  grandis  Sauv. 

—  peltata  Sauv. 

—  ovata  Sauv. 

—  gigantea   Sauv. 

—  rimosa  Gold. 

—  Serlii  Brongt. 

—  Brochantii  Brongt. 
Stigmaria  ficoides  Brongt. 


Cardiocarpus  Lindleyi  Carr. 

—  emarginatus  G.  et  B. 
Rhabdocai'pus    Bockschianus 
G.  et  B. 


CORDAÏTÉES 

Cordaites  borassifolius  Ung. 

Antholites  Pitcairniae  LindL 

et  Hutt. 

—  pauciflorus  Weiss. 

—  parviflorus  Sch. 

Les  espèces  énumérées  ci-dessus  sont  loin  de 
représenter  la  flore  complète  de  notre  terrain 
houiller.  Les  riches  collections  d'empreintes  réunies 
au  Musée  royal  d'histoire  naturelle  et  au  Jardin 
botanique  de  FÉtat  renferment  encore  d'autres 
espèces  qui  sont  à  l'étude.  Parmi  celles-ci,  se 
trouvent  un  assez  grand  nombre  de  types  inédits, 
qui  seront  décrits  et  figurés  dans  un  avenir  peu 
éloigné . 

B.  —  Terrains  secondaires. 
I.  Terrain  crétacé. 

Cycadinées. 
Cycadites  Schachti  Coems. 


FOSSILE  DE  LA  BELGIQUE.  375 


Conifères. 


Pinus  Omalii  Coems. 

—  Briarti  Coems. 

—  (Cedrus)  Corneti  Coems. 

—  Andraei  Coems. 

—  gibbosa  Coems. 

—  Heeri  Coems. 


Pinus  depressa  Coems. 

—  Toilliezi  Coems. 
Séquoia  Reichenbachii  Sch. 

—  cryptomeroides  Coems. 
Cupressoxylon. 


A  cette  petite  flore  du  terrain  crétacé  du  Hainaut, 
il  faut  ajouter  un  fruit  extrêmement  curieux  qui 
sera  décrit  prochainement. 

C.  —  Terrains  tertiaires. 

I.  Terrain  éocène. 

Cryptogames. 

FiLICINÉES. 


Aneimia  palaeogaea  Sap.  et 

Mar. 

Benitzia  minima  Sap.  et  Mar. 


Osmunda    eocenica    Sap.    et 
Mar. 


Gymnospermes. 

Cycadinées. 
Zamites?  palaeocenicus  Sap.  et  Mar. 

Conifères. 
Pinus  Benedenanus  Le  Hon,    i  Chamaecyparis  belgica  Sap. 
—  stigmaroides  Le  Hon.      |  et  Mar. 

Monocotylédones. 

Graminées. 
Poacites  latissimus  Sap.  et  Mar. 


376 


CATALOGUE  DE  LA  FLORE 


Naïadées. 


Posidonia  perforata   Sap.    et 

Mar. 

Zostera  nodosa  Sap.  et  Mar. 


(Caulinites  parisiensis 

Brongt). 


NiPACÉES. 

Nipadites  Burtinii  Brongt.       |  Nipadites  Parkinsoni  Brongt. 
Dicotylédones. 

CUPULIFÈRES. 


Quercus   Loozi  Sap.  et  Mar. 

—  ar  ci  loba  Sap.  et  Mar. 

—  diplodon  Sap.  et  Mar. 

—  odontophylla    Sap.    et 

Mar. 

—  palaeodrys  Sap.  et  Mar. 
Pasianopsis  retinervis  Sap.  et 

Mar. 


Pasianopsis  sinuatus  Sap.  et 

Mar. 

Dryophyllum  Dewalquei  Sap. 

et  Mar. 

—  curticellense  Sap.    et 

Mar. 

—  laxinerve  Sap.  et  Mar. 


Urticées? 
Mac-Clintockia  heersiensis  Sap.  et  Mar. 

Salicinées. 
Salix  longinqua  Sap.  et  Mar.     |  Salix  Malaisei  Sap.  et  Mar. 
Laurinées. 


Cinnamomum  sezannense 

Wat. 

—  ellipsoideumSap.etMar. 

Daphnogene  longinqua  Sap. 

et  Mar. 


Phoebe  ?  tetrantheracea  Sch. 

(Laurus  tetrantheroidea  Sap . 

et  Mar.)^ 

Persea  palaeomorpha  Sap.  et 

Mar. 


FOSSILE  DE  LA  BELGIQUE.  377 


Oreodaphne?  apicifolia  Sap. 

et  Mar. 

Litsaea  expansa  Sap.  et  Mar. 

—      elatinervis    Sap.     et 

Mar. 


Litsaea?  viburnoides  Sap.  et 

Mar. 

Laurus  Omalii  Sap.  et  Mar. 

—  heei'siensis  Sap.  et  Mar* 

—  latior  Sap.  et  Mar. 


Caprifoliacées. 

Viburnum  vitifolium  Sap.  et  1  Viburnum  arcinervium  Sap. 
Mar.  i  et  Mar. 

Araliacées. 


Hedpra  Malaisei  Sap.  et  Mar. 
Aralia  Looziana  Sap.  et  Mar. 

—  demersa  Sap.  et  Mar. 

—  transversinervia  Sap.  et 

Mar. 


Aralia  spinescens  Sap.  et  Mar. 

Araliophyllum  areolatum  Sap. 

et  Mar. 

—  argutidens  Sap.  et  Mar. 


Ampélidées. 
Cissitea  lacerus  Sap.  et  Mar. 

Renonculacées. 
Dewalquea  gelindenensis  Sap.  et  Mar. 

MÉNISPERMÉES. 

Cocculus  Kanii  Sap.  et  Mar.  ]  Cocculus  Dumontii  Sap.  et  Mar. 

Sterculiacées. 
Sterculia  labrusea  Ung. 

Hamamélidées. 
Hamamelites  gelindenensis  Sap.  et  Mar. 

Dilléniacées. 
Dillenia  palaeocenica  Sap.  et  Mar. 


378 


CATALOGUE  DE  LA  FLORE  FOSSILE. 


CÉLASTRINÉES. 

Celastrophyllum     belgicum 
Sap.  et  Mar. 

—  Dewalqueanum  Sap.  et 

Mar. 

—  Crepini  Sap.  et  Mar. 

—  Benedeni  Sap.  et  Mar. 


Celastrophyllum      serratura 
Sap.  et  Mar. 

—  reticulatum  Sap.  et  Mar. 

—  repandum  Sap.  et  Mar. 


Rhamnées. 
Zîzypîius  remotidens  Sap.  et  Mar. 

Myrtacées. 
Myrtophyll'iin  cryptoneuron  Sap.  et  Mar. 

Species  incertae  sedis. 

Carpolithes  sulcatifrons  Sap.  1  Carpolithes    delineatus    Sap. 
et  Mar.  '  et  Mar. 


CHAPITRE  SIXIÈME. 


HERBORISATIONS   DANS   LES    DIVERSES    RÉGIONS 
DE   LA   BELGIQUE. 

Dans  ces  pages,  consacrées  aux  herborisations, 
il  ne  peut  être  question  d'itinéraires  détaillés,  mais 
seulement  d'indications  générales,  suffisantes  toute- 
fois pour  guider  l'herborisateur  dans  l'exploration 
des  parties  les  plus  intéressantes  du  pays.  Il  est, 
du  reste,  à  remarquer  que  les  renseignements  les 
plus  précis  sur  les  habitations  des  plantes  rares  ne 
suffisent  pas  toujours  pour  découvrir  celles-ci. 
D'ailleurs,  nous  prendrons  le  soin  de  citer,  pour 
chaque  herborisation,  les  publications  qui  ont  trait 
aux  parties  du  pays  à  visiter. 

Ainsi  qu'on  l'a  vu  au  chapitre  IV  de  la  seconde 
partie,  la  Belgique  est  divisée  en  plusieurs  régions 
et  zones  botaniques  naturelles  et  dont  chacune  offre 
une  florule  plus  ou  moins  spéciale  et  caractéristique. 
Nous  allons  signaler  les  principales  herborisations 
à  faire  dans  ces  zones  et  régions,  de  façon  que 
l'herborisateur,  au   moyen    de  ces  herborisations, 


380  HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 

reconnaisse  le  caractère  propre  de  chaque  zone  ou 
région  et  en  recueille  les  espèces  caractéristiques 
ou  rares. 

L'indication  abrégée  de  l'époque  de  floraison  qui 
suit  chaque  espèce  énumérée,  permettra  de  choisir 
les  époques  les  plus  favorables  pour  l'exploration 
des  diverses  localités  du  pays. 


§  P'.  —  Zone  calcareuse. 

Nous  commencerons  par  la  zone  calcareuse,  parce 
qu'elle  est  la  plus  riche  et  la  plus  intéressante  à 
explorer. 

I)  Herhonsation  aux  environs  de  RocJiefort  et 
de  Han-s%iT-Lesse  (^).  —  Les  environs  de  Rochefort 
et  surtout  ceux  de  Han-sur-Lesse  offrent  une 
florule  extrêmement  variée.  Cette  richesse  est 
due,  en  grande  partie,  au  caractère  du  sol,  qui  est 
très-accidenté.  Deux  rivières  et  un  assez  grand 
nombre  de  ruisseaux  arrosent  la  contrée  ;  de  nom- 
breuses collines,  les  unes  nues,  les  autres  boisées, 
des  rochers  abrupts,  des  rocailles,  des  gorges,  des 


(1)  Voir  :  Un  coup  d'œil  sur  la  Jlorule  des  environs  de  Han- 
sur-Iessey  par  F.  Crépin  [Bulletin  de  la  Société  royale  de  bota- 
nique d^e  Belgique,  t.  le»").  —  Une  nouvelle  édition  de  cet  opuscule 
a  paru  sous  le  titre  :  Florule  des  environs  de  Han-sur-Lesse; 
Bruxelles,  1875,  Mayolez. 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE.  381 

vallées  y  constituent  des  stations  très-variées  pour 
les  plantes.  D'autre  part,  les  calcaires  y  alternent 
avec  des  schistes  ou  des  grès,  ou  avec  des  argiles  et 
des  alluvions. 

Deux  ou  trois  jours  sont  nécessaires  pour  faire 
cette  herborisation,  qui  doit  embrasser  une  partie 
des  territoires  de  Rochefort,  Jemelle,  Wavreille, 
Han-sur-Lesse,  Resteigne,  Ave-et-Auffe  et  Éprave. 

On  peut  trouver  dans  cette  herborisation  les 
espèces  suivantes,  qui  sont  plus  ou  moins  caractéris- 
tiques de  la  zone  calcareuse  : 


Anémone  Pulsatilla.  A.J. 
Adonis  aestivalis.  J.J. 
Helleborus  foetidus.  M. M. 
Aconitum  lycoctonum.  J.J 
Actaea  spicata.  M.J'. 
Berberis  vulgaris.  M.J 
Dianthus  Carthusianorura. 

J.A. 
Cerastium  brachypetalum. 

M.J. 
Géranium  sanguineum.  J.J . 

—        lucidum.  M. A. 
Malva  Alcea.  J.S. 
Althaea  hirsuta.  J.A. 
Polygala  comosa.  M.J. 
Furaaria  Vaillantii.  J.A. 
Arabis  pauciflora.  J.J. 
Cardamine  impatiens.  M.J. 
Erysimum  orientale.  M.J. 


Alyssum  calycinum.  M.J. 
Camelina  sylvestris.  M.J. 
Thlaspi  perfoliatura.  A.J. 
—  montanum.  A. M. 
Iberis  amara.  J.A. 
Genista  sagittalis.  M.J. 
Trifolium  montanum.  M.J^ 

—  striatum.  M.J'. 

—  ochroleucum.  J.J. 
Hippocrepis  comosa.  M.J. 
Lythrum  hyssopifolia.  J.S. 
Fragaria  coUina.  M.J. 
Rosa  pimpinellifolia.  J. 

—  Sabini.  J. 

—  micrantha.  J. 
Cotoneaster  vulgaris.  A. M. 
Sorbus  torminalis.  M. 
Hupleurum  rotundifolium. 

J.  A. 


382         HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 


Bupleurum  fal^atum.  J^A. 
Carum  Bulbocastanum.  J.J. 
Libanotis  montana.  J'.A. 
Orlaya  grandiflora.  J.J. 
Turgenia  latifolia.  J.J. 
Caucalis  daucoides.  J  J. 
Torilis  infesta.  J^A. 
Cornus  mas.  A'^. 
Vincetoxicum  album.  J.A. 
Gentiana  Cruciata.  J.A. 

—  gerraanica.  A. S. 
Physalis  Alkekengi.  J.A. 
Veronica  prostrata.  A. M. 
Digitalis  lutea.  J.J. 
Linaria  striata.  J'.S. 
Phelipaea  purpurea.  J.J. 
Orobanche  Pici'idis.  J. 
Stachys  alpina.  J^.S. 

—  germanica.  J^.A. 

—  annua.  J'.S. 

—  recta.  J.A. 
Brunella  alba.  J.A. 
Ajuga  genevensis.  M.J. 

—  Chamaepytis.  J.S. 
Teucrium  Botiys.  J'.S. 

—  Chamaedrys.  J'.S. 

—  montanum.  J.A. 
Globularia  vulgaris.  M.J. 
Viburnum  Lantana.  M. 
Scabiosa  Columbaria.  J'S. 
Centaurea  Scabiosa.  J'.A. 
Filago  spathulata.  J'.A. 

—  neglecta.  J^S. 
Linosyris  vulgaris.   A. S. 


Podospermum  laciniatum. 

J.A. 
Lactuca  perennis.  M.J. 
Poiycnemum  arvense.  J^S. 
Rumex  scutatus.  M. A. 
Ulmus  pedunculata.  M. A. 
Allium  sphaerocephalum. 

J.A. 
Phalangium  Liliago.  M.J. 
Polygonatum  officinale.  M.J. 
Loroglossum  hircinum.  M.J. 
Orchis  ustulata.  M.J. 

—  purpurea.  M.J. 

—  Simia.  M.J. 
Ophrys  muscifera.  M.J. 

—  apifera.  M.J. 

—  fuciflora.  M.J. 
Cephalanthera  grandiflora. 

M.J. 
—  Xiphophyllum. 

M.J. 
Carex  montana.  A. M. 

—  tomentosa.  A. M. 

—  longifolia.    A. M. 

—  humilis.  M^.A^. 
Sesleria  coerulea.  M^.A^. 
Ventenata  triflora.  J.J. 
Koeleria  cristata.  J.J. 
Melica  ciliata.  M.J. 
Festuca  rigida.  M.J. 
Bromus  arduennensis.  J.J. 
Ceterach  officinarum.  J.O. 
Polypodium  Dryopteris  var. 

calcareum.  J.S. 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE.  383 

Outre  ces  espèces,  on  peut  encore  observer  les 
suivantes,  qui  sont  plus  ou  moins  rares  : 


Anémone  ranunculoides.  A.M. 
Gypsophila  muralis.  J.vS. 
Sperg-ularia  se^etalis.  J.J. 
Stellaria  nemorum.  J.A. 
Cei'astium  erectucn.  A.J. 
Monotropa  Hypopitys.  J  J. 
Hypericum  montanum.  J.A. 
Dentaria  bulbifera.  A.M. 
Turritis  glabra.  J.J. 
Sinapis  Clieiranthus.  J.A. 
Lathyrus  tuberosus.  J.A. 

—  hirsutus.  J.J. 

—  Nissolia.  M. A. 
Geum  rivale.  M  J'. 
Frag:aria  elatior.  A.J. 
Sorbus  Aria.  M. 
Circaea  intermedia.  J.A. 
Myriophyllum  alterniflorum. 

J.A. 
Centunculus  miniraus.  J.S. 
Pulmonaria  tuberosa.  A.M. 
Atropa  Belladona.  J.A. 
Limosella  aquatica.  JS. 
Linaria  spuria.  J'.S. 
Lathi-aea  squamaria.  M^.A^. 
Canipanula  glomerata.  J.S. 
Specularia  hybrida.  J  J. 
Sambucus  racemosa.  A.M. 
Galium  sylvaticum.  J.A. 

—  uliginosum.  J.S. 

—  tricorne.  J'.S. 


Dipsacus  pilosus.  J^.A. 
Cirsium  oleraceurn    J^S. 
Serratula  tinctoria.  J'.S. 
Scoi'zonera  humilis.  M.J. 
Crépis  paludosa.  J.A. 
Daphne  Mezereum.  Ms.A^. 
Thesium  pratense.  J.J. 
Eupliorbia  platyphyllos.  J'.S. 
Ornithogalum    sulfureum. 

M.J'. 
Gagea  sylvatica.  A.M. 
Orchis  coriophora.  M  J. 
—      latifolia    var.    incar- 
nata.  M.J. 
Gymnadenia  viridis.  J.J. 
Epipactis  latifolia  var.  atro- 
rubens.  J.J. 
—        palustris.  J.J. 
Carex  pendula.  M.J. 

—  distans.  M.J. 

—  fulva.  M.J. 
Scirpus  compressus.  J  J. 
Cyperus  fuscus.  J'.S. 
Leersia  oryzoides.  A'.O. 
Melica  nutans.  M.J. 
Poa  palustris.  J.A. 
Elymus  europaeus.  J.J. 
Aspleniura     Adianthum-ni- 

gruna.  J.S. 
Botrychium  Lunaria.  MJ. 
Optiioglossum  vulgatum.  J.J. 


384         HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 

II)  Herhorisation  aux  environs  de  Mariem- 
hourg  (l).  —  Les  environs  de  Mariembourg  sont  à  peu 
près  dans  les  mêmes  conditions  géologiques  et  oro- 
graphiques  que  ceux  de  Rochefort  et  de  Han-sur- 
Lesse.  Les  florales  de  ces  deux  régions  se  ressem- 
blent beaucoup  ;  elles  ne  se  distinguent  que  par  un 
petit  nombre  d'espèces  rares  que  chacune  d'elles 
possède  en  particulier. 

Nous  ne  citerons  ici  que  les  espèces  qui  ne  se 
rencontrent  pas  dans  la  première  herborisation. 

L'herborisation  de  Mariembourg  peut  se  faire  en 
deux  jours  ;  elle  comprend  trois  localités  intéres- 
santes :  Mariembourg,  Roly  et  Géronsart. 

a)  Mariembourg  et  entre  Mariembourg  et  Bourbes. 


Saponaria  Yaccaria.  J.J. 
Linum  tenuifolium.  J.J. 
Arabis  arenosa.  M.J'. 
Carum  Carvi.  M.J. 
Veronica  acinifolia.  A. M. 
Orobanche  Teucrii.  J. 


Asperula  cynanchica.  M.J'. 
Valerianella  carinata.  A. M. 
Buxus  sempervirens.  Ms.A"^. 
Alopecurus  utriculatus.  M.J. 
Poa  bulbosa.  M.J. 
—    sylvatica.  J.J. 


b)  Roly. 

Géranium  sylvaticum.  J.J.       i  Daphne  Laureola.  Ms.Av. 
Campanula  Cervicaria.  J'.A.    '  Euphorbia  dulcis.  M.J. 


(1)  Voir  :  Catalogue  des  plantes  rares  croissant  aux  environs 
de  Mariembourg,  par  C.  Determe  [Bulletin  de  la  Société  royale 
de  botanique  de  Belgique,  t.  II). 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE.  385 


Buxus  sempervirens.  M*. Av. 
Polygonatum  verticillatum. 
M.J. 


Tamus  communis.  M.J. 
Lycopodium  clavatum.  J'.S. 


Il  existe  un  bois  à  Roly  où  se  sont  naturalisées, 
depuis  assez  longtemps,  quelques  espèces  fort  cu- 
rieuses :  Anemo7ie  Hepatica,  Einmedmm  aljnnum, 
Géranium  nodosiim,  G.  macrorrliizum  et  Saxifraga 
o'otundifolia. 

c)  Géronsart  (commune  de  Frasne-lez-Couvin). 


Agrimonia  odorata.  J.A. 
Veronica  niontana.  M.J. 
Campanula  Ceivicai-ia.  J.A. 


Cinerai'ia  spathulaefolia.  M.J. 
Polygoriatura  verticillatum. 
M.J. 


Lappa  tomeutosa.  J.A.  I  Equisetum  hyemale.  M.M. 

III)  Herborisation  aux  environs  de  Verviersi^). 
—  On  pourrait  comprendre  sous  le  nom  d'environs 
de  Verviers  la  vallée  de  la  Vesdre  depuis  Pepinster 
jusqu'à  la  frontière,  en  embrassant  une  partie  des 
territoires  de  Theux,  Stembert,  Goé,  Baelen,  Wel- 
kenraedt,  Bilstain  et  Dison. 


(1)  Consulter  :  Flore  des  environs  de  Spa,  par  Lejeune;  JVotes 
sur  les  stations  géologiques  de  quelqties  plantes  rares  ou  peu 
communes  des  environs  de  Limbourg,  par  A.  Donckier  {Bul- 
letin de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  1er  et  X)  \  Florule  de 
Chaud  fontaine  et  de  Magnée,  par  Ch.  Strail  (Ibidem,  t.  II)  ; 
Compte  rendu  de  la  dixième  herborisation  de  la  Société  royale  de 
botanique  de  Belgique,  par  A.  Devos  et  L.  Bodson  (Ibidem,  t.  X)  ; 
La  botanique  au  pays  de  Liège,  par  Éd.  Morren  {Bulletin  de  la 
Société  botanique  de  France,  t.  XX);  Flore  de  Fraipont,  Nesson- 
vaux,  etc.,  par  M.  Michel. 

Il"* 


386         HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 

A  cause  de  leur  voisinage  presque  immédiat  avec 
la  région  ardennaise,  les  environs  de  Verviers  pré- 
sentent une  florule  dans  laquelle  on  trouve  un 
certain  nombre  d'espèces  propres  à  cette  région. 
Malgré  la  présence  de  plantes  ardennaises  et  le 
petit  groupe  si  curieux  des  espèces  calaminaires, 
les  environs  de  Verviers  sont  beaucoup  moins 
riches  que  les  environs  de  Rochefort  et  de  Mariem- 
bourg.  Nous  nous  abstiendrons  d'énumérer  les 
espèces  plus  ou  moins  calcicoles  que  nous  avons 
citées  précédemment,  nous  bornant  à  renseigner 
les  seules  espèces  rares  qu'on  ne  trouve  pas  dans 
les  deux  premières  herborisations. 


Ranunculus  platanifolius.  J.  J. 
HeJleborus  viridis.  M. M. 
Dianthus  deltoïdes.  J.S. 
Sisymbrium    austriacum. 

M.J. 
Erysimum    hieracifolium. 

M.S. 
Lunaria  rediviva.  M  J. 
Draba  muralis.  A. M. 
Genista  germanica.  M.J. 

—      pilosa.  M.J. 
Sanguisorba  ofBcinalis.  J.S. 
Erica  Tetralix.  J'.S. 
Gentiana    Pneumonanthe. 

J'.S. 
Mentha  sylvestris.  J'.S. 


Salvia  pratensis.  M.J'. 
Calamintha  menthaefolia. 

J.S. 
Vaccinium   uliginosum.  M.J. 
Centaurea  montana.  J'.A. 
Arnica  montana.  J.J. 
Lactuca  virosa.  J'.A. 
Salix  repens.  A. M. 
AUium  cai'inatum.  J'.A. 
Narthesiumossifragum.  J'.A. 
Gymnadenia  albida.  J.J. 
Scirpus  caespitosus.  J.J. 
Calamagrostis  arundinacea. 
J'.A. 
—  varia.  J'.A. 

Avena  pratensis.  J.J. 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE.  387 


Festuca  sylvatica.  J.J. 
Polypodium  Pheo^opteris.  J.A. 
Asplenium  septentrionale. 

J.S. 


Lycopodium  Selag-o.  J'.S. 

Equisetum  maximum.  A^. 

—  sylvaticura.  M. 


Les  environs  de  Verviers  présentent,  en  outre, 
plusieurs  espèces  naturalisées  qui  sont  fort  intéres- 
santes :  Arahis  onuralis  et  A.  Turrita,  Medicago 
polycarpa  et  M.  macîilata,  Alchemilla  alpina,  Doro- 
nicum  Pardalianclies  et  Parietaria  ramiflora. 

Les  terrains  calaminaires  des  environs  de  Theux 
et  de  Welkenraedt  possèdent  quelques  espèces  qui 
leur  sont  propres  et  qui,  par  les  petites  colonies 
qu'elles  constituent,  donnent  au  tapis  végétal  un 
cachet  très-curieux.  Ces  espèces  sont  :  Alsine  "ûerna, 
Thlaspi  alpestre  var.  calaminare,  Viola  lutea  et 
Armeria  maritima  var.  elongata.  Aux  environs  de 
Magnée  et  de  Fraipont,  on  trouve  VAsarum  etcro- 
paeum,  et  près  de  Goé,  VAspidium  Loncliitis. 

IV)  Herborisation  dans  la  rjallèe  de  la  Meuse 
aux  environs  de  Dinanti\) .  —  Sous  le  nom  d'envi- 
rons de  Dinant,  nous  comprenons  la  vallée  de  la 
Meuse,  avec  le  bas  de  ses  vallées  et  de  ses  gorges 


(1)  Voir  :  Une  herborisation  dans  la  vallée  du  Bocq  {La  Bel- 
gique horticole,  1863);  Compte  rendu  de  la  sixième  herborisation 
de  la  Société  royale  de  botanique  de  Belgique,  par  A.  Davos 
{Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  VI). 


388 


HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 


latérales,  depuis  Yvoir  jusqu'à  Givet.  Les  rochers  et 
les  pentes  boisées  de  cette  région  accidentée,  ainsi 
que  les  prairies  de  la  Meuse  nourrissent  une  flore 
variée  et  très-riche,  surtout  en  plantes  calcicoles. 
Cette  flore  possède  le  cachet  général  de  celle  des 
environs  de  Verviers,  de  Mariembourg  et  de  Roche- 
fort  ;  mais  elle  en  diffère,  d'une  part,  par  la  présence 
de  certaines  espèces  rares  et,  de  l'autre,  par  l'ab- 
sence d'un  certain  nombre  de  types  propres  à  la 
lisière  méridionale  "de  la  zone  calcareuse. 

Voici  la  liste  des  espèces  les  plus  intéressantes 
qu'on  peut  recueillir  dans  cette  herborisation  : 


Helleborus  viridis.  M. M. 
Dianthus  caesius.  M. M. 
Saponaria  Vaccaria.  J.J. 
Silène  noctiflora.  J'.S. 
Géranium  san^uineum.  J.J. 

—  rotundifolium. 

AI.S. 

—  lucidum.  M. A. 
Reseda  lutea.  J.A. 
Fumaria  micrantha.  J'.A. 
Arabis  pauciflora.  J.J. 

—  arenosa.  M.J'. 
Sisymbriumaustriacum.  M.J. 
Braya  supin  a.  J.A. 
Lunaria  rediviva.  M.J. 
Draba  muralis.  A. M. 

—  aizoides.  A. M. 
Thlaspi  montanum.  A. M. 


Biscutella  laevigata.  M.J. 
Neslia  paniculata.  M.J'. 
Helianthemum   polifolium. 

M.J. 
Medica.^o  minima.  M.J'. 
Sedum  sexangulare.  J.J. 

—  eleg^ans.  J.J. 

—  rubens.  M.J'. 
Rosa  pimpinellifolia.  J. 
Cotoneaster  vulgaris.  A. M. 
Soibus  torminalis.  M. 

—      Aria.  M. 
Eryngium  campestre.  J'.A. 
Bupleurum  falcatum.  J'.A. 
Carum  Carvi.  M.J. 
Peucedanum  carvifolium.  J.S. 
Ribes  nigrum.  A  M. 
Saxifraga  liypnoides.  J. 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE. 


389 


Myosotis  sylvatica.  M.J. 
Cynoglossum  montanum.  J.J. 
Veronica  acinifolia.  A. M. 

—  montana.  M.J^ 
Orobanche    caryophyllacea. 

M.J. 

—  Hederae.  J. 
Lathraea  squamaria.  M. A. 
Mentha  sylvestris.  J'.S. 
Salvia  pratensis.  M.J'. 
Lamium  maculatum.  A.J'. 
Stachys  recta.  J.A. 
Ajuga  Chamaepitys.  J  S. 
Globularia  vulgaris.  M.J. 
Asperula  cynanchica.  M'J'. 
Yalei'ianella  carinata.  A. M. 
Cirsium  eriophorura.  J^A. 
Centaurea  Calcitrapa.  J'.S. 
Artemisia  camphorata.  A. S. 
Inula  britanica.  J^S. 
Linosyris  vulgaris.  A. S. 
Cineraria   spathulaefolia. 

M.J. 
Lactuca  Scariola.  J'.S. 

—  virosa.   J'.A. 

—  perennis.  M.J. 
Chenopodium  urbicum.  J'.S. 
Buxus  sempervirens.  M. A. 


Alliiim   sphaerocephalum. 

J.A. 
Phalangium  Liliag^o.  M.J. 
Loroglossum  hircinum.  M.J. 
Anacamptis  pyramidalis. 

M.J. 
Orchis  ustulata.  M.J. 

—  purpurea.  M.J. 

—  Rivini.  M.J. 

—  Simia.  M.J. 

—  coriophora.  M.J. 
Ophrys  muscifera.  M.J. 

—  api  fera.  M.J. 

—  fuciflora.  M.J. 
Cephalanthera  grandi flora. 

M.J. 
—  Xiphophyllum. 

M.J. 
Pûtaraogeton  pectinatus.  J.A. 
Carex  pendula.  M.J. 

—  humilis.  M. A. 
Cyperus  fascus.  J'.S. 
Oplismenus  Crus-galli.  J.S. 
Digitaria  linearis.  J'.S. 
Phleum  Boehmeri.  J  J. 
Elymus  europaeus.  J.J, 
Ceterach  offîcinarum.  J.O. 
Polypodium  IMiegopteris.J.A. 


La  zone  calcareiise  ne  peut  être  suffisamment 
connue  qu'en  complétant  les  herborisations  précé- 
dentes par  plusieurs  autres  herborisations  d'une 
moindre  importance.  Parmi  ces  dernières,  nous 
proposerons  celles  des  environs  d'Aywaille  et  de 


Artemisia  campestris.  A. S. 
Festuca  unilateralis.  M.J. 
Struthiopteris  ^ermanica. 

A.  S. 


390         HERBORISÔlTIONS  DANS  LES  DIVERSES 

Comblain-au-Pont,  de  Lanaye,  de  Charleroi  et  de 
Mons. 

a)  La  vallée  de  l'Amble ve  depuis  Remouchamps, 
et  celle  de  TOurthe  entre  Comblain-au-Pont  et 
Esneux  offrent  une  florule  riche  et  variée,  qui 
compte  parmi  ses  espèces  les  plus  rares  (1)  : 

Dianthus  caesius.  M.J. 
Lychnis  viscaria.  M.J. 
Saxifraga  caespitosa.  M.J. 
Gentiana  ciliata.  A. S. 
Melittis  melissophyllum.  J.J. 

Il  existe,  en  outre,  dans  cette  région  deux  rares 
espèces  naturalisées  :  Sedum  dasyphyllum  et  Sem- 
pervivum  Schnittspalmi. 

l)  La  Montagne -St- Pierre,  aux  environs  de 
Lanaye,  et  les  localités  voisines  offrent  quelques 
espèces  très-rares,  parmi  lesquelles  on  peut  citer  (2)  : 
Thalictrum  minus.  J.J.  |  Gentiana  campestris.  A.S. 

Orobus  niger.  J.J.  I  Lonicera  Xylosteum.  M.J. 

On  y  observe  aussi,  mais  naturalisés,  les  Colutea 
arbores  cens  et  Omphalodes  verna. 

(1)  Voir  :  Compte  rendu  de  la  neuvième  herborisation  de  ta 
Société  royale  de  botanique  de  Belgique,  par  É.  Marchai  et 
L.  Bodson  [Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  IX). 

(2)  Voir  :  Catalogue  des  plantes  plus  ou  moins  rares  de  la 
vallée  de  la  Meuse,  de  Liège  à  Maestricht,  par  É.  Marchai  et 
A.  Hardy  {Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  VII)  ; 
Compte  rendu  de  la  quinzième  herborisation  de  la  Société  royale 
d9  botanique  de  Belgique,  par  A.  Hardy  (Ibidem,  t.  XV). 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE.  391 

c)  La  vallée  de  la  Sambre,  de  Charleroi  à  Thuin, 

mérite  d'être  explorée.  Parmi  les  espèces  rares  de 

sa  florule,  on  doit  signaler  (0  : 

Rumex  aquaticus.  J.A.  1  Fritillaria  Meleagris.  Av. 

—       maximus.  J.A.  '  Carex  laevigata.  M.J. 

VÂraUs   Tiirrita  est   abondamment  naturalisé 

dans  les  ruines  de  Fabbaje  d'Aulne. 

d)  Les  environs  de  Mons,  en  y  comprenant  les 

villages  entourant  cette  ville,  sont  fort  intéressants. 

On  compte  parmi  les  raretés  de  leur  florule  : 

Adonis  auctumnalis.  J.J. 
Ranunculus  Lingua.  J.J. 
Géranium  sylvaticum.  J.J. 
Tillaea  muscosa.  J.J. 


Cicuta  virosa.  J.A. 
Veronica  latifolia.  J.J. 
Chenopodium  glaucum.  J.S. 


Phalangium  ramosum.  J.J. 
Scheuch^eria  palustris.    M.J. 
Potamogeton    obtusifolius. 

J.A. 

Carex  strigosa.   M.J. 
Festuca  bromoides.  M.J'. 
Asplenium  Halleri.  J.S. 


§  2.  —  RÉGION  àrdennaise('2). 

I)  Herborisation  atcx  environs  de  Stavelot.  — 
Pour  explorer  la  partie  nord-est  de  la  région  arden- 

(1)  Voir  :  Compte  rendu  de  la  deuxième  herborisation  de  la 
Société  royale  de  botanique  de  Belgique^  par  L.  Pire  {Bulletin 
de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  II). 

(2)  Pour  la  florule  de  la  région  ardennaise,  consulter  : 
VArdennSy  par  F.  Crépin  ;  Compte  rendu  de  la  cinquième  herbo- 
risation de  la  Société  royale  de  botanique  de  Belgique  [Btilletin 
de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  V). 


