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Full text of "Histoire de la guerre de Navarre en 1276 et 1277"

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DOCUMENTS  INÉDITS 


SUR  L'HISTOIRE  DE  FRANCE 


PUBLIÉS    PAR    LES   SOINS 


Dl>  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE  ET  DES  CULTES 


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HISTOIRE 

m. 

LA  GUERRE  DE  NAVARRE 

EN  1276  ET  1277 

P*R  GUILLAUME  ANEUER  DE  TOULOUSE 


AVEC  UNE  TBADUCTION.   UNE  INTRODUCTION   ET  DES  NOTES 


PARIS 

IMPRIMERIE   IMPÉRIALE 


V  / 


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INTRODUCTION. 


Le  manuscrit  d'où  nous  avons  tiré  la  chronique  suivante 
doit  sa  conservation  à  D.  Pablo  Uarregui ,  secrétaire  de  l'ajHn- 
tamiento  ou  municipalité  de  Pampelune,  qui,  chargé  de  re- 
cueillir les  archives  et  la  bibliothèque  de  Tabbaye  de  Fitero ,  le 
retira  d'un  monceau  de  livres  et  de  papiers  mis  au  rebut. 
Ecrit  sur  vélin,  il  forme  un  volume  in-4**  de  1^2  feuillets, 
orné  d'armoiries,  de  lettres  toumeures  et  d*initiales  peintes; 
il  n'y  a  pas  jusqu'à  la  reliure  en  bois  couvert  de  cuir  de 
Cordoue ,  qui  ne  soit  accompagnée .  d'écussons  en  cuivre  : 
l'un  est  d'argent  au  chevron  d'azur;  un  autre  paraît  fivoir 
été  d'or  au  lion  rampant  de  sable,  barré,  tandis  qu'un  troi- 
sième porte  également  un  lion  rampant,  mais  sans  barre 
aucune.  Deux  des  huit  écussons  qui  s'y  trouvaient  originaire- 
ment ont  été  arrachés.  Quant  aux  armoiries  peintes  à  l'inté- 
rieur du  volume,  outre  celles  que  nous  avons  blasonnées  en 
premier  lieu,  on  y  voit  les  armes  de  Navarre,  qui  sont  de 
gueules  aux  chaînes  d'or  passées  en  oiie,  en  croix  et  en  sau- 
toir, et  un  écu  d'azur  aux  fleurs  de  lis  d'or  sans  nombre.  Ces 
armoiries  serviront  sans  doute  à  faire  retrouver  le  premier  pro- 
priétaire du  manuscrit. 


HIST.  DE  LA  GOennS  DE  NAT. 


îi  INTRODUCTION. 

L'auteur  du  poëme  qu'il  renferme  a  eu  soin  de  se  nommer 
dès  la  première  ligne ,  ainsi  conçue  : 

Guillelmus  Anelier  de  Tolosa  mefecit. 

De  quel  Tolosa  s'agit-il  ici?  de  Tolosa,  chef-lieu  de  la  pro- 
vince basque  de  Guipuzcoa,  ville  voisine  de  Pampelune,  ou 
de  Toulouse  en  Languedoc?  Sans  contredit,  de  cette  dernière. 
Comme  on  le  verra  par  la  suite,  Eustache  de  Beaumarchais, 
nommé  gouverneur  de  la  Navarre  par  Philippe  le  Hardi, 
passe  par  Toulouse  pour  se  rendre  à  son  poste ,  et  y  prend  du 
monde.  Notre  poëte  sans  doute  en  était.  Je  le  soupçonne  fort 
d'avoir  voulu  se  désigner  dans  les  vfers  suivants  : 

Per  venir  en  Navarra  'N  Eîstacha  issitz  fo 

De  Tolosa  la  nobia ,  a  iei  de  bo  baro  : 

Âb  si  menet  un  savi  qu'entendia  razo , 

E  maint  bêla  compaynna  e  maint  balester  bo. 

Page  g8 ,  couplet  xli. 

Pour  venir  en  Navarre  sire  Eustacbe  sortit  de  Toulouse  la  noble ,  à  la 
manière  de  bon  baron  ;  avec  lui  il  mena  un  sage  qui  entendait  raison ,  et 
mainte  belle  compagnie  et  maint  bon  arbalétrier. 

Mais  comme  si  cette  épithète  de  sage,  en  supposant  que 
notre  troubadour  ait  voulu  se  l'appliquer,  ne  lui  eût  pas  suffi, 
il  s'attache  dans  un  autre  endroit  à  prouver  qu'il  mérite  celle 
de  brave;  car  nous  ne  saurions  rapporter  à  nul  autre  les  vers 
que  voici  : 

E  d  adonc  anet  s  en  la  En  Guillem  Anelers 

Ben  annatz ,  car  el  era  de  lançar  esquerers  ; 

E  fy  apportar  peyras  e  n  loguet  .ij .  feyssers , 

E  près  lescut  el  col  e  me  se  tôt  prumers, 

E  secodet  las  peyras  contra  *ls  tracho[r]s  guerrers ,  etc. 

Page  33^ ,  couplet  lulviii. 


INTRODUCTION.  u, 

Et  alors  sen  alla  sire  Guillaume  Ânelîer  bien  armé ,  car  il  était  embarrassé 
pour  manier  la  lance  ;  et  il  fit  appointer  des  pierres  et  loua  pour  cela  deux 
porte* faii ,  et  prit  1  ecu  au  cou  et  se  mit  tout  premier,  et  secoua  les  pierres 
contre  les  traîtres  guerriers,  etc. 

A  ces  maigres  détails  biographiques  nous  a  avons  rien  à 
ajouter,  sinon  que  notre  poëte-chevalier  avait  été  témoin  ocu- 
laire de  la  plus  grande  partie  des  événements  qu'il  rapporte. 
C'est  ainsi  que,  pariant  de  l'embarquement  des  troupes  de 
Louis  IX,  à  Aigues-Mortes,  il  dit  : 

La  crozada  fom  granda  e  aneron  s  aprestar 

Lai  al  port  d*Aigas  Mortas.  Ço  qu*eu  vi  puiss  contar. 

Page  26.  couplet  xn. 

La  croisade  fut  grande,  et  ils  allèrent  s  apprêter  là  au  port  d*Aigues  Mortes, 
Ce  que  je  vis  je  puis  conter. 

Plus  loin\  faisant  le  récit  de  la  guerre  civile  qui  arma  les 
habitants  de  Pampelune  les  uns  contre  les  autres,  il  répète  la 
même  formule.  Ailleurs^,  racontant  le  siège  d'un  moulin,  il 
dit  nous,  comme  s'il  avait  pris  part  à  l'action.  Il  parle  en  son 
nom  personnel  pour  rendre  hommage  à  Eustache  de  Beau- 
marchais^; enfin  il  dit  au  milieu  d'une  narration  :  e  d  adonx 
yen  vi  lo^  (et  alors  je  le  vis). 

Après  un  prologue  de  douze  vers,  dans  lequel  le  poëte 
expose  les  motifs  qui  l'ont  amené  à  écrire  l'histoire  du  temps 
passé,  il  commence  son  récit  par  la  bataille  de  las  Navas  de 
Tolosa ,  que  le  roi  de  Navarre  Sancho  VIII ,  surnommé  le  Fort, 
gagna  le  16  juillet  laia,  en  compagnie  des  rois  de  Castille, 
de  Léon,  d'Aragon  et  de  Portugal,  sur  Mohammed  El-Nassir- 

^  Page  194,  V.  2998.  ^  Page  2^2,  v.  SyÔS.   Voyez  en- 

'  Page  210,  V.  3253.  core  pag.  222,  v.  3438,  et  pag.  23o, 

*  Page  21 4»  V.  33oo.  v.  3573. 


a. 


IV  INTRODUCTION. 

eddin-Allah ,  sultan  des  Almohades,  qui  reçurent  en  cette  cir- 
constance un  coup  dont  ils  ne  devaient  pas  se  relever  ;  il  parle 
ensuite  de  faits  qui  se  rapportent  aux  années  antérieures,  du 
voyage  de  Sancho  à  Maroc,  de  son  séjour  à  la  cour  d'Yacoub- 
Almanzor,  et  des  événements  qui  rappelèrent  le  roi  de  Navarre 
dans  ses  Etats.  Après  quelques  détails  historiquement  très-pré- 
cieux sur  les  accroissements  de  la  ville  de  Pampelune,  le 
chroniqueur  vient  à  parler  de  la  retraite  de  don  Sancho  à 
Tudela,  des  désordres  qui  en  furent  la  suite,  de  la  visite  de 
Jayme,  roi  d'Aragon,  et  du  choix  que  le  roi  de  Navarre  fit  de 
lui  pour  son  successeur,  puis  de  la  mort  de  ce  dernier  et  de 
son  enterrement  à  Roncevaux  (  1 2  3  4  ) . 

Guillaume  Anelier  raconte  Tavénemént  au  trône  de  Thi- 
baut, comte  de  Champagne  et  de  Brie,  neveu  de  don  Sancho 
par  sa  mère  Tinfante  dona  Blanca,  sœur  du  défunt  roi  et  fille 
de  don  Sancho  le  Savant,  vingt  et  unième  roi  de  Navarre;  il 
parle  des  fêtes  qui  eurent  lieu  à  Pampelune  à  cette  occasion , 
et  signale  les  récompenses  qui  furent  données  aux  jongleurs  : 

La  i  ac  dat  a  jogias  cavals  e  vestiment 
E  muls  e  palafres  e  maint  enap  d'argent. 

Page  20,  couplet  x. 

Là  il  y  eut  de  donné  aux  jongleurs  chevaux  et  vêtements,  et  mulets  et 
palefrois  et  maint hanap  (coupe,  gobelet)  d argent. 

Au  reste,  on  ne  pouvait  rien  faire  qui  fût  plus  agréable  à 
un  souverain  dont  le  troubadour  vante,  un  peu  plus  bas,  les 
mœurs  galantes  et  chevaleresques,  les  talents  pour  la  poésie  et 
la  musique,  ajoutant  qu'il  donnait  aux  jongleurs  et  qu  il  leur 
faisait  honneur. 

La  suite  du  récit  est  consacrée  aux  trois  mariages  de  Thibaut 
le  Grand  et  à  sa  postérité.  Le  seul  fruit  du  premier,  Blanche, 


INTRODUCTION.  v 

d'abord  promise,  en  1 2  2  5 ,  à  Othon  III ,  fils  d'Odon  duc  de  Mo- 
ravie et  comte  palatin  de  Bourgogne,  puis  en  1284  au  fils 
aîné  de  Fernando  le  Saint,  don  Alonso  le  Savant,  roi  de  Cas- 
tille,  fut  enfin  mariée  deux  ans  après  avec  Jean  I",  dit  le  Roux, 
duc  de  Bretagne  ;  union  où  le  troubadour  voit  une  source  éter- 
nelle de  discorde  entre  la  Castille  et  la  Navarre.  Thibaut  le 
Grand  mourut  en  1 2  53 ,  après  avoir  régné  dix-neuf  ans;  il  eut 
pour  successeur  son  fils  aîné,  nommé  Thibaut  comme  lui, 

* 

dont  Anelier  loue  la  piété.  C'est  sans  doute  pour  mettre  en  re- 
lief cette  qualité  du  nouveau  roi ,  qu  il  passe  tout  de  suite  au 
récit  de  Texpédition  de  Tunis,  qui  n  eut  lieu  que  longtemps 
après,  en  1270;  peut-être  aussi  tardait-il  au  troubadour  de  ra- 
conter les  événements  dont  il  avait  été  témoin  oculaire.  Nous 
n'aurions  pas  la  déclaration  que  nous  avons  rapportée  plus 
haut,  qu'il  serait  encore  aisé  de  reconnaître  le  témoin  dans 
le  narrateur,  tant  les  circonstances  qu'il  relate  sont  nettement 
indiquées  et  les  détails  nombreux.  Le  récit  de  la  croisade  de 
Tunis,  par  Guillaume  Anelier,  mérite  donc  de  prendre  place 
à  la  suite  de  la  chronique  du  sire  de  Joinville,  qui,  comme 
on  le  sait,  n'a  rien  dit  de  cette  expédition,  à  laquelle  il  n'as- 
sistait pas.  «De  la  voie  que  il  fist  à  Thunes,  dit  le  bon  séné- 
«  chai  en  parlant  de  son  maître,  ne  weil-je  riens  conter  ne 
«dire,  pour  ce  que  je  ni  fu  pas,  la  merci  Dieu,  ne  je  ne 
«  weil  chose  dire  ne  mètre  en  mon  livre,  de  quoi  je  ne  soie 
«  certein.  »  Seulement,  comme  on  pouvait  s'y  attendre,  le  trou- 
badour toulousain,  devenu  navarrais  par  suite  des  circons- 
tances, s'attache  à  faire  l'éloge  de  ses  nouveaux  compatriotes , 
et  ne  trouve  pas  de  meilleur  moyen  pour  cela  que  de  placer 
leurs  louanges  dans  la  bouche  de  leurs  ennemis  :  par  exemple, 
lorsqu'il  parie  des  soldats  de  Thibaut  qui  volent  en  chemise 
au  secours  de  leur  maître ,  il  ajoute  que  les  Sarrasins ,  les  voyant 


VI  INTRODUCTION. 

se  démener  ainsi ,  les  proclamaient  des  diables  vivants,  inac- 
cessibles à  la  crainte  de  la  mort  et  des  blessures,  et  avec  les- 
quels il  ne  faisait  pas  bon  combattre. 

On  sait  que  Louis  IX ,  le  chef  et  Tâme  de  la  croisade ,  mou- 
rut en  1270;  Thibaut  II  ne  tarda  pas  à  le  suivre;  il  expira  à 
Trapana  en  Sicile,  au  mois  de  décembre  de  cette  année,  lais- 
sant, à  défaut  de  postérité,  le  trône  à  son  frère  Henri.  A  en 
croire  notre  chroniqueur,  qui  raconte  tous  ces  faits ,  c'est  à  des 
mesures  sanctionnées  par  ce  prince  qu'il  faut  rapporter  la  pre- 
mière origine  des  dissensions  qui  devaient  plus  tard  ensanglan- 
ter sa  capitale.  Comme  la  plupart  des  villes  du  moyen  àge\ 
elle  consistait  en  uue  cité  et  en  bourgs,  ou  faubourgs,  vrai- 
semblablement construits  en  vue  de  contenir  les  citadins  dans 
le  devoir  et  dans  l'obéissance  due  au  suzerain,  plutôt  qu'à  les 
défendre.  Là  se  tenaient  principalement  les  troupes,  ce  qui,  à 
Toulouse,  valut  aux  gens  de  gueiTe  le  nom  de  bourgaats,  que 
Ton  trouve  dans  l'un  des  registres  municipaux^.  Les  habitants 
de  la  cité  de  Pampelune,  appelée  Navarrerie,  conseillés  par  le 
prieur  et  les  chanoines,  demandèrent  à  se  séparer  des  bourgs 
et  l'obtinrent,  grâce  à  l'argent  qu'ils  ofiFrirent  au  roi.  En  vain 
les  bourgeois  de  Pampelune  réclamèrent,  rien  ne  leur  valut. 
Le  roi  fit  apporter  les  chartes  et  le  sceau ,  briser  l'un  et  tran- 

^  Voyez,  entre  autres,  les  ChroDÎ-  doc,    par  M*   Guillaume    de    Catel, 

quesdeFroissart,iiv.  P',part.  11,  ch.xix  liv.  H,  ch.  11,  p.  iS^i  i35.  (Cf.  Gloss. 

( éd. duPantbéoD littéraire, t. P% p.  817,  med,  et  inf.  latin.  1. 1,  p.  816,  col.  2, 

col.  2,  et  3i8,  ann.   i356),  ch.  lvii  v**  Bargus.  — Dans  un  glossaire  latin 

(p.  Syccol.  2, ann.  iSôy),  elch.  lxxvii  dont  le  manuscrit  remonte  au  ix*  siè- 

(p.   389,   col.    2;  ann.   i358).  —  Un  de,  bargus  est  expliqué  par   castra, 

ancien  troubadour  parlant  d'Avignon ,  (  Voyez  Catalogas  codicum  philologico- 

détaille  ram  lalinoram  Bibliothecœ  Vindobonen- 

La  ciptat  e  lo  bore  o  lo  donjo,  etc.  sis.  Digess.  Stepfaan.  Endlicher.  Vin- 
Roman  d?  Gérarrfi«flo«ii/on,  p.  169.  dobonaB,  apud  F.  Beck,  i836,  în-8", 

^  Mémoires  de  Vhisioire  du  Langue-        p.  296.) 


7 


INTRODUCTION.  vu 

cher  les  autres.  Cet  acte  d'autorité  précéda  de  peu  sa  mort, 
qu'une  note  marginale  du  manuscrit  fixe  au  jour  de  sainte 
Màrie-Magdeleine  de  Tan  1273.  11  laissait,  pour  lui  succéder, 
une  fille  en  bas  âge,  sous  la  tutelle  de  Blanche  d'Artois,  sa 
mère.  Celle-ci  dut  penser  à  donner  un  gouverneur  au  royaume; 
elle  convoqua  les  cortès,  qui  s'assemblèrent  à  Pampelune, 
et  D.  Pierre  Sanchiz  de  Monteagudo,  seigneur  de  Cascante, 
fut  élu.  La  reine  mère,  alors,  songea  à  se  mettre  en  route  pour 
la  France ,  afin  d'aller  voir  sa  fille  à  Provins ,  où  elle  la  faisait 
élever.  Son  départ  fut  le  signal  qu'attendaient  les  habitants  de 
la  Navarrerie;  au  mépris  des  privilèges  octroyés  au  bourg  de 
San  Cemin,  ou  de  San  Saturnino,  par  les  rois  de  Navarre, 
ils  élevèrent  des  fortifications  et  les  garnirent  de  machines  de 
guerre.  Le  poëte  dont  nous  analysons  le  récit  décrit  Tirrita- 
tion  des  bourgeois,  et  rapporte  les  délibérations  qui  eurent 
lieu  à  cette  occasion.  Conformément  à  un  avis  ouvert  par  l'un 
d'entre  eux,  ils  vont  se  plaindre  au  gouverneur,  qui  promet 
d'examiner  les  dFDits  respectifs  des  parties  et  de  rendre  prompte 
justice.  Dans  ce  but,  il  se  transporte  dans  la  Navarrerie,  et  en- 
tame une  espèce  d'enquête.  Elle  se  termine  par  le  refus  net  de 
détruire  les  machines  de  guerre ,  et  par  la  menace  de  les  dé- 
fendre. Sans  se  laisser  arrêter  par  cette  fière  réponse,  le  gou- 
verneur assemble  les  cortès,  et  le  conseil  est  d'avis  que  les  ou- 
vrages de  guerre  commencés  par  les  habitants  de  la  Navarrerie 
doivent  être  démolis.  D.  Pierre  Sanchiz  prend  un  arrêté  en 
conséquence;  mais  quand  ceux  auxquels  il  s'adressait  en  eu- 
rent connaissance,  ils  répondirent  au  gouverneur  comme  ils 
l'avaient  déjà  fait  par  l'organe  de  D.  Sancho  de  los  Arcos ,  l'un 
d'eux. 

Une  pareille  réponse  méritait  un  châtiment  :  il  ne  se  fit  pas 
attendre ,  et  l'ordre  fut  donné  de  ravager  les  propriétés  des  ré- 


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HISTOIRE 
LA  GUERRE  DE  NAVARRE 

EN  1276  ET  1277 

PAR  GUILLAUME  ANELIER  DE  TOULOUSE 


AVEC  UNE  TRADUCTION.   UNE   INTRODUCTION  ET  DES  NOTES 

PA8  FRANCISQIIE-MICHEL 


PARIS 

IMPRIMERIE   IMPÉRIALE 


X  INTRODUCTION. 

gouverneur  fut  assailli  de  plaintes  et  de  rédaraations.  Il  se  dé- 
cida alors,  d'après  le  conseil  de  D.  Gonçalvo  Ibanez,  à  convo- 
quer les  cortès  à  Estella.  Les  seigneurs  y  prêtèrent  sennent  à 
Eustache  de  Beaumarchais,  et  reçurent  les  sommes  qui  leur 
étaient  dues  pour  la  garde  des  châteaux  et  le  payement  des 
troupes.  Le  gouverneur  porta  alors  son  attention  sur  la  dis- 
corde qui  régnait  entre  la  cité  et  les  bourgs  de  Pampelune,  et 
tenta  d  y  mettre  un  terme.  Il  crut  y  parvenir  en  convoquant 
les  cortès  et  en  leur  soumettant  Taffaire.  Après  en  avoir  déli- 
béré ,  rassemblée  fut  d'avis  que  les  fortifications  devaient  être 
démolies  de  part  et  d'autre.  D.  Ponce  Baldoin ,  au  nom  des 
bourgs  de  San  Nicolas  et  ée  San  Cernin ,  déclara  qu'ils  se  con- 
formeraient à  cette  décision;  quant  aux  députés  de  laNavar- 
rerie,  ils  refusèrent  de  prendre  aucun  engagement  avant 
d'avoir  conféré  avec  le  conseil  de  la  ville,  titre  qui  apparte- 
nait également  à  cette  partie  de  Pampelune.  Le  conseil  assem- 
blé, le  prieur  Sicard  prit  la  parole,  et  l'avis  qu'il  émit  de  ré- 
sister à  la  volonté  du  gouverneur,  entraîna  bientôt  tous  les 
autres. 

Eustache,  averti  de  cette  détermination,  monte  à  cheval  et 
se  rend  au  palais  de  l'évêque.  Les  habitants  de  la  Navarrerie, 
le  voyant  passer,  croient  qu'il  vient  démolir  leurs  fortifica- 
tions; ils  courent  aux  armes,  font  entendre  des  cris  de  mort, 
et  enveloppent  le  gouverneur  et  sa  troupe.  Eustache  veut  en- 
trer dans  Sainte-Marie,  il  en  trouve  les  portes  fermées;  il  réus- 
sit, cependant,  à  quitter  la  ville  et  à  gagner  Olaz.  Le  lende- 
main il  se  rend  au  bourg  de  San  Cernin,  où  l'attendait  une 
meilleure  réception;  les  bourgeois  se  montrent  fort  irrités  de 
ce  qui  lui  était  arrivé  la  veille,  et  l'exhortent  à  en  tirer  ven- 
geance. Eustache  leur  répond  qu'il  est  décidé  à  souffrir  en  paix 
jusqu'à  ce  que  l'heure  de  la  vengeance  ait  sonné. 


INTRODUCTION.  xf 

Après  être  resté  quelque  temps  à  San  Cemin,  le  gouver- 
neur se  mit  à  parcourir  la  Navarre,  pendant  que,  d'un  autre 
côté,  D.  Gonçalvo  Ibanez  s'eflForçait  de  réconcilier  D.  Pedro 
Sanchiz  et  D.  Garcia  Almoravit.  Il  y  réussit;  mais,  dit  notre 
auteur,  ils  firent  la  paix  comme  elle  se  fait  en  Lombardie ,  où 
Tun  donne  des  assurances  à  Tautre  jusqu'à  ce  qu'il  voie  son 
avantage.  » 

•  Dans  le  même  temps,  le  bourg  de  San  Cemin  et  les  autres,* 
déterminés  à  se  conformer  aux  ordres  du  gouverneur,  firent 
jeter  à  terre  leurs  fortifications  et  lui  en  donnèrent  avis,  le 
priant  d'assurer  l'exécution  du  reste  de  l'arrêté.  Eustache  les 
exhorta  à  la  patience,  leur  rappelant  que  Paris  n'a  point  été 
construit  en  un  jour. 

D'un  autre  côté,  les  barons  de  la  Navarre  avaient  formé 
comme  une  conspiration  contre  l'autorité  de  leur  jeune  reine, 
dans  l'intérêt  d'Alonso  le  Savant,  roi  de  Castille  et  de  Léon. 
Eustache  de  Beaumarchais,  auquel  don  Gonçalvo  Ibanez  avait 
fait  part  de  leurs  projets,  refusa  avec  indignation  de  s'y  asso- 
cier, et  protesta  qu'il  mourrait  avant  de  souffrir  qu'ils  s'exécu- 
tassent. Se  voyant  repoussés,  les  barons  navarrais  songèrent  à 
chasser  le  gouverneur  français  ;  pour  cela ,  ils  ima^nèrent  un 
stratagème.  Suivant  eux,  don  Lope  Diez ,  Seigneur  de  Biscaye, 
et  don  Simon  Ruiz,  seigneur  de  los  Cameros,  avaient  été  exi- 
lés de  Castille  pour  avoir  épargné  la  NdVarre.  Us  aimaient  ce 
pays  et  demandaient  à  être  reçus  à  son  service.  Eustache  y 
ayant  consenti,  ainsi  que  les  cortès  du  royaume  assemblés 
dans  le  château  de  los  Arcos,  bientôt  après  une  armée  de  Cas- 
tillans entra  en  Biscaye  et  y  porta  le  ravage  et  l'incendie.  Lope 
Diez  ne  manqua  pas  de  réclamer  des  secours  du  gouverneur 
de  la  Navarre,  qui  «empressa  de  convoquera  Pampelune  les 
barons  du  royaume.  Tous  s'y  rendirent  en  armes,  à  la  tête  de 

6. 


XII  INTRODUCTION. 

leur  monde,  prêts  à  marcher  contre  les  envahisseurs.  Cepen- 
dant les  conjurés  convinrent  de  leurs  faits;  ils  devaient  s'en- 
tendre avec  Tennemi,  prendre  jour  pour  livrer  une  bataille 
rangée ,  et  tout  disposer  de  manière  à  ce  qu'Eu stache  succom- 
bât des  premiers.  Leur  conférence  ne  fut  pas  tellement  secrète 
qu'il  n'en  transpirât  quelque  chose  dans  le  bourg  de  San  Cer- 
njn ,  où  le  gouverneur  ne  comptait  que  des  amis.  Averti  par 
^on  Ponce  Baldoin,  il  change  de  résolution  et  annonce  aux 
barons  qu'il  ne  quittera  pas  Pampelune.  Battus  de  ce  côté, 
ceux-ci  ne  renoncent  cependant  pas  à  leur  projet;  ils  revien- 
nent en  ville  et  proposent  aux  habitants  des  bourgs  de  s'unir 
à  eux  pour  renvoyer  Eustache;  mais,  loin  d'entrer  dans  leurs 
vues,  les  bourgeois  se  concertent  pour  les  faire  échouer,  et 
promettent  au  gouverneur  de  le  soutenir  jusqu'à  la  mort.  Ils 
le  reçoivent  au  milieu  d'eux,  pendant  que,  d'un  autre  côté, 
les  barons  se  renferment  dans  la  Navarrerie.  Le  premier  soin 
de  ceux-ci  fut  de  tenir  parlement,  comme  dit  Guillaume  Anelier, 
dans  l'église  de  Sainte-Marie,  et,  dans  une  seconde  séance, 
tous  prêtèrent  serment. 

Une  scène  analogue  se  passait  en  la  cité ,  dans  l'église  Saint- 
Laurent;  les  habitants,  s'adressant  au  gouverneur,  s'écriaient 
d'une  voix  unanime  qu'ils  le  défendraient  jusqu'à  la  mort. 

A  partir  de  ce  moment,  il  ne  fut  plus  question  que  de  se 
mettre  en  état  de  défense.  Le  point  que  Ton  s'attacha  plus  spé- 
cialement à  fortifier  fut  la  tour  de  la  Galée,  car,  dit  Anelier, 
en  cette  tour  était  le  péril;  ce  qui  n'empêcha  point  de  songer 
à  la  tour  de  la  Cloche,  à  la  tour  Neuve,  à  celle  qui  venait  après 
la  Cloche,  aux  deux  tours  rondes  qui  tenaient  à  l'hôpital  de 
San  Cernin  et  aux  autres,  en  grand  nombre,  qui  ajoutaient  à 
la  force  de  Pampelune.  Il  paraît  que  Guillaume  Anelier  se 
mêla  activement  de  ces  préparatifs,  s'il  faut  s'en  rapporter  à 


INTRODUCTION.  xm 

ces  vers,  où  il  interrompt  le  long  détail  des  dispositions  qui 
furent  prises,  pour  dire  : 

E  nom  de  Jhesu  Crist,  qu*es  nostre  salvamens, 
leu  gamiray  las  tors  e  'Is  autres  bastimens 
De  la  Poblacion^  on  es  aunamens. 

Page  166,  couplet  lvui. 

Au  nom  de  Jésus^hrist,  qui  est  notre  salut,  je  garnirai  les  tours  et  les 
autres  bâtiments  de  la  Poblacion ,  où  il  y  a  concorde. 

Voulant  conjurer  les  malheurs  qui  menaçaient  la  capitale 
du  royaume ,  le  prieur  de  Saint-Jacques  se  rendit  auprès  de  la 
vingtaine,  ou  municipalité,  qui  était  assemblée  dans  le  jar- 
din des  frères  Mineurs,  et  leur  prêcha  la  réconciliation  et  la 
paix.  Les  bourgeois  consentirent  à  ce  que  leur  proposait  le  bon 
religieux,  qui  s'empressa  de  se  rendre  dans  la  Navarre  rie  pour 
tenter  d'obtenir  des  révoltés  le  même  résultat;  mais  il  les 
trouva  intraitables  et  décidés  à  combattre  leurs  voisins  tant 
que  ceux-ci  conserveraient  Eustache  de  Beaumarchais  au  milieu 
d'eux.  A  peine  les  religieux  qui  étaient  avec  le  prieur  eurent- 
ils  rapporté  à  la  vingtaine  l'échec  qu'ils  venaient  d'essuyer, 
qu'un  messager  vint  «lonner  avis  que  ceux  de  la  Navarrerie 
commençaient  l'attaf^ue.  Néanmoins,  un  autre  ecclésiastique, 
l'abbé  de  Mont- Aragon ,  fit  de  son  côté  des  démarches  auprès 
des  deux  partis  pour  les  réconcilier;  mais  il  pefdit  son  temps 
et  ses  paroles. 

Sur  ces  entrefaites,  le  prieur  de  Saint-Jean  (de  Saint-Jean- 
Pied-de-Por t ,  je  suppose),  qui  se  rendait  en  Espagne  avec 
une  suite  nombreuse,  apprit  à  Roncevaux  ce  qui  se  passait, 
de  la  bouche  d'un  messager  qu  Eustache  de  Beaumarchais  ex- 
pédiait à  Philippe  le  Hardi.  Il  se  hâta  d'arriver  à  Pampelune, 

'  Nom  par  lequel  on  désignait  Tun  des  boui^s  dont  se  composait  Pampelune. 


XIV  INTRODUCTION. 

dans  Tespérance  d*y  établir  la  paix;  mais  ses  efiForts  farent  vains, 
comme  ceux  du  prieur  de  Saint-Gilles  et  d'autres  ecclésias- 
tiques, qui  avaient  tenté  la  même  entreprise.  Les  choses,  ce- 
pendant, avaient  été  sur  le  point  de  s'arranger,  lorsqu'un  ha- 
bitant de  la  Navarrerie,  nommé  Pascal  Gomiz,  avait  tout  gâté 
en  faisant  jouer  contre  la  cité  une  machine  à  lancer  des 
pierres.  11  n'en  fallait  pas  tant  pour  que  la  guerre  civile  écla- 
tât dans  toute  sa  fureur.  Les  bourgeois  s'arment  et  Eustat^hë 
monte,  à  cheval,  une  torche  en  main,  pour  porter  l'incendie 
dans  la  cité.  Il  met  le  feu  à  une  maison;  de  leur  côté,  ceux 
qui  sont  restés  dans  l'enceinte  des  bourgs  montent  sur  les 
murs  avec  des  torches ,  jetant  du  bois  et  du  soufre  pour  don- 
ner de  nouveaux  aliments  aux  flammes.  En  même  temps,  les 
dames  et  demoiselles,  les  serviteurs  et  servantes,  s'empressent 
d  apporter  de  l'eau  dans  la  tour  de  la  Galée,  dont  une  partie 
commence  à  brûler  ;  mais  ceux  qui  l'occupent  réussissent  'à 
éteindre  le  feu.  Alors,  les  ricomes,  renfermés,  comme  on  le 
sait,  dans  la  J^'avarrerie,  montent  à  cheval,  sortent  de  la  ville 
et  se  portent  du  côté  de  la  Taconera  pour  faire  du  butin; 
le  combat  s'engage  de  plus  belle  et  continue  jusqu'à  la  nuit. 
Le  lendemain  et  le  surlendemain  les  cho^s  se  passèrent  de  la 
même  manière,  et  le  troubadour  entre  à  ce  sujet  dans  de  longs 
détails.  Le  troisième  jour  commença  par  la  prise  d'un  mou- 
lin appelé  del  Maço,  dont  la  garnison ,  privée  de  son  chef  et  se 
voyant  sur  le  point  d'être  incendiée,  se  rendit  à  don  Pedro 
Sanchiz.  Lope  Diez  et  don  Simon  se  trouvaient  alors  à  Pam- 
pelune.  Les  habitants  de  la  Navarrerie ,  voyant  que  l'avantage 
n'était  pas  de  leur  côté,  les  prièrent  de  demander  pour  eux 
une  trêve  de  deux  jours.  Eustache  l'accorda  bien  mal  à  propos, 
dont  y  fe  grant  nossen,  dit  Guillaume  Anelier;  car  les  révoltés 
en  profitèrent  pour  mettre  en  lieu  sûr  des  efièts  pour  la  valeur 


INTRODUCTION.  xv 

de  mille  marcs  d  argent.  #e  son  côté,  le  gouverneur  s  occupa 
de  ravitailler  les  bourgs,  et  fit  distribuer  gratuitement  aux 
pauvres  une  grande  quantité  de  blé;  il  prit  également  des  dis- 
positions pour  empêcher  que  le  peuple  ne  sortît  inconsidé- 
rément. 

Le  troisième  jour  les  hostilités  recommencèrent  et  se  pour- 
suivirent avec  des  chances  diverses  et  des  circonstances  que 
Guillaume  Anelier  a  minutieusement  consignées  dans  sa  chro- 
nique rimée,  mais  dont  lanalyse  n offrirait  aucun  intérêt. 
L'acharnement  des  combattants  était  tel ,  et  il  y  eut  tant  de 
traits  lancés  et  envoyés  par  les  arbalétriers  des  bourgs,  de  garde 
ce  jour- là,  qu'il  en  fîit  compté  auK  Vingt  deux  cent  vingt 
livres. 

Dans  la  Navarrerie  on  avait  le  même  jour  écorché  sept  che- 
vaux de  prix  :  ce  qui  fait  supposer  que  l'on  y  manquait  de  vi- 
vres. En  tous  les  cas,  les  révoltés  avaient  eu  le  dessous. 

Cependant  le  messager  expédié  par  Eustache  de  Beaumar- 
chais était  arrivé  à  Paris  et  avait  appris  à  Philippe  le  Hardi  ce 
qui  se  passait  en  Navarre.  Ce  prince  s'empressa  de  mander  au- 
près de  lui  Imbert,  sire  de  Beaujeu  et  connétable  de  France. 
Pendant  qu'ils  étaient  en  conférence,  arriva  un  second  mes- 
sager, qui  informa  le  roi  de  la  position  critique  dans  laquelle 
se  trouvait  Eustache.  Ce  prince  les  renvoya  l'un  et  l'autre  en 
les  chai^eant  de  dire  au  gouverneur  qu'il  aurait  bientôt 
.  du  secours.  A  peine  celui-ci  recevait-il  ces  nouvelles  si  bien 
faites  pour  lui  causer  de  la  joie,  qu'on  lui  annonçait  la  défec- 
tion de  l'un  des  principaux  d'entre  les  conjurés;  ce  qui  n'em- 
pêcha pas  néanmoins  que  la  guerre  ne  continuât  avec  le  même 
acharnement,  mais  avec  des  circonstances  dont  les  détails  n'ont 
rien  d'assez  intéressant  pour  mériter  de  prendre  placé  dans  ce 
résumé.  Il  faut  en  excepter,  cependant,  ceux  qui  sont  relatifs  à 


XVI  INTRODUCTION. 

l'auteur  de  notre  poëme,  GuillauDi»  Anelier,  qui,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit  plus  haut,  y  est  i%présenté  comme  un  cheva- 
lier d'une  valeur  éprouvée. 

Bientôt  la  guerre,  au  lieu  de  se  calmer,  redoidDla  de  vio- 
lence. Les  révoltés  ayant  pris  la  résolution  de  couper  les 
vignes  et  les  arbres  de  l'ennemi ,  à  leur  appel  les  vilains  du  voi- 
sinage et  les  juifs  accoururent,  et  les  ricomes  firent  une  sortie  à 
leur  tête.  La  campagne  fut  mise  à  feu  et  à  sang.  Eustache  eût 
bien  voulu  pouvoir  arrêter  ces  ravages;  mais,  dit  Guillaume 
Anelier,  il  avait  grand  peur  d'être  trahi,  car  il  avait  avec  lui 
des  Navarrais  et  en  assez  grand  nombre. 

Néanmoins,  les  arbalétriers  des  bourgs  se  portèrent  à  la  ren- 
contre des  cavaliers,  et,  d'après  un  fait  qui  se  passa  dans  cette 
circonstance,  on  peut  juger  de  l'animosité  des  partis  l'un  contre 
l'autre.  Un  chevalier  de  la  Navarrerie  ayant  été  frappé  d'un 
trait  au  cœur,  les  habitants  des  bourgs  se  mirent  à  crier  : 
aSalez4e,  salez-le.»  Exemple  que  leurs  adversaires,  comme 
on  peut  le  voir  plus  loin  \  s'empressèrent  d'imiter.  Un  autre 
chevalier,  dans  cette  rencontre,  fit  preuve  de  valeur  et  de 
sang-froid  :  il  était  de  Toulouse,'  se  nommait  Guillaume  Isarn 
et  combattait  du  côté  d'Eus  tache  de  Beaumarchais. 

L'un  des  meneurs  du  parti  opposé  ayant  ouvert  l'avis  de 
miner  les  quartiers  ennemis  et  l'ayant  fait  adopter,  le  gouver- 
neur informé  de  ce  plan,  songea  à  le  déjouer.  Il  manda  maître 
Bertrand,  son  ingénieur,  qui  prit  ses  dispositions  en  con-  ^ 
séquence  et  fit  commencer  les  travaux.  De  part  et  d'autre  ils 
furent  poussés  avec  tant  d'activité,  que  les  mineurs  des  deux 
partis  ne  tardèrent  point  à  se  rencontrer  et  à  jouer  des  cou- 
teaux. La  victoire  resta  à  ceux  des  bourgs ,  qui  mirent  leurs 
adversaires  en  fuite. 

'  Page  246,  vers  3828. 


INTRODUCTION.  xvii 

Pendant  que  tout  cela  se  passait,  trois  messagers  partaient 
pmur  Paris.  Ils  étaient  chargés  de  lettres  de  la  part  des  bourgs 
pour  le  roi  Philippe,  et  avaient  pris  chacun  un  chemin  diffé- 
rent, afin  que,  si  le  malheur  voulait  qu'un  ou  deux  d'entre 
eux  fussent  dépouillés,  il  en  échappât  un  pour  accomplir  le 
message.  Ils  arrivèrent  tous  les  trois  Tun  après  Tautre,  sans 
avoir  rencontré  en  chemin  Gaston  sire  de  Béarn ,  le  prieur  de 
Saint- Gilles,  ni  Clément,  sire  d'Aunay,  que  le  roi  avait  en- 
voyés en  Navarre;  ils  les  trouvèrent  à  leur  retour,  qui  ne  se  fit 
pas  attendre.  Les  trois  commissaires  avaient  commencé  leur 
enquête  par  la  Navarrerie,  où  étaient  les  barons.  Ceux-ci  ima- 
ginèrent une  ruse  pour  les  mal  disposjgr  contre  leurs  adver- 
saires :  ils  portèrent  la  cuisine  de  Gaston  à  l'endroit  où  le  tré- 
buchet  des  bourgs  lançait  des  pierres.  L'un  des  projectiles 
(omba  dans  un  chaudron  où  cuisait  du  mouton ,  et  le  mit  en 
pièces.  Deux  des  ricomes  n'eurent  rien  de  plus  pressé  que  de 
signaler  à  Gaston  ce  qu'ils  appelaient  une  méchanceté  calcu- 
lée. Le  sire  de  Béarn  répondit  à  cette  accusation  en  excusant 
ceux  contre  qui  elle  était  formée,  et  en  demandant  pour  les 
bourgs  une  trêve  de  quinze  jours,  que  leurs  adversaires  furent 
bien  forcés  d'accorder.  D'un  autre  côté,  Eustache  de  Beau- 
marchais  reçut  l'ordre  de  ne  rien  lancer  contre  la  Navarrerie , 
et  personne  ne  bougea  plus  dans  les  bourgs.  Les  commissaires 
tentèrent  alors  de  parier  de  réconciliation;  mais  les  ricomes 
fermèrent  l'of eille  à  toutes  leurs  prières.  Il  ne  s'en  trouva  qu'un 
qui  songeât  à  faire  sa  paix  avec  les  bourgs  et  le  gouverneur; 
c'était,  il  est  vrai,  un  de  leurs  chefs,  D.  Pedro  Sanchiz,  sire 
de  Cascante.  Il  promit  à  Gaston  de  passer  de  leur  côté  ;  à 
ce  qu'il  paraît,  il  e»  fut  empêché,  car  on  l'attendit  vaine- 
ment les  deux  nuits  suivantes.  Les  ricomes  ayant  eu  vent  de 
ce  qui  se  tramait,  complotèrent  la  mort  de  D.  Pedro,  de  con- 

aiST.  DE  LA  OUERIIB  DE  RAT.  C 


xviii  INTRODUCTION. 

cert  avec  les  habitants  de  laNavarrerie.  Les  conjurés,  à  la  tête 
desquels  se  trouvait  don  Garcia  Almoravit,  se  présentèrent  en 
armes  à  la  porte  du  sire  de  Cascante,  qui  allait  se  mettre  au 
lit.  Ils  la  firent  voler  en  éclats,  et  tuèrent  le  malheureux  don 
Pedro,  malgré  les  efforts  de  don  Garcia  Martinez  d'Eussa,  che- 
valier qui  était  à  son  service,  et  qui  lui-même  périt  avec  deux 
jeunes  écuyers.  Tout  cela,  ainsi  que  nous  l'apprend  une  note 
tracée  au  bas  du  folio  117  recto  et  reproduite  page  2  68  de 
rimprimé,  se  passait  en  1276. 

Cette  mort  glaça  d'effroi  Gaston  de  Béarn,  qui  s'empressa 
de  quitter  la  ville  et  de  retourner  auprès  du  roi  de  France , 
toujours  en  compagnie  du  prieur  de  Saint-Gilles.  Arrivés  à 
Paris,  ils  exposèrent  à  leur  maître  la  situation  dans  laquelle  ils 
avaient  laissé  Pampelune.  Après  leur  avoir  solennellement  pro- 
mis de  tirer  Eustache  de  la  fâcheuse  position  dans  laquelle  il 
se  trouvait,  Philippe  le  Hardi  assembla  son  parlement.  Le 
comte  d'Artois,  cousin  germain  du  roi,  et  Imbert,  sire  de 
Beaujeu,  y  parlèrent  et  furent  d'avis  qu'on  devait  porter  se* 
cours  au  gouverneur  de  la  Navarre.  Dans  un  conseil  privé  qui 
se  tint  ensuite  et  auquel  assistaient  le  comte  d'Artois,  les 
comtes  de  Bretagne  et  de  Flandre,  le  connétable  de  France  et 
plusieurs  prélats,  le  roi  nomma  chefs  de  l'armée  qui  allait 
passer  les  Pyrénées,  le  premier  de  ces  seigneurs  et  Imbert  de 
Beaujeu;  quant  à  lui,  il  devait  venir  à  leur  suite  pour  les  sou- 
tenir, dans  le  cas  d'un  échec. 

Pendant  ce  temps  là,  que  se  passait^il  à  Pampdune?  Les 
ricomes  retranchés  dans  la  Navairerie  avaient  violé  la  trêve  et 
recommencé  à  ravager  la  campagne  ;  un  des  notables  des  bourgs 
insultait  gravement  Eustache  de  Beaumarchais,  et  la  guerre  re- 
commençait avec  un  nouvel  acharnement.  Les  bourgeois  de- 
mandaient quand  viendrait  le  secours  promis  par  le  roi  Phi- 


INTRODUCTION.  m 

lippe  :  «  A  la  Sainte-Marie  d'août,  »  répondait  ie  gouverneur 
pour  les  rassurer,  et  la  fête  se  passait  sans  que  Ton  vît  arriver 
personne.  Qu'on  juge  de  la  douleur  du  pauvre  Eustache,  obligé 
de  donner  des  assurances  auxquelles  il  ne  croyait  pas  lui- 
même! 

Cette  guerre  intestine  dura  longtemps  encore,  avec  des  cir- 
constances tout  aussi  cruelles  et  qui  sont  longuement  rappor- 
tées dans  le  poème  de  Guillaume  Aneiier,  du  folio  121  verso 
au  folio  129  verso  du  manuscritScest-à--<lire  en  {dus  de  trois 
cents  vers. 

Enfin,  Tarmée  royale  arriva  en  vue  de  Pampeiune;  outre 
le  comte  d'Artois  et  le  sire  de  Beaujeu,  on  y  remarquait  les 
comtes  de  Foix,  d'Armagnac  et  de  Périgord,  Jourdain  de  l'He 
et  son  fils,  Sicard  de  Montant,  Jourdain  de  Rabasl)ens,  le  sire 
de  Caumont  et  celui  de  Bérenx,  Raimond  Roger,  Qément  de 
Lanais ,  le  vicomte  d'Âvilar,  le  sire  de  Tonneins ,  Bertrand  de 
Cardeiilac,  le  sire  de  Navailles,  et  maint  bon  chevalier,  maint 
bommë  de  marque. 

Averti  par  xm  messager  de  l'arrivée  de  l'armée  française , 
Ëttstacbe  de  Beaumarchais,  transporté  de  joie,  convoque  un 
parlement  dans  l'église  de  Saint-Laurent,  et  propose  aux. bour- 
geois assemblés  d'aller  hors  de  la  ville  à  la  rencontre  ^e  leurs 
libérateurs.  Cette  proposition  est  accueillie  avec  enthousiasme, 
et  tous  sortent  en  armes,  précédés  de  trompettes.  Un  instant 
le  connétable  les  prit  pour  ceux  qu'il  venait  châtier;  mais  son 
erreur  fut  de  peu  de  durée,  et,  quand  on  se^connut,  la  joie 
n'eut  pas  de  bornes. 

Pendant  que  l'armée  prenait  ses  positions,  quelqu'un  qui 
en  faisait  partie  envoya  dire  à  D.  Garcia  Almoravit  de  songer  à 

*  Voyez  ci -après,  à  partir  de  la       page   294,  couplet  xcvii ,   inclusive- 
page   276,  couplet  xcii,  jusqu*à   la       ment. 


c. 


XX  INTRODUCTION. 

partir.  Guillaume  Anelier  ne  dit  paa  le  nom  du  donneur  d'a- 
vis; mais  il  ajoute  : 

Pero  be  say  qui  es,  mas  no  lo  vuyll  nommar. 

P.  3oo,  vers  4673. 

Pourtant  je  sais  bien  qui  il  est,  mais  je  ne  veux  pas  le  nommer. 

Avertis  du  danger  qui  les  menaçait,  D.  Garcia,  D.  Gonçalvo 
Ibanez,  les  barons  et  les  ricomes  convinrent  de  sortir  la  nuit 
même  de  la  Navarrerie,  et  de  se  mettre  en  sûreté;  dans  le  cas 
où  ils  ne  pourraient  obtenir  les  clefs ,  ils  étaient  décidés  à  bri- 
ser les  portes.  Ce  projet  ayant  été  éventé,  les  habitants  crurent 
le  déjouer  en  les  barricadant;  mais  ils  ne  purent  empêcher 
qu'à  rheure  de  matines,  où  tout  le  monde  était  couché,  ba- 
rons et  bourgeois,  donnant  le  change  à  ceux  qui  croyaient  les 
retenir,  n'enlevassent  les  portes  de  leurs  gonds  et  ne  sortis- 
sent sans  coup  férir,  au  grand  chagrin  des  témoins  de  ce  dé- 
part. / 

Le  lendemain,  au  jour,  le  cri  aux  armes  retentit  dé  toutes 
parts,  et  l'armée  royale  se  préparait  à  l'attaque,  quand  le  bruit 
se  répandit  que  l'on  pouvait  entrer  dans  la  Navarrerie,  restée 
sans  défense  par  la  retraite  des  chevaliers  et  des  citadins.  Les 
Français  se  mirent  en  marche  et  pénétrèrent  dans  la  place  sans 
combat.  Le  pillage  alors  commença,  accompagné  de  toutes 
les  horreurs,  de  toutes  les  profanations  d'usage  en  pareille 
circonstance.  Cette  partie  du  récit  de  notre  auteur  *  n'est  pas 
la  moins  curieu^  de  l'ouvrage.  Une  fois  le  pillage  terminé  et 
la  soldatesque  rentrée  dans  l'ordre,  Eustache  passa  en  revue 
les  prisonniers,  et  de  tous  ceux  qu'il  reconnut  pour  lui  avoir 
fait  de  la  peine,  il  fit  pendre  les  uns,  traîner  les  autres  à  la 

^  Pages  3o4-3o6,  vers  4736-4759,  couplet  xcvni. 


INTRODUCTION.  xxi 

queae  d*un  cheval,  et  renfermer  le  reste  dans  le  château  de 
Tiebas.  Privée  de  ses  habitants,  la  Navarrerie  devînt  bientôt 
un  lieu  de  désolation,  dans  lequel,  dit  Guillaume  Ànelier,  on 
aurait  pu  faire  de  Therbe  et  semer  du  froment.  Nous  sommes 
toujours  en  1276. 

Bientôt  après,  Philippe  le  Hardi  eut  envie  de  venir  en  Na- 
varre, à  la  tête  d'une  armée,  pour  rétablir  complètement  Tordre 
dans  ce  pays.  Il  fit  des  préparatifs  formidables,  convoqua  une 
partie  de  ses  vassaux  même  du  nord,  a  et  le  roi,  dit  le  trouba- 
dour, eut  avec  lui  tant  de  compagnons,  que,  suivant  ce  que 
j'ouis  dire,  ils  furent  trois  cent  mille.  »  C'est  ce  qu'on  a  peine  à 
croire,  même  en  songeant  que  Philippe  traînait  après  lui  des 
prélats,  des  moines  de  tous  ordres,  des  chevaliers  du  Temple 
et  de  l'Hôpital.  Quoi  qu'il  en  soit,  l'auteur  ajoute  qu'il  y  eut 
tant  de  gens,  que  le  pain  de  deux  deniers  se  vendit  deux  san- 
chets  et  fut  très-recherché. 

L'armée  était  ^arrivée  à  Sauveterre,  en  Béarn,  quand  un 
messager  qui  venait  de  Navarre  se  présenta  au  roi  Philippe  et 
lui  apprit  la  fuite  des  barons  et  des  habitants  de  la  Navarrerie , 
l'entrée  des  Français  dans  la  place  et  le  supplice  des  révoltés. 
Le  roi,  alors,  consulta  les  douze  pairs  et  ses  conseillers,  pour 
savoir  s'il  devait  aller  en  Castille,  afin  d'assurer  la  couronne  à 
son  neveu.  Il  en  fut  détourné  par  sire  Jean  d'Acre,  qui  lui 
représenta  la  famine  à  laquelle  l'armée  était  en  proie,  et  il  se  re- 
mit en  route  pour  la  France ,  pendant  que  le  connétable ,  pour 
assurer  la  tranquillité  de  la  Navarre,  parcourait  le  pays  avec 
Eustachede  Beaumarchais;  mais  tout  était  rentré  dans  Tordre. 

Quand  ils  furent  revenus,  ils  tinrent  un  conseil  auquel  pri- 
rent part  le  comte  d'Artois,  le  sire  de  Béairn,  les  comtes  de 
Foix  et  de  Bigorre,  et  maint  autre  baron  :  il  y  fut  résolu  que 
les  tours  et  les  châteaux  des  ricomes  qui  avaient  trempé  dans 


XXII  INTRODUCTION. 

la  révolte  seraient  rasés ,  opération  qui  commença  dés  le  len- 
demain.  L'armée  se  porta  ensuite  sur  Saint-Christophe  (aujour- 
d'hui San  Cristobal);  mais  ceux  qui  y  étaient  renfermés  Tac- 
cueillirent  par  une  décharge  de  traits  et  de  projectiles  de  toute 
espèce.  Le  combat  dura  toute  la  journée  sans  que  les  assié- 
geants, à  leur  grand  chagrin,  parvinssent  à  s'emparer  de  la 
forteresse.  Transporté  de  dépit,  le  sire  de  Beaujeu  jure  alors 
de  l'avoir  ou  de  périr.  L'armée  s'approche  des  murs;  mais  per* 
sonne  ne  paraît  pour  les  défendre,  et  les  arbalétriers  qui  s'étaient 
portés  en  avant  reconnaissent  que  Saint-Christophe  a  été  évacué 
sans  bruit  pendant  la  nuit.  Les  Français  durent  la  vie  à  des 
chiens,  qui  se  jetèrent  sur  de  la  viande  laissée  par  la  garnison; 
elle  était  empoisonnée,  comme  l'eau  et  le  pain  qui  s'y  trou- 
vaient en  abondance.  Saint-Christophe  fut  ruiné  de  fond  en 
comble. 

L'armée  se  porta  ensuite  sur  Mendavia,  qui  se  rendit  après 
une  courte  résistance,  puis  sur  Puynni  Castro,  qui  fut  pris. 
Le  lendemain  matin,  elle  se  mit  en  route  pour  Estella,  où 
les  barons  tinrent  conseil  et  décidèrent  d'aller  à  Garaynno. 
Cette  place  avait  été  fortifiée  par  Fortuyn  Iniguez;  elle  se 
rendit  après  un  siège  de  courte  durée,  et  Eustache  de  Beau- 
marchais y  mit  garnison.  Les  troupes  revinrent  ensuite  à  Pam- 
pelune. 

A  partir  de  cet  endroit,  il  devient  difficile  d'analyser  le  poëme 
de  Guillaume  Anelier,  par  suite  de  la  mutilation  qu'a  éprouvée 
le  manuscrit  ;  nous  ne  chercherons  donc  pas  à  fonder  un  sens 
sur  les  mots  qui  ont  échappé  à  la  destruction ,  nous  ejiami- 
nerons  de  quelle  valeur  cette  chronique  peut  être  pour  l'his- 
toire politique  et  littéraire  de  la  France. 

Inconnue  jusqu'ici,  elle  ne  nous  parait  point  avoir  été  ja- 
mais publiée;  en  d'autres  termes,  je  ne  crois  pas  qu'il  en  ait  ja- 


INTRODUCTION.  xxiii 

mais  existé  d'autre  exemplaire  que  celui  de  l'abbaye  de  Fitero. 
Du  moins  ce  manuscrit  m'a  bien  l'air  d'être  celui  que  l'auteur 
aurait  fait  exécuter  et  revu  lui-même  pour  l'offrir  à  Imbert  de 
Beaujeu  ou  à  Eustache  de  Beaumarchais,  Ce  qui  me  le  fait 
supposer,  ce  sont,  d'une  part,  les  corrections  marginales  et  les 
notes  placées  au  bas  des  pages;  de  l'autre,  les  armoiries  .fixées 
sur  la  couverture  ou  peintes  dans  l'intérieur  du  volume  :  or, 
nous  savons  que  le  connétable  portait  un  lion  de  sable  dans 
ses  armes;  Guillaume  Anelier  lui-même  nous  le  dit  en  plu- 
sieurs endroits  : 

Pero  la  conestable,  per  caçar  robacers, 
Cavatgua  per  Navarra  ab  so  leo  que  es  ners. 

Page  3 12,  vers  4849. 

Mais  le  connétable ,  pour  diasser  les  voleurs ,  chevauche  par  la  Navarre 
avec  son  lion  qui  est  noir. 

E  ynlret  y  1  conestable  e  sos  leos  ques  ners, 
E  redet  lom  la  vila. 

Page  320,  vers  4977.- 

Et  le  connétable  y  entra  ainsi  que  son  lion ,  qui  est  noir,  et  Ton  rendit 
la  ville.  • 

Au  reste,  nous  n  émettons  cette  opinion  qu'avec  réserve,  et 
nous  sommes  loin  de  nous  inscrire  en  faux  contre  le  P.  An- 
selme, qui  décrit  les  armoiries  de  la  maison  de  Beaujeu,  d'or 
au  lion  de  sable  chargé  d'un  lambel  de  cinq  pendants  de 
gueules  S  ni  contre  Palliot,  qui  les  blasonne  d'or  au  lion  de 
sable,  armé  et  lampassé  de  gueules,  brisé  d'un  lambel  à  cinq 
pendants  de  même  mis  en  fasce  ^,  ni  contre  le  P.  Menestrier, 

^  Histoire  généalogique  et  chronolo-  moiries. . .   defeamaistre  Louvan  Ge- 

giquede  la  maison  royale  de  France,  liot,  publiée  par  Pierre,  Palliot.  Dijon 

3*  éd.  t.  VI^  p.  81,  89^.  et  Paris,  ii.  dc.  LXrv.  in -foi.  p.  4o3. 

*  La  vraye  et  parfaite  Science  des  or-  4o4t  n**  vni. 


XXIV 


INTRODUCTION. 


qui  les  donne  d'or  au  lion  de  sable,  armé  et  lampassé  de 
gueules,  accolé  d'un  lambel  de  cinq  pendants  de  gueules ^ 

Après  l'analyse  que  nous  venons  de  donner  du  poëme  d'A- 
nelier,  il  est  peut-être  inutile  de  chercher  à  faire  ressortir  sa 
valeur  historique.  Elle  est  d'autant  plus  grande  que  l'auteur, 
comme  nous  l'avons  déjà  dit,  a  été  témoin  oculaire  des  faits 
qu'il  rapporte,  et  que  ces  mêmes  faits  n'étaient  connus  jusqu'à 
présent  que  parla  vie  de  Philippe  III,  de  Guillaume  de  Nan- 
gis,  incorporée  dans  les  grandes  Chroniques  de  France^,  par  la 
Branche  des  royaux  lignages,  de  Guillaume  Guiart^,  et  par  la 
Chronique  du  prince  de  Viana.  Que  l'on  compare  les  Annales 
de  Navarre,  du  P.  Joseph  de  Moret,  auxquelles  je  m'en  tiens, 
laissant  de  côté  André  Favyn  et  nos  historiens  subséquents,  et 
l'on  verra  combien  de  détails  nouveaux  et  importants  nous  ré- 
vèle le  chevalier  toulousain.  Qui  sait  si  ce  n'est  pas  de  lui 
que  voulait  parler  Garci  Lopez  de  Roncevaux,  trésorier  de 
Charles  III,  quand  il  dit,  dans  sa  chronique,  qu'il  s'abstient 
d'écrire  sur  la  guerre  civile  de  Pampelune,  parce  que  l'his- 
toire en  est  longue  et  que  les  détails  en  sont  consignés  en 
d'autres  livres  conservés  dans  la  jurade  de  Pampelune  et  ail- 
leurs, porcjue  la  historia  es  luenga,  et  largamente  escripta  en  otros 
libros  en  lajureria  de  Pamplona,  et  otras  partes  ^  ? 


^  La  nouvette  Méthode  raisonnée  da 
blazon,  etc.  A  Lyon,  m.  dcg.  lxi.  in -8^, 

p.  122. 

L'écu  des  barons  de  Beaujeu  était 
décrit  dans  ces  quatre  vers  bourgui- 
gnons : 

Un  lion  nai  en  champ  d*ora , 
Les  ongles  roges  et  la  quoua. 
Un  lambey  roge  sur  la  joua. 
Sont  les  armes  de  Bejoua. 


^  Voyez  rédition  de  M.  P.  Paris, 
Phelippe  III,  ch.  xix,  xxni  et  xiiv; 
t  V,  p.  38,  39,  48-53. 

»  Vers  5i27-3i48,  3i8i-3256. 
(Édition  des  Chroniques  nationales 
françaises,  t.  VIII,  p.  122,  124-127.) 

^  Annales  del  reyno  de  Navarra,  t.  III. 
En  Pamplona,  m.  d.  ce.  lxyi.  in -fol. 
p.  4i4«col.  1,  n"*  26. 


INTRODUCTION. 


XXV 


Un  autre  genre  d'intérêt  que  présente  le  poëme  d'Anelier, 
ou  plutôt  Thistoire  de  la  Navarre  à  cette  époque ,  c  est  que  ce 
pays  était  presque  français,  beaucoup  plus  français  qu  on  ne 
saurait  le  croire.  Le  prince  de  Viana,  que  je  citais  tout  à  Theure, 
disait  que  la  population  de  San  Cernin  de  Pampelune  se  com- 
posait de  Français  venus  de  Cahors,  «  lo$  quales  Camiceses, 
«  ajoute-t-il ,  yherow  echados  de  Francia  por  el  rey  D.  Felipe  K  »» 
Pour  peu  que  Ton  lise  les  noms  des  bourgeois  dont  il  est  ques- 
tion dans  le  poëme ,  on  verra  qu  ils  appartiennent  pour  la  plu- 
part au  midi  de  notre  pays;  observation,  soit  dit  en  passant, 
qui  s'applique  également  à  un  document  de  Tan  12  4?^^  et  à 
d'autres  pièces  où  le  ?•  Terreros  a  puisé  l'opinion  qu'lUescas 
et  les  villages  voisins ,  à  six  lieues  de  Tolède ,  avaient  été  peu- 
plés uniquement  de  Gascons^. 

Reste  à  parler  du  dialecte  dans  lequel  a  écrit  Guillaume  Ane- 
lier.  Toulousain,  et  probablement  de  la  même  famille  qui  avait 
déjà  produit  un  troubadour  du  même  nom  *,  il  était  naturel 
qu'il  employât  l'idiome  de  sa  patrie,  la  langue  des  jeux  floraux; 


*  Crônica  de  los  rejet  de  Navarra, .  . 
PamploDa,  i8A3,  in-lC*  esp.  lib.  II, 
eap.  vui,  p.  89. —  Quel  est  cet  arrêt 
d'expulsion  et  ce  roi  de  France?  Si, 
comme  je  le  soupçonne ,  le  prince  fait 
allusion  aux  lettres  ou  au  mandement 
de  Philippe  III  rendu  en  1 373  au  sujet 
des  Lombards,  Caorcins  et  autres  usu- 
riers, et  publié  parmi  les  Ordonnances 
des  roys  de  France  de  la  troisième  race, 
t.  I,  p.  298-300,  Tai^ument  em- 
prunté au  passage  que  nous  avons  cité 
n'a  que  bien  peu  de  poids,  et  nous 
nliésitonspasà labandonner;  en  eSet, 
comme  on  le  verra  dans  nos  notes,  il 


B15T.  D£  LA  GOBERfi  DB  M  AV. 


est  loin  d'être  prouvé  que  la  dénomi- 
nation de  Caorcins  se  rapportât  à  des 
gens  de  Cahors;  et  d'ailleurs,  l'ordon- 
nance de  Philippe  III,  dirigée  seule- 
ment contre  quelques  individus,  ne 
dut  point  occasionner  une  émigration 
assez  sensible  pour  qu'un  quartier  tout 
entier  d'une  ville  pût  être  peuplé  de 
ces  exilés. 

^  Diccionariode  antigûedades  delreiuo 
de  Navarra,  1. 1*',  p.  BaS. 

'  Paleografia  espanola,  etc.  En  Ma- 
drid :  en  la  Oficina  de  Joachin  Ibarra, 
ano  de  i7*8^  in-4*  esp-  p»  18. 

^  Voyez  dans  le  tome  XVIII  de  l'His- 

d 


XXVI  INTRODUCTION. 

mais  il  faut  croire  aussi  que ,  quand  il  se  mit  à  rimer,  il  était  déjà 
vieux  et  depuis  longtemps  établi  en  Navarre;  car  son  provençal 
est  profondément  infiltré  d'espagnol.  Quoi  qu'il  en  soit,  déjà 
précieux  sous  le  rapport  historique,  plus  curieux  encore  pour 
la  connaissance  des  mœurs  et  de  la  vie  militaire  à  la  fin  du 
XIII*  siècle,  le  poëme  de  Guillaume  Anelier  présente  un  vif 
intérêt  aux  philologues ,  qui,  marchant  sur  les  traces  de  l'il- 
lustre Raynouard,  étudient  la  langue  du  midi  de  la  France 
dans  le  petit  nombre  de  monuments  échappés  à  la  rage  des 
Omar  de  l'inquisition.  Ils  y  trouveront  une  foule  de  mots 
qu'ils  chercheraient  en  vain  dans  le  Lexique  roman. 

Ces  avantages,  exposés  en  i846  à  M.  le  comte  de  Salvandy, 
alors  ministre  de  l'Instruction  publique,  le  déterminèrent  à 
faire  copier  le  manuscrit  de  Fitero,  dans  le  but  d'en  enrichir  la 
Collection  des  documents  inédits  relatifs  à  l'histoire  de  France, 
et  je  fus  choisi  pour  exécuter  ce  travail.  Arrivé  à  Pampelune, 
où  je  n'étais  pas  inconnu,  j'entrepris  et  poursuivis  rapidement 
ma  tâche,  suivi  de  près  par  un  copiste  espagnol,  qui  faisait  à 
mon  écriture  l'honneur^de  la  préférer  à  celle  du  manuscrit, 
au  reste  peu  difficile  à  lire.  Ma  copie,  mise  sous  les  yeux  du 
Ministre,  justifia  le  bien  qu'il  avait  présumé  de  l'ouvrage  de 
Guillaume  Anelier,  et  le  Comité  des  monuments  écrits  de 
l'histoire  de  France,  sur  le  rapport  de  MM.  Victor  le  Clerc  et 
Champollion-Figeac,  conclut  à  la  publication  du  poëme  si 
heureusement  retrouvé.  L'impression  en  était  commencée  de- 
puis quelque  temps  et  assez  avancée,  quand  les  journaux 
m'apprirent  que  j'avais  été  prévenu  par  D.  Pablo  Ilarregui, 

toire  littéraire  de  la  France,  p.  553-  (Cf.  Millot,  Histoire  littéraire  des  trou- 

557,  une  notice  de  feu  Éméric-David  hadours,  t.  III,  p.  4o4 ;  P*  Paris,  les  Ma- 

sur  Guillaume  Anelier  TAttcien ,  qu*il  nascrits  français  de  la  BiblioAèqae  da 

place  au  commencement  du  xiir  siècle.  roi,  t.  VU ,  p.  19,  etc.  ) 


INTRODUCTION.  mu 

qui  ne  m'avait  jamais  soufflé  mot  de  son  projet ,  et  je  reçus 
biéÉiôt  de  Féditeur  lui-même  un  volume  intitulé  :  La  Gnerra 
civil  de  Pamplona ,  poema  escrito  en  versos  provenzales  par  Guillermo 
Aneliers,  de  Tolosa  de  Franciaj  é  ilustrado  con  un  prôlogo  y  notas 
por  D.  Pabio  Ilarregui ,  individuo  de  la  Comision  de  monumentos 
histôricos  y  artisticos  de  Navarra.  Pamplona,  ymprenta  de 
Longàs  y  Ripa,  ano  i847»  ^^"4%  ^^  ^83  pages.  (La  Guerre  ci- 
vile de  Pampelune,  poëme  écrit  en  vers  provençaux  par  Guil- 
laume Aneliers,  de  Toulouse,  et  enrichi  d'une  préface  et  de 
notes  par  D.  Paul  Ilarregui ,  membre  de  la  Commission  des 
monuments  historiques  et  artistiques  de  la  Navarre.  Pampe- 
lune, imprimerie  de  Longas  et  Ripa,  1847.) 

Quels  motifs  ont  pu  déterminer  D.  Pablo  à  publier  le  manus- 
crit dont  on  lui  doit  la  découverte,  et  à  donner  ainsi  la  mesuré 
de  ses  connaissances  dans  Tancienne  langue  provençale?  Il  est 
parfaitement  sûr  quil  était  informé  de  la  décision  du  Comité, 
comme  du  commencement  d'eiécution  qui  en  avait  été  la 
suite,  et  Ton  ne  saurait,  sans  injustice  pour  le  savant  Navar- 
rais ,  lui  supposer  la  crainte  que  le  manuscrit  dont  la  conser- 
vation lui  était  due  ne  fût  pas  reproduit  avec  fidélité  et  en- 
touré de  tous  tes  secours  nécessaires  à  Tintelligence  du  texte. 
Si  donc  le  digne  secrétaire  du  conseil  municipal  de  Pampelune, 
le  membre  éclairé  de  la  Commission  des  monuments  histo- 
riques et  artistiques  de  la  Navarre,  a  pris  le  parti  de  nous  de- 
vancer et  de  s'aventurer  en  aveugle  sur  une  mer  si  dangereuse 
et  si  peu  connue,  cest,  gardons-nous  d'en,  douter,  par  le  mo- 
tif le  plus  respectable ,  parce  qu'il  aura  cru  remplir  un  devoir 
de  ses  fonctions;  et,  s'il  en  est  ainsi,  nous  ne  pouvons  que 
rendre  hommage  à  son  patriotisme. 

Le  poëme  dont  nous  venons  de  présenter  l'analyse  est  pré- 
cédé, dans  l'édition  espagnole,  d'une  introduction  de  vingt- 


xxvm 


INTRODUCTION. 


huit  pages  qui  renferme  des  détails  sur  le  manuscrit  de  Fitero 
et  une  relation  succincte  des  vicissitudes  de  Pampelune,  de^is 
son  origine  jusqu'à  sa  reddition,  en  juillet  i5i2,  à  Fillustre 
duc  d'Albe,  qui  en  prit  possession  au  nom  du  roi  de  Castille, 
D.  Fernando  le  Catholique.  Suit  un  peu  plus  d'une  page  con- 
sacrée, sous  le  titre  d! Advertencias ,  à  faire  remarquer  quelques 
particularités  de  la  langue  provençale  et  à  exposer  les  soins 
pris  par  l'éditeur  pour  les  mettre  en  relief. 

Au  texte,  qui  se  termine  à  la  page  160,  est  joint  un  appendice 
de  vingt-trois  notes,  dans  lequel  sont  rapportées  cinq  pièces 
tirées  des  archives  de  Y ayuntamiento  de  Pampelune.  Ces  docu- 
ments, joints  à  ceux  que  j'ai  recueillis  en  grand  nombre  dans 
les  Archives  de  l'Empire  et  ailleurs,  prendront  place  à  la  suite 
du  poëme  de  Guillaume  Anelier,  auquel  ils  serviront  de  preuve 
et  de  complément. 

A  ne  considérer  maintenant  cet  ouvrage  qu'au  point  de  vue  lit- 
téraire, je  remarque  tout  d'abord  la  ressemblance  qu'il  présente 
avec  l'Histoire  de  la  croisade  contre  les  hérétiques  albigeois, 
généralement  attribuée  à  un  troubadour  nommé  Guillaume.de 
Tudela  :  même  facture  de  vers,  même  distribution  en  cou- 
plets, terminés  chacun  par  un  vers  plus  petite  atec  cette  difiFé- 
rence  seulement,  que,  chez  Guillaume  Anelier,  ce  vers  forme 
le  premier  hémistiche  du  couplet  suivant  Quand  on  lit  dans 


^  Je  suis  assez  porté  à  croire  que  ce 
petit  vers  se  chantait  à  peu  près  de  la 
même  manière  que  la  fin  des  phrases  de 
répitre  à  la  grand'messe,  et  qu'ensuite 
le  jon^eur  jouait  une  ritournelle  : 

Delez  la  mer,  en  une  lande, 

Vit  de  dames  grant  compagnie 

En  mi  leu  d'une  praierie  ; 

Si  erent  assises  voirement. 


Là  escoutoient  bonement 
.j.  conteor,  qui  lor  contoit 
Une  chançon;  et  si  notoit 
Ses  refirez  en  une  vide, 
Qui  assez  iert  et  bonne  et  bêle. 

LeRoamanz  de  Claris  el  de  Loris,  ms,  de 
iaBibl.  imp.  n**  753d^  fol.  1 39  verso, 
col.  3,  V.  16.  Cf.  folio  1 34  verso  « 
col.  3,  V.  12. 


INTRODUCTION.  xxu 

Tintroduction  de  M.  Fauriel  *  la  discussion  des  droits  du  clerc 
de  Tudela  à  la  paternité  de  la  Causas  de  la  crozada  contr  els 
ereges  JAlbeges,  on  est  porté  à  en  suspecter  la  légitimité;  mais 
quand  on  voit  un  poëme,  calqué  pour  ainsi  dire  sur  le  même 
patron,  surgir  dans  le  même  pays  à  soixante  ans  de  là,  on  est 
moins  touché  des  raisons  du  savant  académicien ,  et  Ton  regrette 
qu*il  n  ait  pas  connu  THîstoire  de  la  guerre  de  Navarre  et  discuté 
l'argument  que  fournit  son  existence  à  ceux  qui  persistent  à 
maintenir  Guillaume  de  Tudela  au  rang  des  troubadours.  On 
regrette  surtout  d'entendre  dire  à  M.  Fauriel  :  «  J'ignore  quelle 
langue  on  parlait  à  Tudèle  vers  1210;  c'était  peut-être  encore 
le  basque,  mais,  à  coup  sûr,  ce  n  était  point  le  provençal^.  » 

M.  Fauriel  veut- il  dire  que  la  langue  qui  avait  cours  à  Tu- 
dela diflférait  du  langage  parlé  à  Marseille  et  à  Toulouse  ?  Je 
suis  volontiers  de  cet  avis;  mais  si,  à  l'exemple  de  M.  Raynouard 
et  de  la  plupart  de  ceux  qui  s'adonnent  à  l'étude  des  dialectes 
du  midi  de  la  France,  il  comprend  tous  ces  dialectes  sous  une 
seule  et  même  dénomination,  celle  de  provençal,  alors  je  me 
crois  obligé  de  le  contredire.  Aussi  loin  que  nous  pouvons 
remonter,  nous  trouvons  en  Navarre  le  basque  relégué  dans 
les  Pyrénées,  et  la  langue  romane  régnant  dans  les  villes  de 
la  plaine.  Nous  pourrions  citer  cent  preuves  de  ce  que  nous 
avançons  ici;  nous  nous  bornerons  à  trois  ou  quatre.  L'acte 
d'union  des  quatre  quartiers  de  Pampelune,  que  nous  don- 
nons plus  loin^,  est  en  langue  romane.  En  1276,  le  gouver- 
neur don  Pedro  Sanchîz,  accordant  certains  privilèges  aux 
habitants  du  bourg  de  San  Cemin,  expédie  sa  charte  dans 

*  N®  iv»^pag.  xvn,  xviii.  Voyez  en-  hérétiques  albigeois,  introduction ,  n®  it, 

core  l*Hi8toire  littéraire  de  la  France,  p.  xvin. 
t.  XXn,  p.  24i.  ^  Pages  376,  576. 

^  Histoire  de  la  croisade  contre  les 


%%%  INTRODUCTION. 

cette  dernière  langue  ^  L'année  suivante,  Ëustache  de  Beau- 
marchais rend  une  ordonnance  relative  à  la  monnaie,  et  n  em- 
ploie pas  d'autre  idiome;  des  nobles  navarrais  des  villes  lui 
envoient  des  actes  d'adhésion,  on  lui  donne  des  reçus  de 
sommes  payées ,  et  toutes  ces  pièces  sont  dans  le  même  dia- 
lecte roman  :  comment  ne  pas  croire,  après  cela,  que  ce  fut 
celui  qui  avait  cours  à  Pampelune?  Or,  si  dans  cette  ville,  si- 
tuée à  la  porte  des  Pyrénées  basques,  on  parlait  roman,  à  bien 
plus  forte  raison  devait-on  employer  ce  langage  à  Tudela,  bien 
plus  rapproché  de  TAragon,  où  le  basque  n'a  jamais  été  en 
usage,  si  ce  n'est  dans  les  temps  anté-historiques.  La  seule 
chose  que  j'accorde  à  M.  Fauriel,  c'est  que  la  langue  des  pièces 
que  je  citais  tout  à  l'heure  est  plutôt  du  castillan  que  du  pro- 
vençal ,  et  que  le  poëme  publié  par  ses  soins  est  dans  un  idiome 
assez  incorrect,  assez  grossier,  mais  au  fond  appartient  à  celui 
des  troubadours.  Si  nous  avions  de  la  Cansos  de  la  crozada 
contr  eh  ereges  d^Albeges,  comme  de  l'Histoire  de  la  guerre  de 
Navarre,  un  manuscrit  que  l'on  fût  autorisé  à  présenter  comme 
l'original,  nous  pourrions  peut-être  y  puiser  des  motifs  pour 
adopter  ou  repousser  la  paternité  de  Guillaume  de  Tudela  ; 
mais  personne  n'ignore  que  les  copistes  ne  se  faisaient  ^pas  le 
moindre  scrupule  d'altérer  la  langue  des  ouvrages  qu'ils  trans- 
crivaient: les  transporter  d'un  dialecte  dans  un  autre  n'était 
qu'un  jeu  pour  eux.  Enfin,  et  pour  tout  dire,  savons-nous  bien 
si  le  toulousain  n'était  pas  répandu  en  Navarre  et  employé  pour 
la  poésie ,  à  peu  près  comme  le  galicien  le  fut  plus  tard  en 
CastiUe,  et  comme  l'est  encore  le  français  dans  certains  de  nos 
départements,  où  le  peuple  parle  patois? 

Le  prix  que  nous  attachons  au  manuscrit  de  Fitero  ne  nous 
empêche  pas  de  reconnaître  qu'il  est  souvent  incorrect#de  façon 

^  Voyez  plus  loin,  p.  4oo. 


INTRODUCTION.  xxxi 

à  ce  qu'on  n  en  puisse  douter.  Un  précédent  respectable ,  respec- 
table  en  cela  qu'il  a  pour  auteur  un  savant  que  nous  aimons  tout 
en  le  combattant ,  nous  autorisait  à  publier  le  poème  de  Guil- 
laume Anelier  sans  ponctuation ,  en  un  mot  tel  qu'il  nous  est 
parvenu;  mais  nous  ne  sommes  pas  considéré  comme  engagé 
par  ce  qu'avait  fait  l'éditeur  de  l'Histoire  de  la  croisade  conti^e 
les  hérétiques  albigeois,  et  nous  avons  préféré  nous  en  tenir 
au  système  imaginé  et  mis  en  pratique  par  M.  Raynouard. 
Une  fois  dans  cette  voie,  nous  avons  été  soutenu  par  un  an- 
cien collaborateur  de  l'illustre  académicien,  M.  Léon  Des- 
salles, qui,  avec  une  patience  et  une  amitié  que  rien  n'a  pu 
lasser,  a  bien  voulu  nous  éclairer  de  son  expérience  et  de  sa 
connaissance  profonde  des  dialectes  du  midi  de  la  France  : 
nous  le  prions  de  recevoir  ici  l'expression  bien  sincère  de 
notre  vive  gratitude. 


HISTOIRE 


DE 


LA  GUERRE  DE  NAVARRE 


EN  1276  ET  1277. 


HIST.  DE  LA  GDEBEB  DE  NAY. 


HISTOIRE 


DE 


LA  GUERRE  DE  NAVARRE 


EN  1276  ET  1277. 


f^ï  -r-      GUILLELMUS  ANELIER  DE  TOLOSA  ME  FECIT. 


In  Domine  Patris  et  Filii  et  Spintus  Sancti.  Amen. 

I. 

Gesu  Crist,  qu'es  mon  paire  et  vera  Trinitatz, 
E  ver  Dios  e  ver  oms  e  vera  unitatz, 
M'a  dat  sen  e  saber  qu'eu  sia  aprimatz 
En  entendre  razos  et  en  far  motz  doblatz  : 
Per  qu'eu  vuyll  far  .i.  libre,  que  razo  n'ay  assatz;  5 

Qu'eu  vey  que  zes  segle  es  assy  atomatz , 
Que  mas  pot  traicios  que  no  fa  leialtatz. 
Per  que  m  platz  qu'eu  vos  digua ,  ab  que  si'  escoltatz , 
De  ço  que  a  estât  fait  el  temps  que  n'es  passatz. 
E  prec  a  Jhesu  Crist,  on  son  totas  bontatz,  lo 

Que  m  lays  ben  començar  e  meiltz  finir,  si'l  platz , 
Qu'en  lui  es  totz  podes. 

U. 

Qu'en  lui  es  totz  podes,  et  es  dreit  e  razo. 
Un  rei  ac  en  Navarra ,  guaillart  plus  que  leo  ; 


HISTOIRE 

DE 

LA  GUERRE  DE  NAA 

EN  1276  ET  1277. 

GUILLAUME  ANELIER  DE  TOULOUSE 


Au  nom  da  Pire  et  du  Fila  et  da  Saint-Esprit 


Jésus-Christ,  qui  est  mon  père  et  vraie  Trinité, 
vrai  homme  et  vraie  unité ,  —  m'a  donné  sens  el 
je  sois  en  état  —  d'entendre  raison  et  de  faire  t 
c'est  pourquoi  je  veux  faire  un  livre ,  car  raison  j'en 
je  vois  que  ce  siède  est  ainsi  changé,  —  que  trahi 
ne  fait  loyauté.  ' — ■  C'est  pourquoi  il  me  plaît  que  je 
que  je  sois  écouté,  —  de  ce  qui  a  été-fiut  au  temp 
— Et  je  prie  JésusChrist ,  où  sont  toutes  hontes ,  — < 
commencer,  et  mieux  finir,  s'il  lui  plaît;  —  vu.c 
pouvoir. 

n. 

Vu  qu'en  lui  est  tout  pouvoir,  et  c'est  droit  et  « 
y  eut  en  Navarre,  gaillard  plus  que  lion;  — le 


ï  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

fol.  1  v'    Lo  reî  Sancho  ac  nom,  mortz  es,  Dios  lo  perdol  iS 

Muiller  ac  de  Tolosa,  si  com  la  gentz  dizo; 
Del  coms  Ramon  fo  fiUa,  paire  del  comte  bo. 
Et  el  temps  qu^el  regnava ,  lay  vas  Ubeda  fo 
Un  rei  Amomelin  molt  mal  e  molt  felo  ; 
E  per  Ferguyll  qu'avia  fi  cridar  a  bando  a© 

A  totz  celz  qu'en  la  Vergen  et  en  la  cros  credio, 
Qu'els  daria  batailla  al  jom  qu  il  voldrio. 
Entr'el  rei  de  Castela  qu'avia  nom  Alfonso, 
El  rei  de  Portogal  e  lo  rei  de  Léo, 
E  lo  rei  de  Navarra  e  lo  rei  d'Arago ,  aS 

Per  mantener  la  crotz,  entr'els  acordero 
Que  z  a  un  jom  lai  fosson,  quex  ab  son  golfaino. 
L'arcevesque  lai  fo,  aquel  de  Toledo, 
Que  fo  moltz  santz  e  justz,  et  avia  nom  Rodrigo; 
Avesques  e  abbatz  de  mainta  regio  3o 

Hy  ac,  e  maint  caver  e  maint  ondrat  baro. 
Borgnes  e  menestrals  e  maint  bon  infançon. 


m. 


fol.  s  1^   Anet  veder  los  Moros  co'ls  puiria  traucar, 

E  vi  los  si  crozatz  espessament  estar,  3  s 

Que  tôt  s'en  esbaic  e'n  venc  en  grant  pesar; 

Mas  Jhesu  Crist,  qui  pot,  o  vole  si  adreçar. 

Quel  trames  .i.  pastor  quel  diss:  tRei,  que  vols  far? 

Se  tu  me  vols  seguir  lai  on  eu  vuiU  anar. 

Eu  t  métrai  en  tal  loc  d'ont  los  puiras  dampnar.  »  4o 

El  rei,  quel  entendet,  diz  li  :  «  Que  m  platz  de  far.  » 

E  ab  pauca  conpainna  penset  de  cavalgar; 

E  segui  lo  pastor,  qu'el  mes  en  tal  logar 

^  n  parait  manquer  ici  au  moins  un  feuillet. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  5 

nom;  mort  il  est.  Dieu  le  pardomne  !  —  Femme  il  eut  de  Toulouse  > 
ainsi  comme  la  gent  dit;  —  du  comte  Raymond  elle  fiit  fille ,  père  du 
comte  bon.  —  Et  au  temps  qu'il  régnait ,  là  vers  Ubeda  fiit  —  un  roi 
Amomelin,  très -méchant  et  très-félon;  —  et  par  Torgueil  qu'il  avait    so 
il  fit  crier  publiquement  —  à  tous  ceux  qui  en  la  Vierge  et  en  la 
croix  croyaient,  —  qu'il  leur  donnerait  bataille  le  jour  qu'ils  vou- 
draient. —  Entre  le  roi  de  Castille  qui  avait  nom  Alphonse ,  —  et  le 
roi  de  Portugal  et  le  roi  de  Léon,  —  et  le  roi  de  Navarre  et  le  roi    as 
d'Aragon, — pour  maintenir  la  croix,  entre  eux  ils  convinrent  — 
qu'un  jour  là  Us  fiissent ,  chacun  avec  son  gonfanon.  —  L'archevêque 
là  fut,  celui  de  Tolède,  —  qui  fiit  très-saint  et  juste,  et  avait  nom 
Rodrigue; — évêques  et  abbés  de  mainte  région  —  il  y  eut,  et  maint    3o 
chevalier  et  maint  honoré  baron,  — boui^eois  et  artisans  et  maint 
bon  infançon.  —  ........ 


m. 

Alla  voir  les  Maures  comment  il  les  pourrait  trouer, 

—  et  les  vit  si  croisés  épaissement  être ,  —  que  tout  s'en  ébahit  et  35 
vint  en  grand  penser;  —  mais  Jésus-Christ,  qui  peut  (tout),  voulut 
tellement  arranger  la  chose ,  —  qu'il  lui  envoya  un  berger  qui  lui  dit  : 
«  Roi,  que  veux-tu  faire? — Si  tu  me  veux  suivre  là  où  je  veux  aller, 
— je  te  mettrai  en  tel  lieu  d'où  tu  les  pourras  endommager,  »  —  Et  ào 
le  roi,  qui  l'entendit,  lui  dit  :  «Cela  il  me  plaît  de  faire.  »  — 
Et  avec  petite  compagnie  il  pensa  de  chevaucher;  —  et  il  suivit  le 
pasteur,  qui  le  mit  en  tel  lieu  —  qu'il  put  leur  donner  à  travers 


^r 


)  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Qu^els  poc  dar  a  traves  e  rompre  e  trenquar. 

E'I  reis ,  que  aquo  vi ,  anc  no  1  vole  demorar,  45 

El  mid  que  cavalgava  comencet  a  broquar; 

Quar  negun'  altra  bestia  noi  podia  durar. 

E  det  per  mei  la  presso ,  e  quar  no  i  poc  entrar, 

El  reviret  son  mul  e  près  lo  a  recular; 

E  diz  :  «  Sancta  Maria ,  tu  m  sias  en  enpar.  »  5o 

Ab  tant  el  près  sa  maça  e  comença  de  dar, 
fol.  2  V*   E  trenca  e  peceia  e  va  les  desmaiUar; 

E  sa  gent  que  lo  viron  entr'els  entremesclar, 

Degon  per  mei  la  pressa  e  dan  s^al  peceiar. 

Ladoncs  veiratz  aureillas  e  pes  e  puins  volar,  55 

E  cervelas  espandre,  e  caps  descarterar; 

E  lo  rei  ah  sa  maça  viratz  lo  demenar, 

Que  aquel  que  feria,  nol  calia  metgar. 

El  seinner  de  Castela  e  de  Gotdalfagar, 

E  lo  rei  d^Araguon,  que  no  fa  oblidar,  6o 

El  rei  de  Portogal,  quant  viro  1  joc  doblar, 

Disson  :  «  Seinnes,  per  Deul  anem  los  ajudar.  » 

E  traien  lurs  cavals  e  van  se  n'aprosmar. 

E  la  primera  escala  els  se  van  ajustar; 

Mas  tant  era  serada  qu'anc  ren  no  y  pogron  far,  65 

Tro  qu'els  cavals  covenc  de  las  anças  virar; 

E  boteron  areire,  e  van  los  deguaillar. 

E'is  Sarrazins  qu  els  viron  laintz  en  mey  loguar, 

Ladoncs  diss  Tun  al  autre  :  «  Aqui  Ùl  mal  estar.  » 
fol.  3  r*  E'is  Christians  se  giron,  prenon  s*a  lanceiar.  70 

La  viratz  caps  partir,  ventres  esbudelar, 

E  coradas  deissendre,  e  maint  ome  nafirar. 

El  rei  Amomelin,  qu^els  vi  descadenar, 

Per  cors  de  son  caval  el  s^anet  asalvar, 

E'is  Moros  al  fugir  e  z  els  al  encalçar;  75 

E  fon  tant  grantz  la  mort  c^on  nol  p<^a  contar, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  7 

et  (les)  rompre  et  tailler  en  pièces.  —  Et  le  roi,  qui  cela  vit,  il  ne    45 
voulut  oncques  tarder,  —  et  le  mulet  qu'il  chevauchait  il  commença 
à  éperonner;  —  car  aucune  autre  bête  ne  pouvait  durer.  —  [Et  il 
donna  par  le  milieu  de  la  presse,  et  comme  il  n'y  put  entrer,  —  il 
retourna  son  mulet  et  le  prit  à  reculer;  —  et  dit  :  «  Sainte  Marie,    5o 
sois-moi  en  aide.  »  —  En  même  temps  il  prit  sa  masse  et  commence 
à  donner,  —  et  tranche  et  taille  en  pièces  et  va  les  démailler  ;  —  et 
ses  gents  qui  le  virent  entre  eux  entremêler, — pénètrent  au  milieu  de 
la  presse  et  se  mettent  à  tailler  en  pièces.  —  Alors  vous  verriez    55 
oreilles  et  pieds  et  poings  voler,  —  et  cervelles  répandre,  et  têtes 
couper  en  quartiers;  —  et  le  roi  avec  sa  masse  vous  le  verriez  (se) 
démener — (de  telle  sorte)  que  celui  qu'il  frappait,  il  ne  fallait  pas  le 
médicamenter. — Et  le  seigneur  de  Castille  et  de  Gotdalfagar,  —  et  le    60 
roi  d'Aragon,  qu'il  ne  faut  pas  oublier,  —  et  le  roi  de  Portugal,  quand 
ib  virent  le  jeu  doubler,  —  dirent  :  •  Seigneurs ,  par  Dieu!  allons  les 
aider.  » — Et  ils  tirent  leurs  chevaux  et  vont  s'en  approcher. — Dans 
le  premier  bataillon  ils  vont  se  mêler;  —  mais  tant  il  était  serré  que    65 
jamais  rien  ils  n'y  purent  faire, — jusque(-là)  que  les  chevaux  il  fallut 
détourner  par  les  flancss  ;  —  et  ils  se  mirent  arrière ,  et  vont  les  dés- 
aligner. — Et  les  Sarrasins  qui  les  virent  là  au  milieu, —  alors  dit  l'un 
à  l'autre  :  «  Là  il  fait  mauvais.être.  > — Et  les  Chrétiens  se  tournent,  (et)   70 
se  prennent  à  jouer  de  la  lance.  —  Là  vous  verriez  séparer  des  têtes, 
étriper  des  ventres ,  —  et  corées  descendre,  et  blesser  maint  homme. 

—  Et  le  roi  Amomelin ,  qui  les  vit  débander,  —  par  la  coiu:se  de  son 
cheval  il  alla  se   sauver,  —  et  les   Maures  de  fiiir,   et  eux  à   la   75 
poursuite  ;  —  et  fut  si  grand  le  carnage  qu'on  ne  poiurait  le  conter, 

—  de  sorte  qu'en  sang  vermeil  ils  pourraient  s'abreuver.  —  En  même 
temps  les  Chrétiens  s'occupent  de  s'en  retourner.  —  Là  vous  verriez 
plier  tentes,  et  pavillons  prendre  et  enlever,  —  et  tant  d'or  et  d'ar-   80 


8  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Si  que  en  sanc  vermeiUa  pogueran  abeurar. 
Ab  tant  los  Christians  pensson  s'en  a  tomar. 
La  viratz  cuillir  tendas,  e  traps  prendr*  [e]  levar, 
E  tant  d'aur  e  d'argent  que  pro  i  ac  que  portar.  80 

Adonc  diz  lo  reî  Sancho  :  «  Huymas  podem  cenar, 
Per  que  nuiUtz  Christians  no  s  deu  desesperar 
Contrats  fais  Sarrazins,  cui  Jhesu  Crist  despar, 
E  a  nos  lais  ben  faire  ^  » 

IV. 

La  fu  tal  la  batailla  con  vos  auzetz  retraire  ;  35 

E  après  lo  rei  Sancho ,  que  no  i  triguet  gaire , 
S'en  tomet  en  Navarra,  on  era  son  repaire, 
fol.  3  V*  E  regnet  en  aisi  com  bon  seinnor  deu  faire. 
E  devenc  s'Amorcs ,  .i.  rei  molt  lare  donaire , 
M  oit  gaillart  e  molt  pros  e  molt  bon  tomeia[i]re ,  90 

E  avia  grant  guerra  ab  lo  soldan  del  Quaire; 
E  quar  audi  laudar  per  molt  bon  guerreyaire 
Lo  rei  Sancho  Navarra,  pesset  co  pogues  faire; 
E  trames  hy  S.  jom  cel  que  li  fii  vegaire , 
Qu'el  pregues  com  seinnor  e  si  com  fil  a  paire,  9^ 

Que  1  vengues  ajudar,  per  que  pogues  desfaire 
Sos  mortals  enemics  e  mètre  en  desaire. 
El  rei ,  que  er  ardentz  de  lançar  e  de  traire , 
Anet  s'en  a  Marocs,  qu'anc  non  s'en  vole  estraire; 
E  quant  lai  fon  anatz  lo  pros  reis  de  bon  aire ,  1 00 

Venc  lo  rei  Castelas,  qu'amava  com  sos  fraire, 
E  det  per  mei  Navarra  per  prendre  e  per  desfaire , 
Si  que  li  tolc  grant  re  ;  e  jiu*  vos  pel  Salvaire 
Que  s'i  fus  lo  rei  Sancho,  no  ss'oses  avant  traire. 

^  Au  bas  de  la  page  on  lit  en  note ,  d*une  «  Moros ,  que  se  noma  la  de  Hubedâ ,  fu  en 
écriture  cupsive  du  même  temps  :  t  Esta  c  Tan  de  la  Incarnation  de  nostre  Seynor 
«  batayla  que  venciren  les  Christians  aïs        c  Jhesa  Crist  de  .m.  cg.  e  xij'  ans.  » 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  9 

gent  qu^assez  il  y  eut  à  porter.  —  Alors  dit  le  roi  Sancho  :  «  Désormais 
nous  pouvons  souper,  —  parce  que  nul  Chrétien  ne  se  doit  déses- 
pérer —  contre  les  faux  Sarrasins ,  à  qui  Jésus-Christ  nuise ,  —  et 
à  nous  laisse  hien  faire  ^  I  » 


IV. 

Là  fut  la  bataille  telle  que  vous  entendez  raconter  ;  —  et  après  le    ^5 
roi  Sancho,  qui  n'y  tarda  guère,  —  s'en  retourna  en  Navarre,  où 
était  sa  résidence,  —  et  régna  ainsi  que  bon  seigneur  doit  faire.  — 
Et  il  advint  qu*Amorcs,  un  roi  très-laiçe  donneur,  —  très-gaillard    9© 
et  très -preux  et  très -bon  combattant  dans  les  tournois,  —  avait 
grande  guerre  avec  le  sultan  du  Caire;  —  et  parce  qu'il  entendit 
louer  pour  très-bon  guerrier  —  le  roi  Sancho  de  Navarre ,  il  pensa 
comment  il  pouvait  faire;  —  et  il  y  transmit  un  jour  celui  qui  lui 
parut  propre ,  —  pour  le  prier  comme  seigneur  et  ainsi  que  fils    9^ 
(prierait  son  )  père ,  —  de  le  venir  aider,  pour  qu'il  pût  défaire  — 
ses  mortels  ennemis  et  (les)  mettre  à  mal.  —  Et  le  roi ,  qui  était 
ardent  de  lancer  et  de  tirer, — s'en  alla  à  Mai^oc,  qu'oncques  il  ne  voulut 
s'en  dispenser;  —  et  quand  là  fut  allé  le  preux  roi  débonnaire ,  —  vint    100 
le  roi  castillan ,  qu'il  aimait  comme  son  frère ,  —  et  donna  à  travers 
la  Navarre  pour  prendre  et  pour  défaire ,  —  tellement  qu'il  lui  enleva 
beaucoup;  et  je  vous  jiu'e  par  le  Sauvexu* —  que  si  le  roi  Sancho  y 
fût,  il  n'aurait  pas  osé  se  porter  en  avant; — mais  il  laissa  sa  terre  à    io5 

^  CeUc  bataille  que  les  Chrétiens  ga-        tion  de  notre  Seigneur  Jésus  -  Christ  mil 
gnèrent  sur  les  Maures ,  qui  se  nomme  la        deux  cent  douze. 

bataille  d*Ubeda,  fut  en  Tan  de  rincama- 

2 

nXST.   DE   LA   GUERRE   DE  MAT. 


10  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Mor  ei  kisset  sa  terra  a  tais  qu'avieD  cor  vayre»  io5 

fol.  4r'  En  cui  el  se  fidava;  e  si  %  peades  en  Faire, 
Fera  dreit  jujament. 

V. 

Lay  corret  traicios  en  alcus  de  sa  gent. 
Et  adoncs  .i.  mesage  anet  s^en  mantenent 
A  Marrocs,  al  rei  Sancho,  e  diss  li  apertament  :  no 

«  Seinnor  rei  de  Navarra ,  be  sapchas  certament 
Que  tu  perdes  ta  terra  e  ton  eretament; 
Qu'el  rei  Alfons,  que  tu  tens  per  leial  parent, 
Es  intrat  en  Navarra  ab  gladi  e  ab  foc  ardent; 
Quar  tal  en  cui  fidavas,  sapchas  que  o  cossent.  nS 

E  si  tu  no  vens  tost,  trestot  ton  regnament 
Sapchas  qu'auras  perdut,  que  mas  a  ton  vivent 
No  y  albei^^aras  jom,  com  te  vei  a  présent; 
Car  perdut  as  Bitoria  e  Alava  issament , 
Ypuzquoa  e  Amesquoa  ab  lur  pertenement,  130 

E  Fonterabia  e  ço  que  s'i  apent, 
E  Sant-Sabastian ,  on  es  la  mar  bâtent, 
E  vilas  e  castels  que  eu  non  ay  e  ment, 
fol.  4  v"  E  si  laisses  Navarra  per  la  paiana  gent, 

Deus  t'en  airara  e  far  t'en  a  parvent.  »  «  jS 

E'I  rei,  quant  Fentendet,  ac  lo  cor  plus  sanglent 

Que  qui  1  des  d'un  venable  o  d'un  quairal  puinent, 

E  fu  s'en  al  rei  Moro ,  dis  le  felonament  : 

<<  Reis,  per  la  tua  amor  e  per  far  tu  plazent, 

E  per  tos  enemics  mètre  en  balssament,  i3o 

Ay  perduda  ma  terra ,  on  ay  lo  cor  dolent. 

E  vuill  m'en  tost  tomar;  quar  si  no  faz  breument, 

Crei  que  tôt  mon  reiesme  me  vendra  a  nient.  » 

E'I  rei ,  quant  Fentendet,  anc  no  '1  plac  verament  ; 

£  fe  Fapareillar  naus  ab  lor  omament;  i35 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  11 

tels  qui  avaient  le  cceur  changeant,  —  en  qui  il  se  fiait;  et  s'il  les 
pendait  en  Tair,  —il  ferait  bon  jugement. 


V. 

Là  courut  trahison  chez  aucuns  de  sa  gent.  —  Et  alors  un  mes- 
sager sW  alla  à  rinstant — à  Maroc,  au  roi  Sancho,  et  lui  dit  fran-  no 
chement  :  —  «  Seigneur  roi  de  Navarre ,  bien  sache  certainement  — 
que  tu  perds  ta  terre  et  ton  héritage  ;  —  vu  que  le  roi  Alphonse , 
que  tu  tiens  pour  loyal  parent , — est  entré  en  Navarre  avec  glaive  et 
avec  feu  ardent;  —  car  tel  en  qui  tu  te  fiais,  sache  que  cela  il  consent.    1 15 

—  Et  si  tu  ne  viens  tôt ,  tout  ton  royaume  —  sache  que  tu  auras 
perdu,  vu  que  plus  de  ton  vivant — tu  n'y  séjourneras  im  jour,  comme 
je  te  vois  à  présent;  —  car  tu  as  perdu  Vitoria  et  Alavà  également, — 
Guipuzcoa  et  Amescoa  avec  leurs  dépendances,  —  et  Fontarabie  et  iso 
ce  qui  en  dépend,  —  et  Saint-Sébastien  où  est  la  n^er  battant,  —  et 
villes  et  châteaux  que  je  n'ai  pas  en  mémoire.  —  Et  si  tu  laisses  Na- 
varre pour  la  gent  païenne,  —  Dieu  se  courroucera  contre  toi  et  te  us 
le  fera  paraître.  »  — Et  le  roi,  quand  il  Tentendit,  eut  le  cœur  plus 
sanglant  —  que  s'il  eût  été  blessé  d'un  dard  ou  d'un  carreau  poignant. 

—  Il  s'en  fut  au  roi  maure ,  (et)  lui  dit  résolument  :  ■ —  •  Roi ,  pour  l'a- 
mour de  toi  et  pour  faire  ton  plaisir, — et  pour  tes  ennemis  mettre  en    i3o 
abaissement, — j'ai  perdu  ma  terre ,  en  quoi  j'ai  le  cœur  souffrant. — 

Et  je  veux  vite  m'en  retoiuner;  car  si  je  ne  le  fais  promptement, — 
je  crois  que  tout  mon  royaume  me  viendra  à  rien.  » — Et  le  roi,  quand 
il  l'entendit,  oncques  cela  ne  lui  plut  vraiment;  — et  il  lui  fit  prépa-    i35 
rer  (des)  navires  avec  leurs  agrès;  —  il  lui  donna  de  belles  pierres, 

3. 


12  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Det  le  de  bêlas  peiras,  assatz  d'aur  e  d'argent. 
Puyss  lo  rei  Sancho  ^  mes  [en  mar]  e  tomet  s'ent; 
E  Deus ,  qu'es  poderos ,  donet  le  a  dreit  vent 
Pér  venir  en  Navarra. 

VI. 

Fer  venir  en  Navarra  corn  seinnor  naturâl.  Uo 

E  conoc  que  sa  terra  era  anada  a  mal. 
fol.  5  r^  Et  adonq  lo  rei  Sancho  anet  per  son  reyal  ; 
E  venc  en  Panpalona,  or  no  1  faillia  ostal. 
E  lo  bore  San-Cemin ,  que  Deus  garde  e  sal  ! 
E  la  Navarreria  anxe  s  volion  mal.  us 

E'I  rei,  paire  d'aquest,  fu  tan  descomunal 
Que  fe  poblation  lai  on  era  pradal, 
Sus  de  Sancta-Cecilia ,  ença,  prop  del  portai. 
E  cels  qu'ailli  pobleron,  firon  que  desleial, 
Per  ço  qu'en  altrui  terra  fe  cascims  son  logal;  i5o 

Qu'aiso  era  del  Bore  e  dedintz  lur  cessai. 
Et  era  cemeteri  dels  mortz  del  hospital, 
Que  es  denant  Sant-Cemi,  dont  la  glesia  capdal 
Non  ac  de  lui  puis  dezma  tant  quant  à.  boton  val. 
Et  encara  fe  peych,  que  fo  grant  tort  mortal,  i55 

Que  fi  far  ima  tor  on  bm  vendia  sal, 
Fort,  alta  e  quarada,  on  ac  maint  bel  quantal; 
El  rei  Sancho  son  fiUtz,  que  vi  1  tort  criminal 
E  la  força,  trop  granda,  per  dreit  ac  acort  tal 
fol.  5  v'     Que  la  mandet  desfar  :  dont  a  maint  om  sap  mal.  i6o 

E  per  cels  cui  plazia,  desfesse  en  .i.  jomal. 
E  pel  tort  emendar,  lo  rey  ladoncs  fe  tal 
Qu'ai  bore  donet  la  peyra  e  a  tôt  lo  comunal. 
'   E'is  borgnes  de  la  vila,  assi  com  gent  leîal, 
Feron  ne  murs  e  tor  e  porta  sabetz  quai,  i65 

Que  fu  depuiss  clamada  e  er  porta  reyal  ; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  13 

assez  d*or  et  d^ai^ent.  —  Puis  le  roi  Sancho  se  met  (en  mer  )«  et  s'en 
retourna  ;  —  et  Dieu  «  qui  est  puissant ,  lui  donna  favorable  vent  — 
pour  venir  en  Navarre. 


VI. 

Pour  venir  en  Navarre  comme  seigneur  légitiine.  —  Et  il  connut    ao 
que  la  terre  était  allée  à  mal.  —  Et  alors  le  roi  Sancho  alla  par  son 
royaume  ;  —  et  vint  à  Pampehme ,  où  ne  lui  manquait  pas  de  logis.— 
Et  le  boui^  Saint-Cemin,  que  Dieu  garde  et  sauve  I  —  et  la  Navarrerie    us 
se  voulaient  réciproquement  du  mal.  —  Et  le  roi ,  père  de  celui-ci , 
fut  si  extravagant  —  qu'il  fit  quartier  où  était  pré,  —  au-dessus  de 
Sainte-Cécile ,  en  deçà ,  près  du  portail.  — Et  ceux  qui  y  peuplèrent 
ne  firent  que  déloyaux,  —  parce  qu'en  la  terre  d'autrui  chacun  fit    iSo 
son  logement;  —  car  cela  était  au  Boiu^  et  dans  leur  ressort  (des  ha- 
bitants), —  et  (c')était  le  cimetière  des  morts  de  Fhôpital,  —  qui  est 
devant  Saint-Cemin ,  d'où  l'ég^se  cathédrale  —  n'eut  de  lui  depuis 
de  dîme  tant  vaut  qu'un  bouton.  —  Et  encore  il  fit  pire,  ce  qui  fut    155 
grand  tort  mortel  :  —  vu  qu'il  fit  faire  une  tour  où  on  vendait  du 
sel,  —  forte,  haute  et  carrée,  où  il  y  eut  maint  beau  quartier;  — 
et  le  roi  Sancho  son  fils,  qui  vit  le  tort  criminel  —  et  la  violence 
trop  grande,  par  droit  eut  accord  tel  —  qu'il  commanda  de  la  dé-    i6o 
faire;  dont  à  maint  on  sut  mauvais  gré.  —  Et  par  ceux  à  qui  plai- 
sait, elle  se  défit  en  un  jour.  —  Et  pour  le  tort  amender,  le  rpi 
alors  fit  tellement  (les  choses]  —  qu'au  Bourg  il  donna  la  pierre 
et  à  toute  la  communauté.  —  Et  les  bourgeois  de  la  ville,  ainsi 
comme  gent  loyale,  —  en  firent  murs  et  tour  et  porte,  vous  savez    i65 
laquelle,  —  qui  fut  depuis  appelée  et  était  porte  royale:  —  car 


14  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Quar  el  donet  la  peyra ,  com  seynnor  principal, 
Per  dreit  e  per  razon. 

VIL 

Per  dreit  e  per  razon  fo  aquestz  faitz  passatz, 

E  lo  tort  de  son  paire  fo  pel  rei  emendatz.  170 

E  puyss  al  rei  devenc  us  mais,  el  temps  d'estatz, 

En  la  camba  :  don  fon  molt  destreit  e  cnitatz  ; 

E  per  ço  el  se  mes  en  Tudela  ensarrati , 

Com  no  1  podia  veyre,  si  no  fos  sos  privatz. 

E1s  cavers  de  la  terra,  quel  saubon  enmuratz,  17S 

Tenion  les  camis,  on  maynt  hom  fon  raubatz, 

E  feron  maintz  tortz  e  maintas  malveztatz  : 

fol.  6  r'  Don  lo  rei  Sancho  fo  molt  fels  e  corroçatz. 
El  rei,  que  vi  sa  terra  confondre  a  totz  latz, 
Trames  en  Arago  messager  molt  ondratz ,  1 80 

Al  rei  Jaime,  que  era  savis  e  poderatz, 
Que  vengues  tro  a  luy  per  dreita  amiztatz. 
El  rei  Jacme,  quan  vie  le  messag'  el  dictatz, 
Venc  s'en  dreit  a  Tudela  molt  ben  acompainnatz  ; 
E  quant  fu  en  la  vila  vengutz  et  alberguatz,  iSs 

Puyet  s'en  al  castel,  com  rei  aconseillatz , 
Lai  or  era  1  rey  Sancho,  e  die  vos,  fo  vertatz, 
Que  quant  amdui  se  viron,  cascus  fo  molt  pagatz. 
Et  adoncs  quant  se  viron  e  foron  saludatz , 
Lo  rei  Sancho  le  diss  :  «  Molt  me  tenc  pei^  ondratz ,       1 90 
Rei  Jaimes,  car  vos  etz  vengutz  a  mi.  Mos  platz 
Hyeu  ay  tramis  per  vos,  car  sai  que  etz  nomnatz 
Per  rei  qu'amatz  dreitiura,  e  fais  traidors  caçatz. 
^  £  per  ço  que  ma  terra  a  mais  barons  assatz , 
Si  que  per  mi  nuilltz  om  non  pot  esser  guldatz ,  195 

fol.  6  V*  Vuyll  que  tôt  mon  reiesme  si'a  vos  comandatz, 
E  cels  que  faran  mal  sien  per  vos  dampnatz; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  15 

il  donna  la  pierre,  comme  seigneur  principal,  —  par  droit  et  par 
raison. 


VIL 

Par  droit  et  par  raison  fut  ce  fait  passé,  —  et  le  tort  de  son  père    >7o 
fut  par  le  roi  réparé.  —  Et  pois  au  roi  vint  im  mal ,  au  temps  d^été , 

—  en  la  jambe  :  dont  il  fut  moult  étreînt  et  tourmenté  ;  —  et  pour 
cela  il  se  mit  en  Tudela  enfermé^  —  de  sorte  qu*on  ne  le  pouvait  voir, 

si  Ton  n'était  son  intime.  —  Et  les  chevaliers  de  la  terre,  qui  le  su-    175 
rent  emmuré,  —  tenaient  les  chemins,  où  maint  honune  fut  volé, — 
et  ils  firent  maints  torts  et  maintes  méchancetés  ;  —  (ce)  dont  le 
roi  Sancho  fîit  trèa-colère  et  courroucé*  —  Et  le  rm ,  qui  vit  sa  terre 
confondre  de  tous  côtés,  —  envoya  en  Aragon  un  messager  très-    iSo 
honoré ,  —  au  roi  Jayme ,  qui  était  sage  et  puissant,  —  (pour)  qu'il 
vînt  jusqu'à  lui  par  véritable  amitié.  — Et  le  roi  Jayme,  quand  il  vit 
le  message  et  l'écrit,  —  s'en  vint  droit  à  Tudela  très-bien  accompa- 
gné; —  et  quand  il  fut  en  la  ville  venu  et  hébergé,  —  il  s'en  monta    i85 
au  château,  conune  roi  de  bcm  conseil,  —  là  où  alors  était  le  roi 
Sancho,   et  je  vous  dis,  ce  fut  vérité,  — que  quand  tous  deux  se 
virent,    chacun  fut  très-satisfait.  —  Et  alors   quand  ils  se  virent 
et  (se)  fiirent  salués,  -^  le  roi  Sancho  lui  dit  :  «Je  me  tiens  pour    190 
fort  honoré,  —  roi  Jayme,  car  vous  êtes  venu  à  .moi.  Mes  plaits 
(plaintes)  — j'ai  envoyé  vers  vous,  car  je  sais  que  vous  êtes  renonmié 

—  pour  roi  qui  aimez  droiture ,  et  faux  traîtres  chassez.  —  Et  parce 
que  ma  terre  a  de  mauvais  barons  assez,  —  en  sorte  que  par  moi    >9^ 
nul  homme  ne  peut  être  guidé  (protégé),  —  je  veux  que  tout  mon 
royaume  soit  à  vous  recommandé ,  —  et  ceux  qui  feront  mal  soient 


16  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  si  tenetz  dreitura  e  ms^  terra  em  patz , 
E  de  mos  enemics  que  be  la  m  defendatz, 
Vuill  que  remaing^a  vos  quant  eu  serai  fînatz ,  aoo 

Quar  yeu  non  ay  enfant,  ni  m'es  astres  de  natz, 
Ni  crei  n'aia  ma  vida  :  per  que  m'es  volontatz 
Que  jure  a  vos  mon  règne  e  totz  mes  comandatz, 
E  os  tenguan  per  seinnor  quant  eu  serai  passatz; 
E  que  en  Panpalona  siatz  primer  juratz,  .o5 

Car  caps  es  de  ma  terra  e  per  cui  sui  penzatz.  » 
E'I  rei  Jaime ,  qu'auzi  del  rei  sa  grantz  bontatz , 
Ac  en  son  cor  gran  joia,  e  parec,  ben  sapchatz, 
Segon  qu'en  fi  senblant. 

VUI. 

Molt  ac  son  cor  jaudent,  et  ac  en  razon  gran;  310 

E  diss  al  rei  don  Sancho  :  «  Reis,  puiss  que  m  faitz  senblan 
Que  m  tenetz  coma  filtz,  fraire^  vostre  coman; 
E  digats  me  que  faça  ni  vas  quel  part  m'en  an.  » 
fol.  7  r'     E'I  rei  Sancho ,  qu'ausi  son  dit  e  son  talan , 

Diss  l'en  aisi  :  «  Rei  Jaime,  non  vuill  ços  faça  en  van,    2i5 

Si  qu'en  après  ma  fin  mos  règnes  vos  desan  ; 

E  vuyll  qu'en  tôt  mon  règne  vos  jiu*o'l  pauc  e'I  gran, 

Que  puiss,  après  ma  vida,  om  per  rei  no's  soan.  » 

Et  adonc  le  jureron  caver  e  cipdadan 

E  tuit  comunalment,  com  poble  a  seinnor  £an,  aao 

Pero  no  ab  lur  grat;  mas  volgron  far  lo  man 

De  lur  seinnor,  que  era  fort,  guaillart  e  sobran. 

E  puiss  que  fu  juratz ,  rei  Jacme  anet  gardan 

Lo  règne  y  el  pays  ab  mou[t]  bon  cavalguan. 

£  la  mortz,  qu'^  comima,  que  .i.  non  ten  ni  blan,       3s5 

Menet  ne  le  rei  Sancho  :  don  fon  tala  e  dan. 

^  Ce  mot  a  été  gratté,  et  se  lit  à  peine. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  17 

par  vous  punis; — et  si  vous  maintenez  droiture  et  ma  terre  en  paix, — 
et  que  de  mes  ennemis  bien  me  la  défendiez ,  —  je  veux  qu^elle  vous  aoo 
reste  quand  je  serai  fini, — car  je  n'ai  pas  d'enfant,  ni  ne  m'est  astre 
de  né  (ni  chance  d'en  avoir), —  ni  ne  crois  que  j'en  aie  de  ma  vie  : 
c'est  pourquoi  il  m'est  volonté  —  de  vous  donner  par  serment  mon 
royaume  et  tous  mes  recommandés ,  —  et  qu'ils  vous  tiennent  pour 
seigneur  quand  je  serai  passé,  —  et  qu'en  Pampelune  vous  receviez  aos 
d'abord  les  serments  (de  fidélité),  —  car  la  tête  est  de  ma  terre  et 
pour  elle  je  suis  préoccupé,  »  —  Et  le  roi  Jayme,  quand  il  ouït 
du  roi  la  grande  bonté,  —  a  en  son  cœiu-  grande  joie,  et  il  y  parut, 
bien  le  sachez ,  —  selon  le  semblant  qu'il  en  fit. 


VIII. 

U  eut  son  cœur  fort  joyeux,  et  il  en  eut  grande  raison;  —  et  il  dit    aïo 
au  roi  don  Sancho  :  «  Roi ,  puisque  vous  me  faites  démonstration  — 
que  vous  me  tenez  comme  fils,  je  ferai  votre  commandement;  — 
et  dites-moi  ce  qu'il  faut  que  je  fiasse  et  vers  quel  côté  je  m'en  aille.  » 

—  Et  le  roi  Sancho ,  quand  il  ouït  sa  parole  et  sa  volonté ,  —  lui    a  1 5 
dit  ainsi  :  «  Roi  Jayme,  je  ne  veux  pas  que  cela  se  fasse  en  vain,  — 

de  sorte  qu'après  ma  fin  mon  royaume  vous  échappe;  —  et  je  veux 
qu'en  tout  mon  royaume  vous  prêtent  serment  les  petits  et  les  grands , 

—  pour  qu'ensuite,  après  ma  vie,  on  ne  vous  rejette  pas  pour  roi.  » 

—  Et  alors  lui  prêtèrent  serment  chevaliers  et  citoyens  — et  tous    aao 
généralement,  comme  peuples  font  à  seigneur, — pourtant  non  de  leur 

gré  ;  mais  ils  voidiu-ent  faire  le  commandement  —  de  leiu-  seigneur, 
qui  était  fort,  gaillard  et  impérieux.  —  Et  depuis  qu'il  eut  reçu  ce 
serment ,  le  roi  Jayme  alla  gardant  —  le  royaume  et  le  pays  avec  de 
très-bons  chevaucheurs.  —  Et  la  mort,  qui  est  commune,  qui  per-    a 25 


BIST.  DE  I.A  CDERRE  DE  NAT. 


18  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Enterreguo  1  ^  sos  ornes  doloros  e  ploran 
En  le  saut  ospital  or  maint  almonas  fan, 
Que  a  nom  Ronçasvals ,  prop  Tengarda  Rollan  ; 
E  quant  fo  enterratz,  esteguon  molt  pessan  sSo 

Les  omes  de  la  terra ,  car  les  uns  dizian  : 
fol.  7  V''  «  Si  est  tenem  per  rei ,  pel  mon  nos  blasmaran 
Les  comtes  e  les  reis  e  totz  celz  que  y  estan; 
Quar  nol  ven  de  natura  :  donc  mas  val  qu'en  façam 
Del  nebot  del  rei  Sancho,  quar  el  es  plus  propdan,      a35 
Quar  filtz  es  de  sa  sor  e  om  on  dreit  s'espan , 
Et  es  com  de  Campaina  e  Laron  molt  prezan  ; 
E  si  nos  lui  fam  rei ,  totz  aquels  que  o  sabran 
Nos  n'auran  per  leials ,  e  tuit  nostre  effan 
Ne  seran  mas  amatz,  que  tras  nos  remandran.  »  ^ho 

E  a  una  boz  pel  règne  ven  los  aital  talan 
Que  trameso  per  el  messager  molt  certan 
E  ben  enrazonatz. 

IX. 

A  Campaynna  s'anet  lo  messager  cuchatz, 
Dreitament  a  Proyns,  on  era  1  coms  ondratz;  a 45 

E  quant  le  fu  devant,  dis  le  :  t  Seynner,  si  us  platz, 
Entendetz  ma  razo  per  que  sui  embiatz. 
lo  sui  lai  de  Navarra ,  vostr'om  endomegatz. 
Saludan  vos  per  my  les  petitz  e  les  granatz 
foi.  8  i^  De  tant  quant  en  Navarra  ni  apertel  regnatz.  aôo 

E ,  seinner,  sapchatz  ben  de  cert ,  et  es  vertatz , 
Qu'elrei  Sancho,  vostr  oncle,  es  d'est  segle  passatz. 
E  la  gent  de  la  terra,  en  cui  es  leialtatz, 
Seinner,  volem  que  vos  siatz  per  rei  alçatz; 

^  On  lit  en  note,  au  bas  de  la  page,  tSancho  en  et  annyo  de  la  Incarna- 
ces  mots  tracés  d*une  écriture  cursive  de  •  cion  de  nuestro  Senor  Jhesu  Ghrislo 
la  même  époque  :    tMorio  el  rey  don        «  m.  ce.  xxxiiij.  » 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  19 

sonne  ne  craint  ni  ne  ménage,  —  en  emmena  le  roi  Sancho  :  de 
quoi  fut  manque  et  dommage.  —  Ses  hommes  l'enterrèrent^ ,  acca- 
blés de  doideur  et  pleurant  —  dans  le  saint  hôpital  où  maintes  au- 
mônes font,  —  qui  a  nom  Roncevaux,  près  de  la  hauteur  de  Roland; 
—  et  quand  il  fut  enterré,  restèrent  très -pensifs  —  les  honames  a3o 
de  la  terre,  car  les  ims  disaient  :  — «Si  nous  tenons  celui-ci  poiu* 
roi ,  par  le  monde  nous  blâmeront  —  les  comtes  et  les  rois  et  tous 
ceux  qui  y  sont;  —  car  cela  ne  lui  vient  pas  naturdlement  :  donc 
mieux  vaut  que  nous  en  fassions  (un  roi)  —  du  neveu  du  roi  Sancho,  aSS 
car  il  est  plus  proche ,  —  car  il  est  fils  de  sa  sœur  et  honmie  où  le 
droit  se  manifeste, — et  il  est  comte  de  Champagne  et  haron  de  grand 
prix;  —  et  si  nous  le  faisons  roi,  tous  ceux  qui  le  sauront  —  nous 
en  tiendront  pour  loyaux,  et  tous  nos  enfants,  — -  qui  resteront  der-  2 ho 
rière  nous ,  en  seront  plus  estimés.  »  —  Et  à  Tunanimité  par  le 
royaiune  il  leur  vient  tel  désir  —  qu'ils  envoient  vers  lui  un  messager 
très-sûr  —  et  sachant  bien  s'exprimer. 

K. 

En  Champagne  s'en  alla  le  messager  à  la  hâte,  —  droit  à  Provins  a45 
où  était  le  comte  honoré  ;  —  et  quand  il  fut  devant  lui ,  il  lui  dit  : 
«  Seigneur,  s'il  vous  plaît,  —  entendez  mon  motif  pour  lequel  je  suis 
envoyé.  —  Je  suis  là  de  Navarre ,  votre  homme  inféodé.  —  Par  moi 
vous  saluent  les  petits  et  les  grands,  —  d'autant  qu'est  la  Navarre  et  sSo 
s'étend  le  royaume.  - —  Et,  seigneur,  sachez  bien  certainement,  et 
c'est  la  vérité ,  —  que  le  roi  Sancho  votre  oncle  est  de  ce  monde 
passé;  —  et  les  gens  de  la  terre,  en  qui  est  loyauté,  —  seigneur, 
veulent  que   vous    soyez  pour  roi   élevé ,  —  et  dans  Pampelune    «55 

'  Le  roi  Sancho  monnit  en  Tan  de  rincarnation  de  notre  Seigneur  Jésus^rist  mil 
deux  cent  trente-quatre. 

3. 


20  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  dintz  en  Pampaiona  recebutz  e  juratz.  s55 

E  veuc  vos  aisi  carta!^,  per  que  meilltz  m^en  creiatz.  » 
E  ja  no  m  demandetz  dei  coms  si  *n  fo  pagatz, 
Quar  qui  ot  tais  novelas  non  deu  esser  iratz; 
E  diss  ai  messagers  :  «  Bels  amies ,  vos  siatz 
Ben  vengutz  per  mii  vetz  que  tais  novas  portatz  ;  a6o 

E  die  vos,  per  ma  fe,  que  vos  seretz  amatz 
Per  ais  jorntz  qu'eu  viiway,  e  per  mi  meiiloratz.  » 
E  donet  le  aivistra  tai  qu'ei  en  fo  pagatz. 
E'I  coms  apareiilet;  e  quant  fo  amescatz, 
Venc  s'en  para  Navarra ,  on  era  desiratz.  «65 

E  quant  de  Pampaiona  fu  lo  coms  apressatz, 
Issiron  io  recebre,  e  lu  moit  onoratz; 
foL  8  v*  E  intret  en  ia  viia,  on  fo  ben  aibei^atz; 
E  ades  iendeman  ei  fo  per  rei  aiçatz , 

Dont  tuit  fbron  jaudent.  370 

X. 

Noysa  y  ac  e  soiatz  e  gran  alegrament, 

Gant  io  coms  lu  aiçatz  rei  moit  ondradament. 

La  i  ac  dat  a  joglas  cavais  e  vestiment 

E  muis  e  paiafres  e  maint  enap  d'argent. 

E  après  ei  regnet  moit  dreiturerament,  17^ 

E  amet  moit  justicia ,  si  qu'e  son  regnament 

Mandet  tener  dreitura  ai  paubr  e  ai  manent; 

E  lu  tant  de  bon  aire  e  reis  tan  conoissent. 

Qu'en  aitant  quant  ei  vis  ac  gran  abondament, 

Per  trestota  sa  terra,  de  vin  e  de  forment,  280 

E  de  totz  aitres  bens  qu'en  terra  son  cuiiient. 

Tan  fo'i  reis  de  bon  aire  que  a  tôt  son  vivent 

Mantenc  joi  et  amor,  e  fe  ior  mandament; 

E  fe  mainta  canço  an  maint  bei  son  piazent, 

E  mainta  pastoreia  e  maint  bei  partiment;  s85 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  21 

reçu  et  qu'on  vous  y  prête  serment.  —  Et  vous  voici  des  lettres  pour 
que  mieux  m'en  croyiez.  ■  —  Et  maintenant  ne  me  demandez  pas 
si  le  comte  en  fut  satisfait ,  —  car  qui  entend  telles  nouvelles  ne 
doit  pas  être  chagrin;  —  et  il  dit  au  messager  :  «Bel  ami,  soyez- 
vous  —  bienvenu  mille  fois,  qui  telles  nouvelles  portez;  —  et  je  »' 
vous  dis,  'par  ma  foi,  que  vous  serez  aimé  —  pendant  tous  les  jours 
que  je  vivrai,  et  par  moi  enrichi.  ■  —  Et  il  lui  donna  étrenne  telle 
qu'il  en  fut  satisfait.  — Et  le  comte  s^apprèta;  et  quand  il  fut  équipé, 
—  il  s'en  vint  vers  Navarre,  où  il  était  désiré.  —  Et  quand  de  Pam-  '' 
pelune  fut  le  comte  approché,  —  (les  habitants)  sortirent  le  rece- 
voir, et  il  fut  fort  honoré;  —  et  il  entra  en  la  ville,  où  il  fut  bien 
hébei^;  —  et  incontinent  le  lendemain  il  fiit  pour  roi  élevé,  — 
de  quoi  tous  furent  joyeux.  »: 


X. 

Vacarme  il  y  eut  et  contentement  et  grande  allégresse ,  — quand  le 
comte  Jiit  élevé  roî  moult  honorablement.  —  Là  il  y  eut  de  donné 
aux  jongleurs  chevaux  et  vêteinents  —  et  mulets  et  pale&oîs  et 
maint  hanap  d'aigent.  — Et  après  il  régna  très-équitablement,  —  et 
aima  fort  la  justice,  tellement  qu'en  son  royaume  —  il  commanda 
qu'on  fît  droit  au  pauvre  et  au  riche;  —  et  il  fut  tant  débonnaire  et 
roi  tant  éclairé,  — -  que  tant  qu'il  vécut  il  y  eut  grande  abondance, 
— par  toute  sa  terre ,  de  vin  et  de  froment ,  —  et  de  tous  autres  biens 
qu'en  terre  sont  récoltés.  —  Tant  fiit  le  roi  débonnaire  qu'en  tout 
son  vivant — il  maintint  joie  et  amour,  et  fit  leur  cwnmandement;  — 
et  il  Bt  mainte  chanson  avec  maint  bel  air  agréable,  —  et  mainte 


22  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARBE. 

fol.  9  r**  E  donava  a  joglas  e'is  fazia  ondrament , 

£  oiidrava  mas  douas  que  si  fos  iur  serveut; 

E  die  vos,  per  ma  fe,  quel  sieu  capteuement 

Valia  dos  reis  d'autres,  tant  era  d  aviuent. 

E  aitant  quant  el  vis,  sapchatz  le  certament  390 

Que  el  ac  très  muilles  an  maint  ondrat  parent. 

Cela  fu  d'Alamainna  que  z  ac  primerament, 

E  moric  ses  effant,  don  ac  lo  cor  dolent. 

La  secunda  fo  fdla ,  segon  que  ditz  la  gent , 

Del  seinnor  de  BelJuec,  un  baro  molt  valent,  395 

E  ac  ne  una  fille  bêla  e  covinent; 

E  quan  ela  fom  granda,  parlet  lom  casament 

Ab  lo  rei  de  Castela ,  e  s^en  fe  sagrament. 

E  lo  rei  de  Castela  baiset  ne  a  présent 

La  man  al  rei  Tibalt,  don  n'ac  le  cor  sacnent,  3oo 

Quel  rei  Tibalt  Favia  sa  fiUa  covinent, 

E  puiss  det  la  al  comte  cul  Bretainna  s'apent; 

Pero  lo  rei  de  França  o  fe  forçadament, 

fol.  9  v'  Sens  qu'anc  al  rei  Tibalt  non  plac  ni  fo  cosent  : 

Dont  Caster  e  Navarra  crei  qu'entro  al  finiment  3o5 

Auran  tribaill  e  guerra  e  gran  airament; 

Qu'el  rei  Castela  diss  qu'el  Seinne  omnipotent 

No  1  pogues  audir,  si  no  fus  plus  plazent 

C'om  lo  tailles  los  potz  o  traisses  una  dent, 

Car  anc  la  y  baisset  ni  s  fe  tal  aoniment;  3 10 

E  juret  pel  soleill  que  s  leva  en  orient, 

Que  si  lo  rei  Tibalt  no'l  baisava  issament 

La  man  com  el  a  lui,  ja  nuilltz  tenrips  pagament 

Non  auria  en  son  cor,  antz  diss  qu'a  foc  ardent 

Gitaria  Navarra,  o  la  man  verament  3i5 

Li  faria  taillar  qu'el  baiset  simplament. 

Pero'l  sagramen  s'en  fo  aisi  coma  vent. 

Que  tôt  quant  el  juret  fo  meçorguer[a]ment  ; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  23 

jpastourelle  et  maint  beau  jeu-parti;  —  et  il  donnait  aux  jongleurs  et 
leur  faisait  honneiu*,  —  et  il  honorait  plus  les  dames  que  s'il  fut 
leur  serviteur;  —  et  je  vous  dis>  par  ma  foi,  que  par  sa  manière  dV 
gir  —  il  valait  deux  autres  rois,  tant  il  était  avenant.  —  Et  tant  290 
qu'il  vécut,  sachez-le  certainement  —  qu'il  eut  trois  femmes  avec 
maint  honoré  parent. — Celle  qu'il  eut  premièrement  fut  d'Allemagne, 

—  et  mourut  sans  enfant,  de  quoi  il  eut  le  cœur  afBigé.  —  La  se- 
conde fut  fille,  selon  que  la  gent  dit, — du  seigneur  de  Beaujeu,  un  39^ 
baron  très-vaillant,  —  et  il  en  eut  une  fille  belle  et  avenante;  —  et 
quand  elle  fut  grande,  on  parla  mariage  —  avec  le  roi  de  Cas- 
tille  ,  et  il  s'en  fit  serment.  —  Et  le  roi  de  Castille  en  baisa  sur-le- 
champ  —  la  main  au  roi  Thibaut,  de  quoi  il  eut  le  cœur  saignant,    3oo 

—  vu  que  le  roi  Thibaut  lui  avait  promis  sa  fîUe,  —  et  puis  il  la 
donna  au  comte  à  qui  Bretagne  appartient; — pourtant  le  roi  de  France 
le  fit  par  force ,  —  sans  qu'oncques  au  roi  Thibaut  il  plût  ni  qu'il 

fût  consentant  :  —  de  quoi  je  crois  que  Castille  et  Navarre  jusqu'à  la    3o5 
fin  —  aiu^ont  peine  et  guerre  et  grande  colère  ;  —  vu  que  le  roi  cas- 
tillan dit  que  le  Seigneiu-  tout- puissant — ne  le  pût  entendre  s'il  ne  fût 
pas  (n'eût  pas  été)  plus  content— qu'on  lui  coupât  les  lèvres  ou  arra- 
chât une  dent  —  parce  qu'oncques  la  il  s^abaissa  et  se  fit  telle  honte;    3 10 
— et  il  jura  par  le  soleil  qui  se  lève  en  Orient , — que  si  le  roi  Thibaut 
ne  lui  baisait  également  —  la  main  comme  lui  à  lui ,  désormais  en 
aucun  temps  satisfaction  —  il  n'aïu^ait  en  son  cœur;  au  contraire  il 
dit  qu'à  feu  ardent  —  il  mettrait  la  Navarre,  ou  que  la  main  vrai-    ^'^ 
ment  —  il  lui  ferait  couper  qu'il  baisa  niaisement.  —  Mais  le  ser- 
ment s'en  fut  ainsi  que  vent,  —  car  tout  ce  qu'il  jura  (ce)  fut  men- 
songèrement;  —  pourtant  parfois  il  s'entend  dire  et  il  est  certain 

—  que  trop  dire  ne  vaut  guère.  3ao 


24  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Pero  anc  se  au  dire,  et  es  certananient 

Que  tro[p]  dir  no  val  gaire.  3io 

XI. 

El  rei  Tibautz  regnet  si  com  bos  reis  deu  faire, 
fol.  10  T^  E  mori  li  la  dona,  que  era  de  adaut  affaire; 
E  puiss  el  n'ac  un'altra,  de  las  autras  belaire. 
Filla  fu  d'un  baron  molt  savi  gueiTeia[i]re, 
Del  seinner  de  Borbo,  d'aver  grant  amasaire.  3i5 

El  rei  ac  ne  d'effantz,  segont  qu'eu  au  retraire, 
Essatz;  mas  d'els  n'i  ac  que  non  viviron  gaire. 
E'I  rei  Tibalt ,  per  temps ,  si  c  ordena  1  Salvaire , 
^Moric,  don  ac  grant  dol  per  trestot  son  repaire. 
E  laisset  doas  fillas  e  dos  filtz  de  bon  aire;  33o 

Pero  maridet  las ,  antz  que  moris  lur  paire , 
Ab  dos  ducs,  que  cascun  fo  molt  bon  tomeia[i]re. 
E'I  maior  dels  dos  filtz  ac  nom,  ço  m'es  vegaire, 
Tibalt ,  e  l'altre  Enric ,  cel  que  ac  cor  plus  que  Daire  ; 
Mas  Tibalt  fu  Tant  natz,  et  anc  non  fu  de  maire  33S 

Nuilltz  reis  plus  covinent  ni  de  meillor  afaire, 
Quar  el  ondrava  Deu  plus  que  no  fa  null  fraire. 
Et  el  temps  qu'el  regnava ,  vole  anar  contra  '1  Caire 
Lo  rei  cui  fîi  en  Paris  e  Tolosa  e  Belcayre, 
fol.  lo  \'      Agen  et  Avilar.  34o 

xn. 

Lodoys  ac  el  nom,  qui  se  fe  molt  amar; 
E  venc  le  en  coratge  de  passar  oltra  mar, 
E  mandet  sos  naveis  e  fe  'Is  apareillar, 
E  mandet  que  ânes  ab  lui  lo  rei  Navarr 

*0n  lit  en  note,  au  bas  du  fol .  i  o  r**,  et  avec  t  de  don  Tibal  t  e  de  don  Enrric ,  mori  en  l*an 
une  croix  comme  marque  de  renvoi  dans  «  de  la  Incarnation  de  nostre  Seynor  Jhesu- 
cet  endroit  du  texte  :  ■  Lo  rey  Tibalt,  payre        «  G'ist  de  .m.  ce. liij.  ans,  et  régna  .xix.  ans.  » 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  25 


XI. 

Le  roi  Thibaut  régna  ainsi  que  bon  roi  doit  faire ,  —  et  lui  inoiu*ut 
la  dame ,  qui  était  de  baut  parage  ;  —  et  puis  il  en  eut  ime  autre , 
des  autres  la  plus  belle.  —  Elle  fut  fille  d'un  baron  très-sage  guer- 
rier, —  du  seigneur  de  Bourbon ,  grand  amasseiu*  d'avoir.  —  Et  le  3i5 
roi  en  eut  d'enfants,  selon  ce  que  j'entends  rapporter,  —  assez;  mais 
d'eux  il  y  en  a  qui  ne  vécurent  guère.* — Et  le  roi  Thibaut,  en  (son) 
temps,  ainsi  qu'ordonna  le  Sauveur,  —  ^  mourut,  de  quoi  il  y  eut 
grande  douleur  par  tout  son  logis.  —  Et  il  laissa  deux  filles  et  deux  33o 
fils  de  bonne  manière;  —  mais  il  les  maria,  avant  que  mourût  leur 
père ,  —  avec  deux  ducs ,  qui  chacun  fiirent  très-bons  combattants 
dans  les  tournois.  —  Et  l'aîné  des  deux  fils  eut  non[i,  ce  m'est  avis, 

—  Thibaut ,  et  l'autre  Henri ,  celui  qui  eut  plus  de  cœur  que  Darius  ; 

—  mais  Thibaut  fiit  l'aîné ,  et  jamais  ne  fut  de  mère  (né)  —  nul    335 
roi  plus  convenable  ni  de  meilleure  conduite ,  —  car  il  honorait  Dieu 
plus  que  ne  fait  nul  fi^ère.  —  Et  au  temps  qu'il  régnait,   voulut 
aller  contre  le  Caire  —  k  roi  à  qui  fiit  Paris  et  Toulouse  et  Beau- 
caire ,  —  Agen  et  Auvilar.  34o 


XH. 

Louis  eut-il  nom,  qui  se  fit  fort  aimer;  - —  et  il  lui  vint  dans 
ridée  de  passer  outre  mer,  —  et  il  manda  ses  navires  et  les  fit 
appareiller,  —  et  manda  au  roi  navarrais  que  (il)  allât  avec  lui  — 

^  Le  roi  Thibaut,  père  de  don  Thibaut       mil  deux  cent  cinquante -trois,  et  régna 
et  de  don  Henri,  mourut  en  Tan  de  Tin-        dix-neuf  ans. 
carnation  de  notre  Seigneur  Jésus-Christ 

BI8T.  DE  LA  eUBRRB  DE  NAV.  , 

4 


26  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Per  razon  de  Navarra  ^  e  de  s^arma  salvar  ;  345 

E,  quar  era  sos  gendres,  vole  lo  ab  se  menar. 
La  crozada  fom  granda,  e  aneron  s'aprestar 
Lai  al  port  d'Aigas  Mortas.  Ço  qu*eu  vi  puiss  contar. 
Lai  viratz  privilegis  e  grantz  perdons  donar, 
Per  anar  ent  al  Caire;  e  foron  s'acordar  35o 

Que  anesson  a  Tunitz,  qu'assi  fo  lur  pessar 
Que  la  conqueririon ,  puiss  puirion  anar. 
Sens  mar  passar,  al  Caire,  et  Acre  enparar. 
E  ,i.  jom,  en  setembre,  preson  se  a  navegar, 
Et  al  port  de  Cartaina  aneron  arribar,  355 

E  preso  lo  per  força  e  per  ben  guerreiar. 
E  quant  foron  a  terra,  tantost  fero  gitar 
foJ.  11  r"  Los  cavals  de  la  naus,  e  feron  los  armar; 
E  sonegon  las  trompas,  e  van  se  acostar 
Dreitamentz  a  Cartaina  per  la  vila  entrar.  36o 

E'is  Sarrazins  que  viron  els  Christians  esforçai', 
Penseron  de  delTendre  e  de  J>en  bataillar; 
Mas  quant  viron  las  sobras,  non  pogoron  durar, 
E  ftigiron  a  Tunitz,  or  era  lur  empar. 
*   E  si  tantost  con  vengro,  fosson  assetjar  365 

Tunitz,  a  rendre  era  et  a  desemparar; 
Mas  Deus  non  lo  volia  :  per  que  no  se  poc  far. 
E  lo  rei  de  Tunitz ,  que  vi  assetjar 
Los  Christians,  e  lueynn  de  la  vil'atendar, 
Ag  n'en  son  cor  grand  joya  e  près  se  d'alegrar  ;  370 

E  diss  a  sos  barons  :  «  Segur  podem  estar 
Qu'els  Christians  s'atendan  sen  batailla  donar. 
Trametrai  donc  per  cels  que  per  mi  an  afar , 
Que  me  vengan  tantost  défendre  et  ajudar.  » 
— «  Per  Deul  disson  sos  omes,  ço  er  molt  ben  a  ffar.  »  375 

*  Ce  mot  est  gratté,  et  on  lit  en  marge  Campaynna. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  27 

en  raison  de  (son  fief  de)  Qiampagne  et  pour  sauver  son  âme;  —  et  3iS 
parce  qu'il  était  son  gendre,  il  voiriut  le  mener  avec  lui.  —  La  croi- 
sade fut  grande ,  et  ils  allèrent  s'apprêter  —  là  au  port  d'Aigues- 
Mortes.  Ce  que  je  vis  je  puis  conter.  —  Là  vous  verriez  indulgences 
et  grands  pardons  donner,  —  pour  aller  jusqu'au  Caire  ;  et  ils  furent  35o 
d'accord  —  qu'ils  iraient  à  Tunis  ,  car  ainsi  lut  leur  pensée  — 
qu'ils  la  conquerraient,  puis  pourraient  aller,  —  sans  mer  passer, 
au  Caire ,  et  prot^er  Acre.  —  Et  un  jour,  en  septembre ,  ils  se 
prirent  à  naviguer,  —  et  au  plort  de  Carthage  ils  allèrent  aborder,    355 

—  et  le  prirent  par  force  et  par  bien  guerroyer.  —  Et  quand 
ib  furent  à  terre,  aussitôt  ils  firent  sortir  —  les  chevaux  des  na- 
vires, et  les  firent  armer;  —  et  ils  sonnèrent  les  trompettes,  et 
vont  s'approcher  —  en  droiture  de  Cardiage  poiu-  entrer  dans  36o 
la  ville.  —  Et  les  Sarrasins  qui  virent  les  Chrétiens  s'efforcer,  — 
pensèrent  à  se  défendre  et  à  bien  batailler;  — mais  quand  ils  virent 
Tabondance,  ils  ne  pm*ent  tenir,  —  et  fiiirent  à  Tunis,  où  était  leur 
abri.  —  Et  si  aussitôt  qu'ils  vinrent,  ils  fiissent  (allés)  assiéger —  365 
Tunis,  il  était  à  rendre  et  à  démanteler;  —  mais  Dieu  ne  le  voidait 

pas  :  c'est  pourquoi  il  ne  se  put  faire.  —  Et  le  roi  de  Tunis,  qui 
vit  s'établir  —  les  Chrétiens,  et  loin  de  la  ville  dresser  leurs  tentes, 

—  en  eut  en  son  cœur  grande  joie  et  se  prit  À  se  réjouir;  —  et  dit  à    370 
ses  barons  :  «  Nous  pouvons  être  sûrs  —  que  les  Chrétiens  dressent 
leurs  tentes  sans  bataille  donner.  —  J'enverrai  donc  vers  ceux  qui 
pour  moi  ont  affaire ,  —  pour  qu'ils  me  viennent  aussitôt  défendre 

et  aider.  »  —  «  Par  Dieu  1  disent  ses  hommes ,  cela  sera  très^bien  à    375 
faire.  »  —  Et  il  envoya  ses  messagers  et  ainsi  les  fit  mander;  —  et 
ses  gens,  quand  ils  ouïrent  les  messagers  parier,  —  et  que  le  roi  de 
Tunis  (les  Chrétiens)  voidaient  bloquer,  —  les  alcades  par  la  terre  fi- 
rent aussitôt  crier  —  que  fils  n'est  pas  pour  (ne  remplace  pas  son)    38o 

4. 


28  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

foi.  11  v^  E  trames  sos  messages  e  si  los  fe  mandar; 

E  sas  gentz,  quant  auziron  los  messages  parlar, 

E  qu'el  rei  de  Tunitz  volion  ensarrar, 

Los  aicaitz  per  la  terra  feron  tantost  cridar 

Que  filtz  non  esperaire  ^  ni  Tauses  esperar.  38o 

Adoncs  viratz  las  gentz  espessamen  intrar 

En  Tunitz,  que  nuilltz  om  non  puiria  pensar; 

E  quant  venc  per  avant  a  .i.  jom  bel  e  clar, 

Les  Sarrazins  issiron  les  Christians  asaltar, 

E  crideron  Tunitz,  e  preso  s'a  siblar,  385 

E  grant  bruit  e  grant  noissa  entre  els  demenar. 

E  la  ost  Cristiana  era  sobre  manjar; 

E  quant  auziro'l  bruit,  fu  molt  grant  lur  doptar. 

Disson  :  ^  Santa  Maria,  vols  nos  desemparar?  » 

E  ladoncs  viratz  maintz  fugir  e  estremar;  390 

E  fil  tan  grant  la  noisa  per  Tost  e  lo  cridar, 

Qu'a  penas  fo  neguns  que  s  pogues  cosseill  dar. 

Ni  que  pogues  sas  armas  trobar  en  son  loguar. 

fol.  1 2  r"  E  quant  lo  rei  Tibalt  les  vie  desesperar , 

Adoncs  cridet  Navarra  e  anet  s'amescar,  395 

E  tantost  el  se  fe  son  caval  amenar; 

E  los  Navarrs ,  quant  viron  lor  car  seinnor  montar , 

Tôt  lo  plus  pereços  se'l  anet  acostar. 

E  lo  reis  comencet  son  caval  a  brocar, 

E  det  per  mei  la  preyssa,  quar  volia  issauçar  àoo 

La  santa  fe  de  Roma ,  que  vedia  baissar. 

E  los  Navarrs ,  que  viron  lur  seinnor  enpressar , 

Disson  :  «  Barons ,  anem  nostre  seinnor  gardar , 

E  moram  tuit  ab  el  antz  quel  laissem  forçar.  » 

Adoncs  viratz  tendr'e  balestes  desarrar,  4o5 

E  de  lanças  ferir  et  azconas  lançar , 

^  En  marge  on  lit  paire,  d*une  main  contemporaine. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  29 

père  et  ne  Fose  pas  attendre.  —  Alors  vous  verriez  les  gens  épais- 
sement  entrer  —  en  Tunis,  (tellement)  que  nul  homme  ne  le  pour- 
rait penser;  —  et  quand  il  vint  par  la  suite  im  jour  bel  et  clair,  — 
les  Sarrasins  sortirent  les  Chrétiens  assaillir,  —  et  crièrent  Tanis,  et   335 
se  prirent  à  siffler,  —  et  grand  bruit  et  grand  vacarme  entre  eux  (à) 
démener.  —  Et  Fost  chrétienne  était  sur  le  manger;  —  et  quand 
(les  Chrétiens)  entendirent  le  bruit,  très-grande  fut  leur  crainte. — 
Us  dirent  :  «  Sainte  Marie ,  veux-tu  nous  abandonner  ?»  —  Et  alors  vous   390 
verriez  maints  fuir  et  se  cacher  ;  —  et  furent  si  grands  le  vacarme 
par  Tost  et  le  crier,  —  qu'à  peine  fut-il  nul  qui  pût  se  conseil  don- 
ner, —  ni  qui  pût  ses  armes  trouver  en  son  lieu.  —  Et  quand  le  roi 
Thibaut  les  vit  se  désespérer,  —  alors  il  cria  Navarre  et  alla  se  har-    395 
nacher,  —  et  aussitôt  il  se  fit  son  cheval  amener;  —  et  quand  les 
Navarrais  virent  leiu*  cher  seigneur  monter,  —  tout  le  plus  paresseux 
alla  se  placer  à  ses  côtés.  —  Et  le  roi  commença  son  cheval  à  épe- 
ronner,  —  et  il  donna  par  le  milieu  de  la  presse,  car  il  voulait  éle-   hoo 
ver  —  la  sainte  foi  de  Rome ,  qu'il  voyait  baisser.  —  Et  les  Navar- 
rais, qui  virent  leur  seigneur  presser,  —  dirent  :  «  Barons,  allons 
notre  seigneiu*  garder,  —  et  mourons  tous  avec  lui  avant  que  nous 
le  laissions  forcer.  »  —  Alors  vous  verriez  tendre  et  arbalètes  desser-   4o5 
rer,  —  et  de  lances  frapper  et  javelots  lancer,  —  et  les  Navarrais  en 
chemise  çà  et  là  sautiller.  —  Et  les  Sarrasins,  quand  ils  les  virent 
nus  ainsi  se  démener,  —  dirent  :  «  Ce  ne  sont  pas  des  hommes,  par 
Mahomet,  mais  il  parait  —  qu'ils  soient  des  diables  vivants,  puis-    4io 
qu'ainsi  nous  les  voyons  sauter  ;  —  car  ils  ne  redoutent  pas  la  mort , 
ni  ne  craignent  d'être  blessés ,  —  et  certes  avec  de  telles  gens  il  ne  fait 
bon  batailler.  »  —  Et  alors  ils  commencèrent  vers  Timis  à  tourner,  ' 
—  et  le  preux  roi  de  Navarre  avec  ses  gens  (de)  poursuivre,  —  tçl-   4i5 
lement  que  par  les  portes  ils  les  firent  entrer.  —  Alors  le  roi  Thî- 


30  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

EUs  Navarrs  en  caonisas  çay  e  lai  salteiar. 
E'is  Sarrasins ,  qu  els  viron  nutz  assi  demenar, 
Disson  :  «  Ço  non  son  ornes ,  per  Bafomet ,  antz  par 
Que  sion  vins  diables  qu'aisils  vedem  sautar;  hio 

Quar  els  no  temon  mort,  ni  s  temon  a  nafrar, 
fol.  la  v**  E  ges  ab  aital  gentz  no  s  fa  bon  bataillar.  » 
E  adoncs  comenceron  vas  Tunitz  a  tomar, 
El  pros  reis  de  Navarra  ab  sas  gentz  encalçar, 
Si  per  mei  las  portas  les  ne  feron  entrar.  4 1  s 

Adonc  lo  rei  Tibalt  près  se  a  capdeUr 
Sas  gentz ,  e  si  lor  diss  :  «  Barons  »  tomem  gaut'ar.  » 
E  tuit  tomeron  s'en  e  feron  son  maadar 
Ses  tota  demorança. 

Xffl. 

E  lo  rey  Lodoys,  qu'era  seinner  de  França,  kio 

Anet  lo  accuillir  ab  molt  dura  semblança  ; 
E  si  li  dis  :  «  Bel  filtz ,  huey  m  avetz  fait  pesança , 
Quar  anc  ab  gent  sen  fe  nos  mesetz  en  tal  dança; 
E  sapchatz  que  vos  fes  failliment  e  enfança; 
E  si  fossas  vencutz,  vostra  fora  Terrança.  As 5 

Pero  ondrad'  avetz  per  totz  temps  vostra  lança  : 
Per  que  es  be  ssemblança  que  totz  bes  nos  enança , 
E  hueymas  no  metatz  tota  Tost  en  balança.  » 
E  '1  rei  Tibalt  respos,  alegre,  sens  doptança  : 
fol  i3  r*  «  Seinner,  en  Jhesu  Christ  es  nostra  esp^rança;  àZo 

E  si  nos  lui  servent  morem ,  es  ma  semblança 
E  ma  fe  qu'el  bratz  dreit  vendrem  de  la  balança. 
E  no  i  em  per  dormir  ni  per  dar  benanança , 
Mas  per  alçar  la  fe  de  cels  que  ns  es  salvança.  » 
Adoncs  lo  rei  Frances,  per  seinnal  d'amiçtança,  435 

Baiset  le  en  la  boca  ab  molt  grant  alegraâça  ; 
Dont  totz  n'agron  sabor. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  31 

haut  se  prit  à  rallier  —  ses  gens ,  et  leur  dit  :  «  Barons ,  retournons 
face  actuellement.  »  —  Et  tous  se  retournèrent  et  firent  son  comman- 
dement —  sans  nul  retard. 


xm. 

Et  le  roi  Louis,  qui  était  seigneur  de  France,  —  alla  le  recevoir    ^20 
avec  un  air  très- dur;  —  et  lui  dit  :  «Beau  fils,  aujourd'hui  vous 
m^avez  fait  du  chagrin  ^  —  parce  quVvec  gent  sans  foi  vous  nous 
mites  en  telle  danse;  —  et  sachez  que  vous  fîtes  faute  et  enfantillage; 
—  et  si  vous  fussiez  vaincu,  vôtre  filt  Terreur.  —  Toutefois  honoré    4^5 
vous  avez  pour  toujours  votre  lance  :  —  c'est  pourquoi  il  semble  bien 
que  tout  bien  nous  avance,  —  et  désormais  ne  mettez  pas  toute 
Tannée  en  danger.  »  —  Et  le  roi  Thibaut  répond,  allègre,  sans  hési- 
tation:— «  Seignem*,  en  Jésus-Christ  est  notre  espérance;  —  et  si  en    43c 
le  servant  nous  mourons,  c'est  mon  avis  —  et  ma  foi  que  nous  vien- 
drons au  bras  droit  de  la  balance.  — Et  nous  ne  sommes  pas  ici  pom* 
dormir  ni  pour  donner  commodité ,  —  mais  pour  exalter  la  foi  de 
celui  qui  est  notre  salut.  »  —  Alors  le  roi  fi:tmçais,  en  signe  d'ami-    435 
tié ,  —  le  baisa  sur  la  bouche  avec  beaucoup  de  joie  :  —  de  quoi 
tous  eurent  plaisir. 


i> 


32  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

« 

XIV. 

Razon  no  y  ac  puiss  dita ,  mas  de  ben  e  d'amor . 
E  lo  bon  rei  Navarr,  assi  com  a  sseinnor, 
Asolccet  lo  rei  que  portava  la  flor.  44o 

E  pui  si  s'en  tomet  ab  molt  gran  alegror 
Dreitament  a  sa  tenda,  on  era  s^auriflor; 
E  f e  s  tost  desgamir,  per  la  granda  calor 
Que  adonquas  avia  lo  mager  el  menor. 
E  puiss  vos  aitant  dir  que  anc  li  puinnidor,  445 

Cels  que  foron  de  França ,  no  cre  fosson  millor 
Quadoncs  fol  rei  Navarr,  ni  plus  conabatedor^ .  . 
fol.  i3  v'  E  si  lo  jom,  quant  venguon,  fessan  tant  de  nunor, 
Non  agra  en  Timitz  mur  ni  castel  ni  torr 
Que  z  el  no  la  presesen,  quar  tota  lur  paor  45o 

Era  qu'el  Cbristians  dessan  ades  ab  lor; 
E  puiss  passet  .iij.  jomtz  els  non  agron  temor. 
Et  esdevenc  s'  après  que  vole  lo  Salvador 
Que  mori'l  rei  Frances,  dont  perderon  color 
Totz  aquels  de  la  ost,  e  'n  agron  grant  dolor;  455 

E  lo  pros  rei  Navarr ,  per  la  granda  tristor 
Que  ac  del  rei  Frances,  e  pel  dol  e  pel  plor. 
Près  la  mort  a  estros. 

XV. 

Mori  lo  rei  Frances  e  '1  rei  Navarr  amsdos  ^, 

Dont  tôt  Christianisme  baisset  .ij.  escalos.  46o 

E  après,  lo  rei  Caries,  gaillart  coma  leos. 

S'en  venc  dreit  a  Tunitz  ab  maintz  cavales  bos 

Pel  rei  Frances  veder;  empero  mortz  crei  fos. 

*  11  paraît  manquer  ici,  sinon  un  feuil-        «Morit  el  rey  don  Thibalt  el  Segando  en 
let  entier ,  au  moins  plusieurs  vers.  «  el  annyo  de  la  Incarnation  de  nostro 

*  On  lit  en  note,  au  bas  du  fol.  i3  v*:        tSeynor  Jhesu  Christo  .m.  ce.  lxx.  > 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  33 

XIV. 

Parole  il  n*y  eut  plus  dite ,  sinon  de  bien  et  d'amour.  —  Et  le  bon 
roi  navarrais^  ainsi  conune  avec  seigneiu*,  —  s'entretint  gaiement  avec  44o 
le  roi  qui  portait  la  fleur  (de  lis).  —  Et  puis  il  s'en  retourna  avec  très- 
grande  allégresse  —  tout  droit  à  sa  tente ,  où  était  son  oriflamme  ; 
—  et  se  fit  vite  désarmer,  à  cause  de  la  grande  chaleur  —  qu'alors 
avait  le  plus  grand  et  le  plus  petit.  —  Et  je  puis  autant  vous  dire  445 
qu'oncques  les  guerriers,  —  ceux  qui  furent  de  Fraûce,  je  ne  crois 
pas  qu'ils  fussent  meilleurs  —  qu'alors  fut  le  roi  navarrais,  ni  mieux 
combattant.  ...  — Et  si  le  jour,  quand  ils  vinrent,  ils  fissent  autant 
de  rumeur,  —  il  n'y  aurait  en  Tunis  mur  ni  château  ni  toiu  — 

qu'ils  ne  la  prissent,  car  toute  leur  peur  —  était  que  les  Chrétiens    45o 

< 

donnassent  incontinent  avec  eux;  —  et  depuis  (qu'il  se)  passa  trois 
jours  ils  n'eurent  de  crainte.  —  Et  il  arriva  après  que  le  Sauveur 
voulut  —  que  moiuiit  le  roi  français ,  dont  perdirent  couleur  — 
tous  ceux  de  l'ost ,  et  en  eurent  grande  doulem^  ;  —  et  le  preux  roi  455 
navarrais,  poiu  la  grande  tristesse  —  qu'il  eut  du  roi  de  France,  et 
pour  le  chagrin  et  pour  les  pleurs,  —  prit  la  mort  promptement  ^ 


XV. 

Le  roi  français  et  le  roi  navarrais  moururent  tous  les  deux,  — 
de  quoi  toute  la  chrétienté  baissa  de  deux  échelons.  — Et  après,  le    46o 
roi  Charles,  gaillard  comme  lion,  —  s'en  vint  droit  à  Tunis  avec 
maints  bons  chevaliers  —  pour  voir  le  roi  français;  mais  mort  je 

^  Le  roi  don  Thibaut  le  Second  mourut        gneur  Jésus-Christ  mil  deux  cent  soixante 
dans  Tan  de  Vincarnation  de  notre  Seî-        el  dix. 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAV.  5 


34  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  adonquas  io  rei  de  Tunitz,  com  guiscos, 
Trames  sos  messages  moitz  savis  et  artos,  ^^65 

fol.  ih  r^  Que  parlesson  adob  ab  alguns  dels  baros. 
E  fu  Fadob  aital  que  de  las  messios 
Qu'agron  fait  ios  quitet,  e  los  det  maintz  rie  dos; 
E  part  tôt  ço,  enquara,  segont  que  auzem  nos, 
Det  lor  .XX.  milia  onças  de  fin  aur  e  de  ros.  470 

EU  filtz  dei  rei  de  França,  per  que  coronatz  fos, 
Acordet  s'i,  pero  lo  cor  nac  enguoissos. 
E  ladoncs  rarcevesque,  om  molt  religios, 
Qui  era  de  Narbona,  fe  per  Fost  moltz  sermos, 
Que  la  Gros  se  vendia,  e'I  plait  era  ontos;  /i?-» 

Quar  per  dines  se  dava  la  crotz  del  Giorios  : 
Dont  tôt  Christianisme  n^anava  al  dejos; 
Mas  anc  per  ren  que  fes  no  li  valc  sa  raizos, 
Antz  diss  om  que  la  testa'l  metri'om  als  talos. 
La  crozada  s  parti  e  fo  mal  lo  resos ,  ^So 

E  semblet  bien  peecat  e  rram  de  traiços, 
E  que  vengues  sobr'els  de  Deu  maldicios; 
Que  quant  vengon  a  Trapana,  las  naus  e'is  aviros 
fol.  i4v'  Trencavan  e  s  ferian,  quar  us  ventz  rabios 

Lor  amenet  al  port;  dont  maintas  gamizos  485 

E  maint  om  se  perdet,  e  fora  ben  razos 
Que  totz  fosson  peritz. 

XVI. 

Et  adonc  le  Navari*  s'en  torneron  maritz; 

Quar  lor  seinnor  fo  mort,  qu'era  pros  e  grazitz. 

E  venguon  en  Navarra;  e  quant  foron  auditz,  490 

Levet  se  per  la  terra  le  plor  e'is  dois  e\s  critz, 

Per  ço  quar  lo  seinnor  dreitiu'er  fo  finitz, 

E  quar  sens  creatura  fo  sos  règnes  giquitz  ; 

Mas  el  avia  .i.  firaire»  qu*era  molt  afortitz, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  35 

•crois  quii  fut.  —  Et  alors  le  roi  de  Tunis  ^  comme  msé,  — en-    465 
voya  ses  messagers  très  -  sages  et  habiles  —  pour  qu'ils  parlassent  ar- 
rangement avec  aucuns  des  barons.  —  Et  Tarrangement  fut  tel  que 
des  dépenses  —  qu'ils  eurent  faites  il  les  tint  quittes,  et  leur  donna 
maint  riche  don;  —  et  outre  tout  cela,  encore,  selon  ce  que  nous 
apprenons,  —  il  leur  donna  vingt  mille  onces  d'or  fin  et  de  roux.  —  Et    470 
le  fils  du  roi  de  France,  pour  qu'il  fût  couronné,  —  y  consentit;  mais 
le  cœur  il  en  eut  plein  d'angoisses.  — Et  alors  l'archevêque,  homme 
très -religieux,  —  qui  était  de  Narbonne,  fit  par  Tost  force  sermons, 
—  sur  ce  que  la  croix  se  vendait,  et  le  traité  était  honteux;  —  car    476 
pour  deniers  se  donnait  la  croix  du  Glorieux  :  — de  quoi  toute  la  chré- 
tienté s'en  allait  au-dessous;  — mais  oncques  pour  chose  qu'il  fit  ses 
paroles  ne  lui  profitèrent,  —  au  contraire  on  dit  que. la  tête  on  lui 
mettrait  aux  talons.  — La  croisade  se  sépara  «  et  fiit  mauvaise  la  re-    àSo 
nommée,  —  et  parut  bien  péché  et  branche  de  ti*ahison,  —  et  que 
vînt  sur  eux  la  malédiction  de  Dieu; — vu  que  quand  ils  vinrent  à 
Trapana ,  les  navires  et  les  avirons  —  cassaient  et  s'entre-choquaient, 
car  un  vent  fiu*ieux  —  les  amena  au  port;  par  quoi  maintes  provi-    A8S 
sions  —  et  maint  homme  se  perdirent,  et  ce  serait  bien  raison  — 
que  tous  fussent  péris. 


XVI. 

Et  alors  les  Navarrais  s'en  retoiu'nèrent  marris  —  de  ce  que  leur 
seigneur,  qui  était  preux  et  gracieux,  fût  mort.  —  Et  ils  vinrent  en    490 
Navarre;  et  quand  ils  furent  ouïs,  —  s'éleva  par  le  pays  les  pleurs, 
les  douleurs  et  les  cris, — parce  que  le  seigneui:  légjîtime  fut  mort, 
—  et  parce  que  sans  enfants  fut  sont  royaume  délaissé;  —  mais  il 

5. 


36  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

A  cul  laisset  sa  terra  quant  anet  a  Tunitz,  495 

Que  el  la  governes  o'n  fos  poestaditz. 
E  quant  sap  qu'el  fo  mortz,  no  fo  pas  adormitz; 
Qu'ades  se  fe  far  rei,  e*n  vole  esser  saisitz. 
Et  avantz  que  fos  reis,  fo  om  molt  gen  nuiritz, 
E  que  s  fazia  amar  als  grantz  et  als  petitz  ;  Soo 

E  tantost  com  fo  rei  juratz  e  eslegitz , 
fol.  1 5  r^  El  fil  fortz  a  sas  gentz  e  braus  e  descausitz , 
Mas  c  obs  no  li  avia. 

xvn. 

Fort  mi  desplaz  quar  die  alques  que  no  voldria  ; 
Empero  tuit  li  rei  non  regnon  d'una  gya  ;  5o5 

Que  Tus  es  dur  e  fort,  Tautre  fai  cortesia. 
Et  devenc  que  zel  tepms  [sic)  que  aquest  rei  vivia, 
En  Panpalona  era  grantz  patz  e  compainnia, 
E  unitatz  àitals  que  cel  que  la  rompria 
Remaingues  coma  Judas  «  o  peitz,  si  peitz  podia.  s  10 

Et  a  .i.  jom  aquels  de  la  Navarreria, 
Ab  cosseill  del  prior  e  de  la  canongia, 
Agron  acort  aital,  que  far  non  se  dévia, 
Co  s  rompes  Timitatz ,  Tamor  e  la  paria , 
La  fes  e  Thomenage  que  cascus  fait  avia.  5i5 

E  Tacort  fu  aital  que  aneguon  .i.  dia 
Dreitament  al  palaci,  lai  or  lo  rei  sedia, 
E  dixon  :  «  Valent  rei ,  seinner,  s'a  vos  plazia 
Que  Funitatz  rompes,  la  vostra  seinnoria 
fol.  i5  v*  En  séria  plus  fort  en  tota  vostra  via,  520 

E  tal  que  vos  contrasta  non  vos  contrastaria.  » 
E  *1  rei,  que  'Is  entendet ,  diss  lor  :  «  Que  m  plaz  que  sia.  • 
Aqui  era  En  Crestel  que  aiço  afortia , 
Quar  el  era  preguatz  de  cels  cui  Deus  maldia , 
Que  era  chanbarlenc  del  rei  e  que  podia  595 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  37 

avait  un  firère ,  qui  était  très-fortifié ,  —  à  qui  il  laissa  sa  terre  quand  495 
il  alla  à  Tunis ,  —  pour  qu*il  la  gouvernât  et  en  fài  dominateur.  — 
Et  quand  il  sut  qu*il  fut  mort,  il  ne  fut  pas  endormi;  —  car  incon- 
tinent il  se  fit  faire  roJ,  et  en  voulut  être  saisi  (de  la  co\ut)nne).  — 
Et  avant  qu'il  fut  roi ,  il  fut  homme  très-bien  élevé ,  —  et  qui  se  5oo 
faisait  aimer  des  grands  et  des  petits.  —  Et  aussitôt  qu'on  Teut  choisi 
pour  roi  et  qu'on  lui  eut  prêté  serment ,  —  il  fut  violent  pour  ses 
gens  et  dur  et  grossier  —  plus  qu'il  ne  lui  était  besoin. 


xvn. 

U  me  déplaît  fort  de  dire  quelque  chose  que  je  ne  voudrais;  — 
pourtant  tous  les  rois  ne  régnent  pas  d'une  (seule)  manière;  —  vu    ^^^ 
que  l'un  est  dur  et  violent,  l'autre  fait  courtoisie.  — Et  il  advint  qu'au 
temps  (jue  ce  roi  vivait,  —  en  Pampelune  il  y  avait  grande  paix  et 
fraternité,  —  et  unité  telle  que  celui  qui  la  romprait  —  resterait    5io 
comme  Judas,  ou  pire,  si  pire  se  pouvait.  —  Et  un  jour  ceux  de 
la  Navarrerie,  —  par  le  conseil  du  prieur  et  du  chapitre, —  eurent 
accord  tel,  (ce)  qui  faire  ne  se  devait,  —  conmient  se  romprait 
l'unité ,  l'amour  et  l'égalité,  —  la  foi  et  l'hommage  que  chacun  avait   5i5 
fait.  —  Et  l'accord  fut  tel  qu'ils  allèrent  un  jour  —  tout  droit  au 
palais,  là  où  le  roi  résidait,  —  et  lui  dirent  :  «  Vaillant  roi,  seigneur, 
s'il  vous  plaisait  —  que  l'unité  fut  rompue,  votre  seigneurie  —  en    5 20 
serait  plus  forte  en  toute  votre  vie  ,  —  et  tel  qui  vous  résiste  ne 
vous  résisterait  pas.  »  —  Et  le  roi,  qui  les  entendit,  leiu*  dit  :  t  II  me 
plaît  que  ce  soit.  9  —  Là  était  le  seigneur  Crestel  qui  encourageait 


38  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Cent  tantz  mais  en  la  cort  c[ue  a  ei  no  s  tainnia. 
Era  y  En  Pascal  Beatzça ,  que  de  grat  o  volia , 
En  Johan  Peritz  Alegre ,  que  fe  molt  grant  folla , 
Que  escris  la  unitatz  e  puissas  la  rompia;. 
Quar  er[a]  lur  notari  e  tenc  Tescrivania.  53o 

E  fo  i  Miguel  Peritz,  aicel  cui  Deus  maldia, 
Celui  de  Çavaldica  (empero  qui'l  ténia, 
Om  le  metria'l  ven  e  raizos  que  séria  ; 
Quen  desfar  Timitat  una  nuyt  non  durmia), 
E  maint  d'altres  trachos  qu'eu  dire  non  sabria,  535 

Que  dixeron  al  rei,  si  ço  far  se  podia, 
Trenta  milia  sanchetz  om  comtar  l'en  faria. 
fol.  i6  r'  E  tôt  rei  vol  dines,  e  quascus  si  s  voldria. 
E  '1  rei  trames  al  Bore  messages  qu'el  avia, 
En  la  Poblacion  dire  qu'obs  les  avia;  Sho 

E  les  borzes  i  venguo,  e  nengus  non  sabia 
Per  que  les  demandava,  sy  que  cascus  temia. 
E  quex  saludet  lo  com  om  que  s'umelia  ; 
E'I  rei  acuillet  los,  e  diss  en  aitai  guia  : 
«  Baros,  mos  acortz  es  que  vuill  trencada  sia  5^5 

L'unitat  e'I  saiel  on  es  sancta  Maria, 
E  sant  Miquel  que  a  las  armas  en  bailia, 
E'I  sant  sant  Micolau  que  la  naus  guia , 
E  la  lun'  e  l'estrela;  e  qui  ço  m  deffendia, 
Auria  la  mia  ira  aitant  quant  eu  bivria.  »  55o 

E'is  boires,  qu'entenderon  del  rei  sa  felonia, 
E  vigon  lo  dapnage  que  per  avant  vendria, 
E  vigon  l'altra  part  que  de  grat  y  venia, 
A  pauc  lo  cor  el  cos  a  cascus  no  fendia; 
Quar  lor  mandava  far  ço  que  no  s  covenia.  555 

fol.  1 6  v"      E  foron  s'acordar. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  39 

cela,  —  car  il  était  prié  de  ceux  que  Dieu  maudisse;  —  vu  qu'il    5^5 
était  chambellan  du  roi ,  et  qu  il  pouvait  —  cent  fois  plus  en  la  cour 
qu'il  ne  lui  appartenait.  —  H  y  avait  le  seigneur  Pascal  Beatza,  qui 
(le  gré  le  voulait,  —  le  seigneur  Jean  Peritz  Alegre ,  qui  fit  très- 
grande  folie,  —  vu  qu'il  écrivit  l'imité  et  puis  la  rompit;  —  car  il    ^^® 
était  leur  notaire,  et  tint  l'étude.  —  Et  Michel  Peritz  y  fut,  celui 
que  Dieu  maudisse,  —  celui  de  Çavaldica  (pourtant  qui  le  tenait — 
on  le  mettrait  au  vent,  et  raison  ce  serait;  —  vu  que  pour  dé- 
faire l'unité  il  ne  dormait  pas  une  nuit) ,  —  et  maints  autres  traîti^es    ^^s 
que  je  ne  saurais  dire ,  —  qui  dirent  au  roi  que  si  cela  se  pouvait 
faire,  —  trente  mille  sanchets  on  lui  en  ferait  compter.  —  Et  tout 
roi  veut  deniers,  et  chacun  aussi  en  voudrait.  — Et  le  roi  envoya  au 
Bourg  des  messagers  qu'il  avait,  —  dire  à  la  Poblacion  qu'il  avait    54o 
besoin  d'eux  ;  —  et  les  boinrgeois  y  vinrent ,  et  nul  ne  savait  —  pour- 
quoi il  les  demandait,  en  sorte  que  chacun  craignait.  —  Et  chacun 
le  salue  comme  homme  qui  s'humilie;  —  et  le  roi  les  accueillit,  et 
dit  en  telle  guise  :  —  «Barons,  ma  convention  est  que  je  veux  que    545 
soit  tranchée  —  l'unité  et  le  sceau  où  est  sainte  Marie ,  —  et  saint 
Michel  qui  a  les  âmes  en  garde ,  —  et  le  saint  saint  Nicolas ,  qui  la 
nef  guide ,  —  et  la  lune  et  l'étoile  ;  et  qui  me  défendrait  cela ,  — 
aurait  ma  colère  autant  que  je  vivrais.  »  —  Et  les  bourgeois,  quand    55o 
ils  entendirent  le  courroux  du  roi,  —  et  virent  le  dommage  qui 
pour  l'avenir  viendrait,  —  él  virent  que  l'autre  parti  de  gré  y  ve- 
nait, —  peu  s'en  fallut  que  le  cœur  dans  le  corps  à  chacuh  ne  fen- 
dît;  —  car  il  leur  commandait  de  faire  ce  qui  ne  convenait  pas.  —    555 
Et  ils  forent  se  concerter. 


40  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

xvm. 

E  mester  lor  avia  coseili,  si  Deus  me  gar; 
E  tirego  s\  part,  e  Fus  pren  s'a  pariar 
E  diss  :  «  Seinnos ,  obs  a  que  Jhesu-Crist  nos  empar, 
Que  ieu  vei  que  lo  rei  nos  vol  desaunar;  56o 

Qu'en  la  Navarreria  a  traidos,  ço  m  par. 
Qui  peralcen  est  mal,  e'n  van  lo  rei  preguar. 
E  si  aiço  autreiam,  nos  no  em  per  servar; 
Quar  ja  de  traizion  no  ns  puirion  salvar. 
Doncs  mas  val  que  muram,  o  ns  anem  exillar.  »  565 

Et  adoncs  dixon  totz  :  «  Ço  non  es  d'autregar. 
Quanc  no'l  fero  Is  paires,  ni  nos  non  vuillam  far; 
Antz  nos  laissesem  pendre  o  ardre  o  trainar, 
O  los  hueilltz  del  cap  traire,  o  las  lengas  taillar, 
Quar  per  dreit  nos  puiria  tôt  le  mont  acusar.  570 

E  si  lo  rei  nos  força,  nos  no*l  podem  vedar; 
Mas  degus  no  otrei  per  la  terra  manjar.  » 
Ë  tomeron  al  rei  plens  de  molt  grant  pessar, 
fol.  1 7  r"  E  dizon  en  aisi  :  «  Humils ,  francs  seinner  car, 

Per  Deu  e  per  la  Verge,  vos  voldram  preguar  575 

Que  tan  grant  mal  com  est  non  vuillatz  sufertar.  » 

E'I  rei  los  respondet  :  •  Ço  no  vuill  eu  desfar; 

Que  aici  En  Pascal  Beatzça  qui  m'en  ven  carridar, 

E  cel  de  Çavaldica,  e  m'en  volon  loguar, 

E'N  Cristel,  qu'aici  es,  qu'i  met  tôt  son  puinnar;  SSo 

E  puiss  els  tant  o  volon,  y  eu  lo  vuill  confirmar.  » 

E'is  borzes  responderon  :  «  Seinner,  per  gadainnar 

Lo  regisme  de  França  ab  lo  comtat  de  Bar, 

Aiço  no  autreiariam,  ni  s  puiria  acabar; 

Mas  vos,  coma  seinner,  nos  podetz  ben  forçar.  »  585 

Ab  tant  lo  rei  mandet  que'l  fesson  aportar 

Las  cartas  e'I  saiel  senes  trop  demorar. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  41 

XVIII. 

Et  ils  avaient  besoin  de  conseil,  si  Dieu  me  garde;  —  et  ils  se 
tirèrent  à  part ,  et  Tun  se  prend  à  parler  —  et  dit  :  «  Seigneurs ,  il 
est  besoin   que  Jésus-Christ  nous  protège,  —  vu  que  je  vois  que    56o 
le  roi  nous  veut  désunir;  —  en  la  Navarrerie  il  y  a  des  traîtres,  ce 
me  parait,  —  qui  exaltent  ce  naal,  et  en  vont  prier  le  roi.  —  Et  si 
nous  octroyons  ceci,  nous  ne  sommes  à  conserver,  —  car  jamais 
de  trahison  nous  ne  nous  pourrions  sauver.  —  Donc  mieux  vaut    565 
que  mourions ,  ou  que  nous   allions  nous  exiler.  »  —  Et  alors  ils 
dirent  tous  :  «  Cela  n'est  pas  à  octroyer,  —  vu  qu'oncques  les  pères 
ne  le  firent,  ni  nous  ne  (le)  voulons  faire;  —  nous  nous  laissassions 
plutôt  pendre ,  ou  brûler  ou  traîner,  —  ou  tirer  les  yeux  de  la  tète , 
ou  les  langues  couper,  —  car  justement  nous  pourrait  tout  le  monde    570 
accuser.  —  Et  si  le  roi  nous  fait  violence,  nous  ne  pouvons  Tempe- 
cher;  —  mais  que  nul  ne  Toctroie,  dût-il  manger  de  la  terre.  »" — 
Et  ils  retournèrent  auprès  du  roi ,  pleins  de  très-grande  inquiétude , 
—  et  disent  ainsi  :  «  Humble,  franc  (et)  cher  seigneur, — pour  Dieu    575 
et  pour  la  Viei^e ,  nous  vous  voudrions  prier  —  qu'un  aussi  grand 
mal  que  celui-ci  vous  ne  vouliez  supporter.  »  —  Et  le  roi  leur  ré- 
pondit :  «  Je  ne  veux  pas  défaire  cela;  —  vu  que  voici  le  seigneur 
Pascal  Beatza  qui  m'en  vient  féliciter,  —  et  celui  de  Çavaldica,  et 
ils  m'en  veulent  approuver, —  et  le  seigneur  Cristel,  qui  est  ici,    58o 
qui  y  met  tous  ses  efforts;  -. —  et  puisque  tant  ils  le  veulent,  je  le 
veux  confirmer.  »  —  Et  les  boui^eois  répondirent  :  «  Seigneur ,  pour 
gagner  —  le  royaume  de  France  avec  le  comté  de  Bar,  —  nous  n'ac- 
corderions  pas  cela,  ni  (cela  ne)  se  pourrait  achever;  —  mais  vous,    585 
comme  seigneur,  vous  nous  pouvez  bien  contraindre.  »  —  En  même 
temps  le  roi  commanda  qu'ils  lui  fissent  apporter  —  les  chartes  et  le 

^HUT.  DE  LA  6UERRB  DE  MAV.  6 


42  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  om  portet  las  y  ab  dol  et  ab  plorar. 
El  rei  près  lo  saiel  e  fe  lo  peçelar, 
Et  après  fe  las  cartas  ab  .u  cotel  taillar;  590 

Mas  no  las  trenquet  totas,  que,  segont  qu'au  contar, 
fol.  17  V*  Les  fraires  de  Sant  Jacme  e'is  Menors  nan  ,i.  par, 
E  prlos  et  abbatz  qu^eu  non  vos  sai  nompnar. 
Ladoncs  ditz  .i.  borzes  :  «  Devins  cuich  ben  estar. 
Tal  perdra  en  aiço  que  cuida  gadainnar,  696 

E  Deus  gart  la  dreitura  !  » 

XIX. 

L'unitat  se  desfet,  e  fo  molt  causa  dura, 
E'is  borgnes  s^en  entreron  en  Bore ,  dintz  lur  clausura , 
En  la  Poblation,  e  fero'n  Dyeu  rencura 
Del  grant  tort  que  prenion  e  de  la  desmesura.  600 

E'n  la  Navarreria,  com  gent  d*avol  natura, 
Fero'n  ades  dozena ,  per  lor  malaventura  ; 
Quar  per  dreit  no'ls  dévia  venir  bon'aventura , 
Quar  en  tôt  mal  affar  messon  ades  lur  cura. 
Et  adonquas  la  mort,  que  .i.  non  asegura,  6o5 

Menet  Ten,  el  rei  Enric,  lain  on  manda  dreitura, 
foi.  181^  ^  Si  que  remas  Navarra  en  tribail  e  z  escura; 
Car  ima  pauca  enfanta  leisset  de  creatura, 
Per  qu*els  barons  gitavan  la  terra  a  non  cura. 
Car  totz  eren  seinnos  com  auzel  en  pastura.  6jo 

Et  adoncs  la  reina  volgui  gardar  mesura , 
Et  ac  coseill  molt  bon  ;  e  fon  tal  d^a  ventura , 
Que  fes  goverriador. 

'  £n  haut  de  cette  page  on  lit,  d*une        «  dalena ,  en  i*an  de  la  Incarnation  de  nos- 
main  du  temps  :  tDon  Enrric,  rey  de        «  Ire  Seynor  Jhesu  Crist  de  .m.gg.  Ixxiii.  • 
••  Navarra ,  mori  lo  dia  de  Santa  Maria  Mag- 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  43 

sceau  sans  trop  retarder,  —  et  on  les  y  apporta  avec  chagrin  et  avec 
pleurs.  —  Et  le  roi  prit  le  sceau  et  le  fit  mettre  en  pièces ,  —  et  ^90 
après  il  fit  les  chartes  avec  un  couteau  couper;  —  mais  il  ne  les 
trancha  pas  toutes,  car,  selon  que  j^entends  conter,  —  les  firères  de 
Saint-Jacques  et  les  (fi^ères)  Mineiu^  en  ont  une  paire,  —  et  prieurs 
et  abbés  que  je  ne  vous  sais  nommer.  —  Alors  dit  un  boiu^eois  : 
«  Devin  je  pense  bien  être.  —  Tel  perdra  en  cela  qui  pense  gagner,  S95 
—  et  Dieu  garde  la  droiture  !  » 

XIX. 

L'unité  se  défit,  et  (ce)  fut  chose  très-dure,  —  et  les  boiu^eois 
entrèrent  dans  le  Boiu^ ,  dans  leiu*  clôture ,  —  et  dans  la  Poblacion , 
et  ils  firent  à  Dieu  plainte  —  du  grand  tort  et  de  Finjustice  qu'ils  re-   600 
cevaient.  —  Et  en  la  Navarrerie ,  comme  gens  de  mauvaise  nature ,  — 
ils  en  firent  incessamment  douzaine,  pour  leur  malheiur;  —  car  par 
droit  ne  lem^  devait  venir  bonne  aventure ,  —  car  en  toute  mauvaise 
affaire  ils  mirent  incessamment  leur  soin.  —  Et  alors  la  mort ,  qui    605 
n'épai^ne  personne ,  —  Femmena ,  le  roi  Henri ,  là  où  commande 
justice,  —  ^  en  sorte  que  la  Navarre  resta  en  peine  et  obscure;  — 
car  ime  petite  infante  il  laissa  (en  fait)  de  postérité,  —  par  (suite 
de)  quoi  les  barons  laissaient  le  pays  à  Tabandon,  —  car  tous  étaient    610 
seigneurs  cooune  oiseaux  en  pâture.  —  Et  alors  la  reine  voulut  gar- 
der mesure ,  —  et  eut  très-biNi  conseil;  et  il  fut  tel  d'aventure  (par 
le  fait) ,  —  qu'elle  fit  gouverneur. 

*  Don  Henri,  roi  de  Navarre,  mourut  le       rincamation  de   notre  Seigneur   Jésus- 
jour  de  Sainte  Marie-Madeleine  en  Tan  de        Qirist  mil  deux  cent  soixante  et  treiie. 


6. 


44  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

XX. 

Govemador  vole  far,  car  la  terra  s  perdia; 
E  mandet  per  ricomes  e  per  la  caveria,  61  s 

E  mandet  per  las  vilas,  pels  savis  que  sabia, 
E  pels  que  per  dreit  a  cort  venir  dévia. 
Las  cortz  foron  mandadas  lai  ont  se  convenia , 
Dedintz  en  Pampalona,  qu'es  cap  de  seinnoria. 
Lai  fo'N  Gonçalvo  Ivainnes  e  son  bot  don  Garcia,  6ao 

E'I  seinnor  de  Cascant  que  Taigla  mantenia, 
EH  seinnor  de  Bidaurre  an  mainta  baronia; 
E  las  cortz  foron  grantz,  per  mester  que  i  avia. 
E  fon  aital  Tacortz  dedintz  Sancta  Maria, 
fol.  18  v°  Qu  el  seinnor  de  Casquant  govemes  sens  banria  625 

La  terra  de  Navarra  e  ço  que  se  i  tainnia; 
E  cascun  juret  lo ,  assi  com  far  dévia , 
E  vengues  s*en  a  cort  lai  or  él  mandaria. 
E  las  cortz  se  partiron,  e  cascus  tenc  sa  via. 
E  don  Garcia  ten  la  Conca  en  sa  bailia,  63o 

E  las  tentas  d'Estela  don  Gonçalvo  avia , 
E  tota  Taltra  terra  el  govemador  ténia; 
Car  lo  rei  don  Enric  partit  lur  o  avia. 
Et  adoncs  la  reina  vo[l]c  s'en  anar  .i.  dia 
En  Campainna,  per  so  que  molt  veder  volia  035 

La  reina  sa  filla,  que  a  Proi[n]s  se  nuiria; 
E  quant  se  fo  anada,  en  la  Navarreria 
Ago  molt  fol  acort,  tais  que  no'ls  covenia, 
Que  fessan  algarradas. 

XXI. 

Algarradas  bastiron;  e  fu  muit  grant  foldatz^  6  40 

Gant  li  rei  de  Navarra,  sels  c'an  era  passatz, 
Deron  bons  previleges  e  molt  ben  sagelatz 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  45 

XX. 

Gouverneur  elle  voulut  faire,  car  la  terre  se  perdait;  —  et  elle    6i5 
manda  les  riches  hommes  et  la  chevalerie,  —  et  manda  les  villes 
(et)  les  sages  qu'elle  connaissait,  —  et  ceux  qui  par  droit  en  cour 
venir  devaient.  —  Les  cortès  furent  mandées  là  où  il  convenait ,  — 
dans  Pampelune,  qui  est  capitale  de  seigneurie.  —  Là  fiirent  le  sei-    6jo 
gneur  Gonçalo  Ibanez  et  son  neveu  don  Garcia,  —  et  le  seigneur  de 
Cascante  qui  maintenait  l'aigle,  —  et  le  seigneur  de  Bidaurre  avec 
mainte  baronnie;  —  et  les  cortès  fiirent  grandes,  pour  le  besoin 
qu'il  y  avait.  —  Et  la  résolution  fiit  telle  dedans  Sainte-Marie,  —    62- 
que  le  seigneur  de  Cascante  gouvernât  sans  conseil  —  la  terre  de 
Navarre  et  ce  qui  en  dépendait;  —  et  chacun  le  jura,  ainsi  que  faire  il 
devait;  —  et  (jura  qu'il)  s'en  viendrait  en  cour  là  où  il  commanderait. 
—  Et  les  cortès  se  séparèrent,  et  chacun  tint  sa  route.  —  Et  don    63o 
Garcia  tint  la  Conca  en  sa  puissance,  —  et  les  terres  d'Estella  don 
Gonçalvo  avait,  —  et  le  gouverneur  tenait  toute  l'autre  terre;  —  car 
le  roi  don  Henri  le  leur  avait  partagé.  —  Et  alors  la  reine  voidut 
s'en  aller  un  jour  —  en  Champagne ,  parce  qu'elle  voulait  beaucoup    535 
voir  —  la  reine  sa  fille,  qu'on  élevait  à  Provins;  —  et  quand  elle 
s'en  fiit  allée,  en  la  Navarrerie  —  ils  prirent  très-folle  résolution, 
telle  qu'il  ne  leur  convenait  pas,  —  de  faire  des  algarades. 


XXI. 

Ils  bâtirent  algarades;  et  ce  fut  très-grande  folie,  —  quand  les    64o 
rois  de  Navarre ,  ceux  qui  maintenant  sont  passés ,  —  donnèrent  de 


46  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Toi.  19  r*  Al  bore  de  Sant  Cernin,  on  es  leiaitatz, 

Que  dedintz  Pampalona  ni  en  lu[r]s  terminatz, 

Contrai  Bore  non  fes  torr  ni  força  ni  valatz;  645 

Et  els  non  se  leisseron,  antz  firon,  sapiatz, 

Man]g^anels  et  algarradas  e  trabuquetz  assatz. 

Et  adonquas  el  Bore  lo  pople  fon  iratz , 

E^n  Poblaeion,  qu'en  ams  era  unitatz 

Et  amor  e  eoneordia  e  patz  ed  amistatz;  ô5o 

E  manderon  cosseill,  corn  ornes  assenatz, 

Lai  or  volguon  los  .xx. ,  ed  ag  ni  gent  assatz. 

E  levet  se  .i.  savis  qu'era  gent  razonatz, 

£  dis  a  tôt  lo  poble  :  «  Seinnos ,  nos  em  forçatz  ; 

Qu'en  la  Navarreria  son  eontra  nos  alçatz,  655 

Que  ri  fan  algarradas,  so  que  non  vi  om  natz 

Qu'e  vila  eontra  autra  fus  trabuquetz  auçatz, 

Si  per  seinnor  de  terra  no'n  fus  mandament  datz. 

E  digatz  qu'en  façam  o  que  n'aeosseiflatz.  b 

Et  adoncs  levet  s'us  qu'era  ben  entestatz ,  6O0 

loi.  i9v«  E  eridet  autamentz  :  «  Barons,  en  que  gardatz 
Mas  que  lor  donem  foe  e  que  sien  erematz, 
Assi  eoma  traidos  per  quy  se[m]  nos  neguatz, 
E  unitatz  rompida,  e  fes  e  earitatz? 
E  si  les  eastiam,  nos  estarem  em  patz.  »  665 

Adones  diss  Fus  al  autre  :  «  Est  es  fols  o  senatz  ?  » 
E  levet  s  un  borgnes  molt  savis  e  membratz, 
E  diss  a  tôt  lo  poble  :  «  Seinnos,  si  eseoltatz. 
Ja  Jhesu  Crist  non  vuilla ,  qu'es  vera  Trinitatz , 
Que  per  nos  autres  sia  faita  tan  grant  foldatz  ;  S70 

Mas  eu  da  i  est  eosseill,  si  a  vos  autres  platz. 
Govemador  y  a  qu'es  per  nos  autreiatz , 
E  per  tota  Navarra ,  e  z  el  que  ns  a  juratz 
Nostres  fos  e  franquezés ,  e  que  ns  tendra  en  patz , 
E  que  tendra  dreitura  als  menutz  e  als  grantz.  67S 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  47 

bons  privilèges  et  très-bien  scellés  —  au  bourg  de  Saint-Cemin ,  où 
est  loyauté,  —  (portant)  que  dans  Pampelune  ni  dans  leurs  limites, 

—  contre  le  Bourg  on  ne  fît  toiu*  ni  fortification  ni  fossés;  —  et  ils  ne    645 
s'en  abstinrent  pas,  mais  ils  firent,  sachez-(le),  —  mangonneaux  et 
algarades  et  trébuchets  considérablement.  —  Et  alors  au  Bourg  le 
peuple  fut  irrité ,  —  et  en  la  Poblacion ,  car  en  tous  les  deux  il  y  avait 
unité,  —  et  amour  et  concorde  et  paix  et  amitié;  -*-  et  ils  convoqué-    6So 
rent  un  conseil,  comme  hommes  de  sens,  — là  où  voulurent  les  vingt, 

et  il  y  en  eut  beaucoup  de  gens.  —  Et  il  se  leva  un  sage  qui  était 
bien  pariant,  —  et  il  dit  à  tout  le  peuple  :  «  Seigneurs,  nous  sommes 
forcés,  —  car  en  la  Navarrerie  ils  se  sont  contre  nous  élevés,  —  vu    655 
qu'ils  y  font  ai^arades ,  ce  que  ne  vit  homme  né  —  qu'en  une  ville 
contre  une   autre  fut  trébuchet  dressé,  —  si  par  le  seigneur  de  la 
terre  Tordre  n'en  fut  donné.  —  Et  dites  ce  que  nous  en  devons  faire 
ou  ce  que  vous  en  conseillez.  »  -^«-  Et  alors  un  se  leva  qui  était  bien    66o 
entêté,  —  et  cria  hautement  :  «Barons,  à  quoi  vous  arrêtei-vous , — 
si  ce  n'est  que  nous  leur  mettions  feu  et  qu'ils  soient  brûlés,  —  ainsi 
que  traîtres  par  qui  nous  sommes  reniés,  —  et  l'unité  rompue,  et  foi 
et  charité  ?  —  Et  si  nous  les  châtions,  nous  serons  en  paix.  »  —  Alors    665 
l'un  dit  à  l'autre  :  «  Celui-là  est-il  fou  ou  sensé  ?»  —  Et  il  se  leva  im 
boui^eois  trèsHsage  et  plein  de  jugement,  —  et  il  dit  à  tout  le  peuple  : 
«Seigneurs,  écoutez.  —  Que  jamais  Jésus- Christ  ne  veuille,  (lui) 
qui  est  vraie  Trinité ,  —  que  par  nous  autres  soit  faite  si  grande  folie  ;    670 

—  mais  j'y  donne  ce  conseil,  si  à  vous  autres  il  plaît.  —  H  y  a  gou- 
verneur, qui  est  par  nous  consenti,  —  et  par  toute  la  Navarre,  et 
(c'est)  lui  qui  nous  a  juré  —  nos  fors  et  nos  franchises,  et  qui  nous 
tiendra  en  paix,  —  et  qui  tiendra  justice  aux  petits  et  aux  grands.    675 

—  Et  nous  irons  lui  dire  comme  nous  sommes  dépouillés  de  nos  fors , 

—  vu  qu'en  la  Navarrerie  on  nous  fait  portails  fortifiés  —  et  tour  et 


48  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  nos  irem  li  dire  com  em  desafibratz , 
Qu  en  la  Navarreria  nos  fan  portais  cairatz 
E  torr  e  d  algarradas  e  faitz  desmesuratz  ; 
foi.  20  r"  E  que  nos  tengua  dreit  com  dreit  apodestatz , 

Car  per  dreitura  tenir  governaire  es  auçatz.  680 

E  d'el  crei  que  sera  de  dreit  faire  cuitatz  ; 
Car  grant  foldatz  séria  e  grant  necessitatz 
Si  nos  lor  davan  foc,  ni  eram  barreiatz. 
Sens  judici  de  cort,  o  non  fus  dreitz  jujatz. 
E  acosseillem  nos  com  ornes  assenatz,  685 

E  no  i  farem  error.  » 

xxn. 

E'is  boi^ues  s'en  aneron  dreit  al  governador, 
E  disso'l  en  aisi  :  «  Humil ,  franc ,  car  seinnor. 
Tu  qui  est  per  dreitiu'a,  augas  nostra  clamor  : 
Qu  en  la  Navarreria,  com  gent  sens  tot'amor,  690 

Nos  fan  portais  de  fusta  et  algarradas  e  tor, 
E  maintas  d'aitras  forças  e  mainta  desonor. 
N'agon  bons  priveieges  del  rei  Sancho'i  maior 
E  de  ios  autres  reis,  que  valatz  ni  bestor 
Contrai  Bore  non  fus  faita;  e  z  eis,  per  lur  error,         695 
Quant  lor  o  devedam ,  fan  ne  tôt  lo  peior. 
fol.  20  V*  Per  que  os  preguam,  car  seinner,  per  la  vostra  onor, 
E  car  etz  per  dreitura  ai  mendre  et  ai  maior, 
Que  z  o  façatz  desfar;  sino  aital  error 
Puira  entre  nos  naisser,  qu'el  maier  e'i  menor  700 

N'aura  dol  en  son  cor,  et  ira  e  tristor. 
Per  que  vos  preguam ,  per  la  vostra  valor, 
Ena[n]tz  qu'ei  focs  s'espanda  ni  crega  la  caior, 
Per  qu  el  mai  se  desfaça,  e  baisse  la  foior, 

Que  z  o  façatz  desfar.  7o5 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  49 

algarades  et  choses  outrageuses;  —  el  qu'il  nous  tienne  droit  comme 
droit  supérieur;  —  car  pour  tenir  droiture  il  est  institué  gouver-  680 
neur.  —  Et  de  lui  je  crois  quMl  sera  empressé  de  faire  droit,  — 
car  (ce)  serait  grande  folie  et  grande  extrémité  —  si  nous  les  incen- 
diions, et  si  nous  étions  confondus,  —  sans  jugement  de  cour,  ou  s'il 
ne  fut  bien  jugé.  —  Et  prenons  conseil  comme  gens  sensés,  —  et  685 
nous  n'y  ferons  pas  eireur.  » 


xxn. 

Et  les  bourgeois  s'en  allèrent  droit  au  gouverneur ,  —  et  lui  dirent 
ainsi  :  «  Himible,  fi^anc,  cher  seigneur,  —  toi  qui  es  pour  droiture, 
écoute  notre  plainte  :  —  vu  qu'en  la  Navarrerie,  comme  gent  sans    690 
nul  amour,  —  ils  nous  font  portails  de  bois  et  algarades  et  toiu*,  —  et 
maintes  autres  fortifications  et  maint  déshonneur.  —  Nous  en  eûmes 
de  bons  privilèges  du  roi  Sancho  l'ancien  —  et  des  autres  rois,  (por- 
tant) que  fossé  ni  tourelle  —  contre  le  Boui^  ne  fût  faite;  et  eux,    695 
dans  leur  égarement,  —  quand  nous  le  leur  défendons,  ils  en  font 
tout  le  pire.  —  Par  quoi  nous  vous  prions,  cher  seigneiu*,  pour  votre 
honneur,  —  et  parce  que  vous  êtes  pour  droiture  au  petit  et  au 
grand,  —  que  vous  le  fassiez  défaire;  sinon  tel  égarement  —  pourra    700 
entre  noiis  naître ,  que  le  plus  grand  et  le  moindre  —  en  aura  chagrin 
en  son  cœur,  et  peine  et  tristesse.  —  C'est  pourquoi  nous  vous  prions, 
par  votre  valeur,  —  avant  que  le  feu  s'épande  et  croisse  la  chaleur,  — 
pour  que  le  mal  se  défasse,  et  que  la  folie  baisse,  —  que  vous  le    705 
fassiez  défaire. 


HIST.  DE  LA  GOERRE  DE  KAV. 


50  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

XXffl. 

«  Que  z  o  façaU  deâfar  e  sia  vostre  chauzitz.  » 

El  govemador  fun  d^escoltar  ben  aizitz , 

E  diss  lor  :  «  Francs  borgues ,  y  eu  vos  ai  ben  auditz  ; 

Enantz  qu^el  foc  s^espanda,  vuili  que  sia  escantitz. 

Audirai  Tautra  part  per  que  o  contraditz ,  7  »  *> 

Ni  si  an  dreit  per  que  s  deian  esser  bastitz. 

E  puiss  mandarai  cortz  e  savis  et  eslegitz, 

E  maintz  barons  ondratz  que  son  de  sen  gamitz, 

E  qu^auian  las  razons^  sens  novas  ni  sens  critz; 

fol.  ai  r*  Quar  yeu  vuiU  que  per  dreitz  ne  siatz  devezitz,  7»^ 

E  cel  que  dreit  aura  qu'en  sia  desaazitz. 
E  jur  vos,  pel  Seinnor  qu'en  crotz  fo  aremitz, 
Que  non  i  a  ningun ,  si'l  dreit  me  contradiz , 
Qu'eu  no'l  sia  enemics  tro  a  qu  el  sia  delitz.  » 
E  z  ap  aquestas  novas,  del  Bore  se  fo  yssitz,  720 

Coma  govemador  qu'cra  de  sen  gamitz  ; 
Et  anet  belament  per  ios  camins  politz 
En  la  Navarreria,  e  fon  bel  acuiUitz, 
E  mandet  peb  borgnes  qu'era[n]  plus  seinnoritz  ; 
E  quant  foron  ensemble,  el  fon  en  pes  saillitz,  72^ 

E  diss  lor  :  t  Francs  borgnes,  us  grans  mais  se  bastitz  : 
Que  vos  faitz  algarradas  e  z  etz  molt  afibrtitz  ; 
E  no  m  sembla  ni  par  que  sia  dreitz  complitz 
Qu'en  vila  contra  autra  sia  engens  bastitz , 
Senes  rei  o  ses  comte,  o  seinner  podestitz;  7^^ 

E  sembla  m  que  vos  autres  vos  etz  trop  enantitz.  » 
Et  adoncs  li  borgnes  foron  ben  amarvitz 

fol.  21  v'  De  respondre  e  tost,  com  omes  fementitz; 

E  disso'l  :  «  Govemaire ,  cels  dels  bores  son  complitz 

De  bons  murs  e  de  tors,  per  o  son  descausitz  :  7^^ 

Per  que  z  els  nos  malmenan,  e  z  em  envilanitz; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  51 


xxm. 

*  Que  vous  le  fassiez  défaire  et  que  ce  soit  votre  décision.  »  —  Et 
le  gouverneur  fut  à  écouter  bien  disposé ,  —  et  il  leur  dit  :  t  Francs 
boiu^eois,  je  vous  ai  bien  entendus;  —  avant  que  le  feu  s'épande, 
je  veux  qu*il  soit  éteint.  —  J'entendrai  Fautre  partie  (pour  savoir)  710 
pourquoi  elle  le  contredit,  —  et  s'ils  ont  droit  pour  qu'ils  doivent 
être  fortifiés.  —  Et  puis  je  manderai  des  cortès  et  sages  et  choisis, 

—  et  maints  barons  honorés  qui  sont  de  sens  garnis,  —  et  (je  leur 
dirai)  qu'ils  entendent  les  raisons,  sans  bavardages  et  sans  cris;  — 

car  je  veux  que  par  droit  vous  en  soyez  divisés,  —  et  que  celui  qui    715 
droit  aura  en  soit  dessaisi.  —  Et  je  vous  jure,  par  le  Seigneur  qui 
en  oroix  fut  affermi ,  —  qu'il  n'y  en  a  aucun ,  s'il  me  contredit  le  droit, 

—  dont  je  ne  sois  l'ennemi  jusqu'à  ce  qu'il  soit  détruit.  »  —  Et  avec    7»© 
ces  propos,  du  Bourg  il  fiit  sorti,  —  comme  gouverneur  qui  était  de 
sens  garni;  —  et  il  alla  bellement  par  les  chemins  unis  —  en  la 
Navarrerie ,  et  fut  bellement  accueilli ,  —  et  manda  les  bourgeois  qui 
étaient  plus  notables;  —  et  quand  ils  furent  ensemble,  il  fut  en  pieds    735 
dressé ,  —  et  leur  dit  :  «  Francs  bourgeois ,  im  grand  mal  s'aj^rète ,  — 

vu  que  vous  faites  algarades  et  êtes  bien  fortifiés;  —  et  il  ne  me 
semble  ni  me  parait  que  ce  soit  droit  accompli  —  qu'en  une  ville 
contre  une  autre  il  soit  bâti  machines  de  guerre,  —  sans  roi  ou  730 
sans  comte ,  ou  puissant  seigneiu*;  —  et  il  me  semble  que  vous  autres 
vous  vous  êtes  trop  avancés.  »  —  Et  alors  les  boiu^eois  fiurent  bien 
|>réparés  —  à  répondre  et  tôt,  comme  hommes  déloyaux;  —  et  ils 
lui  dirent  :  t  Gouverneur,  ceux  des  boiu^s  sont  £oumis  —  de  bons  735 
murs  et  de  tours,  pour  cela  (ils)  sont  rudes  :  —  c'est  pourquoi  ils 
nous  malmènent,  et  nous  sommes  avilis;  —  et  nous  disons,  par  le 


52  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  dizem  nos,  pel  Seinne  qu^es  vers  Santz  Espiritz, 
Que,  si  jogan  com  solo,  doblaran  les  èrabitz, 
E  guazainn  qui  puira. 

XXIV, 

<«  E  guazainn  qui  puira,  e  pes  de  son  pro  far.  »  740 

Adonc  don  Père  Sanchitz  comencet  de  parlar, 
E  diss  lor  :  «  Francs  borgnes ,,  y  eu  fare  cortz  mandar; 
E  si  el  cosseiiltz  e  yen  podem  per  dreit  trobar 
Qu  els  engens  qu*avetz  faitz  per  las  peiras  tirar, 
Deven  esser  desfaitz,  yen  los  farei  desfar.  »  745 

E  don  Sancbo  dels  Arcs  comencet  de  parlar, 
E  dis  :  «  Govemador,  pessatz  de  ben  affar; 
Laissatz  nostres  engens,  noMs  vuyllatz  menaçar; 
Vos  podetz  mandar  cortz ,  e  com  vuyllatz  jujar , 
Quar  sapcbatz  qu^els  engens  pessarem  de  gardar.  •        750 
fol.  22  r*  E'I  valent  govemaire,  senes  tôt  demorar, 
El  issic  de  la  vila  per  ent  al  Bore  entrar. 
E'n  la  Navarreria  anego  s'albirar 
Qu'el  valent  don  Garcia  podia  molt  mandar; 
E  s*il  podianaver  per  la  viFamparar,  7^^^ 

Contra'l  Bore,  ne  puirian  mil  tantz  mils  estroubar, 
E  qu'el  govemador  no['l]s  podria  sobrar. 
Et  adoncs  don  Garcia  avia  grant  pessar, 
Car  don  Pe[re]  Sancbitz  avia  Navarr'a  govemar; 
Car  sobre  convenenças  s^anegon  airar,  7^0 

Si  que  malvolença  hy  era  senes  par, 
E  que  ges  don  Garcia  non  volia  anar 
A  las  cortz  quel  raandava,  ni  los  sens  petz  poitar. 
E'n  la  Navarreria,  per  mei  lo  mal  jdoblar, 
Anego'l  humilmens  e  mans  juntas  preiar  7^5 

Que  z  el  los  aropares,  c'om  no'ls  pogues  forçar; 
Quar  lo  govemador  los  volia  sobrar. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  53 

Seigneur  qui  est  vrai  Saint-Esprit,  —  que  s'ils  jouent  comme  ils  ont 
coutume ,  ils  doubleront  les  enjeux,  —  et  gagne  qui  poiura. 


XXIV. 

«  Et  gagne  qui  pourra,  et  pense  à  faire  son  profit.  >  —  Alors  don    740 
Pierre  Sanchiz  commença  à  parler,  —  et  leur  dit  :  «Trancs  bourgeois, 
je  ferai  mander  les  cortès  ;  —  et  si  le  conseil  et  moi  nous  pouvons 
en  droit  trouver  —  que  les  machines  que  vous  avez  faites  pour  tirer 
les  pierres,  —  doivent  être  défaites,  je  les  ferai  défaire.  »  —  Et  don    7^5 
Sancho  de  los  Arcos  commença  à  parler,  —  et  dit  :  «  Gouverneur, 
pensez  à  bien  faire;  —  laissez  nos  machines,  veuillez  ne  pas  les 
menacer; — vous  pouvez  mander  les  cortès,  et  comme  vous  voudrez 
juger,  —  car  sachez  que  nous  penserons  à  garder  les  machines.  • —    7^0 
Et  le  vaillant  gouverneur ,  sans  aucun  retard ,  —  sort  de  la  ville  poiu* 
entrer  dans  le  Bourg.  —  Et  en  la  Navarrerie  ils  allèrent  s'imaginer 

—  que  le  vaillant  don  Garcia  pouvait  moult  mander  (réimir  de  forces); 

—  et  (que)  s'ils  pouvaient  l'avoir  pour  défendre  la  ville  —  contre  le    7^^ 
Boiurg,  ils  pourraient  mille  fois  mieux  résister,  —  et  que  le  gouver- 
neur ne  les  pourrait  subjuguer.  —  Et  alors  don  Garcia  avait  un  grand 
chagrin,  —  parce  que  don  Pierre  Sanchiz  avait  la  Navarre  à  gouver- 
ner; —  car  sur  les  conventions  ils  s'allèrent  fâcher,  —  tellement  que    760 
(entre  eux)  il  y  avait  malveillance  sans  pareille,  —  et  que  don  Garcia 

ne  voulait  pas  du  tout  aller  —  aux  cortès  qu'il  convoquait,  ni  ^^% 
pieds  (y)  porter.  —  Et  en  la  Navarrerie,  poiu*  mieux  le  mal  doubler, 

—  ils  l'allèrent  humblement  et  mains  jointes  prier  —  qu'il  les  pro-    7^5 
tégeât,  po  u»  qu'on  ne  pût  les  forcer;  —  car  le  gouverneur  les  vou- 
lait soumettre.  — Le  seigneiu* Miquel  de  la  Rainna  fut  choisi  pour  (y) 


54  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

En  Miquel  de  la  Rainna  fom  triatz  per  auar, 
fol.  3  2  v*>  E  don  Pascal  Beazça,  que  no  &  a  lalssar. 

Don  Johan  Peritz  Alegre,  per  lo  mal  enartar,  770 

E  don  Ochoa  Santz ,  que  z  era  ben ,  so  m  par  ; 

E  totz  .iiij.  aneron  en  Raondo  albergar. 

La  era  don  Garcia,  e  fom  temps  de  manjar. 

Et  ena[n]tz  que  ma[n]gessan,  volgon  le  fait  contar, 

E  foron  devant  lui  acordatz  de  dictar;  775 

E  cascus  anet  se  a  lui  humiliar, 

E  don  Garcia  lor  a  [fait]  semblança  d'amar. 

E  tireguo  s  a  part  per  mas  celât  estar. 

E  ^N  Miquel  de  la  Rainna  comencet  le  pregar, 

E  diss  le  :  «  Franc  seinnor,  merce  os  vinem  clamar,      780 

Per  la  Navarreria  qu'es  a  vostre  mandar, 

Que  vos  nos  amparetz,  car  om  nos  vol  forçar, 

E  nos  que  os  ajudem  de  fin  cor,  ses  duptar; 

E  si  vos  aiso  faitz,  irem  vos  estrenar, 

Cascun  an ,  de  mil  libras ,  obs  de  vos  amescar ^  »  785 

Et  adoncs  don  Garcia  anet  s'i  acordar, 
fol.  »3  r»  E  ma[n]jero  ab  joya;  e  venc  après  manjar 

Que  don  Garcia  e  z  els  aneron  cavalgar. 

Vas  la  Navarreria  pesseguo  de  tomar. 

E  quan  els  de  la  vila  les  ne  vigo  entrar,  790 

Meneron  molt  grant  joya  e  gran  ris  ab  jogar; 

E  z  els,  ab  don  Garcia,  foron  descavalgar. 

E  quant  venc  lendema,  quel  jom  fon  bel  e  clar, 

Don  Garcia  [e]'ls  borgnes  anego  s'ajustar; 

E  quant  foro  ensemble,  anego  s'encartar  795 

Totas  las  convenenças,  e  fermament  jurar. 

E  veos  que  don  Garcia  s'anet  ab  lor  lasar, 

E  la  vila  ab  lor,  per  mils  segiu*  estar; 
Mas  Dios  gart  la  dreitura. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  55 

aller,  —  et  don  Pascal  Beatza,  qui  ne  fait  pas  à  laisser,  —  don  Jean    770 
Peritz  Alègre ,  pour  le  mal  exciter,  —  et  don  Ochoa  Sanz ,  qui  était 
bien,  ce  me  parait;  —  et  tous  quatre  allèrent  en  Raondo  loger.  — 
Là  était  don  Garcia,  et  il  fut  temps  de  manger.  —  Et  avant  qu'ils 
mangeassent ,  ils  voulurent  le  fait  conter,  —  et  ils  lurent  devant  lui    77^ 
d'accord  pour  s'expliquer  ;  —  et  chacun  alla  auprès  de  lui  s'humilier, 
—  et  don  Garcia  leur  fait  des  semblants  d'amitié.  —  Et  ils  se  tirèrent  à 
part  poiu*  plus  être  cachés.  —  Et  le  seigneur  Miquel  de  la  Rainna 
commença  à  le  prier,  —  et  lui  dit  :  «  Franc  seigneur,  merci  nous  vous    7^» 
venons  crier^  —  pour  la  Navarrerie  qui  est  à  votre  commandement,  — 
que  vous  nous  protégiez,  car  on  nous  veut  forcer,  —  et  nous  que 
nous  vous  aidions  de  bon  cœiu:,  sans  hésitation;  —  et  si  vous  faites 
cela ,  nous  irons  vous  étrenner,  —  chaque  jannée ,  de  mille  livres ,  pour    7^5 
;^rous  équiper.  »  —  Et  alors  don  Garcia  alla  s'y  accorder ,  —  et  ils 
mangèrent  avec  joie;  et  il  advint  après  manger  —  que  don  Garcia  et 
eux  allèrent  chevaucher,  —  vers  la  Navarrerie  ils  pensèrent  de  re- 
tourner. —  Et  quand  ceux  de  la  ville  les  virent  entrer,  —  ils  mené-    790 
rent  très-grande  joie  et  grand  rire  en  jouant;  —  et  eux,  avec  don 
Garcia,  furent  descendre  de  cheval.  —  Et  quand  vint  le  lendemain, 
que  le  jour  lut  bel  et  clair,  —  don  Garcia  et  les  bourgeois  allèrent  se 
rassembler;  —  et  quand  ils  furent  ensemble,  ils  allèrent  coucher  par    79^ 
écrit  —  toutes  les  conventions,  et  fermement  (les)  jurer.  —  Et  voici 
que  don  Garcia  s'en  alla  avec  eux  (se)  lier^  —  et  la  ville  avec  lui ,  pour 
être  plus  sûrement;  —  mais  Dieu  garde  la  justice. 


56  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

XXV. 

Mas  Dios  gart  la  dreitura,  que  z  el  [a]  ops  be  faire.      800 

Et  adonc  Père  Sanchitz ,  que  z  era  govemaire  » 

Mandet  per  totz  aicels  qu'avian  per  lui  afaire. 

La  hy  venc  maint  ricome  e  maint  om  de  bon  aire; 

E  las  cortz  foron  grantz,  segon  qu^auzi  retraire; 

fol.  23  V*  Mas  no  i  fo  don  Garcia,  que  no*l  prezava  gaire.  8o5 

Lai  viratz  départir  e  mot  cridar  e  braire. 
Et  adoncs  Père  Sanchitz ,  qu*el  volial  dreit  traire , 
Diss  a  totz  les  barons  :  t  Seinnos,  en  grant  desaire 
Vey  la  Navarreria  e'is  bores,  que  coma  fraire 
Degran  totz  temps  estar  ed  amar  ses  cor  vaire.  810 

En  la  Navarreria  an  fait  engens  per  traire 
Grans  peiras  redondissas  per  ams  les  bores  dechaire  ; 
E  z  acosseillatz  me  si  s  deu  per  dreit  desfaire.  » 
E'is  baros  e'is  ricomes  anego  s'a  part  traire , 
E  vigo  qu'en  nuill  dreit  que  z  an[c]  fes  Temperaire,       81 5 
Non  era  ni  non  fo,  depos  que  fol  Salvaire, 
Qu'en  vila,  ses  seinnor,  engens  se  degues  faire. 
Et  adonc  le  coseill  anet  se  totz  atraire 
Ent  a  don  Pero  Sancbitz,  qu'era  bon  govemaire; 
Dissol  :  »  Govemador,  per  dreit,  nos  es  veiaire  8ao 

Que  los  engens  se  deven  desfar 

E  dam  vos  est  cosseill,  e  ffusats  nostre  paire, 

fol.  24  r'      Per  dreitz  e  per  razon. 

XXVI. 

«  Per  dreitz  e  per  razos  pod  e[s]ser  jujamen.  m 

E'I  pros  don  Père  Sanchitz,  en  qui  era  bos sen ,  825 

Quant  vie  que  sos  cosseiUs  cosseillet  leialmen, 

Jujet  en  cort  plenera  e  diss  apertamen 

Qu'en  la  Navarreria  desfessan  li  engen; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  57 

XXV. 
Mais  Dieu  garde  la  justice,  vu  qu^il  a  besoin  de  bien  faire.  —  Et   Soo 
alors  Pierre  Sancbiz,  qui  était  gouverneur,  —  manda  tous  ceux  qui 
étaient  sous  ses  ordres.  — Là  y  vint  maint  ricbe  homme  et  maint  bomme 
de  bonne  lignée  ;  —  et  les  cortès  furent  grandes ,  suivant  que  j'entends 
rapporter;  —  mais  don  Garcia  n'y  fîit  pas,  qui  ne  le  prisait  guère.    soS 
—  Là  vous  verriez  discuter  et  crier  fort  et  faire  du  bruit.  —  Et  alors 
Pierre  Sancbiz,  vu  qu'il  voulait  le  droit  éclaircir,  —  dit  à  tous  les 
barons:  «Seigneurs,   en  grand  désarroi  — je  vois  la  Navarrerie  et 
les  boiu^s,  qui  comme  frères —  devraient  toujours  être  et  s'aimer    810 
sans  cœur  inconstant.  —  En  la  Navarrerie  ils  ont  fait  des  machines 
pour  lancer  —  de  grandes  pierres  rondes  pour  détruire  les  deux 
boui^;  —  et  conseillez-moi  si  cela  se  doit  en  droit  défaire.  ■  —  Et 
les  barons  et  les  riches  hommes  allèrent  se  tirer  à  part,  —  et  virent    Si5 
qu'en  nul  droit  qu'oncques  fit  l'empereur,  —  il  n'était  ni  ne  fut, 
depuis  que  fut  le  Sauveiu*,  —  qu'en  ville ,  sans  seigneur,  machine  se 
dût  faire.  — Et  alors  le  conseil  alla  tout  entier  se  retirer — vers  don 
Pierre  Sancbiz,  qui  était  bon  gouverneur;  —  ils  lui  dirent  :  •  Gou-    8jo 
vemeur,  en  droit  il  nous  est  avis  —  que  les  machines  se  doivent  dé- 
faire  —  et  nous  vous  donnons  ce  conseil,  et  fussiez-vous  notre 

père,  — par  droit  et  par  raison. 

XXVI. 

■  Par  droit  et  par  raison  il  peut  être  jugement.  ■  —  Et  te  preux   8*5 

don  Pierre  Sancbiz,  en  qui  il  y  avait  bon  sens,  —  quand  il  vit  que 

son  conseil  conseilla  loyalement,  —  jugea  en  cour  plénière  et  dit 

publiquement  —  qu'en  la  Navarrerie  ils  défissent  les  machines  de 

8 

HtST.  DE  U  GOeniK  Ùt  NAV. 


58  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  Î^AVARRE. 

Car  razo  o  mandava,  e  dreit2  n^era  cossen. 

En  la  Navarreria  qu^audigo  el  mandamen,  83o 

E  quel  govemador  era  vengutz  talen 

Que  les  engens  desfessan  e  totz  los  bastimen. 

Al  govemador  disso  ben  affortidamen  : 

«  Seinner,  vostre  judici  sapchatz  que  z  er  ni  en, 

Qu'els  engens  remandran  com  s^estan,  fermamen,         835 

Que  non  se  desfaran  mentre  siatz  viven.  » 

El  pros  don  Pero  Sanchitz  ac  le  cor  plus  sagnen 

Que  quil  des  d^una  lança  o  d'un  cairel  puinnen. 

Empero  don  Garcia  Testava  sobreden, 

Qu'el  lor  fazia  dire  aquel  deschausimen  ;  Sio 

M,  là  ^*  Quar  ges  els  non  auseran  tan  grant  [fayre]*  nossen. 
Et  adonc  Père  Sancbitz  ac  son  cosseii  breumen 
Ab  totz  cels  de  las  vilas  que  aqui  eran  presen, 
E  z  ap  totz.  les  ricomes  et  ab  molta  d'autra  gen , 
Puiss  la  Navarreria  non  Ter  obedien,  84d 

Ni  non  volian  far  le  syeu  comandamen , 
Aysi  con  cort  mandava  ben  acordadamen, 
C'om  lor  taies  las  vinnas  e  Torta  e'I  fornien. 
Asi  fon  acordat  per  totz  cominalmen  ; 
Et  adonquas  els  bores,  on  es  entendemen,  85o 

Quan  vigo  lor  da[m]pnage,  près  lor  ne  chausimen, 
E  dissoU  :  «Govcmaire,  lo  ver  Omnipoten 
Vole  que  H  peccador  atenda  om  longamen, 
Per  veder  si  auran  del  mal  repentemen. 
Pregam  vos  non  vuiilatz  le  lor  destruzimen ,  855 

Car  crezem  que  vendran  a  vostre  mandamen.  » 
E'I  pros  don  Pero  Sanchitz  respondet  malamen  : 
«  Borgnes ,  vos  me  preguatz  del  vostre  dampnamen , 

fol.  a5r**  E,  d'altra  part,  dizetz  que  vos  fan  aonimen; 

'  Il  manque  ici  un  mot  dans  le  manuscrit. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  59 

guerre  ;  —  car  la  raison  rordonnait,  et  le  droit  également,  —  En  la    83o 
Navarrerie  quand  ils  ouïrent  Tordre,  —  et  qu^au  gouverneur   était 
venue  Tenvie  —  qu'ils  défissent  les  machines  et  toutes  les  construc- 
tions ,  —  ils  dirent  au  gouverneur  bien  résoliunent  :  —  «  Seigneur, 
votre  jugement  sachez  qu'il  sera  néant,  — vu  que  les  engins  resteront    835 
comme  ils  sont,  fermement,  —  qu'ils  ne  se  déferont  pas  tant  que  vous 
serez  vivant.  »  —  Et  le  preux  don  Pierre  Sanchiz  eut  le  cœur  plus 
saignant  —  que  si  on  lui  donnât  d'une  lance  ou  d'un  carreau  poi- 
gnant.— Cependant  don  Garcia  lui  était  surdent  (l'embarrassait), — 
vu  qu'il  leur  faisait  dire  cette  insolence  ;  —  car  ils  n'oseraient  (com-    84o 
mettre  un  )  si  grand  non-sens. — Et  alors  Pierre  Sanchiz  eut  son  conseil 
promptement  —  avec  toi»  ceux  des  villes  qui  là  étaient  présents,  — 
et    avec  tous  les  riches  hommes  et  avec  bien  d'autres  gens,  — 
puisque  la  Navarrerie  ne  lui  était  pas  obéissante ,  —  et  (que  ses  ha-    845 
bitants)  ne  voulaient  pas  faire  son  commandement,  —  ainsi  comme 
la  cour  le  commandait  bien  à  l'unanimité,  —  qu'on  leiu*  coupât  les 
vignes  et  les  jardins  et  les  blés.  —  Ainsi  fut-il  arrêté  par  tous  généra- 
lement. —  Et  alors  dans  les  bourgs,  où  il  y  a  entendement,  —  quand    85o 
ils  virent  leur  dommage ,  il  leiu*  en  prit  considération ,  —  et  ils  lui  di- 
rent :  «  Gouvemeiu»,  le  vrai  Tout-Puissant  —  veut  que  les  pécheiu's 
on  attende  longuement ,  —  pour  voir  s'ils  aiu*ont  du  mal  repentir.  — 
Nous  vous  prions  que  vous  ne  vouliez  leur  destruction,  —  car  nous    855 
croyons  qu'ils  viendront  à  votre  commandement.  »  —  Et  le  preux 
don  Pierre  Sanchiz  répondit  de  mauvaise  humeiu»  :  —  «  Boiu^eois , 
vous  me  demandez  votre  dommage,  —  et,  d'autre  part,  vous  dites 
qu'ils  vous  font  outrage  ;  —  et  puisque  vous  souffrez  leur  grande    86o 
faute,  —  il  me  semble  que  vous  consentez  votre  perte.  —  Et  ne  dites 
pas  que  j'en  fasse  aucim  châtiment.  »  —  Et  les  boui^eois  lui  dirent  : 
«  Gouverneur,  ceux  qui  souffrent,  —  nous  entendons  dire  qu'ils  con- 

8. 


60  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  pmss  que  vos  sufiretz  le  lor  gran  faillimen ,  860 

Sembla  m  que  cossentetz  le  vostre  perdemen. 
E  non  digat2  qu^en  fassa  nigun  castiamen.  • 
E'I  borgues  disso  le  :  «  Govemaire ,  1  suflfren , 
Auzem  dir  que  conquero  mercei  an  attenden; 
E  si  el  i  an  fait  ni  fan  neciamen,  865 

Enquer  s^arepentran  totz  acordadamen  ; 
E  plaça  os  que  su£B:*am  eras  lo  mal  talen, 
E  preguam  pel  Seinne  que  z  es  ver  salvamen.  » 
E  lo  ^Ir.  J>  «,r«,.e«u»e«, 
Issic  de  Pampalona,  non  pas  alegramen;  870 

E  z  ac  dreit  e  razo. 

xxvn.        • 

E  z  ac  dreit  e  razo  que  s'en  ânes  irat; 
Car  so  que  z  el  avia  per  dreitura  jujat, 
En  la  Navarreria  Tavian  contrastât. 

E  z  el  ab  sa  compaina  e  ben  enamescat,  875 

Cavalguet  per  Navarra  aisi  com  podestat  ; 
foi.  a 5  V*  E  venc  s'en  a  Tudela  molt  ben  acompainnat, 
Ont  Tamavan  de  cor  ab  bona  volontat. 
E  quant  dintz  en  Tudela  ago  lonc  temps  estât, 
Anet  enta  Olit,  on  es  tota  bontat;  S8o 

E  la  el  sogomet,  quar  es  loc  aizinat. 
E  quan  el«  a  sa  guisa,  se  fo  ben  sogomat, 
Anet  enta  Tafailla,  que  z  es  loc  abastat. 
E  z  un  jom  qu'el  s'estava  alegre  e  pagat, 
Venc  a  lui  .i.  message  on  era  malveztat;  885 

E  dis  le  :  «  Govemaire ,  vos  etz  molt  poderat  ; 
Empero  don  Garcia  vos  fa  atal  mandat, 
Que  s  fa  grant  maraveilla ,  e  n'esta  molt  pessat , 
Car  le  sieu  borgues  so  per  vos  aisi  jujat 
De  la  Navarreria,  que  son  sieu  comandat.  890 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  iNÂVARRE.  61 

querront  miséricorde  en  attendant; — et  si  eux  y  ont  fait  et  font  sot-    865 
tise ,  —  encore  ils  se  repentiront  tous  unanimement.  —  Et  qu^ii  vous 
plaise  que  nous  souffirions  maintenant  leur  mauvaise  volonté ,  —  et 
nous  (vous  en)  prions  par  le  Seigneur  qui  est  vrai  salut.  •  —  Et  le 
gouverneur,  avec  son  harnais  (de  guerre),  — sortit  de  Pampelune,    870 
non  pas  joyeusement;  —  et  il  a  droit  et  raison. 


xxvn. 

Et  il  a  droit  et  raison  de  s^en  aller  fèché  ;  —  car  ce  qu'il  avait  avec 
justice  jugé,  —  en  la  Navarrerie  on  Tavait  contredit.  —  Et  lui  avec    87^ 
sa  compagnie  et  bien  équipé,  —  il  chevauche  par  la  Navarre  comme 
gouvemeiu*  ;  —  et  il  s'en  vint  à  Tudela  très-bien  accompagné ,  — 
où  on  Taimait  de  cœur  avec  bonne  volonté.  —  Et  quand  dans  Tu- 
dela ils  eurent  longtemps  été ,  —  il  alla  jusqu'à  Olite ,  où  est  toute    880 
(espèce  de)  bonté;  —  et  là  il  séjourna,  car  c'est  un  lieu  commode.  — 
Et  quand ,  à  sa  guise ,  il  se  (ut  bien  reposé ,  —  il  s'en  alla  jusqu'à  Tafalla , 
qui  est  un  lieu  suffisant.  —  Et  un  jour  qu'il  était  allègre  et  content,  — 
vint  à  lui  un  messager  où  était  méchanceté  ;  —  et  il  lui  dit  :  «  Gouver-    885 
neur,  vous  êtes  très-pmssant  ;  —  pourtant  don  Garcia  vous  mande  — 
qu'il  s'émerveille  grandement,  et  en  est  fort  étonné,  —  de  ce  que  par 
vous  sont  ainsi  jugés  ses  bourgeois  —  de  la  Navarrerie ,  qui  sont  ses   890 


62  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  manda  os  en  aisi,  e  sapcbatz  qu^er  vertat. 
Que  si  Artederreta  passatz  ni'l  terminât, 
Oiie  vos  e  vostres  ornes  seretz  tuit  lanceiat.  » 

fol.  26  r'  Et  adonc  Père  Sanchitz,  qii'era  molt  esforçat, 

Quan  audit  io  message,  fon  el  cor  molt  irat;  895 

E  juret,  pel  Seinnor  qu'es  vera  Trinitat, 

Que  no  seri'alegres  dintz  son  cor  ni  pagat 

Tro  a  que  dintz  en  la  Quonca  agues  .1.  mes  estât. 

E  mandet  per  sos  omes  que  Teran  acostat , 

E  mandet  pels  caves  qu'eran  a  son  mandat ,  900 

E  mandet  als  ricomes  que  fossan  pareillat 

E  que  fossan  a  lui  en  .i.  loc  assignat, 

Complitz  de  totas  armas,  e  ben  e  bel  armât. 

Lai  vengo  li  ricomes  e'I  baron  seinnalat; 

E  quan  foro  trastotz  a  .i.  jom  asemblat,  90S 

Le  pros  don  Père  Sanchitz  golfaino  desplegat, 

Ab  molt  bêla  compainna  y  ap  maint  ome  triât. 

Lai  i  venc  don  Gonçalvo  qu*era  molt  esforçat, 

E'I  pros  don  Corbaran  savi  e  ben  membrat, 

E  moltz  d'autres  ricomes  que  no  y  son  nompnat;  910 

fol.  a6  V*  E  quan  foro  el  bore  Sant  Cemi  albergat. 
Don  Père  Sanchitz  ac  .i.  message  sonat, 
E  diss  le  :  «  Messager,  tu  t'en  iras  quitat 
Dire  a  don^Garcia  que  yeu  so  arribat 
En  la  Conqua,  que  z  a  a  ti*astot  son  mandat;  91  s 

E  so  vengutz  per  so  car  el  m'a  me[n]assat; 
E ,  si  ren  me  vol  dire ,  er  parra  sa  bontat.  » 
E'I  messager  anet,  e  ffo  ben  aviat, 
A  don  Garcia  dir  so  que'l  fo  castiat. 
E'I  valent  don  Garcia,  qu  entendet  lo  dictât,  920 

Ag  n'en  son  cor  grant  ira  e  grant  enequitat; 
E  diss  al  messager  ab  semblant  de  pagat  : 
«  Messager,  ieu  t'en  prec,  quan  t'en  seras  tomat, 


1 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  63 

recommandés  k  lui.  —  Et  il  vous  mande  ainsi,  et  sachei  que  ce  sera 
vérité,  —  que  si  vous  passez  Artedeireta  et  la  limite,  —  vous  et  vos 
honmies  vous  serez  tous  percés  à  coups  de  lance.  »  —  Et  alors  Pierre 
Sanchiz ,  qui  était  très-fier,  —  quand  il  entendit  le  message ,  fut  au  cœur  H^ 
très-chagrin,  —  et  jura,  par  le  Seigneur  qui  est  vraie  Trinité,  — 
qu'il  ne  serait  pas  joyeux  dans  son  cœur  ni  content  — jusqu'à  ce  que 
dans  la  Cuenca  il  eût  un  mois  été.  —  Et  il  manda  à  ses  hommes  qui 
s  étaient  rapprochés  de  lui ,  —  et  manda  aux  chevaliers  qui  étaient  à  ses  900 
ordres,  —  et  manda  aux  riches  hommes  qu'ils  fussent  préparés —  et 
qu'ils  fussent  à  lui  en  un  lieu  assigné ,  —  munis  de  toutes  armes ,  et 
bel  et  bien  armés.  —  Là  vinrent  les  riches  hommes  et  les  barons  indi- 
qués; —  et  quand  ils  furent  tous  en  un  jour  assemblés,  — le  preux  905 
don  Pierre  Sanchiz  le  gonfanon  (a)  déployé,  —  avec  fort  belle  com- 
pagnie et  avec  maint  homme  d^élite. — Là  y  vint  don  Gonzalvo,  qui 
était  très-vigoureux,  —  et  le  preux  don  Corbaran,  sage  et  bien  expé- 
rimenté, —  et  bien  d'autres  riches  hommes  qui  n^y  sont  pas  nommés.    910 

—  Et  quand  ils  fiu^nt  au  boui^  de  Saint-Cemin  logés,  —  don  Pierre 
Sanchiz  eut  un  messager  appelé ,  —  et  lui  dit  :  «  Messager,  tu  t'en 
iras  empressé  —  dire  à  don  Garcia  que  je  suis  arrivé  —  en  la  Cuenca,    916 
qu'il  a  toute  à  ses  ordres; — et  je  suis  venu  parce  qu'il  m'a  menacé  ; 

—  et ,  s'il  me  veut  rien  dire ,  à  présent  paraîtra  sa  valeur.  »  —  Et  le 
messager  alla ,  et  il  fut  bien  dirigé ,  —  dire  à  don  Garcia  ce  qu'on  lui 
avait  reconunandé  (de  dire).  — Et  le  vaillant  don  Garcia,  quand  il    920 
entendit  le  message, — eut  en  son  cœur  grande  colère  et  grand  em- 
portement;—  et  il  dit  au  messager  avec  un  air  de  (être)  content: 

—  «  Messager,  je  t'en  prie,  quand  tu  t'en  seras  retourné,  —  que  tu 
dises  au  seigneur  qui  est  de  l'aigle  nommé,  —  c'est  don  Pierre  San-    915 
chiz  qui  à  moi  t'a  envoyé,  —  que  don  Garcia  lui  mande,  puisqu'il  la 
tant  outragé ,  —  que  puisqu'il  veut  guerre  avec  moi ,  et  que  telle  est  sa 


64  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Que  diguas  al  seinnor  qu'es  d'aigla  seinnalat, 
So  es  don  Pero  Sanchitz  c'a  mi  t'a  embiat ,  925 

Que  don  Garcial  manda,  puis  tant  Ta  aontat. 
Que  puiss  cap  mi  vol  guerra,  ni  es  sa  volontat, 
fol.  2^  r*"  Que  z  ams  .ij.  la  façam  sols  per  sols  en  .i.  prat, 
Per  que  nostres  baros  non  sian  miscabat, 
Ni  los  omes  a  pe  no  sian  desterrat.  »  930 

Et  adoncs  lo  message  anet  s'en  abrivat 
Dir  a  don  Pero  Sanchitz  so  que'l  fon  comandat, 
E'I  messager  diss  lo,  senes  mot  affaitat. 
Et  adonc  Père  Sanchitz,  com  omme  coragat, 
Diss  :  «  Era  vei  lo  jom  que  tant  ai  desei[n]at.  »  935 

E  mandet  pels  baros,  ab  gran  alegretat, 
Per  contar  las  novelas, 

XXVID. 

Per  contar  las  noelas  fe  los  baros  venir; 
E  quant  foron  ab  lui,  comencet  lor  de  dir  : 
<c  Seinnos,  ieu  vos  ai  fait  ent  a  mi  recuillir.  940 

Don  Garci'  Almoravit  m'a  embiat  dizir 
fol.  î7  v*  Que  non  vol  que  sos  omes  ni'ls  meus  prenguan  martir, 
Ni  que  s  puiscan  en  camp  l'us  al  autre  aucir, 
Mas  c'ams  .ij.  de  cabal  pessem  del  escriniir. 
E  puiss  que  m'a  volgut  de  batailla  remir,  945 

Aquesta  vetz  l'aura ,  qui  que  plaça  o  tir, 
Ab  solament  qu'el  vu^a  ni  aus'  al  camp  issir.  » 
Et  adoncs  les  ricomes,  qu'el  vigon  afiFortir, 
Disso  le  :  «  Franc  seinnor,  Dios  vos  gart  de  faillir.  » 
E'I  pros  don  Père  Sanchitz  comencet  se  de  rir,  95© 

E  diss  los  :  «  Francs  seinnos,  anatz  vos  totz  garnir 
Complitz  de  totas  armas,  e  vuillatz  me  seguir, 
Qu'els  pratz  devant  Ciçur  voldrai  anuit  dormir.  » 
E  totz  venguon  a  lui ,  senes  mot  contradir. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  65 

volonté ,  —  que  tous  deux  nous  la  fassions  seul  à  seul  en  un  pré,  — 
pour  que  nos  barons  ne  soient  pas  maltraités ,  —  et  que  les  hommes  93© 
à  pied  ne  soient  pas  tirés  hors  de  leur  terre*  »  —  Et  alors  le  mes- 
sager s'en  alla  empressé  —  dire  à  don  Pierre  Sanchiz  ce  qui  lui  ftit 
commandé,  —  et  le  messager  le  dit,  sans  mot  déguisé.  —  Et  alors 
Pierre  Sanchiz,  conune  homme  courageux,  —  dit  :  «  Je  vois  mainte-  9^5 
nant  le  jour  que  tant  ai  convoité.  »  —  Et  il  manda  les  barons  avec 
grande  idlégresse,  —  pour  conter  les  nouvelles. 


xxvm. 

Pour  conter  les  nouvelles  il  fit  les  barons  venir  ;  —  et  quand  ils 
furent  avec  lui,  il  leur  commença  à  dire:  —  «  Seigneurs,  je  vous  ai    9^0 
fait  jusqu'à  moi  rallier.  —  Don  Garcia  Almoravit  m'a  envoyé  dire  — 
qu'il  ne  veut  pas  que  ses  hommes  ni  les  miens  prennent  le  martyre , 
—  ni  qu'ils  se  puissent  en  campagne  l'im  et  l'autre  tuer,  —  mais  que 
tous  deux  vaillamment  nous  pensions  à  combattre.  — Et  puisqu'il  m'a   94s 
voulu  en  bataille  appeler,  —  cette  fois  il  l'aura,  à  qui  que  (cela) 
plaise  ou  soit  désagréable ,— pourvu  seulement  qu'il  veuille  et  ose 
sortir  en  campagne.  »  —  Et  alors  les  riches  hommes,  qui  le  virent  s'af- 
fermir,— lui  dirent:  «  Franc  seigneur,  Dieu  vous  garde  de  faillir!  » — Et   960 
le  preux  don  Pierre  Sanchiz  commença  à  rire,  —  et  leur  dit  :  «  Francs 
seigneurs,  allez  vous  tous  garnir  —  complètement  de  toutes  armes, 
et  veuillez  me  suivre,  —  car  dans  les  prés  devant  Zizur  je  voudrai 
aujourd'hui  dormir.  »  —  Et  tous  vinrent  à  lui ,  sans  le  contredire  d'un 

BUT.  DE  LA  GOBRIIE  DE  NAT.  9 


66  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Issic  de  Pampalona,  e  die  vos^  sens  mentir  950 

Que  plus  neta  compainna  no  pogra  om  eslegir; 
E  z  anet  dreitament  denant  Ciçur  ferir. 
Lai  auzirat  tambortz  e  grailles  retendir, 
foL  28  r*  E  viratz  maint  escut  e  maint  elme  luclr, 

E  maint  noble  caval  auziratz  refrenir,  960 

E  maint  sirven  auziratz  jogar  e  esblaudir. 

E  don  Gonçalvo  Ivainnes,  que  sap  ben  motz  forbir, 

E  diss  a  don  Pe[re]  Sanchitz  :  «  Be  os  devetz  afortir 

Que  z  el  no  s'issiria  pel  regisme  de  Tir, 

E  qui  aiso  vos  diss  volia  vos  mentir  965 

E  tôt  mal  enartar  e  lo  ben  escantir  ; 

Empero  ieu  irai  de  don  Garci'audir 

Si  Tissic  de  la  boca  de  dir  tan  grant  faillir.  » 

E  don  Père  Sanchitz  anet  al  camp  saillir, 

E  de  totas  sas  gens  el  s'anet  départir,  970 

Per  veire  don  Garcia,  s*il  voldria  yssir; 

Mas  don  Garcia  issira  si  om  no  fanes  tenir. 

Et  ab  aitant  fon  tart  qu'es  près  a  escurzir; 

E  remasso  el  camp  ses  mai  palaura  dir, 

Tro  lendeman  maitin.  97^ 

XXIX. 

fol.  î8  v'  Tro  a  lendema  a  Talba,  quel  soleill  no  saclutz, 
Estet  don  Pera  Sanchitz ,  ab  noiza  et  ab  brutz , 
Els  pratz  dejus  Ciçur,  que  non  s^en  fo  mogutz  : 
A  lui  venc  don  Gonçalvo,  que  z  es  prims  et  aguts, 
E  moltz  d'autres  lîcomes  que  z  eran  temegutz;  9*0 

E  quant  foro  ensemble  e  z  a  part  eslegutz. 
Don  Gonçalvo  diss  lor  :  «  Corages  m'es  vengutz 
Que  sapcha'l,  don  Garcia,  com  vos  etz  irascutz, 
Ni  qui  fo  lo  message  per  que'l  mal  es  cregutz.  » 
E  z  an  paQca  compainna  tatntost  s'en  fo  mogutz ,  9^^ 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  67 

mot — n  sortit  de  Paiiq>6iim6,  et  je  vous  dis  sans  m^atir  — que  plus   9^"^ 
belle  compagnie  on  ne  pouvait  dioisir  ;  —  et  il  alla  directement  devant 
Zizur  frapper.  —  Là  vous  entendriez  tambours  et  trompettes  reten- 
tir, —  et  verriez  maint  écu  et  maint  heaimie  luire ,  —  et  maint  noble    960 
cheval  vous  entendriez  hennir,  —  et  maint  sergent  entendriez  jouer 
et  s*amuser.  — Et  don  Gonzalvo  Ibanez,  qui  sait  bien  polir  (ses)  pa-  . 
rôles,  —  dit  à  don  Pierre  Sanchiz  :  «  Bien  vous  devez  vous  assurer 
—  qu'il  ne  sortirait  pas  pour  le  royaume  de  Tyr,  —  et  qui  vous  dit   9^^ 
cela  voulait  vous  mentir  —  et  tout  mal  augmenter  et  le  bien  éteindre  ; 
— pourtant  j'irai  de  don  Garcia  ouïr — s'il  lui  sortit  de  la  bouche 
de  dire  si  grande  insolence.  » — Et  don  Pierre  Sanchiz  alla  sortir  dans 
la  campagne,  —  et  de  tout  son  monde  il  alla  se  séparer,  — pour  voir   970 
don  Garcia,  s'il  voudrait  sortir;  — mais  don  Garcia  sortirait  si  on  ne 
fallait  tenir. — Et  en  ce  moment  il  fut  tard ,  vu  qu'il  est  près  de  faire 
obscur;  —  et  ils  restèrent  au  camp  sans  plus  mot  dire,  — jusqu'au   97S 
lendemain  matin. 


XXIX. 

Jusqu'au  lendemain  à  l'aube ,  que  le  soleil  ne  se  cache  pas ,  —  resta 
don  Pierre  Sanchiz ,  avec  tumulte  et  avec  bruit , — dans  les  prés  au-des- 
sous de  Zizur,  car  il  n'en  avait  pas  bougé  :  —  à  lui  vint  don  Gon- 
çalvo,  qui  est  subtil  et  habile,  —  et  bien  d'autres  riches  hommes  qui  980 
étaient  craints  ;  —  et  quand  ils  furent  ensemble  et  à  part  tirés ,  —  don 
Gonçalvo  leur  dit:  «  Envie  m'est  venue  —  que  je  sache,  don  Garcia, 
comment  vous  vous  êtes  irrité, — et  quel  fut  le  message  par  lequel 
le  mal  est  accru.  »  —  Et  avec  petite  compagnie  aussitôt  il  s'est  mis   9^^ 


68  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  z  anet  a  Ciçur,  ont  fon  ben  recebutz  : 

Lai  trobet  don  Garcia  molt  mal  e  molt  sagnutz  ; 

E  don  Gonçalvo  diss  :  «  Botz ,  mal  etz  percebutz , 

E  luinn  sen  n'os  abasta ,  ni  força  ni  vertutz , 

Quan  a  don  Père  Sanchitz  trameselz  tais  salutz  990 

Quap  lui  voletz  combatre  de  cabal,  a  brantz  nutz. 

Si  vos  i  devalatz,  vostre  pretz  es  perdutz.  » 

fol.  29  r'  E  don  Garcia'l  diss  :  «  Oncle,  per  las  vertutz 

De  Dieu ,  non  aurai  ben  tro  que  z  ap  ferr  agutz 

A  junta  nos  firan  sobr  els  pintatz  escutz ,  995 

0  qu*eu  e  z  el  el  camp  no'n  siam  recrezutz.  » 

E  don  Gonçalvo*l  diss  :  «  Per  cel  qu'es  vera  lutz , 

Non  vuill,  per  sant  Cristofol,  vos  siatz  combatutz. 

Laissatz  o  a  mi  teisser,  qu'eu  fara  tais  tescutz 

E  vos  n'auretz  onor,  e  z  el  que  n'er  venqutz.  looo 

E  cosseill  vos  que  z  eu  sia  d'aiso  crezutz.  » 

E  ap  tant  près  comjat,  e  fos  s'en  deissendutz 

Ent  a  don  Pero  Sanchitz  per  les  camis  saubutz; 

E  quant  foro  essemble  e  foro  assegutz , 

Don  Gonçalvo  diss  le  :  «Seinner,  be'm  deceubutz,         looS 

Que  don  Garcia  diss  qu'anc  no  fos  mentaugutz 

Per  qu'ams  fossatz  en  camp  ab  los  brans  esmolutz; 

Antz  se  fa  maraveilla  c'aisi  o[s]  z  es  paregutz , 

Quar  el  m'a  molt  jurât,  pel  Dios  qu'es  mentaugutz, 

foi.  29  v»  Que  d'aiso  non  parlet,  antz  volgra  fos  pendutz  »oio 

Aquel  que  o's  venc  dire?  o  de  la  lenga  mutz. 
E  levem  nos  d'aisi  e  totz  nostres  trautz.  » 
E  z  accordero  s'i  les  grosses  e'is  menutz , 
E  disso'l  :  «Govemaire,  per  vos  es  atendutz; 
E  puiss  que  non  recuill,  par  que  z  es  recrezutz.  »oi5 

E  tome[m]  no'n  el  Bore  per  les  camis  batutz.  » 
E  levet  se  la  ost  e'is  âmes  e'is  condutz, 
E  ve[n]guon  s'en  al  Bore. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  69 

en  route,  —  et  alla  à  Zizur,  où  il  fut  bien  reçu:  —  là  il  trouva  don 
Garcia  très-irrité  et  très-animé;  —  et  don  Gonçalvo  dit  :  ■  Neveu, 
vous  avez  mal  conçu,  —  et  ne  vous  est  suffisant  nul  sens,  ni  force,  ni 
vertu,  —  puisqu'à  don  Pierre  Sanchiz  vous  transmîtes  tels  saluts  —    99^* 
qu'avec  lui  vous  voulez  combattre  seul  à  seul ,  avec  épées  nues.  — 
Si  vous  y  descendez,  votre  mérite  est  perdu.  » —  Et  don  Garcia  lui 
dit:  «  Oncle,  par  les  vertus  —  de  Dieu,  je  n  aurai  de  bonheur  jus- 
qu'à ce  qu'avec  un  fer  aigu  —  en  rencontre  nous  nous  frappions  sur   99^ 
les  écus  peints ,  —  ou  que  moi  et  lui  nous  soyons  accablés  de  fatigue , 
sans  force  sur  le  champ  (du  combat).  »  —  Et  don  Gonçalvo  lui  dit: 
«  Par  celui  qui  est  vraie  Ixunière, — ^je  neveux  pas,  par  saint  Christophe, 
que  vous  vous  soyez  combattus.  —  Laissez-moi  tisser  cela ,  vu  que  je 
ferai  tel  tissage  —  que  vous  en  aurez  de  l'honneur,  et  lui  en  sera    ^ooc 
vaincu.  —  Et  je  vous  conseille  que  de  cela  je  sois  cru.  »  —  Et  en 
même  temps  il  prit  congé ,  et  il  s'en  fut  descendu  —  jusqu'à  don 
Pierre  Sanchiz  par  les  chemins  connus  ;  —  et  quand  ils  furent  ensem- 
ble et  furent  assis,  — don  Gonçalvo  lui  dit:  «  Seigneur,  nous  sommes    »oo5 
bien  déçus ,  —  car  don  Garcia  dit  que  jamais  il  ne  fut  fait  mention 
—  pour  que  tous  deux  vous  fussiez  dans  la  campagne  avec  les  épées 
émoulues  ;  —  mais  il  s'émerveille  qu'ainsi  il  vous  est  paru ,  —  car  il 
m'a  bien  juré ,  par  le  Dieu  qui  est  remémoré ,  —  que  de  cela  il  ne  parla    i  o  i  o 
pas,  mais  qu'il  voudrait  que  fut  pendu  —  celui  qui  vous  le  vint  dire, 
ou  muet  de  la  langue.  —  Et  levons-nous  d'ici  et  tous  nos  bagages.  »  — 
Et  s'y  accordèrent  les  grands  et  les  petits,  —  et  lui  dirent  :  «  Gouver- 
neur, par  vous  il  est  attendu  ;  —  et  puisqu'il  n'accepte  pas,  il  paraît    ioi5 
qu'il  est  vaincu.  —  Et  retournons-nous-en  au  Bourg  par  les  chemins 
battus.  »  —  Et  l'ost  se  leva  et  les  bagages  et  les  convois ,  —  et  ils  s'en 
vinrent  au  Boiu*g. 


70  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

XXX. 

E  vengo  s'en  al  Bore  alegres  e  joyos 

Par  ço  quar  don  Garcia  romainni*  al  dejos;  loao 

Empero  don  Garcia  juret  lo  glorios 

Quel  non  séria  fill  de  don  Garcia  1  pros, 

Qu'om  dizi'  Almoravit ,  qu'era  molt  poderos, 

Si ,  dintz  lo  cap  del  an ,  a  vista  o  a  rescos , 

El  no'l  fazia  estar  dolentz  e  dei^oyssos,  103 s 

Le  seinnor  de  Casquant  e  totz  sos  compainnos. 

fol.  3o  r^  E  z  ap  aquestas  novas  partigo  s  les  baros, 

E  '1  pros  don  Père  Sanchitz  cavalget  pels  erbos. 

E  z  anet  per  Navarra  lo  bruille  e  *1  resos 

Com  don  Garcia  era  remasut  vergoynnos  ;  io3o 

Dont  comencet  la  guerra  e  H  mais  e  las  tenços. 

Et  adonqua  lo  Bore  e  la  Poblacions 

Fero  mandar  cosseill,  e  z  ap  ben  ops  que  fos; 

E  lo  cosseill  fum  grans  e  z  ag  nH  d'ornes  bos. 

E  levet  se  .i.  boires  molt  savis  e  guisquos  :  io35 

Ço  fon  Garci'  Amalt,  en  cui  era  razos; 

E  diss  a  tôt  lo  poble  :  «  Seinnos,  que  farem  nos? 

En  la  Navarreria  son  contra  nos  felos, 

E  nos  fan  algarradas  e  torr  ab  escalos, 

E  vei  que  s'aforcisso  e  que  menassan  nos  :  loAo 

Per  qu'eu  dai  est  cosseill  «  que  crei  que  z  es  razos, 

Que  z  al  govemador  ano  dels  borgnes  dos , 

E  quel  clamo  merce,  si  com  es  poderos; 

fol.  3o  ¥*»  E  puiss  qu'en  l'autra  vila  fan  engens  perillos, 

Que  nos  ne  puiscam  far,  car  estam  molt  doptos.  io45 

E  si  el  nos  o  dona,  no  siam  peressos. 

Car  pels  engens  so  els  gaillartz  plus  que  leos, 

Qu'els  no  temo  ni  prezan  tôt  lo  mon  .ij.  botos  : 

Per  que  d'aisso  cercar  devem  esse  amoros  ; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  71 


XXX. 

Et  ils  s'en  vinrent  au  Bourg  allègres  et  joyeux, — parce  que  don    loao 
Garcia  restait  au-dessous  ;  —  pourtant  don  Garcia  jura  par  le  Roi  de 
gloire  —  qu'il  ne  serait  pas  fils  de  don  Garcia  le  preux,  —  qu'on  appe- 
lait  Almoravit,  qui  était  très-puissant,  — si  avant  la  fin  de  Tannée,  en    losS 
vue  ou  en  cachette ,  —  il  ne  le  faisait  pas  être  dolent  et  angoisseux , 

—  le  seigneiu-  de  Cascante  et  tous  ses  compagnons.  —  Et  sur  ces  entre- 
faites les  barons  se  séparèrent,  — et  le  preux  Pierre  Sanchiz  chevau- 
cha  par  les  prairies.  — Et  alla  par  la  Navarre  le  bruit  et  le  retentisse- 
ment—  comment  don  Garcia  était  resté  couvert  de  honte  ;  —  de  quoi    io3o 
commença  la  guerre  et  le  mal  et  les  discordes.  —  Et  alors  le  Bourg 

et  la  Poblacion — firent  mander  conseil,  et  il  y  eut  bien  besoin  qu'il 
fut  (convoqué)  ;  —  et  le  conseil  fiit  grand,  et  il  y  en  eut  des  hommes 
de  bien.  — Et  il  se  leva  un  bourgeois  très-sage  et  habile:  —  ce  fut  io35 
Garcia  Amalt,  en  qui  était  raison  ;  —  et  il  dit  à  tout  le  peuple  :  «  Sei- 
gneurs, que  ferons-nous?  —  En  la  Navarreria  ils  sont  contre  nous 
mal  disposés,  —  et  (contre)  nous  font  algarades  et  tour  avec  escahers, 

—  et  je  vois  qu'ils  se  fortifient  et  qu'ils  nous  menacent  :  —  c'est  pour-    loAo 
quoi  je  donne  ce  conseil,  que  je  crois  que  c'est  raison,  —  qu'au  gou- 
verneur aillent  deux  des  boui^eois,  —  et  qu'ils  lui  crient  merci ,  ainsi 
comme  il  est  puissant  ; — et ,  puisqu'en  l'autre  ville  ils  font  des  machines 
dangereuses,  —  que  nous  en  puissions  faire,,  parce  que  nous  sommes    io45 
bien  inquiets.  —  Et  s'il  nous  l'accorde,  ne  soyons  pas  paresseux,  — 

vu  qu'eux  pour  les  machines  ils  sont  hardis  plus  que  lions,  —  vu  qu'ils 
ne  craignent  ni  (ne)  prisent  tout  le  monde  deux  boutons:  —  c'est  pour- 
quoi de  chercher  cela  nous  devons  être  amoureux;  —  et  si  deniers    >o5o 


72  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  si  dines  no  i  a,  seinnos,  ieu  preste!  vos  loSo 

Cent  libras  de  sanchetz  troa  venga  la  sazos.  » 
El  cosseill  le  respos  :  «  Seinnos,  nos  creirem  vos  ; 
E  z  ano  1  messager. 

XXXI. 

«  E  z  ano  1  messager,  qu'aisi  ns  em  acordatz.  » 

E  z  ams  les  bores  trieguo  .ij.  dels  plus  assenatz.  io55 

E^n  .i.  dimartz  maitin,  molt  ben  enquavalgatz , 

Anego  vas  Estella,  on  es  tôt  a  plantatz. 

Lai  fon  don  Père  Sanchitz,  molt  ben  acompainnatz. 

E  los  borgnes  dels  bores,  quant  foron  albergatz, 

Aneguo  lui  veder  si  coma  podestatz  ;  i  o6o 

fol.  3i  r'  E  z  el  aquillic  los  ab  semblant  d^amiztatz, 

E  diss  lor  :  «  Francs  borgnes  dels  bores  «  que  demandatzP  » 

E'is  borgnes  le  resposo  :  «  Humil  seinnor  ondratz , 

Per  merce ,  vos  clamam  que  siam  escoltatz. 

Le  bore  de  San  Cemin,  per  qui  vos  etz  amatz,  io65 

El  bore  Sant  Micolau,  en  qui  es  leialtatz, 

Seinnor,  nos  an  a  vos  trames  et  embiatz 

Que  vos  pregam,  per  Dieu,  que  fos  vostra  bontatz, 

Puiss  la  Navarreria ,  que  s^apela  ciptafz ,   . 

An  faitas  algarradas  e  trabuquetz  assatz ,  1 070 

E  nols  volo  desfar ,  per  les  vostres  mandatz , 

Que  nos  ne  puiscam  far  ab  vostres  comjatz; 

Car  per  nos  no  sera  nuylltz  engens  començatz 

Sens  vostre  mandament  o  vostras  volontatz.  1 

El  pros  don  Père  Sanchitz  estet  totz  enpessatz ,  1075 

E  puiss  diss  los  aisy  :  «  Borgnes,  vos  vo'n  tornatz , 

E  façatz  totz  engens  ab  que  vos  delFendatz  ; 

fol.  3i  \*  Que  puiss  que  mon  judici  es  per  lor  pecegatz, 
Ieu  non  vuill  que  vos  autres  ne  siatz  miscabatz , 
E  si  vo'n  tomaretz  al  plus  tost  que  puiscatz.  »  1080 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  73 

il  n'y  a  pas,  seigneurs,  je  vous  prêterai  —  cent  livres  de  sanchets 
jusqu^à  ce  que  vienne  la  saison.  » —  Et  le  conseil  lui  répondit  :  ■  Sei- 
gneiu*,  nous  vous  croirons;  —  etcjue  les  messagers  (y)  aillent. 


XXXI. 

>  Et  que  les  messagers  (y)  aillent,  car  ainsi  nous  sonunes  convenus.  » 

—  Et  les  deux  boiugs  élurent  deux  des  plus  sensés.^ — Et  en  im  mardi    »o55 
matin ,  très-bien  enchevauchés ,  —  ils  allèrent  vers  Estella ,  où  tout  est  à 
foison.  —  Là  fut  don  Pierre  Sanchiz,  très-bien  accompagné.  —  Et  les 
bourgeois  des  bourgs,  quand  ils  furent  logés, — allèrent  le  voir  comme    >o6o 
une  autorité  ;  —  et  il  les  accueillit  avec  marque  d'amitié ,  —  et  leur 

dit:  «Francs  bourgeois  des  bourgs,  que  demandez  -  vous  P  »  —  Et  les 
bourgeois  lui  répondirent  :  «  Doux  seigneur  honoré ,  —  par  grâce , 
nous  vous  réclamons  que  nous  soyons  écoutés.  —  Le  bourg  de  Saint-  io65 
Cemin,  par  qui  vous  êtes  aimé,  —  et  le  boui^  de  Saint-Nicolas,  en 
qui  est  loyauté ,  —  seigneiu*,  nous  ont  à  vous  transmis  et  envoyés  — 
pour  que  nous  vous  priions,  poiu*  Dieu,  que  ce  fût  votre  bonté, — 
puisque  [en]  la  Navarrerie ,  qui  s'appelle  cité ,  —  ils  ont  fait  machines  et  1070 
trébuchets  nombreux,  —  et  qu'ils  ne  les  veulent  défaire  sur  vos  ordres , 

—  que  nous  en  puissions  faire  avec  votre  agrément  ;  —  car  par  nous 
ne  sera  nulle  machine  commencée  —  sans  votre  conmiandement  ou 

vos  volontés.  » — Et  le  preux  don  Pierre  Sanchiz  resta  tout  pensif,  —    1075 
et  puis  leur  dit  ainsi  :  «  Bourgeois ,  retoumez-vous-en ,  —  et  faites  toute 
espèce  d'engins  avec  lesquels  vous  vous  défendiez  ;  —  car  puisque 
mon  jugement  est  par  eux  mis  en  pièces,  — je  ne  veux  pas  que  vous 
autres  en  soyez  lésés, —  et  ainsi  retoiunea-vous-en  le  plus  tôt  que    1080 
vous  pourrez.  »  —  Et  alors  les  bourgeois  s'en  lurent  reconnaissants, 

HIST.  DE  LA  GUERBE  DE  NAT.  '  ^ 


74  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Et  adoDc»  11  boires  fbroD  se  graciaU, 
E  y$$iguo  d'Estela  aiegres  e  paguatz , 
Per  venir  ent  aïs  bores. 

