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GUIDE
DU
BOTANISTE
EN
BELGIQUE
(plantes vivantes et fossiles)
PAU
FRANÇOIS CRÉPIN
Directeur dn Jardin bolaniqu« de l'État, membre de l'Académie myale
de Belgique, secrétaire général de la Société royale
de botanique de Belgique
HRUXELLES
oubTAVE MAYOLEZ, libraire-éditeur
13, RLE OE L'iMPÉnATRICE, 15
PARIS
J.-B. BAILLIÊRE et FILS, libraires
19^, RÙlHAUTtKtI'II.LE, 10
1878
CkQAf
— jX,,
GUIDE DU BOTANISTE
Déposé au vœu de la loi.
Gand, impr. C. Annoot-Braeckman.
GUIDE
DU
BOTANISTE
EN
BELGIQUE
(plantes vivantes et fossiles)
PAR
FRANÇOIS CRÉPIN
DireiUenr du Jurdin botanique de l'Etat, membre de l'Académie royale
do Belgique, secrétaire général de la Société royale
de botanique de Belgique
BRUXELLES
GUSTAVE MAYOLEZ, libraire-éditeur
PARIS
L-B. BAILLIÈRE et FILS, libraires
13, RLE DE l'impératrice, 15 19, RUE IIAUTEFEUILLE, 19
1878
AVANT-PROPOS,
Nous pouvons dire avec l'un de nos amis qui
nous a donné l'exemple : « La première idée de cet
« ouvrage date de mon entrée dans la carrière bota-
« nique. Manquant de conseils et éloigné des établis-
« sements scientifiques, je cherchai un livre qui pût
« me servir de guide dans mes études; ce livre
« n'existait pas, et je me promis de l'écrire un jour
« moi-même si je parvenais à être initié à une
« science dont le culte me semblait environné de
« mystères (1). »
Ce que M. Germain et, plus tard, M. B. Verlot (2)
(1) Germain (E), Guide du Botaniste [Paris, 1852), p. IIl.
(2) Le Guide du Botaniste herborimnt. Paris, 1865, J.-B. IBail-
lière et fils.
VI AVANT-PROPOS.
ont fait pour la France, nous avons tenté de le faire
pour la Belgique en publiant ce Guide.
Notre ouvrage se divise en deux parties bien
distinctes : la première concerne la science en géné-
ral et est, en quelque sorte, applicable à tous les
pays; la seconde est spécialement consacrée à la
botanique de la Belgique.
Dans la première partie, nous avons suivi à peu
près Tordre naturel des études et des recherches.
En effet, après avoir exposé quelques considérations
générales sur l'étude de la science, nous traitons
successivement de la botanique systématique, des
herborisations, de la préparation des plantes sèches,
des herbiers, des échanges de plantes, de la rédac-
tion des ouvrages de botanique descriptive, de Tana-
tomie, de Torganogénie, de la physiologie, de la
cryptogamie et de la géographie botanique. L'étude
de la paléontologie végétale vient ensuite. Deux
chapitres sont, enfin, réservés à la composition de
deux bibliothèques spéciales : l'une concernant les
plantes vivantes, l'autre, les végétaux fossiles.
La seconde partie comprend un aperçu de l'histoire
AVANT-PROPOS. vu
de la botanique, des considérations sur l'enseigne-
ment et sur les différentes institutions nationales
qui se rattachent à la science, un aperçu de géo-
graphie botanique, un catalogue de la flore fossile,
des itinéraires d'herborisations, l'indication des
principaux gîtes de plantes fossiles et, enfin, une
bibliographie générale.
On le voit, cette seconde partie traite de tout ce
qui se rapporte à la botanique en Belgique. Nos
confrères belges y trouveront un tableau suffi-
samment complet de ce qui a été fait pour la
science dans notre pays depuis le xvr siècle. A
leur tour, les botanistes étrangers pourront y recon-
naître que nos productions végétales, tant vivantes
que fossiles, sont dignes de leur intérêt et que la
Belgique a le droit de revendiquer une belle place
dans l'histoire de la science.
BOT-. -
«AV.
PREMIÈRE PARTIE.
LIVKE PREMIER.
PLANTES VIVANTES
CHAPITRE PREMIER.
; COx\SIDÉRATIO\S SUR L'ÉTL'DE DE LA BOTANIQUE.
^ Aux yeux du grand nombre, la botanique est
^ encore une science de noms, se résumant en une
^ longue et fastidieuse nomenclature. Il est vrai que,
^ grâce à la beauté des objets qu'elle embrasse, on
^^ veut bien la désigner sous le nom de « l'aimable
_ science », sans toutefois attacher au mot science la
^ valeur qu'on lui accorde en parlant de la médecine,
"" de la chimie ou de la mécanique. L'opinion fausse
s. que l'on se fait généralement de la botanique tient
'^ à ce que, cette science étant presque exclusivement
2 CONSIDERATIONS SUR L'ETUDE
spéculative et uniquement étudiée pour elle-même,
elle semble n'être bonne qu'à servir d'amusement
ou de distraction. C'est,' il faut bien l'avouer, à
quoi elle sert au grand nombre des amateurs, qui
ne font, du reste, que l'effleurer.
Ceux-ci, après s'être initiés à la terminologie élé-
mentaire, après avoir composé une mince collection
de plantes desséchées, s'imaginent volontiers être
devenus des botanistes et donnent même à l'en-
tendre. Notre pensée n'est pas de vouloir déprécier
ici les premiers efforts des jeunes gens studieux qui,
avant de se mesurer avec les vraies difficultés de
la science, s'essayent aux choses faciles ; car, pour
devenir capable d'aborder les longues et laborieuses
études de la haute phytographie, de l'anatomie, de la
physiologie et de la géographie botanique, le jeune
homme doit se préparer par des herborisations nom-
breuses et par la confection d'un herbier. Mais qu'il
se garde bien de croire que ce travail préparatoire
lui a donné droit au titre de botaniste : il n'est
encore qu'un simple herborisateur.
Il n'est guère possible d'aborder les premiers élé-
ments de plusieurs autres sciences sans avoir fait
des études préparatoires assez longues ou sans l'as-
sistance d'un guide expérimenté. Le jeune chimiste
doit passer par le laboratoire d'un maître ; l'astro-
nome est d'abord simple aide dans un observatoire;
DE LA BOTANIQUE. 3
rétudiant en médecine a dû suivre l'enseignement
de la faculté des sciences.
L'aspirant botaniste, au contraire, peut commen-
cer ses études sans maître. Les champs, les prés et
les bois forment son laboratoire ; une petite flore
peut composer sa première bibliothèque ; une boîte
d'herborisation et quelques mains de papier lui suf-
fisent pour ébaucher un herbier. Il suit de là que
le monde botanique compte un plus grand nombre
d'amateurs médiocres que le monde de diverses
autres sciences, et que cet état d'infériorité relative
a nécessairement influé sur l'opinion qu'on s'est
faite de la botanique.
La botanique peut réclamer un rang élevé parmi
les sciences, tant en raison de son étendue que de
l'importance de ses principes et de ses lois. Tout
d'abord, elle partage avec les autres sciences natu-
relles la gloire d'avoir dénommé et classé admirable-
ment les productions sans nombre de la nature;
avec l'aide du microscope, elle a dévoilé des mer-
veilles d'anatomie et de biologie, qui ont élargi le
champ de nos connaissances sur la vie; par la
paléontologie, elle a restauré de grandes et magni-
fiques pages de l'histoire antique de la terre; par
la comparaison des formes éteintes avec les formes
vivantes et par l'étude de leur succession et de leur
distribution dans l'espace et dans le temps, elle a
4 CONSIDÉRATIONS SUR L'ÉTUDE
fourni des éléments précieux pour la solution du
grand problème de Torigine et de l'évolution de la
vie sur le globe. Envisagée, enfin, au point de vue
de Tapplication, que n'a-t-elle pas fait et que n'est-
elle point appelée à faire encore pour nous fournir
des tissus, des teintures, des remèdes, des aliments !
La botanique se divise en plusieurs branches bien
distinctes et qui sont comme autant de sciences dif-
férentes. Parmi ces branches, il en est même qui
sont tellement étendues, que l'une d'elles peut
suffire à occuper la vie entière d'un savant.
Que le botaniste embrasse plusieurs de ces branches
ou qu'il réserve toute son activité pour la culture de
l'une d'entre elles, il doit, dans les deux cas, posséder
certaines aptitudes spéciales qui lui sont absolument
indispensables s'il veut réussir dans ses recherches.
Avant tout, le botaniste doit être observateur ; il
faut qu'il ait l'œil organisé pour bien voir et bien
saisir la forme des objets. Plusieurs sciences, basées
sur les combinaisons mathématiques, n'exigent pas
impérieusement l'exercice de la vue chez le théori-
cien ; les travaux de l'esprit, l'histoire, la philoso-
phie, la littérature, ne réclament pas d'une manière
absolue l'usage de l'œil chez le penseur; mais le
naturaliste doit trouver dans son œil un instrument
perfectionné qui lui fournisse et lui conserve une
image fidèle des formes. Cet organe n'acquiert
DE LA BOTANIQUE. 5
toutefois sa perfection que chez le naturaliste doué
de l'esprit d'observation.
Si Ton n'est pas né observateur, qu'on se garde
d'entreprendre l'étude de la botanique ; car on ris-
querait de s'épuiser en efforts stériles. On pourra
devenir un érudit, ou devenir un bon professeur,
mais on parviendra difficilement à enrichir la science
d'expériences et de faits nouveaux.
Le botaniste doit bien voir pour lui-même, mais,
en outre, il est fréquemment obligé de démontrer
aux autres qu'il a' bien vu et, pour cela, il doit sou-
vent avoir recours au dessin. Nous ne saurions
donc trop recommander au botaniste l'art du dessin :
celui-ci est actuellement devenu presque aussi néces-
saire que l'écriture. Que de fois, en effet, n'a-t-on
pas besoin de conserver la figure d'un objet éphé-
mère, de la forme d'un organe ou du port d'une
plante! Une description, quelque fidèle et détaillée
qu'elle soit, ne peut jamais remplacer un dessin
achevé ou même une simple esquisse. L'homme de
science ne pouvant avoir, à tout instant, un dessina-
teur à sa disposition, il faut bien que lui-même
sache manier le crayon ou le pinceau.
Le botaniste dessinera des figures qui n'auront pas
toujours, il est vrai, le cachet artistique ; mais, en
revanche, ses figures seront souvent plus fidèles
que celles de l'artiste.
6 CONSIDERATIONS SUR L'ETUDE
L'aspirant botaniste qui n'est pas dessinateur peut
le devenir, même sans suivre les leçons du profes-
seur. Il commencera son apprentissage en traçant
des contours simples placés sur le même plan; puis,
il s'essayera à représenter des solides à lignes plus
ou moins compliquées. Peu à peu, il se familiarisera
avec les règles de la perspective et il parviendra,
après un temps relativement assez court, à dessiner,
d'une façon satisfaisante, les organes variés des
végétaux et le port de plantes entières. C'est, du
reste, la marche suivie par un grand nombre de
botanistes, qui ont ainsi pu se dispenser de l'aide de
l'artiste. Aujourd'hui, à part les collections icono-
graphiques, presque tous les ouvrages de botanique
sont illustrés par leurs auteurs.
Une fois que l'usage du crayon est acquis, le
maniement du pinceau n'est plus qu'un jeu.
Signalons, maintenant, un troisième besoin pour
le botaniste : celui de la connaissance des langues.
La botanique est cultivée chez toutes les nations
civilisées et, aujourd'hui, chaque peuple publie la
plupart des livres scientifiques en langue vulgaire.
L'étude des langues vivantes se généralisant de plus
en plus et, d'autre part, les publications scientifiques
devenant extrêmement nombreuses, on a presque
tout à fait renoncé à donner des traductions. Ces
circonstances démontrent que le botaniste qui est
DE LA BOTANIQUE. 7
désireux de se tenir au courant de la science doit
pouvoir lire quelques-unes des langues de TEurope.
Autrefois, le latin était la langue de la science
et sa connaissance suffisait au naturaliste; mais, de
nos jours, cet idiome n'est plus employé qu'excep-
tionnellement. Toutefois, comme un grand nombre
de livres à consulter ont été écrits dans cette
langue, il importe que le botaniste puisse les lire
assez couramment. Que ceux qui n'ont pas été à
même d'apprendre le latin sur les bancs de l'école
ne s'effrayent pas trop de leur ignorance; car il
leur suffit de quelques efforts pour se trouver en
état de lire le latin employé dans les gênera, les
species,les monographies et les flores. En feuilletant
ces ouvrages, ils reconnaîtront que la terminologie
française ressemble beaucoup à la terminologie
latine et qu'il ne faut pas un temps bien long pour
comprendre les termes scientifiques en usage dans
les œuvres descriptives. A l'aide d'un dictionnaire
et d'une grammaire, ils ne tarderont pas à pouvoir
lire les Linné, les Jussieu, les Endlicher, les
R. Brown, les De Candolle et tant d'autres bota-
nistes qui ont écrit en latin.
Les Allemands et les Anglais écrivent beaucoup,
et il est absolument nécessaire de connaître la
langue de ces deux peuples. L'italien doit aussi être
connu du botaniste.
8 CONSIDÉRATIONS SUR L'ÉTUDE
La connaissance des langues vivantes est donc
devenue un besoin de premier ordre pour tous ceux
qui se proposent de faire une étude plus ou moins
approfondie de l'une ou Tautre branche de la bota-
nique. Elle permet de profiter des richesses accu-
mulées par les savants des nations étrangères ; sans
elle, on risque souvent de refaire péniblement ce qui
a déjà été fait. Les connaissances liguistiques ne
sont pas seulement indispensables pour lire les
ouvrages; elles le sont aussi pour entretenir des
relations avec les botanistes étrangers. Grâce à
la bonne organisation des postes et des transports
par terre et par mer, les rapports scientifiques entre
tous les pays du monde se sont multipliés d'une
façon vraiment extraordinaire. C'est ainsi que nous
voyons actuellement nos botanistes belges entre-
tenir une correspondance et établir des échanges
de plantes avec les botanistes allemands, anglais,
danois, suédois, russes, italiens, américains, etc.
Dans la correspondance entre botanistes, il est de
règle que chacun écrit dans sa langue maternelle.
C'est là un avantage précieux, car si les gens de
science lisent généralement les langues étrangères,
il leur est souvent difficile, sinon impossible, de
se faire bien comprendre dans un idiome étranger.
Les Suédois et les Danois écrivent en latin ou en
allemand; les Russes emploient le français, qu'ils
DE LA BOTANIQUE. 9
écrivent avec une certaine pureté; les Américains
du Nord se servent de l'anglais ou de Tallemand.
Une chose que nous ne saurions assez recom-
mander, c'est d'écrire très-lisiblement, car il est
extrêmement pénible de déchiffrer des mots étran-
gers griffonnés et incomplètement écrits.
II nous reste à faire quelques recommandations
aux personnes que l'amour de l'étude pourrait
entraîner vers la botanique.
Si vous habitez la campagne, la vue des plantes
qui s'épanouissent sous vos pas, le long des haies,
dans les prairies et les champs, fait souvent naître
le désir d'en former un bouquet. La curiosité peut
vous pousser à comparer les formes si variées de
cette poignée de fleurs. Vous admirerez l'élégance
des corolles, la délicatesse des étamines et la sur-
prenante symétrie de tous les organes. De nom-
breuses questions se presseront d'une façon incon-
sciente dans votre esprit et, pour peu que vous soyez
observateur, elles ne tarderont pas à se formuler.
A quelles fonctions mystérieuses sont destinés tous
ces petits organes, dont le coloris et la perfection
de forme défient le faire du plus habile artiste?
Quels noms la science a-t-elle donnés à ces créations
ravissantes qui forment le tapis que Ton foule
aux pieds, qui peuplent les champs et les bois?
Vous allez peut-être vous laisser tenter et vous
10 CONSIDERATIONS SUR L'ÉTUDE
mettre à questionner un moins ignorant que vous
ou à consulter l'un ou l'autre livre traitant des
plantes. C'est le moment d'être sur vos gardes ; car
si vos premiers efforts sont couronnés de succès, si
vous parvenez à résoudre quelques-uns des pro-
blèmes que Flore a posés à votre curiosité nais-
sante, vous pourriez bien vouloir poursuivre vos
premières études et être pris du feu sacré. Non
content d'analyser votre bouquet, vous voudrez le
conserver et en former le premier cahier d'un
herbier, que l'esprit de collection vous poussera à
enrichir par de nouvelles récoltes. Quand celles-ci
auront épuisé votre voisinage, vous voudrez porter
vos pas plus loin et vous entreprendrez de petits
voyages pour découvrir de nouvelles choses. Tout
en composant votre collection de plantes sèches,
vous voudrez connaître plus que les formes exté-
rieures des organes et vous penserez à vous servir du
microscope pour scruter la nature intime des tissus.
C'est ainsi que, parfois, le botaniste naît à la
science; mais, le plus souvent, c'est l'exemple des
autres qui l'entraîne vers l'étude des fleurs. Comme
les collections de plantes desséchées sont composées
sans grande peine et à peu de frais, les jeunes gens
des écoles sont aisément tentés d'imiter leur profes-
seur de botanique ou de sciences naturelles, en
formant, à leur exemple, de petits herbiers.
DE LA BOTANIQUE. 11
Mais remarquons, en passant, que la botanique
peut devenir une passion qui n'est pas sans entraî-
ner avec elle quelques désagréments, selon la posi-
tion de ceux qui s'adonnent à cette science.
Si, par exemple, vous êtes employé dans une
administration, votre chef pourra voir d'un mau-
vais œil que vous consacrez vos loisirs à l'étude des
plantes et pourra s'imaginer que celle-ci doit vous
faire négliger vos fonctions et refroidir votre zèle
pour la bureaucratie. Si vous êtes professeur de
mathématiques ou de belles-lettres, votre préfet
ou votre directeur pourra trouver singulier que vous
vous occupez de botanique. Heureusement qu'en
Belgique, depuis quelques années, on trouve géné-
ralement moins étrange de voir un employé, un
fonctionnaire ou un professeur d'humanités con-
sacrer ses loisirs à l'étude de la botanique, et on
admet même qu'il peut lui être utile de posséder des
connaissances en sciences naturelles. Ce résultat,
disons-le sans crainte, doit être attribué, en grande
partie, à l'action de nos Sociétés scientifiques,
devenues si nombreuses et si prospères.
Par leurs études spéciales, le médecin et le phar-
macien sont assez souvent amenés à se passionner
pour la botanique ; or, celle-ci peut être pour eux
une source de désagréments ou de chagrin. Le pre-
mier, en herborisant, pourra oublier son malade, qui
va CONSIDERATIONS SUR L'ETUDE
l'attend; le second maudira peut-être Tofficine, qui
le retient constamment au logis. Mais le médecin, en
se modérant dans ses recherches, peut toutefois her-
boriser sans cesser d'être exact au lit du patient, et
le pharmacien, au lieu d'herboriser, peut cultiver
l'anatomie ou la physiologie végétale.
Quelle que soit la position du botaniste, celui-ci
peut toujours trouver le moyen de se créer une
agréable distraction et, en même temps, faire des
découvertes profitables à la science. Humble prêtre
de la campagne, modeste instituteur de village ou
simple employé de bureau, le botaniste n'aura peut-
être pas beaucoup de temps à consacrer à la science,
il ne possédera peut-être pas les livres ou les instru-
ments nécessaires pour entreprendre un grand tra-
vail; malgré cela, il pourra se rendre utile à la science.
C'est ainsi qu'il pourra former un herbier de son
canton renfermant des choses intéressantes à con-
sulter ; qu'il pourra étudier à fond la flore de sa pro-
vince et être à même de fournir des indications pré-
cieuses au botaniste-géographe ; qu'il pourra suivre
attentivement le développement de certaines plantes,
qui lui offriront peut-être des particularités inconnues
aux savants ; qu'il pourra enfin se livrer à des expé-
riences de physiologie végétale. Si ses ressources ne
lui permettent pas de publier à ses frais le résultat
de ses recherches, il trouvera toujours, dans les
DE LA BOTANIQUE. 13
annales de nos Sociétés savantes, une place pour
exposer ses idées et faire connaître le fruit de ses
observations.
Il n'est pas rare de voir le botaniste isolé, privé de
guide ou d'une direction scientifique, se débattre en
vains efforts au milieu des difficultés et finir par se
décourager. Dans son embarras, que le débutant ne
craigne pas de réclamer laide de tous ceux qui
peuvent résoudre ses difficultés ou qui sont à même
de lui donner d'utiles conseils. Le petit monde bota-
nique est une espèce de franc-maçonnerie, dont tous
les membres prennent, en quelque sorte, l'engage-
ment tacite de s'entr'aider : chacun d'eux s'efforce,
par tous les moyens, d'être utile à la communauté.
Pour le botaniste solitaire, l'embarras qu'il éprouve
le plus fréquemment à ses débuts, c'est la détermi-
nation de certaines plantes. Dans les cas difficiles ou
douteux, qu'il ne craigne point d'envoyer des spéci-
mens à un botaniste connu : celui-ci se fera toujours
un plaisir de lui faire connaître son opinion sur les
plantes soumises à son examen.
CHAPITRE DEUXIÈME.
BOTANIQUE S YSTÉ3IATIQ [JE .
Dans la botanique systématique ou descriptive,
nous comprenons la phytographie proprement dite,
la taxinomie et même l'organographie, trois branches
toujours associées et qui ne peuvent être séparées
l'une de l'autre . En effet, dans tout ouvrage descriptif,
on décrit les caractères des plantes et on classe
celles-ci; or, les caractères sont basés sur la forme,'
les proportions et l'insertion des organes, et, de plus,
chaque espèce doit avoir sa place marquée dans la
classification.
Comme on peut aborder la botanique descriptive
sans avoir fait de longues études préparatoires, cette
partie est généralement plus cultivée que l'anatomie
ou la physiologie; mais beaucoup de phytographes,
s'imaginant qu'elle réclame moins d'expérience et de
BOTANIQUE SYSTEMATIQUE. 15
savoir que les autres branches, ne craignent pas de
publier le fruit de recherches non suffisamment
approfondies. Un grand nombre de publications
précipitées ont eu pour résultat inévitable de jeter
une sorte de discrédit sur la botanique descriptive.
Aujourd'hui que la mode est aux études microsco-
piques, les botanistes de laboratoire semblent dé-
daigner la phjtographie et ils la considèrent comme
n'étant plus qu'un simple accessoire de la biologie.
C'est là une manière fausse de voir les choses, et si
la phjtographie est actuellement encombrée d'une
foule de publications médiocres, qui lui ont fait une
assez mauvaise réputation aux yeux de certains
savants, elle n'en reste pas moins une des parties
importantes de la botanique. Elle est appelée, comme
les autres branches, à résoudre des problèmes d'une
haute portée. Remarquons, en outre, qu'il n'est guère
moins difficile de suivre les modifications qu'éprou-
vent, sous l'action des circonstances et du temps, les
organes complexes des types spécifiques, que d'étu-
dier la genèse d'une cellule, la structure d'un tissu
ou d'observer les phénomènes de la vie. Dans l'un et
l'autre cas, l'observateur a besoin d'une grande expé-
rience et de beaucoup de sagacité.
A la suite de ces réflexions, qui ont pour but non
de vouloir amoindrir la valeur des travaux d'ana-
tomie et de physiologie, mais de revendiquer le rang
16 BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
qui est justement dû à la phytographie, nous croyons
utile de développer quelques idées sur la méthode
que le botaniste descripteur nous paraît devoir
suivre pour produire de bons travaux.
Les facilités très-grandes que les Sociétés scienti-
fiques offrent, pour la publication des recherches des
jeunes amateurs, font naître, chez un grand nombre
de ceux-ci, le désir, bien légitime du reste, de se
faire connaître du public. C'est donc principalement
à ces derniers que nous allons nous adresser, en
nous autorisant à leur donner quelques conseils.
Des conseils et une direction leur sont d'autant plus
nécessaires, que, d'ordinaire, ils n'ont pu profiter de
l'enseignement d'un maître.
Le jeune botaniste commence généralement ses
travaux par l'étude des plantes de son canton, en
tâchant de se familiariser avec les difiicultés de
l'organographie. Possédant quelques flores et des
traités élémentaires, il compare les plantes aux
descriptions et aux figures et il tient note des diffé-
rences, des particularités que ses auteurs ont pas-
sées sous silence ou qu'ils ont méconnues : voilà son
premier travail personnel, la source oii il puisera
plus tard pour devenir auteur à son tour. Souvent,
le crayon viendra en aide à la plume et sa collection
de noteS; et de remarques s'enrichira peu à peu de
dessins variés.
BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 17
Mais avec cette première science acquise naît le
danger; car il pourra arriver que les choses qui
paraissent neuves ou inédites au débutant sont
connues et entrées depuis longtemps dans le
domaine de la science. Cette prétendue nouveauté
s'explique par le petit nombre d'ouvrages que
possède le jeune botaniste et qui ne lui permettent
pas d'être au courant de la science. Qu'il se garde,
d'ailleurs, de croire qu'il est devenu un savant parce
qu'il aura pu observer quelques détails échappés à
ses devanciers! Si, trop confiant dans ses premières
observations, il publie précipitamment le résultat de
celles-ci, il est à craindre qu'il ne vienne augmenter
le nombre de ces productions médiocres ou mauvaises
qui, de notre temps, ont plus ou moins discrédité
la photographie. Qu'il résiste donc quelque temps
à l'envie d'être auteur et d'avoir des brochures
ou des opuscules à distribuer; qu'auparavant, il
acquière l'expérience et l'instruction nécessaires et,
avant de lancer ses premiers travaux, qu'il prenne
conseil d'un savant expérimenté. Surtout, que le
désir de paraître ne le fasse pas tomber dans le
travers de la compilation, défaut malheureusement
trop commun et qui, souvent, consiste à noyer quel-
ques faits intéressants dans un livre ou un mémoire
pillé, pour une très-large part, dans les travaux
d'autrui. Il pourra en imposer aux ignorants, mais
18 BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
il ne trompera pas le vrai botaniste, qui remontera
promptement aux sources et saura rendre à chacun
ce qui lui appartient. La science comporte certaine-
ment des ouvrages de compilation, des recueils de
faits déjà connus, des tableaux généraux résumant
les travaux particuliers; mais, à part ces ouvrages,
on doit éviter de faire des livres avec des livres.
Nous n'entendons pas supprimer toute érudition,
car celle-ci est nécessaire pour faire apprécier
à sa juste valeur un fait nouveau ou une particu-
larité méconnue ; mais on ne doit pas se complaire
dans une érudition facile et qui peut faire paraître
comme un simple accessoire l'objet principal que
Ton traite.
Le botaniste commencera ses publications par des
remarques détachées sur quelques espèces qu'il aura
consciencieusement étudiées ou sur certains organes
qui étaient, auparavant, mal décrits ou inconnus.
Après ces premiers essais, il tentera de traiter
monographiquement un petit groupe naturel de
plantes, un genre peu nombreux en espèces et dont
l'étude approfondie reste à faire; ou bien, il aura en
vue la description des plantes de sa province. A une
petite monographie, il fera succéder une monogra-
phie importante, ou il fera suivre une flore locale de
la flore d'un pays tout entier.
S'il entend s'exercer à un modeste travail mono-
BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 1<J
graphique, il choisira un genre assez restreint et
dont il pourra étudier une partie des espèces sur le
vif, c'est-à-dire dans la nature. Il est rare qu'une
monographie puisse se faire entièrement sur plantes
vivantes et, souvent, beaucoup d'espèces doivent être
traitées sur échantillons d'herbier; mais il faut
redouter d'élaborer une monographie uniquement
sur des matériaux secs. Ces derniers ne peuvent
être appréciés à leur juste valeur, ni être parfaite-
ment interprétés que par le botaniste qui a pu en
étudier une partie à l'état vivant. C'est sur le vif,
par la comparaison de nombreux spécimens, par
l'étude prolongée des variétés et des variations, par
l'examen des formes individuelles, qu'on devient
réellement capable d'utiliser fructueusement les col-
lections de plantes d'herbier. Sans cette étude préa-
lable, faite dans le grand laboratoire de la nature, le
monographe, quel que soit son talent, ne parviendra
pas à produire un travail parfait.
Le jeune monographe, sans être trop présomp-
tueux, ne devra pas toujours admettre sur parole les
idées ou les faits exposés par ses devanciers. Après
s'être entouré de toutes les sources littéraires, il
contrôlera avec soin ce qui a été avancé par les
auteurs qui ont déjà traité le sujet ; il tâchera
de bien voir par lui-même, et, dès qu'une expé-
rience suffisante lui aura donné la conviction que ses
20 BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
observations sont exactes, il ne craindra pas de se
mettre en opposition avec ceux qui Tont précédé.
Mais, en reconnaissant que ceux-ci ont pu se trom-
per, qu'il n'aille pas s'imaginer qu'il est meilleur
observateur : le champ de l'observation est si vaste,
les objets sont tellement nombreux, qu'il n'y a rien
de surprenant à ce que certains détails aient pu
échapper aux plus habiles savants et que ceux-ci
même puissent se tromper grossièrement sur l'un ou
l'autre point. Ce sera donc avec beaucoup de ména-
gement que le jeune botaniste relèvera les fautes ou
les erreurs des bons auteurs.
Une monographie d'un genre nombreux en espèces
est une œuvre de longue haleine et qui n'est guère à
la portée que des botanistes consommés.
La flore d'une province est rarement le cadre dans
lequel un auteur expose des idées neuves et de
nombreux faits nouveaux. Souvent, une telle flore
répond à un simple besoin de l'enseignement et,
alors, on se borne à y donner des descriptions
extraites d'ouvrages plus généraux. Au point de vue
scientifique, il y aura toujours avantage à réduire ce
genre de flore à un catalogue raisonné. Dans celui-ci,
l'auteur ne décrira que les espèces nouvelles pour le
pays ; seulement, il ajoutera, à la suite du nom de
chaque espèce, les observations inédites auxquelles
elle peut avoir donné lieu.
BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 21
La flore d'un pays, si elle ne doit pas consister en
un ouvrage élémentaire destiné aux herborisations,
réclame de son auteur beaucoup d'expérience et de
talent. Il ne s'agit plus ici de copier des descriptions
dans les flores des pays voisins ; il faut que le floriste
rédige toutes les descriptions sur les plantes mêmes
et que celles-ci aient été étudiées à fond ; il faut
enfin que Ion trouve dans une flore de la Belgique,
par exemple, un travail original, de source belge, et
non pas un fragment de la flore de France ou d'Alle-
magne. Une flore belge qui ne ferait que reproduire
ce qui se trouve déjà dans les livres étrangers pour-
rait sans doute rendre des services ; mais, au point
de vue purement scientifique, elle serait complète-
ment inutile.
Les flores générales, connues sous le nom de
Species, et les tableaux des genres, désignés sous le
nom de Gênera, sont des travaux de premier ordre,
entrepris seulement par des savants placés dans
des conditions tout à fait exceptionnelles.
On peut recommander aux jeunes botanistes les
monographies d'organes. Ce genre de travail, beau-
coup trop négligé, ofl're un champ inépuisable dans
lequel il reste à faire de belles et nombreuses dé-
couvertes. Les racines, les tiges souterraines, les
stipules, les bractées, les étamines, les graines, les
petits fruits, etc., étudiés dans la circonscription d'un
22 BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE,
ordre, d'une famille ou d'un genre, peuvent donner
lieu à des travaux extrêmement intéressants qui
feraient progresser à grands pas la botanique descrip-
tive. Ces travaux doivent être accompagnés de
figures soigneusement exécutées.
CHAPITRE TROISIÈME.
HERBORISATIONS (1).
On désigne sous le nom d'herborisations les pro-
menades faites dans les champs et les bois pour y
recueillir des plantes destinées à composer un herbier.
Au début de ses études, l'herborisateur peut borner
ses recherches au voisinage de la localité qu'il habite.
Là, sur un espace restreint, aux bords des chemins,
le long des haies, dans les moissons, les prairies et
les bois, il trouvera un nombre suffisant d'espèces
pour occuper ses loisirs pendant une année entière.
Dans ses premières herborisations, il sera sobre
et se contentera de recueillir quelques-unes des fleurs
(1) Ce chapitre est la reproduction presque littérale de celui qui
se trouve en tète de la l'-'^' édition du Manuel de la Flore de Belgique.
24 HERBORISATIONS.
qui ne lui sont pas tout à fait étrangères et dont il
peut connaître les noms vulgaires. Souvent, sur le
théâtre de ses récoltes, il fera une halte pour déter-
miner les plantes qu'il aura choisies. Commodément
assis à l'ombre d'un arbre, d'un buisson ou
d'une haie, le manuel d'herborisation ouvert sur
les genoux, il analysera les caractères présentés
par les divers organes et tâchera de suivre exacte-
ment, dans son livre, les indications qui doivent le
conduire au nom de l'espèce. Avec un peu de patience,
il réussira bien souvent dans ses essais de détermi-
nations, pourvu qu'il ait soin de choisir des plantes
dont les organes floraux sont assez grands et faciles
à distinguer les uns des autres. Quelle ne sera pas
sa joie de revenir au logis avec une poignée de fleurs
qu'il aura pu dénommer scientifiquement ! Quel est
le botaniste qui ne se rappelle avec un vrai bonheur
ses premières déterminations et qui ne se souvienne
de sa fierté lorsqu'il pouvait nommer une Anémone,
une Renoncule ou distinguer la Bourse-à-Pasteur
parmi les autres Crucifères ? Quel est celui qui n'a
pas conservé le souvenir de ses premiers mois
d'études, alors qu'il commençait à balbutier le
langage scientifique, à parler d'étamines, de pistil,
de corolle, de feuilles caulinaires et de feuilles
radicales?
De retour dans sa chambre de travail, l'apprenti-
HERBORISATIONS. 25
botaniste doit revoir attentivement les déterminations
qu'il a faites pendant sa promenade et s'assurer si
les descriptions détaillées de ses flores s'appliquent
exactement aux espèces quMl est parvenu à -nommer
d'après les tableaux analytiques du manuel d'her-
borisation. Il vérifiera si les caractères du genre
et de la famille concordent avec ceux des plantes
recueillies.
Les premiers pas dans la science ne sont pas sans
offrir quelques difficultés, surtout si l'étudiant est
seul et livré à ses propres forces. Ce qui est devenu
simple et tout à fait élémentaire après quelques mois
de travail paraît extrêmement ardu et compliqué
au début; les termes de calice, de corolle et d'éta-
mines, si fréquemment répétés dans les livres, sont
même assez difficilement interprétés. Pour arriver
à la connaissance des premiers noms spécifiques,
on employera tous les moyens : usage des tableaux
dichotomiques, recours aux noms vulgaires, revue
des ouvrages à figures, etc. Les deux ou trois pre-
mières douzaines d'espèces bien connues serviront
de jalons, pour se guider au milieu de cette foule de
végétaux qui parent les champs et les bois, et ce
noyau de connaissances laborieusement acquises fera
bientôt la boule de neige. Les cent premières déter-
minations coûtent plus de peines que les cinq cents
qui suivront. Si l'amateur débute en compagnie d'un
26 HERBORISyVTIONS.
botaniste expérimenté, les premières difficultés seront
moindres ; en effet, lorsqu'il ne parviendra pas au
nom exact d'une espèce, il pourra avoir recours à la
science d'autrui. Mais qu'il n'abuse pas de la facilité
que lui offre un compagnon plus instruit que lui, car
il pourrait ne jjas s'exercer suffisamment aux diffi-
cultés des déterminations.
Pendant une année au moins, il sera inutile de
dépasser le voisinage de sa résidence ; les prome-
nades étant courtes, on pourra, à la rigueur, se
dispenser de l'usage d'une boîte. La boîte d'herbori-
sation est, assez souvent, le cauchemar du novice,
à qui il répugne de traverser les rues de son village
ou de sa petite ville avec le 'oasculnm au dos.
Après une saison entière consacrée à de petites
excursions botaniques, le plus timide finit cepen-
dant par s'aguerrir ; on le voit, au début de sa
seconde campagne, partir résolument avec la boîte
de fer-blanc, ne redoutant plus le sourire railleur
de ses amis et bravant le qu'en dira-t-on ? Dans
une grande ville, le botaniste passe inaperçu dans
la foule; mais, dans une bourgade, dans un village,
il est remarqué et pris, bien souvent, pour une sorte
de maniaque.
L'accoutrement de Therborisateur cause parfois
de légers ennuis. C'est ainsi que, dans les campagnes,
les botanistes peuvent être pris pour des marchands
HERBORISATIONS. 27
ambulants, des arpenteurs, des tireurs à l'arc, des
musiciens. Etes-vous occupé à déraciner une plante,
il peut arriver qu'un paysan vienne curieusement
examiner ce que vous faites et vous demander inva-
riablement quelles sont les vertus de la plante que
vous arrachez, à quel genre d'onguent ou de drogue
elle doit servir. N'allez point vous piquer detre
ainsi ravalé au rang de l'herboriste ou du chercheur
de simples et vous ingénier à donner de longues
explications sur le but réel de vos recherches : vous
ne seriez pas compris et votre interlocuteur vous
quitterait en souriant, vous faisant entendre ainsi
que vous avez voulu le mystifier. Si la grosse boîte
vous fait prendre de temps à autre pour un colpor-
teur, que vous importe l'opinion des bonnes gens
qui vous voient passer dans leur village?
Après une première saison employée à recueillir et
à déterminer les espèces plus ou moins vulgaires qui
forment, en quelque sorte, le fond de la végétation,
on peut se disposer, dès le printemps de la seconde
année, à étendre ses promenades à deux ou trois
lieues à la ronde. C'est seulement alors que l'on
commence à sentir que la véritable connaissance des
plantes ne consiste pas seulement dans des noms,
mais qu'il faut étudier chaque espèce sous différents
points de vue et en préparer des échantillons bien
complets et aux diverses phases de leur existence.
28 HERBORISATIONS.
Pour satisfaire à ce dernier point, l'usage d'une
boîte et des autres instruments d'herborisation
devient, dès lors, une nécessité.
Arrêtons-nous ici quelques instants pour parler
des objets nécessaires à l'herborisateur.
En première ligne, vient la boîte d'herborisation.
Cette boîte (fig. 1), qu'on appelle parfois vasadum,
est ordinairement en fer-blanc, rarement en zinc.
Sa forme est celle d'un cylindre un peu comprimé.
La porte doit en être assez grande, afin qu'on puisse
Fig. 1. — Boite iriierboiisation.
introduire facilement les plantes et les ranger en
bon ordre. Certaines boîtes sont divisées en deux
compartiments, dont l'un, fort petit relativement à
l'autre, est destiné à recevoir soit des provisions
ou des plantes délicates, soit divers petits objets
nécessaires au botaniste. Quant à nous, nous préfé-
rons la boîte cà un seul compartiment. Les dimen-
sions des boîtes d'herborisation varient, suivant les
besoins. Si l'on doit faire d'abondantes récoltes, on
HERBORISATIONS. 29
pourra se servir d'une grande boîte. Pour les petites
herborisations, on pourra se servir d'une boîte
de dimensions moyennes et même d'une petite boîte.
Il n'est donc pas inutile de posséder plusieurs boîtes
de dimensions variées. Les dimensions moyennes
des boîtes d'herborisation sont de 50 centimètres
pour la longueur et de 15 centimètres pour le plus
grand diamètre.
La couleur généralement adoptée pour l'extérieur
de la boîte est le vert.
La boîte se porte sur le dos au moyen d'une cour-
roie en cuir, qui peut s'allonger ou se raccourcir à
l'aide d'une boucle.
Pour déterrer les plantes, il est nécessaire que
l'herborisateur soit toujours muni d'une petite
bêche en acier bien trempé, à manche en buis ou en
charme. La bêche pointue (fig. 2 A)
est très-commode. Sa lame, un
peu concave, mesure 11 centi-
mètres en longueur et 8 centimètres
dans sa plus grande largeur. La
bêche oblongue (fig. 2B) mesure
14 centimètres en longueur et
7 centimètres dans sa plus grande
, ., Fig. 2. — Boches (l'Lerbo-
largeur. La base de ces bêches doit risation.
être assez solide pour résister au mouvement de
levier qui se fait souvent pour amener au jour la
30 HERBORISATIONS.
partie souterraine des plantes. Un trou est percé
dans le manche pour y passer une ficelle destinée à
suspendre la bêche au poignet ou pour l'accrocher
à la boîte. Certains botanistes, au lieu d'une petite
bêche très-portative, se servent soit d'une bêche
fixée au sommet du bâton, soit d'une petite pioche ;
mais l'usage de ces derniers instruments est assez
incommode.
Comme bâton, nous recommandons le gourdin en
bois de chêne à tête recourbée en crosse. La crosse
sert utilement pour accrocher les plantes aquatiques
un peu éloignées du bord des eaux ou pour abaisser
des branches d'arbres dont on veut enlever des
rameaux.
Pour les plantes aquatiques éloignées de la berge
des rivières, des canaux ou des étangs, on peut les
recueillir au moyen d'une sorte de petit appareil
en fer, formé de plusieurs crochets réunis par leur
base, fixé à une forte ficelle que l'on déroule à la
longueur nécessaire.
Si l'on doit récolter des Roses, des Ronces ou
d'autres arbustes épineux, il convient d'être muni
d'un petit sécateur. Celui-ci remplace avantageuse-
ment la serpette.
La loupe est un instrument qui doit toujours accom-
pagner le botaniste. La loupe à deux bouts ou celle
que l'on désigne sous le nom de triloupe doit être
HERBORISATIONS. 31
préférée aux loupes dont les lentilles ne sont pas
protégées par une sorte d'étui.
Pour les dissections à faire en herborisant, un
canif à lame bien affilée suffit.
Quoique le cartable soit très-peu employé pour la
récolte des plantes, nous devons néanmoins en
donner la description. Le cartable consiste en deux
feuillets de fort carton, libres ou réunis par un
dos en cuir comme la couverture d'un livre relié.
Entre ces deux feuillets de carton, se trouvent des
feuilles de papier non collé ou buvard, entre les-
quelles on place les plantes recueillies, que Ton y
étale comme on le fait pour la mise en presse.
Avec le cartable, on prépare donc les échantillons
sur place et on leur fait subir, pendant l'herborisa-
tion, un commencement de pression. Celle-ci se
produit au moyen de deux courroies munies de
boucle. Le cartable se suspend à l'épaule ou sur le
dos au moyen d'une bretelle comme la boîte d'her-
borisation ; on peut le porter sous le bras à la façon
d'un registre. Nous ne pouvons recommander le
cartable à cause des nombreux inconvénients qu'il
présente. C'est ainsi que les échantillons se prépa-
rent difficilement à cause de la mobilité des feuil-
lets ; que le cartable ne peut renfermer qu'un nombre
assez restreint de plantes ; qu'il ne peut presser
celles-ci que d'une façon irrégulière, et qu'enfin
32 HERBORISATIONS.
son emploi n'est guère possible en temps de pluie.
Avant de se mettre en route pour une excursion
qui doit durer une journée entière, il faut avoir soin
de se munir d'une petite flore analytique ou manuel
d'herborisation, d'une bonne carte routière et d'un
calepin destiné à recevoir des notes. Trop souvent,
on néglige le journal d'herborisation et nous ne sau-
rions trop en recommander l'usage aux amateurs
sérieux, qui désirent bien connaître la flore de leur
canton, de leur province ou de leur pays. Le journal
doit être tenu pendant la promenade même et les
noms des plantes inscrits à mesure que les obser-
vations sont faites. Si l'on diffère les annotations,
on risque de commettre des erreurs ou d'oublier des
choses intéressantes. Rien n'est, du reste, plus aisé
que d'inscrire, au crayon, tout en marchant, les
noms des espèces, avec l'indication des lieux et la
nature des stations. Si, quelque jour, on se propose
de publier le résultat de ses recherches, soit dans une
flore, soit dans un catalogue raisonné, on trouvera,
dans les journaux d'herborisation, de précieux ren-
seignements : on n'a plus, aloi^s, qu'à ranger métho-
diquement les nombreuses annotations prises sur les
lieux pour obtenir une statistique fidèle des régions
explorées. Dans le cas où l'on ne voudrait rien publier
soi-même, ces notes d'herborisation ne seront point
inutiles ; car, tôt ou tard, un floriste pourra les
HERBORISATIONS. 33
réclamer pour les utiliser dans une flore ou dans un
catalogue. Si on a négligé les calepins d'herborisa-
tion, quel embarras ne pourra-t-on pas avoir pour
publier une flore ou pour fournir aux auteurs des
notes précises! On pourra avoir recours à ses souve-
nirs, mais ceux-ci seront, assez souvent, trompeurs
et les détails consignés de l'herbier ne pourront four-
nir les nombreuses remarques perdues. En ne tenant
même aucun compte du côté purement scientifique,
les journaux d'herborisation n'en restent pas moins
des documents intéressants à consulter ou à revoir.
En parcourant, après plusieurs années, ces longues
colonnes d'annotations, de nombreux et chers sou-
venirs se réveillent chez le botaniste. Celui-ci se
retrouve transporté dans les lieux qui lui ont été
familiers ; il se rappelle les amis, les compagnons
avec lesquels il a partagé la joie des heureuses trou-
vailles. Ces listes arides se transforment pour lui
en une histoire détaillée, qui lui retrace jusqu'aux
moindres incidents des courses d'autrefois.
Le calepin destiné à recevoir les notes peut se
composer de 50 à 100 feuillets de papier assez fort
et de petit format (in- 18°). Les pages d'une partie de
ce mince volume seront divisées en trois colonnes
verticales : la première, à gauche, contiendra les
noms des plantes; celle du milieu, les indications des
stations, et la troisième, les noms des hameaux,
34 HERBORISATIONS.
villages ou villes. Chaque herborisation sera soigneu-
sement datée. Il est entendu que les espèces très-
communes et qui se rencontrent partout ne doivent
être renseignées que dans des circonstances excep-
tionnelles. Ajoutons qu'il est prudent de renouveler
le calepin chaque année, afin que, dans le cas oii
celui-ci serait perdu, on n'ait à regretter que la
•perte des renseignements d'une seule année ou de
quelques mois.
Voilà enfin Therborisateur prêt à parlir avec armes
et bagages pour se mettre à la recherche de l'in-
connu. Il part avec l'espoir de rentrer à la nuit
tombante avec sa boîte remplie d'espèces rares et
curieuses. Dans ses excursions, qu'il ne craigne pas
la fatigue et qu'il ne se borne pas à suivre les chemins
faciles; car, semblable à un chasseur malheureux, il
pourrait revenir bredouille; qu'il visite les profon-
deurs des bois, qu'il ne recule pas devant l'exploration
soigneuse des ravins les plus impraticables, ni devant
l'escalade des côtes rapides et des rochers les plus
abrupts. Que lui importera la fatigue si, à la soirée,
il se trouve chargé d'une abondante moisson ? Long-
temps ses courses à deux ou trois lieues seront fruc-
tueuses, mais les découvertes deviendront moins fré-
quentes à mesure que le pays lui sera mieux connu.
Quand les trouvailles deviendront rares, il y. aura
cependant pour lui une compensation, car il sentira
HERBORISATIONS. 35
mieux alors le prix des nouveautés qu'il parviendra
à découvrir. Quelle émotion n'éprouvera-t-il pas
quand, après de longues recherches, il se trouvera
tout à coup en présence d'une espèce convoitée depuis
longtemps! Si, à pareil moment, il est seul, son
bonheur sera concentré et silencieux; mais s'il est en
compagnie d'un ami, sa joie sera vive et même
bruyante. Les herborisations solitaires sont ordi-
nairement le partage des amateurs habitant la
campagne; car il est bien rare que, dans un vil-
lage, dans une bourgade même, il se trouve deux
botanistes pour associer leurs recherches et leurs
travaux. Les excursions solitaires ont quelque chose
de triste et de mélancolique, mais elles ne sont pas
sans offrir certains avantages sur celles faites en
compagnie et qui sont plus gaies. Seul avec ses
pensées, en face du spectacle de la nature, l'her-
borisateur est plus attentif et observe beaucoup
mieux : il ne cesse d'examiner et de peser la valeur
des caractères distinctifs des plantes ; il réfléchit
avec plus de suite sur les lois qui régissent les êtres
organisés ; il médite et s'efforce de résoudre les
problèmes que la nature lui pose à chaque pas. En
outre, ce chercheur solitaire possède une grande
liberté d'action ; il étudie à son aise, sans jamais
devoir se préoccuper des impatiences d'un compagnon
de voyage. Vient-il à faire une précieuse trouvaille,
36 HERBORISATIONS.
n'aura-t-il pas à faire partager son bonheur par l'un
ou l'autre de ses correspondants ? Quels que soient
les ennuis de la solitude, que le botaniste évite la
compagnie de personnes étrangères aux sciences
ou cultivant une autre branche que la sienne.
L'herborisateur ne peut guère s'accommoder des
allures du géologue et encore moins de celles
de l'entomologiste. Remarquons que si le bota-
niste est isolé dans son village, il peut exister
dans le canton ou dans la ville voisine un confrère
avec lequel il pourra organiser des courses en com-
mun. Il est toujours à désirer que les botanistes de
la même province aient des rapports suivis entre
eux, afin qu'ils puissent associer leurs recherches
et arriver à étudier avec méthode l'ensemble de la
flore de leur province.
Revenons à notre herborisation et parlons, tout
d'abord, des quelques soins à prendre pour conserver
la fraîcheur nécessaire aux plantes destinées à
l'étude et aux préparations.
Pendant les heures de la journée où la chaleur est
intense, on aura la précaution de tenir la boîte du
côté du corps opposé au soleil. Il est à noter que,
par un temps très-chaud, les plantes se conservent
d'autant mieux qu'elles sont plus nombreuses et plus
étroitement pressées dans la boîte. En outre, un
excellent moyen pour maintenir leur fraîcheur, c'est
HERBORISATIONS. 37
de les humecter de temps en temps avec quelques
gouttes d*eau ou de placer une poignée de mousse
humide au fond de la boîte.
Si, pendant l'herborisation, il survient une ondée,
qu'on ne cesse pas, pour cela, de récolter, dans la
crainte de voir les plantes mouillées se dessécher
mal et puis se moisir dans l'herbier. Quant à nous,
nous n'avons jamais éprouvé la moindre difficulté
pour préparer les échantillons trempés de pluie
ou de rosée •* il suffit, pour n'avoir pas à redouter
l'effet de l'humidité, de renouveler le papier peu de
temps après la première mise en presse.
Lorsqu'on revient le soir, harassé de fatigue
et incapable de s'occuper des soins à donner aux
plantes, il est avantageux de déposer sa boîte dans
un lieu frais, par exemple dans une cave. Durant la
nuit, les plantes qui, la veille, auraient pu être
flétries, reprennent leur fraîcheur et se trouvent
ainsi, le lendemain, dans des conditions plus favo-
rables pour leur préparation.
Avant de passer aux herborisations destinées à se
prolonger pendant plusieurs jours consécutifs, nous
devons attirer l'attention des novices sur quelques
moyens propres à rendre leurs recherches fruc-
tueuses et intéressantes. Une bonne carte routière
découpée et collée sur toile sera d'une grande utilité
à l'herborisateur pour s'orienter dans des lieux
38 HERBORISATIONS.
nouveaux pour lui, pour bien connaître les noms des
localités, le cours des rivières et des ruisseaux, la
position des lieux boisés, des marais, des étangs, etc.
Déplus, en étudiant sa carte, il verra quels sont les
points qui lui sont connus et ceux qui lui restent à
explorer. Une habitude des botanistes jeunes ou vieux,
c'est de suivre trop souvent les mêmes itinéraires.
Quand ils se rendent d'un lieu à un autre, presque
toujours ils prennent les mêmes chemins, les mêmes
sentiers ; et cependant, ils savent qu'en changeant
quelque peu leur route, ils auront à traverser un
champ, une prairie ou un taillis qu'ils n'ont point
visité encore et qui récèle peut-être une espèce rare
ou nouvelle pour leur canton. Il arrive parfois qu'on
a passé, durant plusieurs années, à côté d'une localité
restreinte qui présentait des plantes qu'on était
loin d'y soupçonner. Cette sorte de manie explique
comment des botanistes étrangers viennent faire
des découvertes dans un champ d'herborisation qu'on
croyait être parfaitement exploré. Qu'on varie donc
autant que possible les itinéraires, de façon à par-
courir le pays dans tous les sens.
L'emploi d'une carte géologique (l) sera également
(1) Pour la Belgique, nous recommandons la grande carte
géologique d'André Dumont. Les botanistes doivent savoir
qu'il existe deux cartes géologiques de Dumont : l'une du
HERBORISATIONS. 39
très-avantageux. Si l'herborisateur exploro une
province variée dans sa composition géologique, il
reconnaîtra de bonne heure la préférence marquée
de certaines espèces soit pour les terres ou les roches
calcareuses, soit pour les terres ou les roches
siliceuses. Il sera frappé du contraste que présente
la flore si riche et si variée des collines calcaires avec
la flore si monotone et relativement si pauvre des
côtes schisteuses ou sablonneuses. Il se demandera
la cause de ces différences et sera ainsi amené à
s'occuper des rapports du sol avec la végétation.
Il étudiera, sur la carte géologique, la configu-
ration des divers étages au point de vue miné-
ralogique; il suivra ces mêmes étages dans leur
prolongement au delà des limites de son canton, de
sa province ou de son pays, et il tâchera de voir, en
compulsant les flores, si ces divers étages présentent
chacun une florule plus ou moins spéciale sur tout
leur développement. L'étude des flores étrangères
lui ayant renseigné l'existence de certaines espèces
dans un terrain géologique quelconque, il sera
curieux de rechercher si, dans son pays, le même
terrain ne nourrit pas les mêmes espèces.
sous-sol et l'autre des affleurements. C'est cette dernière qu'ils
doivent se procurer. Cette carte est devenue très-rare et d'un
prix élevé ; mais elle sera prochainement réimprimée.
40 HERBORISATIONS.
Comme on le voit, le but de Therborisateur est
donc devenu multiple. Ce n'est plus uniquement
pour étudier les plantes en elles-mêmes qu'il herbo-
risera; car il a, de plus, en vue les relations qui
peuvent exister entre la végétation et le sol. Il ne
tardera pas à s'apercevoir que ces dernières recher-
ches le conduisent nécessairement à l'étude de la
géographie botanique. Dès lors, ses herborisations
prendront à ses yeux un plus grand intérêt lorsqu'il
aura remarqué combien seront utiles, à l'avance-
ment de cette branche, les renseignements qu'il
pourra recueillir. Dans son canton ou dans sa pro-
vince, il parviendra peut-être à constater la limite
vers le nord d'une espèce méridionale ou la limite
vers le midi d'une espèce boréale. A un point de vue
plus restreint, il sera encore stimulé dans ses
recherches par le désir de coopérer aux progrès
de la géographie botanique de son propre pays.
Une bonne pratique, que nous conseillons à l'her-
borisateur, est celle de dépouiller les flores et les
catalogues des renseignements qu'ils contiennent
concernant la contrée qu'il se propose d'explorer ; de
ranger ensuite ces renseignements par dates de
floraison des plantes et par localités. Afin d'avoir plus
présentes à l'esprit les espèces à rechercher, il fera
bien d'en lire les descriptions, d'en voir des figures
ou des échantillons desséchés. S'il n'existe pas de
HERBORISATIONS. 41
flore de la région à explorer, il consultera les
ouvrages publiés sur les régions voisines. Quand
on herborise sans méthode, c'est-à-dire sans avoir
étudié les cartes avec soin, sans avoir pris des
notes, on risque beaucoup de laisser échapper des
espèces intéressantes.
Il n'est pas inutile de prémunir ici les commen-
çants contre la crainte de voir s'épuiser leur champ
d'étude au bout d'un petit nombre d'années. Pareille
appréhension ne doit pas refroidir leur zèle et
ralentir leurs efforts; car, à mesure qu'ils connaîtront
mieux la végétation de leur canton ou de leur province,
à mesure que la flore leur deviendra plus familière,
ils s'apercevront d'autant mieux qu'il leur reste
beaucoup à étudier. Ils auront sans doute, après
quelques années, recueilli un millier de types spéci-
fiques avec un certain nombre de variétés ; mais
n'auront-ils pas encore à étudier et à collecter ces
variétés et variations sans nombre que produisent
les quelques centaines de types connus? L'examen
approfondi des variétés et des variations est une mine
en quelque sorte inépuisable pour les travailleurs les
plus laborieux. Il est vrai que les herborisations
ordinaires pourront devenir, avec le temps, moins
intéressantes et n'offriront plus aussi souvent l'oc-
casion de découvrir l'une ou Tautre de ces bonnes
espèces qui font la richesse d'un herbier ; mais ces
42 HERBORISATIONS.
herborisations pourront alterner avec des excursions
faites en petit comité dans les cantons éloignés du
pays. Ceci nous conduit à dire quelques mots des
herborisations qui peuvent durer une huitaine de
jours.
Avant d'entreprendre une excursion un peu
lointaine, on doit étudier, sur les cartes, la nature
du sol, la disposition des lieux et le cours des rivières
du pays que Ton se propose d'explorer. Il faut aussi
compulser les flores et extraire méthodiquement
les indications qu'elles fournissent. Une fois le lieu
et le jour fixés pour le rendez-vous, on prépare
son bagage. En ce qui concerne les vêtements, il
faut les réduire au plus strict nécessaire, afin que
le tout puisse être renfermé dans une petite valise
portative. Que surtout on n'oublie pas les pantoufles,
chaussures toujours trouvées si commodes après
de longues marches. On emportera une flore
élémentaire et tout ce qui est nécessaire pour
écrire et dessiner, ainsi que des instruments de
dissection et une loupe montée ou microscope
simple. Il faudra, en outre, se munir d'une ou
deux presses avec une provision suffisante de
papier à dessécher. Il ne serait pas prudent de
partir sans sa provision de papier. Bien souvent,
dans un chef-lieu de canton, il n'est pas facile
de se procurer du papier propre à la dessic-
HERBORISATIONS. 43
cation des plantes : à plus forte raison est-il malaisé
d'en trouver dans un village où Ton sera peut-être
forcé de séjourner pendant l'herborisation .
Nous supposons que le voyage doit se faire en
compagnie de deux ou trois amis ; c'est ainsi que
les excursions botaniques offrent le plus de charme.
Ceux qui ont herborisé de cette façon reconnaîtront
avec nous que ces courses leur ont laissé les souve-
nirs les plus frais et les plus charmants. Ne se rap-
pellent-ils pas avec un vif plaisir ces journées où ils
partaient dès le lever du soleil, cheminant paisible-
ment par monts et par vaux, en scrutant tout sur
leur passage ? Ne se représentent-ils pas avec bon-
heur les sites pittoresques admirés en commun? Ne
se souviennent-ils pas des émotions produites par les
brillantes découvertes? Enfin, ne se plaisent-ils pas
à se rappeler les haltes faites vers le milieu de la
journée, à l'ombre de la futaie ou sur les bords
gazonneux d'un frais ruisseau, pour manger sur le
pouce un frugal déjeuner emporté au fond des boîtes?
Ces souvenirs sont ineffaçables et sont réveillés
chaque fois que les excursionnistes se rencontrent
entre eux.
Partir le matin et rentrer le soir vaut mieux que
de diviser la journée en deux courses. On prend ses
dispositions pour dîner à la soirée. En excursion bo-
tanique, après s'être réconforté, au lieu de se reposer
44 HERBORISATIONS.
immédiatement, comme il semble qu'on en ait bien
acquis le droit, il faut s'occuper activement de la pré-
paration des plantes recueillies pendant la journée. On
ne dormirait pas tranquille si Ton sentait ses récoltes
en souffrance. La préparation des plantes est une
besogne qui ne peut guère être remise au lendemain ;
car, dès qu'on est levé, il faut procéder au renouvelle-
ment du papier dans lequel se trouvent les plantes
récoltées les jours précédents et faire sécher les cahiers
humides : or, cette besogne exige déjà un temps assez
considérable. Après une heure ou une heure et demie
consacrée à ce travail, on déjeune, puis on se met en
route dans une nouvelle direction. Les journées ainsi
passées en excursions botaniques sont très-labo-
rieuses, il faut bien le dire ; mais, de retour chez
soi, on ne regrette pas lés peines qu'on s'est données
et les soins qu'on a pris, quand on examine la
richesse des récoltes.
Il nous reste maintenant à parler des herbori-
sations organisées par les Sociétés botaniques.
Mais, avant d'aborder ce sujet, nous croyons utile
de placer ici un conseil dont tout botaniste pourra
faire son profit. Assez souvent, l'herborisateur est
obligé de fouler l'herbe des prairies pour explorer l'un
ou l'autre point éloigné des sentiers qui semble, à
distance, lui promettre quelques bonnes trouvailles ;
ou de se glisser entre deux champs pour jeter un coup
HERBORISATIONS. 45
d'œil dans les moissons. S'il ne veut pas avoir maille
à partir avec le garde champêtre ou les propriétaires,
il faut qu'il prenne soin de ne pas causer trop de
dégcàts et qu'il n'ait surtout pas l'air d'un maraudeur
en se hâtant trop dans ses allées et venues. Qu'il
manœuvre paisiblement et qu'il se donne l'apparence
d'un homme très-préoccupé dans ses recherches. Le
paysan, en lui voyant prendre des notes et examiner
des plantes à la loupe, craindra de lui faire un mau-
vais compliment au sujet de son champ piétiné Si le
botaniste rencontre sur sa route des campagnards,
qu'il soit toujours poli et même prévenant; qu'il
entame même la conversation d'une façon amicale.
En agissant de cette manière, il préviendra en sa
faveur et il n'aura pas à craindre d'être tourmenté,
si on le voit explorer les champs ou les prairies.
Ces recommandations doivent surtout être observées
quand on herborise en nombreuse compagnie. Pour
les avoir négligées, maints botanistes ont parfois
éprouvé de sérieux désagréments.
Après cette digression, revenons à notre point
de départ. Les herborisations des Sociétés botaniques
ne se font ordinairement qu'une fois par an ; elles
durent plusieurs jours et ont lieu sur les points du
pays les plus riches en plantes rares et intéressantes.
La circulaire qui invite tous les membres de la
Société à faire partie de l'excursion porte l'itinéraire
«
2
46 HERBORISATIONS.
détaillé jour par jour et indique, assez souvent, les
espèces les plus rares qu'on peut s'attendre à recueil-
lir. Ces herborisations sont généralement bien suivies
et cela s'explique par l'attrait et l'intérêt qu'elles
offrent aux amateurs. Ceux qui y ont assisté savent
combien sont nombreux les avantages que l'on en
retire au point de vue tant des récoltes que des
relations qui s'établissent entre les membres de la
Société. Tous j mettent en commun leur savoir et
leur expérience ; les débutants s'instruisent au con-
tact familier de leurs aînés ; on s'entretient de ses
travaux ; on propose et on accepte des échanges de
plantes. Que ceux qui craignent de faire partie de
ces herborisations, parce qu'ils ne se croient pas suffi-
samment instruits, bannissent, sous ce rapport, toute
espèce de crainte ; qu'ils soient bien persuadés que
la plus grande bienveillance les attend et qu'ils n'ont
pas à redouter la moindre critique. Les jeunes ama-
teurs sont accueillis avec le plus grand plaisir par
les anciens, qui se font un devoir de les aider dans
leurs recherches et dans leurs déterminations.
Si une large part est faite à la science, si les
botanistes sont sérieux dans leurs études, qu'on
n'aille pas s'imaginer que la gaieté et le plaisir sont
exclus de ces excursions. Les disciples de Flore
savent à merveille unir l'agréable à l'utile; ils
savent se dérider et devenir, par moments, de joyeux
HERBORISATIONS. 47
touristes. Il n'est guère besoin de rappeler, aux vieux
botanistes, la bonne humeur qui les anime dans
ces courses, le charme des haltes, la gaieté qui règne
au repas du soir et le plaisir d'explorer en nombreuse
compagnie des régions pittoresques ; mais il n'est pas
inutile de dire ces choses à ceux qui n'ont pas encore
assisté à ces excursions. Nous insistons surtout
près des jeunes gens et nous les engageons à prendre
part aux herborisations organisées par les Sociétés.
Certes, les livres instruisent et Ton peut devenir un
savant botaniste sans avoir suivi ces excursions;
mais il est des choses que les livres enseignent mal
ou n'enseignent même pas du tout : certaines pra-
tiques, certaines méthodes qu'on apprend à con-
naître et à saisir dans la compagnie des gens
expérimentés. Ceux-ci, dépouillant les faits des
accessoires et des développements dont ils sont
forcément accompagnés dans les traités scienti-
fiques, vous instruisent rapidement des choses
essentielles, et on est tout surpris, après quelques
jours de voyage passés dans leur compagnie, d'avoir
tant appris, non-seulement sur les choses, mais
aussi sur les hommes de science que l'on ne con-
naissait que par leurs travaux.
CHAPITRE QUATRIEME.
RÉCOLTE ET PRÉPARATION DES PLA?<TES. — HERBIER. —
ÉCHANGES DE PLANTES.
§ P'. — Récolte des ^plantes pour herhiers.
Le botaniste peut recueillir des plantes pour her-
biers pendant tout le cours de Tannée. Durant
l'hiver, plusieurs classes de cryptogames lui offrent
de nombreuses récoltes à faire, et déjà, vers la fin
de cette saison, quelques phanérogames sont en
fleurs. Mais, pour cette dernière catégorie de plantes,
les herborisations ne commencent, d'ordinaire, que
dansla première quinzaine du mois d'avril et finissent
dans la première quinzaine du mois d'octobre.
Les herborisations doivent commencer plus tôt
dans une contrée accidentée et à sol calcaire que
dans une région basse^ humide et à sol siliceux;
HERBIER. — ECHANGES DE PLANTES. 49
elles sont également plus tardives dans les mon-
tagnes, dont le sol est siliceux ou schisteux.
C'est ainsi que, dans la zone calcareuse, surtout
dans les parties où il existe des côtes et des rochers
calcaires exposés au midi, on peut déjà faire de
fructueuses herborisations dès la mi-avril. Toutefois,
la flore de cette zone n'est dans sa plus riche
floraison que vers le milieu du mois de juin. C'est
donc dans la deuxième quinzaine de ce mois qu'on
explorera de préférence la zone calcareuse, ainsi
que les environs de Virton.
Vers la fin du mois de juin et au commencement
de juillet, on peut commencer les grandes herbo-
risations dans la zone campinienne, dans la région
ardennaise et dans la région jurassique aux environs
de Vance.
La seconde quinzaine de juin est favorable pour les
herborisations dans les zones argilo-sablonneuse et
maritime. On doit aussi visiter cette dernière zone
vers la fin d'août et le commencement de septembre,
pour y récolter certaines espèces maritimes qui sont
tardives.
Du reste, au moyen des dates de floraison indi-
quées dans les listes d'espèces dressées dans le
chapitre sixième de la seconde partie, Fherborisa-
teur peut facilement choisir les époques les plus
favorables pour faire les herborisations dans les
diverses parties du pays.
50 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
Lorsqu'on herborise dans des localités que Ton
visite habituellement, c'est-à-dire aux alentours de
sa résidence, il faut bien choisir les échantillons
destinés à Therbier et les récolter avec tous les
organes nécessaires pour faire une étude complète
des espèces. Dans les herborisations au loin, on est
souvent forcé de récolter certaines plantes dans un
état trop jeune ou trop avancé, surtout quand il
s'agit d'espèces nouvelles.
Les caractères d'une plante étant fréquemment
tirés de plusieurs organes, il importe que les
échantillons récoltés soient pourvus des organes
caractéristiques. Il ne suffit donc pas de recueillir de
simples sommités fleuries, pour composer un herbier.
Lorsqu'il s'agit d'espèces herbacées vivaces, annuelles
et bisannuelles ou de petits arbustes, il faut que les
échantillons soient pourvus de leurs racines ou de
leurs parties souterraines, qui, assez souvent, sont
fort importantes au point de vue de la distinction
des espèces.
Les plantes annuelles et bisannuelles se déracinent
facilement et le seul effort de la main suffit pour
extraire leurs racines pivotantes ou fibreuses ; mais,
quand il s'agit de plantes vivaces, on doit employer
la bêche pour dégager la racine, la souche, les tuber-
cules ou les bulbes. Chez les plantes vivaces à souche
cespiteuse et chez quelques plantes annuelles à
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 51
racines fasciculées, il peut naître, sur les racines ou
sur la souche, des rhizomes plus ou moins allongés
qu'il faut enlever avec soin. Il existe même des
plantes vivaces dont les racines elles-mêmes donnent
naissance à des bourgeons souterrains qui établissent,
autour de la plante more, une colonie de jeunes
plantes qui lui restent adhérentes.
Quant aux plantes entièrement parasites, comme
les Orobanchées, ou semi-parasites, comme certaines
Rhinanthacées, on doit enlever leurs racines avec la
plante ou un fragment de la plante sur laquelle
celles-ci sont fixées.
Le jeune botaniste ne saurait apporter trop de soin
à l'extraction des parties souterraines des plantes,
qui révèlent souvent des caractères précieux ou des
particularités biologiques intéressantes.
Les parties souterraines doivent être dégagées de
la terre, du sable ou du limon qui y reste attaché. Le
plus gros nettoyage peut se faire pendant l'herbori-
sation, soit en secouant la terre, soit par un lavage.
Les plantes annuelles et bisannuelles sont munies,
à la base de leur tige, d'une rosette de feuilles dites
radicales ; celles-ci se desséchant à mesure que
la floraison et la fructification avancent, il importe
de récolter des échantillons qui sont au début de
leur floraison. Pour que chacune des espèces de
cette catégorie soit complètement représentée dans
52 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
rherbier, on doit, en outre, la récolter en pleine
floraison, puis à l'état fructifère. Toutefois, les
spécimens fructifères à fruits secs déhiscents ne
doivent pas être trop avancés, dans la crainte de voir
les graines s'échapper des capsules, des gousses, des
siliques, etc. Quant aux graines et aux fruits, on
doit les récolter à l'état de maturité parfaite. Remar-
quons que certaines espèces présentent, en même
temps, des fleurs et des fruits mûrs; dans ce cas,
une seule récolte suflît.
Certaines espèces vivaces herbacées fleurissent
avant d'émettre leurs feuilles, de façon qu'il faut en
récolter tout d'abord des échantillons en fleurs, puis
des échantillons feuilles ; le même cas se présente
chez des plantes ligneuses, arbres ou arbrisseaux.
S'agit-il de plantes dioïques, il faut en récolter des
spécimens des deux sexes.
Quant aux arbres, on en préparera des fragments
enlevés aux rameaux fleuris et en fruits, des mor-
ceaux de pousses d'un an uniquement foliifères et
des plaques d'écorce détachées du tronc ou des
grosses branches. Si l'arbre émet, à sa base ou sur
ses racines, de vigoureuses pousses, on prendra des
fragments de ces dernières, qui portent ordinaire-
ment des feuilles plus amples que celles des rameaux
fleuris.
Il arrive souvent que le débutant récolte les
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 53
premiers échantillons venus qui lui tombent sous la
main, sans se préoccuper de faire un choix judicieux ;
il importe cependant beaucoup de choisir avec soin
les spécimens qui doivent être récoltés soit pour
l'herbier, soit pour les échanges.
Selon la nature physique ou minéralogique du
terrain, son degré d'humidité ou de sécheresse,
selon sa fertilité ou son exposition, les spécimens
d'une même espèce varient extrêmement. Pour
qu'une espèce soit complètement représentée dans
l'herbier, on devra récolter un ou plusieurs échan-
tillons de chacune de ses formes, qui, bien souvent,
constituent autant de variétés ou de variations.
Celles-ci sont très-utiles pour l'étude du type spé-
cifique.
Le nombre des échantillons à récolter pour chaque
espèce varie avec la taille de celle-ci et avec les
besoins résultant des échanges.
Quand on fait une longue herborisation, il est
très-prudent d'être modéré dans ses premières
récoltes ; il pourrait arriver, sans cela, que la place
ne vînt à manquer dans la boîte pour les dernières
récoltes. Dans ce cas, il est toujours fort difficile,
pour ne pas dire impossible, d'enlever de la boîte
les spécimens qu'on a pris en trop et qu'on voudrait
rejeter.
Une autre recommandation, non moins impor-
54 RÉCOLTE ET PRÉPARATION DES PLANTES.
tante, est celle d'entasser avec le plus grand soin
les plantes dans la boîte. Pour Tlierborisateur, il
en est des plantes comme des effets pour le soldat
en campagne : sans méthode, le troupier et le
botaniste ne peuvent pas caser dans le sac ou dans
la boîte la moitié des objets qui doivent pouvoir
entrer dans l'une ou dans l'autre. Il faut entasser
les plantes par lits bien égaux, en mettant les
racines et les souches tantôt vers le sommet,
tantôt vers la base de la boîte ; mais, pour cela, les
souches et les racines doivent être bien nettoyées
ou lavées, de façon qu'elles ne puissent souiller de
boue ou de terre les feuilles ou les fleurs sur les-
quelles elles reposent. Si des tiges dépassent la
longueur de la boîte, il faut les replier à angle aigu,
après les avoir pincées avec l'ongle du pouce, de
manière que la hauteur de chaque tige, depuis sa
base jusqu'au niveau du pli, soit en rapport avec le
format de l'herbier. Quelquefois, on est obligé de
pratiquer un second pli et, dans ce cas, on doit
faire en sorte que le second pli ramène l'extrémité
de la plante au niveau du premier pli.
Les plantes se conservent d'autant mieux dans la
boîte qu'elles y sont plus étroitement pressées; il
ne faut pas toutefois que l'entassement aille jusqu'à
l'écrasement.
Si le temps est très-chaud, il sera prudent de
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 55
jeter à différentes reprises quelques gouttes d'eau sur
les plantes enfermées dans la boîte.
Au retour de Therborisation, si on ne peut pré-
parer les plantes récoltées, on devra déposer la boîte
dans un lieu frais, dans une cave, par exemple,
jusqu'au moment de la préparation.
L'usage habituel du cartable, nous l'avons vu,
n'est pas à recommander, parce que les plantes se
préparent généralement mal pendant l'herborisa-
tion; toutefois, on peut utilement l'employer pour
la récolte de certaines plantes dont les pétales sont
très-caducs, comme les Roses, par exemple. Celles-ci
doivent être recueillies dans la matinée, peu de
temps après leur épanouissement.
Pour la récolte des Ronces, surtout quand on
étudie ce genre d'une façon plus ou moins spéciale,
on peut très-avantageusement remplacer la boîte
par une toile vernie munie aux deux bouts de cou-
lisses qui peuvent la transformer en un sac. Celui-ci
se ferme par une ou deux courroies avec boucle ;
une troisième courroie sert à le suspendre sur le
dos à la façon d'une boîte d'herborisation.
Occupons-nous maintenant de la préparation des
plantes pour l'herbier.
Le matériel nécessaire pour dessécher les plantes
consiste en une ou plusieurs rames de papier gris ou
buvard et en une ou plusieurs presses.
56 RÉCOLTE ET PRÉPARATION DES PLANTES.
Le papier gris peut être remplacé par un papier
quelconque collé ou par de vieux journaux. Le for-
mat du papier à dessécher doit être en rapport avec
celui de l'herbier. Ou doit diviser sa provision
de papier en un nombre égal de feuilles simples
et de paquets de 2 ou 3 feuilles intercalées l'une
dans l'autre et formant ce qu'on appelle des coussi-
oiets ou matelas. Nous verrons tantôt qu'on peut
supprimer les feuilles simples, en épaississant les
coussinets par une feuille en plus.
Quant au système de presse à dessécher, le plus
simple et l'un des meilleurs est celui qui consiste en
deux claies, se composant chacune (fîg. 3) de quelques
lattes de sapin minces et étroites, fixées solidement
M
»
W
Fig. :l. — Claie «le presse à dessécher.
sur deux ou trois barres transversales d'un bois plus
résistant et dont les extrémités dépassent quelque
peu les lattes extérieures. Ces extrémités donnent
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 57
prise à une forte ficelle, qui doit opérer la pression.
Au lieu d'une ficelle, on peut employer deux
courroies en cuir se bouclant de la manière indiquée
à la fig. 4. Cette figure représente une presse ressem-
Fig. 4.
à (les=éehor.
blant à la précédente et dans laquelle les claies
sont remplacées par des panneaux. Ceux-ci sont
formés de deux barres longitudinales en chêne sur
lesquelles sont clouées ou vissées de minces plan-
chettes de sapin. Pour ce dernier genre de presse,
on peut utilement, en voyage, faire croiser une
mince corde, qui assujettit solidement le paquet de
plantes et l'empêche de trop jouer entre les deux
panneaux.
Il existe un troisième système de presse, dans
lequel les panneaux sont remplacés par deux châssis
en fer sur lesquels est tendue une toile métallique ;
celle-ci est soutenue par une ou deux barres trans-
versales en fer fixées au châssis.
Les presses formées de claies, de panneaux ou de
58 RÉCOLTE ET PRÉPARATION DES PLANTES.
châssis en fer, étant très-portatives, sont fort com-
modes pour les voyages.
Chez soi, on peut encore employer des presses à
vis, semblables à celles dont on se sert pour presser
le linge ; on peut même se contenter de presser les
plantes sous une planche chargée d'un poids plus
ou moins lourd.
Ce que nous recommandons tout particulièrement,
c'est d'avoir une abondante provision de bon papier
à dessécher, afin de pouvoir renouveler les coussinets
le plus souvent possible et de laisser sécher complè-
tement ceux qui sont sortis de la presse.
Le botaniste n'est pas toujours libre de choisir
le local qui doit lui servir de laboratoire ; souvent, il
ne peut disposer que d'une chambre d'étude assez
petite et plus ou moins encombrée. S'il se contente
de préparer des plantes pour son propre herbier,
cette chambre lui suffira pour faire ses préparations ;
mais s'il doit dessécher de nombreux échantillons
pour les échanges, alors il sera embarrassé pour faire
sécher les coussinets humides retirés des presses.
Dans ce dernier cas, s'il peut disposer d'un grenier,
il fera bien d'établir son laboratoire sous le toit.
Là, il y aura place pour une grande table et pour
étendre de nombreux coussinets. La chaleur qui
règne dans un grenier pendant l'été et les courants
d'air qu'on peut aisément y établir aident puissam-
HERBIER. — ECHANGES DE PLANTES. 59
ment à la dessiccation des plantes et des coussinets.
Lorsqu'on opère en grand, c'est-à-dire lorsqu'on
desséche beaucoup d'échantillons, il est prudent,
si l'on veut ne pas perdre du temps en manœuvres
inu'tiles, de bien prendre ses dispositions pour la
préparation des plantes. Sur la table, à sa droite
et à portée de la main, est placé le paquet de
coussinets; vis-à-vis de soi, mais à quelque dis-
tance, doit se trouver un paquet de feuilles simples ;
enfin, à gauche est la boîte d'herborisation ouverte
ou mieux encore les plantes retirées en bloc de
celle-ci.
Un premier coussinet étant placé, on lui super-
pose une feuille simple ouverte de droite à gauche;
c'est sur le feuillet inférieur que doit être conve-
nablement étalé l'échantillon à dessécher. Le feuillet
supérieur est ensuite replié sur la plante et immé-
diatement recouvert du deuxième coussinet. La
même opération se répète pour la deuxième feuille
simple, et ainsi de suite jusqu'à ce que le paquet
formé ait une certaine épaisseur. Ce premier paquet
est déposé sur le plancher et chargé d'un poids
quelconque, qui commence la pression. On forme un
nouveau paquet, qui subit le même traitement que le
premier, puis un troisième, un quatrième, etc.,
jusqu'à ce que la récolte soit complètement préparée.
Comme chaque paquet renferme des plantes avec
60 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
leurs souches ou leurs racines dirigées dans le même
sens, c'est-à-dire regardant le préparateur, et que
l'un des côtés est plus épais que Tautre, on doit, en
empilant les paquets pour en former une pressée,
les diriger alternativement dans un sens contraire,
de façon que la pressée ait la même épaisseur
partout. La pressée étant mise entre les deux
claies, les deux panneaux ou les deux châssis en
fer, on presse assez fortement le paquet au moyen
du genou, sans toutefois l'écraser, puis on serre
la ficelle ou bien on boucle les courroies. Les
pressées doivent avoir une épaisseur modérée : si
elles sont trop épaisses, les paquets se dérangent, et
la dessiccation se fait moins bien. Le degré de
pression ne peut être indiqué : c'est la pratique qui,
seule, doit guider ici le préparateur.
Revenons maintenant avec plus de détails sur la
manière d'arranger les échantillons pour la presse.
Certains auteurs recommandent des pratiques
minutieuses pour maintenir bien étalées les diverses
parties des plantes avant de recouvrir celles-ci du
second feuillet de la feuille double ; mais ces préceptes
sont bientôt négligés par le préparateur expérimenté,
qui se contente ordinairement de coucher les échan-
tillons, sans se préoccuper si certains organes, tiges,
feuilles, fleurs ou fruits, se recouvrent plus ou
moins. Toutefois, pour les plantes à tissu charnu, on
HERBIER. — ECHANGES DE PLANTES. 61
peut enlever des rameaux ou des feuilles qui, en
s'entassant sur d'autres rameaux ou sur d'autres
feuilles, pourraient empêcher une prompte dessic-
cation et provoquer la pourriture. Avant de coucher
un spécimen sur la feuille, à dessécher, il est prudent
de bien en nettoyer les racines ou la souche, afin que,
plus tard, la terre, le sable ou le limon qui y restait
adhérent ne vienne pas souiller l'herbier.
Les racines et les souches trop épaisses doivent
être amincies par l'enlèvement d'une partie de leur
diamètre. Les bulbes ou les tubercules épais doivent
subir la même opération, en prenant soin que la
tige ou la hampe reste fermement adhérente à ces
parties souterraines.
Certaines plantes, comme les Crassulacées, les
Liliacées et les Orchidées, par exemple, exigent
d'ordinaire beaucoup de temps pour arriver à une
dessiccation parfaite et perdent, en outre, leur colo-
ration; pour obvier à ces inconvénients, on recom-
mande, avant la mise en presse, de les plonger
dans l'eau bouillante, afin de détruire la vitalité des
tissus, ou bien on conseille de les dessécher au
moyen du fer à repasser.
Nous ne nous étendrons pas davantage sur la pré-
paration des plantes, laissant à l'expérience le soin
d'enseigner au botaniste les meilleures pratiques pour
les cas particuliers qui peuvent se présenter.
2"
Ô2 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
Ce que la pratique enseigne rapidement, c'est que
les plantes se dessèchent d'autant plus vite et con-
servent d'autant mieux leurs couleurs, qu'on renou-
velle plus souvent les coussinets des pressées. Le
premier jour, il est très-avantageux de changer deux
fois les coussinets; les jours suivants, un seul change-
ment suffit et, vers la fin de la dessiccation, on peut
attendre deux jours pour renouveler le papier.
Poifr dessécher les plantes, l'emploi des feuilles
doubles n'est pas indispensable, et nous conseillons
même de placer les échantillons directement sur les
coussinets. Par cette dernière méthode, qui exige
un peu plus de temps, les plantes se dessèchent plus
rapidement et conservent mieux leurs couleurs.
On ne doit retirer les plantes de la presse qu'après
leur dessiccation parfaite ; celle-ci se reconnaît aisé-
ment au toucher. Quand les doigts glissent facile-
ment sur les feuilles, sur les tiges et sur les autres
organes, sans être arrêtés par la moiteur, c'est que
les échantillons sont secs. Les Characées et les
Algues, les Renoncules aquatiques et certaines autres
plantes nageantes à feuilles très-découpées et flasques
doivent être préparées d'une façon spéciale. Au retour
de l'herborisation, ces plantes aquatiques sont jetées
dans un vase rempli d'eau claire, dans un petit
baquet, par exemple. Au lieu de placer directement
les échantillons sur le papier à dessécher, où ils
HERBIER. — ECHANGES DE PLANTES. 63
resteraient fortement attachés par la pression, il
faut, après les avoir fait nager isolément dans l'eau
en leur rendant leur port naturel, glisser sous
chaque échantillon un feuillet de papier blanc de
dimension convenable, et faire en sorte de le retirer
avec la plante bien étalée sur sa surface. Le feuillet
un peu égoutté est ensuite placé entre deux cous-
sinets. L'échantillon ne tarde pas à adhérer forte-
ment au papier blanc, sur lequel il reste indéfiniment
fixé. Par c^ moyen, on obtient de fort belles prépara-
tions. Toutefois, les plantes ainsi préparées doivent
être promptement changées de coussinets, à cause
de l'abondante humidité qui imprègne ceux-ci et qui
ferait bientôt adhérer les préparations au papier gris.
D'ordinaire, comme le botaniste réserve l'arran-
gement des plantes dans l'herbier pour la saison
d'hiver, il se contente, pendant l'été, de ranger ses
récoltes en paquets dans l'ordre des herborisations.
Les échantillons, retirés des presses, sont placés
dans des feuilles doubles et par espèces. Si les
spécimens de la même espèce sont nombreux, il faut
se garder d'en mettre une trop grande quantité
dans la même feuille, dans la crainte de les voir
fermenter et puis se moisir. Les paquets, placés
dans un endroit très-sec, doivent être visités de
temps à autre, afin de s'assurer si les plantes ne
se moisissent pas ou ne sont pas attaquées par des
64 RÉCOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
larves d'insectes : ces dernières sont toujours à
redouter pendant Tannée de la récolte.
§ 2. — HerUer.
Est-il besoin de démontrer ici l'utilité, disons-
mieux le besoin indispensable des herbiers pour
rétude de certaines branches de la botanique? On
peut certes étudier l'anatomie et la physiologie sans
être obligé de former des collections de plantes
sèches; mais la connaissance de la structure des
tissus, de la formation et de la vie des organes ne
suffit pas pour être botaniste. Il faut aussi pouvoir
distinguer les espèces, les genres et les familles, et
cette dernière étude exige qu'on fasse des herbiers.
Un herbier est une collection de plantes dessé-
chées, fixées sur des feuilles de papier, réunies en
paquets par espèces, genres et familles, et classées
d'après un système quelconque. Dans l'herbier,
chaque espèce, avec ses variétés et variations, occupe
une ou plusieurs feuilles simples placées dans une
feuille double ou chemise. Celle-ci sépare les espèces
entre elles. Les espèces d'un même genre sont
classées d'après leurs affinités, et une étiquette
les distingue des espèces des genres voisins. A leur
tour, les genres d'une même famille, classés sys-
tématiquement et distingués les uns des autres, sont
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 05
réunis en paquets. L'épaisseur de ceux-ci ne peut
pas être trop grande (10 à 15 centimètres).
Le format de l'herbier ne doit être ni trop grand,
ni trop petit : trop grand, il devient incommode et,
de plus, dispendieux à cause de la dimension du
papier et des cartons; trop petit, il force le botaniste
à choisir des échantillons dont la taille est en des-
sous de la moyenne, ou à donner des plis trop
nombreux aux grands spécimens. Pour le format,
il ne faut pas toujours s'en rapporter aux grands
herbiers des établissements publics, où, parfois, on
a été forcé de continuer de vieux herbiers du siècle
dernier dont on n'a pu modifier les dimensions
primitives.
Le format des feuilles simples sur lesquelles les
plantes sont attachées peut varier entre 43 et
49 centimètres en hauteur et 27 et 31 centimètres
en largeur. Les chemises doivent dépasser les feuilles
simples, des trois côtés libres, d'environ 3 ou 4 milli-
mètres et, à leur tour, les feuilles de carton qui
doivent serrer les paquets dépasseront les chemises,
sur les quatre côtés, d'environ 3 ou 4 millimètres.
Ces feuilles simples seront de papier collé, blanc
ou demi-blanc, assez fort et bien ébarbé; les che-
mises peuvent être également de papier blanc ,
mais il vaut mieux que la teinte en soit différente,
bleuâtre, grisâtre ou jaunâtre. Quant au carton à
66 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
employer pour les paquets, il doit être de bonne
qualité, suffisamment épais pour ne pas se bomber
fortement sous la pression des courroies ou par
Faction des cordons.
Au siècle dernier, on avait assez l'habitude de faire
relier les paquets de l'herbier et de les transformer
ainsi en voluaies ; mais ce procédé a été abandonné à
cause des inconvénients qu'il entraînait. Aujourd'hui,
les feuilles simples, avec leurs chemises, sont libres
dans les paquets, de façon qu'on peut toujours
intercaler, dans ceux-ci, de nouveaux échantillons.
Plusieurs méthodes sont suivies pour l'arran-
gement des paquets d'herbier. Les uns se contentent
de les placer librement à plat dans les compartiments
du casier ou dans des boîtes ; les autres les recouvrent
au-dessus et en dessous de deux feuilles de carton
réunies par des cordons ou des courroies. Nous
recommandons cette dernière méthode, à cause des
avantages suivants : les plantes, plus ou moins for-
tement pressées, se conservent mieux et échappent
plus facilement aux insectes et à la poussière ; les
paquets de l'herbier se manient plus facilement soit
pour l'étude et les intercalations, soit pour le
transport.
Le carton composé de deux feuilles réunies par
un dos en forme de couverture de livre ne vaut
rien; il faut que les deux feuilles de carton puissent
HERBIER. — ECHANGES DE PLANTES. 67
s'écarter ou se rapprocher selon la grosseur des
paquets, de façon que les plantes soient toujours
suffisamment pressées entre les deux feuilles. Celles-ci
sont attachées soit par deux cordons glissant dans
des entailles du carton et se liant au côté droit du
paquet, soit par des bouts de cordon fixés aux bords
des longs côtés des cartons, ou bien par une ou deux
courroies en fil, large de 2 à 3 centimètres et
munies de boucle. Dans ce dernier système, qui
nous paraît le meilleur, les courroies 'sont bouclées
comme dans la fig. 4. Ajoutons ici que la face exté-
rieure des feuilles de carton doit être recouverte d'un
papier peint etvernis et les coins munis de parchemin
ou de toile, comme dans les livres cartonnés.
Avant d'attacher les plantes sur les feuilles de
Therbier, il est prudent de les empoisonner, afin de
les mettre à l'abri des attaques des insectes. L'em-
poisonnement se fait au moyen d'une solution com-
posée dans la proportion de 30 à 40 grammes de
sublimé corrosif pour un litre d'alcool rectifié; il
se pratique de plusieurs façons diff'érentes. La
solution peut être reçue dans un vase en porce-
laine ou en faïence, large et peu profond. Avec une
longue pince à mors allongés et aplatis intérieure-
ment, on trempe complètement les échantillons dans
la solution, puis, après avoir égoutté ceux-ci, on
les place entre des coussinets pour les sécher. Dès
68 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
que le paquet de coussinets renfermant les plantes
est devenu suffisamment épais, on le soumet à une
pression plus ou moinsforte pendant quelques heures.