392 


HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 


naise,  le  botaniste  doit  préférer  Stavelot  à  Spa^ 
parce  que,  de  la  première  localité,  il  peut  rayonner 
dans  tous  les  sens  et  visiter  plus  facilement  les 
points  les  plus  intéressants  de  cette  contrée.  En 
trois  ou  quatre  jours,  on  peut  parcourir  le  bassin  de 
FEau-Rouge,  une  partie  du  plateau  de  la  Baraque- 
Michel  et  les  gorges  supérieures  de  la  Hoëgne,  une 
partie  de  la  vallée  de  l'Amblève  et,  enfin,  une  partie 
de  la  vallée  de  la  Salm  jusqu'à  Salm -Château,  avec 
les  plateaux  qui  dominent  ces  vallées. 

Dans  cette  première  herborisation,  on  peut  saisir 
parfaitement  le  caractère  propre  de  la  flore  de  la 
région  ardennaise  et  récolter  les  plantes  suivantes, 
qui  composent  la  majorité  des  espèces  plus  ou  moins 
rares  de  cette  région  : 


Ranunculus    platanifolius. 

J.J. 
Stellai'ia  nemorum.  J.A. 
Impatiens  Noli-tangere.  Jt.S. 
Géranium  sylvaticum.  J.J. 
Elodes  palustris.  J'.A. 
Drosera  intermedia.  J'.A. 
Parnassia  palustris.  J.A. 
Pyrola  minor.  J.J. 
Cardamine  impatiens.  M.J. 
Lunaria  rediviva.  M.J. 
Yiola  palustris.  A. M. 
Genista  anglica.  M.J. 
—      pilosa.  M.J. 


Trifolium  ochroleucum.  J.J. 
Cerasus  Padus.  M. 
Rosa  pomifera.  J. 
Comarum  palustre.  J.J. 
Sanguisorba  offîcinalis.  J  S. 
Epilobium  obscurum.  J'.S. 
Circaea  intermedia.  J.A. 
Myriophyllum  alterniflorum. 
J.A. 
Sanicula  europaea.  M.J. 
Carum  Carvi.  M.J. 
Meuni  athamanticum.  M.J'. 
Chrysosplenium   oppositifo- 
lium.  A.J. 


RÉGIONS  DE  LA.  BELGIQUE. 


393 


Chrysosplenium    alternifo- 

lium.  M. M. 
Andromeda  poliifolia.  J.J. 
Erica  Tetralix.  J.S. 
Trientalis  europaea.  M.J. 
Gentiana    Pneumonanthe. 

Jt.S. 
Pulmonaria  tuberosa.  A. M. 
Atropa  Belladona.  J.A. 
Utricularia  minor.  J.A. 
Galeopsis  intermedia.  J^S. 
Scutellaria  minor.   J.S. 
Aju^a  pyramidalis.  M.J. 
Vaccinium  uliginosum.  M.J. 

—  Vitis-idaea.  M.J'. 
Oxycoccos  palustris.  M.J. 
Campanula  ^lomerata.  J.S. 
Wahlenbergia    hederacea. 

J.J. 
Sambucus   racemosa.  A. M. 
Galium  sylvaticura.  J.A. 
—       ulig^inosum.  J.S. 
Centaurea  nigra.  J'.S. 

—  montana.  J'.A. 
Bidens  cernuus.  J'.S. 
Arnica  montana.  J.J. 
Cineraria  spathulaefolia.  M.J. 
Senecio  neraorensis  var.  Jac- 

quinianus.  J'.S. 
Crépis  paludosa.  J.A. 
Salix  repens.  A. M. 
Narthecium  ossifragum.  J'.A. 
Polygonatum    verticillatum. 
M  J. 


Orchis  latifolia  var.  incar- 
nata.  M.J. 
Gymnadenia  albida.  J  J. 
Malaxis  paludosa.  J'.A. 
Potamogeton  polygonifolius. 
J.J. 
Jancus  filiformis.  J.J. 

—  squarrosus.  J.A. 
Carex  pauciflora.    J.J. 

—  pendula.  M.J. 

—  fui  va.  M.J. 

—  binervis.   M.J. 

—  laevigata.  M.J. 
Rhynchospora  alba.  J'.A. 
Scirpus  caespitosus.  J.J. 
Eriophorum  vaginatum.  A. M. 
Calamagrostis  lanceolata. 

Jt.A. 
—  arundinacea. 

J'.A. 
Melica  nutans.  M  J . 
Festuca  sylvatica.  J.J. 
Elymus  europaeus.  J.J. 
Ceterach  ofïîcinarum.  J.O. 
Polypodiura  Phegopteris.  J.A. 
Allosorus  crispus.  J  A. 
Asplenium  septentrionale 

J.S. 

—  germanicum.  J.S. 

—  Adianthum-ni- 

grum.  J.S. 
Polystichura  raontanum.  J'.S. 
Botrychium  Lunaria.  M.J. 
Lyco podium  Selago.  J'.S. 


394 


HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 


Lycopodium  inundatum.  J'.S. 
—  complanatum. 

J'.S. 


Equisetum  sylvaticum,  M. 
Nitella  flexilis.  J.S. 


II)  Herlorisation  aux  environs  de  Laroclie.  — 
Laroche  est  également  une  localité  heureusement 
située  pour  faire  une  abondante  moisson  de  plantes 
intéressantes  de  l'Ardenne.  La  vallée  de  l'Ourthe, 
en  amont  et  en  aval,  avec  ses  gorges  latérales,  ainsi 
que  le  plateau  élevé  de  la  Baraque  de  Fraiture  oJfiPrent 
un  grand  nombre  des  plantes  rares  des  environs  de 
Stavelot.  On  y  observe,  en  outre,  les  espèces 
suivantes  : 


Géranium  lucidum.  M.A, 
Empetrum  nigrum.  A. M. 
Thlaspi  alpestre.  A.J. 


Digitalis  ambigua.  J.A. 
Campanula  patula.  M.J'. 
Lycopodium  alpinum.  J'.S. 


III)  Eerhorisation  aux  enmrons  de  Bouillon.  — 
La  vallée  de  la  Semois,  en  amont  et  en  aval  de 
Bouillon,  avec  ses  gorges  latérales  et  ses  plateaux, 
présente  une  riche  collection  d'espèces  rares,  parmi 
lesquelles  on  peut  citer  : 


Dianthus  caesius.  M.J. 
Stellaria  glauca.  J.J. 
Elatine  triandra.  J^.O. 
Arabis  arenosa.  M  J^ 
Dentaria  bulbifera.  A. M. 
Turritis  glabra.  J.J. 
Lepidium  Smithii.  M.J'. 
Trifolium  agrarium.  J.A. 
Corrigiola  litoralis.  J.S. 


Sedum  elegans.  J.J. 
Agrimonia  odorata.  J.A. 
Cotoneaster  vulgaris.  A. M. 
Sorbus  Aria.  M. 

—      torminalis.  M. 
Epilobium  lanceolatum.  J.J. 
OEnanthe    peucedanifolia. 

J.J. 
Saxifraga  caespitosa.  M.J. 


RÉGIONS  DE  LA.  BELGIQUE. 


395 


Hottonia  palustris.  M.J', 
Myosotis  sylvatica.  M.J. 
VeronJca  montana.  M.J'. 
Gratiola  ofiicinalis.  J.A. 
Lathraea  squamaria.  M^.Av. 
Stachys  alpina.  J^.S. 
Valerianella  carinata.  A. M. 
Cii'sium  oleraceum.  J'.S. 
Seiratula  tinctoria.  J'.S. 
Thesium  pratense.  J.J. 
Ornithogalum    sulfureum. 
M.J'. 


Phalan^ium  Liliago.  M.J. 
Carex  brizoides.  M.J'. 

—      longifolia.  A. M. 
Heleocharis  ovata.  J'.A. 
Cypei'us  flavescens.  J'.A. 
Dif?itaria  linearis.  J'.S. 
Setaria  glauca.  Jt.S. 
Oplismenus  Crus-galli.  J.S. 
Poa  sylvatica.  J.J. 
Polystichum  Thelypteris.  J.S. 
Osmunda  regalis.  J.S. 
Nitella  gracilis.  J.A. 


§   3.   —    RÉGION   JURASSIQUE  (1). 

I)  Herborisation  aux  environs  de  Vance.  —  Les 
environs  de  Vance  comprennent  ici  une  grande  partie 
du  bassin  de  la  Semois  depuis  Fouches  jusque  Étalle, 
avec  rétang  de  Sainte-Marie  et  les  marais  du  Pont- 
de-Lagland. 

C'est  une  des  plus  belles  herborisations  qu'on 
puisse  faire  en  Belgique.  Les  prairies  tourbeuses 
situées  entre  Vance  et  Fouches  ont  une  florule 
très-intéressante,  de  même  que  les  bords  du  ruisseau 


(1)  Voii"  :  Compte  rendu  de  la  troisième  herborisation  de  la 
Société  royale  de  botanique  de  Belgique,  par  L.  Pire  {Bulletin 
de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  III);  Les  fleurs  du  Bas- 
Luxembourg  [La  Belgique  horticole^  1863). 


396  HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 

de  Chantemelle.  La  végétation  des  terrains  sablon- 
neux des  environs  de  Vance  rappelle  beaucoup  celle 
de  la  Campine. 

Les  espèces  plus  ou  moins  rares  que  l'on  observe 
aux  environs  de  Vance  sont  les  suivantes  : 


Ranunculus  Lingua.  J.J. 
Aconitum  Napellus.  AS. 
Dianthus  deltoïdes.  J.S. 
Silène  conica.  J.J. 
Sagina  nodosa.  J'.A. 
Elodes  palustris.  J'.A.  ^ 
Drosei-a  intermedia.  Ji.A. 
Parnassia  palustris.  J.A. 
Pyi'ola  rotundifolia.  J.J. 
Rubus  saxatilis,  M.J. 
Erica  Tetralix.  J'.S. 
Litorella  lacustris.  J.A. 
Veronica  triphylla.  M^J. 

—  verna.  A.J^ 
Limosella  aquatica.  J.S. 
Utricularia  vulgaris.  J.S. 

—  minor.  J.A. 
Vaccinium  uliginosum.  M.J. 
Oxycoccos  palustris.  M.J. 
Cirsium  oleiaceum.  J'.S. 
Helichrysumareuarium.  J^O. 
Gnaphalium  luteo-album.J^.S. 
Arnica  montana.    J.J. 
Scorzonera  liumilis.  M.J. 


Crépis  paludosa.  J.A. 
Salix  repens.  A. M. 
Alisma  ranuQculoides.  J^S. 
Orchis  latifolia  var.  incarnata. 
M.J. 
Epipactis  palustris.    J.J. 
Sparganium  natans.  J.A. 
Potamogeton  alpinus.   J.J. 
Carex    diandra.  M.J. 

—  elongata.   M.J. 

—  limosa.  M.J. 

—  fulva.  M.J. 

—  Pseudo-cyperus.  M.J. 

—  filiformis.  M.J. 
Rhynchospora  alba.  Jt.A. 
Scirpus  pauciflorus.  J.J. 
Eriophorum  gracile.  M.J. 

—  vaginatum.  A. M. 

Corynephorus    canescens. 

Jt.A. 
Bromus  tectorum.  M.J'. 
Polystichum  cristatum.  J.S. 
Pilularia  globulifera.  J^.S. 
Nitella  flexilis.  J.S. 


II)  HerhorisatioTi  aux  environs  de   Virton.  — 
Par  environs  de  Virton,  nous  entendons  l'extrémité 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE.  397 

méridionale  du  Luxembourg,  limitée  par  Meix-devant- 
Virton,  Robelmont,  Ethe  et  Ruette. 
^    Les  espèces  suivantes  font  partie  de  la  flore  de 
cette  contrée  : 


Linum  tenuifolium.  J.J. 
Polygala  calcarea.  M.J'. 
Neslia  paaiculata.  M.J'. 
Medicago  minima.  M.J^ 
Vicia  lathyroides.  A.J. 
Sedum  elegans.  J.J. 
Rubus  saxatilis.  M.J. 
Geum  rivale.  M.J^ 
Carum  Carvi.  M.J. 
Turgenia  latifolia.  J.J. 
Pulmonaria  officinalis.  A. M. 
Veronica  verna.  A.J. 
Phelipaea  purpurea.  J.J. 
Orobauche  Epithyraum.  J.J. 
Lamiura  maculatum.  A.J'. 
Brunella  alba.  J.A. 


Ajuga  genevensis.  M.J. 
Lonicera  Xylosteum.  M.J. 
Asperula  cynanchica.  M.J. 

—       glauca.  J'. 
Galium  tricorne.  J'.S. 
Valerianella  carinata.  A. M. 
Helichrysum  arenarium.  J'.O. 
Lactuca  perennis.  M.J. 
Carex  dioeca.  M.J. 

—  paradoxa.  M.J. 

—  ornithopoda.  A. M. 
Botrychium  Lunaria.  M.J. 
Ophioglossum  vulgatum.  J.J. 
Equisetum  maximum.  A^, 

—         hyemale.  M.M. 


§4. 


Zone  campinienne. 


I)  Herhorisation  aux  environs  de  Hasselt  (l).  — 
Les  environs  de  Hasselt  tels  que  nous  les  compre- 


(1)  Consulter  :  Catalogue  des  plantes  croissant  spontanément 
aux  environs  de  St-Trond,  etc.,  par  H.  Vandenborn  [Bulletin 
de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  IV)j  Une  excursion  botanique 
dans  la  Campine  limbourgeoise ,  par  F.  Crépin  [La  Belgique  horti- 
cole, 1866) 5  Les  plantes  rares  des  environs  de  Hasselt,  par  Constant 
Bamps  {Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique,  t.  XII). 

12 


398 


HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 


nons  ici  embrassent,  au  nord  du  Demer  et  du 
canal,  les  territoires  de  Hasselt,  de  Diepenbeek, 
de  Genck,  de  Zonhoven  et  de  Stockrov. 

Deux  jours  sont  nécessaires  pour  faire  cette  her- 
borisation. L'un  doit  être  consacré  à  explorer  les 
landes  et  les  étangs  situés  entre  Diepenbeek  et 
Genck  ;  l'autre,  à  visiter  la  vallée  du  Roster-Beek. 

Cette  partie  de  la  zone  campinienne  est  certai- 
nement la  plus  intéressante  à  étudier  au  point  de 
vue  qui  nous  occupe.  Voici  les  espèces  les  plus 
rares  qu'on  y  rencontre  : 

Ranunculus  Lenormandi.  J.J. 
—         hololeucos.  M.J'. 
Spergula  vernalis.  A.J. 
Sagina  ciliata.  M.J^ 
Elatine  hexandra.  JkS. 
Elodes  palustris.  J^.A. 
Drosera  intermedia.  J'.A. 
Subularia  aquatica.  J.J. 
Corrigiola  litoralis.  J.S. 
Tillaea  muscosa.  J.J. 
Potentilla  supina.  J.S. 
Isnardia  palustds.  J'.A. 
Myriophyllum  alterniflorum. 
J.A. 
Cicuta  virosa.  J.A. 
Helosciadium  inundatum.  J .  J. 
Peucedanum  palustre.  J'  A. 
Andromeda  poliifolia.  J.J. 
Erica  cinerea.  J.S. 
Hottonia  palustris.   M.J. 


Anagallis  tenella.  J'.A. 
Litorella  lacustris.  J.A. 
Gentiana  Pneumonanthe.  J'.S. 
Cicendia  filiformis,  J'.O. 
Myosotis  arenaria.  M.J. 
Utricularia  neglecta.  J.A. 

—  minor.  J.A. 
Vaccinium  Vitis-idaea.  M.J». 
Oxycoccos  palustris.  M.J. 
Lobelia  Dortmanna.  J'.A. 
Gnaphalium  luteo-album. 

J'.S. 
Arnica  montana.  J.J. 
Salix  repens.  A. M. 
Alisma  ranunculoides.  J'.S. 

—     natans.  J.S. 
Narthecium  ossifragum.  J^A. 
Spiranthes  spiralis.  A^O. 

—  aestivalis.  J'.A. 
Triglochin  palustris.  J.S. 


REGIONS  DE  LA  BELGIQUE. 


Potaraogeton  polygonifolius. 

Scirpus  fluitans.  J'.S. 

J.J. 

Eriophorum  vaginatum.  A  M. 

—          alpinus.  J.J. 

Cyperus  flavescens.  J'.A. 

—         g:ramineus.  J.A. 

Schoenus  nigricans.  J.J. 

—         acutifolius.   J.A. 

Deschampsia  discolor.  J'.S. 

—         obtusifolius.  J.A. 

PolypodiumPhegopteris.  J.A. 

Caulinia  minor.  J.A. 

Osmunda  regalis.   J.S. 

Calla  palusti'is.  J.J. 

Pilularia  globulifera.  Jt.S. 

Juncus  filiformis  J.J. 

Isoetes  echinospora.  Ji.O. 

Carex  arenaria.  M.  J. 

Lycopodium  Selago.  J'.S. 

—    diandra.  M.J. 

—       inundatum.  J.S. 

—    elongata.  M.J. 

—      complanatum  var. 

—    filiformis.  M.J. 

—      Chamaecyparissus. 

Rhj'nchospora  alba.  J».A. 

Jt.S. 

—           fusca.  J.J. 

Chara  Braunii.  J.S. 

Heleocharis  ovata.  J'.A. 

Nitella  flexilis.  J.S. 

—         multicaulis.  J.A. 

—      transi ucens.  J.A. 

Scirpus  pauciflorus.  J.J. 

II)  Eerlorisation  aux  environs  de  Westerloo  (U. 
—  Les  environs  de  Westerloo  embrassent  les  terri- 
toires des  communes  situées  autour  de  cette  localité 
dans  un  rayon  de  deux  lieues  environ. 

Dans  rherborisation  précédente,  on  visite  l'une 
des  parties  les  plus  curieuses  de  la  Campine  lim- 
bourgeoise;  ici,  nous  sommes  dans  la  Campine 
anversoise,  un  peu  moins  riche  que  la  première, 


(1)  Consulter  :  Florule  des  environs  de  Westerloo,  par  C.  Van 
Haesendonck  [Bulletin  delà  Société  royale  de  botanique,  t.  VII). 


400         HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 

mais   présentant  quelques  espèces  rares  inconnues 
aux  environs  de  Hasselt. 

Voici  la  liste  des  espèces  les  plus  rares  des  envi- 
rons de  Westerloo  : 


Thalictrum   augustifoliurn.       | 
J..A.  I 
Ranunculus  hololeucos.  M.J'. 

—  Lingua.  J.J. 

Spergula  vernalis.  A.J. 
Sagina  nodosa.  J'.A. 
Stellaria  nemorum.  J.A. 
Elatine  hexandra.   J'.S. 
Elodes  palustris.   J'.A. 
Pyrola    minor.   J.J. 
Corydallis  claviculata.  J.J. 
Alyssum  incanum.  M.O. 
Corrigiola  litoralis.   J.S. 
Cerasus  Padus.  Mai. 
Agrimonia  odorata.  J.A. 
Sanguisorba  officinalis.   J.S. 
Isnardia    palustris.    J'.A. 
OEnanthe  peucedanifolia.  J  J. 
Andromeda  poliifolia.  J.J. 
Lysimachia  thyrsiflora  M  J^. 
Anagallis  tenella,  J^A. 
Litorella  lacustris.  J.A. 
Gentiana  Pneumonauthe.  J^S. 
Ciceadia  filiformis.  J'.O. 

Myosotis  arenaria.  M.Ji. 

Veronica  persica.  M.J'. 
—        montana.  M.J^. 

Uti'icularia  neglecta.  J.A. 


Utricularia  minor.  J.A. 
Galeopsis  speciosa.  J.S. 
Vaccinium  Vitis-idaea.  M.J^ 
Oxycoccos  palustris.  M.J. 
Wahlenbergia  hederacea.  J.J. 
Valerianella  eriocarpa.  A. M. 
Cirsium  anglicum.   J.A. 
Serratula  tinctoria.  J'.S. 
Gnaphalium  luteo-album.  J'.S. 
Chenopodium  opulifolium. 

J'.S. 
Parietaria   officinalis.  J.S. 
Aristolochia  Clematitis.  M.J. 
Myrica  Gale.  A. M. 
Alisma  ranunculoides.  J'.S. 

—      natans.  J.S. 
Scheuchzeria   palustris.  M.J. 
Potamogeton  praelongus.  J'.  A. 

—  compressus.  J^A. 

—  acutifolius.  J.A. 

—  obtusifolius.  J.A. 

—  mucronatus.  J.A. 

—  trichoides.  J.J. 
Caulinia  minor.  J.A. 
Lemna  arrhiza.  J.S. 
Calla  palustris.  J.J. 
Sparganium  natans.  J.A. 
Juncus  filiformis  J.J. 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE. 


401 


Juncus  py^maeus.  J.J. 

—  obtusiflorus.  J.A. 

—  tenuis.  J.J. 
Carex  stricta.  A. M. 

—     tiliformis.  M.J. 
Rhynchospora  alha.  J'.A. 

—  fu.sca.  J.J. 

Heleocharis  multicaulis.  J.A, 
Sdrpus  caespitosus.  J.J. 

—  fluitans.  J'.S. 
Cladium  Mariscus.  J'.A. 
Ei'iophorum  vaginatum  A. M. 
CalamagrostislanceoIata.J.A. 


Ammophila  arenaria.  J.J. 
Cynodon  Dactylon.  J.S. 
Deschampsia  discolor,  J.S. 
Polypodium  Pheg-opteris.  J.A. 

—  Di'yoptei'is.  J.S. 
Polystichum  Thelypteris.  J.S. 
Csmunda   regalis.  J.S. 
Pilularia  g-lohulifera.  J'.S. 
Lycopodium  inundatum.  J'.S- 
Equisetum  maximum.  Av. 

—  hyemale.  M. M. 
Nitella  transliicens.  J.A. 

—     capitata.  M.J. 


III)  Herborisation  aux  environs  à'Exaerde.  — 
Les  vastes  prairies  tourbeuses  qui  s'étendent  aux 
bords  du  Moervaert  entre  Exaerde  et  Moerbeke 
lez-Lokeren  méritent  de  faire  l'objet  d'une  herbori- 
sation. On  y  observe  les  espèces  suivantes  : 


Ranunculus  Lingua.  J.J. 
Sagina  ciliata.  M.J^. 
—      nodosa.  J'.A. 
Stellaria  glauca.  J.J. 
Trifolium  filiforme.  J.J. 
Lathyrus  palustris.  J.J. 
Peucedanum  palustre.  J.A. 
Lysimachia  thyrsiflora.  M.J. 
Anagallis  tenella.  J.A. 
Teucrium  Scordium.  J'.S. 
Cirsium  anglicum.  J.A. 
Senecio  paludosus.  J.A. 
Crépis  paludosa.  J.A. 


Chenopodium  ficifolium.  J^S. 
Alisma  rarmnculoides.  J'.S. 
Orchis  latifolia  varincarnata. 
M  J. 
Epipactis  palustris    J.J 
Stratiotes  aloides.  M. A. 
Potamogeton  gramineus.  J.A. 

—  compressus. 

J^A. 

—  acutifolius.  J.A. 

—  obtusifolius.  J.A. 

—  mucronatus.  J.A. 

—  trichoides.  J.J. 


402 


HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 


Lerana  arrhiza.  J.S. 
Sparganium  natans.  J'.A. 
Carex  stricta.  A. M. 

—     fui  va.   M.J. 
Cladium    Mariscus.  J*.A. 
Calamagrostialauceolata.J'.A. 
Poa  palustris.  J.A. 


Polystichum  Thelypteris.  J.S. 
Ophiogflossum  vulgatum.  J.J. 
Chara  hispida.  M. A. 
Nitella  flexilis.  J.S. 

—  translucens.  J.A. 

—  capitata.  M.J. 

—  inthcata.  M.J. 


IV)  Rerhorisation  au  Kraene-Poel,  près  d'Âeltrei^). 
—  Le  grand  étang  du  Kraene-Poel  avec  les  bois 
qui  l'entourent  est  bien  digne  d'être  visité  par  le 
botaniste.  Parmi  les  espèces  qui  s'y  rencontrent, 
on  peut  citer  : 


Elatine  hexandra.  J'.S. 
Elodes  palustris.  J'.A. 
Drosera  intermedia.  J'.A. 
Pyrola  minor.  J.J. 
Corydallis  claviculata.  J.J. 
Trifolium  filiforme.  J.J. 
Potentilla  procumbens.  J.A. 
Myriophyllum   alterniflorum. 
J.A. 
Litorella  lacustris.  J.A. 
Gentiana  Pneumonanthe.  J'.S. 
Lobelia  Dortmanna.  J'.A. 
Serratula  tioctoria.  J'.S. 
Myrica  Gale.  A. M. 
Alisma  ranunculoides.  J'.S. 


Alisma  natans.  J.S. 
Epipactis  palustris.  J.J. 
Juncus  tenuis.  J.J. 
Carex  stricta.  A. M. 

—  filiformis.  M.J. 
Heleocharis  multicaulis.  J.A. 
Scirpus  pauciflorus.  J.J. 

—  caespitosus.  J.J. 
Deschampsia  discolor.  J*.S. 
Poa  palustris.  J.A. 
Polypodium  Dryopteris  J.S. 
Lycopodium  clavatum.  J'.S. 
Nitella  transluscens.  J.A. 

—  capitata.  M.J. 


(1)  Consulter  :  JVotice  sur  la  florule  du  Kraene-Poel,  par 
E.  Vander  Meersch  [Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique, 
t.  XVII). 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE. 


403 


§  5.  —  Zone  maritime. 

I)  Herborisation  mix  environs  de  Blanken- 
herghe  (0.  —  Cette  herborisation  embrasse  les 
environs  immédiats  de  Blankenberghe  et  le  lit- 
toral depuis  cette  ville  jusqu'aux  bords  du  Zwyn 
au  delà  de  Knocke.  Les  prairies  maritimes  situées 
entre  Blankenberghe  et  Heyst  nourrissent  plusieurs 
espèces  extrêmement  rares,  de  même  que  les 
grandes  dunes  de  Knocke.  Parmi  les  plantes  de 
sa  florule,  la  zone  maritime  possède  plusieurs 
espèces  plus  ou  moins  calcicoles  et  caractéristiques 
de  la  zone  calcareuse. 

Cette  partie  du  littoral  présente  les  espèces 
énumérées  ci-après  : 


Thalictrum  minus  var.  du- 
nense.  J.J. 
Ranunculus  aquatilis  var. 
Baudotii.  M. A. 
Silène  conica.  J.J. 
Spergularia  marginata.  J'.O. 

—  salina.  M. S. 

Sagina  maritima.  M.J. 
Honckenaya  peploides,  J'.A. 


Cerastium    tetrandrura.  A.J. 
Althaea  ofBcinalis.  J^A. 
Brassica  nigra.  J.A. 
Cochlearia  danica.  J.M. 
Cakile  maritima.  Ji.O. 
Anthyllis     Vulneraria     var. 
maritima.  M.J. 
Medicago  minima.  M.J. 
Trifolium  scabrum.  M.J. 


(1)  Voir  :  Compte  rendu  de  la  septième  herborisation  de  la 
Société  royale  de  botanique,  par  F.  Crépin  {Bulletin  de  la  Société 
royale  de  botaniquCy  t.  VIII). 


404 


HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 


Lathyrus  tuberosus.  J.A. 
Eryngium  campestre.  J'.A. 

—         maritimum.  J'.  A. 
Bupleurum  tenuissimum.  J.S. 
Petroselinum  seg-etum.  J'.S. 
Apium  graveolens.  J'.S. 
OEnanthe  Lachenalli.  J'.A. 
Torilis  nodosa.  J.S. 
Anthriscus  Scandix.  M.J. 
Glaux  maritima.  M.J. 
Samolus  Valerandi.  J'.S. 
Armeria  maritima.  M. S. 
Statice  Limonium.  J'.S. 
Plantage  maritima.  J.S. 
Convolvulus  Soldanella.  J*. 
Lithospermum  officinale. 

M.J. 
Phelipaea  purpurea.  J.J. 
Orobanche    caryophyllacea. 
M.J. 
Asperula  cynanchica.  M.J. 
Galium  tricorne.  J'.S. 
Cirsium  eriophorum.  J'.A. 

—         acaule.  J'.S. 
Centaurea  Calcitrapa.  J^S. 
Matricaria  inodora  var. 

maritima  J'.S. 
Artemisia  maritima.  S.O. 
Aster  Tripolium.  J'.S. 
Senecio  erucaefolius.  A  S. 

—      paludosus.  J.A. 
Helminthia   echioides.  J'.S. 
Lactuca  saligna.  J'.A. 
Barkhausiataraxacifolia.  M.J. 


Atriplex  laciniatum.  J'.S. 

—  litorale.  J'.S. 
Halimus  portulacoides.   J'.S. 

—  pedunculatus.    J'.S. 
Blitum  rubrum.  J'.S. 
Salicornia  herbacea.  A.O. 
Suaeda  maritima.  J'.S. 
Salsola  Kali.  A.S. 

Rumex  maritimus.  J.S. 

—  palustris.  J'.S. 
Hippophaes  rhamnoides.  A.M. 
Hippuris  vulgaris.  J'.A. 
SaJix  repens.  A.M. 
Alisma  ranunculoides.  J^S. 
Asparagus  officinalis.  J.J. 
Orchis    laxiflora  var.    palu- 
stris. J.J. 

Gymnadenia  conopsea.  J.J. 
Epipactis  palustris.  J.J. 
Liparis  Loeselii.  J.J. 
Triglochin  maritima.  J.S. 
Zostera  marina.  J.A. 

—  nana.  J.A. 
Ruppia  maritima.  A.O. 
Lemna  arrhiza.  J  S. 
Juncus  maritimus.  J.A. 

—  alpin  us.  J'.A. 

—  obtusiflorus.  J.A. 
Carex  arenaria.  M.J. 

—  trinervis  M.J. 

—  extensa.  J.J. 

—  distans.  M.J. 
Scirpus  Holoschoenus.  J'.A. 
Cladiura  Mariscus.  J'.A. 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE. 


405 


Schoenus  ni^i-ioans.  J.J. 
Phleum  arenarium.  M.J. 
Ammophila  arenai-ia.  J.J. 
Koelei-ia  cristata  var.    alhes- 
cens  J.J. 
Glyceria  distans.  J'  A. 

—  raaritima.  J.A. 
Festuca  rubra  var.  arenaria. 
J.J. 


Hordeiim  maritimum.  M. A. 
Elyimis  ai'enarius.  J'.A. 
Aifi-opynim  junceum.  J.A. 

—  acutum.  J..\. 

—  litorale.  J.S. 
Lppturus  filifofniis.  M.J. 
Polysfichum  Thelypteris  J.S. 
Ophio}2rlossum  vulgatum.  J.J. 
Cliara  hispida.  M. A. 


II)  Herborisation  aux  environs  de  Nieicport  (U. 
—  Par  environs  de  Nieuport,  nous  entendons  le 
littoral  depuis  Lombartzjde  jusqu'à  La  Panne. 
Dans  cette  herborisation,  on  trouve  presque  toutes 
les  plantes  de  l'herborisation  précédente  et,  en 
outre,  les  espèces  suivantes  : 


Glaucium  flavum.  J.J. 
Fumaria  micrantha.  J.A. 
Rosa  pimpinellifolia.  J. 
Helosciadium  repens.  J'.O. 
Centunculus  minimus.  J.S. 
Anagallis  tenella.  J'.A. 
Gentiana  Amarella.  J'.S. 
Erythraea  linariifolia.  J'.S. 
Cai'duus  tenuiflorus.  J.A. 


Gnaphalium  luteo-albura. 

J'.S. 
Thesium  humifusura.  J.J. 
Euphorbia  Paralias.  Ji.S. 
Anacaraptis  pyramidalis. 

M.J. 
Herminium  Monorchis.  J.J. 
Carex  divisa.  M.J. 
Equisetum  variegatum.  J.A. 


L'herborisation   qu'on  peut   faire    aux   environs 


(1)  Voir  :  Compte  rendu  de  la  première  herborisation  de  la 
Société  royale  de  botanique,  par  L.  Pire  {Bulletin  de  la  Société 
royale  de  botanique,  t.  !«■■). 


406  HERBORISâTIONS  DANS  LES  DIVERSES 

d'Ostende  est  beaucoup  moins  intéressante  que  les 
deux  précédentes.  On  observe  près  de  cette  ville  les 
Trifolium  maritimum  et  Potamogeton  coloratus. 

§  6.  —  Zone  poldérienne. 

La  florule  des  polders,  qui  ne  présente  qu'une 
seule  espèce  qui  lui  soit  propre,  est  composée  de 
quelques  plantes  maritimes  mélangées  avec  des 
espèces  des  zones  campinienne,  argilo-sablonneuse  et 
calcareuse.  Cette  zone  mérite  néanmoins  d'attirer 
l'attention  du  botaniste. 

Herborisation  mix  environs  de  Bouchante  (i).  — 
Dans  cette  herborisation,  on  doit  visiter  les  polders 
et  les  bas-fonds  situés  entre  Bouchaute  et  le  Sas-de- 
Gand  au  nord  d'Assenede. 

La  flore  maritime  y  est  représentée  par  les 
espèces  suivantes  : 

Ranunculus  aquatilis  var.  Bau- 
dotii.  M. A. 
Spergularia  salina.  M. S. 
Apium  graveolens.  J'.S. 
Glaux  maritima.  M.J. 
Salicornia  hei'bacea.  A.O. 
Suaeda  maritima.  J'.S. 


Triglochin  maritima.  J.S. 
Juncus  compressus  var.  Ge- 
rardi.  J.A. 
Glyceria  distans.  J'.A. 

—  maritima.  J.A. 

—  Borreri.  J.S. 
Agropyrum  litorale.  J.S. 


(1)  Consulter  :  Aperçu  sur  le  caractère  de  la  végétation  de  la 
zone  poldérienne,  par  F.  Crépin  {Bulletin  de  la  Société  royale 
de  botanique,  t.  IV). 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE.  407 

Comme  plante  rare,  on  peut  signaler  le  Bupleiirum 
te7missimum.  A  quelque  distance  de  la  frontière, 
se  trouve  Tun  des  bras  de  l'Escaut  inférieur,  aux 
bords  duquel  on  observe  des  représentants  de  la  flore 
maritime  qui  n'existent  pas  dans  la  zone  poldé- 
rienne  et,  entre  autres,  le  Spartina  stricta,  qui  s'y 
trouve  en  très-grande  abondance. 


§  7.  —  Zone  argilo-sablonneuse. 