XXXII. 

Per  venir  entaU  Bore ,  que  de  cor  amarem , 
S^en  venguo  les  boi^ues;  mas  er  los  auzirem.  loss 

E  venguo  en  la  vintena ,  e  diss  Tus  :  «  Que  farem  ? 
Ben  par  que  Dios  nos  ania  :  per  que  s  talon  que  f  amem, 
Quel  govemador  vol  tôt  ço  que  nos  voldrem. 
E  façan^  algarradas,  prec  vos,  no  i  tardem , 
E  de  trastotas  armas  que  ben  nos  arnesquero,  1000 

E  las  torrs  de  garrotz  e  d'omes  garnirem; 
Car  si  em  ben  armatz,  trop  meills  nos  deffendrem. 
E  per  los  carpentes  aitantost  trametrem , 
Que  façam  les  engens,  e  que  les  abastem 
foi.  39  r*"  De  tôt  ço  cops  auran,  e  que  be  les  ondrem.  1095 

E  si  avem  engens,  trop  meiUs  contrastarem ; 
Car  si  els  nos  combaten,  e  nos  les  combatrem. 
E  prec  vos  qu^en  Gascolnna  messages  embiem 
Pels  maiestres  que  venguan,  per  o  que  les  guidem. 
E  venguan  en  la  vila,  qu^aisi  ns  afortlrem;  >  100 

Car  si  avem  algarradas,  trop  meills  los  contendrem. 
E  si  nos  fam  aso ,  sapchas  que^ls  deceubrem  ; 
E  pessem  o  d^  far,  e  totz  que  y  pulnnew.  » 
El  coss^iU  le  rQspos  :  «  So  qu'avetz  dit  voldrem , 

E  pessem  ben  de  far.  1  loS 

XXXUI. 

«  E  pessem  ben  de  far ,  car  dreit  nos  es  cosens 
Que  nos  nos  defendam  als  perillos  tormens.  » 
Els  cosseills  d'amps  les  bores  totz  acordadamens 
Tramesso  peb  maiestres,  si  que  y  venguo  breiunens; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  75 

—  et  sortirent  tf  Eêtella  allègres  et  contents ,  —  pour  venir  jusqu'aux 
boui^, 

xxxn. 

Pour  venir  jusqu'au  Boui^,  qu'ils  aimèrent  de  cœur,  —  les  boiu*-  >o85 
geois  s'en  vinrent  ;  mais  maintenant  nous  les  entendrons.  —  Et  ils 
vinrent  en  la  vingtaine,  et  l'un  dit:  «Que  ferons  -  nous  ?  —  Il  parait 
bien  que  Dieu  nous  aime  :  c'est  pourquoi  il  convient  que  nous  l'ai- 
mions ;  —  vu  que  le  gouverneur  veut  tout  ce  que  nous  voudrons.  — 
Et  faisons  des  algarades,  je  vous  prie,  n'y  tardons  pas,  —  et  de  toutes  1090 
sortes  d'armes  munissons-^nous  bien,  —  et  les  tours  de  garrots  et 
d'homnies  nous  garnirons;  —  car  si  nous  sommes  bien  armés,  bien 
mieux  nous  nous  défendrons.  —  Et  vers  les  charpentiers  aussitôt  nous 
enverrons ,  —  pom*  que  nous  fassions  les  engins  et  que  nous  les  garnis- 
sions suffisamment  —  de  tout  ce  dont  ils  auront  besoin,  et  que  logS 
bien  les  honorions.  —  Et  si  nous  avons  des  engins,  bien  mieux 
nous  tiendrons  tête;  —  car  s'ils  nous  combattent,  nous  les  combat- 
trons. —  Et  jej  vous  prje  qu'en  Gascogne  nous  envoyions  des  messa- 
gers —  vers  les  maitresi  (ingénieurs)  pour  qu'ils  viemieM,  afin  que 
nous  leur  montrions  (ce  qu'il  y  a  à  faire).  — Et  qu'ils  viennent  en  la  noo 
ville ,  qu'ainsi  nous  nous  fortifierons  ;  —  car  si  nous  avons  des  alga- 
rades, nous  les  combattrons  bien  mieux.  —  Et  si  nous  faisons  cela, 
sachez  que  nous  les  décevrons;  —  et  pensons  de  le  faire,  et  que 
tous  nous  nous  y  efforcions.  » — Et  le  conseil  lui  répondit:  «  Ce  que 
vous  avez  dit  nous  voudrons,  —  et  pensons  à  bien  faire.  nos 

xxxm. 

«  Et  pensons  à  bien  faire ,  car  le  droit  est  d'accord  avec  nous  — 
pour  que  nous  nous  défendiotis  contre  les  tourments  'périlleux.  »  — 
Et  les  conseils  des  deux  bourgs  tous  d'im  comïnim  accord  —  envoy è- 


10. 


76  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  les  .XX.  los  mandeguo  que  fessan  les  engens;  mo 

E  don  Garci'  Amalt,  que  n'era  ben  ardens. 
fol.  32  v*  E  tramesso  tailiar  al  mont  vergas  flagens. 

E  quant  las  ago  faltas  be  e  complidamens , 

Don  Garci* Almoravit  tantost  ne  fu  sabens , 

E  fi  sonar  Adan  Doarritz  belamens;  1 1 iS 

E  diss  le  :  «  Tu  yras  al  mont  e  près  tas  gens, 

E  picaras  las  vergas  ab  las  apchas  fendens, 

Quels  bores  an  faitas  far,  e  va  i  tost  quedamens.  » 

E  z  el  ab  compainna  e  z  ap  de  sos  sirvens 

Anet  s'en  a  las  vergas  que  trobet  solamens,  1 120 

Car  nuilltz  om  no  y  avia  que  las  fos  defendens, 

E  peceiet  las  totas  mal  e  vilanamens. 

Els  borgnes  )  quant  lo  saubo,  ago  lo  cors  sagnens; 

Pero  feron  far  autras  plus  fortz  e  plus  valens , 

E  feron  fortz  engens,  dont  maintz  foron  dolens.  1  laS 

E  crego'ls  mais  corages  e  los  afifortîmens, 

Si  que  tota  Navarra  estava  ja  volve ns; 
fol.  33  r'  Mas  Jbesu  Crist,  que  z  es  seinnor  omnipotens, 

Atempret  les  corages ,  e  fo  gran  salvamens , 

E  avia  mester.  1 1 3o 

XXXI V. 

E  z  avia  mester,  car  la  terra  s  perdia, 

Car  luinna  re  per  l'autre  negus  far  ne  volia  : 

Per  que  tota  Navarra  pels  baros  se  perdia  ; 

Que'l  pros  don  Père  Sanchitz  seinnor  esser  volia, 

E  seinner  issament  lo  valent  don  Garcia,  ii35 

E  don  Gonçalvo  Ivaynnes  sa  part  ne  retenia , 

Si  que  tota  Navarra  menavan  a  lur  guya  : 

Per  que  s  fazia  mal  e  mainta  roberia , 

Car  totz  eran  seynnos,  e  mai  qui  mai  podia. 

E  z  en  totas  las  vilas  capdals  bando  y  avia ,  1 1 4o 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  77 

rent  vers  les  maîtres,  de  sorte  qu'ils  vinrent  en  peu  de  temps;  — 
et  les  vingt  leur  commandèrent  qu'ils  fissent  les  engins;  —  et  don 
Gaicia  Am:dt,  qui  en  était  bien  ardent.  —  Et  ib  envoyèrent  couper  à 
la  montagne  des  veiges  Sexibles.  — Et  quand  ils  les  eurent  faites  bien 
et  complètement,  —  don  Garcia  Almoravit  aussitôt  en  fut  instruit, 

—  et  fit  appeler  Adam  Doarritz  bellement,  — et  lui  dit:  *Tu  iras 
k  la  montagne  et  prends  tes  gens ,  —  et  tu  piqueras  avec  les  haches 
fendantes  les  verges  —  que  les  bourgs  ont  fait  faire,  et  vas-y  vite 
sans  bruit.  »  —  Et  lui  avec  compagnie  et  avec  de  ses  serviteurs  — 
s'en-alla  aux  verges,  qu'il  trouva  toutes  seules,  —  car  nul  homme  il 
n'y  avait  qui  les  fût  défendant,  —  et  il  les  mit  toutes  en  pièces  mal 
et  vilainement.  —  Et  les  bourgeois,  quand  ils  le  surent,  eurent  le 
cœur  saignant;  —  pourtant  ils  en  firent  faire  d'autres  plus  fortes  et 
plus  valant,  —  et  firent  de  forts  engins,  de  quoi  maints  fijrent  souf- 
frants. —  Et  les  mauvaises  dispositions  et  les  insolences  s'accrurent 

—  au  point  que  toute  la  Navarre  était  déjà  bouleversée; — mais  Jésus- 
Christ,  qui  est  seigneur  tout-puissant,  —  apaisa  les  esprits,  et  ce 
fiit  grand  salut,  —  et  c'était  nécessaire. 


XXXIV. 
Et  c'était  nécessaire,  car  le  paya  se  perdait,  - —  attendu  que  per- 
sonne ne  voulait  aucime  chose  faire  pour  l'autre  :  —  c'est  pourquoi 
toute  la  Navarre  par  les  barons  se  perdait;  —  vu  que  le  preux  don 
Pierre  Sanchiz  voulait  être  seigneur,  -  e 

vaillant  don  Garcia ,  —  et  don  Gonçalvc  , 

—  de  sorte  que  toute  la  Navarre  ils  n 

c'est  pourquoi  il  se  faisait  du  mal  et  m  t 

seigneurs,  et  plus  qui  plus  pouvait.  —  Et  en  toutes  les  villes  prin- 


78  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

fol.  33  t'  E  d«diDtB  PampaloDa  graDS  mais  qiie  se  i  bastia , 
Per  ço  quar  en  Navarra  luinn  seinoor  no  i  avia; 
Mas  Jhesu  Crist  qu'es  filtz  de  la  vei^e  Maria, 
Que  vie  que  per  capdels  la  terra  s  confondia, 
E  que  laus  al  autre  de  res  do  obedia. 
Mes  a  totz  bos  corages,  si  que  venc  a  .i.  dia 
Que  laus  diss  al  autre  :  ■  Seinnos,  nos  fam  folia, 
E  confondem  la  terra ,  e  cre  que  mal  estia. 
Tote  em  govemadors  e  fam  a  nostra  guia  : 
Per  que  séria  sens  si  om  tost  trametia 
Al  rei  Felip  de  França,  que  nostra  eianta  guya, 
Per  .i.  govemador  qu'a  dreit  nos  mantendria.  ■ 
E  vigo  los  ricomes  e  la  grant  caveria 
E  trastotas  las  vilas  que  salvetat  séria, 
Puys  que  làus  per  l'autre  destreinner  no  s  volia , 
Ni  ruatt  ni  barô. 


(bl.  34  r°  Ly  baron  de  Navarra  e  tuit  li  cavaler, 
E  de  las  bonas  vilas  borges  e  mercader, 
Meoestrals  e  fautes,  sirvent  e  mercader*. 
Car  Navarra  s  perdia,  feron  conseill  plener, 
E  viro  que  la  terra  s  prenia  a  baisser , 
Q*u5  non  fazia  per  autre  lo  valent  d'un  diner, 
Ants  prenîtui  la  terra,  qui  guinnon,  qui  carter, 
E  non  era  segur  ni  camin  ni  sender. 
E  non  passava  la  que  non  pagues  loguer; 
a  terra  prenia  destorber  ; 
icort,  e  d  avia  mestier, 
.ij.  omes  savis  e  bel  parier, 
en  França  si  bon  rey  dreiturer, 

'  U  Mt  évideni  qiU  la  r^péUtion  du  mot  nwrco^  e«l  ime  err«ur  de  copiite. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  79 

cipales  licence  il  y  avait,  —  et  cUas  Punpehioe  grand  mal  s'y  ap- 
prêtait, —  parce  qu'en  Navarre  nul  wigneur  il  n'y  avait;  —  mais  Jé- 
sus-Christ qui  est  fils  de  la  viei^e  Marie .  —  qui  vit  que  par  les  chefs 
la  terre  se  confondait,  —  et  que  l'un  à  l'autre  en  lien  n'obéissait,  — 
mit  à  tous  bon  vouloir,  en  sorte  que  vint  un  jour  —  que  l'un  dît  à 
l'autre  :  ■  Seigneurs,  nous  faisons  folie ,  —  et  confondons  la  terre ,  et  je 
croîs  que  mal  il  y  a.  —  Nous  soqunes  tous  gouvernei^rs  et  faisons  à 
notre  guise  :  —  c'est  pourquoi  ce  serait  sens  si  on  envoyait  vite  — 
au  roi  Philippe  de  France,  qui  guide  notre  infante,  —  pour  (avoir) 
un  gouverneur  qui  justement  nous  maintiendrait.  ■  —  Et  les  riches 
hommes  et  la  grande  chevalerie  virent,  —  et  toutes  les  villes,  que  ce 
serait  salut,  —  puisque  l'un  potu-  l'autre  ne  se  voulait  contraindre, 
—  ni  vilain  ni  baron. 


Les  barons  de  Navarre  et  tous  les  clievahers ,  —  et  des  bonnes 
villes  bourgeois  et  marchands,  —  ouvriers  et  enfançons,  serviteurs 
et  commerçants,  —  parce  que  la  Navarre  se  perdait,  firent  une  as- 
semblée générale,  —  et  virent  que  la  terre  se  prenait  à  baisser,  — que 
l'un  ne  faisait  pas  pour  l'autre  la  valeur  d'un  denier,  —  au  contraire 
ils  prenaient  la  terre,  qui  lopin,  qui  quart  vait  de 

sur  ni  chemin ,  ni  sentier,  —  et  l'on  ne  f  ;  payer 

loyer;  —  et  ils  virent  que  la  terre  était  ei  re  :  — 

leur  résolution  fut  telle ,  et  il  y  avait  besoin ,  -  it  deux 

hommes  sages  et  beaux  parleurs,  —  qu'ils  envoyassent  en  France 


80  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Qu'es  pilar  de  la  Glesia  après  lo  bratz  prumer, 

M.  3A  v°  Car  el  manten  la  crotz  ab  ^dis  et  abb  acer  : 
■  E  que  l'anoD  pregar  com  seynnor  merceoer, 
Puiss  que  d  a  e  comanda  nostre  dreit  hereter. 
Que  d  el  garde  Navarra,  car  Castela  la  quer; 
Quar  si  no  la  empara,  tôt  ira  a  brasier; 
E  que  govemador  savi,  ab  sen  plener, 
El  trameta  en  Navarra,  car  moût  n'a  désirer; 
Quar  la  terra  s  degasta,  e'U  barons  son  sobrer, 
Que  cascun  cuiga  esse  Rolant  bo  Oliver, 
Quar  els  non  an  seynnor  ni  tiemoa  castier. 
E  crei  que'I  valent  rei,  que  d  a  conseil]  entier, 
Le  nos  trametra  tal  que  n'aurem  alegrer; 
E  d  ano  li  message.  ■ 


Li  messager  aneron  a  Paris  belameot, 
Ë  trobegoD  la  1  rey,  cui  Dios  fa  ondrament; 
E  vengo  aïs  palaiz  desus  lo  paviment. 
La  y  a  coms  e  viscoms  e  maint'  bondrada  gent; 
E  cant  venc  al  mey  jom,  fon  grant  le  parlament. 
1. 35  r*  E  Tus  del  mesager  levet  s'  apertament, 

E  diss  :  •  Franc  rei  de  França ,  si  t  platz ,  tu  nos  entent. 
Seynner,  tota  Navarra  e  ço  que  se  y  ateynt 
Se  met  en  vostra  gracia  et  en  vostre  causiment. 
E  car  nostra  reyna  avetz  en  gardament , 
Vos  vuillatz  que  sa  terra  non  prenga  baissiment  : 
Per  que  os pregam,  franc  seynne.perDiohebumilment, 
s  trametatz  govemador  breument 
A  la  terra  ab  dreit  e  leialment, 
a  dreitura  al  paubre  et  al  manent  ; 
s  de  la  terra  an  noelas  e  comtent. 
Si  que  rcs  no  s'i  fa  ai  s'y  ditz  leialment; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  81 

au  bon  roi  juste,  —  qui  est  pilier  de  l'Eglise  après  le  bras  premier,    >>7o 

—  car  il  maintient  la  croix  avec  glaives  et  avec  acier  :  —  «  Et  qu'ils 
Taillent  prier  comme  seigneur  miséricordieux ,  —  puisqu'il  a  et  gou- 
verne  notre  légitime  héritière,  —  qu'il  garde  Navarre,  car  Cas- 

tille  la  recherche;  —  car  s'il  ne  la  protège,  tout  ira  en  feu;  —  et    >>7^ 
que  gouverneur  sage,  avec  sens  accompli,  —  il  envoie  en  Navarre, 
car  eUe  en  a  grand  désir;  —  parce  que  la  terre  se  détruit,  et  les 
barons  sont  tyranniques ,  —  vu  que  chacun  croit  être  Roland  ou  Oli- 
vier, —  car  ils  n'ont  pas  de  seigneur  ni  ne  craignent  de  châtiment.    >»So 

—  Et  je  crois  que  le  vaillant  roi ,  qui  a  conseil  accompli, —  nous  le 
transmettra  tel  que  nous  en  aurons  joie  ;  —  et  que  les  messages  s'en 
aillent.  » 


XXXVI. 

Les  messagers  allèrent  à  Paris  bellement,  —  et  trouvèrent  là  le    ii85 
roi,  à  qui  Dieu  fait  honneur;  —  et  vinrent  au  palais  sur  le  pavé, — 
Là  il  y  a  comtes  et  vicomtes  et  maintes  gens  honorées;  —  et  quand 
vint  le  midi,  grand  fut  le  parlement.  —  Et  l'im  des  messagers  se 
leva  devant  tout  le  monde,  —  et  dit  :  «Franc  roi  de  France,  s'il    1190 
te  plaît,  que  tu  nous  entendes.  —  Seigneur,  toute  la  Navarre  et  ce 
qui  en  dépend  —  se  met  en  votre  grâce  et  à  votre  discrétion.  —  Et 
parce  que  notre  reine  vous  avez  en  garde,  — que  vous  vouliez  que 
sa  terre  n'éprouve  pas  d'abaissement.  —  C'est  poiuquoi  nous  vous    »»95 
prions,  franc  seigneur,  pour  Dieu  et  humblement,  —  que  vous  nous 
envoyiez  promptement  gouverneur  —  qui  gouverne   la  terre    avec 
droiture  et  loyalement,  —  et  qui  fasse  justice  au  pauvre  et  au  riche; 
—  vu  que  les  barons  de  la  terre  ont  bruits  et  dispute, — en  sorte  que    laoo 

BUT.  Dl  LA  GUBRRB  DE  NAT.  1 1 


82  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Antz  es  cascus  sèynor,  e  qui  mas  pot  mas  pren[t] , 
E  destruion  la  terra,  e  maimenan  la  gent. 
E  si  tu,  rei  de  França,  no  i  as  esgardament, 
Navarra  es  perduda  e  tôt  Feretament; 
Car  aqui  es  Castela  que  ns  esta  sobredent,  i^oS 

E  tôt  jorn  nos  guerreyan  e  nos  dan  espavent, 
fol.  35  V*  E  Fautrer  entreron,  e  mezon  foc  ardent, 
E  nos  tolgon  Mendavia  e  lo  perteniment, 
E  alcus  de  Navarra  sabem  que  n'es  sabent.  • 
E  lo  bon  rey  de  França  escoutet  planament,  laio 

E  z  audi  ben  que  disson;  per  o  non  fu  yauzent, 
E  dis  los  en  aisi  :  i  Cavales,  verament 
Be  m  platz  d'esta  venguda;  mas  le  dich  son  cozent. 
Enantz  quel  mal  s'espanda  ni  crega  1  failli  ment, 
Eu  y  prendrai  coseill ,  si  dreitura  cosent.  »  a  »  5 

E  vos  remandretz  vos  ab  joi ,  alegrament , 
E  yeu  auray  coseill  ab  cels  que  me's  parvent.  » 
E  levet  se  io  rey  ab  un  esgart  puynent, 
E  fazia  semblant  que  no  Tera  plazent; 
E  intret  s'en,  si  tertz,  complitz  de  pessament;  1330 

E  la  cor  se  partit  ses  aitre  jugament , 
E  fun  temps  de  manjar. 

XXXVU. 

Era  fîim  de  manjar,  que'l  jorn  fu  enansatz. 
E  lo  bon  rey  de  Ffrança,  per  qui  Dios  es  ondratz, 
fol.  36  r*  Quant  levet  de  manjar,  fii  tal  sa  volontatz  iiaS 

Qu'embies  per  sos  sa  vis,  sels  quer  el  a  privatz, 
Que  fo[s]san  lendeman  ab  lui  tôt  asemblatz 
El  luec  que  pel  message  lor  séria  asignatz. 
E  quant  venc  lendema  que'l  soleill  fii  levatz , 
Lo  valent  rei  de  França,  si  com  n'era  vesatz,  laSo 

Anet  audir  la  messa  tro  fîm  dada  la  patz; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  83 

rien  ne  s^y  fait  ni  ne  s  y  dit  loyalement;  —  mais  chacon  est  sei- 
gneur, et  qui  peut  plus  prend  davantage,  —  et  ils  détruisent  la 
terre ,  et  maltraitent  la  gent.  —  Et  si  toi  »  roi  de  France ,  tu  n*y  as 
pas  égard ,  —  la  Navarre  est  perdue  et  tout  lliéritage  ;  —  car  là  est  «  «o5 
la  Castille  qui  nous  est  surdent  (nous  gêne), —  et  toujoiu^  (les 
Castillans)  nous  guerroient  et  nous  donnent  de  Tépouvante,  —  et 
Tautre  jour  ils  entrèrent  (dans  le  royaume),  et  (y)  mirent  feu  ardent, 
— et  nous  enlevèrent  Mendavia  et  la  dép^idance,  —  et  nous  savons 
qu'aucim  de  Navarre  en  est  sachant  (^elque  chose).  »  —  Et  le  bon  »«><> 
roi  de  France  écouta  complètement,  —  et  ouït  bien  ce  qu*ib  di- 
rent; mais  il  n^en  fîit  pas  joyeux,  —  et  il  leur  dit  ainsi  :  «  Chevaliers, 
vraiment — bien  me  plaît  votre  venue;  mais  vos  paroles  sont  pénibles. 

—  Avant  que  le  mal  se  répande  et  que  la  faute  ne  croisse ,  —  j*y    >  «  >  5 
prendrai  conseil,  (pour  savoir)  si  Tapprouve  justice. —  Et  vous  vous 
tiendrez  tranquilles  en  joie,  allègrement,  —  et  j'aurai  conseil  avec 
ceux  qu'il  m'est  agréable.  »  —  Et  le  roi  se  leva  avec  un  regard  per- 
çant ,  —  et  il  faisait  semblant  que  la  chose  ne  lui  était  pas  agréable  ; 

—  et  il  rentra,  lui  troisième,  absorbé  par  les  réflexions;  —  et  la    i"o 
cour  se  sépara  sans  autre  jugement,  —  et  il  fat  temps  de  manger. 


XXXVU. 

Il  était  temps  de  manger,  car  le  jour  fut  avancé.  —  Et  le  bon  roi 
de  France,  par  qui  Dieu  est  honoré,  — quand  il  se  leva  de  table,  mS 
sa  volonté  fut  telle  —  qu'il  envoyât  chercher  ses  sages,  ceux  qu'ac- 
tuellement il  a  pour  intimes,  —  afin  qu'ils  fassent  le  lendemain  avec 
lui  tous  assemblés  —  au  lieu  qui  par  le  messager  leur  serait  assigné. 
—  Et  quand  vint  le  lendemain  que  le  soleil  fat  levé,  —  le  vaillant  laSo 
roi  de  France ,  ainsi  comme  il  en  avait  l'habitude ,  —  alla  ouïr  la  messe 


1 1 


84  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  puis  el  s'en  intret  en  un  palaitz  cairatz, 

E  la  fil  SOS  coseilltz  totz  esems  ajustatz. 

El  rey  anet  seder,  quel  loc  fon  paraillatz; 

E  quant  fon  asegutz,  este!  totz  enpessatz.  lass 

E  puis  levet  la  testa  e  gardet  a  totz  latz, 

E  dis  lor  :  •  Francs  seinnors,  eras  m'acoseillatz , 

Quar  coseill  m'a  mester  que  m  sia  a  dreit  datz. 

L*apostoli  de  Roma,  qu'es  nostra  salvetatz, 

Per  qui  s  manten  la  crotz  or  Dios  fon  clavelatz,  12  ko 

A  mesa  en  ma  garda,  e  crei  que  o  sapiatz, 

L'efanta  de  Navaira  e  1  regism'  e  1  contatz, 

fol.  36  v*  E  vol  que  yeu  la  garde  troa  1  sia  maritz  datz. 
E  z  auch  dir  que  Navaira  se  joga  senes  datz. 
E  z  ier  vengo  message,  e  crei  quels  auziratz,  »a45 

Que  dizian  de  cert  e  que  era  vertatz. 
Que  qui  non  la  acorria,  quels  jocs  era  jogatz, 
Quels  Castelas  entravan  e  taillavan  los  blatz; 
E  que  dintz  en  Mendavia  per  fors'  eran  entratz, 
E  avian  près  la  vila  e  las  tors  e  Is  fossatz.  1  ^So 

E  z  el  pregucron  me  que  fus  ma  volontatz 
Que  z  un  governador  per  mi  1  fos  embiatz, 
Que  mantegues  dreitura  e  quels  tegues  en  patz. 
E  deman  a  vos  totz  que  coseill  mi  donatz.  » 
E  sire  Irat  se  fo  de  Valeri  levatz,  ^^bb 

E  dis  :  «  Franc  rey  de  França,  puis  coseil  demandatz, 
E  vos  dirai  mo  sen ,  si  a  vos  jal  coseill  platz. 
Puis  per  la  sancta  papa  vos  es  mandament  datz 
Que  vos  gardetz  Tefanta ,  Campaynna  e  sos  regnatz , 
E  vos  etz  de  la  terra  e  d'ela  amparatz ,  1 260 

fol.  37  r*  Si  no  la  defendetz,  vostre  pretz  abaissatz. 
E  de  governador,  si  es  vostra  volontatz 
Que  lor  vuillatz  tramelre,  non  siatz  embargatz, 
Q'un  cavaler  avetz  que  z  anc  non  fon  rei  natz, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  85 

jusqu^à  ce  que  la  paix  fut  donnée  ;  —  et  puis  il  entra  dans  un  palais 
en  pierres  de  taille,  —  et  là  fat  son  conseil  tout  ensemble  réuni. — 
Et  le  roi  alla  s^asseoir,  car  le  lieu  fat  préparé;  — et  quand  il  fat  assis,    is35 
il  se  tint  tout  pensif.  —  Et  puis  il  leva  la  tête  et  regarda  de  tous 
cotés,  —  et  leur  dit  :  «  Francs  seigneurs,  maintenant  conseillez-moi, 

—  car  jai  besoin  que  conseil  me  soit  donné  à  propos.  —  Le  pape 

de  Rome,  qui  est  notre  salut,  —  par  qui  se  maintient  la  croix  où    n^o 
Dieu  fat  doué,  —  a  mis  en  ma  garde,  et  je  crois  que  vous  le  savez, 

—  Tinfante  de  Navarre  et  le  royaiune  et  le  comté  (de  Champagne], 

—  et  il  veut  que  je  la  garde  jusqu^à  ce  que  mari  lui  soit  donné.  — 

Et  j'entends  dire  que  la  Navarre  se  joue  sans  dés.  —  Et  hier  vinrent    uas 
des  messagers,  et  je  crois  que  vous  les  entendîtes,  —  qui  disaient 
certainement,  et  que  c'était  la  vérité,  —  que  si  on  ne  la  secourait  pas, 
que  le  jeu  serait  joué,  —  car  les  Castillans  entraient  et  coupaient 
les  blés;  —  et  que  dans  Mendavia  par  force  ils  étaient  entrés,  —  et    uSo 
avaient  pris  la  ville  et  les  toiu^  et  les  fossés. — Et  ils  me  prièrent 
que  ce  fat  ma  volonté  —  qu'im  gouverneur  par  moi  leur  fat  en- 
voyé ,  —  qui  maintint  droiture  et  qui  les  tînt  en  paix.  —  Et  je  de- 
mande  à  vous  tous  que  conseil  vous  me  donniez.  »  —  Et  sire  Erard    dss 
de  Valeri  se  leva ,  —  et  dit  :  «  Franc  roi  de  France ,  puisque  vous 
demandez  conseil,  —je  vous  dirai  mon  sentiment,  si  à  vous  dé- 
sormais  le   conseil  plaît.   —  Puisque  par  le    saint  pape    mission 
vous  est  donnée  —  que  vous  gardiez  Tinfante ,  Champagne  et  son 
royaume,  —  et  que  vous  êtes  en  possession  de  la  terre  et  d'elle,  —    1260 
si  vous  ne  la  défondez,  votre  mérite  vous  abaissez.  —  Et  en  fait  de 
gouverneur,   si  c'est  votre  volonté  —  que  vous   leur  (en)  vouliez 
envoyer  (un),  ne  soyez  pas  embarrassé,  —  vu  que  vous  avez  un 
chevalier  (tel)  qu'oncques  ne  fut  roi  né,  —  ni  Charles  ni  Alexandre,    n65 
qui  farent  bien  renommés ,  —  qui  en  eussent  (  un )  plus  sage  ni  qui  fiit 


8ft  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Ni  Caries,  ni  Alexandre,  que  foron  molt  nompnatz,       1265 

Que  n'aguessan  plus  savi  ni  fos  millor  armatz. 

E  dirai  vos  son  nom,  per  tal  que  Tentendatz  : 

Seynnor,  el  es  Estacha  de  Beu  Marche  clamatz, 

Que'l  valent  conî[s]  N  Anfus,  a  cui  fom  Peitau  datz, 

Fraire  del  vostre  paire  que  es  pe  sant  nompnatz,  1270 

E  que  Dios  fa  vertutz  lai  or  es  enterratz, 

Seynner,  fe  senescal  de  Peiteu,  so  sapchatz. 

E  era  una  forta  terra,  plena  d'ornes  malvatz; 

E  sapchatz,  quan  el  fom  en  la  terra  entratz, 

Avantz  de  cap  del  an  les  ac  si  castiatz,  1375 

Com  anava  segur,  que  fus  d'aur  cargatz. 

E  puissa  en  Alvemia  pel  coms  fo  embiatz, 

Per  so  que  li  marchantz  non  eron  seguratz, 

fol.  37  y*  Ni  nuilltz  om  non  passava  que  no  fos  despuillatz 

E  non  fos  près  o  mortz  o  destreitz  o  raubatz;  isSo 

E  quant  fo  en  la  terra  per  senescals  auçatz, 

Vie  que  pel  raubadors  eran  camis  guidatz. 

Que  li  eran  seynnor  e  coms  e  podestatz. 

E'N  Estacha,  que  vie  los  mais  e  las  foldatz, 

E  que  Alveme  s  perdia,  fun  el  cor  molt  yratz,  nss 

E  juret  pel  Seynnor  qu'es  vera  Trinitatz, 

Que  non  séria  alegres  dintz  son  cor  ni  pagatz 

Entro  c'om  an  segur  pels  camis  asolatz. 

E  fe  n'armar  sos  omes  e  totz  sos  comandatz , 

E  cavalguet  pels  puis  e  pels  vais  e  pelz  pratz,  1390 

Per  cassar  raubadors  qu'eran  desmesuratz; 

E  lai  on  les  trobava,  jujament  era  datz, 

Que  les  fazia  pendre  o  eran  demembratz. 

E  cant  venc  dintz  .iij.  ans,  ag  ne  tantz  enforçatz, 

Que  sonsis  e  que  mortz  e  tantz  de  lanceiatz,  139^ 

Qu  el  loc  or  om  dizia  Beu  Marche  es  entratz, 

M.  38  r«  No  i  avia  tant  fort  que  non  fos  iritatz. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  87 

meilieiir  armé.  —  Et  je  vous  dirai  son  nom,  afin  que  vous  Tenten- 
diez:  —  Seigneur,  il  est  appelé  Eustache  de  Beaumarchais,  —  le- 
quel le  vaillant  comte  sire  Alphonse ,  à  qui  le  Poitou  fut  donné ,  — 
firère  de  votre  père  qui  est  pour  saint  proclamé,  —  et  pour  qui  Dieu    1*70 
fait  miracles  li  où  il  est  enterré,  —  seigneur,  fit  sénéchal  de  Poi- 
tou ,  sachez-le.  —  Et  c  était  une  terre  rude ,  pleine  d^hommes  mé- 
chants; —  et  sachez  que,  quand  il  fut  dans  la  terre  entré,  —  avant    1375 
le  terme  de  Tannée  il  les  eut  si  châtiés,  —  qu'on  voyageait  avec  sé- 
curité, fut-on  chargé  d*or. — Et  puis  en  Auvei^e  par  le  comte  il  fîit 
envoyé,  —  parce  que  les  marchands  n  étaient  pas  en  sûreté,  —  ni  nul 
homme  ne  passait  qui  ne  fût  dépouillé  —  et  ne  fût  pris  ou  mis  à    ia8o 
mort  ou  tourmenté  ou  volé  ;  —  et  quand  il  fut  dans  la  terre  installé 
comme  sénéchal ,  —  il  vit  que  par  des  voleurs  les  chemins  étaient 
infestés,  —  qu'ils  y  étaient  seigneurs  et  comtes  et  investis  du  pouvoir. 

—  Et  sire  Eustache,  qui  vit  les  maux  et  les  désordres,  —  et  que    ia85 
TAuvergne  se  perdait,  fut  dans  le  cœur  hien  peiné,  —  et  jura  par 

le  Seigneur  qui  est  vraie  Trinité ,  —  qu'il  ne  serait  allègre  dans  son 
cœm»  ni  content  —  jusqu'à  ce  qu'on  aille  en  sécurité  par  les  chemins 
isolés.  —  Et  il  en  fit  armer  ses  hommes  et  tous  ceux  qui  étaient  sous 
ses  ordres,  —  et  chevaucha  par  monts   et  par  vaux  et  par  prés,    1290 

—  pour  chasser  les  voleurs  qui  passaient  les  bornes;  —  et  là  où 
il  les  trouvait ,  jugement  était  donné ,  —  vu  qu'il  les  faisait  pendre , 
ou  ils  étaient  démembrés.  —  Et  dans  l'espace  de  trois  ans,   il  y 

en  eut  tant  de  réduits,  —  de  pendus  et  de  morts,  et  tant  de  per-    1296 
ces  à  coups  de  lance,  —  qu'au  lieu  où  l'on  disait  Beaumarchais  est 
entré ,  —  il  n'y  avait  si  fort  qui  ne  fut  abattu.  —  Et  les  laboureurs 
du  dehors  qui  étaient  malmenés,  —  et  les  marchands  s'écrièrent  : 
«Dieu  nous  a  exaucés,  —  et  nous  a  envoyé  tel  homme  par  qui    iSoo 
la  justice  est  aimée.  »  —  «  Par  Dieu  !   ce  dit  le  roi ,   sire  Erart, 


88  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  'Is  labrados  de  fora  que  eran  malmenatz, 

E  'Is  marchantz  escrideron  :  «  Deus  nos  a  isauçatz, 

E  ns  a  trames  tal  omme  per  cui  es  dreitz  amatz.  »         i3oo 

—  «  Per  Deu  1  so  ditz  lo  rei,  sire  Irat,  be  1  vantatz.  » 

—  •  Seynner,  hyeu  lo's  avanti  per  ço  quar  es  vertatz, 
E  podetz  o  saber. 

xxxvm. 

«  Vos  o  podetz  saber,  car  tôt  lo  mont  o  diz.  »  - 
E  d  aitant  un  baron  sus  em  pe  fo  saillitz ,  1 3o5 

E  dis  :  «  Franc  rey  de  França,  plaça  os  que  si'  auditz. 
D'En  Estacha  os  puis  dire  que  z  es  pros  et  arditz, 
E  deu  esser  per  vos  amatz  et  obeditz, 
Qu'el  manten  la  corona  ab  corage  aybitz. 
En  défendre  la  flor  non  es  pas  adormitz,  i3io 

Seinner,  qu'en  Val  Ribera  era  maint  om  delitz, 
E'n  Val  de  Foillola  raubatz  et  escamitz, 
>  E'n  Riba  de  Jordan  era  maint  om  peritz , 
E  'n  Riba  de  Volberta  era  maint  om  fenitz, 
fol.  38  v*  E  'n  Riba  de  Portus  toltz  pes  e  puintz  e  ditz,  i3i5 

E  en  Riba  de  Malrin  era  maintz  om  somsitz, 
E  en  Riba  de  Maronna  marcbantz  eran  traitz , 
E  'n  Riba  de  Fulgos  era  maint  om  feritz; 
En  tôt  estas  riberas  era  '1  lum  escuritz, 
E  per  autras    .ij.  tantz  que  navem  els  escritz,  iSao 

C'çm  no  y  era  segur  ni'l  ténia  pros  guitz. 
E  quan  y  fom  trames  e  per  vos  eslegitz , 
Dison  lay  entre  lor  que  non  fos  obeditz , 
Gels  que  eran  raubados  per  les  camis  politz. 
E  quant  lai  fo  anatz,  trobet  les  descausitz;  i335 

Mas  en  petit  de  tems  s'en  fo  tant  seynnoritz 
Que  lay  on  el  trobava  les  raubados  sayzitz , 
Aqui  eiss  les  pendia,  qu'aitals  era  'Is  meritz. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  89 

ous  le  vantez  bien,  »  —  «  Seigneur,  je  vous  le  vante  parce  que  c  est  la 
vérité,  —  et  vous  pouvez  le  savoir. 


XXXVffl. 

«  Vous  pouvez  le  savoir,  car  tout  le  monde  le  dit.  »  —  Et  en  même    1 3o5 
temps  un  baron  se  leva  sur  ses  pieds,  —  et  dit  :  «  Franc  roi  de  France, 
qu'il  vous  plaise  que  je  sois  ouï.  —  De  seigneur  Eustache  je  vous  puis 
dire  qu'il  est  preux  et  hardi ,  —  et  doit  être  par  vous  aimé  et  honoré , 
—  vu  qu'il  maintient  la  couronne  avec  un  courage  parfait.  — Pour    i3io 
défendre  la  fleur  de  lis  il  n  est  pas  endormi ,  —  seigneur,  vu  qu'en  Val- 
de-Rivière  maint  homme  était  détruit,  —  et  en  Val-de-Foillole  volé  et 
insulté ,  —  et  en  Rive-de-Jordain  maint  homme  avait  péri ,  —  et  en 
Rive-de-Volberte  maint  homme  avait  reçu  la  mort, — et  en  Rive-de-    >3i5 
Portus  (étaient)  ôtés  pieds  et  poings  et  doigts,  —  et  en  Rive-de-Malrin 
était  maint  homme  pendu,  —  et  en  Rive-de-Maronne  les  marchands 
étaient  trahis ,  —  et  en  Rive-de-Fulgos  était  maint  homme  frappé  ;  —  en 
toutes  ces  rivières  la  lumière  était  obscurcie,  —  et  dans  deux  fois  plus    »32o 
d'autres  que  nous  n'en  avons  en  écrit , — vu  qu'on  n'y  était  pas  en  sûreté 
ni  ne  le  tenait  un  honnête  guide.  —  Et  quand  il  y  fiit  envoyé  et  par 
vous  choisi ,  —  ils  disaient  là  entre  eux  qu'il  ne  fût  pas  obéi ,  —  ceux 
qui  étaient  volem^  par  les  chemins  frayés.  —  Et  quand  il  lut  allé  là,  il    i3i5 
les  trouva  rudes  ;  —  mais  en  peu  de  temps  il  s'en  fiit  rendu  tellement 
maître ,  —  que  là  ou  il  trouvait  les  volçurs  saisis ,  —  là  même  il  les 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NA¥.  l  3 


90  HISTOIRE  DELA»  GUERRE  DE  NAVAilRE. 

E  d  en  petita  d'ora  ag  ne  tant.espauritz; 
De  pendutz  troberatz  totz  les  camis  frostis,  i33o 

E  las  forças  e  Is  boiss  e  les  gibetz  gamiz. 
E'is  raubados  que  rera[n]  escapatz  e  fugitz, 
fol.  39  r"  Dizian  entre  lor  :  «  So  non  es  om  complîs , 
Entz  es  ben  encantaires  c  aisi  ns  a  escofitz.  » 
E  *ls  marchantz  e  *ls  bons  omes  per  qui  Dios  es  servitz ,  '    1 335 
Dizian,  d*autra  part,  qu'era  Santz  Espiritz, 
Quar  de  las  malas  herbas  taillava  les  raitz; 
E  quar  les  plus  malvatz  avia  destruzitz , 
Si  com  i  va  segu[r]s,  que  mal  no  i  fan  ni  s  ditz. 
E  puys  que  ait^  caver  es  per  vostre  plevitz,  i34o 

E  qu*es  arditz  e  savis  e  de  bon  sen  complitz, 
Ben  ri  podetz  trametre ,  si  es  vostre  chauziz.  » 

—  «  Per  Dios!  s'a  diz  lo  rey,  be's  per  vos  enantitz.  » 

—  «  Seynner,  per  so  quar  es  de  trastotz  bes  gamitz 

May  que  z  eu  non  sai  dir.  i345 

XXXIX. 

«  Mas  que  y  eu  non  say  dir,  seynner;  podetz  proar.  » 
E  ap  tant  .i.  cavaler  que  non  lo  say  nomnar, 
Pero  auzit  ay  dire  qu  era  dels  .xij.  par, 
E  dis  :  «  Franc  rey  de  França ,  yeu  vuyl  so  confirmar 
Qu'En  Eslacha  es  valentz  e  leyals  sens  duptar;  i35o 

fokS^v*  Qu'en  Riba>de  Valrrutz  n'osava  om  passar, 
E  en  Riba  de  Falces  Mayna  degus  anar, 
E  el  lac  de  Marin  solian  grant  mai  far  ^ , 
E'n  tota  la  ribera  de  mont  Brudelamar 
Gels  qu'en  passavan  eran  en  peryll  de  negar;  i355 

E'n  Riba  de  Gantbon  marchant  descavalgar, 
E  a  pont  de  Gantai  maint  ome  desraubar, 

^  Le  manmcrit  porte ^oc,  par  aae  erreur  évidente  de  l^ancien  copiste. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  91 

pendait,  car  telle  était  leur  récompense.  —  Et  en  peu  de  temps  il  y 
en  eut  tant  d'épouvantés;  —  de  pendus  vous  trouveriez  tous  les  che-    i33o 
mins  piles,  —  et  les  fourches  et  les  bois  et  les  gibets  garnis.  — 
Et  les  voleurs  qui  lui  étaient  échappés  et  enfuis,  —  disaient  entre 
eux  :  •  Ce  n'est  pas  un  homme  complet ,  —  mais  c'est  bien  un  en- 
chanteur qui  nous  a  ainn  escofiés.  >  — Et  les  marchands  et  les  hom-    ^^^^ 
mes  de  bien  par  qui  Dieu  est  servi,  —  disaient,  d'autre  part,  que 
c était. le  Saint-Esprit,  —  car  des  mauvaises  herbes  il  coupait  les 
racines; — car  les  plus  mauvais  il  avait  détruits,  —  de  sorte  qu'on  y 
va  avec  sécurité,  vu  qu'ils  n'y  font  ni  (ne)  se  dit  mal. — Et  puisqu'un    i34o 
tel  chevalier  est  pour  vous  assuré , —  et  qu'il  est  hardi  et  sage  et  plein 
de  bon  sens,  —  vous  pouvez  bien  l'y  envoyer,  s'il  est  votre  choisi.  » 
—  •  Par  Dieu!  a  dit  le  roi,  il  est  bien  vanté  par  vous*  »  —  «  Sei- 
gneiu-,  parce  qu'il  est  de  tous  biens  garni,  — phis  cpe  je  ne  sais  dire.    i345 


XXXIX. 

■  Kus  que  je  ne  sais  dire,  seigneur;  vous  pouvez  (l'jéprouver.  •  — 
Et  en  même  temps  un  chevalier  que  je  ne  sais  nommer,  —  pourtant 
j'ai  ouï  dire  qu'il  était  des  douze  pairs ,  —  dit  :  i  Franc  roi  de  France ,  je 
veux  confirmer  cela,  —  que  sire  Eustache  est  vaillant  et  loyal  sans  i35o 
qu'on  puisse  en  douter;  — vu  qu'en  Rive^e-Valrutz  on  n'osait  passer, 
—  et  en  Rive-de-Faussemagne  personne  ne  voulait  aller,  —  et  au  lac 
de  Marin  ils  avaient  coutume  de  faire  grand  mal,  —  et  en  toute  la 
rivière  de  mont  Brudelamar —  ceux  qui  passaient  étaient  en  péril  d'être  ■  355 
noyés, —  et  en  Rive-de-Cantbon  (ils  étaient  habitués)  de  démonter 
les  marchands,  —  et  au  pont  de  Guital  de  voler  maint  homme,  — 
et  par  toutes  les  rivières  qui  vont  aboutir  au  pont ,  —  ils  avaient  l'ha- 
bitude de  tuer,  occire  et  décoUer  les  hommes  :  — ^maintenant  on  va    '^^^ 


92  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  per  totz  las  riberas  qu^al  pont  van  afirontar, 

Solian  matar  ornes ,  aucir  e  degolar  : 

Eras  va  om  segu[r]s  e  ses  tôt  mal  afar;  i36o 

Que  si  portava  peras  o  el  tesaur  de  Sazar, 

Pot  om  anar  segu[r]s ,  que  no  '1  quai  regardar. 

Gavalda  e  Roergue  vos  fa  em  patz  estar, 

E  Tolsan  e  Gascoyna  e  Foys,  se  vol  doptar, 

E  tot^  el  vostre  nom  o  sap  apoderar  :  1 365 

Per  que  en  tôt  bo  loc  lo  podetz  embiar.  » 

—  «  Per  Dios  !  so  ditz  lo  rey,  be  os  devria  logar.  ■ 

—  «  Seinnor,  no  m  quai  loguer;  sol  Dios  vos  lais  regnar, 
fol.  4o  r"  Quar  vos  nos  donatz  pro  per  tenir  e  per  dar.  » 

—  «  Donc  s  trameta  per  el ,  puis  tant  le  os  auch  gabar.  »         1370 
E  pero  lo  rey  Tama ,  mas  non  o  vole  monstrar. 

E  trames  un  message  délivre  de  trotar, 
En  Tolsan,  quar  le  rey  Ten  vole  senescalc  far; 
E  mandet  que  vengues  tantost  ab  lui  parlar. 
E  z  el,  que  auzi  el  message,  no  y  vole  plus  tarzar;  1375 

E  mandet  sa  mainada,  c'avian  per  lui  afar. 
E  lendema,  a  Talba,  pessa  de  cavaigar, 
E  ven  s*en  a  Paris ,  car  Paris  es  ses  par  ; 
E  quant  fom  lay  intratz,  anet  descavalgar; 
E  fo  endreit  complétas,  quel  soleyll  vol  entrar.  i38o 

E  lendema  maitin,  quel  jorn  fom  bel  e  clar, 
Anet  s*en  ent  al  rey,  complit  de  grant  pessar  ; 
Car  non  sabia  cert  ni  s  podia  albirar 
Per  quar  manera  '1  rey  Tavia  fait  mandar. 
E  quant  le  fo  delantz,  ane[t]  se  agenoillar,  i385 

E  diss  le  :  «  Franc  seynnor,  Jhesu  Crist  vos  empar  !  » 
fol.  4o  v"  E  1  rey  regardet  lo  ab  semblança  d'amar, 
E  diss  que  levés  sus,  e  fe  1  asetjar. 
Aqui  fo  lo  coseills  per  qui  el  rey  vol  regnar  : 
L'abbat  de  Sant  Denis  e  Tabesque  de  Bar,  1390 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  93 

avec  sécurité  et  sans  aucune  mauvaise  affaire  ;  —  vu  que  s'il  portait  des 
pierres  ou  le  trésor  de  César,  —  im  homme  peut  aller  en  sûreté ,  vu 
qu'il  n  a  pas  besoin  de  se  précautionner. — Le  Gévaudan  et  le  Rouer- 
gue  il  vous  fait  rester  en  paix ,  —  et  le  Toulousain  et  la  Gascogne  et 
Foix,  s'il  veut  douter, — et  tout  en  votre  nom  il  sait  dominer: —  c'est    i365 
pourquoi  en  tout  bon  lieu  vous  le  pouvez  envoyer.  »  —  «  Par  Dieu  î  ce 
dit  le  roi ,  il  vous  devrait  bien  payer.  » —  «  Seigneur,  je  n'ai  pas  besojn 
de  salaire;  que  Dieu  seulement  vous  laisse  régner, —  car  vous  nous 
donnez  assez  pour  tenir  et  pour  donner.  »  —  «  Donc  qu'il  soit  envoyé    1370 
vers  lui,  puisque  je  vous  l'entends  tant  vanter.  »  — Et  poiutant  le  roi 
l'aime ,  mais  il  ne  voulut  pas  le  montrer.  —  Et  il  envoya  un  messager 
empressé  de  trotter,  —  en  Toulousain ,  car  le  roi  l'en  voulut  faire  sé- 
néchal; —  et  il  manda  qu'il  vînt  aussitôt  avec  lui  parler.  —  Et  lui,    1375 
qui  ouït  le  message ,  n'y  voulut  plus  tarder  ;  —  et  il  manda  ses  fami- 
liers, qui  avaient  affaire  avec  lui. — Et  le  lendemain,  à  l'aube,  il  pense 
de  chevaucher,  —  et  il  s'en  vient  à  Paris,  car  Paris  est  sans  pareil; — 
et  quand  il  fut  là  entré,  il  alla  descendre  de  cheval  ;  —  et  ce  fut  vers    i38o 
complies,  que  le  soleil  veut  rentrer.  —  Et  le  lendemain  matin,  que 
le  jour  fut  bel  et  clair,  —  il  s'en  alla  devant  le  roi,  tout  entier  livré 
à  de  grandes  réflexions;  —  car  il  ne  savait  pas  certainement  ni  ne 
pouvait  s'imaginer  —  ipour  quelle  raison  le  roi  l'avait  fait  mander. — 
Et  quand  il  fiit  devant  lui,  il  alla  s'agenouiller,  —  et  lui  dit  :  «  Franc    i385 
seigneur,  Jésus-Christ  vous  protège!  »  —  Et  le  roi  le  regarda  avec 
un  air  d'amitié ,  —  et  lui  dit  de  se  relever ,  et  le  fait  asseoir.  —  Là 
fut  le  conseil  par  qui  le  roi  veut  régner  :  —  Fabbé  de  Saint-Denis  et    1390 
l'évêque  de  Bar,  —  et  le  seigneur  de  Beaujeu,  qu'il  n'y  faut  pas  dé- 
laisser, —  et  maints  autres  barons  que  je  ne  sais  désigner.  —  Et  le 
bon  roi  de  France  commença  à  parier,  —  et  dit  à  tous  ses  sages  : 
«  Seigneurs,  qu'ai-je  à  faire  P — Vous  savez  bien  que  je  dois  protéger    iSgfi 


94  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  1  seynner  de  Beu  Juec ,  que  no  y  fa  a  laissar, 
E  maintz  d'autres  baros  que  non  say  asignar. 
E  lo  bon  rei  de  França  comencet  de  pariar, 
E  diss  a  totz  sos  savis  :  «  Seynnors,  que  d  ai  a  far? 
Ben  sabetz  que  Navarra  m'a  obs  a  emparar;  1395 

Ab  dreitura  que  y  ses ,  no  m'en  vuill  embargar.  » 
E  1  coseiil,  que  de  dreit  no  s  vol  foraviar, 
Lo  coseill  dyss  al  rey  :  «  Seynnor,  puiss  que  gardar 
Devetz  vos  la  ifanta,  segont  que  d  a  nos  par, 
Devetz  gardar  la  terra,  que  no  s  posca  mermar;  ihoo 

E  si  non  [y]  faitz  re ,  no  s  deu  om  comandar.  » 
E  donca  diss  lo  rey  :  «  Yeu  hy  vuyl  embiar 
N  Estacha  qu'ayssy  es,  quar  hyeu  m'i  puise  fiar; 
E  si  coseill  mi  datz,  hyra  la  govemar.  » 
M.  4i  r*  E'I  coseill  anet  se  tôt  essems  acordar  i4o5 

QuEp  Estacha  ânes  Navarra  adreçar; 
E  disson  al  franc  rey  senes  tôt  demorar  : 
«  Seynner,  en  tôt  ton  règne  non  pogras  meilltz  triar, 
Quar  el  govemaria  tôt  quant  es  deçà  mar.  » 
Si  que'l  coseyll  e  '1  rey  aneguon  ordenar  lAio 

Qu'En  Estacha  vengues  lai  or  vivo  el  Navarr, 
Per  govemar  Navarra. 

XL. 

Per  govemar  Navarra  e  tota  la  honor, 

Vol  le  coseyU  de  França  e  '1  reis  qui  es. la  flor, 

Qu'En  Estacha  hy  ane  e'nsia  gardador;  i4i5 

Si  qu'el  rey  diss  :  «  Estacha,  car  te  po[r]tei  amor, 

E  car  hieu  t'ay  trobat  senes  cor  trichador, 

Vuyll  de  tota  Navarra  sias  govemador, 

E  que  tengas  dreitura  al  bas  et  al  major  : 

Pero  tu  i  portaras  foc  e  glatz  e  calor,  «Aso 

E  la  bresea  e  la  mel  et  el  çucre  ab  dolçor. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  95 

Navarre  ;  —  avec  la  droiture  qu  y  cesse,  je  ne  m'en  veux  pas  embar- 
rasser. » — Et  la  conseil,  qui  du  droit  ne  se  veut  fourvoyer, — le  con- 
seil dit  au  roi  :  *«  Seigneur,  puisque  garder —  vous  devez  Finfante, 
selon  ce  qu'à  nous  il  paraît,  —  vous  devez  garder  la  terre,  (de  sorte)    >4oo 
qu'elle  ne  puisse  déchoir;  —  et  si  vous  ne  faites  rien,  on  ne  doit  pas 
se  recommander  à  vous .  »  —  Et  alors  dit  le  roi  :  «  J'y  veux  envoyer 
—  sire  Eustache  qui  est  ici,  car  je  m'y  puis  fier;  —  et  si  vous  me  le 
conseillez,  il  ira  la  gouverner.» —  Et  le  conseil  décida  à  l'unani-    i^oS 
mité  —  que  sire  Eustache  irait  rétablir  (les  choses  en)  Navarre;  — 
et  ib  dirent  au  fi:*anc  roi  sans  aucun  retard  :  —  «  Seigneur,  en  tout  ton 
royaume  tu  ne  pouvais  mieux  choisir,  —  car  il  gouvernerait  tout  ce 
qui  est  par  deçà  la  mer.  »  —  En  sorte  que  le  conseil  et  le  roi  allèrent    aïo 
ordonner —  que  sire  Eustache  vînt  là  où  vivent  les  Navarrais, —  pour 
gouverner  (la)  Navarre. 


XL. 

Pour  gouverner  la  Navarre  et  toute  la  seigneurie ,  —  veut  le  conseil 
de  France  et  le  roi  à  qui  est  la  fleur  (de  lis)  —  que  sire  Eustache  y  uiS 
aille  et  en  soit  gardien;  —  si  (bien)  que  le  roi  dit  :  «  Eustache,  parce 
que  je  te  portai  amitié,  —  et  parce  que  je  t'ai  trouvé  sans  cœur  faux, 
—  je  veux  que  de  toute  la  Navarre  tu  sois  gouverneur,  —  et  que 
tu  maintiennes  justice  au  petit  et  au  grand  :  —  pour  cela  tu  y  porteras  1420 
feu  et  glace  et  chaleur, — et  la  gaufre  et  le  miel  et  le  sucre  avec  dou- 
ceur, —  et  tu  en  donneras  à  ceux  qui  ont  mauvais  goût.  —  Et  si 


96  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  daras  n'ad  aquels  que  an  mala  sabor, 
fol.  4i  V*  E  si  per  ren  que  y  fasas  no  n  potz  gitar  ragi:or, 
Vuill  que  lor  dones  foc  e  glazis  ab  ardor;     • 
Car  tota  mala  erba  que  gete  mal  holor,  i4sS 

Deu  om  desradigar  e  toldre  la  humor.  « 
Et  adoncas  N  Estacha  respos  e  diss  :  «  Seynnor, 
En  el  teu  règne  a  molt  cavaler  millor 
Que  no  soy,  e  plus  savis  a  far  faitz  de  valor.  » 

—  «  Estacha,  diss  lo  rey,  ga  t  fas  refortador;  i43o 
Ty  faras  ço  que  t  mandi ,  e  tost  e  ses  rumor.  » 

—  «  Seynner,  s'a  diz  N  Estacha,  ve  os  mi  per  servidor, 
E  donatz  mi  compaynnia  que  si'  a  vostra  honor.  » 

—  «  Estacha ,  vidll  que  mandes  per  tota  ma  honor, 

E  que  menés  de  cels  que  may  t'aura  sahor.  »  i435 

Et  ab  aitant  N  Estacha  en  mei  del  parlador 
Agenoillet  s'al  rei ,  car  era  son  major, 
E  vole  que'l  benadis  de  part  del  Salvador. 
E  lo  rey ,  quant  lo  vie ,  mudet  le  sa  color, 
E  tomet  se  plus  fresc  que  rosa  en  pascor,  i44o 

fol.  42  r»  E  levet  son  bratz  dreich,  et,  en  nom  del  Criador, 
Seynet  le  e  '1  comanda  al  Seynner  redemptor. 
E'N  Estacha  s'en  eis  e  non  fe  grant  rumor, 
E  si  mandet  ferrar  sos  cavab  a  vigor. 
E  quant  venc  lendema  que'l  gaita  de  la  tor  i445 

Escridet  autamentz  que  paria  l'albor, 
El  poia,  e  cavalga  alegr'  e  ses  temor, 
Dreitamentz  a  Tolosa,  c'a  parage  secor. 
E  quant  lay  fo  entratz  ab  cor  d'emperador, 
Mandet  pels  balestes  sels  que  l'eran  meillor;  USo 

E  diss  lor  qu'els  aguisan,  maiss  no  lors  dis  ancor. 
E  ad  un  jom  bel  e  clar  que'l  sols  ac  resplandor, 
El  yssic  de  Tolosa ,  y  ab  lui  sei  trompador, 
Per  venir  en  Navarra. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  97 

pour  rien  que  tu  y  fasses,  tu  ne  peux  en  ôter  Taigreur,  —  je  veux 
que  tu  leur  donnes  feu  et  glaive  avec  ardeur;  —  car  toute  mau-    1495 
vaise  herbe  qui  jette  mauvaise  odeur,  —r  on  doit  déraciner  et  en 
eiJever  le  suc.  »  —  Et  alors  sire  Eustache  répondit  et  dit  :  «  Seigneur, 

—  en  ton  royaume  il  y  a  nombre  de  chevaliers  meilleiu^s  —  que  je 

ne  suis ,  et  plus  entendus  à  faire  des  actions  de  valeur.  »  —  «  Eus-  1  d3o 
tache ,  dit  le  roi ,  désormais  montre-toi  plein  de  confiance  ;  —  tu  feras 
ce  que  je  t*ai  ordonné,  et  vite  et  sans  bruit.  »  —  «  Seigneur,  a  dit  sire 
Eustache,  me  voici  pour  serviteur,  —  et  donnez-moi  compagnie  qui 
soit  à  votre  honneur.  ■  —  «  Eustache ,  je  veux  que  tu  donnes  des 
ordres  par  tout  mon  royaume,  —  et  que  tu  emmènes  de  ceux  qu*il  *^^^ 
te  plaira  le  plus.  »  —  Et  en  même  temps  sire  Eustache  au  milieu 
du  parlement —  s'agenouilla  devant  le  roi,  car  il  était  son  supérieur, 

—  et  voulut  qu'il  le  bénît  de  la  part  du  Sauveur. —  Et  le  roi,  qu^nd 

il  le  vit,  changea  de  couleur,  —  et  devint  plus  Irais  que  rose  en  prin-    '^^^ 
temps, — et  leva  son  bras  droit,  et,  au  nom  du  Créateur,  —  le  signa 
et  le  recommanda  au  Seigneur  rédempteur.  —  Et  sire  Eustache  sort, 
et  ne  fit  pas  grand  bruit,  —  et  commanda  de  ferrer  ses  chevaux  vi- 
goureusement. —  Et  quand  vint  le  lendemain  que  la  sentinelle  de    *^*^ 
la  [tour  —  cria  à  haute  voix  que  l'aube  paraissait,  —  il  monte,  et 
chevauche  allègre  et  sans  crainte  — ;  droit  àToulouse,  qui  porte  secours 
à  la  noblesse. — Et  quand  là  il  fut  entré  avec  im  cœur  d'empereur,  —    ^^^ 
il  manda  les  arbalétriers,  les  meilleurs  qu'il  avait;  —  et  il  leur  dit 
qu'ils  s'apprêtent,  mais  ne  leur  dit  pas  encore.  —  Et  un  jour  bel  et 
clair  que  le  soleil  fut  resplendissant,  — il  sortit  de  Toulouse,  et  avec 
lui  ses  trompettes,  —  pour  venir  en  Navarre. 


BIST.  DE  LA  6DBRRB  DB  114V.  l3 


1 


98  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

XLI. 

Per  venir  en  Navarra  ^N  Estacka  issiu  fo  1 455 

De  Tolosa  la  nobla,  a  lei  de  bon  baro  : 

Ab  si  menet  un  savi  qu'entendia  razo , 

E  maint  bêla  compaynna  e  maint  balester  bo. 

fol.  42  v'  E  cavalguet  alegre,  per  coita  d'espero, 

E  passet  per  Gascoynna.  per  la  terra  En  Gasto,  .46o 

E  venc  a  Sauba  Terra,  on  Tondreguon  el  Gasco. 

Lendema  cavalguet  troa  dintz  Sant  Johan  fo , 

E  totz  cels  de  vila  joy  e  festa  *n  fero. 

E  lendema  passero  les  portz,  si  que  foro 

Dedintz  en  Tospital,  on  ben  acuillitz  fo,  i465 

Quon  ditz  de  Roi)çavals,  ont  se  da  grant  perdo. 

E  venguo  '1  al  encontre  caver  et  efanço, 

E  dedintz  Pampalona,  tantost  com  lo  saubo, 

De  la  Navarreria  Pascal  Beaça  y  fo , 

E'N  Miquel  da  Liraynna  e'N  Cristel  que  sap  pro;  1470 

E  parlero  ab  lui  de  ço  que  lor  saup  bo, 

E  blasmavan  al  Bore  e  la  Poblacion, 

E  que'l  tortz  qu'els  avian  a  lor  encargavo. 

E  lo  valent  N  Estacha,  qu'entendet  la  razo, 

E  vie  qu'entre  las  vilas  avian  cor  felo,  1A75 

Mandet  en  Pamplona  que  'Is  pregava  en  do 

(o\.  43  r*  Que  degun  no  T  issis'  accuillir,  mal  ni  bo. 

E  quant  venc  un  dissapte  quel  ssoleyss  ysitz  fo , 

Âb  tota  sa  compaynna  cavalguet  a  lairo, 

E  venc  s'en  a  Qlatz,  on  les  bels  palaitz  fo  i48o 

Quel  reys  Tibautz  fe  far,  cui  Jhesu  Crist  perdo  ! 

E  1  dimenge  maiti ,  que  d  anc  no  o  saubon , 

Mas  cels  de  Ca[m]paynna,  em  Pampalona  fo 

Dintz  los  palays  del  rey  ;  e  quant  devalatz  fo , 

L'us  li  pren  la  espada  e  l'autre  Tispero.  «485 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  99 


XU. 

Pour  venir  en  Navarre  sire'Eustache  fut  sorti  —  de  Toulouse  la    «455 
noble  à  la  manière  de  bon  baron  ;  —  avec  lui  il  mena  un  sage  c[ui  en- 
tendait raison ,  —  et  mainte  belle  compagnie  et  maint  bon  arbalétrier. 
— ■•  Et  il  chevaucha  allègre  en  toute  hâte ,  —  et  passa  par  la  Gas-    i  i6o 
cogne ,  par  la  terre  du  seigneur  Gaston ,  —  et  vint  à  Sauveterre ,  où 
rhonorèrent  les  Gascons.  —  Le  lendemain  il  chevaucha  jusqu^à  ce 
qu'il  fût  dans  Saint-Jean  (Pie J-de-Port) ,  —  et  tous  ceux  de  la  ville 
joie  et  fête  en  firent. —  Et  le  lendemain  ils  passèrent  les  ports,  en  sorte 
qu'ils  furent  —  dans  Thôpital ,  où  il  fut  bien  accueilli ,  —  qu*on  ap-    1 465 
pelle  de  Roncevaux  y  où  se  donne  grand  pardon.  —  Et  à  sa  rencontre 
vinrent  chevaliers  et  enfançons,  —  et  dans  Pampelimê,  aussitôt  qu'ils 
le  surent ,  —  de  la  Navarrerie  Pascal  Beaça  y  fiit ,  —  et  sire  Michel  de    1 470 
Larraynna,  et  sire  Cristel  qui  sut  beaucoup  ;  —  et  ils  parièrent  avec  lui 
de  ce  qui  leur  parut  bon ,  —  et  ils  blâmaient  le  Bourg  et  la  Poblacion, 
—  et  (disaient)  qu'ils  mettaient  à  leur  charge  le  tort  qu'ils  avaient. — 
Et  le  vaillant  sire  Eustache,  quand  il  entendit  cette  explication, —  et    1475 
vit  qu'entre  les  villes  ils  avaient  de  l'animosité ,  —  manda  dans  Pam- 
pelune  qu'il  les  priait  en  grâce  —  que  personne  ne  sorte  pour  le  re- 
cevoir, mauvais  ni  bon.  —  Et  quand  vint  im  samedi  que  le  soleil 
fut  levé,  —  avec  toute  sa  compagnie  il  chevaucha  à  la  dérobée,  — 
et  s'en  vint  à  Olatz,  où  fut  le  beau  palais  —  que  fit  faire  le  roi  Thi-    i48o 
haut ,  auquel  Jésus-Christ  pardonne  (ses  péchés)  I  —  Et  le  dimanche 
matin,  sans  qu'oncques  personne  le  sût,  —  sinon  ceux  de  Cham- 
pagne ,  il  fut  à  Pampelune  —  dans  le  palais  du  roi  ;  et  quand  il  fut 

i3. 


-r^ 


100         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  z  anet  audîr  messa ,  e  d  adonx  yeu  vi  lo 
Dedintz  Sancta  Maria  fazent  oraçô. 
Et  anet  per  Navarra  lo  bruylle  e  1  resso 
Que  de  França  avian  govemador  molt  bo. 
E  ^N  Estacha  remas ,  gaillartz  plus  que  leo ,  1 490 

Dedintz  en  Pampalona. 

* 

XUI, 

Dedintz  en  Pampalona  «  per  qui  s  guida  1  regnatz , 

Es  lo  valent  N  Estacha  vengutz  et  albergatz. 

E  doncs  don  Pero  Sanchitz ,  qu^es  de  Gascant  nompnatz , 

fol.  43  ¥•  Qu  era  govemador  molt  savis  e  membratz,  1495 

Venc  s^en,  ab  sa  compaynna,  enta  lui  molt  pagatz. 
E  vengu^i  don  Garcia  e  totz  ses  acostatz, 
E  don  Gonçalvo  Hyvainnes,  que  z  es  ben  emparlatz, 
E  son  filtz  Johan  Gonçalveitz,  ben  e  bel  amescatz; 
Vengu'i  Johan  Corbaran,  qu'es  de  Let  apelatz,  iSoo 

E  mant  bon  cavaler  e  mainta  podestatz. 
E  quant  en  Pampalona  foron  totz  asemblatz, 
Ane[t]  don  Père  Sanchitz  ab  sos  amies  amatz 
E'is  fraires  de  Sant  Jacme,  e  ieu'n  vi  Ten,  sapchatz. 
E  trames  a  'N  Estacha  .ij.  escudes  privatz  iSoS 

Que  aqui  *1  vengues  parlar  e  fos  sa  volontatz, 
Qu'entr'el  e  don  Garcia  era  enequitatz, 
E  cels  d'aquela  vila  eran  sos  comandatz  : 
Per  que  z  el  no  intrava,  e  que  non  fos  iratz. 
E  lo  valent  N  Estacha  entendet  be  1  dictatz,  i5io 

E  diss  als  messages  :  «  leu  ys  ar  e  viatz  ; 
Pero  del  mal  d'ams.ij.  sapchatz  que  mi  desplatz. 

foi.  44 1^  E  prec  a  Jhesu  Crist  que  z  eu  posca  far  patz 
De  lor  e  de  las  vilas,  e  que  tom'  unitatz.  » 
Ab  tant  aquestas  no  vas  ac  sos  ornes  mandatz,  iSiS 

Puiet  en  son  caval  quel  fon  apareillatz. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  101 

descendu,  —  Tiin  lui  prend  Fépée  et  Tautre  les  éperons.  —  Et  il  alla    *^^^ 
ouïr  messe,  et  alors  je  le  vis  —  dans  Sainte-Marie  faisant  oraison.  — 
Et  le  bruit  et  la  rumeur  courut  par  la  Navarre  —  que  de  France  ils 
avaient  un  très-bon  gouverneur.  —  Et  sire  Eustacbe  resta ,  plus  gail-    1 490 
lard  qu'un  lion,  —  dans  Pampelune. 


XLn. 

Dans  Pampelune ,  par  qui  se  guide  le  royaume ,  —  le  vaillant  sire 
Eustacbe  est  venu  et  s'est  logé. — Et  alors  don  Pierre  Sancbiz,  qui  est 
nommé  de  Cascante,  —  qui  était  gouverneur  très-sage  et  prudent,    149^ 

—  s'en  vint,  avec  sa  compagnie,  jusqu'à  lui  très-satisfait.  —  Et  don 
Garcia  y  vint  avec  tous  ses  acolytes,  —  et  don  Gonzalve  Ibanez ,  qui  est 
bien  éloquent,  —  et  son  fils  Jean  Gonçalvez,  bel  et  bien  équipé;  — 
Jean  Corbaran  y  vint,  qui  est  appelé  de  Lete, — et  maint  bon  chevalier  *5oo 
et  mainte  autorité.  —  Et  quand  en  Pampelune  ils  furent  tous  assem- 
blés,— don  Pierre  Sanchiz  alla  avec  ses  amis  aimés —  et  les  moines  de 
Saint- Jacques j  et  je  le  vis  là,  sacbez4e. —  Et  il  envoya  à  sire  Eustacbe  '^^^ 
deux  écuyers  particuliers  —  (pour  lui  dire)  qu'il  lui  vînt  parler  là  et 
(que  ce)  fût  sa  volonté, — car  entre  lui  et  don  Garcia  il  y  avait  inimitié, 

—  et  ceux  de  cette  ville  étaient  ses  recommandés  :  —  par  quoi  il 
n'eQtrait  pas,  et  qu'il  n'en  fut  pas  fâché.  —  Et  le  vaillant  sire  Eustacbe    *^»^ 
entendit  bien  le  message ,  —  et  dit  aux  messagers  :  «  Je  sors  main- 
tenant et  sans  délai;  —  mais  du  mal  des  deux  sachez  qu'il  me  dé- 
plaît. —  Et  je  prie  Jésus-Christ  que  je  puisse  faire  la  paix  —  entre 

eux  et  les  villes,  et  que  l'unité  revienne.  » — A  ces  mots  il  eut  mandé    ,515 
ses  hommes,  —  il  monta  siu*  son  cheval  qui  lui  fut  préparé,  —  et  il 


102  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  foa  per  don  Garcia  troa  lay  assolaçatz, 

E  ab  tant  don  Garcia  s^en  fo  atras  tomatz. 

E  quant  N  Estacha  fo  dintz  le  mester  entratz, 

Don  Père  Sanchitz  fo  vas  luy  mol[t]  aseynnatz,  iSao 

E  z  anet  Tacuillir  ab  semblant  d'amiztatz, 

E  z  e[l]  lui,  e  d  intreron  e  la  claustr'  abraçatz. 

E  quan  amps  dos  se  foron  de  palauras  testatz, 

Diss  don  Gonçalvo  Ivaynnes,  qu'era  ben  coseillatz  : 

«  N  Estacha,  quar  vos  etz  vengutz,  al  cor  mi  platz;        i5a5 

Mas  entre  don  Garcia,  qu'es  de  cor  esforçatz 

May  que  ops  non  Tauria  ni  non  Tes  poder  datz, 

E  1  seynnor  de  Quasquant,  s'es  un  grant  mal  alçatz  : 

Per  que  us  dai  est  coseill,  si  ams  o  coseyatz, 

Per  quel  mal  no  s'alumne  e  que  sia  entratz,  i53o 

fol.  44  V*  QuMntz  en  Castelas  façan  las  cortz,  e  las  mandatz.  » 
E  vigo  que  ben  era  e  granda  salvetatz , 
E  recorderon  se  rricomes  e  presiatz; 
E  dedintz  en  TEstela,  ont  le  bel  castel  jatz, 
Volo  quel  parlament  y  sia  setjatz.  i535 

E  fforo  i  cavales  e  rricomes  mandatz, 
E  de  las  bonas  vilas  les  plus  acoseillats. 
E  las  cortz  foron  grandas  e  z  ag'  ni  gent  assatz  ; 
E  quant  foron  ensemble  e  trastotz  ajustatz , 
Le  seynnor  de  Cascant  se  fo  em  pes  levatz,  iSào 

£  diss  a  totz  ensemble  :  «  Seynnors,  ers  m'escoltatz. 
Per  coseyll  de  Navarra  fo  messag'  embiatz 
Al  valent  rey  de  França ,  per  qui  es  Dios  amatz , 
Per  im  govemador  que  nos  tengues  em  patz  ; 
Car  entre  nos  estavan  partitz  e  meltadatz.  i545 

El  rey  Felipe  de  França,  a  qui  em  comandatz , 
Nos  e  nostra  reyna  e  trastotz  sos  comtatz , 
An  om  trames  molt  savi  en  trastotas  bontatz; 

fol.  45  r'  E  vuyll  que  lo  jurem  e  que  sia  autreiatz.  » 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  103 

ftit  par  don  Garcia  jusque-là  entretenu ,  —  et  alors  don  Garcia  s'en 
retourna  en  arrière.  —  Et  quand  sire  Eustache  fut  dans  le  monastère 
entré,  —  don  Pierre  Sanchiz  lut  à  lui  en  homme  de  grand  sens,  —  iSao 
et  alla  Taccueillir  avec  des  semblants  d'amitié,  —  et  lui  en  fît  autant, 
et  ils  entrèrent  dans  le  cloître  bras  dessus  bras  dessous.  —  Et  quand 
tous  les  deux  se  furent  assuré  leurs  paroles,  —  don  Gonçalvo  Ibanez, 
qui  était  de  bon  conseil,  dit:  —  «Sire  Eustache,  il  me  plaît  au  »5»5 
cœur  de  ce  que  vous  êtes  venu;  —  mais  entre  don  Garcia,  qui  est  fier 

—  plus  qu'il  n'aurait  besoin  ni  que  pouvoir  ne  lui  est  donné ,  —  et 
le  seigneur  de  Cascante ,  im  grand  mal  s'est  élevé  :  —  c'est  pour- 
quoi je  vous  donne  ce  conseil,  si  tous  deux  vous  me  le  permettez, 

—  pour  que  le  mal  ne  s'allume  pas  et  qu'il  y  soit  étouffé  :  —  que  dans    1 53o 
les  Castilles  ils  assemblent  les  cortès,  et  mandez4es.  »  —  Et  ils  virent 

que  c'était  bien  et  grande  sûreté,  —  et  ils  se  rappelèrent  riches  hommes 
et  prélats  ;  —  et  dans  Estella,  où  le  beau  château  est  établi,  —  ils  veulent    1 535 
que  le  parlement  soit  installé. — Et  chevahers  et  riches  hommes  y  furent 
mandés,  —  et  des  bonnes  villes  les  plus  avisés.  —  Et  les  cortès  furent 
grandes,  et  il  y  entassez  de  gens; — et  quand  ils  furent  ensemble  et 
tous  assemblés, — le  seigneur  de  Cascante  se  leva  sur  ses  pieds,  —  et    i54o 
dit  à  tous  ensemble  :  «  Seigneurs,  maintenant  écoutez-moi.  —  Par  le 
conseil  de  Navarre  un  messager  fut  envoyé —  au  vaillant  roi  de  France, 
par  qui  Dieu  est  aimé,  —  pour  (avoir  )  un  gouverneur  qui  nous  tînt 
en  paix;  —  car  entre  nous  nous  étions  divisés  et  partagés.  —  Et  le    i545 
roi  Phihppe  de  France,  à  qui  nous  sommes  recommandés,  —  nous 
et  notre  reine  et  tous  ses  comtés,  —  nous  en  a  envoyé  im  très-ins- 
truit en  toutes  sortes  de  bontés;  —  et  je  veux  que  nous  iui  prê- 
tions serment  et  qu'il  soit  agréé.  »  —  Et  alors  tous  dirent  à  l'unani-    i55o 
mité  :  «  Ce  qui  nous  plaît.  »  —  Et  le  livre  et  la  croix  furent  ici  ap- 

* 

portés.  —  Et  dit  don  Pierre  Sanchiz  :  «  Je  veux  que  tous  vous  voyiez 


104         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DÉ  NAVARRE. 

E  d  adonc  disson  totz  a  un  :  «  Ço  que  nos  platz.  »  i55o 

E  '1  libre  e  la  crotz  foron  aqui  portatz. 
E  dis  don  Père  Sanchitz  :  «  Yeu  vuyll  que  totz  veiatz 
Com  fe  1  juri  [e]  promes,  e  que  totz  o  façatz.  » 
Puys  juret  don  Garcia ,  hy  ab  lui  d^autres  assatz , 
E  puys  don  Corbaran,  que  no  *n  fo  pas  yratz,  i555 

E  'N  Johan  de  Bidaurre  ab  semblant  que  li  platz , 
E  'N  Joban  Corbaran,  cel  de  Let,  molt  quitatz, 
E  moltz  d^autres  baros  que  z  eu  non  ay  nompnatz. 
Puis  Pampalona  juret,  qu^es  caps  e  z  es  ciptatz, 
Puis  de  las  autras'vilas,  com  eran  costumatz.  i56o 

Vec  vos  que  fo  *N  Estacha  acuillitz  e  juratz, 
E  z  el  jurel  los  fors,  cels  que  son  asignatz. 
E  'N  Estacha  cavalga  per  la  terr*a  totz  latz , 
Coma  govemador. 

XLUI. 

Coma  govemador  qu'es  de  sen  cabalos,  i565 

fol.  45  v"  Anet  le  pros  Estacha  cavalgant  pels  erbors, 

E  cerquet  per  Navarra  dels  malvatz  e  dels  bos; 

E  venc  en  Pampalona ,  dont  totz  foron  joios. 

E  quant  lay  fo,  ricome  y  vengon  e  baros, 

E  de  tota  Navarra  caves  e  d  efanços;  1570 

E  demandego  le  totas  las  messios 

Qu'avian  fait  per  gardar  les  castels  fortz  e  bos , 

Per  pagar  establidas  e  per  pagar  peos. 

E  lo  valent  N  Estacha  estet  com  om  guiscos, 

Respondet  als  ricomes  :  t  Per  Dio!  so  farem  nos.  ■         1575 

Dyss  a  don  Père  Sanchitz  :  «  Don  Père,  mandatz  vos; 

Car  so  que  mandaretz,  sapchatz  que  farem  nos.  » 

Et  adoncs  paguet  les,  qu^anc  non  fo  meintz  bocos. 

E  quan  els  se  sentigo  del  dines  poderos, 

Anego  se  cascus  alegres  e  joyos;  iSSo 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  105 

—  comme  foi  je  lui  jm'e  et  promets ,  et  que  vous  tous  le  fassiez.  ■ 

—  Puis  jura  don  Garcia,  et  avec  lui  assez  d^autres,  —  et  puis  don    i555 
Corbaran ,  qui  n'en  fiit  pas  fâché ,  —  et  sire  Jean  de  Bidaurre ,  avec 
l'apparence  que  cela  lui  plaît,  —  et  sire  Jean  Corbaran,  celui  de 
Lete ,  avec  beaucoup  d'empressement ,  —  et  beaucoup  d'autres  barons 

que  je  n'ai  pas  nommés.  — Puis  jura  Pampelime,  qui  est  capitale  et 
cité,  — puis  des  autres  villes,  comme  elles  avaient  coutume. — Voilà    i56o 
que  sire  Eùstache  fiit  accueilli  et  reçut  les  serments,  —  et  lui  jura 
les  fors ,  ceux  qui  sont  établis.  —  Et  sire  Eùstache  chevaucha  par  le 
pays  de  tous  côtés,  —  comme  gouverneur. 


XLin. 

Conome  gouverneur  qui  est  de  sens  supérieur,  —  alla  le  preux    i565 
Eùstache  chevauchant  par  les  prairies,  —  et  chercha  par  la  Navarre 
les  mauvais  et  les  bons; — et  il  vint  à  Pampelune,  de  quoi  tous  furent 
joyeux.  —  Et  quand  là  il  fut ,  riches  hommes  y  vinrent  et  barons ,  — 
et  de  toute  la  Navarre  chevaliers  et  enfançons;  —  et  ils  lui  deman-    1570 
dërent  toutes  les  dépenses — qu'ils  avaient  faites  pour  garder  les  bons 
et  forts  châteaux,  —  pour  payer  les  garnisons  à  demeure  et  pour 
payer  des  fantassins. — Et  le  vaillant  sire  Eùstache  fut  comme  homme 
habile,  —  il  répondit  aux  riches  hommes  :  «  Par  Dieu!  ainsi  ferons-    1675 
nous.  »  —  U  dit  à  don  Pierre  Sanchiz  :  «  Don  Pierre ,  commandez; 
—  car  ce  que  vous  commanderez ,  sachez  que  nous  le  ferons.  ■  —  Et 
alors  il  les  paya,  qu'oncques  il  n'en  manqua  un  morceau.  —  Et  quand 
ils  se  sentirent  des  deniers  possesseurs,  —  ils  s'en  allèrent  chacun    1680 

HIST.  DE  LA  GOBBRE  DE  NAV.  1  à 


106         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  z  audi  qu'el  i  n'ago,  e  crey  que  vertatz  fo^ 
Cinquanta  milia  libras  de  bons  tomes  de  Tors. 
E  lo  valent  N  Estacha  remas  mot  cosiros, 

fol.  46  r'  Car  vie  qu'en  Pamplona  era  '1  mal  perillos, 

E'n  la  Navarreria  z  el  Bore  e  s  en  ams  dos,  i585 

Quels  coratgues  avian  mortals  e  d  engoy[s]os; 

E  trames  pels  plus  savis  e  pels  plus  poderos, 

E  diss  lor  :  «  Francs  burgues,  no  sui  gaire  joyos, 

Quar  vei  que  Tus  ais  altres  etz  trop  contrarios; 

E  devriatz  esser  irayres,  cossis  e  compayanos,  iSgo 

E  trobei  vos  trop  mais  e  braus  e  z  urguillos* 

E  prec  vos  humilment  que  siatz  coragos 

Qu'entre  vos  meta  patz,  e  Tunitat  que  i  fos.  » 

E  cels  dels  bores  disseron  :  «  Govemador,  vec  nos 

Per  far  vostres  comantz;  car  en  vos  es  razos;  1595 

E  de  las  nostras  partz  qu'en  siatz  poderos.  » 

E  cels  de  l'autra  part,  qu  avian  cor  de  leos, 

E'I  fran  govemador  humilment  preget  los 

Qu'el  pogues  mètre  patz  e  desfar  las  tenços , 

Qu'a  cels  dels  bores  plazian  e  n'  eran  volontos;  1600 

E  d  e[l]s  resposso  le  que  n'era[n]  amoros, 

foi.  46  v*  E  ço  qu'avia  n'obrat  que  ja  desfaitz  no  fos. 
E  dyss  que  non  faria  ren  que  fos  tracios , 
Màfls  que  lo  adobaria  si  quom  dreitz  a  ssomos. 
E  d  els  donego  le,  forçatz  e  temeros,  i6o5 

Que  o  pogues  adobar. 

XLIV. 

Que  o  pogues  adobar,  l'en  fim  dat  mandamen. 

E  lo  valent  N  Estacha,  cui  es  saber  e  sen, 

Parlet  ab  les  boigues  dels  bores  privadamen, 

E  diss  lor  :  «  Franc  borgues,  segont  que  yeu  enten,        1610 

Vos  etz  cap  de  Navarra  e  lo  govemamen, 


^HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  107 

allègre  et  joyeux;  —  et  j*ouÏ8  (dire)  qu'ils  en  eurent,  et  je  crois  que 
ce  fut  vérité,  —  cinquante  mille  livres  de  bons  tournois  de  Toiu^. 

—  Et  le  vaiUant  sire  Eustache  resta  très-rêvetu*,  —  car  il  vit  que 
dans  Pampelune  le  mal  était  périlleux,  —  et  en  la  Navarrerie  et  au    «5^5 
Bourg  et  dans  tous  les  deux ,  —  vu  qu'ils  avaient  les  animosités  mor- 
telles et  ulcérées;  — et  il  envoya  vers  les  plus  sages  et  les  plus  puis- 
sants ,  —  et  letu*  dit  :  «  Francs  bourgeois,  je  ne  suis  guère  joyeux,  — 

car  je  vois  que  les  uns.  aux  autres  vous  êtes  très-opposés;  —  et  vous  »59o 
devriez  être  frères,  cousins  et  compagnons,  — et  je  vous  trouvai  très- 
méchants  et  durs  et  oi^eilleux.  —  Et  je  vous  prie  humblement  que 
vous  soyez  empressés — poiu*  qu'entre  vous  je  mette  la  paix,  et  que 
Tunion  y  fût.  »  —  Et  ceux  des  bourgs  dirent  :  «  Gouverneur,  nous 
voici  —  pour  faire  vos  commandements,  car  en  vous  est  la  raison;    iSgS 

—  et  que  de  notre  part  vous  en  ayez  pouvoir.  »  —  Et  ceux  de  l'autre 
côté ,  qui  avaient  cœur  de  lions ,  —  le  franc  gouverneur  humblement 
les  pria  —  qu'il  pût  mettre  paix  (entre  eux)  et  détruire  les  discordes, 

—  car  à  ceux  des  bourgs  cela  plaisait  et  ils  en  avaient  la  volonté;    i6oo 

—  et  eux  ils  lui  répondirent  qu'ils  en  avaient  le  désir,  —  et  que  ce 
qu'il  avait  fait  jamais  ne  fût  défait.  —  Et  il  dit  qu'il  ne  ferait  rien  qui 
lut  trahison,  —  mais  qu'il  arrangerait  l'afiFaire  ainsi  comme  droit  l'a 
commandé. — Et  eux,  forcés  et  intimidés,  ils  lui  octroyèrent — qu'il    i6o5 
pût  arranger  cela. 


XLIV. 

Qu'il  pût  arranger  cela ,  lui  en  fut  donné  mandat.  —  Et  le  vaillant 
sire  Eustache,  en  qui  est  savoir  et  sens,  —  avec  les  bourgeois  des 
boui^  parla  en  particulier,  —  et  leur  dit  :  «  Francs  bourgeois,  sui-    1610 

vaut  ce  que  j'entends ,  —  vous  êtes  la  tête  de  la  Navarre  et  le  gou- 

14. 


108         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  d  en  vos  altres  es  sen  e  d  ente[nde]men  : 

Per  que  os  prec,  pei  Seynnor  qu'es  nostre  saivamen, 

Que  vos  finatz  ai  mai  e  reynnetz  tiumliment , 

En  ia  Navarreria  ab  vos  sian  humanamen,  161 5 

Quar  entre  vos  etz  frayres  e  cosis  e  paren; 

Que  dei  vostre  domnage  se  riria  ia  gen  : 

Per  que  os  devetz  gardar  non  façatz  failliment, 

Que'is  mais  comença  gran  e  Tira  e  'i  turmen.  » 

fol.  47  r*  Et  adoncs  ievet  se  .i.  borges  beiamen  :  i6ao 

Ço  fon  Pontz  Baldoin,  savis  d'entendemen  ; 
E  diss  a  pros  N  Estacha  bel  e  saviamen  : 
«  Seynnor,  or  conoyssem  que  ns  amatz  ieiaimen , 
Quar  nos  acoseiiiatz  ben  et  enteramen. 
Hyeu  vos  die  per  les  bors  amdos  comunaimen  1625 

Que  d  a  nos  platz  la  paz  e  fugem  ai  turmen. 
E  per  que  entendatz  que  z  anam  planamen, 
Veiatz  las  nostras  cartas  e  lo  sageiamen 
Que  nos  dego  les  reys  que  d  am  près  passamen; 
E  quant  les  auretz  vistas,  nos  em  ayssi  pressen  16S0 

Per  far  ço  que  diretz ,  senes  contrastamen.  » 
E  'N  Estacha  lor  diss  :  «  Borgnes ,  merce  vo  ren , 
Car  dizetz  que  faretz  trastost  mon  mandamen; 
Yeu  veiray  Tautra  part,  ni  quais  es  iur  enten.  » 
E  d  aquomiadet  e  z  anet  beiamen  i63S 

En  la  Navarreria  ab  son  albei^amen. 
Ez  estet  aquel  jom  ses  far  mais  parlamen; 

fol.  47  V*»  E  lendema  maiti,  que'is  sols  fo  resplanden, 
E  la  Navarreria  mandet  celadamen 

Que  venguessen  a  lui  e  fos  liur  chausimen.  i64o 

E  z  eli,  aitantost  qu'auzigo  el  mandamen, 
Fero  en  ia  dozena  coseyil  ses  tardamen, 
Les  doz  e  'is  conseilles  ab  cels  que  'is  fu  parven  ; 
E  Tacort  fo  aitais  que  z  anessen  breumen 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         109 

vemement,  —  et  en  vous  autres  est  sens  et  entendement  :  —  c  est 
pourquoi  je  vous  prie,  par  le  Seigneur  qui  est  notre  salut  «  —  que 
vous  mettiez  fin  au  mal  et  vous  comportiez  humblement , — et  qu'en    161  s 
la  Navarrerie  ils  soient  avec  vous  humainement,  —  car  vous  êtes  entre 
vous  firères  et  cousins  et  parents,  —  vu  que  de  votre  dommage  la 
gent  se  rirait  :  —  c'est  pourquoi  vous  devez  vous  garder  que  vous 
ne  fassiez  £atute ,  —  vu  que  le  mal  commence  fort  et  i'animosité  et 
le  tourment.  » — Et  alors  un  bourgeois  se  leva  bellement  :  —  ce  fiit    1620 
Ponce  Baldoin ,  sage  d'entendement  ;  —  et  il  dit  au  preux  sire  Eustache 
bien  et  sagement  :  —  <  Seigneur,  à  présent  nous  connaissons  que 
vous  nous  aimez  loyalement,  —  car  vous  nous  conseillez  bien  et  com- 
plètement. —  Je  vous  dis  poiu*  les  deux  bom^  en  commun  —  que    "625 
la  paix  nous  plaît  et  que  nous  fuyons  le  tourment.  —  Et  pom*  que 
vous  entendiez  que  nous  allons  rondement,  —  voyez  nos  chartes  et 
le  sceau  —  que  nous  donnèrent  les  rois  qui  sont  morts  ;  —  et  quand    1 63o 
vous  les  aurez  vues,  nous  sommes  ici  présents  —  pour  faire  sans  con- 
tradiction ce  que  vous  direz.  »  —  Et  sire  Eustache  leur  dit  :  «  Bour- 
geois, je  vous  remercie  —  de  ce  que  vous  dites  que  vous  ferez  tout 
mon  commandement; — je  verrai  l'autre  partie,  et  (saurai)  quelle  est 
leur  intention.  »  —  Et  il  prit  congé  et  s'en  alla  tranquillement  —  en    i635 
la  Navarrerie  avec  sa  suite.  —  Et  il  resta  ce  jom*  sans  faire  plus  de 
conférences;  —  et  le  lendemain  matin,  que  le  soleil  fut  resplendis- 
sant, —  en  la  Navarrerie  il  manda  en  cachette  — qu'ils  vinssent  à  lui    1640 
et  que  ce  fut  letu*  volonté.  — Et  eux,  aussitôt  qu'ils  ouïrent  Tordre, 
—  ils  firent  en  la  douzaine  conseil  sans  retard,  —  les  douze  et  les 
conseillers  avec  ceux  qu'il  leur  sembla  bon;  —  et  la  résolution  fut 
telle  qu'ils  allassent  promptement — ouïr  ce  qu'il  demandait  aussi  vive-    1 645 
ment ,  —  et  ils  allèrent  devant  lui  comme  hommes  mal  instruits.  — 
Et  sire  Eustache ,  qui  les  vit ,  avec  im  air  riant  —  les  accueillit  très- 


110         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

AudÎT  que  demandava  aysi  cuitadamen ,  i6é5 

E  anego  denant  luy  com  ornes  mal  saben. 

E  'N  Estacha,  que'ls  vie,  ab  un  esgart  rien 

Acuyllyc  les  molt  be  e  'is  fe  gran  ondramen; 

E  diss  lor:  «Francs  seynnors,  io  Seynn'  omnipoten 

Vos  garde  de  peccadz  e  de  far  erramen  I  i65o 

Jhesu  Cristmandet  patz  trastotz  primeramen; 

E  puysse  que  z  els  la  vole,  vuyllatz  la  yssamen. 

Entre  vos  e  los  bores  es  us  mais  molt  cosen  ; 

Quels  peccatz  ynfemals,  que  z  es  mal  et  arden, 

Es  vengutz  en  vos  autres  e  hy  vol  far  bastimen.  i655 

fol.  àS  r**  E  si  vos  apodera  ni  'Is  coratges  per  ren , 
Dios  vos  ayrara  e  far  vonn  a  parven  : 
Per  que  vos  prec,  seynnors,  tant  com  pose,  coralmen, 
Qu'entre  vos  e  los  bores  sya  patz  sens  comten, 
E  que  Tunitat  sia  ses  rompre  sagramen  ;  1 660 

E  si  Tus  contra  Tautre  a  fait  nou  bastimen 
Tal  que  faire  no  s  dega ,  qu'en  (àas  amendamen  ; 
E  si  vos  faitz  ayso,  vendretz  a  salvamen.  » 
E  don  Sancho  Mustarra  paiiet  primeramen, 
E  diss  :  «  Govemador,  qui  mal  cerca  mal  pren.  i665 

Nos  avem  tant  sofert  que  no'n  gratam  cozen. 
Gels  dels  bores  saben  tan  de  mal  enartamen. 
Que  de  la  part  que  volo  els  fan  veire  lo  yen  ; 
Pero  de  vos  sabem,  seynne,  ceitanamen 
Que  non  vos  jurarien  per  aur  ni  per  ai^en  :  1670 

Per  que  ço  qu'en  faretz  tendrem  complidamen , 
E  tendrem  vostre  dich  e  1  vostre  jujamen.  » 
Si  qu'ambas  las  partidas  dego  seguramen 
Gom  le  valent  N  Estacha ,  aissi  con  dreitz  cosen , 

fol.  48  ¥•      Ne  poges  la  patz  far.  1675 


HISTOIRE.de  la  guerre  de  NAVARRE.  111 

bien  et  leur  fit  grand  honneur;  —  et  il  leur  dit  :  «  Francs  seigneurs, 
que  le  Seigneur  tout-puissant  —  vous  garde  de  péchés  et  de  faire  »ô5o 
erreur!  —  Jésus-Christ  recommanda  la  paix  tout  d^abord; —  et  puis- 
qu'il la  voulut,  veuillez-la  pareillement.  —  Entre  vous  et  les  bourgs 
il  y  a  un  mal  très-cuisant;  —  vu  que  le  péché  infernal,  qui  est  mau- 
vais et  brûlant,  —  est  venu  en  vous  autres  et  y  veut  faire  demeure.    »655 

—  Et  s'il  s'empare  de  vous  ou  de  vos  cœurs  en  rien,  —  Dieu  vous 
détestera  et  vous  en  donnera  la  preuve  :  — c'est  pourquoi  je  vous  prie, 
seigneiu^s,  autant  que  je  le  puis,  du  fond  du  cœur,  —  qu'entre  vous 

et  les  bourgs  il  y  ait  paix  sans  contestation,  —  et  que  Fumon  (y)  soit    1660 
sans  violer  de  serment;  —  et  si  Fim  contre  l'autre  a  fait  nouveau  bâ- 
timent —  tel  qu'il  ne  doive  se  faire,  qu'il  en  fasse  réparation;  — 
et  si  vous  faites  ceci ,  vous  viendrez  à  salut.  »  —  Et  don  Sancho  M us- 
tarra  parla  premièrement,  —  et  dit  :  «  Gouverneur,  qui  mal  cherche    i665 
mai  prend.  —  Nous  avons  tant  souffert  que  nous  nous  en  grattons ,  car 
il  nous  cuit.  —  Ceux  des  boui^  savent  tant  d'artifice ,  —  que  de  la 
part  qu'ils  veulent  ils  feMat  voir  le  vent;  —  pourtant  à  l'égard  de  vous 
nous  savons,  seigneur,  certainement — qu'ils  ne  vous  prêteraient  ser-    1670 
ment  ni  poiu  or  ni  pour  argent  :  —  c'est  pourquoi  nous  tiendrons 
complètement  ce  que  vous  en  ferez ,  —  et  nous  maintiendrons  votre 
dire  et  votre  jugement.  »  —  En  sorte  que  les  deux  partis  octroyèrent 
sûrement  —  que  le  vaillant  sire  Eustache ,  ainsi  que  le  droit  le  veut, 

—  pût  faire  la  paix  entre  eux.  1676 


1 


112         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

XLV. 

Com  poges  la  patz  far  hy  mes  toi  son  penser, 
E  trames  per  ricomes  e  per  maint  cavalier, 
E  trames  en  las  vilas  per  cels  ab  sen  entier. 
Lay  hy  venc  don  Garcia ,  i  ab  lui  mant  bon  guerrier, 
E'I  seynnor  de  Cascant  e  so  gonfaironer,  1680 

E  don  Gonçalvo  Hyvainnes ,  que  z  es  molt  bel  parlier  ; 
E  fo  y  don  Corbaran ,  en  qui  es  sen  plener, 
E  'N  Johan  de  Bidaurre  desobre  son  destrier, 
E  maintz  d'autres  ricomes  e  maynt  bon  escuder  ; 
E  las  cortz  foron  grandas  ab  maint  bon  coseilier.  i685 

N  Estacha,  cui  Deus  gar  de  tôt  mal  destorber, 
Vie  le  coseiil  complit,  levet  se  tôt  primer, 
E  diss  ior  :  ■  Francs  seynnors ,  le  Seynnor  dreturer 
Prec  que  gart  Pampalona  de  tôt  mal  encombrer. 
Entre  las  vilas  nayss  .i.  moit  mal  destorber  1690 

E  que  vivo  ab  grinna  y  ab  corages  d'acier  ; 
fol.  ^9 1^  E  ssy  no  i  metem  patz,  lo  pecat  esqueirer 

Crey  que  'Is  vendra  desus  e  'Is  metra  a  brasier. 

Sapchatz  qu  ambas  las  partz  me  donego  Tautr'er 

Poder  que  o  adobes  assy  com  dreit  requer  :  1695 

Per  que  os  die  a  vos  autres  qu'es  mei  acosseiiler 

Quom  desfaray  lo  mal,  car  moût  n'a  désirer; 

Que  Fus  fas  contra  l'autre  trabuquetz  e  peirer 

E  portab  e  bertrescas  e  torr  ab  fort  soler. 

E  ssy  cossel  no  y  dam,  no  les  pretz  un  diner.  1700 

E  digatz  me  entre  totz  aiso  que  dreit  ne  quier.  » 

E'I  seynnor  de  Quasquant  e  '1  syeu  bon  seynerer, 

E  don  Gonçalvo  Hyvainnes,  que  y  fo  si  terçer, 

E'I  valent  don  Garcia,  qui  la  Quonqua  enquier, 

E'I  pros  don  Corbaran,  que  no  y  fon  pas  derrer,  1705 

Ricomes  e  baros,  boires  e  mercader, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         113 


XLV. 

Comment  il  pût  faire  la  paix  il  y  mit  tout  son  penser,  —  et  il  en- 
voya vers  des  riches  hommes  et  vers  maint  chevalier,  —  et  envoya 
dans  les  villes  vers  ceux  de  sens  accompli.  — Là  y  vint  don  Garcia , 
et  avec  lui  maint  bon  guerrier,  — et  le  seigneur  de  Cascante  et  son    »68o 
gonfanonier,  —  et  don  Gonçalvo  Ibanez,  qui  est  très-beau  parleur;  — 
et  y  lut  don  Corbaran,   en  qui  est  sens  complet,  —  et  le  seigneur 
lean  de  Bidaurre  sur  soh  dextrier,  —  et  maints  autres  riches  hommes 
et  maint  bon  écuyer;  —  et  les  cortès  furent  grandes  avec  maint  bon    »685 
conseiller. — Sire  Eustache ,  que  Dieu  garde  de  tout  mauvais  embarras, 
—  vit  le  conseil  complet;  il  se  leva  tout  le  premier, — et  leiu*  dit  : 
«Francs  seigneurs,  le  Seigneur  légitime  — je  prie  qu'il  garde  Pam- 
pelime  de  tout  mauvais  encombre.  —  Entre  les  villes  naît  un  trouble    «690 
très  -  mauvais ,  —  et  elles  vivent  avec  mésintelligence  et  avec  des 
cœurs  d'acier  ;  —  et  si  nous  n  y  mettons  la  paix ,  le  péché  fâcheux  — 
je  crois  qu'il  leur  viendra  dessus  et  les  mettra  en  feu.  —  Sachez  que  les 
deux  partis  me  donnèrent  l'autre  jour  —  pouvoir  d'arranger  l'aflFaire    1 695 
ainsi  que  justice  le  requiert  :  —  c'est  pourquoi  je  vous  dis  à  vous 
autres  qui  êtes  mes  conseillers  —  comment  je  déferai  le  mal,  car  j'en 
ai  grand  désir;  —  vu  que  l'un  fait  contre  l'autre  trébuchets  et  pier- 
riers  —  et  portails  et  créneaux  et  tours  avec  fortes  plates-formes. — 
Et  si  nous  n'y  donnons  pas  conseil,  je  ne  les  prise  un  denier.  —  Et    »7oo 
dites- moi  entre  tous  ce  que  jjistice  réclame.  »  —  Et  le  seigneur  de 
Cascante  et  son  bon  porteur  d'enseigne ,  —  et  don  Gonçalvo  Ibanez , 
qui  y  fiit  soi  troisième ,  —  et  le  vaillant  don  Garcia  que  réclame  la 
Cuenca,  —  et  le  preux  don  Corbaran,  qui  n'y  fut  pas  le  dernier,  —    >7o5 

HIST.  DE  LA  6CERRB  DB  NAY. 


114         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  maint  bon  ifançon  e  maint  bon  soldader, 
Se  tirego  a  part,  senes  tôt  alonguer, 
Per  donar  bon  coseyil. 

XLVl. 

fol.  49  v*  Per  donar  bon  coseiil  s'anego  apartar  1710 

Totz  celtz  que  aqui  eran,  per  bon  coseiil  donar. 
Lay  auziratz  razos  dire  e  contrfistar, 
E  maint  bon  dit  despendre  e  maynt  hom  ayllegar. 
E  Fus  dizia'i  dreit,  cel  que  s  dévia  far, 
E  Faltre  '1  contrastava  per  lo  mal  enartar.  1715 

E  quant  venc  a  la  fi,  anego  ssacordar 
Qu'els  engens  se  desfesan  senes  tôt  demorar, 
D^e[n]tr'ambas  las  partidas,  qu^aysi  s  fazia  far. 
E  ab  aquest  acors  anego  coseillar 

Le  pros  govemador  N  Estacba,  que  Dios  gar;  1720 

E  dysso'l  en  aisi  :  «  Jujament  podetz  dar 
Quels  engens  se  desfaçan,  e  ^Is  façatz  abaissar.  » 
Et  adoncas  cascus  set  se  en  son  logar, 
E  lo  valent  N  Estacba  comencet  de  parlar. 
Et  adonquas  trastotz  peseguol  d'escoutar,  1715 

E  z  el  diss  lor  tôt  bel  e  senes  tôt  peccar  : 
«  Seynnos ,  en  Pampalona  vey  un  mal  aflamar 

fol.  5o  r*  Entre  las  .iiij.  vilas,  dont  n'ay  el  cor  pesar  ; 
Qu'eli  an  fait  engens  per  grans  peiras  tirar 
îl  per  derrocar  tors  e  per  alberx  desfar.  17^0 

E  per  quel  mal  non  monte  ni  no  puysc'  isa[l]çar^ 
leu,  el  coseiil  vezen,  que  d  am,  judici  dar 
Que'ls  engens  se  desfaçan  e  s'ano  darroquar. 
E  cel  que  non  fara  pense  de  si  gardar.  » 
E  z  un  borgnes  molt  savis  s^anet  em  pes  levar  :  1735 

Ço  h\  En  Pontz  Baldoin,  que  sap  ben  conseillar 
Pel  bore  sant  Micolau,  qu'ez  apelatz  de  Bar, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  115 

riches  hommes  et  barons,  bomigeois  et  marchands,  — et  maints  bons 
enfançons  et  maints  bons  soldats,  —  se  tirèrent  à  part,  sans  nul  re- 
lard, —  pour  donner  bon  conseil. 


XLVI. 

Pour  donner  bon  conseil  allèrent  se  tirer  à  part  —  tous  ceux  qui    »7>o 
lA  étaient,  poiu-  bon  conseil  donner.  —  Là  vous  entendriez  des  rai- 
sons dire   et  combattre,  —  et  mainte  bonne  parole  dépenser   et 
maint  honune  alléguer.  — Et  Tun  disait  le  droit,  celui  qui  se  devait 
faire,  —  et  l'autre  le  contredisait  pour  accroître  le  mal.  —  Et  quand    1716 
vint  à  la  fin,  ils  allèrent  s'accorder  —  que  les  engins  se  défassent 
sans   aucun  retard,  —  des  deux  côtés,  vu  qu'ainsi  il   se  faisait  à 
faire.  —  Et  une  fois  d'accord   ils  allèrent  conseiller  —  le  preux    1710 
gouverneur  sire  Eustacbe ,  que  Dieu  garde  ;  —  et  lui  dirent  ainsi  : 
«Vous  pouvez  rendre  arrêt — (pour)  que  les  engins  se  défassent, 
et  que  vous  les  fassiez  jeter  à  bas.  »  —  Et  alors  chacun  s'assit  à  sa 
place,  —  et  le  vaillant  sire  Eustache  commença  à  parler,  —  et  alors    1710 
tous  pensèrent  à  l'écouter,  —  et  il  leur  dit  tout  bellement  et  sans 
aucunement  pécher  :  —  «  Seigneurs,  en  Pampelune  je  vois  un  mal 
s'allumer  —  entre  les  quatre  villes,  de  quoi  j'ai  du  chagrin  au  cœur; 
—  vu  qu'ils  ont  fait  des  engins  potu*  tirer  de  grandes  pierres  — 


17. K> 


et  pour  renverser  les  tours  et  pour  défaire  les  habitations.  —  Et 
pour  que  le  mal  ne  monte  pas  et  ne  puisse  pas  s'exhausser,  — 
moi,  en  présence  du  conseil,  que  j'aime,  je  veux  rendre  (ce)  ju- 
gement,— que  les  engins  se  défassent  et  s'aillent  jeter  par  terre.  — 
Et  que  celui  qui  ne  le  fera  pas  pense  à  se  garder.  »  —  El  un  bour-  1735 
geois  très-sage  s'alla  lever  en  pieds  :  —  ce  fiit  sire  Ponce  Baldoin , 
qui  savait  bien  donner  conseil  —  pour  le  botu^  de  Saint  -  Nicolas , 

i5. 


116         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  pei  bore  Saut  Cemi,  qui  Dios  salve  e  gar; 
E  diss  al  pros  N  Estacha  :  «  Seinnors ,  per  patz  cercar 
E  per  io  teii  judici  tenir  e  confermar  1740 

Nos  farem  ço  que  mandes,  e  pensa  de  mandar.  » 
E  z  el  dis  :  «  Francs  boires ,  Dios  vos  vol  restaurar  ! 
'  Quar  vei  que  ves  la  cort  vos  voletz  refrenar.  » 
E  cels  de  Fautra  part  presso  s'a  rrazonar, 
E  disso  4  que  d  aquo  no  puiran  autreiar  17^^ 

fol.  5o  ¥•  Sen  coseyll  de  la  vila,  e  que  nol  fos  pessar 
Si'n  fezian  coseyll  antz  qu'anassan  manjar. 
E  lo  valent  N  Estacha,  per  mas  humiliar. 
Dis  qu'aguessan  coseyll  tais  que  no  'Is  fes  errar 
En  la  Navarreria  feron  coseyll cridar,  it^o 

E  la  venc  maint  bon  omme  e  maint  d'avol  affar. 
En  mentre  qu'els  estavan  per  bon  coseyll  trobar, 
Cels  de  Sancta  Maria ,  quel  mal  degran  sessar, 
Per  que  lo  mal  cregues,  ax^go  s'albirar  » 

Que  lo  govemador  no  pogui'  aquo  far.  175^ 

E  d  adonc  lo  prior  Sicartz  pesset  d'anar 
E  venc  a  la  dozena ,  on  viratz  maint  plorar  ; 
Que  Fus  volia  patz,  l'autre  ferir  e  dar. 
E  lo  prior  entret  ab  semblança  d'amar, 
E  cascus,  quant  le  vie,  anet  le  sopleiar  ;  1760 

E  lo  prior  lor  diss  :  «  Barons ,  be  datz  pessar  ; 
Quar  abaissatz  la  Glesia  que  devetz  relevar, 
E  1  poder  qu'en  la  ha  voletz  a  d'autres  dar. 

fol.  5i  r'  N^;us  governador  non  pot  aiso  jujar, 

Que  vostras  algarradas  se  degan  peciar,  1765 

Que  uostre  es  lo  judici ,  e  l'en  devem  gitar  ; 

E  quant  nos  mandarem  les  engins  debrisar, 

Adoncs  les  desfaretz ,  mas  non  quai  regardar.  » 

Ez  els,  quant  l'entenderon,  preson  s'a  d  alegrar, 

E  disso  :  «  Plus  la  Glesia  nos  pren  en  son  empar,  1770 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  117 

qui  est  appelé  de  Barri ,  —  et  pour  le   bourg   Saint  -  Cemin ,  que 
Dieu  sauve  et  garde  ;  —  et  il  dit  au  preux  sire  Eustache  :  «  Sei- 
gneur, pour  chercher  la  paix  —  et  pour  ton  jugement  tenir  et  con-    1740 
firmer,  — nous  ferons  ce  que  tu  commandes,  et  pense  de  commander«^  • 

—  Et  il  dit  :  «  Francs  bourgeois ,  Dieu  vous  veuille  restaïu^er  !  —  car 
je  vois  que  vers  la  cour  vous  voulez  vous  modérer.  »  —  Et  ceux 

de  Fautre  côté  se  prirent  à  raisonner,  —  et  lui  dirent  qu^ils  ne  poiu^    1745 
raient  octroyer  cela  —  sans  le  conseil  de  la  ville ,  et  que  cela  ne  lui 
fût  point  pénible  —  s'ils  en  faisaient  conseil  avant  d'aller  manger. 

—  Et  le  vaillant  sire  Eustache ,  poiu*  plus  d'humilité ,  —  dit  qu'ils 
tinssent  conseil  tel  qu'il  ne  les  fit  point  errer. — Et  en  la  Navarrerie  ils  17^0 
firent  conseil  crier,  —  et  là  vint  maint  homme  de  bien  et  maint  de 
mauvais  errements.  —  Et  pendant  qu'ils  étaient  (assemblés)  pour 
trouver  bon  conseil,  —  ceux  de  Sainte-Marie ,  qui  devraient  cesser 
le^mal,  — pour  que  le  mal  s'accrût,  allèrent  s'imaginer  —  que  le  »7S5 
gouverneur  ne  pouvait  faire  cela.  —  Et  alors  le  prieiu*  Sicart  pensa 
d'aller  —  et  vint  à  la  douzaine,  où  vous  verriez  maint  ple\u*er;  — 

vu  que  l'un  voulait  la  paix ,  l'autre  frapper  et  donner.  —  Et  le  prieur 
entra  avec  semblant  d'amitié,  —  et  chacun,  quand  il  le  vit,  alla  le  1760 
saluer;  —  et  le  prieur  leur  dit  :  «  Barons,  vous  donnez  bien  de  l'in- 
quiétude; —  car  vous  abaissez  l'Elise  que  vous  devez  relever,  —  et 
le  pouvoir  qu'en  elle  a  vous  voulez  donner  à  d^autres.  —  Nul  gou- 
verneur ne  peut  juger  cela, — que  vos  algarades  se  doivent  mettre  en  17^^ 
pièces, — vu  que  nôtre  est  le  jugement,  et  l'en  devons  exclure; — et 
quand  nous  commanderons  de  briser  les  engins,  —  alors  vous  les 
déferez ,  il  ne  faut  plus  considérer.  »  —  Et  eux ,  quand  ils  l'entendi- 

•  r 

rent,  ib  se  prirent  à  se  réjouir,  -^  et  dirent  :  «  Puisque  l'Eg^se  nous    mo 
prend  en  sa  protection,  —  suivons  notre  chemin  et  laissons*les  là  res- 
ter. »  —  Et  alors  le  conseil  alla  prendre  la  détermination  —  qu'on 


118         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Sigam  la  nostra  via  e  laissem  ia  'la  estar.  » 

Et  adoncs  le  coseilitz  an  et  se  afinar 

Que'ls  engens  com  s'estavan  c'om  les  laisses  estar. 

E  d  adoncas  cascus  auet  s^en  albergar, 

Salp  les  .xij.  que  foro  lo  ditz  desautreiar;  1776 

E  disson:  «  Govemaire,  nos  te  voiem  mostrar 

Per  que  lo  teu  judici  non  devem  confermar  ; 

Quar  nos  em  de  la  Gleyssa  e  z  ela  ns  de[u]  jugar  : 

Dont  sapchatz  que'l  engens  non  voldrem  demaillar.  • 

E'I  govemador  dyss  :  «  Ora  saubretz  que  far.  »  1780 

E  d  adonquas  les  .xij.  s'anego  repairar; 

fol.  5i  v"  E  lo  govemador  pesset  de  cavalgar 

Ent  al  palaitz  del  bispe,  Lop  Dies  combidar; 
E'n  la  Navarreria,  que  Fen  vigon  passar, 
Cuideron  quels  engens  ânes  descavillar,  1785 

E  lo  bru^e  se  leva,  e  preso  s  a  cridar, 
E  cridan  via  fora!  e  cascus  va  s'annar, 
E  d  adoncs  las  cadenas  pessego  de  tirar, 
E  dissol  :  «  Mura  1  fais  que  nos  vol  barregar  !  » 
E  doncs  viratz  balestas  tendre  e  z  encordar,  1790 

E  lanças  e  venables,  per  N  Estacha  matar. 
E  die  vos  que  N  Estacha  volgra  ser  a  oltra  mar  ; 
Car  uns  no  entendia,  tan  cridavan,  so  m  par; 
^       E  die  vos  que'l  plus  fortz  se  preni'  a  temblar 

De  cels  de  sa  compaynna,  cant  se  vigo  ensarrar.  1795 

Et  adoncs  Johan  M urde  près  les  sa  capdelar, 
E  dis  :  «  Baros,  non  sia!  »  E  va  s'em  mei  parar, 
Hy  a  cops  hy  ap  palavras  fe  les  adeirairar  ; 
E  'N  Estach'  ab  lo  mal  fe  son  caval  cuitar, 

fol.  52  r'  E  dintz  Sancta  Maria  ab  sa  gent  vole  entrar,  1800 

E  sarrego  1  las  portas,  e  Dios  fo  '1  emparar, 
Qu'el  yssic  de  la  vila  com  qui  va  abeiu'ar. 
E  qui  '1  disses  :  A^  Estacha,  vos  saretz  coms  de  Bar 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  119 

laissât  subsister  les  engins  comme  ils  étaient.  —  Et  alors  chacun  s'en 
alla  au  logis,  —  sauf  les  douze  qui  furent  reftiser  la  convention;  —  ^775 
et  ils  dirent  :  «  Gouverneur,  nous  te  voulons  montrer  —  pourquoi 
nous  ne  devons  pas  confirmer  ton  jugement;  —  car  nous  sommes 
de  rÊglise,  et  elle  doit  nous  juger:  —  sachez  donc  que  nous  ne 
voudrons  pas  démolir  les  engins.  »  —  Et  le  gouverneur  dit  :  «  Main-  1780 
tenant  vous  saurez  que  faire.  »  —  Et  alors  les  douze  s'allèrent  retirer  ; 

—  et  le  gouverneur  pensa  de  chevaucher  —  jusqu'au  palais  de  Fé- 
vêque,  Lope  Dias  (pour)  convoyer; — et  en  la  Navarrerie,  quand  ils  le 
virent  passer, — (les  habitants)  cnu'ent  qu'il  venait  démonter  les  en-  1785 
gins ,  —  et  le  bruit  se  lève ,  et  ils  se  prirent  à  crier,  —  et  crient  vite 
dehors!  et  chacim  va  s'armer,  —  et  alors  ils  pensèrent  à  tirer  les 
chaînes ,  —  et  ils  lui  dirent  :  «  Meiu'e  le  félon  qui  nous  veut  trom- 
per! »  —  Et  alors  vous  verriez  tendre  et  garnir  d'encordés  les  ar-  1790 
halètes,  —  et  lances  et  épieux,  pour  tuer  sire  Eustache.  —  Et  je 
vous  dis  que  sire  Eustache  voudrait  être  outre  mer; — car  nul  n'en- 
tendait, tant  ils  criaient,  ce  me  paraît;  —  et  je  vous  dis  que  le  plus 

fort  se  prenait  à  trembler  —  de  ceux  de  sa  compagnie,  quand  ils    179^ 
se  virent  envelopper.  —  Et  alors  Jean  Miu'de  se  mit  à  les  guider, 

—  et  dit:  «  Barons,  que  cela  ne  soit!  »  Et  il  va  au  milieu  se  placer, 

—  et  avec  coups  et  avec  paroles  il  les  fit  reculer;  — et  sire  Eustache 
avec  le  maillet  (d'armes)  fit  son  cheval  presser,  —  et  dans  Sainte-    1800 
Marie  avec  sa  gent  voulut  entrer,  —  et  ils  lui  fermèrent  les  portes, 

et  Dieu  lut  à  son  secoiu'S,  —  car  il  sortit  de  la  ville  comme  qui  va 
abreuver  (son  cheval).  — Et  qui  lui  dirait  :  Sire  Eustache,  vous  serez 
comte  de  Bar —  et  retournez  en  la  ville,  il  n'y  voudrait  pas  retourner. 

—  Et  il  alla  à  Olatz  souper  le  mieux  qu'il  put,  —  très-chagrin  et    iSoS 
iurieux. 


120         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  iometz  en  la  vila,  qu'el  no  y  volgra  tomar. 
E  anet  a  Olatz,  ai  miltz  que  poc,  cenar,  i8o5 

Molt  iratz  e  felos. 

XLVU. 

Molt  iratz  e  felos,  complitz  de  felonia, 
Anet  se  pros  N  Estacha  albergar  aquel  dia 
En  Olatz,  als  palaitz,  on  Taiga  pareysia. 
E  quant  venc  lendema,  quel  soleyll  resplandia,  1810 

Dhitz  el  bore  Sant  Cemi  venc  ab  sa  compaynnia. 
Ont  Tacuilliron  be  e  z  ap  gran  aiegria , 
Trop  nieill  que  no  fero  cels  de  Sancta  Maria. 
La  y  venc  maint  ricome  e  mainta  baronia, 
~    E  mostrego  semblança  que  moit  los  desplazia;  i8i5 

Mays  assy  m^ajut  Deus  com  a  lor  bo  sabia. 
E  disso  1  :  «  Govemaire ,  la  vostra  vilania 
fol.  53  v"  E  lo  vostre  dampnage  no  nos  platz  ni  puiria. 
Nos  autres  auzem  dir  qu'en  la  Navarreria 
Vos  an  fait  grant  oltrage,  e  z  er  dreitz  quils  castia;       1830 
E  prenetz  ne  vegença  aital  que  be  n  estia.  » 
E  1  pros  N  Estacha  dis  :  «  Seynnors,  ieu  non  voldria 
Fayre  neguna  causa  que  tomes  a  folia. 
Si  els  m*an  fait  oltrage  tal  que  far  no  s  dévia , 
Sufirirai  o  en  patz  entro  que  V  hora  sia;  183 5 

Car  anc  no  les  fi  mal  ni  no  1  cosentiria, 
Antz  ay  volgut  lur  bon,  e  'nquara  me  plairia. 
EHs  embarreron  me,  si  que  paor  avia, 
Car  cuiegon  aucir  mi  e  ma  caveria. 

E  jur  vos  pel  Seynnor  que'l  mon  govema  e  guia,  i83o 

Que  quant  liu*  fo  ganditz ,  ag  n'i  mas  d'alegria 
Que  qui  me  fes  coms  d'Augeus  o  duc  de  Lormandia, 
O  fos  emperador  de  tota  Romania.  » 
Et  adoncs  .i.  caver  dyss  le  en  aital  guia  : 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         121 


XLVD. 

0 

Très-chagrin  et  furieux,  plein  de  fureur,  —  s'en  alla  le  preux 
sire  Eustache  se  loger  ce  jour-là  —  à  Olatz ,  au  palais ,  où  Taig^e  ap- 
paraissait. —  Et  quand  vint  le  lendemain  que  le  soleil  resplendis-    18  to 
sait,  —  il  vint  avec  sa  compagnie  dans  le  botu^  Saint- Cemin, — 
où  (les  habitants)  l'accueillirent  bien  et  avec  grande  allégresse, — 
beaucoup  mieux  que  ne  firent  ceux  de  Sainte-Marie. — Là  y  vint  maint 
riche  homme  et' mainte  baronnie,  —  et  ils  montrèrent  en  apparence    181 5 
que  fort  il  leur  déplaisait;  —  mais  ainsi  Dieu  m'aide  comme  à  eux  il 
était  agréable.  —  Et  ils  lui  dirent  :  «  Gouvemetu*,  votre  affront  —  et 
votre  dommage  ne  nous  plaît  ni  ne  pourrait  (nous  plaire).  —  Nous 
autres  nous  entendons  dire  qu'en  la  Navarrerie  —  ils  vous  ont  fait    iSso 
grand  outrage,  et  (ce)  sera  justice  qui  les  châtiera;  —  et  prenez-en 
vengeance  telle  qu'il  en  soit  bien.  »  — Et  le  preux  sire  Eustache  dit  : 
«  Seigneurs,  je  ne  voudrais  —  faire  aucune  chose  qui  tournât  à  sot- 
tise. —  S'ils  m'ont  fait  outrage  tel  que  faire  ne  se  devait,  — je  le    1825 
souffrirai  en  paix  jusqu'à  ce  que  l'heure  soit  (venue)  ;  —  car  oncques 
je  ne  leiu*  fis  mal  ni  ne  le  consentirais ,  —  au  contraire  j'ai  voidu 
leur  bien ,  et  encore  il  me  plairait.  —  Et  ils  m'enfermèrent  de  telle 
façon  que  j'avais  peur,  —  car  ils  pensèrent  me  tuer  moi  et  ma  che- 
valerie. —  Et  je  vous  jure  par  le  Seigneur  qui  le  monde  gouverne  et    i83o 
guide, — que  quand  je  leur  fus  échappé,  j'en  eus  plus  d'allégresse — 
que  si  Ton  m'eût  fait  comte  d'Anjou  ou  duc  de  Normandie,  —  ou 
C[ue  je  fusse  empereur  de  toute  la  Romagne.  » —  Et  alors  un  chevalier 

HIST.  DB  LA  GCERBE  D£  NAV.  ^6 


1 


122         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

«  Seynnor,  io  lur  orgoyll  e  la  sobranceria  1 835 

fol.  53  r*  E  ior  malvatz  corages  an  tôt  per  don  Garcia.  » 

Empero  hyeu  crei  ben  que  z  el  no  lo  sabia. 

«  Aras ,  a  diz  N  Astacha ,  nos  sigan  altra  via , 

Pessem  de  ben  afiar,  e  '1  mal  escantitz  sia.  » 

E  quan  el  ac  estât  aitant  quant  li  plazia  iHo 

£1  bore  de  Sanl  Cemin  ont  Taman  sens  bauria, 

E  un  dimartz  maiti  puiec  e  ten  sa  via, 

E  z  anet  per  la  terra  troa  fon  en  la  Gardia. 

E  don  Gonçalvo  Hyvaynnes,  en  qui  es  maiestria, 

Peset  un'  aprimesa  que  Dios  non  cossentia,  i8â5 

Qu'entre  don  Pero  Sanchitz  que  Taygla  mantenia, 

E  don  Garci'a  qui  la  Conqua  liuniilia, 

Mezes  patz  e  concordia  e  fus  bona  paria. 

E  fe  tant  çay  e  lay  ab  sa  sabidiu^ia, 

Que  d'ams  .ij.  fe  la  patz,  don  maint  omme  riria;  i85o 

Empero  la  patz  fero  com  fan  en  Lombardia, 

Q'us  assegura  '1  autre  tro  a  ve  sa  milloria* 

Et  adoncs  les  ricomes  ab  granda  gayllardia 
fol.  53  v**  Anego  per  Navarra  e  per  la  seynnoria, 

E  pessego  lo  mal  que  dessus  Ior  vendria.  i855 

E  lo  valent  N  Estacha,  quavia  em  baylia 

La  terra  de  Navarra  e  sso  que  s'en  dévia, 

Quavalget  per  Navarra  may  qu'alqus  non  volia, 
Ses  qu'el  no  a  via  tort. 

XLVm. 

Ses  qu'el  no  avia  tortz  era  muit  avillad  ;  i86o 

Mas  Jhesu  Crist  Tamava,  qu'es  vera  Trinitad, 

Per  so  car  vol  dreitura  e  patz  e  leyâltad, 

E  mentre  qu'el  anava  regardant  lo  régnât , 

E'I  bore  de  San  Cemin,  per  qui  Dios  es  ondrad, 

E  la  Poblacio,  qu'en  amps  es  amiztat  i865 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         123 

lui  dit  de  telle  façon  :  —  «  Seigneur,  leur  orgueil  et  Tarrogance  —    >^35 
et  leur  mauvais  vouloir  ils  ont  totalement  par  don  Garcia.  »  —  Ce- 
pendant je  crois  bien  qu*il  ne  le  savait  pas.  —  «  Actuellement,  a  dit 
sire  Eustache ,  nous ,  suivons  autre  voie  ,  —  pensons  à  bien  faire , 
et  que  le  mal  soit  éteint.  -  —  Et  quand  il  eut  été  autant  qu'il  lui    iSio 
plaisait — au  bourg  de  Saint-Cemin ,  où  (les  habitants)  Taiment  sans 
tromperie,  —  en  un  mardi  matin  il  monta  (à  cheval)  et  se  mit  en 
route, — et  il  alla  par  le  pays  jusqu'à  ce  qu'il  lut  en  la  Guardia. — Et 
don  Gonçalvo  Ibanez,  en  qui  est  autorité,  —  rêva  une  subtilité  que    184 5 
Dieu  n'approuvait  pas,  —  (c'est)  qu'entre  don  Pierre  Sanchiz  qui 
maintenait  l'aigle,  —  et  don  Garcia  à  qui  la  Cuenca  obéit,  —  il  mît 
paix  et  concorde  et  qu'il  y  eût  bonne  égalité.  —  Et  il  fit  tant  çà  et  là 
avec  sa  sagesse ,  —  qu'il  fit  la  paix  entre  eux  deux ,  de  quoi  maint    1 85o 
homme  rirait;  —  pourtant  ils  firent  la  paix  comme  on  fait  en  Lom- 
bardie ,  —  que  l'un  assure  à  l'autre  jusqu'à  ce  qu'il  voie  son  avantage. 
—  Et  alors  les  riches  hommes  avec  grande  vigueiu-  — allèrent  par  la 
Navarre  et  par  la  seigneurie,  —  et  pensèrent  au  mal  qui  sur  eux  vien-    i855 
drait. —  Et  le  vaillant  sire  Eustache,  qui  avait  en  garde  —  la  terre  de 
Navarre  et  ce  qui  en  dépend, — chevaucha  par  la  Navarre  plus  qu'au- 
cun ne  le  voulût,  —  outre  qu'il  n'avait  pas  tort. 


XLVm. 

Outre  qu'il  n'avait  pas  tort  il  était  très-outragé  ;  —  mais  Jésus-    1860 
Christ,  qui  est  vraie  Trinité,  l'aimait, — parce  qu'il  veut  droiture,  et 
paix  et  loyauté.  —  Et  pendant  qu'il  allait  regardant  le  royaume ,  — 
et  le  bourg  de  Saint-Cemin,  par  qui  Dieu  est  honoré , — et  la  Pobla-    i865 

16. 


1 


124         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  sera  per  totz  temps,  si  a  Jhesu  Crist  plat, 

E  qui  la  desfara  que  sia  trainat, 

Et  adoncs  ams  les  borcx  foro  si  acordat 

Que  so  que  lo  valent  N  Estacha  ac  jugat 

Volian  que  s  tengues  e  que  fos  confermad.  1870 

Et  adoncas  les  .xx.,  si  com  eran  juratz, 
fol.  54  1^  Mandego  pels  mayestres,  sels  que  Teran  triât, 

Que  fossan  aytantost  trastotz  apareillatz 

Per  desfar  los  engens,  e  fiisan  derroquat. 

E  'Is  carpentes  que  vigon  dels  .xx.  lor  volontat,  1875 

Anego  los  desfar,  e  foron  aterrat. 

E  quant  foron  desfait  e  tuit  descavillat , 

Dedintz  en  la  dozena  foron  tuit  ensarrat, 

Que  solia  estar  antz  que  fos  Funitat. 

E  quant  lo  ago  fait,  adoncs  fon  embiat  1880 

Un  messager  délivre  per  far  tôt  bon  mandat , 

Ent  al  valent  N  Estacha ,  qui  Dios  gar  de  foldat, 

E  quant  lo  messager  fon  ab  lui  huniat, 

Dyss  le  :  «  Franc  governayre,  entendetz  mon  dictât. 

Lo  bore  de  Sant  Cemin  per  qui  vos  etz  amat,  i885 

E  '1  bore  Sant  Micolau ,  que  son  acompaynnat , 

An  desfait  los  engens ,  e  que  son  debrisat  : 

Per  que  os  pregan ,  car  seynne ,  per  la  vostra  bontat , 

Que  vos  los  tengatz  dreit  aysi  com  fo  jugat.  » 
fol.  54  >•  E  lo  valent  N  Estacha  fo  ben  tost  acordat,  1890 

E  dyss  le  :  «  Messager,  yl  so  ben  conseyllat. 

Digas  les  qu'en  .i.  jom  Paris  non  fo  obrat, 

Car  petit  a  petit  es  Tome  assenât, 

E  qu'ap  bona  sofrença  conqueor  li  membrat; 

Mas  yeu  non  puysc  jogar,  car  no  m'o  '1  dizo  '1  dat.  »         1895 

E  '1  messager  s'jen  venc,  quan  ac  près  comiat, 

Em  Pampalon'  als  .xx. ,  qu  els  foron  ajustât, 

E  portet  los  tais  cartas  dont  totz  foron  pagat. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         125 

cion,  vu  qu'entre  les  deux  est  amitié,  —  et  sera  pour  toujours,  s'il 
plaît  à  Jésus-Christ,  —  et  que  (celui)  qui  la  défera  soit  traîné  (à  la 
queue  d'un  cheval), — et  alors  les  deux  bourgs  lurent  ainsi  d'accord 
—  qu'ils  voulaient  que  ce  que  le  vaillant  sire  Eustache  avait  jugé  —    1870 
se  tînt  et  fut  confirmé. — Et  alors  les  vingt,  comme  ils  en  avaient  prêté 
serment,  — mandèrent  aux  maîtres  (  ingénieiu*s  ) ,  ceux  qui  étaient 
choisis,  —  qu'ils  fiissent  sur-le-champ  tout  préparés  —  à  défaire  les 
machines ,  et  qu'elles  fussent  renversées.  — Et  les  charpentiers ,  quand    ^^1^ 
ils  virent  la  volonté  des  vingt,  —  allèrent  les  défaire,  et  elles  lurent 
jetées  à  terre. — Et  quand  elles  lurent  défaites  et  toutes  démontées, — 
à  l'intérieur  dans  la  douzaine  elles  lurent  toutes  enfermées, — vu  qu'il 
soûlait  être  (ainsi)  avant  que  l'union  existât.  —  Et  quand  ils  l'eurent    i88o 
fait,  alors  fiit  envoyé  —  un  messager  expéditif  poiur  faire  toute  bonne 
commission ,  —  jusqu'au  vaillant  sire  Eustache ,  que  Dieu  garde  de 
folie.  —  Et  quand  le  messager  fut  avec  lui  réuni,  —  il  lui  dit  : 
«Franc  gouverneur,  entendez  mon  message.  —  Le  boiu^  de  Saint-    i885 
Cemin  par  qui  vous  êtes  aimé ,  —  et  le  bourg  Saint-Nicolas ,  qui  sont 
de  compagnie,  — ont  défait  les  machines,  et  elles  sont  brisées  :  — 
c'est  pourquoi  ils  vous  prient,  cher  seigneiur,  par  votre  bonté,  — que 
vous  leur  teniez  droit  ainsi  qu'il  fut  jugé.  »  —  Et  le  vaillant  sire  Eus-    1890 
tache  fut  bientôt  décidé,  —  et  lui  dit  :  «  Messager,  ils  sont  bien  avisés. 

—  Dites-leur  qu'en  un  jour  Paris  ne  fut  pas  fait, — car  peu  à  peu 
rhonune  devient  sensé, — et  avec  bonne  soufifrance  acquièrent  les 
intelligents  ;  —  mais  je  ne  puis  jouer,  car  les  dés  ne  me  le  disent  pas.  »    1895 

—  Et  le  messager  s'en  vint ,  quand  il  a  pris  congé ,  —  à  Pampelune 
aux  vingt,  vu  qu'ils  furent  assemblés,  —  et  leur  porta  telles  lettres 
dont  tous  fiu^ent  contents.  —  Et  sur  ces  entrefaites  les  barons  de 
marque  —  qui  étaient  en  Navarre ,  eurent  un  mauvais  accord  ;  —  et  je    1 900 
vous  dirai  quel  il  fut,  si  bien  il  est  écouté. — Ils  apportèrent  des  lettres 


126  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  z  ab  aquestas  novas  li  baron  seynnalat 
Que  z  eran  de  Navarra,  ago  un  mai  tractât;  1900 

E  diray  vos  quai  fo,  si  ben  es  escoutat. 
Els  aporteron  cartas  fermas  e  maint  traslat 
Del  bon  rey  de  Castela  qu'es  N  Anfos  apelat  ; 
E  don  Gonçalvo  Ivaynnes  ac  tôt  aysso  pessat , 
E  venc  ai  pros  N  Estacha  molt  ben  acompaynat  1 905 

E  ab  lui  maynt  ricomes  e  mainta  podestat» 
E  dyss  al  pros  N  Estacha  :  «  Lo  bon  rey  poderat , 
for  55  r'  N  Anfos,  cel  de  Castela,  nos  vol  far  grant  bontat  ; 
Quar  el  nos  vol  dar  trevas  troa  .xv.  ans  passât, 
E  que  om  de  Castela,  on  es  tota  plantât,  1910 

'  Puyssqua'n  traire  totz  ço  que  z  era  devedat. 
Pero  en  aital  guisa  eç  aiço  autregat 

Que  la  jove  reyna,  qui  Dios  gart  de  peccat. 

No  acuilla  om  en  Navarra  ni  en  sa  eretat 

Mas  ab  .x.  cavales  de  cels  que  son  privât,  1915 

E  que  Frances  no  y  sian  de  ça  Is  portz  aibergat. 

E  ssy  nos  aiso  fan ,  nos  serem  abastat  ; 

E  si  o  desdizen,  serem  molt  gerregat; 

Quar  le  rey  de  Castela  es  trop  apoderat  : 

E  destruira  nos  totz,  e  serem  desterrat  :  1920 

Fer  que  os  dizem,  N  Estacha,  eras  siatz  membrat, 

E  rresponet[z]  aysi  com  omme  asenat.  » 

E  lo  valent  N  Estacha,  a  qui  es  saber  dat, 

Ac  en  son  cor  dolor  com  omme  desperat, 

De  la  jove  reyna,  e  près  le  pietat  1925 

fol.  55  v"  Qu  aysi  la  desgitavan  de  trastot  son  régnât. 

E  dyss  a  don  Gonçalvo  :  «  Seynner,  ço  m'es  pessat 

Qu'on  faça  tan  gran  erra  ni  tan  gran  malv[e]stat 

Que  contra  la  regina  faça  nuill  ermandat, 

Car  yeu  i  son  per  ela ,  e  son  dreit  ay  jurât  ;  1 93o 

E  ssy  lo  seu  dopnage  era  per  mi  obrat, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  127 

signées  et  mainte  copie  —  du  bon  roi  de  Castille  qui  est  appelé  le 
seigneiir  Alphonse  ; — et  donGonçalvo  Ibanez  eut  imaginé  tout  cela, — 
et  il  vint  au  preux  sire  Eustache  très-bien  accompagné, —  et  avec  lui    i^os 
maint  riche  homme  et  mainte  autorité,  —  et  il  dit  au  preux  sire  Eusta- 
che :  •  Le  bon  roi  puissant ,  —  le  seigneur  Alphonse  celui  de  Castille , 
nous  veut  faire  grand'  bonté;  —  car  il  nous  veut  donner  des  trêves 
jusqu'à  quinze  ans  accomplis,  —  et  (permettre)  que  de  Castille,  où    1910 
tout  est  en  abondance,  — *  on  en  puisse  tirer  tout  ce  qui  était  pro- 
hibé. — Pourtant  cela  est  octroyé  de  telle  sorte-—  que  la  jeune  reine, 
que  Dieu  garde  de  péché,  —  n'accueille  personne  en  Navarre  ni  en 
son  héritage  —  avec  plus  de  dix  chevaliers  de  ceux  qui  sont  (ses)    1915 
intimes,  —  et  que  les  Français  n'y  soient  par  deçà  les  ports  hé- 
belles.  —  Et  si  nous  faisons  cela ,  nous  serons  dans  l'abondance  ;  — 
et  si  nous  refusons,  nous  serons  fort  guerroyés;  —  car  le  roi  de  Cas- 
tille est  excessivement  puissant,  —  et  il  nous  détruira  tous,  et  nous    1920 
serons  chassés:  —  c'est  pourquoi  nous  vous  disons,  sire  Eustache, 
maintenant  soyez  prudent, —  et  répondez  ainsi  comme  homme  Sensé.  »* 
—  Et  le  vaillant  sire  Eustache,  à  qui  savoir  est  donné, — eut  douleur 
en  son  cœur  comme  homme  désespéré,  — poiu-  la  jeune  reine,  et    192$ 
pitié  lui  prit, — vu  qu'ainsi  on  la  jetait  hors  de  tout  son  royaume.  — 
Et  il  dit  à  don  Gonçalvo  :  «  Seigneur,  cela  m'est  pénible  —  qu'on 
fasse  si  grande  faute  et  si  grande  méchanceté  —  comme  de  faire 
ime  ligue  contre  la  reine, — car  je  suis  ici  pour  elle,  et  son  droit  j'ai    »9^o 
juré;  —  et  si  son  dommage  était  par  moi  causé,  —  aujomrd'hui  du 
titre  de  traître  je  ne  serais  délivré,  —  et  le  roi  de  France  ne  m'a  pas 
envoyé  ici  —  pour  lui  faire  trahison  ni  choses  outrageuses.  —  Avant    19^5 
que  j'accorde  ce  que  vous  avez  imaginé,  — je  veux  que  du  château. 
d'Estella  je  sois  dépouillé,  —  et  qu'on  me  démembre  tout  et  que  je 
sois  mis  en  quartiers;  —  car  point  du  roi  de  France  je  n'ai  telle  per- 


128         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Enuec  per  traidor  no  sseria  restaurât, 
Ni  ges  lo  rey  de  França  no  m'a  ça  embiat 
Per  far  li  traicios  ni  faytz  desmesurat. 

Enantz  que  y  eu  autregue  ayso  qu'avetz  pessat,  1935 

Vuyll  sia  del  castel  d'Estela  despenat, 
E  qu'on  tôt  me  dessembre  e  que  sia  carterat  ; 
Quar  ges  del  rey  de  França  no  y  a  tal  comiat 
Que  contra  la  reyna  faga  nuyll  mai  pensât.  » 
E  d  adoncs  ii  baron  foromoit  esfelnat,  19^0 

Car  non  complia  ço  qu'avian  cossirat; 
Mas  Dios  non  voc  soffirir. 

XLIX. 

Mas  Dios  non  voc  sofifrir,  que  es  reys  celestiai , 
foi.  56  r*  Que  N  Estacha  fes  res  per  que  fos  desleyai; 

E  'Is  baros  de  Navarra  e  cels  qu'eran  cabdais  194s 

Ago  molt  gran  dolor  e  coratges  mortal. 

Car  so  que  avian  pessat  non  vaiia  un  didai. 

E  pessero  tal  fait  que,  si  s  fes,  fora  mal: 

Pero  cel  que'l  pesset  non  era  trop  leyal. 

Los  baros  e  'Is  ricomes  ago  acort  aital  1950 

Com  le  valent  N  Estacha  gitesan  del  reyal. 

E  vengon  ent  a  lui ,  cascus  per  son  cabal  ; 

E  quant  foro  ensemble  ab  iuy  dintz  son  osdal, 

Dysso  li  :  «  Govemayre ,  nostre  Seynnor  vos  sal  I 

Le  bon  rey  de  Castela,  cel  quen'  es  principal,  1955 

Qui  es  Brucs  e  Toledo  e'is  portz  de  Muradal, 

A  gitat  de  Castela  ab  corage  mortal 

Lop  Dies  [d]e  Bisquaya,  que  i  toi  son  comtal, 

E  don  Simon  Ruytz,  que  z  era  son  vassal; 

Car  trastota  Navarra  n  avian  gitat  a  mal.  i960 

E  z  els  aman  Navarra  de  bon  amor  coral , 
foi.  56  v"  E  son  vengutz  a  nos ,  peryllatz ,  ses  caval , 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  129 

mission  —  que  contre  la  reine  je  fasse  aucun  mauvais  dessein.  ■  —  Et    "9*" 
alors  les  barons  furent  très-irrités ,  —  car  il  n'accomplissait  pas  ce 
qu'ils  avaient  comploté; —  mais  Dieu  ne  (le)  voulut  pas  souflrir. 


XLIX. 
Mais  Dieu ,  qui  est  roi  céleste  ,  ne  voulut  pas  souffrir  —  que 
Eustache  Ht  rien  par  quoi  il  fût  déloyal;  —  et  les  barons  de  Nav 
et  ceux  qui  étaient  chefs  —  eurent  très-grande  douleur  et  haine  n 
telle,  —  car  ce  qu'ils  avaient  machiné  ne  valait  pas  un  dé  k  coui 
—  Et  ils  pensèrent  chose  telle  qui,  si  elle  se  fît,  serait  mal: 
pour  cela  celui  qui  l'imagina  n'était  pas  très-loyal.  —  Les  baron 
les  riches  hommes  eurent  im  accord  tel  —  qu'ils  chassassent 
royaume  le  vaillant  sire  Eustache.  —  Et  ils  vinrent  jusqu'à  lui,  « 
cun  pour  sa  part;  —  et  quand  ib  furent  ensemble  avec  lui  dans 
logis,  —  ils  lui  dirent  :  «  Gouverneur,  Notre-Seigneur  vous  sauve 
Le  bon  roi  de  Castille,  celui  qui  en  est  prince,  —  à  qui  appart 
Bm^s  et  Tolède  et  les  ports  de  Muradelle,  —  a  jeté  hors  de  Cas 
avec  haine  mortelle  —  Lope  Diez  de  Biscaye,  vu  qu'il  lui  enlève 
comté ,  —  et  don  Simon  Ruyz ,  qui  était  son  vassal  ;  —  car  ils  ava 
mis  à  mal  toute  la  Navarre.  —  Et  eux  ils  aiment  la  Navarre  de 


r.  us  u  octerhe  de  dit- 


130         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Que  nos  los  acuillam  ab  convenenca  aylal , 
Que  si  om  en  Navarra  ni  en  tôt  io  sesal 
Fazia  om  d'Espaynna  ningun  tort  criminai,  19^5 

Que  z  els  o  deffendessan  ab  cor  martiriai, 
E  que  contra  Castela  mostrassen  lor  seynnal. 
E  si  los  aquyllem  de  bon  amor  coral, 
Nos  non  temem  Castela  ni  son  leon  campai  : 
Per  que  os  juram,  N  Esiacha,  per  le  cor  san  Marçal,        1970 
Que  z  esta'compaynna  nos  sera  cominal, 
E  nos  que'ls  ajudem  senes  cor  desleyal, 
Si  om  entrava  en  lur  terra  ni  talavan  fruital. 
E  acosseyllem  nos  en  aysso  que  mas  val.  » 
E  lo  valent  N  Estacba  respos  per  son  cabai  :  197^ 

«  Seynnos ,  de  tôt  profeit  de  Navarra  mi  quai , 
E  a  las  vilas  y  a  vos  crey  que  faç'  autretal.  » 
E  z  al  castel  dels  Arx ,  on  n'a  maint  bel  cantal , 
Dessos  en  la  bertresca,  endreit  lo  verial, 
foi.  57  r**  Fon  de  tota  NavaiTa  lo  coseyll  gênerai.  1980 

E  'Is  baros  de  Navarra  messo  s  dintz  un  corral, 
Salp  de  don  Pero  Sanchetz  ab  Taygle  inperial, 
E  disso  :  «  Er  muira  N  Estacba  el  senescal, 
Que  no'i  valdra  fort  salsa  ni  beure  de  barrai.  » 
Mas  lo  ver  Dios,  que  nasc  en  la  nuit  de  Nadal,  1983 

L'avia  en  sa  comanda  e  dedintz  son  poital; 
E  crei  fos  en  abril,  prop  la  festa  pascal, 
Que  l'aura  dolça  broylla  en  la  flor  el  pradal, 
En  calendas  de  may. 

L. 

En  calendas  de  may  fo  us  grantz  mais  parlatz  1990 

Dintz  lo  castel  dels  Ars,  ques  fortz  e  ben  terrât  z. 
Lay  y  venc  Lop  Dies  e  maint  omme  ondratz , 
E  don  Simon  Ruitz  molt  ben  acompaynnatz , 


\ 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  131 

amour  cordial,  —  et  sont  venus  à  nous,  à  travers  les  dangers,  sans 
cheval,  —  poiur  que  nous  les  accueillions  à  cette  condition,  —  que  si 
en  Navarre  ni  dans  tout  le  pays  —  on  faisait  devers  Espagne  aucun    1965 
tort  criminel,  —  qu'ils  le  défendraient  avec  courage  de  martyr,  — 
et  que  contfe  la  Castille  ils  montreraient  leur  étendard.  —  Et  si  nous 
les  accueillons  de  bonne  amitié  cordiale ,  —  nous  ne  craignons  pas  la 
Castille  ni  son  lion  en  plein  champ  :  —  c'est  pourquoi  nous  vous    «970 
jurons,  sire  Eustache,  par  le  corps  de  saint  Martial,  —  que  cette 
compagnie  nous  sera  commune,  —  et  que  nous  les  aiderons  sans  cœur 
déloyal ,  —  si  on  entrait  en  leur  terre  et  taillait  leur  récolte.  —  Et 
nous  nous  décidons  pour  cela,  vu  que  cela  vaut  mieux.  »-r-Et  le  vail-    >975 
lant  sire  Eustache  répondit  pour  sa  part  :  —  «  Seigneiurs,  j'ai  souci  de 
tout  le  profit  de  la  Navarre,  —  et  aux  villes  et  à  vous  je  crois  qu'il 
en  convient  tout  autant.  »  —  Et  au  château  de  los  Arcos,  où  il  y  a 
mainte  belle  construction,  —  au-dessous  du  rempart,  en  face  la  ver- 
rière, —  fut  le  conseil  général  de  toute  la  Navarre.  —  Et  les  barons    19^0 
de  Navarre  se  mirent  dans  un  coiu*s ,  —  sauf  don  Pierre  Sanchez  à 
l'aide  impérial ,  —  et  dirent  :  «  A  présent  meure  sire  Eustache  le  sé- 
néchal, —  vu  que  ne  lui  vaudra  forte  sauce  ni  boisson  de  bai^l.  » — 
Mais  le  vrai  Dieu,  qui  naquit  en  la  nuit  de  Noël,  —  l'avait  en  sa    19^5 
garde  et  dans  son  portail;  —  et  je  crois  que  ce  fut  en  avril,  proche 
la  fête  de  Pâques,  —  que  le  doux  zéphyr  surgit  en  la  fleur  au  pré, 
—  dans  les  calendes  de  mai. 


L. 

Dans  les  calendes  de  mai  fut  im  grand  mal  discuté  —  dans  le  châ-    1990 
teau  de  los  Arcos ,  qui  est  fort  et  bien  entouré  de  fossés.  —  Là  y 
vint  Lope  Dias  et  maint  homme  honoré ,  —  et  don  Simon  Ruiz  très- 


132         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  foro  el  paiiador  totz  esem  ajustatz. 

E  don  Gonçalvo  Hyvaynnes  se  ffon  en  pes  levatz,  1995 

E  dyss  :  «  Govemador,  entendetz  est  dictatz. 

Le  seynnor  de  Castela  es  molt  appoderatz , 
fol.  57  v"  E  don  Lop,  qu'aysi  es,  es  de  terra  gitatz, 

E  don  Simon  Ruitz,  e  1  tolc  sas  eretatz. 

E  so  vengutz  a  vos  per  Dio  que'ls  Taouyllatz  aooo 

E  que  dintz  en  Navarra  per  nos  sian  albergatz; 

E  si  om  en  Inr  terra  era  vengutz  armatz 

Per  destruire  lo  Im*,  que  fossan  ajudatz , 

E  z  eli  que  ns  ajudo,  e  totz  lor  parentatz, 

E  d  a  mort  e  z  a  vita  syam  acompaynnatz.  »  aoos 

Ayssi  foron  ios  faitz  e  los  ditz  autreiatz 

Per  trastotz  los  ricomes  e  per  las  podestatz 

E  pel  valent  N  Estacha ,  pero  era^n  duptatz , 

E  per  las  bonas  vilas  e  pels  acoseyllatz. 

E  la  cort  se  partie  lendeman  a  totz  latz.  aoio 

E  lo  valent  N  Estacba  cavalget  molt  pessatz; 

E  venc  en  Pampalona,  on  es  de  cor  amatz, 

El  bore  de  Sant  Cemin,  or  fan  sas  volontatz. 

Els  baros  de  Navarra  anego  s^en  pagatz , 

Cascus  a  son  osdal,  on  era  deseiatz.  301 5 

fol.  58  r*  E  quan  vigon  qu'el  mes  en  qu'eran  fon  passatz , 

Joban  Alfonso  venc,  golfayno  desplegatz, 

E  z  ap  lui  cavales  qu'eran  sos  comandatz, 

E  mainta  bona  gent  ab  mayntz  om  esforçatz  ; 

Car  del  rey  de  Castela  avian  comiatz  2030 

Qu'intrassen  en  Biscaya  e  que  fosan  talatz , 

E  sobre  don  Simo  e  que  fos  barregatz. 

E  vengo  muit  grans  gentz  e  grantz  cominaltatz 

De  sobre  don  Simon  que  z  era  avantatz. 

E  d  adoncs  Lop  Dies  anet  s'en  molt  quitatz  3025 

A  don  Simon  Valer  ap  totz  sos  acostatz; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  133 

bien  accompagné,  —  et  ils  furent  au  parloir  tous  ensemble  réunis. 

—  Et  don  Gonçalvo  Ibanez  se  fut  levé  en  pieds,  —  et  dit  :  «  Gou-    199s 
vemeur,  entendez  ces  paroles.  —  Le  seigneiu^  de  Castille  est  très- 
puissant,  —  et  don  Lope,  qui  est  ici ,  est  de  (saj  terre  cbassé,  —  et 

don  Simon  Ruiz ,  et  il  lui  enleva  ses  biens.  —  Et  ils  sont  venus  à  vous    tooo 
pour  Dieu  (afin)  que  vous  les  accueilliez  —  et  que  dans  la  Navarre  par 
nous  ils  soient  hébergés  ;  —  et  si  dans  leur  terre  on  était  venu  armé — 
pour  détruire  le  leur,  quils  fiissent  aidés, — et  eux  qu'ils  nous  aident, 
et  tous  leurs  parents,  —  çt  à  la  mort  et  à  la  vie  soyons  associés.  »  —    aoos 
Ainsi  furent  les  faits  et  les  paroles  arrêtés — par  tous  les  riches  hommes 
et  par  les  autorités — et  par  le  vaillant  sire  Eustache,  pourtant  il  avait 
des  doutes,  —  et  par  les  bonnes  villes  et  par  les  conseillers.  —  Et  la    aoio 
cour  se  sépara  le  lendemain  de  tous  côtés.  —  Et  le  vaillant  sire 
Eustache  chevaucha  très-rêveur;  —  et  il  vint  à  Pampelune,  où  il  est 
aimé  de  cœur,  —  au  bourg  de  Saint-Cernin ,  où  (les  habitants]  font 
sa  volonté.  —  Et  les  barons  de  Navarre  s'en  allèrent  contents,  —  cha-    aois 
cun  à  son  logis,  où  il  était  désiré.  —  Et  quand  ils  virent  que  le 
mois  dans  lequel  ils  étaient  fut  passé,  —  Jean  Alphonse  vint,  gonfa- 
non  déployé ,  —  et  avec  lui  chevaliers  qui  étaient  ses  recommandés , 

—  et  maintes  bonnes  gens  avec  maint  homme  vigoureux;  —  car  du    2020 
roi  de  Castille  ils  avaient  permission  —  qu  ils  entrassent  en  Biscaye 

et  qu'ils  fissent  des  abatis ,  —  et  (qu'ils  courussent]  sur  don  Simon 
et  qu'ils  le.  circonvinssent.  —  Et  vinrent  beaucoup  de  gens  en 
grandes  multitudes  —  sur  don  Simon  qui  était  en  avant.  —  Et  ioa5 
alors  Lope  Diez  s'en  alla  très-empressé  —  à  don  Simon  Valer  avec 
tous  ses  affîdés;  —  et  quand  ils  furent  ensemble,  ils  virent  qu'ils 
avaient  le  dessous.  —  Et  il  envoya  en  Navarre  des  messagers  expédi-  ' 

tifs  —  jusqu'au  vaillant  sire  Eustache  avec  des  écrits  scellés  - —  (por-    3o3o 
tant)  comment  tous  les  deux  le  priaient  et  qu'il  eût  la  bonté  —  qu'il 


134  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  quan  ensemble  foro,  viro  qu'eran  sobratz. 
E  trames  en  Navarra  messages  abrev^tz 
Ent  al  valent  N  Estacha  ab  escriut  sagelatz 
Com  ams  .ij.  le  pregavan  e  fos  sa  pietatz  aoSo 

Que  lor  vengues  acorrer,  el  e  totz  sos  barnatz. 
Et  adonquas  N  Estacha,  com  om  qu'era  senatz. 
Trames  per  los  ricomes  e  pels  baros  triatz , 
M,  58  v*  E  vengo  tuit  a  lui  trop  ben  encavalgatz, 

Complitz  de  totas  armas,  ab  les  escutz  pintatz;  2o3s 

E  pero  tais  y  venc  que  sabi*  els  mandatz, 
E  vengo  en  Pampalona,  que  z  es  nobla  ciptatz. 
Lay  fo  don  Père  Sanchitz ,  qu'es  d'aygla  seynnalatz , 
E  1  valent  don  Garcia  ab  escutz  bastonatz, 
E  don  Gonçalvo  Hyvaynnes  ap  pendos  escaçatz,  ao4o 

E  '1  pros  don  Corbaran  qu'es  per  sen  restam*atz , 
E  may[n]lz  d'autres  baros  e  mai[n]tz  om  coragatz. 
E  quant  dintz  Pampalona  foron  totz  asemblatz, 
Lay  fon  grant  le  concilis  e  mai[n]tz  om  asenatz, 
E  fo  y  Sant  Cristofos,  et  el  cart  es  cridatz,  2o45 

E  Quascant  e  Bidaurre  e  Let  qu'es  molt  sobratz. 
E  quant  for'  un  dyjos  totz  esems  enserrats, 
Fom  grant  le  parlament. 

LI. 

Le  parlament  fon  grantz  e  totz  esteron  quetz, 
E  'N  Estacha  lor  dyss  :  «  Eras  m'escoltaretz.  aoSo 

Lop  Dies  de  Bisquaya,  cel  que  porta  '1  lobetz, 
fol.  59  r*  E  don  Simon  nos  a  embiatz  messages 

Que  sapiam  de  cert  et  ayssi  que  o  trobaretz, 

Que  los  Castelas  entran  ab  lanças  y  ab  dartz, 

E  los  ardo  lur  terra  e  'Is  omes  e  'Is  rosetz,  ao55 

E  que  'Is  ane  'judar,  e  deman  si  vendretz.  » 

E  don  Gonçalvo  Ivaynnes,  qu'es  un  pau  renaudetz, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  135 

leur  vint  porter  secours,  lui  et  tous  ses  barons.  —  Et  alors  sire 
Eustache,  conune  homme  qui  était  sensé,  —  envoya  vers  les  riches 
hommes  et  vers  les  barons  d'élite ,  —  et  ils  vinrent  tous  à  lui  très-bien 
montés, — garnis  de  toutes  armes,  avec  les  écus peints; — et  pourtant    2o35 
tel  y  vint  qui  savait  les  ordres,  —  et  ils  vinrent  à  Pampelune,  qui 
est  noble  cité.  —  Là  fut  don  Pierre  Sanchiz,  qui  est  distingué  par 
Taigle,  —  et  le  vaillant  don  Garcia  avec  écu  à  bandes,  —  et  don  Goh,-    aoào 
çalvo  Ibanez  avec  des  pennons  tachetés,  —  et  le  preux  don  Corba- 
ran  qui  est  de  sens  garni ,  —  et  maints  autres  barons  et  maint  homme 
de  courage.  —  Et  quand  dans  Pampelune  ils  furent  tous  assemblés, 
—  là  fiit  grand  le  conseil  et  (il  y  eut)  maint  homme  sensé,  —  et  Saint-    2045 
Christophe  y  lut,  et  est  proclamé  le  quatrième,  — et  Cascante  et 
Bidaurre  et  Lete  qui  est  très-soiunis.  —  Et  quand  ils  furent  un  jeudi   ' 
tous  ensemble  enfermés ,  —  le  parlement  fut  grand. 


U. 

Le  parlement  fut  grand  et  tous  furent  tranquilles,  —  et  sire  Eus-  ao5o 
tache  leur  dit  :  «  A  présent  vous  m'écouterez.  —  Lope  Diez  de  Bis- 
caye ,  celui  qui  porte  les  loups ,  —  et  don  Simon  nous  a  envoyé  des 
messagers  —  pour  que  nous  sachions  positivement  et  ainsi  que  vous 
le  trouverez ,  — r-  que  les  Castillans  entrent  avec  lances  et  avec  dards,  — 
et  leur  brûlent  lemr  terre  et  les  hommes  et  les  (blés)  roux,  —  et  2055 
(ils  prient)  que  je  les  aille  aider,  et  je  (vous)  demande  si  vous  vien- 
drez.  »  —  Et  don  Gonçalvo  Ibanez,  qui  est  un  peu  petit  renard,  — 


136         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Dyss  le  :  «  Govemador,  mester  a  que  i  anietz  ; 

E  las  fortz  convenenças  e  *ls  sagramentz  tendretz, 

E  lor  dreitz  e  lors  terras  ab  totz  nos  defeiidretz;  ao6o 

Car  els  nos  defendrian  de  cor,  ayso  creietz. 

E  pesatz  del  anar,  prec  vos,  e  no  y  tardetz; 

Car  nos  em  aprestatz,  que  no  y  fayll  botonetz.  » 

Mais  alcun  de  Navarra  que  sap  pron  dels  abetz, 

Avia  un  mal  tractatz  que  for  adereretz  :  «o65 

E  '1  e  *N  Simo  e  'N  Lop  parleron  totz  soletz, 

E  dyss  los  enaisi  :  «  Sabetz  vos  que  faretz  ? 

Entre  vos  e  'N  Johan  Alfonso  tractaretz 

Que  bataiUa  campai  a  un  jom  signaretz, 

fol.  59  ?•  E  trastotz  les  Navarrs  a  una  part  metretz,  2070 

E  4  senescal  N  Estacha  conoysser  le  faretz , 
E  la  primera  art  als  Navarrs  donaretz; 
Empero  don  Garcia  e  los  sieus  salvaretz; 
E  quant  la  brega  mescle ,  totz  esems  feriretz 
N  Estacha  el  senescal,  si  que  mort  Tabatretz;  2075 

E  quant  o  auretz  fait,  totz  essems  cridaretz 
Sobre  don  Pero  Sanchitz,  si  que  lo  lancegeretz. 
E  si  o  faitz ,  Navarra  per  totz  temps  may  auretz , 
E  Is  castels  e  las  vilas  e  las  forças  tendretz; 
Car  de  Castela  fora  Navarra  maintas  vetz,  2080 

Si  non  fos  En  Pero  Sanchitz;  mas  er  vo'n  vengaretz.  » 
Enaysi  fo  parlât,  pero  non  fo  secretz, 
Qu'el  bore  de  San  Cemin  se  sap  aquetz  trayetz. 
E'n  un  jom  bel  e  clar  que  Tayre  fom  be  netz , 
N  Estacha  el  govemayre,  baros  e  peonetz,  2085 

Volg'  anar  en  Castela  défendre  els  castels. 
E  dels  borgnes  del  Borcx  fero  als  Menoretz, 

fol.  60  r*  E  disso  a  don  Pontz  :  «  Est  majl]  descobriretz.  » 
E  anego  a  N  Estacha  dels  borgnes  mayoretz, 
E  'N  Pontz  Baldoin  diss  :  •  Seynnor,  e  que  faretz?  2090 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  137 

lui  dit  :  «  Gouverneur,  il  faut  que  vous  y  alliez  ;  —  et  vous  tien- 
drez les  fortes  conventions  et  les  serments ,  —  et  vous  défendrez  leurs    »o6o 
droits  et  leurs  terres  avec  nous  tous  ;  —  car  ils  nous  défendraient  de 
cœur,  croyez  cela.  —  Et  pensez  à  marcher,  je  vous  prie ,  et  n'y  tar- 
dez pas;  —  car  nous  sommes  prêts,  qu'il  ny  manque  pas  un  petit 
bouton.  »  —  Mais  aucun  de  Navarre  qui  sait  assez  de  ruses ,  —  avait    «o65 
un  méchant  traité  qui  serait  exhérédation  :  —  lui  et  le  seigneur  Simon 
et  le  seigneur  Lope  parièrent  tout  seuls ,  —  et  il  leur  dit  ainsi  :  t  Savez- 
vous  ce  que  vous  ferez  ?  —  Entre  vous  et  le  seigneur  Jean  Alphonse , 
vous  traiterez  —  de  sorte   que  vous  assignerez  bataille  rangée  à 
un  (certain)  jour,  —  et  vous  mettrez  tous  les  Navarrais  d'un  côté,  —    2070 
et  vous  leur  ferez  connaître  le  sénéchal  sire  Eustache,  —  et  vous 
donnerez  la  première  place  aux  Navarrais  ;  —  pourtant  vous  sauverez 
don  Garcia  et  les  siens;  —  et  quand  la  mêlée  s'échauffera,  tous  en- 
semble vous  frapperez  —  sire  Eustache  le  sénéchal,  de  sorte  que  mort    ,076 
vous  l'abattrez; —  et  quand  vous  aurez  fait  cela,  tous  ensemble  vous 
crierez  —  sus  à  don  Pierre  Sanchiz,  tellement  que  vous  le  percerez  à 
coups  de  lance.  — Et  si  vous  le  faites,  désormais  vous  aurez  la  Na- 
varre pQur  toujours,  —  et  vous  tiendrez  les  châteaux  et  les  villes  et 
les  forteresses;  —  car  à  la  Castille  la  Navarre  eût  été  maintes  fois, —    ,080 
si  ne  fut  le  seigneur  Pierre  Sanchiz;  mais  aujoiu^d'hui  vous  vous  en 
vengerez.  »  —  Ainsi  il  fut  parié,  poiutant  ce  ne  fiit  pas  en  secret,  — 
car  au  boui^  de  Saint-Cemin  se  sut  ce  complot.  —  Et  en  un  jour  bel 
et  clair  que  l'air  fut  bien  net,  —  sire  Eustache  le  gouverneur,  barons    ,^35 
et  honunes  à  pied,  —  vouliu*ent  aller  en  Castille  défendre  les  châ- 
teaux. —  Et  des  boui^eois  du  Bourg  furent  aux  Minorés,  —  et  di- 
rent à  don  Ponce  :  t  Vous  découvrirez  ce  mal.  »  —  Et  les  plus  no- 
tables des  bourgeois  allèrent  à  sire  Eustache ,  —  et  le  seigneur  Ponce    2090 
Baldoin  dit  :  «  Seigneur,  et  que  ferez-vous  ?  —  Si  vous  allez  en  Cas- 

BIST.  DB  LA  GUBBBB  HB  NAT.  ^  ^ 


138         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Si  anatz  en  Castela,  jamas  no'n  tornaretz; 
Car  vos  etz  si  vendutz  com  fon  Dios  c  aoiaretz , 
Car  la  vos  mataran  celz  en  qui  os  fiaretz  : 
Per  que  os  dizem^  franc  seynne,  que  del  Bore  no  yssiretz, 
E  layssatz  les  anar,  qu'eras  jor  nesabretz.  2095 

E  si  est  coseill  credetz,  bon  vos  hy  trobaretz.  >» 
E  'N  Estacha  lor  dyss  :  «  Faray  so  que  voldretz , 
E  conosc  que  de  cor  toi  temps  mi  amaretz.  » 
E  dyss  als  cavales  :  «  Baros ,  trastot  iretz 
A  'N  Simo  et  a  'N  Lop,  e  vos  presentaretz ,  a  100 

E  de  trastotas  armas  be  vos  arnesquaretz , 
Et  en  lo  lur  défendre  en  re  no  vos  palpetz  ; 
Car  yeu  no  i  puise  ana[r]  pe[r]  ren,  car  no  mi  letz.  » 
E  Us  baros  disso  le  :  «  Seynnor,  e  remandretz.  » 
E  z  el  dyss  lor  que  z  oc.  «  E  doncs  vos  nos  daretz  aio5 

foL  60  V*  Totas  las  messios,  e  dines  trametretz 

E  z  ome  que  escrivia  ayso  que  despendretz.  >» 
E  'N  Estacha  lor  dyss  :  «  Baros ,  no  hy  tardetz  ; 
Per  dines  non  estia,  queu  vuyll  qu  os  n  abastetz  ; 
Mas  non  vos  daria  omme  ,  que  credutz  ne  seretz.  »»  2110 

E  'Is  baros  s'en  aneron  ab  trompas  y  ap  sonetz 
E  seynnas  desplegadas  cornan  y  ap  tamboretz , 
E  'N  Estacha  remas,  co  savi,  cela  vetz 
Ab  los  leials  borgues. 

LU. 

Per  los  leials  borgues  es  N  Estacha  ganditz;  21 15 

E  si  non  les  credes,  fora  mortz  e  delitz. 

E  'Is  baros  de  Navarra  aneron  se  garnitz 

De  las  armas,  mas  no  de  coratges  comphtz. 

E  quant  les  vie  don  Lop ,  foron  ben  acuyllitz  ; 

Mas  alcus  de  Navarra  hy  ana¥an  maritz ,  >  >  30 

Car  lo  mal  que  pessavan  non  era  ben  bastitz. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  139 

tîUe ,  jamais  vous  n'en  reviendrez  ;  —  car  vous  êtes  vendu  tout  comme 
le  fiit  Dieu  que  vous  aimerez ,  —  car  là  ceux  en  qui  vous  vous  fierez 
vous  tueront  :  —  c'est  pourquoi  nous  vous  disons,  franc  seigneur,  que 
du  Boui^  vous  ne  sortirez  pas,  —  et  laissez-les  aller,  vu  qu'actuelle-    «096 
ment  vous. en  saurez  le  jour.  —  Et  si  vous  croyez  ce  conseil,  bien 
vous  vous  en  trouverez.  •  —  Et  sire  Eustache  leur  dit  :  <  Je  ferai  ce 
que  vous  voudrez,  —  et  je  connais  que  de  cœur  toujours  vous  m'ai- 
merez. »  —  Et  il  dit  aux  chevaliers  :  «  Barons,  vous  irez  tous  —  au-    «>oo 
près  de  sire  Simon  et  de  sire  Lope,  et  vous  vous  présenterez,  —  et 
de  toutes  armes  bien  vous  vous  harnacherez, — et  à  le  leur  défendre 
en  rien  ne  vous  tâtez;  —  car  je  n'y  puis  aller  poiu'  rien,  car  cela  ne 
m'est  pas  permis.  »  —  Et  les  barons  lui  dirent  :  «  Seigneur,  et  vous 
resterez.  ■  —  Et  il  leur  dit  que  oui.  «  Et  donc  vous  nous  donnerez    «»o5 
—  toutes  les  dépenses ,  et  vous  enverrez  deniers  —  et  un  hooune 
qui  écrive  ce  que  vous  dépenserez.  ■  —  Et  sire  Eustache  leiu'  dit  : 
■  Barons,  n'y  tardez  pas;  —  que  ce  ne  soit  pas  pour  deniers,  vu  que 
je  veux  que  vous  en  abondiez;  —  mais  je  ne  vous  donnerais  pas  un    mo 
homme ,  vu  que  vous  en  serez  crus.  »  —  Et  les  barons  s'en  allèrent 
avec  trompettes  et  avec  chansons  —  et  enseignes  déployées  avec  cors 
et  tambourins,  —  et  sire  Eustache  resta,  comme  sage,  cette  fois  — 
avec  les  loyaux  bourgeois. 


UI. 

Par  les  loyaux  boui^eois  sire  Eustache  est  préservé;  —  et  s'il  ne    jus 
les  eût  pas  crus,  il  serait  mort  et  détruit.  —  Et  les  barons  de  Na- 
varre s'en  allèrent  garnis  —  de  leurs  armes,  mais  non  pas  pleins  de 
courage.  —  Et  quand  don  Lope  les  vit,  ils  fiu^ent  bien  accueillis  ; 
—  mais  aucuns  de  Navarre   y  allaient  marris,  —  car  le  mal  qu'ils    a  no 

18. 


140         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  trastuit  ii  Navarr  ab  corages  aybitz , 

E  don  Simon  e  'N  Lop  foron  ben  affortitz , 
fol.  6i  r*  E  feron  parlament  dedintz  us  prat  florite; 

E  quan  els  se  pertigo,  fun  aital  inr  chanzitz  nsS 

Que  a  Nager  anessan  or  es  lo  fort  bastitz. 

E  lendema  maitin  quel  soyls  fon  esclaritz, 

Armero  s'  e  puyero  sobre  los  Arabitz , 

E  *nt  a  Nagera  tengo  per  les  camitz  politz  ; 

E  quan  foro  en  Lorca  e  s'en  foro  sayzitz,  aiSo 

Ane  contra  lor  non  fo  fait  brega  ni  repitz , 

Ni  per  lor  contrastar  no  y  fo  nuilltz  om  yssitz  : 

Per  que  z  els  s'en  tomero  sen  far  que  deschauzitz , 

Car  anc  re  no  y  talero  ni  traisso  de  raitz  ; 

E  vengo  en  NavaiTa  com  ornes  escamitz,  ai 35 

Car  lo  valent  N  Estacha  no  y  era  descofitz. 

E  si  don  Père  Sanchitz  non  fos  tan  poderitz 

De  cavales  e  d'omes,  eli  fora  traitz; 

Mas  de  bona  compaynna  era  ben  seynnoritz  ; 

Quar  non  li  tengra  pro  fortz  auzbe[r]c  ni  politz,  ^i^o 

Ni  maça,  ni  escut,  ni  sos  elmes  forbitz, 
fol.  61  ¥•  Que  z  el  no  fos  feritz  ab  maint  feir  coladitz, 

Que'ls  jocx  era  bastitz  ab  las  mortals  embitz  ; 

Mas  no  lo  voc  sofirir  lo  ver  Santz  Espiritz. 

E  d  adoncs  li  Navarr  se  foron  departitz  n^s 

Dels  Castelas  sens  c'om  non  fo  mortz  ni  feritz , 
E  presson  comiatz. 

un. 

E  presson  comiatz  ;  e  quan  venc  a  Falbor , 

Cavalgan  totz  ensembles  de  molt  granda  vigor, 

Dreit  ent  a  Pampalona,  que  Dios  te[n]g'  ab  honor.  ii5o 

E  quant  foro  el  camin,  don  Gonçalvo  dyss  lor  : 

«  Seynos ,  pariem  ensemble ,  e  no  y  farem  error .  » 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  141 

rêvaient  n  était  pas  bien  bâti.  —  Et  tous  les  Navarrais  avec  un  cou- 
rage parfait,  —  et  don  Simon  et  le  seigneur  Lope  furent  bien  affer- 
mis, —  et  firent  parlement  dans  im  pré  fleiu'i;  —  et  quand  ils  se  se-    aiaS 
parèrent,  leur  avis  fiit — qu'ils  allassent  à  Nagera,  où  le  fort  est  bâti. 

—  Et  le  lendemain  matin  que  le  soleil  fiit  briUant,  —  ils  s'armèrent 
et  montèrent  sur  les  (chevaux)  arabes,  —  et  jusqu'à  Nagera  ils  se  diri- 
gèrent par  les  chemins  unis;  —  et  quand  ils  furent  en  Lorca  et  s'en    2i3o 
furent  saisis,  —  oncques  contre  eux  il  ne  fut  fait  hostilité  ni  retard, 

—  ni  pour  leur  résister  n'y  fut  nul  honune  sorti  :  —  c'est  pourquoi 
ils  s'en  retournèrent  sans  faire  sinon  les  malavisés, — car  oncques  ils 

n'y  coupèrent  ni  ne  déracinèrent  rien.  —  Et  ils  vinrent  en  Navarre    2  «35 
comme  gens  bafoués,  —  car  le  vaiUant  sire  Eustache  n'y  était  pas  dé- 
confit. —  Et  si  don  Pierre  Sanchiz  ne  fût  tant  puissant  —  de  che- 
valiers et  d'honunes,  il  eût  été  trahi;  —  mais  il  était  à  la  tète  de 
bonne  compagnie  ;  —  car  ne  le  garantirait  pas  fort  haubert  et  poli ,    a  1 4o 

—  ni  masse ,  ni  écu ,  ni  son  heaume  fourbi ,  —  qu'il  ne  fût  firappé 
avec  maint  fer  coulant,  —  vu  que  le  jeu  était  engagé  avec  de  mortels 
invits;  —  mais  le  vrai  Saint-Esprit  ne  voulut  pas  le  souffrir.  —  Et    a  145 
alors  les  Navarrais  se  furent  séparés  —  des  Castillans  sans  que  per- 
sonne fut  tué  ni  blessé ,  —  et  ils  prirent  congé. 


Lm. 

Et  ils  prirent  congé;  et  quand  vint  l'aube,  —  ils  chevauchent  tous 
ensemble  avec  moult  grande  vigueur,  —  droit  vers  Pampelune,  que    ai 50 
Dieu  tienne  en  honneur.  —  Et  quand  ils  furent  en  chemin,  don 
Gonzalvo  leur  dit  :  —  «  Seigneiu^ ,  parlons  ensemble ,  et  nous  n'y 


142         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  'Isbaros  e  'Js  ricomes,  cels  qu'eran  celador, 
Entrego  en  un  prat  ont  paria  verdor  ; 

E  quant  lay  foro  intratz  e  foro  darredor,  ai 55 

Dyss  Fus  :  «  E  que  farem  d'aquest  govemador  ? 
Que  si  el  esta  gaire ,  vendrem  ab  desonor. 
Quant  tram  esse  m  per  el,  ferem  moit  grant  folor; 
E  cuyeguem  ben  far,  e  ferem  lo  peyor. 
fol.  62  r»  E  prengam  y  coseili,  sino,  pei  Salvador,  2160 

Antz  que  venga  lo  tems  que  zom  dis  de  pascor, 
El  tendra  de  Navarra  le  plus  fort  e  1  millor. 
E  pessem  que  s'en  ane  al  rey  cuy  es  la  flor; 
Car  yeu  crey  qu'ap  tomes,  dont  totz  avem  sabor, 
Nos  toldra  los  castels,  dont  poys  n'aurem  dolor,  2165 

E  puys  puyra  nos  dire  que  totz  em  traydor  : 
Per  que  pregam  coseyll  com  s'en  ane  ayllor, 
E  doncas  digam  le  ab  semblança  d'amor 
Que  s'en  tom'  en  sa  terra  senes  tota  rumor.  » 
Et  acorderon  s'y  li  bon  e  '1  sordeior,  2170 

E  messo  s'el  camin,  e  '1  jom  ac  resplandor; 
E  vengo  en  Pampalona ,  qui  apretz  d  a  color 
Per  abayssar  N  Estacha. 

UV. 

Per  abayssar  N  Estacha  s'anego  acordar, 
E  cascus  lendema  venc  le  humiliar;  3175 

E  z  el  acuyllic  lor  ab  semblança  d'amar, 
E  demandet  de  novas  ab  ris  et  ab  jogar. 
M.  62  V*  Lay  viratz  départir  e  grant  festa  menar. 

E  quant  venc  al  partir  que  s'en  volgo  anar, 

Dysso  '1  tuit  ly  ricome  qu'ab  ei  volian  parlar;  2180 

E  '1  pros  govemador  N  Estacha ,  qui  Dios  gar , 

Dis  que  ben  li  plazia ,  et  anego  s  setiar 

Que  dintz  Sant  Frances  fossan  les  razos  escoutar. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  143 

ferons  pas  erreur.  »— -Et  les  barons  et  les  riches  hommes,  ceux  qui 
étaient  du  complot,  —  entrèrent  en  un  pré  où  paraissait  la  verdure; 
—  et  quand  là  ils  fiu^ent  entrés  et  lurent  autour,  —  Vun  dit  :  -  Et  que  aiSf 
ferons-nous  de  ce  gouverneur?  —  car  s'il  demeure  longtemps,  nous 
aurons  du  déshonneur.  —  Quand  nous  l'envoyâmes  demander,  nous 
fîmes  très-grande  sottise  ;  —  nous  pensions  bien  faire ,  et  nous  fîmes 
le  pire.  —  Et  prenons-y  conseil,  sinon,  par  le  Sauveur,  —  avant  a  160 
que  vienne  le  temps  qu'on  dit  de  Pâques ,  —  il  tiendra  de  Navarre 
le  plus  fort  et  le  meilleur.  —  Et  pensons  qu'il  s'en  aille  au  roi  à  qui 
est  la  fleur  (de  lis);  —  car  je  crois  qu'avec  tournois,  dont  tous  nous 
avons  appétit,  —  il  nous  enlèvera  les  châteaux,  ensuite  de  quoi  nous  aies 
aurons  douleur,  —  et  puis  il  pourra  nous  dire  que  nous  sommes 
tous  des  traîtres  :  —  c'est  pourquoi  prenons  conseil  comment  il  s'en 
aille  ailleurs ,  —  et  donc  disons-lui  avec  apparence  d'amitié  —  qu'il 
s'en  retourne  en  sa  terre  sans  aucun  bruit.  »  —  Et  les  bons  et  les 
plus  mauvais  se  rangèrent  à  cet  avis,  —  et  se  mirent  en  chemin,  et 
le  joiur  eut  splendeur;  —  et  ils  vinrent  à  Pampelune,  qui  apprit  une 
manière  —  pour  abaisser  sire  Eustache. 


2170 


LIV. 

Poiu*  abaisser  sire  Eustache  ils  s'allèrent  concerter,  —  et  chacun    a»?^ 
le  lendemain  le  vint  saluer;  —  et  il  les  accueillit  avec  un  semblant 
d'amour,  —  et  demanda  des  nouvelles  d'un  air  riant  et  enjoué. 
Là  vous  verri^  faire  des  jeux  partis  et  grand'  fête  mener.  —  Et 
quand  vint  le  moment  de  partir,  qu'ils  s'en  voulurent  aller,  —  tous  les    «  »  ^o 
riches  hommes  lui  dirent  qu'avec  lui  ilsvoidaient  parler; — et  le  preux 
gouvemeiu*  sire  Eustache ,  que  Dieu  garde ,  —  dit  que  cela  lui  plai- 
sait bien ,  et  ib  allèrent  décider  —  que  dans  Saint-François  fussent 


144  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  totz  pertigo  se  e  foro  s*albergar. 

E  quant  foro  albei^atz,  pessego  d^embiar  ai 85 

Per  delsborgues  dels  bores,  ceis  que  podian  mandar; 

E  'Is  borgues  y  anego,  senes  tôt  demorar; 

E  quant  foro  ensemble,  preso  s'arazonar 

Les  ricomes ,  e  disso  :  •  Borgues ,  e  que  vos  par 

De  nostre  govemayre  que  nos  vol  desforar?  2190 

Car  el  nos  fa  tomes  engal  sanchitz  pagar] 

E  per  dines  nos  vol  dels  castels  desgitar; 

E  comença  tal  causa  que  no'l  voidrem  pairar; 

E  sapchatz  que  dema  1  volem  comiadar.  > 

E  *ls  borgues  disso  lor  :  «  So  non  etz  dreitz  de  far;  3195 

fol.  63  r'  Que  vos  le  fes  venir  e  lo  fes  confermar, 
E  gardât  vos  de  dir  causa  de  mal  estar.  » 
E  don  Gonçalvo  dyss  :  «  Aquo  layssem  estar, 
Quel  tort  que  z  el  nos  fa  non  puirem  sofertar . 
E  fara  molt  que  savis  si  va  los  portz  passar;  3100 

E  si  reman  de  ça ,  puyra  lo  cos  layssar .  > 
Et  adonc  li  borgues  ago  al  cor  pessar, 
E  disso  als  ricomes  ses  palaïu^a  palpar  : 
«  Gardatz  que'l  pros  N  Estacha  non  vuyllatz  aontar , 
Qu'en  nostra  garda  es  :  perque  '1  devera  gardar.  laoS 

Perque  luins  contra  lui  non  aus  lo  bratz  levar  ; 
Car  dizem  nos,  pei  Dios  que  s  vol  crucificar, 
QueM  primer  que  s  mogues,  e  que  fos  coms  o  bar, 
Senes  tota  merce  Tiria  om  peciar.  » 

E  don  Gonçalvo  s  près  sy  meteyss  a  seynnar,  mo 

£  dyss  lor  :  «  Francs  borgues,  ben  faytz  maraveillar 
Que'ls  baros  de  Navarra  agon  tan  fol  pensar , 
Que  z  els  non  o  farian  pel  tesau  de  César. 

fol.  63  V*  Dema  serem  essems,  e  laissem  los  estar.  » 

Et  adoncs  li  borgues  s'anegon  graciar,  331  s 

E  fos  s'en  acuyllir  cascun  en  son  logar. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         145 

les  raisons  écoutées,  —  et  tous  se  séparèrent  et  furent  au  logis.  — 
Et  quand  ils  furent  rentrés,  ils  pensèrent  à  envoyer  —  vers  les  bour-    21 85 
geois  des  bourgs  ceux  qu'ils  pouvaient  mander;  —  et  les  bourgeois 
y  allèrent  sans  nid  retard;  —  et  quand  ils  furent  ensemble,  les  riches 
hommes — se  prirent  à  parler,  et  dirent:  «  Bourgeois,  que  vous  semble 

—  de  notre  gouverneur  qui  nous  veut  dépouiller  de  nos  fors?  —    >»9o 
car  il  nous  fait  payer  des  tournois  en  place  de  sanchets,  —  et  par 

des  deniers  il  nous  veut  chasser  des  châteaux;  —  et  il  conunence 
telle  chose  que  nous  ne  lui  voudrons  permettre;  —  et  sachez  que 
demain  nous  voulons  le  congédier.  » — Et  les  bourgeois  leur  dirent  :    »»95 
•  U  n*est  pas  juste  de  faire  cela ,  —  vu  que  vous  le  fîtes  venir  et  le 
fîtes  confirmer,  —  et  gardez-vous  de  dire  chose  malséante.  »  — Et  don 
Gonçalvo  dit  :  «  Laissons  cela  tel  qu'il  est,  —  vu  que  nous  ne  pour- 
rions souffrir  le  tort  qu'il  nous  fait.  - —  Et  il  fera  très-sagement  s'il  va    aaoo 
passer  les  ports  ;  —  et  s'il  reste  en  deçà ,  il  pourra  laisser  le  corps,  » 
— Et  alors  les  bourgeois  eurent  de  la  peine  au  cœur,  —  et  dirent  aux 
riches  hommes  sans  ménager  leurs  mots  :  —  «  Prenez  garde  que  vous 
ne  vouUez  faire  honte  au  preux  sire  Eustache,  —  vu  qu'il  est  en  notre    a»o5 
garde  :  c'est  pourquoi  nous  le  devons  garder.  —  C'est  poiu»  cela  que 
nul  contre  lui  n'ose  donc  le  bras  lever  ;  - —  car  nous  vous  disons ,  par 
le  Dieu  qui  se  voulut  (laisser)  crucifier,  —  que  le  premier  qui  se 
bougeât,  et  qu'il  fût  comte  ou  baron,  —  sans  aucime  miséricorde  on 
Tirait  mettre  en  pièces.  »  —  Et  don  Gonçalvo  se  prit  lui-même  à  se    aaio 
signer, — et  lem*  dit  :  «  Francs  bourgeois,  vous  faites  bien  s'émerveiller 
— que  les  barons  de  Navarre  aient  si  folle  pensée , — qu'ils  ne  lé  feraient 
pas  poiu»  le  trésor  de  César.  —  Demain  nous  serons  ensemble ,  et  lais- 
sons-les tranquilles.  »  — Et  alors  les  bourgeois  s'en  allèrent  remercier,    221 5 

—  et  chacun  s'en  fut  se  retirer  chez  lui.  —  Et  le  lendemain  matin 
que  le  joiu:  fut  bel  et  clair,  —  les  bourgeois  des  deux  bourgs  s'allè- 

U1ST.  DE  LA  GUBRRB  DE  NAV. 

»9 


\ 


146         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  lendema  maiti  quel  jom  fon  bel  e  clar. 
Les  borgues  d'ams  les  bores  s'anego  ajustar; 
E  quan  foro  ensemble ,  paiiet  don  Aymar 
Crozat,  qu'es  affortitz  lay  on  si  fa  affar;  2 a  20 

E  diss  a  totz  esenble  :  c  Jhesu  Crist  nos  ampar  ! 
Les  baros  de  Navarra,  segon  que  d  a  mi  par, 
Volo  1  govemador  N  Estacha  abaissar, 
E ,  segont  que  z  auzim ,  crei  que  1  vuyllon  matar  ; 
E  nos,  non  lo  sufiPram ,  per  la  terra  manjar.  »  assS 

E  disfton  totz  ensems  :  «  So  non  es  de  pessar; 
Mas  nos  valdria  mortz  o  totz  bius  enterar. 
Nos  farem  en  ayssi  per  luy  mi[e]ls  restaurer  : 
Mandarem  en  la  vila  cintz  centz  ornes  armar; 
E  nos  que  nos  armem  per  mi[e]ls  segur  estar.  »»  2230 

E  mandego  en  la  vila  los  ornes  amescar, 
fol.  w  r'  E  dintz  en  la  vintena  anego  ss'amasar; 
E  don  Marti  Crozatz  près  les  a  castiar , 
E  dyss  los  en  ayssi ,  e  z  er  bon  d'escoutar  : 
«  Baros,  lo  pros  N  Estacha  nos  vol  om  desterrar,  223s 

E  de  bona  manera ,  si  1  pod  om ,  peciar  ; 
E  si  nos  nol  gardam ,  no  y  pot  escapar , 
Que'ls  baros  de  la  terra  s'en  volon  delivrar  : 
Per  que  nos  vos  volem  assy  assabentar 
Que  dintz  les  Frays  Menos  devem  trastotz  estar.  2240 

E  quant  nos  serem  la ,  si  audiatz  començar 
Ny  dir  que  pros  N  Estacha  volguessan  malmenar 
Ly  baron  de  la  terra,  e  pessatz  d'uniar, 
E  del  sieu  cos  défendre  no's  volguessatz  palpar  ; 
Antz  plus  le  tôt  gayllart  anesatz  lanceiar,  aa/iS 

Ricomes  e  baros,  senes  merce  trobar; 
Car  si  om  lo  matava,  ben  puyria  om  nomai^ 
Que  nos  n'eram  cossentz  et  y  eram  al  dictar. 
E  ja  Dios  no  vos  do  de  tal  mal  enartar! 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         147 

rent  assembler  ;  —  et  quand  ils  furent  ensemble ,  paria  don  Aymar 

—  Crozat,  qui  est  déterminé  où  il  y  a  à  faire;  —  et  il  dit  à  tous    aaio 
ensemble  :  «  Que  Jésus -Christ  nous  protège!  —  Les  barons  de  Na- 
varre, selon  ce  qu'à  moi  paraît,  —  veulent  abaisser  le  gouverneur  sire 
Eustache,  —  et,  suivant  que  nous  apprîmes,  je  crois  qu'ils  le  veu- 
lent tuer;  —  et  nous,  ne  le  souffrons  pas,  dussions-nous  manger  la    3sa5 
terre.  »  —  Et  ils  dirent  tous  ensemble  :  ■  Cela  n'est  point  à  penser; 

—  il  nous  vaudrait  mieux  être  morts  ou  tout  vife  enterrés.  —  Nous 
ferons  ainsi  pour  le  mieux  soutenir  :  —  nous  manderons  en  la  ville 
armer  cinq  cents  hommes;  —  et  que  nous  nous  armions  pour  être  aaSo 
mieux  smrs.  » — Et  ils  mandèrent  en  la  ville  aux  honunes  de  se  harna- 
cher, —  et  dans  la  vingtaine  ils  allèrent  s'amasser;  —  et  don  Martin 
Crozat  les  prit  à  exhorter,  —  et  leur  dit  ainsi ,  et  il  sera  bon  d'écou- 
ter :  —  «  Barons,  le  preux  sire  Eustache  on  nous  veut  chasser,  —  et  aa35 
de  bonne  manière,  si  on  le  peut,  mettre  en  pièces;  —  et  si  nous  ne 

le  gardons,  il  n'y  peut  échapper,  —  vu  que  les  barons  de  la  terre 
s'en  veulent  débarrasser  :  —  c'est  poiu^quoi  nous  vous  voulons  ainsi 
informer  —  que  chez  les  Frères  Mineurs  nous  devons  tous  être.  —    aaAo 
Et  quand  nous  serons  là ,  si  vous  entendiez  commencer  —  ni  dire 
que  les  barons  de  la  terre  voulussent  malmener  —  le  preux  sire  Eus- 
tache, et  pensez  de  vous  resserrer,  —  et  de  défendre  sa  personne 
ne  voidussiez  pas  balancer; — mais  tous  les  plus  gaillards  allez  percer    2245 
à  coups  de  lance  —  riches  hommes  et  barons,  sans  qu'ils  trouvent 
merci;  —  car  si  on  le  tuait,  bien  pourrait-on  répéter  —  que  nous 
en  étions  consentants  et  y  étions  quand  on  le  décida.  —  Et  que  ja- 
mais Dieu  ne  vous  donne  de  tel  mal  encourager!  —  C'est  pourquoi,    1260 
si  besoin  était,  vous  viendriez  sans  retard  —  pour  défendre   sire 
Eustache. 


10. 


148         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

fol.  64 V*  Per  que,  si  mester  era,  vendretz  sens  demorar  2»5o 

Per  N  Estacha  gandir. 

LV. 

«  Per  N  Estacha  gandir  seretz  trastotz  presens.  » 
E  'Is  borgnes  s'en  aneron  ent  a  lui  belamens, 
E  dejus  los  vestitz  porteron  gamimens; 
E  ap'le  pros  N  Estacha  aneron  se  breumens  2255 

Ent  als  Frayres  Menos,  on  era  '1  perlamens. 
Lay  y  fu  les  ricomes  e  molt  d'ondrada  gens; 
E  quant  foron  ensemble ,  esteron  quedamens. 
E  don  Gonçalvo  Ivaynnes  parlet  primeramens , 
E  dyss  :  «  Govemador,  vos  faitz  molt  grans  despens,  2260 

E  no  puira  pagar  totz  aquestz  regnamens; 
Car  si  esta  messios  durava  longamens, 
Sapchatz  que  a  la  reyna  séria  poder  mens , 
E  vos,  que  ns  avetz  faitz  de  malvatz  pagamens: 
Per  que  nos  vos  dizem  qu'en  tometz  belamens;  2265 

Car  esta  messio  que  vos  faitz  es  nosens, 
Qu  eu  vei  que  la  reyna  gastatz  sos  rendamentz  : 
fol.  65  r*  Per  que  os  die  qu'en  tometz  tôt  bel  e  simplamens, 
Per  mi  e  pels  ricomes  que  aysi  son  presens  ; 
E  nos  gardar  vos  em,  si  de  re  etz  temens.  »  2270 

Et  adonquas  N  Estacha  levet  s'apertamens , 
E  dyss  lor  :  «  Francs  seinnos ,  ayso  no  m'es  parvens 
Que  per  dreitura  s  faça  est  comiadamens. 
I)e  trastota  Navarra  jiuretz  cominalmens  ; 
E  ayssi  com  juretz  ni  m  fes  lo  sagramens  2275 

En  cort  complida,  cre  que  m  degatz  veramens 
De  Navarra  gitar  totz  acordadamens. 
E  si  trastotz  m'en  gitan,  yeu  ire  m'en  gauzentz; 
Mas  ço  que  vos  dizetz  no  m  par  bon  jujamens, 
Ni  pel  vostre  comiat  non  en  crolla  la  dens;  2280 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  149 


LV. 

■  Pour  défendre  sire  Eustache  vous  serez  tous  présents.  »  —  Et  les 
boui^ois  s'en  allèrent  auprès  de  lui  tranquillement,  —  et  sous  leurs 
habits  portèrent  équipements;  —  et  avec  le  preux  sire  Eustache  ils  s'en    1 155 
allèrent  promptement  — jusqu'aux  Frères  Mineurs,  où  était  la  confé- 
rence.— Là  lurent  les  riches  hommes  et  nombre  de  gens  honorés;  — 
et  quand  ils  furent  ensemble,  ils  se  tinrent  coi.  —  Et  don  Gonçalvo 
Ibanez  paiia  premièrement,  —  et  dit  :  «  Gouvemeiu',  vous  faites  de    ,260 
très-grandes  dépenses,  —  et  tout  ce  royaume  ne  pourrait  payer;  — 
car  si  cette  mise  durait  longuement,  —  sachez  qu'à  la  reine  serait 
le  pouvoir  moindre ,  —  et  à  vous,  qui  nous  avez  fait  de  mauvais  paye- 
ments :  —  c'est  pourquoi  nous  vous  disons  que  vous  vous  en  retouiv    a^es 
niez  bellement;  —  car  cette  dépense  que  vous  faites  est  sottise,  — 

» 

vu  que  je  vois  que  vous  gâtez  à  la  reine  ses  revenus:  —  c'est  pourquoi 
je  vous  dis  que  vous  vous  en  retourniez  tout  beau  et  simplement,  — 
pour  moi  et  pour  les  riches  hommes  qui  ici  sont  présents;  —  et  nous  2270 
vous  garderons,  si  vous  craignez  quelque  chose.  ■ — Et  alors  sire  Eus- 
tache se  leva  publiquement, — et  leur  dit:  «  Francs  seigneurs,  ceci  ne 
me  paraît  pas  —  que  par  droiture  se  fasse  ce  congé.  —  De  toute  la 
Navarre  vous  jurâtes  en  général; — et  ainsi  comme  vous  jurâtes  et  me  2275 
fîtes  le  serment  —  en  coiu:  plénière,  je  crois  que  vous  me  deviez 
en  vérité  —  chasser  de  Navarre  tous  à  l'unanimité.  —  Et  si  tous  m'en 
chassent,  je  m'en  irai  joyeux;  —  mais  ce  que  vous  dites  ne  me  paraît 
pas  bon  jugement,  —  ni  par  votre  congé  la  dent  n'en  branle  point;    3280 


150         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Mas  si  en  las  mias  pagas  vos  autres  etz  perdens, 

leu  vuill  que  en  sîa  faitz  totz  bos  emendamens.  » 

E  don  Gonçalvo  dyss  :  «  Vegam  qui  z  er  perdens  ; 

Pero  ço  que  parlatz,  N  Estacha,  es  niens, 

Que  z  a  tomar  vos  n  er,  no  s  y  valdra  argens.  ».  3285 

fol.  65  Y*  Et  adonquas  N  Estacha  parlet  celadamens 

Ab  dels  borgnes  dels  bores ,  e  diss  lor  humilmens  : 

n  Borgnes,  or  entendetz  le  lor  galiamens. 

leu  vos  vuyll  demandar  cals  es  vostre  talens , 

Sy  m  soflFriretz  qu'eu  viva  ab  vos  coma  parens,  2190 

E  mange  mos  dines  ab  trastotas  mas  gens, 

Entro  qu'aya  trames  al  rey  qu'es  conoyssens, 

Felip,  ayzel  de  França,  de  qui  eu  so  sirvens.  » 

Et  adoncs  li  borgnes  coseillero  s  breumens. 

Lay  fom  Pontz  Baldoi,  borgues  molt  entendens,  2295 

E  don  Aymar  Crozat  qui  es  affortimens, 

E  don  Martin  sos  frayre ,  qu'es  gaillartz  e  valens  ; 

E'N  Johan  de  Badoztaynn  se  que  y  fo  yssamens, 

E  don  Garcia  Amalt  qu'era  en  be  far  puynnens , 

E  don  Guillem  Marzel  qu'era  ben  defendens.  2  3oo 

De  la  Poblacion  y  fo  le  conoyssens 

Don  Père  l'Almirat  en  qui  es  bel  parvens , 

E  don  Johan  Peritz  Motzha  a  qui  es  datz  bos  sens, 

fol.  66  r*  Don  Martin  d'Undiano  qu'a  dreit  non  es  volvens , 

E  don  Père  d'Aldava  qu'es  savis  e  sabens,  23o5 

E  l'abat  d'Assiaynn,  e  de  borgues  grantmens. 

E  quant  foron  ensemble,  fu  breu  l'acordamens; 

E  disso  a  'N  Estacha  tantost  e  belamens  : 

«  Seynnor,  vec  vos  les  bores  e  les  eretamens , 

E  'Is  omes  e  las  femas,  sirventas  e  sirvens,  23 10 

E  muilles  et  effantz,  trastot  cominalmens, 

Per  far  e  per  compUr  totz  vostres  mandamens. 

E  volem  nostra  part  dels  mais  e  dels  trumens, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  151 

—  mai$  si  dans  mes  payements  vous  autres  vous  êtes  perdants,  — 
je  veux  qu'il  en  soit  fait  toute  bonne  réparation.  »  —  Et  don  Gon- 
çdvo  dit  :  «  Voyons  qui  sera  perdant;  —  poiu'  cela  ce  que  vous  dites, 

sire  Eustache,  nest  rien,  —  car  il  faudra  vous  en  retourner,  et  Far-    2285 
gent  ne  vous  y  sera  d'aucim  secours.  »  —  Et  alors  sire  Eustache  paiia 
secrètement  —  avec  des  boui^eois  des  bourgs,  et  leur  dit  hiunbie- 
ment  :  —  «  Bouiçeois,  vous  entendez  actuellement  leur  perfidie.  — 
Je  vous  veux  demander  quel  est  votre  vouloir,  —  si  vous  me  souf-    2^90 
fiîrez  que  je  vive  avec  vous  comme  parent,  —  et  que  je  mange  mes 
deniers  avec  toutes  mes  gens,  —  jusqu'à  ce  que  j'aie  envoyé  vers  le 
roi  qui  est  éclairé,  —  Philippe,  celui  de  France,  de  qui  je  suis  ser- 
viteiu'.  »  —  Et  alors  les  bourgeois  se  consultèrent  brièvement.  —  Là    2295 
fut  Ponce  Baldoin ,  boui^eois  très-intelligent ,  —  et  don  Aymar  Crozat 
à  qui  est  affermissement,  —  et  don  Martin  son  frère,  qui  est  gaillard 
et  vaillant;  —  et  sire  Jean  de  Badoztayn  je  sais  qu'il  y  fut  égale- 
ment ,  —  et  don  Garcia  Arnalt  qui  était  s'eflForçant  de  bien  faire ,  — 
et  don  Guillaume  Marzel  qui  était  se  défendant  bien.  —  De  la  Po-    23oo 
blacion  y  fut  l'éclairé  —  don  Pierre  l'Almirat  en  qui  est  belle  ap- 
parence ,  —  et  don  Jean  Peritz  M otzha  à  qui  bon  sens  est  donné , 

—  don  Martin  d'Undiano  qui  à  la  justice  n'est  pas  changeant,  —  et  23o5 
don  Pierre  d'Aldara  qui  est  sage  et  savant, — et  l'abbé  d'Assiayn,  et 
grandement  de  bourgeois.  —  Et  quand  ils  fuirent  ensemble,  fut  brief 
l'accord;  —  et  ils  dirent  à  sire  Eustache  bientôt  et  bellement  :  —  «  Sei- 
gneur, voici  les  bourgs  et  les  propriétés,  —  et  les  hommes  et  les  2810 
femmes,  servantes  et  serviteurs,  —  et  épouses  et  enfants,  tous  sans 
distinction,  —  poiu*  faire  et  pom*  accomplir  tous  vos  commande- 
ments. —  Et  nous  voulons  notre  part  des  maux  et  des  tourments ,  — 

et  à  la  mort  et  à  la  vie  nous  sommes  ici  présents.  — Et  n'ayez  pas    23i5 
peur  ni  ne  soyez  craignant,  —  car  nous  avons  forte  ville  et  doubles 


152         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  z  a  mort  et  a  vida  nos  em  aysi  presens. 
E  non  agatz  paor  ni  non  siatz  temens,  33 1 5 

Car  nos  avem  fort  vila  e  dobles  bastimens.  » 
E  'N  Estacha  lor  dyss  :  «  Lo  ver  Omnipotens 
Von  renda  galardo  d'aquetz  nobles  presens! 
Pero  yeu  vos  daray  dobles  sagelamens 
Que  de  so  que  perdetz  qu'o  cobretz  doblamens.  »  aSao 

E'is  borgnes  disso  le  que  no  n'eran  volens 
fol.  66  ¥•  Que  z  el  qu'er  ansarratz  los  des  encartamens; 

Mas  quant  el  fo[r]  en  França  ni  gandit  al  tiirmens, 
Que  per  merce  le  fos  dels  bores  remembramens. 
E  z  ab  aquestas  no  vas  partie  s'  el  parlamens,  aSaS 

E'l[s]  boires  e  'N  Estacha  vengo  sarradamens 
Dedintz  le  Bore  gandir. 

LVI. 

Dedintz  le  Bore  gandir  foron  trastotz  vengutz, 
E  lo  valent  N  Estacha  ab  grant  joy  recebutz. 
E  'Is  baros  se  aneron  feios  et  irascutz ,  233o 

Car  pels  borgnes  deis  bores  fo  aysi  defendutz , 
E  dizian  que'ls  bores  ne  serian  perdutz. 
E  seynnas  desplegadas  e  golfaynnos  tendutz , 
Armatz  de  totas  armas,  ab  lor  nobles  escutz, 
Ab  los  elmes  pintatz  on  Taur  flameyàn  lutz,  2335 

Entrero  tuit  ensemble  per  les  camis  saubutz 
En  la  Navarreria,  e  lay  fom  grant  le  brutz. 
E  disso  entre  lor  :  «  Er  ve  nostra  salutz , 
E  podem  de  cert  dire  que'l  bes  nos  es  cregutz  ; 
fol.  67  r*»  Car  trastotz  los  ricomes  [se]  son  mal  endegutz  2340 

Ab  cels  d^ams  .ij.  les  bores,  dont  seran  decebutz. 
E  z  anc  tan  mal  N  Estacha  non  vigo  de  la  lutz  : 
Per  que  lor  grantz  ui^ill  sera  er  desendutz  ; 
E  puyss  que  Dios  nos  ha  los  ricomes  adutz , 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         153 

bâtiments.  »  —  Et  sire  Eustache  leur  dit  :  «  Que  le  vrai  Tout-Puissant 
—  vous  en  rende  récompense  de  ces  nobles  présents  !  —  Pourtant  je 
vous  donnerai  double  écrit  scellé  —  que  de  ce  que  vous  perdez  vous  «3ao 
le  recouvrerez  au  double.  »  —  Et  les  boui^eois  lui  dirent  qu'ils 
n'étaient  voulants  —  que  lui  qui  était  enfermé  leur  donnât  charte  ;  — 
mais  que  quand  il  serait  en  France  et  échappé  à  Forage ,  —  que  par 
grâce  il  voulût  bien  se  souvenir  des  bomrgs.  —  Et  à  ces  mots  Tassem-  aSaS 
blée  se  sépara,  —  et  les  boui^eois  et  sire  Eustache  vinrent  en  rangs 
serrés  —  se  réfugier  dans  le  Boiu*g. 


LVI. 

Us  furent  tous  venus  se  réfugier  dans  le  Bourg ,  —  et  le  vaillant 
sire  Eustache  fiit  reçu  avec  grandjoie.  —  Et  les  barons  s'en  allèrent    933o 
en  colère  et  chagrins  —  de  ce  que  par  les  boui^eois  des  bourgs  il 
fût  ainsi  défendu,  —  et  ils  disaient  que  les  bourgs  en  seraient  per- 
dus. —  Et  enseignes  déployées  et  gonfanons  tendus,  —  armés  de 
toutes  pièces,  avec  leurs  nobles  écus,  —  avec  les  heamnes  peints  où    s33S 
l'or  flamboyant  luit,  —  ils  entrèrent  tous  ensemble  par  les  chemins 
connus  —  en  la  Navarrerie ,  et  là  fut  grand  le  bruit.  —  Et  ils  dirent 
entre  eux  :  t  Maintenant  voici  notre  salut,  —  et  nous  pouvons  sûre- 
ment dire  que  le  bien  nous  est  accru;  —  car  tous  les  riches  hommes    «34© 
se  sont  mal  endettés  —  avec  ceux  des  deux  boui^,  dont  ils  seront 
déçus.  —  Et  jamais  si  grand  mal  sire  Eustache  ne  vit  clairement  :  — 
c'est  pourquoi  leur  grand  orgueil  sera  bientôt  abattu;  —  et  puisque 

BIST.  Dl  LA  ODBliBI  DE  MAT. 

30 


154         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Eras  nos  vengarem  dels  enemics  sacnutz,  s  345 

Que  no  Is  valdra  sabença  ni  coratgues  agutz.  » 
E  quant  foro  1  ricomes  e  trastoz  lor  trautz 
Dintz  la  Navarreria  els  osdals  deyssendutz , 
Mandero  parlament  pels  mesatges  saubutz, 
Dintz  en  Sancta  Maria  ont  son  les  grantz  vertutz,  235o 

E  de  la  vila  foro  mandatz  e  mentaugutz. 
Lay  venguo  los  botgues  e  lo  poble  menutz  ; 
E  quant  en  la  glessia  foron  totz  assegutz. 
Don  Gonçalvo  s  levet  e  fu  ben  entenduta , 
E  dyss  lor  :  t  Vostre  pretz  sera  er  recrezutz,  aSSS 

Si  les  bores  e  ^  Estacha  non  son  er  abatutz  ; 
E  si  vos  d'esta  vila,  les  joves  e  'Is  canutz, 
fol.  67  f •  Nos  voletz  ajudar,  los  mu[r]s  seran  fondutz , 

E  lor  pretz  abayssatz  e  'Is  plus  grosses  pendutz.  v 
En  la  Navarreria  lo  joy  fon  espandutz.  336o 

E  don  Pascal  Beatza  se  fo  em  pes  mogutz, 
E  dyss  a  los  ricomes  :  «  Lo  poble  vos  adutz 
Lor  eysses  e  la  vila  e  'Is  avers  e  'Is  condutz, 
Ab  que  siatz  ab  nos  jiu*atz  e  ben  cossutz. 
E  si  nos  etz  leials,  eli  son  esperdutz;  s365 

Que  no  y  valdra  Galea  ni  el  nuu*s  que  z  es  fendutz , 
Que  z  els  bores  non  intrem  e  que  serem  temutz. 
E  si  be  n«  ajudatz,  bon  laus  vos  er  rendutz, 
Car  nos  les  vos  redrem  près  e  mortz  e  vencutz.  » 
E  parlet  don  Garcia  que  fo  ben  conogutz,  3370 

E  diss  lor  :  «  Frans  seynnos ,  y  eu  vos  soi  tant  tengutz , 
Que  qui  m  dava  Tudela ,  non  vuyll  siatz  vendutz  ; 
E  quant  vendra  dema  quel  soleylls  er  yssutz , 
Jurar  nos  em  ensems. 

Lvn. 

ff  Jurar  aoB  em  ensems,  que  serem  ajustât.  >»  a 37 s 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         155 

Dieu  nous  a  amené  les  riches  hommes ,  —  à  jnrésent  nous  nous  venge-    934s 
rons  des  ennemis  sanglants,  —  vu  que  ne  leiu*  vaudra  science  ni  cou- 
rage subtil.  1  —  Et  quand  les  riches  hommes  et  tout  leiu*  train  furent 

—  dans  la  Navarrerie  aux  logis  descendus,  —  ils  mandèrent  parlement 

par  les  messagers  connus,  —  dans  Sainte-Marie  où  sont  les  grandes    a35o 
reliques,  —  et  de  la  ville  tinrent  mandés  et  rappelés.  —  Là  vinrent 
les  bourgeois  et  le  menu  peuple  ;  —  et  quand  en  Téglise  ils  dirent  tous 
assis,  —  don  Gonçdvo  se  leva  et  fîit  bien  entendu,  —  et  leiu*  dit  :    «355 
•  Votre  réputation  sera  aujourd'hui  ruinée ,  —  si  les  bourgs  et  sire 
Eustache  ne  sont  pas  maintenant  abattus;  —  et  si  vous  de  cette  ville, 
les  jeunes  et  les  vieux,  —  vous  voulez  nous  aider,  les  murs  seront 
fondus ,  —  et  leiu*  renonunée  abaissée  et  les  plus  gros  pendus.  »  — 
En  la  Navarrerie  la  joie  fut  répandue.  —  Et  don  Pascal  Beatza  se  fut    s36o 
en  pieds  levé ,  —  et  dit  aux  riches  hommes  :  «  Le  peuple  vous  amène 

—  eux-mêmes  dans  la  ville  et  les  avoirs  et  la  nourriture ,  —  pourvu 

que  vous  soyez  avec  nous  liés  par  serment  et  bien  attachés.  —  Et  si  ,365 
vous  nous  êtes  loyaux,  ils  sont  éperdus;  —  vu  que  ny  vaudra  la  tour 
de  la  Galée  ni  le  mm*  qui  est  fendu,  —  que  nous  n'entrions  dans  les 
boui^gs,  et  que  nous  serons  craints.  —  Et  si  vous  nous  aidez  bien, 
bonne  louange  vous  sera  rendue  ;  —  car  nous  vous  les  rendrons  pris 
et  morts  et  vaincus.  »  —  Et  parla  don  Garcia  qui  fut  bien  connu ,  —  3370 
et  leur  dit  :  «  Francs  seigneiu^s,  je  vous  suis  tant  tenu,  — que  qui  me 
donnerait  Tudela ,  je  ne  veux  pas  que  vous  soyez  vendus;  —  et  quand 
viendra  demain  que  le  soleil  sera  levé,  —  nous  jurerons  ensemble. 


LVII. 
«  Nous  jiu'erons  ensemble,  vu  que  nous  serons  ligués.  »  —  Et  quand    2^^b 


io. 


/ 


156         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

fol.  68  r'  Et  quant  venc  lendema  quel  jom  fo  enansat, 
Dedintz  Sancta  Maria  foron  tuit  amassât. 
Lay  fo  don  Garcia  que  era  moit  amat, 
E  don  Gonçalvo  Yvainnes  temegut  e  prezat. 
E  fo  y  don  Pero  Sanchitz,  que  fe  moit  gran  foldat,  a38o 

Per  so  car  de  los  bores  era  partitz  yrat; 
Car  ams  los  bores  Tamayan  de  fin  cor  esmerat. 
Lay  fo  don  Corbaran,  mays  puys  fe  que  sénat; 
E  fo  y  Johan  de  Bidaiure  que  s'era  avançât, 
E  moit  d'autres  ricomes  e  maynta  podestat.  a  385 

De  la  Navarreria  y  fo  aprumairat 
Don  Miquel  de  la  Raynna  qu  era  ben  abastat, 
E  don  Pasqual  Beatza  e  totz  son  parantat, 
E  don  Sancho  Mustarra,  que  y  fon  ben  seynnalat, 
E  Johan  Peritz  Alegre  qu'era  ben  coragat,  2890 

E  don  Ochoa  Santz ,  ab  mala  volontat. 
E  fo  y  En  Pascal  Gomitz,  que  no  y  sia  layssat, 
E  foro  y  dels  calonges  per  odir  lor  dictât. 

fol.  68  ¥*  Entre  lor  fo  la  crotz  e  lo  libre  portât, 

E  juret  Tus  al  autre  força  et  amiztat,  aSgS 

E  z  a  mal  e  z  a  be  qu'ap  lor  fos  unitat, 

Quontra  *1  bore  Sant  Cernin,  que  z  era  ben  murât, 

E  '1  bore  Sant  Micolau,  qu'eran  acompaynnat, 

E  lo  valent  N  Estacha ,  c'ap  lor  er'  ansarrat. 

E  quant  tuit  li  ricome  se  foron  ben  sassat  3400 

Ab  la  Navarreria,  e  cascus  ac  jurât, 

Dedintz  le  Bore  se  saup  tôt  ço  qu  avian  pessat. 

E  lo  valent  N  Estacha,  qui  Dios  gart  de  foldat, 

Adoncs  preguet  los  .xx.  que  fos  lor  voluntat 

Que  mandessan  cosseyll  en  un  loc  assignat;  aioS 

E  dedintz  Sant  Laurentz  fu  parlament  mandat. 

Lay  y  fo  don  Helias  Davi  qu'es  moit  hondrat , 

E  don  Pontz  Baldoin  e  don  Aymar  Crotisat , 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  157 

vint  le  lendemain  que  le  joiir  (ut  avancé ,  —  dans  Sainte-Marie  ils  furent 
tous  assemblés.  —  Là  fîit  don  Garcia  qm  était  fort  aimé ,  —  et  don 
Gonçalvo  Ibanez  (qui  était)  craint  et  prisé. — Et  y  fut  don  Pierre  San-    ass© 
chiz ,  qui  fit  très-grande  folie,  —  parce  que  des  bourgs  il  était  parti 
en  colère;  —  car  les  deux  bourgs  Taimaient  de  fidèle  cœur  épuré.  — 
Là  fut  don  Corbaran,  mais  ensuite  il  agit  en  honune  sensé;  —  et  y 
fut  Jean  de  Bidaurre ,  qui  s'était  avancé ,  —  et  beaucoup  d'autres  riches    ,335 
honunes  et  mainte  autorité.  —  De  la  Navarrerie  y  fut  approché  —  don 
Miquel  de  la  Raynna  qui  était  bien  suffisant,  —  et  don  Pascal  Beatza 
et  toute  sa  parenté ,  —  et  don  Sancho  Mustarra ,  qui  y  fut  bien  signalé , 
—  et  Jean  Peritz  Alègre  qui  était  bien  coiuageux,  —  et  don  Ochoa    2390 
Sanz,  avec  mauvais  vouloir.  —  Et  y  fut  le  seigneur  Pascal  Gomitz ,  qui 
ne  doit  pas  y  être  oublié, — et  y  fiu'ent  des  chanoines  poiu*  ouïr  leurs 
discoiurs.  —  Entre  eux  fut  la  croix  et  le  livre  porté,  —  et  Fun  jWa  à    ^395 
l'autre  appui  et  amitié , — et  que  poiu*  le  mal  et  pour  le  bien  avec  eux 
*  serait  unité ,  —  contre  le  bourg  Saint-Cemin,  qui  était  bien  m\u*é ,  — 
et  le  boui^  Saint-Nicolas,  vu  qu'ils  étaient  compagnons, — et  le  vaillant 
sire  Eustache,  qui  avec  eux  était  enfermé.  — Et  quand  tous  les  riches    3^00 
hommes  se  furent  bien  entendus  —  avec  la  Navarrerie ,  et  chacun  eut 
juré,  —  dans  le  Boui^  se  sut  tout  ce  qu'ils  avaient  tramé.  —  Et  le 
vaillant  sire  Eustache,  que  Dieu  garde  de  folie,  —  alors  pria  les  vingt 
que  ce  fût  leiu*  volonté  —  qu'ils  convoquassent  le  conseil  en  im  lieu    2405 
assigné; —  et  dans  Saint-Laurent  fut  (l'jassemblée  convoquée.  —  Là 
y  fîit  don  Hélias  Davi  qui  esttrès-honoré, —  et  don  Ponce  Baldoin  et 
don  Aymar  Crozat ,  —  et  don  Martin  son  frère ,  boui^eois  très-puis- 
sant; —  don  Ramon  Peritz  y  fut  et  son  frère  Bernard,  —  don  Amalt    2410 
de  Sangûesa  et  Simon  Caritat,  —  et  don  Garcia  Amalt  à  bien  faire 
empressé ,  —  et  don  Guillamne  Marzel  avec  pur  cœiu-  impétueux,  — 
et  don  Pascal  Laceylla  qui  fait  un  fort  beau  guerrier;  —  de  la  Pobla     241 5 


158         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  don  Martin  son  frayre,  borgnes  m#k  esÉorçat; 

Fo  y  don  Ramon  Peritz  e  son  frère  Bemart,  2410 

Don  Arnalt  de  Sangossa  e  Simon  Caritat , 
fol  69  r*  E  don  Garcia  Arnalt  en  be  far  avançai, 

E  don  GuîUen  Marzel  ab  fin  cor  abrievat, 

E  don  Pascal  Laceylla  que  fa  molt  bel  armât; 

De  la  Poblacion,  don  Père  TAlmirat,  a4i5 

•Don  Marti  d^Undiano  e  d'Ayssiaynn  Tabbat, 

E  don  Père  d'Aldava,  don  Père  de  Chalat, 

E  don  Joban  Peritz  Motza,  e  don  Semen  Tomat, 

E  don  André  Simenitz  e  grans  cominaltat, 

E  de  tota  la  vila  li  menutz  e  1  granat.  3430 

E  totz  esteron  quetz  e  foron  setiar. 

E  lo  valent  N  Estacha  se  fo  em  pes  levât, 

E  dyss  lor  :  «  Francs  seynnos ,  la  vera  Trinitat 

Nos  gar  de  traycio  e  de  Taltrui  peccat. 

Seynnos,  per  los  rieomes  soy  acomiadat,  a 4 95 

£  senes  tôt  fbr&yt  eli  m'an  acusat, 

E  alcus  de  vos  autres  sabetz  ne  la  vertat; 

E  si  eli  poguessan,  hyer  m'agran  peciat; 

Mas  Jhesu  Grist  e  vos  se  que  m^a  restaurât  : 
foi.  69  v*  Per  que  y  eu  vuyll  saber  si  es  vostra  voluntat  s43o 

Qu^eu  mange  an  vos  altres  mei  dîner  monedat, 

Ni  si  per  los  ricomes  yeu  era  malmenât, 

Si  seray  defendutz  per  vos  ni  emparât.  • 

Et  adoncs  toi  io  poble  ac ,  au  son  tôt,  cridat  : 

«  Seynnors,  estatz  segur  e  non  siatz  duptat  3435 

Que  nos  vos  defendrem  tro  a  siam  lanceiatz.  » 

E  don  Pontz  Baidoi  se  fo  em  pes  dreçatz, 

E  dis  al  pros  N  Estacha  :  «  Seynnor,  puyss  qu'enbiat 

Vos  a  nostra  reyna  per  gardar  son  régnât, 

E  per  govemador  Navarra  os  a  jinrat,  244o 

Le  co[r]s  de  la  reyna  non  fora  mib  gardât 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  159 

cion ,  don  Pierre  rAImirat ,  —  don  Martin  d*Undiano  et  raM>é  d'Asiain  « 

—  et  don  Pierre  d'Aldava,  don  Pierre  de  Chalat,  —  et  don  Jean  Peritz 
Motza,  et  don  Semen  Tomat,  —  et  don  André  Ximenez  et  grande 
communauté,  —  et  de  toute  la  ville  les  petits  et  les  grands.  —  Et  jAjo 
tous  furent  tranquilles  et  lurent  s'asseoir.  —  Et  le  vaillant  sire  Eus- 
tache  se  fut  en  pieds  levé ,  —  et  leur  dit  :  «  Francs  seigneurs ,  la  vraie 
Trinité  — nous  garde  de  trahison  et  du  péché  d^autrui.  —  Seigneurs,  aias 
par  les  riches  hommes  je  suis  congédié ,  —  et  sans  nul  crime  de  ma 
part  ils  m'ont  accusé ,  —  et  aucims  de  vous  autres  vous  en  savez  la  vé- 
rité; —  et  s'ils  pussent,  hier  ils  m'auraient  mis  en  pièces;  —  mais  je 

sais  que  Jésus-Christ  et  vous  vous  m'avez  sauvé  :  —  c'est  pourquoi  je    j43o 
veux  savoir  si  c'est  votre  volonté  —  que  je  mange  avec  vous  autres  mes 
deniers  monnayés,  —  et  si  par  les  riches  hommes  j*étais  malmené,  — 
si  je  serais  défendu  par  vous  et  protégé.  »  —  Et  alo^  tout  le  peuple  eut 
unanimement  crié  :  —  «  Seigneur,  soyez  sûr  et  ne  soyez  point  doutant    i435 

—  que  nous  vous  défendrons  jusqu'à  ce  que  no\is  soyons  percés  à 
coups  de  lance.  »  —  Et  don  Ponce  Baidoin  se  lut  en  pieds  dressé,  —  et 
dit  au  preux  sire  Eustache  :  «  Seigneur,  puisque  envoyé — vous  a  notre 
reine  poiu*  garder  son  royaume,  —  et  que  la  Navarre  vous  a  prêté  ^44© 
serment  comme  gouverneiu*,  —  le  corps  de  la  reine  ne  serait  pas 
mieux  gardé  —  que  le  vôtre  sera,  sans  aucune  fausseté,  n  —  Et  alors 

sire  Eustache  leur  dit  comme  homme  satisfait  :  —  t  Je  veux  que  vous 
ayez  chartes  mimies  de  mon  sceau, — pour  que  de  ce  que  vous  perdrez  2445 
vous  soyez  indemnisés.  »  —  Et  le  seigneur  Jean  Baidoin ,  qui  savait 
parier,  dit  :  —  «  Seigneiw,  nous  ne  voidons  pas  votre  écrit  scellé; — 
mais  quand  Dieu  vous  aiu*a  ramené  en  France  —  devant  le  vaillant  roi 
qui  est  couronné  parJ)ieu,  —  nous  vous  prions,  cher  seigneur,  qu'il  ,450 
vous  souvienne  des  paroles  — que  le  larron  dit  le  jour  que  Dieu  ftit 
cloué  à  la  croix ,  —  vu  qu'il  était  pendu  au  côté  droit ,  —  et  il  lui 


160         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Que  lo  Yostre  sera,  ses  tota  falsedat.  » 
E  d  adonquas  N  Estacha  dyss  lor  com  om  pagat  : 
«  Hy eu  vuyll  que  z  agatz  cartas  an  mon  sagel  fermât , 
Que  d'ayso  que  perdretz  vos  sia  emendat.  »  2US 

E  'N  Pontz  Baldoy  diss,  que  n  era  castiat  : 
«  Seynnor,  nos  non  volem  vostr'  escriut  sagellat; 
foi.  70  r**  Mas  quant  Dios  vos  aura  en  França  haviat 
Denant  lo  valent  rey  qu^es  per  Dios  coronat, 
Que  vos  preguam ,  car  seynne ,  que  os  membre  [d]eu  dictât  s45o 
Quel  layro  diss  le  jorn  que  Dios  fim  clavelat , 
Quel  estava  pendutz  ent  al  destre  costat, 
E  clamet  li  merce ,  dont  fu  ben  acordat  : 
Domine,  mémento  mei  dam  veneris  in  regnum  taam. 
E  d'aisso  vos  preguam  que  siaz  remenbrat,  3455 

Quan  en  França  seretz ,  al  bon  rey  poderat.  >» 
Et  al  valent  N  Estacha  foro  1  syeu  hueyll  muillat 
De  lagrimas  ab  joya,  quant  vie  lor  volontat. 
El  cosseyl  se  pertic,  quan[c]  puys  no  y  ac  parlât; 
E  veos  que  fîi  N  Estacha  ab  les  bores  ensarrat,  3460 

E  Dios  pes  del  défendre. 

Lvm. 

E  Dios  pes  del  deffendre,  qu'es  ver  omnipotens, 
Car  la  gerra  comença  e'is  mais  e  los  turmenz. 
Et  adonquas  les  .xx.  feron  saviamentz, 
E  mandeguo  las  tors  gardar  et  los  engens,  2é65 

fol.  70  y*  E  trieguo  els  bores  de  los  plus  conbatens; 
La  torr  de  la  Galea  dego  prinaeramens. 
Lay  fo  don  Bemart  Perits  qu'era  ben  defendens , 
Miquel  Santz  Alaves  on  era  fortimens , 
E  don  Guyralt  de  Seta  combate[nt]  et  ferens,  3470 

Martin  de  Laturlegui  fo  ab  lor  yssamenz , 
N  Ochoa  de  Larumbe  y  f o  e  d'autras  gens; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         161 

cria  merci ,  qui  lui  fut  bien  accordée  :  —  Seigneur,  somiens-toi  de 
moi  quand  tu  viendras  en  ton  royaume.  —  Et  nous  vous  prions  que  de  s45S 
cela  vous  vous  souveniez ,  —  quand  en  France  vous  serez ,  auprès  du 
bon  roi  puissant.  >  —  Et  au  vaillant  sire  Eustache  furent  ses  yeux 
mouillés  —  de  larmes  de  joie ,  quand  il  vit  leur  volonté.  —  Et  le 
conseil  se  sépara ,  et  plus  il  ne  fut  pailé;  — et  voici  que  sire  Eustache  s46o 
fiit  avec  les  boui^  enfermé ,  —  et  que  Dieu  pense  à  le  défendre. 


Lvni. 

Et  que  Dieu  pense  à  le  défendre,  (lui)  qui  est  vrai  tout -puis- 
sant ,  —  car  la  guerre  conunence  et  le  mal  et  les  toiuments.  —  Et 
alors  les  vingt  agirent  sagement,  —  et  commandèrent  de  garder  les  *^^^ 
tours  et  les  engins,  —  et  choisirent  dans  les  bourgs  des  plus  combat- 
tants;— la  tour  de  la  Galée  ils  donnèrent  premièrement. — Là  fiit  don 
Bernard  Peritz  qui  était  de  bonne  défense ,  —  Miquel  Sanz  Alaves 
où  était  fermeté ,  —  et  don  Guyralt  de  Seta  combattant  et  firap-  «470 
pant.  —  Martin  de  Laturlegui  fiit  avec  eux  pareillement ,  —  sire 
Ochoa  de  Larumbe  y  fut  et  d^autres  gens;  —  car  en  cette  tour  était  le 

BUT.  DE  LA  OCnaB  DK  MAV.  9  1 


162  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Quar  en  aquela  torr  era  *1  perillamens. 

La  torr  de  la  Campana  fum  dada  veramens 

A  'N  Pascal  Baldoyn  a  quy  es  dat  bos  sens ,  2475 

Que  ténia  *ls  garrotz  ab  los  cayrels  puynnens  ; 

Johan  Especier  y  era  ben  trazens , 

E  'N  Amalt  Aymar,  Pedro  d'Iza  issamentz, 

E  don  Miquei  dels  .xx.  qu'era  ben  prîmarents. 

La  tor  Nova  fiun  dada  a  tal  qu'era  sabens,  3480 

A  don  Johan  Elio ,  soptil  e  z  entendenz. 

Ramo  Bigorda  y  ffo ,  que  z  era  sos  parens , 

E  ^  Johan,  e  *N  Bemart,  sos  frayres  be  (irens; 
fol.  7 1  r»  E  fo  y  *N  Johan  Felip,  que  no  y  era  fugens. 

E  la  torr  qu^es  après  la  campana  pendens,  3^85 

Fom  dada  a  don  Ramon  esforciu  veramens , 

Un  borgnes  molt  sotils  e  savis  et  sofrens; 

E  z  at  per  compaynnon  tal  qu'era  ben  ardens , 

Bertolomeu  Doat  afortitz  e  gamentz. 

E  las  .ij.  tors  redondas  ab  Tospital  tenens  3490 

Que  z  es  de  Sant  Cemin ,  fiun  dada  certamens 

En  Ramon  Aymeric  ab  bels  captenimens, 

E  don  Marin  de  Sait  qu'era  ben  atendens, 

E  z  a  Père  Crozat  ab  nobles  garnimens , 

E  z  a  Johan  d*Estela  firenz  e  refirenz.  3495 

E  z  en  la  tor  que  z  es  so  4  capitel  batens 

De  don  Jehan  Lombart,  fîun  dada  per  presens 

A  don  Miquei  que  z  es  de  Tayssonar  mo vens , 

I  a  don  Jacmes  Lambert  que  i  era  mal  trazens, 

E  z  a  Guiralt  Lombart  ab  balestes  tendens.  ^Soo 

E  z  en  la  torr  que  z  es  faita  ancianamens 
fol.  7 1  ¥•  DIEn  Johan  Caritat  dec  om  tost  e  correns 

Al  pros  Bertolomeu  Caritat  molt  valent , 

E  z  a  N  Guyllem  Martin  enartos  e  sabens. 

E  la  torr  don  Guirgori  de  Galarr  qu^es  bastens,  aSo^ 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  163 

péril.  —  La  tour  de  la  Qoche  fîit  donnée  vraiment  —  à  sire  Pascal    «475 
Baldoyn  à  qm  est  donné  bon  sens,  —  qui  tenait  les  garrots  avec  les 
carreaux  piquants  ;  —  Jean  Especier  y  tirait  bien ,  —  et  sire  Amalt 
Aymar,  Pierre  d*Iza  également,  —  et  don  Miquel  des  vingt  qui  était 
bien  premier.  —  La  tour  Neuve  fut  donnée  à  tel  qui  était  savant,  —    «480 
à  don  Jean  Elio  subtil  et  entendu.  —  Raymond  Bigourdan  y  &t,  qui 
était  son  parent ,  —  et  sire  Jean ,  et  sire  Bernard ,  ses  firères  bien  frap- 
pants;—  et  y  lut  sire  Jean  Philippe,  qui  n'y  était  point  fuyant.  —  Et    >485 
la  tour  qui  est  après  la  cloche  pendante,  —  fut  donnée  à  don  Raymond 
vraiment  intrépide,  —  un  bourgeois  très-subtil  et  sage  et  patient;  — 
et  il  eut  pour  compagnon  tel  qui  était  bien  ardent,  —  Barthélémy 
Doat  résolu  et  brillant.  —  Et  les  deux  tours  rondes  attenantes  à  Fhô-    «^90 
pital  —  qui  est  à  Saint-Cemin,  furent  données  certainement —  à  sire 
Raymond  Aymeric  aux  beaux  procédés, — et  à  don  Martin  de  Sait  qui 
était  bien  attentif,  —  et  à  Pierre  Croxat  aux  nobles  équipements,  — 
et  à  Jean  d'Estella  qui  frappait  et  refrappait.  —  Et  en  la  tour  qui  est    ^àgh 
battant  sur  le  chapiteau  —  de  don  Jean  Lombart,  fut  donnée  en 
présent  —  à  don  Miquel  qui  est  mouvant  de  Taisenar ,  —  et  à  don 
Jacques  Lambert  qui  y  tirait  mal,  —  et  à  Guiralt  Lombart  avec  ar-    «Soo 
halètes  tendues. — Et  en  la  tour  qui  est  faite  anciennement,  —  appar- 
tenante à  sire  Jean  Caritat ,  on  donna  tôt  et  vite  —  (  le  commandement) 
au  preux  Barthélémy  Caritat  (qui  est)  très-vaillant,  —  et  à  sire  Guil- 
laume Martin  (qui  est)  rusé  et  savant.  —  Et  la  tom*  de  don  Guirgori    »5o5 
de  Galar  qui  est  suffisante, — fut  donnée  à  sire  Jean  Ros  qui  sait  assez 
de  ruse,  —  et  à  Jean  d'Aldava  qui  était  bien  vivant;  — Michel  Peritz 
y  était  prenant  soin  de  la  tour,  —  et  avec  eux  un  garrot  qui  n*est  pas 
de  moins  (inutile).  —  Et  dans  le  palais,  qui  est  nouvellement  bâti,  —    a 5 10 
de  dame  Marie  Pelegrin,  il  y  eut  grandement — d'arbalétriers;  Marin 
Ros  y  fîit  premièrement, — et  sire  Jean  Pelegrin,  et  sire  Martin  pareil- 


ai. 


164  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Fum  dad'  a  'N  Johan  Ros  que  sap  prom  d^arremens, 

E  a  Johan  d^Aldava  qui  era  ben  vivens; 

Miqiiel  Peritz  y  era  de  la  torr  atendens,- 

E  z  ap  liu*  un  garrot  que  non  s^esta  de  mens. 

E  dedintz  lo  palaci,  qu'es  de  nou  bastimens,  3610 

De  dona  Maria  Pelegrin,  ac  grammens 

Balestes;  Marin  Ros  y  fo  prumeramens, 

E  'N  Johan  Pelegri  e  'N  Marti  yssamens. 

De  Sant  Germa  erPeyre  de  cami  attendens. 

E  la  torr  de  la  Filla  del  ospital,  rendens  361 5 

Ont  le  comeyllat  era  que  tirava  lueynmens, 

Fum  Bemaz  Aymeric  senes  totz  espavenz, 

E  fo  i  don  Miquel  Lopeyz  en  tôt  be  fai*  cosens. 

Per  lo  comeyllat  guidar  era  'n  presens 
fol.  7a  r»  Jaymes  lo  correyer,  suptil  e  ben  fasens;'  aSao 

Pero  Peritz  y  era  carpenter  ben  dizens; 

E  la  torr  de  la  Rocha  on  i  fer  be  lo  vens, 

De  jus  Johan  Bichia ,  tenguo  sabudament 

Don  Père  cel  de  Lanz  volontés  e  gauzens,  aSaS 

E  Père  Sanz  Palmer  que  no  i  fom  volvens , 

E  de  bons  balestes  que  avi'  ab  lor  dedens. 

La  torr  de  la  Posterna  dont  Broters  son  yssenz , 

Qu'es  devant  lo  pont  nou,  gardegon  suptilmens 

Semerot  cel  d'Aransus  que  sap  bels  alamens,  aSSo 

E  z  ap  lui  Johan  d'Oteiça,  e  foron  .ij.  sabens. 

La  torr  de  la  Teyllera  fum  dada  veramens, 

Qu'es  gard'  ap  Santa  Gracia  ont  so  'Is  fortz  entramens. 

Ochoa  de  Bisquarret  y  fu  be  amarvens , 

Salvador  de  Veraytz  gaillartz  e  respondens,  ^535 

E  Domingo  d'Olayz  e  Domingo  Vicens. 

E  z  en  la  torr  Mirabla  qu'-es  denant  Sant  Lorens, 

Fo  y  'N  Père  Semeneytz  ab  corages  manens, 
fol.  7a  V»  E  fo  y  don  Bemart  Aymar  ben  presens, 


r 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  165 

lement.  —  De  Saint-Germain  était  Pierre  le  garde  du  chemin.  — 
En  la  tour  de  la  Fille  de  Thôpital,  rendant  —  où  était  le  comeillat    sSiS 
qui  lançait  (des  projectiles  au)  loin,  —  fut  Bernard  Aymeri  sans  nulle 
épouvante,  —  et  y  fut  don  Miquel  Lopez  prêt  à  tout  bien  faire. —  Pour 
guider  le  comeillat  était  présent — Jayme  le  corroyem*,  subtil  et  faisant    aSao 
bien;  —  Pierre  Peritz  y  était,  charpentier  bien  disant;  —  et  la  tour  de 
la  Roche  où  firappe  bien  le  vent,  — sous  Jean  Bichia,  tinrent  sciem* 
ment —  don  Pierre  celui  de  Lanz  volontiers  et  avec  joie,  —  et  Pierre    3525 
Sanz  Palmer  qui  ny  fut  pas  tergiversant,  —  et  de  bons  arbalétriers 
qu'il  avait  avec  eux  dedans.  —  La  toiu*  de  la  Poterne  d*où  partent  les 

i 

Brotiers ,  —  qui  est  devant  le  pont  neuf,  habilement  gardèrent  —  Se- 
merot  celui  d'Aransus  qui  savait  de  beaux  mouvements,  —  et  avec  lui    aSSo 
Jean  d'Oteiza,  et  ils  &rent  deux  savants.  —  La  tour  de  la  Teyllère  ftit 
véritablement  donnée,  —  qui  regarde  vers  Saint-Engrace  où  sont  les 
fortes  entrées.  —  Ochoa  de  Viscarret  y  ftit  bien  empressé ,  —  Salva- 
dor de  Beraiz,  gaillard  et  qui  a  la  réphque  prompte,  —  et  Dominique    2535 
d*01ayz  et  Dominique  Vincens.  —  Et  en  la  tour  Mirable  qui  est  devant 
Saint-Laurent, — y  fut  sire  Pierre  Ximenez  avec  im  co\u*age  persistant, 
— et  don  Bernard  Aymar  y  ftit  bien  présent, — et  de  bons  arbalétriers 
poiu*  tirer  adroitement.  —  En  toutes  ces  tours  ils  avaient  les  établis-    a  5  40 
sements ,  —  et  il  y  eut  dix  fois  autant  d'honmies  qui  ici  ne  sont  lus  ; 
— car  si  je  les  rappelais,  cela  ser^t  long.  —  Au  nom  de  Jésus-Christ, 
qui  est  notre  salut,  — je  garnirai  les  tours  et  les  autres  bâtiments 
— de  la  Poblacion  où  est  concorde.  —  Ces  vingt  ainsi  conunandèrent    2545 
tous  à  l'unanimité,  —  et  ui^ence  il  y  avait. 


166  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  de  bons  baiestes  pertrayre  primamens. 
En  totas  estas  tors  ago  Is  establimens,  3S4o 

E  z  ag  ny  .x.  tantz  d'ornes  qu'ayssi  non  son  ligens; 
Car  si  les  inentavia ,  séria  iongamens. 
E  nom  de  Jhesu  Crist,  qu*es  nostre  salvamens, 
leu  gamiray  las  tors  e  *ls  autres  bastimens 
De  la  Poblacion  on  es  annamens.  2545 

Ayssi  ceis  .xi.  mandeguo  totz  acordadamens , 
E  mestes  que  y  aguya. 


UX. 

E  mestes  que  y  avia,  peis  enemics  murtriers. 
Que  z  om  garnis  las  tors  e  Is  ambans  e  is  soiers. 
En  Maria  Delguada,  on  es  autz  lo  fumers,  a55o 

Fo  'N  GuyUem  de  Larraya  molt  gaiiiartz  baiesters, 
Johan  de  le  Quoate  apertz  e  fazenders. 
E  en  la  torr  que  z  es  sus  el  portsd  primers 
De  la  Poblacion  que  z  al  mercat  s'afers, 
Estava  don  Johan  que  z  es  bon  campaners,  3555 

fol.  73  r*  E  don  Domingo  Règne  qu'es  hondratz  peleters, 
E  don  Pedro  Garcia  d'Echauri  lo  merces, 
Don  Enequo  Erlans  us  pross  om  vertaders. 
E  la  tor  qu'es  redonda  fiun  dada,  ad  arquers, 
A  Per  Arceytz  d'Echauri  que  z  ers  be  fazenders,  2660 

Don  Savaric  Pintor  e  Sancho  lo  ferrers. 
Et  après  la  torr  redonda  la  tor  que  se  i  refers. 
Que  z  es  de  don  Domingo,  del  ospital  sobriers , 
El  meteis  la  gardava,  quar  era  ereters. 
Era  y  Johan  d'Ivero  ab  corage  d'acers,  a565 

Père  Ros  ab  baiestes  e  ab  cayrels  vianders; 
Capdels  son  en  la  torr  qu'es  delatz  le  mosters 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  167 


UX. 

Et  ui|;ence  il  y  avait,  à  cause  des  ennemis  morteb,  —  que  Ton 
garnît  les  tours  et  les  retranchements  et  les  plates-formes.  —  Dans    sSSo 
Maria  Delgada,  où  la  fumée  est  haute,  —  fut  sire  Guiilaïune  de  Larraya 
très-brave  arbalétrier,  —  Jean  de  le  Quoate  ouvert  et  actif.  —  Et  en 
la  tour  qui  est  sur  le  premier  portail  - —  de  la  Poblacion  qui  touche 
au  marché,  —  se  tenait  don  Jean  qui  est  bon  sonneur  de  cloches,    3 55 5 
—  et  don  Dominique  Règne  qui  est  pelletier  honoré,  —  et  don  Pierre 
Garcia  d^Echauri  le  mercier,  —  don  Eneque  Erlans  un  prud'homme 
véridique.  —  Et  la  tour  qui  est  ronde  fut  donnée,  avec  des  archers,  — 
à  Pierre  Arceytz  d'Echaïu'i  qui  était  bien  dispos ,  —  à  don  Savari  Pin-    2560 
tor  et  à  Sancho  le  ferronnier.  — Et  après  la  tour  ronde  la  tour  qui  s  y 
rapporte,  —  qui  est  à  don  Dominique ,  supérieur  de  Thôpital ,  —  lui- 
même  la  gardait,  car  il  (en)  était  héritier.  —  Jean  d'Ivero  au  cou-    ases 
rage  d'acier  y  était,  —  Pierre  Ros  avec  arbalètes  et  avec  carreaux  ra- 
pides. — Chefs  sont  en  la  tour  qui  est  à  côté  de  Tég^e  —  du  cens  [de] 
Saint-Nicolas,   Pierre  Sanz  bourrelier,  —  et  don  Etienne   Peritz, 
Pierre  Arceyz  Fétalagiste.  —  Don  Pierre  de  Badoztayn  en  qui  est    2570 
grand  sens,  —  don  Simon  Maiestre  qui  était  bon  charpentier,  — 
Airent  chefs  choisis  en  la  tour  des  Tripiers,  —  le   preux  Pierre 
d'Eguia  brave  et  entreprenant ,  —  et  le  preux  don  Pierre  Marra  qui 


168         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Del  sant  Cenz  Micolaus  Père  Sanz  burelers, 

E  don  Esteven  Peritz,  Per  Arceyz  lo  tenders. 

Don  Père  de  Badoztaynn  en  qui  es  sen  enters,  2570 

Don  Simon  Maiestre  qu'era  bons  carpenters, 

Foron  capdels  triaz  en  la  toir  del  Tripers, 

Le  pros  Père  d^quia  guayllartz  e  z  avanters , 
fol.  73  ¥•  E  4  pros  don  Père  Marra  qu*era  sos  compaynners , 

Martin  de  Laviano  e  Is  iij.  lîlz  presenters,  5675 

E  Martin  de  Roncal  gaillartz  plus  qu^Olivers. 

E  z  en  la  torr  que  z  era  en  perill  dels  brassers 

De  la  Poblacion ,  sol  portai  batayllers , 

yas  la  Navarreria  denant  nostres  guerrers, 

Era  don  Père  d'Aldava  guaillartz  e  volonters,  3S80 

E  don  Père  Laceyila  deffendentz  e  pleners, 

E  Miquel  Esveyllart  que  y  fom  ben  pruniers, 

E  don  Père  Furtado  senes  cor  meçongers. 

Borgnes  e  menestrals  eran  comunalers 

A  défendre  las  tors  e  ^Is  ambans  e  'Is  cloquers;  9  sas 

E  z  ab  portais  défendre  eran  tuit  mitaders. 

Que  us  no  s  y  palpava  ni  eran  meçorguers. 

Las  tors  foron  mandadas  als  boires  capdalers 

E  z  as  pros  menestrals,  que  y  eran  be  mesters. 

E  puyss  dego  les  .xx.,  ab  totz  lor  cosseillers,  3590 

Los  engens  a  gardar  als  borgnes  merceners 
fol.  74  i'  Qu^entendian  dreitura  e  patz  e  castiers, 

Per  que  non  comencessan  ni  trayssysan  prumers, 

Quen  la  Navarreria  avia  fols  parlers, 

E  que  ges  per  lur  dir  non  fossan  sobrancers.  aSgS 

E  dirai  vos  qui  foro  dels  engens  capdelers, 
Segont  que  disso  Ms  .xx. 

LX. 

Segont  que  disso  'Is  .xx.  ni  o  volgo  ordenar, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  169 

était  son  compagnon,  —  Martin  de  Laviano  et  les  trois  fils  présents,    a 575 

—  et  Martin  de  Roncal  intrépide  plus  qu*01ivier.  —  Et  en  la  tour  qui 
était  en  danger  des  manouvriers  —  de  la  Poblacion,  sous  le  portail 
crénelé,  —  vers  la  Navarrerie,  devant  nos  guerriers,  —  était  don    aSSo 
Pierre  d'Aldava  brave  et  déterminé ,  —  et  don  Pierre  Laceylla  vaillant 

et  calme,  —  et  Miquel  Esveyllart  qui  y  fut  bien  le  premier,  —  et 
Pierre  Furtado  (qui  est)  sans  cœur  mensonger.  —  Bourgeois  et  ou- 
vriers étaient  mêlés  —  pour  défendre  tours  et  retranchements  et  a585 
clochers  ;  —  et  à  défendre  les  portes  ils  étaient  tous  de  moitié ,  — 
vu  que  mil  ne  s'y  épargnait,  ni  n'en  était  mensonger.  —  Les  tours 
ftu*ent  confiées  aux  boiu'geois  principaux  —  et  aux  preux  ouvriers, 
qui  y  étaient  bien  nécessaires.  —  Et  puis  les  vingt,  avec  tous  leurs  con-  a 590 
seillers,  donnèrent  —  les  engins  à  garder  aux  bourgeois  bienveillants 

—  qui  voulaient  justice  et  paix  et  correction ,  —  pour  qu'ils  ne  com- 
mençassent ni  tirassent  les  premiers,  —  car  en  la  Navarrerie  il  y 
avait  fous  bavards,  —  et  (afin)  que  par  leur  dire  ib  ne  fiissent  pas    9595 
outrageux.  —  Et  je  vous  dirai  qui  furent  chefs  des  engins,  —  selon 

ce  que  dirent  les  vingt. 


LX. 
Selon  ce  que  dirent  les  vingt  ou  le  voulurent  régler,  —  dans  la 

HIST.  DE  LA  eUBRRB  DE  RAY. 

aa 


170  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  la  fort  algarrada  e  nobla  per  tirar, 

Denant  Sant  Micolau  qu  es  apelatz  de  Bar,  a6oo 

Estava  don  Elles  Davi  que  s  fa  prezar, 

E  4  pros  don  Martin  Morça  que  no  y  fa  a  layssar, 

Martin  del  Ospital  pel  trabuquet  guidar, 

E  de  bona  compainna  per  les  toms  torneiar. 

L'algarrada  fom  dada  de  Sant  Cemi ,  so  m  par,  36o5 

E  don  Aymar  Grozat  que  la  s  degues  guardar, 

E  don  Johan  Peritr  Morça  que  sap  ben  cosseyllar, 

E  a  maestre  Guillem  per  Fengen  adreçar. 

Pero  don  Père  Marra  y  vi  tôt'  ora  estar, 

fol.  74  V  E  z  ag  n'i  .xxx.  ornes  per  lo  tom  revirar.  2610 

E  la  bon'  algarrada  que  non  avia  par, 
Ez  ap  la  Broteria  viella  s  vay  affrontar, 
Estet  don  Ramon  Periz ,  car  la  sap  govemar, 
E  don  Père  d'Undîano  le  jove ,  ses  dubtar, 
E  mayestre  Bemartz  e  '1  filz  que  fay  amar,  361  s 

E  .xxx.  d'altres  ornes  per  la  verga  bayssar. 
L'algarrada  fom  dada,  per  miltz  segur  estar. 
De  la  Rocha  que  s  fay  dels  Peletes  nomnar, 
A  don  Guyllem  Marzel ,  que  y  mes  be  son  puynnar, 
E  don  Andreu  Xemeneytz  segur  per  guerreyar,  a6ao 

Don  Sancho  de  Vilava  prims  de  carpenteiar, 
E  de  bona  conpaynn'  a  obs  del  engen  armar. 
E  Talgarrada  pauca  que  s  fazia  nomnar 
Tôt  jom  Gascavelet,  deg  om  per  regardar, 
A  Marquo  carpenter  qu  era  soptil  d'obrar,  2625 

A  En  Garcia  de  Turrilles  qu  en  sap  molt  be  penssar, 
E  d'altres  que  y  avia  per  obs  del  tom  girar. 

foJ.  75  r'  Assy  anero  'Is  .xx.  la  vila  ordenar, 

Qu'establigo  las  torrs  e  'Is  murs  per  batayllar. 

I  ad  ornes  assignatz  mandego  regardar  263© 

Ams  les  bores,  per  que  foc  no  s  poguess  alupnar, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         171 
forte  algarade  et  distinguée  pour  tirer, — devant  Saint-Nicolas  qui  est   a6oo 
appelé  de  Barri ,  —  était  don  Elle  Davi  qui  se  fait  priser,  —  et  le  preux 
don  Martin  Morza  qui  ny  fait  pas  à  laisser,  —  Martin  de  THôpital 
pour  guider  le  trébuchet,  —  et  de  bonne  compagnie  pour  tourner  les 
manivelles. — Ualgarade  de  Saint-Cemin  fut  donnée,  ce  me  parait, —    a6o5 
à  don  Aymar  Crozat  qui  la  dût  garder,  —  et  à  don  Jean  Peritz  Morça 
qui  sait  bien  conseiller,  —  et  à  maître  Guillaume  poiu:  diriger  Ten- 
gin.  —  Pourtant  je  vis  don  Pierre  Marra  y  être  à  tout  instant,  —  et    a6io 
il  y  eut  trente  honmies  pour  tourner  la  manivelle. — En  la  bonne  alga- 
rade qui  n*avait  pas  de  pareille ,  —  et  avec  la  vieille  Broterie  il  va  faire 
face,  — se  tint  don  Raymond  Periz,  car  il  la  sut  gouverner, — et  don 
Pierre  d'Undiano  le  jeime,  sans  douter,  —  et  maître  Bernard  et  le  fils    a6i5 
qui  (se)  fait  aimer,  —  et  trente  d'autres  hommes  pour  baisser  la  verge. 

—  L'algarade  fut  donnée,  pour  être  plus  sûr,  — (celle)  de  la  Roche 
qui  se  fait  appeler  des  Pelletiers, — à  don  Guillaume  Marzel,  qui  y.  mit 
bien  son  soin,  — ainsi  que  don  Andrieu  Ximenez  sûr  pour  guerroyer,    a6ao 

—  don  Sancho  de  Vilava  habile  en  fait  de  charpenterie ,  —  et  de 
bonne  compagnie  pour  le  besoin  d'armer  l'engin.  — Et  la  petite  alga- 
rade qui  se  faisait  nommer  —  toujours  Petit  Grelot,  on  (la)  donna 
pour  surveiller  —  à  Marquo  le  charpentier  qui  était  habile  pour    a6a5 
ouvrer,  —  à  sire  Garcia  de  Turrilles  qui  en  sait  fort  bien  penser, 

—  et  à  d'autres  qu'il  y  avait  pour  le  besoin  de  tourner  la  manivelle. 

—  Ainsi  allèrent  les  vingt  ordonner  la  ville ,  —  vu  qu'ils  établirent  les 
tours  et  les  murs  pour  batailler.  —  Et  à  des  hommes  préposés  ils  com-    a63o 
mandèrent  de  surveiller  —  les  deux  boui^s ,  pour  que  le  feu  ne  se  pût 
allumer,  —  ni  nos  ennemis  susciter  aucim  mal;  —  car  le  mal  commen- 
çait, et  la  peine  et  le  chagrin. — Mais  Dieu  garde  les  deux  boui^. 


a>. 


172  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Ni  eb  Dostres  enemics  negun  mal  enartar; 
Car  lo  mal  començava ,  e  '1  tribayll  e  '1  pessar. 
Mas  Dios  gart  ams  les  bores. 

LXI. 

Mas  Dios  gart  ams  bores,  qu'el  es  totz  poderos;  2635 

Car  la  guerra  eomença,^  e  'Is  mais  e  las  lenços, 
En  la  Navarreria  e  z  els  bores  amsedos. 
.  Et  adone  de  Sant  Jaeme  levet  se  lo  priors, 
E  z  el  e'I  gardi[a]  qu'era  dels  Frays  Menos 
Venguo  en  la  vinteria ,  dolenz  e  d  engoyssos ,  3640 

Dir  que  «  Per  Dios  non  sia  aquest  mal  perillos, 
Car  entre  nos  em  frayres,  cosis  e  compainnos; 
E  si  '1  peccatz  maligne  es  vengutz  a  rescos, 
Non  vuyllatz  qu'en  las  vilas  puisca  esser  poderos; 
Que'l  peccatz  ifemals  es  mais  et  enartos,  î645 

fol.  75  V*  E  z  enarta  com  fassa  les  corages  felos  : 

Per  que  vos  preguam ,  per  Dios  que  z  es  ver  glorios , 

Que  nos  y  metam  patz,  si  com  manda  razos.  » 

E  les  .XX.  responderon  :  «  Frayres/ so  platz  a  nos, 

E  nos  ne  farem  ço  qu  entenda  totz  om  bos.  »  aôSo 

Et  adonquas  les  fraires  anego  s  amsedos 

En  la  Navarreria,  on  eran  les  baros, 

E  de  cels  de  la  vila  sels  qu'eran  poderos; 

E  d  adonquas  les  frayres  humilment  disso  los 

Que  lo  mal  remases  e  que  totz  bes  y  fos,  2655 

E  z  els  adoncs  resposo  com  omes  urguillos  : 

«  Frayres,  en  aquels  bores  saben  tant  de  razos, 

Que  tôt  lo  mon  enganan;  mas  non  o  faran  nos. 

Aquyllit  an  Estacha,  e  vendran  al  deios, 

Per  despeyt  dels  ricomes,  dont  ne  son  molt  yros.  2660 

E  si  gitan  N  Estacha,  el  i  faran  que  pros, 

E  per  lor  farem  ço  dont  totz  seran  joyos  ; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         173 


LXI. 

Mais  Dieu  garde  les  deux  bourgs,  car  il  est  tout-puissant;  —  car  la    a 63 5 
guerre  commence,  et  le  mal  et  la  lutte, — en  la  Navarrerie  et  les  bourgs 
tous  les  deux.  —  Et  alors  le  prieur  de  Saint  Jacques  se  leva ,  —  et  lui 
et  celui  qui  était  gardien  des  Frères  Mineurs  —  vinrent  en  la  ving-    2640 
taine,  dolents  et  angoisseux,  —  dire  que  :  «  Pour  Dieu  ne  soit  ce  mal 
périlleux ,  —  car  entre  nous  nous  sommes  frères ,  cousins  et  compa- 
gnons; —  et  si  le  pécbé  malin  est  venu  en  secret, — ne  veuillez  pas 
que  dans  les  villes  il  puisse  être  puissant;  —  car  le  péché  infernal  est    2645 
mauvais  et  insinuant,  —  et  s'évertue  comment  il  fasse  les  esprits 
irrités  :  — c*est  pourquoi  nous  vous  prions,  pour  Qieu  qui  est  le  vrai 
glorieux,  —  que  nous  y  mettions  la  paix,  ainsi  comme  commande 
raison.  »  —  Et  les  vingt  répondirent  :  «  Frères,  cela  nous  plaît,  —  et    2660 
nous  en  ferons  ce  qu'entencba  tout  brave  homme.  »  —  Et  alors  les 
frères  s'en  allèrent  tous  les  deux  —  en  la  Navarrerie ,  où  étaient  les 
barons,  —  et  de  ceux  de  la  ville  ceux  qui  étaient  puissants;  —  et  alors 
les  frères  humblement  leur  dirent  —  que  le  mal  cessât  et  que  tout    a655 
bien  y  fût,  —  et  eux  alors  répondirent  comme  hommes  orgueilleux  : 
—  «  Frères,  en  ces  bourgs  ils  savent  tant  de  raisons,  —  qu'ib .trompent 
tout  le  monde;  mais  ils  ne  nous  le  feront  pas.  —  Ils  ont  accueiUi  Eus- 
tache,  et  ils  auront  le  dessous, — en  dépit  des  riches  hommes,  de  quoi    3660 
ils  en  sont  fort  irrités.  —  Et  s'ils  chassent  sire  Eustache ,  ils  n'y  feront 
que  profit,  —  et  pour  eux  nous  ferons  ce  dont  tous  seront  joyeux;  — 


174         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.      ^ 

E  si  n'o  volon  far,  non  les  pretz  .ij.  botos.  » 
fol.  76  r**  E  d  adonquas  les  frayres  sospiran  e  ploros 

Vengo  en  la  vintena,  ont  fo  grant  le  ressos,  2665 

E  z  entre'ls  .xx.  e  z  els  feron  petitz  sermos. 
Car  les  .xx.  auziguo  que  'N  Estacha  lo  pros 
Mandavan  los  ricomes  qu'acomiadat  fos , 
Ago  maior  despeyt  que  qui  Is  des  a  bastos. 
E  'is  .XX.  disso  als  frayres  :  t  Via  vostras  maysos.  »  ^670 

E  d  adouci,  message  vec  dir  als  .xx.  coychos 
Qu'en  la  Navarreria  gitavan  los  rayllos 
Per  començar  la  guerra. 