Comme ce mode d'empoisonnement exige une assez
grande quantité d'alcool et de sublimé, on peut avan-
tageusement le remplacer par l'empoisonnement au
pinceau. La solution est alors contenue dans un vase
de petite dimension à large ouverture ; on j imbibe
un assez gros pinceau à manche long que Ton pro-
mène ensuite sur les échantillons posés à plat sur les
coussinets. Quand la plante a reçu une couche de
solution sur toutes ses parties, on la recouvre d'un
coussinet pour la sécher et pour maintenir les organes
dans la position qu'ils ont prises par la dessiccation.
Les paquets de coussinets sont ensuite pressés. En
employant ce dernier procédé, on doit avoir soin de
bien imbiber certaines parties des échantillons parti-
culièrement sujettes aux attaques des larves d'insec-
tes : les ombelles des Ombellifères et des Euphorbia-
cées, les capitules des Composées et des Dipsacées,
les souches et les racines charnues, les tubercules,
les bulbes, etc. Le pinceau doit passer légèrement
sur les organes délicats. Si Ion craint de déranger
ceux-ci ou de les endommager, on peut se contenter
d'imbiber au lieu de peindre. L'alcool pénètre facile-
ment entre les organes et il introduit le sublimé dans
les plus petits interstices.
HERBIER. - ÉCHANGES DE PLANTES. 69
Si des plantes non empoisonnées étaient déjà
fixées sur les feuilles de l'herbier, on peut se dispen-
ser de les détacher, en les empoisonnant au pinceau
sur les feuilles mêmes de Therbier. Toutefois, il faut,
dans ce cas, procéder avec précaution pour éviter
de faire des taches trop apparentes sur le papier
blanc. Comme Talcool s'évapore promptement, on
peut ne pas soumettre les feuilles de l'herbier à la
presse : on les laisse exposées quelques minutes à
l'air libre, puis on les remet en carton.
Le sublimé étant un poison violent, on doit prendre
soin de renouveler l'air de la chambre dans laquelle
on empoisonne. On ne doit cependant pas s'exagérer
le danger de la préparation au sublimé. Pour tran-
quilliser nos lecteurs, nous pouvons leur dire que
nous connaissons un laboratoire où travaille un
nombreux personnel, dans lequel on empoisonne,
toute l'année, par le procédé du bain, sans que les
préparateurs aient jamais éprouvé d'accidents prove-
nant de l'emploi du sublimé.
Les plantes étant empoisonnées, il faut s'occuper
de les attacher sur les feuilles simples. Avant de
commencer à fixer l'échantillon, on doit lui choisir,
sur la feuille, la place la plus convenable. Si l'éclian-
tillon est grand, on fera en sorte que ses diverses
portions ne dépassent pas les bords de la feuille et
n'atteignent même pas l'extrême bord; pour cela,
70 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
on est parfois forcé de l'incliner un peu à droite ou
un peu à gauche. Si les échantillons sont petits
et qu'on puisse en mettre plusieurs sur la même
feuille, il faut les éparpiller et non les fixer en
ligne continue. On doit bien se garder de placer
toujours les échantillons au centre ou sur la ligne
médiane de la feuille, parce qu'alors, en se super-
posant exactement, ils produiraient au centre du
paquet un renflement qui ferait un fort mauvais
effet et serait très-nuisible à la conservation des
plantes. 11 faut, par un ingénieux arrangement des
échantillons, arriver à donner à chaque paquet de
l'herbier à peu près une égale épaisseur de tous les
côtés. Pour arriver à ce résultat, les échantillons
doivent être fixés tantôt à gauche ou à droite, tantôt
vers le sommet ou vers la base de la feuille. Cepen-
dant, quoi qu'on fasse, le côté inférieur des paquets
sera toujours plus épais que le côté supérieur, à
cause des souches, des racines et des bulbes qui
doivent être dirigées vers le bas.
Il existe plusieurs manières d'attacher les plantes,
et chacune d'elles offre certains avantages particu-
liers. La méthode que nous recommandons consiste
à fixer les spécimens au moyen de bandelettes
gommées adhérentes à la plante et au papier. Si
parfois l'étude exige l'examen de la plante sous le
microscope ou l'examen de la face inférieure de cer-
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 71
tains organes, on peut facilement faire sauter les
bandelettes et les remplacer par d'autres.
Quant au papier gommé pour les bandelettes,
on en trouve dans le commerce ; mais il est préfé-
rable de gommer soi-même le papier nécessaire. On
fait dissoudre dans l'eau de la gomme arabique de
première qualité, blanche et pure, jusqu'à ce que la
colle ait pris la consistance d'un sirop assez épais.
Au moyen d'un large pinceau, on étend cette gomme
en couches bien égales sur des feuilles de papier
blanc. Celui-ci ne doit être ni trop mince, ni trop
épais et fait d'une pâte bien résistante. La couche
de gomme étendue sur le papier ne sera ni trop
faible, ni trop forte : trop faible, on a beaucoup
de peine à faire adhérer les bandelettes ; trop forte,
elle rend celles-ci cassantes. Les feuilles couvertes de
gomme liquide seront étendues sur une table ou sur
un plancher bien uni, où elles sécheront lentement,
afin qu'elles ne se recoquillent pas. Le papier
gommé séché au soleil ou près du feu est de mauvaise
qualité, à cause des crevasses de la gomme produites
par une dessiccation trop rapide.
Les bandelettes se découpent aux ciseaux et ne
doivent se préparer que pour les besoins d'une seule
journée : découpées trop longtemps d'avance, elles
s'enroulent, se recoquillent et deviennent incom-
modes à manier. La largeur et la longueur des bande-
72 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
lettes varient selon le volume et la nature des parties
à fixer. Pour les tiges fortes, il faut des bandelettes
larges de 3 à 5 millimètres ; pour les rameaux grêles
et les pédoncules, une largeur de 2 à 3 millimètres
suffit. Leurs extrémités ne doivent pas être déme-
surées. Il ne faut pas multiplier les bandelettes à
l'excès : cela produirait un mauvais effet et exige-
rait trop de temps ; mais il faut en placer suffisam-
ment, afin qu'on n'ait pas à craindre, dans le
maniement des feuilles, de voir des rameaux ou des
inflorescences s'écarter de la feuille, pendre, se
tordre et se briser. Les petits échantillons peuvent
être attachés au moyen d'une seule bandelette et
les très-petits spécimens être fixés du même coup
par une longue bandelette qui les relie.
Les bandelettes seront rangées, selon leur largeur
et leur longueur, dans un petit casier peu profond, ou
réunies en petits tas sur un morceau de carton ou
même sur la table de travail.
L'échantillon étant en place, on prend de la
main droite une bandelette entre le pouce et l'index ;
on la passe légèrement sur la langue pour en humec-
ter la surface gommée, puis, l'ayant placée en travers
de l'organe à fixer, on la presse des deux côtés pour
la faire adhérer au papier. La pression est exercée
par le pouce de la main droite et l'index de la main
gauche. Pour les organes assez saillants, la près-
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 73
sion de haut en bas doit être combinée avec une
pression latérale, exercée par les ongles, qui fait
adhérer la bandelette à la plante. Pour peu qu'on
ait de la dextérité, cette besogne se fait rapidement
et l'on parvient, en une journée de travail, à préparer
deux à trois cents feuilles d'herbier. Le procédé
qui consiste à humecter les bandelettes au moyen
des doigts mouillés est très-mauvais : il retarde
considérablement le travail ; il souille et macule les
bandelettes et même le papier de l'herbier.
Un autre système d'attache par bandelettes est
celui qui consiste à employer des bandelettes gom-
mées d'une longueur de 6 centimètres en moyenne,
embrassant les axes ou les pédoncules, se repliant
sur elles-mêmes et s'épinglant, par leur extrémité,
sur la feuille de l'herbier. L'extrémité de chaque
bandelette, formée de deux doubles collés Tun contre
l'autre, doit être suffisamment longue pour recevoir
l'attache d'une petite épingle. Cette méthode permet
de détacher facilement les échantillons et de les
changer de place ; mais elle demande de l'habileté et
des soins, pour ne pas endommager les plantes en
épingiant.
Un procédé qui a de l'analogie avec le précédent,
c'est celui d'épingler les échantillons sans bandelettes,
au moyen de longues épingles (épingles à piquer des
insectes), dont les extrémités sont cachées à la face
3
74 RÉCOLTE ET PRÉPARATION DES PLANTES.
inférieure de la feuille. Ce procédé, quoique fort
expéditif, est peu usité.
Enfin, il existe une quatrième méthode, qui con-
siste à enduire la face inférieure des échantillons
d'une couche de gomme et à les faire adhérer aux
feuilles de l'herbier. Cette méthode, assez générale-
ment suivie au siècle dernier et encore en usage à
Kew, n'est pas à recommander, bien qu'elle ne pré-
sente pas tous les inconvénients qu'on puisse
prévoir, surtout quand on dispose de nombreux
échantillons de la même espèce et qu'on répète
l'espèce sur plusieurs feuilles de l'herbier.
Disons quelques mots sur la façon dont les plantes
doivent être étiquetées.
Une étiquette d'espèce doit porter les indications
suivantes : le nom spécifique, la nature de la station,
le lieu précis de provenance, la date de la récolte
et le nom du collecteur. Dans le modèle suivant, il a
été ajouté un synonyme au nom spécifique admis.
Souvent, on fait imprimer des cadres d'étiquettes
formés d'un filet simple ou double, portant imprimé,
en tête, le nom du propriétaire de l'herbier et, dans
le coin à gauche, le mot Rec, qui veut dire récolté ou
recueilli. La partie laissée en blanc dans l'étiquette
est remplie à la main.
Ces étiquettes, en partie imprimées, sont plus
élégantes que les étiquettes complètement mo-rus-
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 75
crites ; elles n'obligent pas à les signer quand elles
accompagnent des échantillons envoyés en échange.
Les dimensions du modèle suivant ne sont ni trop
grandes, ni trop petites ; elles permettent d inscrire
Herb. François Crépin.
BROMUS ARDUENNENSIS Kunth.
[Michelaria bromoidea Duirt.)
Moissons d'Épeautre. — Rochefoi-t (prov. de Namur).
5 juillet 18G1.
Rec. Crépin.
tous les renseignements indispensables et d'ajouter,
à l'indication touchant la station, la nature minéra-
logique ou géologique du terrain et, à la date de la
récolte, des échantillons en fleurs, celle de la récolte
des échantillons en fruits. Une étiquette trop petite
force le botaniste à écrire en caractères micros-
copiques ; une grande étiquette prend trop de place
sur la feuille de l'herbier. Nous ne recommandons
pas, aux jeunes botanistes, de faire imprimer des
étiquettes de luxe, avec encadrement enjolivé, ou
d'y faire imprimer des détails qui sont parfaitement
superflus. Le seul luxe ici admissible, c'est que le
76 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
papier des étiquettes soit de très-bon ae qualité et
assez fort.
L'étiquette d'espèce se place au bas de la feuille
dans le coin à droite, si toutefois la feuille ne ren-
ferme que des échantillons provenant de la même
localité; car s'il se trouve, sur une même feuille, des
échantillons de plusieurs provenances, l'étiquette qui
concerne chaque échantillon doit être rapprochée de
celui-ci pour rendre toute confusion impossible.
En ce qui concerne les plantes reçues de corres-
pondants, il ne faut pas détruire les étiquettes qui
les accompagnent, pour les remplacer par celles du
possesseur de l'herbier. Ces étiquettes originales
doivent être précieusement placées à côté de leurs
échantillons, parce qu'elles constituent le certificat
authentique de la provenance et de la dénomination.
Ces étiquettes authentiques ont une grande valeur
quand elles sont écrites par des auteurs qui ont
décrit ou cité, dans leurs ouvrages, les plantes
envoyées. Ces étiquettes n'empêchent pas de fixer,
au bas de la feuille, à la place réservée, une
étiquette ordinaire de l'herbier, sur laquelle on
inscrit le nom de Tespèce avec les remarques aux-
quelles les échantillons ont donné lieu.
Les étiquettes se fixent sur la feuiil'^ au moyen
d'une petite épingle ou d'une goutte de gomme
appliquée aux deux coins supérieurs. Par ce mode
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 77
d'attache, on peut facilement enlever les étiquettes
pour les placer ailleurs, chose qui serait très-difficile
si elles étaient entièrement collées.
Dès que les plantes sont fixées, on doit s'occuper
de les classer par familles, genres et espèces. Le
moyen le plus expéditif pour arriver à les classer
consiste à trier tout d'abord les espèces appartenant
aux grandes familles, Crucifères, Papilionacées, Com-
posées, Graminées, etc., et à en faire des paquets
distincts, puis à trier les espèces des familles dont
l'importance est de second degré, et ainsi de suite,
pour arriver enfin aux familles qui no renferment
qu'un petit nombre d'espèces. Le procédé employé
pour les familles doit être suivi pour les genres.
Il reste, en dernier lieu, à classer les espèces
d'un même genre et à placer, dans des chemises,
toutes les feuilles qui appartiennent au même type
spécifique.
Chaque chemise reçoit le nom de l'espèce, écrit le
long du dos, au bord inférieur du feuillet supérieur.
En écartant quelque peu les chemises d'un même
genre, on découvre facilement le nom que l'on
cherche.
Dans certains herbiers, toutes les espèces apparte-
nant à un même genre sont réunies sous une chemise
commune; mais nous ne recommandons pas cette
disposition : nous préférons voir distinguer les genres
78 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
par d'étroites étiquettes collées le long du dos au
• coin gauche de la première chemise de chaque genre.
On pourra distinguer les sections ou tribus, dans
chaque genre, et même les familles, par des étiquettes
jdu même modèle, mais placées à des niveaux diffé-
rents. Afin de mieux distinguer les tribus, les genres
et les familles, on employera, pour chacun de ces
groupes, du papier d'une teinte différente.
■Chaque carton, à son tour, doit recevoir une
étiquette indiquant son contenu. Cette étiquette,
collée sur un petit morceau de carton mince et
suspendue par un bout de cordon, sera fixée soit au
dos du carton, si celui-ci est dressé dans le casier,
soit au bord inférieur de la feuille supérieure, si
le carton est couché à plat dans le casier.
Nous recommandons instai^nment aux jeunes bota-
nistes de soigner d'une façon spéciale récriture de
toutes les étiquettes de leur herbier. Pour les indi-
cations de tribus, de genres et de familles, l'écri-
ture ronde à gros traits est préférable à Técriture-
cursive.
La plupart des amateurs ne composent qu'un seul
herbier, qu'ils bornent souvent aux espèces de leur
pays ; plus rares sont les botanistes, qui joignent aux
plantes de leur pays celles des contrées voisines ou
d'un continent tout entier. Les herbiers généraux,
comprenant des espèces appartenant à toutes les
HERBIER. — ECHANGES DE PLANTES. 79
régions du globe, n'existent ordinairement que dans
les jardins botaniques et les musées.
Pourle classement d'un herbier ne renfermant que
les espèces d'une circonscription quelconque d'un seul
pays, on pourra suivre la classification adoptée dans
une flore ou dans un catalogue publié sur cette cir-
conscription, ou encore la classification adoptée dans
la flore d'un pays tout entier. S'il s'agit d'un herbier
renfermant des plantes de toutes les régions du globe
ou celles de tout un continent, on adoptera, dans le
premier cas, la classification d'un gênera ou d'un
species et, dans le second, celle d'une flore ou d'un
catalogue général du continent.
Dans les jardins botaniques et les musées, il existe
assez souvent, à côté de l'herbier général, un herbier
national ou du pays et, parfois, un herbier du con-
tinent dont le pays fait partie.
Quelle que soit l'importance de l'herbier, il est
très-utile d'en dresser le catalogue, 'pour constater
ce qu'il renferme et ce qui lui manque. Ce catalogue
peut être entièrement manuscrit ou dressé au moyen
d'un pointage fait dans les catalogues, flores ou
species dont on a suivi la classification.
La grandeur du casier de l'herbier varie selon le
volume de la collection, et sa forme selon la somme
qu'on veut ou qu'on peut lui consacrer.
Si l'on veut mettre les paquets ou cartons de
80 RÉCOLTE ET PRÉPARATION DES PLANTES.
l'herbier plus ou moins complètement à Tabri de la
poussière et des attaques des insectes, le casier doit
consister en une ou plusieurs armoires se fermant
hermétiquement par des portes vitrées ou à pan-
neaux pleins. Mais, le plus souvent, on recule devant
cette dépense, et l'on se contente d'un casier plus
simple, formé d'un encadrement plein ou à claire-
voie, dans lequel sont ménagées de petites cases, où
sont glissés à plat et dans leur longueur les paquets
de l'herbier. Il est à désirer que chaque case ne
reçoive qu'un seul paquet ou carton. Le classement
des paquets se fait de gauche à droite, en commen-
çant par le rang supérieur des cases. Il est sage de
ménager, dans chaque case, l'espace nécessaire pour
les futures intercalations.
Le casier est parfois construit de façon à recevoir
les cartons posés debout, à la façon des livres dans
une bibliothèque ; mais nous ne recommandons pas
ce système, parce que les graines, les fruits et les
petits fragments de plantes s'échappent facilement
d'entre les feuilles des paquets et, qu'en outre, la
pression des plantes est ':^oins égale que dans la
disposition précédente.
Dans les casiers dépourvus de portes, on peut
remplacer celles-ci par des rideaux glissant sur des
tringles en fer.
Il est un point sur lequel on ne saurait trop
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 81
insister, c'est celui du local destiné à l'herbier. La
chambre de l'herljier doit être bien sèche et pouvoir
être chauffée de temps à autre en hiver.
Malgré l'empoisonnement au sublimé corrosif,
certaines plantes peuvent être encore attaquées par
les insectes; aussi est-il prudent de visiter chaque
année, avec le plus grand soin, tous les paquets de
rherbier, pour tuer les larves ou les insectes qui se
trouveraient entre les feuillets. Pour les grands her-
biers, afin de se dispenser de la visite de tous les
paquets feuillet par feuillet, on fait passer ces
paquets dans une grande caisse en bois, doublée de
zinc, au fond de laquelle on place une ou deux tasses
contenant une certaine quantité de naphte ou de
sulfure de carbone. La caisse à désinfection étant
hermétiquement fermée par un couvercle, également
doublé de zinc et dont les bords repliés plongent dans
une gouttière ou rainure remplie d'eau, les vapeurs
dégagées par le sulfure de carbone ou le naphte
pénètrent les paquets, qui sont un peu dessérés, et
tuent les insectes et les larves au bout de deux ou
trois jours. Il est prudent de placer la caisse loin
des endroits ou l'on fait du feu et le plus à l'écart
possible, dans la crainte des explosions qui pour-
raient résulter d'une imprudence.
Quant aux intercalations qui ont lieu chaque
année, on procède d'après la méthode qui a été
82 RÉCOLTE ET PRÉPARATION DES PLANTES.
suivie lors de la création de l'herbier, c'est-à-dire
qu'il faut trier et ranger les échantillons par familles,
genres et espèces, dans l'ordre de la classification
adoptée, avant de les intercaler dans leurs chemises
et cartons respectifs.
Lorsque l'on consulte un herbier, on doit prendre
les précautions nécessaires pour ne pas endommager
les échantillons attachés sur les feuilles , soit en
feuilletant, soit en remettant en place les chemises
avec leur contenu.
§ 3. — Échanges déplantes.
Pour les collections de plantes sèches, il en est
comme d'une foule d'autres collections, qui s'en-
richissent par les échanges. L'utilité et les avantages
de ceux-ci sont si bien sentis, qu'on voit les jeunes
botanistes, dès leur première année d'herborisation,
proposer des échanges de plantes desséchées à leurs
confrères.
Si l'on veut posséder, dans son herbier, toutes les
plantes d'une province ou d'un pays, il faut néces-
sairement s'adresser à des confrères pour obtenir
certaines espèces qu'on ne peut recueillir soi-même.
Par le moyen des échanges, on parvient, au bout
d'un petit nombre d'années, à composer un herbier
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 83
plus OU moins complet, qui, autrement, aurait exigé
un laps de temps beaucoup plus considérable et des
herborisations multipliées et dispendieuses.
Non-seulement on désire former un herbier com-
plet de son pays, mais, .souvent, on cherche à enrichir
sa collection nationale d'échantillons de la même
espèce provenant des diverses régions botaniques de
la contrée.
Le botaniste qui se propose de rédiger une flore
doit posséder, dans son herbier, toutes les formes,
variétés et variations de la même espèce, pour être
à même de décrire celle-ci dune façon complète;
or, à cette fin, il doit souvent avoir recours à ses
correspondants.
De plus, pour ne point verser dans des erreurs ré-
sultant de fausses déterminations faites par ces der-
niers, il doit, avant de signaler certaines espèces sur
un point quelconque du pays, voir des échantillons.
Le Aoriste ou le rédacteur d'un simple catalogue doit
conserver, dans son herbier, tous les spécimens
qu'il a reçus de ses correspondants et qui forment
les pièces authentiques de ses citations ou de ses
descriptions. Ici encore, c'est aux échanges que le
Aoriste devra une partie des matériaux qu'il mettra
en œuvre.
Pour bien connaître ou pour décrire certaines
espèces de son pays, le botaniste doit pouvoir
84 RÉCOLTE ET PRÉPARATION DES PLANTES.
comparer les échantillons indigènes avec des spé-
cimens provenant de l'étranger, et c'est encore aux
échanges qu'il aura recours pour obtenir ces derniers.
Le monographe, plus que tout autre phytographe,
est astreint à établir des échanges : ceux-ci s'éten-
dront parfois à toutes les régions du globe.
Si les herbiers publics peuvent, dans certains cas,
dispenser de faire venir des plantes de l'étranger,
il arrive néanmoins bien souvent qu'on est obligé
de se procurer, par l'échange, certaines espèces qui
font défaut dans les grandes collections.
En somme, les échanges jouent donc un rôle
important dans la formation des herbiers et rendent
de précieux services à ceux qui y ont recours. Il
en résulte que le botaniste doit apporter beaucoup
de soins dans la récolte des plantes destinées aux
échanges.
Il va sans dire que toutes les espèces ne sont pas
récoltées indifféremment pour les échanges ; d'ordi-
naire, on néglige les espèces communes, à moins
qu'on ait l'intention d'ouvrir des échanges dans les
pays plus ou moins éloignés, où ces espèces sont
très-rares ou inconnues. Ce sont donc les plantes
rares ou peu communes qu'on récolte de préférence,
pour les offrir à ses correspondants ; mais il faut bien
remarquer qu'une espèce peut être rare chez soi,
dans son district, et être plus ou moins vulgaire
HERBIER. — ÉCHANGES DE PLANTES. 85
dans une province voisine ou dans un autre pays. On
devra donc, avant de préparer une espèce en nom-
bre, c'est-à-dire à un nombre plus ou moins considé-
rable de spécimens, s'assurer, en consultant les flores
de son pays ou celles des contrées où Ton veut ouvrir
des échanges, si l'espèce pourra être demandée.
Si les espèces rares sont toujours reçues avec
plaisir, il est cependant des types assez communs
qui peuvent être également bien accueillis et acquérir
une valeur scientifique par les travaux descriptifs
dont ils ont été l'objet de la part du donateur. Quand
celui-ci a publié une flore ou une monographie, toutes
les plantes qui sont étiquetées par lui ont de la
valeur, parce qu'elles représentent des types authen-
tiques.
Le désir de faire des échanges ne doit pas pous-
ser rherborisateur à appauvrir outre mesure ou à
détruire des habitations d'espèces rares ; car l'avan-
tage à retirer des échanges ne compenserait pas le
dommage grave fait à la flore du pays.
Les échantillons destinés aux échanges doivent
être choisis et préparés avec autant de soins que ceux
destinés à l'herbier. Ces soins sont, du reste, com-
mandés par l'intérêt bien entendu du botaniste; car
si les échantillons qu'il envoie sont mal préparés,
mal choisis, il doit craindre de recevoir, en retour,
des préparations défectueuses. Que le jeune botaniste
86 RECOLTE ET PREPARATION DES PLANTES.
sache donc qu'une espèce bien représentée, c'est-à-
dire envoyée en plusieurs beaux spécimens, fleuris
et fructifies, est reçue avec beaucoup plus de satis-
faction que plusieurs espèces représentées par des
échantillons uniques ou des fragments peu instructifs.
Le magasin de doubles, c'est-à-dire la collection
de spécimens destinés aux échanges doit être classé
dans l'ordre de l'herbier : les échantillons de la même
espèce réunis dans une ou plusieurs feuilles doubles,
les feuilles doubles rassemblées par genres et les
genres réunis en familles par paquets. On peut
employer, pour cette sorte d'herbier, du papier à
dessécher ou de vieux journaux. Les paquets seront
ficelles entre deux feuilles de carton. Pour préserver
les plantes de la poussière et des insectes, on fera
bien de les envelopper d'une grande feuille de
papier. Chaque paquet recevra une étiquette indi-
quant son contenu. Quand les doubles sont bien
classés, la préparation des envois se fait facile-
ment, surtout si les étiquettes sont écrites d'avance.
Celles-ci doivent recevoir les mêmes indications que
celles de l'herbier.
Pour les envois de doubles, on peut employer des
feuilles simples de papier commun ; mais il faut
prendre soin, quand il y a plusieurs espèces sur la
même feuille, que les étiquettes ne se confondent
point. Les paquets doivent être faits de façon à
HERBIER. — ECHANGES DE PLANTES. Hl
présenter à peu près la même épaisseur des quatre
côtés. On les placera entre deux feuilles de carton
assez épais et fortement fîcellées. Pour l'expédition,
chaque paquet sera enveloppé de papier résistant, qui
mettra les plantes à. Tabri de l'humidité. Quand les
paquets ont une destination éloignée, on fera bien
de les entourer de papier goudronné, de toile cirée
ou de toile écrue. Si les paquets sont très-gros ou si
plusieurs paquets sont destinés au même correspon-
dant, il sera prudent d'employer des caisses en bois
au lieu de toile ou de papier.
Les paquets de doubles, surtout si les plantes
ne sont pas empoisonnées, doivent être visités de
temps à autre, afin de s'assurer si les échantillons
ne sont pas dévorés par des larves, toujours redou-
tables pendant l'année qui suit la récolte, ou s'ils
ne sont pas atteints de moisissure. Ces paquets
doivent être conservés dans un endroit bien sec.
Si l'on fait de nombreux échanges chaque année,
il est utile de posséder un catalogue des doubles qui
se trouvent en magasin. Pour dresser le catalogue
des doubles de plantes belges, on peut se servir
avantageusement du Catalogue de la flore de Bel-
gique publié par la librairie Majolez, de Bruxelles.
Ce même catalogue, qui a été rédigé en vue des
échanges de plantes belges, peut dispenser le bota-
niste de dresser de longues listes des plantes belges
88 HERBIER. — ECHANGES DE PLANTES.
offertes en échange. Il lui suffit d'indiquer, dans une
colonne ménagée à droite des noms, les espèces qu'il
possède en double. En même temps, il peut indiquer,
dans ce même catalogue, les espèces qu'il désire
recevoir. Les signes d'offre et de demande sont
convenus d'avance entre les correspondants.
CHAPITRE CINQUIÈME.
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
Nous nous proposons de donner, dans ce chapitre,
quelques instructions sur la manière d'élaborer et
de rédiger les divers genres de travaux qui appar-
tiennent à la botanique systématique. Nous traiterons
ceux-ci en commençant par les plus élémentaires,
pour finir par les plus difficiles et les plus impor-
tants. Pour ceux-ci, nos instructions seront super-
flues, il est vrai, car les botanistes qui les entre-
prennent sont des hommes d'une grande expérience
et qui n'ont pas besoin de conseils; mais nous
croyons devoir en parler pour en démontrer l'impor-
tance et la valeur aux jeunes botanistes. Ces derniers
trouveront , au paragraphe septième , quelques re-
marques sur la façon de corriger les épreuves
d'imprimerie.
90 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
Quant à la méthode à suivre pour la rédaction des
traités généraux de botanique et des mémoires con-
cernant l'anatomie, Torganogénie, la physiologie, la
tératologie, la géographie botanique, etc., nous
jugeons inutile d'en parler, attendu que la méthode
varie beaucoup selon les sujets traités et suivant la
tournure d'esprit de l'écrivain.
§ P'. — Catalogue déplantes ouforules.
Le jeune botaniste débute, d'ordinaire, par la pu-
blication du catalogue des plantes des environs de
sa localité ou celles de son canton. Il aime de faire
connaître au public le résultat de ses herborisations,
auquel il ajoute souvent le fruit des recherches de
ses amis ou correspondants. Ce genre de travail,
lorsqu'il est bien fait, est très-utile et rend des
services aux auteurs de flores.
Par catalogue, on ne doit pas entendre une simple
liste de plantes rangées dans l'ordre systématique
d'une classification quelconque, mais un catalogue
dont les espèces sont suivies d'indications sur l'habi-
tation, la station et même sur la floraison et la
fructification.
Avant d'aborder la rédaction d'un semblable
catalogue, désigné aussi sous le nom de florule, le
botaniste doit connaître parfaitement les espèces
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 91
qu'il se propose de signaler. La connaissance exacte
de cinq à six cents plantes, nom])re moyen des
espèces d'un canton sous notre climat, ne peut être
que le fruit d'études assez longues et faites avec
méthode. II ne suffit pas toujours d'avoir déterminé
ces espèces à l'aide de livres; il faut, bien souvent,
contrôler les déterminations au moyen d'échantillons
nommés par les maîtres. Quand le botaniste habite
une grande ville où il existe des herbiers publics,
il peut facilement faire les comparaisons néces-
saires ; mais l'amateur de botanique rurale qui est
isolé en province, ne parvient qu'après beaucoup
d'efforts à se composer une collection de plantes
exactement dénommées.
Nous conseillons à ce dernier, afin d'éviter des
erreurs, de recourir à l'aide des botanistes expéri-
mentés qui se feront toujours un plaisir de déter-
miner les plantes qu'il pourrait leur sousmettre.
Qu'il ne craigne pas, dans les cas difficiles, de
s'adresser aux auteurs de flores et de monographies :
ceux-ci se feront un plaisir et même un devoir de
lui donner les éclaircissements demandés.
En somme, le jeune botaniste ne devra pas
s'aventurer à la légère en se fiant à sa seule
expérience ; mais il devra consulter les hommes
d'une science éprouvée, qui le mettront à même
d'éviter les erreurs. Celles-ci, qu'on le sache bien,
V
92 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
sont tôt OU tard découvertes et souvent même à la
première lecture du catalogue.
Bien connaître les plantes au point de vue de
leur dénomination est ici une première condition
essentielle ; une seconde condition, non moins
importante, c'est de connaître aussi exactement
que possible la distribution géographique des espèces
dans Taire embrassée par le catalogue. Parmi les
espèces croissant dans un canton ou dans une pro-
vince, il en est de communes et de très-communes
pour lesquelles on ne cite pas de localités précises;
d'autres sont seulement assez communes, on ne
cite pas ordinairement, pour elles, de localités,
particulières; d'autres enfin sont assez rares,
rares ou très-rares : on signale, alors, toutes
les localités où on les a observées. Avant d'avancer
qu'une espèce est commune, très-commune ou assez
commune, il faut s'être assuré, par de nombreuses
observations sur tous les points de son canton ou de
sa province , que l'espèce mérite bien l'une ou
l'autre de ces qualifications. A ce sujet, il faut bien
se garder de s'en rapporter aux renseignements de
catalogues ou de flores des cantons voisins ou d'une
autre province; car il peut arriver, qu'en raison de
la nature physique ou minéralogique du sol ou de
l'altitude de la contrée, une espèce très-commune
dans un canton soit seulement commune dans un
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 93
canton voisin ou même rare, et réciproquement. Il ne
faut donc pas copier aveuglement ce que les auteurs
énoncent sur la vulgarité ou la rareté de certaines
espèces, mais on doit exprimer sincèrement ce que
l'observation a appris. D'autre part, il ne faut pas
uniquement s'en rapporter à sa mémoire ; on doit,
autant que possible, s'appuyer sur les notes de ses
journaux d'herborisation. Si l'on manque de ren-
seignements positifs sur la dispersion de certaines
espèces dites communes, très-communes ou assez
communes, on doit exprimer franchement son igno-
rance au moyen du signe de doute (?).
Si le canton ou la province, dont on dresse le cata-
logue, se divise en régions botaniques basées sur la
nature du sol ou sur l'altitude du terrain, il arrivera
que telle espèce sera commune dans la zone calca-
reuse et assez rare ou rare dans la zone sablonneuse
ou schisteuse, que telle autre espèce sera rare dans
la région de la plaine et commune dans la région
montueuse. Dès lors, on devra, dans les indications
géographico-botaniques, marquer les différences de
vulgarité ou de rareté, selon les zones ou les régions.
Les dates de floraison et de fructification, si on les
renseigne dans le catalogue, ne doivent pas être
copiées sur les ouvrages que l'on consulte ; mais elles
doivent reposer sur des observations personnelles.
On peut en dire autant de la nature des stations.
94 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
Quant aux renseignements fournis par les corres-
pondants, on aura soin de les contrôler, en cas de
doute, par l'examen d'échantillons provenant des
localités citées.
Il est très-utile et, pour ainsi dire, indispensable
de faire précéder le catalogue proprement dit d'une
introduction comprenant une description suffisam-
ment complète du canton ou de la province et, s'il y
a lieu, d'un aperçu historique sur les travaux et les
recherches botaniques dont le pays a déjà fait l'objet.
La description concernera l'orographie, l'hydro-
graphie et la géologie de la contrée. On ajoutera
. à cette description, et elle n'en vaudra que mieux,
des remarques sur la géographie botanique locale :
distribution des espèces dans les diverses zones,
caractères de la florule des moissons, des prairies,
des bois, etc. L'aperçu historique placé en tête
mettra le lecteur à même de juger ce que les nou-
velles recherches ont ajouté aux anciennes.
Il n'est pas à présumer que l'auteur d'un catalogue
ou d'une flore locale soit Fauteur d'une classification ;
il se bornera donc à prendre, pour son travail, une
classification déjà connue. Nous lui conseillons de
choisir celle adoptée dans l'ouvrage généralement
suivi, dans son pays, pour l'étude des plantes
indigènes. De cette façon, son catalogue sera plus
aisément consulté et les comparaisons entre la
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTEMATIQUE. 95
tlore de la province ou du canton et celle du i)ays tout
entier seront rendues plus commodes.
D'un autre côté, l'auteur du catalogue fera chose
utile en adoptant la nomenclature spécifique de
l'ouvrage dont il suivra la classification. Seulement,
dans une flore, il y a, d'ordinaire, des détails de
synonymie qu'il est superflu de reproduire dans un
simple catalogue. Dans la flore générale d'un pays,
chaque espèce est tout d'abord désignée par son nom
princeps, c'est-à-dire par son nom le plus ancien et
sous lequel elle est généralement connue. A ce nom
princeps, suivi de l'abréviation du nom de son auteur
et de l'indication de l'ouvrage dans lequel l'espèce a
été décrite pour la première fois, on ajoute l'indica-
tion d'autres ouvrages utiles à consulter, dans les-
quels l'espèce a été postérieurement bien décrite ou
figurée, soit sous le même nom, soit sous d'autres
noms. Tous ces derniers renseignements bibliogra-
phiques supplémentaires sont fort à leur place dans
une flore générale, mais on doit les négliger dans
une florule.
Dans le cas où l'auteur d'un catalogue découvri-
rait, dans son canton ou dans sa province, des
espèces ou des variétés inédites, ou bien des espèces
ou des variétés nouvelles pour la flore générale du
pays, il fera bien d'en donner la description.
Un désir assez ordinaire des auteurs de catalogues
96 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. '
OU de flores locales, c'est de pouvoir assigner, à leur
canton ou à leur province, le plus grand nombre
possible d'espèces indigènes, mais ce désir, du reste,
bien naturel, ne doit pas les entraîner à signaler
comme indigènes des plantes simplement introduites,
à existence souvent éphémère, ou des plantes étran-
gères naturalisées. La richesse d'emprunt, prove-
nant de ces dernières espèces dénaturerait le carac-
tère de la flore indigène. Il faut, avant tout, être
vrai et ne signaler comme indigènes que les espèces
qui présentent tous les caractères de l'indigénat.
Remarquons, au surplus, que. dans le même pays,
des espèces peuvent être parfaitement indigènes
dans certaines provinces et n'exister, dans d'autres
provinces voisines, qu'à l'état d'introduction.
§2. — Recueils de descHj^tlons et d'observations
phytographiques détachées .
L'étude d'une flore, même fort restreinte, fournit
souvent au botaniste des observations intéressantes
à faire sur des espèces ou des variétés ; elle peut lui
faire découvrir soit des formes inédites, soit des
formes nouvelles pour la flore générale de son pays.
Dans ce genre de recueils, l'auteur peut s'étendre
longuement, s'appesantir sur toutes les particularités
observées, décrire minutieusement tous les carac-
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 97
tères des espèces ou des variétés et discuter la valeur
des différences remarquées. Mais il ne faut pas toute-
fois qu'il allonge son œuvre outre mesure et qu*il
délaye les faits intéressants et nouveaux dans un flot
d'érudition facile : il doit être suffisamment sobre et
employer une bonne méthode dans son exposition.
S'il s'agit d'une espèce inédite, il la décrira avec
soin, en en faisant ressortir les caractères distinctifs ;
il comparera ces caractères à ceux des espèces affines.
S'il s'agit d'une espèce ou d'une variété déjà connue,
il pourra la décrire, dans le cas où les descriptions
antérieures ne seraient pas suffisamment claires et
complètes. Il ajoutera à la description des remarques
sur la distribution géographique de l'espèce, en pui-
sant aux bonnes sources. Dans certains cas, si la
synonymie de l'espèce est obscure ou incomplète, il
fera bien de l'établir exactement, en consultant les
herbiers et les ouvrages descriptifs.
Ce genre de recueils, outre des descriptions de
plantes, des remarques synonymiques et de géo-
graphie botanique, peut comporter des observations
morphologiques et biologiques sur certains orga-
nes, des notes de tératologie et des descriptions
de genres nouveaux.
Les auteurs de flores et d'ouvrages généraux
trouvent souvent, dans ces collections de faits variés,
des matériaux précieux.
98 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
§ 3. — Flores.
On désigne sous le nom de flores les ouvrages qui
renferment la description systématique des espèces
croissant dans une province, dans un pays tout
entier, dans une région naturelle d'un continent ou
dans un continent tout entier. Remarquons, en
passant, que ce même nom de flore est aussi appliqué
à l'ensemble des végétaux eux-mêmes qui croissent
dans un pays ou dans une circonscription quel-
conque du globe.
Autrefois, quand la littérature botanique ne pos-
sédait pas ces bonnes flores générales qui se trouvent
actuellement dans toutes les bibliothèques, les bota-
nistes avaient l'habitude de publier des flores locales.
Celles-ci, ordinairement destinées à satisfaire à des
besoins locaux, sont aujourd'hui remplacées par de
simples catalogues raisonnes.
Nous n'aurons donc ici en vue que les flores géné-
rales décrivant la végétation d'un pays tout entier.
Une flore générale, quelle que soit l'étendue du
pays qu'elle embrasse, réclame, de sou auteur, une
étude approfondie de la végétation de la contrée, et
elle ne peut être que le fruit d'une longue expé-
rience. Ainsi qu'il a été déjà dit au chapitre II,
il ne s'agit pas de faire un travail de compi-
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 90
lation et de copier les descriptions d'un ouvrage
étranger. Toutes les espèces du pays doivent être
décrites sur des matérieux indigènes aussi nombreux
que possible. Ce qu'on cherche, avant tout, dans une
flore, ce sont de bonnes descriptions originales.
Quant à la partie purement taxinomique, c'est-à-dire
aux diagnoses des groupes; supérieurs, des familles
et des genres, elles peuvent être, sans inconvénient,
textuellement puisées dans les bons auteurs.
Le Aoriste fera bien d'adopter la classification la
plus généralement suivie dans son pays, afin de ne
pas trop contrarier les habitudes prises, en employant
une classification peu connue ou peu employée.
L'article consacré à chaque espèce comprendra :
l" la synonymie; 2" la description; 3'' l'indication des
stations; 4" l'habitation ou distribution géographique;
5° les dates de floraison et de fructification ; G" la
durée de la plante, et 7« s'il y a lieu des remarques
particulières qui n'ont pu trouver place dans la
description.
Les détails de synonymie précéderont la descrip-
tion. Ils comprendront le nom princeps de l'espèce et
les principaux autres noms que celle-ci a pu recevoir,
avec désignation des ouvrages dans lesquels ces noms
ont été employés, et, en outre, l'indication d'une ou
plusieurs bonnes figures et d'un ou plusieurs numéros
d'exsiccata estimés. On devra rappeler les princi-
100 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTEMATIQUE.
paux ouvrages nationaux qui ont décrit Tespèce.
Remarquons que les citations de synonymie n'ont de
valeur que pour autant qu'elles ont été vérifiées avec
le plus grand soin et établies après examen attentif
des textes, des figures ou des échantillons authen-
tiques; autrement, elles ne sont que levain étalage
d'une érudition facile. Il faut se garder de donner
trop d'extension à la synonymie ; car elle pourrait
prendre une place précieuse, qu'il serait plus utile de
consacrer à des observations concernant plus directe-
ment la plante.
La description doit être complète et, en même
temps, concise. La concision est une qualité de
premier ordre dans les ouvrages qui renferment de
nombreuses descriptions. Il ne faut donc pas intro-
duire, dans celles-ci, des mots inutiles ou qui n'ajou-
tent rien à la clarté ; on doit en exclure, autant que
possible, tout caractère, toute particularité déjà
indiquée dans la diagnose de la famille, du genre ou
de la tribu, et passer sous silence des caractères
secondaires communs à toutes les espèces d'un
même genre ou d'une même tribu. Toutes les descrip-
tions doivent être rédigées sur le même plan, c'est-
à-dire que les organes doivent être décrits dans le
même ordre, soit en commençant par la racine ou la
souche et en finissant par la graine, soit en commen-
çant par la fleur et en finissant par la racine. Ce qu'il
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. lOI
importe de faire ressortir, dans la description, ce
sont les caractères distinctil's propres à chaque
espèce. La rédaction d'une longue description, dans
laquelle tous les organes sont minutieusement dé-
crits, n'est pas un travail bien difficile et n'exige
que la connaissance de la terminologie; mais le
travail véritablement scientifique, celui qui demande
beaucoup d'expérience et de savoir, c'est de recon-
naître quels sont les caractères qui distinguent les
espèces les unes des autres et d'assigner la valeur
relative de chacun de ces caractères. Les carac-
tères distinctifs, que l'on fait ressortir, dans le
texte de la description, par un artifice typogra-
phique, facilitent admirablement le travail de com-
paraison, qui, sans cela, est extrêmement laborieux
et peut même ne pas aboutir. Les auteurs anciens
avaient, du reste, bien compris l'extrême utilité de
faire ressortir les caractères distinctifs ; car, dans
leurs flores, ils formaient, avec ces caractères, une
diagnose qui précédait la description proprement
dite. Cet excellent système a été peu à peu aban-
donné, parce qu'on se trouvait forcé de reproduire,
dans la description, les termes de la diagnose, ce
qui allongeait trop les articles consacrés à chaque
espèce. On a trouvé plus pratique de fondre la
diagnose dans la description, tout en la distinguant
par des artifices de typographie, en employant, par
3***
102 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
exemple, le caractère italique. Quant à l'étendue de
chaque description, elle dépend du volume qu'on
veut donner à une flore et aux besoins auxquels
celle-ci doit répondre.
A la suite de la description de Tespèce, viennent,
s'il y a lieu, les descriptions des variétés et même
des sous-variétés. Ces descriptions sont ordinaire-
ment courtes et ne contiennent que les caractères
qui distinguent les variétés ou les sous-variétés les
unes des autres. Certaines variétés peuvent avoir une
synonymie comme l'espèce elle-même, mais, presque
toujours, beaucoup moins développée. Le nom de
chaque variété est ordinairement précédé d'une lettre
ou d'un numéro d'ordre.
Les termes d'espèces et de variétés, qui viennent
d'être employés , nous obligent, croyons-nous, à
émettre quelques réflexions sur une question bien
délicate et dont l'interprétation influe, d'une façon
extrêmement remarquable, sur la rédaction d'une
flore. Que doit-on entendre par espèce et quelles sont
les formes qui méritent le nom d'espèce ou le nom
de variété ? Les uns prétendent que les espèces sont
variables et produisent des variétés plus ou moins
nombreuses; les autres prétendent, au contraire,
que les espèces sont peu ou point variables et que les
prétendues variétés sont de vraies espèces. Il n'entre
pas dans nos intentions de discuter ici cette grave
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 103
question de l'espèce ; nous nous bornerons à dire qu'il
existe des formes primaires, se distinguant les unes
des autres par des caractères très-marquants, et des
formes secondaires, se distinguant entre elles par des
caractères de moindre importance. Quelques noms que
l'on donne à ces deux genres de formes, il est incon-
testable qu'elles n'ont pas une égale valeur et qu'elles
ne peuvent être décrites au même titre. Il faut les
désigner ou bien, sous le nom d'espèce, de variété,
ou bien sous le nom d'espèce primaire et d'espèce
secondaire , à moins qu'on ne veuille , pour ce
dernier cas, ce qui serait rationnel, considérer les
formes primaires comme constituant autant de
genres, dont les formes secondaires seraient les
espèces. Quant aux hybrides, on doit faire en
sorte que, par leur description, on ne puisse les
confondre avec les espèces légitimes.
La distribution géographique de chaque espèce
doit faire l'objet de soins particuliers, en raison de
l'importance qu'on attache aujourd'hui aux ren-
seignements géographico-botaniques. H y a moins
de quarante ans que la plupart des Aoristes n'accor-
daient qu'une importance fort secondaire à la
distribution des plantes de leur pays. Leur indiffé-
rence s'expliquait par ce fait que la géographie
botanique venait à peine de naître à cette époque et
que les besoins de cette branche de la science
104 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
n'étaient alors compris que par un petit nombre de
savants. On trouvera au chapitre VII traitant de
la géographie botanique, les instructions nécessaires
pour étudier avec fruit la distribution des espèces
âé£s une contrée quelconque.
Dans certaines flores, il existe, en tête de la partie
descriptive, un tableau analytique général destiné à
la détermination des familles traitées dans la flore.
D'autres tableaux analytiques peuvent aussi se trou-
ver en tête des familles et des genres ; ils sont
destinés à la détermination des genres et des
espèces. On ne peut trop recommander l'emploie
de ces tableaux, que l'on désigne sous le nom de clefs
dichotomiques, à cause de leur extrême utilité;
seulement, ils doivent être dressés avec le plus
grand soin et une exactitude rigoureuse.
L'introduction d'une flore doit aussi, à notre avis,
renfermer des considérations sur les caractères
généraux de la contrée, tant au point de vue du sol
que de la végétation. Ces considérations embrasse-
ront l'orographie, l'hydrographie, la géologie, la
climatologie et la géographie botanique. Elles seront
précédées d'un aperçu historique sur les recherches
et les publications botaniques dont le pays a fait
l'objet.
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 105
§ 4. — Monographies.
Dans un travail monographique, on peut décrire
toutes les variétés d'une même espèce, toutes les
espèces d'un même genre ou toutes les espèces
d'une même famille ; de là, trois sortes de monogra-
phies : les monographies d'espèces, de genres et de
familles.
Les monographies d'espèces étant celles que Ton
traite le plus souvent, c'est à elles que nous réser-
verons la plus grande partie de ce paragraphe.
On choisit, habituellement, pour l'objet de la
monographie d'un genre, un groupe générique
dont les espèces sont nombreuses et imparfaitement
connues.
Remarquons, tout d'abord, qu'un travail mono-
graphique, pour être bien fait, réclame beaucoup
d'expérience et de savoir de la part de son auteur,
et exige, en outre, de longues recherches. Pour ce
travail, plus que pour tout autre, il faut se garder
d'avoir recours à la compilation; on doit le faire
reposer sur des études personnelles et originales.
Les monographies sont des travaux précieux et
dans lesquels doivent puiser les auteurs d'ouvrages
généraux qui, n'ayant pas le temps de tout voir
et de tout examiner par edx-mêmes, se trouvent
forcés de s'en rapporter aux recherches des autres.
106 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
Le monographe doit posséder une expérience
suffisamment éprouvée, parce qu'il est appelé à se
prononcer sur la valeur relative des formes qu'il
décrit. Il ne lui suffit pas d'avoir sous les yeux de
riches matériaux en plantes desséchées, pour acqué-
rir la sagesse nécessaire, pour bien apprécier la
valeur des formes : il doit avoir aussi beaucoup
étudié sur le vif. En effet, c'est dans la nature qu'il
pourra surtout voir et suivre attentivement les
modifications que peut éprouver un type quelcon-
que sous l'action variée des causes modificatrices
ambiantes ; ce n'est qu'après avoir acquis le sens
de l'espèce, l'instinct de la distinction, qu'il pourra
juger sainement les matériaux conservés dans les
herbiers. Qu'il ne se presse pas de juger ceux-ci;
car, en présence de spécimens peu nombreux ou
incomplets, il pourra lui arriver de se tromper
grossièrement sur la valeur de certaines formes et
de prendre pour de véritables espèces de simples
variétés. C'est par une trop grande précipitation que
des auteurs, fort estimables du reste, ont introduit
dans la science un grand nombre de fausses espèces
basées sur des matériaux incomplets ou trop peu
nombreux. Pour les cas douteux, il faut, avant de
se prononcer définitivement, attendre qu on ait pu
examiner de nouveaux matériaux. Malheureuse-
ment, il arrive trop souvent que les auteurs des
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 107
monographies, pressés par le temps et des occupa-
tions multiples, n'ont pas le loisir de mûrir leur
œuvre et donnent le jour à des travaux incomplets,
défectueux et qui, bientôt, réclament une révision.
On ne saurait donc, répétons-le, apporter trop de
soins et de temps pour la préparation d'une œuvre
monographique.
Après avoir étudié d'une façon approfondie toutes
les espèces du genre qu'on peut observer à l'état
vivant, on abordera l'examen des plantes desséchées.
Pour étudier celles-ci, on sera peut-être astreint à
faire de longs voyages ; car il ne suffit pas toujours
d'examiner un seul herbier : on est souvent obligé
de consulter plusieurs collections. En effet, la richesse
des herbiers varie beaucoup ; les uns peuvent être
dépourvus des plantes d'une région quelconque qui
se trouvent dans d'autres et réciproquement. Heureu-
sement aujourd'hui les administrations des grands
herbiers publics commencent à bien comprendre
les avantages que présente la communication de leurs
collections aux monographes, en sorte que ceux-ci
peuvent obtenir, de la plupart de ces administrations,
le prêt des plantes qui leur sont nécessaires pour
leurs travaux. Quels que soient les risques que peuvent
courir les collections par suite de leur transport à
longue distance ou de la négligence des dépositaires,
ces risques sont largement compensés par les larges
108 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
avantages que la science retire de la communication
des plantes aux auteurs.
Avant de renvoyer les plantes aux établissements
publics, le monographe devra joindre, aux échantil-
lons, une étiquette sur laquelle il consignera sa
détermination avec des observations, s'il va lieu.
Ces étiquettes donnent une grande valeur aux collec-
tions, en rendant authentique chacun des échantillons.
Le monographe qui a obtenu en communication
des parties d'herbiers publics ou privés, est tenu de
respecter avec le soin le plus scrupuleux les matériaux
qui lui sont confiés. Il ne devra, dans aucun cas et
sous aucun prétexte, se permettre de conserver, pour
sa propre collection, des spécimens et même de simples
fragments sans avoir obtenu préalablement l'autori-
tion. Il serait hautement blâmable si, pour enrichir
son herbier, il dépouillait les collections qui lui ont
été communiquées.
S'il s'agit d'une monographie importante et qui
réclame plusieurs années d'études et de recherches,
nous conseillons à son auteur de consacrer un
dossier spécial à chaque espèce. Chaque dossier est
renfermé dans une chemise en papier fort, sur
laquelle le nom de l'espèce est inscrit avec ses
principaux synonymes. Dans chaque chemise, on
réunira successivement tous les documents recueillis
sur l'espèce et ses variétés : notes prises sur plantes
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 109
vivantes et plantes desséchées, dessins, calques de
figures, extraits d ouvrages, notes fournies par des
correspondants, etc. Avec cette méthode, on peut
classer les dossiers dans Tordre systématique que
l'on veut adopter pour les espèces ; de plus, tout
ce qui concerne un type spécifique quelconque peut
être aisément et promptement consulté.
Dans une monographie, il faut non-seulement
délimiter et décrire, avec le plus grand soin, les
espèces, mais encore faire tous ses efforts pour
distribuer celles-ci en sections bien naturelles. L'éta-
blissement de bonnes sections est souvent plus
laborieux, plus difficile que l'établissement de
genres, surtout dans les groupes génériques djont
les formes sont affines. Ce travail ne saurait être
que le fruit d'une étude approfondie de toutes les
espèces du genre.
La partie synonymique sera beaucoup plus étendue
dans une monographie que dans une flore; elle com-
prendra tous les bons éléments de comparaison. On
ne l'enrichira pas d'indications inutiles, c'est-à-dire
qu'on négligera de citer les ouvrages qui n'ajoutent
rien à la connaissance des espèces.
Tous les synonymes cités, toutes les indications de
figures et de numéros d'exsiccata, devront être véri-
fiées avec le plus grand soin. Ici, plus qu'ailleurs,
il faut se garder de faire de l'érudition facile et de
110 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
rappeler des noms sur la foi des auteurs. Dans la
synonymie, on adoptera l'ordre chronologique pour
chaque catégorie de citations.
L'auteur peut, à son choix, décrire chaque espèce
par une diagnose accompagnée d'une description
complète ou par une description seule, dans laquelle
les caractères distinctifs sont mis en relief.
La description sera suivie de l'énumération des
variétés, et chacune d'elles caractérisée d'une façon
suffisamment complète.
La distribution géographique devra être l'objet
de recherches faites avec le plus grand soin ; elle
ne sera pas établie uniquement d'après les ren-
seignements fournis par les auteurs ; mais, autant
que possible, chaque citation reposera sur l'examen
d'échantillons.
A la suite du paragraphe consacré à la distri-
bution, viendront des remarques plus ou moins
étendues, qui n'auront pas trouvé leur place
ailleurs. Ces remarques, concernant la synonymie,
les différences caractéristiques des espèces et Taire
de dispersion, ne devront pas être prolixes; mais
il faudra, toutefois, leur donner un développe-
ment qui marquera bien que l'auteur a épuisé son
sujet. Pour ne pas encombrer les monographies
de longs articles de critique qui en retardent la
marche, certains phytographes publient des travaux
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 1 1 1
préparatoires auxquels ils renvoient le lecteur.
D'ordinaire, on n'entre pas dans le cœur d'une
monographie sans avoir fait connaître, dans une
introduction plus ou moins développée, les motifs
pour lesquels l'auteur a entrepris son étude. Dans
l'introduction, on fera l'historique des travaux dfîjà
publiés sur le genre, en discutant leur valeur tant
au point de vue taxinomique qu'au point de vue
descriptif; on exposera sa façon d'entendre et de
délimiter l'espèce; on donnera, enfin, des détails
sur les ressources dont on a pu disposer et sur les
recherches qu'on a faites.
Quand la chose est possible, il est extrêmement
utile de joindre à la monographie des planches
représentant les espèces nouvelles. Quelle que soit
l'exactitude et la clarté d'une description, elle ne
remplace jamais une figure représentant fidèlement
l'espèce décrite. Malheureusement, la gravure ou
la lithographie des planches occasionne des frais
devant lesquels les auteurs ou les Sociétés savantes
reculent souvent faute de ressources. On peut cepen-
dant diminuer ces frais en réduisant les figures au
strict nécessaire, en ne représentant que de simples
parties au lieu de plantes entières, en bornant la gra-
vure cà de simples traits sans ombre, en ne coloriant
que des portions de la figure. Pour l'exécution des
dessins, nous engageons vivement les auteurs à les
112 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
faire eux-mêmes. Si le dessin manque parfois de
rélégance que peut lui donner l'artiste de profes-
sion, ce défaut sera racheté par le précieux avantage
de Texactitude. Remarquons que, malgré toutes les
indications fournies par le botaniste, l'artiste, ordi-
nairement dépourvu de connaissances spéciales, ne
parviendra que très-difficilement à reproduire avec
toute la fidélité voulue certains caractères et il
sacrifiera souvent les lignes vraies à des lignes de
fantaisie.
Pour la monographie d'une famille, on suivra les
principes généraux qui viennent d'être exposés pour
la monographie d'un genre. Seulement, comme les
espèces sont plus nombreuses, on pourra consacrer
moins de place à chacune d'elles. Si l'anatomie,
l'organogénie et la physiologie de la famille ne sont
pas suffisamment connues, on pourra traiter celles-ci
dans une partie spéciale qui précédera la partie
systématique. Autant que possible, les détails d ana-
tomie et d'organogénie seront reproduits par la
gravure et joints aux planches représentant les
espèces nouvelles.
Ajoutons enfin que , dans les deux genres de
monographies dont il vient d'être question, il est
très-utile et, de plus, intéressant dy comprendre
la description des espèces fossiles.
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTIilMATlQUE. 11:^
§ 5. — Species.
Par Species, on entend la description de toutes les
plantes connues ; un species est une flore générale.
La rédaction de ce 'te sorte de travail est devenue
aujourd'hui d'une difficulté extraordinaire, à cause
du grand nombre d'espèces qui sont à décrire et des
espèces nouvelles dont la science s'enrichit chaque
jour par les découvertes faites dans les contrées
lointaines.
A la fin du siècle dernier et au commencement
de celui-ci, alors que les espèces connues étaient
encore relativement peu nombreuses, un seul homme
pouvaitrédiger un Species. Aussi a-t-on vu paraître,
dans divers pays, plusieurs Species embrassant la
végétation entière du globe. L'accroissement extraor-
dinaire du nombre des espèces connues rendit bien-
tôt incomplets et surannés les Species les plus récents
et fit sentir le besoin urgent de nouvelles publica-
tions. Pour répondre à ce besoin, A. -P. De Candolle
conçut le plan d'un nouveau Species, dont il fit
paraître les deux premiers volumes en 1818 et 1821
sous le titre de : Regni vegetahilis systema nahtrale.
Mais, ce savant botaniste, ayant reconnu qu'avec le
plan suivi, il lui était impossible de terminer seul
un tel ouvrage, résolut d'abandonner celui-ci pour
114 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
reprendre son œuvre sous une forme plus concise.
Il entreprit le Prodromus systematis naUiralis
regni x>egetaMlis, dont il publia presque seul, de 1824
à 1841, les sept premiers volumes. Après la mort
de cet illustre savant, arrivée en 1841, M. Alph. De
Candolle, avec l'aide de nombreux collaborateurs,
parvint à publier dix nouveaux volumes, dont le
dernier a paru en 1873. Remarquons que cette œuvre
considérable n'a pas été achevée ; qu'elle n'embrasse
même pas tout le groupe des dicotylédones et que
les premiers volumes sont devenus extrêmement
incomplets. Aujourd'hui, un Species complet est
devenu une œuvre colossale, qui exige le concours
d'une foule de collaborateurs. Ce n'est pas à nous de
tracer le plan d'une telle œuvre et d'exposer les règles
à suivre pour sa rédaction. Si nous avons consacré
un paragraphe aux Species, c'est uniquement pour
faire apprécier, aux jeunes botanistes, l'importance
capitale de cette sorte d'ouvrages.
§ 6. — Gênera.
Sous le nom de Gênera, on désigne les ouvrages
dans lesquels tous les genres du règne végétal sont
décrits et classés selon un ordre systématique quel-
conque.
Les diagnoses ou descriptions des genres sont
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 115
accompagnées de la description des groupes d'ordre
supérieur.
Un Gênera, tout en n'ayant pas l'importance d'un
Species qui déjà renferme lui-même un Gênera, est
néanmoins un travail d'une très-haute portée; il
exige de son auteur un labeur extrêmement long et
un savoir éprouvé.
Il est indispensable, pour rédiger un Gênera,
d'avoir à sa disposition un herbier très-considérable et
renfermant des matériaux suffisants pour étudier de
nombreux représentants de tous les genres; de plus,
on doit avoir sous la main des ressources littéraires
d'une grande richesse, c'est-à-dire une bibliothèque
botanique aussi complète que possible. On ne peut
donc entreprendre un tel ouvrage que dans de grands
établissements botaniques, comme il en existe à Paris
et à Kew.
Parmi les Gênera modernes, on doit citer, en
première ligne, celui d'Endlicher et celui que
MM. Bentham et Hooker publient actuellement.
§ 7. — Correction des épreuves.
Il pourra paraître bien puéril de nous voir con-
sacrer un article à la manière de corriger les
épreuves ; mais cet article est justifié, croyons-nous,
par l'utilité que les jeunes botanistes retireront des
instructions qu'il renferme.
116 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
Les jeunes gens qui débutent, ne connaissent pas,
d'ordinaire, le travail de la composition et de la cor-
rection qui se fait dans les ateliers de typographie ;
il en résulte qu'ils ne peuvent apprécier les peines
et les frais qu'entraînent les corrections.
Selon la longueur des lignes d'une page, il entre
dans chaque ligne un nombre déterminé de carac-
tères ou lettres et, selon le format d'un ouvrage,
un nombre déterminé de lignes dans chaque page.
Ceci étant donné, il importe, pour ne pas nécessiter
le remaniement d'un paragraphe, d'une page et même
de toute une feuille d'impression et occasionner ainsi
une dépense supplémentaire, il importe, disons-nous,
de bien calculer le nombre des lettres à retrancher
ou à ajouter, de façon à ne pas modifier l'économie
des lignes. Cela n'est pas toujours pratique, il est
vrai; mais il faut éviter, autant que possible, les
additions ou les suppressions qui ne sont pas indis-
pensables.
Un excellent moyen d'éviter les corrections trop
nombreuses, c'est de ne livrer à l'impression que
des manuscrits parfaitement soignés tant sous le
rapport littéraire que sous celui de la calligraphie.
Le compositeur reproduit servilement la copie (H de
(l) Le mot copie est le nom que l'on donne à tout manuscrit
livré à l'impression.
OUVRAGES DE liOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 117
l'auteur, et si cette coi)ie est remplie de fautes,
d'erreurs, d'irrégularités, celles-ci seront répétées
dans l'épreuve, c'est-à-dire dans la feuille imprimée
envoyée à la correction.
L'auteur aura soin d'apporter, dans la copie, la
plus grande uniformité dans la rédaction et la
disposition des parties similaires, comme aussi dans
les abréviations, dans les signes, dans la ponctua-
tion, surtout quand il s'agit d'un travail systéma-
tique. Il devra, en outre, indiquer le caractère dans
lequel certains mots ou certaines phrases doivent
être imprimées. Les lettres ou mots en grandes
capitales doivent être soulignés par trois traits ;
ceux en petites capitales, par deux traits, ceux en
italique, par un simple trait. Les majuscules s'indi-
quent aussi par trois traits sous la lettre.
Dans un ouvrage systématique, catalogue, flore
ou monographie, la disposition typographique et le
choix des caractères pour les diverses parties ne
sont pas choses indifférentes et doivent faire l'objet
de beaucoup d'attention de la part de l'auteur comme
de celle de l'imprimeur.
La première épreuve que reçoit l'auteur a déjà
été précédée d'une épreuve corrigée à l'imprimerie
au point de vue purement typographique et de la
reproduction de la copie.
Plusieurs choses sont à considérer dans la cor-
4*
118 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE.
rection d'une première épreuve : le style, les règles
de la grammaire, les citations et la partie purement
typographique.
Quant aux citations d'ouvrages et de textes, on
s'assurera si la copie a été fidèlement reproduite et,
pour éviter toute erreur, on fera même bien de
contrôler en vérifiant, avec soin, les sources origi-
nales; pour la partie typographique, bien qu'elle
ait déjà fait l'objet d'un examen de la part de
l'imprimeur, l'auteur ne négligera rien pour arriver
à une correction parfaite.
Les corrections de diverses natures se fout tout
d'abord ligne par ligne et d'une façon continue; puis,
après la première révision, il est prudent de procéder
systématiquement par catégorie, en revenant sur ce
qu'on a déjà vu. Ajoutons qu'il est très-utile de con-
fier la lecture d'une épreuve à un ami qui veut bien
se charger de cette besogne délicate : celui-ci
découvrira, surtout au point de vue de la correc-
tion du style , des fautes qui échappent presque
fatalement à l'auteur.
Quant à la manière de consigner les corrections à
faire en marge des pages de Fépreuve, l'auteur
inexpérimenté prendra conseil d'une personne ha-
bituée à la correction.
Une feuille d'impression n'est tirée définitivement
que lorsque l'auteur a donné son Ion à tirer. Ce bon
OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 119
à tirer ne doit être donné sur une dernière épreuve
qu'après que les corrections sont devenues peu
nombreuses et que l'auteur n'a plus à craindre de
les voir mal interprétées.
Terminons en recommandant, de nouveau, aux
auteurs d'apporter le plus grand soin à la correc-
tions des épreuves. Quelle que soit la nature de
l'ouvrage, il est regrettable d'y trouver des incorrec-
tions qu'on est en droit d'attribuer à la négligence
ou à l'ignorance de l'auteur.
CHAPITRE SIXIÈME.
ANATOMIK, ORGANOGÉNIE, PHYSIOLOGIE
ET CRYPTOGAMIE.
Les quelques instructions qui vont être données, ne
sont pas destinées aux botanistes qui ont pu suivre
les leçons d'un maître et profiter de son expérience,
mais aux amateurs qui se proposent d'étudier la
science sans le secours d'un professeur.
L'étude de l'anatomie, de l'organogénie et de la
physiologie végétale exige l'emploi du microscope
composé, de divers autres instruments, d'appareils
variés et de substances chimiques nécessaires pour
l'examen et la préparation des objets microsco-
piques.
Le choix d'un microscope doit être fait avec le
plus grand soin. Il ne s'agit pas de se procurer un
instrument chez le premier opticien quel qu'il soit,
PHYSIOLOGIE ET CRYPTOGAMIE. 121
chez un marchand de lunettes, qui pourrait recom-
mander avec force éloges l'un ou l'autre microscope
de pacotille. Les perfectionnements apportés au
microscope se succèdent avec une rapidité telle,
qu'après deux ou trois ans les meilleurs instruments
sont distancés par d'autres plus parfaits.
Si l'on se borne à des études élémentaires, on
peut attacher moins d'importance au choix d'un
microscope; mais si Ton a l'intention d'étudier l'un
ou l'autre sujet d'une façon approfondie, si l'on veut
publier des travaux scientifiques, oh! alors c'est
une affaire capitale que le choix d'un instrument. Le
travailleur, malgré tous ses soins, malgré tous ses
labeurs, s'il se sert d'un microscope défectueux ou
devenue suranné, court grand risque de voir le
résultat de ses recherches devancé par d'autres
recherches faites à l'aide d'instruments perfec-
tionnés.
Le développement extraordinaire qu'ont prises les
études microscopiques et l'emploi, de plus en plus
général, du microscope, ont permis aux construc-
teurs de livrer de bons instruments à des prix
relativement très-bas, à la portée des bourses les
plus modestes. Remarquons que les prix varient
beaucoup selon le nombre d'oculaires, d'objectifs
et autres appareils ajoutés au corps du micros-
cope. Avec une somme de deux à quatre cents
122 ANATOMIE, ORGANOGÉNIE,
francs, on peut se procurer un instrument répondant
aux besoins les plus ordinaires; avec une somme
variant entre cinq cents et mille francs, on se pro-
curera un microscope parfait et suffisant pour les
recherches les plus délicates. Il y a des micros-
copes qui coûtent plusieurs milliers de francs ; mais
ces instruments de luxe doivent surtout leur prix
élevé aux nombreux instruments accessoires et aux
perfectionnements du mécanisme.
Avant de faire l'achat d'un instrument, on
prendra utilement des renseignements auprès de
personnes compétentes. En Belgique, par exemple,
on pourra s'adresser au secrétaire de la Société
belge de microscopie ou à l'un des membres de
cette Société connu par ses travaux de microscopie.
On pourra même s'adresser directement à des con-
structeurs en renom : M. Natchet, MM. Hartnack
et Prewalsky, successeurs d'Oberhaiiser, à Paris ;
M. Zeiss, à léna; M. Baker, à Londres. Ces habiles
constructeurs s'empresseront d'envoyer leurs cata-
logues et tous les renseignements qu'on pourra
leur demander.
Outre le microscope destiné aux recherches les
plus fréquentes et les plus délicates, le botaniste a
souvent besoin d'un microscope à dissections, d'un
microscope simple ou d'une loupe montée. Le micros-
cope à dissections, s'il est accompagné d'oculaires
PHYSIOLOGIE ET CRYPTOGAMIE. 128
et crobjectifs suffisants, peut mémo, dans une foule
de recherches, i)our certains genres d'étude, rem-
placer parfaitement le premier microscope.
Nous ne saurions entrer ici dans les mille détails
sur le maniement du microscope, sur l'emploi des
réactifs, sur les moyens usités pour faire et con-
server les préparations microscopiques. Pour cela,
il faudrait faire un traité spécial, et nous ne pou-
vons que renvoyer le lecteur aux principaux traités
de microscopie, dans lesquels il trouvera tous les
renseignements qui lui sont nécessaires.
Parmi les traités de microscopie appliquée spécia-
lement au règne végétal, nous citerons, en première
ligne, celui de H. Schacht, dont une traduction a
été publiée par M. J. Dalimier sous le titre : Le
microscope et son a2)plicaiion spéciale à V étude de
Vanatomie végétale (1 vol. in-8% avec figures inter-
calées dans le texte et deux planches ; Leipzig et
Paris, 1865). Le petit traité de microscopie de
M. H. Van Heurck [Le microscope, 2° édition;
Anvers, 1 vol. in-18% 1869) est utile à consulter.
Depuis quelques années, il a été publié, en France,
en Angleterre et en Allemagne, de volumineux traités
sur le microscope appliqué à l'étude des diverses
branches des sciences naturelles. Chacun de ces
traités doit être consulté par les botanistes qui font
une étude approfondie de la microscopie végétale.
124 ANATOMIE, ORGANOGÉNIE,
Il ne suffit pas de posséder un excellent micros-
cope et de connaître théoriquement les pratiques
et les procédés auxquels il donne lieu; il faut, en
outre, pour faire de bonnes observations, savoir
manier l'instrument avec habileté et posséder une
expérience éprouvée. Les objets à examiner sont
si petits et si délicats, les phénomènes vitaux sont
tellement difficiles à bien voir et à bien interpréter,
que les savants les plus rompus aux recherches
microscopiques ont souvent pris l'apparence pour la
réalité et sont devenus le jouet de véritables illu-
sions. Il s'en suit que le jeune botaniste qui débute
dans les travaux microscopiques, doit être extrême-
ment prudent, doit revoir plusieurs fois les mêmes
choses, avant d'exposer un fait qu'il croit nouveau.
Il fera même bien de soumettre, auparavant, celui-ci
à un maître expérimenté.
Avant de se lancer dans l'étude des questions
difficiles ou litigieuses, le jeune botaniste s'essayera
à des recherches relativement faciles et pour les-
quelles les causes d'erreurs sont moins nombreuses.
Il se présente, pour les travaux d'anatomieet
d'organogénie, une seconde difficulté, qui est très-
sérieuse : c'est celle qui résulte de la littérature
scientifique. Celle-ci est extrêmement étendue et
variée et elle s'enrichit, chaque jour, de mémoires ou
de notices publiées dans les recueils périodiques. En
PHYSIOLOGIE ET CRYPTOGAMIE. 125
consultant les traités généraux les plus récents, on
peut croire qu'on a choisi un sujet veuf crobserva-
tions ou un sujet qui réclame de nouvelles recher-
ches, alors que ces sujets ont été amplement traités
ou complètement élucidés dans tel article ou dans
tel mémoire qui n'est pas arrivé à la connaissance
de l'observateur. Il faudra donc que celui-ci se
tienne parfaitement au courant des travaux qui
paraissent; or, cela n'est pas chose facile, à raison
de la multiplicité des recueils périodiques et, de
plus, à cause de la variété des langues dans les-
quelles les travaux sont écrits. Heureusement,
certaines revues analysent périodiquement les tra-
vaux qui ont paru et rendent, par là, les recherches
bibliographiques moins laborieuses. Il ne reste pas
moins nécessaire, pour le jeune botaniste, de con-
sulter un spécialiste expérimenté avant de publier
ses premiers essais, surtout s'il se trouve éloigné
de grands dépôts littéraires.
Ce qui vient d'être dit de Tanatomie et de l'orga-
nogénie s'applique à la physiologie. Cette dernière
branche réclame l'emploi d'appareils plus ou moins
variés pour faire des expériences et, de plus, un
jardin ou une serre dans laquelle on soit à même de
faire des essais suivis sur certaines plantes.
Pour étudier les phénomènes vitaux chez les
plantes, on doit avoir souvent recours à la chimie
126 ANATOMIE, ORGANOGÉNIE
et à la physique, et un parfait physiologiste doit
posséder à un degré à peu près égal les sciences
botanique, chimique et physique. Malheureusement,
ce cas est très -rare et c'est à ce fait que l'on peut
attribuer la marche lente et hésitante de la physio-
logie végétale. L'habile botaniste est arrêté par les
phénomènes chimiques que ses connaissances incom-
plètes de la chimie ne lui permettent pas toujours
d'expliquer ou d'interpréter d'une façon irrépro-
chable, comme, d'un autre côté, le savant chimiste
manque presque toujours de connaissances appro-
fondies en botanique nécessaires pour résoudre com-
plètement certaines questions complexes et délicates.
On pourrait bien avoir recours à la collaboration
pour les travaux qui réclament le concours de la
chimie ou de la physique, mais la chose est peu
pratique.
Pour obtenir un succès complet dans l'étude
de l'anatomie et de l'organogénie, l'observateur doit
posséder une certaine habileté naturelle dans
les mains et, en outre, savoir dessiner et peindre à
l'aquarelle.
Si le botaniste a la main lourde et maladroite, il
parviendra difficilement à disséquer avec la délicatesse
nécessaire et il n'arrivera qu'avec beaucoup de peine
à faire les préparations que nécessite l'examen des
phénomènes qui se passent dans les organes très-petits.
PHYSIOLOGIE ET CRYPTOGAMIE. 127
Comme les descriptions les plus complètes et les
plus minutieuses ne peuvent jamais remplacer les
figures et que, d'autre part, celles-ci sont indispen-
sables à l'intelligence des travaux d'anatomie et
d organogénie, il est nécessaire, répétons-le, que le
botaniste sache dessiner d'une façon plus ou moins
correcte. Il peut bien avoir recours à un artiste qui
reproduira certaines préparations microscopiques,
mais comme il n'est guère possible de l'avoir à tout
instant à sa disposition et que certains organes
n'ont qu'une existence éphémère et ne peuvent se
conserver, il faut bien, dans ce dernier cas, pouvoir
manier soi-même le crayon ou le pinceau.
La culture de l'anatomie, de l'organogénie et de
la physiologie exige, de la part des botanistes qui
veulent s'y adonner, certaines conditions spéciales.
Il faut qu'ils disposent assez librement de leur temps,
afin de pouvoir suivre d'une façon continue, pendant
des heures, des jours et même des semaines, des
observations qui ne sauraient être interrompues ; il
faut, en outre, qu'ils disposent d'une chambre ou
d'un cabinet dans lequel les observations microsco-
piques se fassent dans de bonnes conditions ; il faut,
enfin, que leur état de fortune permette l'achat des
instruments et des livres indispensables pour des
observations sérieuses.
La cryptogamie , que nous associons ici aux
128 ANATOMIE, ORGANOGÉNIE.
branches dont il vient d'être question, réclame fré-
quemment, pour ne pas dire toujours, l'emploi du mi-
croscope. La grande majorité des plantes cryptoga-
mes ne peut être déterminée qu'à l'aide de cet instru-
ment et les organes reproducteurs de toutes les
espèces de iiandent à être étudiés sous un objectif
plus ou moins puissant. La cryptogamie, en général,
appartient donc aux études microscopiques, tant
pour la détermination des espèces que pour l'exa-
men des phénomènes biologiques.
Dans le chapitre VIII consacré à la bibliothèque
du botaniste, nous n'avons pas cru devoir citer les
ouvrages traitant spécialement des diverses branches
dont il vient d'être question, parce que la liste en
est trop longue à dresser. Du reste, le commençant
trouvera dans les traités généraux que nous lui
recommandons les principales indications bibliogra-
phiques nécessaires à ses études.
CHAPITRE SEPTIÈME.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.
La géographie botanique est une science de date
toute récente, car ce que Ton en connaissait au
siècle dernier et même au commencement de ce siècle
ne mérite pas le nom de science. En effet, les idées
émises, à ces époques, sur la distribution des plantes
n'étaient que des hypothèses puériles. C'est ainsi
qu'on avait supposé que toutes les espèces végétales
actuelles étaient sorties d'un seul point du globe ou
d'une seule région, ou qu'elles avaient pris naissance
dans les chaînes de montagnes dites primitives ; que,
de ce point, de cette région ou de ces montagnes, elles
s'étaient dispersées peu à peu pour couvrir les con-
tinents et les îles. De telles idées pouvaient avoir
cours quand le nombre des espèces décrites étaient
relativement peu élevé, et qu'on connaissait à peine
130 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.
la végétation des contrées lointaines ; mais aujour-
d'hui elles ne seraient même plus discutées.
A mesure que le nombre des espèces connues
devint plus considérable, que les voyages se multi-
plièrent, l'idée d'un centre unique de dispersion
primitive fut abandonnée, pour être remplacée
par l'idée d'un assez grand nombre de centres
d'apparition ou de distribution. Pour arriver à la
découverte de ceux-ci, on se mit à étudier avec
beaucoup de soin les caractères distinctifs des
grandes flores régionales. En se basant sur l'absence
ou la présence de certains groupes, sur la proportion
des espèces, des genres et des familles plus ou moins
propres aux diverses contrées de la terre, on par-
vint à établir des régions botaniques qui divisaient
le globe en portions plus ou moins inégales et ayant
chacune une végétation plus ou moins propre. On
supposait que ces régions avaient eu chacune un
centre particulier de dispersion. Les auteurs étaient
toutefois loin de s'entendre sur le nombre et les
limites des régions botaniques. Les uns avaient basé
celles-ci sur des considérations purement botaniques ;
d'autres s'étaient appuyés, pour les circonscrire, sur
des caractères géographiques et climatologiques ;
d'autres encore avaient eu recours tout à la fois
à la botanique et à la géographique pour tracer des
régions.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 131
C était là une seconde phase de la science, qui
marquait certes un progrès ; mais elle devait être
suivie d'une troisième phase, celle qu elle parcourt
actuellement sous l'empire des nouvelles idées qui
régnent sur l'origine des espèces.
Les régions botaniques telles qu'on les entendait
il y a quelques années à peine, ont été, pour la plu-
part, reconnues comme étant tout à fait artificielles,
c'est-à-dire comme n'existant pas en réalité. Les
nombreuses et brillantes découvertes faites par les
voyageurs dans les contrées extra-européennes sont
venues démontrer que les limites de ces prétendues
régions n'existent pas en réalité et que ces dernières
se confondent les unes dans les autres.
Aujourd'hui qu'il est admis que la dispersion
actuelle a précédé certains grands changements sur-
venus dans la configuration des terres émergées;
que, d'autre part, les climats des diverses contrées
se sont plus ou moins modifiés depuis l'apparition de
nos espèces vivantes, et qu'enfin celles-ci pourraient
bien être les descendants immédiats des espèces qui
ont vécu pendant les dernières périodes de l'époque
tertiaire, on est forcément amené à appliquer une
nouvelle méthode pour découvrir les centres de
distribution ou d'apparition et pour rechercher les
limites des diverses flores. Pour expliquer la diver-
sité de celles-ci, on ne peut donc plus se baser uni-
132 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.
quemetit sur les climats actuels, sur la configuration
des terres, sur la présence de chaînes de montagnes
et de mers ou sur l'existence de courants marins;
mais il faut tenir compte de l'histoire passée du globe,
c'est-à-dire des enseignements de la géologie et de la
paléontologie. C'est l'alliance des faits modernes et
des faits anciens qui nous mettra sur la véritable
voie pour découvrir les régions botaniques naturelles.
Quant aux moyens à mettre en œuvre pour faire
la découverte tant cherchée, ils sont de plusieurs
sortes.
En premier lieu, il est nécessaire de constater
quelle est la dispersion actuelle de chaque espèce
vivante. Dans l'aire de chaque type, on doit marquer
les points, les zones où les individus abondent, où
ils deviennent clair-semés et, enfin, les régions où
le type n'est plus représenté que par des colonies
sporadiques. Il faut, en outre, rechercher quelles
modifications chaque aire de distribution a pu subir
par la destruction des forêts, par le dessèchement
des marais, des étangs et des lacs, par l'envahisse-
ment des cultures, par l'action de Thomme et des
animaux.
L'établissement de l'aire de dispersion des espèces
est un travail hérissé de très-grandes difficultés. En
effet, il ne suffit pas uniquement de dépouiller les
flores, les monographies et les ouvrages généraux
GEOGRAPHIE BOTANIQUE. IVS
et d'utiliser sans contrôle les renseignements qu'ils
fournissent; il faut, avant d'accepter les indications
des livres, savoir quelle confiance on peut accorder
aux auteurs ; il faut vérifier, dans les herbiers, les
assertions de ceux-ci, afin de bien connaître quels
sont les types qui ont été décrits ou signalés. S'il
s'agit d'espèces dont la dispersion est très-vaste, il
est prudent d'en examiner des spécimens provenant
des points les plus éloignés de leur aire de dispersion ;
car il est arrivé bien des fois que, sous le même nom,
les botanistes avaient confondu des types spécifiques
très-distincts.
L'exécution d'un travail parfait sur la dispersion
des espèces ne peut guère avoir lieu que par les
monographes ; seuls ceux-ci ont pu réunir tous les
renseignements pour bien suivre les types dans leur
aire générale de dispersion.
Ce qui augmente les difficultés du travail, c'est
l'absence de renseignements précis sur de vastes
contrées où certaines espèces peuvent exister. C'est
ainsi qu'une foule de nos types européens sont
signalés en Asie, mais d'une façon trop vague. L'aire
de ces types peut être assez fidèlement tracée dans
les diverses contrées européennes ; mais au delà des
frontières orientales de l'Europe, on est loin de pou-
voir fixer les limites exactes que ces types atteignent
dans les contrées asiatiques.
134 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.
Quel que soit le vague qui règne encore sur
la distribution extra-européenne de nos espèces et
l'ignorance où nous sommes de l'aire de dispersion
d'un grand nombre de types exotiques, on doit néan-
moins se mettre résolument à l'œuvre en établissant
aussi fidèlement que possible l'aire de distribution de
toutes les espèces connues.
Pour atteindre le résultat en vue, il faut aban-
donner la voie synthétique dans laquelle on s'était
généralement engagé et procéder par la voie
rigoureusement analytique. Cette dernière est très-,
longue et fort laborieuse à parcourir; mais c'est
la seule qui permette d'arriver sûrement au but.
L'œuvre à laquelle sont appelés tous ceux qui
s'intéressent aux progrès de la géographie bota-
nique n'aura pas besoin d'être complètement achevée
pour qu'on puisse déjà soupçonner de nombreux faits
généraux riches en déductions d'une importance
capitale. A mesure qu'on avancera dans cette voie,
l'inextricable réseau des flores cessera d'être une
énigme ; on en arrivera sans doute à constater
que le tapis végétal s'est formé, en grande partie,
par le mélange de colonies ayant eu plusieurs
points de départ.
Dès que la dispersion dans l'espace sera connue,
un grand pas sera fait au point de vue de la nature
et de l'origine de nos flores; alors, le tour du
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 135
paléontologiste sera venu de rechercher quelle a
pu être la distribution des plantes aux époques géo-
logiques qui ont précédé la notre.
Le moyen le plus commode et le meilleur pour
tracer l'aire de dispersion des espèces vivantes
consiste dans l'emploi de planisphères sur lesquelles
on teinte au pinceau les régions habitées naturelle-
ment par chaque type. Une carte doit être con-
sacrée à chaque espèce. Au verso de la carte, il
est utile d'indiquer les sources bibliographiques et
autres où les renseignements de distribution ont
été puisés. Ces cartes peuvent aisément recevoir
les modifications nécessitées par les nouvelles publi-
cations.
Les aires de distribution portées sur des plani-
sphères ont.ce précieux avantage de parler clairement
aux yeux et de pouvoir être rangées par groupes,
d'être, en quelque sorte, classées. Le simple classe-
ment des planisphères par groupes de distribution
présentera déjcà des aperçus lumineux qui feront
toucher à la solution du problème des régions bota-
niques naturelles.
La perfection des travaux généraux sur la distri-
bution des plantes dépend de l'avancement des
travaux particuliers, c'est-à-dire des flores ; car ce
sont celles-ci qui doivent principalement fournir
les matériaux à mettre en œuvre. Malheureuse-
136 GÉOGRAPHIE BOTANIQUJE.
ment, un grand nombre de flores laissent beaucoup
à désirer au point de vue de la distribution des
espèces, surtout les flores qui ont été rédigées avant
qu'on n'eût compris toute l'importance à attacher
aux indications géographiques.
En ce qui concerne l'étude géographico-botanique
d'un pays en particulier, on doit envisager la végé-
tation en elle-même et dans ses rapports avec le sol
et le climat.
Deux pays situés sous les mêmes parallèles
peuvent avoir des diflerences climatériques dues au
voisinage ou à l'éloignement de la mer, à l'altitude
du sol, à la configuration des vallées, à la nature
minéralogique du terrain, à la présence ou à l'ab-
sence de forêts ou de lacs, etc. Ces différences, qui
peuvent également se présenter entre les diverses
parties d'un même pays situées sous les mêmes
degrés de latitude, influent d'une façon remarquable
sur la composition du tapis végétal. On les aura
donc toujours en vue en étudiant celui-ci.
On verra certaines espèces devenir de plus en plus
communes ou de plus en plus rares à mesure que le
sol s'abaisse ou s'élève, certains types, communs
dans les terrains calcareux, disparaître ou devenir
rares dans les terrains siliceux, et réciproquement,
certaines espèces exiger le voisinage immédiat des
côtes maritimes, à cause de la douceur du climat
GEOGRAPHIE BOTANIQUE. 137
OU de la présence du chlorure de sodium dans les
eaux et dans les terres.
Dans ses herborisations, le botaniste doit tenir
compte des influences variées qui impriment à la végé-
tation un caractère particulier, soit par la présence
ou Tabsence de certains types, soit par la vulgarité
ou la rareté de certaines espèces.
Nous recommandons tout spécialement aux bota-
nistes l'étude de la dispersion des plantes dites com-
munes qui, d'ordinaire, est très-négligée; or, ce sont
ces plantes-là qui impriment à une flore son cachet
particulier, bien plus que les plantes rares ou assez
rares. Les espèces dites communes dans les flores
peuvent être abondantes dans tel canton et devenir
moins vulgaires dans un canton voisin, pour être
enfin rares ailleurs.
Dans les flores et les catalogues, les auteurs
doivent s'efl'orcer de marquer aussi exactement que
possible le degré de vulgarité des espèces dites com-
munes, en s'appuyant sur des observations soigneu-
sement faites par eux-mêmes ou par leurs corres-
pondants.
Lorsqu'on étudie la flore d'un pays, on doit se
mettre en garde contre les plantes introduites ou
naturalisées et ne pas les renseigner comme des
espèces indigènes. En recherchant avec soin, dans
les bons auteurs, quelle est la dispersion naturelle de
138 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE,
ces espèces et en étudiant le genre de stations et
d'habitations dans lesquelles on les a observées, on
peut, presque toujours, reconnaître qu'elles ont été
introduites. S'il reste des doutes, on doit les
exprimer franchement. C'est pour n'avoir pas
exprimé ces doutes, c'est pour avoir renseigné
certaines plantes étrangères comme types indigènes,
que des Aoristes ont induit en erreur des auteurs
de traités généraux sur l'aire de dispersion de cer-
taines espèces, et cela au grand détriment de la
géographie botanique.
Avant tout, ne l'oublions pas, il faut être vrai :
on ne doit pas, par gloriole nationale, attribuer à
un pays des productions qui ne lui appartiennent pas
et qui ne peuvent point lui appartenir.
Nous ne terminerons sans revenir un instant sur
le but que s'est proposé la géographie botanique.
Remarquons, tout d'abord, que ce but a varié avec
les idées sous l'empire desquelles les recherches ont
été entreprises.
C'est ainsi que des auteurs, croyant que la végé-
tation quaternaire était le produit de créations
indépendantes de celles qui ont peuplé la terre aux
périodes géologiques antérieures à la nôtre, ont eu
pour but de reconnaître les divers centres de création
et de distribution quaternaires et d'établir des
régions botaniques basées sur les conditions tellu-
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 139
riqiies actuelles. Les recherches inspirées par ces
idées n'ont pas abouti jusqu'cà présent, malgré les
efforts des savants les plus remarquables.
Aujourd'hui, il est démontré, ^par des preuves sur-
abondantes, que nos espèces vivantes n'ont pas eu
les centres de création qu'on leur arait attribués,
qu'elles n'ont probablement même pas eu de centres
de création quaternaire et que la diversité de nos
flores est due, en grande partie, à des circon-
stances antérieures à notre époque géologique. Il
faut remonter aux époques paléontologiques pour
découvrir les points de départ des migrations végé-
tales qui ont constitué, pour une très-large part,
les associations que nous avons actuellement sous
les yeux.
Le but le plus immédiat de nos investigations est
donc de rechercher quelle a pu être la véritable
marche des dernières grandes migrations et à quelles
associations elles ont donné lieu. Celles-ci, sous
l'empire des conditions telluriques modernes, occu-
pent ce qu'on peut appeler des régions botaniques
naturelles.
La poursuite des recherches dans le temps est du
domaine du paléontologiste, qui doit suivre la marche
des migrations, caractériser les associations végé-
tales à toutes les époques géologiques antérieures
à l'époque moderne et reconnaître ainsi quelles ont
140 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.
pu être les régions botaniques aux divers âges
paléontologiques de la terre.