I)  Herhorisation  aux  enmrons  d'Aiidenarde.  — 
Le  bois  d'Eename,  la  vallée  du  ruisseau  de  Maerke 
depuis  Leupeghem  jusqu'à  Schoorisse  et  les  prairies 
des  bords  de  l'Escaut  près  de  Melden  sont  les  loca- 
lités les  plus  intéressantes  des  environs  d'Aude- 
narde.  Voici  les  espèces  qu'on  peut  rencontrer 
dans  cette  herborisation  : 


Stellaria  nemorum.  J.A. 
—       média  var.  neglecta 
M.J. 
Géranium  phaeum.  M.J. 
Cardamine  sylvatica.  M.J. 
Viola  odorata.  M. M. 
Trifoliura  filiforme.  J.J. 
Sanicula  europaea.  M.J. 
Selinura  carvifolia.  J'.A. 
Chrysosplenium     alternifo- 
liura.  M. M. 
Lysimachia  nemorum.  M.J. 
Pulmonaria  offîcinalis.  A. M. 


Veronica  montana.  M.J'. 
Lathraea  clandestina.  M. M. 
Galeodolon  luteum.  A.J. 
Teucrium  Scordium.  J'.S. 
Dipsacus  pilosus.  J'.A. 
Senecio  aquaticus.  J.A. 
—      paludosus.  J.A. 
Lactuca  Scariola.  J'.S. 
Chenopodium  licifolium,  J^S. 
Mercurialis  perennis.  A  M. 
Ornithogalum    umbellatum 
M.J. 
Endymioû  non-scriptus.  J. 


408 


HERBORISATIONS  DANS  LES  DIVERSES 


Paris  cjuadrifolia.  M.J. 
Tamus  corn  munis.   M.J. 
Neottia  ovata.  M.J. 
Potamogeton    mucronatus. 
J.A. 
—  triclioides.  J.J. 

Luzula  pilosa.  A. M. 


Calamagrostislanceolata.Jt.A. 
Arrhenatherum    elatius    var. 
tuberosum.  J.J. 
Melica  uniflora.  M.J. 
Bromus  asper.  J.J. 
Festuca  gigantea.  J.J. 
Equisetum  maximum.  Av. 


II)  Herhorisation  aux  environs  de  Wawe  (n.  — 
Dans  cette  herborisation,  on  peut  embrasser  les  ter- 
ritoires des  communes  environnant  Wavre  dans 
un  rayon  d'une  lieue  et  demie.  Les  espèces  les 
plus  intéressantes  de  cette  localité  sont  énumérées 
ci-dessous  : 


Ranunculus  Lingua.  J.J. 

—      nemorosus.  M. A. 
Saponaria  Vaccaria.  J.J. 
Silène  venosa.  J.S. 
Spergularia  segetalis.  J.J. 
Sagina  ciliata.  J.M. 

—     nodosa,  J'.A. 
Stellaria  nemorum.  J.A. 

—       glauca.  J.J. 
Monotropa  Hypopytis.  J.J. 
Hypericum  montanum.  J.J. 
Drosera  rotundifolia.  J^A. 
Parnassia  palustris.  J.A. 
Pyrola  rotundifolia.  J.J. 


Pyrola  minor.  J.J. 
Corydallis  solida.  A. M. 
Fumaria  capreolata.  J.S. 

—        micrantha.  J^A. 
Vicia  lathyroides.  A.J. 
Lathyrus  sylvestris.  J.A. 

—  Aphaca.  M. A. 
Herniaria  hirsuta.  M.O. 
Comarum  palustre.  J.J. 
Chrysosplenium  oppositifo- 

lium.  A.J. 
Centunculus  minimus.  J.S. 
Veronica  montana.  M.J'. 
Utricularia  neglecta.  J.A. 


(1)  Consulter  :  Notice  sur  la  fiore  des  environs  de  Wavre  et 
de  ses  environs ,  par  C.  Lecoyer  {Bulletin  de  la  Société  royale 
de  botanique,  t.  XI). 


RÉGIONS  DE  LA  BELGIQUE 


409 


Dipsacus  pilosus.  J.A. 
Filago  apiculata.  J'.A. 

—  arvensis.  J^A. 
Senecio  nemorensis.  J'.S. 
Crépis  paludosa.  J.A. 
Polygonum  Bistorta.  M.J'. 
Allium  ursinum.    A. M. 
Tamus  communis.  M.J. 
Orchis  purpurea.  M.J. 

—  Simia.  M.J. 

—  latifolia    var.  incar- 

nata.  M.J. 
Gymnadenia  conopsea.  J.J. 

—  viridis.  J.J. 

Platanthera  bifolia.  J.J. 
Epipactis  palustris.  J.J. 
Neottia  Nidus-avis.  M.J. 


Liparis  Loeselii.  J.J. 
Potamogeton  alpinus.  J.J. 
Zannichellia  palustris.  M. S. 
Juncus  capitatus.  J.A. 

—      obtusiflorus.  J.A. 
Luzula  sylvatica.  M.J. 
Carex  pulicaris.  Mai. 

—     Pseudo-cyperus.  M.J. 
Scirpus  pauciflorus.  J.J. 
Melica  uniflora.  M.J. 
Catabrosa  aquatica.  J.A. 
Asplenium  Adianthura-ni- 

grum.  J.S. 
Polystichum  Thelypteris.  J.S. 
Botrychium  Lunaria.  M.J. 
Equisetum  sylvaticum  Mai. 


CHAPITRE   SEPTIÈME. 


INDICATION  DES  PRINCIPAUX  GITES  DE  PLANTES  FOSSILES 
EN  BELGIQUE. 

A  part  les  nombreux  charbonnages  de  nos  deux 
bassins  houillers,  il  est  assez  difficile  d'indiquer, 
d'une  façon  précise,  les  gîtes  fossilifères  que  l'on  peut 
explorer  avec  succès,  attendu  que  la  plupart  de  ces 
gîtes  n'ont  été  renseignés  que  d'une  façon  vague.  Il 
est,  du  reste,  à  remarquer  que  rien  n'est  changeant 
comme  les  gîtes  fossilifères  au  point  de  vue  de  leur 
exploitation  :  de  nouveaux  apparaissent  par  l'ouver- 
ture de  carrières  ou  de  tranchées,  tandis  que  d'an- 
ciens disparaissent  par  des  travaux  de  remblaiement. 
Il  importe,  avant  tout,  que  le  paléontologiste  con- 
naisse suffisamment  la  géologie  stratigraphique,  afin 
de  pouvoir  diriger  ses  recherches  avec  intelligence. 
Il  visitera  les  gîtes  déjà  connus  et  il  tâchera  d'en 
découvrir  de  nouveaux,  en  parcourant  les  tranchées 


PLANTES  FOSSILES  EN  BELGIQUE.  111 

des  chemins  de  fer  et  des  routes  en  construction  ; 
de  plus,  il  ne  négligera  aucune  carrière  récemment 
ouverte  dans  les  terrains  qui  sont  réputés  fossi- 
lifères. 

Nous  allons  passer  en  revue  la  plupart  des  gîtes 
connus,  en  suivant  Tordre  stratigraphique  des 
terrains. 

§  V.  —  Terrain  camhrien. 

Le  terrain  cambrien  de  Belgique  (terrain  ardennais 
de  Dumont)  renferme  des  empreintes  qu'on  a  rappor- 
tées à  des  Algues  :  Oldhamia  radiata,  Eoj^liyton 
Linneamim,  Caiilerpites  cactoides,  Bythotrepliis 
gracilis,  Rîcssopliycus  jûudiciis  eiCliondrites.  La  pre- 
mière espèce,  qui  est  peut-être  une  Algue,  se  trouve 
dans  les  phyllades  verdâtres  et  bigarrés  de  Grand- 
Halleux  ;  la  seconde,  qui  est  douteuse  comme  forme 
végétale,  existe  dans  les  phyllades  noirs  reviniens 
du  massif  de  Stavelot  ;  la  troisième,  qui  n'est  proba- 
blement qu'une  trace  animale,  est  abondante  dans 
les  carrières  de  coticule  de  Lierneux  et  de  Verleu- 
mont;  enfin,  les  autres  formes,  qui  n'appartiennent 
vraisemblablement  pas  au  règne  végétal,  s'observent 
dans  les  quartzophyllades  salmiens. 


412        INDICATION  DES  PRINCIPAUX  GITES  DE 

§  2.  —  Terrain  siluonen. 

Jusqu'à  présent,  le  terrain  silurien  de  Belgique 
n'a  encore  révélé  que  des  vestiges  de  nature  fort 
douteuse  et  qui  pourraient  bien  n'être  dus  qu'à  des 
infiltrations  ou  à  des  traces  d'animaux.  Les  quartzites 
de  Strichon,  entre  Villers-la-Ville  et  Fleurus,  recè- 
lent des  empreintes  désignées  par  Coemans  sous 
le  nom  de  Licropliycus  elongatus  (Algue  ?)  ;  dans  les 
quartzites  de  Roux,  près  de  Fosses,  on  a  trouvé 
d'autres  empreintes  rapportées  au  Bytliotrepliis 
fiexuosa  (Algue?). 

§  3.  —  Terrain  déwnien. 

I)  Etages  inférieurs.  —  Dans  l'assise  des  phyllades 
coblentziens,  les  schistes  grossiers  d'Herbeumont 
renferment  des  traces  rapportées  à  des  Fucoïdes; 
çà  et  là,  on  observe  des  traces  animales  qu'on  avait 
autrefois  rapportées  aux  Algues  et  qu'on  a  désignées 
sous  le  nom  de  CJiondrites. 

Dans  le  poudingue  de  Burnot,  les  gîtes  de  végétaux 
fossiles  sont  nombreux  ;  mais  la  plupart  d'entre  eux 
ne  présentent  malheureusement  que  des  empreintes 
tout  à  fait  indéterminables,  à  cause  de  leur  mauvaise 
conservation.  Parmi  les  localités  où  ces  gîtes  ont 
été  constatés,  on  peut  citer  les  carrières  à  pavés  ou 


PLANTES  FOSSILES  EN  BELGIQUE.  413 

à  moellons  entre  Transinne  et  Tellin,  aux  environs 
de  Grupont,  Forrière,  Ambly,  Jemeppe  et  Rendeux, 
les  escarpements  et  les  talus  dans  la  vallée  de  FOurthe 
entre  TilfF  et  Angleur.  Les  seuls  gîtes  connus , 
où  Ton  ait  recueilli  des  empreintes  déterminables, 
sont  ceux  du  bois  Collet,  au  sud  de  Fooz-Wépion, 
dans  la  vallée  de  la  Meuse,  de  Rouveroy  (schistes 
cuivreux)  et  de  Naninne.  Dans  la  carrière  à  pavés 
du  bois  Collet,  se  trouve  un  banc  de  grès  renfermant 
de  belles  empreintes  de  tiges  ou  branches  du  Lepido- 
dendron  Gas2nanum,  mélangée  à  d'autres  empreintes 
qui  représentent  peut-être  des  ramuscules  décor- 
tiqués du  même  Lepidodendron.  Dans  les  schistes 
de  Rouveroy,  on  trouve  des  tiges  ou  branches  et  des 
ramuscules  du  Lepidodendron  Gaspiamim  et,  en 
outre,  une  forme  végétale  qu'on  a  désignée  sous  le 
nom  de  Filicites  pinnatus.  Le  troisième  g\ie  existe 
à  quelque  distance  de  la  station  de  Naninne,  dans  la 
seconde  tranchée  du  chemin  de  fer  vers  Assesse.  Ce 
gîte  se  poursuit  à  droite  de  la  tranchée,  au  revers 
de  la  colline,  où  il  existe  d'anciennes  carrières  aban- 
données. Les  empreintes  de  ce  gîte  sont  en  assez 
mauvais  état  de  conservation;  toutefois,  on  a  cru  y 
reconnaître  des  traces  de  Lepidodendron  Gaspianum 
et  de  Bornia  transitionis . 

II)  Étages  sîcpérieurs.  —  On  a  découvert  dans 
les  roches  rouges  de  Mazy  (province  de  Namur)  qui 


414        INDICATION  DES  PRINCIPAUX  GITES  DE 

appartiennent  probablement  au  système  du  calcaire 
de  Frasne,  une  empreinte  qui  a  été  désignée  sous 
le  nom  de  Scliizopteris  primaeva. 

III)  Étages  supérieurs.  —  Les  psammites  du 
Condroz  ont  plusieurs  bancs  de  leurs  assises  pétris 
d'empreintes  végétales;  mais, généralement, celles-ci 
sont  réduites  à  un  état  tellement  fragmentaire,  que 
leur  détermination  est  à  peu  près  impossible.  Il  est 
cependant  probable  que  ces  nombreux  débris  ont  été 
fournis,  en  grande  partie,  par  une  flore  dont  on  a 
retrouvé  les  traces  à  É vieux,  dans  une  carrière  à 
pavés  située  en  face  de  l'écluse.  Dans  cette  carrière, 
il  existe  plusieurs  bancs  extrêmement  riches  en 
empreintes.  Celles-ci,  souvent  remarquables  par  leur 
beauté  et  leurs  dimensions,  appartiennent  à  cinq 
espèces  bien  caractéristiques  :  Palaeopterîs  liibernica 
var.  minor,  Splienopteris  flaccida,  Tripltyllopteris 
elegans,  Rhacopliyton  condrusorum  (Fougères)  et 
Lepidodendron  notlium  (Lycopodiacée).  Le  RTiaco- 
phyton  a  dû  être  une  espèce  extrêmement  abondante 
et  a  probablement  fourni  la  plus  grande  partie  des 
débris  dont  certains  bancs  sont  pétris  ;  le  Palaeop- 
terîs est  assez  commun,  ainsi  que  le  Splienopteris  ; 
mais  les  Tripliyllopteris  et  Lepidodendron  sont 
rares.  Dans  la  vallée  de  FOurthe,  certaines  assises 
des  psammites  recèlent  de  grosses  empreintes  char- 
bonneuses qu'on  n'a  pas  encore  pu  déterminer  et 


PLANTES  FOSSILES  EN  BELGIQUE.  415 

qui  sont  peut-être  dues  au  Bornia  transitionis .  Dans 
le  bois  de  La  Roc,  près  de  Feluy  (Hainaut),  il  existe 
une  ancienne  carrière  où  l'on  a  découvert  XePalaeop- 
teris  hihernica  et  de  grosses  empreintes  comme 
celles  de  la  vallée  de  TOurthe.  Les  psammites  du 
Condroz  renferment  de  nombreuses  traces  animales 
qu'on  a,  par  erreur,  rapportées  à  des  Algues  [CJion- 
drites,  etc.). 

§  4.  —  Terrain  carhonifère. 

I)  Étage  inférieur.  —  Dans  les  carrières  ouvertes 
dans  le  calcaire  carbonifère  aux  environs  de  Dinant, 
il  existe  de  grandes  empreintes  ou  traces  fucoïdes 
qui  pourraient  bien  appartenir  à  des  Algues  marines. 

II)  Étage  moyen.  —  Dans  des  carrières  ouvertes 
à  Samson  dans  Fampélite  de  Chokier,  on  trouve  des 
empreintes  de  Bornia  transitionis.  C'est  apparem- 
ment des  empreintes  de  la  même  espèce  qu'on  observe 
dans  les  phthanites  qui  se  présentent  en  affleurements 
au  camp  de  Casteau  près  de  Mons. 

III)  Étage  supérieur.  —  L'étage  supérieur  de 
notre  terrain  carbonifère  comprend  les  deux  bassins 
houillers  dits  du  Hainaut  et  de  Liège.  Ces  bas- 
sins sont  deux  immenses  gîtes  végétaux  que  l'on 
peut  exploiter  scientifiquement  en  visitant,  soit  les 
travaux  souterrains  des  mines,  soit  les  terrys  qui 
sont  formés  aux  abords  des  puits  d'extraction. 


416        INDICATION  DES  PRINCIPAUX  GITES  DE 

Le  nombre  et  la  variété  des  empreintes  qui  se 
trouvent  dans  les  assises  séparant  les  veines  de 
houille  sont  très-sujets  à  varier,  en  sorte  que  les 
terrjs  sont  tantôt  remplis  d'empreintes  et  tantôt 
extrêmement  pauvres  en  débris  végétaux.  La 
richesse  ou  la  pauvreté  des  terrys  peut  aussi  tenir 
au  genre  des  travaux  exécutés  dans  les  mines. 

Nous  ne  pouvons  citer  ici  les  nombreux  char- 
bonnages que  le  paléontologiste  doit  visiter  et  lui 
signaler,  un  par  un,  ceux  qu'il  doit  explorer  de 
préférence. 

Comme  le  caractère  de  la  flore  houillère  s'est 
modifié  plus  ou  moins  durant  l'immense  période 
du  dépôt  de  nos  veines  de  houille,  il  importe  que  le 
paléontologiste  visite  les  charbonnages  qui  peuvent 
lui  offrir  des  empreintes  appartenant  à  la  série 
complète  des  strates  houillères.  L'indication  de 
celles-ci  lui  sera  fournie  par  la  géologie  ou  par 
les  ingénieurs  attachés  aux  charbonnages. 

Le  terrain  houiller  remplit  une  profonde  et  large 
vallée,  formée  par  une  dépression  de  calcaire  carbo- 
nifère. Cette  vallée  traverse  la  Belgique,  en  passant 
par  Quiévrain,  Mons,  Charleroi,  Namur  et  Liège. 
C'est  à  deux  lieues  à  l'est  de  Namur,  près  du  ruis- 
seau Samson,  qu'elle  est  le  moins  profonde; 
de  ce  point,  elle  s'incline  à  l'ouest  et  à  l'est  pour 
atteindre,  vers   Mons   et  Boussu,  une   profondeur 


PLANTES  FOSSILES  EN  BELGIQUE.  417 

de  2,270  à  2,370  mètres  en  dessous  du  niveau  de  la 
mer  et,  vers  Liège,  une  profondeur  également  con- 
sidérable, mais  moindre  qu'au  Couchant  de  Mons. 
Les  couches  houillères  étant  déposées  dans  cette 
vallée  en  fond  de  bateau,  il  s'ensuit  que  c'est  à  la 
périphérie  des  deux  bassins  que  les  couches  infé- 
rieures se  rapprochent  le  plus  de  la  surface  du  sol, 
et  que  c'est  vers  le  centre  que  se  trouvent  les  cou- 
ches les  plus  récentes.  Partant  de  ces  données  géné- 
rales, le  paléontologiste  pourra  déjà  prévoir  dans 
quelles  parties  des  deux  bassins  il  rencontrera  les 
empreintes  des  différents  niveaux.  Dans  ses  recher- 
ches, il  aura  à  tenir  compte  de  la  profondeur  des 
veines  exploitées  dans  les  charbonnages. 

Les  mines  du  Couchant  de  Mons  doivent  être 
citées  en  première  ligne,  à  cause  de  la  richesse 
extraordinaire  des  empreintes  que  renferment  leurs 
terrys  et  du  grand  nombre  de  puits  d'extraction 
rapprochés  dans  un  espace  restreint.  Les  fosses  qui 
entourent  Jemmapes  sont  particulièrement  intéres- 
santes à  visiter. 

Les  charbonnages  de  Bascoup,  de  Trazegnies  et 
de  Forchies  ont  été,  pendant  ces  dernières  années, 
très-riches  en  empreintes. 

Aux  environs  de  Charleroi,  on  trouve  quelques 
espèces  qui  font  défaut  aux  alentours  de  Mons. 

Les  charbonnages  de  la  province  de  Liège  parais- 


418        INDICATION  DES  PRINCIPAUX  GITES  DE 

sent  être  beaucoup  moins  riches  que  ceux  du  Hai- 
naut,  du  moins  à  en  juger  par  leurs  terrjs.  A  ce 
propos,  nous  ferons  remarquer  que  la  pauvreté 
de  certains  terrys  peut  tenir  à  ce  que  les  débris 
provenant  de  l'ouverture  de  nouvelles  galeries  ou 
d'autres  travaux  ne  sont  pas  tous  amenés  au  jour  et 
sont  employés  à  combler  certaines  galeries  devenues 
inutiles. 


§  5.  —  Terrain  permien. 

Jusqu'ici,  le  terrain  permien,  du  reste  représenté 
d'une  façon  très-restreinte  en  Belgique,  ne  nous  a 
offert  aucune  trace  de  plantes. 


§  6.  —  Terrain  jurassique. 

Le  terrain  jurassique  n'a  encore  offert,  jusqu'à 
présent,  en  Belgique,  que  quelques  traces  végétales 
indéterminables. 


§  7.  —  Terrain  crétacé. 

I)  Massif  crétacé  du  Hainaut.  —  Les  argiles 
plastiques  de  La  Louvière,  au  hameau  de  Beaume, 
renferment  de  très-beaux  cônes  de  Conifères  :  Pinus 
Omalii,  Briarti,  Corneti,  Andraei,  gibhosa,  Heeri, 
depressa  et  Toilliezi  et  des  fragments  d'une  Cyca- 
dée  :  Cycadites  Scliachti,  Pour  explorer  ces  argiles, 


PLANTES  FOSSILES  EN  BELGIQUE.  419 

placées  à  une  certaine  profondeur,  il  faut  profiter 
de  quelques  travaux  de  creusement  qui  se  font  de 
temps  à  autre. 

Dans  la  craie  à  Anderlues,  on  a  trouvé  des 
empreintes  des  deux  Seqtcoia;  dans  la  meule  de 
Bracquegnies,  on  a  recueilli  des  fagments  pétrifiés 
de  troncs  de  Cupressoxyïon. 

II)  Massif  de  Maestricht.  —  A  Cannes  et  à 
Lanaye,  les  carrières  creusées  dans  le  tufFeau 
devraient  être  explorées  avec  beaucoup  de  soin. 
Il  est  probable  qu'on  y  découvrirait  des  empreintes 
végétales  plus  ou  moins  nom^breuses  et  se  rappor- 
tant à  des  espèces  déjà  décrites  provenant  des  mêmes 
terrains  de  Maestricht  et  d'Aix-la-Chapelle.  Il  y  a 
quelques  années,  on  en  a  extrait  un  énorme  tronc 
de  Cupressoxyïon. 


§  8.  —  Terrain  éocène. 

Dans  la  marne  heersienne  du  Limbourg,  aux 
environs  de  Gelinden,  on  a  trouvé  les  vestiges  d'une 
flore  extrêmement  intéressante,  représentée  sur- 
tout par  de  belles  empreintes  de  feuilles.  Les  espèces 
de  cette  flore  décrites  jusqu'à  présent  s'élèvent  au 
nombre  de  60.  Il  faut  les  rechercher  dans  les 
marnières. 


420        INDICATION  DES  PRINCIPAUX  GITES  DE 

Les  grès  landéniens  à  Carnières  renferment  des 
traces  végétales;  mais  elles   sont  indéterminables. 

Dans  une  argilite  calcarifère  bleuâtre  appartenant 
au  système  panisélien  de  Dumont  et  qu'on  a  rencon- 
trée en  creusant  un  puits  de  houillère  à  Trazegnies, 
il  existe  des  empreintes  d'un  Gaulinites  [Zostera]  qui 
n'a  pas  été  déterminé  spécifiquement. 

Les  sables  bruxelliens,  soit  à  Bruxelles  même, 
soit  dans  les  alentours  de  cette  ville  et  dans  quelques 
autres  localités  du  pays,  renferment  des  fruits  et 
des  parties  de  tronc  silicifiés  de  Nipadites,  des  traces 
de  Canlinites  (Zostera)^  des  troncs,  des  cônes  et  des 
ramuscules  de  Conifères. 

Le  paléontologiste  doit  visiter  avec  attention  les 
nouvelles  carrières  et  les  tranchées  ouvertes  tout 
autour  de  la  capitale. 


§   9.  —  Terrain   miocène. 

Le  sable  noir  de  Diest,  à  Anvers,  a  offert  un  tronc 
de  Conifère  qui  n'a  pas  été  déterminé  génériquement. 


§  10.   —   Terrain  pliocène. 

Aucun  gîte  de  végétaux  n'a  encore  été  signalé  dans 
le  terrain  pliocène. 


PLANTES    FOSSILES    EN  BELGIQUE.  421 

§  11.   —   Terrains   rpiaternaires . 

Aux  environs  de  Romsée  (province  de  Liège),  il 
existe  d'énormes  blocs  de  poudingue  dont  la  pâte 
siliceuse  renferme  des  moules  et  des  empreintes 
de  feuilles,  de  branches,  de  cônes,  etc.,  dont  la 
détermination  exacte  n'a  pas  encore  été  faite.  Ces 
restes  végétaux  pourraient  bien  appartenir  à  la 
flore  tertiaire. 


§  12.  —  Terrains  modernes. 

Les  puissants  dépôts  tourbeux  du  littoral  recou- 
verts par  l'argile  bleue  d'Ostende  conservent  des 
restes  végétaux  appartenant,  en  grande  partie,  à  la 
flore  actuelle  du  pays.  On  y  trouve  cependant  quel- 
ques espèces  qui  ont  disparu  de  nos  régions;  mais 
qui  vivent  encore  sur  plusieurs  points  du  continent 
européen. 

Les  tufFs  modernes  renferment  des  moules  d'es- 
pèces appartenant  à  notre  flore  vivante. 


12 


CHAPITRE   HUITIÈME. 


BIBLIOGRAPHIE    GENERALE    DE    LA    BOTANIQUE 
EN  BELGIQUE. 

Nous  ne  citerons,  dans  cette  bibliographie,  que  les 
ouvrages  des  botanistes  belges  et  des  botanistes 
étrangers  qu'un  long  séjour  en  Belgique  peut  faire 
considérer  comme  Belges.  Nous  passerons  sous 
silence  les  travaux  ayant  un  caractère  purement 
horticole,  les  rapports  faits  sur  des  ouvrages  de 
botanique  soumis  au  jugement  des  Sociétés  savantes, 
les  articles  bibliographiques,  ainsi  que  les  biogra- 
phies. 

§  1^'.  —  Seizième  siècle. 

De  Boodt  {Anselme).  —  Voir  page  218. 

Florum,  herbarum  ac  fructuum  selectiorum  icônes,  et  vires 
pleraeque  hactenus  ignotae.  E  bibliotheca  Olivarii  Vredii 
J.  C.  Brugensis.  Accessit  Lamberti  Vossi  Rossellani 
Lexicon  novum  herbarum   tripartiturn   :  latino-flandro- 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  423 

belgico-gallicum,  flandro  belgico-latinum  et  gallico-lati- 
num.  Bruges,  1640,  10-4»  oblong. 
de  L'Escluse  [Charles).  —  Voir  page  214. 

Histoire  des  plantes,  en  laquelle  est  contenue  la  description 
entière  des  herbes,  c'est  à  dire  leurs  espèces,  forme,  noms, 
tempérament,  vertus  et  opérations  :  non  seulement  de 
celles  qui  croissent  en  ce  pays,  mais  aussi  des  autres 
étrangères,  qui  viennent  en  usage  de  médecine.  Nouvelle- 
ment traduite  de  bas  aleman  en  françois.  Anvers,  1557, 
in-4°.  —  C'est  la  traduction  du  Cruydeboeck  de  Dodoens. 

Rariorum  aliquot  stirpium  per  Hispanias  observatarum 
historia,  etc.  Anvers,  1576,  in-S". 

Rariorum  aliquot  stirpium  per  Pannoniam,  Austriam  et 
vicinas  quasdam  provincias  observatarum  historia,  quatuor 
libris  expressa.  Anvers,  1583,  in-S». 

Rariorum  plantarum  historia.  Anvers,  1601,  in-folio. 

Exoticorum  libri  decem,  quibus  animalium,  plantarum, 
aromatum,  aliorumque  peregrinorum  fructuum  historia 
describuntur.  Anvers,  1605,  in-folio. 

Curae  posteriores  seu  pleurimarum  non  ante  cognitarum 
aut  descriptarum  stirpium  peiegrinorumque  aliquot  ani- 
malium novae  descriptiones,  quibus  et  omnia  ipsius  opéra 
aliaque  ab  eo  versa  augentur  et  illustrantur.  Anvers,  1611, 
in-folio  et  in-4''  -  Ouvrage  posthume. 
De  L'Obel  {Matthias).  —  Voir  page  216. 

Plantarum  seu  stirpium  historia.  Cui  adnexum  est  Adversa- 
riorum  volumen.  Anvers,  1576,  in-folio. 

Cruydtboeck  oft  Beschryvinghe  van  allerleye  Ghev^rassen 
Kruyderen,  Hesteren,  ende  Gheboomten.  Anvers,  1581, 
2  vol.  in-folio.  —  C'est,  en  grande  partie,  la  traduction  de 
l'ouvrage  précédent. 

Plantarum  seu  stirpium  icônes.  Anvers,  1581,  2  part,  in-4» 
oblong. 

Icônes  stirpium  seu  plantarum  tam  exoticarum  quam  indi- 


424  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE    DE  LA 

genarum  in  gratiam  rei  herbariae  studiosorum   in  duas 
partes  digestae.  Anvers,  1591,  in-4''  oblong. 

Stirpium  illustrationes.  Londres,  1655,  in-4o. 
Dodoens  [Rembert).  —  Voir  page  212. 

Defrugum  historia  liber  unus.  Anvers,  1552,  in-B". 

Trium  priorum  de  stirpium  historia  commentariorum 
images  ad  vivum  expressae.  Anvers,  1553,  in-8°. 

Posteriorum  trium  de  stirpium  historia  commentariorum 
images  ad  vivum  artificiosissime  expressae.  Anvers, 
1554,  in-S". 

De  stirpium  historia  commentariorum  images,  in  duos 
tomos  digestae,  etc.  Anvers,  1559,  2  vol.  in-S". 

Cruydeboeck  in  den  welcken  die  gheheele  historié,  dat  es 
tgheslacht,  tfatsoen,  naem,  natuere,  cracht  ende  wer- 
ckinghe  van  den  cruyden,  etc.  Anvers,  1554,  in-folio.  — 
Cet  ouvrage  a  été  réédité  à  Anvers  en  1563.  —  Les  pré- 
tendues éditions  de  1581  et  1590  n'existent  pas  ;  Pritze] 
a  été  trompé  par  les  fausses  indications  d'un  catalogue  de 
la  Bibliothèque  royale  de  Bruxelles.  Le  Cruydeboeck  a  été 
traduit  en  anglais  sous  le  tiire  :  A  Niewe  Herball.  La 
première  édition  de  cette  traduction  a  paru  à  Anvers 
en  1578,  et  quatre  autres  à  Londres,  en  1586,  1595,  1600 
et  1619. 

Frumentorum,  leguminum,  palustrium  et  aquatilium  her- 
barum  ac  eorum,  quae  eo  pertinent,  historia.  Anvers,  1566, 
in-8°.  —  Une  seconde  édition  de  cet  ouvrage  a  paru  à 
Anvers  en  1569,  in-8°. 

Florum  et  coronarianum  odoratarumque  nonnularum  her- 
barum  historia.  Anvers,  1568,  in-S".  —  Une  nouvelle  édition 
a  été  publiée  l'année  suivante. 

Purgantium  aliarumque  eo  facientium,  tum  etradicum,  con- 
volvulorum  et  deleteriarum  herbarum  historiae,  libri  IV. 
Anvers,  1574,  in-S". 

Historia  vitis  vinique   et    stirpium    nonnullarum   aliarum  ; 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  425 

item    medicinalium    observationum    exempla.    Cologne, 

1580,  in-S". 
Stirpium  historiae  pemtades  sex,  sive  libri  XXX.   Anvers, 

lo8:3,   in-folio.  —  Une  2"  édition  de   cet  ouvrage  a  paru 

en  1616,  à  Anvers,  in-folio. 
Fuseh  {Remacle).  Quelques  auteurs  écrivent  Fuchs.  —  Voir 

page  211. 
Plantarum    omnium,   quarum  liodie   apud   pharmacopolas 

usus  est  magis  frequens  nomenclaturae,  Juxta  Grecorum, 

Latinorum,  Gallorum,  Italorum,  Hispanorum  et  Germa- 

norum  sententiam.  Paris,  1541,  in-8°. 
De  plantis  antea  ignotis,  nune  studiosorum  aliquot  neoteri- 

corum  summa  diligentia  inventis  libellus,  una  cum  triplici 

nomenclatura.  Venise,  1542,  in-S". 
De  herbarum   noticia,  natura    atque  viribus  dialogus.    De 

simplicium   medicamentorum  electione   tabella.  Anvers, 

1544,  in-S». 


§  2.  —  Dix-septième  siècle. 

Herman  [Jean).  —  Voir  page  221. 
Recentio  plantarum  in  horto  Joannis  Herman  pharmacopaei 
bruxellensis  excultarum.  Bruxelles,  1652,  in-4''. 
Storms  {Jan).  —  Voir  page  221. 

De  llosa  hierochuntina  liber  unus,  in  quo  de  ejus  natura, 
proprietatibus,  motibus  et  causis  pulchre  disseritur.  Lou- 
vain,  1608,  in-S". 
Van  den  Spieghel  {Adrian).  —  Voir  page  221. 

Isagoges  in  rem  herbariam  libri  duo.  Padoue,  1606,  in-4''. 
—  Plusieurs  éditions  de  cet  ouvrage  ont  paru  à  Leyde, 
à  Venise,  à  Francfort,  etc. 
Van  Limboreh  {Guillaume).  —  Voir  page  221. 
Vademecura  sive  lexicum  vegetabilium  usualium.  Cologne, 
1679,  in-16o. 


426  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

Dodonaeus  cum  Schrodero  ambulans,  sive  brève  utriusque 

compendium.  Louvain,  1693,  in-lô". 
Medula  simplicium  ex  Dodoneo  et  Schrodero  aliisque  gra- 

vissimis  authoribus  desumta.  Louvain,  1693,  1  vol.  in- 12". 

—  Editio  nova  ab  ipso  authore  aucta  et  revisa.  Louvain, 

1702,  1  vol.  in- 180.  —  Une  3^  édition  de  cet  ouvrage  a 

paru,  à  Bruxelles,  en  1724,  in-S». 
"Van  Sterbeeck  {Francis).  —  Voir  page  220. 
Theatrum  fungorum  oft  het  tooneel  der  campernoelien,  etc. 

Anvers,  1675,  in-4°.  —  Une  seconde  édition  tle  cet  ouvrage 

a  paru,  à  Anvers,  en  1712,  mA°. 
Citricultura,    oft  regeringhe    der  uythemsche   boomen  te 

weten  oranien,  citroenen,  limoenen,  granaten,  laurieren 

en  andere.  Anvers,  1682,  in-4<'.  —  Une  réimpression  de 

cet  ouvrage  a  eu  lieu,  à  Anvers,  en  1712. 


§  3.  —  Dix-huitième  siècle. 