Lxn. 

Per  començar  la  guerra ,  don  era  grau  folia , 
Grazian  de  balestas  en  la  Navarreria.  367S 

Et  adonquas  Tabat,  a  qui  mal  despiazia, 
Qu es  de  Mont  Arago,  venc  s'en  al  Bore  .i.  dia  : 
Lai  trobet  a  'N  Estacha  ab  granda  alegria, 
E  los  .XX.  que  '1  fazian  joya  e  compainnia. 
E  quan  foron  essems,  l'abat  diss  d'aital  guia  :  2680 

«  Seinnos ,  trastotz  preguem  que  la  verges  Maria 
fol.  76  v*  Gart  que'l  mal  non  comence,  car  dapnage  séria.  » 
E  parlegon  ensemble  d'ayso  que  lor  plazia; 
Mas  le  seynnor  abat  de  l'actra  part  pendia , 
Pero  en  la  patz  far  tôt  son  poder  metia.  s685 

E  diss  lor  :  «  Francs  seynnors,  plaça  os  que  serquem  via 
Qu'entre  nos  siamos  e  paz  e  compainnia. 
E  vos,  seynnor  N  Estacha,  vuyllatz  que  z  aysi  sia.  » 
E  lo  valent  N  Estacha  respondet  ses  bauzia , 
E  diss  :  «  Seynnor  abat,  nuill  tort  non  consentria;  3690 

Tôt  ço  que  dreitz  comanda,  sapchatz  que  pii  playria, 
E  z  als  borgnes  dais  bores  d'aquela  eyssa  guia. 
Los  ricomes  son  mais  e  plens  de  felonia , 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         175 

et  s^iis  ne  le  veulent  faire,  je  ne  les  priso  pas  deux  boutons.  »  —  Et 
alors  les  frères  soupirant  et  en  pleurs  —  vinrent  en  la  vingtaine,  où  fut  ^665 
grand  le  bruit, — et  entre  les  vingt  et  eux  ils  firent  de  petits  discours. 
—  Parce  que  les  vingt  ouïrent  que  sire  Eustache  le  preux —  les  riches 
hommes  ordonnaient  qu^il  fût  congédié ,  —  ils  eurent  im  plus  grand 
dépit  que  si  on  leur  eût  donné  du  bâton. — Et  les  vingt  dirent  aux  frères  :  3670 
«  Gagnez  vos  maisons.  •  —  Et  alors  un  messager  vint  dire  aux  vingt  à 
la  hâte  —  qu'en  la  Navarrerie  ils  lançaient  les  traits  —  pour  commen- 
cer la  guerre. 


Lxn. 

Pour  commencer  la  guerre,  de  quoi  était  grande  folie,  — ils  ti-    3675 
raient  des  bsdistes  en  la  Navarrerie.  —  Et  alors  Fabbé,  à  qui  malement 
il  déplaisait, — qui  est  (abbé)  de  Mont-Aragon,  s'en  vint  au  Bourg  un 
jour  :  —  là  il  trouva  sire  Eustache  avec  grande  allégresse ,  —  et  les 
vingt  qui  lui  faisaient  fête  et  compagnie.  —  Et  quand  ils  furent  en-    ,680 
sembb  >  Tabbé  dit  de  telle  guise  :  —  «  Seigneurs ,  prions  tous  que  la 
vierge  Marie  —  empêche  que  le  mal  ne  commence,  car  il  serait  dom- 
mage. »  —  Et  ils  parlèrent  ensemble  de  ce  qui  leur  plaisait;  —  mais 
le  seigneur  abbé  penchait  de  l'autre  part,  —  pourtant  à  faire  la  paix    2685 
tout  son  pouvoir  il  mettait.  —  Et  il  leur  dit  :  «  Francs  seigneurs,  qu'il 
vous  plaise  que  nous  cherchions  une  voie  —  (pour)  qu'entre  nous 
nous  soyons  en  paix  et  société.  —  Et  vous,  seigneur  sire  Eustache, 
veuillez  qu'ainsi  il  soit.  »  —  Et  le  vaillant  sire  Eustache  répondit  sans 
tromperie,  —  et  dit:  «Seigneur  abbé,  à  nid  tort  je   ne  consenti-    2690 
rais;  — tout  ce  que  droit  commande,  sachez  que  (cela)  me  plairait, 
—  et  aux  bourgeois  des  bourgs  de  cette  même  guise.  —  Les  riches 
hommes  sont  méchants  et  pleins  de  félonie ,  —  et  me  donnèrent 


176         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE: 

E  dego  m  comiat  ses  tort  que  no  Is  avia  ; 

E  si.  tort  les  agues,  que  Is  o  emendaria;  3695 

E  z  els  no  m'escoltero  ayso  que  z  eu  dizia, 

Antz  disso  tôt  apert  que  z  eu  m'en  tomarîa. 

E  sembla  m,  seyner  N  abas,  que.fortz  causa  séria 

Si  per  estas  palauras  Navarra  lor  gequia  ; 

fol.  77  r*  Car  Navarra  m  juret,  e  m  dego  seinnoria  2700 

Trastotz  cominalmens,  que  us  no  ni  faillia. 
E  'Is  baros  solamens  dizon  que  z  an  ma  via  : 
Per  que  m  par,  seynner  N  abas,  que  digan  eflFantia; 
Mas  si  tota  la  terra  comiadar  me  volia 
Ab  sagels  sagelatz,  estar  no  y  puyria;  i'joS 

Mas  pel  dit  dels  ricomes  sapchatz  no  m'en  partiria, 
Que'l  rey  cui  es  la  flor  per  desenat  m'aiuria, 
Si  pel  dit  des  ricomes  Navarra  los  rendia. 
E  'Is  bores ,  com  gentz  leyals  e  senes  tricheria , 
M'an  a  dreit  emparât,  car  dreitura  los  guya  :  3710 

Per  que  os  die,  seynner  N  abas,  qu'entro  que  morz  m'aucia, 
Dels  bores  no  yssiray  entro  que  vengutz  sia 
De  França  io  message  que  z  anet  yer  el  dia.  » 
E  lo  seynnor  abbat  ac  en  son  cor  felnia , 
Car  vie  que  no  anava  lo  fayt  sy  com  dévia;  37» 5 

E  diss  al  pros  N  Estacha  :  «  Seynner,  vuyllatz  que  sia 
Que  z  auga  Tautra  part,  sy  m  va,  ap  maestria , 

foi.  77  V*  E  layssem  so  estar,  que  plus  pariât  no  y  sia.  » 
E  los  .xx.  dysso  le  :  «  Abat,  cel  que'l  mont  guia 
Cofonda  totz  aycels  cui  plaz  esta  folia.  »  3730 

E  lo  seynnor  abbat  puiet  e  z  a[c]  gracia, 
E  venc  ab  sa  conpainna  en  la  Navarreria 
Per  mètre  bona  patz. 

Lxm. 

Per  mètre  bona  patz  anet  Tabbat  prezantz 


J 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         177 

congé  sans  cpie  j'eusse  tort  envers  eux  ;  —  et  si  tort  j'eusse  envers  269S 
eux,  certes  je  le  leur  réparerais;  —  et  ils  n'écoutèrent  pas  ce  que  je 
disais ,  —  mais  dirent  tout  ouvertement  que  je  m'en  retournerais.  — 
Et  il  me  semble,  seigneur  dom  abbé,  que  (ce)  serait  chose  grave  — 
si  poiu*  ces  paroles  je  leur  abandonnais  la  Navarre;  —  car  la  Navarre  1700 
me  prêta  serment,  et  me  donnèrent  conunandement  —  tous  sans 
exception,  vu  qu'un  seul  n'y  manquait.  —  Et  les  barons  seulement 
disent  que  j'aille  mon  chemin  :  —  c'est  pourquoi  il  me  semble,  sei- 
gnem:  dom  abbé ,  qu'ils  disent  enfantillage  ;  —  mais  si  tout  le  pays 
me  voulait  congédier  — avec  des  écrits  scellés,  je  n'y  pourrais  rester;    3706 

—  mais  pour  la  parole  des  riches  hommes  sachez  que  je  n'en  par- 
tirais pas,  —  vu  que  le  roi  à  qui  est  la  fleur  (de  lis)  pour  insensé  me 
tiendrait — si  pour  le  dit  des  riches  hommes  je  leur  rendais  la  Navarre. 

—  Et  les  boui^,  comme  gens  loyaux  et  sans  trahison,  — m'ont  jus-    ^710 
tement  protégé,  car  droiture  les  guide  :  —  c'est  pourquoi  je  vous 

dis,  sire  dom  abbé,  que  jusqu'à  ce  que  mort  me  tue,  — desboui^  je 
ne  sortirai  pas  jusqu'à  ce  que  soit  venu  —  de  France  le  messager  qui 
partit  hier  au  jour.  »  —  Et  le  seigneur  abbé  eut  en  son  cœur  chagrin , 

—  car  il  vit  que  le  fait  n'allait  pas  ainsi  comme  il  devait;  —  et  il  dit    2715 
au  preux  sire  Eustache  :  t  Seigneur,  veuillez  qu'il  soit  —  que  j'entende 
l'autre  partie,  ainsi  me  va,  avec  dignité,  —  et  laissons  tomber  cela, 
qu'il  n'en  soit  plus  parlé.  » — Et  les  vingt  lui  dirent  :  t  Abbé,  que  celui 

qui  guide  le  monde  —  confonde  tous  ceux  à  qui  plaît  cette  fohe.  »    1720 

—  Et  le  seigneur  abbé  monta  et  rendit  des  grâces ,  —  et  vint  avec  sa 
compagnie  en  la  Navarrerie  —  pour  mettre  bonne  paix. 


LXin. 
Pour  mettre  bonne  paix  alla  le  digne  abbé  —  dire  aux  richeshommes,    3725 

UIST.  DE  LA  «0£IIRB  DE  NAV.  S  3 


i 


178         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Dire  a  los  rieomes,  humil  e  merceyans,  2725 

Que  z  aquels  ma|l]s  non  fos  ni  aquetz  desenantz  : 

«  Seynnos ,  yeu  ay  estai  ab  N  Estacha  parlans 

E  z  ap  les  .xx. ,  e  z  ai  auditz  le  lor  talans. 

De  trastota  Navarra  los  petitz  e  les  grantz 

Jurego  a  'N  Estacha  ,  e  vey  qu  al  prumer  lans  2730 

Le  donatz  comiat;  e  ges  no  m^es  semblans 

Que  senes  cort  complida  est  dit  sia  fermans  : 

Per  que  os  prec ,  non  vuillatz  a  tort  fayre  bobans , 

Car  Jhesu  Crist  abaissa  Torguyll  que  z  es  sobrans  : 

Per  que  vuyll  no  siatz  en  aquest  fait  pecans.  »  3735 

fol.  78  r"  E  los  rieomes  dysso  :  «  'N  abas,  bes  predicans, 
E  tôt  vostre  predic  no  s'y  valdra  us  gans. 
Que  z  era  cels  dels  bores  non  compro  los  engans  ; 
Que  no  les  tendra  pro  ni  Frances  ni  Romans, 
Ni  lur  sabiduria  don  tôt  jom  son  pessans;  27^0 

Car  be  os  juran ,  N  abat ,  per  Dios  e  per  sos  sans , 
Que  non  es  om  tant  savi  ni  tant  maestreians 
E  que  z  agues  legitz  en  Boloynna  .x.  ans , 
Que  si  los  escoutava,  que  non  anez  mermans, 
E  que  lo  jugarian  com  si  era  efans.  »  2745 

E  mentraiço  s  pa[r]lava,  '1  prior  de  Sant  Johans 
Venia  en  Espaynna,  ab  maint  bos  cavalgans, 
E  passego  les  portz  e  ra[n]garda  Rolans, 
E  foro  el  ospital,  que  z  es  ben  abastans, 
De  Ronçasvals,  ont  fus  vengutz  us  mesatgans  2760 

D'En  Estacha  quanava  a  'N  Felip,  rey  dels  Francs. 
E  dis  los  las  novelas  e  los  mais  perillans , 
Don  el  fo  molt  irat  e  z  el  cor  sospirans. 

fol.  78  V*  E  venc  en  Pampalona  a  toi  le  plus  enans, 

E  z  audic  que  las  vilas  estavan  en  balans;  2755 

E  preguet  lo  ver  Dios,  que  z  es  ver  perdonans, 

Que  y  pogues  mètre  patz  aniz  que  y  fos  colps  ni  lans, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  179 

humble  et  suppliant ,  —  que  ce  mal  ne  fut  nî  celui-là  désormais  :  — 
«  Seigneurs,  j'ai  parlé  avec  sire  Eustache  —  et  avec  les  vingt,  et  j'ai 
ouï  leur  volonté.  —  De  toute  la  Navarre  les  petits  et  les  grands  — 
prêtèrent  serment  à  sire  Eustache,  et  je  vois  que  de  prime  abord —    «730 
vous  lui  donnez  congé  ;  et  point  ne  m'est  semblant  —  que  sans  déci- 
sion de  cour  cette  parole  soit  valable  :  —  c'est  poqrquoi  je  vous  prie ,  ne 
veuillez  à  tort  faire  su£Eisance  ;  —  car  Jésus-Christ  abaisse  l'oi^eil  qui  est 
excessif:  — c'est  pourquoi  je  veux  que  vous  ne  soyez  pas  péchants  en  ce    «7^5 
fait.  »  —  Et  les  riches  hommes  dirent  :  t  Dom  abbé,  vous  êtes  prêchant 
les  biens,  —  et  tout  votre  sermon  n'y  vaudra  (la  valeur  d')ungant, 
—  poiu*  que  bientôt  ceux  des  bourgs  ne  payent  les  tromperies;  —  vu 
que  ne  leur  servira  ni  français  ni  roman,  —  ni  leur  savoir,  auquel    «t^o 
ils  pensent  toujours;  —  car  bien  nous  vous  jurons,  dom  abbé,  par 
Dieu  et  par  ses  saints ,  —  qu'il  n'est  homme  tant  savant  ni  tant  ins- 
truit —  et  qui  eût  lu  à  Bologne  dix  ans ,  —  qui ,  s'il  les  écoutait , 
n'allât  s'abaissant,  —  et  ils  le  joueraient  comme  s'il  était  (un)  enfant.  »    «745 
— Et  pendant  que  ceci  se  traitait,  le  prieur  de  Saint-Jean — venait  en 
Espagne  avec  maint  bon  chevaucheur,  —  et  ils  passèrent  les  ports  et 
la  colline  de  Roland ,  —  et  ils  furent  à  l'hôpital ,  qui  est  bien  suffisam- 
ment fourni,  —  de  Roncevaux,  où  fut  venu  un  messager —  de  sire    57^0 
Eustache,  qui  allait  à  sire  Philippe,  roi  des  Francs.  —  Et  il  leur  dit 
les  nouvelles  et  les  maux  imminents ,  —  dont  il  fut  très-chagrin  et 
soupirant  dans  le  cœiu*.  —  Et  il  vint  à  Pampelime  avec  le  plus  grand 
empressement,  —  et  ouït  que  les  villes  étaient  dans  l'inquiétude; —    2755 
et  il  pria  le  vrai  Dieu,  qui  est  vrai  miséricordieux,  —  qu'il  y  pût 
mettre  la  paix  avant  qu'il  y  eût  coup  ni  jet  (de  projectile  ),  —  et  qu'il 
pût  rendre  modérées  les  haines  mortelles,  —  et  qu'il  en  chassât  la 
colère»  les  insolences  et  les  tromperies.  —  Et  le  jour  qu'il  était  se    1760 

préoccupant  de  faire  cela,  —  deux  chevaliers  français  qui  étaient 

33. 


180         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  quels  mortals  coratges  pogues  tornar  temprans, 
E  qu'en  giles  la  yra  e  'Is  orgoylls  e  'Is  engans. 
E'I  jom  que  z  el  estava  d'aiso  fayre  tractans,  2760 

Dos  cavales  Frances  que  z  eran  viandans 
Ent  al  baro  Sant  Jacme,  pelegris  honorans, 
Foro  en  Pampalona  vengutz  et  albergans. 
E  vigo  qu'en  las  vilas  era[n]  braus  e  cridans, 
E  vengo  a  'N  Estacha  el  cor  maraveyllans;  3765 

E  'N  Estacha,  que  'Is  vie,  fe  les  molt  bel  semblans, 
E  diss  los  :  «  Cavales,  vos  siatz  remembrans 
Que'ls  baros  de  Navarra  me  sont  molt  contrastans.  >» 
E  mentre  ayso  dîzian,  lo  prior  coratgans 
De  San  Geli ,  que  z  es  de  ça  mar  le  plus  grans,  5770 

Trames  pel  pros  N  Estacha  del  syeus  millors  sergans. 
E  'N  Estacha  tantost,  ab  los  borgnes  plus  grans, 
Venc  s'en  ent  al  prior  ab  afforcit  senblans; 
fol.  79  r*  E  quant  foro  ensemble ,  comencego  '1  demandans. 

E  dyss  le  lo  prior  :  t  Be  soy  maraveyllans  3775 

Car  vos  e  les  ricomes  es  si  vengutz  als  brans.  » 
E  lo  valent  N  Estacha  tantost  fo  en  estans , 
•  E  dyss  le  :  «  Franc  prior,  anc  no  vi  s  tais  engans 
Com  en  Navarra  corr,  qui  '1  sera  confermans; 
E  saubretz  ne  lo  ver,  antz  que  anetz  avans.  »  27^0 

—  «  Per  Dio  !  dyss  lo  prior,  aiso  es  mos  talans  ; 
Pero  nuitz  es  hueimas,  que'ls  soleyll  es  intrans. 
E  quant  vendra  dema  que  sera  flamegans, 
Auziray  l'autra  part,  per  que  es  contrastans.  » 
E  z  ap  aytant  N  Estacha  e  les  borgnes  vayllans  27^5 

Ago  près  comiatz  e  vengo  s'en  parlans 
Ent  al  bore  Sant  Cerni ,  que  restaura  les  dans  ; 
E  fon  grant  per  las  vilas  la  crida  e  '1  bobans, 
Per  ço  quar  de  la  guerra  estavan  comensans, 

May  que  z  ops  no  y  avia.  3790 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         181 

Yoy^eants — vers  le  baron  saint  Jacques ,  pèlerins  pour  l'honorer,  — 
furent  venus  en  Pampelune  et  (y)  logèrent.  —  Et  ib  virent  que  dans 
les  villes  ils  étaient  fiu'ieux  et  criants,  —  et  ils  vinrent  à  sire  Eustache,    2765 
s'émerveillant  dans  le  cœiu*;  —  et  sire  Eustache,  qui  les  vit,  leur 
fit  très-bon  visage,  —  et  leur  dit  :  «  Chevaliers,  soyez  vous  souve- 
nant —  que  les  barons  de  Navarre  me  sont  fort  opposants.  »  —  Et 
pendant  qu'ils  disaient  ainsi,  le  prieur  courageux — de  Saint-Gilles,    2770 
qui  est  le  plus  grand  en  deçà  de  la  mer,  —  envoya  vers  le  preux 
Eustache  de  ses  meilleurs  serviteurs.  —  Et  aussitôt  sire   Eustache, 
avec  les  principaux  bourgeois,  —  s'en  vint  jusqu'au  prieur  avec  air 
assuré;  —  et  quand  ils  furent  ensemble,  cojnmencèrent  les  demandes. 
—  Et  le  prieur  lui  dit  :  «  Je  suis  bien  m'émerveillant  —  de  ce  que    2775 
vous  et  les  riches  hommes  vous  êtes  ainsi  venus  aux  glaives.  »  —  Et  le 
vaillant  sire  Eustache  fut  aussitôt  debout ,  —  et  lui  dit  :  «  Franc  prieur, 
oncques  ne  se  vit  telle  tromperie  —  comme  il  court  en  Navarre, 
qui  le  sera  confirmant;  —  et  vous  en  saurez  le  vrai ,   avant   que    2780 
vous  alliez  (plus)  avant.  »  —  «  Par  Dieu  !  dit  le  prieur,  c'est  mon  dé- 
sir; —  mais  il  va  être  nuit,  vu  que  le  soleil  se  couche.  — Et  quand 
viendra  demain  qu'il  sera  flamboyant,  —  j'entendrai  (de)  l'autre  par- 
tie pomtjuoi  elle  est  opposante.  »  —  Et  en  même  temps  sire  Eustache    ,785 
et  les  boui^eois  vaillants  —  eurent  pris  congé  et  s'en  vinrent  en  par- 
lant —  vers  le  boui^  Saint-Gemin ,  qui  répare  les  dcmunages  ;  —  et 
par  les  villes  les  cris  et  le  vacarme  furent  grands ,  —  parce  qu'ils  com- 
mençaient la  guerre,  —  plus  que  besoin  n'y  avait.  3790 


( 


182  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

LXIV. 

May  que  z  ops  no  y  avia  era  lo  mal  empris. 

fol.  79  V*  E  quant  venc  lendema  que  lo  jom  esclarzis, 
Le  prior  de  Sant  Geli,  com  coitatz  e  pervis, 
Corn  pogues  far  la  patz  e  1  mal  que  z  adolsis , 
E[m]puiet  e  cavalga,  e  z  era  be  maytis,  J795 

En  la  Navarreria ,  ont  le  mal  s'afortis. 
Lay  trobet  don  Gonçalvo  que  siqp  may  que  M erlis , 
E  1  valent  don  Garcia  or  es  valent  près  fis, 
E  '1  pros  don  Pero  Sanchitz  qui  Cascant  es  aclis. 
E  '1  pros  don  Corbaran  qu'era  ben  palazis,  3800 

E  de  cels  de  la  vila  y  eran  be  pervis. 
E  lo  prior  lor  dyss  :  «  Seynnos,  us  mais  sortiss, 
E  z  a  ops  que  s'escantisca  enans  que  sia  pris; 
Car  la  terra  s  perdia  e  totz  aquest  pays. 
N  Estacha  s'es  clamât  que  vos  lo  tenetz  pris,  ^do5 

E  que  non  aus'  yssir  deforas  als  camis; 
E  1  acomiades  per  ço  que  os  abelis, 
E  non  devetz  far  causa  qu  en  siatz  sobrepris.  » 
E  los  ricomes  dysso  :  «  Puyss  Dios  vos  a  tramis, 

fol.  80  r*  Seynner  prior,  a  nos,  nostre  dreitz  enrequis.  2810 

N  Estacha  vos  a  dit  aysso  que  1  fon  avis  ; 
Mas  el  gasta  lo  règne  e  Taga  a  mal  mis , 
E  demanda  'Is  castels,  tant  da  de  paresis, 
E  a  nos  que  qs  a  donatz,  per  sanchet2,  peitavis. 
E  si  gaire  y  estava,  totz  yriam  mesquis;  a8i5 

Car  en  un  an  mestria  tôt  Taver  de  Paris , 
E  da  lo  als  estrans  e  nos  empaubrezis. 
E  nos  non  suffririam  qu  el  degastes  pais  ; 
Car  la  nostra  reyna,  qu'en  Campaynna  s  nuiris. 
Non  puiri'arencar  e  trastotz  sos  amis;  i8ao 

Mas,  per  la  sancta  Vei^e  ont  Jhesu  Crist  fo  mis, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  183 


LXIV. 

Plus  que  besoin  n'y  avait  le  mal  était  enflammé.  —  Et  quand  vint 
le  lendemain,  que  le  jour  éclaira,  — le  prieur  de  Saint-Gilles,  comme 
pressé  et  avisé ,  —  afin  qu'il  pût  faire  la  paix  et  que  le  mal  adoucit,  — 
monta  à  cheval  et  chevauche,  et  c'était  bien  matin,  —  en  la  Navar-    2795 
rerie,  où  le  mal  s'aggrave.  —  Là  il  trouva  don  Gonçalvo  qui  sait  plus 
que  Merlin,  —  et  le  vaillant  don  Garcia  où  est  vaillant  (et)  pur  mé- 
rite, —  et  lépreux  don  Pierre  Sanchiz  à  qui  Cascante  estsomnis,  — 
et  le  preux  don  Corbaran  qui  était  bien  palatin ,  —  et  de  ceux  de  la    2800 
ville  y  étaient  (gens)  bien  avisés.  —  Et  le  prieur  leur  dit  :  «  Sei- 
gneurs, un  mal  surgit, —  et  il  est  urgent  qu'il  s'éteigne  avant  qu'il 
soit  pris;  —  car  la  terre  se  perdait  et  tout  ce  pays.  —  Sire  Eustache    2805 
s'est  plaint  que  vous  le  tenez  prisonnier,  —  et  qu'il  n'ose  pas  sortir 
dehors  dans  les  chemins ,  —  et  que  vous  le  congédiâtes  parce  que  cela 
vous  plait, — et  vous  ne  devez  faire  chose  pour  laquelle  vous  soyez 
repris.  »  — Et  les  riches  hommes  dirent  :  «  Puisque  Dieu  vous  a  envoyé, 
—  seigneur  prieur,  à  nous,  notre  droit  enrichit.  —  Sire  Eustache    2810 
vous  a  dit  ce  qu'il  lui  a  plu;  —  mais  il  ruine  le  royaume  et  l'eût  mis 
à  mal ,  —  et  demande  les  châteaux ,  tant  il  donne  de  parisis ,  —  et 
à  nous,  il  nous  a  donné,  pour  sanchets,  des  poitevins.  —  Ets'il  y  était    2815 
longtemps,  nous  deviendrions  tous  malheureux;  —  car  en  un  an  il 
dépenserait  tout  l'avoir  de  Paris,  —  et  il  le  donne  aux  étrangers  et 
nous  appauvrit.  —  Et  nous  nous  ne  souffririons  pas  qu'il  ruinât  le 
pays;  —  car  notre  reine,  qui  se  nourrit  en  Champagne, —  n'en  pour-    2820 
rait  venir  à  bout  avec  tous  ses  amis;  —  mais,  par  la  sainte  Viei^e  où 
Jésus-Christ  fut  conçu,  —  (cela)  ne  lui  sera  plus  souffert,  ni  nous  ne 


184         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE   NAVARRE. 

No  'I  sera  plus  sufert,  ni  1  serem  plus  aclis.  » 
E  d  adoDcs  le  prlor  respos  a  totz,  e  diss 
A  trastos  los  ricomes  :  «  Altre  coseyll  n'er  pris; 
Car  pietatz  es  bona  sobre  sos  enemis,  aSiS 

E  vos  altres  etz  frayres  e  parens  e  cosis  : 
Per  que  y  a  obs  que  i  venga  la  patz  de  paradis. 
fol.  80  v"  Entre  mi  e  Tabbat,  que  lo  be  enantis, 

Farèm  tant,  si  podem,  qu'en  sera  bona  fis, 

E  Dios  don'o  'n  podcr.  «83o 

LXV. 

«  E  Dios  dono  'n  poder,  que  si  fara,  si  '1  platz.  » 
Ë  d  adonc  lo  prior  e  lo  seynnor  abbatz 
Pessego  entre  lor  com  poguessan  far  patz. 
E  dyss  le  lor  prior  :  «  Seynner  N  abas ,  parlatz 
Ab  trastotz  les  ricomes  e  z  ap  las  podestatz  3835 

E  z  ap  cels  de  la  vila,  e  si  Is  adomescatz. 
Hyeu  m'en  iray  els  bores  saber  las  voluntatz  ; 
E,  si  Dio  platz,  farem  qu'en  seran  totz  pagatz.  » 
E  d  adonquas  dyss  l'abbas  :  «  Seynner  prior,  anatz.  « 
E  lo  prior  s'en  venc  ent  a  los  bort  cuitatz,  iSào 

E  le  seynnor  abat  anet  ab^  sos  privatz 
Parlar  ab  los  ricomes,  qu  era  be  maestreiatz. 
E  quant  l'abbat  e  z  els  foron  totz  ensarratz , 
L'abbat  lor  près  a  dire  :  «  Baros,  [e]  que  pessatz.^ 
Tal  carrera  prenetz  qu'en  remangatz  hondratz.  »  2845 

foK  81  r»  E  z  aptant  un  ricome  se  fo  em  pes  levatz, 

E  dyss  le  :  «  Seynner  N  abbas,  per  Dieu  si  escoltatz. 

D'estas  .ij.  vias  l'ima ,  vos  cala  may  presa[tz]  ? 

N  Estacha  nos  a  dit,  e  crey  que  z  o  sapchatz, 

Que  si  per  cort  complida  es  acomiadatz,  28S0 

Que  tautost  s'en  ira,  e  nos  em  paraillatz 

De  fayre  cort  plenera  de  trastot  est  regnatz, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         185 

lui  serons  plus  soumis.  » — Et  alors  le  prieur  répondit  à  tous ,  et  dit — 
i  tous  les  riches  hommes  :  «  Autre  conseil  en  sera  pris;  —  car  pitié  est  sSsS 
bonne  envers  ses  ennemis ,  —  et  vous  autres  vous  êtes  frères  et  parents 
et  cousins  :  —  c'est  pourquoi  il  y  a  urgence  que  la  paix  du  paradis 
y  vienne.  —  Entre  moi  et  Tabbé,  que  le  bien  exalte,  —  nous  ferons 
tant,  si  nous  pouvons,  quil  en  sera  bonne  fin,  —  et  que  Dieu  (nous)  '^^^ 
le  donne  en  puissance  l 


LXV. 

«  Et  que  Dieu  (nous)  le  donne  en  puissance  !  vu  qu'il  fera  ainsi , 
s'il  lui  plaît.  »  —  Et  alors  le  prieur  et  le  seigneur  abbé  —  pensèrent 
entre  eux  comment  ils  pourraient  faire  la  paix.  —  Et  le  prieur  lui  dit  : 
•  Seigneur  dom  abbé ,  pariez  —  avec  tous  les  riches  hommes  et  avec    2835 
les  autorités — et  avec  ceux  de  la  ville,  et  ainsi  calmez-les.  —  Je  m'en 
irai  dans  les  bourgs  savoir  les  volontés;  —  et,  s'il  plaît  à  Dieu,  nous 
ferons  qu'ils  en  seront  tous  satisfaits.  »  —  Et  alors  dit  l'abbé  :  «  Sei- 
gneur  prieur,  allez.  »  —  Et  le  prieur   s'en  vint  jusqu'aux   boiu^    a84o 
promptement ,  —  et  le  seigneur  abbé  alla  avec  ses  intimes  —  parler 
avec  les  riches  hommes,  vu  qu'il  était  bien  instruit.  —  Et  quand  l'abbé 
et  eux  furent  tous  enfermés, —  l'abbé  leur  prit  à  dire  :  «  Barons,  (et) 
que  pensez-vous?  —  Telle  route  prenez  que  vous  en  restiez  hono-    a845 
rés.  »  —  Et  en  ce  même  temps  un  riche  honmie  se  fut  levé  sur 
ses  pieds,  —  et  lui  dit  :  «  Seigneur  dom  abbé,  pour  Dieu  écoutez. 
—  De  ces  deux  voies  l'une,  laquelle  prisez-vous  plus.^^  —  Sire  Eus- 
tache  nous  a  dit,  et  je  crois  que  vous  le  savez,  —  que  si  par  cour    aSSo 
plénière  il  est  congédié,  —  qu'aussitôt  il  s'en  ira,  et  nous  sommes 

HIST.  DC  LA  GUBBRE  DE  NAV.  »     3  4 


186         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  totz  cominalment  que  il  darem  comiatz. 

Empero  autre  fait  es  per  nos  albiratz  ; 

Que  DOS  séria  honor  e  granda  salvetatz  asss 

Si  cels  deis  bores  voliaa ,  qu  aysi  ns  an  aontatz , 

N  Estacha  gitar  fora  :  serian  perdonatz , 

E  que^ls  portais  que  z  an  en  esta  viia  obratz 

Serian  aitantost  desfaytz  e  derroquatz, 

E  trastotz  ios  engens  romputz  e  peciatz.  a  860 

E  si  eis  bores  so  fan ,  se  que  seran  membratz  ; 

E  z  en  altra  manera  els  seran  desterratz. 

E  vos,  seynner  N  abbat,  yretz  dir  eu  dictatz; 

fol.  81  v'  Pero  estas  razos  privadament  parlatz.  » 

E  Tabbat  ios  respos:  «  Yrei,  puyss  vos  platz.  »»  2865 

E  puyet  atantost,  e  ben  encavaigatz 

Venc  s'en  e  ia  vintena;  e  quant  fon  devaiatz, 

El  pariet  ab  ios  «xx.  et  ab  io  coseiii  privatz, 

E  dyss  que  peis  rlcomes  era  ior  embiatz  : 

«  Les  ricomes  vos  pregan  sia  desamparatz  3870 

Per  vos  aitres  N  Estacha  e  que  no  'I  defendatz. 

E  si  vos  aiso  faitz ,  certament  sapiatz 

Que  'is  engens  e  'is  portais  seran  totz  debrisatz, 

E  ia  tor  er  desfayta,  e  may,  si  may  mandatz.  » 

E  ios  .XX.  e  1  coseyii  foro  s  tost  coseyiiatz,  2875 

E  dysso  '1  :  «  Seynner  N  abbas,  cant  vos  seretz  tomatz, 

Digatz  a  ios  ricomes  que  mati  son  ievatz; 

Car  pessavan  qu  en  nos  fon  tan  gran  maiveztatz. 

Enantz  que  nos  o  fessam ,  certament  sapiatz 

Que  de  sanc,  ab  cervelas,  er  io  camp  enjuncatz.  »  2880 

Aras  a  ditz  Fabat  :  «  D*ayso  m  siatz  celatz , 

fol.  82 1'  Que  z  eu  soy  mesagers,  e  non  si'  acusatz.  » 
E  ios  .XX.  dysso  ie  :  «  N  abas,  no  vos  tematz.  « 
E  z  ap  aitant  Fabbat,  vei^oynnos  et  iratz , 
Anet  ai  pros  N  Estaclia  iay  on  er  aibergatz ,  a88S 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         187 

préparés  —  à  faire  cour  pléniëre  de  tout  ce  royaume ,  —  et  que  tous 
sans  exception  nous  lui  donnerons  congé.  —  Pourtant  autre  chose  est 
par  nous  considérée; —  quMl  nous  serait  honneur  et  grand  salut  —  si    j855 
ceux  des  bourgs,  qui  nous  ont  ainsi  honnis,  voulaient  —  mettre  sire 
Eustache  dehors  :  ils  seraient  pardonnes ,  —  et  que  les  portails  qu'ils 
ont  faits  en  cette  ville  —  fussent  aussitôt  défaits  et  jetés  à  terre ,  — 
et  tous  les  engins  rompus  et  mis  en  pièces.  —  Et  si  les  boiu^  font    2860 
cela,  je  sais  qu'ils  seront  prudents;  —  et  en  autre  manière  ils  seront 
expulsés.  —  Et  vous,  seignem*  dom  abbé ,  vous  irez  leiu*  dire  ce  pro- 
pos; —  pourtant  expliquez  ces  choses  en  particidier.  »  —  Et  Fabbé    ,355 
leur  répond  :  «  J'irai ,  puisqu'il  vous  plait.  »  —  Et  il  monta  aussitôt , 
et  siu'  un  bon  cheval  —  il  s'en  vint  en  la  vingtaine  ;  et  quand  il  fiit 
descendu ,  —  il  parla  avec  les  vingt  et  avec  le  conseil  en  particulier, — 
et  dit  que  par  les  riches  honunes  il  leur  était  envoyé  :  —  «  Les  riches    ,3^^ 
hommes  vous  prient  que  sire  Eustache  soit  abandonné  —  par  vous 
autres,  et  que  vous  ne  le  défendiez  pas;  —  et  si  vous  le  faites,  certai- 
nement sachez  —  que  les  engins  et  les  portails  seront  tôt  brisés ,  —  et 
la  tour  sera  défaite,  et  plus,  si  vous  ordonnez  davantage.  »  — Et  les  vingt    ,3^5 
et  le  conseil  eiu*ent  bientôt  tenu  conseil,  —  et  lui  dirent  :  <«  Seigneur 
dom  abbé ,  quand  vous  serez  retovmié ,  —  dites  aux  riches  hommes 
que  matin  ils  sont  levés ,  —  puisqu'ils  pensaient  qu'en  nous  il  y  eût 
une  si  grande  méchanceté.  —  Avant  que  nous  le  fissions,  certainement 
sachez  —  que  de  sang,  avec  cervelles,  sera  le  champ  jonché.  »  —    ,33^ 
Alors  a  dit  l'abbé  :  «  De  cela  ne  me  dites  rien,  —  vu  que  je  suis  mes- 
sager, et  que  je  ne  sois  pas  accusé.  » —  Et  les  vingt  lui  dirent  :  «  Dom 
abbé ,  ne  craignez  pas.  »  —  Et  en  même  temps  l'abbé ,  honteux  et 
fâché,  —  alla  au  preux  sire  Eustache,  là  où  il  était  logé,  —  et  fiit    ,335 
bien  accueilli  par  tous  et  honoré.  —  Là  était  le  prieur  comme  sage 
et  prudent.  —  Et  le  vaillant  sire  Eustache  et  le  prieur  et  l'abbé  —  se 

ai. 


188         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  fon  ben  acuyllitz  per  totz  e  honoratz. 
Lay  era  lo  prios  com  savis  e  membralz. 
E  lo  valent  N  Estacha  e  'I  prios  e  Tabbatz 
A  par  tego  s,  per  que  lo  cosseyll  fos  privatz. 
E  Tabbas  dyss  :  •  N  Estacha,  message  os  soy  forçatz  ;  3890 

Empero  vos  tôt'  ora  vostre  meilltz  ne  gardatz. 
Les  ricomes  m'an  dich ,  e  que  z  es  veritatz , 
Que  si  en  cort  complida ,  aysi  com  fos  juratz, 
Vos  donan  comiat,  que  tantost  vos  n'  iratz; 
E  z  els  tendran  vos  o,  sol  que  vos  o  tengatz.  »  3895 

E  lo  prior  tantost  respos  com  asenatz, 
E  dyss  le  :  «  Seynner  N  abbas,  non  Tes  poder  donatz 
Qu'elposca  aysso  far,  car  ja  son  embiatz 
Les  messages  en  França  al  bon  rey  coronatz, 
Dire  com  pels  ricomes  es  el  Bore  ensarratz.  5900 

fol  83  v"  Entro  venga  'Is  messages  ab  escriutz  sagelatz, 
El  ayso  no  faria,  car  seriam  blasmatz. 
Pero  yeu  m'ay  pessat  ço  que  z  er  salvetatz 
En  la  Navarreria  e  z  els  bores  aimatz  ; 

Pero  aysels  de  la  me  senblan  desenatz  290^ 

Que  trazo  de  balesta  los  cayrels  afilatz.  » 
E  l'abat  dyss  :  «  Prior,  si  vos  o  cosseyllatz , 
Hyeu  vuill  qu'entro  dema ,  qu'el  soleyll  sia  entratz , 
Agan  tregas  e  patz ,  e  no  y  sia  tiratz 

Cayrel  d'a[m]bas  las  partz  ni  ome  menaçatz,  29>o 

E  veyrem  si  dema  serem  myller  astratz.  » 
—  «  Per  Dio,  ditz  lo  prior,  N  abat,  trop  be  parlatz.  » 
E  preso  dels  bores  tregas  tro  al  jom  que  fo  sigatz , 
E  'n  la  Navarreria  dego  la  molt  pregatz , 
E  preguen  Jhesu  Crist  qu'es  vera  Trinitatz  2915 

Que  l'abatz  e  '1  prior,  que  son  aordenatz, 
Y  poyscan  mètre  be. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  189 

tirèrent  à  part  pour  que  le  conseil  fût  privé.  —  Et  Tabbé  dit  :  «  Sire    2890 
Eustache,  je  vous  suis  messager  contraint;  —  toutefois  vous,  consi- 
dérez-en toujoiu^s  votre  avantage.  —  Les  riches  hommes  m'ont  dit, 
et  c'est  la  vérité ,  —  que  si  en  cour  plénière ,  ainsi  qu'il  fut  juré ,  — 
ils  vous  donnent  congé,  qu'aussitôt  vous  vous  en  irez;  —  et  ils  vous    2895 
tiendront  cela,  pourvu  que  vous  l'observiez.  »  —  Et  le  prieur  aussitôt 
répondit  comme  honrnie  de  sens,  —  et  lui  dit  :  «  Seigneur  dom  abbé, 
pouvoir  ne  lui  est  pas  donné  —  qu'il  puisse  faire  cela ,  car  déjà  sont 
envoyés  —  les  messagers  en  France  au  bon  roi  couronné,  —  dire  com-    29^0 
ment  par  les  riches  hommes  il  est  dans  le  bourg  bloqué.  —  Jusqu'à  ce 
que  vienne  le  messager  avec  écrits  scellés,  —  il  ne  ferait  pas  cela,  car 
nous  serions  blâmés.  —  Toutefois  j'ai  pensé  à  ce  qui  sera  salut  ; — 
en  la  Navarrerie  et  dans  les  bourgs  imis;  —  pourtant  ceux  de  là  me    2905 
semblent  fous  —  qui  tirent  avec  la  baliste  les  carreaux  affilés.  »  —  Et 
l'abbé  dit  :  «  Prieiu*,  si  vous  le  conseillez,  — je  veux  que  jusqu'à  de- 
main, que  le  soleil  sera  levé,  —  ils  aient  trêves  et  paix,  et  qu'il  n'y 
soit  pas  tiré  —  carreau  des  deux  côtés  ni  homme  menacé,  —  et  nous    2910 
verrons  si  demain  nous  serons  plus  heureux.  »  —  «  Par  Dieu  1  dit  le 
prieur,  dom  abbé ,  vous  parlez  fort  bien.  »  —  Et  ils  prirent  trêves  des 
boiu^  jusqu'au  jour  qui  fut  assigné ,  —  et  en  la  Navarrerie  ils  durent 
fort  la  prier,  —  et  prient  Jésus-Christ ,  qui  est  vraie  Trinité,  —  que    29 »s 
l'abbé  et  le  prieur,  qui  sont  (clercs)  ordonnés,  —  y  puissent  mettre 
bien. 


190         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


LXVI. 

fol.  83  r"  Que  poscan  mètre  be  e  gitar  la  error. 

E  trastotas  las  ordes  anego  a  vigor 

En  la  Navarreria  pregan  lo  Salvador  agao 

Que  li  prezes  merce  d'est  poble  peccador. 

E  1  prior  de  Sant  Gili ,  cant  fo  lay  entre  lor , 

En  la  vila  mandet  per  cels  queran  millor; 

Mas  no  y  ac  ricome,  ni  bo  ni  sordeior. 

Quel  prior  ab  la  vila  ac  coseyll  celador.  agaS 

E  '1  prior  dyss  aysi  :  «  Humil,  franc,  quar  seynnor, 

Per  totz  tems  may  tomatz  vostre  pretz  en  color, 

Si  eras  me  crezetz,  e  faretz  lo  myllor. 

Si  els  ricomes  gitavatz  de  tota  vostra  honor, 

E  quels  desamparetz  si  que  s  n^ano  aillor,  9930 

Esperanç'  ay  en  Dio,  qu'es  nostre  redemptor, 

Que  o[s]  £stray  per  .c.  ans  dar  trevaa  et  amor, 

E  que  no  s  desfara  algarrada  ni  torr , 

Ni  los  porta  s  ni  re  que  os  sia  desonor.  » 

Et  adonc  alcus  dysso  :  «  Ço  es  be  fazedor.  »  2935 

fol.  83  V*  E  los  altres  dizian  :  «  Certas,  yl  an  paor.  » 

E  dysso  H  :  «  En  prior,  vos  que  z  es  parlador, 

Âuria  ab  les  bores  so  que  dizetz  valor  i^  » 

E  z  el  diss  que  z  ap  Dio ,  que  z  es  vera  lugor, 

O  quidav'  acabar  e  mètre  en  ténor.  29^0 

E  do  [n]  quas  tomatz  vos  e  si  parlatz  ab  lor , 

E  nos  a  vostre  coseyll  senes  tota  rumor.  » 

E  '1  prior  s'en  tomet,  e  z  ap  lui  Fray  Menor, 

E  lo  seynnor  abat,  si  que'l  fait  contet  lor; 

E  vengo  ent  al  Bore  de  molt  granda  vigor  ;  9945 

En  Sant  Laurentz  entrego ,  ont  fo  'I  govemador 

N  Estacha ,  e  los  .xx.  e  li  coseyllador. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  191 


LXVI. 

Qu'ils  puissent  mettre  bien  et  chasser  l'erreur.  —  Et  tous  les 
ordres  allèrent  avec  vitesse  —  en  la  Navarrerie  *  priant  le  Sauveur    2920 

—  qu'il  lui  prît  compassion  de  ce  peuple  pécheur.  —  Et  le  prieur 
de  Saint- Gilles,  quand  il  fut  là  entre  eux,  —  en  la  ville  manda 
ceux  qui  étaient  meilleurs;  —  mais  il  n'y  a  riche  honune,  ni  bon, 

ni  plus  mauvais,  —  vu  que  le  prieur  avec  la  ville  eut   conférence    2925 
secrète.  —  Et  le  prieur  dit  ainsi  :  «Doux,  francs,  chers  seigneurs, 

—  pour  toujours  désormais  changez  votre  mérite  de  cotileur,  — 
si  maintenant  vous  me  croyez,  et  vous  ferez  (pour)  le  mieux.  —  Si 
vous  chassiez  les  riches  honunes  de  tout  votre  territoire,  —  et  que  2930 
vous  les  abandonnassiez  en  sorte  qu'ils  s'en  aillent  ailleurs,  —  j'ai 
espérance  en  Dieu ,  qui  est  notre  rédempteur, — que  je  vous  ferai  pour 
cent  ans  donner  trêves  et  amitié ,  —  et  que  ne  se  défera  ni  algarade 

ni  tour, —  ni  les  portails,  ni  rien  qui  vous  soit  (à)  déshonneur.  » — Et    «9^5 
alors  aucims  dirent  :  «  Cela  est  bien  faisable.  ■ —  Et  les  autres  disaient  : 
•  Certainement  ils  ont  peur.  ■  —  Et  ils  lui  dirent  :  «  Sire  prieur,  vous 
qui  êtes  parleur,  —  ce  que  vous  dites  aurait-il  valeur  avec  les  boui^P  » 

—  Et  il  dit  qu'avec  Dieu,  qui  est  vraie  splendeur, —  il  croyait  achever    39^0 
cela  et  (le)  mettre  en  teneur  (par  écrit).  —  «  Et  alors  retournez-vous- 
en  et  parlez  avec  eux,  —  et  nous  à  (nous  acceptons)  votre  conseil  sans 
aucun  bruit.  » — Et  le  prieur  s'en  alla,  et  avec  lui  des  Frères  Mineurs, 

—  et  le  seigneur  abbé ,  de  sorte  qu'il  leur  conta  le  fait;  —  et  ils  vinrent    2945 
jusqu^au  Bourg  avec  très-grande  vitesse;  —  ils  entrèrent  en  Saint-Lau- 
rent, où  fut  le  gouverneur  —  sire  Eustache,  et  les  vingt  et  les  con- 


192         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  INLAVARRE. 

E  d  adonc  lo  prior,  ab  semblança  de  plor, 
Comencet  de  parlar. 

Lxvn. 

Comencet  de  parlar  e  près  le  se  a  dir  :  agSo 

«  Seynnor,  grant  merce  fa  qui  1  mal  pot  escantir. 

Sy  en  la  Navarreria  podiam  acabir 

Que'ls  ricomes  gitessan  de  lor  a  mal  ayr, 
fol.  84  f»  Voldriam,  per  .c.  ans,  patz  e  tregas  plevir 

E  qu'engen  no  s  deSesni  s  ânes  desbastir,  2955 

E  que'ls  portais  s'estian  senes  tôt  contradir. 

E  si  vos  ayso  faitz ,  lo  bes  pot  enantir  ; 

E  per  que'l  mal  s'escanta,  vuyllatz  o  cosentir.  » 

E  'N  Estach'  ab  .xx.  anego  s  eslegir, 

E  parleron  ensemble.  Lay  viratz  départir  ;  .,60 

Empero  Tacort  fii,  can  avenc  al  fenir, 

Que  dysso  a  'N  Estacha  los  .xx.  ab  grant  sospir  : 

«  Sey[n]er,  per  vostr  amor  volem  ayso  suflBrir  ; 

E  farem  tota  re  que  os  posca  pron  tenir, 

Si  per  que'ls  enemics  vostres  puyscatz  delir.  »  3965 

En  mentre  qu'el  estavan  per  aquest  fait  bastir, 

En  la  Navarreria  comencego  de  dir 

Que  la  patz  se  fazia.  Celuy  que  Dios  air, 

Pascal  Gomiz  anet,  per  lo  ben  destruzir, 
fol.  SA  v"  Desparrar  Falgarrada,  ayssi  que  fe  n'  yssir  5970 

La  peyra ,  e  z  anet  dedintz  lo  Bore  ferir, 

E  trenquet  e  destruz  so  que  pot  cosseguir. 

E  la  gent  escridet  e  près  s'a  d  espaurir , 

E  cridan  a  las  armas  e  van  se  tot[z]  garnir. 

E  dedintz  Sant  Laurentz  comencet  uns  a  yr,  2975 

E  cridec  :  «  Via  fora  !  c'ora  es  del  escrimir, 

Que  los  engens  de  la  an  tirât,  ses  mentir.  » 

E  lo  bruylle  se  leva,  e  van  se  tot[z]  yssir. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         193 

seillers.  —  Et  alors  le  prieur,  avec  apparence  de  pleur,  —  commença 
à  parler. 


Lxvn. 

Commença  à  parler  et  il  se  prit  à  dire  :  —  «  Seigneurs,  grande  grâce    ^9^0 
fait  qui  le  mal  peut  éteindre.  —  Si  en  la  Navarrerie  nous  pouvions 
réussir —  (à  ce)  que  les  riches  hommes  ils  repoussassent  loin  d^eux  avec 
rude  dédain,  —  nous  voudrions,  pour  cent  ans,  garantir  paix  et  trêves 

—  et  qu*(aucun)  engin  ne  se  défit  ni  ne  s'allât  démolir,  —  et  que  les    ^9^5 
portails  suhsistent  sans  nulle  contradiction.  —  Et  si  vous  faites  cela, 

le  bien  peut  avancer;  —  et  pour  que  le  mal  s'éteigne,  veuillez  con- 
sentir à  cela.  »  —  Et  sire  Eustache  avec  les  vingt  allèrent  se  recueillir, 

—  et  ils  parlèrent  ensemble.  Là  vous  verriez  (se)  partager;  —  pour-    2960 
tant  il  y  eut  accord,  quand  (on  en)  vint  à  la  fin,  —  vu  que  les  vingt 
dirent  à  Eustache  avec  grand  soupir  :  —  «  Seigneur,  pour  Famour 

de  vous,  nous  voidons  souffrir  cela;  —  et  nous  ferons  toute  chose 

qui  vous  puisse  foiunir  profit,  —  de  sorte  que  vous  puissiez  détruire    ^966 

vos  ennemis.  ■  —  Et  pendant  qu'ils  étaient  en  train  de  traiter  cette 

affaire ,  —  en  la  Navarrerie  ils  commencèrent  à  dire  —  que  la  paix 

se  faisait.  Celui  que  Dieu  haïsse,  —  Pascal  Gomiz,  alla,  pour  détruire 

le  bien ,  —  décrocher  Talgarade ,  de  sorte  qu'il  en  fît  sortir —  la  pierre ,    «970 

et  elle  alla  dans  le  Bourg  frapper,  —  et  trancha  et  détruisit  ce  qu'elle 

put  atteindre.  —  Et  la  gent  s'écria  et  se  prit  à  avoir  peur,  —  et 

ils  crient  aux  armes  et  se  vont  tous  garnir.  —  Et  dans  Saint-Lau-    2975 

rent  (quelqu')un  commença  à  aller,  —  et  cria  :  «  Allons  hors  (d'ici)! 

vu  que  c'est  le  moment  de  combattre,  —  vu  que  les  engins  de  là 

HI8T.  DE  LA  GUERRE  DE  RAV.  35 


194  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  ap  tant  im'  autra  peyra  comencet  de  venir, 
Sy  que  per  una  casa  s'anet  en  intz  plomir.  2980 

E  d  adonc  dys  N  Estacha  :  «  So  non  es  de  sofrir  ; 
E  vedetz,  seynner  N  abas,  co  ns'  volo  destruir. 
Toma  von ,  que  z  ueimay  no  y  pot  ren  pron  tenir 
Que  la  guerra  no  sia. 

Lxvni. 

foi.  85  r'  «  Que  la  gu[e]rra  no  sia,  que'l  mal  vey  començar.  »  2985 

E  crideguo  a  d  armas  e  preso  s  a  d  armar; 

E  lo  valent  N  Estacha  pessa  de  cavalgar, 

E  los  .XX.  disso  :  «  Seynne ,  que  voldret  far  ? 

Sobre  ^Is  nostres  engens  se  vol  la  gent  macar  : 

Car  non  les  layssan  trayre,  layssarem  les  tirar.*^  »  2990 

E  z  el  diss  lor  que  z  oc ,  e  que'Is  anem  cremar  ; 

«  E  z  alumaz  las  fayllas,  qu^eu  le  vuyl  primer  dar.  » 

E  la  claus  de  la  Rocha^  el  se  fa  aportar, 

E  huhrit  sel  portai  e  z  anet  oltra  anar, 

E  près  Tescut  al  col  per  son  co[r]s  escudar,  2995 

E  la  faylla  el  puynn,  e  comencet  d'anar     ^ 

E  la  casa  on  Maria  de  Lantz  solia  estar, 

E  aqui  mes  lo  foc  ;  so  qu*eu  vi  puyss  contar  ; 

E  lo  foc  près  se  fort ,  si  quel  vie  om  montar. 
fol.  85  v"  Et  adonc  ima  veylla  vai  .j.  cayron  tirar,  3ooo 

Si  que  feric  N  Estacha  sus  Felme  bel  e  clai*, 

Dont  totz  que  z  ap  luy  eran  ago  el  cor  pessar;  . 

Empero  anc  no  1  pot  en  nuylla  ren  dampnar. 

E*n  la  Poblacion ,  que  vigo  '1  foc  montar, 

Puyego  sus  les  mu[r]s  ab  fayllas,  ab  cridar.  3oo5 

E  z  ap  buyss  e  z  ap  sofre  per  mas  test  alumar, 

E  dintz  en  Sorriburbu  anego  '1  foc  gitar. 

'  Ce  mot  est  douteux;  on  peut  à  peine  le  lire  dans  le  manuscrit. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  195 

> 

ont  tiré,  sans  mentir.  »  —  Et  le  bruit  se  leva,  et  ils  vont  tons  sortir. 
^-  Et  en  même  temps  une  autre  pierre  commença  à  venir,  —  en  2980 
sorte  que  dans  une  maison  elle  alla  tomber.  —  Et  alors  dit  sire  Eus- 
tache  :  «  Ceci  ne  doit  pas  être  souffert;  —  et  voyez,  seigneur  dom 
abbé,  comme  ils  nous  veident  détruire.  —  Retournez-vous-en,  vu 
que  désormais  rien  ne  peut  empêcher  —  que  la  guerre  ne  soit. 


LXVm- 

«  Que  la  guerre  ne  soit,  car  je  vois  commencer  le  mal.  »  —  Et    2985 
ils  crièrent  aux  armes  et  se  prirent  à  s'armer;  —  et  le  vaillant  sire 
Eustache  pense  à  chevaucher,  —  et  les   vingt  dirent  :  «  Seigneur, 
que  voudrez-vous  faire  ?  —  Sur  nos  engins  la  gent  se  veut  frapper  : 

—  parce  qu^on  ne  les  laisse  pas  lancer,  les  laisserons-nous  tirer?  » —    ,^^0 
Et  il  leur  dit  que  oui,  et  que  nous  allions  les  brûler  (les  ennemis); 

—  «  et  allumez  les  torches,  car  je  veux  le  premier  donner.  »  —  Et  la 
clef  de  la  Roche  il  se  fit  apporter,  —  et  ouvrit  ce  portail  et  alla 
outre  passer,  —  et  prit  l'écu  au  cou  pour  garantir  son  corps,  —  et  la    2995 
torche  au  poing,  et  il  commença  à  aller  —  en  la  maison  où  Marie  de 
Lanz  avait  habitude  d'être,  —  et  là  il  mit  le  feu;  je  puis  conter  ce  que 

je  vis;  —  et  le  feu  se  prit  fort,  de  sorte  qu'on  le  vit  monter.  —  Et  3ooo 
alors  une  sentinelle  va  tirer  ime  pierre ,  —  de  sorte  qu'elle  firappa  sire 
Eustache  sur  le  heaume  bel  et  clair, — dont  ceux  qui  étaient  avec  lui 
eurent  au  cœur  de  la  peine;  — pourtant  onques  il  ne  put  en  aucune 
façon  l'endommager.  —  Et  en  la  Poblacion,  quand  ils  virent  le  feu 
monter,  —  ils  montèrent  sur  les  miu*s  avec  des  torches  et  en  criant,    3oo5 

—  et  avec  bois  et  avec  soufre  pour  plus  tôt  allumer;  —  et  dans 
Sorriburbu  ils  allèrent  jeter  le  feu.  —  Et  puis  je  vous  dis  en  vérité 


95. 


196         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  puys  vos  die  de  cert  que  no  '1  cale  barguinar, 

Que  z  aytantost  fun  près,  e  presso  s*a  cridar 

D^entramhaslas  partidas,  e  trayre  e  lansar,  3oio 

E  cayreis  e  segetas  espessamentz  anar. 
.  E  d'entr'ambas  las  partz  audiratz  frondeiar, 

E  trabuquetz  destendre,  e  peyras  enviar; 

E  viratz  derroquar  osda[l]s  e  pecîar, 

E  balestas  de  tom  e  d'estrop  desarrar.  Soi 5 

E  z  entre'l  foc  e  1  fum  e  la  coior  e  1  flar 

E'I  vent,  lo  cel  e  Tayre  fazian  cambiar; 
fol.  86  r**  Mas  cels  de  la  Galea  eran  en  grant  cuytar, 

Q^us  non  vezia  l'autre  ni  s  pogran  devisar  : 

Tan  grans  era  Tengoyssa  del  fiim  e  del  ventar.  3oao 

E  '1  pros  govemador  N  Estacha ,  qui  Dios  gar, 

Anava  per  las  torrs  les  torreîs  confortar, 

E  dizia  :  «  Seinnos,  oy  es  temps  de  vengar 

La  onta  dels  tracbos  que  nos  an  fait  pessar.  » 

Adonc  viratz  las  donas  e  doncelas  anar,  3oa5 

E  sirventz  e  sirventas  per  l'ayga  aportar, 

Per  mètre  en  la  Galea  pels  omes  restaurar; 

Car  la  casa  en  que'I  veyllador  sol  veyllar, 

S'era  ja  alumada  e  s  preni'  a  cremar. 

Mas  aysels  de  la  tor,  c'avian  pro  affar,  3o3o 

Ab  tota  la  engoyssa  Tanego  aterrar; 

E  crey  que  mill  cayreis  y  pogratz  ben  trobar. 

Et  adoncas  N  Estacha  près  si  a  d  alegrar, 

E  ap  tota  sa  compaynna  pesset  de  cavalgar 

A  la  Poblacion  les  portais  regardar  3o35 

fol.  86  V*  E  las  tors  e  'Is  ambans  e  1  luec  per  gueregar. 

E'n  la  Navarreria  pessavan  d'estremar 

Las  femnas,  e  los  oms  de  ferir  e  de  dar. 

E  z  auziratz  dolor  e  playnner  e  plorar, 

Car  tal  era  vencutz  que  cuidava  sobrar.  3o4o 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  197 

qu^il  ne  lui  fallut  pas  bai^uigner^  —  vu  qu'aussitôt  il  fut  pris,  et  ils 
se  prirent  à  crier  —  des  deux  cotés ,  et  à  tirer  et  à  lancer,  —  et  car-    3o  i  o 
reaux  et  flèches  (commencèrent  à)  épaissement  aller.  — Et  des  deux 
côtés  vous  ouïriez  jouer  des  frondes, — ettrébuchets  détendre,  et  en- 
voyer des  pierres;  —  et  vous  verriez  renverser  et  mettre  en  pièces  des 
maisons,  — et  desserrer  des  balistes  de  rempart  et  de  barbacane.  —    3oi5 
Et  entre  le  feu  et  la  fumée  et  la  couleur  et  Todeur  —  et  le  vent ,  ils 
faisaient  changer  le  ciel  et  Tair;  —  mais  ceux  de  la  Galée  étaient  en 
grande  presse,  —  vu  que  Tun  ne  voyait  pas  Tautre  ni  ils  ne  se  pou- 
vaient parier  :  —  tant  grande  était  Fincommodité  de  la  fumée  et  du    Soao 
vent.  —  Et  le  preux  gouverneur  sire  Eustache',  que  Dieu  garde,  — 
allait  par  les  tours  réconforter  les  touriers ,  —  et  disait  :  «  Seigneurs , 
aujourd'hui  il  est  temps  de  venger  —  Toutrage  des  traîtres  qui  nous 
ont  fait  de  la  peine.  »  —  Vous  verriez  alors  les  dames  et  les  de-    3025 
moiselles  aller,  —  et  serviteurs  et  servantes  pour  apporter  de  Teau , 
—  pomr  mettre  en  la  Galée  pour  restaurer  les  hommes;  —  car  la 
maison  en  laquelle  le  veilleur  a  coutume  de  veiller,  —  s'était  déjà 
allumée  et  se  prenait  à  brûler.  —  Mais  ceux  de  la  tour,  qui  avaient    3o3o 
assez  à  faire,  —  à  grand'peine  Fallèrent  jeter  à  terre;  —  et  je  crois 
que   mille  carreaux  vous  y  pourriez  bien  trouver.  —  Et  alors  sire 
Eustache  se  prit  à  se  réjouir,  —  et  avec  toute  sa  compagnie  il  pensa 
à  chevaucher  —  à  la  Poblacion  (pour)  regarder  les  portails  —  et  les    3035 
tours  et  les  retranchements  et  le  lieu  pour  guerroyer.  —  Et  en  la  Na- 
varrerie  ils  pensaient  à  retirer  —  les  femmes,  et  les  hommes  à  frap- 
per et  à  donner.  —  Et  vous  ouïriez  douleur  et  plaintes  et  pleurs ,  — 
car  tel  était  vaincu  qui  croyait  avoir  le  dessus.  —  Et  alors  les  riches    30^10 
hommes  allèrent  revêtir  leurs  hauberts,  —  et  se  firent  les  chevaux 
garnir  et  apprêter;  —  ils  sortirent  de  la  ville  et  allèrent  se  poster  — 
vers  la  Taconera,  vu  qu'ils  pensaient  trouver  —  les  hommes  des  deux    3045 


198  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Et  adons  les  ricomes  anego  auzbei^ar, 

E  foro  s  los  cavals  garnir  et  aprestar; 

Yssigo  s  de  la  vila  e  z  anego  s  parar 

Endreit  la  Taconera,  que  cuidavan  trobar 

Les  omes  d'ams  les  bores  per  pendre  e  per  raubar;  3o45 

Car  Boquin  les  dizia  e  Is  anava  jurar 

Que  z  ap  sas  algarradas  les  yria  gitar 

Dels  bores,  e  destruizir  e  los  albercs  desfar, 

Que  z  om  non  Fauseria  ni  fenma  esperar  ; 

Enantz  s'en  fugyrian  e  s'irian  salvar.  3o5o 

E  Us  baros  e  Is  ricomes  podian  ben  musar, 

Que  s  cugavan  fugissen,  e'n  fessan  lor  mandar. 

Empero  balestas  anet  om  enbiar , 
fol.  87  r**  Si  volian  els  bores  totz  esems  albergar, 

Car  om  les  layssaria  seguramentz  estar;  3o55 

Pero ,  a  la  yssida ,  s  pessasen  de  gardar. 

La  ky  viratz  balestes  e  sirventz  apartar 

D'entr'ambes  les  partidas,  e  cayrels  presentar, 

E  dartz  e  z  alavesas  menudamentz  volar, 

E  las  balestas  tendre  e  tantost  desarrar  ;  3o6o 

E  la  guerra  fom  cauda  e  fortz  de  remirar, 

Car  dedintz  e  deforas  pessavan  de  macar. 

Lay  auziratz  las  donas  playnner  e  sospirar, 

Car  non  vedian  lor  fill  ni  lor  maritz  tomar. 

E  viratz  drestadals  reseynner  li  autar,  3o65 

E  los  santz  e  las  sautas  ab  torchas  alupnar, 

E  domnas  e  donzelas  ploran  agenoyllar. 

E  adonquas  N  Estacha  virât  lo  remenar, 

Si  que  tota  la  vila  fazia  alegrar. 

E  duret  tant  la  guerra  e  '1  ferir  e  '1  chaplar,  3070 

Quel  soleyll  s'en  intret  si  c'om  non  vie  son  par, 
fol.  87  v'  E  z  ac  n'i  de  nafratz  que  z  anego  megar. 

E  fon  tan  grantz  la  guerra  e  1  mal  e  '1  tribayllar, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  199 

boui^  pour  prendre  et  pour  j»Uer;  —  car  Boquin  leur  disait  et  leur 
allait  jurer — qu^avec  ses  algarades  il  les  irait  chasser — des  bourgs,  et 
détruire  et  défaire  les  habitations,  — vu  qu'homme  ni  femme  ne  l'ose- 
rait attendre  ;  —  au  contraire  ils  s'enAiiraient  et  s'iraient  sauver.  -^  3o5o 
Et  les  barons  et  les  riches  hommes  pouvaient  bien  muser,  —  quand 
ib  pensaient  qu'ils  s'enAiiraient,  et  en  feraient  leur  commandement. 

—  Pourtant  les  balistes  on  alla  envoyer,  —  s'ils  voulaient  dans  les 
boui^  tous  ensemble  héberger,  —  car  on  les  laisserait  (y)  être  en    3o55 
sûreté; — pourtant,  à  la  sortie,  qu'ils  pensassent  à  prendre  garde. — 

Là  vous  verriez  arbalétriers  et  soldats  s'écarter  —  des  deux  côtés,  et 
présenter  des  carreaux,  —  et  dards  et  projectiles  voler  menu,  —  et    3060 
tendre  et  aussitôt  desserrer  les  balistes;  —  et  la  guerre  fut  chaude  et 
forte  à  contempler,  —  car  dedans  et  dehors  ils  pensaient  à  frapper. 

—  Là  vous  entendriez  les  dames  (se)  plaindre  et  soupirer,  —  car 
elles  ne  voyaient  pas  leurs  fils  ni  leiu^  maris  revenir.  —  Et  vous    3o65 
verriez  de  cierges  entourer  les  autels,  —  et  illuminer  avec  des  torches 

les  saints  et  les  saintes,  —  et  dames  et  demoiselles  pleurant  (s')age- 
nouiller.  —  Et  alors  vous  verriez  sire  Eustache  se  démener,  —  en 
sorte  que  toute  la  ville  il  faisait  se  livrer  à  la  joie.  —  Et  tant  dura  la  3070 
guerre  et  le  combat  et  le  carnage  ^  —  que  le  soleil  se  coucha  et  qu'on 
ne  vit  pas  son  compagnon,  —  et  il  y  en  eut  de  blessés  qui  allèrent  (se) 
faire  panser.  —  Et  fut  si  grande  la  guerre  et  le  mal  et  la  fatigue ,  — 
que  des  deux  côtés  ils  allèrent  se  retirer,  —  parce  que  le  jour  faisait  ^  . 
défaut. 


200         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Que  d'entr'ambas  las  partz  s'aneguo  repayrar, 

Per  ço  quel  jom  faiiiia.  3075 

LXIX. 

Per  ço  quel  jom  fayiiia  se  foron  relinquid; 
Pero  d'ambas  las  partz  n'estego  maynt  gamld , 
E  lau  contra  Tautre  aprest  et  amarvid, 
Tota  la  nuyt  audiratz  las  gaytas  [far]  maint  crid; 
E  quant  venc  sus  a  Talba,  quel  soleyll  resplandid,  3o8o 

Cridero  a  las  armas,  e  foro  tuyt  yssid, 
E  laus  pren  la  lança,  l'autre  Fespeu  pelid, 
L'autre  pren  sa  baleste  an  cayrels  esmolid , 
E  l'autre  pren  son  escut  e  son  elme  forbid, 
E  l'autre  la  guyssarma ,  l'autrel  cotel  brunid ,  3o85 

E  l'autre  son  pérpuynt,  l'autrel  bran  coladid. 
E  d  adonques  N  Estacha  paiied,  si  c'om  l'aauzid, 
E  diss  lor  :  «  Francx  seynnos,  li  tracho[r]  fementid 
An  perduda  la  força  e  perdut  lor  envid , 
fol.  88  r'  E  z  ay  ferm  esperança  que  tuid  saran  delid.  •  3090 

E  z  ab  aquestas  novas  levet  s  el  noytz  e  1  crid, 
E  cridero  a  d  armas,  si  que  foro  yssid, 
Laus  ent  a  Sant  Jaime  on  era  1  chaplerid; 
L'autre  vengo  al  fom,  ont  mayntz  om  fo  ferid; 
L'autri  oltra  1  pont  nou  entre  l'arbre  florid.  3095 

D'entr'ambas  las  partz  viratz  que  quascus  s'escrimid. 
E  lo  valent  N  Estacba  venc  s'en  encoragid 
Ent  al  fom ,  car  la  era  le  mayor  cbaplerid  ; 
E  z  el,  ab  sa  compaynna,  fo  se  tant  enardid, 
Qu'a  mantenent  l'avian,  assi  que  fo  ferid  3 100 

Un  escuder  que  avia  gayllart  e  ben  ardid. 
N  Amaut  de  Marcafava  a  nom  en  son  escrid. 
E  det  l'om  tal  sul  pe  d'im  cayro  redondid. 
Que  per  pauc  de  dolor  aqui  non  s'e[s]mayd. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         201 


LXIX. 

Parce  que  le  jour  faisait  défaut  ils  se  furent  abandonnés  ;  —  pour- 
tant des  deux  côtés  maints  restèrent  armés ,  —  et  Tun  contre  l'autre 
apprêté  et  disposé.  —  Toute  la  nuit  vous  entendriez  les  sentinelles 
[faire]  maint  cri;  —  et  quand  vint  sus  à  l'aube,  que  le  soleil  res-    3o8o 
plendit,  —  ils  crièrent  aux  armes,  et  furent  tous  sortis.  —  Et  l'un 
prend  la  lance ,  l'autre  Fépieu  poli ,  —  l'autre  prend  son  arbalète  avec 
carreau  émoulu,  —  et  l'autre  prend  son  écu  et  son  heaume  fourbi, 
— et  l'autre  la  guisarme ,  l'autre  le  couteau  bruni  ,-^--et  l'autre  son  pour-  '  3o85 
point,  l'autre  le  glaive  tranchant.  —  Et  alors  sire  Eustache  parla, 
de  sorte  qu'on  l'ouït,  —  et  leur  dit  :  «  Francs  seigneurs,  les  traîtres 
félons  —  ont  perdu  la  force  et  perdu  leur  défi,  —  et  j'ai  ferme    3o9o 
espérance  que  tous  seront  détruits.  »  —  Et  siu-  ces  entrefaites  se  leva 
le  bruit  et  le  cri,  —  et  ils  crièrent  aux  armes,  de  sorte  qu'ils  furent 
sortis ,  —  les  uns  vers  Saint-Jayme  où  était  le  carnage  ;  —  les  autres 
vinrent  au  four,  où  maint  homme  fut  frappé; — les  autres  outre  le    3095 
pont  neuf  entre  les  arbres  fleuris.  —  Des  deux  côtés  vous  verriez  que 
chacun  se  bat.        Et  le  vaillant  sire  Eustache  s'en  vint  encouragé  — 
vers  le  foiu*,  car  là  était  le  plus  fort  carnage  ;  —  et  lui ,  avec  sa  compa- 
gnie, il  se  fut  tant  enhardi,  —  que  sur-le-champ  ib  l'avaient,  telle-    3 100 
ment  que  fut  blessé  —  un  écuyer  qu'il  avait  brave  et  bien  hardi.  — 
Sire  Amault  de  M arcafava  il  a  nom  en  son  écrit.  —  Et  on  lui  donna 
un  tel  (coup)  sur  le  pied  d'ime  pierre  ronde,  —  que  peu  s'en  fallut 

HIST.  Dfi  LA  GUERRE  DE  NA?.  a6 


202         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE- 

Ab  tant  don  Diego  Martinetz  fo  venid,  3io5 

E  segotet  sa  lança  fermamentz  e  brandid; 

E  donet  tal  a  d  un  que  ac  acosseguid 
fol.  88  v'  Pel  peitz,  que  z  anc  no  poc  tornar  lo  fer  polid. 

E  cels  de  Tautra  part  foron  si  enrabgid, 

Que  totz  foron  tantost  sobre  luy  asayllid;  3 no 

E  degon  tantz  de  colps  qu^en  terra  s'acorpid , 

Que  per  plus  de  .x.  locs  issi  1  sanc  escarid; 

E  menet  Tom  nafirat  e  mal  envilanid; 

E  qui  no  Tajudes,  lai  [en]  fora  giquid. 

E  un  autr'  escuder  gayllart  e  ben  aybid,  3ii5 

De  don  Fortuyn  Eniguitz  era  frayre  plenid, 

Ab  la  lança  el  puynn  el  fo  avant  sayllid , 

E  ferig  n  un  tant  fort  que  z  el  cors  o  sentid. 

E  un  de  l'autre  partz  ac  le  ben  devezid, 

E  det  le  d'ima  lança  si  que  z  aqui  morid,  3iso 

En  que  les  traydos  se  foro  esgayzid. 

Don  Andreu  de  Marça  d'un  venable  biimîd 

Fo  feritz  per  la  cara,  si  que  trastot  Fubrid 

La  liiayssel  e  la  gauta  tro  a  sus  a  la  narid. 

E  don  Pascal  Laceylla  d'un  cayrel  asserid  3i25 

fol.  89  r"  Fo  ferud  en  la  cara  [de]  mal  colp  descausid. 

En  la  part  vas  Sanct  Jacme  foro  si  referid , 

Que  n'i  ac  de  nafrat,  de  mortz  e  de  fenid. 

Pero  Peritz  d'Araqaill  y  fo  mortz  e  delid, 

Aznar  de  Çaraquieta  fo  mortz  e  relinquid,  3i3o 

E  de  l'autra  part  .ij.  foro  mort  e  somsid. 

E  lo  valent  N  Estacha  estet  totz  esbaid, 

Car  vie  naffratz  sos  ornes,  [e]  mortz  e  descofid, 

E  cridet  autamentz  :  «  Que  sera,  Jliesu  Crid! 

Si  serai  per  traydos  perjurs  ses  fe  aunid,  3i35 

Que  contra  lur  seynnora  se  son  appoderid? 

Non  deu  esser  sufert  per  vos  ni  cossentid.  » 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         203 
que  de  dovdeur  là  ii  ne  s'évanouit.  —  En  ce  moment  don  Diego    3io5 
Martinez  vint,  -^—  et  secoua  et  brandit  fermement  sa  lance;  —  et  il 
donna  un  tel  (coup)  à  un  qu'il  atteignit  —  par  la  poitrine,  que  le  fer 
poli  ne  put  plus  revenir.  —  Et  ceux  de  Fautre  côté  furent  si  enragés , 
—  que  tous  forent  aussitôt  élancés  sur  lui;  —  et  ils  lui  donnèrent    3 no 
tant  de  coups  qu'en  teixe  il  s'accroupit,  —  vu  que  par  plus  de  dix 
endroits  sortit  le  sang  précieux;  —  et  on  Temmena  blessé  et  cruel- 
lement maltraité;  —  et  qui  ne  l'aiderait  pas,  là  [en]  serait  délaissé.  — 
Et  un  autre  écuyer  brave  et  bien  façonné,  —  de  don  Fortunio  Lai-    Su 5 
guez  il  était  frère  entier,        avec  la  lance  au  poing  il  se  fut  élancé 
en  avant,  —  et  en  frappa  im  si  fort  qu'au  corps  il  le  sentit.  —  Et 
un  de  l'autre  côté  l'eut  bien  visé,  —  et  lui  donna  tel  (coup)  d'une    3ijo 
lance  que  là  il  mourut ,  —  en  quoi  les  traîtres  se  furent  égayés.  — 
Don  Andrieu  de  M arça  d'un  épieu  bruni  —  fot  frappé  par  la  face , 
de  sorte  qu'entièrement  on  lui  ouvrit  —  la  mâchoire  et  la  joue  jus- 
que sur  le  nez.  —  Et    don  Pascal  Laceylla  d'im  carreau  acéré  —    3i*5 
lut  frappé  en  la  face  de  mauvais  coup  brutal.  —  Dans  la  partie  (de) 
vers  Saint-Jayme  ils  furent  tellement  repoussés,  —  qu'il  y  en  a  de 
blessés,  de  morts  et  de  finis.  —  Ainsi  Peritz  d'Araquil  y  fot  tué  et 
détruit,  —  Aznar  de  Zaraquieta  fut  tué  et  abandonné,  —  et  de  l'autre    3i3o 
côté  deux  furent  tués  et  détruits.  — Et  le  vaillant  sire  Eustache  resta 
tout   ébahi,  —  quand   il    vit  ses  hommes  blessés,  (et)  morts  et 
déconfits,  —  et  il  cria  hautement  :  «  Que  sera(-ce),  Jésus -Christ! 
—  si  je  suis  par  des  traîtres  parjures  (et)  sans  foi  honni,  —  qui    3i35 
contre  leur  maîtresse  se  sont  fortifiés?  —  (Cela)  ne  doit  pas  être 
souffert  par  vous  ni  consenti.  »  —  Et  les  bourgeois  des  deux  boui^ 
aussitôt   eurent  dit  :  —  «  Seigneurs ,  ils  sont  vaincus  et  morts   et 
épouvantés.  —  En  guerre  (c')est  coutume  et  droit,  vu  qu'il  en  est    3140 
lu,  —  que  des  deux  côtés  il  y  en  doit  avoir  de  morts  et  de  bles- 

a6. 


204         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  'Is  boires  d'ams  les  bores  aitantost  ago  did  : 
«  Seynnor,  els  son  vencutz  e  mortz  e  z  espaurid. 
En  gerra  es  costumma  y  dreitz,  que  n  es  legid,  3i4o 

Que  d'anbas  partz  n'i  deu  aver  mortz  e  ferid.  » 
E  z  ap  aquelas  novas  els  foron  azaptid. 
D'entr'ambas  las  partldas  levet  se  lo  brugid , 
fol.  89  V*  E  ferigo  s  per  caps  e  per  mans  e  per  did. 

E  duret  tant  la  gerra  e  '1  chaple  e  '1  repid ,  3ii5 

Quel  terra  e  la  ribera  e  Tayga  redendid,, 
E  lo  cel  e  1  soleiil  e  l'air'  en  refrenid. 
E  partit  se  lo  jocx,  que  lo  jom  s'escurid; 
E  cels  que  foron  mortz  porteron  lor  amid  ; 
E  cesset  se  la  guerra  e  la  noiza  e  1  crid  3i5o 

Tro  a  lendema  a  Talba. 

LXX. 

Tro  a  lendema  a  Talba,  quel  soleills  ysitz  fo, 
D'entr'ambas  las  partidas  estego  ses  tenço  ; 
Mas  quant  le  jom  parec,  trestotz  escridero, 
Ricomes  e  baros,  caver  e  d  efanço,  3i55 

Borgnes  e  menestrals ,  e  silventz  e  peo  : 
«  Baros ,  totz  a  las  armas ,  que  z  er  ve  la  sazo 
Que  mostrem  los  coratges,  e  veirem  qui  son  pro.  » 
E  d  adonquas  N  Estacha,  cui  es  sens  e  razo, 
Sonet  les  .xx.  e  cels  que  del  coseyll  foro,  3 160 

E  diss  los  en  aissi  :  «  Lo  nostre  coraço 
fol.  90  r**  Nos  sera  grant  dapnage  e  grant  perdicio. 
Lo  poble  de  la  vila,  a  tôt  lo  prumer  so, 
Isso  fora  'Is  portais,  e  degus  no  gardo 
So  que  s  cove  a  gerra  ni  a  malecio;  3i65 

E  cuyatz,  cant  les  vei  nafratz,  que  m  sapcha  bo.^ 
Antz  n'ai  dolor  mortal  dintz  en  mo  coraço.  » 
E  d  ado[n]qua8  les  .xx.  tantost  resposo  lo  : 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         205 

ses.  ■  —  Et  sur  ces  explications  ils  furent  satisfaits.  —  Des  deux 
côtés 'le  bruit  se  leva,  —  et  ils  se  frappèrent  par  les  têtes,  par  les 
mains  et  par  les  doigts.  —  Et  dura  tant  la  guerre,  le  carnage  et  le  3ià5 
bruit,  —  que  la  terre  et  la  plaine  et  Teau  retentit,  —  el  le  ciel  et 
le  soleil  et  l'air  en  résonna.  —  Et  la  bataille  cessa ,  vu  que  le  jour 
s'obscurcit;  —  et  ceux  qui  furent  morts,  leurs  amis  (les)  emportèrent; 
—  et  la  guerre  et  le  bruit  et  les  cris  cessèrent  — jusqu'au  lendemain  3i5o 
à  l'aube. 


LXX. 

Jusqu'au  lendemain  à  l'aube ,  que  le  soleil  fiit  levé ,  —  des  deux 
côtés  ils  restèrent  sans  combat;  —  mais  quand  le  jour  parut,  tous 
(s'jécrièrent , — riches  hommes  et  barons ,  chevaliers  et  jeimes  écuyers ,    3 1 55 
— ^boui^eois  et  ouvriers,  et  serviteurs  et  gens  de  pied: — «  Barons,  tous 
aux  armes,  car  maintenant  vient  la  saison  —  que  nous  montrions  nos 
courages,  et  nous  verrons  quels  sont  preux.  »  —  Et  alors  sire  Eustache, 
qui  a  sens  et  raison,  —  appela  les  vingt  et  ceux  qui  lurent  du  conseil,    3i6o 
—  et  leur  dit  ainsi  :  «  Notre  cœur  —  nous  sera  grand  dommage  et 
grande  perdition.  —  Le  peuple  de  la  ville ,  avec  le  premier  son ,  — 
sort  hors  des  portes,  et  nid  ne  regarde  —  à  ce  qu'il  convient  à  guerre    3i65 
et  à  furie;  —  et  croyez-vous,  quand  je  les  vois  blessés,  qu'il  me  sache 
bon?  —  Au  contraire  j'en  ai  doideur  mortelle  en  dedans  de  mon  cœur.  » 


206  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

«  Seynner,  lo  poble  os  ama  aitant  que  metrio 

Les  cosses  per  a  vos  fayre  defensio.  »  3170 

—  «  Jesu  û:ist,  diss  N  Estacha,  les  ne  do  galardo.  » 

En  mentre  quels  esta  van  en  aquesta  razo. 

Les  campanas  sonero  e  'Is  corns  que  comero; 

E  Is  ornes  de  tas  vilas  que  las  tors  gaitavo , 

Cridego  :  «  Via  fora,  valetz  al  conpaynno  I  »  3175 

Que  d^entr'ambas  las  partz  se  nefran  e  s  fero, 

E  cridan  a  las  armas.  Laus  pren  gonio, 

E  l'autre  pren  sa  lança,  Tautre  sos  golfaino, 

L'autre  pren  sa  balesta  e  Tautre  so  rayllo, 
fol.  90  V*  E  l'autre  près  sa  espassa,  l'autre  so  gorgero,  3 180 

Ë  l'autre  pren  son  espieu  e  l'autre  son  pendo, 

E  l'autre  sa  gazarma  e  l'autre  son  plaço; 

E  yssigo  la  fora,  la  ont  se  ferio. 

Aqui  viratz  ferir  e  donar  ses  rayzo, 

E  gitar  dartz,  e  lanças  et  espieus  a  bando;  3i85 

Lay  viratz  escutz  fendre  e  z  uvrir  alcoto, 

Cayrels  volar  espes  com  fan  li  auzelo. 

De  la  Navarreria  suent  escridavo  : 

«  Sant  Cristofol,  Elcart,  e  Zeaza,  e  Ladro, 

E  Cdscant,  e  Bidaurre,  Oarritz,  ab  resso.  3190 

E  cels  dels  borx  cridavan  Navarra  a  bando, 

E  Beu  Marchet  e  '1  martre  sant  Cemi  que  y  tenc  pro , 

E  '1  bar  sant  Micholau  que'ls  marines  damo. 

E  quant  foron  ensemble  la  fora  ei  sablo , 

Lay  viratz  dar  e  pendre  ab  grant  malecio,  319S 

Que  degus  no  s  conoyssia  so  (ill  ni  son  payro. 

Lay  viratz  nafarra  omes  entom  et  enviro, 
fol.  91  r*  E  cervelas  espandre,  et  hubrir  maint  menton, 

E  de  cayrels  nafrar  caps  e  pes  e  braço. 

E  fom  tant  grant  la  guerra  e  '1  trebayll  e  '1  resson,  3aoo 

Que  quascuc  s'en  entrava ,  quant  podi'  a  lairo , 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         207 

—  Et  les  vingt  hii  répondirent  tout  aussitôt  :  —  •  Seigneur,  le  peu- 
ple vous  aime  tant  qu^ils  exposeraient  —  les  corps  pour  vous  £adre    3 17^ 
défense.  •  —  «  Que  Jésus-Christ,  dit  sire  Eustache,  leur  en  donne  ré- 
compense. ■  —  Pendant  qu*ils  étaient  sur  ce  chapitre ,  —  les  cloches 
sonnèrent  et  (voilà)  les  cors  qui  cornèrent; — et  les  hommes  des  villes 

qui  veillaient  les  tours, — crièrent  :  «  Coiu-ez  dehors,  secoures  le  com-    317S 
pagnon  !  »  —  Car  des  deux  côtés  ils  se  blessent  et  se  frappent ,  —  et 
crient  aux  armes.  L'un  prend  (sa)  casaque,  —  et Tautre  prend  sa  lance , 
Tautre  son  gonfanon,  — l'autre  prend  son  arbalète  et  Fautre  son  trait, 

—  et  l'autre  prend  son  épée,  l'autre  son  gorgerin,  —  et  l'autre  prend    3 180 
son  épieu  et  l'autre  son  pennon ,  —  et  l'aUtre  sa  guisarme  et  l'autre  son 
plançon  ;  —  et  ils  sortirent  là  dehors ,  là  où  l'on  frappait.  —  Là  vous 
verriez  frapper  et  donner  sans  raison,  —  et  lancer  dards,  et  lances  et    3i85 
épieux  sans  retenue  ;  —  là  vous  verriez  fendre  écus  et  ouvrir  hoque- 
tons, —  carreaux  voler  épai^  comme  font  les  oisillons»  —  De  la  Na- 
varrerie  souvent  ils  s'écriaient:  —  Saint-Christophe ,  Elcart,  et  Zeuza  et 
Ladron,  —  et  Cascante  et  Bidaurre,  Oarritz,  avec  bruit.  —  Et  ceux  des    3190 
boui^  criaient  Navarre  avec  force  — et  Beaumarchais,  et  (invoquent) 

le  martyr  saint  Cemin,  qui  y  tint  profit,  —  et  le  baron  saint  Nicolas 
que  les  mariniers  invoquent.  —  Et  quand  ils  furent  ensemble  là  dehors 
sur  le  sablon,  —  là  vous  verriez  donner  et  prendre  (des  coups)  avec    3195 
grande  furie,  —  vu  que  personne  ne  connaissait  son  fils  ni  son  père. 

—  Là  vous  verriez  blesser  des  hommes  à  Tentour  et  environ ,  —  et 
répandre  cervelles  et  ouvrir  maint  menton ,  —  et  blesser  de  carreaux 
tètes  et  pieds  et  bras.  — Et  la  guerre  et  la  fatigue  et  le  bruit  furent  si    3200 
grands ,  —  que  chacim  rentrait ,  quand  il  pouvait,  à  la  dérobée ,  —  et 

des  deux  côtés  il  en  venait  de  blessés,  —  tellement  que  les  dames 
avaient  mauvais  soupçon ,  —  l'une  pour  son  ipari  qu'elle  avait  bel  et 
bon,  —  et  l'autre  poiu*  son  père  ou  poiu*  son  enfant,  —  et  l'autre  pour    3jo5 


208  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  d'anbas  las  partidas  de  nafratz  venio. 
Si  quavian  las  donas  mala  sospessio, 
L'una  per  son  marid  qu'avia  bel  e  bo, 
E  Tautra  per  son  payre  o  per  son  effanço ,  32o5 

E  l'autre  per  son  frayre  qu  amava  per  son  pro. 
E  quant  venc  al  mey  jom  que  la  calor  del  tro 
Deissendet  en  la  terra,  yssigo  d'espero 
De  la  Navarreria  caves  ap  cor  felo; 

E  cels  dels  borxs  estego  plus  ferm'que  z  un  peyro,  3 no 

E  d'ambas  partz  escridon  li  borgues  e  1  garço  : 
«  Per  Dio ,  diss  Tus  al  autre ,  oy  daretz  redenso.  » 
E  d  adonquas  N  Estacha,  gayUa[r]ts  plus  que  leo» 
Mes  se  el  camp  ab  els ,  sy  que  le  conego  ; 
E  'Is  ornes  d'ams  les  borx  denant  el  se  mezo,  SaiS 

fol.  91  V»  E  disso  '1  :  «  Franc  seynnor,  so  non  es  pas  razo 
Que  vos  yscatz  al  camp  contra  malvatz  gloto. 
Layssatz  a  nos  combatre  e  pendre  passio; 
Car  si  nos  vos  perdiam ,  per  encussacio 
Perdriam  lo  poder,  la  força  e  Taguyllo,  Suo 

E  valdria  nos  may  que  fossam  en  presso 
O  que  fossam  vengutz  el  poder  Farao.  » 
E'N  Estacha  lor  diss  :  «  Yeu  vos  faz  un  sermo  : 
Si  vos  autres  muretz,  ja  Deus  vida  no  m  do, 
Ni  m  lays  a  rependir  ni  aver  confessio.  »  SaaS 

E  z  ap  aquestas  novas  auziratz  tai  lo  so 
De  lanças  e  de  dartz  e  d'espeu  de  rrando 
D'e[n]tr'ambas  las  partidas,  que  de  mortz  n'i  ac  pro. 
E  duret  tant  la  guerra  si  quel  soleyll  bas  fo, 
E  quascus  s'en  entret,  e  qui  mortz  fo,  mortz  fo;  323o 

Ë  pero  totz  les  morts  d'anbas  partz  ne  meso. 
E  y  entret  se  lo  pople  repausar  senes  to, 
Tro  lendeman  al  dia. 


,    i 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         209 

son  frère  qu'elle  aimait  pour  son  mérite.  —  Et  quand  vint  le  mîdi 
que  la  chaleur  du  ciel  —  descendit  sur  la  terre ,  sortirent  rapidement 

—  de  la  Navarrerie  chevaliers  avec  cœur  furieux  ;  —  et  ceux  des  3*io 
bourgs  se  tinrent  plus  fermes  qu'un  perron ,  —  et  des  deux  côtés 
s'écrient  les  bourgeois  et  les  garçons  :  —  «  Par  Dieu  1  dit  Tim  à  l'autre , 
aujourd'hui  vous  donnerez  rançon.  »  —  Et  alors  sire  Eustache ,  brave 
plus  que  lion,  —  se  mit  aux  champs  avec  eux,  de  sorte  qu'ils  le 
reconnurent;  —  et  les  honunes  des  deux  boui^  devant  lui  se  mirent,  3a  1 5 
— et  lui  dirent  :  «  Franc  seigneur,  cela  n'est  pas  raison — que  vous  sor- 
tiez au  champ  contre  de  mauvais  gloutons.  —  Laissez  à  nous  de  com- 
battre et  prendre  peine  ;  —  car  si  nous  vous  perdions,  par  reproche 

—  nous  perdrions  le  pouvoir,  la  force  et  l'aiguillon,  —  et  il  nous    3^,0 
vaudrait  mieux  que  nous  fussions  en  prison,  —  ou  que  nous  fus- 
sions venus  au  pouvoir  de  Pharaon.  »  —  Et  sire  Eustache  leur  dit  :  «  Je 
vous  fais  un  sermon  :  —  si  vous  autres  vous  mourez ,  que  Dieu  ne 

me  donne  jamais  vie,  —  ni  me  laisse  à  repentir  ni  avoir  confession.  »    3î*5 

—  Et  sur  ces  entrefaites  vous  entendriez  tel  le  son  —  de  lances  et 
de  dards  et  d'épieux  avec  impétuosité  —  des  deux  côtés,  qu'il  y  eut 
assez  de  morts.  —  Et  la  guerre  dura  tant  que  le  soleil  fut  bas,  —  et    3î3o 
chacun  rentra,  et  qui  fut  mort,  fut  mort  ; — et  poiutant  ils  en  mirent 

les  morts  des  deux  côtés. — -Et  le  peuple  rentra  se  reposer  sans  bruit, 

—  jusqu'au  lendemain  au  jour. 


BIST.  DS  LA  GUERRE  DE  NAY.  37 


210  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

LXXI. 

foi.  93  r**  Tro  lendeman  al  dia  esteron  sens  contendre; 

E  la  Navarreria  anego  si  enpendre,  3 a 35 

Que'l  molin  de!  Maço  puyrian  aver  e  pendre. 

E  z  anego  ss'armar  payre  e  fill  e  gendre, 

E  'Is  cavales  s'armero  tuyt,  li  mager  e  1  mendre, 

E  mandego  las  fayllas  alumar  et  essendre, 

E  yssigo  de  ta  vila  per  ios  camis  perpendre;  Sa^o 

E  vengo  al  moly ,  ont  maynt  arc  viratz  tendre 

De  la  tor  del  moly  e  maint  cayro  deissendre. 

E  cels  deffora  dysso  :  «  Baros,  oy  es  a  rendre.  » 

E  z  aportero  leynna  per  mètre  tôt  a  ssendre. 

E  donc  viratz  balestas  de  tom  e  d'estrop  tendre,  3s45 

E  deffora  combatre ,  e  z  els  dedintz  deffendre , 

E  vengo  a  la  porta  per  trencar  e  per  fendre , 

E  1  capdel  del  moli  anet  s'a  lor  estendre; 

E  z  un  cayrel  lo  fier  que  non  era  pas  tendre , 

Pel  cap,  si  que  moric,  e  crei  fos  en  divendre.  325o 

E  fo  tant  grant  lo  foc  e  lo  fum ,  que  z  atendre 

fol.  92  V»  No  pogo  cels  dedintz,  si  c*anero  enpendre 

Que  ns  redam  a  merce,  que  be  ns  y  voldran  pendre; 
Si  qu  a  don  Pero  Sanchetz  anego  '1  fayt  apendre. 
E  près  les  a  merce,  e  z  acnego  deyssendre,  3255 

E  perdet  se*l  moly. 

LXXll. 

E  perdet  se'l  moly  ab  tôt  lo  garnimen; 

E  cobret  om  les  omes  ses  pendre  dampnamen, 

Sal  d'u  c'om  y  perdet  raolt  guaylla[r]tz  e  valen. 

E  z  ab  aquestas  novas  vengo  tôt  dreytamen  32G0 

Lop  Dietz  e  'N  Simo  Ruytz,  qu'eran  paren, 

E  foro  en  Pampalona  on  era  lo  turmen  ; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         211 

LXXI, 

Jusqu'au  lendemain  au  jour  ils  furent  sans  comhattre;  —  en  la  Na-    3235 

varrerie  ils  allèrent  tellement  pousser,  —  afin  de  tenter  si  le  moulin 

du  Maçon  ils  poiuraient  avoir  et  prendre.  —  Et  père  et  fils  et  gendre 

allèrent  s'armer,  —  et  les  chevaliers  s'armèrent  tous ,  les  plus  grands 

et  les  moindres ,  —  et  ils  conunandèrent  d'allumer  et  de  faire  brûler 

les  torches,  —  et  ils  sortirent  de  la  ville  pour  occuper  les  chemins;    3î4o 

—  et  ils  vinrent  au  moulin ,  où  maint  arc  vous  verriez  tendre  —  de 

la  tour  du  moulin,  et  maint  carreau  descendre.  —  Et  ceux  de  dehors 

disent  :  «  Barons,  aujourd'hui  il  faut  se  rendre.  »  —  Et  ils  apportèrent 

du  bois  pour  mettre  tout  en  cendres.  — Et  alors  vous  verriez  tendre    3245 

des  balistes  de  rempart  et  de  barbacane ,  —  et  dehors  combattre ,  et 

ceux  de  dedans  se  défendre,  —  et  ils  vinrent  à  la  porte  pour  (la) 

trancher  et  pour  (la)  fendre,  —  et  le  capitaine  du  moulin  alla  vers 

eux  s'avancer  ;  —  et  un  carreau  qui  n'était  pas  tendre  le  fi'appe  — 

par  la  tête,  tellement  qu'il  mourut,  et  je  crois  que  ce  fut  un  ven-    32 5o 

dredi.  —  Et  furent  si  grands  le  feu  et  la  fumée,  qu'attendre  —  ne 

purent  ceux   de  dedans,  tellement  qu'ils  allèrent  entreprendre  — 

que  nous  nous  rendions  à  merci,  vu  que  bien  ils  nous  y  voudront 

pendre  ;  —  de  sorte  qu'à  don  Pierre  Sanchez  ils  allèrent  apprendre  le 

fait.       Et  il  les  prit  à  merci,  et  ils  allèrent  descendre,  —  et  se  perdit    3255 

ce  moulin. 

LXXn. 

Et  se  perdit  le  moulin  avec  toutes  lesmimitions;  —  et  l'on  recouvra 
les  honunes  sans  éprouver  de  dommage,  —  sauf  im  qu'on  y  perdit 
très-brave  et  vaillant. —  Et  sur  ces  entrefaites  vinrent  tout  droit —    326© 
Lope  Dias  et  sire  Simon  Ruiz,  qui  étaient  parents,  —  et  furent  en 

Panipelune  où  était  la  toimnente  ;  —  et  ils  virent  que  le  mal  et  le 

27. 


212         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  vigo  quels  mais  era  e  io  gran  fayllimen 
En  la  Navarreria,  que  z  eran  molt  saben; 
Pregegon  Lop  Dietz  e  'N  Simo  yssaqfien  3s65 

Que  demandessen  tregas  tro  a  .ij.  jom  fayllen. 
E  don  Symon  e  *N  Lop  pregegon  humiiimen 
A  'N  Estacha  e  als  borx  que  ior  fos  cbausimen 
Que  z  aguessan  de  tregas  .ij.  jorns  enteramen. 
fol.  93  r'  E  *N  Estacha  det  las,  don  y  fe  gran  nossen;  3^70 

Car  dedintz  les  bayntz  traysso  roolt  gran  amescamen , 
Que  non  Fausavan  trayre  ni  far  sol  aparven. 
En  aquels  .ij.  jorns  traysso  els,  a  mos  oyli  veden. 
Que  dels  bayntz,  que  dels  sils,  que  valc  mil  marx  d'argen. 
E-d  adonquas  N  Estacha,  cui  es  valor  e  sen,  3375 

Fe  rregardar  ios  borx  co  estavan  de  formen , 
De  vi  e  de  civada,  de  bacos  yssanien. 
E  per  donar  confort  a  la  mesquina  gen, 
Donet  ios  mil  cafiz  de  formen  per  pressen  ; 
Enpero  tais  ne  près  qu  era  ricx  e  manen.  3a8o 

Jur  vos,  pel  Seynnor  qu'es  nostre  saivamen, 
Que  z  anc  no  vis  nuyli  orne  de  guerra  plus  saben 
Ni  qui  mils  ia  menés  ha  [bon]  ordenemen.  ^ 

E  car  vie  que  io  poble  yssia  pegamen , 
Establit  ios  portais  de  sos  milios  sergen.  3s85 

Dei  Chapitel  gardet  io  portai  beiamen 
N  Uc  cei  de  Mondasu  gayilartz  e  moit  puynnen. 
E  guardet  io  portai  del  martre  sant  Loren 
Don  Garcia  M artinitz  d'Uritz  molt  conoyssen , 
Que  ves  ia  seynnoria  va  totz  temps  ieyalmen.  3^90 

E'n  la  Pobiacion  gardego  sabgamen 
Le  portai  dei  mercat  ii  Gascon  convaien. 
Gel  de  Sant  M icholau  gardego  yssamen 
Ly  Toisa  e  *i  Gascon  trastotz  mescladamen. 
E  ii  autre  portai  fe  gardar  duràmen;  3396 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         213 
grand  tort  étaient  —  en  la  Navarrerie ,  vu  qu'ils  étaient  très-savants  ; 

—  ils  prièrent  Lope  Dias  et  sire  Simon  également  —  qu'ils  deman-   3a65 
dassent  des  trêves  jusqu'à  deux  jours  passés.  — Et  don  Simon  et  sire 
Lope  prièrent  humblement  —  sire  Eustache  et  les  bourgs  qu'il  leur 

fut  agrément  —  qu'ils  eussent  de  trêves  deux  jours  entièrement.  — 
Et  sire   Eustache  les  donna ,   en  quoi  il  fit  grande   folie  ;   —  car    3270 
dedans  les  bains  ils  tirèrent  très-grand  harnachement,    —  qu'ils 
n'osaient  pas  tirer  ni  faire  seulement  le  semblant.  —  Dans  ces  deux 
jours  ils  tirèrent,  de  mes  yeux  le  voyant,  —  tant  des  bains  que  des 
celliers,  ce  qui  vaut  mille  marcs  d'argent.  —  Et  alors  sire  Eustache,    3375 
à  qui  est  valeur  et  sens,  —  fit  regarder  (dans)  les  boiu^  comment  ils 
étaient  de  froment,  —  de  vin  et  d'avoine,  de  jambons  également. — 
Et  pour  donner  encoiu^agement  à  la  chétive  gent,  —  il  leur  donna 
mille  paniers  de  blé  en  présent  ;  —  toutefois  tel  en  prit  qui  était  riche    3j8o 
et  fortuné.  —  Je  vous  jure,  par  le  Seigneur  qui  est  notre  salut,  — 
que  jamais  je  ne  vis  nul  homme  plus  savant  (en  fait)  de  guerre, 

—  ni  qui  mieux  la  menât  avec  bon  ordre.  —  Et  parce  qu'il  vit  que  le 
peuple  sortait  niaisement,  —  il  établit  aux  portes  ses  meillem^s  soldats.    3a85 

—  Du  Chapitel  garda  la  porte  bel  et  bien  —  sire  Hugues ,  celui  de 
Nfontlasu,  brave  et  très-ardent.  —  Et  garda  ia  porte  du  martyr  saint 
Laurent —  don  Garcia  Martinez  d'Uritz  (homme)  fort  instruit,  —  qui  3 a 90 
vers  l'autorité  va  toujours  loyalement.  —  Et  en  la  Poblacion  gardèrent 
sagement  —  la  porte  du  marché  les  Gascons  intrépides.  —  Celle  de 
Saint-Nicolas  gardèrent  pareillement  —  les  Toulousains  et  les  Gascons 
tous  ensemble.  —  Et  il  fit  garder  fortement  les  autres  portails;  —  mais  3^96 
je  ne  sais  dire  qui  furent  (ceux  à  qui  ils  furent  confiés),  ni  je  n'en 

ai  souvenance.  —  Ainsi  il  fit  surveiller  la  ville  soigneusement;  —  et 
ses  hommes  veillaient  armés  et  vêtus,  —  les  ims  jusqu'à  minuit,  les 
autres  jusqu'au  jour  luisant.  —  Et  du  vaillant  Eustache  je  puis  vous   3300 


214         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Mas  no  sai  dir  qui  foro  ni  n'ai  remembramen. 
Assi  fe  regardar  ia  vila  suptillmen  ; 
Ë  veyllavan  sos  ornes  armatz  ab  vestimen, 
Laus  tro  a  meia  nuyt,  Tautri  tro  a  '1  jom  luzen. 
E  del  valent  N  Estacha  puys  vos  di[r]  certamen  33oo 

Qu  el  meteys  se  levava  et  anava  quedamen 
Vezer  cels  dels  portais  si  gardavan  ab  sen. 
Aquels  .ij.  joms  estero  ses  far  remesclamen ; 
E  quant  tregas  faylliron  ni  1  soleyll  fo  deden , 
Las  gaytas  de  las  tors  escridego  fortmen  33o5 

fol.  94  r'  D'entr^ambas  las  partidas,  e  disso  que  pressen 
Aurian  bo  mati  de  part  de  li  engen. 
E  z  ab  aquestas  novas  Talba  fom  pareyssen, 
E  z  anego  totz  cels  qu  avian  mandamen 

Bayssar  las  algarradas.  33 lo 

LXXffl. 

Bayssar  las  algarradas,  e  z  avia  mester. 
E  d'entr  ambas  las  partz  tuyt  foron  batayller. 
E  viratz  venir  peiras  com  si  fos  avesser, 
E  trencar  maynt  palaci,  cambras  e  maint  soler; 
E  quant  le  jom  fum  clas  que  parec  lo  semder,  33 1 5 

Sonego  las  campanas  e  cridego  *1  torrer  : 
«  Baros,  totz  a  las  armas,  qu  oy  vos  aura  mester.  » 
Lay  s'anego  armar  baros  e  cavaler, 
Borgnes  e  menestrals,  sirvent  e  soudader, 
E  cascus  dels  ricomes  montet  en  son  destrer,  332o 

El  poble  de  las  vilas  yssigo  tuit  pnuner, 
Laus  per  matar  Tautre,  la  fora  el  camper. 
Lausportava  peyra,  Tautre  espeu  monter, 
fol.  94  v**  L'autre  capel  de  fer,  l'autre  escut  de  quarter, 

E  qui  portava  maça,  qui  baston  de  pomer.  3335 

E  comencet  la  noysa  e  *1  ferir  e  '1  cbapler. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         215 

dire  certainement — que  lui-même  se  levait  et  allait  doucement  —  voir 
ceux  des  portails  s'ils  gardaient  avec  sens.  —  Ces  deux  jours  ils 
restèrent  sans  faire  nouvelle  mêlée  ;  —  et  quand  les  trêves  cessèrent  et 
que  le  soleil  fiit  couché ,  —  les  sentinelles  des  toiu^  crièrent  fort  ^^o^ 
—  des  deux  cotés,  et  dirent  que  présent  —  ils  auraient  de  bon  ma- 
tin de  la  part  des  engins.  —  Et  sur  ces  entrefaites  Taube  parut,  — 
et  tous  ceux  qui  (en)  avaient  Tordre  allèrent  —  baisser  les  algarades.      33 lo 


Lxxm. 

Baisser  les  algarades,  et  (c')était  nécessaire.  —  Et  des  deux  côtés 
tous  furent  batailleurs.  — Et  vous  verriez  venir  des  pierres  comme  si 
(ce)  fut  (le)  diable,  —  et  trancher  maint  palais,  chambres  et  mainte 
plate-forme  ;  —  et  quand  le  jour  fut  clair,  que  parut  le  sentier,  —  les    331 5 
cloches  sonnèrent  etles  touriers  crièrent  :  —  «  Barons,  tous  aux  armes, 
vu  qu'aujourd'hui  vous  (en)  aturez  besoin.  »  —  Là  s'allèrent  armer  ba- 
rons et  chevaliers,  — bourgeois  et  ouvriers,  serviteurs  et  soldats,  —  et    33 20 
chacun  des  riches  hommes  monta  sur  son  dextrier.  —  Et  le  peuple  des 
villes  sortit  tout  d'abord,  —  l'un  pour  tuer  l'autre,  là  dehors  dans  la 
campagne. — L'un  portait  pierre,  l'autre  épieu  de  chasse,  — l'autre 
chapeau  de  fer,  l'autre  écu  de  quartier,  —  et  qui  portait  masse,  qui    3325 
bâton  de  pommier.  —  Et  conunença  la  noise  et  le  frappement  et  le 


216         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  lo  valent  N  Estacha,  si  com  savi  guerrer, 
Venc  s^en  ab  sa  compaynna,  gayllartz  e  fasender, 
E  regardet  la  guerra  e  '1  mal  e  1  destorber. 
E  d  adonquas  ricomes,  haros  et  escuder,  333o 

De  l'autre  part  yssiro  sautant  plus  que  lebrer^ 
Conplitz  de  totas  armas,  ab  maynt  bon  seynnerer; 
E  si  passero  l'aiga  e  perpresso  '1  terrer. 
E  li  ome  del  Bore  si  foro  el  verger 

Que  z  es  oltra  '1  pont  nou,  fyrentz  entre'l  meller;  3335 

E  dizian  cels  de  la  :  *<  Oy  moretz,  renoer. 
Vos  autres  qu'etz  del  Bore  sabens  e  mesonger.  » 
E  cels  dels  borcx  dizian  :  «  Mentretz,  vilans  peyter; 
Mas  vos  morretz  qu'es  falses  vas  lo  dreit  hereter.  » 
E  z  ap  tant  .j.  baro,  gayllartz  plus  c'Oliver,  334o 

Broquet  dels  esperos  son  caval  viander, 
fol.  9$  r*  Contra  cels  d'ams  les  borcx  chapla  e  dona  e  fier  ; 
Ma[s]  En  Bemart  Bigorda  y  fo  aventurer, 
Que  z  ades  près  .j.  colp  mort  al  e  gaizier. 
E  d  adonc  don  Garcia,  qu  es  afforçit  gerrer,  3345 

Feric  per  mey  la  pressa  com  foldre  o  temper, 
Si  que'ls  ornes  dels  borcx  se  fugian  arrer 
E  s  gitavan  en  Tayga,  que  s  muyllava  '1  brager; 
E  pel  pont  ne  fugian  a  sentz  e  z  a  miller, 
Si  que  don  Garcia  y  fo  ben  fazender,  335o 

Qu'a  Bemat  Bigorda ,  que  trobet  tôt  primer, 
Det  l'un  tal  colp  de  lança  qu'avya  el  fer  d'acer, 
Entre'l  col  e  l'espalda,  que  cazet  el  terrer; 
E  puys  det  le  .j.  autre  e  puyssa  lo  terçer. 
E  d  adonquas  dels  borcx  yssigo  '1  balester,  3355 

E  z  escridero  totz  :  «  Val  nos ,  Rey  dreiturer, 
Per  la  tua  vertud. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         217 

carnage.  — Et  le  vaillant  sire  Eustache,  ainsi  comme  sage  guerrier,  — 
s* en  vint  avec  sa  compagnie  brave  et  actif,  —  et  regarda  la  guerre  et 
le  mal  et  le  trouble.  —  Et  alors  riches  hommes,  barons  et  écuyers,    333o 
—  de  l'autre  part  sortirent  sautant  plus  que  lévriers, —  armés  de 
toutes  pièces ,  avec  mainte  bonne  enseigne  ;  —  et  ils  passèrent  Feau  et 
occupèrent  le  terrier.  —  Et  les  hommes  du  Bom^  furent  au  verger  — 
(jui  est  de  Fautre  côté  du  pont  neuf,  frappant  dans  la  mêlée  ;  —  et  di-    3335 
saient  ceux  de  là:  «  Aujoiu'd'hui  vous  mourrez,  renégats,  — vous 
autres  qui  êtes  du  Bourg  savants  et  mensongers.  » — Et  ceux  des  bourgs 
disaient:    «Vous    mentirez,   vilains   vauriens;  —  mais   vous   vous 
mourrez ,  vu  que  vous  êtes  faux  envers  le  légitime  héritier.  »  —  Et  en    33Ao 
même  temps  un  baron ,  brave  plus  qu'Olivier,  —  piqua  des  éperons 
son  cheval  rapide,  —  contre  ceux  des  deux  bornas  il  hache  et  donne 
et  frappe  ;  —  mais  sire  Bernard  Bigourdan  y  fut  aventureux,  —  vu 
que  tout  de  suite  il  prit  un  coup  mortel  et  poignant.  —  Et  alors  don    3345 
Garcia ,  qui  est  vigoureux  guerrier,  —  frappa  au  milieu  de  la  presse 
comme  foudre  ou  tempête ,  —  tellement  que  les  hommes  des  bornas 
s'enfuyaient  (en)  arrière,  —  et  se  jetaient  dans  Feau,  (de  sorte)  que  se 
mouillait  la  ceinture  ;  —  et  par  le  pont  ils  s'enfuyaient  par  cents  et  par 
milliers,  — tellement  que  don  Garcia  y  fut  bon  jouteur,  —  car  à  Ber-    335o 
nard  Bigourdan ,  qu'il  trouva  tout  d'abord ,  —  il  donna  im  tel  coup 
de  la  lance  qui  avait  le  fer  d'acier,  —  entre  le  cou  et  Fépaule ,  qu'il 
tomba  sur  le  terrier  ;  —  et  puis  il  lui  en  donna  un  autre  et  puis  le 
troisième.  —  Et  alors  des  boiu'gs  sortirent  les  arbalétriers,  —  et  ils    3355 
crièrent  tous  :  «  Secours-nous ,  vrai  Roi ,  —  par  ta  vertu. 


HIST.  DE  LA  GCERRB  DB  NAV. 


28 


218         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

LXXIV. 

•c  Per  la  tua  vertud,  tu  que  es  rei  poderad.  ■ 
E  cridan  a  las  armas  «  e  foro  s  conortad. 

fol.  95  v"  E  la  viratz  cayre[l]s  menutz  e  zafilad,  336o 

Si  que  d  don  Garcia  son  caval  poderad 
Fon  tant  fortmen  ferit  e  tant  mal  encolpad , 
Que  trabuca  e  tumba  e  z  agni  escridad. 
E  d  adonquas  Guiot,  sei^ent  molt  esforçad, 
Anet  s'en  ent  a  lui,  sy  que  Tac  .j.  colp  dat;  3365 

Mas  don  Garcia  era  tant  noblamentz  armad , 
Que  z  anc  no  '1  pot  falsar  son  bel  azberc  sofrad. 
E  z  un  pros  cavaler,  qu*ayssi  vie  enpreyssat 
So  seynnor  don  Garcia ,  e  fo  se  aprimairad , 
E  broquet  son  caval  e  venc  s^èn  abreyvad ,  3370 

E  de[t]  per  mei  la  pressa,  e  feric  a  tôt  lad; 
Enpero  son  caval  le  tiret  mal  son  grad, 
Âsi  que  Fenporteg  oltra  sa  volontad. 
E  det  tal  per  hu  ort,  que,  si  no  s  foss  bayssad, 
Al  vuidar  de  la  porta  que  s  fora  eysservelad  ;  3375 

E  z  ab  aquo  meteis  si  près  .j.  colp  malvad, 
C'us  le  det  dWa  lança  sus  le  destre  costad. 

foi.  96  r*  E  quant  fu  dedintz  Tort,  fugian  a  tôt  lad 

Gels  que  y  eran  dels  borx ,  quant  le  vigo  entrad  ; 

Mas  del  colp  qu'avia  près  era  si  esmaiad ,  338o 

G  a  per  pauç  no  cadia  del  caval  cubertad. 

Ladonx  cels  que  fugian  foro  si  regardad, 

E  vigo  que  z  estava  trastot  desenparad , 

E  tomego  a  lui,  e  z  el  fo  redreçad, 

E  mes  ma  al  espada;  pero  no  *1  valc  .j.  dad,  3385 

Que  z  em  petita  d^ora  fo  aissi  lanceiad. 

Que  z  anc  non  vi  luyn  ome  tant  fortment  demembrad; 

Que  negus  no  H  conogra ,  tant  era  deffaçad. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         219 


LXXIV. 

«  Par  ta  vertu,  toi  qui  es  roi  puissant.  »  —  Et  ils  crient  aux  armes, 
et  se  fiirent  animés.  — Et  là  vous  verriez  carreaux  menus  et  affilés,  —    336o 
tellement  que  de  don  Garcia  son  cheval  puissant  —  fut  si  fortement 
frappé  et  si  malement  atteint,  —  qu'il  trébuche  et  tombe  et  hennit 
essoufflé.  —  Et  alors  Guyot,  soldat  très-brave,  —  s'en  alla  vers  lui,    3365 
tellement  qu'il  lui  eut  donné  un  coup;  —  mais  don  Garcia  était  si 
noblement  armé ,  —  qu'onques  il  ne  lui  put  fausser  son  bel  haubert 
brodé. —  Et  un  preux  chevalier,  qui  ainsi  vit  enveloppé  —  son  seigneur 
don  Garcia,  et  se  fut  approché,  —  et  éperonna  son  cheval  et  s'en    ^370 
vint  empressé,  —  et  donna  au  milieu  de  la  presse,  et  frappa  de  tous 
côtés  ;  —  toutefois  son  cheval  le  tira  malgré  lui ,  —  tellement  qu'il 
l'emporta  malgré  sa  volonté.  —  Et  il  donna  de  telle  sorte  par  un 
jardin,  que,  s'il  ne  se  fût  baissé,  —  au  passage  de  la  porte  il  se  fût    3375 
rompu  la  tête;  —  et  avec  cela  même  il  prit  un  mauvais  coup,  —  vu 
qu'un  (ennemi)  lui  donna  d'une  lance  sur  le  côté  droit.  —  Et  quand 
il  fut  dans  le  jardin,  fuyaient  de  tous  côtés  —  ceux  des  bourgs  qui  y 
étaient,  quand  ils  le  virent  entré  ;  — mais  du  coup  qu'il  avait  pris  il    338o 
était  si  affecté ,  —  que  peu  s'en  fallait  qu'il  ne  tombât  du  cheval  ca- 
paraçonné. —  Alors  ceux  qui  fuyaient  eurent  regardé,  —  et  virent  qu'il 
était  entièrement  sans  défense ,  —  et  ils  retournèrent  à  lui ,  et  il  fut 
redressé,  —  et  il  mit  la  main  à  l'épée;  toutefois  (cela)  ne  lui  valut    3385 
un  dé,  —  vu  qu'en  peu  de  temps  il  fut  ainsi  percé  de  coups    de 
lance ,  —  que  jamais  on  ne  vit  nul  honune  tant  fortement  démembré  ; 

—  vu  que  personne  ne  le  connaîtrait,  tant  il  était  défiguré.  —  L'un 

38. 


220         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Laus  ie  pren  Tespada,  l'autre  Tescud  pintad, 

E  Tautre  la  cuberta,  l'autre  Tauzberc  doblad.  3390 

E  la  fora  bon  era  don  Garcia  terrad, 

Entremis  ayltz  e  las  cebas,  las  berças  e  1  porrad, 

Viratz  ornes  feritz,  de  mortz  e  de  nafrad. 

En  Semen  cel  d'Oarritz  veng  el  camp  avantad , 

Trobet  Peyret  Carnero  que'l  for  apart)dlad ,  3395 

fol.  96  \*  Ab  la  balesta  '1  puynn  e  trastot  dessarmad; 
E  det  le  d'una  lança  .j.  colp  desmesurad 
Pe  la  boca>  que  ades  paup  estet  fo  finad. 
E  'N  Estacha,  que  vie  que'l  joc  fon  revidad, 
Volg  n'issir  ab  sas  gens;  mas  be  li  fun  vedad,  34oo 

Que'ls  boi^ues  de  las  vilas  foro  '1  denant  parad , 
E  dysso  '1  :  «  Franc  seynnor,  vos  que  z  etz  tant  senad , 
Com  voletz  vos  yssir  tant  pauc  acompaynnad 
Contra  .dc.  caves  que  vos  an  ayrad? 

E  li  ja  voldrian  esser  mortz  la  mitad,  34o5 

Per  que  vos  i  morisatz  e  fussatz  enterrad.  » 
—  «  Seynnos,  sa  ditz  N  Estacha,  ben  soy  desventurad 
Que  per  mi  mura  '1  poble  e  sia  malmenad , 
E  qu'ieu  no  los  ajude  e  sia  ensarrad. 

Ben  par  que  Dios  m'ayra,  o  m  nog  algun  pecad.  »  3410 

— «  Seynnor,  dysso  '1  borgnes ,  so  n'os  er  sufertad  ; 
Car  si  nos  perdiam  vos,  no  valdriam  .j.  dad.  » 
E  z  ap  aquestas  novas  totz  ago  escridad  : 

fol.  97  r"  «  Seynnos,  vengan  cayrels,  que  tuyt  son  despensad; 

Car  de  cayrels  troberatz  tôt  le  camp  enjuncad.  »  34 1 5 

La  viratz  dartz  e  lanças  e  z  espeus  acirad 

Lançar  e  dar  e  trayre ,  dont  fo  maynt  om  dapnad. 

E  venc  a  don  Garcia  .j.  escuier  privad, 

E  det  le  son  caval,  car  le  vie  apead. 

E  adonquas  Gardacho  s'en  anet  molt  cuytad,  34  ao 

E  dyss  a  don  Garcia  :  «  Seynne ,  si  vo'n  tornad  ;    • 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         221 

loi  prend  Fépée,  Faiitre  Técu  peint,  —  et  Tautre  la  couverture,  Tautre    3390 
le  haubert  doublé.  —  Et  là  debors  où  était  don  Garcia  à  terre ,  —  entre 
les  aulx  et  les  oignons,  les  cboux  et  les  poireaux,  —  vous  verriez 
bommes  frappés,  des  morts  et  des  blessés.  —  Sire  Simon  celui  d'Oar- 
ritz  vint  en  avant  sur  le  champ  (de  bataille), —  il  trouva  Peyret  Carnero    3390 
qui  s^était  mis  à  part,  —  avec  Tarbalète  au  poing  et  tout  désarmé; — 
et  lui  donna  dWe  lance  un  coup  démesuré  — par  la  bouche,  que  peu 
s^en  fallut  qu'il- ne  fût  achevé  sur  le  coup.  —  Et  sire  Eustache,  qui 
vit  que  le  jeu  était  renvié,  —  voulut  en  sortir  avec  ses  gens;  mais    34oo 
(cela)  bien  lui  fut  défendu,  —  vu  que  les  boiu^eois  des  villes  furent 
devant  lui  arrêtés,  —  et  lui  dirent  :  ■  Franc  seigneur,  vous  qui  êtes  tant 
sensé ,  —  comment  voulez-vous  sortir  si  peu  accompagné ,  —  contre  six 
cents  chevaliers  qui  vous  ont  détesté?  —  Et  eux  voudraient  certes  être    34o5 
morts  la  moitié ,  —  pour  que  vous  y  mourussiez  et  fussiez  enterré.  » 
—  «  Seigneurs,  a  dit  sire  Eustache,  je  suis  bien  malheureux  —  que 
poiur  moi  meiu*e  le  peuple  et  (qu*il)  .soit  malmené,  —  et  que  je  ne  les 
aide  pas  et  que  je  sois  enfermé.  —  Il  parait  bien  que  Dieu  est  irrité    34 10 
contre  moi ,  ou  que  quelque  péché  me  nuit.  »  —  «  Seigneur,  dirent  les 
boui^eois,  cela  ne  vous  sera  pas  permis; — car* si  nous  vous  perdions, 
nous  ne  vaudrions  pas  un  dé.  »  —  Et  siu*  ces  entrefaites  tous  s'écriè- 
rent :  —  ■  Seigneius,  qu'on  apporte  des  carreaux,  vu  que  tous  sont  dé- 
pensés; —  car  de  carreaux  vous  trouveriez  tout  le  champ  jonché.  » —    3^i5 
Là  vous  verriez  dards  et  lances  et  épieux  acérés  —  lancer  et  donner 
et  tirer,  dont  fut  maint  homme  endommagé,  —  Et  vint  à  don  Garcia 
un  écuyer  privé,  —  et  il  lui  donna  son  cheval,  parce  qu'il  le  vit  à 
pied.  —  Et  alors  Gardacho  s'en  alla  fort  empressé ,  —  et  dit  à  don  Gar-    34ao 
cia  :  •  Seigneur,  retournez-vous-en  ;  —  car  si  on  vous  connaissait ,  certes 
tout  Farvoir  monnayé  — ne  vous  servirait,  ni  d'Espagne  le  royaume, 
—  que  vous  ne  fussiez  tué  ou  pris  ou  attaché.  • — Et  en  même  temps    34a5 


222  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Car  si  oui  vos  conoyssia,  ges  lot  Taver  monedad 
No  vos  tendria  pro ,  ni  d'Espaynna  '1  regnad , 
Que  vos  no  fusetz  mortz  o  près  o  estaquad.  » 
E  z  ap  tant  .j.  caval  ie  fun  apareyllad  ,  3435 

Puyet  e  ten  sa  via  vencutz  e  z  aontad; 
Car  son  caval  layssava  noblamentz  amescad. 
E  la  guerra  renias,  e  furo  s  desrayrad. 
E  jur  vos  pel  Seynnor  qu'es  vera  Trinitad, 
Que  si  del  Bore  saubessan  qu  aisi  fos  aterrad  343o 

DonGuarci'  Almoravid,  no  fora  escapad; 
fol.  97  v"  Mas  no  fo  conogud  ni  en  re  devisad , 

Mes  per  Lope  Gardacho ,  que  z  era  son  criad . 
E  duret  tant  la  guerra  tro  a  que  s  fu  avesprad. 
E  foro  tantz  cayrels  trames  et  enviad  3i3n 

Pels  balestes  dels  borcx  aquel  jom  asignad , 
Que  .XX.  e  .ij.  cens  libras  foron  als  .xx.  contad. 
De  la  Navarreria  se  que  foro  escorgat 
Set  cavals  aquel  jom ,  que  z  eran  molt  prezad. 
E  partit  se  la  gerra,  que'l  soleyll  fom  bayssad;  Uào 

E  cels  dels  borx  entrero  alegres  e  pagad, 
E  cels  de  Fautra  part  vencutz  et  baontad, 
Conplitz  de  marrimen. 

LXXV. 

Conplitz  de  marrimen  e  gamitz  de  tôt  mal 
N'intrego  cels  de  la  si  coma  de^leyal.  34d5 

E  d  adon[c]  le  messatge ,  que  anet  com  yfifernal , 
Fo  vengutz  a  Paris  al  bon  rey  natural, 
E  diss  le  :  «  Franc  seynnor,  N  Estacha  senescal 
Se  comanda  a  vos,  si  com  vostre  bassal; 
fol.  98r'  E  z  aportei  vo'n  carta,  pero  vos  saubretz  cal.  »  3/i5o 

—  «  Digas,  sa  ditz  el  rei,  com  governa  '1  rey  al.  » 

—  «  Seynnor,  si  que  non  aussa  yssir  fom  '1  portai 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  223 

un  chevad  lui  Ait  préparé, —  il  monta  et  tint  son  chemin  vaincu  et 
honteux  ;  —  car  il  laissait  son  cheval  noblement  harnaché.  —  Et  la 
guerre  cessa,  et  ils  furent  revenus  en  arrière.  —  Et  je  vous  jure  par 
le  Seigneur  qui  est  vraie  Trinité ,  —  que  si  des  bourgs  ils  sussent    343o 
qu^ainsi  fût  jeté  à  terre  —  don  Garcia  Almoravid,  il  n'eût  pas  échappé; 

—  mais  (cela)  ne  fut  pas  connu  ni  en  rien  rapporté, — sinon  par  Lope 
Gardacho ,  qui  était  son  serviteur.  —  Et  la  guerre  dura  jusqu  à  ce  que 

fiit  venu  le  soir. — Et  tant  de  carreaux  furent  transmis  et  envoyés    ^^35 

—  par  les  balistes  des  boui^  ce  jour-là  même ,  —  que  deux  cent  vingt 
livres  (en)  furent  comptées  aux  vingt.  —  De  la  Navarrerie  je  sais  que 
furent  écorchés  —  ce  jour-là  sept  chevaux  qui  étaient  très-prises.  — 

Et  la  guerre  cessa,  vu  que  le  soleil  fut  baissé  ;  —  et  ceux  des  bourgs    344o 
rentrèrent  allègres  et  contents,  —  et  ceux  de  l'autre  part  vaincus  et 
honteux,  —  remplis  de  chagrin. 


LXXV. 

Remplis  de  chagrin  et  garnis  de  tout  (genre  de)  mal,  —  ceux  de  là  3445 
rentrèrent  comme  déloyaux. — Et  alors  le  messager,  qui  alla  comme  (le 
diable)  d'enfer, —  fut  venu  à  Paris  au  bon  roi  légitime, —  et  lui  dit: 
«  Franc  seigneur,  sire  Eustache  (le)  sénéchal —  se  recommande  à  vous 
comme  votre  vassal  ;  —  et  je  vous  en  apportai  une  lettre ,  mais  vous  sau-  34bo 
rez  laquelle.  » — «  Dites,  a  dit  le  roi,  comment  il  gouverne  le  royaume.  » 
- —  «  Seigneur,  de  telle  sorte  qu'il  n'ose  pas  sortir  hors  du  portail  — 


224         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

« 

Del  bore  de  Sant  Cemi  ni  defora  '1  sesal; 
Que'l  baron  de  Navarra  e  trastuyt  li  capdal 
L'an  enclau  e  '1  decassan  e  '1  volo  mal  mortal,  3455 

Per  ço  car  te  dreitura  com  cavaler  leyaL  » 
E  d  adonquas  lo  rei  fe  semblant  que  1  sap  mal; 
E  '1  seynnor  de  Beu  Juec,  c'ama  d'amor  coral, 
Fe  venir,  et  entrero  ams  .ij.  en  .j.  pradal; 
E  1  rey  diss  :  «  Sire  Imbert,  mon  parent  etz  carnal.         346o 
Novelas  ai  audidas  tal  que  z  al  cor  mi  cal. 
Li  baron  de  Navarra  e  cel  que  mas  y  val , 
An  ensarrad  N  Estacha  ;  e  qui  era  no  1  val , 
Lo  pretz  del  rey  de  França  no  prezei  .j.  didal.  » 
E  1  seynnor  de  Beu  Juec  respos  per  son  cabal,  3465 

E  diss  le  rei  Felip  :  «  Seynne ,  nos  ferem  tal  : 
Enviarem  message,  sy  luynn  secorr  le  cal; 
M.  98  ¥•  E  si  el  près  esta,  be  s  tayn,  si  Deus  mi  sal, 

Que  i  ane  nostra  seynna  on  es  la  flor  campai.  » 

E  z  ab  aquestas  novas  yntret  per  mes  Tosdal  3470 

Un  altre  mesager,  e  diss  al  rey  aytal  : 

«  Seynnor,  N  Estacha  esta  en  dolor  terrenal, 

Car  el  esta  en  gerra  qu'es  molt  descominal; 

Quel  baro  de  Navarra  meton  tôt  lur  j  ornai 

Com  le  puysscan  delir,  que  luynn  dreit  no  ly  val  :  3475 

Car  lay  veiriatz  trayre  cayrels  e  maint  cantal, 

E  'Is  trabuquetz  que  gelan  peyras  de  tem  quintal, 

E  trencan  les  osdals,  las  tors  e  '1  veyrial. 

E  si  tu  no  '1  secors,  franc  rey  enperial, 

Gamas  luyntz  om  de  tu  non  deu  tenir  cabal.  »  348o 

E  d  adonquas  lo  rey  ac  yra  molt  coral, 

E  diss  al  conestable  :  «  So  non  es  cominal  ; 

Enantz  vos  jur,  pel  Seynne  qu'es  rei  celestial. 

Que  nasquet  de  la  Vei^e  en  la  nuyt  de  Nadal , 

Quel  aura  mon  secors,  o  y  metray  del  cabal,  3485 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         225 

du  bourg  de  Salnt-Cemin  ni  hors  de  la  censive  ;  —  vu  que  les  barons 
de  Navarre  et  tous  les  principaux  —  Font  enfermé  et  le  poiu*chassent    3455 
et  lui  veulent  un  mal  mortel,  —  parce  qu'il  tient  droiture  conune 
chevalier  loyal.  »  —  Et  alors  le  roi  eut  Fair  que  cela  lui  était  désa- 
gréable; —  et  le  seigneur  de  Beaujeu,  qu'il  aime  de  tout  son  cœur, 

—  il  fit  venir,  et  ils  entrèrent  tous  deux  en  un  préau  ;  —  et  le  roi  dit  :    346o 
«  Sire  Imbert,  vous  êtes  mon  parent  charnel. — Xai  ouï  telles  nouvelles 

que  j'en  ai  souci  au  cœur.  —  Les  barons  de  Navarre  et  celui  qui  plus 
y  vaut,  —  ont  cerné  sire  Eustache  ;  et  si  maintenant  on  ne  le  secourt 
pas,  —  je  ne  prise  pas  im  dé  la  ^oire  du  roi  de  France.  »  —  Et  le  3465 
seigneiu*  de  Beaujeu  répondit  avec  grand  sens,  —  et  dit  au  roi  Phi- 
lippe :  «  Seigneiu*,  nous  ferons  telle  (chose)  :  —  Nous  enverrons  im 
messager,  (pour  savoir)  s'il  lui  faut  quelque  secoius;  —  et  s'il  est 
pris,  il  est  bien  urgent,  si  Dieu  me  sauve,  —  qu'y  aille  notre  enseigne 
où  est  la  fleur  des  camps.  »  — Et  sur  ces  entrefaites  entra  au  milieu  du  3470 
logis  —  un  autre  messager,  et  il  dit  au  roi  telle  (parole)  :  —  «  Seigneur, 
sire  Eustache  est  en  doideur  mortelle ,  —  car  il  est  en  guerre  qui  est 
très-rude  ;  —  vu  que  les  barons  de  Navarre  passent  toute  leur  journée 

—  (à  penser)  comment  ils  le  puissent  détruire,  car  aucim  droit  ne    3475 
lui  sert  :  —  en  effet  là  vous  verriez  tirer  carreaux  et  maint  quartier 

(de  pierre),  —  et  les  trébuchets  qui  lancent  des  pierres  de  trois  quin- 
taux ,  —  et  tranchent  les  maisons ,  les  tours  et  les  verrières.  —  Et  si 
tu  ne  le  secours,  franc  roi  impérial, — jamais  nul  homme  de  toi  ne  348o 
doit  tenir  cas.  »  —  Et  alors  le  roi  eut  chagrin  très-profond ,  —  et  dit 
au  connétable  :  «  Cela  n'est  pas  ordinaire  ;  —  mais  je  vous  jiu^,  par  le 
Seigneur  qui  est  roi  céleste,  —  qui  naquit  de  la  Viei^e  en  la  nuit 
de  Noël,  — qu'il  aura  mon  secours,  ou  (j'y)  mettrai  du  capital,  —  et  3485 
dût-il  en  coûter  le  mobilier  qui  tient  en  l'hôpital.  »  —  Et  le  vaillant  con- 
nétable lui  dit  :  «  Seigneiu»,  ne  t'inquiète  pas,  —  Tu  as  si  bon  conseil 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAV.  99 


226         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

fol.  99  r«  E  costaria  1  moble  que  tenc  en  Fospital.  » 

E  4  valent  conestable  le  diss  :  ■  Seynne ,  no  t  cal. 
Tu  as  tant  bon  cosseyll  que  luynn  rey  no  n'a  tal; 
E  mandaras  per  el  com  seynnor  pri[n]cipal, 

E  z  auras  bon  cosseyll.  3490 

LXXVI. 

«  E  z  auras  bon  cosseyll.  »  E  '1  rey  cui  es  la  flor, 
Diss  a  los  messages  :  «  Toma  vo'n  a  vigor, 
E  digatz  a  'N  Estacba  que  tost  aura  secor.  » 
E  'Is  mesagers  s'en  vengo  con  caval  amblador 
Tôt  dreit  a  Pampalona,  on  era  la  rumor  3495 

E  '1  tribayll  e  la  gerra,  Tangoyssa  e  la  dolor. 
E  dego  a  'N  Estacha  car  tas  del  franc  seynnor 
Felip  lo  rey  de  França,  a  qui  Dios  fa  honor; 
E  quan  las  ac  legidas ,  ac  ne  gran  alegror. 
E  z  ab  aquestas  novas  e  z  ab  esta  sabor,  35oo 

Pontz  Baudoy  entret  per  mey  del  parlador, 
E  z  ap  le  pros  N  Estacha  fe  cosseyll  celador; 
E  diss  le  enayssi  senes  tota  error  : 
loi.  99  V"  «  Seynne,  don  Corbaran,*  cui  es  sens  e  valor, 

Manda  que  mas  vol  esser  perjur  que  traydor;  35o5 

E  z  ap  que  z  a  vos  plaça,  ab  tôt  sey  valedor 

Vol  s'en  venir  a  vos  e  z  er  defendedor, 

E  z  ajudar  vos  a  de  cor  e  de  vigor.  » 

E  d  adonc  diss  N  Estacha  :  «  Donc  venga  ses  tremor.  » 

E  Semen  de  Gueretz  diss  le  ;  ■  Humll  seynnor,  35 10 

Voletz  qu'eu  an  per  el?  »  E  z  el  diss  :  «  De  corr.  » 

E  z  el  anet  taqtost  ab  caval  milsoudor, 

E  veng  ab  sos  efans  senes  tota  rumor.     , 

Puyss  venc  don  Corbaran ,  que  fe  be  lo  millor. 

E  z  ab  aquestas  novas  la  gaita  de  la  torr  35 1 5 

Ecridet  :  •  Via  fora ,  que  feron  s'en  l'erbor.  • 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  227 
que  nui  roi  nen  a  tel;  — et  tu  le  manderas  conuue  seigneur  souve- 
rain, — et  tu  auras  bon  conseil.  34^0 


LXXVl. 

>  Et  tu  auras  bon  conseil.  »  Et  le  roi  à  qui  est  la  fleur  (de  lis) 

—  dit  aux  messagers  :  «  Retournez-vous-en  promptement ,  —  et  dites  à 
sire  Eustache  que  bientôt  il  aura  du  secours.  »  —  Et  les  messagers 
s'en  viennent  avec  chevaux  qui  vont  Famble ,  — tout  droit  à  Pampelune ,    3495 
où  était  la  rumeur  —  et  la  souffrance  et  la  guerre ,  Tangoisse  et  la 
douleur. — Et  ils  donnèrent  à  sire  Eustache  des  lettres  du  franc  seigneur 

—  Philippe  le  roi  de  France,  à  qui  Dieu  fait  honneur;  —  et  quand  il 

les  eut  lues,  il  en  eut  grande  allégresse.  —  Et  sur  ces  entrefaites  et    3Soo 
avec  ces  informations,  —  Ponce  Baldoin  entra  au  milieu  du  parloir, 

—  et  avec  le  preux  sire  Eustache  tint  conseil  secret  ;  —  et  lui  dit  ainsi 
sans  aucune  erreur  :  —  «  Seigneur,  don  Corbaran ,  en  qui  est  sens  et 
valeur,  —  mande  qu'il  aime  mieux  être  parjure  que  traître  ;  —  et    3505 
pomiru  qu'il  vous  plaise ,  avec  tous  ses  guerriers  —  il  veut  s'en  venir 

à  vous  et  il  sera  (votre)  défenseur,  —  et  il  vous  aidera  de  cœur  et 

de  vigueur.  »  —  Et  alors  dit  siire  Eustache  :  «  Qu'il  vienne  donc  sans 

crainte.»  —  Et  Semen  de  Gueretz  lui  dit  :  «Doux  seigneur,  —    35 10 

voulez-vous  que  j'aille  vers  lui  ?  »  Et  il  dit  :  «  Siu'-le-champ.  »  —  Et 

il  partit  aussitôt  avec  cheval  milsoudor,  —  et  vint  avec  ses  enfants 

sans  aucun  bruit. — Puis  vint  don  Corbaran,  qui  se  montra  bien 

le  meilleur.  —  Et  sur  ces  entrefaites  la  sentinelle  de  la  tour —  cria  :    35 1 5 

•  Allez  hors,  vu  qu'ils  se  frappent  sur  l'herbe.  »  —  Et  des  deux  côtés 

19. 


228         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  d^ambas  partz  yssiro  li  bon  e  1  sordeyor, 
E  lay  on  s'encontrego  ferigo  s  de  vigor. 
Lay  anavan  cayrels  com  auzel  volador, 
Si  que  duret  la  gerra  tro  al  soleyll  colcador;  35ao 

Pero  d'alcus  n'i  ac  que  z  ac  ops  cofessor, 
fol.  loo  r'  E  z  intret  Tus  ab  joya  e  Tautre  ab  temblor. 
E  partit  se  la  guerra  e  1  mal  e  la  tristor, 
E  d'anbas  las  partidas  foro  referrador 
Tota  la  nuyt  las  gaitas,  tro  a  que  parec  Talbor,  35a5 

Que'l  soleylls  fon  levatz. 

Lxxvn. 

V   Quel  soleylls  fon  levatz,  que  parec  bel  e  clar, 
Que  cridego  a  d  armas,  e  van  se  totz  armar; 
Car  nuyll  altre  jomal  non  avian  àffar 

Mas  sus  lo  jom  yssir;  no  gardavan  disnar.  353o 

E  z  anego  al  fom,  que  nos  fe  grant  pessar, 
Car  per  luynna  manera  no  1  podiam  cremar; 
E  si  très  vetz  lo  jom  y  anavam  foc  dar, 
E  z  els  a  d  escantir,  Tautre  a  z  alumnar, 
E  sobre  aquel  foron,  puiss  vos  di[r]  ses  duptar,  3535 

Que  i  ac  maynt  omme  mort  senes  tôt  cofessar, 
E  maynt  omme  nafrat  que  avia  obs  a  metgar. 
E  d  ado  ne  aquel  yom,  cant  venc  après  mangar, 
Les  caves  e  ^b  ricomes  anego  totz  montar, 
foi.  loo  v"  E  pessego  grant  mal  si  s  pogues  acabar.  35Ao 

E  yssigo  de  la  vila  et  anego  Is  pontz  pasar, 
E  z  aportego  portas,  tablas  per  escudar, 
De  grans  pix  e  palas,  pals  fers  per  desjuntar, 
Si  que  z  aquels  dels  borx  fero  s  maraveyllar, 
Per  ço  qu'ayssî  yssian  ni  que  volian  far.  35A5 

E  z  els  vengo  s'en  tost  e  ses  tôt  demorar 
Dreit  denant  lo  molin  la  esdusa  desfar, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         229 

sortirent  les  bons  et  les  plus  mauvais ,  —  et  là  où  ils  se  rencontrèrent 
ils  se  firappèrent  avec  vigueur.  —  Là  allaient  les  carreaux  comme 
oiseaux  qui  volent,  —  tellement  que  la  guerre  dura  jusqu'au  soleil  3520 
couchant; — pour  cela  d'aucun  il  y  en  eut  qui  eut  besoin  de  confes- 
seiu*,  —  et  Tun  rentre  avec  joie  et  Fautre  avec  tremblement.  —  Et 
la  guerre  s'éloigna  et  le  mal  et  la  tristesse ,  —  et  des  deux  côtés  furent 
attentives  à  surveiller  —  toute  la  nuit  les  sentinelles,  jusqu'à  ce  que  3525 
parut  l'aube,  —  (et)  que  le  soleil  fut  levé. 


Lxxvn. 

Que  le  soleil  fiit  levé,  qui  parut  bel  et  clair,  —  qu'ils  crièrent 
aux  armes  et  vont  tous  s'armer;  —  car  nulle  autre  journée  ils  n'a- 
vaient à  faire  —  que  (de)  sortir  sur  le  jour;  ils  ne  regardaient  pas    353o 
à  dîner.  —  Et  ils  allèrent  au  four,  qui  nous  fait  grand  chagrin,  — 
car  en  aucune  manière  nous  ne  le  pouvions  brûler;  —  et  cependant 
trois  fois  dans  la  journée  nous  y  allâmes  mettre  le  feu,  —  et  eux 
de  l'éteindre,  les  autres  de   (r)alliuner.  —  Et  sur  ce  four,  je  puis    3535 
vous  dire  sans  hésiter,  —  qu'il  y  eut  maint  homme  mort  sans  au- 
cune confession,  —  et  maint  homme  blessé  qui  avait  besoin  d'être 
pansé.  —  Et  alors  ce  jour,  quand  on  fut  après  manger,  —  les  cheva- 
liers et  leS;  riches  hommes  allèrent  tous  monter,  —  et  ils  méditèrent*  354 o 
un  grand  mal  s'il  eût  pu  s'achever.  —  Et  ils  sortirent  de  la  ville  et  al- 
lèrent passer  les  ponts,  —  et  ils  apportèrent  portes  (et)  tables  pour 
servir  de  bouclier,  —  de  grands  pics  et  des  pelles,  de  forts  pieux 
pour  déjoindre,  —  de  sorte  qu'ils  firent  ceux  des  bourgs  s'émer- 
veiller, —  parce  qu'ainsi  ils  sortaient  et  (de  ce)  qu'ils  voulaient  faire.    35A5 
—  Et  ils  s'en  vinrent  vite  et  sans  aucun  retaiti  —  droit  devant  le 


230         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE- 

t 

E  trencan  e  pecian ,  e  vana  desmayllar. 

E  d  adonx  cels  dels  bon  viratz  desconortar; 

Car  no  avyan  plus  molyn  on  ausessen  anar,  355o 

Ni  ges  aquel  meteiss  no  1  podia  bastar  : 

Veiatz  si  avia  pro  cuyta  e  mester  de  gardar! 

Enpero  can  els  viro  la  esclusa  trencar, 
*  Cridego  a  las  armas  e  penssan  totz  anar. 

Lai  auziratz  balestas  e  garrotz  dessarrar,  3555 

E  z  esconaz  e  dartz  viratz  suent  lançar; 

Mas  per  ço  la  esclusa  no  voligo  desparar, 
loi.  loi  r'  Si  que  cels  d^ams  les  borx  venguo  en  grant  pesar. 

Mas  Jhesu  Crist,  qui  vol  trastot  be  ordenar, 

Trames  al  pros  N  Estacha  gracia  de  parlar.  356o 

Cant  vie  que  la  esclusa  anet  descadenar, 

E  que  per  ren  que  y  fessan  no  lo  podian  vedar, 

Escridet  autame[n]s  :  «Baros,  totz  ajudar! 

Ânem  us  dels  engens  ent  a  lor  revirar.  » 

E  die  vos  que  negus  no  s'en  fe  trop  preguar,  3565 

E  presso  la  a  mans  e  van  la  tornegar, 

E  tantost  els  pessego  la  verga  de  bayssar , 

E  mezo  una  peyra  e  van  la  desparar, 

E  donet  dintz  en  Taiga  si  quels  (i  totz  temblar; 

Car  ma[e]slre  Bertran  la  saup  be  ordenar,  3570 

Qu'era  .j.  engeynnyre  tal  que  no  avia  par. 

£  lo  valent  N  Estacha  fe  1  venir  ap  pregar, 

E  vengu'y  a  layro^  so  que  vuy  puys  contar; 

E  enviegon  autra,  et  aneg  en  terra  dar. 

Adonx  viratz  Tesclussa  del  tôt  desenparar,  3575 

fol.  101  v*  E  cels  de  Tautra  part  fugir  e  z  estremar, 

E  cels  dels  borx  adonquas  mortalment  encauçar. 

Lay  auziratz  las  trompas  e  la  gent  escridar  : 

«  Atras,  dons  traydos!  ara  es  temps  de  tomar.  » 

Lay  viratz  cayres  trayre  e  ferir  e  lançar.  358o 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         231 

moalin  dê&ire  rédose,  —  en  tmichaiil  et  mettant  en  pièces,  et  la 
vanne  démolir.  —  Et  alors  vous  verriex  ceux  des  boui^  se  découra- 
ger,  —  car  ils  n^avaient  phis  de  moulin  où  ils  osassent  aller,  —  ni    ssio 
cehii-là  même  ne  leur  pouvait  su£Bre  :  —  vovex  s'il  y  avait  asseï  dVm- 
pressement  et  de  besoin  de  prendre  garde  !  —  Cest  pourquoi  quand 
ils  virent  trancher  Féchise,  —  ils  crièrent  aux  armes  et  ils  pensent 
tous  marcher.  —  Li  vous  entendriez  desserrer  balistes  et  garrots, —    ssôo 
et  vous  verriez  souvent  lancer  piques  et  dards;  —  mais  pour  cela 
ils  ne  voulaient  pas  abandonner  Técluse,  —  de  sorte  que  ceux  des 
deux  bouigs  vinrent  en  grand  souci.  —  Mais  Jésus-Christ,  qui  veut 
tout  bien  ordonner,  —  envoya  au  preux  sire  Eustache  la  grâce  de    3560 
parier.  —  Quand  il  vit  que  Técluse  allait  se  détacher,  —  et  que  pour 
rien  qu'ils  y  fissent  ils  ne  le  pouvaient  empêcher,  —  il  cria  haute- 
ment :  «  Barons ,  tous  à  Taide  I  —  Allons  tourner  vers  eux  Tun  des 
engins.  »  —  Et  je  vous  dis  que  nul  ne  s'en  fit  beaucoup  prier,  —  et    jses 
ib  la  prirent  avec  les  mains,  et  ils  la  vont  tourner,  —  et  bientôt  ils 
pensèrent  de  baisser  la  verge,  —  et  ils  mirent  une  pierre  et  ils  vont 
la  lancer,  —  et  elle  donna  dans  Feau  de  sorte  qu'elle  les  fit  tous 
trembler;  —  car  maître  Bertrand  la  sut  bien  diriger,  —  (lui)  qui    35^0 
était  un  ingénieur  tel  qu'il  n'avait  pas  (son)  pareil.  —  Et  le  vaillant 
sire  Eustache  le  fait  venir  avec  prière ,  —  et  il  y  vint  à  la  dérobée , 
ce  que  j'ouïs  je  puis  conter;  —  et  ils  (en)  envoyèrent  une  autre,  et 
(elle)  alla  donner  en  terre.  —  Alors  vous  verriez  abandonner  entiè-    35^5 
rement  Técluse,  —  et  ceux  de  l'autre  côté  fuir  et  s'éloigner,  —  et 
ceux  des  bourgs  alors  poursuivre  mortellement.  — Là  vous  entendriez 
les  trompes  et  la  gent  crier  :  —  «  Arrière ,  sires  traîtres  !  il  est  main- 
tenant temps  de  s'en  aller.  »  —  Là  vous  verriez  tirer  des  carreaux  et    358o 
frapper  et  lancer.  — Et  je  puis  vous  dire  avec  certitude  et  faire  vrai 
serment  —  que  si  le  moulin  se  perdait,  les  bourgs  auraient  assee  à 


232         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  puys  vos  di[r]  de  cert  e  ver  sagrament  far 
Que  si  1  moll  s  perdes,  les  borx  agran  que  far, 
£  si  Tengen  no  fos,  mal  pogran  molinar; 
Mas  Jhesu  Crist  no  vole  aquest  mal  suferrar. 
E  z  aita[n]tost  els  fero  la  esclus'  adobar;  3585 

E  z  entret  s*en  lo  poble,  car  venc  al  avespra[r]. 
D'e[n]tr*ambas  las  partldas  ne  viratz  maintz  sagnar. 
E  d  adonquas  els  fero  lo  molin  ben  gardar, 
E  d'amba[n]s  e  tapias  fero  U  revironar, 
E  catre  cadafals  de  fustra  be  obrar,  3590 

E  mezo  i  balestas  gayllartz  per  defensar. 
E  z  estet  se  la  nuyt  senes  plus  contrastar; 
Mas  las  gaytas  auziratz  tota  nuyt  refertar, 
fol.  102  r'»  E  Tus  dizia  :  «  Via  a  Tolossa  salvar.  » 

E  Taultre  1  respondia  senes  tôt  demorar  :  3595 

«  Trachos ,  vi'  a  Mendavia ,  car  la  son  vostri  par.  » 
E  z  aysi  tota  nuyt  durava  lor  paiiar, 
Tro  a  quel  jom  pareyssia. 

Lxxvm. 

Tro  a  quel  jom  pareyssia,  que  yssian  li  arquers 

Per  començar  la  gerra,  c'adonx  eran  mesters,  36oo 

Si  que  pauc  cada  pauc  montava  lo  brasers 

Qu'ades  nlssian  .ij.  e  z  ades  lo  tercers. 

E  quant  venc  al  mei  joms  quels  sols  fo  montaners, 

Cridego  via  fora  las  gaytas  e  Is  torrers. 

Lay  auziratz  campanas  sonar  de  lor  cloquers ,  36o5 

E  z  aquel  jorn  fo  mais  e  durs  e  sobrancers. 

De  la  Navarreria  ysigo  Is  cavalers 

E  trastotz  los  ricomes  e  sirventz  soudaders , 

E  de  los  bo[r]cx^  yssian  borgnes  e  mercaders, 

E'is  valentz  menestrals  qu'eran  ben  avanters ,  36io 

'  Boix.  Ms, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         233 

faire,  —  et  si  ne  fût  Tengin,  mal  ils  pourront  moudre  ;  —  mais  Jésus - 
Guîst  ne  voulut  pas  sou£Brir  ce  mal.  —  Et  aussitôt  ils  firent  raccom-   3585 
moder  Téduse  ;  —  et  le  peuple  rentra ,  car  le  soir  vint.  —  Des  deux 
côtés  vous  en  verriez  maints  saigner.  —  Et  alors  ils  firent  bien  garder 
le  moulin, — et  de  retranchements  et  de  revêtements  (en  terre)  ils  le 
firent  environner,  —  et  bien  fabriquer  quatre  tours  de  bois ,  —  et  ils    ssgo 
y  mirent  de  fortes  baliste3  pour  défense.  —  Et  la  nuit  se  passa  sans 
plus  combattre;  —  mais  vous  oiuriez  les  sentinelles  se  répondre  toute 
la  nuit,  —  et  Fun  disait  :  ■  Allons  à  Toulouse  (nous)  sauver.  »  — 
Et  Tautre  lui  répondait  sans  aucun  retard  :  —  «  Traîtres,  allez  h  Men-    3595 
davia,  car  là  sont  vos  pareils.  »  —  Et  ainsi  toute  la  nuit  durait  leur 
conversation,  —  jusqu'à  ce  que  le  jour  paraissait. 


Lxxvni. 

Jusqu'à  ce  que  le  jour  paraissait,  que  les  archers  sortaient  —  poiu*    36oo 
commencer  la  guerre ,  car  alors  il  y  en  avait  besoin ,  —  en  sorte  que 
petit  à  petit  montait  le  brasier,  —  vu  que  maintenant  deux  en  sor- 
taient et  bientôt  le  troisième.  —  Et  quand  arriva  le  midi  que  le  soleil 
fut  haut,  —  les  sentinelles  et  les  touriers  crièrent  :  Allons,  dehors! 
—  Là  vous  ouïriez  les  cloches  sonner  de  leiu*s  clochers,  —  et  ce  jour    36o5 
fut  mauvais  et  dur  et  excessif.  —  De  la  Navarrerie  sortirent  les  cava- 
liers —  et  tous  les  riches  honunes  et  les  serviteiu^  soldés,  —  et  des 
boui^  sortaient  bourgeois  et  marchands,  —  et  les  vaillants  ouvriers    36 10 
qui  étaient  bien  empressés,  —  et  du  gouverneur  les  francs  arbalé- 


HIST.  DB  LA  GUBAHB  DE  If  AT. 


3o 


234         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  dei  govemador  ios  q>ertz  baiesters , 
fol.  I02  v^^  Que  z  eran  de  Navarra  leyals  e  dreiture[r]s  ; 

Car  banc  no  1  desparego  per  piretz  ni  per  diners, 

Enantz  le  deffendian  ab  ferm  cor  ^aziers. 

E  iaus  s^en  anava  oltra  1  pont  ais  gravers,  36 1 5 

E  Tautre  al  cap  del  fom  bon  era  io  cbaplers. 

E  comencet  la  guerra  tant  fort  e  'is  destrubers, 

Que  d'entr^ambas  las  partz  y  vengo  voionters. 

E  z  aquel  cap  de  fora  era  tant  traYerae», 

Que  vas  la  part  del  Bore  negus  om  dreyturers  36io 

No  8  podia  deffendre  ni  esser  defensers, 

Quel  lox  era  estreitz  ;  era  naut  lo  requers , 

E  totz  om  que  y  estava  era  aventiu^ers. 

E  d  adonc  anet  is^en  la  En  Guillem  Anelers 

Ben  armatZ)  car  el  era  de  lançar  esquerers;  36s5 

E  fy  apportar  peyras  e'n  loguet  .ij.  feyssers, 

E  près  Tescut  el  col  e  me  se  tôt  prumers , 

E  secodet  las  peyras  contra  ^Is  tracbo[r]s  guerrers , 

E  feric  .j.  escut  si  quel  fe  meytaders. 
fol.  loSi'  Puyss  tiret  d*un  cayro,  que  fo  ben  dreiturers;  363o 

E  feric  en  la  gola  us  qu^era  sabaters, 

Asi  que  Teumenegon  âj.  de  sos  conpaynners. 

E  z  un  fais  traidor  era  tras  lo  terrers , 

E  tendia  im  arc  de  .ij.  pes  molt  sobrers, 

E  venia  suau  com  h  lop  al  corders,  363S 

E  dizia  suent  :  t  Er  moretz,  s'en  o  quers.  » 

Si  quel  mes  .yiij.  cayrels  per  Fescut  del  carters. 

E  quant  vie  que  z  ê  lui  non  er  aventurers 

Estava  li  delatz  .j.  cortes  escuders 

De  don  Corbaran,  era  molt  gayllart  soudaders;  36ào 

E  desteyn  la  balesta  d^un  cayrel  vianders , 

E  donet  le  pel  pots  yus  le  capel  de  fers. 

Si  que  cay  e  trabucha  en  Taiga  sùl  gravers; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         235 

triers,  —  qui  étaient  de  Navarre  loyaux  et  fidèles;  —  car  jamais  ils 
ne  ie  laissèrent  pour  prix  (d'argent)  ni  pour  deniers,  —  au  contraire 
ils  le  défendaient  avec  im  coeiu*  ferme  (et)  de  fer.  —  Et  l'un  s'en    36 1 5 
allait  outre  le  pont  aux  graviers,  —  et  l'autre  à  la  tête  du  four  où 
était  le  carnage.  —  Et  la  guerre  et  les  tribulations  commencèrent  si 
fort,  —  que  des  deux  côtés  ils  y  venaient  volontiers.  —  Et  cette  tête 
de  four  était  teHement  de  travers,  —  que  vers  le  côté  du  Bourg  nul    36 ao 
homme  de  pied  —  ne  se  pouvait  défendre  ni  être  défenseur  (des 
autres),  —  vu  que  le  lieu  était  étroit;  le  réduit  était  haut,  —  et  tout 
homme  qui  s'y  tenait  était  aventureux.  —  Et  alors  là  s'en  alla  sire 
Gijdllaume  Anelier — bien  armé ,  car  il  était  embarrassé  pour  manier  la    3625 
lance  ;  —  et  il  fit  apporter  des  pierres  et  loua  pour  cela  deux  porte- 
faix ,  —  et  prit  l'écu  au  cou  et  se  mit  tout  premier,  —  et  secoua  les 
pierres  contre  les  traîtres  guerriers ,  —  et  firappa  im  écu  de  telle  sorte 
qu'il  en  fit  deux  moitiés.  —  Puis  il  tira  un  quartier,  qui  alla  bien    363o 
droit;  —  et  il  firappa  en  la  gorge  un  qui  était  cordonnier,  —  de  telle 
sorte  que  deux  de  ses  compagnons  l'emmenèrent.  —  Et  un  traître 
déloyal  était  derrière  le  terrier,  —  et  tendait  un  arc  de  deux  pieds 
très-fort,  —  et  venait  doucement  comme  fait  le  loup  à  l'agneau,  —    3635 
et  il  disait  souvent  :  «  A  présent  vous  mourrez,  si  en  cela  je  réussis.  » 
—  De  sorte  qu'il  mit  huit  carreaux  par  l'écu  écartelé.  —  Et  quand 
il  vit  que  sur  lui  il  n'avait  pas  de  chances ,  —  il  y  avait  à  côté  de  lui 
un  courtois  écuyer  —  de  don  Corbaran,  il  était  très-brave  soldat;  —    36 ^lo 
et  il  décharge  la  baliste  d'un  carreau  rapide ,  —  et  le  frappa  par  les 
lèvres  sous  le  chapeau  de  fer,  —  de  sorte  qu'il  tombe  et  trébuche  en 
l'eau  sur  le  gravier;  —  mais  s'il  eût  voidu  croire  les  représenta- 
tions de  quelques-tms,  —  il  n'eût  pas  reçu  la  mort  des  ennemis,  in-    5645 
traitables.  —  Et  alors  fut  fiappé  un  courtois  charpentier  —  qui  était 
brave  et  habile  et  léger,  —  et  par  la  balistière  un  meurtrier  le  frappa 

3o. 


236         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Mas  si  el  i  volgues  creire  d'alcus  le  casti^rs. 

Non  aguera  près  mort  dels  enemix  sobrers.  3645 

E  d  adonx  fo  feritz  .j.  corters  carpe[n]ters 

Tal  que  z  era  guayllart  e  z  apte  e  leugers , 

(oi.  io3  v*  E  per  la  baiestera  feric  le  us  miutrers, 

E  det  le  d^una  lança  per  lo  costat  derrers, 
Si  cjue  z  aquî  morit  ses  autre  reprovers.  565o 

E  En  Semendu  Gueretz,  de  Garra  capdaiers, 
Fo  feritz  per  la  gola  de  .ij.  cayrels  d*acers  ; 
E  vi  Ândreu  d^Estela  us  cortes  bacbalers, 
Que  avia  sobre  si  mayntz  cayreb  menuders. 
E  d'oltra  le  pont  nou,  la  bon  era  1  vei^ers,  3655 

Viratz  ferir  trop  may  que  no  y  agra  mesters  ; 
Car  la  guerra  mortals  era  sens  alegrers , 
Si  que  cascus  leysset  son  par  molt  volonters. 
*  E  yntret  s'en  la  gent  per  les  fortz  portalers, 

E  z  ac ni  tantz  de  mortz,  que  si  fos  lo  dezmers,  366 o 

Ben  pogra  pendre  .j.  e  mètre  el  camers. 

Si  que  tuit  s'en  y  entrego,  li  gayllartz  e  1  corsers; 

Enpero  en  las  vilas  tiravan  les  peirers , 

E  venian  las  peyras  plus  tost  que  z  esparvers, 

E  trencavan  las  tors  e  'Is  ambans  e  'Is  celers.  3665 

foi.  lo^  r*  E  duret  tro  a  la  nuyt,  que  parego  'Is  lumers 
Qu'em  fo  temps  de  ssopar. 

LXXIX. 

Qu'em  fo  temps  de  ssopar,  e  la  nuyt  fom  passans. 

E  quant  venc  lendema  quel  gayta  fom  cridans 

Que  Talba  pareyssia,  e  jorn  fiim  prumerans,  3670 

De  la  Navarreria  yssigo  1s  cavalgans 

Ab  escutz  abraçatz  et  ab  seynnas  flammegans, 

E  z  ap  los  cavadors,  efanços  e  vilans, 

E  z  ap  cels  de  la  vila  que  y  eran  coratgans.. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         237 

—  et  lui  donna  d'une  lance  par  le  côté  derrière,  —  tellement  qu'il    365o 
mourut  sans  autre  reproche,  —  Et  sire  Semen  de  Gueretz,  chef  de 
Garra,  —  fut  frappé  par  la  figure  de  deux  carreaux  d'acier;  —  et  je 

vis  André  d^tella  un  courtois  hacheUer,  -7-  qui  avait  sur  lui  maints 
carreaux  en  grand  nombre.  —  Et  de  Tautre  côté  du  pont  neuf,  là  où  3655 
était  le  verger,  —  vous  verriez  frapper  beaucoup  plus  qu'il  n'y  aiuait 
besoin;  ^ —  car  la  guerre  mortelle  était  sans  joie,  —  tellement  que 
chacun  laissa  son  pareil  très-volontiers.  —  Et  la  gent  rentra  par  les 
forts  portails,  —  et  il  y  a  tant  de  morts  que  si  on  choisissait  le  dixième ,    366o 

—  il  pourrait  bien  (en)  prendre  un  et  (le)  mettre  au  charnier,  —  en 
sorte  que  tous  rentrèrent,  les  braves  et  les  agiles;  —  cependant  dans 
les  villes  les  pierriers  tiraient,  —  et  les  pierres  venaient  plus  vite 
qu'éperviers ,  —  et  tranchaient  les  tours  et  les  retranchements  et  les   3665 
celiers.  —  Et  (cela)  dura  jusqu'à  la  nuit,  que  parurent  les  lumières 

—  (et)  qu'il  en  fut  temps  de  souper'. 


LXXIX. 

Qu'il  en  frit  temps  de  souper,  et  la  nuit  fut  se  passant.  —  Et  quand 
vint  le  lendemain  que  la  sentinelle  cria  —  que  l'aube  paraissait,  et   3670 
(que  le)  jour  frit  commençant,  —  de  la  Navarrerie  sortirent  les  cava- 
liers  —  avec  écus  embrassés  et  avec  enseignes  flamboyantes,  —  et 
avec  les  chevaliers,  infançons  et  vilains^  —  et  avec  ceux  de  la  ville 


238         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  fero  j.  pessat  que  fo  folia  grans,  3675 

Qu'el  i  cuiayan  far  que  runa  fos  passans 
Per  mey  loc  de  las  vinnas ,  e  no  s  fer'  en  .x.  ans. 
Lay  viratz  far  tayllada^,  e  maintz  ornes  picans, 
E  laus  carrejava ,  Taultr'  era  pelegans  ; 
Que  cuiavan  que  Tayga  al  molis  fos  mermans  368o 

Ab  forças  de  taylladas,  e  fos  foravians. 
E  die  vos  qu'els  fazian  la  h(J>ra  dels  efans. 
Qu'en  ço  quel  cor  lor  dis  vcden  esaer  obrans; 
fol.  104  v'  Mas  quant  venc  ent  al  bespre,  els  foro  remembrans, 

Que  vigo  que  lur  hobra  non  valia  us  gans  ;  3685 

Pero  mentre  hobravan,  viratz  de  bons  sargans 
E  mayntz  ornes  de  rrua  gayllartz  e  viandans 
D'entr  ambas  las  partidas,  afortitz  e  lansans. 
La  viratz  dar  e  pendre  de  lanças  e  de  brans , 
E  lançar  alavessas  e  paasar  per  los  pans  ;  3690 

E  cridava  Tus  Tautre  :  «  Ara  nooretz^  truans!  » 
E  z  ac  ni  pro  nafratz  que  z  eran  cosfessans, 
Car  banc  non  crei  c'om  vis  gerra  d'aytal  senblans  ; 
Car  ieu  ay  audit  dire,  e  crey  qu'es  vertat  grans, 
Qu  en  tôt  lo  mon  non  a  gerra  tant  peryllans  3695 

Coma  de  .ij.  vezis,  ni  que  tant  dessenans, 
E  z  els  eran  parens,  frayres  e  z  amix  grans; 
Mas  lo  peccat  maligne,  qu'es  mal  e  flamegans, 
Avia  enartat  c'ab  lor  er  albei^ans; 

Car  cel  que  podia  estre  a  la  guerra  y  al  lans ,  3700 

E  matava  son  par,  era  mot  be[n]anans: 
fol.  io5  r'  Per  que  yeu  non  creria,  qui'n  jurar[i]a  sul  sans, 
Que  ira  non  fos  de  Dios,  e  pari'  al  senblans. 
Car  en  matar  Fus  l'autre  us  non  era  duptans  : 
Per  que  preguem  lo  Seynne  que  z  es  ve[r]s  perdonans,     3705 
Que  jamas  no  y  avenga  tal  mal  ni  tal  mazans 
Entre  los  Cristias. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         239 

qui  y  avu^at  du  cœur.  —  Et  ils  eurent  une  idée  qui  fut  grande  folie,    36-5 

—  car  ils  prisaient  frire  que  la  ruine  passât  —  par  le  milieu  des 
vignes,  et  (cela)  ne  se  ferait  pas  en  dix  ans.  —  Là  vous  verriea  frire 
des  abatis,  et  maints  hommes  piochants,  —  et  Fun  charriait,  Tautre 
travaillait  avec  fr  pelle;  —  vu  qu^ils  pensaient  que  Teau  fôt  diminuant    36>o 
au  moulin  —  à  force  d'abatis ,  et  fôt  se  détournant*  —  Et  je  vous 

dis  qu'ils  frisaient  Fœuvre  des  enfrnts,  —  qui  veulent  être  travaillants 
à  ce  que  ie  cœur  leur  dit;  —  mais  quand  vint  vers  le  soir,  ils  furent 
se  souvenant,  —  car  ils  virent  que  leur  œuvre  ne  valait  pas  un  gant;    36^5 

—  pourtant  pendant  qu'ils  travaSlaient,'  vous  verriez  de  bons  soldats 

—  et  maints  honunes  de  rue  braves  et  allant  —  d'entre  les  deux  côtés , 
fermes  et  lançant  (des  projectiles).  —  Là  vous  verriea  donner  et  re- 
cevoir (des  coups)  de  lance  et  de  glaive»  —  et  lancer  projectiles  et  3690 
passer  par  les  pans;  —  et  criait  l'un  à  l'autre  :  «  Maintenant  vous 
mourrez,  truandsl  >  —  Et  il  y  en  eut  assez  de  blessés  qui  étaient  (se) 
confessant,  —  car  je  ne  crois  pas  que  jamais  on  vît  guerre  qui  res- 
semblât à  celle-là;  —  car  j'ai  ouï  dire,  et  crois  que  (c')est  grande 
vérité ,  —  qu'en  tout  le  monde  il  n'y  a  guerre  si  périlleuse  —  comme  3695 
entre  deux  voisins,  ni  qui  tant  abaisse,  —  et  ils  étaient  parents,  firères 

et  grands  amis;  —  mais  le  péché  malin,  qui  est  mauvais  et  flam- 
boyant, —  avait  eu  le  dessus,  vu  qu'avec  eux  il  était  logé;  car  3700 
celui  qui  pouvait  être  à  la  guerre  et  au  lancer  (des  traits),  —  et  tuait 
son  semblable ,  était  très-heureux  :  —  c'est  poimpioi  je  ne  croirais  pas , 
qui  en  jm*erait  sur  les  reliques,  —  que  (ce)  ne  fût  pas  colère  de 
Dieu,  et  il  y  paraissait  à  la  manière;  —  car  à  tuer  l'un  Tautre  un 
seul  n'était  hésitant  :  —  c'est  pourquoi  prions  le  Seigneur  qui  est  3705 
vrai  miséricordieux,  —  que  jamais  il  n'y  advienne  tel  mal  ni  telle 
boucherie  —  entre  les  chrétiens. 


240         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

LXXX. 

Entre  los  Cristias ,  quar  no  m  sembla  razo. 

E  quant  venc  a  la  nuyt  que'l  soleyll  yntrat  fo , 

Las  gaytas  de  la  torr  Fus  l'autre  cridavo,  3710 

E  s  dizian  prom  d'ontas  ab  grant  malecio. 

E  quant  venc  lendema ,  a  d  armar  cridero  ; 

E  d  adonc  li  ricomes,  cavaler  e  baros. 

Boires  e  menestrals,  sirventz  et  yfançOt 

En  la  Navarreria  malvatz  cosseyll  fero  371  s 

Que  talassen  las  vinnas,  li  arbre  e  1  planço. 

E  z  acordero  sM  trastuit,  11  mal  e  1  bo, 

E  cridero  a  d  armas,  si  que  totz  s^armero, 

E  vengo  y  dels  vilas  qu  en  las  aldeas  so 
fol.  io5v"  Entom  de  Pamplona  si  com  va'l  coviro,  37^0 

E  z  eli  vengo  y  con  frayre  a  sermo  ; 

Car  us  non  ama^ls  borx,  assi  Dios  mi  perdo. 

E  mandego  Is  Yuzieus ,  que  son  fais  e  gloto  ; 

E  quant  foro  essenble  ni  ayustatz  foro , 

Les  ricomes  yssiro  quex  ab  so  golfeyno ,  3725 

E  z  après  les  vilas  e  li  Guzieu  felo^ 

E  de  cels  de  la  vila  ni  ac  .j.  grant  bando. 

E  quant  foro  deforas ,  aitantost  talero 

Las  vinnas  d'ams  les  borx  e  Torla  e  1  broto. 

E  los  vilas  de  fora  ferian  a  bando,  3730 

E*ls  Jmieus  traydo[r]s  quels  logas  sabio. 

E  jur  vos  pel  Seynnor  qu'en  crotz  près  passio, 

Que  z  aquel  jom  fero  granda  destructio  ; 

Car  mavnta  bona  cassa  d'ortolas  cremero , 

E  maynta  bona  vinna  a  tort  descepero,  3735 

E  maynt  fruytal  gitegp  a  grant  perdicio; 

Mas  els  era[n]  seynnos  en  aquela  sazo , 
fol.  106  r**  Dont  lo  valent  N  Estacha  n'estava  molt  felo. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         241 


LXXX. 

Entre  les  chrétiens,  car  (cela)  ne  me  semble  pas  raison. — Et  quand 
vint  la  nuit  que  le  soleil  fiit  couché,  —  les  sentinelles  de  la  tour  (se)   h^*^ 
criaient  Tune  à  Tautre,  —  et  se  disaient  assez  d'iiqures  avec  grande 
malédiction. — ^Et  quand  vint  le  lendemain,  elles  mèrent  aux  armes; — 
et  alors  les  riches  hommes,  chevaliers  et  barons,  —  bourgeois  et  ou- 
vriers, soldats  et  infançons,  —  en  la  Navarrerie  prirent  le  mauvais    3715 
conseil — qu^ils  couperaient  les  vignes,  les  arbres  et  les  arbustes. — 
Et  tous  s*y  rangèrent,  les  mauvais  et  les  bons,  —  et  crièrent  aux  armes, 
en  sorte  que  tous  s'armèrent.  —  Et  il  y  vint  des  vilains  qui  sont  dans 
les  villages — autour  de  Pan^lune  ainsi  comme  va  la  banlieue, — et   3730 
ilsy  vinrent  comme  moines  à  sermon  ; — car  nid  n  aime  les  bourgs,  ainsi 
Dieu  me  pardonne.  — Et  ils  mandèrent  les  Juifs,  qui  sont  faux  et 
gloutons;  —  et  quand  ils  furent  ensemble  et  furent  rapprochés,  — 
les  riches  hommes  sortirent  chacun  avec  son  gonfanon,  —  et  après    3720 
les  vilains  et  les  Juifs  félons,  —  et  de  ceux  du  quartier  il  y  en  eut  une 
grande  abondance.  —  Et  quand  ils  furent  dehors ,  sur-le-champ  ils 
coupèrent  —  les  vignes  des  deux  boiu^  et  les  jardins  et  les  branches 
(d'arbres),  —  et  les  vilains  dehors  frappaient  sans  reteçiue,  —  et  les    3730 
Jui&  félons  qui  connaissaient  les  lieux.  —  Et  je  vous  jure  par  le  Sei- 
gneur qui  en  croix  prit  passion ,  —  que  ce  jour  ik  firent  grande  des- 
truction ;  —  car  ils  brûlèrent  mainte  bonne  demeure  de  jardiniers ,  — 
et  arrachèrent  à  tort  mainte  bonne  vigne,  —  et  maint  veiner  jetèrent   3735 
en  grande  perdition;  —  mais  ils  étaient  seigneurs  (et  maîtres)  en  ce 

BIST.  DB  LA  60ERRB  DE  NAT.  3l 


2Û2         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE- 

Enpero  Nonpoder  ie  ténia  en  presso  ; 

Car  si  agues  conpaynna,  be  os  poyss  dir  ab  razo  37^0 

Qu^el  yssira  a  ior,  o  1  fos  dampnage  o  pro. 
Mas  grant  paor  avia  de  pendre  traycio. 
Que  z  ei  ténia  ab  si  de  ios  Navars  e  pro  ; 
Pero  les  baiesters  eran  liai  e  bo , 

E  tais  que  no  pessero  a  iuy  far  fayilizo ,  3745 

E  d  avia  n'i  d'autres  qu'eran  ieyai  e  pro  ; 
Mas  Renart  enganet  ie  Lop  son  conpaynno  : 
Per  que  z  ei.se  gardava^  e  nsestws  que  li  fo. 
£[n)}pero  baiestes  aqtiel  yora  sayUiro 
Contra  ios  cavalers,  e  maynt  cayrel  traysso,  3760 

E  una  fort  baiesta  dé  tom  iay  portero , 
E  tendet  se  ei  tom ,  e  1  cayrei  pausero 
Sus  ia  notz  ben  poiit,  e  d  adonx  y  eu  vi  lo; 
E  Tarquer  dessarret ,  e  dreit  enviet  io , 
Si  que  un  eavaier  feric  pei  coraço,  3755 

fol.  106  v"  E  z  auch  dir  que  moiic  sen[e^  oofessio, 
E  crei  don  Miguei  Peritz  de  Legaria  fo. 
E  d  adoncs  ie  ricomes  entrero  d'espero , 
E  ceis  deis  borx  cridero  :  •  Saia  io^  saia  lo.  » 
Lai  viratz  dar  e  trayre  e  ferir  de  l>asto ,  3760 

E  iaus  fugian,  e  Tautre  1  caçavo. 
E  partie  se  la  guerra  ses  may  de  comte  [n]ço, 
Car  ie  caves  fo  mortz  ;  pero  banc  {Jay[n]tz  no  fo 
Per  negus  d*ams  dels  borx. 

LXXXl 

Per  negu[8]  d'ams  les  borx  non  fero  messa  dir.  3766 

E  quant  venc  lendema  quel  soieyli  voie  iuzir, 
De  la  Navarreria  viratz  caves  yssir, 
E  de  ceis  de  ia  vila  e  vilas,  ab  désir 
Per  las  vinnas  talar  e  peis  fruitz  destruir. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         243 

moment,  —  de  quoi  le  yaiHànt  sire  Eustache  était  fort  irrité. — Tou- 
tefois Impuissance  le  tenait  en  prison;  —  car  s'il  eût  compagnie,  je    3740 
puis  bien  tous  dire  avec  raison  —  qu*il  sortirait  contre  eux,  qu'il  y 
eût  dommage  ou  profit.  —  Mais  grande  peur  il  avait  d'éprouver  tra- 
hison,— vu  qu*il  tenait  avec  lui  des  Navarrais  et  assez  ;  —  pourtant  les 
arbalétriers  étaient  loyaux  et  bons,  —  et  tels  qu'ils  ne  pensèjrent  à  lui    3745 
faire  faute,  —  et  ii  y  en  avait  d'autres  qui  étaient  loyaui  et  preux;  — 
mais  Renard  trompa  le  Loup  son  compagnon  :  —  c'est  pourquoi  ii 
se  gardait,  et  cela  lui  (îit  nécessaire. — Pourtant  les  arbalétriers  soi^ 
tirent  ce  jour(4à)  —  contre  les  chevaliers,  et  tirèrent  maint  carreau,  —    375© 
et  ils  portèrent  là  une  forte  baliste  à  tour,  —  et  le  toiu*  se  tendit ,  et 
ils  posèrent  le  carreau — sur  la  noix  bien  polie,  et  alors  je  le  vis;  —  et 
l'archer  desserra,  et  l'envoya  droit,  —  de  sorte  qu'il  fi:appa  un  cheva-    3755 
lier  par  le  coeur,  —  et  j'ouïs  dire  qu'il  m6urot  sans  ccmCeasion,  — 
et  je  crois  (que  ce)  fut  don  M^el  Perits  de  Legaria.  —  Et  alors  les 
riches  hommes  rentrèrent  en  toute  hâte ,  —  et  ceux  des  bourgs  crièrent  : 
t  Salez4e,  salez-le.  •  —  Là  vous  verriez  donner  et  tirer  (des  projec-   3760 
tiles)  et  firapper  avec  bâton,  — et  l'un  fuyait,  et  l'autre  le  poursuivait. 
— Et  la  guerre  cessa  sans  plus  de  chamaillis ,  —  car  le  chevalier  fut 
mort;  toutefois  onques  il  ne  fut  plaint —  par  aucun  des  deux  boui|;s. 


LXXXl. 

« 

Pour  aucun  des  deux  bourgs  ils  ne  firent  dire  messe.  —  Et  quand    3765 
vint  le  lendemain  que  le  soleil  voulut  luire,  —  de  la  Navarrerie 
vous  verriez  chevaliers  sortir,  —  et  de  ceux  de  la  ville  et  vilains, 
avec  désir  —  de  couper  les  vignes  et  de  détruire  les  firuits.  —  hÉK  3770 

3i. 


244         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Lay  viratz  los  escutz  e  *ls  eimes  resjdandir.  3770 

E  d  adonquas  N  Estacha  fe  .j.  trop  bon  alvir, 
£  fe  armar  sos  ornes  e  ben  e  ber  garnir, 
E  fe  tirar  la  cata,  e  detras  si  venir 
fol.  107  i^  Ent  a  la  Triperia,  e  fe  1  portai  hobrir; 

E  z  endreit  Çoriburbu  la  cat'  anet  sa^r,  3775 

E  z  anet  sob  lo  mur  de  terra  sostenir. 
E  k)  valent  N  Estacha  près  se  autamentz  dir  : 
«  Baros,  ayam  los  pix,  quar  les  podem  hobrir.  » 
Lay  auziratz  picar  e  ferir  ab  dessir. 

E  'n  la  Navarreria  presso  s  a  d  espaurir,  37S0 

E  cridan  a  las  armas,  e  van  se  totz  abtir. 
Soneron  las  campanas,  que  1  poguessan  auzir 
Les  caves  que  gitavan  las  vinnas  a  martir  ; 
E  *ls  caves  que  z  auzigon  las  campanas  tendir, 
Layssego  s  del  talar,  comencero  d*issir,  3785 

E  vengo  a  la  vila,  ont  fo  grant  Tescrimir 
Per  défendre  lo  mur, 

LXXXU. 

Per  défendre  lo  mur  foron  atras  tomatz. 
Lay  viratz  apear  caves  e  podestatz, 

E  venir  ves  la  cata  ab  escutz  abraçatz.  3790 

Hi  a  doux  Gullyem  Isam  se  fon  aprumeyratz, 
fol.  107  V*  E  mes  s*el  cap  del  pont  qu*era  sobreU  valatz; 
E  de  rautra  partida  vengon  .vj.  ben  armatz, 
E  disso  :  «  ^h  Tolosa,  a  morir  es,  sapchatz.  » 
E  z  el  diss  lor  :  «  Muretz,  fais  trachos  renegatz.  »  379$ 

Lay  viratz  escrimir  e  dopar  a  totz  latz  ; 
E  si  banc  nuyll  temps  vis  ome  que  fos  ben  seguratz , 
Guillem  Yssam  o  fo  aquel  jom,  sapiatz. 
Pero  si  s'en  tomes,  fera  ben  que  menbratz; 
Que  tant  vengo  sobrel  ab  espieus  afilatz ,  38oo 


[HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         245 

vous  verriez  les  écus  et  les  heaumes  resplendir.  —  Et  fdprs  sire  Eus- 
tache  prit  un  très-hon  parti ,  —  et  fit  armer  ses  hommes  et  bel  et  bien 
garnir, — et  fit  tirer  la  chatte,  et  derrière  lui  venir — ^jusquà  la  Tri- 
perie, et  fit  ouvrir  le  portail;  —  et  vers  Çorriburbu  la  chatte  alla  sor-    3775 
tir,  —  et  alla  sur  le  mur  soutenu  de  terre.  — Et  le  vaillant  sire  Eus- 
tadie  se  prit  à  dire  hautement  :  —  «  Barons ,  ayons  les  pics ,  car  nous 
les  pouvons  ouvrir.  »  —  Là  vous  entendriez  piocher  et  frapper  à 
Tenvi.  —  Et  en  la  Nai^urrerie  ils  se  prirent  à  avoir  peur^  —  et  crient   3780 
aux  armes  et  vcmt  tous  s'apprêter. — ^Bssonnàr^otles  dodiies,  (tellement) 
que  les  pouvaient  ouïr — les  chevaliers  qui  mar^risaient  les  vignes  ; 
—  et  les  dievaliers  qui'  entendirent  retentir  les  cloches,  —  cessèrent   3786 
de  coiq>er,  commencèrent  à  sortir,  —  et  vinrent  à  la  ville,  où  le  com- 
bat fut  grand — pour  défendre  le  mur. 


LXXXU. 

Pour  défendre  le  mur  ils  fiu*ent  revenus  en  arrière.  —  Là  vous 
verriez  chevatiers  et  autorités  mettre  pied  à  terre, —  et  venir  vers    3790 
la  chatte  avec  les  écus  embrassés.  —  Et  alors  Guillaume  Isam  se  frit 
approché,  —  et  se  mit  à  la  tête  du  pont  qui  était  sur  le  fossé;  —  et 
de  Tautre  parti  vinrent  six  bien  armés,  —  et  dirent  ;  «  Le  Toulousain, 
tu  dois  mourir,  sadie(-le).  »  —  Et  il  leur  dit  :   «  Vous  mourrez,    3795 
foux  traîtres  renégats.  »  —  Là  vous  verriez  combattre  et  donner  de 
.tous  côtés;  —  et  si  jamais  à   aucune  époque  je  vis  homme  qui  fût 
bien  rassuré,  —  Guillaume  Isan^  le  fiit  ce  jour(-là),  sachez(-le).  — 
Pourtant  s^il  s'en  retommait,  il  agirait  bien  en  homme  sage;  —  vu    38oo 
que  tant  (de  gens)  vinrent  sur  lui  avec  des  épieux  affilés,  —  que 


246         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Que  z  us  Tanet  ferir  e  fo  ben  acertatz. 

E  det  le  per  la  cara  .j.  coip  esglaâatz 

Que  m  pesset^  quant  io  viC|  b'aqui  eyss  fos  finaU. 

E  d  adonquas  N  Estacha,  com  om  qu*cra  yratz  y 

E[s]cridet  a  sos  omes  :  «  Baros ,  si  ajudatz  !  »  38o5 

Lay  viratz  yoc  bastir  e  yogar  senes  datz , 

E  trametre  sagetas  e  cayrels  aciratz, 

E  dels  murs  ghar  peyras  e  de  cantals  cayratz. 

Lay  Viratt  dartz  e  lȍas  e  z  espieus  pressentatz , 
toi.  108  r'  E  de  p^n^s  de  fronda 'darcopsesgiaziats.  3dio 

Bemart  de  Vila  Nova  y  fom  trop  mal  naffiratz , 

Qu'era  pros  e  gayUartz,  arditz  e  refforçatz. 

E  z  ab  aquesta  guerra  lo  miu*  fom  tant  cavatz, 

Que  ya  fos  en  très  lox  o  en  .iiij.  foradatz. 

E  cels  de  la  Galea  disso  1  :  «  El  mur  es  traucatz.  »  38 1  s 

E  viro  que  trastotz  eran  la  ajustatz. 

Volgo  los  donar  foc  per  un  autre  costatz  ; 

E  foron  de  la  torr  del  portai  devalatz , 

E  lo  portai  s^ubric,  e  '1  foc  fu  alumatz. 

Tal  près  la  faylla  el  puyn,  qu^era  molt  coratgas.  383o 

N  Esteve  lo  peynner  era  per  totz  nomatz , 

E  z  ab  Tescut  al  col  anet  s^en  dessarmatz 

£  z  ap  la  fayir  ardent,  e  diss  :  «  Desperjuratz , 

Le  yom  es  que  morretz,  e  totz  seretz  crematz.  • 

Ab  tant  .j.  baiester  fos  de'hiy  apressatz,  38a5 

Ë  da  *1  tal  d'un  cayrel  per  Tue^,  que  tumbatz 

Fo  s^tantost  en  terra  e  mortz  e  delivratz. 
fol,  108  v«  E  z  els  de  la  dissero  :  «  Aquel  sia  salatz.  » 

Pero  sobre  lui  viralz  donar  e  pendr'  asatz, 

Quels  de  la  lo  volian  per  far  lo[r]s  volontatz  ;  383o 

Mas  el  Bore  le  mesero ,  et  y  fo  enterratz. 

E  de  cels  de  la  torr  per  qui  era  donatz 

Lo  cosseyl  que  z  ississan ,  puyss  dir\  e  es  vertatz , 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  247 

IW  Talla  firaj^per  et  fut  ïnea  assuré. — Et  il  lui  donna  par  la  face  un 
coiq>  terriUe,  —  (tellement)  qu^il  me  vint  4  Tesprit,  quand  je  le  vis, 
que  là  même  il  fôt  mort.  —  Et  alors  sire  Eustache ,  comme  homme 
qui  était  fidié ,  — ^  cria  à  ses  hommes  :  «  Barons ,  secourez  donc  I  •  —  38o5 
Là  vous  verriez  bâtir  jeu  et  jouer  sans  dés ,  —  et  envoyer  flèches  et 
carreaux  acérés  «  — et  des  murs  lancer  pierres  et  quartiers  (de  pierre) 
équarris.  —  Là  vous  verriez  dards  et  Uncea  et  épieux  mis  en  avant, 

—  et  de  pierres  de  fronde  donner  des  cotq»  tenihles.  —  Bernard  de    3810 
Villeneuve  y  frit  dai^p^eusement  blessé,  —  (lui)  qui  était  preux  et 
brave ,  hardi  et  courageux.  — Et  avec  cette  guerre  le  mur  frit  si  creusé , 

—  que  déjà  il  frit  percé  en  trois  ou  en  quatre  endroits.  —  Et  ceux  de    asiS 
la  Galée  lui  dirent  :  «  Le  mur  est  troué.  •  —  Et  ils  virent  que  tous 
étaient  là  réunis.  — Us  voulurent  leur  donner  du  feu  par  un  autre  côté  ; 

—  et  ils  frurent  descendus  de  la  tour  du  portail,  —  et  le  portail 
s'ouvrit,  et  le  feu  frit  aUtomé. — Tel  pdt  la  tcn^che  au  poing,  qui  était   38ao 
fort  en  courage. — Kre  Etienne  le  peigneur  était  par  tous  nommé, 

—  et  avec  Fécu  au  col  il  s'en  alla  désarmé  —  et  avec  la  torche  ar- 
dente, et  dit  :  «  Parjures, — le  jour  est  (venu)  que  vous  mourrez,  et 
tous  serez  brûlés.  • — En  ce  moment  un  arbalétrier  de  lui  se  frit  ap-   3835 
proche ,  —  et  lui  donne  d'un  carreau  un  tel  (  coup)  par  Tœil ,  que  tombé 

—  il  frit  aussitôt  à  terre  et  mort  et  expédié.  —  Et  ceux  de  là  dirent  : 
«  Que  celui4à  soit  salé.  »  -^  Pourtant  sur  Ixit  vous  verriez  donner  et 
prendre  assez  (de  coups),  — vu  que  ceux  de  là  le  voulaient  pour  faire  383o 
leur  volonté;  — mais  au  Bourg  ils  le  mirent,  et  il  y  frit  enterré. — Et  de 
ceux  de  la  tour  par  qui  était  donné  —  le  conseil  qu^ils  sortissent,  je 
puis  dire,  et  (c')est  la  vérité,  —  que  quand  (on  en)  vint  au  sortir,  ils 
frirait  des  plus  mauvais  :  —  c*est  pourquoi  on  ne  doit  pas  croire  3835 
hoQune  qui  est  trop  p^eur.  —  Et  sur  ces  entrefaites  le  nmr  fut  entr'ou- 
vert; — ^  et  s'il  ne  £ftt  de  tore,  plus  tôt  il  frkt  jeté  à  terre. — Ils  tirèrent 


248         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Que  cant  venc  al  yssir,  foren  dels  plus  malvatz  : 
Per  que  z  om  non  deu  creyre  om  qu'es  trop  enparlatz.    3835 
E  z  ab  aquestas  novas  le  murs^  fom  bayllonatz  ; 
E  si  no  fos  de  terra,  plus  tost  for  aterratz. 
Tirego  la  cata,  e  lo  foc  fom  donatz, 
E  z  a  petita  d'ora  le  mur  fom  derrocatz; 
Mas  hanc  ta  gran  eifortz  non  pesset  mai  om  natz  384o 

Com  adonc  fe  *N  Estacha;  car  totz  desconortatz 
Eran  de  f autra  paît,  car.  foro  dessarratz. 
E  z  intret  N  Estacha  e  totz  sos  com$aidatz, 
E  1  borgnes  de  la  vila  e  'Is  menutz  e  'Is  granatz  ; 
E  'Is  plagatz  om  ne  mes,  e  foron  tots  metgatz.  3845 

fol.  109  1-*      E  fom  la  nuytz  escura. 

Lxxxra. 

E  fom  la  nuytz  escura  :  per  quel  mal  se  reprem. 
E  ^Is  baros  e  'la  ricomes  disso  :  «  Seynnos,  parlem.  > 
E  z  ap  cels  de  la  vila  traysso  sa  .j.  e^em. 
E  don  Gonçalvo  dis  :  ■  Seynnos,  e  que  farem?  385o 

Que  z  a  mi  es  veiayre  que  tôt  yom  amermem  ; 
Pero  yeu  ay  pessat  ab  que^ls  enganarem. 
Trastot  celadament  jus  terra  cavarem , 
E  z  entro  al  mur  nou ,  e  nos  les  minarem  ; 
E  quan  o  aurem  fayt,  Jo  mur  bayllonarem,  3855 

E  puyssas  totz  essems  esoudatz  nos  yendrem , 
E  metf^em  foc  de  yus,  e  H  mur  derrocarem; 
E  darem  per  )a  vila,  si  que  nos  combatrem, 
E  z  ap  foc  e  z  ap  flama  la  vila  lor  to(drem. 
E  las  tors  dels  mostes  tantost  estabUrem  386o 

Qu  es  de  Sant  Micholau ,  e  z  arques  y  metrem  ; 
Puys  lo  bore  Sant  Cemi  aytantost  conquerrem.  »» 
E  d  adonc  trastotz  dysso  :  «  Aquest  cosseyll  tendrem.  >• 
fol,  109  V'  Adonx  diss  don  Garcia  :  «  Bo  matin  comencem. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  249 
la  ehatte,  et  le  feu  fut  donné,  —  et  en  peu  de  temps  le  mur  (ut  ren- 
versé; —  mais  jamais  tant  grand  effort  n'imagina  homme  né,  —  384© 
comme  alors  fit  sire  Eustache  ;  car  tous  décoiu*agés  —  ils  étaient 
de  Fautre  côté,  parce  quils  furent  desserrés.  —  Et  entrèrent  sire 
Eustache  et  tous  ceux  qui  étaient  sous  ses  ordres,  —  et  les  hour- 
geois  de  la  ville  et  les  petits  et  les  grands;  —  et  les  blessés  on  en  3845 
mit  (dedans),  et  ils  forent  tous  pansés. — Et  la  nuit  fut  obscure. 


Lxxxra. 

Et  la  nuit  fut  obscure  :  c  est  pourquoi  le  mal  se  reprend.  —  Et  les 
barons  et  les  ridies  honmies  dirent  :  •  Seigneurs ,  parlons.  •  —  Et  avec 
ceux  de  la  ville  ils  se  tirèrent  dans  un  coin.  —  Et  don  (jonzalvo  dit  :  385o 
«  Seigneurs ,  et  que  ferons-nous  P  —  vu  qu'il  m'est  avis  que  tous  les  jours 
nous  diminuons;  —  mais  j'ai  imaginé  (quelque  chose)  avec  quoi  nous 
les  tromperons.  —  Tout  secrètement  sous  terre  nous  creuserons,  — 
et  jusqu'au  mur  neuf,  et  nous  les  minerons; — et  quand  nous  Tau-  3855 
rons  fait,  nous  entr'ouvrirons  le  miu-,  —  et  puis  tous  ensemble 
nous  viendrons  couverts  d'écus ,  —  et  nous  mettrons  le  feu  dessous 
et  nous  renverserons  le  mur;  —  et  nous  donnerons  par  la  ville,  de 
sorte  que  nous  combattrons,  —  et  avec  feu  et  avec  flamme  nous 
leur  enlèverons  la  ville.  — Et  bientôt  nous  occuperons  les  tours  de  386o 
l'église  —  qui  est  de  Saint-Nicolas,  et  nous  y  mettrons  des  ar- 
chers; — puis  nous  conquerrons  aussitôt  le  bourg  Saint-Cemin.  t — 
Et  alors  tous  dirent  :  «  Nous  suivrons  ce  conseil.  •  —  Alors  dit  don 
Garda  :  «  Commençons  bon  matin,  — ^  et  nous  et  tous  (les  habi-   3865 

BUT.  OB  LA  OOERBB  DE  NAT.  32 


250         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  nos  e  de  las  vilas  trastotz  y  ajudem.  »  5865 

E  lo  valent  N  Estacha ,  qu'es  de  natural  sem , 
Saub  o  e  diss  als  .xx.  :  «  Seynnos ,  er  nos  gardem  ; 
Car  si  no  nos  gardam,  en  breu  mynatz  sarem. 
Mas  antz  qu'el  i  començon,  vuU  que  nos  come[n]cem. 
Hi  aga  'N  maestre  Bertran,  e  que  nos  cosseyllem,  3870 

E  trametam  per  el. 

LXXXIV. 

«  E  trametam  per  el,  e  digam  le  Tengan.  » 
E  tantost  le  mandet  que  y  ânes  .j.  sai^an, 
E  z  aneg  n'i  e  venc  a  tôt  lo  primer  man. 
E  d  adonquas  N  Estacha  dis  le  :  «  Mae[s]tre  Bertran,         3875 
En  la  Navarreria  dizen  que  minaran, 
De  la  Poblacion  lo  mur  derrocaran, 
E  puyss  que  y  metran  foc  e  que  la  cremaran.  » 
E  maestre  BerU*an  diss  :  «  E  z  aquo  faran  ? 
Per  mun  cap,  s*ieu  pusc,  per  la  gola  mentran.  S88o 

Layssatz  o  a  mi  far,  e  non  siatz  duptan 
fol.  1 10  r*  Que  eu  serey  antz  ab  lor,  tan  no  s*i  cuitaran; 
E  layssatz  les  cavar  e  far  tôt  lor  talan.  * 
E  z  ap  tant  fe  portar  fusta  e  traus  travessan , 
E  z  entre  la  Galea  e  1  portai  batayllan  3885 

El  se  près  a  minar,  e  z  anet  s'en  hobran; 
Dreit  yntz  en  Çorriburbu  el  va  yssir  cavan; 
Puyss  en  la  Broteria  el  anet  foradan 
En  mai  de  .iiij.  lox,  tro  (u  pel  mur  passan. 
E  quant  fo  paasatz  outra,  el  fe  im  travessan,  3890 

Si  que  li  minador  s'anego  encontran; 
E  s'anavon  layntz  ab  les  cotels  burcan , 
Si  que  z  aquels  dels  borx  les  anego  soptan , 
Tant  que'ls  autres  se  fugigo  toraan, 
E  layssego  las  palas  e  de  picx  no  ssey  can.  3895 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         251 

tants)  des  villes  nous  y  aidons.  » — Et  le  vaillant  sire  Eustache ,  qui 
est  de  bon  sens ,  —  le  sut  et  dit  aux  dix  :  «  Seigneurs ,  maintenant 
gardons-nous;  —  car  si  nous  ne  nous  gardons  pas,  bientôt  nous  se- 
rons minés. — Mais  avant  qu'ils  y  commencent,  je  veux  que  nous  com- 
mencions. — Qu  y  soit  sire  maître  Bertrand,  et  que  nous  tenions  con-  3870 
seil,  —  et  envoyons  vers  lui. 


LXXXIV. 

«Et  envoyons  vers  lui,  et  disons-lui  le  piège.  »  —  Et  aussitôt  il 
ordonna  qu'un  serviteur  y  allât,  —  et  il  y  alla  et  vint  à  la  première 
réquisition.  —  Et  alors  sire  Eustache  lui  dit  :  «  Maître  Bertrand,  —    3875 
en  la  Navarrerie  ils  disent  quils  mineront,  —  de  la  Poblacion  qu'ils 
renverseront  le  mur,  —  et  puis  qu'ils  y  mettront  ie  feu  et  qu'ils 
la  brûleront.  • — Et  maître  Bertrand  dit  :  «  Et  ils  feront  cela  ?  —  Par    388o 
ma  tête,  si  je  puis,  par  la  gueule  ils  mentiront.  —  Laissez -moi 
faire  cela,  et  ne  soyez  pas  doutant  —  que  je  serai  auparavant  avec  eux, 
quelque  hâte  qu'ils  fassçnt;  —  et  laissez -les  creuser  et  faire  toute 
leur  volonté.  »  —  Et  en  même  temps  il  fit  porter  bois  et  poutres  pour 
servir  de  traverses,  —  et  entre  la  Galée  et  le  portail  crénelé  —  il  se    3885 
prit  k  miner  et  s'en  alla  travaillant;  —  droit  dedans  Çornburbu  il  va 
swtir  (en)  creusant; — puis  en  la  Broterie  il  alla  perforant — en  plus 
de  quatre  endroits ,  jusqu'à  ce  qu'il  lut  passant  par  le  mur.  —  Et  quand    3890 
il  fiit  passé  outre,  il  fit  une  traverse,  —  tellement  que  les  mineurs 
s'allèrent  rencontrer;  —  et  ils  s'allaient  là  heurter  avec  les  couteaux, 
— en  sorte  que  ceux  des  boui^  les  allèrent  surprenant,  —  tant  que  les 
autres  s'enAiirent  en  arrière ,  —  et  laissaient  les  pelles  et  je  ne  sais  com-   35^5 

3a. 


252         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  cels  deis  borcx  les  mezo  rien  e  z  alegran^ 
Per  que  lot  lur  minar  no  valia  .j.  gan; 
E  cels  de  Fautra  par  tepgo  s  per  malenan, 
E  cels  dels  borx  estego  gayllartz  plus  (pie  Rolan , 
fui.  MO  v**      Ab  fin  cor  e  segur.  3900 

LXXXV. 

Ab  fin  cor  e  segur  for  els  borx  amescat. 
E  quant  ven  iendema  quel  soleyll  fo  levât. 
Les  trabuquetz  avîan  tant  ferit  e  lançât. 
Que  sus  en  la  Galea  los  avia  trencat 

La  corona  d'entom,  si  que  z  aran  duptat  390S 

Cels  que  la  sus  estavan,  e  destreitz  e  cuitat; 
Mas  don  Guyralt  de  Seta  y  fon  ben  aprimat, 
E  fi  puyar  grans  traus  de  robre  ben  cayrat , 
Mes  les  sus  la  Galea  trastotz  entravessat, 
E  mes  sus  yssarmens  e  de  terra  assat.  •  3910 

E  quan  venia  la  peyra  del  trabuquet  sobra , 
Metian  se  deyus  tro  a  1  colps  era  passât; 
Car  tant  grant  cop  donava  e  tant  desmoniat, 
Que  la  torr  ne  t[r]enblava;  mas  fero  .j.  pessat, 
Que  funpligo  de  terra  tro  a  prop  de  la  maitat;  391  s 

Car  no  era  luynn  jom,  so  vos  die  pier  vertat, 
Qu*entom  .1,  peyras  le  davon  sul  costat, 
roi.^iii  r*  E  cascuna  pessava  .iij.  quintals  acabat. 

£  puys  vos  dîr  quel  pe  de  la  torr  trdbessat 

Mil  d'aquelas  grans  peyras^  ayso  es  ventât.  3910 

E  'Is  trabuquetz  dels  borx  estavan  enbargat, 

Car  no  avian  peyras,  dont  nWan  molt  cuytat. 

E  lo  valent  N  Estacha,  a  qui  es  bo  sen  dat, 

E  Is  borgnes  d'ams  les  borx  foro  si  {tcordat 

Que  yssisan  per  las  peyras,  puys  serian  abastat.  39*5 

E  z  anego  ss'armar  li  menut  e  1  granat 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         253 

bien  de  pics.  —  Et  ceux  des  bourgs  les  emportèrent  riants  et  allègres, 
—  parce  que  toute  leur  mine  ne  valait  pas  xm  gant  ;  —  et  ceux  de  Tautr  e 
coté  se  tinrent  pour  malheureux,  —  et  ceux  des  bourgs  furent  plus 
fiers  que  Roland,  — avec  cœur  content  et  rassiuré.  Sgoo 


LXXXV. 

Avec  cœur  content  et  rassuré  ils  furent  dans  les  bourgs  harna- 
chés. —  Et  quand  vint  le  lendemain  que  le  soleil  fut  levé ,  —  les  tré- 
buchets  avaient  tant  firappé  et  lancé ,  —  qu^en  haut  en  la  Galée  ils  leur 
avaient  coupé  —  la  couronne  d^enfour,  en  sorte  que  maintenant  ils    sgos 
ont  crainte  —  ceux  qui  étaient  là-haut,  et  embarras  et  presse;  — 
mais  don  Guayralt  de  Seta  s  y  fiit  bien  approché ,  —  et  fit  monter  de 
grandes  poutres  de  chêne  bien  équarri,  —  il  les  mit  sur  la  Galée 
toutes  en  travers,  —  et  il  mit  dessus  des  sarments  et  assez   de    3910 
terre.  — Et  quand  la  pierre  du  frébuchet  venait  dessus,  —  iis  se  met- 
taient dedans  jusqu'à  ce  que  le  coup  était  passé  ;  —  car  il  donnait 
tant  grand  coup  et  tant  satané,  —  que  la  tour  en  tremblait;  mais 
ils  eurent  une  pensée,  —  (ce  fut)  qu'ils  Templisi^ent  de  terre  jusj-   3915 
qu'à  près  de  la  moitié;  —  car  il  n  y  avait  nul  jour,  je  vous  le  dis  en 
vérité,  —  qu'environ  cinquante   pierres  ne  lui  donnassent  siu*  le 
côté ,  —  et  chacune  pesait  trois  quintaux  achevés.  —  Et  je  puis  voua 
dire  qu'au  pied  de  la  tour  vous  trouveriez  ^r—  mille  de  ces  grandes    3920 
pierres,  ceci  est  vérité.  —  Et  les  tréhuchets  des  bourgs  étaient  em- 
barrassés, —  car  ils  n'avaient  pas  de  pierres,  ce  dont  ils  étaient 
très-inquiets.  —  Et  le  vaillant  sire  Eustache ,  à  qui  bon  sens  est  donné , 
—  et  les  bourgeois  de  deux  bourgs  se  furent  accordés — qu^ils  sortis-    3925 
sent  pour  (aller  chei^her)  les  pierres,  (qu')ensuite  ils  seraient  satisfaits. 
— Et  ils  allèrent  s'armer  les  petits  et  les  grands — ^tout  doucement,  (pour) 


254         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Tôt  suau  que  de  la  no  fossan  sabentat, 
E  las  portas  hubriga,  ses  plus,  luna  mitât, 
E  yssic  cab  e  fora  granda  cominakat. 

Le  protz  Guyiiem  Minaut  y  fo  aprumayrat  3930 

Ab  tota  compayima  e  ben  e  bel  armât, 
Trayssom  una  cata  per  estar  plus  me[m]brat. 
Ë  d  adonc  cels  de  la  que  s  vigo  seymialat, 
Cridego  a  las  armas,  que'ls  jox  era  entaulat, 
Que  £  avîan  temensa  que  tuyt  fossan  cremat.  3935 

foi.  1 1 1  v"  Lay  vengo  cavales,  baros  e  podestat, 
E  de  cels  de  la  vîla  li  bo  e  ii  malvat 
Lscy  viratz  maynt  cayrel  que  z  era  pressentat. 
-  E  ven  s'en  .j.  cayrel  d'acer  molt  ben  temprat, 
E  feric  en  la  cara  don  Aymar  Crozat;  3940 

E  un  altre  cayrel  s'en  ven  mal  haurat, 
Que  feric  per  lo  pe  de  Badoztaynn  Bemart; 
E  marie  d'aquel  colp,  dont  maynt  om  (on  yrat; 
jdar  banc  filltz  de  boiggues  plus  geni  aoostumat 
Non  cre  que  z  om  trobes  en  tra$tot  .j.  régnât.  394s 

E  die  vos  que  Tissada  aguera  mai  costat, 
Si  lo  valent  N  Estacha  no  fus  tant  assenât, 

ttr 

Que  su  el  portai  s[e]  mes,  e  nuylltz  om  désarmât 
Non  layssava  essir  que  totz  foron  plagat; 
Car  .j.  pec  senes  armas  yssic  per  sa  foldat,  39S0 

E  det  Tom  d'un  cayrel  si  c'ades  fo  finat. 
E  costet  tant  la  peyra,  que  qui  p'agues  comprat, 
Om  n'aguera  agut  .x.  fans  nrillor  mercat. 
fol.  112  r"  E  quant  lo  poble  fu  el  bore  trastot  entrât, 

Mandet  lo  protz  N  Estacha  el  portai  siâ  sarrat;  39S5 

E  puys  el  se  pesset  granda  savietat 

Que  de  grant  peyra  seca  fosan  ben  tapiat. 

E  fe'n  âiij.  sarrar,  e  fon  •grant  salvetat; 

Car  le  pobles,  que  z  era  ardent  et  escalfiert, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         255 

qae  de  ii  ils  ne  fassent  pas  inslraits, —  et  ils  ouvrirent  les  portes,  une 
moitié  sans  jdus,  —  et  il  sortit  droit  dehors  une  grande  multitude. 
—  Le  preux  Guillem  Minant  y  fot  placé  en  avant — avec  toute  (sa)  com-   39 3o 
pagnie  et  bel  et  bien  armé,  —  tirant  une  chatte  pour  être  plus  ras- 
surés. —  Et  alors  ceux  de  là  qui  se  virent  signalés,  —  crièrent  aux 
armes,  que  le  jeu  était  engagé, — vu  qu*ils  avaient  peur  que  tous  ne    3<j35 
lussent  brûlés. — Là  vinrent  chevaliers,  barons  et  autcmtés,  —  et  de 
ceux  de  la  ville  les  bons  et  les  nuoivais.  —  Là  vous  verriez  maint 
carreau  qui  était  présenté.  —  Et  un  carreau  d'acier  très-bien  trempé 
s*en  vint  —  et  firappa  en  la  face  don  Aymar  Crozat;  —  et  lui  autre    3940 
carreau  s'en  vint  mal  prédestiné , — qui  frappa  par  le  pied  Bernard  de 
Badostain.  —  Et  il  mourut  de  ce  coup,  de  quoi  maint  homme  fut 
chagrin;  — car  jamais  fils  de  bourgeois  plus  gentiment  élevé  — je    39(5 
ne  crois  pas  qu'on  trouvât  en  tout  un  royaume.  —  Et  je  vous  dis  que 
la  sortie  aiurait  plus  coûté ,  —  si  le  vaillant  sire  Eustache  ne  fût  tant 
sensé  —  qu'il  se  mit  sur  le  portail,  et  nul  homme  désarmé  —  il  ne 
laissait  sortir,  vu  que  tous  ils  forent  blessés  ;  —  car  un  malheureux  sans   3960 
armes-  sortit  par  sa  folie,  —  et  on  lui  donna  d'un  carreau  tellement 
qu'il  fut  mort  sur  l'heure.  —  Et  tant  coûta  la  pierre ,  que  qui  en 
eût  acheté,  — on  en  aurait  eu  à  dix  fois  meilleur  marché. — Et  quand 
le  peuple  fut  tout  entré  dans  le  boui^,  —  le  preux  sire  Eustache  com-    3955 
manda  que  le  portail  fût  fermé;  —  et  puis  û  imagina  une  chose  bien 
sage,  —  (c'est)  que  de  grande  pierre  sèche  (les  portails)  fussent  bien 
murés.  —  Et  il  en  fit  fermer  quatre,  et  (ce)  fut  grande  sûreté;  — 
car  le  peuple ,  qui  était  ardent  et  échauffé ,  —  quand  on  criait  aux    3960 
armes ,  était  tout  irrité  —  de  ce  qu'on  n'ouvrait  pas  les  portes  à  tout 
conunandement,  —  et  maint  homme  se  perdait  et  était  dépaysé.  — 
Et  si  le  vaillant  sire  Eustache  n'eût  pensé  à  cela,  —  maint  homme 
serait  firappé  et  podu  et  blessé  :  — c'est  pourquoi  est  bon  en  guerre  .  3965 


256         HISTOIRE  DE  LÀ  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Can  om  cridav'  a  d  armas,  eran  totz  esfelnat  3960 

Car  n  obri'  om  las  portas  a  trastot  io  mandat, 
E  perdia  s  maynt  orne  e  n^era  desterrat. 
E  si  el  valent  N  Estacha  no  agues  so  pessat, 
Maynt  om  fora  feritz  e  perdutz  e  colpat: 
Per  que  z  es  bo  en  guerra  sens  e  savietat.  3965 

En  mentre  aysso  s  fazia,  âîj.  messages  cuytat 
Anego  per  les  borx  ab  escritz  sagelat 
A  ^N  Felip  rey  del  Franx ,  per  qui  Dios  es  hondrat  ; 
.  Car  si  dels  messages  fos  el  cami  roubat , 
Que  Tautre  escapes  e  que  no  fos  trobat.  3970 

Per  o  cascus  anava  per  camin  apartat, 
fol.  I  la  v'  Si  que  entro  Paris  no  foron  ayustat; 

Enpero  banc  no  vengo  a  un  jorn  assignat. 

Lay  fo  lo  reis  de  França  qu'es  per  Dios  coronat , 

E  no  mas  rey  del  mon.  3975 

LXXXVI. 

E  no  mas  rei  del  mont  coronat  dignamens , 
Mas  io  bon  rei  de  França  qui  Dios  fe  hondramens, 
Qu'el  es  rei  de  vertut,  so  sabem  certamens  ; 
Car  el  sana  *ls  malautes ,  e  no  mai  reis  vivens. 
E  d  adonx  .j.  mesatge  anet  s'en  bel[a]mens  3980 

Devant  lo  rei  de  França ,  qu'es  franx  e  conoyssens , 
E  dis  le  :  «  Valent  rei ,  lo  ver  Omnipotens 
Te  layss  viur  e  regnar  als  tiens  millor  amens  ! 
Le  bore  de  Sant  Cemi  te  pregua  humilmens, 
E  '1  bore  Sant  Micholau,  qu'en  ams  es  unamens,  398S 

Que  per  Dio  que  de  lor  te  prengua  chausimens , 
E  del  valent  N  Estacha  que  z  es  le  tien  sirvens  ; 
Car  es  tan  en  grant  cuyta  e  z  en  grans  marrimens , 
Qu'els  non  ausan  yssir  fora  lor  bastimens, 
fo).  1 1 3  r*  Que'ls  baros  de  Navarra  e'is  caves  e'is  sergens  3990 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         257 

sens  et  sagesse.  — Pendant  que  cela  se  faisait,  trois  messagers  près-- 
ses  —  allèrent  par  les  bourgs  avec  écrits  scellés  —  à  sire  Philippe 
roi   des  Français,  par  qui  Dieu  est  honoré,  —  poiu*  que   si  Tun 
des  messagers  était  volé  en  chemin,  —  l'autre  échappât  et  qu'il  ne    3970 
fût  pas  trouvé.  —  Pour  cela  chacun  allait  par  im  chemin  distinct, 
—  en  sorte  que  jusqu'à  Paris  ils  ne  ftu'ent  pas  réimis  ;  —  pourtant 
ils  ne  vinrent  point  à  un  joiu*  assigné.  —  Là  fut  le  roi  de  France 
(jui    est  couronné    par  Dieu,  —  et  pas   davantage   (n'est)   roi    du    ^975 
monde. 


LXXXVL 

Et  pas  davantage  (n'est)  roi  du  monde  couronné  dignement,  — 
mais  le  bon  roi  de  France  à  qui  Dieu  fit  honneur,  —  vu  qu'il  est 
roi  de  vertu,  nous  le  savons  certainement, — car  il  guérit  les  mala- 
des, et  pas  davantage  (ne  le  fait)  roi  vivant. — Et  alors  un  messager  3980 
s'en  alla  bellement — devant  le  roi  de  France,  qui  est  franc  et  instruit, 
et  lui  dit  :  «  Vaillant  roi,  (que)  le  vrai  Tout-Puissant  —  te  laisse  vivre 
et  régner  avec  tes  meilleurs  amis  1  —  Le  boui^  de  Saint-Cemin  te 
prie  hiunblément,  —  et  le  bomrg  de  Saint-Nicolas,  vu  qu'il  y  a  union  3985 
entre  eux,  —  que  pour  (l'amour  de)  Dieu,  tu  prennes  pitié  d'eux, 
—  et  du  vaillant  sire  Eustache,  qui  est  ton  serviteur;  —  car  il  est 
tant  en  grande  inquiétude  et  en  grands  chagrins,  —  qu'ils  n'osent 
pas  sortir  hors  de  leurs  maisons, — vu  que  les  barons  de  Navarre  et  les    3990 

UIST.  DE  LA  GQBIIAE  DE  NAV.  33 


258         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

£  cels  de  la  ciptat  teno  les  passamens. 
E  si  en  Pamplona  no  trametes  breumens, 
N  Estacha  es  perdulz  e  los  borx  yssamens. 
E  per  que  tu  m'en  crezatzs,  vec  te  n  encartamens.  » 
E  lo  rei  quels  auzic ,  fo  en  son  cor  sagnens  ;  3995 

Pero  diss  al  mesage  :  «  Amlx,  certanamens 
Trames  ay  en  Navarra  'N  Gasto,  qu'es  mos  parens, 
E  4  prior  de  Sa[n]t  Gili  savis  e  z  entendens, 
E  'N  Clément  de  Lenay  .j.  cavaler  sabens; 
Mas  no  'Is  as  encontratz  en  tos  cacninamens.  »  4ooo 

E  z  ab  aquestas  novas,  per  lo  palaytz  enens 
.Venc  l'autre  messagers  ab  los  sagelamens, 
E  donet  los  ai  rey  sospiran  e  playnnens; 
E  legic  e  trobet  que  no  y  ac  may  ni  mens, 
Mas  si  com  en  las  autras  que  z  ac  prumeramens.  4oo5 

Fuyssas  ac  la  tercera,  per  que  mils  fos  crezens. 
E  lo  rei  diss  adoncas  :  «  Aysso  non  es  pas  vens, 
fol  1 13  v"  Puys  las  cartas  acordan  e  'Is  ditz  e  'Is  pregamens.  » 
E  dis  a  los  mesages  :  «  Torna  vo  'n  belamens, 
Que  z  en  breu  auran  tal  que'l[s]  sera  defendens.  »  4oio 

E  d  adonc  le  bon  rei  itiandet  apeitamens 
Pel  seynnor  de  Beu  Juec,  qui  es  affortimens, 
Conestable  de  França  e  dels  eratamens  ; 
E  '1  rey  diss:  «  Sire  Ymbert,  be  soy  el  cor  dolens 
Si  eu  perdi  'N  Estacha,  per  que  no  y  ano  gens.  »  4oi5 

E  '1  valent  conestable  respos  li  simplamens , 
E  diss  le  :  «  Humil  seynnor,  no  vosdetz  pcssamens. 
Lo  seynnor  de  Beam ,  qu'es  savis  e  puynnens , 
E  '1  prior  de  Sant  Gili,  qu'es  suptil  e  sabens. 
Te  saubran  dir  per  que  fu  lo  comensamens.  àoao 

E  z  après  tu  feras  mandar  tos  parlamens, 
E  faras  ne  tôt  ço  de  que  dreitz  es  cossens.  « 
—  «  Sire  Imbert,  dis  lo  rei,  por  me  fa  tardamens.  » 


HKTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         259 

chevaliers  et  les  seiçents — et  ceux  de  la  cité  tiennent  les  passages. — 
Et  si  en  Pampelune  tu  n'envoyés  pas  brièvement^  —  sire  Eustache 
est  perdu  et  les  bourgs  pareillement.  —  Et  pour  que  tu  m'en  croies , 
en  voici  une  lettre.  »  —  Et  le  roi,  quand  il  les  ouit,  fut  saignant  en  ^99^ 
son  cœur;  —  pourtant  il  dit  au  messager  :  «  Ami,  certainement — j'ai 
envoyé  en  Navarre  sire  Gaston,  qui  est  mon  parent,  —  et  le  prieur 
de  Saint-Gilles  (qui  est)  sage  et  entendu,  —  et  sire  Clément  de  Le- 

m 

nay,  un  chevalier  prudent; — mais  tu  ne  les  as  pas  rencontrés  en  tes    4ooo 
chemins.  » — ^Et  siu*  ces  entrefaites,  par  le  palais  en  avant — vint  l'autre 
messager  avec  les  lettres,  —  et  les  donna  au  roi  (en)  soupirant 
et  (en)  exhalant  des  plaintes;  —  et  il  lut  et  trouva  qu'il  n'y  a  plus 
ni  moins,  —  mais  (que  c'est)  ainsi  comme  dans  les  autres  qu'il  eut    ^^^^ 
premièrement. — Puis  il  eut  la   troisième,  pour  que   mieux  il  fût 
croyant.  —  Et  le  roi  dit  alors  :  «  Ceci  n'est  pas  vent,  —  puisque  les 
lettres  accordent  et  les  paroles  et  les  prières.  » — Et  il  dit  aux  messagers: 
■  Allez-vous-en  tranquillement ,  — vu  que  dans  peu  ils  auront  telle  (per-    ^^^^ 
sonne)  qui  les  sera  défendant.  »  —  Et  alors  le  bon  roi  envoya  publi- 
quement—  vers  le  seigneur  de  Beaujeu,  en  qui  est  fermeté,  —  con- 
nétable de  France  et  des  possessions  (royales)  ;  —  et  le  roi  dit  :  «  Sire 
Imbert,  je  suis  bien  chagrin  dans  le  cœur  —  si  je  perds  sire  Eustache,    ^^'^ 
parce  que  n'y  vont  pas  les  gens.  »  —  Et  le  vaillant  connétable  lui 
répond  simplement, — et  lui  dit  :  «  Doux  seignem*,  ne  vous  donnez  pas 
d'incpiiétude.  — Le  seigneur  de  Béam,  qui  est  sage  et  entreprenant, 
—  et  le  prieur  de  Saint-Gilles,  qui  est  habile  et  prudent,  — te  sau-    ^^^^ 
ront  dire  pourquoi  fut  le  commencement.  —  Et  après  tu  feras  man- 
der tes  parlements ,  —  et  tu  en  feras  tout  ce  dont  le  droit  est  consen- 
tant. " — «  Sire  Inibert,  dit  le  roi,  pour  moi  fais  retard.  » — Et  sur  ces 
entrefaites,  les  messages  rapides — vinrent  dans  Pampelune,  où  était  le    4^2  5 
trouble  ;  —  là  ils  trouvèrent  sire  Gaston  qui  sait  assez  de  ruses ,  — 

33. 


260         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  z  ab  aquestas  novas,  les  mcssatges  correns 
Vengo  en  Panpaiona,  on  era  lo  turmens;  4o25 

fol.  ii4r»  Lay  trobero  'N  Gasto  que  sap  pro  d'artamens, 
E  '1  prior  de  Sant  Geli  e  de  Lanay  Clîmens, 
Per  saber  tôt  lo  fayt. 

LXXXVII. 

Fer  sauber  tôt  lo  fayt  y  fo  vengut  Ga8tp[s] , 
E  'N  Ciiment  de  Lanays,  de  Sant  Geli  4  prios,  4o3o 

En  la  Navarreria ,  bon  eran  los  baros  ; 
E  quant  lay  fo  yntratz,  .j.  barat  pessegos: 
Que  lay  o  ^1  trabuquet  feria  las  sazos, 
Portego  la  cozina  del  seynne  dels  Gascos. 
E  1  trabuquet  dels  bonc  destendet  molt  cochos,  4o3S 

E  la  peyra  va  ss^en  plus  tost  que  auzelos , 
Feri[r]  dintz  el  payrol  ont  cosia  1  moltos, 
E  trenquet  lo  payrol  e  'Is  trepez  e'is  gofos. 
E  d  adonx  dels  ricomes  a  *N  Gasto  foron  dos , 
E  disso  1  :  «  Franc  seynnor»  veiatz  com  so  felos  koào 

Gels  del  Bore  que  z  an  trayt  lay  or  cozinatz  vos , 
E  z  an  trencat  cauderas,  trepez  e  cabyros  : 
Veyatz,  cant  vos  no  y  es,  si  son  soperbios.  » 
roi.  iiAv"  —  «  Seynne,  so  di  'N  Gastos,  d'est  mal  som  cossiros; 

Mas  vos  daretz,  aytant  al  prior  e  z  a  nos,  kohb 

Tregas  per  .xv.  jorns  per  audir  les  razos.  » 

E  z  autregego  las  forçatz  e  z  egoyssos. 

E  z  ap  tant  .j.  message  venc  s'en  al  Bore  cochos 

E  z  al  valent  N  Estacha ,  cuy  es  sens  e  razos , 

De  part  de  don  Gasto,  que  trabuquet  no  fos  4o5o 

Destëndutz,  ni  sagetas  enviatz  ni  rayllos; 

Car  lo  prior  e  z  els  estavan  temeros. 

E  d  adonquas  nuyltz  om  no  si  move ,  mais  ni  bos. 

E  lendema,  quant  fo  le  soleyll  lugoros, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  261 

et  le  prieur  de  Saiot-Gilies  et  Clément  de  Lanay,  - —  pour  savoir  tout 
le  fait. 


LXXXVU. 

Pour  savoir  tout  le  fait  y  fut  venu  Gaston  —  et  sire  Clément  de    4o3o 
Lanay,  de  Saint- Gilles  le  prieiu*, —  en  la  Navarrerie»  où  étaient  les 
barons  ; — et  quand  là  il  fut  entré ,  ils  imaginèrent  ime  tromperie  :  —  vu 
que  là  où  le  trébuchet  frappait  par  intervalle^,  — ils  portèrent  la  cuisine 
du  seigneur  dfes  Gascons. — Et  le  trébuchet  des  bourgs  (se)"  détendit    ao35 
très-vite, — et  la  pierre  s'en  va  plus  tôt  qu'oisillon, — frapper  dans  le 
chaudron  où  cuisait  le  mouton, — et  rompit  le  chaudron,  les  trépieds 
et  les  gonds. — Et  alors  deux  des  riches  hommes  furent  à  sire  Gaston, 
—  et  lui  dirent  :  «  Franc  seigneur,  voyez  comme  sont  félons  —  ceux    4o4o 
du  Bourg,  vu  qu'ils  ont  tiré  là  où  vous  faites  votre  cuisine,  —  et  ont 
rompu  chaudières,  trépieds  et  chevrons  : — voyez,  quand  vous  n'y  êtes 
pas ,  s'ils  sont  insolents.  »  —  «  Seigneiu's ,  dit  sire  Gaston ,  de  ce  mai 
nous  sommes  chagrins;  —  mais  vous  donnerez,  autant  au  prieur  et  à    àoàs 
nous ,  —  trêves  pour  quinze  jours  pour  ouir  les  raisons.  »  —  Et  ils 
les  octroyèrent  forcés  et  tristes. — Et  en  même  temps  un  messager  s'en 
vint  empressé  au  Boui^ — et  au  vaillant  Eustache,  en  qui  est  sens  et 
raison,  —  de  la  part  de  don  Gaston,  (pom*)  que  trébuchet  ne  fût —    4o5o 
détendu,  ni  flèches  ni  traits  envoyés;  —  car  le  prieur  et  eux  étaient, 
craintifs.  —  Et  alors  nid  homme  ne  bougea,   mauvais  ni   bon.  — 
Et  le  lendemain,  quand  le  soleil  fut  luisant,  —  le  prieur  et  sire  Gas-    4o55 


262         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Le  prior  e  'N  Gastos,  que  z  eran  compaynnos ,  4o55 

Entrero  s'en  els  borx,  dont  tôt  foron  joyos; 
Enpero  els  jurego  desus  lo  Glorios 
Que  el  Bore  non  remandrian  per  prex  ni  per  razos. 
E  fero  ab  N  Estacha  de  ço  quels  plac  sermos, 
E  puyssas  presso  tregas  de  los  borx  ams  e  dos  4  060 

Per  .XV.  joms  complitz,  e  puys  gltada  fos; 
fol.  ii5  r**  E  quan  aquo  fo  fayt,  els  ab  sos  donzelos 

Tomegon  s'en  arreyre  ses  brulla  e  ses  resos, 
Per  lor  yur  a  tenir. 

Lxxxvm. 

Per  lor  yur  a  tenir  s'en  anegd  tornar  4o65 

En  la  Navarreria  totz  essems  albergar. 
E  puyssas  eli  furo*ab  los  baros  parlar; 
E  don  Gasto  los  diss  :  «  Tregas  vos  volen  dar 
Les  borgnes  d'ams  les  borx  e  de  ma  confermar  ; 
E  vos  dar  n'etz  a  los,  c'ayssi  s  cove  a  ffar.  »  4070 

E  les  ricomes  disso  :  «  Per  a  vos  soplegar, 
Don  Gasto  Y  nos  farem  trastot  vostre  mandar, 
E  del  seynner  prior,  que  devem  molt  hondrar.  » 
E  quant  venc  lendema,  que'l  jorn  fom  bel  e  clar, 
De  la  Navarreria  vengo  al  Bore  intrar,  4075 

E  dedintz  Sant  Cemi  s'anego  entregoar, 
E  cels  dels  borx  anégo  ab  lor,  dh  gran  duptar  ; 
E  quan  ago  près  tregas,  ses  trop  comiadar 
Tomego  s'en  al  Bore,  e  fum  temps  de  mangar. 
fol.  1 15  v°  E  '1  prior  e  'N  Gasto,  per  lo  mal  abayssar,  4080 

Humilmens  s'en  anego  los  ricomes  pregar 
Que  lo  mal  remases,  car  no  s  dévia  far, 
Qu'encontra  so  seynnor  no  s  deu  om  relevar. 
E'is  ricomes  dissero:  «  Seynn'En  Gasto,  no  m  par 
Que  so  que  vos  dizetz  se  pusca  acabar;  4o85 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         263 

ton,  qui  étaient  compagnons , — s'en  entrèrent  dans  les  bourgs ,  de  cpioi 
tous  furent  joyeux  ;  —  pourtant  ils  jurèrent  sur  le  Glorieux  —  qu'ils 
ne  resteraient  dans  le  Bourg  ni  pour  prières  ni  poiu*  raisons.  —  Et 
ils  discoururent  avec  sire  Eustache  de  ce  qui  leur  plut,  —  et  puis  4o6o 
ils  prirent  des  trêves  des  deux  bourgs  —  pour  quinze  jours  pleins, 
et  puis  elle  fut  proclamée; —  et  quand  cela  fut  fait,  avec  leurs  suivants, 
—  ils  s'en  retournèrent  arrière  sans  bruit  et  sans  nuneur,  —  pour 
tenir  leur  serment. 


LXXXVIU. 

Pour  tenir  leur  serment  ils  s'en  retournèrent  —  en  la  Navarrerie    Ao65 
tous  ensemble  héberger.  —  Et  puis  ils  fiu^ept  parler  avec  les  barons  ; 

—  et  don  Gaston  leur  dit  :  «  Trêves  vous  veident  donner  —  les  bour- 
geois des  deux  boui^s  et  confirmer  avec  la  main;  —  et  vous  letfr  en    4070 
donnerez ,  car  ainsi  il  convient  être  fait.  * — Et  les  riches  hommes  dirent  : 

•  Pour  vous  obéir,  —  don  Gaston ,  nous  ferons  tout  votre  commande- 
ment,  —  et  (celui)  du  seigneur  prieur  que  nous  devons  fort  honorer.  » 

—  Et  quand  vint  le  lendemain  que  le  jour  fut  bel  et  clair,  —  de  la    ^075 
Navarrerie  ils  vinrent  entrer  au  Bourg, —  et  dans  Saint-Cemin  ils  s'en 
allèrent  conclure  les  trêves, — et  ceux  des  boiu^s  allèrent  avec  eux, 
avec  grande  crainte;  —  et  quand  ils  eurent  pris  les  trêves,  sans  trop  de 
cérémonie  —  ils  s'en  retournèrent  au  Bourg,  et  il  fut  temps  de  manger. 

—  Et  le  prieur  et  sire  Gaston,  poiu  abaisser  le  mal,  —  doucement    i4o8o 
s'en  allèrent  prier  les  riches  hommes  —  que  le  mal  cessât,  car  il  ne 
devait  pas  se  faire , — ^parce  que  contre  son  seigneur  ne  doit-on  pas  se  ré- 
volter. —  Et  les  riches  hommes  dirent  :  «  Seignemr  sire  Gaston,  il  ne 

me  paraît  pas  —  que  ce  que  vous  dites  se  puisse  terminer;  —  car    4o85 


264         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Car  N  Estacha  e'is  borx  nos  an  fait  tai  pessar 

Que  per  ren  que  z  els  fessan  no  s  puyria  emendar  : 

Per  que,  seynn  En  Gasto,  layssetz  ayso  estar.  » 

E  la  cort  se  partie  senes  may  razonar, 

E  1  prior  e  *N  Gasto  anego  repayrar.  4090 

E  quant  venç  ent  ai  vespre,  que  soleyll  vole  yntrar, 

Don  Pero  Sanchetz  venc  don  Gasto  corteiar 

E  'I  prior,  que  z  ams.ij.  eran  en  .j.  logar, 

E  pari  ego  del  fayt  que  fu  durs  de  pessar. 

E  don  Gasto  adonx  près  si  a  començar,  4095 

E  diss  :  «  Don  Pero  Sanchetz ,  el  cor  mi  datz  pessar, 

Car  contra  vostra  dona  vos  voletz  revelar, 

fol.  ii6r*  E  senbla  m  quel  pecat  vos  fa  ayssi  obrar. 

Torna  vo  'n  yntz  el  Bore,  qu'eu  o  cuch  acabar 
Qu'om  vos  perdonara  ses  renda  amermar,  4 100 

Car  la  vostra  natura  a  volgud  emparar 
Los  dreytz  de  so  seynnor,  e  vos  o  vuyllat  far; 
•       Car  si  1  seynnor  amatz,  Dios'vos  voldra  amar.  »» 
E  '1  pros  don  Pero  Sanchetz  près  si  a  sospirar  : 
«  Ar  enten  que  mi  faytz  grant  senblança  d'amar.  k  1  o5 

Ben  conosc  qu'ai  fayllit  ;  mas  tal  m'a  fait  errar 
Que  z  en  far  traycio  met  trastot  son  pessar. 
Don  Gasto,  ben  conosc  qu'eu  ay  fait  malestar, 
E  prec  vos  c'ab  les  borx  vos  m'anetz  razonar 
E  z  ap  le  pros  N  Estacha,  que  m  deyan  perdonar.  »         4 no 
E  don  Gasto  le  diss  :  «  Aquo  layssatz  estar. 
Entra  vo  'n  dintz  el  Bore  senes  trop  demorar. 
Que  recebutz  seretz  ab  molt  gran  alegrar.  • 
—  «  Donquas ,  seynne  En  Gasto ,  farai  vostre  mandar, 
E  trametrey  mesage  qu'a  noch  hi  vuyl  entrar.  »  AnS 

fol.  116  v'  E  don  Gasto  le  diss  :  «  Hieu  y  vuyll  enbiar.  »• 
E  z  amz  .ij.  li  message  ano  '1  dit  coffermar, 
E  'Is  messages  anero  a  'N  Estacha  contar 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         265 

sire  Eustache  et  les  bourgs  nous  ont  fait  telle  peine ,  —  que  pour  rien 
quMb  fissent  elle  ne  pourrait  se  réparer  :  • —  c  est  pourquoi ,  seigneur 
sire  Gaston,  laissez  ceci  tranquille.  >»  —  Et  la  cour  se  sépara  sans  plus 
discuter,  —  et  le  prieur  et  sire  Gaston  allèrent  reposer  au  logis.  —    4090 
Et  quand  (on)  vint  vers  le  soir,  que  le  soleil  voulut  se  coucher,  — 
don  Pierre  Sanchiz  vint  coiutiser  don  Gaston — et  le  prieur,  vu  que  tous 
deux  étaient  en  im  même  endroit, — et  ils  parlèrent  du  fait  qui  fut  dur 
à  penser.  —  Et  don  Gaston  alors  se  prit  à  commencer,  —  et  dit  :    4095 
«  Don  Pierre  Sanchiz ,  au  cœiu'  vous  me  donnez  souci ,  —  car  contre 
votre  dame  vous  voulez  vous  révolter,  —  et  il  me  semble  que  le 
péché  vous  fait  ainsi  agir.  —  Retournez-vous-en  dans  le  Bourg,  vu 
que  je  pense  achever  cela  —  qu'on  vous  pardonnera  sans  diminuer    4100 
revenu,  ' —  car  votre  nature  a  voidu  établir — les  droits  de  son  sei- 
gneur, et  vous  veuillez  faire  de  même; — et  si  le  seigneiu*  vous  aimez, 
Dieu  vous  voudra  aimer.  »  — Et  le  preux  don  Pierre  Sanchiz  se  prit  à 
soupirer  :  —  t  Maintenant  j'entends  que  vous  me  faites  grand  semblant    41  ©s 
d'amitié.  —  Je  connais  bien  que  j'ai  failli;  mais  tel  m'a  fait  errer 
—  qui  à  faire  trahison  met  tout  son  penser.   —  Don  Gaston ,  je 
connais  bien  que  j'ai  fait  une  mauvaise  action , — et  je  vous  prie  qu'avec 
les  boui^  vous  alliez  me  raccommoder  —  et  avec  le  preux  Eustache ,    4,10 
pour  qu'ib  me  daignent  pardonner.  » — Et  don  Gaston  lui  dit  :  «  Laissez 
cela  en  paix.      Entrez-vous-en  dans  le  Bourg  sans  trop  de  retard, — vu 
que  vous  serez  reçu  avec  très^ande  allégresse.  »  —  «  Donc,  seigneur 
sire  Gaston,  je  ferai  votre  commandement,  —  et  j'enverrai  un  mes-    4,15 
sager  (pour  annoncer)  qu'à  la  nuit  j'y  veux  entrer.  » — Et  don  Gaston 
lui  dit  :  «  J'y  veux  envoyer.  »  —  Et  les  deux  messagers  allèrent  confir- 
mer la  parole, —  et  les  messagers  allèrent  à  sire  Eustache  conter — 
que  sire  Pierre  S^cbiz  venait  prendre  position  dans  le  Bourç;  —  et    4120 
le  vaillant  sire  Eustache ,  pour  venger  sa  honte ,  —  dit  aux  messagers  : 


HIST.  DE  I«A  GUERRE  DE  KAT. 


34 


266         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Qu^Eq  Père  Sanchetz^  vehia  dediatz  le  bore  pausar; 
E  lo  valent  N  Estacha,  per  sa  onta  vengar,  ^   4iao 

Diss  a  los  mesages  :  «  Anatz  le  pressentar, 
Que  ben  sia  vengutz  e  venga  ses  puynnar.  » 
E  lo  valent  N  Estacha  fe  sos  ornes  armar, 
E  Is  borgues  de  la  vila  anego  ss*arnescar, 
E  %  esperego  '1  molt,  e  pogran  esperar,  AiaS 

Car  hanc  la  nuyt  no  venc  ni  o  pog  ayzinar; 
Mas  naandet  que  z  a  fautra  vendria  ses  pecar^ 
Si  que'ls  borx  e  ^N  Estacha  fe  tota  nuyt  veyllar  ; 
E  z  anc  no  i  venc,  car  I)ios  non  o  vole  ordenar. 
E  d  adonc  les  ricomes  saubo  aquest  pessar,  4i3o 

E  z  ap  cels  de  la  vila  fero  cosseyl  mandar, 
E  disson  :  •»  Père  Sanchetz  nos  vol  dessenparar  ; 
E  s'il  nos  dessempara,  nos  no  podem  durar; 
fol.  1 17  r"  Car  el  a  grant  poder  ^  puyra  nos  dapnar  : 

Per  que  nos  voldra  may  qu'a  nuyt  Tanetn  matar,  4i35 

E  puyssa  nos  puyrem  so  que  voldrem  mandar.  » 

E  jurego  sul  santz  que  la  mort  fos  celar. 

E  z  ap  tant  don  Garcia  s'en  anet  deportar 

Ent  a  don  Pero  Sanchetz  e  grant  sqlatz  menar. 

E  quan  venc  ent  al  vespre,  anet  cascus  sopar.  'nAo 

E  quan  ago  sopat  e  venc  al  anuitar, 

Que  la  gentz  de  la  vila  s'en  cntret  repayrar, 

Cels  que  z  avian  jurât  s'en  anego  annar. 

E  quant  foron  arniatz,  anego  s,  ses  tarzar, 

Ent  a  don  Pero  Sanchetz,  que  s'anava  colcar;  ii45 

E  trenquego  las  portas,  e  z  el  près  s'a  cridar  : 

«  Baros,  e  som  trazitz.  »  Mas  no  '1  cale  razonar 

Mas,  que  trastotz  essem  Tanego  peceiar. 

[Et]  enantz  que  fos  mortz,  el  près  a  deniandar  : 

-  Garcia  Martlntz  d'Eussa,  amix,  ven  m'ajudar.  »  iiSo 

E  z  el,  quan  son  seynnor  vie  ayssi  malmenar, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         267 

•  Allez  le  présenter,  —  qu'il  soit  bien  venu  et  vienne  sans  difficulté.  » 

—  Et  le  vaillant  sire  Eustache  fit  armer  ses  hommes,  ^^ —  et  les  bour- 
geois de  la  ville  allèrent  ae  revêtir  de  leur  hamôis,  —  et  ils  atten-    41  aS 
dirent  longtemps  et  pourront  attendre ,  — r  car  onques  ne  vint  la  nuit 

ni  ne  put  arranger  raÉFaire;  — mais  il  manda  que  l'autre  il  viendrait 
sans  manquer,  —  de  sorte  qu'il  fit  veiller  toute  la  nuit  les  bourgs  et 
sire  Eustache  ;  — et  onques  il  n'y  vint,  car  Dieu  ne  voidut  pas  l'ordonner. 

—  Et  alors  les  riches  hommes  surent  ce  projet,  —  et  av«c  ceux  de    4i3o 
la  ville  ils  firent  convoquer  un  conseil,  —  et  dirent  :  «  Pierre  San- 
chiz  nous  veut  délaisser;—  et  s'il  nous  délaisse,  nous  ne  pouvons 
dm*er;  —  car  il  a  grand  pouvoir  et  pourra  nous  faire  dommage  :  — 
c'est  pourquoi  il  nous  vaudra   mieux  que   cette   nuit  nous  l'allions    4i35 
tuer,  —  et  puis  nous  poiurrons  commander  ce  que  nous  voudrons.  » 

—  Et  ils  jurèrent  sur  des  reliques  que  la  mort  fut  secrète.  —  Et 
là-dessus  don  Garcia  s'en  alla  se  divertir — vers  don  Pierre  Sanchiz, 

et  mener  grande  joie. — Et  quaïid  vint  vers  le  soir,  chacun  alla  souper.    4i4o 

—  Et  quand  ils  eurent  soupe  et  (qn^il)  vint, à  faire  nuit, — que  la 

» 

gent  de  la  ville  entra  se  reposer,  —  ceux  qui  avaient  jtu*é  s'en  allè- 
rent armer.  —  Et  quand  ils   fiu:ent  aimés,  ils  s'en  allèrent,  sans 
tarder,  — vers  don  Pierre  Sanchiz,  qui  s'allait  coucher;  —  et  ils  cou-   4145 
pèrent  les  portes,  et  il  se  prit  à  crier:  —  «  Barons,  et  nous  sommes 
trahis.  »  Mais  il  ne  lui  fallut  pas  raisonner — davantage ,  vu  que  tous 
ensemble  allèrent  le  mettre  en  pièces. — [Et]  avant  qu'il  fût  mort,  il  se 
prit  à  demander  : — «  Garcia  Martinez  d'Eussa ,  aînii ,  viens  m'aîder.  »  —    4,5© 
Et  lui,  quand  il  vit  ainsi  malmener  son  seigneur, — avec  l'écu,  en  che- 
mise ,  il  va  se  présenter  devant  lui  ;  —  toutefois  ne  lui  valiurent  dé- 
fendre ni  frapper, — car  sur  son  seigneiu*  on  l'alla  percer  à  coups  de 
lance.  — Et  y  moiuiit  son  neveu ,  fils  de  don  Pierre  Ayvar,  —  sire  Jean    4, 55 
de  Tunayn  qui  sut  peu  de  (ce  qu'est  le)  bonheur.  —  Et  quand  vint 

34. 


268         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

foi.  ti7v*  Ab  Tescut,  en  camisa,  va  s  denantiuy  parar; 

Enpero  no  li  valc  défendre  ni  lançar. 

Car  sobre  son  seynnor  Tanet  om  lanceiar. 

E  raorig  y  son  bot,  filtz  don  Père  Ayvar,  4i55 

En  Johan  de  Tunayn  que  saup  pau  d^aurar. 

E  quant  venc  lo  roatl,  auziratz  escridar  : 

»«  Mortz  es  don  Pero  Sancfaetz,  »  ont  viratz  maintz  plorar'  ; 

Mas  degus  non  pessava  de  sa  onta  vengar. 

Don  Gasto,  que  o  saup  lo  mayti  al  levar,  4 160 

Die  vos  qu  en  Salvaterra  volguera  mas  estar. 

E  trames  tost  al  Bore,  q^us  no  s'auses  mostrar 

Els  murs  ni  en  las  tors,  ni  cayrels  enbiar. 

Ni  trabuquet  destendre,  ni  garrot  dessarrar; 

Car  si  o  fazian ,  de  mort  no  'I  puyrian  salvar  ;  A 1 65 

Car  de  por  que  z  avia  s^en  anet  entorrar. 

E  si  no  fos  per  el,  die  vos,  si  Dios  m'ampar, 

Qu'En  Estaeha  e  los  borx  s'en  volian  entrar 

En  la  Navarreria  pels  traidos  sobrar. 
fol.  118  r*  E  d  adonc  don  Gasto,  senes  trop  deraorar,  A 170 

Ses  que  z'anc  non  ausset  ent  als  borx  retomar, 

El  yssic  de  la  vila,  e  près  s'a  caminar 
Ent  al  bon  rei  de  França. 

LXXXIX. 

Ent  al  bon  rei  de  França,  de  vertut  coronad. 

Don  Gasto  e  '1  prio[r]  anego  co[m]paynnad  ;  h^h 

E  quant  foro  en  Paris  vengutz  et  albei^ad, 

Anego  ent  al  rei  contar  la  veritad. 

E  don  Gasto  dlss  le  belamentz  e  pagad  : 

«  Humil  franc  rei  de  França,  nos  forem  enbiad 

^  On  iii  au  bas  du  fol.  117  r"  cette  nor  Jhesu  Gîst  de  M.  ce.  luivj.  ans,  don 
note  de  la  même  main  que  les  autres  :  Garcia  Almoravit  e  les  de  la  Navarreria 
«  En  Tan  de  la  Incarnation  de  nostre  Sey-        mataren  a  don  Pero  SancheU  deCascant.  » 


HISTOIRE  DE   LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         269 

le  matin,  vous  entendriez  crier  :  —  «  Mort  est  don  Pierre  Sanchiz,  » 
où  vous  verriez  maints  pleiu*er^;  —  mais  nid  ne  pensait  à  venger 
sa  honte.  —  Don  Gaston,  qui  le  sut  le  matin  au  lever,  — je  vous    4,60 
dis  qu'en  Sauveterre  il  voudrait  plutôt  être  encore.  —  Et  il  envoya 
promptement  au  Boiuç,  (pour)  qu  im  seul  ne  s'osât  montrer  —  sur 
les  murs  ni  sm*  les  tours,  ni  envoyer  des  carreaux,  —  ni  détendre 
trébuchet,  ni  desserrer  garrot;  —  car  s'ils  le   faisaient,  de  mort    Ai 65 
ils  ne  le  pourraient  sauver;  —  car  de  (la)  peur  qu'il  avait  il  alla 
s'enfermer  en  une  toiu*.  —  Et  si  ce  ne  fût  pour  lui,  je  vous  dis,  si 
Dieu  me  protège ,  —  que  sire  Eustache  et  les  boiu'gs  voidaient  entrer 
—  en  la  Navarrerie  pour  écraser  les  traîtres. — Et  alors  don  Gaston,    4170 
sans   trop  tarder,  —  sans   qu'il    osât  jamais    retourner  jusqu'aux 
bourgs, — sortit  de  la  ville,  et  se  prit  à  cheminer — jusqu'au  bon  roi 
de  France. 


LXXXIX. 

Jusqu'au  bon  roi  de  France,  de  vertu  couronné,  —  don  Gaston    /1175 
et  le  prieiu»  allèrent  accompagnés;  —  et  quand  ils  fm^ent  en  Paris 
venus  et  logés,  —  ils^  allèrent  jusqu'au  roi  conter  la  vérité.  — Et  don 
Gaston  lui  dit  doucement  et  avec  calme  :  —  «  Doux  (et)  franc  roi  de 


'  •  L*an  de  iMncaroation  de  notre  Sei-        la  Navarrerie  tuèrent  don  Pierre  Sancliiz 
gaeur  Jéaus-Christ  mil  deux  cent  soixante        de  Cascante.  » 
et  seîie ,  don  Garcia  Aimoravit  et  ceux  de 


270         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

En  Navarra  per  vos,  e  nos  em  retomad;  a  160 

£  direm  vos  com  es  lo  fayt  haordeuad  : 

El  (bore  de  Sant  Cerni  es  N  Estacha  ensarrad , 

E  los  ort  e  las  vinnas  vilanamentz  talad. 

E  sapchas,  franc  seynnor,  quel  esta  molt  quitad, 

Quels  baros  e  'b  ricomes  Tan  de  mort  avyliad  :  kiSb 

Enpero  eli  aD  .j.  mal  joc  entaulad, 

Que,  quant  nos  eram  la,  (bm  ta!  lor  voiontad 
fol.  1 18  V*  Qu'eli  s  donego  tregas  tro  .xv.  jorna  passad, 

Que  nuyitz  om  no  s  mogues,  ni  fus  cayrel  lançad; 

E  nos  cuygem  far  quel  mai  £bs  emendad,  ^190 

E  trobeguem  tant  fortz  iî  baron  seynnal[a]d, 

Que  tôt  quant  nos  diziam  no  valia  .j.  dad. 

Pero  don  Père  Sanchetz  aviam  domesgad 

E  que  volia  far  la  nostra  voiontad. 

Car  conoyssia  be  que  z  avia  pecad;  4195 

E  si  luy  nos  aguessam,  tota  Tuna  maytad 

Aguerram  de  Navarra  :  tant  er*el  efforçad. 

E  los  baros ,  que  saubo  so  qu  aviam  tractad , 

Pessego  s  que  ses  el  serian  esterrad; 

E,  franc  rei,  ima  nuyt  que  z  ei  se  fo  colcad,  4 a 00 

Senes  tota  merce,  fom  trasto  peceiad. 

Et  ab  luy  .j.  cavaier  qu^era  son  comandad, 

E  dos  escudes  yoves  que  z  eran  sey  criad. 

E  jur  vos,  pel  Seynnor  qu^es  vera  Trinitad, 

Qu  eu  agui  grant  paor  que  la  fos  lanceiad,  âsos 

fol.  1 19  r'  Gant  vi  la  traycio  e  1  fait  desmesurad; 

E  die  vos  que  z  a  penas  nos  dego  comiad 

Que  z  una  vetz  entressam  el  Bore,  ab  tal  dictad 

Que  z  ades  non  tomassem  e  pressesam  comiad  : 

Per  que  os  pregam,  car  seynne,  qu'os  prengua  pietad       4a  10 

D'En  Estacha  qu'esta  molt  destreit  e  cuytad, 

E  de  los  borx  que  son  destruit  e  malmenad.  » 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         271 
France,  nous  fûmes  envoyés  —  en  Navarre  par  vous,  et  nous  sommes    4i8o 
revenus  ; —  et  nous  vous  dirons  comment  est  Taffaire  ordonnée:  — Dans 
le  boiu*g  de  Saint-Cemin  sire  Eustache  est  enfermé ,  —  et  les  jardins 
et  les  vignes  (sont)  vilainement  coupés.  —  Et  sachez,  franc  seigneur, 
qu'il  est  très-délaissé,  — vu  que  les  barons  et  les  riches  hommes  Font    41 85 
mortellement  outragé  :  — pour  cela  ils  lui  ont  préparé  un  mauvais  jeu ,  — 
vu  que ,  quand  nous  étions  là ,  leiu*  volonté  fut  telle — qu'ils  se  donnèrent 
trêves,  jusqu'à  quinze  jours,  —  (stipulant)  que  personne  ne  bougeât  et 
(que  nid)  carreau  ne  fut  lancé;  —  et  nous  crûmes  faire  (de  telle  sorte  )    4190 
que  le  mal  fût  réparé, — et  nous  trouvâmes  les  barons  si  fort  passionnés 
—  que  tout  ce  que  nous  disions  ne  valait  pas  un  dé. — Pourtant  nous 
avions  calmé  don  Pierre  Sanchiz — si  bien  qu'il  voidait  faire  notre  vo- 
lonté, —  car  il  connaissait  bien  qu'il  avait  péché;  —  et  si  nous  l'eus-    4195 
sions  (eu),  toute  une  moitié  —  nous  auricms  (eu)  de  la  Navarre  :  tant 
il  était  puissant. —  Et  les  barc^  qui  siurent  ce  que  nous  avions  con- 
certé, —  pensèrent  que  sans  lui  ils  seraient  dépossédés; —  et,  franc    4200 
roi ,  une  nuit  qu'il  se  fiit  couché ,  —  sans  aucune  pitié ,  il  fut  tout  mis 
en  pièces,  —  et  avec  lui  un  chevalier  qui  était  son  recommandé,  —  et 
deux  jeunes  écuyers  qui  étaient  ses  serviteurs. — Et  je  vous  jure, 
par  le  Seigneur  qui  est  vraie  Trinité,  — que  j'eus  grand  peur  que  là    4205 
je  fusse  percé  à  coups  de  lance,  —  quand  je  vis  la  trahison  et  le  fait 
outrageux  ;  —  et  je  vous  dis  qu'à  peine  ils  nous  donnèrent  congé  — 
qu'une  fois  nous  entrassions  dans  le  Boui^,  avec  telle  recommandation 
— qu'incontinent  nous  nous  en  retoiunassions  et  prissions  congé  :  — 
c'est  pourquoi  nous  vous  prions,   cher  seigneur,  qu'il  vous  prenne*  4210 
pitié  —  de  sire  Eustache  qui  est  très-serré  de  près  et  délaissé,  —  et 
des  boiu^gs  qui  sont  détruits  et  malmenés.  »  —  Et  alors  le  roi  avec  l'air 
d'(un   homme)    irrité  —  lui   dit  :  «  Sire   Gaston,  je  ne  serai   pas 
nommé  roi  —  si  je  ne  le  tire  pas  de  prison,  puisque  par  moi  il  y    4215 


272         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  d  adonquas  io  rei  ab  semblança  d^irad 
Diss  le  :  «  Syr  En  Gasto  y  non  serey  rei  nomnad 
Si  eu  no  '1  trau  de  presso,  puyss  per  mi  es  yntrad.  »        43 iS 
E  z  ab  aytant  io  rei  io  coseyl  ac  mandad , 
E  mandet  pariament. 

XC. 

E  mandet  pariamen[t]  ei  rei  cui  es  la  0or. 

Lay  a  coms  e  viscoms  e  maint  om  de  valor; 

E  io  rey  diss  assi  :  «  Cosseyliatz  mi,  seynnor.  4320 

foi.  119  V*  N  Estacha  ten  om  près,  dont  prenc  grant  dessonor, 

E  crey  sera  perdut,  si  tost  om  no  1  secor; 

E  cosseyliatz  ne  breu  so  que  z  er  Io  millor.  » 

E  1  valent  com  d^Artes,  que  fo  al  parlador, 

Qu^es  dei  hondrat  linage,  parlet  senes  temor  43s5 

E  diss  le  :  «  Bels  cossis,  la  vostra  dessonor 

E  la  nostra  séria ,  e  molt  granda  error, 

Si'N  Estacha  s  perdia  per  cels  qui  son  trachor  : 

Per  que  z  om  le  secorra  anta  que  venga  H  peyor, 

Puys  de  tota  Navarra  Io  fes  govemador.  ^aSo 

E  si  ers  no  1  valetz,  non  deu  aver  sabor 

Nuylltz  om  de  nostre  règne  per  vos  ane  ayllor.  » 

El  seynne  de  Beu  Juec  qui  a  pretz  da  color, 

Conestabie  de  França  e  de  tota  Tonor, 

Diss  al  bon  rey  de  França  :  «  Puyss  quel  vostre  pastor     /*a35 

Esta  ab  sas  oueyllas  entrel  lop  raubador 

Que  contra  lur  seynnora  an  fait  portab  e  torr, 

Seynne,  tu  1  deves  esser  per  dreit  defeudedor.  » 
fol.  ISO  r'  Si  que  tôt  Io  cosseyll,  senes  tota  rumor, 

S'acordego  c'anessan  de  França  1  valedor  Uko 

En  Estacha  valer  qu^estava  en  paor, 

E  z  acordego  si  ii  bo  e  li  meillor  ; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         273 

est  entré.  >  —  Et  là-dessus  le  roi  eut  mandé  le  conseil ,  —  et  manda 
parlement. 


XC. 

Et  manda  parlement  le  roi  à  qui  est  la  fleur  (de  lis).  —  Là  il  y  a 
comtes  et  vicomtes  et  maint  homme  de  videur;  — et  le  roi  dit  ainsi  :    ^^so 
«  ConseillezHnoi ,  seigneiu^s. — On  tient  prisonnier  sire  Eustache ,  de  quoi 
je  prends  grand  déshonneur,  —  et  je  crois  qu^il  sera  perdu,  si  tôt  on 
ne  le  secourt;  —  et  conseillez-en  sans  retard  ce  qui  sera  le  meilleiur.  » 
—  Et  le  vaillant  comte  d^  Artois,  qui  fut  à  la  conférence,  — qui  est  du    4s35 
lignage  honoré ,  parla  sans  crainte  —  et  lui  dit  :  «  Beau  cousin ,  votre 
déshonneur  —  et  le  nôtre  (ce)  serait,  et  très-grande  faute,  —  si 
sire  Eustache  se  perdait  par  ceux  qui  sont  traîtres  :  —  c*est  pourquoi 
qu^on  le  secourre  avant  que  vienne  le  pire,  —  puisque  de  toute  la    42 3o 
Navarre  vous  le  fîtes  gouverneur.  —  Et  si  maintenant  vous  ne  lui  prêtez 
pas  assistance ,  ne  doit  point  avoir  de  plaisir  —  nul  homme  de  votre 
royaume  qui  pour  vous  aille  ailleurs.  »  —  Et  le  seigneur  de  Beaujeu, 
qui  à  mérite  donne  couleur,  —  connétable  de  France  et  de  tout  le 
domjdne, — dit  au  bon  roi  dç  France  :  «Puisque  votre  pasteur  —  est   4235 
avec  ses  brebis  entre  les  loups  ravissants, — qui  contre  leur  souveraine 
ont  fait  portaib  et  tours, — seigneur,  tu  dois  être  justement  son  défen- 
seur. »  —  En  sorte  que  tout  le  conseil,  sansaucim  bruit,  —  fut  d'ac-    42/io 
cord  que  les  vaillants  de  France  allassent  -r-  assister  sire  Eustache 
qui  était  dans  la  peur,  —  et  les  bon^  et  les  meilleurs  furent  d^accord 

UST.  DB  LA  GUBRRB  DE  NAV.  35 


Î274         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

EU  valent  rey  de  França  ac  cosseyll  celador 
AI3  cels  que  may  li  plac. 