L'étude de la distribution des plantes dans l'espace
et dans le temps aura pour résultat final de nous
apprendre s'il y a eu filiation continue entre les
végétaux les plus anciens et ceux qui vivent encore,
ou s'il y a eu plusieurs époques de création indépen-
dantes les unes des autres.
CHAPITRE HUITIÈME.
BIBLIOTHEQUE DU BOTANISTE.
Le catalogue que nous allons dresser n'est pas, on
le comprendra, celui d'une bibliothèque botanique
complète, ni même celui d'une bibliothèque ordinaire :
nous nous contenterons de signaler les ouvrages
les plus utiles à consulter pour l'étude des éléments
de la science, de la classification, de l'ensemble des
espèces végétales connues, de la flore des principales
contrées de l'Europe et de la flore des autres conti-
nents. Le débutant trouvera, dans ces ouvrages, des
renseignements qui étendront ses premières notions
bibliographiques et qui le mettront à même de con-
naître plus amplement le domaine de la littérature
botanique. Celle-ci est immanse et a fourni à un
savant bibliographe allemand, Pritzel, la matière
142 BIBLIOTHEQUE DU BOTANISTE.
d'un ouvrage considérable (^). En ce qui concerne
chaque pays en particulier, nous ne citerons que fort
peu de flores locales et nous passerons sous silence
les travaux fragmentaires. Quant aux monographies,
nous devons nous abstenir d'en parler, parce qu'elles
sont trop nombreuses. D'ailleurs, on trouvera leurs
titres rappelés dans les ouvrages généraux.
§ 1. — T faites généraux de lotanique.
Le jeune botaniste commence ordinairement ses
études de botanique générale à l'aide de traités très-
élémentaires, qui n'ont pas une valeur scientifique
proprement dite et qu'il est fort inutile de citer ici.
L'anatomie, l'organogénie et la physiologie ont
fait des progrès tellement rapides, dans ces derniers
temps, qu'un grand nombre de bons ouvrages sont
devenus surannés et ne présentent plus guère, au-
jourd'hui, qu'un intérêt historique. On doit encore
les consulter pour se rendre compte de la marche de
la science, mais seulement après avoir étudié les
(1) Thésaurus litteraturae botanicae omnium gentium^ inde a
rerum iotanicarum initiis, ad nostra usque tempora, quinde-
cim millia operum recencens. Lipsiae, éd. I, 1847-1850, 1 vol.
in-4«; 2*' éd., 1872-1877, 1 vol. iu-4°.
BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. 143
traités les plus récents qui, seuls, pour ces matières,
seront rappelés dans ce paragraphe.
DucHARTRE (P.). Éléments de /joianique.Vsiri^, 1877, 2* édition,
1 vol. in-8«, avec 541 ligui-es intercalées dans le texte.
Excellent ouvrage, dans lequel toutes les branches de la
science sont exposées d'une façon claire et savante.
Sachs (J.). Traité de botanique, traduit de l'allemand et
annoté par P. Van Tieghera. Paris, 1874, 1 vol. in-S», avec
figures intercalées dans le texte.
Cet ouvrage, publié en allemand sous le titre de Lehrbuch
der Botanih, est extrêmement remarquable. Il traite certaines
questions d'une façon plus approfondie et plus détaillée que le
précédent ; mais il est à remarquer qu'il embrasse un champ
plus restreint. Les deux ouvrages se complètent l'un par
l'autre.
Bellynck (A.). Cours élémentaire de botanique. Bruxelles, 1876,
2* édition, 1 vol. in-8", avec environ 900 figures intercalées
dans le texte.
Quoique cet ouvrage ne renferme i-ien qui soit propre à
son auteur en tant que recherches et expériences person-
nelles, il est néanmoins digne d'être recommandé.
Germain (E.). Nouveau dictionnaire de botanique. Paris, 1870.
1 vol. in-8°, avec 1600 figures intercalées dans le texte.
Ce dictionnaire, rempli de figures nouvelles, est fort utile
à consulter.
Bâillon (H.). Dictionnaire de botanique. Paris, 1876-1877, in-4",
avec figures intercalées dans le texte et planches coloriées.
Ce dictionnaire, qui doit prendre un développement consi-
dérable, puisqu'il n'atteint, à la page 400, que les lettres
BENI, est un répertoire général de la plus grande valeur et
qui doit faire partie de la bibliothèque de tout botaniste
sérieux. Il est rédigé par plusieurs botanistes du plus grand
mérite.
144 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE.
De Candolle (A. -P.). Théorie élémentaire de la botanique ou
exposition des principes de la classification naturelle et de l'art
de décrire et d'étudier les végétaux. Paris, 1844, 3^ édition,
1 vol. in-S".
Malgré sa date assez ancienne, cet ouvrage conserve
encore une grande valeur.
Moquin-Tandon (A.). Éléments de tératologie végétale ou histoire
abrégée des anomalies de l'organisation dans les végétaux.
Paris, 1841, 1 vol. in-8°.
Quoiqu'assez ancien, cet ouvrage est resté classique.
De CANDOLLe (Alph.). Géographie botanique raisonnée. Paris,
1855, 2 vol. in-8", avec deux cartes.
Ce traité est une œuvre considérable et de haute valeur. 11
doit être étudié par tous ceux qui s'occupent de géographie
botanique.
Grisebach (A.). La végétation du globe d'aigres sa disposition
suivant les climats. Esquisse d'une géographie comparée des
plantes (traduction par P. de Tchihatchef). Paris, 1877, in 8°,
avec cartes. — En voie de publication.
Cet ouvrage, publié en allemand sous le titre de Die Végé-
tation der Erde nach ihrer Mimatischen Anordung, renfei'me
des renseignements extrêmement nombreux sur les carac-
tères des régions botaniques. Il mérite d'être étudié avec soin.
§ 2. — Ouwages généraux de botanique systématique.
Dans ce paragraphe, nous indiquerons les Gênera,
les Species et les catalogues qui sont actuellement les
plus utiles à consulter. Ici encore, à part le Species
de Linné et le Gênera de dn Jussieu, nous ne
citerons que des ouvrages modernes.
BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. 145
JussiEU (Ant.-L. de). Gênera plantariim secundum ordines
naturales disposUa. Parisiis, 1789, 1 vol. in-S".
C'est dans cet ouvraofe célèbre que la classification natu-
relle a étô, pour la première fois, exposée d'une façon com-
plète et, pour ainsi dii*e inventée.
Endlicher (Steph.). Gênera plantarum secundum ordines
naturales disposita. Vindobonae, 1836-1850, 1 vol. in-4'».
Ce Gênera est une œuvre de grand mérite ; seulement,
comme la classification adoptée par son auteur n'est pas
celle à laquelle on est habitué dans l'ouest de l'Europe,
nous conseillons, aux botanistes belges, de prendre pour
guide l'ouvrage suivant.
Bentham(G.) et Hooker (J.-D.). Gênera plantarum. Londini,
1862-1876, in-S». — En voie de publication.
Cet ouvrage important, arrivé actuellement à la 2» partie
du tome II, est élaboré j^ar des savants du plus grand mérite
et placés dans les plus heureuses conditions pour ce genre
de travail.
LeMaout (E.) et Decaisne (J.). Traité général de botanique.
Paris, 1868, l vol. in-4°, avec 5,500 figures intercalées dans
le texte.
C'est un très-bon ouvrage pour étudier les familles.
Payer (J.). Botanique cryptogamique ou histoire des familles
naturelles des plantes inférieures. Paris, 1850, 1 vol. grand
in-8°, avec 1,105 figures intercalées dans le texte. Une seconde
édition, publiée après la mort de l'auteur, a paru en 1868.
Cet ouvrage est fort utile pour l'étude des familles et des
genres.
Linné (C). Species plantarum.
Cet ouvrage a eu plusieurs éditions. La 2% publiée en 1762,
à Stockholm, et la 3% publiée en 1764, à Vienne, sont celles
que l'on consulte le plus souvent. Postérieurement, Will-
denow, Murray, Romer et Schultes, et Sprengel en ont
publié des éditions augmentées.
146 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE.
De Candoi.le. Prodromus systematis naturalis regni vegeta-
bilis. Parisiis, 1824-1873, 17 volumes in-S».
Ce Species, rédigé et dirigé par A. -P. et Alph. De Can-
dolle, avec l'aide de nombreux collaborateurs, est le plus
important qui existe et encore il n'a pu être terminé. Il
embrasse tout le groupe des dicotylédones, à l'exception
de quelques familles qui n'ont pas été décrites.
KuNTH (C.-S.). Enumeratio plantarum omnium hucusque cognita-
rum, secundum familias naturales disposUa, adjectis charac-
teribus, differentiis et synonymis. Stuttgartiae, 1833-1850,
6 vol. in-S".
Cet ouvrage, comprenant la description des monocoty-
lédones, vient, en quelque sorte, compléter le Prodromus.
STEUDEL(E.-Th.). Nomenclator botanicus seu : synonymia plan-
tarum nniversalis, enumerans ordine alphabetico nomina atque
synonyma tum generica tum speciflca et a Linnaeo et a
recentioribus de re botanica scriptoribus plantis phanerogamis
imposita. Stuttgartiae, editio secunda, 1841, 2 vol. in-4°.
Ce catalogue général est fort utile à consulter, mais il est
malheureusement devenu ti"ès-incomplet.
§ 3. — Flores,
a) E U R 0 P E .
L'Europe, pas plus que l'Asie, l'Afrique et
l'Amérique, ne possède de flore générale.
Nyman [C-V.). Sylloge Jlorae Europaeae seu plantarum vascu-
larium Europae endigenarum enumeratio adjectis synonymis
gravioribus et indicata singularum distributione geographica.
Oerebroae, 1854-1855, avec un supplément, 1865, l vol. in-4<'.
BIBLIOTHEQUE DU BOTANISTE. 147
Cet ouvrage est un catalog^ue indispensable à tous ceux
qui s'occupent de la tlore de l'Europe. L'auteur en préi);ire
une2« édition.
Belgique.
Leje\j^e{\.-L.-9,.) et Courtois {R.].CompendiumJloraeBelgicae.
Leodii et Verviae, 183I-183G, 3 vol. in-12°.
Crépin {¥.). Manuel de la flore de Belgique. Bruxelles, 3'' édition,
1874, 1 vol. in-18o.
^E\.\.x^OY^{k.). Flore de Namur. Namur, 1855, 1 vol. in-8".
Pire (L.) et Muller (P.). Flore analytique du centre de la
Belgique. Bruxelles, 18G6, 1 vol. in- 18».
KiCKX (J ). Flore crypogamique des Flandres. Gand, 18(37, 2 vol.
in-8''.
France.
Grenier (Ch.) et Godron (D.-A.). Flore de France ou descrip-
tion des plantes qui croissent naturellement en France et en
Corse. Paris, 1847-1856, 3 vol. in-8».
Godron (D.-A.). Flore de Lorraine. Paris, 2*= édition, 1857,
2 vol. in-12o.
CossoN {E.)et Germain (E.). Flore des environs de Paris. Paris,
2« édition, 1861, l vol. in-S".
Grenier (Ch.). Flore de la chaîne jurassique. Paris, 1865,
l vol. in-8°.
BoREAU (A.). Flore du centre de la France et du bassin de la
Loire. Paris, 3« édition, 1857, 2 vol. in-8".
Lloyd (J.). Flore de l'ouest de la France. Nantes, 3*= édition,
1876, 1 vol. in- 12".
LoRET (H.) et Barrandon (A.). Flore de Montpellier. Mont-
pellier, 1876, l vol in-12» en 2 tomes.
Angleterre.
Babington (C.-C). Manual of British Botany. London,
7« édition, 1874, 1 vol. in-12''.
148 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE.
HooKER (W.-J.) et Arnott (G.-A.-W.). The British Flora.
London, 8e édition, 1860, 1 vol. in-12», avec 12 planches.
Allemagne.
KocH (G.-D.-J.). Sf/nopsis florae Germanicae et Helvetiae.
Lipsiae, 3« édition, 1857, 2 vol. in-H".
Garckk (A.). Flora von Nord-und Mittel-Deuéschland. Berlin,
8e édition, 1867, l vol. in- 18».
AscHERSON (P.). Flora der Provinz Brandenburg, der Altmark
und des Herzogthums Magdebui'g. Berlin, 1846, l vol. in-l8".
DoLL (J.-C). Flora des Grossherzogthunis Baden. Carlsruhe,
1857, 1 vol. in-8o.
Danemark.
Lange (J.). Haandbog i den danske Flora. Kjôbenhavn, 1865,
1 vol. in-S".
/Suède et Norvège.
Pries {E.). SummavegeiabiUum Scandinaviae. Upsaliae, 1846-
1849, 1 vol. in-8°.
Blytt(M.-N.). Norges Flora. Christiania, 1847-1861, l vol. in-8°.
Russie.
Ledebour (C.-F.). Flora Rossica. Stuttgartiae, 1841-1853,
4 vol. in-8".
%
Godet (C-H.)- Flore du Jura ou description des végétaux vascu-
laires qui croissent spontanément dans le Jura suisse et fran-
çais et plus spécialement dans le Jura neuchâtelois. Neuchâtel,
1853, avec un supplément, 1869, 2 vol. in-8«.
Rapin (D.). Guide du botaniste dans le canton de Vaud. Genève,
2« édition, 1862, i vol. in-18'\
BIBLIOTHEQUE DU BOTANISTE. 149
Italie.
Bertoloni (A.). Flora Italica. Bononiae, 183;M865, 12 vol.
in-8°.
Parlatore (P.)- Flora Italiana. Firenze, 1855-1865, 4 tomes
en 7 parties.
GussoNE (J.]. Florae Siculae synopsis. Neapoli, 1842-1844,
2 vol. iii-8'.
Espagne.
WiLLKOMM (M.) et Langk (J.). Prodromus florae Hispanicae.
Stuttjjartiae, 1861-1877, 3 vol. in-8o. — En voie de publi-
cation.
b) ASIE.
HoOKER(J.-D.). The Flora of British India. London, 1872-1876,
2 vol. in-8". — En voie de publication.
Maximowicz (K.-J.). Primitiae Florae Amurensis. St-Pétei's-
bourgr, 1859, 1 vol. in-4".
Franchet(A.) et Savatier (L.). Enumeratio plantarum in
Japonia sponte crescentium hucusque rite cognitarum. Paris,
1875-1876, 2 vol. in-8". — En voie de publication.
Thwaites (G.-H.-K.). Enumeratio plantarum Zeylaniae. Lon-
don, 1861, 1 vol. in-8".
Boissier (E.). Flora Orientalis sive enumeratio plantarum in
Oriente a Graecia et AEgypto ad Indiae fines hucusque obser-
vatarum. Basilae, 1867-1875, 4 vol. in-S"». — En voie de
publication.
C) AFRIQUE.
Oliver (D.). Flora of Tropical Africa. London, 1868-1871,
2 vol. in-8". — En voie de publication.
Harvey (W.-H.) et Sonder (O.-W.). Flora Capensis : being
a systeniatic description of the plants of the Cape Calony^
Caffraria and Port-Natal. London, 1859-1863, 3 vol. in-S».
— En voie de publication.
150 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE.
d) AMÉRIQUE.
Gray (Asa). Manual of Botany of the Northern United States*
New-York, 1867, l vol. in-8°, avec 14 planches.
Chapman (A.-W.). Flora of the Southern United States. New-
York, 1865, 1 vol. in-8«.
ToRREY (J.) et Gray (Asa). A Flora of North America. New-
York, 1838-1843, 2 vol. in-80.
Grisebach (A.-H.-R.). Flora of the British West Indian
Islands. London, 1864, 1 vol. in-8°.
Martius (K.-F.-P. von). Flora Brasiliensis 1829.... in-fol. —
En voie de publication. — Un o:rand nombre de botanistes
ont pris part à la rédaction de cette volumineuse et magniti-
que flore.
e) AUSTRALIE.
HooRER (J.-D.). Handbooh of the New Zealand Flora. London,
1867, 1 vol. in-8''.
Bentham (G). Flora Australiensis . London, 1863...., 6 vol.
in-S". — En voie de publication.
HooKER (J. D.). Flora of Tasmania. London 1860, l vol. in-4<',
avec 200 planches.
§ 4. — Collections de plcmtes desséchées.
Les collections de plantes desséchées, appelées
aussi exsiccata, ne sont, d'ordinaire, publiées qu'à
un nombre restreint d'exemplaires, en sorte qu'après
plusieurs années il n'est plus guère possible de se les
procurer. Nous ne citerons que quelques-unes des
collections les plus connues, en passant sous silence
BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. 151
celles qui sont formées de plantes étrangères à
TEurope et recueillies par des botanistes-voyageurs.
Fbies (E.). Herbarium normale (Plantes de la Scandinavie).
13 centuries.
Reichenbach (L.). Flora G-ermanica exsiccata. 26 centuries.
ScHULTz(F.-G.). i'Yom G-alliae et Germaniae exsiccata. 16 cen-
tui'ies.
— Herbarium normale (Plantes d'Eufope). 14 centuries
ont paru. La collection est continuée par le D"" Sci'iba, de
Fi'ibourg en Brisgau.
Billot (C). Flora Oalliae et Germaniae exsiccata. 32 centu-
ries. La collection est continuée par M. Paillot, de Besançon.
Puel;T.) et Maille (A.)* Herbier des flores locales de France.
— Herbier des flores régionales. — Herbier des flores euro-
peem.es. 300 numéros en 6 fascicules.
Desmazières (J.-B.-H.-J.). Fiantes cryptogames de France.
5,000 numéros.
Pour les exsiccata de plantes belges, nous renvoyons le
lecteur au chapitre VIII de laseconde partie, en luiindiquant
les noms de Lejeune et Courtois, Libert, Michel, Westendorp,
Coemans, Van Heurck et Martinis, Gravet et Delogne,
Tiiielens et Devos, Cogniaux et Marchai et VanHaesendonck.
§ 5. — PîcMications périodiques.
Parmi les publications périodiques, nous passerons
sous silence les nombreux recueils de Sociétés, en
nous bornant à citer quelques bonnes revues consa-
crées spécialement à la botanique.
Botanische Zeitung (Leipzig). — Cette revue, commencée en
1843 et actuellement dirigée par MM. de Bary et G. Kraus, traite
152 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE.
plus spécialement les questions d'anatonaie, de physiologie et
d'organogénie. Elle forme, chaque année, un volume in^"
accompagné de planches.
Flora oder Bota7iische Zeitunq (Ratisbonne). — Cette revue,
commencée en 1818, s'occupe principalement de phytographie.
Elle est actuellement dirigée par le D'' Singer. Chaque année,
elle forme un volume in-8'' accompagné de planches.
Linnaea, ein Journal fur die Botanik in ihrem ganzm
Umfange (Berlin). Commencée en 1826 et dirigée actuelle-
ment par M. Garcke, la Linnaea renferme surtout des travaux
de phytographie. Elle forme, chaque année, un volume in-S".
Nuovo giornale botanico italiano (Florence). — Ce journal,
fondé en 1869 par M. Caruel et depuis lors dirigé par ce bota-
niste, traite des diverses parties de la science. Il forme, ciaque
année, un volume in-S» accompagné de planches.
The Journal of Botany (Londres). — Ce journal, corcmencé
en 1863 sous la direction de Seemann et dirigé actuellement
par M. Trimen, concerne plus spécialement la phytographie.
Il forme, chaque année, un volume in-S» accompagné de
planches.
Annales des sciences naturelles (Paris). — La partie bota-
nique de ces annales, actuellement dirigée par M. Decaisne,
forme, chaque année, un volume in-8° accompagné de planches.
Ce recueil renferme des mémoires d'anatomie, de physiologie,
de taxinomie, etc.
LIVRE SECOND,
PLANTES FOSSILES,
CHAPITRE PREMIER.
SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE.
La paléontologie végétale, appelée aussi paléo-
phytologie ou botanique fossile, est une branche de
la botanique qui a pour objet la connaissance des
végétaux anciens, c'est-à-dire des plantes qui ont
vécu avant l'apparition de nos flores actuelles, et
dont les restes ont été conservés sous forme
d'empreintes, de moules ou de pétrifications.
La paléontologie végétale est, comme la géologie,
une science toute moderne, sur laquelle les savants
des siècles derniers n'ont généralement eu que
des idées vagues et confuses.
Résumant l'aperçu historique que M. Schimper
154 SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE.
a placé en tête de son traité classique de paléon-
tologie végétale, nous voyons qu'Albert le Grand,
ail treizième siècle, fut le premier à parler des bois
pétrifiés; qu'au seizième siècle, Konrad Gesner et
Imperati figurèrent et décrivirent des troncs d'arbres
transformés en pierre. Ce ne fut qu'un siècle plus
tard que Lliwyd attira l'attention des savants sur
les frondes de fougères qu'on trouve dans les
schistes houillers d'Angleterre. Il faut arriver à
Scheuchzer, au commencement du siècle dernier,
pour voir poindre l'aurore véritable de la paléophy-
tologie. En eifet, cet auteur et, avec lui, Volkmann,
figurèrent et décrivirent un assez grand nombre de
plantes fossiles, sans toutefois se rendre un compte
exact de leur origine. Peu à peu, les connaissances
géologiques venant à se perfectionner, les idées sur
les végétaux fossiles se rectifièrent et on cessa de
considérer ceux-ci comme de simples caprices de
la nature et produits par des forces aveugles. On
vit paraître, dans la seconde moitié du XVIIP siècle,
les travaux de Schulze, de Mendez da Costa, de
James Parsons, de Walch, de Schroter, savants
qui préparèrent la voie aux vrais fondateurs de la
science.
En 1804, von Schlotheim commença la publication
d'une flore fossile ; malheureusement cet ouvrage en
resta à sa première livraison. De 1820 à 1832, von
SUR L'ÉTUDE DE LA. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 155
Sternberg fit paraître sa grande flore fossile, et,
presque en même temps, Ad. Brongniart publia son
histoire des végétaux fossiles. Ces deux derniers
auteurs avaient, dès lors, jeté les bases de la science.
A partir de 1830, les œuvres de paléontologie se
multiplièrent rapidement, et, aujourd'hui, grâce aux
travaux des Corda, des Lindley, des Unger, des
Goppert, des Schimper, des Heer, des von Ettings-
hausen, des de Saporta, des Da\vson,des Lesquereux
et de tant d'autres savants, la paléontologie végétale
est devenue une science très-étendue. Celle-ci voit
s'ouvrir devant elle un avenir brillant; elle est
appelée à fournir de précieux éclaircissements à la
géologie et à seconder puissamment la philosophie
naturelle dans ses recherches sur l'origine des êtres
organisés.
Pour étudier avec succès la paléophytologie, il est
tout à fait indispensable de posséder plusieurs
branches de la botanique proprement dite. En effet,
comment pourrait-on classer les végétaux fossiles
sans connaître la classification des plantçs vivantes
avec lesquelles les végétaux anciens ont, pour la
plupart, une très-grande analogie ? Comment appré-
cier les caractères des types fossiles si l'on n'est
pas familiarisé avec les caractères des espèces
vivantes ? Comment rapprocher, réunir et restaurer
les fragments des formes éteintes si l'on n'a
156 SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE.
pas étudié les formes actuelles? Comment, enfin,
parviendra-t-on à analyser la structure des organes
pétrifiés si l'on n'avait pas la pratique de l'anatomie
végétale? Il suit de là que le paléontologiste doit
posséder des notions assez complètes de taxinomie,
de phytographie, d'organographie et d'anatomie.
Au point de vue purement morphologique, le
paléontologiste doit même être rompu aux difficultés
de la phytographie, avoir, tout au moins, étudié à fond
un groupe difficile d'espèces vivantes, afin de savoir
jusqu'où peut aller le polymorphisme des végétaux.
Privé de cette expérience, il court le risque d'être
fréquemment trompé par des apparences et de
considérer comme espèces différentes les divers
fragments d'un même type spécifique. On peut dire,
en toute vérité, que la nature vivante doit être le
guide du paléontologiste dans ses laborieuses recher-
ches; que celles-ci resteront, en grande partie,
infructueuses, si elles n'étaient pas éclairées par
les enseignements de la botanique.
D'autre part, comme la paléontologie est intime-
ment alliée à la géologie et surtout à la géologie
stratigraphique , il est non moins indispensable
que le paléontologiste possède des connaissances
assez étendues en géologie. Pour élucider les
grandes questions qui concernent la succession
des étages géologiques et des flores anciennes, le
SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 157
géologue doit- nécessairement s'associer avec le
paléontologiste.
Ce n'est pas ici le lieu de faire un cours de
géologie appliquée à l'étude de la paléontologie
végétale; mais nous ne pouvons, toutefois, nous
dispenser d'entrer dani, quelques détails statigra-
phiques , qui sont nécessaires à l'intelligence de
plusieurs questions de paléontologie traitées dans
cet ouvrage.
D'après une théorie assez généralement admise, le
globe aurait été, dans son jeune âge, une masse
incandescente dont tous les éléments étaient réduits
à l'état gazeux. Peu à peu, par suite du rayonne-
ment dans l'espace, les éléments ou matières les plus
réfractaires à la volatilisation se seraient réduits à
l'état liquide, puis à l'état solide, de telle sorte qu'à
un moment donné, notre planète se serait trouvée
composée d'un noyau central liquide ou semi-
liquide recouvert d'une couche superficielle solide.
Au-dessus de celle-ci, devait se trouver une atmo-
sphère épaisse, tenant principalement en suspension
les eaux des futures mers réduites à l'état de
vapeur. Le refroidissement amena, plus tard, la
condensation d'une grande partie des vapeurs
aqueuses, qui furent précipitées sur la croûte
terrestre. Les premières mers, en corrodant la
couche soUde, dite d'origine ignée, lui enlevèrent
158 SUR L'ÉTUDE DE LA. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE.
divers éléments terreux qui, mélangés à d'autres
éléments provenant du noyau central et des eaux
elles-mêmes, se déposèrent, plus tard, au fond des
océans. Ces matières terreuses déposées sous les
eaux formèrent les premiers terrains, dits sédimen-
taires. A la suite de périodes de temps incommen-
surables, les terrains sédiment aires, par les dépôts
successifs des mers, acquirent souvent une puis-
sance extraordinaire. Remarquons que la surface
du globe ayant, paraît-il, toujours été ridée et
ses rides ayant changé maintes fois de places, les
mers n'ont pas toujours occupé les mêmes dépres-
sions et n'ont pas, en conséquence, déposé uniformé-
ment leurs sédiments. Il s'en suivit que les couches
sédiraentaires anciennes ne furent pas régulièrement
recouvertes partout des couches qui leur succé-
dèrent, qu'elles restèrent, sur certains points, à nu
et furent, comme Ton dit dans le langage géologique,
en affleurement.
Ajoutons enfin que les eaux douces ont aussi
déposé des limons, qui sont venus épaissir les
couches sédimentaires déposées par les eaux
marines.
Les terrains formés au fond des mers sont
appelés terrains marins : ils constituent la majeure
partie des couches sédimendaires ; les terrains
déposés par les eaux douces sont désignés sous
SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 159
le nom de terrains (L'eau douce, enfin les terrains
formés à Temboucliure des fleuves et qui sont de
nature mixte, sont connus sous le nom de terrains
Jlumo-marins .
Les géologues ont divisé les couches terrestres en
une série continue de terrains, classés d'après leur
âge et leurs caractères pétrologiques et paléontolo-
giques. Voici les divisions principales de la classifi-
cation stratigrapliique.
Terrain cristallophyllien.
cambrien.
L Terrains primaires. .' — silurien.
dévonien.
carbonifère.
/ Terrain permien.
IL Terrains secondaires. ■. — jurassique.
/ Terrai
( =
( Terr
III. Terrains tertiaires. ^ — miocène.
f — crétacé.
Terrain éocène.
( — pliocène.
IV. Terrains quaternaires.
V. Terrains modernes.
Chacun des terrains se divise, à son tour, en étages
et ceux-ci, en assises plus ou moins nombreuses.
Il est à remarquer que la série des terrains n'est pas
étendue uniformément sur toute la surface du globe
à la façon des tuniques d'un bulbe d'oignon. Par
suite des plissements successifs de la croûte terrestre
160 SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE.
et du déplacement des mers et des lacs qui en a
été la conséquence, les dépôts sédimentaires n'ont pu
s'opérer, à la fois, sur tous les points du globe. C'est
ainsi que, dans tel pays, les terrains primaires sont
à jour, tandis que, dans tel autre, ils sont ense-
velis sous les terrains secondaires ou tertiaires. D'un
autre côté, par suite de ravinements ou de soulè-
vements, il s'est produit des lacunes dans les assises
d'un même étage, lacunes qui peuvent être très-limi-
tées ou très-étendues.
Jetons maintenant un coup d'œil sur les caractères
paléophytologiques des divers terrains.
Les terrains cambrien et silurien n'ont offert,
jusqu'ici, qu'un très-petit nombre d'empreintes rap-
portées au groupe des Algues et dont la plupart sont
même douteuses.
Le terrain dévonien inférieur marque véritable-
ment l'aurore de la flore terrestre. Dès cette époque
reculée, la végétation des terres émergées se compose
principalement de quelques Fougères associées à un
petit nombre de Lycopodinées. Les mers renferment
un assez grand nombre d'Algues bien caractérisées.
A l'époque du dépôt supérieur du même terrain,
la flore s'enrichit notablement : les Fougère et
les Lycopodinées deviennent plus nombreuses, les
Calamariées font leur apparition et on commence
à voir poindre quelques types qui prendront un
SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 161
ample développement durant le dépôt du terrain
carbonifère.
A rëpoque carbonifère, la végétation terrestre est
d'une richesse exceptionnelle en Equisétinées, en
Fougères et en Lycopodinées. De nombreux Gymno-
spermes, prédécesseurs de nos Conifères et de nos
Cycadinées, se mêlent à l'admirable flore cryptoga-
mique de ces âges anciens.
Pendant l'époque permienne, au début des terrains
secondaires, les Fougères et les Lycopodinées n'ont
plus la mêm§ importance qu'à l'âge précédent ; mais
les Cycadinées et les Conifères gagnent en nombre
et en variété.
L'époque jurassique voit ces deux derniers groupes
s'enrichir de formes nouvelles.
Arrivée à répoque crétacée, la flore subit une révo-
lution complète et prélude à la flore des temps
modernes. Les Equisétinées ont presque disparu; les
Fougères sont extrêmement réduites ; les Lycopo-
dinées ont disparu ; les Gymnospermes conservent
à peu près le rang qu'ils avaient à l'époque antérieure.
C'est alors que les monocotylédones font leur
apparition et que les dicotylédones, nouveaux pour
le monde, se présentent avec des espèces variées,
dont un bon nombre ont pu être rapportées à des
genres vivants.
Pendant l'époque éocène, la flore .s'enrichit de plus
162 SUR L'ÉTUDE DE LA. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE.
en plus et se rapproche de la flore moderne; le
progrès va en s'accentuant durant les époques mio-
cène et pliocène.
En somme, la flore des terrains tertiaires les plus
récents est, à part la question d'identité spécifique,
une flore presque entièrement moderne, avec les
mêmes familles et à peu près les mêmes groupes
génériques que la flore vivante.
D'après ce qui précède, on voit les flores s'enrichir
à mesure qu'elles s'éloignent des époques anciennes
et nous présenter, dans leurs traits principaux, un
acheminement graduel vers les caractères de nos
flores modernes.
Un second fait important découle de l'étude des
flores anciennes : par suite des conditions telluriques,
le tapis végétal, qui paraît avoir été d'une grande
homogénéité sur les divers points du globe pendant
le dépôt des terrains primaires, devient moins
uniforme dès qu'on passe à l'époque secondaire
et se présente de plus en plus varié, au point de
vue de la dispersion des plantes, à mesure qu'on se
rapproche de l'époque actuelle. Durant l'époque
tertiaire, les mêmes espèces sont moins largement
distribuées; des groupements géographiques se
produisent sous l'influeace des climats, que l'on
prétend ne s'être dessinés qu'assez tardivement ;
peu à peu, se prépare la délimitation des flores
SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 1G3
régionales qui, de nos jours, diffèrent d'une façon
si frappante entre les pôles et l'équateur.
La succession ininterrompue des flores anciennes
qui se modifient d*ëpoque en époque et dont les
espèces disparaissent complètement pour être rem-
placées par de nouvelles espèces, provoque, de
la part de l'observateur, une série de questions du
plus haut intérêt. D'où proviennent et comment se
sont formés les premiers êtres organisés ? Ceux-ci
sont-ils les ancêtres des plantes et des animaux qui
leur ont succédé dans la suite des temps ? Y-a-t-il eu
filiation continue, ou bien les organismes se sont-ils
successivement et complètement éteints, pour être
remplacés par d'autres organismes à chaque trans-
formation de flore ou de faune et sans qu'il y ait eu
filiation ?
A la première question, la science n'a pas encore
répondu de façon à satisfaire les esprits qui
n'admettent pas, comme preuves, des hypothèses
ou des expériences laissant prise au doute. Jusqu'à
présent, la genèse des êtres primordiaux reste
un profond mystère, que de nouveaux moyens
d'investigation parviendront peut-être un jour à
dévoiler.
Les autres problèmes continuent à rester posés
et leurs solutions, poursuivies avec une ardeur sans
pareille par la science moderne, paraissent encore
164 SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE.
loin d'être trouvées. Deux théories sont invoquées
pour expliquer la succession des êtres ; toutes deux
ont de nombreux partisans et chacune d'elles est
appuyée par des considérations qui peuvent bien
satisfaire, de part et d'autre, certains esprits, mais
que la vraie science ne peut accepter qu'à titre
d'hypothèses.
Suivant l'une de ces théories, les êtres organisés
se seraient reproduits à travers les âges de la terre
en multipliant leurs formes de plus en plus ; celles-ci
se seraient successivement modifiées, soit par leurs
tendances propres, soit par suite de changements
dans les circonstances ambiantes, et seraient enfin
devenues les formes composant actuellement nos
flores et nos faunes. C'est la théorie du transfor-
misme.
D'après la seconde théorie, il n'y aurait point eu
filiation entre les êtres d'une époque quelconque et
les êtres d'une époque antérieure ou postérieure ; les
flores et les faunes auraient dû s'éteindre complète-
ment après un certain laps de temps, pour être
remplacées par d'autres flores et d'autres faunes tout
à fait nouvelles. C'est la théorie des créations succes-
sives.
Il n'entre pas dans nos intentions de discuter ici
ces deux théories, qui agitent si vivement le monde
de la science et de la philosophie ; chacune d'elles
SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 165
a été surabondamment exposée et discutée. Ce qu'il
importe de faire actuellement, c'est de recueillir
avec le plus grand soin les faits positifs. Ceux-ci
permettront probablement, un jour, de résoudre l'un
des problèmes les plus considérables de la philo-
sophie naturelle.
CHAPITRE DEUXIÈME.
RECHERCHES ET RECOLTES. - PREPARATIOxNS. —
COLLECTIONS.
Avant de nous occuper de la recherche et de la
récolte des fossiles végétaux, nous devons dire ce
qu'on entend par plantes fossiles et faire connaître
sous quelles formes elles se présentent.
A l'automne, les feuilles tombées dans les allées
et dans les chemins humides et foulées par le pied
des promeneurs, laissent, sur l'argile ou le sable, une,
empreinte fidèle de leur contour et du réseau de
leurs nervures. Si les feuilles tombent sur la surface
des eaux, un grand nombre d'entre elles descendent
au fond des étangs ou des lacs et produisent égale-
ment, sur la vase, l'empreinte de leur forme exté-
rieure. Qu'au fond des eaux ou dans les allées, ces
PREPARATIONS. — COLLECTIONS. 167
feuilles viennent à être recouvertes d'une couche plus
ou moins épaisse de limon et que ce limon, après des
siècles, des milliers d'années, vienne à se transformer
en roche, on pourra trouver, entre les feuillets de
celle-ci, des empreintes de feuilles analogues aux
empreintes que le marteau du paléontologiste met
au jour dans les diverses assises de nos étages
géologiques.
Telle est la façon dont un grand nombre d'em-
preintes végétales se sont produites. Que celles-ci
proviennent de feuilles, de racines, de tiges, de
rameaux, de fleurs ou de fruits, elles ont exigé le
concours de l'eau et d'éléments minéraux.
Les plantes aquatiques se sont déposées au fond
des eaux où elles croissaient; les plantes riveraines
se sont déposées sur les bords limoneux des eaux ;
enfin les plantes des lieux secs n'ont pu se conserver
que pour autant que les eaux les aient saisies sur
leur passage pour les ensevelir dans leur vase. Ajou-
tons que ces trois catégories de plantes ont pu, dans
certaines circonstances, être entraînées par les
eaux courantes et déposées à des distances plus ou
moins éloignées de leur habitation, soit à l'embou-
chure des fleuves, soit sur les rivages de la mer.
L'envasement ou les eaux minéralisantes étant
absolument indispensables pour la conservation des
végétaux à l'état fossile, il en est résulté que les
168 RECHERCHES ET RÉCOLTES.
espèces aquatiques ou riveraines et celles des
bas-fonds humides ont été conservées en plus
grand nombre que les espèces qui ont vécu dans
les lieux ordinairement secs. Il est même probable
qu'un très-grand nombre de ces dernières ont
disparu sans laisser aucune trace. Si les végétaux
de ces deux catégories s'étaient conservés dans une
égale proportion, nous trouverions sans aucun
doute moins de vides, moins d'interruptions, dans
les cadres taxinomiques des diverses flores fossiles.
Une feuille produit nécessairement deux emprein-
tes ou impressions : Tune répondant à la face infé-
rieure de cet organe, l'autre à la face supérieure, et
chacune d'elles se trouvant recouverte ordinairement
d'une mince couche charbonneuse. Remarquons que
c'est cette couche charbonneuse qui permet à la roche
de se fendre selon le plan des empreintes mêmes.
L'empreinte de la face inférieure des organes plans
présente souvent des dessins en creux, tandis que
l'empreinte de la face supérieure offre des dessins
en relief.
Certains organes épais, des tiges, des rameaux,
des racines ou des fruits, au lieu d'avoir produit
des empreintes, se sont conservés sous forme de
moules. L'intérieur de ces organes, s'étant décom-
posé, s'est rempli de substances terreuses, soit
pures, soit mélangées de débris organiques. Ces
PRÉPARATIONS. — COLLECTIONS. 169
.substances terreuses se sont transformées en schiste,
en grès, etc., moulant plus ou moins fidèlement
les organes. Les éléments organiques de ceux-ci
se sont réduits à une couche charbonneuse plus ou
moins mince qui recouvre le moule. Ce dernier se
trouve enveloppé d'un contre-moule qui en repro-
duit tous les détails extérieurs. •
D'autres fois, les organes épais dont il vient d'être
question ont conservé leur structure anatomique;
le microscope y fait encore découvrir aujourd'hui les
détails les plus délicats de leur structure intime. Il
y a eu, dans ce cas, pétrification; les cellules et les
vaisseaux se sont admirablement conservés, grâce
aux solutions de silice, de chaux, de fer, etc., qui les
ont minéralisés en se substituant à la matière orga-
nique. La minéralisation a non-seulement pu con-
server la structure des bois, mais encore les détails
infiniment délicats des ovules, du pollen et d'autres
organes.
Dans les lignites, c'est-à-dire dans les végétaux
qui n'ont subi qu'une carbonisation incomplète et qui
ne se sont pas transformés en charbon, la structure
anatomique a pu se conserver sans qu'il y ait eu
minéralisation.
Il existe un troisième mode de fossilisation : c'est
celui que nous présentent les tufs. A cause de la
nature minéralogique de ceux-ci, les organes végé-
1
170 RECHERCHES ET RÉCOLTES,
taux se sont complètement décomposés sans laisser
de trace charbonneuse ; leur place ou leur forme est
seulement marquée par des creux ou des reliefs.
§ 1. — Recherches et récoltes des ^plantes fossiles ,
La recherche des végétaux fossiles diffère beau-
coup de celle des plantes vivantes. Le paléontologiste
est bien encore un botaniste ; on retrouve chez lui
la même ardeur pour les découvertes; il est égale-
ment infatigable dans ses courses ; mais ses allures
ne sont pas les mêmes que celles du botaniste ordi-
naire. Au lieu de la boîte de fer-blanc si connue,
on lui voit, sur le dos, un sac en toile grise,
un havresac ; au lieu d'une bêche à déplanter,
il porte à la main le pesant marteau-pioche :
il a pris l'aspect du géologue. Ce ne sont plus
les bois aux frais ombrages, les prairies émaillées
de fleurs, le bord des eaux qu'il recherche ; il n'a
souci que des carrières, des tranchées des voies
ferrées, du voisinage des houillères, tous lieux
privés de charme et d'intérêt pour l'amateur de
plantes vivantes. Le paléontologiste ne voit pas les
choses comme le botaniste. Pour le premier,
une carrière, où la mine et le pic ont amoncelé
des blocs informes, peut avoir le plus grand attrait
à cause de l'existence d'un banc fossilifère. Ce banc
PRÉPARATIONS. — COLLECTIONS. 171
lui livrera peut-être des empreintes que nul œil
humain n'a encore aperçues et qui constitueront une
flore nouvelle. Pour lui, ces empreintes sont un
trésor; elles n'auront pas, il est vrai, la beauté et
la grâce des créations vivantes ; mais leur rareté
et l'intérêt scientifique qui s'y attache les lui feront
paraître aussi belles que les fleurs les plus brillantes
de la flore moderne.
Enterré jusqu'aux genoux dans les éboulis pou-
dreux et noirâtres des houillères, le paléontologiste
est aussi heureux que l'herborisateur au milieu de
colonies de plantes rares. Parmi les rocailles des
terrys (U, qui, au premier aspect, ne semblent dignes
d'aucun intérêt, le paléontologiste découvre des
blocs renfermant de belles empreintes de la flore
houillère. Il faut voir avec quelle ardeur il herlorise;
malgré le soleil ardent qui parfois rend les schistes
brûlants, malgré les vapeurs sulfureuses qui
s'échappent des terrys en feu, ne tenant non plus
aucun compte du poussier de houille qui l'a bientôt
oiègrifié, il martelle à coups redoublés. Son zèle est
sans cesse stimulé en voyant s'accumuler, au pied du
terrv, les produits de ses laborieuses recherches.
(l) Dans le Hainaut, on donne le nom de terrys aux monti-
cules formés, dans le voisina<?e des charbonnag'es, par les
terres et les blocs de schiste et de grès extraits des fosses.
172 RECHERCHES ET RÉCOLTES.
Sur les lieux mêmes, il ne fait qu'entrevoir les
pièces mises de côté et grossièrement préparées ; il
n'a pas le temps de se livrer à l'étude, emporté
qu'il est par le désir d'augmenter ses richesses. Mais
combien rapidement sont oubliées les rudes fatigues
de la récolte lorsque, dans son laboratoire, il est
occupé à préparer et à étudier les matériaux
recueillis. Avec quel œil attentif il suit les progrès
que fait son poinçon qui, peu à peu, met à nu
les parties cachées de l'empreinte; chaque éclat
enlevé découvre de nouvelles portions, lui révèle
des rapports, des adhérences qui le mettent sur la
voie des restaurations. Sculpteur d'un nouveau genre,
son ciseau lui fait retrouver les lignes cachées des
formes antiques que l'œil humain n'a jamais contem-
plées vivantes.
Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps sur ce
point et nous nous résumerons en disant que l'étude
de la paléontologie végétale procure une satisfaction
non moins vive que celle de la botanique vivante.
En présence de l'intérêt puissant qui s'attache
à la paléontologie végétale, on peut se demander
pourquoi cette science a été si peu cultivée jusqu'ici
en Belgique, l'un des pays les plus propices à sa
culture. On peut, nous paraît-t-il, attribuer ce
fait à plusieurs causes. La première est peut-être
l'absence d'ouvrages élémentaires qui permettent
PRÉPAR.iTIONS. — COLLECTIONS. 173
aux simples amateurs de déterminer les empreintes
végétales avec une certaine facilité. Pour parvenir
à la détermination des plantes fossiles d'une contrée
quelconque, il faut avoir recours à une foule d'ou-
vrages dispendieux, souvent assez difficiles cà réunir
et qui ne sont à la portée que d'un petit nombre
d'amateurs. D'autre part, l'absence d'un bon traité
élémentaire, d'une flore fossile nationale est proba-
blement l'obstacle principal qui a empêché l'essor de
la paléontologie végétale dans notre payslU. On peut
aussi invoquer l'absence, jusqu'en ces derniers temps,
de tout enseignement spécial dans nos établissements
d'instruction supérieure, ainsi que le défaut de
collections exactement déterminées et mises à la
disposition du public.
Grâce aux collections qui ont été formées au
Musée royal d'histoire naturelle et au Jardin bota-
nique de l'État, grâce aux publications qui ont
récemment vu le jour et au cours de paléontologie
végétale qui vient d'être institué dans nos Univer-
sités, il y a lieu d'espérer que la paléophytologie va
bientôt devenir l'objet des recherches non-seulement
(1) L'auteur du présent ouvrage s'occupe à réunir les niaté-
l'iaux nécessaires pour la publication d'une flore fossile
élémentaire de la Belgique, dans laquelle toutes les espèces
seront représentées par des figures originales.
174 RECHERCHES ET RÉCOLTES.
de nos botanistes, mais encore des ingénieurs des
mines, si nombreux dans notre pays. Ces derniers,
ne l'oublions pas, sont dans une j)osition extrême-
ment favorable pour s'occuper de ce genre d'étude;
dès qu'ils auront entre les mains un bon traité
élémentaire, il leur sera facile de composer des
collections intéressantes au point de Yue tant mor-
phologique que stratigraphique.
Le terrain houiller, par exemple, réclame encore
un travail stratigraphique approfondi; or, pour
mener à bonne fin ce travail, il faut peut-être
accorder autant d'importance aux caractères pure-
ment botaniques qu'aux caractères pétrologiques.
Il serait donc à désirer que, dans chaque charbon-
nage, on rassemblât une collection de végétaux
carbonifères provenant de ses propres fosses ,
soigneusement étiquettes, avec l'indication pré-
cise des couches ou veines d'où ils proviennent.
A côté des empreintes rangées stratigraphiquement,
on i3ourrait placer des échantillons des différentes
roches et terres qui constituent les assises sépara-
tives des diverses couches de houille. Si chacun de
nos charbonnages possédait une telle collection, on
serait sans doute à même de pouvoir entreprendre
un travail monographique complet sur nos bassins
houillers. La science trouverait son profit dans cette
œuvre collective de musées locaux, et, de plus, nos
PREPARATIONS. - COLLECTIONS. 175
ingénieurs puiseraient, dans ceux-ci, des connais-
sances exactes, qui leur rendraient, à n'en pas
douter, de grands services pour Texploitation des
mines houillères.
Occupons-nous maintenant de l'attirail nécessaire
au paléontologiste. Que celui-ci fasse une excursion
en vue ou de découvrir des gîtes nouveaux ou
d'exploiter des gîtes déjà connus, un sac lui est indis-
pensable pour caser les échantillons peu volumineux
ou délicats qu'il voudra transporter lui-même, pour
recevoir du papier d'emballage et, au besoin, quelques
objets d'habillement. Les géologues se servent
indifféremment de toutes sortes de sacs; mais, parmi
les modèles les plus usités, nous n'en avons trouvé
aucun qui répondît complètement aux besoins
de la botanique fossile. Le havresac dont nous
nous servons, avec grand avantage depuis f)lusieurs
années, ressemble extérieurement au havresac du
soldat. La charpente est composée d'une boîte en
bois léger ou plutôt d'un cadre à trois côtés,
dont l'ouverture mesure 30 centimètres en hauteur,
37 en largeur et 12 en profondeur. Le fond du
sac est formé d'un cuir épais, pour que le dos du
porteur ne soit point blessé par les fossiles ; en
avant, le cadre est fermé par une cloison en toile
à voile doublée d'une feuille de carton mince revêtue
intérieurement de calicot. Au-dessus de cette cloison,
176 RECHERCHES ET RKCOLTES.
vient une poche à soufflet également en toile à voile
doublée de calicot. Le sac étant fermé, cette poche
est entièrement cachée par le couvercle du sac.
Ce couvercle, aussi en toile à voile doublée de
calicot, part du bord supérieur et postérieur du sac
et se boucle au moyen de deux courtes courroies.
Le sac est revêtu sur les côtés et sur le dos de
toile à voile bordurée de basane comme le couvercle.
Sur les côtés, sont fixées deux poches, dans les-
quelles peuvent se mettre de petits marteaux, des
ciseaux, des poinçons et divers objets dont le besoin
se fait sentir en voyage. La grande poche du fond est
destinée aux fossiles ; la poche à soufflet peut rece-
voir du papier d'emballage et, au besoin, du linge,
des chaussettes, etc. Au sommet du sac, se trouvent
deux courroies en cuir dans lesquelles on peut
enrouler un surtout. Deux larges courroies en cuir
servent à suspendre le sac au dos à la façon du sac
militaire.
Le marteau du géologue ne suffit pas au paléon-
tologiste; il faut à celui-ci un instrument plus
lourd qui puisse, au besoin, servir de pioche. Le
marteau (fig. 5j, dont nous nous servons, tant pour
les recherches dans les terrains anciens (dévonien ,
silurien et cambrien) que dans les terrains carboni-
fères et ceux plus modernes, est formé d'une
masse d'acier pesant 2 kilogrammes ; son manche,
PREPARATIONS.
COLLECTIONS.
\i:
en bois de charme, mesure 50 centimètres. Ce mar-
teau-pioche , d'un poids as-
sez considérable, paraît tout
d'abord peu maniable ; mais le
poignet s'y habitue aisément
et les avantages qu'il pré-
sente compensent bien un
peu de fatigue. En effet, il
arrive assez fréquemment
qu'on doive mettre à nu une
partie d'un banc fossilifère,
afin de pouvoir en enlever
d'assez gros fragments ; à
cette fin, le marteau-pioche
remplace le pic. D'autre part,
dans les terrys, il est souvent
nécessaire de fendre de gros blocs de schiste ou de
grès ; or, ceux-ci cèdent facile-
ment sous le choc du marteau-
pioche.
Pour les schistes houillers,
le marteau à deux tranchants
(fîg. 6), dont l'un est vertical
et l'autre horizontal, rend de
nombreux services. Il est bien
moins pesant que le marteau-
pioche.
Fie;.
Martpau-piocliR.
I
u
— M lît.-fin à .1 »\
traiicliaiit''.
178 RECHERCHES ET RÉCOLTES.
Un marteau à tête courte (fig. 7),' pesant environ
300 grammes, est indispensable pour la mise en
usage des ciseaux et des poinçons. Il faut, en
outre, un très-petit marteau pour préparer les
échantillons peu volumineux ou délicats.
Quant aux ciseaux et aux poinçons, on doit en
posséder de formes et de dimensions variées. Ces
instruments se vendent chez les marchands
d'outils à l'usage des statuaires. On doit les
choisir de force moyenne, plutôt délicats que
trop forts ; ils doivent être en acier bien
trempé.
MartfaJ'dit Commc Ics petits marteaux et surtout les
Massette. . , , . , t i r» «i ±
Ciseaux et les poinçons s égarent facilement
lorsqu'on travaille dans les éboulis des carrières et
des terrys, il est prudent de les remettre, à mesure
qu'on s'en est servi, dans une poche en cuir appendue
à une large ceinture, également en cuir, se bouclant
sur le ventre. Cette ceinture est munie de boucles
destinées à suspendre les marteaux.
Tels sont les différents objets qui doivent compo-
ser l'attirail du paléontologiste. Que celui-ci n'oublie
pas que le métier est assez rude et généralement
assez malpropre : il doit donc, pour ses courses,
s'habiller en conséquence. De gros souliers à forte
semelle sont nécessaires pour le travail dans les
terrys et les carrières. Pour nos recherches dans
PRÉPARATIONS. - COLLECTIONS. 179
les charbonnages, nous emportons toujours dans
les havresac un large pantalon en toile bleue,
destiné à être passé sur le pantalon ordinaire.
Protégé par ce vêtement , on ne craint pas
de s'asseoir sur les débris des terrjs pour
dégrossir les échantillons en les tenant entre les
genoux.
Si Ton doit faire d'abondantes récoltes, le
havresac ne suffit plus au transport des échan-
tillons. Il faut, dans ce cas, emporter des
paniers ou des caisses ou s'en faire précéder. Pour
le transport des lourds échantillons, ce qu'il y a
de plus commode à notre avis, ce sont des paniers
carrés ou oblongs faits d'osiers très-solides. Ces
paniers sont pourvus sur les côtés, de fortes
poignées en fer; le couvercle se ferme à l'aide
d'une tige en fer, passant dans des boucles et
munie d'un cadenas. Pour la facilité du transport
à vide, on peut avoir des paniers s'emboîtant
l'un dans l'autre. L'usage de ces paniers est rendu
facile, à cause des nombreuses voies ferrées qui
sillonnent notre pays et qui touchent à tous nos
charbonnages.
Dans les terrains anciens, dans le dévonien,
par exemple, la récolte des végétaux fossiles
présente parfois de grandes difficultés, parce
que les bancs fossilifères ne sont pas toujours
180 RECHERCHES ET RÉCOLTES.
exploités dans les ciirrières ou parce qu'ils ne
montrent que leur tête dans les tranchées. Dans ce
dernier cas, le paléontologiste doit se livrer au labeur
du carrier ou se faire aider par des ouvriers munis
de pics et de leviers. Mais comme les empreintes de
ces terrains sont généralement rares et présentent
beaucoup d'intérêt, le chercheur ne recule pas
devant les obstacles.
Afin d'arriver à la découverte de gîtes nouveaux,
il est utile d'examiner avec beaucoup de soin les
blocs et les éclats rejetés des carrières et qui servent,
d'ordinaire, à l'empierrement des routes. Si ceux-ci
portent des empreintes végétales, on parvient, avec
quelque patience et un peu d'habitude, à trouver
les bancs ou les assises d'où ils ont été extraits.
Il est presque toujours inutile de s'adresser aux
ouvriers des carrières pour obtenir des renseigne-
ments sur les gîtes végétaux, parce que ces ouvriers
ne comprennent pas ce qu'on leur demande ou
prennent pour des empreintes végétales des den- /
drites, des taches d'infiltration, des impressions en
relief ou en creux dues à des causes accidentelles.
Les recherches dans les terrys des houillères sont
souvent très-productives. Là, il n'est pas nécessaire
de dégager les bancs fossilifères : les mineurs se
chargent de la besogne jour et nuit et fournissent
des matériaux en abondance. Mais, remarquons-le,
PREPARATIONS - COLLECTIONS. 181
rien n'est plus variable qu'un terry au point de
vue des fossiles ; pendant des semaines, dos mois
et même des années, un ievvy sera très-riche en
empreintes; puis, il se passera un long laps de temps
pendant lequel il sera d'une pauvreté désespérante.
Cette pauvreté ou cette richesse dépend des veines
exploitées ou du genre de travail qui s'exécute
dans la mine.
Tous les jours de la semaine ne sont pas également
favorables pour l'exploration des terrys. En effet,
pendant les jours ouvriers, le déchargement ininter-
rompu des terres et des pierres force le chercheur à
s'éloigner atout instant et lui fait craindre de s'aven-
turer trop avant dans les éboulis; d'autre part, à cer-
tains jours de la semaine, les terrys sont parcourus
par des femmes et des enfants, auxquels on permet
de recueillir les fragments de houille mêlés aux
terres et aux pierres. On peut néanmoins se livrer
à des recherches malgré ces inconvénients. Le
dimanche, à cause de l'interruption des travaux
d'extraction, est le jour de la semaine le plus propice
aux récoltes.
Il ne sera pas inutile de faire ici quelques recom-
mandations au sujet de la manière dont le botaniste
doit se conduire à l'égard des ouvriers des mines.
L'expérience que nous avons acquise nous permet de
donner des conseils dont on se trouvera bien. La
6
182 RECHERCHES ET RECOLTES.
population ouvrière des pays miniers ne brille point
par son urbanité, tant s'en faut; on pourrait même
dire qu'elle est rude et grossière. Il ne faut donc pas
en attendre beaucoup d'égards et de prévenances.
Le paléontologiste peut cependant faire bon ménage
avec les bouilleurs. Il leur parlera dans leur patois ;
à l'occasion, il leur expliquera le but de ses recber-
ches ; il ira même jusqu'à trinquer avec eux dans les
cantines. En employant cette méthode, nous avons
toujours trouvé aide et assistance où nous pouvions
craindre le mauvais vouloir et la grossièreté. Affec-
ter, avec ces gens, des airs de savant, en évitant
leur contact, serait très- mal vu et nous ne le con-
seillons pas. Une chose que nous recommandons
tout spécialement, c'est de faire la connaissance des
directeurs et des ingénieurs des charbonnages. Le
personnel attaché aux mines de houille est composé
d'hommes instruits, qui comprennent le but des
études paléontologiques et qui se font même un véri-
table plaisir de faciliter les recherches des amateurs.
Arrivé au pied d'un terry, le novice sera proba-
blement surpris de ne pas apercevoir çà et là, sur les
plaques de schiste ou de grès, quelques-unes de ces
belles empreintes de Fougères qu'il aura pu admirer
dans les musées. Ces empreintes, sachons-le, ne sont
pas communes; il faut fendre ou briser un grand
nombre de blocs, parfois chercher très-longtemps
PREPARATIONS. - COLLECTIONS. 183
avant de découvrir une pièce de choix. Ce que l'on
voit ordinairement à découvert, ce sont des écorces
de Sigillaires, de Lépidodendrons, des moules de
Calamités et des mélanges d'organes divers, frag-
mentés et sans liaison. C'est au marteau-pioche qu'il
faut avoir recours pour découvrir les trésors cachés.
Qu'on attaque résolument la roche ; qu'on martèle
sans relâche; qu'on fende et refende les blocs. Si
le terrj est riche, on ne tardera pas à découvrir de
nombreuses pièces. On ne fait que dégrossir celles-ci
sans perdre de temps, réservant le dernier travail de
préparation pour le laboratoire. L'expérience rend
bientôt l'œil habile à choisir les blocs à empreintes
et à négliger les blocs stériles . C'est ainsi que
la roche provenant du muo% c'est-à-dire du sol sur
lequel repose la couche de charbon, est beaucoup
moins riche et moins intéressante que celle qui
provient du toit des veines. Souvent on néglige de
fendre ou de briser les blocs de grès ou de
psammiteC), parce qu'ils ne renferment, d'ordinaire,
rien d'intéressant ; mais, grâce à leur nature
minéral ogique, ils présentent parfois de très-beaux
moules de fruits qui, dans les schistes, ne sont géné-
ralement qu'à l'état d'empreintes.
(1) Dans les charbonnages du Couchant de Mons et du
Centre, le grès et le psammite houillers sont connus sous le
nom de Querelle.
184 RECHERCHES ET RECOLTES.
Ce sont les schistes et les grès formant le toit
des couches oa veines ou, comme disent les mineurs,
le roc qui offrent les plus beaux spécimens d'em-
preintes. Les blocs qui sont détachés du toit se
reconnaissent extérieurement à leur structure miné-
ralogique et ne peuvent être confondus avec ceux
qui proviennent du mur.
Les schistes houillers se désagrègent promptement
à l'air sous l'action du soleil et de la pluie, de sorte
qu'après peu de temps d'exposition au grand air
ils ^ej^ouoi'issent. pourrait-on dire. Il faut donc faire
plus spécialement des recherches dans les terrjs sur
lesquels on a récemment déversé des pierres et des
terres. On peut cependant faire d'intéressantes trou-
vailles dans les vieux terrys qui ne sont pas trop
pourris.
Les jours pluvieux sont extrêmement défavorables
aux récoltes, parce que la pluie empêche de distinguer
nettement les empreintes.
Au point de vue stratigraphique, il importe de
savoir exactement de quel puits ou fosse et de
quelle veine proviennent les empreintes ; c'est pour-
quoi, si on explore plusieurs terrys dans la même
journée, l'on doit avoir soin de marquer au poinçon la
provenance sur chaque échantillon. Il arrive i3arfois
qu'un même terry est formé par plusieurs puits; alors
il n'est plus guère possible d'assigner une provenance
PREPARATIONS. - COLLECTIONS. 185
exacte aux pièces. Mais, en s'adressant aux porions
ou aux ingénieurs, on peut cependant, dans bien
des cas, connaître les veines d'où proviennent les
empreintes.
Remarquons ici que le paléontologiste ne doit pas
borner ses recherches aux terrys seuls ; il doit des-
cendre dans les mines pour y étudier sur place la
végétation carbonifère. C'est au toit des veines et
dans les galeries d'exploitation qu'il étudiera cer-
tains faits botaniques; c'est là qu'il inventoriera
exactement la flore des diverses assises du terrain
houiller.
Le paléontologiste ne doit pas laisser exclusive-
ment le soin des récoltes à de simples ouvriers ou
à des personnes étrangères à la science ; il doit
récolter beaucoup par lui-même et ne pas craindre
la fatigue et les ennuis du métier. Les ouvriers
des houillères peuvent certainement découvrir et
recueillir des pièces intéressantes ou fort belles;
mais une foule de choses curieuses leur échappent.
Si le botaniste veut se familiariser avec une flore
fossile quelconque , il doit , répétons-le , herbo-
riser lui-même. C'est en maniant le marteau sur
les terrys ou dans les mines qu'il découvrira des
liaisons, des rapports qui le mettront sur la voie
de restaurations inattendues; quil recueillera ces
délicates Sphénoptéridées, ces petits fruits, ces
186 RECHERCHES ET RECOLTES.
empreintes d'une grande finesse qui échappent à l'œil
du collectionneur ignorant.
Il nous reste maintenant à dire un mot sur la
manière d'emballer les échantillons. Afin d'empêcher
ceux-ci de se détériorer par le frottement, on doit
les envelopper séparément dans de vieux journaux.
Ainsi mis en papillotes, on les entasse dans les
paniers, en ayant soin de placer les plus lourds au
fond ou sur les côtés et de les presser les uns contre
les autres en les tenant dressés. On doit remplir,
avec les petites pièces, les vides laissés par les grands
échantillons. L'emballage exécuté d'après cette
méthode permet le transport à longue distance sans
qu'on ait à craindre des dommages sérieux.
§ 2. — Préparation des ècliantillons ,
La préparation des échantillons consiste, tout
d'abord, dans le dégagement aussi complet que
possible de l'empreinte ; puis, dans la taille des côtés
et de la face inférieure des pièces.
Le dégagement ou la mise à nu des empreintes
se fait parfois d'un seul coup, par la séparation
complète de l'empreinte et de la contre-empreinte ;
mais, le plus souvent, cette dernière ne se détache
que sous les coups répétés du ciseau et du poinçon.
L'expérience peut seule enseigner le maniement
PRÉPARATIONS. - C0LLECTI(3NS. 187
du ciseau et du poinçon, parce que les résultats
obtenus par ces instruments varient avec la nature
des roches et même avec les charbonnages dont
celles-ci proviennent. Pour les travaux délicats, nous
conseillons l'emploi de ciseaux à lame assez mince
et de poinçons à pointe fine. Comme les ciseaux
et les poinçons s'émoussent assez promptement, il
faut qu'une meule à aiguiser, mue par une pédale,
soit à demeure dans le laboratoire pour affiler
les outils.
Quand on enlève des éclats de la contre-empreinte,
s'il s'agit d'une espèce rare, il faut bien se garder
de les jeter : il faut, au contraire, les conserver
précieusement pour les rassembler sur des morceaux
de carton.
L'expérience apprend encore qu'on ne doit pas,
dans certains cas, poursuivre, jusqu'aux dernières
limites, le dégagement des empreintes , dans la
crainte de détruire l'échantillon que l'on prépare;
elle ens3igne également qu'il faut savoir se borner
dans ses recherches et abandonner une empreinte
placée à un niveau inférieur, pour ne pas compro-
mettre une empreinte meilleure ou plus précieuse
placée à un niveau supérieur : la curiosité pourrait
faire abandonner la proie pour Tombre.
Presque toujours, les empreintes de Lépidoden-
drons, de Sigill aires, de Calamités et des Fougères
188 RECHERCHES ET RECOLTES.
à larges segments sont sur un même plan et leur
mise à nu est plus ou moins facile ; mais il existe des
empreintes de Fougères délicates appartvenant prin-
cipalement au groupe des Sphënoptëridëes, qui
sont imprimées, dans la roche, sous différents plans :
cela provient de ce que les frondes ont cédé
à la pression inégale des eaux limoneuses et des
vases plus ou moins liquides. Quant à ces dernières
empreintes, il faut, par un travail délicat qui exige
beaucoup de patience et de dextérité, les poursuivre
jusqu'à leurs dernières limites.
On peut préparer les échantillons sur un établi
ou sur une table, en les fixant d une manière quel-
conque; mais nous trouvons préférable, étant
assis, de les travailler entre les genoux. Ceux-ci
font l'office des mâchoires d'un étau ; ils laissent
les mains libres et permettent d'employer les ciseaux
et les poinçons avec beaucoup de facilité. Avec cette
méthode, la besogne est plus malpropre, mais cela
importe peu au paléontologiste qui, du reste, doit se
revêtir d'un costume approprié aux circonstances : un
pantalon de toile, un tablier d'atelier et des man-
chettes peuvent le protéger plus ou moins de la
poudre des schistes ou des roches tendres. Si
l'on veut faire de belles préparations, il ne faut pas
craindre les nuages de poussière et redouter le cal
qui épaissit bientôt l'intérieur de la main droite.
PRÉPARATIONS. — COLLECTIONS. 189
Ces inconvénients ne doivent pas faire abandonner
les préparations aux mains d'un aide inhabile ou
ignorant. Souvent, il arrive que, pendant la prépara-
tion des pièces, le paléontologiste découvre des
choses inattendues et qui échapperaient à un simple
préparateur peu expérimenté.
La face inférieure des spécimens, à moins qu'elle ne
présente des empreintes intéressantes et qui méritent
d'être conservées, doit être nivelée, afin que les
échantillons puissent être bien assis sur les tablettes
des armoires. L'épaisseur à laisser aux pièces dépend
de la grandeur de celles-ci ou de la nature de la
roche; dans tous les cas, il faut éviter d'exposer,
dans les collections, des spécimens trop épais ou trop
raboteux.
Quand les empreintes n'atteignent pas le bord
extrême des échantillons, on doit, pour flatter la
vue et donner à la collection un aspect agréable,
chercher à rendre les pièces carrées, oblongues ou
polygonales. Les bords peuvent être égalisés au
marteau, au ciseau et, mieux encore, à la râpe.
S'il s'agit de schistes ou de roches qui ne sont pas
trop dures, la râpe (lime à grosses entailles) employée
par les menuisiers et les charpentiers rend de grands
services dans le travail de la préparation. Elle peut,
dans de nombreux cas, remplacer avantageusement
la scie.
6*
190 RECHELICHES ET RÉCOLTES.
Les spécimens petits ou très-délicats, au lieu d*être
conservés dans des boîtes, peuvent être fixés sur
des plaques de carton au moyen de gomme ou
de colle. S'ils appartiennent à la même espèce,
ils seront réunis sur le même morceau de carton.
L'emploi de cartons met les petits spécimens à l'abri
des chocs ou des frottements.
Le travail de première préparation produisant
beaucoup dépoussière, il faut éviter de le faire dans
la chambre ou dans le local où sont conservées les
collections classées; car celles-ci, malgré les pré-
cautions ordinaires, seraient bientôt couvertes de
poussière. La poussière qui peut se trouver sur les
empreintes, s'enlève tout d'abord au plumeau, puis à
la brosse (brosse à habits).
Remarquons, à ce propos, que la brosse rend les
empreintes plus brillantes en cirant la mince couche
charbonneuse qui les recouvre ; il ne faut pas toute-
fois en abuser, car la pellicule charbonneuse jDOur-
rait s'altérer à un contact trop souvent répété ou
trop rude.
Lorsque les empreintes sont restées longtemps
exposées à la poussière, parfois celle-ci pénètre
tellement entre les plus fines aspérités de la roche
que le plumeau et la brosse ne suffisent plus pour
l'enlever complètement. Dans ce cas, on laisse
couler un mince filet d'eau sur toute la surface de
PRÉPARATIONS. - COLLECTIONS. 191
l'empreinte; puis, on éponge aussitôt en tampon-
nant avec un linge. On met ensuite sécher les pièces
au feu ou au soleil, et, après dessiccation complète,
quelques coups de brosse rendent aux empreintes
leur fraîcheur primitive. Il est toutefois prudent de
n'employer Feau qu'avec une extrême discrétion ; car
elle altère assez promptement les impressions char-
bonneuses et, de plus, si la roche est feuilletée, elle
s'introduit avec facilité entre les feuillets, qu'elle
désagrège.
Pour donner aux empreintes un aspect plus
agréable et aussi pour les protéger contre les
variations de l'atmosphère ou contre l'humidité, on
les recouvre parfois d'une couche de vernis. En
général, ce procédé n'est pas à recommander, parce
que le vernis encrasse les détails délicats des impres-
sions et empêche, par son miroitement, de bien
saisir les contours, la direction des nervures, etc.
Ajoutons toutefois que le vernissage est rendu
nécessaire pour certaines pièces, afin d'empêcher la
pyrite dont elles sont saturées de se répandre en
efflorescences.
Une chose que nous ne pouvons omettre ici,
c'est d'indiquer .la manière de restaurer les pièces
brisées ou fracturées. La colle forte est parfois em-
ployée pour réunir les fragments d'une pièce brisée ;
mais nous n'en conseillons pas l'usage, pas plus que
192 RECHERCHES ET RÉCOLTES.
celui de certaines autres colles qui se ramollissent
sous l'action de l'humidité. Nous employons de pré-
férence la gomme laque dissoute dans l'esprit de vin.
Cette dissolution ne doit être ni trop liquide ni trop
épaisse; il ne faut en étendre qu'une très-mince
couche sur les surfaces à rejoindre, afin qu'une forte
pression amène, entre celles-ci, une adhérence très-
intime. Le grand avantage que présente la gomme
laque, c'est de n'être pas attaquée par l'humidité,
de sécher rapidement et de rejoindre fortement
les parties brisées des échantillons.
L'étiquettage des pièces se fait de différentes
manières. C'est ainsi que l'on peut graver les noms,
le lieu de provenance, etc., sur l'échantillon même,
au moyen d'une pointe d'acier ; qu'on peut peindre
ces mêmes indications à la couleur grasse ; mais on
préfère généralement l'emploi d'étiquettes adhésives,
que l'on applique à volonté sur l'une ou l'autre
face des échantillons. Pour éviter le trop grand
papillotage, il est bon de choisir des étiquettes de
petit format. L'étiquette doit porter : 1° le nom de
l'espèce, avec un ou plusieurs synonymes, en cas de
besoin ; 2" l'indication de Tétage précis d'où provient
le fossile ; 3** la localité topographique ; 4" la date de
la récolte ; 5° le nom du collecteur. S'il s'agit de
plantes houillères, l'indication de l'étage est rem-
placée par celle du charbonnage, du puits et de la
PRÉPARATIONS. — COLLECTIONS. 193
veine. Comme ces indications sont assez nombreuses,
on peut les distribuer sur deux étiquettes : Tune
portant les détails purement botaniques, la seconde,
les autres renseignements. L'écriture doit être fine
et serrée, à cause du petit format des étiquettes.
Nous n'avons pas cru devoir traiter de la prépa-
ration des pièces microscopiques : sections de bois,
de feuilles, de fructifications, de fruits, etc., parce
que cette préparation est très-difficile, qu'elle exige
des appareils et des instruments tout spéciaux et
qu'elle n'est, du reste, entreprise que par un très-
petit nombre de savants.
§ 3. — Collections.
Les collections de plantes fossiles sont beaucoup
moins communes que les collections de plantes
sèches ou herbiers. Cette différence tient à ce que
les plantes vivantes sont répandues partout, tandis
que les végétaux fossiles sont relativement rares et
ne se trouvent pas disséminés en tout lieu ; elle tient
ensuite à ce que la confection et l'installation d'un
herbier sont plus faciles que la formation et l'aména-
gement d'une collection paléontologique.
Le poids et l'encombrement d'une collection pa-
léontologique ne doivent pas trop effrayer le
commençant ; car un petit nombre de meubles
bien aménagés peuvent contenir une riche série
194 RECHERCHES ET RECOLTES,
d'empreintes, pourvu que celles-ci représentent des
échantillons choisis et bien préparés. Une col-
lection de plantes fossiles formée avec soin et
intelligence est au moins aussi aisément consultée
et étudiée qu'un herbier et, de plus, elle produit
plus d'effet que celui-ci. Nous sommes persuadé que
dès qu'on aura reconnu la vérité de ce qui précède,
on verra, en Belgique, d'assez nombreux ama-
teurs s'éprendre de passion pour la paléontologie et
former des collections.
Une collection particulière ne peut, en général,
avoir le développement des collections de musées
ou de jardins botaniques. Il y a donc une différence
à établir entre ces deux sortes de collections.
Dans une collection particulière faite par un
botaniste, celui-ci se contentera d'y faire figurer le
nombre d'échantillons indispensables pour repré-
senter suffisamment chaque espèce au point de vue
morphologique; dans une collection publique, on
devra non-seulement représenter chaque type spéci-
fique par de riches séries de spécimens choisis au
point de vue morphologique, mais encore par des
séries d'échantillons recueillis au point de vue
topographico-stratigraphique. C'est ainsi que l'ama-
teur pourra se contenter de pièces provenant d'un
petit nombre de bons gîtes ; tandis que, dans un
musée public, on s'efforcera de rassembler des
PREPARATIONS. — COLLECTIONS. 195
échantillons de tous les gîtes connus, afin de pouvoir
offrir, au géologue, au stratigraphe, tous les élé-
ments botaniques nécessaires pour l'étude appro-
fondie des divers étages géologiques. D'après ce
principe, les musées sont donc appelés à donner un
très-grand développement à leurs collections paléon-
tologiques.
Au surplus, ce qu'il importe de faire, dans les
deux genres de collections, c'est de réunir des
échantillons qui soient non-seulement beaux, mais
encore instructifs et pouvant servir à la restaura-
tion des types fossiles. S'il s'agit de Fougères de
grande taille, il faudra rassembler des fragments
appartenant aux différentes parties de la fronde, ne
pas négliger les impressions des rachis, de façon à
pouvoir se faire une idée plus ou moins exacte des
proportions des espèces et des modifications que
leurs segments éprouvent, d'après la place qu'ils
occupent. On fera en sorte de se procurer l'état
fertile et l'état stérile de chaque espèce. Est-il
question de Lépidodendrons, de Sigillaires ou de
Calamités, on tâchera de réunir, pour chaque type,
des impressions de tronc, de branches feuillées et
de fructifications. En somme, le but véritable d'une
collection n'est pas d'exciter une stérile curiosité,
mais d'offrir les éléments nécessaires pour la re-
constitution des flores antiques et pour suivre
196 RECHERCHES ET RECOLTES.
révolution de celles-ci à travers les âges géologiques.
La restauration des formes éteintes est entourée
de grandes et nombreuses difficultés, parce que les
diverses parties d'un même végétal sont ordinaire-
ment dispersées sans ordre et sans liaison dans les
roches fossilifères, et qu'elles sont souvent mélan-
gées et confondues avec des fragments d'autres
végétaux. Il est vrai que ces difficultés sont un
aiguillon de plus qui stimule le travailleur et lui
fait rechercher, avec ardeur, les adhérences, les
rapports qui peuvent le mettre sur la voie des
reconstitutions.
Les difficultés que nous signalons ont encore une
autre cause. En effet, dans les ouvrages systéma-
tiques, on a décrit un très-grand nombre d'espèces
fossiles , qui va sans cesse en augmentant, à
mesure que les recherches se multiplient. Parmi
les espèces décrites, il en est qui sont fausses,
étant établies sur des parties ou fragments d'autres
types. C'est ainsi que la plupart des Calamités
sont des empreintes ou des moules de troncs ou de
rhizomes d'Équisétinées, dont les rameaux feuilles
et les épis fructifères ont été désignés sous les noms
les plus divers.
Il est évident que la même espèce de Lépido-
dendron ou de Sigillaire a donné lieu à l'établis-
sement de plusieurs espèces , selon qu'on a eu
PRÉPARATIONS. - COLLECTIONS. 197
affaire à des écorces de la base, de la partie
moyenne ou du sommet des tiges, à des rameaux
feuilles et à des épis fructifères. Certaines espèces
(le gi'andes Fougères ont vu diverses parties de
leur fronde donner lieu à la création de plusieurs
espèces. Dans les Fougères délicates, le même type
a été décrit sous plusieurs noms spécifiques, selon
(jue le limbe des segments est resté entier, ou bien
que, par suite de la macération, le parenchyme est
en partie disparu ou est complètement détruit. Dans
ce dernier cas, les segments sont réduits à leurs
seules nervures. Parmi les végétaux supérieurs,
dont les feuilles sont si variables suivant qu'elles sont
inférieures ou supérieures, qu'elles sont produites
par des pousses vigoureuses ou par des pousses déli-
cates, la même espèce est souvent décrite sous plu-
sieurs noms.
Cette confusion ou plutôt cette distinction outrée
est inévitable dans l'état actuel de nos connais-
sances; il est réservé à l'avenir de voir les fausses
espèces rattachées à leurs véritables types spéci-
fiques.
Parlons maintenant de Taménagement d'une col-
lection. Dans celle-ci, on ne doit pas chercher à
produire de l'effet au détriment de l'étude, en
mettant en évidence les belles pièces en dehors de leur
place naturelle. On peut bien isoler quelques grands
198 RECHERCHES ET RÉCOLTES.
échantillons dont les dimensions dépassent celles des
meubles ou des casiers ordinaires, mais cela ne peut
être qu'à titre d'exception. Il faut, comme dans
un herbier, respecter la classification et ranger les
spécimens systématiquement, d'après l'ordre rigou-
reusement botanique ou d'après le double ordre
taxinomique et stratigraphique.
En classant une collection d'après les divisions
géologiques et en rangeant les espèces de chaque
étage selon leur ordre morphologique, on a le grand
et précieux avantage de pouvoir suivre l'évolution
des flores depuis les terrains les plus anciens jus-
qu'aux étages les plus récents.
Dans la plupart des musées, les empreintes végé-
tales sont exposées sur les rayons d'armoires vitrées
peu profondes et ordinairement élevées; les échan-
tillons, souvent montés sur socles, sont dressés
et placés sur un seul rang. Par cette disposition,
les murs d'un musée sont garnis de pièces qui
produisent un bel effet ; mais ce système d'instal-
lation présente plusieurs inconvénients très-graves
pour l'étude. Tout d'abord, l'amateur qui n'est
pas admis à étudier les pièces de près, ne peut
bien examiner que les échantillons placés jusqu'à
une certaine hauteur; ensuite, si les pièces sont
montées sur socles en étant maintenues dressées ou
inclinées par une armature de fil de fer ou de
PREPARATIONS. ~ COLLECTIONS. 199
laiton, on ne peut les étudier aussi aisément que
les pièces parfaitement libres et qui peuvent se
placer à plat sur une table ; enfin, ces pièces montées
sont isolées des nombreuses petites pièces des
mêmes espèces que l'on conserve dans des tiroirs,
de telle sorte que les spécimens appartenant au
même type spécifique ne sauraient être comparés
en même temps. Un autre inconvénient de ce
système, c'est qu'il exige beaucoup de place; or, de
nos jours, avec le développement considérable que
prennent les collections, la place doit être économi-
quement ménagée, aussi bien chez un particulier
que dans un musée public.
A notre avis, le meilleur mode d'arrangement est
celui qui se fait dans des armoires pourvues de tiroirs
larges et profonds à rebords peu élevés ou de
plateaux glissant sur des barres latérales. Les
tiroirs ou les plateaux reçoivent à plat les échan-
tillons; ceux-ci sont réunis selon leur espèce; si
plusieurs espèces occupent le même plateau, chacune
de celles-ci peut être distinguée ou délimitée par l'un
ou l'autre artifice de séparation. Le contenu de
chaque tiroir ou de chaque plateau est indiqué au
moyen d'une ou de plusieurs étiquettes fixées sur le
bord inférieur.
Les avantages de ce dernier mode d'aménagement
sont importants. En premier lieu, celui-ci ne. réclame
200 RECHERCHES ET RECOLTES.
aucun montage pour les pièces et exige moins
d'espace ; les séries stratigraphiques et taxinomiques
sont continues, et, chose précieuse pour l'étude, les
plateaux ou les tiroirs peuvent être rangés en ligne
sur de longues tables de travail, de façon que la
séi'ie des échantillons représentant une ou plusieurs
espèces peut être examinée et comparée avec
commodité.
Ce dernier système est celui qui a été adopté au
Musée royal d'histo-'re naturelle de Bruxelles et
Texpérience qui en a été faite, confirme de tous
points ce que nous venons d'en dire.
Dans un musée, il est utile que les armoires ou
meubles soient entièrement vitrés, afin de permettre
au public d'examiner, à son aise, ce qu'ils renfer-
ment; mais, chez un particulier, le vitrage n'est pas
indispensable.
Ajoutons, en terminant, que le local où est
installée une collection de paléontologie végétale doit
être parfaitement sec ; car l'humidité ou la fraîcheur
peut, plus ou moins promptement, altérer ou endom-
mager les empreintes.
CHAPITRE TROISIEME.
BIBLIOTIIEQL'E DE PALEONTOLOGIE VEGETALE.
Il est beaucoup plus facile et moins dispendieux
de se composer une bibliothèque pour l'étude
des végétaux vivants que de réunir les livres
nécessaires à l'étude des plantes fossiles. Cela tient
à ce que la botanique proprement dite est étudiée
depuis plus longtemps; qu'elle possède de nom-
breux traités généraux, des recueils de descriptions
plus complets et, qu'en outre, elle ne réclame pas,
d'une manière aussi absolue, l'emploi de figures et
de planches dans les ouvrages descriptifs.
Au point de vue de l'étude spéciale d'une flore,
la botanique vivante offre souvent, à l'amateur, un
choix de bons ouvrages, dans lesquels l'ensemble des
plantes d'une contrée est décrit; tandis que, jusqu'ici,
aucun pays, la Suisse exceptée, ne possède une flore
•202 BIBLIOTHÈQUE
fossile complète. Pour étudier la flore foGsile d'une
contrée quelconque, on doit avoir recours à des
mémoires et à des travaux fragmentaires souvent
disséminés dans une foule de publications périodiques.
Dans la liste des ouvrages que nous allons citer,
nous avons eu spécialement en vue l'étude des
plantes fossiles de nos terrains.
§ 1. — Traités généraux.
ScHiMPER (W.-Ph.), Traité de -paléontologie végétale ou Flore du
monde primitif dans ses rapports avec les formations géolo-
giques et la fore du raonde actuel Paris, 1869-1874, 3 gros
vol. in -8°, accompag-nés d'un atlas de 110 planches grand
in-4", lithographiées.
Cet ouvrage considérable est le meilleur guide qui existe
pour étudier l'ensemble de la paléontologie végétale. Bien
qu'il contienne la description de toutes les espèces connues
et qu'il soit accompagné d'un atlas renfermant de nom-
breuses figures, il ne suffit pas néanmoins pour analyser et
déterminer toutes les espèces d'une floi'e quelconque. La
détermination des espèces fossiles, surtout celles des terrains
anciens, exige toujours l'étude de plusieurs ouvrages et la
comparaison de nombreuses figures.
Unger (F.). Gênera et Species plantarum fossilium. Vindo-
bonae, 1850, 1 vol. in-8».
Depuis la publication de l'ouvrage précédent, ce livre n'a
plus guère qu'un intérêt historique.
Balfour (J.-H.). Introduction to the Study of Palaeontological
Botany. Edinburgh, 1872, 1 vol. in-8'', avec des figures
intercalées dans le texte et 4 planches.
DE PALEONTOLOGIE VÉGÉTALE. 203
Ce petit traité, comme son titre l'indique du reste, peut
servir d'introduction à l'étude de la paléontolof^ie véfîétale,
en donnant à l'amateur d^s notions g:énérales sur les grandes
divisions de la flore fossile au point de vue de la sirati-
f^i-aphie et de la taxinomie.
Brongniart (Ad.). Prodrome d'une histoire des végétaux
fossiles. Paris, 1828, 1 vol. in-8".
Ce petit livre est encore utile à consulter pour l'histoire
de la classification des plantes fossiles.
§ 2. — Ouvrages descriptifs.
Autant que la chose est possible, les ouvrages
descriptifs sont rangés dans Tordre des terrains
qu'ils traitent.
a) terrains cambrien, silurien et dévonien.
GoppERT (H.-R.). Die fossile Flora des Uebergangsgebirges.
Breslau, 1852, 1 vol. in-4o, avec 44 planches.
- Ueber die fossile Flora der silurischen, devonischen und
untern Kohlenformation. lena, 1860, 1 vol. in-4<', avec
11 planches.
Richter(R.) et U.NGER (F.). Beitrdge zur Palaeontologie des
Tkuringer Waldes. Wien, 1856, 1 vol. in-4".
La partie concernant la flore et traitée par Unger est
accompagnée de 13 planches.
ScHiMPER (W.-Ph.). Mémoire sur le terrain de transition des
Vosges (en collaboration avec Kochliu-Schlumberger). Stras-
bourg, 1862, I vol. in-4«, avec 30 planches.
ÛA.\vsoN (J.-W.). The Fossil Plants of the Devonian and
Upper Silurian Formations of Canada. Montréal, 1871, 1 vol.
in-8°, avec 20 planches.
204 BIBLIOTHÈQUE
b) terrain carbonifère.
Stur (D.). Dte Culm-Flora. Vien, 1875, 1 vol. grand in -4",
avec planches.
Andrak(C.-J.). Die vorwHtUchen PJlanzen aus dem Steinkolilen-
Oehirge der preussischen Rheinlandeîind Westpkalens. Bonn,
1865-1869, 1 vol. in-4«, avec 15 planches.
Brongniart (Ad.). Histoire des végétaux fossiles, ou recherches
botaniques et géologiques sur les végétaux dans les diverses
couches du globe. Paris, 1828-1844, in-4o, avecl94 planches.
Cet ouvrage est resté inachevé. Le tome II ne conaprend
que deux fascicules.
Ettingshausen (C. von). Die Steinkohlenflora von Stradonitz
in Bôhmen. Wien, 1852, in-l°, avec 6 planches.
— Die Steinkohlenflora von Radnitz in Bôhmen. Wien, 1851,
1 vol in-4», avec 29 planches.
— Beitràge zur nàhern Kenntniss der Calamiten Wien, 1852,
l vol. in-40, avec 4 planches.
Feistmantel i Oscar). Die Yersteinerungen der Bôhmischen
Kohlengehirgsablagerungen Leipzig, 1874. ., in -4», avec plan-
ches. — En voie de publication.
Geinitz (H.-B.). Darstellung der Flora des Hainichen-Ebers-
dorfer und des Flôhaer Kohlenbassins. Leipzig, 1855,
in-fol., avec 14 planches.
— Die Yersteinerungen der Steinkohlenformation in Sanhsen.
Leipzig, 1855, 1 vol. iu-foL, avec 36 planches.
GOLDENBERG (F.). Flora Saraepontana fossilis. Saarbriieken,
1855-lt-'62, in-4'', avec 18 planches in-fol.
GoppERT (H.-R ) Systema Filvum fossilium. Breslau, 1836,
1 vol. in-4°, avec 44 planches.
— Die Oattungen der fossilen Pflanzen. Bonn, 1841-1818,
1 vol. in-4» oblong, avec 55 planches (inachevé)
Grand' EuRY {¥.-C.). Flore carbonifère du département de la
Loire et du centre de la France. Paris, 1877, 1 vol. in-4*',
avec 38 planches.
DE PALEONTOLOGIE VEGETALE. 205
GuTHiER (G. -A. von). Abdrucke und Venteinerungen des
Zivickauer Schwarzkohlengebirges und seiner Umgebimgen.
Zwikau, 1842, 1 voL in-<S<>, avec 11 planches in-4".
Heer(Os\v.). Die Vonveltliche Flora der Schweiz. Zijfich, 1876-
1S77, grand in-l", avec planches. — En voie de publication.
LiNDLEY (J.) et HuTTON (W.). FossU Flova of Grreat Britain.
London, 1831-1837, 3 vol. in-S", avec 230 planches. — Cet
ouvra^fo a été réimprimé à Londres en 1872.
RÔHL (E. von). Fossil Flora der Steinkohlenformation West-
pkalens, einschlieslich Piesberg und Osnabrilck. Cassel, 1868,
l vol in-4'', avec 32 planches doubles.
Sternberg (C. von). Versiich einer geognostischen-botanischen
Darstellung der Flora der Vorwelt. Leipzio^, 1820-1838,
1 vol. in-fol., avec 160 planches.
Weiss (C.-E). Fossile Flora derjiingsten Steinkohlenformation
und der Ruthliegenden im Saar-Rhein-Gebiet Bonn, 1869-1872,
1 vol. in-4», avec 20 planches.
C) TERRAINS SECONDAIRES.
Ettengshausen (C. von) et Debey (M.-H.). Die urweltlichen
Thallophyten des Kreidegebirges von Aaclien. Wien,
1859, in-4'', avec 3 planches.
— Die îirweltlichen Acrobryen des Kreidegebirges von Aachen
und Maastricht. Wien, 1859, in-4'>, avec 7 planches.
Geinitz (H.-B.). Die PJlanzenreste der Byas. Leipzi^ï, 1862,
1 vol. in-4o, avec 19 planches.
Lesquereux (L.). The Cretaceous Flora. Washini,Hon, 1874,
1 vol. in-4'', avec 30 planches.
Saporta (G. à%). Paléontologie française. Végétaux jurassiques.
Paris, i873-1875, 2 vol. in-S", avec 128 planches.
ScHENK (A.). Die fossile Flora der Grenzschichten des Keupers
und Lias Frankens. Wiesbaden, 1868, 1 vol. in-4'', avec
45 planches.
206 BIBLIOTHÈQUE
d) terrains tertiaires.
Heer (Osw.). Flora iertiaria Eelvetiae. Zurich, 1853-1859,
3 vol. in-foL, avec 156 planches.
— Miocène haltische Flora. Konigsbei-g-, 1869, 1 vol. in-4",
avec 39 planches.
— Flora fossilis arcHca. Die fossile Flora der Polarldnder.
Zurich, 1868, 1 vol. in-4'', avec 50 planches.
Massalongo (A -B.). Studii sulla Flora fossile et Qeologia stra-
tigraflca del Senigalliese (en collaboration avec Scarabelli).
Imola, 1858, 1 vol. in-4<', avec 46 planches.
Saporta (G. de). Prodrome d'une flore fossile des travertins
anciens de S'^zanne. Paris, 1868, 1 vol. in-4'», avec
35 planches.