Caels  [Theodor-Peter],  né  à  Louvain  le  19  septembre  1739, 

mort  à  Bruxelles  le  12  décembre  1819. 
Dissertatio  de  Belgii  plantis  qualitate  quadam  hominibus, 

caeterisve    animalibus    nociva    seu    venenata    praeditis  ; 

symptomatibus  ab  earum  usu  productis,  neç  non  antidotis 

adhibendis.  1774  (M.  4»  A.B.). 
Coppens  {Bernard)^  médecin,  professeur  de  botanique  à  l'École 

centrale  du  département  de  l'Escaut,  né  à  Gand  en  1756, 

mort  dans  cette  ville  le  29  juin  1801. 
Terminologie  botanique  à  l'usage  des  élèves  de  l'École  cen- 
trale du  département  de  l'Escaut.  Gand,  1798,  1  vol.  in-S". 
De  Beunie  {Jean- Baptiste),  né  à  Roozendael  le  17  avril  1740, 

mort  à  Anvers  le  25  février  1793. 
Antwoord  op  de  vraege,  welk  zyn  de  profytelykste  Planten 

van  dit  Land,  ende  welk  is  hun  gebruyk  zoo  in  de  Medi- 

cynen  als  in  andere  Kunsten  ?  1772  (M.  4"  A.  B.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  427 

de  Burtin  (François-Xavier),  né  à  Maestricht  en  décembre 
1743,  mort  à  Bruxelles  le  9  août  J818.  —  Sa  biographie, 
écrite  par  M.  P.  Van  Beneden,  a  paru  dans  l'Annuaire  de 
l'Académie  de  1877. 
Mémoire  sur  la  question  :  Quels  sont  les  végétaux  indigènes 
que  l'on  pourrait  substituer  dans  les  Pays-Bas  aux  végé- 
taux exotiques,  relativement  aux  différents  usages  de  la 
vie?  I784(M.  4°  A.  B.). 

de  Launay  (Jean-Louis-Wenceslas),  né  à  Vienne  en  1740,  mort 
dans  cette  ville  le  14  avril  1817.  —  Voir  page  224. 
Les  genres  sexuels  des  plantes  établis  par  Linné  et  mis  à  la 
portée  de  tout  le  monde  ou  Manuel  de  botanique  destiné 
à  servir  de  guide  pour  étudier  dans  un  ordre  systématique 
les  descriptions  des  végétaux,  données  par  Miller  dans  son 
Dictionnaire  des  jardiniers  et  des  cultivateurs,  avec  deux 
tables  alphabétiques,  l'une  des  noms  françois  et  l'autre 
des  noms  latins.  Bruxelles,  1791,  1  vol.  in-S». 

de  Limbourg  [Robert).  —  Voir  page  224. 
Dissertation  sur  cette  question  :  Quelle  est  l'influence  de 
l'air  sur  les  végétaux  ?  Bordeaux,  1758,  in-4o. 

de  Poederlé  {Eugène-Joseph-Charles-Q-ilain-Hubert  i'Olmen). 
—  Voir  page  224. 
Manuel  de  l'arboriste  et  du  forestier  belgiques.  Bruxelles, 
1772,  in-80,  avec  un  supplément  qui  a  paru  en  1779.  —  Une 
2*  édition  a  paru  à  Bruxelles,  in-8°,  en  1788,  et  une  3«,  en 
2  vol.  in-8%  en  1792. 

Maerter  {Fram- Joseph).  —  Voir  page  224. 
Fundamenta  et  termini  botanici,  congesta  secundum  metho- 
dum  et  ad  ductum  celeberr.  Eq.  Car.  à  Linné  in  usum 
praelectionum  theoreticarum.  Bruxelles,  1789,  in-12». 

Roueel  [François- Antoine).  —  Voir  page  226. 
Traité  des  plantes  les  moins  fréquentes,  qui  croissent  natu- 
rellement dans  les  environs  des  villes  de  Gand,  d'Alost,  de 
Termonde  et  Bruxelles.  Paris  et  Bruxelles,  17^2,  in -8». 


428  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Flore  du  Nord  de  la  France.  Paris,  1803,  2  vol.  in-8°. 
Rozin  (A.).  —  Voir  page  225. 

Herbier  portatif  des  plantes  qui  se  trouvent  dans  les  environs 
de  Liège  avec  leur  description  et  classification  selon  le 
système  de  Linné.  Précédé  d'un  discours  sur  la  botanique. 
(Premier  cahier.)  Liège,  1791,  in-S»,  VIII-72  p.  —  Rare- 
ment, on  rencontre  ce  cahier  avec  les  plantes  sèches 
qu'il  devait  recevoir  sur  des  pages  blanches  encadrées  au 
nombre  de  50. 
Van  den  Sande  {Jean- Baptiste),  pharmacien  et  professeur  de 
physique  et  de  chimie  à  l'École  centrale,  né  et  mort  à 
Bruxelles. 

Mémoire  sur  cette  question  :  Quels  sont  les  végétaux  indi- 
gènes propres  à  fournir  des  huiles,  qu'on  pourrait  substi- 
tuer, avec  succès  et  sans  danger,  à  l'huile  d'olive  ?  etc.  1788. 
(M.  4"  A.B.). 
Van  der  Stegen  de  Putte  {Jean-François-Philippe).  —  Voir 
page  225. 

Guide  du  naturaliste  dans  les  trois  règnes  de  la  nature,  ou 
méthode  par  laquelle  on  peut  découvrir  le  nom  générique 
de  l'animal,  du  végétal,  ou  du  minéral  que  l'on  se  propose 
de  connaître.  Bruxelles,  1792,  1  vol.  in-8''. 
Wauters  {Pierre-Engelbert),  né  à  Moerzeke  le  5  décembre  1745, 
mort  à  Gand  le  8  octobre  1840. 

Dissertatio  botanico-medica  de  quibusdam  plantis  belgiciis 
in  locum  exoticarum  sufficiendis.  Gand,  1785,  in-8<». 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  429 


§  4.  —  Dix-oieuvième  siècle^^^. 

Adelmann    [Franz-Joseph),    professeur     à    l'Université    de 
Louvain,  né  à  Wiirzburg  le  20  juillet  1787. 
Elenchus  plantarum  horti  botanici   Lovaniensis.    Louvain, 
1823,  in-8o,  38  p. 
Antoine  (/.-i!/.),  jardinier,  né  à  Resteigne (province  de  Namur), 
mort  à  Rosière,  dans  le  Wisconsin  en  1873  ou  1874. 
Liste  de  quelques  plantes  plus  ou  moins  rares  des  environs 

de  Jodoigne.  1870,  3  p.  (B.  b.  B.). 
Petite  note  sur  la  flore  de  Wisconsin.  1872,  3  p.  (ibid.). 
Aubert  {Gustave). 
Catalogue  des  Cryptogames  récoltés  aux  environs  de  Louette- 
St-Pierre.  1865,  34  p.  (B.  b.  B.). 
Baguet  [Charles),  docteur  en  droit. 
Note  sur  quelques  espèces  nouvelles  ou  rares  de  la  flore  belge. 
1871,  10  p.  (B.  b.  B.). 


(l)  Les  recueils  périodiques  dans  lesquels  ont  paru  un  gran<l  nombre  de  publi- 
cations des  botanistes  belges  sont  les  suivants  : 
Bulletins  (B.  A.  B.),  ^fémoires  in-4»  (M.  i"  A.  B.)  et  Mémoires  in-S"  (M.  8"  A  .  B.) 

de  l'Académie  royale  de  Belgique. 
Bulletin  de  la  Société  royale  de  botanique  de  Belgique  (B.  b,  B.). 
Messager  des  sciences  et  des  arts,   de  Gand  (M.  S.  G.), 
Bijdragen  lot  de  natuurkundige  ivelenschappen,  d'Amsterdam  (Bijdr.). 
Journal  d'horticulture  pratique. 

Annales  de  la  Société  royale  d'agriculture  et  de  botanique  de  Gand. 
Flore  des  serres  et  des  jardins  de  l'Europe. 
Le  Jardin  fleuriste. 
La  Belgique  horticole  (Bolg.  Hort.). 
L 'Illustration  horticole. 
Revue  de  l'horlictilture  belge  et  étrangère. 

Bulletin  de  la  Fédération  des  Sociétés  d'horticulture  de  Belgique. 
Mémoires  et  publications  de  la  Société  des  sciences,  arts  et  lettres  du  Iluinanl. 


430  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Note  sur  le  Sedum  rubens,  croissant  sur  le  massif  silurien 

de  Brabant.  1874,  2  p.  (B.  b.  B.). 
Compte  rendu  de  la  Session   extraordinaire  de  la   Société 

royale  de  botanique  de  Belgique  et  de  la  Société  botanique 

de  France   du  15  ou  22  juillet    1873    (pro   parte).  1874, 

12  p.  (ibid.). 
Annotations  nouvelles  à  la  flore  de  la  province  de  Brabant. 

1876,  26  p.  (ibid.). 
Bamps  (Constant),  médecin. 
Plantes  rares  des  environs  de  Hasselt.  1873,  23  p.  (B.  b,  B). 
Notice  sur  le  Chara  aspera  Willd.  1874,  6  p.  (ibid.). 
Bauwens  {£.),  receveur  des  contributions. 
Les  Diatomées  de    Belgique.  1877,   13  p.   (Bulletins  de  la 

Société  belge  de  microscopie). 
Beaufays  {Grustave),   agronome. 
Flore   Verviétoise    contenant   la  description  de  toutes   les 

plantes  qui  croissent  spontanément  dans  les  environs  de 

Verviers.    Verviers,   1857,     in- 18»,  VIII- 151    p.  —  Une 

seconde  édition  de  cet  ouvrage  a  paru  en  1874. 
Beaïljean  [Romain),  directeur  d'École  moyenne. 
Une  nouvelle  espèce  subalpine  (Coralliorrhiza  innata  R.  Br.) 

pour  la  flore  des  Ardennes.   1864,  3  p.  (B.  b.  B.). 
Bellynek   [Auguste- Alexis -Adolphe- Alexandre).    —    Voir 

page  252. 
Catalogue  des  Cryptogames  observées  dans  les  environs  de 

Namur.  1852,  37p.  (B.  A.  B.). 
Flore  de  Namur.  Namur,  1855,  l  vol.  in-8°,  XXXII-35o  p. 
Note  sur  un  Orchis  ustulata  à  fleurs   doubles.  1867,  4  p. 

(B.  b.  B.). 
La  Botanique  moderne,  conférence  sur  la  botanique  générale. 

1869,  49  p.  (Études  religieuses,  historiques  et  littéraires). 
Les  anomalies  dans  le  règne  végétal.  1871,  19  p.  (B.  A.  B.). 
Cours  élémentaire  de  botanique.  Namur,  1871-1874,  1  v.  in-8<», 

632  p.,  900  fig;  2«  éd., Bruxelles,  1876,  1  vol.  in-8»,  680p. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  431 

Les  plantes  carnivores.  1875,  5  p.  (Précis  historiques). 

Catalopfue  des  plantes,  soit  spontanées,  soit  cultivées  en 
grand,  observées  en  Belgique,  à  l'usage  des  herborisations. 
Namur,  1876,  1  vol.  in-18»,  80  p. 

La  botanique  en    1876.  1877,  24  p.  (Annales  de  la  Société 
scientifique  de  Bruxelles). 
Bernardin  {le  Frère),  conservateur  du  Musée  commercial- 
industriel  de  Melle. 

Nomenclature  usuelle  de  550  fibres  textiles  végétales.  Gand, 
1872,  in-8o,  80  p. 

Classification  de  250  matières  tannantes.  Gand,  1872,  in-8°, 
28  p.  —  Supplément,  1875,  6  p. 

Classification  de  100  Caoutchoucs  et  Guttaperchas.  Gand, 
1872,  in-8°,  20  p.  —  Supplément,  1875,  3  p. 

Classification  de  160  huiles  végétales,  etc.  Gand,  1874, 
in-8o,24p. 

Classification  de  40  savons  végétaux.  Gand,  1875,  in-8°,  11  p. 

Classification  de  250  fécules.  Gand,  1876,  in-8o,  26  p. 
Berton  (C),  régent  d'École  moyenne. 

Traité  élémentaire  de  botanique.  Namur,  1873,  1  vol,  in-12o, 
175  p.,  avecfig. 
Bodson  {Lucien) j  pharmacien. 

Compte  rendu  de  la  neuvième  (1870)  herborisation  de  la  So- 
ciété royale  de  botaniquede  Belgique.  1871,  34p.(B.b.  B.). 

Compte  rendu  de  la  dixième  (1871)  herborisation  de  la  So- 
ciété royale  de  botanique  de  Belgique.  1872,21  p.  (ibid.). 
'Bom.jxier  {Joseph- Edouard)  j  professeur  de  botanique  à  l'Uni- 
versité de  Bruxelles  et  conservateur  au  Jardin  botanique 
de  l'État. 

Tableau  analytique  de  la  flore  parisienne,  par  Bautier,  édition 
mise  en  rapport  avec  la  flore  belge.  Bruxelles,  1854,  1  vol. 
in-18%VIII-474p. 
Notice  sur  le  Gagea  spathacea,  plante  nouvelle  pour  la  flore 
belge.  1856,  2  p.  (B.  A.  B.). 


432  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Note  sur  les  poils  des  Fougères  et  sur  les  fonctions  de  ces 

organes.  1862,  11  p.  (B.  b.  B.). 
Quelques  remarques  sur  l'absorption  par  les  surfaces  des 

plantes.  1863,  10  p.  (ibid.). 
Monographie  des  Fougères.  1866,  91  p.,  6  pi.  (ibid.). 
Les  matières  colorantes  des  feuilles.  1866,  5  p.  (Bulletin  du 
Congrès  international  de  botanique  et  d'horticulture,  réuni 
à  Amsterdam). 
Considérations  sur  la  panachure  et  la  coloration  des  feuilles. 

1867,  12  p.  (Archives  cosmologiques). 
Sur  la  fécondation  artificielle  des  Palmiers  et  de  la  récolte 
du   pollen   pour    cette    opération.    1867,    10  p.  (B.  b.  B). 
Les  Platanes  et  leur  culture.  1869,  20  p.,  2  pi.  (Annales  de 

l'horticulture  en  Belgique). 
Notice  sur   le  Jardin  botanique  de  Bruxelles.  1871,  38  p. 

(B.  b.  B.). 
Revue  et  classification  des  Cyathéacées.  1873,  3  p.  (Bulletin 

de  la  Société  botanique  de  France), 
Sur  le  bleuissement  des  fleurs  du  Phajus  maculatus  Lindl. 

1873,6  p.  (ibid.). 
De  la  sève  descendante  ou  étude  sur  les  théories  de  l'accrois- 
sement des  végétaux.  1873,  47  p.   (Annales  de  Phorticul- 
ture  en  Belgique). 
Sur  l'amylogenèse  dans  le  règne  végétal.  1874, 20  p.  (B.  b.  B.) 
Carnoy   {Jean-Bapiiste),   prêtre,  professeur  de  botanique  à 
l'Université  de  Louvain. 
Recherches  anatomiques  et  physiologiques  sur  les  Cham- 
pignons. 1870,  189p.,  9  pi.  (B.  b.  B.). 
Carolus  (J.),   médecin. 
Recherches  sur  les  herbiers  des  anciens  botanistes  et  ama- 
teurs belges.  1857,  67  p.  (Annales  de  la  Société  des  sciences 
médicales  et  naturelles  de  Malines). 
Carron  {Gusiave). 

Herborisations  de  1872.  —  Première  excursion  faite  par  la 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  433 

section  de  botanique  de  la  Société  Linnéenne.  1872,  2  p. 

(Bulletin  de  la  Société  royale  Linnéenne  de  Bruxelles). 
Cerf  {Henrietta),  née  à  la  Jamaïque  le  iU  février  1810,  morte  à 

Bruxelles  le  22  octobre  1877, 
Notes  on  the  Bel^ian  Flora.  —  A  list  of  plants  f^rrowlnj,'  wild 

in  Belfj^ium,  and  which  are  either  rare  or  not  indijrenous 

inEngland.  1851»,  4  p.  (The  Phytologist,   London,  t.  III). 
Additional  notes  on  the  Flora  of  Bel^ium.  1860,  2  p.  (ibid. 

t.  IV). 
List  of  Plants  collected  about  Dover,  Walmer,  Folkstone, 

and  Sandgate,  frora  tlie  middle  of  May  to  the  beginning  of 

July,  of  thepast  year,  18G0.  1861,  13  p.  (ibid.,  t.  V). 
Addition  to  the  List  of  South  Kent  Plants,  collected  in  the 

course  of  last  summer.  1861 ,  2  p.  (ibid.,  t.  V). 
Botany  of  the  Meuse.  —   Botany  of  the  Fond  de  Leffe,  near 

Dinant,  Belgium.  1861,  4  p.  (ibid.,  t.  V). 
East  Anglian  Botany.  1862,  31  p.  (ibid.,  t.  V). 
Chalon  {Jean),  docteur  en  sciences  naturelles. 
Petites  annotations  botaniques.  1866,  4  p.,  1  pi.  (B.  b.  B.). 
Matériaux  pour  servir  à  la  détermination  des  familles,  des 

genres  et  des  espèces   par  l'étude  anatomique  des  tiges. 

1867,  60  p.  (ibid.).   Additions  et  corrections.   1867,  16  p. 

(ibid.). 
Petites  annotations  botaniques.   1867,14  p.  (ibid.). 
Le  cellule  végétale.  1867,  17  p.  (Revue  trimestrielle). 
Nouveaux  matériaux   pour   servir  à  la  détermination    des 

familles,  des  genres  et  des  espèces  par  l'étude  anatomique 

des  tiges.  1868,62  p.,  7  pi.  (ibid.). 
Le   mouvement  dans  le  règne  végétal.    1868,  62  p.  (Revue 

trimestrielle). 
Le  manteau  de  la  terre.  1868,  31  p.  (ibid.). 
Un  mot  sur  la  germination  du  Gui.  1868,  9  p.  (Mémoires  et 

publications  de  la  Société  des  sciences,  arts  et  lettres  du 

Hainaut). 

13 


434  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

De  la  place  des  gymnospermes  dans  la  série  naturelle  des 

végétaux.  1869;  47  p.  (ibid.). 
Revue  des  Loranthacées.  1870,  87  p.  (ibid.). 
La  vie  d'une  plante.  Namur,  1871,  1  vol.  gr.  in-8'',  743  p. 
Notes  d'un  touriste.  1872,  30  p.  (B.  b.  B.). 
Le  Jardin  d'essai  d'Alger.  —  Notes  d'un  touriste.  1872,  29  p. 

(Belg.  Hort.). 
La  graine  des  légumineuses.  1875,  63  p.,  3  pi.  (Mémoires  et 

publications  de  la  Société  des  sciences,  arts  et  lettres  du 

Hainaut). 
Coemans  {Eugène).  —  Voir  page  246. 

Notice  sur  quelques  Cryptogames  critiques  de  la  flore  belge. 

1858,  20p.  (B.  A.  B). 
Notice  sur  le  Pilobolus  crystallinus.  1859,  18  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Recherches  sur  la  genèse  et  les  métamorphoses  de  la  Peziza 

Sclerotiorum  Lib.  1860,  35  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Monographie  du  genre  Pilobolus  Tode,  spécialement  étudié 

au  point  de  vue  anatomique  et  physiologique.  1861,  68  p., 

3  pL  (M.  4«  A.  B.). 
Notice  sur  les  Ascolobus  de  la   flore  belge.   1862,    15  p. 

(B.  b.  B.). 
Note  sur  lesOzonium  de  la  flore  belge.  1862,  7  p.  (ibid.). 
Notice  sur  un  champignon  nouveau  :    Kickxella  alabastrina 

Cms.  1862,4  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Quelques  Hyphomycètes  nouveaux  :  L  Mortierella   polyce- 

phala,    et  IL    Martensella    pectinata.    1863,    9   p.,  2  pi. 

(B.  A.  B.). 
De  l'existence  des  conidies  chez  les  Agaricinées.  1863,  10  p., 

1  pL  (ibid.). 
Recherches  sur  le  polymorphisme  et  les  difl"érents  appareils 

de   reproduction  chez  les  Mucorinées.  1863,  21  p.,  2  pi. 

(ibid.). 
Révision  des  genres  Gonatobotrys  et  Arthrobotrys  Corda. 

1863,  12  p.,  Ipl.  (B.  b.  B.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  435 

Cladoniae   Belgicae  exsiccatae,  quas  collegit  et  distribuit, 

schedulis  criticis additis.  Gand,  cent,  l'»,  1863;  cent.  II,  1866. 
Monographie  des  Sphenophyllutn  d'Europe  (en  collaboration 

avec  J.-J.  Kickx).  1864,  27  p.,  2  pi.  (B.  A.  B.). 
Cladoniae  Aoharianae,  ou  révision  critique  des  Cladonia  du 

Synopsis  et  de  l'herbier  d'Acharius.    1865,  18  p.    (ibid.). 
Les  Annularia  du  terrain  houiller  de  Belgique.   1865,  5  p. 

(B.  b.  B.). 
Description  de  la  flore  fossile  du  premier  étage  du  terrain 

crétacé  du  Hainaut.  1867,  25p.,  3  pi.  (M.  4°  A.  B.). 
Cogniaux    {Alfred)^    conservateur    au    Jardin   botanique    de 

l'État. 
Notice  sur  le  Nitella  tenuissima  Kutzing.  1863,  3  p.  (B.  b.  B.). 
Coup  d'œil  sur  la  végétation  des  environs  de  Visé.    1864, 

II  p.  (ibid.). 
Un  an  au  Borinage  ;   quelques   matériaux  pour  la  flore  du 

Hainaut  central,   recueillis   pendant   l'année   1864.   1864, 

9  p.  (ibid.). 
Quelle  est    la  nature  du    Festuca   loliacea   Huds.  ?    1865, 

3  p.  (ibid.). 
Quelques  observations  botaniques  sur  les  environs  de  Phi- 

lippeville.  1866,  11p.  (ibid.). 
Notice  sur  l'Asplenium  viride  Huds.,  fougère  nouvelle  pour  la 

flore  belge.  1867,  3  p.  (ibid.). 
Quelques  observations  faites  en  1867,  1867,7  p.  (ibid.). 
Essai  d'analyse  des  Mousses  pleurocarpes  de  Belgique  sans 

le  secours  des  organes  de  fructification.  1869,  21  p.  (ibid.). 
Les    Gluraacées    de    Belgique     (en    collaboration    avec  É. 

Marchai).  1869-1871,  3  fascicules  renfermant  240  numéros. 
Catalogue  pour  servir  d'introduction  à  une  monographie  des 

Hépatiques  de  Belgique.  1872,  44  p.  (ibid.). 
Les  plantes   ornementales   à    feuillage  panaché    et    coloré 

(en  collaboration  avec  É.  Marchai).  Gand,  in-4''    oblong, 

vol.  ^^  1873,  64  p.,  30 pi.  ;  vol.  II,  1874,  62  p.,  30  pi. 


436  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Un  nouvel  hybride  entre  deux  genres  différents.  1873,  4  p. 
(Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France). 

Des  ressources  bibliographiques  dont  les  botanistes  disposent 
en  Belgique.  1874,  20  p.  (B.  b.  B.). 

Diagnoses  de  Cucarbitacées  nouvelles  et  observations  sur  les 
espèces  critiques.  1876,  fasc.  l^",  44  p.;  1877,  fasc.  II, 
102  p.,  1  pi.  (M.  8°  A.  B.). 

Cucurbitaceae  (monographie  des  espèces  brésiliennes).  In- 
folio, environ  80  p.  et  40  pi.  (sous  presse  pour  paraître 
prochainement  dans  le  Flora  Brasiliensis). 
Couret- Villeneuve  (L.-P.).  Cet  auteur,  né  à  Orléans,  fut 
professeur  de  grammaire  générale  à  l'École  centrale  du 
département  de  l'Escaut.  Il  a  publié,  en  1784,  à  Orléans  : 
Prodromus  florae  aurelianensis,  in-S». 

Hortus  Gandavensis.  —  Description  de  toutes  les  plantes  qui 
se  cultivent  dans  le  Jardin  botanique  de  l'École  centrale  du 
département  dePEscaut,  àGand.  Gand,  1802,  1  vol,  in-18o, 
404  p. 
Courtois  {Richard- Joseph).  —  Voir  page  237. 

Responsio  ad  quaestionem  botanicam  :  Quaeritur  concinna 
expositio  eorum  quae  de  organorum  propagation!  inser- 
vientium  phanerogamicarum  ortu,  situ,  fabrica  et  func- 
tione  innotuerunt.  1823,  in-4°,  113  p.  (Ann.  Acad.  Ganda- 
vensis). 

Choix  de  plantes  de  la  Belgique  (en  collaboration  avec 
A.  Lejeune).  1825-1830,20  fascicules,  chacun  de  50 plantes 
desséchées. 

Verslag  van  eene  plauten-landliouwkundig  reije,  gedaen 
in  julij  1826,  langs  de  oevers  der  Maas  van  Luik  naar 
Dinant,  in  Ardennes  en  het  groothertogdom  Luxembourg. 
1827,27  p.  (Bijdr.). 
Aanteekeningen  over  eenige  planten  der  Zuid-nederlandsche 
Flora,  en  voornamelijk  der  Flora  van  de  omstreken  van  Spa 
(en  collaboration  avec  A.  Lejeune).  1827,  8  p.  (ibid.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  437 

Beschrijving  van  twee  plantaardige  Miswassen.    1827,  3  p. 

(ibid). 
Verhandelin^  over    de    Ranunculaceae   der  Nederlandache 

Flora  (en  collaboration   avec   A.    Lejeune).    1827,  42    p. 

(ibid.). 
Compendium    florae    Belglcae    (en    collaboration    avec    A. 

Lejeune).  Lié^'e,  in-12",  tome  l*^"",  1827,  284  p.;  tome  II, 

1831,  327  p. 
Recherches  sur  la  statistique  physique,  agricole  et  médicale 

de  la  province  de  Liéore.  Verviers,  1828,  2  vol.  in-8°. 
Magasin  d'horticulture,  contenant  la  description,  la  syno- 

nimie  et  la  culture  des  plantes  les  plus  remai'quables,  etc. 

Liège,  1833,  tome  h""  et  l""»-"  livraison  du  tome  II. 
Coramentarius    in    Remberti    Dodonaei    Pemptades.    1835, 

in-4o,  80  p.  (Act.  Acad.  Caes.  Leop.  Car.  natur.  Curios.). 
Mémoires    sur   les  Tilleuls    d'Europe.    1835,   18  p.,  4  pi. 

(M.  4°  A.  B.). 
Crépin  {François),  directeur  du  Jardin  botanique  de  l'État. 
Note    sur    le   Galeopsis    Ladano-ochroleuca.    1853,    2   p. 

(B.  A.  B.). 
Notice  sur  deux   nouvelles  hybrides    (Mentha).   1853,  3  p. 

(ibid.). 
Notes  sur  quelques  plantes  rares  ou  critiques  de  la  Belgique. 

1859,  fasc.  h'--,  23  p.;  1862,  fasc.  11,71  p.;  1863,  fasc.  III, 

36  p.;  1864,   fasc.   IV,  59  p.;   1865,  fasc.  V,  274  p.,  6  pi. 

(B.  et  M.  8°  A.  B.). 
Manuel  de  la  flore  de  Belgique.  Bruxelles,  1860,  l  vol.  in-12''., 

LXXV-236  p.  ;   2«  éd.,  1866,   1  vol.  in-l2»,  XLIII-384  p.; 

3<^éd.,  1874,  1  vol.  in- 18°,  LI-573p. 
Note  sur  l'Elodea  canadensis  Rich.  1862,  8  p.  (B.  b.  B.). 
Un  coup  d'œil  sur  la  florule  des  environs  de  Han-sur-Lesse. 

1862,  28  p.  (ibid.).  —  Une  nouvelle  édition  de  cet  opuscule 

a  paru  en  1873. 
Petites  annotations  à  la  flore  de  Belgique.  1862,  8  p.;  1863, 

24  p.;  1866,  12  p.  (ibid.). 


438  B1BLI0GRA.PHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

De  l'étude  de  la  botanique.  1862,  5  p.  (Belg.  Hort.).  —  Cet 

article  est  signé  :  Un  membre  de  la  Société  botanique  de 

Belgique. 
L'Ardenne  au  point  de  vue  botanique.  1863,  60  p.  (Bulletin  de 

la  Fédéi'ation  des  Sociétés  d'horticulture  de  Belgique). 
Considérations  sur  l'étude  de  la  flore  indigène.  1863,  33  p. 

(B.  b.  B.). 
Les  Characées  de  Belgique.  1863,  16  p.  (ibid.). 
Les  marais  de  Berlaere  et  l'abbaye  d'Afflighem.  1863,  8  p. 

(ibid.). 
Notes  extraites  d'un  vieil  herbier.  1863,  2  p.  (ibid.). 
Quelques  mots  sur  la  dispersion  de  l'Helichrysum  arenarium 

en  Belgique.  1863,  3  p.  (ibid.). 
Recueil  de  faits  tératologiques.  1863,  3  p.,  3  fig.  ;  1865,  3  p., 

1  pi.  ;  1866,  4  p.,  Ipl.  (ibid.). 
Un  petit  procès  à  propos  d'horticulture  et  de  botanique.  1863, 

8  p.  (Belg,  Hort.).  —  Cet  article  est  signé  :  F.  Prince. 
Les  fleurs  du  Bas-Luxembourg.  1863,  10  p.  (ibid.).  —  Cet 

article  est  signé  :  ***. 
Une  herborisation  dans  la  vallée  du  Bocq.  1863,  4  p.  (ibid.j. 

—  Cet  article  est  signé  :  ***. 
Toujours  l'espèce  !  Lettre  à  M.  le  Docteur  M*****  à  propos 

de  quelques  plantes  litigieuses.  1863,  8  p.  (ibid.). 
Causeries  botaniques.    1863,    Il    p.    (Revue    populaire   des 

sciences). 
Matériaux  pour  servir  à  l'histoire  de  la  géographie  botanique 

de  Belgique.  1864,  57p.;  1865,  21  p.  (B.  b.  B.). 
Sur  quelques  contradictions  botaniques.  1864,  7  p.  (ibid,). 
Le  Lappa  tomentosa  Lmk  est-il  rare  ou  commun  dans  l'ouest 

de  l'Europe  ?  1864,  3  p.  (ibid.). 
Sur  un  vice  de  la  nomenclature  botanique.  1864,  6  p.  (ibid.). 
Observations  sur  la  Flora  von  Nord-und  Mittel  Deutschland 

de  M.  Auguste  Garcke.  1865,  5  p.  (ibid.). 
Flore  du  Palatinat  comparée  à  celle  de  Belgique.  1865,  20  p. 

(ibid). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  439 

Description  of  some  ve^etable  Monstruosities.  18G5,  8    p., 

I  p).  (The  Naturalist). 
DwarphismanJ  Atrophy.  1805,  2  p.  (ibid.). 
Considei'ations  on  the  term  «  Species   n  apt'opos  of  a  new 

Work  of  M.  Jordan.  1865,  13  p.  (ibid.). 
Des  réductions  spécifiques.    1865,  G  p.  (Annales  de  la  Société 

phytologique  et  micrographique  d'Anvers). 
Une  excursion  dans  la  Campihe  limbourgeoise.  1806,  14  p. 

(Belg.  Hort.).  —  Cet  article  est  signé  :  Un  membre  de  la 

Société  royale  de  botanique. 
Étude  sur  les  Roses.  1866,  15  p.  (B.  b.  B.). 
Comptes  rendus  des  5«,  7«et  8*  herborisations  générales  delà 

Société  royale  de  botanique  de  Belgique.  1866,  12  p.;  1869, 

II  p.;  1869,28  p.  (ibid.). 

Plateaux  et  vallées  du  Nord-Est  de  l'Ardenne.  1866,  28  p. 

(Annales   de  la  Société  phytologique  et  micrographique 

d'Anvers). 
Coup  d'œil  sur  la  flore  du  département  des  Ardennes.  1867, 

3  p.  (B.  b.  B.). 
Éléments  de  botanique.  1867-1870,  20  p.,  2  pi.  (Bulletin  du 

Cercle  d'arboriculture  de  Belgique). 
La  Synonymie  au  Congrès  de  botanique  de  Paris.  1868,  30  p. 

(Annales   de  la  Société  phytologique   et  micrographique 

d'Anvers). 
Révision  de  l'herbier  des  Graminées,  des  Cypéracées  et  des 

Joncées  publiées  par  P.  Michel.  1868,  38  p.  (B.  b.  B.). 
Description  de   deux  Roses  et   observations  sur   la  classi- 
fication des  Roses.  1868,  Il  p.  (ibid.). 
Primitiae  Monographiae  Rosarum.  —  Matériaux  pour  servir 

à  l'Histoire  des  Roses.  1869,  fasc.  h""-,  124  p.;  1872,  fasc.  II, 

126  p.;  1874-1875,  fasc.  III,  123  p.;  1876,  fasc.  IV,  87  p., 

(ibid.). 
Description  d'une  nouvelle    Rose    du    Japon  (Rosa  Luciae 

Franch.  et  Rochebr).  1871,  2  p.  (ibid.). 


440  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

Catalogue  de  la  flore  de   Belgique  (en  collaboration  avec 

F.  Gravet  et  C.  Delogne).  Bruxelles,  1872,  gv.  in-8°,  32  p. 
Géographie  botanique  de  la   Belgique.    1873,  32  p.  (Patria 

Belgica,  t.  l^»-). 
Paléontologie  végétale  (de  la  Belgique).  1873,  10  p.  (ibid.). 
Flore  médicale  (de  la  Belgique).  1873,  8  p.  (ibid.). 
Compte  rendu  de  la  Session  extraordinaire  de  la  Société 

royale  de  botanique  de  Belgique  et  de  la  Société  botanique 

de  France,  du  15  au  22  juillet  1873.  1873,  47  p.  (B.  b.  B.). 
Note  sur  un   Caulinites  récemment  découvert  dans   l'assise 

lackénienne.  1873,  2  p.  (B.  A.  B.). 
Rosae  hispanicae  Monographia.  1874,  11  p.  (in  Prodromus 

florae  hispanicae,  auct.  Willkomm  et  Lange). 
Description  de  quelques  plantes  fossiles  de  l'étage  des  psam- 

mites  du  Condroz  (dévonien  supérieur).  1874,  12  p.,  3  pi. 