XCI. 

Ab  cels  que  may  H  plac  fe  cosseyll  belamen.  4s45 

Lay  fo  lo  com  d'Artes,  adretz  e  conoyssens; 
Lay  fo  '1  com  de  Bretaymia  e  de  Flandre  yssamen, 
E  'N  Imbert  de  Beu  Juec,  qui  Mont  Ferant  s^aben , 
Conestable  de  França  e  dels  eretamen; 
Arcevesques  e  bispes  hi  ac  el  parlamen.  4a So 

E  lo  bon  rey  de  França  parle!  pmmeramen, 
E  dyss  al  conestable  :  «  Hyeu  vos  day  mandamen, 
Syre  Imbert,  car  vos  m'es  leyals  e  mos  paren, 
E  la  vostra  natura  a  régnât  leyalmen 

Ent  a  la  flor  de  França  e  ses  far  fayllimen  ;  4a55 

Vos  mandaretz  Toisa  e  los  pertenlmen, 
fol.  laoY^»  Carcases  e  Roei^e  e  Caerci  breumen, 
E  tôt  ço  que  de  la  Limoges  mi  apen  ; 
E  mandaretz  los  contes  e  'i  baros  e  1  sirven, 
E  yretz  en  Navarra  ap  tota  aquela  gen.  4a6o 

En  Gastos  gidara  pels  portz  ceiadamen, 
E'I  com  d'Axtes  e  vos  seretz  capdelamen. 
E  yeu  vendrey  après  ab  Tauryflam  luzen 
E  z  ap  totz  los  baros  de  ton  [sic)  mon  regnamen. 
Car  si  vos  encontravatz  qui  vos  fos  sobreden,  4a65 

Le  miev  secos  aurialz  que  vos  fos  defenden  ; 
Qu'enantz  me  coslaria  del  Temple  tôt  l'argen. 
Que  si  trayrai  *N  Estacha  del  peryllos  turmen.  » 
E'I  seynne  de  Bel  Juec  respos  humilmen, 
E  diss  le  :  «  Franc  seynnor,  lo  tieu  comandamen  4^70 

Fare,  puyss  que  a  tu  platz,  e  aquo  mantenen.  » 
Ë  partie  se  la  cort  e  lo  razonamen. 
ET  valent  com  JArtes,  en  qui  es  ardimen, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         275 

en  cela;  —  et  le  vaillant  roi  de  France  tint  un  conseil  secret —  avec 
ceui  qu'il  lui  plut  davantage. 


XCI. 
Avec  ceux  qu'il  lui  plut  davantage  U  tint  conseU  beUetnent.  -      4.i5 
Là  ftit  le  comte  d'Artois,  intelligent  et  expérimenté,  —  là  fut  le 
comte  de  Bretagne  et  de  Flandre  égdement,  —  et  sire  Imbert  de 
Beaujeu,  à  qui  Montferrant  obéit, — connétable  de  France  et  des 
possessions  (de  la  couronne);  —  archevêques  et  évêques  il  y  eut    4a5o 
au  parlement.  — Et  le  bon  roi  de  France  parla  premièrement,  —  et 
dit  au  connétable  :  «  Je  vous  donne  ordre ,  —  sire  Imbert ,  car  vous 
m'êtes  loyal  et  mon  parent,  —  et  votre  nature  s'est  gouvernée  loyale- 
ment —  envers  la  fleur  de  France  et  ^ans  faire  de  faute;  —  vous  con-    ^^^^ 
voquerez  Toulouse  et  les  dépendances,  —  Carcasses  et  Roueigue  et 
Querci  promptement,  —  et  tout  ce  qui  au  delà  de  Limoges  m'appar- 
tient; —  et  vous  manderez  les  comtes  et  les  barons  et  les  soldats,  — 
et  vous  irez  en  Navarre  avec  toute  cette  gent.  —  Sire  Gaston  guidera    ^'^^ 
par  les  ports  en  cachette,  —  et  le  comte  d'Artois  et  vous  (vous)  serez 
chefs.  —  Et  moi,  je  viendrai  après  avec  l'oriflamme  éclatante  —  et  avec 
tous  les  barons  de  tout  mon  royaume,  —  Car  si  vous  rencontriez  (quel-    ^  ^^^ 
qu'un)  qui  vous  fût  surdeot  (fît  opposition), — vous  auriez  mon  secours 
qui  vous  défendrait; — vu  qu'il  me  (en)  coûterait  plutôt  tout  l'aident  du 
Temple,  —  mais  je  tirerai  sire  Eustache  du  tourment  périlleux  (où 
il  est).  »  —  Et  le  seigneur  de  Beaujeu  répondit  doucement,  — et  lui    4170 
dit  :   «Franc  seigneur,  ton  commandement — je  ferai,  puisqu'il  te 
plaît,  et  cela  maintenant.  « — Et  l'assemblée  se  sépara,  çt  la  confé- 
rence (cessa).  —  Et  le  vaillant  comte  d'Artois,  en  qui  est  hardiesse, 

35. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         277 
—  et  le  seigneur  de  Beai^eu  tout  d'un  commun  accord  —  s'en  vin-    4275 
rent  à  Toulouse,  qui  est  cité  agréable,  —  pour  faire  venir  les  troupes. 


xai. 

Pour  faire  venir  les  troupes  ils  vinrent  là  un  jom\  —  Et  pendant 
qu  ils  convoquaient  ceux  qu'il  leur  plaisait, — dans  le  bouig  de  Saint- 
Cemin  et  en   la  Navarrerie  —  ils  avaient  jeté  (de  côté)  trêves  et    4aSo 
amour  et  égalité;  —  pourtant  les  riches  hommes  firent  énormité, 

—  vu  qu'ils   firent  faire    tranchée,  et  (cela)   ne   convenait  point, 

—  car  nul  pendant  les  trêves  ne   devait  rien  faire.  —  Et  quand 
vint  le  soir  que  la  trêve  s'achevait,  —  que  le  preux  sire  Eustache    4285 
dit  que  fît  qui  faire  pourrait,  —  vu  qu'il  ne  voulait  trêves  ni  leur 
compagnie ,  —  don  Miguel  Peritz  dit  un  grand  bavardage ,  —  celui 

de  Zabaldica,  tellement  que  ce  fut  grande  folie;  —  car  il  dit  au 
preux  sire  Eustache,    et  l'entendit  qui  voulut,  —  que  du  bourg    4290 
Saint-Cemin ,  par  le  pied  il  le  jetterait.  —  Et  il  lui  dit  de  grandes 
injures  et  mainte  vilenie:  —  pour  cela  je  puis  bien  vous  jiurer  que 
s'il  le  tenait ,  —  d'un  cordon  d'im  denier  sur-le-champ  il  l'étrennerait, 

—  et  le  mettrait  au  vent  (pour)  voir  comment  il  danserait.  —  Ainsi  il  4>95 
fiit  vilipendé  et  il  souffrait  tout  cela.— Cependant  ceux  du  Bourg  firent 
(acte  de)  grande  halûlété,  —  quand  ils  ramassèrent  tant  de  froment 
que  dans  les  bourgs  il  y  en  avait  —  pour  quatre  ans  ou  plus,  si  le 
besoin  se  faisait  sentir, — et  bois  et  flèches  de  lard  et  toute  (espèce  de)  ri- 
chesse.—  Et  la  nuit  se  passa  jusqu'au  lendemain  au  joiur,  — que  les  tré-  A3oo 
buchetz  tirèrent  et  plus  qui  plus  pouvait.  —Et  commença  la  guerre  et  la 
grande  furie — entre  les  deux  parties,  vu  qu'il  n'y  avait  pas  de  pitié. — 

Et  le3  bourgs  demandaient  quand  viendrait  le  secx)urs,  —  et  sire  Eus-   4395 


278         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE! 

Cela  que  ven  d'aost,  e  crei  que  i  aysi  s  sia. 
Si  que  passât  la  festa  qu^enqueras  no  venia , 
Dont  maynt  orne  del  Bore  se  que  s'en  espaïu^ia. 
E  'N  Estacha  adonquas,  quant  vie  que  les  mentia, 
:\  pauc  lo  cor  el  cos  de  dolor  no  1  fendia;  43  lo 

fol.  123  r'  E  diss  a  los  borgnes  :  «  Seynnos,  no  say  qu'en  dia. 

Qu'eu  vos  soy  meçonges  :  per  que  mort  mi  playria.  » 
E  don  Pontz  Baldoy  diss  le  :  «  Seynnor,  no  sia , 
Que  ges  grant  ost  no  pot  venir  can  se  voldria  ; 
E  layssati  o  estar  e  d'aquo  non  vos  sia.  »  43 1  s 

Pero  tôt  yom  al  camp  le  pobles  combatia. 
Amaut  de  Marcafava  le  yove  y  auzia , 
Que  demandava  junta ,  que  re  als  no  queria  ; 
Mas  per  cridar  que  fes,  negus  no  li  yssia. 
Assi  era  tôt  jom  la  noiza  e  la  folia  433o 

E  la  guerra  mortal. 

XCIII. 

Ë  la  guerra  mortal  e'I  mal  e  lo  destrig 
Era  trastotz  lo  jom  ab  corage  enig. 
E  quant  venc  .j.  mati  que  lo  soleyll  s'esclarig, 
D'ams  .ij.  les  borx  s'armero  li  bo  e  li  mendig;  4325 

E  qiian  ago  manjat,  tôt  lo  poble  yssig 
Oltra  '1  pont,  el  verger  ont  la  flor  espandig. 
E  portego  barreras  per  far  millor  abrig, 
foi.  i3t  V*  Si  qu'ai  moli  del  bispe  per  pendre  s'afortig; 

Cascus  d'aquels  dels  borx  y  eran  be  aprig.  433o 

En  la  Navarreria  auziratz  far  repig , 

Si  que  cuytadamens  ca[s]cus  d'els  se  gamig, 

E  yssigo  la  fora  ont  le  jox  se  bastig  ; 

Car  us  ab  una  faylla  al  moli  s'ensmtig , 

E  gitet  les  lo  foc,  mas  tantost  escantig,  4335 

E  viratz  que  cascus  ab  son  par  s'escrimig. 


j 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  279 

tache  leur  dit  que  (ce  serait)  à  la  Sainte-Marie  —  celle  qui  vient  en 
août,  et  je  crois  qu'ainsi  ce  sera,  —  en  sorte  que  la  fête  (se)  passa  qu'il 
ne  venait  pas  encore,  —  de  quoi  je  sais  que  maint  homme  du  Bourg 
s'en  efirayait.  —  Et  idors  sire  Eustache,  quand  il  vit  qu'il  leur  mentait, 
— peu  s'en  fallut  que  le  cœur  ne  lui  fendit  dans  le  corps;  —  et  il  dit    A3io 
aux  bourgeois  :  «  Seigneurs,  je  ne  sais  qu'en  dire, — vu  que  je  vous 
suis  mensonger:  c'est  pourquoi  lanuMtme  plairait.  » — Et  don  Ponce 
Baldoy  lui  dit  :  «  Seigneur,  que  (cda)  ae  soit  pas, — ^vu  que  point  ne  peut 
venir  grande  armée  qimnd  elle  voudrait; — et  laissez  cela  en  repos  et   43 1  s 
ne  vous  en  tourmentez  pas.  »  —  Pourtant  toujours  au  champ  le 
peuple  combattait.  —  J'y  entendais  Amaut  de  Marcafava  le  jeune,  — 
qui  demandait  joute,  vu  que  rien  autre  il  ne  cherchait;  —  mais 
quelques  cris  qu*il  fît,  personne  ne  sortait  contre  lui.  —  Ainsi  du-    4330 
rait  toujoius  la  noise  et  la  folie  —  et  la  guerre  mortelle. 


xcni. 

Et  la  guerre  mortelle  et  le  mal  et  le  tourment  —  régnaient  tout 
le  jour  avec  courage  inique.  —  Et  quand  vint  im  matin  que  le 
soleil  s'éclaircit, — des  deux  bourgs  s'armèrent  les  bons  et  les  pauvres;    432  5 
—  et  quand  ils  eurent   mangé,   tout  le  peuple  sortit  —  au  delà 
du  pont,  dans  le  verger  où  la  fleur  resplendit.  —  Et  ils  portèrent 
des  barrières  pour  faire  meilleur  abri,  —  en  sorte  qu'ils  s'efforcè- 
rent de  se  rendre  maîtres  du  moulin  de  l'évêque;  —  tottt  ceux  de    433o 
ces  deux  bourgs  y  étaient  bien  appris.  —  En  la  Navarrerie  vous 
ouïriez  faire   répit,  —  en  sorte  que   rapidement  chacun    d'eux  se 
garnit.  —  Et  ils  sortirent  là-dehors  où  le  jeu  se  dressa;  —  car  un 
avec  une  torche  s'avança  au  moulin  —  et  leur  jeta  le  feu,  mais  aussi-   4335 
tôt  il  s'éteignit,  —  et  vous  verriez  que  chacun  s'escrime  avec  son 


280         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  'N  Amaut  de  Berret  sa  lança  y  brandig 
E  gilet  r  al  moli  ;  mas  no  say  qui  ferig. 
£  fom  tant  grant  la  noiza  e  la  br^^,  be  os  dig, 
Que*l  terra  e  la  ribera  e  Tayga  retendig  ;  iUo 

E  lau[s]  contra  Taltre  aytan  fort  s'enaptig, 
Que  de  sanc  ab  cervelas  la  plaça  ne  buyllig. 
Ont  main[t]  pe  e  maint  bras  debrisset  e  cruyssig. 
E  maynt^  arma  de  cos  aquel  jom  se  partig. 
Qu*eu  say  qui  perdet  Tueyll,  e  so  frayre  morig  ;  4345 

E  maynt  om  s^i  nafreg,  e  mayntz  om  sM  delig, 
fol.  123  r*  E  maynt  orne  sagnava,  e  maynt  cap  sM  obrig, 
E  maynt  ome  fugia,  e  maynt  s'i  espaurig, 
E  tal  y  fo  nafrat  que  z  anc  poyss  no  garig, 
E  tal  portet  garida  qu^al  moli  la  gequig  ;  435o 

Car  mayntz  caver  armât  per  matar  els  yssig. 
E  vengon  tantz  ensemble  que  lo  cam  ne  tremig, 
Si  que  deb  borx  fîigiron  ses  valer  a  Tamig; 
E  dig  o  us.  qu'el  fogir  maynt  ome  y  finig. 
Tant  duret  lo  tribaylls  tro  que'l  joms  escurig,  4355 

Que  venc  la  nuyt  escura,  que  Tus  l'autre  no  vig; 
E  cels  dels  borx  entreron  vencut  e  relequid , 
E  les  mortz  om  ne  ines  e  si  les  sebelig; 
E  puys  fero  la  gayta  tro  Falba  abelig, 

Com  er  acostumat.  436o 

xciy. 

Com  er'acostumat,  tota  nuyt  a  y  ornai 
Gaytavan  per  las  tors  e  per  maynt  verial , 
E  cascun  jorn  yssian  a  la  guerra  canpal , 
E  Is  trabuquetz  brissavan  las  tors  e  maynt  osdal. 
fol.  it3  ¥•  E  quan  venc  en  aost,  que  fa  lo  sobrer  cal»  4365 

A  z  un  jom  de  la  festa  del  sant  espirital, 
De  Sant  Bertolomio  que  per  Dio  sofiric  mal. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         281 
pareil.  —  Et  sire  Arnaud  de  Berret  y  brandit  sa  la^ce  —  et  la  jeta 
contre  le  moulin;  mais  je  ne  sais  qui  il  frappa.  —  Et  la  noise  fut 
si  grande  et  le  bruit,  je  vous  le  dis,  —  que  la  terre  et  la  rivière  et    U4o 
Peau  retentirent;  —  et  Tun  contre  Tautre  s*acharne  si  fort,  —  que 
la  place  bouillonne  de  sang  (mêlé)  avec  cervelles,  —  où  maint  pied 
et  maint  bras  se  brise  et  craque.  —  Et  mainte  ame  de  corps  ce  jour 
se  sépara,  —  vu  que  je  sais  qui  perdit  Tœil,  et  son  frère  mourut;    A3i5 
—  et  maint  honune  s  y  blessa,  et  maint  homme  s'y  détruisit,  —  et 
maint  homme  saignait,  et  mainte  tête  s*y  ouvrit, — et  maint  homme 
fuyait,  et  maint  s*y  épouvanta, — et  tel  y  lut  blessé  qui  jamais  depuis 
ne  guérit,  —  et  tel  porta  défense  qui  la  laissa  au  moulin;  —  car  maint    435o 
chevalier  armé  sortit  pour  les  tuer.  —  Et  ils  vinrent  tant  ensemble 
que  le  champ  en  trembla ,  —  tellement  que  des  bourgs  ils  fuirent 
sans  assister  leurs  amis;  —  et  je  vous  dis  celu,  que  dans  la  fîiite  maint 
homme  y  finit  —  La  tourmente  dura  jusqu'à  ce  que  le  jour  devint    4355 
obscur,  —  que  vint  la  nuit  obscure,  que  Tun  l'autre  ne  vit;  — et  ceux 
des  bourgs  rentrèrent  vaincus  et  délaissés , — et  on  ramassa  les  morts 
et  on  les  ensevelit;  —  et  puis  ils  firent  le  guet  jusqu'à  ce  que  l'aube 
devint  belle,  —  comme  il  était  accoutumé.  4360 


XCIV. 

Comme  il  était  accoutumé ,  toute  la  nuit  jusqu'au  jour  —  ils  guet- 
taient par  les  tours  et  par  mainte  verrière,  —  et  chaque  jour  ils 
sortaient  pour  la  guerre  de  campagne, — et  les  trébuchets  brisaient 
les  tours  et  maint  logis.  —  Et  quand  vint  en  août,  qu'il  fait  la  plus    4365 
grande  chaleur,  —  un  jour  de  la  fête  du  saint  spirituel ,  —  de  saint 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NA?.  36 


282         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Cridego  a  las  armas  borgues  e  menestrai  : 
«  Baros ,  via  Sant  Yaime ,  que'ls  cops  y  son  mortal.  » 
E  correg  a  las  armas  trastot  le  cominal ,  4370 

Borgues  e  cavales  e  trastuit  11  capdal. 
Qui  pren  basto ,  o  maça ,  o  lança ,  o  tinal , 
0  venable  forbit,  ab  asta  de  coral, 
0  escut,  o  bidesta,  o  dart,  o  arc  manal, 
0  pica,  o  rayllo,  guyssarma,  o  destral,  4375 

0  perpuynt ,  o  goi^;era ,  alavesa ,  o  pal , 
Ayssi  que  totz  yssiro  cabe  fora  1  portai. 
E  Is  caves  escridero  cascus  :  «  Da  m  lo  caval.  » 
Laus  metia  sela ,  e  Tautre  lo  peytral. 
E  quant  d'ambas  las  partz  foro  per  cominid ,  k  38o 

Dejus  Folm  de  Sant  Jacme  lo  yoc  fon  y[n]ffernal. 
Lay  auziratz  cridar  :  «  Sancta  Maria ,  val  I  » 
fol.  1 24  r*  E  ferir  laus  Tautre  ab  cor  martirial  ; 

E  viratz  maynt  cayrel  trayre  e  mant  cantal , 

E  lançar  ezcona,  maynt  cayro  revessal,  4385 

E  trayre  maynt  espada  e  maynt  cotel  puynnal; 

E  viratz  n'i  nafrar  e  z  ubrir  cervygal, 

E  viratz  venir  sanc  com  fa  vin  per  canal , 

E  viratz  y  budels  anar  a  no  m'en  cal , 

E  ferir  ses  merce  maynt  cop  descomunal,  hSgo 

E  de  ssanc  ab  cervelas  espandir  pel  pradal. 

E  cels  dels  borx  entrego  tant  yntz  en  lur  logal , 

Que  sul  portai  prumer  foron  totz  per  engal , 

Si  q'us  y  mes  la  seynna  e'I  mostret  lo  seynal, 

E  Tautre  y  feric  d'un  dart  por  cariçal.  4395 

Aqui  viratz  contendre  e  ferir  maynt  vasal , 

E  de  los  murs  lançar  e  trayre  maynt  rocal  ; 

E  viratz  fondeiar  maynt  vilan  desleyal. 

En  la  fontana  Vieylla,  per  la  riba  del  val, 

Anero  cels  dels  borx  ent  al  autre  portai,  4ioo 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  283 

Barthélemi  qui  pour  Dieu  souffiit  mal ,  —  bourgeois  et  ouvriers 
crièrent  aux  armes  :  —  «  Barons ,  allons  à  Saint-Jacques ,  vu  que  les 
coups  y  sont  mortek.  ■  —  Et  tout  le  monde  courut  aux  armes,  —    A 370 
bourgeois  et  chevaliers  et  tous  les  chefe.  —  (Cest  à)  qui  prendra  bâ- 
ton ,  ou  masse ,  ou  lance ,  ou  gom^lin ,  —  ou  épieu  fourbi ,  avec  pique 
de  chêne, — ou  écu,  ou  arbalète,  ou  dard,  ou  arc  de  main,  —  ou    4370 
pique,    ou  raillon,  ou  guisarme,  ou  hache,  —  ou  pourpoint,   ou 
gorgerin,  alavèse,  ou  pieu,  —  en  sorte  que  tous  sortirent  droit  hors 
le  portail. — Et  les  chevaliers  crièrent  chacun  :  «  Donne-moi  le  cheval.  • 
— ^L'un  mettait  la  selle ,  et  Fautre  le  poitrail. — Et  quand  des  deux  côtés    asso 
ils  Auvent  à  la  fois,  — dessous  Forme  de  Saint-Jacques  le  jeu  lut  in- 
fernal.— Là  vous  ouïriez  crier  :  «  Sainte  Marie,  à  Faide  1  »  —  et  frap- 
per Fun  Fautre  avec  cœur  de  martyr;  —  et  vous  verriez  tirer  maint 
carreau  et  maint  quartier  (de  pierre),  — et  lancer  javelot,  maint  car-    4385 
reau  renvei^é ,  —  et  tirer  mainte  épée  et  main  couteau-poignard  ;  — 
et  vous  y  en  verriez  blesser  et  ouvrir  des  cerveaux,  —  et  vous  ver- 
riez venir  le  sang  comme  fait  le  vin  par  canelle ,  —  et  vous  y  verriez 
les  boyaux  aller  au  hasard,  —  et  frapper  sans   miséricorde   maint    4390 
coup  énorme,  —  et  répandre  du  sang  avec  des  cervelles  par  le  gazon. 
— 'Et  ceux  des  boui^  entrèrent  tant  en  avant  en  leur  endroit,  —  que 
sur  le  premier  portail  ils  furent  tous  également,  —  en  sorte  que  Fun 
lui  met  Fenseigne  et  lui  montre  le  signid,  —  et  Fautre  y  frappe  d^un    4395 
dard  par  la  visière.  —  Là  vous  verriez  maint  vassal  combattre  et  frap- 
per, —  et  des  murs  lancer  et  tirer  maint  rocher;  —  et  vous  verriez 
maint  vilain  déloyal  jouer  de  la  fronde. — En  la  fontaine  Vieille,  par 
la  rive  du  val,  —  ceux  des  bourgs  allèrent  jusqu'à  Fautre  portail.  —    4400 
Là  vous  verriez  faire  boucherie  et  étrange  carnage ,  —  déchirer  maint 
pourpoint,  et  rompre  maint  panache;  —  en  la  maison  qui  était  de 
Fabbé  disant  messe ,  —  on  mit  le  feu ,  et  elle  brûla  plus  clair  qu'é- 

36. 


28^1         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

fol.  123  V*  Lay  viratz  far  mazel  et  estrange  camal, 

E  perpuynt  escuysendre,  e  rompre  maynt  cristal; 

E  la  cassa  que  era  de  li  abat  messal , 

Mes  om  foc,  e  cremet  plus  clar  que  z  estadal. 

Entr'el  foc  e  la  flama,  e  la  dolor  e  1  mal,  44o5 

Viratz  donar  e  pendre  e  ronpre  maynt  braçal, 

E  cridar  De  as  ayuda!  e  sagnar  may[n]t  bocal  ; 

E  virât  maynt  cayrel  per  front  e  per  hueyllal, 

E  maynt  omes  rendut  per  lo  camin  real , 

Maynt  pe  e  maynta  cambe  nafrat  pel  nervial.  44io 

Père  Bertran  y  moric,  borgues  molt  cominal  ; 

E  'N  Joban  de  la  Cuba  y  morig  altretal , 

E  d'autres  qu'eu  no  say  lor  nom,  si  Dios  mi  sal. 

E  z  ac  n'i  de  naffratz  a  tôt  descominal; 

E  z  cra  tal  la  cuyta  e  la  dolor  mortal,  44 1 5 

Que  cascus,  d'anbas  partz,  volgra  ser  en  Tosdal, 

E  que  laysseran  be  lo  yox  per  cominal. 

E  z  ab  aquestas  novas  d'anbas  partz  per  engal 
foi.  125  r*  Entrego  per  las  vilas  Tun  san  Tautr  ab  seynal, 

E 1  camp  renias  sagnes  e  la  plaça  U  rosal.  4420 

E  viratz  demandar  meges  e  merescal , 

Estopa  e  blanc  d'ueu,  oli  buyllid  e  sal, 

Enpastres  et  unguens  e  bendas  savenal. 

E  remas  se  la  guerra,  e  fom  mal  le  jomal; 

Mas  les  borcx  ni  Estacha  non  an  regart  ni  'Is  cal  44  a  s 

Que  ja  Is  ricomes  prengan  los  borx  ni  lo  sesal; 

Car  plus  dolentz  estan  que  paubres  d'ospital, 
E  faran  may  tôt  dia. 

XCV. 

E  faran  may  tôt  dia  eUs  vendra  destorber. 

Enpero  cascun  jom  era  grant  lo  chapler,  443o 

E  passet  la  semana  e  1  dimenge  primer. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  285 

chafaud.  —  Entre  le  feu  et  la  flamme  et  la  douleur  et  le  mal,  —    4io5 
vous  verriez  domxer  et  prendre  (des  coups)  et  rompre  maint  bras, — 
et  crier  Dieu  aide!  et  mainte  bouche  saigner; —  et  vous  verriez  maint 
carreau  par  le  front  et  par  les  yeux,  —  et  maint  homme  rendu  par 
le  chemin  royal,  —  maint  pied  et  mainte  jambe  blessés  par  les  nerfs.    a4io 

—  Pierre  Bertrand  y  mourut,  bourgeois  très-connu; — et  sire  Jean  de 
la  Cuba  y  mourut  pareillement,  —  et  d'autres  dont  je  ne  sais  les  noms, 
si  Dieu  me  sauve.  —  Et  il  y  a  des  blessés  de  toute  façon  extraordi- 
naire, —  et  telle  était  la  presse  et  la  douleur  mortelle,  —  que  cha-  44 15 
cun,  des  deux  côtés,  voudrait  être  au  logis,  —  et  qu^ils  laisseraient 
bien  le  jeu  en  commun.  —  Et  sur  ces  entrefaites  des  deux  côtés 
également — ils  entrèrent  par  les  villes,  l'un  et  l'autre,  avec  enseigne, 

—  et  la  campagne  reste  sanglante  et  la  place  et  la  roseraie.  —  Et  vous    44ao 
verriez  demander  médecins  et  maréchaux,  —  étoupe  et  blanc  d'œuf, 
huile  bouillie  et  sel,  —  emfdàtres  et  onguents  et  bandes  de  toile  fine. 

—  Et  la  guerre  cessa,  et  la  joiunée  fut  mauvaise  ;  —  mais  les  bourgs    4i»5 
ni  Eustache  n'ont  pas  préoccupation  et  il  (ne)  leur  soucie  —  que  les 
riches  hommes  prennent  les  bourgs  ni  la  rente  ;  —  car  plus  chagrins 

ils  sont  que  pauvres  d'hôpital, —  et  ils  le  seront  plus  toujours. 


XCV. 

Et  ils  le  seront  plus  toujoiu^s,  et  il  leur  viendra  embarras.  —  Ce-   443o 
pendant  chaque  joiu*  le  carnage  était  grand, —  et  la  semaine  se  passa 
et  le  dimanche  d'abord.  —  Le  prieiu-  de  Saint-Jacques  vint  avec  un 


^' 


286         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Le  prios  de  Sant  Jacme  venc  ab  .j.  compaynner  ; 

E  diss  le  lo  prier,  que  z  es  molt  bel  parler  : 

«  Govemador,  prec  vos ,  pel  seynnor  dreiturer, 

Que  vos  la  nostra  cassa  amparetz  e  '1  moster,  4^35 

E  la  establisscatz  e  qu  en  siatz  claver; 

fol.  125  v**  Qu'els  ricomes  m*an  dich  e  li  fais  cavaler 
Qu'  eli  la  cremaran  e  yra  a  brassier, 
E  demas  que  m  quigego  far  aucire  Tautr'er, 
Per  ço  car  los  blasmava  del  tort  que  fau  sobrer.  »  kkko 

E  d  adonquas  N  Estacha  mandet  li  soudader, 
Don  Fortuynn  Almoravit  y  mandet  tôt  primer, 
Qu  el  establis  la  gleyssa  e  'Is  ambans  e  '1  cloquer. 
E  cridego  a  d  armas  borgnes  e  meynader, 
E  de  cels  de  la  vila  li  menud  e  '1  grosser;  4445 

E  trastotz  d'un  acort  yssigo  pel  terrer, 
E  messo  s  per  la  lissa  e  per  mei  del  sender, 
E  perpresso  la  glessia  senes  tôt  defenser, 
E  messo  sus  la  voûta  le  pendo  seynnaler 
Del  seynnal  d'En  Estacha,  que  z  es  ben  présenter.         445o 
En  la  Navarreria,  que  vigo  '1  capdaler 
Lo  pendo  sus  la  gleyssa ,  agon  grant  cossirer  ; 
E  disso  entre  lor  :  «  Qui  ma)  cerqua  mal  quer; 
Per  qu'es  fols  qui  guerreia  so  seynnor  dreiturer.  » 

r  ia6r^    Enpero  de  las  tors  trazian  li  arquer,  4455 

E  sol  moster  ferigo  .i.  cortes  éscuder  ; 
E  dego'l  tal  per  l'ueyll  d'un  prim  cayrel  d'acer, 
Que  d'aquel  colp  morig  :  d'ont  diss  la  reprover 
Que  non  pod  om  fugir  a  d  ayso  que  Dios  quer. 
E  puyssas  destendet  .j.  malvatz  balester  446o 

E  det  tal  per  l'espalda  d'un  cayrel  esquerrer 
A  z  u  sirvent  qu'estava  dejus  ro[l]m  en  Fonbrer, 
E  fo  aqui  la  quita  e  '1  t[r]abayll  e  '1  chapler. 
E  don  Fortuynno  yssig  e  '1  sieu  bon  seynnorer; 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         287 

compagnon  ;  —  et  le  prieur,  qui  parlait  bien ,  lui  dit  :  —  «  Gouver- 
neur, je  vous  prie,  par  le  Seigneur  légitime,  — que  vous  protégiez    4435 
notre   maison  et  l'église,  —  et  la  mettiez  en  état  et  que  vous  en 
soyez  le  gardien;  —  vu  que  les  riches  hommes  et  les  faux  chevaliers 
m'ont  dit  —  qu'ils  la  brûleraient  et  (qu'elle  s'en)  ira  en  charbons, — 
et  de  plus  qu'ils  pensèrent  me  faire  tuer  l'autre  jour,  —  parce  que  je    uko 
les  blâmais  du  tort  qu'ils  font  outre  mesure.  »  —  Et  alors  sire  Eustache 
manda  les  soldats ,  —  il  commanda  tout  d'abord  à  don  Fortuin  Al- 
moravit  —  qu'il  mît  en  état  l'église  et  les  enceintes  et  le  clocher.  — 
Et  crièrent  aux  armes  les  boiu^eois  et  les  chefs  de  bandes,  —  et  de    4445 
ceux  de  la  ville  les  petits  et  les  grands  ;  —  et  tous  d'un  (  commun  ) 
accord  sortirent  par  le  terrier,  —  et  se  mirent  par  la  palissade  et  par 
le  milieu  du  sentier,  —  et  s'emparèrent  de  l'église  sans  aucune  résis- 
tance, —  et  mirent  siu*  la  voûte  le  pennon  qui  portait  —  les  armoiries    445© 
de  sire  Eustache,  qui  sont  bien  agréables  (à  voir). — En  la  Navarrerie , 
quand  les  chefs  virent  —  le  pennon  sur  l'église ,  ils  eurent  grand  souci  ; 
— et  ils  dirent  entre  eux  :  «  Qui  mal  cherche  mal  veut  ;  —  c'est  pour- 
quoi est  fou  qui  fait  la  guerre  à  son  seigneiur  légitime.  »  —  Pourtant   4455 
des  tours  tiraient  les  archers ,  —  et  sur  l'église  ils  frappèrent  xm  coiur- 
tois  écuyer  ;  —  et  ils  lui  donnèrent  par  l'œil  im  tel  coup  d'un  fin  car- 
reau d'acier,  —  que  de  ce  coup  il  mourut  :  d'où  dit  le  proverbe  — 
qu'on  ne  peut  échapper  à  ce  que  Dieu  veut.  —  Et  puis  un  mauvais    446o 
arbalétrier  détendit  (son  arc)  —  et  donna  par  l'épaule  un  tel  (coup) 
d'im  carreau  maladroitement  tiré,  —  à  un  soldat  qui  était  dessous 
l'orme  à  l'ombre,  — et  là  fut  la  presse,  le  tourment  et  le  carnage.  — 
Et  don  Fortuyn  sortit  et  son  bon  porte-enseigne  ;  — mais  il  ne  trouva    4465 
oncques  personne  qui  sortît  contre  eux  dans  la  campagne.  —  Pourtant 
dans  les  villes  les  pierriers  tiraient ,  —  et  abattaient  les  maisons  et 
les  galeries  et  les  étages  supérieiurs  ;  —  mais  quand  on  prit  l'église , 


288         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Mas  hanc  non  trobet  orne  qu'els  yssis  al  camper.  4465 

Enpero  en  las  vilas  trazian  li  peirer, 
E  derrocavan  cassas  e'is  ambans  e'I  soler; 
Mas  hanc  al  moster  pendre  us  no  fo  defensér, 
Ni  non  yssic  la  for  baron  ni  logader. 

E  tomet  s'en  areyre  a  mant  bon  compaynner  4470 

E  per  le  moster  gardar. 

XCVI. 

E  per  lo  moster  gardar  Furtuynno  y  fo  entratz , 

£1  trabuquet  le  fo  lendema  enbiatz , 
fol  ia6  v"  E  nuyl  jom  non  cesava  la  guerra  a  totz  latz. 

E  quant  venc  .i.  diluns  qu'el  soleils  fo  levatz,  4475 

Lop  dTlrro  s'en  yssic  molt  ben  acompaynnatz  ; 

De  l'autra  part,  que  '1  viro,  fo  y  ben  seynalatz, 

E  yssigo  al  encontre  sos  enemix  cuytatz. 

E'is  torrers  de  las  tors  que  'Is  vigo  entremesclatz, 

Sonego  las  campanas,  e'is  comtz  foron  comatz,  4480 

E  cridego  via  fora!  que  fero  s'  a  tôt  latz, 

Oltra'l  pont  per  las  vinas,  pels  camis  e  pels  pratz. 

E  cridero  a  d  armas  les  menutz  e  'Is  granatz , 

Borgnes  e  menestrals,  caves  e  podestatz; 

Mas  lo  poble  menud  se  fo  apriuneratz,  4^65 

De  la  Navarrerîa  yssigo ,  sapiatz , 

Seynneras  desplegadas  e  pendos  desplegatz  ; 

Sobr  el  pont  de  Sant  Père  de  Ribas  totz  armatz 

S'en  vengo  ab  la  seynna  totz  esem  acordatz. 

E  d  adonquas  yssigo  dels  borx  cavals  armatz,  4490 

fol.  157  r'  E  del  valent  N  Estacha  sos  balestes  prezatz. 

E  quant  foron  la  fora,  lo  joc  fon  entaidatz, 

E  cels  de  la  fugigo,  quant  se  vigon  sobratz, 

Ent  al  pont  on  esta  va  lo  pendo  seynnalatz  ; 

Pero  .i.  balester  se  fon  aderayratz,  4495 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         289 

personne  ne  la  défendit,  —  ni  il  ne  sortit  là  dehors  baron  ni  merce- 
naire. —  Et  il  s'en  retoiuna  (en)  arrière  avec  maint  bon  compagnon    ii?^ 
—  et  pour  garder  Téglise. 


XCVI. 

Et  pour  garder  Féglise ,  Fortuyn  y  fut  entré ,  —  et  le  trébucbet  lui 
fut  le  lendemain  envoyé ,  —  et  nid  jour  ne  cessait  la  guerre  de  tous 
côtés.  —  Et  quand  vint  un  lundi  que  le  soleil  fut  levé ,  —  Lope  d'Erro    4475 
fit  une  sortie,  très-bien  accompagné.  —  De  Tautre  côté,  quand  ils  le 
virent,  il  fut  bien  signalé, — et  ses  ennemis  sortirent  à  sa  rencontre 
avec  empressement.  —  Et  les  toiuriers  des  tours ,  quand  ils  les  virent 
entremêlés,  —  sonnèrent  les  cloches,  et  les  cors  furent  cornés,  —  et    448o 
ils  crièrent  de  tous  côtés  :  Allons,  hors  (d'ici)!  combattons!  —  de 
Tautre  côté  du  pont,  par  les  vignes,  par  les  chemins  et  par  les  prés. 
—  Et  les  petits  et  les  grands  crièrent  aux  armes ,  —  bourgeois  et 
ouvriers,  chevaliers  et  hommes  puissants;  —  mais  le  menu  peuple    4485 
s'approcha ,  —  de  la  Navarrerie  ils  sortirent ,  sachez-le ,  —  enseignes 
et  pennons  déployés;  —  sur  le  pont  de  Saint-Pierre  de  Bibas  tous 
armés  —  ils  s'en  vinrent  avec  l'enseigne  tous  ensemble  d'accord.  — 
Et  alors  sortirent  des  bourgs  chevaliers  armés,  — et  du  vaillant  Eus-    4490 
tache  les  arbalétriers  prisés.  — Et  quand  ils  furent  là  dehors,  le  jeu 
fut  engagé,  —  et  ceux  de  là  fiiirent,  quand  ils  se  virent  battus,  — 
vers  le  pont  où  était  le  pennon  signalé; — mais  un  arbalétrier  se  plaça    44^5 

BUT.   DE   LA  GUERRE  DE  NAT.  3? 


290         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Que  tirava  'Is  cavais ,  dont  ni  ac  may[n]u  piagatz. 

E  d  adonca  .L  borgnes  dei  Bore  fo  s^avantatz, 

E  puyss  vos  di[r]  que  z  el  fu  don  Martin  Crozatz , 

E  broquet  son  cavai  e  fos  aysi  cuitatz 

Qu^el  balester  cuidet  ferir  per  les  costatz;  45oo 

Pero  seguit  le  tant  tro  que  fTo  afirontatz 

Ab  ceis  qu'eran  sul  pont,  don  y  fe  grant  foldatz. 

Miquel  Crozat,  que  vie  son  oncle  aluynnatz, 

Puys  son  cavai  e  cor  entro  a  qu'el  fo  de  latz,     . 

E  diss  :  «  Oncle,  no  sia  fayta  tant  gran  foldatz,  4So5 

Qu'els  balestes  nos  trazo  los  cayrels  ac[e]iratz. 

E  si  moro  'Is  cavais  p  nos  em  apezatz, 

Res  no  nos  pot  deffendre  no  siam  peceiatz; 

fol.  137  v*  Car  els  son  ben  .viij.  cens,  e  nos  duy  asoiatz.  » 

E  ab  aquestas  novas  ii  baro  seynnalatz,  45 lo 

Gels  qu'eran  de  Navarra,  les  bos  e  les  malvatz, 

Conplitz  de  totas  armas  e  ben  apareyllatz, 

De  la  Navarreria  yssigo  acordatz, 

Seynneras  desplegadas  e  ppendos  esvantatz; 

E  van  s^en  passar  Tayga  totz  essem  a  un  clatz,  45 1 s 

E  perprendo  las  vinas  'e  *ls  camis  esfossatz. 

E  cels  dels  bora  tomero  ent  a  los  terminatz  ; 

E  quant  le  pros  N  Estacha  les  vie  si  acordatz, 

Mandet  totz  sos  baros  e  totz  sos  comandatz, 

E  cridet  :  «  A  las  armas,  que  yox  es  aflinatz.  »  453o 

E  z  issic  pels  portais  molt  ben  acompaynnatz. 

La  y  fo  don  Corbaran  e  totz  sos  acostatz, 

E  'Is  borgnes  de  la  vila  per  qui  era  amatz. 

Don  Fortuynn  Almoravit  y  fo  ades  mandatz , 

Car  le  moster  dels  frayres  era  per  el  gardatz.  452  5 

La  y  ac  maynt  cavaler  e  maynt  om  esforçatz , 

fol.  128  r*  E  d'anbas  las  partidas  de  grans  cominaltatz. 
E  les  baros  de  la  foro  s^acoseyllatz , 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  291 
derrière ,— qui  tirait  sur  les  chevaux,  dont  il  y  en  eut  maini  blessé. — 
Et  alors  un  bourgeois  du  Boui^  se  fut  avancé, — et  je  puis  vous  dire 
que  ce  fiit  don  Martin  Croxat,  —  et  il  éperonna  son  cheval  et  fut  si 
pressé  — qu*il  pensa  frapper  l'arbalétrier  par  les  côtés; — toutefois  il  a5oo 
le  poursuivit  jusqu'à  ce  qu'il  fut  en  face  —  de  ceux  qui  étaient  sur  le 
pont ,  en  quoi  il  y  fit  grande  folie.  —  Miquel  Crozat,  qui  vit  son  oncle 
éloigné , — épique  son  cheval  et  court  jusqu'à  ce  qu'il  fiit  à  côté  (de  lui) , 

—  et  dit  :  «  Oncle,  ne  soit  faite  si  grande  folie, — vu  que  les  arbalé- 
triers nous  tirent  les  carreaux  acérés.  —  Et  si  les  chevaux  meurent  et    45o5 
que  nous  soyons  à  pied ,  —  rien  ne  nous  peut  défendre  que  nous  ne 
soyons  mis  en  pièces  ;  —  car  ils  sont  bien  huit  cents ,  et  nous  deux 
nous  sommes  isolés.  » — Et  sur  ces  entrefaites,  les  barons  de  marque,    4510 

—  ceux  qui  étaient  de  Navarre,  les  bons  et  les  mauvais,  —  armés  de 
toutes  pièces  et  bien  équipés, — sortirent  de  la  Navarrerie  d'im  com- 
mun accord, — bannières  déf^oyées  et  pennons  au  vent;  — et  ils  s'en 
vont  passer  l'eau  tous  ensend)le  à  im  cri,  —  et  occupent  les  vignes,  45i5 
et  les  chemins  garnis  de  fossés.  —  Et  ceux  des  bourgs  retournèrent 
jusqu'aux  limites;  —  et  quand  le  preux  sire  Eustache  les  vit  ainsi 
d'accord ,  —  il  manda  tous  ses  barons  et  tous  ses  subordonnés ,  —  et 
cria:  «  Aux  armesl  vu  que  le  jeu  est  fini.  » — Et  il  sortit  par  les  portails,  4530 
très-bien  accompagné.  —  Là  y  fut  don  Corbaran  et  tous  ses  amis,  — 

et  les  bourgeois  de  la  ville  par  qui  il  était  aimé.  —  Don  Fortuyn  Al- 
moravit  y  fut  mandé  incontinent ,  —  car  l'éghse  des  frères  était  par  lui 
gardée.  Là  il  y  eut  maint  chevalier  et  maint  homme  déterminé,  — et  àSaS 
des  deux,  côtés  de  grandes  multitudes.  —  Et  les  barons  de  là  se  furent 
mis  à  tenir  conseil,  —  et  don  Garcia  dit  :  «Barons,  écoutez.  — Je 
crois  que  ceux  des  bourgs  sont  d'accord  pour  ime  bataille;  —  et  si 
nous  l'avons,  c'est  notre  salut;  —  car  mieux  vaut  mort  honorable  que    453o 

vivre  déshonoré.  —  Et  si  à  nous  au^es  tant  de  bonheiu*  est  donné  — 

37. 


292         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  don  Garcia  dîss  :  «  Baros,  si  escoltatz. 
Gels  dels  horx  crei  que  so  de  batayU'  acordatz  ;  453o 

E  si  nos  lo  avem,  es  nostra  salvetatz; 
Gar  mas  val  mortz  hondrada  que  biure  desondratz. 
E  si  a  nos  autres  es  tant  de  astre  donatz 
Que  les  desbaratem,  per  totz  temps  em  hondratz.  » 
E  lo  valent  N  Estacha  fo  se  a  partz  tiratz  4535 

Ap  totz  los  cavales  et  ab  les  borgnes  presatz, 
Ë  diss  lor  :  «  Francs  seynnos,  la  vera  Tnnitatz 
Vol  que  z  uey  nos  véngem  dels  enemix  sobratz 
Que  batayUa  demandan,  que  ya  so  arengatz. 
E  puyss  que  tant  la  volo,  eli  Fauran,  sapchatz.  »  àbho 

E  1  pros  don  Gorbaran  fos  vas  luy  redreçatz, 
E  diss  :  «  Seynnor,  no  sia  fayta  tant  grant  foldatz , 
Qu'  eli  s  teno  por  mortz  e  son  desesperatz.  » 
E  ^N  Estacha  diss  le  :  «  Don  Gorbaran ,  calatz  ; 
fol.  n8  v'  Que  lo  vostre  dapnage  e  F  onta  razonatz.  45A5 

Els  auran  la  bataylla,  certanamen  creatz.  » 
E  'Is  borgnes  e  'Is  caves  vigo  sas  volontatz 
E  disso  :  «  Fasa  se ,  perque  z  a  vos  tant  platz.  » 
E  d  adonquas  trastotz  se  foron  seynnalatz, 
E  fero  se  las  aitz  dels  omes  apeatz^  â55o 

Si  que  d'anbas  las  partz  estavan  pareyllatz, 
Si  que  el  canp  y  ac  caves  noels  levatz. 
Don  Fortuyn  Almoravid  ne  fe  .i.,  sapiatz, 
E  diss  al  pros  N  Estacha  que  fos  sa  pietatz 
En  la  primer  escala  fos  el  aordenatz.  4555 

En  mentre  qu'els  estavan  si  façatz  no  façatz, 
Don  Gorbaran  e  'Is  .xx.  ^  qu'eran  ben  cosseyllatz , 
Disso  al  pros  N  Estacha  :  «  Seynner,  venc  e  os  layssatz. 
Le  secors  es  en  Jaca  e  trastotz  lo  bamatz, 
E  z  er  aysi  dimecres,  o  digo,  sso  sapchatz;  456o 

E  puyss  que  tant  lonc  temps  es  per  nos  esperadz, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         293 

que  nous  les  mettions  en  déconfiture,  pour  toujours  nous  sommes 
honorés.  »  —  Et  le  vaillant  sire  Eustache  se  lut  tiré  à  part  —  avec    4535 
tous  les  chevaliers  et  avec  les  boiu^eois  prisés ,  —  et  leur  dit  :  «  Francs 
seigneurs ,  la  vraie  Trinité  —  veut  qu'aujourd'hui   nous  nous  ven- 
gions des  ennemis  oigueilleux  —  qui  demandent  bataille,  vu  que 
déjà  ils  sont  alignés.  —  Et  puisque  tant  ils  la  veident,  ils  l'auront,    ^^^o 
sachez-ie.  •— Et  le  preux  don  Corharan  se  fut  redressé  vers  lui ,  —  et 
dit  :  «  Seigneiu*,  que  si  grande  folie  ne  soit  pas  faite , — vu  qu'ils  se  tien- 
nent pour  morts  et  sont  désespérés.  » — Et  sire  Eustache  lui  dit  :  «  Don 
Corbaran ,  taisez-vous  ; — vu  que  vous  parlez  à  votre  préjudice  et  à  votre    ^^^^ 
honte. — Ils  auront  la  bataille,  certainement  croyez(-le).  » — Et  les 
bourgeois  et  les  chevahers  virent  ses  volontés  —  et  dirent  :  «  Que 
cela  se  fasse,  puisque  cela  vous  plaît  tant.  »  —  Et  alors  tous  se  furent 
rangés  sous  les  enseignes , — et  se  firent  les  lignes  des  hommes  à  pied ,    ^^^° 
—  en  sorte  que  des  deux  côtés  ils  étaient  appareillés,  —  et  que  dans 
la  campagne  il  y  eut  de  nouveaux  chevaliers  levés.  —  Don  Fortuyn 
Almoravid  en  fit  un ,  sachez(-le) , —  et  il  dit  au  preux  sire  Eustache  qu'il 
fût  (de)  sa  bonté  —  (qu')en  la  première  compagnie  il  fût  rangé. —    4555 
Pendant  qu'ils  étaient  ainsi  faites  ne  faites  pas,  —  don  Corharan  et 
les  vingt,  qui  étaient  de  bon  conseil,  —  dirent  au  preux  sire  Eustache  : 
«  Seigneur,  venez  et  retirez-vous.  —  Le  secours  est  à  Jaca  avec  tous 
les  barons, —  et  ils  seront  ici  mercredi,  ils  le  disent,  sachez-le; — et    456o 
puisque  si  longtemps  il  est  par  nous  attendu  —  attendons- le  trois 
jours,  et  ce  sera  grand  salut,  — vu  qu'ils  voudraient  plutôt  être  morts 
que  ruinés.  » — •  Maintenant,  a  dit  sire  Eustache ,  je  connais  que  vous 
me  couvrez  de  honte,  —  et  je  connais  que  vous  autres  vous  m'aban- 
donnez tout  à  fait,  —  et  je  croirai  le  conseil;  pourtant  je  suis  bien    4565 
forcé.  »  —  Et  ib  dirent  au  peuple  :  «  Barons,  rentrez.  »  — L'un  rentrait 
pénétré  de  douleur,  et  l'autre  très-blessé. — Et  les  traîtres  de  là  eiu^ent 


294 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Esperem  le  âij.  joms,  e  z  er  grant  salvetatz, 
fol.  139  r"  1  [Q]ueli  voldrian  esser  may  morU  que  resillatz, 
«  [ A]ra ,  sa  diiz  N  Estacba ,  conoc  que  m  aontatz , 
[E]  conosc  que  vos  autres  dei  tôt  mi  desparatz, 
[E]  creyray  le  cosseyll;  pero  ben  so  forçatz.  » 
[E]  mandero  al  poble  :  «  Baros,  si  von  yntratz.  » 
[L']us  nintrava  dolens,  e  Tautre  molt  plagatz. 
[E]  les  trachos  de  la  ago  los  gins  giratz , 
[Q]ue,  quant  s'en  entravas,  que  fossan  acolpatz. 
[E]  quan  els  s'en  entravan,  l'engen  fom  desparatz, 
[E]  det  la  peyra  en  loc  que  no  fo  us  tocatz; 
[E]  Tautra  det  en  l'ayga,  car  cel  qu'es  Trinitatz 
[E]sgarda  la  dreitura  e'I  tortz  e  los  pecatz. 
E  Dios  amet  N  Estacba,  car  no  y  fom  cops  donatz 
[E]b  borx;  que  traycio  va  e  corr  alotz  latz  : 
[P]er  que  s  fa  bon  gardar. 

XCVU. 

fol.  139  v""  ^  Perque  s  fa  bon  gardar  entre  algunas  gens, 
E  quar  els  s'en  entrero,  fero  saviamens; 
Car  la  bataylla  fora  folia  et  nossens. 
E  passet  aquel  jom  e  segon  yssamens, 
E  lo  terz  ;  mas  to[t]  yom  era  lo  cbaplamens. 
E  quan  avenc  al  cart,  qu'el  jom  fom  resplandens, 
Le  seynnor  de  Beu  Juec,  N  labert,  qu'es  moh  valc 
Conestable  de  França  e  dels  eretamens, 
Dfe  qui  es  Mont  Ferrant  >  que  ab  Clarmon  es  teneni 
Entr'el  e  '1  com  d'Artes,  que  z  ams  .ij.  son  parens, 
Amenego  las  ostz  ab  mantas  bêlas  gens. 


4Ô65 


4570 


4575 


4S8o 


4585 


^  Dans  toute  cette  page  les  initiales  man- 
quent. Entre  les  feuillets  laS  et  lag,  il 
parait  en  manquer  un ,  qui  semble  avoir 
été  cuopé. 


*  Le  P  renferme  un  écu  d  or,  dont  les 
autres  détails  héraldiques  ont  disparu. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         295 

retourné  les  engins,  —  de  sorte  que,  quand  ils  rentraient,  ils  fussent 
firappés.  —  Et  quand  ils  rentraient,  Tengin  fiit  désemparé,  —  et  la  4570 
pierre  donna  dans  un  endroit  (tel)  que  ne  fut  un  seid  touché;  —  et 
Tautre  donna  dans  Teau,  car  celui  qui  est  Trinité — considère  la  droi- 
ture et  le  tort  et  les  péchés.  — Et  Dieu  aima  sire  Eustache,  car  coup  45^5 
n'y  fat  pas  donné  —  dans  les  bourgs  ;  vu  que  trahison  va  et  court  de 
tous  côtés  :  —  c'est  pourquoi  il  fait  bon  se  garder. 


xcvn. 

C'est  pourquoi  il  fait  bon  se  garder  entre  aucunes  gens , — et  par- 
ce qu'ils  rentrèrent,  ils  firent  sagem^at; — vu  que  la  bataille  serait  folie  ^sso 
et  non  sens. — Et  ce  jour  (se)  passa  et  (le)  second  pareillement, —  et 
le  troisième;  mais  toujours  le  combat  avait  lieu. — Et  quand  vint  au 
quatrième,  que  le  jour  fat  resplendissant, — le  seigneur*^  £eaujeu, 
sire  Imbert ,  qui  est  très-vaillant  -^-,  connétable  de  France  et  des  pos-  4535 
sessions ,  —  à  qui  est  Montferrant,  qui  avec  Clermont  est  tenant,  — 
entre  lui  et  le  comte  d'Artois ,  vu  que  tous  deux  sont  parents , —  ame- 
nèrent les  troupes  avec  maintes  belles  gens.  —Là  y  fat  don  Gaston, 


296         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Lay  y  fu  don  Gaston ,  qu'es  de  gerra  sabens , 

E  4  valent  com  de  Fuis,  de  guerregar  ardens,  4590 

E  1  comte  d'Armaynnac ,  gayilart  e  z  avinens , 

E  com  de  Pereguerc,  savis  e  conoyssens, 

fol.  i3or^  E  'N  Jorda  de  Yila  e  sos  filtz  yssamens, 

E  'N  Cicart  de  Montauyt  [sic),  Jordan  de  Rabastens, 

E  1  seynne  de  Caimont,  e  1  seynne  de  Berens;  ASgS 

E  fo  y  Ramon  Roger,  de  Lanays  En  Ciimens, 

E  1  viscoms  d'Aviiar,  e  1  seynne  de  Tonoens; 

Bertran  de  Cardeyilac  y  fo  apertamens, 

E  1  seynne  de  Navayila ,  que  z  es  be  atendens , 

E  maynt  bon  cavaler,  maynt  ricom  yssamens.  4600 

Lay  viratz  may[n]t  pendo  e  may[n]t  eime  luzens, 

E  maynta  bêla  seynna  e  may[n]tz  cavals  correns, 

E  may[n]tz  nobles  escutz  on  era  rau[r]s  flamens, 

May[n]ta  bêla  loriga,  maynt  capel  luzens. 

E  vengo  vas  la  vila  totz  acordadamens;  46o5 

Mas  ,i.  mesag'anet  ent  a  els  bores  molt  correns. 

Dire  al  pros  N  Estacha  que  saubes  certanamens 

Quel  valent  com  d'Artes  era  aqui  pressens, 

E  1  seynne  de  Beu  Juec  e  des  baros  gransmens. 

E  dadonquas  N  Estacha  fon  el  cor  molt  jauzens,  46 10 

fol.  i3o  v*"  E  mandet  parlamens  dedintz  en  Santz  Laiurens, 

E  cels  dels  borxs  y  venguon  trastotz  cominalmens; 

E  'N  Estacha  lor  diss  :  «  Barons,  hieu  so  sabens 

Quel  secors  aurem  huey  ses  plus  alongamens, 

E  prendrem  la  vengança  dels  trachos  mescrezens.  46 1 5 

E  z  anem  nos  dinnar  tost  e  delivramens, 

E  puyss  yscam  la  fora  trastotz  cominalmens , 

E  yrem  al  encontre  faire  totz  hondramens, 

E  si  los  mostrarem  les  millos  entramens.  » 

E  totz  disso  :  «  Seynnor,  platz  nos  e  n  em  plazens.  »        4630 

E  quant  foro  dinnat,  cridego  autamens  : 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         297 

qui  est  savant  (  en  fait)  de  guerre ,  —  et  le  vaillant  comte  de  Foix ,  ardent    4 690 
de  guerroyer,  —  et  le  comte  d'Armagnac ,  brave  et  avenant ,  —  et  le 
comte  de  Périgord,  sage  et  rempli  de  connaissances,  —  et  sire  Jor- 
dan de  risle  et  son  fils  pareillement,  — et  sire  Cicart  de  Montaut, 
Jourdan  de  Rabastens,  —  et  le  seigneur  de  Caumont,  et  le  seigneur    4595 
de  Bérenx;  —  et  y  fut  Raymond  Roger,  sire  Qément  de  Lanays,  — 
et  le  vicomte  d'Avilar,  et  le  seigneur  de  Tonneins;  —  Bertrand  de 
Cardeillac  y  fut  ouvertement,  —  et  le  seigneur  de  Navailles,  qui 
(s'jattend  (à)  bien  (faire) , — et  maint  bon  chevalier,  maint  riche  homme    4600 
pareillement.  —  Là  vous  verriez  maint  pennon  et  maint  heaiune 
luisant,  —  et  mainte  belle  enseigne  et  maints  chevaux  courants,  — 
et  maints  nobles  écus  où  l'or  flamboyait,  —  mainte  belle  cuirasse, 
maint  chapeau  luisant.  —  Et  ils  vinrent  vers  la  ville ,  tous  d'accord  ;    46o5 

—  mais  un  messager  alla  vers  les  bourgs  (en)  courant  fort,  —  dire 
au  preux  sire  Eustache  qu'il  sût  certainement  —  que  le  vaillant 
comte  d'Artois  était  ici  présent,  —  et  le  seigneur  de  Beaujeu  et 
nombre  de  barons.  — Et  alors  sire  Eustache  fut  au  cœur  très-joyeux,    ^610 

—  et  il  convoqua  (un)  parlement  dans  Saint- Laurent,  —  et  ceux 
des  bourgs  y  vinrent  tous  ensemble;  —  et  sire  Eustache  leur  dit  : 
«Barons,  je  suis  sachant  —  que  nous  aurons  le  secours  aujourd'hui 
sans  plus  de  retard,  —  et  nous  prendrons  vengeance  des  traîtres  461 5 
mécréants.  —  Et  allons- nous( -en)  diner  tôt  et  lestement,  —  et  puis 
sortons  là  dehors  tous  ensemble,  —  et  nous  irons  à  (leiur)  rencontre 
faire  tout  (genre  d')honneur,  —  et  nous  leiu*  montrerons  les  meil- 
leures entrées.  »  —  Et  tous  dirent  :  «  Seigneur,  il  nous  ^laît  et  nous 

en  sommes  satisfaits.  » — Et  quand  ils  eurent  dîné,  ils  crièrent  haute-    ^cjo 
ment  :  —  «  Barons,  tous  aux  armes!  prenez  les  hamois,  —  que  le 
père  ne  reste  pas  pour  le  fils  ni  le  parent.  »  —  Et  le  vaillant  sire  Eus- 
tache sortit  premièrement ,  —  et  les  trompettes  et  les  clairons  et  le 

HIST.   DE  LA   GUERRE   DE   NAT.  38 


298         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE, 

t  Baros  ^  totz  a  las  armas  I  prenetz  los  gamimens , 
No  remaynga  lo  payre  pel  fil  ni  lo  parens.  » 
E  lo  valent  N  Estacha  yssic  primeramens, 
E  '1  iFompados  e  Is  grayles  e  lo  com  retindens,  46a5 

E  puys  cels  de  la  vila  ab  joy  alegramens  ; 
E  z  anego  vas  lor  per  los  camis  batens, 
E  lay  endreit  Bnislada  ont  la  roca  pendens, 
fol.  i3i  r*  Fo  venguda  la  ost  e  los  amescamens. 

E  z  eli ,  quant  le  viro ,  cuyego  certanamens  â63o 

Que  fussan  les  ricomes  e  els  traydos  fayllens. 

E  conestable  diss  :  «  Be  soy  el  cor  yauzens , 

Comte  d'Artes,  e  vos,  siatz  oyssamens, 

Que  la  bataylla  vem  dels  enemixpuynnens, 

E  z  eu  vei  qu'eli  veno  per  los  camîs  sayllens.  -  4635 

En  mentre  carnescavan  les  primes  rengamens, 

Us  cavalers  lor  diss  :  «  Be  parlam  pregamens, 

Que  z  ayso  es  N  Estacha  e  les  borx  defendens.  » 

E  lay  on  se  conego,  escridero  fortmens. 

La  yoya  el  solatz  fom  grantz  el  bayssamens.  kHo 

E  si  no  fos  tan  vespres,  crezatz  certanamens 

Que  la  bataylla  s  daria ,  o  fos  folia  o  sens  ; 

Mas  ben  s'en  penedero  de  las  vetz  puys  .v.  cens. 

E  partigon  las  ostz  e  preso  tendamens  ; 

Mas  faitz  y  fom  baratz.  4645 

XCVffl. 

Mas  faytz  y  fom  baratz,  si  Jhesu  Christ  m'ampar; 
fol.  i3i  ¥•  Que  can  avenc  la  nuyt  que  ^volgo  atendar, 
Le  valent  com  d'Artes  fero  asetjar 
E  luec  on  negus  om  no  dévia  pasar, 

E  z  ap  luy  com  de  Fuys,  gayllatz  per  guerregar,  A65o 

Lay  dedintz  Sancta  Clara  anego  albergar, 
E  1  seynne  de  Beam  anet  se  repayrar 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         299 

cor  retentissant,  —  et  puis  ceux  de  la  ville  avec  joie  allègrement;  —    4625 
et  ils  allèrent  vers  eux  par  les  chemins  battus ,  —  et  là  vers  Bruslada 
où  la  roche  (est)  pendante, — Farmée  fut  venue  et  les  harnachements, 
—  Et  eux  quand  ils  les  virent,  ils  crurent  certainement  —  que  ce    a 63a 
fussent  les  riches  hommes  et  les  traîtres  félons. — Et  le  connétable  dit  : 
«  Je  suis  bien  joyeux  au  cœur,  —  comte  d'Artois ,  et  vous ,  soyez(-le) 
pareillement ,  —  vu  que  nous  voyons  le  corps  d'armée  des  ennemis 
s^avançant,  —  et  je  vois  qu'ils  viennent  galoppant  par  les  chemins.  »    6635 
— Pendant  que  les  premiers  rangs  se  harnachaient, — un  chevaUer 
leur  dit  :  «  Nous  paiions  bien  niaisement, — vu  que  c'est  sire  Eustache 
et  les  bomrgs  qui  se  défendent.  »  — Et  là  où  ils  se  reconnurent,  ils 
crièrent  fortement.  —  La  joie  et  le  plaisir  et  l'embrassement  lurent    A64o 
grands. —  Et  s'il  ne  fiit  pas  si  tard,  croyez  certainement  —  que  la 
bataille  se  hvrerait,  (que  ce)  fiit  fohe  ou  sens;  —  mais  plus  de  cinq 
cents  s'en  affligèrent  bien  des  fois. — Et  les  troupes  se  séparèrent  et 
prirent  logement;  —  mais  il  y  fut  fait  tromperie.  4645 


xcvm. 

Mais  il  y  fiit  fait  tromperie,  si  Jésus-Christ  me  protège;  —  vu 
que  quand  arriva  la  nuit  qu'ils  voidurent  camper,  —  le  vaillant  comte 
d'Artois  ils  furent  placer  —  en  (un)  lieu  où  nul  honmie  ne  devait 
passer,  —  et  avec  lui  (le)  comte  de  Foix,  brave  pour  faire  la  guerre.  465o 
—  Là  dans  Sainte -Claire  ils  allèrent  loger,  —  et  le  seigneur  de 
Béam  alla  se  retirer  —  à  Saint-Pierre  de  Ribas  visiter  les  dames ,  — 

38. 


300         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

A  Sant-Peyre  de  Ribas  las  dona[s]  vessîtar, 

E  las  otz  de  Tolosa  comencego  d'anar 

Endreit  Sant  Cibrian  e  las  tendas  parar.  4655 

E  puyss  vos  di[r]  de  cert  e  sobr  els  santz  yurar 

Que  z  anc  plus  bêla  gent  no  pogr'om  ajustar  ; 

Enpero  cels  que  fu  als  setis  devisar, 

A  don  Garcia  fe  molt  grant  senblant  d'amar; 

Car  lo  cami  rumeu  layssego  asolar,  466o 

Si  c'om  podia  fugir  senes  tôt  contrastar. 

E  senblet  ben  baratz ,  e  pareg  al  obrar, 

Car  lo  pas  leysset  om  que  s  degra  meyltz  gardar; 

Mas  lo  valent  N  Estacha  y  mes  be  son  p[u]ynnar; 

fol.  i32  r*  Pero  no  li  valc  gin  ni  força  ni  parlar.  4665 

E  los  ornes  dels  borx  si  Fanego  pregar 
Que  1  plagues  qu'el  donassen  aquel  pas  a  gardar. 
E  z  estet  se  la  ost  ses  mavr^  e  sses  mudar. 
E  1  valent  conestable  de  Franc  anet  gardar, 
Ab  N  Estacha,  las  ostz  e  lo  gayt  reveyllar.  4670 

E  qui  qui  s  fus  de  Fost,  el  anet  enbiar 
Message  a  don  Garcia  que  pesses  del  anar; 
Pero  be  say  qui  es ,  mas  no  lo  vuyll  nommar .' 
Don  Garcia,  que  auzic  lo  message  parlar, 
Disso  a  don  Gonçalvo  que  z  avi'  a  duptar.  4675 

E  'Is  baros  e  'Is  ricomes  anego  s  cosseyllar. 
E  parlet  don  Garcia  :  «  Seynnos,  que  puyrem  far.^ 
Si  remanem  aysi ,  no  podem  escapar. 
Tan  grandas  son  las  ostz  que  no  fa  d^albirar, 
E  no  say  on  dyables  s'anego  amassar.  468o 

E  yscam  non  esta  nuyt  e  pessam  del  salvar, 
E  veiam  de  las  claus  si  las  nos  voldran  dar; 

fol.  i3a  V*  E  si  nos  las  avem,  'anem  o  tôt  trencar.  » 
Enpero  en  la  vila  se  saup  aquest  parlar, 
E  viratz  els  portais  cubas  e  fustz  gitar,  '  4685 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         301 

et  les  troupes  de  Toulouse  commencèrent  à  aller  —  vers  Saint-Cy- 
prien  et  à  préparer  les  tentes.  —  Et  je  puis  vous  dire  certainement    d655 
et  jiu*er  sur  les  reliques  —  que  jamais  plus  belle  gent  on  ne  pourrait 
rassembler;  —  néanmoins  celui  qui  ftit  pour  déterminer  les  places, 

—  à  don  Garcia  fit  très-grand  semblant  d'amitié  ;  —  car  le  chemin 

des  pèlerins  ils  laissèrent  isoler,  —  tellement  qu'on  pouvait  fuir  sans    4660 
aucune  résistance.  —  Et  ce  sembla  bien  tromperie,  et  il  parut  à 
l'ouvrage ,  —  car  on  laissa  le  passage  qui  devrait  être  le  mieux  gardé  ; 

—  mais  le  vaillant  sire  Eustache  y  mit  bien  son  zèle  ;  —  toutefois 
ruse  ni  force  ni  paroles  ne  lui  furent  d'aucune  utilité.  —  Et  les  4665 
honunes  des  bourgs  l'allèrent  prier  —  qu'il  lui  plût  qu'ils  lui  don- 
nassent ce  passage  à  garder.  —  Et  l'armée  resta  sans  bouger  et  sans 
changer  (de  place).  —  Et  le  vaillant  connétable  de  France  alla  regar- 
der,  —  avec  sire  Eustache,  les  troupes  et  réveiller  le  guet.  — Et  qui  4670 
que  ce  fût  de  l'armée,  il  alla  envoyer — messager  à  don  Garcia  (pour) 
qu*il  pensât  à  aller,  —  pourtant  je  sais  bien  qui  il  est,  mais  je  ne 
veux  pas  le  nommer.  —  Don  Garcia,  qui  ouït  le  messager  parler, 

—  dit  à  don  Gonçalvo  qu'il  (y)  avait  à  craindre.  —  Et  les  barons  et    4675 
les  riches  hommes  allèrent  tenir  conseil , — et  parla  don  Garcia  :  «  Sei- 
gneiu's,  que  pourrons-nous  faire?  —  Si  nous  restons  ici,  nous  ne 
pouvons  échapper.  —  Tant  grandes  sont  les  troupes,  qu'on  ne  se 
l'imagine  pas,  —  et  je  ne  sais  où  (les)  diables  allèrent  s'amasser.  —    4680 
Et  sortons  cette  nuit  et  pensons  à  nous  sauver,  —  et  voyons  s'ils 
nous  voudront  donner  les  clés;  —  et  si  nous  ne  les  avons,  allons  tout 
trancher.  »  —  Toutefois  dans  la  ville  se  sut  ce  propos,  —  et  vous 
verriez  jeter  aux  portails  cuves  et  bois  —  et  pierres  et  quartiers  (de    4685 
pierre),  et  barricader  les  portails;  —  mais  aucuns  de  la  ville  savaient 
toute  Taffaire. — Et  quand  les  riches  hommes  virent  barricader  les 
portes, — don  Gonçalvo  commanda  (et  dit)  :  «  Barons,  tous  à  l'assaut. 


302         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  peyras  e  quintals,  e  1s  portais  eobarrar; 
Mas  alcus  de  la  vila  sabian  tôt  lafar. 
E  quant  vigo  Is  ricomes  los  portais  enpacfaar, 
Don  Gonçalvo  ma[n]det  :  «  Baros,  totz  al  balar, 
E  z  alumar  las  torchas,  prene  os  al  dançar,  4690 

E  prendretz  de  la  vila  cels  qu'i  puyretz  trobar. 
E  cridatz  autamentz,  c^om  non  entenda  son  par; 
E  z  entr'el  chant  e  '1  brut  que  faretz,  e'I  cridar, 
Nos  yrem  als  portais  las  portas  peciar.  » 
Aysi  fu  fayt  e  dit  côm  vos  auzetz  contar;  4^95 

E  quant  venc  a  roatinas  que  la  gent  fu  colcar, 
Foro  a  semeteri  las  portas  desgontar 
Del  portai ,  e  z  issiro  ses  cop  prendre  e  dar. 
Cavales  e  borgnes  ne  viratz  devalar, 

E  don  Pascal  Beaça,  que  no  y  fa  a  layssar,  4700 

fol.  1 33  r»  E  tôt  cels  que  per  el  avian  re  a  far. 
Aqui  viratz  (ugir  e,  prendre  e  trossar, 
E  z  a  la  Magdalena  foro  lo  pont  passar  ; 
E  quant  cels  de  la  vila  les  ne  vigo  anar, 
Lay  auziratz  dolor  e  playnner  e  plorar,  4705 

E  ferir  per  las  caras  e  pels  cabels  tirar, 
E  dir  :  t  Sancta  Maria,  sias  nos  en  enpar.  » 
Pero  aquel  fu  savis  que  s  pesset  de  salvar; 
Mas  be  os  puyss  dir  que  molt  no  s  podi^  alegrar; 
Ca  ço  qu  avian  puynnat  totz  temps  en  gadaynnar,  47 1  o 

Layssavan  el  repayre  que  s  degran  avitar. 
E  quan  venc  lendetna,  que  yom  fom  bel  e  clar, 
Cridego  :  «  A  las  armas  !  baros ,  trastotz  armar.  » 
Lay  pogratz  auzir  tronpar  e  campanas  sonar, 
E  grayles  e  naBls  e  tamboretz  tocar,  4715 

Si  que  anbas  las  ostz  fazian  ressidar. 
Lay  viratz  prendre  lanças  e  cavals  cubertar, 
E  tantost  mètre  selas  e  fermamentz  singlar, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE,         303 

— et  allumez  les  torches,  mettez-vous  à  danser, — et  vous  prendrez  de    4690 
la  ville  ceux  que  vous  pourrez  trouver.  —  Et  criez  hautement ,  qu'on 
n'entende  pas  son  pareil;  —  et  pendant  le  chant,  le  bruit  et  les  cris 
que  vous  ferez ,  —  nous  irons  aux  portails  mettre  les  portes  en 
pièces.  »  —  Ainsi  fut  fait  et  dit  conmie  vous  entendez  conter;  —  et    4695 
quand  vint  à  matines  que  la  gent  lut  se  coucher,  —  ils  furent  au 
cimetière  arracher  des  gonds  les  portes  —  du  portail ,  et  ils  sortirent 
sans  coup  prendre  ni  donner.  —  Chevaliers  et  bourgeois  vous  en 
verriez  descendre,  —  et  don  Pascal  Beaça,  qu'il  ne  faut  pas  oublier,    4700 
—  et  tous  ceux  qui  poiu*  lui  avaient  (quelque)  chose  à  faire.  —  Là 

vous  verriez  fiiir  et  prendre  et  charger, — et  à  la  Magdeleine  ils  furent 

» 

passer  le  pont;  —  et  quand  ceux  de  la  ville  les  virent  s'en  aller,  — 
là  votis  ouïriez  douleur  et  se  plaindre  et  pleiu^er,  —  et  se  frapper    4700 
par  la  face  et  par  les  cheveux  se  tirer,  —  et  dire  :  «  Sainte  Marie, 
soyez  notre  protectrice.  »  —  Pourtant  celui-là  fut  sage  qui  pensa  à  se 
.sauver;  —  mais  bien  je  vous  puis  dire  qu'il  ne  pouvait  pas  beaucoup 
se  réjouir;  —  cai*  ce  qu'ils  s'étaient  toujours  eflForcés  de  gagner,  —    4710 
ils  (le)  laissaient  au  logis  qu'ils  devraient  habiter.  —  Et  quand  vint 
le  lendemain,  que  le  joiu*  fut  bel  et  clair,  —  ils  crièrent:  «  Aux  armes! 
barons,  (allez)  tous  (vous)  armer.  »  —  Là  vous  pourriez  ouïr  résonner 
les  trompettes,  et  les  cloches  sonner,  —  et  jouer  des  clairons  et 
des  cors  et  des  tambours,  —  tellement  qu'ils  faisaient  réveiller  les    4715 
deux  armées.  —   Là   vous  verriez  prendre    des  lances    et  mettre 
des  couvertures  sur  des  chevaux,  —  et  aussitôt  mettre  des  selles 
et  fermement  (les)  sangler,  —  et  ceindre  mainte  épée,  et  maint  che- 
valier  monter  (  à  cheval  ) ,   —    et  vous  verriez  les  goujats  brider 
les  roussins;  —  et  vous  verriez  déployer  mainte  noble  enseigne,    47^0 
—   et  prendre   mainte  masse,   et  maint  homme   chevaucher,  — 
et  prendre  maint  épieu  et  maint  heaume  bel  et  clair,  —  et  vêtir 


304  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

fol.  i33  v"  E  cinner  maynt  espada,  e  maynt  caver  montar, 

E  viratz  al  trotes  les  rocis  enfrenar;  4710 

E  viratz  maynta  nobla  seynnera  desplegar, 

E  may[n]ta  maça  pendre,  e  mayntz  om  cavalgar, 

E  pendre  maynt  espieu  e  maynt  elm  bel  e  clar, 

E  vestir  maynt  perp[u]ynt ,  e  camberas  cauçar. 

E  fom  tant  grant  la  noyza  e  '1  crit  e  lo  trompar,  4715 

Que  la  terra  e  Tayga  comencet  de  trembiar. 

E  'i  seynnor  de  Beu  Juec  anet  lor  ordenar 

La  prumera  bataylla  qui  la  yria  dar. 

E  z  ap  aquestas  novas  lo  breuUe  s  va  levar 

Que  en  la  Navaireria  s'en  podian  entrar,  4730 

Car  no  y  a  negun  omme  que  Tause  esperar  ; 

Que'ls  caves  e  Us  borgnes  que  podian  mandarr 

So  yssitz  de  la  vila  ap  trastot  lor  afar. 

E  d  adonquas  les  viratz  pels  portais  entrar, 

E  z  intrego  dedintz  ses  cop  pendre  ni  dar.  4735 

Lay  viratz  pendre  cassas,  e  z  ornes  lanceiar, 

fol.  i34  r'  E  z  ubrir  maynta  arca  e  maynt  celer  trencar, 
Maynta  bêla  donzela  retenir  e  menar, 
E  maynta  bêla  rauba  pendre  e  z  ensacar, 
E  maynt  bon  sil  hubrir,  maynta  cassa  cremar,  4740 

E  may[n]ta  bona  hucha  del  tôt  descadenar^ 
E  can  ago  la  vila  a  trastot  lor  mandar, 
Entrego  en  la  gleysa,  ont  pogueratz  trobar 
Tôt  Faver  de  la  vila  e  '1  mil  lor  e  '1  plus  car. 
Lay  viratz  les  sirventz  de  pe  mal  remenar.  4745 

Aqui  viratz  hubrir  cayssas  e  debrissar, 
E  cervelas  espandre  e  caps  encarterar, 
E  domnas  e  donzelas  malamentz  malmenar, 
E  z  al  santz  crucifix  la  corona  raubar, 
E  las  lampas  d'argent  pendre  e  z  amagar,  4760 

E  las  cayssas  hubrir,  e  las  vertutz  ostar. 


HIST0IRJ8  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         305 

maint  pourpoint  e^.  chausser  jambières.  —  Et  fut  si  grand  le  bruit 
et  le  cri  et  le  retentissement  des  trompettes,  —  que  la  terre  et  Feau    4725 
commencèrent  à  trembler.  —  Et  le  seignem:  de  Beaujeu  alla  leur 
ordonner  —  la  première  compagnie  qui  là  irait  donner.  —  Et  sur 
ces  entrefaites  le  bruit  va  se  lever  —  qu'en  la  Navarrerie  ils  pou- 
vaient entrer,  —  car  il  n'y  a  aucim  homme  qui  ose  Tattendre;  —    4730 
vu  que  les  chevaliers  et  les  bourgeois  qui  pouvaient  commander  — 
sont  sortis  de  la  ville  avec  toute  leur  affaire.  —  Et  alors  vous  les  ver- 
riez entrer  par  les  portails,  —  et  ils  entrèrent  dedans  sans  coup 
prendre  ni  donner.  —  Là  vous  verriez  prendre  maisons,  et  percer    4735 
hommes  à  coups  de  lances ,  —  et  ouvrir  maint  coffre  et  briser  maint 
cellier,  —  retenir  et  emmener  mainte  belle  demoiselle, — et  prendre 
et  mettre  en  sac  mainte  belle  robe,  —  et  ouvrir  maint  bon  silo, 
brûler  mainte  maison,  —    et  forcer  complètement  mainte   bonne    4740 
huche.  —  Et  quand  ils  eiu'ent  la  ville  à  tout  leiu*  conmiandement , — 
ils  entrèrent  en  Téglise,  où  vous  pourriez  trouver  —  tout  l'avoir  de 
la  ville  et  le  meilleur  et  le  plus  cher.  —  Là  vous  verriez  les  soldats 
de  pied  mal  se  démener. — Là  vous  verriez  ouvrir  et  briser  caisses, —    4745 
et  répandre  cervelles  et  mettre  têtes  en  quartiers,  —  et  malement 
malmener  dames  et  demoiselles,  —  et  au  saint  crucifix  dérober  la 
couronne, — et  prendre  et  cacher  les  lampes  d'argent, — et  là  ouvrir    4760 
des  chftsses,  et  ôter  les  reliques, —  et  voler  les  calices  et  les  croix  et 
les  autels  ;  —  et  vous  verriez  prendre  maint  drap  et  dépouiller  les 
femmes.  —  Et  les  traîtres  qu'on  pouvait  trouver  en  aucim  lieu,  — 
aussitôt  on  les  prenait  et  (on)  les  allait  attacher,  —  et  avec  la  corde    4755 
au  cou  amener  dans  le  Bourg.  —  Là  vous  verriez  prendre  draperie 
sans  coup  donner,  —  et  ouvrir  maint  coussin  et  la  plume  voler,  — 
et  vendre  maint  beau  froment,  et  maint  tonneau....  —  Et  fut  si  grand 
la  guerre  et  le  bruit  et  le  combat,  —  que  quand  le  comte  d'Artois    4760 

HIST.    D£    LA   GCERRE    DB   NAY.  Sç 


> 

I 


306         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  Î^AVARRE. 

E  'is  caliz  e  las  croz,  e  robar  H  aular; 

E  viralz  niaynt  drap  pendre  e  femnas  despuyllar. 

E  'is  trachos  c  om  podia  en  negu  ioc  trobar, 

foi.  i34  V*  Tantotz  om  los  prenia  e  'is  anava  astacar,  4755 

E  z  ab  la  cord'  al  col  dintz  el  Bore  amenar. 
Lay  viratz  draperia  pe[n]dre  senes  cob  dar, 
E  may[n]ta  cozna  hubrir  e  la  pluma  volar, 
E  maynt  bel  forment  vendre,  e  may[nt]  lonel...* 
E  fum  tantgrant  la  guerra  e  la  brega  1  chaplar,  4760 

Que  quant  le  com  d'Artes  y  cuyget  dintz  enlrar, 
E  1  seynor  de  Beu  Juec,  N  Estacha,  cui  Dios  gar, 
Que  volian  les  dreitz  de  la  Glis'  anparar 
Tro  meyntz  qu'a  mi  no  feran  les  vole  om  escoutar;     . 
Antz  vos  die,  si  entressan,  quel  mal  pogran  doblar,      4765 
Si  que  totz  s'en  vengo  dintz  le  Bore  repausar. 
E  'N  Estacha  anet  les  trachos  regardât; 
E  totz  cels  que  Tavian  fayt  enui  ni  pesar, 
El  les  fes  per  la  gola  pendre  e  z  enforcar  ; 
E  d'alcus  que  y  avia  el  ne  fe  traynar;  4770 

E  totz  les  autres  fe  en  Tebas  presonar, 
E  morir  de  dolor  e  layntz  languinar, 

fol.  i3S  r"  E  z  anc  may  ningim  omme  no  i4ê  tan  ben  vengar. 
E  la  Navarreria  vos  viratz  abayssar, 

Que  dintz  .i.  mes  no  pogratz  de  yus  cubert  estar;  4775 

Antz  y  pogratz  far  erba  o  forment  semenar, 
E  Dios  sia  'n  lozatz.  ' 

XCIX. 

^  E  Dios  sia  'n  lauzatz ,  que  li  trahor  murtriers 
Son  destruzitz  e  mortz  e  fayditz  pels  terrers, 


*  Il  manque  un  mot  à  la  fin  de  ce  vers.        écu  d^aïur  aux  fleurs   de  lis   d*or  sans 

*  Au  milieu  de  TE  ioitial  se  trouve  un        nombre. 


HISTOIRE   DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         307 

pensa  y  entrer  dedans,  —  et  le  seigneur  de  Beaujeu,  sire  Eustache, 
que  Dieu  garde,  —  qui  voidaient  protéger  les  droits  de  l'Eglise  — 

les  voulut-on  écouter; — mais  je  vous  dis  que  s'ils  entraient, 

ils  pourraient  doubler  le  mal,  —  tellement  que  tous  s'en  vinrent  se    ^760 
reposer  dans  le  Bourg.  —  Et  sire  Eustache  alla  regarder  les  traîtres, 
—  et  tous  ceux  qui  lui  avaient  fait  ennui  ou  chagrin,  —  il  les  lit 
par  la  gueule  pendre  et  mettre  aux  fourches;  —  et  d'aucuns  qu'il    4770 
y  avait  il  en  fit  traîner;  —  et  tous  les  autres  il  fit  emprisonner  à 
Tebas,  —  et  mourir  de  douleur  et  là  languir,  —  et  jamais  je  ne 
vis  nul  homme  aussi  bien  se  venger.  —  Et  vous  verriez  la  Navarrerie 
baisser,  —  (tellement]  que  dans  (l'espace  d')  un  mois  vous  ne  pour-    4775 
riez  être  sous  (un)  toit;  —  au  contraire  y  pourriez  -  vous  faire  de 
l'herbe  ou  semer  du  froment,  —  et  Dieu  en  soit  loué! 


XCIX. 

Et  Dieu  en   soit  loué,  vu  que  les  traîtres   meurtriers   sont  dé- 

39. 


308  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

'    E  la  Navarreria  gitada  ha  brassiers^  -^780 

Apres  no  tarde t  gayre  que  '1  bon  rey  dreytorers , 
Felip ,  seynnor  de  França ,  venc  us  grans  desirers 
De  venir  en  Navarra  bayssar  Torguyll  sobrers. 
Si  que  son  estandart  se  fe  mètre  prumers, 
E  puys  de  tota  França  seguigo  'I  seynnerers.  1785 

E  donc  viratz  venir  tesaur  ab  carreters, 
Tendas  e  z  armaduras  desobre  ios  saumers, 
Ë  cayrels  e  sagetas  a  z  ops  dels  balesters. 
fol.  i35  \"  E  perpresso  'Is  camis  e  las  vais  e  semders. 

E  vengo  ab  lo  rei  ios  coms  e  'is  cavalers,  4790 

E  'is  Picartz  e  Is  Normans  e  'is  gayiiartz  Champayners , 

Los  Flamenx  e  'is  Bretos,  Aiamans  e  Bayvers, 

Torones,  Bergoynnos  e  totz  ceis  de  Peyters. 

E  io  reis  ag  ab  sy  aytantz  de  compaynners, 

Que,  segont  que  audi  dire,  foro  .ccc.  miliers.  4796 

Les  .xij.  pas  y  foro  et  tôt  sos  coseyiiers, 

Arcevesques  e  bisbes  e  z  abatz  iegendcrs; 

E  monges  e  canonges  hy  ac  e  Cordaiers, 

E  Jacopis  e  'i  Tenpie  e  ios  Ospitalers. 

E  fom  tant  grantz  ia  s  ostz  e  '1  caiz  e  'i  poiverers,  4  800 

Que  cascus  voila  esser  o  prumers  o  derers. 

E  z  en  paucas  jornadas  foron  tant  avansers, 

Qu'en  Saivaterra  vengo,  e  fom  grant  l'aiegrers. 

E  perpreso  ia  orta  e  ios  camps  e  'Is  vinners. 

La  viratz  atendar  les  baros  soudaders  48o5 

E  ios  sirventz  de  pe  e  trastotz  ios  arquers, 

E  viratz  y  mayntz  elmes  ont  luzia  l'acers, 

'  On  iit  au  bas  du  feuillet  1 35  r*"  la  «  dicta  Navarreria  jusliciatz  et  enSbrçaU 

noie  suivante,  de  la  même  main  :  «  En  Tan  •  per  la  grân  traycion  que  firen  contra  la 

«  de  la  Incarnation  de  nostre  Seynor  Jhesu-  <  infanta  dona  Johanna,  reyna  de  Navarra, 

«  Criside  if.  ce.  Ixxvj.  ans,  fu  destmita  et  «  filia  de  don  Enrric,  rey  de  Navarra.  » 
«  arrsa  la  Navarreria ,  et  furen  muy t  de  la 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         309 

tniits  et  morts  et  bannis  par  les  terres  »  —  et  la  Navarrerie  mise  4780 
en  cendres*.  —  Après  ne  tarda  guère  qu'au  bon  roi  légitime,  — 
Philippe,  seigneur  de  France,  vint  un  grand  désir  —  de  venir  en 
Navarre  baisser  l'orgueil  excessif;  —  en  sorte  que  son  étendard  se  fit 
mettre  (au)  premier  (rang),  —  et  puis  de  toute  la  France  le  suivirent 
les  seignemrs.  —  Et  alors  vous  verriez  venir  trésor  avec  charretiers,    A 7^5 

—  tentes  et  armures  siu*  les  chevaux  de  charge,  —  et  carreaux  et 
flèches  pour  le  besoin  des  arbalétriers.  —  Et  ils  occupèrent  les  che- 
mins et  les  vallées  et  les  sentiers.  —  Et  avec  le  roi  vinrent  les 
comtes  et  les  chevaliers,  —  et  les  Picards  et  les  Normands  et  les  4790 
braves  Champenois,  —  les  Flamands  et  les  Bretons,  Allemands  et 
Bavarois,  —  Tourangeaux,  Bourguignons  et  tous  ceux  de  Poitiers. 

—  Et  le  roi  eut  avec  lui  autant  de  compagnons,  —  que,  suivant  (ce) 
que  j'ouïs  dire ,  ils  fiurent  trois  cent  mille.  —  Les  douze  pairs  y    4795 
furent  et  tous  ses  conseillers,  —  archevêques  et  évèques  et  abbés 
légendiers;  —  et  il  y  eut  moines  et  chanoines  et  cordeliers,  —  et 
Jacobins  et  le  Temple  et  les  Hospitaliers.  —  Et  fut  si  grande  la  troupe 

et  la  chaleur  et  la  poussière ,  —  que  chacun  voulait  être  ou  premier    4800 
ou  dernier.  —  Et  en  peu  de  joiunées  ils  furent  si  avancés,  —  qu'ils 
vinrent  à  Sauveterre,  et  l'allégresse  lut  grande.  —  Et  ils  occupèrent 
les  jardins  et  les  champs  et  les  vignes.  —  Là  vous  verriez  camper 
les  barons  soudoyés  —  et  les  soldats  à  pied  et  tous  les  archers,  —    hSos 
et  vous  y  verriez  maints  heaiunes  où  luisait  l'acier,  —  et  mainte 
belle  enseigne  et  maints  nobles  dextriers,  —  mainte  belle  cuirasse,    as  10 
maint  écu  écartelé ,  —  et  maints  panaches  de  couleurs  et  de  noirs. 


^  «En  Tan  de  rincâmation  de  oolre  Natarrerie  punis  et  pendus  pour  la  grande 

Seigneur  Jésus  -  Christ  mil  deux    cent  trahison  qu*ils  firent  contre  l*infante  dona 

soixante  et  seize,  fut  détruite  et  brûlée  la  Johanna,  fille  de  don  Henri,  roi  de  Na- 

Navarrerie,  et  furent  plusieurs  de  ladite  varre.  • 


310         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  mayna  bêla  seynna  e  mayntz  nobles  destrers, 
foi.  i36  r"*  Maynta  bêla  loriga»  maynt  escut  de  carters, 

E  mayntz  sobreseynnals  de  colors  e  de  ners.  hSio 

E  foron  tans  grans  gens,  qu'el  pan  de  ij.  diners 
Se  vendia  .ij.  sanchetz  e  z  ab  gran  desirers. 
Mas  de  Navarra  vengo  iis  apertz  messagers 
Al  reys  Felip  de  França  humlls  e  dreyturers; 
E  diss  le  lo  message,  que  z  era  bels  parlers  :  48 1 5 

«  Seynnor,  lo  com  d'Artes,  en  qui  es  pretr  enters, 
E  '1  valent  conestable,  gayllartz  plus  c divers, 
E  'N  Estacha  que  z  es  tos  leyals  cavalers, 
Vos  trameso  message  quels  Irachos  raubacers, 
Ricomes  e  baros,  borgnes  e  mercaders,  4820 

S'en  so  fugitz  de  noytz  pels  camis  reversers, 
E  layssego  la  vila  e  las  tors  e  'Is  solers, 
E  z  intrego  dedintz  senes  tôt  defensers. 
E  de  cels  que  y  trobero  fon  fayt  tal  castiers , 
Que  yamas  no  vendran  co[n]tra  '1  dreit  erelers  ;  48a5 

Car  Tus  foro  pendutz,  Tautri  son  presoners. 
E  la  vila  an  mesa  a  foc  e  z  a  brassers, 
E  derrocan  las  tors  e  los  murs  batayllers, 
fol.  i36v'  Per  tal  com  do  yssanple  aïs  que  vendran  derrers. 

E  van  s'en  als  castels  del  baros  messongers.  »  i83o 

E  U  rey  can  ac  audit  les  ditz  e  'Is  reprovers, 

Mandet  pets  .xij.  pas  e  per  los  cosseyllers, 

E  diss  lor  :  «  Franc  seynnos,  cosseyll  m'aura  mesters. 

Los  baros  de  Navarra  e  los  contraziers 

Se  so  fuylz  e  fayditz  :  per  que  o  cosseyll  vos  quers       4>*35 

S'ieu  yrai  a  Castela  mos  botz  far  ereters, 

Que  H  rey  los  desereta  e  los  es  torlurers.  » 

E  syre  Johan  d'Acre  le  respondet  pnimers, 

E  diss  le  :  «  Hondrat  rey,  puyss  nostre  cosseyll  quers, 

Be  s  taynn  que  le  t  dem  tal  que  sia  dreiturers.  48io 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         311 

—  Et  y  furent  tant  de  gens ,  que  le  pain  de  deux  deniers  —  se 
vendait  deux  sanchets  et  avec  grand  désir  (d'en  avoir).  —  Mais  de 
Navarre  vint  un  messager  publiquement — au  roi  Philippe  de  France 
doux  et  juste;  —  et  le  messager,  qui  était  beau  parleur,  lui  dit  :    481 5 

—  «  Seignetir,  le  comte  d'Artois,  en  qui  est  valeur  complète,  —  et 
le  vaillant  connétable ,  plus  brave  qu  Olivier,  —  et  sire  Eustache ,  qui 

est  entièrement  loyal  chevalier,  —  vous  envoient  avis  que  les  traîtres  4820 
voletu^,  —  riches  hommes  et  barons,  bourgeois  et  marchands,  —  se 
sont  enfuis  de  nuit  par  les  chemins  de  traverse , — et  laissèrent  la  ville 
et  les  tours  et  les  habitations,  —  et  (qu'ils)  entrèrent  dedanâ  sans 
aucime  résistance.  —  Et  de  ceux  qu'ils  y  trouvèrent  fut  fait  tel  châ- 
timent, —  que  jamais  ils  ne  viendront  contre  le  légitime  héritier;    4826 

—  car  les  uns  furent  pendus,  les  autres  sont  prisonniers,  —  et  la 
ville  ils  ont  mis  à  feu  et  à  brasier,  —  et  ils  renversent  les  tours  et 
les  murs  crénelés,  —  afin  de  donner  exemple  à  ceux  qui  viendront 
ensuite.  —  Et  ils  s'en  vont  aux  châteaux  des  barons  déloyaux.  »  —    i83o 
Et  le  roi,  quand  il  eut  entendu  les  paroles  et  les  rapports,  —  manda 

les  douze  pairs  et  les^  conseillers ,  —  et  leur  dit  :  «  Francs  seigneurs, 
j'aurai  besoin  de  conseil.  —  Les  barons  de  Navarre  et  les  adversaires    4835 

—  se  sont  enfuis  et  exilés  :  c'est  poiuquoi  je  vous  demande  conseil 

—  (poiir  savoir)  si  j'irai  en  Castille  faire  mes  neveux  héritiers,  —  vu 
que  le  roi  les  déshérite  et  est  leur  bourreau.  »  —  Et  sire  Jean  d'Acre 
lui  répondit  le  premier,  -^  et  lui  dit  :  «  Honoré  roi ,  puisque  tu  de- 
mandes notre  conseil,  —  il  convient  bien  que  nous  te  le  donnions  484o 
tel  que  de  droit.  —  Tu  t'en  retourneras  en  France  avec  tous  tes 
guerriers,  —  vu  que  la  disette  est  grande,  tellement  que  les  soldats 

—  ne  trouvent  de  quoi  vivre,  et  (que)  les  goujats  meiu^ent.  —  Et  si 

le  roi  castillan  se  conduit  mal  envers  vous  et  d'une  façon  outra-    4845 
geuse,  —  que  l'Eglise  juge  cela,  et  puis  avec  Tacier  —  et  avec 


312         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Tomar  t'en  as  en  França  ab  totz  tos  maynaders , 
Que  carestia  's  grans,  si  que  les  soudaders 
No  troban  la  vianda ,  e  moro  les  Iroters. 
E  si  el  rey  castelas  vos  es  mais  e  sobrers, 
Juge  vos  o  la  Gleyssa»  e  poyssas  ab  acers  àUb 

E  z  ab  gladis  mortals  anem  y  volenlers.  » 
E  '1  rey  acordet  se  e  totz  les  capdalers, 
E  tomet  se  lo  rey  e  'Js  trautz  e  'Is  saumers. 
foi.  iZ-jT*  Pero  io  conestable,  per  caçar  robacers , 

Cavalgua  per  Navarra  ab  so  ieo  que  es  ners,  485o 

E  lo  valent  N  Estacha ,  gayllart  plus  c  divers  ; 
Pero  los  trachos  fuyo  a  cens  e  a  millers, 
E  Dios  sia'n  lauzatz. 

C. 

E  Dios  sia'n  lauzatz,  quel  trachor  son  delitz, 
L'us  foro  près  e  mortz,  Fautri  foro  fugitz,  4855 

E  los  baros  de  França  de  la  vila  sayzitz  ; 
E  quan  aquo  fom  fayt,  lo  cosseyll  fon  bastitz  : 
Lay  fo  lo  com  d'Artes,  gaillartz  e  z  issamitz, 
E  '1  seynner  de  Beu  Juec,  en  qui  es  pretz  complitz; 
E  lo  valent  N  Estacba,  gayllartz  e  z  afibrtitz,  466o 

E  '1  seynnor  de  Beam,  qu'es  de  sen  seynnoritz, 
E  1  valent  com  de  Fuys,  de  guerreiar  aptitz, 
E  1  compte  de  Bigorra ,  cortes  e  gent  nuyritz , 
E  mayntz  d'autres  baros  savis  e  z  eslegitz. 
E  quant  foron  ensenble,  e  '1  cosseil  fon  i  complitz,        4S65 
Lo  pros  N  Estacha  fo  prumers  en  pe  sayllitz, 
fol.  i37  ¥•  E  diss  le  :  «  Franx  seynnos,  hieu  soy  estatz  aunitz 
Pels  baros  de  Navarra  e  mal  envylanytz 
E  per  cels  de  la  vila  cui  avem  destruzitz  ; 
E  si  no  foz  pels  borx,  fora  mortz  e  delitz.  4870 

E  digatz  qu'en  farem  ni  a  quais  er  lo  moritz.  » 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         313 

glaives  mortels  allons-y  volontiers.  •  —  Et  le  roi  fut  de  cet  avis,  et 
tous  les  chefs,  —  et  le  roi  s'en  retourna  et  les  équipages  et  les  che- 
vaux de  charge.  —  Mais  le  connétable,  pour  chasser  les  voleurs,  — 
chevauche  par  (la)  Navan^e  avec  son  lion  qui  est  noir,  —  et  le  vail-  485o 
lant  sire  Eustache,  plus  intrépide  qu'Ohvier;  —  mais  les  traîtres 
fuient  à  centaines  et  à  milliers ,  —  et  Dieu  en  soit  loué. 


C. 

Et  Dieu  en  soit  loué,  vu  que  les  traîtres  sont  détruits,  — les  uns    4855 
furent  pris  et  mis  à  mort,  les  autres  furent  fugitifs,  —  et  les  barons 
de  France  maîtres  du  quartier;  —  et  quand  cela  fut  fait,  le  conseil 
fut  assemblé  :  — là  fut  le  comte  d'Artois,  intrépide  et  bien  avisé, — 
et  le  seigneur  de  Beaujeu,  en  qui  est  mérite  accompli,  —  et  le  vail-    4860 
lant  sire  Eustache,  intrépide  et  déterminé, — et  le  seigneur  de  Béam, 
qui  est  pourvu  de  sens ,  —  et  le  vaillant  comte  de  Foix ,  habile  dans 
fart  de  la  guerre,  —  et  le  comte  de  Bigorre,  courtois  et  bien  élevé, 
—  et  maints  d'autres  barons  sages  et  d'élite.  —  Et  quand  ils  furent    4865 
ensemble,  et  le  conseil  y  fut  complet,  —  le  preux  sire  Eustache 
fut  (le)  premier  dressé  en  pieds, — et  lui  dit  :  •  Francs  seigneurs,  j'ai 
bien  été  honni  —  par  les  barons  de  Navarre  et  fort  vilipendé,  —  et 
par  ceux  de  la  ville  que  nous  avons  détruits;  —  et  si  n'eussent  été    4870 
les  boui^s,  je  serais  mort  et  détruit.  —  Et  dites-moi  ce  que  nous 
en  ferons  et  potir  lesquels  sera  le  supplice.  »  —  Et  le  seigneur  de 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAV.  4o 


314         HISTOIRE  DE  LA  GUEKRE  DE  NAVARRE. 

E  1  seynnor  de  Beu  Juec  de  parlar  fo  ayzitz, 

E  diss  :  «  Per  Dio,  'N  Eslacha,  puys  caves  [tais]  fayzitz 

Fero  contra  lur  dona,  lo  dreytz  n  es  devezitz 

Que  de  tota  lur  terra  sian  despodestitz ,  4875 

E  que  z  om  los  derroque  las  tors  e  les  bastitz.  » 

E  'I  cosseyll  s'acordego  les  granta  e  les  petitz. 

E  quan  venc  lendema  que'l  soleyls  fo  yssitz , 

Van  derroquar  las  tors  e  los  palaytz  mansbritz 

Que  z  eran  dels  ricomes  que  foron  descauzits.  488o 

E  poyssas  s'en  anego  per  les  camis  politz 

Tôt  dreit  a  Sant  Cristofol,  ont  le  lox  es  ayzitz; 

Enpero  cels  dedins  foron  ben  establitz. 

E  cels  de  Tost  se  foro  armatz  e  ben  garnitz , 

fol.  i38r'  Cridero  ad  armas  e  puysso  'Is  arabitz;  4885 

Enpero  cels  dedintz  foron  pauc  espauritz, 
Que  z  ades  los  trameso  cayrels  d'acer  politz 
E  z  asconas  e  dartz  e  z  epieus  azayritz , 
E  cels  de  Tost  avant  e  'Is  dedintz  escausitz. 
Lay  viratz  sagnar  caps  e  pes  e  puyntz  e  ditz,  4890 

E  sanc  vermeylla  correr,  e  mayntz  cavals  feritz. 
E  fon  tan  grant  la  cuyta  e  1  chaples  e  1  repitz , 
Que  d'anbas  partz  ni  ac  que  foron  relinquitz. 
E  duret  tant  la  guerra  que'l  jom  fon  escuritz  ; 
Enpero  Sant  Cristofos  no  fon  pas  conqueritz,  A895 

E  sels  de  l'ost  tornero  cosiros  e  marritz. 
E  cant  venç  lendema  que'l  jom  fon  esclarzitz , 
Le  seynnor  de  Beu  Juec  se  fo  mal  esfelnitz, 
E  yuret  pel  Seynor  qu'en  crotz  fo  arremitz, 
Qu'auria  Sant  Cristofol  o  y  saria  dalitz.  4900 

E  d  adonc  totz  anego  ab  corages  arditz. 
E  quant  l'ost  fo  venguda  devant  lo  pratz  floritz, 

loi.  i38v"  Ane  om  de  Sant  Cristofol  no  fo  vist  ni  yssitz; 
E  'Is  guayllartz  balestes  que  foro  avantitz, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         315 

Beaujeu  fut  disposé  à  parler  —  et  dit  :  «Par  Dieu,  sire  Eustache, 
puisque  des  chevaliers  de  tels  méfaits  —  firent  contre  leur  souve- 
raine, le  droit  en  est  bien  déterminé:  —  (il  faut)  que  de  toute  leur    4875 
terre  ils  soient  dépossédés,  —  et  qu'on  leur  démolisse  leurs  tours  el 
leurs  bâtiments.  >»  —  Et  à  ce  conseil  s'accordèrent  les  grands  et  les 
petits.  —  Et  quand  vint  le  lendemain  que  le  soleil  fut  levé ,  —  ils 
vont  renverser  les  tours  et  les  palais  de  marbre  —  qui  étaient  aux    a 880 
riches  hommes  qui  furent  coupables.  — Et  puis  ils  s'en  allèrent  par  les 
chemins  unis  —  tout  droit  à  Saint-Christophe ,  où  le  lieu  est  en 
état;  —  toutefois  ceux  de  dedans  furent  bien  établis.  —  Et  ceux  de 
l'armée  se  furent  armés  et  bien  garnis,  —  ils  crièrent  aux  armes  et    ahss 
montèrent  sur  les  chevaux;  —  mais   ceux   de   dedans   fiu^ent   peu 
effrayés,  —  vu  qu'incontinent  ils  leur  envoyèrent  carreaux  d'acier 
poli  —  et  javehnes  et  dards  et  épieux  acérés ,  —  et  ceux  de  l'armée 
en  avant  à  ceux  de  dedans  malavisés  (firent  de  même).  —  Là  vous    4890 
verriez  saigner  tètes  et  pieds  et  poings  et  doigts,  —  et  sang  vermeil 
courir,  et  maints  chevaux  blessés.  —  Et  fut  si  grand  la  presse  et  le 
carnage  et  la  mêlée, — que  des  deux  parts  il  y  en  a  qui  furent  laissés. 

—  Et  la  guerre  dura  tant  que  le  jour  fut  obscurci;  —  cependant    4S95 
Saint-Christophe  ne  fut  pas  conquis,  —  et  ceux  de  l'armée  retour- 
nèrent pensifs  et  chagrins.  —  Et  quand  vint  le  lendemain  que  le 
jour  lut  éclairci, — le  seigneur  de  Beaujeu  se  fut  fortement  courroucé, 

—  et  jura  par  le  Seigneiu*  qui  en  croix  fut  mis,  —  qu'il  aurait  Saint-  4900 
Christophe  ou  y  serait  détruit.  —  Et  alors  tous  marchèrent  avec  cou- 
rages hardis.  —  Et  quand  l'armée  fut  venue  devant  le  pré  fleuri ,  — 
oncques  personne  de  Saint-Christophe  ne  lut  vu  ni  ne  sortit;  —  et  les 
braves  arbalétriers  qui  furent  en  avant,  —  virent  que  Saint-Chris-  4905 
tophe  était  évacué ,  —  et  ils  donnèrent  de  la  tête  par  les  portes  sans 
bniit  et  sans  cris.  —  Et  toute  l'armée  entra;  mais  on  eût  été  trahi, 


316  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Viro  que  San!  Cristofol  era  desestablitz ,  4905 

E  degon  cab  en  uitz  sens  noysas  ni  sens  critz. 
E  Iota  Fost  entret;  mas  om  fora  traitz, 
Si  no  fossan  los  cans  que  foran  engolitz  ; 
Car  lay  ac  pro  vianda  e  z  un  vedel  rostitz , 
E  'Is  cas  mangeron  ne  e  cazego  fenitz.  4910 

E  si  om  ne  manges ,  yssira'n  Tespiritz  ; 
Car  empozonat  era  pels  trachos  femelitz 
La  vianda  e  Fayga  e  los  pas  entendritz; 
Mas  Jhesu-Cristi  qu'en  crotz  fo  per  nos  arremitz , 
No  vole  sofrir  que  fos  tant  grant  mal  cossentitz.  4915 

Enpero  Sant  Cristofol  de  cap  entro  a  raytz 
Fun  trastot  derrocatz. 

CI. 

Fom  trastot  derrocatz,  e  fom  fayt  dreiturers; 
Quel  seynnor  de  qui  era,  er  estât  sobrancers 
Contra  la  protz  reyna,  us  efantz  orfeners.  4990 

fol.  i39  r*  E  quant  venc  per  avant,  fo  aytal  Tacorders 
Que  z  anessan  las  ostz  pels  camis  vianders 
A  Mendavia  pendre  e  los  trachos  murtrers; 
E  perpreso  las  vias  e  'Is  camis  e  1  semders. 
Lay  anego  las  ostz  e  'Is  baros  cabdalers;  4935 

E  quant  foron  denant  et  entom  pels  vinners, 
Eli  vigon  que  eran  hubertz  les  portalers. 
Cridego  a  las  armas  sirventz  e  soudaders , 
Menestrals  e  borgnes  e  les  bos  escuders, 
E  rrecinglan  las  selas  e  puian  els  destrers.  4960 

E  '1  seynne  de  Beu  Juec  près  se  parlar  prumers , 
E  diss  al  pros  N  Estacha  :  «  Pel  Sene  dreiturers, 
Mereveyllas  mi  fatz,  car  no  vei  defensers 
Els  portais,  ni  no  vey  hyssir  us  balesters; 
E  'is  portais  son  hubertz,  e  no  y  a  nuyls  porters  :  4935 


HISTOIRE  JDE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         317 

—  si  ce  n'eût  été  les  chiens  qui  ftirent  gloutons;  —  car  là  il  y  eut 
assez  de  vivres  et  un  veau  rôti,  —  et  les  chiens  en  mangèrent  et  ^910 
tombèrent  morts.  —  Et  si  quelqu  im  en  eût  mangé ,  en  fut  sorti  Tes- 
prit  ;  —  car  était  empoisonnée  par  les  traîtres  déloyaux  —  la  nouni- 
ture  et  Teau  et  les  pains  tendres.  — Mais  Jésus-Christ,  qui  en  croix 
fut  mis  poiu-  nous,  —  ne  voulut  pas  souffrir  que  si  grand  mal  fût  4916 
consenti.  —  Poiulant  Saint-Christophe  de  fond  en  comble  —  fut 
tout  démoli. 


CI. 

Il  fut  tout  démoh ,  et  (ce)  fut  action  juste;  —  vu  que  le  seigneur 
à  qui  il  était,  avait  été  insolent  —  contre  la  noble  reine,  un  enfant    4920 
orphelin. — Et  par  la  suite  Taccord  fut  tel — que  les  troupes  allassent 
par  les  chemins  battus  —  pour  prendre  Mendavia  et  les  traîtres 
meurtriers;  —  et  ils  prirent  les  routes  et  les  chemins  et  les  sentiers. 
—  Là  allèrent  les  troupes  et  les  barons  qui  les  commandaient;  —  et    4935 
quand  ils  furent  devant  et  alentour  par  les  vignobles,  —  ils  virent 
que  les  portails  étaient  ouverts.  —  Serments  et  soldats  crièrent  aux 
armes, — manœuvres  et  boiu^eois  et  les  bons  écuyers, —  et  ils  resan- 
glent les  selles  et  montent  sur  les  destriers.  —  Et  le  seigneur  de    493© 
Beaujeu  se  prit  à  parler  premièrement,  —  et  dit  au^preux  sire  Eus- 
tache  :  «  Par  le  Seigneur  droiturier, —  il  me  semble  merveille  de  ce 
que  je  ne  vois  défenseurs  —  aux  portails ,  ni  ne  vois  sortir  arbalé- 
triers; —  et  les  portails  sont  ouverts,  et  n*y  a  nuls  portiers,  —    4935 


320         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Colpegan  e  firen  ab  los  glazis  d'acers; 
E  z  ag  ni  mas  de  mortz  que  no  y  agra  mesters.  4970 

E  lornet  s'en  la  osl  e  li  gonfayroners. 
E  puyssas  de  la  vila  yssigo  los  parlers 
Dire  al  conestable  que  Teran  mesagers; 
E  puyss  que  z  els  y  eran  per  lo  dreit  ereters , 
fol.  lio  v«  Ben  d[a]rian  li  la  vila  e  'Is  ambans  e  'Is  cloquers.  4975 

E  rredego  '1  las  claus,  ^  '1  y  "f^^s  son  clavers, 
E  yntret  y  1  conestable  e  sos  leos  qu'es  ners , 
E  redet  l'om  la  vila. 

eu. 

E  redet  Tom  la  vila  e  'Is  ornes  e  'Is  condutz , 

E  z  el  fo  en  la  vila  per  seynnor  recebutz.  4980 

Puyss  anego  las  ostz  e  'Is  avers  e  'Is  trautz 

Dreit  ent  a  Puynni  Castro ,  per  les  canii  batutz , 

Seynneras  desplegadas,  gol&ynnos  estendutz. 

E  quant  foro  devant  Puynhi-Castro  vengutz , 

Resplandic  la  ribera,  la  vayll  e  la  palutz,  4986 

De  la  clartat  dels  elmes  e  dels  pintatz  escutz, 

E  dels  nobles  âmes  ont  laur  flamegant  lutz, 

E  dels  fers  de  las  lanças  forbitz  e  z  esmolutz. 

E  fon  tant  grant  la  noysa  e  la  crida  e  'Is  brutz 

Del  sonet  de  las  trompas  e  dels  graylle  menutz ,  4990 

Que  retendic  lo  vayll  e  la  puytz  qu'er  agutz. 

E  quan  cels  del  castel  les  vigo  deyssendutz, 

fol.  air"  Sab  lor  en 

E  quan  aten 

Lo  valent  co 4996 

Cavalgue 

E  regardeg 

E  vigo  de 

E  fero  far 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE,  321 
et  le  gonfanonier.  —  Et  puis  de  la  ville  sortirent  les  parlementaires 
—  dire  au  connétable  qu'ils  lui  étaient  messagers;  —  et  que  puis- 
qu'ils étaient  héritiers  par  le  droit,  —  bien  ils  lui  donneraient  la  4975 
ville  et  les  fortificatiqns  et  les  clochers.  —  Et  ils  lui  rendirent  les 
clefs,  et  il  y  mit  son  porte-clefs,  —  et  y  entra  le  connétable  et  son 
lion  qui  est  noir,  —  et  on  lui  rendit  la  ville. 


• 


CIL 

Et  on  lui  rendit  la  ville  et  les  hommes  et  les  vivres,  —  et  il  fut   4980 
dans  la  ville  reçu  pour  seigneur.  —  Puis  allèrent  les  armées  et  les 
richesses  et  les  bagages  —  droit  jusqu'à  Puynni-Castro ,  par  les  che- 
mins battus,  —  enseignes  déployées,  gonfanons   étendus.   —  Et 

* 

quand  ils  forent. devant  Puynni-Castro  venus,  — la  plaine  resplendit, 

et  la  vallée  et  le  marais ,  —  de  la  clarté  des  heaumes  et  des  écus  peints ,    àgSS 

—  et  des  nobles  harnais  où  l'or  flamboyant  luit,  —  et  des  fers  des 
lances  fourbis  et  émoulus.  —  Et  fut  si  grand  le  tapage  et  le  cri  et  les 
bruits  —  du  son  des  trompettes  et  des  clairons  menus,  —  que  la    4990 
vallée  retentit  et  le  coteau  qui  était  escarpé.  —  Et  quand  ceux  du 
château  les  virent  descendus,  —  leur  en  sut 

—  et  quand —  le  vaillant —  chevaucha 4995 

—  et  regarda —  et  virent  de —  et  firent  faire 

HI8T.  DE  LA  GUERRE  DB  HAV.  h  1 


322         HISTOIRE  DE  LA.  GUERRE  DE  NAVARRE; 

E  quant  las Sooo» 

Enpero  lo  n. 

Que  no  y 

Le  gins 

E  'N  Estac 

E  cridet ^oo5 

Baros 

E  quetz 

E  d  ado 

E  près 

Lay  a 5oio 

[Le  verso  de  ce  fragment  de  feuillet  ne  renferme  quune 
dizaine  de  fins  de  vers  rimant  en  utz.] 

E  lo  castel  fom  près ,  que  z  era  tant  volgutz. 

« 

E  lendeman  maytin  que'l  soleyll  fo  yssutz, 
Cavalgego  las  ostz,  ab  noyza  e  z  ab  brutz, 
Dreitament  a  TEstela. 

cm. 

Dre[i]tamen[t]  a  TEstela  vengo  tuyt  H  baro,  &oi5 

E  icndema  maytin  lo  parlament  fero 

Qu^aness^i  a  Garaynno  ab  son  golfayno. 

E  lendema  mayti  d'Estela  yssiro, 

E  vengo  a  Garaynno  e  si  s^atendero. 

Pero  Fortuyn  Eniguiiz  y  fe  outra  razon,  5o2o 

Qu^establit  lo  castel  de  maynt  bon  compaynno  ; 

E  si  n^avia  près  raaynt  diner  e  maynt  do 

De  la  yove  reyna ,  don  y  fe  fayllizo  ; 

Car  ûuytz  om  non  deu  puynner  cncontra  Taguyllô. 

Mas  las  ostz  se  tendero  tôt  entom  enviro;  5o»5 

E  "1  valent  conestable ,  que  porta  lo  leo , 

E  'N  Estacha,  cui  Deus  garde  de  fayllizon , 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         323 

et  quand  les —  Cependant  le — •  que  n*y Sooo 

Tengin —  et  sire  Eustac 

et  cria —  barons —  et  tranquilles.  .  , 5oo5 

et  alo ...    —  et  pris —  Là  y  a 5oio 


Et  fiit  pris  le  château  t  qui  était  tant  convoité. — :Et  ie  lendemain 
matin  que  le  soleil  fut  apparu  «  —  chevauchèrent  les  troupes  avec 
tapage  et  avec  bruit,  ^ —  directement  à  Eotella, 


5oso 


cm. 

Directement  à  Estella  vinrent  tous  les. barons,  — ^t  le  lendemain  soiS 
matin  ils  prirent  la  résolution  ^--^  qu^ik  iraient  A  Garaynno  avec  leur 
gonfanon.  —  Et  le  lendemain  matin  ils  sortirent  d*EsteUa,  —  et 
vinrent  à  Garaynno  et  se  campèrent.  —  Pourtant  Fortuyn  Eniguitz  y 
fit  outre  raison ,  —  vu  qu^il  garnit  le  château  de  maint  bon  compa- 
gnon; —  et  néanmoins  il  avait  pris  maint  denier  et  maint  don  —  de 
la  jeune  reine,  de  quoi  il  fit  faute;  —  car  nul.bonwiei  ne  doit  se 
regimber  contre  Taiguillon. —  Mais  les  troupes  se  oanoipèrent  tout 
alentour  en  circuit;  --^  et  le  vailli^t  connétable,  qui  porte  le  lion, — 
et  sire  Eustache ,  que  Dieu  préserve  de  tromperie ,  —  contoiu'nèrent 

4i. 


324         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Revirego  1  castel  en  cai  loc  fora  bo 
fol.  i42  v"  Que  i  messesan  Fengeyiique  y  feris  a  bando. 

Maestre  Bertran  y  era,  engeynnaire  molt  bo;  5o3o 

E  z  en  un  puy  denant ,  entr  els  acordero 

Que  i  mezesan  Fengeynn;  aporler  le  fero. 

E  las  oslz  foron  grandas,  e  1  bruille  e  '1  reso. 

Pero  en  Pampaiona  message  embiero 

Que  venguessan  la  oslz  tôt  dreyt  a  Garayno,  5o35 

E  mot  bela  compaynna  adoncas  lay  foro. 

E  z  aysi  com  entravan,  Fengeynu  desparatz  fo, 

E  puyet  se  la  peyra  plus  aut  que  z  auzelo , 

E  paset  lo  castel,  so  que  no  quiyavo 

Que  y  pogues  abastar;  don  totz  espau&iro  Sodo 

Aycels  que  dintz  estavan,  li  malvatz  e  11  bo. 

E  quant  venc  lendema  que'l  soleylliz  yssitz  fo , 

Aquels  de  Pampaiona  ad  armas  cridero, 

E  dysso  autamens  :  «  Dios,  esgardatz  razo 

E  z  issausatz  dretura  e  bayssatz  traycio!  »  5oà5 

E  anego  al  castel ,  si  que'l  puch  puyero 
fol.  1 43  r"  Tro  a  lay  a  la  fontana^  e  Tayga  lor  tolgo  ; 

Mais  cels  dedintz  quels  vigo  apropchar,  yssigo 

E  disso  autamens:  «  Aras  morretz,  gloto.  » 

Liay  viratz  enviar  cantals  e  maynt  cayro  5o5o 

E  peyras  redondissas  e  'sconas  a  bando, 

Tirar  may[n]ta  sageta  e  trayre  maynt  rayllo; 

E  viratz  sols  escutz  ferir  e  far  carto , 

E  los  omes  roUar  coma  redont  bayllon , 

E  los*  autres  tumbavan  com  si  enbriax  foson;  5o5b 

E  die  vos  per  ma  fe  que  la  gent  ridio 

Ab  trastota  langoyssa  e  z  ap  la  passion, 

E  tornego  s  atras  e  z  agon  be  razon, 

E  rremas  aquel  yom  ses  mai  de  contenson  ; 

Enpero  morig  y  à.  cortes  donzelon  5o6o 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         325 

le  château  (pour  voir)  en  quel  lieu  il  serait  bon  —  qu  ils  missent  la 
machine  qui  y  frapperait  sans  relâche.  —  Maître  Bertrand  y  était,  le 
très-bon  ingénieur;  —  et  sur  un  coteau  devant,  entre  eux  ils  con-    5o3o 
vinrent  —  qu'ils  y  missent  la  machine  ;  ils  la  tirent  apporter.  —  El 
les  armées  furent  grandes,  et  le  bruit  et  le  retentissement.  —  Pour- 
tant à  Pampelune  ils  envoyèrent  message  —  (pour)  que  vinssent  les 
troupes  tout  droit  â  Garayno,  —  et  très-belle  compagnie  alors  ils    5o35 
furent  là.  —  Et  ainsi  qu'ils  entraient,  la  machine  fut  partie ,  —  et  la 
pierre  s'éleva  plus  haut  qu'un  oiseau,  —  et  dépassa  le  château,  ce  à 
quoi  ils  ne  pensaient  pas  —  qu'elle  pût  suffire;  de  quoi  tous  s'effraye-    SoAo 
rent  —  ceux  qui  dedans  étaient,  les  mauvais  et  les  bons.  —  Et  quand 
vint  le  lendemain  que  le  soleil  fut  apparu,  —  ceux  de  Pampelune 
crièrent  aux  armes,  —  et  dirent  hautement  :  «Dieu,  ayez  égard  à 
raison, —  et  exaucez  droiture  et  abaissez  trahison I  ■ — Et  ils  allèrent    bohb 
au  château,  tellement  que  par  le  coteau  ils  montèrent  —  jusqu'à  la 
fontaine ,  et  leun  enlevèrent  l'eau  ;  —  mais  ceux  de  dedans  qui  les 
virent  approcher,  sortirent  —  et  dirent  hautement  :  «Actuellement 
vous  mourrez ,  gloutons.  »  —  Là  vous  verriez  envoyer  quartiers  (  de    SoSo 
pierre)  et  maint  carreau  —  et  pierres  rondes  et  javelines  sans  dis- 
continuer, —  tirer  mainte  flèche  et  lancer  maint  trait;  —  et  vous 
verriez  frapper  sur  les  écus  et  faire  morceaux,  —  et  les  honunes 
rouler  comme  ballon  rond ,  —  et  les  autres  tombaient  conune  s'ils    soSS 
fussent  ivres;  -—  et  je  vous  dis  par  ma  foi  que  les  gens  riaient  — 
avec  toute  l'angoisse  et  avec  la  douleur,  —  et  ils  se  tirèrent  à  part  et 
eurent  bien  raison,  —  et  ce  jour  resta  sans  plus  de  lutte;  —  pour- 
tant  y  moiuiit  un  courtois  damoisel  —  d'un  trait  de  garrot,  de  quoi    5o6o 
(ce)  fui  grand  dommage; — il  est  vrai  que  la  machine  frappait  où  ils 
mangeaient.  —  Et  dit  le  connétable  :  <  Sire  Eustache,  ils  sont  nôtres, 
—  vu  que  le  trébuchet  leur  brise  la  porte  et  le  perron; — et  faisons 


326         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

D'un  cayrel  de  garrot,  dont  grant  dapnage  fo; 
Pero  r^figens  Caria  el  liidc  on  mangavo. 
E  diss  le  conestable  :  <  'N  Estacba ,  nostres  son , 
Quel  trabuquetz  lo[r]  trenca  lo  portai  e  1  peyron; 
fol.  i43v'  E  façam  alt[r]  engen  que  d*autra  partz  lor  don,  5o65 

E  prendrem  lo  castel  e  cels  que  layntz  so.  n 
E  si  que  Taltr  engen  començar  volio, 
E  z  els  de  dintz  que  o  saubo ,  acort  parlar  feron 
Quel  castel  lor  rendesan  aenes  defensio, 
E  que  z  om  le  rpagues  .c.  marcs  de  messio.  5070 

E 1  seynner  de  Beu  Juec  ab  prex  e  molt  felo 
Anet  s'i  acordar,  e  1  castel  rendutz  fom , 
E  'N  Estacba  fe  y  mètre  establizon; 
E  las  ostz  s*en  levero  ab  tronpas  e  z  ap  so, 
E  vengo  en  Pampalona,  ont  so  liai  e  bon,  5075 

Ab  molt  grant  alegrer, 

CIV. 

Ab  molt  grant  alegrer  s'en  vengo  e  yauzens. 

Car  an  près  lo  castel  e  los  fort[z]  bastimens , 

E  les  traydos  caçats  e  gitatz  a  turmens; 

Enpero  Mon  Real  los  eran  sobredens,  5o$o 

Que  z  es  molt  bels  castels  e  fortz  e  defendens  ; 

E  si  Fasetjassen ,  (bra  us  grans  nossens, 

■Q • 

M 

Q 5o85 

E  tr 

E  z  a 

E  cel 

El  val 

-Asetjet ^^ 

Els  cast ?•.,•.. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         327 

autre  machine  qui  d*autre  part  donne  (sur)  eux,  —  et  nous  pren-    5o65 
drons  le  château  et  ceux  qui  sont  ià  dedans.  »  —  Et  ainsi  que  Tautre 
machine  ils  voulaient  connnencer,  —  ceux  de  dedans  qui  le  siu*ent, 
firent  parler  accord  —  afin  de  leur  rendre  le  château  sans  résistance , 

et  qu'on  leur  payât  cent  marcs  de  dépens.  —  Et  le  seigneur  de    5070 

Beaujeu  avec  valeur  et  fort  rude  —  alla  s'y  accorder,  et  le  château 
ftit  rendu, —  et  sire  Eustache  y  fit  mettre  garnison; — et  les  troupes 
décampèrent  avec  trompettes  et  avec  son,  —  et  vinrent  à  Pampe- 
iiine,  où  on  est  loyal  et  bon,  — avec  très-grande  allégresse.  5075 


CIV. 

Avec  très^rande  allégresse  ils  s'en  vinrent  et  joyeux,  —  parce 
qu*ils  ont  pris  le  château  et  les  forts  bâtiments,  —  et  chassé  et  jeté 
dans  les  tourments  les  traîtres;  —  cependant  Monreal  leur  était  en    5080 
surdent,  —  lequel  est  un  château  très-beau  et  fort  et  défendu;  —  et 
s'ils  l'assiégeaient,  ils  feraient  un  grand  non  sens,  — q.  . 

—  m —  q —  et  tr 5085 

—  et  a *  .  —  et  celui —  au  val 

—  assiégea —  aux  chat —    5090 


328         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

E  las  ostz 

E  1  valent ' 

E  'N  Estacha  do 

E  de  tota  Nava. 5095 

Remas  goverr 

Renaît  de  Rroue 

E  govemet  la  terra 

E  puis  vengo  de 

Qu'el  ânes  a  pa Sioo 

as  5io5 

ns 

poderati 

galardon  les  datz      5i  10 

esirratz 

s  la  foldatz 

0  es  vertatz 

on  contrai  rey  aiçatz 

so  livratz  5i  •  5 

oio  peciatz 

rie  que  s  fo  auçatz 

si  que  U  reys  fo  ontatz 


HISTOIRB  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  329 

et    les  troupes — et  le  vailiaût 

et  sire  Eustache  do —  et  de  toute  Nava 

—  resta  gouver '. —  Renaît  de  Roue .  .  . 

— et  il  gouverna  la  terre —  et  puis 

vinrent  de —  qu'il  allât  à  pa 


SogS 


Sioo 


5io5 


puissants 

.les  dés. 5iio 


sortiriez. . 
.  .  la  folie. 


est  vérité 


....  contre  le  roi  élevés 

.  .  .  sont  livrés 5i  i5 

.  .  brisez 

.  qui  se  fut  exaucé 

tellement  que  le  roi  fiit  honni 


BIST.  0£  LA  GDERi\E  DR  NAV. 


aa 


NOUVELLES   OBSERVATIONS 


SUR  LE  TEXTE. 


Page  4«  vers  a 8.  Il  y  a  ici  une  cédille  sous  le  c  d*arceves<jue.  Au  reste,  le  manuscrit  de 
Fitero  présente  fréquemment  des  c  ainsi  marqués ,  par  exemple ,  page  a ,  vers  9 
(de  ço)\  page  4«  v.  87  (tidreçar);  page  6,  v.  46  (començet);  page  i4.  y.  178 
{corroçatz);  page  28,  vers  Sgg  (començet)^  etc. 
Page  10,  vers  1 14«  119^  lao.  On  peut  remarquer  ici  Tabsence  du  t  qui  doit  accom- 
pagner la  conjonction  e  toutes  les  fois  qu'elle  précède  cm  mot  commençant  par 
une  voyelle  ;  mais  nous  n*avons  pas  cru  devoir  corriger  le  manuscrit ,  où  cette 
règle  est,  çn  général,  peu  observée,  à  telles  enseignes  que  vers  »,  par  exemple,  on 
lit  en  toutes  lettres  et  devant  vera.  Voyez  encore  page  160,  v.  2465,  2470,  etc. 
Page  12,  vers  i65.  Le  manuscrit  porte  tort. 
Page  22 ,  vers  296.  Si  on  lit  ici  fille,  quand  dans  la  même  page,  v.  294  et  3oi ,  on  trouve 

JUla,  il  ne  faut  s'en  prendre  qu'à  l'ancien  copiste. 
Page  34 1  vers  48 1.  Le  manuscrit  porte  traicôs. 

Page  42 ,  vers  598.  Ne  vaudrait-il  pas  mieux  lire  eu? 

Page  42 ,  vers  606.  Au-dessous  du  troisième  e  du  premier  mot  se  trouve  un  point  dan» 
lé  manuscrit,  comme  pour  indiquer  que  cette  lettre  était  à  supprimer,  ce 
que  nous  n'avon»  pas  jugé  à  propos  de  faire. 

Page  46,  vers  667.  L'ancien  copiste,  qui  fait  si  souvent  usage  du  p«  a  écrit  aucatz, 
comme  plus  loinyàca^,  page  48,  v.  699. 

Page  46,  vers  662.  Le  manuscrit  porte  donec  ou  donet. 

Page  46,  vers  672.  On  lit  au  manuscrit  Covemador. 

Page  54.  vers  798.  Nous  avons  pensé  qu'il  fallait  lire  ëb  el,  et  nous  avons  traduit  en 
conséquence. 

Page  62,  vers  904.  Seinnalat  est  traduit  autrement  que  page  126,  v.  1899,  ce  qui  est 
une  faute. 

Page  66 ,  vers  96 1 .  U  semble  qu'il  faut  lire  esbaufUr. 

Page  68,  vers  1002.  Le  manuscrit  porte  C  op. 

Page  J2,  vers  1060.  Peut-être  vaudrait-il  mieux  lire  com  apodestatz,  et  se  rappeler  que 
dans  certaines  langues  néo-latines  la  particule  a  indique  l'accusatif. 

Page  74,  vefs  1092.  On  lit  au  manuscrit  Car  sien. 

Page  76 ,  vers  1 1 1 5.  Lisez  d^Oarritz. 

Page  78,  vers  1 148.  Le  manuscrit  porte  cojbndem. 

42. 


332 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Page  80 ,  vers  1171.  D  aurait  peut-être  mieux  valu  imprimer  ab  bacer,  le  second  h 
n'ayant  d'autre  emploi  que  d'indiquer  la  liaison  des  deux  mots  entre  eux. 

Page  80,  vers  1179.  Rolanç,  Ms, 

Page  82,  vers  iai3.  Le  manuscrit  porte  Ben  platz. 

Page  8a ,  vers  1  a  1 5.  Ey  y,  Ms. 

Page  82,  vers  1226.  Là  privatz,  Ms. 

Page  92,  vers  1373.  Le  manuscrit  porte  Toslan,  leçon  évidemment  mauvaise. 

Page  96,  vers  i44i.  Enmô,  Ms. 

Page  98,  vers  1472.  PlohJacion,  Ms. 

Page  98,  vers  1476.  Plamphna,  Ms. 

Page  102 ,  vers  1619.  Il  est  évident  qu'il  faut  ici  moster. 

Page  io3 ,  vers  i533.  Je  ne  suis  nullement  sûr  d'avoir  bien  compris  ce  vers. 

Page  loii,  vers  1666.  Le  manuscrit  porte  biei^  erbors^  mais  on  ne  saurait  douter  qu'il 
ne  faille  erhos. 

Page  106,  vers  i583,  Mos  cosiros,  Ms. 

Page  io6f  vers  i585.  Es  ams  e  dos,  Ms.  U  y  a  donc  lieu  à  rectifier  ici  le  texte.  Cf. 
page  172»  V.  2661. 

Page  106,  vers  1690.  E  devrietz,  Ms. 

Page  108,  vers  1616.  Nous  avons  retranché  le  mol  es  placé  mal  à  propos  entre  etz  et 
frayres. 

Page  108,  vers  1626.  Alhiramen,  Ms. 
Page  108,  vers  i636.  Ne  faut-il  pas  lire  al  son  albergamen? 
.Page  110,  vers  i65o.  Peccada,  Ms. 
Page  110,  vers  1669.  Borsc,  Ms. 
Page  112,  vers  1 700.  E  ssy  cossel  y  no  y  dâ,  Ms. 
Page  ii4»  vers  1719.  Lisez  Et  ab. 
Page  116,  vers  1739.  Cercas,  Ms. 

Page  116,  vers  1749.  Erras,  Ms.  Terminez  le  vers  par  un  point. 
Page  116,  vers  1769.  Lisez  E  zels,  • 

Page  120,  vers  1809.  ^^  manuscrit  porte  aiga;  mais  je  persiste  à  croire  que  c'est  par 

une  erreur  de  copiste.  J'exposerai  plus  loin  mes  raisons. 
Page  120,  vers  1820.  Altrage,  Ms. 
Page  121 ,  vers  i833.  Ne  faudrait-il  pas  plutôt  Romanie? 
Page  i24«  vers  1894.  N'y  a-t-il  point  faute  ici  dans  le  manuscrit  P  Sûrement  il  faudrait 

lire  conquero. 
Page  ia6,  vers  1906.  Il  semble  qu'il  faudrait  ici  Et  ab. 
Page  126,  vers  1928.  Malaztat,  Ms. 
Page  128,  vers  1937.  Telle  est  la  leçon  du  manuscrit;  mais  il  est  évident  qu'il  faut 

.  desmembre  ou  plutôt  démembre.  Voyez  page  86  »  v.  1 293  /et  page  2 1 8,  v.  3387. 
Page  128,  vers  1965.  Lisez  que  n'es. 

Page  129,  vers  1968.  Nous  avons  mis  ici  Lope  Diez,  au  lieu  d'écrire  Lope  uias,  comme 
page  211,  V.  3261,  et  ailleurs. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


333 


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P^ge 
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3a,  vers  aooa.  Armariz,  Ms. 

3a,  vers  aoi  i.  Dans  le  manuscrit,  ce  vers  commence  par  un  C. 

34,  vers  aoA5.  El  Cart  est  mal  traduit;  c'est  un  nom  de  Heu,  qui  demande  une 

capitale. 
34,  vers  20^7  et  2o56.  Même  observation  que  pour  le  vers  aoi  1. 
36,  vers  2060.  Lisez  lor. 

36,  vers  2075.  Au  lieu  d'el,  nécessaire  au  sens,  le  manuscrit  porte  es. 
38,  vers  a  100.  Au  lieu  d*e  vos,  le  manuscrit  porte  el  vos, 

47,  vers  aa45.  Mettez  une  virgule  après  lance, 

48,  vers  a  a  68.  Le  manuscrit  porte  qaô  iometz. 

5o,  vers  a3i3.  11  me  semble  qu*il  faudrait  tarmens,  comme  page  i5a,  v.  a3a3. 

5i,  vers  a3o5.  Lisez. d*i4/(^v(i. 

5a,  vers  a3a6.  Le  manuscrit  porte  Eh  borguest^m  est  peut-être  la  meilleure 

leçon.  D.  Pablo  Ilarr^^i  a  imprimé  El  borgnes, 
54,  vers  a 345.  Le  manuscrit  porte  Eras  nonvengaré. 
56,  vers  a384*  L*ancien  copiste,  qui  prodigue  la  cédille  même  dans  les  mots 

où  le  c  devait  être  doux,  n'en  a  pas  mis  ici  à  avançai, 
60,  vers  a448.  Le  manuscrit  porte  haniat  ou  haviat. 
60,  vers  a459.  Cl  cosseyl,  Ms. 

60,  vers  a  463.  Le  manuscrit  porte  bien  et  los  tarmenz. 
60,  vers  a465.  Cest  à  tort  que  la  conjonction  est  écrite  ici  avec  un  t. 
60,  veri  a470.  Combatè,  Ms.  —  Même  observation  que  pour  le  vers  a465.  On 

en  peut  dire  autant  pour  Y  et  du  vers  a487. 
6  a ,  vers  a5oi .  Terminez  ce  vers  par  une  virgule. 
6a,  vers  a5oa.  Mettez-en  une  après  Caritat, 
68,  vers  a56g.  Lisez  Per  Arceyz,  Cf.  page  166,  v.  a56o. 
7a,  vers  a64o.  Au  lieu  de  vinteria.  Usez  vintena.  Cf.  page  174,  v.  a665. 
74,  vers  a663.  Le  manuscrit  porte  botons,  qui  ne  rime  pas  avec  joyoï.  Nous  ^ 
nous  sommes  cru  d'autant  plus  autorisé  à  substituer  ici  botos,  qu'Ânelier  a  déjà 
employé  ce  mot  dans  le  couplet  xxx.  Voyez  page  70,  v.  io48. 
180,  vers  a 769.  On  a  lieu  de  s'étonner  de  voir  ici  l'article  lo,  changé  en  le  dans 
le  vers  suivant.  Tout  ce  que  je  puis  dire,  c'est  que  telle  est  la  leçon  du  manus- 
crit.  Au  reste,  nous  retrouverons  plus  loin  le  prior,  le  mal  (page  18a,  v.  a 793, 
3796),  le  seyrmor  (page  i84i  v.  a84i),  le  portai  (page  ai  a,  v.  3a9a),  bjom 
(pageai4,  vers  33i5),  etc. 
184,  vers  a8a3.  Ed  adocns,  Ms. 
184,  vers  a837.  Los  volantatz,  Ms. 
190,  vers  agao.  Le  manuscrit  poHe  los  Salvador, 
19a,  vers  a 958.  Cesentir,  Ms. 
19a,  vers  3978.  C  lo,  Ms. 

1 95 ,  vers  3ooo.  Nous  avons  traduit  ici  cayro  par  pierre,  ce  qui  est  exact  *,  mais  plus 
loin ,  page  a  1 1 ,  v.  3a4a ,  nous  avons  rendu  cayro  par  carreau ,  ce  qui  ne  l'es}  pas. 


334         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  196,  vers  3oo8.  Barquinar,  Ms. 

Page  196,  vers  SoSy.  Ne  fmitcirait*il  pas  lire: 

E'n  la  Navarreria  s  pessavan  d'estremar 
LasfenuHU,  etc. 

et  traduire  :  «  Et  en  la  Navarrerie  pensaient  à  se  cacher  —  les  femmes  ?  •  etc. 
Page  198,  vers  3o55.  Le  manuscrit  porte  Srter. 
Page  aoo,  vers  8087.  P^f^>  Ms. 
Page  aoo,  vers  8091.  On  lit  navas  au  manuscrit. 
Page  aoa,  vers  5iaa.  Branid,  Ms. 
Page  20A,  vers  3169.  E  d  adoqaas,  Ms. 
Page  ao5,  vers  3i55.  Efanço  est  mal  traduit,  quoi  qu*on  <puisse  induire  du  sens  de  ce 

mot,  page  ao8,  v.  ^ll^. 
Page  ao6,  vers  3198  et  3aoo.  U  est  évident  qu*il  faut  men/o^  au  moins  resso,  comme 

plus  haut,  V.  3190. 
Page  ao6,  Ters  3197.  I)  n  est  pas  moins  évident  qu*il  faut  lire  nafrar. 
Page  ai3,  vers  3277.  Cesl  à  tort  cçat  hacoi  est  ici  traduit  pBotjamhoni;  ce  mot  devrait 

Têtre  far  flèches  de  lard,  comme  page  276,  vers  4299. 
Page  ai3,  vers  3779.  Cafiz  est  mal  traduit.  Cest  Tancienne  forme  de  cahiz,  mot  par 

lequel  on  désigne  une  mesure  contenant  la  charge  d*mi  mulet. 
Page  a  18,  vers  3867.  Je  propose  de  lire  anzherc  tcfrad. 

Page  aao,  vers  3394.  Mieux  eût  valu  laisser  Semen  que  de  le  traduire  par  Simon. 
Page  aa5,  vers  3469.  Ne  vaudrait-il  pas  mienixflear  des  cbxanps  que  desc^utips? 
Page  229,  vers  353 1.  Il  vaudrait  mieux,  ce  me  semble,  rendre  que  nos  fe  par  qui 

nous  fit. 
Page  23o,  vers  3673.  Le  manuscrit  porte  bien  io  que  ouy,  ce  qui  est  fort  différent.  11 

y  a  donc  à  modifier  la  traduction. 
.  Page  236,  vers  36&i.  Lisez  En  Semen  du  Gueretz,  on  plutôt  de  Gaeretz»  comme 

page  226,  vers  35io.  Peut-i^tre  fau^il  aussi  gatta,  chatte,  nom  que  Ton  donnait 

à  une  machine  de  guerre. 
Page  236,  vers  3665.  Lisez  e*^b  ambans  e'h  solers,  et  traduisez  par  les  galeries  et  les 

eomhles.  Voyez  jrfus  loin,  page  288,  v.  4467. 
Page  287.  Le  vers  365o  nest  pas  complètement  rendu;  il  fkut  lire  :    tellement  qu'il 

mùHTut  là,  etc. 
Page  238.  11  y  a  contre-sens  dans  la  traduction  du  vers  3676.  Le  mot  rana  signifie , 

non  pas  ruine,  mais  ru,  ruisseau.  11  s*agit  du  courant  d*eau  qui  faisait  tourner 

le  moulin. 
Page  25 1.  Ah  ,xx.  du  vers  8867  doit  être  rendu  par  aux  vingt. 
Page  253,  vers  8907.  Lisez  don  Guyralt  de  Seta,  comme  page  161,  vers  2470. 
Page  254,  vers  3954*  Le  mot  bore  devrait  être  écrit  avec  un  B. 
Page  272,  vers  423&.  OaeyHa,  Ms. 
Page  274»  vew  4256.   Vos  mndaretz,  Ms. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  335 

Page  a88,  vers  4Âgo.  C*edt  à  tort  que  cavah  est   ttaduit  par  chevaliers;  il  faudrait 

chevaux. 
Page  aSg,  vers  448 1.  Au  lieu  de  combattons,  ce  qui  est  un  contre-sens,  écrivez  :  car 

on  combat  de  tous  côtés. 
Page  390,  vers  45a8.  De  la  fores,  Ms. 
Page  agi ,  vers  A5a5.  11  manque  ici  un  tiret. 
Page  aga ,  vers  A53o.  Le  manuscrit  porte  A  cels. 
Page  aga,  vers  454 1>  Redrecatz,  Ms. 
Page  aga,  vers  4548*  Plantz/Ms. 
Page  ag4t  vers  4563.  Terminez  ce  vers  par  un  guillemet. 
Page  ag6,  vers  45g4.  Lj  surmonté  d*une  tilde  qui  se  trouve  dans  le  nom  de  Montant 

est  écrit  au-dessus,  entre  Ta  et  le  t. 
Page  ag8,  vers  4637.  Nous  proposerions  de  lire  pegramens,  si  nous  ne  savions  que 

c*est  rhabitude  en  gascon,  comme  en  espagnol,  ^e  transposer  ainsi  les  lettres. 
Page  ag8,  vers  4643-  Le  manuscrit  porte  deran,  au  lieu  de  daria,  que  nous  avons  cru 

devoir  lui  substituer. 
Page  ag8i  vers  4648*  Asetia,  Ms. 
Page  3oo,  vers  4654*  Le  manuscrit  porte  camençego. 

Page  3oi ,  vers  468g.  Balar  est  mal  traduit;  il  faudrait  :  Barons,. tous  à  la  danse. 
Page  3o4,  vers  474o.  Hahris,  Ms. 
Page  307,  vers  4764*  Le  premier  hémistiche  du  vers  n*a  pas  été  traduit,  faute  d'être 

compris. 
Page  307,  vers  4777.  H  faut  un  tiret  après  meartriers. 
Page  3o8,  vers  47gi-  Le  manuscrit  porte  Lormans,  et  nous  avons  eu  tort  de  changer 

cette  orthographe,  après  ayoir  laissé  Lormandia  plus  haut,  page  lao,  v.  i83a. 

Comme  le  fait  observer  M.  Edélestand  du  Méril,  tle  changement  du  n  en  / 

est  assez  commun  :  orphelin  vient  d'orphanas;  licorne  d'anicomis;  et  le  vieux 

français  disait  aime  d*tfnima;  gonfalon  de  Tislandais  gnnnfani;  velin  de  venenam. 
^  Le  même  changement,  ajoute-t-il,  a  lieu  dans  les  autres  langues,  même  pour 

les  noms  propres.  Les  Normands  s'appelaient  Lormanos  en  vieux  portugais  ; 

Hieronymas  est  devenu  Girolamo  en  italien,  et  Bononia  Bologne. •  (Histoire  de 

la  poésie  Scandinave,  prolégomènes,  p.  a 44,  col.  a,  art.  Bruni,) 
Page  3og,  vers  4785.  Seynnerers  veut  dire  porte-étendards ,  et  non  seigneurs. 
Page  3 10,  vers  4 80g.  Maynta  escut,  Ms. 
Page  3io,  vers  48a6.  Car  lar,  Ms. 
Page  3aD,  vers  4g76.  Erredeglol,  Ms. 
Page  3a a,  vers  5oa4-  Lo  guyïlo,  Ms. 
Page  3a4,  vers  5o4g.  Le  manuscnt  porte  morrè. 


NOTES. 


Page  a ,  vers  7 ,  couplet  i. 

Anelier  n*est  pas  le  seul  des  poètes  de  Tépoque  qui  ait  des  plaintes  sur 
le  triomphe  de  la  trahison  prévalant  contre  Tantique  loyauté;  Hugues  de 
Bersi  en  exhale  de  semblables  dans  sa  philippique  sur  les  mœurs  de  son 

temps  : 

Or  se  délitent  en  trahir, 

Et  li  uns  de  Tautre  engingnier; 
Cil  qui  miex  set  deschevauchier 
Son  compaignon,  cil  vaut  or  miex. 

La  Bible  au  sei^nor  de  Bene,  v.  86.  (Fahliaux  et  contei,  ëdit.  de 
Méon,  t.  II,  p.  396.)  • 

Page  6,  vers  d6,  couplet  m. 

Dans  nos  anciens  romans,  on  voit  souvent  des  personnages  considérables 
montés  siur  des  mulets,  ordinairement  annoncés  comme  arabes,  syriens, 
espagnols  ou  aragonais  : 

Par  la  porte  s*en  ist  sor  .i.  mul  de  Sarie. 
lÀ  Romans  d'AUxandre,  p.  ^7,  v.  10. 

Es- vus  les  pers  d*Â raine,  par  mi  la  praerie , 
Et  cevauce  cescuns  .i,  mulet  de  Sarie. 

Ihid.  p.  231,  V.  ib.CÎ,  La  Chanson  d^Antu>che,i.\ît  p.  l'jà^  183. 

Mais  Dinas  Torgillous  qui  siet  sor  noire  mule, 
.1.  destrier  de  grant  pris  que  li  donna  sa  drue , 
Souvent  cierke  les  rens ,  etc. 

Li  Romans  dAlixandre,  p.  336,  v.  10. 

Este-vus  Tholomés  sor  .i.  mul  sarrasin. 

Ihid,  p.  433,  V.  35. 

Et  Richars  monte  sur  le  mul  arrabi. 

Li  Romans  de  Garin  le  Loherain,  t.  I,  p.  70,  et  t.  II,  p.  30^. 

La  dame  montent  sor  .i.  mul  arragon, . . 
0  lui  sa  fille  sor  .i.  mul  espaingnois.     * 

Li  Romans  de  Raoul  de  Cambrai,  p.  s65 ,  v.  4  «  8.  Cf.  p.  3 1 8  ;  et  li  Romans 
de  Parise  la  Duchesse,  p.  69. 

HtST.  DE  LA  GCERRE  DE  NAV.  43 


338         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Chascuns  chevaiche  un  mulet  aragon, 

Der  Roman  von  Fierahras,  etc.  p.  166,  col.  1. 

They  ryd  upon  joly  moyles  ofSpayne, 
With  sadell  and  brydell  of  Champagne,  etc. 

Launfal,  v.  886.  (Âncimt  Engleisk  metrical  HonuL^ceés ,  selected  and 
publishM  by  Joseph  Ritson,  vol.  I,  p.  208.) 

Nos  trouvères  parlent  fréquemmenf  aussi  de  mule,  de  mulet  afeatré^  , 
de  mulet  atome  richement^. 

Dans  la  Chronique  de  Bertrand  du  Guesclin,  v.  8835*,  ce  chevalier  est 
représenté  montant  sur  une  mule  pour  aller,  hors  de  Burgos,  au-devanl  de 
la  femme  de  Henri  de  Transtamare,  montée  elle-même  sur  une  mule;  et 
ailleiu*s  on  voit  Pierre  le  CrueJ  chevauchant,  à  Bordeaux,  sur  le  mal  arragon^. 
Elnfm  Froissart  nous  montre  le  roi  Henri  de  Transtamare  monté  sur  une 
mule  forte  et  rolde,  selon  Tusage  du  pays^. 

On  trouve  le  prii  d*un  mulet  au  temps  d'Anelier  dans  cet  article  des 
comptes  de  Navarre  pour  1 28A  : 

Item  eidem  (guberaatori)  pro  quodam  mulo  empto.  xviii  libras. 
(Compot  Michaelis  Baldoini ,  prepositi  Stelle ,  Ms.  Bibl.  imp.  suppl.  lat.  n°  i6S^,  fol.  37  verso.) 

Un  autre  article  semble  indiquer  que  les  mulets  de  Navan*e  venaient 
de  la  Castille  : 

Item  pro  expensis  quatuor  mulorum  quos  Pelrus  Pétri  de  Oarritz  duxit  de  Castella 
ad  opnn  gubernatoris ,  in  septem  diebus ,  iij  kaficia  iij  rova. 

(Fol.  8a  verso.  Compotus  Johannis  Petti  de  Gundidayn,  prepositi  de  Olito,  A.  D.  1  adS.) 

Page  6,  vers  5g,  couplet  ni. 

La  localité  ici  nommée  est  appelée  Guadalfajar  par  Rodrigue  de  Tolède, 
qui  en  indique  la  situation  au  pied  de  la  montagne  de  Muradal,  célèbre  par 
la  défaite  des  Almohades^.  S'il  faut  en  croire  le  P.  de  Moret,  ce  nom 
venait  d'un  ruisseau  qui  baignait  Tendroit  '^. 

*  Charlemagne,  etc.  p.  4 ,  v.  82.  —  La  Chan-  *  Chroniques,  liv.  I,  part.  11,  chap.  ccxuiv; 
son  â^Ântioche,t.  I,  p.  s6,  ^7*  48.  —  Le  Cke-         t.  I,p.  533,  col.  3. 

valier  au  Cygne,  édit.  de  M.  de  Reififenberg ,  ^  Rod.  Tolet.  De  reb.  Hispan.  lib.   VIII , 

t.  II,  p.  16.  cap.  VI*,  apud  Andr.  Schott,  Hispan.  illustr, 

'  La  Chanson  d'Antioche,i,  II,  jp.  16.  t.  H,  p.  iSa,  lin.  do. 

^  T.  I ,  p.  3 1 6.  ^  Annales  del  reyno  de  Navarra,  lib.   XX , 

*  P.  363,  V.  io468.  cap.  v,  Siv,  n*  17;  t.  III,  p.  87,  col.  a. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         339 

Pi^  6,  vers  yS,  couplet  lu. 

L  expression  descadenar  trouve  son  explication  dans  un  passage  de  Ro- 
drigue de  Tolède.  Cet  historien,  décrivant  les  dispositions  prises  par  les 
Aloiohades  à  la  bataille  de  las  Navas,  rapporte  que  certains  d*entre  eux 
s'étaient  attachés  les  uns  aux  autres,  comme  s*ils  eussent  voulu  soter  la 
ressource  de  Tuir  :  «  Extra  atrium  erant  etiam  aliae  acies  peditum ,  quorum 
quidam  tam  de  interioribus  quam  de  exterioribus  sibi  ad  invicem  coHi- 
gatis,  ut  quasi  de  fugse  praesidio  desperarent,  constanter  belli  instantiam 
sustinebant  ^  » 

En  souvenir  de  ce  mémorable  événement,  des  fragments  des  chaînes 
prises  sur  Tennemi  furent  suspendus,  comme  de  glorieux  trophées,  dans 
plusieurs  églises  de  la  Navarre.  Non  content  de  cela ,  D.  Sancho  fit  encore 
représ.enter  des  chaînes  dans  les  armes  du  royaujne,  qui,  au  rapport  d'André 
Favyn,  étaient  auparavant  dor  au  chêne  de  sinople,  à  la  croix  pommelée 
de  gueules  en  chef  ^.  C'est,  en  effet,  depuis  ce  prince  que  les  rois  de  Navan'e 
ont  porté  fécu  de  gueules  chargé  de  doubles  chaînes  d*or  naissantes  dun 
carré  placé  au  milieu ,  qui  le  remplissent  en  orle  et  en  sautoir,  armoiries 
blasonnées  ailleurs  par  Ireillis  composé  de  croix ,  sautoir  et  orle  de  deux 
pièces  de  chaînes  d'or  en  champ  de  gueules  ',  ou  encore  de  gueules  aux 
chaînes  d'or  passées  en  orie,  en  croix  et  en  sautoir*. 


'  Rod.  Tolet.  De  reb,  Hispan.  lib.  VIII, 
cap.  IX;  ap.  Andr.  Schott,  Hisp.  iUustr,  t.  Il, 
p.  1 3ii ,  lin.  45. — Un  manuscrit  cité  par  le  P.  de 
Moret  porte  tibiis  au  lieu  de  5161.»  leçon  suivie 
dans  un  exemplaire  de  la  Chronique  du  princ#^ 
de  Viana,  où  où  lit  qu'autour  de  la  tente  de  Témir 
il  y  axait  trois  retranchements  (  tapiados)  et  en 
chacun  d*eux  on  bataillon  de  Maures  qui  étaient 
liés  par  la  cuisse,  afin  de  ne  pouvoir  fuir.  (Crà- 
mca  de  los  reyes  de  Navarra,  etc.  Pamplona, 
1 8d3 ,  in-4*  esp.  cap.  xyi  ,  p.  116,  not.  )  Au- 
paravant ,  le  noble  écrivain ,  faisant  le  dé- 
nombrement de  farmée  ennemie,  dit  qu*à  la 
suite  d'un  corps  d'armée  de  quarante  mille 
nègres ,  venaient  trois  mille  chameaux  enchaî- 
nés fun  à  l'autre  avec  de  grosses  chaînes  de 
fer,  puis  nombre  de  cavaliers,  d'arbalétriers  et 
le  reste. 

*  Histoire  de  Navarre,  etc.  par  André  Fa- 


vyn. Paris,  1613,  in-folio,  liv.  II,  p.  55.  Cf. 
Investigaciones  histôricas  de  las  ant,  del  reyno  de 
Navarra,  éd.  de  mdcg.  lxvi.,  lib.  III,  cap.  ix« 
S  II,  p.  737-739. 

^  La  vraye  etparfaite  Science  des  armoiries, . . 
defea  maistre  Louvan  Creliot..  par  Pierre  Pal- 
liot,  pag.  46  et  fig.  yii. 

*  La  Science  ketoique,  etc.  par  Marc  de 
Vvlson ,  sieur  de  la  Colombiere.  A  Paris , 
M.  DC.  xLiT.,  in-fol.  chap.  xvn,  p.  172.  — -  Cet 
écrivain  fait  observer  avec  raison  qu'avant  lui 
les  armes  de  Navarre  ont  été  blasonnées  par 
la  plupart  des  auteurs  (mais  mal]  de  gueules 
aux  rais  d'escarboucle  accoUés  et  pommetés 
d'or.  L'un  des  plus  anciens,  le  rédacteur  du 
compte  de  l'exécution  dn  testament  de  la  reine 
Jeanne  d'Evreux,  fait  mention  de  besans  dans 
les  armes  de  Navarre;  mais,  comme  le  remar- 
que judicieusement  M.  Leber,  ou  les  besaos  de 

43. 


340 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Ce  pointa  été  traité,  avec  tous  les  développements  qu'il  comporte,  par 
le  P.  de  Moret,  dans  ses  Investigaciones  histôricas,  liv.  III,  chap,  ix»  $  i, 
p.  yîS-yîy.  Voyez  encore  Annales  del  reyno  de  Navarra,  liv.  XX.  chap.  v, 
S  VI,  n**  68-5 1;  t  El,  p.  106-108. 

Page  8,  vers  8A,  couplet  m. 

Il  s  agit  ici  de  la  fameuse  bataille  généralement  connue  sous  le  nom  de 
las  Navas  de  Tolosa,  dont  il  existe  nombre  de  relations  contemporaines, 
recueillies  pour  la  plupart  par  le  marquis  de  Mondejar  ^  qui  semble  s'être 
attaché  surtout  aux  témoignages  des  écrivains  chrétiens;  du  moins  il  ne 
cite  quAl-Khatib  d'après  Casiri*,  et  nous  connaissons  deux  autres  récits  de 
la  journée  en  question  par  des  auteurs  arabes  de  la  même  époque  :  ce  sont 
Abd-al-Wâhid  de  Maroc ,  à  qui  Ton  doit  une  Histoire  des  Almohades,  récem- 
ment publiée  par  M.  Reinhart-Dozy  ',  et  Abd-eHIalim,  à  l'ouvrage  duquel 
M.  Charles  Romey  a  fait  de  nombreux  emprunts,  et  qu'il  a  copié  dans  cette 
circonstance  *• 

L'auteur  de  l'Histoire  de  la  croisade  contre  les  hérétiques  albigeois  fait 
une  allusion  expresse  à  la  bataille  de  las  Navas,  et  annonce  l'intention  où  il 
était  d'en  faire  le  sujet  d'une  chanson  de  geste ,  bona  canso  novela  tôt  en  bel 
pargamin^.  Si  ce  projet  a  jamais  été  réalisé,  il  ne  faut  pas  encore  désespérer 
de  retrouver  un  manuscrit  qui  nous  fasse  connaître  cette  œuvre. 

Dans  les  vers  qu'un  troubadour  catalan ,  Mosen  Jayme  Febrer,  a  consacrés 

a  la  bataille  de  las  Navas,  il  est  fait  mention  en  ces  termes  d'un  guerrier 

navarrais  qui  y  prit  part  : 

£n  Fermin  Marcilla, 
Infanzé  Navarro, 


1 370  dont  il  est  ici  question  n'étaient  pas  des 
besans,  ou  ce  qu  on  a  pris  dans  les  temps  mo- 
dernes pour  Vescarboucle  pommelée  figurait  des 
besans.  Voyez  Collection  des  dissertations ,  etc. 
t.  XIX,  p.  i55,  eu  note. 

*  Memorias  histôricas  de  la  vida  y  acciones 
dil  rey  D.  Âlonso  el  Nohle,  etc.  En  Madrid:  en 
la  imprenta  de  D.  Antonio  de  Sancka,  ano  de 
M.  DGC.  ULXXiii. ,  in-4%  cap.  ciii-cvii,  p.  3o6-323. 
Cf.  apéndices,  p.  xcviii-xcxTiii.  —  Aux  ou- 
vrages cités  par  le  savant  marquis  on  peut 
joindre  la  grande  Chronique  de  Mathieu  Paris 
(Maithmi  Paris,,,,  Historia  major,  éd.  Lond. 


UDGLXXXi?,  p.  206,  lin.  3o)  et  les  Annales  de 
Wawerley.  (  Historiœ  Britannicm  ,  Saxonicm  , 
Ânglo'Danicœ  Scriptores  XV,  etc.  éd.  Th,  Gale , 
tom.  II,  pag.  176.] 

'  hWiViioÛieca  ArahicO'Escwrialensis ,  tom.  II, 
pag.  231. 

'  Leyde,  1847»  iû-8'.  Voyez  p.  237,  238. 

*  Histoire  ^Espagne,  etc.  tom.  VI.  Paris, 
Fume  et  C'',  i84i,  in-8',  chap.iv,  pag.  19a, 
195. 

*  Édit  de  M.  Fauriel,  p.  10,  v.  it6-i90« 
couplet  V. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         341 

Dihuen  descendeix 
De  Sancho  Ganés , 
Que  ab  lo  rey  En  Père 
Asisti  bizarro 
Trobantse  en  les  Naves, 
E  ab  gentil  desgarro 
Pdéa  valent  ; 
E  que  à  un  Alavés 
Li  leva  lo  cap, 
E  aguda  vitoria, 
Tomanse  ab  lo  rey , 
Fer  Gistellfabi 
E  per  Âdemuz, 
Consegui  la  gloria 
D*aque8tos  dos  Uochs. 
Son  fiU ,  per  memona , 
Pinta  en  lo  camp  blanch 
Faixes  carmesis 
E  una  stela  blava,  etc. 

Memorias  histâricas  de  la  vida  y  acciones  del  rey  D,  Alonso  XI, 
apëndices,  pag.  cxxvii,  col.  i. 

Page  8,  vers  89,  couplet  iv. 

Je  crains  d*avoir  commis  un  grave  contre  -  sens  en  traduisant  ce 
vers,  depuis  que  j'ai  lu  ceux-d  dans  )a  Chronique  rimée  de  Philippe 
Mouskès 

Rois  Arestains  et  rob  Gaifiers , 
Ki  moult  estoit  vallans  et  fiers , 
Plus  de  .xl.  en  i  ot  mors 
Ki  vers  a  us  s*estoient  amors. 

V.  7593;  édit.  da  baron  de  Reiffenberg,  t.  I,  p.  3o3. 

On  lit  dans  le  Roman  de  la  Rose,  v.  2^66  : 

Ele  me  pest  et  replenist 
De  joie  et  de  bonne  aventure; 
Mes  ce  tn  amort  que  poi  me  dure. 
Édit  deMéon,  t  I,p.  99,  100. 

Mais  j'incline  à  croire  qu'il  faut  lire  m'a  mort 

Page  8,  vers  94,  couplet  iv. 

Quoi  qu'en  dise  M.  Fauriel ,  qui  propose  de  changer  en  veiaire  le  vegaire 


342         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

du  poème  quii  a  publié  ^  on  voit  que  ce  dernier  mot  appartenait  bien  à  la 
langue  romane.  Il  y  a  donc  à  Tajouter  au  Lexique  de  M.  Raynouard ,  qui  n  a 

recueilli  que  veiaire^, 

'm 

Page  8,  vers  99,  couplet  iv. 

Dans  tout  ce  que  dit  Aneiier  relativement  au  règne  de  don  Sancho  le 
Foii,  il  y  a  plus  d'un  anachronisme.  Le  troubadour  présente  la  bataille  de  las 
Navas  de  Tolosa,  qui  eut  lieu  en  i  a  1  2 ,  comme  ayant  été  donnée  avant  le 
voyage  de  ce  prince  au  Maroc.  Or,  il  n  en  fut  pas  ainsi.  Don  Sancho  passa  en 
Afrique  à  la  fin  de  juillet  de  Tannée  1  1 96,  et  y  resta  jusqu'au  printemps  de 
Tan  iQoa,  époque  à  laquelle  il  fil  alliance  avec  son  beau-frère  Jean  sans 
Terre,  envers  et  contre  tous,  à  l'exception  de  l'émir  Al-Mouminin,  roi  de 
Maroc'.  Suivant  notre  auteur,  le  but  de  ce  voyage  était  de  prêter  aide  et 
secours  à  ce  prince,  alors  en  guerre  avec  d'autres  chefs,  et  qui  l'en  avait  prié 
par  ambassadeurs.  Don  Pablo  Ilarregui  considère  comme  im  acte  de  folie 
l'abandon  que  fit  D.  Sancho  de  son  roya.ume  pour  une  cause  aussi  légère, 
surtout  avec  la  certitude  où  était  ce  prince  que  les  rois  de  Castille  et  d'Aragon 
voulaient  le  dépouiller  de  la  plus  grande  partie  de  ses  états ,  comme  ils  avaient 
déjà  tenté  de  le  faire.  Le  savant  Navarrais  ne  voit  pas  qu'une  alliance  avec  les 
Maures  d'Afrique  était  peut-être  le  meilleur  moyen  pour  tenir  en  respect  ces 
deux  terribles  voisins,  dont  les  regards,  cçssant  de  se  porter  vers  le  Nord, 
dm'ent  rester  fixés  sur  le  détroit  de  Gibraltar  et  l'interroger  avec  inquiétude. 
Au  lieu  d'avoir  cette  idée,  D.  Pablo  explique  le  départ  du  roi  de  Navarre  par 
un  récit  que  fait  le  P.  Moret,  d'après  l'historien  anglais  Roger  de  Hoveden, 
qui  devait  avoir  part  aux  nouvelles  que  receviiit  Bérengère ,  sœur  de  D.  Sancho 
et  femme  de  Richard  Cœur  de  Lion.  Selon  le  savant  jésuite,  le  monarque 
navarrais  quitta  ses  états  pour  épouser  une  fille  de  l'émir  Al-Mouminin- 
Abou-Youcef-Ya'koub,  avec  lequel  ce  maiiage  avait  été  arrêté,  à  la  demande 
de  la  princesse,  devenue  éperdument  amoureuse  deD.  Sancho,  sur  le  bruit 
de  sa  réputation  *.  Un  pareil  récit ,  contre  lequel  les  deux  écrivains  que  nous 


*  Rxst*  de  la  croisade  contre  les  hérél.  albig.  *  Annales  del  rt^no  de  Naoarra,  liv.  XX, 
p.  648.  cap.  Il,  S  I,  n***  8-12;  tom.  III,  pag.  i5-i8. 

'  Lexique  roman  ,  tom.  Y,  p.  534  >  col.  2  ,  Cf.  Investigaciones  histôricas  de  las  antigûedades 

n*  i5.  del  reyno  de  Naoarra,  lib.  III,  cap.  viii,  éd.  de 

*  Fœdera,conveniiones,eU:.ediUl\l^  tom  A,  1766,  pag.  715-723.  (De  lajornada  del  rty 
par»  1 ,  pag.  4o ,  coi.  2.  don  Sancho  el  Faerte  en  AJrica,  y  tierras  que  en 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE   DE  NAVARRE. 


343 


venons  de  citer  n  élèvent  pas  le  moindre  doute,  me  paraît  une  fable  à  ranger 
parmi  celles  qu'on  rencontre  dans  les  chansons  de  geste  et  dans  les  récits  d'a- 
ventures véritables,  comme  rïEstoirc  de  Foulques  Fitz-Warin^  Un  person- 
nage avait-il  attiré  l'attention,  tant  qu'il  était  en  vue,  ses  actions  étaient 
assez  fidèlement  rapportées;  disparaissait-il  aux  regards,  l'imagination  popu- 
laire ,  firappée  par  l'éclat  de  grandes  actions ,  continuait  l'histoire  commencée. 
Cest  ainsi  que,  si  l'on  peut  se  refuser  à  croire  que,  pendant  son  séjour  chez 
les  Maures,  Sancho  VI  ait  négocié  et  rompu  un  mariage  avec  une  fille  du  roi 
de  Maroc,  on  ne  saurait  nier  que,  du  moins,  le  bruit  n'en  ait  couiu  alors. 
L'abbé  Millot  en  croit  trouver  l'écho  dans  les  vers  suivants  de  Pierre  VidaP  : 

E  vuelh  saber  mot  cada  mot, 
Senher,  e  no  us  deu  pesar, 
Per  cal  forfog  deu  mescabar 
Dona  del  tôt  son  cavasier; 
Et  atressi  del  caTasier, 
De  sa  dona ,  per  que  la  péri  ; 


su  aasencia se perdieron,)  Voici  le  récit  et  Roger 
de  Hoveden  :  •  Processu  vero  iemporis  filia 
Boyac  Almiramimoli ,  imperatoris  AfricâDo- 
nim ,  audita  per  communem  famam  probitate 
Sanctii  régis  Navamc. . .  dilcxit  eum  in  tantum, 
quod  vehementer  adoptavit  eum  sibi  in  mari> 
lum.  El  eum  ipsa  propositum  suum  diutius  ce- 
iare  non  posset,  indicavit  patri  suo  imperatori 
qood  ipsa  seipsam  laqueo  suspenderet ,  nisi 
Sancdus. ..  eam  sibi  in  uxorem  daceret.  Gui 
pater  respondit  :  «  Quo  modo  potest  boc  Geri , 
eum  tu  sis  pagana,  et  ille  christianus?t  Gui 
filia  respondit  :  t  Parata  siquidem  sum  fidem 
cbrisiianorum  suscipere,  et  secundum  legem 
illonun  vivere,  dummodo  pncdictum  regem 
NavarraB  in  maritum  babeam. ...»  Imperator 
igitnr  Afjricanorum  misit  nuncios  suos  ad  Sanc- 
tinm. . .  per  quos  mandavit  ilii  ut  ipse  veuiret 
ad  eum,  filiam  suam  in  uxorem  ducturus,  et 
ille  daret  ei  tantam  pecuniam  cpiantam  veliet, 
et  insuper  totom  terram  qus  dicitur  Hispania 
Saracenica. ...  Dum  autem  rex  Navame  iret  ad 
eum,  mortuus  est  ille  Boiac  Almiramimoli... 
cumqae  praefatus  rex  Navame  venisset  in  Afri- 
cam ,  invenit  imperatorem  mortuum ,  et  filius 
imperatoris  defuncti  adhuc   minimus   erat. .. 


et  eraut  ei  in  imperio  multi  ad  versantes.  Gum 
autem  rex  Navame  ad  eum  venisset  sperans 
se  accepturum  sibi  in  conjugem  pradataro 
puellam,  dixit  ei  puer,  qui  regnaturus  erat. 
quod  si  veilet  juvare  eum,  et  servire  sibi 
ad  terram  suam  obtinendam ,  ipse  daret  ei 
sororem  suam  eum  promissis  patris  sui;  sin 
minus  autem,  poneret  eum  in  captionem,  de 
qua  nunquam  exiret.  Ipse  autem  videns  se 
in  arcto  positum ,  elegit  i^agis  servire  ei  quam 

poni  in  captione Domino  igiiur  conce- 

dente,  et  Sanctio  laborante,  filius  Almirami- 
moli subjugavit  sibi  infra  triennium  omnes 
adversarios  suos;  et  factus  est  imperator.  •  ( Bo- 
geri  de  Hoveden  Annalium  pars  posterior,  Ri- 
cKardus  I,  apud  Henr.  Savile,  Rerum  Anglica- 
rum  Scriptores  post  Bedam  prœcipui,  éd.  M.  DCi . 
p.  685,  1.  69.)  —  Le  même  écrivain  ,  après 
avoir  rapporté  Tinvasion  de  la  Navarre  par  les 
rois  de  Gastille  et  d'Aragon ,  fixe  le  retour  de 
D.  Sancbo  à  Tannée  1200.  (Ibid.  pag.  80a, 
1.  VIII.) 

'  Paris,  Silvestre,  m  dccc  xl,  in-8^  pages 
69-78. 

*  Histoire  littéraire  des  Troubadours ,  etc.  t.  II  « 
p.  3o5,  3o6. 


344 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Ni  cals  es  lo  foriag ,  per  cert, 

Perque  la  deu  desamparar; 

Qu^en  auzir  qu*el  rei  navar 

Avia  sa  dona  gequida. 

Manh  tornei  e  manhta  envaida 

E  manh  assaut  e  manh  sembd 

E  manhta  tor  e  manh  castd 

Eron  per  s*amor  envait, 

E  fag  manh  do  e  manh  covit 

Cant  el  era  per  lies  joios, 

Cointes  e  gais  i  amoros 

E  cantaires  e  vesiatz; 

Mas  eras  canta  de  pechatz; 

So  ausi  comtar,  Tautrler, 

Âd  .1.  seus  cortes  escudier 

Que  de  Navarra  va  en  Fransa. 

Dios  prec  que  Ih  reda  sa  conhtansa 

Al  rei,  si  o  pot  far  per  raso, 

E  qu*ela  lo  forfag  li  perdo , 

E  que  jamai  no  *lh  sia  truanda*. 

Lai  on  cobra,  etc.  (Lexique  roman,  tom.  I ,  p.  4  là.  —  Die  Werkê  der 
Troubadours,  etc.  enter  band.  Berlin,  i846,  in-ia ,  p.  s48.) 

En  dépit  de  tous  les  témoignages  qui  attestent  le  voyage  et  le  séjonr  de 
D,  Sancho  le  Fort  à  la  cour  de  Maroc,  Tun  des  derniers  historiens  de  l'Es- 
pagne, M.  Charles  Romey,  ne  balance  pas  à  les  révoquer  en  doute;  il  s'inscrit 
résolument  en  faux  contre  les  écrivains  occidentaux,  qu'il  sacrifie,  sur  ce 
point,  à  Ebn-Àbd-el-Halim-Abou-Mohammed-el-Saleh-ei-Gharnaty,  dont  il 
cite  le  petit  Kartas^.  Suivant  l'écrivain  arabe,  ou  plutôt  suivant  son  tra- 
ducteur, rémir  El-Mouminin  étant  parti  de  Maroc  en  1 2  1 1 ,  le  bruit  de  son 
aiTivée  et  de  l'immense  appareil  de  guerre  qu'il  traînait  se  répandit  dans  tous 
les  pays  chrétiens,  et  les  plus  voisins  en  furent  surtout  alarmés.  Quelques- 


^  L*bistorien  des  troubadours  que  nous  ci- 
tions tout  à  l'heure  voit  encore  Sancho  VI 
dans  ces  vers ,  qui  terminent  une  pièce  de  Gi- 
raud  de  Bomeil,  où  le  poète  dit  que  s*ii  est 
honoré  de  Testime  du  bon  roi  de  Navarre ,  le 
blâme  le  touche  peu  : 

E  s*il  bos  reis  deU  Navars 
Mo  latua ,  de  manti  blasmars 
Gaire  do  m  daria. 

5  or*  no  ptja  moê  enm .  etc.  (  Le  PamatH  occitanien ,  t.  I  » 


p.    i33. — Dit    Wtrkt   d$r  Tromhaiomn ,   enter    Baod  , 
p.  SOI.) 

Voyez  HiiU  UtL  des  Troub,  t.  Il .  p.  8. 

^  Cet  ouvrage  a  été  publié  par  M.  C.  J. 
Tomberg,  sous  ce  titre  :  AnnaUs  regam  Maa- 
ritaniœ ,  etc.  Upsalis ,  litteris  academids  , 
MDGcrxLiii  •  XLVi,  deux  volumes  in•4^  Ce  qui 
est  relatif  au  voyage  de  D.  Sancbo  s'y  trouve 
t.  II,  p.  so5,  306. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         345 

uns  lui  écrivirent  pour  lui  demander  la  paix  et  écarter  cet  orage  de  leurs 
terres.  De  ce  nombre  fut  le  roi  de  Rayonne,  Sancho,  fUs  de  Sancho,  roi  de 
Navarre.  Il  envoya  des  ambassadeurs  à  Témir,  chargés  d'une  lettre  dans 
laquelle  il  se  rendait  à  lui,  humble  et  suppliant,  et  lui  demandait,  par  grâce 
spéciale ,  la  permission  de  venir  le  saluer  à  sa  cour  et  la  faveur  d'une  audience . 
El-Nassir  la  lui  accorda,  et  le  roi  de  Rayonne  se  mit  en  route  pour  Séville, 
où  il  trouva  le  musulman  et  où  il  resta  quelque  temps.  L*émir  eut  plusieurs 
conférences  avec  lui,  lui  fit  de  riches  présents,  et  ils  se  lièrent  par  un  traité  ^ 
a  Cette  relation  de  Fauteur  arabe,  ajoute  en  note  M.  Romey,  détermine 
l'époque  précise  du  mystérieux  voyage  (dont  il  est  tant  parlé  dans  les  chro- 
niques espagnoles)  du  roi  de  Navarre  «  en  Afrique,  m  comme  disent  la  plupart 
de  ces  annales,  notamment  tout  ce  que  dit  Moret  à  ce  sujet,  rt  etc. 

Ni  moi  non  plus,  je  n  ai  aucune  confiance  dans  le  récit  du  jésuite  navar- 
raîs;  mais  je  me  sens  encore  moins  porté  vers  le  système  de  M.  Romey,  et  je 
persiste  à  croire  à  la  réalité  du  voyage  de  don  Sancho  en  Afrique,  en  le 
dégageant,  bien  entendu,  de  toutes  les  circonstances  fabuleuses  dont  Ta 
entouré  Roger  de  Hoveden. 

M.  Romey  place  vers  le  même  temps  l'ambassade  du  roi  Jean  auprès  de 
l'émir,  qu'il  raconte^  en  traduisant  Mathieu  Paris*.  Avant  notre  contempo- 
rain, un  historien  de  l'Angleterre,  Lingard,  avait  pareillement  transposé  le 
récit  du  moine  de  Saint- Aiban,  en  s'appuyant  sur  deux  raisons,  qu'il  déduit 
d'une  façon  assez  plausible^. 

Page  lo,  vers  119,  couplet  v. 

La  ville  de  Vitoria  ne  se  rendit  à  Alphonse  VIII,  roi  de  Gastille,  qu'après 
que  D.  Garcia,  évêque  de  Pampelune,  eut  obtenu  l'agrément  de  son  sou- 
verain. Dans  ce  but,  le  prélat  se  mit  en  route,  accompagné  de  l'un  des 
assiégés,  vers  le  pays  des  Arabes,  où  se  trouvait  D.  Sancho,  et  lui  exposa 
l'état  des  choses.  Voyez  la  Chronique  de  Rodrigue  de  Tolède,  liv.  VII, 
chap.  xxxin  [Hispaniœ  illastraiœ,  etc.  t.  H,  p.  127,  lin.  1 5),  en  la  comparant 
avec  celle  de  Lucas  de  Tuy,  chap.  iv  [ibid.  t.  IV,  p.  108,  lin.  34)  et  avec 
la  Chronique  générale  d'Espagne,  part.  IV,  chap.  ix.  Les  passages  de  ces 

•  Histoire  JtEspa^ne,  chap.  iv ,  p.  1 77 - 1 80.         ginti  trium  SanctiAlhani ahhatam,  p.  1  o44, 1.  a3. 
'  Ihid,i,  VI,  p.  180-187.  ^  A  Hisiory  of  England,  etc.  third  édition. 

*  Matthœi  Paris..,.  Historia  major,  subann.         London  :  printed  for  J.  Mawman,  mdcccjxy, 
131 3  ;  éd.  MDCLxxxiY,  p.  2o4 , 1.  33.  Cf.  Vit  vi-        in-8*,  t.  III,  chap.  i,  p.  33, 34* 

BIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NA?.  H  h 


346         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

histoires  relatifs  au  si^e  et  à  la  capitulation  de  Vitoria  ont  été  recueillis  par 
D.  Rafaël  Floranes,  dans  le  chapitre  v  de  Touvrage  qu'il  a  écrit  sur  cette 
ville  ^  et  qui  a  paru  sous  le  nom  de  don  Joaquin  Joseph  de  Landauiri  y 
Romarate,  auquel  il  lavait  confié  en  manuscrit. 

Page  10,  vers  lao,  couplet  v. 

On  trouve  le  nom  de  la  province  de  Guipuzcoa  écrit  de  cette  manière , 
dans  les  plus  anciens  documents.  Voyez  De  la  Gaipizcoa  en  el  siglo  x,  dans 
les  Noticias  histôricas  de  las  très  prùvmcias  vasconyukis,  etc.  por  ei  D' D.  Juan 
Antonio  Llorente.  Madrid,  1806-1808,  in-/!i''  esp.  parte  I,  tom.  I,  cap.  xi, 
pég.  io3-  106. 

Les  comptes  de  Navarre  portent  de  même  Iputeoa ,  et  même  Pazeoa  : 

Item  pro  e]q)ensis  dicti  merini  (  Pampilonensis ,  Didaci  Sancii  de  Garriz),  quando  ivii 
loquturus  cum  merino  de  Ipazcoa,  ut  solitum  est  tempore  regum.  (Ms.  Bibl.  imp. 
sQppl.  lat.  n**  ]65^,  fol.  60  verso.) 

Item  pro  expensis  dicti  merini,  quando  fedt  congregaiionem  apud  Larrabun.  ut 
iret  in  Ipuzcoam  contra  bannitos  et  inimicos  domini  régis.  %  Item  tune  quando  Johan- 
nés  Corbarani  de  Leeth  fecit  congregationem  ut  iret  in  auxilium  merini.  (Ibid,) 

Item  pro  expensis  merini  quando  cepit  mulatenum  apud  Blastegui  in  Puzcoa, 
quia  dicebatur  quod  erat  particeps  illorumqui  deraubaverant  mercatorem  Pampflonen- 
sem;  et  dimiserunt  ipsum  de  mandate  gubematoris.  (Ihid,) 

Pro  operibus  iactis  in  castA>  de  Aussa ,  pro  lignis  emptis  ad  cooperiendam  turrim 
de  novo ,  et  recooperiendis  domibus  quas  ventus  discooperuit.  Pro  expensis  quindecim 
scutiferorum  custodientium  carpentarios  custodientes  ligna  et  tabulas  in  nemonbus  de 
Ipazcoa,  et  portantes  ea  ad  opus  diclorum  castrorum,  etc.  (Fol.  9a  verso.) 

Item  merino,  pro  fugandis  malefactoribus,  capiendis  et  suspendendis .  cum  sa- 
larie insidiarum ,  et  quando  ibat  locuturus  cum  illis  de  Ipuzcoanos ,  ad  ponendam  terram 
in  pace,  et  pro  custodienda  terra  et  castris,  quando  rexCastelle  erat  apud  Sanctum  Se- 
bastianum ,  Ixx  libras ,  que  computate  non  sunt.  (  Ihii.  ) 

Page  10,  vers  ia3,  couplet  v. 

Voyez ,  sur  les  châteaux  de  la  Navaire  pendant  le  moyeiL  âge ,  sur  le 
mobilier  qui  les  garnissait  et  la  solde  que  les  aicaïds  recevaient  du  trésor 
royal,  im  bon  article  de  D.  José  Yanguas,  dans  son  Dictionnaire  des  anti- 
quités du  royaume  de  Navarre,  t.  I,  p.  209-218. 

Dans  la  liste  des  châteaux  qui  s  y  trouve,  je  vois  celui  de  Belniecher  ou 

*  Historié  eivH»  tclesiâsticay  poUtwayUgisior  Ba  Madrid,  en  it  imprenta  de  don  Pedro  Ma- 
tiva  de  la  M.  N.  F.  M.  L,  oindai  êe  VietorU,  ete.        rin ,  ano  de  1 780 ,  ïn-h*  esp.  pag.  46-54. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         347 

Bmmntius,  â  Eslella.  Nul  doute  quH  neût  reçu  son  nom  <fEustfeche  de 
Beaomardiais,  su  n'avait  pas  été  ùmdé  par  ce  héros  du  poème  d^Anelier. 
On  lit  «  au  sujet  de  cette  place ,  les  articles  suivants  dans  les  comptes  de 
Navarre  pour  i!i83: 

Item  de  gubenuitore  pro  emendb  pords  saisis»  Yino  et  aliis,  ad  c^as  gamisîoiiis 
castri  de  Bdlo  Maurchesio,  xIy  lîbras  y  solidos  iîij  denanos.  (Ms.  BibL  imp.  sappl.  ial. 
n*  i65'.  foL  i  recto.) 

Pro  expensb  serrientitim  castronim  SteDe  et  B^  Marchesii  in  cibo,  potu  et  pro 
operibus  aliis,  expensis  minutis  factis  ilû  per  partes,  per  maimm  Garsie  Michadis,  in 
▼îginti.duoiios  diebos,  xj  libras  y  denarîos.  (IHd$m,) 

Item  pro  portandis  iiij*  iiîj  kafidis  de  castro  Bdli  Mardiesii  ad  aliud  castmm ,  xxx  so- 
Hdos  YÎij  denarîos.  (Ihid.) 

Johanni  Uitrasage  pro  castro  de  Bel-Marches ,  pro  duobus  annis  et  dimidio  a  festo 
beati  Barnabe,  anno  octtngentesimo  secundo,  usque  ad  primam  di«n  janaarii,  anno 
octingentesîmo  quinto,  quolibet  anno  triginta  kaficia,  Ixxv  kaficia.  (Folio  83  verso.) 

Item  pro  ciaYÎs  per  magistrum  Martînum  emptis  ad  opus  coquine  de  Belmarches , 
per  obliYÎonem  non  computatîs,  xxxiij  solidos.  (Folio  99  verso.) 

  juger  de  FElspagne  par  le  coin  qui  pous  occupe ,  certes  les  châteaux 
qui  s'y  trouvaient  n  étaient  point  chimériques.  Cependant  le  proverbe  exis- 
tait déjà  au  XIII*  siècle  : 

Lors  feras  chatiaus  en  Espaigne, 

Et  aras  joie  de  notent,  etc.  ^ 

Le  Roman  de  U  Rose,  édit  dt  Méon,  tom.  I,  p.  99.  Cf.  le  Litre  des 
proverbes  français,  par  le  Roux  de  Lincy ,  t  II,  p.  3^7. 

Comment  donc  expliquer  cette  locution?  Les  curieux  que  ce  point  peut 
intéresser  auront  à  choisir  entre  les  diverses  interprétations  consignées  dans 
le  tome  IV  du  Mercure  français  y  année  1616,  p.  69;  dans  le  Dictionnaire 
des  proverbes  français  de  M.  Quitard,  Paris,  1811,  in-8*,  p.  lyS,  17a,  et 
dans  les  Munascrits  français  de  h  BibUothèijae  da  Roi,  t.  V,  p.  ia4,  laS  ^ 

Page  10,  Tcrs  127,  couplet  v.' 

Le  mot  venable,  que  Ton  retrouve  plus  loin,  page  aoQ,  vers  3i!ii, 
couplet  LXix,  et  que  Ton  chercherait  vainement  dans  le  Lexique  roman 

^  T.  VI,  pag.  i46,M.  Paulin  Paris  cite  en-  dans  lequel  se  trouve  cette  locution,  depuis 
core  un  passage  d*un  écrivain  du  xv*  siècle ,        longteupa  en  usage. 

a. 


348         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

de  M.  Raynouard,  vient  du  latin  venabulam,  employé  par  Cicëron ,  Martial, 
Virgile,  Ovide,  Pline,  et  qui  na  pas  cessé  d'être  usité  pendant  le  moyen 
âge^  En  Espagne,  on  appelait  venablo  une  espèce  de  javelot  plus  court 
qu'une  lance,  à  large  fer,  et  qui,  plus  tard,  au  xv*  et  au  xvi*  siède,  servait 
spécialement  à  la  chasse  du  sanglier  : 

El  venable  que  llevaba , 

A  Veilido  se  lo  ha  dado,  etc. 

De  Zamora  sale  Dolfas,  entre  los  romances  del  Cîd.  (Romancero  cas- 
teîlano,  etc.  por  G.  B.  Depping  y  D.  Antonio  Alcala-Galiano.  Leip- 
si({ue:F.  A.  Brockhaus,  i8d4«in-i2, 1. 1,  n^^iiS,  p.  i63,  col.  i.) 

Su  manto  revuelto  al  brazo. . . 
Y  en  la  su  mano  derecha 
Un  venahïo  cortador,  etc. 

iHelo!  Helo!  ^Por  do  viene,  etc.  (Ibid,  tom.  II,  n**  8A,  pig.  20S , 
coL  1 .  )  — Cf.  Diccionario  de  la  lengua  casteUana. . .  compaesto porta 
realAcademia espanola, infoiio , t.  VI, pag.  dSg , col.  1 ,  v°  Venablo. 

Page  12,  vers  i43,  couplet  vi. 

n  esta  croire  qu*Ânelier  fait  ici  allusion  au  droit  de  gîte  qu  avaient  autrefois 
les  rois  et  certains  hauts  barons,  et  qui  consistait,  chez  nous,  à  pouvoir  des- 
cendre une  ou  plusieurs  fois  Tan,  avec  leur  suite,  chez  leurs  vassaux,  et  à  y 
séjourner  plus  ou  moins  longtemps.  Les  églises  cathédrales  et  les  monastères 
étaieii^aussi  sujets  au  droit  d'hospice  ou  de  procuration  envers  le  roi.  Voyez  le 
Glossaire  de  du  Gange,  aux  mots  Gistam^  et  Procuration  ;  le  Nouvel  Examen 
de  Tusage  général  des  fiefs  en  France,  par  Brussel,  liv.  II,  chap.  xxxviii,  1. 1, 
p.  536-569;  et  les  Fabliaux  ou  contes  de  le  Grand  d'Aussy ,  t.  III,  p.  1  a,  1 3. 

Page  la,  vers  1^5,  couplet  vi. 

Une  partie  de  la  capitale  de  la  Navarre  avait  reçu  le  nom  de  Navarreria, 
de  ce  que,  dans  Torigine,  elle  était  exclusivement  peuplée  de  Navarrais. 
Elle  seule  avait  le  titre  de  citéf  à  la  diflférênce  du  reste  de  Pampelune,  qui 
portait  le  nom  de  villa,  et  qui  se  composait  des  boui^  ou  quartiers  de 
San-Cemin,  San-Nicolas  et  de  San-Miguel,  quelquefois  compris  dans  la 
Navarrerie*.  Dès  le  ix*  siècle,  on  aperçoit  une  distinction  établie  entre  les 

^  Voyei,  entre  autres,  la  Chronique  de  Ri-  '  T.  III,  p.  ôaS  -  $27. 

cher,  édit.  de  la  Société  de  Thistoire  de  France,  ^  T.  V,  p.  465 ,  col.  a  et  3. 

1. 1,  p.  190.  *  Au  défaut  d'Anelier,  qui,  dans  cet  endroit 


% 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         349 


et  les  Pampehmenses  ^  Don  Alonso  le  Batailleur,  dans  le  fuero  donné 
aux  Français  qui  devaient  peupler  le  boui^  de  Pampelune ,  en  1 1  ii  9 ,  défen- 
dait qu'H  y  eût  parmi  eux  Navarrais  ou  clerc,  soldat  ou  enfançon \  interdic- 
tion renouvelée  par  D.  Sancho  le  Savant  dans  les  fueros  qu*il  donna  à 
Saint-viébastien ^  et  aux  Francos ^  d*Estella  et  d'Iriberi ,  dans  les  années  1 1 5o , 


de  SI  rektioo ,  âtait  occasion  de  parier  de  Ton- 
Jouse,  sa  patrie,  nous  ferons  remarqaer  «pie 
cette  rilie  présentait  avec  la  capitde  de  la  Na- 
Taire,  comme  avec  Nari>onne  et  Carcassonne, 
ces  traits  de  ressemblance,  qu'elle  aossi  se 
composait  d*ane  cité  et  d*on  bourg  [HisL  des 
comtes  de  Toïose,  par  M.  Guillaume  Catel, 
lÎT.I,  chap.  ui,  p.  34),  et  (pi*il  y  eut,  dans 
ces  trots  villes,  entre  ces  deux  parties  du 
même  corps,  des  combats  sanglants  au  com- 
mencement du  xin*  siède.  (Histoire  littéraire 
des  Trombadours,  par  Tabbé  Millot,  1 1 ,  p.  1 96 ; 
Mémoires  de  t histoire  de  Languedoc,  iiv.  II, 
cbap.  n,  pag.  187,  i38.)  A  cette  époque,  les 
remparts  de  la  rille,  construits  en  brique  (coc- 
tilibas  maris,  comme  dit  Ausone,  Clarœ  urhes, 
c.  XI ,  V.  s  ),  traversaient,  du  levant  au  coucbant , 
remplacement  où  se  trouve  aujounfhui  la 
place  du  Capitole;  ils  la  partageaient  en  deux 
parties  égales,  et  suivaient  une  ligne  perpen- 
diculaire à  la  porte  actudle  du  même  nom. 
On  appelait  le  Boar^  toute  la  partie  située  au 
nord  et  un  peu  à  Test  de  la  cité ,  et  Ton  com- 
prenait sous  cette  dénomination  les  quartiers 
appelés  aujourd*hui  Matahiau,  AmoMd'Bemard 
et  SaintSemin:  la  porte  Arnaud-Bernard  était 
au  XIV*  siècle  une  porte  du  Bourg.  La  belle 
basilique  romane  de  Saint-Semin  se  trouvait 
dans  cette  partie  de  Toulouse,  aiinsi  que  T  hô- 
pital Saint-Jacques  du  Bourg,  tbasti,  dit  Catel 
[Mémoires  de  t  histoire  de  Languedoc,  etc.  Iiv.  II , 
p.  370),  pour  loger  les  pèlerins  de  Saint -Ja- 
ques qui  passoient  par  ceste  ville ,  «  et  venaient 
visiter  autrefois  les  reliques  conservées  dans 
la  basilique  de  Saint-Saturnin. 

*  *« Navarri ,  et  Pampilonenses,  qui  su- 

perioribus  annis  ad  Sarracenos  defecerant,  in 
iidem  recepti  sunt.*  Annales  Francoram  Ti- 
Uani,  A.  dccctii.  (  Recueil  des  historiens  des 


Garnies  et  deUFremce,  t  V,  p.  i5,  D.)  Cf.  An- 
nal. Loiselian.  ann.  super.  [Ibiâ.  p.  55,  E), 
Annal.  Francor.  Mettens.  (Ihid.  p.  353,  D  )  ; 
Ann.  Franc  per  Einhard.  conscript  inter  opéra 
ejus,  éd.  Alex.  Teulet,  t  I,  p.  366.  Ita  babent 
Annal.  Bertin.  et  Regino. — Le  P.  Manuel  Risco, 
qui  cite  le  passage  rapporlé  (dus  baut  (Espana 
Myroia,  t.XXXII,  cap,  XTii,  n*  s,  pag.  373, 
37a  ),  signale  un  grave  contre-sens  dans  la  tra- 
duction qu*en  a  donnée  fécrivain  de  la  Cbro- 
nique  de  Saint-Denis.  (  Voyes  Eecueil  des  histor, 
deFnmc€,L  V,  p.  353,  D.)  Le  même  passage 
est  encore  discuté  dans  le  Mémoire  à  consulter 
et  consultation  sur  le  firanc«leu  du  royaume 
de  Navarre.  A  Paris,  chez  Knapen  et  fib, 
M.  Dcc.  Lxxxi?.,  in-V,  p.  198,  199. 

*  c£t  nullus  bomo  non  populit  inter  vos  nec 
Navarro,  neque  clerico,  neque  milite,  ueque 
ullo  infanzone.  •  (  Diccionario  de  antigiedades  del 
reino  de  Navarra,  L  II,  p.  5io.) 

'  •  Et  dono  pro  fuero. . .  ut  dictus,  nisi  Na- 
varrus,  sit  populator  in  population^,  nisi  vo- 
luntate  régis  et  consilio  omnium  vicinorum.  » 
(Diccionario  geogrâfico'histôrico de  Espana,  por 
la  real  Academia  de  la  Historia,  seccion  I.  Ma- 
drid, MDGCCii,  in-4*,  t.  II,  pag.  543, lig.  35. — 
Dicc.  de  antig.  del  reino  de  Navarra,  tom.  III, 
pag.  3o3 ,  art  San  Sébastian,  ) 

*  Voyez,  pour  ce  qu*il  faut  entendre  par  ce 
mot,  le  Dictionnaire  des  antiquités  de  la  Na- 
varre, t.  III,  p.  5i6-536.  On  trouve  dans  les 
comptes  de  Navarre  pour  1 385 ,  cet  article  cu- 
rieux à  plus  d*un  titre  : 

<In  villa  de  Valtierra,  de  filia  de  Franco, 
quia  fomicata  fuit  cum  quodam  viellario,  pro 
utroque  xx  solidos.  •  (Ms.  Bibl.  imp.  suppl.  lat. 
n*  i65\  fol.  85  verso,  lin.  ult.) 

Nous  avions  également,  chez  nous,  une 
classe  de  personnes,  sans  analogie  avec  les 


350 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


1 164  et  1 174^  En  1 187,  le  même  roi,  ordonnant  de  peupler  le  Parral, 
près  de  San^Miguel  d^Estelia,  disait  que  les  nouveaux  habitants,  quels  quils 
fussent,  Nayarrais  ou  autres,  devaient  prendre  le  fuero  des  habitants  d*Es- 
tella,  et  nous  savons,  en  effet,  qu'il  y  avait  dans  cette  cité  des  Navarrais. 
Tout  un  quartier  s  appelait  et  s'appelle  encore  la  Navarreria.  Eln  ce  qui  touche 
les  Navarrais  et  les  Francos  d'Estella ,  les  fueros  de  cette  cité  renferment  une 
disposition  remarquable  relativement  à  l'administration  de  la  preuve,  avec 
un  témoin  navarrais  et  un  autre  franc,  dans  les  procès  qui  pouvaient  sur- 
venir entre  les  deux  classes  d'habitants  :  celui-ci  devait  être  de  la  cité  ou  du 
bourg  du  roi,  et  non  des  villages  du  dehors,  et  le  témoin  navarrais,  soit  du 
côté  de  Lazagorria  ou  d'Archeta ,  c  est-à-dire  sans  doute  d'Azqueta ,  vers  Es- 
tella,  soit  du  côté  de  Pampelune  ou  de  San- Martin,  et  il  devait  avoir  son  feu 
et  sa  table  ^.  Tout  cela  prouve  qu'il  y  avait  une  distinction  bien  marquée 
entre  les  deux  classes,  semblable  à  celle  qui  existait  entre  les  chrétiens  et  les 


Francos  aavarrais,  désignées  sou^  ie  nom  de 
Franc  de  France  : 

Quant  vient  en  mai,  que  Ton  dit  as  Ions  jors, 
Que  Frtuu  de  France  repairent  de  roi  cort, 
Reynaua  repairt  devant ,  etc. 

BtU  Ertmhon,  cooplvi  i.  [Le  Romûnctrojjftinçoiê, 
p.  49<  Cf.  p.  5a.) 

*  •  Et  quod  nulius  Navairns  vel  presbiter  de 
foras  non  possit  populare  in  Stella  sine  volun- 
tate  régis  et  omnium  Stellensium.  1  (  Dicc.  de 
ont  deNav.  1. 1, pag.  433,  434.  Cf.pâg.SiG.) 

*  De  Franco  [et]  Navarro,  —  «Dejudiciosi 
est  inter  Francos  et  Navarros  de  omne  pleito 
quod  habeant  Navarri  cum  Francis,  cum  testi- 
bus  debent  probare  unus  ad  aliud  pro  uno  Na- 
varro et  uno  Franco;  et  Francus  non  débet 
esse  de  villis  de  foris,  sed  de  civitate  aut  de 
burgo  régis,  et  Navamis  débet  esse  deLizagor- 
ria  citra,  aut  de  ponto  Arcbeta  cilra,  aut  de 
Pampilona  citra ,  aut  de  ponto  Sancti  Martini 
citra,  et  débet  babere  suum  focum  et  suam 
mensam.  •  (Dicc.  de  antig,  del  reino  de  Navarra, 
tom.  I,  pag.  463,  464.  —  On  trouve  une  dis- 
position semblable  dans  le  fuero  de  Saint-Sé- 
bastien :  tSimiliter,  y  est-il  dit,  dono  pro  fuero 
quod  non  faciant  bellum  nec  duellum  cum 
bominibus  de  foris  per  nulio  pacto,  sed  douent 
testes ,    unum    Navarrum   et  unum  France- 


sem,  »  etc.  (  Dicc,  geogr.-kist  de  EspàJha,  tom.  U, 
pag.  544 ,  lig.  1 .  )  —  On  lit  encore  dans  le  fuero 
d'Estella  :  t  Et  quod  non  fecissent  bellum,  duel- 
lum cum  bominibus  de  foras  per  nuilo  plailo, 
si  dédissent  testes,  unum  Navarrum  et  unum 
Francum.  »  (Dicc.  de  ant.  del  reino  de  Na»,  t  I, 
pag.  432.)  —  «  NuUus  vicinus  de  villa  Navarrum 
Yozer  ad  judicium  adducere  débet;  sed  causa 
rogacionis  contra  omnes  boniines  potest  addu- 
cere ,  sed  per  vozer  non  accipientur.  Et  si  duel- 
lum inter  duos  vicinos  aderit,  Navarrum  de  fo- 
ris ad  vigilandum  nec  ad  duellum  accipient.  » 
(Ihid,  pag.  4  o3.  )  —  «  Nulius  homo  bestiam  qua- 
drupedis  sine  (irmis  emat.  Si  auctor  qui  erit  de 
bestia  sit  Francus ,  contra  Francum  donet  auc- 
torem,  et  auctor  sit  Francus,  et  dicat  :  «Nnm- 
quam  fuit  tua,  i  probabit  cum  duobus  Francis, 
et  habebit  suam  bestiam;  et  si  auctor  est  Na- 
vamis, et  dicat:  iNumquam  fuit  tua,»  ille 
qui  probabit  cum  uno  Franco  et  altero  Navarro 
et  Franco,  similiter.t  (Ihid.  pag.  464-)  —  Le 
même  fuero  prescrit  aux  Navarrais  une  forme 
particulière  de  serment,  la  même,  il  est  vrai, 
que  celle  dont  faisaient  usage  ceux  qui  juraient 
pour  les  Francs  :  «  Et  Judeus  et  villanu»  sua 
manu  jurabit  1 2  2  denariis  supra.  Et  Navarrus 
capud  sui  compatris  jurabit,  et  Judeus  secun- 
dum  Orientem  jurabit  1  s  2  denariis  infra,  et 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         351 

Maures ,  avec  lesquels  les  preuves  étaient  sans  valeur  s'il  n  y  avait  pas  de 
témoins  appartenant  aux  deux  lois.  Puente  la  Reina  avait  également ,  en  i  ^  3  4 , 
un  quartier  de  la  Navarreria  :  «  De  la  rua  mayor  poblada  de  los  rumeos ,  dit 
un  ancien  texte,  ata  la  rua  poblada  de  la  Navarreria.  »  On  peut  voir  dans  le 
Dictionnaire  des  antiquités  du  royaume  de  Navarre^,  auquel  nous  avons 
emprunté  ces  détails ,  d'autres  curieuses  indications  qui  se  rapportent  à  Tidée 
que  Ton  doit  se  former  du  pays  désigné  par  la  dénomination  de  Navarre  anté- 
rieurement au  xni*  siècle;  ils  sont  trop  étrangers  à  notre  sujet  pour  que  nous 
fassions  autre  chose  que  de  renvoyer  au  précieux  travail  de  D.  José  Yanguas. 

Page  14.  vers  168,  couplet  vi. 

Pour  comprendre  ce  que  dit  le  troubadour,  dans  ce  couplet,  relativement 
à  Tordre  qui  fut  donné  de  détruire  une  tour  élevée  par  les  habitants  de  la 
Navarrerie  contre  ceux  du  bourg,  il  faut  recourir  à  ce  que  dit  D.  Pablo 
Ilarregui ,  dans  sa  préface ,  sur  les  fréquentes  discordes  des  différents  quar- 
tiers de  Pampelune,  sous  couleur  de  bâtir  sur  le  terrain  appartenant  aii 
bourg  et  autres  prétextes  semblables.  Au  reste,  la  porte  construite  avec  la 
pierre  de  la  tour,  et,  selon  ]||aiteur  du  poème,  appelée  la  Royale,  devait 
être  sans  doute  celle  qui  se  trouvait  à  Tentrée.de  la  rue  actuelle  de  Bolserias, 
vis-à-vis  de  la  Galle  Mayor.  Cette  porte,  voûtée  en  pierre  de  taille,  fut  dé- 
truite peu  après  la  guerre  de  Imdépendance;  il  en  reste  cependant  quelques 
traces.  Là  était  lun  des  points  de  défense  les  plus  capitaux  dans  Tantique 
fortification  du  bourg  de  Saint-Gemin  :  par  conséquent,  les  habitants  avaient 
grand  soin  de  ne  pas  laisser  élever  d'édifices  devant  cette  partie ,  et  ils  te- 
naient libre  tout  Tespace  intermédiaire  jusqu'à  Sainte-Cécile.  De  leur  côté, 
les  habitants  de  la  Navarrerie  faisaient  tous  leurs  efforts  pour  s'emparer  de 
ce  terrain,  (jui  devait  être  très-^onvpité;  et  cette  SQule  cause,  abstraction 
faite  de  diverses  autres,  donna  naissance,  en  différentes  occasions,  à  des 
débats  sans  nombre  et  à  des  disputes  ardentes,  dont  les  rois  durent  se  mêler 
pour  y  mettre  fin.  Get  endroit  spacieux  servait  alors  de  place  de  marché  et 
de  commerce,  sous  le  nom  de  Chapitel,  et  de  là  vient  la  dénomination  de 
la  rue  actuelle  de  la  Ghapitela ,  qui  enclôt  partie  de  ce  terrain  et  qui  fut 
construite  après  l'union  des  quartiers. 

FraQCQB  133  denariis  infra  omnibus  homini-         gùedades  iklreino  de  NwDana,i,  1,  pag.  hkà* 

bus  juratorem  dkbit,  qui  caput  sui  compatris         ié5.) 

aut  sui  patnoi  jurabil.  »  (  Diccionurio  de  nnti"  ^  Tom.  U,  pag.  46 1  -  465. 


352         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  i4i  vers  178,  couplet  vu. 

Il  est  fréquemment  question  de  Tudelâ ,  dans  nos  anciens  romans ,  comme 
d'im  lieu  important  : 

Raoul  lenoit  sa  main  k  sa  maissele, 
Et  jure  Dieu  qui  fu  nei  de  pucele , 
Qu*il  ne  Tairoit  por  tout  Tor  de  Tudele. 

lÀ  Romans  de  Raoul  de  Cambrai,  p.  d  1 ,  v.  7. 
Ne  fera  pais  por  fonor  de  Tadele, 

Ihid,  p.  137,  Y.  3. 
Mais  ne  1*  presisse  por  Tonnor  de  Tadele, 

Ihid.  p.  lAit  V.  39. 
Il  ne  gettast  .j.  ris  pour  tout  Tor  de  Tadele. 

Li  Romans  de  Baudoin  de  Sehourc,  ch.  I,  v.  809;  t.  I,  p.  a 5. 

Après  cela,  il  faut  dire  que,  dans  ces.  sortes  de  lieux  communs,  nos 
trouvères  employaient  indifféremment  les  noms  de  localités  qu'ils  avaient 
entendu  prononcer,  les  laissant  venir  comme  d'eux-mêmes  se  ranger  dans 
leurs  vers  à  lappel  de  la  rime  ^. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  renommée,  et  Dajp  conséquent  l'importance  de 
Tudela,  sont  attestées  par  la  mention  qi^  font  de  cette  ville  nos  vieux 
trouvères  ^.  L'un  d'eux  nomme  une  certaine  drogue  qui  en  venait  : 

Mult  fu  biaus  li  vregiers  et  gente  la  praiele; 
Mult  souef  i  lairoîent  radise  et  canele, 
Garingaus  et  encens,  chitouaus  de  Tudele. 

Li  Romans  d^AUxandre,  p.  3ài,  v.  a  9. 

Mais  ce  Tadele  est-il  bien  la  ville  de  Navarre?  On  peut  en  douter  en  lisant 
le  passage  suivant ,  où  Arthur  dit  à  Fregus  : 

S^aurois  Lodiien  et  la  règne. 
Et  si  croistra  vostre  demainne 
De  la  contrée  de  Tadiele, 

'  Sans  sortir  du  Roman  de  Raoul  de  Cam-         rassurer  D.  Pedro  le  Cruel ,  effrayé  de  Tentrée 

brai,  Toyex  p.  43»  44 ,  57,  69,  71,  io4  «  163,         de  du  GuescHn  et  des  grandes  compagùies  en 

168,  301,330,  333.  Espagne: 

■  Toi  tien  seras  fet  cheyaHers  . .  .-i    •    .  »  t*  1  ..    ■    1» 

-.     ,  ,1,1,  Amç<Û8  qui!  aient  Bars  ne  Tolette  la  lée, 

Par  le  mesaire  a  la  pins  bde  ^    «  , .,   ,  ,       •   •  1  •       ^  r      1 

-...,..        ,      „,   ,  ,  Ne  oebue  la  grant,  qui  n  bien  est  fermée, 

Qm  soitdeajiisqaen  Tudde.  m    «r  j  n  .        -i.-       ^ .4  m 

'     '  Ne  TadelU  ensemeDt,  qai  bieo  est  crettellée, 

URoma^dBTrUtoH.ul,^.  i63.  y.  3373.  Porront  avoir  du  pis ,  ce  rient  à  Tassamblée. 

Guvelier  fait  dire  à  un  Juif  qni  cherche  à         Cknnûiu»  de  Bêrtmmd  du  CuacUn,  v.  79U,  1. 1,  p.  »S5. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


353 


U  il   mainte  riche  sîele 
Et  maint  palais  emperial. 

Le  Roman  des  etventures  de  Fregas,  p.  369,  v.  9. 

Quel  degré  de  confiance  accorder  à  lassertion  contenue  dans  lavant- 
dernier  vers?  Les  selles  de  Tadiele,  quelle  que  soit  cette  localité,  valaient- 
elles  donc  une  pareille  mention?  Je  nliésiterais  pas  à  dire  oui,  si  les  selles 
de  Zara^  de  Toulouse,  de  Carcassonne  et  d autres  villes  n étaient  citées 
avec  autant  d*éloges  ^. 

En  résumé,  je  crois  que,  dans  tous  les. passages  où  nous  venons  de  voir 
le  nom  de  Tudele  ou  de  Tadiele,  il  s  agit  bien  de  Tudela  en  Navarre,  ville 
considérable  par  son  commerce  et  son  industrie,  comme  on  peut  le  sup- 
poser en  voyant  le  grand  nombre  de  juifs  et  de  Mam*es  qui  s'y  trouvaient 
réunis  '.  Tout  le  monde  a  entendu  parier  de  Benjamin  de  Tudela ,  dont  la 
relation  est  bien  faite  pour  donner  une  idée  favorable  de  la  culture  intel- 
lectuelle des  juifs  de  cette  partie  de  la  Navarre,  au  xii*  siècle.  Quant  aux 
Maures,  ils  avaient  des  droits  mimicipaux  et  des  fueros,*  à  fégal  des  autres 
habitants.  En  it2  77,  la  reine  Juana  recommandait  à  son  gouverneur  en 
Navarre  de  se  montrer  compatissant  envers  les  Maures  de  Tudela  et  de  leur 


*  ÎÀ  aoben  est  si  fors,  çon  est  oose  cierUdne. . . 
G*oiiqiies  ne  Teopira  TsUani  une  castâine , 
Ne  ne  mut  ie  ceval  de  la  siele  gadraine. 
Li  Ammm  d'Alixaudn,  p.  174,  v.  8. 
'  Son  Cl  dona  li  rois  son  arrabi, 

Che  lu  baaçant  qe  il  paramoit  si  : 
Bone  est  la  sde  qui  de  Tolose  vint. 

L«  Gftoaltnt  Opérée  Dantmankf,  t.  73*0;  I.  II,  p.  996. 

Aa  lieu  de  Tolose,  un  manuscrit  donne  Co- 
loigne.  On  sait  qu*au  moyen  âge  cette  ville  était 
cé&èbre  non-seulement  par  ses  armuriers,  mais 
par  ses  peintres.  Un  vieux  rimeur  anglais  fait 
figurer  dans  un  dénombrement 

Gaodyn ,  tbat  was  of  Macedoyne , 
Witb  his  sweord  of  Cologne. 
Kjng  ÂhiauMiér.  chsp.  xt,  ▼.  3648.  [ÊÊttrioai  Aoimiicm, 
pvUislud  by  H«ory  Webm*,  t.  I ,  p.  i5a.) 

Dans  un  autre  roman  écrit  au  commencement 
du  un*  siècle,  un  minnesînger,  parlant  de  la 
beauté  d*nn  chevalier,  dit  qu*aucun  peintre  de 
Cologne  ou  de  Mastricbt  ne  Teût  mieux  dessiné  : 

Von  Choelne  noch  von  Mastricht 
Decfaein  sdltsere  entwntf  en  bai. 

Wolfram  voB  EMiitiibacli,  Pcmvai.  v.   4708. 
H18T.  DE  LA  GUERRE  DE  MAY. 


Voyez ,  pour  une  mention  d*une  selle  de  Car- 
cassonne, Histoire  Uttérairt  des  Troahadowrs, 
de  l'abbé  Miilot,  t  II ,  p.  d  1 8.  On  lit  dans  lune 
des  branches  du  Roman  de  Guillaume  d'O- 
range: 

Girars  entra  en  Orenge,  edessies , 

Et  voit  ces  dames  contremont  es  s<^en. . . . 

En  la  dté  avoit  moidt  de  mestiers , 

Li  uns  fèt  ehnes ,  U  antre  brans  d*acier> 

Li  antre  font  ces  escns  entailliex , 

Li  qnars  fet  seles,  h  antre  fet  estriers. 

Im  CktvaUriê  VhiâÉ^M:  àê  la  BiU.  imp.  n*  6{(85,  fol. 
186  v«no, 


>,  coff  3,  V.  i4< 


'  L'auteur  d'un  roman  que  nous  venons  de 
citer  parie  d'un  aanHicoar  de  Tudela  comme 
d*im  personnage  important  : 

Bien  resamble  marchis  a  comte , 
Rois  n  aumacoor  de  Tndde. 

L9  iloaiaa  du  oMmtmrtê  dé  Fnpu,  p.  194 1  derniers  vert. 

Ce  mot  d'anmocoiir,  dérivé  d'un  composé 
d'arabe  et  de  persan  K  *^f  yy*l)  «  ^tait  le  nom 
d'une  dignité  chez  les  musulmans,  correspon- 
dant à  celle  de  connétable, 

45 


354         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

conserver  leurs  anciens  (ueros,  ces  gens-là  lui  ayant  représenté  les  graves 
dommages  que  leur  causait  la  guerre  avec  la  Castille^ 

Page  18,  vers  229,  couplet  viii. 

Ce  nest  qu'eu  iiiS  que  Ton  transporta,  par  ordre  de  Thibaud  I*,  le 
corps  de  D.  Sancho  le  Fort,  son  oncle,  dans  Téglise  de  Roncevaux,  de  la 
chapelle  du  château  de  Tudela,  où  il  se  trouvait.  Voyez  une  pièce  de  la 
Chambre  des  comptes  de  Pampeiune,  citée  dans  le  Dictionnaire  des  anti- 
quités du  royaume  de  Navarre,  t.  III,  p,  280,  art.  Roncesvalles. 

Je  profite  de  loccasion  de  cette  note  pour  signaler  un  petit  volume  de  la 
plus  grande  rareté ,  surtout  précieux  pour  Tbistoire  du  célèbre  monastère  ; 
il  est  itititulé  Regah  canonicoram  EccUsiœ  et  Monasterij  SancUe  Marim  de 
RoHcesvalles  :  inventa  in  eodem  monasterio.  Impressum  Pompelonae,  cum 
licentia  et  facultate  Regij  Senatus  :  apud  Petrum  Porralium.  In-4''  espagnol, 
de  onze  feuillets,  dont  un  blanc.  Les  trois  derniers  sont  occupés  par  une 
autre  pièce  dont  voici  le  titre  :  Rahrica  fmdationis ,  et  dotis  S  PampiioiL 
Episcopi  domaSf  et  coafrariœ  Rosci-de-valle ,  nec  non  Eccledœ  et  Religionis, 

Page  18,  vers  219,  coaplet  viii. 

Le  mot  engarda,  qui  se  retrouve  plus  loin,  p.  178,  v.  nyAS,  est  bien 
dans  le  Lexique  roman  ^  avec  deux  passages  qui  établissent  l'acception  que 
nous  avons  donnée  à  ce  substantif;  mais  M.  Raynouard  na  pas  cherché  à 
compléter  son  article  en  exposant  Tétymologie  d'engarda,  et  Ton  peut  douter 
qu'il  s*en  soit  rendu  compte.  Selon  toute  apparence ,  une  hauteiur  avait  été 
ainsi  appelée ,  parce  qu'elle  oppose  un  obstacle  au  passage  : 

11  part  du  royaume. . .  açait  nouvelles  de  la  grande  ligue  fidcte  contre  luy  pour  Yen- 
garder  de  passer,  etc.  (  Viei  dês  grands  capitaines  estrangersetjrançois»  liv.  II,  Charles  VIII, 
ray  de  France,  parmi  les  Œuvres  complètes  de  Brantôme,  édit.  du  Panthéon  liltéraire, 
1. 1,  p.  182,  col.  a.)        ^, 

Page  18,  vers  a43,  couplet  vin. 

Les  messagers  n  étaient  pas  toujotu^  d'un  rang  i  inspirer  tant  de  confiance. 
Un  ancien  trouvère  en  fait  ainsi  parler  : 

Et  nous  sommes  çà  miesatier  : 

*  Cartulaire  de  Philippe  ie  Hardi,  fd.  1  s.  ie  Aw«t  l]« p.  169,  v.isi3^, et  liA««Maiu4r 
(DiccUnono  de  antigùidadês  iâlrmnùdeNmarra,  Claris  et  de  Lorù^Ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  ySSi  ^, 
t.  II,  p.  433,  art.  MoTùs  à Sarracenôs.)  fol.  1 43  verso, col.  a,  v.  i5.  AqptravaiU,  fol. 73 

*  T.  IIl,p.  4i6,  col.  1,  n*  17.  Cf.  ic  AeMflM  recto,  ool.s,v.  i5,onliisf^aÂle. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         355 

Moult  ATons  pris  mauvais  mestier; 
A  nul  prodomme  ne  doit  plaire, 
Dns  escQÎers  le  déust  £ùre, 
Quar  en  plusorleus,  par  usage, 
Fetr^in  del  soudaier  mesage. 

lÀ  Bûmanz  de  Floiremout^  Ms.  de  la  Bil>L  in^  n*  6973,  fd.  3o  recto, 
col.  9,  L  3.  Cf.  n*  7198 \  folio  66  verso,  col.  s,  v.  sa. 

Dans  un  compte  du  royaume  de  Navarre  pour  1  si86 ,  on  voit  un  bar- 
bier de  Troyes  chargé  des  lettres  du  goutemeur  pour  la  reine  Blanche  : 

Item  cuidam  nnncio  missoper  castellanum  (Sancti  Johannis  de  Pede  Portus,  domi- 
nom  Johannem  le  Briays)  ad  dominam  Blancham  cum  omnibus  litteris  quas  portabat 
barberius  de  Trecis,  de  mandato  gubemaloris  liij  solklos.  (Ms.  Bibl.  imp.  suppl.  lat. 
n*  i65\  fol,  102  verso.) 

Deux  articles  plus  haut,  c'est  un  autre  messager,  qui.  étant  tombé  ma- 
lade en  France,  n  avait  pas  de  quoi  revenir  dans  son  pays  ^  : 

Item  Marlino,  nuncio  misso  ad  dominum  regem  Francie  cum  litteris  gubematoris, 
saper  morte  domini  Pétri  Aragonie,  et  fuit  dictus  nuncius  longo  tempore  infirmus  in 
Francia ,  et  non  habebat  expensum  ut  redîret  in  Navarram ,  pro  viginti  Turoneosibus 
argent!  xij  soUdos.  (Folio  10a  recto.) 

On  voit  aussi ,  dans  le  même  registre ,  un  Français  soupçonné  d'être  im 

faux  messager,  et  mis  en  prison  sans  doute  comme  tel  : 

Pro  expensb  unius  Francigene,  qui  dicebat  se  nimciam  demini  régis  Francie  versus 
Petrum  Aragonie,  capti  de  mandato  gubematoris,  in  xxx*  uno  diebus,  quolibet  die  très 
denarios  vij  solidos  ix  denarios.  (Folio  66  recto  et  verso.  CompoL  Poncii  Arnaldij  baUivi 
Stmgoêse,  A,  D.  ia85.) 

Page  23,  vers  a 86,  couplet  x. 

Après  im  pareil  éloge ,  on  est  tenté  d'appliquer  à  un  autre  qu'à  Thibaut  le 
Grand  ces  vers  satiriques  de  Pierre  Bremon  de  Noves,  qui  partage  le  corps 
du  troubadour  Blacas ,  à  l'exemple  de  Sordel ,  qui  avait  distribué  son  cœur  : 

Lo  ters  cartier  auran  li  valen  Castelan, 

£  vengan  Tazorar  Gascon  e  Catalan 

Et  Aragones,  car  an  fin  pretz  e  prezan; 

E  si  1  rey  de  Navarra  y  ven,  sapcha  de  plan, 

Si  non  es  larcx  e  pros ,  jes  del  cors  non  veiran , 

Qu  el  bon  rey  Castelan  lo  tenra  en  sa  man , 

'  Cestce  qtieron  appelait  alors  rapatrier,  sancti  Pétri  ad  vincula,  xvi  1.  teste  Guillelmo 

«Petms  Doniinici  Hispanus  Claudus,  de  de  BTBiA,t  {Compte  des  dépenses  de  la  maison  de 
doDo,  qoando  repatriavit  a  Parisîas,  vigilia        Sùint-Loais  en  1239, —  Original,  Bibl  imp,) 

45. 


•  » 


356         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Que  donan  e  meten  lo  cors  sans  gardaran , 
Caysi  renhet  sos  auis  ab  fin  pretz  sobeyran* 

Pus  partit  an  lo  cor,  etc.  (Choix  des  poésies  originales  des  Troubadours, 
U  IV,  p.  71.  —  Hist,  lin,  des  Troub.  l.  II,  p.  38i.) 

Mais  on  est  forcé  de  reconnaître  que  Pierre  Bremon  a  bien  entendu 

parler  de  Thibaut  le  Grand  ^  en  lisant  ces  vers  dans  le  sirvente  imité  par 

le  troubadour  : 

Del  rey  d'Arago  vuel  del  cor  deia  manjar. 
Que  aisso  lo  fara  *  Tante  des<^uar 
Que  pren  sai  a  Marcella  et  a  Milau,  qu*onrar 
No  s  pot  estiers  per  ren  que  puesca  dir  ni  far. 
Et  après  vuelh  del  cor  don*  hom  al  rey  Navar, 
Que  valia  mais  coms  que  reys,  so  aug  comtar; 
TortE  es,  quan  Dieus  fai  home  en  gran  ricor  poiar, 
Pus  sofracha  de  cor  lo  lai  de  pretz  bayssar. 

PUmher  vuelh  En  Blacatz,  etc.  (Choix  des  poésies  originales  des  Trouba- 
dours, t.  IV,  p.  68. — Le  Parnasse  occitanien,i,î^  p.  id6,  i^T*) 

Page  22,  vers  287,  couplet  x. 

Notre  ancienne  langue  avait  aussi  le  mot  doune  avec  le  sens  de  dame  : 

Au  tans  que  sains  Grigoire  tint 
Le  cure  des  âmes  del  monde , 
Se  mut  une  mult  riche  doune 
(La  contesse  estoit  d'Aquiteine) , 
O  bel  harnas,  o  bel  compaine ,  etc. 

Vie  de  saint  Grégoire,  Ms.  de  l'Arsenal,  Belles -lettres  françaises, 
in-foi.  n**  SaS,  fol.  169  recto,  col.  1,  v.  i3. 

On  trouve  également  donnes  dans  la  Chronique  de  Philippe  Mouskès, 
t.  I,  p.  1 2 1 ,  V.  1 5Ào3;  mais  là  ce  mot  parait  bien  avoir  le  sens  de  doyens 
que  lui  donne  l'éditeur. 

Page  24,  vers  324  >  couplet  xi. 

La  troisième  femme  de  Thibaut  VI  se  nommait  Marçuerite  de  Bourbon  ; 
elle  était  fille  d'Archambaud*  de  Dampierre,  sire  de  Bourbon  VIII,  sur- 
nommé le  Grand,  comme  son  gendre,  et  mort  en  i2  38.  Elle  mourut  à 

*  Un  autre  troubadour,  Barthélemi  Giorgi ,  le  grand  roi  de  Navarre  accompagne  ce  prince 

donne  cette  épithète  à  Thibaut  II ,  dans  une  et  brûle  d*ardeur  de  se  distinguer  par  de  hauts 

pièce  de  vers  où,  pariant  des  préparatifs  de  faits  pour  la  gloire  de  Dieu.  (Voyex  Hist,  liti, 

saint  Louis  pour  sa  seconde  croisade,  il  dit  que  des  Troub.  t  II,  p.  356.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         357 

Provins,  le  1 1  avril  i256.  Voyez  f Histoire. ...    de  la  maison  royale  de 
France,  etc.  t.  III,  p.  160. 

Page  a4.  vers  3a  9,  couplet  xi. 

Nul  doute  que  ce  ne  soit  cet  événement  qui  ait  inspiré  au  roi  de  Gastille 
Alphonse  X  l'idée  d'envahir  la  Navarre.  Au  bruit  du  projet  de  cette  expédi- 
tion ,  le  troubadour  Boniface  Caivo  fit  un  sirvente  pour  l'engager  à  entrer 
sans  retard  en  campagne.  Il  s'annonce  comme  disposé  à  célébrer  la  valeur 
du  monarque  : 

Per  que  chantan  m'agença 
Sa  gran  valor  sonar. 
Car  comenz  sens  tardar 
De  SOS  dreitz  demandar 
Tant  afortidamenz 
Que,  sens  tôt  contradir, 
Li  Gascon  e  li  Navar 
Fasson  sos  mandamenz , 
E  los  liur  a  turmenz 
Ab  prend*  et  ab  aucir. 

Moût  a  que  sovinenta,  etc.  (Choix  des  poésies  originales  des  Trou- 
badours, t.  rV,  p.  3s8,  229.) 

En  dépit  de  ces  exhortations,  Alphonse,  moins  guerrier  que  le  poète  ne 
le  voulait,  termina  cette  entreprise  en  cédant  les  droits  qu'il  croyait  avoir 
sur  l'Aquitaine  à  sa  sœur  Éléonore,  qui  épousa  Edouard  I*,  roi  d'Angleterre. 

Dans  deux  autres  sirventes,  Calvo,  revenant  à  la  chaîne,  engage  pareille- 
ment Alphonse  à  faire  la  guerre  aux  rois  d'Aragon  et  de  Navarre.  Voyez  l'His- 
toire littéraire  des  Troubadours,  t.  H,  p.  SyS. 

Pag.  a4«  vers  334.  couplet  xi. 

Ce  souvenir  de  Darius  est  emprunté  à  la  légende  d'Alexandre  le  Grand , 
si  répandue  pendant  tout  le  moyen  âge.  On  trouve  d'autres  mentions  du  roi 
Daire  dans  un  sirvente  d'Elias  Caîrels  publié  par  Raynouard  *  et  par  M.  de 
Rochegude^  et  dans  le  Roman  da  Renart,  édit.  de  Méon,  t.  IV,  p.  20 li^ 
V.  loig.  M,  de  ReifFenberg  rencontrant  ang  amiral  qui  fa  fieax  au  roi  Daire, 
écrit  d^Aire  et  cette  note  :  a  Aire,  le  Corazan?  Aria  est  aussi  une  ville  de  la 
même  contrée.  »  Voyez  le  Chevalier  au  Cygne,  etc.  t.  H,  p.  SyS,  v.  i38o6. 

*  Chois  des  poésies  orijinaiet  des  Troubadours ,  '  Le  Parnasse  occitamen,  1. 1,  p.  109. 

t.  IV,  p.  294. 


358 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Page  a&,  vers  34o,  couplet  xi. 

Le  troubadour  veut  sans  doute,  comme  le  missionnaire  Izam^,  parler 
d'Auviilars ,  chef-lieu  du  département  de  Tam-et-Garonne ,  arrondissement 
de  Moissac,  et  non  du  vignoble  cité  par  Henri  d*Andeli  ^,  ou  d*Auvilier,  dont 
deux  autres  trouvères  ajoutent  le  nom  à  celui  de  deux  personnages  de 
roman  ',  et  qui  figure  dans  la  liste  des  compagnons  de  Guillaume  le  Con- 
quérant dçnnée  par  Wace  *. 

Avant  d  appartenir  au  roi  de  France ,  le  château  d'Auvillars  était  au  pou- 
voir du  vicomte  de  Lomagne,  au  moins  en  i  îio4,  époque  à  laquelle  il  fut 
assiégé  par  les  consuls  et  l'armée  de  Toulouse,  qui  s'étaient  armés  pour 
obtenir  réparation  d'injustes  entreprises  dont  Vézian,  avec  son  fils  Odon,  la 
garnison  et  les  habitants  d'Auvillars ,  s'étaient  rendus  coupables  envers  ceux 
de  cette  ville.  Voyez  Charte  inédite  du  xin*  siècle,  concernant  les  criées  pour  la 
vente  des  vins  dans  la  ville  de  Toulouse,  par  M.  Belhomme.  [Mém.  de  tAcad. 
nat.  des  sciences,  inscr.  et  belles-lettres  de  Toulouse,  l\*  sér.  1. 1,  1 85 1 ,  p.  4o2.) 

Page  a6,  vers  358,  couplet  xii. 

Jean  de  Joinville  donne  de  curieux  détails  sur  la  manière  dont  on  embar- 
quait, de  son  temps,  les  chevaux  destinés  aux  expéditions  d'outre-mer  :  «A 
celle  journée  que  nous  entrâmes  en  nos  nez,  dit-il,  fîst  l'en  ouvrir  la  porte 
de  la  nef,  et  mist  l'en  touz  nos  chevaus  ens,  que  nous  devions  mener  outre- 
mer; et  puis  reclost  l'en  la  porte  et  Ten  boucha  l'en  bien,  aussi  comme  l'en 
naye  im  tonnel,  poiuxe  quçi  quant  la  nef  est  en  la  mer,  toute  la  porte  est  en 
l'yaue  *.  » 

Nous  sommes  encore  à  savoir  comment  les  chevaux  étaient  établis  dans  la 
partie  du  navire  qui  leur  était  affectée.  Ce  n'est  qu'au  xv*  siècle  que  nous 
avons  à  cet  égard  des  détails  assez  circonstanciés;  encore  se  rapportent-ils 
aux  Catalans  ^. 


'  Histoire  littéraire  des  Trouhadoart,  U  II, 
p.  53.  c  Haat-Villar,  lieu  inconnu,  »  dit  étourdi- 
ment  Tabbé  Miliot. 

*  La  Batailk  des  vins,  v.  gS.  [Fabliaux  tt 
contes,  édit  de  Méon,  1 1,  p.  i55.) 

'  Li  Bornons  de  Garin  le  Loherain,  1. 1 ,  p.  1 96. 
—  La  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  v.  7628  ; 
t.  II,  p.  3o8. 

^  Le  Roman  de  Bou,  t.  II,  p.  364. 

Froissart,  racontant  la  bataille  de  Cocberel, 
dit  que  <  là  fut  pris  le  captai  de  Buch  d*un  es- 


cuyer  de  Picardie  qui  s*appeloit  Pierre  dAu- 
viler,*  (Liv.  I,  part.  11,  cbap.  cccLin,  ann. 
137a;  t.  I,  p.  649,  col.  i.)  Froissart  n'aurait- 
il  point  écrit  Picardie  au  lieu  de  Normandie? 
Il  est  certain  qu'il  y  a  dans  cette  dernière  pro- 
vince deux  communes  de  ce  nom. 

*  Histoire  de  Saint  Louis,  etc.  édition  de 
llDCCLXIfp.  27. 

*  Cuenta  de  los  gastos  del  embarco  de  los  ca- 
hallos  que  Uevé  el  rey  à  la  expedicion  de  Cércega, 
]  4 1 9*.  (  Ordenanzas  de  las  armadas  navales  de  la 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         359 

Lea  vaisseaux  $ur  lesquels  saint  Louis  partit  pour  la  sixième  croisade  ap* 
partenaient  aux  Vénitiens.  Le  contrat  qu*à  cet  effet  il  passa  avec  eux  a  été 
publié  par  André  du  Chesne.  On  y  voit  quelles  sortes  de  provisions  on  em- 
barquait pour  nourrir  les  croisés,  bêtes  et  gens,  pendant  la  traversée.  Poiu* 
les  hommes,  c'était  du  pain,  du  vin,  de  Teau,  des  salaisons,  du  fromage, 
de  lliuile  et  autres  légumes;  pour  les  chevaux,  de  lorge,  du  foin  et  de  leau  : 
le  tout  en  quantités  exactement  déterminées  et  sûrement  proportionnées  à 
la  longueur  du  voyage  ^ 

Un  passage  d'un  roman  de  l'époque  nous  fournit  des  détails  plus  circons- 
tanciés encore  que  l'acte  dont  nous  venons  de  donner  un  extrait  : 

Après  i  misent  garnison 
Dont  viveront  li  franc  baron  : 
Eaue  douce ,  vin  et  besquit , 
Roisins  nouviaus  et  autre  fruit , 
Fèves  firaites  et  des  pois  crus. 
Et  de  Roussie  salés  lus, 
Dades,  figes*  et  cras  firomages, 
Et  de  poucins  plaines  les  cages , 
Et  espesses  pour  atemprer 
Contre  les  flairours  de  la  mer. 
Rien  n*i  failli  k*il  n*i  éust 
Quantkes  on  sot  ke  boin  i  fu'. 

lyAtis  et  de  PropheUas,  Ms.  de  la  Bibl.  imp.  n**  7191,  fol.  1 27  verso, 
coi.  1,  V.  37. 

En  descendant  jusqu'au  xvi*  siècle ,  nous  trouvons  encore  une  autre  des* 


corona  de  Aragon,  etc.  Copiadas  por  D.  Antonio 
de  Capmany.  Madrid,  en  la  Imprenta  reai, 
ifDCCLXxxvii,  in-4*,  apéndice,  p.  i4,  i5. 

*  •  Sequitur  hic  ea  quas  sunt  necessaria  ad 
ponendum  in  navibus  pro  sustentatione  bomi^ 
num  et  equonim ,  quando  passagium  erit.  P. 
pro  qualibet  persona  unum  modium  fnimenti 
ad  mensuram  de  Accon,  iiberatam  in  pane  et 
farina  ;  una  quarto  et  dimidia  vini  ad  mensuraiQ 
Paris.,  pro  qualibet  die,  et  tontum  de  aqua*, 
cames  salsatae,  casei,  oleum,  alia  legumina, 
armaturae  miiitis  pro  se  et  equo  suo  «t  duobus 
servientibus  suis.  Pro  quolibet  equo  quatuor 
modia  ordei  ad  mensoram  de  Accon  currentem 
tempore  quo  doroinus  rex  Francise  erat  ibi  ;  una 


vato  plena  fœni ,  que  erit  de  tour  novem  pedum, 
et  de  longitndine  quinque  pedum  ;  et  quindecim 
quartes  aquas  ad  ipensuram  Parisiens,  pro  qua- 
libet die.  •  CoRlrocCom  navigii  domini  régis  cum 
Veneds ,factum  anno  Domini  M.  ce,  Lxvm,  etc. 
(Hisi,  Franc,  Script  éd.  And.  et  Fr.  Ducbesne, 
t.  V,  p.  437,  C.)  Cf.  Marin.  SanuU  Torseil.  lÀb, 
secret.  Jideîiam  cmcis,  lib.  II,  pars  IV,  cap.  x, 
ad  calcem  Gest.  Dei  per  Francos,  p.  60  •  64. 

*  Les  figues  les  plus  estimées  à  Tëpoque 
étoient  celles  de  Melite  ou  Malegae,  Voyez  les 
Cïieries  de  Paris,  v.  i3o  (Fabliaux  et  contes, 
édit  de  Méon,  t.  II,  p.  sSS)  ;  Recherches  sur  les 
étoffes  de  soie,  etc.  t.  I,  p.  337,  not  4;  et 
Lettres  des  rois,  reines,  etc.  1 1,  p.  419* 


•• 


360         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

cription  de  Tappro^sionnement  d*un  navire;  elle  fait  partie  d*ime  scène  de 
Tun  de  nos  anciens  mystères  : 

FL/iGOT,  patron,  pariant  k  ses  mathelotz  qui  dormoyent. 
Sus  tost ,  compaignons ,  k  Touvrage  I . . . 

LE  SECOND  (mathelot). 

Autant  le  bas  comme  le  hault 
Sans  délayer  visiterons , 
Et,  ce  faict,  vous  reciterons 
Ce  que  au  navire  aurons  trouvé. 

LE  PREMIER. 

Il  est  tout  clair  et  bien  prouvé 
Que  avons  bon  mas. 

LE  SECOND. 

Quant  à  la  hune , 
Je  croy  que  vivant  n*en  -veit  une 
De  si  deflensaUe  appareil. 

LE  PATRON. 

Et  le  cordaige ,  quoy  ? 

LE  SECOND. 

^  Pareil. 

Tout  est  bien,  il  ne  s*en  fault  rien. 

LE    PREMIER. 

Pour  le  hault,  tout  ne  va  que  bien; 
Dessoubs  le  tillard  reste  veoir. 

LE  SECOND, 

Quant  au  chasteau-gaillard  pourveoir. 
Je  n*y  treuve  rien  k  redire. 

LE  PREMIER. 

Du  blocus  ? 

LE  SECOND. 

Je  n*en  puis  mesdire. 
Ne  du  cadran  où  siet  le  maistre. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         361 

tIS  PIUSMIER. 

li  ne  nous  convient  chose  obmeltre. 

h^  SEGONDr 

Quant  au  fond ,  rien  n  y  &ict  meslier  ; 
Le  boys  est  très-bon. 

UZ  PREMIER, 

Et  entier. 
Puis  le  gouvernail? 

LE   SECOND. 

Ferme  et  fort. 
Et  se  on  nous  vouloit  faire  effort 
Dessus  la  mer  par  pilleHe, 
Nous  avons  bonne  artillerie , 
Bonne  pouldre  et  très-bons  boulietz , 
Et  d*abondant  force  jallets 
Pour  getter  avecques  noz  frondes 
Aux  pillards  par  dessus  les  ondes. 

LE  PREMIER. 

Les  rames  sont  franchement  faictes 
De  bon  boyi. 

LE  SECOND. 

Et  les  ancres  ? 

LE  PREMIER. 

Nettes, 
La  veue  en  découvre  le  faict. 

LE  PATRON.    '  9 

Et  puis,  compaignons,  est-ce  £ûct? 
Avei-vous  partout  visité  ? 

LE   SECOND. 

Par  nous  ne  sera  recité  * 

Que  rien  dedans  la  nef  y  faille ,  ^ 

Fors  que  convient  qu*on  Tenvitaille  ; 

D*autre  chose  n* y  fault  parler. 

HIflT.  DE  LA  GUERRE  DE  NAV.  46 


362 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


LC  PATRON. 


n  convient  donc  prient  aJàtr 
Chercher  ce  qui  est  convenable. 
Le  biscuyt  est  le  plus  louable , 
Car  on  ne  8*en  pourroit  passer. 


LE  PREMIER. 

S*il  vous  plaist  qu*en  voyse  trasser, 
Tantost  auray  faict  diiîgence. 

LE  PATRON. 

Avoir  te  fault  intelligence, 
Faire  apporter  force  merius 
Et  des  coquesys  bien  esleuz. 
Des  morues,  de  la  balaine'. 
Qu  i  a-il  plus? 

LE  SECOND.. 

La  pippe  plaine 
De  tonine  et  aussi  de  megre, 
Qui  font  tenir  les  gens  allègre , 
Et  des  saulmons  en  quantité. 


*  Au  moyen  âge,  la  chair  de  baleine  entrait 
dans  la  nourriture  du  peuple  et  même  des 
classes  élevées.  Voyez  Y  Histoire  de  la  vie  privée 
des  François ,  par  le  Grand  d"  Aussy,  Paris ,  1 8 1 5, 
în-8*,  t.  II,  p.*  83-88;  le  Ménagier  de  Paris, 
Paris,  18À7,  iQ*S^  t.  II,  p.  300;  et  la  table 
des  mots  techniques  des  Comptes  de  Targen- 
terie  des  rois  de  France,  etc.  p.  35o,  coL  1. 
— ^A  la  même  époque,  on  employait  les  fanons 
de  baleine  à  divers  usages,  entre  autres  à  faire 
des  gants  : 

La  veifû^  garçons  aooore. . . 
Wansde  balaione,  trumelieres ,  etc. 

Lti  Tournoù  de  Ckaavcmei,  v.  3So3 ,  p.  lii. 

Ganx  de  plates  et  de  balaines. 

Braïuht  dêi  roytnx  lignagu ,  dan»  la  Collwtion  des  Chro- 
oiqaM  natiooalM  Orançaises,  t.  VIII,  p.  36i ,  v.  9370. 
Cf.  p.  36o.  V.  9357  ;  al  Froiasart ,  Ut.  In  thap.  cxcm , 
ann.  i38s  ,  t.  II ,  p.  a47*  col.  1 . 

Guillaume  le  Breton  rapporte  dans  sa  Phi- 
lippide,   liv.  IX,  v.  5ao,  qu'à  la  bataille  de 


Bouvines  le  comte  de  Boulogne,  voulant  pa- 
raître plus  grand  qu*ii  n'était,  ajouta  à  son 
heaume  des  cornes  faites  de  c6tes  de  baleine. 
Voyez  le  Recueil  des  historiens  de  France, 
t.  XVII,  p.  337.  B.  Sir  Samuel  Rush  Meyrick, 
qui  cite  le  chapelain  de  Philippe-Auguste  et 
Guillaume  Guiart,  dans  son  Enquiry  into  anùent 
Armour,  vol.  I,  p.  86  et  178,  a  conunis  au 
moins  une  étrange  méprise.  —  Dans  les  Chro- 
niques de  Froissart  (Ifvre  III,  chapitre  cxii, 
année  i388;  tom.  II,pag.  701,  col.  1.  Cf.  le 
second  Volame  du  mtignijicqae  Mystère  des  Actes 
des  Apostres,  etc.  édition  de  i54i,  in-folio, 
feuillet  ii  verso,  col.  a  ],  il  est  question  de  vais- 
seaux t  qu'on  dit  halleniers:*  et  dans  les  mé- 
moires d'Olivier  de  la  Marche,  liv.  Il',  chap.  iv 
(édit.  du  Pantk,  litt.  p.  568,  col.  a),  on  voit 
figurer,  aux  noces  du  duc  de  Bourgogne  et  de 
Marguerite  d'York,  en  1 468,  une  baleine  mé- 
canique de  soixante  pieds  de  long,  conduite 
par  deux  géants. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         363 

D*aboiidant  j*aj  prémédité 
Qae  force  harenc  il  noua  Cnib. 

LX  PATBOK. 

Garde  bien  qu*il  n\  ayt  defiaidt. 

Et  de  faire  apporter  t*advxae 

Dq  bresil  de  la  bonne  guyse 

Et  des  larda  ;  mais  faictz  qu*ilz  soient  bons. 

LE  SfiCORD.  * 

Oublier  ne  Ginlt  les  jambons , 
Entendx-tu? 

'    LE    PATRON. 

Qiarge-toy  aussi 
De  bon  beuf  salle. 

LE   PREMIER. 

C*est  ainsi  ; 
Et  fiiult  du  mil ,  febres  et  pojs. 

LE   PATRON. 

Des  ongnons. 

LESBOOND. 

Des  aulx. 

LE   PRimER. 

Et  des  noix. 
Tout  est  bon  en  vitaillement. 

LE   PATRON. 

Gamys-toy  aussi  de  firoment; 
Car  en  deffaulte  de  biscuyt, 
L*on  en  vit,  pourveu  qu^il  soit  cuit, 
J*entends  rosty. 

LE   PREMIER. 

Si  faict-on  d*orge. 

LE   SECOND. 

Et  pareillement  pour  la  gorge 
Rafireschir. 

LE   PREMiaR. 

Le  goust  du  raisin. 

â6. 


364  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

LK   SECOND. 

Qu*il  ne  soit  oublié ,  cousin  : 
Cest  le  principal  de  la  feste. 

LK    PATRON. 

A  nous  est  aussi  manifeste 
Que  voulentiers  t*en  tire  près. 

tE  PREMIER. 

Choisir  fault  du  bon  par  exprès , 
Car  le  mauvais  porte  dommaige. 

LE   SECOND. 

Donne-toy  garde  de  fromaige  ; 
Qu*il  soit  bon,  et  beurre  à  foison^ 

LB  PATRON. 

Que  reste  plus? 

LE   PREMIER. 

Bien  est  raison 
D*avoir  du  vinaigre  et  veijus. 

LE  SECOND. 

m 

Et  pour  passer  le  temps  aux  jus , 
PToublye  les  cartes  et  dez. 

LE  PATRON. 

C*esl  bien  ce  que  vous  demandez , 
Quant  une  heure  avez  de  repos. 

L'Âpocalipse  sainct  Jehan  Zebedee,  etc.  Paris,  Arooul  et  Charles  les  Aa' 
geiiers  frères,  i54i,  in-folio,  feuillet  vii  recto,  col.  i. 

Page  38,  vers  379,  couplet  xil. 

AlccUtz  nest  pas  provençal;  cest  tin  mot  espagnol  venu  de  larabe  («>s!^t), 
^omme  alcalde,  dont  nous  avons  fait  alcade^  et  qtii  est  tout  à  fait  différent. 
Nous  avons  encore  dans  notre  langue  le  mot  caïd,  qui  sert  à  désigner  le 
chef  d'une  tribu  de  nos  possessions  firançaises  d'Afrique;  cest  là,  je  crois, 
le  terme  par  lequel  aurait  dû  être  rendu  alcaitz ,  au  lieu  de  recourir  à  alcaïde , 
qui,  en  castillan,  présente  le  sens  de  gouverneur  de  ville,  de  forteresse,  de 
château  ou  de  prison. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         365 

Page  a8,  tots  SgS,  couplet  xii. 

Thibaut  I*,  comte  de  Chartres,  de  Tours  et  de  Blois,  qui  est  certaine- 
ment la  souche  des  comtes  de  Champagne,  avait  pour  cris  de  guerre  le 
nom  de  son  principal  domaine ,  ainsi  que  Passavant  : 

E  li  quens  Thibaut  Chartrei  et  Passe  avant  crie. 

Le  Roman  de  Rou,U  I,  p.  i38«  v.  6667. 

Munjoiel  escrient  si  Franceis, 
E  Passavant!  Tiebaut  de  Bleis. 

Chronique  des  ducs  de  Normandie,  par  Benoit,  t.  II ,   p.  3 1 5 ,  v.  2 1 699. 

Des  comtes  de  Chartres  et  de  Blois ,  le  cri  de  Passavant  vint  aux  comtes 
de  Champagne,  et  de  là  aux  rois  de  Navarre,  qui  Tinscrivirent  sur  leur 
sceau.  Les  mots  de  Passavant  le  meilbr  se  lisent  au  contre-scel  d'une  charte 
de  Henri  le  Large  ^  et  d'une  autre  de  Thibaud  FV,  en  1217*.  Celui  de 
deux  instruments  de  Thibaut  I**  de  Navarre ,  datés  de  1  q  64  et  de  1  q  48,  porte 
Passe  avant  late  ibadt  {Passe  avant  la  Teibaat)^, 

Ce  nom  de  Passe-avant  était  aussi  celui  d'une  bannière  mentionnée  par 
tin  trouvère  de  l'époque  : 

Symon  Disier,  de  vous  me  vaut 
Toz  jors  et  après  et  devant, 
Quar  toute  honor  en  vous  acieve  ; 
Maintes  genz  s*eti  vont  parcevant. 
Vo  baniere  a  non  Passe-avant, 
Ri  toz  les  abatus  relieve. 

lA  Congié  Jehan Bodel  d^Àras,}/.  87.  {Fabliaux  et  contes t  ëdit.  de  Mëon , 
t  I,  p.  i36.) 

P/ige  ad ,  vers  4o6 ,  couplet  xii. 

A  l'époque  0(1  se  passent  les  événements  racontés  par  Anelier,  les  Na- 
varrais  étaient  renommés  pour  leur  habileté  à  manier  la  lance  et  à  lancer  le 

*  5.  Bemardi,  ClarevaUensis  ahhatis,  ùenui  moréiu^tftdtf  Lova/^ par  A.  Duchesne,!.  I,  p.  34. 
illastre  assertam,  etc.  cura  et  studio  P.  Fr.  Chi-  '  Voyez  Adidones  al  Diccionaria  de  antigue- 
âetii.DiYione,Typis Philibert! GhaVance,BfDCLX,  dades  de  Navana,  por  D.  Josë  Yanguas  y  Mi- 
iii-4*,p.  579.  randa.  Pampioila,  itnprenta  de  Javier  Goye- 

*  Histoire  généalogique  de  la  maison  de  U(p  neche,  i843,  in-4**  esp.  p.  39  4*  325. 


c 


366 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


javeïot  ^  Aussi  disait-on  en  proverbe  commun»  Lî  meiUor  lanceor  en  Navare, 
ou  :  Li  meillor  lanceur  de  gaverlos  en  Navarre^, 
»0n  lit  dans  le  Roman  de  Gérard  de  Rossillon  : 

Aduc-vos  Senebru  de  Sanh-Ambriei , 
Ab  .XX.  M.  Gascos ,  tan  los  esmei. 
Lhi  Navar  e  Ibi  Bascle ,  cilh  d*Agetiei , 
Si  son  autre  .xx.  m.  em  pmmerei. 
Cascus  porta  très  dartz  e  .j.  espei. 

Pages  53,  54. 

Lhi  Navar  e  Ihî  Bascle  lansen  lor  dartz» 
No  i  a  ta  fort  escut  non  fassan  part. 

Page  i44. 

Les  Gascons  jouissaient  aussi  de  la  réputation  d'être  aussi  bons  dardasiers 
que  légers  à  la  coiu^e  ^. 

Un  ancien  trouvère  nous  montre  des  soldats  armés  de  javelots,  qu'ii 
appelle  dards  à  main,  combattant  ainsi  du  haut  des  remparts  dune  place 
assiégée  : 

Fors  fu  Tassaus  et  molt  fist  à  douter. 

Tant  gentil  homme  i  véissiés  pasmer. . .  * 

Ches  arbalestricrs  ces  quariaus  desteler, 

A  dars  maniers  ceus  des  creniaus  berser. 

Le  Roman  des  Lorrains,  Ms.  de  la  Bibl.  imp.  fonds  de  Colbert  n*  6o9 , 
du  Roi  965i| ,  3.  A.  fol.  200  recto,  col.  3 ,  v.  6. 


^  Les  Gantabres Tétaient  déjà,  au  temps  des 
Romains  : 
Ac  JQYenem,  cpemVasco  levis,  quem  spicula  deoseot 
Cantaber  urgebat ,  letalibas  eripit  armis. 

C.  SU.  lui.  Punie.  Ub.  X,  V.  t5. 

Je  soupçonne  du  Bartas  de  réminiscence, 
quand ,  après  avoir  comparé  le  cheval  de  Gain 
au  tigre  et  à  rhirondelle,  il  ajoute  : 

Et  son  brave  galop  ne  semble  pas  moins  viste 
Que  le  dard  biscaïn ,  ou  le  traict  moscovite. 

La  Secondé  Semaine,  «te.  k  Paris,  M.  DC.  X.  in- 
folio, i"'joar,  p.  i43,  V.  9. 

Au  XVII*  siècle,  nous  avions  pique  de  Biscaye 
dans  un  sens  Gguré  : 


• . .  .Geste  picque  de  Biscaye  de  la  rué  S. 
Denis,  qui  â  fait  faire  plusieurs  fois  cession  à 
son  mary,  et  ne  laisse  pourtant  de  tenir  bou- 
ti^que  ouverte.  •  (RecneU  gênerai  des  caquets  de 
Tacouchie,  etc.  u.dc.xxiii.  in-S**,  5*  journée, 
pag.  i44.)  Notre  mot  populaire  bisquer  (être 
piqué)  ne  viendrait-il  pas  de  là? 

*  Proverbes  et  dictons  populaires. . .  auxxilf  et 
xiv*  siècles,  etc.  par  G.  A.  Grapelet  A  Paris, 
M  DCGc  XXXI ,  in-8^  p.  8 1 . 

'  Histoire  de  la  croisade  contre  les  hérétiques 
albigeois,  p.  34«  v.  3i4,  3i5.  M.  Fauriel  a  eu 
certainement  tort  de  traduire  dardasier  par  ar* 
b^ers. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         367 

Au  XIII*  siècle,  les  Espagnols  affectionnaient  lexercice  du  javelol.  Écou- 
tons Âdenez,  qui  nous  dit  : 

Vraieioent  sachiez  sans  cùidance 
K*Espaignol  tienent  molt  à  bel 
Le  jeu  de  lancier  au  tabiel. 

Le  Roman  de  Cleomades,  Mt.  de  i* Arsenal,  B.  L.  F.  in  -  fol.  n*  17S, 
fol.  62  recto,  col.  1,  v.  8. 

On  lit  dans  un  autre  roman  de  la  même  époque  : 

Vient  entor  li  la  grant  compaigne. . . 
Mes  li  Espaignol  le  batoient 
De  lor  brans ,  si  li  embatoient 
Parmi  Tescu  lor  javeloz. 

Le  Roumanz  de  Claris  et  de  Loris ,  Ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  753^^, 
foi.  1 14  recto,  col.  3,  v.  4. 

A  la  fin  du  xiv*  siècle ,  les  Espagnols ,  surtout  les  Castillans  et  les  Galiciens , 
avaient  conservé  Thabitude  de  combattre  avec  des  dards  et  des  archegayes, 
des  zagaies  sans  doute,  qu'ils  lançaient  sur  Tennemi.  Voyez  les  Chroniques 
de  Froissart,  liv.  I,  part.  11,  chap.  ccxxix,  année  1 867  (t.  I,  p.  53 1,  col.  1); 
liv.  m,  chap.  LXi,  année  i386  (t.  II,  p»  Sy^,  col.  2),  et  chap.  lxviii, 
année  iSSy  (p.  Sga,  col.  1.  Cf.  p.  697,  col.  2,  et  p.  699,  col.  1), 

Le  mot  azcona,  employé  par  Anelier  dans  le  vers  qui  a  donné  lieu  aux 
observations  précédentes,  en  mérite  également  ime.  M.  Raynouard,  qui 
Ta  recueilli  dans  son  Lexique  roman ,  t.  II,  p.  i3a,  ne  manque  pas  de  faire 
remarquer  qu'il  existait  en  vieil  espagnol^;  mais  il  en  reste  là,  laissant  ainsi 
à  d'autres  le  soin  de  compléter  son  article. 

«Les  lances,  dit  M.  du  Méril,  étaient  ordinairement  en  frêne;  rien  n'est 
plus  commun  dans  la  poésie  française  que  lance  fraùnine ,  et  on  lit  dans  le 
Roman  d'Agolant: 

Et  puis  li  ont  son  roit  espié  livré; 
H  fil  defrenfi,  si  ot  fer  acéré*. 

*  D.  Gonzalode  Beroeo,  Vida  de  sania  Oria,  Dans  une  chanson  de  geste  plus  ancienne, 

st.  8 1 .  (Colecdon  de  poesiatcasullanas ,  etc.  t.  U,         c^est  une  lance  de  sycomore  : 

p;  445.)  Cf.  DicctoR.  de  la  lengaa  castellana,  etc. 

r.,,^,        rrj.^            A             A        «Il  .F.  acca^ab^maecabdhsau^... 
lD-fol.  1. 1 ,  p.  5 1 5 ,  v"  Aicon,Atconp,,  AzooMUa,  *,      -  ,         i    • 

......  1 ,  1,         t  E  *c  fer  en  sa  lansa  de  ncamaur, 

>  AiUeon  il  est  parié  d  une  lance  jj,^  ^^^^  ^  3j^^  ^  ^  ^^^  ^„^  ^^ 

Qoi  grosse  lu ,  roide ,  defraisne. 

BomoMdêla  rmUltê.  p.  i$4.  v.  »654.  Cf.  nol.  «•"-"  *^  ^^^«^  ^  BM$iihM,  p.  i3i. 


368 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE, 


((  A  se  signifiait  aussi  lance  en  anglo-saxon  : 

ByrhtnoS  ma]>elode , 
»  bord  hafenode , 

wande  wâcne  œ$c,  etc. 

Mort  de  Byrfatnoth>  dans  les  Anaîecta  Anglo-Saxomca  de  B.  Tborpe, 
Londres,  hdcccxlyi ,  petit  in*8*,  p.  i3a,  col.  a. 

nAstonney  en  vieux  français,  vient  probablement  de  hasla^.n 
Ici  j'arrête  M.  du  Méril  pour  lui  adresser  deux  questions  :  r  s  il  a  vu  ce 
mot  ailleurs  que  dans  le  Glossaire  de  la  langue  romane,  1. 1,  p.  1 02 ,  col.i , 
où  le  lexicographe  a  négligé  de  citer  aucun  exemple;  a**  si,  au  Ueu  d'adopter 
un  nouveau  mot,  avec  une  étymologie  différente,  il  ne  vaudrait  pas  mieux 
supposer  que  Roquefort,  ou  celui  qu'il  a  copié,  a  lu  astonne  quand  il  y  avait 
asconne. 

Page  3o,  vers  409,  bouplet  in. 