— Études sur la végétation du Sud-Est de la France. Paris,
1863, 1865, 1867 et 1873. (Annales des sciences natu-
relles.)
Unger (F.). Sylloge Plantarum fossilium. Wien, 1860-1866,
l vol. in^o, avec 57 planches.
Watelet (0.). Description des plantes fossiles du bassin de Paris.
Paris, 1866, l vol. in-4o, avec 60 planches,
§ 3. — Ouvrages dJanatomie et d'organographie.
Pour rétude anatomique et organographique des
végétaux fossiles, on doit consulter les travaux de
Binnej (E.-W.), Brongniart (Ad.), Carruthers(W.),
Corda (A.-C.-J.), Dawson (J.-W.), Eichwald (E.),
Goppert (H.-R.), Mougeot (A.), Renault (B.) et Wil-
liamson (W.-C). On trouvera les titres des ouvrages
de ces savants dans le Traité de paléontologie de
M. Schimper, t. III, pp. 787-806.
DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 207
§ 4. — Ouvrages sur la flore fossile de la Belgique.
a) terrain dévonien.
Crépin(F.). Observations sur quelques plantes fossiles du dépôt
démnien rapporté par Dumont à l'étage quartzoschisteux
inférieur du système eifelien Bruxelles, 1875, in-S», avec
6 planches.
— Description de quelques plantes fossiles de l'étage des psani-
mites du Condroz {dévonien supérieur). Bruxelles, 1874,
in-8», avec 3 planches.
Gii.KixET (A.). Sur quelques plantes fossiles Je l'étage des psam-
mites du Condroz. Bruxelles, 1875, in-8«, avec 3 planches.
— Sur quelques plantes fossiles de l'étage du poudingue de
Burnot. Bruxelles, 1875, in-8°, avec 3 planches.
b) terrain carbonifère.
Sauveur (J.-J.-D.). Végétaux fossiles des terrains houillers de
la Belgique. Bruxelles, 1848, atlas in-4'' de 69 planches.
Le texte de cet ouvrage n'a pas paru. Plusieurs des
ligures ne sont que des copies altérées de figures publiées
par Brongniart, Lindley et Hutton.
CoEMANS (E.) et K[CKX (J -J.). Monographie des Spheno-
phyllum d'Europe. Bruxelles, 1864, in-S", avec 2 planches.
CoEMANS (E.). Les Annularia du terrain houiller de Belgique.
Bruxelles, 1865, in-8".
Crépln (F.). Fragments paléontologiques pour servir à lajlore
du terrain houiller de Belgique. Premier fragment. Bruxelles,
1874, in-8<', avec 2 planches.
C) TERRAIN CRÉTACÉ.
CoEMANS (E.). Description de la flore fossile du premier étage
du terrain crétacé du Hainaut. Bruxelles, 1866, in-4», avec
5 planches.
208 BIBLIOTHÈQUE
d) terrain éocène.
Saporta (G. de) et Marion (A. -F.). Essai sur l'état de la végé-
tation à l'époque des marnes heersiennes de Gelinden.
Bi-axelles, 1873, 1 vol. in-4'', avec 12 planches.
— Révision de la flore Jieersienne de Gelinden d'après une
collection appartenant au comte G. de Looz. — Cet
ouvrapreest sous presse dansia collection des mémoires
in-4'' de TAcadémie royale de Belgique. 11 sera accom-
pagné de 14 planches.
BuRTiN (F. de). Oryctographie de Bruxelles, ou description des
fossiles, tant naturels qu'accidentels découverts jusqu'à ce
jour dans les environs de cette ville. Bruxelles, 1784,
1 vol. in-fol.
C'est dans cet ouvrage que le Nipadites Burtini a été décrit
et figuré pour la première fois. L'auteur rapproche ce fruit
de la noix de coco.
Le Hon (H.) et Nyst (H.). Description succincte de quelques
nouvelles espèces animales et végétales du terrain tertiaire
éocène. Bruxelles, 1862, in-B».
Crépin (F.). Note sur un Cauliniles récemment découvert dans
V assise lackénienne . Bruxelles, 1873, in-S".
SECONDE PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
APERÇU DE L'IIISTOIKE DE LA BOTANIQUE EN BELGIQUE.
Nous n'avons pas l'intention d'écrire une his-
toire détaillée de la botanique en Belgique; nous
entendons seulement retracer, à grands traits, la
marche que cette science a suivie, dans notre pays,
depuis le commencement du xyi° siècle jusqu'à nos
jours. Notre tâche sera facile, car il nous suffira de
condenser les études que d'autres ont, avant nous,
consacrées à l'histoire des botanistes belges (1).
(1) Discours sur Vétat ancien et moderne de l'agriculture tt de
la botanique dans les Pays-Bas, prononcé par Cli. Van Hul-
them, président de la Société royale d'agriculture et de bota-
6"*
210 APERÇU ])E L'HISTOIRE DE LA
Avant le xvi^ siècle, la botanique ne peut être
considérée comme une véritable science. Elle n'était
que l'humble auxiliaire de la médecine ; les plantes
n'étaient pas étudiées pour elles-mêmes et les traités
qui les concernaient n'étaient, pour la plupart, que
des commentaires des ouvrages de Théophraste, de
Dioscoride et de Pline.
On a cité, comme étant le premier botaniste belge
connu, Jean de Saint-Amand. Ce savant, né vers
1200, à Husseignies, dans le Hainaut, fut d'abord
chanoine à Tournai ; plus tard, il devint l'un des
plus célèbres professeurs de la faculté de médecine
nique, et l'un des directeurs du Jardin botanique de la ville de
Gand, lors de la distribution des prix, à la salle ordinaire des
séances de la Société, à l'époque du salon d'exposition de fleurs,
le dimanche 29 juin 1817. Une nouvelle édition de ce discours
a été publiée à Gand en 1837. — Histoire de la botanique en
Belgique, par le D-- J.-D. Hannon (dans le tome 3« de la Flore
belge du même auteur). Les matériaux de cette histoire ont été
puisés dans le discours de Van Hulthem. — Discours sur les
services rendus 'par les Belges a la botanique, par B.-C. Du Mor-
tier. (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique,
t. ler, 1862.) — Les nombreuses notices biographiques sur les
botanistes belges publiées par Ch. Morren, M. Éd. Morren,
J. Kickx, etc. — Les publications de M. Éd. Morren sur les
progrès de l'horticulture en Belgique. — Rapport séculaire sur
les travaux de botanique et de physiologie végétale (1772-1872),
par Éd. Morren.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 211
de Paris. Son ouvrage intitulé : De mrihis 2Ûan-
tarum ne fut imprimé qu'en 1609 (à Francfort). Ce
livre ne vaut certainement pas à son auteur le nom
de père de la botanique en Belgique qu'on a voulu lui
décerner. Ce nom glorieux ne revient même pas à
Remacle Fusch, mais bien à notre grand botaniste
Rembert Dodoens.
§ Y\ — Seizième siècle.
Remacle Fusch (U naquit à Limbourg vers 1500
et mourut à Liège le 21 décembre 1587. Après
avoir fait ses humanités à Liège, il se rendit en
Allemagne, où il étudia la médecine pendant plu-
sieurs années; il visita l'Italie et revint à Liège
pratiquer et enseigner la médecine. Ses œuvres
concernant les plantes sont les suivantes : Planta-
mm omnium qiiarnm hodie apîi^d ^^Tiarmacopolas
usus est magis frequens oiomenclatiirae juxta Grae-
comm, Latinorum, Galloruon, Hisi^anoriim et Ger-
manornm sententiam. Paris, 1541, in-8°, de
27 feuillets. — De jjlantis ante liac ignotis, nunc
sticdiosorum aliqxiot Neotericorum summa diligen-
(1) M. Éd. Morren a publié une étude très-intéressante sur
R. Fusch dans le Bulletin de V Académie royale de Belgique,
212 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
tia inventis, et in hicem clatis, libeUus, etc. Venise,
1542, in-12'\ de 60 pages. — De herharum noticia,
natura atque mribus, cleque Us, tum ratione, tum
ex2)erientia investigandis, dialogus, etc. Anvers,
3 544, in-16% de 48 feuillets.
Ces divers opuscules ne sont pas, à proprement
parler, des ouvrages de botanique et leur auteur ne
peut pas être considéré comme le précurseur des
botanistes qui ont illustré le xvi^ siècle.
A la tête des botanistes de cette époque, vient se
placer Tillustre Dodoens.
Rembert Dodoens (^) naquit à Malines le 29 juin
1517. Après avoir fait ses études à l'Université de
Louvain, où il passa ses licences de médecine, il par-
courut successivement la France, l'Italie, la Suisse
et TAllemagne, puis revint, en 1546, se fixer dans
sa ville natale. En 1552, il publia son : De frugum
historia; en 1553, son : Trmm prionim de stir-
pium liistoria, etc. Un an après, il fit paraître son
Co'uydeboech, qui, remanié et traduit en latin, fut
publié, en 1583, sous le titre de Stirphim Mstoriae
2)emptades sex. Le Cru-ydeloecli, qui était sous
presse dès l'année 1551, eut un tel succès qu'il fut
(1) La biographie de Dodoens a été traitée par plusieurs sa-
vants belges, parmi lesquels nous citerons Ch.Morren, MM. Du
Mortier et Éd. Morren.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 213
bientôt traduit en français par de TEscluse (1557),
puis publié en anglais (1578). Une nouvelle édition
flamande en fut donnée en 1563.
La gloire de Dodoens est d'avoir rompu avec le
passé, d'avoir, dans son histoire des plantes, étudié
la nature par lui-même.
Dans les ouvrages antérieurs, aucune classification
n'existait, tandis que dans le Contydeboecli et, plus
tard, dans les Pemptades, ou voit apparaître le
règne végétal subdivisé en groupes, en classes et,
pour ainsi dire, en genres. La classification de
Dodoens, quoique généralement empirique, présente
cependant çà et là des groupements naturels ;
malgré tout, elle n'en est pas moins le point de
départ, l'origine des classifications postérieures. On
peut dire, en toute vérité, que Dodoens est l'in-
venteur de la classification des plantes.
Haller et, après lui, d'autres botanistes ont voulu
attribuer à Konrad Gesner la gloire d'avoir, le pre-
mier, établi une classification des plantes ; or, la
découverte de Dodoens précède de bien des années
celle qu'on attribue à Gesner (').
(I) Voir, pour cette revendication nationale, le discours de
1862 de M. Du Mortier et, du même auteur, le Discours sur les
progrès de la classification des plantes jusqu'à A.-L. de Jicssieu.
{Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. II, 1863.)
214 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
En 1574, Dodoens quitta Malines pour se rendre
à Vienne, où l'appelait l'empereur Maximilien II,
qui l'avait nommé médecin de la famille impériale.
Après un séjour de six ans dans cette ville, il fut rap-
pelé en Belgique par des intérêts de famille. Il
s'établit à Anvers, d'où il partit, en 1582, pour
Leyde, où une chaire à l'Université lui était offerte.
C'est dans cette dernière ville que le célèbre botaniste
s'éteignit, le 10 mars 1585, à l'âge de 67 ans.
Jusqu'à ce jour, on a pris l'habitude de com-
prendre dans le panthéon belge, en les associant à
Dodoens, les illustres botanistes de L'Escluse et
De L'Obel, bien que ces deux savants soient Français
d'origine.
Charles de L'Escluse ('), plus connu sous le nom
de Clusius, naquit à Arras, capitale de la province
d'Artois, le 19 février 1526. Après avoir étudié à
Gand, à Louvain et à Montpellier, il alla compléter
ses études en Allemagne, à Marbourg. Il visita, en
herborisant, plusieurs contrées de l'Europe. Son
premier ouvrage de botanique est la traduction
française du Co'%yclehoeck de son ami Dodoens ,
qu'il publia à Anvers en 1557.
(1) La biographie de Ch. de L'Escluse a été amplement traitée
par M. Éd. Morren dans le tome V de la Biographie nationale.
BOTANIQUE EN BELGIQUE 215
Clusius fit paraître successivement les ouvrages
suivants : Rarienim aliquot stirpmm per Hispa-
niam ohservatarum historia (1576) ; Rariornm
stirpium ^;gr Pannoniam, Austria7?i et vicinas
quasdam provioicias obse'^vatarum Jiistoria (1583) ;
RarioTum plantarum historia (1601). Ces trois
ouvrages, de même que ceux de Dodoens et de
De L'Obel, ont été imprimés à Anvers par le célèbre
Plantin, le généreux Mécène des botanistes.
L'existence de Clusius fut relativement bien
moins heureuse que celle de ses deux illustres con-
temporains, Dodoens et De L'Obel.
En 1561, Clusius se trouvait à Paris, s'occupant
de l'éducation de deux jeunes Silésiens, avec les-
quels, par suite des troubles qui marquèrent le com-
mencement du règne de Charles IX, il fut bientôt
obligé de se réfugier dans les Pays-Bas (1562).
En 1564, il visita l'Espagne et le Portugal avec
deux jeunes Allemands, dont il était le précepteur.
De retour en Belgique, il séjourna à Anvers, à
Bruges et à Louvain (1565-1571). En 1571, il
visita de nouveau Paris et, de là, se rendit à
Londres.
En 1573, il fut appelé à Vienne par ordre de
Maximilien II, pour être attaché au Jardin impérial.
A l'avènement de Rodolphe II , les persécutions
contre les protestants réduisirent Clusius, qui avait
216 x\PERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
adopté les principes de la Réforme, à la plus triste
extrémité et lui firent quitter l'Autriche, en 1587,
pour venir se réfugier à Francfort, où, pendant six
ans, il vécut misérablement. Heureusement qu'en
1593, il fut appelé à TUniversité de Leyde pour y
occuper la chaire de botanique qu'avait illustrée son
ami Dodoens. C'est dans cette ville que Clusius
mourut, le 4 avril 1609, à l'âge de 83 ans, entouré
d'estime et de considération.
Dans ses ouvrages, qui ont enrichi la science
d'un grand nombre de plantes nouvelles, Clusius ne
se préoccupa nullement de la classification; il se
contenta de décrire, avec beaucoup de fidélité, les
espèces inédites qu'il avait pu se procurer.
Matthias De L'Obel(l) naquit à Lille en 1538. Il
pratiqua la médecine à Anvers, à Delft et ensuite en
Angleterre, où il mourut, en 1616, à Highgate,
près de Londres, âgé de 78 ans. 11 fut médecin de
Guillaume, prince d'Orange, et de Jacques II, roi
d'Angleterre.
Comme ses deux amis Dodoens et Clusius, De
L'Obel voyagea beaucoup et visita les principales
collections de plantes cultivées de son temps.
(1) La bioji^raphie de M. De L'Obel a été écrite, en 1851, par
Ch. Morren et traitée par M. Éd. Morren dans le tome V de
la Biographie nationale.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 217
Ses ouvrages botaniques sont les suivants : Stir-
pmm adversaria 7iova; Londres, 1570. — Plan-
tarum, seio stirpmm historia; Anvers, 1576. —
Plantaricm, seio stirpiwn icônes; Anvers, 1581. —
Crui/cUôoecA ; Xnwers, 1581. Ce dernier ouvrage est,
on grande partie, la traduction du Stùymm historia.
De L'Obel s'attacha beaucoup à perfectionner la
classification des plantes et, en cela, il se montra
supérieur à Dodoens. Le premier, il entrevit les
principes de la classification naturelle. En effet, il
divisa les végétaux en plantes herbacées, monoco-
tylédones et dicotylédones, en arbres dicotylédones
et monocotylédones, et en plantes cryptogames. De
plus, il employa, dans certains cas, la nomenclature
binaire que Linné, deux siècles plus tard, avait la
gloire de généraliser.
Dodoens, de l'Escluse et De L'Obel forment une
trinité brillante, dont le pays doit se montrer fier.
Par eux, la botanique sort enfin de la période
empirique et devient une science. Leurs travaux
ont fait connaître un grand nombre d'espèces nou-
velles; ils renferment le germe des classifications
qui ont vu le jour depuis le xvi" siècle. Nous
pourrions répéter ici ce que disait, il y a plus de
cinquante ans, le doyen des botanistes belges :
« S'il est permis de dire que certaines sciences ont
eu une patrie, je ne craindrai pas d'avancer que les
218 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
Pays-Bas ont été le berceau de la botanique (1). »
Le XVI® siècle compte encore, en Belgique, un bo-
taniste que nous n'avons pas cité : c'est Anselme De
Boodt(2). Celui-ci, à la fois jurisconsulte, médecin
et naturaliste, naquit à Bruges en 1550. Il est
probable qu'il fit ses études à Louvain, où il reçut
les grades de licencié en droit et en médecine. C'est,
tout d'abord, dans sa ville natale qu'il vint s'établir
et où il acquit une grande renommée. L'empereur
Rodolphe le nomma son médecin ; à la mort de
l'empereur, il revint de Vienne et rentra à Bruges
en 1614. C'est dans cette dernière ville qu'il est
mort le 21 juin 1632, à l'âge de 82 ans. Son seul
ouvrage de botanique, intitulé : Flonim, herharum
ac fructuum selectiorum icônes et vires pleraeçue
liactenns ignatae, ne fut publié qu'après sa mort,
en 1640, par son ami Lambert Vossius. Dans cet
ouvrage, qui appartient au fond à la pharmacopée,
l'auteur a consigné tout ce que son expérience lui
avait fait connaître relativement aux propriétés
médicinales de certaines plantes peu employées en
Belgique (3).
(1) Du Mortier, Commentationes botanicae, p. 3 (1822).
(2) Voir sa biographie par J. Kickx dans le tome XIX du
Bulletin de V Académie (1852).
(3) Quelques biographes ont accusé De Boodt de n'avoir été
qu'un plagiaire et d'avoir copié VHortus Jloridus de Passaeus
BOTANIQUE EN BELGIQUE. !219
Bien que le botaniste flamand Joseph Goedenhuyse
se soit illustré en Italie, où il était connu sous
les noms de Casabona et Benincasa, nous pouvons le
comprendre dans notre panthéon. Goedenhuyse
naquit dans les Flandres vers 1500 et mourut à
Florence en 1595. Il fut le fondateur du Jardin
botanique de Pise. Il fit un voyage à l'île de Candie
pour y recueillir des plantes et des graines. Ajoutons
qu'il était en correspondance avec les savants bota-
nistes de son temps et, entre autres, avec Clusius.
Nous ne pouvons quitter le xvi^ siècle sans citer
les noms de quelques hommes qui, pour n'avoir rien
publié, n'en ont pas moins rendu de grands services
à la botanique en cultivant avec soin beaucoup
des plantes qui ont servi aux travaux de Dodoens,
de Clusius et de De L'Obel. Ce sont Gérard van
Veltwyck , de Bruxelles ; Pierre Coudenberg ,
apothicaire à Anvers; Charles de Saint-Omer,
seigneur de Dranouter, Moerkerk, Moerbeek, etc.;
Jean de Brancion ; Jean Boisot et Jean Vreccome,
de Bruxelles; Charles de Langhe, chanoine à Liège ;
Jean de Grutere, d'Anvers, etc.
(Crispin de Pas). Kickx a démontré que cette accusation n'est
pas fondée ; celle-ci est malheureusement reproduite dans la
Biographie nationale, tome IV, p. 815, avec une erreur tou-
chant une prétendue édition de l'ouvrage de De Boodt datée
de 1609.
220 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
On doit aussi conserver le souvenir du diplomate
Ogier de Busbecq, de Comines, et du médecin Guil-
laume Quackelbeen, de Courtrai, qui l'accompagna
dans son ambassade à Constantinople. Busbecq et
Quackelbeen étudièrent la végétation des environs
de Constantinople et celle de l'Asie mineure; ils
firent part de leurs découvertes à plusieurs bota-
nistes et, entre autres, à Matthiole.
On voit, par ce qui précède, combien l'amour de
la culture des fleurs était répandu dans notre pays
et surtout dans les Flandres. Ce goût pour la
floriculture s'est perpétué jusqu'à nos jours; en
effet, il n'est guère de pays où l'horticulture soit
plus en honneur qu'en Belgique.
§ 2. — Dix-se2)tième siècle.
Le xvii'' siècle est loin de nous offrir l'intérêt bota-
nique du siècle précédent. Les événements politiques
qui troublèrent nos provinces, contribuèrent pour
une large part à la décadence de la culture et de
l'étude des plantes. Pendant cette période de troubles
et de discordes, un seul botaniste parvint à la
renommée, c'est le célèbre mycologue Van Sterbeeck.
François Van Sterbeeck naquit à Anvers en 1631.
Après avoir été ordonné prêtre, il devint chapelain de
l'évêque d'Anvers. Il fut, plus tard, nommé chanoine
de l'église collégiale d'Hoogstraeten.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 221
Son Theatrum fungoTum, qui a paru en 1675, est
le résultat d'études et de recherches profondes. Pen-
dant longtemps, ce livre fit loi en matière de my-
cologie.
Les autres botanistes belges de ce siècle méritent
à peine d'être cités.
Herman, apothicaire à Bruxelles, fit paraître, en
1652, sous le titre de : Recentio plantariim in horto
Joannis Herman exciiltariim, le catalogue des
plantes officinales cultivées dans son jardin. Guil-
laume Van Limborch, professeur à l'Université de
Louvain, publia quelques petits traités sans grande
valeur scientifique : Vademecum sive lexicum vegeta-
hilmm usualimn (Cologne, 1679); Dodonaens cnm
Schrodero amhilans, sive brève iitrinsque compen-
dium (Louvain, 1693). Jean Storms, docteur en
médecine, né à Malines le 29 août 1559, et mort à
Cambrai, où il fut professeur, le 9 mars 1650,
publia à Louvain, en 1608, un opuscule de 96 pages
intitulé : De Rosa liierocJiuntina liber unus, in quo
de ejîis natura, proprietatibus , motibus et causis
pulcJire disseriUtr.
Nous ne pouvons passer sous silence l'illustre
Adrien Van den Spieghel, bien que scientifiquement
il appartienne à l'Italie. Ce savant naquit à Bruxelles
en 1578. Après avoir fait ses études à Louvain,
il se rendit à Padoue, où il devint professeur à
222 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
rUniversitë. C'est là qu'il publia, en 1606, son
Isagoges in rem herbariam. Dans ce livre remar-
quable, où l'on trouve le catalogue des plantes du
jardin de Leyde, Fauteur traite de Tanatomie et de
la physiologie végétales, parties de la science qui
n'avaient pas été cultivées avant lui.
§ 3. — Dix-huitième siècle.
Si le xvii® siècle nous permet à peine de citer un
botaniste que nous puissions mettre en parallèle
avec les nombreux savants qui illustrèrent la science
pendant cette période chez les autres nations , le
xviii^ siècle témoigne plus encore de notre infériorité
par l'absence de botanistes marquants .
Durant presque tout le xviii^ siècle, les troubles
politiques eurent, comme au siècle précédent, une
fâcheuse influence, en Belgique, sur les progrès de
la botanique.
Tandis que, depuis longtemps, les contrées voisines
possédaient des jardins botaniques, la Belgique atten-
dait encore la création de son premier jardin. C'est
seulement vers 1744 que notre plus ancien jardin
botanique fut fondé à Louvain, grâce aux efforts du
docteur Rega, professeur à l'Université. Les jardins
botaniques de Bruges, de Gand, d'Anvers et de
Bruxelles ne datent que de 1797.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 223
Durant une grande partie de ce siècle, la botanique
paraît avoir été complètement négligée ; vers la fin
de cette période on vit paraître quelques rares
mémoires sur la science .
L'Université de Louvain, fondée en 1426, confia
renseignement de la botanique à des praticiens de la
faculté de médecine, qui professèrent cette science
sans éclat. La chaire de botanique fut successive-
ment occupée par Guillaume Limborch (1650-1705),
J.-F. Favelet (1705-1710), U. Narez (1710-1717),
A.-D.Sassenus(1717-1718),J -B.VanNamen(1718-
1745), J.-F. Michaux (1745-1783) et F.-J. Mârter
(1783 à la date de la suppression de l'Université).
Ces quatre derniers professeurs furent successive-
ment directeurs du Jardin botanique de Louvain.
L'année 1772 est marquée par un événement qui,
dans la suite , eut une grande influence sur les
progrès de la botanique en Belgique : ce fut l'insti-
tution de l'Académie. Celle-ci couronna, de 1772
à 1788, plusieurs mémoires sur les plantes utiles et
vénéneuses du pays : Plantes utiles indigènes, par
J.-B. de Beunie(1772); Plantes vénéneuses indigènes,
par Th. -P. Caels (1773); Végétaux indigènes %itiles,
par F.-X. Burtin (1783); Végétaux indigènes oléa-
gineux, par J.-B. Van den Sande (1788).
En dehors de l'Académie, ont paru les ouvrages
de de Poederlé, de Robert de Limbourg, de De
224 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
Laimay, de Van der Stegen de Putte et de Roiicel,
qui forment, en quelque sorte, toute la littérature
botanique de ce siècle.
Eugène d'Olmen, baron de Poederlé, naquit à
Bruxelles le 20 septembre 1742. Il prit goût
à Tagriculture et à la sylviculture. Après avoir
parcouru les Pays-Bas, la France et l'Angleterre,
en visitant les botanistes renommés de ces pays,
il publia, en 1772, son Manuel de Varboriste
et forestier helgiques. Cet ouvrage, qui renferme
d'utiles indications sur nos végétaux ligneux, eut
une 2® édition en 1792. De Poederlé mourut à
Saintes, dans le Hainaut, le 17 août 1813.
En 1757, l'Académie de Bordeaux couronna une
dissertation sur Tinfluence de l'air sur les végétaux
par Robert de Limbourg. Celui-ci, né à Theux le
l^"" décembre 173) , est mort le 20 février 1792.
F.-J. Mârter, d'origine autrichienne, professeur à
l'Université de Louvain, publia, en 1789, un petit
manuel, destiné à l'enseignement, sous le titre de
Fundamenta et termini hotanici.
L. De Launay publia, en 1791, l'ouvrage intitulé :
Les genres sexuels des plantes étahlis par Linné et
mis à la portée de tout le monde i^). De Launay, né
(1) Cet ouvrage, imprimé à Bruxelles, paraît être devenu
extrêmement rare. 11 se trouve à la Bibliothèque royale et
au Jardin botanique de l'État.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 225
vers 1740, était avocat au conseil souverain du Bra-
bant. II est l'auteur de divers ouvrages concernant la
minéralogie.
Le comte Jean-François-Philippe Van der Stegen
de Putte fit paraître, en 1792, son Guide du natu-
raliste, dans lequel les plantes sont analysées d'après
une méthode dichotomique. Ce savant, né le 17 sep-
tembre 1754 à Bruxelles, où il mourut le 17 mai 1799,
fut amman de cette ville et professeur d'histoire
naturelle à l'École centrale. Il fut l'un des premiers
à propager chez nous le système de Linné.
En 1791 , Rozin, originaire de la Suède et disciple
de Linné, publia, à Liège, un catalogue de la flore
liégeoise sous le titre de : Herbier 2^ortatif des
plantes qui se trouvent dans les environs de Liège.
Rozin fut professeur d'histoire naturelle à l'Ecole
centrale de Liège, puis à celle de Bruxelles.
Enfin, Roucel mit au jour, en 1792, son Traité des
'plantes les moins fréquentes, qui croissent natii-
rellement dans les environs des villes de G and,
d'Alost, de Ter monde et Bruxelles, Cet ouvrage,
très-utile encore à consulter aujourd'hui, est, pour
ainsi dire, le fondement de la flore belge.
Si nous jetons un regard en arrière, nous devons
bien reconnaître, comme il a été dit précédemment,
que le xviii^ siècle est inférieur au xyii° sous le
rapport botanique. Heureusement qu'à ces deux
226 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
siècles de décadence succède un siècle qui nous
rappelle, à plusieurs égards , le xvi^ siècle, si glorieux
pour la science.
§ 4. — Dix-neumème siècle.
Les événements politiques nous permettent de
distinguer trois périodes dans le xix^ siècle :
la période française, la période néerlandaise et la
période belge.
I. Période française. — Jusqu'en 1815, la
Belgique fut réunie à la France. De 1794 à 1815,
notre pays avait subi plus ou moins l'influence fran-
çaise. A cette période, appartient l'établissement des
Écoles centrales de Bruxelles, d'Anvers, de Gand et
de Bruges, auxquelles furent annexés des jardins
botaniques dirigés par les professeurs d'histoire
naturelle attachés à ces établissements.
Au début du siècle, en 1803, Roucel (U publia, à
Paris, sa Flore du Nord de la France, dans laquelle
les plantes de la partie occidentale de la Belgique
sont décrites.
En 1811, parut, à Liège, la première partie de la
(1) François-Antoine Roucel naquit en 1735 à Dourlach,
dans le grand-duché de Bade. Ses parents étaient Belges. Il vint
s'établir comme médecin à Alost, en 1767, où il est mort ]e
6 octobre 1831.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 227
Flore des e^ivirons de Spa, du docteur Lejeune (^).
Un an après, J. Kickx (2), pharmacien à Bruxelles,
(1) Alexandre-Louis-Siraon Lejeune, que l'on peut considérer
comme le père de la flore bel^e, naquit à Verviers le 23 dé-
cembre 1779. Après avoir fait ses études humanitaires sous la
direction d'un prêtre des environs de Verviers, il fut envoyé
à Liég-e pour être aide-pharmacien. En 1801, il prit ses
inscriptions à l'École de médecine de Paris ; mais la conscrip-
tion ne lui permit pas d'achever ses études médicales, qu'il
compléta plus tard. Ayant subi les épreuves pour l'obtention
du grade d'officier de santé, il fut incorporé dans un régiment
de dragons, qu'il suivit en Hollande, dans le Hanovre et
dans le Pas-de-Calais. Ses devoirs militaires ne lui firent
pas perdre le goût de la botanique et il herborisa pendant
ses heures de loisir. Revenu à Verviers en 1804, où il ne tarda
pas à se fixer comme médecin, il se proposa d*étudier d'une
façon toute particulière la tlore des environs. Sa réputation
comme botaniste était déjà établie dès 1806; carie préfet du
département de l'Ourthe le chargea de dresser la statistique
végétale du département. Depuis cette époque jusqu'en 1838,
il publia une série de travaux botaniques qui lui ont acquis
une réputation justement méritée, non-seulement dans son
pays, mais encore à l'étranger. Lejeune est mort à Verviers
le 28 décembre 1858, à Page de 79 ans. Son herbier, qui
renferme les types authentiques des espèces décrites dans
ses ouvrages, est conservé au Jardin botanique do Bruxelles.
— La biographie de Lejeune a été faite par J. Kickx dans
V Annuaire de V Académie de 1860.
(2) Jean Kickx, grand-père de M. J.-J. Kickx, actuellement pro-
fesseur de botanique à l'Université de Gand, naquit à Bruxelles
le 9 mars 1775. A l'âge de 18 ans, il fut reçu pharmacien,
228 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
fit connaître la végétation du Brabant dans sa Flora
Bfîtxellensis , ouvrage auquel il donna, en 1826, un
supplément dans un petit travail intitulé : Notice sur
quelques plantes observées aux environs de Bruxelles.
En 1822, le même auteur publia une liste des
plantes rares qu'il avait observées aux environs
de Han-sur-Lesse et d.e Rochefort, et, en 1826, des
notes sur une nouvelle espèce de Verhascum, sur les
AraMs alhida et alpina et sur une nouvelle espèce
d'Agaric.
La flore du Brabant doit à Dekin et Passy (i) un
En 1823, il remplaça, à titre provisoire, Dekin, comme profes-
seur de minéralogie, de pharmacie et de botanique à l'École de
médecine. Ce ne fut que plusieurs années après qu'on le nomma
définitivement professeur à cette école. Kickx est mort à
Bruxelles le 28 mars 1831, à l'âge de 55 ans. — La biographie
de J. Kickx a été écrite par M. Éd. Morren en 1857 [La Belgique
Horticole) .
(1) Adrien Dekin était d'origine française. Après la mort
de Van der Stegen et la suppression de l'École centrale de
Bruxelles, il devint directeur du Jardin botanique, qu'il avait
beaucoup enrichi. 11 fut, en outre, directeur du Musée central
de minéralogie et professeur à PÉcole de médecine. Il mourut
au mois d'avril 1823. Son collaborateur, Antoine-François
Passy, né à Paris le 23 avril 1792, passa une partie de sa
jeunesse à Bruxelles. 11 rentra, plus tard, dans sa patrie, où il
occupa une position politique élevée et s'y fit connaître par des
travaux de géologie. Il est mort à Paris le 8 octobre 1873,
à l'âge de 82 ans.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 229
catalogue intitulé : Florula Bruxellensis , seii cata-
logus plantarum circa Brxixdlas sponte nascentium
(Bruxelles, 1814).
L'étude de notre flore indigène fut, au commence-
ment de ce siècle, l'objet principal des recherches de
nos botanistes. Roucel avait étudié la flore des
Flandres ; Lejeune, celle du pays de Liège ; Kickx,
Dekin et Passy, celle du Brabant. A la même époque,
un prêtre du Hainaut, l'abbé Hocquart(0, étudiait
la végétation du Hainaut, qu'il décrivit dans sa
Flore du àè'partement de Jemmai^e, publiée à Mons
en 1814.
N'oublions pas que, dès 1807, Dossin (2) avait rédigé
(1) Léopold-François-Joseph Hocquart naquit à Mons le
23 octobre 1760. Il étudia la philosophie et la théologie à Lou-
vain, puis au séminaire de Tournai. Il fut nommé chapelain des
hautes formes de la cathédrale de Tournai et bibliothécaire
du chapiti-e. Plus tard, il devint sous-principal du collège de
cette ville, dans lequel il donna le cours de mathématiques. En
1809, il fut nommé professeur de mathématiques au collège
d'Ath, établissement dont il devint le principal en 1813. Il est
mort à Ath le 1" juillet 1818.
(2) Pierre-Etienne Dossin naquit à Liège le 7 février 1772.
Après avoir achevé ses études à Liège, il se rendit à Paris, où
il suivit les cours d'Antoine-Laurent de Jussieu. Il s'établit
comme pharmacien à Liège en 1808. C'est dans cette ville qu'il
est mort le 26 décembre 1852. — M. Éd. Morren a publié la
biographie de ce botaniste dans La Belgique Horticole de 1864.
230 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
un Catalogue (resté manuscrit) des plantes qui
croissent spontanément dans le département de
VOurthe et dans quelques endroits circonwisins . Ce
catalogue, dont le manuscrit est conservé dans la
bibliothèque de l'Université de Liège, a été publié
par M. Th. Durand, dans le tome XIV du Bulletin
de la Société royale de botanique .
Nous ne devons pas oublier de rappeler les noms
des amateurs qui ont aidé, durant cette période, nos
Aoristes, en leur communiquant des plantes et des
renseignements. Lejeune cite Haenen et Nyst, de
Maestricht; l'abbé Vittu, de Tongres; Marie- Anne
Libert, d-e Malmedj ; Closson ; le docteur Henroz,
de Champion ; Dethier, de Theux ; Wolff, de Spa ;
Pierre Michel, de Nessonvaux. Hocquart cite, à
son tour, Paternostre; Gossart, pharmacien à Mons ;
Auguste Nève, d'Ath.
Un événement botanique marqua le commen-
cement de ce siècle en Belgique : ce fut le voyage
que fit De Candolle pendant l'été de 1810. Ce
célèbre botaniste explora une partie de la Campine
voisine de Maestricht, visita successivement Namur,
Mons, Louvain, Bruxelles, Malines, Anvers et
Gand. Il alla voir le docteur Lejeune, à Verviers et
Anne-Marie Libert, à Malmedy. Son passage en
Belgique eut une heureuse influence sur l'avenir de
plusieurs de nos botanistes. Rappelons, à ce propos,
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 231
que John Ray visita notre pays en 1663 et que
Linné fit la même chose en 1738.
On voit donc, pendant la période française,
nos botanistes s'occuper presque exclusivement de
phytographie et négliger les côtés généraux de la
science pour s'attacher à la flore nationale. On peut,
croyons-nous, attribuer ce fait à l'absence d'en-
seignement universitaire. Privés de maîtres expéri-
mentés, les jeunes gens n'avaient pu aborder l'étude
des hautes questions de la science.
II. Période néerlandaise. — Le début de la
période néerlandaise fut marqué par la réorganisa-
tion de l'Académie (1816) et par l'établissement des
Universités de Liège, de Gand et de Louvain. Ces
institutions devaient bientôt influer d'une façon
puissante sur les progrès de la botanique.
Durant cette période, J. Kickx représenta seul la
botanique au sein de l'Académie. En effet, jusqu'en
Tannée î830 les annales de cette compagnie ne
renferment, en fait de botanique, que le catalogue
des plantes observées par Kickx aux environs de
la grotte de Han. Blume ne fit que fort peu de
temps partie de l'Académie : les événements poli-
tiques l'ayant rappelé en Hollande, sapatrie(l).
(l) Charles-Louis Blume, né à Brunswick, le 9 juin 1796 et
mort à Leyde le 3 février 1862, a publié, en 1828, à Bruxelles,
son Flora Javae en 3 volumes in-folio.
232 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
L'enseignement de la botanique dans les Univer-
sités fut inauguré , à Gand , par Van Breda (1),
Hollandais d origine; à Louvain, par Adelmann,
originaire de Wurtzbourg, et à Liège, par Gaede,
originaire du Holstein.
L'étude de la flore belge continua à occuper
plusieurs de nos botanistes.
En 1817, J.-H. Mussche publia son Eortus
Oandavensis, dans lequel se trouve la liste des plantes
observées par Ch. Van Hoorebeke dans la Flandre
orientale. L'année suivante, ce dernier fit paraître
son petit Mémoire sur les Orohanches.
Lejeune, après avoir publié, en 1813, la deuxième
partie de sa Flore des environs de Spa, continua
ses études sur la flore indigène et fit paraître succes-
sivement sa Revue de la Flore des environs de Spa
(1824), son Choix de plantes (en collaboration avec
Courtois, 1825-1827) et le premier volume du
Compendium Jlorae belgicae {\S2S). Les deux pre-
miers volumes d.e ce dernier ouvrage ont été rédigés
en collaboration avec Courtois.
(1) Jean-Gisbert-Samuel Van Breda, né à Delft le 14 oc-
tobre 1788 et mort à Harlem le 2 septembre 1867, a publié
à Gand, en 1827, l'ouvrage intitulé : Gênera et species Orchi-
dearum eu Asclepiadearum, quas in itinere per insulam Java
jussis et auspiciis Guilielmi I, collegerunt D»" H. Kuhl et
D"- J.-C. Van Hasselt ; in-folio de 15 planches et 15 feuillets.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 233
Desmazières(l), botaniste lillois, publia, en 1823,
son Sicpplément à la Botanograpliie helgique et aux
Flores du nord de la France. Son compatriote,
Th. Lestiboudois (2) fit paraître, en 1828, sa Bota-
nograpliie Belgique.
P. Michel (^) livra au public, en 1823, 1824 et
1825, les trois centuries de son Herlier des Gra-
minées, des Cypéracées et des Foncées.
A son tour, Marie-Anne Libert (4) publia, de
(1) J.-B -H.-J. Desmazières, né à Lille en 1787, est mort dans
cette ville le 24 juin 1862.
(2) Gaspar-Tliémistocle Lestiboudois, né à Lille en 1797,
est mort à Pai-is le 22 novembre 1876.
(3) Pierre-Joseph Michel naquit à Nessonvaux le 24avril 1788.
Fils d'un modeste jardinier, il devint lui-même jardinier.
C'est vers 1820 que M. Du Mortier fit la connaissance de Michel,
auquel il pi'oposa de l'accompagner dans ses voyages scienti-
fiques. Pendant dix ans, Michel, devenu l'ami de ^L Du Mortier,
fit avec celui-ci des excursions à travers les Ardennes, le
Condroz, l'Eifel, le Luxembourg- et la Zélande. Plus tard,
Michel créa un établissement arboricole et, à partir de 1830,
il paraît avoir perdu le goût de la botanique. Il mourut aux
Waides, commune de Petit-Rechain, le 13 novembre 1854,
à l'âge de 66 ans.
(4) Marie-Anne Libert naquit à Malmedy le 17 avril 1782.
Elle fit son éducation au pensionnat de Pruym. Revenue à
Malmedy, elle prit goût à la botanique et tâcha de déterminer
les plantes avec les ouvrages de Dodoens et de Brunfels,
qu'elle avait ti'ouvés chez son père. Lejeune, qui fit sa connais-
234 APERÇU DE L'HISTOIRE DE L4
1820 à 1829, quelques notices cryptogamiques, qui
sont insérées dans divers recueils.
En 1822, le nestor des botanistes belges, M. Du
Mortier, se fît connaître par un recueil d'observa-
tions [Commentationes hotanicaé) qui pouvait déjà
faire prévoir la brillante carrière scientifique que ce
botaniste a parcourue. Le même auteur publia suc-
cessivement et à de courts intervalles : Agrostogra-
pliiae Beïgicae tentamen (1823); Notice sur un non-
mmi genre de plantes : Hultemia, précède d'un
aperçu sîor la classification des Roses (1824); Ver-
Jiandeling over Jiet geslacht der Wilgen [Salix) en de
Natuurlijkefamilie der Amentaceae (1825); Florula
Belgica, operis majoris prodromus (1827); Analyse
des familles des plantes, avec Vindication des
principaux genres qui s'y rattachent [\^29)\ Recher-
ches sur la motilité des végétaux (1829). Ces nom-
breuses publications, qui témoignent d'une extrême
sance, lui, indiqua les ouvrages modernes qui pouvaient le plus
utilement la guider. En 1810, sur les conseils de De Candolle,
elle s'appliqua plus spécialement à la cryptog-amie, branche de
la science dans laquelle elle se fit une réputation bien méritée.
Cette dame savante, que la Belgique peut réclamer comme
l'un de ses enfants, est morte à Malmedy le 14 janvier 1865,
dans sa 83^ année. Son herbier est conservé au Jardin bota-
nique de Bruxelles. — M. Du Mortier a publié sa biographie
dans le tome IV du Bulletin de la Société royale de botanique.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 235
activité et accusent un grand fond de connaissances,
placèrent leur auteur à la tête des botanistes belges
et lui ont valu une grande réputation à Tétranger.
La taxinomie, qui a toujours été pour ce botaniste
une branche favorite, est traitée avec des idées
neuves et originales. Dans les Commentationes , les
Jongermannes sont habilement sectionnées et devien-
dront plus tard Tobjet d'une monographie magistrale.
Les Saules sont disposés d'après un système nouveau.
Pour la première fois, la flore belge est classée selon
une méthode naturelle, méthode propre à l'auteur et
qui est développée et généralisée dans V Analyse des
familles. La flore belge est enrichie d'un grand
nombre d'espèces nouvelles et de types inédits (U.
(1) M. Barthéleray-Chai'les Du Mortier, né à Tournai le
3 avril 1797, fit ses études à Tournai, puis à Paris. A peine
eut-il quitté les bancs de Técole, qu'il se passionna fortement
pour la botanique ; il n'avait pas atteint 25 ans qu'il publiait
un travail [Commentationes botanicae) qui témoigne déjà de
recherches considérables et faisait prévoir, comme nous
venons de le dire, la g-forieuse carrière scientifique que devait
parcourir son auteur. Pour préparer son Florula Belgica et
réunir les matériaux nécessaires à une Flore des Pays-Bas,
M. Du Mortier entreprit une série de voyages dans nos diverses
provinces et dans les régions voisines de nos frontières. En 1821,
il parcourut les bords de l'Amblève, de l'Ourthe inférieure,
de la Vesdre et visita une partie de la Campine limbourgeoise.
En 1822 et 1823, accompagné de Pierre Michel, il fit deux
236 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
Kickx(i)j fils de Fauteur du Flora Bruxellensis,
se fit connaître, à son tour, par la publication d'une
voyages dans les Ardenneset TEifel et aux bords de la Moselle
et du Rhin. Avec le même compagnon, il explora, en 1824, la
Zélande, le Bi'abant septentrional et une partie de la Campine
limbourgeoise. En 1825, il visita la Hollande (provinces
d'Utrecht, de Gueldre et d'Overijsel).En 1826, il lit un voyage
en Allemagne et en Suisse. Enfin, en 1827, désireux de con-
fronter certaines plantes de Belgique avef». les types linnéens,
il entreprit un voyage en Angleterre, pendant lequel il
consulta l'herbier de Linné chez Sir James Smith, à Nor-
v^ich, et explora les montagnes de l'Ecosse en compagnie de
Hooker. C'est au retour de ce voyage qu'il publia son FLorula
Belgica, dont le manuscrit était achevé avant son départ.
Jusqu'en 1837, M. Du Mortier enrichit la science de nom-
breux et importants travaux ; à partir de cette époque, sa
position politique et les travaux parlementaires lui firent
abandonner, pendant quelques années, le champ de la bota-
nique active. Mais, chez lui, le feu scientifique était loin d'être
éteint, et, en 1862, lors de la fondation de la Société royale de
botanique, il répondit à l'appel qui lui était fait par la jeune
compagnie des botanistes et accepta la tâche de la présider.
Dès lors, il reprit, avec ardeur, ses anciennes études et
nous donna, par de nouvelles publications, l'exemple du travail
et de l'activité. Nous ajouterons, en terminant, que c'est en
grande partie à lui que l'on doit la réorganisation du Jardin
botanique de Bruxelles.
(l) Jean Kickx naquit à Bruxelles le 17 janvier 1803. Après
avoir fait ses études au Lycée de Bruxelles, il enti-a à l'Univer-
sité de Louvain, en 1825, d'où il sortit, en 1830, avec le double
diplôme de docteur en sciences et de docteur en pharmacie. En
1831, il fut appelé à remplacer son père au Musée et à l'École
BOTANIQUE EN BELGIQUK 237
thèse universitaire intitulée : Commentatio de j'tlantis
officinalihus et venenatis agri Lovaniensis (1827).
R. Courtois (1), dont nous avons déjà parlé,
appartient presque entièrement à la période néerlan-
daise. Outre les deux premiers volumes du Compen-
dium florae belgicae et le Choix de plantes qu'il
de médecine de Bruxelles, en qualité de professeur intérimaire,
tout d'abord, puis en qualité de professeur ordinaire. Presque
en même temps, il fut nommé inspecteur g-énéral des pharma-
cies des hospices et des hôpitaux de Bruxelles. Le 5 octobi-e 1835,
il fut appelé à occuper la chaire de botanique à l'Université
de Gand, qu'il conserva jusqu'à sa mort, ai-rivée le !«•• sep-
tembre 1864. Kickx était un botaniste très-distingué, à qui
ses nombreux travaux ont valu une réputation justement
méritée. — C. Poelman a publié sa biographie dans V Annuaire
de l'Académie de 1865, et M. L. Pire, dans le tome lll du Bul-
letin de la Société royale de botanique.
(1) Richard - Joseph Courtois naquit à Verviers le
17 janvier 1806. Après avoir fait ses études au collège de
Liège, il entra à l'Université, où il fut reçu docteur. Lejeune,
qui avait pris le jeune homme en afifection et l'avait aidé de
sa bourse, car Courtois appartenait à une famille qui n'était
pas dans l'aisance, Lejeune, disons-nous, s'associa Courtois
pour la publication de plusieurs ouvrages. Peu de temps
après avoir reçu son diplôme, Courtois fut nommé sous-direc-
teur du Jardin botanique de Liège. Un travail excessif joint
à des inquiétudes pour sa famille, abréirea les jours de ce
savant distingué, qui mourut à Liège le 14 avril 1835. — Sa
biographie a été publiée par Ch. Morren dans V Annuaire de
V Académie de 1838.
238 APEKÇU DE L'HISTOIRE DE LA
publia avec Lejeune, on a de lui : un mémoire
couronné par l'Université de Gand sur l'origine, la
situation, la structure et la fonction des organes
servant à la reproduction chez les plantes phanéro-
games (1822); une statistique de la province de
Liège, dans laquelle l'histoire naturelle de la
province est traitée (1828); Commentarius in
Remherti Dodonaei Pemptades (1833); Mémoire sur
les Tilleuls d'Europe (1835). Aux publications bota-
niques dont il vient d'être question, il faut ajouter
quelques notices publiées dans le Messager des
sciences et des arts, de Gand, et dans les Bijdragen
tôt de natuurhundige wetenschappen, d'Amsterdam.
En 1817, Mussche publia, ainsi que nous l'avons
déjà rappelé précédemment, le catalogue du Jardin
botanique de Gand; en 1826, NystlU fit paraître celui
(1) Henri-Joseph-Pierre Nyst, né à Maestricht le 18 jan-
vier 1780, est mort à Bruxelles le 1" mai 1846. A l'âge de 19 ans,
il entra dans l'administration comme essayeur au bureau de
la garantie des matières et ouvrages d'or et d'argent, à Maes-
tricht. En 1811, grâce à la recommandation de De Candolle, qui
avait fait la connaissance du jeune botaniste lors de son voyage
en Belgique, il fut promu au grade de contrôleur principal à
Middelbourg. De cette ville, il passa, avec le même grade, à
Arnheim, puis, en 1814, à Mons. En 1822, il devint contrôleur
en chef au bureau de Bruxelles et, en 1832, il fut nommé inspec-
teur général des essais et des bureaux de garantie. Pendant sa
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 239
du Jardin botanique de Bruxelles et, en 1829, Gaede
et Courtois donnèrent celui du Jardin botanique de
Liège.
On peut voir, par ce qui précède, que la période
néerlandaise fut loin d'être stérile pour la science ;
elle marque le départ d'une véritable renaissance
botanique.
Durant cette période, l'horticulture, si intimement
unie à la botanique, renaissait, à son tour, et faisait
présager l'avenir brillant qui l'attendait pendant la
période suivante. C'est ainsi qu'à Enghien, le duc
d'Arenberg et Parmentier possédaient de magni-
fiques collections de plantes exotiques ; que les ducs
d'Ursel et d'Arenberg avaient fait élever, à Bruxelles,
des serres remplies de végétaux rares; que Van
Cassel, Papeleu, Verdonck, Van de Woestjne et
Bauwens, à Gand, cultivaient avec succès de riches
longue carrière administrative, Nyst ne cessa de s'occuper
de recherches d'histoire naturelle et principalement de l'étude
de notre flore. Il forma un herbier fort intéressant de nos
plantes indigènes. Celui-ci a été fondu dans les collections du
Jardin botanique de l'État. Après la mort de Dekin, l'admi-
nistration communale de Bruxelles confia à Nyst la direction
scientifique du Jardin botanique. Comme administrateur du
Musée d'histoire naturelle, ce naturaliste fit tous ses efforts
pour enrichir les collections de cet établissement. On peut donc
avancer que Nyst a rendu de véritables services aux sciences
naturelles et, en particulier, à la botanique.
240 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA.
collections d'espèces précieuses; qu'à Wetteren,
Opsomer et la comtesse Vilain XIIII possédaient
des jardins dignes d'être visités, etc.
III. Période belge. — A partir de 1830, date
de notre séparation politique d'avec la Hollande et
de la constitution du royaume de Belgique, la marche
de la botanique s'accéléra, pour éprouver cepen-
dant, avant 1862, un certain ralentissement. En
1862, la Société royale de botanique fut fondée et,
depuis lors, il s'est manifesté une ardeur scien-
tifique qui, nous avons tout lieu de l'espérer, n'est
pas près de se refroidir.
Nous passerons tout d'abord en revue ce qui s'est
produit de 1830 à 1862; puis, nous jetterons un coup
d'œil rapide sur les travaux botaniques qui ont
paru de 1862 à ce jour.
Pendant les trente-deux premières années de
notre période nationale, la botanique se concentra
plus ou moins au sein de l'Académie, qui s'était
successivement associée les botanistes marquants
du pays. M. Du Mortier, actuellement le doyen de
la compagnie, fut élu membre en 1829; Lejeune et
Martens, en 1834; Ch.Morren, J. Kickx et Courtois,
en 1835; M. J. Decaisne, en 1836; Galeotti, en 1840
et Spring, en 1841.
C'est M. Du Mortier qui inaugura les travaux
botaniques dans les annales de l'Académie, par son
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 241
mémoire sur la Structure comparée des animaux et
des 'cègètaux (1832). Dans ce travail, achevé dès
1828, présenté en 1829 et dont la publication n'eut
lieu que trois ans plus tard, l'auteur fait connaître,
pour la première fois, la multiplication des cellules
par cloison médiane. Cette brillante découverte, qu'on
a faussement attribuée à Hugo von Mohl, fait le plus
grand honneur à notre pays. Le même auteur publia
successivement : Essai carpograiMqiie (1835);
Notice sîir le genre Maelenia (1835); Sur deux
nouveaux Gesneria (1836); Sur le genre Adoxa
(1836); Siir le genre Dionaea (1837).
Ch. MorrenO), non moins actif que son aîné.
(1) Charles -François -Antoine Morren , né à Gand le
3 mars 1807, est mort à Liège le 17 décembre 1858. Après
avoir fait ses études à l'Athénée royal de Bruxelles, il se
rendit à l'Université de Gand, d'où il sortit avec le titre de
docteur en philosophie naturelle et en sciences mathé-
matiques. En 1830, il partit pour Paris, où il comptait
perfectionner ses connaissances ; mais il fut bientôt rappelé
en Beli^ique, pour continuer, à l'Université de Gand, les cours
de géologie, de zoologie et d'anatomie comparée, interrompus
par le départ de Van Breda, qui était rentré en Hollande, à
la suite des événements de la révolution. La suppression de la
Faculté des sciences qui eut bientôt lieu, supprima en même
temps la chaire à laquelle Morren avait été appelé. En com-
pensation, on le nomma, en 1831, professeur de physique
à l'École industrielle de Gand. Cette école fut momentanément
annexée à l'Université (en 1833), puis fondue dans la Faculté
7**
242 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
publia, dans les mémoires et les bulletins de TAca-
démie, de 1835 à 1853, près d'une centaine de
mémoires et notices sur toutes les branches de la
botanique. Il faudrait plusieurs pages pour citer les
titres des nombreux travaux de cet académicien.
Qu'il nous suffise de rappeler sommairement ici ses
mémoires sur les Hydrophytes, sur la tératologie,
la physiologie et l'anatomie. On le voit, ce savant
éminent et laborieux occupe une des premières places
dans le panthéon botanique de la Belgique.
Lejeune publia, de 1831 à 1838, quatre notices
peu étendues sur le genre NastuTti%m, sur les
Platanthera, sur VOxalis zonata et sur deux
Senecio,
J. Kickx eut une carrière académique bien
remplie. Ce fut surtout la cryptogamie qui fit
l'objet de ses principales recherches. Il débuta,
en 1837, par des notes sur le MarcJiantia poly-
des sciences qu'on avait réorg-anisée. Morren conserva, dans
celle-ci, ses fonctions de professeur de physique. En 1835, il
quitta Gand, pour occuper la chaire de botanique à l'Université
de Liège. Charles Morren a non-seulement jeté un vif éclat sur
la botanique par ses travaux extrêmement nombreux et variés,
mais il a, en outre, exercé une puissante influence sur les pro-
grés de l'horticulture par ses publications horticoles. — Sa
biographie a été publiée par son fils Edouard dans V Annuaire
de l'Académie de 1860.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 243
morplia et sur les Sclerotiitm. En 1841, il com-
mença la publication de ses mémoires sur la cryp-
togamie des Flandres, dont il termina la 5" cen-
turie en 1845. Sa monographie des variétés du
Fucîis vesiculosus a paru en 1856. La phanérogamie
tant exotique qu'indigène lui a fourni matière à
plusieurs notices.
Martens (H débuta, à son tour, en 1837, par une
notice sur l'hybridité dans les Fougères. En collabo-
ration avec Galeotti, il publia, en 1842, un mémoire
sur les Fougères du Mexique et, de 1842 à 1845,
toujours avec le même collaborateur, diverses notes
sur les plantes du Mexique. Il s'occupa, en outre,
de quelques familles exotiques et de la coloration
des végétaux. Les travaux de Martens sont fort
estimés.
(I) Martin Martens, né à Maestricht le 8 décembre 1797,
est mort à Louvain le 8 février 1863. Il fît ses humanités dans
sa ville natale, puis se rendit, en 1814, à l'Université de Liège,
où il obtint son diplôme de docteur en médecine. Après un
séjour à Paris pour suivre les cours des professeurs en renom,
il vint se fixer, en 1823, à Maestricht comme médecin praticien.
En 1825, il fut nommé professeur de pharmacologie et de
chimie pharmaceutique à l'École provinciale de pharmacie.
Enfin, en 1835, il quitta Maestricht pour venir occuper les
chaires de chimie et de botanique à l'Université de Louvain.
— Sa biographie a été publiée par M. L. Pire dans le Bulletin de
la Société royale de botanique, t. II.
244 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
M. J. Decaisne, l'illustre professeur du Muséum,
devenu Français par ses fonctions officielles à Paris,
a publié, en 1836, une notice sur la flore du Japon.
En 1840, il fit paraître un travail sur les Thalaso-
phjtes; en 1841, de remarquables mémoires sur
la Garance et sur le Gui et, en 1844, une notice
sur les anthéridies et les sporanges des Fucus.
Galeotti(l), outre les travaux qu'il publia en colla-
boration avec Martens, fit paraître une notice sur
les Graminées et les Cjpéracées du Mexique.
Spring (2) a publié, dans les recueils de TAcadé-
(1) Henri-Guillaume Galeotti, né à Paris le 8 septembre
1814, est mort à Bruxelles le 14 mars 1858. Arrivé jeune en
Belg-ique, il s'y fit connaître, dès 1835, comme géologue et
minéralogiste. Cette même année, les frères Van der Maelen,
directeurs de l'établissement géographique, le chargèrent
d'une mission scientifique au Mexique. Parti en 1835, Galeotti
explora le Mexique pendant cinq ans et y forma des collections
d'histoire naturelle extrêmement riches et, entre autres, une
collection de plantes composée de 7,000 à 8,000 espèces, dont
un grand nombre étaient nouvelles. Revenu en Belgique, il
fut bientôt appelé à prendre la direction du Jardin de la
Société royale d'horticulture connu sous le nom de Jardin
botanique de Bruxelles. — Une note biographique sur Galeotti
par M. Éd. Mon-en a paru dans La Belgique Horticole de 1855.
(2) Frédéric-Antoine Spring, né à Geroldsbach (Bavière)
le 8 avril 1808, est mort à Liège le 17 janvier 1872. Il fit ses
études humanitaires au Lycée d'Augsbourg; de cette ville, il
se rendit à l'Université de Munich, où, en 1838, il obtint le
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 245
mie, son Emcmeratio Lycopodineariun (1841), sa
grande et remarquable monographie des Lycopodia-
cées (1842 et 1850) et des notices mycologiques
(1848-1852).
Sauveur (U publia, en 1848, dans les mémoires
in-4'' de l'Académie, un atlas de planches représen-
tant un grand nombra de plantes fossiles de notre
terrain houiller {Planches figuratives des végétaux
fossiles dîi terrain liouiller de la Belgiqîce). Le texte
de cet atlas n'a pas paru.
Par ce qui précède, on peut voir que les travaux
publiés par les membres de l'Académie sont nom-
breux et présentent, pour la plupart, une grande
valeur. Toutes les branches de la science y sont
traitées. Ils sont entrés pour une large part dans
les progrès que la botanique a réalisés depuis 1830.
diplôme de docteur en médecine II alla ensuite compléter ses
études à Paris. En 1839, il fut appelé en Belgique pour venir
occuper une chaire à l'Université de Liège. Jusqu'en 1848,
on lui confia l'enseignement de la physiologie humaine et
comparée, de l'anatomie générale et de l'anatomie descriptive.
Plus tard, ayant renoncé à deux de ces cours, il fut
chargé, eu 1855, d'enseigner la pathologie généi-ale. Spring
fut un excellent professeur, un savant médecin et un botaniste
du plus grand mérite.
(1) J.-J.-D. Sauveur, médecin, né à Liège le 6 octobre 1797,
est mort à Bruxelles le 1" novembre 1862. Il fut secrétaire de
l'Académie royale de médecine.
246 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
Les travaux publiés dans les recueils de rAcadémie
par des botanistes étrangers à cette compagnie
sont les suivants : Note sur quelques cryptogames
critiques (1858), Note sur le Piloholus crystallinus
(1859), Reclier elles sur la genèse et les métamor"
plioses de la Peziza sclerotiorum Lib. (1860),
Monographie du genre PiMolus (1861), par
E. Coemans(i); Catalogue des cryptogames des
(1) Eug-ène-Henri-Lucien-Gaëtan Coemans, né à Bruxelles le
30 octobre 1825, est mort à Gand le 8 janvier 1871. Après avoir
successivement passé par le collège Ste-Barbe, àGand, et le petit
séminaire de St-Nicolas, Coemans vint, en 1844, compléter ses
études théologiques au grand séminaire de Gand, où il fut
ordonné prêtre le 23 décembre 1848. Poussé par le goût des
sciences naturelles, il fréquenta, pendant deux ans, les cours de
sciences de l'Université de Louvain. De retour à Gand, en 1853,
il fut nommé vicaire au Petit-Béguinage. Ayant donné sa
démission en 1864, il partit pour l'Allemagne et suivit, pendant
quelques mois, les cours de l'Université de Bonn ; de cette ville,
il se rendit dans le nord de l'Europe et visita successivement
la Finlande, la Suède et le nord de l'Allemagne. De retour à
Gand, il s'installa dans sa famille pour s'y livrer exclusivement
à l'étude des sciences ; mais bientôt ses services professionnels
ayant été réclamés, il accepta la direction d'un couvent des
sœurs de St- Vincent-de-Paul, connu sous le nom de pensionnat
du Crombeen. En 1870, il fut chargé par le Gouvernement
d'aller prendre possession, à Munich, de l'herbier de vonMartius
qui venait d'être acheté par l'État. — La collection de paléon-
tologie végétale formée par Coemans est conservée au Musée
royal d'histoire naturelle et son herbier fait partie des collée-
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 247
environs de Namur, par A.Bellynck(1852); Note sur
VAdoxa Moscliatellina, par C. Malaise (1855) ; Note
sur le Gagea spatîiacea, par J.-E. Bommer (1856);
Note sur le Galeojms Ladano-ocliroleuca (1853),
Note sur les hjhrides des MentJia (1853), Notes
sur qîielques plantes rares de la Belgique (1859),
par F. Crépin; Notes sur V embryon des Graminées
(1853), Note stcr le genre Maïs (1853), Note sur
le genre Michelaria (1856), par V. DeMoor; Cata-
logue des cryptogames des environs de Louvain
(1852), par Leburton; Preludia fiorae ColumUanae
(1853), Plantae ColumUanae (1863), par J. Linden
et J.-E. Planchon; Besçriptio Cactearum Mexica-
naru,m{\^^^), par M.» Scheidweiler(i); Monographie
lions du Jardin botanique de l'État. — La biographie de
Coemans a été écrite par MM, J.-J. Kickx {Bulletin de la Société
royale de botanique de Belgique, t. V) et C. Malaise {Annuaire
de l'Académie, année 1872).
(1) Michel- Joseph- François Scheidweiler, né à Cologne
le l" août 1799, est mort à Gand le 24 septembre 1861. Après
avoir fait ses études humanitaires à Siegbourg, il prit ses
grades de pharmacien à Cologne, puis il revint à Siegbourg,
en qualité de pharmacien. Il pratiqua ensuite la pharmacie
à Cologne et à Aix-la-Chapelle. Arrivé en Belgique en 1830,
il séjourna quelque temps à Liège, puis vint se fixer à Bruxelles,
où il se fît connaître par des conférences sur divers sujets
d'histoire naturelle. Lors de la fondation de l'École de
248 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
du genre Zw (1845-1846), par D. Spae; Note sur
les Michelaria (1855), par Ch.-A. Strail; Notes sur
le Cirsium super-oleraceo-jMhistre (1860), sur la
silicîUe du Draha verna (1861), sur le Cirsium
Crepini (1861), par A. Wesmael ; Note sur VEpilo-
hium canescens (1836), Cryptogames noumaucc des
Flandres [184:5), sept notices sur les cryptogames
nouveaux (1851-1861), par G. Westendorp.
En dehors des publications académiques, nous
avons à citer une série d'ouvrages dont la plupart
ont eu pour objet la flore nationale.
Marie-Anne Libert fît paraître, de 1830 à 1837,
ses Plantae exsiccatae Arduennae.
En 1831, fut publié le 2^ volume du Compendium
fiorae helgicae, dont le 3^ volume a paru en 1836,
après la mort de Courtois.
M. Du Mortier publia, en 1831, son Sylloge Jun-
germannidearum, ouvrage devenu bientôt classique
médecine vétérinaire (1836), il fut appelé à y enseigner la bota-
nique et l'agronomie. En 1851, il fut nommé professeur à
l'École d'horticulture de l'État à Gendbrugge-lez-Gand, où
il remplaça M. Planchon. Scheidweiler fat un savant fort
estimé, auquel l'horticulture nationale doit certainement une
partie de ses progrès. La botanique aussi lui doit quelques
bons travaux, — M. Emile Rodigas a publié sa biographie à
Gand en 1862 (in^" avec portrait).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 249
et dont Fauteur a donné, en 1874, une nouvelle
édition considérablement augmentée. En 1833, le
même auteur fit paraître une Notice sur les esj^èces
indigènes du genre Scropliularia, et, en 1835, un
Recueil d' observations sur les Jongermanniacées.
En 1830, J.-J. De Cloet(l) publia im catalogue
des plantes qu'il avait observées aux environs de
Dinantdel820àl827.
En 1833, R. Courtois donna son Commentaire
sur Dodoens.
J. Kickx débuta, comme cryptogamiste, en 1835,
en publiant sa Flore cryj^togamique des environs
de Loiovain. Le complément de cet ouvrage est le
Catalogue des cryptogames observés depuis 1835
dans le Bradant et la province d'Anvers, par
Westendorp et Van Haesendonck (1838).
(1) Jean-Joseph De Cloet, né à Bruges en 1790, est mort
à Freyr, près de Dinant, le 21 février 1855. Entré au séminaire
de Gand, il dut quitter cet établissement pour être incorporé
dans les armées de Napoléon. Rentré dans sa patrie, il reprit ses
études et fut, peu après, envoyé comme professeur au collège
d'Alost. Il devint plus tard précepteur du fils du duc de Beau-
fort et visita la plus grande partie de l'Europe avec son élève.
A la mort de celui-ci, le duc de Beaufort nomma De Cloet
adroinisti-ateur de son domaine de Freyr. Son herbier est
conservé au Jai'din botanique de Bruxelles. — L'article qui lui
est consacré dans la Biographie nationale, t. IV, colonne 883,
ne fait pas mention de sa qualité de botaniste.
250 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
En 1836, un botaniste luxembourgeois, Tinant, fît
connaître la végétation de Tancien duché de Luxem-
bourg dans sa Flore L%xemloiirgeoiseA^) ,
Nous devons citer ici le Florula Eannoniensis,
par Hécart ('2), publié en 1836.
(1) François -Aug-uste Tinant, né à Luxembourg le 3 novem-
bre 1803, est mort à Dommeldange le 26 janvier 1853. Le goût
de la botanique lui fut inspiré par l'abbé Mazuir, pendant
qu'il faisait ses humanités à l'Athénée de Luxembourg. Jeune
encore, il obtint un emploi dans l'administration de la comp-
tabilité des douanes et des accises, puis dans celles des contri-
butions. Plus tard, il fut attaché à l'administration des eaux
et forêts, ce qui l'obligea à faire de nombreuses courses, dont
il profita pour étudier la végétation du Luxembourg. Outre sa
Flore Luxembourgeoise, il publia, en 1826 et 1828, des notices
botaniques dans les Bijdragen tôt de natuurkundige weten-
schappen et fit paraître une collection de plantes sèches l'en-
fermant un millier de numéros. — La biogi'aphie de ce botaniste
estimable a été publiée par F. Crépin dans le tome VIII du
Bulletin de la Société royale de botanique.
(2) Gabriel- Antoine- Joseph Hécart, né à Valenciennes le
24 mars 1755, est mort dans cette ville le 19 novembre 1838.
Dès 1798, Hécart avait eu le projet de publier sa Flore du
Hainaut, mais le manque de ressources ne lui permit pas de
livrer son manuscrit à l'impression. Celui-ci fut pei'du et il ne
lui resta de cet ouvrage qu'une liste manuscrite qu'il commu-
niqua à M. Du Mortier, pour la publication du Florula Belgica.
Cette liste ou catalogue raisonné, enrichi de plusieurs remar-
ques, fut publié, en 1836, sous le titre de Florula Eannoniensis;
in-8° de 54 pages {Mémoires de la Société d'agriculture de
Valenciennes, t. II).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 251
La connaissance de notre flore nationale devint
mieux connue par les publications de C. Van
Haesondonck [Prodrome de la flore des environs
d'Anvers et d'une jyartie de la Campine, 1841);
de l'abbé Micliot [Flore du Hamaut, 1845);
de Hannon [Flore lelge, 1849 )(0; de Van de
Vyvere [Flore de la Flandre occidentale 1850) (■'^);
de V. De Moor [Essai d'une monograjMe sur les
Graminées de la Belgique, 1853, Traité des Gra-
inhiées, 1854) ; de C. Mathieu [Flore générale de Bel-
gique, 1858); de J.-E. BommQv [TaUea^o analytique
(1) Joseph-Désiré Hannon, né à Bruxelles le 13 no-
vembre 1822, est mort dans cette ville le 23 août 1870.
Après avoir fait ses études à l'Athénée, il entra, en 1842, à
l'Université pour y suivre les cours de sciences naturelles. Il se
rendit en^iuite à l'Université de Liège, d'où il sortit avec les
diplômes de docteur en sciences naturelles et de docteur en
médecine. En 1851, il fut nommé professeur à l'Université de
Bruxelles, où il donna les cours de botanique, de zoologie,
d'anatomie et de physiologie comparée. Hannon est plus connu
par ses travaux de zoologie que par sa Flore.
(2) Ernest Van de Vyvere, né à Fumes le 10 mai 1811, est
mort à Bruges le 24 juin 1853. Il commença ses études au col-
lège de sa ville natale. En 1829, il se fit inscrire à l'École de
médecine de Bruges, où il obtint le diplôme de pharmacien. Il
occupa plusieurs fonctions officielles en rapport avec sa pro-
fession. Il devint chef de la pharmacie centrale de la ville de
Bi'uges. Outre sa Flore, il a publié quelques travaux de
chimie et de physiologie végétale.
252 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
de la flore parisienne, par Bautier, édition mise en
rapport avec la flore belge, 1854); d'A. Bellynck
[Flore de Namur, 1855) (D; de F. Crépin [Manuel
de la flore de Belgique, V^ éd., 1860); de H. Van
Heurck et A. Wesmael [Prodrome de la Flore du
Brabant, 1861).
La crjptogamie belge fut l'objet des soins con-
stants de Westendorp (2) qui, de 1845 à 1860, i
(1) Aug^uste- Alexis- Adolphe- Alexandre Bellynck, né à
Bergues. Saint-Winoc, dans le département du Nord, le 16 avril
1814, est mort à Namur le 14 janvier 1877. Il fit ses études au
collège de Bergues, au petit séminaire de St-Omer et au grand
séminaire de Cambrai. Ordonné prêtre en 1837, il fut attaché
comme vicaire à la paroisse de Quesnoy-sur-Deule, près de
Lille; en 1838, il fut nommé vicaire à Dunkerque, puis aumônier
dans un couvent de religieuses à Gravelines. Entré dans la
Compagnie de Jésus en 1840, il fut envoyé, en 1841, à Katwijck
(Hollande) pour y donner un cours de littéi-ature française. En
1842, il fut nommé procureur au Collège de N.-D. de la Paix à
Namur. A partir de cette époque, il s'occupa d'histoire natu-
relle et devint professeur de zoologie, de botanique et de miné-
ralogie. Ce savant érudit et extrêmement laborieux a publié
des travaux estimés, qui ont aidé aux progrès de l'enseigne-
ment et à la connaissance de la flore belge. Il avait réuni, au
collège de Namur, une bibliothèque botanique d'une grande
richesse. — Sa biographie, par F. Crépin, paraîtra dans
V Annuaire de l'Académie de 1877.
(2) Gérard-Daniel Westendorp, né à La Haye, le 8 mars
1813, est mort à Termonde le 31 janvier 1868. Sa famille étant
venue habiter la Belgique, il fit ses premières études à Bruxelles
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 253
publié un exsiccata [Herbier cryptogamique, ou col-
lection des plantes cryptogames qni croissent en Bel-
gique), formé de 28 fascicules, composés chacun de
cinquante numéros. Ce même auteur publia, en 1854,
un petit traité fort intéressant, intitulé : Les Cryp-
togames classées d'après leurs stations natîir elles .
Le comte Alfred de Limminghe (l) a fait paraître,
A l'âge de 16 ans, il fut admis comme élève à l'École de
médecine de Bruxelles, d'où il sortit, en 1833, avec le diplôme
de chirurgien. En 1836, il fut nommé médecin adjoint dans un
régiment d'artillerie en garnison à Tournai. On le vit succes-
sivement en garnison à Bruxelles, à Brasschaet, à Beverloo, à
Gand, à Ypres, etc. En 1846, il fut nommé médecin de ba-
taillon et c'est en cette qualité qu'en 1858, il fut attaché au
dépôt du 12<= régiment de ligne à Termonde. L'herbier de ce
botaniste est conservé au Jardin botanique de Bruxelles. Les
travaux de Westendorp ont beaucoup contribué à la connais-
sance de notre flore cryptogamique. Nous devons rappeler ici
que ce botaniste a rédigé la partie du Prod^romus Jlorae ba-
tavae (1866) qui renferme les Champignons. Sa biographie a
été publiée par M. L. Pire dans le tome IX du Bulletin de la
Société royale de botanique.
(1) Alfred-Marie-Antoine de Limminghe, né à Bruxelles
le 2 septembre 1834, est mort à Rome le 17 avril 1861. Il
commença ses études au collège d'Estavayer, dépendance
du pensionnat de Fribourg; de là, il passa au collège de
Notre-Dame à Tournai, et alla achever ses études au collège
N.-D. de la Paix à Namur. C'est dans cette dernière institu-
tion qu'il prit, sous l'enseignement du Père Bellynck, goût
à la botanique. Après avoir terminé son cours de philosophie,
254 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
en 1857, un catalogue des cryptogames d'une partie
du Brabant sous le titre de : Flore mycologicine de
Gentinnes.
M. Edouard Morren, actuellement professeur de
botanique à l'Université de Liège, publia, de 1855 à
1857, plusieurs notices botaniques dans La Belgique
liorticole. Ce botaniste, marchant sur les traces
de Charles Morren, fit paraître, en 1858, sa Bis-
sertation sur les feuilles "certes et colorées envisagées
spécialement a%i point de mie des rapports de la
chlorophylle et de Vérythrophylle.
Il nous reste maintenant à signaler deux petits
traités élémentaires de botanique : l'un publié par
Charles Morren, en 1853, dans les Notions élémen-
taires des sciences naturelles, physiques et chimi-
en 1855, il s'occupa activement de botanique et réunit, au châ-
teau de Gentinnes, des herbiers importants et une bibliothèque
botanique très-précieuse. Son musée a été décrit dans La Bel-
gique horticole de 1858. En 1860, il s'enrôla dans le régiment
des zouaves pontiticaux. Il prit part à la bataille de Castel-
fidardo, où il fut blessé. Il revint en Belgique la même année.
L'année suivante, il repartit pour Rome, avec le désir de s'en-
rôler de nouveau; mais son séjour dans cette ville devait lui
être funeste. Le 15 avril, il y fut frappé d'un coup d'arme à
feu qui lui fit une blessure dont il mourut deux jours après.
Une grande partie de sa bibliothèque fut léguée au collège
N.-D. de la Paix à Namur et une partie de ses collections
de plantes sèches fut acquise par le Jardin botanique de
Bruxelles. — Sa biographie a été publiée, en 1861, par le Père
A. Pruvost.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 255
qiies; l'autre, par Spring, en 1852, sous le titre de
Botaniq%ie (publié dans V Encyclopédie po2mlaire,
éditée par M. A. Jamar).
De 1835 à 1862, les chaires de botanique de nos
Universités ont été occupées : à Gand, par J. Kickx
(1835-1862); à Bruxelles, par J.-D. Hannon (1851-
1862); à Louvain, par M. Martens (1835-1862);
à Liège, par Ch. Morren (1835-1858) et M. Éd.
Morren (1858-1862).
L'École d'horticulture de Gendbrugge eut pour
professeurs de botanique M. Planchon (1849-1851),
Scheidweiler (1851-1861) et M. F. Crépin (1861-
1862).
Le cours de botanique fut donné à l'École d'horti-
culture de Vilvorde par M. A. Wesmael.
Avant d'arriver à l'époque de la fondation de la
Société royale de botanique, qui marque le début
d'une nouvelle période, nous ne pouvons passer
sous silence la botanique horticole, les collections
remarquables de plantes cultivées et les voyages
botaniques exécutés par des Belges.
Les premières publications de botanique horticole
ont commencé, en 1828, par V Herbier de V amateur,
de Drapiez(l). Ce recueil fut terminé en 1835.
(1) Pierre-Auguste-Joseph Drapiez, né à Lille le 28 août
1778, est mort à Bruxelles le 28 décembre 1856. Il fut profes-
256 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
Drapiez fit paraître, de 1833 à 1838, sa Flore des
serres et des jardins d' Angleterre et, de 1833 à 1835,
son Encyclographie du règne mgétal. Ces collec-
tions volumineuses ne sont que des compilations.
En 1833, Charles Morren créa avec Louis Van
Houtte le premier recueil périodique illustré. L'Hor-
ticulteur belge, dont cinq volumes ont paru (1833-
1839). La même année, Richard Courtois fit paraître
son Magasin d'iiorticulture, recueil qui n'eut qu'un
volume. En 1834, un éditeur bruxellois fonda le
Journal dliorticulture pratique, qui fut successive-
ment rédigé, jusqu'en 1861, par Scheidweiler, Ysa-
beau, Galeotti et M. Funck. De 1845 à 1849, la
Société royale d'agriculture et de botanique de Gand
publia des annales, dont la rédaction fut confiée à
Ch. Morren. Ce recueil forme cinq volumes illustrés
de nombreuses figures d'espèces nouvelles.
En 1845, L. Van Houtte (U, le célèbre horticulteur
seul- de chimie et d'histoire naturelle au Musée d'histoire
naturelle de Bruxelles. En 1834, il fut nommé examinateur
permanent pour les sciences physiques et chimiques à l'Ecole
militaire. — Sa biographie, écrite par M. P. Van Beneden,
paraîtra dans le tome VI de la Biographie nationale.
(l) Louis-Benoît Van Houtte, né à Ypres le b"- juillet 1810,
est mort à Gendbrugge lez-Gand le 9 mai 1876. 11 fut envoyé à
l'École centrale du commerce à Paris ; mais bientôt il quitta
cette ville pour résider avec sa mère à Clermont-Ferrand,
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 257
gantois, commença la publication de sa Flore des
serres et des jardins de V Europe. Ce magnifique
recueil, arrivé aujourd'hui à son 22® volume, a eu
pour rédacteurs en chefs Lemaire, M. Planchon et
L. Van Houtte.
En 1851, Ch. Morren commença, à son tour, la
publication de La Belgique liorticole, qu'il rédigea
jusqu'en 1855 ; après sa mort, ce beau recueil,
arrivé aujourd'hui à son 27® volume, a été continué
avec un grand succès par son fils, M. Éd. Morren.
où il fut chargé, pendant deux ans, d'un emploi de commis. Il
vint à Bruxelles en 1830, où, après la révolution, il entra comme
fonctionnaire au ministère des finances. Mais la carrière
administrative ne plaisait guère Van Houtte, qui quitta les
bureaux pour entreprendre, en 1834, an voyage botanique
au Brésil. A son retour, en 1836, Van Houtte fut attaché au
Jardin botanique de Bruxelles. En 1839, associé avec Papeleu,
il fonda l'établissement horticole deGendbrugge, qui, quelques
années après, devint l'un des plus importants de l'Europe.
Ce fut dans cet établissement que, plus tard, le Gouvernement
établit une École d'horticulture dont Van Houtte fut nommé
directeur. Sans être un botaniste, Van Houtte, rendit néan-
moins d'impoi'tants services à la science, en réunissant dans ses
serres de riches collections de plantes exotiques et en faisant
décrire ces dernières. C'est certainement en grande partie à lui
que l'horticulture gantoise doit sa prospérité. — La biogra-
phie de Van Houtte a été publiée par M. Ém. Rodigas dans
\2t. Revue de l'horticulture belge et étrangère^ t. II, et par M. G.
Guilmot, dans la Flore des serres et des jardins de VEurope,
t. XXII.
258 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
La même année, Ch. Lemaire (1) entreprit la
publication du Jardin fleuriste qui, en 1854, fut
remplacé par L'Illustration horticole, éditée par
M. Ambroise Verschaffelt, avec Lemaire pour rédac-
teur en chef. En 1870, M. Linden, devenu proprié-
taire de rétablissement de M. Verschaffelt, continua
la publication de L' Illustration Jiorticole, avec
M. Éd. André pour rédacteur en chef. Ce recueil,
parfaitement illustré, est parvenu à son 24^ volume.
Interrompant l'ordre chronologique, nous citerons
ici un nouveau recueil horticole qui est édité,
comme deux des précédents, dans la cité gantoise :
Revue de lliorticulture lelge et étrangère. Cette
publication illustrée a été fondée en 1875 et est
rédigée par MM. Fr. Burvenich, 0. de Kerchove de
Denterghem, Éd. Pynaert, Ém. Rodigas, Aug. Van
Geert fils et H.-J. Van Huile.
Ces recueils périodiques rendent non-seulement de
grands services à l'horticulture proprement dite,
mais ils enrichissent encore la science d'espèces
nouvelles et d'articles de botanique.
En dehors de ces publications périodiques, nous
(l) Charles-Antoine Lemaire, né à Paris en 1801, est mort
dans cette ville le 22 juin 1871. Il fut, tout d'abord, professeur
de littérature classique, puis maître de pension. C'est vers
1845 qu'il vint à Gand, où il fut attaché à la rédaction de la
Flore des serres et, 'plus tard, à celle de ^Illustration horticole.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 259
devons citer deux beaux ouvrages à planches édités
par M. J. Linden : Hortus Lmcleniamis (1859) et
Pescatorea. Iconog rapide des Orchidées (1860).
C'est sous les auspices de la Fédération des Socié-
tés d'horticulture qu'ont été organisés les congrès
internationaux d'horticulture qui se sont réunis à
Bruxelles en 1864 et en 1876 et auxquels ont assisté
un grand nombre de botanistes étrangers. Ces con-
grès ont eu lieu à l'occasion de deux splendides
expositions florales de la Société royale de Flore.
Les Sociétés d'horticulture sont extrêmement nom-
breuses en Belgique, et chacune d'elles organise
périodiquement de belles expositions. Les princi-
pales sont : Société royale d'agriculture et de bota-
nique de Gand, fondée en 1808; Société provinciale
d'horticulture et de botanique de Bruges, fondée en
1561 ; Société royale de Flore de Bruxelles, fondée
en 1660; Société royale d'agriculture et l'horticul-
ture de Louvain, fondée en 1820; Société royale
d'horticulture et d'agriculture d'Anvers, fondée
en 1828; Société royale d'horticulture de Mons,
fondée en 1829; Société royale d'horticulture de
Liège, fondée en 1830; Société royale Linnéenne
de Bruxelles, fondée en 1853 ; Société d'horticul-
ture de Tournai ; Société royale d'horticulture de
Malines, fondée en 1837; Société royale d'agricul-
ture et de botanique de Verviers, fondée en 1854;
260 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
Société royale d'horticulture de la province de
Namur, fondée en 1855.
Comme au xvi° siècle, la Belgique horticole brille
au premier rang par ses collections de plantes
vivantes exotiques. Gand se distingue, entre toutes
les villes du pays, par ses nombreux établissements
horticoles et par les collections qui se trouvent chez
les amateurs. Liège vient en second lieu; puis,
Anvers, Malines, Bruxelles, Bruges, Louvain, Mons,
Tournai et Namur.
Il convient de donner ici quelques détails sur les
voyages botaniques exécutés par les Belges. Notre
petit pays peut se glorifier d'avoir eu de nombreux
voyageurs qui, sans souci de leur santé et souvent
au péril de leur vie, ont été, dans les contrées
lointaines, recueillir des plantes pour enrichir nos
jardins ou nos herbiers (0.
Peu de temps après la révolution de 1830, le
goût des voyages d'exploration s'empara de quelques
jeunes gens dévoués aux progrès de la botanique et
de l'horticulture.
(1) Pour plus de détails sur les botanistes-voyageurs belges,
on consultera le discours de M. F. Plateau sur : Les voyages
des naturalistes belges [Bulletin de V Académie royale de Belgique,
t. XLII, p. 1050); Plantes de serre, par Éd. Morren (1867)
et VaiViicle Horticulture, ^diV'9.-'K. De V\xydt [Patria Belgica,
1. 1, p. 587).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 261
Le premier, parmi ces voyageurs, fut Louis Van
Houtte, qui, nous l'avons vu, partit, en janvier 1834,
pour le Brésil, où il séjourna jusqu'à la fin de
Tannée 1835. Malgré quelques contre-temps, ce
voyage fut très-utile à l'horticulture. Les envois
faits par Van Houtte parvinrent heureusement à
destination.
En 1835, le Gouvernement confia une mission
scientifique à MM. Linden, Funck et Ghiesbreght,
qui explorèrent le Brésil pendant au delà d'une
année. Rentrés en Belgique en 1837, ils repartirent
la même année pour l'Amérique. Ils ne revinrent
qu'en 1840 et 1841.
M. Linden, qu'on peut considérer, à juste titre,
comme le plus intrépide de nos botanistes-voyageurs,
fit en 1841, en compagnie de Louis-Joseph Schlim,
un grand voyage dans la Colombie et le Venezuela;
il ne revint en Europe qu'en 1845.
M. Funck explora également le Venezuela pendant
les années 1841, 1842 et 1843. En octobre 1845, ce
même voyageur, accompagné de Schlim, partit de
nouveau pour le Venezuela, d'où il gagna la Nouvelle-
Grenade. Il était de retour en Belgique en 1847; son
compagnon Schlim ne revint qu'en 1852.
M. Ghiesbreght partit encore pour le Mexique
en 1852, pays où il s est établi et où il continue,
depuis, ses explorations scientifiques.
262 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
Les recherches de MM. Linden, Funck, Schlim
et Ghieshreght ont été extrêmement heureuses
et ont enrichi la science d'une foule d'espèces nou-
velles (1).
Le voyage que fit Galeotti au Mexique (1835-
1840) eut des résultats extrêmement importants par
les vastes collections de plantes desséchées qu'il
avait formées dans ce pays.
Joseph Libon (2) fit trois voyages au Brésil : le
premier en 1842, en compagnie de Claussen, voyage
qui dura jusqu'en 1845; le second en 1846 et
le troisième en 1859. Ce courageux voyageur périt
malheureusement le 2 août 1861, non loin de Rio
Janeiro.
Un Anversois, M. Verheyen, fit un voyage au
Mexique (1843-1844) pour le compte d'un horticul-
teur, auquel il envoya un grand nombre de plantes
vivantes.
M. Fr. Devos fut envoyé, en 1846, dans le Brésil
méridional par M. Ambroise Verschaffelt, auquel
il fit des envois intéressants.
(1) Pour plus de détails sur les voyages de M. Linden, con-
sulter la Flore de la Colombie, 1" livraison, par Linden et
Planchon.
(2) Libon naquit à Verviers le 18 mars 1821. A l'âge de
18 ans, il était entré comme jardinier chez Jacob- Makoy.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 2G3
Les séjours que firent au Mexique MM. Tonel
et Van Huile, horticulteurs gantois, et M. Van Cels,
horticulteur bruxellois, ne furent pas sans profit
pour l'horticulture et la botanique.
M. Julien Deby a séjourné, à plusieurs reprises,
dans diverses parties de l'Amérique du Nord et y a
fait des observations utiles à la botanique. Nous
pouvons en dire autant de M. Houzeau, le directeur
de l'Observatoire de Bruxelles.
M. de Malzine (1869-1870) a recueilli au Mexique
des plantes vivantes qui ont enrichi nos serres.
M. Jean Chalon (1870, 1871, 1875) a visité en
botaniste l'Algérie, le Maroc et l'Egypte.
M. Delchevalerie, fixé depuis plusieurs années en
Egypte, a fait des envois de plantes et de produits
végétaux en Belgique.
M. De Maeschalck, envoyé par M. Linden, a visité
récemment quelques points de la Nouvelle-Calédonie.
Nous ne devons pas oublier M. Jean Van Volxem,
qui, dans ses longs voyages dans les diverses régions
du globe, n'a pas négligé la botanique.
Ainsi que nous avons déjà eu l'occasion de le dire,
la fondation de la Société royale de botanique, en
1862, a marqué, dans la marche de la botanique
dans notre pays, une nouvelle période qu'on pourrait
appeler démocratique ou extra-officielle.
Depuis une dizaine d'années, un assez grand nom-
264 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA
bre d'amateurs de botanique (U s'occupaient active-
ment de l'étude de la flore indigène et le besoin d'un
lien, d'une association qui put les réunir, se faisait
de plus en plus sentir, de sorte qu'en 1862 l'idée
d'une Société botanique fut accueillie avec la plus
grande faveur. Le 1®'' juin de cette même année, la
Société royale de botanique fut constituée sous la
présidence de M. Du Mortier, le doyen des bota-
nistes belges. Depuis lors, les jeunes botanistes
trouvent dans le Bulletin de cette Société un recueil
où ils peuvent insérer les résultats de leurs recher-
ches et de leurs observations.
Nous avons précédemment employé l'épithète de
démocratique pour caractériser la nouvelle période,
et ce n'est pas sans raison. En effet, jusqu'à la
fondation de la Société, on ne possédait pour ainsi
dire qu'un seul canal pour faire connaître au public
le résultat de nos études spéciales, celui de l'Acadé-
mie; or, cette compagnie, par la nature de ses
travaux, ne peut accueillir que les œuvres d'une
certaine portée scientifique que n'ont point, d'ordi-
naire, les travaux des jeunes débutants. La Société,
en accueillant les modestes essais des jeunes bota-
nistes, a fortement stimulé leur zèle ; elle leur a
(1) La plupart des noms de ces amateurs ont été rappelés
dans la première édition du Manuel de la flore de Belgique,
pp. LXV-LXVIII.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 265
permis de prendre confiance en eux-mêmes et de
se perfectionner rapidement.