(B.  A.  B.). 
Fragments  paléontologiques  pour  servir  à  la  flore  du  terrain 

houiller  de  Belgique.  1874,  fragment  lef,  1 1  p.,  2  pi .  (ibid.). 
Note  sur  le  Pecopteris  odontopteroides  Morris.  1875,  6  p., 

1  pi.  (ibid.). 
Observations  sur  quelques  plantes  fossiles  du  dépôt  dévonien 

rapporté  par  Dumont  à  l'étage  quartzoschisteux  inférieur 

du  système  eifelien.  1875,  17  p.,  6  pi.  (B.  b.  B.). 
Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Rose  américaine  (Rosa 

Durandii).  1875,  2  p.  (Bulletin  de  la  Société  botanique  de 

France). 
Nouvelles  observations   sur  le  Pecopteris   odontopteroides 

Morris.  1876,  5  p.  (B.  b.  B.). 
Notions    élémentaires    de   botanique    à    l'usage    des    écoles 

(en  collaboration  avec  J.  Poncin).  Bruxelles,  1876,  1  vol. 

in-18'',83p.,  178  flg. 
Histoire  du  Rosa  multiflora  Thunbg.  1876,  2  p.  (Revue  de 

l'horticulture  belge  et  étrangère) . 
Quelques  mots  sur  les  Rosa  rugosa  Thunberg  et  Rosa  Iwara 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  441 

Siebold.    1877,   l  p.  (Floi-e  des  serres    et  des  jardins    de 

l'Europe). 
Petit  ^uide  du   Jardin    hotanique    de   Bruxelles.    Bruxelles, 

1877,  in-18",  16p. 
Crocq  (Anioine-Josejjh),  né  à  Atli,  mort  à  Bruxelles.  —Son 

herbier  est  conservé  par  son  neveu,  M.  le  D""  J   Crocq. 
Tableau  synoptique   du  Jardin    des  plantes  de   Bruxelles, 

exécuté  d'aprèâ  la  réorganisation  qu'en  a  faite  M.  Dekin 

en  1809.  Bruxelles,  1809,  ^r.  in-folio,  9  feuillets. 
Dandois  (Honora),  agi-onome. 
Florule  nivelloise.  1863,9  p.  (B.  b.  B.). 
Additions  à  la  florule  des  environs  de  Nivelles.  1865,  16  p. 

(ibid.). 
Note  sur  quelques  espèces  nouvelles  pour  la  flore  braban- 
çonne. 1866,8  p.  (ibid.). 
Nouvelles  annotations  à  la  florule  des  environs  de  Nivelles. 

1866,  2  p.  (ibid.). 
Souvenirs  du  Ben-i.  Bruxelles,  1869,  in-8o,  51  p. 
Dardenne  [E.),  régent  d'École  moyenne. 
Note  sur  deux  Plantago  atteints  de  monstruosité.  1867,  2  p. 

(B.  b.  B.). 
Deby  [Julien),  ingénieur. 
Note  sur  l'argile  des  polders  suivie  d'une  liste  des  fossiles 

qui  ont  été  observés  dans  la  Flandre  occidentale.    1876, 

22  p.  (Annales  de  la  Société  malacologique  de  Belgique).  — 

Cette  note  renferme  des  descriptions  de  Diatomées. 
Ce  que  c'est  qu'une  Diatomée.  1877, 14  p., 9  fig.  (Bulletin  de 

la  Société  belge  de  microscopie). 
Liste  dé  Diatomées  trouvées  dans  l'argile  des  polders.  1877, 

3  p.  (ibid.). 
de  Cannart  d'Hamale  (Fr.),  président  de  la  Fédéi-ation  des 

Sociétés  d'horticulture. 
Monographie  historique  et  littéraire  des  Lis.  Malines,  1870, 

1  vol.  in-8°,  122  p. 

13* 


442  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

De  Cloet  [Jean- Joseph).  —  Voir  page  249. 
Aanteekening'en  over  de  zigtbaar-bloeijenden  planten,  uit  de 
omstrekene  van  Freyr   bij  Dinant,  in  provincie   Namen. 
1828,  8  p.  (Bijdiv). 
de  Dieudonné  {Oscar-Fmnçois-Charles-Marie- Joseph), ûocteuv 
en  sciences  naturelles,  né  à  Louvain  le  26  novembre  1846, 
mort  dans  cette  ville  le  18  mars  1875.  Son  herbier  est  con- 
servé au  Jardin  botanique  de  Bruxelles. 
Monographie    des    Adonis  de   l'Europe  (œuvi-e   posthume). 
1876,8  p.  (B.  b.  B.). 
de  Kerehove  de  Denterghem  {Oswald) . 
Les  Palmiers,  —  Histoii'e  iconographique.  —  Géographie.  — 
Paléontologie.  —  Botanique.  —  Description.  —  Culture.  — 
Emploi,  etc.,  avec  un  Index  général  des  noms  et  synonymes 
des   espèces  connues.    Paris,   1   vol.  gr.    in-8"   d'environ 
300  pages,  avec  200  figures  et  40  chromolithographies.  — 
Ouvrage  sous  presse,  pour  paraître  prochainement. 
Dekin  [Adrien).  —  Voir  page  228. 
Florula  Bruxellensis,  seu  catalogus  plantarum  circa  Bruxel- 
las  sponte  nascentium  (en  collaboration  avec  A. -F.  Passy). 
Bruxelles,  1814,  in-18°,  X-72  p. 
Sur  le   Néflier    du  Japon,  Mespilus  japonica.    1819,  6  p. 
(Annales  générales  des  sciences  physiques). 
De  Lathauwer  {Liévin-Amand)^  né  à  Moortzele  le  4  décem- 
bre 1782,  mort  à  Waerschoot  le  21  avril  1859. 
Belgisch  Kruidboek.  Gand,  1849,4  vol.  in-8''. 
Delehevalerie  (6^.),  directeur  des    jardins  du  Khédive,  au 
Caire . 
Flore  exotique  du  Jardin  de  Ghésireh  et  des  domaines  de 

S.  A.  le  Khédive.  Le  Caire,  1871,  1  vol.  in-8'>. 
L'arbre  national  des  Égyptiens.  —  Le  Dattier.  1871,  16  p. 
(Bulletin  de  la  Fédération  des  Sociétés  d'horticulture). 
de  Limminghe  [Alfred- Marie- Antoine.)  —  Voir  page  253. 
Flore  mycologique  de  Gentinnes.  —  Catalogue  des  Mycètes 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  443 

observées  dans  cette  partie  <lu  Brahant  wallon  pendant  les 
années  1855,  1856  et  1857,  Namur,  1857,  in  8",  89  p. 
Delogne  (C-H.),  aide-naturaliste   au   Jardin    botanique    de 
l'État. 

Les  Mousses  de  l'Ardenne  (en  collaboration  avec  F.  Gravât). 
1868-1873,5  fascicules  in-4'',  renfermant  chacun  50  nu- 
méros. 

Les  Hépatiques  de  l'Ardenne  (en  collaboration  avec  F.  Gravet). 
1868-1873,  6  fascicules,  renfermant  chacun  10  numéros. 

Catalogue  de  la  flore  de  Belgique  (en  collaboration  avec 
F.  Crépin  et  F.  Gravet).  Bruxelles,  1872  gc.  in-8«,  32  p. 

Rapport  sur  l'excursion  faite  le,  21  juillet,  à  Rochefort  et  à 
Han-sur-Lesse.  1873,  5  p.  (Bulletin  de  la  Société  botanique 
de  France). 

Contributions  à  la  flore  cryptogamique  de  Belgique.  1874- 
1875,  iJ2  p.  (B.  b.  B.). 

Diatomées  des  environs  de  Bruxelles.  1877,  8  p.  (Bulletin  de 
la  Société  belge  de  microscopie), 
de  Malzine  {Orner). 

La  flore  mexicaine  aux  environs  de  Cordova.  —  (Impressions 
de  voyage,  1869-1870.  1872,  102  p.  (Bulletin  de  la  Fédé- 
ration des  Sociétés  d'horticulture). 
De  Moor  {V.-P.-G.),  médecin-vétérinaire. 

Tableau  analytique  des  familles  naturelles  de  la  flore  belge 
disposées  selon  l'ordre  des  affinités  qu'elles  présentent 
entre  elles.  Bruxelles  (sans  date),  une  grande  feuille. 

Tableaux  analytiques  des  familles  naturelles  de  la  phanéro- 
gamie  et  de  la  cryptogamie  belges  ;  arrangées  suivant  la 
méthode  de  De  CandoUe;  suivis  du  catalogue  des  genres 
de  plantes  vasculaires  qui  croissent  naturellement  sur  le 
sol  belge.  Alost,  1847,  in-4",  14  feuillets. 

Synopsis  analytique  de  la  flore  agrostologique  belge,  ou 
tableaux  dichotomiques  de  tous  les  genres  et  espèces  de 
Graminées  qui  croissent  et  qui  sont  cultivées  en  Belgique. 
Alost  (sans  date),  in- 18",  46  p. 


444  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

Note  sur  l'embryon  des  Graminées.  1853,  Il  p.  (B.  A.  B.). 
Considérations  sur  le  genre  Maïs  Tourn.  1853,  5  p.,  I  fig. 

(ibid.). 
Essai  d'une  monographie  sur  les  Graminées  de  la  Belgique. 

Bruxelles,  1853,  in-S",  128  p. 
Traité  des  Graminées  céréales  et  fourragères  que  l'on  ren- 
contre en  Belgique.  Bruxelles,  1854,  Ivol.  in- 12";  355  p. 
Deux  mots  sur  le  genre  Michelaria.  1856,  10  p.  (B.  A.  B.). 
Dérive  {Théodoré). 

Flore  vénéneuse  de  la  province  de    Liège,  ou   description 

des  plantes  nuisibles  ou  suspectes,  qui  croissent  dans  cette 

partie  du  royaume.  Verviers,  1839  (la  couverture  porte  la 

date  de  1840),  1  vol.  in-lS»,  128  p.,  12  pi. 
de  Selys-Longehanips  [Michel- Edmond). 
Note  sur  une  variété  pyramidale  du  Populus  virginiana  Desf. 

{P.  monilifera  Ait.).  1864,  6  p.,  1  pi.  (B.  b.  B.). 
Determe  {Clément- Joseph-Théophile),  géomètre-arpenteur,  mort 

à  Mariembourg  le  18  avril  1868. 
Catalogue  des  plantes  rares  croissant  aux  environs  de  Ma- 
riembourg. 1863,  11  p.  (B.  b.  B.). 
Devos   {André),  conservateur   des  collections  botaniques   de 

l'Université  de  Liège. 
Kickxia  Belgica  ou  Herbier  des  plantes  rares  et  intéressantes 

de  la  Belgique  (en  collaboration  avec  A.  Thielens).  1865- 

1870,  4  Va  centuries  de  plantes  desséchées. 
Observations  sur  la   dispersion  et  les  stations  de  quelques 

plantes  rares  de  la  vallée  de  la  Meuse.  1866,  27  p.  (B.  b.  B.). 
Deux  jours  d'herborisation  dans  la  vallée  de  la  Meuse,  aux 

environs  de  Givet  et  d'Hastière.  1866,  22  p.  (ibid.). 
Une  herborisation  estivale  dans  les  terrains  primaires  de  la 

vallée  de  la  Meuse,  aux  environs  de  Givet, Vireux  et  Fumay. 

1867,  23  p.  (ibid.). 
Compte  rendu    de  la  sixième   (1867)    herborisation   de   la 

Société    royale    de   botanique   de  Belgique.    1867,   34  p. 

(ibid.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  445 

Les  plantes  naturalisées  ou  introduites  en  Belgique.  1870, 
118  p.  (ibid.). 

Étude  sur  l'aire  d'extension  de  quelques  plantes  méridionales 
dans  le  bassin  de  la  Meuse,  1870,  25  p.  (ibid.), 

La  pomme  sans  fleur.  1871,  3  p.  (Belg.  Hort.). 

Compte  rendu  de  la  dixième (1871)  herborisation  delaSociété 
royale  de  botanique  de  Belgique.  1872,21  p.  (B.b.B.). 

Étude  sur  la  naturalisation  de  quelques  végétaux  exotiques  à 
la  Montagne  St-Pierre  lez-Maestricht.  1872,37  p.  (ibid.). 

Résumé  du  cours  de  botanique  donné  aux  membres  de  la 
Société  d'horticulture  et  de  botanique  de  Huy.  1875-1876, 
46  p.  (Bulletin  de  la  Société  agricole  et  horticole  de 
l'arrondissement  de  Huy). 

Obs.  —  M.  Devos  a  publié  dans  La    Belgique  horticole  de 
nombreux  articles  de  botanique  horticole. 
Dewalque  {Gustave),  professeur  de   géologie  à  l'Université 
de  Liège. 

Notice  sur  un  cas  de  développement  tuberculeux  de  bour- 
geons aériens  sur  une  pomme  de  terre.    1852,  3.  p.,  1  pi. 
(B.  A.  B.). 
Donekier  {Auguste-Henri-Camillé),  ingénieur,  né  à  Liège  le 
24  mai  1831,  mort  à  Goé  le  9  août  1866. 

Notes  sur  les  stations  géologiques  de  quelques  plantes  rai-es 
ou  peu  communes  des  environs  de  Limbourg.  1862,  cen- 
turie 1",  23p.;  1871,  centurie  II,  14  p.  (B.  b.  B.).— La  2e cen- 
turie est  un  œuvre  posthume. 

Catalogue  des  plantes  des  environs  de  Goé  classées  d'après 
leurs  altitudes.  1871 ,  9  p.  (ibid.).  —  Œuvre  posthume. 
Donckier  {Henri),  aide-préparateur  au  Musée  royal.d'histoire 
naturelle  de  Bruxelles. 

Matériaux  pour  servir  à  la  flore  de  la  province  de  Liège  (en 
collaboration  avec  Th.  Durand).  1874,  fasc.  1",  50  p.;  1875, 
fa.sc.  II,  57  p.;  1876,  fasc.  III,  58  p.  (B.  b.  B.). 
Drapiez  {Pierre- Auguste- Joseph),  —  Voir  page  255. 


446  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

Sur  le  Nhandirobe  (Fevillea  L.),  et  sur  les  propriétés  alexi- 
tères  du  fruit  de  Tune  des  espèces  de  ce  g^enre.  1819,  12  p. 
(Annales  générales  des  sciences  physiques). 

Herbier  de  l'amateur  de  fleurs.  Bruxelles,  1828-1835,8  vol. 
in-4<',  600  pi.  —  Cet  ouvrage  est,  en  très-grande  partie,  la 
contrefaçon  de  l'Herbier  général  de  l'amateur  de  Mordant 
de  Launay  et  de  Loiseleur-Deslongchamps. 

Sertum  botanicum.  Bruxelles,  1828-1836,  6  vol.  in-folio, 
600  pi. 

Encyclographie  du  règne  végé tal .  Bruxelles,  1833-1838,  6  vol. 
petit  in-folio,  370  pi.  —  Les  quatre  premiers  volumes  de  ce 
recueil  se  composent  chacun  de  deux  parties  distinctes  : 
l'une  reproduit  les  figures  et  les  descriptions  (traduites) 
des  journaux  horticoles  anglais;  l'autre  est  formée  de 
monographies  de  genres  accompagnées  de  planches.  Le 
titre  «  Flore  des  serres  et  des  jardins  d'Angleterre  n  a  été 
parfois  donné  à  la  collection  du  recueil  dans  lequel  il  n'y 
a  pas  de  monographies. 

Dictionnaire  des  sciences  naturelles.  Bruxelles,  1837-1843, 
10  vol.  gr.  in-8», 210  pi.—  Cet  ouvrage  renferme  66  planches 
de  botanique. 
Dubois  (F.),  médecin. 

Essai  de  matière  médicale  belge,  contenant  la  description 
des  plantes  médicinales  qui  croissent  spontanément  en 
Belgique  ;  leurs  propriétés  physiques  et  chimiques  ;  leurs 
vertus;  leurs  modes  d'administration  et  leurs  doses. 
Tournai,  1837, 1  vol.  in-S",  160  p. 
d'Udekem  [G-érard-Jules-Marie-Ghislain)^  médecin,  né  à 
Louvain  le  8  juin  1824,  mort  à  Bruxelles  le  10  décem- 
bre 1864. 

De  quelques  parasites  végétaux  développés  sur  des  animaux 
vivants  (en  collaboration    avec  G.   Gluge).   1857,   12  p, 
2  pi.  (B.  A.  B.). 
Du  Mortier  {Barthélémy -Charles).  —  Voir  page  235. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  447 

Commentationes  hotanicae  (Observations  botaniques).  Tour- 
nai, 1822,  1  vol.  in-8",  117  p. 
Observations  sur  les  Graminées  de   la  flore  de    Belfifique,  et 

Agfrostographiae  Bel{?icae  tentamen.  Tournai,  1823,  1  vol. 

in-S",  153  p.,  16  pi. 
Notice  sur  un  nouveau  g^enre  de  plantes  :  Hulthemia  ;  précédée 

d'un  apei-çu  sur  la  classification  des  Roses.  1821,  6  p.  (M. 

S.  G.).  —  Cette  notice  a  paru  la  même  année  à   Tournai 

avec  des  additions,  in-S",  8  p. 
Verhandeling  over  het  geslacht  der   Wilgen  (Salix)  en  de 

natuurlijke  famille  der  Amentaceae.  1825,  18  p.  (Bijdr.). 
Florula  Belgica,  operis  majoris  prodromus.  Tournai,  1827, 

1  vol.  in-8°,  172  p. 
Analyse  des  familles  des  plantes,  avec  l'indication  des  princi- 
paux genres  qui  s'y  rattachent.  Tournai,  1829,  1  vol.  in-S", 

104  p. 
Recherches  sur  la  motilité   des  végétaux.  1829-1830,  i'2  p. 

(M.  S.  G.). 
Sylloge   Jungermannidearum  Europae  iudigenarum,  earum 

gênera  et  species  systematica  complectens.  Tournai,  1831, 

in-8»,  100  p.,  2  pi. 
Recherches  sur  la  structure  comparée  et  le  développement 

des  animaux  et  des  végétaux.  1832, 142  p., 2  pi. (M.  4»  A. B.). 

—    Ce    mémoire   a   paru    également  dans  les  Actes  des 

curieux  de  la  nature,  t.  XVI,  1832. 
Notice   sur  les  espèces  indigènes  du   genre   Scrophularia. 

Tournai,  1833,  ia-S»,  12  p. 
Recueil  d'observations  sur  les  Jungermanniacées.  Tournai, 

1835,  in-8%27p. 
Essai  carpographique  présentant  une  nouvelle  classification 

des  fruits.  1835,  136  p.,  3  pi.  (M.  4"  A.  B.). 
Notice  sur  le  genre  Maelenia  de  la  famille  des  Orchidées. 

1835,  15  p.,  1  pi.  (M.  4°  A.  B.). 
Description  de  deux  nouvelles  espèces  de  Gesneria.    1836, 

3  p.  (B.  A.  B.). 


448  BIBLIOGRA.PHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Sur    la   place  que  doit    occuper  le  genre  Adoxa  dar^s  les 
familles  naturelles  des  plantes.  1836,  3  p.  (ibid.). 

Note  sur  le  genre  Dionaea.  1837,  5  p.  (ibid.). 

Observations  sur  la   cloque   des    pommes    de    teri-e.    1845, 
15  p.  (ibid.). 

Discours  sur  les  services  rendus  par  les  Belges  à  la  botanique. 
1862,32  p.  (B.b.B.). 

Monographie    des    Saules    de   la    dore    belge.  1862,     18  p. 
(ibid.). 

Discours  sur  les  progrès  de  la  classification  des  plantes  jus- 
qu'à A.-L.  de  Jussieu.  1863,  36  p.  (ibid.). 

Monographie  du  genre  Batrachium.  1863,  13  p.  (ibid.). 

Monographie  des  espèces  du  genre  Rubus  indigènes  en  Bel- 
gique. 1863,  18  p.  (ibid.). 

Note  sur  deux  Nymphéacées  du  Luxembourg.  1864, 5  p.  (ibid.). 

Discours  sur  la   marche   de  la  classification  générale   des 
plantes,  depuis  Jussieu  j  usqu'à  nos  jours.  1864, 54  p.  (ibid.). 

Discours  sur  la  théorie  de  la  classification  des  plantes.  1865, 
22  p.  (ibid.). 

Annales  de  la  flore.  1865,  9  p.  (ibid.). 

Monographie  des  Roses  de  la  flore  belge.  1867,  64  p.  (ibid.). 

Monographie  du  genre  Pulmonaria.  1868,  28  p.  (ibid.). 

Note  sur  le  staminode  des  Scrophulaires  aquatiques  indi- 
gènes. 1868,  6  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Étude  agrostographique  sur  le  genre  Michelaria,  et  la  clas- 
sification des  Graminées.  1868,28  p.  (ibid.). 

Bouquet  du  littoral  belge.  1868,  54  p.  (ibid.). 

Examen  critique  des  Élatinées.  1873,  21  p.  (ibid.). 

Note  sur  le  caractère  botanique  de  l'Eifel.  1873,  1  p.  (ibid.). 

Note  sur  deux  faits  de  physiologie  végétale.  1874,  4  p.  (ibid.). 

Jungermannideae  Europae    post    semiseculum    recensitae, 
adjunctis  Hepaticis.  1874,  198  p.,  4  pi.  (ibid.). 

Note  sur  le  Scrophularia  Tinantii.  1875,6  p.  (ibid.). 
Durand  {Théophile), 

Matériaux  pour  servir  à  la  flore  de  la  province  de  Liège  (en 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  449 

collaboj'ation  avec  H.  Donckier).  1874,  fasc.  I*"-,  50  p.;  1875, 
fasc.  II,  57  p.;  1876,  fasc.  III,  58  p.  (B.  b,  B.). 
Reliquiae  Dossinianae,  ou  Catalogue  des  plantes   observées 
dans  la  province  de  Liéf^e  par  P.-É.  Dossin.  1875,  38  p. 
(ibld.). 
Coup  d'œil  sur  la  végétation  de  la  vallée  de  la  Vesdre,  entre 
Chaudfontaine  et  les  Mazures.    1877,    8  p.   (Feuilles  des 
jeunes  naturalistes.  —  Paris). 
Edwards  [G  -F.). 
Tableau  des  plantes  indigènes  du  département  de  la  Lys,  à 
l'exception  des  arbres  et  des  champignons.  Bruges,  in-S", 
8  p.  (Procès-verbal  de  la  séance  publique  de  la  Société 
d'agriculture  du  département  delà  Lys,  tenue  à  Bruges, 
le  3  juillet  1808). 
Errera  {Léo). 

Lettre  sur  la  végétation  des  environs  de  Nice.  1875,  14  p. 
(B.  b.  B.). 
Frederieq  (C.-^.),  médecin. 

Inleiding  tôt  de  Kruidknnde.  Gand,  1856,  l  vol.  in- 18»,  192  p. 
Funck  (iV.),  directeur  du  Jardin  zoologique  de  Cologne. 
Coup  d'œil  sur  la  végétation  du  Luxembourg,  dans  ses  rap- 
porta avec  le  sol.  In-4<',  31  p.  (Programme  de  l'Athénée  de 
Luxembourg,  1854-1855). 
Description    du  Tacsonia   Volxeraii  N.   Funck.  1862,    2  p., 
1  pi.  (Journal  d'horticulture  pratique  de  la  Belgique). 
Gaede  [Heinrich-Moritz)^  professeur  à  l'Université  de  Liège, 
né  à  Kiel  le  26  mars  1796,  mort  à  Liège  le  2  janvier  1834. 
—  Sa  biographie  a  été  publiée  par  M.  Éd.  Morren  dans  La 
Belgique  horticole  de  1865. 
Index  plantarum  horti  botanici  Leodiensis  (en  collaboration 
avec  R.  Courtois).  Liège,  1828,  in-8«,  lV-99  p. 
Galeotti  [Henri-Guillaume).  —  Voir  page  244.  —  Ad.  Quetelet  a 
publié  sa  biographie  dans  l'Annuaire  de  l'Académie  de  1859. 
Mémoire  sur  les  Fougères  du  Mexique  et  considérations  sur 


450  BIBLIOGRA.PHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

la  géographie  botanique  de  cette  contrée  (eri,  collaboration 
avec  M.  Martens).  1842,  99  p.,  23  pi.  (M.  4»  A.  B.). 

Notice  sur  les  plantes  des  familles  des  Vacciniées  et  des 
Éricacées  recueillies  au  Mexique  par  H.  Galeotti.  1842, 
18p.  (B.  A.  B.). 

Enumeratio  synoptica  plantarum  phanerogamicum  ab  Hen- 
rico  Galeotti  in  regionibus  Mexicanis  coUectarum  {en 
collaboration  avec  M.  Martens),  1842-1845,  334  p.  (ibid.). 

Enumeratio  Graminearum  et  Cyperacearum  ab  Henrico 
Galeotti  in  regionibus  Mexicanis  coUectarum.  1842,  23  p. 
(ibid.). 

Monographie  des  Orchidées  mexicaines,  précédée  de  considé- 
rations générales  sur  la  végétation  du  Mexique  et  sur  les 
diverses  stations  où  croissent  les  espèces  d'Orchidées  mexi- 
caines (en  collaboration  avec  A.  Richard).  1844,  15  p. 
(Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  sciences  de 
Paris). 

Orchidographie  Mexicaine,  d'après  les  échantillons,  notes 
et  dessins  de  MM.  Galeotti,  Linden,  Funck,  Ghiesbreght 
(en  collaboration  avec  A.  Richard).  1845,  17  p.  (Annales 
des  sciences  naturelles). 
Germain  {Vabbé  F.-J.),  professeur  au  Séminaire  de  Bastogne, 
mort  en  1859. 

Essai  sur  les  Lichens  recueillis   dans  les  environs  de  Bas- 
togne.   1855,  18  p.  (dans  les  publications  de  la  Société  des 
sciences  naturelles  du  Grand-Duché  de  Luxembourg,  t.  III). 
Gilbert  (Charles). 

Note  sur  le  Potentilla  supina.   1866,  2  p.  (B.  b.  B.). 

Compte  rendu  de  la   Session  extraordinaire  de  la  Société 
royale  de  botanique  de  Belgique  et  de  la  Société  botanique 
de  France,  du  15  au  22  juillet  1873  (en  collaboration  avec 
F.  Crépin  et  A.  Baguet.  1873,  7  p.  (ibid.). 
Gilkinet  {Alfred),  professeur  à  l'Université  de  Liège. 

Recherches  morphologiques  sur  les  Pyrénomycètes.  —  I.  Sor- 
dariées.  1874,  24  p.,  2  pi.  (B.  A.  B). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  451 

Sur  quelques  plantes  fossiles  de  l'étaj^e  des  psammites  du 

Condroz.  1875,  15  p.,  3  pi.  (ibid.). 
Sur  quelques  plantes   fossiles  de  l'ëtagfe  du   poudingue   de 

Burnot.  1875,  7  p.,  3  pi.  (ibid.). 
Mémoire  sur  le  polymorphisme  des  Champif?nons.     1876, 

122p.,7pl.(M.  8°  A.  B.). 
Gloesener  {Michel),   professeur  à  l'Université  de  Liège,  né  à 

Haut-Charage  (Grand-Duché  de  Luxembourg)  le  4  mars 

1794,  mort  à  Liège  le  11  juillet  1876. 
Commentatio  ad  questionem  :  Quaeritur  et  diversarum  opi- 

nionura   de   fabi'ica  usuque  vasorum  plantarum  enume- 

ratio  chronologica,  et  quae  sit  harum  opinionum  optiraa 

expositio.  1822,  1  vol.  in-4»,  63  p.  (Ann.  Acad.  Leodiensis), 

Gluge  (G^o^^/e(?/î»),médecin,professeuràl'Université  de  Bruxelles. 

De  quelques  parasites  végétaux  développés  sur  des  animaux 

vivants  (en  collaboration  avec  d'Udeken).  1857,  13  p.,  2  pi. 

(B.  A.  B.). 
Gravet  {Frédéric). 

Les  Mousses  de  l'Ardenne  (en  collaboration  avec  C.   De- 

logne).  1868-1873,  5  fascicules  in-4'',  renfermant  chacun 

50  numéros. 
Les    Hépatiques    de     l'Ardenne    (  en     collaboration    avec 

C.    Delogne).    1868-1873,  6    fascicules  in-8«,  renfermant 

chacun  10  numéros. 
Catalogue  de  la  flore   de  Belgique  (en    collaboration  avec 

F.  Crépin  et  C.  Delogne).  Bruxelles,  1872,  gr.  in-8°,  32  p. 
Br5'otheca  Belgica,  ou  Herbier  des  Mousses  de  Belgique. 

1874-1876, 8 fascicules  in-4",  renfermant  chacun 50 numéros. 
Flore  bryologique  de  Belgique.  —  Description  des  Mousses 

qui  croissent  dans  ce  pays.  1875,  l»"*  partie,  125  p.  (B.  b.B.). 
Sphagnotheca  Belgica.  1877,    in-folio,  fasc.  l^"-  renfermant 

70  numéros. 
Guibert    {Victor),   médecin    et  professeur  à  Louvain,   né  à 

Meudon    le    3   décembre    1826,    mort    à    Hei'stal    le  22 

juillet  1866. 


452  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Flore  médicale  belg^e  (en  collaboration  avec  H.  Van  Heurck). 

Louvain,  1864,  1  vol.  in-S»,  480  p. 
Hannon  {Joseph- Désiré).  —  Voir  pag'e  251. 

Flore  Belge.  Bruxelles  (sans  date),  3  vol.  in- 18",  570  p. 
Hardy  [Apollon),  régent  d'École  moyenne. 

Florule  des  environs  de  Beaumont  et  de  Monbliart  (en  colla- 
boration avec  F.  Lebrun).  1866,  10  p.  (B.  b.  B.). 
Catalogue  des  plantes  plus  ou  moins  rares  de  la  vallée  de  la 

Meuse,   de   Liège    à   Maestriclit    (en    collaboration    avec 

É.  Marchai).  1869,  34  p.  (ibid.). 
Catalogue  des  plantes  plus  ou  moins  rares  observées  en  Bel- 
gique. 1870,  12  p.  (ibid.). 
Note  sur  l'Omphalodes  vernaMonch.  1870,  3  p.  (ibid.). 
Notice  sur  les  Calamintha  menthaefolia  Host  et  C.  offlcinalis 

Monch.  1871,  5  p.  (ibid.). 
Monographie  des   Elatine   de  la    flore   belge.  1872,   22  p. 

(ibid.). 
Compté  rendu  de  la  quinzième  (1876)  herborisation  générale 

de  la  Société  royale  de  botanique  de  Belgique.  1877,  27  p. 

(ibid.). 
Heeking  [Oscar). 

Note  sur  le  Viola  lancifolia  Thore,  plante  nouvelle  pour  la 

flore  belge.  1877,  3  p.  (B.  b.  B.). 
Henrotay  [Jacques -Antoine),    prêti'e,    mort    à    Modave    le 

4  août  1865. 
Note  sur  les  bourgeons   axillaires  du  Sagina  nodosa.  1862, 

15p.  (B.  b.  B.). 
'H.ocq}ia.rt[Léopold-François- Joseph).  —  Voir  page  229. 

Flore  du  département  de  Jemmape  ou  définition  des  plantes 

qui  y  croissent  spontanément.  Mons,  1814,  1  vol.  in-18", 

VI 11-303  p. 
Jorissenne  [Gustave),  médecin. 
Notice  sur  le  Calathea  crocata  Éd.  Morr.  et  G.  Jorris.  1875, 

3  p.,  1  pi.  (Belg.  Hort.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  453 

Notices  sur  .es  Calathea  thaeniosa  et  medio-picta.  1876,  5  p., 
1  pi.  (ibid.). 
Kickx  [Jean).  —  Voir  pag-e  "2:11. 

Flora  Bruxellensis  exhihens  characteres  generum  et  specie- 
rum  plantarum  circum  Bruxellas  crescentium,  secundûm 
Linneum  disposita.  Bruxelles,  1812,  1  vol.  in-8",  111-348  p. 

Relation  d'un  voyaj^^e  fait  à  la  grotte  de  Han  au  mois  d'août 
1822  (en  collaboration  avec  Ad.  Quetelet).  1822,  47  p., 
4  pi.  et  1  plan  (M. -4°  A.  B.). 

Notice  sur  quelques  plantes  observées  aux  environs  de 
Bruxelles  depuis  1813.  1826,  6  p.  (Compte  rendu  des  tra- 
vaux de  la  Société  des  sciences  médicales  et  naturelles  de 
Bruxelles). 

Notice  sur  une  sorte  de  Verbascum.  1826,  4  p.,  2  pi.  (M. S. G.). 

Notice  sur  l'Arabis  albida  et  alpina,  1826.  (Annales  de  la 
Société  Linnéenne  de  Paris). 

Une  nouvelle  espèce  d'Agaric.  1826.  (ibid.). 
Kickx  {Jean),  —  Voir  page  236. 

Notice  sur  un  Primula,  introduit  dans  le  pays  sous  le  nom 
de  Primula  sinensis.  1824,  4  p.,  1  pi.  (M.  S.  G.). 

Commentatio  ad  quaestionem  :  Detur  accurata  descriptio 
plantarum  officinalium  et  venenatarum  in  agro  Lovaniensi 
sponte  crescentium  addita  earum  historia,  etc.  Louvain, 
1827,  1  vol.  in-4'',  XVI-349  p.    (Ann.  Acad.  Lovaniensis). 

Note  sur  le  Nemophila  phacelioides.  1827,  6  p.  (M.  S.  G.). 

Commentatio  ad  quaestionem  :  Comparetur  organisatio 
generalis  animalium  cum  vegetabilium  organisatione  et 
doceatur,  etc.  Louvain,  1830,  1  vol.  in-4o,  VI- 151  p. 
(Ann.  Acad.  Lovaniensis). 

Examen  de  quelques  genres  de  Crucifères  appartenant  à  la 
ti'ibu  des  Alyssinées.  1830,  5  p.  (Archives  de  la  Société 
des  sciences  naturelles  de  Liège). 

Relation  d'une  promenade  botanique  faite  dans  la  Campine 
au  mois  de  juillet  1832.  1833,  14  p.  (Actes  de  la  Société  des 


454  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

sciences   médicales   et  naturelles  de   Bruxelles).    —   Cet 

opuscule  a  été  réimprimé  en  1835,  in-S»,  16  p. 
Flore  cryptogamique  des  environs  de  Louvain  ou  description 

des  plantes  cryptogames   et  agames  qui  croissent  dans  le 

Brabant   et   dans    une  partie   de    la    province    d'Anvers. 

Louvain,  1835,  1  vol.  in-12°,  XII-287  p. 
Notice  sur  quelques  espèces  peu  connues  de  la  flore  belge. 