Le  législateur  des  Arabes,  appelé  Mahommès,  et  plus  ordinairement 
Mahom,  par  les  anciens  trouvères  du  nord  de  la  France,  porte  le  nom  de 
Bafomet  et  de  Bafom  dans  les  ouvrages  des  troubadours  : 

Ab  luy  venseretz  tolz  los  cas 
Cui  Bafometz  a  escarnitz, 
E  *i8  renegalz  e  Is  assalhitz. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Senhors,  per  los  nostres  peccatz ,  etc.  (  Choix  des  poésies 
originales  de  troubadours,  t.  IV,  p.  86.) 

Profeta  sera  *N  Gavaudas, 
Qu*el  dig  er  faitz  e  mortz  aïs  cas, 
£  Dieus  er  honratz  e  servitz 
On  Bafometz  era  grazitz. 

Jbid.  p.  87.  Cf.  Lexi<juê  roman,  t.  II,  p.  167,  col.  i% 


Il  y  avait  encore  des  lanees  de  sapin  : 

Cieux-là  q[m  va  portant  Tymage  femenine , 
Porte  moult  fièrement  celle  lance  sapine. 

Le  CUmlitr  au  Oy^M,  «le.  ëdit.  dn  btron  de  Reifieo- 
btrg,  t.  II,  ptg.  417,  V.  i5io5. 

Dans  un  document  contemporain  de  la 
guerre  de  Navarre,  il  est  question  de  ^aives 
d*osier,  à  moins  que  le  copiste  n  ait,  par  erreur, 
écrit  ozier  pour  ociVr  : 


fltem  mandamus  vobis  quod  queratis  ad 
opus  nostro  duodecim  gladiot  bonos  die  ozier, 
fortes  et  levés,  verniculatos,  id  est  cemiciéz. > 
[Epistola  Alfonsi,  comitis  Pictavie  et  Tholose, 
senescallo  Xanctonensi,  super  Jeudis  scribendis  , 
A,  x>.  M*  C(f  h/*  nom,  in  Thés.  Cbart.  reg.  lxii  , 
vol.  II,  fol.^Sa  recto.) 

*  Histoire  de  la  poésie  Scandinave,  prolégo- 
mènes, pag.  a38,  389. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE 


369 


Per  aycel  Bafomet  a  cuj  mi  son  donatz, 
Jamay  no  finaray  c  auray  Frances  trobatz. 

Der  Roman  von  FierabraSt  ProvenzaUsch,  p.  8 ,  v.  io3. 

■ 

Per  Bafomet  mon  dieu,  que  totz  nos  a  jutgier,  etc. 
Ihid,  p.  i3,  V.  3o8.  Cf.  p.  i4  ,  v.  3i4,  etc. 

Car  per  aycel  Bafom  a  cùi  mi  soy  donatz , 
Jamay  no  finaray  c*auray  Frances  trobatz. 

Ihid.  p.  ai ,  V.  S79. 

leu  no  n  refudaray,  per  Bafom,  tro  a  sis. 

Ibid.  p.  33,  V.  636.  Cf.  p.  3o,  v.  873,  etc. 

Les  écrivains  latins  du  même  pays,  ayant  à  parier  de  Mahomet,  ne  man- 
quaient pas  de  rappeler  pareillement  Baphomet,  Baphamet;  on  le  voit  par 
deux  passages  de  Raimond  d*Agiles  cités  dans  le  Glossaire  de  du  Gange ,  1. 1 , 
p.  534,  col.  I,  au  mot  Bafumariay  et  par  une  phrase  dun  autre  chroni- 
queur rapportée  plus  loin,  p..  679,  col.  1,  à  l'article  Baphamet 

D  autres  passages  cités  au  mot  Màham ,  t.  IV,  p.  186,  col.  3 ,  et  au  mot 
Màhamet  du  glossaire  et  index  de  notre  édition  de  la  Chanson  de  Roland, 
p.  194,  195,  montrent  que  le  prophète  avait  été  mis,  par  nos  ancêtres,  au 
nombre  des  dieux  qu'ils  prêtaient  aux  mécréants  ^  souvent  désignés,  dans 
nos  anciens  poèmes,  par  le  nom  de  gent,  de  geste,  de  maisnie  ou  de  lignage 
Mahon^.  Cette  apothéose  apparaît  encore  mieux  dans  les  vers  suivants  : 

Par  matin  se  leva,  moult  reclama  Mahon, 
Margot  et  Âpolin,  Jupiter  et  Noiron. 

Le  Roman  du  Chevalier  au  Cjgne,  Ms.  de  la  Bibl.  impér.  n*  54o  * ,  foi.  5 1 
recto,  col.  2,  v.  i5.  Cf.  éd.  Reiffenberg,  t.  Il,  p.  179,  v.  7993;  et 
p.  355,  V.  i39i3. 


^  A  ceux  qui  vont  paraître  devant  nous, 

joignez  Seplifone,  nommé  dans  li  Romans  d!A- 

Udandre,  p.  181,  v.  33,  et  Barrakins,  qui  Test 

dans  la  Chronique  rimée  de  PhH^>pe  Moushhs, 

v.  53s5, 1 1,  p.  9i4. 

Dans  la  version  anglaise  du  premier  de  ces 
poèmes ,  le  rimeur  place  dans  la  bouche  des 
barons  grecs  un  appel  as  armes,  for  douce  Ma- 
hons  I  Voyez  la  Collection  de  romans  métriques 
de  Weber,  1 1 ,  p.  i53. 

HIST.  DB  LA  OUBBaE  DB  NA?. 


'  Voyez  la  Chanson  d^Antioche,  L  11,  p.  89; 
la  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  v.  9836, 
t.  II,  p.  399,  et  V.  984 1«  p.  doo;  la  Chanson 
dffs  Saxons» 1. 1,  p.  24*  et  t  II,  p.  84t  >7o;  le 
Roman  de  la  Violette,  p.  73,  v.  1417*  et  la  note 
correspondante  ;  li  Romans  de  Bauduùi  de  Se- 
(oorv^t  I,p.  382, et  t. II, p.  65,  66,  171,  etc. 
On  disait  aussi  la  geste  Noiron.  Voyez  le  Roman 
âiÂnséis  de  Carthage ,  Ms.  de  la  Bibl.  imp. 
n**  7191*  fol.  29  verso,  col.  1,  v.  10. 

47    . 


370         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Et  falsl  car  croi  Tervagant  et  Mahon, 
Et  Apolin  et  mon  dieu  Barratron, 
Et  Jupiter  qi  croient  Esdavon,  etc. 

La  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  v.  1 1 749  ;  t.  II ,  p.  490. 

He  tar  the  her  of  hed  and  berd. 
And  seide  he  wolde  hii'  wive  with  swerd . 
Beo  his  lord  seynt  Mahoun. 

The  Kjrng  of  Tors,  v.  100.  [Ancient  Engleish  metrical  Romancées  »  voi.  II , 
p.  160.) 

Bi  Jovin  and  IHotoun, 

Bi  Mahoun ,  and  bi  Tirmagaunt ,  etc. 

Ibid,  V.  453.  (Ibid.  p.  176.) 

Furst  he  custe  Appolin , 
Astrot,  and  sire  Jovin, 

For  drede  of  worldes  awe  ; 
In  the  temple,  whil  heo  was  ther, 
Of  Mahoan  and  Jubiter, 

Ther  heo  lemde  the  lawe. 

Ibid.  V.  475.  (Ibid.  p.  176.)  Cf.  v.  56o,6i8,  634  «  p.  i79«t  18s. 

Whan  the  soudan  thys  tydyng  herd , 
For  jre  as  he  wer  wod  he  ferd  ; 
He  ran  with  a  drawe  swerde 

To  hys  mamenlrye , 
And  ail  hys  goddys  ther  he  amerrede . 

With  greet  envye. 
Asterot,  Jopyn,  and  Mahoun 
He  ail  to-hew  with  hys  fachoun , 
And  Jubiter  he  drew  adoun 

Of  hys  autere. 

Octavian  imperator,  v.  i3o3.  (Metrical  Romances,  by  Henry  Weber, 
VO).  III,  p.  31  1 ,  3ia.) 

Si  Ton  en  croit  nos  anciens  poètes ,  on  voyait  souvent  chez  les  musulmans 
la  représentation  figurée  de  Mahomet  et  d*autres  images  : 

Et  sor  iceus  envoist  maie  confusion 
Qui  croient  et  aorent  la  figure  Mahon  î 

La  Chanson  d^Antiocheg  ch.  I,  coupl.  ni;  1. 1,  p.  5. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         371 

Là  enfuient  le  mort,  chascuns  s*en  avança. 

li  pères  un  image  k  son  chief  il  posa 

En  Tonor  de  Mahon,  que  tousjours  servira. 

Ibid,  ch.  V,  coupL  it;  t.  If,  p.  i4.  Cf.  p.  46,  47. 

Elle  avoit  ung  drap  d*or  moult  biel  et  reluisant  : 

Deux  campaignes  i  ot  de  vermel  et  de  blanc. 

En  k  blance  avoit  mis  Mahom  et  Tiervagant 

Et  ij  fiers  campions,  pourtrait  en  droit  samblant, 

Et  se  tenoît  cascuns  une  espée  trençant; 

Et  en  Tautre  partie  dou  drap  noble  et  plaisant 

Fu  pointe  ly  ymagne  de  Jhesus  le  poisant , 

Et  8*avoit  desoulx  lui  ung  homme  haut  et  grant, 

A  loy  de  campion  tint  la  lance  trençant  : 

Droit  as  deux  Turs  s*aloit  combatant  par  samblant. 

Le  Chevalier  au  Cygne,  édit.  de  M.  de  Reifienberg,  t  II ,  p.  974,  v.  1 0750  ^ 

Puis  prist  Tescu  qi  fu  d*os  de  poisson. . . 
Enmi  avoit  un  ymage  Mahon 
Tôt  de  fin  or  massis  dessi  en  son. 

La  Chevalerie  Ogier,  v.  9908  - 6;  t.  II,  p.  4o3. 

Enmi  la  sale  fu  Mahons  aporté. 
n  estoit  mis  sour  .ij.  pailes  roé  ; 
Paer  devant  lui  ot  .iiij.  candders. 
Et  sor  cascun  ont  .j.  ciei^  alumé. 
La  ne  pasoit  Sarrasin  ne  Escler, 
Ne  Tenclinast  voiant  tôt  le  bamé. 

DeHuon  de  BourêeU,  Ms.  de  )a  Bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Tours, 
fol.  98  recto,  V.  i5. 

Par  suite,  le  nom  de  mahommet  fut  employé  dans  le  sens  d'idole,  de 

Mais  chascuns  a  uns  divers  mestre, 
Uns  mahommet  en  cui  il  croit. 
Par  coi  s*amors  fi*aint  et  descroit. 

Les  Towmois de  Chaaoenci  (1186),  par  Jacques  Bretex,  p.  108,  v.  963o. 

Ceât  sans  doute  dans  ce  sens  que  prend  ce  mot  l'auteur  du  Ùii  deu  Ma- 

^  Plus  loin,  p.  4i9»  V.  14957,  il  est  fait  fabriquées  en  pays  musulman ,  comme  par  ricAe 
meadon  de  draps  d*or  de  tnmrt  de  Mahon  :  le  drap  de  tuevre  à  Cipion  (p.  4i3,  v.  14973),  il 
rimeur  a  tans  doute  entendu  parler  d'étoffes         aura  voulu  désigner  une  étoffe  italienne. 

*7- 


372         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

hommes^,  Watriquet,  dont  les  vers  présentent  trop  d*obscuritë  pour  quf 
l'on  puisse  se  permettre  autre  chose  qu'une  simple  conjecture. 

On  donnait  encore  le  nom  de  mahommet  ou  de  mahon  aux  figures  an- 
tiques que  Ton  trouvait  en  terre ,  plutôt  qu  au  métal  dont  elles  étaient  faites. 
Il  y  a  donc  quelque  chose  à  corriger  dans  ce  que  dit  Tabbé  Lebeuf  *,  et, 
d  après  lui ,  D.  Carpentier  *,  qui  tombe  plus  juste  un  peu  plus  loin  *.  Une 
figure  trouvée  chez  les  templiers,  et  connue  sous  le  nom  de  Baphomet, 
servit  à  leurs  accusateurs  de  prétexte  à  une  imputation  d'idolâtrie,  ou  au 
moins  de  gnosticisme;  mais  leur  défenseur,  M.  Raynouard,  Jia  pas  eu  de 
peine  à  prouver,  contre  M.  de  Hammer*,  que  cette  accusation  n'était  rien 
moins  que  fondée ,  et  le  baphométisme ,  déjà  attaqué,  en  1810,  par  M.  Sil- 
vestre  de  Sacy,  dans  le  Magasin  encyclopédique  ^,  a  été  ruiné  sans  retour 
par  la  réfutation  insérée,  en  1819,  dans  le  Journal  des  Savants '',  ce  qui  na 
pas  empêché,  plus  tard,  M.  Mignard  de  reprendre  l'accusation  d'hérésie 
portée  autrefois  contre  les  templiers  *. 

Page  53 ,  vers  469 ,  couplet  xv. 

Un  trouvère  contemporain  a  composé,  sur  la  mort  de  Thibaut  V,  une 
complainte ,  que  M.  Achille  Jubinal  a  publiée ,  avec  une  traduction  en  regard , 
dans  le  deuxième  numéro  du  Journal  de  l'Institut  historique.  Depuis,  ce 
morceau  a  reparu  parmi  les  Œuvres  complètes  de  Rutebeuf,  etc.  t.  I, 
p.  40-47.  Les  notes  qui  l'accompagnent^  me  dispensent  de  m'étendre  sur 

*  Manuscrit  de  la  Bibliothèque  impériale,  getica  pro  templariis,  etc.  dans  les  Fundgruhtn 
supplément  français,  n**  633**,  fol.  kk  verso-  des  Orients»  t.  VI,  p.  4o5-4i6.)  — >  Voyez 
47  recto.  aussi  un  article  de  M.  Rapetti  dans  le  Moni- 

'  Dissertations  sur  Thistoire  ecclésiastique  et  teur  universel,  n**  du  mardi  10  janvier  i854, 

civile  de  Paris,  t.  II,  p.  169,  170.  Voyez  encore  p.  89. 

le  Dictionnaire  étymologique  de  Ménage,  à  la  *  Monographie  du  coffret    de  M.  h  duc  de 

fin  du  mot  Médaille,  t.  II,  p.  193,  celui  de  Blacas,  etc.  Paris,  Dumoulin,  i859;5iu(e  de 

Trévoux,  à  l'article  Mahon,  et  notre  Théâtre  la  Monographie  du  coffret  de  M,  le  dac  de  Blacas, 

français  au  moyen  âge,  p.  175,  col.  i,  en  note.  ou  preuves  du  manichéisme  de  l'ordre  du  Temple, 

*  Gloii.  m€c/.«tî»/.  La/in.t.  IV,  p.  i86,col.  3.  Paris,  Dumoulin,  etc.  18 53,  ensemble  1  vol. 

*  Pag.  187,001.1.  in-4*»  avec  planches. — Avant  M.  Mignard, 

*  Voyez  Mysterium  Baphometi  revelatum,  dans  M.  de  Hammer  s'était  occupé  du  même  mo- 
les Fundgruhen des  Orients,  etc.  t.  VI,  p.  3- 1  s o,  nument  Voyez  Mémoire  sur  deux  coffrets  gnos- 
pi.  tiques  du  moyen  âge,  du  cabinet  de  M,  le  dac  de 

*  T.  VI,  p.  169.  Blacas,  Parb,  librairie  orientde  de  Dondey- 
-'  Page  1 52.  Le  système  de  M.  de  Hammer  a        Dupré,  i832,  in-4%  pi. 

d'ailleurs  été  réfuté  en  Allemagne ,  notamment  *  Voyez  encore  la  note  C  à  la  fin  du  volume , 

par  M.  Grober  de  Grubenfeb.  [Epistola  apolo-        p.  347-S49. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  373 

le  compte  de  Thibaut,  comme  sur  celui  de  son  frère  Henri,  dont  le  règne, 
qui  fut  court,  nofire  aucun  événement  remarquable. 

Page  3â,  Ters  A8i,  couplet  x\. 

Cette  singulière  expression,  rram  de  traiços,  avait  son  équivalent  dans 
notre  andenne  langue;  du  moins  on  y  trouve  branche  de  Renart  avec  la 
même  signification  : 

Li  aux  Naymes  parole ,  qi  le  cuer  ot  liart , 
Vaillanz  fu  et  prodom  et  de  molt  bone  part , 
Toz  jorz  ama  le  roi  sans  branche  d£  Renart. 

La  Chanson  dts  Saxons,  couplet  xix;  1. 1,  p.  33. 

On  appelait  aussi  un  traître  branche  de  meurtre,  conune  on  le  voit  par  ce 

passage  d  un  poème  d'une  date  postérieure  : 

Puis  c*uns-homs  est  traîtres,  jaumais  bien  ne  fera, 
Et  si  sera  chius  folz,  qui  puis  s*i  fiera  :     . 
Car  c*est  .j.  rains  de  mordre,  que  jÀ  Diex  n'amera; 
Et  Diex  het  tous  traîtres ,  jà  ne  les  sauvera , 
Pour  Tamour  de  Judas ,  qu'en  baisant  le  livra , 
Se  par  confession  repentanche  [n*en]  a. 

Li  Romans  de  Bandain  de  Sehourc,  ch.  Il ,  v.  448;  1. 1,  p.  46. 

On  trouve  encore  raim  de  lascheté  dans  une  ballade  d*Eustache  Desdbamps 
contre  ceux  oui  demandaient  son  office  en  donnant  à  entendre  qu*il  était 
mort.  Voyez  ses  Œuvres  morales  et  historiques,  publiées  par  Crapelet, 
p.  12g,  avant-dernière  ligne. 

» 

Page  34 ,  vers  487 ,  couplet  xv. 

Comparez  ce  récit  d'Anelier  avec  celui  de  la  Branche  des  royaux  hgnages , 
t  VIII  des  Chroniques  nationales  françaises,  p.  111-118.  Pour  la  relation 
de  la  croisade  de  Tunis,  on  peut  recourir  à  l'Histoire  des  croisades  de 
Michaud,  liv.  XVII,  4*  édition,  t.  V,  p.  76-1 07.  Dans  son  Itinéraire  de  Paris 
à  Jérusalem,  etc.  M.  de  Chateaubriand  a  fait  un  tableau  rapide  et  brillant 
de  cette  expédition  et  de  la  mort  de  saint  Louis,  qui  en  fut  la  suite. 

Page  36,  vers  5 10,  couplet  xvii. 

Les  anathème^  ou  imprécations  lancées  contre  ceux  qui  oseraient  violer 


374         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

les  pactes  ou  les  articles  dont  on  était  convenu  remontent  à  la  plus  haute 
antiquité ,  et  furent  en  usage  pendant  les  premiers  siècles  du  moyen  âge.  S*il 
faut  en  croire  dom  de  Vaines ,  le  xiii'  siècle  montre  encore ,  dans  les  actes 
ecclésiastiques  comme  dans  les  diplômes  et  diartes  laïques,  mais  bien  rare- 
ment, quelques  traces  de  ces  malédictions;  mais  c*est  ici  qu*elles  finissent  : 
u  A  cette  époque ,  dit-il ,  on  ne  doit  plus  rencontrer  ni  anathèmes ,  ni  ex- 
communications, ni  imprécations.»  Voyez  Dictionnaire  raisonné  de  Diploma-  . 
tique,  etc.  t.  H,  p.  ig-aS,  au  mot  Imprécations. 

Page  38,  vers  53  7,  couplet  xvn. 

Le  sanchet  était  une  monnaie  navarraise,  au  sujet  de  laquelle  on  peut  re- 
courir au  Diccvonario  de  antiguedades  del  reino  de  Navarra,  de  D.  José  Yanguas 
y  Miranda,  t.  H,  p.  356,  364.  Nous  y  reviendrons. 

Pages  36-39,  vers  5o4-5^6,  couplet  xvu. 

La  paix  et  l'unité  dont  parie  ici  le  troubadour  comme  rompues  par  le  roi 
don  Henri  furent  conclues  entre  les  quatre  villes  par  ordre  du  roi  don 
Sanche  le  Fort,  en  12 2 a,  et,  pour  entendre  ce  qu ajoute  l'auteur  relative- 
ment aux  sceaux  qui  donnaient  autorité  à  lacté  public  dressé  dans  cette 
occasion,  il  faut  savoir  que  le  sceau  dont  usait  le  boui^  de  la  Navarrerie 
portait  sur  lune  de  ses  faces  la  figure  de  la  Vierge  avec  son  enfant  dans  ses 
bras,  et  sur  l'autre  la  représentation  de  la  cathédrale.  Le  sceaiyles  habitants 
du  bourg  de  Saint-Cemin  et  de  la  ville  de  Saint-Nicolas,  qui  formèrent 
ensuite  une  seule  municipalité,  composée  de  vingt  conseillers  et  de  deux 
alcades,  portait  d'un  côté  une  nef,  au  milieu  la  figure  du  saint  avec  les 
insignes  de  l'épiscopat,  et  au-dessus  une  étoile  et  un  croissant;  de  l'autre,  se 
voyait  un  mur  avec  des  créneaux  et  des  tours.  «La  lune  et  l'étoile,  dit  don 
Pablo  Ilarregui ,  auquel  j'emprunte  ces  observations ,  furent  toujours  l'attribut 
particulier  du  bourg  de  Saint-Cemin ,  et  on  les  y  voit  encore  peintes  dans 
l'église  paroissiale.  On  en  ignore  l'origine,  ajoute  le  savant  Navarrais;  mais 
je  crois  que  l'usage  de  ces  deux  signes  doit  être  très-ancien,  et  remonte 
peut-être  aux  premiers  temps  de  l'endroit.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que 
plusieurs  cités  de  la  Bétique ,  comme  Acinipo ,  Asido ,  Bailo ,  Carbula ,  Gades , 
Uiia  et  autres,  plaçaient  sur  leurs  monnaies  les  astres  en  question,  qui  étaient 
sans  doute  des  symboles  de  son  culte  antique.  Peut-être  la  Iruna  des  Vascones 
avait-elle  les  mêmes  signes,  qui  seraient  ensuite  restés  comme  de  simples 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         375 

figures  de  blason.  »  Pour  moi,  je  ne  crois  pas  qu'il  faille  aller  chercher  si  loin 
Torigine  des  deux  qui  nous  occupent.  Selon  toute  apparence ,  ils  faisaient 
partie  du  sceau  de  la  ville  de  Saint-Nicolas,  où  le  saint  était  représenté  na- 
viguant à  la  lane  et  as  es  toiles;  et  quand  la  séparation  eut  lieu,  le  boiug  de 
Saint-Cemin  prit  pour  sa  part  du  sceau  commun  Tétoile  et  le  croissant  qui 
le  décoraient  ^  Le  bourg  de  Saint^Michel  avait  pour  la  sienne  la  figure  de 
larchange  son  patron ,  sans  rien  de  plus. 

Il  existe  dans  les  archives  de  layuntamiento  de  Pampelune  un  document 
original  relatif  à  lunité  et  à  l'accord  des  quatre  villes,  qui  donne  en  même" 
temps  une  idée  nette  de  Torganisation  des  conseils  et  montre  dans  quelles 
classes  ils  se  recrutaient.  Comme  cette  pièce  jette  du  jour  sur  les  person- 
nages dont  il  est  parlé  dans  ce  couplet,  et  que  d'ailleurs  elle  nous  oQî*e  un 
curieux  spécimen  ^du  langage  qui  avait  cours  alors  à  Pampelune ,  il  nous  a 
paru,  comme  à  D.  Pablo  Ilarregui,  à  propos  de  la  publier  : 

In  Dei  nomine.  Sabuda  cosa  sia  a  totz  homes,  als  qui  son  e  qui  son  per  venir,  que 
les  doce  juraU  e  lo  coseil  del  bore  de  San  Cemi  de  Pamplona ,  nomnadament  don  Bon 
Macip,  e  don  Arlal  Deza,  e  don  Garcia  Amall,  e  don  Helies  David,  e  don  Per  Arnalt 
de  SantGili,  e  don  Père  Semeneilz  lo  ferrer,  e  don  Paschal  de  les  Tables,  e  don  Johan 
Régnez ,  e  don  Miguel  de  Tassonar^  e  don  Pero  d'Olaîtz  lo  niayor,  e  dcn  Semeno  d'Ar- 
cenegui,  e  don  Père  Johan  Pelil;  e  les  doce  juratz  e  lo  conseil  de  la  Navarreria  de 
Pampalona ,  nomnadament  don  Miguel  Peritz  de  Zavaldica,  e  don  Miguel  de  Sada ,  e  don 
Johan  Thomas,  e  don  Pero  Gil  lo  broter,  e  don  Domingo  de  Ëgueratz,  e  don  Père 
Arceîtz  de  Zavaldica ,  e  Semen  Ortîz  lo  cambiador,  e  don  Sancho  Peritz  de  Gongora ,  e 
don  Miguel  Arza,  e  don  Pero  Ochoa  de  Semeteri,  e  don  Eneco  de  Toledo,  e  don  Pas- 
cal ferrador;  e  les  doce  juratz  e  lo  conseil  de  la  poblacion  de  San  Nicholau  de  Pampalona . 
nomnadament  don  Blartin  Motza,  e  don  Johan  Peritz  Motza,  e  Ochoa  d'Undiano,  e  don 
Miguel  de  Meotz  lo  joven,  e  don  Guillem  de  la  Raya,  e  don  Domingo  d'Utzama,  e  don 
PaschiJ  Guillem  lo  zabater,  e  don  Domingo  Arzaya  lo  ferrer,  e  dop  Père  Semeneitz 
lo  carpenter,  e  don  Père  Santz  lo  bureler,  e  don  Semen  de  Meotz,  e  don  Semen  cte  Lar- 
rangotz;  e  les  seis  juratz  e  lo  conseil  del  bore  de  Sant  Miguel  de  Pampalona,  nomna- 
dament don  Père  Beatza,  e  Johan  d*Echeverria,  e  don  Miguel  Gailla,  e  don  Père  Bene- 
dit,  e  don  Johan  Calvo,  e  don  Sancho  lo  peleter,  atorgaren  e  venîren.  de  manîfest  cant 


*  Lie  P.  de  Moret  donne  une  entre  explication  .    de  roi  avec  diadème  et  pendants ,  et  ces  mots  : 

de  forigiiie  de  ces  armoiries,  qu'il  rattache  à  la  iSaAciiu  rex.  Voyez  tnvestigaciones  histâricas  de 

bataille  de  lasNavas  de  Tolosa.  On  doit  aussi  à  las  antigàedades  del  reym  de  Navarra,  édit.  de 

cet  annaliste  la  publication  d*une  monnaie  qui  1766,  iiv.  III,  chap.  ix,  n**  Sa,  p.  740;  et  An- 

torunedeses  factes  porte  le  croissant  et  Tétoile  nales  del  reyno  de  Navarra,  Iiv.  XX,  cbap.  v, 

avec  rinscnptioniVavaiTa,  et  sorTautre  une  tète  S  ¥i,  n*  Sa,  t  III,  p.  108. 


V 

^ 


376         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

avinenza  c  la  patz  e  la  unitat  (iren ,  segun  que  se  demostra  en  les  cartes  sayeladas  ab 
les  sayels  dels  sobreditz  conseiltz.  Firen  altressi  esta  avinenza  en  ial  manera  que  si.  per 
aventura,  lo  seynnor  don  Thibal,  rey  de  Navarra,  o  nengun  altre  que  jamas  nenguns 
temps  sia  rey  de  Navarra,  donava  ningun  judici  nimandava  que  complisse  ni  fisen  nen* 
guna  emenda  ni  nenguna  res  les  uns  als  allres,'  per  razon  de  les  quereîlles  que  furen 
mises  en  sa  man,  ni  per  razon  de  les  demandes  que  furen  faites  denant  el,  ni  per  nen- 
gunes  altres  razons  que  aguisen  estas  entre  els  de  coseil  a  coseil  entro  al  dia  que  esta 
carta  fu  faita  e  atorgada ,  se  son  obligatz  totz  les  sobreditz  juratz  e  conseiltz  que  res  non 
tenguen,  ni  res  non  husien,  ni  res  non  complisquen,  per  nengun  dann  ni  per  nengun 
pro  que  iiy  agui>sen  ni  esperassen  ad  aver  nengun  ni  nenguns  dds  sobreditz  conseiltz 
per  nenguna  razon.  E  quel  o  quels  déls  sobreditz  conseiltz  lo  ûssen,  que  sien  fais  e  per- 
juris  e  tais  traydors  manifeslz  com  Judas  Cariât ,  que  tradi  nostre  seynnor  Oiesu  Christ 
en  baisant ,  e  que  ayen  totes  les  altres  pênes ,  segont  que  en  la  carta  de  la  avinenza  e  de 
la  patz  e  de  la  imitât  diz,  e  que  non  s*en  pubsen  salvar  per  nenguna  razon  que  ds  po- 
dissen  far  ni  dire,  ni  altre  os  allres  dizissen  o  lissen  per  els.  E  en  testimonianza  d'estes 
sobredites  coses ,  les  sobreditz  juratz  e  conseiltz  an  mis  caduns  les  sayels  des  sobreditz 
conseiltz  en  esta  proâent  carta ,  des  cals  sayels  husanen  caduns  en  lurs  sobredites  viles 
troa  *1  dia  que  esta  carta  fu  faita.  £  io  don  Johan  Cofier,  escrivan  jurât  del  sobredit  bore  de 
San  Cernin ,  per  mandament  dels  sobreditz  juratz  e  conseiltz  escrivi  esta  carta ,  la  cal 
fu  faita  e  atorgada  m  la  era  m.  ccg.  un.,  el  mes  de  jun,  lo  dimengo  avantz  de  la  festa 
de  sant  Johan  Batista. 

A  ce  document,  en  effet,  sont  joints  quatre  sceaux,  aujourd'hui  tout  à 
fait  brisés  ;  mais  si ,  à  Tépoque  où  1  acte  fut  dressé ,  les  quatre  villes 
avaient  leur  ayantamiento  ou  conseil  particulier,  plus  tard ,  ceux  du  bourg 
de  Saint-Cernin  et  de  Saint-Nicolas  s  unirent  ensemble,  comme  cela  a 
été  dit,  et  continuèrent  ainsi  pendant  quelques  années,  jusquà  ce  que  de 
nouvelles  discordes  les  obligèrent  à  se  séparer.  Avec  la  destruction  de  la 
Navarrerie,  en  1276,  disparut  pour  toujours  le  bourg  de  Saint-Michel,  et 
voilà  la  cause  pour  laquelle  on  ne  voit  concourir  que  les  trois  conseils  au 
célèbre  privilège  de  Tunion ,  qui  mit  fin  à  toutes  les  dissensions. 

Page  4a ,  vers  692  ,  couplet  xvni. 

A  la  fin  du  xin*  siècle ,  nous  voyons  pareillement  entre  les  mains  de  fi*ères 

mineurs  des  chartes  étrangères  à  leur  ordre  :  c'était  le  comte  de  Foix  qui 

avait  donné  en  gage  celles  de  son  copnté  aux  frères  mineurs  de  Toidouse , 

pour  une  somme  d'argent.  Philippe  le  Hardi  s'occupa  de  les  faire  restituer, 

comme  on  le  voit  par  la  lettre  suivante,  adressée  au  sénéchal  de  cette  ville  : 

Philippus,  Dei  gratia  Francorum  rex,  senescallo  Tliolosano,  vel  ejus  locumtenenti , 
salutem.  Mandamus  vobis  quatenus  omnes  litteras  et  instrumenta,  quœ  fuerunt  deposita 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         377 

pênes  fratres  minores  conYentas  Tholosae,  qus  erant  inter  dilectum  et  fiddem  nostrum 
comitem  Fuxi  et  Gastontim  de  Beamio,  defànctum,  et  CoDstantiam  suam  primogenitam , 
qus  ibidem  pro  quadam  pecuniœ  somma  extitenmt  obligats,  si  vobis  consUterit  dic- 
tam  summam  pecuniœ  solutam  fuisse,  eidem  comiti,  vel  ejus  mandato,  sîne  dilatione 
qualibet  liberari  et  restitui  faciatis.  Actum  Parisius,  die  Mercurii  post  octavas  Paschs, 
anno  Domini  mîliesimo  trecentesimo. 

Trésor  des  chartes  du  château  de  Foiz.  (Bibliothèque  impériale,  collection  Doat,  vol.  GLXXVIl, 
*    jri.  87  recto.) 

G*était,  comme  Ton  voit,  l*usage  à  cette  époque  de  mettre  ainsi  en  dépôt 
entre  les  mains  des  religieux  ce  que  1  on  pouvait  avoir  de  plus  précieux.  Un 
dociunent  du  18  décembre  1271  nous  montre  un  bourgeois  de  Bordeaux, 
appelé  Arnaud  de  Sous-le-Mur  [Amaldas  de  subtas  maram),  abandonnant  à 
Henri  de  Cuzances  [Henrico  de  Cazanciis),  sénéchal  de  Gascogne  pour  le  roi 
d* Angleterre  ^ ,  tout  le  droit  qu'il  avait  sur  une  coupe  d'émeraude  ou  de 
quelque  autre  pierre  précieuse  [in  capa  smaragdinis  sive  aUerias  lapidis  pre- 
tiosi) ,  qui  était  tombée  au  pouvoir  des  héritiers  de  Pierre  et  Arnaud  Galhau  ^ 
et  ensuite  mise  en  dépôt  entre  les  mains  de  frère  Raymond  Esperetian ,  de 
Tordre  des  frères  prêcheurs,  objet  qu'Arnaud  de  Sous-le-Mur  assurait  avoir 
été  enlevé  par  des  enfants  de  perdition ,  avec  d'autres  effets ,  de  la  maison  de 
Pierre  et  Raymond  de  Sous-le-Mur,  son  père  et  son  aïeul.  (Voyez  Recherches 
et  mémoires  concernant  la  viUe  de  Bordeaux,  par  fabbé  Baurein,  Ms.  conservé 
dans  les  archives  de  la  mairie  de  cette  ville ,  f **  1 8  r^  et  V*.  ) 

Page  &3 ,  vers  697 ,  couplet  xix. 

Nous  avons  déjà  dit  que ,  du  temps  de  D.  Henri ,  les  habitants  du  boiug 
de  Saint-Gemin  et  de  Saint-Nicolas  avaient  pour  les  gouverner  un  seul  ctyan- 
toaniento,  composé  de  vingt  conseillers  et  de  deux  alcades;  il  nous  reste 
à  ajouter  que ,  même  après  la  ruptiure  de  l'unité  par  ce  prince ,  ces  quartiers 
continuèrent  à  se  gouverner  de  la  même  façon  pendant  un  grand  nombre 
d'années,  jusqu'à  l'époque  où  des  désordres  graves  obligèrent  de  séparer 
les  deux  conseils.  En  1 278 ,  le  conseil  unique  des  deux  quartiers  apposa  son 
sceau  à  un  reçu  de  dona  Gairaata,  femme  de  feu  don  Pes  de  la  Glau,  pour 
la  somme  de  quarante  livres  tournois ,  montant  de  l'indemnité  que  le  roi 

^  Trob  ans  auparavant  on  trouve  dans  Far-  Nangis,  dans  le  Recueil  des  Historiens  des 
mée  de Chariesd^Anjou  un  chevalier  de  ce  nom.  Gaules,  etc.  t  XX,  p.  43o,  C;  43 1,  B;  43a, 
(  Voyei  la  vie  de  saint  Louis  par  Guillaume  de        B;  433 ,  Â;  434 ,  B.) 

DIST.  DE  L\  GUERRE  DE  NAV.  ^^ 


378         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Henri  lui  devait  à  raison  da  péage  d'OstasvaiHed ,  pendant  que  don  Pes  le 
tenait  en  location  :  «Et  en  testimonio  et  en  maor  firmeza  de  todo  esto, 
ajoute  dame  Guiraude,  por  queyo  non  havia  mio  propio  seyeîUo,  ruego  i 
los  veynt  jurados  del  burgo  de  Sant  Cemi  e  de  la  pobladon  de  Sant  Ni- 
cholau  de  Pamplona  que  metan  el  lur  seyeillo  en  esta  présent  carta,  n  etc. 
(Archives  de  l'Empire,  Trésor  des  chartes,  1276-89,  J  614.) 

Page  4a ,  vers  611,  couplet  xix.  • 

Cette  reine  était  Blanche,  fille  de  Robert,  comte  d'Artois,  et  nièce  de 
Louis  IX.  Voici  la  lettre  par  laquelle  Thibaud  II  donna  son  consentement 
au  mariage  de  son  frère  : 

Thibaus,  par  la  grâce  de  Dieu,  rois  de  Navarre,  de  Champaigne  et  de  Brie  cuiens  pa- 
lazins,  À  son  très-chier  frère* Henri, ^ fil  le  roi  de  Navarre,  salut  et  bonne  amour.  Biau 
frère,  cum  nous  aiens  antendu  que  mariages  soit  (aiz  de  vous  et  de  Blanche,  fille  le 
comte  d* Artois,  se  il  nous  plest  et  nous  nous  i  acordoas,  saichiés ,  biau  firere,  que  lidii 
mariages  nous  plttt  moult,  et  bien  le  voulons  et  nous  i  acordons  et  i  donnons  nostre 
assantonant ,  nostre  ostroi  et  nostre  volante  de  quant  que  nous  povons.  Et  pour  grei- 
gneur  seurté,  vous  an  anvoions  noz  lettres  pendanz,  qui  furent  faites  par  nous  à  Olit, 
an  Navarre,  le  jour  de  la  nativité  saint  Jeham  Baptiste,  en  Tan  de  grâce  mil  deus  cenz 
et  soixante  nuief.  La  note  Huede  de  Chastiau-Tierri.  (Trésor  des  chartes,  ann.  ia6g, 
cart.  J.  6i4t  pièce  5;  sceau  en  cire  rouge  représentant  un  diev&Ker  portant  les  annes 
de  Navarre,  sur  un  ohevâl  caparaçonné  de  même.) 

Page  àà  *  vers  6 1 5 ,  couplet  xx.  • 

Je  ne  connais  pas,  hors  de  cet  ouvrage,  d'autre  exemple  du  mot  caveria 
dans  notre  ancienne  langue  d*oc,  qui  arait  cependant  caver  avec  la  signifi- 
cation de  chevalier  ^  En  Navarre,  on  employait  communément  caberiat  dans 
le  sens  de  chevaux,  quand  il  s'agissait  d  armée;  on  donnait  encore  ce  nom 
aux  rentes  que  les  riches  hommes  et  les  chevaliers  recevaient  du  roi ,  sous 
la  condition  de  le  servir  à  la  guerre  avec  un  certain  nombre  de  chevaux. 
Vers  Tan  1 276,  à  ce  qu'il  parait,  le  mot  caberias  fit  place  à  celui  de  mUites, 
et  bientôt  après  à  la  dénomination  de  mesnaderos ,  ce  qui  n'empêche  pas  ces 
mots  de  reparaître  ensuite  quelquefois  indistinctement  les  uns  pour  les  autres. 
(Voyez  Diccionarvo  de  antigâeiades  del  reino  de  Nafoorra,  t.II,  p,  ao,  21 ,  art. 
Gaerra.  ) 

'  Voyex  le  Lexique  romau ,  t  II,  p.  367,  coi.  3. 


HISTOIRE   DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         379 

Page  àày  von  638,  couplet  ix. 

Après  la  mort  de  D.  Enriqae,  en  1 17&,  sâ  veuve  fidandbe  convoqua,  le 
a 7  août,  les  ricos  hombres,  les  chevaliers  et  les  hommes  des  bonnes  villes, 
sans  tenir  compte  du  clei^ë,  et,  du  consentement  de  tous,  elle  nomma 
gouverneur  du  royaume ,  à  cause  de  la  minorité  de  la  reine  doôa  Juana ,  sa 
fiUe,  un  fidèle  serviteur  du  père^  D.  Pedro  Sanchiz,  seigneur  de  Cascante, 
qui  jura  d'observer  les  faeros.  Une  chose  à  noter,  c'est  que ,  dans  le  docu- 
ment qui  nous  apprend  ce  fait,  on  voit  ensuite  les  bons  hommes  des  villes 
(los  baenos  homes  de  las  villtts)  s'entendre  et  jiu^er  entre  eux  que,  si  D.  Pedro 
Sanchiz  ou  tout  autre  gouverneur  n'observait  pas  leurs  fumvs,  ils  s'aide- 
raient les  uns  les  autres  pendant  l'espace  de  trente  ans.  Cet  engagement  fut 
pris  par  les  représentants  des  principales  villes  de  la  Navarre ,  qui  apposèrent 
leur  sceau  à  l'acte  qui  en  fut  dressé.  Voici  cet  acte,  tel  qu'il  est  rapporté 
dans  les  Annales  du  P.  de  Moret,  qui  l'avait  tiré  des  archives  d'Olite  : 

En  era  m.  et  ccc.  xii,  lunes  vînt  et  siet  dias  andados  del  mes  de  Agosto,  coma  por 
muerte  del  rey  don  Henrique  dona  Blanca ,  reyna  muQer  del  sobredito  rey,  oviesse  cla- 
mado  los  ricos  hombres  don  Gil  de  Rada ,  don  Gonzalvo  Yyaynnes  de  Baztan ,  don  Artal 
de  Luna,  don  Garcia  Almoravil,  don  Juan  Gonzalvez,  don  C^er  de  Malleon,  don  Juan 
Çorbaran ,  et  los  c^aylleros  et  los  homes  de  las  buenas  viQas  de  Navarra ,  el  Burgo  et  la 
Poblacion  de  Pamplona ,  Esteylla ,  CHit ,  Sangûesa ,  el  Puent  de  la  Reyna ,  los  Arcos ,  Vîana , 
la  Guardia,  Roncesvaylles ,  San  Juan  del  Pie  del  Puerto,  sobre  provision  de  gobemador 
del  dito  reyno ,  la  devant  dita  reyna  dofia  Blanca ,  de  volûntad  de  los  ditos  rîcos  homes , 
cabaylleros ,  et  buenos  homes  de  las  villas ,  proveyé  por  gobemador  de  dito  regno  a 
don  Pedro  Sanchii,  seynnor  de  Cascant;  el  quai  dito  D.  Pedro  Sanchiz,  recebida  la  elec- 
cion ,  a  requisicion  de  los  ditos  ricos  homes  et  de  los  cabaylleros,  et  de  los  buenos  homes 
de  las  villas,  juré  corporalmente  sobre  los  santos  Evangelios  y  Crus,  todbdoloo  de  su 
mano  ante  todos,  por  mandamiento  de  la  dite  re^na,  que  eyli  goberiuuria  la  tierra  de 
toda  Navarra  en  sa  tiempo  bien  et  leialment ,  segun  su  poder,  et  que  mantendria  à  to- 
das  las  gentes  de  la  tierra  en  sus  fueros  et  en  sus  buenas  costumes,  et  que  desfaria  las 
fuerzas  et  las  malas  tueltas ,  las  quales  el  rey  don  Henrique  fizo  en  su  tiempo ,  et  los  otros 
reyes,  desque  el  rey  don  Sancho  entré  â  eyll,  segunt  que  promisse  et  jtnré  el  dito  don 
Henrique .  quando  fo  levantado  rey,  et  se  contiene  en  las  carias  de  la  jura. 

Ici  le  P.  de  Moret  interrompt  Tacte  que  nous  reproduisons,  pow  ftmre 

^  Annales  del  reyno  de  Navarra,  lib.  XXIV,  sa  seigneorie  de  Cascante ,  dans  ie  c^s  où  il 
cap.  I,  S  1,  n*  4;  t.  III,  p.  379,  col.  2.  Tels       .mourrait  sans  enfanta*  Les  dem  qn'il 


étaient  tes  liens  qui  unissaient  D.  Pedro  San-  Juan  et  Millan,  la  vendirent  en  »  381  à  k  reine 
ebir  au  rot,  dont  on  voulait  probablement  bo-  Juana,  avec  la  vilie  d'Aguilar,  pour  la  somme 
norer  ht  mémoire  en  la  personne  du  nouveau  de  trois  mille  livres.  {Dkc^dtanùyodel  rcîno  de 
gouverneur,  quen  1373   celui-ci  lui  iégtiait         Netr.  t.  I,  p^  193,  19^9  5oA.) 

48. 


380         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

remarquer  que  la  suite  ne  semble  pas  commime  à  tous  les  États  de  Na- 
varre, mais  seulement  aux  délégués  ou  procureurs  des  bonnes  villes.  La 
voici  : 

Et  los  bonos  homes  de  las  villas  anteditas,  por  amor  que  todas  estas  cosas  fuesen 
atenudas  et  bien  gardadas ,  posieron  entre  si  qu^  si  el  dito  D*  Pedro  Sanchiz,  6  qualquiere 
gobemador  que  iiiese  en  Navarra,  viniesse  en  partida  6  en  todo  contra  aqueyllo  que  es 
contenu  do  en  la  dita  jura,  que  é  demanda  de  aqueyll  6  de  aqueyllos  é  qui  el  luerto  seré 
feyto,  que  todas  las  villas  porfacen  al  dito  don  Pedro  Sanchiz,  6  à  qualquiere  gober- 
nador  qui  fues  en  Navarra,  en  corl  6  (ueras  de  cort.  Et  feyto  el  porfazo,  si  eyll,  6  qual- 
quiere gobemador  qui  fues  et  mandare,  non  lo  quisier  assi  como  lo  promisse  et  juré,  6 
prometrà  et  jurarâ  qualquiere  gobemador  qui  sera  en  Navarra,  que  nos  ayudemos  bien 
et  leyalment  et  entegrament  con  cuerpos  et  con  haveres»  que  nuestros  fueros  et  nues- 
tras  buenas  costumnes  nos  sean  aguardadas  et  tenudas ,  et  las  fuerzas  desfeytas ,  como 
jurado  nos  (ué  et  jurado  sera.  Et  aquesta  ayuda  tengamos  et  complamos  los  unos  a  los 
otros ,  como  sobrescripto  es ,  del  dia  que  esta  carta  fué  fey ta  hasta  treinta  aynnos  corn- 
plidos,  que  todas  las  comunidades  de  las  ditas  villas  lo  juremos  sobre  santos  Evangelios 
et  sobre  la  sant  Cruz  de  siet  &  siet  aynnos ,  todo  home  que  sea  de  doce  aynnos  a  suso. 
Et  qualquiere  que  contra  esta  ayuda  et  jura  vendra,  sea  juzgado  et  punido,  como 
aqueyl  que  falsa  su  fé  et  su  jura.  Et  an  aun  jurado  entre  si  las  comunidades  de  las  ditas 
villas,  que  cada  una  de  eyllas  envie  de  cada  villa  dos  buenos  homes  a  OUt'por  verse 
sobre  las  cosas  devant  ditas,  et  esto  que  sea  de  très  a  très  meses.  Et  son  los  tiempos  que 
se  deben  aplegar,  à  tercero  dia  de  Todos  Santos ,  à  tercero  dia  de  Santa  Maria  de  Can- 
delaria,  et  al  dia  de  Santa  Cruz  de  Mayo,  et  al  primer  dia  de  Agosto.  Et  por  mayor  fir- 
meza  de  las  ditas  cosas,  nos ,  don  Père  de  Esteylla,  et  don  Pedro  Furtado,  et  don  Gre- 
gorio  de  Galar,  et  don  Pedro  de  Echalaz,  de  los  veynt  jurados  de  Pamplona,  por  nos 
et  por  el  conceyllo  del  dito  Burgo  et  de  la  Poblacion  de  Pamplona ,  avemos  puesto  el 
seyllo  de  la  nuestra  comunidat  pendent  en  esta  présent  carta  por  teslimonianza. 

Dans  les  mêmes  termes  et  dans  le  même  ordre,  les  procureurs  des 
universités,  ou,  conune  nous  dirions,  des  municipalités,  apposèrent  à 
l'acte  le  sceau  de  celles-ci.  C'étaient  pour  Estella  D.  Miguel  Baldouin, 
D.  Bemart  de  Montaner  pour  la  rue  de  San  Martin,  D.  Sancho  de  Peralta 
et  D.  Bartholomé  d'Azqueta  pour  la  paroisse  de  San  Miguel  et  de  San 
Pedro  de  Lizarra ,  D.  Sancho  Soter  et  D.  Bartholomé  de  Nazar  pour  la  po- 
pulation de  cette  cité.  C'étaient ,  pour  Olite ,  D.  Miguel  Ferez ,  son  alcade , 
et  D.  Thomas  Tendero^;  pour  Sangùesa,  D.  Gil  Duhart  et  D.  Espanol; 

'  J«  soupçonne  le  mot  Tendero,  que  nous.  autant  de  Mercero,  qui  se  trouve  plus  loin.  En 

veiTons  plus  loin,  p.  393,  écrit  Tendùy  (Cf.  général ,  toute  cette  nomendatore  me  semble 

Dtcc.  de  ont,  del  nino  de  Nav.  t.  III ,  p.  47  )  «  de  avoir  été  fort  mal  lue, et  nous  ne  nous  sommes 

n*étre  point  un  nom  propre,  mais  la  désigna-  fait  aucun  scrupule  de  la  rectifier  plus  d*une 

tion  de  Tétat  de  D.  Thomas.  On  en  peut  dire  fois. 


•  .       HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         381 

pour  Paente  la  Reina,  D.  Pascual  de  Palmas  et  D.  Lope  Ferez  de  Jacca; 
pour  los  Arcos,  D.  Henrique  et  Yure  Ferez,  fiîs  de  son  alcade;  pour 
Viana,  Talcade  D.  Romero  Ferez  et  D.  Gregorio  de  Cuevas;  pour  la 
Guardia ,  D.  Martin  Femandez  de  Aras  et  D.  Fedro  de  Maria  Jean  ;  pour 
Roncevaux,  Talcade  D.  Martin  Sanz  et  D.  Garcia  Mercero;  pour  Saint- 
Jean-Fied-de-Fort,  D.  Bemat  de  Baubion  et  D..  Bemat  Arramon.  Cette 
union,  ajoute  le  F.  de  Moret,  naquit  de  la  crainte  que,  pendant  le  règne 
d*un  enfant,  les  gouverneurs  né  prissent  trop  de  liberté  et  ne  portassent  la 
perturbation  dans  les  choses  qui  touchaient  aux  bons/aero5  et  coutumes.  A 
la  fin  de  Tacte ,  il  est  dit  que  la  cité  de  Tudela  entra  plus  tard  dans  cette 
union ,  et  que  ses  procureurs ,  D.  Remon  Gomaz  et  D.  Bartholomé  de  Do- 
nadeu,  apposèrent  le  sceau  municipal  à  la  suite  des  autres.  Cet  exemple 
fut  imité  par  un  nombre  d*universités  qui  alla  en  croissant,  réduites 
par  l'inquiétude  et  par  les  événements  politiques,  à  se  serrer  les  unes  contre 
les  autres ,  et  à  se  liguer  dans  Imtérêt  de  leur  conservation ,  bien  que  du- 
rant Te  temps  que  D.  Fedro  Sanchez  de  Montagut  fut  gouverneur,  bien 
peu  eussent  des  motifs  de  crainte  ;  car  ce  Ait  un  homme  très-droit  et  très- 
intègre  dans  Tadministration  de  la  justice  '. 

Page  4Ài  vers  635,  couplet  ix. 

Ma^é  la  nomination  d*un  gouverneur,  la  reine  Blanche  prenait  encore 
part  au  gouvernement  du  royaume  ;  peut-être  aussi  y  avait-il  des  questions 
réservées  qu'elle  seule  pouvait  résoudre.  En  ii'jli,  Tinfant  D.  Fernando, 
fils  du  roi  de  Castille ,  ayant  assiégé  Viana ,  les  habitants  lui  opposèrent  une 
héroïque  résistance.  Pomr  les  récompenser  et  les  indemniser  de  leurs  pertes, 
les  riches  hommes  et  les  conseils  des  bonnes  villes  de  la  Navarre  deman- 
dèrent à  la  reine  d'exonérer  les  Vianois  du  cens  de  douze  deniers  auquel 
chaque  maison  était  imposée.  L*un  d'eux,  D.  Juan  Garceiz,  se  chargea  de 
porter  en  France  la  pétition  dressée  en  leur  faveur,  et  la  veuve  du  roi  Henri , 
qui  se  trouvait  alors  à  Sens  en  Bomrgogne*,  y  fit  droit,  comme  on  le  voit 
par  la  pièce  suivante  : 

»•  Àiuudeê  del  reyno  4ê  Naoarra,  lib.  XXTV,  tltcm  pro  expensa  unius  garcionis  vocati 

ctp.  I,  S  t,  Q**  5  y  6;  t.  m,  p.  379*38 1.  CrespU,  ducbese  Burgundie,  qui  remansil  in- 

*  Comme  pendant  à  ce  Navarrais  Tenu  en  firmns  apud  Stellam  in  novem  meusibus,  et 

Bourgogne,  nous  trouvons  plus  tard  un  Bour-  pro  quadam  rauba  quam  gubemator  mandavii 

guignon  venu  en  Navtfre,  dans  cet  article  des  ei  dari,  x  libras.»  (Ms.  Bibl.  imp."  Suppl.  lau 

comptes  de  ce  pays,  ffi  1 384  :  n""  i65\  fol.  37  verso.) 


382 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Septn  euantos  esta  carta  veran  el  oirén,  qae  ante  nos  dona  Blanca,  por  la  gracia  de 
Dios,  reina  de  Navarra,  de  Ghampayna  el  de  Bria  conteaa  palatins,  parecieron  D.  Juan 
Garceiz  de  Viana,  por  $i  et  por  todo  el  concejo  de  Viana,  et  diônos  una  carta  abierta, 
con  sieyllos  pendientes,  de  ios  ricos  homes  et  de  los  concejos  de  las  buenas  villas  de 
Nayarra ,  en  esta  forma  de  yuso  escripta  :  A  la  muy  alta  et  noble  et  poderosa  seinora 
dbna  Blanca,  por  la  gracia  de  Dios  reina  de  Navnrra,  de  Champainna  et  de  Dria  contesa 
palatina.  GoDialvo  Ibaioms  de  Bastan»  alferô  de  Navarra,  Pedro  Sandûx  de  Ifootagut, 
seinnor  de  Cascant,  gobemador  de  Navarra,  Corbaran  de  Vidaurre,  Joan  ds  Vidaurre, 
Pedro  Martinez  de  Subiza,  el  alcalde  et  los  jnrado»  del  Burgo  et  la  PoUacion  de  Pam- 
plona,  de  Tudela,  de  Esiella,  de  Sangûesa,  de  Olit,  de  los  Arcos  et  de  todo  el  pueblo 
de  Navarra,  besan  vnestras  manos  et  oomiendanse  en  la  vuestra  mercé,  como  de  sein- 
nora  de  quien  atiendea  bien  et  mercé,  é  la  quai  cubdician  servir  sobre  quantas  en  d 
mimdo  vivett.  Seinnora,  sepades,  asi  es  la  verdat,  qoe  d  inbnt  D.  Ferrando,  fillo  ctd 
rey  de  CasteiUa ,  cerc6  vuestra  villa  de  Viana  por  dos- vegadas,  et  fizo  hi  muy  gran  dakmo, 
que  tayô  la  huerta  et  las  vineas,  et  fizolea  otros  muy  grandes  dainnos»  que  non  serian 
faciles  de  escribir.  Et  demas,  seinnora,  los  vuestros  homes  de  Viana,  como  leales  vasail- 
los,  por  defender  meyor  la  vuestra  villa  de  Viana  desOcieron  todas  sus  aldeas,  et  derri- 
baron  quantas  casas  eillos  habian  fuera  de  la  cerca  de  los  muros,  que  babia  mat  casas 
que  en  toda  la  cerca,  de  que,  seinnora,  han  recibido  tan  grant  dainno,  que  non  vos  lo 
podriamos  contar.  Et  demas ,  seinnora,  en  la  goerra*  en  defender  la  vîBa  ban  seido  to- 
dos  et  cada  uno  de  eillos ,  assi  buenos  et  leales  et  procès  en  kires  armas ,  que  d  in&nt 
D.  Ferrando,  que  cuidaba  prender  Viana  por  ocho  6  quince  dias,  non  la  osé  combatir, 
magûer  que  la  obiesse  cercado  por  dos  vegadas,  et  fincasse  hi  muit  grani  liempo.  Et, 
seinnora ,  vassaillos  que  en  tal  tiempo  assi  prueban ,  a  nuestro  cuidar,  gdardonados  de- 
ben  ser,  por  que  eillos  que  son  buenos  sean  meiDores,  et  los  olros  prengan  en  eillos 
exempio  de  ser  bnenos  et  leydes ,  et  que  puedan  ganar  prez  et  galardon.  Onde ,  seinnora , 
como  vos  et  dona  Joanna»  nuestra  sdnnora,  «yades  en  la  villa  de  Viana,  cada  aiono, 
vei[B]te  y  dos  libras  et  média  de  renta  por  la  fos8adem\  rogamos  a  vos,  sdnnora»  et 
pedimos  vos  mercé»  et  vos  lo  conseillamos  leyalment»  que  vos  aqueillaa  vdnt  y  dos  libraa 
et  média  quittassedes  à  los  de  Viana,  por  que  la  villa  finque  franca.  Et  tenemos,  sein- 
nora ,  que  con  essa  franqueza  la  villa  muito  mdlorarâ ,  et  babredes  mayores  renias  por 


'  Oa  appelait  ainsi  une  eontribolioo  levée 
pour  la  réparation  des  Forteresses  el  des  retran* 
chements,  et  pour  Fentretien  des  gens  de 
guerre.  (Voyez  DicdooonW  de  los/neros  delmno 
de  Aavarra,  etc.  p.  1 16,  not.  3  ;  Dice,  de  ont. 
del  reino  de  Nao.  1. 1 ,  p.  6 1  a,  6 1 3  ;  et  Gloss,  med, 
et  inf.  Lat.  t.  IFI,  p.  3d3,  co].3,au  mot  Fonsa' 
dera,)  On  ïii  finsato ,  fonsodo ,  avec  le  sens  de 
guerre,  d'armée,  dans  les  fuerot  donnés  à  Ca- 
seda,  en  1 1 29,  par  Alphonse  le  Batailleun  •  Vi- 
cinos  de  Caseda  non  vadant  ad  Jonsaio  us* 
que  ad  septem   annos et  iOo  cavaillero 


que  non  fuerit  àdjonsato,  peitet  in  anno  duos 
solidos,  et  pedon  uno  solido  ....  Vicinos  de 
Caseda,  si  Aierit  in  fonsado  cum  rege,  •  etc. 
(Drcc.  de  anU  del  reino  de  iVov.  t  I»  p.  30s» 

903.) 

Au  }Lii]*siëde,  ce  mot  revientà  tout  moment: 
Vinieii  tantos  enfeitnot ,  que  fàiien  gnnfonsado, 

Yid»  d»  MNto  Domingo  de  Silo» ,  copl.  5S7.  (C*- 
Uecion  de  poêiiaM  caêiêStMat,  ele.  t.  II,  p.  €9.) 

Vioo  Leovirgillo  con  moi  gnnàesforuadot. 

Fida  de  «an  JV/Haii i^pl.  389.  [Ihid,  p.    i5o. 
Cf.  eopl.  4ii  t  p«  166;  eopL  496,  p.  16t.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUEî!lRE  DE  NAVARRE.         383 

otns  raaoDes;  et  «eré  gran  hiea^  et  btien  exemplo  que  daredes  é  lot  de  vuestro  regno , 
por  qae  seau  buenos  et  leyales,  et  se  esfàercen  de  bien  £eu>er.  Et  esta  gracia  et  mas  de 
merced  que  vos  facer  les  podades  à  los  de  Viana,  terriamos  que  séria  bien  puesta,  por 
h  gran  lealtat  et  por  el  gran  dainno  que  eillos  ban  redbido  por  fer  lealdat.  Et  nos,  Gon- 
isIto  Ibainnes  de  Baztan,  et  Pero  Sanchiz  de  Montagut,  seinnor  de  Cascant,  et  Coi^Muran 
de  Vidaurre,  et  Pero  Sanchiz,  dean  de  Tudela,  et  los  dd  Burgo  et  de  la  Poblacion  de 
Pamplona,  et  de  Estdla  et  de  CHit,  à  rogaria  de  los  ricos  homes  et  d^  los  cabailleros,  et 
de  los  conceillos  de  las  buenas  villas  de  Navarra,  et  por  mandamiento  de  la  cort,  pusie- 
mos  nuestros  sieiUos  pendientes  en  esta  présent  carta.  Dat  en  Olit,  viemes  primera  em- 
pues  cabo  d*ainno ,  anno  Domini  millesimo  ce  septuagesimo  sexto. 

Et  nos,  enguardando  la  lealdat  et  el  servido  que  los  de  Viana  han  fecho  et  facen  a  nos 
et  é  nuestra  fîja  dona  Joanna,  et  queriendo  oir  las  pregarias  de  los  ricos  homes,  et  de  los 
ooncejpds  de  las  buenas  villas  de  Navarra,  abido  conceyo  et  deliberadon  sobre  todo  esto 
ooa  lot  honrados  et  safaios  varonea  dd  nttestrocooceyo  de  Ghampainna ,  quitamos  al  con- 
ceyo de  Viana,  à  los  que  oy  son  hi  poUados,  et  à  todos  los  que  poblarént  de  aqui  addaat 
en  la  dicha  villa,  de  quanto  poder  nos  hi  abemos,  d  cens  que  â  nos  deben  dar  cada 
ainno  :  es  asaber  de  cada  casa  doce  dineros,  sdva  la  nuestra  leddat  et  de  nuestra  posteri- 
dat  Et  nos,  en  testimonio  et  mayor  firmesa  de  todo  esto,  damos  d  conceyo  de  yiana 
esta  nuestra  carta  abierta,  sdllada  con  nuestro  seQlo  pendient  Data  en  Sans  en  Bor- 
goinna,  sabado  primero  einpues  Santa  Maria  Ganddera,  anno  Domini  millesimo  du- 
centesÂmo  septoagedmo  sexto.  {Atvkho  de  Comptas,  Pamplona,  cijon  i,  f.  ao6;  caj.  3, 
n-  74'.) 

Page  44.  vers  GSg,  couplet  xx. 

Le  inût  algarrada ,  qui  revient  d  fréquemment  dans  ie  poème  d'Anelier, 
nest  point  provençal ,  et  on  le  chercherait  en  vain  dans  le  Lexique  roman 
de  M.  Raynouard;  c'est  un  mot  espagnol,  qu'il  nest  point  rare  de  trouver 
dans  les  anciens  écrivains  de  Tautre  côté  des  Pyrénées  : 

«  E  otrosi  los  que  dan,  6  les  venden  madera  para  bacer  algarradat  é  otros  engeîlos.  • 
{Partida  iv,  tit  3i,  1.  4) 

«...  como  pueden  ser  iomos  6  dgundes,  y  recorbas  y  trabuquetes,  y  los  engenios 
que  son  usados  en  servido  de  los  reyes ,  y  combatir  las  villas  y  los  castillos ,  y  algarradas 
y  puentes,  •  etc.  (Ordenançai  de  Seoilla,  ttt.  Alarmes:  édit.  de  m.  dc.  xxxn.,  in-folio, 
fol.  i4a  recto, lig.  ii.) 

•  Nopodian  bacer  daiio  las  elgarradâs,  ni  ballestas.  •  (Zurita,  Annales  de  Aragon, 
lib.  ni,  cap.  V.} 

P^e  44  «  vers  63o,  coufdet  xx. 

n  y  a  ici  quelque  chose  à  corriger,  c'est-à-dire  Conca  à  changer  en  Caenca , 

*  Annales  del  refno  de  Nasoarra,  iib.  XXIV,  Diecionarie  de  antigûedades  delreino  de  Navarra, 
ctp.  1,  S  5,  »••  so-sS;  t  III,  p.  387-389.  —        t.  III,  p.  A8S-490. 


384         HISTOIRE  DE  LA  tîUERRE  DE  NAVARRE. 

comme  nous  lavons  écrit  plus  loin ,  p.  63 ,  v.  9 1 5 ,  et  p.  1 1 3 ,  v.  1 704.  On 
entendait  par  ce  nom  une  partie  de  la  Navarre,  comprenant  un  certain 
nombre  de  localités,  dont  les  noms  se  trouvent  dans  le  Dictionnaire  des 
antiquités  de  ce  pays,  1. 1,  p.  345. 


Page  46,  vers  647.  couplet  xxi. 

On  entendait  alors  par  mangnanek  ou  mangonneaax  des  machines  porta- 
tives destinées  à  lancer  des  pierres  et  des  traits.  Il  en  est  souvent  question 
dans  les  écrivains  du  moyen  âge ,  occidentaux  comme  orientaux  ^  ;  aussi  est- 
on  en  droit  de  s*étonner  que  le  P.  Daniel  n  ait  pas  même  donné  ce  mot  dans 
son  Histoire  de  la  milice  française ,  parue  longtemps  après  le  Glossaire  de  Du- 
cange,  où  se  trouvent  réxmis,  sous  les  mots  Manganam  n"*  2,  Manganus, 
Manganellas,  Manganella,  Mangonellas,  etc.  une  multitude  de  passages  re- 
latifs aux  mangonneaux  ^. 

Je  ne  vois  pas  non  plus  que  le  savant  jésuite  ait  rien  dit  des  trébuchets, 
sortes  de  balistes  auxquelles  Ducange  et  ses  éditeurs  ont  également  consacré 
des  articles  sous  les  mots  Trebuchetam,  Trabachetam  ^,  etc.  Il  nous  suffira  d*y 
renvoyer. 

Dans  ses  Mémoires  sur  les  Turcs  et  les  Tartares ,  le  baron  de  Tott ,  qui 
écrivait  à  la  fin  du  siècle  dernier,  nous  apprend  que  de  son  temps  il  existait 


^  On  lit  dans  un  historien  arabe  qu  en  Tan- 
née 1  a  1 1 ,  Ennassir  dressa  contre  Charbaterra 
(Salvatierra)  quarante  mandj€uiik  (iWjiM*),  et 
ruina  ies.faubourgs.  (Voyez  ie  Kartâs,  texte  arabe, 
p.  fdi  (i56),  et  trad.  p.  207.  Cf.  Histoire  des 
Berbères,  etc.  par  Ibn-Khaldoun,  trad.  par  le 
baron  de  Slane,  Alger,  imprimerie  du  Gouver- 
nement, i854t  in-8%  t.  Il,  p.  2  35.) 

*  Voyez  t.  IV,  p.  227,  col.  2,  et  228.  Cf. 
Gloss,  ad  script,  mej,  et  inf,  Grœcit.  t.I,  c.  84i, 
^yLéyyavov,  Mayyapixà,  MetyyoLvéXa,  Mayya' 
ptridrla,  et  A  critical  Inquiry  into  antient  Ar^ 
mottr,  by  Dr.  Sam.  Rush  Meyrick,  vol.  I, p.  74, 
76»  107,  108,  2o4.  Ce  que  Ton  a  dit  de  plus 
satisfaisant  sur  la  catapulte  et  la  baiiste,  dont 
Tusage  parait  s*étre  perpétué ,  sous  d'autres 
noms ,  pendant  le  moyen  âge ,  se  trouve  dans  ie 
Traité  de  Tattaque  et  do  la  défense  des  places 


des  anciens,  du  chevalier  de  Foiard,  art.  xxi- 
XXIX.  (Histoire  de  Poljhe,  ti^duite  par  dom 
Vincent  Thuiilier.  Amsterdam,  mdcclxxit, 
in-4%  t.  II,  p.  233-280.)  On  fera  bien  de  con- 
sulter, relativement  aux  machines  de  guerre, 
pendant  les  xu*,.xiii*  et  iiv*  siècles,  THistoire 
du  Ch&teau- Gaillard,  etc.  par  M.  A.  Devilie. 
(Rouen,  M Dccc XXIX,  in-4*'),  p.  67,  68,  78,  79, 
88;  Touvrage  du  docteur  Meyrick,  vol.  I, 
p.  170,  171,  2o3  ;  et  les  Études  sur  le  passé  et 
Tavenir  de  Tartillerie,  par  Louis-Napoléon  Bo- 
naparte, t.  II,  p.  26-54. 

*T.  Vr,p.  647,648. 

Nous  avions  autrefois  le  mot  trehuc,  d'où 
trébacliêt  pourrait  bien  être  venu  : 

Li  jaians  ot  non  Dinabuc , 
Que  puisse  prendre  mal  trebuc  ! 

X«  Bomaê  de  Bnt,  y»  11599  ;  4.  II»  p.  ik€. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         385 

encore  une  catapulte  oubliée  dans  un  magasin  d*annes  du  sérail  à  Cons- 
tantinople  ^  Byzantine  ou  latine,  une  pièce  semblable  ne  peut  qu'offrir  un 
grand  intérêt  pour  Thistoire  de  la  poliorcétique  au  moyen  âge,  car  nous 
ne  nous  arrêtons  pas  un  seul  instant  à  Tidée  que  ce  puisse  être  un  mo* 
nument  de  Tantiquité.  Nous  croyons  donc  devoir  appeler  l'attention  sur 
cette  machine  de  guerre,  que  le  baron  de  Tott  appelle  catapulte,  faute  du 
mot  propre,  et  qui  pouvait  bien  être  un  mangonneau  ou  une  perrière, 
autre  espèce  d'engin  nommée  plus  loin  ^,  comme  en  plusieurs  endroits  de 
Guillaume  Guiart  ^,  et  dans  ce  récit  de  siège ,  que  je  crois  inédit  et  digne 
de  mention  : 

Tous  les  vaissiaux  ke  il  porent  trouver, 
A  bien  .vij'.  les  peuist-on  esmer. 
Duskes  as  murs  les  ont  fait  puis  aier, 
A  grans  estakes  par  deseure  doer, 
Huis  et  fenestres  trestout  entre-horder, 
Et  tout  le  hourt  desoure  tierer 
Por  les  perrieres  ke  n*i  puissent  grever, 
N*on  ne  les  puist  ardoir  ne  embraser; 
Et  chil  dedens  font  mangonniaus  porter 
Et  les  perrieres  font  toutes  atoumer, 
•  Et  les  saletés,  les  quarriaux  empener. 

Ki  atains  est  ne  s*  en  pora  lever, 
D'autre  martin  li  convenra  canter. 

Lt  Roman  des  Lorrains,  Ms.  du  fonds  Colbert  60 s,  du  fonds  du  Roi 
965^  '  A.  fol.  99  recto,  col.  3,  v.  s3. 


Gomme  l'indique  suffisamment  son  nom ,  la  perrière  était  destinée  à  lancer 
des  pierres.  Il  en  était  de  même  du  mangonneau  et  de  la  plupart  des  autres 
machines ,  qui  lançaient  aussi  des  traits  et  bien  d'autres  choses ,  par  exemple 
des  corps  humains  morts  ou  vi&,  en  totalité  ou  en  partie.  Le  fait  se  repro- 

*  Mémoires  da  baron  de  Tott  sur  les  Turcs  et  perrieres  dessinée  dans  le  liv.  III,  dial.  m ,  du 
ks  Tartares,  Â  Amsterdam,  m.dcc.lxxt,  in-8*,  PoUorceticun  de  Juste  làpse,  où  ii  parie  de  ma- 
première  partie,  p.  i68,  not  9.  chines  de  guerre,  de  la  baliste  et  des  man- 

*  P.  1 1 3t  V.  1698.  Cf.  Histoire  de  la  croisade  gonneaux. 

coidreleshérétiqaes  aIhigeois,p,  9a,  v.  1280;  et  '  Branche  des  royaux  lignages,  ann.  iso4t 

Gloss,  med.  et  inf.  Latin,  t  Y,  p.  939,  col.  9,        v.  399A1  et  ann.  1196,  v.  8070.  (Ckron.  nat. 
f*  Petraria,  n*  3.  On  peut  voir  la  figure  des       yr.  t  VII,p.  1A71  3A8.) 

HlSr.  DE  LA  GUIRRE  DE  MA?.  49 


386         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

dvmi  plus  d*une  fois  pemlant  les  croisades ^  Plu^  tard,  en  i3Ao«  le  duc 
de  Normandie  ayant  mis  le  siège  devant  Thun-rÉvêque,  «ceux  de  Tost 
leur  jetoient  et  envoy oient  par  leurs  engins  chevaux  morts  et  bestes  morted 
et  puaps  pour  eiuL  empunaiser,  dont  ils  estoieot  là  dedans  en  grand*  des- 
tresse ^,  »  Cinq  ans  après,  les  habitants  d'Auberoche,  assiégés  par  le  comte  de 
Lille  et  les  barons  de  Gascoffie ,  ayant  envoyé  demander  du  secours  à  Bor- 
deaux, leur  messager  tomba  entre  les  mains  des  ennemis.  Ceux-ci,  ajoute 
Froissart,  «  prirent  le  varlet,  et  lui  pendirent  le$  lettres  au  cou,  et  le  mirent 
tout  en  un  mont  en  la  fpnde  dun  engin,  et  puis  le  renvoyèrent  dedans 
Auberoche'.  » 

Au  temps  de  Técrivain  que  nous  venons  de  citer,  le  mot  mangonneaa  ne 
signifiait  plus  seulement  une  machine  de  guerre ,  mais  encore  une  sorte  de 
projectile.  Pariant  du  siège  de  Royauville  en  Quercy,  par  le  comte  de  Péri- 
gord  et  d autres  seigneurs,  «si  jetoient,  dit-il,  nuit  et  jour  pierres  et  man- 
gonneaux  par  dedans  la  ville  ^.  »  Plus  loin ,  racontant  le  siège  du  fort  de 
Saint-Maubert  par  les  Anglais  et  les  Gascons,  en  iSyS,  il  nous  apprend 
qu*ils  firent  dresser  devant  ia  place  leurs  engins,  «qui  jetoient  pierres  et 
mangonncaux ,  »  pour  effondrer  les  toits  de  la  tour  où  se  tenaient  les  Bretons  ^. 
Mais  dans  le  récit  du  siège  de  Lourdes,  en  1 388,  on  voit  le  terme  de  man- 
gonneaa  reparaître  avec  sa  signification  primitive  :  «  Et  ot  là ,  dit  le  chroni- 
queur, plusieurs  grands  appertises  d*armes  faites  pai*  grands  mangonneaux 
et  autres  atournemens  d^assauts,  que  le  duc  d'Anjou  fist  faire  et  char- 
penter®,»  etc. 

Page  5o,  vers  729,  couplet  xxni. 

Le  point  de  droit  mis  en  avant  par  don  Pierre  Sanchiz  se  trouve  établi 
dans  le  titre  m  du  livre  I"'  des  faeros  de  Navarre,  titre  consacré  aux  forte- 

•  Mainictpiésliloiercnl.iorrcngiciifalet^,  p^^.  I,  chap.  Cl? ;  édit.  du  Panth.  UtL  t  J. 

Dcrant  1*  tour  de  Nique  entre  tons  est  j>li..  p. ,  oa,  col.  i .  Cf.  iW.  UI ,  cbap.  cxiv.  anD.  1 388; 

La CfcaMoa «i'iliiUocJb.ch.  II,  oonpl.  XT{  1. 1,  p.  106.  L  If    n   nofi   litA   9. 

Paif  ont  prises  les  testes  de  U  gent  mescreant ,  ,  /j^  jj^^  j^  p^  ,^  ^^^    ccvnn;  t.  1, 

El  mansond  les  metent  no  crestien  vaillant ,  _     ^ 1    ^ 

,  p.  191,  COI.  3. 

EnlaatédeNiqueiesieCentenkDoant.  &  n-i       _.  1^  «i* 

tr.j        1  me  *»*«•  part»   II  ï  chap.  cglu,  ann.  1060; 

/iû<.  foapl.  xxzvnt  p.  i36.  *  »         r  »  î^' 

^    .  i..    .    1    j    .1     •  .1.  t,  I,  p.  571,  col.  i.  L'écrivain  arait  déjà  dit  la 

Par  tes  mai*  dAntioche  dont  la  pierre  est  polie,  *^     /        ,       .,       ,     „         .,  «^- 

A  perrieres  tn.«Mse.qn'a  i  ont  ertaMie,  ""^"*^  ^^«  ^"  "^^  ^«  »^^**'  "*  ^^^S. 

Ont  jetées  les  testes  et  cbascnne  lande.  ^oyei  chap.  xxil ,  p.  333,  col.  i . 

Ihid.  ch.  IT ,  eoapl.  XZT  ;  p.  a38.  Cf.  t.  II .  p.  97.  ^  Ih.  Hv.  II ,  chap,  XXXV  ;  t.  II ,  p.  38,  Ool.   3. 

'  Les  Chromqaes  de  sire  Jean  Froissart,  liv.  I ,  ^  Ibid,  li? .  III ,  chap.  x;  t  II,  p.  391 ,  col.  3. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


387 


resses  :  «  Aucun  homme ,  est-il  dit  au  chapitre  f,  ne  doit  faire  forteresse  en 
ville  royale ,  si  ce  n*est  à  la  connaissance  et  pour  Tamour  du  roi.  De  même , 
en  ville  fermée ,  un  habitant  ne  doit  faire  ni  maison  ni  forteresse  avec  murs 
ou  barbacanes,  ou  avec  palissade,  sans  lagrëment  du  seigneur  de  la  ville ^  » 
Selon  toute  apparence ,  le  droit  était  le  même  dans  notre  pays  ;  on  est  du 
moins  fondé  à  le  penser  en  lisant  une  charte  du  comte  de  Chartres  Henri- 
Etienne  ,  où  il  est  dit  que ,  si  les  évêques  de  cette  ville  fortifiaient  leur  maison 
épisc<^ale  par  quelque  donjon  ou  autres  ouvrages  de  défense ,  ces  fortifica- 
tions seraient  démolies^. 


Page  56,  vers  8o3,  couplet  ixv. 

La  qualité  de  ricome  constituait  en  Navarre  la  première  dignité  du  royaume 
parmi  la  noblesse.  On  ne  voit  pas  que  ce  titre  ait  été  en  usage  antérieure- 
ment au  xu*  siècle,  car  jusque-là  les  grands  personnages  étaient  connus  sous 
le  nom  de  princes ,  de  barons  et  de  seigneurs.  S'il  faut  en  croire  D.  José 
Yanguas,  qui  cite  lefaero  général,  il  n*y  avait  dans  lorigine  que  douze  ricos 
hombres^\  mais  Fexamen  attentif  du  passage  sur  lequel  se  fonde  le  savant 
Navarrais  nous  fait  soupçonner  qu'il  se  trompe.  En  effet,  que  dit  le  législa- 
teur? Que  le  roi  ne  peut  prendre  aucune  détermination  grave  sans  avoir 
reçu  au  préalable  Tavis  de  douze  ricos  hombres,  ou  de  douze  sages  des  plus 
anciens  du  royaume  ^.  Rien  dans  cette  phrase  qui  indique  le  nombre  des 
riches  hommes  existant  alors  dans  le  pays;  il  n'y  est  question  que  de  celui 
des  membres  du  conseil  du  souverain.  Cette  observation  s'applique  égale- 
ment au  texte  que  cite  D.  José  pour  appuyer  cette  autre  assertion  que, 


'  Coii  cuja  licencia  se  devenfacer  fortaUzas, 

•  Ningnn  homhre  non  deve  (axer  fortalexa  en 
vifla  rerienga ,  sino  es  con  sal^idoria  6  con  amor 
del  rey.  OtrMÎ  en  villa  cerrada,  porqae  aea  ve- 
cino  de  la  TÎila ,  non  deve  lazer  casa  ni  forta- 
lexa con  muros,  6  barbaxanas,  6  com  palenc, 
sin  Toluntad  dei  seinor  de  la  villa.  •  [Fueros  del 
rtjrno  de  Naoarm,  En  Pamplona,  por  Longas, 
anode  i8i5,  en  folio, p.  lo.) 

*  c  Si  qui  aotem  futurorum  episcoporum  in 
domo  supradicta  turrim  val  propugnacula 
edificaverint,  turris  et  propugnacula  tantum 
deslmantnr;  domus  autem  com  appenditiis  in- 
concassa  manebit.  i  (  Vet,  script,  et  monument,  air^ 
pUstima  ColUctio,  i.  I,  col.  6a s,  E.)  Cf.  Nouvel 


Examen  de  ï otage  général  des  fiefs,  chap.  xxi , 
1. 1,  p.  3id  I  en  note,  col.  a  ;  et  chap.  xix  (Des 
châteaux  et  forteresses  des  nigneurs),  p.  378-39 1 . 

'  Dicc.  de  antig,  del  reino  de  iVaoarra«t.lII, 
p.  17». 

*  tEt  que  rey  ninguno  que  no  boviesse 
poder  de  faxer  cort  sin  consejo  de  los  ricos 
hombres  natorales  del  regno,  ni  con  otro  rey, 
6  reyna,  guerra  ni  pax,  nin  tregua  non  faga, 
ni  otro  granado  fecho,  6  embargamiento  de 
regno,  sin  conseille  de  doxe  ricos  hombres,  6 
doxe  de  ks  mas  ancianossabiosde  la  tierra,  •  ec 
(Fueros  del  reyno  de  Na»arra,  éd.  de  1 8 1 5,  lib.  I, 
tit  I,  cap.  I,  p.  1,  col.  9,  eec.) 


49 


388         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

en  1 3  a  9 ,  ie  nombre  des  ricos  hombres  était  encore ,  à  ce  qu*il  parait ,  limité  à 
douze  ^.  Dans  ce  docmnent,  je  vois  bien  quun  pareil  nombre  de  seigneurs 
ainsi  appelés  reçurent  le  serment  de  Philippe  m  et  de  Jeanne ,  sa  femme  ; 
mais  rien  ne  fait  connaître  qu*à  eux  seuls  ils  constituassent  tous  les  ricos 
hombres  du  royaume. 

Je  suis  encore  obligé  de  combattre  le  même  savant  au  sujet  de  la  syno- 
nymie qu'il  établit  entre  rieo  et  sabio  à  Tépoque  de  D.  Sanche  le  Sage ,  parce 
qu'il  trouve  dans  son  serment  :  «  Signum  régis  Santii  Navarrse  divitis,  qui  ele- 
vatione  sua  forum  juravit  et  confirmavit  *.  »  Gomment  D.  José  n'a-t-il  pas  vu 
que  la  pièce  rapportée  dans  \efnero  général  émane  de  D.  Sancho  lui-même, 
qui  ne  pouvait  décemment  sadjuger  un  titre  que  la  postérité  devait  lui  dé- 
cerner? Mon  avis  est  qu*il  faut  traduire  dives  par  puissant,  comme  ries  dans 
ce  passage  cité  par  M.  Raynouard  : 

leu  die  que  ben  es  eslraguatz 
Hom  ries,  ergulhos,  descauzitz, 
Que  vol  ades  tener  aunitz 
Sos  vezis  ni  apoderatz. 

Rainbaud  de  Vaqueiras  :  Ja  hom  près.  {Lemqut  roman,  t.  III,  p.  aa4,  c  i.) 

Tel  était  aussi  le  sens  de  rikr  dans  Tancien  islandais  : 

R6g8  bar  recka  laegir 
AiArr  vaikera  liki, 
Herstefnir  let  hrôfiiom 
Holld  Fkemingia  goUdit. 

Àntûinitates  Celto-Scandicœ ,  etc.  compil.  Jacobus  Johnstone,  Havnic, 
MDGCLXXXVi,  in-d*,  p.  68. 

Voyez  encore,  au  sujet  des  riches  hommes,  une  bonne  note  de  Ducange, 
dans  ses  Observations  sur  Y  Histoire  de  S.  Louys,  par  Jean,  sire  de  Joinville, 
sans  oublier  de  recourir  au  Glossaire  du  même  savant,  t.  Vil,  p.  35 7.  On 
lit  dans  Huon  de  Boardele  : 

Les  rîces  hommes  de  Bordiax  le  cité 
Et  les  barons  que  il  devoit  garder, 
Deniers  lor  faut  et  avoir  à  planté.» 

Ms.  de  la  Bibliothèque  de  Tours,  foi.  ds  verso,  v.  i5. 

^  Dicc.  de  ont,  del  reino  de  Naoarra,  t.  III,  *  Futro$  del  r^no   de  NwKura,  p.  196  , 

p.  973.  coi.  2. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


389 


Wace,  rapportant  la  déroute  des  Anglo-Saxons  à  Hastings,  en  1066, 

ajoute  : 

Malt  en  chai  à  cel  enchaus 
Des  plus  riches  et  des  plus  baus. 

Le  Roman  de  Roa,  i,  II,  pag.  276. 

Mais,  dans  ces  deux  passages,  comme  dans  un  troisième  du  même  au- 
teur \  il  ne  parait  pas  que  ladjectif  riche  ait  un  autre  sens  que  dans  le 
drame  d*Adam,  où  riches  hom  signifie  homme  riche^. 

Ailleurs,  cest  un  combat,  un  tournoi  auxquels  des  trouvères  donnent 
Tépithète  de  riche  : 

Sor  eus  refîi  li  riches  chapléis. 

Li  Romans  de  Garin  le  Lokerain,  1 1 ,  pag.  16. 

Devant  Verdun  ot  riche  poignéiz. 

LaMort  de Garinle  Lokerain, ]p,  176,  v.3773.  Cf. p.  19s, ▼.  4 128; p.  isg, 
▼.  S731. 

Riches  fîi  li  tournois  desous  la  tour  antive. 

BeU  Idoine,  coopl.  33.  (Le  Romancero  françois ,  p.  18.) 

Il  y  avait  aussi  des  créneaux,  des  chants  riches;  on  fortifiait  une  ville  ri- 
chement, on  se  défendait  de  même  : 

La  bataille  par  les  creniaux , 

Qui  molt  erent  riches  et  biaux,  etc. 

Le  Roumanz  de  Claris  et  de  Laris,  Ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  7534^*  fol.  1&8 
recto ,  col.  9 ,  derniers  vers. 

Cantan  un  rtco  canto,  todo  de  la  creencia. 

El  Saerificio  de  la  misa,  copi.  55.  (Coleceion  de  poesias  casteUanas,  etc. 
t.  II,  p.  188.) 

Et  à  Verdun  est  remés  Lancelins , 
Qui  richement  &it  la  vile  garnir. 

La  Mort  de  Garin  le  Lokerain,  p.  176 ,  v.  3763. 

Les  proies  ont  richement  defandu . 
lhid,f,  344  «  ▼.  33. 


'  Lirioehomeiegiierroierent, 
li  fort  les  foîblet  eiiOlereiit. 

L*  AoMOJi  iê  Bnt,  1. 1 ,  p.  io4 ,  v.  ssSi . 


*  Édit  de  M.  Victor  Lozarche,  Tours,  ioi- 
priroerie  de  J.  Bouserex ,  mdcccliv,  iD-8%  p.  48. 


390 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


On  voit  par  là  que  ce  mot  arait  autrefois  une  signification  encore  plus 
étendue  qu'aujourd'hui. 

Page  56,  vers  81 5,  couplet  xxv. 

Il  n'y  a  point  de  doute  qu'Anelier  ne  veuille  ici  parier  de  l'empereur 
Justinien  et  du  droit  connu  sous  son  nom.  Au  reste,  cette  législation  n'a 
jamais  cessé  d'être  invoquée  ni  en  Navarre  ni  chez  nous  pendant  le  moyen 
âge.  Ainsi,  un  différend  s'étant  élevé  entre  les  moines  du  monastère  de 
Saint- Martin -des- Champs,  à  Paris,  et  Adam,  vicomte  de  Melun,  il  in- 
tervint, en  1209,  une  sentence  par  défaut  dans  laquelle  est  citée  une  loi 
du  Digeste  ^  En  1286,  donaEslrella,  femme  de  D.  Juan  Montan,  conve- 
nait avec  Pedro  Periz  de  Ladron ,  de  lui  donner  en  mariage ,  dans  le  délai 
de  cinq  «ans ,  sa  fille  Empiria ,  selon  la  loi  de  Rome ,  avec  trois  cents  livres 
de  bons  tournois  noirs ,  deux  paires  d'habits  tout  garnis ,  un  bon  lit  complet 
et  la  moitié  des  frais  de  la  noce  ^. 

Au  commencement  du  xin"*  siècle ,  il  y  avait  déjà  plus  d'une  traduction  du 
Digeste^,  et  ce  siècle  n'était  point  révolu  qu*un  trouvère  normand,  Richard 
d'Annebaut,  mettait  en  vers  les  Institutes.  Cette  traduction,  qui  fut  impri- 
mée è  la  fin  du  xv*  siècle  ^,  avait  été  entreprise  principalement  pour  l'instruc- 
tion d'un  jeune  Gascon,  élève  du  traducteiu*  ^;  elle  prouve,  ainsi  que  trois 
passages,  l'un  du  Roman  de  Tristan,  qui  passera  sous  nos  yeux  plus  tard, 
l'autre  des  Vers  sm*  la  mort^,  le  troisième  du  Roman  de  la  Rose'',  combien 
la  loi  romaine  était  répandue  dans  l'ancienne  France. 

Sous  le  titre  de  Lex  Romana  sab  regibas  tertiœ  stirpis ,  Hauteserre  a  donné 


'  HUtoirt  da  ckàUau  et  da  bourg  de  Blandy 
en  Brie,  par  A.  H.  Taillandier.  Paris,  J.  B.  Dn- 
moalin,  i854«in-8*,  p.  sa,  169. 

*  Dlccion,  de  aiuigàed.  del  reino  de  Na»arra» 
t.  II,  p.  309,  art  MaUrmonios» 

'  Voyez  les  ManutcriU  françois  de  la  Bihlio- 
tkhqne du  Roi,  t.  II, p.  i8a-tS4  et  i86;et  t.  IV, 
p.  S56-966. 

^  Cest  U  Livre  des  insMudons  des  drois,  ap- 
pelé Inttitute,  translaté  de  latia  en  françois  et 
corrigé  en  diligence  par  plusieurs  docteurs  et  joa- 
verains  légistes,  s.  i.  n.  d.  in-foiio  gothique  à 
deux  colonnes.  (Manuel  da  libraire,  etc.  t.  II, 
p.  749*  col.  a.  —  Catalogue  des  livrts,,.  de  feu 


M,J,  L.  A»  Caste,  etc.  Paris,  i854>  in-^%p.  39, 
n*  ao4.) 

B  L*abbë  de  la  Rue  lui  a  consacré  une  notice 
dans  ses  Essais  historiques  sur  les  hardes,  etc. 
t.  m,  p.  180-187. 

*  Langue  n*est  mie  sans  areste, 

Dont  atocas  porte  le  teste  ; 

Bien  se  doit  sainier  qoi  le  voit. 

Miex  lor  venist  canter  de  geste 

Caprendre  Code  ne  Digeste , 

Por  faire  autrui  tort  de  sen  droit. 

ConpUt  184.  M».  d«  U  Bibl.  inp.   a*  S9S7 , 
((A,  335  vtno. 

^  Édit  deMéon,Y.  11539;  t.11,  p.  349. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE-         391 

un  diapitre  sur  le  point  qui  nous  occupe  dans  son  ouvrage  sur  l'Aquitaine  \ 
chapitre  précédé  de  plusieurs  autres  consacrés  à  l'histoire  du  droit  romain 
dans  les  Gaules  aux  époques  antérieures. 

Quant  aux  vicissitudes  de  cette  législation  de  fautre  côté  des  Pyrénées , 
elle  a  été  exposée  par  Fr.  W.  Unger  dans  son  ouvrage  intitulé  Rômische  and 
Natioludes  Recht.  Eine  Schilderung  der  SteUmtg  des  rômùchen  Rechts  im  mo- 
demen  Staate  und  vomekmUch  des  Kampfes  zwischen  dem  Nationalen  und  Rô- 
mischen  Rechte  m  Kônigreich  KastiUen  (Droit  romain  et  national.  Tableau  de 
l'état  moderne ,  et  principalement  de  la  lutte  entre  le  droit  national  et  ro- 
main dans  le  royaume  de  Castille).  Gôttingen,  Dieterich,  1 8&8,  in-8^  Voyez 
encore  Historia  de  la  legislacwn  espanola  desde  los  tiempos  mas  remotos  hasta 
la  época  présente ^  etc.  por  don  José  Maria  Antequera  (Madrid,  imprenta  de 
los  senores  Martinez  y  Minuesa,  i84g»  in-S""),  et  Mémoire  à  consulter  et  con- 
saltation  sur  lefranc-alea  da  royaume  de  Navarre.  A  Paris ,  chez  Knapen  et  (Us , 
if.DCG.LXXxiv,  in-i",  p.  aSy-aSg.  [Droit  des  gens  et  droit  romain  observé  en 
Navarre.) 

Page  60,  vers  880,  couplet  xxvii. 

A  (Mite  eut  lieu,  le  1*  novembre  127/1,  un  fait  important  dont  Anelier 
ne  dit  pas  un  mot.  Le  gouverneur,  don  Pedro  Sanchez  de  Monteagudo ,  et 
plusieurs  chevaliers ,  réunis  en  cortès ,  arrêtèrent  qu'aussitôt  que  l'infant  don 
Pedro,  fils  aîné  du  roi  d'Aragon,  se  présenterait  en  Navarre  pour  recevoir 
le  serment  et  les  hommages  des  habitants,  aux  conditions  stipidées  entre 
eux  et  ledit  infant,  ils  jureraient,  en  lui  rendant  hommage  de  mains  et 
débouche,  de  remplir  ces  conditions.  Voici  le  document  qui  témoigne  de 
ce  fait  : 

Sepan  todos  los  qui  esta  carta  odrân  et  verân ,  como  nos  D.  Pedro  Sanchiz  de  Mon- 
tagudo,  seinor  de  Cascant,  gobemador  de  regno  del  Navarra,  é  D.  Gonzalbo  Ibaynex  de 
Baztan,  alferez  de  Navarra ,  é  D.  Johan  Garzoiz  d*Orâ,  abat  deMontearagon ,  é  D.  Garcia 
Ochoa,  prior  dd  monasterio  de  Ronsasvalles,  et  D.  Pedro  Sanchiz,  dean  de  Tudela,  et 
D.  Bfigael  Periz  de  Legaria,  tesorero  de  Santa  Maria  de  Pamplona,  et  D.  Garcia  Lopis, 
enfermero  de  Santa  Maria  de  Pamplona,  etD.  Garcia  d*Oriz,  D.  Martin  Yeneguiz  d*Oriz, 
D.  Albar  Péris  de  Rada,  D.  Pedro  Zapata,  D.  Roldan  Periz  d'Otansos,  D.  Martin  de 
Vdtierra,  D.  Martin  Garsaiz  d*Eusa,  D.  Gomiz  Periz  d'Arronis,  D.  Semen  d*011eta, 


'  Biram  Âquitanicaram  Lihri  ijuimjue,  etc.         Arnaldom  Coiomerium,  ii.dc.xlviii-lvii,  in-4*, 
autore  Ânt.  Dadino  Alteserra.  ToIomb,  apud        1. 1,  Ub.  III,  cap. x,  p.  aos-aoS. 


392         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

D.  Roy  Semeynes  d'OUeta,  Juan  Martinix  d'OUeta,  Aznos  Hienegui  de  Cordia,  Martin 
Lopizd'Oriz,  Pero  Martiniz  Muerlua,  Diago  Martiniz  de  Morentain,  Gil  Martiniz  d' Ai- 
bar,  Sancho  Garceis  d'Âgoncello,  Martin  Diaz  de  Mirefiientes,  Jnan  Periz  d*Ulleta, 
Roy  Seco,  alcait  de  Buradon,  Lope  Hieneguis  de  Sada,  Adam  de  Sada,  Juhan  Periz 
de  Maylli,  alcait  de  Certes,  Anas  Semenis  de  Caparosso,  Garcia  Péris  de  Sangùesa, 
Roy  Marquiz  de  Tafalla,  Alfonso  Diaz  de  Morentain,  Albart  de  Arremon  de  Halleon, 
Miguel  Martiniz  d'Aransos ,  alcaite  de  Santa  Gara ,  D.  Garcia  Periz  de  Cadreita ,  Mar- 
tin de  Valtierra  el  menor,  Gil  Jemenis  de  Falces ,  Gonsalbo  Roiz  de  los  Arcos ,  Pedro 
Garces  de  la  Raya,  Sancho  Sanchiz  de  Leos,  Garcia  Yeneguiz  d*Arguedas,  Roy  San- 
chiz  de  Soles,  Garcia  Garseis  d*Araztia,  Diago  Periz  de  Sotés,  Pedro  de  Gorris,  Gil 
Miguel  de  Leoz,  Gonsalbo  Gil  de  los  Archos,  Miguel  Semeniz  de  Enecnesa,  Pedro  Mar* 
tinez  de  los  Archos,  Pero  Periz  d*Ozta,  Garcia  Lopiz  d*Arrasta,  Hienego  de  Rada,  Pedro 
Semeniz  de  Falces,  Ferranz  Geriz  de  Echalas,  D.  Jurdan  de  Pena,  Garcia  Aynues  de 
Lerin ,  Diago  0[r]  tés  de  Falces,  Juan  Elias  de  Mirafuentes,  Per  Aybar  de  Iriberri,  Lope  Siria 
dAransos,  Sancho  Periz  de  Pedrola,  Sancho  Periz  de  Muez,  Martin  Ferrandiz  de  Falces, 
Roy  Lopis  d'Oriz,  Garcia  Semenis  d'Oriz,  Juan  Periz  d'Aniasa ,  Roy  Lopisde  Marcella, 
Semen  Ochoa  d^Ofaanos ,  Pedro  Garcia  d*  Andosilla ,  Roldan  Pétris  de  Sotés ,  Semen  Gon- 
salbis  de  Valtierra  ;  de  Tudela ,  don  Gil  Balduin ,  alcalde ,  D.  Bernât  Durain ,  D.  Lope  Ortés 
la  justicia,  D.  Juan  Periz  d'Epatos;  de  Rinal,  Andreo  de  Murusabial,  Juan  de  Croy;  de 
Pamplona,  Pedro  Amal  el  cambiador,  D.  Ponce  Baldoin,  Juan  Periz  Merga,  Pedro 
Aldaba,  Pedro  de  Jalas,  Pascoal  Baldoin;  de  Olit,  D.  Miguel  Periz,  alcalde,  Miguel  de 
Mosquera,  D.  Tomas  Tendoy;  de  Sangùesa,  D.  Juan  d'Oysurdan,  D.  Gil  d'Uart,  Juan 
de  Guintona,  Galbetd*Oroz,  D.  Martin  Garceis;  de  la  ciutat  de  Pamplona,  Pascual  de 
Pamplona,  Miguel  Periz,  Salvadin  Garcia,  Martin  Abîecas,  Pedro  Moba;  del  Puent  de 
la  Reyna,  Pedro  de  Palmas,  alcalde,  Miguel  Albaris,  Domingo  Larraga,  Pedro  Lopis, 
alcalde;  Domingo  Gratal,  Petro  Yeneguis,  Martial  d'Arguedas,  Domingo  Yeneguis,  al- 
calde, Rodrigo  Aznares,  Enego  deFustinana;  de  Murillo  Freto,  Miguel  de  la  Puerta,  al- 
calde; de  Falces,  D.  Garcia,  alcalde,  Garcia  Comuna  de  Asag[ra],  Pedro  Tabi,  Domingo 
Mancho;  de  Gorella,  Lope  d*Arasiel,  Martin  de  Funes;  de  Ujué,  Domingo  Gintis,  al- 
caide,  Sancho  Ficilo,  Orte  de  Muelas;  todos  qui  fuimos  {degados  en  la  cort  de  Navarra 
gênerai,  que  fué feita  et  plegada  en  Olit,  sobre  fecho  dd  infant  don  Pedro,  combenimos 
et  juramos  en  manos  del  devandito  abat  de  Montearagon,  recibiendo  la  jura  per  non. . . 
del  infant  D.  Pedro ,  fiUo  primo  heredero  del  noble  rey  d^Aragon ,  que  tan  ayna  como  el 
dicho  infant  D.  Pedro  sea  en  Navarra,  por  recebir  las  juras  et  les  homenages  por  les 
condiciones  et  combeniencias  que  sunt  tratadas  et  puestas  entre  ell  et  los  del  regno  de 
Navarra,  juraremos  et  faremos  homenage  à  ell,  de  manos  et  de  boca,  de  a  tener  et 
cumplir  las  dichas  condiciones  é  los  paramientos  et  las  combeniencias,  que  se  contienen 
en  la  nota  que  fu  loada  et  otorgada  por  toda  la  cort  en  Olit;  é  fo  à  mi  Garcia  Echamia, 
notario  de  Olit ,  luego  librada  de  voluntat  de  todos  por  fer  en  dos  cartas  partidas  por 
letras  en  forma  pùblica;  en  pero,  otrosî,  compliendo  et  ateniendo  é  Nos,  d.  dicho  in- 
fant D.  Pedro ,  aquesas  cosas  todas  como  escritas  son  en  las  cartas  fechas  entre  eill  é  los 
Navarros.  Esto  fo  fecho  en  Olit,  juebes  dia  prim[er]o  del  mes  de  noviembre,  fiesta  de  To- 
dos Santos ,  anno  ab Incarhatione  m. ce.  lxxiiii.  É  yo  Garcia  Echamia,  sobredicho  notario 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


393 


de  Olh,  por  mandamiento  de  todos  ioft  sol^re  escriptos  escribi  esta  carta  partida  por  A  B 
C,  et  fis  esto  mio  signo  acostumbrado.  Signum  Jacobi  de  Portu,  notarii.  Signum  Pétri 
de  Praga,  notarii.  Kgnum  Nicolai  de  Samares,  notarii.  Signum  Pétri  Marchesb.  » 

(ArcJùvo  de  comptos ,  Pamplona,  cajon  3,  n*  73.) 

Le  traité  dont  il  est  mention  dans  ce  document;  ajoute  don  José  Yanguas, 
qui  l'a  publié  fort  incorrectement  dans  son  Diccionario  de  antigûedades  del 
reine  de  Navarra^,  ne  s  est  pas  retrouvé  ;  mais  on  est  fondé  à  croire  qu'il  était 
relatif  au  mariage  de  la  reine  dona  Juana  avec  don  Alonso ,  fils  aîné  de  Imiant 
don  Pedro  d'Aragon,  ou,  au  cas  où  ce  jeune  prince  mourrait,  avec  tel  de 
ses  firères  qui  succéderait  au  trône  ^.  Ce  traité  ne  reçut  pas  d'exécution. 

n  existe  deux  autres  documents  qui  se  rattachent  à  celui  que  nous  ve- 
nons de  rapporter.  Ce  sont  des  vidimus  d'actes  par  lesquels  il  est  établi  que 
l'infant  don  Pedro  avait,  en  septembre  1 2  7/1,  envoyé  à  une  assemblée  [corte), 
à  Puente  la  Reina,  ses  ambassadeurs,  D.  Garcia  Ortiz  de  Açagra,  don  Ferrer 
de  Manresa,  juge  de  la  cour  dudit  infant,  et  D.  Juan  Gil  Tarin  Çalmedina, 
de  Saragosse;  ils  étaient  chargés  de  demander  la  couronne  de  Navarre 
comme  appartenant  à  leur  maître  en  vertu  du  droit  que  son  père  y  avait, 
les  royaumes  d'Aragon  et  de  Navarre  ayant  été  de  tout  temps  imis  et  possé- 


*  T.  III,  p.  46-48.  Cf.  t  r ,  p.  a88. 

'  Compendio  kisîorial  de  las  ckrAnicasy  onî- 
venul  kistoria  de  todos  los  nynos  deEsptSM,  etc. 
compaesto  por  Esievan  de  Garibay,  etc.  Ado 
1638.  Impresso  en  Barceiona,  por  Sébastian  de 
Cormelias,  in-fol.  1. 1, p.  aaS ,  col.  s,  lib.  XXVI, 
cap.  I.  Dans  le  traité  il  est  également  stipulé 
que,  la  reine  Jnana  venant  à  mourir,  le  prince 
épouserait  une  de  ses  cousines, 'de  préférence 
la  îSit  du  duc  de  Bretagne,  et  au  cas  oh  don 
Alonso  décéderait,  celle  du  roi  Henri  s'unirait 
avec  le  frère  du  défunt,  qui  lui  succéderait  à  la 
couronne  d'Aragon;  cy  que  si  esto,  continue 
Garibay,  ei  reyno  de  Navarra  no  pudiesse  cum- 
plir,  que  para  las  costas  que  el  infante  de 
Aragon  en  la  defensa  del  reyno  hiziesse,  le 
darian  del  patrimonio  real  de  Navarra  ciento 
y  quarenta  mil  marcos  de  plata ,  sobre  los  se- 
tenta  mil  que  entes  se  devian,  de  modo  que  por 
todo  fuessen  doxientos  mil  marcos  de  la  ley  en 
estetiempocorriente.  Los  quales  se  le  darian  y 
pagarian  desde  la  Pasqua  de  Resurrecion  pri- 

HIST.  DE  LA  GOEnEE  DE  M  AV. 


mera  en  un  ano ,  y  que  ai  derecho  que  tenian  el 
Rey  don  Jayme  su  padre,  y  d  ai  reyno  de  Na- 
varra, no  parasse  esto  ningun  perjuyzio,  mas 
entes  cdh  todas  sus  fuerças  le  ayudarian ,  i  que 
estas  cosas  Uevassen  effecto.  Todo  lo  qualsiendo 
jurado  por  los  très  estados  del  reyno  en  pri* 
mero  de  noviembre,  dia  lueves,  fiesta  de  Todos 
Santos  deste  ano  en  la  villa  de  CMite,  se  obli- 
garon  de  cumplir,  so  pena  de  caer  en  caso  de 
aleve,  salvo  en  lo  tocante  a  los  matrimonios, 
porque  en  esto  eceptaron  este  crimen  :  porque 
la  que  se  avia  de  casar,  no  se  hallava  en  su  poder. 
Muchos  cavalleros  uvo  en  el  reyno,  que  en 
esto  no  consentieron,  ni  menos  quisieron  jurar, 
teniendo  sus  pretensos  y  fines  muy  diferentes , 
especidraente  don  Garcia  Almoravid,  y  otros 
de  su  parcialidad  y  valia ,  no  dieron  consenso 
en  elio,  de  que  en  el  reyno  no  tardaron  en 
nacer  muy  grandes  divisiones  y  maies.»  — 
(Cf.  Zurita,  Anahs  de  Aragon,  vol.  I,  lib.  fil . 
cap.  Lxuiz.) 


5o 


394         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

des  ensemble  par  les  rois  d'Aragon ,  et  le  roi  don  Sancho  ayant  désigna 
D.  Jayroe  pour  son  successeur.  Ceux  de  rassemblée  répondirent  en  pro- 
mettant une  réponse  à  quelque  temps  de  là.  Au  reste,  voici  ces  deux  pièces  : 

I.  Hoc  est  translatom  sumptum  fidditer  a  quodam  inslromento  peralphabetumdjYÎso, 
cujus  teoor  tdis  est  In  Dmniiii  lummie.  Se«  man^Bsta  cosa  a  todos  que  corne  noit^  in^ 
fanl  doD  Pedro,  fijo  primero  é  heredero  dd  muy  noUe  rey  de  AragoQ,  embiaftsenios 
k  la  oorte  de  Navarra,  la  quai  era  apeiiegada  en  la  Puente  de  la  Reyna,  domingo  el 
otro  dia  de  sani  Miguel  del  mes  de  setembre  del  anno  de  h  ce  lxx  quarto,  el  noUe  don 
Garsia  Ortiz  de  Asagra,  richomne  nostro,  é  don  Ferrer  de  Menresa,  jutge  de  nostra 
cort,  é  don  Johan  Gil  Tarin  Çalmedina  de  Çaragossa,  por  demandar  lo  regno  de  Na* 
varra  por  raion  del  dreycho  qu*el  senyor  rey,  nostre  padre,  é  nos  «remos  en  el  dictibo 
regno  é  devemos  aver,  por  estas  raiones  quai  el  dîccho  œgno  de  Aragos  tien^t  fiié 
uno  con  el  reignode  Aragon ,  é  el  regno  de  Aragon  con  el  regno  de  NaYarra,  é  siempre 
reyes  de  Aragon  possedieron  é  regnaron  ensemble  Aragon  é  Navarra ,  segon  que  estas 
cozas  se  demostran  por  fama  antigua,  la  quai  siempre  fué  é  es  ahun  é  encarapor  muy- 
chos  privâegios,  donaciones,  cartas  é  poblaciones  fechas  en  aquelos  tieixqK>s  por  rey 
de  Aragon  é'de  Navarra,  antecessores  nostros,  segon  es  que  se  demostra  plenamente 
en  cartas  nraydias  é  privSegios  que  se  fayllen  en  monasterios,cîudades  é  villas  del  re* 
gno  de  Aragon  é  de  Navarra,  é  ahun  por  foros  dados  de  los  reyes  antecessores  nosiros 
en  el  regno  de  Navarra  é  d* Aragon.  G  otrosi  por  otra  razon  qn*d  noble  rey  don  San- 
cho, à  qui  Dieu  perdonel  primo  oounario  del  noble  seyor  don  Jasme,  rey  d* Aragon, 
padre  nostro,  connocie[n]do  el  drecho  que  avia  en  el  regno  de  Navarra,  é  d  paren- 
tesco  que  avia  con  d  affijo  a  d  é  à  desaffijo  à  todo  homne ,  assi  que  si  mories  Ântes 
d*d, qu*d  regno  de  Navarra,  fuesse  dd  diccho  padre  nostro,  con  todas  sus  pertinen- 
das,  é  esto  assegtmS  per  homanatye  é  por  jura,  déyos  pena  de  traydon,  é  mandé  a 
SOS  riches  homnes  todos  é  à  los  pueblos  de  Navarra  de  seguir  é  atlender  esto  deyos  pena 
otrossi  de  traldon.  E  los  richos  homnes  é  los  poblos  juraron  esto,  segund  que  se  conte- 
nesse  en  cartas  pùblicas  en  defecchas ,  las  quales  se  mostraron  en  ladita  cort  E  embia- 
mos  les  à  désir  que  dos  compliendo  é  atorgando  a  nos  el  dreyccho  que  avemos  en  el 
regno  de  Navarra ,  teniendô  so  fe  é  so  lealdai  que  los  aui  donamos,  é  ahun  si  dos  enten- 
dian  que  podiessemos  maior  acuesta  o  maioramento  d  amor  con  eles  que  nos  fdaseria  de 
coraçon  dél  A  aver.  E  aobr^esto  la  cori  de  Navarra  au  do  se  acordé,  embiéno»  i  Tara- 
çona  los  noUes  don  Pedro  Safi[c]liiz  de  Montagut ,  sennor  de  Cascant  é  govemador  de 
Navarra,  é  don  Gonçalvo  Yvayes  de  Baztan ,  alfmris  de  Navarra,  é  don  Joiuui  Gonsabres, 
su  fijo ,  don  Martin  Crarzes  de  Coça  é  don  Gil  Baldouin ,  alcdde  de  Tudda ,  por  mandade* 
ros  pof  nos  Fazer  ende  respuesta  ;  los  quales  nos  respondieron  que  nos  gradesiea  muycho, 
quanto  nos  los  embiamos  désir  é  los  no  tenian  &  merce.  E  dixeron  nos  de  parte  de  la 
cort  que  les  plaçia  todo  drecxo  qu  d  rey ,  nostre  padre ,-  é  nos  aviessemos  en  Navarra. 
Catando  la  fe  é  Tdcaldat  de  Navarra,  enquos  gradescian  muycho  lo  oostamiento  é  la 
aiuda  que  les  embiamos  à  prometer.  E  demandaron  nos  qud  era  d  acostamiento  que  que- 
riamos  aver  co  Navarros ,  é  en  que  manera  les  queriamos  aiudar.  E  nos ,  magûer  veamos  é 
conoscamos  que  d  dreycho  d*eredar  Navarra  por  «migo  dreycko  é  affijamenlo  dd  rey  dMi 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         395 

SêêAo  épor  jura  de  loa  NaTanos,  segood  qoedrejebo  esdesuso»  perleaesceal  sejorr«y, 
Bûitropadre^éânoe.édevîeaaer,  é  podiessea  conoacer  semiono  denoslropadre  énostro 
k  biea  é  à  profiecdio  de  bireft  aimas  é  sen  reprendimieBto  iieg«w>,  catando  d  deudo  a»- 
tîgo,  d  grau  amor  que  aTemos  à  los  Navarros,  avendo  lalant  de  crescer  d.  deado  é  Ta- 
Morqoaotopocbanoa, avemos  takoré|daa8e  i  noa,  é dkiemos  k k»  diocbos  mandaderos 
qoedoo  AlCoBBO,  noêtrofijomaior,  caae  con  dona  JohaHoa»  fija  del  rey  don  AnrriqQe.  £ 
si  da  k»  Navarros  no  podîan  aver,  qu*d  dkoho  Gjo  noestro  casasse  con  una  de  las  fi|as 
de  las  ermanas  del  diecho  rej  don  Anrrique.  £  si  per  aTentura  negona  destas  aver  non  po- 
dîessen ,  case  con  la  fija  de  don  Johan  de  Bretajona,  sobrîaa  del  diccbo  rej  don  Anrriqae. 
E  n  por  aventora  «  lo  qae  Dieus  non  qnera  devemesse  del  diocho  don  AUbn[so] ,  fijo  nos- 
tn>,  que  case  con  la  un»  d*das  el  oiro  fijo  nostro  maior  qui  deve  regnar.  Dixeremps  les 
airesei  que  les  aiodanamos  i  defendimiento  del  regno,  con  el  corpo  écon  los  vassajos  é 
cjn  TaTer  é  con  toda  la  teera  é  noatro  podier,  bn  é  leabnenl  é  esfiorçadament  é  sen 
casamieftto  neguno,  contra  toi  hoinne«  Dixeremoa  les  akun  que  cataremos  é  terremos 
todos  loe  foeros  é  las  custumas  é  donaliones  feockas  apardados  à  las  ordenes,  riches 
homnes  ,  dérigos  é  duladanos  é  a  los  komnes  de  kn  villas  è  à  todos  otres  honmes  6 
rnuyerea*  por  donadio  à  sienqpre*  6  por  vida  6  a  cîerto  iiempo.  E  si  por  ventura  conos- 
oerë  ipie  poda  avier  meyoramiento  en  los  f[u]eros»  catdo  la  cort,  é  nos  meyorar  los 
bemos  con  acuecdo  d*elos.  £  por  mostrar  amor  é  mq^oramiento,  queremos  que  las  cava* 
rios {iîc)  de  NaYarra,  que Boa  de  xcec.  sols,  sean  de  quingentos.  £t  quando  nos  6  nos- 
tro fijo  no  seamos  en  Navarre,  qoe  pongamos  by  govemador  dd  regno,  aqud  que  foya- 
rrimaon  con  conseyo  de  la  cort  de  Navarra  6  de  la  mdor  partida.  E  que  todos  los  offiddès 
dd  r^^  sean  delà  terra.  E  por  attender  é  complir  todas  aquestas  cosas,  pomemos  en 
poder  de  k»  Navarros  don  Aifonso,  nostro  fijo.  E  ahun  si  deveniease  dét  io  que  Deus 
ne  quera,  d  otro  fijo  nostro  que  deve  regnar  en  loger  dd.  Demas  que  lo  jureoMs  nos 
atendreé  oooi(dir,  é  lo  faremos  jurar  i  don  Garcia  Qrtis  de  Açagra  é  a  don  Garcia  fio- 
mun  é  à  Cko  de  Fozes  é  don  Guilabert  de  Cruylles  é  é  olros  riches  bmnnes  de  dudades 
è  de  villas  que  podamoa  avier  booement.  Otorgamos  empero  esto  con  aytd  condîdon 
<pie  si  por  aventura  d  feccbo  dd  casamiento  no  se  podia  cumplir  de  neguna  de  lar 
dites  donas  por  mort  6  por  vida,  assi  com  dito  es  desuso,  que  los  Navarros  d*esta  Pascha 
de  quaresma  primera  vinient  en  un  anyo,  livren  à  nos  d  regno  de  Navarre  todo  entegra- 
meni,con  dudades,  villas, casidos  écon  todo  lodqueperteneaçes  al  regno.  E  que  d'à* 
qud  tiempo  â  enant  tiengan  a  nos  por  rey  é  por  senyor,  atiendan  a  noa  con  personas, 
eiudades,  castdos  é  villas  é  otros  lugares,  aasi  comme  ^  rey  é  a  senyor,  por  raKm  dd 
dreyt  quel  senyor  rey,  noslca  padre,  é  nos  avemoa  d  regno  de  Navarre.  E  otrossi  si 
ante  d*eslo  liempo  se  pueda  cumplir  d  casamiento  ho  aver  sertinidat  d*estî  fet^  que  cuUp 
plan  luego  todas  aquestas  coias.  Et  esto  que  juran  alender  é  cumplir  sobr*eI  libre  é  la  cru& 
E  (agan  homanatge  de  manus  é  de  bocba  todos  los  prdados,  si^gund  deven.  E  todos  los 
riches  bomnes  é  los  eaveros  é  los  iniansones  é  los  bonos  h<mmes  de  dutades  é  de  villas 
é  todos  los  pueblos,  crestianos,  judios  é  moros  dd  regno  de  Navarni,a  nos,  en  pennade 
traîdoa.  E  nos  que  resihamos  luego  las  juras  é  los  homenatges  por  raaoa  de  nostro  fijo , 
que  fiçiere  d  casamieBto«  si  cumjdir  se  pudiere;  6  si  oumplir  non  se  pndiere,  que  las 
recibamos  por  noa  mismos,  segons  la  forma  desus  dite.  Ahun  queremos  qne  si  noa  ko- 

5o. 


396         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

vieremos  a  entrar  el  regno  de  Navarra  por  deffendimiento  de  la  terra,  entro  à  aquel 
dempo  que  nos  podamos  aiudar  é  valer  de  los  richos  homnes  é  de  los  cavalerot  é  de  los 
infansones  é  de  todos  los  poUes  é  de  las  ciutades  é  de  las  villas  é  de  los  otros  logares,  é 
del  pan  é  dd  vin  é  de  la  came  del  rey  e  de  todas  la  [sic)  rendas  suyas,  saccado  las 
rendas  que  ienen  los  richos  homnes  é  los  cavaleros  é  los  maynaderos  é  los  dérigos 
é  los  homnes  bonos  de  las  villas  é  otros  homnes  6  muyeres  por  donativo  6  por  vida, 
é  saccada  la  retenencia  de  los  castiellos  é  las  messiones  que  serén  mester  por  apro- 
feychor  del  règne.  Ë  nos  prometen  que  infra  el  tiempo  dit  nos  levemos  ben  é  leyàl- 
ment.  £  no  &gamos  torto  a  niguno  ni  força  de  lo  suyo ,  ni  nos  alsemos  con  villa  ni 
con  oastdo,  ni  furtemos  ni  hi  fagamos  (urtar  villa  ni  casiello  niguno  ni  otrologar.  E  que 
faremos  desfer  las  forças  que  el  rey  don  Sancho  ni  los  otros  reyes  del  en  adi  les  ai^i  fe* 
tas.  E  prometen  de  cumpUr  totas  las  cosas  sobreditas,  é  los  complendoànos  otrossiaque» 
las  que  les  demandamos,  segund  qu*e8crito  es  desuso.  Fuerunt  présentes  à  aquesto,  que 
lo  vieron  é  lo  odieron ,  don  Garcia  Ortis  de  Açagra  é  don  Garda  Romun  é  don  Gnilabert  de 
Cruylles,  édon  .K.  de  Peralta,  richos  homnes  d* Aragon  é  de  Qitaluya,  é  don  Johan  Gil 
Tarin  Salmedina  de  Saragossa,  Pero  Lopen  d*£slava  é  don  F.  de  Menresa  é  don  Martin 
Pères  d^Oscha  de  Aragon  é  de  Navarra,  é  don  Peiro  Sanxes,  dean  de  Tudda,  don  Johan 
Sanxes  de  Munt  Agut,  don  Pero  Lopez  d*Elspecru,  .P.  Garcia  d*Andossdla,  Enego  de 
Rada,  Ruy  Examenes  d*011eta,  Don  Lop  Ortiz,  juslicia  de  Tudela.  Actum  Tirassone  xvij 
kalendas  novembris,  anno  Domini  miUesimo  ce*  septuagesimo  quarto  (i6  oct.  ii'ji). 
Signuro  Raymundi  Scoma ,  notarii  publici  auctoritate  domini  régis  Aragonie  per  iotam 
lerram  et  jurisdictionem  ejusdem ,  qui  de  mapdato  domini  infantis  predicti  et  nundo- 
rum  predictorum  curie  de  Navarra  hoc  scripsit  et  clausit,  loco,  die  etannoprefixis,  cum 
emendato  in  xiij  linea,  ubi  dicitur  :  t  E  si  por  aventura  neguna  d*estas  oviere  non  podies- 
sen ,  case  con  la  fija  de  don  Johan  de  Bretayna,  sobrina  del  dit  rey  don  Anrrique.  > 
Signum  Pétri  Marquesii,  Barchinonensis  notarii.  Signum  Pétri  Mard,  notarii.  Signum 
Pétri  de  Fraga,  notarii. 

Signum  Pétri  *de  Portu ,  publici  Barchinonensis  notarii ,  qui  hoc  translatum  soribi 
fedt  et  dausit,  et  cum  originali  suo  fîdeiiter  comprobavit,  nono  kalendas  februarii 
(a^januar.),  anno  Domini  millesimo  ducentesimo  septuagesimo  quarto.  (Trésor  des 
chartes,  ann.  137^,  cart.  J  6i3,  n*8.) 

IL  Hoc  est  translatum  scriptum  fideliter  a  quodam  instrumente  sigillato  sex  sigiliis 
pendentibus  quorumdam  nobilium  Navarre ,  cujus  ténor  talis  est  :  In  Dd  nomine,  sepan 
todos  quantos  esta  présent  carta  veràn ,  que  dia  mércoles ,  très  dias  andados  dd  mes  de 
octobre,  don  Garda  Ortis  de  Açagra,  procurador  del  noble  segnor  yflEuit  don  Pedro 
fillo  dd  noble  rey  de  Aragon,  con  carta  suya  que  commeza  :  t  Noverint  nniversi, •  et 
fincxe  :  t  Data  Tarazone  xt*  kalendas  octubris,  anno  Domini  millesimo  ce*,  lxx*.  quarto 
(ai  sept,  lay^),  >  etforony  con  él  don  Ferrer  de  Manresa,  jutge  del sennor yffant ,  don 
Pedro  et  don  Johan  Gil  Tarin  Çalmedina,  de  Saragoia,  en  Navarra,  en  la  Puent  de  la 
Rayna,  ho  era  mandada  cort  gênerai  de  los  Navarros,  y  en  presenda  de  don  Armengot, 
vispe  de  Pamplona,  et  del  abbat  de  Mont-Aragon  et  de  don  Pero  Sanches  de  Montagut, 
govemador  dd  règne  de  Navarre,  et  de  don  Johan  Gonsalbo  Yvennos  de  Baztan,  et  don 
Garcia  Ahnorarit,  et  de  don  Johan  Gonsalves  de  Baxton,  et  de  don  Johan  Corvaran ,  et 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         307 

.de  don  Pero  Martioez  de  Soviza,  et  de  muitos  otros  ricos  ommes  et  yflaazones  et  cava- 
Uerot  et  ciadadanoa  et  bonos  omnes  de  todas  las  villas  de  Navarra  buenas,  mostnS  una 
carta  dd  ooble  sennor  yfant  don  Pedro,  de  creyensa,  que  conmeoza  asi  :  t  De  nosyfant 
don  Pedro,  >  et  fincxe  :  t  Dada  en  Tarosona,  dlamenies  (dia  mércoles)  iiij  dias  por  an- 
dar  dd  mes  de  setiembre,  en  el  ano  de  mil  .c.  Ixx*  quarto.  •  Encara  mostrà  duos  (sic) 
cartas,  con  seyellos  mayores  pendientes,  dd  noble  sennor  don  Yame,  rey  d* Aragon, 
la  una  qui  vinia  à  los  ricos  omnes  et  à  los  cavalleros  de  Navarra ,  et  la  otra  à  los  bonos 
cmmes  de  las  villas  de  Navarra,  que  conmensa  :  tJacobus,  Dei  gratia,»  et  fincxen  : 
«Datas  Bardiinone  iiij*  kalendas  augusti,  anno  Domini  m*,  ce*  lxx"*  quarto.»  Encara 
d  avandicô  don  Garda  Ortis,  procurador,  demandé  à  toda  la  cort  de  Navarra,  seyendo 
perlegados  en  los  palados  cabdales  del  rey  de  Navarra,  en  la  Puent  de  la  Reyna,  por 
nomne  et  vos  dd  dcô  yfant  don  Pedro ,  el  regno  et  la  atnoria,  de  Navarra  et  que  los 
ricos  omnes  et  que  los  cavares  et  los  co[n]çenos  de  Navarra  livrassen  et  toviessen  al  se- 
nor  rey  de  Aragon  por  senor,  ho  el  dcô  yffant  don  Pedro,  por  nomne  del  dcô  padre 
suyo,  asi  come  d  rey  don  Sancho,  que  muerto  es,  mand6  à  los  richos  omnes  et  à  los 
consdlos  de  Navarra  de  jurar  et  de  atener  con  Navarra  el  con  los  castdlos  et  con  las 
villas ,  segunt  que  se  contenexe  an  la  carta  dd  afiUamento  et  de  los  paramientos  que 
fideuron  los  nobles  sennores  don  Yames,  rey  de  Aragon,  et  don  Sancbo,  rey  de  Na- 
varra ,  la  qud  carta  conunensa  :  «  Aquest  ye  Iraslat  bien  et  fidelment  sacado ,  >  et 
fincxe  :  «  E  comprov6  de  palavra  a  palavra  con  la  carta  origind.  >  Encara  mostrô  d  dcô 
don  Garda  Ortis  un  traslat  d*una  carta ,  en  d  qud  se  contenexe  que  richos  omnes  de 
Navarra  et  de  Aragon  et  de  los  bonos  homnes  de  las  villas  de  los  regnos  juraron  a  te- 
ner  et  conplir  les  paramientos  et  les  affillamientos  que  los  dcôs  reys  fetieron  entre  si , 
las  qudes  todas  sobredicâs  cartes  et  traslates  foron  leydas  per  don  Michd  Sanches  de  un 
castieUo ,  chantée  de  Panplona ,  en  los  pdacios  desusodcôs ,  et  encara  leydas  las  dcâs 
cartas  demandé  el  dcô  don  Garcia  Ortis  d  vispe  et  à  los  richos  homnes  et  à  los  yfan* 
zones  et  a  los  cavalleros  et  à  los  dudadanos  et  A  los  bonos  homnes  de  las  viHas  que 
toviessên  et  ovie^sen  por  sennor  d  dcô  yffant  don  Pedro  en  vos  dd  dcô  padre  suyo ,  ho 
si  dlos  quessiesen,  d  dcô  yfant,  segun  que  don  Jame,  padre  suyo,  avia  dado  à  él  poder, 
segun  que  parexe  par  las  cartas  desusodcis;  et  que  pregava  a  ellos  que  toviessên  por 
sennor  d  dcô  yfant  don  Pedro  de  todo  d  regno  de  Navarra,  con  los  castidlos  et  las 
villas ,  segunt  come  se  cotenexe  en  las  dcâs  cartas  del  sennor  rey  et  por  obligamiento 
que  feyto  fe  por  el  rey  don  Sanche  d  rey  don  Jayme  de  Aragon  por  las  cartas  dd  c^- 
fillamienlos  et  de  las  juras  de  la  (sic)  ricos  homnes  de  la  (sic  )  dudades  et  de  las  villas 
de  Navarra.  Et  el  sennor  vispe  et  los  prdados  et  los  ricos  homnes  et  los  cavalleros  et 
les  bones  omnes  de  las  villas  ovîeron  sobre  esto  lur  consello,  et,  avido  lor  consdlo,  res- 
pondieron  al  avandcô  don  Garcia  Ortis  que  ellos  enviaran  lures  mandaderos  por  fer  res- 
puesta  â  d  mismo  sobre  est  feyto ,  de  dia  domingo  primero  qui  viene ,  vij  dias  andados  del 
mes  de  octubre  en  vii  diasprimeros  que  vienen,  en  Tarazana,  6  ^ntes,  si  d  sennor  yffant 
feciesse  saber  à  elles  que  fes  é  Tarazana.  Y  en  testimonio  de  todas  las  sobredcâs  cosas,  nos 
dcôs  don  Armingot,  vispe  de  Panplona,  et  don  Johan  Garzes  d'Oriz.  abbat  de  Mont-Ara- 
gon, et  don  Pero  Sanches  de  Monlagut,  et  don  Gonzalvo  Yvannes  de  Baztan,  et  don 
Garda  Almoravit,  et  don  Johan  Gonzdves  de  Baztan  en  esta  présent  carta  nuestres  seyellos 


398         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

pendientes  j  mandamos  poner.  Esto  fe  feyto  en  la  cort  de  Navaira,  en  Puent  de  la  Bejnii. . 
E  (fie)  son  encara  testimonias  d*edto  don  Exemen  de  Sotes  et  don  Roldan  Pères,  alcalde 
de  NaYarra,  et  don  Go[n]£alYO  Gil  de  los  Arcœ,  et  don  Martin  de  Baltiera,  et  don  Daago 
Perez  de  Sotes,  et  don  Gil  Baldouin, et  don  Baldonin  de  Tudela.  Feyta  carta  dia  inér- 
coles,  tresdîas  andades  del  mes  de  octobre,  era  m*,  ggc*.  xii*  (3de  oet.  i%'ji).  EgoRo- 
dericus ,  puUicus  notarius  Tirasone,  hanc  cartam  scripsi  et  hoc  signum  facL  Signoni  Ja- 
eobi  de  Porta,  notarii.  Signum  Pétri  de  Fraga,  notarii.  Signum  Nicholai  de  Samares, 
notarii.  Signum  Pétri  Marcheâi ,  publia  Barchinonensis  notarii,  qui  hoc  translatum 
scriplum  ab  origindi  fideliter  scribi  fecit  et  dausit,  et  cum  predictD  «riginali  tnstra- 
mento  de  verbo  ad  verbum  comprobavit,  ix.  kalendas  (ebmarii,  anno  Domini  m"*,  ce"*.  lvC. 
quarto  (a^  januar.  lay^).  (Trésor  des  Chartes,  ann.  i^'jà,  carL  J  6i3,  n*  8^.) 

La  veuve  de  Henri  le  I%rge ,  sans  doute  à  la  suggestion  du  roi  de  France , 
son  cousin ,  ou  sous  lapprëhension  des  périls  qui  la  menaçaient ,  prit  le  parti 
de  se  pdacer  sous  la  protection  de  ce  prince;  elle  s  en  alla,  avec  sa  fille,  en 
1 275,  et,  Tannée  suivante,  se  conclut  le  mariage  de  celles!  avee  Philippe 
le  Bel,  dauphin  de  France. 

Voici  les  conventions  passées,  à  cette  occasion,  entre  le  roi  et  Blanche  : 

Blancha,  Dei  gratia  regina  Navarre ,  Campanie  Brieque  ocnnitissa  palatina,  universis 
présentes  litteras  inspectons  salutem«  Notum  facimus  quod  iiit#r  no9  et  carissimum  do** 
minum  et  eonsanguineum  nostrum ,  Pbilippum ,  Dei  gratia  regem  Francie  Ulustrissimuiii« 
super  matrimonîo  contrabendo  inter  filiam  nostram  Jobannam,  heredem  unicam  regni 
et  comitatttum  predictonun ,  et  unum  ex  duobus  primogenitis  dicti  domini  régis ,  qui  per 
dispensalionem  sedis  apostolice  eam  habere  potuerit  in  uxorem,  taies  habite  sunt  conven- 
tioaes  :  videlicet  quod  predictus  dominas  rex  et  nos  curam  adhibebimus  diligentem ,  et 
operam  dahimus  efficacem,  quod  dictus  filius  domini  régis  et  Jobanoa  predicta,  conati* 
tuta  in  étale  suflScienti  ad  sponsalia  oontrabenda,  ad  sponsalia  se  obligent.  Ei  quando 
dicta  Johanna  ad  nubilem  etatem  venerit,  dictus  filius  dcnninî  régis  eam  acdpiet  in  uxo- 
rem ,  et  ipsa  eum  recipiet  in  mantum,  nisi  turpis  infirmitas  vel  enormis  deformitas,  aut 
aliud  impedimentvm  rationabile  appareret  m  alterutra  personarum  ante  contractum 
matrîiaonium  inier  ipsas.  Et  si  contingat  quod  filius  dicti  domini  régis  qui  dictam  Jo* 
hanaam,  filiam  nosUram,  uxorem  habebit«  eidem  domino  r^  in  regno  non  successerit, 
idem  daminus  rex  voluit  et  concessit  quod  ipsa  Johanna  habeat  pro  dotalitio  suo  qua* 
tuor  milia  librai'um  Parisiensium  annui  reddituS'in  terra  que  eidem  filio  dicii  domini  re« 
gis  assignabitur.  Si  vero  contingat  dictum  filium  dommi  régis  eidem  domino  r^  in 
regno  succedere,  majus  dotalicium  eidem  aiaîgnabitur  ad  arbitriom  domini  régis  vel 
ejusdem  heredis ,  si  de  ipso  aliquid  humaniter  contingeret  aatoquam  fierel  matrimonium 
inier  ipsos.  Premissas  autem  conveniiones  promiait  idem  domùnus  rex  se  servaturum 
bona  fide  et  fidditer  imj[Jeturum.  Et  ad  hoc  se  et  beredem  suum  qui  eidem  in  regno 
successerit,  obligavit.  Nos  vero  easdem  conventiones  juravimus  ad  sancta  Dei  evangelia 
BOB  firmiter  servaturas,  et  toto  oonamine  nosiro  fideliter  im[deturas,  et  quod  contra  eas 
per  nos  vel  alios  non  veniemus  in  futurum.  Actum  est  etiam  inter  nos  quod  nobis  in 


i 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE-         399 

liaBo  ttie  iMstre,  «ni  dolalkîo  nostro,  ant  in  ooiKpiestibiis*qiios  habere  debemusm  terrÎB 
predictù,  «ai  aliîs  juribos  nostris,  per  predictai  cosTentiones  nullum  «Nnmno  prcjadt^ 
dam  generetar.  In  cajas  rei  lesUmoniam  presentîbos  litteris  nostrum  fedmas  «pponi 
sigiUam.  Actom  AorelÎMii,  anno  Domini  iniHesimo  duoeotesÎBio  teptoagesimo  qoînto, 
oMiite  maio.  (Trésor  des  dbartes^anii.  DyS,  cart.  J  6i3,  n*  ii.  Soeaa  en  dre rouge.) 

Philippe  le  Hardi  ayant  écrit  aux  barons  de  la  Navarre  pour  leur  annon- 
cer le  mariage  de  leur  reine,  ils  lui  répondirent  en  ces  termes  : 

Sereoisnmo  et  nmgaîffico  dooiiiio,  doniDO  Miilippo  régi  Frande,  Petms  Sancii  de 
Monte  Acolo,  dominas  de  Cascant»  gobemator  regni  Navarre ,  Gandisalvos  Johannit  de 
Bazten ,  prnoi^îlarios  regni  Navarre,  Corbaranus  de  Vidaarre,  Johannes  de  Vidaorre, 
Jobannes  Gondisdvi  de  Baztsn,  P.  Martini  de  Soriça,  Johannes  Corbarani  de  Elet^  pro- 
ceres  et  barones  regni  Navarre,  et  tota  milida  congregata  în  caria  apad  (Hetiim ,  sala- 
tem  el  devota  oianuam  oscnk  indîtarum.  Noverii  vestra  regaiis  SoUimitas  qnod  domi- 
nos de  Parayo,  miles,  et  Joofiredns  de  Senonîs,  vesêer  servieas,  ad  nos  et  ad  totain 
populam  regni  Navarre  corn  vestris  liieris  pervenerunt  Et  nos  aadkis  et  îateUectîs  qoe 
in  vesirû  continebantor  Hleris,  et  hiis  que  nobis  ex  parte  vestra  verbo  proponere  vdae- 
nmt,  întdieximas,  unde  qoam  plurimom  gavist  fiiimus,  quod  inter  dominam  nostram, 
dominam  Johannam,  regni  Navarre  dominam  et  heredem,  et  dhefum  de  daobos  filiis 
primogenîtis  vestris,  per  dÎ8pen9at[i}onem  sedis  apostolice,  matrtmonimn  est  oontractnm. 
Preterea  intdleximus  per  eosdem  nundos  vestros  el  lîteraa,  quod ,  hujns  rey  causa ,  vos 
regnum  Navarre  in  vestra  protecdone  receperitis  spedali,  et  quod  solempnes  nundos 
miseritis  ad  illustres  reges  Gistelle  et  Aragonie,  ut  regnum  Navarre  snb  vestra  protec* 
done  constiiutum  de  cetero  nuliatenus  inquiètent.  Unde  gaudemus  quamplurimum  et 
vobb  r^radamur  quantum  possumus,  tanquam  iili  qui  die  qualibet  per  homines  régis 
Castelle  multiplidter  et  graviter  infestamur.  Recepîmud  preterea  literas  serenissime  do- 
mine nostre  Blanche,  regine  Navarre,  ut  cmn  hec  supradicta  taliter  se  baberent,  vobis  et 
mandato  vestro  debemus,  tanquam  sibi,  per  (mmia  obedire.  Insuper  continebatur  in  ves- 
tris literis,  el  hoc  idem  relulenmt nobis  vestri  nondiviva  voce,  quod  volebatis  scire  per 
eoidem  nundos  qualiter  dbedire  intendimus  illis  quos  pro  conservatione  dicti  regni 
Navarre  duxeritis  destinandos.  Ad  que  Serenitati  vestre  taie  damus  respimsum  :  quod 
vobis  et  mandate  vestro  cd>edientes  erimuset  devoti,  juxta  mandatum  jam  dicte  domine 
nostre  regine  Navarre,  in  oonservalione  regni  Navarre,  ad  opus  domine  nostre,  domine 
Jobanne,  ipsius  regni  domine  et  beredîs.  Et  redpiemus  senescallum,  seu  i^bemato- 
rem,  per  vos  conslUutum  nomine  dcnnine  Jobanne,  domine  nostre,  Navarrum  vel 
Can^Mnum,  vassaUum  et  fiddem  domine  nostre,  domine  Jobanne.  Et  bujus  rey  cau- 
sam  vestris  nunciis  exposuimus,  per  ipsos  vobis  verbo  tenus  referendam.  Ita  quod  si 
Campanos  babeat  constitui  seoescallus  vd  gubemator,  per  vos  et  dominam  nostram 
reginam  et  illos  de  Gampania  eligatur;  el  si  Navamis  per  vos  et  jam  dictam  reginam 
Navarre,  et  per  cariam  r^ni  Navarre  simililer  eligatur.  Et  quicumque  fueritdectus, 
juret  in  prindpio  soi  regiminis  qilod  omnes  videncias,  seu  fordas,  in  regno  Navarre 
iaclas,  ad  statum  debitum  revocabit,  et  quod  nostra  fora  et  consuetudines  aprobatas 
nobis  invidabiliter  observabit,  nec  terram  suam,  seu  honorem,  alicui  procerum,  vd 


400         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

mililum,  aoferet,  niai  ex,  légitima  causa  et  .que  fuerit  in  regni  Navarre  curia  légitima 
approbata.  Preterea  noverit  vestra  regalis  Majestafl  quod  nuUum  caitrum  rederemus  ali- 
oui  vivent! ,  auctoritaie  quarumcumque  literarum  vel  nuncii,  niai  tantum  domine  nostre, 
domine  Johanne,  presenti  facie  ad  faciem  personaliter  existenti,  quia  hoc  juxta  forum 
nostrum  et  tocius  Ispanie  non  possel  aliter  Geri  sine  nota.  Super  eo  vero  quod  nobis  mi- 
sistis  quod  et  quale  nobis  pro  defensione  regni  ad  presens  magis  esset  auxilium  oportu- 
num,  sic  Dominationi  vestre  dicimus  quod  vos, qui  multa  fulgelis  prudencia,  et  magna 
in  armis  gaudelis  copia,  expertorum quo  indigeamus  auxilio  et  consilio ad  subveniendum 
nobis  et  ad  regni  defensionem ,  rectius  et  discretius  poteritis  arbitrari ,  considerando  dOi- 
genter  potenciam  et  astuciam  régis  Gastelle,  quarum  vix  est  numerus,  et  Navarrorum 
paucitatem  et  potissime  paupertatem  :  quare  Serenitatem  vestram  quanto  possumus  de- 
vocius  deprecamur,  quatinus  omni  mora  et  dilacione  postposita,  que  nobis  sunl  valde 
periculose  et  in  rébus  et  personis  cotidie  dapnose,  auxilium  nobis  pro  defensione  regni 
mittere  regalis  veslra  Qementia  non  moretur;  nam  Deo  teste  vobis  loquimur,  quodocca* 
sione  hujus  guerre,  quam  per  multas  partes  contra  nos  et  r^;num  Navarre  movent  Cas- 
tellani,  cotidie  famé,  igné  et  ^adio  multipliciter  cruciamur,  presertim  quiacum  quo 
possimus  contra  eos  bellatores  munire  et  eis  satisfacere  pre  manibus  non  habemus.  In 
quorum  omnium  testimonio  sigilla  nostra  duximus  presentibus  apponenda.  Data  die 
sabatiproximapostfestum  Pentecostes,  annoDominiM^cc^LX}L^  quinlo  (8jun.  1275). 
(Trésor  des  chartes,  ann.  1275,  cart.  J  6i3,  n**  lo.  Avec  sept  sceaux  en  cire  jaune  et 
verte;  lavant-dernier  a  disparu,  il  n*en  reste  plus  que  Tattache.) 

Page  7a,  vers  1080,  couplet  xxxi. 

Les  archives  de  1  ayuntamiento  de  Pampelune  conservent  encore  Toriginal 
de  Tacte  qui  établit  la  concession  du  gouverneur  don  Pedro  Sanchez  aux 
habitants  du  bouif;  de  Saint-Gemin,  dont  il  est  question  dans  ce  couplet  : 

Sepan  cuantos  esta  présent  carta  verân  que  yo,  don  Pero  Sanchiz  de  Montagut, 
seinor  de  Cascant,  gobemador  en  Navarra,  fago  à  saber  à  cuantos  esta  carta  vérin,  que 
como  los  oms  de  la  Navarreria  de  Pamplona  hubiesen  armados  et  parados  engeynos 
contra  los  dd  bui^  de  Sant  Cemi  et  de  la  poblacion  de  Sant  Nicolau  de  Pamplona, 
yo  veyendo  la  guerra  que  aviamos  con  Castella,  et  los  Castellanos  que  entraban  en  Na- 
varra per  facer  nos  mal ,  otrosi  que  nengunos  non  deben  ser  osados  de  parar  engeynos 
unos  contra  otros,  menos  de  mandamiento  de  seynor  6  del  que  tiene  su  logar;  é  per 
todas  estas  cosas  mandé  à  los  devant  ditos  de  la  Navarreria  que  toiUiesen  los  engeynos 
que  habian  virados  contra  los  del  dito  burgo  et  de  la  dita  poblacion,  et  que  los  pusie- 
sen  en  otros  logares  contra  fuera  per  defenderse  de  los  Castellanos.  E  otrosi  mandé 
à  los  del  dito  burgo  et  de  la  dita  poblacion  que  los  engeynos  que  eyllos  avian  feitos , 
que  no  los  parasen  contra  los  de  la  dita  Navarreria,  mas  que  los  parasen  en  otros  lo- 
gares contra  fuera  per  defenderse  de  los  Gistellanos,  et  eyllos  respondiéronme  que  lo 
ferian  voluntes,  mas  yo  que  parase  mientes  que  asi  lo  ficiese  fer  A  los  de  la  Navarreria , 
si  non  que  engaynados  podrian  seer.  Et  los  de  la  Navarreria  disiéronme  que  per  nenguna 
res  non  los  toldrian  de  aquellos  logares  on  los  avian  parados.  E  yo  veyendo  que  en  esta 


HISTOIRE  DE   LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         401 

goia  lo9  dd  burgo  et  de  la  poUadon  podrian  ser  engaynados,  mandélis  que  paraaen 
lures  engeynos  en  aquellos  logares  or  meSior  se  podrian  defender  de  los  de  la  Navar- 
reria.  Et  en  testimonianza  de  todas  estas  cosas  sobreditas ,  et  como  yo  mandé  parar  los 
engeynos  à  los  del  burgo  et  de  la  poMacion ,  clis  dada  esta  mi  carta  abierta  sayeillada 
con  mi  sayeillo  pendient  Ë  yo  Ferrant  Periz  escribi  esta  per  mandado  del  dito  don 
Pero  Sanchez,  viemes  dia  de  Santa  Cruz  de  Mayo,  anno  Domini  millesimo  ducentesimo 
sepluagesimo  quinto. 

• 
Page  7^  «  vers  1091 ,  couplet  xxxii. 

'Le  garrot  était  tme  espèce  de  trait,  difiFérent  du  carreau,  que  ion  lança 
d'abord  à  laide  d*une  machine,  puis  avec  une  arbalète.  Voyez  le  Glossaire 
de  du  Gange,  au  mot  Garroias,  t.  m,  p.  ^88,  col.  2  et  3,  et  Rabelais,  liv.  I, 
chap.  XL,  et  liv.  H,  chap.xxvi  et  xviii. 

Il  y  avait  des  balistes  spéciales  pour  lancer  des  garrots  : 

Pro  duabus  balistis  de  garroto  emptis  ad  opus  castri  de  Burgui ,  c.  sdUdos.  (  Ms.  Bibl. 
imp.  Suppl.  lat.  n"*  1 65^,  fol.  gi  recto.) 

Page  74  «  vers  iog5,  couplet  xxxii. 

Gette  importance  accordée  au  métier  de  charpentier,  autrefois  laissé,  dans 
les  Pyrénées,  aux  membres  dune  classe  proscrite  par  lopinion  publique  et 
par  les  lois  ^,  me  donne  à  penser  qu*Aneher  a  voulu  parler  des  ingénieurs. 
C*est  ainsi  que,  dans  notre  vieille  langue,  les  sculpteurs  étaient  appelés 
maçons^  aussi  bien  quV7i/ai7l^re5^.  Il  faut  remarquer,  cependant,  que  nous 
avions  le  mot  engigneor,  ingingneor,  que  Roquefort  na  pas  manqué,  quoi 
qu*en  dise  M.  Ruquet*,  de  rendre  par  ingénieur^,  et  qui  figure  côte  à  côte 
avec  carpentier  dans  le  Roman  de  Roa ,  que  ce  dernier  a  publié  ^.  On  le  re- 
trouve encore  dans  cette  tirade  d*im  satirique  du  xnf  siècle,  qui  s  élève 

^  \oyei  Histoire  des  races  maudiles  de  la  '  Le  Roman  delaBose,édii,  de  fAéon^  t.  lli^ 
France  et  de  TEspagne,  etc.  passim,                            p.  288,  v.  a  1 07 1 . 

'  Chanson  du  roi  de  Navarre,  dans  Y  Essai  ^  Le  Roman  de  Rou,  t.  II,  p.  147»  not.  2. 

sur  la  masiqae,  de  Laborde,  t.  II,  p.  939.  —  *  Glossaire  de  lalangue  romane,  t.h  p.458,c.  1. 

/Vontean  Recueil  de  fabliaax  et  contes,  t  II,  *  On  lit  dans  un  autre  poème  de  Wace  : 

p.  307.  —  Le  Roman  de  Flore  et  BlancheJUar,  Bn^igmors  orent  nonu , 

cité  dans  le  Romancero  françois,  p.  57.  —  Le  Qni  to»t  orent  fait  mangoniax 

Sort  des  Dames,  v.   i3o.    (Jonylears  et  trou-  Aipericrei  conlpejctcr.  etc. 

vhes,  etc.  pnW.  par  A.  Jubinal,  Paris,  i835,  l*  Bom..  *  Br.f .  1. 1-.  p.  .7.  '•  3.9 

in-8%  p.  186.)  —En  i4ii.  il  y  avait  en  Na-  Tœ k. «u^neon ait  fcit li roi. mander. 

_^  ^  •     ï        1    Tj         j    fr  -*  Qn>  de  ftut  ou  de  piere  savoient  bien  ovrer,  etc. 

vaite  on  certain  Jean  le  Home  de  Tortay,  ap-  ^   ^  ,  ,  y  j    »        j   »   . 

#i,  Fmgmtnt  ciU  d«»oat  BoUd»  JU»««»  *•  Bmi, 

pelé  dans  une  pièce  taillador  de  unàgenes.  (Voyet  ^  ^„^     3 

Dicc,  de  antig,  del  reino  de  Nae.  t.  III,  p.  366.  ) 

HI8T.  DB  LA  OUBARB  DE  NAV.  ^  ' 


402         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

contre  la  considération  accordée  à  cette  classe  d'hommes ,  aussi  bien  qu'aux 
arbalétriers,  aux  mineurs  et  à  ceux  qui  combattaient  avec  des  pierres  : 

Toit  sont  esbahi  par  le  mont 
Des  maivès  princes  qui  i  sont; 
Et  chevaliers  sont  esperdu. 
Cil  ont  auques  lor  tens  perdu  ; 
Arbalestier  et  mineor. 
Et  perrier  et  engingneor. 
Seront  d'or  en  avant  plus  chier. 

La  Bible  Guiot  de  Provins,  v.   iSo.  (Fabliaux  et  contes,  édit.  de  Méon, 
t.  II,  p.  3i3.) 

On  trouve ,  dans  des  comptes  que  nous  avons  déjà  eu  occasion  de  citer, 
deux  articles  relatifs  à  un  charpentier  de  conséquence;  ils  se  rapportent  à 
l'année  128/1  : 

Item  pro  expensîs  magistri  Martini  et  (amilie  sue  faciendo  defensiones  vocatas  arche- 
ras  in  Castro  de  Gortes,  iîij  kaficia.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^,  fol.  ào  recto.) 

Pro  expensis  equitaturarum  magistri  Martini  carpentarii,  dum  remansit  apud  Gortes 
faciendo  defensiones  vocatas  arckeras,  yj  Laficia.  (Fol.  4o  verso.) 

Dans  un  mystère  d'une  époque  bien  postérieure  ^,  il  y  a  une  scène  où  figurent 

un  charpentier  et  un  maçon  ;  il  s'y  trouve  nombre  de  termes  de  leurs  métiers. 

Page  74.  vers  1098,  couplet  xxxii. 

Anelier  ne  dit  pas  à  quelle  ville  de  Gascogne  les  habitants  du  bourg  de 
Pampelune  s'adressèrent  pour  obtenir  des  ingénieurs.  En  voyant,  au 
XI*  siècle,  Gaston  de  Béam  à  la  tète  des  ingénieurs  et  des  charpentiers 
génois  employés  au  siège  de  Jérusalem  ' ,  on  peut  être  tenté  de  s'arrêter  à 
Pau,  ou  plutôt  à  Orthez.  Pour  moi,  je  ne  vois  que  Bayonne  ou  Bordeaux 
en  état  de  satisfaire  à  une  demande  semblable;  encore  m'arrête -je  plus 
volontiers  à  cette  dernière  ville ,  eu  égard  à  son  importance  et  à  ses  ma- 
nufactures d'armes,  auxquelles  les  Navarrais  avaient  quelquefois  recours. 
En  i358,  l'infant  D.  Luis,  firère  du  roi  Charies  II,  fit  venir  des  ouvriers 

*  Cesi  h  Mistere  dâ  h  résurrection  de  nostre  cet  GasUmem  de  Beart,  operi  pnefecenmi;  et 
seigneur  lesucrist,  itnftrinUe  à  Paris,  édit  de  superartifices^nesehaberentnegUgentiuscirca 
Verard,  in-folio,  sans  date,  9*  feoillet,  verso,  propositom,  curam  eum  rogaveruat  impendere 
col.  I,  i^>rës  la  ugnatnre  d.  iii  verso.  diligeatem.  •  Willermi  Tjren.  archiefûscop.  Mis- 

*  iDoz  enim  et  duo  comités,  Nonnanno-  tor.  lib.  VIII,  cap.  i.  {Gesta  Dei  perFraucos, 
mm  videlicet  et  Flandrensis,  quendam  egre*  p.  754,  1.  3.)  Cf.  Raimund  Agil.  el  Guibert. 
ginm  et  magnificum  virmn ,  dominum  videli-  Novigent. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         403 

dé  la  capitale  de  la  Guienne  pour  fabriquer  des  armes  et  âes  armures  ^ , 
et,  à  Tëpoque  où  se  passent  les  faits  racontés  par  Anelier,  nous  voyons 
un  certain  R^mnnie  de  Bardieas  occupé  à  un  pareil  travail  pour  des  che- 
valiers anglais  ^.  Vers  le  même  temps  un  écrivain  arabe  mentionnait  avec 
4ioges  les  épées  de  Bordeaux'.  Dans  le  siècle  suivant,  Froissart  nous  montre 
les  acteurs  du  combat  des  Trente  armés  de  courtes  épées  de  cette  ville  a  roides 
et  aigûes^,  »  et  le  sire  de  Berkley  combattant  avec  une  épée  de  Bordeaux 
«  bonne  et  légère  et  roide  assez  ^;  »  il  nous  parle  de  lances  affilées  de  fer  de 
Bordeaux^,  de  larges  fers  de  Bordeaux  aigus,  mordants  et  tranchants  comme 
un  rasoir,  et  d*épées  foi^ées  dans  cette  ville  «  dont  le  taillant  estoit  si  aspre  et 
si  dur  que  plus  ne  pouvoit  ''.  »  Enfin  Cuvelier  en  donne  à  un  écuyer  anglais 
une  «  qui  moult  chier  li  cousta  ^.  »  A  la  même  époque ,  il  y  avait  en  Navarre 
un  certain  Perrin  de  Bordeaux,  maestro  defacer  cainones^.  Il  est  juste,  ce- 
pendant, de  faire  observer  qu'au  xiv*  siède  on  fabriquait  aussi  des  armes  à 
Bayonne,  ville  citée  au  xni*  pour  sa  population  guerrière  ^^  En  i3a5, 
Hugues  le  Despenser  mandait  à  son  fils  d  y  a  faire  overer  tutte  manere  d'ar- 
mure »)  et  d*en  acheter  en  Espagne.  En  même  temps  il  recommandait  d  en- 
voyer d'Angleterre  en  Guienne  des  bois  préparés ,  si  f  on  n'avait  pas  le  temps 


^  Dicc,  de  ont.  del  reino  de  Navarra,  1. 1 ,  p.59 , 
67.  —  On  y  troafe  le  prix  d*iine  armure  <f  un 
chevalier  navarrais  en  1378  ;  une  épëe  de  Bor- 
deaux y  est  cotée  six  florins. 

*  Close  roU  de  la  cinquante-quatrième  année 
de  Henri  III,  cité  dans  A  critical  Inquiry  into 
aneient  Àrmoor,hy  Sarouel  Rush  Meyrick,  1. 1, 
p.  i5o. 

'  Ibn-Sayd,  cité  par  Makkari ,  Ms.  de  la  Bihl. 
imp.  A.  F.  n*  70A ,  fol.  56  recto  :  i^sLjl^  JLï 


I. 


\iH 


I 


^^t^  JUaJl  a.    Géographie    d:Àhoafféda, 

tnduite  par  M.  Reinaud.  Paris,  impr.   nat. 
M  DCGc  XLTiii,  in-4*,  t  II ,  P  part.  p.  307. 

*  Les  Ckroniquejt  de  sire  Jean  Froissart,  liv.  I , 
part.  II,  ann.  i3Si,  chap.  yii;  édit.  du  Pon- 
ton UtUraire,t.  l,  p.  394  \  col.  3. 

*  Ib,  chap.  XLiii,  ann.  i556;  p.  353 ,  col.  3. 

*  Ibid.  liv.  III,  chap.  xx,  ann.  i385;  t.  II , 
p.  439,  col.  ). 


^  Liv.  II,  chap.  T,  ann.  1377  (t.  II,  p.  5, 
col.  1);  chap.  Lix,  ann.  i386,  p.  567,  col.  s. 
Cf.  chap.  xiT,  ann.  i388,  p.  4o5,  col.  1. 

*  CArofu^oe  de  Bertrand  du  Gaesclin,  v.  60 1 7  ; 
1. 1,  p.  333.  —  Un  ancien  rimeur  espagnol  dit 
d*un  épieu  que  le  fer  en  fut  fait  en  France,  et 
la  hampe  en  Aragon.  PTy  aurait-il  pas  ici  une 
allusion  aux  armes  de  Bordeaux?  Voyez  Aornon- 
cero  easteUano ,  etc.  Leipzig,  F.  A.  Brockhaus, 
1844,  in-i3,  t.  II,  p.  3o5,  col.  I ,  rom.  n*ià 
(  /fMo j  helo,  por  do  vient,  etc.  ).  Peut-être  vaut-il 
mieux  s^arrèter  aux  fers  d*  épieu  de  Toulouse , 
dont  il  est  question  au  xiv*  siëde  : 

A  soc  col  pent  un  Uachoo 
A  or  henoé  et  à  acnon  ; 
Ot  une  lanœ  merveSote 
A  un/rr  tranchant  d*  ToIoh. 

U  Boiii««  4»  J^mffrm  iê  IWlii^.  Ms.  à»  U  Bibl. 
royal*  d«  CoptduifM,  tacUn  itmâê  royal, 
n*Zbô5. 

*  Dicc,  de  ant  dd  niiio  d#iVcp.  1 1,  p.  68. 

^*  Matth.  Paris,  Hist.  maj,  sub  ann.  i354  ; 
éd.  Lond.  moclxxxit,  p.  759, 1.  4t. 

5i  • 


404         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

d'en  fabriquer  des'machines;  il  conseillait  au  roi  d'emprunter  à  Tévêque  de 
Durham  de  ses  espringalUs  et  de  lui  demander  «  aucun  bon  mestre  »  pour  en 
faire  ;  enfin  il  voulait  que  Ton  avertit  a  le  mestres  des  espringaldz  »  désignes 
pour  passer  en  Gascogne,  de  se  tenir  prêts  en  temps  convenable^. 

Page  74,  vers  109g,  couplet  xxxii. 

Le  mot  maiestres,  que  nous  avons  rendu  par  ingénieurs,  et  qui  est  resté 
dans  notre  langue  pour  désigîier  des  peintres  et  des  musiciens  chefs  d^école, 
parait  avoir  eu,  de  l'autre  côté  des  Pyrénées,  le  sens  d ouvrier».  On  le  voit 
par  les  passages  suivants  : 

Buscé  buena  madera  quai  avîe  mester, 
Demanda  los  maestros,  destaié  al  loguer. . . . 
Estando  los  maestros  todos  man  a  maxielia, 
El  confessor  predoso  issio  de  sue  capiella,  etc. 

Vida  de  son  Millan,  copl.  326  y  939.  (Coleccion  de poesias  casteUoMU,  etc. 

t.  II,  p.  1^3.) 

•  De  Damasco  Uevé  los  maestros  que  pudo  a  ver,  asi  de  pan  os  de  seda  de  todas  ma- 
neras,  como  los  que  facen  arcos  con  que  ellos  tiran,  é  armeros,  é  los  que  labran  d 
vidrio  é  barro,  que  los  avia  alli  los  mejores  del  mundct  (Vida  del  gran,  Tamorlant 
edicion  de  m  dcg  lxxxii  ,  p.  1  go.  ) 

Che^  nous ,  lacception  du  mot  mestre  était  beaucoup  plus  large.  L*auteur 
du  Roman  de  Trubert  s'en  sert  indistinctement  dans  le  même  ouvrage  pour 
désigner  un  peintre,  un  charpentier  et  des  médecins.  Voyez  v.  7 5,  96, 
99,  ii3,  118,  457,  1020,  1060,  etc.  [Nouveau  Recueil  de  fabliaux  et 
contes,  t.  I,  p.  194,  195,  ao6,  aa4,  226.) 

Dans  le  récit  que  fait  Philippe  Mouskès  du  siège  de  Toumay  par  Sige- 
bert,  le  mot  mestre  a  été  pour  Téditeur  Foccasion  dune  lourde  méprise.  Il 
y  a  dans  le  texte  : 

A  Markeng  estoit  li  markiés, 
Et  à  Blandeng  li  mestres  siés  : 
Encore  est-çou  la  mère  glise. 

^    T.  I,  p.  37,  Y.  918. 
M,  de  Reifienbei^  traduit  li  mestres  siés  par  les  charpentiers,  scieurs,  chargés 

*  Collection  générale  des  documents  français  moulin,  1847,  ^^'à\  n'cxii,  n*  5,  6,  la,  17; 
901  se  trament  en  Angleterre^  recueillis  et  pu-  p.  56,  57.  Cf.  n*  37,  p.  58,  et  introduction, 
Wié»  par  Jules  Delpit,  t.  I.  Paris,  J.  B.  Du-        p.  ccxm. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         405 

defabriqaer  les  madiines  de  siège,  au  lieu  d'écrire  le  maître  siège,  sens  qui  lui 
était  indiqué  par  le  vers  suivant. 

Page  78.,  vers  ii36,  couplet  xxxiv;  et  page  338^  vers  3687,  couplet  lxxix. 

Le  ruano  ou  hombre  de  raa,  différent  de  l*homme  des  champs,  était  un 
ouvrier  mécanique ,  un  homme  occupé  d'autre  chose  que  d'agriculture.  Les 
gens  de  cette  caste  avaient  un  faero  particulier  ;  on  les  désignait  aussi  sous 
le  nom  defrancos.  Voyez  Diccionario  de  losfaeros  del  reino  de  Navarra,  etc. 
art.  Deada,  p.  19,  not.  i5;  art.  Faeros,  p.  39,  ho,  not.  27,  et  art.  Prae- 
bas,  p.  io3,  not.  36. 

Page  78,  vers  11 58,  couplet  xxxiv. 

En  France ,  le  roi  appelait  ses  bonnes  villes  celles  auxquelles  il  voulait 
témoigner  ime  affection  plus  particulière ,  et  que ,  pour  cette  raison ,  lui  ou 
les  rois  ses  prédécesseiu^  avaient  affranchies  de  toutes  tailles  et  autres  im- 
positions ordinaires ,  leur  accordant  à  cet  effet  le  droit  de  bourgeoisie.  Voyez 
Nouvel  Examen  de  t  usage  général  des  fiefs,  t.  I,  p.  a  o,  en  note. 

On  lit  dans  un  ancien  roman  : 

Costume  esloit,  signor,  à  icel  dis 
Qu'ensemble  estoient  li  chevalier  gentU 
Aus  bonnes  villes,  aus  cbastîaus  signons  : 
Or  sunt  aus  viles,  aus  hors  el  aus  mâisnis 
Et  aus  buissons  ensemble  o  les  berbb. 

Li  Romans  de  Garin  le  Loherain,  1. 1,  p.  166. 

Louis  IX ,  dans  son  ordonnance  touchant  les  mairies  dans  toutes  les  bonnes 
villes  du  royaume ,  les  distingue  des  communes  en  les  énumérant  à  leur  suite. 
Voyez  Ordonnances  des  roys  ^  France  de  la  troisième  race,  t.  I,  p.  82. 

Page  80,  vers  1 179,  couplet  xxxv. 

  tout  moment  il  est  question ,  dans  les  écrivains  du  moyen  âge , 

....  de  Rollant, 
Dont  cil  jogleor  vont  cantant 

Le  Roman  de  Thehes,  Ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  6987,  fol.  63  recto,  c.  3,  v.  ki. 

Nous  avons  recueiUi,  dans  le  glossaire  et  index  de  notre  édition  de  la 


406         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Ghanaon  de  Roland,  p.  206 ,  col.  a ,  p.  a  1  & ,  coL  2 ,  tous  les  textes  concer- 
nant ce  héros  venus  à  notre  connaissance  avant  iSSy,  époque  à  laquelle 
elle  parut.  La  même  année ,  la  Revue  de  Paris  du  1 9  février  accueillait  une 
tradition  allemande  relative  au  neveu  de  Ghaiiemagne,  au  martyr  de  Ron- 
oevaux. 

On  trouvera  également  un  long  article  consacré  à  Olivier,  son  compa- 
gnon ,  dans  la  première  de  ces  deux  publications,  p.  1 99 ,  col.  2.  Noi^  nous 
bornons  à  y  renvoyer,  sans  chercher  à  augmenter,  ce  qui  nous  serait  facile, 
le  nombre  des  passages  d'anciens  auteurs  que  nous  avons  rapportés  pour 
donner  une  idée  de  la  vogue  dont  jouirent  les  deux  célèbres  paladins  pen- 
dant tout  le  moyen  âge. 

Page  8â,  vers  ia55,  couplet  xixvit. 

Érard  de  Valéry,  de  Saint-Valérian  et  de  MaroUes ,  chambrier  de  France 
et  connétable  de  Ghampagne,  suivit  le  roi  Louis  IX  au  premier  voyage  qu*il 
fit  en  la  terre  sainte,  en  la&S.  Le  sire  de  Joinville  en  parle,  en  maint 
endroit  de  ses  mémoires,  comme  d'im  chevdier  preux,  hardi  et  renommé, 
a  et  qui  assés  sot  de  bataille  ^  »  Érard  fit  son  testament  au  mois  de  juin  de 
Tannée  1276;  il  était  mort  en  novembre  1277  ^ 

Geux  qui  seraient  curieux  de  plus  amples  détails  peuvent  recourir  &  la 
notice  que  M.  Jubinal  a  donnée  sur  Érard  de  Valéry  dans  les  Œuvres  com- 
plètes de  Rutebeuf,  1. 1,  p.  360-370. 

Page  86,  vers  1272,  couplet  xxxvn. 

Par  son  testament  fait  au  château  de  Montpensier,  le  1 2  juin  1 2  25,  le 
roi  Louis  VIE  avait  disposé  de  la  terre  d'Auvergne  en  faveur  d'Alphonse, 
son  fils  puhié  ;  le  2  &  juin  j  2  &  1 ,  dai^s  un  parlement  tenu  à  Saumur,  saint 
Louis  abandonna  à  son  firère  partie  de  cette  éerre ,  ainsi  que  le  comté  de 
Poitou  et  le  pays  d'Albigeois.  Pendant  tout  le  temps  que  dura  l'apanage 
jusqu'en  1271,  le  comte  Alphonse  eut  en  Auvergne  des  officiers  pour  ad- 
ministrer la  justice  en  son  nom.  L'tm  d'eux,  Eustache  de  Beaumarchais, 
était  baiUi  des  montagnes  d'Auvei^e  en  i265'.  En  1269,  nous  le  voyons 

^  Histoired€*amtLoms,eic.iàii,  duLoavre,  -  '  tEn  laGS,  Guillaume,  comior,  seigneur 

p.  961,  364.  Cf.  p.  64,  aaS,  a6o,  365.  d*Apchon,  8*estant  mi«  à  la  teste  des  habitant 

*  Histoht.  ..delà  wiaUon  royale  de  Frtmce ,  etc.  des  Faogouse  (  Falgouse  ),  alla  ravager  plusieurs 

par  les  PP.  Anselme  et  Simpliden ,  t  VII,  p.  4o6.  terres  dans  la  haute  Auvergne ,  qui  esloient  du 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


407 


sënëchal  de  Poitou  pour  le  même  comte,  et  possesseur,  en  Âuvei^e,  de 
terres  régies  par  Bernard  de  Moncignet  ^ 

L'administration  d'Eustache  de  Beaumarchais  a  laissé  peu  de  traces  en 
Poitou,  n  figure  dans  la  liste  la  plus  complète  des  sénéchaux  de  cette  pro- 
vince de  la  manière  suivante  :  «Eustache  de  Beaumarchais,  de  Bettomar- 
choriop  sénéchal  du  Poitou  en  1 269-1 276;  »  et  en  note  :  a Cest  mal  à  propos 
que  Thibaudeau  dit  qull  exerçait  en  1 2694  »  B  est  de  fait  que  Thibaudeau 
dit  1160,  et  non  1269^ 

M.  Rédet,  lliabile  archiviste  du  département  de  la  Vienne,  na  trouvé 
qu*un  seul  document  où  Eustache  de  Beaumardiais  soit  mentionné  :  c  est 


ressort,  district  et  jurisdiction  du  prince  Al* 
fense;  à  cause  de  ({uoi  ce  seigneur  fut  pour- 
suiri  par  Eustache  de  Beaumarcké,  seigneur 
de  Calvinet,  baiUy  des  montagnes  d* Auvergne , 
à  la  requeste  du  vicomte  de  Murât,  du  seigneur 
de  Toumemire  et  d*autres  chevaliers;  mais 
cette  afiaire  fut  terminée  par  sentence  arbitrale 
donnée  le  jeudi  après  la  Toussaint  audict  an, 
par  Estienne,  doyen  de  Mauriac  (Archives 
d'Apchon.)  >  Histoire  ^Âmer^M  par  Tabbé 
Teillard,  curé  de  Yirargacs,  p.  36;  manuscrit 
autographe  entre  les  mains  de  M.  Deialo,  à 
Mauriac*  (Voyei  Descùption  historique  et  scient 
tiJUiaê  de  la  hautt  Aunergnê  (  d^jHUUment  dm 
Ganfal),  etc.  par  J.  B.Bouiilet)  Paris,  J.  B.  Bail- 
lière,  i834»in-8*,p.  288,  en  note.  Cf.  p.  194. 
—  Dans  une  liste  des  baillis  des  montagnes 
d*Auvergne,  rédigée,  en  1760,  par  M.  Raucil- 
bac  de  Chazelles,  lieutenant  particulier  au 
bailliage  d*Anddat,  on  lit  :  ■  isGS.  Eustache 
de  Beaumarché,  chevalier,  seigneur  de  Calvi- 
net, de  Chambeuil  et  de  Faicimagne,  cosei- 
gneur  de  Toumemire,  bailli  des  montagnes 
d* Auvergne,  et  ensuite  sénéchal  de  Toulouse.  » 
— n  parait  <{u'£ustache  possédait  également  le 
château  de  Séneiergues,  qui  appartenait  en  1 384 
aux  comtes  de  Rodez ,  et  qui  devint  après  lui  la 
propriété  de  la  famille  de  la  Roque.  (Voyez  Coa- 
tsunes  locales  de  la  hamte  et  basse  Àtif;eryne,  par 
Chabrol,  p.  73$,  84 9; et  Dictionnairestalisti</ue 
da  dé/Hurtement  du  Cantal,  par  M.  Déribier.  Au- 
rillae,  de  Timpr.  de  Picut,  m  dgcc  xxnr ,  in  -  8*, 
p.  355,  etc.) 


^  Alips,  fille  et  héritière  de  feu  Guillaume 
de  Tremoilles,  s*étant  plainte  de  ce  que  ce 
personnage^  au  nom  d*£nstache,  avait  profité 
de  sa  minorité  pour  usurper  mille  septerées 
de  terre,  le  comte  Alphonse  manda  en  ces  ter- 
mes au  connétable  d*  Auvergne  d'accueillir  cette 
plainte  et  d*y  iaire  droit  : 

c  Constahulario  Àherme  pro  AUpdi,  filia 
drfuucti  GuiUelmi  de  Tremoilles» 

t  Alfonsus,  filius  régis  Francie,  cornes  Pic- 
tavie  et  Tbolose,  dilecto  et  fideli  suo  constahu- 
lario Auvemie  salutem  et  dilectionem.  Ex  parte 
Aelipdis,  filie  et  heredis  defimcti  Guillelmi  de 
Tremoilles ,  nobb  est  conquerendo  monstratum 
qnod  Bemardus  de  Moncignet,  nomine  Eusta- 
chii  de  Bello  Marchesio,  militis,  senescaili  nos- 
tri  in  Pictavia,  ipsam  minorem  mille  sextariatis 
terre  indebîte,  ut  didtur,  spoliarit  in  ipsius 
minoris  prejudidum  non  modicum  atque 
dampnum.  Quarê  vobis  mandamus  qaod  vo- 
cato  dicto  Bemardo  et  qui  fiierint  evocandi, 
dictam  minorem  super  hib  diligenter  audiatis, 
exhibentes  eidem,  super  predictis,  céleris  jus- 
ticie  complementum  de  personis  et  rébus  qnas 
ad  juridiccionem  nostram  noveritis  pcrtinere. 
Datum  Parisiis,  die  Yeneris  ante  festum  beali 
Thome  apostoli  «  anno  Domini  m*  ce*  b*  nono.  • 
Bpistolm  AYousi,comitis  Picte»ie  et  TluAos 
(1369-1370) ,  au  Trésor  des  Chartes,  cart. 
3i 9 ,  n*  5 ,  iolio  59  versQb 

*  Histoire  de  Poitou.  Niort,  Robin  et  com- 
pagnie, 1 839-1 84o,  in-8*,  t  III,  p.  458. 


408 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


un  acte  du  mois  de  juin  i  !i6o,  par  lequel  Alphonse,  comte  de  Poitou  et 
de  Toulouse,  siu*  le  rapport  de  son  sénéchal  en  Poitou,  donne  aux  abbé 
et  religieux  de  Moutierneuf,  pour  les  indemniser  de  quelques  héritages 
situés  près  des  fossés  et  des  murs  du  château  de  Poitiers,  qu'il  leur  avait 
ôtés,  ime  rente  annuelle  de  vingt-cinq  sous  sur  des  jardins  situés  derrière 
la  maison  de  Saint-Lazare  ^  ;  mais  d  autres  pièces  conservées  au  Trésor  des 
Chartes ,  surtout  trois  lettres  adressées ,  par  le  comte  de  Poitou ,  à  son  lieu- 
tenant^, démontrent  à  l'évidence  que  cette  date  de  1260  est  fausse,  ou 
plutôt  quelle  a  été  mal  lue.  On  ne  voit  pas,  d'ailleurs,  comment  Eustache 
de  Beaumarchais  aurait  pu  être  sénéchal  de  Poitou  à  cette  époque;  car 
Thibaud  de  Neuvi  [Theobaldas  de  Noviaco)  remplissait  ces  fonctions  le 
2  3  septeâibre  1 26 1 ,  le  29  juillet  1268,  etc.  et  même  en  1 269 ,  d'après  des 
documents  positifs.  Déjà  chevalier  et  au  service  du  comte  Alphonse*,  Eus- 
tache  ,  qui  avait  remplacé  Simon  de  Coûtes ,  de  sénéchal  de  Poitou  devenu 
châtelain  de  la  Roche-sur-Yon^,  puis  en  1260,  chevalier  de  la  maison  du 


^  Recueil  de  Dom  Fonteneau,  aux  arcbives 
du  département  de  la  Vienne,  t.  XIX,  p.  417» 
M.  Rédet  a  vainement  cherché  Toriginal  de  cet 
acte  dans  le  dépôt  qu*il  administre  si  habilement. 

*  Senescallo  Pictavensi  pro  Gaafrido  de  Le- 
tigniaco,  milite,  (Datum  apud  hospitale  prope 
Corbolium ,  die  Martîs  post  Pascha ,  anno  Do- 
mini  M**  ce**  Lx*"**  octavo.  )  Littere  senescallie 
Pictavensis  incepte  in  Pascha,  anno  Domini 
M*  ce""  Lx*  viij ,  au  Très,  des  Chart.  cart  J.  3 1  g, 
n*  4,  folio  92  recto. — SenescaUo  Pictavensi  pro 
comité  Pictavie  et  Tkolose  super  facto  monete, 
(Dalum  apud  Rampillam,  die  Martis  in  festo 
apostolorum  Philippi  et  Jacobi ,  anno  Domini 
M* ce'  LX*^  octavo.)  —  SenescaUo  Pictavensi 
pro  comité  Pictavie.  (Datum  utprecedens,  ibid, 
folio  98  recto.  )  —  Episeopo  Pictavensi  pro  co- 
mité. (Datum  Pariaiis,  die  Mercurii  ante  nati- 
vilatem  beali  Johannis  Baptiste,  anno  Domini 
M**  ce*  Lx""  octavo.)  Ibid,  folio  96  recto.  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  est  nommé  à  la  troisième 
ligne.— il  Jehan  de Nantael,  chevalier,  ètausenes- 
chai  de  Poitiers  elXant' pro  comité,  (Ce  fu  donné  le 
mecredi  après  la  feste  saint  Michiel  en  Tan 
Nostro-Segneur,  u.  ce.  lx  et  viij.)  Littere  se- 
nescallie Xanctonensis  incepte  in  Pascha,  anno 


Domini  u,  ce.  et  Ix  viiij.  Ibid,  folio  1 1 3  recto. 
— Senescallo  Xanctonensi  pro  comte  Pictavie  et 
Tholose  super  facto  Judeorum,  (Datum  die  sab- 
bâti  post  festum  beati  Luce  euvangeliste,  anno 
Domini  u **  ce**  lx"*  octavo. )  Ibid,  folio  1 1 4  recto. 

'  «Universis  présentes  litteras  inspecturis 
Eustachius  de  Bello  Marchesio,  miles ,  salutem. 
Notum  facio  quod  ego  ab  illustri  viro  et  karis- 
simo  domino  meo  Alfonso,  comité  Pictavensi 
et  Tholosano,  mutuo  recepi  centum  libras  tu- 
ronensiom,  sibi  reddendas  et  solvendasquando 
ab  ipso,  vel  suo  certo  mandato,  fuero  re({ui- 
situs.  In  cujus  rei  testimonium  predicto  domino 
comiti  présentes  litteras  dedi  sigillo  meo  sigil- 
latas.  Datum  apud  Longum  Pontem.  dominica 
post  festum  beati  Mathie  apostoli,  anno  Do- 
mini millesimo  ducentesimo  sexagesimo  sep- 
timo.  >  (  Trésor  des  Chartes,  cart.  J.  3a3,  pièce 
n'  39.) 

^  Cet  officier  nous  Tapprend  lui-même  dans 
une  lettre  écrite  avant  le  i*'mai  1 368  et  copiée 
è  la  suite  d*une  autre  adressée  à  Eustache  de 
Beaumarchais  : 

Senescallo  Pictavensi  pro  comité  Pictavie, 
Alfonsus,  filius  régis  Frande,  cornes  Picta- 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


409 


roi  pour  la  croisade  de  Tunis  ^  eut  pour  successeur  Henri  de  la  Chapelle, 
qui  exerçait  encore  en  1376. 

H  avait  épouse,  probablement  pendant  qu*il  était  bailli  des  montagnes 


TÎe  et  Tholose ,  dilecto  et  fideli  suo  Eustachio 
deBiHo  Marchen<h  milhi,  senesctllo  Pictavie, 
sihitem  et  dile^tkmem.  Saper  eo  qnod  Dobîs 
per  vestras  litteras  intimastis  qood  fidelis  noster 
Sjmon  de  Cubitis,  miles,  nanc  castellanus  de 
Rappe  super  Oyon,  circa  nostra  négocia  pro- 
OM>YeiMla  «c  débita  ezigenda  bénigne  et  fideliter 
vos  instruxit,  qnodque  panci  ant  ullus  de  eodem 
bactenos  sunt  conquesti,  gratum  geremus  et 
aoc^tnm,  vobis  mandantes  quatenus  cum  ea 
qnapoteritia  cora  et  aoliicitadine  diligenti  circa 
négocia  nostra  fideiiter  et  ntiliter  procuranda 
et  procorandam,  bono  tamen  modo  et  lidto 
perquirenda«  efficaciter  laboretis,  ac  ea  que 
hMs  debentur  ab  eodem  Symone  de  Cobitis, 
milite,  vobis  et  aliis,  tam  de  noYo  quam  de 
Yeteri,  tom  occasione  finacômm  quam  aliis  de 
causis«emendis  scilicet  seu  aliis  quibuscumque, 
eiigatis  et  levetis,  presertim  cum  eadem  débita 
ascendant  usque  ad  non  modicam  quantitatem, 
sicut  prefatus  Symon  nobis  per  suas  litteras 
intimavit,  quarum  transcriptum  vobis  mittimos 
infirascriptum  ;  ac  pecuniam  in  majori  quanti- 
tate  qua  poteritis  babitam  afieratis  apud  Tem* 
l^um  Parisius,  vel  adduci  faciatis,  cum  ad  nos 
veneritis  in  crastinum  quindene  instantis  Pen* 
tbeoostes,  (acto  scambio  de  moneta  nostra  Pic* 
tavensium  novonun  cum  Turonensibus  bonis 
et  legaiibus ,  vel  empto  inde  auro  in  paleola, 
seu  alia  moneta  aurea,  sicut  vobis  traditum 
fuit  in  scriptis,  vel  meliori  modo,  si  possitis,  si 
vobis  constiterit  quod  circa  bujusmodi  scam- 
bium  faciendum  nostra  versetur  utilitas,  pocius 
quam  afferri  in  Franciam  moneta  Pictavensium 
predictorum.  In  premissis  autem  et  aliis  ne- 
gociis  nostris ,  ac  bono  et  fideli  regimine  terre 
nostre,  taliter  vos  habentes  quod  vestram  dili- 
gentiam  debeamus  merito  commendare.  Sy- 
moni  de  Cubitis,  militi,  predicto,  Amulpbo 
derico ,  et  GuiHeImo  Petet  ex  parte  nostra  di- 
catis  quod  in  crastino  quindene  instantis  Pen- 
tbecostes  ad  nos  intersint  Datum  ut  precedens 

HIST.  DE  Lk  GDERRE  DE  NAV. 


(apud  Rampillam,  die  Martis  in  festo  apostolo- 
mm  Pbilippi  et  Jacobi,  anno  Domini  m*  ce* 
LX*  octavo). 

«  Liltera  snhseripta  în  prtcedemtL 

t  A  son  irh-exceUent  et  tris-redoulabU  seigneur 
Amfonz  ,fiut  U  roy  de  France,  conte  de  Poitmt  et 
de  Tkolose,  Symanê  de  Contes,  chevaliers,  sis 
chaieleins  de  la  Rocke-semr'Oyon,  saltu  e  toute 
rtperence  o  servise  leal, 

«  Sire ,  je  vous  rent  grâces  et  merdx  tant  corn 
je  puis  de  ce  que  vos  m  avez  relascbié  de  vostre 
lenescbauciée  de  Poitou  et  de  ce  que  vos 
m*avez  retenu  par  vostre  grâce  en  vostre  servise 
ou  chatel  de  la  Rocbe.  Et  sacbiei  que  je  ai  en- 
leogné  et  monstre  diligenment  et  loiaument, 
à  mon  pooir  et  à  v6stre  profist,  à  vostre  senet- 
cbal  Testât  de  voi  besongnes  et  de  vostre  terre 
et  de  totes  voz  cboses  et  de  voz  rentes,  si  com 
vos  porroii  miuz  savoir  par  lui  que  par  moy.  Et 
ai  conté  à  li  de  totes  les  cboses  certeinnes  qui 
vos  sont  denes  en  Poitou,  sans  vos  rentes,  fort 
de  cest  terme  de  la  Pentbecoste  qui  vient;  et 
monte  la  some  xiiij*  vj*  lyi  livres  vi  sols, 
dont  Ten  devra  à  cest  terme  de  la  Pentbecoste 
vi"  IV*  XL VI II  livres  xt  sols,  que  por  vos  que 
por  le  roy  de  Sezile.  Et  sacbiez  que  vostre  terre 
est,  t)ieu  merci,  en  bon  estât,  ne  je  ne  croi  pas 
que  voz  rentes  ne  voz  droîz  soient  en  riens 
deperdu  par  ma  deflaute.  Il  seroit  bien  trové 
parles  contes  de  la  court  que  je  ai  rendu  chas- 
cun  an,  que  je  ai  tenu  vostre  terre  ii"  livres 
plus  que  il  n*avoit  esté  fet  looc  tans  avant. 
Mandez-moi  vostre  plesir  et  commandez  com 
à  vostre  leal.i  (Littere  seims^lie  Pictavensis, 
incepte  in  Poscha  anno  Domini  M*  c<f  la^  viij,  in 
Th.  Chart.  cart.  J.  Siq,  n''  hy  folio  98  verso.) 
Voyez  une  autre  lettre  du  même  au  conte  sur  la 
monoie  dans  le  registre  Lxx  du  Trésor  des 
Chartes,  vol.  I",  pièce  3i. 

^  Voyez  le  Recueil  des  bbtoriens  des  Gaules 
et  de  la  France ,  t.  XX ,  p.  307 ,  col.  1 . 


53 


410 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


d'Auvergne,  Marine,  veuve  de  Pons  de  Villa,  mort  avant  1261  ^  Sa  femme 
fit  son  testament  au  mois  de  juillet  1280  et  laissa  divers  legs  pieux  aux 
pauvres  et  aux  couvents  d'Auriilac  ^.  ' 

Dans  un  acte  de  même  date ,  Eustache  n  a  d  autre  titre  que  celui  de  che- 
valier du  roi  ^;  en  1 288,  il  est  qualifié  de  sénéchal  de  Toulouse  ^. 

Nous  avons  fait  toutes  les  diligences  en  notre  pouvoir  pour  rttrouver  ses 
traces  dans  cette  ville  :  nos  recherches  ont  été  vaines.  Une  lettre  de  M.  le 
ministre  de  Tintérieur  à  son  collègue  le  ministre  de  Tinstruction  publique 
et  des  cultes ,  en  date  du  a  7  avril  1 855 ,  est  venue  nous  apprendre  que  les 
investigations  prescrites  par  M.  le  préfet  de  la  Haute-Garonne  avaient  été 
infiructueuses  ;  qu'il  n'existait  dans  les  archives  de  ce  dépaitement  aucun 
document  se  rapportant  à  l'administration  d'Eustache  de  Beaumarchais. 
Nous  sommes  donc  réduit  à  ceux  dont  ont  fait  usage  les  auteurs  de  l'His- 
toire générale  de  Languedoc.  On  y  voit,  liv.  XXVII,  chap.  lv^,  (pi'en  1 279 
Géraud,  comte  d'Armagnac,  s'étant  révolté  contre  l'ancien  gouverneur  de 
la  Navarre,  alors  sénéchal  de  Toulouse,  celui-ci,  après  avoir  assemblé  les 
troupes  de  la  sénéchaussée ,  lui  livra  bataille ,  le  fit  prisonnier  et  l'amena  en 
France ,  où  le  comte  demeura  deux  ans  en  prison  au  château  de  Péronne. 
Ce  fait  étaif  établi  par  une  pièce  des  archives  de  l'église  d'Alby  que  D.  Vais- 
sette  cite  en  note  et  qui  n'a  pu  être  retrouvée. 

Dans  le  chapitre  lvi  ^,  on  voit  Eustache  de  Beaumarchais ,  avec  Imbert 


'  Nous  avons  dans  les  OUm,  U  r%  p.  i4o, 
le  résumé  (Tune  enquête  faite  sur  la  saisine  de 
la  maison  de  feu  Pons  de  Villa,  sur  Tamende 
due  au  roi,  et  sur  les  violences  fa^es  à  Gautier, 
bailli  du  roi  dans  la  ville  d*Aurillac. 

*  «Juillet  1280.  Testament  de  Marine;  elle 
se  dit  veuve  de  Pons  de  Villa,  et  épouse  en 
deuxièmes  noces  d'Eustache  de  Beaumarchais. 
Le  testament  est  passé  k  Aurillac,  et  elle  y  fait 
divers  legs  piei^  aux  pauvres  et  aux  couvents 
de  cette  ville.  •  (Inventaire  des  titres  d*Âurillac, 
à  rhdtel  de  ville  du  chef-lieu  du  Cantal.) 

'  Le  lundi  avant  la  fête  de  sainte  Madeleine, 
13 80,  sentence  arbitrale  rendue  par  Eustache 
de  Beaumarchais,  entre  Tabbé  et  les  consuls 
d*Aurillac ,  au  sujet  des  franchises  et  coutumes 
de  la  ville,  sentence  connue  sous  le  nom  de 
premihe  pais.  La  bibliothèque  publique  d*Au- 


rillac  en  possède  deux  copies  :  Tune,  en  latin, 
est  reproduite  textuellement  dans  des  lettres 
patentes  du  roi  Charles  VU,  du  mois  de  juillet 
1 44  9  ;  la  seconde ,  qui  est  la  plus  ancienne ,  est 
en  langue  romane,  et  fécriture  parait  être 
du  ziii*'  siècle.  Eustache  y  est  mentionné  de 
la  manière  suivante:  «Nos,  Estacha  de^l- 
merchiet,  cavaliers  de  nostre  senhor  lo  rey  de 
Fransa.  t 

^  Dans  les  lettres  patentes  du  roi  Philippe 
le  Bel,  datées  de  Paris,  au  mois  de  février 
1388,  qui  ordonnent  Texécution  de  la  sen- 
tence (lettres  conservées  à  la  bibliothèque 
d*Aurillac),  Eustache  de  Beaumarchais  est  qua- 
lifié de  chevalier  et  de  sénéchal  de  Toulouse. 

'  Édit.  in-folio,  t.  IV,  p.  3i. 

•  Ihid. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  &11 

de  Beaxjjeu,  connétable  de  France,  médiateur  entre  Sicard  d*Alaman,  da- 
moiseau, fils  et  héritier  de  feu  Sicard  d*Alaman,  chevalier,  et  Guillaume, 
abbé  de  Belle-Perche,  Pierre,  doyen  de  Saint-Martin  de  Tours,  et  Jean 
de  Paieolo,  chanoine  de  Chartres,  commissaires  députés  par  le  roi  pour 
prononcer  sur  une  action  intentée  contre  le  défunt,  en  raison  des  usurpa- 
tions qu*on  f accusait  d'avoir  •  faites  dans  les  domaines  de  fen  Alphonse, 
comte  de  Toulouse  et  de  Poitiers.  D.  Vaissette  cite  des  lettres  royaux  de 
1179  extraites  des  manuscrits  de  Chauvelin,  qui  prouvent  qu*Eustache  de 
Beaumarchais  et  Imbert  de  Beaujeu  commandaient  cette  année  dans  la 
province  de  Languedoc. 

Si  nous  en  croyons  la  chronique  de  Guillaume  Bardin^,  le  premier,  ayant 
été  suspendu  de  ses  fonctions  de  sénédial,  fiit  absous  et  rétabli  dans  sa 
charge  par  arrêt  dun  parlement  tenu  à  Garcàssonne  en  i<i83;  mais  plu- 
sieurs réflexions  nous  persuadent ,  comme  à  D.  de  Vie ,  que  tout  ce  que  Bar- 
din  rapporte  de  ce  parlement  est  entièrement  fabuleux  ^.  Cette  même  année 
ia83,  Eustache  fut  chargé  par  le  roi,  avec  Bertrand  de  Montaigu,  abbé 
de  Moissac,  et  Etienne  de  Mortel,  juge-mage  de  Toulouse,  d  examiner  les 
coutumes  de  cette  ville;  il  en  prit  connaissance,  les  approuva,  y  mit  son 
sceau ,  et  fit  ensuite  prêter  serment  à  tous  les  habitants  de  les  observer, 
dans  une  assemblée  générale  qui  fîit  tenue  en  i<i86^. 

On  voit  encore  davantage  le  législateur  chez  Eustache ,  dans  les  privi- 
lèges de  GrQnade-sur-Garonne ,  bastide  qui  venait  d'être  fondée  à  trois  lieues 
de  Toulouse  \  La  petite  ville  de  Valence-en-Albigeois  le  fiit  certainement 
par  lui ,  comme  en  témoignent  les  privilèges  qu'il  leur  donna  et  qui  furent 
confirmés  en  1 35 1^.  Le  nom  de  Beaumarchais  [Bellum  Marqutsium ^  seu  Mar- 
chesiam)  que  porte  une  autre  bastide  royale,  mentionnée ,  avec  celle  de  Mar- 
siac,  dans  un  arrêt  du  pariement  de  Paris  de  Tan  i3o9,  nous  autorise  à 
croire  qu'il  en  fut  également  le  père  ^. 

En  1285,  Philippe  le  Hardi  ayant  fi^nchi  les  Pyrénées  orientales  par  le 
col  de  la  Mançana ,  mit  le  siège  devant  Gironne  et  s'en  rendit  maître  par 
capitulation.  Il  y  fit  son  entrée  le  7  septembre ,  et  y  établit  pour  gouverneur 

^  Histoire   générale  de  Languedoc,  t.  IV,  ^  Ordonnattces  des  roys  de  France  de  la  troi- 

preuves,  col.  6.  iihnê  race,  t.  IV,  p.  i8-a4. 

*  Ibid.  not  1,  chap.  vm,  p.  5sd«  col.  a,  *  Ibid,  p.  105-107. 

5sS,  cd.  t.  *  Hist,  gén.  de  Langued.  lif.  XXIX,  cb.  xifi; 

-^  Ibid.  Hv.  XXVII ,  chap.  Lixiv ;  t.  IV,  p.  43.  t.  IV ,  p.  1 48 ,  et  preuves ,  col.  1 4 1 . 

5s. 


412 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Eustache  de  Beaumarchais,  sénëcfaal  de  Toulouse,  avec  douze  cents  che- 
valiers et  cinq  mille  fantassins  de  garnison  ^ 

L*année  suivante,  le  lundi  après  Toctave  de  la  Puri6cation  de  la  sainte 
Vierge,  cet  officier  établit  avec  Guillaume,  abbé  de  Belle-Perche,  une  charte 
de  pariage  de  ce  monastère  avec  le  roi  pour  les  villes  de  Monte-Ayno  et  de 
Gargainvilar  qui  appartenaient  à  cette  maison ,  et  pour  la  ville  d*Angerville, 
qui  était  du  domaine  royal  ^. 

En  1287,  le  bailli  d'Auvergne,  qui  rendait  compte  des  recettes  et  des 
dépenses,  tant  pour  le  bailliage  des  montagnes  que  pour  celui  d'Auvei^e, 
portait  en  recette ,  dans  le  compte  du  premier,  quatre-vingts  livres  dues  par 
Eustache  de  Beaumarchais ,  et  en  dépense  deux  cents  livres  pour  la  moitié 
de  la  rente  viagère  constituée  sur  les  revenus  du  bailliage  à  ce'chevalier  *. 

En  1390,  le  samedi  après  la  fête  de  sainte  Luce,  il  dressait  avec  Arnaud 
Raimond,  abbé  deSaintnJean  dCiSordas,  de  Tordre  de  Saint-Benoît,  diocèse 
de  Dax ,  et  firère  Arnaud  Garcia ,  moine  et  syndic  de  ce  monastère,  une  charte 
de  pariage  avec  le  roi ,  pour  la  ville  de  Sordas  et  ses  dépendances  ^. 

En  mars  1  ii  9 1 ,  on  le  voit  à  Paris  figurant  dans  un  acte  relatif  à  un 
échange  de  propriétés  avec  le  roi^  et  le  i*'  août  1291,  il  donne  quit- 


'  Ziirita,  Anales  de  la  corona  de  Aragon, 
lib.  TV,  cap.  lxu.  —  Hist  gén,  de  Lang,  t.  IV, 
p.  ^o. 

*  Trésor  des  Chartes,  cart  J.  397,  n**  18. 

'  Dans  le  compte  rendu  par  Jean  de  Trie 
{de  Trya)t  bailli  d*ÂuYergne,  au  terme  de  la 
Toussaint  1 287,  au  chapitre  relatif  au  bailliage 
des  montagnes ,  on  porte  en  recette  :  «  De  debito 
domnî  Eustachii  de  Bellomarchesio  lxxx  lib.a 
Et  en  dépense  :  c  Domino  Eustachio  de  Bello- 
marchesio, pro  medio  reditus  sui  dati  ad  vitam 
suam,  ce  lib.i  (Ms.  de  la  Bibl.  publ.  de  Cler- 
mont,  C.  a55,  n**  4.) 

*  Trésor  des  Chartes,  cart  J.  897,  n**  i5  et 
i5  his, 

^  Voici  cet  acte  intéressant  pour  Thistoire  de 
la  vie  privée  d*Eustache  :  c  A  touz  ceus  qui  ces 
lettres  verront,  Guillaume  deHanget,  garde  de 
la  prevosté  de  Paris,  salut.  Nous  fesons  à  savoir 
que  par  devant  nous  vint  noble  homme  mon- 
seingnenr  Eustache  de  Biaumarchès,  cheva- 
lier, seneschal  de  Toulouse;  requenut  en  droit 
par  devant  nous  que  il  avoit  eschangié  et  par 


non  d*eschange  baillié,  quitté,  otroié  et  de- 
lessié  dès  orendroit  k  touz  jourz  perpetadment 
et  heritablement  à  nostre  seingneur  le  roi, 
pour  la  quarte  partie  que  nostre  sire  ii  rois 
avoit  ou  chaste],  en  la  ville  et* en  la  baronpie 
de  Haute-Ribe  en  Tesveschié  de  Toulouse,  si 
coDune  il  est  contenu  es  lettres  dudit  nostre 
seingneur  le  roi,  fêtes  sus  celui  eschange,  si 
comme  il  disoit,  les  choses  qui  s'ensuivent: 
c*est  à  savoir  quatorze  livrées  treze  soudées  sis 
deniers  et  maille  de  tournois  de  rente  assis  en 
la  ville  de  Puisuiran  en  Tesveschié  de  Tou- 
louse, avesques  toute  juridicion  que  lidit  mon- 
seingneur  Huitace  achata  de  monseingneor 
HuQ  de  Voisins,  chevalier,  si  comme  il  disoit; 
derechief  sis  livrées  à  tournois  de  rente  assis 
es  escours  de  Viviers  en  Leutaroys  en  Teveschié 
de  Toulonse,  qui  furent  foiz  de  Navare;  dere- 
chief cent  dix-sept  livres  et  dis  souz  de  tournois 
de  rente,  lesquiez  lidit  monseingneur  Eustache 
prenoit  en  la  bourse  le  roi  chascun  an  de 
rente  sus  le  salin  de  Toulouse,  que  lidit  mon- 
seingneur Eustache  achata  de  monseingneur 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


413 


tance,  au  nom  de  son  maître,  à  Guyot  de  Appiano,  ëcuyer,  de  toutes  les 
sommes  que  lui  et  ses  gens  pouvaient  devoir  au  roi  pour  cause  de  vio- 
lences (pro  portationibns  amwrum)  ^ 

En  lagA,  il  était  décédé,  laissant,  pour  lui  succéder,  Marie,  sa  fille 
unique.  D  après  Dom  CoU  ^,  elle  aiypait  épousé  Pierre  de  la  Vie  de  Villemur, 
neveu  du  pape  Jean  XXII  ;  Chabrol  '  lui  donne  pour  mari  Jean  de  Gham- 
bbt,  qui  vendit  Calvinet  à  Pierre  de  la  Vie  de  Villemur,  en  1 333.  Les  do- 
cuments nous  manquent  pour  vérifier  quelle  est  celle  de  ces  deux  assertions 
qui  doit  être  préférée.  Il  parait  que  Marie  de  Beaumarchais  ne  fiit  mariée 
qu'après  la  mort  de  son  père  et  postérieurement  à  fannée  i^gli;  autrement  il 
nest  point  à  présumer  que  Ton  eût  oublié  le  nom  de  son  mari  dans  un  acte 
dont  loriginal ,  en  parchemin,  a  été  communiqué  par  M.  Desbouis,  biblio- 
thécaire de  la  ville  de  Clermont^,  à  M.  Delalo.  C'est  à  ce  savant  que  nous 


Bertran,  YÎconte  de  Lautré,»  comme  il  disoit; 
derechief  sexante-cinq  livrées  de  terre  à  tour- 
nois, arec  toate  jnridicion ,  que  lidit  monsein- 
gnenr  Eu^tache  avait  bailliet  et  assis  en  non 
du  roi  et  pour  le  roi  à  monseingneur  Giraut  de 
Cassebon,  chevalier,  du  prope  héritage  dudit 
monseingneur  Eustache ,  assis  à  Tonnac  et  en 
la  ville  d*Alerac,  es  appartenances  et  en  la 
ehastelerie  de  Tonnac  en  Teaveschié  d*Alubi 
en  Aulngais,  pour  l*eschange  que  lidit  mon* 
aeingneur  Giraut  avoit  fet  au  roi  de  la  terre  du 
Pni,  si  comme  il  disoit,  avesques  tout  le  droit 
que  cil  monseingneur  Eustache  avoit  et  povoit 
avoir  es  choses  desus  dites,  à  tenir  et  à  avoir  à 
tooi  joun  mes  dudit  nostre  seingneur  le  roi , 
de  ses  hoirs  et  de  ses  successeurs  et  de  cens 
qui  auront  cause  de  lui  ;  la  somme  desqueles 
choses  est  deus  cens  livres  soissante-trois  soui 
sis  deniers  et  maille  de  tournois,  si  comme 
lidit  monseingneur  Huitace  disoit  Et  promist 
par  devant  nous  et  par  son  loial  créant  li  de- 
vant dit  monseingneur  Eustache,  que  il  en- 
contre Feschange ,  le  bail ,  la  quittance  et  Totroi 
desus  dix,  n*ira  ne  aler  ne  fera,  et  que  jamès 
d'ores  en  avant  es  choses  desusdites  hailliéeft 
et  eschangiées,  par  aucun  droit,  quel  qu*ift 
soît,  commun  ou  especial,  riens  ne  réclamera 
oe  réclamer  ne  fera  par  lui  ne  par  autres  à  nul 
jour,  ainçoit  les  choses  desus  dites  baiUiées  et 


eschangiées  dudit  monseingneur  Huitace,  si 
comme  il  est  dit  desus,  à  nostre  seingneur  le 
roi  et  à  cens  qui  auront  cause  de  lui ,  garantira , 
délivrera  et  défendra  à  toux  jours  contre  toux, 
aus  us  et  aus  coustumes  du  pais.  Et  quant  à  ces 
choses  desus  dites  et  chascunne  d*icelles  tenir 
fermement  et  loialment  remplir,  ledit  mon- 
seingneur Eustache  a  ohligié  et  soumis ,  lui  et 
ses  hoirs,  toux  ses  hiens  et  de  ses  hoirs, 
muebies  et  non  moeUes,  presenx  et  à  venir,  à 
jousticier  à  nous  et  à  nos  successeurs.  En  tes- 
moing  de  ce,  nous  avons  mis  en  ces  lettres  le 
seal  de  la  prevosté  de  Paris,  avec  le  seol  dudit 
monseingneur  Eustache.  Ce  fu  fet  en  l*an  de 
grâce  mil  deus  cent  quatre-vinx  et  onze,  le 
mois  de  marx.  (Trésor  des  Chartes,  carton  J. 
398 ,  n*  36  bis.  Sceau  d*£ustache  de  Beaumar- 
chais ,  en  cire  verte.  ) 

'  Trésor  des  Chartes,  cart  J.  396 ,  n*  1 3. 

*  NohiUaire  ^Âtnergne,  man.  de  la  biblio- 
thèque publique  de  Clermont. 

*  Contâmes  locales  de  la  haute  et  basse  Au- 
vergne, etc.  tom.  IV,  pag.  6^7. 

*  Dans  cet  acte,  passé  à  Calvinet,  le  vendredi 
après  les  Cendres, Tan  1 394,  Austorg  de  Royey- 

'  ras, qui  le  reçoit,  prend  le  titre  de  pabUeus  no- 
tarias  totias  terre  nobiUs  Marie,  JUie  ac  keredis 
nobiliê  viri  dtmùd  Eustaekii  de  Bellommrekesb 
nùUtis  qaondam. 


414 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


en  devons  la  connaissance  «  aussi  bien  que  de  la  plupart  des  renseignements 
que  nous  venons  de  donner  sur  Eustache  de  Beaumardiais  en  Auvergne  ^. 
Dans  une  autre  charte  de  Tan  1 219 1  ',  nous  trouvons  encore  un  renseigne- 
ment relatif  aux  affaires  privées  d*Eustache  de  Beaumarchais.  Un  certain 
Gandolphe  de  AiceViSf  derc,  natif  de  {^aisance  et  habitant  de  Paris»  où,  à 
ce  qu'il  paraît,  il  exerçait  la  banque,  ayant  fait  son  testament,  y  dispose 
dune  partie  de  ses  biens  en  faveur  de  ceux  qu'il  avait  dépouillés  par  Tusure, 
et  dans  cet  acte  nous  voyons  figurer  notre  chevalier  pour  la  somme  de  trente 
livres  tournois  ^. 


V 


Page  88,  vers  i3ii,  i3ii,  couplet  xxxviu. 

Je  voulais  laisser  aux  érudits  de  l'Auvergne,  ce  pays  sur  le  compte  du* 
quel  nos  trouvères  expriment  des  opinions  si  diverses^,  le  soin  de  rechercher 
à  quelles  localités  peuvent  se  rapporter  val  Ribera ,  val  de  Foillola  et  les  autres 


^  Âa  mémoire  qae  noos  avons  reçu  de 
M.  Ddalo  sont  joints  les  édairdssements  sui- 
vants sur  les  localités  qui  y  sont  mentionnées. 
Le  fief  de  Tremoilies,  Tremollias,Tremouilles, 
était  situé  dans  la  commune  de  Ladinhac,  près 
de  Montsalvy.  Il  avait  donné  son  nom  à  une 
famille  d'ancienne  chevalerie,  éteinte  vers  la 
fin  du  XT*  siècle.  En  1490,  Nicolas  de  Tre- 
mouiUes ,  fils  de  Pons,  fit  hoamMge  au  baron 
de  Calvinet  pour  le  fief  d*Auiol ,  paroisse  de 
Sénexergues.  —  Galtubt,  ancienne  baronnie 
démembrée  de  la  vicomte  de  Cariât.  Elle  passa 
de  la  maison  de  Beaumarchais  dans  celle  de  la 
Vie  de  Villemur,  «pii  la  posséda  jusqu'à  la  fin  du 
IT*  siècle.  Elle  appartint  ensuite  à  Jean  II ,  duc 
de  Bourbon,  et  demeura  dans  sa  maison  jus* 
qu'à  la  confiscation  des  biens  du  connétable. 
Elle  fut  alors  réunie  à  la  couronne,  d'où 
Loub  XIII  la  détacha,  en  i6&3,  pour  la  céder 
au  prince  de  Monaco.  Il  y  avait  un  château 
fort,  qui  (ut  rasé  en  i63&.  Aujourd'hui,  Cal- 
vinet est  une  commune  du  canton  de  MonU 
salvy^  arrondissement  d'Aurillac — Cbambbuil 
est  un  fief  situé  dans  la  commune  de  Lavays* 
sière,  canton  et  arrondisseoient  de  Murât.  On 
voit  encore  les  ruines  du  château ,  qui  était  peu 
considérable.  —  Falqhaorb,  fief  peu  impor^ 
tant,  situé  dsns  la  commune  de  Cheylade, 


mêmes  canton  et  arrondissement  que  Cham- 
beuil. — TooMSinaB,  fief  avec  château,  qui 
avait  donné  son  nom  à  l'une  des  plus  anciennes 
familles  de  la  haute  Auvergne.  Il  était  situé 
dans  la  commune  de  ce  nom,  canton  de  Sainte 
Ceroin,  arrondissement  d'Aurillac 

*  flndicione  quinta,  undedma  die  mens» 
octobris,  pontificatns  domini  Nicolay  pipe 
quarti,  anno  quarto,  t 

'  Trésor  des  Chartes,  cart.  J.  4o6,  pièce 
n*  i4,  lig.  30. — Nous  devons  connaissance  de 
cette  pièce  et  de  la  précédente  à  Tobligeance 
de  M.  Bootaric,  employé  auxArchives  de  l'Em- 
pire. 

*  Bavier  e  Saisoes  sunt  alet  à ooateiB, 
E  Peitevin  e  Norman  e  Frtnoeis; 
Ases  i  ad  Alemani  e  Tiedeû. 

lods  d^Alverne  i  tout  li  pins  corteii. 

La.  GJUuuoa  ot  BùUnd»  coapUt  o«i.xxxtii  ;  4Jit.  i»  iSS?! 
p.  140,  147. 

Dans  les  En/Mces  Vivun  (Ms.  de  la  Bibl.  imp. 
n*  6985,  folio  181  recto,  col.  3,  antépénul- 
tième vov)  l'iveme  est  appelée  terre  iauoage  :9a- 
fin,  dans  laChevaferie  Ft9teR(mèmems.f.  i85v*« 
#ol.  1 ,  V.  46) ,  figure  un  roi  musulman  nommé 
Cordoain  d*Âwergne;  mais  dans  ces  derniers 
passages  il  me  parait  y,  «voir  une  réminiscence 
del'Aveme  des  anciens.  Unautre  trouvère,  par 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE 


415 


endroits  mentionnés  par  Andier;  mais  une  nouvelle  et  préoÉMise  communi- 
cation de  M.  Delalo  me  met  en  état  de  m*acquitter  de  cette  partie  de  ma  tâche. 

Le  Val  Rihera  du  vers  1 3 1 1  ne  lui  semble  pas  un  nom  de  lieu,  mais  un 
nom  conmmn  ayant  la  signification  de  vallée:  «  Au  xni*  siècle,  dit-il ,  le  mot 
rihera  avait  très-probablement  le  sens  qu*il  a  dans  notre  patois.  Il  ne  signifie 
pas  rnière,  qui  se  dit  chez^ous  aîga  ou  a^gaa  [tàiga  de  Mar^,  l'aîga  d'Aoaza, 
la  rivière  de  Mar,  la  rivière  d*Auze),  mais  bien  valiée.  On  dit  la  ribeira  iAn- 
glars  pour  la  vallée  JtAnglars;  on  dit  encore  que  les  semailles  se  font  plus 
tard,  que  les  moissons  se  font  plus  tôt,  dût  las  rebeiros^  dans  les  vallées.  » 
Je  me  sens  d autant  plus  porté  à  partager,  sur  ce  point,  lopinion  de  mon 
savant  correspondant,  qu'en  espagnol  le  mot  ribera  existe  avec  la  même 
acception.  Il  y  a  donc  quelque  diose  à  corriger  dans  notre  traduction 
d*Anelier,  et  une  addition  à  faire  à  Tartide  Ribeira,  etc.  du  LeaAifae  roman, 
t.  V,  p.  91,  col.  a. 

Dans  le  val  de  FoiUola  du  vers  1 3 1 1 ,  M.  Delalo  reconnaît  FoUiole ,  sei- 
gneurie située  dans  la  commune  de  Vezac,  canton  sud  d'Aurillac.  H  y  existe 
encore  un  village  de  ce  nom ,  qui  domine  la  vallée  de  la  Gère. 

Le  mot  Jordan  du  vers  1 3 1 3  laisse  quelque  chose  à  désirer  dans  notre 
texte;  en  effet ,  il  devrait  être  terminé  par  une  apostrophe ,  vu  que  le  rimeur  a 
écrit  Jordan  par  élision  pour  Jordana.  La  Jordanne  est  une  petite  rivière  qui 
prend  sa  source  au  Puy-Mary,  et  se  réunit  à  la  Gère,  au-dessous  d'Arpajon. 
La  vallée  qu'elle  arrose  est,  en  entier,  située  dans  le  canton  nord  d'Aurillac. 

Parmi  les  personnages  d'une  ancienne  chanson  de  geste  figure 

Danz  Boz  de  Carpion,  qui  tint  Jordane. 

Le  Roman  d»  Gérard  de  RossiUon,  p.  3oo. 


Unt  de  la  tour  d*na  château  d'outre-mer,  ajoute  : 

Gde  fist  Gerberas  qui  d*enfer  ett  portier; 
La  port  d*eii^  en  ot ,  itd  est  son  loîer. 
I4  CSUmm  é^Àmtiêektt  cb.  ti,  e.  zxxri  ;  t.  U,  p.  119, 

'  Ce  mot  iui-mème  me  parait  avoir  signifié 
trts-anciennement  eau  comme  le  latin  mare  et  le 
français  mare.  On  est  confirmé  dans  cette  idée 
en  voyant  la  partie  du  département  de  la  Gi- 
ronde comprise  entre  la  Garonne  et  la  Dor- 
dogne,  désignée  sous  le  nom  d^Entre-deux-Mert, 
et  la  syllabe  mar  figurer  dans  des  noms  de  ri- 
vières, comme  ceux  de  I4  Marne  et  de  la  Ma- 
ronne, qui  semblent  se  confondre  Tun  avec 


1  autre.— En  dépit  de  ce  que  dit  M^  Delalo,  il 
parait  que  la  rivière  de  Mar,  et  non  de  Merle , 
comme  Tappelie  à  tort  M.  Bouillet  d'après  Dé- 
ribier,  p.  i85,  est  aussi  appelée  dans  le  pays 
rieu  cavada:  ou  plutôt  ribeira  cabada,  nom  qui 
s'appliquerait  mieux  k  la  vallée  où  elle  coule. 
(Voyex  la  Description  historique  et  scientifique  de 
la  Haute- Auvergne  de  M.  Bouillet,  p.  29 1 ,  not.  1 .) 
Je  m'arrête  avec  d'autant  plus  de  plaisir  à  cet 
ouvrage  que  M.  Delalo  ne  le  cite  point,  sûrement 
à  cause  de  l'éloge  que  l'auteur  y  fiiit  de  son  sa- 
voir et  de  son  inépuisable  obligeance.  (Voyez 
p.  91  et  336,  not.  9.) 


«  » 


416         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Jusqu'à  préflint  je  n'ai  pu  me  procurer  aucune  lumière  sur  la  Riba  de 
Volberta,  mentionnée  vers  i3i4.  Pour  ce  qui  est  de  la  Riba  de  Portas  du 
vers  suivant,  il  est  certain  qu'il  y  avait  une  seigneurie  de  ce  nom  située 
auprès  du  bourg  de  Fontanges ,  dans  la  vallée  arrosée  par  TAspre.  Encore 
aujourd'hui  il  existe,  à  l'extrémité  de  ce  bourg,  une  maison  dite  de  Portas. 

Au  lieu  de  Malrin,  vers  i3i6,  il  est  plus  qfte  probable  qu'il  faut  lire 
Malria.  La  petite  vallée  de  Malrieu  (en  patois  Mabrba)  est  située  dans  la 
commune  de  Saint-Paul ,  canton  de  Salers. 

La  vallée  de  la  Maronne,  dont  il  est  question  vers  iSiy,  s'étend  sur 
cette  commune  et  sur  celles  de  Fontanges,  de  Saint-Martin*Valmeroux, 
dans  le  même  canton;  et,  dans  celui  de  Pleaux,  sur  celles  de  Sainte-Eula- 
lie,  de  Loupiac,  de  Saint-Giristophe  et  de  Saint-Martin-Cantaleix.  Il  y  avait 
au  moyen  âge  plusieurs  passages  très-importants  sur  la  Maronne ,  celui  de 
Saint-Martin-Valmeroux ,  celui  du  Rouffet  et  celui  de  l'Estouroc. 

Vers  i3i8,  Riba  de  Falgos,  autrefois  Felgos,  aujourd'hui  Falgoux,  com- 
mune du  canton  de  Salers ,  dans  la  vallée  arrosée  par  la  rivière  de  Mar. 

Page  90,  vers  i35i-i357,  couplet  xxxix. 

% 

Valrratz,  vallée  de  la  Rue.  Le  Valruts  était  un  petit  district  de  la  com- 
mune de  Cheylade ,  qui  avait  donné  son  nom  à  la  famille  des  comtours  de 
Valrutz,  connue  dès  le  commencement  du  xiii*  siècle;  il  s'étendait  dans  la 
partie  haute  de  la  vallée  de  Cheylade ,  arrosée  par  la  Rue ,  qui  prend  sa 
source  sur  le  flanc  nord  du  Puy-Mary. 

Falces  Maynna  doit  être  traduit  par  Falcimagne,  On  appelait  ainsi  un  fief 
qui  s'étendait  dans  la  vallée  arrosée  par  le  ruisseau  de  Chamalières.  Cette 
vallée ,  parallèle  à  celle  de  la  Rue ,  se  confondait  avec  elle  au-dessous  du 
château  de  Scourolle.  Comme  le  Valruts,  elle  faisait  partie  de  la  paroisse 
de  Cheylade ,  canton  et  arrondissement  de  Murât.  Nous  avons  vu  plus  haut 
que  le  fief  de  Falcimagne  appartenait  à  Eustache  de  Beaumarchais. 

Le  lac  de  Marin,  nommé  vers  i353 ,  était  le  lac  de  Mary,  situé  à  l'ori- 
gine de  la  vallée  de  Dienne ,  au  pied  et  à  l'est  du  Puy-Mary  ;  il  a  été  comblé 
par  les  atterrissements  formés  par  les  eaux  des  montagnes  voisines  ^  Sur  ce 

'  M.  Déribier  indique  on  petit  lac  comme  vrir  qui  eu  ait  même  la  forme.  (  Voyez  Die- 
existant  à  la  cime  du  Puy-Mary;  plus  exact,  ùonnaire  ttaùstiqaB  da  dipartemeni  du  Cantal, 
M.  Bouiliet  déclare  quil  n'a  rien  pu  décou-         ^»  2b  ï\  ci  Description  historîqae,ttc,  ^,  117.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  417 

point ,  il  existait  un  col ,  ou  passage ,  très-fréquenté  au  moyen  lige ,  qui  met- 
tait en  commmiication  la  partie  occidentale  de  la  haute  Auvergne,  Mauriac, 
Keaux,  Salers,  avec  la  partie  orientale»  Dienne,  Murât,  Saint-Flour.  Ce 
passage,  connu  sous  lé  nom  de  Pas  de  P^rol,  est  encore  pratiqué  aujour- 
d*hui,  mais  pendant  cinq  mois  de  i  année  seulement.  Le  pâturage  le  plus 
élevé  de  la  vallée  de  Dienne  porte  encore  le  nom  de  montagne  da  lac  de 
Mary,  Il  est  peut-être  bon  d*expliquer  ici  que ,  dans  la  haute  Auvei^ne ,  on 
entend  par  montagne  un  pâturage  élevé ,  où  les  vaches  stationnent  pendant 
Tété  seulement. 

Le  vers  1 354 .  qu'il  faut  écrire  : 

£*n  iota  la  ribera  de  Montbru,  de  la  Mar, 

sapplique  à  la  vallée  arrosée  par  la  rivière  de  Mar,  qui  s'étend  dans  les 
communes  du  Falgoux,  du  Vaulmier,  de  Saint-Vincent,  d'Anglards  et  de 
Meallet.  Dans  cette  dernière  conunune  et  dans  ia  vallée,  on  voit  l'ancien 
château  de  Montbni  ou  Montbrun. 

Les  trois  derniers  mots  du  vers,  rapprochés  de  ribera,  doivent  signifier 
vallée  de  Mar,  Telle  est  la  véritable  orthographe  du  nom  de  cette  rivière , 
écrit  Mars  par  quelques  personnes  étrangères  à  ta  connaissance  des  anciens 
titres  où  elle  se  trouve  mentionnée. 

n  est  assez  difficile  de  déterminer  le  lieu  ou  la  contrée  auxquels  s'apphque 
le  nom  de  Riba  de  Cantbon,  *qu'on  lit  au  vers  i356.  Dans  la  haute  Au- 
vergne, les  localités  nommées  Cantbon,  Cambon,  Chambon,  sont  assez  nom- 
breuses. Le  sens  indique  que  celle  dont  il  s'agit  ici  était  située  sur  un 
chemin  firéquenté,  puisqu'on  y  attaquait,  on  y  détroussait  les  marchands; 
d'un  autre  côté,  le  Cantal  est  nommé  après  Cantbon,  et  l'énumération 
faite,  dans  les  vers  i3io  et  suivants,  témoigne  du  soin  qu'a  eu  l'auteur,  en 
indiquant  diverses  localités  de  l'Auvergne,  de  suivre  exactement  l'ordre 
géographique  :  ce  qui  (soit  dit  en  passant)  nous  donne  à  penser  qu'Anelier 
avait  appris  ces  détails  de  la  bouche  mêaH  VEustache  de  Beaumarchais. 

Ces  considérations  me  porteraient  à  placer  le  lieu  qu'Anelier  a  voulu 
indiquer,  dans  le  village  du  Chambon  (commune  de  Laveyssière,  canton 
de  Murât),  ancienne  seigneurie  située  non  loin  du  Cantal,  dans  la  partie 
supérieure  de  la  vallée  de  l'Aliagnon,  près  du  col  appelé /oa<  de  Gères,  où 
se  trouve  le  passage  du  Lioran,  très-fréquenté  au  moyen  âge.  C'est  par  ce 
col  que  la  partie  méridionale  de  la  haute  Auvergne,  Aurillac,  ia  vicomte 

HIST.  DE  LA  60ERRB  DE  NAT.  53 


•    • 


418  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

de  Cariai,  communiquaient  en  tout  temps  avec  Murât  «  et  en  hiver  avec 
Saint  Fleur. 

Reste  le  pont  de  Cantal,  M.  Delalo  pense  que  pont  a  été  mis  ici  pour 
pion  ou  plomb,  ia  montagne  qui  a  donné  son  nom  au  département  étant  la 
seule  de  la  haute  Auvergne  qui  soit  distinguée  par  le  mot  de  pUm  (en  pa- 
tois phan),  synonyme  de  pa^y,  de  suc,  appliqué  aux  autres  montagnes.  On 
remarque  encore,  ajoute-t-il,  auprès  du  plomh  du€àntal,  les  vestiges  d'une 
ancienne  voie  très-fréquentée  au  moyen  âge,  par  laquelle  les  villes  de  Saint- 
Flour  et  d*Aurillac,  et  leurs  territoires,  communiquaient  ensemble.  N'en 
déplaise  au  savant  président  du  tribunal  de  Mauriac,  je  persiste  à  mainte- 
nir pon<  de  Cantal,  me  fondant  sur  une  curieuse  charte,  où  Ion  trouve  jDom 
de  Cantal  bien  distinctement  écrit.  Comme  ce  document  jette  un  jour  nou- 
veau sur  les  aiTaires  d'Eustache  de  Beaumarchais  en  Auvergne  et  sur  cer- 
taines localités  nonmiées  dans  cette  note,  nous  le  donnons  ici  en  entier: 

uHaenricus,  filius  comitis  Ruthenensis  et  doroinus  vicecomitalus  Kadalensis,  uni- 
versis  présentes  lîtteras  inspeciuris  saluiem  in  Domino.  Noverit  universitas  vestra  quod 
cum  contencio ,  seu  controversia ,  verteretur  inter  me ,  ex  una  parte ,  et  illustrem  virum 
dominum  Alphonsum,  filium  serenissimi  régis  Francie,  comitem  Pictavie  et  Tholose, 
ex  alla,  super  eo  quod,  cum  Eustachius  de  Bello  Marcbesio,  miles,  acoepisset  in  feu- 
dum  a  dicto  domino  comité  castrum  de  Calvineto  cum  omnibus  suis  pertinencib ,  man- 
damento  et  districtu,  et  Durantus  daCroselo  domum  vocalam  lo  Croset,  cum  omni  eo 
quod  dictus  Durantus  habebat  in  vaAe  vocata  Valces ,  scilicet  in  parochiis  de  Tyassaco  et 
de  Vico,  excepto  manso  vocato  Lariba,  et  Guido  de  Monte  Jovis  et  GuiUelmus  de  Vin- 
sosas,  domicelluA,  gêner  dicti  Guidonis,  quicquid  habent  et  habere  debcnt  apud  ca- 
pellam  et  in  repario  seu  manerk)  vocato  Altaval,  et  in  eorum  pertmenciis,  et  in  mon- 
tanis  de  Bana  et  de  Monte  Jovio,  usque  ad  pom  de  Cantal  et  ad  Teron  de  Rocalia,  et 
Higaldus  de  Conros  et  fratres  sui  fortalicium  deConros  cum  ejus  pertinenciis ,  districtu 
et  mandamento ,  et  Geraldus  de  Crosa  Petra ,  domicellus ,  quedam  bona  sua ,  et  Hugo 
de  Sancto  Christophoro ,  miles,  bordariam  vocatam  Sulesla,  et  mansum  vocalum  Vabre, 
et  quedam  alia  bona  sua ,  et  Guido  de  Lobnil  locum  vocatum  Lobail  et  quicquid  ha- 
bet  a  Broa  de  Rog  usque  ad  aquam  vocatam  Sêniû  excepto  eo  quod  liabet  in  castro  de 
Monte  Jovio  et  ejus  pertinenciis,  ^0  recognoscebat  se  tenere  a  me  dicto  Haenrico. 
et  Petrus  de  Tornamira  terram  quam  habet  et  tenet,  vel  alius  seu  alii  pro  eo,  in  valle 
de  Valces ,  in  parochiis  de  Vico  et  de  Tyassaco ,  et  ab  eo  recognoscerent  se  tenere  :  que 
omnia  ego  dictus  Haenricus  dicebam  a  me  debere  teneri  in  feudum  per  predictos; 
tandem  inter  me  et  dictum  dominum  comitem ,  présente  ettam  et  expressim  consen- 
tiente  nobili  viro  domino  Deodato  de  Canillaco,  procuratore  iilustris  régis  Aragonum, 
super  predictis  talis  compositio  intercessit:  videlicet  quod  predicti  omnes,  exceptis  pre- 
diclis  Eustachio  et  Duranto  de  Croseto ,  omnia  predicta  per  eos  a  dicto  domino  comité 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         419 

ofocata,  amodo  tam  ipsi  quam  successores  ipsomm.  teneant  a  me  in  feudum  et  meb 
sDccessoribus,  et  ienere  debeant,  et  michi  et  successoiibus  lueis  pro  predictis  homa- 
gium  £iciant  et  jurent  fidelitatem;  et  quod  ego  dictus  Haenricus  et  successores  mei 
teneamus  et  tenere  debeamus  a  dicto  domino  comité  et  successoribus  suis  in  rétro - 
feudum  firancum  hoc,  salvo  quod. pro  predictis  tam  ego  quam  successores  mei  tenea- 
mur  dicto  domino  comiti  et  successoribus  suis  homagiom  facere  et  jurare  fidelitatem , 
in  mutatione  domini,  ex  utraque  parte  vel  ex  idtera.  Et  incontinenti  ego  dictus  Haen- 
ricus pro  snpradictis  ^i  eidem  domino  comiti  hcmiagium  et  juravi  ûdeUtatem,  et 
dictus  dominus  pro  se  et  successoribus  suis  dictas  acceptiones  in  feudum  et  récognition 
nés  factas  de  predictis  per  predictos  Guidonem  de  Monte  Jovio,  GuiUelmum  de  Vin- 
sosas,  Hugonem  de  Sancto  Christophoro,  Geraldum  de  Crosa  Petra,  Peirum  de  Tor- 
namira,  Guidonem  de  Lobuil,  Rigtddum  de  G>nros  et  fratres  suos  ad  manuni  mei 
dicti  Haenrici  et  successorum  meorum  reduxit  et  transtuiit,  ita  tamen  quod  ego  dic- 
tus Haenricus  et  successores  mei  a  dicto  domino  comité  et  successoribus  suis  in  rétro- 
feudum  predicta  teneamus,  ut  superius  est  eipressum.  De  predictis  vero  Ëustachio  et 
Durante  de  Groseto  ita  inter  me  et  dictum  dominum  comitem,  conscntientibus  etiam 
expresse  predictis  Ëustachio  et  Duranto,  extitit  ordinatum,  videlicet  quod  ego  et  succes- 
sores mei  habeamus  in  perpetuum  predictam  domum  de  Groseto ,  cum  omni  eo  quod 
dictus  Durantus  et  Garinus,  frater  ejus,  habent  et  teoent  in  valle  vocata  Valces  et  in 
mandamento  de  Laroca  de  Cascomutz  et  ubîcumque ,  exceptis%iis  que  dictus  Duran- 
tus recognovit  et  avocat  se  tenere  in  feudum  a  nobili  viro  domino  Beraldo  de  Mercurio, 
-que  habet  a  parte  uxoris  sue  ;  et  avocata  supra  per  dictum  Durantum  a  dicto  domino 
comité,  ego  et  successores  mei  debemus  tenere  in  feudum  a  dicto  domino  comité,  ut 
supra  de  aiiis  est  expressum  ;  et  quod  ego  dictus  Haenricus  dem  escambium  dicto  Du- 
ranto pro  predictis  et  ad  valorem  predictorum  in  terra  vocata  Bainagues,  tam  in  eo 
quod  ibi  habeo  ratione  plene  proprietatis  in  Ibrtalicio  de  Senazargues  et  in  alia  terra  de 
Bainagues  seu  redditibus,  ad  cognitionem  et  voluntatem  Rigaldi  de  Bddar,  militis,  et 
Fredoli  de  FoiUaquerio ,  canonici  Mimatensis ,  retento  tamen  michi  et  successoribus 
meis  jure  feudi  quod  habeo  et  habere  debeo  in  eo  quod  Arcambaldus  Laroca,  miles, 
habet  in  dicto  ibrtalicio  de  Senazargues.  et  ejus  pertinenciis ,  scilicet  in  tercia  parle.  Et 
si  prefati  duo  non  possent  supra  predictis  ad  invicem  convenire,  nobilis  tir  dominus 
Beraldus  de  Mercurio  est,  de  consensu  parcium  inter  ipsos  tercius  desuper  adjunctus, 
ita  quod  cum  altero  predictorum  duorum  predictum  escambium  sèu  permutation4n 
valeat  adimplere.  Et  ex  causa  predicte  permutationis ,  data  dicto  Duranto  a  me 
dicto  Haenrico  tenebit  dictus  Durantus  in  feudum  a  dicto  domino  comité  Pictavensi  et 
Tholosano.  Si  tamen  contingent ,  quoquo  casu  seu  modo ,  dictum  Durantum  velle  re- 
manere  seu  esse  pro  rébus  suis  supradictis  in  feudo  et  homagio  mei  dicU  Haennci , 
dictus  dominus  comes  vuU  et  concedit  quod  hoc  facere  possit,  ita  tamen  quod  in  suo 
retrofeudo  remaneat,  ut  supra  de  aliis  est^conventum.  Et  factis  supradictis  escambiis  et 
permutatioQtbus,  dictus  Durantus  de  Groseto  débet  teneri  et  tenebitur  michi  dicto 
Haenrico  et  meis  suocessonbus  de  evictiono,  et  ego  simililer  sibi  et  successoribus  suis. 
Et  pro  feudo  dicti  castn  de  Calvineto  et  ejus  pertinenciarum  et  mandamenti  quas  et 

53. 


420         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

quod  liabet  et  tenet  ibidem  dictus  Eustachias,  vel  alius  al)  eo,  occasione  dicti  castri, 
dictus  dominus  coiues  débet  dare  micbi  et  dabit  escambliim  et  successoribus  mois  in 
feudis  juxta  terram  meam ,  ad  cognitionem  et  voluntatem  magistri  Guillehni  Rufi ,  cle- 
rici  dicti  domini  comitis,  et  Fredoli  de  Foillaquerio  supradicti.  £t  si  ipsi  non  pos- 
sent  vel  noilent  convenire ,  actum  est  et  conventum  quod  nobilis  vir  dominus  Sicardus 
Alamanni ,  a  me  dicto  Haenrico  et  dicto  domino  comité  ad  boc  electus ,  seu  missus  ab 
eo ,  sit  (ercius  inter  ipsos  desuper  adjunclus ,  ita  quod  cum  altero  predictoram  suo- 
rum,per  se  vel  per  alium,  prediclum  escambium  seu  permutationem  valeat  consum- 
mare;  et  quod  ego  dictus  Haenricus  et  successores  mei  data  micbi  in  escambium  a 
dicto  domino  comité,  cum  data  fuerint,  ab  eo  in  retrofeudum  tenebimus  et  tenere  de- 
bebin\us,  ut  supra  de  aliis  est  condiclum.  In  recompensatione  verumtamen  predicto- 
rum  ego  dictus  Haenricus  accepi  in  feudum  francum  a  dicto  domino  comité  hoc ,  saivo 
quod  ego  et  successores  mei  teneamur  dicto  domino  comiti  et  successoribus  suis  jurare 
fidditatem  et  homagium  facere,  quod  ego  feci  in  continenti,  ut  supra  pro  aliis  fed.  Et 
recognovi  me  tenere  in  feudum,  eo  modo  quo  supra,  a  dicto  domino  comité  qiiicquid 
habeo  in  fortalicio  de  Senazargues ,  tam  de  dominio  quam  de  feudo ,  etiamsi  permutalio 
supradicla  per  me  dictum  Haenricum  et  dictum  Durantum  non  fieret  ut  superius  est 
conventum ,  et  quicquid  habeo  et  teneo  in  castro  et  villa  de  Muret  et  pertinenciis  eo* 
rumdem ,  cum  medielate  mandamenti  quod  régi  consuevit  per  bajulum  dicti  loci ,  et  terra 
Guillehni  de  Lavaisseriffin  retrofeudum.  Fuit  tamen  expresse  actum  et  conventum  inter 
me  et  dictum  dominum  comitem  quod  supradicta  ego  dictus  Haenricus  et  successores 
mei  a  dicto  domino  comité  et  successoribus  suis  ad  unum  tenebimus  homagium ,  quod 
tantum  tenebimur  facere  in  mutatione  domini ,  et  utraque  parte  vel  ex  altéra ,  ut  su- 
perius continetur.  Et  prefala  escambia,  seu  permutationes,  debent  fieri  hinc  ad  festum 
beati  Johannis  Babtiste  proximo  venturum.  Et  si  tune  facta  seu  facte  non  essent,  dictus 
dominus  comes  débet  et  tenelur  compeUere  et  cogère  quod  fiant  citra  festum  Om- 
nium  Sanctorum  tune  proximo  venturum.  Et  si  infra  dictum  tempus  dictum  escambium, 
seu  permulatio,  facte  non  essent,  fuit  in  ipsa  compositione  actum  et  conventum  quod 
si  illustrissimus  dominus  noster  rex  Francie  compulsionem  et  coactionem  habeat  super 
hiis ,  ita  quod  predicta  escambia ,  seu  permutaciones ,  per  compulsionem  et  coactionem 
ipsius,  prout  ipse  voluerit,  veniant  ad  effectum.  Actum  eliam  extitit  et  conventum  in 
ipsa  compositione  quod  si  contingat  superius  nominatos ,  exceptis  supradiclis  Eustachio 
ePDuranto  et  Garino ,  non  venire  ad  homagium  mei  dicti  Haenrici  super  avocatis  supra 
per  eos  a  dicto  domino  comité,  necnon  aliis  qui  in  présent!  habent  seu  possident  si  qua 
sint,  dictus  dominus  comes  denuo  non  débet  eos  recipere,  nec  aliquem  ipsorum  ad  ho- 
magium ,  seu  recognitionem  aliquam  faciendam  ab  eisdem  pro  predictis  dicto  domino 
comiti ,  seu  ab  aliquo  eorumdem.  De  censu  vero  quem  Arnaldus  de  Tomamira  dicitur 
habere  in  dicta  domo  del  Croset,  quacumque  ex  causa  eam  habeat,  si  quam  habeat,  ita 
actum  fuit  quod  census  predictus  ematur  ex  parte  mei  dicti  Haenrici  ad  plus  precio 
.X.  librarum  Vianencium.  Si  ultra  vero  constiterit,  dictus  dominus  comes  quod  ultra  erit 
persolvere  tenetur.  Et  dictam  domum  de  Croseto  tenebo  ego  dictus  Haenricus  a  dicto 
domino  comité,  una  cum  rébus  aUis  dicti  Duranli  supradictîs.  De  aliis  vero  feudis 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE   DE  NAVARRE. 


421 


oensaaKbus,  vd  non  censualibus,  permulandis  micfai  dicto  Haenrico  a  dicto  Duranto, 
ita  extitit  ordinatum  quod  quicumque  in  dictb  rébus  feudum  habeaiTlf«quod  a  dicto 
domino  comiti  teneant.  Dictus  dominus  cornes  in  me'  diclum  Haenricum  el  successores 
meos  dictum  feudum  transfert  et  michi  donat ,  i(a  taraen  quod  ab  ipso  in  retrofeudum 
teneam ,  ut  supra  de  aliis  est  expressum.  Si  vero  aliqui  alii  habeant  aliquid  in  predictb 
rébus  didi  Duranti  quod  a  dicto  domino  comité  non  teneant,  non  avocent  se  tenere; 
dictus  dominus  comes  proroittit  quod  non  recipiet  araodo  avocationem  eorum ,  si  aliquo 
tempore  vellent  avocare  ab  eo.  Si  vero  ego  dictus  Haenricus  feudum  adquirerem  in 
predictis,  a  dicto  domino  comité  tenebo.  Item  dictus  dominus  comes  solvit  et  quittât 
quicquid  posset  petere  a  me  dicto  Haenrico  et  meis  usque  ad  diem  hodiemam ,  ratione 
incursionis,  mulcte,  pêne,  contumacie,  inhobediencie ,  armorum  portatîonis,  dampni 
dati ,  injuria  vd  sine.  Et  ego  Rictus  Haenricus  feci  et  facio  illud  idem  super  eo  quod  a 
dicto  domino  comité  et  suis  petere  poteram  pr^ictis  de  causis  et  a  superius  nominatis. 
Mei  autem  intdliguntur  bomines  mei,  servientes,  tailivi,  fau tores,  consiliatores,  com- 
plices et  adjutores  ipsorum.  In  cujus  rei  testimonium  présentes  iitteras  feci  sigilli  mei 
munimine  roborari ,  salvo  in  aliis  jure  mco  et  salvo  jure  quolibet  alieno.  Datum  Pari- 
sius,  anno  Domini  miUesimo  ducentesimo  sexagesimo  octavo,  mense  decembris.  (Trésor 
des  Chartes,  carton  J.  3i3,  pièce  n*  gS.  Avec  sceau  qui  représente  un  lion  rampant,  el 
autour  duquel  on  lit  :  [Haen]  rici.  sA>il.  gomitis  Rut.) 

Page  9a  ,  vers   i36i,  couplet  xxxix. 

Le  trésor,  Tor  de  César,  comme  ceux  de  l'empereur  Octavien\  For  de 
Constantin  ^  et  le  trésor  d'Arthur  ^,  de  Salomon  *,  étaient  célèbres  au  moyen 
âge;  nos  ancêtres  aimaient  à  les  citer  quand  ils  voulaient  parler  d'une  grande 
richesse.  Dans  l'un  de  nos  anciens  romans,  un  personnage  s'écrie  : 

Ne  lairoie  à  ferir,  puis  que  jou  sui  si  près , 
Qui  me  donroit  tout  Tor  qui  fu  au  roi  Sessers. 

Li  Romans  d' AUxandre ,  pag.  hoà  ^  v.  36. 


*  Voyex,  sur  ces  trésors.  Théâtre  français  au 
moyen  â^e,  p.  ao3*,  et  Recherches  sur  le  cdtn- 
merce,  la  fabrication  et  l'usage  des  étoffes  de 
soie,  etc.  t.  II,  p.  io5,  en  note.  Aux  anciens 
écrivains  qui  y  sont  cités,  joignex  le  rimeur  de 
Godefroi  de  BooUlon  [Le  Chevalier  au  Cygne, 
t.  Il,  p.  53  3,  V.  i83o7)  et  maître  François 
Villon.  (Œuvres,  édit.  de  J.  H.  R.  Pronipaault, 
p.  337.) — Peut-être  cette  tradition  sur  la  ri- 
chesse d* Auguste  dérive -t- elle  d*une  circons- 
tance de  sa  vie ,  ainsi  rapportée  par  Suétone  : 


f  Usuni  pecunias  publics  iis  qui  cavere  in  du- 
plum  possent,  ad  certum  tempus  induisit.» 
(Sueton.  in  Octaviaoo  Augusto,  cap.  xli.  Cf. 
Jul.  Gapitolin.  et  Lamprid.  de  Anton.  Pio  et 
Alexandr.  Sevcr.  )• 

^  Li  Romans  de  Bauduin  de  Sfbourc,  ch.  xxii , 
V.  177;  t.  Il,  p.  278. 

^  Ibid.  ch.  XVII,  V.  219  et  63i;t.  11,  p.  i3i, 
1^3,  agi,  etc. 

*  Ibid,  ch.  XXII,  V.  101 5,  t.  U,  p.  3o4. 


422 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Un  autre  trouvère  vante  la  force  de  César,  quand  il  déclare  celle  de  son  héros 

La  grinour  ki  aine  fust  en  home 
Puis  Juliu5  César  de  Roume. 

Li  Romcuis  des  aventures  Fregas ,  p.  i58,  v.  21. 

Dans  une  chanson  de  geste  plus  ancienne.  César  est  présenté  comme 

contemporain  d'Alexandre  : 

El  faudestuef  sist  Auberons  li  ber. 
Li  pecoul  furent  de  fin  or  esmeré, 
Li  arc  d'Amors  i  furent  compasé. 
Fées  le  fisent  en  une  ille  de  mer. 
Roi  Alixandre  le  Gsent  présenter,       * 
Qui  les  tomois  fist  fiiire  et  estorer; 
Le  roi  César  le  4bt  après  donner  ; 
Cil  le  laissa  son  fil  par  amisté. 
Li  fausdestuef  fu  de  tel  disnité  : 
S'il  ciet  en  fu ,  il  ne  puet  embraser. 
Chil  qui  sus  ert,  puet  estre  aséurés; 
Car  ne  puet  estre  por  riens  ed?enimés , 
Por  nul  venin  ne  puet  estre  grevés*,  etc. 
Huonde  BourdeU,  Ms.  de  la  Bibliothèque  publique  de  Tours,  d**  2&1  ancien,  TGa  r*,  v.  a6. 

Ce  fils  du  roi  César  était  Auberon,  quil  avait  eu  de  Morgue  la  fée,  sa 
légitime  épouse^.  Au  dire  dun  autre  trouvère,  qui  rapporte  aussi  cette 
alliance  et  ses  suites,  Jules  César  était  seigneiur*  de  nombre  de  pays  divers  : 

Signour,  cis  Auberon  dont  vous  fais  ramantaige, 
Fuit  fik  Jullii  César,  qui  tant  fuit  prous  et  saige  ; 
Car  en  Morgue  la  fée  Tanjanrait  san  servaige. 
Juiliij  fuit  moult  riche  et  tint  grant  herritaige , 
Et  conquit  mainte  terre  par  son  grant  vassellaige  ; 


'  On  ti*ouve  dans  un  autre  roman  une  des- 
cription de  fiiuteuil  qu  il  m*a  semblé  intéres- 
sant de  rapprocher  de  celle-ci  : 
Li  rois  Ârtus  s'est  désarmes , 
Puis  s'est  assis  et  acoutex 
Dessus  .i.  (àudestuel  d  or  fia 
Que  firent  mestre  sarrazin 

En  une  ille  d'outre  la  mer 

Plus  valoit  de  .y\  besanz , 
Ëncor  iert  larges  et  pesaiiz 
Et  ouvrez  à  euvre  fondice ,  etc. 

Le  AoumoAf  dt  CUna  et  de  Lan$ .  M«.  de  Ij  Bibl. 
imp.  n"  7534*,  fol.  '67  recto,  col.  1,  v.  ac. 


-    Jules  César  me  nori  bien  souë. 
Morge  li  fée  qui  tant  et  de  biauté , 
Che  fu  ma  mère,  si  me  puist  Dix  salver. 
De  ces  .ij.  fui  conçus  et  engerrés; 
PTorent  plus  d'oirs  en  trestout  lor  aé. 

Htton  de  BoardeU.  M%.  de  Tour»,  fol.  60  recto, 
dernier  «en.  Cf.  fol  179  verso,  v.  i4. 

Un  autre  trouvëre  donne  h  César  un  frère 
nommé  AngobUr.  Il  est  vrai  que  des  raanus. 
crits,  au  lieu  de  Cesairts,  présentent  Orcanes,. 
Orgaires  et  Orsaires,  (Voyez  la  Chanson  d'An- 
tioclie,  ch.  v,  coupl.  x\iv;  t.  II,  p.  45.) 


HISTOIAE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE,  423 

Sire  foit  d*Eniieiûe  et  de  Hongrie  la  lâîge. 

Et  de  toute  Osteriche  ressutni  les  kommaige. 

Et  de  CoDstantmoble  fuit  sire  son  eaige , 

Et  de  maint  bd  paiis  où  il  avoit  halsaige. 

Morgue  fuit  son  espouse  de  loiali  mariaige , 

Que  fuit  danuoe  dex  fée  en  Avallont  la  laige  : 

Cdle  fuit  mère  Abront^  que  n*ot  pas  grant  corsaige,  etc. 

livre  de  HudiM  dt  Bomrimtx  tî  dm  n>y  Àhroti,  Ms.  de  la  Bibl.  imp.  fonds 
de  Sorboiuie,  n*  45o,  foi.  ciiij*\  et  .iîij.  r«cto»  col.  i ,  v.  -16. 

Le  souvenir  du  conquérant  des  Gaules  s'était  peut-être  encore  mieux  con- 
servé dans  le  Midi;  il  s*y  perpétuait  par  une  foide  d anecdotes,  dont  il  nous 
serait  bien  difficile  de  déterminer  la  source.  Par  exemple,  im  troubadour 
nous  apprend  que  Jules  César  avait  conqtris  le  monde  entier,  bien  qu*il  fut 
issu  de  bas,  comme  on  le  disait  : 

•  '  Juli  Cezar  conquis  la  senboria 

De  tôt  lo  mon  tan  cum  ten  ni  garanda , 
Non  ges  qu*el  fos  seuher  ni  reys  d*lrianda 
Ni  coms  d'Angieus  ni  ducx  de  Normandia , 
Ans  fon  hom  bas,  segon  qu*auzem  retraire; 
Mas  quar  fon  pros  e  francx  e  d^bon  aire, 
Puget  son  pretz  tan  quan  puiar  podia. 

Perdigon  :  Aiisi  cam  selk,  (Cttoix  des  poésies  originales  des  troubadours  , 
t.  III,  p.  347*  Cf.  la  Bible  Gaiotde  Provins,  y.  760.) 

Un  autre  troubadoiu*,  décrivant  une  fête  où  figuraient  plusieiurs  jongleurs, 

nous  en  montre  lin  occupé  à  raconter  des  traits  de  la  vie  de  Jules  César  : 

• 

L*us  comtet  de  Juli  César  - 
Com  passet  tôt  solet  la  mar, 
E  non  i  preguet  Nostre  Senor, 
Que  no  us  cuies  agues  paor. 

Flamenca^  p.  iS,  36. 

Qui  lirait  avec  attention  nos  anciennes  chansons  de  geste,  nos  vieux 
poèmes  chevaleresques  et  autres,  y  retrouverait  sans  doute  les  éléments  de 
la  légende  de  Jules  César,  telle  qu*elle  était  répandue  cheit  nous  pendant  le 
moyen  âge'.  Un  rimeur  de  cette  époque  mentionne 

un  bon  brant  de  color 

'  Il  existe  dans  le  manuscrit  de  la  Bibi.  imp.         Bomaiu  de  Julius  César;  mais  ce  n'est  qu*uue 
n*  7540,  un  poème  du  xiii*  siècle  intitulé  ,  Le         amplification  de  la  Pbarsale  de  Lucain. 


424 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Qui  fu  le  roi  Cesaire  Taumacor. 

Les  Enfances  Vivien,  Ms.  de  la  Bibl.  imp.  n**  6986,  foi.  179  v*,  col.  1,  v.  17. 

L  auteur  de  Haon  de  Boardele  avait  signalé  Jules  César  comme  un  roi 

<(  qui  les  cemins  fist  faire  et  compasser  ;  »  un  autre  trouvère  fait  parler  ainsi 

Tun  de  ses  personnages  : 

Rois ,  tu  n  ies  pas  plus  deboinaire 
Que  fu  rois  Juliiens  Ce«aire, 
Qui  les  chemins  a  tos  ferrés  ,  etc. 

Li  Ronuuis  des  sept  Sages,  édit.  du  D'  Keller,  p.  81,  n*  xci,  v.  so6i. 

Comme  Ion  voit,  on  attribuait  au  grand  homme  les  voies  ropnaines,  plus 
communément  appelées  chez  nous  chemins,  chaussées  de  Brunehault  ou  Bra- 
nean^,  du  nom  dune  fée^.  Le  passage  de  France  en  Espagne  par  le  col  de 
Roncevaux  portait  autrefois  celui  de  César,  plus  ou  moins  altéré  '.  Je  suis 
convaincu  qu'il  le  devait  à  l'habitude  où  Ton  était  de  faire  honneur  k  ce 
Romain  des  grandes  voies  de  communication ,  plutôt  qu'aux  dénominations 
de  Cyza  et  de  Ose,  qui  appaitiennent  à  un  point  de  la  descente  de  Ronce- 
vaux  en  France  et  à  un  petit  pays  de  la  basse  Navarre.  L'auteur  du  Mémoire 
à  consulter  et  consultation  suf  le  franc-alleu  du  royaume  de  Navarre,  après 
avoir  fait  observer  que  Roger  de  Hoveden  parle  du  port  de  Sizara  en  1177, 
demande  si  ce  ne  serait  pas  Sarrah ,  qui  est  dans  le  pays  de  Labourt  et  tout 
près  du  point  qui  sépare  le  Labourt  de  la  Navarre  *. 

Page  9a ,  vers  1890,  couplet  xxxix. 

Cet  abbé  de  Saint-Denis  était  Matthieu  de  Vendôme,  qui'fut  élu  en  1 268 
et  mourut  en  1 286  *. 


'  O  soi  iert  BrunehoU  la  fëe. 

L*  Roumanz  <U  CUrU  $t  de  Lari» .  Ms.  de  U  BiU. 
imp.  D*  7534*.  fol.  119  recto,  col.  1,  v.  a5. 

'  Voyez  Caroli  Bouilli  Samarobrini  Liber  de 
Differentia  vnlgarium  lingaarum,  etc.  Parisiis, 
ex  oûicina  Koberti  Stephani ,  m.  d.  xxxiii  ,  in-d^ 
p.  io5,  106.  •>—  Les  Eljrmologies  de  plasiears 
mots  français ....  du  R.  P.  Philippe  Labbe ,  etc. 
A  Paris f  chez  Guillaume  et  Simon  Benard, 
M.  DC.  m,  in- 12,  p.  i32. — Recaeil  de  divers 
écrits  pour  servir  d'éclaircissemetis  à  thistoire  de 
France,  etc.  par  Tabbé  Lebeuf.  A  Paris,  chez 
Jacques  Barois  fib,  m.  dcc.  xxxviii.  in-8^  t.  I , 
p.  125.  —  Histoire  des  grands  chemins  de  r em- 


pire romain,  par  Bergier,  liv.  I,  ch.  xxvii.  — 
Cours  d  antiquités  monumentales,  par  M.  de  Caa- 
roont,  t.  II,  p.  1 53,  etc. 

^  Voyez  la  Chanson  de  Roland,  Paris,  chez 
Silvestre,  1837,  in-8%  p.  23,  29  et  186,  col.  1, 
au  mot  Fixer.  Aux  ouvrages  cités  en  cet  endroit 
du  glossaire  et  index,  joignez  ceux  qui  sont 
mentionnés  par  Traggia,  dans  le  Diccionario 
geogràfico-histàrico  de  Espaha,  etc.  Madrid  « 
M  Dccc  II,  in-4",  p.  a54t  col.  2,  art.  Pirineos, 

*  Voyez  p.  2 1 2,  3 1 3. 

^  Histoire  de  l'abbaye  royale  de  Saint-Dei^s 
en  France,  par  D.  Fel'bien,  liv.  V,  chap.  vii-xi , 

p.  242-356. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         425 

Gomme  il  était  obligé  par  sa  charge  d*ailer  souvent  à  la  cour,  Hanche , 
reine  de  Navarre  et  comtesse  palatine  de  Champagne  et  de  Brie ,  se  trouvant 
un  jour  à  Vincennes,  lui  rendit  hommage  pour  la  châtellenie  de  Nogent- 
sur-Seine,  et  déclara  que,  si  elle  n était  pas  venue  exprès  è  labbaye,  c était 
sans  prétendre  porter  aucun  préjudice  aux  droits  du  monastère  ^  Avant 
cette  princesse,  Thibaud  VII,  passant  par  Melun,  en  m 70,  avait  reconnu 
tenir  en  fief  mouvant  de  cette  maison  la  même  châtellenie  '^. 

Page  gA/vers  iSgi,  coaplet  xxxix. 

Ce  seigneur  de  Beaujeu,  qui  reparait  souvent  dans  notre  poème,  était 
Imbert  ou  Humbert,  chevalier,  seigneur  de  Montpensier,  d* Aigueperse ,  de 
la  Roche-d'Agoux ,  d*Hermenc  et  de  Roanne,  connétable  de  France.  Il  ac* 
compagna  hoim  IX  en  son  premier  voyage  d*outre-mer,  et  se  distingua  â 
la  bataille  de  Mansourah,  en  1  aSo  '.  H  fut  honoré  de  la  dignité  de  conné- 
table 2çrès  la  mort  de  Gilles  U,  seigneur  de  Trasignies,  suivit  le  roi  dans 
sa  croisade  d*Afrique,  et  mourut  en  1 2i85.  Voyez  Histoire. .  .  de  la  maison 
royale  de  France,  t.  V,  p.  89;  et  Histoire  da  Beaiyolais  et  des  sires  de  Beau- 
jeu,  etc.  par  le  baron  Ferdinand  de  la  Roche  la  Carelle.  Imprimerie  de 
L.  Perrin,  à  Lyon,  mdcccliii,  in-8*,  t.  I,  p.  94-97,  en  note. 

Page  9^,  vers  i4aii  couplet  xl. 

Le  substantif  bresca ,  que  Ton  lit  ici  et  dont  le  sens  a  été  déterminé  d'une 
façon  satisfaisante  par  M.  Raynouard  ^,  a  sans  aucun  doute  donné  naissance 
à  un  mot  de  la  langue  du  commerce,  où  Ton  emploie  l'expression  de  suif 
en  branche  pour  désigner  celui  qui  est  tel  qu'il  vient  de  lanimal.  Nous 
trouvons,  en  effet,  brance  pour  bresche  (ital.  bresca)  dans  un  manuscrit  du 
Livre  du  trésor,  de  Brunetto  Latini  *.  Nous  devons ,  toutefois ,  faire  remar- 
quer que  l'expression  en  question  n'a  cours  que  dans  le  nord  de  la  France, 
et  que  dans  le  Midi  on  dit  da  suif  en  rame. 

A  ce  dernier  mot  se  rattache  incontestablement  le  substantif  rème,  autre- 


'  Hist.de  Tahh,  roy.  de  Saint-Denis,  etc. p,  ^bi;  ^  Lexique  roman,  t.  Il,  p.  s56t  col.  3. 

preuves,  i" partie,  p.  cxxvj.  '  < ....  Il  est  ausi  come  une  brance  de  miel 

*  Ihid,  p.  3^6,  p.  cxxvj.  conqueillie  de  diverses  flors.  »  (Ms.  delaBiblio- 

^  Histoire  de  saint  Lovas,  par  Jean  sire  de  thèque  impériale  n*  7066,  folio  10  verso,  cxA,  1. 

Joinvilfe,  édit.  du  Louvre,  p.  Sa,  53.  Cf.  p.  9 1 ,  Cf.  les  Manuscriufrançois  de  la  BiMîofA^oe  da 

37,  46,  5o,  73,  76,  92, 909.  Roi,  etc.  par  A.  Paulin  Paris,  t.  IV,  p.  356.) 

BIST.    DE   Là   OUERRB   DE   RAf.  Sh 


426 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


fois  usité  dans  le  sens  de  fromage^,  et  qui  s  est  conservé  dans  1  argot,  où 
darème  a  la  même  signification. 

Page  94 1  vers  i^^i,  couplet  xl. 

Le  sucre ,  déjà  répandu  sous  ce  nom  dans  le  midi  de  la  France  ^,  n  ap- 
paraît jamais  dans  ce  qui  nous  reste  des  ouvrages  des  anciens  trouvères  ;  du 
moins  ne  Tai-je  point  encore  rencontré  ime  sévit  fois  dans  ceux  qui  ont 
passé  sous  mes  yeux.  Mais ,  au  xiv*  siècle ,  l'usage  en  était  devenu  commun  « 
et  les  mentions  en  sont  fréquentes  *.  En  1 383 ,  Léon ,  qui  se  disait  roi  d'Ar- 
ménie, étant  venu  rendre  visite  â  Charles  II,  celui-ci,  entre  autres  présents, 
lui  donna  treize  livres  de  sucre ,  huit  livres  d'avelines ,  une  d'eau  de  rose , 
une  demi-livre  de  gingembre ,  une  once  de  macis ,  une  demi-ilvre  d'anis  et 
une  autre  demi-livre  d'épices.  V.  Dicc.  deantig.  ddreino  de  Nav.  t.  lU,  p.  1 3 1 . 

Un  trouvère  de  l'époque,  décrivant  le  paradis  du  roi  des  Haut-Assis, 
prince  de  la  Rouge-Montagne ,  dit  qu'il  s'y  trouve  un  fleuve  qui  se  partage 
en  trois,  et  il  ajoute  : 

En  Fun  coert  li  darés,  d^espices  bien  garnis; 
Et  en  Taatre  U  miés,  qui  les  a  resouffis; 
E  li  vins  de  pieument  i  queurt  par  droit  avis. 
Li  saille  et  ii  pressins ,  roses  et  flour  de  lis , 
Gingembre  et  canele  et  chuckre  et  asur  bis . 
Toutes  coses  flairans,  pour  estre  resjoîs, 
I  poroiton  trouveir;  de  che  soies  tous  fis*. 

Li  RomoKi  de  Bttadmn  de  Sehourc,  ch.  xi ,  v.  5oS  ;  1. 1 ,  p.  3 1 9. 

Du  temps  de  l'écrivain  que  nous  venons  de  citer,  le  sucre  qui  se  débi- 
tait dans  son  pays,  c'est-à-dire  en  Flandre,  venait  en  partie  d'Afrique, 


^  Voyex  le  Glossaire  de  du  Gange ,  au  mol 
Pemas  n*  2,  t  V,  p.  698,  coi.  3. 

'  Voyezie  Lexique rcman,i,  IV,  p.  28d,co1. 9. 

'  Voyez  le  Glossaire  de  du  Cange,  aux  mots 
Sucariam,  Succarum,  Sacrum,  Zucara,  Zueca- 
rum,  etc.  t.  VI,  p.  Aas,  col.  3;  p.  da4,  col.  3; 
p.  937,  c.  3  ;  et  p.  938,  col.  1  ;  la  table  des  mots 
techniques  des  comptes  de  Targenterie,  p.  do4, 
col.  3  ;  Y  Histoire  de  la  vie  privée  des  François, 
par  le  Grand  d'Aussy,  chap.  m,  1"  section 
(édit.  de  Roquefort ,  t  II ,  p.  19S) ,  etc. 

^  On  retrouve  la  même  tradition  dans  la 
relation  du  sire  de  Joinville,  qui  l'applique 


au  Nil  :  «Avant  que  le  flum  entre  en  Egypte, 
dit-il,  les  gens  qui  ont  acoustumé  à  ce  faire, 
getent  leur  roys  desliées  parmi  le  flum,  au  soir; 
et  quant  ce  vient  au  matin ,  si  treuveot  en  leur 
royi  cel  avoir  de  poix  que  Ten  apporte  en  ceste 
terre,  c*est  à  savoir  gingimbre,  rubarbe,  ligna- 
loecy  et  canele  ;  et  dit  Ton  que  ces  choses  vien- 
nent de  paradis  terrestre,  que  le  vent  abat  des 
arbres  qui  sont  en  paradis ,  aussi  oome  le  vent 
abat  en  la  forest  en  cest  paîs  le  bois  sec;  et  ce 
qui  chiet  du  bois  sec  au  flum,  nous  vendent  les 
marcheans  en  ce  paîz.  »  [Recaél  des  hutorietu 
des  Gaules,  etc.  t  XX,  p.  330,  A.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


427 


nommément  de  Maroc  et  de  Bougie  ^;  mais  il  n*y  a  point  à  douter  que  la 
Syrie,  Tlnde  et  TÉgypte,  citées  par  les  historiens  des  croisades  pour  cette 
sorte  de  denrée',  ne  nous  ^i  envoyassent  aussi.  Cette  dernière  contrée  en 
expédiait  même  en  Palestine ,  comme  on  le  voit  par  le  détail  des  marchan- 
dises dont  se  composait  le  chargement  d'une  caravane  ^ptienne  pillée  par 
Richard  Coetnr*de-Lion*. 