Si Ton jette un coup d'œil sur les tables des matières
des quinze volumes composant la collection du Bulle-
tin de la Société, on est étonné de Tardeur et de
l'activité de la phalange botanique qui s'est rangée
sous son drapeau. Ce qui domine dans cette publica-
tion, ce sont les travaux concernant la flore indigène :
monographies, descriptions variées, géographie bota-
nique et catalogues de localités ; toutefois, les mono-
graphies générales, la taxinomie, la physiologie,
l'anatomie, Torganogénie et la paléontologie végé-
tale y font l'objet de notices et de mémoires assez
nombreux.
Il n'est pas à douter qu'un avenir brillant ne soit
réservé à cette Société, qui, très-modeste à son
origine, a fini par se faire une belle place non-seule-
ment dans le pays, mais encore à l'étranger.
De son côté, l'Académie a publié, dans son Bulletin
et dans ses Mémoires, une série de travaux dus à la
plume d'Eugène Coemans et d'Auguste Bellynck,
de MM. Éd. Morren, J.-J. Kickx, A. Gilkinet,
Alfr. Wesmael, A. Cogniaux et F. Crépin.
A leur tour, la Fédération des Sociétés d'horticul-
ture, la Société royale Linnéenne et la Société des
sciences, arts et lettres du Hainaut ont fait paraître,
dans leurs Bulletins, des monographies et des notices
266 APERÇU DE L'HISTOIRE DE L4
botaniques qui sont venues enrichir notre littérature
scientifique.
Depuis 1862, l'activité des botanistes belges ne
s'est pas entièrement concentrée au sein des Sociétés.
En dehors de celles-ci, on a vu paraître les ouvrages
suivants : Le microscope, par H. Van Heurck,
P« éd., 1865, 2' éd., 1869 ; Manuel de la flore
de Belgique, par F. Crépin, 2" éd., 1866, 3^ éd.,
1874 ; Flore cryptogamique des Flandres, par
J. Kickx, éditée par J.-J. Kickx, 1866 ; Flore
analytique du centre de la Belgique, par L. Pire et
F. Muller, 1866; Recueil d' observations botaniques
et descrip)tions de plantes nouvelles, par H. Van
Heurck, fasc. I, 1870, fasc. II, 1871 ; La vie d'une
plante, par J. Chalon, 1871 ; Catalogue de la flore
helge, par F. Crépin, F. Gravet et C. Delogne, 1872;
Les plantes ornementales à feuillage panacM et
coloré, par A. Cogniaux et É. Marchai, t. I, 1873,
t. II, 1 874 ; Cours élémentaire de botanique, par
A. Bellynck, V éd., 1874, 2« éd., 1876 ; Notions
élémentaires de botanique à Vusage des écoles, par
F. Crépin et J. Poncin, 1876 ; Catalogue des
plantes, soit spontanées, soit cultivées en grand, obser-
vées en Belgique, à Vtis âge des herborisations, par
A. Belljnck, 1876; Flore de Fraiponi, Nesson-
vaux et leurs environs, etc., par M. Michel, 1877.
Les collections de plantes sèches publiées depuis
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 267
1862 sont nombreuses et importantes : Cladoniae
Belgicaea exsiccatae, quas collegit et distribuit,
schedulis criticis additis, Eugenius Coemans, deux
centuries ; Herbier des plantes rares et critiques
de Belgique, par H. Van Heurck et A. Martinis;
8 fascicules de 50 numéros chacun, 1801-1868;
Kickxia Belgica, ou Herbier des plantes les plus
rares de la Belgique, par A. Thielens et A. Devos,
3 centuries, 1865-1867; Les Glumacées de Bel-
gique, par A. Cogniaux et É. Marchai, 3 fasci-
cules, 1869-1871 ; Les Mousses de VArdenne, par
C. Delogne et F. Gravet, 5 fascicules de 50 numé-
ros chacun, 1868-1873; Les Hépatiques de VAr-
denne, par C. Delogne et F. Gravet, 6 fascicules de
10 numéros chacun, 1868-1873; BryotJieca Belgica,
ou Herbier des Mo\isses de Belgique, par F. Gravet,
8 fascicules de 50 numéros chacun, 1874-1876;
Sphagnotheca Belgica, par F. Gravet, P' fascicule
de 70 numéros, 1877.
Nous n'entreprendrons pas d'apprécier ici la
valeur et les mérites des travaux botaniques qui ont
été publiés depuis 1862; ces travaux sont encore
trop récents pour que l'historien les juge avec une
complète impartialité. Nous nous bornerons à dire
que la nouvelle phalange des botanistes belges
marche sur les traces des Du Mortier, des Morren,
des Kickx, des Coemans et des Lejeune.
CHAPITRE DEUXIEME.
ENSEIGNEMENT DE LA BOTANIQUE EN BELGIQUE.
En Belgique, la botanique est enseignée d'une
façon plus ou moins développée dans huit établisse-
ments d'instruction publique : les quatre Universités,
les deux Écoles d'horticulture, l'École de médecine
vétérinaire et l'Institut agricole. Les Universités et
les Écoles d'horticulture ont des professeurs spéciaux
de botanique ; tandis qu'à l'École de médecine vété-
rinaire et à rinstitut agricole, la botanique est
enseignée par des professeurs chargés d'autres bran-
ches des sciences.
En nous permettant de juger du résultat de l'en-
seignement de la botanique en Belgique et en établis-
sant un parallèle entre les institutions de notre
pays et celles de l'étranger, notre intention n'est
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 269
point, on le comprendra aisément, de porter un
jugement sur les savants chargés d'enseigner la
botanique, mais de rechercher les qualités ou les
défauts des divers systèmes d'enseignement.
Si, par exemple, on compare le nombre et la
valeur des botanistes qui sortent des Universités alle-
mandes et des Universités belges, on doit avouer que,
toutes proportions gardées, nous sommes inférieurs
à nos voisins.
Quelles peuvent être les causes de cette infério-
rité? Ces causes, que l'on ne peut attribuer au
personnel enseignant, sont multiples. Elles tiennent
au faible développement de l'esprit scientifique parmi
la jeunesse de nos écoles ; à l'absence presque
complète d'instruction spéciale chez les jeunes gens
sortant des collèges et des athénées ; à l'organisation
incomplète de l'enseignement de la botanique dans
les Universités et enfin au peu d'avenir que présente,
aux jeunes gens, l'étude spéciale de la botanique.
Examinons attentivement plusieurs de ces points
sans nous préoccuper de l'amour-propre national.
Toutes les causes d'infériorité qui viennent d'être
invoquées s enchaînent plus ou moins En effet, si les
enfants, dès l'école primaire, comme cela se voit en
Allemagne, étaient initiés aux premières notions de
la botanique ; si les jeunes gens recevaient une
instruction spéciale dans les écoles moyennes,
270 ENSEIGNEMENT DE LA
dans les collèges et les athénées, on verrait le goût
de la botanique se répandre ; les étudiants entre-
raient ensuite à l'Université suffisamment préparés
pour suivre avec fruit le cours de botanique supé-
rieure. Que voit-on généralement se produire? Les
élèves de nos athénées et de nos collèges, presque
complètement dépourvus de notions de botanique,
sont brusquement appelés à suivre un cours univer-
sitaire organisé plus ou moins d'après la méthode
allemande et auquel ils ne sont nullement préparés.
Dans de telles conditions, le professeur, à moins
de n'être pas compris de la plupart de ses élèves, doit
fréquemment interrompre le développement de son
cours supérieur pour enseigner les choses les plus
élémentaires et qui devraient être connues des étu-
diants avant leur entrée à l'Université. Le professeur
de botanique se trouve être ici dans le cas d'un
professeur de rhétorique qui devrait enseigner
devant des élèves qui n'auraient pas fait leurs
premières classes d'humanités. Des élèves mal pré-
parés, disons même des élèves ignorants , qui sont
appelés à suivre un cours d'anatomie et de physio-
logie végétales, comprennent très -mal les leçons du
professeur; ils ne peuvent guère prendre goût à la
science et ils n'en étudient que ce qu'il faut savoir
pour ne pas échouer dans les examens.
En Allemagne et dans plusieurs autres pays, on
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 271
voit un grand nombre de médecins et de pharma-
ciens cultiver avec succès la science botanique. En
Belgique, par suite de l'absence presque complète
d'un bon enseignement spécial dans les établisse-
ments d'instruction moyenne, il n'y a que fort peu
de médecins et de pharmaciens imitant leurs con-
frères de l'étranger.
Pour rendre l'enseignement universitaire fruc-
tueux, il faut, avant tout, apporter des modifica-
tions dans l'enseignement primaire et moyen, en y
introduisant l'étude de la botanique.
L'utilité de la botanique et des sciences naturelles
en général n'est plus contestée aujourd'hui par
les esprits éclairés. Ces sciences ont fait de tels
progrès, occupent tant l'attention par leurs brillantes
conquêtes, que la routine pédagogique de plusieurs
siècles sera bien forcée de céder devant les exigences
de l'avenir. Malheureusement, cette routine est
encore soutenue par tout un monde intéressé à la
voir se perpétuer. Une foule de positions seraient
amoindries par l'envahissement des sciences natu-
relles dans l'enseignement à tous les degrés; les
professeurs de langues mortes qui ont blanchi ou
veulent blanchir dans leurs chaires en expliquant
laborieusement l'antiquité à une jeunesse qui veut
vivre dans le présent et se préparer pour l'avenir,
de même que les professeurs d'histoire et de littéra-
272 ENSEIGNEMENT DE LA
ture, ne voient pas sans une certaine appréhension
l'histoire naturelle réclamer une large place dans
les programmes de l'enseignement. Quoi qu'on fasse,
quelles que soient les prétendues raisons qu'on
invoque pour maintenir les sciences naturelles au
rang secondaire qu'elles occupent dans les pro-
grammes, ces sciences s'imposeront pourtant et
finiront par constituer Tune des principales branches
de l'enseignement.
Les hommes d'Etat ont, du reste, bien compris,
■dans ces derniers temps, l'avenir qui est réservé aux
sciences naturelles et notre Gouvernement cherche
à bien organiser leur enseignement dans les diverses
classes de nos établissements d'instruction moyenne.
On sent même aujourd'hui le besoin d'introduire
l'enseignement de la botanique dans les écoles
primaires.
L'instituteur, par l'enseignement intuitif, initiera
ses écoliers aux premières notions de la botanique.
Ceux-ci, arrivés à l'école moyenne ou à lathénée,
seront déjà préparés à suivre un cours élémentaire.
Plus tard, les élèves qui entreront à l'Université
seront à même de comprendre les leçons de haute
science ; ils n'auront plus à s'occuper des éléments
de la botanique et pourront se livrer aux travaux
de laboratoire
Une autre conséquence de la réorganisation de
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 273
renseignement, c'est Touverture de nouvelles chaires
dans les athénées et les écoles normales : un
seul professeur ne suffira plus, comme aujourd'hui,
pour enseigner l'ensemble des sciences naturelles
avec la physique, la chimie et l'astronomie. Les
chaires étant ainsi dédoublées, un plus grand nombre
de places seront ouvertes aux savants et, par suite,
le goût de la science tendra à se développer parmi
les jeunes gens.
A leur tour, les Universités subiront l'influence du
progrès réalisé dans les établissements d'un ordre
inférieur ; elles sentiront la nécessité d'élargir l'en-
seignement de la botanique, en appelant plus d'un
professeur pour enseigner les diverses branches
de la science, comme cela se voit, du reste, en
Allemagne, en France et ailleurs. Déjà l'une de nos
Universités est entrée dans cette voie heureuse
et féconde, en nommant deux professeurs pour le
cours botanique. Nous croyons inutile de défendre ici
l'institution des professeurs libres, ce qu'on désigne,
en Allemagne, sous le nom de privat-docenten : tous
les esprits éclairés et exempts de préjugés admettent
aujourd'hui la grande utilité de ces adjoints des pro-
fesseurs titulaires. Ces derniers devraient, en outre,
être aidés par des préparateurs instruits, qui
deviendraient, dans le laboratoire, de véritables
répétiteurs.
274 ENSEIGNEMENT DE LA
Depuis longtemps, on possède dans les Univer-
sités des laboratoires destinés aux chimistes et
aux physiciens ; mais il avait semblé, jusqu'en ces
derniers temps, que renseignement de la zoologie et
de la botanique n'avait aucunement besoin d'être
appuyé par des travaux de laboratoire. La bota-
nique, pas plus que la chimie, ne peut se passer de
l'outillage et des installations nécessaires pour
rendre son enseignement aussi pratique que possible.
Nous sommes porté à attribuer, en grande partie, à
l'absence de laboratoires notre infériorité en ce
qui concerne les travaux de botanique anatomique
et physiologique. Disons ici, en passant, que l'absence
de laboratoires a forcé plusieurs de nos jeunes
savants à quitter la Belgique pour aller compléter
leurs études dans les Universités étrangères. Il y a
lieu d'espérer que les efforts faits actuellement par
nos professeurs pour organiser des laboratoires de
botanique, seront couronnés de succès et que nous
verrons bientôt renseignement supérieur en mesure
de répondre complètement aux besoins de la science.
A ce propos, qu'il nous soit permis d'émettre quel-
ques réflexions sur la manière dont on pourrait
actuellement donner renseignement des sciences
naturelles et, en particulier, celui de la botanique.
L'enseignement de la botanique est resté, jusqu'à
présent, trop théorique ; les professeurs consacrent
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 275
un temps trop considérable à l'exposition des
éléments et des principes de la science. Comme
celle-ci possède, aujourd'hui, de bons traités, des
ouvrages rédigés spécialement au point de vue de
l'enseignement et dont les éditions successives per-
mettent aux étudiants d'être toujours tenus au
courant des découvertes, est-il nécessaire, est-il même
bien utile que le professeur astreigne ses élèves à
copier des extraits de ces mêmes ouvrages qu'ils ont
entre les mains? Si le professeur craint de voir ses
élèves s'égarer dans des traités volumineux, où
ils pourraient s'arrêter aux choses secondaires et
négliger les choses principales, qu'il publie un cours
substantiel et concis pouvant servir de guide ; mais
qu'il se garde de faire la dictée de celui-ci, car
ce serait incontestablement du temps perdu, et pour
lui et pour ses élèves. Ce cours, autographié ou
imprimé, devrait être, chaque année, modifié et
complété suivant les besoins de la science. Alors,
les leçons de botanique ne se donneraient plus guère
du haut d'une chaii^e ; ce serait dans le laboratoire
que les études se feraient presque exclusivement,
au milieu des objets à examiner, en face des
appareils, avec l'aide des instruments. Le professeur,
sans aucune préoccupation littéraire et par des
explications familières et souvent répétées, enseigne-
rait la structure des tissus, le développement des
276 ENSEIGNEMENT DE LA
cellules et des vaisseaux, celui des organes complexes,
la circulation des sucs, les phénomènes biolo-
giques, etc., en faisant voir, en même temps, les pré-
parations nécessaires, en faisant des expériences, en
disséquant des plantes et en apprenant à ses élèves à
faire les préparations, les dissections et les expérien-
ces. Les objets bien vus, les expériences suivies avec
attention instruiront véritablement l'étudiant; celui-
ci conservera un souvenir fidèle des choses, et ce sou-
venir lui rendra faciles les définitions qui pourront lui
en être demandées. Par le travail du laboratoire,
rélève comprendra plus clairement le texte du cours
ou du traité qu'il aura entre les mains et, au lieu de
savoir simplement des mots et des phrases, il con-
naîtra les choses. Du reste, rien n'empêchera le pro-
fesseur de résumer brièvement, à la fin de chaque
séance pratique, les principaux faits observés et de
les rattacher à l'ensemble de la science. De temps
à autre, il montera dans sa chaire pour exposer
à grands traits les lois générales et les faits
principaux, afin de permettre à ses auditeurs de
ranger et de classer dans leur esprit les obser-
vations faites dans le laboratoire. En somme, un
professeur de botanique n'est point, comme le pro-
fesseur de droit, de philosophie, d'histoire ou de
littérature, astreint à toujours parler pour exposer
et discuter des faits qui ne sont pas tangibles ; il
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 277
doit surtout enseigner expérimentalement et res-
treindre, autant que possible, l'enseignement pure-
ment théorique.
Ce qui complète admirablement renseignement de
la botanique, ce sont les herborisations. Aussi ne
saurait-on trop engager les professeurs à faire des
herborisations avec leurs élèves et surtout des her-
borisations sérieuses. Pendant l'excursion, l'élève
studieux a l'occasion de consulter le maître sur des
points qu'il n'a pas bien compris au cours ou sur
les difficultés qui se présentent fréquemment dans
l'étudft de la botanique rurale. En contact familier
avec ses élèves, le professeur peut aisément stimuler
leur zèle et leur inspirer le goût de la science.
C'est dans les herborisations qu'on devient réelle-
ment botaniste; c'est surtout par l'étude de la
flore des champs que le goût des plantes se développe
et qu'on est pris de l'amour des fleurs. Sur les bancs
de l'école, au pied de la chaire, la botanique paraît
froide et dépourvue de charme; il faut que les leçons
du cours soient réchaufl'ées, fécondées, pourrions-
nous dire, par des promenades dans les champs.
L'herborisation est pleine d'attraction et de profit
pour l'élève ; celui-ci y trouve même beaucoup
d'agrément ; mais il n'en est pas tout à fait de
"même pour le maître, qui, outre la préoccupation de
bien diriger une compagnie de jeunes gens parfois
278 ENSEIGNEMENT DE LA
un peu turbulents, est, à chaque pas, assailli de
questions auxquelles il est tenu de répondre. Il doit,
de plus, stimuler le zèle des indolents et faire tous
ses efforts pour rendre les recherches intéressantes
et fructueuses. On peut le dire, tout n'est pas agré-
ment dans la tâche du professeur qui herborise avec
des étudiants ; mais, répétons-le, c'est plutôt comme
herborisateur qu'il formera des botanistes que comme
professeur.
Cette dernière réflexion nous amène naturellement
à exprimer notre opinion sur l'influence que peuvent
exercer personnellement les professeurs et tous ceux
qui, par leur position, sont appelés à contribuer aux
progrès de la science. Un professeur peut former
de bons élèves par son enseignement ou par ses
écrits; un conservateur de musée peut rendre de
grands services aux étudiants en mettant à leur
disposition des collections riches et bien classées ;
mais si le professeur ou le conservateur borne sa
mission à son rôle oflficiel; si, drapé dans sa dignité,
il dédaigne le commerce des jeunes gens studieux
ou s'il craint de se mêler à la foule des modestes
amateurs, qu'il soit bien persuadé que son influence
n'est pas exercée d'une façon complète. Un enseigne-
ment, quelque savant qu'il soit, des collections bien
classées, de savants mémoires, suflîsent-ils toujours
pour allumer le feu sacré de la science ? Nous ne
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 279
le pensons pas. Le naturaliste doit savoir quitter sa
chaire ou son cabinet pour rechercher les jeunes
gens dont les goûts sont tournés vers l'étude des
sciences et les modestes amateurs qui, par timidité,
craignent de s'adresser à lui; il doit, dans ses
rapports avec les uns et les autres, rester simple
et ne point faire trop sentir sa supériorité, afin
de ne pas décourager ceux qui aspirent à devenir
eux-mêmes des savants ; il doit s'efforcer de décou-
vrir ceux d'entre-eux qui possèdent l'étincelle du
génie et qui demandent à être guidés. Pour exercer
une action utile sur les étudiants et sur les ama-
teurs, pour élever le niveau scientifique dans son
pays, il ne doit pas reculer devant les ennuis et les
obstacles qu'il peut rencontrer.
Si, par ses efforts, il est parvenu à faire naître le
feu sacré chez quelques adeptes ; si, en outre, il a
imprimé une bonne direction aux études d'un grand
nombre d'élèves et d'amateurs, alors il aura rempli
son rôle et il pourra se considérer comme un véritable
promoteur de la science.
CHAPITRE TROISIÈME.
JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. — SOCIÉTÉS SCIENTI-
FIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. — COLLECTIONS BOTANIQUES
PARTICULIÈRES. —COLLECTIONS DE PLANTES VIVANTES.
Nous allons, tout d'abord, passer en revue les
institutions publiques qui ont pour objet plus ou moins
spécial l'étude de la botanique : nous nous occuperons
ensuite des collections botaniques appartenant à
des particuliers et des bibliothèques publiques et
privées.
§ P^ — Jardins hotaniques.
Les Jardins botaniques de notre pays sont au
nombre de cinq : les jardins de Bruxelles, de Liège,
de Gand, de Louvain et d'Anvers.
Le premier appartient à l'État ; les^ autres sont la
propriété des communes où ils sont installés.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 281
I. Jardin botanique de Bruxelles. — Par la
richesse de ses collections, par le nombre et l'étendue
de ses serres, par son personnel et par le chiffre
de son budget, le Jardin botanique de Bruxelles est
le plus important du pays.
L'étendue de ce Jardin, en y comprenant l'emplace-
ment des bâtiments, est d'environ six hectares.
Comme établissement vraiment scientifique, ce
Jardin ne date, en quelque sorte, que de ]870, année
où le Gouvernement en fit l'acquisition. Auparavant,
ce n'était guère qu'un établissement horticole, dont
les collections ne rendaient que de faibles services
au public (1).
(1) Le premier Jardin botanique de Bruxelles fut créé en
1797 sur remplacement du Jardin du palais des gouverneurs
généraux des Pays-Bas autrichiens, où se trouve actuellement
la Bibliothèque royale. Ce premier Jardin fut celui de l'École
centrale du département de la Dyle et, plus tard, celui de
l'École de médecine. Sa direction scientifique fut successive-
ment confiée aux professeurs d'histoire naturelle de ces deux
établissements d'instruction : Van dei* Stegen de Putte, Rozin,
Adrien Dekin, Kickx père, De Ronnay et Kickx fils. Ce fut
Van der Stegen de Putte qui en fut le créateur.
Nyst, qui fut l'un des administrateurs et qui remplit même
les fonctions de directeur après la mort de Dekin, publia, en
1826, le catalogue des plantes qui y étaient cultivées.
Dans ce premier Jardin, on avait conservé un pied de Robinia
Pseudo- Acacia planté du temps d'Albert et d'Isabelle.
Avant de parler du Jardin qui a remplacé celui de l'École
282 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
Depuis la reprise du Jardin par l'État, l'établisse-
ment est entré dans une nouvelle ère : un personnel
centrale, il est intéressant de rappeler qu'à l'époque (1788) où
plusieurs des Facultés de l'Université de Louvain furent trans-
férées à Bruxelles, dans l'édifice servant actuellement de
Palais de justice, Joseph II avait eu le projet de créer un
vaste Jardin botanique sur le territoire de Saint-Gilles, hors
la porte de Hal. Le plan de ce Jardin avait été dressé d'après
les idées du D"" Mârter, professeur de botanique à l'Université
de Louvain.
La création du nouveau Jardin botanique de Bruxelles est
due à une Société ayant eu pour fondateurs le baron Van
Voldende Lombeke, J.-B. Meeus, Drapiez et l'abbé Van Geel.
Cette Société, fondée en 1826, prit, en 1837, le titre de Société
royale d'horticulture de Belg'ique.
De 1826 à 1870, année de sa dissolution, cette Société passa
alternativement par diverses phases de prospérité et de déca-
dence, qu'il importe peu de rappeler ici. Enfin, le 28 juin 1870,
son Jardin fut cédé à l'État moyennant la somme d'un million
de francs. Cette cession heureuse, qui intéressait si vivement
la botanique, fut, en grande partie, due aux efforts persé-
vérants de M. Du Mortier.
Le lecteur trouvera des détails étendus sur l'histoire de ce
Jardin dans la Notice sur le Jardin botanique de Bruxelles
publiée par M. Bommer dans le tome IX (1871) du Bulletin de
la Société royale de botanique de Belgique, pp. 418-455, dans le
Rapport sur le Jardin botanique de VÊtat à Bruxelles, que
M. Edouard Bureau a publié dans le tome XX du Bulletin de
la Société botanique de France (1873) et dans le Petit guide
du Jardin botanique de Bruxelles publié, cette année, par la
direction de l'établissement. Ch. Morren a donné quelques
détails sur l'ancien Jardin botanique dans L'Horticulteur belge,
t. I, 1833-1834, pp. 164-166.
SOCIETES SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 283
scientifique lui est attaché; des collections de plantes
sèches et de produits végétaux sont venues enrichir
son musée ; de grands travaux ont été exécutés
dans les bâtiments et dans le jardin proprement dit.
Grâce aux sacrifices que fait annuellement TÉtat,
on peut prévoir que, d'ici à un petit nombre d'années,
le Jardin botanique de Bruxelles pourra être rangé
parmi les jardins les mieux organisés et les plus
riches de l'Europe.
Ses herbiers sont installés dans une vaste galerie
qui sert en même temps de laboratoire et de salle
d'étude. Cette galerie, éclairée par les côtés et
par le plafond percé d'un large lanterneau, mesure
42'"25 de longueur sur 11"22 de largeur. Elle
renferme un herbier général, un herbier d'Europe
et un herbier de Belgique.
L'herbier général est principalement formé de
l'herbier de von Martius, dont le Gouvernement a
fait l'acquisition. A ce premier fond, très-considé-
rable, sont venues se joindre diverses collections,
parmi lesquelles on peut citer celle de Galeotti,
l'un des anciens directeurs du Jardin, et celle de
Claussen. Cet herbier général, tel qu'il est actuelle-
ment, offre déjà de très-grandes ressources aux
phytographes. Son inventaire détaillé n'étant pas
encore achevé, on ne saurait dire quel est le nombre
exact des espèces qu'il renferme ; mais on peut toute-
284 JA.RDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
fois avancer que ce nombre n'est guère en dessous
de 75,000 espèces. C'est la partie cryptogamique qui
est relativement la plus riche; cette richesse est due
à l'intercalation, dans l'herbier de von Martius,
des herbiers d'Eugène Coemans et de de Limminghe.
L'herbier d'Europe, formé des herbiers d'Oscar de
Dieudonné et de Crépin, est extrêmement riche et
presque complet. Il offre, dès maintenant, des maté-
riaux suffisants pour étudier l'ensemble de la flore
européenne et celle de POrient.
Quant à l'herbier de Belgique, il est aussi complet
que possible, puisqu'il est composé des herbiers
de Lejeune, Nyst, De Cloet, Libert, Coemans,
Westendorp, Martinis et Crépin.
L'installation de ces divers herbiers est des plus
heureuses et permet aux travailleurs de les consulter
avec la plus grande commodité. Dans la salle des
herbiers, se trouve une bibliothèque renfermant les
ouvrages botaniques les plus utiles à consulter.
Ajoutons que la galerie des herbiers est ouverte
tous les jours au public et que les amateurs peuvent
y venir prendre connaissance des nombreuses publi-
cations périodiques que reçoit l'établissement.
Les collections carpologiques sont placées dans la
salle du Dôme. Elles sont provisoirement exposées
dans d'anciennes armoires vitrées, qui, prochaine-
ment, seront remplacées par des meubles appropriés
à ce genre de collections.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES — BIBLIOTHÈQUES. 285
Dans cette même salle, est exposée une petite
collection de paléontologie végétale destinée à Tin-
struction des élèves des écoles ; mais comme cette
collection est appelée à prendre une grande exten-
sion, elle sera déplacée pour occuper, plus tard, une
salle spéciale.
Les collections de bois, de produits végétaux et la
matière médicale sont encore renfermées dans des
meubles provisoires et dans des caisses ; elles seront,
par la suite, exposées dans des armoires vitrées
placées dans la salle du Dôme.
Le Jardin possède dix-sept serres, plus une oran-
gerie et une grande salle chauffée en hiver et garnie
principalement de Palmiers. Il entre dans les inten-
tions du Gouvernement de construire une grande
serre monumentale, entièrement réservées aux Fou-
gères et une grande serre chaude, destinée à la culture
des plantes aquatiques.
Le nombre des espèces cultivées dans les serres
n'est peut-être pas aussi élevé qu'on pourrait s'y
attendre, mais il est permis de dire que, sous le
rapport du nombre et de la vigueur des individus,
ainsi que sous le rapport de la rareté des espèces, le
Jardin botanique de Bruxelles peut être placé parmi
les plus beaux. La collection de Fougères est extrê-
mement remarquable ; les collections de Palmiers,
d'Aroïdées, d'Orchidées, de même que plusieurs
autres collections méritent d'être visitées.
286 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
Dans le jardin proprement dit, se trouvent des
écoles de botanique, de floriculture, de pharmacie, de
culture maraîchère et de grande culture. L'arboretum
et le pinetum sont constitués par les arbres et les
arbustes plantés le long des chemins, dans les
pelouses et dans les massifs.
En 1875, un nouveau mode d'étiquettage a été intro-
duit dans le Jardin. Les plantes herbacées, les arbres
et les arbustes sont pourvus d'une étiquette à deux
compartiments. Le compartiment supérieur porte les
indications ordinaires, tandis que, sur le comparti-
ment inférieur, est peinte en blanc, sur fond vert ou
bleu, une planisphère, où Taire de dispersion naturelle
de l'espèce est marquée par une ou plusieurs taches
de carmin ou de vermillon. En cas de naturalisation,
Taire de Tespèce est marquée en bleu foncé. De plus,
dans Técole de botanique, chaque famille est pourvue
d'une étiquette avec planisphère sur laquelle Taire
générale de la famille est marquée au carmin. La
teinte de celui-ci est d'autant plus intense, plus
foncée sur les diverses régions que les espèces de
la famille y sont plus nombreuses. Par ce nouveau
procédé. Taire de dispersion soit des espèces, soit
des familles est indiquée d'une façon plus exacte,
plus complète et plus frappante que par Tancienne
méthode. Il est inutile de faire ressortir ici les
grands avantages que ce nouveau système d'éti-
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 5i87
quettes procure non-seulement aux botanistes, mais
encore aux gens du monde et même aux gens du
peuple. Aussi comraence-t-il à être adopté dans
d'autres Jardins, tant botaniques que zoologiques.
Afin de faire rendre au Jardin botanique tous les
services qu'on est en droit d'en attendre, la direction
de l'établissement se propose d'y faire donner des
conférences populaires sur les diverses branches de
la botanique et de l'horticulture.
Au point de vue des collections, le Jardin bota-
nique est divisé en cinq sections : 1° Plantes
vivantes de pleine- terre ; 2"" Plantes vivantes de
serre ; 3° Herbiers ; 4° Végétaux fossiles ; 5" Carpo-
logie, matière médicale et industrielle, préparations
anatomiques.
Le personnel se compose d'un directeur, de trois
conservateurs, dont l'un remplit les fonctions d'agent
comptable, d'un aide-naturaliste, de deux prépara-
teurs, dont l'un est spécialement chargé de la
peinture des étiquettes, d'un chef de culture, d'un
sous-chef de culture, de trois surveillants et d'un
concierge. Une vingtaine de jardiniers et d'ouvriers
sont occupés dans les serres et la pleine terre.
Depuis que l'État est devenu possesseur du Jar-
din, la direction a été successivement confiée à
M. Bommer, conservateur faisant fonctions de
directeur (1870-1875), à M. Dupont (1875) et à
•288 JARDINS BOTANIQUES. —MUSÉES.
M. Crépin (1876). Depuis cette même époque, le
chef de culture est M. Lubbers.
IL Jardin botanique de Liège (i). — Le Jardin
botanique de Liège, qui est une dépendance de
l'Université de cette ville, a été fondé en 1819. La
ville céda, pour cette destination, le jardin particu-
lier des jésuites. Ce fut le professeur Gaede qui
dirigea la première appropriation du terrain. Plus
tard, le directeur qui succéda à Gaede, c'est-à-dire
Ch. Morren, ayant reconnu l'insuffisance de cejardin,
conçut l'idée de le déplacer. Les actives démarches
de Morren aboutirent, en 1840; dès 1841, on com-
mença l'appropriation d'un nouveau Jardin bota-
nique dans une pièce de terre d'environ six hectares
située au Bas-Laveu, à la base de la colline de Saint-
Gilles. Les plans et les diverses installations qu'avait
conçus le directeur et qui devaient faire du Jardin
botanique un établissement modèle ne furent pas com-
plétés. Actuellement, le Jardin botanique de Liège
attend encore l'achèvement de serres et de divers
locaux. Tel qu'il existe cependant, ce Jardin est fort
remarquable et mérite d'être visité.
(l) Les éléments de cet article ont été principalement puisés
dans la Notice sur le Jardin botanique de liège et sur les
collections qui s'y rattachent, que M. Alphonse Le Roy a publiée
dans le compte rendu des fêtes jubilaires de l'Université de
Liège (1867).
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 289
Disposé en parc anglais, le jardin proprement dit
renferme des écoles de botanique, de pharmacie, de
floriculture, de culture maraîchère, d'agriculture et
de pomologie, un arboretum, un pinetum et un
estivarium.
La partie construite des serres se compose : d'un
pavillon pour les Palmiers, d'une serre chaude,
d'une serre froide, d'une petite orangerie, d'une
serre pour les plantes grasses et d'une serre pour
les Orchidées.
Les collections les plus importantes sont celles
des Palmiers, des Broméliacées, des Fougères et
des Aroïdées.
Quant aux autres collections : herbiers, fruits,
bois, etc., qui, d'après le plan conçu par Ch. Morren,
devaient être installées au Jardin botanique, elles se
trouvent au Musée de l'Université.
Le personnel du Jardin botanique se compose d'un
directeur qui est en même temps professeur de bota-
nique à l'Université, d'un jardinier en chef et d'un
concierge. Les cultures occupent six jardiniers et
ouvriers.
Depuis 1819, les directeurs du Jardin ont ét-é :
H.-M. Gaede (1819-1834), Ch. Morren (1835-1858),
M. Éd. Morren (1858-1877). De 1825 à 1834,
R. Courtois a été directeur-adjoint. Les jardiniers
en chef furent: Demblon (1819), F. Deville (1836),
290 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
D.-J. Dirickx (184-1) et M. Em. Rodembourg
(1852-1877).
III. Jardin botanique de Gandi^). — Le Jardin
botanique de Gand fut établi en 1797 dans le potager
de l'abbaye de Baudeloo, supprimée en 1796. Ce
jardin était une annexe de l'École centrale du dépar-
tement de l'Escaut, établie dans les bâtiments de
l'abbaye. Sa création fut due aux actives démarches
de Ch. Van Hulthem. Bernard Coppens, professeur
de botanique, aidé de Mussche, le premier jardinier
en chef, s'occupa de l'organisation de l'école de bota-
nique et de l'installation des serres.
Les premières serres, construites au siècle dernier,
furent démolies et remplacées.
Lors de la suppression des Ecoles centrales ,
en 1804, le Jardin botanique courut le risque d'être
supprimé à son tour; mais Van Hulthem parvint à
en faire céder la propriété à la ville.
En 1817, une Université fut créée à Gand, et le
Jardin botanique lui fut annexé. En leur qualité
(1) Consulter, pour ce Jardin, la notice que M. H.-J. Van
Huile a publiée, en 1871, sous le titre : Le Jardin botanique
de V Université de Gand. Historique, Opportunité de son déplace-
ment ; ainsi que la Notice historique sur le Jardin botanique de
Oand, par Ch. Morren [L'Horticulteur belge, t. II, 1834,
pp. 158-159,268-270).
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 291
(le professeurs à TUniversitë, Cassel (1817), Van
Coetsem (1821), Van Breda(1822) et J. Kickx(1835-
1864) devinrent successivement directeurs du Jardin
botanique. Le directeur actuel est M. J.-J. Kickx.
En 1845, on reconstruisit toutes les serres; en
1860, l'école de botanique et celle de pharmacie
furent transférées dans un terrain que la ville avait
cédé au Jardin et qui était situé derrière les serres ;
l'ancienne partie du jardin eut son plan modifié.
Enfin, en 1862-1863, on reconstruisit la serre-
aquarium, dans laquelle, chaque année, le public
peut admirer la Victoria.
Tel qu'il est actuellement, le Jardin occupe
une superficie d'environ deux hectares.
Ses serres sont au nombre de six : une grande
serre à Palmiers; une grande serre chaude, renfer-
mant les Pandanus, les Fougères et les grandes
plantes officinales ; une grande serre froide, renfer-
mant les plantes de la Nouvelle-Hollande ; une petite
serre froide; une petite serre chaude, renfermant
les Aroïdées, les plantes officinales, etc. ; une serre
à Orchidées avec aquarium pour la culture des
plantes aquatiques. Il y a, en outre, une grande
orangerie.
Les collections principales de plantes de serre sont
celles des Orchidées, des Palmiers, des plantes offi-
cinales, des arbres fruitiers tropicaux, des plantes
292 JARDINS BOTANIQUES. - MUSÉES,
de la Nouvelle-Hollande et des Fougères. La pleine-
terre comprend des écoles de botanique et de phar-
macie et un arboretum.
Les cours de botanique de l'Université se donnent
dans un auditoire touchant aux serres. Derrière
celui-ci, se trouve une petite salle renfermant
quelques collections élémentaires destinées à l'en-
seignement, un herbier de la province et un petit
herbier général formé de plantes recueillies par
Galeotti et quelques autres voyageurs.
Le personnel de rétablissement se compose d'un
directeur qui est, en même temps, professeur de
botanique à l'Université, d'un jardinier en chef,
d'un jardinier en second et d'un concierge. Les serres
et la pleine-terre occupent sept jardiniers et ouvriers.
Depuis la fondation du Jardin, les jardiniers en
chef ont été : Mussche, décédé en 1834, Donckelaar,
mort en 185.8, M. Van Huile (1858-1877).
IV. Jardin botanique de Loîivaini). — Le Jardin
botanique de Louvain fut créé en 1738. Le 9 août,
le professeur Rega acheta, au nom de l'Université,
un terrain d'un demi-hectare, sur lequel on bâtit
l'amphithéâtre et on aménagea le Jardin botanique.
Celui-ci fut ouvert l'année suivante et eut pour
(1) M. Ch. Baguet a bien voulu nous fournir les renseigne-
ments sur le Jardin botanique de Louvain.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. —BIBLIOTHÈQUES. 293
son premier directeur le professeur de botanique
A.-D. Sassenus.
Lors de la réorganisation de renseignement supé-
rieur en 1817, le Gouvernement songea à remplacer
ce Jardin, devenu trop exigu. En 1820, le jardin de
l'ancien couvent des Capucins fut approprié en Jardin
botanique. Celui-ci, en comprenant un terrain qui
y fut ajouté postérieurement, mesure deux hectares.
Tel qu'il existe actuellement le Jardin botanique
a la forme d'un rectangle.
Les serres, construites pour la plupart en 1821,
se composent d une grande orangerie, de deux serres
semi- circulaires adossées à celle-ci, d'une serre
carrée renfermant une magnifique collection de Pal-
miers, d'une serre chaude bâtie en 1839 et d'une
petite serre à multiplication, construite en 1871.
L'école de botanique, qui occupe le centre du
jardin, renferme environ 5,000 espèces.
Les principales collections de plantes de serre
sont celles des Palmiers, des Fougères, des Orchi-
dées et des Aroïdées.
La direction du Jardin botanique, depuis 1738
jusqu'à la suppression de l'Université, en 1797,
a été successivement confiée à des professeurs de
cette dernière institution.
En 1835, lors de la suppression de l'Université
de l'État à Louvain, le Gouvernement, tout en
294 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
conservant la propriété du Jardin, en céda la jouis-
sance à la ville, et celle-ci mit rétablissement à
la disposition de l'Université catholique pour ren-
seignement de la botanique.
De 1839 à 1849, M. Martens, professeur à
rUniversité, fut le directeur du Jardin. Pendant
sa direction, Martens enrichit les collections de
plantes vivantes d'un grand nombre d'espèces.
Actuellement, la direction est remplacée par un
Conseil de surveillance composé de cinq membres
et dont fait partie le professeur de botanique de
rUniversité, M. Éd. Martens.
Depuis 1820, les jardiniers en chef ont successi-
vement été : A. Donckelaar (1820-1835), H. Donc-
kelaar (1835-1847), C. Sterckmans (1847-1870),
M. Jean Giele (1870-1877).
Malgré un budget vraiment dérisoire et un nombre
d'ouvriers insuffisant, le jardinier en chef parvient,
par ses soins et son énergie, à entretenir le Jardin
dans un très-bon état et à enrichir les collections de
plantes vivantes.
V. Jardin botanique d'Anvers'^). — Le Jardin bota-
nique d'Anvers n'était, au siècle dernier, qu'un petit
enclos, où l'on cultivait des simples pour les besoins
(l) M. Van Heurck s'est empressé de nous fournir les ren-
seignements sur le Jardin botanique d'Anvers.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 295
de riirjpital. La date de sa fondation nous est incon-
nue. Au commencement de ce siècle, lors de la créa-
tion d'une école de médecine et de pharmacie, le
premier jardin fut agrandi et on y bâtit une petite
serre, qui fut démolie il y a quelques années. En
1804, l'École centrale du département des Deux-
Nèthes ayant été supprimée, les plantes de son Jardin
botanique furent transportées au Jardin botanique de
rÉcole de médecine. A partir de cette époque, ce
dernier Jardin commença à prendre une certaine
importance; vers 1825, il avait l'étendue qu'il
présente aujourd'hui et qui est d'un hectare.
Ce Jardin possède deux orangeries, une serre à
Palmiers, une serre tempérée et une serre chaude.
L'orangerie, qui est placée au centre du jardin,
sert principalement d'auditoire pour le cours de
botanique, qui est donné par le directeur de l'éta-
blissement. Ce bâtiment doit être démoli pour faire
place à un grand aquarium avec une fontaine.
L'école de botanique est distribuée dans les diver-
ses parties du jardin, qui est dessiné à l'anglaise. Ses
plantes sont classées suivant l'ordre adopté dans le
Prodromîis de De Candolle.
Le nombre des espèces cultivées dans l'école de
botanique et dans les serres s'élève à environ 3,000.
Depuis la nomination de M. H. Van Heurck à la
direction de cet établissement, des améliorations
296 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
notables ont eu lieu et d'autres les suivront très-
prochainement. Le nouveau directeur a fait replan-
ter l'école de botanique et l'a enrichie de nouvelles
espèces ; il a organisé un musée de botanique médico-
commerciale qui est visité, chaque jour, par de nom-
breux amateurs ; il a aussi obtenu la promesse que
de nouvelles serres seraient construites, ainsi que
de nouvelles salles pour le musée et le laboratoire
de botanique.
Le personnel attaché au Jardin botanique d'Anvers
se compose d'un directeur-professeur, d'un jardinier
en chef, de deux jardiniers adjoints et d'un apprenti-
jardinier.
Le premier directeur du jardin fut le D'' Sommé,
chirurgien en chef de l'hôpital, auquel Verbert
avait été adjoint comme professeur. A la mort du
D'' Sommé, en 1857, Rigouts- Verbert fut nommé
directeur-professeur; celui-ci conserva ses fonctions
jusqu'à sa mort, arrivée en 1867. Rigouts-Verbert,
qui était pharmacien de l'hôpital S'^-Élisabeth fut
remplacé par M. Acar, pharmacien militaire retraité.
Le directeur actuel, ainsi que nous l'avons déjà dit,
est M. H. Van Heurck.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. - BIHLIOTHÈQUES. 297
§ 2. ~ Musées.
Les musées dans lesquels sont conservées des col-
lections botaniques sont : le Musée royal d'histoire
naturelle, le Musée Van Heurck, à Anvers, les
Musées de l'Université de Liège et de TEcole des
mines de Mons et le Musée commercial-industriel de
Melle.
L Musée royal d'histoire naturelle de Bruxelles.
— Le Musée royal d'histoire naturelle étant princi-
palement consacré à la zoologie, à la paléontologie
animale et à la minéralogie, il ne saurait être
question ici de faire l'historique de cette insti-
tution. Nous dirons seulement que, sous l'active
direction de M. Éd. Dupont, nommé directeur en
1868, la réorganisation du Musée a marché à très-
grands pas et qu'au mois de juillet 1875, lors de la
réouverture des galeries, le public a pu se convaincre
que rétablissement était désormais digne d'être classé
au premier rang.
Appréciant l'importance des services que la pa-
léontologie végétale est appelée à rendre à la géologie
stratigraphique, le directeur conçut, en 1871, Tidée
de créer, au Musée, une section de paléontologie
végétale. Il fit acquérir par le Gouvernement la
collection de végétaux fossiles délaissée par feu
Eugène Coemans et nous fit nommer conservateur
9*
298 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
de la nouvelle section. Durant les trois années et
demie que nous avons été occupé à la détermina-
tion et au classement de la collection Coemans, nous
fîmes de nombreuses recherches dans les divers ter-
rains géologiques du pays. Par nos récoltes person-
nelles et celles que nous fîmes faire, la collection
primitive fut presque triplée.
La collection des plantes fossiles, qui fut livrée au
public au mois de juillet 1875, est installée dans une
vaste galerie du Musée, oii les espèces sont rangées
dans le double ordre stratigraphique et taxinomique.
La flore houillère occupe le premier rang ; elle est
représentée par un nombre très-considérable de pièces
intéressantes et souvent fort belles. Elle renferme
non-seulement toutes les espèces déjà connues en
Belgique, mais encore des types nouveaux et dont
plusieurs sont inédits.
La flore du terrain dévonien est représentée par
une série extrêmement remarquable d'empreintes
des psammites du Condroz. Celles-ci ont donné lieu
à rétablissement de plusieurs espèces nouvelles pour
la science.
La collection des fruits de Nipadites recueillis aux
environs de Bruxelles est d'une très-grande richesse.
Ce qui distingue la collection de plantes fossiles
du Musée, comme toutes celles de cet établissement,
c'est un mode nouveau d'installation dans des meubles
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 299
entièrement vitrés. Une innovation très-heureuse,
due à l'initiative du directeur, c'est le placement,
à la tête de chaque groupe de végétaux fossiles,
de vignettes représentant les types restaurés des
principales espèces fossiles.
II. Musée Van Heiirchi^). — M. Henri Van
Heurck, d'Anvers, est parvenu, en moins de quinze
ans, par ses seuls efïbrts et avec ses ressources
particulières, à former un musée botanique que
pourraient lui envier bien des établissements publics.
L'herbier fut modestement commencé vers 1860
par une collection de plantes de Belgique, à laquelle
est venu se joindre le grand herbier de Sieber. Les
relations que M. Van Heurck établit avec les Jardins
botaniques et avec les botanistes en renom, et les
achats qu'il fit en Europe et en Amérique vinrent
successivement enrichir l'herbier général. Celui-ci
compte actuellement 65,000 à 70,000 espèces,
représentées par plus de 200,000 échantillons.
M. Van Heurck, voulant donner à ses plantes
une plus grande valeur scientifique, s'est entendu
(1) Voir : Rapport de M. Gustave Planchon sur l'excursion à
Arnoers et particulièrement sur le Musée Van Heurch (Bulletin
de la Société botanique de France, t. XX, 1873); Notice sur
les collections botaniques de M. Henri Van Heurch, par
V. Hamels, Anvers, 186-1 ; Notice sur les collections botaniques
de M. Henri Van Heurc\, par A. Martinis, Anvers, 1870.
300 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
avec M. Mùller d'Argovie, pour authentiquer les
espèces de son herbier en faisant comparer celles-ci
avec les types du Prodromus conservés dans l'her-
bier de M. De Candolle. Déjà M. Mùller a rapproché
et authentiqué un très-grand nombre d'espèces. Ce
savant phytographe et M. Van Heurck publient, dans
un recueil intitulé : Ohservationes botanicae et descrip-
tiones plantarum novarum herharii Van HeurcMani,
les espèces inédites de Therbier d'Anvers. Deux fasci-
cules de ce recueil ont paru (1870 et 1871).
L'herbier, quoique très -considérable, n'occupe,
par suite d'une installation des plus ingénieuses,
qu'une salle relativement peu étendue (12"" de long
sur 4°" de large).
Ce Musée renferme, en outre, des collections de
produits végétaux, de bois, de fruits et de graines,
un droguier remarquable (H et une collection de
Diatomées se composant d'environ 7,500 tubes ou
préparations.
M. Van Heurck, qui s'est occupé avec succès
des perfectionnements du microscope et qui est
l'auteur d'un Traité sur le microscope arrivé à sa
(1) Ce droguier et la collection de produits végétaux ont été
catalogués dans l'ouvrage suivant : Notions succinctes sur V origine
et remploi des drogues simples de toutes les régions du globe, par
H. Van Heurck; Bruxelles, 1876, 1 vol. in-S".
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 301
2® édition, possède une collection d'instruments
d'optique de premier mérite et de fort belles collec-
tions de préparations microscopiques.
Le possesseur de ce Musée a voulu faire profiter le
public des richesses scientifiques qu'il a réunies avec
tant de sacrifices et de soins, en permettant aux
savants et aux amateurs de venir étudier librement
dans ses collections.
III. Musée de V Université de Liège. — La partie
botanique du musée de l'Université de Liège se
compose : d'une galerie de technologie végétale,
disposée d'après les familles naturelles et comprenant
tout ce que les végétaux fournissent ou produisent
d'intéressant pour la médecine, la chimie, l'industrie,
le commerce, etc. ; de collections d'anatomie végé-
tale, de tératologie, de pathologie et de paléontologie
végétale.
Les collections de botanique ont été commencées
par Ch. Morren en 1836; son fils, M. Éd. Morren,
aujourd'hui directeur de cette partie du Musée, a
beaucoup enrichi ces diverses collections. Celles-ci
sont principalement destinées à l'enseignement.
Les collections de plantes sèches, qui viennent de
s'enrichir de l'herbier de Gaede, renferment l'herbier
de Courtois, des collections de Halm, Lévy, Pancher
et Viellard, Galeotti, Blume et de nombreux exsic-
cata publiés par divers botanistes.
302 JARDINS BOTANIQUES. — MUSEES.
Le conservateur du cabinet botanique de l'Uni-
versité est M. A. De vos.
N'oublions pas de mentionner ici la collection de
végétaux fossiles qui fait partie des collections miné-
ralogiques de l'Université. Cette collection a été
commencée par Sauveur et Courtois ; elle renferme la
plupart des types figurés par le premier dans son
atlas de plantes du terrain houiller de Belgique.
IV. Ilusée de F École des mines de Mons, — Le
Musée de FÉcole des mines de Mons renferme une
collection d'empreintes végétales recueillies princi-
palement dans les charbonnages du Couchant de
Mons. Ajoutons qu'il existe au musée de la ville de
Mons une collection d'empreintes végétales provenant
des mêmes charbonnages.
V. Musée commercial-industriel de M elle lez-
Qand. — La maison d'éducation de Melle, dirigée
par des religieux, possède un Musée véritablement
remarquable et dans lequel les produits végétaux,
avec toutes leurs applications, tiennent une très-
large place. La création de ce Musée est due à
M. Bernardin, dont l'activité ne se ralentit pas un
seul instant et qui est toujours à l'affût des nouvelles
applications des produits végétaux. Ce savant, auquel
l'industrie et le commerce doivent de nombreuses et
utiles publications, est parvenu, par les relations
qu'il entretient sur presque tous les points du globe,
à réunir une collection d'une très-grande richesse.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 303
§ 3. — Collections hotaniqnes 'particulières.
I. Herbiers. — A part l'herbier de M. Van
Heurck, dont il a été question précédemment, il
n'existe pas en Belgique, chez les particuliers, de
grands herbiers généraux.
M. Morren, à Liège, possède un herbier de
Broméliacées qui est le plus riche que Ton puisse
rencontrer; il lui sert à élaborer la monographie
de cette famille, qu'il doit traiter d'une façon très-
détaillée. M. Kickx, à Gand, conserve un riche her-
bier crjptogamique formé par son père. M. Martens,
à Louvain, possède un herbier assez considérable
délaissé par son père. M. le D'" Van der Meersch,
à Gand, a composé un herbier d'Europe important
et qu'il enrichit chaque jour. Les Pères Jésuites,
à Namur, conservent l'herbier du professeur
Bellynck. M. Bommer, à Bruxelles, a formé un
herbier spécial qui sert de base à ses études géné-
rales sur la famille des Fougères. Enfin, M. Baguet,
à Louvain, a composé un herbier de Belgique remar-
quable par les nombreuses formes critiques de notre
flore et par le grand nombre d'échantillons de chaque
espèce provenant d'habitations différentes.
IL Végétaux fossiles. — M. G. Dewalque, pro-
fesseur de géologie à l'Université de Liège, a
- formé une collection de plantes fossiles, parmi
304 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
lesquelles se trouvent les types authentiques de
la curieuse flore des marnes heersiennes décrite par
MM. de Saporta et Marion ('). M. le comte Georges
de Looz-Corswarem, à Liège, possède également
une collection de plantes fossiles, dans laquelle se
trouve une admirable série d'empreintes des marnes
heersiennesC^).
§ 4. — Sociétés scientifiques.
Parmi les Sociétés scientifiques qui s'occupent
plus ou moins spécialement de botanique, on peut
citer : la Société royale de botanique, TAcadémie
royale, la Société royale Linnéenne de Bruxelles,
la Fédération des Sociétés d'horticulture, la Société
phytographique et micrographique, la Société belge
de microscopie, le Cercle des jeunes botanistes et la
Société des sciences, arts et lettres du Hainaut.
I. Société royale de botanique de Belgique. —
La Société royale de botanique de Belgique a été
fondée le l^"" juin 1862. Dès sa première année, elle
(1) Essai sur Vétat de la végétation a V époque des marnes
heersiennes de Gelinden.
(2) Révision de la flore heersienne de Gelinden d'après une
collection appartenant au comte G. de Looz, par G. de Saporta
et A. -F. Marion.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 305
comptait 117 membres effectifs. Le nombre de ses
membres s'est accru d'année en année; aujourd'hui,
il est d'environ 200.
Le but de la Société étant surtout de rassembler et
d'étudier les matériaux de la flore du pays, c'est
la connaissance des végétaux indigènes qui a fait
l'objet du plus grand nombre des travaux publiés
dans les quinze premiers volumes de son Bulletin
qui ont paru. Cependant, ses membres ne se sont
pas exclusivement bornés à l'étude de la flore
belge; des monographies générales plus ou moins
importantes sont dues à leurs recherches ; la classifi-
cation générale, l'organogénie, Tanatomie, la physio-
logie, la paléontologie végétale et la tératologie leur
doivent également des travaux nombreux et plus ou
moins remarquables.
Toutefois, la phytographie prédomine dans les
publications de cette Société, ce qui, du reste, s'ex-
plique aisément ; cette branche de la science est
relativement facile à traiter et, en outre, les Belges
ont toujours montré une prédilection marquée pour
les travaux descriptifs.
La Société, par la régularité de ses publications
et par la multiplicité de ses travaux, s'est acquis une
place très-honorable parmi les Sociétés savantes.
Elle compte des membres effectifs étrangers de plus
en plus nombreux ; parmi ceux-ci, il en est qui
306 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
tiennent à honneur de publier leurs travaux dans
son Bulletin. Celui-ci forme, annuellement, un
volume in-S" d'environ 500 pages avec des planches
et des figures.
La Société se réunit, chaque année, deux fois en
séance ordinaire : le premier dimanche des mois de
mai et de décembre. Son siège est au Jardin bota-
nique de l'Etat, à Bruxelles. Pendant la belle saison,
elle fait une herborisation et tient une séance extra-
ordinaire. Ses herborisations lui ont fait visiter à peu
près toutes les régions du pays les plus intéressantes
au point de vue de la botanique ; elles lui ont même
fait explorer quelques parties de la Hollande, de la
Prusse rhénane, du Luxembourg hollandais et du
nord de la France.
Ces trois réunions par année ne suffisent plus à
son activité ; aussi est-il à désirer que, revisant ses
statuts, elle prenne la résolution de se réunir une
fois tous les mois, ainsi que le font la plupart des
autres Sociétés scientifiques du pays.
Depuis sa fondation, les fonctions de président,
de vice-président, de secrétaire et de trésorier ont
été remplies par les membres suivants :
Président: M. B.-C. Du Mortier (1862-1877). — Président
honoraire : J. Kickx (1862-1864). — Vice-présidents :
Eugène Coemans (186^-1870); G. Westendorp (1862-1867);
M. J. Putzeys (1869-1873); M. F. Muller (1872-1877);
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 307
M. J.-J. Kickx (1874-1877). — Secrétaire :. M. L. Pire (1862-
XWo).— Secrétaire général: M. J .-E. Bommer (1867-1874) ;
M. F. Crépi n (1875-1877) — Secrétaire des publications :
M. F. Crépin (1807-1874) ; M. A. Coj^niaux (1875-1877). —
Trésorier: M. L. Cooraans (1862-1877).
II. Académie royale des sciences, des lettres et
des heaux-arts de Belgirpie. — L'Académie a eu pour
origine une Société littéraire formée à Bruxelles,
en 1769, sous les auspices du comte de Cobenzl,
Ministre plénipotentiaire de l'impératrice Marie-
Thérèse. Quatre ans après sa naissance, cette Société
vit élargir son cadre et reçut, avec le titre d'Aca-
démie impériale et royale, plusieurs privilèges impor-
tants pour cette époque. La première séance fut
tenue dans la Bibliothèque royale, sous la prési-
dence du chancelier de Brabant, de Crumpipen,
le 13 avril 1773. Les événements politiques de la
révolution française provoquèrent la dispersion de
l'Académie, qui s'était assemblée la dernière fois le
21 mai 1794. Elle fut rétablie en 1816 sous le titre
d'Académie royale des sciences et belles -lettres ;
sa réinstallation eut lieu au Musée des tableaux de
la ville, le 18 novembre de la même année.
En 1832, elle fut divisée en trois classes : classe
des sciences, classe des lettres et classe des beaux-
arts.
Son siège actuel est au Palais-Ducal, qui porte
maintenant le nom de Palais des Académies.
308 JARDINS BOTANIQUES. - MUSÉES.
Chacune des trois classes se compose de 30 mem-
bres, de 10 correspondants au plus et de 50 asso-
ciés; les membres, les correspondants et les associés
sont élus par l'Académie ; la nomination des premiers
doit être soumise à l'approbation du Roi.
La classe des sciences, qui seule nous intéresse
ici, est divisée en deux sections composées chacune
de 15 membres : la section des sciences mathéma-
tiques et physiques et la section des sciences
naturelles.
Il ne saurait être ici question de faire l'histoire
de la botanique au point de vue des travaux de l'Aca-
démie, ce qui exigerait des développements que ne
comporte pas le présent ouvrage (0; seulement,
nous répéterons que les travaux botaniques publiés
par l'Académie sont nombreux, souvent importants
et touchent à toutes les branches de la science.
Depuis 1816, les botanistes qui ont fait ou qui
font encore partie de l'Académie sont les suivants,
avec la date de leur élection :
Membres : J. Kickx f (1817), B.-C. Du Mortier (1829),
J.-J.-D. Sauveur f (1829), A.-L.-S. Lejeune f (1834),
(l) Cette histoire a été faite par M. Éd. Morren dans son
Rapporf séculaire sur les travaux de botanique et de physiologie
t?(^^^^a/^, publié dans le Livre com^némoratif du centième anni-
versaire de l'Académie (1772-1872).
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 309
M. Martenst(I835), J. Kickxf (1837), Ch. Morrent (1838),
F.-A. Spring t (18G4), E. Coemans f (1864), Éd. Moiren
(1871), F. CrépiQ (1875).
Correspondants : R. Coui-tois f (1835), H. -G. Galeotti f
(1841), A. Gilkinet (1875).
Associés : A. Bertoloni t(1827), R. Brown t (1829), Ch.-L.
Blume t (1829), A. -P. De Candollef (18:34), J. Decai.sne
(1836), Ph.von Marti us f (1842), Ad. Brongniart f (1864),
P. Savif (1868), A. De Candolle (1869), Osw. Heer (1809^
A. Bellynckf (1870), El. Pries (1871), Ph. Parlatore f
(1871), J.-D. Hookei- (1872), N. Pring^sheim (1874).
III. Société royale Linnéenne de Bruxelles. — La
Société royale Linnéenne de Bruxelles a été fondée
en 1835 sous le titre : Les vrais amis de Linné.
Son but principal est d'aider aux progrès de
l'horticulture et de l'agriculture, en organisant des
expositions périodiques et en faisant donner des
conférences. La botanique n'y est pas négligée; car,
dans les expositions, cette science compte toujours
plusieurs concours et une partie des conférences lui
sont consacrées. Ajoutons que la Société organise,
chaque année, plusieurs herborisations, qui sont
suivies par un grand nombre d'amateurs. Par ses
conférences et par ses herborisations, la Société initie
les jeunes gens à la connaissance de la botanique et
rend de réels services à la science.
Dès 1872, la Société a commencé la publication
d'un Bulletin. Celui-ci, arrivé à son 6« volume et
ayant pour rédacteur en chef M. le professeur
310 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
L. Pire, renferme des articles variés sur la bota-
nique proprement dite.
Le président actuel de la Société est M. F. Muller
et le secrétaire, M. C. Bernard.
IV. Fédération des Sociétés d'horticulture de
Belgique. — La Fédération des Sociétés d'horticul-
ture de Belgique n'est pas, à proprement parler,
une Société ; c'est plutôt une sorte de comité semi-
officiel représenté par des délégués des Sociétés
fédérées. D'après l'article 2 de ses statuts, la
Fédération a pour but de favoriser les progrès des
diverses branches de l'horticulture et des sciences qui
s'j rattachent, par des mesures dont Texécution
intéresse l'horticulture nationale, et parmi les-
quelles doivent être comprises, en première ligne :
les réunions périodiques et régulières des délégués,
la publication d'un recueil, centre commun des
travaux de toutes les institutions fédérées, l'organi-
sation de congrès horticoles et de concours sur les
questions d'horticulture.
Chaque année, la Fédération met au concours une
série de questions qui touchent à l'horticulture et à
la botanique. Les réponses à ces questions qui sont
couronnées sont publiées dans le Bulletin de la
Fédération. Depuis 1859, année de la fondation de
la Fédération, un certain nombre de mémoires
concernant la botanique ont paru dans le Bulletin.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES.— BIBLIOTHÈQUES. 311
Celui-ci forme, chaque année, un volume grand in-8''.
Les présidents de la Fédération ont été : A. Royer
(1859-1866) et M. de Cannart d'Hamale (1867-
1877). Le secrétaire est M. Éd. Morren (1859-
1877).
V. Société pJiytologiqne et micrograpîiiqiie de
Belgique. — Cette Société a eu pour origine la
Société phytologique d'Anvers, fondée par M. H. Van
Heurck en 1864. En 1866, elle prit le titre
qu'elle porte actuellement. Le nombre de ses mem-
bres est très-restreint et son fondateur en est le
président depuis l'origine . Ses publications, arrivées
aujourd'hui au 2" volume, renferment presque exclu-
sivement des travaux de microscopie et des notices
sur les perfectionnements du microscope et sur les
préparations microscopiques.
YI. Société belge de microscopie. — La Société
belge de microscopie a été fondée en 1874. Ses
recherches et ses travaux concernent les sciences
médicales et naturelles et les arts industriels. Ses
séances sont mensuelles et ont lieu provisoirement
au local de la Société entomologique (Musée royal
d'histoire naturelle). Ses publications, ayant pour
titre : Annales de la Société helge de microscojne,
n'ont encore renfermé, comme ayant trait à la bota-
nique, que de petites notices sur les Diatomées.
Les présidents de la Société ont été : M. H. Miller
312 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
(1874-1876) et M. Michelet (1877). Le secrétaire
est M. J.-F. Cornet (1874-1877).
VIL Cercle des jeunes hotanistes. — Quelques
jeunes gens studieux de la capitale, pour la plupart
élèves de l'Université ou de l'Athénée, voulant
s'instruire et se stimuler réciproquement dans
rétude de la botanique, ses ont groupés en 1874 et
ont décidé la fondation du Cercle des jeunes
botanistes. Celui-ci compte actuellement près d'une
trentaine de membres, qui se réunissent fréquem-
ment pour discuter des questions de botanique.
Chaque mois, l'un des membres fait une conférence
sur un sujet qu'il a spécialement étudié.
Cette petite Société se propose de publier un
recueil périodique.
VIII. Société des sciences, arts et lettres du
Rainant. — Cette Société, dont la fondation
remonte à Tannée 1833, a publié dans ses mémoires
quelques travaux de botanique.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 313
§ 5. — Bibliothèques botaniqiies (l).
Plusieurs bibliothèques publiques et privées mé-
ritent d'être mentionnées au point de vue des
ouvrages de botanique qu'elles renferment.
I. Bibliothèque royale (Bruxelles). — La Biblio-
thèque royale est très-riche en livres anciens sur
la botanique; elle possède même une trentaine
d'ouvrages non cités dans la deuxième édition du
Thésaurus de Pritzel. La collection d'ouvrages
modernes est loin d'être aussi importante. La Biblio-
thèque royale renferme un assez grand nombre de
grandes flores enrichies de planches.
IL Bibliothèque de V Académie royale (Bruxelles).
— La bibliothèque de l'Académie offre, dans les
nombreuses publications périodiques qu'elle reçoit
régulièrement d'une foule d'Académies et de Sociétés
savantes, une source précieuse de renseignements
botaniques qu'on ne trouve dans aucune autre
bibliothèque du pays.
Ul. Bibliothèqtce du Jardin botanique de T État
(1) Pour des détails étendus sur les bibliothèques botani-
ques, consulter la notice intitulée : Des ressources bibliogra-
phiques doné les botanistes disposent en Belgirpie,])diV K. Cogniaux
(Bulletin de la Société royale de botanique, t. XII, pp. 147-
166, 1872).
314 JARDINS BOTANIQUES. - MUSÉES.
(Bruxelles). — Le noyau de la bibliothèque du Jardin
botanique a été formé par l'ancienne Société royale
d'horticulture de Belgique.
Ce premier fonds était riche en livres anciens,
mais pauvre en ouvrages modernes. Depuis la re-
prise du Jardin par l'État et surtout depuis la
réorganisation de l'établissement en 1875, la biblio-
thèque a été enrichie de nombreux ouvrages mo-
dernes destinés au classement et à la détermina-
tion des plantes vivantes, sèches et fossiles.
La bibliothèque du Jardin botanique peut être
consultée par toutes les personnes qui visitent les
collections.
IV. Bibliothèque de la Société royale de botanique
de Belgique (Bruxelles). — La bibliothèque de la
Société royale de botanique est formée d'ouvrages
qui lui ont été envoyés par ses membres effectifs ou
associés ou par les Sociétés savantes avec lesquelles
la Société est en relation d'échange.
Le service de cette bibliothèque se fait par l'inter-
médiaire de l'administration du Jardin botanique.
V. Bibliothèque du Mîosée royal d'histoire natîi-
relle (Bruxelles). — La bibliothèque du Musée ren-
ferme une collection d'ouvrages de paléontologie
végétale dont le noyau, formé par feu l'abbé Eugène
Coemans, s'est accru par Tachât de nouvelles publi-
cations.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES.— BIBLIOTHÈQUES. 315
VI. Bibliothèque de la Société royale clliorticul-
tnre et de botanique de G and (au local du Casino). —
Cette bibliothèque, sans être fort importante, ren-
ferme une assez riche série d'ouvrages de botanique
et d'horticulture, dont un bon nombre sont illustrés
de planches.
VII. Bibliotlièqiies des Unitersités. — Les biblio-
thèques des Universités laissent beaucoup à désirer
au point de vue de la botanique; cependant chacune
d'elles renferme des ouvrages plus ou moins pré-
cieux.
VIII. Bibliothèque du Collège N.-B. de la
Paix à Namur. — La bibliothèque botanique des
Pères Jésuites, à Namur, a une importance tout à
fait exceptionnelle, qu'elle doit aux soins d'Auguste
Bellynck, ancien professeur d'histoire naturelle au
collège. Une partie des grandes collections icono-
graphiques provient de la bibliothèque de feu le
comte Alfred de Limminghe.
IX. Bibliothèque de 3f. Éd. Morren (Liège). —
La bibliothèque botanique de M. Éd. Morren (U est
la plus importante du pays. Ch. Morren l'avait
commencée ; son fils, par de nombreux sacrifices
(1) Pour plus de détails, voir : Note de M. Eugène Fournier
sur les collections de M. Éd. Morren (Bulletin de la Société
botanique de France, t. XX, 1873).
316 JARDINS BOTANIQUES. - MUSÉES.
et par les échanges qu'il a faits avec La Belgiqiie
horticole qu'il publie, est parvenu à quadrupler
le premier fonds. On y trouve la série à peu près
complète des recueils périodiques consacrés à la
botanique horticole.
M. Morren a fait dresser un catalogue très-
détaillé de sa bibliothèque, accompagné d'un index
qui permet de trouver aisément les descriptions et les
planches se rapportant à chaque espèce de plantes.
X. Bibliothèque de M. B.-G. Du Mortier
(Tournai). — La bibliothèque botanique de M. Du
Mortier est également fort importante. Elle est
très-riche en ouvrages généraux anciens et en
ouvrages descriptifs. Le catalogue comprend près
d'un millier de titres.
XL Bibliothèque de Van Houtte (Gand). — La
bibliothèque formée par feu Louis Van Houtte ren-
ferme la plupart des grandes collections iconogra-
phiques se rapportant aux flores exotiques, et qui
servaient spécialement à la rédaction de la Flore
des serres et des jardins de V Europe, publiée par cet
horticulteur. Afin de rendre les recherches plus
faciles, Van Houtte avait, avec les planches de ses
livres, formé une iconothèque systématique.
XIL Bibliothèque de M. H. Van Heurch (An-
vers). — La bibliothèque botanique de M. H. Van
Heurck, sans être fort importante, renferme néan-
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 317
moins les ouvrages indispensables à rëtude des col-
lections de son musée.
XIII. Bibliothèque de M. J.-J. Kiclx (Gand). —
La bibliothèque de M. le professeur Kickx a été
formée, en très-grande partie, par son père. Elle est
bien fournie en ouvrages traitant de crjptogamie.
XIV. Bibliothèque de M. J.-E. Bommer. —
M. Bommer, conservateur au Jardin botanique de
rÉtat et professeur de botanique à l'Université
libre, a formé une bibliothèque spéciale pour l'étude
monographique des Fougères.
§ 6. — Collections de plantes vivantes.
Notre intention n'est pas de consacrer un article
spécial à chacun des établissements horticoles et
à chacune des collections particulières de plantes
vivantes, ce qui nous entraînerait trop loin. Nous
voulons nous borner à donner aux botanistes quel-
ques renseignements succincts sur les principales
collections qui méritent d'être visitées.
A Gand, la ville des fleurs, on trouvera dans
rétablissement de Van Houtte et dans celui de
M. Linden [olim VerschafFelt) de très-riches séries de
végétaux exotiques. Parmi le grand nombre d'autres
établissements horticoles , on peut signaler par-
ticulièrement celui de M. A. Van Geert fils. Le
318 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES.
jardin d'hiver et les serres de M. le comte de
Kerchove renferment de magnifiques collections de
Palmiers et de Fougères. D'autres riches proprié-
taires de Gand possèdent des serres dans lesquelles
ils cultivent avec une véritable passion de belles
collections de plantes rares.
A Bruxelles, l'établissement horticole de M. Le-
monnier renferme des collections intéressantes . On
ne doit pas oublier les splendides installations du
parc royal de Laeken, où M. Bogaerts, directeur des
jardins royaux, cultive avec tant de succès la flore
si variée des pays tropicaux.
Liège possède l'important établissement horticole
de Jacob-Makoy. Dans cette même ville, MM. Oscar
Lamarche de Rossius et Massange s'adonnent spécia-
lement à la culture des Orchidées de serre chaude.
A Mariemont, M. A. Warocqué a fait élever un
magnifique jardin d'hiver, dans lequel sont cultivés
avec beaucoup de soin des Palmiers, des Cycadées
et des Fougères arborescentes.
Les grandes serres du parc d'Enghien doivent
être visitées par les botanistes. Elles renferment des
exemplaires très-àgés d'un grand nombre de Palmiers
et d'autres plantes intéressantes (l).
(1) Les plantes des serres d'Enghien ont été achetées par le
Roi et doivent être prochainement transportées dans les serres
de la résidence royale de Laeken, près de Bruxelles.
SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 319
M. Demoulin, à Mons, possède une admirable col-
lection de plantes grasses (Cactées et Euphorbiacées).
A Waelhem, près d'Anvers, se trouvent les serres
de M"* Legrelle-d'Hanis, dont les cultures sont si
connues du monde horticole.
M. de Cannart d'Hamale, à Malines, possède de
riches collections de végétaux exotiques.
CHAPITRE QUATRIÈME.
GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE (1).
La géographie botanique de la Belgique n'est
étudiée que depuis un très-petit nombre d'années.
En 1854, au chapitre IX de V Essai d'une géo-
graphie pliysiqîie de la Belgique, par J.-C. Houzeau,
le D' Laureys a tenté de tracer un tableau de la
distribution des plantes en Belgique; mais l'étude
trop peu avancée de notre flore ne lui a point
permis d'atteindre le but qu'il s'était proposé.
Six ans plus tard, dans la préface de la V^ édi-
tion du Manuel de la flore de Belgique, nous
(1) Ce chapitre est, en grande partie, la reproduction d'un
ai-ticle que nous avons publié dans le Patria Belgica, t. I,
pp. 439-470 (1873).
GÉOGRAPHIE HOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 321
avons donné nous-même ini aperçu sur la géogra-
phie botanique de la Belgique. A partir de cette
époque, les grandes lignes du tableau sont fixées.
Il fallait ensuite travailler à enrichir et à com-
pléter les premières données, et c'est ce que nous
avons fait dans les 2^ et 3^ éditions du Manuel,
dans un chapitre du Patria Belgica et dans une
série d'articles publiés dans les Bulletins de la
Société royale de botanique et de la Fédération des
Sociétés d'horticulture. Dans la voie que nous avions
ouverte, nous avons heureusement été suivi par
plusieurs botanistes, qui ont fait connaître le
résultat de leurs recherches dans le Bulletin de la
Société royale de botanique. Grâce à ces efforts
combinés, l'étude de la géographie botanique du
pays a fait de grands progrès et il y a tout lieu
d'espérer qu'un avenir peu éloigné nous réserve un
Traité étendu et complet sur la distribution de nos
plantes indigènes.
Ce que nous allons exposer dans ce chapitre ne
constitue qu'une simple esquisse destinée à servir
de guide aux jeunes amateurs qui désirent étudier
rationnellement notre végétation.
Nous envisagerons la flore de la Belgique en elle-
même; nous la comparerons avec les flores des
contrées voisines ; nous rechercherons quels sont les
types généraux de distribution qui sont entrés dans
322 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
sa composition; enfin, nous marquerons ce qu'il
reste encore à faire pour la connaître à fond sous
ces divers points de vue.
§ l®'". — Description des régions botaniques .
Quand on remarque le peu d'étendue de la Bel-
gique, il semble que la végétation doive y offrir
une grande uniformité et ne puisse se prêter à des
subdivisions botaniques bien caractérisées. Cepen-
dant, si l'on tient compte de la situation de notre
pajs, de ses attaches avec les derniers gradins des
montagnes centrales de l'Europe, de ses parties
basses appartenant à la grande plaine cimbro-germa-
nique, on ne s'étonne pas de découvrir une assez
grande diversité dans le tapis végétal qui la recouvre,
du littoral au sommet des montagnes de l'Ardenne.
Considérée à un point de vue purement local, la
distribution de nos plantes paraît aujourd'hui
dépendre principalement de la nature minéralo-
gique du sol et de son élévation au-dessus du niveau
de la mer.
Or, comme le relief des terrains et leur consti-
tution minéralogique ont exercé d'une façon très-
sensible leur influence sur notre flore, et que, d'autre
part, ces terrains forment une série de bandes assez
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 323
régulières, dirigées généralement du sud-ouest au
nord-est, il nous a été possible de diviser la Belgique
en plusieurs régions botaniques se succédant régu-
lièrement du nord au midi.
Ces régions sont au nombre de quatre : les régions
septentrionale, moyenne, ardennaise et jurassique.
Les deux premières se subdivisent en zones ou
régions secondaires.
Nous commencerons Texamen de notre flore par
la description de la plaine basse des Flandres et de
la Campine, c'est-à-dire par la région septentrionale.
RÉGION SEPTENTRIONALE. — La région septen-
trionale comprend toute la plaine basse de la
Belgique, où le sol est principalement composé de
sables campinien et maritime et- du limon des
polders. Elle est donc limitée au nord par la
Hollande, à l'est par le Limbourg hollandais, à
rouest par la mer du Nord et au midi par le dépôt
connu sous le nom de limon hesbayen. Les points
de contact de celui-ci avec la région septentrionale
décrivent une ligne très-sinueuse passant par Dix-
mude, Courtrai, Cruyshautem, Wetteren, Alost,
Louvain, Diest et Bilsen.
La région septentrionale est divisée en trois zones :
les zones maritime, poldérienne et campinienne.
Zone maritime. — Toute la partie du littoral
occupée par les sables maritimes constitue la zone
324 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
maritime. Nous considérons comme une dépendance
de celle-ci les deux rives de l'Escaut en aval
d'Anvers, parce que ces rives nourrissent un assez
grand nombre d'espèces propres au littoral.
Au bord de la mer, les monticules sablonneux
connus sous le nom de dunes s'étendent de la
frontière française à celle de la Zélande : leur
élévation moyenne est de dix mètres. En certains
endroits, les dunes ne forment qu'un étroit et
faible rempart contre la mer; mais aux environs
de Nieuport et de Knocke, par exemple, elles
atteignent jusqu'à deux et même trois kilomètres de
développement. Ce sont ces derniers points qu'il
faut visiter pour bien saisir le caractère spécial de
la zone maritime.
L'influence du sel marin ou chlorure de sodium est
prépondérante sur la présence de certaines plantes
qui habitent le rivage de la mer. Ces plantes sont
désignées sous les noms de halophiles, maritimes ou
marines. Les unes sont terrestres et ne croissent ou,
du moins, ne persistent indéfiniment que dans les
terres plus ou moins imprégnées de sel; les autres
sont aquatiques et ne vivent que dans les eaux salées
ou saumàtres. Il faut remarquer que les espèces
halophiles se retrouvent à l'intérieur des continents,
dans les eaux salées et saumàtres ou dans les ter-
rains salugineux.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 325
Mais si le sel favorise la présence de cette caté-
gorie de végétaux, il n'exclut pas les autres plantes,
en sorte que notre flore maritime est composée
d'espèces lialophiles vivant en compagnie ou dans
le voisinage d'espèces non halopliiles. Toutefois, ce
sont les premières qui impriment au tapis végétal
son caractère distinctif, et c'est pour cette raison
que nous en dressons la liste.
♦Ranunculus Baudotii
Spergularia marginata
— salina
Sagina maritima
Honckeneya peploides
♦Cerastium tetrandrum
Althaea officinalis
Cochlearia danica
Cakile maritima
Trifolium maritimum
Eryngium maritimum
OEnanthe Lachenalli
Apium graveolens
Glaux maritima
Armeria maritima
Statice Limonium
Plantago maritima
Erythraea linariifolia
Convolvulus Soldanella
*Matricaria maritima
Artemisia maritima
Aster Tripolium
Atriplex laciniatum
— litorale
Halimus portulacoides
— pedunculatus
Beta maritima
Salicornia herbacea
Suaeda maritima
Salsola Kali
Euphorbia Paralias
Asparagus ofHcinalis
Triglochin maritima
Zostera marina
— nana
Ruppia maritima
* — rostellata
Juncus maritimus
* — Gej'ardi
Carex arenaria
— divisa
— trinervis
— extensa
Phleum arenarium
Ammophila arenaria
Spartina stricta
♦Koeleria albescens
Glyceria maritima
10
326 GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
Elymus arenarius
Agropyrum junceum
— acutum
— litorale
Lepturus filiformis.
Glyceria distans
— Borreri
— procumbens
*Bromus molliformis
♦Festuca arenaria
Hordeum maritimum
Quelques-unes de ces espèces ne sont pas exclusi-
vement maritimes et s'observent parfois dans dés
sables non salugineux.
Si Ton écarte, de cette liste, les formes dont le
nom est précédé d'un astérisque et qui paraissent
être de simples variétés, on compte, dans notre
zone maritime, 51 espèces plus ou moins exclusi-
vement halophiles.
Ces plantes, comme celles qui habitent les
terrains non salés, sont soumises, dans leur répar-
tition à la surface du globe, à l'action prépondérante
du climat. Il en résulte que la flore maritime des
côtes occidentales de l'Europe doit se modifier du
midi au nord, non-seulement dans la variété des
espèces, mais aussi dans leur nombre.
En partant de la pointe sudo-occidentale du
Portugal et en remontant les rivages jusqu'au cap
Nord, on voit le nombre des espèces diminuer peu à
peu : des types méridionaux disparaissent; d'autres
types moins délicats persistent et se mêlent, vers le
nord, à plusieurs types boréaux.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 327
Si Ton compare entre elles quelques flores mari-
times, on verra se confirmer le grand fait de la dimi-
nution des espèces de l'équateur au pôle. C'est ainsi
que le littoral du Morbihan nourrit 93 espèces
halophiles ; celui de Tarrondissement de Cherbourg,
66; celui du département de la Somme, 55; celui
du Mecklenbourg, 41. Le Morbihan, à 2"30' environ
plus au sud que l'extrémité méridionale de nos côtes,
présente donc près d'une fois plus d'espèces mari-
times que celles-ci ; mais cet extrême accroissement
doit, en partie, être attribué à l'heureuse exposition
du Morbihan et à la présence de falaises qui n'exis-
tent pas en Belgique. C'est ainsi encore que les côtes
occidentales de la France comprises entre Cherbourg
et l'embouchure de la Gironde possèdent environ
110 espèces halophiles, tandis que les Iles Britan-
niques, avec leur vaste développement de côtes, n'en
comptent que 88. Ce dernier nombre est même
inférieur à celui du petit littoral du Morbihan.
Notre flore maritime ne présente pas un caractère
bien tranché ; la plupart de ses espèces sont large-
ment distribuées au bord de l'Océan et de la
Méditerranée, et sont accompagnées de quelques
rares types méridionaux ou boréaux. Remarquons
que le Garex divisa semble terminer, dans notre
zone maritime, son aire d'extension vers le nord,
du moins sur le continent; car il s'étend, en
328 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
Angleterre et en Irlande, le long du canal Saint-
Georges, jusqu'au 53^ degré.
A latitude égale, le voisinage de la mer offre un
climat plus tempéré que l'intérieur des terres. Cette
différence paraît devoir favoriser l'extension de
certaines espèces vers le nord. C'est probablement
à cette cause qu'il faut attribuer la présence, sur
notre littoral, de plusieurs plantes méridionales qui
ne pénètrent point dans l'intérieur du pays, et parmi
lesquelles on peut citer : les Trifolmm scabrnm
et suhterraneum, Bupleurum tenuissimum, Petro-
selinum segetum, Torilis nodosa, Carduus tenui-
flofus, Helmintliia echioides, Tliesium humifiisum
et Scirpus HoloscJioenus.
V HelmintJiia echioides est parfois introduit dans
l'intérieur du pays, mais il ne s'y maintient pas.
Au point de vue de la nature minéralogique du
sol, nos dunes donnent lieu à une considération des
plus intéressantes. Il semble que leurs sables émi-
nemment siliceux doivent nourrir une végétation
exclusivement silicicole ; aussi n'est-on pas médiocre-
ment surpris d'y voir prospérer : les Ârabis hirsîita,
Ânthyllis Vulneraria, Eryngium campestre, Gir-
sium acaule, Thesium Immifusum, Anacamptis
pyramidalis et Hermininm MonorcJiis, espèces qui,
en Lorraine, par exemple, recherchent les terrains
calcaires et sont considérées comme étant calcicoles.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 323
Mais, bientôt, on s'explique le fait en découvrant
que les sables du littoral sont mêlés avec un riche
élément calcareux formé par de nombreux débris
de coquilles marines.
Dans cette zone, l'œil le moins attentif est frappé
du caractère de deux associations végétales bien dif-
férentes : celle des Glumacées et celle des Salsola-
cées, La première, formée presque exclusivement
de graminées [AmmopMla arenaria, Agropymm
jicnceum, acutum et litorale, Elymiis arenarius,
Festîtca arenaria et Car ex arenaria)^ règne au
sommet et aux flancs des dunes. Ces herbes, pour-
vues de longues souches rampantes, fixent les sables
au moyen de leurs nombreuses fibrilles et les ga-
rantissent ainsi de l'attaque incessante des vents
d'ouest. Sans elles, les dunes ne pourraient se main-
tenir et seraient bientôt renversées ou refoulées. La
seconde association peuple les bas-fonds humides,
sableux ou limoneux ; elle est composée de diverses
espèces appartenant à la famille des Salsolacées :
Salicornia herbacea, Suaeda maritima, BliUim ru-
hrum et Halimxis portulacoides, auxquelles vien-
nent se joindre : les Armeria maontima, Statice
Limonium, Glaux maritima, Aster Tripoliâim, Plan-
tago maritima et TriglocJiin maritima. Les feuil-
les épaisses et succulentes de ces plantes donnent
à ce groupe une physionomie très-caractéristique.
330 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
En terminant, n'oublions pas de signaler un
arbrisseau bien curieux, le Hippopliaes rhamnoides,
dont les colonies, presque impénétrables, ne sont
pas sans importance dans le tableau de notre flore
maritime.
Zone polder ienne. — La bande de limon poldérien
qui longe le littoral et dont la largeur moyenne est
de dix kilomètres, ainsi que les alluvions argileuses
qui existent au nord de la Flandre orientale et sur
les deux rives de l'Escaut, en aval d'Anvers,
constituent la zone poldérienne. Les limites du
limon poldérien sont nettement marquées sur nos
cartes géologiques, auxquelles nous renvoyons le
lecteur.
D'après les géologues qui ont étudié cette zone,
le limon littoral a été déposé à une époque relative-
ment très-moderne. Quant au limon des polders de
la Flandre orientale et de la province d'Anvers, il
paraît être d'une date encore plus récente. On sait,
du reste, que le bas Escaut continue, de nos jours,
à élargir le dépôt de ses alluvions limoneuses.
La zone poldérienne est une plaine horizontale
très-peu élevée au-dessus du niveau de la mer; sur
certains points, elle est traversée en plusieurs sens
par de longues et larges digues, souvent plantées
de plusieurs rangs de peupliers. Ces digues, autre-
fois destinées à préserver les terres basses des
GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 331
inonda'dons, servent aujourd'hui de voies de com-
municatnn entre les villages et les fermes isolées.
Gënéralenent, leur végétation diffère assez bien
de celle àei terres qui s'étendent à leur pied.
En tenani compte de l'âge et du mode de dépôt
des argiles compactes de cette zone, on doit s'at-
tendre à n'y reicontrer qu'une flore en quelque sorte
d'emprunt et sam caractère propre. C'est bien ce que
l'on constate à chique pas dans cette riche contrée
agricole. La flore maritime lui a laissé un certain
nombre d'espèces lalophiles et lui a envoyé, par
voie de migration à petite distance, quelques types
non maritimes ; de son côté, la zone campinienne
lui a fourni des phntes ubiquistes, qui s'accom-
modent aussi bien d»s limons sableux ou calcari-
fères que des sables siiceux les plus purs.
Après l'endiguement ou, si l'on veut, après l'émer-
sion définitive du limon, la salure des terres, tout
d'abord très-prononcée, diminue peu à peu et finit
même, avec le temps, par disparaître. Peut-être
doit-on principalement attribuer à cette inégale salure
l'absence de certaines espèces halophiles dans les
polders anciens qui ne sont plus en communication
avec les eaux de l'EscLut ou avec celles de la mer,
et leur présence dans les polders les plus récents.
Parmi ces espèces, on peut citer : les Artemisia
maritima, Plantago rmritima et Ealimiis povHla-
332 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
coides. D'un autre côté, il est permis de supposer
que les espèces halophiles généralement répandues
dans toute la zone poldérienne sont des types moins
sensibles à la diminution du sel. Telles seraient les
suivantes, rangées d'après leur ordre (^'abondance :
Suaeda ms^itima
Salicornia herbacea
Spergularia salina
Glaux maritima
Juncus Gerardi
Glyceria maritima
— distans
RanurK?uus Baudotii
Aster Tripolium
Apium graveolens .
A un point de vue général, h zone poldérienne
pourrait ne pas être détachée df la zone maritime,
avec laquelle elle est étroitemeit unie par sa situa-
tion et par plusieurs caractèrej floraux. C'est ainsi
qu'elle possède non-seulement m assez grand nombre
d'espèces halophiles, mais ausi les Trifoli%m sca-
hrum, Biopleuriim temiissimiwi, Petroselioium sege-
tum, Torilis nodosa et Eehiintliia ecliioides, que
nous avons signalés dans la zone maritime ,et qui
retrouvent, dans les polders, les conditions climaté-
riques des bords de la mer. Cependant, maigre ces
traits de ressemblance, nom crovons devoir main-
tenir cette zone, parce que l^nsemble de sa végéta-
tion la distingue assez bien dss deux zones voisines.
Zone campinienne. — Les parties du Limbourg,
du Brabant, de la province d Anvers et des Flandres
recouvertes par le sable campinien constituent la
zone campinienne. i
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 333
Comme le sable campinien recouvre presque
partout les terrains tertiaires, on peut dire que cette
zone est essentiellement siliceuse.
Celle-ci forme une plaine très -basse, presque uni-
forme dans une grande partie de son étendue, où son
niveau varie de 4 à 10 mètres; dans la Campine
limbourgeoise, elle se relève pour former un plateau
bas dont le point culminant ne dépasse pas 70 mètres.
C'est surtout dans les Campines anversoise et
limbourgeoise que cette zone revêt son aspect le plus
caractéristique, aspect dû à la présence de vastes
landes, entrecoupées de marécages, de tourbières et
d'étangs. A l'ouest, dans les Flandres, les cultures
ont profondément modifié le sol; presque partout,
les bruyères ont disparu et, avec elles, les associa-
tions végétales des lieux incultes ont été détruites.
Dans cette zone, l'abondance d'eau et la nature
arénacée du sol font soupçonner les deux traits sail-
lants de la végétation, qui est éminemment silicicole
et hygrophile. Deux autres caractères floraux sont
la conséquence de ces conditions physiques. C'est
ainsi que les espèces y sont représentées par des
individus nombreux, parfois associés en vastes colo-
nies, et que les types spécifiques y sont peu variés :
de là, une grande monotonie dans le tapis végétal.
Ces faits se trouveront confirmés par la comparaison
qui sera établie entre cette zone et la zone calcareuse.