1835.  (Actes  de  la  Société  des  sciences  médicales  et  natu- 
relles de  Bruxelles). 
Sur  les  plantes  du  littoral  belge  et  surtout  des  environs  de 

Nieuport.  1837,  9  p.  (B.  A.  B.). 
Notice   sur  le  Marchantia  fragrans  des  auteurs  belges.  1837, 

2  p.  (ibid.). 
Notice  sur  tr^is  espèces  peu  connues  du  genre  Sclerotium. 

1837,  5  p.  (ibid.). 
Recherche  sur  les  Chamaeriphes  major  et  minor  de  Gài'tner, 

et  description  d'une  nouvelle  espèce   voisine.    1838,  8  p. 

(ibid.). 
Sur  une  nouvelle  espèce  exotique  de  Polypore.   1838,  3  p. 

1  pi.  (ibid.). 
Sur  deux    nouvelles  Scrophularinées  du  genre  Angelonia, 

1839,  3  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Sur  le  genre  Aristoloche  et  description  d'une  espèce  inédite. 

1839,5  p.,  Ipl.  (ibid.). 
Recherches  pour  servir  à  la  flore  cryptogamique  des  Flan- 
dres. 1841,  cent,   l^e  46  p.;  1843,  cent.  II,  46  p.;   1846, 

cent.  III,  51  p.  ;  1849,  cent.  lY,  60  p.  ;  1855,  cent.  V,63p. 

(B.  4oA.  B.). 
Sur   quelques  Champignons  du  Mexique.  1841,  10  p.,  1  pi. 

(B.  A.  B.). 
Esquisses  sur  les  ouvrages  de  quelques  anciens  naturalistes 

belges  IL  —  François  Van  Sterbeeck.  1842,    34  p.,  3  pi. 

(ibid.). 
Note    sur  une  ascidie  accidentelle  du  Rosier.   1851,  4  p., 

1  pi.  (ibid.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  455 

Essai  sur  les  variétés  indigènes  du  Fucus  vesiculosus.  1856, 

52  p.  (ibid.). 
Clavis  Bulliai'diana,  seu  nomenclator  Bulliardi  icônes  Fun- 

{?orum  ducente  B'riesio  illustrans.  Gand,  1857,  in-H",  56  p. 
Quelques  extraits  d'un  livre  peu  connu.  1863,  3  p.  (B.  b.  B.). 
Les  Renonculacées  du  littoral  belge.   1865,  52  p.  (ibid.).  — 

Œuvre  posthume. 
Flore  cryptogamique  des  Flandres.  Œuvre  posthume  publiée 

par  J.-J.  Kickx.  Gand,  1867,  2  vol.  gv.  in-8»,  1011  p. 
Kickx  (Jean- Jacques),  professeur  de  botanique  à  l'Université 

de  Gand. 
Note    sur  les   ascidies   tératologiques.    1864,    10    p.,   1    pi. 

(B.  A.  B.). 
Monographie  des  Sphenophyllum  d'Europe  (en  collaboration 

avec  E.  Coemans).  1864,  27  p.,  2  pi.  (ibid.). 
Monographie  des  Gi-aphidées.  1865,  29  p.  (ibid.). 
Note  sur  l'organe  reproducteur  du  Psilotum  triquetrum  Sw. 

1870,16  p..  l  pi.  (ibid.). 
Lebrun  [François). 
Florule  des  environs  de  Beaumont  et  de  Monbliart  (en  colla- 
boration avec  A.  Hardy).  1866,  12  p.  (B.  b.  B.)- 
Florule  des  environs  de  Spa.  1873,  25  p.,  1  carte  géogr.  (Bul- 
letin de  la  Société  botanique  de  France). 
Leburton  [J.-F.),  de  la  Compagnie  de  Jésus. 

Catalogue  de  quelques  cryptogames  nouvelles  pour  la  flore 

de  Louvain.  1852,  18  p.  (B.  A.  B.). 
Lecoyer  [Cyprien- Joseph),  instituteur. 
Notice  sur  la  flore  de  Wavre  et  de  ses  environs.  1873,  8  p. 

(B.  b.  B.). 
Note  sur  les  Thaîictrum.  1875,  32  p.  (ibid.). 
Notice  sur  quelques  Thaîictrum.  1876,  6  p.  (ibid.). 
Ledeganck  [Karl),  médecin. 

Recherches   histo-chimiques    sur    la   chute   automnale  des 

feuilles.  1872,  34  p.,  1  pi.  (B.  b.  B.). 


456  BIBLIOGilAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Lejeune  {Alexandre-Louis-Simon).  —  Voir  page  227. 

Flore  des  environs  de  Spa,  Liège,  1811-1813,  1  vol.  in-8°  en 

2  parties,  612  p. 
De  quarumdam  indigenarum  plantarum  virtutibus  commen- 

tatio.  Liège,  1820,  in-4s  24  p. 
De  Libertia,  novo  gramineum  génère,  commentatio.  1820, 

6  p.,  1  pi  (Act.  Acad.  Caes.  Leop.  Car.  natur.  Curios.). 
Calothecae   (Desvaux)   nova  species    descripta.    1823,   2   p. 

(M.  S.  G.). 
Revue  de  la  flore  des  environs  de   Spa.  Liège,   1824,    1  vol. 

in-8o,  VIII-264  p. 
Choix    de  plantes   de    la  Belgique  (en    collaboration  avec 

R.  Courtois).  1825-1830,  20  fascicules,  chacun  de  50  plantes 

desséchées. 
Aanteekeningen  over  eenige  planten  der  Zuid-nederlandsche 

Flora,  en  voornamelijk  der  Flora  van  de  omstreken  van 

Spa  (en  collaboration  avec  R.  Courtois).  1826,  8  p.  (Bijdr.). 
Verhandeling    over   de   Ranunculaceae  der    Nederlandsche 

Flora  (en   collaboration  avec  R.  Courtois).   1827,  42   p. 

(ibid.). 
Compendium  florae  Belgicae.  Liège  et  Verviers,  1828-1836^ 

3  vol.  in-12",  1040  p.  (Les  deux  premiers  volumes  en  colla- 
boration avec  R.  Courtois). 
Sur  plusieurs  espèces  du  genre  Nasturtium  qu'il  convient 

d'ajouter  à  la  flore  de  la  Belgique.  1834,  4  p.  (B.  A.  B.). 
Notice  sur  les  espèces  du  genre  Platanthera  de  la  flore  de 

Belgique.  1835,  1  p.  (ibid.). 
Description  d'une   nouvelle  espèce  du  genre   Oxalis.  1835, 

1  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Remarques  critiques   sur    le  mémoire  de  R.  Courtois    sur 
Dodoens.  1836,  12  p.  (Act.  Acad.  Caes.  Leop.  Carol.  natur. 
Curios.). 
Notice  sur  deux  espèces  de  Séneçon  à  ajouter  de  la  flore  de 
la  Belgique.  1838,  2  p.  (ibid.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  457 

Lemaire  [Charles -Antoine).  —  Voir  paj^e  258. 

Flore  des  serres  et  des  jardins  de  l'Europe.  Gand,  1845-1852, 
8  vol.  in-8°,  142  pi. 

Le  Jardin  fleuriste.  Gand,   1851-1854,  4  vol.  in-8«,  430  pi. 

L'Illustration  horticole.  Gand,  1854-1869,  614  pi. 

Les  Cactées.  —  Histoire,  patrie,  orjîanes  de  végétation,  inflo- 
rescence, culture,  etc.  Paris,  1868,  l  vol.  in-lS",  140  p., 
Il  flg. 

Obs.  —  Avant  son  arrivée  en  Belgique,  Ch.  Lernaire  avait 
publié,  à  Paris,  L'horticulteur  universel  (1839-1844,6  vol. 
in-8")  et  divers  travaux  sur  les  Cactées. 
Lemaire  (Jean-François),  professeur  à  l'Université  de  Gand, 
puis  à  l'Université  de  Liège,  né  à  Gand  en  1797,  mort  à 
Grammont  le  31  octobre  1852. 

Conomentatio  ad  questionem  :  Qua  requiritur  expositio 
commodoi'um  Methodi  naturalis  plantarum,  tam  in 
scientia  botanica  ipsa,  quam  in  ejus  applicationibus.  1820, 

1  vol.  in-4°,  30  p.  (Ann.  Acad.  Gandavensis). 
Libert  [Marie-Anne).  —  Voir  page  233. 

Sur  un  nouveau  genre  d'Hépatique.  1820,  3  p.,  l  pi.  (Annales 

générales  de  sciences  physiques). 
Illustration  du  genre  Inoconia  de  la  famille  des  Algues.  1826, 

2  p.,  1  pi.  (Annales  de  la  Société  Linnéenne  de  Paris). 
Observations  sur  le  genre  Asteroraa,  et  description  de  deux 

espèces  appartenant  à  ce  genre.  1827,  2  p.  (ibid.). 

Description  d'un  nouveau  genre  de  Champignons  nommé 
Desmazierella.  1829,  4  p.  (Annales  des  Sciences  natu- 
relles). 

Mémoire  concernant  les  plantes  cryptogames  qui  peuvent 
être  réunies  sous  le  nom  d'Ascoxylacei.  Lille,  1829-1830, 
2  p.  (Mémoires  de  la  Société  des  sciences). 

Plantae  cryptogamicae  quas  in  Arduenna  coUegit  M. -A. 
Libert.  Liège,  1830-1837,4  fascicules  in-4",  de  100  numéros 
chacun. 

13** 


458  BIBLIOGRA.PHIE  GENERALE  DE  LA 

Précis  des  observations  sur  la  famille  des  Hypoxylons.  Paris, 
1837,  5  p.  (Annales  des  sciences  naturelles). 
Linden  {Joseph)^  horticulteur. 

Preludia  florae  Columbianae,  ou  matériaux  pour  servir  à  la 
partie  botanique  du  voyage  de  J.  Linden  (en  collaboration 
avecJ.-E.  Planchon).  1853,  II  p.  (B.  A.B.). 

Troisième  voyage  de  J.  Linden,  dans  les  parties  intertropi- 
cales de  l'Amérique,  au  Venezuela,  dans  la  Nouvelle- 
Grenade,  à  la  Jamaïque  et  dans  l'île  de  Cuba,  exécuté  par 
ordre  du  Gouvernement  belge  pendant  les  années  1841  à  1845 
et  publié  sous  ses  auspices.  —  Première  partie.  Botanique. 
Plantae  Columbianae.  Bruxelles,  1863,  tome  l^f,  W  livrai- 
son, in-8o,  LXXXVIII-64  p.  —  Cet  ouvrage,  publié 
en  collaboration  avec  J.-E.  Planchon,  en  est  resté  à  sa 
1'"*' livraison,  qui  n'a  même  pas  été  mise  en  vente  ;  quelques 
exemplaires  seulement  en  ont  été  distribués. 

Obs.  —  M.  Linden  publie  depuis  1870  L'Illustration  horti- 
cole, dans  laquelle  il  a  décrit  avec  M.  André  un  certain 
nombre  d'espèces  nouvelles.  M.  Linden  est  l'éditeur  de  : 
Hortus  Lindenianus.  Recueil  iconographique  des  plantes 
nouvelles  introduites  par  l'établissement  de  J.  Linden. 
Bruxelles,  1859,  gr.  in-80  de  25  pages  avec  12  planches.  — 
Pescatorea.  Iconographie  des  Orchidées  (auct.  J.-E.  Plan- 
chon, G.  Reichenbach  et  G.  Lindemann).  Bruxelles,  1860, 
1  vol.  in-folio  de  50  feuillets  avec  48  planches. 
Louveigné  {H.),  professeur. 

Une  herborisation  aux  environs  de  Lierre,  le  24  juillet  1874, 
par  la  Société  royale  Linnéenne  (en  collaboration  avec 
L.  Vander  Wee).  1874,  8  p.  (Bulletin  de  la  Société  royale 
Linnéenne  de  Bruxelles). 
Malaise  [Constantin),  professeur  d'histoire  naturelle  à  l'Insti- 
tut agricole  de  GembJoux. 

Quelques  observations  à  propos  de  la  Passerine  :  Stellera 
Passerina  L.  1864,  1  p.  (B.  b.  B.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  459 

Sur  les  rhizomes  verticaux  du  Phrag-mites  communis  Tri- 
nius.  1867,  2  p.  (B.  A.  B.). 

La  paléontolo}?ie  végétale  de  la  Belgique  (conférence).  187G, 

28  p.  (Bulletin  de  la  Société  royale  Linnéenne  de  Bruxelles). 

Marchai  [Êlie),  conservateur  au  Jardin  botanique  de  l'État  et 

professeur  de  botanique  à  l'École  d'horticulture  de  l'État 

à  Vilvorde. 

Catalogue  des  plantes  plus  ou  moins  rares  de  la  vallée  de  la 
Meuse,  de  Liège  à  Maestricht  (en  collaboration  avec 
A.  Hardy).  1869,  34  p.  (B.  b.  B.). 

Les  Muscinéesdes  environs  de  Visé.  1869,  11  p.  (ibid.). 

Les  Glumacées  de  Belgiqne  (en  collaboration  avec  A.  Co- 
gniaux).  1869-1871,3  fascicules  renfermant  240  numéros. 

Compte  rendu  de  la  neuvième  (1870)  herborisation  générale 
de  la  Société  royale  de  botanique  de  Belgique  (en  collabo- 
ration avec  L.  Bodson).  1871,  34  p.  (B.  b.  B.). 

Reliquiae  Libertianae.  1872,  13  p.  (ibid.). 

Les  plantes  ornementales  à  feuillage  panaché  et  coloré  (en 
collaboration  avec  A.  Cogniaux).  Gand,  in-4«  oblong, 
vol.  l",  1873,  64  p.,  30  pi.  ;  vol.  II,  1874,  62  p.,  30  pi. 

La  bryologie  et  les  bryologues  belges.  1873,  5  p.  (Bulletin  de 
la  Société  botanique  de  France). 

Hederaceae  (monographie  des  espèces  brésiliennes).  In-folio, 
environ  20  p.  et  8  pi.  (Sous  presse,  pour  paraître  prochai- 
nement dans  le  Flora  Brasiliensis). 
Marissal  (D.-F.).  f 

Catalogue  des  phané)ogames  observées  depuis  1842  dans 
les  environs  de  Tournai,  disposé  suivant  le  système  de 
M.  B.-C.  Du  Mortier.  1846,  91  p.  (Mémoires  de  la  Société 
de  littérature,  des  sciences  et  des  beaux-arts  de  Tournai). 

Catalogue  des  espèces  omises  dans   la  flore   du    Hainaut, 

et  observées   dans   les    environs    de   Tournai.    Première 

centurie  (Algues).  Tournai,  1850,  in-8°,  56  p.,  2  pi.  (ibid.). 

Martens  {Edouard),  professeur  de  botanique  à  l'Université  de 

Louvain. 


460  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Les  plantes  alimentaires  des  anciens.  1858,  42  p.  (Revue  de 

l'instruction  publique  en  Belgique). 
Gomphidius  glutinosus  Fries.  Agaricinée  nouvelle  pour  la 

flore  belge.  1862.  1  p.  (B.  b.  B.). 
Martens  {Martin).  —  Voir  page  243. 
Notice  sur  un  cas  d'hybridité  dans  les  Fougères.  1837,  3  p. 

(B.A.  B.). 
Notice  sur  quelques  nouvelles  espèces  de  plantes  indigènes  de 

l'Amérique  septentrionale.  1841,  3  p.  (ibid.). 
Note  sur  un  phénomène  de  végétation  extraordinaire.  1841, 

1  p.  (ibid.). 

.  Mémoire  sur  les  Fougères  du  Mexique  et  considérations  sur 
la  géographie  botanique  de  cette  contrée  (en  collaboration 
avec  H.  Galeotti).  1842,  99  p.,  22  pi.  (M.  4°- A.  B.). 

Enumeratio  synoptica  plantarum  phanerogamicum  ab 
Henrico  Galeotti  in  regionibus  Mexicanis  collectarum  (en 
collaboration  avec  H.  Galeotti).  1842-1845,  334  p.  (ibid.). 

Sur  la  maladie  des  pommes  de  terre.  1845,  17  p.  (ibid.). 

Recherches  sur  les  couleurs  des  végétaux.  1853,  36  p.  (ibid.). 

Nouvelles  recherches  sur  la  coloration  des   plantes.    1855, 
23  p.  (ibid.). 
Martinis  {Arthur)^  aide-naturaliste  au  Jardin  botanique  de 
l'État,  né  à  Malines  le  23  avril  1837,   mort  à  Bruxelles  le 
22  avril  1872. 

Observations  phytographiques  sur  quelques  plantes  de  la 
flore  de  Belgique.  1863,  8  p.  (B.  b.  B.). 

Chloranthie  chez  les    Cerastium    triviale    Link,   Veronica 

Chamaedrys    L.    et    Anémone    neraorosa   L.     1864,   3  p., 

2  fig.  (ibid.). 

Note  sur  les  Erodium  pimpinellaefolium  Sibth.et  E.  cicu- 

tariura  L'Hérit.  1865,  2  p.  (ibid.). 
Note  sur  le  Montia  fontana  L.  (M.  minorGrael.  et  M.  rivu- 

laris  Gmel.).  1866,  5  p.  (ibid.). 
Herbier  des  plantes  rares    ou   critiques  de   Belgique.  1861- 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  461 

1868,  <S  fascicules  de  50  numéros  chacun.  (Martinis  a  aidé 
M.  H.  Van  Heurck  poui"  la  publication  de  quelques-uns 
des  fascicules  de  cette  collection). 
Quelques  mots  sur  TAlsine  pallidaDmrt.  1872, 1  p.  (B.  b.  B.). 
Mathieu  (C),  pharmacien  f . 
Flore  générale  de  Belgique,  contenant  la  description  de  toutes 
les  plantes  qui  croissent   dans   ce  pays.  Bruxelles,  1853, 
2  vol.  in-8'',  1217  p. 
Herbier  général  de  la  Belgique.  Bruxelles,  1853,  l'"''  livraison 

(la  seule  publiée),  4  pi.  color.  in-8». 
Supplément  à  la  Flore  généi-ale  de  Belgique.  Bruxelles,  1855, 
in-So,  43  p. 
Michel  {Mathieu). 

Flore  de  Fraipont,  Nessonvaux  et  leurs  environs,  y  compris 
toute  la  vallée  de  la  Vesdre,    etc.   Verviers,  1877,  1  vol. 
in- 18",  389  p. 
Michel  [Pierre-Joseph).  —  Voir  page  233. 
Herbier  des  Graminées,  des  Cypéracées   et   des    Joncées. 
1823-1825,  3  centuries  (in-folio)  de  plantes  desséchées. 
Michot  [VAbbé). 

Tableau  botanique  de  la  méthode  naturelle  de  Jussieu.  Mons, 

1842,  1  tableau  in-folio. 
Flore  du  Hainaut.  Mons,  1845,  l  vol.  in-8°,  XXXlI-421  p. 
De  l'instinct  des  plantes.  1852-1853,  22  p.  (Mémoires  et  publi- 
cations  de   la    Société  des  sciences,    arts  et    lettres   du 
Hainaut). 
Morren  {Charles- François- Antoine).  —  Voir  page  241. 

Verhandeling  over  de  ware  wijze,  waarop  de  voortgang  der 
Standelkruiden  (Orchidées)  met  tweeknollige  wortels 
plaats  heeft.  1829,  27  p.  (Bijdr.). 
Verhandeling  over  de  Blaasjes  van  het  plantaardig  celwijs- 
vtreessel  en  de  ontlasting  van  Deelen  uit  dezelve.  1830, 
32  p.  (ibid.). 
Responsio   ad  quaestionem  :  Quaeritur  Orchidis  latifoliae 

13*" 


462  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

descriptio  botanica  et  anatomica.  Gand,  1830,  1  vol.  m-4% 

92  p.,  6  pi.  (Ann.  Acad.  Gandavensis). 
Mémoire  sur  un  végétal  microscopique  d'un  nouveau  genre, 

proposa  sous  le  nom  de  Crucigénie  et  sur  un  instrument 

que  l'auteur  nomme  microsoter.  1830,  24  p.,  1  pi.  (Annales 

des  sciences  naturelles). 
Notice  sur  un   Lis  du  Japon  (Lilium  speciosum  Thunb.). 

1833,4p.,  IpL  (M.  S.  G.). 
Description  des  Epimedium  grandiflorum  Morr.  et  E.  viola- 

ceum  Morr.  1834,  2  p.,  2  pi.  (L'Horticulteur  belge). 
Observations  sur  la  flore  du  Japon  (en  collaboration  avec 

J.  Decaisne).  1834,  27  p.,  5  pi.  (Annales  des  sciences  natu- 
relles). 
Observations  sur  la  flore  du  Japon.  1835,  3  p.  (B.  A.  B.). 
Obervations  sur  quelques  plantes  du  Japon  (en  collaboration 

avec  J.  Decaisne).  1836,  7  p.  (ibid.). 
Eff'ets  de  l'éclipsé  du  soleil  du  15  mai  1836  sur  la  respiration 

végétale  et  le  sommeil  des  plantes.  1836,  4  p.  (ibid.). 
Recherches  sur  la  catalepsie  du  Dracocephalum  virginianum. 

1836,  17  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  la  Vanille  indigène.  1837,  13  p.  (ibid.).' 

Considérations  sur  le  mouvement  de  la  sève  dans  les  Dicotylé- 
dones. 1837,  16  p.  (ibid.). 

Note  sur  la  catalepsie  des  Dracocephalum  austriacum  et 
moldavicum.  1837,  7  p.  (ibid.). 

Note  sur  les  plantes  hypocarpées,  1837,  3  p.  (ibid.). 

Note  sur  l'efl'et  pernicieux  du  duvet  du  Platane.  1837,  8  p., 
1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  la  circulation  observée  dans  l'ovule,  la  fleur  et  le 
phoranthe  du  Figuier.  1837,  10  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Note  sur  la  première  fructification  du  Vanillier  en  Europe. 

1837,  4  p.  (Annales  de  la  Société  royale  d'horticulture  de 
Paris). 

Recherches  physiologiques  sur  les  Hydrophytes  de  la  Bel- 
gique. 1838  et  1841  (VI  mémoires),  190  p., 7 pL  (M.  40  A.  B.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  463 

Recherches  sur  le  mouvement  et  l'anatomie  du  Stylidium 

graminifolium.  1838,22  p.,  1  pi.  (M.  4*  A.  B.). 
Note   sur  le  développement  des   tubercules  didj-mes.   1838, 

3  p.  (B.  A.  B.). 
Observations  anatomiques  sur  la   congélation  des  organes 

des  végétaux.  1838,  19  p.  (ibid.). 
Sur  l'existence  des  raphides  ou  cristaux  de  matières  inorga- 
niques en  dehors  des  végétaux.  1838,  2  p.  (ibid.). 
Recherches  anatomiques  sur  l'organisation  des  Jungerman- 

nidées.  1838,  12  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Observations  sur  l'anatomie  et  la  physiologie  de  la  fleur  du 

Cereus  (Cactus)  grandiflorus.  1838,  10  p.  (ibid.). 
Morphologie  des  ascidies.  1838,  12  p.  (ibid.). 
Nouvelles  remarques  sur  la  morphologie  des  ascidies.  1838, 

5  p.  (ibid.). 
Notice  sur  une  nouvelle  espèce  de  Malaxis,  suivie  de  quelques 

observations  d'anatomie  et  de  physiologie  végétales.  1838, 

7p.,  1  pi.  (ibid.). 
Recherches  sur  le  mouvement  et    l'anatomie  du  style  du 

Goldfussia  anisophylla.    1839,  34  p.,  2  pi.  (M.  4"  A.  B.). 
Mémoire  sur  la  formation  de  l'indigo  dans  les  feuilles  du 

Polygonum    tinctorium    ou    Renouée    tinctoriale.    1839, 

32  p.,  I  pi.  (ibid.). 
Notice  sur  l'histologie  de  l'Agaricus   epixylon.  1839,  6  p., 

1  pi.  (B.  A.  B.). 
Observations  sur  l'anatomie  des  Hedychium.  1839,  9  p.,  1  pi. 

(ibid.). 
Observations  sur  l'anatomie  du  Musa.  1839,  1 1  p.  1  pi.  (ibid.). 
Observations   sur  la  circulation  dans  les  poils  corollins  du 

Marica  coerulea  (Ker)  et  sur  l'histologie  de  cette  fleur.  1839, 

16  p.,  Ipl.  (ibid.). 
Observations  sur  la  formation  des  huiles  dans  les  plantes. 

1839,  12  p.  (ibid.). 
Notes  sur  l'excitabilité  et  le  mouvement  des  feuilles  chez  les 

Oxalis.  1839,  11  p.  (ibid.). 


464  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Expériences  et  observations  sur  la  gomme   des  Cycadées. 

1839,15p.(ibid.). 
Observations  sur  l'épaississement  de  la  membrane  végétale  et 

application  de  ces  recherches  à  l'explication   de  l'urtica- 

tion  opérée  par  quelques  plantes  dans  plusieurs  organes  de 

l'appareil  pileux.  1839,  15  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Note  sur  les  fruits  aromatiques  du  Leptotes  bicolor.  1839, 

4  p.  (ibid.). 
On  the  discoid  Piths   of  Plants.  1839,   15  p.,  1    pi.  (Annalis 

and  Magazine  of  natural  History). 
Recherches  sur  le  mouvement  et  l'anatomie  des  étamines  du 

Sparmannia  africana.  1841,42  p.,  1  pl.(B.  A.  B.). 
Recherches  sur  le  tissu  cellulaire  des  Mousses  et  en  particu- 
lier sur  celui  des  Hypnum.  1841,  16  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Recherches  sur  l'inenchyme  des  Sphagnum.  1841, 19  p.,  1  pi. 

(ibid.). 
Recherches  sur  Tanatomie  et  la  physiologie  des  Fontinalis. 

1841,  16  p.,  1  pL  (ibid.). 
Observations  sur  les  efilorescences  de  quelques  plantes.  1841 , 

12  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Sur  la  motilité  du  labellura  dans  le  Megaclinium  falcatum. 

1841,  6  p.  (ibid.). 
Observations  anatomiques  et  physiologiques  sur  le  Phyteuma 

spicatum.  1841,  14  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Observations  sur  la  panachure  des  feuilles.  1841,  25  p.,  1  pi. 

(ibid.). 
Remarques  sur    la  symétrie   de  la  chlorophylle  dans  les 

plantes.  1841,  14  p.  (ibid.). 
Note  sur    le    mouvement  des   Sensitives    soumises   à  des 

secousses  répétées.  1841,  2  p.  (ibid.). 
Note  sur  l'Arachis  hypogaea.  1841,  3  p.  (ibid.). 
Considérations  respecting  Spur-shaped  Nectaries  and  thôse 

of  Aquilegia  vulgaris   in   particular.   1841,    16  p.,   1    pi. 

(Annals  and  Magazine  of  natural  History). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  463 

Recherches  sur  le  mouvement  et  l'anatomie  du  labelUim  du 
Megaclinium  falcatum.  184?, '22  p.,  I  pi.  (M.  4"^  A.  B.). 

Recherches  littéraires  sur  les  fleurs  de  la  Passion,  suivies 
d'observations  anatomiques  sur  l'une  d'entre  elles  (Passi- 
flora  quadranj^ularis  L.).  1842,  21  p.  (B.  A.  B.). 

Notice  sur  la  motilité  des  fleurons  dans  les  Cynarées.  1842, 
12  p.  (ibid.). 

Gérée  de  Napoléon,  ou  observations  sur  l'anatomie  et  la 
physiologie  de  cette  fleur.  1842,  18  p.  (ibid.). 

Recherches  sur  l'ivoire  végétal.  1842,  10  p.,  2  pi.  (ibid.). 

Études  sur  l'anatomie  du  Raisin  et  la  coloration  des  vins. 

1842,  16  p.,  2  pi.  (ibid.). 

Recherches  sur  le  papier  de  riz.  1843,  6  p.  (ibid.). 

Note  sur  quelques  eff'ets  de  la  compression  chez  les  végétaux. 

1843,  10  p.  (ibid). 

Notions  élémentaires  des  sciences  naturelles,  etc.  —  Bota- 
nique. Liège,  1844,  1  vol.  in-12°. 

Biographie  des  Camellia.  1845,  32  p.  (Annales  de  la  Société 
royale  d'agriculture  et  de  botanique  de  Gand). 

Recherches  et  réflexions  sur  l'hybridation  chez  les  Acotylé- 
dones  et  les  Monocotylédones.  1845,  14  p.  (ibid.). 

Descriptions  des  espèces  inédites  suivantes  :  Oncidium  gallo- 
pavinura,  Cattleya  Paperiansiana,  Maxillaria  Heynderycxii, 
Odontoglossum  membranaceum,  Grifl!inia  Liboniana,  Epi- 
medium  pteroceras,  Microchilus  pictus,  Utricularia  Hum- 
boldtii,  Gautiera  longiflora,  Chamaerops  tomentosa. 
1845,22  p.,  10  pi.  (ibid.). 

Descriptions  des  espèces  inédites  suivantes  :  Sprekelia  rin- 
gens,  Pentstemon  giganteum.  AEchmeadiscolor,Triteleia, 
uniflora,  Leucopodon  Cunninghami,  Batatas  Wallii,  Sipho- 
campylus  nitidus,  Hydrolea  extra-axillaris  Gesnera  liba- 
nensis,  Achimenes  foliosa,  Torenia  longiflora,  Tropaeolon 
edule,  Puya  longifolia.  1846,30  p.,  13  pi.  (ibid  ) 

Observations  sur  la  fructitication  du  CaraguataT  1847,  4  p., 
1  pi.  (B.  A.  B.). 


466  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Descriptions  des  espèces  inédites  suivantes  :  Caraguata  lin- 
gulata,  Angelonia  grandiflora,  Acacia  squamata,  Dipla- 
denia  nobilis,  Stanhopea  velata,  Pitcairnia  fastuosa , 
Pimelea  Verschaffeltii,  Malva  grandiflora.  1847,  18  p., 
8  pL  (Annales  de  la  Société  royale  d'agriculture  et  de 
botanique  de  Gand). 

Notice  sur  le  Maj'ua  des  Péruviens  (Trapaeolon  tuberosum), 
plante  alimentaire  à  tubercules  féculifères,  cultivable  en 
Belgique.  1848,  13  p.,  2  pi.  (B.  A.  B.). 

Sur  une  synanthie  compliquée  de  résorption  et  de  torsion, 
observée   sur  un  Torenia  scabra.  1848,  8  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Sur  la  pélorisation  lagéniforme  des  Calcéolaires  et  sur  une 
synanthie  bicalcéifère  et  tristaminale  des  mêmes  plantes. 

1848,  7  p.,  2  pi.  (ibid.). 

Biographie  des  Alstroemères.  1848,18  p.  (Annales  de  la  Société 
royale  d'agriculture  et  de  botanique  de  Gand). 

Descriptions  des  espèces  inédites  suivantes  :  Cattleya  spheno- 
phora,  Oncidium  Geertianum,  Cantua  bicolor,  Cattleya 
elegans,  Dossinia  marmorata,  Epidendron  funiferura, 
Cattleya  amethystina,  Tropaeolon  oxalianthum,  Brassia 
coryandra,  Barkeria  melanocolon,  Myanthus  fimbriatus. 
1848,22  p.,  11  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  l'autophyllogénie  ou  production  des  feuilles  par 
les  feuilles.  1849,  8  p.,  1  pi.  (B.  A.  B.). 

Philosophie  tératologique  d'une  fleur  double  de  légumineuse. 

1849,  8  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Sur  la  cératoraanie  en  général  et  plus  particulièrement  sur 
les  cornets  anormaux  du  périanthe.  1849,  6  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Sur  la  chorise  des  corolles  des  Gloxinia  ayant  produit  des 
lames  labelliforiiies.  1849,  4  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Descriptions  des  espèces  inédites  suivantes  :  Lycaste  chry- 
soptera.  Apura  Northiana,  Odontoglossum  phyllochelum, 
Oncidium  cosymbepherum,  Neippergia  chrysantha,  Puya 
maidifolia,  Erythrioa  erythrostachia.   1849,   16  p.,  7  pi. 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  1G7 

(Annales  de  la  Société  royale  d'a^fi-iculture  et  de  botanique 
de  Gand). 

Sur  la  structure  du  Mussaenda  en  particulier  et  sur  les  mon- 
struosités par  épanodiden  général.  1850,7p.,  l  pl.(B.A.B.). 

Mémorandum  sur  la  Vanille,  son  histoire  et  sa  culture. 
1850,  26  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Sur  la  speiranthie  des  Cypripèdes ,  nouveau  genre  de 
monstruosités.  1850,9  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Étude  sur  la  pétalification  successive  dans  les  Saxifrages. 
1850,  10  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  la  structure  morphologique  de  la  fleur  des 
Lopéziées  et  sur  une  adénopétalie  observée  dans  cette 
tribu.  1850,  8  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  la  disposition  des  organes  sexuels  (cénanthie)  et 
sur  le  développement  de  nombreux  rameaux  ananthes 
(mischomanie)  dans  le  Bellevalia  comosa  et  sa  variété 
monstruosa,  1850,9  p.,  2  pi.  (ibid.). 

Les  virescences  distinctes  des  phyllomorphies  et  cas  parti- 
culier d'une  virescence  du  Chèvrefeuille.  1850,  7  p.,  1  pi. 
(ibid.). 

Coryphyllie  d'un  Gesneria,  genre  de  monstruosité  ou  la 
feuille  termine  l'axe  végétal.  1850,  3  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Concordance  des  espèces  végétales  décrites  et  figurées  par 
Rembert  Dodoens  avec  les  noms  que  Linné  et  les  auteurs 
modernes  leur  ont  donnés  (en  collaboration  avec  P.-J. 
d'Avoine).  Malines,  1850,  l  vol.  gr,  in-S»,  146  p.,  1  portrait. 

Notice  sur  le  spiralisme  tératologique  des  tiges.  1851,  12  p., 
1  pî.  (B.  A.  B.). 

De  l'atrophie  en  général  et  démonstration,  par  l'étude  de 
l'organisation  même,  de  ce  fait  que  les  pollens  de  certains 
monstres  sont  impuissants.  1851,  12  p.,  1  pi.  (ibid.). 

D'une  pélorisation  sigmoide  des  Calcéolaires,  nouveau  genre 
de  monstruosité,  d'une  synanthie  bicalcéifère  et  endosta- 
rainale,  et  enfin  d'une  synanthie  unicalcéifère  et  exostami- 
nale  de  ces  mêmes  plantes.  1851,  11  p.,  1  pi.  (ibid.). 