Le  sucre  était  un  des  grands  produits  de  Ftle  de  Chypre  sous  les  Losi* 
gnans^,  et  plus  d'une  fois  les  rois  firent  des  payements  avec  des  caisses 
de  suore^.  L'un  d'eux,  JanuSi  employait  les  prisonniers  arabes  qu'il  ra- 
menait de  ses  expéditions  sur  la  cdte  de  Syrie ,  à  cultiver  la  canne  à  sucre 
sur  les  terres  du  domaine  royal  ^.  La  plus  grande  partie  des  sucres  récoltés 
dans  rtle  se  fabriquait  et  se  livrait  au  commerce  sous  le  nom  de  poudres  de 
sacre  ou  de  poudres  de  Chypre  (pohere  de  Cyproy, 

D'Orient  la  culture  de  la  canne  à  sucre  et  l'art  de  fabriquer  son  produit 
furent  apportés  en  Sicile  par  les  Arabes,  on  ne  sait  à  quelle  époque^.  En 
1176,  nous  voyons  le  roi  Guillaume  II  donner  au  monastère  de  Monreale 


'  «Marrocs ,  autele  marchandise  (que  Fez], 
et  commin,  et  succre  bus... —  Bougie,  peleterie 
de  aingniaux,  cuir,  snc  et  alun  de  plume.  »  Ce 
iont  U  reyaume  et  le$  terres  desqnex  les  marchan- 
dises vienenî  à  Bruges,  etc.  dans  les  Fahliaus 
oB  contes»  par  le  Grand  d*Aussy,  t.  IV,  p.  9. 

*  Albert.  Aqnens.  Hisior.  Hierosol,  lib.  V, 
cap.  uxYii.  (GestaDeiperFrancf>s,p,  270,1.  di.) 

—  Fulch.  Gamot.  Gesta  peregrin.  Franc,  etc. 
{Ibid^  p.  doi ,  1.  3o.)  —  Jacob,  de  Vitriaco, 
Histor.  IkerosoL  cap.  uxxiv.  {Ihii,  p.  1 1 99 , 
1.  39.)  —  WiUermi  Tyr.  archiepiscopi  Histor, 
lib.  XIII,  cap.  III.  [Ibid.   p.   835,  l.  3i.  ) 

—  Marin.  Sanut.  Tôrsell.  Lîb,  secret.  fideL  cru- 
els, lib.  I,  pars  ly,  cap.  m  et  it  [ibid,  p.  98, 
1.  S7;p.  39, 1. 18  et  45], pars T, cap.  m  (p. 33, 
1. 55,  et  p.  33, 1.  39 ].  —  Abonlféda  nous  ap- 
prend q4k  le  tarritoire  de  Tripoli  était  rempli 
de  cannes  à  sucre ,  qu*il  j  en  avait  égdement 
à  Belinas,  à  Gamoulas  et  à  Ney,  sur  la  rive  oc- 
cidentale du  Nil.  Voyez  les  Mémoires  de  l'A- 
cadémie des  inscriptions  et  belles  -  lettres , 
t.  XXXVII,  p.  509;  Âhuljedae  Tabula  Syriae, 
éd.  Bembardo  Koebler  (Lipsiae,  Htteris  Scboe- 


nermarkii  m  dcc  lxti,  in-4*],  p.  103;  et  la 
Géograpbie  d'Aboulféda,  traduite  par  M.  Rei- 
naud,  t.  II ,  P  part.  p.  lào,  92i. 

'  Itinerarium  régis  Anglormm,  Bichardi,  etc. 
auctore  Gaufrido  Vinîsauf ,  lib.  VI ,  cap.  iv; 
apud  Tb.  Gale,  Historim  Anglicanm  Scriptorts 
quÎMiue,  vol.  II,  p.  407. 

^  Histoire  de  file  de  Chypre  soas  le  règne  des 
princes  de  la  maison  de  Lasignan,  par  M.  L/de 
Mas  Latrie,  t.  II.  Paris,  Imprimerie  impériale, 
MDCCCLii ,  in-8*,  p.  95 ,  not.  1 . 

^  Ibid,  p.  494,  not.  3,  et  p.  478. 

*  Ibid,  p.  '459,  en  note. 

^  Ibid,  t.  III,  MDCCCLV,  p.  88,  not.  3. 

*  Suivant  Raynal  {Histoire  philosophique  et 
politii^ue  des  établissements  et  du  commerce  des 
Européens  dans  les  deux  Indes,  édit.  de  1789, 
t.  VI ,  p.  1 57  ),  ce  ne  fut  pas  avant  le  milieu  du 
XII*  siècle  ;  selon  Gibbon  (  the  History  of  the  Dé- 
cline and  Fall  ofthe  Boman  Empire .  chap.  lui  ; 
éd.  Lond.  1891,  in-8',  vol.  VII,  p.  i3,not  a), 
rintroductton  de  la  canne  à  sucre  et  la  fabrica- 
tion de  son  produit  en  Sicile  par  les  Arabes  sui- 
virent de  près  leur  conquête  de  l'tle. 

54. 


428 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


un  moulin  pour  moudre  des  cannes  à  mîfP  ;  et  vers  la  même  époque  f  his- 
torien Hugues  Falcand  parle  des  champs  de  cannes  à  sucre  qui  «xistaîent 
dans  les  environs  de  Palerme ,  et  de  la  manipulation  à  laquelle  cette  plante 
donnait  lieu^.  Plus  tard ,  en  i  iiSg ,  nous  avons  une  lettre  de  fempereur  Fré- 
déric II  au  maître  justicier,  à  Palerme,  pour  lui  ordonner  de  rechercher  deux 
hommes  habiles  dans  la  fabrication  du  sucre  et  capables  de  faire  des  élèves, 
afin  que  cet  art  ne  se  perdît  point  dans  cette  ville  ^.  Ce  malheur  n  ar- 
riva point,  grâce  à  Dieu,  et  ion  peut  voir  dans  Touvrage  de  Domenico 
Scinà  comment  en  ilxliS  on  midtipiiait  aux  environs  de  Palerme  les  plan-' 
tations  de  cannes  et  les  fabriques  de  sucre  ^* 

S*il  faut  en  croire  de  Guignes  ^,  dont  Tassertion  a  été  répétée  par  David 
Macpherson^,  les  cannes  à  sucre  passèrent  de  Sicile  à  Grenade,  de  là  i 


'  • . . .  Et  juxia  portam  Rots  concedimus  ei 

libère molendinum  unum  moiendUs  ad 

cannas  mellis,  quod  sarracenice  dicitur  Ma- 
jora,»  etc.  (Sictiia  tacra,  auct.  don  Roccho 
Pirro.  Panormi ,  apud  heredes  Pétri  Coppube 
Moccxxxiii,  in-folio,  p.  454*  col.  i,in  fine.) 
'cQuod  si  in  partem  aliam  visum  deflexeris, 
occurret  tibi  mirandarum  seges  barundinum, 
quie  cannae  meiiis  ab  incolis  nuncupantur,  no- 
men  hoc  ab  interioris  succi  dulcedine  sorlien- 
tes.  Haruin  succus  diligenter  et  moderate  de- 
coctus  in  speciem  mellis  traducitur-,  si  vero 
perfectius  excoctus  fuerit,  in  saccari  substan- 
tiam  condensatur.  ■  (Hagonii  Falcandi  in  iaam 
.  de  regtio  SUUiœ  historiam  Prœfatio  ,  etc.  apud 
Gamsium,  Bibliotheca  historicartgni  Siciliœ,  etc. 
Panormi ,  MDCCXXiii ,  typis  Francisci  Cichë,  in- 
foiio ,  1. 1 ,  p.  4o8  ;  et  apud  Murât.  Rer,  ItaL 
Scr^t.  t.  vu,  col.  j58,C.; 

^  « . . .  Miitimus  iicteras  noslras  Riccardo 
Filangerio,  ut  inveniat  duos  homines  qui  bene 
sciant  facereiuccarum,  et  iilos  mittat  in  Panor- 
mum  pro  zuccaro  faciendo.  Tu  vero  Iicteras 
ipsas  eidem  Riccardo  studeas  destinare,  et  ho- 
minibus  ipsis  venientibus  eos  recipias  et  facias 
fieri  zuccarum;  et  facias  etiam  quod  doceant 
alios  facere,  quod  non  possit  deperire  ars  taiis 
in  Panormo  de  levi.  •(Regestam  ianperatàm  Frede- 
ricil/»  apud  Carcani,  Conâdtationes  rtgum  regni 
alriusqae  SiciUm,  etc.  Neapoli ,  ex  regia  Typo- 


graphia,  anno  mdgclxxxti  ,  in-folio,  p.  391, 
col.  1,1.  3 1.) 

*  La  Topografia  di  Palermo,  ecc.  Pàiermo, 
dalla  reale  Stamperia,  1818  ,  in-8*,  prove  ed 
annotaxioni ,  p.  36 1  not.  98.  Voyez  encore  dans 
les  Capitula  regni  SiciUm  ,  etc.  édit.  de  Mons" 
TestA,  CI3I9CCXLI ,  in-P,  p.  567  et  $73  ,  les  ca- 
pitulairesLXXvu  et  Lxixyide  Ferdinand  II  pour 
la  culture  de  la  canne  à  sucre  À  Palerme ,  sans 
oublier  le  chap.  lxxxji  .  liv.  1 ,  de  la  Pradca 
deUamercatura,  d* Antonio  da  Uzzano,  ouvrage 
écrit  en  ià4s.  (DeUa  Décima  e  délie  aitre  gra- 
vezze,  ecc.  Lisbona  e  Lncca ,  mdcclxv-?!  ,in-4*» 
t.  rV,  p.  39S,  396.)  —  Aujourd'hui  on  cultive 
cette  plante  dans  les  parties  méridionales  de  la 
Sicile,  province  de  Noto,  pour  en  tirer  un  rhum 
fort  recherché  dans  le  commerce.  Quant  au 
sucre,  il  n*a  pas  cessé  depuis  Macpherson  de 
venir  d'Angleterre  et  d'ailleurs. 

^  Mémoire  dans  lequel  on  examine  quel  fat 
Vétat  du  commerce  dans  le  Levant ,  c'est-à-dire  en 
Egypte  et  en  Sjrie,  avant  Us  croisades ,  etc. 
(Mém,  de  litL  tirés  des  reg»  de  XAcad.  roy,  des 
inscr.  et  heU*'lettres ,  t,  XXXVII^p.  5f|^.) 

^  Annals  of  Commerce ,  etc.  London  :  i8o5, 
inA%  vol.  I,  p.  358.  A.  D.  877.  Cf.  the  History 
civil  and  commercial  ojlke  Britisk  Coloides  in  the 
fVett  Indies,  by  Bryan  Edwards,  3'  edit.  £x>n- 
don  :  prinled  for  John  Stockdale,  1801,  in-8** 
book  V.  chap.  i;  vol.  II,  p.  33^. 


y 

i 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         429 

Madère,  d*où  on  les  porta  au  Brésil  et  dans  le  reste  de  rAmérique;  mais 
lliistorien  de  la  denrée  qui  nous  occupe ,  Moseley  s'élève  contre  cette  sup- 
position, qu'il  qualifie  d  erronée ^  On  peut  également  douter  que  les  Gre- 
nadins aient,  les  premiers  de  la  Péninsule  ibérique,  reçu  la  canne  à  sucre 
de  Sicile,  quand  on  voit ,  au  x*  siècle ,  le  SéviUan  El  Awam  consacrer  à  cette 
précieuse  plante  un  chapitre  de  son  traité  dagricidture^. 

On  employait  le  sucre  dans  les  confitures  ',  en  bonbons  *,  surtout  en  si- 
rops et  en  remèdes^.  En  1 6o5  encore,  le  commerce  du  sucre  était  entre  les 
mains  des  apothicaires.  Cette  année-là ,  Henri  IV  écrivait  à  Stdly  de  faire 


*  A  Treatiu  on  Sugar»  etc.  a*^  edit.  London  : 
printed  by  John  Nichols,  h  dcc,  in-8^  p.  a6. 

*  libro  de  agricuUwra,  Su  autor  el  doctor  ei- 
cdente  abu  Zacaria  Uiaia  aben  Mohamed  ben 
Ahmed  £bn  e)  Âwam ,  Seviiiano.  Madrid ,  en  la 
Impr.  real ,  ano  de  1 8oa ,  en  foiio,  p.  I,  cap.  yii, 
artiLTii  [De  la  plantacion  de  la  caHa  de  azucar, 
Uamada  twnhien  eanadulee),  p.  Sgo-dgS. 

^  Voyex  Tordonnance  de  Philippe  le  Bel, 
de  décembre  ou  janTier  1 3 1  a ,  art.  i  o,  et  celle 
de  Charles  IV,  de  féyrier  i3ai,  art.  9,  dans 
les  Ordonnances  des  nys  de  France  de  la  (roi- 
sùme  race,  1. 1,  p.  5i3  et  761.  —  L'empereur 
Frédéric  II,  mort  le  i3  décembre  laSo,  avait 
mangé  la  veille  des  poires  au  sucre,  ccerte 
p^n  oonlo  xnccaro.  >  { Vôyei  Commentaire  kUto- 
ruine  et  ehronologit/ue  surleséphéméridesintitaléet 
Dinmali  di  messer  Mateo  di  Giovenauo,  par 
H.  D.  de  Luynes.  Paris,  Firmin  Didot  frères, 
1 839 ,  in-4*t  p*  6 ,  S  3o.) 

*  (Test,  j'imagine,  ce  qu'il  faut  entendre  par 
le  sucre  désigné  de  la  même  façon  que  le  roi 
Anarche dans  Rabelais  (liv.  II,  chap.  xxxi)  : 

En  oïdtre  nous  est  defTenda 
De  ne  porter  manchet  petites , 
Grant  bonnets  tor  le  hault  verda . 
Ne  chausses  de  mignine  édite , 
Pourpoint  taillé  à  margœritei 
Ne  de  menger  plaisant  viande. 
Ne  aussi  tuccre  de  trois  cuictet ,  etc. 

L'AmtUkt  rgnàm.  eoritlûr  k   Vohêerva»cê  d'*m«urê . 

•t.  CLXllvil. 

^  «Ecce  quod  magistro  Théodore,  philo- 
sophe et  fideli  nostro ,  damus  nosiris  licteris  in 


mandatis  ut  de  sciropis  et  zuccaro  violaceo 
tam  ad  opus  nostrum  faciat  quam  ad  opus  ca* 
roere  nostre,  in  ea  quantitate  sicut  sua  cir- 
cumspectio  vident  expedire,propterquod  fide- 
litati  tue  precipiendo  mandamus,  quatenus 
ad  requisitionem  dicti  philosophi  nostri,  zuc- 
carum ,  et  omnia  alia  necessaria  pro  zuccaro  et 
sciropis  predictis  faciendis  studeas  sine  defectu 
quolibet  exhibere  eidem  de  pecunia  carie  nos- 
tre que  est  per  manus  tuas.  »  Litt,  ad  Biccardum 
de  Pulcar.  in  Regest.  imperatoris  Frederici  II , 
annor.  laSg  et  lado.  (Consiitat.  reyum  regni 
atriasque  Siciliœ,  etc.  p.  34? «  col.  1,  1.  3i.} 
— On  trouve  une  autre  mention  de  sucre 
violet  dans  one  lettre  inédite  du  même  philo- 
sophe Théodore  au  chancelier  Pierre  de  la 
Vigne .  mais  sans  plus  de  détails  :  c  Et  ecce  in 
vMtri  memoriam  de  zucaro  violaco  plenam 
pizidemmittovobis,  •  etc.  (Ms.  Saint-Germaiu- 
Harl.  n**  455,  fol.  39  recto,  col.  1,  n*'iuiii.) 
La  rubrique  (  folio  3o  recto  ,  col.  1  )  porte  : 
exenniam  tuctari  roeati  ;  on  ms.  de  Sir  Thomas 
Phillipps  :  succaram  violation,  et  le  ms.  de  la  Bi- 
bliothèque impériale  n**  4o4a,  ancien  fonds 
lat.  fol.  ia7  recto,  \,  S  :  de  zacario  molato.  — 
Pegoletti  a  donné ,  dans  le  chapitre  xci  de  son 
précieux  Li6ro  di  dwisamcnii  dipaesi,  etc.  (  Delta 
Décima,  ecc.  t.  III,  p.  36a  •  366),  la  liste  de 
diverses  sortes  de  sucre  qui  avaient  cours  de  son 
temps,  et  Ton  n'y  trouve  aucune  mention  du 
sucre  violet.  Peut-être  est-ce  la  même  chose 
que  le  violât  mentionné  dans  la  Bihh  Gaiot  de 
Provins,  v.  a6a3.  (FabL  et  contes,  édit.  de 
Méon  «  t.  II ,  p.  39 1 .  ) 


430  HISTOIRE  DE  LA  GUEHRE  DE  NAVARRE. 

payer  au  sien  la  somme  de  dix-sept  mille  cent  trente-huit  livres  à  lui  due , 
tant  pour  remèdes  que  pour  suctes,  épiceries  et  flambeaux.  Voyez  Mémoires 
des  sages  et  royalles  (Economies  d' Estât.. .  de  Henry  le  Gtand,  édit.  aux  vw 
verts,  t.  I,  chap.  l,  p.  3^5. 

Page  g6 ,  vers  i  kbo ,  couplet  xl. 

Les  arbalétriers  de  cette  partie  de  la  France  avaient  une  grande  renommée. 
Dans  le  Roman  de  Garin  le  Loherain ,  Begons  de  Belin  emmène 

Ensemble  o  lui  chevaliers  quatre  mil , 
Aubelestriers  qui  suot  de  son  pais. 

T.I,p,a76». 

On  lit  dans  une  autre  branche  de  cette  vieille  chanson  de  geste  : 

Ârbalesiiers  ot  U  dus  trente-siz. 
Où  U  se  fie;  de  Gascoigne  sont*il; 
Bègues  li  dus ,  ses  frères ,  les  norri. 

LtL  Mort  de  Garin  le  Lohtrain,  p.  igS  ,  v.  âaoï. 

Edward  n,  roi  d* Angleterre ,  en  guerre  avec  les  Écossais,  fit,  en  i3aa, 
venir  d'Aquitaine  des  arbalétriers  et  des  lanciers  pour  les  combattre  ',  bien 
que  son  royaume  fût  alors  riche  en  archers  *. 

Une  ordonnance  du  même  prince ,  destinée  à  réprimer  certains  désordres 
qui  avaient  lieu  dans  la  cité  de  Londres,  nous  apprend  que  Ton  employait, 
avec  les  arcs  et  les  arbalètes ,  des  pierres  et  des  balles  de  terre ,  sans  doute 
durcies  au  feu*. 

Chez  nous ,  on  trouve  des  arbalétriers  gascons  jusqu  à  f  extinction  de 
Tanne.  L'auteur  de  la  Chronique  scandaleuse,  racontant,  sous  Tannée  iSyg, 
comment  le  duc  en  Auteriche,  le  comte  de  Romont  et  autres  de  leur  com- 
pagnie se  rallièrent  et  vinrent  devant  une  place  nommée  Malaunoy,  nous  ap- 
prend qu'il  y  avait  dedans  un  capitaine  gascon  nommé  le  Capdet  Ramonnet , 
«  et  avec  luy  de  sept  à  huict  vingts  lacquets  arbalestriers ,  aussi  gascons^.  )> 

'  Ces  vers,  que  M.  Paris  a  rejetés  en  note,  Froissart,  à  Tannée  1S37,  U?.  1,  part.  1,  chap. 

sont  préférables  à  la  leçon  du  manuscrit  96S4  '  ixn  ;  édit.  du  Panthéon  littéraire ,  t.  F ,  p.  ai, 

A ,  qn'ii  a  cru  devoir  adopter.  col.  1 . 

'  De  baUttams  et  kominibas  ad  lanoeas  de  d«-  *  De  ^ladiis  et  masadUs  in  cwitaU  Londo- 

oam  A^imuadm  contra  Scotos  dacendit,  ann.  i5  nensi  non  portandii,  ann.  D.  iSig;  ap.  Rymer, 

Edw.  Il;  ap.  Rymer,  F(Êdera,eit.  éd.  3*,  1. 1,  Padera,  etc.  t.  II,  pars  i,  p.  18 s,  cd.  1. 
pars  II,  p.  dé ,  col.  a.  '  Hiitoire  de  Loays  anxiesme,  roy  de  France, 

^  Voyei,    entre  autres,  les  Ghronkpies  de  etc.  m.  ne.  xi,  in-8\  p.  399. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


431 


Les  arbaiàtiierB  gëoois  n'étaient  pas  moins  renommés.  Messire  Louis 
d'Ëqiagne  en  commandait  un  grand  nombre  à  Tattaque  du  château  de  Mi* 
ramont,  en  1 345  Me  roi  Philippe  de  Valois  en  avait  à  la  bataille  de  Crécy  ^, 
et  le  duc  d* Anjou  quinze  cents  dans  Tannée  qu*il  rassembla,  en  iSy/i,  i 
Périgueuic  ^.  On  isi  voyait  pareillement  dans  celle  que  le  prince  de  Galles 
conduisit,  en  1 367,  en  Espagne^,  d*où  il  nous  venait  aussi  des  arbalétriers^, 
et  U^ri  de  Transtanaare  en  comptait  vingt  mille  parmi  ses  troupes  ^.  Dans 
un  r<Mnan  de  la  m^ne  époque,'  on  en  voit  figurer  au  nombre  des  soldats 
d'un  seigneur  flamand  : 

Dont  fist  appareiller  Wistasces  ses  conrois  : 
.iiij*.  archiez  ot  qui  traient  dars  turcois^, 
Et  .c.  arbalestrés,  qui  furent  genevois, 

Li  Romans  de  Baadain  de  Sebourc,  ch.  ?,  v.  38  *,  1. 1 ,  p.  1 24* 

L*exercice  de  l'arbalète,  avait  de  tout  temps  été  en  faveur  à  Gênes.  En 
1^65,  la  commune  envoie  à  Milan,  assiégé  par  Fempereur  Frédéric,  un 
secours  de  cinq  cents  arbalétriers^.  Deux  ans  après,  elle  en  expédie  d'abord 


*  Les.  Ckroniqaes  de  sire  Jean  Froissart,  iiv.  I , 
part.  I,  ch.  ccui;  1. 1,  p.  209,  coi.  1. 

*  Ibid.  cbap.  ccLxxxyii;  p.  287,  col.  1. 

'  Ibid.  iiv.  I,  part,  n,  chap.  ccglxx?iii;  1. 1 , 
p.  687,  col.  9.  Cf.  t.  II,  p.  i4o,  col.  I  et  2; 
p.  445,  col.  1;  p.  446,  coi.  2.  ^-Dans  une 
multitude  d^autres  endroks,  îl  est  question  de 
Génois  au  service  de  puissances  étrangères  : 
je  ne  doute  pas  que  ce  ne  fussent  des  arbalé- 
triers. (Voyez  iiv.  I,part.  t,  cbap.  ciuvui, 
1. 1,  p.  120,  col.  1  ;  chap.  CLY,  p.  i36»  col.  1  ; 
cbap.  CLUix,  p.  i55,  col.  1;  chap.  glxxi, 
p.  i5ê,  col.  1,  etc.)-—  Certains  de  ces  merce- 
naires restèrent  dans  notre  pays  et  y  firent  aou* 
cbe.  La  famille  de  Ganreaut,  originaire  d'Italie, 
descendait  de  Georges  de  Gaureaut,  capitaine 
d*uBe  compi^Bie  d'arbalétriers  génob,  passés 
au  service  de  la  France.  (Voyes  Hismire  de 
FUn,  etc.  par  M.  le  comte  Hector  de  la  Fer- 
rièreu  Paria  et  Caen ,  1 855 ,  in-S%  p.  1 20.  ) 

*  Ckron,  de  Bertrand  da  GuescUn ,  t.  I, 
p.388,v.  iio63. 

*  «Quidam  Hispanus  qui  vokût  esae  balis- 
tarins,  de  dooo,  apud  S.  J3enedictinn ,  Ix.  s. 
teste  Fulcone  de  Bri.  ■  Heoepta  et  eœpensa  anno 


M>cc,  jxxiin,9it  n,(Rec,  des  kist.  des  GanUs,eic. 
t.  XXI,  p.  23o,G.) 

*  Chroniqae  de  Bertrand  du  GuescUn,  t.  I, 
p.  385,  V.  10979.  Cf.  p.  389,  V.  11087,  et 
p.  391,  V.  iii4A' 

^  Voyez  1$  Chevalier  aa  Cygne,  etc.  vers 
11991,  i3625;  t.  II,  p.  3i6,  369.  — Ce  sont 
probablement  des  dards  tarcois  »  ou  plutôt 
des  fers  de  lance,  dont  il  est  question  dans 
cet  article  du  grand  r^e  de  l'échiquier  de 
Nonnandie  et  dans  une  vieille  chanson  de 
geste  :  cPro  .t°.  ferris  Turkeis  .vij.  iibras  .xv. 
soiidos  .iiij.  denarios,  •  etc.  ( Afa^ai  RotaU  scac- 
carii  Normennim  swb  regibus  AngUœ ,  opéra 
TbomsB  Stapleton,  t  IL  Londini,  i644,  in-8*, 
p.  3o3.) 

At  penoat  de  aos  bnees  les  fierons  estroîs, 
Ou  fidierons  at  poiates  des  riches  fefs  tarquoit. 
Lm  G&sjmoii  iltt  S^Muu .  «•  I  >  p.  57»  V.  9. 

Noos  avions  aussi  chez  nous  des  ares  mr- 
<iams.{\oyeiURomandelaRose,Y,  913,  édit. 
deMéon,  t  I,  p.  38.) 

*  Bartk.  Scrihm  ÂnnaL  Gennens.  lib.  VI  ;  ap. 
Mnrat  Reram  liaUc.  Scriptorts,  t.  VI ,  col. 
509,  B. 


432 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


cent  cinquante,  puis  trois  cents,  au  secours  de  Parme,  également  assiégée 
par  le  même  prince  ^  La  galère  génoise  qui  reçut  Louis  IX  après  sa  capti- 
vité, en  i!i5o,  était  armée  d^arbalétriers  génois'.  Villani  nous  apprend 
qu*en  128a  les  Génois,  voulant  prendre  leur  revandie  sur  les  Pisans,  or- 
donnèrent que  les  bourgeois  apprendraient  à  tirer  de  Tarbalète  ^,  et  ce  n  est 
pas  le  seul  endroit  où  il  parie  des  arbalétriers  génois  ^. 

Chez  nous,  il  ne  faut  pas  chercher  d'arbalétriers  enrégimentés  avant  le 
xiii*  siècle ,  bien  que ,  dès  le  x*,  il  soit  fait  mention  dans  nos  annales  d*archers 
armés  d'arcs  et  d*arbalètes  ^.  Guillaume Guiart,  racontant,  d*apr^ Guillaume 
le  Breton  ^,  ce  qui  se  passa  en  France  en  1 1 85 ,  ajoute  : 

Nul  ne  sa  voit  riens  d^arbaleste , 
Elten.donljeta«remembrance. 
En  tout  le  royaume  de  France. 

Branche  des  rojraux  lignages,  parmi  les  Chron,  naU  fr.  t  VII,  p.  A 9, 
V.  6i6. 

Les  arbalétriers  de  France  avaient  un  maître  et  un  derc  ^.  Matthieu  de 
Beaune  était  grand  maître  des  arbalétriers  sous  saint  Louis;  le  dernier  fut 
Aymar  de  Prie,  mort  en  i534. 

Page  98 ,  vers  1 46 1 ,  couplet  lxi. 

Au  temps  d*Anelier,  on  entendait  communément  par  Gascims  les  habi- 


>  BarCft.  Scrihm  iimol  Genuêns.  iib.  VI;  ap. 
Murât.  Rerum  luil.  Script,  t,  VI,  col.  5ii, 
D,  E. 

'  Hist,  ds  S.  Louis,  par  J.  de  Joinville,  éd. 
du  Louvre,  p.  80. 

'  Historié  fiortntine  S  Giovanni  Villani, 
iib.  VII,  cap.  lxxuii.  (Rer.  Ital,  Scripu  t.  XIII, 
col.  39A,  C,D.  ) 

*  Ibid,  Iib.  IX,  cap.  xciu,  col.  490,  D; 
iib.  X,  cap.  XX,  anu.  1337,  col.  61 3,  B. 

^  «Sagittarii  cum  arcubus  et  balistis  per 
montaoa  dispositi  suut.  ■  (Bioherii  histor.  iib.  III. 
cap.  xcYiit , ann.  984*,  t.  II ,  p.  1 90.  Cf.  p.  1 98 , 
166,  et  1. 1,  p.  357.)  —  La  première  fois  cpe 
Ton  voit  des  arbalètes  ciiei  nous,  c*est  au  siège 
de  Senlis,  en  949.  (Ihid,  liv.  II,  cliap.  xcii; 
t.   I,  p.  865.)  A  Tannée   1097,  Coucher  de 


Chartres  s*écrie  :  cO  quot  capita  cesa,  et  ossa 
occisonim  ultra  Nichomediam...  iovenioras 
quos...  ignares,  et  usui  sagittario  UMidemos 
Turci  peretneranti  [Histor,  Hierosol.  Iib.  I, 
cap.  IT  ;  ap.  du  Chesne,  Histor,  Prancor,  Script, 
t.  IV,  p.  899.) 

^  Gaillelmi  Bntonis'Armorici  PkUipp.  Iib.  II, 
V.  3i5«  (Bec,  des  kisî,  des  Gaales,  etc.  t.  XVII, 
p.  i40t  B.)  —  Voyei,  sur  le  passage  auquel  je 
renvoie,  Y  Hist,  de  lu  mâice  françoise  du  P.  Da- 
niel,  liv.  VI ,  cbap.  1?  (t  I,p.  434-436),  et  les 
Observationi  sur  t  Histoire  de  saint  Lottys,  par  du 
Cange,  p.  74. 

^  Ordonnance  de  Pbilippe  le  Long,  des 
iS  juillet  i3i8  et  10  juillet  i3i9,  art.  35,  37, 
38.  (  Odonjioiicei  des  rojs  die  France  de  la  troi- 
sième race,  1 1,  p.  661.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  433 

tants  du  sud-ouest  de  notre  pays,  entre  TOcëan  et  la  Garonne,  depuis  l'ex 
trëmitë  septentrionale  du  département  de  la  Gironde  jusqu*en  Espagne  * . 

Li  Loherens  la  nuit  jut  à  Pariz. . . 
Desi  à  Blaives  ne  prist-il  onques  fin... 
Passe  Gironde ,  en  Gascoigne  8*en  vint. 
Il  prent  Bordele  et  par  terre  la  mist,  etc. 
La  Mort  de  Garin  le  Loherain,  p.  3 1  a ,  v.  4585. 

L*un  de  nos  anciens  troubadours  distingue  expressément  les  Basques  des 
Gascons ,  qu'il  nomme  à  la  suite  les  uns  des  autres  ^  : 

Si  faran  Bergonho ,  e  de  sert  es , 
Bigot  e  Proensal  e  Roergues 
E  Bascle  e  Gasco  e  Bordaies. 

Roman  de  Gérard  de  RotsiUon,  p.  4i. 

Dans  la  Chronique  rimée  de  Philippe  Mouskès, 

Bretagne  hucent  li  Breton , 
Bordiaat  et  Blaves  li  Gascon. 

Tom.  I ,  p.  28 1 ,  V.  7068. 

Toutes  les  fois  que  le  rimeur  veut  parler  des  Basques ,  il  leur  donne  ce 
nom,  comme  v.  6167,  6272  et  6a8a. 

Daprès  ce  qui  précède,  il  est  impossible  de  croire  que  notre  troubadour, 
en  nommant  ici  les  Gascons,  ait  entendu  parler  des  Basques.  Cependant  il 
est  certain  qu'à  Sauveterre  il  entrait  dans  leur  pays;  mais  comme  ce  pays 
faisait  partie  de  la  Gascogne ,  qui  commençait  également  là ,  le  serviteur 
d'Eustache  de  Beaumarchais  ne  crut  pas  devoir  s'arrêter  au  détail ,  et  il 
se  contenta  de  nommer  la  contrée  qui  venait  après  le  Toulousain,  sa 
patrie ,  et  la  séparait  de  la  Navarre. 

Guillaume  de  Humboldt ,  adoptant  et  présentant  dans  un  meilleur  jous 
une  opinion  qui  avait  un  cours  mal  réglé  parmi  les  Basques,  a  prétendu  que 


*  Voyez,  sur  )a  valeur  exacte  de  ce  mot,  le 
Notitia  GalUaram  d* Adrien  de  Valois,  p.  38o- 
389.  (  Notempopulania  provincia,  qaœ  nnnc  Vas- 
conia  Aquitanica:  et  de  Vasconibm  GalUctuds,) 

'  (Jn  autre  en  fait  autant  À  regard  des  Béarnais: 
QniD  veyrtn  lo«  l>arM  crosatz 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAV. 


Alamaofl ,  Praoses ,  Cambretts , 
Englet ,  Bretos  et  Angevii , 
fiiarnt,  Gasco»  ab  nos  mesdaU,  etc. 

Gsvaudan  le  Vioaz  :  Stukon ,  p«r  lot  nottn*  p$e- 
cuU ,  etc.  (Ckoia  det  poUiti  origmatti  dtt  Troa- 
hadourt    t.  IV,  p.  87.) 


55 


434 


HISTOIRE  DE  LÀ  GUERRE  DE  NAVARRE. 


leurs  ancêtres  avaient  couvert  une  grande  partie  de  l'Europe  ^  On  ne 
voit  pas,  cependant,  quils  aient  été  en  Aquitaine,  ou,  s*ils  l'ont  jamaîe  oc- 
cupée, ce  doit  avoir  été  de  bien  bonne  heure.  Le  médecin  Marcellus,  né 
à  Bordeaux  vers  le  milieu  du  iv*  siècle,  nous  a  conservé  les  restes  de  la 
langue  qui  s  y  parlait  de  son  temps,  et  cette  langue  est,  à  n'en  pas  douter, 
de  la  famille  celtique^.  Il  est  bien  vrai  qu'autrefois  j*ai  cru  voir  un  nom 
basque  dans  celui  d'une  localité  voisine  de  Bordeaux^;  mais  aujourd'hui  je 
renonce  sans  peine  à  cette  étymologie,  qui  ne  saurait  se  soutenir  dans 
son  isolement ,  et  avec  elle  s*évanouit  Tinduclion  que  j'en  voulais  tirer. 

Mais  supposons  que  les  Basques  aient  été  aussi  nombreux  que  le  sup- 
pose G.  de  Humboldt.  A  quelle  époque  ont-ils  été  acculés  dans  le  coin  de 
terre  qu'ib  occupent  aujourd'hui?  C'est  ce  qu'il  est  impossible  de  dire;  mais 
on  peut  assurer  qu'au  moins  depuis  le  xiu*'  siècle  ib  ne  se  sont  pas  laisse 
entamer,  car  alors,  comme  aujourd'hui,  le  pays  basque  commençait,  de 
notre  côté,  à  Sauveterre.  FrqissArt  même,  au  lieu  d'en  augmenter  l'étendue, 
la  restreint  entre  cette  localité  et  les  montagnes  de  Roncevaux  ^. 


Page  98,  vers  1A67,  couplet  xli. 

Les  enfançons  formaient  une  classe  d'hommes  libres,  également  désignés, 
dans  le  fuero,  sous  le  nom  de  Jidalgos^  et  il  y  avait  des  localités  entières 
composées  de  gens  de  cette  sorte.  On  peut  citer,  notamment,  les  habitants 
de  Tudela,  de  Cervera  et  de  Galipienzo,  dont  le  roi  Alonso  le  Batailleur 
fit  les  meilleurs  enfançons  de  tout  son  royaume. 


'  Prnfung  der  Untersuchungen  ûber  die  Ur» 
beuohner  Hispaniens  vermittelst  der  Vaskischen 
Sprache,  etc.  Berlin,  1831,  in-d*.  (Cf.  Jour- 
nal dei  Saxnmts ,  oct  et  oov.  183 1 ,  p.  587-593, 
643 -650.)  Le  di&*liaitiime  chapitre  (p.  54- 
61)  est  consacré  à  l^étymologie  des  noms  de 
Basques,  de  Biscaye,  d'Espagnols,  d*Ihériens. 
— On  trouvera  celle  du  mot  Nawnra  dans  le 
Diccgtogr,  kisL  de  Espaha,  in-4*,  t  U,  p.  57-58. 

*  Voyex  bber  Marcellas  Burdigalensis ,  mé- 
moire de  M.  Jacob  Grinm  publié  dans  le  Philolo- 
gische  nnd  kistorische  Abkandlmgen  der  K^nig- 
licken  Âkademie  der  fViuênsckaften  ta  Berlin,  ans 
dem  Jabre  i847,Berlin,  i849,pag.  439-460,  et 
analysé  par  M.  GusUve  Brunet  dans  le  Recueil 
des  actes  deTAcadémie  impériale  des  sciences, 


belles-lettres  et  arts  de  Bordeaux,  1 854 ,  p.  1 4 1  - 
1 56.  Cf.  Jacob  Grimm  und  AdolJ  Pictet  àher  die 
marceUiscken  Formeln.  Aus  den  Abhandlun^n 
der  Kônigl.  Akademie  der  Wissenscbaften  xu 
Berlin  i855.  Berlin,  i855,  in-4^  p.  49'  68. 

^  Histoire  des  races  maudites  de  h  France  et 
de  t Espagne,  chap.  i ,  1. 1,  p.  167. 

*  « . . .  lendemain  ils  passèrent  à  Sauveterre 
et  entrèrent  au  pays  des  Bascks. . .  et  s  en 
vinrent  à  Saint  Jean-du-Pied-des- Ports  à  Tentrée 
de  Navarre.  »  (GAroni^aes  de  sire  Jean  Froissart, 
liv.  m,  chap.  Lvui,  ann.  i386;  t  II,  p.  566, 
col.  3.) — c£t  passèrent  outre  le  comble  de 
Pampeluue  et  les  montagnes  de  Roncevaux,  et 
entrèrent  en  Basde,i  etc.  (Ibid.  liv.  III,  chap. 
cix,  ann.  i388,  p.  695,  col.  3.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


435 


Don  José  Yanguâs  a  rassemblé  toutes  les  lumières  qu*il  a  pu  trouver  sur 
ce  sujet,  sous  le  mot  Hidalgaia  de  ses  Diccionarios  de  losfaeros  de  Navarra, 
p.  5o-55,  et  de  son  Diccionario  de  antigûedades  del  revfko  de  Navarra,  t.  I[, 
p.  47-62.* 

Dans  la  Chanson  de  Roland,  Baligant,  annonçant  à  son  fils  Tapprocbe  de 
Charlemagne ,  ajoute  : 

E  si  cevalcet  el  premier  chef  devant, 
Ensembi'od  els  .xv.  milie  de  Francs , 
De  bachelers  que  Guies  cleimet  enfans. 

Édit.  originale,  p.  i93,  lad.  Cf.  Glossaire  et  index,  p.  18a -i83. 

Une  semblable  appellation  était-eUe  en  usage  au  ix*  siècle?  Je  f ignore; 
mais  il  est  bien  sûr  qu'elle  avait  cours  au  xn*.  Un  rimeur  de  cette  époque , 
Tauteur  de  la  chanson  de  Hnon  de  Bôurdele ,  n'appelle  pas  son  héros ,  arrivé 
à  Tâge  d'homme,  autrement  que  l'enfès  Haes  ou  tenfès  Haelins.  Tous  ceux 
auxquels  la  littérature  écossaise  est  familière  connaissent  Chil  Ether,  Chield 
Morice,  Childe  Maurice  et  ChiM  Noryce.  On  trouve  un  dernier  reflet  de  cet 
usage  dans  le  nom  de  lune  des  plus  célèbres  créations  dé  lord  Byron ,  Childe 
Harold, 


Page  98,  vers  i48o,  couplet  xli. 

L  article  suivant  des  comptes  de  Navarre  pourrait  donner  à  penser  que  nous 
avons  fait  erreur  ici  et  page  1  ao,  v.  1809,  en  éerivanrt  palais  au  singulier  : 

Pro  operibus  factis  in  palaciis  de  Olaz,  videKcet  pro  iigtfîs,  clavis,  piastre  et  tenuis  la- 
pidibus  vocatis  lo$a$,  emptîs  ad  cooperiendutû  palatia,  cum  pomellis  emplis,  seris  et 
clavis  ad  opusportarum,  cum  locatione  et  expensis  iatottiorum'  et  aliorum  operariorum... 
xxvj  libras  xviij  solidos  vij  denarios.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n'  i65',  fol.  101  recto.) 


'  Les  bénédictins,  éditeurs  du  Glossaire  de 
du  Gange ,  expliquent  latomas  par  XarépMs  ;  la- 
picida,  conformémeni  au  sens  que  donnent  à 
<vCimot  Jean  de  Gènes  et  d*autres  auteurs  cités 
tom.  IV,  p.  38  •  coi.  a  ;  mais  on  aura  des  doutes 
tnr  la  parfaite  exactitude  de  cette  interpréta- 
tion, au  moins  pour  cet  article,  à  la  lecture  du 
suivant  :  «Item  pro  expensis*ejusdem  (Sanciidel 
Trillar,  baillivi  Pampilonensis?)  quando  ivit 
cum  magistro  Johanne  de  Sait  et  magistro 
Yvani,  magistro  latomorum,  ad  montes  de 
Lanz ,  ut  scindèrent  ligna  ad  opns  ingeniorum, 
in  vigtnti  duobusdiebus,  xliiij  solidos.  »  (Ms.Bibi. 


imp.  Suppl.  lat.  n°  i65^,  P  101  v^  A.  D.  1  a86.) 
—  Je  ne  vois  pa$  trop  ce  qu*un  maître  de  tail- 
leurs de  pierres  pouvait  avoir  à  faire  dans  une 
coupe  de  bois  destinés  A  des  macbines  de 
guerre.  Pour  vtn  cbarpentîer,  c'est  autre  cbose, 
et  Ton  comprend  très-bien  qu*en  le  voyant  ha- 
bituellement occupé  À  débiter,  à  employer  .des 
lattes  pour  en  fortner  le  toit  des  lUaisons,  on 
en  soit  venu  k  étendre  jusqu  à  cet  artisan  le 
nom  de  lalomus ,  comme  si  le  mot  \aim  (  GIom. 
med.  €i  inf.  Latin,  tom.  IV,  p.  35 ,  col.  3 .  Gf. 
Roman  de  Rou,i,  II,  p.  5i ,  v.  9^77)  fi3lt  entré 
dans  sa  compo  sition. 

55. 


436         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Pius  haut,  on  lit  cet  autre  article,  qui  doit  se  rapporter  aux  mêmes  cons- 
tructions : 

Item,  pro  cooperiendis  domibus  de  Olaz,  xvîij  solides.  (Fol.  2  verso.) 

Mais ,  selon  toute  apparence ,  dans  les  endroits  que  nous  venons  de  si- 
gnaler, il  ne  s'agit  que  d'un  palais ,  d'ime  seule  maison ,  et  il  y  a  là  un  his- 
panisme. En  effet,  dans  l'ancien  espagnol ,  on  disait  pahcios  au  pluriel,  au 
lieu  de  paUicio  ; 

En  pahcios  de  Galiana 
El  rey  mandado  ténia 
Que  se  junten  a  las  Cortes 
Todos  los  que  alli  vendrian. 

Guarta  parte  de  los  romances  del  Gid,  n"  6 1  :  A  Toiedo  babia  ilegado ,  ec. 
(  Romancero  de  romances  cahallerescos  i  histéricos,  ordenado  y  recopi- 
lado  por  don  Âgu»tin  Duran.  Madrid  :  imprenta  de  don  Eusebio 
Âguado,  i83a,  en  8^  p.  iSi,  col.  1.) 

Palacios  de  Galiana 

Mand6  el  rey  que  estén  compuesios,  ec. 
Id,  n^  67  :  Despues  que  el  Gid  Gampeador,  ec.  (Ibid.  p.  i58 ,  col.  1.) 

• 

En  la  vega  de  Toiedo 
Estaba  el  fiierte  Âbenamar, 
Frontero  de  los  palacios 
De  la  bella  Galiana. 

Romaoces  de  Abenamar,  n**  1 .  (  Romancero  de  romances  moriscos,  ec.  por 
don  Agasiin  Duran.  Madrid  :  imprenta  de  Léon  Âmarita,  ano  1838, 
en  8*,  p.  5,  col.  1.) 

On  peut  à  bon  droit  s'étonner  que  les  rédacteurs  du  grand  Diction- 
naire de  la  langue  castillane  n'aient  point  fait  mention  de  cet  emploi  du 
pluriel  de  palacio. 

Page  loÂ,  vers  i55il,  couplet  xlii. 

Voici  l'acte  qui  intervint,  en  cette  occasion,  entre  don  Garcia  Almoravid 
et  messire  Eustache  de  Beaumarchab  : 

Sepan  quantos  esta  présent  carta  veran  et  odràn  que  yo,  don  Garcia  Almoravid,  de 
buen  coraçon  é  de  buena  volunlad  queriendo  fazer  leal  servicio  al  noble  seynnor  [el 
rey  de  Francia  é  à]  madama  Johana,  reyna  de  Navarra,  prometoà  vos,  me  sire  Eustace 
de  Biau  Marcbes ,  governador  de  Navarra ,  por  vos  é  por ...   in  por  madama  Johana 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


437 


d  vuesiro  logar  en  Nayarra,  que  vos  ayude  contra  todos  los  ornes  dd  mundo  a  mante- 
ner  paz  et  à  guar.  • . .  faier  guerra  é  paz  à  vuestra  voluntad  contra  todos  ornes  qui 
contra  vos  ni  contra  dona  Johana,  mi  synnora,  se  roveillassen  o  quisies. . .  o  de  Na- 
varra,  con  cuerpo,  con  aver,  con  todos  mios  parientes,  vasaillos  et  amigos,  que  vos 
ajude  con  todo  mio  poder  et  a  guar. . .  as  lealment  é  bona fe  sin engaynno  nenguno.  E 
de  los  castieillos  queyo  tengo  et  aqueUlos  qui  la  mi  carrera  vauen  por. . .  toda  sazon 
que  é  vos  ploguiere  ni  mester  vos  fiiere  de  fazervos  guerra  e  paz  de  los  dichos  castieillos 
é  de  recebir. . .  n  revieyllo  nenguno.  E  que  yo  paz  ni  acordamiento  ni  ligança  d*amor 
nenguna ,  ni  composidon  non  faré  con  ome  dd  mundo . . .  entëria  dd  seynnor  rey  de 
França  é  de  vos  que  sia  contra  vos  ni  contra  d  r^no  de  Navarra.  E  quiero  et  otorgo  à 
maor  firmeza ...  e  de  cada  una  d*dllas  qu  don  Lope  Martinez  de  Uriz  é  don  Fortun 
Yen^uez  de  Urdaniz' ,  merino,  cavailleros,  tengan  comunalment. . .  é  por  vos,  me  sire 
Eustace,  govemador  sobredicho,  los  castieillos  de  Maya*  é  de  Aussa'.  Es  assaber  que  don 
L<^e  Martin ...  de  Maya  é  don  Fortun  Yeneguez  tenga  d  castiello  de  Aussa ,  é  los  guar- 
den  bien  é  lealment  por  mi  é  por  vos.  E  si  mester  era . . .  Lope  Martinez  é  don  Fortun 
Yeneguez  devandichos  redban  en  los  castieillos  de  Maya  é  de  Aussa  à  vos,  govemador 


^  Je  trouve  dans  les  comptes  de  Navarre  pour 
1  a83  les  artides  suivants,  qui  se  rapportent  à 
ce  personnage  et  À  une  maison  forte  qu*il  avait 
en  garde  : 

«Furtunio  Enneci  de  Urdaniz  pro  domo 
Vailis  Karoii  per  médium  annum ,  ut  supra , 
XI  libras.  >  (Ms.  Bibl.  intp.  Suppl.  lat.  n**  i65^, 
fol.  3  recto.)  —  Plus  loin  il  est  nommé  en  ces 
termes  avec  D.  Martin  Lopez  de  Uriz  : 

«Domino  Martine  Lu  pi  d*Oris  pro  domo 
Valiis  Karoii  usque  ad  Canddosam  anno  tercio, 
permanum  domini  Guillelmi  Unddi,  xzx  kaficia. 
1  Furtunio  Enned  de  Urdaniz ,  pro  dicta  domo 
per  médium  annum  usque  ad  feslum  Assump- 
tionis,  anno  tercio,  zx  kafida.  >  (Folio  g  verso. 
Cf.  fol.  7  verso.) 

«  Furtunio  Enneci  de  Urdaniz  pro  domo  de 
Lucayde  in  valle  Karoii  a  festo  Assumptionis 
anno  quinto(i  a85)  usque  ad  sequentemCande- 
losam  per  médium  annum  I  ka6da.  *  (Folio  77 
verso.) 

>  Le  château  de  Maya,  situé  dans  la  vallée  de 
Baztan,  était  aux  mains,  en  1 98d«  d*Ochoa  Mar- 
tinez d*Oarrii.  (Ms.  Bibl.  imp.  n**  i65^,  folio  5o 
verso.) 

^  Ce  château  était  situé  dans  la  vdlée  d'Ez- 
cabarte,  merindad  de  Pampdune.  Il  en  est 
question  en  ces  termes  dans  le  compte  de  Diego 


Sanchez  deGarriz,  merino  de  Pampeiune  pour 
1285: 

«  Pro  operibus  factis  in  Castro  de  Aussa ,  vide- 
licet  pro  reparanda  turre  quam  (nlgur  destruxit, 
lapidibus,  calce  et  aqua  portata  ad  faciendum 
morterium  in  dicto  opère.  1  Item  ,  pro  lo- 
catione  latomorum  et  diorum  operariorum  et 
expensis  eorumdem. . .  xlviij  libras  x  solides. 
—  Item,  eidem  (Didaco  Sancii  de  Garriz),  pro 
Castro  de  Aussa,  pro  retinencia  et  augmenta- 
tione  trium  servientium,  per  annum,  ut  supra , 
XV  libras.  —  Item  pro  iiij  quintaliis  sagitaniro 
emptis  ad  opus  castrorum  de  Aussa  et  de  A(a- 
hun,  qui  sunt  in  frontaria  Castelle  et  sub 
custodia  dicti  merini,  xvj  libras  xiij  solidos 
iiij  denarios. — Didaco  Sancii ,  merino  predicto, 
pro  emenda  eidem  facta  pro  quinque  bdistis 
unius  pedis  cnm  suis  munimentis,  sex  armatu- 
ris  vocatis/)er/)anfe3,  tribus  capellis  ferri,  sex 
iscutis  yocatis  de  Alnuuen,  que  posuerat  in  gar- 
nisione  castri  de  Aussa,  et  combusta  fu^runt 
quando  fulgur  destruxit  turrim  et  interfecit 
quosdam,  xij  libras.  (Ms.  Bibl.  imp  Suppl. 
lat.  n*  l65^  folio  60  verso.  Cf.  folios  â6  verso, 
93  verso  et  101  verso.)  —  «Item  eidèm  pro 
Castro  de  Aussa  cum  augmentatione  trium  ser- 
vientium ratione  guerre,  per  annum,  ut  su- 
pra , Ixxv  kaGcia. •  (Folio  79  verso.) 


438         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

devandicho . .  •  mas  que  à  vos  ploguiere,  assi  como  ea  castieiUos  de  qmJes  deve  ome 
&zer  guerra  é  paz.  E  si  por  aventura  (lo  que  Dios  non  quîera !) . . .  ud  vinia  contra  6 
faiUecia  en  ren  à  vos.  govemador  devandicho  «  en  los  jvramentos  sobredichos  6  en  ai- 
guno  d*eillos ,  quiero  et  otorgo  que. . .  Martinez  é  don  Fortun  Yeneguez  devandicfaos  rten- 
dan  à  vos,  governador  sobredicho,  los  castieiUos  de  Maya  et  de  Aussa  quitament,  sin 
enbargo  nenguno ,  é  que  los  tengades  et  aguardedes  leafaneat  pora  dona  Johana ,  mi  seyn- 
nora,  é  pora  sus  suceessores.  Ë  mando  k  don  Lope  Martinez  et  à  don  Fortun  Yeneguez 
sobredicfaos  que  se  obiiguen  à  vos,  govemador  devandicho,  de  rendervos  ios  castieii- 
los  antedichos ,  ai  yo  fiâilleciesse  en  ren  contra  vos,  govemador,  xsomo  dicho  es  de  susd. 
Empero  qmero  é  retengo  que  si  en  este  comedio  devinia  de  mi  ante  que  madàma 
Johana  fiziesse  esposaiUas ,  que  don  Lepe  Martinez  de  Uriz  é  don  Fortun  Yen^^uez  de 
Urdaniz  riendan  los  ca^eîHos  de  Maya  é  de  Aussa  à  dona  Johana  é  a  sus  suceessores  he- 
rederos.  E  si  por  aveninra  ante  deste  tiempo  madama  Johana  passasse  deste  siegio  (lo 
que  Dios  non  quiera!),  que  don  Lope  Martinez  é  don  Fortun  Yeneguez  riendan  los 
dichos  castieiUos  a  mi.  E  por  que  todas  estas  cosas  sobredîchas  sean  mas  firmes  é  mejor 
agnardadas ,  é  que  yo  non  pueda  por  mi  ni  por  otri  venir  contra  las  dichas  cosas  ni 
nenguna  d*eiUas,  juro  sobre libro  é  cruz  de  mantener  éguardarlas  bien  é lealment  como 
dicho  es  de  suso. 

Yo  don  Eustace,  govemador  devandicho ,  recibo  de  vos,  don  Garcia  Almoravid,  los 
paramientos  é  la  jura ,  como  dicho  es  de  suso ,  é  prometo  â  vos ,  don  Garcia  Almoravid . 
que  vos  sea  bueno  é  leal  amigo,  é  que  vos  ayude  à  vos  é  â  los  vuestrod  à  mantener  vues- 
tros  drechos  é  de  râto. .  .  pueda  con  el  rey  de  França,  mio  sennor,  é  con  madama  Jo- 
hana procure  vuestro  drecho  lealment  é  sin  engaynno  nenguno.  Demas  vos  pro . . .  eite 
que  vos ,  don  Garcia  é  don  Pero  Roiz  d'Argaiz  \  alcalde  maor  de  Navarra,  é  los  otros  al- 
caides  de  castieiUos  qui  tienen  vuestra  ca . . .  nu*a  convuaco  tenedes  del  tiempo  dA  rey 
Henric  (à  qui  Dios  perdone  I  ) ,  non  vios  tuelga  ni  toiUer  vos  &ga  a  otri  por  mi  sin . . .  s 
que  perder  lo  deviessedes,  6  por  judicto  de  oort,  segund  fuero  é  costumbre  de  Navarra. 
E  otrossi  vos  prometo  é  buena  fe .  . .  que  ayades  caria  del  seynnor  rey  de  França  de 
como  plaze  a  eiU  é  a  madama  Johana  é  ad  aqueiUos  qui  son ...  los  paramientos  sobre- 
dichos.  E  mando  é  quiero  que  si  por  aventura  yo  faUecia  en  esto  que  yo  e  prometido  a 
vos ...  é  los  dichos  don  Lope  Martinez  de  Uriz  é  don  Fortun  Yeneguez  de  Urdaniz  rien- 
dan los  castieiUos  de.  . .  Garcia  Almoravid.  Testigos  (îieron,  qui  présentes  foeron  é  todas 
estas  cosas  vieron  é  oyeron ,  é  por  testigos. . .  [don  Pero  Roiz  de  Ar]gaiz,  alcalde  maor  de 
Navarra,  é  maestre  Bemart  Molener  de  Cordova,  judge  del  dicho  govemador,  [é  don  Lope 
Martinez  de]  Uriz,  cavaiUero.  E  por  maor  firmeza  de  todas  las  cosas  antedichas  éde  cada 
una  d'eilLas ,  nos  don  Gar[cia  Almoravid  é  don  Eustac]e  govemador  sobredichos ,  fisie- 
mos  poner  nuestros  seyeiUos  colgados  en  esta  présent  carta.  E  yo  Martin . . .  [escriv]ano 
jurado  del  govemador  sobredicho ,  por  mandamiento  de  don  Garcia  é  govemador  de- 
vandichos  fti  présent . . .  cosas  sobredichas ,  é  escrevi  esta  présent  carta  con  mi  propria 

'  Immédiatement  avant  le  premier  des  ar-         gnn  per  médium  annum,  ut  proxime  supra,  iiij 
ticies  qui  précèdent,  j'en  lis  un  ainsi  conçu  :  libras.  ■  (Ms.  Bibi.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^, 

•  Roderico  Pétri  de  Argayz  pro  Castro  de  Le-         fd.a  recto.  Cf.  folio  dd  recto.  ) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  439 

mano ,  Imqaal  ftié  fecba  en  lliiebas,  domingo  primero  enpues  la  fiesta  de  convierso  sancti 
Paidi,  en  d  me» de  ^eaero ,  anno  Domini  bc*  gg**  8q>tuagenaH>  qninto, 

(Trésor  des  Chartes,  1975 -g-  J.  61  À.  Deux  sceaux.) 

Page  loÂ.  vers  ibb'jy  couplet  xlii. 

On  a  de  Johan  Corbaran  de  Lehet  un  reçu  de  cent  cinquante  livres  tour- 
nois à  lui  payées  par  Eustache  de  Beaumarchais,  pour  cause  des  soudées 
qu'il  avait  :  n  Las  quales  cavaillerias,  ajoute-t-il,  tengo  por  don  Pero  Sanchez 
de  Mont  Agut,  ail  tiempo  que  eill  era  governador.  »  Cette  pièce  est  datée 
d*Estella,  mars  1 276  ^ 

Le  nom  de  ce  baron  resté  fidèle  à  son  serment  se  retrouve  à  chaque 
instant  dans  les  comptes  de  Navarre  pour  1  a83 ,  iiBlx  et  1  a85,  de  façon  à 
nous  donner  une  haute  idée  du  personnage  : 

*  Domino  Johanni  Girbarani  de  Leeth  pro  eodem  (complemento  miliciarum  sua- 
rum)  xlvi  kaficia  ij  rova.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n^  i65',  fol.  10  verso.  Compot 
Roderici  Pétri  de  Echalaz,  ) 

Domino  Johanni  G)rbarani  de  Leeth  pro  eodem  vi^**  vij  libras  xvj  solidos  x  de- 
naiios.  (Fol.  2a  verso.  Compot,  Sancii  Orticii  de  Sancto  MUiano,  merini  Stelîensii,) 

Domino  Johanni  Corbarani  de  Leeth  pro  eodem  in  valle  de  Echauri  ci  solidos  iiij  de- 
narios.  (Fol.  a 5  verso.  Compot,  Didaci  Sancii  de  Garriz,  merini.  Cf.  fol.  61  recto,  79  verso.) 

In  villa  de  Petralta  de  pecta  rusticoram  ij  kaficia«  Jobannes  Corbarani  tenet.  (Foi.  ^1 
recto.  Compot,  Sancii  Orticii  de  Sancto  Miliano.  Cf.  fol.  4a  verso  et  76  verso.) 

Domino  Johanni  Corbarani  de  Leeth  pro  eodem  (complemento  miliciarum  suarum  ) 
iij*  Ixvj  kaficia  j  terçal  j  quartale^  (FoL  i^a  recto.  Compol.  ejasd,) 

Domino  Joanni  Corbarani  de  Leeth  pro  eodem  in  pecta  vallia  Sancti  Stephani,  de  Arana, 
de  la  fierueça  et  de  Petralta  iîj''  liiij  kaficia  i)  rova  j  terçal  iij  quartalia.  (Fol.  76  recto. 
Compot.  ^pud.  Cf.  folio  76  recto.) 


'  ArelMYCs-del'Biiipire,  1976- 1 69 -J.  61  A.  rova,  in  rovo  quatuor  quartalia —  In  kaGcio 

'  Cea diverses  mesures  sa  trouvent  expliquées  Tutellk  suât  quatuor  rova,  in  rovo  sel  qnar- 

dans  un  registre  de  ia  chambre  des  comptes  talia....  In  kaficio  Steiic  sunt  octo  rova,  in 

de   Paris,  cité    d*une  manière  inexacte  par  rovo  quatuor  quartalia.  •(G/o#i.iiiec2.e(tfi/'.Laltn. 

D.  Garpentier  :  •  Quidam  modus  mensurarum  t.  V,  p.  81  s,  col.  s,  V  Bovum,)  Cf.  Dicc,  d£  ont 

in  Navarra.  In  kaficio  Paropilonae  sunt  quatuor  del  reino  de  Nav.  t.  II ,  p.  708  -  7 1 4. 


tiliO         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Item  de  vinea  vocata  de  Çamaqua  et  de  pecta  de  Assarla ,  de  Aiedo  et  de  VUlamera  ni- 
chil ,  quia  doroinus  Johannes  Girbarani  de  Leeth  tenet  pro  complemento  miliciarum 
suarum.  (  Fol.  76  recto.  Comp.  ejasd,  ) 

Domino  Johanni  Corbarani  de  Leeth  pro  eodem  (complemento  miliciarum  suarum) 
in  valle  Sancti  Stephani,  in  Arana ,  Amescoa,  Assarta ,  Azedo ,  de  Vfflamera ,  et  in  pecta 
de  Petralta,  de  Vernedo  viij"  vij  libras  xvj  solidos  x  denarios.  (Fol.  89  recto.  Compot. 
Guillelmi  Ysami,  merini  Stellensis,  Cf.  fol.  106  recto.) 

Page  io4,  vers  i56o,  couplet  xlii. 

Le  29  mars  1276,  le  nouveau  gouverneur  de  la  Navarre,  Eustache  de 
Beaumarchais,  parcourait  déjà  le  pays,  exigeant  de  tous  les  endroits  où  il 
passait  des  hommages  à  la  reine.  Il  est  constant  qu*il  reçut  satisfaction,  de 
ce  côté-là,  de  Tudela  et  de  sa  merindad,  d*Elstella  et  de  la  sienne,  y  compris 
Yaljama  des  juifs,  de  Tafalla  et  de  son  territoire,  et  jusque  de  Caseda  et  de 
Saint  Jean-Pied-de-Port.  «  Il  est  à  remarquer,  dit  don  José  Yanguas ,  qui  cite 
des  pièces  des  archives  de  la  Chambre  des  comptes  de  Pampelune,  qu*il  ne 
paraît  pas  que  cette  ville  ni  sa  merindad,  ni  celle  de  Sangùesa,  excepté  le 
château  de  Castillon,  en  aient  fait  autant  ^  »  Il  ajoute  que,  dans  Thommage 
de  Tudela ,  il  fut  stipulé  que  le  gouverneur  jurerait  les  fors  et  les  bonnes 
coutumes  de  l'endroit,  et  que  la  municipahté  de  Mendigorria  ajouta  qu'elle 
verrait  avec  plaisir  le  mariage  de  la  reine  avec  le  fils  du  roi  de  France. 

Page  loAivers  i56o«  couplet  xlii. 

Voici  lacté  du  serment  prêté  dans  cette  circonstance  par  la  ville  d*Ar- 
taxona ,  le  seul  que  nous  ayons  retrouvé  : 

In  Dei  nomine  amen.  Sepan  quantos  esta  présent  carta  veran  et  odràn ,  que  nos  don 
Johan  alcalde,  Miguel  Cortes  maoral,  et  Semen  Garciez,  jurado  de  Artaxona,  por  nos  é 
por  los  otros  jurados  é  por  todo  el  concejo  de  Artaxona,  por  mandamiento  del  dicho 
concejo ,  esguardando  el  provecho  é  la  honrra  de  la  mucha  honrrada  dona  Johana ,  nues- 
tra  natural  seynnora ,  reyna  de  Navarra ,  é  de  todo  el  su  regno  de  Navarra ,  é  queriendo 
l^ardar  ésalvar  la  nuestra  lealtad,  de  como  conviene  é  fidèles  é  naturales  vassaillos,  enta 
nuestra  seynnora  dona  Jobana,  de  buen  coraçon  é  de  buena  voluntad  prometemos  â 
vos,  me  sire  Eustace,  govemador  de  Navarra  por  la  dicha  reyna,  que  nos  gaardaremos 
é  mantendremos  à  todo  nuestro  leal  poder  el  regno  de  Navarra  é  todo  d  seynnorio 
é  todos  los  otros  drechos  que  pertenecen  al  regno  de  Navarra ,  pora  dona  Jobana , 

*  Diccionario  de  antigûedades  del  reino  de  Navarra,  t.  III,  p.  49. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         441 

nnestro  seyimora  naturaL  £  obediremos  en  todas  cosas  &  vos,  govemador  antedicho, 
et  à  lodo  otro  governador  qui  enpues  vos  fîiere  enviado  del  seynnor  rey  de  França  por 
govemar  el  regno  de  Navarra  en  voz  et  en  nombre  de  la  dîcha  Johana,  reyna  de  Navarra, 
é  mantendremos  é  defendremos  à  todo  nuestro  poder  contra  todo  omme  la  vuestra 
persona  é  vuestras  compaynnas  é  todas  vuestras  cosas  é  de  qualquiere  governador 
qui  fnesse  enviado  enpues  vos  por  el  rey  de  França  à  govemar  Navarra,  como  dicho 
es,  ata  o  la  dicha  dona  Johana,  nuestra  seynnora,  sea  ^e  edat  de  doze  aynnos;  é  que 
todos  tiempos  seamos  plazenteros  dd  casamiento  que  sea  entre  el  fijo  de!  rey  de  França 
é  la  dicha  dona  Johana ,  nuestra  seynnora;  é  que  non  vengamos  encontra  pornos  ni  por 
otri  en  nenguna  manera  que  pueda  seer  dicha  ni  pensada.  E  a  mantener  é  complir  todas 
estas  cosas  devandichas  é  de  cada  una  d*eillas ,  por  mandamiehto  del  dicho  nuestro  con- 
cejo,  nos,  alcalde,  maoral  é  jurado  devandichos,  juramos  por  nos  é  por  todo  el  concejo 
de  la  dicha  villa ,  sobre  santos  Ëvangelios  é  la  santa  cruz  ;  é  demas  por  fazervos  maor 
complimento  é  i  maor  seguridat  de  todo  esto ,  prometemos  que  nos  fagamos  é  procure- 
mos  que  los  otros  bonos  ornes  de  la  nuestra  villa ,  quales  vos,  governador,  querades ,  con- 
vusco  ensemble,  por  si  é  por  todo  d.  concejo  de  Ârtaxona,  vos  juren  é  prcmietan  todas 
estas  cosas  antedichas ,  segunt  la  forma  que  es  dicha  de  suso.  Et  estas  juras  fazemos  a  vos , 
me  sire  Eustace ,  governador  antedicho ,  é  vos  otrossi  que  tengades  à  nos  en  nuestros 
fiieros  é  en  nuestras  costumbres  de  como  lo  jurastes,  et  otrossi  que  qualquiere  gover- 
nador  que  sea  enpues  vos  enviado  por  el  seynnor  rey  de  França  por  govemar  Navarra 
en  voz  et  en  nombre  de  dona  Johana, nuestra  seynnora,  como  dicho  es  de  suso,  jure  à 
nos  de  mantenemos  en  nuestros  fueros  et  en  nuestras  costumbres.  Et  en  testimonio  et 
en  maor  firmexa  de  todas  estas  cosas  antedichas ,  é  de  cada  una  d*eillas ,  nos  alcalde ,  mao- 
ral é  jurado  antedichos,  por  voluntad  é  mandamiento  del  concejo  de  Ârtaxona,  damos 
é  vos,  me  sire  Eustace ,  governador  antedicho ,  esta  carta  abierta ,  seeiUada  con  el  seyeillo 
del  dicho  concejo,  la  quai  (ué  fecha  é  dada  en  Pamplona,  domingo  secundo  dd  mes 
de  mayo,  anno  Domini  millesimo  ce*  septuagesimo  sexto.  (Trésor  des  chartes,  cart. 
J.  6i3,  pièce  n*  la.  Sceau  représentant  un  arbre  avec  cette  légende  autour  :  Sigilldm 

DB  CONGELLO  ArTASSONA.) 

Pages  1  o4  - 1 07  «  vers  1 56g  - 1 58a ,  couplet  xliii.     .  ' 

• 

Anelier  dit  qu*Eustache  de  Beaumarchais,  à  son  arrivée  à  Pampeiune, 
paya  âax  chevaliers  et  aux  enfançons  fle  toute  la  Navarre  ce  qui  leur  était 
dû  pour  leiu*  service  militaire.  J*ai  recherché ,  aux  Archives  de  TEmpîre  et 
ailleurs ,  les  pièces  qui  pouvaient  établir  le  fait  d'une  manière  péremptoire , 
et  j'en  ai  trouvé  bon  nombre,  que  je  vais  faire  connaître,  en  commençant 
par  celles  qui  émanent  des  personnages  nommés  dans  notre  poëme. 

La  première,  cotée  1275  —  120  —  J.  61/4,  est  un  reçu  de  Pero  San^ 
chez  de  Montagndot  seynor  de  Cascani^  de  la  somme  de  1 ,3 9 3  livres  1 3  lous 
10  deniers  en  sanchets,  et  de  3, 606  livres  6  sous  10  deniers  en  tournois 

BIST.  DE  LA  GUERRE  DB  HAT.  56 


442 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


noirs,  pour  mises  faites  au  service  de  la  reine  Jeanne  en  délendant  la 
Navarre  quand  Pero  Sanchez.  en  était  gouverneur.  Cette  pièce  est  datée  de 
Tebas,  le  mercredi  i"  du  mois  de  février  1 276  ^ 

A  la  suite  de  cette  pièce,  j  en  signalerai  deux  autres  :  la  première,  cotée 
1 275  —  1 28 — J,  6i4,  est  un  reçu  de  D.  Garcia  Almpravid,  de  la  soipme 
de  10  livres  tournob  pour  la  tenue  da  château  de  Maya  et  de  35  livres  pour 
celle  du  château  dAussa  pendant  Tannée  f»^cédente  ^;  la  seconde,  marquée 
dans  la  même  série  du  numéro  1 33  »  est  un  reçu ,  souscrit  parle  même,  de 


'  A  côté  d*elle  ii  faut  placer  un  reçu  de 
soixante  livres  tournois,  par  Johan  Sanchez  de 
Mont  Agut,  pour  un  cheval  acheté  par  D.  Pero 
Sanchez  de  Montagut  à  D.  Pero  Sanchez, 
doyen  de  Tudela ,  dans  le  temps  que  le  second 
était  gouverneur  de  la  Navarre,  é  lo  puso  en  sa 
coRfa.(Arch.der£mp.i375 —  i4o  —  J.6i4*) 
— A  Tannée  suivante,  nous  trouvons  un  autre 
reçu  de  cjuatre  cents  livres  de  tournois  noirs , 
pour  mises  faites  par  D.  Pero  Sanchez  pour  la 
défense  du  royaume  de  Navarre  [ibid*  1276  — 
307' —  J.  61 4),  et  un  certiGcat  en  faveur  de 
la  créance  de  Johan  Martinez  de  Medrano, 
qui  avait  occupé ,  du  temps  du  roi  D.  Henri ,  la 
foisadera  de  Viana,  depuis  cédée  par  la  reine 
de  Navarre  à  la  municipah't^  de  .cette  ville,  et 
qui  avait  fait  des  mises  pour  défendre  cello-ci 
contre  les  Castillans  au  temps  de  la  guerre, 
{Ihid,  1276  —  296  —  J.  6i4.  Cf.  Ms.  Bihl. 
imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^,  fol.  87  verso.)  Sur  ce 
que  Ton  entendait  par  fonsadera  onfosadera, 
voyez  ci-dessus,  p.  382,  en  note. — Ce  Jehan 
Martinez  de  Medrano  était  un  homme  con* 
sidSrahle.  On  le  voit  figurer  encore  jusqu^en 
1  a 86  dans  les  comptes  de  Navarre  : 

8  Item  domino  Johanni  Martini  do  Medrano, 
qui  ivit  cum  equitihus  ad  villam  de  Coreilla 
quando  Johannes  Alfonsi  erat  in  caméra,  et 
credebant  qood  voluissent  eum  obsedere  ha- 
rones  Castdle,  i  kaficia.  •  (Ms.  Bihl.  imp.  n*i  65% 
fol.  7  recto.) 

t  Johanni  Martini  de  Medrano  pro  Castro  de 
Goreilla  a  medio  mense  maii  proximo  preterito 
usquc  ad  sequens  festum  Assumptionis,  pro 
quindecim  ^rvientibus  xviij  kaficia  iij  rova. 


f  Item  eidem  pro  dicto  Castro  a  dicto  festo  As- 
sumptionis, usque  ad  sequentem  Candeloeam , 
per  médium  annum,  zxvij  kaficia  ij  rova.» 
{Ihii.  Cf.  fol.  8  verso,  io4  recto.) 

«  Item  pro  expensis  Johannis  Martini  de  Me- 
drano et  equitum  ac  peditum  q^^  secum  etêf^t 
quando  iverunt  apud  Malon  in  Aragopiam  ad 
faciendum  dampn^m,  in  duob^is  diebus,  iiij 
lihrasiiij  solides.»  (Fol.  19  recto.) 

t  Domino  Johanni  Martini  de  Medrano  pro 
Castro  de  Coreilla  per  annum  zv  libras.  >  (Fol. 
19  vterso.  Cf.  fol.  54  I*.  72  r',  87  recto.) 

«  Johanni  Martini  de  Medrano  pro  castro  de 
Artaxo  cum  augmentatione  a  feste  Assompdo- 
nis  anao  quarto  uaque  ad  sequentem  Gandelo- 
sam,  per  médium  annum  1  kaficia.  iltemeidcm 
pro  turre  de  Viana  et  augmentatione  a  festo 
Assumptionis  predicto  usque  ad  seq^^teçi 
Candelosam,  per  médium  annum  xvij  kaficia 
ij  rova.»  (Folio  42  recto.  Cf.  fol.  56  verso,  74 
verso ,  89  verso ,  1 06  recto.  ) 

■  Item  pro  expensis  dicti  merini  (Johannis 

de  Yanvilla,  merini  Ripperi^,  domini  Martini 

de  Medrano,  et  Lupi  Orticii  de  Monte  Acuto, 

,    quando  iverunt  ad  appreciandum  da[m]pna  il- 

lata  ville  frontarie   pn^ter  guemun  ,*xiftj  ii- 

.    bras.  »  (Fol.  54  v*.  Cf.  P  1  o3  v**,  i o4  r*  et  v*. ) 

'  Le  sceau  porte  trois  pals  et  cette  inscrip- 
tion autour  :  StgUlam  Garsia  Almoraoit,  —  J*ai 
sous  les  yeux  un  autre  reçu  de  don  Yenego 
Almonuid,  mesnadero,  de  la  somme  de  qua- 
rante livres  tournois  pour  son  service  de  Tan- 
née; il  est  daté  de  Tebas,  le  dernier  mercredi 
de  février  1275.  (Arch.  de  TEmpire,  1 278  — 
116  — J.  6i4.) 


HISTOIRE  DE  LA  GDEIVRE  DE  NAVARRE. 


443 


2 ,000  livres  tournois  pour  dépenses  fkites  à  la  même  époque  en  défehdant  le 
royaume  de  Navarre,  alors  en  guerre.  Ces  deux  pièces  sont  datées  de  Tebas, 
le  premier  dimanche  après  la  fête  de  la  Chaire  de  Saint  Pierre,  Tan  de  Notre- 
Seigneur  1 2 7 5  ( 2  3  février  1276)^.  Dans  une  autre,  Johan  Corbaran  de  Vi- 
daurre  est  associé  à  Miguel  Periç  de  Arviçu  comme  ayant  reçu ,  pour  sa 
mesnaderia  de  Tannée,  4o  livr.  toum.  tandis  que  son  compagnon  n'en  tou- 
chait que  la  moitié  ^.  Cette  pièce ,  cotée  1  olx  dans  la  même  série ,  est  datée  d'Es- 
tella,  le  mercredi  1^  mars  isyS,  et  munie  du  sceau  de  D.  Johan  Sanchéz 
de  Mont  Agut,  qui  figure  lui-même  dans  ces  comptes,  en  qualité  d'alcaid 
des  châteaux  d*Estella  et  de  Tudela,  pom*  la  somme  de  83  livres  tournois^. 
Voici  maintenant  les  autres  pièces  de  la  même  espèce  que  nous  avons 
trouvées  au  Trésor  des  chartes  : 


1.  Sepan  quan'ios  esta  carta  veràn  et  odràn  que  yo,  don  Garcia  Martinez  de  Uriz, 
vengo  de  conocido  que  yo  e  recebido  de  vos ,  me  sire  Eustace  de  Biau  Marches,  gober- 
nador  de  Navarra ,  treynta  libres  de  torneses  por  complimiento  de  la  mi  mesnaderia 
deste  présent  aynno  ata  la  primera  fiesta  de  Navidad  que  viene... .  Et  en  testimonio 
deslo,  ec.  Data  en  Thebas,  sabado  dia  de  katedra  sancti  Pétri,  A.  D.  m**  ce*  lxx^  quinto 
(aafebr.  1276). 

Arch.  deTEmp.  1175  — 91  —  J.6i4. 

a.  Sepan . . .  que  yo,  Forlun  Yeneguez  de  Urdariz,  merino,  casteillano  de  los  casteil- 
I08  de  Mont  Forant,  de  Gaerayno. . .  de  Aycita  é  de  Aussa,  por  dona  Johana,  reyna  de 
Navarra. .  •  e  recel^do*  .  •  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno  ata  la  primera  fiesta 
de  Navidat  que  viene,  veynt  libras  de  torneses,  é  por  retenencia  de  los  dichosr  castteîllos 
àA  aynno  sessaynta  é  sîet  libras  et  onze  sueldos  torneses ,  é  por  retenencia  del  castieiUo 
de  Mont  Ferrant  del  aynno  présent  ata  la  Navidat  primera  que  viene,  treynta  é  nueu 
libras  de  torneses,  é  por  retenencia  del  castieiUo  de  Aussa  deste  présent  a^nno  ata  la  Na- 


*  Dans  uDe  pièce  de  rannée  suivante ,  le 
même  personnage  reconnaît  qu'A  son  instiga- 
tion Eustache  de  Beaumarchais  a  payé  à  Semen 
Martinez  de  Maya,  Per  Ociioa  de  Sorecta, 
Migud  Garciez  de  Keotaet  Peirot,  arbalétriers, 
dix4imt  livres  tournois  pour  leurs  dépenses  et 
vêtements,  pendant  la  guerre  de  Tannée  pré- 
cédente, an  temps  où  D.  Pero  Sanchez  était 
gouverneur.  (Ardi.  de  i'Emp.  1976 —  34i  — 
J.  6i4.  Gf.n*s34.) 

'  Les  mêmes  r^iaraissent  Tannée  suivante 
dans  une  reconnaissance  de  cinquante  livres 
pour  mesnaderia  et  de  cinquante  autres  livres, 


don  du  roi  de  France  à  chacun.  (Arch.  de  VEtn- 
pire,  1Z76 — 969 — J.  6i4.) — Johan  Corbaran 
est  encore  nommé  dans  un  autre  acte  encore 
l^us  curieux  :  c*est  un  re^  de  vingt  Hvres  de 
tournois  noirs  pour  quatre  homicides  arrivés  à 
Larraioana.  {Ibid,  1976  — 990  —  J.  61 4.)  — 
Dans  une  autre  pièce  de  Tannée  suivante,  c'est 
un  reçu  de  diz-hoit  cent  trente-cinq  livres 
tournois  pour  rentes  [càvallerlas] ,  dépenses  et 
indemnité  pour  chevaux  perdus  à  la  guerre  en 
défendant  le  royaume  de  Navarre.  (IM,  1 976 
—  3o4  — J.  61 4.) 

'  Arch.  de  TEmp.  1976 —  17^  —  J.  6i4. 

56. 


444 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


vidai  treynta  Ubras  (omeses,  é  por  retenenda  dd  castieillo  de  Guerayno^  deste  présent 
aynno  ata  la  Navidat  veynte  libras  tomeses ,  é  por  la  retenenda  del  castieillo  de  Ayata 
deste  présent  aynno  ata  la  primera  fiesta  de  NaVidat  que  viene,  veynt  libras  de  lorneses  ; 
la  qualsuma  monta  viiij  **.  é  seze  libras  et  onxe  sueldos  de  tomeses*., ••  Et  en  testimonio,  ec. 

Arch.  de  TEmp.  ihU,  138. 

3.  Sepan. . .  que  yo ,  don  Lope  Martinex  de  Uriz,  casteillano  del  castieillo  de  Maya^. . . 
e  recebido .  • .  por  retenenda  del  castieillo  de  Maya  deste  présent  aynno . . .  cinquanta 
libras  de  tomes,  ec. 

Ibid.  i54. 

i,  Sepan. . .  que  yo ,  Martin  Yvaynnes  de  Uriz. .  •  he  recebido.  • .  por  mi  mesnaderia 
deste  présent  aynno,  veynt  é  dnquo  libras  de  tomeses ,  é  por  la  retenenda  del  castieillo 
de  Casteillon  ^. .  •  veynt  é  quatro  libras  de  tomeses ,  ec. 

Ihid.  1 56.  Sceau  de  don  Garda  Martinex  de  Uriz ,  annoncé  dans  l'acte  comme  oncle  de 
Martin. 

5.  Noverint  universi  présentes  litteras  inspecturi  quod  ego ,  Petrus  Roderici  de  Argaitz, 
castellanus  de  Leguin,  scio  et  in  veritaie  recognosco  me  habuisse  et  récépissé.. .  .rxiiij. 
libras  turonenses  pro  guagiis  seu  retinentia  custodie  dicti  castri  hujus  presentis  anni,  et 
pro  .XX.  kaficiis  firumenti  que  remanserant  ad  solvendum  de  retinentia  anni  preteriti  eus- 


*  Cette  place  fut  assiégée  en  1277,  comme 
nous  rapprenons  d*une  autre  quittance  ainsi 
conçue  :  ■  Noverint  universi,  présentes  pariter 
et  futuri,  quod  nos  Eustachios  de  Belio  Mar- 
chesio,  miles,  regni  Navarre  gubemator  et 
custos,recognosdmuset  in  veritate  confitemur 
nos  rec^isse,  aut  aiius  pro  nobis,  a  vobis,  firatre 
Jscobo,  monacbo  Belle  Pertice,  Cisterciencis 
ordinis,  dyocesis  Tholose,  et  Raimundo  de 
Serano,  burgensi  Castri  Serraceni, dicte  dyoce* 
sis,  duo  milia  et  ducentum  et  quatuordecim 
kaficia  tritici,  et  octingenU  et  septuaginta  et 
octo  kaficia  inter  ordeum  et  avenam ,  totum  ad 
mensuram  Cesaraugus'te.  Quod  biadum  domi- 
nus  abbas  Belle  Pertice  emi  fecerat  in  partibus 
Ce8araugustanis  antedictis,  de  quibus  a  vobis 
et  dicto  domino  abbate,  nomine  prefati  do- 
mini  régis ,  tenemus  plenaric  pro  contentis.  In 
cujus  rei  testimonium  sigillum  nostrum  pre- 
sentibus  duximus  apponendum.  Datum  in  setgio 
de  Garanho,  die  Veneris  post  ocUbas  apostolo- 
nim  Pétri  et  Pauii,  anno  m*  ce*  Izx*  septimo 


(9  jui.  1 277).  (Arch.  de  l'Emp.  J.  474 ,  n*  47^ 
Invent,  de  Dupuy,  quittances  1 ,  n*  47.  Sceau 
en  cire  verte  sur  simple  queue,  moulé  n*  676 1 .) 

'  Plus  tard,  nous  retrouvons  le  même  per- 
sonnage, cette  fois  nommé  Fortuyn  Yeneguiç 
de  Urdariç,  recevant  d*Eustache  de  Beaumar- 
chais un  don  de  cent  livres  toiunois.  (Arch. 
deTEmp.  1276  —  s43  — J.  6i4.)— Dansun 
document  de  Tannée  précédente,  c*est  un  Gar- 
cia Yeneguez  de  Urdaris  recevant  aussi  vingt 
livres  tournois  pour  sa  mesnaderia  de  Tannée. 
(Ibid.  1275—  62— J.  61 4.) 

'  L*anDéesuivante,D.Loperecevaitdnquante 
livres  tournois  pour  travaux  de  bâtiment  eié- 
cutés  au  château  de  Maya  .(Arch.  de  FEmpire, 
1276  —  286  —  J.  61 4*)  Est-ce  ie  même  que 
le  Martin  Lopez  d*Oriz  ou  Duriz  nommé  d-des- 
sus,  p.  437,  en  note,  col.  1,  et  dans  le  Dict,  des 
ant.^u  rojr,  de  Nao,  1. 1,  p.  289? 

^  Casteillon  sobre  Sangûesa  »  dit  un  autre  reçu 
de  Tannée  suivante.  (Arch.  de  TEo^ire,  lS76- 
3oo- J.  6i4>) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         445 

tocUe  dicti  castri;  Item  recognosco  récépissé. . .  .x.  libras  turonencium  pro  rauba 
mea  seu  vestibus  hujus  presentis  anni....  Et  intestnnoiiium,  etc.  Data  Thebis,  dcmii- 
met  in  crastinom  Beati  Pétri  ad  katbedram,  A.  D.  M*cc*LZx"qmnto  (a3  febr.  1276)1 

Arcb.  de  TEmp.  ihid.  2  s. 

6.  Noverînt  universi  quod  ego,  Petrus  Martini  de  Gualipenso,  miles,  castellanus  castn 
de  Gualipenso,  scSo.. .  me  habuisse  et  récépissé. . .  .xxiiij.  libras  turonenses  pro  guagiis 
sea  retinentîa  custodie  dicti  castri  de  Gualipenso  istius  anni  presentis ,  et  .xx.  libras  tu- 
ronenses pro  mainaderia  mea  bujus  presentis  anni. . .  Et  in  testimonium.  predictorum 
sigillo  domini  Eximinis  de  Sotes  fed  présentes  litteras  sigillari ,  etc. 

Ibid.  34. 

7.  Noverint  universi. . .  quod  ego,  Amaldus  Bemardi  d*Argava,  magister  arcbales- 
tariorum  regni  Navarre,  castellanus  castri  de  Murel  freito,  scio. . .  me  habuisse  et  récé- 
pissé. . .  .xviij.  libras  turonencium  pro  guagiis  meis  hujus  presentis  anni  usque  ad 
festum  proximum  dedicationis  beati  Michaelis,  et  .xviij.  libras  turonendum  pro  retinen- 
da  seu  gagiis  dicti  castri  de  Murel  freito  istius  px'esentis  anni  usque  ad  dictum  termi- 
num. ...  In  cujus ,  etc.  ' 

Ibid,  27. 

8.  Noverint  universi. . .  quod  ego,  Michael  Guarcie  d*Oarris*,  miles ,  castellanus  cas- 
tri de  Horcorros,  scio. .  •  me  habuisse  et  récépissé. . .  .xij.  libras  turonensium  pro 
guatgîis  seu  retinenda  castri  predicti  anni  preteriti  que  remanserant  ad  solvendum ,  et 
.xxiiij.  libras  turonensium  pro  guagiis  sdU  retinentîa  istius  totalis  anni  presentis. ...  Et 
in  testimonium ,  etc. 

Ibid.  28. 

9.  Noverint  universi. . .  quod  ego,  Guarcias  Pétri  de  Cadreita,  miles,  mainaderius, 
sdo. . .  me  habuisse  et  récépissé. . .  .xx.  libras  turonencium,  pro  mesnaderia  mea  is- 
tius totalis  presentis  anni. ...  Et  in -testimonium,  etc. 

Ibid,  3o. 

10.  Noverint  universi. . .  quod  ego,  Bemardus  de  Guarro,  arcbalestarius,  scio. . .  me 
habuisse  et  récépissé  .xxi.  libras  turonencium  pro  exmeta  [emenda]  cujusdam  equi  mei, 
quem  amisi  pro  guerra  in  servicio  domine  Johane  r^ne  Navarre,  etc.  [Sceau  d*Amalt 
Bernard  d*Argava«  maître  des  arbalétriers.] 

Ibid,  3b. 

'  Il  existe,  à  une  date  postérieure,  un  reçu  *  Ailleurs,  je  trouve  un  Garcia  Periç  de 
du  même  Anudt  de  Argava,  quidifié  cette  fois  Huariç,  nommé  dans  un  reçu  de  vingt  livres 
de  hoUestero,  qui  reconnaît  avoir  reçu  d*Eus-  tournois  pour  sa  mesnaderia  de  Tannée  (Arch. 
tache  de  Beaumarchais,  pour  mises  faites  an  de  l'Empire,  1375 — 74 — J.6i4)«etun  don 
temps  de  la  guerre  quand  don  Pero  Sanchez  Garcia  de  Oriç  dans  une  pièce  semblable  por- 
étaitgouvemeur,  soixante  livres  tournois.  (Arch.  tant  reconnaissance  de  cinquante  Uvres  lour- 
de TEmpire,  1376  —  393  —  J.  614.)  nob.  (Ibid.  li^b  —  149  — J.  6i4.) 


Mo         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


11.  Sepan. . .  .que  yo,  don  Pero  Vdas  de  GuertraV  .  •  e  recebido. .  •  cîoqoaiite 
libraA  por  csomplîmiento  de.Jas  owraiUeiQas  que  yo  itengo,  que  non  me  (ueron  pagadas 
det  aynno  pasaado,  é  cinqaanta  libras  de  tomMes  por  k  despensa  que  yo  fii  eirb 
guerra  del  anno  passado,  é  dozientas  lîbras  tomeses  que  yo  recebi  por  diez  cavaillerias 
deste  présent  aynno. ...  Et  en  testimomo ,  ec. 

Arch.  de  TEmp.  ihid.  96.  • 

13.  Sepan. . .  que  yo,  don  Garcia  Abnoravid. . .  herecebidode  vos. . .  veynt  lîbras 
de  tomeses  por  emienda  de  un  cavaillo  que  Martin  Xemeznet  d*Âyvar  perdi6  al  tiempo 
de  la  guerra —  Et  en  testûngnio  de  todo  esto,  ec. 

Ihid.  iia.Cf.  n*  17. 

i3.  Sepan. . .  que  yo,  Pero  Periz  de  Âx,  mesnadero. . .  he  recebido.. .  treynta  li* 
bras  tomeses  por  la  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno.. . .  Et  en  testimonio  desto,  ec. 
[Sceau  de  don  Garcia  Almoravid.] 

Ikid.  ii3. 

1^.  Sepan . . .  que  yo  don  Semen  de  Sotes,  casteillano  de  los  castieillos  de  Sangûessa 
la  Vieilla  é  de  Ongaçarria . . .  he  recebido . .  .  seze  libras  de  tomeses  por  quaranta  kafices 
de  trigo  por  la  relienencia  del  castîeillo  de  Sangûessa  la  Vieilla  deste  présent  aynno  ata 
la  NaYÎdat  que  vi^ie,  é  quatro  libras  de  tomeses  por  ret^nencia  dd  castieîllo  de  Ongo- 
çarria .  • .  é  diez  libras  de  tomeses  por  mi  roba  deste  preseirt  aynno ,  ec. 

ibu,  as. 

1 5.  Sepan. . .  que  yo,  don  Garcia  Ochoa  d*Opaco,  casteillano  del  castieillo  d*Oro  *. . . 
e  recebido . . .  veynt  libras  de  tomeses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno  ata  la 
Santa  Miguel  ',  é  por  la  ret[en]encia  del  dicho  castieillo  que  finoô  à  pagar  d*antaynno, 
doze  libras  de  tomeses ,  é  por  la  retenencia  del  dicho  castieillo  deste  présent  aynno  ata 
la  Navidat primera  que  viene,  veynté  quatro  libras  tomeses....  Et  en  testimonio  desto,  ec. 

Ibid,  163. 

16.  Sepan. .  *  que  yo«  don  Boy  Marquez  de  TafiùUa. . .  e  recebido. . .  veynt  libras 
d^  tomeses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  ayno,  ec.  [Sceau  de  D.  Semen  de  Soles.] 

Ibid.  igS. 

*  On  trouve,  dans  les  comptes  de  Navarre  éuit  encore  châtelain  du  château  d*Oro  et 
pour  1284»  Tarticie  suivant:  recevait  six  calûz  un  rovo  de  blé  pour  service 

*  Domino  Petro  Velaz  de  Gueyara  pro  eodem  rendu  au  domaine.  (Ms^Sibi.  imp.  Suppi.  lat 
(jure gonfanarie)  in  valicdeOyilo3dj"x  libras. •        n**  i65\  folio  16  verso,  17  recto.) 

(Ms.  Bibi.  imp.  Supjd.  lat  n^  i6S^,  folio  s5  '  Cette  limite  se  trouvant  mentionnée  dans 

verso.  Cf.  folio  61  recto.)  ia  plupart  des  reçns  que  nous  donnons,  nous 

*  En  1 283,  D.  Garcia  Ochoa  de  Oppaeo        TavoDS  le  pins  souvent  supprimée. 


HISTOIRE  DE  LA  .GUERRE  DE  NAVARRE. 


647 


1 7.  NeveBÎBb^vmveiri^  pvesanfte»  et  fiitiin«qiiMl<g«v  HartînHs  Earimin»  d'Ej^ar*  casld^ 
lanas  castri  de  Yni}legiii\  confiteor. . .  me  liaiMÛase  et  récépissé  jomîj.  libras  turo* 
aenses  pro  totali  retinentia  bladi  et  peocunie  mihi  débite  pro  custodia  castri  predicti  pro 
présente  anno  usque  ad  proximum  festum  béate  Marie  augusti. ...  Et  in  testimo- 
ninm....  Actinn  Thebis;  die  luncf  post  Katedràm  sancti  Pétri.  A.  D.  m*  ce*  lxx* 
qninta  (aâ  fAri  1^76^]. 

Arch.  de  TEmp.  ihid,  9 3.  Cf.  n*  31. 

18.  Noverint  imiversi. . .  quod  ego,  Enego  Periz  de  Sansoayn,  miles  *,  seio. . .  me  ha- 
baisse  et  récépissé. . .  .xxv.  libras  turonenses  pro  masnadana  mea  istias  presentis 
anni,  etc. 

Ihid,  aS. 

19.  Noverint  universi. . .  quod  ego,  Rodandos  Pens  d*Oscsaris,  et  ego,  Lupns  Çorià 
d*Aransas',  masnateni  domine  Johane  regine  Navarre,  recognoscimus. . .  vobis  do- 
mino £.  de  B.  M quod  vos  solvistis  mihi  Rotlando  Beris  d*Oscaris  axx,  libras 

turonendom,  et  michi  dicto  Lupo  Çuria  d*Aransus  ,%x.  libras  turonensium  • . .  pro 


'  Voici  Facte  par  lequel  Martin  Xemenex 
d*Ayvar  prêtait  foi  et  hommage  à  Eustache  de 
Beaumarchais  pour  le  château  d'Irurlegoi ,  dont 
la  garde  hn  était  confiée  : 

■  Sepan  qaanlos  esta  caria  veràn  et  odréil 
qoe  yo,  don  Martin  Xemenez  de  Ayvar,  tenient 
el  castieiUo  de  Imiiegni,  joro  sobre  santos 
EYangelios  é  la  santa  crux ,  é  fago  pleito  ho- 
mcaage  demaBOSié  de  hoea»^  «a  peoa  detraî- 
don,  À  VOS,  me  sire  Eostaee  de  Biau -Marches ^ 
govemador  do  Navarra,  que  toda  saxon  que 
dona  Johana,  rejna  de  Navarra,  mi  naturai 
seynnora,  enviare  sus  letras  por  mi,  que  yo 
vaya  laego  ante  eiUa.  E  si  la  dicha  reyna  me 
demandare  el  castieillo  sobredicho,  que  lo 
rienda  k  eilla  o  â  su  mandamiento,  sin  contra- 
ria nengnna.  Testigos  son  qui  présentes  fue- 
ron  et  esto  vieron  et  oyeron  é  por  testigos  se 
otorgaron,  don  Garcia  Martînez  d*Uriz,  don 
Pero  Roiz  d*Argatz  ,  alcaide  maor  de  Navarra, 
don  Ferant  •Gil  de  Sarassa,  cavailleros,  é 
msestre  Gil  Lopex,  dérigo  de  la  didia  reyna. 
É  ruego  é  Martin  Garciex ,  escrivano  dd  go* 
Veraador  antedicho,  que  escriva  esta  carta... 
fecfaa  en  EsteiUa,  martes  primero  del  mes  de 
marzo,  A.  D.  u*  c(f  lxx*  sexto  (1  mart  1 S77).  • 
(Archives  de  TEropire,  1976  -  s6t-J.  6i4.) — 


Voyez,  sur  le  même  personnage,  le  Dict.  <Us 
ont,  du  njr.  de  Nav,  1. 1,  p.  agS ,  et  les  Annales 
du  P.  de  Moret,  liv.XXVI,chap.  11, S  vn,'n*  37; 
t  m,  p.  529:  on  y  voit  dona  Garda  Sanchiz 
de  Oaètant,  nommée  dans  un  acte  de  iSài 
comme  femme  de  feu  noble  D.  Martin  de  Aybar, 
alferiz  de  Navarre. 

*  D.  José  Yanguas  se  trompe  quand  il  dit  que 
Teaiploi  de  ce  mut,  ea  Navarre,  ne  date  que  de 
1376.  (Voyez  Dicc*  de  <mt  dA  reine  deNavwrra, 
t  ir«p.  31.) 

'  Les  comptes  de  Navarre  pour  1 385  me 
fournissent  le  nom  d'une  femme  qui  pourrait 
bien  être  de  la  parenté  de  ce  personnage  : 

•  Ex  alia  parte  de  prima  tabula  (macelli 
Tutde)  nichil,  quia  est  Marie  Lupi  de  Eran- 
sus.  (Ms.  de  la  Bihl.  imp.  Suppl.  lat  n"  i6â\ 
folio  61  verso.)  —  On  sait  quil  n'était  pas 
rare  que  des  personnages  appartenant  à  la  no- 
blessé  fussent  en  possession  de  marchés  on  d'é- 
taux.  On  lit  dans  une  ancienne  chanson  de 
geste  : 

.G.  lot  vi  venir  irati  de  bnea , 
E  ton  .zx.  duurâlert;  oatcat  «c  fieu 
0  diattel  0  mercat,  fiera  o  toliea. 


448 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


goatgiis  masnaterie  nostre  islius  presenlis  aimi  usqtie  ad  proximum  fisstam  dedicatio- 
nis  beati  Michaeiis. . . .  Etin  testimonhun,  etc. 

Arcb.  de  l'Emp.  ihid.  sg^ 

'io.  Noverint  univeni . . .  quod  ego ,  Guardas  Lopis  Arraisso ,  mesnaderius  domine 
Johane  regine  Navarre,  recognosco. . .  vobis  domino  Ëustachio  deBelIo  Marchesio. .  « 
quod  vos  solvistis  mihi  Guarcie  Lopis  Arraisso  predicti  (sic)  .xx.  libras  turonencium. . . 
pro  guatgiis  masnatarie  mee  istius  presentis  anni. .. .  Et  in  testimonium,  etc. 

Ibid,  3i. 

a  1 .  Sepan  • .  .  que  yo,  don  Garcia  Gil  de  Yaniz . . .  e  recebido . . .  por  mi  mesnaderia 
deste  présent  aynno . . .  quaranta  libras  de  tomeses ,  é ,  por  emienda  de  un  cavaillo  que 
yo  perdi  al  tiempo  de  la  guerra,  veynt  libras  tomeses.. .  '.  Et  en  testimonio,  ec.  [Sceau 
de  don  Pedro  Roiz  d*Argais,] 

Ibid,  54. 

22,  Sepan.. .  que  yo,  don  Garcia  Sanchez  de  Umiça,  mesnadero. . .  e  recebido, . . 
por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  veynt  libras  torneses.. ..  Et  en  testimonio 
desto,  ec. 

Ibid,  55. 

33.  Sepan. . .  que  yo,  Amalt  Arremon  de  Malleon,  mesnadero. . .  yo  e  recebido. .  . 
por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  dnquanta  libras  de  tomeses,  ec.  [Sceau  de 
D.  Semen  de  Sotes.] 

Ihid.  64. 

a4.  Sepan. . .  que  yo,  don  Diago  Lopes  d*Ezperun,  mesnadero. . .  e  recebido. . .  por 
mi  mesnaderia  deste  présent  aynno. . . .  treynta  libras  torneses. ...  Et  en  testimonio 
desto,  ec.'  [Sceau  de  D.  Pero  Roiz,  àlcalde  maor  de  Navarra.] 

Ibid,  io3. 

a 5.  Sepan. . .  que  yo,  Adam  de  Sada,  mesnadero,  e  recebido. . .  veynt  é  cinquo  li- 
bras tomeses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno. ...  Et  en  testimonio  desto ,  ec. 
[Sceau  de  don  Semen  de  Sotes.] 

Ibid,  137. 


^  L'année  suivante  nous  offre  un  certificat 
de  D.  Pero  Sanchez  de  Montagut,  seigneur  de 
Cascante,  attestant  la  perte  par  don  Pero  Lo- 
peiç  d'Ëçperun,  au  service  de  la  reine,  de 
deux  mulets  d^une  valeur  de  vingt  livres  de 
tournois,  dont  il  n*avait  point  été  payé.  (Arch. 
de  TEmpire,  1 276  —  agS —  J.  61 4.)  H  existe 
aussi,  sous  le  n**  3i3,  un  reçu  de  don  Pero 


Lopiz  p  di  zperu  ,  ca»aylUro ,  à  moitié  détroit ,  et 
dont  le  reste  est  en  partie  illisible. — Enfin  je 
retrouve  le  même  personnage,  dans  les  comptes 
de  Navarre  pour  1  s 83  et  1 386,  comme  rete- 
nant le  château  de  Gorriti  (Ms.  fiihl.  imp. 
SuppL  iat.  n*  l65^  folio  i3  recto),  et  comme 
étant  en  contestation  avec  un  mérino  pour  des 
limites.  (Folio  101  verso.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


449 


a 6.  >  > .  yo,  don  Rcddan  Periz  de  Soies,  alcait  \  • .  vengo  de  conocido  que  e  rece- 
bîdo. . .  [d]ose  libras  de  Ipmeses  por  la  meaiad  de  la  retenenck  que  yo  dévia  re. . . 
[r]ecebîdo  treynta  libras  de  tomes  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno ,  ec. 

Arch.  de  TEmp.  ibid,  iSa.  Charte  mutilée  et  privée  de  son  sceau,  annoucé  comme  étant 
celui  de  D.  Semen  de  Sotes ,  frère  de  D.  Roldan  Periz. 

37.  Sepan» . .  que  nos,  Garcia  Péris  de  Sania  é  Johan  Periz  de  ViUa  Nueva  é  AWar 
Garcia  de  Vidaurreta  é  Ferrand  Roiz  de  Harroniz  ',  mesnaderos . . .  avemos  recelndo. . . 
cada  veynt  libras  de  tomes  por  nuestra  mesnaderia  deste  présent  aynno,  ec. 

Ihid.  1 5S.  Le  sceau  de  D.  Garda  Âimoravid,  annoncé  dans  la  pièce,  a  disparu. 

a8  Noverint  universi. . .  quod  ego,  Martinus Ferrandi  d'Aransus,  casteUanus  castri 
de  Herraregui\  scio  et.. .  recognosco. . .  me  récépissé  .xviij^.  lîbras  turonensium  pro  re* 
iinencia  seu  guatgiis  bladi  et  peccunie  dicti  castri  hujus  presentis  anni  usque  ad  proxi- 
mum  festum  béate  Marie  Âugusti,  et  .xxv.  libras  turonensium  pro  masnataria  mea  hujus 
presentis  anni  usque  ad  proximum  festum  dedicationis  beati  Micbaelis. ...  In  cujus  rei 
testimonium ,  etc  Actum  Thebis,  die  martis  post  Katedram  sancti  Pétri ,  A.  D.  m*  ce*  lxi^ 
quinto  (aSfebr.  1276). 

Ibid,  26. 

39.  Noverint  universi, . .  quod  ego,  Semen  Martines  de  Mutilva,  scio. . .  me  ré- 
cépissé. .  .  XX.  libras  turonencium  pro  roasnadaria  mea  bujus  presentis  anni. . .  Et  ad 
majorem  roboris  firmitatem ,  etc. 

Ibid.  33. 
3o.  S^>an . . .  que  nos ,  don  Per  Ahe  é  don  Martin  de  Valtierra  é  don  Alvar  Yvaynnes     ^ 


*  Ce  château  était  sans  doute  celui  d'Uxue, 
dont  Roldan  Periz  de  Sotes  était  alcaîd ,  comme 
nous  rapprend  un  reçu  de  trente  livres  de 
tournois  pour  mesnaderia,  de  six  livres  et  de 
trente  cahiz  de  blé,  mesure  de  Pampelune, 
pour  tenue  dudit  château.  (Arch.  de  TEmpire, 
1 276  —  ao9  —  J.  6i4.) 

'  A  la  même  époque,  il  y  avait  un  don  Gomiz 
Periz  de  Harroniz,  alcaîd  du  château  et  des  sou- 
terrains (cttewu)  de  Lerin;  on  le  voit  donner 
reçu  de  quarante  livres  tournois  pour  son  ser- 
vice de  Tannée,  de  huit  livres  et  de  trente-cinq 
cahiz  de  blé,  mesure  de  Pampelune,  pour  la 
tenue  du  château  et  des  souterrains.  (Arch.  de 
TEmp.  1*76  —  295  — J.  6i4.) 

'  Le  1**  mars  de  la  même  année,  le  même 
Martin  Ferrandex  <f  Enuuoi  recevait  vingt-cinq 

BIST.  DE  LA  GUERRE  DE  RAV. 


livres  pour  son  service  et  vingt-quatre  pour  la 
tenue  du  château  d*Orarregui  (Arch.  de  TEmp. 
1175  — i38  — J.  6i4);en  1277  (V.  S.),  il 
touchait  encore  vingt-cinq  livres  tournois  pour 
mesnaderia,  et  six  livres  pour  fentretien  du 
château  pendant  Tannée  courante.  (Ibid.  1 277 
—  335  —  J.  61 4.)  Cf.  Diecdeant,  del  reino 
de  Na»arra,t,  II,  p.  21,  22.  Je  trouve, Tannée 
précédente,  un  don  Roldan  Periç  de  Eranssas, 
qualifié  à*alct^t  del  castieilîo  de  Montréal,  don- 
nant reçu  à  Eustache  de  Beaumarchais  de  cin- 
quante-neuf livres  tournois,  prix  d*un  cheval 
perdu  pendant  la  guerre  de  Castilie.  (Arch. 
de  TEmpire,  1276  —  268  —  J.  6iâ.)  Voyez 
ci-dessus,  p.  hh^,  n*  19,  et  ci-après,  p.  467, 


n'  111. 


57 


450 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


é  don  SeMCD  Ç^afta^imesnaderos. . .  avwnos  reeefaido. . .  cada  Yeyni  libraa  de  toraeses 
por  nnestra  mesnaderia  dette  preBent  aynaa,  .ec.  [Sceau  de  don  Semen  de  Soles.  ] 

Arch.  de  l*Einp.  ihid,  7 1 . 

3i.  Sepan. . .  que  nos,  don  Lop  Martinet  de  Mendia  é  don  Garcia  Periz  de  Su- 
biça . . .  avemos  recebido . . .  por  nostra  mesnaderia  deste  présent  aynno . . .  yo  don 
Lope  MartineE,  veynt  é  cinquo  libras,  et  yo  don  Garcia  Periz,  trejnta  libras/. . .  Et 
en  testimonio  desto,  ec. 

Ibid,  107. 

3a.  Sepan.. .  queyo,Amalt  Arremon  Baldango. . .  e  recebido.  . .  por  mi  mesnaderia 
deste  présent  aynno. . .  treyntalibras  de  tomeses. ...  Et  en  testimonio  desto ,  ec. 

Ihid,  164. 

33.  Sepan* . .  que  yo,  Semen  Ochoa  d*Â?anos,  mesnadero,  e  receUdo.. . .  por  mi 
mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  veynt  libre»  tomeses.  ...  Et  en  testimonio. 
desto,  ec. 

Ihid,  174. 

34.  Sepan . . .  que  yo ,  Martin  Xemenez  de  Garinoayn ,  mesnadero . .  •  e  recebido . . . 
por  mi  mesnaderia  dest  présent  aynno. . .  veynt  libres  tomeses. ...  Et  en  testimonio,  ec. 
Data  en  la  Puent  de  la  Reyna,  miérooles  postremero  de  febrero.  A»  D.  m*  gg*  lu' 
quinto  (a6  febr.  1276). 

Ibid,  126. 

35.  Sepan. . .  que  nos,  don  Johan  Martineç  d*Ayllo  é  don  Sancho  Sanchez de  Dicas- 
teillo,  ibesnaderos . . .  avemos  recebido. . .  por  razon  de  nostra  mesnaderia  deste  pré- 
sent aynno.. .  yo  don  Johan  Martineç,  veynt  é  cinqno  L'bras  de  tomeses,  et  yo  don 
Sancho  Sanchez,  veynt  libres  de  tomeses.. . .  Data  en  EstieiUa,  jueves  postremero  dei 
mes  de  febrero,  A.  D.  m*  gg*  lxx*"  quinto  (27  febr.  1276).  [Sceau  de  don  Semen  de 
Sotes.] 

Ihid,  84. 

36.  Sepan. . .  que  yo,  Sanchez  Ladron  de  Guevara^. .  he  recebidas  {sic), . .  cieut 
libres  de  tomeses  por  mi  mesnaderia  deste  aynno. ...  Et  in  testimonio  de  todo  esto ,  ec. 

Ibid.  88. 


•  '  En  is83,  les  biens  de  ce  personnage 
étaient  sous  1q  séquestre;  on  le  voit  par  cetar* 
tide  des  comptes  de  Tépoque  : 

«Item  Michaeii  Garaie  de  Ponte,  militi,  pro 
debito  in  quo  sibi  tenetur  eidem  Sancius  La- 
dron, et  bona  dictiSancii  sunt  in  manu  domi- 


nii,  vi  libras  zvi  solidos  iz  denarios.  ■  (Ms.  Bibl. 
Suppl.  lat  imp.  n*  i65^,  folio  3  verso.) 

«Domino  Michaeii  Garsie  de  Ponte,  militi, 
quia  fidejussor  {Sro  Sancio  Latronis ,  et  bona 
dicti  Sancii  dominium  tenet  in  manu  sua ,  xxi 
kaficia.  »  (Folio  7  recto.) 


HISTOIRE  DE  LÀ  GUERRE  DE  NAVARRE.         451 


37.  Sapan.  ..<|iieyo^doaP6roSeBMndeF«lce», câv«îUero,etyo, 
delfayiweni,  c«?ii]ltfo,  el  jo,  MaranRoû»  merino  de ia^ noUe  aeynnon doua  Johana 
njnà  de  Navam. . .  avemoa  recebîdo • .  «  por  nottra  nesnaderia  deti  aano  présent. . . . 
cada  uno  de  nos  cada  qoatroiienios  soddos  de  lomeses.. . .  En  te8timoniode6to,ec. 

Arch.  de  l^Emp.  iM.  167. 

38.  Sepan. .  que  yo,  Lop  leneguiçdeSada. .«  he  recebido. . .  veynt  libres  de  tomeses 
por  la  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno,  ec.  [Sceau  de  D.  Semen  de  Sotes.] 

Ibid,  171. 

39.  Sepan. . .  que  nos,  Roy  Ferrandez  de  Âmedo,  é  Roy  Ferrandez  de  Medraoo, 
mesoaderos,  avemos  recebido. . .  por  nostra  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  yo 
Roy  Ferrandez  recebi  veynt  libras ,  et  yo  Roy  Ferrandez  de  Medrano  quinte  libras  tor- 
neses ,  ec.  [Sceau  de  don  Semen  de  Sotes.] 

Ao.  Sepan...  que  yo,  Gil  de  Vidaurre. ..  que  he  recebido.. .  coraynta  libras  de  tor- 
neses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno,  ec.  Data  en  Esteilla,  viemes  postremero 
de  febrero,  A.  D.  m*  gg*  lxx*  quinto  (a8  febr.  1376).  [Sceau  de  don  Johan  de  Vi- 
daurre.] 

4 1 .  Sepan. . .  que  yo,  don  Gomis  de  Harroniz ,  casteillano  del  castieillo  é  de  las  cuevas 
de  Lerin,  e  recebido. . .  quaranta  libras  tomeses  por  mi  mesnaderia,  épor  retenencia 
del  castieillo  é  cuevas  antedichas  veynt  é  très  libras  tomeses  por  este  présent  aynno. . . . 
Et  en  testimonio  desto,  ec. 

i2,  Sepan. . .  queyo,  Sancho  Periz de  Piedrola. . .  e  recebido. . .  por  mi  mesnade- 
ria  deste  présent  aynno.  • .  treynta  libras  tomeses. ...  Et  en  testimonio,  ec.  Data  en 
Esteilla,  viemes  primero  enpues  la  fiesta  de  Ratedra  sancti  Pétri,  A.  D.  m**  gg*  lxx* 
quinto.  [Sceau  de  don  Gonçalvo  Yvaynnes  de  Baztaui  a^niz de  Nav€aTa.] 

^  Ihid,  95. 

43.  Sepan. . .  que  yo,  Diago  Garcia  de  Aliaro. . .  he  recebido. .  •  treynta  libras  de 
tomeses  por  mi  mesnaderia  por  este  aynno,  ec  [Sceau  de  don  Gorbaran  de  Vîdaurre.] 

IhU.  io5. 

àà»  Sepan. . .  que  yo,  Gonçalvo  Roiz  d*Arroniz,  mesnadero.  • .  he  recebido. . . 
por  mt  mesnaderia  deste  présent  aynno. .  •  veynj  libras  tomeses. . . .  Data  en  Esteilla, 
viemes  postremero  del  mes  de  febrero,  A.  D.  m*  ce*  lxx*  quinto.  [Sceau  de  D.  Semen 
de  Sotes.] 

Ihid.  1 17.  Cf.  n**  73  et  94. 

kb.  Sepan. . .  .que^yo,  Alffonao  Diai  de  Morendn ,  alcait  de  la  torr  de  Caparroso,  et 
yo,  don  Diago  Martînes  de  Bioreatin. . .  que  yo,  Alffonso  Diaz,  e  recebido  veynt  libras 

57. 


452 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


de  torneses  por  mi  mesnaderia,  é  seis  libras  torneses  por  retenencia  de  la  dicha  torr  dest 
présent  aynno  ata  Santa  Maria  mediant  agosto,  et  yo  don  Diago  Martinei  e  recebido 
por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno  • . .  veynt  é  dnquo  libras  torneses.  Et  en  tes- 
timonio  desto,  ec.  * 

Arch.  de  TEnip.  ihid.  i  a  5.  Cf.  n*  80. 

46.  Sepan . . .  que  nos ,  Martin  Diez  é  Johan  Diez  de  Mififuentes  é  Martin  leneguiç 
de  la  Goardia*,  avemos  recebido . . .  cada  uno  de  nos  veynte  libras  de  torneses  por  nostra 
mesnaderia  por  este  aynno. . . .  E  porque  los  nostros  seyeyllos  no  teniamos ,  rogamos  à 
Remiro  Gil  de  los  Ârcos ,  merino',  que  ponga  el  su  seyeillo  en  esta  présent  carta  en  tes- 
timonio  de  las  cosas  antedichas. 

Ihid,  i3i. 

47.  Sepan. . .  que  yo,  Miguel  Martineç  de  Eranssus,  alcayt  del  castieillo  de  Sancta 
Cara*,  he  recebidos  (iic). .  . .  veynt  libras  de  torneses  por  la. mi  mesnaderia,  é  doze  li- 
bras de  torneses  por  la  reteniença  dd  castieillo  de  Sancta  Gara  por  este  aynno  en  que 
estamos. ...  Et  en  testimonio  desto,  ec. 

Ihid*  160. 

48.  Sepan. . .  que  nos,  Roy  Martinez  de  Mirifa entes  é  Sancho  Lopez  de  Mues  é  Per 
Martinez  de  los  Arquos,  mesnaderos. . .  avemos  recebido. . .  por  nuestra  mesnaderia 
veynt  libras  torneses. . .  por  razon  de  nuestra  mesnaderia. . . .  Data  en  los  Arquos ,  vier- 
nés  postremero  de  febrero,  ec. 

Ibid.  73. 

4g.  Sepan.. .  que  yo,  don  Miguel  Garciç  de  la  Puent. . .  he  recebido. . .  veynte 
libras  de  torneses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno  en  que  estamos,  ec.  [Sceau  de 
Gil  Lopiç  de  Iriverri.] 

Ibid,  i5o.  Cf.  n*  36,  not. 


'  Un  reçu  de  Tannée  suivante  nous  montre 
le  même  chevalier  recevant  dix  cahiz  de  blé  et 
quarante  sous  de  tournois.  (Arch.  de  i'Emp. 
1176  —  3SS  —  J.  6i4<)  Dans  les  comptes  de 
Navarre  pour  is85  et  1186,  iUfonso  Diaz  de 
Morentin  est  porté  comme  ayant  reçu  vingt 
livres  pour  son  service,  et  la  même  somme 
comme  don  du  roi  à  vie.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl. 
iat.;  n*  i65^,  folio  64  recto,  95  verso.) 

'  Je  vois,  dans  une  piàce  de  Tannée  sui- 
vante, un  Pero  Martineç  de  la  Goardia  donner 
reçu  de  vingt  livres  tournois  pour  service  de 
Tannée.  Un  autre  mesnadero,  nommé  en  même 
temps  que  lui,  y  est  porté  pour  trente  livres. 
(Areh.  de  TEmpire,  1976  —  3i4  •*-  J.  6i4. 


Voyex  encore  ci-après,  page  456,  n*  64.) 
^  Les  mérinos  étaient  des  espèces  de  séné- 
chaux chargés  de  la  recherche  et  de  la  punition 
de  tous  les  malfaiteurs  de  la  merindad,  (  Yoyei 
Dicc.  de  aniigûed,  dêl  reino  de  Naoarraf  t.  II, 
p.  3s  a,  393.)^-Onlit  dans  les  comptes  de  Na- 
varre pour  ia85: 

•  Item  merino  (Sancio  Orticii  de  Sancto  Mi- 
liano,  merino  Steliensi)  pro  fugandis  malelkc- 
toribus  merinie  sue  et  pro  servicio  facto  domi- 
nio,  per  annum  i  libres.  •  (Ms.  Bibl.  imp.  Soppl. 
lat.  n^  i65',  folio  67  recto.) 

^  En  1283,  ce  château  était  aux  mains  de 
Guiliem  Bertrand  Fosso.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl. 
lat.  n*  i65  ',  folio  7  verso.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


453 


50.  Sepan. . .  que  yo,  don  Semen  de  Oylleta  '. . .  he  recebido.. .  veynt  é  cinquo 
Hbras  de  lomeses  por  mi  mesnaderia  deste  aynno  présent ...  En  testimonio  desto,  ec. 
Data  en  los  Aroos,  sabado  postremero  de  febrero,  A.  D.  m*  ce*  lxx  quinto  (ag  febr. 

1376). 

Arcfa.  de  TEmp.  ibid,  53. 

5 1 .  Sepan . . .  qne  yo ,  Garcia  Ferrandez  de  Nacar,  mesnadero . . .  e  recebido. . . 
por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno . . .  veynt  libras  de  tomeses ...  En  testimo- 
nio, ec.  [Sceau  de  Gil  Ortiç d*Armay nuanças.] 

Ibid.  80. 

5a.  Sepan.  • .  que  yo,  don  Garcia  Martineç  de  Lerin. . .  he  recebido  veynt  libras  de 
tomeses  por  mi  mesnaderia  deste  aynno  en  que  estamos,  ec.  [Le  sceau  de  Martin  Ruyç 
el  merino,  annoncé  dans  la  pièce,  ne  s*y  trouve  plus.] 

Ibid,  iSg. 

53.  Sepan. . .  que  yo,  Roy  Diazd*Oyon ,  casteillano  deSant  Vicent  de  la  Gorsierra*. . . 
e  recebido . . .  por  mi  mesnaderia  dest  présent  aynno . . .  veynt  libras  torneses ,  é  por  la 
reten[en]cia  é  por  las  expensas  del  dicho  castieillo  deste  présent  aynno  ata  la  fiesta  de 
santa  Maria  mediant  agosto,  veynt  é  cinquo  libras  tomeses.. . .  Et  en  testimonio  desto, 
ec.  Data  en  los  Ârquos,  domingo  primero  de  março,  A.  D.  m**  gg*  lxx**  quinto  (1  mart. 
1276). 

Ihid.  igd. 

54.  Sepan...  que  yo,  Garcia  Periz  de  Lagral,  casteillano  del  castieillo  de  Toro^...  e 


*  Daus  une  autre  pièce ,  on  voit  un  Roy  Se- 
mentyç  de  OiUeta,  alcajrt  del  castiUo  de  Miraglo, 
donnant  reçu  de  dix-huit  livres  tournois  pour 
cette  retêtiiença  de  127^  et  de  1275.  (Arch.  de 
TEmpire,  1275  —  69 —  J.  61 4.  Sceau  de  D. 
Semen  de  Sotes.  )  Dans  les  comptes  de  Navarre 
pour  1 284 ,  il  est  porté  comme  ayant  prêté  au 
gouverneur  à  Yillafranca  une  certaine  quantité 
de  grain.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^, 
folio  do  verso.)  Ailleurs,  je  trouve,  en  1277, 
un  Eximino  OUela,  alcaîd  du  château  d* Ara- 
ciel  {Dicc,  de  antig,  del  reino  de  Ntu,  t  II, 
p.  2s),  place  qui  était,  en  i283  et  iiSd,  aux 
mains  de  Johan  Periz  de  O^ileta,  vraisembla- 
blement son  fils.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat 
n*  i65',  folio  7  recto,  28  verso,  Sg  verso.) 
Enfin  on  rencontre  un  don  Johan   Martinez 


de  Oylleta  occupant  en  1 384  la  tour  et  le  châ- 
teau de  Villafranca.  (  Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat. 
n*  i65^  r<^o  ào  recto.) 

*  D.  José  Yanguas  écrit  S,  Vicente  de  Son- 
êierra.  (Voyez  Dicc,  de  ant.  del  reino  de  Na- 
varra,  t  II,  p.  21,  et  t.  III,  p.  320,  32i.) 
On  trouve  ce  nom  encore  écrit  d*une  autre 
manière  dans  cet  article  des  comptes  de  Na- 
varre pour  1286  :  tltem  communitati  de 
Sancto  Vincentio  de  la  Socierra ,  de  mandato 
gubematoris,  in  auzilium,  ut  construeret  pbn- 
tem,  c  solidos.B  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat. 
n*  i65%  folio  89  verso.) 

'  Dans  un  autre  reçu  de  la  même  série,  J.  6 1 4, 
n*  70,  nous  voyons  la  même  année  ce  person- 
nage recevant,  en  qualité  de  châtelain  du  châ- 
teau de  Toro,  vingt  livres  tonmois  pour  six 


454 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


recebkLo  . . .  por  mi  mesnaderia  ve^filt  libras  torneses,  é  por  neteneada  dd^licho  cas- 
tieiUodiez  libras  torneses  por  este  présent  aynno  ala  la  fiesia  de  santa  Maria  inedîant 
agosto  que  viene. ...  Et  en  testîmonîo  desto\  ec.  [Sceau  de  don  Roy  Dias  de  Oyon.  ] 

Arch.  de  l*£mp.  ihid,  loo. 

55.  Sepan. . .  que  yo,  Martin  Gonçalviç  de  Yecora.  • .  .  he  reoebido. . .  veynt  libras 
de  tomeses  por  mi  mesnaderia  deste  aynno,  ec.  [Sceau  de  don  Johan  Martineçde  Me- 
drano.] 

Ibid.  176. 

56.  Seppan. . .  que  nos,  Diago  Martiniz  de  Bliraglo  é  Roy  Sanchez  de  Miraglo. . . 
avemç^recebudo. . .  io,  el  sobredito  Diago  Martiniz,  veynt  cinquo libras  de  tomeses,  et 
io ,  cl  sobredito  Roy  Sanchez,  veynt  livras  de  tomeses,  por  nuestra  mesnaderia  deste  pré- 
sent aynno. . .  .  Dada  en  Ësteilla ,  lunes  primero  del  mes  de  março ,  A.  D.  M*  ce*  lxi* 
quinto*  (a  mart.  1276).  [Sceau  de  don  Johan  Sanchez  de  Giscant.] 

Ibid,  44. 

57.  Seppan  que  yo,  Lop  Alvariz  de  Rada...  que  he  recebudo. . .  treynta  livras  de  tor- 
neses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno,  ec. 

thid.  7«.  Cf.  n*  70. 

58.  Sepan . . .  que  nos ,  Pero  Martinez  de  Sanya  é  Gil  Xemenez  é  Martin  Xemenez 


mois  de  tenue  de  cette  place  avec  douze  hommes. 
En  1376,  il  reçoit,  pour  habillement  et  rocin, 
comme  arbalétrier  à  cheval,  dix-huit  livres 
tournois,  et  pour  tenue  du  château  de  Toro 
cent  sous  tournois.  (Arch.  de  TEmpire,  1S76 
—  3o9  —  J.  6i4.) 

'  Un  autre  reçu  de  la  même  série  J.  6 1 4»  qui 
porte  le  n*  99,  nous  montre  le  même  Periz  de 
Lagral  reeonnaissani  un  don  de  cent  livres 
tournois  et  8*en  tenant  pour  bien  payé.  Cette 
pièce  est  datée  d*£steila,  le  i**  mars  après 
SaintpGrégoire. 

*  La  charte  suivante  ajoute  au  peu  que  nous 
savons  des  rapports  de  Diego  Martiniz  avec  la 
couronne  de  France  : 

c  Sepan  quoantos  esta  présent  carta  veréo  et 
odrân,  que  como  don  Pero  Garciz  de  Peralta, 
merinode  tierrasde  Esteylla,  en  vez  et  en  nom- 
bre de  nos,  maestre  Pierre  Larreue  e  Martin 
Garcia,  recebidores  de  las  rentas  de  Navarra, 
oviese  trebudado  à  vos ,  don  Diego  Martiniz  de 


Miraglo,  cavayllero,  lo  que  el  rey  ha  en  Mi- 
raglo, es  assaber  la  lezta  et  el  fomo  con  todot 
sus  drechos  é  todos  los  heredamientos  que  el 
rey  ha  en  Miraglo,  é  los  sotos  con  su  costeria, 
é  todos  los  vertos  que  el  rey  ha  en  Miraglo  é 
deve  aver,  é  todo  el  pecho  de  pan  é  de  dineros 
que  el  seynnor  rey  ha  en  Miraglo  ni  deve  aver; 
con  todas  las  conditiones  que  son  escriptas  en 
la  carta  feyta  por  abc  partidapor  mano  de  Roy 
Periz ,  escrivano  jurado ,  la  quoal  carta  nos  te- 
nemos;  nos  los  ditos  recebidores  avemos  por 
firme  é  vaiedero  el  dito  trebudo  en  la  manera  et 
en  la  forma  que  se  contiene  en  la  dits  carta  por 
abc  partida.  En  testimonio  de  esto  ponemot 
nuestros  sieyUos  pendientes  en  esta  présent 
carta ,  la  quoal  fué  fecha  é  dada  en  Pomplona, 
martes  primero  del  mes  de  abril,  A.  D.  mille* 
simo  ducentesimo  octogesimo  nono  (5  de  abril 
1 189.)  t— Arch.  de  TEmp.  1 389~345— J.  6i4. 
(Voyez,  sur  ces  personnages  en  1 290 ,  le  I^t. 
des  oaf.  du  roy,  de  Nav.  t  I,  p.  S89.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  ÔE  NAVARRE.         455 

de  Fileta,  BMaatctevos*  «vemosFetebidQ..^.  por  no^tra  mesnaderia  deste  présent 
aynao..^,.  cada  veynt  Vbna:%Oinmeê,é* .  Et  eo  testimonio  desto,  ec 

Arch.  de  TEmp.  ihid,'  1 63. 

5g.  Seppan. .  «  como  io,  Sancho  Garcia  d*Agoncieilio  . . .  he  recebudo. . .  veynt 
é  cînquo  livras  de  tomeses  por  mi  mesnaderia  dest  aynno  présent  ata  ia  Sani^Miguel 
primera  que  viene. ...  Et  en  testimonio  desto,  ec.  [Sceau  de  don  Semen  de^Sotes.] 

Ibid.  i65. 

60.  Sepan^ . .  que  nos,  don  Garcia  Sanchei  d*Araiz  é  don  Pero  Martinez  de  Cripan \ 
mesnaderos.. . .  avemos  recdiido. . . .  cada  veynt  libras  tomeses  por  nostra  mesnaderia 
deste  présent  aynno.  [Sceau  de  don  Johan  de  Mont  Agiit.] 

I^iii  166.  Cf.  !!•  67. 

6 1 .  Sepan. . .  que  yo,  San  de  Valtierra,  mesnadero,  alcayt  del  castieîllo  de  Coreilla. . . 
e  recebido . . .  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno . . .  veynt  é  cinquo  libras  tome- 
ses, é  por  retenenda  del  dicho  castieiUo,  en  partida  por  el  aynno  passade  é  por  este 
présent  aynno  ata  la  fiesta  de  santa  Maria  mediant  agosto  primera  que  viene,  veynt 
libras  tomeses.. . .  Et  en  testimonio,  ec.  Data  en  flsteilla,  martes  primero  del  mes  de 
março,  A.  D.  m*  gg''  lxx"*  quinto*  (3  mart.  1376). 

Ihid.  43. 

6a.  Sepan. . .  que  nos,  Aznar  leneguiç,doiiLop  Semeneyc de  Netuesa,  Ferrant  Lopiç 
é  Gonçalvo  Lopiç  de  Coreilla,  cavailleros,  Semen  lenegniç,  Lop  Sanç,  Sancho  Arnalt 
de  Liçoayn,  Sancho  Periç  de  Beyre,  Pero  Martineç,  Gonçalvo  Aznariz  é  Roy  Fer- 
randiz,  escuderos,  moradores  en  Coreilla.  . .  avemos  recebido. . .  yo  Aznar  leneguiz 
veynt  é  cinquo  libras  de  tomeses,  é  nos  Lop  Semeneiç,  Ferran  Lopiç  é  Gonçalvo 
Lopiç,  cavaiUieros,  cada  veynte  libras  de  tomeses,  é  nos  los  sobredichos  escuderos  cada 
quinze  libras  de  tomeses  por  nostra  mesnaderia  deste  présent  ayno,  ec.  [Sceaux  de 
D.  Semen  ^'Sotes  et  de  D.  Johan  Sanchez  de  Mont  Agut.] 

Ihid.  hS. 


*  Nous  retwmvoos  plus  tard  Pero  Martioez 
de  Cripan  donnant,  avec  Diago  Ochoa  [enlft^j , 
Sancho  Lopiç  de  Samaynnago  et  Ferrand  Lopiç 
de  Dotvalos,  reçu  chacun  de  vingt  livres  tour- 
nois poiur  leur  meinaderia  de  Tannée.  Arch, 
de  FEmp.  1376  —  316  — J.  6i4.) 

*  Nous  avons  une  autre  pièce  de  Tannée  sui- 
vante, par  Laquelle  le  même  Sanz  de  Valtierra 
reconnaît  avoir  reçu  la  même  lonune,  pendant 


que  don  Garcia  Periç  de  Olcoz,  don  Johan  Periç 
deMayllen  etdon  SemendeMontagut  donnent 
reçu  chacun  de  vingt  livres  tournois,  et  les 
uns  comme  les  autres  de  huit  livres  et  de  qua- 
rante cahis  de  blé,  mesure  de  Pampelune,  pour 
Tentretien  des  châteaux  de  Coreilla ,  de  Valtierra, 
de  Montagut  et  de  Certes.  (Arch.  de  TEmpire, 
1276  —  a55  —  J.  6i4.) 


456 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


63.  Sepan . . .  que  yo ,  Pero  Garaes  d^AndosieîUa ,  casteîllano  de  las  ooevas  é  de  la  ton- 
de Azagra,  e  recebido. . .  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  quaranta  libras 
tomeses ,  é  por  retenenda  del  dicho  castiello  deste  présent  aynno  ata  la  fiesta  de  sancta 
Maria  mediant  agosto  que  viene*  .xij.  libras  tomeses \. . .  [Sceau  de  don  Johan  San- 
chez  de  Mont  Agut.] 

Arch.  de  FEmp.  ihid,  À9. 

64(.  Sepan. . .  que  nos,  Johan  Sanches  de  Guevara,  Diago  P^riç  é  Diago  Martineç  (P) 
del  Cie^o,  Alvar  Martineç  de  Leza,  Johan  Garciç  de  Samaynego,  Pero  Martineç  de  la- 
Goardia,  Sancho  Lopiç  de  Samaynego,  Gil  Diago  Ochoa  é  Ferran  (?)  Lopiç  d^Avalos, 
Johan  Ortiç  de  la  Tor  et  Orti  (sic)  Ortiç  de  Baynos.. .  avemos  recebido...  yo  Johan 
Sanchez  de  Guevara*,  treynta  libras  de  tomeses,  é  nos  todos  los  otros  sobredichos  ca- 
vailleros  cada  veynte  libras  de  tomeses  por  nostra  mesnaderia  deste  présent  ayn- 
no, ec.  [Sceaux  de  D  Semen  de  Sotes  et  don  Johan  Sanchez  de  Mont  Agut.] 

Ibid.  56. 

65.  Sepan. . .  que  yo,  Gonçalvo  Gil  de  los  Arcos. . .  he  recebido. . .  cinquanta  li- 
bras de  tomeses  por  Garcia  Gonçalviç  de  Andossieilla  *,  por  retenencia  de  los  castiei- 
llos  de  Falces, de  Sant  Adrian  é  de  Resa  deste  aynno  passado  é  deste  aynno  en  que  es- 
tamos ,  ata  la  primera  fiesta  de  sancta  Maria  de  meytad  de  agosto... .  [£n  testimo]nio  de 
todo  esto  ,e  c. 

Ihid,  81. 

66.  Sepan. . .  que  yo,  Ferrando  leneguiz  de  Miraglo. . .  he  recebido. . .  por  mi 
mesnaderia  deste  présent  anno . . .  quinze  libras  de  tomeses.. . .  En  testimonio  desto,  ec. 
[Sceau  de  don  Johan  Sanchizde  Mont  Agut.] 

Ihid.  87. 


'  Même  reçu  pour  Tannée  suivante,  avec  la 
différence  que  la  partie  prenante  y  est  appelée 
Pero  Garcia,  et  qu*au  lieu  de  douie  livres  tour- 
nois pour  la  tenue  des  souterrains  et  de  la  tour 
d' Açagra ,  il  y  est  fait  mention  de  quatre  livres  et 
de  vingt cahiz  de  blé.  (Arcb.  de  TEmp.  1276  — 
311 — J.  61 4.)  J*ai  encore  trouvé  un  reçu  d*un 
Lope  Gonçalviç  de  Andosieilla,  de  vingt-cinq  li- 
vres tournois  pour  les  travaux  de  la  tour  d^An- 
dosiila  au  temps  où  don  Pero  Sanchez  était 
gouverneur.  (Ibid.  1276— aoj.— J.  61 4.)  Pour 
le  sens  exact  du  mot  caevas,  voyez  le  Dict. 
des  ont.  delà  Na».  t.  I,p.  aie. 

*  Sous  le  n*  77,  nous  avons  un  autre  reçu 
du  même  de  la  somme  de  dix  livres  tournois;  il 


est  daté  d'Estella,  le  premier  mardi  avant  la 
fête  de  saint  Vincent  ifjS, 

*  On  trouve  une  autre  mentio^  de  ce  per- 
sonnage dans  ces  articles  des  comptes  de  Na- 
varre pour  ia83  : 

cGarsie  Gundisalvi  de  Andosella  pro  debito 
in  quo  sibi  tenebaturEnnecus  Almoravit,  vj  ka- 
ficia.t  (Ms.  Suppl.  lat.  n"*  l65^  folio  10  recto. 
CompoL  Martini  Roderici,  meriid  Ripparie.) 

«  Garsie  Gundisalvi  de  Ândoselia  pro  dd>itA 
in  quo  sibi  tenebatur  Ennecus  Almoravit,  iij 
kaficia  ij  rova.t  (Fol.  10  verso.) 

•  Garsie  Gundisalvi  de  Andosella  pro  mesna- 
daria sua,  1  libras.  t  (Fol.  6g  recto.  Cûmpot.  Pefri 
Garsie,  haUivi  SteUensis.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


457 


67.  Sepan. . .  que  nos  Rodrigo  Ortiç  de  Baynos  é  Ferran  Sema:ieyç  de  Cripan. . . 
avemos  recebido. . .  cada  veynt  libras  de  torneses  por  nostra  mesnaderia  deste  aynno 
présent....  En  testimonio  desto,  ec. 

Arch.  de  TEmp.  ihid,  101.  Cf.  u*  60. 

68.  Seppan. , .  commo  yo,  PeroLopiz  de  Novarr. . .  he  recebudo. . .  treynta  livras 
de  torneses  por  mi  mesnaderia  dest  aynno,  ec.  [Sceau  de  don  Johan  Sanchez  de  Cas- 
cant.] 

Ibid,  106. 

6g.  Sepan . . .  que  yo, lenego  de  Rada,  é  Pero  Semeneyç  de  Rada «  aicayt  del  castieillo 
de  Sancho  Avarca . . .  avemos  recebido . . .  cada  treynta  libras  de  torneses  por  nostra 
mesnaderia,  et  yo  Pero  Semeneyç  cinquanta  é  quatro  libras  de  torneses  por  reteniença 
del  dicho  castieillo  por  este  ayno  passado  é  por  este  en  que  estamos ,  ata  la  primera  fiesta 
de  sancta  Maria  de  mey  agosto ,  ec.  E  porque  ]os  nostros  seyeillos  non  teniamos ,  see- 
ilamos  esta  carta  con  el  seyeillo  de  don  Semen  de  Sotes. 

Ibid.  laA.Cf.  n*  67. 

70.  Sepan. . .  que  yo,  Gonçalvo  Gil  de  los  Arquos^  cavaillero. . .  he  recebido. . . 
por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno  [iUisihle]  de  Sant-Miguel  que  viene,  cinquanta 
libras  de  torneses,  é  por  ia  garda  del  castieillo  {illisible]  por  retenencia  del  castieillo  de 
Funes  del  ano  passado  é  de  est  présent  anno  ata  Sancta  Maria  d*agosto  [que  vie] ne, 
veynt  é  dos  libras  de  torneses —  En  testimonio  desto,  ec. 

[bid,  125.  Cf.  1276  — 3i5  — J.  6i4i 

71.  Sepan. . .  que  yo,  Diago  Periç  de  Sotes'. . .  he  recebido. .  .  veynt  é  dos  libras 
de  torneses  por  retenencia  del  castieillo  é  de  la  tor  de  Peralta  por  es'te  aynno  passado 


*  Il  existe  un  autre  reçu  du  même  Gonçalvo 
Gil  de  loft  Arcos,  à  la  date  de  1 377,  de  quatre- 
vingt-dix  livres  tournois  pour  service  de  Tannée 
et  de  la  précédente,  et  de  quarante  livres  pour 
celui  de  son  fils  Adam.  (Ibid.  333.)  — En  1276, 
le  père  tenait  les  châteaux  de  Funes  et  de  Ca- 
dreita,  pour  lesquels  ii  reçut  soixante  et  dix 
cahiz  de  blé,  mesure  de  Pampelune,  et  qua- 
torze livres  tournois.  (Ibid,  265.)  —  En  is83, 
je  «le  retrouve  occupant  le  château  de  Ca- 
dreita.  (Ms.  BiU.  imp.  Suppl.  lat  n*"  i65%  fo- 
lio 7  verso.  Cf.  folio  8  verso.)  —  Ailleurs,  je 
rencontre  un  Gil  Martinet  de  lot  Anfoos,  cas^ 
uiUano  de  Im  Arquos,  recevant  cinquante  livres 

HIST.  DE  LA  GOBBRB  DE  NAV. 


tournois  pour  son  service  de  Tannée,  et  dix- 
huit  pour  tenue  dudit  château.  (Arch.  de 
TEmp.  1275  —  167  —  J.  614.)  Une  autre 
pièce  nous  montre  le  même  personnage  rece- 
vant vingts  cinq  livres  tournois  pour  lui  et  ses 
compagnons  tenant  frontière  à  Sesma,  pour 
les  mises qu  ils  ont  faites.  {Ibid,  1276  —  22$  — 
J.  614.) 

*  Il  existe  du  même,  pour  Tannée  suivante, 
un  reçu  de  huit  livres  tournois  et  de  quarante 
cahiz  de  blé,  mesure  de  Pampelune,  pour 
tenue  du  château  de  Peralta,  dont  il  est,  dans 
cette  pièce,  qualifié  d*alcaid.  (Arch.  de  TEmp. 
1276  —  287  —  J.  61 4.)  —  Cette  même  an- 

58» 


458 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


é  por  este  en  que  estamos ,  ata  la  primera  fiesta  de  santa  Maria  de  mey  agoslo  que 
viene,  ec.  [Sceau  de  D.  Johan  Sanches  de  Mont  Agut.] 

Arch.  de  TEmp.  ihid,  i3d. 

72.  Seppan. . .  como  io,  Johan  Martiniz  Manjon. .  .  he  recebudo. . .  veynt  livras  de 
tomeses  por  mi  mesnaderia  desl  aynno  présent. . . .  E  por  testimonio  desto,  ec.  Data 
en  Esteilia,  miércoles  primero  del  mes  de  março,  A.  D.  m**  gg*  lxx*  quinto*  (à  mart. 
1276).  [Sceau  de  don  Johan  Sanchez  de  Cascant.] 

Ibid.  53.  Cf.  n*  85. 

73.  Sepan. . .  que  yo,  Pero  Gardez  de  Harroniz^. .  .  e  recebido. . .  por  diez  cavai- 
llerias  que  yo  tengo  de  dona  Jobana  deste  présent  aynno. . .  dozientas  iibras  de  tome- 
ses. .  .  Et  en  testimonio  desto,  ec. 

Ihid,  57. 


née,  il  rendait  en  ces  termes  hommage  de  ce 
chAtean  et  de  celui  d*Agredas  : 

i  Sepan  quantos  esta  présent  carta  veràn  et 
odrén,  como  yo,  Diago  Periz  de  Soies,  juro 
sobre  santos  Evangelios  é  fagopleit  omenage, 
en  pena  de  traicion  é  de  perder  quanto  yo  he 
en  el  regno  de  Navarra,  à  vos,  mi  sire  Imbert 
de  Beiju,  seinnor  de  Monpencer  é  conestabie 
de  Francia,  en  voz  del  senor  rey  de  Francia, 
qui  tiene  la  reyna  dona  Jobana,  mia  seynnor 
natural ,  é  *1  regno  de  Navarra,  en  su  guarda  et 
en  sua  comenda,  que  io  los  castillos  suios  de 
la  dita  reyna  dona  Jobana,  de  Peralta  é  de  Ar- 
guedas,  guarde  bien  é  lealment  pora  eylia;  et 
si  d*eylla  devenies  lo  que  Dios  non  quiera,  por 
aquell  qui  sera  dreito  herederio  del  regno  de 
Navarra.  E  prometo  en  buena  fe,  sen  mai  en- 
guayno,  sobre  la  pena  de  suso  dicha ,  que  qual- 
que  ora  eylla  oviere  vij  aynos  complidos ,  me 
demandare  los  ditos  castillos  de  suso  dichos  de 
la  su  boca ,  que  los  hi  renda  à  eylla  irada  é  pa- 
gada.  E  prometo  en  buena  fe  que  si  el  seynor 
rey  de  Francia  ,*  6  el  govemador  que  sera  por 
eyli  é  por  la  dita  reyna  dona  Jobana  en  el  regno 
de  Navarra ,  que  si  eyll  oviere  mester,  â  su  vo- 
luntat  fnere  que  io  lo  cuilga  en  los  castillos  en 
manere  que  el  mayor  poder  de  los  castîUos  sea 
mio.  E  prometo  en  buena  fe  que  caut  (?)  al 


seynor  rey  el  coerpo  et  al  su  govemador  et  à 
sus  gentes  otrosi ,  é  que  les  sierva  bien  et  leal- 
ment, dândome  mi  mesnida  como  me  sudo 
dar  et  acostumbrado  he  de  prender  ata  agora. 
Et  en  testimonio  destas  cosas,  ec.  dada  en 
Oteiça ,  miércoles  primero  enpues  Todos  San* 
tos ,  A.  D.  miliesimo  cC"  lxx*  sexto.  >  (Arch.  de 
TEmp.  1276—247-3.614.) — En  1 383,  Diago 
Periz  de  Sotes  tenait  tout  à  la  fois  le  château 
de  Peralta  et  celui  de  Valtierra.  (Ms.  BibL 
imp.  Suppl.  iat  n**  i65^,  folio  7  verso.) 

*  Nous  avons  une  pièce  de  Tannée  suivante 
portant  reçu  de  Roy  Sequo  et  de  Johan  Mar- 
tinez  Manjon,  de  la  somme  de  trente  livres 
tournois  pour  Tun,  et  de  vingt  livres  pour  le 
second,  pour  leur  mesnaderia  de  Tannée.  (Arcb. 
de  TEmpire,  1276  —  217  —  J.  6i4.)  Voyez 
ci-après,  n**  85 ,  not. 

*  On  retrouve  le  même  personnage  dans 
cet  artide  des  comptes  de  Navaire  pour  1 284  : 

tltem  pro  expensis  merini,  quando  ivit, 
cum  equitibus  et  p^ditibns,  ad  destruendum 
domos  quas  Petms  Garsias  de  Harronits  cons- 
truxit  in  valle  de  Besa,  et  invenerunt  ibi  fta- 
trem  dicti  Pétri ,  et  ideo  remanserunt  ibi  per 
duos  dies,  lij  Iibras.  t  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl. 
Iat.  n*  i65',  folio  22  verso.)  Cf.  n*  gà,  not 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


459 


74.  Sepan  quantos  esta  carta  ye{ran  etodrân  que  yo,  don  Martin]  Gil  de  Falces  é  Lop 
Ortii  de  Mont  Agnt'  et  Yenego  [de  Gada  et  Azuar  de  Sada],  mesnaderos,  avemos 
recebîdo. . .  por  nostra  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  yo,  don  Martin  Gil,  veynt 
libras  torneses .  et  yo ,  Lop  Or[tiE ,  vjeynt  libras  tomeses ,  et  yo  «  Yenego  de  Gada ,  setaynta 
lîbras  de  tomeses,  et  yo,  Aznar  de  Sada,  quinze  libras  torneses,  ec. 

Arch.  de  TEmp.  ibid,  93. 

75.  Sepan. . .  que  yo,  don  Pero  Roiz  d^Argaiz,  alcade  maor  de  Navarra. . .  *e  rece- 
bido  ocho  libras  torneses  por  veynt  kafizes  de  trigo  que  fincavan  a  pagar  à  Martin  Xe- 
menez  de  Ayvar  por  retenencia  del  castieillo  de  Irurlegui  del  aynno  passado.. . .  Et  en 
testimonio  desto',  ec. 

Ibid,  1 11.  Cf.  n**  17. 

76.  Sepan. . .  que  yo,  Diago  Lopiç  de  Olloqid,  be  recebido. . .  veynt  libras  de  tor- 
neses por  mi  mesnaderia  deste  présent  ayno. ...  En  testimonio  desto  ',  ec. 

Ibid,  139. 

77.  Sepan. . .  que  nos,  Sancbo  Periç  de  Açagra*,  Ferran  Sanchez,  Pero  Sanchez 
et  AUTonso Ferrandiç  de  Açagra. . .  avemos  recebido. . .  yo,  Sancbo  Periç,  treynta  libras, 
et  yo,  Ferran  Sanchez,  veynt  libras,  é  nos,  Pero  Sancbez  et  Alffonso  Ferrandiç,  cada 
quinze  libras  de  tomeses  por  nuestra  mesnaderia  deste  aynno  présent,  ec. 

Ibid*  i43. 

78.  Sepan. . .  que  nos,  Gil  Marlineçde  los  Arcos^  é  Pero  Gil  de  los  Arcos,  é  Semen 


'  En  1 383 ,  ce  personnage  avait  en  garde  le 
château  deCascante  ,peDdaDt  que  Sancho  Periz 
de  Mont  Agat  était  alcaîd  du  château  de  ce 
nom  : 

f  Lupo  Orticii  de  Monte  Acuto  pro  cattro  de 
Cascmit,  pro  xz  servientihus  conunorantibuft 
ibidem  per  médium  annum  a  vicesimo  septimo 
die  menais  junii,  x  libras.»  (Ms.  Bihl.  imp. 
S^pl.  lat  D*  i6ô^,  fol  5  recto.) 

«  Sancio  Pétri  de  Monte  Acuto  pro  Castro  de 
Monte  Acuto  per  très  menses  a  prorimo  preterito 
festo  Assnmptionis ,  xvkaficia.(/6.  folio  7  recto.) 
—  Quelques  lignes  plus  haut  on  lit  cet  ar- 
tide  : 

c  FurtuDÎo  Pétri  de  Monte  Acuto  pro  insi- 
diis  misait  în  Aragoniam,  per  partes  iiij  ka- 
fida.»(Cf:n'8i.) 

'  Plus  tard,  Pero  Ruiç  de  Argaiç  recevait 


d*Eustache  de  Beaumarchais  un  présent  de 
cent  livres  tournois.  (Axtshives  de  VEmpire, 
1176  —  137  —  J.  6i4.) 

'  Pareil  reçu  pour  l^année  suivante.  Voyez 
le  n*  3&0. 

*  On  a  du  même  don  Sancho  Periç  de 
Açagra,  qui  y  est  qualifié  de  caoaillero,  un  reçu 
de  deux  cents  sous,  pour  mises  faites  au  service 
de  la  reine  Jeanne ,  à  Azagra,  pendant  la  guerre. 
(Arch.  de  TEmp.  1376  —  399  —  J.  61 4.)  — 
En  1377,  le  même  personnage  demandait 
mille  sous  de  mesnaderia,  qu^ii  avait  Thabitude 
de  toucher  avant  d*encourir  Tinimitié  des  rois 
de  Castille  et  d* Aragon ,  ajoutant  qu*il  était  de 
trop  bonne  noblesse  pour  recevoir  des  gages 
d*un  autre  que  du  roi.  (Oicc.  de  ont  del  rtimt 
de  Na9,  t.  II,  p.  93.) 

^  Nous  avons ,  pour  Tannée  suivante,  un  reçu 

58. 


460 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Gonçalviç  de  Peynden  ^ . .  que  avemos  recebido. . .  nos,  Gil  Martineç  é  Pero  Gil,  cada 
veynt  é  cinquo  libras  de  tomeaes ,  et  yo ,  Semen  Gonçalviç ,  veynt  libras  de  torneses  por 
nostra  mesnadaria  deste  aynno  présent,  ec.  Data  en  Esteilla ,  jueves  primero  de  março, 
A.  D.  M*  ce*  Lxi*  quinto  (5  mart.  1276).  [Sceau  de  Remiro  Gil.] 

Arch.  de  TEmp.  ibid,  45. 

7g.  Seppan. . .  quomo  io,  Joban  Periz  de  Oylleta*. . .  he  recebudo. . .  veynt  é  cin- 
quo livras  de  torneses  por  mi  mesnaderia  dest  aynno  présent... .  Por  testimoniança 
desto ,  ec.  , . 

Ihid.  83. 

80.  Sepan. . .  que  yo,  Semen  Dies  de  Samaynego. . .  be  recebido....  veynt  libras 
de  torneses  por  mi  mesnaderia  deste  aynno  en  que  estamos,  ec.  [Sceau  de  don  Semen 
de  Sotes.  ] 

Ibid.  97. 

81.  Sepan. . .  que  nos,  don  Semeno  de  Mont  Agut,  don  Pero  Xemenez  de  Certes, 
don  Yenego  Remon  de  Falces ,  don  Martin  Periz  de  Morentin  ^,  Per  Yeneguez  de  Indu- 
rayn,  Garcia  Lopez  de  Narvaiz,  Joban  Periz  de  Mont  Agut,  Calvet  de  Arçoiriz,  mesna- 
deros. . .  avemos  recebido. . .  por  nostra  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  yo,  don  Se- 
meno ,  veynt  libras  torneses ,  yo ,  don  Pero  Xemenez ,  veynt  libras  torneses ,  yo ,  don  Yenego 


du  même  Gil  Martineç  de  ios  Arcos,  de  cin- 
quante livres  tournois  pour  mesnaderia,  de  sii 
livres  de  sanchets  pour  la  tenue  du  chàtean 
de  loft  Arcos,  et  de  neuf  cahii  de  blé,  mesure 
de  Pampelune ,  por  crtx,  en  raison  de  la  guerre , 
pour  nutnadêria  et  tenue  du  château.  (Arcb. 
de  TEmp.  13176  —  219  —  J.  61 4.) 

'  En  1 380,  Martin  Gonzalez  de  Peinalen , 
Père  Yeneguiz  de  Peinalen,  confessaient,  avec 
Juan  Sanchez  et  Lop  Sanchez,  avoir  reçu  àe» 
receveurs  àts  rentes  royales,  chacun  vingt 
livres  de  sanchets  pour  leur  service  de  Tannée 
précédente.  (Voyez  Dt'cc.  de  anU  dd  retno  de  /Va- 
voirai  t.  II,  p.  33.) 

*  En  138À  et  1385,  ce  mesnadero  avait  en 
sa  garde  le  chAteau  d*Araciel.  (Ms.  16&',  folio 
7  verso,  8  verso,  19  verso,  54  recto.) 

3  Ce  même  personnage  figure  ainsi  dans  les 
comptes  de  Navarre  pour  1 383  : 

«  Martino  Pétri  de  Morentiayn  pro  novem 
kaficiis  mensure  Tutelensis,  zix  kafidis  ij  ro- 


vis,  mensure  Pampilonensis.  »  (Ms.  BiUioth. 
imp.  Suppl.  lat  n*  i65%  fol.  i4  recto.)  —  En 
i33i,  te  gouverneur  de  ce  pays  était  Ponz 
de  Morentain.  (Dicdonar,  de  andg,  del  remo  de 
Nav,  1. 1,  p.  45.)  Plus  près  de  nous,  je  trouve 
un  savant  dont  le  nom  ressemble  fort  à  celai 
du  mesnadero  du  xiii*  siècle.  Je  veux  parler  de 
l'auteur  d*une  édition  des  oeuvres  de  Tempè- 
reur  Julien ,  ainsi  intitulée  :  iovhé»ou  aÔTonpd' 
Topog  xà  oùâiéfiepa,  Jaliani  imperaloris  Opéra 
quœ  extant  omnia,  A  Petro  Martinio  Morentino 
Navarro,  et  Carolo  Gantadaro,  etc.  Parisiis, 
apud  Dionysium  Duvallium,  i583,  in-8*.  Mab 
il  ne  faut  pas  oublier  qu*il  y  avait  aussi  chezi 
nous,  dans  le  pays  de  Mixe,  une  maison  de 
Morentin,  dont  Martin  de  Vizcay  a  donné  les 
armoiries.  (Voyez  Drecho  de  nataralesa  qme  lot 
natarales  de  la  merindad  de  San  Jaan  del  Pie  del 
Paerto  tienen  en  lot  rtynot  de  la  corona  de  Gm- 
dUa,  En  Çaragoça  :  Por  Juan  de  Lanaja  y  Quar- 
tanet ,  ano  163],  in-^"*,  3*  feuillet  de  la  sign.  0.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  461 

Remon,  veynt  libras  toraeses,  yo,  don  Martin  Periz,  veynt  libras  toraeses,  yo,  Per  Yene- 
gués,  veynt  libras  toraeses,  é  nos,  Garcia  Lopez,  Johan  Periz  é  Calvet,  cada  quinze 
libras  tomeses,  ec  [Sceau  de  don  Johan  Sanchez  de  Mont  Agut.] 

Arch.  de  l*£mp.  ibid,  103. 

8a.  Sepan. . .  que  yo,  don  Diago  Marlinez  de  Huarriz,  alcait  de  Peynna. . .  e  rece- 
bido. . .  por  mi  mesnaderia  dest  présent  aynno. . .  treynta  libras  tomeses  \  é  por  rete- 
nencia  del  dicho  castieillo  ata  Sancta  Maria  mediant  agosto  primera  que  viene,  diez  li- 
bras tomeses;  é  por  mano  de  don  Ponz  Amalt,  baile  de  Sangûessa  ',  quaranta  kafices 
de  trigo. . .  Et  en  testimonio  desto,  ec. 

Ihid.  139. 

83.  Sepan. . .  que  yo,  Ferrand  Gil  de  Sarassa,  dcayt  del  castieillo  de  Casseda\^. . 
que  yo  e  recebido. . .  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  quaranta  libras 
tomeses,  é,  fecho  final  conto,  por  la  retenenda  deste  aynno  passade  é  del  présent  ata 
la  fiesta  de  santa  Maria  mediant  agosto  por  el  castieillo  antedicho*  diez  et  ocho  libras 
tomeses.  De  las  quales,  ec.  Et  en  testimonio,  ec.  Data  en  la  Puent  de  la  Reyna, 
Cernes  primero  del  mes  de  março,  A.  D.  11*  ce*  ljlx  quinto  (6  mart.  1276). 

Ibid.  ào. 


84.  Sepan.  • .  que  yo,  Martin  Xemenez  de  Echalaz,  mesnadero . . 
por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno. .  •  tréynta  libras  tomeses,  ec. 

Ibid.  76. 


e  recebido . . 


'  Pareil  reçu  daté  de  Tebas,  le  premier 
samedi  de  février  de  la  même  amiée,  existe 
aux  Archives  de  TEmpire ,  sous  la  marque  1 37S 
—  65  —  J.  61 4.  Les  fonds  y  sont  annoncés 
comme  délivrés  par  les  mains  de  maître  Durant 
Fabre.  Enfin,  nous  avons  un  autre  reçu  de 
Diago  Martineç,  qui  lui  est  commun  avec 
Garcia  Periç  de  Huarriç,  d*une  sonune  de  cin- 
quante livres  pour  le  premier  et  de  vingt  livres 
de  tournois  pour  le  second,  à  raison  de  leur 
service  de  Tennée.  (  Ibid,  1 S76  —  s83  — 
J.6i4.) 

*  L*année  suivante,  ce  même  don  Ponz  Ar- 
naît  repartit,  donnant  reçu  à  Eustache  de  Beau- 
marchais de  cent  livres  tournois  por  faxer  las 
obroi  de  Sangûeua.  (Arch.  de  TEmp.  1376  — 


384  -^J.  6i4.)  —  D.  Ponz  Amalt  était  encore 
bailli  de  Sangûesa  en  i385.  (Ms.  Bibl.  imp. 
Suppl.  iat.  n*  i65^  folio  65  verso,  71  recto, 
77  verso,  96  verso,  io3  verso.) 

^  On  retrouve  ce  personnage  en  1384  dans 
ces  articles  des  comptes  de  Navarre  : 

«  Item  Ferrando  Egidii  de  Sarassa  pro  ope- 
rihus  que  fecit  in  castro  de  Pitieylla,  xxx  li- 
bras. t  (Ms.  Bibl.  imp. Suppl.  Iat.  n*  1 65%  fol.  34 
recto.  CompoU  Sancii  OrûcU  de  Sancto  Miliano, 
merini  StellenSis,) 

•  Ferrando  Egidii  de  Sarassa  pro  dupla  reti- 
nencia  castri  de  Pitieillapro  tribus  annis  prête- 
ritis... quolibet  anno  viginti  libras,  lixij  libras.  » 
(Fol.  59  recto. Cf.  fol.  77  verso.) 


462 


HISTOIftË  DE  LA  GUERBE  DE  NAVARRE. 


85.  Sepan . . .  que  nos,  Alvar  Periz  de  Rada  et  Aznar  Martines  de  Miragio  é  Semen 
Periz  de  Peralta ,  mesnaderos . . .  avemos  recebido . . .  por  nuestra  mesnaderia  desie 
présent  aynno. . .  yo,  Alvar  Periz,  quaranta  libres  tomeses,  et  yo,  Aznar  Martinex, 
veynt  é  cinquo  libras  torneses ,  et  yo ,  Semen  Periz  ,  veynt  libras  torneses ,  ec. 

Arcb.  de  TEmp.  ihid,  78.  La  date  est  en  partie  enlevée  ;  on  ne  lit  plus  que  prmero  de 
marzo,  etc. 

86.  Sepan . . .  que  yo ,  Roy  Semeneçy  de  Tudela . . .  que  he  recebido . .  •  Teynt  libras 
de  torneses  por  mi  mesnaderia  deste  ayno  en  que  estamos ,  ec. 

Ihid,  id3. 

87.  Sepan...  que  yo,  Roy  Sequo  \  alcayt  del  castieillo  de  Buredon'.. .  e  recebido.. . 
veynt  libras  torneses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  é  por  retenencia  del 
dicho  castieillo  deste  présent  aynno. . .  quaranta  é  cinquo  libras  torneses,  ec.  [Sceau 
de  don  Jdian  Sanchez  de  Mont  Agut.] 

Ibid,  i48. 

88.  Sepan . . .  que  yo ,  Semen  Ortiç  de  Elcoaz . . .  he  recebido . . .  veynt  libras  de 
torneses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno.. . .  En  testimonio  desto,  ec.  Data  en 
la  Puent  de  la  Reyna,  domingo  secundo  del  mes  de  março,  A.  D.  m*^  cg*  lxx*"  quinto 
(Smart.  1276).  ^ 

Ihid,  il, 

89.  Sepan . . .  que  nos ,  don  Garcia  Semeney ç  de  Oriç  et  don  Martiniç  Alaman  de 
Coreilla. . .  avemos  recebido. . .  yo ,  don  Garcia  Semeneyç  ,  veynt  é  cinquo  libras  de  tor- 
neses, et  yo,  don  Martiniç  Alaman,  veynt  libras  de  torneses,  por  nostra  mesnaderia 
deste  présent  aynno,  ec.  [Sceau  de  don  Johan  Sanchez  de  Mont  Agut.] 

Ibid.  d6. 

90.  Sepan . . .  que  yo ,  don  Johan  Periç  de  Mayllen ,  alcayt  de  Certes ,  he  recebido. . . 
veynt  libras  de  torneses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno . .  .  é  seze  libras  de  lor- 


^  Dans  une  autre  pièce  datée  d'Esteila,  le 
premier  dimanche  avant  la  fête  de  saint  Vin- 
cent, et  portant  reconnaissance  d*un  prêt  de 
quatre  cents  francs  de  sanchets  fait  par  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  au  même  personnage ,  il 
est  appelé  Roy  Seco  Manjon.  (Trésor  des  chartes, 
li'jb  —  67  —  J.  61 4.)  —  Pour  Tannée  sui- 
vante, nous  avons  un  autre  reçu  du  même, 
pour  soixante  et  quinze  cahiz  de  blé  et  quinze 
livres  de  sanchets.  (Ibid,  1 276  —  269  —  J.  6 1 4.) 
—  Roy  Secco  Manjon  gardait  encore  le  château 
de  Buradon  en  is86.  (Ms.  Bibi.  imp.  Suppl. 
lat.  n'  i65',  f  89  v*.  Cf.  f  a  1  v*  et  74  verso.) 


'  Ce  château  n*était  pas  en  Navarre,  mais 
dans  la  province  basque  d*Âlava,  qui  faisait 
alors  partie  de  la  Càstille.  On  lit  dans  les 
comptes  de  Navarre  pour  1 384  : 

c  In  Castro  de  Buradon  pro  operibus  minutis 
factis,  videlicet  pro  condnctibus  aquarum  factb 
et  iocatis  ad  colligendum  aquas  cisteme,  corn 
tabulis  emptis  ad  cooperiendum  domos,  per 
manum  Roderici  Secco,  vj  libras  x  solidos. 
1  Item  pro  bitumine  empto  ad  reparandum 
cisternas,  xxxviij  solidos  x  denarios.  (Ms.  Bibl. 
imp.  Suppl.  lat  n*  l65^  folio  s 2  recto,  (kmpot. 
Lupi  Orticii,  merini  Rippetit,) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         463 

neaes  por  la  reteniença  deste  présent  aynno  aU  la  primera  fiesta  de  sancta  Maria  de  mey 
agosto  que  Tiene*  por  d  casiieillo  antedicho ,  ec. 

Arcb.  de  fEmp.  î5icL  5o. 

91.  Sepan. . .  que  yo,  Pero  Sanchez  de  Gascue,  baOestero. . .  e  recebido. . .  trenta 
é  dot  libras  torneses  por  einienda  de  an  cavaillo  que  muri6  en  servicio  de  doua  Jo- 
hana,  ec. 

Ihîd.  56. 

92.  Sepan. . .  que  nos ,  don  Martin  Çamd  é  Sancho  Aznariz  de  Murguia . . .  avemos 
recebido. . .  yo,  Martin  Çamel,  coraynta  libras  de  torneses  por  mi  mesnaderia,  et  yo, 
Sancho  Aznariz,  treynta  libras  de  torneses  otrosi  por  mi  mesnaderia  deste  présent  ayno 
en  que  estamos,  ec. 

Ihid,  63. 

93.  Sepan, . .  que  yo,  Pero  Lopez  Puerco. . .  e  recebido. . .  por  emienda  dei  mio 
cayaillo  que  perdi  en  Viana  al  tiempo  de  la  guerra,  en  servicio  de  dona  Jc^ana,  reyna 
de  Navarra,  treynta  é  très  libras  é  quinze  sueldos  torneses  \  ec.  [Sceau  de  don  Johan 
Sanchez  de  Mont  Agut.  ] 

Ibid,  86. 

94*  Sepan. . .  qne  yo,  Remiro  de  Harroniz^  mesnadero. . .  he  recebido. .  •  por  mi 
mesnaderia  dest  présent  aynno. . .  veynt  é  cinquo  libras  torneses,  ec. 

Ibid.  i3o. 

95.  Sepan. . .  que  yo,  Pero  Periz  d*Oria,  alcait  del  castieillo  de  Caparroso^. . .  he 
recebido  .  •  veynt  libras  torneses  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  é  por 
retenenda  dd  dicho  castieillo  por  este  présent  aynno  ata  la  fiesta  de  santa  Maria  mediant 
agosto  primera  que  riene,  veynt  é  quatro  libras  torneses ,  ec.  [Sceau  de  don  Johan  Sanchez 
de  Mont  Agut] 

Ikid.  i4i. 


'  Une  pièce  de  l*aimée  suivante  noas  montre 
Pero  Lopei  Paerco  et  Lope  Perix  de  Torres, 
manaderot,  recevant  vingt  livres  tournois  pour 
dépense  faite  à  Viana  au  temps  de  la  guerre. 
(Ardi.  de  TEmpire,  1976  —  sS6  —  J. 
614.) 

*  Je  trouve  dans  les  comptes  de  Navarre  pour 
1 383  et  1  s85 ,  un  Bemigias  Martin  dé  Harroniz, 
noomié  comme  commandant  de  la  tour  et  des 
souterrains  d'Aiagra  et  de  ceux  de  Resa.  (Ms. 
fiibl.  imp.  Suppl.  lat  n*  i65^,  folio  7  verso. 


Cf.  folio  49  recto,    76  recto;  et  ci-dessui, 
p.  45i,n*  43,  et  p.  458,  o*  73.) 

'  Dans  un  reçu  de  Tannée  suivante ,  ce  sont 
vingt  livres  toumob  et  quarante  cafaiz  de  blé, 
mesure  de  Pampdune ,  pour  l'entretien  du  châ- 
teau. (Arch.  de  fEmpire,  1976  —  274  —  J. 
61 4.)  —  En  1383,  ce  n*est  plus  Pero  Periz 
d*Oria  qui  le  garde,  mais  D.  Pero  Aznar,  et  la 
tour  de  Cq>arroso  est  aux  mains  de  Pero  Simon 
de  la  Cambra.  (Ms.  Bihl.  imp.  Suppl.  lat 
n*  i65',  folio  7  verso.) 


464         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

g6.  Sepan. . .  que  yo,  Semen  Periz  de  Ha&zedo,  mesnadero,  he  recebido. . .  por  mi  mes- 
naderia  deste  présent  aynno . . .  veynt  libras  torneses.. . .  Data  en  la  Puent  de  la  Rejna, 
lunes  segundo  de  março,  A.  D.  ii*  gg**  lxx*  quinto  (g  mart  1276).  [Sceau  de  don 
Pero  Roizd*Argaiz,  alcade  maorie  Navarra.] 

Ârcfa.  de  TEmp.  i^ûl.  83. 

97.  Seppan.. .  como  io,  Pero  Simon  de  Navasseras. . .  he  recebudo.. .  veynt  livras 
de  torneses  por  mi  mesnaderia  dest  aynno  pressent.. . .  E  por  testimoniança  desto  vos 
dono  esta  mi  carta  abierta  seelada  con  el  seyeiilo  de  maestro  Gill.  Data  en  la  Puent  de  la 
Reynna,  lunes  primero  ante  de  la  fiesta  de  sant  Gorgoria  [sic)^  A.  D.  m*  gg*  lxx*  quinto. 

Ibià,  i3a. 

g8.  Seppan.. .  como  yo,  Pero  Garcia  Droaniz...  he  recebudo:. .  diez  livras  de  tor- 
neses por  la  mbion  que  io  fiz  con  mi  compaymia  teniendo  frontera  en  Labraza  por  ra- 
zon  de  la  guerra  de  Castieilla. ...  Et  por  testimonio  desto ,  etc.  Data  en  los  Aroos ,  do- 
mingo  primero  enpues  la  fiesta  de  sant  Gregorio,  A.  D.  m*  gg*  lxx*  quinto  (i5  mart. 
1276).  [Sceau  de  D.  Semen  de  Sotes.] 

Ibià.  98. 

99.  Sepan . . .  que  nos ,  don  Sancho  Periz  de  Peralta  é  don  Pero  Garciez  de  la  Raya  \ 
mesnaderos. . .  avemos  recebido.  • .  yo,  don  Sancho  Periz,  veynt  é  cinquo  libras  torneses, 
et  yo,  don  Pero  Garciez,  veynt  libras  torneses  por  la  nuestra  mesnaderia  deste  présent 
aynno.. . .  Data  en  la  Puent  de  la  Reyna,  sabado  segundo  del  mes  de  março,  A.  D. 
m"*  gg**  lxx**  quinto. 

Ibià,  79. 

100.  Sepan...  que  yo,  Miguel  Periz  de  Legaria,  alcalde  del  mercado  d^EsteiUa,  e  re* 
cebido . . .  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno . . .  é  por  la  demanda  que  yo  fazia 
al  dicho  govemador  de  los  dineros  que  me  di6  el  rey  don  Henrric  cadaynno  en  el  sato 
de  Yeoego  Galindez,  quaranta  é  cinquo  libras  tbrneses....  Et  en  testimonio  de  todo 
esto,  ec.  Data  en  la  Puent  de  la  Reyna ,  jueves  primero  ante  la  fiesta  de  sant  Be- 
nedit,  A.  D.  m^'gg*  lxx* quinto'. 

Ibiâ,  17a. 

ICI.  Sepan.. .  que  nos,  Johan  de  la  Seror  é  Pero  Vacher,  jurados  de  Viana,  por 
nos  é  por  el  concejo  de  Viana.. .  avemos  recebido.  • .  veynt  libras  torneses,  los  quales 
nos  diestes  por  £eizer  los  muros  de  Viana. ...  Et  en  testimonio  desto,  ec.  Data  en  los 


^  On  trouve  un  Petriu  Garsias  àe  Lam^a  ^anadonnantfavecDiagoOrtiçdeFalces.reçu 

dans  les  comptes  de  Navarre  pour  1 384-  (Ms.  de  vingt  livres  tournois  pour  mesnaJêria  de 

BibLimp.  Su{^l.  lat.  n**  l65^  fol.  2 5  verso.)  Tannée.  (Arcb.  de  TEmpire,  1375  —  167  — 

*  Je  trouve  ailleors  un  Sanch4)  Perig  de  Le-  J.  6i4.  Sceau  de  D.  Semen  de  Sotes.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


465 


Arqnos,  famet  primero  ei^Mies  k  fiesta  de  sant  Gregorio,  A.  D.  m*  ce*  lxi*  quinto 
(iGoMorL  1376). 

Attk.  de  rEii^  iW.  66. 

loa.  Sepan..  •  que  jo«  don  Lop  Xemenei  d*Agon,  alcaii  de  los  castieiUos  de  Fenren 
é de  PeymM  Redonda. . .  e  recebido. . .  iiij"  Ebras  tomes,  é  otrossi  por  rtitenenda  de 
Um  dîdios  castîenios  por  d  aynno  passado  é  por  est  présent  aynno  ata  la  primera  fiesta 

de  santa  Maria  mediant  agosto  primera  que  riene,  vi'*  tomes Data  en  Esteilk, 

nûércoles  s^jundo  de  mano.  A.  D.  m*  ce*  lxx*  quinto  (1 1  mart.  1 276). 

au.  i55. 

io3.  Sepan  qnantos  esta  carta  Yerân  et  odrén,  qne  yo,  Bemart,  seynnor  de  Garro,  é 
Gil  GarcieE  de  (HqnosS  mesnaderos,  renîmos  de  manifiesto  que  avemos  recebido. . . 
por  nostra  mesnaderia  deste  présent  aynno. . .  yo  Bemart. . .  treynta  libres  tomeses, 
et  yo«  Gil  Gardez  de  Olquos,  veynt  libras  tomeses. . . .  Data  en  Pomplona»  sabado  dia 
de  Sant  Benedit,  A.  D.  m*  ce*  lxx*  quinto.  [Sceau  de  D.  Lop  Orîh ,  jmsticia  é  boih  d$ 
TadeliL] 

Ibid,  ICI. 

io4.  Sepan. . .  queyo,  RamiroGil  delos  Arquos,  merino. .  .  e  recebido. . .  por  re- 
tenenda  dd  castieillo  de  Peynna  Flor  sobre  Toloynno  ',  dies  libras  tomeses ...  Et  en 
testimonio  desto,  ec.  Data  en  Pomplona,  domingo  dia  de  Ramos,  A.  D.  m*  ce*  lxx* 
quinto. 

Ihid.  109. 


'  Ce  personnage  figare  de  la  manière  sui- 
vante '  dans  les  comptes  de  Na?arre  pour 
1283: 

•  Egidio  Garsie  de  Olcoz  pro  castro  de  Penna 
Rotnnda,  a  festo  Candelose  proiimo  preterito 
usqne  ad  sequens  festnm  Assamptionis  per 
médium  annum,  xxz  kaficia.  1 1 1tem  eidem  pro 
dicto  Castro,  a  dicio  festo  Assumptionis  usque 
ad  sequentem  Candelosam  per  médium  an- 
num ,  cnm  aogmentatione  sibi  iacta  per  gubei^ 
natorem  ratione  guerre,  xlv  kaficia.  >  (Ms.  Bibi. 
imp.  Suppl.  lat.  n*  i65\'iblio  7  recto.)— D  est 
à  croire  que  ce  personnage  était  parent  de 
Migud  Garciex  de  Olcoz ,  fils  de  don  Garcia 
Periz  de  CHcoz,  aicaîd  de  Valtierra,  que  nous 
Toyons,  en  1 275  (V.  S.) ,  recevoir  chacun  vingt 
livres  tournois  pour  leur  service  de  Tannée, 
somme  augmentée,  pour  le  père,  de  celle  de 
trente -deux  livres  tournois   pour   la  tenue 

HIST.  DE  LA  GDEERB  DE  HAT» 


dudit  château.  (Arch.  de  TEmp.  127$  —  108 

—  J.  614.) 

*  Ce  château  n*é)^t  pas  le  seul  que  tint  Remiro 
Gil  de  los  Arcos.  Dans  un  autre  reçu,  il  est 
question  de  cinquante  livres  de  sanchets,  of- 
saber  es,  dit  ce  mérino,  por  raxon  de  las  rvCt- 
nienfos  de  hs  castieyllos  que  yo  tengo  por  dona 
Jakana:  las  qnales  çinccoanta  libras  a  fomodo  «I 
ondrado  donjjxtjr  Henrric  de  Verivylla,  prior  del 
ospital  de  Sant  Jokan  en  Navarra,  (Arch.  de 
TEmpire,  1275—  i36  —  J.  61 4.)  Ces  fonds, 
bien  entendu,  ne  faisaient  que  passer  par  les 
mains  du  religieux;  nous  trouvons,  en  effet, 
dans  une  autre  pièce  de  la  même  année  (ibid, 
11  S)  que  Remiro  reçut  de  lui  cent  cinquante 
livres  tournois,  et  d*un  marchand  nommé, 
ou  plutôt  surnommé  Coorcin ,  trente  livres.  — 
L*année  suivante,  je  retrouve  le  même  mérino 
donnant  reçu  de  trois  cent  vingt-cinq  livres 

59 


466 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


io5.  SepaD.«.  que  yo,  Oger  de  Malleon^...  be  recebido. .  •  per  oomplnuieiito  de  las 
cavaillerias  que  yo  tengo^  é  por  las  espensas  que  yo  he  fecbo  por  razon  de  la  guerra, 
é  por  emiendas  de  los  cavaillos  que  yo  perdi  en  ia  guerra  de  Caslieilla,  cinquo  cien- 
tas  libras  tomeses. ...  Et  en  testimonio,  ec.  Data  en  Pomplona,  sabado  dia  de  Sant 
fienedît ...  A.  D.  m*  ce"*  lxx*  quinto. 

Arch.  de  TEmp.  ihid.  1 1 9. 

106.  Sepan. . .  que  yo,  don  Miguel  Xemeney  d*Urroz',  mesnadero. . .  e  recebido. . . 
por  complimiento  de  mi  mesnaderia  desle  présent  anno . . .  diez  é  siete  libras  é  média 
de  tomeses. ...  Et  en  testimonio  desto,  ec.  Data  en  Pomplona,  etc. 

Ibid.  13  2. 

deux  sous  onze  deniers  tournois,  pour  ia 
tenue  des  châteaux  (por  retenienças  de  los  cas- 
tieyllos)^  son  service  personnel,  frais  et  mises 
faites  pour  la  guerre,  etc.  (Areb.  de  TEmp. 
1276— a5i— J.  6i4.)  — En  i284,RemiroGH 
de  los  Arcos  avait  en  sa  garde  les  châteaux  de 
Funes  et  de' los  Arcos,  si  Ton  peut  lui  appli- 
quer ces  articles  des  comptes  de  Navarre  : 

«  Remigio  Egidio  de  Arcubus  pro  Castro  de 
Funes  usque  ad  mensem  seqaentem  februarii, 
xl  kaficia.  t  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n**  i65^ , 
folio  7  verso.) 

«Remigio  Egidii  de  Arcubus  pro  Castro  de 
Arcubus  per  médium  annum ,  ut  snpra,  c  soli- 
des, t  (Folio  39  recto.) 

«  Remigio  Egidio  pro  Castro  de  Arcubus  et 
pro  augmentatione  per  annum  «  ut  supra, 
Iv  kaficia.  t  (Folio  42  recto.) 

'  On  trouve  dans  les  cdhaptes  de  Navarre 
pour  1 283-1 286  les  articles  suivants ,  à  Taide 
desquels  on  peut  se  former  une  idée  de  la  posi- 
tion sociale  d*Oger  de  Mauléon  : 

t  De  pecta  de  Eslava  ix  libras.  Dominus  Au- 
gerius  deMalo  Leone  tenet.i  (Ms.  Bibl.  imp. 
Suppl.  lat  n*  l65^  r  sS  r^.  De  pecHs  vaUis  de 
Ajrvarr,] 

•  Domino  Augerio  de  Maio  Leone  pro  eodem 
(coraplemento  miiitiarum  suarum) ,  ix  libras.  • 
(Fol.  2 à  recto.  Compot.  Roderici  Pétri  de  Echa- 
lai.  Cf.  folio  59  recto.) 

«  Domino  Augerio  de  Maio  Leone  pro  com- 
plemento  miiiciaruni  suarum ,  vij'*  iiij  kaficia 
iij  rova.  t  (Folio  42  recto.  Compot  S€LnciiOrticii, 
merini  Stellensis.) 


a  Domino  Augerio  de  Maio  Leone  pro  com- 
piemento  miliciarum  suarum ,  cij  kaficia  ij  ro- 
va.! (Folio  43  recto.  Compot,  ejnsd.) 

t  Domino  Augerio  de  Maio  Leone  pro  eodem 
(coQ^lemento  miliciarum  suarum)  tu  pecta  de 
Assança  et  tiibuto  hereditatis  et  in  pectis  de 
Içurçu,  de  Muniayn  et  de  Ayzquona,  de  Girau- 
qui,  de  Ecoyen  et  de  Urbe,  vij"  iiij  liaficia 
iij  rova.  9  (Folio  76  recto.  Compot  Johannis  dé 
Yanoiïla,  merini  Bipperie.  Cf.  fol.  12  recto, 
73  verso,  76  recto,  77  verso.) 
*  «  De  pecta  de  Avayz  ix  laficia.  Dominos  Au- 
gerius  de  Maio  Leone  tenet.  •  (Folio  76  verso.  ) 

«  Domino  Augerio  de  Maio  Leone  mutuatum 
super  gagiis  suis  (a  Sancio  de  Sancto  Milla- 
no,  merino  Stellensi)  c  kaficia.»  (Folio  78 
verso.) 

f  Domino  Augerio  de  Maio  Leone  pro  eodem 
(complemento  miliciarum  suarum)  in  pecta  de 
Murugarreo,  de  Assança,  de  Munariz,  înGoynni, 
in  Urdanoz,  in  Ayzpun,  in  Murello,  Ayztona, 
Içurtn ,  Muniayn ,  in  pectis  de  Aniz  et  de  Cirau- 
qui  et  in  pectis  de  Miranda,  de  Vidaurre«  de 
Leçaun,  de  Ariçala  et  de  Herendaçu,  iij''  Ixiiij 
libras  ij  solides.»  (Folio  89  recto.  Cf.  fol.  S 7 
recto,  91  verso,  101  verso.) 

•  Item  domino  Augerio  de  Maio  Leone  pro 
jure  suo  in  homicidiis  illorum  quos  interfece- 
runt  illi  de  Soracoyz  et  de  Cirauqui,  x  libras.  > 
(Rid,) 

'  Un  Miguel  Lopex  d*Urroz  figure  en  is84 
dans  les  comptes  de  Navarre  comme  alcaîd  do 
château  de  Miranda.  (  Voyez  le  ms.  1 65  ^,  fol.  4  2 
recto.  ) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         467 

107.  Sepan. . .  qne  nos,  don  Bernart  Duhart  é  don  Berniurt  d'Agramont,  don  Lop 
Gassia  de  Sivas«  don  Ramon  de  Çardos  é  don  Guillem  Amalt  de  '  .  ^  mesnaderos, .  • . 
ATemos  recebido. . .  yo  don  Bernart  Duhart  veynt  é  cinquo  libras  torneses,  é  nos  don 
Bernart,  don  Lop  Gassia,  don  Remon  é  don  Gaillem. . .  dichps  cada  veynt  libras 
tomeses  por  nosira  mesnaderia  dest  présent  ajnno. ...  De  los  quales ,  ec.  En  testimo- 
nio,  ec.  Data  en  Ronçasvalles .  martes  vigilia  Annundadonis  béate  Marie,  A.  D.  11*  ce* 
Lxz''  sexto  (a4  mart  1276).  [Charte  presque  effacée  et  illisible  en  plus  d*un  endroit. 
Sceau  de  D.  Garcia  Almoravid.]  ^ 

Arch.  de  fEmp.  ibid,  4s. 

108.  Sepan.. .  que  nos,  don  Per  Amalt  de  Sait  et  d  biscomte  de  Baiguerr,  mesnade- 
ros.. .  avemos  recebido . . .  por  nostra  mesnaderia  dest  présent  aynno. . .  yo ,  don  Per 
Amalt,  cinquanta  libras  tomeses,  et  yo,  biicomte  de  Baiguerr,  veynt  é  cinquo  libms 
tomeses. . .  Data  en  Ronçasvailles,  martes  vigilia  Anunciacionis  béate  Marie.  A.  D. 
M*  ce**  Lxx*  quinto.  [Sceau  de  don  Garcia  Almoravit.] 

Ibid.  47.  Cf.  n**  1 1 3 ,  en  note. 

109.  Sepan. . .  que  yo,  Pero  Rois  de  Mues,  mesnadero. . .  e  recebido. . .  por  mi 
mesnaderia  dest  présent  aynno. . .  veynt  libras  tomeses,  ec.  [Sceau  de  D.  Garcia  Almo- 
ravid.] 

Ibid.61. 

1 10.  Sepan.. .  que  yo,  don  Ochoa  de  Rieta,  alcayt  de  Castiel  Nuevo*. . .  he  rece- 
bido. . . .  veynt  libras  tomeses  por  mi  mesnaderia  dest  présent  aynno.  • .  é  por  fi\  rete- 
nencia  del  dicho  castieillo  por  est  présent  aynno  ata  la  fiesta  de  santa  Maria  mediant 

agosto  que  vieue,  veynt  é  quatro  libras  tomeses. ...  El  en  testimonio  de  todo  esto,  ec. 
I 

Ihid.  118. 

1 11.  Sepan. . .  que  yo,  Furtado Perizde Eransus.. .  e  recebido.. . .  por  mi  mesna- 
deria deste  présent  aynno* . .  veynt  libras  tomeses,  ec.  Data  en  Pomplona,  miércoles 


'  Nous  trouvons  un  Arnait  Guiliem  seigneur 
de  Agramont,  à  la  date  du  3  7  octobre  13  55, 
dans  le  recueil  de  Rymor,  3*  édit  1. 1,  part.  11, 
p.  7,  puis  en  1 276,  le  même  donnant  quittance 
de  cent  livres  tournois»  don  du  roi  de  France 
(Arch.  de TEmp.  1976  —  a33 — J.  6i4);  un 
Guiliem -Arnaud,  dans  le  Catalogue  des  roUes 
gascons,  etc.  de  Thomas  Carte,  t.  I,  p.  as; 
enfin  un  D.  Guiliem  Amal,  mesnadero  de  la 
reine  de  Navarre  en  1 287  ,  aux  appointements 
de  Aoixante  livres  de  tournois  noirs  par  an. 


(Dtcc.  de  antig,  dd  reino  de  Na».  U II,  p.  s3.)  On 
trouve  dans  le  tome  l"  de  cet  ouvrage ,  p.  1 5-i  1 , 
nne  précieuse  notice  sur  la  maison  de  Gtam- 
mont,  tirée  des  archives  de  la  Chamhre  des 
comptes  de  Navarre,  à  Pampdune.  On  y  lit 
Tacte  d*hommage  d*Âmalt  Guiliefan  au  roi 
de  Navarre ,  hommage  répété  à  Thibaut  en 
is66. 

*  En  1 383 ,  ce  château  était  aux  mains  de 
Pedro  Ayvarr  de  Iriverri.  (Ms.  Bihl.  imp.  Suppl. 
lat,  n*  i65',  folio  9  verso.) 

59. 


468 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


fiesta  Anundacionis  béate  Marie,  mense  mardi,  A.  D.  m*  ce*  lxx*  quinto  (a5  mars 

1376). 

Arch.  deTEinp.  ihid,  1S7. 

lia.  Sepan. . .  que  nos , don Per  Arnalt,  seynnor de  Sant Père ,  et  el seynnor d'Atssa , 
e  don  Guillem  Amalt  de  Sait,  et  el  seynor  de  Villa  Nova,  et  el  seynor  de  Ynunberry, 
e  don  Gassia  Amalt  d'Ezpeleta,  é  don  Gassia  Amalt  de  Sait,  don  Sanz  de  Lastaun\  é 
don  Bemart,  seynnor  de  Beeria. . .  avemos  recebido. . .  por  nostra  mesnaderia  d*este 
présent  aynno. . .  yo,  Per  Amalt  seynnor  de  Sant  Père,  veynt  libras  tomeses,  yo, 
seynnor  d^Atssa,  treynta  é  dnquo  libras  tomeses ,  yo,  Guillem  Amalt  de  Sali,  treynta  li- 
bras ,  yo,  seynnor  de  Vila  Nova ,  veynt  é  cinquo  libras,  yo,  seynnor  de  Ymmberry,  veynt 
libras ,  yo ,  Gassia  Amalt  d'Ezpeleta ,  veynt  libras ,  yo ,  Gassia  Amdt  de  Sait ,  veynt  libras , 
yo,  Sanz  de  Lastaun,  veynt  é  dnquo  libras,  et  yo,  Bemart  seynnor  de  Beeria,  veynt 
libras  tomeses*. ...  Et  en  testimonio  desto,  ec. 

Ibid,  i35. 

1 1 3.  Sepan. . .  que  yo,  don  Guillem  de  Villa  Nueva,  casteiUano  del  castieillo  de  Roqua. 
Bruna . . .  e  recebido . . .  por  mi  mesnaderia  deste  présent  aynno . . .  veynt  libras  tor- 


'  En  1  a 83,  ce  personnage  occupait  le  châ- 
teau de  Montferrant.  (Ms.  de  la  Bibl.  imp. 
Suppl.  lat.  n*  i65',  (blio  9  verso.)  —  Un  autre 
artide  des  comptes  de  Navarre  pour  la  même 
année  nous  apprend  une  particularité  qui  se  rat- 
tache i  ce  personnage  ou  plutôt  à  sa  famille  : 

cPro  eipensis  dicti  castellani  (castri  Sancti 
Johannis  de  Pede  Portus,  Johannis  le  Briays) , 
se  s^timo  equitum  et  plurihus  peditibus, 
qoando  cepit  quendam  qui  interfedt  iratrem 
Sancii  de  Lestaun  in  domo  d'Ueydta,  zxvîj  soli- 
dos.  (Fol.  5  recto.) 

'  La  plupart  des  noms  que  Ton  vient  de  lire 
se  retrouvent  dans  un  reçu  de  Tannée  suivante, 
que  nous  croyons  devoir  reproduire  en  grande 
partie. 

t  Sepan  quantos ,  ec.  que  nos  los  mesna- 
deros...  deiuso  escriptos...  hahemos  recebido 
de  vos,  me  sire  de  B. . . ,  yo.  En  Braso*,  seyncn* 
de  Luxa,  dent  libras  de  tomeses,  yo,  Per  Ar- 
nal  de  Salt^  dnquant  libras,  yo,  Sancho  Amalt 
de  Amendariç,  veynt  libras;  yo,  Sancho  dé 

*  Je  ttovn  et  peavoanag*,  soumit  Bnuê  Goaût,  dans  aa« 
rMonnataMAce  d«  cent  li«ret  tovmoû ,  ^i  loi  avaienl  M 
doaaiee  i  Saovetenc,  parie  roi  à%  France  (Arcb.  de  l'Qpnp. 


Lastaun,  veynt  é  cinquo  libras;  yo,  Guillem 
Amal  d*Atil] ,  jcz.  libras;  yo ,  Bemart  de  Agra- 
mon ,  veynt  libras;  yo ,  Remon  de  Bardos,  veynt 
libras;  yo ,  seynnor  de  Garro,  treynta  libras  ;  yo, 
seynnor  de  Berria,  veynt  libras;  yo,  Bertran 
d*Uart,  veynt  é  cinquo  libras;  yo  Guillem  Ar- 
nal  de  Sait,  treynta  libras;  yo,  Ocboa  seynnor 
de  Villa  Nova,  veynt  é  cinquo  libiy  ;  yo,  seyn- 
nor de  Sant  Père,  veynt  libras;  yo,  el  seynnor 
d*Jromberri ,  .xx.  libras;  yo  Garsia  Amal,* seyn- 
nor de  Ezpeleta ,  veynt  libras;  yo,  Garsia  Amalt 
de  Sait,  .veynt  libras;  et  yo,  Bemart  de  Luxa, 
veynt  libras  de  tomeses,  por  nuestras  mesna- 
derias  deste  présent  aynno ,  etc.  Data  en  Pom- 
plona,  sabado  primero  ante  la  fiesta  de  sancta 
Lucia  (1  s  de  decemb.  ),  A.  D.  M*cc*Lxx*sexfo.  • 
(Arch.  deTEmpire,  1S76 — si3 — J.  61 4.) — Il 
existe,  sous  les  numéros  290  et  3o8,  deux 
autres  reçus  de  30  livres  tournois,  de  Sancho 
Amdt  de  Armendariç,  pour  son  service  de 
Tannée. 


1976  —  a^S — J.  6i4),  et  dt»  Bruê  Gatim.  dan«  on  nçt 
de  ecnt  antrea  livrée  pour  aon  aerrice  et  ponr  le  fief  dm  chA> 
tean  de  Lwm.  [llià,  80a.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         469 

neses,  é  por  la  retenencia  del  dicho  castieiUo  por  est  présent  aynno  ata  Santa  Maria 
mediant  agosto  veynt  é  quatro  libras  tomeses  ' ,  ec. 

Arcli.  de  TEmp.  ihid,  1 46. 

11 4-  Sepan...  que  yo,  Miguel  de  Luesia,  mesnadero...  e  recebido...,  por  mi 

mesnaderia  de  antaynno  é  de  ogaynno. . .  cinquanta  libras  torneses Et  en  testi- 

monio  desto,  ec.  * 

Ihid,  i68. 

1 1 5.  Sepan. . .  que  yo,  Gil  Ortiç  de  Armaynanças '. . .  he  recebido. . .  veytit  é  dnquo 
Ubras  de  tomeses  por  razon  de  las  messiones  que  yo  fiz  en  Sesma  per  razon  de  la 
giierra. . . .  En  testimonio  desto,  ec  Data  en  los  Arcos,  sabado  postremero  del  mes  de 
março ,  A.  D.  m* ce*  lxx*  quinto  ^. 

Ihid.  ii4. 

Ce  qui  précède  suffit,  ce  me  semble,  pour  donner  une  idée  du  système 
économique  de  Tadministration  militaire  de  la  Navarre  à  Tépoque.  Les  châ- 
teaux et  forteresses,  qui  s'y  trouvaient  en  grand  nombre,  avaient  chacun 


1  Cf.  1975  — 68  — J.6i4  (reçu  de  98  li- 
vres tournois  ponr  la  tenue  du  château,  daté 
de  Pampeiune,  vendredi  jour  de  Sainte-Agathe 
1176)  et  1276  —  946 —  J.  6i4  (reçu  de 
1 4  livres  tournois  pour  six  mois  de  cette  tenue, 
daté  de  Pampeiune,  le  jeudi  après  la  fête  de 
sainte  Foi,  au  mois  d'octobre,  même  année). 

—  bans  un  autre  reçu  de  Tannée  suivante, 
daté  de  Pampeiune,  le  5  des  Mes  de  juillet, 
ce  sont  dix  livres  tournois  à  lui  remises  par 
don  Durant  Fabre,  derc  d'Eostache  de  Beau- 
marchais, pour  les  munitions  les  plus  néces- 
saires au  château  de  Rocahran,  en  raison  de  la 
guerre.  (Arch.  de  FEmpire,  1970  —  95o  — * 

—  J.  61 4*  )  11  figure  de  la  manière  suivante 
dans  les  comptes  de  Navarre  pour  1  aSS-i  986  : 

€  Domino  Guiilelmo  de  Villa  Nova  pro  reti- 
nencia  castri  de  Rocabruna  per  médium  annum 
UKpie  ad  festum  Assumptionis,  iiij  libras.  •  (Ms. 
Bibl.  imp«  Suppl.  lat  n*  i6S^,  foL  3  recto.  Cf. 
folio  101  verso.) 

t  Pro  operihus  ûtctis  in  Castro  de  Rocabruna, 
anno  secundo  et  tercio,  videlicet  pro  operihus 


factis  per  dominum  Guilielmum  de  Villa  Nova 
de  mandate  gubernatoris,  iiij  libras  iiij  solides.  ■ 
(Folio  5  verso.) 

t  Domino  Guiilelmo  de  Villa  Nova  pro  cas- 
tre de  Rocabruna  per  médium  annum  usqae 
ad  Candelosam,  xxkaficia.  •  (Folio  9  verso.  Cf. 
folio  84  verso.) 

*  Il  était  alcaîd  du  château  de  Alcaçar,  et 
reçut  en  cette  qualité  vingt-cinq  livres  d*une 
part  et  vingt-quatre  de  Tautre,  pour  service  et 
tenue  dudit  château ,  tandis  que  Sancho  Ortiç 
de  Armaynanças  ne  touchait  que  vingt  livres 
pour  gages  de  Tannée  courante.  (Archives  de 
TEmp.  1975  —  i44  —  J.  6i4.  Cf.  1976  — 
397»  et  1977  —  317.)  Dans  une  pièce  de 
Tannée  1 976  (V.  S.),  je  trouve  le  château  dont 
Gil  Ordx  de  Armaynanças  était  châtelain,  ap- 
pelé de  Calçara.  (  Arch.  de  TEmp.  1 976  —  936 
—  J.6i4.) 

^  On  remarquera  sans  doute  que  cette  pièce 
n*e8t  pas  ici  à  son  rang  :  Tayant  trouvée  après 
les  autres,  nous  ne  pouvions  mieux  la  placer 
qu*à  leur  suite. 


470         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

son  gardien  ou  akaôd ,  qcd  recevait  une  solde  en  argent  pour  son  service ,  et 
une  somme  avec  une  certaine  quantité  de  blé  pour  l'entretien  de  la  gar- 
nison ;  il  lui  était ,  en  outre ,  alloué  des  frais  extraordinaires  pour  ouvrages 
faits  aux  châteaux  ou  pour  payer  du  monde  quand  le  besoin  de  la  défense 
l'exigeait. 

Le  P.  Moret  rapporte  à  ce  propos  un  fait  très-profire  à  jeter  du  jour  sur 
ce  système;  il  raconte  qu'un  chevalier  navarrais  nommé  don  Garcia  Gon- 
zalez, l'un  des  alcaïds  de  la  frontière,  présenta  à  Philippe  le  Hardi  une 
plainte  dont  voici  la  substance  :  A  la  mort  du  roi  Henri ,  y  disait-il ,  il  te- 
nait de  lui  trob  châteaux ,  dont  deux  sur  la  frontière  de  Castille ,  sans  terre  . 
entre  eux ,  et  il  recevait  pour  ces  châteaux  1 1  o  livret  de  solde.  Don  Pedro 
Sanchez  et  toute  sa  famille  le  baissaient  parce  qu'il  favorisait  le  parti  de  la 
reine  et  qu'il  n'avait  pas  voulu  jurer  avec  les  autres  que  le  gouverneur  en- 
gagea à  prêter  serment  au  roi  d'Aragon  quand  il  fut  à  Olite ,  serment  qui 
avait  pour  objet  de  faire  avoir  à  ce  prince  le  royaume  de  Navarre.  Quand 
commença  la  guerre  entre  la  Castille  et  ce  pays,  don  Pedro  Sanchez, 
ajoutait-il,  avait  doublé  la  solde  de  tous  les  dcaids,  mais  non  la  sienne; 
à  tous  ceux  qui ,  dans  le  cours  de  cette  guerre ,  avaient  perdu  quelque  chose , 
il  avait  donné  une  part  dans  les  prises  faites  sur  les  Castillans ,  jusqu'à  con- 
currence de  leurs  pertes,  et  à  lui  rien.  A  partir  de  cette  époque,  il  avait 
perdu  chaque  année  soixante  et  dix  cahiz  de  blé ,  employés  pour  la  défense , 
et  la  solde  de  quatre-vingts  homn^es  d'armes  et  de  sept  cavaliers,  qu'à  ses 
dépens  il  avait  ajoutés  à  la  garnison  des  châteaux  dans  la  crainte  de  les 
perdre.  Avec  toute  la  solde  qu'il  avait,  il  ne  pouvait  entretenir  que  vingt- 
quatre  hommes  d'armes ,  et  don  Pedro  n'avait  voulu  le  secourir  ni  d'armes \ 
ni  de  gens,  ni  d'argenté  Vient  ensuite  le  mémoire  avec  d'autres  plaintes 
identiques  contre  le  gouverneur  Regnauld  de  Rouvray,  successeur  d'Eus- 
tache  de  Beaumarchais ,  plaintes  qu'il  est  inutile  de  répéter  ici ,  ce  qui  pré- 
cède sufiBsant  à  notre  propos. 

Nous  pourrions  sans  doute  aussi  nous  en  tenir  aux  pièces  que  nous  avons 
données  plus  haut  en  si  grand  nombre ,  mais  ce  ne  sont  pas  les  seules  que 
nous  ayons  trouvées;  il  en  existe  d'autres  pareilles  qui  se  rapportent  aux 
années  suivantes ,  et  l'on  *ne  peut  nous  savoir  mauvais  gré  d'en  donner  ici  le 
détail ,  ne  fût-ce  que  pour  accroître  la  liste  des  alcaïds ,  chevsdiers  et  autres 

*  Annales  delrtyno  de  Ntmarra,  iibr.  XXIY,  cap.  U^  t,  0*4;  t  III,  p.  BgS,  col.  3,  396.  . 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE, 


471 


individiis  plus  ou  Btoins  haut  placés  dans  l'échelle  sociale,  avec  lesquels 
Eustache  de  Beaumarchais  eut  ailàire. 

L*année  1 276  (A*  S.)  nous  offire,  avec  plusieurs  des  noma  que  nous  ve* 
nons  de  voir,  les  suivants  :  Garcia  Garciç  de  Aramendi  (reçu  de  ao  livres 
tournois pour.jManai2eria àe  Tannée  ( Aroh.  de f Emp.  1 376 — 2o6--*J.  6 1 4); 
Andreu,  Lop  Ochoa,  Senen  Lopez  et  Pero  Gardez  de  Oloriz,  arbalétriers 
(reçu  de  3o  livres  tournois  par  le  premier,  de  22  par  le  second,  de  1 8  par 
le  tix>isiènie  et  de  2  2  par  le  dernier,  pour  chevaux  perdus  au  service  de  dona 
Johana,  au  iemps  de  la  guerre,  pendant  le  gou9>emement  de  don  Pero 
Sandiez,  ibid.  21 5);  dona  Marquesa  Lopiz,  dame  de  Rada  (reçu  de 
45g  Jiiiares  tournois  pour  fin  de  paiement  descentes  {por  campUmiento  de 
cavaiUerias)  de  Lop  Diaz,  son  fils^  et  de  2  5o  livres  pour  mises  iSutes 
sur  les  frontières,  au  temps  de  la  guerre,  quand  don  Peno  Sandiez  était 
gouverneur,  Hii.  a2i);iPer  leaeguiç  Navar  etlssusco,  arbalétriers  (reçu 
de  54  livres  tournois  pour  vêtemenjts,  Jbètes  et  mises  &ites  à  raison  de 
la  guerre  k  la  même  (époque,  ibid,  22a);  Martin  Roiz,  merino  de  la 
reine  de  Navarre  (reçu  de  20 livres  de  sanchets,  dune  part,  pourâon  ser^ 
vioe,  d'autant  pour  celui  de  Ferrant  Periz  de  Maynneru,  et  de  5  o  livres 
tournois  pour  dépenses  faites  sur  la  finontière,  ibid.  224;ide  69  livres  pour  la 
tenue  des  châteaux  de  Mtranda,  d'AbUtas,  de  la  Estaqua  et  de  Penaflor,  et 
des  souterrains  de  Carcar  et  d'Andosilla ,  pour  pain  et  argent  pendant  six 
mois,  et  de  18  livres  pour  restant  décompte  de  sa  merinia  de  Tannée  précé- 
dente, ibid.  267);  Ferrant  Remiriç  de  Iriverri,  alcaîd  du  château  de  Pétilla 
(reçu  de  10  livres  tournois  pour  la  tenue,  du  château,  ibid.  229);  Sanchez 
de  los  Arcos  (reçu  de  28  livres  tournois  pour  service  de  l'aimée^,  ifcirf.  23 1); 
En  Sanz  de  Ezpeleta  (reçu  de  20  livres  tournois  pour  la  naême  chose, 


^  (^  a  une  pièce  de  lui  portant  ^reçu  de 
deuxeenta livrea tcmmoia.  (Arch. de r£mpire, 
1177 —  ^^^  —  J.  6iii.)Voyecdan8ie  Dict,des 
omL  dtt  roy,  de  JVov.  t.  lU,  p.  ^ ,  5 ,  une  notice 
sur  le  château  de  Rada,  D.  Gil,  aeignenr  de 
Rada,  et  doSa  Marqueaa  Lopiz,  sa  femme. 
Cdle-ci  ne  serait-elle  pas  de  la  maison  de 
Haro?  Je  sais  tenté  de  le  croire  à  la  lectuie  de 
cet  article  des  cooptes  de  Navarre  pour  i  s83  : 

•  Domine  Marquesie  Lnpi  de  Haro  pro  mi- 
liciis  sois  in  villa  de  M^da  ij'  kaficia.  •  (Ma. 


BibL  imp.  Suppl.  lat  n*  l6ô^  folio  7  recto.)— 
IHus  loin ,  je  trouve  cet  antre  artide  : 

•  Ewpendà  vmiim  (Lnpns  Martini  prepositus 
Pontis  RegÎDe).  Estpensa  commanix, 

«  Domine  Constancie ,  motri  domini  Lupi  Di- 
daci,  de  dono  gubematoris,  v  mètre  ij  cara- 
pita.  »  (  Folio  ôa  recto.  ) 

s  Dans  un  autre  reçu,  ce  sont  trente  cahii 
de  Mé,  mesure  de  Pampelune,  et  six  livres  en 
argent  pour  tenue  des  souterrains  de  Ranua  [?). 
(Arch.  de  rEmpire,  1276  —  3o6  —  J.  6id.) 


472 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Arch.  de  TEmp.  2^2);  don  Amaltde  Beiçunce  (reçu  de  20  livres  tournois 
pour  mesnaderia^,  ibU.  a 35);  Miguei  de  Rio,  mesnadero  (reçu  de  même 
somme  pour  service  de  Tannée,  ibid.  a 36);  don  Per  Amalt  de  Luxa  (reçu 
de  20  livres  tournois  pour  service  de  Tannée,  ibii.  237^;  sceau  d*Adam  de 
Luxa,  son  frère);  Johan  Martinez,  cousin  de  don  Diago  Martinez  de  Huarris 
(reçu  de  3o  livres  de  sanchets  des  gages  et  par  ordre  de  don  Diago,  ibii. 
a 3g;  sceau  de  maître  Gil  Lopez  de  Yriverry);  Garcia  Lopiç  d*Elsteilla  (reçu 
de  3 1  livres  5  sous  tournois  pour  indemnité  d*un  cheval  tué  par  les  habi- 
tants de  Logrono  à  Viana,  au  service  de  dona  Johanna,  pendant  le  gouver- 
nement de  don  Pero  Sanchez,  ibid.  a^a;  sceau  de  ialcade,  des  jurats  et 
du  conseil  de  Viana);  Furtado  Periç  de  Oztariç,  Bemart  de  Luxa  (reçus 
de  2  0  livres  toiunois  pour  service  de  Tannée,  ibid.  24â,  2/i5);  Johan 
Martinez  de  Medrano  (reçu  de  22  livres  toiunois  et  de  cent  dix  cahiz 
de  blé  pour  la  tenue  du  château  d*Artasso  et  pour  la  tour  de  Viana ,  ibid. 
2&g;  et  reçu  de  100  livres  tournois  pour  dépenses  faites  à  Viana  au  temps 
de  la  guerre,  et  de  3o  livres  pour  un  cheval  tué  dors,  ibid.  264^);  Johan 
Ferrandez  del  Gadieillo,  chevalier  de  don  Johan  Nuynnez  (reçu  de 
3,g3i  livres  tournois  pour  les  gages  de  cent  quatre-vingts  chevaliers 
dudit  don  Johan  Nuynnez  et  pour  sept  chevaliers  de  Johan  Ferrandez  de 
Valverde,  ibid.  2  53;  autres  reçus  de  1,200  livres  tournois,  dune  part, 
et  de  800  livres,  de  Tautre,  pour  les  gages  des  chevaliers  de  son  maître^. 


*  En  iS77«  ^°  Garssia  Anuddus  de  Bels- 
sunce,  chevalier,  donne,  à  Sauveteire,  décharge 
à  Eustache  de  Beaumarchais  de  cinquante  li- 
vres tournois  pour  sa  mesnaderia  de  Tannée 
précédente.  (Arch.  de  fEmpire,  1 977—  37  — 
J.  61  il.)  La  maison  de  Belsunce,  À  jamais  il- 
lustre chez  nous,  est  originaire  du  pays  d*Ar- 
heroa,  dans  la  Navarre  française.  (Voyez  ses  ar- 
moiries dans  le  traité  de  D.  Martin  de  Vizcay, 
2*  feuillet  de  la  sign.  P.) 

*  Voyez  ci-dessus,  p.  469,  en  note,  col.  1. 
'  Voyez  ci-dessus,  p.  4 il 3 ,  en  note. 

*  Ce  Johan  Nunnes,  qui  prend  le  titre  de 
vasoUo  de  Santa  Maria,  sehor  {JtÀharrasi,  avait 
commencé  par  être  au  service  de  la  Castille  ;  il 
le  quitta  avec  Nnno  Gonçalvetz  et  Fernando 
Ihanez.  (  Femandas  Jokannis  ) ,  et  passa ,  avec 
Philippe  le  Hardi,  à  Angouléme,  en  s^tembre 


1 37 6,  un  traité  par  lequel  il  s'engageait  à  lui 
mener  trois  cents  hommes  d'armes  (miUus)^ 
et  à  le  servir  en  Castille,  en  Aragon,  en  Por- 
tugal comme  en  Gascogne,  dans  le  comté  de 
Toulouse  et  pays  intermédiaires ,  pendant  qua- 
rante jours,  moyennant  la  solde  de  cent  sous 
par  jour  pour  lui  et  pour  son  logement,  et  de 
sept  sous  six  deniers  tournois  pour  chacun  de 
ses  hommes.  11  y  est  stipulé  qu*il  recevrait  en 
outre  des  revenus  équivalents  à  ceux  qu'il  per- 
dait en  renonçant  au  service  du  roi  de  Castille, 
revenus  évalués  à  i4ooo  livres.  (Trésor  des 
chartes,  1376  — iZhit  —  Castille  J.  600.)  — 
Johan  Nunes  revient  à  tout  moment  dans  les 
comptes  de  finances  des  années  postérieures. 
D'abord,  c'est  Johan  Simon,  son  écrivain  ou 
notaire,  qui  reconnaît  avoir  reçu,  à  deux  re- 
prises diflRérentes,  de  don  Bertholomun  d'Ar- 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


473 


dont  il  s'intitule  aussi  mayordomo,  ibid.  ayS ,  3 1 1);  Nunno  Gonçaivetz  (reçu 
de  200  livres  tournois  prêtées  sur  le  tiers,  à  échoir  à  la  Pentecôte,  des 
deniers  qu'il  a  du  roi  de  France  pour  sa  terre,  ibid.  20A;  de  5o  livres 
tournois  pour  six  chevaux  perdus  au  service  de  ce  prince,  ibid.  a 58;  de 
2,4 10  livres  tournois  pom*  solde  de  payement  de  ses  gages  et  de  ceux  de 
cent  six  de  ses  chevaliers;  de  1,166  livres  i3  sous  4  deniers  tournois  pour 
solde  du  tiers  des  8,000  livres  que  le  roi  lui  donne  por  compUmiento  de  ca- 
vaillerias,  ibid.  266  ^);  Garcia  Ferrandiç  de  Razar  (reçu  de  20  livres  tour- 
nois pour  son  service,  ibid.  267);  Roy  Periz,  Ganiz  Periz,  Sancho  Remi- 
rez, Gil  X^ïienez  de  Tidon,  Semen  Yeneguez,  Gonçalvo  Diaz  d'Oyon  et 


guinariz,  tendero  (2'Ei/ei/7a,  pour  Eustacbe  de 
Beaumarchais ,  trente  livres  totumois  (Trésor  des 
diartes,  1377  —  Saô  et  34o — J.  6i4);puis, 
c^est  Johan  Nunnes  lui-même  qui  donne  reçu 
de  deux  mille  livres  de  tournois  noirs  payés  par 
les  mains  de  Miguel  Ferez  de  Sant  Miguel, 
marchand  d*Estella,  et  de  donPero  Roldan, 
marchand  de  Pampelune,  de  quatre  cent 
soixante-sept  livres  trois  sous  quatre  deniers 
de  tournois  noirs  (ibid.  180),  de  onze  cent 
cinquante  livres  de  tournois  noirs  payés  par 
don  Ponz  Deçà,  marchand  de  Pampelune, 
pour  compte  d'Eustache  de  Beaumarchab  [ibid. 
18Â);  curieux  effet  à  ordre  payable  à  Paris,  avec 
besoin  à  Pampelune,  de  deux  cent  vingt^sept 
livres  dix  sous  six  deniers  [ibid.  189),  décent 
livres  de  tournois  [ibid.  igS),  de  cinq  cents 
livres  tournois  payées  par  les  mains  de  Ber- 
nait Rollan  [ibid.  ig4),  de  deux  cents  livres 
[ibid.  196),  de  quatre  cent  douze  livres  de  tour- 
nois noirs  (ibid.  197),  de  douze  cent  quarante 
livres  quatre  sous  cinq  deniers  (  ibid.  1 98  ),  de  six 
mille  cinq  cents  livres  de  tournois  noirs  (  ibid. 
903),  de  mille  autres  livres  (ibid.  soS).  Nous 
connaissons  encore  une  pièce  de  Johan  Nunnes, 
lettre  adressée  à  don  Xir  Ostaz  de  Beau  Marches  ; 
ii  le  salue  comme  un  ami,  dit-il,  qu'il  aime 
fort,  en  qui  il  a  grande  confiance  et  auquel  il 
souhaite  vie  et  santé  autant  qu'à  lui-même.  Il  lui 
demande  ensuite  de  donner,  des  deniers  qu'il 
lui  doit,  trente  livres  tournois  au  prévôt  d'Et- 
tella  don  Pelegrin  Estevan ,  l'assurant  de  sa  gra- 
titude, etc.  [Data  en  Cotinnana  .xviij.  dias  de 

HIST.  DE  LA  GUERnE  DE  NAT. 


mayo,  en  era  de  mil  é  .ccc.  é  quinze  <^nnos,  ibid. 
188  —  J.  61 4.)  —  Les  comptes  de  Navarre 
pour  12  83  et  années  suivantes  ofirent  ces  ar- 
ticles relativement  à  Johan  Nunnes  : 

c  Domino  Johanni  Nunni  domino  de  Âlverre- 
zin,  pro  servicio  facto  dominio  dum  non  erat 
ad  vadia,  0  libras.  •  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat. 
n*"  1 65  ^,  folio  7  recto.  CompoU  Martini  Roderici, 
merini  Ripperie.) 

t  Item  pro  expensis  ejusdem  (merini  Ripperie, 
Joannis  de  Yanvilla),  quando  ivit  cum  domino 
Johanne  Nunnii  ad  destruendum  vineas  Tira- 
sone  cum  equitibus  et  peditibus  ac  saumenis 
portantibus  victualia ,  armaturas,  sagitas,  xx.  li- 
bras. »  (Folio  5d  verso,  A.  D.  1 285.) 

t  Item  pro  expensis  ejusdem  (justiciarii  Tu- 
teie,  Ferrandi  de  Eslava),  quando  ivit  cum  do- 
mino Johanne  Nunnii  comunitas  Tutelensis  ad 
destruendum  aquas  Tirasone,  in  tribus  diebus, 
iiij  libras  x  solidos. ■  (Folio  65  recto.) 

c  Pro  expensis  domini  Gaucheri  de  Gomay, 
quando  ivit  cum  domino  Johanne  Nunnii  ad 
destruendum  vineas  de  Tirasona,  xiij  kaficia 
ij  rova.»  (Folio  80  verso.  Cf.  folio  81  recto.) 

c  Pro  expensis  dicti  justiciarii,  quando  ivit  ad 
gubematorem  apud  Olitum  super  facto  famille 
domini  Johannis  Nunnii,  eo  quod  fama  fuit 
quod  ejeceratquemdam  puerum  flumine  Yberi, 
XV  solidos.  (Fol.  96  recto,  A.  D.  1 986.) 

'  On  a,  pour  l'année  suivante,  un  reçu  de 
Nuynno  Gonçalviç  de  six  cents  livres  tournois, 
et  de  cent  pour  don  Johan  Menaç,  son  frère. 
(Arch.de  l'Empire,  1277  —  322 — J.  6i4*) 

60 


474         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Pero  Bertran  (reçu  de  80  livres  tournois  pour  dépenses  fiantes  au  temps  de 
la  guerre  en  tenant  frontière,  et  de  76  autres  livres  pour  chevaux  perdus  par 
Roy  Periz^  Arch,  de  TEmp.  268;  sceau  de  Johan  Martinez  de  Medrano, 
châtelain  de  Viana  )  ;  Periz  de  Larrimburu ,  alcaïd  de  Peynnaflor  sobre  To- 
loynno,  et  Martin  Periz  de  Larrimbiuxi,  mesnaderos  (reçu  de  ao  livres  tour- 
nois chacun,  ibid.  a 70;  sceau  de  Remiro  Gil  de  los  Arcos,  merino);  Martin 
de  Sarta  ou  Sarra  (reçu  de  même  somme ,  ibid.  2  7 1  ;  sceau  de  son  père ,  don 
Roy  Diaz  d'Oyon);  Semen  de  OUeta  (reçu  de  a 5  livres  tournois  pour  son 
service  de  Tannée ,  ibid.  277);  Rodrigo  Alvarez ,  Alvar  Nuynnez  et  Ferrando 
Nuynnez  (reçu  de  96  livres  1  o  sous  pour  leurs  gages  et  ceux  de  leurs  cheva- 
liers au  service  du  roi  de  France  en  Navarre,  ibid.  279);  don  Ochoa  de 
Arriva  (reçu  de  ao  livres  tournois  pour  service  et  de  8  livres  pour  la 
tenue  de  Castiilo  Nuevo,  ibid.  280);  don  Lope  Martineç  de  Mendia  (reçu 
de  2  5  livres  tournois  poiu*  service  de  Tannée,  î6iei.  a8i);  Roy  Ferrandez 
de  Amedo ,  Roy  Ferrandez  de  Medrano  et  Roy  Ortiz  de  Vaynnos  (reçu  de 
20  livres  tournois  pour  service,  ibid.  282  ;  sceau  de  Remiro  Gil  de  los  Arcos); 
Martin  Gonçalviç  de  Hyetora  (reçu  de  pareille  somme  pom*  même  cause, 
ibid.  288;  sceau  de  maître  Gil  Lopiç  de  Iriverri);  Gil  Periz  de  Sarassa  (reçu 
de  même  somme  pour  le  même  objet,  ibid.  289;  sceau  de  don  Johan  San- 
chez  de  Mont  Agut) ;  Martin  Roiz  d'Uriz  (id.  ibid.  292);  le  même,  avec  don 
Lope  Mardniz  dUriz  et  Martin  Yvaynnes  dXIriz  (reçu  de  26  livres  tour- 
nois pour  don  Lope  et  de  20  livres  pour  les  autres,  à  raison  de  leur  service 
de  Tarmée.  Témoins  :  Martin  Garceyz ,  écrivain  d*Eustache  de  Beaumarchais; 
Artuyss  de  Saint-Jean-Pied-de-Port ,  et  Miguel  Semeniz,  écrivain  ou  notaire 
juré  du  conseil  d'CHite,  rédacteur  de  Tacte  qui  porte  la  date  de  «dia  sab- 
bado  IX  dias  en  el  mes  de  noviembre ,  sub  era  millesima  ccc'  terçia  deçîma ,  u 
et,  aux  Archives  de  TEmpire,  la  cote  186 — J.  61 4);  Martin  Garcia  d'Agor- 
reta,  merino  (reçu  de  20  livres  tournois  pour  mesnaderia,  ibid.  3o2);  Fortun 
Lopeç  Amalt  (reçu  pareil,  ibid.  3 10). 

Nous  avons  encore  Ferran  Ryz,  chevalier  (décharge  de  20  livres  payées 

'  Dans  une  autre  pièce,  Gil  Ximenez  de  avec  les  mêmes,  plus  Pero  Lopiç  Puerco  et 

Tidon  figure  comme  ayant  reçu  vingt  livres  Lope  Periç  de  Terres,  conmie  ayant  &it  povr 

tournois  pour  son  service  de  Tannée  (Arcli.  de  dix  livres  de  mises  en  défendant  Viana  contre 

TEmpire»  1376  —  373  — J.  61 4)^  ailleurs  il  les  Castillans,  au  temps  de  ia  guerre  et  pen- 

est  nommé,  dans  un  certificat  de  don  Pero  dant  le  gouvernement  de  don  Pero  Saachec. 

Sanchez  de  Mont  Âgut,  seigneur  de  Gascante,  [Ibid.  1 376  —  391  —  J.  61 4.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


476 


pour  sa.  mesnaderiat  pièce  datée  intran*  œo"  xnu,  c'est-à-dire  de  i  s  y  6  (V.  S.) 
et  conservée  aux  Archives  de  l'Empire  sous  la  cote  1 83  —  J.  6 1  à .  Témoins  : 
Martin  Garceytz ,  escrivano  de  la  cori ,  et  don  maître  Durant  Fabre ,  notaire  ; 
écriture  et  signature  de  Domingo  Palmero,  notaire  juré  du  conseil  muni- 
cipal de  Sangùesa);  don  Roy  Periz  d'Oyllalde^  chevalier  (reçu  de  3o  livres 
de  tournois  noirs ,  prieias,  pour  entretien  de  la  garnison  du  château  d*Ataun , 
pain  et  argent;  charte  datée  de  la  même  manière,  à  Ëstella,  le  premier 
mercredi  après  la  Pâque  de  carême,  ibid.  igS;  sceau  de  Pero  Sanchee  de 
MontAgut,  seigneur  de  Cascante);  Xemen  Periz,  abbé  de  Barascay a  (recon- 
naissance, à  la  même  date,  de  lo  livres  de  sandiets,  «las  quales  x  libras, 
dit-il,  yo  devo  aver  é  recebir  cadaynuo  por  mandamiento  de  la  reynna,  de 
como  demuestra  la  carta  que  tengo  de  la  dicha  reyna,  »  ibid.  soS).  Enfin 
nous  trouvons^  parmi  les  pièces  de  comptabilité  relatives  à  la  Navarre  en 
I  ^276  (V.  S.),  une  reconnaissance,  parlesjurats  de  la  ville  de  Saint-Jean,  de 
4o  livres  de  bons  moriaas,  payés  par  Eustache  de  Beaumarchais  :  «Para  la 
sarazon  ^  de  nostre  bide ,  y  est-il  dit ,  é  aço  per  lo  man  de  la  corte  deudit 
gobemador.  »  {Ibid.  Î178.) 

Pour  Tannée  1 277  (V.  S.),  nous  avons  don  Bemart  Durant,  alcade  de  Tu- 
dela  (reconnaissance  au  même  gouverneur  de  5o  livres  tournois  pour  mesna- 
deria  de  Tannée ,  ibid.  3 1 6  )  ;  Ferant  Peritz  Pontz  (reçu  de  1 00  livres  de  tour- 
nois noirs  prêtés  par  Eustache,  ibid.  3qo^};  Per  Yeneguiç  de  Sada  (reçu 
de  a  o  livres  tournois  pour  mesiwderia  de  Tannée ,  ibid.  32  6);  Lope  Periz , 
alcade  de  los  Arcos  (reçu  de  5o  livres  tournois  pour  treitas  faites,  par  ordre 
dEustadie,  aux  gens  de  Tannée  [de  la  kaest)  en  Navarre,  et  pour  mises  faites 
à  garder  la  tour  d*Almunça,  ibid.  3 a 8);  doôa  Agnes,  abbesse  du  monastère 
de  Santa  Gracia,  près  de  Pampelune  (reçu,  en  son  nom  et  au  nom  de  tout 
le  couvent,  de  don  frayre  Yeneguiz,  commandem*  de  Zizur,  de  deux  cents 
cahiz  de  blé  de  Tannée,  par  ordre  de  sire  Eustache,  ibid.  336).  Puis  c*est 
Nunno  Gonzalez  (reçu  de  3oo  livres  pour  ses  gages,  somme  quil  devait 


'  D.  Joeë  Yangua»  l*a[^pelle  tout  simplement 
Rttjr  Ferez,  d*aprës  une  pièce  du  cartulaire  de 
Pfaôiippe  le  Hardi.  (Dicc.  de  ant,  dd  reino  de 
Naearrû,i.U,^,  s  s.) 

'  D.  José  Yangoas  traduit  ainsi  ce  mot  : 
•  L'enceinte  ou  fortification  des  villes  ou  vil- 
k^es.  En  1^07,  le  roi  ordonna  de  payer  à 
Garcia  d*Iturroz,  maçon  (albanil)^  son  travail 


dans  la  sarrazon  du  village  de  Huarte-Araquil , 
sa  dépense  en  chaux  et  autres  choses.  •  {Dkc,  de 
and^,  dd  rtino  de  Na»,  t.  III,  p.  3s 3.) 

^  Plus  tard  nous  retrouvons  le  même  per- 
sonnage donnant  à  Eustache  reçu  de  cent  livres 
tournois  sur  ses  gages,  m  era  de  mil  é .  ccc. 
é  tfoime  anos  (Arcb.  de  rEmpire,  199  — 
J.614.) 

60. 


476 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


avoir  des  mains  de  don  Père  Dieta ,  et  touché®  en  un  mandat  par  Marque 
Yeneguiz,  son  dépensier,  Arch.  de  TEmp.  178;  reconnaissance  au  même 
Eustache  de  5 00  livres  tournois  à  valoir  siu*  les  gages  que  Nunno  reçoit  du  roi 
de  France,  ibid.  190;  reçu  de  Martin  (?)  Femandez  de  Soto  de  Aoo  livres 
parisis,  valant  5oo  livres  teumois,  prises  sur  les  gages  de  Nunno  Gonzalez, 
ibùL  34 A);  Rodrigo  Alvarez,  Ferrant  Nuynnez  et  Alvar  Nuynnez,  chevaliers 
d'Aça  (reçu  par  don  Pero  d'Ayela,  de  Domingo  Esteven  et  de  Garcia  Sanz, 
habitants  d'Estella,  de  100  livres  moins  2  sous  6  deniers  de  bons  tournois 
noirs  pour  leurs  gages,  ibid.  182 ,  même  année);  Diago  San<jiiz  de  Garriz 
(reçu  de  tioo  sous  de  sanchets  poiu*  mesnaderla^,  ibid.  i85;  sceau  de  don 
Pero  Ruiz  d'Argaiz);  don  Gonçaly  vannes  (reçu  de  88  livres  de  tournois  noirs 
pom*  gages,  ibid,  199);  Diago  Lopez  de  Gampos  (reçu  de  don  Andreo 
Prevoz  (?),  changeur  d'Estella,  dç  60  livres  de  tournois  noirs,  sur  lettre  de 
sire  Eustache,  ibid.  201).  Enfin  nous  terminerons  cette  longue  énumération 
par  le  nom  de  mayestre  Micolas,  sans  doute  maçon,  dont  il  nous  reste  un 
reçu  de  3o  livres  de  bons  tournois,  «para  fer  en  la  obra  del  castieyllo  de 
Roncesvailles.  »  [Ibid.  343.) 

Dans  cette  même  année  1 277*  les  amis  de  Garcia  Egidio,  ou  plutôt  Gil , 
qui  était  mort  à  Paris,  sollicitaient  du  roi  le  payement  dû  au  défunt  pour 
les  hommes  d  armes  marchant  à  sa  suite ,  et  Fernan  Perez  Rincio ,  chevalier, 
faisait  hommage  à  Philippe  le  Hardi,  dans  Imtérêt  des  infants  de  la  Gerda, 
oQrant  de  les  servir  quarante  jours  par  an ,  avec  soixante  chevaliers ,  à  ses 
frais,  pour  ime  somme  annuelle  de  3, 000  livres^. 

Je  n  ai  point  à  m  occuper  de  la  dépense  faite  par  Philippe  le  Hardi  pour 
la  Navarre  postérieurement  à  Tannée  1877  et  à  l'administration  d*Eustache 
de  Beaumarchais;  toutefois  je  signalerai  des  articles  de  recette  relatifs  à  ce 
pays  qvà  se  trouvent  dans  le  compte  du  bailli  de  Totu^,  du  terme  de  la 


^  Dans  les  comptes  de  Navarre  pour  1  aSd 
nous  trouvons  les  articles  suivants,  dont  le  der- 
nier se  rapporte  peut-être  À  un  parent  de  ce 
personnage  : 

c  Didaco  Sancii  de  Garriz,  merino,  pro  Castro 
de  Gueraynno ,  cum  augmentatione  trium  ser- 
vientium  ratione  guerre,  per  annum  xv  iibras» 
1 1tem  eidem  pro  Castro  de  Ansa  a  festo  Symo- 
nis  et  Jade  usque  ad  sequens  festum  Cande- 
iose,  in  tribas  mensibus  Ix  aolidos.  1 1tem  eidem 


pro  Castro  de  Âttahun  in  tribas  mensibus,  ut 
proxime  supra,  Ix  solidos. 

c  Item  Dklaco  Sa^pii  de  Garriz  pro  servitio 
facto  dominio,  c  solidos. 

«Didaco  Sancii  de  Garriz,  pro  mesoadaria 
sua  bujus  anni,  1  Iibras.  1  Sancio  Ocboe  de 
Garriz  dicto  Ros,  pro  eodem ,  xx  Iibras.  »  (Ms. 
Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n"  i65%  foi.  aS  verso.) 

'  Dico.  de  ont.  del  reino  de  Naoarra,  t.  II* 
p.  sa. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


477 


Chandeleur  138a.  Les  pensions  des  chevaliers  y  figurent  pour  une  somme 
de  1 1 3,363  livres  1 1  sous  6  deniers  tournois  ^ 


Page  lia,  vers  1699,  couplet  xlv. 

Soler,  que  Ton  retrouve  encore  plus  loin  ^,  a  ëtë  omis  dans  le  Lexique 
roman ,  où  Ton  trouve,  cependant,  soUer,  rendu  par  chaq)ente ,  plancher,  plate- 
forme^, et  dont  l'équivalent  espagnol  n'est  pas  solero,  comme  le  dit  M.  Ray- 
nouard,  mais  solera.  Selon  moi,  le  mot  firSnçais  le  plus  propre  à  rendre 
soler,  qui  vient  de  solariam,  employé  par  Haute  et  par  d'autres*,  est  comble, 
qui  l'a  été  parFroissart  dans  une  circonstance  analogue  à  celle  que  raconte 
Anelier.  Pariant  du  siège  d'Auberoche  par  le  comte  de  Lille  et  les  barons 
de  Gascogne  en  i3A5,  sire  Jean  nous  dit  qu'ils  envoyèrent  chercher  quatre 
grands  engins  à  Toulouse ,  et  les  firent  charrier  et  dresser  devant  la  forte- 
resse. «Et  n'assailloient  les  François  d'autre  chose,  ajoute  Froissart,  fors  de 
ces  engins,  qui  nuit  et  joturjetoient  pierres  de  faix  au  chastel,  qui  les  esba- 
hissoient  plus  que  autre  chose;  car  dedans  six  jours  ils  derompirent  la  plus 
grand'partie  des  combles  des  tours ^.  »  Ailleurs,  racontant  comment  le  duc  de 
Bourbon  assiégea  Belle-Perche ,  il  dit  que  ce  prince  avait  fait  amener  de- 
vant cette  forteresse  quatre  grands  engins,  «lesquels  jetoient  à  l'estrivée 
nuit  et  jour,  pierres  et  mangonneaux ,  tellement  qu'ils  derompoient  et  bri- 
soient  tous  ies^  combles  des  tours  et  de  la  maison,  et  abatirent  la  plus 
grand'partie  des  toits  ^.  » 

On  trouve,  cependant,  soUer  dans  le  même  auteur,  qui  lemploie  avec 
le  sens  de  chambre,  de  mansarde,  que  ce  mot  parait  avoir  dans  nos  vieux 
trouvères''.  Parlant  d'un  combat  qui  eut  lieu  à  Montauban,  en  1367!  entre 
les  grandes  compagnies  aux  gages  de  l'Angleterre  et  les  Français,  Froissart 


*  Nouvel  Ejomen  de  l'usage  gênerai  des  fiefs 
en  France,  etc.  par  Brussel,  t.  I,  p.  468,  n.  b, 
col.  2. 

*  Page  166,  V.  a5Â9*, p.  288,  v.  ÂÂ67,  etc. 
^  Tome  V,  p.  3^7,  col.  2 ,  n"  4. 

^  Miles gloriosas,  act  II,  se.  ni,  v.  69  ;  se.  iv, 
V.  35.  Cf.  Totius  Laùnitatis  Lexkon,  auct.  Fac- 
ciolaL  Forcellin.  et  Fuiianetto,  v.  Solarium,  in 
fine. 

^  Les  Chroniques  de  sire  Jean  Froissart,  liv.  I, 
part.  I,  chap.  ccxxTii;  édit.  du  Panlh.  Htt.  t.  I, 
p.  191,  col.  I. 


*  Ibidem,  part.  11,  chap.  cciii,  ann.  1370; 
p.  6o5,  col.  3.  Cf.  p.  33i ,  coi.  3. 

^  La  Chanson  dAntiocke,  ch.  vin ,  couplet  vi « 
(t.  II,  p.  396].  — Horn  et  Rimenhild,  p.  9, 
V.  186;  p.  65,  V.  i356  et  var.  ii;  p.  117, 
V.  3396,  etc.  —  Haon  de  Bourdele,  ms.  de  la 
Bibl.  publ.  de  Tours,  fol.  83  recto,  v.  3.  ^- 
Oriolans, conpleii,  [Romancero françois ,  p.  43.) 
—  Le  Roman  de  la  Rose,  édit.  de  Mëon,  t.  II , 
p.  446,  V.  13716.  Cf.  Glou.  med,  et  inj.  Latin, 
t  VI,pag.  381  -  383,v*iSolaniim,n'i.  —  Aux 
nombreuses  citations  où  se  trouve    ce  mot 


478         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

raconte  que  jusqu  aux  femmes  de  la  ville  montèrent  en  leurs  logb  et  en 
leurs  soliers  pourvues  de  pierres  et  de  cailloux,  qu'elles  lancèrent  sur  nos 
compatriotes  ^  Dans  un  autre  endroit,  décrivant  la  maison  d  une  pauvre 
femme  à  Bruges ,  dans  laquelle  le  comte  Louis  de  Flandre  trouva  un  asile , 
u  ce  n  estoit  pas ,  dit-il ,  hostel  de  seigneur,  de  salles ,  de  chambres  ni  de 
palais  ;  mais  une  povre  maisonnelle  enfumée. ...  et  n  y  avoit  en  celle  maison 
fors  le  bouge  devant ,  et  une  povre  couste  de  vieille  toile  enfumée  pour 
estuper  le  feu  ;  et  par  dessus  un  povre  soUer,  auquel  on  montoit  par  une 
eschelle  de  sept  eschelons.  En  ce  solier  avoit  un  povre  litteron ,  où  les  enfans 
de  la  povre  femme  gissoient^.  » 

Page  lia,  vers  1699,  couplet  xlv;  page  i3o,  vers  1979,  couplet  xlix. 

Par  bretèches  on  doit  entendre  des  fortifications  en  bois  ^,  et  souvent  des 
hourds^.  Les  bretèches  dont  parle  le  sénéchal  Guillaume  des  Ormes  dans 
son  rapport  adressé  k  la  reine  Blanche,  sur  la  levée  du  siège  de  Carcassonne 
en  1  a  1  o,  étaient  des  ouvrages  provisoires  que  Ton  élevait  derrière  les  palis 
pour  battre  les  assaillants  lorsqu'ils  avaient  pu  faire  brèche.  Voyez  le  Glos- 
saire de  du  Gange,  nu  mot  Bretachiœ,  t  H,  p.  769,  col.  i  ;  le  Lexique  roman, 
à  l'article  Bertresca  ;  et  le  Dictionnaire  raisonné  de  l'architecture  française 
du  xi*  au  XVI*  siècle,  par  M.  VioUet-le-Duc,  1. 1,  p.  SAy. 

De  bretèche  est  venu  bretesckié,  que  l'on  peut  croire,  avec  M.  Buchon, 
synonyme  de  crénelé.  H  y  avait  des  cités  breieschiées ,  des  beffirois  breteskiés , 
des  barques  breteschées,  et  des  châteaux  breteskés  à  bord  des  vaisseaux. 
Voyez  les  Chroniques  de  Froissart,  liv.  I,  part.  11,  chap.  m,  ann.  1 35o  (t.  I, 

on  peut  joindre  celle-ci  de  '  Fhistonen  Tudc-  *         On  chastd  i  ont  fermé 

\^^^ .  De  hntu^us  e  de  feasé. 

«Milites  igitur  nostri  qui  erant  sursum  in  Ihid,^,  ii83i;t.n,p.  »56. 

ftolano  soperiori,  videlicet  Willelmus  de  Mon-  **"  it  até  hst  castaax 

,     .       ^    ...     ,  ...  ,  A  brr(Moiie«  et  à  ckenuax. 

tepeftleno  et  alu  plures,  jactabant  maxunos  la-  ,   »        j  d  ,        •    r 

/  r  'J  £.«iie«aiii(«Br«l.  T.  13976;  t.  II,  p.  $45. 

pides  super  Sarracenos  qui  stabant  in  civitatis  y  beis  est  sus  taflit, 

muros.i  (Ms.  BiW.  imp.  n*  5i35.  A,  fol.  39  Endroit  une  bntotcfte  desous  on  are  voiitis. 

recto,  lin.  36.)  La  Gkaïuo^  d'Am^odê,  cb.  il,  ooupl.  xxxttt 

'  Les  Chronitpies  de  Froissart,  liv.  I,  part.  11,  1. 1 ,  p.  aSi. 

chap.  ccxiv  ;  t.  I ,  p.  5 1 8  ;  col.  1 .  ^«»  »*^»''^  «^"^°*  «'***'  ^^  bretèches  : 

«  Ihtdem,  liv.  II,  chap.  CLVII,  ann.  i383;                       Quant  fl  le.  orcnt «ancrée.. 

^  ,.                      n        r>r           ni  Si  Ics  out  bien  encantclées, 

t.  Il,  p.  307,  col.  s.  Cf.  p.  3 08,  col.  I.  t,     I     V  ^                 .    . 

.          „                 .         f     .  Par  le»  brctesquc»  metent  armes , 

'          Encore  ont  6ertMcA««  levées  f  „                  1       .    »•              ^ 

-.        ,      , .         ,        ,  naces,  gaverios  et  ghisarmes,  etc. 

B»n  pUDcko.  el  Lemd«e..  C»,  A  TW.  rt  .«.  T.h..  M.,  d.  U  BUJ. 

U  K»mM  <lt  Jloa,  ».  giSo,  t.  B,  p.  4o.  imp.  a'  69(7,  ibiio  7»  TMe.cd.  >,  ».  i. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         479 

p.i85,col.  2),chap.  xxi^aniL  i356  (p.  33i,  c(^.  2],cbap.  cccxiii,  ann.  iByo 
(p.  6iâ,  col.  i),  chap.  cccxui^ann.  idy^  (p.  636,  col.  a);  et  Jal,.  Archéo- 
logie vuxvale,  1. 1,  p.  /i38,  et  t.  II,  p.  36o,  36i. 

Page  118,  vers  1 788 ,  couplet  xlvi  . 

L*éyèque  de  Pampelune  était  alors  don  Anningoto,  qui  succéda  à  don 
Pedro  IV  Ximenez  de  Gazolaz  en  1  ?66,  et  mourut  en  1 277.  Voyez  CalâJogo 
de  los  obispos  que  ha  tenido  la  santa  iglesia  de  Pamplona,  etc.  por  don  Pru- 
dencio  de  Sandoval.  En  Pamplona ,  por  Nicolas  de  Assiayn ,  ano  de  m.  dg.  xiiii. 
in-fol.  fol.  94,  95;  et  Historia  de  la  iglesiay  obispos  de  Pamplona,  etc.  por  el 
doctor  don  Gregorio  Femandez  Perez.  Madrid,  imprenta  de Repullés,  1 820-, 
in-i**  esp.  t.  H,  p.  3i-4i* 

Page  118,  vers  1790,  couplet  xlvi. 

Au  xv'  siècle,  Tinstrument  que  Ton  employait  en  Navarre  pour  tendre  les 
balistes  s'appelait  cinfonia;  et  en  1 4^9 ,  le  roi  don  Juan  II  ordonnait  de  payer 
le  prix  dune  cinfonia  de  tomo  destinée  à  cet  usagée  Quelle  peut  être  lorigine 
de  ce  mot?  Nous  allons  tâcher  de  la  déterminer,  d'autant  plus  volontiers 
que  du  Gange  est  muet  à  cet  égard. 

On  trouve,  il  est  vrai,  Symphonia  dans  son  Glossaire^;  mais  cet  article 
n  est  consacré  qu'à  un  instrument  de  musique ,  nomtné  chez  nos  vieux  auteurs 
cyfonie,  cyphonie,  chifonief  chiffonie,  chyfonie,  symphonie.  Du  Gange  rapporte 
des  passages  dlsidore  de  Séviile  et  d'Ugution  qui  prouvent  que  c'était  une 
espèce  de  tambour  pareil  dans  le  milieu  à  un  crible ,  et  qu'on  frappait  des 
deux  côtés  avec  des  baguettes.  D*autres  citations  semblent  établir  que  la 
symphonie  était  un  instrument  à  vent,  tel  que  flûte  ou  trompette;  enfin 
ime  anecdote  racontée  par  Guvelier,  dans  sa  Ghronique  de  Bertrand  du 
Guesclin,  donne  à  penser  que  ce  n'était  autre  chose  que  notre  vielle.  Sans 
rechercher  si  le  mot  symphonia  n'aurait  point,  dans  quelques-uns  des  pas- 
sages cités,  le  sens  général  de  musiqae,  nous  établirons  le  dernier  en  date 
de  chiffonie  en  nous  appuyant  sur  l'acception  de  cinfonia  que  nous  venons 
de  voir.  La  ressemblance  d'un  tour  de  baliste  avec  une  manivelle  de  vielle 

* 

ne  permet  plus  de  douter  que  ce  ne  fût  là  Imstrument  traant  dont  parie 
Mahieu  de  Goumay*. 

*  Dt'cc.  de  ont.  del  reino  de  Naoarra,  t  I,  ^  Chronûiue  de  Bertrand  du  GuescHn,  U  I, 

p.  333.  pag*  355*,  V.  10,064*  Cf.  Roman  de  Mahomet, 

^  Tome  VI,  p.  46^,  cd.  3.  p.  33,  v.  776. 


480         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

On  trouverait  peut-eti:e  un  autre  trait  de  ressemblance  entre  la  baliste 
et  un  instrument  de  musique  à  cordes ,  dans  Topëration  usitée  pour  vérifier 
Inégalité  de  tension  des  deux  torses  de  cette  machine  de  guerre.  Voyez  Vi- 
truve,  liv.  X ,  chap.  xviu.  Cf.  Folard,  Traité  de  Vaita4fne  et  de  la  défense  des 
places  des  anciens,  I"  part.  art.  xxm. 

Page  lao,  vers  1806,  couplet  xlvi.  • 

On  voit  clairement  dans  ce  couplet  que  te  clergé  de  la  cathédrale  prenait 
une  part  active  à  la  résistance  des  habitants  de  la  Navarrerie  contre  le  gou- 
verneur, fait  qui  n^était  pas  bien  nettement  établi  dans  l'histoire ,  mais  qui 
nadmet  pas  le  moindre  doute.  Le  motif  que  ce  clergé  pouvait  avoir  pour 
en  agir  ainsi  s*explique  facilement  quand  on  sait  que,  dès  Tannée  i255,  il 
y  eut  de  sérieuses  dissensions  entre  l'évêque  de  Pampelune  et  le  roi  Thi- 
baut II,  au  sujet  de  la  manière  dont  le  prélat  devait  exercer  lautorité  tem- 
porelle qu'il  avait  sur  la  ville  par  la  concession  des  rois  antérieurs.  Ces  dis- 
cordes en  vinrent  au  point  d'amener  des  prodacibalœ  du  pape ,  des  censures 
ecclésiastiques  et  de  grands  scandales;  et,  quoique  les  différends  se  fussent 
temiinés  par  une  transaction ,  il  est  probable  que  le  clergé  garda  ranciuie 
au  pouvoir  royal,  qui  faisait  obstacle  au  retour  de  son  ancienne  autorité  sur 
la  capitale  de  la  Navarre. 

A  l'appui  de  ce  qui  vient  d'être  dit,  et  pour  donner  une  idée  du  respect 
et  de  la  considération  dont  jouissait  l'évêque  dans  ces  temps-là,  même  au 
milieu  de  la  guerre  civile ,  D.  Pablo  Ilarregui  a  cru  devoir  publier  un  acte 
des  archives  municipales  de  Pampelune,  émané  des  vingt  conseillers  du 
bourg  de  San  Cernin  et  de  la  poblacion  de  San  Nicolas.  Ils  y  disent  que ,  se 
voyant  frappés,  par  l'évêque,  de  censiu*es  ecclésiastiques,  à  raison  de  la  dé- 
fense qu'ils  font  en  faveur  du  gouverneur  Ëustache  et  de  la  reine  dona  Juana, 
et  ne  pouvant  en  appeler  au  pape  par-devant  le  même  évêque,  par  l'empêche- 
ment qu'y  met  l'état  des  choses,  ils  s'empressent  de  déclarer  qu'ils  veulent 
interposer  le  remède  en  question  par-devant  divers  religieux  de  bien.  Voici 
cette  pièce  : 

Quum  opressis  et  contra  justitiam  agravatis,  tam  in  judiciis  quam  extra,  appelationis 
remedium  est  inventum,  idcirco  nos,  viginti  jurati  burgi  Sancti  Saturninî  et  popula- 
lionis  Beati  Nicholay  Pampilonensis ,  nomine  ac  vice  totius  universitatis ,  sive  concilii 
predictorum  burgî  etpopulationis,  totaque  universilas  supradicta,  sentientes  seu  timenles 
nos  et  dictam  universitatem,  sive  conciiium,  contra  justitiam  agravari  a  reverendo  in 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         481 

Gîsto  paire  domino  R.  qHscopo,  priore  et  capitalo  Pampilonensibus.  In  primis  nar- 
rando  factnm  ex  que  gravamina  liquide  apparebunt,  dicîmus  et  proponinius  in  hune 
modum,  quod  univenitas  ethomines  de  Navarreria,  civîtatis  Pampilonensis,  in  nos,  imo 
potius  conira  excelentissimam  dominam  Johannam,  illustrem  reginam  Navarre,  nostram 
eieorum  dominam  naturalem,  temeritate  propria  insurgentes,  receptarunt  barones  Navarre, 
nobis  infestos,  videlicet  :  dominos  Gundissalvum ,  Petrum  Sancii,  Garsiam  Almorabit, 
Johannem  de  Vidaurre,  eorumque  complices  et  fieiutores ,  qui  nobis  mînitaniur  letali[ter] , 
dicteqae  regine  in  quantum  possunt  temere  adversantur;  nosque  omnino  inoxios  et  in- 
sontes,  et  villam  nostram  dicti  barones  et  homines  de  Navarreria  predicta,  et  eorum 
complices  et  fautores  cum  maquinis  et  îngeniis,  balestis  et  aliis  armorum  generibus, 
projiciendo  lapides  atque  ignem  et  quairellos,  fortiter  expugnarunt,  et  adbuc  expugnare 
non  cessant,  impugnando  nos  et  nobilem  virum  dominum  Eustachium  de  Bello  Mar- 
quesio ,  gubematorem  regni  Navarre',  vice  ac  nomine  regine  predicte,  damnaque  cedîs  et 
vulnerum  gubematori  predicto  et  nobis  in  gente  nostra  modis  omnibus  quibus  possunt, 
maxime  de  turri  et  palatiis  episcopalihus  inferendo.  Et  licet  per  predictum  gubematorem 
et  nos  pariter  oblatum  fuisset  baronibus  et  aliis  supradictis ,  quod  si  aliqua  feceramus  in 
gravamen  eorum,  quod  non  credimus,  parati  eramus  ad  cognitionem  et  mandatum 
competentis  curie,  seu  judicis,  omnia  enmendare,  ipsi  tamen  boc  non  obstantibus,  nos 
expugnare  predictis  modis  pro  viribus  non  cessaruni.  Quare  contra  inimicos  et  adver- 
sarios  nostros  predictos,  non  in  lesionem  seu  ofensionem  episcopi  et  capitulipredictorum , 
sed  in  defensionem  nostram  et  conservationem  jurium  domine  regine  predicte,  dum- 
taxai  nos  muniri  oporiuit,  et  contra  eos  modis  quibus  potuimus  et  nobis  erai  et  est  liciium 
repugnare,  cum  cuilibet  sii  liciium  sese  defendere,  ac  vim  vi  repellere,  cum  modéra- 
mine  inculpaie  tutele.  Sane  cum  predicti  episcopus  et  capiiulus ,  occasione  predictorum , 
contra  nos  et  geniem  nostram  nostrosque  adjutores ,  imo  pocius  contra  reginam  pre- 
dictam,  injuriose  nimis  intendant,  excomunicaiionis  et  suspensionis  sentenlias  fulminare, 
burgum  quoque  nostrum  ac  populaiionem  prediciam  eclesiasiico  sub  judice  [subjicere?] 
inierdicto ,  proui  ex  comminationibus  plunmis  et  monitionibus  per  prefatos  episcopum  et 
capitulum  in  nos  factis  de  intentione  constant  eorum;  ex  bis  senlientes  nos  et  universita- 
tem  nostram  prediciam  per  jam  dicios  episcopum  et  capitulum  indebiie  agravari ,  iimenies 
et  de  aliis  gravaminibus  ab  ipsis  episcopo  et  capiiulo  nobis  in  biis  et  aliis  in  posierum  infe- 
rendis,  et  ne  ipsi  contra  nos  ac  villam  nostram,  videlicet  predictorum  burgui  et  popula- 
iionis,  vel  potius  contra  reginam  predictam  excomunicationis ,  suspensionis  seu  interdicti 
sentencias  promulgare  présumant,  in  bis  scrjptis,  nosiro  totiusque  nostre  universitatis 
nomine,  et  feuctorum  nostrorum  el  omnium  aliorum  quorum  inierest  seu  interesse  pote- 
rit,  ad  sedem  appostolicam  appelamus,  ponentes  nos  et  omnia  bona  nostra,  necnon  fauc- 
torum  et  coadjutorum  nostrorum ,  sub  protectione  appostolicœ  sedis  predicte,  protestantes 
nichilominus  quod  $i  presentiam  episcopi  et  capituli  predictorum  babere  possemus,  ap- 
pelationem  hujus  coram  ipsis  libentius  faceremus,  el  apostolos  et  ab  eis  secundum 
juris  ordinem  cum  instantia  'peteremus.  Sed  quod  non  possumus  eorumdem  babere 
presentiam ,  nec  ad  eos  audemus  accedere  propter  inimicilias  capitales ,  coram  vobis , 
reb'giosis  et  bonestis  viris,  fratre  Jobanne  de  Olelo,  custode  domorum  ordinis  fratrum 

HIST.  DE  LA  OORRRE  DE  NAV.  6 1 


482         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

minorum  in  regno  Navarre,  firatre  Egidio  Stelleri,  gardiano  minorum  Pampilone,  firatre 
P«tro  Lupi  de  Sarria,  priori  fralrum  predicatonun  Pampilone,  et  firatre  Garcia  de  Gai- 
lipenzo,  ejusdem  ordinis,  coram  vobb  et  Michahele  Pétri,  Amaldo,  et  Petro  Martini  de 
Arceis,  Johaime  Filippi,  tabbellionibus  publiais  et  juratis,  tancquam  coram  publids  et 
honestis  porsonis,  dictam  appelationempro  dicto  modo  duximus  faciendam,  et  instamos 
apud  vos  ut  predicte  appelationi  apponatis  sigilla  vestra,  vos,  domine  custos,  gardiane 
ac  prior  predicti,  in  testimonium  premissorum,  vos  et  prefati  tabelliones  signa  tabellio- 
natus  vestra  solita  faciatis  :  protestamus  siquidem  quod  quam  cito  facultas  se  obtulerit 
quod  liberum  additum  ad  dictum  episcopum  et  capitulum  habere  possimus ,  coram  ipsis 
eandem  appelationem  curabimus  innovare.  Aclum  Pampilone  in  ecdesia  Beati  Lanrentii 
de  burgo  Pampilone,  presentibus  dominis  Johanne  Amaldi,  capellano  majore  in  ec- 
clesia  Sancti  Satumini,  Johanne  de  Sancta  Cedlia,  capdlano  Sancti  Laurentii,  Garcia 
d*Oson ,  capellano  majore  in  ecclesia  Sancti  Nicholaj,  Pascasio  et  Michahde  de  Sancto 
Lazaro,  Dominico  et  Johanne  dicto  Pe(i<«  presbiteris,  et  dominis  Mardno  de  Undiano, 
GuiUelmo  Marcelli,  et  Pascasio  Balduini,  Garsia  Amaldi,  Johane  Pelri  Motza,  et  aliis 
presentibus  testibus  ad  hoc  vocatis  et  rogatis,  die  sabbati,  videlicet  quatuor  nonas  julii, 
sub  anno  Domini  ii*  cC**  luvi.  Et  nos  pronuntiati  custos,  gardianus  et  prior,  supradictam 
appelationem  anno ,  die  et  loco  predictîs,  per  jam  dictum  gubematorem  predicto  modo 
coram  nobis  fuisse  interpositam  proGtemur,  in  quorum  testimonium  et  munimine  pre- 
sentis  appelationis  instrumentum  ,  ad  instantiam  gubematoris  ejusdem ,  sigiilorum  nos- 
trorum  fecimus  appensione  muniri.  Et  ego,  Michael  Pétri,  predictus  tabdlio  publicus 
et  juratus,  profiteor  appelationem  predictam  per  jam  dictos  vigintijuratos ,  coram  me, 
predicto  modo ,  presentibus  testibus  antedictis ,  interpositam  extidsse  anno ,  die  ac  loco 
premîssis.  In  quorum  testimonium,  etc. 

Suit ,  dans  la  même  forme ,  la  même  attestation  des  trois  autres  notaires. 

Dans  ce  curieux  document,  on  voit  clairement  la  part  active  que  prit 
dans  la  guerre  civile  le  clergé  de  la  cathédrale ,  et  même  Tévêque ,  puisqu'on 
y  assure  que ,  du  palais  et  de  la  tour  du  prélat ,  on  faisait  beaucoup  de  mal 
au  bourg  de  Saînt-Cernin. 

Page  lao,  vers  1809,  couplet  xlvii. 

Je  n'ai  point  hésité  à  traduire  Caiqe  par  l* aigle ^  sans  égard  pour  l'exemple 
de  M.  Fauriel,  qui  me  parait  avoir  commis  un  gros  contre-sens  en  rendant 
h  trap  del  pâli  on  l'aiga  es  resplandens,  par  la  tente  de  soie,  là  oà  resplendit 
Veau  [da  Rhône)  ^  Au  moyen  âge,  l'usage  était  de  surmonter  d'un  aigle,  non- 
seulement  les  tentes,  mais  les  habitations  des  classes  élevées.  Déjà,  dans 
une  précédente  publication ,  j'ai  traité  ce  point  en  détail  ^  ;  il  me  suffira  de 

'  Histoire  de  la  croisade  contre  les  hérétiques  ^  Recherches  sur  le  commerce,  la  fabrication 

albigeois,  p.  3/^3 ,  v.  dga  1 .  et  Xnsatje  des  étoffes  de  soie,  etc.  1. 1,  p.  46,  47. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


483 


renvoyer  à  une  phrase  de  la  Chronique  de  Richer  \  à  plusieurs  passages  de 

la  Chanson  des  Saxons^,  de  la  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche^,  de  Partono- 

peas  de  Blois^,  de  Fl%menca^\  surtout  à  une  miniature  d'un  ancien  roman 

anglais,  où  Ton  voit  un  pavillon  surmonté  d'un  aigle  dor^. 

Au  dire  de  Guillaume  Guiart,  ime  pareille  représentation  annonçait  la 

guerre.  Décrivant  l'étendard  impérial  que  T&n  vit  à  la  bataille  de  Bouvines, 

il  ajoute  : 

Desus  ot  un  ai^e  doré  : 
C*est  signe  de  guerre  cuisant. 

Branche  des  royaux  lignages,  ann.  isi4.  (Chron.  nai.fr.  t.  VII,  p.  381, 
V.  68A0.) 

n  est  beaucoup  plus  probable  que  nos  ancêtres  avaient  reçu  cet  usage  de 
lantiquité »  où  la  vue  d un  aigle  était  d*un  heureux  présage ,  non-seulement 
chez  les  Hébreux,  mais  chez  les  Grecs''.  On  sait  qu'en  Grèce  les  temples 
étaient  ordinairement  surmontés  de  Timage  du  roi  des  oiseaux^.  Dans  l'un 
de  nos  anciens  mystères  on  lit  cette  rubrique ,  Icy  vont  faire  Vaygle  d!or  sur 
le  temple^;  mais  c'est  à  la  suite  d'un  dialogue  qui  se  termine  ainsi  : 

#  LIRINUS. 

Vous  verrez  les  Juife  resveiller, 
Mais  qu  ilz  voient  sur  le  temple  mise 
L*aig]e  d*or. 


'  ciEream  aqoilam,  qiue  in  verdce  palatii  a 
Karolo  Magno  ac  si  volans  fixa  erat,  in  vultur- 
num  converterant.  »  [Bicher,  Histor,  iib.  III, 
cap.  LUI  ;  éd.  J.  Guadet,  tom.  II,  pag.  84.) 
'  Maint  très  i  ot  tanda  et  mainte  aigle  fichie. 
Conpt.  Tn;  l«  I,  p.  là.  Cf.  eoQ^.  L,  p.  Stt  et 
coapl.  LXi,  p.  101. 
'  Le  tref  le  roi  coiiict  en  on  pendant; 
Bien  le  conut  à  faigle  flambiant. 
Et  an  dragon  Id  net  desni  si  grant. 