10*
334 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
L'espace nous fait ici défaut pour marquer, au
moyen de listes d'espèces, le caractère silicicole et
liygrophile de cette zone ; nous devons nous borner
à citer un petit nombre de types, les uns presque
exclusifs, les autres tout à fait exclusifs à cette zone.
Les espèces suivantes y sont assez largement
distribuées, espèces qui, dans les autres zones ou
régions, n'existent qu'à l'état de raretés plus ou
moins grandes.
Ranunculus hololeucos
Spergula vernalis
Illecebrum verticillatum
Tsnardia palustris
Cicuta virosa
Peucedanum palusti-e
Erica cinerea
Lobelia Dortmanna
*Myrica Gale
Alisma natans
Les espèces énumérées ci-dessous, beaucoup
moins répandues et parfois très-rares, sont pro-
pres à cette zone.
Stratiotes aloides
*Potamogeton compi'essus
Sparganium natans
Juncus tenuis
*Carex stricta
Rhynchospora fusca
Heleocharis multicaulis
Scirpus fluitans
Deschampsia discolor.
Ranunculus Lenormandi
*Drosera anglica
*Subularia aquatica
*Lathyrus palustris
*Lysitnachia thyrsiflora
Veronica longifolia
*Utricularia intermedia
Leucoium aestivutn
Spiranthes aestivalis
Isoetes echinospora.
Parmi ces 29 espèces plus ou moins caracté-
ristiques, 27 sont vivaces; 3 sont annuelles; 25
d'entre elles sont hygrophiles.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 335
Cette forte proportion d'espèces vivaces et hygro-
philes est un des traits saillants des flores boréales'.
Il ne faudrait cependant pas en conclure que la
grande majorité des espèces énumérées ci-dessus
appartient à la flore boréale. Les seules espèces
dont le nom est précédé d'un astérisque sont
boréales ; tandis que les Rammciilus Lenormandi,
et lioïoleiccos, Erica cinerea, Rliyncliospora fiisca,
Heleocliaris multkaulis, Scirjms fixiitans et Des-
champsia discolor sont des espèces occidentales.
Dans les plaines basses de la région tempérée sep-
tentrionale, on observe parfois des espèces qui, vers
le midi, ne végètent plus qu'à des altitudes assez
considérables et qui y font partie de la flore alpine
ou subalpine. La zone campinienne compte plusieurs
de ces espèces, parmi lesquelles on peut citer les
Vaccinmm îtliginosiùm et Jtoncus filiformis. Le
Junciis alpimcs qui vit au niveau de la mer, dans
notre zone maritime, appartient à la même caté-
gorie que les deux espèces précédentes : ce sont là
trois plantes boréales.
Le botaniste qui visite les Campines anversoise et
limbourgeoise est très-surpris d'y rencontrer des
dunes assez semblables à celles de la zone maritime.
Il retrouve, dans leurs sables, deux Glumacées
littorales : les Anwiophila arenaria et Car ex
arenaria.
336 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
A part quelques forêts plus ou moins anciennes et
de peu d'étendue, la zone campinienne ne nous offre
guère que des sapinières de création moderne et
formées principalement de Pimis sylvesiris.
RÉGION MOYENNE. — La région moyenne est com-
prise entre la région septentrionale et la région
ardennaise ; sa limite au sud-est décrit une ligne
assez régulière passant par Goé, Heusy, Fraipont,
Perrière, Izier, Heyd, Soj, Hampteau, Harsin,
Ambly, Bure, Tellin, Clianly, Honnay, Wancennes,
Dion-le-Mont, Vaucelles, OUoy, Gonrieux, Forges
et Monceau-Imbrechies. Au sud-ouest, elle est bornée
par la frontière du département du Nord.
Elle se divise en deux zones : la zone argilo-
sablonneuse et la zone calcareuse.
Zone argilo-sahlonneuse. — La partie méridionale
des Flandres, le nord du Hainaut, presque tout le
Brabant, une portion des provinces de Namur, de
Liège et de Limbourg composent cette zone. Sa
limite méridionale, partant de Tournai, passe suc-
cessivement vers Basècles, Stambruges, Baudour,
Obourg, Thieu, Viesville, Mazy, Bovesse,Daussoulx,
Marchovelette, Héron, Huccorgne, Horion, Ans, et
suit, plus à Test, la rive gauche de la Meuse jusqu'un
peu en aval de Maestricht. Cette limite, souvent
débordée par le limon liesbayen, exclut de la zone
argilo-sablonneuse les principaux affleurements de
GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 337
calcaire et de craie du Hainaut et de la rive gauche
de la Meuse.
> Le sous-sol est presque partout recouvert de ce
dépôt argilo-siliceux connu sous le nom de limon
hesbayen. Sur divers points, les terrains tertiaires,
qui constituent presque partout le sous-sol , se
montrent en affleurements. Le calcaire carbonifère
constitue le sous-sol dans la vallée de la Dendre et
aux environs de Soignies, des Écaussinnes et d'Ar-
quennes; d'un autre côté, les roches siluriennes se
montrent en affleurements dans quelques tranchées
de chemin de fer et ailleurs.
Cette zone forme le premier gradin, la première
terrasse du relèvement sudo-oriental de la Belgique.
C'est une plaine ondulée, dont le niveau varie de
50 à 100 mètres et dont l'altitude augmente à
mesure qu'on se rapproche de la zone calcareuse.
Quelques-unes de ses collines atteignent jusqu'à
150 mètres d'altitude.
La position intermédiaire occupée par cette zone
entre la zone campinienne et la zone calcareuse,
et, de pluS;, la nature arénacée du sol sur quelques
points et l'élément calcareux mêlé au limon sur
d'autres points lui font partager plusieurs des
caractères botaniques propres aux zones voisines.
En effet, sa flore n'a pas de cachet bien tranché ;
elle se compose d'un fonds d'espèces ubiquistes, aux-
338 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
quelles viennent se joindre des espèces silicicoles
de la zone campinienne, des espèces plus ou moins
calcicoles de la zone calcareuse et quelques types
qui lui sont plus ou moins propres.
Parmi ces derniers, on peut citer :
Géranium phaeurn
Herniaria hirsuta
Lathraea clandestina
Pulmonaria offlcinalis
Gagea spathacea
Endymion non-scriptus
Carex strigosa.
Il est à remarquer que le Géranium pJiaeum est
un type de distribution centrale et que les Lailiraea
clandestina et Endymion non-scripttis sont des
espèces occidentales.
Après le dépôt du limon hesbayen et avant que
l'homme se fût emparé de cette zone pour y établir
ses vastes cultures, la flore indigène devait y revêtir
un aspect plus riche et plus caractéristique que
celui qu'elle possède aujourd'hui. Les traits, peut-
être bien affaiblis, de la végétation ancienne se
retrouvent encore dans les portions accidentées et
boisées.
Les forêts assez vastes que l'on observe encore
dans cette zone protègent une flore sylvatique plus
riche et plus variée que celle de la zone campinienne.
Zone calcareuse. — La zone calcareuse embrasse
la partie méridionale du Hainaut, presque toute la
province de Namur, une notable portion de la
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 339
province de Liège et entame légèrement le Luxem-
bourg.
Les nombreux étages géologiques offrent une
diversité d^autant plus grande, qu'ils viennent
presque tout en affleurements. Dans le Hainaut,
le limon hesbajen envahit la zone ; mais il a laissé
a découvert plusieurs massifs calcaires ou crayeux.
Ailleurs, la zone est sillonnée de bandes calcaires
alternant avec des bandes quartzo-schisteuses
dirigées du sud-ouest au nord-est et appartenant aux
terrains dévonien et carbonifère.
Le pays devient plus accidenté et forme ce qu'on
pourrait appeler le second gradin du relief général,
la terrasse qui s'adosse au flanc septentrional de
TArdenne. A partir de la Sambre et de la Meuse,
le sol s'élève de plus en plus pour atteindre, à la
limite de la région ardennaise, 300 à 350 mètres
d'altitude. Les cours d'eau y ont profondément
creusé les roches ; les vallées et les gorges y sont
fortement encaissées.
L'homme n'ayant pu utiliser au profit de Tagri-
culture les roches, les pentes escarpées et les
croupes des collines stériles, la végétation ancienne
a mieux conservé son cachet primitif dans cette
zone que dans la zone argilo-sablonneuse. D'autre
part, la nature variée des roches et les nombreux
accidents du relief ont créé des stations extrêmement
340 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
favorables à une foule
sur le limon hesbajen.
Parmi les plantes plus
zone, on peut citer :
Anémone Pulsatilla
*Adonis aestivalis
Helleborus foetidus
— vii'idis
Aconitum lycoctonura
Actaea spicata
Berberis vulgaris
*DIanthus Carthusianorum
— caesius
Cerastium brachypetalum
*Elatine Hydropiper
Linura tenuifolium
Géranium sanguineum
— pratense
— rotundifolium
— lucidum
Malva Alcea
*Althaea hirsuta
Polygala comosa
Reseda lutea
Fumaria Vaillantii
*Arabis pauciflora
— arenosa
Cai'damine impatiens
*Sisymbrium austriacum
Braya supina
Erysimum orientale
Sinapis Cheiranthus
Alyssum calycinum
d'espèces qui n'existent pas
ou moins propres à cette
*Draba muralis
* — aizoides
Camelina sylvestris
Thlaspi perfoliatum
— montauum
Iberis amara
*Biscutella laevigata
*Helianthemum polifolium
Genista sagittalis
Medicago falcata
Trifolium ochroleucum
— striât um
— montanum
Hippocrepis comosa
*Lythrum hyssopifolia
Sedum sexangulare
— rubens
*Cerasus Mahaleb
Spiraea Filipendula
*Fragana collina
*Potentilla rupestris
Rosa pimpinellifolia
* — Sabini
— micrantha
Cotoneaster vulgaris
Sorbus torminalis
Bupleurum rotundifolium
* — falcatum
Carum Bulbocastanum
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 341
Libanotis montana
*Peucedanum carvifolium
Orlaya grandiflora
Turgenia latifolia
Caucalis daucoides
Torilis infesta
Cornus mas
*Saxifraga hypnoides
Vincetoxicum album
Gentiana Cruciata
— germanica
* — campestris
*Cynoglossum montanum
*Physalis Alkekengl
*Vei-bascum pulverulentum
Vei'onica praecox
— acinifolia
* — latifolia
* — prostrata
Digitalis lutea
♦Linaria striata
Phelipaea purpurea
Orobanche caryophyllacea
* — Teucrii
* — Picridis
Salvia pratensis
*Melittis melissophyllum
Lamium maculatum
Stachys alpina
— germanica
— annua
— recta
♦Brunella alba
Ajuga genevensis
Ajuga Charaaepytis
Teucrium Botrj-s
— Chamaedrys
* — montanum
*Globularia vulgaris
Viburnum Lantana
Scabiosa Columbaria
Centaurea Scabiosa
*Artemisia camphorata
* — campestris
Filago spathulata
— neglecta
Inula britanica
*Linosyris vulgaris
*Podospermum laciniatum
*Lactuca virosa
— saligna
— perennis
*Hieracium pallidum
Polycnemum arvense
Rumex scutatus
*Ulmus pedunculata
*Daphne Laureola
*Asarum europaeum
*Euphorbia stricta
— Esula
*Buxus sempervirens
*Scilla bifolia
*Allium sphaerocephalum
* — carinatiim
Phalangiura Liliago
* — ramosum
*Pol3'gonatum officinale
*Aceras anthropophora
342 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
♦Lorog-lossum hircinum
Anacamptis pyramidalis
Orchis ustulata
— pui'purea
— Rivini
— Simia
Ophrys muscifera
— a pi fera
— fuciflora
*Cephalanth?ra grandiflora
— Xiphophyllum
*Lu/!:ula Forsteri
*Carex montana
* — tomentosa
— long-ifolia
* — humilis
*Carex depauperata
*Alopecurus utriculatus
Phleuin Boehraeri
*Calama^i'ostis varia
Seslevia coerulea
*Ventenata triflora
*Avena pratensis
Koeleria cristata
*Melica ciliata
Poa bulbosa
*Bromus arduennensis
*Festuca unilateralis
— rigida
*Brachypodium distachyon
Ceterach oflfîcinarum
I *Struthiopteris germanica.
Les espèces exclusives à cette zone sont précédées
d'un astérisque.
Toutes les plantes de cette longue liste sont loin
d'être généralement répandues dans la zone ; beau-
coup d'entre elles y sont plus ou moins rares.
Le plus grand nombre habitent des stations
sèches et aucune n'est aquatique. Elles constituent
un groupe éminemment xérophile, qui contraste,
d'une façon frappante, avec le groupe hygrophile
de la zone campinienne.
Une chose digne de remarque, c'est que les
espèces les plus caractéristiques de la zone sont à
leur maximum de densité sur la bande calcaire la
plus rapprochée de la région ardennaise. Plusieurs
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 343
de ces espèces ne s'écartent même pas de cette
bande.
D'autre part, la portion de la zone calcareuse
située sur la rive gauche de la Sambre est privée
d'un nombre assez considérable des espèces énumé-
rées dans la liste précédente.
A l'extrémité orientale de la zone calcareuse,
aux environs de Theux, Oneux, Baelen, Mo-
resnet, etc., on observe une curieuse association
végétale, formée de quatre espèces que les botanistes
belges désignent sous le nom de plantes calami-
naires. Celles-ci : Alsine verna, TJilaspi alpestre
var. calaminare, Viola lutea et Ârmeria maritima
var. elongata, ne semblent guère végéter que sur
les gîtes et les lialdes calaminaires ; mais cette
adhérence, bien remarquable sans doute, n'est
que locale; en effet, ces espèces, dans leur aire
générale de distribution , se retrouvent sur des
terres et des roches de diverses compositions
minéralogiques.
Grâce à la nature accidentée du sol et à la
faible couche de terre végétale qui existe sur de
nombreux points, les forêts ont été moins dévastées
dans cette zone que dans la zone argilo-sablonneuse.
Non-seulement les boisements y occupent plus de
place, mais ils sont encore composés d'essences plus
variées.
344 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
RÉGION ARDENNAiSE. — Le Luxembourg presque
tout entier et une portion des provinces de Liège et
de Naraur, avec une faible partie du Hainaut, com-
posent la région ardennaise. Au midi, la limite de
celle-ci est formée par la frontière des départements
de l'Aisne et des Ardennes, et, de l'ouest à Test,
par une ligne passant vers Ste-Cécile, Lacuisine,
Rossignol, Habay-la-Neuve, Nobressart et Attert.
Cette ligne marque la séparation entre les terrains
anciens de l'Ardenne et les terrains plus modernes
de la région jurassique.
Les terrains de la région ardennaise sont siliceux
ou alumineux. Ils appartiennent aux étages géolo-
giques les plus anciens de la Belgique et sont princi-
palement formés de grès, de schistes et de psammites.
Comme toutes les contrées montagneuses à roches
siliceuses, la région ardennaise est arrosée par des
cours d'eau nombreux ; sur les plateaux, il existe des
tourbières et des marécages. On conçoit que, dans
ces conditions, la flore présente un cachet hygro-
phile assez marqué.
La petite chaîne montagneuse qui forme cette
région est orientée du sud-ouest au nord-est ; elle
s'élève à mesure qu'on se rapproche de la frontière
orientale de la Belgique. Le plateau des Tailles
dépasse 600 mètres d'altitude et celui de la Baraque-
Michel, autrement appelé plateau des Hautes-
GÉOGR^VPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE 315
Fagnes, atteint 676 mètres. L'altitude de la chaîne
est, en moyenne, de 400 mètres.
Les espèces caractéristiques de cette région sont
les suivantes :
* Ranunculus platanifolius
Géranium sylvaticum
Acer platanoides
*Empetrurii nigrum
Lunai'ia rediviva
Cerasus Padus
Rosa mollis
Sorbus Aria
♦Circaea intermedia
*Meum athamanticum
*Saxifi-aga caespitosa
Andromeda poliifolia
*Trientalis europaea
♦Digitalis ambjgua
Vaccinium uliginosura
— Vitis-idaea
Ajuga pyramidalis
*Campanula Cervicaria
Wahlenbergia hederacea
Sambucus racemosa
Centaurea montana
Arnica montana
*Hypochoeris maculata
Thesium pratense
*PolYgonatum verticillatum
*Gymnadenia albida
*CoralIiorrhiza innata
Juncus filifoi-mis
*Carex pauciflora
— laevigata
*Calamagro3tis arundinacea
Poa sylvatica
Festuca sylvatica
*Allosoru8 crispus
*Asplenium viride
*Aspidium Lonchitis
♦Hymenophyllum. tunbrid-
gense
*Lycopodium annotinum
* — alpinum.
Les espèces précédées d'un astérisque sont exclu-
sives à cette région ou ne s'observent dans la zone
calcareuse et dans la région jurassique que sur des
points rapprochés de ses limites.
L'altitude de cette région influe d'une façon assez
sensible sur la flore et explique la présence de
plusieurs espèces dites subalpines ou alpines.
346 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
Si, dans les montagnes élevées, on distingue
plusieurs zones botaniques, étagées de la base au
sommet des chaînes, il ne peut pas en être de même
dans les chaînes montagneuses d'une faible altitude.
Dans la région ardennaise, il existe bien quelques
rares espèces exclusives aux plateaux les plus
élevés ; mais leur présence est loin d'imprimer un
cachet particulier au tapis végétal. Celui-ci conserve
à peu près le même caractère aux divers étages de
la région.
Considérée dans son ensemble, la ilore de la
région ardennaise présente un caractère silicicole
et hjgrophile bien marqué, caractère qu'elle
partage avec la flore de la zone campinienne. Du
reste, ces deux zones botaniques offrent beaucoup
de traits de ressemblance : dans l'une et dans
l'autre, malgré la différence d'altitude, les terres
siliceuses et humides, les landes stériles et les
tourbières nourrissent des associations végétales
à peu près identiques.
Dans la région ardennaise, les forêts, malgré de
nombreux défrichements, sont encore vastes et
forment le caractère principal du paysage.
RÉGION JURASSIQUE. — La petite région juras-
sique est formée par l'extrémité sud-est du Luxem-
bourg ; elle comprend les cantons de Virton, d'Étalle,
ainsi qu'une partie de ceux d'Arlon et de Floren-
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 347
ville. Elle est limitée au nord par la région arden-
naise et au midi par la frontière française.
Ses terrains appartiennent presque tous aux
étages jurassiques et se composent principalement
de sable, de grès, de calcaire et de marne.
Cette région forme un plateau accidenté, dont
l'altitude varie entre 200 et 400 mètres.
Dans le voisinage de la Semois, son cours d'eau
principal, les terres sablonneuses et les tourbières
rappellent beaucoup la zone campinienne, tant par
les conditions physiques du sol que par la végé-
tation ; aussi y retrouve-t-on plusieurs espèces carac-
téristiques de la Campine. D'autre part, les por-
tions argilo-calcareuses qui touchent à la France
présentent une flore ayant beaucoup de traits de
ressemblance avec celle delà zone calcareuse.
Malgré ces rapports avec deux de nos zones
les mieux caractérisées, la région jurassique offre
quelques particularités végétales qui la distinguent
assez nettement des autres régions ou zones de
notre pays.
Les espèces suivantes lui sont exclusives :
Aconitum Napellus 1 Carex paradoxa
Polygala calcarea j — lirnosa
Orobanche Epithymum
Asperula glauca
Helichrysum arenarium
— ornithopoda
Eiiophorum gracile.
348 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
La plus répandue de ces espèces et la plus carac-
téristique est V Ileliclirysum arenarium.
On pourrait encore citer le Veronica verna, qui
est assez abondamment dispersé, le Lonicera Xylos-
teum, espèce assez commune, enfin les Ruhus saxa-
tilis et Pulmonaria officinalis; mais ces quatre
types ne sont pas exclusivement propres à cette
région.
Malgré sa position plus méridionale, celle-ci
nourrit moins d'espèces méridionales que la zone
calcareuse : cela tient peut-être à l'absence de
chaudes vallées dans lesquelles certains types méri-
dionaux trouvent encore les conditions nécessaires
à leur existence.
§ 2. — Les régions botaniques comparées entre elles.
Avant d'aborder l'examen des faits généraux con-
cernant la distribution de nos plantes indigènes, il
est bon de préciser la signification à donner au mot
indigène.
La Belgique n'a pas toujours eu l'aspect qu'elle
présente aujourd'hui ; son tapis végétal a certaine-
ment éprouvé de profondes modifications à la suite
des temps.
Il ne faut pas remonter à des époques très-éloignées
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA UEL(tIQUE. 349
pour constater Texistence de changements plus ou
moins considérables survenus dans la composition ou
Faspect de notre végétation. C'est ainsi que la flore
des vastes marais du littoral a été détruite par le
dépôt du limon poldérien et que les grandes forêts
qui recouvraient la moyenne Belgique ont presque
entièrement disparu pendant les époques historiques.
Antérieurement à la destruction ou à la réduction
des forêts, au défrichement des terres incultes, notre
pays nourrissait probablement une flore composée
uniquement d'espèces indigènes, c'est-à-dire de
plantes dans la présence desquelles l'homme n'était
intervenu ni directement, ni indirectement. Plus
tard, la hache vint éclaircir les forêts et, sur les
terres limoneuses, les céréales et les plantes four-
ragères prirent la place de la végétation primitive.
Avec ces plantes cultivées, se sont introduites des
plantes étrangères à notre climat. De siècle en siècle,
par les progrès de la civilisation, la Belgique ne cessa
de s'enrichir d'espèces exotiques, qui se sont
mélangées plus ou moins intimement avec nos plantes
indigènes.
En l'absence presque complète de documents histo-
riques sur ces importations de l'étranger, il est
parfois extrêmement difficile de déterminer l'origine
de certaines espèces.
Les plantes de provenance exotique constituent
10**
350 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
deux groupes distincts : celui des espèces naturali-
sées et celui des espèces adventives ou passagères.
Ces dernières ne paraissent que momentanément et
ne persistent pas ; tandis que les premières prennent
possession du sol et s'y reproduisent indéfiniment
comme dans leur patrie. Mais, entre les espèces
véritablement naturalisées et les espèces adventives,
il y a des espèces incomplètement naturalisées et qui,
tout en persistant indéfiniment, ne peuvent se repro-
duire au moyen de leurs graines.
Dans le tableau suivant, nous n'avons pas compris
les espèces introduites en Belgique ; nous avons
cependant conservé les plantes messicoles, qui sont
réputées d'origine étrangère, parce que plusieurs
d'entre elles sont caractéristiques dans certaines
zones.
Ajoutons enfin qu'il n'a été tenu aucun compte
de ces nombreuses formes secondaires que, dans ces
derniers temps, on a décoré du nom d'espèce. Le
botaniste géographe n'a pas à se préoccuper de ces
plantes, qui n'ont actuellement qu'un intérêt pure-
ment morphologique.
La zone poldérienne a été omise dans le tableau
suivant, parce que sa flore n'est pas encore suflSsam-
ment connue.
GÉOGRA.PHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 351
Tableau statistique de la flore helge, comprenant les
phanérogames et les cryptogames vasculaires
(Fougères, Rhizocarpées, Lycopodiacées, Équisé-
tacées, Characées).
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o
Zone maritime .
513
188
296
29
333
180
379 124
10
Zone campinienne .
847
269
505
73
541
206
5S7 216
44
Zone argilo-sablonneuse
878
267
537
74
619
259
613 225
40
Zone calcareuse . . .
1,045
314
631
100
800
245
764 242
39
Région ardennaise . .
777
206
482
89
560
217
551 185
41
Région jurassique .
831
238
504
89
601
230
603 195
33
La Belgique entière. .
1,254
366
775
113
887
367
878315
61
Le nombre total de 1,254 es^ièces indigènes en
Belgique, si on le compare à celui des espèces
admises comme indigènes dans les flores des pays
voisins , semble dénoter une végétation d'une
pauvreté relative très-grande ; mais on doit re-
marquer que les flores de ces pays sont fréquem-
ment enrichies, par les auteurs, d'espèces d'origine
étrangère et de formes secondaires faussement
considérées comme des types spécifiques. Dans ces
352 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
conditions, la comparaison ne devient possible que si
Ton dépouille ces flores de leurs richesses d'emprunt
et des espèces litigieuses.
Par la découverte d'espèces nouvelles, qui sera
sans doute encore faite, notre flore s'élèvera peut-
être jusqu'au chiff're de 1,270 espèces. Du reste, eu
égard à l'étendue et à la position géographique de la
Belgique, le total actuel de nos espèces indigènes
marque une flore riche et variée.
La faible étendue de notre pays ne permet guère
de rechercher si l'éloignement ou le rapprochement
de l'équateur ou, en d'autres termes, si l'augmenta-
tion ou la diminution de la chaleur due à la latitude
a influé sur la distribution des plantes dans nos
diverses régions. Que l'inégale répartition de la
chaleur due aux deux degrés de latitude embrassés
par la Belgique ait agi sur la végétation, on peut
l'admettre en théorie; mais, seule, elle ne peut
expliquer l'accroissement considérable d'espèces qui
se produit à la faible distance qui sépare la zone cam-
pinienne de la zone calcareuse. Il faut faire inter-
venir ici d'autres causes qui tiennent à la nature du
sol et à son relief, causes qui se sont associées pour
accentuer les effets du grand facteur de la distri-
bution, c'est-à-dire de la chaleur.
La comparaison la plus instructive qui puisse
être faite, sous ce rapport, entre nos zones bota-
GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 353
niques, c'est celle de la zone campinienne avec la
zone calcareuse.
Ces deux zones ont à peu près la même étendue,
mais elles présentent des caractères physiques tout à
fait opposés. La première, on le sait, est une plaine
sablonneuse, basse et humide, à sol très-meuble,
tandis que la seconde est une contrée montueuse,
fortement accidentée, à sol compact. Ces seules
conditions font prévoir que la zone campinienne pos-
sède une flore moins riche en espèces et plus hygro-
phile que celle de la zone calcareuse. C'est, du reste,
ce que démontrent les chiffres du tableau précédent.
Si l'on écarte sept espèces de la région moyenne
descendues sporadiquement dans la vallée de la
Meuse en aval de Maestricht, le nombre des espèces
indigènes dans la zone campinienne se réduit à 840,
tandis que, dans la zone calcareuse, le nombre en
est de 1 ,045. La différence considérable qui existe en
faveur de cette dernière zone s'explique, en grande
partie, par cette loi quV^ latitude égale, la variété
dans la naUire des roches et leur relief augmente le
nomhre absolu des espèces.
D'autre part, la nature siliceuse du sol doit
accroître la proportion des espèces hygrophiles dans
la zone campinienne. Ces espèces, comparées aux
xérophiles, y sont comme 1 : 1,76, tandis que dans
la zone calcareuse, elles sont comme 1 : 3,27
354 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
On a, de plus, constaté que VJmmidité augmente
la proportion des monocotyUdones et dimimie celle
des dicotylédones. Cette loi générale est confirmée
par la comparaison des deux mêmes zones. Dans la
zone campinienne, les monocotylédones sont aux
dicotylédones comme 1 : 2,71 et, dans la zone
calcareuse, qui est généralement sèche, elles sont
comme 1 : 3,16.
En faisant la comparaison de la zone campinienne
avec la région ardennaise, il semble que les chiffres
tirés de leur flore soient en contradiction avec une
loi énoncée ci-dessus : à savoir, qu'à latitude égale
ou presque égale, la variété des stations augmente
le nombre des espèces. Or, la région ardennaise,
étant plus favorisée à l'égard de la diversité des
stations et des roches et se trouvant, en outre, un
peu plus rapprochée de l'équateur, devrait offrir
un nombre d'espèces plus élevé que la zone campi-
nienne, et cependant tel n'est pas le cas. En effet,
si l'on retranche du nombre 776 une soixantaine
d'espèces qui n'appartiennent pas réellement à la
flore de la région ardennaise et qui se sont pro-
pagées dans la vallée de la Semois, on constate
que cette région compte 123 espèces de moins
que la zone campinienne. Une telle décroissance,
dans de semblables conditions, n'a toutefois rien
qui doive surprendre; car il est reconnu qu'une
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 355
certaine altitude, de même qu'une latitude plus
boréale, entraîne avec elle une diminution dans le
nombre des espèces, et nous savons que la région
ardennaise a ses limites d'altitude comprise entre
350 et 676 mètres, tandis que la zone campinienne
est une plaine très-basse. Remarquons que ces
deux causes d'appauvrissement se réduisent, au
fond, à une seule, qui est la décroissance de la
chaleur.
Quant à la proportion des plantes hj^grophiles,
elle est plus faible dans la région ardennaise que
dans la zone campinienne. Cette proportion moindre
(1 : 2,59) et due à la compacité plus grande des
roches, compacité qui entraîne, en outre, une plus
faible proportion de monocotjlédones (1 : 2,98).
Les proportions des espèces hygrophiles et mono-
cotjlédones comparées aux xérophiles et aux dicoty-
lédones sont, dans la zone argilo-sablonneuse et
dans la région jurassique, en harmonie avec la
nature du sol.
Dans la première, les hygrophiles sont aux xéro-
philes comme 1 : 2,39, et les monocotylédones
sont aux dicotylédones comme 1 : 2,72 ; ce qui
dénote que la zone argilo-sablonneuse possède un sol
moins humide et plus compact que la zone campi-
nienne.
Dans la seconde, les hygrophiles sont aux xëro-
356 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
philes comme 1 : 2,61, et les monocotylëdones
sont aux dicotylédones comme 1 : 3,09, ce qui
marque une région plus sèche que la zone argilo-
sablonneuse.
Ces derniers faits généraux de distribution joints
aux caractères particuliers attribués précédemment
à chaque région dénotent bien que les divisions
botaniques tracées en Belgique sont suffisamment
distinctes les unes des autres.
§3. — Les rapports de la flore de la JBelgiqiie avec
les flores des contrées voisines.
Jusqu'ici, nous n'avons étudié la flore belge qu'à
un point de vue à peu près exclusivement local :
il nous reste maintenant à la considérer dans ses
relations avec la flore des pays voisins.
Les régions botaniques de la Belgique corres-
pondent à des reliefs du sol et même à des formations
géologiques qui se poursuivent dans les pays limi-
trophes.
Ainsi, la zone campinienne fait partie de la grande
plaine cimbro-germaniq'je qui s'étend de Dunkerque
jusqu'aux frontières de la Russie; les zones argilo-
sablonneuse et calcareuse, appartenant aux contre-
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 357
forts de TArdenne, correspondent plus ou moins aux
terrasses du pied septentrional des monts Hercy-
niens ; la région ardennaise est, en quelque sorte, le
prolongement occidental de la crête montagneuse qui,
sur la rive droite du Rhin, sépare la haute Allemagne
de la grande plaine de nord ; enfin, notre petite région
jurassique n'est que la terminaison de la plaine acci-
dentée de la Lorraine.
Cette liaison avec les contrées voisines, combinée
avec des conditions climatériques analogues à celles
de notre pays, doit, on le soupçonne sans peine,
entraîner des ressemblances florales plus ou moins
grandes entre nos régions botaniques et celles
qui leur correspondent au delà de nos limites
politiques.
Nous avons déjà marqué le caractère botanique
de la zone maritime relativement aux flores littorales
des pays voisins, en sorte qu'il devient inutile d'en
parler de nouveau dans ce paragraphe.
Quant à la zone campinienne, ses principaux
caractères botaniques se retrouvent dans toute
l'étendue de la grande plaine cimbro-germanique.
Les seules différences florales constatées entre les
divers points de cette vaste plaine consistent
principalement dans la présence, au nord et à l'est,
de certaines espèces boréales ou orientales qui
n'existent pas au sud-ouest, et dans la présence, au
358 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
sud-ouest, de certaines espèces méridionales ou
occidentales qui n'existent pas au nord-est. Il faut
ajouter que, dans la plaine baltique, le Pinus
syïvesh'is existe à Tétat spontané, qu'il y est
indigène, tandis que, dans la zone campinienne, on
ne le trouve plus qu'à l'état cultivé.
La zone argilo-sablonneuse n'ayant pas un carac-
tère floral bien tranché et formant une zone de
transition entre la zone campinienne et la zone cal-
careuse, nous ne rechercherons pas quels peuvent
être ses rapports avec les pays limitrophes.
Les caractères végétaux de la zone calcareuse se
reproduisent, en grande partie, sur certaines ter-
rasses situées à la base des monts Hercyniens.
Ainsi les plateaux accidentés qui entourent le Harz
et le Thuringerwald, et dont l'altitude varie de 150
à 400 mètres, nourrissent un grand nombre des
espèces caractéristiques de notre zone calcareuse.
Une chose bien digne d'attention, c'est que la flore de
ces plateaux contraste avec celle de la plaine baltique,
comme la flore de notre zone calcareuse contraste
avec celle de la zone campinienne. Rien, du reste,
n'est surprenant dans cette similitude, puisque, de
part et d'autre, les mêmes causes sont intervenues.
En effet, sur les plateaux accidentés qui entourent
le Harz et le Thuringerwald, des calcaires plus ou
moins compacts prédominent en alternant avec des
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 359
masses argileuses ou marneuses assez développées,
tandis que, dans la plaine baltique, se présentent
des formations géologiques analogues ou semblables
à celles de notre zone campinienne. Au surplus, le
caractère floral de notre zone calcareuse se reproduit
plus ou moins fidèlement sur les affleurements
calcaires des pays voisins.
La flore de la région ardennaise ressemble extrê-
mement à celle des Vosges et des monts Hercyniens.
A part un certain nombre d'espèces alpines ou
boréales, dont la présence dans les monts Hercyniens
et dans les Vosges est due à la situation géographique
ou à l'altitude, la végétation des montagnes de
l'Ardenne est, à peu de chose près, la même que
celle des Vosges et des monts Hercyniens.
Enfin, la flore de la portion argilo-calcaire de notre
région jurassique possède beaucoup de traits de
ressemblance avec celle des plaines de la Lorraine.
Au point de vue du nombre total des espèces
indigènes, il n'est pas sans intérêt d'établir un rap-
prochement entre notre flore et celle de plusieurs
pays limitrophes.
Le Palatinat ou Bavière rhénane, situé à peu
près à la même latitude que le sud-est du Luxem-
bourg belge, possède environ 100 espèces en plus
que la Belgique, quoique son territoire soit moins
grand que le nôtre. Une situation un peu plus
360 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
méridionale ne saurait être la seule cause à laquelle
on pourrait attribuer cet accroissement relativement
très-considérable dans le nombre des espèces. D'autres
causes doivent être invoquées : causes multiples, qui
tiennent à la nature du sol, à une position moins occi-
dentale, au voisinage du Rhin et des Vosges, etc.
Quelques espèces du Palatinat, étrangères à notre
pays, sont méridionales ; d'autres sont orientales et
ne dépassent pas actuellement les Vosges, le Hunds-
rijck et l'Eifel.
La province Rhénane, moins grande que la Bel-
gique et située sous les mêmes degrés de latitude,
possède également une flore sensiblement plus riche
que la nôtre. Un certain nombre de ses espèces ne
dépassent pas, vers Touest, la grande vallée du
Rhin.
Malgré le plus grand développement de son terri-
toire, la Hollande (non compris la partie méridionale
du Limbourg qui longe la Belgique à l'est) offre
moins d'espèces que nos provinces : cela s'explique
j)ar la constitution physique de son sol et par le
climat. Ce pays prolonge, vers le nord, notre région
septentrionale avec ses zones maritime, poldérienne
et campinienne. Sa flore n'est guère composée que des
espèces appartenant à ces trois zones ; elle compte
quelques rares types du Nord qui n'atteignent pas
nos limites.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 361
L'étendue de TAngleterre et de l'Ecosse pour-
rait faire supposer que la flore anglaise renferme
un nombre d'espèces de beaucoup supérieur à celui
de la flore belge. Cependant la différence en faveur
de la première ne paraît guère dépasser 220 espèces.
Cette faible disproportion tient à diverses causes,
au nombre desquelles on doit vraisemblablement
mettre, en première ligne, la situation insulaire de
l'Angleterre. Parmi les plantes anglaises étrangères
à la Belgique, se trouvent un grand nombre d'espèces
boréales ou alpines et quelques espèces méridionales
et occidentales. D'autre part, un certain nombre des
espèces belges étrangères à l'Angleterre appartien-
nent aux groupes des distributions orientale et cen-
trale.
§ 4. — Les groupes de distrihtttion 'cègétale.
Quand on étudie Taire générale de chacune de nos
espèces indigènes, on est forcé de reconnaître ce
fait important, qu'au point de vue de la géographie
botanique, la flore de Belgique ne possède pas un
caractère homogène et que plusieurs groupes de
plantes d'origine différente se sont associés sur
notre sol pour la composer.
Nous avons cru pouvoir distinguer en Belgique
cinq groupes de distribution, groupes correspondant,
sans doute, à autant de migrations végétales.
II
362 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
I) Groupe de distrihUion horéale. ■ — Les espèces
de ce groupe sont ordinairement circumpolaires et
habitent les régions septentrionales de l'ancien et du
nouveau-monde. Leur aire de dispersion en Europe
est plus étendue au nord qu'au midi de la Belgique.
Ces espèces s'avancent irrégulièrement vers le midi
de l'Europe en devenant de moins en moins com-
munes, et, à certaines latitudes, en abandonnant la
plaine ou les plateaux peu élevés pour habiter les
zones supérieures des hautes montagnes. Il suit de
là que leur distribution n'est pas continue entre
leurs limites septentrionale et méridionale et qu'elle
présente, vers le sud, des lacunes plus ou moins
considérables.
De ce groupe boréal, nous citerons les espèces
suivantes :
Empetrum nigi-um
Drosera aoglica
Subularia aquatica
Viola palustris
Andromeda poliifolia
Lysimachia thyrsiflora
Vaccinium uliginosum
— Vitis-idaea
Oxycoccos palustris
Myrica Gale
Scheuchzeria palustris
Calla palustj-is
Juncus filiforrais
Carex canescens
— limosa
Scirpus caespitosus
Eriophorum vaginatum
Poa palustris
Polypodium Phegopteris
Struthiopteris germanica
Lycopodium Selago
Equisetum sylvaticum.
Remarquons, tout d'abord, que presque toutes ces
espèces sont hygrophiles et qu'une seule est annuelle.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 363
La plupart d'entre elles s'arrêtent, au midi, vers
la limite septentrionale de la région méditerra-
néenne, telle que M. Grisebach l'a tracée, ou la
dépassent peu. Cette limite est très-sinueuse et se
trouve comprise entre le 46'' et le 4:2".
Une chose fort curieuse à constater, c'est que
trois de ces espèces n'existent pas dans les Iles
Britanniques : ce sont les Calla palustris, Poa
palus tris et Strutliiopteris germanica.
II) Groupe de distribution méridionale, — Les
espèces de ce groupe sont abondamment répandues
dans la région méditerranéenne. Les unes s'avancent
dans toute la partie centrale de l'Europe, sans
atteindre la Scandinavie, le centre et le nord de
la Russie ; d'autres s'étendent irrégulièrement à
travers l'Europe moyenne pour gagner des latitudes
un peu plus septentrionales que les premières \ enfin
un certain nombre de ces espèces méridionales
s'écartent du massif montagneux de l'Europe
centrale, le contournent à l'ouest pour venir habiter
la Belgique, l'Angleterre et même la plaine du
nord de l'Allemagne et le midi de la Scandinavie.
Les plantes appartenant à ce groupe deviennent
de plus en plus rares à mesure qu'elles s'éloignent
des chaudes contrées du midi.
Nos études ne sont pas encore assez complètes
pour bien marquer, par des exemples suffisants, les
364 GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
divers modes de progression de ces espèces vers
le nord.
III) Groupe de distribution occidentale. — Les
espèces de ce groupe n'habitent que les régions
occidentales de l'Europe. Leurs aires de dispersion
sont toutefois assez variées en ce qui concerne les
limites septentrionale, méridionale et orientale.
Les unes restent circonscrites aux portions les plus
occidentales de notre continent ; les autres s'avan-
cent un peu plus vers l'est soit par des habitations
isolées, soit sans interruption dans leur aire de
dispersion.
Parmi les espèces de ce groupe, on peut citer :
Ranunculus Lenormandi { Lathraea clandestina
— hololeucos ] Wahlenbergia hederacea
Elodes palustris ! Cirsium anglicum
Corydallis claviculata i Endymion non-scriptus
Lepidium Smithii i Carex trinervis
Carum verticillatura j Deschampsia discolor
Helosciadium inundatum Glyceria Bori'eri
Erica cinerea ' Spartina stricta.
— Tetralix |
La distribution des espèces de ce groupe pourrait
faire supposer qu'elles ont eu pour centre de
dispersion des terres aujourd'hui disparues et qui
existaient à l'ouest de l'Europe.
IV) Groupe de distribution centrale. — Les
espèces de ce groupe, dont nous ne citons qu'un
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 365
petit nombre d'exemples, sont plus ou moins abon-
damment répandues dans le massif montagneux de
l'Europe centrale; elles s'éloignent relativement
peu de celui-ci et ne s'en écartent qu'en devenant
de plus en plus rares.
Géranium phaeum
Arabis paucitlora
Sisymbrium austriacum
Thlaspi montanum
Luzula sylvatica
Carex brizoides
— longifolia
Poa sylvatica.
L'aire de distribution des espèces de ce groupe
permet de supposer, avec quelque raison, qu'elles ont
eu pour centre de dispersion la région montagneuse
de l'Europe centrale.
V) Groupe de distrihction orientale. — Un nom-
bre considérable de nos espèces indigènes s'étendent,
à l'est de l'Europe, jusqu'aux confins orientaux de
la Sibérie.
Parmi les espèces communes à l'Europe et à la
Sibérie, les unes sont répandues dans toutes les con-
trées de l'Europe, tandis que d'autres ne s'avancent
pas jusqu'aux extrémités occidentales de notre con-
tinent.
La Belgique, par sa situation et par son faible
développement en longitude , n'offre pas des con-
ditions favorables pour y faire des recherches bien
fructueuses sur les limites d'extension des espèces de
366 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
distribution orientale. En s'appuyant sur les Iles
Britanniques et en les considérant comme le prolon-
gement occidental du continent européen, peut-être
parviendra-t-on à découvrir un assez grand nombre
d'espèces de ce groupe qui, sous nos latitudes, ter-
minent en Belgique leur aire d'extension à l'ouest.
§ 5. — Quelqîies remarques stcr V étude approfondie
de la géograpliie hotanique de la Belgique.
Les recherches de géographie botanique faites
jusqu'à présent en Belgique ne permettent pas
encore de tracer un tableau complet de notre
flore indigène au point de vue spécial de la distribu-
tion des espèces. Remarquons que cette distribution
ne doit pas être uniquement envisagée dans les
limites étroites de nos frontières ; mais qu'il faut la
poursuivre au delà, afin de bien connaître les
rapports de notre flore avec celle de l'hémisphère
boréal et même avec celle du monde entier. C'est, du
reste, ainsi que, dans l'esquisse qui précède, nous
avons compris l'étude de notre végétation.
Dans ses rapports avec notre sol, la flore belge
réclame de nombreuses recherches. Par exemple, on
aura à tracer plus exactement les limites des zones
et des régions botaniques, qui, sur divers points,
sont encore plus ou moins vagues; il faudra
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 367
examiner cFune façon plus approfondie la distribu-
tion des plantes dites communes ou assez communes ;
on aura à étudier, dans les diverses zones du
pays, l'influence que peuvent avoir, sur la végéta-
tion, la nature minéralogique des terrains, l'humi-
dité ou la sécheresse, la chaleur et, enfin, l'altitude.
Ces recherches variées pourront donner lieu à la
publication de travaux nombreux et intéressants.
Dans ses rapports avec les pays étrangers, notre
flore doit faire l'objet de recherches multiples.
Il s'agit de rechercher quelles sont les ressem-
blances et les différences que notre flore présente
avec les flores des pays voisins; quelles sont les
causes de ces différences et de ces ressemblances.
D'autre part, il importe de reconnaître de quelle
façon notre flore s'est constituée. La flore belge
forme-t-elle un tout homogène et dont les éléments
ont une origine commune? En d'autres termes, le sol
belge a-t-il été envahi en une fois par une seule mi-
gration végétale arrivant dans une seule direction ?
Il est peu probable que notre flore se soit constituée
de cette façon ; tout nous porte à supposer que notre
pays a dû être envahi par des colonies végétales qui
sont arrivées de plusieurs directions. C'est, du reste,
ce que nous avons cru avoir découvert en étudiant
l'aire générale de dispersion d'un assez grand
nombre de nos plantes indigènes. Dans le paragraphe
368 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE.
précédent, nous avons même cru pouvoir établir
plusieurs groupes distincts de distribution, qui
nous paraissent répondre à autant de colonies ou
de migrations végétales. Il reste maintenant à
poursuivre les recherches commencées et à s'assurer
si nos suppositions sont réellement fondées. Pour
bien reconnaître Faire générale de distribution de
nos espèces, il faut employer soit de petites plani-
sphères, soit de petites cartes d'Europe, sur les-
quelles on peut teinter l'aire embrassée par chaque
espèce. Les aires de distribution, selon leur direc-
tion, permettront probablement de distinguer les
différents éléments géographico-botaniques qui ont
coopéré à la formation de notre flore. Faisons
remarquer que l'établissement de l'aire générale
de la dispersion des espèces est un travail laborieux
et plein de difficultés. Il faut, pour cela, non-
seulement consulter une foule d'ouvrages, mais,
en outre, peser la valeur des renseignements
fournis par ceux-ci. Certains auteurs ont consigné
dans leurs ouvrages des renseignements recueillis
avec beaucoup de soin et d'exactitude; mais il en est
d'autres dont les données sont plus ou moins
suspectes. Si l'on accordait une égale valeur à toutes
les indications géographico-botaniques rapportées
dans les catalogues, les flores et les monographies,
on risquerait de tracer des aires de dispersion qui
seraient souvent défectueuses.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 369
Ajoutons, enfin, qu'il y a des études à faire sur les
espèces dites introduites qui sont venues, de siècle
en siècle, enrichir le fonds de notre flore. Ces
dernières études, qui exigent également beaucoup
de recherches, sont entourées de très-nombreuses
diflicultés.
On le voit, l'étude approfondie de notre géogra-
phie botanique est loin d'être achevée; elle offre
encore un grand nombre de faits à établir ou à
élucider. Nous ferons remarquer, en outre, que la
plupart de nos cryptogames n'ont pas fait l'objet de
recherches spéciales et qu'elles sont encore à étudier
au point de vue qui nous occupe.
u
CHAPITRE CINQUIÈME.
CATALOGUE DE LA FLORE FOSSILE DE LA BELGIQUE.
Au chapitre II du livre second, nous avons fait
remarquer que, malgré les richesses de nos terrains,
la paléontologie végétale a été peu cultivée jusqu'ici
en Belgique. Il résulte de cette circonstance que
notre flore fossile est encore très-imparfaitement
connue et que le catalogue qui va suivre est loin de
renfermer toutes les espèces de plantes fossiles dont
nos étages géologiques conservent les traces.
A. — Terrains primaires.
I. Terrain camhrien.
Caul erpites cactoides Gopp
Oldhamia radiata Forb.
Algues.
Eophyfon Linneanura Torr.
Bythotrephis gracilis Hall.
FOSSILE DE LA BELGIQUE. 371
A part VOlclhamia, qui est peut-être une algue
véritable, les autres espèces nappartiennent que
problëmatiquement au règne végétal. Quant aux
Chondrites que l'on signale dans nos terrains
primaires, ils ne paraissent être que des traces
animales.
IL Terrain silurien.
Algues.
Licrophycus elongatus Coems.| Bythotrephis flexuosa Hall.
Ces deux espèces ne peuvent être rapportées
qu'avec doute au règne végétal.
III. Terrain dévonien.
Algues.
Haliserites Dechenianus Gopp.
ÉQUISÉTINÉES.
Bornia transitionis Gopp.
FiLICiNÉES.
Sphenopteris flaccida Crép.
Rhacophyton condrusorura
Crép.
(Sphenopteris Gilk.).
Palaeopteris hibernica Sch
Lycopodinées.
var minor Crép. (P.
Roemeriana Gopp.).
Triphyllopteris elegans Sch.
Schizopteris primaeva Coems.
Lepidodendron nothum Ung.
VEaliserites Declieniamis, au lieu d'être une
Lepidodendron Gaspianum
Da\YS.
372
CATALOGUE DE LA FLORE
algue, pourrait bien être constitué par les ramus-
cules d'un Lepidodendron (an L. Oaspianum?).
IV. Terrain carlonifère.
a) Étage moyen [Ampélite de ChoMer).
Équisétinées.
Bornia transitionis Gôpp.
b) Étage supérieur [E ouille du Hainaut et de la province
de Liège).
Équisétinées.
Calamités Suckowii Brongt.
— Cistli Brongt.
— approximatus Schloth.
Calamocladus longifolius Sch.
— equisetiformis Sch.
— grandis Sch.
Calamostachys typica Sch.
Macrostachya infundibulifor-
mis Sch.
Sphenophyllum emarginatum
Brongt.
— longifolium Germ.
— erosum Lindl. et Hutt.
— angustifolium Germ.
Annularia sphenophylloides
Ung.
— radiata Sternb.
— minuta Brongt.
FiLICiNÉES.
Sphenopteris trifoliata Art.
— irregularis Sternb.
— lyratifolia Gopp.
— Gravenhorstii Brongt.
— Boeumleri v. RohL
— Essinghii Andr.
— coralloidesGutb.
— microloba Gôpp.
— Bronnii Gutb.
— microphylla Gutb.
— Hoeninghausii Brongt.
— chaerophylloides Sternb.
Sphenopteris latifolia Brongt.
— acuta Brongt.
— macilenta LindL et Hutt.
— furcata Brongt,
— palmata Sch.
— acutiloba Sternbg. non
Andr.
— delicatula Brongt.
— stipulata Gutb.
Neuropteris acuminata
Brongt.
— acutifolia Brongt.
FOSSILE DE LA BELGIQUE.
373
Neuropteris grigfantea Bron^t.
— flexuosa Brongt.
— Loshii Brongt.
— attenuataLindL et Hutt.
— tenuifolia Brongt.
— heterophylla Brongt.
Odontopteris britannica Gutb .
Pecopteris arborescens
Brongt.
— oreopteridia Brongt.
— pennaeformis Brongt.
— Miltoni Brongt.
— polymorpha Brongt.
— dentata Brongt.
— delicatula Brongt.
— nervosa Brongt.
— muricata Brongt.
Pecopteris acuta Brongt.
— similis Sternb.
— longifolia Presl.
Alethopteris lonchitica
Brongt.
— Serlii Brongt.
— marginata Brongt.
Dictyopteris neuropteroides
Gutb.
Lonchopteris rugosa Brongt.
— Roehlii Andr.
Schizopteris anomala Brongt.
Rhacophyllum Lactuca Sch.
— adnascens Sch.
Megaphytum distans Lindl.
et Hutt.
LYCOPODINéES.
Lycopodium primaevum Gold.
Lepidodendron Sternbergii
Brongt,
— aculeatum Sternb.
— coelatum Sternb.
— obtusum Sauv.
— Costaei Sauv.
— rimosum Sternb.
— quadratum Sch.
Ulodendron majus LindL et
Hutt.
Knorria Selloni Sternb.
Lepidophloios laricinus
Sternb.
— macrolepidotus Gold.
Halonia tuberculata Brongt.
Lepidostrobus variabilis
Lindl. et Hutt.
— Geinitzii Sch.
Lepidophyllum majus Brongt.
— lanceolatum Brongt.
Sigillaria tessellata Brongt.
— Dournaisii Brongt.
— Davreuxii Brongt.
— Graesii Brongt.
— elliptica Brongt.
— sexangulata Sauv.
— Saullii Brongt.
— scutellata Brongt.
— notata Brongt,
374
CATALOGUE DE LA FLORE
Sigillaria angustata Sauv.
— undulata Sauv.
— lenticularis Sauv.
— rimosa Sauv.
— el on gâta Brongt.
— rugosa Bi'ongt.
— cristata Sauv.
— hippocrepis Brongt.
— transversalis Brongt.
— laevigata Brongt.
Sigillaria reniformis Brongt.
— grandis Sauv.
— peltata Sauv.
— ovata Sauv.
— gigantea Sauv.
— rimosa Gold.
— Serlii Brongt.
— Brochantii Brongt.
Stigmaria ficoides Brongt.
Cardiocarpus Lindleyi Carr.
— emarginatus G. et B.
Rhabdocai'pus Bockschianus
G. et B.
CORDAÏTÉES
Cordaites borassifolius Ung.
Antholites Pitcairniae LindL
et Hutt.
— pauciflorus Weiss.
— parviflorus Sch.
Les espèces énumérées ci-dessus sont loin de
représenter la flore complète de notre terrain
houiller. Les riches collections d'empreintes réunies
au Musée royal d'histoire naturelle et au Jardin
botanique de FÉtat renferment encore d'autres
espèces qui sont à l'étude. Parmi celles-ci, se
trouvent un assez grand nombre de types inédits,
qui seront décrits et figurés dans un avenir peu
éloigné .
B. — Terrains secondaires.
I. Terrain crétacé.
Cycadinées.
Cycadites Schachti Coems.
FOSSILE DE LA BELGIQUE. 375
Conifères.
Pinus Omalii Coems.
— Briarti Coems.
— (Cedrus) Corneti Coems.
— Andraei Coems.
— gibbosa Coems.
— Heeri Coems.
Pinus depressa Coems.
— Toilliezi Coems.
Séquoia Reichenbachii Sch.
— cryptomeroides Coems.
Cupressoxylon.
A cette petite flore du terrain crétacé du Hainaut,
il faut ajouter un fruit extrêmement curieux qui
sera décrit prochainement.
C. — Terrains tertiaires.
I. Terrain éocène.
Cryptogames.
FiLICINÉES.
Aneimia palaeogaea Sap. et
Mar.
Benitzia minima Sap. et Mar.
Osmunda eocenica Sap. et
Mar.
Gymnospermes.
Cycadinées.
Zamites? palaeocenicus Sap. et Mar.
Conifères.
Pinus Benedenanus Le Hon, i Chamaecyparis belgica Sap.
— stigmaroides Le Hon. | et Mar.
Monocotylédones.
Graminées.
Poacites latissimus Sap. et Mar.
376
CATALOGUE DE LA FLORE
Naïadées.
Posidonia perforata Sap. et
Mar.
Zostera nodosa Sap. et Mar.
(Caulinites parisiensis
Brongt).
NiPACÉES.
Nipadites Burtinii Brongt. | Nipadites Parkinsoni Brongt.
Dicotylédones.
CUPULIFÈRES.
Quercus Loozi Sap. et Mar.
— ar ci loba Sap. et Mar.
— diplodon Sap. et Mar.
— odontophylla Sap. et
Mar.
— palaeodrys Sap. et Mar.
Pasianopsis retinervis Sap. et
Mar.
Pasianopsis sinuatus Sap. et
Mar.
Dryophyllum Dewalquei Sap.
et Mar.
— curticellense Sap. et
Mar.
— laxinerve Sap. et Mar.
Urticées?
Mac-Clintockia heersiensis Sap. et Mar.
Salicinées.
Salix longinqua Sap. et Mar. | Salix Malaisei Sap. et Mar.
Laurinées.
Cinnamomum sezannense
Wat.
— ellipsoideumSap.etMar.
Daphnogene longinqua Sap.
et Mar.
Phoebe ? tetrantheracea Sch.
(Laurus tetrantheroidea Sap .
et Mar.)^
Persea palaeomorpha Sap. et
Mar.
FOSSILE DE LA BELGIQUE. 377
Oreodaphne? apicifolia Sap.
et Mar.
Litsaea expansa Sap. et Mar.
— elatinervis Sap. et
Mar.
Litsaea? viburnoides Sap. et
Mar.
Laurus Omalii Sap. et Mar.
— heei'siensis Sap. et Mar*
— latior Sap. et Mar.
Caprifoliacées.
Viburnum vitifolium Sap. et 1 Viburnum arcinervium Sap.
Mar. i et Mar.
Araliacées.
Hedpra Malaisei Sap. et Mar.
Aralia Looziana Sap. et Mar.
— demersa Sap. et Mar.
— transversinervia Sap. et
Mar.
Aralia spinescens Sap. et Mar.
Araliophyllum areolatum Sap.
et Mar.
— argutidens Sap. et Mar.
Ampélidées.
Cissitea lacerus Sap. et Mar.
Renonculacées.
Dewalquea gelindenensis Sap. et Mar.
MÉNISPERMÉES.
Cocculus Kanii Sap. et Mar. ] Cocculus Dumontii Sap. et Mar.
Sterculiacées.
Sterculia labrusea Ung.
Hamamélidées.
Hamamelites gelindenensis Sap. et Mar.
Dilléniacées.
Dillenia palaeocenica Sap. et Mar.
378
CATALOGUE DE LA FLORE FOSSILE.
CÉLASTRINÉES.
Celastrophyllum belgicum
Sap. et Mar.
— Dewalqueanum Sap. et
Mar.
— Crepini Sap. et Mar.
— Benedeni Sap. et Mar.
Celastrophyllum serratura
Sap. et Mar.
— reticulatum Sap. et Mar.
— repandum Sap. et Mar.
Rhamnées.
Zîzypîius remotidens Sap. et Mar.
Myrtacées.
Myrtophyll'iin cryptoneuron Sap. et Mar.
Species incertae sedis.
Carpolithes sulcatifrons Sap. 1 Carpolithes delineatus Sap.
et Mar. ' et Mar.
CHAPITRE SIXIÈME.
HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES RÉGIONS
DE LA BELGIQUE.
Dans ces pages, consacrées aux herborisations,
il ne peut être question d'itinéraires détaillés, mais
seulement d'indications générales, suffisantes toute-
fois pour guider l'herborisateur dans l'exploration
des parties les plus intéressantes du pays. Il est,
du reste, à remarquer que les renseignements les
plus précis sur les habitations des plantes rares ne
suffisent pas toujours pour découvrir celles-ci.
D'ailleurs, nous prendrons le soin de citer, pour
chaque herborisation, les publications qui ont trait
aux parties du pays à visiter.
Ainsi qu'on l'a vu au chapitre IV de la seconde
partie, la Belgique est divisée en plusieurs régions
et zones botaniques naturelles et dont chacune offre
une florule plus ou moins spéciale et caractéristique.
Nous allons signaler les principales herborisations
à faire dans ces zones et régions, de façon que
l'herborisateur, au moyen de ces herborisations,
380 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
reconnaisse le caractère propre de chaque zone ou
région et en recueille les espèces caractéristiques
ou rares.
L'indication abrégée de l'époque de floraison qui
suit chaque espèce énumérée, permettra de choisir
les époques les plus favorables pour l'exploration
des diverses localités du pays.
§ P'. — Zone calcareuse.
Nous commencerons par la zone calcareuse, parce
qu'elle est la plus riche et la plus intéressante à
explorer.
I) Herhonsation aux environs de RocJiefort et
de Han-s%iT-Lesse (^). — Les environs de Rochefort
et surtout ceux de Han-sur-Lesse offrent une
florule extrêmement variée. Cette richesse est
due, en grande partie, au caractère du sol, qui est
très-accidenté. Deux rivières et un assez grand
nombre de ruisseaux arrosent la contrée ; de nom-
breuses collines, les unes nues, les autres boisées,
des rochers abrupts, des rocailles, des gorges, des
(1) Voir : Un coup d'œil sur la Jlorule des environs de Han-
sur-Iessey par F. Crépin [Bulletin de la Société royale de bota-
nique d^e Belgique, t. le»"). — Une nouvelle édition de cet opuscule
a paru sous le titre : Florule des environs de Han-sur-Lesse;
Bruxelles, 1875, Mayolez.
RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 381
vallées y constituent des stations très-variées pour
les plantes. D'autre part, les calcaires y alternent
avec des schistes ou des grès, ou avec des argiles et
des alluvions.
Deux ou trois jours sont nécessaires pour faire
cette herborisation, qui doit embrasser une partie
des territoires de Rochefort, Jemelle, Wavreille,
Han-sur-Lesse, Resteigne, Ave-et-Auffe et Éprave.
On peut trouver dans cette herborisation les
espèces suivantes, qui sont plus ou moins caractéris-
tiques de la zone calcareuse :
Anémone Pulsatilla. A.J.
Adonis aestivalis. J.J.
Helleborus foetidus. M. M.
Aconitum lycoctonum. J.J
Actaea spicata. M.J'.
Berberis vulgaris. M.J
Dianthus Carthusianorura.
J.A.
Cerastium brachypetalum.
M.J.
Géranium sanguineum. J.J .
— lucidum. M. A.
Malva Alcea. J.S.
Althaea hirsuta. J.A.
Polygala comosa. M.J.
Furaaria Vaillantii. J.A.
Arabis pauciflora. J.J.
Cardamine impatiens. M.J.
Erysimum orientale. M.J.
Alyssum calycinum. M.J.
Camelina sylvestris. M.J.
Thlaspi perfoliatura. A.J.
— montanum. A. M.
Iberis amara. J.A.
Genista sagittalis. M.J.
Trifolium montanum. M.J^
— striatum. M.J'.
— ochroleucum. J.J.
Hippocrepis comosa. M.J.
Lythrum hyssopifolia. J.S.
Fragaria coUina. M.J.
Rosa pimpinellifolia. J.
— Sabini. J.
— micrantha. J.
Cotoneaster vulgaris. A. M.
Sorbus torminalis. M.
Hupleurum rotundifolium.
J. A.
382 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
Bupleurum fal^atum. J^A.
Carum Bulbocastanum. J.J.
Libanotis montana. J'.A.
Orlaya grandiflora. J.J.
Turgenia latifolia. J.J.
Caucalis daucoides. J J.
Torilis infesta. J^A.
Cornus mas. A'^.
Vincetoxicum album. J.A.
Gentiana Cruciata. J.A.
— gerraanica. A. S.
Physalis Alkekengi. J.A.
Veronica prostrata. A. M.
Digitalis lutea. J.J.
Linaria striata. J'.S.
Phelipaea purpurea. J.J.
Orobanche Pici'idis. J.
Stachys alpina. J^.S.
— germanica. J^.A.
— annua. J'.S.
— recta. J.A.
Brunella alba. J.A.
Ajuga genevensis. M.J.
— Chamaepytis. J.S.
Teucrium Botiys. J'.S.
— Chamaedrys. J'.S.
— montanum. J.A.
Globularia vulgaris. M.J.
Viburnum Lantana. M.
Scabiosa Columbaria. J'S.
Centaurea Scabiosa. J'.A.
Filago spathulata. J'.A.
— neglecta. J^S.
Linosyris vulgaris. A. S.
Podospermum laciniatum.
J.A.
Lactuca perennis. M.J.
Poiycnemum arvense. J^S.
Rumex scutatus. M. A.
Ulmus pedunculata. M. A.
Allium sphaerocephalum.
J.A.
Phalangium Liliago. M.J.
Polygonatum officinale. M.J.
Loroglossum hircinum. M.J.
Orchis ustulata. M.J.
— purpurea. M.J.
— Simia. M.J.
Ophrys muscifera. M.J.
— apifera. M.J.
— fuciflora. M.J.
Cephalanthera grandiflora.
M.J.
— Xiphophyllum.
M.J.
Carex montana. A. M.
— tomentosa. A. M.
— longifolia. A. M.
— humilis. M^.A^.
Sesleria coerulea. M^.A^.
Ventenata triflora. J.J.
Koeleria cristata. J.J.
Melica ciliata. M.J.
Festuca rigida. M.J.
Bromus arduennensis. J.J.
Ceterach officinarum. J.O.
Polypodium Dryopteris var.
calcareum. J.S.
RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 383
Outre ces espèces, on peut encore observer les
suivantes, qui sont plus ou moins rares :
Anémone ranunculoides. A.M.
Gypsophila muralis. J.vS.
Sperg-ularia se^etalis. J.J.
Stellaria nemorum. J.A.
Cei'astium erectucn. A.J.
Monotropa Hypopitys. J J.
Hypericum montanum. J.A.
Dentaria bulbifera. A.M.
Turritis glabra. J.J.
Sinapis Clieiranthus. J.A.
Lathyrus tuberosus. J.A.
— hirsutus. J.J.
— Nissolia. M. A.
Geum rivale. M J'.
Frag:aria elatior. A.J.
Sorbus Aria. M.
Circaea intermedia. J.A.
Myriophyllum alterniflorum.
J.A.
Centunculus miniraus. J.S.
Pulmonaria tuberosa. A.M.
Atropa Belladona. J.A.
Limosella aquatica. JS.
Linaria spuria. J'.S.
Lathi-aea squamaria. M^.A^.
Canipanula glomerata. J.S.
Specularia hybrida. J J.
Sambucus racemosa. A.M.
Galium sylvaticum. J.A.
— uliginosum. J.S.
— tricorne. J'.S.
Dipsacus pilosus. J^.A.
Cirsium oleraceurn J^S.
Serratula tinctoria. J'.S.
Scoi'zonera humilis. M.J.
Crépis paludosa. J.A.
Daphne Mezereum. Ms.A^.
Thesium pratense. J.J.
Eupliorbia platyphyllos. J'.S.
Ornithogalum sulfureum.
M.J'.
Gagea sylvatica. A.M.
Orchis coriophora. M J.
— latifolia var. incar-
nata. M.J.
Gymnadenia viridis. J.J.
Epipactis latifolia var. atro-
rubens. J.J.
— palustris. J.J.
Carex pendula. M.J.
— distans. M.J.
— fulva. M.J.
Scirpus compressus. J J.
Cyperus fuscus. J'.S.
Leersia oryzoides. A'.O.
Melica nutans. M.J.
Poa palustris. J.A.
Elymus europaeus. J.J.
Aspleniura Adianthum-ni-
gruna. J.S.
Botrychium Lunaria. MJ.
Optiioglossum vulgatum. J.J.
384 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
II) Herhorisation aux environs de Mariem-
hourg (l). — Les environs de Mariembourg sont à peu
près dans les mêmes conditions géologiques et oro-
graphiques que ceux de Rochefort et de Han-sur-
Lesse. Les florales de ces deux régions se ressem-
blent beaucoup ; elles ne se distinguent que par un
petit nombre d'espèces rares que chacune d'elles
possède en particulier.
Nous ne citerons ici que les espèces qui ne se
rencontrent pas dans la première herborisation.
L'herborisation de Mariembourg peut se faire en
deux jours ; elle comprend trois localités intéres-
santes : Mariembourg, Roly et Géronsart.
a) Mariembourg et entre Mariembourg et Bourbes.
Saponaria Yaccaria. J.J.
Linum tenuifolium. J.J.
Arabis arenosa. M.J'.
Carum Carvi. M.J.
Veronica acinifolia. A. M.
Orobanche Teucrii. J.
Asperula cynanchica. M.J'.
Valerianella carinata. A. M.
Buxus sempervirens. Ms.A"^.
Alopecurus utriculatus. M.J.
Poa bulbosa. M.J.
— sylvatica. J.J.
b) Roly.
Géranium sylvaticum. J.J. i Daphne Laureola. Ms.Av.
Campanula Cervicaria. J'.A. ' Euphorbia dulcis. M.J.
(1) Voir : Catalogue des plantes rares croissant aux environs
de Mariembourg, par C. Determe [Bulletin de la Société royale
de botanique de Belgique, t. II).
RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 385
Buxus sempervirens. M*. Av.
Polygonatum verticillatum.
M.J.
Tamus communis. M.J.
Lycopodium clavatum. J'.S.
Il existe un bois à Roly où se sont naturalisées,
depuis assez longtemps, quelques espèces fort cu-
rieuses : Anemo7ie Hepatica, Einmedmm aljnnum,
Géranium nodosiim, G. macrorrliizum et Saxifraga
o'otundifolia.
c) Géronsart (commune de Frasne-lez-Couvin).
Agrimonia odorata. J.A.
Veronica niontana. M.J.
Campanula Ceivicai-ia. J.A.
Cinerai'ia spathulaefolia. M.J.
Polygoriatura verticillatum.
M.J.
Lappa tomeutosa. J.A. I Equisetum hyemale. M.M.
III) Herborisation aux environs de Verviersi^).
— On pourrait comprendre sous le nom d'environs
de Verviers la vallée de la Vesdre depuis Pepinster
jusqu'à la frontière, en embrassant une partie des
territoires de Theux, Stembert, Goé, Baelen, Wel-
kenraedt, Bilstain et Dison.
(1) Consulter : Flore des environs de Spa, par Lejeune; JVotes
sur les stations géologiques de quelqties plantes rares ou peu
communes des environs de Limbourg, par A. Donckier {Bul-
letin de la Société royale de botanique, t. 1er et X) \ Florule de
Chaud fontaine et de Magnée, par Ch. Strail (Ibidem, t. II) ;
Compte rendu de la dixième herborisation de la Société royale de
botanique de Belgique, par A. Devos et L. Bodson (Ibidem, t. X) ;
La botanique au pays de Liège, par Éd. Morren {Bulletin de la
Société botanique de France, t. XX); Flore de Fraipont, Nesson-
vaux, etc., par M. Michel.
Il"*
386 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
A cause de leur voisinage presque immédiat avec
la région ardennaise, les environs de Verviers pré-
sentent une florule dans laquelle on trouve un
certain nombre d'espèces propres à cette région.
Malgré la présence de plantes ardennaises et le
petit groupe si curieux des espèces calaminaires,
les environs de Verviers sont beaucoup moins
riches que les environs de Rochefort et de Mariem-
bourg. Nous nous abstiendrons d'énumérer les
espèces plus ou moins calcicoles que nous avons
citées précédemment, nous bornant à renseigner
les seules espèces rares qu'on ne trouve pas dans
les deux premières herborisations.
Ranunculus platanifolius. J. J.
HeJleborus viridis. M. M.
Dianthus deltoïdes. J.S.
Sisymbrium austriacum.
M.J.
Erysimum hieracifolium.
M.S.
Lunaria rediviva. M J.
Draba muralis. A. M.
Genista germanica. M.J.
— pilosa. M.J.
Sanguisorba ofBcinalis. J.S.
Erica Tetralix. J'.S.
Gentiana Pneumonanthe.
J'.S.
Mentha sylvestris. J'.S.
Salvia pratensis. M.J'.
Calamintha menthaefolia.
J.S.
Vaccinium uliginosum. M.J.
Centaurea montana. J'.A.
Arnica montana. J.J.
Lactuca virosa. J'.A.
Salix repens. A. M.
AUium cai'inatum. J'.A.
Narthesiumossifragum. J'.A.
Gymnadenia albida. J.J.
Scirpus caespitosus. J.J.
Calamagrostis arundinacea.
J'.A.
— varia. J'.A.
Avena pratensis. J.J.
RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 387
Festuca sylvatica. J.J.
Polypodium Pheo^opteris. J.A.
Asplenium septentrionale.
J.S.
Lycopodium Selag-o. J'.S.
Equisetum maximum. A^.
— sylvaticura. M.
Les environs de Verviers présentent, en outre,
plusieurs espèces naturalisées qui sont fort intéres-
santes : Arahis onuralis et A. Turrita, Medicago
polycarpa et M. macîilata, Alchemilla alpina, Doro-
nicum Pardalianclies et Parietaria ramiflora.
Les terrains calaminaires des environs de Theux
et de Welkenraedt possèdent quelques espèces qui
leur sont propres et qui, par les petites colonies
qu'elles constituent, donnent au tapis végétal un
cachet très-curieux. Ces espèces sont : Alsine "ûerna,
Thlaspi alpestre var. calaminare, Viola lutea et
Armeria maritima var. elongata. Aux environs de
Magnée et de Fraipont, on trouve VAsarum etcro-
paeum, et près de Goé, VAspidium Loncliitis.
IV) Herborisation dans la rjallèe de la Meuse
aux environs de Dinanti\) . — Sous le nom d'envi-
rons de Dinant, nous comprenons la vallée de la
Meuse, avec le bas de ses vallées et de ses gorges
(1) Voir : Une herborisation dans la vallée du Bocq {La Bel-
gique horticole, 1863); Compte rendu de la sixième herborisation
de la Société royale de botanique de Belgique, par A. Davos
{Bulletin de la Société royale de botanique, t. VI).
388
HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
latérales, depuis Yvoir jusqu'à Givet. Les rochers et
les pentes boisées de cette région accidentée, ainsi
que les prairies de la Meuse nourrissent une flore
variée et très-riche, surtout en plantes calcicoles.
Cette flore possède le cachet général de celle des
environs de Verviers, de Mariembourg et de Roche-
fort ; mais elle en diffère, d'une part, par la présence
de certaines espèces rares et, de l'autre, par l'ab-
sence d'un certain nombre de types propres à la
lisière méridionale "de la zone calcareuse.
Voici la liste des espèces les plus intéressantes
qu'on peut recueillir dans cette herborisation :
Helleborus viridis. M. M.
Dianthus caesius. M. M.
Saponaria Vaccaria. J.J.
Silène noctiflora. J'.S.
Géranium san^uineum. J.J.
— rotundifolium.
AI.S.
— lucidum. M. A.
Reseda lutea. J.A.
Fumaria micrantha. J'.A.
Arabis pauciflora. J.J.
— arenosa. M.J'.
Sisymbriumaustriacum. M.J.
Braya supin a. J.A.
Lunaria rediviva. M.J.
Draba muralis. A. M.
— aizoides. A. M.
Thlaspi montanum. A. M.
Biscutella laevigata. M.J.
Neslia paniculata. M.J'.
Helianthemum polifolium.
M.J.
Medica.^o minima. M.J'.
Sedum sexangulare. J.J.
— eleg^ans. J.J.
— rubens. M.J'.
Rosa pimpinellifolia. J.
Cotoneaster vulgaris. A. M.
Soibus torminalis. M.
— Aria. M.
Eryngium campestre. J'.A.
Bupleurum falcatum. J'.A.
Carum Carvi. M.J.
Peucedanum carvifolium. J.S.
Ribes nigrum. A M.
Saxifraga liypnoides. J.
RÉGIONS DE LA BELGIQUE.
389
Myosotis sylvatica. M.J.
Cynoglossum montanum. J.J.
Veronica acinifolia. A. M.
— montana. M.J^
Orobanche caryophyllacea.
M.J.
— Hederae. J.
Lathraea squamaria. M. A.
Mentha sylvestris. J'.S.
Salvia pratensis. M.J'.
Lamium maculatum. A.J'.
Stachys recta. J.A.
Ajuga Chamaepitys. J S.
Globularia vulgaris. M.J.
Asperula cynanchica. M'J'.
Yalei'ianella carinata. A. M.
Cirsium eriophorura. J^A.
Centaurea Calcitrapa. J'.S.
Artemisia camphorata. A. S.
Inula britanica. J^S.
Linosyris vulgaris. A. S.
Cineraria spathulaefolia.
M.J.
Lactuca Scariola. J'.S.
— virosa. J'.A.
— perennis. M.J.
Chenopodium urbicum. J'.S.
Buxus sempervirens. M. A.
Alliiim sphaerocephalum.
J.A.
Phalangium Liliag^o. M.J.
Loroglossum hircinum. M.J.
Anacamptis pyramidalis.
M.J.
Orchis ustulata. M.J.
— purpurea. M.J.
— Rivini. M.J.
— Simia. M.J.
— coriophora. M.J.
Ophrys muscifera. M.J.
— api fera. M.J.
— fuciflora. M.J.
Cephalanthera grandi flora.
M.J.
— Xiphophyllum.
M.J.
Pûtaraogeton pectinatus. J.A.
Carex pendula. M.J.
— humilis. M. A.
Cyperus fascus. J'.S.
Oplismenus Crus-galli. J.S.
Digitaria linearis. J'.S.
Phleum Boehmeri. J J.
Elymus europaeus. J.J,
Ceterach offîcinarum. J.O.
Polypodium IMiegopteris.J.A.
La zone calcareiise ne peut être suffisamment
connue qu'en complétant les herborisations précé-
dentes par plusieurs autres herborisations d'une
moindre importance. Parmi ces dernières, nous
proposerons celles des environs d'Aywaille et de
Artemisia campestris. A. S.
Festuca unilateralis. M.J.
Struthiopteris ^ermanica.
A. S.
390 HERBORISÔlTIONS DANS LES DIVERSES
Comblain-au-Pont, de Lanaye, de Charleroi et de
Mons.
a) La vallée de l'Amble ve depuis Remouchamps,
et celle de TOurthe entre Comblain-au-Pont et
Esneux offrent une florule riche et variée, qui
compte parmi ses espèces les plus rares (1) :
Dianthus caesius. M.J.
Lychnis viscaria. M.J.
Saxifraga caespitosa. M.J.
Gentiana ciliata. A. S.
Melittis melissophyllum. J.J.
Il existe, en outre, dans cette région deux rares
espèces naturalisées : Sedum dasyphyllum et Sem-
pervivum Schnittspalmi.
l) La Montagne -St- Pierre, aux environs de
Lanaye, et les localités voisines offrent quelques
espèces très-rares, parmi lesquelles on peut citer (2) :
Thalictrum minus. J.J. | Gentiana campestris. A.S.
Orobus niger. J.J. I Lonicera Xylosteum. M.J.
On y observe aussi, mais naturalisés, les Colutea
arbores cens et Omphalodes verna.
(1) Voir : Compte rendu de la neuvième herborisation de ta
Société royale de botanique de Belgique, par É. Marchai et
L. Bodson [Bulletin de la Société royale de botanique, t. IX).
(2) Voir : Catalogue des plantes plus ou moins rares de la
vallée de la Meuse, de Liège à Maestricht, par É. Marchai et
A. Hardy {Bulletin de la Société royale de botanique, t. VII) ;
Compte rendu de la quinzième herborisation de la Société royale
d9 botanique de Belgique, par A. Hardy (Ibidem, t. XV).
RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 391
c) La vallée de la Sambre, de Charleroi à Thuin,
mérite d'être explorée. Parmi les espèces rares de
sa florule, on doit signaler (0 :
Rumex aquaticus. J.A. 1 Fritillaria Meleagris. Av.
— maximus. J.A. ' Carex laevigata. M.J.
VÂraUs Tiirrita est abondamment naturalisé
dans les ruines de Fabbaje d'Aulne.
d) Les environs de Mons, en y comprenant les
villages entourant cette ville, sont fort intéressants.
On compte parmi les raretés de leur florule :
Adonis auctumnalis. J.J.
Ranunculus Lingua. J.J.
Géranium sylvaticum. J.J.
Tillaea muscosa. J.J.
Cicuta virosa. J.A.
Veronica latifolia. J.J.
Chenopodium glaucum. J.S.
Phalangium ramosum. J.J.
Scheuch^eria palustris. M.J.
Potamogeton obtusifolius.
J.A.
Carex strigosa. M.J.
Festuca bromoides. M.J'.
Asplenium Halleri. J.S.
§ 2. — RÉGION àrdennaise('2).
I) Herborisation atcx environs de Stavelot. —
Pour explorer la partie nord-est de la région arden-
(1) Voir : Compte rendu de la deuxième herborisation de la
Société royale de botanique de Belgique^ par L. Pire {Bulletin
de la Société royale de botanique, t. II).
(2) Pour la florule de la région ardennaise, consulter :
VArdennSy par F. Crépin ; Compte rendu de la cinquième herbo-
risation de la Société royale de botanique de Belgique [Btilletin
de la Société royale de botanique, t. V).
392
HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
naise, le botaniste doit préférer Stavelot à Spa^
parce que, de la première localité, il peut rayonner
dans tous les sens et visiter plus facilement les
points les plus intéressants de cette contrée. En
trois ou quatre jours, on peut parcourir le bassin de
FEau-Rouge, une partie du plateau de la Baraque-
Michel et les gorges supérieures de la Hoëgne, une
partie de la vallée de l'Amblève et, enfin, une partie
de la vallée de la Salm jusqu'à Salm -Château, avec
les plateaux qui dominent ces vallées.
Dans cette première herborisation, on peut saisir
parfaitement le caractère propre de la flore de la
région ardennaise et récolter les plantes suivantes,
qui composent la majorité des espèces plus ou moins
rares de cette région :
Ranunculus platanifolius.
J.J.
Stellai'ia nemorum. J.A.
Impatiens Noli-tangere. Jt.S.
Géranium sylvaticum. J.J.
Elodes palustris. J'.A.
Drosera intermedia. J'.A.
Parnassia palustris. J.A.
Pyrola minor. J.J.
Cardamine impatiens. M.J.
Lunaria rediviva. M.J.
Yiola palustris. A. M.
Genista anglica. M.J.
— pilosa. M.J.
Trifolium ochroleucum. J.J.
Cerasus Padus. M.
Rosa pomifera. J.
Comarum palustre. J.J.
Sanguisorba offîcinalis. J S.
Epilobium obscurum. J'.S.
Circaea intermedia. J.A.
Myriophyllum alterniflorum.
J.A.
Sanicula europaea. M.J.
Carum Carvi. M.J.
Meuni athamanticum. M.J'.
Chrysosplenium oppositifo-
lium. A.J.
RÉGIONS DE LA. BELGIQUE.
393
Chrysosplenium alternifo-
lium. M. M.
Andromeda poliifolia. J.J.
Erica Tetralix. J.S.
Trientalis europaea. M.J.
Gentiana Pneumonanthe.
Jt.S.
Pulmonaria tuberosa. A. M.
Atropa Belladona. J.A.
Utricularia minor. J.A.
Galeopsis intermedia. J^S.
Scutellaria minor. J.S.
Aju^a pyramidalis. M.J.
Vaccinium uliginosum. M.J.
— Vitis-idaea. M.J'.
Oxycoccos palustris. M.J.
Campanula ^lomerata. J.S.
Wahlenbergia hederacea.
J.J.
Sambucus racemosa. A. M.
Galium sylvaticura. J.A.
— ulig^inosum. J.S.
Centaurea nigra. J'.S.
— montana. J'.A.
Bidens cernuus. J'.S.
Arnica montana. J.J.
Cineraria spathulaefolia. M.J.
Senecio neraorensis var. Jac-
quinianus. J'.S.
Crépis paludosa. J.A.
Salix repens. A. M.
Narthecium ossifragum. J'.A.
Polygonatum verticillatum.
M J.
Orchis latifolia var. incar-
nata. M.J.
Gymnadenia albida. J J.
Malaxis paludosa. J'.A.
Potamogeton polygonifolius.
J.J.
Jancus filiformis. J.J.
— squarrosus. J.A.
Carex pauciflora. J.J.
— pendula. M.J.
— fui va. M.J.
— binervis. M.J.
— laevigata. M.J.
Rhynchospora alba. J'.A.
Scirpus caespitosus. J.J.
Eriophorum vaginatum. A. M.
Calamagrostis lanceolata.
Jt.A.
— arundinacea.
J'.A.
Melica nutans. M J .
Festuca sylvatica. J.J.
Elymus europaeus. J.J.
Ceterach ofïîcinarum. J.O.
Polypodiura Phegopteris. J.A.
Allosorus crispus. J A.
Asplenium septentrionale
J.S.
— germanicum. J.S.
— Adianthum-ni-
grum. J.S.
Polystichura raontanum. J'.S.
Botrychium Lunaria. M.J.
Lyco podium Selago. J'.S.
394
HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
Lycopodium inundatum. J'.S.
— complanatum.
J'.S.
Equisetum sylvaticum, M.
Nitella flexilis. J.S.
II) Herlorisation aux environs de Laroclie. —
Laroche est également une localité heureusement
située pour faire une abondante moisson de plantes
intéressantes de l'Ardenne. La vallée de l'Ourthe,
en amont et en aval, avec ses gorges latérales, ainsi
que le plateau élevé de la Baraque de Fraiture oJfiPrent
un grand nombre des plantes rares des environs de
Stavelot. On y observe, en outre, les espèces
suivantes :
Géranium lucidum. M.A,
Empetrum nigrum. A. M.
Thlaspi alpestre. A.J.
Digitalis ambigua. J.A.
Campanula patula. M.J'.
Lycopodium alpinum. J'.S.
III) Eerhorisation aux enmrons de Bouillon. —
La vallée de la Semois, en amont et en aval de
Bouillon, avec ses gorges latérales et ses plateaux,
présente une riche collection d'espèces rares, parmi
lesquelles on peut citer :
Dianthus caesius. M.J.
Stellaria glauca. J.J.
Elatine triandra. J^.O.
Arabis arenosa. M J^
Dentaria bulbifera. A. M.
Turritis glabra. J.J.
Lepidium Smithii. M.J'.
Trifolium agrarium. J.A.
Corrigiola litoralis. J.S.
Sedum elegans. J.J.
Agrimonia odorata. J.A.
Cotoneaster vulgaris. A. M.
Sorbus Aria. M.
— torminalis. M.
Epilobium lanceolatum. J.J.
OEnanthe peucedanifolia.
J.J.
Saxifraga caespitosa. M.J.
RÉGIONS DE LA. BELGIQUE.
395
Hottonia palustris. M.J',
Myosotis sylvatica. M.J.
VeronJca montana. M.J'.
Gratiola ofiicinalis. J.A.
Lathraea squamaria. M^.Av.
Stachys alpina. J^.S.
Valerianella carinata. A. M.
Cii'sium oleraceum. J'.S.
Seiratula tinctoria. J'.S.
Thesium pratense. J.J.
Ornithogalum sulfureum.
M.J'.
Phalan^ium Liliago. M.J.
Carex brizoides. M.J'.
— longifolia. A. M.
Heleocharis ovata. J'.A.
Cypei'us flavescens. J'.A.
Dif?itaria linearis. J'.S.
Setaria glauca. Jt.S.
Oplismenus Crus-galli. J.S.
Poa sylvatica. J.J.
Polystichum Thelypteris. J.S.
Osmunda regalis. J.S.
Nitella gracilis. J.A.
§ 3. — RÉGION JURASSIQUE (1).
I) Herborisation aux environs de Vance. — Les
environs de Vance comprennent ici une grande partie
du bassin de la Semois depuis Fouches jusque Étalle,
avec rétang de Sainte-Marie et les marais du Pont-
de-Lagland.
C'est une des plus belles herborisations qu'on
puisse faire en Belgique. Les prairies tourbeuses
situées entre Vance et Fouches ont une florule
très-intéressante, de même que les bords du ruisseau
(1) Voii" : Compte rendu de la troisième herborisation de la
Société royale de botanique de Belgique, par L. Pire {Bulletin
de la Société royale de botanique, t. III); Les fleurs du Bas-
Luxembourg [La Belgique horticole^ 1863).
396 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
de Chantemelle. La végétation des terrains sablon-
neux des environs de Vance rappelle beaucoup celle
de la Campine.
Les espèces plus ou moins rares que l'on observe
aux environs de Vance sont les suivantes :
Ranunculus Lingua. J.J.
Aconitum Napellus. AS.
Dianthus deltoïdes. J.S.
Silène conica. J.J.
Sagina nodosa. J'.A.
Elodes palustris. J'.A. ^
Drosei-a intermedia. Ji.A.
Parnassia palustris. J.A.
Pyi'ola rotundifolia. J.J.
Rubus saxatilis, M.J.
Erica Tetralix. J'.S.
Litorella lacustris. J.A.
Veronica triphylla. M^J.
— verna. A.J^
Limosella aquatica. J.S.
Utricularia vulgaris. J.S.
— minor. J.A.
Vaccinium uliginosum. M.J.
Oxycoccos palustris. M.J.
Cirsium oleiaceum. J'.S.
Helichrysumareuarium. J^O.
Gnaphalium luteo-album.J^.S.
Arnica montana. J.J.
Scorzonera liumilis. M.J.
Crépis paludosa. J.A.
Salix repens. A. M.
Alisma ranuQculoides. J^S.
Orchis latifolia var. incarnata.
M.J.
Epipactis palustris. J.J.
Sparganium natans. J.A.
Potamogeton alpinus. J.J.
Carex diandra. M.J.
— elongata. M.J.
— limosa. M.J.
— fulva. M.J.
— Pseudo-cyperus. M.J.
— filiformis. M.J.
Rhynchospora alba. Jt.A.
Scirpus pauciflorus. J.J.
Eriophorum gracile. M.J.
— vaginatum. A. M.
Corynephorus canescens.
Jt.A.
Bromus tectorum. M.J'.
Polystichum cristatum. J.S.
Pilularia globulifera. J^.S.
Nitella flexilis. J.S.
II) HerhorisatioTi aux environs de Virton. —
Par environs de Virton, nous entendons l'extrémité
RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 397
méridionale du Luxembourg, limitée par Meix-devant-
Virton, Robelmont, Ethe et Ruette.
^ Les espèces suivantes font partie de la flore de
cette contrée :
Linum tenuifolium. J.J.
Polygala calcarea. M.J'.
Neslia paaiculata. M.J'.
Medicago minima. M.J^
Vicia lathyroides. A.J.
Sedum elegans. J.J.
Rubus saxatilis. M.J.
Geum rivale. M.J^
Carum Carvi. M.J.
Turgenia latifolia. J.J.
Pulmonaria officinalis. A. M.
Veronica verna. A.J.
Phelipaea purpurea. J.J.
Orobauche Epithyraum. J.J.
Lamiura maculatum. A.J'.
Brunella alba. J.A.
Ajuga genevensis. M.J.
Lonicera Xylosteum. M.J.
Asperula cynanchica. M.J.
— glauca. J'.
Galium tricorne. J'.S.
Valerianella carinata. A. M.
Helichrysum arenarium. J'.O.
Lactuca perennis. M.J.
Carex dioeca. M.J.
— paradoxa. M.J.
— ornithopoda. A. M.
Botrychium Lunaria. M.J.
Ophioglossum vulgatum. J.J.
Equisetum maximum. A^,
— hyemale. M.M.
§4.
Zone campinienne.
I) Herhorisation aux environs de Hasselt (l). —
Les environs de Hasselt tels que nous les compre-
(1) Consulter : Catalogue des plantes croissant spontanément
aux environs de St-Trond, etc., par H. Vandenborn [Bulletin
de la Société royale de botanique, t. IV)j Une excursion botanique
dans la Campine limbourgeoise , par F. Crépin [La Belgique horti-
cole, 1866) 5 Les plantes rares des environs de Hasselt, par Constant
Bamps {Bulletin de la Société royale de botanique, t. XII).
12
398
HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
nons ici embrassent, au nord du Demer et du
canal, les territoires de Hasselt, de Diepenbeek,
de Genck, de Zonhoven et de Stockrov.
Deux jours sont nécessaires pour faire cette her-
borisation. L'un doit être consacré à explorer les
landes et les étangs situés entre Diepenbeek et
Genck ; l'autre, à visiter la vallée du Roster-Beek.
Cette partie de la zone campinienne est certai-
nement la plus intéressante à étudier au point de
vue qui nous occupe. Voici les espèces les plus
rares qu'on y rencontre :
Ranunculus Lenormandi. J.J.