43b  BIBLIOGR.\PHIE  GENERALE  DE  LA 

De  l'influence  de  réclipse  de  soleil  du  28  juillet  1851  sur  les 
plantes.  1851,  12  p.  (ibid.): 

Solenaidie  ou  métamorphose  des  organes  sexuels  en  tubes 
creux  et  stériles.  1851,  7  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Recherches  sur  un  nouveau  genre  de  monstruosités  végétales, 
modifiant  l'axe  de  certaines  fleurs  et  appelé  gymnaxonie 
ou  dénudation  de  cet  organe.  1851,  8  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  les  anomalies  de  déplacement  et  analyse  de  mons- 
tres nouveaux  compliqués  de  métaphérie,  de  dédoublement 
et  de  disjonction.  1851,  12  p.,  1  pi.  (ibid.). 

LesMonardes  (monographie).  1851,  12  p.,  1  pi.  (Belg.  Hort.). 

Les  Dicentra  ou  Diclytra,  avec  un  aperçu  sur  toute  la  famille 
des  Fumariacées.  1851,  9  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Monographie  des  espèces  de  Lippia.  1851,  8  p.,  l  pi.  (ibid.). 

Monographie  des  Cypripèdes.  1851,  18  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Monographie  des  Penstemon.  1851,  21  p.,  I  pi.  (ibid.). 

Les  Fritillaires.  1851,  7  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Histoire  littéraire,  médicale,  botanique  et  horticole  des  Nym- 
phaea.  1851,6  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  une  maladie  provenant  d'un  diptère  attaquant  les 
navets  et  les  choux  de  Bruxelles,  et  sur  un  genre  de  mons- 
truosité, appelé  rhizocollésie,  réunissant  des  racines  de 
carotte  et  les  modifiant  par  spiralisme.  1852^  9  p.,  8  fig. 
(B.  A.  B.). 

Notice  sur  l'acheilarie  des  Orchidées  ou  modification  de  ces 
fleurs  par  l'atrophie  du  labellum  compliquée  de  la  soudure 
des  sépales.  1852,  11p.,  1  pi.  (ibid.). 

Recherches  sur  les  synanthies,  particulièrement  sur  leur 
distinction  en  métaphéries  et  diaphéries  et  enfin  sur  la 
méthode  de  les  exprimer  en  formules  fractionnelles.  1852, 
12  p.,  2  pi.  (ibid.). 

Recherches  sur  la  synandrie  et  l'apilarie  des  fleurs  synan- 
thisées,  observées  dans  les  Calcéolaires,  1852,  12  p.,  1  pi. 
(ibid.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  469 

D'une  fleur  double  et  pleine  d'Ajonc  épineux.  1852,  1  p.,  1  pi. 
(B.  A.  B.). 

Notice  sur  de  vraie.s  tleurs  doubles  chez  les  Orchidées  et  spé- 
cialement sur  la  pétalodie  et  la  cheilomanie  de  l'Orchis 
Morio.  1852,  Op.,  1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  les  fleurs  de  Pétunia  doublées  par  chorise  sta- 
minale  et  atteintes  de  calyphyomie,  ou  adhérence  anor- 
male du  calice  à  la  corolle.  1852,  13  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Étude  sur  un  genre  particulier  de  monstruosité  par  stase,  ou 
phyliomorphie  générale,  nommée  spécialement  stéosomie 
florale.  1852,21p.,  1  pi.  (ibid.). 

Considérations  sur  les  métamorphoses  des  bractées  et  des 
calices  en  pétales  ou  corolles,  suivies  d'études  sur  les 
calycanthémies  en  général,  et  sur  plusieurs  cas  nouveaux 
de  ce  genre  de  monstruosités.  1852,  13  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Considérations  sur  les  monstruosités  dites  de  disjonction, 
classification  en  adesmie  et  en  dialysie  de  ces  organismes 
tératologiques  et  étude  de  plusieurs  monstruosités  nou- 
velles de  ces  deux  groupes.  1852,  18  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Considérations  générales  sur  les  déformations  et  principa- 
lement sur  les  ascidies  tératologiques,  suivies  de  la  des- 
cription de  deux  ascidies  diphylle  et  triphylle  inédites. 
1852,  18  p.,  i  pi.  et  Mg.  (ibid.). 

T^es  Népenthès.  1852,  11  p.,  9fig.  (Belg.  Hort.). 

Notice  sur  le  Comparettia  cryptoceras.  1852,  3  p.,  l  pi. 
et  fig.  (ibid.). 

Notice  sur  le  Crinum  KnyfRi.  1852,  2  p.,  1  pi.  (ibid,). 

Notice  sur  un  nouveau  Balisier,  Canna  Warszwiczii.  1852, 
2p.,  l  p.  (ibid.). 

De  la  nature  des  couronnes  chez  les  Narcisses  et  subsidiai- 
lement  de  deux  monstres  par  diaphysie.  1853,  Op.,  1  pi. 
(B.  A.  B.). 

Une  fleur  double  de  Lilas.  1853,  12  p.,  1  pi.  (ibid.). 

l.a  pélorie  des  Gloxinias.  1853,  10  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Notice   sur    un    nouveau   genre  d'Iridées,  appelé   Remaclea 

II 


470  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

et  spécialement  sur  le  R,  funebris.  1853,  3  p  ,  1  p].(Be]g, 
Hort.). 

Notice  sur  l'Anguloa  Hohenlolinii.  1853,  4  p.,  1.  pi.  (ibid.). 

Monographie  des  Aquilèges.  1853,  1  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Note  sur  quelques  Épimèdes  remarquables.  1853,  2  p.,  1  pi. 
(ibid.). 

Description  du  Chirita  commuais  Ch.  Morr.  1853,  1  p.,  1  pi. 
(ibid.). 

Notice  sur  le  Sollya  Drummundi.  1853,  2  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Le  sommeil  des  plantes.  1853,9p.  (ibid.). 

Des  effets  généraux  de  la  température  sur  les  végétaux.  1853, 
10  p.  (ibid.). 

Oès.  —  Les  notices  que  Ch.  Morren  a  publiées  dans  les  Bul- 
letins de  l'Académie  ont  été,  en  partie,  réunies  en  volumes 
sous  les  titres  :  Études  d'anatomie  et  de  physiologie 
végétales  (1841);  Prémices  d'anatomie  et  de  physiologie 
végétales  (1841);  Loisirs  d'anatomie  et  de  physiologie  végé- 
tales (1841);  Dodonaea  (1843);  Lobelia  (1851);  Clusia 
(1852).  —  Cet  auteur  a  rédigé  les  Annales  de  la  Société 
royale  d'horticulture  et  de  botanique  de  Gand.  1841-1845, 
5  vol.  et  La  Belgique  horticole.  1851-1855,  5  vol. 
Morren  {Charles-Jacques-Êdouard),  professeur  de  botanique 
à  l'Université  de  Liège. 

Promenade  botanique  autour  du  Monde,  dans  le  palais  de 
l'Exposition  universelle  de  1855-1856,  35  p.  (Journal  d'agri- 
culture pratique  de  Belgique).  —  Ce  même  travail  a  paru, 
en  1859,  dans  les  Annales  des  Universités  de  Belgique, 
sous  le  titre  :  Rapport  sur  le  contingent  botanique  à 
l'Exposition  universelle  de  Paris,  adressé  à  M.  le  Ministre 
de  l'intérieur  (1855);  gr.  in -8»,  59  p. 

Description  de  l'Oncidium  Limminghei  Éd.  Morr.  1856,  3  p., 
1  pi.   (Belg.  Hort.). 

Quelques  considérations  sur  les  organes  des  végétaux.  — 
La  digénèse  végétale  et  les  variétés  horticoles.  1857-, 
13  p.  (ibid.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  471 

Quelques  considérations  sur  la  variation  des  plantes.  1857, 
8p.  (Belfi:.  Hort.). 

Dissertation  sur  les  feuilles  vertes  et  colorées  envisagées  spé- 
cialement au  point  de  vue  des  rapports  de  la  chlorophylle 
etdel'érithrophylle.Gand,  1858,  1  vol.iii-8°,  220  p.,2  pi. 

Notice  sur  les  changements  de  couleur  des  feuilLs  pendant 
l'automne,  l'hiver  et  le  printemps.  1858,  11  p.  (Belg.  Hort.). 

Description   et  iconographie  du  Lamprococcus  Weilbachii. 

1861,  14  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Lea  Arbres.  — Études  sur  leur  structure  et  leur  végétation, 
par    le  D«"    Schacht    (traduit    de   l'allemand).    Bruxelles, 

1862,  1  vol.  in-S",  XI-456  p.,  5  pi.,  205  flg.  —  A  été  remis 
en  vente  en  1864  avec  un  nouveau  titre. 

La  lumière  et  la  végétation.  186.3,23  p.  (Belg.  Hort.). 

Détermination  du  nombre  de  stomates  chez  quelques  végé- 
taux indigènes  cultivés  en  Belgique.  1864,  20  p.  (B.  A.  B.). 

Chorise  du  Gloxinia  speciosa  pélorisé.  1865,  8  p.,  1  pi. 
(ibid.). 

Hérédité  de  la  panachure  (variegatio).  1865,  10  p.  (ibid.). 

L'acclimatation  des  plantes.  Namur,  1865,  in-8°,  34  p. 

Note  sur  l'Hoplophytum  calyculatum  Éd.  Morr.  1865,  2  p., 

1  pi.  (ibid.). 

Souvenirs  d'Allemagne.  —Août-septembre  1864.  1865,  33  p. 
(Bulletin  de  la  Fédération  des  Sociétés  d'horticulture). 

Recherches  expérimentales  pour  déterminer  l'influence  de 
certains  gaz  industriels,  spécialement  du  gaz  acide  sulfu- 
reux, sur  la  végétation.  1866,  24  p.,  2  pi.  (Report  of  the 
Botanical  Congress.  Londres,  1866). 

Description  et  iconographie  du  Peperomia  argyreia.   1867, 

2  p.,  1  pi.  (Belg.  Hort.). 

Deux  notes  au  sujet  de  l'évolution  spontanée  des  variétés. 
1867,  6  p.  (ibid.). 

La  duplication  des  fleurs  et  panachure  du  feuillage,  en  parti- 
culier chez  le  Kerria  japonica  DC.  1867,  5  p.,  1  pi.  (ibid.). 

L'origine  des  variétés  sous  l'influence  du  climat  artificiel  des 


472  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

jardins.  1867,  16  p.  (Archives  des  sciences  de  la   Biblio- 

thèqae  universelle.  —  Genève). 
Seconde  notice  sur  la  duplication  des  fleurs  et  la  panachure 

des  feuilles  à  propos  du  Caraellia  japonica  var.  François 

Wiot.  1868,  24  p.,  I  pi.  (Belg.  Hort.). 
Énumération  des  familles  du  règne  végétal   dans  l'ordre  de 

la  méthode  naturelle.  1869,  7  p.  (in  Compte  rendu  des  fêtes 

jubilaires  de  l'Université  de  Liège). 
Contagion    de   la    panachure  (variegatio.)  1869,  8  p.,    1   pi. 

(B.  A.  B.).  —  Cette  notice  a  été  reproduite  dans  La  Bel- 
gique Horticole  (1870). 
Histoire   et  description    du  Tillandsia    Lindeni   Éd.    Morr. 

1869,2  p.,  Ipl.  (Belg.  Hort.). 
Description  du  Tillandsia  Hamaleana  Éd.  Morr.  1870,  6  p., 

1  pi.  (ibid.). 
Description  du   Maxillaria   triloris   Éd.  Morr.    1870,  2  p., 

1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  le    Cytisus    purpureo-Laburnum  ou    C.  Adami. 

1871,  13  p.,  2  pi.  (Belg.  Hort.). 

Le    Billbergia  (Helicodea)  Leopoldi    Éd.  Morr.    1871,  6  p., 

2  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  l'Aceras  hircina  Lindl.  var.  romana.  1871,  2  p., 
1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  les  Lycopodium  du  Mexique.  1871,  7  p.,  2  pi. 
(ibid.). 

Notice  sur  le  Tillandsia  staticeflora  Éd.  Morr.  1871,  4  p., 
1  pi.  (ibid.). 

Rapport  séculaire  sur  les  travaux  de  botanique  et  de  physio- 
logie végétale  (1772-1872).  1872,  96  p.  (Livre  commémo- 
ratif  du  centième  anniversaire  de  l'Académie). 

Notices  sur  les  Billbergia  Euphemiae  Éd.  Morr.,  Karatas  Le- 
grellae  Éd.  Morr.,  Calathea  Makoyana  Éd.  Morr.,  Pingui- 
cula  Flos-mulionis  Éd.  Morr.  1872, 15  p.,  5  pi.  (Belg.  Hort.). 

Introduction  à  l'étude  de  la  nutrition  des  plantes  (discours). 

1872,  I4p.  (B.  A.  B.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  473 

Les  relations  entre  la  chaleur  et  la  végétation,  spécialement 
au  point  de  vue  de  l'intervention  dynamique  de  la  chaleur 
dans  la  physiologie  des  plantes.  1873,  15  p.  (B.  A.  B.).  — 
Une  2c  édition  de  ce  travail  a  paru  dans  le  Bulletin  de  la 
Fédération  des  Sociétés  d'horticulture  en  1876. 

Notices  sur  les  Hoplophytum  Lindeni  Éd.  Morr.,  Canistrum 
aurantiacum  Éd.  Morr.,  Caraj^uata  Zahni  Éd.  Morr.  1873, 
10  p.,  3  pi.  (Belg.  Hort.). 

Note  sur  la  Jouharbe  d'Aywaille  (Sempervivum  Funki 
Br.  var.  aqualiense  Éd.  Morr.).  1873,  5p.,  2  pi.  (ihid.). 

Notice  sur  le  genre  Ma.'sdevallia.  1873,  10  p.,  2  pi.  (ihid.). 

Notice  sur  le  Masdevallia  myriosigma  Éd.  Morr.  IH73,  2  p., 
1  pi.  (ibid.). 

La  botanique  au  pays  de  Liège.  1873,  10  p.  (Bulletin  de  la 
Société  botanique  de  France). 

Note  sur  la  Joubarbe  d'Aywaille.  1873.  4  p.  (ibid.). 

Deuxième  note  sur  l'application  de  la  théorie  mécanique  de 
la  chaleur  à  la  physiologie  des  plantes.  1874, 1  p.  (B.  A.B.). 

Esquisse  du  genre  Trichopilia.  1874,  14  p.,  1  pi.,  2  fig.  (Belg. 
Hort). 

Esquisse  du  genre  Echeveria.  1874,  17  p.,  1  pi.,  2  fig.  (ibid.). 

Notice  sur  les  Tacs^onia  cultivés.  1874,  8p.,  1  pi.  (ibid.). 

Notices  sur  les  Vriesea  Malzinei  Éd.  Morr.,  Canistrum  viride 
"  Éd  Morr.  1874,  8  p.,  2  pi.  (ibid.). 

Note  sur  les  procédés  insecticides  du  Drosera  rotundifolia. 
1875,  7  p.,  1  pi.  (B.  A.  B.).  —  Cette  notice  à  été  reproduite 
dans  La  Belgique  horticole  (1875). 

Note  sur  le  Drosera  binata  Labill.,  sa  structure  et  ses  pi-o- 
cédés  insecticides.  1875,  Il  p.,  2  pi.  (ibid.j. 

La  théorie  des  plantes  carnivores  et  irritables  (discours).  1875, 
56  p.  (ibid.).  —  Une  2«  édition  de  ce  travail  a  paru 
dans  le  Bulletin  de  la  Fédération  des  Sociétés  d'horti- 
culture. 

Notices  sur  les  Pavonia  Wioti  Éd.  Moit.,  Calathea  crocata 
Éd.   Morr.   et  G.  Joriss.,  Maranta  leuconeura  Éd.  Morr., 


474  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Vriesea  PlatzmanniÉd.  Morr.,Pitcairniaexcelsa  Éd.  Morr. 
1875,  10  p.,  4  pi.  (Belg.  Hort.). 

Nouvelles  Marantacées  du  Brésil,  à  feuillage  orné  et  coloré, 
introduites  par  MM.  Jacob-Makoy  et  C'*'.  1875,  6.  p.,  2  pi, 
(ibid.). 

Observations  sur  les  procédés  insecticides  des  Pinguicula. 
1875,  9.,  p  1  pi.  (B*  A.  B.).  —  Cette  notice  a  été  reproduite 
dans  La  Belgique  horticole  (1875). 

Rôle  des  ferments  dans  la  nutrition  des  plantes  (discours). 
1876,30  p.  (ibid.). 

Note  sur  les  Aerides  cultivés.  1876,  9  p.,  1  pi.  (Belg.  Hort.). 

Descriptions  des  Masdevallia  troglodites  Éd.  Morr.,  Onci- 
dium  Massangei  Éd.  Morr.,  Massangea  musaica  Éd.  Morr. 
Odontoglossum  Kegeljani  Éd.  Morr.  1877,  12  p.,  4  pi. 
(ibid). 

Obs.  —  Depuis  1855,  M.  Éd.  Morren  rédige  La  Belgique  hor- 
ticole, dans  laquelle  il  a  fait  paraître  un  grand  nombre 
d'articles  de  botanique  horticole  et  des  descriptions  de 
plantes.  M.  Morren  est  l'auteur  de  la  Correspondance  bota- 
nique, ou  Liste  des  Jardins,  des  Chaires  et  des  Musées 
botaniques  du  Monde.  Ce  recueil,  si  utile,  est  actuellement 
arrivé  à  sa  5«  édition, 
Muller  (i^^to),  président  de  la  Société  royale  Linnéenne,  de 
Bruxelles. 

Spicilége  de  la  flore  bruxelloi.<=e.  1862,  fasc.  1",  22  p.;  1864, 
fasc.  II,  28  p.  (B.  b.  B.). 

Une  promenade  à  Bousval.  1865,  5  p.  (ibid.). 

Flore  analytique  du  centre  de  la  Belgique  (en  collaboration 
avec  L.  Pire).  Bruxelles,  1866,  l  vol.  in- 18»,  VIII-299  p. 
Mussolie  {Jean-Henri),  JRvàmlev  en  chef  du  Jardin  botanique 
de  Gand,  né  à  Gand  le  20  juin  1765,  et  mort  dans  cette  ville 
le  24  décembre  1834. 

Catalogue  des  plantes  du  Jardin  botanique  de  la  ville  de 
Gand.  1810,  in-8'',  49  p.  —  Premier  supplément.  1811,  4  p. 

Hortus  Gandavensis,  ou  tableau  général  de  toutes  les  plantes 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  475 

exotiques  et  intligfènes  cultivées  dans  le  Jardin  botanique 

de  la  ville  de  Gand,  etc.  Gand,  1817,  14-164  p.,  1  pi. 
Nyst  (Henri- Joseph-Pierre).  —Voir  page  238. 
Catalogue  des  plantes  cultivées  dans  le  Jardin  botanique  de 

la  ville  de  Bruxelles.  Bruxelles,  1826,  IV-91  p. 
Olivier  {Théodore),  né  à  Ath  en  1817,  mort  en  18(37. 

Traité  de  botanique  à  l'usage  des  établissements  d'instruc- 
tion. Tournai,  1  vol.  in-lS»,  115  p. 
Petermann  {A.),  directeur  delà  station  agricole  de  Gembloux. 
Recherches  sur  les  graines  originaires  des  hautes  latitudes. 

1877,  50  p.  (M.  8°  A.  B). 
Pire  {Louis),  professeur  à  l'Athénée  de  Bruxelles. 

Compte  rendu  de  la  première  herborisation  de  la  Société 

royale  de  botanique  de  Belgique.  1862,  20  p.  (B.  b.  B.). 
Notice  surl'Alsine  pallida  Dmrt.  1863,  7  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Compte  rendu  de  la  deuxième  herborisation  de  la  Société 

royale  de  botanique  de  Belgique.  1863,  24  p.  (ibid.). 
Compte  rendu  de  la  troisième  herborisation  de  la  Société 

royale  de  botanique  de  Belgique.  1864,  35  p.  (ibid.). 
Flore  analytique  du  centre  de  la  Belgique  (en  collaboration 

avec  F.  Muller).  Bruxelles.  1866,  1  vol.  in-18'',  VIII-299p. 
Les  Sphaignes  de  la  Flore  de  Belgique.   1867,  17  p.,  1   pi. 

(B.  b.  B.). 
Recherches  bryologiques.  —  Revue  de  quelques  genres  de 

Mousses  pleurocarpes.  1868,  36  p.  (B.  b.  B.). 
Recherches  bryologiques.  —  Revue  des  Mousses  acrocarpes 

de  la  flore  belge.  1869,  68  p.  (ibid.). 
Les  Mousses  de  la-  Belgique.  Bruxelles,  1870-1871,2  fasci- 
cules in-4''  renfermant  100  mousses  desséchées. 
Nouvelles    recherches    bryologiques.    1871,    21    p.,    2    pi. 

(B.  b.  B.). 
Notice  sur  l'Aceras  anthropophora  R.  Br.  espèce  nouvelle 

pour  la  flore  de  Bruxelles.  1873,  1  p.,  1  pi.  (Bulletin  de  la 

Société  royale  Linnéenne  de  Bruxelles). 


476  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

Le  rôle  des  Cryptog-ames  dans  l'économie  de  la  nature  (con- 
féren'Ce).  1873,  8  p.  (Bulletin  de  la  Société  l'oyale  Linnéenne 
de  Bruxelles). 

La  respiration  des  plantes  (conférence).  1873,  6  p.  (ibid.). 

Tableau  des  familles  végétales  avec  l'indication  des  plantes 
les  plus  utiles.  1875,  59  p.,  39  ûg.  (ibid.). 

Considérations    sur    la  Flore  de  PHindoustan.  1876,    7  p. 
(B.  b.  B.). 
Putzeys  (/.),  secrétaire  général  au  Ministère  de  la  Justice. 

Description  du  Beg'onia  opuliflora  Putz.  1855,  I  p.,  l  pi. 
(Flore  des  serres  et  des  jardins  de  l'Europe). 

Descriptions  des  Beg-onia  rosacea  Putz.  et  Bégonia  Rex  Putz. 
1857,  3  p.,  3  pi.  (ibid.). 
Rodigas   {Emile),  directeur  du  Jardin  zoolog-ique  de  Gand. 

Le  Rafflesia  Patma.  —  Notice  sur  son  histoire  et  sa  structure. 
1862,  8  p.,  2  pi.  et  fig-.  (Flore  des  serres  et  des  jardins  de 
l'Europe). 

Chorise  du  labelle  d'unCypripedium.  1865,5  p.,  1  pl.(B.  b.  B.). 

Notice  sur  les  acidies  tératologiques  d'un  Carag^ana.  1866, 
8  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Les  Fougères.  —  Étude  sur  leur  esthétique,  leur  reproduc- 
tion, leur  classilicatiou.  1888,  29  p.  (Revue  trimestrielle). 
Sauveur  (/.-/.-/).).  —  Voir  page  245. 

Vég-étaux  fossiles  des  terrains  houillers  delà  Belgique.  1864, 
69  pî.  (M.  4"  A.  B.). 
Scheidweiler  {Michel-Joseph-François) .  —  Voii*  page  247. 

Règne  végétal  disposé  en  tableaux  méthodiques.  Bruxelles 
(sans  date)  1835-1836,  10  grand  tableaux  avec  fîg.  coloriées. 

Iconographie  des  Orchidées  ou  description  avec  planches  colo- 
riées des  espèces  les  plus  rares  et  les  plus  remarquables  de 
cette  famille,  publiée  par  J.-F.  Van  der  Maelen.  Bruxelles, 
1836,  in-folio  et  in-8o.—  La  première  livraison  a  seule  paru. 

Descriptio  diagnostica  nonnullarum  Cactearum  quae  a 
domino  Galeotti  in  provinciis  Potis  et  Guanaxato  regni 
Mexicani  invenitintur.  1838-18.19,  13  p.,  1  pi.  (B.  A.  B.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  477 

Notice  sur  quehiues  nouveaux  {genres  et  espèces  de  plantes. 

1842,  7  p.  (B.  A.  B.). 

Descriptions  desOncidium  polychromum  Scheidw.,  Trades- 

cantia    subscandens    Scheidw.,    Achimenes   pedunculata 

Scheidw.  1845,  3  p.,  3  pi.  (Journal d'horticulture  pratique). 

Descriptions   des  Sinningia  gloxiniflora   Scheidw.,  Fuchsia 

acynifolia  Scheidw.  1848,  4  p.  (ibid.). 
Description  du  Franciscea  eximia  Scheidw.  1854,  1  p.,  1  pi. 

(Flore  des  serres  et  des  jardins  de  l'Europe). 
La  plante  et  sa  vie.  Leçons  populaires  de  botanique  par  le 
Dr  J.  Schleiden  (traduction  de  l'allemand  en  collaboration 
avec  le  Dr  P.  Royer).    Bruxelles.   1859,  1  vol.  in-8»,   III- 
342  p.,  20  pi.  et  fig. 
Sommé  [Claude- Louis),  médecin,  né  à  Paris  le  8  avril  1872, 
mort  à  Anvers  le  17  novembre  1855. 
Catalogus  plantarum  horti  botanici  Antwerpiensis.  Anvers, 
1849,  in-S",  IV-45  p. 
Spae  (2).),  horticulteur,  secrétaire-adjoint  de  la  Société  royale 
d'agriculture  et    de   botanique    de    Gand,  né  à  Gand  le 
27  septembre  1819,  mort  dans  cette  ville  le  28  octobre  1858. 
Monographie    sur  les  espèces    du    genre    Lis.    1845-1846. 

46  p.  (M.  4°.  A.  B.). 
Description  du  Spiraea  amoena  Spae,  etc.   1846,2  p.,  1  pi. 
(Annales  de  la  Société  royale   d'agriculture  et  de  bota- 
nique de  Gand). 
Spring  {Frédéric- Antoine).  —  Voir  page  244. 
Beitrâge  zur  Kenntniss  des  Lycopodien,   1838  (Botanische 

Zeitung,  de  Ratisbonne). 
Lycopodineae.  1840,  16  p.,  pi.  4  (in  Flora  Brasiliensis). 
Enumeratio  Lycopodinearum  quas  in  ejusdem  plantarum  or- 
dinis  monographiamox  edenda.  1841  et  1843,36  p.  (B.A.B.). 
Monographie  de  la  famille  des  Lycopodiacées.  1842  et  1850, 

468  p.  (M.  4"  A.  B.). 
Notes  sur  les  Lycopodiacées  1844-1846  (dans  la  partie  bota- 
nique du  voyage  de  la  Bonite,  publiée  par  Gaudichaud). 


478  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

Sur   une    Muscédinée  développée  dans   la   poche   aérienne 

abdominale  d'un  pluvier  doré,    1848,  6  p.,  1  pi.  (B.  A.  B.). 
Description   des    Lycopodiacées.    1852    (Plantae    Junghuh- 

nianae,  Leyde). 
Des  Champignons  qui  se  développent  dans  les  œufs  de  poule. 

1852,  19p.,%.  et  1  pi.  (B.  A.  B.). 
Botanique.  Bruxelles,  1852.  I  voL  in-lS»;  183  p.,  82  fig.  et 

2  portraits. 
Lycopodiaceae  novae  1870,  2  p.  (in  Observationes  botanicae, 

de  H.  Van  Heurck,  fasc.  l"). 
BtotPels  {Louis) ,  pharmacien, né  àMaeseyck  le  19  février  1764, 

mort  à  Malines  le  4  septembre  1853. 
Description    d'une  espèce    hybride    du  genre  Renoncule. 

1821,  2  p.,  1  pi.  (Annales  générales  des  sciences  physiques). 
Btr ail  {Charles),  prêtre. 
Florule  de  Chaudfontaine  et  de  Magnée,  ou  Catalogue  des 

plantes  qu'on  rencontre  dans  une  circonférence  d'un  rayon 

d'une  lieue  à  une  lieue  et  demie,  en  prenant  cette  dernière 
,     commune  pour  centre.  1863,  39  p.  (B.  b.  B.), 
Notice  sur  une  nouvelle  espèce  de  Cuscute.  1863,  5  p.  (ibid.). 
Monographie  des  Menthes  qui  croissent  dans  les  environs  de 

Liège.  1864,  12  p.  (ibid.). 
Thielens  {Armand). 
Flore  médicale  belge.  Bruxelles,  1862,  1  vol.  in-lS",  III-335p. 
Notice  sur  l'Asparagus  prostratus  Dmrt.  1862,  4  p.,   1  pi. 

(B.  b.  B.). 
Annotations  à  la  flore  de  la  partie  septentrionale  du  Brabant 

(en  collaboration  avec  A.  Wesmael).  1862,  8  p.  (ibid.). 
Herborisation  dans  les  Campines  brabançonne  et  anversoise. 

1863,  10  p.  (ibid.). 
Nouvelles  annotations  à  la  flore  de  la  partie  septentrionale 

du  Brabant.  1864,  8  p.  (ibid.). 
Les  Ajuga  pyramidalis  et  genevensis.  1864,  3  p.  (ibid.). 
Observations  sur  quelques  plantes  rares  ou   nouvelles  de  la 

flore  de  Belgique.  1864,  9  p.,  1  pi.  (ibid.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  470 

Notice  sur  le  Luzula  Forsteri,  espèce  nouvelle  pour  la  flore 

de  Belgfique.  I860,  2  p.  (B.  b.  B.). 
Liste  des  plantes  rares  ou  peu  communes  qui  "croissent  aux 

environs  de  Thielt-Notre-Dame  (Brabant).  1865,4  p.  (ihid.). 
Compte  rendu  de  la  quatrième  herborisation  de  la  Société 

royale  de  botanique  de  Belgique.  1865,  22  p.  (ibid.). 
Kickxia  Belgica,  ou  Herbier  des  plantes  rares  et  intéres- 
santes de   la  Belgique  (en  collaboration    avec  A.  Devos). 

1865-1870,  4  i/-2  centuries  de  plantes  desséchées. 
Une  excursion  botanique  dans  le  Luxembourg  français.  1866, 

15  p.  (B.  b.  B.). 
Note  sur  l'Hieracium  fallacinum  F.  Schultz,  espèce  nouvelle 

pour  la  flore  de  Belgique.  1867,  1  p.  (ibid.). 
Note  sur  le  Cytisus  decumbens  Walp,,  espèce  nouvelle  pour 

la  flore  de  Belgique.  1868,  2  p.  (ibid.). 
Note  sur  le   Myosotis    Dumortieri,    espèce    inédite.    1868, 

2p.  (ibid.). 
Petites  observations  sur  quelques  plantes  critiques.  1868-1869, 

10  p.  (ibid.). 
Note  sur  le  Senecio  barbai'eaefolius  Rchb.,  espèce  nouvelle 

pour  la  flore  belge.  1868,  1  p.  (ibid.). 
Notice  sur  le  Carex  ligerina  Bor.,  espèce  nouvelle  pour  la 

flore  belge.  1868,  7  p.  (ibid.). 
Trois  jours  d'herborisation  aux  environs  de  Goé,  Welken- 

raedt  et  la  forêt  d'Hertogenwald.  1870,  12  p.  (ibid.). 
Acquisitions  de  la  flore  belge  depuis  la  création  de  la  Société 

royale  de  botanique  jusques  et  y  compris  l'année  1868. 

1870,    112  p.  (Mémoires  et  publications  de  la  Société  des 

sciences,  arts  et  lettres  du  Hainaut). 
Notice  sur  quelques  plantes  rai-es  et  nouvelles  de  la  flore 

belge.  1871,  6  p.  (B.  b.  B.). 
Relation  d'un  voyage  au  Laacher-See  en  juin  1872.  1872, 

6  p.  (ibid.). 
Compte  rendu  de   la   onzième  herborisation  générale  de  la 
Société  royale  de  botanique  de  Belgique.  1872,  38  p.  (ibid.). 


480  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE   LA 

Orchidées  de  la  Belgique  et  du  ^rand-duché  de  Luxembourg. 

1873,82  p.  (B.  b.  B.). 
Acquisitions  de  la  flore  ))e]ge,  deuxième  fascicule  comprenant 
les  années  1869-1872.  1873,  68  p.  (ibid.). 
Thys  {Joseph),  jardinier. 
Notes  sur  la  florule  des  environs  de  Jodoigne.  1869,  6  p. 
(B.  b.  B.). 
Tinant  [Fratiçois- Auguste).  —  Voir  page  250. 
Flore  Luxembourgeoise,  ou  description  des  plantes  phané- 
rogames recueillies  et  observées  dans  le  grand-duché  de 
Luxembourg,  classées  d'après  le  système  sexuel  de  Linné. 
Bruxelles,  1836,  1  vol.  in-8«,  512  p.  —  Le  même  ouvrage 
pourvu  d'un  titre  nouveau  a  été  mis  en  vente  comme  une 
seconde  édition. 
Tuerlinckx.  f  —  Voir  Van  Beneden. 
Van Bastelaer  {D.-A.),  pharmacien. 

Herborisation  dans  un  coin  des  Ardennes  belges.  1864,  36  p. 

(B.  b.  B.). 
Études  sur  quelques  Rumex  de  la  section  Lapathum.  1867, 
Il  p.  (ibid.). 
Van  Beneden  [Pierre- Joseph),  professeur  à  l'Université  de 
Louvain. 
Flore  de  la  province  d'Anvers.    1834,  17  p.  (in  Dictionnaire 
géographique  de  la  province  d'Anvers,  publié  par  Ph.  Van 
der  Maelen).  —  Pour  la  rédaction  de  ce  catalogue,  publié 
en  collaboration  avec  Tuerlinckx,  l'auteur  avait  reçu  de 
nombreux  renseignements  de  L.  Stofi'els. 
Vandenborn  (.fif^),  prêtre,  professeur  à  l'École  normale  de 
St-Trond. 
Catalogue  des  plantes  croissant  spontanément  aux  environs 

de  Saint-Trond,  etc.  1865,  33  p.  (B.  b.  B.). 
Note  sur  l'Andropogon  Ischaemum  L.  1876,  4  p.  (ibid.). 
Van  der  Maelen  {Jean- François).  —  Voir  Meisser,  page  489 
et  Scheidweilei-,  page  477. 


BOTANIQUE    EN   BELGIQUE.  481 

Vander  Meersch  iE.),  médecin. 

Notice  suj"  la  tiorule  du  Kraene-Poel.  1874,  18  p.  (B.  b.  B.), 

Compte  rendu   de  la  treizième  herborisation  générale  de  la 
Société  royale  de  botanique  de  Beljîique.  1874, 30  p.  (ibid.). 
Van  de  Vyvere  {Frnesi).  —  Voir  page  251 . 