Y.  993S(  I.  U,  p.  4o5.  Cf.   v.  yaSt,  p.  agS; 
T.  8961,  pag.  S6s(  \.  9919*  p.  4o4»  «te. 

^  Li  palais  sont  trestot  d*an  grant... 
Sor  les  pnmeans  sont  H  Bon 
Et  li  ai^t  et  li  dragon , 
Et  ymages  d'autre  figore 
Qoi  samUent  vives  par  nature. 
V.  S3i  •  84i  { t>  I  (  p*  a9f  3o. 
'  Las  aiglas  son  els  poins  daurats. 


^  The  H'tstory  ofthe  valiant  Kiiight  Arthur  of 
lilde  Britain,  etc.  London:  printed  for  White, 
Coclirane  and  C*,  etc.  in-d*,  pi.  5 ,  pag.  46. 
— Dans  un  autre  roman  écrit  dans  la  même 
langue ,  on  voit  nne  tente  surmontée  d'un  lion 
d'or: 

Théo  kyng  dude  seUe  ont  bis  dragpun , 
And  on  his  teot  a  gold  lyoun. 

Kj»^  AUiaumdtr.  v.  A3oo.  (Mêtrieal  RomaMU  .  etr. 
by  Hsary  W«W,  i.  I»  p.  178.  ) 

^  Hiade,  cb.  xni,  v.  822;  ch.  xiiv,  v.  3i5. 
—  Odyssée,  ch.  11.  v.  i46;  ch.  xv,  v.  i64. 

**  Pindar.  Olymp.  xni.  Cf.  Pyth.  i  et  iv, 
V.  6. 

^  Le  Mistere  de  la  concepùon,  notnité,  nui- 
nage  et  annonciaûon  de  la  benoisle  Vierge  Ma- 
rie, etc.  Paris,  Alain  Lotrian,  s.  d.  in-4*«  feuii. 
XXX  recto,  col.  1. 

61. 


484         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

ADRASGUS. 

Ilz  seront  submis 
Soubz  la  puissance  imperialle , 
El  à  la  majesté  royalle 
Du  roy  Herode  obéiront. 

Page  122,  vers  i85i ,  couplet  xlvii. 

Les  Lombards,  disons  mieux,  les  Italiens,  que  l'on  désignait  par  leur 
nom ,  ont  toujours  eu  chez  nous  la  plus  mauvaise  réputation;  on  en  a  la 
preuve  dans  un  ancien  proverbe  qui  dit  que  : 

«  Cest  trop  d*un  demy  Italien  en  une  mason*.  > 

Comme  Anelier,  Raimbert  de  Paris  les  accuse  de  déloyauté,  dans  ces 
paroles  qu  il  fait  adresser  pai*  Berons  à  Ogier  : 

Vesci  Lunbars,  poi  i  a  loialtage, 
Traltor  sont  et  plain  de  cuvertage. 
Forment  me  doit,  se  Jhesu  ben  me  face, 
C*au  deerain  ne  vus  facent  damage. 

La  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche^,  ^980,  t.  [,  pag.  ao3,  io4  >  et 
p.  2o3 ,  so4  de  rin-Â*'. 

Un  autre  trouvère  déclare  que  * 

Bien  est  honniz  qui  en  Lonbart  se  fie. 

Les  Enfances  Vi9ienz,  ms. de  la Bibl.  imp.  n*  6986,  fol.  181,  col.  1,  v.  s5. 

Dans  une  autre  chanson  de  geste ,  le  maire  d*une  commune  de  notre 
pays  dit  à  son  seigneur,  Raimond ,  duc  de  Provence  : 

Vos  estes  .i.  Lombarz  de  Lombardie  nez, 
Certes  anvers  ma  dame  vos  estes  peijurez. 

Li  Romans  de  Paiise  la  Duchesse ,  p.  1 56  *. 

Ailleurs  les  Lombards  sont  accusés  d'avidité'  et  d*avarice*,  reproche  re- 

'  Adages  et  proverbes  de  Solon  de  Voge,  par  '  Leben  des  heilig  Thomas  von  Canterhury, 

l'Uetropolitain.  A  Paris,  par  Nicolas  Bonfons,  altfranzôsisch  ,    herausgegebea    von    Imma- 

s.  d.  in*  16,  feuillet  signé Liij  recto.  nuel  Bekker.  Berlin,   i838,  in-8*,  pag.  4i, 

'  L*éditear,  M.  de  Martonne,  s'est  étrange-  v.  20. 
ment  méprisen  voyantdans  ces  vers  une  preuve  ^  Huon  de  Mery,  Tournoiement  d^  Antéchrist, 

de  l*origine  lombarde  ou  italienne  de  Raimond.  p.  7 1 ,  v.  1  a  -  s8* 
(Voyez  les  notes  des  pages  i56,  204  et  2o5.)  * 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         485 

nouvelé  plus  tard  par  Froissarl  ^  ;  ils  le  sont  également  d'un  vice  encore  plus 
honteux^  et  de  folie'. 

Il  est  vrai  que ,  s'il  faut  en  croire  un  rimeur  du  xvi*  siècle , 

Les  Lombars,  selon  leurs  usages, 
Sout  foulx  par  force  d*estre  saiges. 

Sermon  joyeax,  etc.  (AncUn  Théâtre  françois ,  publié  par  M.  Viollet-ie- 
Dnc,  t.  I,p.  ai4.) 

Veut-on  savoir  quelle  était  cette  sagesse?  c'était  celle  que  donne  l'étude 
de  la  jurisprudence.  Un  satirique  du  xiii*  siècle  nous  montre  la  Loi  et  le 
Décret  chevauchant  à  la  tête  des  Arts,  et,  à  la  suite  des  premiers,  nombre 
de  chevaliers  lombards  conduits  par  Rhétorique.  Il  ajoute  : 

Dars  ont  de  langues  empanez 
Por  percier  les  cuers  des  genz  nices , 
Qui  vienent  jouster  à  lor  lices; 
Quar  il  tolent  mains  héritages 
Par  les  lances  de  lor  langages. 

La  BaUÙUe  des  .vii.  ars,  parmi  les  additions  placées  i  la  suite  des  Œuvres 
complètes  de  Rutebeuf,  t  II,  p.  4ao. 

Maintenant  écoutez  les  troubadours,  ils  vous  représenteront  les  Lom- 
bards comme  des  fainéants  : 

Talairans  non  trota  ni  salh 

m 

Ni  no  S  mov  de  son  arteoalh, 
Ni  non  dupta  lansa  ni  dart, 
Ans  viu  a  guiza  de  Lombart; 
Et  es  tan  pies  de  nualba, 
Que,  quant  tot*autra  gen  s*en  part, 
El  s*  estendill  e  badalfaa. 

Bertrand  de  Bom  :  Un  sirvenUs  on  motz  nonfaUi,  etc.  (Choix  des  poésies 
originales  des  troahadomrs,  t.  IV,  p.  lâi.  —  Die  fVerke  der  Trouba- 
dours, erster  Band,  p.  379.  ) 

• 

Je  vos  vi  au  comensier 
Large  de  grant  mession  ; 
Mais  puis  trovetz  ochoison 

'  Chroniques,  liv.  I,  part.  I,  ann.  iSAg;  t.  î,  *  Le  Siège  de  Thihes,m9, 6987,  fol.  46  recto, 

p.  s76,col.  s.  c.  A,v.  3.  • 

*  Le  Roman  de  la  Bose,  v.  1 1937  ;  édit.  de 
Méon,t.  II,  p.  366. 


486 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Que  por  forts  castels  levier 
Laissastes  don  e  donoi 
E  cortz,  e  segre  tomoi; 
Mais  nos  cal  avoir  regart 
Que  Franssois  son  Longobart. 

Richard  Cœur  de  Lion  :  Dalfin,  je  us  voill  deresnUr,  etc.  (Le  Parnasse 
oecitanien,  1. 1,  p.  là.  —  Die  IVerkê  der  Trouhadoors ,  erster  Band, 
pag.  i3o.) 

H  n'y  a  point  à  douter  que ,  par  cette  expression  a  gaiza  de  Lombart ,  Ber- 
trand de  Born  n*ait  voulu  faire  allusion  aux  banquiers  italiens  ^,  sans  cesse 
confinés  dans  leur  maison  comme  dans  une  forteresse,  à  cause  de  leur  com- 
merce et  des  valeurs  qu'ils  avaient  à  défendre,  et  non  aux  habitants  de  la 
Lombardie  en  général.  Dans  une  tenson  avec  l'un  de  ses  confrères,  un  autre 
troubadour,  débattant  la  supériorité  de  mérite  entre  les  Lombards  et  les 
Provençaux,  n'hésite  point  à  se  prononcer  en  faveur  des  premiers,  chez  les- 
quels il  trouve  de  bons  et  braves  chevaliers,  francs^  courtois  et  aimant  la 
dépense*  Voyez  l'Histoire  littéraire  des  troubadours ,  t.  H,  pi.  4 1 4-4 1 7. 

Page  124»  vers  1879,  couplet  xlviii. 

Le  poète  ne  dit  pas  les  noms  des  engins  démontés  dans  cette  circonstance  ; 
mais  il  est  sûr  que  c'était  ce  qu'il  appelle  plus  loin  des  algarades.  En  quoi  ces 
machines  différaient-elles  des  caables,  cadabîes  ou  cadafalcs,  nommés  dans  la 
Philippide  de  GuiUaiune  le  Breton^,  dans  la  Chanson  de  Roland'  et  dans 
l'Histoire  de  la  croisade  contre  les  hérétiques  albigeois^,  des  calabres  et  de 
la  mauvaise  voisine  mentionnés  dans  ce  dernier  poème ,  dans  VHistoria  major 
de  Mathieu  Paris,  et  ailleurs^?  Qu'avaîent-elles  de  commun  avec  les  beffirois 
nommés  dans  la  Philippide^,  dans  la  Chronique  de  Bertrand  du  Guesclin'', 


^  Voyex  le  Glossaire  de  da  Gange  a«  mot 
Langobardi,  t.  IV,  p.  a5,  coi.  3,  etc. 
.   *  Lib.  VII,  v.  8o3;  ap.  D.  Bouquet,  t.  XVII, 
p.  3o9,  B.  Gf.  Glots,  med,  et  inf,  Laûn.  t.  II , 
p.  10,  col.  a,  v**  Cahuïus, 

'  St  viii ,  V.  3  ;  st.  XVI,  V.  8. 

^  Page  d68,  v.  6867.  Gf.  Lexique  roman, 
t.  II,  p.  285,  coi.  1. 

^  Hist,  de  la  crois,  contre  Us  hérét,  alb.  p.  4s» 
V.  58i;p.  76, V.  1061;  p.  110,  V.  i526;p.3o8, 
V.  4^19;  p.  322»  V.  46io,  etc.  —  Matt.  Par. 


Hist.my,  ann.  1216;  éd.  mdclxxxiv,  p.  24o, 
1. 44.  —  Pèlerinage  de  la  vie  humaine,  dans  du 
Gange,  Cdoss,  med.et'inf.  Latin,  t.  IV,  p.  586, 
col.  2,  au  mot  Muschetta,  Gf.  p.  211,  col.  3  ; 
t.  II,  p.  20,  coi.  2,  v**  Calabra;  p.  168.  col.  1 , 
V*  Carabaga;  et  Lesiifue  roman,  L  II,  p.  287, 
col.  2. 

*  Lib.  II,  V.  Ô72;  ap.  D.  Bouquet,  t.  XVII, 

p.  i44. 

^  Tom.  I,  p.  69,  V.  i8S3  etsuiv. 


IjJsTOlRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         487 

et  dans  une  multitude  d*autres  ouvrages^,  avec  les  arganelles,  qoi  le  sont 
dans  l'Histoire  d«  la  guerre  de  Frioul  ^,  avec  les  bibles  que.  je  trouve  dans 
la  Vie  de  saint  Louis  par  Jean  de  Joinville',  et  dans  une  Description  de  siège 
imaginaire^,  avec  ie  renard,  que  Ton  voit  au  siège  de  Nicëe^,  avec  la 
truie  qui  figure  dans  d'autres  circonstances  ^,  avec  les  espringales  dont  il 
est  si  fréquemment  question  dans  les  écrivains  du  xiv^  siècle'',  avec  les 


'  Voyez  le  Glossaire  de  da  Gange,  tom.  I, 
p.  639,  6^0,  art  Beljredas,  n"  i. 

'  Anliijuitales  Ilalicm  medii  mvi,  auct.  Mura- 
torio,  t  ni,  col.  1 197,  E. 

^  Recueil  des  historiens  des  Gaules ,  etc.  t.  XX, 
p.  378,  B. 

*   Li  roys  et  Claris  et  Laris , 

GawaÎDs,  Yraiiu  et  Brandalif , 

Yen  la  dté  mainnent  lor  genz. 

Ans  engins  oorent  les  seigeni , 

Ans  portes  vont  li  dievalier, 

Ans  berfiroix  li  anbalestier  ; 

Cfl  de  laienz  montent  as  murs , 

Ne  doutent  rien ,  ainx  sont  séurs. 

Bien  s*apareillent  d*eiils  deièndre , 

Et  dl  defors  de  la  dt  prendre. 

Dont  recomence  H  assaux: 

Li  cbevaliers  vers  les  portans , 

Des  lices  conper  se  travaillent; 

Mes  cil  de  la  dté  lor  saillent, 

Lor  lices  durement  défendent; 

D*iuie  part  et  d*autre  contendent 

De  bien  faire ,  de  bien  ferir 

Et  de  Hen  l*estor  maintenir. 

Ans  lices  est  grans  li  estors , 

Et  ans  fenestres  et  ans  touis 

R'est  li  assauz  de  tontes  pars. 

Volent  carrel  et  pd  et  dars 

Et  pierres  granx,  et  les  perrieres 

Et  les  bibles,  qui  trop  sont  fieres, 

Getent  trop  mcnuetcment. 

Li  chevalier  communément 

Sont  aus  lices ,  là  se  combatent , 

Li  .j.  d'eu!!  les  autres  abatent ,  etc. 
U  lUMmaax  iê  CUrm  9t  dtlvié.Mmê.  àé  lo  Bftl. 
imp.  a*  7â3i*,  folio  l6i  rocto .  coi.  s,  v.  5. 

^  Âlb.  Aqœns.  Hisior.  Hierasofym.  Itb.  II, 
cap.  xu.  [Gtsta  Dei  per  Frawas^  etc.  p.  38, 
Im.  16.)  Cf.  Gloss.  med.  et  inf.  Utin.  u  VI, 
p.  898,  col.  3. 

^  Xilùss.  med.  et  inf.  Latin,  t  VI,  p.  1 34,  col.  1 , 


V* Scropha:  p.  46i ;col.  i,  v*  Sus,  p.  679,  coL  3, 
y*  Troia,  n*  1.  —  Les  grandes  Chroniques  de 
France,  ann.*  i30^,  éd.  de  M.  Paris,  t.  IV, 
p.  139. — Les  Chron.  deFroissart,  liv.  II,  ch.  v, 
ann.  1377,  t.  II,  p.  &,  col.  a. 

"*  Li  Romans  de  Bauduin  de  Sehourc,  ch.  iv, 
V.  196,  1. 1,  p.  10&;  et  ch.  XIX,  V.  705,  t.  II, 
p.  to5.  —  Branche  des  royaux  Ugnages,  par 
Qfiillauine  Guiart,  dans  la  collection  des  Chro- 
niquet  nationaksfrançoises,  édit.  deVerdière, 
t.  VUI,  p.  338,  368,  370,  371. —  Chronique 
de  Bertrand  da  (toeic/ûi,  par  Cuvelier,  t.  I, 
p.  1 45 ,  en  note. — Les  Chron,  de  Froissart,  t.  I , 
p.  363,  col.  3;  p.  365,  coL  i  ;  p.  3oi,  col.  3; 
p.  3i  1,  col.  1  ;  p.  317,  col.  1.  Cf.  Gloss,  med.  et 
înf.  Latin,  t.  III,  p.  98,  col.  1,  i^  Espringala; 
t.  IV,  p.  586,  col.  3,  V*  Muschetta:  et  t.  VI, 
p.  399,  cd.  1,  T*  SpÎBgârda.  -^  Tome  VII,  pa- 
ges 5i5,  5i6,  CD  trouve  la  nomendatore  de 
tons  les  artides  qni  se  rapportent  aux  machi- 
nes de  guerre  pendant  le  moyen  Age;  maïs  ni 
là ,  ni  dans  le  corps  du  Glossaire,  je  ne  vois  le 
mot  cêrcleia  employé  par  Geofiroi  Vitisauf, 
avec  eaitus,  comme  nom  de  machine  de  guerre. 
(Richardi  reqis  iter  HierùsoljrmitaMm,  lib.  Ilf , 
oap.  VII,  apud  Th.  Gale,  Hist,  Anglie.  Script 
qnmqme,  vol.  II,  p.  335.)  —  Quelques  lignes 
plus  haut  le  même  écrivain  parle  de  la  ruine, 
par  les  perrieres  des  croisés,  d'une  tour  d*Acre 
nommée  Maudite,  Dans  les  comptes  de  Navarre 
paiir  1  %Sà  (ms.  de  la  Biftd.  imp.  SuppL  lat. 
Q*  i65't  (bfio  19  recto),  nous  en  trouvons  une 
8]^>elée  de  Maheitin,  sûrement  par  la  même 
raison  qui  avait  feit  donner  le  nom  de  mauvain 
veisine  à  une  machine  de  guerre.  -^  En  1 385, 
cette  tour  était  entre  les  mains  et  trois  person- 
nages ainsi  nommés  dans  Tartide  suivant  : 

Garde  Pétri  dePeynalen ,  Ë^paynol,  Miehaeli 


488         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARI^. 

martinets^,  la  dondaine^,  le  passe^vant  mentionnés  par  Froissait^?  etc. 
C*est  ce  que  je  ne  suis  point  en  état  de  dire  pour  le  moment,  et  peut-être 
est-il  impossible  d*établir  de  pareilles  distinctions.  Je  signalerai  toujours  au 
fiitur  historien  de  la  poliorcétique  française ,  que  le  traité  du  P.  Daniel  ^  ne 
su£Bt  pas  pour  nous  faire  parfaitement  comprendre  un  curieux  passage  de 
Raimbert  de  Paris ,  trop  court  pour  qu'il  nous  soit  reproché  de  lavoir  rap- 
porté : 

Devant  la  porte  lor  drecba  un  engin , 

Sor  une  ^tace  Ta  levé  et  basti. 
A  sept  estâmes  (u  li  engins  fumis; 
Amont  as  brances  qi  descendent  as  puis , 
Fu  ben  cloiés  et  covers  et  porpris. 
Par  les  estages  montent  chevalier  mil , 
Ârbalestrier  cent  et  soixante  et  dix. 
Traient  archier  et  destendent  arbrins 
Vers  Castel-Fort  tôt  ensanlle  à  un  brin. 
Laiens  n*ot  home ,  tant  soit  d^armes  garnis , 
Qui  de  paor  osast  là  fors  venir, 
Tant  espès  volent  quarrel  par  grant  air, 
Tante  saiete  ki  fers  ont  acerins, 
Et  fu  gregois  k*il  faisoient  bruir. 

La  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  v.  673^;  t.  II, p.  274,61274  deriQ-4** 

Suivent  des  détails  curieux  sur  la  composition  et  l'emploi  du  feu  grégeois , 
qui  n  ont  peut-être  pas  encore  été  remarqués. 

On  trouve ,  sur  les  engins  de  guerre,  à  la  fin  du  xin*  siècle ,  et  sur  les  diverses 
parties  dont  ils  se  composaient ,  des  lumières  précieuses  dans  un  inventaire 
que  Ton  sera  peut-être  bien  aise  d'avoir  en  entier  *. 


Sandi  et  Martino  de  Uitran ,  pro  custodiendi 
turri  vocata  de  Malvezin  in  sexaginta  daobos 
diebus  a  prima  die  januarii  usque  ad  primam 
dominicain  menus  mardi ,  quolibet  die  cpiatuor  • 
dedm  denarios,  xiiij  libras  ix  soHdos  iiij  dena- 
nos.  iltem  Garsie  Pétri  et  Espaynol  pro  eadem 
turri  in  centam  triginta  nno  diebns  a  dicta  do- 
minica  usque  ad  primam  diem  Veneris  post 
festum  beati  Benedicti ,  qua  die  Gilebertus  red- 
diditdictam  torrim  Johanni  de  Yanvilla,  quo- 
libet die  quatuordecim  denarios,  xv  libras  v  so- 
lidos,  viij  denarios.  (Ibid.  folio  63  verso.) 

'  Les  Chron.  de  Froissart,  Hv.  I,  part   i, 
cbap.  CGLxii ,  ann.  1 3d6  ;  1. 1 ,  p.  a  1 6 ,  col.  1  et  a. 


*  Ihid.  liv.  II,  cbap.  ccxxxiv,  ann.  i385; 
t.  II,  p.  3s8,  col.  2. 

'  Ibid.  liv.  III,  chap.xxin,ann.  i388,p.&43, 
col.  1. 

^  Histoire  de  la  milice  française  >  etc.  A 
Paris,  M.  Dcc.  xxi,  deox  volumes  in•4^  (Voyez , 
relativement  aux  macbines  dont  on  se  servait 
dans  les  sièges  sous  la  troisième  race,  Ihr.  VII, 
cbap.  III ,  1. 1 ,  p.  556  -  563.  ) 

^  Je  soupçonne  les  Bénédictins  de  Tavoir 
connu;  du  moins  ils  en  dtent  un  de  lagA. 
(Voyex  le  Glossaire  de  du  Gange,  au  mot  Tor- 
mu^n"  i,t.  VI,  p.  61 5,  col.  3.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         489 

Estât  des  armes  trouvées  dans  Varcenal  de  la  cité  de  Carcassonne  par  Lamheri  de  Tareye, 

chevalier,  senechal  de  Carcassonne, 

* 

Des  nonea  de  décembre  1 298. 

Anno  DominicsiDcamationb  milleshno  dncentesimo  nonagesimo  octavo ,  nonas  decem- 
bris.  Noverînt  aniversi  quod  nobilis  vir  dominus  Lambertus  de  Tureyo,  mQes  domini 
regb, dominas  de  Saxiacho,  regens  senescalliam  Carcassonœ  el  Biterris,pr8ecepii  et  in- 
junxit  magistro  Joanni  de  Manta,  olim  carpentario  domini  régis  in  senescallia  Garcassonae 
et  Biterris,  nunc  carpentario  ejusdem  domini  régis  in  senescallia  Tholos»  et  Albiensi,  co- 
ram  eo  ibipraesenti,  ut  ipse  gambionem  carpentarise  civitatis  Garcasson»  tradat  etddibe- 
ret,  cum  inventario,  magistro  Gerardo  de  Regali  Monte,  carpentario  domini  régis  in  se- 
nescallia Garcassonœ  et  Biterris ,  sicut  ipse  magister  Joannes  ipsam  gamisionem  recepit  a 
magistro  Ranulpho  de  Sancto  Dionisio ,  carpentario  domini  in  senescallia  Garcassonœ 
praedicta.  Âctum  fuit  hoc  in  civilate  Garcassons,  in  praasentia  domini  Sicardi  de  Vauro, 
derici  domini  régis  Franciœ,  judicis  majoris  in  senescallia  Garcassonœ  et  Biterris;  ma- 
gistri  GuillelmiMaurini,  notarii  curiae  Garcassonœ;  magistri  Guillelmi  Gortesii  et  mei  Pé- 
tri de  Paratge,  notarii  infrascripli.  Posthoc,  anno  et  die  prœdictis,  dictus  magister  Joannes 
de  Manta,  de  mandato  dicli  domini  Lamberti  prœdicto  si  facto,  garnisionem  carpentariœ 
civitatis  Garcassonœ  domini  régis,  in  prœsentia  mei  prœdicti  notarii  et  testium  inGra  scrip« 
tonun,  dicto magistro Girardo  tradidit  in  scriptis,  ut  sequitur  :  primo,  videlicet,  tresde- 
cim  brachia  fundarum ,  inter  magnas  et  parvas;  item  sexdecim  molas  de  cembellis,  inter 
magnas  et  parvas;  item  quadraginta  septem  molas  de  cordis  novis,  inter  chatbles  et  liga- 
turas ingeniorum ,  inter  magnas  et  parvas  ;  item  quatuor  cembellos  novos  ;  item  quatuor 
braguerios  de  grossa  corda,  quemlibet  de  decem  pahnis,  ad  pendendum  polTeras  ingenio- 
rum; item  septem  fundas  novas  ad  ingénia,  quatuor  cum  cordis  et  très  sine  cordis;  item 
sex  coria  vaccarum,  duo  intégra  et  quatuor  laniata,  pro  fundis  parandis  ;  item  duos  chatbles 
veteres  de  opère  salini;  item  unum  chatble  novum;  item  quatuor  chatbles  veteres,  qui 
iuerunt  de  ingenio  ad  levandum  lapides  ;  item  quadraginta  cordas  veteres  qui  fuerunt  de 
liguaturis  ingeniorum,  inter  magnas  et  parvas;  item  quinquaginta  unum  tuellos  plombi, 
quemlibet  de  duobus  cannis  in  longo,  unum  per  alium;  item  septem- petias  tuellorum 
plombi,  valentes  très  tuellos  de  duabus  cannis;  item  quingentas  setaginta  petias  plombi , 
ubi  sunt  quadraginta  octo  petiœ  largœ,  de  quibus  quœlibet  pondérât  modium  quintale, 
et  quatuor  de  aliis  petiis  pondérant  unum  quintale  ;  item  sex  quintalla  plumbi  in  tabuiis, 
minus  decem  libris;  item  octo  magnas  petias  plombi  de  tempore  magbtri  Teobaldi;  item 
decem  palleyas  de  cupro;  item  unam  palleyam  ferri;  item  duos  palos  ferri  magnos,  pon- 
dérantes unum  quintale  et  dimidium,  ad  levandum  lapides;  item  quadraginta  octo  ban- 
das ferri  ad  ferrandum  quadrigas;  item  quatuor  magnas  caviilas  ferri  ad  pandelas  inge- 
niorum; item  unam  parvam  cavillam  ferri  inceptam  et  non  perfectam;  item  sex  boitas 
ferri,  in  quibus  poUeyœ  vertuntur;item  octo  paalerios  ferri  in  quibus  turni  ingeniorum  ver- 
tuntur;  item  unam  magnam  cavillam  ferri  quadratam  de  duobus  palmis  et  diiuîdio  in 
longo;  item  sex  posserios  ferri,  quatuor  magnos  et  duos  parvos,  ad  ingénia;  item  octo 
magnos  circulos  ferri  ad  armaturas  ingeniorum  ;  item  quatuor  magnas  relas  ferri  factas 

UIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAV.  62 


f  1 


490         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

pro  porta  Narbonae;  item  quatuor  toireitos  ferricum  rôtis  et  clavis,  ad&ciendum  cordas; 
item  triginta  pandelas  ferri  ad  ingénia  ;  item  duas  pandelas  ferri  inceptas,  et  duas  dirutas  ; 
item  unum  paalerium  ferri  rotundum  ad  tomandum  super  arbora  ;  item  unum  circu- 
lum  quadratum  ferri  ;  item  unam  ferraturam  fenestrae  de  vitreo  ;  item  unam  bandam  ferri 
plicatam;  item  unam  bandam  ferri  penetratam  minute;  item  undecim  claves  ferri  qua- 
dratos  inter  n^^gnos  et  parvos ,  ad  ingénia;  item  quatuor  paalerios  de  cupro  et  duos  de 
ferro,  ad  ingénia;  item  unam  boitam  ferri  ad  unum  pavilionem;  item  duos  anulos  ferri 
platos,  magnos,  ad  cavillas  ingeniorum;  item.viginti  oavillas  ferri  rotundas  pro  inyei^- 
turis  et  pro  polleis;  item  decem  anulos  parvos  ferri  ad  ponendum  in  capite  caviliarum; 
item  sex  cavillas  ferri  quadratas  ad  ponendum  in  biguis  ;  item  decem  pomdlos  pavilio- 
num  et  duos  ferratos  veteres  de  puteo  castri  ;  item  quatuor  petras  ad  ponderandum ,  de 
quibus  una  pondérât  unum  quintale,  alia  médium  quintale,  alia  unum  quarteronmot 
item  et  alia  dimidium  quarteronnm;  item  unum  molendinum  ad  brachia,  cum  duabus 
rôtis,  et  unam  rotam  imperfectam  ;  item  duas  costas  molendini,  ubi  sunt  quatuor  stanni 
et  dus  toks  inCerius;  item  unum  molendinum  ad  brachia,  sine  rôtis;  item  duas  tinas 
veterea  ad  ponendum  aquam  ;  item  duo  vasa  ad  vinum ,  quolibet  de  duobus  saumatis  ; 
item  très  cassias  itères  et  duas  novas;  item  fiistam  de  duobus  springallis  imperfectis; 
item  unum  molendinum  ad  equos,  imperfectum;  item  viginti  septem  agullas  de  fusto 
veteres,  quœ  fuenmt  de  salino,  quamlibet  de  decem  palmis  in  longo;  item  septem 
paria  de  sofletis  veteribus  ad  fabricas;  item  temones  de  quatuor  carribus,  cum  septem 
rôtis  quadrigarum,  inter  bonas  et  malas,  de  quibus  una  est  deferrata;  item  duos 
paalerios  curruum  de  fusta  ;  item  tra  folia  de  sera ,  vetera  ;  item  duas  rotas  ad  filan- 
dum  iilum  de  cordis;  item  duas  besaguas  veteres  et  dirutas;  item  sex  tarerios, 
iater  magnôs  et  parvos,  deterrioratos ;  item  unam  rabasseriam;  item  duos  talerios 
ad  operandum  de  sirica;  item  viginti  uovem  liguaturas  quadriguarum  de  canabo; 
item  decem  circulos  de  iusto,  de  magnis  conellis;  item  undecim.  tabulas  ad  comeden- 
dum,  inter  magnas  et  parvas  ;  item  viginti  duos  banquellos;  item  tresdecim  bancas,  inter 
bonas  et  deterioratas;  item  aliquam  quantitatem  iustœ  de  tempore  magistri  Teobaldi; 
item,  sex  faysellos  de  canabo;  item  centum  quater  viginti  sex  cabironos;  item  quinque 
fondas  veteres,  inter  magnas  et  parvas ,  de  ingeniis  sine  cordis  ;  item  duas  petras  ad  pon- 
derandum, quanlibet  de  dimidio  quintale;  item  quatuor  magnos  circules  ferri  de  to- 
nello  ad  portandum  denarios;  item  unam  magnam  quatenam  de  duabus  cannis  in  longo; 
item  septem  quatenas  ferri,  inter  magnas  et  parvas;  item  unam  quatenam,  cum  quinque 
baculis  ferri  ibi  tenentibus;  item  decem  octo  anulos  ferri  ad  pertîcas  pavilionum,  inter 
magnos  et  parvos  ;  item  duas  arbores  ferri  de  molendinis  ad  brachia  ;  item  unum  ma- 
gnum  anulum  quadratum  de  tumo  biEdlists;  item  unum  endutge  ferri;  item  unam  nadi- 
lam  ferri;  item  duodecim  platenas  ferri  radiatas,  cum  quibus  solebat  fieri  moneta;  item 
septem  ferroUos  rotundos,  et  unum  planum,  inter  magnos  et  parvos;  item  unam  pinso- 
riam  ferri  ;  item  triginta  ocAo  cavillas  ferri,  inter  magnas  et  parvas;  item  quatuor  goffonos 
duplices;  item  très  tenalas  deterioratas;  item  unam  clavem  ferri  quadratam;  item  unum 
enclutge  panrum,  plicatum  in  capite;  item  novem  grafihs  ferri,  factas  ad  pontem  molen- 
dini régis;  item  viginti  unum  crampones  ferri,  inter  magnos  et  parvos;  item  unum  eu- 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         491 

tellum  ferri  ad  tailiandnm  terram  pro  tegulis  fadendis;  item  duos  cutellos ,  quemlîbei 
cuiD  duobus  manubriis;  item  imam  ferraturam  miius  fenestrœ,  de  duobus  bracbiis  in 
longo  et  tribus  traYerseriis  ;  item  quadraginta  sex  relas  veteres  de  portis ,  inter  magnas 
et  parvas;  item  duos  tumos  balUstarum;  item  viginti  octo  caviUas  pavilionum  cum  suis 
quatenis;  item  très  crocos  ad  diruendum  domos;  item  unam  massam  ferri  de  ferrato 
putei;  item  decemnoYem  berselerias  rotundas  deferrollis;  item  sexdecim  goffonos  ferri, 
inter  magnos  et  parvos;  item  quatuor  ferraturas,  videlicet  ui^am  munitam  de  dave  et 
vertevella  rotunda,  aliam  cum  dave  sine  vertevella,  et  duas  sine  davibus  et  vertevellis  ; 
item  quatuor  nadilas  ferri  de  molendino  ad  brachia;  item  duas  picas  molendini;  item 
quadraginta  octo  anulos  ferri,  inter  magnos  et  parvos;  item  duos  rabasserios  ferri,  unmn 
magnum  et  alium  parvum;  item  unam  (urcam  ferri;  item  unam  barram  ferri  ad  clau- 
dendum  portam;  item  unam  caruam  ferrati  castri  de  puteo;  item  unum  puiotom 
ferri. ports,  cum  sua  plaça  ferri;  item  duos  picotos  de  porta;  item  duos  pousserios  ferri 
ad  mangoneQos  ;  item  quatuordecim  bandas  ferri  penetratas,  inter  magnas  et  parvas;  item 
unum  ferrum  ad  penetrandum  sdouam  croUi  ;  item  quatuor  copias  de  ferro;  item  duo- 
decim  caviUas  quadrigarum  ;  item  undecim  bandas  parvas  et  deteriocatas  ;  item  quinde- 
cim  anulos  de  manducaturis;  item  viginti  sex  paria  cavillarumquadratarum,  inter  ma- 
gnas et  parvas;  item  duodedm  daves  ad  ^virgas  ingeniorum;  itëtn  duos  traverserios 
unius  fenestrse  ferri;  item  unum  anulum  magnum,  platum,  penetratum;  item  quinquc 
anulos  ferri,  inter  magnos  et  parvos;  item  duas  caviUas  ferri,  inter  magnos  et  parvos; 
item  duas  ca villas  ferri  et  unum  craraponem  ;  item  duos  bacevos  mdendînî  de  ferro  ;  item 
duos  pinolos  de  portîs;  item  septuaginta  duâs  bandas  parvas  ferri;  item  novem  ferros  ad 
palos  palidorum;  item  septem  ferros  de  picotis;  item  sexaginta  bandas  veteres  de  ferro; 
item  septuaginta  paria  goianorum  ferri  ad  jungendum  portas;  item  ferramentam  véte- 
rem  et  deterioratam ,  ponderantem  circiter  très  quintallos  ;  item  unam  pottaro  veterem  de 
salino;  item  triginta  molas  molendinorum  ad  bracbia;  item  duas  pendelas  de  fusto,  in- 
ceptaspro  uno  parvo  ingenio;  item  très  fîircas  de  mangonellis;  item  très  petias  de  amay- 
suris  ad  mangonellos  ;  item  unum  iusellum  de  mangonello  ;  ilem  novem  rotas  fustœ  ad 
tendendUm  ingénia;  item  sex  tumos  proingeniis  et  mangoneHis;  item  unam  molam  ad 
acuandum  ferramenta;  item  duodecim  cabronos  qui  fuerunt  de  cabana  teuleriœ;  item 
très  magnos  ingeuios;  item  unum  parvum  ingenium  ;  item  fustam  unius  mangonelli,  seu 
ingenii;  item  sex  rotas  curruum  vel  quadrigarum;  item  unum  axem  quadrig»  et 
unam  fiircam  ;  item  gamisionem  unius  turni  ad  faciendum  cordas  ;  itam  duas  colcas  de 
fusta;  item  duas  rotas  curruum,  seu  quatuor  filas,  quamlibet  de  quatuor  cannis  etdimidio 
in  longo.  Sequuntur  novœ  garnisiones.  Item  quatuor  ingénia  nova  munita  de  ferro  et 
fusta;  item  duas  magnas  caviUas  rotundas  de  ferro  ad  ingénia;  item  triginta  bandas 
de  ferro;  item  septem  magnas  pandelas  de  ferro  ad. ..  ingeniorum;  item  decem  ca- 
viUas rotundas  de  ferro  ad  paUeyas;  item  quatuor  magnas  claves  de  ferro,  quamlibet  de 
uno  pede  in  longo,  cum  quatuor  claveriis;  item  quatuor  anulos  parvos  ferri;  item  qua- 
tuor joerias  de  ferro  ad  furcas;  item  quatuor  testerias  de  ferro  adfurcas;  item  quatuor 
caviUas  de  ferro  ad  paviliones;  item  unum  maUum  de  ferro  ^  item  septem  paviUones,  vi- 
deUcet  quatuor  novos  et  très  veteres;  item  unam qnadrigam  cohopertam  de  fusto,  cum 

62. 


492 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


suis  rôtis;  item  decem  octo  relas  de  ferro  ad  portas;  item  unam  sarcliiam  ferri;  item 
quinque  magnas  bandas  plicatas  de  ferro  ;  item  très  brassoUos  molendinonim  de  ferro,  et 
très  de  fusla  ;  item  ires  nadilas  de  ferro  ad  molendina  de  brachio  ;  item  très  fenestras  de 
ferro  penetratas,  cum  quinque  brachiis  coiantibus;  item  très  magnos  circulos  de  ferro, 
quemb'bet  de  duabus  cannis  in  longo;  item  triginta  très  boetas  ferri  ad  pavillones, 
inter  novas  et  veteres  ;  item  sex  ferros  de  picotb  ;  item  quinque  copias  pavilionum  de 
ferro  ;  item  quatuor  boionos  de  ferro  ad  sustinendum  limetas  supra  domos  ;  item  duas 
picas  massonorum  ;  item  quatuor  pinsorias  et  unas  torquesias  de  ferro  ;  item  duas  pol- 
ieyas  de  cupro;  item  unam  de  ferro;  item  unum  crocimi  de  ferro,  ponderantem  viginti 
libras  ;  item  unam  barram  de  ferro  pcnetratam  in  duobus  capitibus  ;  item  duos  basto- 
nés  de  ferro,  cum  tribus  cramponibus  et  duabus  clavetis;  item  sex  falces  de  ferro  cum 
punctis  ;  item  duodecim  bandas  veteres  de  ferro  ;  item  novem  quatenas  de  ferro,  inter 
magnas  et  parvas,  cum  una  massa  ;  item  quinque  paalerios  magnos  de  cupro,  quemlibet 
de  duobus  palmis  et  dimidio  in  longo,  et  de  dimidio  pede  in  amplo;  item  unum  magnum 
pivotum  de  ferro,  ponderantem  viginti  libras;  item  duos  magnos  anulos-de  ferro;  item 
unam  cassam  de  figrro  ad  fundendum  plombum  ;  item  quinquaginta  quatuor  cavillas  de 
ferro ,  inter  magnas  et  parvas ,  ad  invergaturas  ingeniorum  et  ad  poUeyas  ;  item  quatuor 
molendina  ad  brachfa  munita ,  et  quatuor  knmunita;  item  fustam  duorum  grossorum 
tonellorum  sine  circulis  ;  item  centuro  tresdecim  quintalia  nonaginta  unam  libras  plombi; 
item  decem  coria  nova  de  bove,  videlicetsex  rubea  etquatuoralba;item  quadraginta  duas 
molasde  chaables  et  de  liguaturis;  item  septem  molas  de  cambsUis;  item  viginti  duasmo- 
las  parvarum  cordarum  ;  item  novem  liassas  cordarum  munitarum  ;  item  duos  parvos  pos- 
serios  ad  ingénia.  Qusb  quidem  omnia  supradicta,  proutsuperius  in  prœsenti  instrumenlo 
sunt  expressata  et  divisa,  prœdictus  magister  Gerardus  de  Regali  Monte,  nomine  domini 
régis ,  recognovit  dicto  magistro  Joanni  praesenti  se  babuisse  et  récépissé  ab  eodem ,  de 
mandato  dicti  domini  Lamberti  eidem  magistro  Joanni  facto ,  prout  superius  continetur, 
et  de  prsdictis  dictum  magistrum  Joannem  absolvit  penitus  et  quilavit.  Âcta  fuerunt  hsc 
in  civitate  Carcassonœ  in  praesentia  et  testimonio  Raymundi  Rech  fusterii ,  Bernardi  cor- 
derii  de  Carcassona,  Arnulphi  de  Sancto  Dionisio,  carpentarii  dicts  carpentariœ,  Roberti 
Cordelerii,  servientis  civitatisCarcassonœ,  Guillelmide  Ponloys,  Joannîs  de  Corbeliode 
civitate  Carcassonae,  et  mei  Pétri  de  Paratge,  notarii  publici  Carcassons,  domini  régis 
Francise,  qui,  requisilus  de  predictis,  banc cartam  recepi ,  scripsi ,  signoque  meo  signavi , 
régnante  domino.  Philippo  rege  Francorum.  (Ms.  de  la  Bibl.  imp.  Collection  Doat, 
vol.  LXIV,  folio  a 9  recto.  ) 

Une  pièce  du  Trésor  des  chartes,  dans  laquelle  est  nommé  un  charpen 
tier  avec  qui  nous  avons  déjà  fait  connaissance,  nous  apprend  combien  il 
avait  reçu  d*Eustache  de  Beaumarchais  pour  la  fabrication  d'im  engin  de 
guerre  exécuté  à  Viana  par  ordre  du  gouverneur  : 

Sepan  quoantos  esta  présent  carta  veran-et  odrân  como  yo,  maestro  Martin,  por  mi  é 
por  maestro  Doquin,  be  recebido  de  don  Beneyt,  camarlengo  de  mi  sire  Eustaci<le  Biau- 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE, 


493 


Marche ,  governadbr  de  Navarra,  veynt  é  dos  livras  ires  sueldos  é  très  dineros  de  bonos 
sanchetes,  é  quinze  livras  de  bonos  tomes ,  los  quales  ditos  dineros  he  recebidos  por  un 
engenio  que  nos  avemos  feyto  en  Viana  por  mandamîento  del  dito  governador.  E  por 
iesdmonio  desto  pongo  mio  sieillo  pendient  en  esta  carta  yo  el  dilo  maestro  Martin ,  la 
quoal  fo  fecha  é  dada  en  Pomplona  en  lunes  primero  enpues  la  fiesta  de  sant  Andreo, 
annoDomini  millesimo  .ce*,  lxx*  quinto.  (Archives  de  FEmpire,  layS-iiiy-J.  6iâ*) 

Page  ia6,  vers  igii,  couplet  XLYni. 

Le  19  novembre  1274,  f infant  de  Gastilie  D.  Fernando,  surnommé  de 
la  Cerda,  se  trouvant  à  Mendavia,  accordait  à  la  mimicipalité  de  cette  ville 
la  faculté  de  tirer  de  la  Gastilie,  sans  droits  de  péage,  du  pain,  du  vin ,  des 
bestiaux  et  toutes  les  autres  denrées  dont  on  pourrait  avoir  besoin,  excepté  de 
Séville,  de  Tolède,  de  Cordoue  et  de  Murcie^ 

Ces  aatres  denrées  sont  indiquées  dans  un  état  des  marchandises  qui  se 
vendaient  à  Bruges  et  en  Flandre,  comme  consistant  en  «grainnes,  cire, 
cordonnas [cordouans?],  basanne,  filache,  lainne,  peleterie,  vif-argent,  sui, 
oint,  comins,  henis,  amandres  et  fer^.  » 

.  Quant  à  la  Navarre,  elle  exportait,- pour  le  même  pays,  «lâches  dont  on 
fait  sarges,  cordouans,  basans,  ricolisse,  amandres,  peleteries,  draps  dont 
on  fait  voiles  à  grant  nez.  »  Il  venait  aussi  dé  Tautre  côté  des  Pyrénées  des 
grenades  :  im  article  des  comptes  auxqueb  nous  avons  fait  tant  d  emprunts 
nous  montre,  en  1 2 85,  le  gouverneur  de  la  Navarre  achetant  pour  Philippe 
le  Hardi  quatre  cent  quatre  de  ces  fruits  et  les  envoyant  en  France  '. 

Enfin  la  Galice  figurait,  sur  les  marchés  flamands,  pour  a  sains,  vif-argent. 


*  Dicc.  de  antig,  del  reino  de  Ntmarra,  X,  I, 
p.  3  a 8,  pal.  Comercià, 

'  Ce  sont  li  royaume  ei  les  terres  Jesques  les 
nuirckandises  tiennent  à  Bruges,  etc.  (FabUaus 
ou  contes,  édit.  de  Renouard,  t.  IV,  p.  9.) 

'  f  Item  pro  iiij*  iiij*'  malis  punicis  emptis  de 
mandato  gubematoris  et  missis  in  Franciam 
ad  regem  Navarre,  cum  uno  roncino  empto, 
et  vasis  vocatîs  paneres,  stupa  ad  involveodam, 
femtuxis,  davia  ad  opus  roncini  in  via,  et  pro 
uno  coopertorio  ad  cooperiendum  xnala  pu- 
nica,  et  centum  solidis  traditis  illis  qui  ibant 
in  Franciam  pro  suia  expensis  et  roncini, 
xiii  libras  xiij  solidoa  xj  denarios.»  (Ms.  Bibl. 
imp.  n*  i65',  fol.  63  v'.)  — Selon  M.  Louis  du 


Bois,  c*està  un  roi  de  Navarre,  Charles  le  Mau- 
vais, que  les  Normands  doivent  la  pomme  de 
Biscait,  dont  le  nom ,  ajoute-t-il ,  ne  permet  pas 
de  douter  qu'elle  provienne  d*une  autre  contrée 
que  de  la  Biscaye.  Il  est  vrai  que  Moisant  de 
Brieux,  dans  sa  lettre  V*  à  Prémont  Graindorge, 
assure  que  nous  sommes  redevables  de  cette  es- 
pèce à  un  gentilhonmie  nommé  Marin«^nfroy, 
qui  apporta  du  pays  basque  des  greffes  du  pom 
mier  ainsi  appelé.  (Voyex  Mémoire  sur  T origine  et 
Ihistoire  du  pommier,  du  poirier  et  des  cidres, 
dans  les  Archives  annuelles  de  la  Norman- 
die, etc.  A  Caen,  chez  Mancd,  1826,  in-8*, 

p.  70.79»  "o*-  «•) 


494         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

vin ,  cuir,  peleterie  et  lainne ,  »  denrées  tout  à  fait  différentes  de  ceUes 
qu'annonce,  dans  un  fabliau,  im  vieux  marchand  de  ce  pays  ^ 

Page  136,  vers  19291  couplet  xlviii. 

Ermandat  n  est  pas  de  la  langue  du  midi  de  la  France  ;  du  moins  on  ne 
le  rencontre  pas  dans  le  Lexique  roman;  cest  le  mot  espagnol  hermandad, 
qui,  entre  autres  acceptions,  a  celle  d^ association,  de  Ugue,  et  qui  vient  de 
germanaSf  comme  germania,  nom  que  Ton  donne  à  fargot  des  associations 
de  malfaiteurs. 

PageviaS,  vers  1966,  couplet  xlix. 

n  y  a  ici  une  erreur  dans  la  traduction.  Maradal  se  rapporte  sûrement  à 
la  localité  du  même  nom  célèbre  par  la  bataille  plus  connue  sous  celui  de 
las  Navas  de  Tohsa,  tandis  que  Maradelle  est  une  juridiction  séculière  de  la 
province  de  Galice ,  qui  ne  méritait  pas  d  être  citée. 

Il  faut  croire  que  le  nom  de  Maradal  n'existe  plus,  puisque  Ton  ne  le 
trouve  pas  dans  le  Dictionnaire  géographique-statistique  de  Mînano.  On  n'y 
rencontre  pas  davantage  Maladar,  comme  le  commandeur  Feman  Nunez 
appelle  la  montagne  de  Miu:adal.  Voyez  las  Trezientas  del  famosissimo  poeta 
Jaan  de  Mena,  etc.  En  Anvers,  en  casa  de  Juan  Steelsio,  m.  d.  lu,  in- 12, 
copia  GCLXxx,  p.  542. 

Page  128,  vers  1968,  couplet  xlix. 

Voyez  sur  don  Lope  Diaz  de  Haro  y  Beame ,  treizième  seigneur  de  Biscaye 
(1254-1288),  une  courte  notice  dans  les  Noticias  histôricas  de  las  trespro- 
vincias  vascongadas,  etc.  por  el  Dr.  D.*Juan  Antonio  Llorente.  Madrid,  1 806- 
1808,  in-4*  esp.  t  V,  p.  iyi. 

Tome  IV,  page  96,  on  trouve  quelques  mots  sur  don  Simon  Ruiz,  sei- 
gneur de  los  Gameros^,  nommé  par  Anelier,  au  vers  1  gSg. 

*   Demandez,  dist-il,  reoolioe,  Citoal,  anis  et  canele, 

Annis ,  on  gingembre  ou  caneleP  Et  mainte  espice  dditable 

Dé  la  Bonne  plnnê  d$  êêm,  v.  i5o.  [FaiUaum  et  Que  bon  mengier  ùài  uirès  table. 
co»l«.  Wit  d.  M<o«,  I.  m,  p.  43.)  ^  ^^^^  ^  i^  J^^^  ^    ,3^^^  ^    j,  M^^  ^ 

Ces  épices,  avec  d'autres,  servaient  à  plu-  1. 1,  p.  54. 

sieurs  usages*  surtout,  à  ce  qu'il  paratt,  à  fa- 

ciliter  la  digestion  :  "  ^oyei.  sur  cette  localité  de  la  Rioja,  Die^ 

On  vergier  mainte  bone  espice.  ^'"^'^'^  geogràfico-hUlàrico  de  Espana,  por  la 

Clo»  de  girofle  et  requdicc ,  ^eal  Academia  de  la  Historia ,  sccc.  IL  Madrid , 

Graine  de  paradis  novele,  18^6,  in-^%  p.  à  S,  art.  Gaaiebos  (sierbas  db). 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         495 

Page  138,  vers  i960,  couplet  xlix. 

La  pièce  suivante  sert  de  preuve  à  ce  que  dit  Anelier  sur  les  ravages 
.   exercés  en  Navarre  par  don  Lope  Diaz  : 

• 

Sepan  qaantos  esta  présent  carta  verân  et  odrân  qae  yo,  Domingo  Periç,  fijo  Mansso  de 
Viana ,  vengo  de  cognoscido  é  de  manifiesto  que  he  recebido  de  vos ,  mi  sire  Eustace  de 
Beaumarches,  govemador  de  Navarra,  por  nompne  de  todo  el  concejo  de  Viana,  treze 
libras  .iiij.  denarios  tomes  por  emienda  d'aquellas  quatro  bestias'que  fueron  robadas  de 
don  Diez  é  rendidas  de  cabo  &  sus  dueynos ,  los  quoales  dineros  recebi  por  mano  de  don 
Beneyt  Molener  de  G)rdua,^estro  cambailengo.  É  porque  seyeillo  propio  non  ténia , 
rogué  a  mayestre  Gil,  à  rogarias  dd  dicho  Domingo  Periç  pus  el  mi  seyeillo  en  esta 
présent  carta  en  testimonio  de  las  cosas  ante  dichas.  Data  en  la  Puent  de  la  Reyna,  .v.  idus 
mardi,  anno  Domini  ii*.  ce*,  lxx*  quinto.  (Trésor  des  chartes ,  1275  —  i5i — J.  61 4.) 

Page  i3o,  vers  196g,  couplet  xlix. 

Les  hidalgos  navarrais  font  ici  erreiu*.  La  GastiUe  avait  pour  armes  un 
château ,  appelé  en  espagnol  castillo  :  ce  qui  lui  faisait  des  armes  pariantes. 
Le  lion  entrait  bien  dans  celles  du  monarque  des  Espagnes;  mais  c*était 
pour  représenter  le  royaume  de  Léon ,  dont  le  nom  est  le  même  que  celui 
du  roi  des  animaux!  Voyez  le  P.  Joseph  de  Moret,  Investigacîones  histôricas 
de  las  antigûedades  del  reyno  de  Navarra,  liv.  UI,  chap.  ix,  édit.  de  1766, 
p.  738,  73g;  et  Congressiones  apologéticas  sohre  la  verdad  de  las  Investiga^ 
ciones,  etc.  congr.  xi,  n"  6-10,  éd.  de  la  même  année,  p.  3o5-3o7. 

Toutefois,  le  poème  d* Anelier  nest  pas  le  seul  où  le  lion  soit  donné 

comme  armes  à  la  Gastiile;  dans  une  des  romances  du  cycle  de  Bernardo 

del  Carpio,  on  voit  une  multitude  crier  :  Vivent  la  Gastiile  et  ses  lions 

redoutés  ! 

Viva  CastiUa 
Y  sus  temidos  leones  I  • 

Betirado  en  su  palacio,  etc.  {Romancero  ctistellano,  etc.  Ldpsique,  F.  A. 
Brockhaus,  iSU.enii,  1. 1,  p.  AS,  col.  3.  Cf. p.  ^7,  col.  1.) 

Page  i3o,  vers  1979,  couplet  xlix. 

Voyez ,  sur  l'origine  des  fenêtres  vitrées ,  la  GoUection  des  meilleures  dis- 
sertations, etc.  par  G.  Leber,  t.  XVI,  p.  4io  et  suivantes. 

Le  passage  suivant,  qui  est  inédit,  montre  que  les  vitraux  peints  n'étaient 


496         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

pas  eiiclusivement  réservés  aux  églises ,  et  que  Ton  en  trouvait  encore  dans 
les  édifices  pareils  au  château  de  los  Arcos  : 

Un  jour  estoie  après  diner 

Alez  pour  moi  esbanoier, 

Du  paveillon  haut  apoier 

En  une  tomele  petite 

De  verrières  pain  te  et  escripte , 

Bêle  et  gente  et  de  riche  atour. 

Si  vi  .1  tomoi-tout  entour 

Pourtrait  et  paint  en  la  verrière  :  « 

Dont  j'oi  merveille  moult  très-fiere, 

Combien  que  li  veoir  fist  biaus , 

Car  cis  tornois  et  cis  cembiaus 

Dont  ci  vous  sui  avant  pariiers , 

De  dames  et  de  chevaliers 

Estoit  touz  ordenez  et  fais  ; 

Mes  merveilleus  estoit  li  fais 

Et  orribles  à  regarder. 

Car  si  mal  couvrir  et  garder 

Chascuns  chevaliers  se  savoit , 

Que  force  ne  pooir  n  avoit 

De  soi  desfendre  vers  sa  dame. 

A  eulz  seroit  honte  et  disfame 

S'en  disoie  la  vérité, 

Tant  estoient  à  grant  vilté 

Et  au  destroit  mis  et  tenus , 

Et  si  très-maubaillis  que  nus 

A  paines  le  savoit  conter; 

Il  se  lessoient  desmonter 

Si  vilment  jus  de  leur  destriers , 

Que  li  aucuns  par  leur  estriers 

Se^raynoîent  à  la  terre  ; 

Ce  sembloit  une  mortel  guerre. 

Cil  qui  plus  fier  erent  que  roy 

Ne  metoient  en  euls.conroy 

De  desfendre  ne  achoison  ; 

Âinçois  fiançoient  prison, 

Ou  il  se  lessoient  morir. 

Les  Paraboles  de  vérité,  etc.  par  WaU'iquet ,  ms.  de  la  Bibliothèque  de 
I^Ârsenal,  belles-lettres  françaises,  in-folio,  n*  3i8 ,  folio  3  verso. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         497 

Page  i3o,  vers  igSa,  couplet  xlix. 

L*aigle  des  armoiries  de  D.  Pedro  Sanchiz  était  simple  *,  tandis  qiie  Tem- 
perem*  portait  dans  les  siennes  un  aigle  à  deux  têtes.  Cette  représentation 
d'im  monstre  chimérique ,  que  ion  serait  tenté  d*attribuer  à  l'imagination  de 
quelque  ancien  roi  d'armes,  se  retrouve  dans  des  monuments  antiques.  Par 
exemple ,  dans  les  environs  du  village  d*Euy uk ,  en  Galatie ,  on  voit  un  aigle 
à  double  tète  sculpté  sur  la  face  intérieure  d  un  des  piliers  de  la  grande 
porte  d'un  édifice ,  emblème  représenté  dans  un  état  de  -conservation  par- 
faite sur  le  grand  bas-relief  de  Boghâz-Keui^;  mais  peut-être  n'est-ce  là  que 
l'aigle  de  Byzance,  aigle  noir  à  deux  têtes  tracé  en  mosaïque  sur  le  pavé 
d'un  vestibide  de  Mégaspiléon ,  en  Achaîe  ^. 

Voyez ,  sur  l'aigle  impériale ,  Bemd,  Allgemeine  Schriftenkande  dergesammten 
fVapptsnwissenschaft  Bonn,  i83o,  in-8%  1. 1,  p.  1 1 4-i  1 7.  Parmi  les  ouvrages 
cités ,  les  plus  remarquables  sont  :  1  °  Der  Reichsadler  dwrch  Siegel  erlàaterL 
Von  Phil.  Ernst  Spiess,  dans  son  ouvrage  intitulé  :  Archivische  Nebenarbeiten. 
Halle,  1783,  in-4^  1. 1,  p,  1-8.  —  2^  Abhandlang  ûberden  Ursprung  des  dop- 
pelten  Adlers  des  Rom.  Kônigs  fVenzel.  Von  Franz  Maria  Pelzel  ;  dans  Abhand- 
langen  der  Bôhmischen  Gesellschaft  der  fVissenschafien ,  année  1786,  a*  partie. 
Prague,  1786,  p.  85-ioo.  —  3**  Dissert,  de  usa  aquilœ  imperii  in  sigilUs  im- 
peraioram  Romanoram  et  alioram,  auct.  Réiseisen.  Argentorati,  1788.  — 
li"*  Corpus  jur.  publ.  auct.  Pfeffinger.  Francof.  ad  Mœn.  i654,  in-4**,  t.  III, 
p.  1 009-1  o34.  —  5"  Commentatio  historico-diplomatica  de  origine  agailœ  impe- 
rialis  récit,  d.  28  Nov.  1789,  aact.  Gatterer;  dans  le  recueil  intitulé:  Corn- 
mentationes  sût.  reg.  Gotting.  vol.  X,  p.  226-269.  —  6*  Der  K.  gedoppelte 
Reichsadler,  du  même  auteur,  dans  son  Pràktisclie  Heraldik.  Niîrnberg,  1791, 
in-8",  p.  40-56.  —  7**  Der  zweikôpjige  Adler  alsein  Zeichen  des  Teatschen 


'  Voyez  le  sceau  de  ce  personnage  attache  à 
an  reçu  émané  de  lui  et  conservé  au  Trésor 
des  chartes  sous  ia  marque  1276  —  i30  — 
J.  6 1  ^.  —  Une  autre  famille  navarraise,  ]a  mai- 
son d*Etchapare  de  Sarasqneta, portait  de  gueu- 
les à  Taigle  royale  d'argent  et  orie  d'argent 
engrelée.  (Voyei  NobUiario  de  el  Valle  de  la 
Viddorha,  etc.  por  el  D.  D.  Francisco  de  Elorza 
y  Rada.  En  Pamplona  :  por  Francisco  Antonio 
de  Neyra,  ano  de  1714,  in-4*,  p.  397-300. 

'  Description   de  lAsie  Mineure  9  etc.    par 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  MAT. 


Charies  Texier,  I**  volume.  Â  Paris ,  typographie 
de  Firmin  Didot  frères,  1839,  in-folio,  p.  224. 
Auparavant,  pi.  xxxvii,  p.  i23,  on  voit  un 
évidement  demi'circulaire  rempli  par  un 
aigle  qui  a  les  aigles  déployées.  —  S*il  faut  en 
croire  M.  J.  Quicherat ,  la  décoration  persane 
et  arabe  présente  des  aigles  À  deux  têtes.  (BihL 
de  VÉcole  des  chartes,  3*  série,  t.  Y,  p.  384.) 

^  Voyage  dans  le  royaume  de  Grèce,  par  Eu- 
gène Yemenii,  etc.  Paris,  E.  Dentu,  i854, 
in-8*,  chap.  xiy,  p.  365. 

63 


498         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Reichs  ans  nea  entdeckten  Siegetn  K.  Ladwig's  IV.  von  Baiern  amviiersprechUch 
beigelegt  Von  Bodmann.  Nùrnberg,  i8oa,  in-8%  avec  planches. 

Voyez  enfin  De  ùnperatoram  Constantinopolitama^m. . .  namismatibus  Dis- 
sertatio ,  cap.  xiv-xvin ,  à  la  suite  du  Glossaire  de  du  Gange ,  t  VU ,  p.  1 5o- 1 53 . 

Page  i3a,  vers  aoiy,  couplet  l. 

Don  Juan  Alfonso ,  neuvième  seigneur  de  los  Gameros ,  était  Biscayen  et 
de  la  noble  famille  de  Haro  ^  ;  on  le  trouve  compiëtement  nommé  dans  cet 
article  des  comptes  de  Navarre  poiur  i  a84  : 

Joanni  Alfonsi  de  Haro,  pro  servicio  facto  dominio,  c  kaficia.  (Ms.  Bibl.  imp.Suppl. 
lat.  n*  i65',  folio  4o  recto.) 

Page  i3âf  vers  ao35,  couplet  l. 

Gette  expression ,  qui  revient  encore  une  autre  fois^,  désigne  certainement 
des  écus  décorés  d'armoiries.  Dans  U  Romans  d'Alixandre^,  dans  la  Chanson 
d'Antioche  *,  li  Romans  des  aventures  Fregus  ^,  Haon  de  Boardele  •,  et  ï Histoire 
de  la  croisade  contre  les  hérétiques  albigeois  ''v  il  est  question  de  large  jlorie  et  de 
large  pointe  àjlour.  Ailleiu^*,  lauteur  du  premier  de  ces  poèmes  parie  ^escus 
as  esmaas^,  d'écu  vermilliet,  d'escus  painiurés,  d*écu  de  couleur  vermeille;  et 
celui  du  second^®  en  mentionne  un  ki  £asar  ert  pains ,  comme  le  rîmeur  de  li 
Romans  de  Garin  le  Loherain,  qui  cite  un  écu  d^azur  brunis  ^^,  Dans  d'autres 
endroits  de  cette  chanson  de  geste  ^^,  on  lit  escu  doré,  escu  flore,  et  escu  à  or  foi 
dans  le  Roman  d'Anseis  de  Cartilage  ^'.  Enfin ,  on  trouve  des  écus  vermeils  en 
tout  ou  en  partie,  dans  le  Lai  de  VEspine,  y.  i2li  ^^,  et  dans  Partonopeus  de 
Bbis,  V.  7775  **;  des  selles  et  des  écus  de  noa  teinz,  d^ns  le  roman  provençal 

^  Nodcias  hUtâricas de  las irts provincias  va»-  v.  12;  p.  &2â,v.  33.  Cf. p.  iSa,  v.  3o;  p.  i35, 

congadas,  etc.  t.  IV,  p.  96.  v.  7. 

*  Page  330,  V.  3389.  Un  trouvère  plus  an-  *  Voyez  encore  la  Chanson  d'Antioche,  t  II, 
cien  mentionne  :  p.  3 1 8  ;  et  la  Chanson  des  Saxons ,  t.  Il ,  p.  76 , 

De  ptoson  goites  eiciti  point.  v.  1  o. 

u  Berna»  *«..,,.  H .  p.  3S ,  ,.  ,.«7.  „  p^  ^^^^  ^  ^ 

»  Page  jg,  v.  sg;  p.  î68,  v.  10;  p.  384,  u  Xome  I.p.  187. 

*•  *9-  it  Tome  II,  p.  49,  5o. 

»  Ch.n,COUpLxVl;t.I,p,  .08.  „  M,.  Je  ,,   Bjy.  ;  „.  fo,    ^5 

»  Page  86.  v.  1  o.  ^^^   ^^j  ^  ^  jg 

'  M»,  de  Tour»,  fol.  3o,  v.  .  8.  ..  'pMes' j,  Mon*  de  Franc*.  1. 1,  p.  566. 

'Page88.v.  i»».  »  Tome  I.  p.  94. 

•  Page  167,  v.  »6;  p.  178,  V.  87;  p.  807, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


&99 


de  Flamenca  ^  ;  des  targes  pontes  d'or>  Jtiur  et  de  sable ,  dans  la  Branche  des 
royaux  Ugnages^^  et  des  écus  vemn^  dans  U  fioiiwuis  de  Baoal  de  Cambrai^  et 
dans  la  Mort  de  Garin  le  Loherain*.  Qu^entendait-on  alors  par  vernis?  Un 
trouvère  du  xrv*  siècle  nous  apprend  que  c'était  une  substance  du  règne 
minéral,  qui  croissait,  dit-il,  sous  des  roches,  avec  Tor,  lai^nt,  le  cuivre > 
les  métaux  et  Tétain  ^. 

Citons  encore,  avant  de  dore  cette  note,  deux  écus  décorés  de  portraits, 
f  un  de  l'image  de  la  sainte  Viei^  ^,  le  second  de  celle  d*une  gente  puceUe'^; 
un  autre  sur  lequel  ot  point  an  gent  miracle^  celui  de  la  résurrection  de  La- 
zare ^  ;  un  quatrième  où  Ton  Voyait  un  papelart  ^  ;  un  cinquième  qui  fa 
pains  à  Melors  ^^,  ville  qui  m*est  inconnue.  Enfin ,  je  renverrai ,  pour  les  bou- 
cliers de  couleur  et  ornés  de  dessins,  à  THistoire  de  la  poésie  Scandinave, 
de  M.  du  Méril,  prol^omènes,  p.  i55,  note  a. 


'  Page4,v.  93.0ntroaTe  oneseHetqiiifbà 
or  vernis,  •  dans  la  Clianson  d*Antk>che ,  ch.  IV, 

COU{^.  XV;  t.  I,  p.  993. 

*  Ann.  i9o4.  (Ckrûii.naLfr,  t  Vil,  p.  i53, 
V.  345o.) 

'  Page  i65. 

*  Page  90,  V.  1896.  Cf.  p.  196,  V.  493o;  U 
Roman  de  Gérard  de  RouiUon,  p.  68,  117;  et 
U  Roman  de  Trahert,  v.  70.  (iVom.  Rec.  de 
fabl.  et  contes,  1. 1,  p.  194.) 

*  lÀ  Romans  de  Baudain  de  Moarc,  ch.  XIII, 
V.  69;  t.  P',  p.  359. 

*  Le  Roman  de  BnU,  v.  9698;  t.  II,  p.  54. 
^  Le  Chevalier  au  Cjrgne,  etc.  édit.  de  M.  de 

Reiffenberg,  t  II,  p.  4 19,  v.  14946  et  soiv. 
Page  5oo,  v.  17883,  il  est  fait  mention  d*une 
targe  listée 

Qoi  fu  à  iij  dragoni  noUement  paintnrée. 

*  Chançon  d^Ayen  la  hele  S  Avignon,  ma.  de  la 
Bibl.  imp.  fonds  de  Baluze,  n*"  7989^,  foL  i35 
verso,  V.  39. 

*  La  Chanson  d'Andoche,  ch.  VIII,  coa{^. 
xxiTin;  t  II,  p.  946.  —  Â  la  page  suivante, 
on  lit  le  mot  toenart,  qui  semble  être  synonyme 
d*^B. 

'^  Li  Romans  d!AHxandre,  p.  4o9,  v.  10. 
Pages  97,  V.  9,  et  3o6,  v.  36,  il  est  question 
d*écus  d*Âquitaine  et  dVcus  viennois. — Les  ro- 
manciers prêtent  encore  à  leurs  héros  des 


écus  de  Toulouse  [U  Romans  de  Garin,  t  II, 
p.  179),  de  Castille  (Pariomopems de  Bbis,  U II, 
p.  109,  V.  8914),  d'Allemagne  [le  Roamant 
de  Claris  et  de  Lotis,  ms.  de  la  Bibl.  imp. 
n*  7534*,  fol.  1 56  recto,  col.  9,  v.  35),  des 
écus  beauvoisins  [La  Chanson  d^Antioche,  L II, 
p.  9 1 9  ;  2i  Romans  de  Raoul  de  Camkrai,  p.  101, 
V.  18;  2a  Chanson  des  Saxons,  1 1,  p.  197;  la 
Jfef<  de  Garin  le  Loherain^  p.  55,  v.  1160), 
de  Paris  {ihid.  p.  99,  v.  437),  de  Blois  {Gé- 
rard de  RossUlon,  p.  338),  etc.  Dans  lavant- 
dernier  passage  auquel  nous  renvoyons  ici ,  le 
trouvère  dit  qu*au  milieu  de  Técu  ot  un  lioncel 
petit  :  c*est  li  un  motif  d*omementation  que 
Ton  retrouve  fréquemment.  Voyes  plus  loin, 
p.  945,  dernier  vers;  U  Romans  d^AUxandre, 
p.  175,  V.  3;  la  Chanson  d^Antioche,  ch.  IV, 
coup),  zxxni  (t.  I,  p.  959);  le  Chevalier  au 
Cygne,  t.  II,  p.  i38,  v.  6844;  U  Romans  de 
Raoul  de  Cambrai,  f.  999;  la  Chevalerie  Vivien, 
ms.  de  la  Bibl.  imp.  n**  6985 ,  folio  1 74  verso , 
col.  3 ,  v.  90  ;  le  Bomoa  de  Florinont,  ms.  de 
la  Bibl.  imp.  n*  6973,  fol.  91  recto,  lig.  35; 
le  Roman  de  Troies,  de  Benoit  de  Sainte-Maure,- 
ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  6987,  folio  81  verso, 
col.  3,  V.  91;  83  recto,  col.  9,  v.  45;'83  verso, 
col.  9 ,  V.  6  ;  84  recto ,  col.  9 ,  v.  18,  etc.  (Cf. 
Antiquiiates  CeltO'Scandicm ,  p.  94 1.) 


63. 


500         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Les  hauberts  portaient  aussi  des  peintures,  qui  étaient  certainement  des 
armoiries.  Guillaume  de  Nangis  le  dit  positivement,  lorsque,  racontant  la 
croisade  de  Tunis,  il  nous  apprend  que  les  Français  avaient  des  cuirasses 
couvertes  d'images  variées  suivant  la  différence  des  armes  ^. 

Page  i34»  vers  ao35,  couplet  l. 

La  traduction  de  bastonaiz  est  peut-être  inexacte ,  comme  b  définition  que 
donne  Beuther  des  armes  de  Catalogne  introduites  en  Aragon^.  Le  P.  de 
Mpret,  après  avoir  dit,  contrairement  à  cet  écrivain,  qu'il  faut  voir  dans 
ce  blason,  non  pas  des  bandes,  mais  des  bâtons  ou  des  barres,  cite  le  liv.m, 
chap.  XII,  du  Nobiliario  de  Feman  Mexia',  qui  donne  une  bonne  explication 
de  ce  dernier  signe  héraldique.  Selon  cet  auteur,  les  bâtons,  comme  ceux 
des  armes  d'Aragon,  représentent  ime  entrée  dans  une  palissade,  ou  bien 
encore  ime  palissade  forcée ,  gagnée  ou  défendue.  Basionatz  serait  donc  bien 
traduit  par  pallé.  Froissart ,  parlant  du  comte  de  Foix ,  neveu  du  roi  d'Aragon , 
ajoute  :  a  et  encore  en  porte  le  comte  de  Foix  les  armes;  car  il  descent  d'Ar- 
ragon,  et  sontpallées  d'or  et  de  gueules,  »  etc.  (Chroniqaes,  liv.  Il,  chap.  xii, 
ann.  i388;  t.  II,  p.  897,  col.  a.) 

Page  i34»  vers  ao57 ,  couplet  li. 

Renaudetz  manque  dans  le  Lexique  roman,  aussi  bien  que  lobetz,  que  Ton 
rencontre  six  vers  plus  haut;  mais  M.  Raynouard  donne  lobat,  qui  s'en 
éloigne  bien  peu  et  qu'il  rend  par  haveteaa.  Voyez  t.  IV,  p.  107,  col.  1 ,  n*  3. 

Page  i36,  vers  ao6i ,  couplet  li. 

Le  a  avril  1^76,  Eustache  de  Beaumarchais  avait  conclu,  à  los  Arcos, 
avec  divers  chevaliers  castillans  qui  avaient  abandonné  le  service  de  lem* 
souverain ,  un  traité  auquel  avaient  concouru  D.  Pedro  Sanchiz ,  D.  Gonzalo 
Ibanez  de  Baztan,  alferez  du  royaume,  D.  Juan  Gonzalvez,  son  fils,  et 
D.  Juan  de  Vidaurre,  en  leur  nom  et  pour  tous  les  riches  hommes  et  les 

>  •  Franci loricas  induunt,  et  desuper  ano  i55i,  pet.  in-f  %  l.  II ,  c.  un ,  f.  xxxiiij  i^. 

pictoris  variis,  secundam  diversas  armomm  ^  Congrestiones   apologéticas ,    etc.   éd.    de 

difierentias,  se  distinguunt  •  Gesto  PAUip/ii  7/7,  mdcclxvi,  in-fol.  congr.  zi,  n'  53,  p.  3x3, 

cap.  y.  [H'uU  Franc.  Script,  éd.  Ândr.  et  Fr.  Du-  co).  à.  Cf.  Memoria  sobre  el  incierto  Origen  de 

chesne,  t.  V,  p.  5 1 9,  C.)  las  barras  de  Aragon,  etc.  por  don  Jtian Sans  y  de 

'  Segunda  Parie^  de  la  Coronica  gênerai  de  £s-  BaruteUL  [Memorias  de  la  real  Academa  de  la 

;>aÂa4etc.Valencia,enca8adeJoanMey,Flandro,  Historia,  t  VU;  p.  9o3-335.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  501 

chevaliers  de  la  Navarre.  Ils  étaient  convenus  avec  D.  Lope  Diez ,  seigneur 
de  Biscaye ,  D.  Sin!ion  Ruiz ,  seigneur  de  los  Gameros ,  D.  Diego  Lopez  de 
Haro,  D.  Pedro  Diaz  et  avec  d'autres  riches  hommes  et  chevaliers  de  Gastille, 
parmi  lesquels  on  trouve  D.  Vêla  Ladron  de  Guevara ,  mentionné  moins 
complètement  ailleurs^,  que  le  gouverneur,  les  chevaliers  et  les  communes 
de  la  Navarre  leur  donneraient  aide  et  secours  contre  tout  homme  qui  vien- 
drait leur  faire  du  mal  sur  leiu*s  terres;  qu'ils  les  accueilleraient  en  Na- 
varre, et  qu'ils  ne  feraient  pas  la  paix  avec  la  Gastille  sans  le  conseil  de 
D.  Simon,  de  D.  Lope  et  des  autres  ricos  homhres  castillans,  qui  s'obli- 
geaient, de  leur  côté,  à  défendre  le  gouvemeiu*  et  les  riches  hommes  na- 
varrais^. 

n  n'est  pas  dans  mes  projets  de  suivre  Lope  Diez  hors  du  cadre  de  ce 
poème,  ce  qui  me  mènerait  bien  loin;  je  veux  seulement  citer  des  pièces 
qui  prouvent  qu'il  reçut  d'Eustache  de  Beaumarchais  des  prêts  d'ai^ent.  La 
première  est  ainsi  conçue  : 

Sepan  quantos  esta  presen  carta  verÂn  et  odrân ,  que  yo,  Lop  Diaz  de  Haro ,  seynnor 
de  Bizcaya, Tengo  de  conocido  édemanil&esto  que  he  recebido  de  vos,  me  sire  Eustache 
de  Beau  Marches ,  govemador  de  Navaira ,  cyncuanla  livras  de  bonos  torneses  negros  en 
enpresto,  por  mano  de  don  Johan  Matho,  camiador  d'Ësteylla,  de  los  quoales  dineros  me 
tiengo  por  bien  pagado,  etc.  los  quoales  dineros  vos  prometo  de  pagar  quoalquier  ora 
vos  pluguiere.  Et  en  testimonio  de  todo  esto,  etc.  Data  en  Esteylla,  domingo  dia  de 
Pentacostes,  A.  D.  m*.  cc\  lxx*.  septimo.  (Arch.  de  TEmp.  1277 — 3 19 — J.  6i4.) 

Une  autre  fois ,  ce  sont  deux  cents  livres  de  bons  tournois  noirs  reçus  en 
prêt  des  mains  du  même  changeur  {ib,  1 277 — 33o — J.  6 1 4).  Ailleurs,  c'est 
Per  abbad  de  la  Guinella  on  delà  Ginella,  clerc  de  don  Lope  Diez  de  Haro, 
qui  reçoit  mil  six  cent  vingt  livres  de  tournois  noirs  pour  les  gages  et  les 
chevaux  de  son  maître  [ib.  3 1 4},  cent  soixante  et  une  livres  prêtées  pour  la 
compagnie  de  D.  Lope  [ib.  327),  enfin  la  somme  bien  plus  considérable 
de  trois  mille  neuf  cent  six  livres  tournois  [ib.  33a). 

La  dernière  pièce  de  comptabilité  que  j'aie  trouvée  relativement  à  don 
Lope  Diez  de  Haro,  est  un  reçu  de  quarante  livrés  tournois  que  ce  sei- 

^  citem  pro  expensisdlctimerini  (Guillelmi  minus  Medor  de  Agoncieillo  ad  sciendum  veri- 

Ysami,  merini  Stellensis),  se  quinto  decimo  tatem,  induobus  diebus  iiij  Hbras  xij[  solidos.  • 

equitum  et  quadraginta  peditibus,  qoandoîvit  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^,  folio  89 

Lucromum,  dum  dominus  Vela  Latronis  apud  recto,  A.  D.  11 86.) 

Munilla   pn^  Lucromum,  super  violenciis  *  Le  texte  de  ce  traité  a  été  donné  par  D.  José 

îUatis  Navanis  a  Çastellanls,  et  fuerunt  bujus  Yanguas,  dans  son  Diccionario  de  antigûedadesdel 

negocii  inquisîtores  alcaldus  de  Ârcubus  et  do<  reino  de  Navarra,  t.  IH,  p.  5o-53. 


502         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

gneur  avait  fait  donner  à  Samuel ,  fiis  de  don  Juze  Macho.  H  est  daté  du 
Ix  mai,  era  de  mil  e  xcd''\  quinze  annos.  (Arch.  de  TEmp.  1277 — 187 — 
J.  6i4.) 

Page  i36,  vers  ao85,  couplet  li. 

Peonetz  a  été  oublié ,  dans  cette  acception ,  par  M.  Raynouard.  Voyez  le 
Lexique  roman,  t.  IV,  pag.  471,  n"  A. 

Nous  avions  autrefois  peonier,  et  les  Castillans  peonciello  : 

Bien  sont  cinquante  mile ,  ains  ni  ot  pemàer, 
N*i  a  cei  qui  n*ait  annes  et  bon  corant  destrier. 

La  Chanson  d^Andoche,  ch.  I,  coup!.  XYi;  t.  I,  p.  98. 

En  tant  com  trait  de  lonc  Tanste  d*un  peonier, 
N*osent  li  Turc  à  lui  venir  ne  aproismier. 

Ihid,  ch.  Vm,  coupl.  LI;  t.  II,  p.  364.  Cf.  p.  974. 

Quando  (ué  peonciello,  que  se  podie  mandar, 
Mandélo  yr  el  padre  las  oveias  guardar. 

La  Vida  dd  glorioso  confesor  santo  Domingo  de  Silos,  copl.  xu.  (Colec- 
don  de  poesias  casteUanas  anteriores  al  siglo  xr,  t.  II,  p.  3.) 

Page  i38,  vers  3ii4«  couplet  u. 

Tout  ce  que  i  on  trouve  dans  ce  couplet  et  dans  le  précédent  relative- 
ment à  la  conjuration  des  grands  pour  en  finir  avec  le  gouverneur  Eustache 
de  Beaumarchais  est  historiquement  certain ,  et  Ton  doit  tenir  conune  telle 
la  réunion  des  mêmes  personnages  qui  eut  lieu  à  los  Arcos.  Il  est  très-pro- 
bable que  dans  cette  conjuration  ils  agissaient  de  concert  avec  les  Castillans, 
et  que  leur  but  était  de  priver  de  toute  intervention  dans  le  gouvernement  . 
le  roi  de  France,  qu'ils  considéraient  comme  leur  plus  grand  ennemi.  A  ce 
sentiment  venait  s  ajouter  Torgueil  national,  vivement  blessé  par  la  nomina- 
tion dun  gouverneur  étranger. 

On  ne  trouve  pas ,  cependant ,  aussi  conforme  à  Thistoire  la  part  que , 
dans  cet  événement,  lauteur  attribue  à  don  Diego  de  Biscaye  et  à  don  Simon 
Ruiz,  seigneur  de  los  Gameros,  quand  il  suppose  que  ces  chevaliers  se 
présent,èrent  aux  grands  de  Navarre  en  leur  demandant  aide  et  protection 
contre  le  roi  de  .la  Gastille,  doù  ils  se  disaient  expulsés  par  ordre  de  ce  mo- 
narque, et  quand  il  ajoute  qu'ils  eurent  pour  auxiliaires  les  troupes  navar- 
raises  dans  la  défense  de  leurs  possessions  contre  Tannée  castillane,  expé- 
dition qu'ils  poussèrent  jusqu'à  Najera.  Pour  éclaircir  ce  point  et  d'autres. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.        503 

assez  confus  dans  le  récit  du  troubadour,  il  parait  à  propos  de  rapporter  ce 
que  raconte  le  prince  de  Viana ,  dans  sa  chronique ,  relativement  à  la  con- 
juration des  barons  : 

«Et  finalement,  dît  le  noble  écrivain,  ils  convinrent  de  faire  quelque 
mouvement  entre  les  frontières  de  Castilie  et  de  Navarre ,  espérant  que  dans 
quelques  combats ,  ledit  gouverneur  recevrait  la  mort ,  et  qu'ainsi  ils  pour- 
raient ^fi  faire  un  autre  en  Navarre.  Et  ces  choses  ainsi  c<mvenues  et  ré- 
glées entre  eux,  ib  s'arrangèrent  de  telle  sorte  que  don  Diego,  qui  était  sei- 
gneur de  Biscaye,  dune  part,  et  de  l'autre  don  Jimen  Ruiz,  qui  était 
seigneur  de  los  Gameros  et  des  frontières  de  Navarre,  firent  faire  et  rassem- 
bler de  grandes  troupes  ^  dé  gens  d'armes.  Et  ceux  qui  étaient  sur  ces  fron- 
tières, les  voyant  plus  puissants  qu'eux,  et  craignant  qu'ils  ne  voulussent 
faire  quelque  mal  au  royaume,  notifièrent  audit  gouverneur  Eustache  qu'il 
eût  à  y  apporter  remède.  Et  celui-ci  l'ayant  ouï  et  entendu,  tint  conseil  avec 
quelques  riches  hommes,  chevaliers  et  autres  dU  royaume,  (pour  savoir) 
comment  il  se  devait  gouverner;  et  il  lui  fut  conseillé  d'ordonner  à  tous  les 
mesnaderos  du  royaume ,  aux  riches  hommes  et  aux  chevaliers ,  de  se  tenir 
prêts  à  marcher  sur-le-champ  vers  ces  firontières ,  et  d'y  aller  pareillement 
avec  eux.  La  chose  ainsi  réglée  et  ordonnée ,  tous  les  riches  hommes ,  che- 
valiers et  mesnaderos,  s'étant  mis  en  route  vers  ces  lieux,  ledit  gouverneur 
alla  à  Estella,  et  là  ils  réglèrent  leur  itinéraire.  Le  lendemain  à  la  nuit, 
quelqu'im,  si  ce  n'est  plusieurs,  au  fait  du  complot,  le  découvrit  au  gou- 
verneur, l'avertissant  de  ne  pas  aller  plus  loin  s'il  voulait  rentrer  en  vie 
chez  lui,  car  toutes  les  levées^  se  faisaient  pour  lui  et  à  son  intention, 
afin  que ,  lui  mort,  ils  pussent  mettre  im  autre  gouverneur  dans  le  royaimie. 
Et  là-dessus,  ledit  gouverneur,  la  nuit  suivante,  quand  chacun  se  fîit  re- 
tiré dans  son  logement,  suivit  l'avis  de  son  conseil,  qui  l'exhorta  à  marcher 
toute  là  nuit  vers  Pampelune.  Et  le  jour  suivant,  au  matin,  bon  nombre  des 
riches  hommes  et  des  chevaliers  furent  aux  portes  du  palais  royal,  où  le 
gouverneur  logeait  à  Estella ,  à  l'attendre  pour  qu'il  fut  avfec  eux ,  et  finale- 
ment ils  surent  comment  il  était  allé  à  Pampelune.  A  cette  nouvelle ,  ils 
conjecturèrent  que  les  choses  convenues  entre  eux  lui  avaient  été  révélées. 


'  Le  texte  porte  plegas,  que  nous  avons  vaineodent  cherché  dans  le  grand  Dictionnaire  de 
TAcadémie  espagnole. 

'  Pleyas,  porte  encore  le  lexte. 


504         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

et  ib  pensèrent  à  ce  qu'ils  avaient  à  faire.  Et  là-dessus,  il  fut  arrêté  entre 
eux  d'envoyer  leurs  messagers  audit  gouverneur  pour  l'avertir  qu'il  voulût 
bien  s'en  aller  en  France,  (ajoutant)  qu'avec  ceux  du  royaume  ils  le  pour^ 
voieraient  de  gouverneur,  vu  qu'il  y  avait  dans  le  pays  de  bons  riches 
hommes,  des  chevaliers  instruits,  qui  connaissaient  mieux  que  lui  les  fue- 
ros  de  Navarre  et  les  coutumes  du  royaume.  Là-dessus  il  répondit  qu'il  leur 
assemblerait  des  cortès  générales,  et  que  si  ceux  du  royaume  s'accordaient,* 
comme  ils  le  disaient,  et  lui  donnaient  telle  lettre  qui  lui  servit  de  décharge , 
il  le  ferait,  sinon  qu'il  encourrait  un  trop  grand  blâme.  Et  làMessus  une 
cour  générale  fut  assemblée  à  Pampelune,  et  encore  que  ceux  qui  étaient 
de  cet  avis  et  de  cet  accord  le  voulussent,  les  autres  du  royaume  ne  le 
voulurent  accorder  ni  faire,  et  finalement  toute  la  cour  fut  ainsi  défaite  et 
se  sépara  dans  cette  discorde.  Et  là-dessus  ceux  qui  étaient  déterminés  dans 
cette  opinion  contre  ledit  gouverneur,  réunis  ensemble,  tombèrent  d'accord 
d'envoyer  audit  gouverneur  leurs  messagers  pour  lui  dire  qu'il  était  étranger 
et  qu'il  vît  s'il  voulait  rester  et  être  dans  ledit  royaume  contre  leur  vouloir 
et  gré ,  l'invitant  à  ne  pas  le  faire ,  mais  à  se  mettre  en  route ,  sinon  qu'ils 
le  tiendraient  pour  ennemi  et  qu'ils  procéderaient  contre  lui  comme  tel  ;  ce 
qu'ils  firent^.  » 

L'auteur  continue  ensuite  en  disant  qu'à  cette  intimation  le  gouverneur 
n'eut  d'autre  ressource  que  de  se  mettre  sous  la  protection  des  habitants  du 
bourg  de  San  Cemin,  qui  lui  offrirent  de  le  soutenir  contre  ses  adversaires. 

Page  lÂo,  vers  a  138,  couplet  lu. 

Le  mot  arabi,  que  l'on  retrouve  plus  loin^,  était  aussi  une  épithète  que 
l'on  donnait  à  certains  chevaux  dans  le  midi  de  la  France  t 

Qar  Bausans  fon  chavals  ferrans  e  bais  ; 
Demiehtz  fo  ajxAitz,  dimietz  morais'. 

Roman  de  Gérard  de  RouiUon,  p.  935. 

*  Cr6nica  de  los  rtyet  de  Naoarra,  cap.  Tiii ,        duction  est  inexacte,  et  qae  moraii  signifie  noir, 
p.  i4o-  ihi,  couleur  de  mûre  : 

*  Page  3 1 4 ,  V.  4885.  Montés  ettoit  for  un  corant  destrier, 

*  M.  Raynouard,  qoi  cite  ce  passage  dans  Noire  otk  teste  comme  more  de  morier. 

son  Lexique  roman,  t.  II,  p.  109,  col.  1,  rend  u  CA«aIm>  Ogùr de  DM»mtmkê.  y.  46i4  ;  1. 1» 

ainsi  le  second  vers  :  t  II  fut  moitié  arabe ,  p.  169. 

moitié  moresque.  >  Il  me  semble  que  cette  tra-  Amener  li  fkit  .j.  cbeval 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


505 


Mas  can  seran  manjat  li  arabit  corser,  etc. 

HîSl  de  la  crois,  contre  Us  kéréu  albigeois,  p.  334*  v.  4653. 

La  doncas  esperonan  los  destriers  araUtz, 
Ibi<L  p.  6oo,  V.  8894* 

Els  cavals  son  montatz,  ek  destriers  arabis. 

Der  Roman  von  Fierabras,  Provenzalisck,  p.  i4,  v.  3î6. 

On  remployait  également  dans  le  Nord ,  avec  arabois  : 

De  l'autre  part  s^en  issent  cil  de  Sens 
Sor  lor  chevaus  arrabis  et  corans. 

Li  Romans  de  Garin  le  Loherain,  1. 1,  p.  93.  Cf.  p.  77,  i65,  170;  et  t.  Il, 
p.  139,  i35. 

Grans  (ut  la  noise  et  li  huis  et  li  cris , 
Kant  perdus  fut  li  destriers  arabis. 

Roman  de  Gérard  de  Vienne,  en  tête  de  celui  de  Fierabras,  p.  xxi ,  coi.  1, 
V.  863.  Cf.  p.  MV,  col.  I,  V.  1344;  p.  i43,  v.  48i8  (destrier  de  Su- 
rie),  etc. 

La  terre  croUe  sous  lor  pies 
Et  de  la  oriente  et  du  trepois 
D'eb  et  des  cevals  arabois. 

* 

Cest  de  Troies,  ms.  de  la  Bibi.  imp.  n*  6987,  fol.  io3  verso, 
col.  4 1  V.  5o. 

n  y  a  tout  à  parier  que  dans  les  passages  français  qui  précèdent,  arabis, 


Bon  et  plof  noir  que  une  meure. 

Roman  i»  la  Vtoirfto.  p.  »3A,  v.  5oo8. 
Sire,  il  s  en  va  trestout  od  val 
Sor  .j.  cheval  noir  comme  meure. 

Koman  d'Etutoek»  U  Moine,  p.  sa  ,  v.  594» 
Mis  s*ea|oit  mains  qne  1^  galos 
Seor  le  destriers  noir  come  moure. 
ÏAiTonmouàêCli^w—nei  (is85),  p.  i»6,t.  SUS. 

Noos  avions  autrefois  morois,  moret,  pour  ex- 
primer une  nuance  du  noir  : 

Isnelement  montèrent  es  anferans  morois, 

La  G&ojuoa  d'ÂMtioeki,  eh.  II ,  coujd.  xxTit  ; 

t.  I,  p.  193. 

Les  chevaus  edaisierent  bruns  et  bais  et  moroit, 
nu,  cb.  Vin ,  eoopl.  xn{  t.  II ,  p.  sSS.  C£.  1. 1, 
p.  133,  t.  n,  p.  sSft;  et  UBomaoi  JtAlisanin, 
p.  3o6 ,  V.  33. 
Fumé  entre  noir  et  moral. 
Fam  iu  cri»  de  Pari»,  dans  rAndra  TliMcrs 
françtii ,  pnbUi  par  M.  VioUst4«-D«c,  tom.  II, 
p.  3io. 

BIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAT. 


On  disait  aussi  morenùn  et  mon 
Vers  Tost  esporonna  le  ceval  moranlin. 
Li  AomaiM  «TilIÎMJMfrt .  p.  496,  v.  sa. 

Vus  sovient-il  du  destrier  orfarin  ?. . . 
A  Saint-Faron  m*en  alai  un  matin. , . 
Encor  i  vi  le  destrier  mortniUn, 

La   CketaUrit  Ogior   d»  Danêmarek»,    r.  io$i7« 
io5a6  -  aS  ;  t.  II ,  p.  435. 

Lj  quens  Robiert  de  Flandre  y  vint  sus  moranCûi. 
U  Ckm»U»r  am  Cjgn»,  t.  II ,  p..  i38,  v.  6843. 

Les  de£Eendeears  Mons  et  mors 
Prennent  ileuc  de  mort  le  mors. 

Bnwck»  du  royavB  Hjnag»» ,  ans.   ia68.  (G&fMi. 
mai,fr,  t.  VIII,  p.  100,  v.  aSyS.) 

Les  Grecs  ont  conservé  \uBSp6$  avec  le  sens 
de  moreaa,  de  chewû  noir,  (Voyex  ChanlspopU' 
laires  de  la  Grèce  moderne,  recueillis  par  M.  Fan- 
riel,  t  II,  n*ii,  p.  i4i-i49.) 

64 


506 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


ar abois ,  n  a  pas  d*autre  sens  qiiarahe^^  ;  mais  dan»  les  vers  du  Roman  de  Gé- 
rard de  RosiUon ,  on  ne  peut  se  refuser  à  regarder  arahitz  comme  désignant 
une  couleur,  celle  que  le  troubadom*  exprime  par  radjectifyèmiii5',  que  Ton 
trouve  quelquefois  joint  avec  roaan  et  avec  pommelé  : 

Sor  .i.  roan  ferrant  font  le  serjant  monter. 

Li  Romans  de  Parité  la  Duchesfe,  p.  i58.  Cf.  p.  937,  sa8. 

Et  Hues  de  Saint-Pol,  qui  le  poil  ot /errant  S  etc. 

La  Chanson  dHÀnùoche,  ch.  VI,  coupl.  vi;  t  II,  p.  78.  Cf.  ch.  VIII, 
GOUjri.  LUI,  p.  s66. 

Voiiés  quel  homme ,  comme  a  le  poil^emant. 

Htton  de  Bourdele,  ms.  de  la  Bibliothèque  publique  de  Toun,  fol.  5i 
recto,  V.  5.  Cf.  fol.  5s  recto,  t.  4* 

Sire,  ce  dit  dus  Naimes  qi  le  poil  oi ferrant,  etc. 

La  Chanson  des  Saxons,  1. 1 ,  p.  i58. 
Li  cevaus  ù  il  siet  ht  ferrons  pmmêUi. 

Li  Romans  d^ÀUxandre,  p.  id8,  v.  10.  Cf. p.  4oi ,  v.  3«. 

Citons  encore  deux  passages  d  anciens  trouvères  d*où  il  semblerait  résul- 
ter que  les  arabis  étaient  roux  ou  fauves  : 

Hues  s'en  part  sor  le  roas  arrahi. 

Li  Romans  de  Garin  le  Loherain,  1. 1,  p.  aso. 

La  celé  est  mise  sor  Fauvel  Tarahi. 
Li  Romans  de  Raoal  de  Cambrai,  p.  90,  v.  sa. 

Enfin  nous  renverrons  au  tome  m,  pag.  a 07,  col.  i,  du  Glossaire  de  du 
Gange ,  qui  rapporte  un  autre  vers  de  la  première  de  ces  deux  chansons  de 


'  Voyei  le  Roman  de  Fierahras  d^  cité, 
p  i3,  T.  397;  p.  106,  T.  3546. 

'  Voyei ,  sur  ce  mot,  le  Glotsaire  de  du  Cange, 
à  Fart  Perrandm,  t.  III,  p.  s35,  col.  s,  et  aumot 
fVaranMo,i.  VI,  p.  io5,  col.  3  (Cf.  t.  III,  p.  679, 
col.  3,  V*  Gttaraontts)\  le  Glossaire  de  la  langue 
romane,  1. 1 ,  p.  890,  col.  1  ;  les  Poésies  de  Marie 
de  France,  1. 1,  p.  490,  en  note;  le  Roman  de  la 
Violette,  p.  1 36,  not  1  ;  la  Dissertation  sur  le 
Roman  de  Roncevaux,  par  H.  Monin.  Paris, 


ifDGCCUUi ,  in  -  8*,  p.  7,  V.  3  ;  la  Chronique 
rimée de  Philippe  Mouskès,  1 1,  p.  s8s  et  336, 
notes  aux  yers  7083  et  8378;  li  Romans  de 
Garin  le  Loherain,  1. 1,  p.  si,  etc.  —  La  tra- 
duction envieux  norvégien  (xi?* siècle)  des  lais 
français  attribués  à  Marie  de  France  donne  sim- 
plement le  mot  gan^ara  pour  correspondant  de 
cheval  ferrant,  (  Voyex  p.  90,  lig.  1 1«  des  Stren- 
^(ctilMrpufaliés  à  Christiania,  en  i860iparKey- 
ser  et  Mundb ,  grand  in-8*.  ) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


507 


geste ,  à  lartide  F^uias  Equm ,  rf  2 ,  où  Ton  trouve  accumulés  une  multi- 
tude de  passages  précieux  pour  celui:  qui  voudrait  fitire  des  nedierch^  sur 
les  chevaux  pendant  le  moyen  âge. 

A  cette  époque,  on  estimait  non*seulement  les  dievaux,  mais  encore  les 
midets  arabes,  et  générdement  ceux  d'Orient^,  voire  même  les  ànes^.  Nos 
trouvères  vont  jusqu'à  mentionner  des  chevaux  indiens^;  mais  il  y  a  toute 
apparence  que  par  ce  mot  ils  entendent  des  chevaux  de  l*Asie  Mimure,  car 
lorsqu'ils  ont  soin  de  spécifier  plus  nettement  la  provenance  de  ces  animaux , 
ib  nomment  Damas^,  qui,  cependant  (il  faut  le  dire),  était  déjà  dans  l'anti- 
quité un  des  entrepôts  des  marchandises  de  llnde^,  et  ils  citent  Tabarie^  et 
Tyr'',  L'un  d'eux  parie  d'un  voir  de  Calidone^\  il  est  probable  qu'il  a  entendu 
désigner  tm  dieval  de  Grèce. 

La  renommée  de  ces  chevaux,  auxquels  il  ne  faut  pas  manquer  de  joindre 
ceux  de  Barbarie^  et  ceux  de  Nubie ^^,  célèbres  dès  le  x*  siède,  était  si  bien 
fondée  au  xiii%  que  l'auteur  de  Partonopeas  de  fiioû,  après  nous  avoir 
montré  son  héros 'tourné  vers  le  Levant  et  contemplant  la  vaste  mer,  ne 
manque  pas  d'ajouter  :  «Par  là  viennent  les  tissus  d'Alexandrie,  les  bonnes 
soieries  et  les  bons  chevaux  de  course  ^^  » 

n  en  fut  de  même  pendant  toute  la  durée  du  moyen  âge.  En  1 5 1  o ,  un 
membre  de  la  maison  de  Ligne ,  prêt  à  partir  pour  Jérusalem ,  écrivait  la 


'  Li  Romans  de  Gam  U  Lokerain,  1 1 ,  p.  3  ; 
t.  II ,  p.  s5i.  —  Li  Romans  d'AUxandre,^,  47« 
V.  lo.  —  La  Chanson  dAntioche,  t  I,  p.  aS  ; 
t  II,  p.  174, 18a,  etc. 

'  Li  Romans  de  Boadaîn  de  Sebourc,  ch.  V, 
V.  10s;  1. 1,  p.  196.  On  lit  ane  hedain  dans  le 
ChtifaUer  aa  Cjgne,  p.  iSg,  v.  6849  -  ^  donte 
<pie  ce  ne  soit  de  là  qne  dérive  le  nom  de  Bau- 
douin donné  à  cet  utile  animal. 

'  Li  Romans  d'Alisandre,  p.  478,  v.  8.  Cf. 
p.  4 80,  V.  26. 

^  Ofid^p.  479,  V.  3i. 

^  €  ,  <, ,  rài(  lyto»  ifyéytfta,  Mai  ol  Uepamoi 
^pes,  4  daa  ip  t9j  klBiéittàP  yij  tbntxat  ftèv  xai 
A^«f«i,  T^e  lifç  i^%opSag  96^  vamaxoS  ita- 
Sahm . . . .  •  {JmUani  impenUoris  EfHStola  Sara- 

/MOfli.) 

*  Li  Romans  dAUœanàrt,  p.  309,  v.  1 5. 
^  La  CheoaUrie  Ogier  de  Danemark, 1, 7401  ; 


t.  II,  p.  79.  (Voyex  sur  des  chevaux,  des  des- 
triers de  Syrie,  le  glossaire  et  index  de  la 
Chanson  de  Roland,  au  mot  SuUans,  p.  316, 
col.  1.) 

^  Li  Romans  dAlisandre,  p.  407,  v.  37. 

^  Cbarta  amu  9 1 3  iaodata  a  AInrat.  Anu  kaL 
med,tBvi,  L  III,  coL  191. • — Chartaann.  1076, 
ex  tahul.  Aquens.  land.  a  Dn^  €ai^pcnt.  in 
Gloss.  med.  et  ii^,  Lat,  1 1,  p.  SSS^  col.  1.-— Ia 
Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  v.  4988  ;  t.  I, 
p.  ao4.-^I>«  Roman  de  Gérard  de  RossiUon, 

p.  i64. 

'*  Ricart  troeave  monté  oa  destrier  de  Nubie  : 
Corbarans  Facata  à  Taoïnaçoar  d*Orbrie 
Pour  le  meUear  ceval  qui  loît  en  Tartane* 
L j  oeraos  esloit  haas  et  nmtt  qae  pois  boufie , 
S*ot  letiig  pies  Uaac  phu  <pie  B*est  floun  de  he. 

Le  CA«vaK0r«B  Cy^M,  v.  11047 «  ^*  ^»  P*  *^^' 

''  Partonopeas  de  Mois,  v.  169a;  1. 1,  p.  56. 

64. 


508 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


lettre  suivante  au  cardinal  Wolsey:  <(  Monsieur,  je  vous  envoyray  gens  de 
toute  sorte  que  m'avez  mandé,  et  davantaige  vous  garde  de  beaulx  chevaulx; 
et  se  ch'est  vostre  bon  plaisir,  chetteray  demy-douzaine  de  chevaulx  exquis, 
sy  me  le  commandés  ^.  »  En  1 53 1  et  1 53a ,  Henri  VIU  avait  dans  ses  écu- 
ries un  cheval  barbe ,  dont  il  est  souvent  question  dans  les  comptes  de  la 
maison  du  roi  pour  ces  années^.  A  voir  les  mentions  accordées  au  Barbary 
horse,  qui  dans  un  endroit  est  appelé  Barra  horse,  et  dans  un  autre  Barbor 
risto  horse,  on  se  rend  aisément  compte  du  prix  que  Henri  attachait  à  cet 
animal.  Peut-être  Tavait-il  reçu  en  présent  de  quelque  souverain. 

Nos  trouvères  mentionnent  tout  aussi  fréquemment  des  destriers,  des 
chevaux  gascons,  que  Ton  appelait  quelquefois  gascons  tout  coiut^.  Faut- 
il  inférer  de  là  que  la  Gascogne  produisit  alors  des  chevaux  très-estimés?  Je 
ne  le  pense  pas ,  et  me  sens  plus  disposé  à  croire  que  cette  province  n'était 
que  Tentrepôt  de  ceux  qui,  déjà  du  temps  de  Ghariemagne^,  nous  venaient 
de  l'autre  côté  des  Pyrénées,  c est-à-dire  de  Gastille  et  d'Aragon,  dont  les 
destriers  et  les  mulets  étaient  célèbres  au  xni*  siècle ,  à*  l'égal  des  ânes  de 
Navarre^.  Je  vais  plus  loin,  et  dis  qu'il  n'y  a  rien  d'impossible  à  ce  que  le 
renom  de  la  Gascogne  chevaline  soit  venu  d'une  fausse  étymologie  attri- 
buée à  l'Aquitaine,  appelée  Eqaitania  dans  de  vieilles  annales^.  H  est  vrai 
que,  dans  le  même  volume  où  nous  les  avons  consultées,  nous  trouvons  men- 


*  Collection  générale  det  documents  français 
qui  se  trouvent  en  Angleterre,  recueillis  et  pu- 
bliés par  Jules  Delpit,  1. 1,  p.  373. 

*  The  privy  Purse  Expences  of  King  Henry 
the  eighth ,  etc.  by  Nicholas  Hanis  Nicolas. 
Loodon  :  William  Pickering ,  mdcgcxxvii  ,  in-8*, 
p.  i33,  199,  3o4f  398,  col.  1.  —  Shakspere 
parie  aussi  de  cheyal  de  Barbarie  dans  deux  en- 
droits de  ses  pièces  : 

Wken  BoUngbroke  rode  on  roan  harbary,  that  horse 
That  tbou  so  often  had  bestrid. 

AicAord  //,  «cl  t.  se.  5. 

«  Youli  hâte  yoor  daoghter  ooTer*d  witb  a  Borhary 
horse.» 

OUulto,  Act  I,  se.  1  [«t  non  •M*rrj  Wivu  «fWUiior» 
«H  n ,  se.  9,  >  eoBiDS  dit  Nicdat.  ] 

*  LÀ  Romans  de  Garin  le  Loherain,  t.  II,  p.  1 87 . 
—  Ià  Romans  d^AUxandre,  p.  i3i,  v.  19.  — 


Roman  de  Gérard  de  Vienne,  en  tète  de  celui  de 
Fierabras,  p.  xxviii,  coi.  i,  v.  JÔ69;  p.  xxxti, 
col.  1 ,  V.  3367. — La  Chanson dAntioche,  cb.  Ill, 
coupl.  XXXV,  V.  8o4>  t.  I,  p.  3o4;  cb.  VIII, 
coupl.  X,  V.  198,  t  II,  p.  3o8.  —  Der  Roman 
von  Pierahras,  Provenzalisch,  p.  i4o,  v.  4733* 

*  Monachi  Sangallensis  Lib,  H  de  Rébus  bel- 
licis  Caroli  Magni,  cap.  xiT.  (Rec,  des  hist,  des 
Gaules  et  de  la  France,  t.  V,  p.  1  sG,  B.  —  Rech, 
sur  le  comm,  lajabric,  et  V usage  des  étoffes  de 
soie,  etc.  1. 1,  p.  317,  not.  3.)        * 

*  Proverbes  et  dictons  populaires.,,  axuB  tut'  et 
xiv*  sihcles,  publiés  par  G.  A.  Crapelet  A  Paris, 
MDCGCXXXi ,  grand  in-8*,  p.  1 1 4. 

*  lEjecit  Heudo  Sarcinos  de  Equitania.» 
(Annales  Prancorum  Natarieni,  ann.  D.  Dccxxi  ; 
apud  du  Cbesne,  Hist,  Prancorum  Scriptores, 
t.  II,  p.  3,  B.)  —  On  lit  destrier  d:EquUanche 
dans  le  Lai  d'Ignaurh,  etc.  p.  1 7,  v.  334 . 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


509 


tion  d*cin  chef  gascon ,  possesseur  d'un  cheval  peut-être  du  même  pays ,  au- 
quel la  croyance  populaire  prêtait  un  âge  fabuleux  ^ 

Plus  tard  aussi  nous  voyons  une  mention  d'un  j errant  de  Navailles ,  c'est- 
à-dire  de  Bëam^,  des  achats  de  chevaux  faits  en  Aquitaine  pour  le  roi  d'An- 
gleterre^, et  un  certain  Raimond  de  Bordeaux  figurer,  parmi  des  marchands 
de  cette  ville  et  d'autres  du  Bordelais ,  sur  le  registre  de  créances  de  Guild 
Hall^;  enfin  un  éloge  de  Tarbes  en  raison  des  ressoiu*ces  qu'offirait  le  pays 
pour  l'élève  des  chevaux^;  mais  en  même  temps,  on  trouve  sur  un  compte 
de  1 366 ,  «  en  pris  de  chivalx  achalez  en  Angleterre  et  envoyez  vers  les  parties 
d'Aquitaine,  77^  !•  i3  sh.  U  s.^»  Comment  concilier  ces  diverses  indica- 
tions ,  de  manière  à  déterminer  ce  qu'il  peut  y  avoir  de  vrai  dans  la  renom- 
mée qu'avait  la  Gascogne  pour  ses  chevaux?  Nous  y  arriverons  peut-être  à 
l'aide  d'un  passage  des  Mémoires  de  Sully.  Le  grand  ministre ,  que  personne 
ne  se  serait  attendu  à  voir  transformé  en  maquignon ,  état  aussi  peu  estimé 
au  moyen  âge  que  de  nos  jours'',  vécut  pendant  un  certain  temps  du  béné- 
fice qu'il  faisait  dans  le  commerce  des  chevaux;  il  achetait  à  bon  marché 
quantité  de  beaux  courtauts,  envoyant  jusqu'en  Allemagne  pour  cet  effet, 
puis  il  les  revendait  si  cher  en  Gascogne  qu'ils  lui  payaient  grande  partie  de 
sa  dépense^. 


'  «  Lapus  quoque  Acinflrius  Vasco ,  qui  equum 
ferebatur  babere  annorum  plosqaam  centum , 
tdbuc  tamen  vdidis&imum.  >  (Ckronicon  Fro- 
doardi,  ann.  dgggcjixxii,  apud  du  Cbesne,  t.  Il, 
p.  600,  B.  Cf.  Ricber.  Hist.  lib.  I,  cap.  lxit; 
éd.  J.  Guadet,  t.  I,  p.  118.) 

*  Li  Romans  d'Alixandre ,  p.  242,  v.  a8. 

^  •  De  1 7  marcis  liberandis  J.  S.  ad  emendum 
anum  equum  pro  rege ,  «  etc.  —  «  De  ao  marcis 
liberandis  £.  G.  ad  emendam  unam  equam 
pro  rege ,  §  etc.  (Catalogne  des  rolîes  gascons,  etc. 
par  Tbomas  Carte,  t.  I,  p.  3.)  — Une  autre 
pièce ,  publiée  par  Rymer,  montre  que  les  ju- 
ments étaient  exclues  des  armées.  Voyez  De 
kominibus  ad  arma,  hobalariis  et  pediùhns,  in 
episcopata  Danelmensi  eligendis,  A.  D.  iSsA» 
{Fmdera,  convenûones,  etc.  éd.  lu,  tom.  II, 
pars  II,  p.  laa,  col.  1.) 

^  cRemundus  de  Burdeus...  se  teneri  in  Livi 
sol.  rai  den.  sterl.  pro  unoequo.»  (Collection 
générale  des  documents  français  qai  se  trouvent 


en  Angleterre,  recueillis  et  publiés  par  Jules 
Delpit,  1. 1,  p.  5.) 

*  « nous  vînmes  à  Tbarbe et  y  se^ 

journasmes  tout  ce  jour,  car  c*est  une  ville  trop 
bien  aisée  pour  séjourner  cbevaui,  de  bons 
foins ,  de  bonnes  avoines  et  de  belle  rivière.  » 
(Les  Chroniques  de  sire  Jean  Froissart,  liv.  III , 
cbap.  X,  ann.  i388;  t  II,  p.  SgS,  col.  a.) 

*  Recepteforeyne  des  trésoriers  nostre  seignour 
le  prince,  (J.  Delpit,  p.  176,  n**  ccxxnr.) 

'  SATHAR. 

Mettre  je  me  vueil  à  mestier 
Au  monde  pour  ettre  uinrier. 

BBRITB. 

Et  croyes  que  je  m^esprouTeray 
A  ettre  marchant  de  chevaulx ,  etc. 
Le  êênui  volume  dm  magMjie^uê  my$Und$sÂetu  duÂpoêtru. 
Pari»,  Amottl  ti  CkaxiM  l«t  Angvlitrt,  i64i ,  in-rotio, 
liv.  VU ,  firaUlei  hiii  Yeno  ,  eoL  s. 

'  Mémoires  des  sages  et  roules  mconomies* 
d!Estal  de  Henry  le  Grand,  etc.  édit  aux  VV 
verts ,  cbap.  ivin  >  P'  4 1  • 


510         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

D'autres  passages  des  mêmes  mémoires  t^oi^ent  encore  en  penchant 
de  Sully  pour  le  commerce  des  chevaux ,  et  de  l'estime  que  f on  avait,  de  son 
temps ,  pour  ceux  d'Espagne  :  «Estant  donc  party  d auprès  du  roy  de  Na- 
varre, fail-il  dire  à  l'un  de  ses  secrétaires,  vous  vous  en  allastes  à  Rosny, 
où  la  première  chose  que  vous  fistes ,  (ut  d'envoyer  le  sieur  de  Maigiffln , 
vostre  escuyer,  à  Paris ,  pour  -  vous  achepter  de  grands  chevaux ,  lequel , 
huict  ou  dix  joints  après,  vous  en  amena  six  assez  beaux  et  Ixms,  et  entre 
iceux  un  cheval  d'E^agne  noir,  qui  n'avoit  rien  qu'une  tadie  blandie  à  la 
fesse  droicte  ;  l'un  des  plus  gentils  et  dociles  chevaux  que  nous  ayons  jamais 
veu  :  car  n'ayant  que  cinq  ans,  et  n'ayant  jamak  esté  dressé,  il  manjoh 
terre  à  terre  à  toutes  mains  :  Et  un  cheval  de  Sardaigne,  caveese  de  More, 
ayant  les  oreilles  fendues  \  le  plus  hardy  et  furieux  cheval  dont  nous 
ayons  jamais  ouy  parier  :  car  il  se  laissoit  tirer  des  jNStolades  et  des  har- 
quebusades  aux  pieds  et  aux  environs  de  la  teste ,  sans  se  mouvoir,  digner 
les  yeux,  ny  haudier  les  oreilles;  mais  si  quelqu'un  luy  eu^  présenté  une 
espée  ou  un  baston ,  avec  démonstration  de  le  vouloir  firapper,  aussi-tost  il 
plioit  les  oreilles,  rouloit  les  yeux,  et,  ouvrant  la  bouche,  se  jettoit  sur 
luy^.  » 

Plus  loin ,  le  même  secrétaire  continue  ainsi  : 

«  Cependant  vous  pourveustes  à  vostre  équipage  :  acbeptastes  de  monsieur 
de  la  Rocheguyon  un  des  plus  beaux  chevaux  d'Espagne  qui  se  pouvoit  voir, 
six  cens  escus,  trois  autres  chevaux  de  prix  de  messieiu^  de  Laugnac,  de 
Rieux  et  de  la  Taillade;  acbeptastes  au  marché  aux  chevaux  xm  roussin 
rouan  fleur  de  pesché  quarante  escus ,  qui  ne  sembloit  propre  qu'à  porter  la 
malle ,  lequel  se  fit  si  excellent  cheval ,  que  depuis  vous  le  vendistes  six  cens 
escus  à  monsieur  le  vidasme  de  Chartres  :  comme  vous  fistes  aussi  vostre 
cheval  d'Espagne  à  monsieur  de  Nemours  la  Gamache  douze  cents  escus, 
desquels  ne  vous  pouvant  payer,  vous  en  eustes  une  tapisserie  des  forces  de 
Hercule ,  qui  est  en  vostre  grande  salle  de  Sidly  ^.  » 

La  réputation  des  chevaux  d'Espagne,  qui  durait  encore  sous  Louis  XIV ^, 

,    *  Plus  ordinairement  c'étaient  les  chevaux  nettei,  a*  édition,  Paris,  i84o,  in-i3,  tome  Vif, 

d*Espagne  que  Ton  marquait  ainsi.  Tailemant  p.  170.) 

des  Réaux  pariant  de  M.  de  Brégis,  auquel  il  *  Mtm.  des  sa^  et  rojaUesmoim. dEstat,éit, 

avait  fallu  couper  pour  une  maladie  une  des  ch.  zvr^p.  33. 
Hèvres  d'en  bas,  rapporte  qu'on  l'appela  Cas-  '  Ibid.  ohap.  xiz,  p.  43. 

tillan,  cà  cause  que  les  chevanx  de  ce  pays-,  ^  «...  c'est  prendre  un  âne  pour  on  beau 

là  ont  le  bout  d'une  oreille  ooupé.*   (  HisUh  cheval  d'Espagne,  parce  qu'il  a  une  housse 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


511 


remonte  è  une  époque  bien  antérieure  à  Tinvasicm  arabe.  Philippe  Mouskès, 
raeontant  rexpëditkm  de  Thëodebert  et  de  Clotaire  de  Tautre  o6té  des 
Pyrénées,  dit  qu^ils  en  ramenèrent  murs  et  palefrois  et  cevaus^ .  On  voit  Guil- 
laume le  Conquérant  combattre,  à  la  bataille  de  Hastings,  sur  un  excellent 
cheval,  don  d'un  roi  d'Espagne';  et  plus  tard,  le  moine  de  Marmoutier  pré- 
sente comme  espagnol  le  cheval  incomparable  qui  fut  amené  à  Geoffiroi  le 
Bel  y  comte  d'Anjou,  le  jour  où  il  fut  armé  chevalier^.  Dans  une  diarte  de 
son  fils  Henri  II,  qui  contient  le  tarif  des  droits  de  péage  du  Pont  de  Ce, 
on  trouve  im  article  relatif  aux  chevaux  d'E^gne  ;  ils  y  sont  taxés  douze 
demers,  tandis  que  les  autres  ne  le  sont  que  quatre,  et  les  juments  deux^. 

A  partir  de  l'époque  à  laquelle  se  rapporte  ce  document,  on  rencontre  à 
chaque  pas  des  mentions  de  chevaux  d'Espagne^,  et  dans  certaines  d'entre 
elles  ils  sont  placés  sur  la  même  ligne  que  ceux  de  Gascogne^.  Ces  chevaux 
(je  parie  des  premiers)  étaient  réputés  les  meilleurs  de  tous,  les  plus  co- 
rons et  les  plus  beaux  '' ;  ils  se  recommandaient  aussi  parleur  haute  taille ,  qui 
les  rendait  propres  à  servir,  comme  destriers,  à  la  guerre  et  dans  les  tour- 


tonte  couverte  d*or  et  de  pierreHe».  •  (Défenu 
de  h  Bruykt  et  de  t§s  Cearactkee,  par  Pierre 
Goste,  à  U  suite  des  Garadèrsf  de  Théophram 
et  de  laBmyhe,  Parts,  mdgglxii,  iti-8\  t  II, 
p.  378.  La  première  éditioD  de  cette  défense 
est  de  1709.) 

^  Chroniniue  rimée  de  PhUippe  Momkh  «  t.  6 1 4  ; 
édit  de  M.  de  Reifienberg,  1. 1,  p.  aS. 

*  Le  Roman  de  Rou,  etc.  t,  II,  p.  igS, 
V.  12673.  —  À  ariticid  Enqmùy  info  emâient  Ar- 
wtomr,  etc.  by  Samuel  Rush  Meyriek,  vol.  I, 
p.  10.  —  Ce  cheval  avait  été  ramené  par  un 
pèlerin  de  Saint -Jacques ,  circonstance  qui 
doit  avoir  été  fréquente  et  où  je  von  ia  cause 
de  la  célébrité  des  chevaux  de  Gomposteile  : 

Folchers  venc  apoihiiaii  ras  Faça-bele, 
Sobre  «a  ckavd  moran  de  Cempotidâ. 
Le  RomoM  d$  Ginrd  de  BoMtUeii.  p.  66. 

^  «  Andegavensi  v«ro  adductus  est  miri  de- 
coris  equus  Hispaniensis,  qui  tentas ,  ut  aiunt, 
velodtatis  erat,  ut  multse  aves  in  volando  eo 
tardiores  essent.  •  (Joannis  monachiMajoris  Mo* 
neuteni,.  Historia  Gaaffredi,  etc.  Parisiis,  apud 
Petrum  Chevalerium,  mdcx,  in-8*,  p.  18') 


^  Arckaes  d^ànjoa,  par  M.  Marchegay.  An- 
gers ,  1 853,  in-8%  p.  s  57. 

>  Rmntui  da  Ckendkr  <m  C^ffftê ,  ms.  de  k 
Biblioth.  in^r.  n*  54 o',  fol.  33  verso,  col.  i, 
V.  3o.  —  Hiât  de  la  croie,  centre  les  hérét.  aih, 
p.  5o8,  V.  7^83*  —  Der  itoNMR  «oa  Fierûbrue, 
p.  aS,  V.  730.  Cf.  p.  139,  V.  4686,  etc.  (Vojei 
encore  la  relation  d*un  tournoi  par  Rambaud 
de  Vaqueras,  dans  THistoire  littéraire  des 
troubadours  de  Tabbé^  Millot,  tone  I,  p.  »64, 

165.) 

*  La  ChoMon  dee  Saseone,  coupU  xxxTi  »  1. 1 , 
p.  61,  et  eoupl.  xcnr,  p.  160. 

^  La  Mort  de  Garin  le  Loherain,  p.  108, 
V.  d»84.  —  Du  DacBuefd'Aigremùnt,  ms.  de 
la  Bibl.  imp.  n*  71S3,  M.  89  recto,  col.  1, 
Y.  i3.  —  Le  Roumanx  de  Claris  et  de  Lam,  ms* 
de  la  Bibl.  imp.  n*  7534  *,  fol.  76  verso,  col.  i, 
V.  97.  —  Partonopeus  de  Biais,  v.  7190;  t  II, 
p.  77.  Auparavant,  v.  9394«  t.  I,  p.  89,  Tan- 
teur  fait  mention  de  nraleto  d'Espagne.  (  Vo^es 
encore  les  Arrêts  Rameurs»  etc.  k  Amsterdam, 
iiDCCixxi,  in-8*,  n'part.  p*  475.) 


512 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


nois^.  On  les  tirait  principalement  de  la  Gastille'  et  de  TAragon^,  où,  à  ce 
qu*il  parait,  le  cheval  arabe  avait  été  importe  de  bonne  heure.  Toujours 
est-il  que ,  dans  notre  ancienne  langue ,  aragon  et  arabi  étaient  employés  in- 
distinctement lun  pour  Tautre  avec  la  signification  de  cheval,  ou  plutôt  de 
dextrier,  c  est-à-dire  de  cheval  de  bataille ,  et  qu'il  n  est  pas  rare  de  voir  le 
même  animal  également  désigné  par  ces  deux  mots  ^. 

Les  chevaux  d'Espagne  portaient  aussi,  au  moins  dans  nos  romans,  le 
nom  diamoravis  ^,  emprunté  à  celui  d  une  famille  de  princes  musulmans  d'A- 
frique, qui,  après  avoir  fondé  l'empire  de  Maroc,  passèrent,  à  la  fin  du 
XI*  siècle,  en  Espagne,  et  dont  nos  anciens  poètes,  trouvères  et  troubadours, 
font  un  nom  de  peuple  ^. 


*  Lai  da  Trot,  à  la  suite  du  Lai  d^Ignaur^s, 
p.  75,  V.  99  et  suiv.  —  Les  Toamois  de  Chaa- 
venci,  par  Jacques  Bretex  (1 385),  p.  46,  v.  749. 

*  Der  Roman  von  Fierahras,  p.  9,  v.  137. — 
Li  Romans  de  Raoal  de  Cambrai,  p.  70,  v.  9o; 
p.  iSs,  V.  19.  — La  Chanson  des  Saxons,  1. 1, 
p.  1 76  (Cf.  p.  1 1 3, 1 1 8). — Lai  de  VEspine,y,  4o6 
( Poésies  de  Marie  de  France,  U  I,  p.  672).  — 
Roman  de  la  VioUUe,  p.  18  4,  v.  3797.  —  La 
Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  v.  1 1 869  ;  t.  II, 
p*.  495  (Cf.  V.  1 1899,  p.  496;  Y.  1 1908,  p*  497). 

—  Li  Romans  dAlixandre,  p.  927,  v.  i3.  L'au- 
teur de  ce  dernier  poëme  place  la  CastiUe 
outre  mer. 

^  La  Chanson  d^Antioehe,  t.  Il,  p.  169  et  999. 

—  Roman  des  qaatrejils  dAimon,  en  tète  de 
celui  de  Fierabras,  p.  IT,  col.  1,  t.  960.  — 
Roman  de  Girard  de  Vienne,  même  Tolume, 

p.  XXTIII,  col.  1,  Y.  1591;  p.  XXXVI,  col.  1, 
V.   9379.  (Cf.  Y.    1600;  p.    LV,   col.  9,  Y.  9l5, 

996,  etc.) 

^  La  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche , 
Y.  6487;  t.  II,  p.  964  (Cf.  Y.  io538,  loSSi, 
p.  436,  et  Y.  io56i,  p.  437),  et  v.  7003, 
p.  984  ;  Y.  7754 1  p.  3 12,  et  Y.  9899,  p.  4o3. 
— Dans  cette  chanson  de  geste,  t.  I,  p.  5o, 
V.  1201,  on  trouYe  désirer  dArage,  comme 
dans  la  Chanson  d'Antioche,  t  II,  p.  299.  Le 
nom  d'Aragon  aura  sans  doute  subi  cette  altéra- 
tion  en  Yue  de  la  rime;  mais,  ainsi  altéré,  il  est 
bien  près  de  se  confondre  avec  Arrabe,  comme 


disaient  nos  ancêtres  parlant  de  TArabie.  Quel- 
ques Yers  plus  loin,  Raimbert  de  Paris,  par- 
lant du  désirer  dArage  de  Karabeus  (une  Ya- 
riante  donne  d  Arcade),  Tappelle  le  bon  desutr 
dArahe, 

'  Li  Romans  dAUxandre,  p.  121,  y.  i3. — 
Hom  ei  Rimenhild,  p.  83,  y.  1680;  p.  i5o, 
Y.  2941  ;  p.  901,  Y.  3974*  etc.  On  lit  alferan 
amorottiiz  dans  le  Roman  ^  Gérard  de  RossiUon, 
fol.  27,  et  M.  Raynouard,  qui  rapporte  le  pas- 
sage dans  son  Lexique  roman,  t.  IV,  p.  961, 
col.  9,  traduit  Amoraoii,  comme  Morais,  par 
More,  moresque. 

*  La  Chanson  dAniioche,  ch.  VII,  coupL  xyii 
et  xrni  ;  t  II,  p.  169,  i63.  —  Li  Romans  dA- 
lixandre,  p.  4i5,  y.  11.  —  La  Chevalerie  Ogier 
de  Danemarche,  y.  9395;  1. 1,  p.  96.  Cf.  y.  991. 
—  Marcabrus  :  Emperaire,  per  mi  metms,  etc. 
(Choix  des  poésies  originales  des  ironhadoors, 
t  IV,  p.  199,  i3i.)  —  Die  îVerke  der  Trou- 
hadoars,  erster  Band,  p.  46,  49.  —  Examen 
criiiqae  de  la  dissertation  sur  le  Ronum  de  Ron- 
cevaux,  p.  11.  —  Théâtre  français  on  moyen 
âge,  p.  166,  col.  1,  n.  9. — Raimbert  de  Paris 
Dut  dAmoravis  un  nom  de  pays  : 

Atacie  ertenmilepréflori. 
Lès  Km  destrier  bud  et  arabi. 
La  side  iert  mise  el  baoçant  arabi. 
Bons  fu  li  frains,  si  YÎnt  dAmonwis  : 
Fées  le  fisent  en  fille  Caldeys. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


513 


L'un  d*eux  paiie  de  Génois  armés  de  dards  et  montés  sur  des  genêts^,  et 
dans  im  ancien  poëme  anglais  je  trouve  mention  de  jeunettes  of  Spayne^-^ 
c'était  une  espèce  particulière  de  chevaux  d'Espagne,  petits  et  bien  con- 
formés, fort  à  la  mode  au  xyi"  et  au  xvu'  siècle,  comme  les  genêts  de 
Sardaigne ,  de  Portugal  ',  etc.  On  les  employait  non-seulement  à  la  prome- 
nade, mais  à  la  guerre;  du  moins  on  les  exigeait  de  part  et  d'autre,  dans 
les  duels  en  champ  clos,  en  iS/iy,  date  du  dernier  combat  judiciaire  en 
France  *. 

Dans  le  récit  que  nous  en  a  fait  M.  le  prince  de  la  Moskowa,  nous  re- 
trouvons le  nom  de  courtaut^  que  nous  avons  déjà  vu  dans  les  Mémoires  de 
Sully,  et  que  l'on  voit  encore  dans  ime  foule  d'autres  lieux,  entre  autres 
dans  le  Ragotin  de  la  Fontaine,  act.  I^,  se.  x.  On  appelait  ainsi  les  chevaux 
et  les  chiens  auxquels  on  avait  coupé  la  queue.  Ne  lit-on  pas  dans  Horace 
liv.  I*,  sat.  VI  : 

Nunc  mihi  curto 

Ire  licet  mulo  ? 

Nous  n'avons  rien  à  dire  de  coursier,  ce  mot  s'expliquant  de  lui-même, 


Un  vieux  troubadour,  qui  parie  de  cheval 
gasco  i  amoravi,  place  dans  le  nord  de  TEurope 

Bavires  i  Alamans  omononL 

Le  BamoM  dé  Gérard  d§  RouiUon,  p.  65 ,  79. 

*  Chron,  de  Bertrand  da  Gaesdin,  y.  1 1  i44v 
t.  I,  p.  391.  Cf.  Froissart,  liv.  I,  part,  ii, 
chap.Gcxxix,  ann.  1367  (t.  I,  p.  53 1,  col.  i),Gf. 
liv.  n,  chap.  XLii,  ann.  1378  (t  II,  p.  47, 
col.  1);  liv.  III,  chap.  xix,  ann.  i385,  p.  ^aS, 
col.  1);  et  chap.  xxxu,  ann.  1 386  (p.  5o9,col.  3). 

*  The  Squyrofhwè  Degré,  v.  749.  (Ancient 
EngUUh  metrical  Romancées,  vol.  III,  p.  176. 
Cf.  p.  8.)  • 

'  «...  laissant  tous  ceux  qui  voltigeoyent 
sur  les  genêts,  chevaux  turcs,  ou  sardes,  par 
la  ville  de  Naples,  elle  proposa  de  prendre  curée 
d*autre  venaison  que  de  ceste  folle  et  éventée 
jeunesse.  •  L'infortuné  Mariage  da  uigneur  An- 
tonio Bologne,  etc.  {Histoires  tragiques  extraites 
des  autres  italiennes  de  Bandel,  etc.  par  François 
de  Belle-Forest,  t.  ÏI.  A  Rouen,  chez  Pierre 
L^Oyselet,  i6o3,  petit  in- 13,  hist.  XIX,  p.  i4«) 

HIST.    DE   LA   GUERRE   DE   NAY. 


—  Mathurin  Régnier,  après  avoir,  dans  sa  sa- 
tire T,  parié  de  la  vertu  de  son  temps  qui 

Fait  crever  les  courtanx  en  chassaDt  aux  forests.. . 
Talonne  le  genêt ,  et  le  dresse  aux  passades. 

dit,  satire  Ti,v.  37: 

Je  me  deschargeray  d*tm  fais  que  je  desdaigne, 
SuflSsant  de  crever  un  genêt  de  Sardaigne. 

*  Guy  de  Chabot  écrivait  à  son  adversaire , 
François  de  Vivonne  :  «Premièrement,  vous 
vous  pourvoirez  d*un  courcier,  d*un  cheval  turc, 
d'un  genest  et  d*un  courtaut  —  Item,  vous  vous 
pourvoirez,  pour  anner  vostre  courcier,  d*une 

selle  de  guerre,  d'une  selle  de  jouste — 

Jtem,  que  lesdits  chevaux  soient  fournis  desdites 
selles,  spécifiant  que  ledit  genest  ait  davantage 
une  selle  à  la  genette  et  une  à  la  caramane,  et 
le  turc,  une  selle  à  la  turquesque  et  une  selle  à 
la  françoise,  avec  deux  doigts  d'arçon  derrière 
et  l'arçon  bas  devant.  —  Item,  que  le  courtaut 
ait  davantage  une  selle  à  la  françoise,  •  etc.  [Re- 
vue des  deux  AfonJes ,  cahier  du  i*'  mars  i854, 
p.  947.) 

65 


514 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


si  ce  n  est  qu'il  était  déjà  en  usage  au  xiv'  siècle  ^  Au  xni'  les  noms  le  plus 
généralement  employés  chez  nous  pour  désigner  les  catégories  de  chevaux 
étaient paUf roi,  dextrier,rocin, sommier^. 1\  n  estpasaussi  facile  de  déterminer  au 
juste  la  signification  de  milsoldor,  mialsodor,  milsoudor,  missaudor,  missodor,  mots 
pai*  lesquels  les  troubadours  '  et  les  trouvères  désignent  parfois  des  chevattx^. 
Selon  D.  Carpentier,  il  faut  entendre  par  ce  terme  un  coursier,  un  cheval 
de  bataille ,  explication  que  contredit  un  passage  du  Roman  d'Alexandre,  où 
il  est  question  dun  missaudor,  chargé  d'étoffes  de  Nubie;  dans  le  dictionnaire 
de  Borel ,  qui  cite  Perceval ,  missodor  est  présenté  comme  semblant  vouloir 
dire  un  athlète^.  Il  est  beaucoup  plus  simple,  à  mon  avis,  de  traduire  ce 
mot,  que  je  n'ai  jamais  trouvé  employé  qu'en  parlant  de  chevaux ,  par  l'ad- 
jectif ric&e,  comme  le  fait  Ménage  pour  mille-souéier^,  dont  il  aurait  bien  dû 
citer  au  moins  un  exemple;  on  y  est  autorisé  en  lisant  eeval  rice  dans  la 
Chronique  rimée  de  Philippe  Mouskès,  1. 1",  p.  6A9. 

J'ai  encore  trouvé ,  dans  l'un  de  nos  vieux  poèmes ,  le  mot  toenart  em- 
ployé dans  le  sens  de  cheval  "^  ;  mais  j'avoue  que  je  suis  hors  d'état  d'indi- 
quer la  racine  de  ce  terme,  que  les  lexicographes  ont  oublié,  conune  61- 
douart^.  Ils  donnent  à  gailloffre  la  signification  de  rosse^y  de  cheval  de  peu 


'  tEt  estoit  toasjours  bien  monté  de  bons 
coursiers,  de  doubles  roncins  et  de  gros  pale- 
frois,» etc.  [Les  Chroniques  de  Jean  Froissart, 
liv.  I,  part.  i«  ann.  i348,  chap.  cccxxit;  t.  I, 
p.  375,  col.  a.)  —  tCe  Groquard  chevaucboit 
une  fois  nn  jeune  coursier  fort  embridé,  que  il 
avoit  acheté  trois  cens  escus,  >  etc.  (/6td.p.  276, 
col.  1 .)  Cf.  Diec.  de  ont  del  reUo  Je  Nav,  t.  I  y 
p.  a68,  V*  Coreier, 

'   Pernent  palefireii  e  dettrien , 
Trosaent  rociiu,  cbargeQt  sumiera. 

Lt  Jbaïaii  d«  Boa .  ▼.  loioi  (  t.  II ,  p.  79 ,  9o. 

*  Lesiqwe  romtm,  i.  IV,  p.  a33.' —  HisU  de 
Ul  crois,  etc.  p.  106,  466.  Cf.  ibi  supr.  p.  aa6, 
V.  35 1  a. 

^  Li  fîomoju  dAUxandre,  p.  i38,  v.  37;  et 
p.  37a,  V.  8.  —  La  Ckansom  des  Saxons,  t  I, 
p.  48,  V.  a.  —  La  Chevalerie  Ocfier  de  Dane- 
marche,  v.  6655;  t  II,  p.  370,  etc. 

^    Dictionnaire  étymologique ,    de  Ménage, 


édition  de  Jault,  à  la  fin  du  tome  II,  p.  i55, 
col.  a. 

*  Ihid,  p.  aie,  col.  1 . 

^  Li  Romans  d^Alixandre,  p.  aâ4«  v.  3i. 

^  Ancien  Théâtre  françois,  publ.  par  M.  Viol- 
let^le-Duc,  t.  II,  p.  396.  —  Rabelais  semble 
avoir  voulu  donner  le  catalogue  des  espèces  de 
chevaux  en  usage  à  son  époque,  quand  il  fait 
dire  à  l'un  de  ses  héros  :  •  Voilà  mon  genêt, 
voilà  mon  guildin,  mon  lavedan,  mon  traque- 
nard, et,  les  chargeant  d*un  gros  livier,  je  vous 
donne,  dist-il,  ce  phryzon;  je  Tay  eu  de  Franc- 
fort, •  etc.  [Gargantua,  ch.  xii.)  L*une  de  ces 
espèces  me  semble  encore  mentionnée  dans  la 
préface  des  Contes  de  la  reine  de  Navarre ,  où, 
parlant  d'une  compagnie  réunie  à  Tabbaye  de 
Saint-Savin,  l'auteur  ajoute  :  1  L'abbé  les  four- 
nit des  meilleurs  chevaux  qui  furent  en  La- 
vedan. > 

'  Voyet  un  exemple  de  ce  mot  dans  la 
Branche  des  royaux  lignages,  ann.  1  a 86.  (Ckron. 
nat.fr.  édit.  Verdière,  t.  III,  p.  i45,  v.  3735.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


515 


depriXf  et  i  un  d'eux  demande  si  cet  anciëh  mot  ne  viendrait  pas  de  lespagnoi 
g(dhfero,  gaevoi^. 

Les  troubadours  et  les  trouvères  citent  encore  le  destrier,  le  cheval  d'Al- 
lemagne et  de  Hongrie  ^ ,  que  plusieurs  mettent  sur  le  même  rang  que  le 
chevsd  d*Espagne'.  L'un  deux  parle  aussi  du  destrier  de  Russie^.  Du  temps 
de  Bignon,  les  chevaux  qui  nous  venaient  de  ces  pays  étaient  coupés,  d*où 
le  nom  de  hongres  par  lequel  on  désigne  les  chevaux  ainsi  mutilés  ^,  bien 
différents  de  ceux  que  Ton  voit  dans  la  tapisserie  de  Bayeux  avec  un  sexe 
si  positivement  accentué  ^. 

Les  trouvères  se  plaisent  aussi  à  signaler  les  destriers  d'Orcanie  ^.  A  quel 
pays  rapporter  ce  nom?  Sans  doute  aux  Orcades,  aux  îles  Orkney,  comme 
on  les  appelle  en  aidais,  contrée  que  Tun  de  ces  rimeurs  nomme  en  même 
temps  que  la  Bretagne ,  probablement  parce  qu  elle  en  était  voi»ne  ^.  f!ln 
en  voyant  un  autre  amener  des  Norois  «  de  Guenelande  et  d'Orcanie  ^,  n  on 
ne  saurait  douter  que  ce  pays  ne  fût  en  même  temps  celui  des  chevaux 
norrois ,  dont  la  réputation  était  proverbiale  au  xiii'  siècle  ^^  et  qui  paraissent  si 


*  Glois,  med,  et  inf.  Latin,  t.  III,  p.  466, 
col.  3. 

*  Hist.  de  la  crois,  ctmtre  les  héréu  albigeois, 
p.  88,  V.  1  a i6.  —  Li  -Romans  de  Garin  le  Loke- 
rain,  1. 1«  p.  96;  t  II,  p.  186.  Cf.  1. 1,  p.  4o, 
not.  3. —  Cest  de  Troies,  ms.  de  la  Bibl.  imp. 
n*  6987,  fol,  83  verso,  col.  1,  v.  23.  —  Li 
Ronuuis  de  Baudoin  deSebourc,  ch.  XIV,  v.  166, 
t.  II,  p.  6;  ch.  XVII,  V.  978,  p.  iS3;  ch.  XVIIJ , 
V.  35,  p.  i58.L*auteurde  la  Chanson  d^Àntioche 
fait  aussi  mention  d'un  âne  de  Hongrie.  (Voyez 
ch.  VII,  coupl.  XXIX,  t  II,  p.  i83.) 

^  La  Chevalerie  Ogierde  Danemarche ,  v.  1  s  694 ; 
t.  II,  p.  536. 

^  /6ii.  V.  iaoi8,  p.  5oi. 

*  Note  sur  le  titre  XL  de  la  loi  saliqne,  au 
mot  Spadonatam.  —  Dictionnaire  étjrmologiqae 
de  la  langue  françoise,  par  Ménage,  édit.  de 
Jaolt,  t  II,  p.  4a,  col.  1. 

^  Voyez,  à  ce  sujet,  les  remarques  de 
M.  Edélestand  du  Méril  dans  VAthenmum  fran- 
fais,  n*du*a5  novembre  i854tp*  1 11a,  col.  3. 

"^  Li  Romans  de  Raoul  de  Cambrai,  p.  93, 
V.  6,  11  ;  p.  i44*  V.  5;  p.  3o5,  v.  11  v  p.  3 18, 
dernier  vers.  —  La  Chevakrie  Ogier  de  Dane- 


marche, V.  1759;  1. 1,  p.  73.  ce  p.  75,  V.  1794-, 
p.  199,  V.  4879.  —  La  Chanson  des  Saxons, 
coupl.  eu,  t.  I,  p.  175.  —  Li  Romans  de  Boa- 
dain  de  Sehoure,  ch.  V,  v.  5 1 8  ;  1. 1 ,  p.  1 38,  etc. 

*  Li  Romans  des  aventures  Fregus,  p.  97,  v.  8 
(Cf.  Histoire  de  Foulques  Fitt-Warin,  p.  73.) 
—  L*auteur  d*un  autre  poème  de  Tépoque,  en 
donnant  k  fOrcanie  un  roi  nommé  Daires  (Da- 
rius), a  Tair  de  vouloir  placer  ce  pays  en 
Orient.  (Voyez  la  Chanson  des  Saxons,  coupl.  vu, 
t.  I,  p.  i4.) 

♦  Partonopeus  de  Blois,  v.  3074*77;  t  I, 
p.71. 

*^  Proverbes  et  dictons  populaires  aux  xiif  et 
x/v'  siècles,  p.  lié.  Dans  un  dénombrement 
de  pays  qui  envoyaient  des  marchandises  à 
Bruges  et  en  Flandre,  on  voit  figurer  le  Dane- 
marck,  entre  autres,  pour  des  palefrois.  [Fa- 
bliaux  ou  contes,  édit.  de  Renouard,  t.  IV, p.  8.) 
— On  lit  dans  un  ancien  roman  : 

Lors  vment  venir  rambléure 
Une  conitoice  damoisele... 
Desns  on  palefroi  narrais» 

Le  Boumat  tU  CkrM  et  de  Laris .  m*,  éé  U  Bibl. 
imp.  B*  7594'»  fol»  79  rKto,  ool.  1,  v.  18. 

65. 


516 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


fréquemment  dans  nos  anciens  poë'kies\  et  souvent  sous  le  nom  seul  de  No- 
rois^ y  dont  Philippe  Mouskès  fait  un  nom  géographique',  et  Jacques  Bretex 
un  adjectif  synonyme  denier,  de  brillant^,  tandis  que  ce  n'est  en  réalité  que 
le  nom  de  Tun  des  peuples  des  îles  britanniques^. 

On  est  fondé  à  croire  que  bon  nombre  de  ces  chevaux  étaient  achetés  par 
les  Écossais ,  qui  en  avaient  bien  Temploi ,  «  car,  dit  Froissart  à  Tannée  1 3  &  6  » 
nul  ne  va  à  pied  en  Escosse^;  »  toutefois  on  y  estimait  surtout  les  chevaux 
d'Orient.  Le  chroniqueur  Winton,  parlant  d'Alexandre  I*',  vante  son  des- 
trier d'Arabie  richement  harnachée 

On  voit  par  ce  qui  précède  que  les  dénominations  de  chevaux  que  l'oim 
trouve  dans  nos  anciens  poëmes  ne  sont  point  dues  au  hasard,  mais  ont. 
toutes  une  raison  d'être  autre  que  le  caprice  ou  le  besoin  du  rimeur.  Quand 
il  cite  les  destriers  oriéanais^,  le  bai  d'Alençon^,  le  cheval  d'Otrante^®,  le 
brun  de  Bonevent^^,  le  cheval  de  Benic^^  ou  de  Lorie^',  le  bai  de  Monsenie^*, 
ou  le  cheval  noir  de  Montenis ,  le  destrier  de  Frise  ^^,  il  ne  faut  pas  se  récrier. 


^  l  Romans  d^Alixandre,  p.  i38,  v.  6.  Cf. 
p.  i86,  V.  12.  —  Li  Romans  de  Raoul  de  Cam- 
brai,^. 3o,  V.  3;  p.  Sày  V.  i3;  p.  i33,  Y.  aa; 
p.  a 3 a,  V.  8.  —  Les  Tournois  de  Chauvençi, 
p.  128,  V.  3319,  etc. 

'  La  Chevalerie  Oyier  de  Danemarche,y.  1 8o3; 
t.  I,p.  75. 

*  Sour  un  ceval  teoit  !i  rois , 
Moult  grant  et  rice ,  de  Norois. 

Ckroni^ut  rimU  de  Philippe  Mouâki$t  v.  a^iS { 1. 1, 
p.  99.  L*Mit««r  D*a  pu  comprit  c«iU  exprcs- 
•ion. 

*  Les  Tournois  de  Chauvenci,  p.  691  y.  i46o. 
(Cf.  Gloss,  de  la  langue  romane,  t.  II,  p.  2 4 S, 
col.  1.) 

'  PassarpotEscotzetEnglès, 
Noroeex  et  Yrians  e  Gales. 

Pi«rr«  dn  VtUr:  Sntdats  v^rmêlki,  «te.  (  doic 
du  poé»ii$  ori^ihaUi  dt$  tnuhadoun ,  t.  IV , 
p.  187.) 

^  Chroniques,  Hy.  I,  part,  i,  chap.  cccy;  1. 1, 
p.  s 5 3,  col.  a.  (Voyez,  sur  le  prix  élevé  et  la 
rareté  des  chevaux  en  Ecosse  en  i385,  Hy.  II, 
chap.  ccxxyiii;t.  II,  p.  3 1 5, col.  a.) 
''  Be-for  the  lordis  ail ,  the  kjng 
Gert  than  to  the  awtare  hryDg, 
Hys  cmnly  sted  of  Araby , 


Sadelyd  aud  biydelyd  oostlykly , 

Coveryd  wyth  a  fayre  mantlete 

Of  pretyows  and  fyne  Yclret; 

Wyth  hys  armwris  of  Torky, 

That  pryncys  than  oysyd  generaly,  etc. 

TkêorjgymaU  CroHjkUofSflloMd,  h*  Ândrow  •rWjB' 
town,  eie.  puklislMd  by  David  MtcpbtfM»» 
London  :  print«d  by  T.  Btiuley,  M.  Dcc.  XCT.  » 
grand  in-8%  b.  tu  ,  c.  t  ,  1.  9$ ,  toI.  1 9 
pag.  «86. 

'  Li  Romans  d'AUsandre,  p.  s85,  y.  3i. 

*  Ibid,  p.  460,  Y.  3o. 

"  Ibid.  p.  483,  Y.  4. 

'^  Bû2.p.  ia9,  V.  i4;  p.  157,  y.  38.  Dans 
la  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  c*est  Boni-' 
vent  qui  est  le  nom  du  destrier.  (Voyez  y.  1 675, 
t  I,  p.  70.) 

**  Cest  de  Troies,  ms.  6987,  folio  84  recto, 
col.  4  «  dernier  vers. 

"  Li  Romans  d'AUxandre,  p.  180,  v.  ai. 

*^  Chançon  d'Ajen  la  bêle  d^ Avignon,  ms.  de  la 
Bibl.  imp.  fonds  de  Baluze,  n*  7989^,  (bl.  88 
verso,  Y.  37.  —  Du  duc  Buef  d^Aigremont,  ms. 
de  la  Bibl.  imp.  n"  71 83,  fol.  76  recto,  col.  i, 

Y.  33. 

**  La  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  y.  5oai; 
1. 1,  p.  ao5. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


517 


mais  chercher  patiemment  les  indications  qui  peuvent  justifier  ces  dénomi- 
nations. Par  exemple,  en  ce  qui  touche  la  dernière,  nous  citerons  les  deux 
chevaux  de  firise  dont  Gilbert  Talbot,  plus  tard  courte  de  Shrewshury ,  offrait 
en  1678  trente -trois  livres  sterling  \  et  nous  rappellerons  qu'en  768  les 
Saxons  s'engagèrent  à  payer  au  roi  Pépin  un  tribut  de  trois  cents  chevaux  ^, 
preuve  que  ce  peuple  s'adonnait  déjà,  à  cette  époque,  à  l'élève  de  ces  ani- 
maux. Je  ne  dirai  rien  des  destriers  Orléanais,  si  ce  n'est  qu'Henri  IV  avait  à 
Meung  un  haras',  dont  il  n'était  peut-être  pas  le  fondateur.  Pour  ce  qui  est 
du  cheval  d'Alençon ,  nous  savons  par  le  beau  travail  de  M.  Léopold  Delisle 
sur  la  condition  de  la  classe  agricole  et  l'état  de  l'agriculture  en  Normandie 
au  moyen^  âge ,  que  de  bonne  heure  les  seigneurs  de  ce  pays  ne  laissèrent 
pas  à  des  étrangers  le  soin  de  leur  procurer  des  chevaux  et  qu'ils  se  créèrent 
des  haras  particuliers.  On  y  voit,  entre  autres  renseignements  précieux,  un 
abbé  de  Mortemer  donner  à  un  certain  Gilbert  de  Sancei  un  cheval  appelé 
Payen^,  sans  aucun  doute  parce  qu'il  venait  de  pays  musulman.  Avec  de  pa- 
reils étalons ,  la  race  normande  dut  acquérir  de  bonne  heure  la  supériorité 
qu'elle  a  conservée  depuis. 

Les  palefrois  de  Bretagne  étaient  également  renommés,  comme  on  le 
voit  dans  deux  passages,  dont  l'un  semble  se  rapporter  plutôt  à  un  animal 
fantastique  ®.   Les  roncins  bretons   étaient  surtout  en   estime  au  xin*  siè- 


*  Illustrations  ofBritish  History,  etc.  by  Ed- 
mund  Lodge.  London,  1791,  in -4%  t.  II, 
p.  171. 

*  Annales  Francorum  Loiseliani  apud  du 
Ghesne,  Historim  Prancoram  Scriptores,  t.  If , 
p.  36 ,  B.  —  Einhardi  Annales  de  Gestis  Pipini 
régis  (ihid,  p.  235,  G). 

3  Lettre  de  Henri  IV  à  Sully,  du  i4  avril 
1601.  (Mémoires  des  sages  et  royaUes  œconomies 
HEstat,  etc.  édit.  aux  VW  verts,  t  II,  ch.  ?i, 
p.  16.) 

*  Evreux,  imprimerie  de  A.  Hérissey,  i85i, 
in-8*,  p.  335-333. 

^  Ibid,  p.  33o.DaDS  la  Ghronique  de  Jordan 
Fantoame,  v.  soo,  on  voit  un  messager  aller 
trouver  Henri  II  à  Rouen,  surmorel  de  rhiere  : 
B*agit-il  ici  d'une  sorte  de  chevaux,  ou  ce  der- 
nier mot  serait-il  le  nom  d'une  localité?  Dans 
la  seconde  de  ces  hypothèses,  il  y  aurait  encore 
à  rechercher, parmi  un  grand  nombre  de  lieux. 


quel  est  celui  qui  a  pu,  au  xii*  siècle,  être  re- 
nommé pour  ses  chevaux. — Le  nom  de  Payen 
donné  à  Tun  d'eux  me  fournit  l'occasion  de 
faire  remarquer  lusage  où  Ton  était  autrefois , 
comme  aujourd'hui ,  de  les  désigner  autrement 
que  par  leurs  qudités  physiques.  Je  lis  dans  les 
comptes  de  Navarre  pour  1386  :  titem  Mar- 
tino ,  custodi  equi  vocati  Galemart,  pro  gagiis 
suis  in  triginta  duobus  diebus,  octo  denarios 
per  diem ,  x&j  solides  iiij  denarios.  t  (  Ms.  Bibl . 
imp.  Suppl.  lat.  n*  l65^  folio  98  recto.) 
^  Hist,  de  la  crois,  contre  les  hérét.  albigeois, 

p.  16,  v.  311. 

El  palafre  fon  de  Bretanha  ; 

E  es  plos  vert  que  erba  de  prat, 

E  fo  vermelha  la  mitât , 

E  la  cri  e  la  00a  saissa  ; 

E  per  la  cropa  una  fiÛMa 

Hiu  Uanca  que  flor  de  lir,  etc. 

Pierrt  Vidal  t  Lai  on  coira«  «te.  (iMrtfM  roma^ , 


518 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


de  ^  Néanmoins  ,  dans  une  ballade  bretonne  contemporaine  ,  on  voit 
Satan  monte  sm*  une  haquenée  anglaise  pareille  à  celle  de  défunt  seigneur 
Pierre  dlzel-Vet^. 

Dans  une  chanson  de  geste  antérieure  à  cette  époque',  les  destriers  de 
Brie  sont  cités  en  même  temps  que  ceux  de  Gascogne.  La  patrie  des  Thi* 
haut  était-elle  renommée  pour  les  chevaux  qu'elle  produisait?  Je  me  sens 
plutôt  disposé  à  croire  que  le  trouvère  a  voulu  parier  de  ceux  que  Ton  y 
vendait  pendant  ces  foires  célèbres  dont  M.  Félix  Bourquelot  nous  promet 
rhistoire,  et  qui  rivalisaient  sous  ee  rapport  avec  celles  d*Espagne^.  En 
1281,  Philippe  in  »  roi  de  France,  écrivait  à  Edouard  I",  roi  d'Angleterre , 
pour  le  prier  de  trouver  bon  quen  conséquence  de  sa  nouvelle  ordon- 
nance ,  pour  défendre  de  transporter  hors  de  son  royaume  armes  ou  che- 
vaux ,  il  ne  permit  pas  k  sortie  des  destriers  qu'Edouard  avait  fait  acheter 
en  France  ^.  Plus  tard ,  une  correspondance  fut  échangée  entre  les  gar- 
diens des  foires  de  Champagne  et  de  Brie  pour  le  roi  de  France  et  la  com- 
mune de  Londres,  relativement  à  une  somme  considérable  que  Bourgeois 
Faubert ,  citoyen  de  Florence  et  marchand  de  chevaux ,  devait  i  quelques 
mardiands  de  Bar-sur-Aube^  :  il  est  probable  que  lorigine  de  cette  créance 


t.  I,  p.  4o8.  — INe  Wulcê  dêr  Trvhtdoun  , 
t.  I  »  p.  9i3.  Cf.  HUt,  litt.  dês  troul.  t.  Il , 
p.  998,  >99.) 

Ce  devait  être  là  un  pdefroi  pareil  à  celui 
dont  parie  Benoit  de  Sainte-Maure  : 

Hector  monta  for  Galitée , 
Que  li  tramist  Onaiiu  la  fte , 
Qui  moult  Tamma  et  idooII  Tôt  eier; 
Mais  ne  le  Tolt  o  soi  colâer,  etc. 

Cut  de  Tniêt .  mt.  d«  la  Bibl.  imp    o*  6987, 
fol.  84  Tsno  t  col.  %f  ▼.  89. 

'  Proverbes  et  dieiom  populaires ,  etc.  p.  iid. 
-—Delà Motte  Meeaemé,  parlant  de  Tarmëe  du 
ducd*Albe,dit  : 

Leurs  montures  n'estoyent  des  bestes  de  Bretagne  : 
L*nfl  avoit  un  obérai ,  et  Tautre  lentement 
Alloit  sus  un  mulet,  ou  sus  une  jument. 

Im  Stpt  Livn»  du  kounutu  loUin ,  «ic.  A  Paris,  chai 
Mare  Orry,  1587,  in-it ,  liv,  I ,  p.  19. 

Sûrement,  par  hestÉS  de  Bretagne,  le  poète  en- 
tend des  ânes. 

'  BanoM-Breiz,  chants  populaires  de  la  Bre- 


tagne recueillis  et  publiés par  Th.  de  la 

Viiiemarqué.  Paris,  Charpentier,  iSSg,  in-8*, 
t.  I,p.  i4a. 

'  La  Chanson  dÀntiocheg  ch.  VIII,  coupl.  x, 
V.  198;  t  II,  p.  308. 

^  Dans  une  de  ses  lettres,  le  frère  du  prieur 
de  Saint-Gilles,  qui  figure  dans  notre  poème, 
parie  d'achats  de  chevaiu  laits  aui  foires  d*£s- 
pagne  et  ailleurs  : 

•  In  nundinis  partium  Yspaniarum  et  alibi 
quamplures  equos  emifecinius,  êtes  (Epistola 
Fulconis  de  Vilareto  ,magistriordinis  S,  Johaniûs 
JerosoUmitanig  donuno  Philippo,  Prancorwn  régi, 
de  apparata  passagii^altramarini,  Pisa,  i3ii, 
in  reg.  chartoph.  J.  443,  n**  i5.) 

*  Lettrés  de  rois,  reines  et  autres  personnages 
des  coars  de  France  et  di  Angleterre,  etc.  pubi. 
par  M.Champollion-Figeac,  t.  I,  p.  385,  386. 

^  CoUecûon  géninde  des  documents  français 
^ui  se  irotwent  en  Angleterre,  etc.  recueiUis  et 
publiés  par  Jules Delpit,  1. 1,  p,  cLUi,  et  p.  s6, 
37,  n**  Lxii. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


519 


remontait  à  Tachât  des  quatre-vingts  destriers.  Ce  fait,  joint  aux  passages  de 
Horm  et  Rimenkild  que  nous  citions  tout  à  llieure ,  et  à  d'autres^,  aussi  bien 
que  Tabsence  de  toute  indication  relative  aux  chevaux  de  ce  pays,  semble 
annoncer  qu'il  n  était  point  encore  renommé  sous  ce  rapport  et  qu'il  rece- 
vait bon  nombre  de  chevaux  d'Orient.  S'il  faut  en  croire  un  écrivain,  qui  mal- 
heureusement ne  cite  pas  ses  autorités,  ce  fiit  sous  le  règne  d'Etienne  que 
Robert,  duc  de  Glocester,  améliora  le  premier  la  i*ace  chevidine  en  Angle- 
terre, en  y  important  des  sujets  arabes,  dont  il  peupla  le  haras  de  son  châ- 
teau de  Powis^;  mais  une  pareille  importation  fut  bien  longue  à  porter  des 
fruits  sensibles ,  et  le  commerce  des  chevaux  levantins  continua  longtemps 
encore  avec  nos  voisins.  Dans  une  histoire  écrite  de  l'autre  côté  de  la 
Manche,  au  plus  tard  sous  Henri  III,  un  faux  marchand  amené  devant  Jean 
sans  Terre  par  le  maire  de  Londres ,  répond  au  roi ,  qui  lui  adresse  des 
questions,  qu'il  est  de  Grèce,  qu'il  a  visité  fiabylone,  Alexandrie  et  les 
Grandes  Indes,  et  qu'il  a  un  navire  chargé  de  chevaux  parmi  d'autres  ri- 
chesses'. 

A  l'époque  où  cette  scène  avait  lieu,  l'Angleterre  recevait  des  chevaoxde 
l'étranger  au  lieu  de  lui  en  fournir.  Il  devait  en  être  ainsi  bien  plus  encore 
sous  les  rois  saxons ,  à  en  juger  par  une  disposition  du  code  d'Athelstan,  qui 
défend  l'exportation,  par  le  commerce,  de  ces  animaux^,  disposition  renou* 
velée  depuis  dans  le  même  pays^,  et  que  l'on  retrouve  dans  les  autres  con- 


'  Li  rois  la  don  par  gr«iit  hennor 
Donna  uiiij.  cherans 
A  ui.  nobâes  vaMaoa 
Q«*aler  s'en  doivent  en  BreUigne; 
Li  dieral  estoient  d'Espaigne. 

Le  Boamamt  de  Claris  et  de  Larù,  m».  d«  U  Bibl. 
imp.  n*  7534*»  M.  118  yno,  col.  9,  t.  a6. 
Cf.  fol.  i35  Teno,  c.  i,  v.  18,  etc. 

'  A  cridcal  Bnqmry  inio  antient  Ârmoor,  etc 
by  Samuel  Rnsh  Meyrick,  vol.  I,  p.  10. — Dans 
une  notice  sur  les  races  domestiques  de  che- 
vaux ,  inaérée  au  Moniteur  universel ,  n**  du 
16  mars  i855,  col.  S  [OngÏM  de  la  race  an- 
glaise.—  Erremn  à  ce  st^et) ,  M.  Dureau  de  la 
Malle  ne  fait  remonter  la  première  importa- 
tion certaine  d'étalons  étrangers  en  Angleterre 
qu'au  temps  de  Charles  If,  contrairement  à 
Topinion  commune ,  qui  attribue  la  race  anglaise 
actuelle  au  croisement  des  juments  bretonnes 


avec  des  chevaux  persans,  turcomansou  arabes. 
Importés  par  Henri  VIII  et  par  sa  fille  Eli- 
sabeth. 

'  Histoire  de  Potthfoês  Fitt'JVarin,  p.  9 1 .  -— 
Recherches  sar  le  commerce,  lajuhricalion  et  fs- 
sage  des  étoffes  de  soie,  etc.  t.  I,  p.  339. 

^  «  Ne  quis  dimittat  equum  suimi ultra  mare, 
nisi  vdit  eum  dare.  t  Leges  Adelstani  régis, 
art  xxin.  {Leges  Ânglo-Saxonicm,  éd.  Davide 
Wiikins,  Lond.  17s  1 ,  folio,  p.  Sa.  —  Ckron. 
Johann,  Bramton,  apud  Roger.  Twysden,  HiS' 
iorim  AngUcanm  Scripiores  X,  t  î^  col.  S43, 
lin.  d8.) 

*  Stat  If  Henr.  VII,  chap.  iin.(The  Statùtes 
of  fhe  Reahn,  printed  hj  command  of  His  Ma- 
jestjt  King  George  the  tkird,  etc.  [Bj  Geo.  Eyre 
and  Andrew  Strahan]  vol.  II,  1816,  folio, 
p.  578.) 


520 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


trées  de  TEurope  pendant  le  moyen  âge^ .  «Tignore  à  quelle  époque  nos  mar- 
chands commencèrent  à  aller  chercher  des  chevaux  de  l'autre  côté  de  la 
Manche;  je  sais  seulement  que  Marie  Stuart  a  ayant  recouvert  une  couple 
de  beaux  et  rares  guilledins,  »  pour  son  cousin  M.  de  Guise,  annonce  Tenvoi 
de  Tun  d'eux  à  M.  de  Mauvissiere  ^,  et  que  Louis  XIV,  qui  avait  des  che- 
vaux de  Perse',  faisait  acheter  de  ces  animaux  à  Londres^. 

Le  cheval  anglais  était-il  alors  ce  que  nous  le  voyons  aujourdliui  aux 
courses?  Je  laisse  à  de  plus  savants  que  moi  le  soin  de  répondre  à  cette 
question,  et  me  borne  à  constater  quau  siècle  précédent,  et  sans  doute  pen- 
dant tout  le  moyen  âge,  la  législature  et  les  éleveurs  anglais  avaient  en  vue 
de  produire  de  grands,  de  forts  chevaux.  Dans  son  livre  sur  les  statuts  de 
la  Grande-Bretagne,  Barrington  conjecture,  page  A 9 9,  que  les  lois  relatives 
aux  chevaux  rendues  dans  ce  pays  au  xvi*  siècle  ont  pu  être  inspirées  par 
les  tournois  et  les  autres  fêtes  d'apparat  en  vogue  dans  la  première  partie 
du  règne  de  Henri  VA.  Il  est  certain  que  la  force  des  chevaux  devait  con- 
tribuer à  rendre  les  tournois  moins  dangereux  à  ceux  qui  y  figuraient, 
comme  augmenter  l'eBet  général  du  spectacle. 

On  trouve  des  indications  sur  la  valeur  des  chevaux  chez  nos  voisins ,  vers 
la  fin  du  règne  d'Edouard  P^  dans  les  registres  de  Guild  Hall  ^ ,  dans  les 
Rôles  du  Pariement,  vol.  I,  p.  228,  2^5,  et  dans  le  Lî6er  qaotidianas  con- 
trarotalatoris  Garderobœ,  de  la  vingt-huitième  année  de  ce  prince,  en  une 
multitude  d'endroits,  mais  plus  particulièrement  pages  77  et  suivantes.  Leur 


^  c  II  est  inhibé  de  faire  sortir  et  porter  hors 

le  royaume  en  tont  temps les  armes,  sai- 

pestres ,  poudre  à  canon ,  chevaux  de  pris,  har- 
nois  et  toute  sorte  de  munitions  de  guerre,  •  etc. 
(  Les  Ds  et  coatames  de  la  mer,  etc.  par  Cleirac, 
p.  338.  L*auteur  cite  Bulla  cœnœ  Domini,  et 
ihi  Rebttfftts :  ànnaUs  d Aquitaine ,  rr*  partie, 
feuillet  374*) — Dans  les  Mémoires  de  T Aca- 
démie royale  de  Thistoire,  de  Madrid,  t.  V, 
p.  174,  175,  on  lit  un  ordre  d*A]fonse  III,  roi 
d*Âragon,  adressé,  en  1390,  aux  viguiers]  et 
bailes  de  Tarragone ,  de  ne  point  mettre  empê- 
chement à  rembarquement  des  chevaux,  mu- 
lets, effets  et  grains  destinés  à  secourir  la  Terre 
sainte,  qu*il  avait  permis  au  maître  des  tem- 
pliers de  faire  sortir  de  ses  États. 

*  Lettre  datée  de  Shefiîeld,  le  3  septembre 


1 58o.  (  Lettres,  instructions  et  mémoires  de  Marie 
Stuarl,  etc.  publiés  par  le  prince  Alexandre 
Labanoff.  Londres,  Charles  Dolman,MDCCcxuT, 
in-8*,  t.  V,  p.  177,  178.) 

'  Mémoires  et  journal  du  marquis  de  Dan- 
geau,  etc.  Paris ,  yDCCCXzz,  in-8^  1. 1,  p.  365 
(i4  nov.  1687). —  Abrégé,  etc.  extrait  par 
M"*deGenlis.  A  Paris,  chezTreuttd  et  WûrU, 
i8i7,in-8'',  t.1,  p.  906. 

*  Mémoires  du  doc  de  Saint-Simon, asm,  1 706  ; 
édit.  in-8',t  V,p.  194. 

^  Par  exemple ,  diuos  le  registre  D,  fol.  isS, 
on  voit,  en  i3o6,  le  chevd  blanc  d'un  com- 
merçant saisi  et  estimé  trente  sous.  {ColL  gén. 
des  doc,  Jr.  qui  se  trouvent  en  Angleterre,  etc. 
p.  Liiix,  Cf.  p.  xcii,  ligne  7.) 


HISTOIRE  DE   LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


521 


prix  parait  avoir  yarié  d*une  à  dix  livres  sterling,  et  leurs  couleurs,  aussi 
bien  que  Temploi  auquel  ils  étaient  destines,  sont  minutieusement  indiquées. 
Les  chivalx  de  charreiiz  de  Henri  V  furent  vendus  pour  la  somme  de  quatre- 
vingt-quinze  livres  quatorze  shillings  dix  deniers ^  Ailleurs,  nous  trou- 
vons que  dans  une  occasion  des  chevaux  durent  payes  trente-sept  livres, 
dans  une  autre  cinquante,  et  quà  différentes  époques  il  fut  donné  pour  un 
cheval  sept  livres  dix  shillings ,  trois  livres  six  shillings  huit  deniers,  et  six  li- 
vres treize  shillings  quatre  deniers.  En  iS^y,  deux  des  chevaux  qui  avaient 
amené  de  Baie  Bernardin  Ochin  et  Pierre  Martyr  fiu*ent  vendus  à  Smith- 
field  quatre  livres  treize  shillings  six  deniers^. 

Nous  voici  bien  loin  du  xiii'  siècle;  nous  y  reviendrons  pour  parler  du 
prix  des  chevaux  et  de  la  législation  firançaise  de  Tépoque,  relative  à  ces 
animaux.  En  i  ao2 ,  date  du  compte  général  des  revenus  du  roi,  pubHé  par 
Brussel ,  le  prix  d*un  roncin  ou  d*un  sommier  variait  de  quarante  à  cent  sous , 
et  celui  d*un  cheval  de  selle  pouvait  monter  jusqu*à  quarante  livres  '.  Sous 
saint  Louis,  dont  la  femme  reçut  en  une  circonstance  un  cheval  du  roi  de 
Navarre*,  ces  prix  continuèrent  à  monter*,  au  point  que  Joinville  estimait 
cinq  cents  livres  deux  palefirois  oflFerts  à  ce  prince  par  labbé  deClunypour 
la  reine ^.  Deux  ans  après  la  conclusion  de  la  guerre  de  Navarre,  Philippe 
le  Hardi  rendait  ime  ordonnance  somptuaire  renouvelée  en  partie  par  son 
successeur  en  i^gU.  Dans  rétablissement  de  1 279 ,  le  roi  veut  que  tous  les 
chevaliers,  les  nobles  et  les  bourgeois  du  royaume,  en  possession  d*une 
certaine  fortune,  tiennent  habituellement  une  jument  poulinière,  et  les 
comtes,  ducs,  barons  et  autres  grands  personpages,  «qui  ont  pasttu*e  souffi- 
sant,»  des  haras  de  quatre  juments  au  moins.  Ces  animaux  devaient  être 
privilégiés;  pas  plus  que  leurs  poulains,  ils  ne  pouvaient  être  saisis  pour  for- 
fait de  leur  maître  ni  pour  ses  dettes.  Comme  le  fait  judicieusement  obser- 


'  Rotali  Pi^iamentoram ,  etc.  (printed  in 
6  vol.  folio  in  1765,  at  the  expence  of  Govern- 
meut)  vol.  III,  p.  237. 

'  Arckaeolopa,  yoI.  XXI,  p.  473. —  The  privy 
Parse  Expenees  of  King  Henry  thê  eightk,  etc. 
hy  Nicholas  Harris  Nicolas.  London  :  William 
Pickering,  in>cccxxTii,  in-8%  p.  339. 

'  Noacel  Examen  de  Vusap  général  des  fiefs 
en  France,  t.  II,  p.  clxyi,  col.  1  et  3  ;  p.  cucu, 
col.  1  ;  p.  CLXXXTi,  col.  s;  p.  CLXXXYii,  col.  1 

H1ST.  DE  LA  GUERBE  DE  NA?. 


et  S  ;  p.  cLxxxTiii,  col.  1  et  S  ;  p.  cai,  col.  a  ; 
p.  cciii,  col.  a;  p.  ccn,  col.  a;  p.  ccvii, 
col.  1,  etc. 

*  Beeepta  et  expensa  anno  M,  ce.  ttutn, 
art.  u.  [Recueil  des  historiens  des  GaaUs,  etc. 
t.  XXI,  p.  a&i,  K.) 

*  IhiJ.  art.?i  :  Equiet  roiicmijp.  a48,  a49« 
—  Tahttlm  ceratm  Johannis  Sarruceni.  {Ibid. 
p.  357,  B,  358.) 

*  Ace.  des  hist.  des  Gaales,  t.  XX,  p.  a88,  A. 

66 


522 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


ver  M.  Duplès-Agier,  auquel  on  doit  la  publication  de  iordonnance  de  Phi- 
lippe le  Hardi ,  cette  mesure  s  explique  par  la  nécessite  du  service  militaire 
et  de  réquipement  des  chevaliers  ^  J'ajouterai  qu'il  n  est  pas  douteux  que  le 
roi  ne  voulût  aussi  favoriser  la  production  indigène  et  diminuer  le  com- 
merce d'importation,  qui  appauvrissait  le  pays.  C'est  dans  ce  but  qu'après 
avoir  ré^é  le  prix  que  chacun ,  derc  ou  laïque ,  ne  devait  pas  dépasser  pour 
un  palefroi,  ou  un  cheval  de  charge,  soit  ambiant,  soit  trottant^,  il  limite 
à  trente  le  nombre  de  chevaux  de  guerre  que  les  marchands  seuls  ou  en 
société  pouvaient  exposer  en  vente  aux  foires.  Toute  infraction  à  ces  dispo- 
sitions était  punie ,  quel  que  fôt  le  coupable ,  de  forfaiture  et  de  confiscation , 
et  le  sixième  de  l'amende  était  alloué  au  dénonciateur^. 

A  quelque  distance  de  là,  nous  trouvons  une  pièce  qui  nous  donne  de 
précieuses  lumières  sur  le  prix  et  le  signalement  des  chevaux  au  commence- 
ment du  XI v*  siède^.  Je  veux  parier  de  l'inventaire  des  biens  meubles  du 
roi  Louis  Hutin,  dressé  en  1 3 1 7.  J'en  extrais  la  partie  relative  à  mon  sujet  : 

Item  Vinventaire  des  chevaas  qai  estaient  aas  Quarrieres, 

Preniierement. 

1  cheval  gris,  que  levesque  d* Amiens  rendi. 

Item  1  somier  liart  moucheté,  que  monseigneur  Thibaut  rendi. 

Item  1  cheval  brun  bai,  qui  fu  du  chariot  des  armeures. 


'  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  chartes ,  3*  série, 
t.  V,  novembre-décembre  i853,  a*  livraison, 
p.  177. 

*  «Et  que  nusdèsore  en  avant,  combien 
qu'il  soit  riches  boms,  soit  ciers,  soit  lais,  ne 
puist  acbater  palefroi  de  plus  haut  de  Ix  libr.  de 
tournois;  ne  escuiers,  combien  qu*il  soit  gentix 
hom  ne  combien  qu'il  ait  de  rente,  n'achate 
roncin  ambiant  au  plus  de  iv  libr.  de  tournois , 
ne  trotant  de  plus  de  xx  libr.  de  tournois,  pour 
son  chevauchier,  se  n*est  cheval  pour  porter 
armes,  se  il  n  est  fix  de  home  qui  eustv*  livrées 
de  terre  ou  plus,  ou  se  il-meimes  ne  les  avoit,  et 
s'il  ne  pourroit  avoir  ambiant  plus  de  kxv  livres 
par  achat.  •  (Bibt,  de  tÉcole  des  chartes,  3*  série, 
t.  V,  p.  1 80.) 

'  Ibid.  p.  181. 

^  Dans  une  chanson  de  geste  qui  appartient 
à  cette  époque,  il  est  fait  mention  d*nn  bel  et 
bon  cheval , 


Que  ses  sires  avoit,  droit  à  FAscention , 
Aquatés  .c.  florins  bien  près  de  Besenchoo. 

lÀ  Aomaiu  d»  Baudmin  de  Seioure,  ch.  III,  v.  677; 
t.  1,  p.  Sa. 

Dans  le  journal  de  la  dépense  du  roi  Jean, 
en  Angleterre ,  on  trouve 

«  P6ur  un  roncin,  acheté  à  Londres  par  Jehan 
de  Dainville  pour  le  commun  de  Tostel  du  roy, 
a8*  6'.»  (Comptes  de  t argenterie  des  rois  de 
France t  p.  aas.  —  Voyes,  sur^  prix  des  che- 
vaux et  les  haras  au  moyen  âge ,  les  Fabliaux 
ou  contes,  de  le  Grand  d'Aussy,  t.  III,  p.  i43- 
1  dS.  Malgré  tout  ce  que  Ton  a  dit  sur  le  soin  que 
l'on  avait  de  ménager  les  juments,  par  égard 
pour  la  reproduction  de  l'espèce,  on  les  em- 
ployait au  moins  dans  les  tournois.  (Voyei  le 
couplet  XXII I  de  Bêle  Idoine,  dans  le  Roman- 
cero Jrançois,  p.  19.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


523 


Itfim  1  dievdi  noir,  que  Jean  le  veneur  rendi. 

Item  i  cheval  gri  poimelé,  qui  fut  de  l*achi^t  Toteguy. 

Item  i  somier  noir,  qui  fîi  de  Teschançonerie. 

Item  1  cheval  ferrant,  que  Mesdre  Guillaume  de  Harcourt  rendi. 

Item  I  palefroy  blanc,  que  Messire  Pierre  de  Villq>ereur  rendL 

Item  1  chevdi  rous  liart ,  que  François  le  messagîer  rendi. 

Item  1  cheval  bai  baucent  qui^int  du  gouverneur  de  Navarre  ^ 

Item  1  cheval  brun  fauve  mercfaié  en  la  cuisse  senestre. 


^  Od  lit  dans  les  comptes  de  Navarre  pour 
1 383  et  1  s84  les  articles  suivants,  qui  se  rap- 
portent à  on  envoi  semblable  : 

t  Item  Amorosio  Roscide  Vallis  pro  quibus- 
dam  equo  et  palefredo  missis  domino  régi  ex 
parte  gubematoris,  cum  magistro  Radulpho  et 
Martino  Garsie,  pro  tnnicb  ad  opus  garcionnm, 
firenis  et  aliis  neccessariis  eiiq>tis,  iiij  libras  v) 
soiidos  viij  denarios.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  iat. 
n*  i65^  fol.  3  verso  ad  calcem.) 

t  Item  pro  expensis  unius  magni  equi  quem 
gubemator  mittebat  domino  régi  Francie,  et 
fuit  infirmus  in  villa  Sancti  Johannis,  et  prop* 
ter  hoc  reversus  fuit  iterum  in  Navarram,  v  so- 
lîdos.B  (Folio  5  verso.) 

t  Item  pro  expensis  magistri  Radulphi ,  qui 
duzit  duos  eqnos  in  Franciam,  ux  soiidos.* 
(Foi  34  verso.) 

Ces  autres  articles  nous  apprennent  le  prix 
des  chevaux  et  des  juments,  en  Navarre,  à  Yé- 
poque  : 

•  Item  pro  quodam  roncino  mortuo  portando 
fenum,  xiv  soiidos.»  (Fol.  i  recto.) 

<  Petro  Lopi,  alcaldo  Pampiionensi,  pro  quo- 
dam roncino  emptô  ab  eo,  quas  dabet  recuperare 
io  mesnadaria  sua ,  xxj  libras.  »  (Fol.  i  verso.) 

t  Item  eidem  (gubo matori)  pro  quodam  ron- 
cino empto  ad  opus  Remundi  Bemardi ,  xx  li- 
hras.  —  Item  eidem,  per  manum  Michaelis 
d^Ancia  et  Johannis  Durandi,  pro  quodam  equo 
empto,  XXX  libras  xvij  solides.  >  (Foi.  39  verso.) 

<  Item  eidem  (domine  Constancie  Sancii  de 
Lodosa)  pro  quodam  roncino,  xxv  8<4idof.» 
(Folio  54  verso.) 

«Item  Bemardo  de  Ricart,  de  mandato  gu- 
bematoris, pro  emenda  onius  roncini,  videii- 
cet  pro  viginti  quinque  libris  toronensibos. 


xvi"^  deuariis  per  libram,  xxiij  libras  viij  soiidos 
viij  denarios  sanchetes.  >  (Folio  96  recto.) 

titem  eidem  (domino  ClemenU  gubema- 
tori  ) ,  per  manum  unius  almogavari ,  pro 
equabus  emptis  ab  eo,  xv  libras.»  (Fol.  64 
recto.) 

L'almogavare  nommé  dans  ce  dernier  arti- 
cle était  une  e^ièce  de  bandenlier  autorisé,  à 
peu  près  comme  le  sont  sur  mer  les  corsaires, 
n  en  est  encore  question  dans  les  mêmes 
comptes  : 

«Item  de  dominino  Martini  almogavar,  pro 
hominibus,  xl  soiidos.»  (Folio  3o  verso.  Cf. 
folio  64  verso  et  96  recto.) 

«  Item  de  quodam  almogavarr»  pro  quadam 
equa ,  viij  solides.  1 1tem  de  quodam  aiio  almo- 
gavarr,  pro  bobns  ,  v^  soiidos.  »  ~-  «  Item  de 
iilis  vocatis  almogwfares,  quando  dominus  Jo- 
hannes  Nunniietcooimuiiitas  viUe  iveruntapud 
Tirasonam,  pro  asinis,  xxxij  soiidos,  etc.» 
(Folio  64  verso.) 

«  Item  recepit  de  jure  vocato  quinto,  rerum 
de  Aragonia  ddatanim,  videlicet  de  quibus- 
dam  vocatis  abno^aoarfSy  qui  iverunt  cum  Sy- 
mone  de  Oloriz,  xxvsolidos.»  (Folio  97  recto.) 

«Item  Garsie  d'Ornes,  pro  quadam  vacca 
quam  émit  de  quibusdam  vocatis  aImoga»ares  • 
que  erat  domini  Pétri  domini  de  AyeriMi,  et  fuit 
reddita  eidem,  xxv  soiidos. •  (Folio  97  verso.) 
— Ce  nom  se  retrouve  dans  la  chronique  cata- 
lane de  Ramon  Muntaner,  ce  qui  a  donné  lieu 
à  feu  Buchon  d'écrire  une  note  insignifiante. 
(CoU,  des  chr.  nat.  fr.  t.  V,  Paris,  Verdière, 
MDCCCUVii,  in-8*,  p.  3i,  not.  au  ch.  x.)  Il 
vaut  mieux  recourir  au  grand  Dictionnaire  de 
TAcadémie  espagnole,  t.  I,  p.  333,  c  s,  aux 
mots  Àlmogaravês  et  Almofiwiarêi, 

66. 


524 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Item  1  cheval  noir,  le  pié  destre  d'arrière  blanc. 

Item  1  cheval  gris,  à  une  estoile  au  front. 

Item  1  palefroy  blanc,  à  une  croîs  en  Tespaule  senestre. 

Item  1  palefroy  ferrant  pomelé,  merchié  en  la  cuisse  senestre. 

Item  i  cheval  ferrant,  qui  fu  sommier. 

Item  1  grant  cheval  noir,  k  une  estofle  au  front. 

Item  1  cheval  noir,  les  deux  piez  d'arrière  blans. 

Item  1  cheval  blanc  pomelé ,  qui  fut  Michelet  de  Navarre. 

Item  1  cheval  noir,  cuit  des  quatre  jambes. 

Item  1  cheval  ferrant  estelé. 

Item  1  grant  cheval  noir,  le  piez  senestre  d'arrière  blanc. 

Item  1  cheval  noir  mal  taint,  baucent  de  la  teste. 

Item  1  cheval  ferrant,  que  le  sire  de  Chambli  ot  en  Tost. 

Item  1  cheval  bai,  les  deux  piez  d'arrière  blans. 

Item  1  cheval  noir,  que  messire  Hugues  d'Augeron  eut  en  l'ost. 

Item  I  cheval  noir,  les  deux  piez  d'arrière  blans ,  qui  vient  de  Troyes ,  d'un  Lombart. 

Item  i  cheval  bai  baucent  de  la  teste ,  à  une  grosse  jambe  d'arrière. 

Item  I  cheval  ferrant  pomelé  du  cors  le  roy. 

Item  i  palefroy  der  bay,  les  deux  piez  d'arrière  blans. 

Item  1  palefroy  gris,  merchié  en  la  cuisse  senestre. 

Item  1  palefroy  brun  bay  ;  et  acheta  ces  trois  palefrois  Guillaume  Clamart  à  Ghastiaa- 

Thierry*. 
Item  1  palefroy  noir  merchié  en  la  cuisse  senestre,  et  vient  de  Ghastiau-Thierry. 
Item  1  cheval  ferrant  pomelé ,  cuit  des  quatre  jambes ,  que  Messire  Guillaume  Tau- 

mosnier  rendi. 
Item  1  sommier  bay  baucent,  qui  fu  de  l'aumosne. 
Item  5  chevaus  de  cfaarette. 

Somme  :  48  chevaus ,  car  on  rendi  huit  puis  ce  premier  inventaire. 

La  âespence  et  délivrance  desdits  chevaus  est  ceste  : 

Monseigneur  de  la  Marche  en  ot  a  prisiés  âoo  livres  parisis. 

Monseigneur  de  Saint-Pol,  un  de  i6o  liv.  parisis,  poiez  à  GiÛes  Clamart',  si 
comme  il  donna  à  entendre. 
Item  le  connestable,  a  de  3ao  livres  parisis;  si  en  devoit  poier  à  Montenglant  i6o 

livres  parisis. 
Item  Monseigneur  de  Ghastillon  le  jeune,  un  de  lAo  livres  tournois,  valent  k  parisis 

lia  liv. 


^  Voyez,  pour  des  aehats  de  chevaux  pour 
nos  princes,  THistoire  de  la  maison  royale  de 
France,  clc.  t.  Vril,p.  A68-473.  (Histoire des 
grands  écujrers  de  France,)  Cf.  p.  ^79,  5 1  o,  5 1 1 . 

'  Gilles  Clamart  fut  premier  écuyer  du  corps , 


et  maitre  de  f  écurie  da  roi  après  la  mort  de 
Jean  Bataille,  le  9  mars  iSaS,  époque  avant  la- 
quelle le  P.  Anselme  ne  sait  rien  sur  notre  per- 
sonnage. (Voyez  Hisl.  généalog,  et  chronolog,  delà 
moison  royale  de  France,  etc.  t.  VIII ,  p.  465*) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE,         525 

Item  a  a  cheraus  amenei  k  Paris,  Tendus  par  Raoulet  i64  livres  lo  sok  parisis. 
/tem  pour  la  cbevaus  qui  estoient  aux  Quarrieres,  achetez  de  Guillaume  Pizdoe* 

386  livres  5  sols  tournois,  valent  à  parisis  a8a  parisis. 
Item  a  cbevaus  vendus  à  Jencien  de  Pacy*  88  livres  5  sob  tournois,  valent  à  parisis 

70  livres  la  sob. 
Item  i  chevaus  vendus  à  Perrot  le  Bourgoignon  et  à  Guyart  de  Pontobe,  64  livres 

parisb. 
Item  à  Godefroy  du  Séjour,  a  chevaus  à  34  livres  5  sob  toumob,  valent  à  parisb 

37  livres  8  sob,  et  furent. baUlies  k  Gille  Clamart  Somme  de  tout,  au  prb 

de  l'argent ,  ia8o  livres  10  sob  parisis. 

Ce  sont  ses  receptes  pour  Toccasion  da  testament  du  roy  Loys  de  bonne  mémoire, 

par  Gencien  de  Pacy. 

Premièrement. 

De  Guillaume  de  Conques ,  5ooo  livres  tournob. 

Item  pour  les  chevaus  que  Raoulet  le  courretier  a  vendus,  laa  livres  17  sols  a  den. 
parisb ,  valent  k  tournois  1 53  liv.  1 1  sols  5  den. 

Item  pour  1  paleiroy  vendu  à  Monseigneur  Gauchier  de  Chastillon  i4o  livres,  des- 
quiels  i4o  livres  on  li  rabat  90  livres  que  on  li  devoit,  et  ledit  Jencien  reçut 
le  rémanent,  et  sont  5o  livres  toumob. 

Item  de  Jehan  des  FeuUoy,  8  livres  i5  sob  toumob,  pour  unes  plates  que  il  acheta 
des  exécuteurs. 

Item  5o  livres  toumob  pour  a  coutiaus  qui  furent  vendus. 

Item  de  Guillaume  Pizdoe  pour  i4  chevaus  qu*il  a  eus,  486  livres  5  sob.  Item  un 
de  Pierre  des  Essarls  394  livres  5  sob  7  deniers  obole  toumob  pour  Tais» 
selement  qu'il  a  eu  de  Monseigneur  Hugue  d*Augron«  Item  pour  a  chevaus 
que  ledit  Jensien  a  eus,  18  livres  i5  sols  toumob. 

Item  pour  un  chevaus  vendus  k  Perrot  le  Bourgoignon  et  k  Guyart  de  Pontobe,  80  li- 
vres toumob. 

De  tous  les  chevaux  portés  sur  cet  inventaire,  ceux  dont  on  estimait  le 

plus  la  robe  étaient,  à  ce  qu*il  paraît,  au  moins  à  la  lin  du  siècle  suivant, 


^  Guilbame  Pisdoe  le  jeune  était  premier 
écuyer  du  corps  et  maître  de  Técurie  de  Phi- 
lippe le  Long.  [Hist.  géaéal.  et  chronol,  de  la 
maison  royale  de  France ,  t  VIII,  p.  465.)  — 
Plus  tard,  on  le  retrouve  sous  le  nom  de 
GuiUdmns  Pidoye^  administrateur  et  gardien 
des  biens  du  Temple.  (Voyez  Procès  des  Tem- 
pliers, publié  par  M.  Micbelet,  t.  II,  p.  318.) 

'  Les  Gentien  étaient  une  ancienne  famille 
de  Paris  connue  par  plusieurs  monuments. 
Deux  de  ses  membres,  Pierre  Gentien,  peut- 


être  le  même  dont  il  nous  reste  des  poésies 
{Bihl.Jr,  de  Tabbé  Goujet,  t.  IX «  p.  71 ,  73), 
et  Jacques  Gentien,  honorablement  nommés, 
en  i3o4,  par  GuiUaume  Guiart,  v.  13  363, 
remplirent  successivement  l'office  de  maître  de 
récurie  du  roi,  de  isgS  à  1399.  (Hist.  de  la 
maison  royale  de  France,  etc.  t.  VIII,  p.  464.) 
A  cette  époque,  il  y  avait  déjà  à  Paris  une 
ruelle  Gentien.  (  Voyex  le  Dictionnaire  des  rues 
de  Paris,  v.  453.—  Fa(2(aii«  et  contes,  édition 
de  Méon,  t.  II,  p.  269.) 


526 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


d'abord  le  Manc  ^  puis  ie  liait  pomme  et  le  bai  clair  et  obseur;  xm  passive 
d*un  curieux  poème  relatif  à  Tart  militaire,  écrit  à  la  un  du  moyen  âge,  ne 
laisse  aucun  doute  à  cet  égard  ^.  Au  xiu^  siècle ,  les  trouvères  mentionnent 
surtout  les  destriers  sor^,  baucent,fermnt,  pommelés,  vair,  gris,  liart  et  tirant  \ 

Pour  peu  que  Ton  interroge  encore  nos  vieux  poètes,  on  apprendra  en 
quoi  leiu*s  contemporains  faisaient  consister  la  beauté  d  un  ehevsd.  Suivant 
Tun  des  auteurs  du  Roman  d* Alexandre,  il  devait  avoir  la  tête  plate,  le 
pied  dégarni  de  poil  et  fendu  ^;  Raimbert  de  Paris  remarque  d'un  bon  des- 
trier qu'il  était  tout  noir  et  avait  la  jambe  plate  ^  ;  enfin  Jean  Bodel  fait  le 
portrait  suivant  d'un  bon  destrier  gascon  :  a  Son  poil,  dit-il,  luisoit  plus  que 
le  plumage  d'un  paon;  il  avoit  la  tête  maigre,  l'œil  vair  comme  un  faucon, 
le  poitrail  grand  et  carré ,  la  croupe  large ,  la  cuisse  ronde  et  le  derrière  serré. 
Ceux  qui  le  voient,  ajoute*t-il,  disent  que  jamais  l'on  n'en  vit  de  plus  beau''.  » 

Un  mot  maintenant  sur  Tentretien  des  chevaux. 

La  nourriture  que  dans  les  villes ,  au  xiv*  siècle ,  on  regardait  comme  la 
plus  propre  à  mettre  le  cheval  dans  un  état  brillant,  consistait  en  bon  foin , 
en  paille  d'avoine  ou  de  froment,  en  son,  menues  fèves  et  avoine^.  L'or- 
donnance de  l'an  1 548  taxe  pour  la  pension  d'un  cheval  de  gendarme  par 
jour  vingt  livres  de  foin,  dix  livres  de  paille  et  trois  picotins  d'avoine^.  Sui- 
vant cette  ordonnance,  un  économiste  du  xvii*  siècle  établit  ainsi  l'entretien 


*  Voyet,  sur  l*ii8age  des  chevaux  Uancâ,  au 
moyen  âge ,  le  Graod  d'Aussy,  not.  1 6,  au  Lai 
dâ  LoMfal  [Fahliauaf  on  contes,  etc.  édidon  de 
Renouard,  1. 1,  p.  193.) 

*  ^tkU tbht d kardo f»mato 

Obtien  la  paima,  elbaiochkroeicano; 
Di  rar  in  questi  sHuganna  el  soldato. 

Anchor  d'altro  mantd  bon  conier  fnro , 
lia  qaatto  è  1  genenl  dw  tati  non  fiAe, 
Chi  fpende  ia  tel  ha  d  mo  dinar  secoro, eoc 


GornasAao,  d«  Bê  militari,  «ce.  lib.  II,  cap.  i. 
Vinagit.  !ïeU«  Gâte  di  Pietio  dJ  Nieolini  da 
Sfebbiô.  NeB'mno  di  aoitra  utate  M.o.iixrt. 
ia-8%  Mb  39  MCto. 

^  Dans  le  mauscrit  de  laBihl.  imp.  n**  701 3, 
fol.  8  recto ,  on  trouve  eqmu  rujn»  traduit  par 
ekeval  sor, 

*  Du  doc  BuefiAigremoHt,  ms.  de  la  BiU. 


imp.  n*"  7183,  loi.  88  verso,  coi.  1,  v.  37,  et 
fol.  89  recto,  coL  1,  v.  6. 

*  Li  Romtois  JCAluBonêre,  p.  i32,  v.  3o. 

*  La  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  v.  1 665; 
1. 1,  p.  69. , 

^  La  Chanson  des  Saxons»  coupl.  cvi;  t.  I, 
p.  183. 

*  Le  Menagierde  Paris,  etc.  t.  Il,  p.  76.  — 
Étadeê  sur  la  condition  de  la  cla$te  agricole . . . 
en  NormamJUe,  p.  s 3 3. 

*  Sommaire  de  tcsconamif  de  la  despenee  eelea 
le  revenu,  etc.  s.  1.  ni  d.  in-il%  de  61  pages, 
p.  37.  Cet  opuscule,  que  j*ai  rencontré  à  Bor- 
deaux, me  semble  avoir  été  imprimé  dans  celle 
ville,  comme  ie  Dûcours  smr  teaccessioe  ekereté, 
présenti  à  la  mère  Reine,  mkre  dm.  Roi,  par  ua 
sien  fidèle  serviteur  (1S86),  réimprimé  dans 
le  Recueil  G,  A  Paris ,  m  doc  lx,  in-8%  p.  1  sS- 
i6o* 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         527 

d'un  cfaeral,  qu'il  met  à  cent  livres  par  an,  au  prix  où  les  fourrages  étaient 
en  Guienne  en  i6a&  : 

«  1.  Foin,  quatre-vingts  quintaux  par  an,  valiant  quarante  livres,  revenant  par  jour 
à  vingt  livres,  valiant  cfeux  sols.  —  a.  Paille,  quarante  quintaux  par  an,  valiant  dix  li- 
vres, revenant  par  jour  à  dix  livres,  valiant  six  deniers.  —  3.  Avoine,  six  pippespar  an , 
valiant  cinquante  livres,  revenant  par  jour  à  trois  picotins,  valiant  deux  sou?  six  deniers.  ^  » 

Voyez,  sur  Téquitation  au  commencement  du  xv^siède,  o  Ltvrodasnsynança 
iê  hem  cwoalgar  toda  seUa,  que  fez  ElReyDom  Edaarte  de  Portugal  e  do  Algarve, 
e  Senhor  de  Cepta,  o  (jaal  começoa  em  seendo  Iffante,  à  la  suite  du  Leal  Con- 
seUieiro,  du  même  auteur.  Paris,  mogcgxlii,  in*4^  p.  Agy-âSo. 

Pour  ce  qui  concerne  llûppiatrique  au  moyen  âge,  on  peut  consulter,  outre 
les  ouvrages  mentionnés  par  Brunet^,  les  suivants  :  i""  Medicina  dei  cavalU^ 
ms.  de  la  Bibl.  imp.  n""  7099^ ,  foL  1 26  recto ,  indiqué  dans  le$  Manoicrits 
françoîs  de  la  Bibtiothèqae  du  Roi,  L  V,  p.  aay;  d^  Uhro  de*  marescalcia  da 
Franceschino  Sodetto,  ms.  'de  la  ^1.  împ.  n^  2^46^,  décrit  dans  le  même 
catalogue,  t.  Vil,  p.  i35,  ]36.  Quant  au  Libro di  marescalcia  di  Giordano 
Rossodi  Calabria,  dont  il  est  parlé  plus  loin,  p.  i36,  137,  ce  n'est  que  la 
traduction  de  ïHippiatna  de  Giordano  Rufib,  publiée  pour  la  première 
fois  à  Padoue  en  1818,  par  Giroiamo  Molini ,  en  un  volume  grand  in-8''. 

Page  i4Ât  vers  2190,  couplet  liv. 

L'accusation  qu'Anelier  met  dans  la  bouche  des  riches  hommes  est 
confirmée  par  Guillaïune  de  Nangis,  qui  parie  des  efforts  tentés  par  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  pour  réformer  les  coutumes  ou  plutôt  les  fors  de 
Navarre  '  :  il  n'y  a  donc  pas  lieu  à  mettre  le  point  en  discussion.  Toutefois, 
je  ferai  observer  que  le  gouverneur,  représentant  du  souverain,  était,  aux 
termes  des  mêmes  fors,  en  droit  de  retirer  la  garde  des  châteaux  à  ceux 
qui  les  occupaient  :  «  Si  le  roi ,  est-il  dit ,  livre  I*',  titre  iv,  chapitre  rv,  de 
cette  antique  législation ,  ou  im  riche  homme  donne  un  château  â  quelque 


*  SowuMÙre,  etc.  p.  44.  Cf.  p.  43«  muUre*,  orta  contentioiia  propter  hoc  inter  ip- 

*  Manwtl  du  libraire,  i,  lU,  p.  126,   127;  ium  et  baronet  patri»,  fuit  ab  ipais  et  Pampi*^ 
t  V ,  p.  1 65  *  1 67.  licmis  civibus. . .  obtessut.  •  (Gesta  Philippi  Hl , 

^  «...  doBunus  Eustacbius  de  BeUomar-  ap.ducbesne,l/iif.Fniiiie. ^cr^Ct.V,p.333,C 

chaaîo.«.  cua  vellet  aliquas  consuetiuliiief  Cf.  Cbronicon  Gnill.  de  Nangiaco,  sub  aono 

Natarronmi  injustas in  melius,  ai  posset,  com-  mcogluv;  éd.  Soc.  bist.  Franc.  1. 1,  p,  tk^) 


528 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


hidalgo,  celiii-ci  doit  le  rendre  bon  gré  malgré,  quand  il  en  est  requis;  mais 
on  doit  lui  donner  neuf  jours  de  répit,  pour  débarrasser  la  place  de  ce  qui 
lui  appartient.  Et  s  il  ne  veut  pas  quitter  le  château ,  il  doit  être  considéré 
comme  traître;  car  tel  est  le  for  ^.  » 

Le  prince  de  Viana,  qu*a  suivi  le  P.  de  Moret,  se  borne  à  dire  que  les 
riches  hommes  et  les  chevaliers  de  Navarre,  à  la  suite  du  mauvais  succès 
du  complot  d'Estella,  arrêtèrent  d  envoyer  des  messagers  à  Eustache  de 
Beaumarchais  pour  l'inviter  à  s'en  retourner  en  France,  ajoutant  qu'eux  et 
les  habitants  du  royaume  se  pomroiraient  d'un  gouverneur,  vu  que  dans 
le  pays  il  y  avait  de  bons  riches  honunes,  de  sages  chevaliers,  qui  connais- 
saient mieux  que  lui  les  fueros  et  les  coutumes  de  Navarre'. 

Le  verbe  desforar,  qui  nous  a  fourni  l'occasion  de  cette  note,  n'est  pas 
dans  le  Lexique  roman.  On  n'y  voit  rien  non  plus  qui  indique  que  nous 
avions  autrefois  le  mot  faer  dans  le  sens  de  faero,  acception  également 
omise  dans  le  Glossaire  de  la  langue  romane  ;  et  cependant  la  chose  est  cer- 
taine, quoique  je  ne  trouve  que  cet  exemple  pouf  appuyer  ce  que  j'avance  : 

A  Deu  voie  que  je  Y  feroie 

Molt  volenliers  se  je  pooie , 

Si  que  Yseut  fust  acordée 

O  le  roi  Marc  qu*e8t  esposée , 

Las  !  si  qe  Y  virent  maint  riche  orne , 

Au  faer  qen  dit  la  loi  de  Rome. 

Tristan»  U  I,  p.  106,  v.  21 56. 

Page  iMi  vers  2191,  couplet  liv. 

U  résulte  évidemment  de  ce  passage  que  la  monnaie  navarraise  était  les 
sanchets ,  et  que  les  tournois  apportés  de  France  devaient  avoir  une  valeur 


^  «Si  el  rey,  6ric  hombre,  diere  castieiilo 
ad  alguno  fidalgo,  quando  quiere  que  gelo  de- 
mande, develo  render  irado  et  pagado;  empero 
devele  dar  nueve  dias  de  plazo,  ata  que  escom- 
bre  el  castieillo  de  las  cosas  que  tiene  dentro. 
Et  si  se  aliare  con  el  castieillo,  que  non  li 
quiera  render,  finqne  por  traidor,  que  assi  es 
fîiero.  >  (Faeros  del  reyno  de  Navarra,  etc.  En 
Pamplona,  por  Longas,  afio  de  1 8 1 5 ,  en  folio, 
p.  I  a ,  col.  3.  )-^Don  José  Yanguas ,  qui  a  donné 
la  substance  de  cet  article  dans  ses  Diccionarios 


dâ  los  faeros  dd  rtino  de  Navarra  (en  San  Sé- 
bastian, en  la  imprenta  de  Ignacio  Ramon  Ba- 
roja,  i838,in-4'esp.  pag.  Sq,  art  Fortalesas)^ 
me  semble  avoir  commis  un  contre-sens  en 
rendant  irado  etpagado  ^siendo pagado,  (Voyex, 
sur  cette  expression ,  le  Glossaire  de  du  Gange, 
t.  VII,  p.  i3àt  col.  1.) 

'  Crénica  de  los  rtyes  de  Naoarra,  cap.  ?ni  ; 
edic.  de  i843«  p.  i49.  —  Awnaks  dd  rMO 
de  Navarra,  lib.  XXIV,  cap.  ni,  S  nr,  n*  11; 
tom.  m,  p.  do6. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         529 

moindre ,  bien  qu*on  voulût  leur  en  donner  une  égale.  Cette  observation , 
déjà  présentée  par  D.  José  Yanguas  dans  f  article  Moneda  de  son  Diction- 
naire des  antiquités  du  royaume  de  Navarre,  est  encore  confirmée  par  le 
texte  dun  document  qua  publié  D.  Pablo  Ilarregui,  d*après  l'original  con- 
servé dans  les  archives  de  Tayimtamiento  de  Pampelune  : 

«Nos,  Eustace  de  Beumerchez,  gobemador  de  Navarra,  faœmos  saber  é  cuantos 
esta  présent  carta  vérin  é  odràn,  que  ios  mucho  hondrados  varones  mesire  Robert,  por 
la  gracia  de  Dios ,  comte  d*Artes ,  é  mesire  Hymbert  de  Beuyeu ,  seynnor  de  Montpancer 
é  ccmestable  de  Franza,  é  nos  ensemble  con  eillos,  veyendo  é  entendiendo  la  gran 
mengoa  de  Ios  sanchetes  que  era  é  es  en  Navarra ,  porque  las  bu  estes  del  seynnor  rey 
de  Franza  qui  vinieron  é  verrân  en  deffendimiento  del  reyno  de  dona  Johanna,  reyna 
de  Navarra ,  non  se  podian  abondar  de  Ios  dichos  sanchetes ,  porque  eran  tan  pocos  en 
la  tierra,  oviemos  &.  rogar  â  Ios  ricos  ornes,  a  la  caveria  é  à  Ios  bonos  hombres  de  las 
villas  de  Navarra  que  iueron  clamados  é  plegados  â  la  cort  gênerai  en  Pamplona,  que 
eillos  fîiesen  placenteros  é  nos  fidesen  tanta  de  gracia  que  dd  dia  d'oy  adelant  corrie- 
sen  tomeses  cabales  con  sanchetes  en  compra  é  en  vendida,  é  en  toda  otra  manera  de 
mierca,  mientre  el  seinnor  rev  de  Franza  é  sus  huestes  fuessen  en  Navarra,  en  tal 
manera  que  tan  ayna  como  el  dicho  seynnor  rey  de  Franza  fuese  de  toma  y  passase  Ios 
puertos  de  Roncesvailles  d*ida  enta  Francia,  todo  esto  fuese  casado,  é  tomasen  san- 
chetes en  su  siesto  é  en  su  j[alor.  É  Ios  dichos  ricos  omes  é  la  caveria  é  Ios  hombres 
bonos  de  las  villas,  queriendo  facer  sobre  esto  servicio  à  dona  Johana,  reyna  de  Na- 
varra, lur  seynnora  natural,  é  otrosi  per  facer  volontat  é  placenteria  del  seynnor  rey  de 
Franza  é  de  nos,  todos  ensemble  acordadament  é  de  buena  voluntat  otorgaron  nos 
esta  gracia,  es  asaber  que  torneses  corràn  quabales  con  sanchetes  en  todo  el  regno  de 
Navarra  alai  el  tiempo  sobredicho.  É  todo  ome  qui  deviere  sanchetes  por  cualquiere 
mierca  que  fué  fecha  en  Navarra  ata  este  dia  d*oy,  que  pague  sanchetes  asi  como  Ios 
deve;  é  si  sanchetes  aver  non  puede,  que  pague  tomeses  por  sanchetes  à  quincenes. 
Otrosi  qui  deviere  desaqui  sanchetes  por  razon  de  cens ,  6  de  trebudo ,  6  de  toda  cosa 
que  pagar  deva  por  pécha,  6  por  loguero  de  casa,  que  pague  sanchetes,  si  aver  Ios 
puede ,  ossi  non  tomeses  por  sanchetes  à  quincenes ,  come  dicho  es  de  suso.  En  testi- 
monio  de  esto  nos,  el  dicho  gobemador,  ponemos  el  nuestro  seyeillo  colgado  en  esta 
présent  carta,  la  quai  iîié  fecha  é  dada  al  concejo  del  burgo  de  San  Cerain  é  de  la  po- 
Uadon  de  San  Nicholas  de  Pamplona  dentro  en  Pamplona,  martes  dia  de  Santa  Fe, 
anno  Domini  m.  ce.  lxxvi.  • 

La  tentative  faite  à  Tépoque  pom*  remplacer  en  Navarre  les  sanchets  par 
les  tournois  réussit  complètement  plus  tard;  la  résistance  quelle  avait 
éprouvée  d'abord  ayant  été  oubliée ,  la  monnaie  étrangère  prévalut  sur  celle 
du  pays.  En  lago,  le  roi  d'Angleterre  y  ayant  fait  acheter  des  chevaux 
par  son  châtelain  à  Bordeaux ,  celui-ci  paya  en  sanchets ,  en  monnaie  bor- 

HIST.  DB  LA  GUBRBS  D£  RAV.  67 


530 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


deiaise,  en  tournois  et  en  steriings^  Une  chose  encore  à  remarquer,  c'est 
le  nom  des  sanchets.  H  leur  venait  de  Tun  des  rois  de  Navarre  appelés 
Sancho ,  contrairement  à  Tusage  assez  général  qui  donnait  aux  monnaies  le 
nom  du  lieu  où  elles  étaient  frappé^.  C'est  ainsi  que  dès  les  croisades  il  y 
avait  des  poitevins^,  des  chartains,  des  mansois,  des  lucquois,  des  valenti- 
nois,  des  melgoriens,  des  pogesii^,  comme  des  angevins,  des  artisiens,  des 
parisis,  des  orlenois*  etc.  monnaies  presque  toutes  différentes  entre  elles 
de  valeur  et  de  poids  :  ce  qui,  dans  le  commerce,  causait  beaucoup  d'em- 
barras, et  obligeait,  quand  on  voulait  contracter,  de  spécifier  en  quelles  es- 


'  «Rex  universis,  etc.  Quia  dilecttis  de- 
idcus  noster  Iterius  antedictus  decem  cursa- 
nos,  de  mandato  nostro  et  ad  opus  nostnim, 
in  partibuB  Navarre  nuper  émit  in  diversis  mo- 
netis,  ut  sequitur  :  videlicet  in  moneta  schen- 
chensi,  ducentas  quadraginta  libras,  quinque 
solidos,  duo  denarios;  in  moneta  Burdega- 
iensi,  viginti  sex  libras,  viginti  très  denarios; 
in  moneta  turonensium'nigrorum  quadraginta 
trea  iibras,  quatuordecim  soiidos,  octo  dena- 
rios ;  et  in  moneta  steriingorum ,  sezaginta 
decem  solidos,  •  etc.  [Lettres  de  rois,  rei- 
nes, etc.  t  I,  p.  376,  377.)  —  On  trouve, 
dans  les  comptes  de  Navarre  pour  1284  Tin- 
dication  de  Tune  des  monnaies  bordelaises  de 
Tépoque  : 

«  Guidam  medico  régis  Casteile,  de  dono  gu- 
bematoris,  pro  xl  morobotinis  Bur[de]galen8i- 
bus,  xxxiij  iibras  iij  denarios. •  (Ms.  Bibl.  imp. 
Suppl.  lat.  n*  i85',  folio  3o  verso.  —  Voyex  le 
Glossaire  de  du  Gange,  t  IV,  p.  336,  col.  a, 
art  Marahotinus,)  —  Dans  l'exposé  que  les 
Bénédictins  ont  donné  p.  370  ,  col.  1  ,  de 
leuv  opinion  sur  Tétymoiogie  de  ce  mot ,  ils  ont 
omis  de  dire  qu  il  signiGait  aussi  maure,  arabe. 
Tel  est  du  moins  le  sens  que  présente  Ma- 
rabetis  dans  une  pièce  de  Gavaudan*le  Vieux 
rapportée  par  Raynouard.  (Choix  des  poésies 
originales  des  troubadours,  t.  IV,  p.  86.)  Ils  au- 
raient pu  dire  encore  qu'au  xyi*  siècle  nous 
avions  marahe  pour  maravédis.  (Voyex  une  ci- 
tation de  notre  Dictionnaire  d'argot,  p.  asS 
col.  2.) 

'  On  disait  aussi  poitevine,  comme  on  le  voit 


par  ce  curieux  passage,  que  je  suis  bien  aise 
d'avoir  Toccasion  de  rapporter  : 

Segnor  preudomiDe,  certes  bien  le  veés, 
Près  est  de  vespre  et  je  sui  moU  lassé  : 
Or  voas  proi  tous,  si  cier  00m  vous  m*avés 
Ni  Auberon  ne  Huon  le  membre , 
VouM  revenés  demain  après  disner; 
Et  s*aloiis  boire,  car  je  l'ai  désiré. 
Je  naquis,  certes,  mon  coraige  cder 
Que  joa  ne  die  çoa  que  j'ai  empensé  : 
Molt  sui  joians  qnaot  je  voi  avesprer, 
Car  je  <i■^re  que  je  m*en  paise  aler; 
Si  reveoSs  demain  après  disner, 
Et  si  vos  proi  cascuns  m'ait  aporté 
U  pan  de  sa  chemise  une  maille  noué , 
Car  en  ces  poitevines  a  poi  de  largeté  : 
Avers  fu  et  escars  qui  les  fist  estorer. 
Ne  qui  ains  les  donna  à  cortois  menealrd. 

Hson  de  BçnrdtU,   U:  de  la   Bibltoth^ue  de 
Toor*  ,  folio  85  vereo ,  v.  ao. 

^  Raimnnd.  de  Agil.  Hist,  Ihemsal,  apud 
Bongars,  Ge5to  Dei  per  Francos,  p.  i65, 1.  a6. 

^  Li  Romans  de  Garin,  1. 1 ,  p.  7, 8.  —  Li  Diz  de 
Terberie,  dans  le  Nouveau  recueil  defabUatuf  et 
contes,  t  I,  p.  190.  —  Roman  de  Trahert, 
v.  313.  (Ibid,  p.  198.] — Jongleurs  et  trouvkres, 
publ.  par  M.  A.  Jubinal ,  p.  4i .  —  Lai  de  Grae- 
lent,  v.  6o3.  [Poésies  de  Marie  de  France,  t.  I, 
p.  53o.)  L'auteur  de  ce  dernier  ouvrage,  par- 
lant du  palefroi  d'une  fée ,  assure  que 

Ses  frains,  sa  sele  et  ses  lorains, 
Valoit  mil  livres  de  çartains. 

Le  sens  du  dernier  mot  n'est  pas  douteux; 
malgré  tout,  le  traducteur  à  fait  fausse  route, 
et  rendu  de  çartains  par  certainement. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  531 

pëces  serait  fait  le  payement,  à  moins  quon  n'aimât  mieux  stipiiler  par 
marc^ 

Page  i46,  vers  2219,  aaao,  couplet  liv. 

On  retrouve  Aymar  Crozat  dans  les  comptes  de  Navarre  pour  Tan  1  a  86  : 

Adêmarius  Croxaû»  Johannes  Lombardi  et  dominus  Dominicus  de  Elnderiz ,  presbiter, 
receperunt  denarios. 

f  Debent  de  tributo  vineanim  bannitonim  Navarrerie,  hujus  anni,  vij*  xl  lîbras. 
f  Item  debent  de  compoto  anni  preterîti  ix"  xviij  libras  ij  solidos  y  denarios ,  de  quibus 
solYerunt  domino  Johanni  le  Briays,  de  mandato  gubernatoris,  c  libras.  \  Item  dicto 
gubematori  1  libras ,  et  sic  restât  quod  de  anno  preterito  xlviij  libre  ij  solidi  v  denarii 
sanchetorum ,  quas  solverunt  dicto  gubematori.  Et  sic  restât  quod  debent  totum  tribu- 
tum  de. anno  presenti,  videlicet  vij*  xl  libre  sanchetorum.  (Ms.  BiU.  imp.  Suppl.  lat. 
n*  i65',  folio  ICI  recto.) 

D'autres  articles,  qui  se  rapportent  aux  années  précédentes,  sont  relatifs 
à-im  Bérenger  Crozat,  probablement  de  la  même  famille  qu'Aymar  et 
Martin  : 

Remundus  Bemardi  de  Puges ,  Berengarim  Crozati  *  et  Johannes  Anglid  debent  de 
tributo pedagii  de  Arcubus hujus  anni  xl  libras,  etc.  (Folio  Sg  recto.  Cf.  folio  67  verso.) 

Ailleurs  (folio  66  recto)  c'est  un  Benedictas  Crazat  porté  pour  un  paye- 
ment fait  à  Calvet  d'Oronz,  alcade  de  Sangûesa. 

Vers  la  fin  du  xiv*  siècle ,  il  y  iavait  im  doyen  de  Tudela  nommé  D.  Juan 
Cruzat.  Après  avoir  servi  plusieurs  fois  d'ambassadeur  au  roi  Charies  II, 
il  tomba  en  disgrâce ,  et  ses  biens  furent  confisqués.  Voyez  le  Dictionnaire 
des  antiquités  du  royaume  de  Navarre,  t.  I ,  p.  344 ,  et  t.  HT,  p.  1  ti^i. 

Page  i4B,  vers  aa8o,  couplet  lv. 

Au  moyen  âge ,  une  des  formules  de  serment  les  plus  solennelles ,  au 
moins  chez  les  musulmans  tels  que  nous  les  représentent  nos  anciens  trou- 
vères, consistait  à  se  heurter  la  dent  de  l'ongle.  Dans  le  Jea  de  Saint  Nicolas  ', 
le  sénéchal  dit  au  roi  :  a  Sire ,  je  vous  crois  bien  quand  vous  prenez  les 

^  Voyes,  sur  les  diverses  espèces  demoniiaies,  rieure  (  foi.  ioo  recto) ,  oa  Ut ,  à  la  pkce  de  ce 

les  Fabliaux  ou  conies,  de  le  Grand  d'Aussy,  nom,  Berengarius  Kariuuit. 
édition  de  Renouard,  t.  III ,  p.  i4i-i  43.  ^  Théâtre  fronçait  aa  moyen  âge,  p.  167. 

'  Dans  un  article  analogue,  de  date  posté- 

67. 


532  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

dieux  à  témoin;  mais  je  vous  croirais  bien  plus  si  vous  heurtiez  votre  ongle 
contre  votre  dent^  » 

On  lit  dans  trois  romans  de  l'époque  : 

Sa  loi  jure,  et  en  a  son  dent  dou  doit  hurté, 
Que  tout  metra  pour  tout ,  ou  ce  iert  recouvré. 

Boman  de  Bewes  de  Commarchis,  par  Adenés,  ms.  de  T Arsenal,  bdies-let- 
très  françaises  in-P  n^  17$,  folio  i83  verso,  col.  9,  v.  8. 

Por  Fotroîer  fiert  son  doit  à  sa  dant. 

Li  Moinages  Renouart,  ms.  de  la  Bibl.  inip.  n**  6986 ,  fol.  a 33  verso,  col.  a , 
V.  38. 

Dbt  li  mesages  :  «  Voire  sans  traiement  ; 
Le  moie  foi  vos  en  jur  loialment.  v 
Se  doi  leva,  si  le  hurle  k  son  dent. 

Le  Roman  d'Ànséis  de  Carthage,  ms.  de  la  Bibl.  imp.  d^  7 191 ,  folio  3i  recto, 
col.  1,  V.  i3.  Cf.  folio  44  verso,  col.  1,  v.  a  et  7. 

Peut-être  dans  ce  que  dit  Eustache  de  Beaumarchais ,  y  a  t-il  allusion  à 
cette  manière  de  jurer;  mais  j  avoue  que  je  ne  la  saisis  pas. 

Page  i5o,  vers  aSoa,  couplet  lv. 

Sûrement  l'Almirat  est  un  nom  propre;  toutefois  il  n'est  pas  inutile  de 
faire  remarquer  qu  en  ancien  navarrais  ce  mot  était  synonyme  d'ahnirante, 
de  preboste,  d'alcalde.  On  le  trouve,  avec  cette  signification,  dans  les  FueroSf 
liv.  Il,  tit.  VI,  chap.  iv,  pag.  âo,  col.  2;  et  dans  les  comptes  de  Navarre 
pour  les  années  i283  et  1286  (ms.  de  la  Bibl.  imp.  Suppl.  lat  n"  lôS'', 
fol.  1  verso,  66  recto,  97  recto),  où  Ton  rencontre  aussi  abniraldia,  qui 
désigne  lemploi.  [Ibid.  et  fol.  65  verso,  100  verso.) 

Page  i5o,  vers  a3o3,  couplçt  lv;  et  page  170,  vers  a6oa  et  2607,  couplet  lx. 

On  trouve  un  domnas  Michael  Moza  nommé  dans  une  ordonnance  sans 
date  rendue  au  sujet  des  juifs  de  Navarre,  par  Jean  Pasté,  doyen  de  Téglise 

'  En  1 3 5o,  les  émirs  traitant  avec  Louis  IX  celui  qui  reprend  ses  femmes  après  les  avoir 

juraient  que,  s'ils  manquaient  k  leur^promea-  quittées.  (Voyez  l'Histoire  de  saint  Louis,  par 

ses,  ils  consentaient  k  être  bafoués  comme  le  J.  de  Joinviiie,  édit  du  Louvre,  pag.  76;  et 

pèlerin  qui  fait  le  voyage  de  la  Mecque  la  tête  THistoire  des  croisades,  de  Michaud,  4*  édit. 

découverte,  ou  bien  à  être  aussi  méprisés  que  t.  IV,  p.  358.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         533 

de  Giartres,  et  Hugues  de  Vissy,  chevalier,  députes  par  Philippe  le  Long  pour 
la  rëformation  du  royaume  ^  ;  et ,  à  un  siècle  de  là ,  on  voit  un  Pascual 
Motza^,  changeur  à  Pampelune  :  il  est  vraisemblable  qu*ils  appartenaient  à 
la  même  famille  que  Martin  et  Johan  Peritz  Motzha. 

Page  i5a,  vers  aSay,  couplet  lv. 

Le  couvent  de  Saint-François  dont  il  est  parlé  dans  ce  couplet  était  si- 
tué sur  la  Taconera,  très-près  de  la  porte  du  même  nom,  et  il  subsista  jus- 
qu'à Térection  des  nouvelles  fortifications.  Au  xvi*  siècle ,  il  fut  transféré  à 
la  place  qu*il  occupe  actuellement,  et  le  trésor  royal  contribua  par  plu- 
sieurs sommes  à  sa  construetion. 

Le  couvent  de  Saint-Jacques,  plus  d'une  fois  mentionné  dans  notre 
poème,  existait  sur  remplacement  à  présent  occupé  par  le  théâtre,  ainsi 
que  D.  Pablo  Ilarregui  a  eu  l'occasion  de  le  vérifier.  Depuis  il  fut  transféré 
au  lieu  où  se  trouve  maintenant  celui  de  Saint-Dominique,  dont  il  a  pris  le 
nom. 

Page  i5a,  vers  a335,  couplet  lvi. 

Les  heaumes  les  plus  estimés  au  moyen  âge  étaient  ceux  des  pays  mu* 
sulmans ,  de  Grèce  et  d'Italie  : 

11  vesti  .j.  haubert  dont  blanche  fu  la  tire. 
Et  laça  en  son  chef  .j.  vert  elme  ^Aufriqae, 
Devant  ens  el  nazel  reluist  une  beride. 

Chançon  dÀyen  la  beU  dC Avignon ,  ms.  de  la  Bibl.  imp.  fonds  de  Baluie , 
n*"  7989*,  fol.  88  verso,  v.  s. 

Il  laça  en  son  chief  .j.  vert  hiaume  luisant^, 
Qui  fu  à  .j.  juif  qui  tint  Jerusalant. 
Ca  de  là  fapeloient  Matofle  fil  Matant 

'  Nomel  Examen  de  t usage  géu  des  fiefs,  etc.  blioth.  imp.  Sappl.  lat  n""  i65^,  fol.  3o  recto.) 
t.  1,  p.  608,  en  note,  col.  a,  et  609,  col.  a.  *  Dicc.  de  ant  del  reino  de  Navarra»  t  III, 

n  n'y  aurait  rien  d'impossible  à  ce  que  ce  Mi-  p.  ia6. 

chel  Moza  fût  le  même  que  le  Michel  Maça  '  A  mon  sens,  ce  mot  eq>lique  Tépithëte 

nommé  dans  cet  article  des  comptes  de  Na-  claTtndn.  que  Ton  trouve  attachée  à  un  heaume 

varre  en  1  a84  :  dans  le  Roman  des  Lomins,  ms.  de  la  BiU. 

t  De  uxore  Michaelis  Maça ,  quia  percussit  impér.   fonds  de   Colbert  n*  60a ,  du  Roi , 

filium  Martini  Dominici,  v  solides. t  (Ms.  Bi-  n*  9654*3-A,  fol.  99,  col.  a,  v.  a7. 


534 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


J.  paien  le  trouva  en  Tostel  Abrahant, 

En  .j.  sarquel  vermeil  ou  ot  jut  longuement. 

Chançon  £Ayen  la  heîe  d^Àvignon,  ms.  de  la  Bibl.  imp.  fonds  de  Baiuie , 
n*  7989*,  fol.  89  recto,  v.  10. 

Garniers  vint  el  palais ,  si  demande  ses  armes  ; 
n  vesti  une  broigne  fort  et  tenant  et  large. 
Et  laça  en  son  chief  .j.  vert  elme  J^Arrabe^. 
De  devant  el  nazel  avoit  assis  à.  brasme. 
Ibid,  fol.  i35  verso,  v.  27. 

Vestent  haubers ,  lacent  elmes  grigou, 

La  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,  v.  68d8;  t  II,  p.  378. 

Jà  por  un  home  armier  ne  me  verroia , 
Vesdr  hauberc,  lacer  elme  tarcois. 

Ibid,  V.  ii2a3,  p.  469.  Cf.  v.  ladd,  p.  470,  et  Ià  Romans  d'Alixandre, 
p.  i4o,  V.  35. 

Là  véissiés  tante  brogne  vestie , 
Lacer  tant  elme  de  Tuevre  de  Persie, 

La  Ck.  Ogier,  v.  12591  ;  t  II,  p.  536. 

Ses  elmes  fu  forgiés  en  la  cit  de  Baudart. 

La  Chanson  (tÀntioche,  ch.  VIII,  coupl.  xxxviii;  t.  II,  p.  s  A  5. 

Ses  elmes  fu  forgiés  desour  Taive  d*Eufras*. 
Ibid.  coupl.  XL,  p.  348. 

Hyaume  reluisant  de  Tœvre  Synagon\ 

Li  Romans  dt  Baadnin  de  Sebourc,  ch.  XXII,  v.  777 ;  t.  II,  p.  297. 


*  Ailleurs,  c*est  un  blanc  aubère  £  Arabe. 
(Voyez  2a  Chevalerie  Ogier  de  Danemarche,y,  1 64  2  ; 
1. 1 ,  p.  68.) 

'  Dans  le  Roman  d^Anséis  de  Carthage,  on 
trouve  un  haubert  également  fait  à  Bagdad. 
(Voyez  le  ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  7191,  fol.  45 
verso,  coi.  1,  v.  33.  Après  cela,  on  est  étonné 
de  voir  Tauteur  du  Roman  de  Baadouin  de  Se- 
bourc  (t  I,  p.  378)  donner  aux  habitants  de 
Bagdad  de  bons  brans  vienois. — Aux  casques, 
aux  cuirasses  de  la  manufacture  de  Bagdad ,  il 
convient  de  joindre  les  hauberts  fabriqués  en 
Poitou,  en  Bavière,  à  Otrante,  à  Pise,  à  Bar- 
celone en  Espagne,  en  Syrie,  dont  il  estCidt 
mention  dans  leRoman  deGuillaume  d'Orange, 
ms.  de  la  Bibl.  imp.  n''6985,  fol.  170  reeto. 


col.  2 ,  V.  35  ;  dans  la  Chanson  des  Saxons ,  cou- 
plet CLXXV,  V.  28,  t.  II,  p.  66;  dans  li  Romans 
d^Alixandre,  p.  43o,  p.  43o,  v.  33,  p.  43 1 , 
V.  5 ,  p.  523 ,  V.  1 1,  et  dans  2t  Romans  de  Bau- 
doin de  Sebourc,  ch.  X,v.  166,  t.  I,  p.  172; 
et  ch.  XI ,  V.  232 ,  p.  3 11 .  (Cf.  Sir  Samuel  Rush 
Meyrick,  an  Bnqairy  into  nnûent  Annoar,  t  I , 
p.  180.) 

^  Cet  adjectif,  que  Ton  serait  tenté  de  tra- 
duire par  hébraSgae,  est  ici,  comme  pag.  i34  , 
V.  297 ,  synonyme  de  musulman.  Dans  un  vieux 
poème  anglais,  un  fier  (prowd)  garçon  appelé 
Syr  Synagote,  apporte  cent  heaumes  brillants  à 
des  braves  prêts  à  combattre.  Voyez  le  bone 
Florence  de  Rome,  v.  778*82.  (Ancient  Engleish 
metrieed  Romancées,  vol.  I,  p.  33.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         535 

Fiert  uù  Gascon  sor  Felme  de  Pâme. 

Roman  de  Girard  de  Vienne ,  en  tète  de  celui  de  Fierabras  en  provençal , 
p.  zju,  col.  1,  V.  1778.  Cf.  p.  xl,  col.  1,  V.  2777,  et  col.  a,  v.  2793. 

En  son  chief  lace  .i.  elme  paviois,  ' 

lÀ  Ronums  de  Raoul  de  (kunbrai,  p.  a33,  v.  4.  Cf.  U  Romans  d^Alixandre, 
p.  3o,  V.  1,  p.  i38,  V.  7;  2i  Romans  des  aventares  Fregus,  p.  176,  v.  10. 

Ferabras  tenc  Florensa,  que  mot  ben  es  forbia, 
Oliviers  Autaclara,  que  mot  fort  reluzia, 
E  feric  Ferabras  sus  Telme  de  Pavia. 

Der Roman  von  Fierabras,  ProvenzaUsch^  p.  A3,  v.  i3o7.  Cf.  Hist.  de  la 
crois,  contre  les  hérét,  alb,  p.  88,  388,  Sds. 

Or  cevalce  flspaulars  à  la  ciere  grifaigne. 

U  îa  molt  bien  armés  d*auberc  et  d*entresagne 

Et  d*escu  et  de  lance  et  d*elme  de  Sartaigne. 

Roman  du  Chevalier  au  Cygne,  cité  dans  VHand  le  Forgeron,  p.  88. 

El  puis  laderent  fermement 
.ij.  bacinez  fez  de  Venice. 

Le  Ronmanz  de  Claris  et  de  Laris,  ms.  de  la  Bibl.  imp.  n**  7534^1  fol.  79  verso, 
col.  1,  V.  17. 

Il  est  aussi  question,  dans  nos  anciens  poèmes,  de  heaumes  de  Pro- 
vence \  de  heaumes  de  Poitiers,  qui  étaient  recherchés  jusque  dans  le 
Nord^,  de  heaumes  vienois,  qui  n étaient  peut-être  pas  autre  chose,  et  de 
heaumes  de  Chartres,  de  Blaye,  de  Roais,  et  de  Senlis  : 

Escu  ot  bîalvoisin'  et  heaume  de  Poitîer. 
La  Chanson  des  Saxons,  1. 1,  p.  111. 

Ains  qu'en  puisse  partir  li  rois , 
Le  fiert  en  Telme  vienois,  etc. 

Partonopens  de  Blois,  v.  3o35;  t.  I,  p.  io3. 

Mot  gonios  i  ars,  mot  elme  e  mot  gambais, 
Que  foron  faitz  a  Chartres,  a  Blaia  o  a  Roais. 

*    HisL  de  la  crois,  contre  les  héréu  alb,  p.  38,  v.  5 30.  M.  Fauriel  traduit  Roais 
par  Edesse. 

^  La  Chanson  de  Roland,  édition  de  1837,  Tacier  poitevin  comme  employé  à  faire   des 

st.  GCLXXXvii ,  p.  1 5 1 .  haches  et  des  dards.  Sous  Tarticle  Vianeis  du 

'  Voyez  Scripta  historica  Llandoram,  yci,  VI  Glossaire  de  la  Chronique  de  Normandie,  de 

(Hafnis,  i835,  in-8''),  p.  43.  Benoit,  t.  III,  p.  868,  nous  avons  recueilli 

*  L*attteur  du  Roman  de  Garin,  t.  II,  p.  307,  bon  nombre  de  textes  relatifs  aux  armes  fabri- 

et  le  troubadour  Pierre  Vidal  (Histoire  littéraire  quées  en  Poitou  pendant  le  moyen  âge. 
des  troubadoars,  t.  II, 'p.  399)  font  mention  de 


536         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Puis  fu-li  aubert  aportés , 
Et  elme  qui  fu  de  Sentis, 

Roman  de  tAtn  périlleux ,  Ms.  de  la  BiU.  imp.  suppl.  fir.  n*  548,  fol.  5o 
%  verso ,  col.  i ,  v.  3 1 . 

Anelier  parie  d'elmes  pintatz  :  que  faut-il  entendre  par  ce  dernier  motP 
Les  hea>unes  avaient-ils  été  recouverts  d'une  ou  plusieurs  couleurs,  ou  bien 
le  métal  dont  ils  étaient  faits  devait-il  au  brunissage  ou  au  travail  de  Var- 
mûrier  une  certaine  nuance?  Je  n  ose  pas  me  prononcer  sur  ce  point,  sujet 
à  discussion  ;  mais  je  veux  fournir  des  autorités  à  celui  qui  voudrait  le  traiter. 

Il  parait  qu*au  xii""  et  au  xin*  siècle  il  y  avait  des  heaumes  décorés  de 
fleurs,  coloriés,  niellés  et  émaillés,  comme  Tétaient  certains  écus  et  jus- 
qu'à des  gardes  d*épée  : 

B  fen  Tolôtné  parmi  son  elme  à  flour. 
Que  le  cercle  en  abat  et  les  pieres  entor  ; 
Et  Tolomés  fiert  lui  en  l^elme  de  couleur, 
Que  il  li  a  percié  le  cercle  de  valour. 
Li  cols  est  descendus  en  Tescu  paint  àflor. 

Li  Romans  d^ÂlisBandre,  p.  Sa,  v.  34. 

Là  véisciés  doncr  de  brans  tant  cop  mortal , 
Et  decoper  maint  elme  à  or  et  â  esmaU  etc. 

Ibid.  p.  i66,  V.  i4.  Cf.  dots,  med.  et  inf.  Laùn,  t.  II,  p.  93,  col.  3, 
v'  Esmantatas,  Esmatatns, 

La  teste  avant  com  tumeour, 
Entrefiche  le  hiaume  àjloar. 

Li  Romans  des  aventares  de  Fregns,  p.  aSo,  v.  i3. 

A  Tescut  d*or,  al  vert  lion , 
Al  ceval  ferrant  pumelé , 
A  cel  hiaume  d*or  noelé. 

Chronique  rimée  de  Philippe  Mouskhs,  1. 1,  p.  3i  1,  v.  7846. 

Il  y  avait  encore  des  heaumes  rayés  : 

Se  feron  e  s  combaton  pels  peitz  e  pels  coslatz, 
Que  talhan  e  que  trencan  los  vertz  elmes  vergatz»  etc, 
Rist,  de  la  crois,  contre  les  kérét,  alb,  p.  616,  v.  9173. 

On  cite  également  des  heaumes  sur  lesquels  était  inscrit  un  certain  nom  : 

Puis  lace  Telme  au  mieus  qu*il  pot  ; 
Cier  luist ,  si  est  de  bone  taille , 
Jà  pour  arme  ne  fera  faille. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         537 

Li  cerdes  est  tous  esmerés, 
•ij.  haus  nons  i  ot  tous  letrés. 
Li  nasaus  fu  d*un  der  onide, 
El  front  devant  ot  .j.  beride,  etc. 

Cest  de  Troies  et  de  Tehes,  ms.  de  la  Bibl.  imp.  n^  6987,  folio  7 1  verso , 
coi.  3 ,  V.  38. 

Que  faut-il  entendre  par  ces  hauts  noms?  Sans  nul  doute  un  amulette 
destiné  à  protéger  le  porteur.  Cauteur  de  Gérard  de  Rossillon  nous  apprend, 
à  n*en  pA^  douter,  que  Ton  croyait  augmenter  la  force  des  heaumes  par  cer- 
taines pratiques  superstitieuses  ^  ;  mais  il  ne  nous  dit  rien  sur  leur  nature. 
L*un  des  noms  dont  parie  Benoit  de  Sainte-Maure  ne  serait-il  pas  celui  de 
Salomon,  auteur  de  charmes  pour  conjurer  le  diable^?  On  connaît  la  répu- 
tation qu'eut  le  fils  de  David  pendant  tout  le  moyen  âge ,  et  Ton  sait  qu'il  y 
avait  un  genre  de  travail  appelé  aevre  Salemon,  qui  s'appliquait  à  une  infinité 
d'objets.  Par  exemple,  sans  sortir  du  roman  de  Troies,  quelques  vers  avant 
ceux  que  nous  venons  de  citer,  nous  trouvons  une  mention  d'éperons  d*or 
fin  tailUé  à  t aevre  Salemon  '. 

(les  heaumes,  dans  nos  anciens  romans,  sont  souvent  qualifiés  de  verb: 

Un  jor  estoit  levés  de  Saint-Pol  Enguerant , 
Et  avoit  endossé  son  haubert  jaserant , 
El  lacé  en  son  cbief  un  vert  elme  luisant. 

La  ChamoH  d^Àntiocke,  ch.  III,  coupl.  xxx;  t.  I,  p.  igS. 

Qui  donc  fust  en  Tost  Dieu ,  si  véist  maint  baron.. . 
Tant  vert  elme  luisir,  tant  escu  à  lion. 

Jbid,  ch.  IV,  coup!,  xxxiii,  p.  aSa.  Cf.  t.  II,  p.  3d ,  79. 

Si  m'envoia  à  moût  povre  conrois. 
Sans  mop  hauberc  et  mon  branc  vienois* 
Et  mon  vert  elme  et  mon  espiel  turquois. 

Ueherein  Fragment  des  GuHUunne  â^ Orange,  von  D' Conrad  Hofm^Q.  MAn- 
chen,  i85i,  in-4*,  p.  a8. 

Et  son  vert  hiaume  li  atornerent  si , 
Li  cercles  d*or  sor  ses  espaules  gist. 

lÀ  RomoMS  de  Garin  le  Loherain,  U  II,  p.  170. 

*  Jà  ne  garont  lei  hdmes  «ort  ne  carait  ^  Cf.  li  Bornons  de  Parisê  laDnckêssê,  p.  1 3o. 

G4mrd  dé  B^tka ,  p.  M.  ^^^  '*  ^^'"^^  d'Àlixondre  ,  p.  1 3 1 .  V.  3 ,  c'est 

un  tbranc  qui  fu  fais  à  Vaiance,*  et  dans  le 
*  le  tiers  Livres  des  Rois,  p.  sA  1  •  grand  Testament  de  François  Villon,  huit  xci.i, 

'  Ms.  6987,  folio  71  verso,  coi.  3,  v.  3i.  v.  1 103 ,  c*est  une  épée  lyonnaise. 

BIST.  DE  LA  GUIRBB  DE  NAT.  68 


538 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE 


El  chief  li  lacent  un  vert  hiaume  d*acier. 

Roman  de  Gérard  de  Vienne,  en  tète  de  celui  de  Flerabras,  p.  xi¥, 
col.  3,  V.  9s6. 

Je  ne  doute  pas  que  par  cet  adjectif  vert  nos  anciens  poètes  n'aient 
voulu  indiquer  la  teinte  de  Tacier  brani,  et  non  une  couleur  appliquée  sur 
le  métal.  Il  n  est  pas  sans  exemple  qifils  aient  allié  ces  deux  adjectifs  en- 
semble : 

E  debrizan  e  talban  los  vertz  dmes  brunitz.  # 

Hist  de  la  crois,  contre  les  héréL  M,  p.  600,  v.  8919. 

L^escu  au  col ,  si  a  un  espié  prins 
Dont  li  fers  fu  d*un  vert  acier  bruni, 

Li  Romans  de  Garin  le  Loherain,  t  II,  p.  1 19. 

La  main  met  à  Tespée  qui  fu  forgie  en  Frise ^.. 
La  coulors  ne  (u  mie  trop  blance  ne  trop  bise, 
Mais  brune  et  verdoians';  del  pumiel  se  devise. 

lÀ  Romans  iAlûcandre,  p.  i33,  v.  7. 


*  M'i  a  oel  ii*iit  eica  et  broigne , 
Helme  et  etpée  de  Sussoigne, 
U  loherenge  n  d*Alemaigne. 
Bôman  if  Troiu.  nu.  à%  U  Bibl.  imp.  n*  7595,  fol.  CXTti 
r*,  c<d.  1,  V.  34* 

Lt  bone  ef  pée  d*Alemiigne. 

L*  ^«moM  de  Claris  et  de  Lnû,  mt.  d«  U  BflJ.  tmp^. 
n*  7634*,  fol.  80  rteto,  eol.  1,  v.  S7.  Cf.  fol.  1^7  v*, 
col.  1,  V.  %i  (L'oMCf  ntid»  k  fir  d'Alâma^n§) ,  et  folio 
i65  roeto,  cêI.  %,  v.  5. 

A  grans  espées  d'Alenmingne 

Leur  trendient  Movent  les  poings  outre ,  etc. 

Bnmekê  dnê  rojaax  ItyMyw.  ann.  isoi.  (C/kr»ii.  Mt.  Jr, 
t.  YII,  p.  161,  V.  S63o.  ) 

Dans  une  circonstance,  Tannée  de  Saladin 
reçut  des  croisés  des  épées  d'Allemagne,  et 
dans  une  autre  Tempereur  Frédéric  II  envoya 
au  sultan  Malek  Kamel  des  objets  en  fonte ,  sans 
doute  fabriqués  dans  ce  pays.  (  Estraits  des 
historiens  arabes  relatifs  aux  guerres  des  croisades, 
p.  357,  et  437,  en  note.  Cf.  du  Gange,  Obser' 
votions  sur  V  Histoire  de  S,  Louys,  par  Jean  de 
JoinviUe,  p.  73,  74.)  Ce  dernier  écrivain  re- 
présente son  maître  armé  d*un  beaume  doré  et 
d*nne  épée  d'iUlemagne.  (Voyex  l'édition  du 


Louvre,  p.  49.)  —  On  lit  dans  un  ancien  géo- 
graphe arabe  :  lAu  nord  des  montagnes  de 
la  Croatie  est  la  ville  de  Sebeclou,  dans  la- 
quelle se  fabriquent  les  épées  devenues  célè- 
bres et  connues  sous  le  nom  d* épées  di  Alle- 
magne, t  (Géographie  d*Àhoulféda,  traduction  de 
M.  Reinaud,  t  II ,  l'^part  p.  3 1 1 .) 

'  Dans  un  autre  roman ,  figure  une  bonne 
épée  trouvée  à  Babylone  dans  un  précieui  cer- 
cueil de  sardoine  : 

Venues  et  indes  fu  U  brans , 
Nus  nsoin  ne  fa  plus  trençans. 

U  BomoM  de  Tkkhu .  nu.  do  U  Bibl.  imp.  ■*  6987, 
fdio  54  roeto ,  ool.  s ,  v.  ai. 

Je  laisse  aux  hommes  de  l'art  à  décider  jus- 
qu'à quel  point  cette  épée  ressemblait  à  cdle  dont 
parie  du  Bellay  (Mémoires,  liv.  VI,  ann.  1 536  ; 
édit  du  Panthéon  littéraire,  p.  559,  col.  1), 
«  espée  d'un  costé  forgée  à  flambes,  et  de  l'autre 
esmaillée  de  rouge ,  •  et  je  me  borne  à  ajouter 
que  l'armure  de  Lyheans  Disconus,  dans  le  ro- 
man anglais  de  ce  nom ,  est  annoncée  comme 
étant /luipor  inde,  (Voyes  Ancient  EngVsh  metri- 
col  AomoficeêSjt.  II,p.  77,  V.  1838.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         539 

Plus  ordinairement  nos  anciens  écrivains  se  bornaient  à  l'emploi  de  l'ad- 
jectif bruni,  que  l'on  retrouve  dans  les  chansons  de  geste  aussi  souvent  que 
ie  mot  vert  et  dans  les  mêmes  circonstances  : 

Dementres  me  chargiés  vos  chevaliers  de  pris , 
Ce  qu  avoir  en  pores,  à  ior  ehnes  brunis, 

La  Chanson  dântioche,  ch.I,  ooupl.  xn;  t.  I,p.  19.  Cf.  ch.  U,  coopl.  XLix , 
p.  idd;  ch.  III,  coapi.  xxm,  p.  191. 

H  vest  Faubert,  lace  Yébne  bruni. 

lÀ  Ronrons  de  Garin  ULoherains  coupl.  xxiv;  t.  Il,  p.  39.  Cf.  p.  1 18. 

Bègues  8*arma ,  un  blanc  haubert  vesti , 
Et  iasce  un  helme  à  un  cerde  bruni. 
Ibid.  coupl.  xxxii ,  p.  9d. 

Des  brans  d^acier  commencent  à  ferir 
Desor  ces  hiaumes  dont  li  aciers  brunisi,  etc. 

La  Mort  de  Garin  U  Loherain,^.  i5i,  v.  39i5. 

Dels  aubères  e  dels  elmes  ab  lo  fin  or  brunit, 
E  d*escutz  e  de  lansas  totz  lo  cams  resplandit. 

Hist.  de  la  crois,  contre  les  hérét.  alb.  p.  994*  v.  4307. 
François  i  ferent  des  espiez  brunisant 

La  Chanson  de  Rdand,  couplet  cxxni;  édit.  de  1837,  p.  64. 

Dans  ce  dernier  poème ,  il  est  à  tout  moment  question  d'acier  brmi  : 

Dreites  ces  hanstes ,  luisant  cil  espiet  bran. 
La  Chanson  de  Roland,  couplet  lxxxi  ,  p.  4 1 . 

Tient  Haltedere ,  dont  li  acer  fut  brans. 
Pfid.  coupl.  cxLiv,  p.  76. 

H  trait  Almace,  s'espée  de  acer  brun, 
Ihid,  coupl.  GLin,  p.  8  1. 

Fier[t]  Carlemagne  sur  Tdme  d^acer  irttfi. 
Ibid.  coup].  ccLXiii, p.  189. 

Fiert  Pinabel  sur  Tdme  d'acer  bran. 
Ibid.  coupl.  CGLXxxnu ,  p.  iSa. 

Comme  le  fait  observer  M.  Édel.  du  Méril^  l'épithète  de  6ran  (brown) 
se  trouve  souvent  dans  la  vieille  poésie  anglaise,  6rou^n  brand,  brown  bill  : 

'  Hi$t  de  la  poésie  Scandinave,  prolég.  p.  161 ,  not.  6. 

68. 


540 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


He  rode  wîth  helm  and  sword  browne.  (La  Morte  Arthur.) 

With  blades  both  hrowne  and  bright. 
Robin  Hood  and  Ga^  of  Gitbome, 

Guy  upstert  as  an  eger  lyoune, 
And  drue  hys  gode  sworde  browne. 

Romance  ofSyr  Gvjr. 

Brende,  de  brand,  épée,  signifiait  même  en  vieil  anglais  branû  On  trouve 
aussi  dans  le  Roman  de  Rou,  v.  SgSi,  1. 1"^,  p.  2o3  : 

Là  péussiez  véir  estor  espez  e  grant, 

Maintes  lances  bruissier  e  sadûer  maint  pen  branc 

Page  i56,  vers  aSSA,  couplet  lvii. 

Déjà,  le  mardi  avant  Noël  de  Tan  1276,  Yalferez^  D.  Gonzalvo  Ibanez^, 
D.  Juan  Gonzalvez,  son  fils,  et  D.  Juan  de  Vidaurre  s'étaient  mis  en  état 
d'hostilité  envers  la  reine  et  le  gouverneur;  on  le  voit  par  un  document  des 
archives  de  la  Chambre  des  comptes ,  dans  lequel  D.  Roldan  Periz ,  alcaîd 
du  château  de  Monreal ,  promettant  fidélité  à  celui-ci ,  s  oblige  à  ne  laisser 
entrer  dans  cette  forteresse  ni  le  roi  de  Castille,  ni  les  trois  chevaliers  ci- 
dessus  nommés,  ni  aucun  autre  ennemi  de  la  reine  et  du  gouverneur  Eus- 
tache.  Voyez  le  Dictionnaire  des  antiquités  du  royaume  de  Navarre,  t.  IIl, 
p.  53. 

Les  biens  de  D.  Juan  de  Vidaurre  lurent  réunis  au  domaine ,  qui  les  ad- 
ministrait encore  en  i  a83.  On  lit  dans  les  comptes  de  Navarre  pour  cette 
année  : 

Item  pro  faciendo  vino  de  vindemia  vinearum  Johannis  de  Vidaure,  iiij  solidos  vi 
denarios.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  iat.  n'  i65  %  folio  a  verso.  ) 


*  Valjeret  de  Navarre  avait  de  rente  cent 
mesnadas,  ce  qui  faisait  deux  mille  livres.  En 
1387 ,  le  roi  D.  Carlos  III  accorda  cette  dignité 
à  D.  Garios  de  Beaumont ,  son  cousin,  qui  prêta 
serment  d*exercer  son  office  en  mettant  de  c6të 
la  faveur  et  la  haine,  de  garder  Thonneur  du 
roi  et  dn  royaume ,  de  défendre  celui-ci  contre 
tous  et  de  ne  pas  divulguer  ses  secrets.  [Dicc,  de 
andg,  del  reino  de  Navarra,  1 1,  p.  ag.) 

'  Ne  serait-ce  point  à  ce  personnage  qu'il 
faudrait   rapporter    ces   deux    articles  d'un 


compte  de  Ponce  Âmalt,  bailli  de  Sangûesa? 

cDe  hereditate  que  fuit  domini  Gundisalvi 
Johannis  vij  libras  x  solidos.  •  (Ms.  Bibl.  imp. 
Suj^l.  Iat.  n"  i65^,  fol.  65  verso.) 

«  Item  pro  operibus  factis  in  domo  que  fuit 
domini  Gundisalvi  Johannis,  videiicet  pro  li- 
gnis  emptis  per  partes,  reparanda  domo  et  se- 
dili  porte,  tennis  lapidibus  emptis,  cum  loca- 
tione  latomorum  et  aliorum  operariorum  ac 
expensis  eorumdem. . .  xzxiiij  solidos  viij  dena* 
rios.  •  [Ibid.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         541 

Page  i58,  vers  ailiS,  couplet  lvii. 

Don  Guillen  Marzel,  nommé  dans  ce  vers,  Test  aussi  dans  la  pièce 
suivante  : 

Sepan  quantos  esta  présent  carta  veran  et  odrin  queyo,  Nayno  Gonçalviç,  otorgo  é 
vengo  de  cognoscido  é  de  manifiesto  que  he  recebido  de  vos ,  me  sire  Eustace  de  Beau 
Blarckes...  cinquanta  libras  de  torneses  por  mano  de  don  Guillem  Marzel,  burges  de 
Pomplona;  las  quales  vos  à  mi  prestastes,  é  vos  prometo  de  vos  pagar  los  dichos  dine- 
ros  qualque  bora  vos  me  los  demandartes.  En  testimonio  d*esto  dovos  esta  mi  carta 
abierta,  seellada  con  mi  seyeillo.  Data  en  Pomplona,  martes  primero  empues  el  domingo 
de  Camelcuetas,  A.  D.  m'cc*lxx*  sexto.  (Archives  de  FEmpire,  1276 — a48 — J.  61 4.) 

Ce  Guillaume  Marzel  était  vraisemblablement  un  banquier  chargé  des 
payements  du  roi  de  France  et  de  ses  officiers  en  Navarre  ;  dans  les  comptes 
de  l'administration  de  ce  pays  en  1 288  et  années  suivantes ,  il  est  à  tout  mo- 
ment question  de  ce  personnage  et  de  son  fîls«  nommé  GaiUaame  Marzel 
comme  lui  : 

Lupus  Garsias  de  Salinis,  balistarius,  recepit  denarîos.  1  De  domino  Qemente  gu- 
bematore,  per  manum  Guillelmi  Marzelli,  xxxv  lîbi^s  x  solides.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl. 
lat.  n*  i65^,  fol.  1  recto,  1.  a 5.] 

Item  eidem  (Ade,  ballivo  Sancti  Jobannis),  per  manum  Guillelmi  Marzdlli,  quas 
recepit  de  pedagarib ,  xx  libras.  [Ibid.  fol.  a  recto.) 

Item  de  domino  Cleiùeute,  per  manum  Guilhelmi  Marzelli  (Sancius  deVilava  recepit), 
X  librais.  (Fol.  a  verso.) 

Item  per  compotum  Guillelmi  Marzelli  (Jo£fredus,  castellanus  castri  Stellensis,  re- 
cepit), iiij'^  libras  sanchetas.  %  Item  per  compotum *ejusdem  centum  libras  turonensium 
parvorumxv  denarîos  oboium,  valent  Ixxvij  libras  viij  solides  iiij  denarîos.  (Fol.  à  recto.) 

Ilem  pro  quadraginta  libris  turonensibus  receptis  a  Guillelmo  Marzelli  Parîsius, 
xxxvj  libras  sanchetas.  [Ibid,] 

De  hereditate  de  Ezpilce  nichili  quia  Guillelmus  Marzelli  tenet.  (Folio  12  verso.) 

Guilldmo  Marzelli  pro  expensis  suis  apudTutelam,  quando  exercitus  erat  Tirasone , 
V  kaficia.  (Fol.  i4  recto.  ) 

Item  Guillelmo  Marzelli  dum  remansit  Sangosse ,  quando  exercitus  erat  apud  Ul. , 
ij  kaficia.  (Fol.  i5  recto.) 

Item  gubernatorî,  per  manum  illorum  (pedagariorum  Tutele),  de  almodino  quas 
recepit  Johannes  Corbarani  de  Leetb,  et  fiierunt  deducte  de  gagiis  suis,  per  manum  Guil- 
lelmi Marzelli,  de  quibus  débet  reddere  compotum,  Ixvi  libras  x  solides.  (Fol.  29  verso.) 

Item  eidem  (gubernatorî),  per  manum  Guillelmi  Marzelli,  quas  recepit  Guilld- 
mus  Ysami,  de  quibus  dictus  Guillelmus  débet  reddere  compotum,  1  libras.  1 1tem 
eidem  gubernatorî,  per  manum  Guillelmi  Marzelli,  de  quibus  débet  reddere  compotum, 
vj"  V  libras  xvij  solides  v  denarîos.  (Fol.  67  verso.) 


542         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Item  pro  vigind  duobus  arpentis  vinearum  quas  tenet  GuiHelmui  ManelK  senior, 
et  pro  duodecim  arpentis  vinearum  quas  teoet  Guillelmus  Marxdli,  (ilius  gus,  xrq  M- 
bras.  (Folio  70  recto.) 

Item  pro  expensis  ejusdem  (Ade,  ballivi),  quando  ivit  apud  Baionam  cum  Htteris 
GuiUdmi  Mandli,  x  soiidos.  f  Item  pro  expensis  ejusdem ,  quando  ivit  apud  Oiilam  pro 
denariis  ad  opos  operum  Vallis  Kandi ,  x  sc^dos.  1 1tem  pro  expensis  ejusdCTd,  quando 
ivit  apud  Baionam  pro  ^eambiandis  centum  mardiis  in  quinque  diebus,  quas  receperat  a 
domino  Guiileimo,  xv  s(^do8..(FoIk>  71  recto.) 

Item  pro  expensis  Johannis ,  quando  ivit  Pampiionam ,  pro  mille  libris  ad  Guillelmum 
Martélli,  eundo,  morando  et  redeundo,  in  octo  diebus,  xlj  soUdos.  (Folio  87  recto. 
Compot  Johannis  de  Yanvilla  nierini  Ripperie,),  ^ 

Item  recepit  (Henricus  daviger  de  Olito)  de  gubematore,  per  manum  Guillekni 
Marzelli,  x  libras.  (Folio  97  verso.) 

De  Guillelmo  Marzelli  (Pelrus  Symonis ,  abbas  de  Viilanova) ,  Iv  libras.  (Fol.  98  recto.) 
Item  recepit  (Jofiredus  Descors,  castellanus  castri  Stellensis)  de  Guillelmo  Marzelli, 
per  partes,  Ix  libras  v  soiidos.  (Fol.  99  verso.  ) 

De  Guillelmo  Marzelli,  per  manum  Johannis  Pétri  de  Gandidayn  (magister  Mar- 
tinus,  carpentarius  Stellensis),  x  libras.  iDe  Paschasio  Marzdli,  per  manum  Pétri  San- 
cii  de  Avarçuça,  xl  libras.  %  De  Guillelmo  Marzelli,  per  manum  Pétri  Sancii,  consan- 
guinei  sui,  xx  libras.  %  Item  de  eodem  Guillelmo  Marzelli*  xxx  libras.  (Ibid.) 

Item  de  Guillelmo  Marzelli  (dominus  Johannes  le  Briays,  castellanus  castri  Sancti 
Johannis  de  Pede  Portus) ,  c  libras  moilanensium.  1  Item  de  eodem,  bis  1  libras.  lltem 
de  Guillelmo  Blandli,  per  partes,  pro  sexaginta  libris  turonensibus  xiiij**"  valentibus 
li  libras  x  soiidos  sanchetos.  (Folio  10a  recto.) 

Page  i5&,  vers  94i6,  couplet  lvii.  • 

Ce  Marti  d'Undiano  est  qualifié  de  chambellan  de  la  reine  de  Navarre,  dans 
ce  reçu  des  Archives  de  TEmpire  : 

Sepan  quantos  esta  présent  carta  yerka  et  hodran  que  yo,  don  Pero  Martineytz  de 
Subiça ,  oti^guo  é  venguo  de  conoscido  que  he  recebido  de  vos,  don  Martin  d'Ondiano, 
cambarienguo  de  la  muyt  noble  reynna  de  Navarra,  dozientas  libras  de  tomeses,  las 
quales  me  manda  [so/evéf]  govemador  de  Navarra,  de  que  me  tienguo  por  bien  paguado. 
En  testimonio  d*esto  ponguo  el  mio  seeyflo  en  esta  présent  carta  abierta,  la  quoal  fué 
fecha  é  dada  en  Thiebas,  lunes  primero  ante  de  la  iiesta  de  sant  Luch  evangelista,  anno 
Donûni  miUesimo  ce' LX!""  quinto.  (Trésor  des  Chartes ,  1275 —  i3i*-J,6i4.) 

Dans  les  comptes  de  Navarre  pour  Tan  1  a83 ,  il  est  question  de  ce  per- 
sonnage en  ces  tennes  : 

Martino  de  Undiano  de  dono  régis  ad  voluntatem,  xx  libras.  (Ms.  Bibl.  imp> 
Suppl.  lat  n""  165  \  fol.  a  recto.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE   DE  NAVARRE.         543 

Page  i58,  yen  2^17,  coa|det  lvii. 

On  trouve,  dans  les  comptes  de  Navure  pour  1^83  et  ia8&,  les  arti- 
des  suirants  relatifs  à  Pierre  d'Aldava  : 

Petro  de  Aldava ,  Pampilonensi ,  de  pecta  d*Açoi,  vallis  del  Cart ,  de  mandato 
gnbematons,  pro  servîcio  facto  dominio,  lij  kafiâa.  (Ms.  BM.  împ.  Soj^  lat  n'  i65', 
ùÀ.  i3  recto.) 

Petro  de  Aldava,  Pampilonensi,  de  pecta  d*Açoz,  de  mandato  gubematoris,  yij  kafi- 
cia  ij  rova.  (Fol.  i3  verso.) 

Petro  de  Aldava,  Pampilonensi,  pro  servicio  Cacto  dominio,  Ix  solidos.  (Fol.  a 5 
verso.) 

Petro  de  Aldava ,  Pampilonensi,  pro  servicio  facto  dominio,  xij  kaficia.  (Fol.  46 
verso.) 

Item  Petro  de  Aldava,  PampUonensî,  pro  servicio  iacto  dcnninio,  Ix  solidos.  (Fol.  60 
verso.) 

Quant  à  don  Pierre  de  Chalat,  je  crains  d  avoir  roal  orthographié  le  nom 

de  ce  personnage.  Je  trouve  dans  les  mêmes  comptes  que  ci-dessus  Fer- 

randas  Pétri  de  Echalaz  et  Rodericas  Pétri  de  Echalaz.  Voyez  folio  4  k  recto 

et  verso,  5o  recto  et  verso,  67  recto,  8a  recto,  91  recto. 

Page  160,  vers  3461,  couplet  ltiî. 

Ce  couplet  et  le  précédent  nous  offirent  la  preuve  de  ce  que  D.  Pabio 
Uarregui  avance,  dans  sa  préface,  relativement  à  la  part  considérable  que 
prit  à  cette  guerre  civile  la  classe  moyenne  de  la  société^.  D*un  côté,  fon 
remarque  que  les  barons ,  du  moment  qu*il  leur  fut  impossible  de  réduire 
le  gouverneur  à  quitter  la  Navarre  après  avoir  abdiqué  l'autorité ,  firent 
dans  la  cathédrale  un  pacte  solennel  dalliance  avec  les  principaux  ci- 
toyens et  le  conseil,  municipal  de  la  Navarrerie  ;  d*autre  part ,  on  remarque 
également  que  le  gouverneur  réunit  dans  féglise  de  Saint^Laur^it  les  habi- 
tants  du  Bourg  et  de  San -Nicolas,  dans  le  but  de  savoir  s'ils  le  défen- 
draient contre  ses  ennemis  et  soutiendraient  la  cause  de  la  reine.  Une  dé- 
férence si  marquée  à  Fégard  de  cette  classe,  dont  on  faisait  auparavant  si 
peu  de  cas  ^,  témoigne  d  un  grand  pas  vers  la  fusion  de  toutes ,  et  d'im  pro- 
grès considérable  dans  la  marche  de  la  civilisation. 