— hololeucos. M.J'.
Spergula vernalis. A.J.
Sagina ciliata. M.J^
Elatine hexandra. JkS.
Elodes palustris. J^.A.
Drosera intermedia. J'.A.
Subularia aquatica. J.J.
Corrigiola litoralis. J.S.
Tillaea muscosa. J.J.
Potentilla supina. J.S.
Isnardia palustds. J'.A.
Myriophyllum alterniflorum.
J.A.
Cicuta virosa. J.A.
Helosciadium inundatum. J . J.
Peucedanum palustre. J' A.
Andromeda poliifolia. J.J.
Erica cinerea. J.S.
Hottonia palustris. M.J.
Anagallis tenella. J'.A.
Litorella lacustris. J.A.
Gentiana Pneumonanthe. J'.S.
Cicendia filiformis, J'.O.
Myosotis arenaria. M.J.
Utricularia neglecta. J.A.
— minor. J.A.
Vaccinium Vitis-idaea. M.J».
Oxycoccos palustris. M.J.
Lobelia Dortmanna. J'.A.
Gnaphalium luteo-album.
J'.S.
Arnica montana. J.J.
Salix repens. A. M.
Alisma ranunculoides. J'.S.
— natans. J.S.
Narthecium ossifragum. J^A.
Spiranthes spiralis. A^O.
— aestivalis. J'.A.
Triglochin palustris. J.S.
REGIONS DE LA BELGIQUE.
Potaraogeton polygonifolius.
Scirpus fluitans. J'.S.
J.J.
Eriophorum vaginatum. A M.
— alpinus. J.J.
Cyperus flavescens. J'.A.
— g:ramineus. J.A.
Schoenus nigricans. J.J.
— acutifolius. J.A.
Deschampsia discolor. J'.S.
— obtusifolius. J.A.
PolypodiumPhegopteris. J.A.
Caulinia minor. J.A.
Osmunda regalis. J.S.
Calla palusti'is. J.J.
Pilularia globulifera. Jt.S.
Juncus filiformis J.J.
Isoetes echinospora. Ji.O.
Carex arenaria. M. J.
Lycopodium Selago. J'.S.
— diandra. M.J.
— inundatum. J.S.
— elongata. M.J.
— complanatum var.
— filiformis. M.J.
— Chamaecyparissus.
Rhj'nchospora alba. J».A.
Jt.S.
— fusca. J.J.
Chara Braunii. J.S.
Heleocharis ovata. J'.A.
Nitella flexilis. J.S.
— multicaulis. J.A.
— transi ucens. J.A.
Scirpus pauciflorus. J.J.
II) Eerlorisation aux environs de Westerloo (U.
— Les environs de Westerloo embrassent les terri-
toires des communes situées autour de cette localité
dans un rayon de deux lieues environ.
Dans rherborisation précédente, on visite l'une
des parties les plus curieuses de la Campine lim-
bourgeoise; ici, nous sommes dans la Campine
anversoise, un peu moins riche que la première,
(1) Consulter : Florule des environs de Westerloo, par C. Van
Haesendonck [Bulletin delà Société royale de botanique, t. VII).
400 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
mais présentant quelques espèces rares inconnues
aux environs de Hasselt.
Voici la liste des espèces les plus rares des envi-
rons de Westerloo :
Thalictrum augustifoliurn. |
J..A. I
Ranunculus hololeucos. M.J'.
— Lingua. J.J.
Spergula vernalis. A.J.
Sagina nodosa. J'.A.
Stellaria nemorum. J.A.
Elatine hexandra. J'.S.
Elodes palustris. J'.A.
Pyrola minor. J.J.
Corydallis claviculata. J.J.
Alyssum incanum. M.O.
Corrigiola litoralis. J.S.
Cerasus Padus. Mai.
Agrimonia odorata. J.A.
Sanguisorba officinalis. J.S.
Isnardia palustris. J'.A.
OEnanthe peucedanifolia. J J.
Andromeda poliifolia. J.J.
Lysimachia thyrsiflora M J^.
Anagallis tenella, J^A.
Litorella lacustris. J.A.
Gentiana Pneumonauthe. J^S.
Ciceadia filiformis. J'.O.
Myosotis arenaria. M.Ji.
Veronica persica. M.J'.
— montana. M.J^.
Uti'icularia neglecta. J.A.
Utricularia minor. J.A.
Galeopsis speciosa. J.S.
Vaccinium Vitis-idaea. M.J^
Oxycoccos palustris. M.J.
Wahlenbergia hederacea. J.J.
Valerianella eriocarpa. A. M.
Cirsium anglicum. J.A.
Serratula tinctoria. J'.S.
Gnaphalium luteo-album. J'.S.
Chenopodium opulifolium.
J'.S.
Parietaria officinalis. J.S.
Aristolochia Clematitis. M.J.
Myrica Gale. A. M.
Alisma ranunculoides. J'.S.
— natans. J.S.
Scheuchzeria palustris. M.J.
Potamogeton praelongus. J'. A.
— compressus. J^A.
— acutifolius. J.A.
— obtusifolius. J.A.
— mucronatus. J.A.
— trichoides. J.J.
Caulinia minor. J.A.
Lemna arrhiza. J.S.
Calla palustris. J.J.
Sparganium natans. J.A.
Juncus filiformis J.J.
RÉGIONS DE LA BELGIQUE.
401
Juncus py^maeus. J.J.
— obtusiflorus. J.A.
— tenuis. J.J.
Carex stricta. A. M.
— tiliformis. M.J.
Rhynchospora alha. J'.A.
— fu.sca. J.J.
Heleocharis multicaulis. J.A,
Sdrpus caespitosus. J.J.
— fluitans. J'.S.
Cladium Mariscus. J'.A.
Ei'iophorum vaginatum A. M.
CalamagrostislanceoIata.J.A.
Ammophila arenaria. J.J.
Cynodon Dactylon. J.S.
Deschampsia discolor, J.S.
Polypodium Pheg-opteris. J.A.
— Di'yoptei'is. J.S.
Polystichum Thelypteris. J.S.
Csmunda regalis. J.S.
Pilularia g-lohulifera. J'.S.
Lycopodium inundatum. J'.S-
Equisetum maximum. Av.
— hyemale. M. M.
Nitella transliicens. J.A.
— capitata. M.J.
III) Herborisation aux environs à'Exaerde. —
Les vastes prairies tourbeuses qui s'étendent aux
bords du Moervaert entre Exaerde et Moerbeke
lez-Lokeren méritent de faire l'objet d'une herbori-
sation. On y observe les espèces suivantes :
Ranunculus Lingua. J.J.
Sagina ciliata. M.J^.
— nodosa. J'.A.
Stellaria glauca. J.J.
Trifolium filiforme. J.J.
Lathyrus palustris. J.J.
Peucedanum palustre. J.A.
Lysimachia thyrsiflora. M.J.
Anagallis tenella. J.A.
Teucrium Scordium. J'.S.
Cirsium anglicum. J.A.
Senecio paludosus. J.A.
Crépis paludosa. J.A.
Chenopodium ficifolium. J^S.
Alisma rarmnculoides. J'.S.
Orchis latifolia varincarnata.
M J.
Epipactis palustris J.J
Stratiotes aloides. M. A.
Potamogeton gramineus. J.A.
— compressus.
J^A.
— acutifolius. J.A.
— obtusifolius. J.A.
— mucronatus. J.A.
— trichoides. J.J.
402
HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
Lerana arrhiza. J.S.
Sparganium natans. J'.A.
Carex stricta. A. M.
— fui va. M.J.
Cladium Mariscus. J*.A.
Calamagrostialauceolata.J'.A.
Poa palustris. J.A.
Polystichum Thelypteris. J.S.
Ophiogflossum vulgatum. J.J.
Chara hispida. M. A.
Nitella flexilis. J.S.
— translucens. J.A.
— capitata. M.J.
— inthcata. M.J.
IV) Rerhorisation au Kraene-Poel, près d'Âeltrei^).
— Le grand étang du Kraene-Poel avec les bois
qui l'entourent est bien digne d'être visité par le
botaniste. Parmi les espèces qui s'y rencontrent,
on peut citer :
Elatine hexandra. J'.S.
Elodes palustris. J'.A.
Drosera intermedia. J'.A.
Pyrola minor. J.J.
Corydallis claviculata. J.J.
Trifolium filiforme. J.J.
Potentilla procumbens. J.A.
Myriophyllum alterniflorum.
J.A.
Litorella lacustris. J.A.
Gentiana Pneumonanthe. J'.S.
Lobelia Dortmanna. J'.A.
Serratula tioctoria. J'.S.
Myrica Gale. A. M.
Alisma ranunculoides. J'.S.
Alisma natans. J.S.
Epipactis palustris. J.J.
Juncus tenuis. J.J.
Carex stricta. A. M.
— filiformis. M.J.
Heleocharis multicaulis. J.A.
Scirpus pauciflorus. J.J.
— caespitosus. J.J.
Deschampsia discolor. J*.S.
Poa palustris. J.A.
Polypodium Dryopteris J.S.
Lycopodium clavatum. J'.S.
Nitella transluscens. J.A.
— capitata. M.J.
(1) Consulter : JVotice sur la florule du Kraene-Poel, par
E. Vander Meersch [Bulletin de la Société royale de botanique,
t. XVII).
RÉGIONS DE LA BELGIQUE.
403
§ 5. — Zone maritime.
I) Herborisation mix environs de Blanken-
herghe (0. — Cette herborisation embrasse les
environs immédiats de Blankenberghe et le lit-
toral depuis cette ville jusqu'aux bords du Zwyn
au delà de Knocke. Les prairies maritimes situées
entre Blankenberghe et Heyst nourrissent plusieurs
espèces extrêmement rares, de même que les
grandes dunes de Knocke. Parmi les plantes de
sa florule, la zone maritime possède plusieurs
espèces plus ou moins calcicoles et caractéristiques
de la zone calcareuse.
Cette partie du littoral présente les espèces
énumérées ci-après :
Thalictrum minus var. du-
nense. J.J.
Ranunculus aquatilis var.
Baudotii. M. A.
Silène conica. J.J.
Spergularia marginata. J'.O.
— salina. M. S.
Sagina maritima. M.J.
Honckenaya peploides, J'.A.
Cerastium tetrandrura. A.J.
Althaea ofBcinalis. J^A.
Brassica nigra. J.A.
Cochlearia danica. J.M.
Cakile maritima. Ji.O.
Anthyllis Vulneraria var.
maritima. M.J.
Medicago minima. M.J.
Trifolium scabrum. M.J.
(1) Voir : Compte rendu de la septième herborisation de la
Société royale de botanique, par F. Crépin {Bulletin de la Société
royale de botaniquCy t. VIII).
404
HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
Lathyrus tuberosus. J.A.
Eryngium campestre. J'.A.
— maritimum. J'. A.
Bupleurum tenuissimum. J.S.
Petroselinum seg-etum. J'.S.
Apium graveolens. J'.S.
OEnanthe Lachenalli. J'.A.
Torilis nodosa. J.S.
Anthriscus Scandix. M.J.
Glaux maritima. M.J.
Samolus Valerandi. J'.S.
Armeria maritima. M. S.
Statice Limonium. J'.S.
Plantage maritima. J.S.
Convolvulus Soldanella. J*.
Lithospermum officinale.
M.J.
Phelipaea purpurea. J.J.
Orobanche caryophyllacea.
M.J.
Asperula cynanchica. M.J.
Galium tricorne. J'.S.
Cirsium eriophorum. J'.A.
— acaule. J'.S.
Centaurea Calcitrapa. J^S.
Matricaria inodora var.
maritima J'.S.
Artemisia maritima. S.O.
Aster Tripolium. J'.S.
Senecio erucaefolius. A S.
— paludosus. J.A.
Helminthia echioides. J'.S.
Lactuca saligna. J'.A.
Barkhausiataraxacifolia. M.J.
Atriplex laciniatum. J'.S.
— litorale. J'.S.
Halimus portulacoides. J'.S.
— pedunculatus. J'.S.
Blitum rubrum. J'.S.
Salicornia herbacea. A.O.
Suaeda maritima. J'.S.
Salsola Kali. A.S.
Rumex maritimus. J.S.
— palustris. J'.S.
Hippophaes rhamnoides. A.M.
Hippuris vulgaris. J'.A.
SaJix repens. A.M.
Alisma ranunculoides. J^S.
Asparagus officinalis. J.J.
Orchis laxiflora var. palu-
stris. J.J.
Gymnadenia conopsea. J.J.
Epipactis palustris. J.J.
Liparis Loeselii. J.J.
Triglochin maritima. J.S.
Zostera marina. J.A.
— nana. J.A.
Ruppia maritima. A.O.
Lemna arrhiza. J S.
Juncus maritimus. J.A.
— alpin us. J'.A.
— obtusiflorus. J.A.
Carex arenaria. M.J.
— trinervis M.J.
— extensa. J.J.
— distans. M.J.
Scirpus Holoschoenus. J'.A.
Cladiura Mariscus. J'.A.
RÉGIONS DE LA BELGIQUE.
405
Schoenus ni^i-ioans. J.J.
Phleum arenarium. M.J.
Ammophila arenai-ia. J.J.
Koelei-ia cristata var. alhes-
cens J.J.
Glyceria distans. J' A.
— raaritima. J.A.
Festuca rubra var. arenaria.
J.J.
Hordeiim maritimum. M. A.
Elyimis ai'enarius. J'.A.
Aifi-opynim junceum. J.A.
— acutum. J..\.
— litorale. J.S.
Lppturus filifofniis. M.J.
Polysfichum Thelypteris J.S.
Ophio}2rlossum vulgatum. J.J.
Cliara hispida. M. A.
II) Herborisation aux environs de Nieicport (U.
— Par environs de Nieuport, nous entendons le
littoral depuis Lombartzjde jusqu'à La Panne.
Dans cette herborisation, on trouve presque toutes
les plantes de l'herborisation précédente et, en
outre, les espèces suivantes :
Glaucium flavum. J.J.
Fumaria micrantha. J.A.
Rosa pimpinellifolia. J.
Helosciadium repens. J'.O.
Centunculus minimus. J.S.
Anagallis tenella. J'.A.
Gentiana Amarella. J'.S.
Erythraea linariifolia. J'.S.
Cai'duus tenuiflorus. J.A.
Gnaphalium luteo-albura.
J'.S.
Thesium humifusura. J.J.
Euphorbia Paralias. Ji.S.
Anacaraptis pyramidalis.
M.J.
Herminium Monorchis. J.J.
Carex divisa. M.J.
Equisetum variegatum. J.A.
L'herborisation qu'on peut faire aux environs
(1) Voir : Compte rendu de la première herborisation de la
Société royale de botanique, par L. Pire {Bulletin de la Société
royale de botanique, t. !«■■).
406 HERBORISâTIONS DANS LES DIVERSES
d'Ostende est beaucoup moins intéressante que les
deux précédentes. On observe près de cette ville les
Trifolium maritimum et Potamogeton coloratus.
§ 6. — Zone poldérienne.
La florule des polders, qui ne présente qu'une
seule espèce qui lui soit propre, est composée de
quelques plantes maritimes mélangées avec des
espèces des zones campinienne, argilo-sablonneuse et
calcareuse. Cette zone mérite néanmoins d'attirer
l'attention du botaniste.
Herborisation mix environs de Bouchante (i). —
Dans cette herborisation, on doit visiter les polders
et les bas-fonds situés entre Bouchaute et le Sas-de-
Gand au nord d'Assenede.
La flore maritime y est représentée par les
espèces suivantes :
Ranunculus aquatilis var. Bau-
dotii. M. A.
Spergularia salina. M. S.
Apium graveolens. J'.S.
Glaux maritima. M.J.
Salicornia hei'bacea. A.O.
Suaeda maritima. J'.S.
Triglochin maritima. J.S.
Juncus compressus var. Ge-
rardi. J.A.
Glyceria distans. J'.A.
— maritima. J.A.
— Borreri. J.S.
Agropyrum litorale. J.S.
(1) Consulter : Aperçu sur le caractère de la végétation de la
zone poldérienne, par F. Crépin {Bulletin de la Société royale
de botanique, t. IV).
RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 407
Comme plante rare, on peut signaler le Bupleiirum
te7missimum. A quelque distance de la frontière,
se trouve Tun des bras de l'Escaut inférieur, aux
bords duquel on observe des représentants de la flore
maritime qui n'existent pas dans la zone poldé-
rienne et, entre autres, le Spartina stricta, qui s'y
trouve en très-grande abondance.
§ 7. — Zone argilo-sablonneuse.
I) Herhorisation aux enmrons d'Aiidenarde. —
Le bois d'Eename, la vallée du ruisseau de Maerke
depuis Leupeghem jusqu'à Schoorisse et les prairies
des bords de l'Escaut près de Melden sont les loca-
lités les plus intéressantes des environs d'Aude-
narde. Voici les espèces qu'on peut rencontrer
dans cette herborisation :
Stellaria nemorum. J.A.
— média var. neglecta
M.J.
Géranium phaeum. M.J.
Cardamine sylvatica. M.J.
Viola odorata. M. M.
Trifoliura filiforme. J.J.
Sanicula europaea. M.J.
Selinura carvifolia. J'.A.
Chrysosplenium alternifo-
liura. M. M.
Lysimachia nemorum. M.J.
Pulmonaria offîcinalis. A. M.
Veronica montana. M.J'.
Lathraea clandestina. M. M.
Galeodolon luteum. A.J.
Teucrium Scordium. J'.S.
Dipsacus pilosus. J'.A.
Senecio aquaticus. J.A.
— paludosus. J.A.
Lactuca Scariola. J'.S.
Chenopodium licifolium, J^S.
Mercurialis perennis. A M.
Ornithogalum umbellatum
M.J.
Endymioû non-scriptus. J.
408
HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES
Paris cjuadrifolia. M.J.
Tamus corn munis. M.J.
Neottia ovata. M.J.
Potamogeton mucronatus.
J.A.
— triclioides. J.J.
Luzula pilosa. A. M.
Calamagrostislanceolata.Jt.A.
Arrhenatherum elatius var.
tuberosum. J.J.
Melica uniflora. M.J.
Bromus asper. J.J.
Festuca gigantea. J.J.
Equisetum maximum. Av.
II) Herhorisation aux environs de Wawe (n. —
Dans cette herborisation, on peut embrasser les ter-
ritoires des communes environnant Wavre dans
un rayon d'une lieue et demie. Les espèces les
plus intéressantes de cette localité sont énumérées
ci-dessous :
Ranunculus Lingua. J.J.
— nemorosus. M. A.
Saponaria Vaccaria. J.J.
Silène venosa. J.S.
Spergularia segetalis. J.J.
Sagina ciliata. J.M.
— nodosa, J'.A.
Stellaria nemorum. J.A.
— glauca. J.J.
Monotropa Hypopytis. J.J.
Hypericum montanum. J.J.
Drosera rotundifolia. J^A.
Parnassia palustris. J.A.
Pyrola rotundifolia. J.J.
Pyrola minor. J.J.
Corydallis solida. A. M.
Fumaria capreolata. J.S.
— micrantha. J^A.
Vicia lathyroides. A.J.
Lathyrus sylvestris. J.A.
— Aphaca. M. A.
Herniaria hirsuta. M.O.
Comarum palustre. J.J.
Chrysosplenium oppositifo-
lium. A.J.
Centunculus minimus. J.S.
Veronica montana. M.J'.
Utricularia neglecta. J.A.
(1) Consulter : Notice sur la fiore des environs de Wavre et
de ses environs , par C. Lecoyer {Bulletin de la Société royale
de botanique, t. XI).
RÉGIONS DE LA BELGIQUE
409
Dipsacus pilosus. J.A.
Filago apiculata. J'.A.
— arvensis. J^A.
Senecio nemorensis. J'.S.
Crépis paludosa. J.A.
Polygonum Bistorta. M.J'.
Allium ursinum. A. M.
Tamus communis. M.J.
Orchis purpurea. M.J.
— Simia. M.J.
— latifolia var. incar-
nata. M.J.
Gymnadenia conopsea. J.J.
— viridis. J.J.
Platanthera bifolia. J.J.
Epipactis palustris. J.J.
Neottia Nidus-avis. M.J.
Liparis Loeselii. J.J.
Potamogeton alpinus. J.J.
Zannichellia palustris. M. S.
Juncus capitatus. J.A.
— obtusiflorus. J.A.
Luzula sylvatica. M.J.
Carex pulicaris. Mai.
— Pseudo-cyperus. M.J.
Scirpus pauciflorus. J.J.
Melica uniflora. M.J.
Catabrosa aquatica. J.A.
Asplenium Adianthura-ni-
grum. J.S.
Polystichum Thelypteris. J.S.
Botrychium Lunaria. M.J.
Equisetum sylvaticum Mai.
CHAPITRE SEPTIÈME.
INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE PLANTES FOSSILES
EN BELGIQUE.
A part les nombreux charbonnages de nos deux
bassins houillers, il est assez difficile d'indiquer,
d'une façon précise, les gîtes fossilifères que l'on peut
explorer avec succès, attendu que la plupart de ces
gîtes n'ont été renseignés que d'une façon vague. Il
est, du reste, à remarquer que rien n'est changeant
comme les gîtes fossilifères au point de vue de leur
exploitation : de nouveaux apparaissent par l'ouver-
ture de carrières ou de tranchées, tandis que d'an-
ciens disparaissent par des travaux de remblaiement.
Il importe, avant tout, que le paléontologiste con-
naisse suffisamment la géologie stratigraphique, afin
de pouvoir diriger ses recherches avec intelligence.
Il visitera les gîtes déjà connus et il tâchera d'en
découvrir de nouveaux, en parcourant les tranchées
PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 111
des chemins de fer et des routes en construction ;
de plus, il ne négligera aucune carrière récemment
ouverte dans les terrains qui sont réputés fossi-
lifères.
Nous allons passer en revue la plupart des gîtes
connus, en suivant Tordre stratigraphique des
terrains.
§ V. — Terrain camhrien.
Le terrain cambrien de Belgique (terrain ardennais
de Dumont) renferme des empreintes qu'on a rappor-
tées à des Algues : Oldhamia radiata, Eoj^liyton
Linneamim, Caiilerpites cactoides, Bythotrepliis
gracilis, Rîcssopliycus jûudiciis eiCliondrites. La pre-
mière espèce, qui est peut-être une Algue, se trouve
dans les phyllades verdâtres et bigarrés de Grand-
Halleux ; la seconde, qui est douteuse comme forme
végétale, existe dans les phyllades noirs reviniens
du massif de Stavelot ; la troisième, qui n'est proba-
blement qu'une trace animale, est abondante dans
les carrières de coticule de Lierneux et de Verleu-
mont; enfin, les autres formes, qui n'appartiennent
vraisemblablement pas au règne végétal, s'observent
dans les quartzophyllades salmiens.
412 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE
§ 2. — Terrain siluonen.
Jusqu'à présent, le terrain silurien de Belgique
n'a encore révélé que des vestiges de nature fort
douteuse et qui pourraient bien n'être dus qu'à des
infiltrations ou à des traces d'animaux. Les quartzites
de Strichon, entre Villers-la-Ville et Fleurus, recè-
lent des empreintes désignées par Coemans sous
le nom de Licropliycus elongatus (Algue ?) ; dans les
quartzites de Roux, près de Fosses, on a trouvé
d'autres empreintes rapportées au Bytliotrepliis
fiexuosa (Algue?).
§ 3. — Terrain déwnien.
I) Etages inférieurs. — Dans l'assise des phyllades
coblentziens, les schistes grossiers d'Herbeumont
renferment des traces rapportées à des Fucoïdes;
çà et là, on observe des traces animales qu'on avait
autrefois rapportées aux Algues et qu'on a désignées
sous le nom de CJiondrites.
Dans le poudingue de Burnot, les gîtes de végétaux
fossiles sont nombreux ; mais la plupart d'entre eux
ne présentent malheureusement que des empreintes
tout à fait indéterminables, à cause de leur mauvaise
conservation. Parmi les localités où ces gîtes ont
été constatés, on peut citer les carrières à pavés ou
PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 413
à moellons entre Transinne et Tellin, aux environs
de Grupont, Forrière, Ambly, Jemeppe et Rendeux,
les escarpements et les talus dans la vallée de FOurthe
entre TilfF et Angleur. Les seuls gîtes connus ,
où Ton ait recueilli des empreintes déterminables,
sont ceux du bois Collet, au sud de Fooz-Wépion,
dans la vallée de la Meuse, de Rouveroy (schistes
cuivreux) et de Naninne. Dans la carrière à pavés
du bois Collet, se trouve un banc de grès renfermant
de belles empreintes de tiges ou branches du Lepido-
dendron Gas2nanum, mélangée à d'autres empreintes
qui représentent peut-être des ramuscules décor-
tiqués du même Lepidodendron. Dans les schistes
de Rouveroy, on trouve des tiges ou branches et des
ramuscules du Lepidodendron Gaspiamim et, en
outre, une forme végétale qu'on a désignée sous le
nom de Filicites pinnatus. Le troisième g\ie existe
à quelque distance de la station de Naninne, dans la
seconde tranchée du chemin de fer vers Assesse. Ce
gîte se poursuit à droite de la tranchée, au revers
de la colline, où il existe d'anciennes carrières aban-
données. Les empreintes de ce gîte sont en assez
mauvais état de conservation; toutefois, on a cru y
reconnaître des traces de Lepidodendron Gaspianum
et de Bornia transitionis .
II) Étages sîcpérieurs. — On a découvert dans
les roches rouges de Mazy (province de Namur) qui
414 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE
appartiennent probablement au système du calcaire
de Frasne, une empreinte qui a été désignée sous
le nom de Scliizopteris primaeva.
III) Étages supérieurs. — Les psammites du
Condroz ont plusieurs bancs de leurs assises pétris
d'empreintes végétales; mais, généralement, celles-ci
sont réduites à un état tellement fragmentaire, que
leur détermination est à peu près impossible. Il est
cependant probable que ces nombreux débris ont été
fournis, en grande partie, par une flore dont on a
retrouvé les traces à É vieux, dans une carrière à
pavés située en face de l'écluse. Dans cette carrière,
il existe plusieurs bancs extrêmement riches en
empreintes. Celles-ci, souvent remarquables par leur
beauté et leurs dimensions, appartiennent à cinq
espèces bien caractéristiques : Palaeopterîs liibernica
var. minor, Splienopteris flaccida, Tripltyllopteris
elegans, Rhacopliyton condrusorum (Fougères) et
Lepidodendron notlium (Lycopodiacée). Le RTiaco-
phyton a dû être une espèce extrêmement abondante
et a probablement fourni la plus grande partie des
débris dont certains bancs sont pétris ; le Palaeop-
terîs est assez commun, ainsi que le Splienopteris ;
mais les Tripliyllopteris et Lepidodendron sont
rares. Dans la vallée de FOurthe, certaines assises
des psammites recèlent de grosses empreintes char-
bonneuses qu'on n'a pas encore pu déterminer et
PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 415
qui sont peut-être dues au Bornia transitionis . Dans
le bois de La Roc, près de Feluy (Hainaut), il existe
une ancienne carrière où l'on a découvert XePalaeop-
teris hihernica et de grosses empreintes comme
celles de la vallée de TOurthe. Les psammites du
Condroz renferment de nombreuses traces animales
qu'on a, par erreur, rapportées à des Algues [CJion-
drites, etc.).
§ 4. — Terrain carhonifère.
I) Étage inférieur. — Dans les carrières ouvertes
dans le calcaire carbonifère aux environs de Dinant,
il existe de grandes empreintes ou traces fucoïdes
qui pourraient bien appartenir à des Algues marines.
II) Étage moyen. — Dans des carrières ouvertes
à Samson dans Fampélite de Chokier, on trouve des
empreintes de Bornia transitionis. C'est apparem-
ment des empreintes de la même espèce qu'on observe
dans les phthanites qui se présentent en affleurements
au camp de Casteau près de Mons.
III) Étage supérieur. — L'étage supérieur de
notre terrain carbonifère comprend les deux bassins
houillers dits du Hainaut et de Liège. Ces bas-
sins sont deux immenses gîtes végétaux que l'on
peut exploiter scientifiquement en visitant, soit les
travaux souterrains des mines, soit les terrys qui
sont formés aux abords des puits d'extraction.
416 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE
Le nombre et la variété des empreintes qui se
trouvent dans les assises séparant les veines de
houille sont très-sujets à varier, en sorte que les
terrjs sont tantôt remplis d'empreintes et tantôt
extrêmement pauvres en débris végétaux. La
richesse ou la pauvreté des terrys peut aussi tenir
au genre des travaux exécutés dans les mines.
Nous ne pouvons citer ici les nombreux char-
bonnages que le paléontologiste doit visiter et lui
signaler, un par un, ceux qu'il doit explorer de
préférence.
Comme le caractère de la flore houillère s'est
modifié plus ou moins durant l'immense période
du dépôt de nos veines de houille, il importe que le
paléontologiste visite les charbonnages qui peuvent
lui offrir des empreintes appartenant à la série
complète des strates houillères. L'indication de
celles-ci lui sera fournie par la géologie ou par
les ingénieurs attachés aux charbonnages.
Le terrain houiller remplit une profonde et large
vallée, formée par une dépression de calcaire carbo-
nifère. Cette vallée traverse la Belgique, en passant
par Quiévrain, Mons, Charleroi, Namur et Liège.
C'est à deux lieues à l'est de Namur, près du ruis-
seau Samson, qu'elle est le moins profonde;
de ce point, elle s'incline à l'ouest et à l'est pour
atteindre, vers Mons et Boussu, une profondeur
PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 417
de 2,270 à 2,370 mètres en dessous du niveau de la
mer et, vers Liège, une profondeur également con-
sidérable, mais moindre qu'au Couchant de Mons.
Les couches houillères étant déposées dans cette
vallée en fond de bateau, il s'ensuit que c'est à la
périphérie des deux bassins que les couches infé-
rieures se rapprochent le plus de la surface du sol,
et que c'est vers le centre que se trouvent les cou-
ches les plus récentes. Partant de ces données géné-
rales, le paléontologiste pourra déjà prévoir dans
quelles parties des deux bassins il rencontrera les
empreintes des différents niveaux. Dans ses recher-
ches, il aura à tenir compte de la profondeur des
veines exploitées dans les charbonnages.
Les mines du Couchant de Mons doivent être
citées en première ligne, à cause de la richesse
extraordinaire des empreintes que renferment leurs
terrys et du grand nombre de puits d'extraction
rapprochés dans un espace restreint. Les fosses qui
entourent Jemmapes sont particulièrement intéres-
santes à visiter.
Les charbonnages de Bascoup, de Trazegnies et
de Forchies ont été, pendant ces dernières années,
très-riches en empreintes.
Aux environs de Charleroi, on trouve quelques
espèces qui font défaut aux alentours de Mons.
Les charbonnages de la province de Liège parais-
418 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE
sent être beaucoup moins riches que ceux du Hai-
naut, du moins à en juger par leurs terrjs. A ce
propos, nous ferons remarquer que la pauvreté
de certains terrys peut tenir à ce que les débris
provenant de l'ouverture de nouvelles galeries ou
d'autres travaux ne sont pas tous amenés au jour et
sont employés à combler certaines galeries devenues
inutiles.
§ 5. — Terrain permien.
Jusqu'ici, le terrain permien, du reste représenté
d'une façon très-restreinte en Belgique, ne nous a
offert aucune trace de plantes.
§ 6. — Terrain jurassique.
Le terrain jurassique n'a encore offert, jusqu'à
présent, en Belgique, que quelques traces végétales
indéterminables.
§ 7. — Terrain crétacé.
I) Massif crétacé du Hainaut. — Les argiles
plastiques de La Louvière, au hameau de Beaume,
renferment de très-beaux cônes de Conifères : Pinus
Omalii, Briarti, Corneti, Andraei, gibhosa, Heeri,
depressa et Toilliezi et des fragments d'une Cyca-
dée : Cycadites Scliachti, Pour explorer ces argiles,
PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 419
placées à une certaine profondeur, il faut profiter
de quelques travaux de creusement qui se font de
temps à autre.
Dans la craie à Anderlues, on a trouvé des
empreintes des deux Seqtcoia; dans la meule de
Bracquegnies, on a recueilli des fagments pétrifiés
de troncs de Cupressoxyïon.
II) Massif de Maestricht. — A Cannes et à
Lanaye, les carrières creusées dans le tufFeau
devraient être explorées avec beaucoup de soin.
Il est probable qu'on y découvrirait des empreintes
végétales plus ou moins nom^breuses et se rappor-
tant à des espèces déjà décrites provenant des mêmes
terrains de Maestricht et d'Aix-la-Chapelle. Il y a
quelques années, on en a extrait un énorme tronc
de Cupressoxyïon.
§ 8. — Terrain éocène.
Dans la marne heersienne du Limbourg, aux
environs de Gelinden, on a trouvé les vestiges d'une
flore extrêmement intéressante, représentée sur-
tout par de belles empreintes de feuilles. Les espèces
de cette flore décrites jusqu'à présent s'élèvent au
nombre de 60. Il faut les rechercher dans les
marnières.
420 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE
Les grès landéniens à Carnières renferment des
traces végétales; mais elles sont indéterminables.
Dans une argilite calcarifère bleuâtre appartenant
au système panisélien de Dumont et qu'on a rencon-
trée en creusant un puits de houillère à Trazegnies,
il existe des empreintes d'un Gaulinites [Zostera] qui
n'a pas été déterminé spécifiquement.
Les sables bruxelliens, soit à Bruxelles même,
soit dans les alentours de cette ville et dans quelques
autres localités du pays, renferment des fruits et
des parties de tronc silicifiés de Nipadites, des traces
de Canlinites (Zostera)^ des troncs, des cônes et des
ramuscules de Conifères.
Le paléontologiste doit visiter avec attention les
nouvelles carrières et les tranchées ouvertes tout
autour de la capitale.
§ 9. — Terrain miocène.
Le sable noir de Diest, à Anvers, a offert un tronc
de Conifère qui n'a pas été déterminé génériquement.
§ 10. — Terrain pliocène.
Aucun gîte de végétaux n'a encore été signalé dans
le terrain pliocène.
PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 421
§ 11. — Terrains rpiaternaires .
Aux environs de Romsée (province de Liège), il
existe d'énormes blocs de poudingue dont la pâte
siliceuse renferme des moules et des empreintes
de feuilles, de branches, de cônes, etc., dont la
détermination exacte n'a pas encore été faite. Ces
restes végétaux pourraient bien appartenir à la
flore tertiaire.
§ 12. — Terrains modernes.
Les puissants dépôts tourbeux du littoral recou-
verts par l'argile bleue d'Ostende conservent des
restes végétaux appartenant, en grande partie, à la
flore actuelle du pays. On y trouve cependant quel-
ques espèces qui ont disparu de nos régions; mais
qui vivent encore sur plusieurs points du continent
européen.
Les tufFs modernes renferment des moules d'es-
pèces appartenant à notre flore vivante.
12
CHAPITRE HUITIÈME.
BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA BOTANIQUE
EN BELGIQUE.
Nous ne citerons, dans cette bibliographie, que les
ouvrages des botanistes belges et des botanistes
étrangers qu'un long séjour en Belgique peut faire
considérer comme Belges. Nous passerons sous
silence les travaux ayant un caractère purement
horticole, les rapports faits sur des ouvrages de
botanique soumis au jugement des Sociétés savantes,
les articles bibliographiques, ainsi que les biogra-
phies.
§ 1^'. — Seizième siècle.
De Boodt {Anselme). — Voir page 218.
Florum, herbarum ac fructuum selectiorum icônes, et vires
pleraeque hactenus ignotae. E bibliotheca Olivarii Vredii
J. C. Brugensis. Accessit Lamberti Vossi Rossellani
Lexicon novum herbarum tripartiturn : latino-flandro-
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 423
belgico-gallicum, flandro belgico-latinum et gallico-lati-
num. Bruges, 1640, 10-4» oblong.
de L'Escluse [Charles). — Voir page 214.
Histoire des plantes, en laquelle est contenue la description
entière des herbes, c'est à dire leurs espèces, forme, noms,
tempérament, vertus et opérations : non seulement de
celles qui croissent en ce pays, mais aussi des autres
étrangères, qui viennent en usage de médecine. Nouvelle-
ment traduite de bas aleman en françois. Anvers, 1557,
in-4°. — C'est la traduction du Cruydeboeck de Dodoens.
Rariorum aliquot stirpium per Hispanias observatarum
historia, etc. Anvers, 1576, in-S".
Rariorum aliquot stirpium per Pannoniam, Austriam et
vicinas quasdam provincias observatarum historia, quatuor
libris expressa. Anvers, 1583, in-S».
Rariorum plantarum historia. Anvers, 1601, in-folio.
Exoticorum libri decem, quibus animalium, plantarum,
aromatum, aliorumque peregrinorum fructuum historia
describuntur. Anvers, 1605, in-folio.
Curae posteriores seu pleurimarum non ante cognitarum
aut descriptarum stirpium peiegrinorumque aliquot ani-
malium novae descriptiones, quibus et omnia ipsius opéra
aliaque ab eo versa augentur et illustrantur. Anvers, 1611,
in-folio et in-4'' - Ouvrage posthume.
De L'Obel {Matthias). — Voir page 216.
Plantarum seu stirpium historia. Cui adnexum est Adversa-
riorum volumen. Anvers, 1576, in-folio.
Cruydtboeck oft Beschryvinghe van allerleye Ghev^rassen
Kruyderen, Hesteren, ende Gheboomten. Anvers, 1581,
2 vol. in-folio. — C'est, en grande partie, la traduction de
l'ouvrage précédent.
Plantarum seu stirpium icônes. Anvers, 1581, 2 part, in-4»
oblong.
Icônes stirpium seu plantarum tam exoticarum quam indi-
424 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
genarum in gratiam rei herbariae studiosorum in duas
partes digestae. Anvers, 1591, in-4'' oblong.
Stirpium illustrationes. Londres, 1655, in-4o.
Dodoens [Rembert). — Voir page 212.
Defrugum historia liber unus. Anvers, 1552, in-B".
Trium priorum de stirpium historia commentariorum
images ad vivum expressae. Anvers, 1553, in-8°.
Posteriorum trium de stirpium historia commentariorum
images ad vivum artificiosissime expressae. Anvers,
1554, in-S".
De stirpium historia commentariorum images, in duos
tomos digestae, etc. Anvers, 1559, 2 vol. in-S".
Cruydeboeck in den welcken die gheheele historié, dat es
tgheslacht, tfatsoen, naem, natuere, cracht ende wer-
ckinghe van den cruyden, etc. Anvers, 1554, in-folio. —
Cet ouvrage a été réédité à Anvers en 1563. — Les pré-
tendues éditions de 1581 et 1590 n'existent pas ; Pritze]
a été trompé par les fausses indications d'un catalogue de
la Bibliothèque royale de Bruxelles. Le Cruydeboeck a été
traduit en anglais sous le tiire : A Niewe Herball. La
première édition de cette traduction a paru à Anvers
en 1578, et quatre autres à Londres, en 1586, 1595, 1600
et 1619.
Frumentorum, leguminum, palustrium et aquatilium her-
barum ac eorum, quae eo pertinent, historia. Anvers, 1566,
in-8°. — Une seconde édition de cet ouvrage a paru à
Anvers en 1569, in-8°.
Florum et coronarianum odoratarumque nonnularum her-
barum historia. Anvers, 1568, in-S". — Une nouvelle édition
a été publiée l'année suivante.
Purgantium aliarumque eo facientium, tum etradicum, con-
volvulorum et deleteriarum herbarum historiae, libri IV.
Anvers, 1574, in-S".
Historia vitis vinique et stirpium nonnullarum aliarum ;
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 425
item medicinalium observationum exempla. Cologne,
1580, in-S".
Stirpium historiae pemtades sex, sive libri XXX. Anvers,
lo8:3, in-folio. — Une 2" édition de cet ouvrage a paru
en 1616, à Anvers, in-folio.
Fuseh {Remacle). Quelques auteurs écrivent Fuchs. — Voir
page 211.
Plantarum omnium, quarum liodie apud pharmacopolas
usus est magis frequens nomenclaturae, Juxta Grecorum,
Latinorum, Gallorum, Italorum, Hispanorum et Germa-
norum sententiam. Paris, 1541, in-8°.
De plantis antea ignotis, nune studiosorum aliquot neoteri-
corum summa diligentia inventis libellus, una cum triplici
nomenclatura. Venise, 1542, in-S".
De herbarum noticia, natura atque viribus dialogus. De
simplicium medicamentorum electione tabella. Anvers,
1544, in-S».
§ 2. — Dix-septième siècle.
Herman [Jean). — Voir page 221.
Recentio plantarum in horto Joannis Herman pharmacopaei
bruxellensis excultarum. Bruxelles, 1652, in-4''.
Storms {Jan). — Voir page 221.
De llosa hierochuntina liber unus, in quo de ejus natura,
proprietatibus, motibus et causis pulchre disseritur. Lou-
vain, 1608, in-S".
Van den Spieghel {Adrian). — Voir page 221.
Isagoges in rem herbariam libri duo. Padoue, 1606, in-4''.
— Plusieurs éditions de cet ouvrage ont paru à Leyde,
à Venise, à Francfort, etc.
Van Limboreh {Guillaume). — Voir page 221.
Vademecura sive lexicum vegetabilium usualium. Cologne,
1679, in-16o.
426 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
Dodonaeus cum Schrodero ambulans, sive brève utriusque
compendium. Louvain, 1693, in-lô".
Medula simplicium ex Dodoneo et Schrodero aliisque gra-
vissimis authoribus desumta. Louvain, 1693, 1 vol. in- 12".
— Editio nova ab ipso authore aucta et revisa. Louvain,
1702, 1 vol. in- 180. — Une 3^ édition de cet ouvrage a
paru, à Bruxelles, en 1724, in-S».
"Van Sterbeeck {Francis). — Voir page 220.
Theatrum fungorum oft het tooneel der campernoelien, etc.
Anvers, 1675, in-4°. — Une seconde édition tle cet ouvrage
a paru, à Anvers, en 1712, mA°.
Citricultura, oft regeringhe der uythemsche boomen te
weten oranien, citroenen, limoenen, granaten, laurieren
en andere. Anvers, 1682, in-4<'. — Une réimpression de
cet ouvrage a eu lieu, à Anvers, en 1712.
§ 3. — Dix-huitième siècle.
Caels [Theodor-Peter], né à Louvain le 19 septembre 1739,
mort à Bruxelles le 12 décembre 1819.
Dissertatio de Belgii plantis qualitate quadam hominibus,
caeterisve animalibus nociva seu venenata praeditis ;
symptomatibus ab earum usu productis, neç non antidotis
adhibendis. 1774 (M. 4» A.B.).
Coppens {Bernard)^ médecin, professeur de botanique à l'École
centrale du département de l'Escaut, né à Gand en 1756,
mort dans cette ville le 29 juin 1801.
Terminologie botanique à l'usage des élèves de l'École cen-
trale du département de l'Escaut. Gand, 1798, 1 vol. in-S".
De Beunie {Jean- Baptiste), né à Roozendael le 17 avril 1740,
mort à Anvers le 25 février 1793.
Antwoord op de vraege, welk zyn de profytelykste Planten
van dit Land, ende welk is hun gebruyk zoo in de Medi-
cynen als in andere Kunsten ? 1772 (M. 4" A. B.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 427
de Burtin (François-Xavier), né à Maestricht en décembre
1743, mort à Bruxelles le 9 août J818. — Sa biographie,
écrite par M. P. Van Beneden, a paru dans l'Annuaire de
l'Académie de 1877.
Mémoire sur la question : Quels sont les végétaux indigènes
que l'on pourrait substituer dans les Pays-Bas aux végé-
taux exotiques, relativement aux différents usages de la
vie? I784(M. 4° A. B.).
de Launay (Jean-Louis-Wenceslas), né à Vienne en 1740, mort
dans cette ville le 14 avril 1817. — Voir page 224.
Les genres sexuels des plantes établis par Linné et mis à la
portée de tout le monde ou Manuel de botanique destiné
à servir de guide pour étudier dans un ordre systématique
les descriptions des végétaux, données par Miller dans son
Dictionnaire des jardiniers et des cultivateurs, avec deux
tables alphabétiques, l'une des noms françois et l'autre
des noms latins. Bruxelles, 1791, 1 vol. in-S».
de Limbourg [Robert). — Voir page 224.
Dissertation sur cette question : Quelle est l'influence de
l'air sur les végétaux ? Bordeaux, 1758, in-4o.
de Poederlé {Eugène-Joseph-Charles-Q-ilain-Hubert i'Olmen).
— Voir page 224.
Manuel de l'arboriste et du forestier belgiques. Bruxelles,
1772, in-80, avec un supplément qui a paru en 1779. — Une
2* édition a paru à Bruxelles, in-8°, en 1788, et une 3«, en
2 vol. in-8% en 1792.
Maerter {Fram- Joseph). — Voir page 224.
Fundamenta et termini botanici, congesta secundum metho-
dum et ad ductum celeberr. Eq. Car. à Linné in usum
praelectionum theoreticarum. Bruxelles, 1789, in-12».
Roueel [François- Antoine). — Voir page 226.
Traité des plantes les moins fréquentes, qui croissent natu-
rellement dans les environs des villes de Gand, d'Alost, de
Termonde et Bruxelles. Paris et Bruxelles, 17^2, in -8».
428 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Flore du Nord de la France. Paris, 1803, 2 vol. in-8°.
Rozin (A.). — Voir page 225.
Herbier portatif des plantes qui se trouvent dans les environs
de Liège avec leur description et classification selon le
système de Linné. Précédé d'un discours sur la botanique.
(Premier cahier.) Liège, 1791, in-S», VIII-72 p. — Rare-
ment, on rencontre ce cahier avec les plantes sèches
qu'il devait recevoir sur des pages blanches encadrées au
nombre de 50.
Van den Sande {Jean- Baptiste), pharmacien et professeur de
physique et de chimie à l'École centrale, né et mort à
Bruxelles.
Mémoire sur cette question : Quels sont les végétaux indi-
gènes propres à fournir des huiles, qu'on pourrait substi-
tuer, avec succès et sans danger, à l'huile d'olive ? etc. 1788.
(M. 4" A.B.).
Van der Stegen de Putte {Jean-François-Philippe). — Voir
page 225.
Guide du naturaliste dans les trois règnes de la nature, ou
méthode par laquelle on peut découvrir le nom générique
de l'animal, du végétal, ou du minéral que l'on se propose
de connaître. Bruxelles, 1792, 1 vol. in-8''.
Wauters {Pierre-Engelbert), né à Moerzeke le 5 décembre 1745,
mort à Gand le 8 octobre 1840.
Dissertatio botanico-medica de quibusdam plantis belgiciis
in locum exoticarum sufficiendis. Gand, 1785, in-8<».
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 429
§ 4. — Dix-oieuvième siècle^^^.
Adelmann [Franz-Joseph), professeur à l'Université de
Louvain, né à Wiirzburg le 20 juillet 1787.
Elenchus plantarum horti botanici Lovaniensis. Louvain,
1823, in-8o, 38 p.
Antoine (/.-i!/.), jardinier, né à Resteigne (province de Namur),
mort à Rosière, dans le Wisconsin en 1873 ou 1874.
Liste de quelques plantes plus ou moins rares des environs
de Jodoigne. 1870, 3 p. (B. b. B.).
Petite note sur la flore de Wisconsin. 1872, 3 p. (ibid.).
Aubert {Gustave).
Catalogue des Cryptogames récoltés aux environs de Louette-
St-Pierre. 1865, 34 p. (B. b. B.).
Baguet [Charles), docteur en droit.
Note sur quelques espèces nouvelles ou rares de la flore belge.
1871, 10 p. (B. b. B.).
(l) Les recueils périodiques dans lesquels ont paru un gran<l nombre de publi-
cations des botanistes belges sont les suivants :
Bulletins (B. A. B.), ^fémoires in-4» (M. i" A. B.) et Mémoires in-S" (M. 8" A . B.)
de l'Académie royale de Belgique.
Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique (B. b, B.).
Messager des sciences et des arts, de Gand (M. S. G.),
Bijdragen lot de natuurkundige ivelenschappen, d'Amsterdam (Bijdr.).
Journal d'horticulture pratique.
Annales de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand.
Flore des serres et des jardins de l'Europe.
Le Jardin fleuriste.
La Belgique horticole (Bolg. Hort.).
L 'Illustration horticole.
Revue de l'horlictilture belge et étrangère.
Bulletin de la Fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique.
Mémoires et publications de la Société des sciences, arts et lettres du Iluinanl.
430 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Note sur le Sedum rubens, croissant sur le massif silurien
de Brabant. 1874, 2 p. (B. b. B.).
Compte rendu de la Session extraordinaire de la Société
royale de botanique de Belgique et de la Société botanique
de France du 15 ou 22 juillet 1873 (pro parte). 1874,
12 p. (ibid.).
Annotations nouvelles à la flore de la province de Brabant.
1876, 26 p. (ibid.).
Bamps (Constant), médecin.
Plantes rares des environs de Hasselt. 1873, 23 p. (B. b, B).
Notice sur le Chara aspera Willd. 1874, 6 p. (ibid.).
Bauwens {£.), receveur des contributions.
Les Diatomées de Belgique. 1877, 13 p. (Bulletins de la
Société belge de microscopie).
Beaufays {Grustave), agronome.
Flore Verviétoise contenant la description de toutes les
plantes qui croissent spontanément dans les environs de
Verviers. Verviers, 1857, in- 18», VIII- 151 p. — Une
seconde édition de cet ouvrage a paru en 1874.
Beaïljean [Romain), directeur d'École moyenne.
Une nouvelle espèce subalpine (Coralliorrhiza innata R. Br.)
pour la flore des Ardennes. 1864, 3 p. (B. b. B.).
Bellynek [Auguste- Alexis -Adolphe- Alexandre). — Voir
page 252.
Catalogue des Cryptogames observées dans les environs de
Namur. 1852, 37p. (B. A. B.).
Flore de Namur. Namur, 1855, l vol. in-8°, XXXII-35o p.
Note sur un Orchis ustulata à fleurs doubles. 1867, 4 p.
(B. b. B.).
La Botanique moderne, conférence sur la botanique générale.
1869, 49 p. (Études religieuses, historiques et littéraires).
Les anomalies dans le règne végétal. 1871, 19 p. (B. A. B.).
Cours élémentaire de botanique. Namur, 1871-1874, 1 v. in-8<»,
632 p., 900 fig; 2« éd., Bruxelles, 1876, 1 vol. in-8», 680p.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 431
Les plantes carnivores. 1875, 5 p. (Précis historiques).
Catalopfue des plantes, soit spontanées, soit cultivées en
grand, observées en Belgique, à l'usage des herborisations.
Namur, 1876, 1 vol. in-18», 80 p.
La botanique en 1876. 1877, 24 p. (Annales de la Société
scientifique de Bruxelles).
Bernardin {le Frère), conservateur du Musée commercial-
industriel de Melle.
Nomenclature usuelle de 550 fibres textiles végétales. Gand,
1872, in-8o, 80 p.
Classification de 250 matières tannantes. Gand, 1872, in-8°,
28 p. — Supplément, 1875, 6 p.
Classification de 100 Caoutchoucs et Guttaperchas. Gand,
1872, in-8°, 20 p. — Supplément, 1875, 3 p.
Classification de 160 huiles végétales, etc. Gand, 1874,
in-8o,24p.
Classification de 40 savons végétaux. Gand, 1875, in-8°, 11 p.
Classification de 250 fécules. Gand, 1876, in-8o, 26 p.
Berton (C), régent d'École moyenne.
Traité élémentaire de botanique. Namur, 1873, 1 vol, in-12o,
175 p., avecfig.
Bodson {Lucien) j pharmacien.
Compte rendu de la neuvième (1870) herborisation de la So-
ciété royale de botaniquede Belgique. 1871, 34p.(B.b. B.).
Compte rendu de la dixième (1871) herborisation de la So-
ciété royale de botanique de Belgique. 1872,21 p. (ibid.).
'Bom.jxier {Joseph- Edouard) j professeur de botanique à l'Uni-
versité de Bruxelles et conservateur au Jardin botanique
de l'État.
Tableau analytique de la flore parisienne, par Bautier, édition
mise en rapport avec la flore belge. Bruxelles, 1854, 1 vol.
in-18%VIII-474p.
Notice sur le Gagea spathacea, plante nouvelle pour la flore
belge. 1856, 2 p. (B. A. B.).
432 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Note sur les poils des Fougères et sur les fonctions de ces
organes. 1862, 11 p. (B. b. B.).
Quelques remarques sur l'absorption par les surfaces des
plantes. 1863, 10 p. (ibid.).
Monographie des Fougères. 1866, 91 p., 6 pi. (ibid.).
Les matières colorantes des feuilles. 1866, 5 p. (Bulletin du
Congrès international de botanique et d'horticulture, réuni
à Amsterdam).
Considérations sur la panachure et la coloration des feuilles.
1867, 12 p. (Archives cosmologiques).
Sur la fécondation artificielle des Palmiers et de la récolte
du pollen pour cette opération. 1867, 10 p. (B. b. B).
Les Platanes et leur culture. 1869, 20 p., 2 pi. (Annales de
l'horticulture en Belgique).
Notice sur le Jardin botanique de Bruxelles. 1871, 38 p.
(B. b. B.).
Revue et classification des Cyathéacées. 1873, 3 p. (Bulletin
de la Société botanique de France),
Sur le bleuissement des fleurs du Phajus maculatus Lindl.
1873,6 p. (ibid.).
De la sève descendante ou étude sur les théories de l'accrois-
sement des végétaux. 1873, 47 p. (Annales de Phorticul-
ture en Belgique).
Sur l'amylogenèse dans le règne végétal. 1874, 20 p. (B. b. B.)
Carnoy {Jean-Bapiiste), prêtre, professeur de botanique à
l'Université de Louvain.
Recherches anatomiques et physiologiques sur les Cham-
pignons. 1870, 189p., 9 pi. (B. b. B.).
Carolus (J.), médecin.
Recherches sur les herbiers des anciens botanistes et ama-
teurs belges. 1857, 67 p. (Annales de la Société des sciences
médicales et naturelles de Malines).
Carron {Gusiave).
Herborisations de 1872. — Première excursion faite par la
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 433
section de botanique de la Société Linnéenne. 1872, 2 p.
(Bulletin de la Société royale Linnéenne de Bruxelles).
Cerf {Henrietta), née à la Jamaïque le iU février 1810, morte à
Bruxelles le 22 octobre 1877,
Notes on the Bel^ian Flora. — A list of plants f^rrowlnj,' wild
in Belfj^ium, and which are either rare or not indijrenous
inEngland. 1851», 4 p. (The Phytologist, London, t. III).
Additional notes on the Flora of Bel^ium. 1860, 2 p. (ibid.
t. IV).
List of Plants collected about Dover, Walmer, Folkstone,
and Sandgate, frora tlie middle of May to the beginning of
July, of thepast year, 18G0. 1861, 13 p. (ibid., t. V).
Addition to the List of South Kent Plants, collected in the
course of last summer. 1861 , 2 p. (ibid., t. V).
Botany of the Meuse. — Botany of the Fond de Leffe, near
Dinant, Belgium. 1861, 4 p. (ibid., t. V).
East Anglian Botany. 1862, 31 p. (ibid., t. V).
Chalon {Jean), docteur en sciences naturelles.
Petites annotations botaniques. 1866, 4 p., 1 pi. (B. b. B.).
Matériaux pour servir à la détermination des familles, des
genres et des espèces par l'étude anatomique des tiges.
1867, 60 p. (ibid.). Additions et corrections. 1867, 16 p.
(ibid.).
Petites annotations botaniques. 1867,14 p. (ibid.).
Le cellule végétale. 1867, 17 p. (Revue trimestrielle).
Nouveaux matériaux pour servir à la détermination des
familles, des genres et des espèces par l'étude anatomique
des tiges. 1868,62 p., 7 pi. (ibid.).
Le mouvement dans le règne végétal. 1868, 62 p. (Revue
trimestrielle).
Le manteau de la terre. 1868, 31 p. (ibid.).
Un mot sur la germination du Gui. 1868, 9 p. (Mémoires et
publications de la Société des sciences, arts et lettres du
Hainaut).
13
434 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
De la place des gymnospermes dans la série naturelle des
végétaux. 1869; 47 p. (ibid.).
Revue des Loranthacées. 1870, 87 p. (ibid.).
La vie d'une plante. Namur, 1871, 1 vol. gr. in-8'', 743 p.
Notes d'un touriste. 1872, 30 p. (B. b. B.).
Le Jardin d'essai d'Alger. — Notes d'un touriste. 1872, 29 p.
(Belg. Hort.).
La graine des légumineuses. 1875, 63 p., 3 pi. (Mémoires et
publications de la Société des sciences, arts et lettres du
Hainaut).
Coemans {Eugène). — Voir page 246.
Notice sur quelques Cryptogames critiques de la flore belge.
1858, 20p. (B. A. B).
Notice sur le Pilobolus crystallinus. 1859, 18 p., 1 pi. (ibid.).
Recherches sur la genèse et les métamorphoses de la Peziza
Sclerotiorum Lib. 1860, 35 p., 1 pi. (ibid.).
Monographie du genre Pilobolus Tode, spécialement étudié
au point de vue anatomique et physiologique. 1861, 68 p.,
3 pL (M. 4« A. B.).
Notice sur les Ascolobus de la flore belge. 1862, 15 p.
(B. b. B.).
Note sur lesOzonium de la flore belge. 1862, 7 p. (ibid.).
Notice sur un champignon nouveau : Kickxella alabastrina
Cms. 1862,4 p., 1 pi. (ibid.).
Quelques Hyphomycètes nouveaux : L Mortierella polyce-
phala, et IL Martensella pectinata. 1863, 9 p., 2 pi.
(B. A. B.).
De l'existence des conidies chez les Agaricinées. 1863, 10 p.,
1 pL (ibid.).
Recherches sur le polymorphisme et les difl"érents appareils
de reproduction chez les Mucorinées. 1863, 21 p., 2 pi.
(ibid.).
Révision des genres Gonatobotrys et Arthrobotrys Corda.
1863, 12 p., Ipl. (B. b. B.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 435
Cladoniae Belgicae exsiccatae, quas collegit et distribuit,
schedulis criticis additis. Gand, cent, l'», 1863; cent. II, 1866.
Monographie des Sphenophyllutn d'Europe (en collaboration
avec J.-J. Kickx). 1864, 27 p., 2 pi. (B. A. B.).
Cladoniae Aoharianae, ou révision critique des Cladonia du
Synopsis et de l'herbier d'Acharius. 1865, 18 p. (ibid.).
Les Annularia du terrain houiller de Belgique. 1865, 5 p.
(B. b. B.).
Description de la flore fossile du premier étage du terrain
crétacé du Hainaut. 1867, 25p., 3 pi. (M. 4° A. B.).
Cogniaux {Alfred)^ conservateur au Jardin botanique de
l'État.
Notice sur le Nitella tenuissima Kutzing. 1863, 3 p. (B. b. B.).
Coup d'œil sur la végétation des environs de Visé. 1864,
II p. (ibid.).
Un an au Borinage ; quelques matériaux pour la flore du
Hainaut central, recueillis pendant l'année 1864. 1864,
9 p. (ibid.).
Quelle est la nature du Festuca loliacea Huds. ? 1865,
3 p. (ibid.).
Quelques observations botaniques sur les environs de Phi-
lippeville. 1866, 11p. (ibid.).
Notice sur l'Asplenium viride Huds., fougère nouvelle pour la
flore belge. 1867, 3 p. (ibid.).
Quelques observations faites en 1867, 1867,7 p. (ibid.).
Essai d'analyse des Mousses pleurocarpes de Belgique sans
le secours des organes de fructification. 1869, 21 p. (ibid.).
Les Gluraacées de Belgique (en collaboration avec É.
Marchai). 1869-1871, 3 fascicules renfermant 240 numéros.
Catalogue pour servir d'introduction à une monographie des
Hépatiques de Belgique. 1872, 44 p. (ibid.).
Les plantes ornementales à feuillage panaché et coloré
(en collaboration avec É. Marchai). Gand, in-4'' oblong,
vol. ^^ 1873, 64 p., 30 pi. ; vol. II, 1874, 62 p., 30 pi.
436 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Un nouvel hybride entre deux genres différents. 1873, 4 p.
(Bulletin de la Société botanique de France).
Des ressources bibliographiques dont les botanistes disposent
en Belgique. 1874, 20 p. (B. b. B.).
Diagnoses de Cucarbitacées nouvelles et observations sur les
espèces critiques. 1876, fasc. l^", 44 p.; 1877, fasc. II,
102 p., 1 pi. (M. 8° A. B.).
Cucurbitaceae (monographie des espèces brésiliennes). In-
folio, environ 80 p. et 40 pi. (sous presse pour paraître
prochainement dans le Flora Brasiliensis).
Couret- Villeneuve (L.-P.). Cet auteur, né à Orléans, fut
professeur de grammaire générale à l'École centrale du
département de l'Escaut. Il a publié, en 1784, à Orléans :
Prodromus florae aurelianensis, in-S».
Hortus Gandavensis. — Description de toutes les plantes qui
se cultivent dans le Jardin botanique de l'École centrale du
département dePEscaut, àGand. Gand, 1802, 1 vol, in-18o,
404 p.
Courtois {Richard- Joseph). — Voir page 237.
Responsio ad quaestionem botanicam : Quaeritur concinna
expositio eorum quae de organorum propagation! inser-
vientium phanerogamicarum ortu, situ, fabrica et func-
tione innotuerunt. 1823, in-4°, 113 p. (Ann. Acad. Ganda-
vensis).
Choix de plantes de la Belgique (en collaboration avec
A. Lejeune). 1825-1830,20 fascicules, chacun de 50 plantes
desséchées.
Verslag van eene plauten-landliouwkundig reije, gedaen
in julij 1826, langs de oevers der Maas van Luik naar
Dinant, in Ardennes en het groothertogdom Luxembourg.
1827,27 p. (Bijdr.).
Aanteekeningen over eenige planten der Zuid-nederlandsche
Flora, en voornamelijk der Flora van de omstreken van Spa
(en collaboration avec A. Lejeune). 1827, 8 p. (ibid.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 437
Beschrijving van twee plantaardige Miswassen. 1827, 3 p.
(ibid).
Verhandelin^ over de Ranunculaceae der Nederlandache
Flora (en collaboration avec A. Lejeune). 1827, 42 p.
(ibid.).
Compendium florae Belglcae (en collaboration avec A.
Lejeune). Lié^'e, in-12", tome l*^"", 1827, 284 p.; tome II,
1831, 327 p.
Recherches sur la statistique physique, agricole et médicale
de la province de Liéore. Verviers, 1828, 2 vol. in-8°.
Magasin d'horticulture, contenant la description, la syno-
nimie et la culture des plantes les plus remai'quables, etc.
Liège, 1833, tome h"" et l""»-" livraison du tome II.
Coramentarius in Remberti Dodonaei Pemptades. 1835,
in-4o, 80 p. (Act. Acad. Caes. Leop. Car. natur. Curios.).
Mémoires sur les Tilleuls d'Europe. 1835, 18 p., 4 pi.
(M. 4° A. B.).
Crépin {François), directeur du Jardin botanique de l'État.
Note sur le Galeopsis Ladano-ochroleuca. 1853, 2 p.
(B. A. B.).
Notice sur deux nouvelles hybrides (Mentha). 1853, 3 p.
(ibid.).
Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique.
1859, fasc. h'--, 23 p.; 1862, fasc. 11,71 p.; 1863, fasc. III,
36 p.; 1864, fasc. IV, 59 p.; 1865, fasc. V, 274 p., 6 pi.
(B. et M. 8° A. B.).
Manuel de la flore de Belgique. Bruxelles, 1860, l vol. in-12''.,
LXXV-236 p. ; 2« éd., 1866, 1 vol. in-l2», XLIII-384 p.;
3<^éd., 1874, 1 vol. in- 18°, LI-573p.
Note sur l'Elodea canadensis Rich. 1862, 8 p. (B. b. B.).
Un coup d'œil sur la florule des environs de Han-sur-Lesse.
1862, 28 p. (ibid.). — Une nouvelle édition de cet opuscule
a paru en 1873.
Petites annotations à la flore de Belgique. 1862, 8 p.; 1863,
24 p.; 1866, 12 p. (ibid.).
438 B1BLI0GRA.PHIE GÉNÉRALE DE LA
De l'étude de la botanique. 1862, 5 p. (Belg. Hort.). — Cet
article est signé : Un membre de la Société botanique de
Belgique.
L'Ardenne au point de vue botanique. 1863, 60 p. (Bulletin de
la Fédéi'ation des Sociétés d'horticulture de Belgique).
Considérations sur l'étude de la flore indigène. 1863, 33 p.
(B. b. B.).
Les Characées de Belgique. 1863, 16 p. (ibid.).
Les marais de Berlaere et l'abbaye d'Afflighem. 1863, 8 p.
(ibid.).
Notes extraites d'un vieil herbier. 1863, 2 p. (ibid.).
Quelques mots sur la dispersion de l'Helichrysum arenarium
en Belgique. 1863, 3 p. (ibid.).
Recueil de faits tératologiques. 1863, 3 p., 3 fig. ; 1865, 3 p.,
1 pi. ; 1866, 4 p., Ipl. (ibid.).
Un petit procès à propos d'horticulture et de botanique. 1863,
8 p. (Belg, Hort.). — Cet article est signé : F. Prince.
Les fleurs du Bas-Luxembourg. 1863, 10 p. (ibid.). — Cet
article est signé : ***.
Une herborisation dans la vallée du Bocq. 1863, 4 p. (ibid.j.
— Cet article est signé : ***.
Toujours l'espèce ! Lettre à M. le Docteur M***** à propos
de quelques plantes litigieuses. 1863, 8 p. (ibid.).
Causeries botaniques. 1863, Il p. (Revue populaire des
sciences).
Matériaux pour servir à l'histoire de la géographie botanique
de Belgique. 1864, 57p.; 1865, 21 p. (B. b. B.).
Sur quelques contradictions botaniques. 1864, 7 p. (ibid,).
Le Lappa tomentosa Lmk est-il rare ou commun dans l'ouest
de l'Europe ? 1864, 3 p. (ibid.).
Sur un vice de la nomenclature botanique. 1864, 6 p. (ibid.).
Observations sur la Flora von Nord-und Mittel Deutschland
de M. Auguste Garcke. 1865, 5 p. (ibid.).
Flore du Palatinat comparée à celle de Belgique. 1865, 20 p.
(ibid).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 439
Description of some ve^etable Monstruosities. 18G5, 8 p.,
I p). (The Naturalist).
DwarphismanJ Atrophy. 1805, 2 p. (ibid.).
Considei'ations on the term « Species n apt'opos of a new
Work of M. Jordan. 1865, 13 p. (ibid.).
Des réductions spécifiques. 1865, G p. (Annales de la Société
phytologique et micrographique d'Anvers).
Une excursion dans la Campihe limbourgeoise. 1806, 14 p.
(Belg. Hort.). — Cet article est signé : Un membre de la
Société royale de botanique.
Étude sur les Roses. 1866, 15 p. (B. b. B.).
Comptes rendus des 5«, 7«et 8* herborisations générales delà
Société royale de botanique de Belgique. 1866, 12 p.; 1869,
II p.; 1869,28 p. (ibid.).
Plateaux et vallées du Nord-Est de l'Ardenne. 1866, 28 p.
(Annales de la Société phytologique et micrographique
d'Anvers).
Coup d'œil sur la flore du département des Ardennes. 1867,
3 p. (B. b. B.).
Éléments de botanique. 1867-1870, 20 p., 2 pi. (Bulletin du
Cercle d'arboriculture de Belgique).
La Synonymie au Congrès de botanique de Paris. 1868, 30 p.
(Annales de la Société phytologique et micrographique
d'Anvers).
Révision de l'herbier des Graminées, des Cypéracées et des
Joncées publiées par P. Michel. 1868, 38 p. (B. b. B.).
Description de deux Roses et observations sur la classi-
fication des Roses. 1868, Il p. (ibid.).
Primitiae Monographiae Rosarum. — Matériaux pour servir
à l'Histoire des Roses. 1869, fasc. h""-, 124 p.; 1872, fasc. II,
126 p.; 1874-1875, fasc. III, 123 p.; 1876, fasc. IV, 87 p.,
(ibid.).
Description d'une nouvelle Rose du Japon (Rosa Luciae
Franch. et Rochebr). 1871, 2 p. (ibid.).
440 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
Catalogue de la flore de Belgique (en collaboration avec
F. Gravet et C. Delogne). Bruxelles, 1872, gv. in-8°, 32 p.
Géographie botanique de la Belgique. 1873, 32 p. (Patria
Belgica, t. l^»-).
Paléontologie végétale (de la Belgique). 1873, 10 p. (ibid.).
Flore médicale (de la Belgique). 1873, 8 p. (ibid.).
Compte rendu de la Session extraordinaire de la Société
royale de botanique de Belgique et de la Société botanique
de France, du 15 au 22 juillet 1873. 1873, 47 p. (B. b. B.).
Note sur un Caulinites récemment découvert dans l'assise
lackénienne. 1873, 2 p. (B. A. B.).
Rosae hispanicae Monographia. 1874, 11 p. (in Prodromus
florae hispanicae, auct. Willkomm et Lange).
Description de quelques plantes fossiles de l'étage des psam-
mites du Condroz (dévonien supérieur). 1874, 12 p., 3 pi.
(B. A. B.).
Fragments paléontologiques pour servir à la flore du terrain
houiller de Belgique. 1874, fragment lef, 1 1 p., 2 pi . (ibid.).
Note sur le Pecopteris odontopteroides Morris. 1875, 6 p.,
1 pi. (ibid.).
Observations sur quelques plantes fossiles du dépôt dévonien
rapporté par Dumont à l'étage quartzoschisteux inférieur
du système eifelien. 1875, 17 p., 6 pi. (B. b. B.).
Description d'une nouvelle espèce de Rose américaine (Rosa
Durandii). 1875, 2 p. (Bulletin de la Société botanique de
France).
Nouvelles observations sur le Pecopteris odontopteroides
Morris. 1876, 5 p. (B. b. B.).
Notions élémentaires de botanique à l'usage des écoles
(en collaboration avec J. Poncin). Bruxelles, 1876, 1 vol.
in-18'',83p., 178 flg.
Histoire du Rosa multiflora Thunbg. 1876, 2 p. (Revue de
l'horticulture belge et étrangère) .
Quelques mots sur les Rosa rugosa Thunberg et Rosa Iwara
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 441
Siebold. 1877, l p. (Floi-e des serres et des jardins de
l'Europe).
Petit ^uide du Jardin hotanique de Bruxelles. Bruxelles,
1877, in-18", 16p.
Crocq (Anioine-Josejjh), né à Atli, mort à Bruxelles. —Son
herbier est conservé par son neveu, M. le D"" J Crocq.
Tableau synoptique du Jardin des plantes de Bruxelles,
exécuté d'aprèâ la réorganisation qu'en a faite M. Dekin
en 1809. Bruxelles, 1809, ^r. in-folio, 9 feuillets.
Dandois (Honora), agi-onome.
Florule nivelloise. 1863,9 p. (B. b. B.).
Additions à la florule des environs de Nivelles. 1865, 16 p.
(ibid.).
Note sur quelques espèces nouvelles pour la flore braban-
çonne. 1866,8 p. (ibid.).
Nouvelles annotations à la florule des environs de Nivelles.
1866, 2 p. (ibid.).
Souvenirs du Ben-i. Bruxelles, 1869, in-8o, 51 p.
Dardenne [E.), régent d'École moyenne.
Note sur deux Plantago atteints de monstruosité. 1867, 2 p.
(B. b. B.).
Deby [Julien), ingénieur.
Note sur l'argile des polders suivie d'une liste des fossiles
qui ont été observés dans la Flandre occidentale. 1876,
22 p. (Annales de la Société malacologique de Belgique). —
Cette note renferme des descriptions de Diatomées.
Ce que c'est qu'une Diatomée. 1877, 14 p., 9 fig. (Bulletin de
la Société belge de microscopie).
Liste dé Diatomées trouvées dans l'argile des polders. 1877,
3 p. (ibid.).
de Cannart d'Hamale (Fr.), président de la Fédéi-ation des
Sociétés d'horticulture.
Monographie historique et littéraire des Lis. Malines, 1870,
1 vol. in-8°, 122 p.
13*
442 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
De Cloet [Jean- Joseph). — Voir page 249.
Aanteekening'en over de zigtbaar-bloeijenden planten, uit de
omstrekene van Freyr bij Dinant, in provincie Namen.
1828, 8 p. (Bijdiv).
de Dieudonné {Oscar-Fmnçois-Charles-Marie- Joseph), ûocteuv
en sciences naturelles, né à Louvain le 26 novembre 1846,
mort dans cette ville le 18 mars 1875. Son herbier est con-
servé au Jardin botanique de Bruxelles.
Monographie des Adonis de l'Europe (œuvi-e posthume).
1876,8 p. (B. b. B.).
de Kerehove de Denterghem {Oswald) .
Les Palmiers, — Histoii'e iconographique. — Géographie. —
Paléontologie. — Botanique. — Description. — Culture. —
Emploi, etc., avec un Index général des noms et synonymes
des espèces connues. Paris, 1 vol. gr. in-8" d'environ
300 pages, avec 200 figures et 40 chromolithographies. —
Ouvrage sous presse, pour paraître prochainement.
Dekin [Adrien). — Voir page 228.
Florula Bruxellensis, seu catalogus plantarum circa Bruxel-
las sponte nascentium (en collaboration avec A. -F. Passy).
Bruxelles, 1814, in-18°, X-72 p.
Sur le Néflier du Japon, Mespilus japonica. 1819, 6 p.
(Annales générales des sciences physiques).
De Lathauwer {Liévin-Amand)^ né à Moortzele le 4 décem-
bre 1782, mort à Waerschoot le 21 avril 1859.
Belgisch Kruidboek. Gand, 1849,4 vol. in-8''.
Delehevalerie (6^.), directeur des jardins du Khédive, au
Caire .
Flore exotique du Jardin de Ghésireh et des domaines de
S. A. le Khédive. Le Caire, 1871, 1 vol. in-8'>.
L'arbre national des Égyptiens. — Le Dattier. 1871, 16 p.
(Bulletin de la Fédération des Sociétés d'horticulture).
de Limminghe [Alfred- Marie- Antoine.) — Voir page 253.
Flore mycologique de Gentinnes. — Catalogue des Mycètes
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 443
observées dans cette partie <lu Brahant wallon pendant les
années 1855, 1856 et 1857, Namur, 1857, in 8", 89 p.
Delogne (C-H.), aide-naturaliste au Jardin botanique de
l'État.
Les Mousses de l'Ardenne (en collaboration avec F. Gravât).
1868-1873,5 fascicules in-4'', renfermant chacun 50 nu-
méros.
Les Hépatiques de l'Ardenne (en collaboration avec F. Gravet).
1868-1873, 6 fascicules, renfermant chacun 10 numéros.
Catalogue de la flore de Belgique (en collaboration avec
F. Crépin et F. Gravet). Bruxelles, 1872 gc. in-8«, 32 p.
Rapport sur l'excursion faite le, 21 juillet, à Rochefort et à
Han-sur-Lesse. 1873, 5 p. (Bulletin de la Société botanique
de France).
Contributions à la flore cryptogamique de Belgique. 1874-
1875, iJ2 p. (B. b. B.).
Diatomées des environs de Bruxelles. 1877, 8 p. (Bulletin de
la Société belge de microscopie),
de Malzine {Orner).
La flore mexicaine aux environs de Cordova. — (Impressions
de voyage, 1869-1870. 1872, 102 p. (Bulletin de la Fédé-
ration des Sociétés d'horticulture).
De Moor {V.-P.-G.), médecin-vétérinaire.
Tableau analytique des familles naturelles de la flore belge
disposées selon l'ordre des affinités qu'elles présentent
entre elles. Bruxelles (sans date), une grande feuille.
Tableaux analytiques des familles naturelles de la phanéro-
gamie et de la cryptogamie belges ; arrangées suivant la
méthode de De CandoUe; suivis du catalogue des genres
de plantes vasculaires qui croissent naturellement sur le
sol belge. Alost, 1847, in-4", 14 feuillets.
Synopsis analytique de la flore agrostologique belge, ou
tableaux dichotomiques de tous les genres et espèces de
Graminées qui croissent et qui sont cultivées en Belgique.
Alost (sans date), in- 18", 46 p.
444 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
Note sur l'embryon des Graminées. 1853, Il p. (B. A. B.).
Considérations sur le genre Maïs Tourn. 1853, 5 p., I fig.
(ibid.).
Essai d'une monographie sur les Graminées de la Belgique.
Bruxelles, 1853, in-S", 128 p.
Traité des Graminées céréales et fourragères que l'on ren-
contre en Belgique. Bruxelles, 1854, Ivol. in- 12"; 355 p.
Deux mots sur le genre Michelaria. 1856, 10 p. (B. A. B.).
Dérive {Théodoré).
Flore vénéneuse de la province de Liège, ou description
des plantes nuisibles ou suspectes, qui croissent dans cette
partie du royaume. Verviers, 1839 (la couverture porte la
date de 1840), 1 vol. in-lS», 128 p., 12 pi.
de Selys-Longehanips [Michel- Edmond).
Note sur une variété pyramidale du Populus virginiana Desf.
{P. monilifera Ait.). 1864, 6 p., 1 pi. (B. b. B.).
Determe {Clément- Joseph-Théophile), géomètre-arpenteur, mort
à Mariembourg le 18 avril 1868.
Catalogue des plantes rares croissant aux environs de Ma-
riembourg. 1863, 11 p. (B. b. B.).
Devos {André), conservateur des collections botaniques de
l'Université de Liège.
Kickxia Belgica ou Herbier des plantes rares et intéressantes
de la Belgique (en collaboration avec A. Thielens). 1865-
1870, 4 Va centuries de plantes desséchées.
Observations sur la dispersion et les stations de quelques
plantes rares de la vallée de la Meuse. 1866, 27 p. (B. b. B.).
Deux jours d'herborisation dans la vallée de la Meuse, aux
environs de Givet et d'Hastière. 1866, 22 p. (ibid.).
Une herborisation estivale dans les terrains primaires de la
vallée de la Meuse, aux environs de Givet, Vireux et Fumay.
1867, 23 p. (ibid.).
Compte rendu de la sixième (1867) herborisation de la
Société royale de botanique de Belgique. 1867, 34 p.
(ibid.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 445
Les plantes naturalisées ou introduites en Belgique. 1870,
118 p. (ibid.).
Étude sur l'aire d'extension de quelques plantes méridionales
dans le bassin de la Meuse, 1870, 25 p. (ibid.),
La pomme sans fleur. 1871, 3 p. (Belg. Hort.).
Compte rendu de la dixième (1871) herborisation delaSociété
royale de botanique de Belgique. 1872,21 p. (B.b.B.).
Étude sur la naturalisation de quelques végétaux exotiques à
la Montagne St-Pierre lez-Maestricht. 1872,37 p. (ibid.).
Résumé du cours de botanique donné aux membres de la
Société d'horticulture et de botanique de Huy. 1875-1876,
46 p. (Bulletin de la Société agricole et horticole de
l'arrondissement de Huy).
Obs. — M. Devos a publié dans La Belgique horticole de
nombreux articles de botanique horticole.
Dewalque {Gustave), professeur de géologie à l'Université
de Liège.
Notice sur un cas de développement tuberculeux de bour-
geons aériens sur une pomme de terre. 1852, 3. p., 1 pi.
(B. A. B.).
Donekier {Auguste-Henri-Camillé), ingénieur, né à Liège le
24 mai 1831, mort à Goé le 9 août 1866.
Notes sur les stations géologiques de quelques plantes rai-es
ou peu communes des environs de Limbourg. 1862, cen-
turie 1", 23p.; 1871, centurie II, 14 p. (B. b. B.).— La 2e cen-
turie est un œuvre posthume.
Catalogue des plantes des environs de Goé classées d'après
leurs altitudes. 1871 , 9 p. (ibid.). — Œuvre posthume.
Donckier {Henri), aide-préparateur au Musée royal.d'histoire
naturelle de Bruxelles.
Matériaux pour servir à la flore de la province de Liège (en
collaboration avec Th. Durand). 1874, fasc. 1", 50 p.; 1875,
fa.sc. II, 57 p.; 1876, fasc. III, 58 p. (B. b. B.).
Drapiez {Pierre- Auguste- Joseph), — Voir page 255.
446 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
Sur le Nhandirobe (Fevillea L.), et sur les propriétés alexi-
tères du fruit de Tune des espèces de ce g^enre. 1819, 12 p.
(Annales générales des sciences physiques).
Herbier de l'amateur de fleurs. Bruxelles, 1828-1835,8 vol.
in-4<', 600 pi. — Cet ouvrage est, en très-grande partie, la
contrefaçon de l'Herbier général de l'amateur de Mordant
de Launay et de Loiseleur-Deslongchamps.
Sertum botanicum. Bruxelles, 1828-1836, 6 vol. in-folio,
600 pi.
Encyclographie du règne végé tal . Bruxelles, 1833-1838, 6 vol.
petit in-folio, 370 pi. — Les quatre premiers volumes de ce
recueil se composent chacun de deux parties distinctes :
l'une reproduit les figures et les descriptions (traduites)
des journaux horticoles anglais; l'autre est formée de
monographies de genres accompagnées de planches. Le
titre « Flore des serres et des jardins d'Angleterre n a été
parfois donné à la collection du recueil dans lequel il n'y
a pas de monographies.
Dictionnaire des sciences naturelles. Bruxelles, 1837-1843,
10 vol. gr. in-8», 210 pi.— Cet ouvrage renferme 66 planches
de botanique.
Dubois (F.), médecin.
Essai de matière médicale belge, contenant la description
des plantes médicinales qui croissent spontanément en
Belgique ; leurs propriétés physiques et chimiques ; leurs
vertus; leurs modes d'administration et leurs doses.
Tournai, 1837, 1 vol. in-S", 160 p.
d'Udekem [G-érard-Jules-Marie-Ghislain)^ médecin, né à
Louvain le 8 juin 1824, mort à Bruxelles le 10 décem-
bre 1864.
De quelques parasites végétaux développés sur des animaux
vivants (en collaboration avec G. Gluge). 1857, 12 p,
2 pi. (B. A. B.).
Du Mortier {Barthélémy -Charles). — Voir page 235.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 447
Commentationes hotanicae (Observations botaniques). Tour-
nai, 1822, 1 vol. in-8", 117 p.
Observations sur les Graminées de la flore de Belfifique, et
Agfrostographiae Bel{?icae tentamen. Tournai, 1823, 1 vol.
in-S", 153 p., 16 pi.
Notice sur un nouveau g^enre de plantes : Hulthemia ; précédée
d'un apei-çu sur la classification des Roses. 1821, 6 p. (M.
S. G.). — Cette notice a paru la même année à Tournai
avec des additions, in-S", 8 p.
Verhandeling over het geslacht der Wilgen (Salix) en de
natuurlijke famille der Amentaceae. 1825, 18 p. (Bijdr.).
Florula Belgica, operis majoris prodromus. Tournai, 1827,
1 vol. in-8°, 172 p.
Analyse des familles des plantes, avec l'indication des princi-
paux genres qui s'y rattachent. Tournai, 1829, 1 vol. in-S",
104 p.
Recherches sur la motilité des végétaux. 1829-1830, i'2 p.
(M. S. G.).
Sylloge Jungermannidearum Europae iudigenarum, earum
gênera et species systematica complectens. Tournai, 1831,
in-8», 100 p., 2 pi.
Recherches sur la structure comparée et le développement
des animaux et des végétaux. 1832, 142 p., 2 pi. (M. 4» A. B.).
— Ce mémoire a paru également dans les Actes des
curieux de la nature, t. XVI, 1832.
Notice sur les espèces indigènes du genre Scrophularia.
Tournai, 1833, ia-S», 12 p.
Recueil d'observations sur les Jungermanniacées. Tournai,
1835, in-8%27p.
Essai carpographique présentant une nouvelle classification
des fruits. 1835, 136 p., 3 pi. (M. 4" A. B.).
Notice sur le genre Maelenia de la famille des Orchidées.
1835, 15 p., 1 pi. (M. 4° A. B.).
Description de deux nouvelles espèces de Gesneria. 1836,
3 p. (B. A. B.).
448 BIBLIOGRA.PHIE GÉNÉRALE DE LA
Sur la place que doit occuper le genre Adoxa dar^s les
familles naturelles des plantes. 1836, 3 p. (ibid.).
Note sur le genre Dionaea. 1837, 5 p. (ibid.).
Observations sur la cloque des pommes de teri-e. 1845,
15 p. (ibid.).
Discours sur les services rendus par les Belges à la botanique.
1862,32 p. (B.b.B.).
Monographie des Saules de la dore belge. 1862, 18 p.
(ibid.).
Discours sur les progrès de la classification des plantes jus-
qu'à A.-L. de Jussieu. 1863, 36 p. (ibid.).
Monographie du genre Batrachium. 1863, 13 p. (ibid.).
Monographie des espèces du genre Rubus indigènes en Bel-
gique. 1863, 18 p. (ibid.).
Note sur deux Nymphéacées du Luxembourg. 1864, 5 p. (ibid.).
Discours sur la marche de la classification générale des
plantes, depuis Jussieu j usqu'à nos jours. 1864, 54 p. (ibid.).
Discours sur la théorie de la classification des plantes. 1865,
22 p. (ibid.).
Annales de la flore. 1865, 9 p. (ibid.).
Monographie des Roses de la flore belge. 1867, 64 p. (ibid.).
Monographie du genre Pulmonaria. 1868, 28 p. (ibid.).
Note sur le staminode des Scrophulaires aquatiques indi-
gènes. 1868, 6 p., 1 pi. (ibid.).
Étude agrostographique sur le genre Michelaria, et la clas-
sification des Graminées. 1868,28 p. (ibid.).
Bouquet du littoral belge. 1868, 54 p. (ibid.).
Examen critique des Élatinées. 1873, 21 p. (ibid.).
Note sur le caractère botanique de l'Eifel. 1873, 1 p. (ibid.).
Note sur deux faits de physiologie végétale. 1874, 4 p. (ibid.).
Jungermannideae Europae post semiseculum recensitae,
adjunctis Hepaticis. 1874, 198 p., 4 pi. (ibid.).
Note sur le Scrophularia Tinantii. 1875,6 p. (ibid.).
Durand {Théophile),
Matériaux pour servir à la flore de la province de Liège (en
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 449
collaboj'ation avec H. Donckier). 1874, fasc. I*"-, 50 p.; 1875,
fasc. II, 57 p.; 1876, fasc. III, 58 p. (B. b, B.).
Reliquiae Dossinianae, ou Catalogue des plantes observées
dans la province de Liéf^e par P.-É. Dossin. 1875, 38 p.
(ibld.).
Coup d'œil sur la végétation de la vallée de la Vesdre, entre
Chaudfontaine et les Mazures. 1877, 8 p. (Feuilles des
jeunes naturalistes. — Paris).
Edwards [G -F.).
Tableau des plantes indigènes du département de la Lys, à
l'exception des arbres et des champignons. Bruges, in-S",
8 p. (Procès-verbal de la séance publique de la Société
d'agriculture du département delà Lys, tenue à Bruges,
le 3 juillet 1808).
Errera {Léo).
Lettre sur la végétation des environs de Nice. 1875, 14 p.
(B. b. B.).
Frederieq (C.-^.), médecin.
Inleiding tôt de Kruidknnde. Gand, 1856, l vol. in- 18», 192 p.
Funck (iV.), directeur du Jardin zoologique de Cologne.
Coup d'œil sur la végétation du Luxembourg, dans ses rap-
porta avec le sol. In-4<', 31 p. (Programme de l'Athénée de
Luxembourg, 1854-1855).
Description du Tacsonia Volxeraii N. Funck. 1862, 2 p.,
1 pi. (Journal d'horticulture pratique de la Belgique).
Gaede [Heinrich-Moritz)^ professeur à l'Université de Liège,
né à Kiel le 26 mars 1796, mort à Liège le 2 janvier 1834.
— Sa biographie a été publiée par M. Éd. Morren dans La
Belgique horticole de 1865.
Index plantarum horti botanici Leodiensis (en collaboration
avec R. Courtois). Liège, 1828, in-8«, lV-99 p.
Galeotti [Henri-Guillaume). — Voir page 244. — Ad. Quetelet a
publié sa biographie dans l'Annuaire de l'Académie de 1859.
Mémoire sur les Fougères du Mexique et considérations sur
450 BIBLIOGRA.PHIE GÉNÉRALE DE LA
la géographie botanique de cette contrée (eri, collaboration
avec M. Martens). 1842, 99 p., 23 pi. (M. 4» A. B.).
Notice sur les plantes des familles des Vacciniées et des
Éricacées recueillies au Mexique par H. Galeotti. 1842,
18p. (B. A. B.).
Enumeratio synoptica plantarum phanerogamicum ab Hen-
rico Galeotti in regionibus Mexicanis coUectarum {en
collaboration avec M. Martens), 1842-1845, 334 p. (ibid.).
Enumeratio Graminearum et Cyperacearum ab Henrico
Galeotti in regionibus Mexicanis coUectarum. 1842, 23 p.
(ibid.).
Monographie des Orchidées mexicaines, précédée de considé-
rations générales sur la végétation du Mexique et sur les
diverses stations où croissent les espèces d'Orchidées mexi-
caines (en collaboration avec A. Richard). 1844, 15 p.
(Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences de
Paris).
Orchidographie Mexicaine, d'après les échantillons, notes
et dessins de MM. Galeotti, Linden, Funck, Ghiesbreght
(en collaboration avec A. Richard). 1845, 17 p. (Annales
des sciences naturelles).
Germain {Vabbé F.-J.), professeur au Séminaire de Bastogne,
mort en 1859.
Essai sur les Lichens recueillis dans les environs de Bas-
togne. 1855, 18 p. (dans les publications de la Société des
sciences naturelles du Grand-Duché de Luxembourg, t. III).
Gilbert (Charles).
Note sur le Potentilla supina. 1866, 2 p. (B. b. B.).
Compte rendu de la Session extraordinaire de la Société
royale de botanique de Belgique et de la Société botanique
de France, du 15 au 22 juillet 1873 (en collaboration avec
F. Crépin et A. Baguet. 1873, 7 p. (ibid.).
Gilkinet {Alfred), professeur à l'Université de Liège.
Recherches morphologiques sur les Pyrénomycètes. — I. Sor-
dariées. 1874, 24 p., 2 pi. (B. A. B).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 451
Sur quelques plantes fossiles de l'étaj^e des psammites du
Condroz. 1875, 15 p., 3 pi. (ibid.).