Plantes  phanérogames  indigènes  et  les  plus  cultivées  de  la 
Flandre  occidentale,  avec  leur  usage,  le  temps  de  leur 
floraison  et  les  lieux  où  on  les  trouve  le  plus  communé- 
ment. Bruges,  1837,  in-lG»,  72p. 

Catalogue  des  plantes  qui  composent  l'herbarium  offert  à  la 
Société.  1839-1841,  7  p.  (Annales  de  la  Société  des  sciences 
naturelles  de  Bruges,  t.  l'r  et  II).  —  Ce  catalogue  ne  ren- 
ferme que  quelques  familles  et  n'a  pas  été  achevé. 

Flore  de  la  Flandre  occidentale,  ou  Catalogue  des  plantes 
phanérogames  indigènes  et  cultivées  dans  cette  province. 
Bruges,  1850,  in-8»,  152  p.  (Annales  de  la  Société  médico- 
chirurgicale  de  Bruges). 
Van  der  Wee  (Z.).  —  Voir  Louveigné,  page  458. 
VanGeel  {Vabbé  P.-C).  —  On   lui  attribue  la  rédaction  du 
Sertum  botanicum  qui  est  renseigné,  page  446,  au  nom  de 
Drapiez, 
Van  Haesendonek  [Georges- Consiani),  médecin. 

Catalogue  des  Cryptogames  observées  depuis  1835,  dans  le 
Brabant  et  la  province  d'Anvers  (en  collaboj-ation  avec 
G.-D.  Westendorp).  1838,  6  p.  (Annales  de  la  Société  ency- 
clographique  des  sciences  médicales). 

Prodrome  de  la  flore  des  environs  d'Anvers  et  d'une  partie 
de  la  Campine.  1841,  65  p.  (Annales  de  la  Société  de  méde- 
cine d'Anvers). 

Herbier  médical  belge  ou  collection  de  plantes  médicinales 
et  nuisibles  qui  croissent  ou  sont  cultivées  en  Belgique. 
1863,  4  fascicules  de  50  plantes  chacun. 

Florule  des  environs  de  Westerloo.  1868,36  p.  (B.  b.  B.). 

Quelques  mots  sur  le  Thalictrum  princeps  Dmrt.,  espèce 
inédite.  1869,  2  p.  (ibid.). 


482  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

"Van  Heurck  [Henri),  professeur-directeur  du  Jardin  botanique 
d'Anvers. 

Antwerpsche  analystische  Flora  (en  collaboration  avec 
J.-I.  De  Beucker).  Anvers,  1861,  in-S",  l^e  partie,  XXXVl- 
208  p.  (ouvrage  resté  inachevé). 

Prodrome  de  la  flore  du  Brabant,  ou  catalogue  raisonné  des 
plantes  qui  croissent  spontanément  dans  cette  province, 
et  de  celles  qui  y  sont  généralement  cultivées  (en  collabo- 
ration avec  A.  Wesmael).  Louvain,   1861,  in-lS",  96  p. 

Herbier  des  plantes  rares  ou  critiques  de  Belgique.  1861-1868, 
8  fascicules  de  50  numéros  chacun  (quelques  fascicules 
ont  été  publiés  en  collaboration  avec  A.  Martinis). 

Notice  sur  une  prolification  axillaire  floripare  du  Papaver 
setigerum  DC.  1863,  5  p.,  1  pi.  (B.  b.  B.). 

Flore  médicale  belge  (en  collaboration  avec  V,  Guibert). 
Louvain,  1864,  1  vol.  in-8o,  450  p. 

On  one  Instance  of  Chloranthie  in  Verbascum  Thapsus. 
1865,  1  p.  (The  Naturalist).  —  Cet  article  a  été  reproduit 
dans  les  Annales  de  la  Société  phytologique  et  microgra- 
phique d'Anvers, 

Le  Microscope.  Sa  construction,  son  maniement  et  son  appli- 
cation aux  études  d'anatomie  végétale.  Anvers,  1865. 
1  vol.  in-8«,  108  p.  35  fig.;  2^  éd.,  Anvers,  1869,  1  vol. 
in-lS",  226  p.,  64  fig.,  1  pi. —  Une3e  édition  est  sous  presse. 

De  la  fécondation  dans  le  Narcissus  Jonquilla  et  l'Hyacin- 
thus  orientalis.  1864,  2  p.,  1  pi.  (Annales  de  la  Société 
phytologique  et  micrographique  d'Anvers). 

Observationes  botanicae  et  descriptiones  plantarumnovarum 
herbarii  Van  Heurckiani.  —  Recueil  d'observations  bota- 
niques et  de  descriptions  de  plantes  nouvelles  (en  collabo- 
ration avec  plusieurs  auteuns,  et  principalement  avec 
J.  MûUer).  Anvers, in-S",  fasc.  l^r,  1870,  fasc.  II,  1871,249  p. 

Du  Boldo.  1873,  4  p.  (Journal  de  pharmacie  d'Anvers). 

Du  Jamborandi.  1875,  3  p.  (ibid.). 

Jîotions  succinctes  sur  l'origine  et  l'emploi  des  drogues  sim- 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  483 

pies  dans  toutes  les  régions  du  pflobe.  Bruxelles,  187G,  1  vol. 
in-8%XIV-259p. 
Van  Hoorebeke  {Charles -Joseph),  conservateui*  des  cabinets 
de  physique  et  de  minéralogie  de  TUniversité  de  Gand,  né 
à  Gand   le    14  septembre    1790,    mort    dans  cette    ville 
le  25  juillet  1821. 
Mémoire  sur  les  Orobanches,  pour  servir  d'instruction  à  la 
culture  du  trèfle  dans  les  communes  où  l'Orobanche  nuit  à 
sa  culture.  Gand,  1818,  in-8'',  22  p. 
Van  "Hor en  (Fratiçois),  conservateur  au  Musée  royal  d'histoire 
naturelle. 
Observations  sur  la  physiologie  des  Lemnacées.  1869,  74  p., 
Ipl.  (B.  b.  B.). 
Van  Houtte  (Louis -Benoît).  —  Voir  page  256. 
Flore  des  serres  et  des  jardins  de  l'Europe.  Gand,  1845-1876, 
21  vol.  gr.  in-8o. 
Van  Segvelt  {Fdmond),  pharmacien. 
Florule  deLanaeken.  1863,  10  p.  (B.  b.  B.). 
Notes  sur  quelques  cas  de  tératologie  (en  collaboration  avec 
A.  Van  Zuylen).  1865,  4  p.  (Annales  de  la  Société  phyto- 
logique  et  micrographique  d'Anvers). 
Van  Zuylen  {Albert)^  avocat. 

Voir  Van  Segvelt, 
Verheggen  (H.),  régent  d'École  moyenne. 
Mousses,  Hépatiques  et  Lichens  des  environs  de  Neufchateau. 

1871,21  p.  (B.  b.  B.). 
Notice  sur  le  Calepina  Corvini  Desv.  1875,  2  p.  (ibid.). 
"Wallays  {A.-C.-F.),  médecin  vétérinaire. 

Herbier  cryptogamique.  —  Voir  Westendorp  page  487. 
Wesmael  {Alfred)^  architecte  de  Jardins,  ancien  professeur 
de  botanique  à  l'École  d'horticulture  de  Vilvoi-de. 
Notice  sur  une  hybride  de  Cirsium.  1860,  2  p.  (B.  A.  B.). 
Notice  sur  quelques  espèces  de  Saules  indigènes  et  exotiques, 
propre  à  l'ornementation  des  jardins  et  à  la  plantation  des 
oseraies,  etc.  1860,  16  p.,  26  fig.  (Belg.  Hort.). 


484  BIBLIOGRAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA 

Notice  sur  quelques  espèces  et  variétés  d'Érables.    1860,  6  p. 

(Belg.  Hort.). 
Notice  sur  un  Cirsium  hybride.  1861,  2  p.  (B.  A.  B.). 
Observations  sur  la  structure  anormale  des  silicules  dans  le 

Draba  verna.  1861,  2  p.,  fig.  (ibid.). 
Notice  sur  une  hybride  de  Cirsium.  1861,  4  p.  (ibid.). 
Prodrome  de  la  Flore  du  Brabant  (en   collaboration   avec 

H.  Van  Heurck).  Louvain,  1861  in-18°,  96  p. 
Monographie   botanique  et  horticole  des  Peupliers  cultivés 

en  Belgique.  1861,  39  p.,  23  fig.  (Bulletin  de  la  Fédération 

des  Sociétés  d'horticulture). 
Note  sur  quelques  plantes  rares,  nouvelles  ou  critiques  de  la 

flore  de  Belgique.  1862,  8  p.  (B.  A.  B.). 
Observations  tératologiques.  1862, 10  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Observations  tératologiques  sur  la  Pomme  de  terre  (Solanum 

tuberosum).  1862,  4  p.  (ibid.). 
Note  sur  une  hybride  de  Ranunculus.  1862,  8  p.,  1  pi.  (ibid.). 
Notice  sur  une  hybride  de  Cirsium.  1862,  5  p.  (ibid.). 
Annotations  à  la  flore  de  la  partie  septentrionale  du  Brabant 

(en  collaboration  avec  A.  Thielens).  1862,  8  p.  (B.  b.  B.). 
Observations  sur  quelques  plantes  rares  ou  critiques  de  la 

flore  de  Belgique.  1862,  Il  p.  (ibid.). 
Herbier  des  Saules  de  Belgique.  1862,  1  fascicule  in-4<'  ren- 
fermant 36  numéros. 
Les  Ormes  forestiers  et  d'ornement,  leur  histoire  et  leur  cul- 
ture. 1863, 22  p.,  1  pi.  (Bulletin  de  la  Fédération  des  Sociétés 

d'horticulture). 
Notice  sur  la  nature  de  l'utricule  des  Carex.  1863,  16  p.,  I  pi. 

(B.  A.  B.). 
Observations  sur  la  cavité  ovarienne  chez  les  Trifolium. 

1863,  12  p.,  fig.  (ibid.). 
Synanthie  chez  le  Symphytum  officinale.  1863,  5  p.,  1  pi. 

(B.  b.  B.). 
Étude  sur  quelques  Bouleaux  de  la  flore  belge.  1863,  6  p. 

(ibid.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  485 

Mono<îraphie  des  Groseilliers  et  de  leurs  variétés  propres  aux 
jardins  fruitiers  et  d'agrément.  1863,  25  p.  (Bulletin  de  la 
Fédération  des  Sociétés  d'horticulture). 

Catalogue  raisonné  des  arbres  fruitiers  et  d'ornement  de 
pleine-terre  en  Belûfir/ue.  1863,  40  p.  (ibid.).  —  2«  édition, 
1864,  49  p,  (Bulletin  du  Congrès  international  d'horticul- 
ture à  Bruxelles). 

Monographie  des  Saules  hybrides  de  la  flore  belpre.  1864, 
24  p.  (B.  b.  B.). 

Observations  tératolosfiques.  18(')4,  10  p.  (B.  A.  B.). 

Transformation  des  étamines  en  carpelles  chez  le  Salix 
caprea.  1864,  8  p.,  1  pi.  Hbid.). 

Monoo^raphie  des  Saules  de  la  flore  belg'e,  et  des  espèces  les 
plus  répandues  dans  les  cultures.  1864,  58  p.,  9  fig". 
(Bulletin  de  la  Fédéi-ation  des  Sociétés  d'horticulture). 

Note  sur  une  particularité  de  nervation  chez  plusieurs 
espèces  du  genre  Crataegus.  1865,3  p.  (B.  A.  B.). 

Flore  forestière  de  Belgique,  ou  description  et  histoire  des 
végétaux  ligneux  qui  croissent  spontanément  en  Belgique 
et  qui  y  sont  cultivés  dans  les  forêts.  1865,  171  p,  (Bulletin 
de  la  Fédération  des  Sociétés  d'horticulture). 

Considérations  sur  les  hybrides.  1866,  12  p.  (Bulletin  du 
Congrès  international  de  botanique  et  d'horticulture 
à  Am'^ferdam). 

Les  Platanes  cultivés  dans  les  jardins  de  Belgique.  1867, 
il  p..  7  fig.  (Bulletin  de  la  Fédération  des  Sociétés  d'horti- 
culture). 

Quelques  observations  critiques  sur  les  Platanes  cultivés 
dans  les  jardins  de  Belgique.  1867,6  p.  (Mémoires  et  publi- 
cations de  la  Société  des  sciences,  arts  et  lettres  du 
Hainaut) 

Observations  tératologiques.  1807,  4  p.  (ibid.). 

Populus  (monographie  du  geni-e).  1868,  8  p.    (in  Prodromus, 

pars  XVI). 
Monographie  des  Peupliers.  1869,50  p.,  23  pi.  (ibid.). 


486  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA 

Monographie  botanique  et  horticole  des  Chênes  de  T Amé- 
rique septentrionale  cultivés  dans  l'Europe  centrale. 
1869,  34  p.,  18  pi.  (Bulletin  de  la  Fédération  des  Sociétés 
d'horticulture). 

De  Genève  au  Grand  Saint-Bernard  (herboi'isation).  1869, 
11  p.  (Belg.  Hort.). 

Note  sur  quelques  arbres  de  l'Himalaya.  1869,  3  p.  (B.  b.  B.). 

Note  sur  le  Tilleul  à  petites  feuilles.  1872,  9  p.  (Belg.  Hort.). 
"Westendorp  [Gérard- Daniel).  —  Voir  pag-e  252. 

Sur  une  nouvelle  espèce  d'Épilobe  voisine  de  l'Epilobium 
augustissimum  et  rosmarinifolium.  1836,  4.  p.  (B.  A.  B.). 

Catalogue  des  Cryptogames  observées  depuis  1835,  dans  le 
Brabant  et  la  province  d'Anvers  (en  collaboration  avec 
G.-C.  VanHaesendonck).  1838,  6p.  (Annales  delà  Société 
encyclographique  des  sciences  médicales). 

Note  sur  le  mode  de  propagation  des  Nidulaires,  genre  de 
l'ordre  des  Gastromices  (cryptogamie).  1844,  8  p.  (B.A.B.). 

Herbier  cryptogamique  ou  collection  des  plantes  cryp- 
togames qui  croissent  en  Belgique  (en  collaboration  avec 
A.-C.-F.  Wallays).  1845-1860,28  fascicules  in-4o,  renfer- 
mant chacun  50  cryptogames  desséchées. 

Description  de  quelques  cryptogames  inédites  ou  nouvelles 
pour  la  flore  des  deux  Flandres.  1845,  18  p.  (B.  A.  B.). 

Notice  sur  quelques  Cryptogames  inédites  ou  nouvelles  pour 
la  flore  belge.  1851,  33  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Nouvelle  notice  sur  quelques  Cryptogames  récemment  dé- 
couvertes en  Belgique.  1852,  23  p.,  l  pi.  (ibid.). 

Quatrième  notice  sur  quelques  Cryptogames  récemment 
découvertes  en  Belgique.  1854,  18  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Les  Cryptogames  classées  d'après  leurs  stations  naturelles. 
Gand,  1854,  1  vol.  in-18»,  XVl-301  p.  —  Supplément, 
Gand,  1865,  in-18°,  111p. 

Cinquième  notice  sur  quelques  Hypoxylées  inédites  ou  nou- 
velles pour  la  flore  de  la  Belgique.  1857,20 p. ,  1  pi.  (B.  A.  B.). 


BOTANIQUE  EN  BELGIQUE.  487 

Sixième  notice  sur  quelques  Cryptoji^ames  inédites  ou  nou- 
velles pour  la  flore  belge.  1859,  18  p.,  1  pi.  (B.  A.  B.). 

Sur  quelques  Cryptog:ames  nouvelles  et  inédites  de  la  flore 
belg^e.  Septième  notice.  1861,  17  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Notice  sur  quelques  espèces  (cryptof^ames)  nouvelles  et 
inédites  pour  la  flore  belge.  1863,  15  p.,  1  pi.  (H.b.  B.). 

Sur  une  excursion  cryptogamique  à  Blankenberghe,  et  sur 
quelques  Cryptogames  nouvelles  ou  inédites  pour  la  flore 
belge.  1866,  15  p.,  1  pi.  (ibid.). 

Pi-odromus  florae  batavae,  vol.  II,  pars  IV  (Fungi).  Amster- 
dam. 1866,  l  vol.  in-8°,  X-191  p. 

Oicvrages  anonymes. 
J.  V.  etE.  L.  V. 

Cahier  de  botanique  rédigé  pour  les  élèves  du  Monastère  de 
Berlaimont.     Bruxelles     (sans     date).    —    Établissement 
géographique,  un  cahier  in-4»  de  115  pages  authographies 
avec  figures. 
(Par  un  pharmacien). 

Flore  de  Tan-ondissement  de  Fumes  et  d'une  partie  de  celui 
d'Ypres  avec  description  géologique,  accompagnée  d'une 
liste  zoologique  et  détails  sur  quelques  animaux  et  insectes 
de  ce  pays.  (Sans  date),  Simon  Lafonteyne,  in-8°,  66  p.  — 
Cet  ouvrage  est  attribué  à  M.  Aimé  De  Tollenaere,  phar- 
macien à  Gand,  né  à  Haringhe-Rousbrugghe  (Flandre 
occidentale),  le  9  mai  1817. 

Supplément. 

Bélier  oche(/o  A  «). 

Observations  sur  les  cellules  fibreuses  de  l'anthère.  1864,3  p. 

(Ann.  de  la  Soc.  phytologique  et  micrographique  d'Anvers). 

Cassel  {Franz-Peter),  professeur  de  botanique  à  l'Université 

de  Gand,  né  à  Cologne  le  3  novembre  1784,  mort  à  Gand  le 

8  juin  1821.  Avant  son  arrivée  en  Belgique,  il  avait  publié  : 

Versuch  iiber  die  naturlichen  Familien  der   Pflanzen  mit 


488  BIBLIOGRAPHIE  GENERALE. 

Rucksicht  auf  ihre  Heilkraft.  Cologne,  1810,  in-8°,  174  p.' 
—  Lehrbuch  der  natûrlichen  Pflanzenordnung.  Franc- 
fort,  1817,  1  vol.  in-8«,  VIII-403  p. 

Recherches  sur  l'hermaphroditisme  du  rayon  et  du  disque, 
dans  la  famille  des  Chicoracées.  1820,  5  p.  (Annales  géné- 
rales des  sciences  physiques). 

Morphonomia  botanica,   sive  ohservationes    circa    propor- 
tionem  et  evolutionem  partium  plantarum.  Cologne,  1820, 
1  vol.  in-18'',  X-I72  p.,  3  tableaux,  5  pi. 
De  Beucker  (/.-/.),  horticulteur. 

Antwerpsche  analytische  Flora.  —  Voir  Van  Heurck,  p.  482. 
De  Jonghe  (/.),  horticulteur,  né  dans  la  Flandre  orientale  et 
mort  à  Bruxelles.  —  Il  a  introduit  plusieurs  espèces  nou- 
velles dans  les  cultures.  —  Outre  l'ouvrage  suivant,  il  a 
publié  plusieurs  articles  botaniques  dans  le  Gardners' 
Chronicle. 

Monographie  du  genre  Cyclamen,  de  sa  culture  et  de  sa 
multiplication.  Bruxelles,  1844,  in-18",  35  p. 
Meisser  {François-Joseph),  médecin,  professeur  de  zoologie, 
d'anatomie  comparée,  de  géographie  physique  et  ethno- 
graphique à  l'Université  de  Bruxelles,  né  à  Bruxelles  le 
20  novembre  1793,  mort  dans  cette  ville  le  23  janvier  1867. 

Flore  du  Hainaut.  1833,  35  p.  (irî  Dictionnaire  géographique 
de  la  province  du  Hainaut,  publié  par  Ph.Van  der  Maelen). 

Miscellanea  botanica  contenant  la  description  et  l'icono- 
graphie des  plantes  les  plus  intéressantes  des  différentes 
contrées  du  globe  sous  le  rapport  de  l'utilité  et  de 
l'agrément.  Bruxelles,  1838,  1  vol.  in-î2o,  95  feuillets,  95  pi. 
coloi'.  —  Ce  recueil,  publié  par  J.-F.  Van  der  Maelen, 
devait  former,  chaque  année,  12  livraisons  de  6  planches 
avec  6  feuillets  de  texte.  Il  n'a  paru  que  6  livraisons. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Pages. 

Avant-propos v 

PREMIÈRE    PARTIE. 

LIVRE  PREMIER.  —  Plantes  vivantes. 

Chapitre  l''^  —  Considérations  sur  l^ étude  de  la  botanique  1 

Chapitre    II.  —  Botanique  systématique 14 

Chapitre  III.  —  Herborisations 23 

Chapitre  IV.  —  Récolte  et  préparation  des  plantes.  — 

Herbiers.  —  Échanges  déplantes 48 

§  h"".  —  Récolte  des  plantes  pour  herbiers   ....  48 

^  2.     —   Herbier (>4 

§  3.     —  Échanges  de  plantes     ...           ....  82 

Chapitre  V.  —  Ouvrages  de  botanique  systématique  .     .  89 

^  I*"".  —  Catalogues  de  plantes  ou  tlorules    ....  90 

§  2.     —  Recueils    de    descriptions    et    d'observations 

phytographiques  détachées 96 

§  3.  —  Flores 98 

§  4.  —  Monographies 105 

§  5.  —  Species 113 

^6.  —  Gênera 114 

^7.   —  Correction  des  épreuves 115 


490  TABLE  DES  MATIERES. 

Pages 

Chapitre  "VI.  —  Anatomie,    organogénie^   physiologie  et 

cryptogamie 120 

Chapitre  VII.  —  Géographie  botanique 129 

Chapitre  VIII. —  Bibliothèque  du  botaniste     .     .-  .     .  141 

§  1er,  —  Traités  généraux  de  botanique 142 

^2.  —  Ouvrages  généraux  de  botanique  systématique.  144 

l  3.  —  Fioi-es 146 

§  4.  —  Collections  de  plantes  desséchées      ....  150 

§  5.  —  Publications  périodiques 151 

LIVRE  SECOND.  —  Plantes  fossiles. 

Chapitre    1^^.  — L'étude  de  la  paléontologie  végétale.     .  153 
Chapitre  IL  —  Recherches  et  récoltes.  —  Préparations. 

—  Collections 166 

^  1".  —  Reclierches  et  récolte  des  plantes  fossiles   .     .  170 

^2.  —  Préparation  des  échantillons 186 

§  3.  —  Collections 193 

Chapitre  III.  —  Bibliothèque  de  paléontologie  végétale    .  201 

§  1er.  —  Traités  généraux 202 

^2.  —  Ouvrages  descriptifs 203 

§  3.  —  Ouvrages  d'anatomie  et  d'organographie    .     .  206 

^4.  —  Ouvrages  sur  la  flore  fossile  de  la  Belgique  .     .  207 

SECONDE    PARTIE. 

Chapitre  l^"".  —  Aperçu  de  l'histoire  de  la  botanique  en 

Belgique 209 

^  Y"".  —  Seizième  siècle 211 

^  2.  —  Dix-septième  siècle 220 

§  3.  —  Dix-huitième  siècle 222 

^4.  —  Dix-neuvième  siècle 226 

Chapitre  IL  —  Enseignement  de  la  botanique  en  Belgique.  268 
Chapitre  III.  —  Jardins  botaniques.  —  Musées.  —  Sociétés 
scientifiques.  —  Bibliothèques.   —  Collections 
botaniques 'particulières.  -  Collections  déplantes 

vivantes 280 


TABLE  DES  MATIERES.  491 

Pages. 

^  1»^—  Jardins  botaniciues 280 

^  2.  —  Musées 297 

§  3.  —  Collections  botaniques  pai-ticulières  ....  303 

^4.  —  Sociétés  scientitiques     .      .      • 304 

§  5.   —  BibliotlK'ques  botaniques 313 

§  6.   —  Collections  de  plantes  vivantes 317 

Chapitre  IV.  —  Géographie  botanique  de  la  Belgique.     .  320 

§  ler,—  Desci-iption  des  régions  botaniques  ....  322 

^2.  —  Les  régions  botaniques  comparées  entre  elles  .  348 
^  3.  —  Les  rapports  de  la  flore  de  la  Belgique  avec 

les  flores  des  contrées  voisines 356 

§  4.  —  Les  groupes  de  distribution  végétale.      .     .     .  361 
^5.  —  Quelques   remarques   sur  l'étude    approfondie 

de  la  géographie  botanique  de  la  Belgique    .  366 

Chapitre  Y.  —  Catalogue  de  la  flore  fossile  de  la  Belgique.  370 
Chapitre  VI.  —  Herborisations  dans  les  diverses  régions 

de  la  Belgique 379 

^  ^^—  Zone  calcareuse 380 

§  2.  —  Région  ardennaise 391 

§  3.  —  Région  jurassique 395 

^4.  —  Zone  campinienne 397 

§  5,  —  Zone  maritime 403 

§  6.  —  Zone  poldérienne 406 

^7.  —  Zone  argilo-sablonneuse 407 

Chapitre  VII.  —  Indication  des  principaux  gîtes  déplantes 

fossiles  en  Belgique 410 

^  1". —  Terrain  cambrien 411 

§  2.  —  Terrain  silurien 412 

^3.  —  Terrain  dévonien 412 

^4.  —  Terrain  carbonifère 415 

§  5.  —  Terrain  permien 418 

§  6.  —  Terrain  jurassique 418 

^  7.  —  Terrain  crétacé 418 


492  TABLE  DES  MATIERES. 

Pages . 

§    8.  —  Terrain  éocène 419 

§    9.  —  Terrain  miocène 420 

§  10.  —  Terrain  pliocène 420 

§  11.  —  Terrains  quaternaires .      .  421 

^  12.  —  Terrains  modernes 421 

Chapitre  VIII.  —  Bibliographie  générale  de  la  botanique 

en  Belgique 422 

§  l^r. —  Seizième  siècle 422 

§  2.  —  Dix-septième  siècle.     ......           .  425 

5  3.  —  Dix-huitième  siècle •  .      .  426 

54.  —  Dix-neuvième  siècle 429 


CORRECTIONS  ET  ADDITIONS. 


Paofe   122,     Ugne  17  au  lieu  de  Natchet,  lisez  Nachet. 

n        .1  n       18  au  lieu  de  IM-ewalsky,  lisez  Prazmowski. 

»       148        n        7  au  lieu  de  S*"  édition,  1867,  lisez  12'' édi- 
tion, 1875. 

•»        »  H       18  après  la  ligne    18,    ajoutez   Hartmann 

(C.-J.)  Eandbok  i  Scandinaviens  Flora, 
Stockholm,  10«  édition,  2  vol.  in-8«.  — 
Une  nouvelle  édition  est  sui*  le  point  de 
paraître. 

n       153        n        4  au  titre  du  chapitre,  52<;7prmf2;  sur. 

n       192        «       12  au  lieudeL'étiquettage, /w^^L'étiquetag-e. 

»      223        «        9  au  lieu  de  Liraborch,/e5^2;  Yan  Limhorch. 

n        n  »      23  au  lieu  de  1773,  lisez  1774. 

n        »  n      24  au  lieu  de  Burtin,  lisez  de  Burtin. 

«      226        »      22  au  lieu  de  Dourlach,  lisez  Durlach. 

«      239        »        1  au  lieu  de  1829,  lisez  1828. 

n      240        n      22  au  lieu   de   en    1829;   Lejeune    et,    lisez 
en  1829  et  Lejeune  en  1834. 

n        n  »      23  au  lieu  de   Martens,  en    1834 ,   lisez 

Martens  fut  élu  correspondant  en  1834 
Ch.  Morren  et  Courtois ,  en  1835 
J.  Kickx  et  J.  Decaisne,  en  1836 
Galeotti  et  Spring,  en  1841. 

11 


494  CORRECTIONS  ET  ADDITIONS. 

Pag^e  244    ligne      4  au  lieu  de  Thalaso-,  Usez  Thallaso-. 

„        „  „       12  au  lieu  de    8   septembre,   lisez   10  sep- 

tembre. 

„        „  »      27  au  lieu  de  1808,  lisez  1814. 

»    247  »     1-2  supprimez  Note  sur  l'Adoxa  Moschatel- 

lina,  par  C.  Malaise  (1855). 

n    248  »     1-2  5W^prm*2;  Note  sur  les  Michelaria  (1855), 

parCh.-A.  Strail. 

„    249  „       17  au  lieu  de  1790,  lisez  le  4  mai  1794. 

„    252  „      27  au  lieu  de  1877,  lisez  1878. 

r,    254  „       14  au  lieu  de  1853,  lisez  1844. 

n    255  n        6  après  Bruxelles,    ajoutez   par    J.    Kickx 

(1834),  par  P.-F.  George  (1835-1850). 

})     423  T,      28  au  lieu  de  Cruydtboeck,  lisez  Kruydtboek. 

n    425  n      20  aulieu  deRecentio,;25(2;2;Recensio,aulieu 

de  Herman,  lisez  Hermanni. 

»        »  »      21  après  in-4»,  ajoutez  cum  appendice  plan- 

tarum  anni  1653,  in-4<'. 

»    428  «      26  après  la  ligne  26,  ajoutez  Epitome  disser- 

tationis  coronatae  D.  Burtin.  De  ali- 
quot  plantarum  exoticarum  succedaneis 
in  Belgio  reperiundis  ;  omnes  ejusdem 
articulos  pro  parte  medica  summatim 
complectens;  ex  dicto  opère,  quod 
gallice  conscriptum  extat,  concinnata 
et  latine  recencita  Gand,  1785,  1  vol. 
in-8o.  (C'est  la  traduction  abrégée  du 
mémoire  de  Burtin.  —  Voir  page  427.) 
—  Repertorium  remediorum  indigeno- 
rum  exoticis  in  medicinasubstituendo- 
rum,  sive  responsum  ad  plura  proble- 
mata.  Gand,  1810,1  vol.  in-8». 

»    430  »       15  après  agronome,  ajoutez  né  à  Liège  vers 

1832,  mort  à  Spa  le  17  juin  1874. 


CORRECTIONS  ET  ADDITIOiNS.  495 

Page  434  ligne  11  après  la  ligne  11,  ajoutez  Observationes 
lichenologicae  brèves  in  fascicnlos 
cryptogamicos  ab  orn.  G.  D.  Westen- 
dorp  editos.  Gand,  1858,  in-8°,  20. 

>»     446  »      22  après  la  ligne  22,  ajoutez  Tableaux  des 

plantes  officinales  qui  croissent  sur  le 
sol  de  la  Belgique  (Bulletin  médical 
belge,  t.  1").  —  Tableau  analytique 
des  plantes  vénéneuses  et  suspectes  qui 
croissent  sur  le  sol  de  la  Belgique,  etc. 
(ibid). 

n    454  «        8  après  1835,  «yow^e^,  10  p.,  3  pi. 

jj    455  r       18  après  la  ligne  18,  ajoutez  Sur  la  forma- 

tion et  la  division  des  cellules.  Traduit 
de  l'allemand,  de  Strasburger,  profes- 
seur à  léna.  léna,  1876,  1  vol.  gr.  in-S», 
XIV-307p.,8pl. 

n    465  n       17  après  1  vol.  in-12»,  ajoutez  VI-llOp. 

»      n  n      23  au  lieu  de  Paperiansiana,  lisez  Papeian- 

siana. 

r      n  j?      25  eff'acez  Utricularia  Humboltii. 

n      n  „      29  au  lieu  dePentstemon,  ^25^2  Penstemon. 

»      n  n      30  ej^acez    Triteleia    uniflora,   Leucopodon 

Cunninghami. 

„      n  n      31  au  lieu  de  Gesnera,  lisez  Gesneria. 

n    466  »        1  effacez  Caraguata  lingulata. 

„      „  r        4  efacez  Malva  grandiflora. 

„       „  n       19  au  lieu  de  Epidendron,  lisez  Epidendrum. 

„      „  n      21  au  lieu  de  melanocolon,   lisez  melano- 

caulon. 

„      »  n      32  au  lieu  de  Apura Northiana,  lisez  Conocli- 

nium  Janthinum. 

„      „  n      32  au  lieu  de    phyllochelum,  lisez  phyllo- 

chilum. 


EN  VENTE  A  LA  MEME  LIBRAIRIE. 


Ouvrages  du  même  auteu 


Manuel  de  la  flore  de  Belgique.  —  Bruxelles,  1874, 3*  édit. , 
1  vol.  in- 18°,  de  LI-573  pages,  avec  1  carte  .     .     .     .     6  OJ 

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servir  à  l'Histoire  des  Roses,  in-8''.  2^'  fascicule,  Gand, 

1872,  130  pages 3  00 

3«  fascicule,  Gand,  1874-1875,  126  pages  .     .     .     .     3  00 

4e  fascicule,  Gand,  1876,  92  pages .3  00 

Obs»  Le  premier  fascicule  est  épuisé.  Le   fascicule  3« 
renferme  la  description  des  Roses  del'Asie^  et  le  fasci- 
cule 4e  celle  des  Roses  de  l'Amérique.  Le  5*  fascicule 
est  sous  presse. 
Description  de  quelques  plantes  fossiles  de  l'étage  des 
psammites  du  Condroz  (dévonieii  supérieur).  —  Bru- 
xelles, 1874,  in-8»,  14  pages  et  3  planches    .     .     .     .     2  50 
Fragments  paléontologiques  pour  servir  à  la  flore  du 
terrain  houiller  de  Belgique.  ~  Bruxelles,  l^r  fragment, 

in-8",  13  pages  et  2  planches .     2  00 

Observations  sur  quelques  plantes  fossiles  des  dépôts 
dévoniens  rapportés  par  Dumont  à  l'étage  quartzo- 
schisteux  inférieur  de  son  système  eifelien.  —  Gand, 
1875,  in-8o,  19  pages  et  5  planches     .     .     .     .     .     .3  00 

Notions  élémentaires  de  botanique,  à  l'usage  des  écoles, 
en  collaboration  avec  J.-J.  Poncin.  —  Bruxelles,  1876, 
in -18»  de  83  pages  et  178  figures  . 100 

En  préparation. 

Synopsis  Kosarum  Monographiae  auct.  F.  Crépin.  —  Formera 
]  vol.  petit  in-8"  d'environ  250  pages. 


Cours  élémentaire  de  botanique,  par  A.  Bellynck.  Bru- 
xelles, 1875,  2"  édition,  1  vol.  in-S"  de  680  pages  avec 
près  de  900  figures  intercalées  dans  le  texte.     .     .     .   10  00 


QK  298  .C72 

Crepin,  Francois/Guide  du  botaniste  en  B 


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