Sur quelques plantes fossiles de l'ëtagfe du poudingue de
Burnot. 1875, 7 p., 3 pi. (ibid.).
Mémoire sur le polymorphisme des Champif?nons. 1876,
122p.,7pl.(M. 8° A. B.).
Gloesener {Michel), professeur à l'Université de Liège, né à
Haut-Charage (Grand-Duché de Luxembourg) le 4 mars
1794, mort à Liège le 11 juillet 1876.
Commentatio ad questionem : Quaeritur et diversarum opi-
nionura de fabi'ica usuque vasorum plantarum enume-
ratio chronologica, et quae sit harum opinionum optiraa
expositio. 1822, 1 vol. in-4», 63 p. (Ann. Acad. Leodiensis),
Gluge (G^o^^/e(?/î»),médecin,professeuràl'Université de Bruxelles.
De quelques parasites végétaux développés sur des animaux
vivants (en collaboration avec d'Udeken). 1857, 13 p., 2 pi.
(B. A. B.).
Gravet {Frédéric).
Les Mousses de l'Ardenne (en collaboration avec C. De-
logne). 1868-1873, 5 fascicules in-4'', renfermant chacun
50 numéros.
Les Hépatiques de l'Ardenne ( en collaboration avec
C. Delogne). 1868-1873, 6 fascicules in-8«, renfermant
chacun 10 numéros.
Catalogue de la flore de Belgique (en collaboration avec
F. Crépin et C. Delogne). Bruxelles, 1872, gr. in-8°, 32 p.
Br5'otheca Belgica, ou Herbier des Mousses de Belgique.
1874-1876, 8 fascicules in-4", renfermant chacun 50 numéros.
Flore bryologique de Belgique. — Description des Mousses
qui croissent dans ce pays. 1875, l»"* partie, 125 p. (B. b.B.).
Sphagnotheca Belgica. 1877, in-folio, fasc. l^"- renfermant
70 numéros.
Guibert {Victor), médecin et professeur à Louvain, né à
Meudon le 3 décembre 1826, mort à Hei'stal le 22
juillet 1866.
452 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Flore médicale belg^e (en collaboration avec H. Van Heurck).
Louvain, 1864, 1 vol. in-S», 480 p.
Hannon {Joseph- Désiré). — Voir pag'e 251.
Flore Belge. Bruxelles (sans date), 3 vol. in- 18", 570 p.
Hardy [Apollon), régent d'École moyenne.
Florule des environs de Beaumont et de Monbliart (en colla-
boration avec F. Lebrun). 1866, 10 p. (B. b. B.).
Catalogue des plantes plus ou moins rares de la vallée de la
Meuse, de Liège à Maestriclit (en collaboration avec
É. Marchai). 1869, 34 p. (ibid.).
Catalogue des plantes plus ou moins rares observées en Bel-
gique. 1870, 12 p. (ibid.).
Note sur l'Omphalodes vernaMonch. 1870, 3 p. (ibid.).
Notice sur les Calamintha menthaefolia Host et C. offlcinalis
Monch. 1871, 5 p. (ibid.).
Monographie des Elatine de la flore belge. 1872, 22 p.
(ibid.).
Compté rendu de la quinzième (1876) herborisation générale
de la Société royale de botanique de Belgique. 1877, 27 p.
(ibid.).
Heeking [Oscar).
Note sur le Viola lancifolia Thore, plante nouvelle pour la
flore belge. 1877, 3 p. (B. b. B.).
Henrotay [Jacques -Antoine), prêti'e, mort à Modave le
4 août 1865.
Note sur les bourgeons axillaires du Sagina nodosa. 1862,
15p. (B. b. B.).
'H.ocq}ia.rt[Léopold-François- Joseph). — Voir page 229.
Flore du département de Jemmape ou définition des plantes
qui y croissent spontanément. Mons, 1814, 1 vol. in-18",
VI 11-303 p.
Jorissenne [Gustave), médecin.
Notice sur le Calathea crocata Éd. Morr. et G. Jorris. 1875,
3 p., 1 pi. (Belg. Hort.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 453
Notices sur .es Calathea thaeniosa et medio-picta. 1876, 5 p.,
1 pi. (ibid.).
Kickx [Jean). — Voir pag-e "2:11.
Flora Bruxellensis exhihens characteres generum et specie-
rum plantarum circum Bruxellas crescentium, secundûm
Linneum disposita. Bruxelles, 1812, 1 vol. in-8", 111-348 p.
Relation d'un voyaj^^e fait à la grotte de Han au mois d'août
1822 (en collaboration avec Ad. Quetelet). 1822, 47 p.,
4 pi. et 1 plan (M. -4° A. B.).
Notice sur quelques plantes observées aux environs de
Bruxelles depuis 1813. 1826, 6 p. (Compte rendu des tra-
vaux de la Société des sciences médicales et naturelles de
Bruxelles).
Notice sur une sorte de Verbascum. 1826, 4 p., 2 pi. (M. S. G.).
Notice sur l'Arabis albida et alpina, 1826. (Annales de la
Société Linnéenne de Paris).
Une nouvelle espèce d'Agaric. 1826. (ibid.).
Kickx {Jean), — Voir page 236.
Notice sur un Primula, introduit dans le pays sous le nom
de Primula sinensis. 1824, 4 p., 1 pi. (M. S. G.).
Commentatio ad quaestionem : Detur accurata descriptio
plantarum officinalium et venenatarum in agro Lovaniensi
sponte crescentium addita earum historia, etc. Louvain,
1827, 1 vol. in-4'', XVI-349 p. (Ann. Acad. Lovaniensis).
Note sur le Nemophila phacelioides. 1827, 6 p. (M. S. G.).
Commentatio ad quaestionem : Comparetur organisatio
generalis animalium cum vegetabilium organisatione et
doceatur, etc. Louvain, 1830, 1 vol. in-4o, VI- 151 p.
(Ann. Acad. Lovaniensis).
Examen de quelques genres de Crucifères appartenant à la
ti'ibu des Alyssinées. 1830, 5 p. (Archives de la Société
des sciences naturelles de Liège).
Relation d'une promenade botanique faite dans la Campine
au mois de juillet 1832. 1833, 14 p. (Actes de la Société des
454 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
sciences médicales et naturelles de Bruxelles). — Cet
opuscule a été réimprimé en 1835, in-S», 16 p.
Flore cryptogamique des environs de Louvain ou description
des plantes cryptogames et agames qui croissent dans le
Brabant et dans une partie de la province d'Anvers.
Louvain, 1835, 1 vol. in-12°, XII-287 p.
Notice sur quelques espèces peu connues de la flore belge.
1835. (Actes de la Société des sciences médicales et natu-
relles de Bruxelles).
Sur les plantes du littoral belge et surtout des environs de
Nieuport. 1837, 9 p. (B. A. B.).
Notice sur le Marchantia fragrans des auteurs belges. 1837,
2 p. (ibid.).
Notice sur tr^is espèces peu connues du genre Sclerotium.
1837, 5 p. (ibid.).
Recherche sur les Chamaeriphes major et minor de Gài'tner,
et description d'une nouvelle espèce voisine. 1838, 8 p.
(ibid.).
Sur une nouvelle espèce exotique de Polypore. 1838, 3 p.
1 pi. (ibid.).
Sur deux nouvelles Scrophularinées du genre Angelonia,
1839, 3 p., 1 pi. (ibid.).
Sur le genre Aristoloche et description d'une espèce inédite.
1839,5 p., Ipl. (ibid.).
Recherches pour servir à la flore cryptogamique des Flan-
dres. 1841, cent, l^e 46 p.; 1843, cent. II, 46 p.; 1846,
cent. III, 51 p. ; 1849, cent. lY, 60 p. ; 1855, cent. V,63p.
(B. 4oA. B.).
Sur quelques Champignons du Mexique. 1841, 10 p., 1 pi.
(B. A. B.).
Esquisses sur les ouvrages de quelques anciens naturalistes
belges IL — François Van Sterbeeck. 1842, 34 p., 3 pi.
(ibid.).
Note sur une ascidie accidentelle du Rosier. 1851, 4 p.,
1 pi. (ibid.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 455
Essai sur les variétés indigènes du Fucus vesiculosus. 1856,
52 p. (ibid.).
Clavis Bulliai'diana, seu nomenclator Bulliardi icônes Fun-
{?orum ducente B'riesio illustrans. Gand, 1857, in-H", 56 p.
Quelques extraits d'un livre peu connu. 1863, 3 p. (B. b. B.).
Les Renonculacées du littoral belge. 1865, 52 p. (ibid.). —
Œuvre posthume.
Flore cryptogamique des Flandres. Œuvre posthume publiée
par J.-J. Kickx. Gand, 1867, 2 vol. gv. in-8», 1011 p.
Kickx (Jean- Jacques), professeur de botanique à l'Université
de Gand.
Note sur les ascidies tératologiques. 1864, 10 p., 1 pi.
(B. A. B.).
Monographie des Sphenophyllum d'Europe (en collaboration
avec E. Coemans). 1864, 27 p., 2 pi. (ibid.).
Monographie des Gi-aphidées. 1865, 29 p. (ibid.).
Note sur l'organe reproducteur du Psilotum triquetrum Sw.
1870,16 p.. l pi. (ibid.).
Lebrun [François).
Florule des environs de Beaumont et de Monbliart (en colla-
boration avec A. Hardy). 1866, 12 p. (B. b. B.)-
Florule des environs de Spa. 1873, 25 p., 1 carte géogr. (Bul-
letin de la Société botanique de France).
Leburton [J.-F.), de la Compagnie de Jésus.
Catalogue de quelques cryptogames nouvelles pour la flore
de Louvain. 1852, 18 p. (B. A. B.).
Lecoyer [Cyprien- Joseph), instituteur.
Notice sur la flore de Wavre et de ses environs. 1873, 8 p.
(B. b. B.).
Note sur les Thaîictrum. 1875, 32 p. (ibid.).
Notice sur quelques Thaîictrum. 1876, 6 p. (ibid.).
Ledeganck [Karl), médecin.
Recherches histo-chimiques sur la chute automnale des
feuilles. 1872, 34 p., 1 pi. (B. b. B.).
456 BIBLIOGilAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Lejeune {Alexandre-Louis-Simon). — Voir page 227.
Flore des environs de Spa, Liège, 1811-1813, 1 vol. in-8° en
2 parties, 612 p.
De quarumdam indigenarum plantarum virtutibus commen-
tatio. Liège, 1820, in-4s 24 p.
De Libertia, novo gramineum génère, commentatio. 1820,
6 p., 1 pi (Act. Acad. Caes. Leop. Car. natur. Curios.).
Calothecae (Desvaux) nova species descripta. 1823, 2 p.
(M. S. G.).
Revue de la flore des environs de Spa. Liège, 1824, 1 vol.
in-8o, VIII-264 p.
Choix de plantes de la Belgique (en collaboration avec
R. Courtois). 1825-1830, 20 fascicules, chacun de 50 plantes
desséchées.
Aanteekeningen over eenige planten der Zuid-nederlandsche
Flora, en voornamelijk der Flora van de omstreken van
Spa (en collaboration avec R. Courtois). 1826, 8 p. (Bijdr.).
Verhandeling over de Ranunculaceae der Nederlandsche
Flora (en collaboration avec R. Courtois). 1827, 42 p.
(ibid.).
Compendium florae Belgicae. Liège et Verviers, 1828-1836^
3 vol. in-12", 1040 p. (Les deux premiers volumes en colla-
boration avec R. Courtois).
Sur plusieurs espèces du genre Nasturtium qu'il convient
d'ajouter à la flore de la Belgique. 1834, 4 p. (B. A. B.).
Notice sur les espèces du genre Platanthera de la flore de
Belgique. 1835, 1 p. (ibid.).
Description d'une nouvelle espèce du genre Oxalis. 1835,
1 p., 1 pi. (ibid.).
Remarques critiques sur le mémoire de R. Courtois sur
Dodoens. 1836, 12 p. (Act. Acad. Caes. Leop. Carol. natur.
Curios.).
Notice sur deux espèces de Séneçon à ajouter de la flore de
la Belgique. 1838, 2 p. (ibid.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 457
Lemaire [Charles -Antoine). — Voir paj^e 258.
Flore des serres et des jardins de l'Europe. Gand, 1845-1852,
8 vol. in-8°, 142 pi.
Le Jardin fleuriste. Gand, 1851-1854, 4 vol. in-8«, 430 pi.
L'Illustration horticole. Gand, 1854-1869, 614 pi.
Les Cactées. — Histoire, patrie, orjîanes de végétation, inflo-
rescence, culture, etc. Paris, 1868, l vol. in-lS", 140 p.,
Il flg.
Obs. — Avant son arrivée en Belgique, Ch. Lernaire avait
publié, à Paris, L'horticulteur universel (1839-1844,6 vol.
in-8") et divers travaux sur les Cactées.
Lemaire (Jean-François), professeur à l'Université de Gand,
puis à l'Université de Liège, né à Gand en 1797, mort à
Grammont le 31 octobre 1852.
Conomentatio ad questionem : Qua requiritur expositio
commodoi'um Methodi naturalis plantarum, tam in
scientia botanica ipsa, quam in ejus applicationibus. 1820,
1 vol. in-4°, 30 p. (Ann. Acad. Gandavensis).
Libert [Marie-Anne). — Voir page 233.
Sur un nouveau genre d'Hépatique. 1820, 3 p., l pi. (Annales
générales de sciences physiques).
Illustration du genre Inoconia de la famille des Algues. 1826,
2 p., 1 pi. (Annales de la Société Linnéenne de Paris).
Observations sur le genre Asteroraa, et description de deux
espèces appartenant à ce genre. 1827, 2 p. (ibid.).
Description d'un nouveau genre de Champignons nommé
Desmazierella. 1829, 4 p. (Annales des Sciences natu-
relles).
Mémoire concernant les plantes cryptogames qui peuvent
être réunies sous le nom d'Ascoxylacei. Lille, 1829-1830,
2 p. (Mémoires de la Société des sciences).
Plantae cryptogamicae quas in Arduenna coUegit M. -A.
Libert. Liège, 1830-1837,4 fascicules in-4", de 100 numéros
chacun.
13**
458 BIBLIOGRA.PHIE GENERALE DE LA
Précis des observations sur la famille des Hypoxylons. Paris,
1837, 5 p. (Annales des sciences naturelles).
Linden {Joseph)^ horticulteur.
Preludia florae Columbianae, ou matériaux pour servir à la
partie botanique du voyage de J. Linden (en collaboration
avecJ.-E. Planchon). 1853, II p. (B. A.B.).
Troisième voyage de J. Linden, dans les parties intertropi-
cales de l'Amérique, au Venezuela, dans la Nouvelle-
Grenade, à la Jamaïque et dans l'île de Cuba, exécuté par
ordre du Gouvernement belge pendant les années 1841 à 1845
et publié sous ses auspices. — Première partie. Botanique.
Plantae Columbianae. Bruxelles, 1863, tome l^f, W livrai-
son, in-8o, LXXXVIII-64 p. — Cet ouvrage, publié
en collaboration avec J.-E. Planchon, en est resté à sa
1'"*' livraison, qui n'a même pas été mise en vente ; quelques
exemplaires seulement en ont été distribués.
Obs. — M. Linden publie depuis 1870 L'Illustration horti-
cole, dans laquelle il a décrit avec M. André un certain
nombre d'espèces nouvelles. M. Linden est l'éditeur de :
Hortus Lindenianus. Recueil iconographique des plantes
nouvelles introduites par l'établissement de J. Linden.
Bruxelles, 1859, gr. in-80 de 25 pages avec 12 planches. —
Pescatorea. Iconographie des Orchidées (auct. J.-E. Plan-
chon, G. Reichenbach et G. Lindemann). Bruxelles, 1860,
1 vol. in-folio de 50 feuillets avec 48 planches.
Louveigné {H.), professeur.
Une herborisation aux environs de Lierre, le 24 juillet 1874,
par la Société royale Linnéenne (en collaboration avec
L. Vander Wee). 1874, 8 p. (Bulletin de la Société royale
Linnéenne de Bruxelles).
Malaise [Constantin), professeur d'histoire naturelle à l'Insti-
tut agricole de GembJoux.
Quelques observations à propos de la Passerine : Stellera
Passerina L. 1864, 1 p. (B. b. B.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 459
Sur les rhizomes verticaux du Phrag-mites communis Tri-
nius. 1867, 2 p. (B. A. B.).
La paléontolo}?ie végétale de la Belgique (conférence). 187G,
28 p. (Bulletin de la Société royale Linnéenne de Bruxelles).
Marchai [Êlie), conservateur au Jardin botanique de l'État et
professeur de botanique à l'École d'horticulture de l'État
à Vilvorde.
Catalogue des plantes plus ou moins rares de la vallée de la
Meuse, de Liège à Maestricht (en collaboration avec
A. Hardy). 1869, 34 p. (B. b. B.).
Les Muscinéesdes environs de Visé. 1869, 11 p. (ibid.).
Les Glumacées de Belgiqne (en collaboration avec A. Co-
gniaux). 1869-1871,3 fascicules renfermant 240 numéros.
Compte rendu de la neuvième (1870) herborisation générale
de la Société royale de botanique de Belgique (en collabo-
ration avec L. Bodson). 1871, 34 p. (B. b. B.).
Reliquiae Libertianae. 1872, 13 p. (ibid.).
Les plantes ornementales à feuillage panaché et coloré (en
collaboration avec A. Cogniaux). Gand, in-4« oblong,
vol. l", 1873, 64 p., 30 pi. ; vol. II, 1874, 62 p., 30 pi.
La bryologie et les bryologues belges. 1873, 5 p. (Bulletin de
la Société botanique de France).
Hederaceae (monographie des espèces brésiliennes). In-folio,
environ 20 p. et 8 pi. (Sous presse, pour paraître prochai-
nement dans le Flora Brasiliensis).
Marissal (D.-F.). f
Catalogue des phané)ogames observées depuis 1842 dans
les environs de Tournai, disposé suivant le système de
M. B.-C. Du Mortier. 1846, 91 p. (Mémoires de la Société
de littérature, des sciences et des beaux-arts de Tournai).
Catalogue des espèces omises dans la flore du Hainaut,
et observées dans les environs de Tournai. Première
centurie (Algues). Tournai, 1850, in-8°, 56 p., 2 pi. (ibid.).
Martens {Edouard), professeur de botanique à l'Université de
Louvain.
460 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Les plantes alimentaires des anciens. 1858, 42 p. (Revue de
l'instruction publique en Belgique).
Gomphidius glutinosus Fries. Agaricinée nouvelle pour la
flore belge. 1862. 1 p. (B. b. B.).
Martens {Martin). — Voir page 243.
Notice sur un cas d'hybridité dans les Fougères. 1837, 3 p.
(B.A. B.).
Notice sur quelques nouvelles espèces de plantes indigènes de
l'Amérique septentrionale. 1841, 3 p. (ibid.).
Note sur un phénomène de végétation extraordinaire. 1841,
1 p. (ibid.).
. Mémoire sur les Fougères du Mexique et considérations sur
la géographie botanique de cette contrée (en collaboration
avec H. Galeotti). 1842, 99 p., 22 pi. (M. 4°- A. B.).
Enumeratio synoptica plantarum phanerogamicum ab
Henrico Galeotti in regionibus Mexicanis collectarum (en
collaboration avec H. Galeotti). 1842-1845, 334 p. (ibid.).
Sur la maladie des pommes de terre. 1845, 17 p. (ibid.).
Recherches sur les couleurs des végétaux. 1853, 36 p. (ibid.).
Nouvelles recherches sur la coloration des plantes. 1855,
23 p. (ibid.).
Martinis {Arthur)^ aide-naturaliste au Jardin botanique de
l'État, né à Malines le 23 avril 1837, mort à Bruxelles le
22 avril 1872.
Observations phytographiques sur quelques plantes de la
flore de Belgique. 1863, 8 p. (B. b. B.).
Chloranthie chez les Cerastium triviale Link, Veronica
Chamaedrys L. et Anémone neraorosa L. 1864, 3 p.,
2 fig. (ibid.).
Note sur les Erodium pimpinellaefolium Sibth.et E. cicu-
tariura L'Hérit. 1865, 2 p. (ibid.).
Note sur le Montia fontana L. (M. minorGrael. et M. rivu-
laris Gmel.). 1866, 5 p. (ibid.).
Herbier des plantes rares ou critiques de Belgique. 1861-
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 461
1868, <S fascicules de 50 numéros chacun. (Martinis a aidé
M. H. Van Heurck poui" la publication de quelques-uns
des fascicules de cette collection).
Quelques mots sur TAlsine pallidaDmrt. 1872, 1 p. (B. b. B.).
Mathieu (C), pharmacien f .
Flore générale de Belgique, contenant la description de toutes
les plantes qui croissent dans ce pays. Bruxelles, 1853,
2 vol. in-8'', 1217 p.
Herbier général de la Belgique. Bruxelles, 1853, l'"'' livraison
(la seule publiée), 4 pi. color. in-8».
Supplément à la Flore généi-ale de Belgique. Bruxelles, 1855,
in-So, 43 p.
Michel {Mathieu).
Flore de Fraipont, Nessonvaux et leurs environs, y compris
toute la vallée de la Vesdre, etc. Verviers, 1877, 1 vol.
in- 18", 389 p.
Michel [Pierre-Joseph). — Voir page 233.
Herbier des Graminées, des Cypéracées et des Joncées.
1823-1825, 3 centuries (in-folio) de plantes desséchées.
Michot [VAbbé).
Tableau botanique de la méthode naturelle de Jussieu. Mons,
1842, 1 tableau in-folio.
Flore du Hainaut. Mons, 1845, l vol. in-8°, XXXlI-421 p.
De l'instinct des plantes. 1852-1853, 22 p. (Mémoires et publi-
cations de la Société des sciences, arts et lettres du
Hainaut).
Morren {Charles- François- Antoine). — Voir page 241.
Verhandeling over de ware wijze, waarop de voortgang der
Standelkruiden (Orchidées) met tweeknollige wortels
plaats heeft. 1829, 27 p. (Bijdr.).
Verhandeling over de Blaasjes van het plantaardig celwijs-
vtreessel en de ontlasting van Deelen uit dezelve. 1830,
32 p. (ibid.).
Responsio ad quaestionem : Quaeritur Orchidis latifoliae
13*"
462 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
descriptio botanica et anatomica. Gand, 1830, 1 vol. m-4%
92 p., 6 pi. (Ann. Acad. Gandavensis).
Mémoire sur un végétal microscopique d'un nouveau genre,
proposa sous le nom de Crucigénie et sur un instrument
que l'auteur nomme microsoter. 1830, 24 p., 1 pi. (Annales
des sciences naturelles).
Notice sur un Lis du Japon (Lilium speciosum Thunb.).
1833,4p., IpL (M. S. G.).
Description des Epimedium grandiflorum Morr. et E. viola-
ceum Morr. 1834, 2 p., 2 pi. (L'Horticulteur belge).
Observations sur la flore du Japon (en collaboration avec
J. Decaisne). 1834, 27 p., 5 pi. (Annales des sciences natu-
relles).
Observations sur la flore du Japon. 1835, 3 p. (B. A. B.).
Obervations sur quelques plantes du Japon (en collaboration
avec J. Decaisne). 1836, 7 p. (ibid.).
Eff'ets de l'éclipsé du soleil du 15 mai 1836 sur la respiration
végétale et le sommeil des plantes. 1836, 4 p. (ibid.).
Recherches sur la catalepsie du Dracocephalum virginianum.
1836, 17 p., 1 pi. (ibid.).
Notice sur la Vanille indigène. 1837, 13 p. (ibid.).'
Considérations sur le mouvement de la sève dans les Dicotylé-
dones. 1837, 16 p. (ibid.).
Note sur la catalepsie des Dracocephalum austriacum et
moldavicum. 1837, 7 p. (ibid.).
Note sur les plantes hypocarpées, 1837, 3 p. (ibid.).
Note sur l'efl'et pernicieux du duvet du Platane. 1837, 8 p.,
1 pi. (ibid.).
Notice sur la circulation observée dans l'ovule, la fleur et le
phoranthe du Figuier. 1837, 10 p., 1 pi. (ibid.).
Note sur la première fructification du Vanillier en Europe.
1837, 4 p. (Annales de la Société royale d'horticulture de
Paris).
Recherches physiologiques sur les Hydrophytes de la Bel-
gique. 1838 et 1841 (VI mémoires), 190 p., 7 pL (M. 40 A. B.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 463
Recherches sur le mouvement et l'anatomie du Stylidium
graminifolium. 1838,22 p., 1 pi. (M. 4* A. B.).
Note sur le développement des tubercules didj-mes. 1838,
3 p. (B. A. B.).
Observations anatomiques sur la congélation des organes
des végétaux. 1838, 19 p. (ibid.).
Sur l'existence des raphides ou cristaux de matières inorga-
niques en dehors des végétaux. 1838, 2 p. (ibid.).
Recherches anatomiques sur l'organisation des Jungerman-
nidées. 1838, 12 p., 1 pi. (ibid.).
Observations sur l'anatomie et la physiologie de la fleur du
Cereus (Cactus) grandiflorus. 1838, 10 p. (ibid.).
Morphologie des ascidies. 1838, 12 p. (ibid.).
Nouvelles remarques sur la morphologie des ascidies. 1838,
5 p. (ibid.).
Notice sur une nouvelle espèce de Malaxis, suivie de quelques
observations d'anatomie et de physiologie végétales. 1838,
7p., 1 pi. (ibid.).
Recherches sur le mouvement et l'anatomie du style du
Goldfussia anisophylla. 1839, 34 p., 2 pi. (M. 4" A. B.).
Mémoire sur la formation de l'indigo dans les feuilles du
Polygonum tinctorium ou Renouée tinctoriale. 1839,
32 p., I pi. (ibid.).
Notice sur l'histologie de l'Agaricus epixylon. 1839, 6 p.,
1 pi. (B. A. B.).
Observations sur l'anatomie des Hedychium. 1839, 9 p., 1 pi.
(ibid.).
Observations sur l'anatomie du Musa. 1839, 1 1 p. 1 pi. (ibid.).
Observations sur la circulation dans les poils corollins du
Marica coerulea (Ker) et sur l'histologie de cette fleur. 1839,
16 p., Ipl. (ibid.).
Observations sur la formation des huiles dans les plantes.
1839, 12 p. (ibid.).
Notes sur l'excitabilité et le mouvement des feuilles chez les
Oxalis. 1839, 11 p. (ibid.).
464 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Expériences et observations sur la gomme des Cycadées.
1839,15p.(ibid.).
Observations sur l'épaississement de la membrane végétale et
application de ces recherches à l'explication de l'urtica-
tion opérée par quelques plantes dans plusieurs organes de
l'appareil pileux. 1839, 15 p., 1 pi. (ibid.).
Note sur les fruits aromatiques du Leptotes bicolor. 1839,
4 p. (ibid.).
On the discoid Piths of Plants. 1839, 15 p., 1 pi. (Annalis
and Magazine of natural History).
Recherches sur le mouvement et l'anatomie des étamines du
Sparmannia africana. 1841,42 p., 1 pl.(B. A. B.).
Recherches sur le tissu cellulaire des Mousses et en particu-
lier sur celui des Hypnum. 1841, 16 p., 1 pi. (ibid.).
Recherches sur l'inenchyme des Sphagnum. 1841, 19 p., 1 pi.
(ibid.).
Recherches sur Tanatomie et la physiologie des Fontinalis.
1841, 16 p., 1 pL (ibid.).
Observations sur les efilorescences de quelques plantes. 1841 ,
12 p., 1 pi. (ibid.).
Sur la motilité du labellura dans le Megaclinium falcatum.
1841, 6 p. (ibid.).
Observations anatomiques et physiologiques sur le Phyteuma
spicatum. 1841, 14 p., 1 pi. (ibid.).
Observations sur la panachure des feuilles. 1841, 25 p., 1 pi.
(ibid.).
Remarques sur la symétrie de la chlorophylle dans les
plantes. 1841, 14 p. (ibid.).
Note sur le mouvement des Sensitives soumises à des
secousses répétées. 1841, 2 p. (ibid.).
Note sur l'Arachis hypogaea. 1841, 3 p. (ibid.).
Considérations respecting Spur-shaped Nectaries and thôse
of Aquilegia vulgaris in particular. 1841, 16 p., 1 pi.
(Annals and Magazine of natural History).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 463
Recherches sur le mouvement et l'anatomie du labelUim du
Megaclinium falcatum. 184?, '22 p., I pi. (M. 4"^ A. B.).
Recherches littéraires sur les fleurs de la Passion, suivies
d'observations anatomiques sur l'une d'entre elles (Passi-
flora quadranj^ularis L.). 1842, 21 p. (B. A. B.).
Notice sur la motilité des fleurons dans les Cynarées. 1842,
12 p. (ibid.).
Gérée de Napoléon, ou observations sur l'anatomie et la
physiologie de cette fleur. 1842, 18 p. (ibid.).
Recherches sur l'ivoire végétal. 1842, 10 p., 2 pi. (ibid.).
Études sur l'anatomie du Raisin et la coloration des vins.
1842, 16 p., 2 pi. (ibid.).
Recherches sur le papier de riz. 1843, 6 p. (ibid.).
Note sur quelques eff'ets de la compression chez les végétaux.
1843, 10 p. (ibid).
Notions élémentaires des sciences naturelles, etc. — Bota-
nique. Liège, 1844, 1 vol. in-12°.
Biographie des Camellia. 1845, 32 p. (Annales de la Société
royale d'agriculture et de botanique de Gand).
Recherches et réflexions sur l'hybridation chez les Acotylé-
dones et les Monocotylédones. 1845, 14 p. (ibid.).
Descriptions des espèces inédites suivantes : Oncidium gallo-
pavinura, Cattleya Paperiansiana, Maxillaria Heynderycxii,
Odontoglossum membranaceum, Grifl!inia Liboniana, Epi-
medium pteroceras, Microchilus pictus, Utricularia Hum-
boldtii, Gautiera longiflora, Chamaerops tomentosa.
1845,22 p., 10 pi. (ibid.).
Descriptions des espèces inédites suivantes : Sprekelia rin-
gens, Pentstemon giganteum. AEchmeadiscolor,Triteleia,
uniflora, Leucopodon Cunninghami, Batatas Wallii, Sipho-
campylus nitidus, Hydrolea extra-axillaris Gesnera liba-
nensis, Achimenes foliosa, Torenia longiflora, Tropaeolon
edule, Puya longifolia. 1846,30 p., 13 pi. (ibid )
Observations sur la fructitication du CaraguataT 1847, 4 p.,
1 pi. (B. A. B.).
466 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Descriptions des espèces inédites suivantes : Caraguata lin-
gulata, Angelonia grandiflora, Acacia squamata, Dipla-
denia nobilis, Stanhopea velata, Pitcairnia fastuosa ,
Pimelea Verschaffeltii, Malva grandiflora. 1847, 18 p.,
8 pL (Annales de la Société royale d'agriculture et de
botanique de Gand).
Notice sur le Maj'ua des Péruviens (Trapaeolon tuberosum),
plante alimentaire à tubercules féculifères, cultivable en
Belgique. 1848, 13 p., 2 pi. (B. A. B.).
Sur une synanthie compliquée de résorption et de torsion,
observée sur un Torenia scabra. 1848, 8 p., 1 pi. (ibid.).
Sur la pélorisation lagéniforme des Calcéolaires et sur une
synanthie bicalcéifère et tristaminale des mêmes plantes.
1848, 7 p., 2 pi. (ibid.).
Biographie des Alstroemères. 1848,18 p. (Annales de la Société
royale d'agriculture et de botanique de Gand).
Descriptions des espèces inédites suivantes : Cattleya spheno-
phora, Oncidium Geertianum, Cantua bicolor, Cattleya
elegans, Dossinia marmorata, Epidendron funiferura,
Cattleya amethystina, Tropaeolon oxalianthum, Brassia
coryandra, Barkeria melanocolon, Myanthus fimbriatus.
1848,22 p., 11 pi. (ibid.).
Notice sur l'autophyllogénie ou production des feuilles par
les feuilles. 1849, 8 p., 1 pi. (B. A. B.).
Philosophie tératologique d'une fleur double de légumineuse.
1849, 8 p., 1 pi. (ibid.).
Sur la cératoraanie en général et plus particulièrement sur
les cornets anormaux du périanthe. 1849, 6 p., 1 pi. (ibid.).
Sur la chorise des corolles des Gloxinia ayant produit des
lames labelliforiiies. 1849, 4 p., 1 pi. (ibid.).
Descriptions des espèces inédites suivantes : Lycaste chry-
soptera. Apura Northiana, Odontoglossum phyllochelum,
Oncidium cosymbepherum, Neippergia chrysantha, Puya
maidifolia, Erythrioa erythrostachia. 1849, 16 p., 7 pi.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 1G7
(Annales de la Société royale d'a^fi-iculture et de botanique
de Gand).
Sur la structure du Mussaenda en particulier et sur les mon-
struosités par épanodiden général. 1850,7p., l pl.(B.A.B.).
Mémorandum sur la Vanille, son histoire et sa culture.
1850, 26 p., 1 pi. (ibid.).
Sur la speiranthie des Cypripèdes , nouveau genre de
monstruosités. 1850,9 p., 1 pi. (ibid.).
Étude sur la pétalification successive dans les Saxifrages.
1850, 10 p., 1 pi. (ibid.).
Notice sur la structure morphologique de la fleur des
Lopéziées et sur une adénopétalie observée dans cette
tribu. 1850, 8 p., 1 pi. (ibid.).
Notice sur la disposition des organes sexuels (cénanthie) et
sur le développement de nombreux rameaux ananthes
(mischomanie) dans le Bellevalia comosa et sa variété
monstruosa, 1850,9 p., 2 pi. (ibid.).
Les virescences distinctes des phyllomorphies et cas parti-
culier d'une virescence du Chèvrefeuille. 1850, 7 p., 1 pi.
(ibid.).
Coryphyllie d'un Gesneria, genre de monstruosité ou la
feuille termine l'axe végétal. 1850, 3 p., 1 pi. (ibid.).
Concordance des espèces végétales décrites et figurées par
Rembert Dodoens avec les noms que Linné et les auteurs
modernes leur ont donnés (en collaboration avec P.-J.
d'Avoine). Malines, 1850, l vol. gr, in-S», 146 p., 1 portrait.
Notice sur le spiralisme tératologique des tiges. 1851, 12 p.,
1 pî. (B. A. B.).
De l'atrophie en général et démonstration, par l'étude de
l'organisation même, de ce fait que les pollens de certains
monstres sont impuissants. 1851, 12 p., 1 pi. (ibid.).
D'une pélorisation sigmoide des Calcéolaires, nouveau genre
de monstruosité, d'une synanthie bicalcéifère et endosta-
rainale, et enfin d'une synanthie unicalcéifère et exostami-
nale de ces mêmes plantes. 1851, 11 p., 1 pi. (ibid.).
43b BIBLIOGR.\PHIE GENERALE DE LA
De l'influence de réclipse de soleil du 28 juillet 1851 sur les
plantes. 1851, 12 p. (ibid.):
Solenaidie ou métamorphose des organes sexuels en tubes
creux et stériles. 1851, 7 p., 1 pi. (ibid.).
Recherches sur un nouveau genre de monstruosités végétales,
modifiant l'axe de certaines fleurs et appelé gymnaxonie
ou dénudation de cet organe. 1851, 8 p., 1 pi. (ibid.).
Notice sur les anomalies de déplacement et analyse de mons-
tres nouveaux compliqués de métaphérie, de dédoublement
et de disjonction. 1851, 12 p., 1 pi. (ibid.).
LesMonardes (monographie). 1851, 12 p., 1 pi. (Belg. Hort.).
Les Dicentra ou Diclytra, avec un aperçu sur toute la famille
des Fumariacées. 1851, 9 p., 1 pi. (ibid.).
Monographie des espèces de Lippia. 1851, 8 p., l pi. (ibid.).
Monographie des Cypripèdes. 1851, 18 p., 1 pi. (ibid.).
Monographie des Penstemon. 1851, 21 p., I pi. (ibid.).
Les Fritillaires. 1851, 7 p., 1 pi. (ibid.).
Histoire littéraire, médicale, botanique et horticole des Nym-
phaea. 1851,6 p., 1 pi. (ibid.).
Notice sur une maladie provenant d'un diptère attaquant les
navets et les choux de Bruxelles, et sur un genre de mons-
truosité, appelé rhizocollésie, réunissant des racines de
carotte et les modifiant par spiralisme. 1852^ 9 p., 8 fig.
(B. A. B.).
Notice sur l'acheilarie des Orchidées ou modification de ces
fleurs par l'atrophie du labellum compliquée de la soudure
des sépales. 1852, 11p., 1 pi. (ibid.).
Recherches sur les synanthies, particulièrement sur leur
distinction en métaphéries et diaphéries et enfin sur la
méthode de les exprimer en formules fractionnelles. 1852,
12 p., 2 pi. (ibid.).
Recherches sur la synandrie et l'apilarie des fleurs synan-
thisées, observées dans les Calcéolaires, 1852, 12 p., 1 pi.
(ibid.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 469
D'une fleur double et pleine d'Ajonc épineux. 1852, 1 p., 1 pi.
(B. A. B.).
Notice sur de vraie.s tleurs doubles chez les Orchidées et spé-
cialement sur la pétalodie et la cheilomanie de l'Orchis
Morio. 1852, Op., 1 pi. (ibid.).
Notice sur les fleurs de Pétunia doublées par chorise sta-
minale et atteintes de calyphyomie, ou adhérence anor-
male du calice à la corolle. 1852, 13 p., 1 pi. (ibid.).
Étude sur un genre particulier de monstruosité par stase, ou
phyliomorphie générale, nommée spécialement stéosomie
florale. 1852,21p., 1 pi. (ibid.).
Considérations sur les métamorphoses des bractées et des
calices en pétales ou corolles, suivies d'études sur les
calycanthémies en général, et sur plusieurs cas nouveaux
de ce genre de monstruosités. 1852, 13 p., 1 pi. (ibid.).
Considérations sur les monstruosités dites de disjonction,
classification en adesmie et en dialysie de ces organismes
tératologiques et étude de plusieurs monstruosités nou-
velles de ces deux groupes. 1852, 18 p., 1 pi. (ibid.).
Considérations générales sur les déformations et principa-
lement sur les ascidies tératologiques, suivies de la des-
cription de deux ascidies diphylle et triphylle inédites.
1852, 18 p., i pi. et Mg. (ibid.).
T^es Népenthès. 1852, 11 p., 9fig. (Belg. Hort.).
Notice sur le Comparettia cryptoceras. 1852, 3 p., l pi.
et fig. (ibid.).
Notice sur le Crinum KnyfRi. 1852, 2 p., 1 pi. (ibid,).
Notice sur un nouveau Balisier, Canna Warszwiczii. 1852,
2p., l p. (ibid.).
De la nature des couronnes chez les Narcisses et subsidiai-
lement de deux monstres par diaphysie. 1853, Op., 1 pi.
(B. A. B.).
Une fleur double de Lilas. 1853, 12 p., 1 pi. (ibid.).
l.a pélorie des Gloxinias. 1853, 10 p., 1 pi. (ibid.).
Notice sur un nouveau genre d'Iridées, appelé Remaclea
II
470 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
et spécialement sur le R, funebris. 1853, 3 p , 1 p].(Be]g,
Hort.).
Notice sur l'Anguloa Hohenlolinii. 1853, 4 p., 1. pi. (ibid.).
Monographie des Aquilèges. 1853, 1 p., 1 pi. (ibid.).
Note sur quelques Épimèdes remarquables. 1853, 2 p., 1 pi.
(ibid.).
Description du Chirita commuais Ch. Morr. 1853, 1 p., 1 pi.
(ibid.).
Notice sur le Sollya Drummundi. 1853, 2 p., 1 pi. (ibid.).
Le sommeil des plantes. 1853,9p. (ibid.).
Des effets généraux de la température sur les végétaux. 1853,
10 p. (ibid.).
Oès. — Les notices que Ch. Morren a publiées dans les Bul-
letins de l'Académie ont été, en partie, réunies en volumes
sous les titres : Études d'anatomie et de physiologie
végétales (1841); Prémices d'anatomie et de physiologie
végétales (1841); Loisirs d'anatomie et de physiologie végé-
tales (1841); Dodonaea (1843); Lobelia (1851); Clusia
(1852). — Cet auteur a rédigé les Annales de la Société
royale d'horticulture et de botanique de Gand. 1841-1845,
5 vol. et La Belgique horticole. 1851-1855, 5 vol.
Morren {Charles-Jacques-Êdouard), professeur de botanique
à l'Université de Liège.
Promenade botanique autour du Monde, dans le palais de
l'Exposition universelle de 1855-1856, 35 p. (Journal d'agri-
culture pratique de Belgique). — Ce même travail a paru,
en 1859, dans les Annales des Universités de Belgique,
sous le titre : Rapport sur le contingent botanique à
l'Exposition universelle de Paris, adressé à M. le Ministre
de l'intérieur (1855); gr. in -8», 59 p.
Description de l'Oncidium Limminghei Éd. Morr. 1856, 3 p.,
1 pi. (Belg. Hort.).
Quelques considérations sur les organes des végétaux. —
La digénèse végétale et les variétés horticoles. 1857-,
13 p. (ibid.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 471
Quelques considérations sur la variation des plantes. 1857,
8p. (Belfi:. Hort.).
Dissertation sur les feuilles vertes et colorées envisagées spé-
cialement au point de vue des rapports de la chlorophylle
etdel'érithrophylle.Gand, 1858, 1 vol.iii-8°, 220 p.,2 pi.
Notice sur les changements de couleur des feuilLs pendant
l'automne, l'hiver et le printemps. 1858, 11 p. (Belg. Hort.).
Description et iconographie du Lamprococcus Weilbachii.
1861, 14 p., 1 pi. (ibid.).
Lea Arbres. — Études sur leur structure et leur végétation,
par le D«" Schacht (traduit de l'allemand). Bruxelles,
1862, 1 vol. in-S", XI-456 p., 5 pi., 205 flg. — A été remis
en vente en 1864 avec un nouveau titre.
La lumière et la végétation. 186.3,23 p. (Belg. Hort.).
Détermination du nombre de stomates chez quelques végé-
taux indigènes cultivés en Belgique. 1864, 20 p. (B. A. B.).
Chorise du Gloxinia speciosa pélorisé. 1865, 8 p., 1 pi.
(ibid.).
Hérédité de la panachure (variegatio). 1865, 10 p. (ibid.).
L'acclimatation des plantes. Namur, 1865, in-8°, 34 p.
Note sur l'Hoplophytum calyculatum Éd. Morr. 1865, 2 p.,
1 pi. (ibid.).
Souvenirs d'Allemagne. —Août-septembre 1864. 1865, 33 p.
(Bulletin de la Fédération des Sociétés d'horticulture).
Recherches expérimentales pour déterminer l'influence de
certains gaz industriels, spécialement du gaz acide sulfu-
reux, sur la végétation. 1866, 24 p., 2 pi. (Report of the
Botanical Congress. Londres, 1866).
Description et iconographie du Peperomia argyreia. 1867,
2 p., 1 pi. (Belg. Hort.).
Deux notes au sujet de l'évolution spontanée des variétés.
1867, 6 p. (ibid.).
La duplication des fleurs et panachure du feuillage, en parti-
culier chez le Kerria japonica DC. 1867, 5 p., 1 pi. (ibid.).
L'origine des variétés sous l'influence du climat artificiel des
472 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
jardins. 1867, 16 p. (Archives des sciences de la Biblio-
thèqae universelle. — Genève).
Seconde notice sur la duplication des fleurs et la panachure
des feuilles à propos du Caraellia japonica var. François
Wiot. 1868, 24 p., I pi. (Belg. Hort.).
Énumération des familles du règne végétal dans l'ordre de
la méthode naturelle. 1869, 7 p. (in Compte rendu des fêtes
jubilaires de l'Université de Liège).
Contagion de la panachure (variegatio.) 1869, 8 p., 1 pi.
(B. A. B.). — Cette notice a été reproduite dans La Bel-
gique Horticole (1870).
Histoire et description du Tillandsia Lindeni Éd. Morr.
1869,2 p., Ipl. (Belg. Hort.).
Description du Tillandsia Hamaleana Éd. Morr. 1870, 6 p.,
1 pi. (ibid.).
Description du Maxillaria triloris Éd. Morr. 1870, 2 p.,
1 pi. (ibid.).
Notice sur le Cytisus purpureo-Laburnum ou C. Adami.
1871, 13 p., 2 pi. (Belg. Hort.).
Le Billbergia (Helicodea) Leopoldi Éd. Morr. 1871, 6 p.,
2 pi. (ibid.).
Notice sur l'Aceras hircina Lindl. var. romana. 1871, 2 p.,
1 pi. (ibid.).
Notice sur les Lycopodium du Mexique. 1871, 7 p., 2 pi.
(ibid.).
Notice sur le Tillandsia staticeflora Éd. Morr. 1871, 4 p.,
1 pi. (ibid.).
Rapport séculaire sur les travaux de botanique et de physio-
logie végétale (1772-1872). 1872, 96 p. (Livre commémo-
ratif du centième anniversaire de l'Académie).
Notices sur les Billbergia Euphemiae Éd. Morr., Karatas Le-
grellae Éd. Morr., Calathea Makoyana Éd. Morr., Pingui-
cula Flos-mulionis Éd. Morr. 1872, 15 p., 5 pi. (Belg. Hort.).
Introduction à l'étude de la nutrition des plantes (discours).
1872, I4p. (B. A. B.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 473
Les relations entre la chaleur et la végétation, spécialement
au point de vue de l'intervention dynamique de la chaleur
dans la physiologie des plantes. 1873, 15 p. (B. A. B.). —
Une 2c édition de ce travail a paru dans le Bulletin de la
Fédération des Sociétés d'horticulture en 1876.
Notices sur les Hoplophytum Lindeni Éd. Morr., Canistrum
aurantiacum Éd. Morr., Caraj^uata Zahni Éd. Morr. 1873,
10 p., 3 pi. (Belg. Hort.).
Note sur la Jouharbe d'Aywaille (Sempervivum Funki
Br. var. aqualiense Éd. Morr.). 1873, 5p., 2 pi. (ihid.).
Notice sur le genre Ma.'sdevallia. 1873, 10 p., 2 pi. (ihid.).
Notice sur le Masdevallia myriosigma Éd. Morr. IH73, 2 p.,
1 pi. (ibid.).
La botanique au pays de Liège. 1873, 10 p. (Bulletin de la
Société botanique de France).
Note sur la Joubarbe d'Aywaille. 1873. 4 p. (ibid.).
Deuxième note sur l'application de la théorie mécanique de
la chaleur à la physiologie des plantes. 1874, 1 p. (B. A.B.).
Esquisse du genre Trichopilia. 1874, 14 p., 1 pi., 2 fig. (Belg.
Hort).
Esquisse du genre Echeveria. 1874, 17 p., 1 pi., 2 fig. (ibid.).
Notice sur les Tacs^onia cultivés. 1874, 8p., 1 pi. (ibid.).
Notices sur les Vriesea Malzinei Éd. Morr., Canistrum viride
" Éd Morr. 1874, 8 p., 2 pi. (ibid.).
Note sur les procédés insecticides du Drosera rotundifolia.
1875, 7 p., 1 pi. (B. A. B.). — Cette notice à été reproduite
dans La Belgique horticole (1875).
Note sur le Drosera binata Labill., sa structure et ses pi-o-
cédés insecticides. 1875, Il p., 2 pi. (ibid.j.
La théorie des plantes carnivores et irritables (discours). 1875,
56 p. (ibid.). — Une 2« édition de ce travail a paru
dans le Bulletin de la Fédération des Sociétés d'horti-
culture.
Notices sur les Pavonia Wioti Éd. Moit., Calathea crocata
Éd. Morr. et G. Joriss., Maranta leuconeura Éd. Morr.,
474 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Vriesea PlatzmanniÉd. Morr.,Pitcairniaexcelsa Éd. Morr.
1875, 10 p., 4 pi. (Belg. Hort.).
Nouvelles Marantacées du Brésil, à feuillage orné et coloré,
introduites par MM. Jacob-Makoy et C'*'. 1875, 6. p., 2 pi,
(ibid.).
Observations sur les procédés insecticides des Pinguicula.
1875, 9., p 1 pi. (B* A. B.). — Cette notice a été reproduite
dans La Belgique horticole (1875).
Rôle des ferments dans la nutrition des plantes (discours).
1876,30 p. (ibid.).
Note sur les Aerides cultivés. 1876, 9 p., 1 pi. (Belg. Hort.).
Descriptions des Masdevallia troglodites Éd. Morr., Onci-
dium Massangei Éd. Morr., Massangea musaica Éd. Morr.
Odontoglossum Kegeljani Éd. Morr. 1877, 12 p., 4 pi.
(ibid).
Obs. — Depuis 1855, M. Éd. Morren rédige La Belgique hor-
ticole, dans laquelle il a fait paraître un grand nombre
d'articles de botanique horticole et des descriptions de
plantes. M. Morren est l'auteur de la Correspondance bota-
nique, ou Liste des Jardins, des Chaires et des Musées
botaniques du Monde. Ce recueil, si utile, est actuellement
arrivé à sa 5« édition,
Muller (i^^to), président de la Société royale Linnéenne, de
Bruxelles.
Spicilége de la flore bruxelloi.<=e. 1862, fasc. 1", 22 p.; 1864,
fasc. II, 28 p. (B. b. B.).
Une promenade à Bousval. 1865, 5 p. (ibid.).
Flore analytique du centre de la Belgique (en collaboration
avec L. Pire). Bruxelles, 1866, l vol. in- 18», VIII-299 p.
Mussolie {Jean-Henri), JRvàmlev en chef du Jardin botanique
de Gand, né à Gand le 20 juin 1765, et mort dans cette ville
le 24 décembre 1834.
Catalogue des plantes du Jardin botanique de la ville de
Gand. 1810, in-8'', 49 p. — Premier supplément. 1811, 4 p.
Hortus Gandavensis, ou tableau général de toutes les plantes
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 475
exotiques et intligfènes cultivées dans le Jardin botanique
de la ville de Gand, etc. Gand, 1817, 14-164 p., 1 pi.
Nyst (Henri- Joseph-Pierre). —Voir page 238.
Catalogue des plantes cultivées dans le Jardin botanique de
la ville de Bruxelles. Bruxelles, 1826, IV-91 p.
Olivier {Théodore), né à Ath en 1817, mort en 18(37.
Traité de botanique à l'usage des établissements d'instruc-
tion. Tournai, 1 vol. in-lS», 115 p.
Petermann {A.), directeur delà station agricole de Gembloux.
Recherches sur les graines originaires des hautes latitudes.
1877, 50 p. (M. 8° A. B).
Pire {Louis), professeur à l'Athénée de Bruxelles.
Compte rendu de la première herborisation de la Société
royale de botanique de Belgique. 1862, 20 p. (B. b. B.).
Notice surl'Alsine pallida Dmrt. 1863, 7 p., 1 pi. (ibid.).
Compte rendu de la deuxième herborisation de la Société
royale de botanique de Belgique. 1863, 24 p. (ibid.).
Compte rendu de la troisième herborisation de la Société
royale de botanique de Belgique. 1864, 35 p. (ibid.).
Flore analytique du centre de la Belgique (en collaboration
avec F. Muller). Bruxelles. 1866, 1 vol. in-18'', VIII-299p.
Les Sphaignes de la Flore de Belgique. 1867, 17 p., 1 pi.
(B. b. B.).
Recherches bryologiques. — Revue de quelques genres de
Mousses pleurocarpes. 1868, 36 p. (B. b. B.).
Recherches bryologiques. — Revue des Mousses acrocarpes
de la flore belge. 1869, 68 p. (ibid.).
Les Mousses de la- Belgique. Bruxelles, 1870-1871,2 fasci-
cules in-4'' renfermant 100 mousses desséchées.
Nouvelles recherches bryologiques. 1871, 21 p., 2 pi.
(B. b. B.).
Notice sur l'Aceras anthropophora R. Br. espèce nouvelle
pour la flore de Bruxelles. 1873, 1 p., 1 pi. (Bulletin de la
Société royale Linnéenne de Bruxelles).
476 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
Le rôle des Cryptog-ames dans l'économie de la nature (con-
féren'Ce). 1873, 8 p. (Bulletin de la Société l'oyale Linnéenne
de Bruxelles).
La respiration des plantes (conférence). 1873, 6 p. (ibid.).
Tableau des familles végétales avec l'indication des plantes
les plus utiles. 1875, 59 p., 39 ûg. (ibid.).
Considérations sur la Flore de PHindoustan. 1876, 7 p.
(B. b. B.).
Putzeys (/.), secrétaire général au Ministère de la Justice.
Description du Beg'onia opuliflora Putz. 1855, I p., l pi.
(Flore des serres et des jardins de l'Europe).
Descriptions des Beg-onia rosacea Putz. et Bégonia Rex Putz.
1857, 3 p., 3 pi. (ibid.).
Rodigas {Emile), directeur du Jardin zoolog-ique de Gand.
Le Rafflesia Patma. — Notice sur son histoire et sa structure.
1862, 8 p., 2 pi. et fig-. (Flore des serres et des jardins de
l'Europe).
Chorise du labelle d'unCypripedium. 1865,5 p., 1 pl.(B. b. B.).
Notice sur les acidies tératologiques d'un Carag^ana. 1866,
8 p., 1 pi. (ibid.).
Les Fougères. — Étude sur leur esthétique, leur reproduc-
tion, leur classilicatiou. 1888, 29 p. (Revue trimestrielle).
Sauveur (/.-/.-/).). — Voir page 245.
Vég-étaux fossiles des terrains houillers delà Belgique. 1864,
69 pî. (M. 4" A. B.).
Scheidweiler {Michel-Joseph-François) . — Voii* page 247.
Règne végétal disposé en tableaux méthodiques. Bruxelles
(sans date) 1835-1836, 10 grand tableaux avec fîg. coloriées.
Iconographie des Orchidées ou description avec planches colo-
riées des espèces les plus rares et les plus remarquables de
cette famille, publiée par J.-F. Van der Maelen. Bruxelles,
1836, in-folio et in-8o.— La première livraison a seule paru.
Descriptio diagnostica nonnullarum Cactearum quae a
domino Galeotti in provinciis Potis et Guanaxato regni
Mexicani invenitintur. 1838-18.19, 13 p., 1 pi. (B. A. B.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 477
Notice sur quehiues nouveaux {genres et espèces de plantes.
1842, 7 p. (B. A. B.).
Descriptions desOncidium polychromum Scheidw., Trades-
cantia subscandens Scheidw., Achimenes pedunculata
Scheidw. 1845, 3 p., 3 pi. (Journal d'horticulture pratique).
Descriptions des Sinningia gloxiniflora Scheidw., Fuchsia
acynifolia Scheidw. 1848, 4 p. (ibid.).
Description du Franciscea eximia Scheidw. 1854, 1 p., 1 pi.
(Flore des serres et des jardins de l'Europe).
La plante et sa vie. Leçons populaires de botanique par le
Dr J. Schleiden (traduction de l'allemand en collaboration
avec le Dr P. Royer). Bruxelles. 1859, 1 vol. in-8», III-
342 p., 20 pi. et fig.
Sommé [Claude- Louis), médecin, né à Paris le 8 avril 1872,
mort à Anvers le 17 novembre 1855.
Catalogus plantarum horti botanici Antwerpiensis. Anvers,
1849, in-S", IV-45 p.
Spae (2).), horticulteur, secrétaire-adjoint de la Société royale
d'agriculture et de botanique de Gand, né à Gand le
27 septembre 1819, mort dans cette ville le 28 octobre 1858.
Monographie sur les espèces du genre Lis. 1845-1846.
46 p. (M. 4°. A. B.).
Description du Spiraea amoena Spae, etc. 1846,2 p., 1 pi.
(Annales de la Société royale d'agriculture et de bota-
nique de Gand).
Spring {Frédéric- Antoine). — Voir page 244.
Beitrâge zur Kenntniss des Lycopodien, 1838 (Botanische
Zeitung, de Ratisbonne).
Lycopodineae. 1840, 16 p., pi. 4 (in Flora Brasiliensis).
Enumeratio Lycopodinearum quas in ejusdem plantarum or-
dinis monographiamox edenda. 1841 et 1843,36 p. (B.A.B.).
Monographie de la famille des Lycopodiacées. 1842 et 1850,
468 p. (M. 4" A. B.).
Notes sur les Lycopodiacées 1844-1846 (dans la partie bota-
nique du voyage de la Bonite, publiée par Gaudichaud).
478 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
Sur une Muscédinée développée dans la poche aérienne
abdominale d'un pluvier doré, 1848, 6 p., 1 pi. (B. A. B.).
Description des Lycopodiacées. 1852 (Plantae Junghuh-
nianae, Leyde).
Des Champignons qui se développent dans les œufs de poule.
1852, 19p.,%. et 1 pi. (B. A. B.).
Botanique. Bruxelles, 1852. I voL in-lS»; 183 p., 82 fig. et
2 portraits.
Lycopodiaceae novae 1870, 2 p. (in Observationes botanicae,
de H. Van Heurck, fasc. l").
BtotPels {Louis) , pharmacien, né àMaeseyck le 19 février 1764,
mort à Malines le 4 septembre 1853.
Description d'une espèce hybride du genre Renoncule.
1821, 2 p., 1 pi. (Annales générales des sciences physiques).
Btr ail {Charles), prêtre.
Florule de Chaudfontaine et de Magnée, ou Catalogue des
plantes qu'on rencontre dans une circonférence d'un rayon
d'une lieue à une lieue et demie, en prenant cette dernière
, commune pour centre. 1863, 39 p. (B. b. B.),
Notice sur une nouvelle espèce de Cuscute. 1863, 5 p. (ibid.).
Monographie des Menthes qui croissent dans les environs de
Liège. 1864, 12 p. (ibid.).
Thielens {Armand).
Flore médicale belge. Bruxelles, 1862, 1 vol. in-lS", III-335p.
Notice sur l'Asparagus prostratus Dmrt. 1862, 4 p., 1 pi.
(B. b. B.).
Annotations à la flore de la partie septentrionale du Brabant
(en collaboration avec A. Wesmael). 1862, 8 p. (ibid.).
Herborisation dans les Campines brabançonne et anversoise.
1863, 10 p. (ibid.).
Nouvelles annotations à la flore de la partie septentrionale
du Brabant. 1864, 8 p. (ibid.).
Les Ajuga pyramidalis et genevensis. 1864, 3 p. (ibid.).
Observations sur quelques plantes rares ou nouvelles de la
flore de Belgique. 1864, 9 p., 1 pi. (ibid.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 470
Notice sur le Luzula Forsteri, espèce nouvelle pour la flore
de Belgfique. I860, 2 p. (B. b. B.).
Liste des plantes rares ou peu communes qui "croissent aux
environs de Thielt-Notre-Dame (Brabant). 1865,4 p. (ihid.).
Compte rendu de la quatrième herborisation de la Société
royale de botanique de Belgique. 1865, 22 p. (ibid.).
Kickxia Belgica, ou Herbier des plantes rares et intéres-
santes de la Belgique (en collaboration avec A. Devos).
1865-1870, 4 i/-2 centuries de plantes desséchées.
Une excursion botanique dans le Luxembourg français. 1866,
15 p. (B. b. B.).
Note sur l'Hieracium fallacinum F. Schultz, espèce nouvelle
pour la flore de Belgique. 1867, 1 p. (ibid.).
Note sur le Cytisus decumbens Walp,, espèce nouvelle pour
la flore de Belgique. 1868, 2 p. (ibid.).
Note sur le Myosotis Dumortieri, espèce inédite. 1868,
2p. (ibid.).
Petites observations sur quelques plantes critiques. 1868-1869,
10 p. (ibid.).
Note sur le Senecio barbai'eaefolius Rchb., espèce nouvelle
pour la flore belge. 1868, 1 p. (ibid.).
Notice sur le Carex ligerina Bor., espèce nouvelle pour la
flore belge. 1868, 7 p. (ibid.).
Trois jours d'herborisation aux environs de Goé, Welken-
raedt et la forêt d'Hertogenwald. 1870, 12 p. (ibid.).
Acquisitions de la flore belge depuis la création de la Société
royale de botanique jusques et y compris l'année 1868.
1870, 112 p. (Mémoires et publications de la Société des
sciences, arts et lettres du Hainaut).
Notice sur quelques plantes rai-es et nouvelles de la flore
belge. 1871, 6 p. (B. b. B.).
Relation d'un voyage au Laacher-See en juin 1872. 1872,
6 p. (ibid.).
Compte rendu de la onzième herborisation générale de la
Société royale de botanique de Belgique. 1872, 38 p. (ibid.).
480 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Orchidées de la Belgique et du ^rand-duché de Luxembourg.
1873,82 p. (B. b. B.).
Acquisitions de la flore ))e]ge, deuxième fascicule comprenant
les années 1869-1872. 1873, 68 p. (ibid.).
Thys {Joseph), jardinier.
Notes sur la florule des environs de Jodoigne. 1869, 6 p.
(B. b. B.).
Tinant [Fratiçois- Auguste). — Voir page 250.
Flore Luxembourgeoise, ou description des plantes phané-
rogames recueillies et observées dans le grand-duché de
Luxembourg, classées d'après le système sexuel de Linné.
Bruxelles, 1836, 1 vol. in-8«, 512 p. — Le même ouvrage
pourvu d'un titre nouveau a été mis en vente comme une
seconde édition.
Tuerlinckx. f — Voir Van Beneden.
Van Bastelaer {D.-A.), pharmacien.
Herborisation dans un coin des Ardennes belges. 1864, 36 p.
(B. b. B.).
Études sur quelques Rumex de la section Lapathum. 1867,
Il p. (ibid.).
Van Beneden [Pierre- Joseph), professeur à l'Université de
Louvain.
Flore de la province d'Anvers. 1834, 17 p. (in Dictionnaire
géographique de la province d'Anvers, publié par Ph. Van
der Maelen). — Pour la rédaction de ce catalogue, publié
en collaboration avec Tuerlinckx, l'auteur avait reçu de
nombreux renseignements de L. Stofi'els.
Vandenborn (.fif^), prêtre, professeur à l'École normale de
St-Trond.
Catalogue des plantes croissant spontanément aux environs
de Saint-Trond, etc. 1865, 33 p. (B. b. B.).
Note sur l'Andropogon Ischaemum L. 1876, 4 p. (ibid.).
Van der Maelen {Jean- François). — Voir Meisser, page 489
et Scheidweilei-, page 477.
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 481
Vander Meersch iE.), médecin.
Notice suj" la tiorule du Kraene-Poel. 1874, 18 p. (B. b. B.),
Compte rendu de la treizième herborisation générale de la
Société royale de botanique de Beljîique. 1874, 30 p. (ibid.).
Van de Vyvere {Frnesi). — Voir page 251 .
Plantes phanérogames indigènes et les plus cultivées de la
Flandre occidentale, avec leur usage, le temps de leur
floraison et les lieux où on les trouve le plus communé-
ment. Bruges, 1837, in-lG», 72p.
Catalogue des plantes qui composent l'herbarium offert à la
Société. 1839-1841, 7 p. (Annales de la Société des sciences
naturelles de Bruges, t. l'r et II). — Ce catalogue ne ren-
ferme que quelques familles et n'a pas été achevé.
Flore de la Flandre occidentale, ou Catalogue des plantes
phanérogames indigènes et cultivées dans cette province.
Bruges, 1850, in-8», 152 p. (Annales de la Société médico-
chirurgicale de Bruges).
Van der Wee (Z.). — Voir Louveigné, page 458.
VanGeel {Vabbé P.-C). — On lui attribue la rédaction du
Sertum botanicum qui est renseigné, page 446, au nom de
Drapiez,
Van Haesendonek [Georges- Consiani), médecin.
Catalogue des Cryptogames observées depuis 1835, dans le
Brabant et la province d'Anvers (en collaboj-ation avec
G.-D. Westendorp). 1838, 6 p. (Annales de la Société ency-
clographique des sciences médicales).
Prodrome de la flore des environs d'Anvers et d'une partie
de la Campine. 1841, 65 p. (Annales de la Société de méde-
cine d'Anvers).
Herbier médical belge ou collection de plantes médicinales
et nuisibles qui croissent ou sont cultivées en Belgique.
1863, 4 fascicules de 50 plantes chacun.
Florule des environs de Westerloo. 1868,36 p. (B. b. B.).
Quelques mots sur le Thalictrum princeps Dmrt., espèce
inédite. 1869, 2 p. (ibid.).
482 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
"Van Heurck [Henri), professeur-directeur du Jardin botanique
d'Anvers.
Antwerpsche analystische Flora (en collaboration avec
J.-I. De Beucker). Anvers, 1861, in-S", l^e partie, XXXVl-
208 p. (ouvrage resté inachevé).
Prodrome de la flore du Brabant, ou catalogue raisonné des
plantes qui croissent spontanément dans cette province,
et de celles qui y sont généralement cultivées (en collabo-
ration avec A. Wesmael). Louvain, 1861, in-lS", 96 p.
Herbier des plantes rares ou critiques de Belgique. 1861-1868,
8 fascicules de 50 numéros chacun (quelques fascicules
ont été publiés en collaboration avec A. Martinis).
Notice sur une prolification axillaire floripare du Papaver
setigerum DC. 1863, 5 p., 1 pi. (B. b. B.).
Flore médicale belge (en collaboration avec V, Guibert).
Louvain, 1864, 1 vol. in-8o, 450 p.
On one Instance of Chloranthie in Verbascum Thapsus.
1865, 1 p. (The Naturalist). — Cet article a été reproduit
dans les Annales de la Société phytologique et microgra-
phique d'Anvers,
Le Microscope. Sa construction, son maniement et son appli-
cation aux études d'anatomie végétale. Anvers, 1865.
1 vol. in-8«, 108 p. 35 fig.; 2^ éd., Anvers, 1869, 1 vol.
in-lS", 226 p., 64 fig., 1 pi. — Une3e édition est sous presse.
De la fécondation dans le Narcissus Jonquilla et l'Hyacin-
thus orientalis. 1864, 2 p., 1 pi. (Annales de la Société
phytologique et micrographique d'Anvers).
Observationes botanicae et descriptiones plantarumnovarum
herbarii Van Heurckiani. — Recueil d'observations bota-
niques et de descriptions de plantes nouvelles (en collabo-
ration avec plusieurs auteuns, et principalement avec
J. MûUer). Anvers, in-S", fasc. l^r, 1870, fasc. II, 1871,249 p.
Du Boldo. 1873, 4 p. (Journal de pharmacie d'Anvers).
Du Jamborandi. 1875, 3 p. (ibid.).
Jîotions succinctes sur l'origine et l'emploi des drogues sim-
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 483
pies dans toutes les régions du pflobe. Bruxelles, 187G, 1 vol.
in-8%XIV-259p.
Van Hoorebeke {Charles -Joseph), conservateui* des cabinets
de physique et de minéralogie de TUniversité de Gand, né
à Gand le 14 septembre 1790, mort dans cette ville
le 25 juillet 1821.
Mémoire sur les Orobanches, pour servir d'instruction à la
culture du trèfle dans les communes où l'Orobanche nuit à
sa culture. Gand, 1818, in-8'', 22 p.
Van "Hor en (Fratiçois), conservateur au Musée royal d'histoire
naturelle.
Observations sur la physiologie des Lemnacées. 1869, 74 p.,
Ipl. (B. b. B.).
Van Houtte (Louis -Benoît). — Voir page 256.
Flore des serres et des jardins de l'Europe. Gand, 1845-1876,
21 vol. gr. in-8o.
Van Segvelt {Fdmond), pharmacien.
Florule deLanaeken. 1863, 10 p. (B. b. B.).
Notes sur quelques cas de tératologie (en collaboration avec
A. Van Zuylen). 1865, 4 p. (Annales de la Société phyto-
logique et micrographique d'Anvers).
Van Zuylen {Albert)^ avocat.
Voir Van Segvelt,
Verheggen (H.), régent d'École moyenne.
Mousses, Hépatiques et Lichens des environs de Neufchateau.
1871,21 p. (B. b. B.).
Notice sur le Calepina Corvini Desv. 1875, 2 p. (ibid.).
"Wallays {A.-C.-F.), médecin vétérinaire.
Herbier cryptogamique. — Voir Westendorp page 487.
Wesmael {Alfred)^ architecte de Jardins, ancien professeur
de botanique à l'École d'horticulture de Vilvoi-de.
Notice sur une hybride de Cirsium. 1860, 2 p. (B. A. B.).
Notice sur quelques espèces de Saules indigènes et exotiques,
propre à l'ornementation des jardins et à la plantation des
oseraies, etc. 1860, 16 p., 26 fig. (Belg. Hort.).
484 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA
Notice sur quelques espèces et variétés d'Érables. 1860, 6 p.
(Belg. Hort.).
Notice sur un Cirsium hybride. 1861, 2 p. (B. A. B.).
Observations sur la structure anormale des silicules dans le
Draba verna. 1861, 2 p., fig. (ibid.).
Notice sur une hybride de Cirsium. 1861, 4 p. (ibid.).
Prodrome de la Flore du Brabant (en collaboration avec
H. Van Heurck). Louvain, 1861 in-18°, 96 p.
Monographie botanique et horticole des Peupliers cultivés
en Belgique. 1861, 39 p., 23 fig. (Bulletin de la Fédération
des Sociétés d'horticulture).
Note sur quelques plantes rares, nouvelles ou critiques de la
flore de Belgique. 1862, 8 p. (B. A. B.).
Observations tératologiques. 1862, 10 p., 1 pi. (ibid.).
Observations tératologiques sur la Pomme de terre (Solanum
tuberosum). 1862, 4 p. (ibid.).
Note sur une hybride de Ranunculus. 1862, 8 p., 1 pi. (ibid.).
Notice sur une hybride de Cirsium. 1862, 5 p. (ibid.).
Annotations à la flore de la partie septentrionale du Brabant
(en collaboration avec A. Thielens). 1862, 8 p. (B. b. B.).
Observations sur quelques plantes rares ou critiques de la
flore de Belgique. 1862, Il p. (ibid.).
Herbier des Saules de Belgique. 1862, 1 fascicule in-4<' ren-
fermant 36 numéros.
Les Ormes forestiers et d'ornement, leur histoire et leur cul-
ture. 1863, 22 p., 1 pi. (Bulletin de la Fédération des Sociétés
d'horticulture).
Notice sur la nature de l'utricule des Carex. 1863, 16 p., I pi.
(B. A. B.).
Observations sur la cavité ovarienne chez les Trifolium.
1863, 12 p., fig. (ibid.).
Synanthie chez le Symphytum officinale. 1863, 5 p., 1 pi.
(B. b. B.).
Étude sur quelques Bouleaux de la flore belge. 1863, 6 p.
(ibid.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 485
Mono<îraphie des Groseilliers et de leurs variétés propres aux
jardins fruitiers et d'agrément. 1863, 25 p. (Bulletin de la
Fédération des Sociétés d'horticulture).
Catalogue raisonné des arbres fruitiers et d'ornement de
pleine-terre en Belûfir/ue. 1863, 40 p. (ibid.). — 2« édition,
1864, 49 p, (Bulletin du Congrès international d'horticul-
ture à Bruxelles).
Monographie des Saules hybrides de la flore belpre. 1864,
24 p. (B. b. B.).
Observations tératolosfiques. 18(')4, 10 p. (B. A. B.).
Transformation des étamines en carpelles chez le Salix
caprea. 1864, 8 p., 1 pi. Hbid.).
Monoo^raphie des Saules de la flore belg'e, et des espèces les
plus répandues dans les cultures. 1864, 58 p., 9 fig".
(Bulletin de la Fédéi-ation des Sociétés d'horticulture).
Note sur une particularité de nervation chez plusieurs
espèces du genre Crataegus. 1865,3 p. (B. A. B.).
Flore forestière de Belgique, ou description et histoire des
végétaux ligneux qui croissent spontanément en Belgique
et qui y sont cultivés dans les forêts. 1865, 171 p, (Bulletin
de la Fédération des Sociétés d'horticulture).
Considérations sur les hybrides. 1866, 12 p. (Bulletin du
Congrès international de botanique et d'horticulture
à Am'^ferdam).
Les Platanes cultivés dans les jardins de Belgique. 1867,
il p.. 7 fig. (Bulletin de la Fédération des Sociétés d'horti-
culture).
Quelques observations critiques sur les Platanes cultivés
dans les jardins de Belgique. 1867,6 p. (Mémoires et publi-
cations de la Société des sciences, arts et lettres du
Hainaut)
Observations tératologiques. 1807, 4 p. (ibid.).
Populus (monographie du geni-e). 1868, 8 p. (in Prodromus,
pars XVI).
Monographie des Peupliers. 1869,50 p., 23 pi. (ibid.).
486 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA
Monographie botanique et horticole des Chênes de T Amé-
rique septentrionale cultivés dans l'Europe centrale.
1869, 34 p., 18 pi. (Bulletin de la Fédération des Sociétés
d'horticulture).
De Genève au Grand Saint-Bernard (herboi'isation). 1869,
11 p. (Belg. Hort.).
Note sur quelques arbres de l'Himalaya. 1869, 3 p. (B. b. B.).
Note sur le Tilleul à petites feuilles. 1872, 9 p. (Belg. Hort.).
"Westendorp [Gérard- Daniel). — Voir pag-e 252.
Sur une nouvelle espèce d'Épilobe voisine de l'Epilobium
augustissimum et rosmarinifolium. 1836, 4. p. (B. A. B.).
Catalogue des Cryptogames observées depuis 1835, dans le
Brabant et la province d'Anvers (en collaboration avec
G.-C. VanHaesendonck). 1838, 6p. (Annales delà Société
encyclographique des sciences médicales).
Note sur le mode de propagation des Nidulaires, genre de
l'ordre des Gastromices (cryptogamie). 1844, 8 p. (B.A.B.).
Herbier cryptogamique ou collection des plantes cryp-
togames qui croissent en Belgique (en collaboration avec
A.-C.-F. Wallays). 1845-1860,28 fascicules in-4o, renfer-
mant chacun 50 cryptogames desséchées.
Description de quelques cryptogames inédites ou nouvelles
pour la flore des deux Flandres. 1845, 18 p. (B. A. B.).
Notice sur quelques Cryptogames inédites ou nouvelles pour
la flore belge. 1851, 33 p., 1 pi. (ibid.).
Nouvelle notice sur quelques Cryptogames récemment dé-
couvertes en Belgique. 1852, 23 p., l pi. (ibid.).
Quatrième notice sur quelques Cryptogames récemment
découvertes en Belgique. 1854, 18 p., 1 pi. (ibid.).
Les Cryptogames classées d'après leurs stations naturelles.
Gand, 1854, 1 vol. in-18», XVl-301 p. — Supplément,
Gand, 1865, in-18°, 111p.
Cinquième notice sur quelques Hypoxylées inédites ou nou-
velles pour la flore de la Belgique. 1857,20 p. , 1 pi. (B. A. B.).
BOTANIQUE EN BELGIQUE. 487
Sixième notice sur quelques Cryptoji^ames inédites ou nou-
velles pour la flore belge. 1859, 18 p., 1 pi. (B. A. B.).
Sur quelques Cryptog:ames nouvelles et inédites de la flore
belg^e. Septième notice. 1861, 17 p., 1 pi. (ibid.).
Notice sur quelques espèces (cryptof^ames) nouvelles et
inédites pour la flore belge. 1863, 15 p., 1 pi. (H.b. B.).
Sur une excursion cryptogamique à Blankenberghe, et sur
quelques Cryptogames nouvelles ou inédites pour la flore
belge. 1866, 15 p., 1 pi. (ibid.).
Pi-odromus florae batavae, vol. II, pars IV (Fungi). Amster-
dam. 1866, l vol. in-8°, X-191 p.
Oicvrages anonymes.
J. V. etE. L. V.
Cahier de botanique rédigé pour les élèves du Monastère de
Berlaimont. Bruxelles (sans date). — Établissement
géographique, un cahier in-4» de 115 pages authographies
avec figures.
(Par un pharmacien).
Flore de Tan-ondissement de Fumes et d'une partie de celui
d'Ypres avec description géologique, accompagnée d'une
liste zoologique et détails sur quelques animaux et insectes
de ce pays. (Sans date), Simon Lafonteyne, in-8°, 66 p. —
Cet ouvrage est attribué à M. Aimé De Tollenaere, phar-
macien à Gand, né à Haringhe-Rousbrugghe (Flandre
occidentale), le 9 mai 1817.
Supplément.
Bélier oche(/o A «).
Observations sur les cellules fibreuses de l'anthère. 1864,3 p.
(Ann. de la Soc. phytologique et micrographique d'Anvers).
Cassel {Franz-Peter), professeur de botanique à l'Université
de Gand, né à Cologne le 3 novembre 1784, mort à Gand le
8 juin 1821. Avant son arrivée en Belgique, il avait publié :
Versuch iiber die naturlichen Familien der Pflanzen mit
488 BIBLIOGRAPHIE GENERALE.
Rucksicht auf ihre Heilkraft. Cologne, 1810, in-8°, 174 p.'
— Lehrbuch der natûrlichen Pflanzenordnung. Franc-
fort, 1817, 1 vol. in-8«, VIII-403 p.
Recherches sur l'hermaphroditisme du rayon et du disque,
dans la famille des Chicoracées. 1820, 5 p. (Annales géné-
rales des sciences physiques).
Morphonomia botanica, sive ohservationes circa propor-
tionem et evolutionem partium plantarum. Cologne, 1820,
1 vol. in-18'', X-I72 p., 3 tableaux, 5 pi.
De Beucker (/.-/.), horticulteur.
Antwerpsche analytische Flora. — Voir Van Heurck, p. 482.
De Jonghe (/.), horticulteur, né dans la Flandre orientale et
mort à Bruxelles. — Il a introduit plusieurs espèces nou-
velles dans les cultures. — Outre l'ouvrage suivant, il a
publié plusieurs articles botaniques dans le Gardners'
Chronicle.
Monographie du genre Cyclamen, de sa culture et de sa
multiplication. Bruxelles, 1844, in-18", 35 p.
Meisser {François-Joseph), médecin, professeur de zoologie,
d'anatomie comparée, de géographie physique et ethno-
graphique à l'Université de Bruxelles, né à Bruxelles le
20 novembre 1793, mort dans cette ville le 23 janvier 1867.
Flore du Hainaut. 1833, 35 p. (irî Dictionnaire géographique
de la province du Hainaut, publié par Ph.Van der Maelen).
Miscellanea botanica contenant la description et l'icono-
graphie des plantes les plus intéressantes des différentes
contrées du globe sous le rapport de l'utilité et de
l'agrément. Bruxelles, 1838, 1 vol. in-î2o, 95 feuillets, 95 pi.
coloi'. — Ce recueil, publié par J.-F. Van der Maelen,
devait former, chaque année, 12 livraisons de 6 planches
avec 6 feuillets de texte. Il n'a paru que 6 livraisons.
TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
Avant-propos v
PREMIÈRE PARTIE.
LIVRE PREMIER. — Plantes vivantes.
Chapitre l''^ — Considérations sur l^ étude de la botanique 1
Chapitre II. — Botanique systématique 14
Chapitre III. — Herborisations 23
Chapitre IV. — Récolte et préparation des plantes. —
Herbiers. — Échanges déplantes 48
§ h"". — Récolte des plantes pour herbiers .... 48
^ 2. — Herbier (>4
§ 3. — Échanges de plantes ... .... 82
Chapitre V. — Ouvrages de botanique systématique . . 89
^ I*"". — Catalogues de plantes ou tlorules .... 90
§ 2. — Recueils de descriptions et d'observations
phytographiques détachées 96
§ 3. — Flores 98
§ 4. — Monographies 105
§ 5. — Species 113
^6. — Gênera 114
^7. — Correction des épreuves 115
490 TABLE DES MATIERES.
Pages
Chapitre "VI. — Anatomie, organogénie^ physiologie et
cryptogamie 120
Chapitre VII. — Géographie botanique 129
Chapitre VIII. — Bibliothèque du botaniste . .- . . 141
§ 1er, — Traités généraux de botanique 142
^2. — Ouvrages généraux de botanique systématique. 144
l 3. — Fioi-es 146
§ 4. — Collections de plantes desséchées .... 150
§ 5. — Publications périodiques 151
LIVRE SECOND. — Plantes fossiles.
Chapitre 1^^. — L'étude de la paléontologie végétale. . 153
Chapitre IL — Recherches et récoltes. — Préparations.
— Collections 166
^ 1". — Reclierches et récolte des plantes fossiles . . 170
^2. — Préparation des échantillons 186
§ 3. — Collections 193
Chapitre III. — Bibliothèque de paléontologie végétale . 201
§ 1er. — Traités généraux 202
^2. — Ouvrages descriptifs 203
§ 3. — Ouvrages d'anatomie et d'organographie . . 206
^4. — Ouvrages sur la flore fossile de la Belgique . . 207
SECONDE PARTIE.
Chapitre l^"". — Aperçu de l'histoire de la botanique en
Belgique 209
^ Y"". — Seizième siècle 211
^ 2. — Dix-septième siècle 220
§ 3. — Dix-huitième siècle 222
^4. — Dix-neuvième siècle 226
Chapitre IL — Enseignement de la botanique en Belgique. 268
Chapitre III. — Jardins botaniques. — Musées. — Sociétés
scientifiques. — Bibliothèques. — Collections
botaniques 'particulières. - Collections déplantes
vivantes 280
TABLE DES MATIERES. 491
Pages.
^ 1»^— Jardins botaniciues 280
^ 2. — Musées 297
§ 3. — Collections botaniques pai-ticulières .... 303
^4. — Sociétés scientitiques . . • 304
§ 5. — BibliotlK'ques botaniques 313
§ 6. — Collections de plantes vivantes 317
Chapitre IV. — Géographie botanique de la Belgique. . 320
§ ler,— Desci-iption des régions botaniques .... 322
^2. — Les régions botaniques comparées entre elles . 348
^ 3. — Les rapports de la flore de la Belgique avec
les flores des contrées voisines 356
§ 4. — Les groupes de distribution végétale. . . . 361
^5. — Quelques remarques sur l'étude approfondie
de la géographie botanique de la Belgique . 366
Chapitre Y. — Catalogue de la flore fossile de la Belgique. 370
Chapitre VI. — Herborisations dans les diverses régions
de la Belgique 379
^ ^^— Zone calcareuse 380
§ 2. — Région ardennaise 391
§ 3. — Région jurassique 395
^4. — Zone campinienne 397
§ 5, — Zone maritime 403
§ 6. — Zone poldérienne 406
^7. — Zone argilo-sablonneuse 407
Chapitre VII. — Indication des principaux gîtes déplantes
fossiles en Belgique 410
^ 1". — Terrain cambrien 411
§ 2. — Terrain silurien 412
^3. — Terrain dévonien 412
^4. — Terrain carbonifère 415
§ 5. — Terrain permien 418
§ 6. — Terrain jurassique 418
^ 7. — Terrain crétacé 418
492 TABLE DES MATIERES.
Pages .
§ 8. — Terrain éocène 419
§ 9. — Terrain miocène 420
§ 10. — Terrain pliocène 420
§ 11. — Terrains quaternaires . . 421
^ 12. — Terrains modernes 421
Chapitre VIII. — Bibliographie générale de la botanique
en Belgique 422
§ l^r. — Seizième siècle 422
§ 2. — Dix-septième siècle. ...... . 425
5 3. — Dix-huitième siècle • . . 426
54. — Dix-neuvième siècle 429
CORRECTIONS ET ADDITIONS.
Paofe 122, Ugne 17 au lieu de Natchet, lisez Nachet.
n .1 n 18 au lieu de IM-ewalsky, lisez Prazmowski.
» 148 n 7 au lieu de S*" édition, 1867, lisez 12'' édi-
tion, 1875.
•» » H 18 après la ligne 18, ajoutez Hartmann
(C.-J.) Eandbok i Scandinaviens Flora,
Stockholm, 10« édition, 2 vol. in-8«. —
Une nouvelle édition est sui* le point de
paraître.
n 153 n 4 au titre du chapitre, 52<;7prmf2; sur.
n 192 « 12 au lieudeL'étiquettage, /w^^L'étiquetag-e.
» 223 « 9 au lieu de Liraborch,/e5^2; Yan Limhorch.
n n » 23 au lieu de 1773, lisez 1774.
n » n 24 au lieu de Burtin, lisez de Burtin.
« 226 » 22 au lieu de Dourlach, lisez Durlach.
« 239 » 1 au lieu de 1829, lisez 1828.
n 240 n 22 au lieu de en 1829; Lejeune et, lisez
en 1829 et Lejeune en 1834.
n n » 23 au lieu de Martens, en 1834 , lisez
Martens fut élu correspondant en 1834
Ch. Morren et Courtois , en 1835
J. Kickx et J. Decaisne, en 1836
Galeotti et Spring, en 1841.
11
494 CORRECTIONS ET ADDITIONS.
Pag^e 244 ligne 4 au lieu de Thalaso-, Usez Thallaso-.
„ „ „ 12 au lieu de 8 septembre, lisez 10 sep-
tembre.
„ „ » 27 au lieu de 1808, lisez 1814.
» 247 » 1-2 supprimez Note sur l'Adoxa Moschatel-
lina, par C. Malaise (1855).
n 248 » 1-2 5W^prm*2; Note sur les Michelaria (1855),
parCh.-A. Strail.
„ 249 „ 17 au lieu de 1790, lisez le 4 mai 1794.
„ 252 „ 27 au lieu de 1877, lisez 1878.
r, 254 „ 14 au lieu de 1853, lisez 1844.
n 255 n 6 après Bruxelles, ajoutez par J. Kickx
(1834), par P.-F. George (1835-1850).
}) 423 T, 28 au lieu de Cruydtboeck, lisez Kruydtboek.
n 425 n 20 aulieu deRecentio,;25(2;2;Recensio,aulieu
de Herman, lisez Hermanni.
» » » 21 après in-4», ajoutez cum appendice plan-
tarum anni 1653, in-4<'.
» 428 « 26 après la ligne 26, ajoutez Epitome disser-
tationis coronatae D. Burtin. De ali-
quot plantarum exoticarum succedaneis
in Belgio reperiundis ; omnes ejusdem
articulos pro parte medica summatim
complectens; ex dicto opère, quod
gallice conscriptum extat, concinnata
et latine recencita Gand, 1785, 1 vol.
in-8o. (C'est la traduction abrégée du
mémoire de Burtin. — Voir page 427.)
— Repertorium remediorum indigeno-
rum exoticis in medicinasubstituendo-
rum, sive responsum ad plura proble-
mata. Gand, 1810,1 vol. in-8».
» 430 » 15 après agronome, ajoutez né à Liège vers
1832, mort à Spa le 17 juin 1874.
CORRECTIONS ET ADDITIOiNS. 495
Page 434 ligne 11 après la ligne 11, ajoutez Observationes
lichenologicae brèves in fascicnlos
cryptogamicos ab orn. G. D. Westen-
dorp editos. Gand, 1858, in-8°, 20.
>» 446 » 22 après la ligne 22, ajoutez Tableaux des
plantes officinales qui croissent sur le
sol de la Belgique (Bulletin médical
belge, t. 1"). — Tableau analytique
des plantes vénéneuses et suspectes qui
croissent sur le sol de la Belgique, etc.
(ibid).
n 454 « 8 après 1835, «yow^e^, 10 p., 3 pi.
jj 455 r 18 après la ligne 18, ajoutez Sur la forma-
tion et la division des cellules. Traduit
de l'allemand, de Strasburger, profes-
seur à léna. léna, 1876, 1 vol. gr. in-S»,
XIV-307p.,8pl.
n 465 n 17 après 1 vol. in-12», ajoutez VI-llOp.
» n n 23 au lieu de Paperiansiana, lisez Papeian-
siana.
r n j? 25 eff'acez Utricularia Humboltii.
n n „ 29 au lieu dePentstemon, ^25^2 Penstemon.
» n n 30 ej^acez Triteleia uniflora, Leucopodon
Cunninghami.
„ n n 31 au lieu de Gesnera, lisez Gesneria.
n 466 » 1 effacez Caraguata lingulata.
„ „ r 4 efacez Malva grandiflora.
„ „ n 19 au lieu de Epidendron, lisez Epidendrum.
„ „ n 21 au lieu de melanocolon, lisez melano-
caulon.
„ » n 32 au lieu de Apura Northiana, lisez Conocli-
nium Janthinum.
„ „ n 32 au lieu de phyllochelum, lisez phyllo-
chilum.
EN VENTE A LA MEME LIBRAIRIE.
Ouvrages du même auteu
Manuel de la flore de Belgique. — Bruxelles, 1874, 3* édit. ,
1 vol. in- 18°, de LI-573 pages, avec 1 carte . . . . 6 OJ
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Primitiae MonograpMae Rosarum. — Matériaux pour
servir à l'Histoire des Roses, in-8''. 2^' fascicule, Gand,
1872, 130 pages 3 00
3« fascicule, Gand, 1874-1875, 126 pages . . . . 3 00
4e fascicule, Gand, 1876, 92 pages .3 00
Obs» Le premier fascicule est épuisé. Le fascicule 3«
renferme la description des Roses del'Asie^ et le fasci-
cule 4e celle des Roses de l'Amérique. Le 5* fascicule
est sous presse.
Description de quelques plantes fossiles de l'étage des
psammites du Condroz (dévonieii supérieur). — Bru-
xelles, 1874, in-8», 14 pages et 3 planches . . . . 2 50
Fragments paléontologiques pour servir à la flore du
terrain houiller de Belgique. ~ Bruxelles, l^r fragment,
in-8", 13 pages et 2 planches . 2 00
Observations sur quelques plantes fossiles des dépôts
dévoniens rapportés par Dumont à l'étage quartzo-
schisteux inférieur de son système eifelien. — Gand,
1875, in-8o, 19 pages et 5 planches . . . . . .3 00
Notions élémentaires de botanique, à l'usage des écoles,
en collaboration avec J.-J. Poncin. — Bruxelles, 1876,
in -18» de 83 pages et 178 figures . 100
En préparation.
Synopsis Kosarum Monographiae auct. F. Crépin. — Formera
] vol. petit in-8" d'environ 250 pages.
Cours élémentaire de botanique, par A. Bellynck. Bru-
xelles, 1875, 2" édition, 1 vol. in-S" de 680 pages avec
près de 900 figures intercalées dans le texte. . . . 10 00
QK 298 .C72
Crepin, Francois/Guide du botaniste en B
gen