*  Le  seigneur  de  Bene  divise  la  société  en  Fronces  1. 1*^  p.  Soi),  leur  refuse  la  courtoisie, 

trois  ordres.  Voyez  sa  Bible,  v.  179.  (FahUaax  qualité  qu*un  troubadour  accorde  à  desvilainS' 

et  contes,  édit  de  Méon,  t.  II,  p.  399.)  (  Choix  des  poés,  orig,  des  trotib,  t.  IV,  p.  agS.) 

'  L* auteur  du  Lai  de  GraeUnt,  parlant  des  — Dans  un  ancien  roman  anglais,  traduit  de 

bourgeois  de  son  temps  (Poés.  de  Marie  de  Tun  des  nôtres,  je  trouve  les  bourgeois,  avec 


544         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Si  nous  portons  maintenant  nos  regards  sur  un  autre  point,  nous  les  ar- 
rêterons sur  Toffre  faite  par  le  gouverneur  aux  mêmes  habitants  de  prendre 
rengagement  par  écrit  de  les  indemniser  de  tous  les  dommages  qu  ils  souf- 
friraient dans  cette  guerre  pour  défendre  sa  cause.  Les  bourgeois,  repous- 
sant généreusement  cette  proposition,  ne  voulurent  point  laccepter;  cepen- 
dant  elle  ne  resta  pas  sans  effet,  car  il  existe  dans  les  archives  de  Vayanta- 
miento  de  Pampelune  un  document  qui  mérite  de  prendre  place  ici,  i 
cause  du  rapport  qu'il  a  avec  notre  sujet  et  des  autres  renseignements  inté- 
ressants qu'il  renferme  : 

Sepan  cuantos  esta  présent  carta  veràn  et  hodràn,  que  yo,  Miguel  Guarzeytz  de 
Urusurgui,  notario  publico  etjurado  dei  conceyllo  dePamplona,  por  delantlos  testigos 
de  suso  escriptos ,  yi  ,  tobi  et  ley  una  carta  escripta  en  pergamino ,  non  rasa ,  non  can- 
ceiada,  non  corrupta  ni  en  nenguna  part  en  si  viciada,  con  su  syeyllo  de  cera  pendîent^ 
la  ténor  de  la  quai  es  atal  :  Sepan  quantos  esta  carta  veran  et  hodran  que  como  nos , 
Eustaze  de  Biau  Marches,  gobernador  de  Navarra ,  fuesemos  enviado  por  el  noble  seynor 
rey  de  Franza  por  gobernador  de  Navarra  en  vez  et  en  nombre  de  dona  Jobanna,  noUe 
reina  de  Navarra,  la  cual  tiene  en  comanda  el  seynnor  rey  de  Franza  anledicho;  é 
como  nos  travayllasemos  en  gobernar  el  dicho  regno  de  Navarra ,  queriéndolo  mantener 
en  patz  et  en  justicia  à  nuestro  leal  poder,  los  ricos  ornes  de  Navarra  mandaron  nos  que 
fuesemos  de  la  tierra,  é  quisieron  nos  echar  del  regno.  Et  nos  veyendo  que  por  esta  car- 
rera la  dicha  reina  podia  perder  el  regno  de  Navarra ,  oviemos  à  ensayar  é  à  rogar  a  los 
burgueses  et  à  los  omes  buenos  del  burgo  de  Sant  Cernin  et  de  la  poblacion  de  Sant 
Nicholau  de  Pamplona  que  nos  ayudassen  é  deOendiessen  de  los  dichos  ricos  omes  por 
la  lealtat  é  por  la  fe  é  por  el  deudo  que  eyllos  avian  con  la  dicha  reina  et  con  nos  por 
razon  deylla;  los  coales  burgueses  nos  respondieron  que  eran  appareyllados  de  nos 
ayudar  é  defender  à  todo  lur  poder  como  nos  podiesemos  deflender  el  dicho  regno, 
por  que  la  dicha  reina ,  lur  seynora ,  non  fuese  deseredada.  É  nos  veyendo  que  no  po- 
diemos  por  al  pasar  como  el  regno  podiessemos  emparar  por  la  dicha  reina ,  oviemos  â 
esperar  la  guerra  de  los  dichos  ricos  omes ,  por  la  quai  guerra  nos  oviemos  à  ensar- 
rar  en  el  dicho  burgo  é  poblacion,  en  los  qoales  logares  nos  tovieron  cercado  los 
dichos  ricos  omes  é  los  omes  de  la  Navarreria  con  lures  poderes ,  combatiéndonos  de 
ingenios  é'de  fuego,  ata  que  nostro  rey  de  Franza  nos  envié  acorro.  Porque  nos,  gober- 
nador antedicho,  manifestamos  que  los  dichos  burgeses  del  dicho  burgo  et  poblacion,  a 
demanda  nostra  é  por  facer  lealdat  enta  la  dicha  reina  é  por  deffenderii  su  tierra , 

les  hommes  de  tous  les  métiers,  mêlés  aux  And  ofmen  ofeche  mesteris.  / 

chevaliers  et  aux  nobles  dames  :  *y"y  AUiaundâr,  v.  ï56.  (  MêtHml  JUma»cM.  «u. 

ra-       '        .t  .  £.•         -r  h  ^'  Weber,  vd.  1,  p.  la.) 

Olimpias,  that  nire  wif , 

Woldc  make  a  riche  fe«tc.  Voyez,  sur  les  bourgeois  pendant  le  moyen 

Of  knyghlis,  and  ladics  honeate,  *gc,  une  note  de  le  Grand  d'Aussy.  (Fahl  oo 

Of  bnrgeyt  and  of  jugoleris ,  cont€$,  édiu  de  Renouard ,  t.  III ,  p.  1 3S,  1 36.  ) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         545 

fueron  per  nos  en  la  guerra  sobredicba  é  ayudaron  nos  a  deffender  nuestro  cuerpo  é 
nuestras  gentes  é  el  reyno  de  Navarra  ;  por  la  qoal  ayuda  que  eyllos  nos  ficieron,  per- 
dieron  muchos  ornes  de  muert  et  muchos  de  lures  bienes.  É  porque  â  los  dichos  bur- 
geses  en  nengun  liempo  non  lis  pueda  ser  fecha  nenguna  demanda  por  nenguna  cosa 
que  fiiese  contecida  en  la  dicha  guerra  que  eytlos  ficieron  por  la  dicha  reina  é  por  nos, 
como  de  suso  es  dicho ,  ni  nunqua  la  seynnoria  lis  pueda  ren  demandar  nin  facer 
nenguna  question  por  razon  de  nenguna  cosa  que  fuese  contecida  en  la  guerra  ante- 
dicha ,  et  en  testtmonio  é  mayor  firmesa  de  todas  las  cosas  sobredichas  é  de  cada  una 
d*eyllas,  damos  à  los  burgeses  del  burgo  et  poblacion  anledichos  esta  nuestra  carta 
abierta,  seyllada  con  nuestro  syeyllo  pendient  Et  yo  Martin  Garceytz  de  Tudela,  es- 
cribano  jurado  del  seynor  gobemador  antedicho,  por  su  mandamiento,  fui  présent  en 
todas  las  cosas  sobredichas,  et  escribi  esta  présent  carta  con  mi  propia  mano,  la  qoal 
fué  fecha  et  dada  en  Pamplona,  lunes  dia  de  sant  Andreu  apostol,  anno  Domini 
M.  ce.  Lxx.  sesto.  Testigos  son  don  Belenguer,  cambiador,  el  don  Johan  de  Sangossa, 
francos  dej^burgo  de  San  Cemin  de  Pamplona.  Feito  traslat  in  era  m*,  ce*,  xli.,  el 
mes  de  junio,  viemes  pnmero  empues  San  Bemabee  apostol.  Et  yo  Miguel  Garceytz, 
notario  antedicho,  à  requisicion  é  roguarias  de  los  hondrados  et  cuerdos  don  Pero 
Martin,  cambiador,  el  don  Miguel  Roldan,  escribi  et  traslaté  est  sobredicho  treslat 
de  la  original  carta  de  verho  a  verbo  syn  mas  et  syn  menos  ;  et  testimonianza  de  verdat 
fiz  hy  este  mi  signo  acoslumbrado ,  et  so  testigo. 

  la  suite  de  cette  pièce  viennent  les  attestations  de  trois  autres  notaires, 
que  j'omets ,  à  Texemple  de  D.  Pablo  liarregui. 

Page  160,  vers  aA56,  couplet  lvh. 

La  pièce  suivante  semblerait  annoncer  qu*Eustache  de  Beaumarchais 
réalisa  f  espoir  que  les  boui^eois  avaient  en  lui  : 

Noverint  universi  présentes  litteras  inspecturi  seu  etiam  audituri ,  quod  nos  viginti  ju- 
rati  burgi  Sancti  Saturnini  et  populationis  Sancti  Nicolay  Pampilonensis ,  nomine  ac  vice 
nostra  necnon  et  tocius  comunitatis  Pampilonensis ,  pro  nobis  et  successoribus  nostris, 
pura  et  spontanea  voluntate  remittimus  et  quitamus  excellentissimo  domipo  Philippo, 
Dei  gratia  Francorum  régi,  et  illustrissime  domine  noslre  domine  Johanne,  Dei  gratia 
regine  Navarre,  pro. se  suisque  heredibus,  omnem  actionem,  seu  peticionem,  siveque- 
rellam,  nobis  et  comunitati  nostre  donpetentem,  seu  conpetituram,  comuniter  vel  divisim, 
in  regem  et  reginam  prefatos,  seu  quoslibet  alios,  ratione  dampnorum  illatorum  nobis 
in  guerris  exercitus  dicti  régis.  Et  banc  remissionem  sive  quitationem  predictam  bci- 
mus,  ut  est  dictum,  pro  duodecim  milibus  librarum  turonensium,  nobis  per  ipsum  re- 
gem solvendis  pro  emenda  et  satisfaccione  dictorum  dampnorum ,  de  quibus  duodecim 
milibus  turonensibus,  nos,  vice  ac  nomine  nostro  et  tocius  comunitatis  nostre,  recognos- 
cimus  et  confitemur  nos  habuisse  ac  récépissé  in  veritate,  et  non  spe  future  numera- 
cionis,  per  manum  nobilis  viri  domini  R^naldi  de  R(^reto,  regni  Navarre  guber* 

BIST.  DB  LA  GUBRBB  DB  MAV.  69 


546         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


natorô ,  sex  nulk  libranim  turooettsium  compolatis  in  hac  summa  centum  libris  tu- 
ronensibuf ,  quas  nuncii  nostri  pro  e]q>ensis  soit  aput  Temi^um  Parisios  reoeperunt.  Sdb- 
tionem  rero  residue  quandtatis  accepturi  sumus  ab  eodem  r^  in  tenninis  inferius  an- 
ttotatia ,  TÎdfilicet  ab  ioatanti  festo  beati  Michahelis  in  annom,  mille  et  quingentas  iibras 
turonenses,  et  ex  tune  anno  quolibet,  in  festo  beati  Micabelis  in  septembre,  mille  et 
quingentas  Iibras,  quonsque  de  totali  sunmia  predicta  duodecim  milium  libranim  turo- 
n^isium  nobis  intègre  fuerit  satisfaotum  ;  renunciantes  nichilominus  exoeptioni  non  nn- 
merate  pacanie ,  non  habite  nec  recepte,  qooad  summam  sex  milium  libraram  turonen- 
simn,  quas  nos  superîns  recognonmos  habuisse,  et  oonditioni  sine  causa  et  in  fMstum, 
aotiooi  stve  doli  et  omni  dii  juris  et  iegum  auxilio,  generali  rel  speciali,  per  quod  in 
premissis ,  Tel  eorum  quolibet,  in  judicio  vel  extra,  possemus  in  regem  et  reginam  pre- 
didos ,  sive  ipsorum  beredes  aut  quoslibei  alioa,  quomodolibet  ezperirL  In  quorum  om- 
nium testimonium  et  mvnimen  sigillum  comunitatis  nostre  appendens  presentibus 
duximus  apponendum.  Datum  apud  Tebas,  die  Martis  viddicet  vi*  kalendas  octobris, 
anno  Domtni  m""  g*  lix"* nooo.  (Trésor  das  cbartes,  ann.  1^79*  carton  J.  6^,  n**  i5.) 

En  ce  qui  touche  particulièrement  Ponce  Baldoin,  une  fois  l'autorité 
royale  rétaUie  à  Pampelune ,  il  reçut  de  Philippe  le  Hardi  une  rente  an- 
nuelle de  dix  livres,  dont  on  trouve  ainsi  la  trace  sur  le  registre  des 
comptes  de  Navarre,  à  Tannée  11 83  : 

Poncio  Baldoini,  de  dono  régis  ad  vitam,  x  Iibras.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat. 
n*  i65\  fol.  a  recto.) 

Page  160,  vers  ^470,  couplet  lviii. 

On  trouve  dans  les  comptes  de  Navarre,  pour  ia83  et  ia84,  les  arti- 
cles suivants ,  qui  se  rapportent  à  Guyrait  de  Seta  : 

Guiraldo  de  Setha ,  misse  super  facto  Navarre  et  Vasconie ,  xvij  Iibras  iij  solides 
iiij  denarios.  (Ms.  Bibl.  imp.  n*  i65^,  fol.  a  recto.) 

Giraldo  de  Setha ,  de  dono  domini  démentis  gubematoris ,  *pro  servido  facto  do- 
nnnio,  x  kaficia.  (Fol.  16  recto.) 

Item  pro  expensis  Giraldi  de  Seta  et  dicti  ballivi  (Ade)  «  quando  iterum  iverunt  apud 
Bon  Lochloquturi  cum  Vasconibus,  et  remanserunt  ibi  xi^"  diebus,  iiij  Iibras  xv  soUdos. 
1 1tem  pro  expensis  Ade  ballivi  et  Michaelis  de  Garrix,  quando  iverunt  apud  Hospitale 
novum  loquturi  cum  Vasconibus,  x  solides  vij  denarios.  1 1tem  pro  expensis  Giraldi  de 
Seta  et  Ade  ballivi,  quando  iverunt  apud  Bon  Loc  loquturi  cum  Vasconibus,  et  reman- 
serunt ibi  quinque  diebus,  xlix  solidos  vy  denarios.  1 1tem  pro  expensis  Giraldi  de  Seta 
et  dicti  Briays ,  quando  iverunt  apud  Bon  Loc  locuturi  cum  Vasconibus ,  et  remaose- 
runt  ibi  in  quinque  diebus,  et  prorogaverunt  terminum  vsque  ad  xx  dies  ut  irent  ite- 
rmm,  et  dictus  Giraldus  noluit  îre  illuc,  immo  ivit  apad  Salvam  Terram  ad  querendum 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


547 


testes,  et  fuit  abbas  d*Onça,  Ix  solidos.  1 1tem  pro  espensis  eonuDdem  qui  remansentnt 
expectando  Vascones  ^  in  xlii  diebus,  xij  libras.  (Folio  34  vfrso.] 

Pro  expensis  Guiraldi  de  Setha,  dum  remansit  Pampilone  pro  negodi»  dominii , 
iij  kaficia  ij  rova.  (Fol.  5o  recto.) 

Item  pro  expemis  ejusdem  (merini,  Didaei,  Sancii  de  Garriz),  et  Guiraldi  de  Se- 
tha, quando,  de  mandate  gubernatoris,  fecerunt  inquisitionero  super  monasterio  d*El 
Cart.  (Fol.  6o  verso.) 

Item  pro  expensis  ejusdem  castellani  (Castri  Sancti  Johannis  de  Pede  Portus,  Jo- 
bannis  le  Briays),  Guiraldi  de  Sécha  et  Ade  ballivi,  qui  iverunt  ad  iocum  vocatum 
Bonloc,  cum  magna  familia  contra  gentes  régis  Anglie,  et  fuerunt  ibi  in  quindecim 
dîebus.  (Fol.  71  recto.) 

Item  pro  expensis  roncini  Guiraldi  de  Sécha,  qui  remansit  in  villa  de  Arcubus  de 
mandate  gubematoris  in  cenlum  qutnque  diebus,  quoKbet  die  j  quartale,  viij  kaficia 
ij  quartalia.  (Fd.  76  recto.) 

Pro  expensis  Guiraldi  de  Secfaa  et  dicti  doraim  Johannis  (le  Briays) ,  qui  de  man- 
date gubematoris  iverunt  loquturi  cnm  viceoomite  de  Tartays,  apud  Gorcitoquia, 
super  contentione  que  erat  ia  terra  de  Mîxa  et  Arberoa,  eu»  recUta  domi&i  Guiraldi, 
XXV  solidos  Merlanenses.  (Fol.  10a  recta) 

Page  16a,  vers  aA97«  couplet  lviii. 

Dans  un  compte  de  1 2  83 ,  un  Jean  Lombart  est  porté  comme  créancier 
de  Gerin  d*Amplepuis ,  gouverœur  de  la  Navarre  après  Eustache  de  Beau- 
marchais^ : 

Johanni  Lombart  et  Petro  Johannis  Roscide  ValUs  pro  débite  in  quo  eis  teneba- 
tur  dominus  Gerinus,  quondam  gubemator,  pro  trecentîs  quadraginta  tribus  libris 
decem  solidis  turonensibus  iij*  xvij  libris  xix  depariis  sanqhetis.  (Ms.  BiU.  imp.  Suppl. 
lat.  1 65',  fol.  a  recto.) 

Trois  ans  plus  tard,  Jean  Lombart  reparait  dans  les  mêmes  comptes 
comme  fermier  des  biens  de  la  Nayarrerie.  Voyez  ci-dessus  la  note  aux 

V.  2219,  2220. 


'  On  lit  ailleurs  ces  autres  artides ,  relatifs  à 
des  Gascons  plutôt  qu*à  des  Basques  : 

«  Item  pro  hominikis  Yasconie  qui  reosan- 
sarunt  apu4  OUtnm  in  deceip  ft  odo  diebus, 
xviij  kiiBcia.  1 1tem  Ferrando  Pétri,  qui  venit  cum 
miiiiibus  vasconiboi,  ij  rova,  i  (F9U  1 3  recto.) 

«Ibi  (Stdle)  de  pecta  Vascoaom,  de  Saacio 
Luengo,  iij  solidos.  t  (Fol.  so  verso.) 


f  Ibi  de  pecta  Vasconum,  de  Micbaele  d*Qy}lo, 
iij  solidos.  »  [Ibid,  Cf.  folio  88  recto.) 

■  ft«m  predioatoribus  Baionenslbos  missis 
per  gu^aroatorem  ad  sen^ncailua*  Vasofiue  û» 
servido  dominii,  x  kaficia.»  (Fol.  5o  verso.) 

*  Vpiyax,  rdativemant  i  cet  offidev,  l*His- 
0irf  g4«^Fala  de  Ungiwlqr»  t  IV,  p.  43* 


69. 


548         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  i6a,  vers  a5oa  et  a5o3,  couplet  lviii. 

Il  y  avait  autrefois  à  Tudela  une  famùle  Caritat ,  dont  le  nom  est  resté 
à  un  moulin  dont  certains  de  ses  membres  étaient  possesseurs  au  xvi* 
siècle  ^ 

Dès  le  xni*  siècle  on  trouve  à  Estella  un  four  dit  de  Caritat  : 

De  ietta  (urni  Raritatis  xlvj  solidos.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65\  fol.  3  recto, 
68  recto,  1. 1.) 

Page  i6â«  vers  a5io,  couplet  lvui. 

Nous  avons  traduit  par  palais  le  mot  palaci  du  texte  ;  mais  il  faut  s  en- 
tendre siu*  le  sens  exact  de  ce  dernier,  qui  est  plutôt  catalan  que  toulousain. 

Au  temps  d'Aneiier,  il  avait  probablement  la  même  valeur  que  casa ,  pa- 
reil au  substantif  espagnol  palacio,  qui  sert  à  désigner  toute  espèce  de 
grande  maison  habitée  par  des  personnes  de  distinction.  Dans  le  royaume 
de  Murcie ,  Textension  va  plus  loin  encore ,  et  palacio  se  dit  d*une  bicoque 
en  teiTe,  avec  sa  couverture  ou  toit  ordinairement  dune  seule  pièce ^.  C'est 
dans  ce  sens  que  Galderon  a  pris  ce  mot ,  quand  il  fait  dire  à  Rosaura ,  au 
début  de  Tune  de  ses  pièces  : 

Rûstico  nace  entre  desnudas  penas 

Un  palacio  tan  brève, 

Que  al  sol  apenas  a  mirar  se  atreve , 

Con  tan  rudo  artificio 

La  arquitectura  esta  de  su  edificio , 

Que  parece  à  las  plantas 

De  tantas  rocas  y  de  penas  tantas, 

Que  al  soi  tocan  la  lumbre, 

Penasco  que  ha  rodado  de  la  cumbre. 

La  Vida  es  sueiio,  jorn.  i. 

Page  i64,  vers  a 5a 8,  couplet  lvui. 

Les  broters  nommés  ici  sont  sans  aucun  doute  des  boucbers  :  «  Item , 
est-il  dit  dans  les  établissements  de  Monségur  en  Bazadais ,  establissen  que 
si  nulh  breateir,  o  nulha  autra  persona  de  quenba  condessio  ques  sia ,  vezen 
vendre  cam  o  carns  als  breateirs  del  dit  loc  de  Montsegur,  o  a  degun  de  lor, 

'  DiecionariohistôricO'poUtico  de. Tudela,  ^T  *  Diccionario  de  la  lengua  castêîlana,  t.  V, 

don  José  Yanguas  yMiranda.  Zaragoxa  :  en  la        p.  87,  co).  1,  art.  3. 
impr.de  Andr.  Seb.  ano  i893,in-ii*esp.p«88. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         549 

0  a  Dulha  autra  persona ,  als  grans  bancs  del  deit  loc  de  Montsegur,  qui  no 
fos  bona  ni  suffecient  per  vendre,  aqui ,  que  sien  tengut  per  lor  sagrament 
los  deit  breateirs  de  dizer  e  de  mostrar,  tantost  cum  ac  sabran,  als  juratz  de 
la  dita  vila.  E  tota  autra  maneira  de  gens  que  sien  tengutz  de  monstrar  a  lor 
en  la  maneira  que  los  deit  breateirs,  al  sagrament  que  an  a  la  vila.  E  si  tantes 
era  que  los  deit  breuteis,  ni  degun  de  lor,  o  nulba  autra  perssona  de  quenha 
condescion  que  fos,  ag  tengossen  neg  als  juratz  en  la  manera  que  deit  es, 
los  juratz  pode  aprohar  ab.ij.  homes  dignes  de  fe,  que  degun  de  quetz 
ag  agossen  saubut  ni  vist  ni  auzit ,  e  no  ag  auren  reportât  als  jurât  en  la 
manera  que  dessus  es  establit,  que  aquet  o|  aquetz,  fossen  punitz  a  Ixvi  sob 
degatge,  la  maitat  al  senbor,  e  Tautra  a  la  vila.  d  (LEsclapot,  registre  des 
archives  de  la  mairie  de  Monsëgur,  folio  5&  verso.  A$so  es  ïestabUment  dels 
fems  e  dels  barbeirs  e  dels  breateirs,  etc.  art.  viii.) 

Voyez  encore  le  Lexique  roman,  art.  Bochier,  breuter,  n*  6,  sous  Boc, 
t.  n,  pag.  a3o,  col.  2. 

Plus  ordinairement  on  employait  mazelier  au  lieu  de  broter  :  a  Item ,  est-il 
dit  dans  les  établissements  de  Beaumont-sur-Gimone ,  les  mazeliers  que 
vendran  camzs  en  la  dicha  vila ,  que  vendan  bonas  carnz  et  sanas.  E  si 
bonas  o  sanas  non  ero,  les  carnzs  sian  donadas  als  paubres,  e  1  prêts  sia  es- 
mendats  ad  aquels  que  las  auran  compradas.  Els  mazelier  gazanbo  en  cascu 
sol  .i.  d'.  de  la  moneda  que  costera.  E*l  mazelier  que  aquest  nostre  manda- 
ment  non  observara,  sia  encors  a  nos  et  al  digh  mostier  en  .ii.  soF.  et  .i.  d*. 
toi.  »  {Mémoires  de  t Académie  nationale  des  sciences,  inscriptions  et  beUes-lettres 
de  Toabase,  3*  série,  t.  VI,  i85o,  p.  12 5.) 

Si  j*ai  cité  ces  établissemei^^ ,  au  lieu  de  renvoyer  purement  et  simple- 
ment au  Lexique  roman,  t.  H,  p.  1 70,  col.  2 ,  n"  a  ,  c'est  parce  qu'ils  sont 
contemporains  de  notre  poème  et  relatifs  à  une  bastida  à  la  fondation  de 
laquelle  Eustache  de  Beaumarchais ,  à  qui  la  ville  de  Fleurance  dans  la  vi- 
comte de  Gaure  doit  la  sienne ,  ne  resta  point  étranger  ^  En  outre,  il  ma 
paru  curieux  de  montrer  mazelier  employé  dans  le  dialecte  de  Toulouse , 
pendant  qu un  troubadour  de  cette  ville  faisait  usage  dun  autre  mot ,  en 
usage  sans  doute  alors,  mais  certainement  plus  tard,  dans  une  autre  pro- 
vince du  midi  de  la  France. 

*  Mémoiru  de  t Académie  de  Toulottse,  déjà  cités,  p.  117. 


550  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  166,  vers  a549i  couplet  ux. 

Le  mot  ambans,  que  nous  ayons  traduit  par  retranchements,  nous  parait, 
comme  à  M.  Fauriel,  impossible  à  préciser.  Il  revient  fréquemment  dans 
notre  poëme^  et  dans  celui  dont  on  doit  ime  édition  à  ce  savant  : 

E  lo  vescoms  estec  peb  murs  e  pels  ambans, 

Hist.  de  la  crois,  contre  les  hérét  alb.  p.  4o,  v.  54o. 

E  li  peirier  qui  trazon  que  lor  so  mal  mirens. . . 
Que  no  lor  i  ten  pro  ambans  ni  bastimeos. 
Ibid,  p.  loh ,  V.  aSSy. 

E  agro  los  maestres  e  totz  los  carpenters , 
E  dressero  los  murs  e  los  ambans  entiers. 
Ihid.  p.  a86,  v.  4067. 

Car  enans  sereU  vdhs  e  canutz  e  ferrans 
Que  mais  aias  la  vila,  la  tor  ni  los  ambans. 
Ibid.  p.  392,  V.  4i65. 

La  doDcs  viratx  abatre  los  solers  e  las  tors 
£  los  murs  e  las  salas  e  los  deotelbs  majors, 
E  detrencan  li  orne  els  tetz  e  *is  obradors 
E  *ls  ambans  e  las  cambras  complidas  de  colors ,  etc. 
Ibid,  p.  384 ,  V.  5557. 

Lo  coms  receubt  Tolosa,  car  na  gran  desirier; 
Mas  no  i  a  tor,  ni  sala,  ni  amban,  ni  soler, 
Ni  aut  mur,  ni  bertresca,  ni  dentdh  batalhier. 
Ni  portai,  ni  clausura,  ni  gaita,  ni  portier,  etc. 

Ibid,  p.  4o6,  V.  5886. 

Los  arquiers  que  defendo  los  ambans  e  *ls  costals ,  etc. 
Ibid,  p.  434,  T.  ^325. 

E  mezon  en  las  frondas  los  bels  cairos  grossiers , 
£  *l  eastd  Narbones  e  1s  portais  frontaliers 
E  *l8  murs  e  las  bertreseas  e  *ls  ambans  meitadiers. . . 
Abaton  e  trabucan  e  brizon  a  cartiers,  etc. 

Ibid*^  5i4,v. 75^2. 

Mas  de  Yamban  seo/sstre  dessarra  us  arquiers,  etc. 
Ibid.  p.  570,  V.  8434. 

E  feiron  las  dauzuras  e  Is  fossalz  e  *ls  terriers 
E  *b  pons  e  las  barreiras  e  *ls  murs  e  1s  escaliers 

'  Page   168,  V.  2585;  p.   196,  v.  3o36;  p.  a3a,  v.  3589;  P*  ^^^«  ^*  ^975. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


551 


£z  ambans  e  corseinis  e  portais  e  solers 
E  Ihissas  e  anjueiras  e  denlelhs  batalhiers 
E  bocals  e  gueridas  e  guisquetz  traversera, 
E  trencadas  e  voûtas  e  camis  costeners. 

Hist.  de  la  crois,  contre  Us  kérét.  cdh,  p.  634  *  v.  9433. 

En  face  de  ce  mot  M.  Fauriel  se  montre  toujours  irrésolu.  Tantôt  il  le 
rend  par  terrasse ,  puis  par  créneau ,  d'autres  fois  par  galerie  ou  par  bastion  ; 
ailleurs,  il  ne  le  traduit  pas  ou  il  le  passe;  enfin  il  conjecture  qu'il  lui  pa- 
rait désigner  des  espèces  de  tours  ou  de  bastions  en  saillie  sur  la  ligne  gé- 
nérale des  murs  pour  défendre  les  abords  de  ceux-ci  ^ 

De  son  côté,  M.  Raynouard  rend  ambans,  anvan,  parentoar,  retraache- 
ment^ ,  sens  qui  lui  était  indiqué  par  le  mot  bas-latiu  ambannus ,  ou  pl^ôl 
par  le  verbe  ambanare,  auquel  D.  Garpentier  donne  pour  équivalents  am- 
bire,  cingere,  claadere^\  mais  aucun  de  ces  savants,  pas  plus  que  M.  Fauriel, 
ne  fait  remarquer  la  ressemblance  qvi  ambans  présente  avec  ambon,  mot  par 
lequel  on  désignait  autrefois  les  jubés  dans  les  églises^,  et  Tair  de  famille 
qu'ont  ensemble  anvan  et  desvan,  qui  signifie  grenier  en  espagnol. 

Un  troubadour  s'écrie ,  dans  une  efiFosion  d'enthousiasme  guerrier  :      # 

Be  m  plazo  Tarquier 
Près  la  barbacana^; 
Gant  trazo  *1  peiner, 
E  *1  mur  dezanvana. 

Beroart  Amaut  de  Moncuc  :  Er  can  U  rozier,  etc.  {Choix  des  poésies 
originake des  troukadoars,  U  fl,  p.  si8,  ai^. —  Le  Pêumaue  occita- 
RÎffi,  p.  a3,coi.  a,  etc.) 


'  Glossaire,  p.  66d,  c.  a. 

^  iMdqae  roman,  t.  II,  p.  69,  c.  a. 

*  Gloss.  med. et  inf.  Latin.  1. 1,  p.  a  1 9,  c.  a. 

*  Ihid.  p.  aaa,  c.  et  3.  —  A  Dictionaty  oftke 
àrchitectare  and  Arckeohgj  of  middle  Ages,  by 
John  Britton ,  p.  ao ,  ai. 

*  M.  Raynouard  [Lexique  roman,  t.  II,  p.  186, 
c.  1)  tradoit  ce  mot  par  barhacane,  créneau,  em- 
hrasare.  Roquefort  (Glossaire  de  la  langue  ro- 
mane, t.  I,  p.  1 3a)  lui  donne  un  sens  encore 
plus  étendu,  et  il  cite  la  vie  de  du  Guesclin, 
par  Cuvelier,  sans  voir  que  le  passage  allégué 
par  lui  présente  une  acception  di£férente  de 
celles  qu*il  indique,  Tacception  de  ^rfe.  On 
la  découvre  encore  mieui  dans  les  vers  sui- 


vants empruntés  au  même  poêne  et  à  un  autre 
pittsaacieD  : 

La  barlMUiiienne  estoit  tout  aval  abaiasie. 
Tom.  I,  p.  lia,  V.  S179. 

La  barbaqiuuaae  (a  anoontremmil  saclne» 

Quant  dl  du  diastd  virent  q«e  U  povtedtmot 
Estoient  nottre  gent  fieremant  assaillant, 
Et  que  la  barbaquenne,  qui  fa  de  fer  pesant, 
Estoit  levée  amont,  lors  viennent  acoarant. 
IHd.yf,  3198. 

Et  quant  fl  furent  ens,  la  porte  s*avala , 
La  grande  barbakene  à  le  tierre  coula. 

Lé  CktvaUeroM  Ojjm,  idiu  d«  M.  dt  Rtifftnbtrg, 
I.  Il,  V.  8118,  Cf.  p*  478*  V.  i88fO,  M  GUtf. 
mêd.  tt  ta/.  Latin,  t  H ,  v*  Aar(«caiia. 


552         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

M.  Raynouard  rend  dezanvanar  par  croaler\  mais  je  crois  que  Ton  peut 
serrer  ie  sens  de  plus  près.  A  mon  avis,  dezanvana,  dans  le  sirvente  que 
nous  venons  de  citer,  veut  dire  perd  sa  plate-forme,  chose  qui  arrive  à  un 
bâtiment  quand  on  le  couvre  d un  toit  pour  y  (me  un  grenier.  Voilà ,  je 
crois,  lorigine  du  mot  espagnol  desban. 

Quant  à  amban,  j  y  reviens  pour  dire  plus  clairement  ce  que  j  entends 
par  ce  mot:  c'était,  à  nen  plus  douter,  Téquivalent  de  terrasse  ou  de  plate- 
forme. Ce  nom  convenait  d'autant  mieux  à  Tespèce  de  galerie  qui  courait 
derrière  les  créneaux ,  que  Ion  y  montait  par  un  escalier  pareil  à  celui  qui 
conduisait  aux  ambons  des  anciennes  églises. 

Pag#  166,  vers  aSSo,  couplet  lix.  ^ 

Il  est  difficile  de  déterminer  ce  qu'il  faut  entendre  par  ce  mot  de  Maria 
Delgaada,  même  après  avoir  lu  ces  articles  de  comptes  de  1 283  et  de  1 286  : 

Marie  Garsie  fille  Thome  de  Urroz  pro  quadam  domo  empta  ab  ea  Pampilone 
prope  Mana  Delgada  ad  opus  domine  regine,  c  libras  sanchetas.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl. 
lat.  n'  i65  \  fol.  a  recto.) 

Item  pro  mille  tegulis  emptis  ad  cooperiendum  domos  de  Mari  Delgada,  et  repa- 
randîs  porta  et  graneriis,  cum  quadam  sera  empta  ad  opus  dicte  porte,  xlvij  solides 
viij  denarios.  (Fol.  a  verso.) 

Pro  operibus  factis  in  turri  vocata  de  Maria  Delgada,  (Fol.  101  recto.) 

Page  166,  vers  2667,  couplet  lix. 

Tout  porte  à  croire  que  ce  don  Pedro  Garcia  d'Echauri  h  merces  est  le 
même  que  le  personnage  dont  il  est  question  dans  ces  articles  des  comptes 
de  Navarre  pour  les  années  1  a8&  et  1  a85  : 

Item  Petro  de  Echauri,  mercerio  Pampilonensi ,  pro  debilo  in  quo  sibi  tenetur  do;- 
minus  Garsias  Almoravit,  xix  kaûcia.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^,  folio  46  v*. 
Cf  fol.  A7  recto,  ubi  xix  kqficia  avene,) 

Petro  de  Ëcbauri,  mercerio  burgi  Pampilonensis ,  ad  complementum  quadraginta 
librarum,  quas  iili  d'Elcart  debebant  eidem  pro  domino  Garsia  Almoravit,  luiij  solides 
vi  denarios.  (Fol.  60  verso.) 

Page  168,  vers  aSyo,  couplet  ux. 

Je  trouve  ce  personnage  nonmié  dans  l'article  suivant  des  comptes  de 
Navarre  pom*  l'année  ia83  : 

'  Lexiifae  fxmum«  t  II,  p.  69 ,  c.  s. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         553 

Item  Johannes  de  Bazdoztayn ,  Petrus  de  Bazdoztayn ,  Petnis  de  Esperça  et  Martinus 
Rumei,  pedagarii  Pampilonis,  receperunt  denarios.  1  De  tributo  pedagiorum  Pampi- 
lonîs,  de  Maya,  de  Sancto  Johanne  de  Pede  Porhis,  de  Lerumberri  et  de  Sancto  Sté- 
phane de  Lerin ,  xvij*  libras  sanchetas  per  annum.  1  Item  de  tributo  Sangosse  per  an- 
num,  Ixiij  libras.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat  n*  i65^,  fol.  i  verso,  ult.  art.  Cf.  folio  70 
recto,  Â.  D.  ia85.) 

De  ces  personnages,  le  premier  apparaît,  sous  le  nom  de  Jean  de  Bau- 
desteng,  en  compagnie  d*un  Simon  ou  Pierre  dit  Periz,  dans  des  lettres  de 
Robert  comte  d'Artois,  datées  de  Paris  le  mercredi  avant  les  Rameaux  de 
Tan  1276  (V.  S.),  pour  fotuniture  de  bêtes  de  somme,  que  ce  seigneur 
prie  Eustache  de  Beaumarchais  de  payer  pour  lui^ 

Je  trouve  un  Lope  Periç  de  Badoztayn,  nommé  avec  Pero  Xemeneyç 
de  Casteillon,  Johan  Periç  Beyre,  Semen  Lopiç  de  Erespiuti,  Pero  Fer- 
randiç,  Pero  Garciç  de  Oloriç,  Andreu  de  Ësteilla,  Martin  Miguel  de  Nas(?), 
Lop  Ochoa  de  Ureta ,  Per  leneguiç  de  Uxue ,  Garcia  de  Ârrieta ,  et  Adam  de 
Luxa,  arbalétriers,  dans  un  reçu  de  soixante-cinq  livres  de  tournois  poiu* 
mises  £adtes  au  service  de  dona  Johana,  du  temps  que  don  Pero  Sanchez 
était  gouverneur  de  la  Navarre'. 

Page  168,  vers  2673 ,  couplet  lix. 

Ce  Pierre  d'Equia  (et  non  d^Egnia,  comme  nous  Tavons  écrit  dans  la 
traduction)  figure  parmi  les  individus  qui  prirent  à  ferme  les  biens  de  ceux 
qui  furent  bannis  à  la  suite  du  sac  de  la  Navarrerie  : 

Remundus  Bemardi  de  Puges ,  Petrus  de  Equia  et  Michael  de  Meoz,  tributatores 
hereditatum  bamiitorum  Navarrarie,  receperunt  denarfos.  1  Debent  de  tributo  dicta- 
mm  hereditatum  hujus  anni  (laSA)  v*  libras.  (Compot  regni  Navarr.  ms.  Bibl.  imp. 
Suppl.  lat  n*  i65^,  fol.  35  recto.  Cf.  folio  3  verso,  A.  D.  ia83.) 

Page  168,  vers  a58i,  couplet  lix. 

Peut-être  aurions-nous  du  écrire  fAceylla.  On  voit  par  les  comptes  de 
Navarre,  folio  60  verso,  qu*il  y  avait,  près  de  Pampelime,  ime  localité 
nommée  Aceilla,  qui  lie  se  trouve  indiquée  ni  dans  le  Dictionnaire  des  anti- 
quités de  D.  José  Yanguas ,  ni  dans  le  Diccionario  geogràfico  JUstôrico  de 
Navarra,  par  D.  Teodoro  Ochoa,  publié  à  Pampelune,  en  18A2,  in-li''  esp. 

'  Archives  de  TËmpire,  1S76  —  21 — J.6i4*  —  ^  Ibii.  1176 — 276 — J.6iii. 

HJST.   DE  LA  6UBRRB  DB  HAT.  70 


554         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  1 68 ,  vers  a  697 ,  couplet  liz. 

Dans  ce  couplet  et  dans  les  deux  précédents ,  Anelier  fait  connaître  en 
détail  les  tours  fortifiées  du  Bourg  et  de  la  Poblacion  de  San  Nicolas ,  et  les 
noms  des  citoyens  chargés  de  les  défendre.  La  principale  était  la  tour  de 
la  Galée  ^  ;  elle  devait  toucher  à  la  porte  qui  donnait  entrée  au  Bourg  par 
la  rue  actuelle  de  Bolserias .  Le  mur  allait  depuis  cette  porte  tout  le  long 
de  cette  rue  et  de  celle  qui  porte  le  nom  de  Nueva,  jusqu'à  la  maison  du 
marquis  de  BesoUa ,  où  Ion  voit  encore  un  reste  de  cette  muraille.  Il  con- 
tinuait ensuite  par  les  maisons  contiguës ,  jusqu'à  la  tour  de  San  Lorenzo , 
où  il  y  avait  une  porte  vis-à-vis  de  la  caile  May  or,  et  de  là  on  pouvait  le 
suivre  par  la  petite  place  dite  de  Recoletas  et  la  rue  de  Santoandia  jusqu'à 
la  muraille  qui  existe  aujourd'hui.  En  la  suivant  tout  entière  jusqu'à  l'angle 
de  l'hôpital  civil,  un  autre  pan  allait,  vis-à-vis  la  rue  de  Santo  Domingo, 
s'unir  au  côté  gauche  de  la  porte  de  la  Bolseria. 

L'enceicrie  de  San  Nicolas  occupait  tout  le  reste  des  rues  qui  forment 
maintenant  la  paroisse  de  ce  nom,  et  la  Navarrerie  et  San  Miguel  avaient 
le  même  terrain  qui  appartient  actuellement  à  la  paroisse  de  San  Juan 
jusqu'à  la  rue  de  la  Cbapitela,  qui,  avec  un  grand  terrain  contigu,  ser- 
vait de  marché.  En  dehors  de  ces  enceintes,  du  côté  de  la  rivière  d'Arga 
et  de  Baranain ,  il  y  avait  un  grand  nombre  de  maisons  qui  constituaient 
les  fauboiu^gs. 

Gomme  le  fait  encore  remarquer  don  Pablo  liarregui ,  c'est  dans  ce  cou^ 
plet  et  dans  les  deux  précédents  que  l'on  voit  le  mieux  l'auteiu*  s'attacher 
à  imiter  Guillaume  de  Tudela,  à  leur  ressemblance  avec  le  dernier  couplet 
de  son  poème ,  qui  commence  ainsi  : 

Contre  Forgolh  de  Frànsa  es  faitz  Temprendemens 
Qu*el  coins  joves  defenda  si  mezeish  e  sas  gens*. 

11  s'y  trouve  une  narration  très-étendue  de  la  manière  dont  hirent  dis- 
tribuées les  barbacanes  et  les  forts  de  la  ville  de  Toulouse  pour  la  défendre 


*  Olte  tour  existait  encore  longtemps  après.  porté  ia  tète ,  déposée  dans  la  tour  de  la  Gilée. 

En  i36a,  le  roi  Charles  II  ordonnait  de  payer  [Diceion.  de  ant,  del  reino  de  Nao,  t.  I,  p.  6, 

le  prix  accoutumé  à  Garcia  Ferez  d'Acx ,  écuyer,  art.  Acotados,  Cf.  ci-dessus ,  p.  d  46 ,  n*  1 3.) 
mérino  des  montagnes,  pour  deux  bannis  qu*il  '  Hist  de  la  crois,  contre  Us  hérétiqttes  M- 

avait  mis  à  mort  et  de  Tun  desquels  il  avait  rap-  geois ,  p.  834  «  couplet  ccxi v. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


555 


contre  Tannée  des  croisés.  On  y  voit  figurer  les  noms  des  principaux  chefs 
des  Albigeois  à  la  valeur  et  à  Thabileté  desquels  lurent  confiés  les  postes 
les  plus  dangereux  comme  les  plus  importants. 

Page  170,  Yers  2607,  couplet  lx. 

Ce  bourgeois  possédait  devant  la  barbacane  du  portail  de  San  Nicolas 
une  maison  que  le  gouverneur  fit  abattre  pour  les  besoins  de  la  défense  ^  : 

NoveriDt  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  ego,  Johannes  Pétri  Mossa,  bur- 
gcnsis  Burgi  et  Populationis  Pampilone,  scio  et  in  veritate  recognosco  me  baboisse  et 
récépissé  a  vobis,  domino  Eustachio  de  Bello  Marchesio ,  milite ,  senescallo  Tholosano  et 
Albienri ,  regnique  Navarre  gubematon ,  .c.  Hbras  tutonencium ,  quas  mihi  debebatis 
radone  emende  cujusdam  domus  mee  site  coram  barbacanam  portalis  Sancti  Nyahoiay 
Populacionis  Pampilone,  quam  mihi  destruxistis  radone  guerre,  quum  eratis  obcessus 
in  burgo  Pampilone...  In  quorum  êrû  testimonium,  etc.  Datum  Pampilone,  die  sabbati 
in  vigîlia  beati  Pétri  ad  vincula,  A.  D.  m*  ce"*  lxx"*  septimo.  (Arch.  de  TEmpire,  1277 
—  35  —  J.  61  A.)  —  [Le  sceau  porte  un  aigle  dans  un  écu  surmonté  et  supporté  par 
trois  lions  ou  léopards.  On  lit  autour  5*  loan  Perte  Motza^\ 

Après  cela,  je  dois  faire  remarquer  que  le  nom  de  Fauteur  de  ce  reçu, 
comme  celui  dun  autre  individu  cité  cinq  vers  plus  haut,  est  mal  écrit 
dans  le  manuscrit  de  Fitero ,  «t  qu'il  faut  lire  Motza. 

Page  170,  vers  a6ai ,  couplet  lx. 

On  retrouve  Sancho  de  Vilava  dans  les  comptes  de  Navarre  pour  1  a 83  : 

(Souciai  de  Vilava)  expendii  denarios. 

Pro  quatuor  carpentariis  locatis  dum  idem  Sancius  remansit  infirmus  apud  Pampi- 
lonam,  et  missis  de  mandate  gubernatoris  ad  exercitum  de  Sadava,  cum  expensis  suis 


*  Tel  est  peutrétre  le  motif  qui  avait  déter- 
miné une  autre  acquisition  de  maisons ,  spéci- 
fiée dans  Tacte  suivant  : 

cSepan  quantos  esta  présent  carta  verân, 
que  yo,  dona  Maria  Salvaça,  é  mi  fillo  Hyenego 
Ortiz ,  atorgamos  é  venimos  de  manifiesto  que 
avemos  recebido  de  vos ,  me  sire  Eustache  de 
Biau  Marches,  govemador  de  Navarra,  vint  et 
uns  iibras  de  sanchetes,  por  mano  de  don  Be- 
neyt  Molener  de  Cordova ,  carbariengo  vuestro , 
ios  qudes  dineros  vos  nos  deviedes  por  unas 
casas  que  de  nos  comprastes,  de  Ios  quales  di- 
neros somos  bien  pagados  de  vos,  govemador 


antedicho ,  e  vos  end  damamos  quito  por  siam- 
pre  mas.  £  son  testigos  desto  don  Père  Lom- 
bart,  don  Pascual  lo  corretor  é  Martin  Garceyi, 
scrivano  de!  dicho  goveroador.  Esto  fo  feyto 
martes  primero  enpues  la  Epipbania  .vij.  iddus 
januarii,  A.  D.  m*  ce*  lxx*  quinte  (7  janvier 
1 276).  Et  yo  Andreo  scrivano  jurado  del  con- 
ceyllo  de  Sangûessa  fu  presient,  et  k  manda- 
miento  de  ia  dicha  dona  Maria  et  de  su  fillo 
Hyenego  Ortiz  scrivi  esta  carta  é  fiz  eatî  mio 
si  *f*  gno  mannal  acostumpnado  en  testimoniança 
de  las  antedicfaas  cosas.  i  (Arch.  deTEmp.  1 375 

—  75— J.  6i4.) 

70. 


\ 


556         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

iD  quinque  diebus  el  locadone  unius  saumerii  ad  portandum  ferramenta  ipsonim  et 
expensas  eorumdem,  vj  libras  xij  denarios.  (Hs.  Bibl.  imp.  Soppl.  lat.  n*  i65^,  folio  a 

verso.) 

En  même  temps  ce  personnage  figure  dans  les  mêmes  comptes  en  qua- 
lité de  clavier  des  greniers  du  roi  à  Pampeiune ,  place  où  il  paraît  avoir  eu 
pour  successeur  Pedro  Ochoa  ^: 

Sancio  de  Viiava  in  graneriis  Pampilone ,  de  quibus  débet  reddere  compotum ,  ij*  iij 

kaficia.  (F*olio  i3  recto.  Compot  Didaci  Sancii  de  Garriz,  merini  Pampilonensis.) 

Item  Sancio  de  Viiava,  davigero  graneriorum  régis  Pampilone,  m  kaficia  ^  rova. 

(Folio  46  verso.) 

Item  Sancio  de  Viiava,  clavigero  Pampilone,  ix"  vij  kaficia  ij  rora.  (Polio  4?  recto.)  / 

Item  Sancio  de  Viiava,  pro  defectu  mensure,  xv  kaficia  j  quartaie.  (Folio  5o  recto.)  f 

Item  de  Sancio  de  Viiava  in  graneriis  (  Petrus  Ochoe  portarius  et  claviger  granerîo-  *!. 

rum  Pampilone  recepit)  ij**  xxv  kaficia  ij  rova  iij  quartalia.  (Folio  5o  verso.)  ^ 

Item  de  Guillelmo  (Marzelli)  filio  predicto,  per  manum  Sancii  de  Viiava,  xxxvij  li*  i 

bras  X  solides.  (Folio  6g  verso.)  ' 

  partir  de  cet  endroit,  nous  retrouvons  le  charpentier  dans  les  articles 
suivants  : 

Item  pro  disjungendis  machinis  et  ponendis  in  ioco  tuto ,  Sancio  de  Viiava  et  sociis  suis 
îpsmn  juvantibus ,  et  pro  quadam  corda  empta  Pampilone  et  portata  apud  Pampilonam , 
utapparet  per  partes  suilîbri,  xviij  libraâ  vj  solides  x  denarios.  (Folio  63  verso.  CompoU 
Gileherti,  ballivi  Taiele.) 

Item  pro  operibus  factis  apud  Thebas  per  manum  Sancii  de  Viiava ,  videlicet  pro 
iignis  emptis  ad  faciendum  sedilia  in  palacio.  1  Item  pro  facienda  tabula  domini  «régis. 
1  Item  pro  faciendis  viginti  mensis  ad  comestionem  ad  opus  familie.  1 1tem  pro  quadra- 
ginta  sedilibus  (actis  ad  sedendum  vocatis  bancos.  %  Item  pro  clavb,  ferramentis  ad 
opus  mensarum ,  clavis  ad  opus  fenestrarum ,  pingendis  mensis ,  trelicio  empto  ad  coope- 
riendum  mensam  domini  regb.  1  Item  pro  portandis  Iignis  et  tabulis  de  Pampilona 
apud  Thebas.  1 1tem  pro  iocatione  centum  triginta  septem  lafomorum.  %  Item  pro  qua- 
dam mensa  facta  ad  opus  gubematoris,  ut  apparet  per  partes  sui  libri,  xxxvij  libras 
X  solides.  (Folio  6g  verso.  CompoU  Lupi  Game  deSalinis,  Cf.  folios  54  verso',  loi  recto.) 

*  Oa  pourrait  croire  que  ce  fonctioanaire  quand  on  voit  reparaître  (folio  loi  recto  et 

fut  pendu  en  laSG,  en  lisant  cet  article  des  verso] ,  non-seulement  Puras  Ochoe,  poriarias, 

mêmes  comptes  :  mais  Petrjs  Ochoe,  alcaldas  de  Utçama,  Le  soin 

c  Pro  expensis  Didaci  et  Petri  Ochoe ,  qui  avec  lequel  le  copiste  a  effacé  le  premier  de  ces 

suspensi  fuerunt  pro  captivitate  Ennecii  Orti-  titres  pour  inscrire  le  second  prouve,  à  nen 

cii,  xlv  solides.»  (Folio  87  recto«  CompoU  Jo-  pas  douter,  qu*il  s*agitict  de  deux  personnages 

honnis  lie  YannUla,  merini  Ripperie,)  distincts. 

Mais  ce  soupçon  ne  tarde  point  à  s*évanouir 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


557 


%  Item  SuKào  de  VikTa,  ùHxro,  pro  aerrkio  &cto  dominio  in  equts  domini  régis  et 
gnbematorô,  iij  kafkia.  (FoUo  84  recto.  Campât.  Pétri  Odtoe,  poHarù'  et  clavigeri  jnme- 
PampUome.) 


Auparavant  on  y  voit  figurer  un  Jean  de  Vileva,  bourgeois  de  Troyes^. 

Page  170,  vers  2629,  confdet  lx. 

Eii  y  réfléchissant  bien ,  je  croirais  plutôt  que  le  mot  batayllar^  que  j*ai 
traduit  par  baiaiUer,  doit  1  être  par  créneler,  fortifier,  sens  que  Raynouard 
donne  à  bataOïar^.  Les  Bénédictins,  éditeurs  du  Glossaire  de  du  Gange, 
rendent  aussi  bakdUatas,  batallatas  par  manitas,  et  citent  des  exemples  qui 
établissent  cette  signification  dans  la  basse  latinité  comme  dans  notre 
langue^.  Rien  de  plus  commun  que  de  trouver,  dans  nos  anciens  auteiu^s. 
toar  bateUie  : 

Je  vous  certefie 
Que  bien  sevent  miner  une  tour  hatellie. 

Le  Chevalier  aa  Çygm,  etc.  édit  de  M.  de  Reiffenberg,  t.  Il,  p.  4S3« 
▼.  16193. 

Et  Gdabre  se  tient  en  se  tour  batellie, 

La  plus  forte  qui  soit  en  toute  paienie,  etc. 

Ihid.  p.  627,  V.  i846o. 

D.  Carpentier'fait  observer  avec  raison  que  le  nom  de  grange  batelière 
que  Ton  donnait  de  son  temps  à  une  construction  en  debors  du  rempart 
de  Paris  et  qui  est  resté  à  une  rue ,  venait  des  fortifications  ajoutées  à  cet 
édifice,  et  il  cite  des  lettres  de  iSyy  qui  portent  grange  bataillée,  aussi 
bien  quun  inventaire  d'environ  i&5o  dans  lequel  on  lit  grancha  prœliata , 


'  11  n'est  pas  rare  de  rencontrer  dans  ce  re- 
gistre des  noms  des  Champenois  émigrés  en 
Navarre,  comme  Gilbert  et  maître  Raoul  de 
Séianne,  auxquels  se  rapportent  les  articles 
suivants: 

•  Gilberto  de  Sezana  ad  servandum  in  gra- 
neriis  Tutete,  de  quibus  débet  reddere  compo- 
tum,  VL*  xiviij  kaûcia.»  (Folio  7  recto.  CompoU 
Mardni  Roderiâ,  merini  Ripparie,  A.  D.  1  s83.) 

i  Item  magislro  Radulpho  de  Sexana ,  capel- 
lano  domine  regine,  mutuatum  sine  littera, 
V  kaficia.»  (Polio  84  verso.) 

En  d'autres  endroits,  ce  sont  Robin  de  Me- 


leon  (fol.  1 3  verso),  Hugues  de  Confllans  (fol,  1 S 
recto),  Henri  de  Beaune  (folio  106  recto). 
Gaucher  de  Gomay  (folio  7$  recto,  80  et  81 
verso,  loa  recto  et  verso)  et  Thomas  le  Picard 
(fol.  Sa  verso),  français,  normand  et  picard 
d'origine  établis  en  Navarre,  ^idsemblable* 
ment  f  Petrus  Deable,  castellanus  quondam  de 
Sancto  Adriano,»  mentionné  au  folio  43  recto, 
était  également  un  étranger  ou  un  fils  d'é- 
tranger venu  de  chez  nous. 

*  Lexique  roman,  tom.  II,  p.  197,  col.  1. 

'  Glossar,  meà.  et  inj.  Laiinit.  t.  I,  p.  6ao, 


c.  1. 


558         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

ce  qui  prouve  ^e  déjà  batxdllée  n  était  plus  compris.  R  est  è  regretter  que 
M.  Edouard  Fournier  n'ait  pas  recouru  au  Glossaire  de  du  Gange;  il  y  au- 
rait trouvé  de  quoi  dissiper  son  incertitude.  Voyez  Paris  démoli,  moscûqae  de 
raines.  Paris,  Jules  Dagneau,  i853,  in-ia,  pages  aSG,  ^Sy. 

Page  178,  vers  2743,  couplet  lxui. 

Bologne  était  surtout  célèbre  poiu»  l'étude  de  la  jurisprudence ,  et  son*  uni- 
versité est  la  première  où  Ion  ait  enseigné  publiquement  les  lois.  De  bonne 
heure  cette  ville  devint  en  quelque  sorte ,  pour  l'Europe  entière ,  la  mé- 
tropole ,  ou ,  comme  on  le  voit  inscrit  sur  une  ancienne  médaille ,  la  mère 
commune  des  études.  Les  empereurs  et  les  papes  accordaient,  comme  à  l'envi, 
des  encouragements  à  l'écoie  de  Bologne,  et  les  étrangers  y  accouraient 
de  toutes  parts.  Voyez  l'Histoire  littéraire  d'Italie ,  de  Ginguené ,  I"  partie , 
chap.  m,  tom.  I",  pag.  iSy,  160;  chap.  iv,  pag.  36o,  367-373,  et 
chap.  XI,  tom.  Il,  pag.  394 -300. 

Page  180,  vers  2770,  couplet  lxiu. 

Guillaume  de  Villaret ,  vingt-quatrième  grand  maître  de  l'ordre  des  hos- 
pitaliers  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  ne  pouvait  être  omis  dans  la  Biographie 
universelle  :  aussi  lui  a-t-on  donné  une  place  dans  cet  ouvrage,  t.  XLVIII, 
p.  5o8,  509;  mais  rien  de  plus  maigre  que  cet  article,  rien  de  moins  propre 
à  donner  une  idée  de  l'importance  du  rôle  joué  par  ce  religieux  è  la  fin 
du  xni*  siède  ;  pas  une  date ,  pas  un  mot  de  la  part  qu'il  prit  dans  les  né- 
gociations diplomatiques  de  Philippe  le  Hardi.  Pour  en  savoir  quelque 
chose ,  il  suffisait ,  cependant ,  de  recourir  à  l'Histoire  générale  de  Lan- 
guedoc :  c'est  elle  qui  nous  apprend  que  Guillaume,  sorti  d'une  ancienne 
maison  du  Querci,  fut,  le  ^17  avril  1274,  nommé  parle  pape  Grégoire  X 
premier  recteur  ou  gouverneur  du  pays  Venaissîn ,  au  nom  de  l'église  ro- 
maine ^  Plus  tard,  Ânelier  nous  le  montre  commissaire  royal  en  Navarre; 
enfin  nous  le  retrouvons  en  1289  à  Perpignan,  chargé,  avec  quelques  au- 
tres, de  continuer  les  négociations  entamées  ,  au  sujet  de  la  paix,  entre  les 
rois  de  France  et  d'Aragon^. 

En  1296,  Guillaume  de  Villaret  fut  élu  pour  succéder  à  Odon  de  Pins 
comme  grand  maître  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem;  il  se  trouvait 

*  liv.  XXVII,  chap.  xxtiii  (t.  V,  p.  18),  et  «  Liv.  XXXVIII,  chap.  xni,  l.  IV,  p.  66. 

Dotes,  p.  53o,  col.  1. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


559 


alors  à  Saint-Giiies ,  dont  il  était  grand  prieur.  Avant  son  départ  pour 
lUe  de  Chypre,  où  était  sa  résidence  et  ait  il< mourut,  il  tint  à  FrontCMi, 
dans  le  diocèse  de  Toulouse,  le  dernier  jour  de  mai  de  Tan  1297  •  un 
chajHtre  provincial,  où  furent  prises  diverses  résolutions  rapportées  dans 
THistoire  générale  de  Languedoc  ^ 

Page  18a,  vers  2797,  couplet  lxiv. 

Merlin  et  ses  prophéties  étaient  connues  dans  le  midi  de  la  France  aussi 
bien  que  dans  le  nord  et  dans  la  Grande-Bretagne.  Gomme  Anetier,  le 
troubadour  Pistoleta  vante  le  savoir  du  prophète^,  Pierre  de  Gorbiac  fait 
mention  de  Merlin  lo  Saloage^  et ,  s'il  faut  en  croire  Guillaume  de  Tudda, 
qui  le  nomme  deux  foia,  le  pape  Innocent  III  lui-même  invoqua  rautorité 
du  divin  Anglais  au  concile  de  Latran  en  i  a  1 5V  Enfin,  il  n'est  pas  jusqu'à 
Brantôme  qui  n'ait  cité  ses  prophéties  ^ ,  à  une  époque  où  l'on  pourrait  sup- 
poser que  personne  n'y  croyait  plus. 

Le  crédit  dont  elles  étaient  en  possession  n'avait  point  encore  cessé  au 
ivii*  siècle.  En  16&9,  un  libraire  de  Francfort  en  donnait  une  édition, 
devenue  très-rare  ^,  comme  la  précédente  "^^  dont  M.  Brunet  donne  la  date 
d'une  manière  fautive. 

Les  curieux  qui  désireraient  de  plus  amples  détails  sur  Meiiin  et  sur  ses 
prophéties  trouveront  à  se  satisfaire  dans  Tintroduction  à  la  vie  de  cet 
ancien  barde,  attribuée  à  Geoffroy  de  Monmouth,  que  j'ai  publiée  avec 
M.  Thomas  Wright*,  et  où  j'ai  rassemblé  tout  ce  que  je  savais  alors  sur  ce 
sujet. 

Page  18a,  vers  a8oo«  coufdet  lxiv. 

D.  Gorbaran  de  Vidaurre  reçut  cinq  cents  livres  tournois  à  raison  des 
dépenses  qu'il  fit  pendant  qu'il  était  enfermé  avec  Eustache  de  Beaumar- 


'  Uv.  XXXVIII,  ofaap.  juiv,  U  IV,  p.  7$. 

*  ChùisdupoéiiÊtotifinaJUsdutroabcdoars, 
t  II,  p.  S96. 

'  Ihid.  p«  S97. 

*  Chronûiue  dt  la  guerre  contre  lu  héréii^mê 
aOngêcis,  p.  354*  v.  BSgo.  CC  p.  489,y.  7078. 

^  CEmres  complète$g  édit.  du  Paothéon  lil* 
téraire,  t.  f ,  p.  4s3, 0.  j. 

*  y.MaikUêldstUbtxdre,dic%,  111,  p.  367,  c.  3. 


'  Propkttia  ànfflkana  *l  Romamt,  hgc  est 
MetihiiÀmhrosii  Brittmni,  em  ûtcuio  oliwi  ante 
aiuiùs  1200  inàngUa  nati,  VaticiMa,  etc.  Fran- 
coiîifti ,  typU  Joannis  Spîesaii ,  sumpttbu»  Joan^ 
nis  Jaoofai  Poetiî ,  m  x  dc  tiii  (  1698) ,  petit 
'ntS\ 

<  Gaffridi  dt  MoMHOLta  Vita  MerUni,  etc.  Pa- 
risuf,  e  typographia  Firmin  Didot  fratrum, 
aoBo  A  837,  in•^^ 


560 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


chais  dans  ie  bourg  de  Pampeiune  au  service  de  la  reine  dona  Juana.  11 
nous  rapprend  lui-même  par  son  reçu  conservé  dans  le  Trésor  des  chartes 
sous  la  marque  1276— -261^— J.  61/i.  Deux  autres  pièces ,  qui  lui  sont  com- 
munes avec  un  certain  Miguel  Peric  d*Arbiçu  ou  de  Arbiçu,  témoignent  que 
ce  ne  fut  pas  tout ,  et  que  don  Johan  Corbaran  eut  encore  trente  livres  de 
tournois  et  neuf  cent  vingt-six  livres  quatorze  sous  de  tournois  noirs.  On  y 
voit  aussi  qu'il  touchait  cinquante  livres  de  solde  et  qu'il  reçut,  dans  une 
occasion ,  un  don  de  cinquante  livres  du  roi  de  France  ^  Il  parait  que  ce  ne 
fut  pas  le  seul;  car  on  retrouve  en  1277  ce  chevalier  donnant  reconnais- 
sance à  Eustache  de  Beaumarchais  de  deux  cents  livres  de  bons  tournois 
noirs,  payés,  pour  ledit  gouverneur,  par  Guillaume  Rolland  de  Caortz, 
marchand^.  Enfin  dans  une  autre  pièce,  où,  comme  ailleurs,  don  Gorba- 
ran  prend  le  titre  dalferiz  ou  de  porte -étendard  de  Navarre*,  cet  officier 


'  Trésor  des  chartes,  1 276  —  207,  a  18,  sSg 
— J.  61 4.  (Voyez  ci-dessus,  p.  443.) 

*  Trésor  des  chartes ,  1 276  — 18 1 — J.  6 1 4. 
Cf.  ci- dessus,  p.  ^65,  not  2, — Dans  une 
autre  pièce  de  comptabilité  de  Tannée  1376, 
ii  est  question  d*un  Bemart  Rollant  de  Caors 
comme  ayant  payé  à  don  Dieguo  Martinitz,  oh 
vallero  de  Miragloj  pour  lui  et  Rui  Sancheytz 
de  Miraglo,  soixante-cinq  livres  de  bons  tour- 
nois noirs  pour  indemnité  de  trois  chevaux 
perdus  à  la  guerre  pendant  le  gouvernement 
de  don  Pero  Sancheis.  (Très,  des  cb.  1 376 
—  a5a  — J.  61 4.)  En  1277,  Diago  Rodri- 
gueits,  chevalier  et  majordome  de  don  Remiro 
Diez ,  de  tierras  de  Léon,  recevait  six  cent  vingt- 
six  livres  onze  sous  tournois  pour  gages,  des 
mains  de  deux  marchands  de  Cahors  (ibid, 
1 277  —  3«9  —  J.  61 4)  I  peut-être  les  mèmea 
que  ceux  qui  payaient  à  Sancho  Garceitz,  ma- 
jordome de  don  Pero  Pelaez  de  Esturias,  ses 
^ages  et  ceux  de  ses  chevaliers,  s*élevant  à  la 
somme  de  sept  cent  soixante-deux  livres  deux 
sous  tournois.  (Ibid,  1247— *  337  —  ^'  6i4.) 
— On  sait  que  c*était  un  riche  marchand  de 
Cahors,  nommé  Raymond  de  Salvagnac,  qui 
faisait  les  fonds  de  la  croisade  commandée 
par  le  comte  de  Montfort;  en  payement  de  ses 
avances,  il  recevait  du  drap,  du  vin  et  du  blé. 


pris  sur  les  malheureux  Albigeois.  (  Hist.  de  la 
crois,  contre  les  hérétiques,  etc.  p.  i  i6,v.  i634') 
—  En  1 267,  nons  trouvons  un  bourgeois  de  la 
Rochelle  nommé  Pierre  de  Cahors,  Petrus  de 
Catarco,  associé  à  d  autres  particuliers  pour  la 
fabrication  des  monnaies  du  comte  de  Poitou. 
Voyez  le  registre  lxxi,  vol.  I,  du  Trésor  des 
chartes  (Littere  terre  Pictavensis  incepte  die 
Pasche,  anno  Domini  M  ce*  \x*  vif ,  pièce  3i  ; 
Uttere  terre  Xanctonensis  incepte  in  Pascka, 
anno  Domini  m*  ce'  Ix*  vij,  pièce  1 6,  etc.),  oùlon 
trouve  encore,  pièce  23,  un  autre  bourgeob 
de  la  Rochelle  appelé  Lupas  Garsie  et  sans 
doute  d*origine  navarraise  ou  espagnole.  Enfin, 
au  commencement  du  xiv*  siècle,  les  comptes 
de  Targenterie  des  rois  de  France  (p.  5]  nous 
montrent  Guy  de  Cahors  maître  de  la  monnaie 
d^or  de  Philippe  le  Long. — Ces  gens  de  Cahors 
se  trouvaient  partout.  Je  lis  dans  une  lettre 
adressée  à  Pierre  de  la  Vie,  neveu  do  pape 
Jean  XXII  et  gendre  d^Eustache  de  Beaumar- 
chais :  t  Noverit  vestra  magnifica  dominatio 
qnod  scripsi  vobis  per  Raimundum,  habita- 
torem  Venetiis,  qui  fuit  oriundus  de  contratis 
veatris  de  Caoars,!  etc.  [Marini  Sanati  Torselli 
Epistola  xxt,  K.  D.  iSag,  ad  fin.  lÀh.  Secret 
Jidel,  Crucis,  etc.  p.  3 1 3, 1.  48.) 

'  Un  autre  personnage  prenait,  à  la  même 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


561 


reconnaît  avoir  reçu  quinze  cents  livres  tournois  pour  le  solde  des  cavai7Ie- 
rias  du  fief  qu'il  tient  de  la  reine  dona  Johana,  pendant  la  présente  année, 
(Trésor  des  chartes,  1276  —  aai  —  J.  61 4),  et  de  Lope  Periz,  alcade  de 
los  Arcos,  deux  cents  wvos  de  blé  et  trente  quoquas  de  vin  par  ordre  du 
gouvemeiu' (i6ûf.  1^77  —  SSg — J.  6i4)* 

Les  comptes  de  Navarre  pour  1 288  et  ia8/i  présentent  à  chaque  pas  des 
articles  relatifs  à  Gorbaran  de  Vidaurre  et  bien  faits  pour  nous  donner  une 
haute  idée  de  sa  position  sociale;  nous  ne  citerons  que  les  suivants  : 

Domino  Jobanni  Corbarani  pro  coinplemento  miliciarum  suarum  in  villa  de  Peralta , 
ij*  kaficia.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  1 65^, folio  7  recto.) 

Domino  Corbarano  de  Vidaure  pro  complemento  miliciarum  suarum,  viij'  iiij  kaficia 
ij  quartalia.  (Folio  10  verso.  Compot,  Roderici Petwi  deEchalaz,) 

Item  domino  Corbarano  de  Vidaure  pro  complemento  miliciarum  (de  pecta  vallis  de 
Roncal) ,  ij*  iiij"  xij  arieles.  (Folio  1 1  recto.) 

Domino  Corbarano  de  Vidaure  pro  complemento  miliciarum  suarum ,  iiij**  xxx  kaficia 
iij  rova  j  quartale.  (Folio  i3  verso.  Compot.  Didaci  Sancii  de  Garriz,  merini  PampihnensU.) 

Domino  Corbarano  de  Vidaure  pro  complemento  miliciarum  suarum  in  Villa  Franca , 
Iij  libras.  (Folio  19  verso.  Compot,  Lupi  Oriicii,  merini  Ripperie.) 

Domino  Corbarano  de  Vidaure  pro  complemento  miliciarum  suarum  in  pecta  de 
Miraglo  et  de  Soracoyz,  Ixv  libras.  (Folio  22  verso.  Compot.  Sancii  Orticii  de  Santo  Mi- 
liano,  merini  Siellênsis.) 

Domino  Corbarano  de  Vidaure  pro  complemento  miliciarum  suarum  in  valle  de 
BuUina,  xiiij  libras  xiiij  solidos.  1  Item  eidem  in  valle  de  Araquil,  vij"  libras  xxxj  soli- 
dos  iiij  denarios.  1  Item  eidem  in  Ara^nnax,  ij^  libras.  1  Item  eidem  in  Burunda,  xxx  li- 
bras. 1  Item  eidem  in  Utçama,  xl  libras.  1  Item  eidem  in  Lanx,  xij  libras.  ijtem  eidem 
in  milicia  de  Burutayn,  xiij  libras  xv  solidos.  1  Item  eidem  in  milicia  de  fflave,  c  solidos. 
1  Item  eidem  in  milicia  de  Sorauren,  xv  libras.  1  Item  eidem  in  Arayz,  xvj  libras 
xix  solidos.  1  Item  eidem  in  Leytça  et  Aresso,  ix  libras  xij  denarios.  1  Item  eidem  in 
Larraun,  vij  libras  xvij  solidos.  1  Item  eidem  in  Bassaburua  majori,  xxiij  libras  ix  so- 
lidos vi  denariai.  1  Item  eidem  in  Imoz,  viij  libras  viij  solidos  vi  denarios.  1  Item 
eidem  in  Acez,  Ixiij  solidos.  1 1tem  eidem  in  Bassaburua  superiori,  xix  libras  viij  solides. 
1 1tem  eidem  in  Lerin,  xvij  libras  iij  solidos.  1 1tem  eidem  in  Attahondo,  [in]  milicia,  et 


époque ,  le  titre  â'alferit  de  Navarra  :  c'était 
don  Gonçalvo  Ivaynnes  de  Saxtao,  père  de 
Johan  Gonçalvez  et  de  Pero  Comel ,  qui  figu- 
rent, avec  leur  père,  dans  un  reçu  de  dooxe 
cent  soixante -quatre  livres  tournois  poor  dé- 
fense du  royaume  de  Navarre  pendant  k 
gaerre,  du  temps  que  don  Pero  Saochex  était 
goavemeor.  (Trésor  des  chartes,  1376  *-  ai4 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAV. 


—  J.  6i4*]  Dans  un  reçu  de  Tannée  suivante, 
on  voit  apparaître  ao  leoeguo  Yvaynnes  de  Vi- 
daurre ,  hospitalier  de  Sainte-Marie  de  Pampe- 
lone,  pour  quatre  cents  sous  de  sanchets,  prix 
de  quatre  bœufs  de  labour  et  d*un  cheval  de 
charge  qui  loi  avaient  été  enlevés  à  Miluce. 
{Ibid.  1377  —  3s3  — J.6i4.) 


7» 


562         HJSTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

de  Murquo,  vi  libras  xv  solidos  x  denarios.  1  Item  eidem  in  vaile  de  Içarve,  ia  nûlicia 
de  Ovanos,  ix  libras  xvij  solidos  vj  denarios.  1  Item  eidem  in  milicia  de  Uterga  et  de 
Olandayn,  xl  solidos.  lltem  eidem  pro  jure  gonfanarie,  a  festo  Nativitatis  Domini  proximo 
pretento,  per  annum  xl  libras.  (Folio  35  verso.  Compot.  Didaci  Sancii  de  Garris,  merini. 
Cf.  folio  6i  recto,  79  verso,  80  verso,  84  recto,  89  recto,  92  verso,  etc.  etc.) 

Dans  ie  vers  qui  a  donné  lieu  à  cette  note,  don  Corbaran  est  appelé  pa- 
lazis  :  il  nous  est  impossible  de  dire  si  cette  qualification  est  un  titre  d  oflBce 
pareil  à  celui  que  Ion  voit  chez  nous  sous  la  première  et  la  seconde  race 
de  nos  rois,  ou  une  épithète  vague  destinée  à  indiquer  la  noblesse  du  per- 
sonnage ^  par  la  place  qu*il  avait ,  en  raison  de  son  rang ,  le  droit  d'occuper 
dans  le  palais  du  souverain^.  Du  Gange,  qui  a  consacré  la  quatorzième  de 
ses  dissertations  sur  f Histoire  de  saint  Louis  aux  comtes  palatins  de  France, 
et  qui  parle  incidemment  de  ceux  d'Allemagne  et  dltalie ,  ne  dit  rien  des 
palatins  de  Navarre.  Voyez  son  Glossaire,  t.  VII,  à  la  fin,  p.  Sg  -  64,  et 
t.  V,  p.  ^27,  col.  1 ,  au  mot  PalatinL  Voyez  encore  THistoire  de  la  poésie 
Scandinave,  prolég.  p.  445,  col.  2. 

Les  Gastillans  avaient  dans  leur  langue  pcàadino ,  palaciano  : 

Quiero  fer  mia  prosa  en  roman  paladino. 
En  quai  sude  el  pueblo  fablar  &  su  vecino , 
Ca  non  so  tan  letrado  por  fer  otro  latino. 

La  Vida  delglorioso  confesor  santo  Domingo  de  Silos,  copl.  n.  (CoUecion 
de  poesias  casteUanas  antenores  al  siglo  xv,  etc.  t  II,  p.  1.) 

Qui  pudo  ver  nunqua  cuerpo  tan  palaciano  ? 
Ihid,  copl.  485.  (Ibid,  p.  62.) 

Quando  dice  per  omnia  con  la  voz  cambiada . . . 
Otra  cosa  significa  esta  voz  paladina, 

El  Sacrificio  de  la  misa,  copl.  77,  78.  (Ihid.  p.  191 .  ] 

Muy  bien  sabe  el  rey  don  Sancho 

Que  ioy  muger  femeaina  « 

Y  non  lidiaré  con  él , 

Mas  â  furto  6  paladina 

Yo  baré  que  ie  den  la  muerte,  ec. 

Entrado  ha  el  Cid  en  Zamora,  etc.  (Romancero  de  rf^mances  cabaUerescot  é 
kistâricos,  etc.  ordeo.  y  recopii.  por  D.  Agustin  Durao,  part.  II.  Ma- 
drid :  imprenta  de  don  Eosebio  Aguado,  i833,  in-8*  esp.  p.  80 ,  col.  1.) 

'    Après  t'en  ist  Tangrès  à  ki  de  polom.  trouve  queiqatfiMi  jointe  au  mot  rot.  (  Voyei  ua 

Laaaiupii4ViiiiiodU.e!i.Ym,eo«plxiT3t.ii,  piuage  de  GuiUaame  Bergaedan,  cité  par 

p*  >i>'  Raynevard  dans  son  Leiique  romaa,  à  i'artide 

*  11  est  à  remarquer  que  cette  épithète  se  Pedaiti,i.  Il,  p.  4oo,  col.  1.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


563 


En  recourant  au  Glossaire  qui  termine  le  volume  de  Sanchez,  p.  532 , 
on  voit  que  Téditeur  donne  une  autre  origine  à  paladino ,  qu*il  traduit  par 
claro,  intelegible ,  et  dérive  du  latin  palam;  cette  étymologie  avait  déjà  été 
présentée,  t*  V,  p.  88,  col.  i,  du  grand  dictionnaire  de  TAcadémie  espa- 
gnole ,  dit  des  Aatorités ,  où  je  trouve  encore  à  paladinas^  mais  non  à  paladina, 
et  palatino  rendu  par  «  lo  que  pertenece  à  palacio ,  ô  es  proprio  de  los  pala- 
ciégos.  Lat.  Aulicas.  Palatinas.  »  Une  citation  d.es  poésies  de  D.  Luis  de  UUaa , 
qui  couronne  cet  article,  nous  montre  idioma  palatino  dans  un  sens  ei/Gère- 
ment  différent  de  roman  paladino,  que  nous  avons  vu  plus  haut. 

Page  196,  vers  Soi 5,  couplet  lxviii. 

Je  me  suis  complètement  fourvoyé  dans  la  traduction  de  ce  vers ,  trompé 
par  M.  Raynouard,  qui  rend  tom  par  rempart ,  mur  de  circonvallation ,  et  ba- 
lesta  de  tom  par  batiste  de  rempart^.  Anelier  veut  parier  des  balistes,  ou 
grandes  arbalètes^,  que  ]*on  bandait  avec  un  moulinet  et  avec  une  poulie, 
comme  de  celles  que  Ton  bandait  avec  le  pied,  et  quelquefois  avec  les  deux 
pieds  ^,  en  les  mettant  dans  une  espèce  d'étrier,  s  il  faut  s  en  rapporter  à 
Joinville^  et  à  Guillaume  le  Breton,  qui  parie  de  la  flèche  envoyée  par 
Tarbalète  tendue  par  un  double  pied  : 

Ballista  duplici  tensa  pede  missa  sagitta. 

GuiUelmi  Britonis  Àrmorici  Plulipp,  lib.  VU,  v.  437.  (Rec,  des  hisU  de  Pr, 
t.  XVII,  p.  SOS,  D.) 


^  Lexique  roman,  t  V,  p.  877,  col.  1. 

'  Jean  de  Joinville  les  appelle  arhalestres  à 
tour,  (Voyez  Hist  de  S.  Louis,  ëdit.  du  Louvre, 
p.  45.) 

'  Cest  probablement  ainsi  qu'il  but  en- 
tendre Tare  de  .ij.  pes  dont  il  est  question  dans 
notre  poème,  p.  334,  v.  3634.  —  Il  est  encore 
question  d'arbalètes  de  deux  pieds,  comme  de 
tour,  dans  une  lettre  de  Frédéric  II,  qui  fait 
partie  du  Regtstum  de  cet  empereur  pour  les 
années  1339  et  is4o.  (Constitutiones  regum  re- 
gni  utriasque  SiciU»,  etc.  Neapoli ,  ex  regia  typo- 
graphia,  anno  m  doc  lxxxiv,  in-folio,  p.  393, 
col.  3 ,  1.  a6.)  Ces  sortes  d*armes  sont  appdées 
haUstm  de  gomba  et  de  tumo  dans  un  document 


analogue  de  la  fin  du  iv*  siècle  :  t  Item  similiter 
émet  et  inarrabit  capsias  virotonorum,  videli- 
cet  L  pro  balistis  de  gamba  et  xl  de  girella  et  de- 
cem  de  tumo.  Item,  girellas  lx  pro  balistis.» 
(lustruct,  hrev.  agend,  in  Janua  parte  duois  Sor 
haudie,  per  Theobaldum  de  la  Briga,  A.  D. 
i46o;  ap.  L.  de  Mas  Latrie,  Histoire  de  fÛe  de 
Chypre  sous  le  rigne  des  princes  de  la  maison  de 
Lusignan,  t.  III ,  p.  1  os.  Cf.  Jal ,  Archéologie  aa- 
vole,  t.  II,  p.  175,  176.) 

*  Page  53,Yar.  1.— On  lit  dans  les  comptes 
de  Navarre  :  —  •  Item ,  pro  tribus  dozenis  de 
estriberas [ad opus  balistarum],  ix  solides.  >  (Ms. 
Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^,  fol.  99  verso.) 
— Je   trouve   dans   un    traité   espagn<J    du 

7«- 


564 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


tt  Ces  arbalètes,  ajoute  le  P.  Daniel ,  auquel  je  viens  de  faire  un  emprunt^ 

étaient  ou  de  bois^,  ou  de  corne,  ou  d*acier.»  Il  ne  serait  pas  impossible 

que  ce  fût  celte  phrase  qui  eût  induit  M.  Fauriel  dans  Terreur  qu'il  a 

commise  en  traduisant  le  vers  8^38  de  THistoire  de  la  croisade  contre 

les  hérétiques  albigeois.  On  lit  dans  le  manuscrit  : 

£  can  lo  cavals  vira ,  us  autre  balestiers 

Ab  arc  de  tom  garni  l'intrec  de  costal  [ers],  etc. 

U^diteur  ne  comprenant  pas  Texpression  de  tom ,  sur  laquelle  il  aurait 
trouvé  des  lumières  dans  le  Glossaire  de  du  Gange',  a  cru  devoir  lire  de 
corn^,  et  traduire  ainsi  le  passage  :  «Et  quand  le  cheval  se  retourne,  un 
autre  archer  de  son  arc  garni  de  corne ^  lance  une  autre  flèche,  »  etc. 

Il  y  avait  cependant  une  espèce  d*arcs  appelés  ars  de  cor  : 

Renoart  ont  ea  onde  cor  bersét 
Lancent  fausarz  et  mainz  darz  empené. 

La  Batalie  de  Loqaiferne,  ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  698S,  foi.  s  19  verso, 
col.  3,  V.  i3. 


XT*  siècle  :  «  De  la  artiileria  de  mar.  Primero  lori- 
gas,  lorigones,  perpuntas,  cartaças,  escudos, 
yelmos  et  otros  para  la  cabeça ,  item  puaales , 
espadas,  porras,  lanças,  astas,  garavatos,  ram- 
pagones  que  son  con  cadenas  para  asir,  valles- 
tas  con  dos  estribos  de  torno,i  ec  (Libro  de 
derecho  mUitar,  por  Pedro  de  Azamar,  ms.  de  la 
Bibl.  de  T Arsenal ,  Espag.  9 ,  cap.  c.  lixviij , 
folio  76  verso,  col.  2.) 

*  Histoire  de  la  milice  Jrançûise,  etc.  liv.  VI , 
chap.  I?,  édit.  de  MDCCixvni,  t.  I,  p.  4a3* 

*  Un  article  du  Glossaire  de  du  Gange  (t.  I, 
p.  38o,  col.  2)  semble  indlqœr  que  ce  bois  était  * 
Taubier.  Il  est  vrai  qu*il  y  est  question  d*arcs 
de  aabour:  mais,  à  Tépoque,  arbalète  et  arc 
étaient  synonymes  : 

Morgalés  de  Vaobis  son  abalutre  toit.  . . 
Et  Ricart  Mot  à  Itd  tes  et  hastiement. . . 
La  corde  de  son  arc  iy  trença  teKement 
Que  Tare  trença  oossy,  etc. 

Le  CkêwUtr  au  Cjgnê ,  Mit.  <!•  M.  de  RâffanlMrg  , 
t.  II,  p.  S87,  V.  mai. 

On  lit  encore  arc  iauhoar  dans  2c  Rcmane  de 
Garin  le  Lokerain,  t.  II,  p.  238,  v.  1 1,  arc  (Taa- 
^orc  dans  notre  Tristan,  1. 1 ,  p.  66 ,  et  arc  (f  al- 


bom  dans  une  pièce  de  Pierre  Vidal ,  citée  par 
Raynouard.  (  Lexique  Roman,  1. 1 ,  p.  4 08.)  Les 
rimeurs  du  nord  de  la  France  disaient  aussi  oa- 
biel  pour  aabier.  (  Voyez  Roman  de  la  Violette, 
p.  58,  V.  1109.) 

*  Tom.  VI,  p. 6i5,  coL  2,  v*  Tomus,  n*  1. 
On  lit  arbalestes  à  toar  dans  le  Roman  de  la 
Rose,  t  I,  p.  i56,  V.  3868;  et  ars  à  toar,  dans 
les  Gbroniqnes  de  Froissart,  liv.  I,  part.  I, 
chap.  CGCXY,  ann.  i3à7  (^  ^f  P*  '^^«  ^'  ')> 
et  dans  la  Ghronique  de  Bertrand  du  Guesclin, 
1. 1,  p.  388,  V.  11069. 

*  D.  José  Yanguas  a  ùii  pis  :  trouvant  dans 
un  document  de  i386  ballesta  de  iomo,  il  a  lu 
baUesta  de  traeno,  (Voyex  son  Dict.  des  ant  du 
roy.  de  Nav.  1. 1,  p.  68.  ) 

*  Dans  un  antre  endroit  (p.  43d,  v.  63 1  s), 
on  lit  ces  vers  : 

Del  cattel  establiron  los  mors  els  venais 
De  balestas  tornissas  ab  puas  aceirals 

M.  Fauriel  traduit  :  «  ils  arment  les  murs  et 
les  embrasures  du  château  d*ariMdëtes  tordues 
et  de  flèches  aiguës,  »  se  méprenant  ainsi  sur  le 
sens  de  verials  et  de  tornissas. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE 


555 


As  an  de  cort  font  nostre  gent  verser. 

Li  Romans  de  Garin  de  Lohendn,  1. 1,  p.  37,  not. 

Et  Turc  aus  art  ck  cor  les  vont  bien  destruisant. 

La  Chanson  dAnùoche,  t.  I,  p.  3i.  Cf.  p.  348,  361  ;  et  t  II,  p.  36,  87, 
136,  338,  lb^. 

Un  article  dun  compte  de  i338,  cité  par  D.  Carpentier^  et  dans  le- 
quel il  est  question  d*arbalètes  de  cor  et  d*if  ^,  semble  indiquer  le  sens  du 
premier  mot,  que  je  n*hésiterais  point  à  rendre  par  cornoailler^,  sans  égard 
pour  l'explication  proposée  par  M.  PauUn  Paris. 

Il  y  avait  aussi  des  balistes,  ou  plutôt  des  arbalètes  de  corne,  si  l'on  peut 
traduire  ainsi  les  baUstœ  cam  cornu,  de  cornu  ou  comeœ,  des  passages  re- 
cueillis par  du  Gange  ^,  mais  je  soupçonne  quil  y  a  là  une  mauvaise  tra- 
duction de  l'expression  romane  de*  torn,  que  nous  avons  vue.  Cependant 
il  est  certain  que  Ton  employait  autrefois  la  corne  dans  la  confection  des 
arbalètes.  Dans  la  relation  de  Jean  de  Joinville  on  voit,  vers  laSo,  Jean 
li  Ermin  ou  TArménien,  artillier  de  Louis  IX,  allant  à  Damas  acheter 
cornes  et  glu  pour  faire  des  arbalètes^.  On  lit  dans  les  comptes  de  Navarre 
pour  128a  et  ia86  : 

Item  Amet,  balistario,  pro  reparatione  balbtarum  sanarum  et  fractarum,  coma, 
et  aliarum  balistarum  castrorum,  cum  cordis  emplis  ad  preparandum  eas,  xj  libras 
X  solidos.  (Ms.  imp.  Bibl.  Suppl.  lat.  n**  i65^,  fol.  a  a  recto.  Compot,  Sancii  Orticii  de 
Sancto  MHiano,  merini  Stellensis,) 


^  Gloss.  med.  et  inf.  Latin,  1. 1,  p.  553,  col.  3, 
V**  Balista.  —  Oo  lit  dans  les  comptes  de  Na- 
varre pour  1 384  :  «  Pro  preparandis  balistis  Tu- 
tele,  balteis  emptis  et  filo  ad  faciendom  cordas 
pro  reparandis  balistis  de  cornu,  saumeriis  lo- 
catis  ad  portandum  ligna  ad  opus  garoisionis 
castri,  clarifîcandis  loricis  castri,  et  tamis 
emptis  ad  armandam  balistas ,  ut  apparet  per 
partes  alterios  libri,  vij  libras  xix  solidos  ix  de- 
narios.i  (Ms.  Bioi.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^, 
folio  a 8  verso.) 

*  Dans  un  compte  plus  ancien,  on  lit  cet 
article  :  t  Pour  xii^  et  xix  verges  d*yf  prestes 
pour  fere  arhalestes,  xviij  livres  xviij  sols  ij 
deniers  tournois.»  [Comput,  Johannis  Arronde 
et  Michaelis  Gascoing  de  Navarre,  etc.  A.  D. 


M**  ce*  xc?I^  ap.  Jal,  Archéologie  naoale,  t.  II , 

p.  321.) 

^  Le  mot  cor  avait  encore,  dans  notre  an- 
cienne langue,  un  autre  sens,  qui  ne  saurait 
être  de  mise  ici.  (Voyex  li  Jus  Adan  ou  de  la  • 
feaiUie,  dans  notre  Théâtre  français  aa  moyen 
àge,p,  60,  col.  1.) 

*  Gloss,  med,  et  inf.  Latin,  coi.  a  et  3. 
Dont  péusdés  véir  un  capléis  moolt  fier. .  . 
Et  tant  Sarrasin  traire  4  lor  ars  de  oornier. 
La  CkanêoH  d'Antioekê,  eh.  VI,  eoapl.  xxiiii  {  t.  II, 
p.  1  aS.  M.  P.  Pari*  tradiiit  i  tort  les  dvmiert 
mots  par  ores  de  eoms. 

Les  saietes  li  traient  à  lor  ars  de  cormier* 
Ihid.   cb.  VII,  eoapl.   IT,  p.  i&t,    m   BOts.   Cf. 
p.  a5i. 

^  Hist,  de  S,  Louis,  p.  93. 


566         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Item  Jucef  in  centum  quatuordecha  diebu9,  quolibet  die  xij  denarios ,  c  xiiij  solidos. 
1 1tem  Hamet  in  iiij"  diebus ,  iiij  libras.  1  Item  garcioni  ipsius  in  iiij"  xj  diebus  quatuor 
denarios  per  diem,  xxx  solidos  quatuor  denarios.  1  Item  pro  nervis,  coloribus,  coma, 
nucibus,  lignis,  clavis,  sol*  et  aliis  neccessariis  emptis  ad  opua  baiistarum,  ut  apparet 
per  partes  sui  libri,  xxv  solidos  vij  denarios.  1  Item  pro  expensis  Hamet,  quando  irit 
ad  laborandum  apud  Stellam,  cum  localione  equitature  eundo  et  veniendo,  et  portandis 
ferramentis ,  xiij  solidos  viij  denarios.  1 1tem  pro  quodam  tumo  empto ,  xx  solidos.  (Fo- 
lio 87  recto.) 

Ainsi  que  Tindique  le  nom  A' Hamet,  cet  homme  et  son  compagnon 
étaient  sarrasins.  On  le  voit  encore  mieux  par  ces  autres  articles  des  mêmes 
comptes  : 

Item  Ametet  Juce,  Sarracenis,  preparantibus  balistas ,  per  partes,  xx  k^fieia.  (Fol.  ào 

recto*.) 

Ilem  Jucef  et  Ameth,  baUstariis,  pro  salarie  suo  per  annum,  xx  kaficia.  (Folio  io4 
recto.  CompoL  Johannis  de  Yanvilla,  mêrini  R'^perie,) 

Au  reste ,  ce  ne  sont  pas  les  seuls  arbalétriers  maures  dont  il  soit  ques- 
tion dans  le  registre;  on  y  retrouve  Tarticle  suivant  : 

Item  viginti  Sarracenis  balistariis ,  qui  iverunt  apud  villam  de  Monte  Acuto  de  mandate 
gubematoris ,  et  remanserunt  ibi  in  duodecim  diebus ,  cuique  vi  denarios  per  diem. 
(Folio  3o  verso.  CompoL  Ferrandi  i»  Eslava ,  jutticiarii  Tutelê.) 

Peu  de  personnes  sans  doute  savent  que,  pareille  à  la  lance  d* Achille, 
Tarbalète  était  employée  pour  guérir  les  blessures  qu  elle  avait  faites.  L*au- 
teur  dun  traité  de  médecine  du  xni*  siècle  conservé  à  la  Bibliothèque  im- 
périale ,  dans  le  manuscrit  8161  A ,  pour  retirer  un  fer  enfoncé  dans  la 
vertèbre  de  la  hanche,  conseille,  quand  tous  les  moyens  ont  échoué,  de 
tendre  une  arbalète,  dattacher  à  la  corde  le  fer  enfoncé  dans  Tos,  de  faire 
maintenir  l'os  par  un  aide,  et  de  lâcher  l'arbalète,  qui  emporte  le  fer 
(Folio  xxxiiij  recto,  col  1  :  De  ValHere  scie.  Cf.  Histoire  Uttérairede  la  France ^ 

t.  xxn,  p.  109.) 


*  Plus  loin  on  lit  fartide  suivant  :  — t  Item  Jucef  en  voyant  plus  haut  :  —  t  liem  Juce,  U- 

Sarraceno  Tutele  qui  preparavit  balistas,  mu-  listario  Tutele,  pro  preparandis  balistis  castro- 

tuatum  XX  solidos.  >  (Fol.  99  verso.  Comp,  Pétri  nimr^ine,  de  dono  gubematoris,  xx  kaficit.  • 

Ganie,  bdlivi  SieUeruis, )  (Foi.  7  recto.) 

Mais  on  ne  doute  pas  qu*il  ne  s'agisse  de 


.     HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         567 

PageHçS,  vers  3o4Ai  couplet  lxyiii. 

La  rue  de  Sorriburbu  ou  Gorriburbii  mentionnée  au  vers  8007  appar- 
tenait è  la  Nararrerie,  et  la  Taconera,  qui  conserve  encore  son  nom,  était 
un  champ  planté  d  arbres  qui  servait  de  promenade  et  de  lieu  de  récréa- 
tion aux  habitants.  Il  est  possible  que  ce  nom  vienne  du  verbe  taconear , 
donner  du  talon,  se  promener. 

Page  300,  vers  3o86,  couplet  lxix;  page  ao6,  vers  3 18a,  couplet  lxx. 

On  trouve  dans  un  roman  de  l'époque  une  énumération  d'armes  parmi 
lesquelles  figure  une  targe  navarraise  : 

A  son  chevès  avoit  pendues 

Espées,  guisarmes,  maçues, 

Miséricordes  et  fauchons 

£t  brachaus  et  bouciers  roons 

Et  une  targe  Navaroise 

Et  une  grant  macbe  Turcoise, 

Et  si  avoit  pendu  encor 

Une  arbaleste  fait  de  cor 

Et  un  cuevre  plain  de  quarriaus  ; 

En  travers  par  mi  ses  mustiaus 

Jut  une  grant  hace  Danoise. 

Roman  de  CUomadiès,  ms.  de  TArsenal,  Belles-leUres  françaises  in-folio, 
n*  176,  foi.  13  recto,  col.  a,  v.  Sg. 

La  guisarme,  dont  il  est  question  dans  ce  passage  aussi  bien  que  dans 
la  chronique  d'Anelier,  fut  en  usage,  sous  ce  nom,  depuis  le  xu*  jusqu'au 
XVI*  siècle.  Elle  est  mentionnée  à  chaque  pas  dans  nos  anciens  auteurs. 
Voyez,  entre  autres,  le  Roman  de  Roa,  t.  II,  p.  2o4,  206,  12S,  261;  la 
Chronique  des  dacs  de  Normandie,  de  Benoît,  t.  III,  p.  81 4,  col.  1  ;  le  Ro- 
man de  la  Rose,  t  II,  p.  2^1 ,  3 1 3 ;  la  Chronique  rimée  de  Philippe  Moaskès , 
t.  I,  p.  3oi,  V.  7671  ;  t.  II,  p.  39,  V.  i3o86;  les  Chroniques  de  sire  Jean 
Proissart,  liv.  III,  chap.  xxx  (t.  II,  p.  ^77,  col.  2),  et  le  Glossaire  de  du 
Cange,  au  mot  Gisaama,  t.  m,  p.  5 2/1,  col.  1  et  2,  sans  oublier  ïHistory 
ofBnûsh  Costume,  par  J.  R.  Planché.  Londres,  Charles  Knight,  mdgccxxxiv, 
iii-12,  p.  88. 

Selon  Tyrwhitt^  c était  une  hache  d'armes,  explication  justifiée  par  un 

'  Tke  Cantmhmry  TaletofClumoêr,eic,  LoiMlon  :  printed  for  W.  Pickerin^,  mdcccxxii,  in-S*", 
voL  V,  p.  10s,  v"  Gisûrmê, 


568         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.     . 

passage  de  la  Chanson  d'Antioche,  t.  H,  p.  ayS,  en  note,  et  par  un  fbtre 

de  la  Maie  sanzfrain,  v.  bjà»  {Noav,  Rec.  de  fabi  et  contes ,  t.  I,  p.  19. 

Cf.  p.  9,  V.  a 6a.)  La  guisarme  était  particulière  aux  fantassins  {le  Roman 

de  Bratt  v.  i]4i6;  t.  II,  p.  i36).  Un  romancier,  décrivant  une  sortie, 

ajoute,  après  nous  avoir  montré  les  archers  en  campagne  et  les  arbalétriers 

sur  les  murs  et  aux  créneaux  : 

Devant  la  maistre  porte  sont  li  boijois  à  pié 
Qui  portent  bones  armes  et  visarmes  d*acier. 
Et  grant  targes  raondes  fandues  de  cartier. 
Li  Romans  de  Parise  la  Duchess4,  p.  i45. 

Page  300,  vers  3ioa ,  couplet  lxix. 

Ce  sire  Amault  de  Marcafava  était  un  Toulousain ,  qu  Eustache  de  Beau- 
marchais avait  amené  avec  lui;  peut-être  était-il  fils  de  Raimond  Guillaume, 
au  sujet  duquel  il  nous  reste  une  lettre  d'Alphonse,  comte  de  Poitiers, 
dans  le  Trésor  des  chartes  ^ 

On  voit  par  le  regestum  de  l'empereur  Frédéric  II  pour  1^89  et  laAo, 
que  ce  prince  avait  alors  pour  trésorier  [sécrétas)  un  certain  Mathieu  Mar- 
chafaba.  [ConstU.  reg.  regn,  utriasq.  SiciL  etc.  p.  293,  col.  2,  1.  8;  p.  368, 
col.  1,  1.  4o,  etc.) 

Page  206,  vers  3 186,  couplet  lxx. 

Voyez,  sur  le  sens  exact  et  sur  les  formes  diverses  du  mot  alcoto ,  le  Glos- 
saire de  du  Gange,  1. 1,  p.  i58,  col.  1  et  2  ;  le  Lexù/ae  romane  t.  II,  p.  Sa, 
col.  2  ;  et  nos  Recherches  sar  le  commerce,  la  fabrication  et  Vasage  des  étoffes 
de  soie,  etc.  t.  Il,  p.  3i ,  32,  37-39. 

Page  206,  vers  3 189,  couplet  lxx. 

S'il  est  ici  mention  du  cri  d'armes  de  Garcia  Martintz  d'Eussa,  nommé 
plus  loin,  le  premier  Z  de  Zeaza  n'est  qu'une  a£Bxe  qui  doit,  conformé- 
ment au  système  de  M.  Raynouard,  être  détacha  d'Eaza,  et  rester  suspen- 
due entre  ce  nom  et  la  conjonction  e. 

Page  210,  vers  3256,  couplet  lxxi. 

Le  moulin  du  bourg  dont  il  est  question  dans  ce  couplet,  et  qui  s'appe- 
lait del  Maço,  est  celui  que  l'on  connaît  aujourd'hui  sous  le  nom  de  Santa 

'  SenescaUo  Tholosê  pro  Raimundo  GmUelmo  mini  m^  gc^  h*  vij%  Très,  des  ch.  cart  J.  3i9, 
de  Marcafuha,  milite.  (Littere  senescallie  Tbo-  reg.  lxxi  [1  a5o-i  269 ],  vol.  I,  folio  47  recto.) — 
lote  et  Albiens.  incepte  in  Pascha,  anno  Do-        Cf.  Hist  gén,  de  Loii^.  t.  III,  pr.  col.  473, 497. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  569 

EngraciOf  emprunté  à  un  monastère  de  religieuses  qui  existait  à  côté;  il 
a  été  démoli  pendant  la  guerre  que  TEspagne  soutint  contre  la  République 
française,  à  la  (in  du  siècle  dernier. 

Page  ai  a,  v^rs  3271,  couplet  lxxu. 

U  est  à  tout  moment  question  de  bains  dans  les  comptes  du  royaume 

de  Navarre ,  auxquels  nous  avons  déjà  fait  tant  d^emprunts. 

De  uomibus  balneorum  (Stelie)  nihii  hoc  anno  (iq83)\  quia  date  sunl  ad  censum  ut 
repararentur.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  îat.  n"  i65',  fol.  ao  verso.  Cf.  fol.  56  recto,  A.  D. 
ia85.) 

Voici  le  compte  et  les  détails  de  ces  réparations,  en  remontant  le  plus 
haut  possible  : 

In  balneo  veteri,  pro  faciendo  tecto  super  rota,  xxvj  solîdos  vij  denarios.  1  Pro  repa- 
randa  caideria  balnei  novi  et  facienda  rota  de  novo ,  in  sexaginta  cUebus  quibus  vacavil, 
cum  funibus  et  aliis  neccessariis  emptis,xij  libms  x  soHdos  j  denarium,  (Fol.  3  recto.) 

Pro  operibus  factis  in  balneo  veteri  minanti  ruinam  :  in  primis  pro  preparando  et 
mundando  balneo,  tenuis  iapidibus  ad  pavandum,  calce  et  plastro  emptis  ad  preparan- 
dum  et  reparanda  caméra  et  recooperienda  cum  tegulis,  lignis,  tabulis  vocatis  navar- 
riscas,  et  aliis  tabulis  emptis,  portis  factb  de  novo  in  balneo,  preparanda  caméra  balnei, 
preparanda  rota  perquamaqua  extrahiturad  opus  balnei,  mundando  puteo ,  extrahenda 
aqua,  fadendis  cordis  de  virgis  ad  opus  balnei,  et  extrahenda  aqua  de  balneo  cum  sau- 
meriis  locatis,  lignis  quercus  emptis  ad  opus  cenie,  çlavis,  seris  et  tabulis  emptis  ad  Sa- 
cienda  parva  vasa  vocata  cochaires  ad  opus  cenie,  clavis  et  tabulis  emptis  ad  circumdan- 
dum  puteum ,  latomis  et  carpentariis  locatis  ad  operandum  in  isto  opère  de  Iapidibus  et 
lignis,  plastro  et  calce  et  lampadibus  emptis  ad  faciendum  bitumen  in  cooperlorio 
balnei  ad  videndum  intus,  operariis  etsaumeriis  locatis  ad  portandum  lapides,  calcem, 
plastrum ,  ligna  et  alia  neccessaria ,  ligne  empto  ad  calefaciendum  balneum  et  recoope- 
rienda domo  supra  puteum,  et  pro  expensis  latomorum. . .  1  Item  pro  extrahenda  et 
reparanda  caideria  in  qua  caleficitur  aqua,  que  erat  fracta,  viddicet  pro  duobus  quin- 
tallis  et  dimidio  cupri  emptis ,  et  clavis  ad  ponendum  et  figendum  cuprum  in  caideria, 
cum  bitumine  facto  ter  ad  opus  calderie,  quia  non  poterat  tenere  aquam,  ligne  empto 

ad  calefaciendam  aquam ,  cum  locatione  latomorum  et  operariorum Pro  portanda 

caideria  ad  balneum,  locanda  et  extrahenda,  ter  daudenda  fomace  calderie  ad  calefacien- 
dam  aquam,  farina,  calce,  ovis,  oleo,  lino,  résina,  aceto  et  splenis  vaccarum  ad  opus 
bituminis.  1  Item  pro  mundando  et  lavande  balneo.  1  Item  pro  candelis  et  seppo  emptis 
ad  habendum  lu^en.  1  Item  davis  ad  opus  calderie,  seris  ad  opus  portarum  balneorum, 

'  Ces  maisons,  qui  faisaient  alors  partie  des  bains  eux-mêmes  étaient  ordinairement  loués, 

bains  d^Estella,  payaient  en  1286,  une  rente  le  vieux  neuf  livres,  le  neuf  six.  (Fol.  3  recto 

de  six  sous  : — iDe  doraibus  que  fuerunt  bal-  et  35  verso.) 
neonuD,  vj  solidos.»  (Fol.  88  recto.) — Les 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAV.  7t 


570         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

preparanda  scala,  expensis  latomoram  et  operariorum,  circulis  et  viminibus  emptis  ad 
opus  tine,  cum  locatione  unius  latomi. . .  cum  plastro  empto  ad  claudeodum  foramen 
âictum  Jbmazo ,  locanda  calderia,  et  preparandis  coaductibus.  Summa  dictonim  ope- 
rum ,  xlix  lîbras  x  solidos  iiij  denarios. 

5  Pro  operibus  factis  in  balneo  novo  per  partes,  videlicet  pro  ligno,  tabvdis  et  t^^ulis 
emptis,  iapidibus  portatis,  plastro  empto,  instnimentis  vocatis  avazlos  et  lampadibas 
emptis  ad  opus  balnei ,  tenuis  Iapidibus  emplis  et  portatis  ad  os  calderie ,  recooperiendo 
balneo,  reparando  intervdlo  quod  ceciderat,  unde  comburebatur  quedam  domus  prope 
balneum ,  clavis  emptis ,  locatione  latomoram  et  aliorum  operariorum . . .  Summa  dicto- 
rum  operum,  yj  libras  xvij  solidos  v  denarios  obolum.  (Fol.  35  verso.) 

Quelque  considérables  que  fussent  ces  réparations,  elles  ne  suffirent 
pas,  et  il  en  fallut  d  autres  plus  tard.  Le  même  registre  nous  en  a  conservé 
le  détail  : 

Pro  operibus  factis  in  balneo  veteri ,  sdlicet  pro  preparanda  cenia ,  ligno  empto  par 
partes,  brachio  quodam  de  rodetOi  cavîllis  ferri,  davis  vocatis  de  enlablar,  lamine  fern, 
tabulis  ad  fadenda  instrumenta  vocata  cocharras,  davîs  emptis,  quadam  virga  empta  ad 
opus  cenieadextrahendamaquam,  cum  locatione  latomomm  et  aliorum  operarionim. . . 
Ixij  solîdoe.  1  Pro  operibus  factis  in  balneo  novo,  videlicet  pro  virgis  emptis  ad  faden- 
dam  cordam  ceiiie  ad  extrahendam  aquam.  1  Item  pro  iacienda  de  novo  coquina  intra 
balneum,  cum  lignis  quercus  emptis  ad  q>us  coquine.  1  Item  pro  reparanda  cenia  ubi 
cadit  aqua  irigida ,  de  lignis  quercus  emptis.  1  Item  pro  quodam  ligno  quercus  empto  ad 
siiste[n]tandam  coquinam,  laminibus  ferri  etdavis  emptis,  preparanda  tina  ubi  cadit 
aqua  calefacta ,  cum  lignis  emptis  ad  opus  dicte  tine,  tabulis  vocatis  legoas  ad  opus  ejus- 
dem  tine,  clavis  et  laminibus  ferri  ad  opus  tine ,  et  stupa.  1  Item  pro  lignis  emptis  ad 
preparandam  rotam  bednd.  %  Item  pro  barris,  bertavilKs  finrri,  et  davis  emptis  ad  opus 
portarum  balnei ,  cum  locatione  latoœorum  et  aliorum  operariorum . . .  Ixj  solidos  ij  de- 
narios obolum.  (  Fol.  68  r"*.) 

f  Pro  operibus  fiictis  in  balneo  veteri,  videlicet  pro  reparanda  cenia,  cum  cordis 
emptis  et  fiiotis  ad  extrahendam  aquam . . .  xvij  solklos  viij  denarios.  1  Item  pro  operi- 
bus £ek^  in  baineo  novo ,  videlicet  pro  lignis  emptis  ad  fadendas  portas  intus  balneum, 
davis  emptis  et  una  tina  quercus  empta ,  laminibus  ferri  ad  opus  dicte  tine ,  cordis 
emptis  ad  opus  dicte  tine,  pla^ro  empto  et  portato  ad  parandum  balneum,  cum  loca- 
tione et  expensis  latomomm,  lixij  solidos  xj  denarios.  1  Item  pro  tegulis  emptis  ad  coo- 
periendum  dictum  balneum ,  ix  solidos.  (Fol.  98  verso ,  99  recto.) 

Les  articles  suivants  se  rapportent  aux  bains  de  Tudeia  : 

De  locatione  halneoram. 

* 

De  locatione  balnei  Sancti  Salvatoris,  xxv  libraa.  1  De  locatione  balnei  vocati  de  porta 
de  Çaragoça,  xvi  libras.  1  De  locatione  balnei  de  porta  d*Albacares,  xv  libras  xv  solidot. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


571 


1  De  locatione  unius  balnei  de  don  Davi,  x  solidos^  1  Summa  locationis  balneorum  : 
Ivii  libras  v  solidos.  (Fol.  a6  recto,  A.  D.  ia83.} 

Comme  les  bains  d*Estella,  ceux  de  Tudeia  reçurent  aussi  des  répara- 
tions à  plusieurs  reprises.  Voyez  folio  63  recto  et  9  4  verso. 

Au  premier  de  ces  deux  endroits,  il  est  fait  mention  d*une  cuve  achetée 

pour  se  baigner  au  château^.  On  y  voit  aussi  allouer  aux  locataires  des  bains 

de  la  ville  certaines  sommes  portées  au  chapitre  de  la  dépense  commune, 

sans  que  Ton  sache  la  cause  de  ce  payement  : 

Item  locatori  balnei  de  porta  de  Çaragoça ,  1  solidos.  5  Item  locatori  balnei  de  porta 
de  Albaceres,  1  solidos.  1 1tem  locatori  balnei  Sancti  Sidvatoris,  c  solidos.  (Fol.  63  verso.) 

Dans  tout  le  volume  de  comptes  que  nous  aurons  encore  tant  d  occa- 
sions de  citer,  je  ne  trouve  qu\me  seule  mention  des  bains  de  Pampelune , 
encore  s  agit-il  de  ceux  de  la  Navarrerie  : 

Pro  operibus  fieictb  in  domo  balneorum  Navarrerie. . .  vij  libras  ix  soHdos.  (Fol.  70 
recto.) 

Tous  ces  bains  étaient  la  propriété  du  domaine ,  à  f  égal  des  fours  et  des 
moulins.  Ailleurs,  ces  établissements  étaient  seulement  soumis  à  une  cer- 
taine redevance,  tandis  que  dans  quelques  localités  ils  étaient  libres,  comme 
les  bains  d*eau  minérale  de  Bourbon  TArchambaud ,  dont  fauteur  du  Roman 
de  Flamenca  nous  donne  la  description  "^ . 

En  vertu  du  for  donné  à  la  cité  de  Saint-Sébastien ,  par  le  roi  de  Navarre 
D.  Sancho  le  Sage,  les  habitants  jouissaient  du  privilège  de  construire  et  de 
posséder  des  fours,  des  bains  et  des  moulins,  libres  et  exempts  de  tous  cens^. 


^  Cet  article  se  trouve  répété  plus  loin, pour 
les  années  laSS  et  1286,  fol.  61  recto  et  95 
recto,  avec  des  différences  dans  les  chiffres;  le 
premier  bain  y  est  aussi  désigné  comme  étant 
de  la  paroisse  de  SaiotrSauvenr. 

'  <  Item  pro  quadam  tina  que  est  in  palaciis 
régis,  empta  ad  balneandimi  in  Castro,  ziij  so- 
lidos vi  denarios.  >  (Fol.  63  verso.  ) 

^  Ms.  de  la  Bibliothèque  publique  de  Car- 
cassonne ,  folio  xxvi  recto  et  verso.  (Cf.  Lexique 
roman,  t.  T',  p.  18,  19.) 

^  iSimiiiter  volo  et  dono  pro  fuero  popu- 
latoribus  Sancti  Sebastiani  ut  faciant  fumos, 
balneos  et  molendinos ,  et  possideant  ipsi ,  et 
omnis  generatio  illorum,  liberos  et  ingenuos, 
et  ut  rex  nullum  censum  non  ponat  in  eis.  > 


(Dicc.  geogr,  histân  de  Espima,  secc.  i,  t.  II, 
p.  543,  1.  33.)  —  En  Castiile,  le  connétable 
avait  droit  à  un  bain  dans  les  villes  où  il  se 
trouvait,  conmie  on  le  voit  par  Tartide  sui- 
vant d'un  curieux  traité  que  nous  avons  déjà 
cité: 

tSi  é  commo  las  cibdades  son  tenudas  de  eS' 
catkntar  hs  hahos  à  los  miUtanfes. 

0  Leemos  que  à  los  cavalières,  capitanes  nin 
a  ningnno  las  cibdades  ne  son  tenudas  aparejar 
nin  escalentar  los  banos  si  non  solamente  al 
condestable  por  su  privillegio  é  dignidad.  >  (Lî* 
hro  de  derecho  militar,  por  Pedro  de  Aiamar, 
ms.  de  la  Bibl.  de  TArsenal,  Ëspag.  9,  cap.  ccxxxj, 
fol.  96  recto,  col.  1.) 


7» 


572 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


«L usage  des  bains  domestiques,  introduit  par  les  Romains  dans  les 
Gaules ,  dit  le  Grand  d'Aussy ,  étoit  encore ,  au  temps  de  nos  fabliers ,  aussi 
général  qu'avant  l'invention  du  linge.  Tout  le  monde  en  usoit,  jusqu'aux 
moines.  On  se  baignoit  avant  de  recevoir  la  chevalerie^.  Quand  on  donnoit 
un  festin  chez  soi,  il  étoit  de  la  galanterie  d'offrir  le  bain/  et  surtout  aux 
dames  ^.))  J'interromps  le  spirituel  savant  pour  ajouter  que  celles-ci  n'a- 
vaient aucune  répugnance  à  le  préparer  elles-mêmes  à  leurs  hôtes,  princi- 
palement quand  ils  étaient  malades  ou  blessés  ^. 

Il  suffisait  d'être  fatigué  pour  obtenir  chez  soi  im  bain  et  d'autres 
accessoires  de  toilette  encore  en  usage  aujourd'hui*;  mais  chez  nos  bons 
aïeux f  le  bain  se  compliquait  souvent,  en  santé,  d'une  saignée,  d'une  ap- 
position de  ventouses'^,  et  d'une  opération  qui  serait  le  massage,  si  l'on 
pouvait  rendre  par  masser  le  verbe  cousteir,  coteir,  que  je  trouve  dans  deux 
poèmes  anciens®. 

La  suite  de  la  note  de  le  Grand  d'Aussy,  dont  j'ai  rapporté  le  conunen- 
cement,  renferme,  sur  les  bains  à  Paris,  et  sur  l'usage  que  faisaient  les 
religieux  de  ce  remède ,  des  détails  auxquels  il  nous  suffira  de  renvoyer.  Elle 
ne  laissera  rien  à  désirer  pour  peu  que  l'on  y  ajoute  une  observation  qui 
montre  encore  combien  le  bain  était  dans  les  habitudes  de  nos  ancêtres. 
Quand  ils  voulaient  menacer  quelqu'un ,  ils  lui  disaient  comme  Fierabras  à 
son  adversaire  : 

Li  bains  est  sur  le  feu ,  que  je  vous  fac  caufer. 

Voyez  aussi  le  Roman  de  la  Violette  ,p.  259,v.  55oaet  note  ;  et  da  Prestre 
con  porte,  v.  682.  [Fabliaax  et  contes,  édit.  de  Méon,  t.  FV,  p.  40.) 


^  UOrdene  de  chevalerie,  v.  1 1 1 .  (  Fabliaux  et 
contes,  etc.  t.  I",  p.  62.  Cf.  p.  80,  81.)  — La 
Mort  de  Garin  le  Loherain,  p.  ao ,  v.  387  et 
suiv.  etc. 

^  Fabliaax  oa  contes,  édit.  de  Renouard ,  t.  III, 
p.  289. 

^    Mais  les  dames  n'ont  pas  séjour. 
Ançois  grant  pieche  devant  jor 
Li  ont-eles  un  baing  tempré 
Cent  et  cofortois  et  ateinpré 
Et  bon  pour  ses  dolor  saner. 

Li  RomcMi  des  aventorM  Fngu$,-p.  17^. 
*    Vccvos  a  son  ostal  Peiro  tomat , 


Ë  tota  aqnda  nuh  Tan  sejomat , 
E  Tan  ras  e  tondut  c  gen  banbat. 

Roman  de  Girard  d$  BùuUton ,  p.  99,  Cf.  l»  S^ntn^ 
de  Bnu.i.  I*',  p.  96. 

^  Hom  et  Rimenhild,  p.  i  g  «  v.  3859.  —  Le 
Chevalier  aa  Cj^ne,  édit.  de  M.  de  Reiffenberg, 
t.  II,  p.  3o,  V.  4062. 

^   Si  l'ont  bagnié  et  couttéi. 

Bornait  de  l'Air»  pérUkax,  nu.  de  la  Bibl.  inp. 
n*  548*  fol.  18  versa,  fol.  1,  v.  a3* 

Biensecot^ûten  sesbaini,  etc. 

D*  Rickaut^'v,  459*  (iVooveaa  Rtettêil  de  fahliaus 
etcomUi,  t.  1*',  p.  5t.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


573 


Page  2ia,  yers  3a74»  couplet  lxxiii. 

Il  est  fréquemment  question  de  celliers  dans  les  comptes  de  Navarre  : 

Pro  operibus  âicUs  in  cellario,  videlicet  pro  Kgms  emptîs  per  parles ,  adobandis,  ia- 
pidibos  et  terra  portata  ad  fadendum  lutum  ad  opus  operum ,  cum  locatione  latomorum, 
aliorom  operariorum  et  latomorum  et  expensis  eorumdem,  et  saumeriis  locatis. . . 
xij  libras  xvij  solidos  vj  denarios.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat  n*  i65\  fcd.  65  verso.) 

Pro  operibus  (actb  in  cellario  de  Olito,  pro  reparandb  doiils,  cum  circulls,  vimini- 
bus  et  aliis  neccessariis  emptis ,  facienda  quadam  tina ,  preparanda  scala ,  et  locatione 
carpentariorum  et  aiiorum  operariorum . . .  xxix  libras  iij  solidos  xj  denarios.  1  Item 
pro  vindemiandis  alib  vîneis,  fiiciendis  vinis,  portandis  racemîs,  extraliendo  vino  cum 
utreis,  replendis  doliis,  duobus  scriptoribus  scribentibus  honeraracemorum,  etabluen- 
dis doliis  cave  et  cellarii,  vasis  vocatis  caencos  emptis  ad  extrabendum  vînacias ,  stupa, 
lumine  et  aliis  neccessariis  emptis,  ponendis  portb  doliorum,  et  extrabendb  vinaciis  de 
doliis,  et  portandis  ciun  locatis  saumeriis  ad  mercatum,  extrahendis  vinaciis  doliorum 
ad  torcular,  vineis  vocatis  Sema  et  Mayllaelo  aumandis . . .  xxiîj  libras  vij  solidos  iiij  de- 
narios. (Fol.  66  verso.) 

Pro  operibus  Ceictis  in  cellario  de  Bervincana  pro  videlicet  pro  (sic)  circulis  emplis 
ad  opus  doliorum  régis  et  allerius  dolii  commodati,  saumeriis  localb  ad  portandum  cir- 
culos  et  tempanos  de  Stella  apud  Bervincanam,  viminibus  emptis,  carpentariis  locatis , 
cum  expensis  eorumdem. . .  Iij  solidos  sex  denarios.  (Fol.  67  verso.) 

De  cellario  qui  fuitejusdem  Martini  Pétri  (fitii  abbalis  veteris),  iij  solidos.  (Fol.  88  reclo.) 

Pro  reparandb  ceUariis  ubi  servatur  ordeum  et  avena  régis ,  cum  lignb ,  tenuis 
lapidibus  vocatb  losas  emplb ,  ef  locatione  latomorum ,  operariorum  et  mulierum  \  ,  . 
ix  libras  xvij  solidos  vj  denarios.  (Fol.  96  verso.) 

Qu'entendait-on  par  celier  ?  Une  façon  de  cave  *^,  oix  Ton  gardait  le  vin ,  les 
grains  et  jusqu'aux  chevaux  *. 


'  Ces  femmes  servaient  les  maçons,  usage 
qui  s*est  conservé  dans  les  Pyrénées  : 

i  Item  xxij  muUeribus  ascendenlibos  lapides 
sursum  ad  castrum,  v  solidos  vj  denarios.  •  (Fol. 
4  verso.) —  tltem  sex  mulieribus  portantibas 
aquam  et  terram,  in  quatuor  diebus,  iiij  soli- 
dos. «(Fol.  5  recto.  Cf.  fol.  5  verso,  19  recto, 
28  verso,  3i  recto  et  verso,  3a  verso,  33  recto, 
53  verso,  68  recto,  etc.)  —  Dans  un  article 
de  ces  mêmes  comptes,  on  voit  des  Anglais 
(peut-être  des  Gascons,  sujets  de  la  couronne 
d'Angleterre)  employés  comme  servants  de 
maçons  : 

«  Item  pro  quatuor  Anglisportantibus  aquam 
et  ascendentibus  plastrum  et  lapides  ad  cas- 
trum (de  Oro),in  viginti  uno  diebus,  cuique 


septem denarios,  xlix  solidos.  »  (Folio 58  recto.) 
— Auparavant  on  trou;e  un  maçon,  peut-être 
Anglais,  nommé  Bemani  Aglieus  : 

titem  Bemardo  Aglico,  Petro  Arnaldi,  Ën- 
neco  Sancii,  Bemardo  et  Petro  Alnauldi,  vj  la- 
tomis  in  centum  quindecim  diebus ,  deoem  de- 
nariis  per  diem ,  xxviij libras  xv  solidos.  •  (Fol.  5 
verso.) 

*  Sus  le  mont  de  Tygris,  où  hault  sont  ly  rocier, 
Demoroitly  sierpens,  que  Dieux  doinst  encom- 

brier  l 
Et  avoit  une  fosse  où  il  dormoit  Tivier, 
Qui  desous  tierre  aloit  à  guise  de  eelier,  etc. 
L*  Ckêvalur  au  Cj^n*.  ëdit.  d«  M.  de  neiffenbarg  , 
t. II,  p.  3i5,  V.  11971. 
'  Vn  cka val  saur,  bausa,  de  bon  celiêr. 

Le  homan  de  Gitard  d%  R^mllom,  p.  io3  ,  v.  i6. 


« 


574         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  a  12,  vers  Sayg,  couplet  lxxii.* 

Le  cabù  est  une  mesure  espagnole  contenant  la  charge  d  un  mulet  Voyez 
le  Glossaire  de  du  Gange,  aux  mots  Caffirui  et  Cqficium,  t.  Il,  p.  17,  col.  3; 
le  grand  dictionnaire  de  rAcadëmie,  dit  des  autorités ,  t.  Il,  p.  5i,  col.  1;  le 
Dictionnaire  des  antiquités  delà  Navarre,  t.  Il,  p.  709,  etc. 

Page  aia,  vers  6289,  couplet  lxxii. 

De  ce  personnage,  que  nous  avons  déjà  vu  scellant  un  reçu  de  son 
neveu  ^  il  existe  une  reconnaissance  de  cent  livres  tournois  pour  la  défense 
deViana  au  temps  de  la  guerre.  (Arch.  de  TEmp.  lagS — 69  —  J.  i6ià.) 
Don  Garcia  Martinitz  d*Uritz  reparait  de  la  manière  suivante  dans  les 
comptes  de  Navarre  pour  1288  et  1^84  : 

Domino  GarsieMartim  de  Uriz  pro  completnento  retinencie  castri  de  Falcibos,  xxrka- 
ficia.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65\  fol.  8  verso.  CompoU  Martini  Rodmci,  me- 
rini  Ripparie.) 

Garcie  Martini  de  Uriz  pro  eodem  (complemento  miliciarum  suanun),  Ix  kaûcia. 
(Folio  9  verso.  CompoU  Roderici  Pétri  de  Echalaz,) 

Domino  Garsie  Martini  de  Uriz  pro  complemento  mesnadarie  sue  pro  quadraginta 
iibris,  ij*"  kafida.  (Folio  la  recto.  Compot,  Sancii  Oriicn  de  Saneto  MUiano,  merini  Stel- 
lensis.) 

Domino  Garsie  Martini  de  Uriz  pro  complemento  mesnadarie  sue,  yj  libras.  (FoL  ai 
recto.  Compot.  Roderici  Pétri  de  Echalaz,  Cf.  folio  69  recto.) 

Item  domino  Garsie  Martini  de  Uriz  pro  mesnadaria  sua,  viddicetprosexagintalibris, 
cl  kaficia.  (Folio  5i  verso.  Compot.  Ganie  Michaelis,  scripUms  et  ballivi  Stellensis.) 

Item  domino  Garsie  Martini  de  Uriz  pro  mesnadaria  sua ,  videlicet  pro  quadraginta 
libris,  ij'  kaficia.  (Ibid.) 

De  pecta  de  Arriascoyti,  vj  libras.  Dominus  Garsia  Martini  de  Uriz  tenet.  [FoVo  58. 
Compot.  Roderici  Pétri  de  Echalaz.) 

Garsie  Martini  de  Uriz  ad  complementum  retinencie  de  Falces  in  jure  socatofomagc 
de  Falcibus,  per  annum  xxv  kaficia.  (Folio  106  recto.  Compotus  Guillelmi  Ysami,  me- 
rini Stellensis.) 

Voyez  encore  folios  7 4  verso,  76  recto,  89  recto  et  verso,  91  verso, 
106  recto. 

'  Voyez  ci-deMUS ,  p.  444  »  n*  4> 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         575 

Pagâ  a  16,  vers  334 1«  couplet  lxxiii. 

Le  mot  viander,  que  Ton  retrouve  plus  loin^  est  encore  à  ajouter  au 
'  Lexique  roman ,  où  Ton  ne  rencontre  que  viandan,  vianda^.  Cependant  on  lit 
fossatz  vianders  dans  THistoire  de  la  croisade  contre  les  hérétiques  albigeois , 
p.  Syo,  V.  8&26. 

Page  aao,  vers  33g/4,  couplet  lxxv. 

Il  nous  reste  de  Semen  d*Oarritz  un  reçu  ainsi  conçu  : 

Sepan  quantos  esta  carta  veràn  et  odran,  que  yo,  Semen  d'Oarriz ,  vengo  de  conocido 
que  yo  e  recebido  de  vos,  me  sire  Eustace  de  Bîau  Marchez. . .  por  mî  mesnaderia 
desle  présent  aynno  ata  la  fiesta  de  sant  Miguel  primera  que  viene,  quarenta  lîbras  de 
tomeses. ...  Et  en  testimonio  desto ,  etc.  Data  en  Thebas,  lunes  primcro  enpues  la  fiesta 
de  katedra  Sanoti  Pétri,  A.  D.  m'*gg*'lxx*  quinto.  (Archives  de  TEmpire,  1275  —  176 
— J.  6i4.) 

Ce  personnage ,  du  moins  im  Simon  d*Oarriz,  possédait  des  biens  dans  la 
ville  de  Saint-Martin  d'Unx  : 

In  vflla  de  Sancto  Martino  d*Unx  de  tributo  heredikatis  Symonis  d*Oarriz ,  xx  kaficia. 
(Ms.  Bibl.  irop.  Suppl.  lat.  n*  i65\  folio  9  verso.  CompoL  Roderici  de  Echalaz,  A.  D. 
1383.) 

Plus  loin,  folio  84  recto,  on  trouve  nommé  un  Ochoa  Martin  d'Oarriz, 
qui  appartenait  peut-être  à  la  même  famille. 

Page  323,  vers  34a6,  couplet  lxxiv. 

D.  Garcia  Âlmoravid ,  poursuivi  autant  par  la  justice  royale  que  par  la 
veuve ,  les  fils  et  la  famille  de  D.  Pedro  Sanchiz  ',  se  réfugia  d^abord  dans 
le  château  de  Sare^,  près  d*Ëspelette,  puis  en  Gastille,  d*où  il  tenta,  au 
moins  une  fois,  de  rentrer  en  Navarre^;  ses  biens  furent  confisqués  et  réunis 


^  P.  23i&,  V.  364i«etp.  3i8,  v.  4987. 

*  Voyez  l.  V,  p.  5Ao,  col.  a. 

^  ànnaUê  dd  reyno  de  Naoarrat  ^ib.  XXXI V, 
cap.  m,  S  VI,  n**  s3(t  III,  p.  4ia,  c  s. 

*  «Diien  mas,  qae  doo  Garcia  y  sas  oom- 
[^ces  se  recogieron  d  casiillo  de  Sar,  de  donde 
despoi^  por  el  conde  Carlos  fueron  eompellidos 
à  hnjtl  y  que  algunos  passaron  â  la  ylk  de  Cer- 
deâa,  donde  refieren  qae  moraron  perdiéodote 
eo  Navarra  sus  casas  y  solares. . .  y  los  principales 


dellos  foeron  despoes  reptados,  como  luego  se 
notavà.  •  ( C^mpendio  historial  àt  Uu  ekr6nieaâ.,. 
iStpaha,  etc.  ooo^esto  por  Esltban  de  Gari- 
bay.  Anvers,  1571,  in-fbl.  lib.  XXVI,  cap.  m.) 
'  t  Item  pro  eipenois  ejosdem  qoando  ivit , 
cum  mesnaderia  Sancti  Vincencii  de  la  Gar- 
dk  et  de  Viana  el  eum  peditiims,  ad  eostodien- 
dumportumdeTboro,  de  Ferrera  et  popuHitio- 
BÎs  de  Maragnon,  et  fuit  ibi  per  quatoor  dies  ad 
hoc  ut  Garoias  Aimoravit  et  sui  non  intrarent 


576 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


à  la  couronne,  qui  se  chargea  de  ses  dettes  ^  En  1 28^,  ses  maisons  avaient 
été  données  aux  dames  de  Santa-Ciara  ^;  en  1  BgS  ,  le  roi  Charles  III  donna 
le  Heu  JUnciti,  qui  appartenait  à  ce  seigneur,  avec  d'autres  biens,  à  son  ' 
frère  bâtard  Mosen  Leonel  '. 

Avant  de  prendre  congé  de  don  Garcia  Almoravid ,  donnons  cette  pièce , 
qui  nous  fait  connaître  le  nom  de  sa  femme ,  sans  doute  issue  d'une  famille 
de  Champagne,  la  famille  de  Marigny  : 

Sepan  quantos  esta  carta  verân  el  odrân ,  que  yo ,  don  Garcia  Aimoravit ,  vengo  de 
maniûesto  que  devo  à  vos,  me  sire  Eustace  de  Biau  Marchez. . .  cient  libres  torneses, 
las  quales  yo  de  vos  recebi  en  dineros  contados  en  presto . . .  E  devo  dar  é  pagar  les 
dichos  dineros  à  vos,  6  à  vostro  mandamieuto,  qui  esta  carta  mostrare  por  vos,  toda  saxon 
que  a  vos  ploguiere,  d*aqueilla  renta  que  yo  devo  recebir  cada  aynno  en  Campaynna, 
por  razon  de  dona  Maria  de  Maraynni,  mi  rouger,  «in  otro  alongamiento.  Et  en  testi- 
monio ,  etc.  Data  en  Pamplona ,  martes  primero  ante  la  fiesla  de  sant  March  evangelista, 
A.  D.  m'cc'lxx*  sexto.!  (Arch.  deTEmpire,  1276 — 276 — J.  6i4.) 

Par  une  autre  pièce  de  même  date,  don  Garcia  reconnaît  devoir  deiix 
cents  livres  tournois  à  Eustache  Beaumarchais  et  s'engage  à  les  lui  payer, 
à  lui  ou  à  son  ordre.  [Ibid.  1276  —  2  54 — J.  61 4.) 


Page  aas,  vers  3433,  couplet  lxxiv;  et  page  370,  vers  43o3,  couplet  lxxix. 

Le  mot  criad,  conservé  dans  l'espagnol  actuel,  où  criado  a  le  sens  de 
domestique,  manque  dans  le  Lexique  roman.  Nous  l'avions  cependant  encore 
au  XVI*  siècle,  au  moins  en  Gascogne,  s'il  faut  en  croire  un  passage  d'un 
fragment  de  la  vie  de  François  de  Bourdeille ,  père  de  Brantôme  :  «  Entre 
autres,  y  est-il  dit,  il  mena  un  honneàte  maistre  pallefrenier,  qui  s'enten- 
doit  bien  en  chevaux,  qui  estoit  de  ce  temps  comme  un  crea^  d'aujour- 
d'huy^») 


Navarram,  xi  libras.i  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl. 
iat.  n*  i65\  fol.  33  verso.) 

«  Pro  expensa  mesnadarie  de  la  Goardia  et 
de  Sancto  Vincentio  et  de  Viana ,  in  quatuor  die- 
bus,  custodiendo  portus  popolationis  ne  tran- 
sirent inde  Garsias  Aimoravit  nec  ipsius  familia 
ad  Navarram,  xxiiij  kaûcia  (ordei).»  (Fol.  43 
recto.) 

'  «Petrod*Echauri,  mercerio  Pampilonensi, 
de  bonis  d*Ell  Cart  pro  debito  in  quo  sibi  tene- 
batur  Garsia  Aimoravit  «  de  mandato  gubema* 
toris,  xix  kaficia.»  (Ihid,  fol.  i3  verso.) 


«  Petro  de  Ecbauri,  mercerio  Pampilonensi , 
pro  debito  in  quo  sibi  tenetur  Garsias  Aimoravit, 
iiij  libras  xix  solidos.  •  (Fol.  35  verso.) 

*  De  domibus  non  locaHs, 

*  De  domibua  domini  Garsie  Aimoravit  ai- 
cbil ,  quia  gubemator  dédit  eas  dominabus 
Sancte  Clare. >  (Ihid,  fol.  36  recto.) 

'  Diccionarw  de  anûgàedades  del  rtino  de  Na- 
voira,  t.  III,  p.  i'j2,  0 

*  OEwires  compUtes  de  Brantôme,  ë^t«  du 
Panthéon  littéraire,  t  II,  p.  47s ,  col.  s. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  577 

Notre  ancienne  langue  avait  autrefois  narri,  nourri,  norri,  dans  le  sens 
de  domestique  : 

Ele  apele  à  sei  Hersdot  sa  nunie. 
Hom  etRimenhild,  p.  34*  v.  706. 

Lors  ad  pris  un  penun  d*un  cendal  de  Ruissie, 
A  dan  Horn  le  veiat  par  une  sue  nurrie. 

/6û2.  p.  77»  V.  i58o. 

En  Ardene  la  grant  vers  la  mer  est  fuie , 
E  od  sei  si  menai  une  sue  nurrie, 

Ihid.p,  339,  V.  4879. 

Noise  eut  entr'eus  grant  et  murmuire ... 
Ë  s*il  a  dit  à  ses  norriz. 

Chronique  des  dues  de  Normandie ,  par  Benoit,  t.  II ,  p.  3o8,  v.  24559-69. 

Or  n*a  baron  de  ci  que  en  Ponti 
Ne  li  envoit  son  fil  ou  son  nowri, 

Li  Romans  de  Raoul  de  Camhrtù,p,  9 1,  v.  6* 

Quant  à  Tinfinitif  norir,  on  le  trouve  employé  dans  le  sens  dV(ev^,  mot 
avec  lequel  il  est  quelquefois  employé  : 

Là  fut  la  mesnie  privée 
Qu*il  ot  norie  et  eslevée. 

Le  Roman  de  Brut, y,  13738;  t.  II,  p.  180. 

Les  Castillans  avaient  nodrir  dans  le  même  sens  : 

Los  monges  de  la  casa,  cansos  et  doloridos, 
Aguisaron  el  cuerpo  como  eran  nodridos» 

Vida  de  santo  Domingo  de  Silos,co]^\.  5 a 8.  (Coleccion  depoesias  easteUanoi,  etc. 
t.  II,  p.  67.) 

EU  bispado  de  Uesca,  mui  noble  calongia, 
Nadriô' esios  criados,  etc. 

Martirio  de  S,  Lorenio,  copl.  8.  (Ibid,  p.  319.) 

De  là  nudricion  pour  éducation.  Voyez  la  Estoria  de  sehor  sont  Millan, 
dans  la  même  collection,  même  volume,  p.  116. 

HIST.  Dl  LA  OCBHRE  DB  NAV.  73 


578  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  aaa,Ters  iài'j^  couplet lxiiv. 

Dans  le  registre  original  des  comptes  de  Navarre  pour  les  années  i  q83, 
1  q86,  on  voit  bon  nombre  d^articles  qui  peuvent  nous  éclairer  sur  le  prix 
des  flèches  à  Tëpoque  de  la  guerre  de  Pampelune,  et  en  général  sur  les 
munitions  de  guerre  et  les  armes  employées  alors  : 

[Anno  ia83.] 

Item  Ade,  ballivo  Sancti  Johannis,  pro  facieudis  sagitis,  xx  libras.  (Ms.  BiU.  imp. 
Suppl.  lat.  n*  1 65',  fol.  a  recto.) 

Item  pro  filo  empto  ad  faciendum  cordas  balistarum ,  xiiii  s. 

Item  pro  quinque  pocis  ^  saisis ,  yij  doliis  magnis  et  parvis ,  duabus  magnis  archis 
et  duabus  parvis  arcbis  ad  tenendumsagitas,  quodam  scuto ,  tboris  et  alio  arnesio,  emptis 
de  Johanne  de  Monciaco,  vilîbras  itii  solidos.  (Fol.  4  recto.) 

Item  pro  quadam  baljsta  de  garroto  empta  ad  opus  dicli  castri  (de  Gascant),  1  s.  '. 

Item  pro  facienda  alia  balista  de  garroto,  cum  lignis,  ferramentis  et  cordts  emptis, 
et  locatione  operarîorum,  iiij  1.  iiij.s.  1 1tem  pro  ij  rovis  canabi  eroptîs  et  feciendo  filo  de 
eodem  ad  opus  dicte  baliste  et  aliarum,  xvj  s.  yj  d.  1 1bi  pro  iij'  sagitîs  ad  opus  balîsta- 
rum,  qualibet  pro  iiij  d.  ob.  cxij  s.  yî  d.  (Fol.  à  verso.) 

Ibi  pro  reparanda  turre  et  faciendo  tecto  baliste  de  garroto  et  quadam  porta  ad  opus 
turris,  xvij  s.  ix  d. 

Ibi  pro  preparaodo  turiio  balistarum ,  ij  s.  vj  d. 

Ibi  pro  centum  sagitis,  balistis  de  garroto  et  suis  hastis  et  pennts  emptis,  qualibet 
pro  V  d.  xlj  s.  viij  d.  (Fol.  5  recto.) 

Item  pro  faciendis  xii]"  sagitis  cum  hastis  et  pennis  suis,  quoiib^  miliario  pro  sexa- 
ginta  novem  solidis  quinque  denariis ,  xlv  1.  ii  s.  v  d.  1 1tem  pro  oclo  turnis  emptis  ad 
armandum  balistas,  c  s.  1 1tem  pro  caxis  emptis  ad  invasandum  sagitas,  xij  s.  (Fol.  5 
verso.) 

[Amio  laSil.] 

Pro  quadam  balista  de  garroto  de  parvis  bcdistis  empta  ad  ponendum  in  Cascant , 
iiij  Ib.  iiij  s.  1  Item  pro  duabus  balistis  de  garroto,  de  majoribus,  emptis,  xi  Ib.  iij  s. 
1 1tem  pro  sexaginta  ferris  vocatis  reytu,  emptis  ad  pugnandum  de  muro,  si  neccesse 
sit,  Ixv  s.  1 1bi  pro  sexaginta  tabulis  vocatis  akamias,  emptis  ad  faciendum  hastas  fer- 
rorum,  xls.-l  Item  ibi  pro  cordis  vocatis  de  sparto,  emptis  ad  suspendendum  tabulas  et 
ligna  de  muro ,  xxxiij  s.  1 1tem  pro  centum  telis  vocatis  javeloz  emptb ,  xxxiii  s.  iiii  d. 

*  Sic,  pro  porcis,  —  »  Voyez  ci-dessus,  p.  4oi ,  note  m  vers.  109 1 , 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


579 


Ibi  pro  daabos  macis  ferri  emptis,  xxv  s.  1 1bi  pro  sex  caneis  fierri  emptîs,  xix  s.  vi  d. 
%  Ibi  pro  preparanda  quadam  balista  dega]To[lo},  que  antea  erat  ibi  in  Castro,  xx  s.  yj  d. 

Ibi  pro  sex  instramentis  ferreb  vocatis  picoi,  emptis,  xiii  s.  (Folio  19  recto.) 

Ibi  pro  pennis  vulturis  S  pergameno  et  cola  emptis  ad  ponendum  pennas  sagitarum , 
xxvj  s. 

Ibi  pro  quadam  archa  empta,  cum  sexcentis  sagitis  de  tumo  bene  preparalis,  que 
archa  esl  ad  tenendum  armât uras*,  xx  ib. 

Item  pro  quadam  balista  de  garroto,  empla  ad  opus  turris  Montis  Regalis,  ex  s.  1  Ibi 
pro  faciendo  quodam  coopertorio  ad  opus  istius  baliste  de  turno,  et  cordis,  xix  s. 

Item  pro  duobus  baiteis  emptis ,  x  s. 


'  Plos  ordinaîrenaent  les  flètfaes  et  les  car- 
.  reaux  étaient  garnis  de  plumes  d*oie  ou  de 
barbes  de  parchemin.  En  iSaS,  un  officier  du 
roi  d* Angleterre  en  Guienne  demandait  que 
1*00  y  envoyât  cent  mille  livres  de  cette  sorte 
de  plumes  «pur  penner  quarreux  et  sete|,  pur 
espamier  parchemin  qe  autrement  convendroit 
estre  despendu  en  cel  oeps.  t  (Collection  géné- 
rale des  iocmmnts  français  qui  se  trouvent  en  An- 
gleterre, rec.  et  publ.  par  Jules  Delpit,  t.  1, 
p.  ccxxi  et  57.)  —  Il  y  avait  encore  des  car* 
reaux  avec  des  ailes  de  cuivre.  (Archéologie  na- 
pok,  par  M.  Jal,  t«  II,  p.  3ao.  Cf.  Guillaume 
GuiarC  *,  Branche  des  royaux  lignages  >  ann.  1 3o4  ; 
apud  Bucbon,  Chron,  nat.fr.  t  VIII,  p.  368. 
V.  956 1 .)  •*  Enfin  on  employait  aussi  quelque- 
fois des  plumes  de  paon  pour  garnir  des  flèches. 
On  lit  dans  les  comptes  de  la  garde-robe  d*É- 
douard  II  :  c  Pro  duodecim  flechiis  cum  pen- 
nis  de  pavone  emptis  pro  rege,  13  soI.b  (Ms. 
Bibl.  Cott.  Nero,G.  viii,p.  53.) 

*  n  était  d* usage,  comme  Ton  voit, de  tenir 
les  armures  enfermées  dans  des  cofires ,  tandis 
qu'aujourd'hui  il  est  de  mode  de  les  laisser  ex- 
posées à  i*air.  On  lit  dans  de  vieux  romans  : 

A  son  escrin  est  maintenant  aies. 

Si  en  trait  fors  .j.  branc  d^acbler  letré. . . 

«Vasali  dist-il,  oestni  me  porterés; 

Je  fai  maint  jor  en  mon  escrin  gardé.» 

Hm»n  de  BourdtU,  nu.  de  Tonn,  foL  139  r«eto, 


V.  91. 


n  defisrment  i*  coffre  que  .i.  mas  ot  aporté, 
S*an  traient  les  aubers  et  les  ianmes  gemes. 
Et  les  espées  riches  don  K  pon  sont  dores. 
Li  Romani  d»  Piùê  ta  Daelmsê,  p.  t4S ,  v.  9. 
Cf.  p.  176. 

Li  garçons  est  tost  sallis  sus... 
S  a  un  viés  oone  desfinmé , 
Si  en  trait  unes  armes  teos 
Qne  jon  bien  vous  sai  dire  qoeus. 

Li  Romaui  dm  amutmnê  Fngai,  p.  90,  v.  19. 

.j.  escrin  li  ont  desfirmné. 
S'en  traient  .j.  anberc  treîHis , 
•j.  vert  dme  d*acier  bnmls 
Traient  d*an  cofre  bel  et  gent. 

Ihid,  p.  176,  V.  i4. 

Dans  un  compte  de  la  garde -robe  d'E- 
douard I**,  cité  par  le  docteur  Meyrick,  on  lit 
cet  article  :  <  Domino  Radulpho  de  Stokes. . . 
pro. . .  coSris,  saccis,  bahudis  et  foreliis,  emptis 
pro  diversis  armaturis  imponendis.  »  (il  criticai 
Inqmryinto  antient  Armour  ,  vol.  P,  p.  139.)  Il 
vient  maintenant  tout  naturellement  à  l'esprit 
que  notre  mot  armoire  n'a  pas  d'autre  origine,  ce 
que  le  Duchat  n'a  pas  manqué  de  feire  remar- 
quer. (Dict,  étyHL  de  Ménage,  t. P',  p.  86, col.  s.) 
On  lit  dans  le  Roman  de  Perceforest,  ch.  gxliiii 
( édit.  de  1 53 1 ,  vol.  V\  folio  cxxv  recto ,  col.  i  )  : 
cEt  se  ili  leur  falloit  chevaulx  ne  armeures, 
ils  s'en  allassent  en  ses  estables  et  en  son  ar- 
moirie.  ■ 


73. 


580         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  ', 

Ibi  pro  quinque  balistis  diionim  pedam,  qualibet  pro  decem  solidis,  et  decan  et 
novem  balistis  unius  pedis ,  qualibet  pro  septem  soUdis,  ix  Ib.  iij  s.  1 1tem  pro  duabus 
balistis  de  tomo,  xxx  s.  %  Item  pro  quadraginta  sentis  emptîs,  quolibet  pro  quatuor  so- 
lidis ,  viij  )b.  1 1tem  pro  decem  capdlis  ligni ,  xx  s.  1 1tem  pro  decem  armaturîs  vocatis 
pêrpuntes,  emptb  quolibet  pro  quindecim  solidis,  vij  Ib.  x  s.  ^  Item  pro  decem  gorgeriis 
de  panno,  xij  s.  vj  d.  1 1tem  pro  centum  sagitis  emptis  ad  opus  balliste  de  garroto,  cum 
suis  hastis  et  pennis ,  qualibet  pro  tribus  denariis  et  obolo,  scxviij  s.  ij  d.  ^  Item  pro 
quingentis  triginta  sagitis  de  garroto ,  ad  preparandum  emptis,  in  parte  aliquibus  earum 
pro  tribus  denariis,  in  parte  duobus  denariis  et  obolo,  vj  Ib.  ij  s.  xj  d.  1  Item  pro  ii* 
c  sagitis  de  tumo,  ad  preparandum  emptis,  quolibet  miliario  pro  quadraginta  solidis, 
iiij  Ib.  iiij  s.  ^  Item  pro  iiij"  v""  sagitis  duorum  pedum,  ad  preparandum  emptis,  quo- 
libet miliario  pro  triginta  solidb,  vj  Ib.  xv  s.  %  Item  pro  xiiij"  sagitis  balistarum  unius 
pedis,  ad  preparandum  emptis,  quolibet  miliario  pro  viginti  quinque  solidis,  xvij  Ib.  x  s. 

Item  pro  cordis  factis  de  caudis  vacarum  emptis  apud  G>rtes  et  Goreilla ,  ad  opus 
balistarum  de  garroto,  xxxv  s.  vi  d.  1 1tem  pro  tribus  tumis  ad  armandum  bcdistas, 
emptis,  XV  s. 

Item  duo  brachia  balistarum.  (Fol.  ao  recto.) 

Item  pro  xij  scutis  et  pro  xij  capellis  ferri  \  emptis  ad  opus  castri  de  Tbeb.  vj  Ib. 

Item  pro  tribus  scutis  emptis  ad  opus  gamisioni»  dicti  castri  (Montis  Regalis),  xij  so- 
lidos.  (Fol.  33  verso.) 

Pro  octo  bcdistis  duorum  pedum  et  duabus  balistis  de  cornu ,  et  sex  honeribus  ins- 
trumentorum  vocatorum  aîçaprimes,  missis  apud  Olitum  de  mandato  gubematoris,  xij  Ib. 
X  d.  (Fol.  35  recto.) 

[Anno  ia85.] 

Item  pro  xxix"  sagitis  unius  pedis  portatis  de  Sancto  Johanne  apud  Aoiz,  quolibet 
miliario  pro  quinquaginta  novem  solidis  quatuor  denarib,  c  Ib.  x  s.  viij  d.  1 1tem  pro 
quingentis  sagitis  duorum  pedum  portatis  de  Sancto  Johanne  apud  Aoiz  Ixix  s.  ij  d. 
^  Pro  portandis  dicUs  sagitis  de  Aoyz  apud  Sangossam,  xl  s.  1 1tem  pro  vasi^  vocatis 
uchas,  emptis  ad  portandum  dictas  sagitas,  xx  s.  (Fol.  71  recto.) 

Voyez  sur  les  traits  appelés  carreaux ,  le  Glossaire  de  du  Gange ,  à  i  article 
QaadreUas,  n**  1 ,  t.  V,  p.  536 ,  col.  1 .  Gf.  folios  20  recto,  an  recto,  3 1  recto. 
Six  verso,  64  verso,  65  recto,  etc.  l'ouvrage  du  docteur  Meyrick,  déjà 
cité,  1. 1',  p.  90,  202,  a 63,  et  l'Archéologie  navale  de  M.  Jal,  t.  II,  p.  2 19. 

»  A  cette  époque,  on  fabriquait  de  ce»  cha-  Hari.  n*  6 1 46 ,  fol.  46) ,  i\  est  dit  qu*an  écuycr 
peaux  ^  Montaubaa.  Dans  un  manuscrit  du  ne  doit  Ggurer  dans  un  tournoi  que  la  tète  cou- 
Musée  Britannique,  que  Ton  peut  regarder  yeri^  â'nn  chaplelte of  Montaabien,  (Yojei A  en- 
comme  étant  de  la  fin  du  xui*  siècle  (ÛiW.  ticallnqairyinto  antient  Armour,  vol.  l"^  p.  i55.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  581 

En  recourant  au  compte  général  des  revenus  du  roi  pendant  l*année  1 202 , 

publié  par  Brussel,  on  aiu*a  le  prix  des  carreaux  au  commencement  du 

xm*  siècle ,  prix  qui  n  est  pas  uniforme ,  comme  on  va  voir  : 

Pro  XX.  millibos  quarellorum  à  estris,  lxx  lîb.\ —  De  xl"  carellorum  facîendis,  c.  1.'. 
—  Pro  XL*"  quarellorum,  ini**.  et  x.  1.  —  Et  pro  un"  quarellorum  ex  aliis  quarellis, 
IX  1 A 

La  pièce  suivante,  précieuse  pour  l'histoire  des  armes  de  guerre ,  nous 
fait  connaître  le  prix  des  carreaux  au  milieu  du  xui*  siècle  : 

Aufonz,  filzde  roi  de  France,  coens  de  Poitiers  et  de  Tholose,  à  son  amé  et  son  feau 
mesire  Sicart  Alemant,  chevalier,  salut  et  ottalentement  de  boenne  amor.  G)me  Sycart, 
vostre  filz,  ait  baillié  arbalestes  et  tarcais  et  quarriaus,  dont  le  millier  des  greigneurs 
carriaus  costerent  xx  sols  et  des  meneurs  xviij  sols ,  si  comme  il  estoit  contenu  en  Tescrit 
que  dl  vostre  filx  bailla,  nos  vos  fesons  assavoir  que  les  devant  diz  quarriaus  que  il  bailla 
sunt  trop  Ions  et  ne  sunt  mie  bien  droit  enferrez  :  pour  quoi  nos  vos  envoions  iiij  quar- 
reaus  à  estreu ,  et  vos  prions  qu  à  Tessamplaire  des  devant  diz  iiij  quarriaus  que  nos  vous 
envoions  nos  en  faciez  fere  .G.  milliers  i  arbaleste  à  estreu  pour  xviij  sols  tholosans  le 
millier  ou  pour  meîns ,  au  meilleur  marchié  que  vos  pourroiz,  et  que  lidiz  .C.  milliers 
soient  d*autd  façon  et  au  plus  semblables  qu'en  pourra  comme  les  iiij  que  nos  vos  en- 
voions et  de  loncet  de  gros,  de  fer  et  de  iîist ,  et  droitement  enferrez;  et  des  gros  à  ij  piez 
dont  nos  vos  envoions  ausint  .ij.  qui  n*a  point  de  pointe,  nos  faciès  fere  xx  milliers  por 
XX  sols  de  tholosans  le  millier  ou  entour,  au  meuz  que  vos  porrez;  et  lesdiz  xx  milliers  à  ij 
piez  faciez  fere  d*autel  façon  corne  celui  que  nos  vos  envoions  et  de  lonc  et  de  gros ,  de 
fer  el  de  fusl,  et  que  il  soient  droitement  enferrez  et  bien  apointiez,  et  que  il  siée  sur  la 
querre ,  et  que  lesdiz  C  milliers  à  estrîef  et  les  xx  milliers  à  ij  piez  soient  fez  dedenz  ce 
prochien  Noël.  £t  bien  nos  plest  que  des  arbalestes  et  des  cros  et  des  tarcais  nos  faciez 
fere  de  chascun  .xl.  pour  iiij  sols  une  arbaleste,  et  pour  xij  deniers  le  croc  et  le  tarcais,  si 
comme  cel:  Sycart  vostre  fiz  dist,  si  comme  nos  avon  entendu;  et  ces  choses  festes  com- 
mencier  h  fere  au  plus  tost  que  vos  pourroiz;  et  quant  vos  auroiz  fet  commencier,  si  nos 
envoiez  vj  des  quarriaus  à  estrieu ,  et  vj  de  cens  à  ij  piez.  Et  sachiez  que  nos  avons 
mandé  par  noz  lestres  k  nostre  seneschal  de  Tholose,  par  le  porteeur  de  ces  lestres,  que 
il  vos  face  baillier  de  noz  deniers  tholosans  ce  que  les  devant  distes  choses  costeront, 
quant  vos  Fen  requerrez.  Ce  fu  fet  le  samedi  après  les  oitieves  de  Penthecoste ,  Tan  de 
1  incarnation  Nostre-Seigneur  bi.  ij^  Ix  vij.  Dont  nos  vos  mandons  que  au  devant  dist 
mesire  Sicart,  quant  il  vos  en  requerre,  bailliez  ou  faciez  baillier  de  nos  deniers  tholosans 
ce  que  les  devant  distes  choses  costeront  à  fere ,  c'est  assavoir  :  C.  milliers  de  quarriaus 
à  estreuf  pour  xviij  sols  tholosans  le  millier,  ou  entor,  et  les  xx  milliers  à  ij  piez  xx  sols 
tholosans  ou  environ ,  et  les  xl  arbalestes  et  xl  cros  et  xl  tarcais  v  sols  tholosans  chas- 
cune  arbaleste  et  cros  et  tarquais  ensemble,  ou  entor,  dont  la  somme  de  tout  monte  vi" 

^  Nouvel  Examen  de  tasage  yénéral  des  fiefs,  etc.  '  Col.  a . 

t.  II,  p.  i4o,  col.  1.  .   ^  P*  CLXViJi,  col.  2. 


582         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Hvres  de  tholosans ,  ou  entour;  et  quant  ces  choses  seront  fêtes,  que  elles  soient  bien  gar- 
dées et  bien  estoiées  sauvement,  et  le  nos  festes  assavoir  par  voz  lestres.  Datum  die  et 
anno  prediclis.  (Epistolœ  Alfonsi ,  cemilis  Pict,  et  ThoL  ia5o  — 1^69,  in  Thés,  chart. 
cart.  J.  319,  reg.  lxxi,  vol.  I,  folio  àà  verso.) 

Les  meilleurs  carreaux  étaient  ceux  de  Gènes.  On  lit  dans  des  conven- 
tions arrêtées  entre  Guillaume  Pierre  de  la  Mar  et  Philippe  le  Eel,  en  1 29!  « 
pour  Tarmement  des  galères  de  Provence  : 

Et  est  à  savoir  que  ce  sont  les  armeures  qui  faillent,  selonc  mon  dit,  pour  chascune 
galie  :  vi"  targes  bonnes  et  souflBsanz;  vi**  bacines;  vi"  cousteliers;  vi**  espaulieres. 
Item  11"  de  bons  quarreaus  de  Jennes  d*un  pié;  m"  d  autres  quarreaus;  i"  de  quar- 
reaus  de  11  pies,  des  bons  de  Jennes.  Item  ix  plates.  Item  Ix  gorgieres  de  plates.  Item 
Ix  ganz  de  plates  d*une  main.  Item  Ix  arbalestres  ;  c*est  assavoir  xl  d*un  pié ,  et  xx  de 
Il  piez.  Item  iiii  dozainnes  de  longues  lances.  Item  11  dozainnes  de  roudles.  Item  c  jave- 
loz  qui  sont  SLfpdei gahahsz  (?).  Item  m.  poz  de  cbanz  vive.  (Trésor  des  chartes,  J.  S87, 
transactions ,  n*"  1  a .) 

Dans  ce  temps-là,  les  mots  carreaa,  dard,  Jlèche,  sagette,  servaient  à 
désigner  des  objets  différents,  ainsi  quen  témoignent  les  vers  suivants,  dans 
lesquels  on  les  trouve  réunis  : 

Li  dart  e  las  sagetas  e  *1  cairel  punhedor. 

HUt  de  la  crois,  contre  les  hérét.  alb.  p.  466,  v.  6807. 

E  flecas  e  sagetas  e  cairels  rebulhitz. 
Ihid,  p.  600,  V.  8899. 

Notre  ancienne  langue  avait  encore  jZic^on ,  boujon,  vire  et  engaine  : 

Pro  .XX.  milers  de  flichom  emptîs  i  Vemon  et  enferrez  à  Vemon,  per  magistrum, 
XX  L  (Tabalœ  ceratœ  Johannis  Sarraceni,  apud  Rer.  Gallic.  Script,  t.  XXI,  p.  354,  g.) 

. . .  nule  arbaleste. . . 
N*i  trairoit  ne  hojon  ne  vire. 

Le  Roman  de  la  Rose,  v.  15867  î  ^°^*  H'*  P*  7^* 
L*arc  tent,  et  le  boajon  encoche. 
Ibid.  V.  30989,  p.  a85. 

Saietes  barbelées , 
Dart  et  engaines  empenées. 

Cest  de  Trous,  ms.  de  la  Bibl.  inip.  d*  6987,  folio  8a  verso»  col.  6ti  v.  5. 

M.  de  Martonne ,  trouvant  le  mot  bojons  dans  le  Roman  de  Panse  la 
Duchesse,  l'écrit  boions.  Voyez  p.  177. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  583 

Page  a3a ,  vers  358g,  couplet  lxxvii. 

Ce  mot  n  est  pas  de  Tancienne  langue  du  midi  de  la  Frafice^  du  moins 

ne  le  rencontre-t-on  point  dans  le  Lexique  roman.  Il  est  espagnol  et  se  lit, 

avec  tapiadores ,  qui  en  est  formé ,  dans  cet  article  des  comptes  de  Navarre 

pour 128Â  : 

Item  pro  saumeriis  locatis  ad  portandum  lapides  de  cava  ad  ortum,  et  operariis 
ipsos  juvantibus,  et  aliis  operariis  aperientibus  fundamentum,  et  facientîbus  dictum  in- 
stnimentum  yocatum  atizaz  de  lapidibus,  et  aliis  operariis  vocatis  tapiadores,  et  aliis 
operariis  dantibus  terram  et  lapides  latomo  facienti  portale,  aliis  cooperientibus  dictas 
tapias,  et  pro  e)q)eiisis  latomorum  et  aliorum  operariorum  in  vino  et  caseo,  etc.  (Ms. 
n*  i65\  fol.  36  recto.  Compot  Garsie  Michaelis,  scHptoris  et  balUvi  Stelle,) 

Page  a3a ,  vers  SSgo,  couplet  lxxvii. 

M.  Raynouard  traduit  cadafalc^  qu'il  trouve  dans  ï Histoire  de  la  croisade 
contre  les  hérétiques  albigeois^,  par  machine  de  guerre,  tour  de  bois  ',  M.  Fauriel 
par  échafaud,  et  M.  VioUet-le-Duc  dit  que  les  cadafals  étaient  probablement 
des  bretècbes  ^.  Voyez  le  Glossaire  de  du  Gange ,  au  mot  Cadafahas. 

Page  a3a ,  vers  3b^li,  couplet  lxxvhi. 

Je  crains  fort  de  m*être  trompé  dans  la  traduction  de  ce  vers.  Selon  toute 
apparence,  l'auteur  y  fait  parler  une  sentinelle  de  la  Navarrerie,  qui,  sa- 
dressant  à  un  partisan  d'Eustache  de  Beaumarchais,  l'engage  à  se  sauver  à 
Toulouse,  d'où  venait  le  gouverneur  de  la  Navarre. 

Ce  vers,  comme  le  SSgG',  le  36o4®,  le  4369*  et  le  448 1",  foiu'nit  une 
addition  importante  au  Lexique  roman  de  M.  Raynouard,  qui  ne  cite,  t.  V, 
p.  54o,  toL  1,  qu'un  seul  exemple  de  via  employé  comme  inteijection. 
Nous  avions  autrefois,  dans  le  nord  de  la  France,  vias  et  vie  dans  le  sens 
de  vite,  de  rapidement  : 

Li  boins  provos  le  suit  vias , 
Une  bace  pendue  au  bras. 

De  Blaneandin,  ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  6987,  fol.  tb'j  i^,  col.  9,  v.  47. 

Or  en  voies!  viaz!  viaz! 

De  Monacko  injlumine  pericUtato,  etc.  v.  343.  (Chnmiqiu  des  dufis  de  Nor- 
mandie, etc.  t.  m ,  p.  521.) 

*  Cependant  on  le  trouve  dans  ua  docMment  *  P.  aSo ,  v.  3989.  Cf.  p.  454  «  v.  63 1 8. 

du  Livre  jaune  de  l'évéché  de  Marseille  cité  dans  '  Lexique  roman,  t.  II ,  p.  85 ,  col.  1 . 

le  Glossaire  de  du  Cange.  (  Voyez  t.  VI,  p.  5o6,  *  Dictionn.  raisonn,  de  Varchit.  franc,  i   V\ 

col.  1,  au  mot  Tapia,)  p.  35i,  not.  a. 


58A         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

^   Mal  del  eure  que  je  fui  née, 
^uant  ne  moru  Ouec  vias 
Quil  me  tenist  veaus  en  ses  bras! 

Partonopeas  de  Bhis,t.  II,  p.  67,  v.  6986.  Cf.  p.  74 «  v.  7 1 84. 

Mistoudin. . .  commença  à  piquer  de  la  botte  et  donner  du  talon  à  sa  jument,  et 
vie,  regardant  s*ils  le  sui voient.  (Propos  rastiqaes  et  facétieux,  de  Noël  du  Fail,  ch.  x.) 

. .  .  maistre  Pierre. . .  monte  à  cheval  sur  sa  jument,  et  va  vie  avec  des  bottes  et  ses 
espérons.  [Les  Contes  et  joyeux  devis  de  Bonaventure  des  Periers,  nouv.  xxv.) 

Le  lendemain,  elles  le  mirent  dehors  de  bon  matin ,  et  s*en  va  vie.  (Ibid,  nouv.  lxvi.) 

Dans  les  trois  exemples  qui  précèdent,  vie  est  un  italianisme.  Dans  17m- 
prompta  de  la  folie,  se.  xix,  Nison  en  arlequin,  reconduisant  Scapin  à  coups 
de  batte,  lui  crie  :  «Va  via,  baron,  ladro  et  maledetto  becco  comuto.  » 

Page  a3a,  vers  SSgS,  couplet  lxxvii. 

L autre  moulin,  mentionné  dans  ce  couplet,  pourrait  bien  être  celui  qui 
porte  maintenant  le  nom  de  la  Biardana,  bâtiment  très-ancien,  qui  existait 
au  XV*  siècle,  comme  on  le  voit  par  les  comptes  qui  sont  conservés  dans  les 
archives  de  Yayuntamiento  de  Pampelune  ;  mais  comme  dans  le  même  couplet 
le  trou))adour  dit  que  les  habitants  du  Bourg  n  avaient  pas  d  autre  moulin 
que  celui-ci ,  dont  la  digue,  à  ce  que  Ton  suppose,  allait  être  détruite  par  les 
habitants  de  Navarrerie ,  il  est  assez  difficile  de  préciser  quel  est  le  moulin 
en  question,  lauteur  ayant  déjà  dit  que  celui  de  Santa -Ëngracia  avait  été 
perdu ,  et  sa  garnison  faite  prisonnière.  Au  milieu  de  cette  incertitude ,  don 
Pablo  Uarregui  croit  que  ce  moulin  était  celui  de  la  Biurdana. 

Le  même  savant  pense  que  dans  ce  temps -là  devait  également  exister 
lautre  moulin  appelé  aujourd'hui  de  Caparroso,  et  que  cest  le  même  dont 
il  est  fait  mention  dans  un  autre  couplet  sous  la  dénomination  du  moaUn  de 
rÉvéque^  comme  appartenant  aux  habitants  de  la  Navarrerie. 

Page  a34,  vers  3635,  couplet  lxxyih. 

Le  mot  corder  ne  se  trouve  pas  dans  le  Lexique  roman;  mais,  outre  que 
le  sens  de  la  phrase  n'est  pas  douteux,  nous  avons  dans  f espagnol  cordero, 
qui  signifie  agneau. 

Page  a36 ,  vers  3673 ,  couplet  Lxxnc. 

Le  mot  cavador  n  est  pas  dans  ie  Lexique  roman ,  où  Ton  trouve ,  t.  Il , 
p.  365,  col.  2,  cavar,  avec  la  signification  de  percer,  tailler,  creaser,  fouiller. 
Les  détails  qu'Anelier  va  donner  sur  les  dévastations  commises  à  la  suite 


* 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE,  585 

de  cette  sortie,  semblent  indiquer  que  nous  aurions  dû  traduire  cavadors 
par  sapeurs, 

A  la  fin  du  xiv*  siècle ,  ces  sortes  d'ouvriers  portaient  aussi  le  nom  de  hoail- 
leurs  (fouilleurs),  d'où  celui  de  houille  donné  au  charbon  extrait  du  sein  de 
la  terre.  A  Tannée  iSyS,  Froissart  parle  de  «tnineurs  et  bouilleurs  mis  en 
besogne.  »  {Chron,  liv.  H,  cbap.  xxxii;  édit.  du  Panthéon  littéraire,  t.  H,  p.  36, 
col. 2.) 

Page  a  38,  vers  36go,  couplet  lxxix. 

Nous  avons  traduit  alavessas  par  projectiles,  mot  dont  le  sens  est  bien  vague  ; 

mdis  nous  n  avons  trouvé  nulle  autre  part  alavessa,  qui  désignait  sans  doute 

une  arme  originairement  fabricpiée  dans  la  province  d*Alava,  renommée  pour 

ses  fers  et  ses  aciers  ^.  Nous  verrons  reparaître  cette  arme  plus  loin,  p.  aSa , 

V.  A3 76,  et  dans  la  traduction  sous  le  nom  d'alavèse. 

Nous  avions  autrefois  alenaz  avec  la  signification  de  poignard  : 

Et  sacha  par  grant  atayne 
Un  alenaz  d*une  gayne 
Au  cruceBz,  etc. 

Branche  des  royaux  liynages,  parmi  les  Chroniques  nationdes  françaises, 
édit  Verdiëre,  t  VII,  p.  191,  v.  45i9,ann.  iso5. 

Vers  le  roy  d*Arragon  8*abes8e, 
Un  alenaz  en  sa  main  destre,  etc. 
Ihid,p.  aa8,v.  5464, ann.  iao8. 

Les  arméures  li  souzlieve; 
h' alenaz  du  cop  qu  il  destent, 
Li  met  el  cors  «  etc. 

Ihid,  p.  a  a  9.  v.  5^93.  Cf.  p.  a88,  v.  6816,  etc.  Ghu.  med.  etinf.  Latin.  1. 1, 
p.  177,  col.  a,  V*  Àlenacia:  et  Lexique  roman,  t  II,  p.  53,  col.  a, 
\^Alena. 

Peut-être  faut-il  lire  alànessas  dans  le  poëme  d*Anelier,  et  traduire  ce 
mot  par  poignards.  Si  Ton  m'objecte  que  le  poignard  n  est  point  une  arme 
de  jet,  je  répondrai  que  la  lance  et  Tépée  peuvent  encore  moins  être  rangées 
dans  cette  catégorie ,  et  que  néanmoins  f  on  s'en  servait  firéquemment  comme 
d'im  javelot.  Jean  de  Joinville  raconte  que,  dans  une  circonstance,  un  ser- 
gent de  Tannée  des  croisés  prit  son  glaive  par  le  milieu,  le  lança  à  un 
cavalier  turc  et  l'atteignit  parmi  les  côtes  ^.  Dans  la  description  d'un  combat 

»  Picrro troen  de  Alal»  é  cniîos  de  aierw.  «  Histoire  de  saint  Louis,  édit  du  Louvre, 

Fida  de  «on  MUUm ,  copl.  466.  (  Ctlêcctou  de  potdoi  ^  55. 

eaatêlUuuu,  «te.  fe.  II,  p.  173.) 

HI8T.  DE  LA  6UBREB  DR  NAV.  7^ 


586         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

livré  au  commencement  du  xiv*  siècle ,  un  autre  écrivain ,  après  avoir  dit 
qu'on  en  était  venu  aux  épées,  ajoute  : 

Mes  François ,  qui  d'accoustumance 
Les  ont  courtes,  assez  legieres, 
Gietent  aus  Flâmens  vers  les  chieres ,  etc. 

Branche  des  royaux  lignages,  ann.  iSoo;  parmi  les  Chron.  ciat  fr.  t  VIII, 
p.  343,  V.  6388. 

On  lit  dans  un  ancien  roman  : 

Quant  ly  roys  des  ribaus  et  sy  arbalestriers 
Vinrent  sur  Sarrasin  sy  fort  traire  et  lancier 
Et  ferir  de  fauAsars  et  de  glaves  lancier,  etc. 

Le  Ckevaiier  aa  Cjgne,  etc.  t.  Il,  p.  5 1 1 ,  y.  1 7960. 

Enfin  Froissart,  racontant  la  mort  du  sire  de  Beaujeu  en  i35] ,  dit  que 
«  là  fut  un  homme  d'armés  anglois  appareillté  qui  lui  jeta  son  glaive  en 
lançant  ^ ,  »  etc.  Plus  loin ,  rapportant  un  combat  entre  le  sire  de  Berkley 
et  un  écuyer  de  Picardie,  qui  eut  lieu  en  1 356,  il  dit  que  le  premier  prit 
son  épée  de  Bordeaux,  «  et  l'empoigna  par  leshaus  en  levant  la  main  pour 
jeter  en  passant  àTescuyer,  et  Tescouy,  et  laissa  aller.  Jean  d^Eilenes,  qui 
veit  Tespée  en  volant  venir  sur  lui,  se  destourna.  .  .  et  jeta  par  avis  si 
roidement  son  espée  audit  chevalier ...  et  l'atteignit  dedans  les  cuissiens 
tellement  que  Tespée,  qui  estoit  roide  et  bien  acérée,  et  envoyée  de  fort 
bras  et  de  grand'  volenté ,  entra  es  cuissiens  et  s'encousit  tout  parmi  les 
cuisses  jusques  aux  hanches^.  » 

Page  a^o,  vers  Syig,  couplet  lxxx. 

Le  mot  aU^a,  que  l'on  chercherait  en  vain  dans  le  Lexique  roman ,  parait 
n'avoir  japiais  existé  en  provençal;  il  appartient  à  la  langue  espagnole,  et 
n'a  point  cessé  d'être  en  usage.  Voyez  le  Glossaire  de  du  Gange,  t.  P,  p.  176, 
col.  a,  art.  Jildea,  n°  1. 

^  Les  Chronùiaes de  sire  Jean  Froissart, \i^,l^^  chap.  xcv,  ann.  iSSg  (p.4o6,  col.  j);  chap. 

part.  II,  chap.  tiii  ;  édit  du  Panthéon  littéraire,  cccxi ,  ann.'  1 370  (p.  H  a ,  col.  3  ) ,  et  liv.  III, 

t.  I*',  p.  296,^0!.  1.  chap.  XIII,  ann.  i388.  (Tome  II,  p.  âos, 

*  Ihid.  chap.  XLiii;  t  I*,  p.  352,  353.  Cf.  cd.  a.) 


fflSTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  587 

Page  a4o,  vers  3736,  couplet  lxxx, 

• 

A  ces  excès,  le  P.  de  Moret  en  ajoute  d'autres,  sans  doute  d après  la  chro- 
nique du  prince  de  Viana.  Selon  cet  écrivain,  les  habitants  de  la  Navarrerie, 
non  contents  de  dévaster  les  propriétés  de  leurs  adversaires,  auraient  porté 
la  cruauté  jusqu'à  rechercher  dans  les  villages  voisins  leurs  enfants  qui  y 
étaient  en  nourrice ,  et  les  auraient  tués  et  mis  en  pièces  jusqu'au  dernier 
en  les  écrasant  contre  les  murs  ^.  Nous  remarquons  avec  bonheur  qu'Ane- 
iier  ne  fait  aucune  mention  de  ce  fait,  qui  ofiBre  ainsi  matière  à  discussion. 

Dans  le  même  couplet,  le  troubadour,  pariant  de  la  razzia  faite  par  les 
habitants  de  la  Navarrerie,  dit  que  les  juifs  qui  s'y  trouvaient  prirent  une 
part  très-active  aux  ravages.  Il  y  avait,  en  efiFet,  dans  ce  quartier,  une  rue 
appelée  la  Jaieria,  qui  leur  était  affectée,  et  qui  fut  totalement  détruite  dans 
le  sac  de  1276.  Plus  tard,  c est-à-dire  en  i336,  le  gouverneur  de  la  Na- 
varre, Salhadin  d'Anglure^,  concéda  aux  juifs  la  faculté  tf  élever  une  nouvelle 
juiverie,  ce  qui,  en  effet,  eut  lieu;  mais  à  l'expulsion  de  ce  peuple,  en  1/198, 
tous  leurs  biens  furent  réunis  au  patrimoine  royal ,  à  l'exception  de  ceux 
des  sectateurs  de  Moïse  qui  se  convertirent  à  la  foi  chrétienne.  Le  roi  don 
Juan  et  dona  Catalina,  sa  femme,  qui  régnaient  alors,  accordèrent  l'année 
suivante  à  Yayuntamiento  de  Pampelune ,  la  grande  synagogue  des  juifs  avec 
toutes  ses  dépendances  pour  y  établir  des  écoles  de  grammaire  et  d'huma- 
nités, qui  y  furent,  en  effet,  installées. 

L'an  1598,  le  même  corps  passa  une  convention  avec  les  jésuites  pour 
se  charger  de  l'enseignement;  on  vendit  alors  à  l'évêque  dota  Antonio 
Zapata  la  maison  de  l'ancienne  école  située  dans  la  rue  Chica  du  quartier 
de  San-Nicolas,  et  le  séminaire  des  enfants  de  la  doctrine  y  fut  placé.  En 
même  temps,  ïcc^ntamiento  acheta  à  la  confrérie  appelée  de  Corpore  Christi, 
l'édifice  de  la  rue  de  la  Caidereria,  contiguê  au  collège  des  R.  P. ,  et  l'on 
y  transporta  l'école  :  il  résidte  de  ce  qui  précède,  que  la  synagogue  des  juifs 
devait  être  dans  la  maison  que  l'on  appelait  vulgairement  de  h$  doctrinos, 
dans  la  rue  de  Lindachiquia. 

Pour  en  revenir  aux  juifs  de  la  Navarrerie  à  l'époque  de  la  guerre  qui 
amena  sa  destruction,  ils  ne  s'attaquaient  aux  vignes •  des  bourgs  que  parce 

'  Crônicade  los  reyes  de  Navarra^  édition  de  '  Probablement  ie  même  que  le  chevalilsr 

D.  José  Yangoas  y  Miranda,  ch.  ix,  p.  1 47.  —  nommé  Jokannes  Salhadinns  de  Anglura,  dans 

Aimahs  del  rtjmo  de Navarra,  iiv.  XXIV,  ch. m,  un  registre  du  pariement  de  Paris.  (Arcb.  de 

S  Ti,  n*  ià  ;  t.  m,  p.  4i3,  col.  1.  TEmp.  sect.judicX,  11,  art.  nvîj,  fol.  i3  r^.) 

74. 


588 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


qu*ib  étaient  eux-mêmes  fermiers  de  celles  du  roi^  Nous  l'apprenons  par 

ces  articles  des  comptes  de  Navarre  pour  laSS  et  ia86  : 

Johannesde  Feuras,  castelîanas  Montis  Regalis,  recepit  denariùs  : 

Ibi  de  censu  svinearuiD  régis  quas  Judei  tenent,  xj  libras  vij  solidos.  Deficiunt  sex 
solidi  sex  denarii,  quia  quidam  Judeus  ivit  in  Aragoniam.l  De  censu  vinearum  régis 
quas  Judei  tenebant,  et  diviserunl  eas,  nichii,  quia  in  vini  compoto  computabitur.  (Ms. 
Bibl.  imp.  Suppl.  lai.  n**  i65\  fol.  i  recto.) 

Expéndit  denarios, 

Pro  cultura  vinearum  régis  quas  Judei  tenebant  ad  censum,  et  postea  dimiserunt 
eas  propter  guerram,  et  faciendo  vino*,  xxx  solidos  iiij  denarios.  (Fol.  i  verso,  1.  i.) 

Ibi  de  censu  vinearum  régis  quas  Judei  tenent,  vj  libras  xiiij  solidos.  (Folio  go  verso. 
CompoL  Roderici  Pétri  de  Echaïaz,  merini.) 

Peut-être  même  y  avait-il,  parmi  les  juifs  de  la  NavaiTC,  des  propriétaires 

de  vignes.  On  est  amené  à  le  penser  en  lisant  dans  les  comptes  de  ce  pays 

pour  Tan  1 28^  l'article  suivant,  qui.se  rapporte  peut-être  à  un  Maure  ^  : 


'  Celles  de  la  reine  de  Navarre  avaient  ét^ 
vendues,  en  tout  ou  en  partie  : 

•  De  vindemia  venditarum  vinearum  que  pro- 
prie erant  domine  regine  ante  destructionem 
Navarrerie,  xlj  solidos  vj  denarios.  >  (Fol.  3 
verso.) — Les  vignes  du  roi  étaient  cultivées, 
soit  à  façon,  soit  à  moitié  : 

«  De  vineis  régis  quas  tenet  ad  culturam  Gile- 
bertus ,  et  de  aliis  vineis  laboratis  ad  medieta- 
tem,  iiij*  mètre.»  —  (Fol.  81  recto.  Compot 
GileherU,  haUivi  TuteU,  A.  D.  ia85.)~-cDe 
rineis  régis  de  Thebas  de  Gorriz,  datis  ad  la- 
borandum  ad  medietatem ,  xviij  mètre  vini.  » 
(  FoHo  8  4  recto.  )  —  •  Item  pro  coUigendis  vasis 
vocatis  cestU,  vinearum  datarum  ad  medieta- 
tem ,  cum  uno  saumerio  locato ,  ij  solidos  viij  de- 
narios. »  (Fol.  97  verso.  Compot,  Caloeti  d'Oronz, 
abninddi  Sangotse,)  —  En  1386,  le  domaine 
royal  possédait  encore ,  dans  la  Navarrerie , 
des  vignes  dont  il  vendait  les  produits  en  na- 
ture : 

<  Item  pro  xviij  honeribus  racemorum  que 
Pondus  de  Monte  Rodato  et  Symon  Aznariipor- 
tari  us  in  vineis  do  Açoi  Roderici  de  Uesqua ,  de 
Navarreria,  iiij  libras  x  solidos.  i  (Fol.  35  recto.) 
— •  item  Johanni  Micbaelis ,  scriptori ,  pro  scri- 
bendis  vineis  Navarrerie  v  solidos.  1  Item  pro 


expensis  ejusdem  et  Pétri  Ochoe,  portarii ,  in 
sexdecim  diebus  visitando  vineas  Navarrerie, 
si  erant  laborate  vel  non,  iiij  libras.  »  (Fol.  101 
recto.) 

*  Cette  fabrication  du  vin  par  les  juifs  exci- 
tait ainsi  la  bile  d*un  souverain  pontife  : 

(  Vindemiarum  tempore  uvas  calcat  Judeus 
ligneis  cdigis  calciatus,  et  puriore  mero  juxta 
ritum  Judasorum  extracto,  pro  beneplacito 
suo  retinent  ex  eodem ,  residuum  quasi  fceda- 
tum  ab  ipsis  relinquentes  cbristiams ,  ex  quo  in- 
terdum  sanguinis  Christi  conficitur  sacramen- 
lum.  t  [EpisL  Iimocent. UI,\ih, X,ap.  Rer,  Franc. 
et  GaU,  Script,  U  XIX,  p.  ^97.) — Toujours  est- 
il  que  le  vin  de  Navarre  était  fort  estimé  chex 
nous  au  xiv*  siècle  : 

vins  i  et  boni  et  precieus, 
A  boire  moult  delicieiii. .  . 
De  Saint-Jogon  et  de  Navarre ,  etc. 

Le  Bomau  de  FauMl,  nu.  d«  U  Bibl.  iap. 
n*  6S1*,  folio  uziivorao.  col.  i,  v.  3S. 
Cf.  Ut  Mtjaumtt  Jnutfoiê  de  (a  fiitl**- 
(% M  da  Rot ,  t.  I*',  p.  Sic. 

^  •  Item  Sarracenis  de  Cascant  colentibus  vi- 
neas, pro  jure  suo  vocato  açofra,  xv  kaGcia  mix- 
ture et  ordei.  t  (Ms.  Suppl.  lat  n"*  t65^  fol.  78 
recto.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


589 


De  vinea  Yucef  padre,  xxij  solidos  vi  denarios.  (Folio  26  recto.  De  Locatione  oHorum 
et  alioram  ortorum  vocatorwn  abolecas.) 

Mais  que  penser  en  lisant  cet  article ,  au  chapitre  des  amendes  ? 

De  Audda  Marrachan,  quia  ostendît  quamdam  vineam  cuidam  Judeo,  x  solîdos. 
(Folio  96  verso.) 

A  cette  époque ,  les  champs ,  Iqs  vignes  et  les  maisons  de  la  Navarrerie 
rapportaient  au  fisc  55o  livres,  1 34  livres  6  sous  de  plus  que  le  revenu  du 
fonds  destiné  aux  femmes  devenues  veuves  antérieurement  à  la  guerre ,  aux 
orphelins,  aux  clercs  et  à  ceux  qui  à  ce  moment  étaient  hors  de  la  ville  ^. 

Pour  avoir  travaillé,  dans  ie  même  temps,  à  ses  fortifications,  les  aneliers, 
ou  bijoutiers  juifs,  et  les  cordonniers  de  la  même  nation,  recevaient  du 
gouverneur  remise  de  2  o  livres  ^,  ce  qui  diminuait  d*autant  les  charges 
qui  pesaient  si  lourdement  sur  elle '.  Auparavant,  le  même  oflBcier  avait 
donné  trois  cahiz  de  blé  à  un  juif,  qualifié  de  corrector  dans  le  registre  qui 
nous  a  conservé  le  souvenir  de  cette  libéralité  *;  mais  on  ne  voit  pas  claire- 
ment ce  qu'il  faut  entendre  par  ce  mot,  pour  lequel  le  Glossaire  de  du 
Gange  est  sans  explication  plausible  ^. 

Page  3&2 ,  vers  Sy&y,  couplet  lxxx. 

On  trouve  une  allusion  pareille  dès  le  xn*  siècle,  dans  un  sirvente  de 
Richard  Cœur  de  Lion  : 


'  «De  tributo  agrorum,  vineanim  et  do- 
morum  Navarrerie  Pampilonensis,  y*  1  libras. 
— Prohereditate  redditus  viduis  que  crantante 
guerram,  orphanîs  et  ciericis  et  iilis  qui  tem- 
pore  guerre  erant  extra  villam ,  de  mandato 
domini  régis  et  juraroento  illorum  qui  ad  hoc 
per  dominum  regem  fuerunt  specialiter  desti- 
nât! ,  iiij^  xvj  libras  vij  solidos.  b  (Ms.  Bibl.  iinp. 
Suppl.  iat.  n*  i65^,  fol.  3  verso.  Cf.  folio  70 
recto.) 

'  c  Item  anulariis  et  çapateriis  Judeis  pro 
remissione  facta  per  gubematorem,  radone 
gaerre,  xx  libras.  b  (Ms,  Bibl.  imp.  Suppl.  Iat. 
iNi65^,  fol.  99  recto.  Cf.  fol.  94  recto:  De 
locatione  tendamm  anulariorum  et  çapateriorani 
Jadeorunu)  —  Nous  hésitons  d*autant  moins  à 
rapporter  ce  passage  que  Ton  ne  trouve  pas, 
dans  le  Glossaire  de  du  Gange,  d'exemple  cité 


sons  le  mot  Ànnalarius,  (Voyex  t.  I**,  p.  a66  , 
col.  3.  Cf.  p.  a58  ,  col.  1 ,  v*  Anhelerias,  et  Lexi- 
que roman,  t.  If,  p.  83,  col.  a,  art.  Ànelier,) 
—  Je  trouve  encore  dans  les  comptes  de  Na- 
varre pour  la 85,  un  article  do£i  Ton  pourrait 
induire  qu'à  cette  époque  les  alcades  de  ce 
pays  portaient  un  anneau  d*or  comme  signe  de 
leur  dignité  : 

•  Item  pro  quodam  anulo  aureo  empto  ad^ 
opus  alcaldi  de  Gascant,  viij  solidos.  •  (Fol.  54 
verso.) 

'  Voyex  De  Emendis  Jadeoram,  ms.  cit 
fol.  94  recto  et  verso. 

^  cDidaco  Judeo,  correctori,  pro  .nervicio 
facto  gubernatori,  iij  kaficia.i  [Ibid,  fol.  i4 
recto.) 

*  Voyez  t.  II,  pag.  618,  col.  3,  et  619, 
col.  1. 


590         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Dal6n,  jeus  voiU  deresmer 
Vos  e  le  comte  Guion, 
Que  ao  en  ceste  seison 
Vos  feistes  bon  guerrier 
E  vos  jurastes  ou  moi; 
E  m*en  portastes  tîel  foi 
Corn  N  Aengris  à  Rainart, 
E  semblés  dou  poU  liart. 

Le  Pâmasse  occitaniên,  1. 1,  p.  i3.  —  Die  Werke  der  Troahadonrt,  etc. 
erster  Bftnd,  p.  isg. 

« 

Il  y  a  encore  une  allusion  au  Roman  da  Renari  dans  ce  passage,  qui  a 
embarrassé  M.  de  Reifienberg  : 

Devant  les  aultres  fu  à  guise  d*estandarl , 
E  redaime  de  cuer  le  cors  de  saint  Lienart 
Que  ddivrer  les  voelle  de  le  prison  Renart. 

Le  CkêvaHerau  fy^,  v.  10S1&;  t.  II,  p.  s6i. 

Page  a4a*  vers  3767,  couplet  lxxx. 

En  1  a  7  5 ,  on  trouve  Miguel  Periz  de  Legaria ,  châtelain  du  château  de 
Montjardin ,  donnant  reconnaissance  à  Eustache  de  Beaumarchais  de  qua- 
rante cahiz  de  blé  de  Tannée,  valant  seize  livres  tournois,  et  de  huit  livres 
en  argent  pour  la  tenue  dudit  château  pendant  l'année  courante  jusqu*à  ia 
première  fête  de  Sainte-Marie  de  ia  mi-août  suivante.  (Ârch.  de  TEmp. 
1275 — 90 — J.  6i4.) 

Dans  un  autre  reçu  de  la  même  catégorie  J.  6iâ,  n°  60,  Miguel  Periz 
de  Legaria  est  qualifié  d  alcaîd  du  même  château.  Il  ne  Tétait  plus  Tannée 
suivante,  comme  on  est  autorisé  à  le  penser  en  voyant  en  1 277  Juan  Periz 
de  Legaria ,  fils  de  don  Miguel,  donner  reçu  à  Eustache  de  Beaumarchais 
de  quarante  cahiz  de  blé,  mesure  de  Pampelune,  et  de  huit  livres  tour- 
nois, pour  Tentretien  du  château  de  Monjardin^  (Ibid.  1276 —  288  — 

'  En  1  a 83 ,  cette  place  n'était  déjà  plos  aux  (  Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  1 6S' ,  fol.  3  verso.) 

mains  de  Juan  Periz  de  Legaria;  on  en  trouve  — c  Roberto  de  Sanlis,  pro  gamiaione  castri^de 

ia  preuve  dans  ces  articles  des  comptes  de  Na-  Monte  Jardino,  x  kafida  farine.  lAymardo  4lb 

varre  :  ViilarL^  castellano  castri  de  Monte  Jardino , 

«Roberto  de  Sanlii,   castellano  castri  de  proservientibusquosibitenuittemporedomini 

Monte  Jardini,  pro  retinencia  ejusdem  castri  Gerini  (de  Amplo  Puleo),  xzv  kafida.  •  (FoUo 

per  litteram  dicti  gubematoris,  ixx  libras.i  11  verso.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


591 


J.  61 4.)  La  même  année,  Johan  Periz  de  Legaria  recevait  vingt  livres  tour- 
nois pom*  son  service.  {Ibid,  2 2 S.) 

Ailleurs,  Miguel  Periz  de  Legaria  est  qualifié  d*alcade  du  marché  d'Es- 
tella.  Voyez  ci-dessus,  p.  464 ,  n**  100. 

Page  a4a«  vers  SySg,  couplet  lxxx. 

Comme  les  héros  de  lantiquité,  les  combattants  du  moyen  âge  ne  man- 
quaient jamais  de  s'exciter  par  des  brocards  et  des  injures.  Wace  rapporte 
qu'au  siège  d'Alençon  les  gardiens  de  la  tête  du  pont  injuriaient  Guillaume 
le  Bâtard  : 

Plusieurs  feiz  li  unt  hucié  : 
«  La  pel ,  la  pel  al  parmentier  I  » 
Pur  ceo  ke  à  Faleize  fu  nez, 
U  peletiers  aveit  asez. 

Le  Roman  de  Roa,  v.  9^69;  t.  II,  p.  5o. 

Plus  tard,  les  Français,  en  guerre  avec  les  Flamands,  ayant  abordé  de- 
vant Zierikzee ,  en  Zélande ,  étaient  accueillis  par  une  grêle  de  flèches  et  par 
les  épithètes  de  gloutons  et  de  voleurs.  Voyez  la  Branche  des  royaux  lignages , 
ann.  i3o4;  parmi  les  Chroniques  nationales  fi^ançaises,  t.  Vm,  p.  3o8. 

Page  a44t  vers  3778,  couplet  lxxxi. 

La  chatte  ou  le  chat,  dont  il  est  si  souvent  question  dans  nos  anciens 
auteurs^,  était  une  sorte  de  galerie  en  bois,  couverte  de  merrain,  de  fer  et 
de  peaux,  que  l'on  approchait  du  pied  des  murs  (Tune  place  assiégée,  et 
qui  permettait  aux  assaillants  de  faire  agir  le  bélier^,  ou  de  saper  les  tours 


'  GuiU.  Bnt.Ànnor.  PhUipp.  lib.  VII, 
V.  797.  (fîec.  des  hist.  des  Gaules ,  etc.  t. XVII, 
p.  S09 ,  B.)  —  Hiit  de  la  crois,  contre  les  hér, 
aib.  p.  5o,  lia,  182,  aSa  »  19^,  336.  — 
Matth.  Paris.  Hist.  major,  ann.  1  a 36;  éd.  Lond. 
MOCLUXiY,  p.  s8i  •  1.  I.  —  HiMt.  de  S.  Louis, 
éd.  du  Louvre,  p.  Aa,  et  gioas.  p.  xi?,  col.  1. 
—  Br.  des  roj,  Ugn.  ano.  11 85  {Chron.ttatfr, 
L  VII,  p.  A9«  V.  6a6);aiui.  laoS  (ibid,  p.  188, 
V.  434o).  Cf.  Gloss.  med.  et  inj.  Latin,  t  III, 
p.  a47,  coi.  1  et  a,  V  Catus;  et  t.  IV,  p.  583, 
col.  a ,  v"  MurUegus»  — On  lit  dans  un  romaa 
encore  inédit  : 


Li  rm»  fet  ses  engins  dreder 
Et  vers  les  haiu  murs  charroier. 
Bibles  et  mangonniaz  geter 
Eties  chaz  ans  fosses  mener. 
Les  berfiroû  traire  vers  mors. 

iê  BûumoMS  di  Claris  «t  de  Larii ,  dm.  de  la  BibI . 
imp.  n*  7634  *t  fol.  160  ▼•no,  col.  a  .  v.  34. 
Gf  fol.  161  rtcto,  cd.  3  t  V.  s8. 

*  On  a  quelquefois  révoqué  en  doute  que  ie 
bélier  des  anciens  ait  été  connu  et  employé  pen- 
dant ie  moyen  âge.  M.  VioHet-le-Duc  fait  obser- 
ver (Dtct  roi*,  de  tarck,  franc,  t  I"  p.  337  ) 
que  nous  possédons  les  preuves  de  i*emploi, 


592 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


ou  courtines  au  moyen  du  pic-hoyau,  ou  encore  d'apporter  de  la  terre  et 
des  fascines  pour  combler  les  fossés^. 

En  recourant  à  Végèce,  liv.  IV,  chap.  xvi,  et  en  comparant  ce  qu'il  dit 
avec  un  passage  de  Guillaume  le  Breton  (liv.  Il,  v.  566),  traduit  par  Guil- 
laume Guiart ,  on  voit  que  le  chat  était  la  même  chose  que  la  vigne  des  anciens, 
c'est-à-dire  une  machine  destinée  à  dissimider,  à  couvrir  une  mine;  mais 
pourquoi  ce  nom  de  chat?  Sans  doute  parce  que  mine ,  dans  le  langage  po- 
pulaire, signifiait  déjà  chatte.  Pendant  le  siège  de  la  Fère  en  1896,  un 
soldat  gascon  au  service  de  la  ligue  s'aperçut,  du  haut  du  rempart  où  il 
était  en  faction,  que  le  roi  de  Navarre,  occupé  à  observer  les  fortifications, 
était  placé  précisément  sur  une  mine  à  laquelle  on  ^ait  mettre  le  feu.  Vou- 
lant sauver  son  compatriote,  le  soldat  se  met  à  crier  en  son  patois,  que 
personne  de  la  place  ne  pouvait  comprendre  :  «  Moulié  de  las  tous  de  Bar- 
baste ,  pren  garde  à  la  gatte  que  ba  gatoua ,  »  c'est-à-dire  :  u  Meunier  de  la 
tour  de  Barbaste ,  prends  garde  à  la  chatte  qui  va  faire  des  petits.  »  Henri 
se  rappela  fort  bien  que  chatte  se  dit  également  en  gascon  gatte  et  mine;  et 
il  se  retira  promptement.  Un  instant  après ,  l'explosion  avait  lieu^. 


pendant  les  x%  xi*,  xii*,  »?*,  xv*,  et  mémo 
xTi*  sièclea,  de  cet  engin  propre  à  battre  les 
murailles,  sous  le  nom  de  hosson  (voyez  HisL 
de  la  crois,  contrt  les  héréu  alb,  p.  i5o,  17s, 
1 8d ,  28 a,  Si  A )  et  de  mouton.  Pour  mon  compte , 
je  connais  trois  passages  dans  lesqueb  ce  der- 
nier mot  présente  la  signification  de  machine  de 
guerre,  ce  sont  ces  vers  de  Wace  et  d*un  trou- 
vère postérieur  : 

De  totes  pan  entagnet  misent , 

Periert,  troiet  et  motont. 

Et  engins  de  plnisors  façons 

Firent  fiûre  et  al  mar  horter 

POr  lai  perchier  et  affondrer. 

Lé  RoMM  4ê  Bnt,  1. 1*,  p.  ii6,  v.  3o8o. 
U  font  engien  gitter,  sans  faire  nnl  detry  ; 
Et  firent  ong  mouton  qui  les  payens  honny» 

Is  CkttMtUtr  a«  Ojr^M,  t.  II ,  p.  1 10 «  V.  6oS3. 

Cest  encore  une  phrase  de  Froissart,  em- 
pruntée au  récit  du  siège  d*Audenarde  en 
i38s  (livre  If,  chapitre  clxi  ;  tome  H, 
p.  2i4i  col.  1],  et  citée  dans  le  Glossaire  de  du 
Gange,  t.  IV,  p.  672,  col.  3,  au  mot  Afnlo; 
mais  dans  ce  dernier  passage  U  n*est  question 


que  d*une  machine  de  jet ,  et  non  d*un  bélier,  et 
les  autres  citations  sont  peu  concluantes.  Dans 
le  même  Glossaire ,  t.  V,  p.  2  29 ,  col.  3,  au  mot 
Petrorita,  et  t.  VI,  p.  i3i,col.  1,  au  motScra- 
pKa,  du  Gange  cite  des  passages  de  Foucher 
de  Ghartres  et  de  Jean,  moine  de  Marmoutier, 
écrivains  du  xiii*  siècle,  dans  lesquels  il  est  fait 
mention  de  béliers  sous  le  nom  à*arietei,  Ges 
textes  ne  sont  pas  les  seuls;  on  en  peut  citer 
d*autres,  tds  qu*un  passage  d* Albert  d'Aix, 
Hist,  Hierosol,  liv.  VI,  chap.  ix  (Gesta  Dei  per 
Francos,  p.  277,  1.  39).  et  une  phrase  de 
Guillaume  de  Tyr,  liv.  VIII ,  chap.  vi.  (Ihid. 
p.  761,  1.  9.)  On  trouve  dans  la  Ghroniqae  de 
Richer  un  chapitre  intitulé  Compositio  arietit, 
entre  deux  autres,  non  moins  utiles  à  consul- 
ter pour  Thistoire  de  la  poliorcétique  au  moyen 
âge.  Voyez  liv.  II,  chap.  x  (t.  I*',  p.  i36,  i38)  ; 
liv.  m,  chap.  CY  (t.  II,  p.  i3o-i32),  et  liv.  IV, 
chap.  XXII ,  ann.  989  (p.  170-172). 

'  Dictionn.  raisonné  de  Varck,Jranç,  etc.  par 
M.  VioUet-le-Duc,  t.  I",p.  342. 

*  Notice  historique  sur  la  vUle  de  Nérac,  etc. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  593 

Page  34A .  vers  3791 ,  couplet  lxxxii. 

Je  trouve  ce  Guillaume  Isarn  nominé  dans  cet  article  des  comptes  de 

Navarre  pour  laSA  : 

Item  Petro  abbatis  Guillelmi  Ysami,  pro  servicio  facto  dominio,  kx  solides.  (Mb. 
Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^  fol.  29  recto.) 

Plus  tard,  je  le  retrouve  merino  d'Estella  et  rendant  ses  comptes  comme 
tel.  Voyez  fol.  87  verso,  88  verso  et  io5  recto. 

Page  aBa ,  vers  Sgio,  couplet  lxxxy. 

L'opération  que  décrit  ici  le  troubadour  constituait  un  hoard,  ourdeys, 
hoardement,  car  le  même  mot  a  plus  dune  physionomie  dans  notre  ancienne 
langue ,  comme  le  terme  correspondant  de  la  basse  latinité ,  que  Ton  trouve 
écrit  hurdiciam,  hardicias,  hordamentam,  hordecium^  hordicium  et  ardicius. 
Voyez  le  Glossaire  de  du  Gange,  t.  III,  p.  732  ,  col.  3,  p.  733 ,  coL  i  et  a  ; 
et  t.  VI,  p.  884,  col.  3;  sans  oublier  les  Instructions  du  comité  historique 
des  arts  et  monimients  sur  l'architecture  militaire,  p.  4o,  4 1 1  %•  Lxvn.  Cf. 
%.  xvm  bis,  p.  i5. 

Hourt  avait  pareillement  plus  d'une  signification.  On  le  trouve  employé 
avec  le  sens  d'échafaud  dans  le  Chevalier  aa  Cygne,  édit.  de  M.  de  Reiffen- 
berg,  t.  II,  p.  4 1 2,  V.  1 4936;  et  dans  les  Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche, 
ann.  i454,  Hv.  I",  chap.  xxix;  édit.  du  Panthéon  littéraire,  p.  491,  col.  a. 

De  hoard  est  venu  l'ancien  mot  hoarder,  que  l'on  trouve,  avec  le  sens  de 
fortifier,  de  munir,  d'accompagner,  dans  li  Romans  de  Garin  le  Loherain,  t.  I**, 
p.  1  a ,  et  dans  les  Chroniques  de  Froissart,  liv.  III,  ch.  LViii,  à  l'année  1 386. 
(Edit.  du  Panthéon  littéraire,  t.  II,  p.  56a,  col.  a.) 

On  disait  aussi  hordoier  : 

Cil  dreceat  au  cbastel  perrieres , 
Crans  cailloux  de  pesans  perrieres , 
Por  les  murs  rompre  lor  envoient  ; 
Et  li  portiers  les  murs  hordoient 
De  fors  cloîes  refuséices , 
Tissues  de  verges  pléices ,  etc. 

Le  Roman  de  la  Rose,  v.  i6o5  ;  édit.  de  Méon ,  t.  III,  p.  84  ^ 

par  Christophe  Villeneuve-Bargemont.  À  Agen ,  trouve  une  expression  dins  iaquelie  figure  le 

de  rimprhnerie  de  Raymond  Noubei,  1807,  mot  quïnoas  occupe  iceBifaire  bien  tomber  ses 

in-8%p.  io4,  io5.  hourds,  que  je  traduirais  volontiers  par  bien 

^  Auparavant,  t.  II,  p.  358,  v.  11768,  on  faire  jouer  ses  batteries. 

HIST.  DE  r.\  60BHHE  DE  If  AT.  7^ 


594         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Gomme  les  ouvrages  de  défense,  les  machines  d*attaque  étaient  aussi 
revêtues  de  daies  d'osier.  Je  ne  citerai  que  le  bélier  dont  parle  Albert  d*Aix, 
dans  un  passage  auquel  j  ai  renvoyé  pour  Tusage  de  cet  engin  au  moyen 
âge ,  et  qui  n'est  pas  moins  utile  i  consulter  pour  le  sens  exact  du  moi  bar- 
bacane. 

Page  354f  vers  SgAi  •  couplet  lxxx?. 

On  remarquera  que  nous  nous  sommes  écarté  ici  du  sens  et  de  lortho- 
graphe  que  Raynouard  donne  à  mal  haurat,  qu'il  écrit  en  un  seul  mot. 
Voyez  Lexique  roman,  t. H,  p.  54a ,  col.  i,  n""  17. 

Page  a56,  vers  3978 ,  coQfdet  lxxxv. 

Nous  avons  une  pièce  d'un  guitour  (guide?)  d'Anitz  nommé  Fortain 
HiegnCf  qui  déclare  avoir  reçu  d'Eustache  de  Beaumarchais  trente  livres 
tournois  pour  le  voyage  de  France  (Arch.  de  i'Emp.  191  — J.  61 4);  mais 
rien  de  plus  qui  nous  apprenne  à  quelle  occasion  ce  voyage  eut  lieu. 

Page  a56,  vers  SgyS,  couplet  lxzxvi;  page  368,  vers  4 1 74 1  couplet  Lxxxn. 

Tout  le  monde  sait  que  nos  anciens  rois  avaient  la  réputation  de  guérir 
les  écrouelles  en  les  touchant,  ce  qui  sans  doute  avait  valu  à  cette  maladie 
le  nom  de  mal  da  roi  ^  et  des  auteurs  graves  assurent  que  jusqu'à  Henri  II 
cette  pratique  n'était  point  vaine  :  comme  le  fait  remarquer  M.  G.  Leber, 
u  ii  est  permis  de  croire  que  les  choses  n'ont  pas  changé  au  seizième  siècle , 
ni  depuis^.!) 

C'était  surtout  à  l'époque  de  leur  sacre  que  les  rois  de  France  exer- 
çaient ce  pieux  privilège.  Us  invoquaient  la  protection  de  saint  Marcoul , 
dont  les  reliques,  conservées  dans  le  bourg  de  Gorbeny,  inspiraient  une 
grande  confiance  aux  personnes  affectées  d'humeurs  scrofuleuses ,  mais 
qui  devait  sans  doute  sa  réputation  médicale  à  la  ressemblance  de  son  nom 
avec  le  mal  de  coa  ;  ils  étaient  ensuite  conduits  dans  le  parc  de  l'abbaye  de 
Saint-Remi  de  Reims  pour  y  toucher  les  malades ,  qu'ils  trouvaient  rangés  par 
classes  de  nations  dans  les  allées ,  et  dont  la  réunion  était  ordinairement 

*  t  FilU  Baitholomsi  costorarii  habebat  in  *  Des  Cérémonieê  du  tacre,  etc.  Puis  et  Reims , 

collo  tcrophulas  graYissimas ,  qna  infirmitaa  18a 5,  in-8*,S  xvi,  p^  447-46 1.  (D»  toucher  dès 

voeatur  malum  régis,  b  (Miracula  sancti  Fiactii,  écrouelles,) 
ap.  BoUand.  t.  VI  aag.  p.  618,  col.  s.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         595 

fort  nombreuse.  Les  Eqpagnob»  quand  il  y  en  avait,  étaient  touchée  les 
premiers,  en  yertu  d*un  ancien  privilège  auquel  ils  tenaient  beaucoup.  La 
mention  qu*Anelier  lui  consacre  en  deux  endroits  de  son  poème  vient  à 
lappui  de  ce  que  nous  disons ,  d'après  M.  Leber,  de  Tempressement  et  de 
la  confiance  avec  lesqueb  nos  voisins  se  présentaient  à  Fattouchement 
royal,  et  ferait  soupçonner  que  la  Navarre  espagnole  encourait  déjà  au 
xin"  siècle  le  reproche  adressé  plus  tard  au  pays  d*Henri  IV  par  Tun  de  ses 
ennemis^. 

Outre  f  ouvrage  die  M.  Leber.  voyez  le  traité  d'André  du  Laurent ,  pre- 
mier médecin  de  Henri  IV,  intitulé.  De  mirabiU  stramas  sananii  vi  solis 
Gûlliœ  regibus  christianissimis  divinUas  concessa  Liber  anas,  etc.  m^  dc.  n. 
Parisiis ,  apud  Marcum  Orry,  in-S"",  et  L'IncreiaïUé  et  mescretnce  ia  sortilège 
phinement  convoiacae,  etc.  par  P.  de  TAncre.  A  Paris,  chez  Nicolas  Buon, 
M.  DC.  xxiï.  in-4*,  traicté  AI,  p.  i Sy-i 7 1 . 

Page  a  58,  rers  8999,  coujdet  lxxxvi. 

Ce  nom  de  Lenay,  Lanay,  Lenays ,  que  nous  avons  transporté  matérielle- 
ment dans  notre  traduction,  nous  parait  être  Aanay  ou  Aunioy  dé%uré.  On 
lit  dans  les  comptes  de  Navarre  : 

Anna  Domini  millesimo  ducenlesimo  octogesimo  quinto. 

Compotas  denarioram  et  bladi  de  tempore  domini  Clementis  de  Alneto ,  redditus  eidem 
per  mérinos  et  balUvos  regni  Navarre,  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^,  fol.  53  recto.) 

Le  P.  de  Moret,  pariant  de  ce  chevalier  aux  années  1 280  et  1 282  ,  rap- 
pelle Clémente  de  Alveto ,  par  une  erreur  qui  n  est  pas  rare  chez  cet  auteur; 
car  il  appelle  Aymar  Crozat  Azenario^,  et  le  successeur  d'Eustache  de  Beau- 
marchais don  Reynaldo  de  Ronay,  alors  que ,  selon  toute  apparence ,  le  grand 
Gartidaire  qu'il  cite  porte  Azemario,  et  l'acte  de  Santa  Maria  de  Fitero 
Rovray,  ou  du  moins  Rovay. 

Quelques  années  après  l'administi^ation  de  Renault  de  Rouvray,  la  Na- 

'     Quoi!  Doof  soitfiriroiw  qu'an  Mammc  *«<««•  <«''»7'  •*«•  •*•  *»"•  (^««••^  I- 

Soit  de  feglisc  giJlicane  ^  ***~»  ■«>«"•#  i»^*»  P-  »*5-  ) 

Protecteur  et  chef  volontiert?  '  Voyex  Ann.  dtl  rtyno  de  Nawura,  1.  XXIV, 

NooftenteodoDs  trop  ses  cMteBtf,  chap.  ▼,  n**  v  et  x?l;  t.  III,  p.  43o.  col.  1; 

HYeut  guérir  des  etcraidles  p.  43i,coL  1,  et  p.  436,  col.  i. 
Qui  abondent  en  set  quartiers. 

BjwuiÊ  M  rUikMf  dm  ni  iUnrj  IV,  «hu(  U 

75. 


596 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


varre  eut  un  gouverneur  qui  portait  aussi  le  nom  diAanixy;  c  était  sire  Ponz 
de  Morentayne,  vicomte  d*Aunay,  qui  paraît  avoir  été  originaire  du  pays^ 

Page  a 58,  vers  4oi3 ,  couplet  lxxxvi. 

Le  mot  eratamens,  qui  se  trouve  encore  plus  loin,  v.  ia/ig  et  4585, 
veut  bien  dire  possessions,  comme  nous  Tavons  traduit  ici,  en  dépit  de  ce 
que  nous  avons  écrit  plus  haut ,  p.  83 ,  v.  i  ao/l ,  d*après  le  Lexique  roman^ 
où  heretamen,  eretpmen,  est  uniquement  rendu  par  héritage,  hérédité. 

Ces  mêmes  équivalents  sont,  un  peu  plus  haut,  donnés  à  heretat^,  que 
nous  avons  diversement  traduit^;  et  le  savant  lexicographe  ajoute  quen  es- 
pagnol le  terme  correspondant  est  heredad.  Sans  doute;  mais  en  castillan  ce 
mot  signifie  siutout  terre  cnUivée,  ou  de  rapport,  fundas,  prœdiam,  ager^  : 

La  vina  y  la  heredad  sirve  no  solamente  al  que  la  planté,  sino  tambien  al  que  la  cava 
y  la  riega.  (Fray  Luis  de  Granada,  Adiciones  al  Mémorial,  cap.  xxii.) 

Y  por  esso  aviso  al  labrador,  que  en  tal  tiempo  y  con  tal  modo  y  saz6n  labre  y  are  de 
heredad,  que  su  trabajo  baya  todos  efectos.  (Àlonzo  de  Herrera,  Agricaltura,  lib.  I, 
cap.  V.)    ^ 

Jajouterai  qu*ire^^,  héritage,  avait  le  même  sens  dans  notre  ancienne 
langue^,  et  cest  encore  le  nom  qu*on  donne,  en  Berry,  à  la  petite  pro- 
priété. Voyez  Mauprat,  t.  I",  chap.  iv. 

Page  a6o,  vers  4o38,  couplet  lxxxvii. 

Nous  avons  traduit  gofos  par  gonds;  il  parait  que  les  Navarrais,  à  cette 
époque ,  avaient  ce  dernier  mot  : 

Pro  operibus  factis  in  stabulo  régis,  videlicet  pro  faciendo  de  novo  fenestris,  cum 


'  Annales,  etc.  lib.  XXVII,  escolios  y  adicio- 
nes, n*  7,  ano  i3i7*, t.  III,p.  554,  col.  1. — 
Diccion.  de  antig.  del  reino  de  Nav,  t.  III,  p.  67. 

'  T.  m,  p.  5a7,  col.  2,  n^'ia. 

'  De  même,  M.  Famiel  traduit  toujours 
rrefa(  par  héritage,  (V.  Hist.  de  la  crois,  contre 
les  kéréLalh,  p,3o2^y.  28a3;p.  236,  v.  3329; 
p.  238, V.  3372,  etc.) 

*  Voyez  p.  126,  V.  191 4;  et  p.  1 32,  v.  1999. 

*  Diccionario  de  la  lengua  castellana. , .  com- 
puesto  por  la  real  Academia  espanola,  in-fol. 
t.  IV,  p.  i4o,  col.  2.  (Cf.  Dicc,  de  ont.  del  reino 
de  Natarra,  t.  Ilï ,  p.  366.) 


*  Les  (rancs  liomes  denretés 
A  de  tût  le  raino  mandés , 
Lor  iretés lor  a  rendues,  etc. 

Le  Moman  de  Reee,  v.  gSSo  ;  t.  Il,  p.  6S. 

•  Apres  se  leva.. .  sîre  Jacques  de  Vissant, 
qui  estoit  ricbe  homme  de  meubles  et  d'héri- 
tage ,  »  etc.  (  Les  Chroniques  de  sire  Jean  Prois- 
sort,  liv.  I*',  part  i,  ann.  i347;  ^^^  du  Pan- 
théon littéraire,  t.  r',p.  270,  col.  1.) 

L*on  poavoit  partoat  seureaiont 
Labourer  en  son  héritage, 

GbaBson  àê  MsrlUl  <!•  Paiis.  (Eitei  ewr  U 
MMtfw,  t.  U  »  p.  S75.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         597 

Ugnis  emptis,  inslrumeiitis  vocatis  verlevele$  et  gontes,  ac  davis  empU»  vocatis  âe  tomayl" 
lera  et  âe  entahlar,  preparandis  presepibns  dicti  stabuli ,  cum  tegulis  emptîs  et  portatîs 
ad  stabulum,  cum  locaiione  et  expensis  latomorum,  alîorum  operarionim  et  mulie- 
rum...  xliiij  solidosviij'denarios.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n**  i65^,  fol.  68  recto.) 

On  ne  saurait  douter  que  le  mot  gontes  n  ait  ici  le  sens  qi^  nous  don- 
nons à  gonds,  quand  on  voit  cardines  employé  dans  un  article  analogue. 

Item  pro  cardinibus  et  vertovellis  emptîs  ad  opus  portarum  et  fenestrarum ,  et  seris 
emptis  adopus  porte  turris,  xij  solidos.  (Fol.  5  verso.] 

Page  a66,  vers  &i5o,  couplet  Lxxxvni. 

Ce  Garcia  Martintz  d*Eussa ,  dont  Anelier  nous  raconte  la  mort  funeste, 
si  ce  n  est  son  fils,  était  chevalier  et  avait  eu  en  garde  le  château  de  Saint- 
Jean-Pied-de-Port,  ainsi  qu'en  témoigne  la  pièce  suivante  : 

tPhilippus,  Dei  gratia  Francorum  rex,  etc.  Scire  vos  volumus  quod  nos  Martino 
Garcie  de  Eusse,  mîliti,  dedimus  et  concessimus  quîngentas  libras  turonenses  pro 
missionibus  quas  fecit  in  custodia  castri  Sancti  Johannis  de  Pede  Portus,  mandantes 
vobis  quatînus  predictam  pecunîe  summam,  prias  vobis  tradilo  et  deliberato  omnino 
diclo  Castro,  solvatis  seu  solvi  faciatis  eidem.  Actum  Meleduni,  die  lune  post  festum 
Epiphanie,  A.  D.  ii''  ce*  septuagesimo  sexto.  (  Arch.  de  l'Empire,  3  — J.  6i40 

Page  368,  vers  4i55,  couplet  lxxxviii. 

Ce  Pierre  Ayvar  avait  en  12 83  et  1284  la  garde  d'iin  château,  comme 
on  le  voit  par  ces  articles  des  comptes  de  Navarre  : 

Petro  Ayvarr  de  Iriverri  pro  Castro  Novo,  per  médium  annum,  ut  proxime  supra, 
vij  libras  x  solidos.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n""  i65^,  foL  2  recto.) 

Item  eidem  (domîno  démenti  gubernatori) ,  per  manum  Pétri  Ayvarr,  pro  solvenda 
retinencia  de  Castro  Novo  per  médium  annum  usque  ad  Candelariam ,  anno  octogesimo 
secundo,  vij  libras  x  solidos.  (Fol.  4  verso.) 

Domino  Petro  Ayvar  de  Iriverri, pro  Castro  Novo,  per  médium  annum  usque  ad  Can- 
delosam,  anno  octogesimo  tercio,  1  kaficîa.  (Fol.  9  verso.  Cf.  foi.  77  verso.) 

Item  Petro  Ayvarr  de  Iriverri,  pro  retinencia  de  Castro  Novo,  xx  kaficia.  (Fol.  i5 
recto.) 

De  Cimaquera  que  fuit  Dominici  Pétri  de  Ayvarr,  viij  denarios.  (Fol.  36  recto.  De  ÏAh 
catione  orlorum  et  alioram  ortorum  vocatoram  abolecas.  Cf.  fol.  44  recto.) 

Item  Petro  Ayvarr  de  Iriverri,  pro  castro  de  Liguin,  per  annum,  ut  supra,  vîij  libras. 
(Folio  101  verso.) 

Voyez  encore  folio  97  recto,  où  l'on  trouve  nommés  Per  Ayvarr  et 
Petras  Symon  de  Ayvarr. 


598         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  368,  en  note. 

Peu  de  temps  après,  la  veuve  de  D.  Pierre  Sanchiz  de  Cascante  et  sa 

famille,  qui  s  étaient  rendus  en  France  pour  obtenir. du  roi  le  payement 

des  sommes; qui  lui  étaient  dues,  se  déclaraient  satisfaits  par  l'acte  suivant: 

Nos  Heliss^dis  de  Triangulo,  domina  de  Cascant,  relicta  defuncd  Pétri  Sancii«  do- 
mini  quondam  deCascant,  Petrus  Sancii,  decanus  Tutellensis,  et  Johannes  Sancti, 
miles,  notum  fisicimus  unive|*8i8  presentibus pariter  et  ftitoris  quod  serenissimus princeps 
Phiiippus,  Dei  gratia  Francorum  rex,  nobis,  nostro  et  Sancii  Femandi,  nostri,  dicte  He- 
lissendis  et  dicti  defuncti  vin  nostri  quondam  filii,  nomine,  competentem  recompensa- 
cionem  fecit  omnium  missionum,  expensarom  et  cnstamentorum  ac  deperditorum  et 
dampnorum  quas  et  qne  defunctus  Petrus  et  nos  in  custodia  et  regimine  regni  Navarre, 
seu  in  ipsius  regni  negociis  expediendis  feceramus  a  tempore  mortis  dare  memorie 
Henrici,  quondam  régis  Navarre,  genitoris  percarissime  domine  nostre  Johanne  regîne 
Navarre  iliustris,  usque  ad  obitum  prefati  Pétri  Sancii,  et  quibuscumque  temporibus 
idiis.  Quare  nos  tam  dictum  dominum  regem  Francie  quam  prefotam  Johannam ,  demi- 
nam  nostram ,  quittamus  in  pei^tuum  et  absolvimus  omnino ,  nostro  et  dicti  Sancii  Fer- 
nandi  nomine,  de  onmibus  missionibus,  expensis  et  custamentis,  dampnis  et  deperdilis 
memoratis,  et  quibnslibet  aliis  debitis  seu  prestationibus,  que  ab  eisdem  domino  régi 
Francie  et  domina  nostra,  seu  altero  eorundem,  possemus  petere  usqne  in  diem  pre- 
sentem.  Et  promittimus ,  nostro  nomine,  nos  et  omnia  bona  nostra  mobiiia  et immobilia, 
presentia  et  (îitura ,  ad  bec  omnia  et  singula  obligando,  nos  factures  et  curaturos  erga 
dictum  Sancium  Femandi,  quod  baberi  quittationem  ratam  et  gratam  habebit,  et  libe- 
raturos  ipsos  dominum  regem  et  Johannam,  dominam  nostram,  erga  dmnes,  si  forte 
apparerent  aliqui  qui  ab  eis  quicquam  vellent  petere,  radone  premissonim,  et  ipsos 
quantum  ad  hoc  indempnes  servaturos.  In  cujus  rei  testimonium  présentes  iiteras  nos- 
trorum  sigiUorum  fecimus  impressionibus  conmuiniri.  Actum  apud  Mdednnum ,  anno 
Domini  miliesimo  ducentesimo  septnagesimo  sexto,  die  lune  post  festum  Epiphanie 
Domini.  (Trésor  des  chartes,  1976  —  là  —  J«  6i3.) 

Nous  apprenons  du  P.  de  Moret  que  la  femme  de  D.  Pedro  Sanchiz  de 
Monteagudo ,  qu'il  appelle  doha  de  Traynuel  et  qualifie  de  matrona  de  singalar 
vabr,  se  ligua  avec  la  famille  de  son  mari ,  ses  amis  et  Eustache  de  Beau- 
marchais,  contre  le  meurtrier,  et  que  celui-ci  ne  trouva  d'autre  moyen  de 
se  dérober  à  leur  vengeance  qu'en  se  réfugiant  en  GastiUe^ 

Helissende  ou  Aelis  de  Trainel  figure  de  la  manière  suivante,  dans  les 

comptes  de  Navarre,  pour  1  a 83  et  années  suivantes  : 

Domine  Abdidi  de  Traynd  pro  eodem  (complemento  mesnadarie  sue),  1  koficia. 
(Ms.  suppl,  lat.  n*  i65',  f*  1  o  v*.  Compot  Roderki  Pétri  de  Echalaz.  Cf.  fol.  44  v*,  79  r*.) 
D.AhelidideTrajnd,  pro  complemento  miliciarumsuarum,xlîbr.  {^.^àr'^Comp.ejusd,) 

'  Annales  del  reyno  de  Nmoïta,  lib.  XXIV,  cap.  ni ,  S  vi ,  n*  s  1;  t.  III,  p.  4 1  s,  eol.  s. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


599 


Domine  Ahdidi  in  tribnto  herediUtit  regb  vocale  sex  Quynùnes,  et  molendini  in 
Yâla  Franca«  1  kafida.  (Folio  4o  recto.  Compot  Lupi  Ortkii,  merini  Ripperie.  —  Doua 
Ttfwn  ai  vitam,) 

Item  domino  Clementi  gnbematori  per  partes,  ridelicet  pro  mutoo  facto  domine 
AheUcB  de  Traynel  pro  tribus  sanmeriis  emptis  per  manum  Lnpi  portarii ,  xxx  libras 
X  solides.  (Folio  70  recto.  Compot  Joffredi  Descors,  casteîlani  castri  Stelle.) 

Item  domine  Ahelidi  de  Traynel  mutuatum  que  débet  reddere  gubematori,  x  kaficia. 
(Folio  84  recto.  Compot,  Lupi  Garsie  de  Saltiids,  servientù  armorum  apad  Thebfu,) 

La  famille  de  Trainel  à  laquelle  appartenait  la  veuve  du  sire  de  Cascante, 
et  qui  compte  parmi  ses  membres  un  chancelier  de  France,  était  de  Cham- 
pagne et  déjà  ancienne  au  xni^  siècle.  Guiot  de  Provins,  énumérant  les 
barons  du  temps  passé  dont  Texemple  est  à  imiter,  s*écrie  : 

Qui- furent  cil  de  Trieignel? 
Molt  se  contindrent  bien  et  bd. 

La  Bible  Guiot  de  Prwins,  y.  453.  (Fabliaux  et  contes,  édit  de  Mëon,  t.  II, 

p.  323») 

Page  273 ,  vers  &aaA,  couplet  xc. 

Le  comte  d'Artois  nommé  ici  est  Robert  II,  mort  le  1 1  juillet  i3o2. 
Voyez  le  P.  Anselme,  Hist  généal.  et  chronol.  de  la  maison  royale  de  France, 
t.  I^p.  382,  383. 

Page  ^'jàt  vers  /12b'],  couplet  xci. 

Les  consuls  et  la  commune  de  Narbonne  répondirent  à  cette  convoca- 
tion par  un  don  gracieux  de  mille  livres  tournois ,  somme  qui  ne  doit  pas- 
sembler  trop  considérable  si  Ion  songe  à  Timportance  qu'avait  autrefois 
cette  ville,  siutouf  par  son  conunerce^.  Voici  Tacte  qui  témoigne  de  ce 
fait;  nous  lavons  tiré  du  troisième  thalamus  de  l'hôtel  de  ville  de  Narbonne, 
déjà  mis  à  contribution,  poiu*  le  même  objet,  par  D.  Vaissete^  : 


^  Dans  Tune  de  nos  anciennes  chansons  de 
geste,  il  est  question  d*iine  fourrure  de  prix 
achetée  à  Narbonne  : 

.j.  œrde  d*or  me  donréf  à  Jadis , 
De  hoinet  pieret  i  a  {dos  de  TÎj"., 
Bt  à  ce  file  donrét  oest  otterio 
Et  oert  and  et  die  ridie  rahin 
Et  œrte  penne  c*on  appide  ddfin , 
Que  j*acatai  à  Nerbonne  ht  diit{ 
Si  en  donai  de  mon  or  le  pins  fin  : 
Qoi  fa  on  dot,  bien  le peut  fime  ùk 


Que  n*ani  firdt  pour  grant  yrier  venir. 
Ne  ne  peut  eitre  entoskiët  de  Yenin 
De  nés  .j.  homme  paiien  ne  sarraiin , 
Ne  de  nul  derc,  tant  foit  de  aena  garnis. 
,  *       Qaî  Ta  ou  dos,  hiea  se  peoft  faire  fin 
Jà  n*ara  tant  poor  grant  cave  venir. 

Le  Aomoji  diê  LomUê,  Ms.  dn  fonds  ds  Gd- 
kert,  n*  6os ,  dn  Roi  gSSA  —3.  A,  (dio 
toi  verso,  col,  t ,  v.  i. 

*  Voyei  les  Preu¥es  de  THistoire  générale 
de  Languedoc,  t.  IV,  n*  u ,  p.  66. 


600         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Gaufridus  de  CoUetrîo,  miles,  consUbularios  Carcassone,  locum  tenais  nobilis  riri 
domini  Guillelmi  de  Choardono ,  militis ,  domini  régis  senescalli  Carcassone  et  Bitlerris, 
universis  et  singulis  per  présentes  fieri  volunius  manifestum  quod  Johannes  Benedictos 
et  Amorosius,  cives  Narbone,  pro  se  et  consulibus  urbis  et  suburbii  ac  communitate 
Narbone,  nobis  sponte  obtulerunt  et  exgratia,  ut  dicebant,  mille  libras  turonenses  pro 
exercitu  domini  régis  mandato  versus  Morlanum  in  Biamo,  vel  inde  alibi  in  Navarram, 
ita  quod  de  predicto  exercitu  predicta  communitas  sit  immunis.  Quod  nos  Gaufridus 
tenens  locum  dicti  senescalli  acceptamus,  salvo  jure  domini  régis  et  benepladto  ejus  in 
omnibus ,  hoc  acto  quod  si  exercitus  istius  terre  remanserit  et  non  iverit  in  predicta 
loca,  predicta  Narbone  communitas  ad  solvendum  minime  teneatur,  et  quod  per  dictam 
oblationem  eidem  communitati  in  posterum  non  possit  prejudicium  generari  alicujus 
nove  servitutis  ;  ymo  ei  jus  suum  super  hoc  salvum  remaneat  in  futurum ,  salvo  jure  do- 
mini  régis  in  omnibus,  ut  est  dictum.  Datum  Carcassone,  ij  idus  Augusti,  anno  Domini 
m'cc""  Ixx*  sexto.  [Suit  une  déclaration  du  copbte  de  cette  pièce,  qui  affirme  Tavoir  trans- 
crite  fidèlement.] 

Le  même  jom*,  les  consuls  de  Narbonne  firent  plus  amplement  leurs 
réserves  par  l'acte  que  voici  : 

Noverint  universi  présentes  pariter  et  ftituri ,  quod  accedentes  ad  presentiam  nobilis 
viri  domini  Guillelmi  de  Colletrio,  militis,  conslabularii  Carcassone,  tenentis  locum 
nobilis  viri  domini  Guillielmi  de  Coardono ,  militis ,  domini  régis  senescalli  Carcassone 
et  Bitterris,  Johannes  Benedictus  et  Amorosius,  burgenses  Narbone,  et  in  ipsius  presen- 
cia  constituli,  pro  se,  considibus  et  universitate  ville  Narbone  predicte,  et  nomine  eo- 
rumdem,  protestât!  fueruntquod  per  ea  que  dicent,  offerent  vel  proponent,  non  inten- 
dunt  renunciare  in  aliquo  suis  libertatibus ,  consuetudinibus ,  usibus,  ynmunitatibus  sive 
juri,  nec  sibi  nec  eorum  posteris  facere  prejudicium,  nec  se,  consules  seu  universitatem 
predictam  alicui  subjicere  vel  submittere  servituti;  et  salvis  nunc  et  in  posterum  consu- 
libus et  universitati  prediclb  que  superius  sunt  expressa,  et  que  in  casu  présent!  et  simi-  j| 
libus  pro  conservatione  predictorum  sibi  competere  viderentur,  et  dicte  universi talis  in 
omnibus  jure  salvo,  dicunt  et  proponunt  quo  supra  nomine  quod  ad  submonitionem  sibi 
nuper  factam  litteratorie  per  dictum  dominum  senescallum,  seu  ejus  aucloritate,  super 
exercitum  seu  etiam  cavalgatam  mittendis  apud  Morlanum  pro  guerre  subsidio  quam 
gentes  domini  regb,ut  dicitur,  sustinent  in  Navarra,  ire  ex  débite  vel  mittere  non  te- 
nentur.  Ceterura,  propter  honorem  et  reverentiam  excellenti<!simi  domini  nostri  regb 
Francie  illustris,  et  ex  mera  liberalitate  ac  gratia  specîali ,  predictis  protesta tionibus  repe- 
titis,  pro  se,  consulibus  et  universitati  predictis,  predicto  domino  régi,  et  ipsius  nomine, 
prelibato  domino  constabulario  obtulenAt  et  in  presenti  offerunt  mille  libras  turonenses 
pro  subsidio  gracioso  per  termines  infrascriptos ,  si  guerra  processerint  et  exercitus  eosque 
idem  dominus  rex  per  se  vel  per  alium  fuerit  prosecutus ,  ita  tamen  quod  ratione  guerre 
predicte  et  exercitus  nichil  aliud  possit  peti  vel  exigi  ab  eisdem,  affectantes  ipsi  domino 
régi  in  tante  necessitatis  articule  ex  gracia  subvenire.  Termini  vero  solutionum  ducen- 
tarum  mille  librarum  supt  hujus  modi  :  videlicet  quingentas  libras  turonenses  in  primo 


• 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


601 


▼enturo  festo  Nativitatis  Domini.  Quam  oUationem  dictus  constabularius  aoceptavit,  salvo 
jure  dicti  domini  régis  et  beneplacilo,  grates  agendo  bui^ensibus  supradictis.  Acta  sont 
hec  in  civitate  Garcassone ,  infira  curiam  ubi  dominus  seneftcallus  predictas  et  ejus  offi- 
dales  Garcassone  audiunt  causas,  anno  Cliristi  Nativitatis  milftsimo  duceniesimo  septoa- 
gesimo  sexto,  rege  régnante  Philippo,  ij  idus  Augusti,  in  presentia  et  testimonio  magistri 
Bartholomei  de  Podio,  judicîs  Garcassone,  magistri  Raimondi  Gras,  sacriste  majoris 
ecclesie  Sancti  Pauli  Narbone,  magistri  BemardidePorciano.officialis  Garcassone,  Pétri 
Marcendis,  notarii  Garcassone,  et  mei,  Arnaldi  Rosseti,  publici  Narbone  notarii,  qui 
hec  omnia  scripsi  et  in  publicam  formam  reddegi.  Hoc  est  translatum,  etc/ 

La  susceptibilité  de  la  municipalité  de  Narbonne  est  encore  attestée  par 
une  autre  protestation  des  consuls  déclarant  qu'ils  ne  so§t  pas  tenus  d  aller 
à  larmée  qui  est  à  Morlaas  ou  en  Navarre ,  ni  de  payer  aides  pour  les  ar- 
mées, suivant  leurs  privilèges  eVtnmunités.  Voulant  rassurer  les  Narbon- 
nais,  le  connétable  de  Carcassonne  leur  donna  connaissance  de  lettres 
patentes  du  roi,  qui  repoussait  toute  intention  d'imposer  de  nouvelles 
charges  à  ses  sujets  de  la  sénéchaussée  appelés  à  contribuer  k  l'expédition 
de  Navarre,  et  de  porter  atteinte  à  leurs  libertés.  Ceux-ci  s'empressèrent  de 
consigner  sur  les  registres  municipaux  la  communication  qui  leur  était  faite, 
et  c  est  là  que  nous  l'avons  relevée  : 

Gaufridus  de  Golletrio,  miles,  constabularius . . .  manifestum  quod  dominus  senes- 
callus  litteras  patentes  serenissimi  domini  régis  Francie,  ejus  sigillo  pendenti  cereo  si- 
gillatas,  non  viciatas,  non  cancellalas,  nec  in  aliquà  soi  parte  abolitas,  recepit  pridie, 
formam  hujus  modi  continentes  :  iPhilippus,  Dei  gratia  Francorum  rex,  uniyersis  pré- 
sentes litteras  inspecluris,  salutem.  Notum  facimus  qnod  pro  exercitu  et  cavalcata  ad 
submonitionera  nostram  extra  regnum  nostrum,  prestandis  a  baronibus,  militibus  et 
aliis  fidelibus  et  subditis  nostris  senescallie  Garcassone,  nolumns  eos  alicui  jugo  nove 
subjectionis  submitti;  concedenles  quod  proinde  eis  in  suis  libertatibus  nuUum  omnino 
prejudicium  generetur.  Actum  Parisiis ,  die  Veneris  ante  festum  béate  Marie  Magda- 
lene,  anno  Domini  millesîmo  ducentesimo  septuagesimo  sexto.»  In  quorum  omnium 


*  Suit  le  reçu  de  Pierre  de  Saint-Denys ,  re- 
ceveur des  rentes  du  roi  dans  la  sénéchaussée 
de  Carcassonne  et  de  Béziers ,  qui ,  plus  tard , 
donnait  en  ces  termes  une  autre  quittance  au 
bourg  de  Narbonne  pour  sa  part  de  Toffrande 
faite  au  roi  : 

«Noverint  univers!  quod  nos  P.  de  Santo 
Dyonisio,  receptor  reddituum  domini  régis 
Francie  in  senescallia  Garcassone  et  Bitterris , 
recognoscimus  nos  récépissé  ab  Amoroso  et 

HIST.  OE  LA  6DERBB  DE  NAV. 


Laurencio  deSarragossa,  bargensibasNari>one, 
ducentas  quinquaginta  libras  turonenses  de 
parte  contingenti  universitati  bargi  Narbone  de 
oblacione  facta  domino  régi  ad  exercitam  Na- 
varre, de  quibus  ij^.  1.  iibris  nos  tenemus  intègre 
pro  paccatis.  In  cujus  rei  testimonium  sigillum 
nostrum  presentibus  [duximus]  apendendum. 
Datum  Garcassone,  die  Mercurii  in  crastmo 
nativitatis  béate  Marie  virginis,  anno  Domini 
M*  ce*  Ixx*  sexto.  Hoc  est  translatum,  •  etc. 

76 


•  » 


602 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


premiasomm  testinionio,  nos  dictu»  tenena  locuin  dicti  domini  seneaodli,  ad  requisilioacm 
Jobannis  Benedicti  et  Amorosii,  civium  Narbooe,  presaitibus  littem  wigiMum  nostram 
duximus  apponendum.  Actum  Carcassone,  anno  Domini  m*.  ccMix*.  sexto,  et  cUe  M«^ 
curii  ante  festuni  Assumptionis  béate  Virginia.  Hoc  est  tranalatum,  etc. 

Voyez,  sur  la  manière  de  lever  les  armées,  en  France,  sons  les  rois  de 
la  tix>isième  race,  ïHUioire  de  la  milke  française  du  P.  Daniel ,  liv.  III, 
cbap.  II,  t.  I,  p.  69-87;  et  ies  Fahlianx  oa  contes  de  le  Grand  d'Aussy, 
t.  m,  p.  25,  26. 

Page  376,  vers  ^290^ couplet  xca. 

La  pièce  suivante  donne  le  dénombrejpent  des  denrées  dont  on  appro- 
visionnait les  places  fortes  à  f  époque  :     # 

Sepan  quantos  esta  carta  verân  et  oderén  que  yo,  Gerin  d*Amplepuy8,  casteillano 
del  caslieillo  d*EsteilIa,  otorgo  é  vengo  de  conocido  que  he  recebido  de  vos,  me  sire 
Eustace  de  Biau  Marches,  govemador  de  Navarra,  lodas  tas  cosas  de  yuso  scriptas  por 
gnamizon  del  dicho  castieillo  d'Esteilla,  de  como  se  puede  entender  por  las  partidas 
de  yuso  escriptas,  es  assaber  :  xl  rovos  de  sal,  mesura  de  Elsteilla,  dnquocîentos  roros 
de  ordio,  veynt  rovos  de  guarvanços,  veynt  rovos  de  favas,  dos  doxenas  de  pebre,  ana 
libra  de  çafiran,  diez  libres  de  canela/una  libra  de  girofle,  veynt  rovos  de  nuezes,  dos 
dozenas  de  gingibre  \  veynt  dozenas  de  candelas  de  sevo,  dos  milleros  de  arenques,  todo 


^  A  cette  époque,  on  employait  du  gingembre, 
avecdela  cannelle,  de  Thuile,  du  lin,  de  la  chaux 
et  des  tuiles- de  moulin,  pour  faire  du  ciment, 
recette  de  charktaa,  peut-être  même  de  fripon  : 
t  liem  pro  oleo,  caice,  lino,  canela,  gimgihre  et 
tegulis  moiendini  ad  faciendum  bitumen  (ad 
opns  castri  de  Irurita),»  etc.  (Ms.  Bibl.  imp. 
Suppl.  lat.  n**  1 65%  fol.  38  recto.)  —  tltem 
pro  quadam  cistema  facienda  et  aperienda, 
et  quadam  fovea  ad  faciendum  fumum  calcis, 
tegulis  et  lignis  emptis,  saumeriis  locatis  ad 
portandum  kpides  et  cdcem,  et  iocatioae 
operariorum  operancium  intra  saxum  ad  fa- 
ciendum eiaiemam,  tennis  li^dibus  vocatis 
2of4U  extrahendis  et  portandis ,  faciendo  bitu- 
men ad  opus  cisteme,  pice,  résina,  speciis, 
oiivâa  et  oleo  emptb,  ut  apparat  per  partes  sui 
libri ,  ij*^  zxvi  libraa  iij  8<^os.  b  (Folio  9 1  reeto.) 
— IXautres  ibis.  Ton  se  passait  d*épices,  que 
Ton  remplaçait  par  des  œu&  et  du  fromage  : 


tPro  operibus  factis  in  castre  de  Estaqua, 
impnmispro  facienda  quadam  cistema  cum  bi- 
tumine,  ahnagra,  oleo,  linofi,  calce,  ovis  et  ca- 
seis  emptis  ad  opus  bîtuminis,  et  instmmentis 
vocatis  cedaços,  griilos  et  linteo  ad  opus  bîtu- 
minis, cooperienda  cistema  de  lignis,»  etc. 
(Folio  18  verso.) —  tltem  pro  oleo,  lino  et 
calce  emptis  ad  faciendum  bitumen,  vi  H- 
bras  ?  solides  v  denarios.*  (Folio  38  recto.) 
— •  Item  pro  operibus  ûictis  in  Castro  del  Es- 
taqua per  manum  Johannis  Sancii  AmatiayD, 
videlicet  pro  reparando  muro  circitercastnun, 
reparanda  dstema,  cum  bitumine,  ferris ,  cake, 
ovis,  stiq>a  et  aliis  necessariis  emptis  ad  opus 
bituminis,  piastre  facto  ad  opus  castri,  saume- 
riis portantibus  castrum  aquam ,  ligna  et  alia 
necessaria  superius  ad  casUrum,  latomis  et 
operariis  ibidem  operantibus  per  partes,  pro 
expensis  latonaorum  operancium  defensiones 
vocatas  andamiones  et  dia  opéra  predicta  qui 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


603 


mesura  d*Est«Ua,  stopta  é  filo  d^estopas  que  oostd  xx«  sueldos  sancheles,  donentos  pares 
de  çapatos,  dnquocientas  escudieîllas,  doiientos  Yasos  de  (nst,  dtiqpianta  peilUças,  bad- 
lena  que  cost6  cient  suddos  sancbetes,  sayn  que  C08t6  seis  libras  sanchetes,  caynnamo 
é  cuerdas  que  costaron  .rj.  libras,  alooton  que  cost6  dent  sueldos ,  dos  cargas  de  olio, 
leynna  que  cost6  xx  libras,  carbon  diez  libras,  sexe  dozenas  de  cera,  treynta  dozenas  de 
filo  para  las  baillestas,  huevos  é  queso  que  costaron  diez  iibras  sanchetes,  allos  é  ceboil- 
las  que  costaron  Jx.  sueldos,  lardo  fondido  quatro  libras  sanchetes,  gaQinas  quaranta 
sueldos  sanchetes,  tanailla  por  iener  olio  diez  sueldos  dos  dineros  sanchetes,  paynno 
que  cost6  seze  libras,  para  calças  et  otras  cosas,  dent  libras  de  riz,  hachas  et  ostillas  de 
fierro  é  maçoneros  é  carpenteros  ocho  libras  sanchetes,  ostilla  de  quozina  cinquo  suel- 
dos et  onze  libras  sanchetes,  lanternas  veynt  sueldos  sanchetes,  cruyeillos  cinquo  suel- 
dos sanchetes,  fierro  diez  libras  sanchetes,  cedaços  à barutieillos  diez  sueldos  sanchetes, 
Yeynt  dozenas  de  cominos,  treynta  e  très  dozenas  de  abnendas,  vinagre  que  costa  qua- 
ranta sueldos  sanchetes,  cient  puercos,  très  et  una  libra  et  un  quarteron  de  çucre\ 
ceboiUas  que  costan  treynta  sueldos,  cient  setaynta  una  quoqua  de  vino,  mesura  d'Es- 
teilla;  item  dozientas  seissanta  seis  kafices,  dos  de  trigo,  é  dozientos  é  dos  rovos  de  avena, 
mesura d*EsleiUa;  item  cinquo  quoquas  de  vino,  mesura  d*Esteilla;  item  doze  baillestas 


santiij*  zliij  operarii,  et  ciavis  emptis,  ut  ap- 
paret  per  partes  soi  fibri,  Ixiiij  libras  xiiij  so* 
lidos  iij  denarios.»  (Folio  53  verso.) — On 
faisait  entrer  aussi  du  vinaigre  dans  la  com- 
position du  mortier.  L*un  des  auteurs  du  fio- 
man  de  la  Rose,  décrivant  la  tour  élevée  par 
Jalousie  pour  enfermer  Bel-Acneil ,  dit  : 

Li  mun  ne  doit  pas  fiure  Iktite 
Por  eogin  qa*on  saiche  getier  ; 
Car  Ten  destrempa  le  mortier 
De  fort  Yinaigre  et  de  chaut  vive. 

Edit.  d«  Hëon,  t.  I,  p.  i56,  ▼.  3Si8. 

Enfin,  la  tradition  veut  que  la  tour  de  fé- 
glise  de  Thann  ait  été  construite  avec  un  mor- 
tier fait  avec  du  vin. 

'  Voyez ,  sur  le  conunerce ,  la  fabrication  et 
Tusage  du  sucre  au  moyen  âge,  ci-dessus, 
pag.  4s6-43o,  et  V Atkenmvan  français ,  numéro 
du  5  janvier  i856,  pag.  i3,  i4.  — Je  pro- 
fite de  Foccasion  pour  compléter  ce  que  j*ai 
dit  du  sucre  violet,  en  rapportant  un  passage 
d*Âmaud  de  Villeneuve ,  consacré  à  cet  élec- 
tuaire,  qui  vient  immédiatement  après  le  sucre 
rosé,  dont  la  préparation  est  annoncée  comme 
étant  la  même  : 

tSaccbarum  violacenm  proprie  respidt  vir* 
tutem  naturalem,  et  spiritualem,  a(^>etitnm 


dcjectum  exdtat  Datum  cum  aqua  fiquiri  con- 
fert  tussi  siccae  et  cholericae.  Datum  cum  ca- 
lida  laxat  venirem.  Datum  cum  frigida  humectât 
pectus,  gulam,  etmitigatsitim,  et  sstuationem 
viscerum  febricitantium  acute,  et  confert  ephe- 
mene  propter  iram ,  et  cardiacse  ex  bumoribus 
calidis  in  stomacho.  Datum  cum  ptisaua  con- 
fert pleuritids,  peripneumonicis,  ex  materia 
calida,  et  confert  valde  asthmati  sicco.  Datum 
cum  infiisione  sandalomm,  confert  hepalids. 
Ejus  dosis  est  quasi  J.  i .  mane  et  meridie;  ser- 
vatur  per  biennium ,  et  fit  ex  viol,  purpuren 
bene  depuratis  a  viriditatibus ,  et  sacch.  alb.  ut 
sacch.  rosaceum.  •  Amaldi  VUlaïunani  Ànddota- 
riam,  cap.  xv  :  De  confectionihus.  [AmahU  ViUa- 
novani, . .  Opéra  omn'ta,  etc.  Basileae,  ex  officina 
Pemea  per  Conradum  Wddkirch ,  cb  b  xxcv, 
in<fol.  col.  4a8.) — Parmi  les  auteurs  cités  ci- 
dessus  en  note,  p.  4S7«  col.  3,  nous  aurions 
encore  pu  mentionner  Jean  de  Joinvilie,  qui 
s'exprime  ainsi  au  sujet  d*une  localité  de  la 
Syrie  : 

I  Lendemain  just  Tost  en  un  lieu  que  en  ap- 
pelé Piute  poalain,  U  où  il  a  de  monlt  bdes 
eaues,  de  quoy  Ten  arrose  ce  dont  le  suere 
vient  >  (Reeatû  des  kistariau  du  Guidée ,  ete. 
tom.  XX,  pag.  S75«  D.) 

76. 


1 


L 


604         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

de  guarrol,  item  mil  saetas  de  garrot,  item  por  siet  vassels  que  coslaron  viij*  libras, 
quinze  sueldos  sanchet'es ,  item  quatre  molinos  manuales.  Et  en  testimomo  d^eato  do  a 
vos ,  govemador  antedîcho ,  esta  mi  carta  abierta  seeillada  con  mio  seyeillo.  Data  en 
Pomplona ,  domingo  ante  la  fiesta  de  Santa  Maria  mediant  agoslo,  anno  Domini  u*  ce* 
Lxx*  septimo.  (Arch.  deTEmp.  1277 — 342 — i.'  6i4  *•) 

Voici  maintenant  une  pièce  qui  nous  donne  le  détail  des  munitions  de 
guerre  dont  étaient  approvisionnés  les  châteaux  de  la  Nayarre  ; 

Noverint  universi  quod  nos  Philippus  de  Montîbus,  miles  domini  régis,  senescallus 
Carcassone  et  Bitterns  * ,  vidimus ,  tenuimus  et  perlegi  coram  nobis  fecimus ,  quas- 
dam  litleras  sigillatas  sigillo  domini  Eustachii  de  Bello  Marchesio,  militis  et  senes- 
calli  Tholosani,  quarum  ténor  taiis  est  :  «  Noverint  universi  présentes  lilteras  inspecturi, 
seu  eliam  audituri ,  quod  nos  Eustachius  de  BeUo  Marchesio ,  miles ,  pro  excellentissimo 
domino  rege  Francorum  et  regni  Navarre  gubemator,  recognoscimus  et  in  verilate  con- 
filemur  quod  Nîcholaus,  predicti  domini  régis  serviens,  de  mandato  nostro  recepita 
Colino  de  Carcassona ,  operatorio  ballislarum  domini  régis  predicti  apud  Pampilonam , 
quadraginta  sex  coffres  plenos  sagitarum,  et  vîginti  septem  scuta  magna,  et  duo  parva, 
et  duas  tiendas,  et  unum  saccum  ûli,  et  canabim  pro  cordis  ballistarum,  et  triginta  duas 
claves  ballistarum,  et  unum  saccum  pennarum  ad  pennandum  sagitas,  et  quatuordeciro 
sculpos  ligni  pro  columpnis  ballistarum  ;  item  viginti  balHstas  torni  duornm  pedum  ; 
item  triginta  ballislas  torni  unius  pedis;  item  très  ballistas  de  lomo,  et  très  tornos  ad 
tendendum  ballistas  ;  item  viginti  1res  croces  ad  tendendum  ballistas  ;  item  ferros  et  ins- 
trumentum  ad  operandum  ballistas ,  item  viginti  quatuor  streps  ballistarum  ;  item  duas 
dozenas  nucium  ballistarum;  item  duas  iibras  de  gluto  piscis;  item  viginti  libras  ner- 
vorum  ad  nervandum  ballislas;  item  duas  padodas  metalli  ad  dîstemperandum  glutum 
et  collam  ;  item  duodecim  libras  corticis  de  bez  ad  cooperiendum  ballistas  ;  item  duo- 
decim  arberios  novos  ballistarum.  In  cujus  rey  testimonium  dicto  présentes  nostras 
litteras  tradimus  sigilli  munimine  roboratas.  Data  Pampilone,  die  Mercurii  post  festum 
beati  Andrée,  A.  D.  m'.cc".  lxx*".  sexto.  »  In  quorum  premissorum  testimonio  nos,  senescal- 
lus Carcassone  predictus ,  presentibus  litterls  sigiUum  nostrum  duximus  apponendum. 
A.  D.  M*.  GG*.  Lxx".  octavo,  in  crasiino  fesli  Omnium  Sanctorum.  (Arch.  de  TEmp. 
1378 — 39 — J.  61 4.  On  lit  au  dos  :  De  arlilialura  dimissa  iaNavarra,) 

On  trouve  dans  le  Dictionnaire  des  antiquités  du  royaume  de  Navarre, 
à  Tarticle  Castillos,  t.  Y\  p.  214,  m 5,  plusieurs  curieux  inventaires  des 
châteaux  de  ce  pays  en  i3o8,  iSSg,  i355,  i356  et  iSSy. 

Il  n'y  est  nullement  question  de  livi'es ,  et  cependant  nous  sommes  au- 

'  Comparez  le  dénombrement  donné  dans  *  Suivant  Brussel ,  cet  officier  exerçait  en- 
cette  pièce  avec  celui  des  provisions  du  chà-  core  sa  charge  en  1383.  (Nouvel  Examen  de 
teau  de  Pampelune  en  iSaa.  (Dicc.  de  ant.  del  V usage  gênerai  desjUfi  en  France,  etc.  iiv.  II, 
reino  de  Nav.  1. 1 ,  p.  3 1 7. )  cfaap.  xxxv ;  tom.  I",  pag.  A9 1 ,  col.  1 .) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         605 

torisés  à  croire  que  les  ancieos  châteaux  de  1  autre  côté  des  Pyrénées  n  en 
étaient  pas  dépourvus.  Dans  un  traité  sur  la  manière  de  garnir  un  château 
en  temps  de  guerre,  traité  attribué  au  roi  de  CastiUe  Alonzo  X,  mais  qui 
évidemment  n* est  pas  de  lui ,  il  est  recommandé  d  avoir  une  bibliothèque 
pour  la  garnison  :  a  Item  sint  ibi  romancia  et  libri  gestorum,  videlicet 
Alexandri,  Karoli,  et  Rotlandi,  et  Oliverii,  et  Verdinio  (?),  et  de  Antellmo 
lo  Danter,  et  de  Otonell,  et  de  Bethon,  et  de  Cornes  de  Mantuli,  et  libri 
magnorum  et  nobilium  bellorum  et  prseliorum  que  facta  sunt  in  Hispania , 
et  de  iis  animabuntm*  et  delectabuntur.  » 

Une  autre  absence  que  je  remarque  dans  Tapprovisionnement  du  château 
d'Estella,  c*est  celle  du  biscuit,  et  cependant  on  en  faisait  usage  à  1  époque, 
au  moins  dans  les  expéditions.  Un  trouvère,  décrivant  les  préparatifs  des 
premiers  croisés  de  Césarée,  dit  : 

Là  véissiés  querquier  mainte  targe  enPunkie , 
Et  mainte  lanche  oussy  qui  fu  en  nimye, 
Caudieres,  cauderons,  mainte  targe  noircie, 
Viandes  et  besquis  et  le  boin  vin  sor  lie. 

Le  ChevaUer  aa  Cyyne,  etc.  v.  iGoas  ;  édit.  de  M.  de  Reifienberg,  t.  II,  p.  4^8. 

Mais  je  m*en  tiens  à  la  Navarre,  et  en  recourant  au  registre  des  comptes 
de  ce  pays  pour  1286,  j'y. vois  que  le  panetier  du  roi  était  venu  y  faire 
du  biscuit,  article  probablement  inconnu  avant  lui  dans  cette  contrée  : 

Item  pro  lignis  emptis  ad  decoquendum  panem  biscoctum  qnando  Stephanus  de  G>m- 
pigna,  panaterius  domini  régis  [Francie],  venit  in  Navaxram,  in  viginti  quinque  diebus, 
\  solidos.  (Ms.  suppl.  kt.  n"  i65',  folio  101  verso.  Compot.  Sancii  del  Trillar,  ballivi  Pam- 
pilonensis,  ) 

Gomme  de  nos  jours,  le  biscuit  était  plus  généralement  employé  sur 
mer.  Nous  Tavons  déjà  vu,  page  862 ,  compris  dans  le  dénombrement  des 
provisions  dun  bâtiment  du  xv*  siècle;  le  passage  suivant  nous  le  montre 
dans  une  nef  du  xii*  : 

La  nés  fu  grande  et  de  biele  façon 
Et  tant  divers  que  ne  V  diroit  nus  hom. 
La  mers  i  fu  portraite  et  li  poison 
Et  tout  li  oir  de  France  le  roion 
De  CloeviSf  qui  tant  estoit  preudom. 
Canbres  i  ot  à  molt  grande  fuison. 
Dedens  ont  mis  les  auferrans  gascons 
Et  pain  et  car,  vin ,  claré  à  fuison 


606         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Et  de  betcuii  tant  comme  il  lor  fa  bon, 
Et  vair  et  grit  i  misent  li  baron. 

Hoon  de  BourdeU,  ma.  de  la  BiUiothèqae  publique  de  Tours,  foL  16  recto» 
Y.  i3.  Cf.  fol.  48  verso,  v.  33. 

Voyez,  concernant  le  biscuit,  THistoire  de  la  vie  privée  des  Français,  par 
le  Grand  d*Âussy,  édit.  de  Roquefort,  t.  I*,  p.  ioi-io4. 

Page  279 ,  vers  43a3,  couplet  xciii. 

Je  reviens  sur  la  traduction  du  mot  enig ,  parce  que  je  ne  ia  crois  pas 
exacte.  Selon  toute  apparence ,  cet  adjectif  a ,  dans  le  vers  d*Anelier,  le 
même  sens  que  imjoas  dans  ce  passage  d'Ovide  : 

Dira  lues  ira  popnlis  Junonis  irdqaœ 
Incidît,  exosœ  dictas  a  pellice  terras. 

Metam.  lib.VU.v.  SaS  >. 

Il  faudrait  alors  courage ,  ou  plutôt  cœar  irrité. 

Je  profite  de  Toccasion  pour  rendre  compte  du  g  que  Ton  s*étonne  de 
trouver  à  la  suite  du  dérivé  français  d*ana5,  le  mot  ung.  Je  ne  fais  aucun 
doute  qu*il  ne  vienne  du  latin  unicas,  tandis  que  le  féminin  ane^  sort  d*ana. 

Page  284  «  couplet  xciv,  yers  443i*a3. 

Quand  on  compare  ce  passage  avec  celui  de  l'Histoire  de  la  guerre  contre 
les  hérétiques  albigeois,  p.  3âo,  34 1,  couplet  clxix,  vers  4909-1  q,  on  est 
tenté  de  croire  qu*Anelier  s'est  approprié,  en  les  modifiant  légèrement, 
les  vers  de  Guillaume  de  Tudela.  Au  reste,  les  voici  : 

D*entr*ambas  las  partidas  H  metge  e  1  marescal 
Demandan  eus  e  aiga  e  estopa  e  1  sal 
E  onguens  e  empastres  e  benda  savenal , 
Pels  colps  e  per  las  nafras  de  la  dolor  morlal. 

Il  n'est  pas  impossible ,  cependant ,  que  les  deux  troubadours  aient  puisé 
à  une  source  commune. 


*  Voyex  nombre  d*aatres  exemples ,  dans  le 
grand  Lexiqae  de  Facciolati ,  Forcellini  et  Fur- 
lanetto«  au  mot  Inùfaus, 

*  Je  ne  connais  que  ce  seui  exemple  d'oublié.' 

Je  te  requiers  que  lu  t'esveille , 


Et  me  dis  ce  que  t'as  songé , 
Ungnê  autre  fois  pour  la  pareille. 


Manuscrit  d«  la  BibU  iap.  0*719^,  foli«  a 
vano. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE,         607 

Au  temps  de  la  guerre  de  Navarre,  les  meges^^  ou  médecins,  et  les  maré- 
chaux, ou  vétérinaires,  étaient  ordinairement  juifs  ou  maures.  On  le  voit 
par  ces  articles  des  comptes  de  Navarre  pour  ii83  et  laSil,  dont  cinq 
cependant  semblent  se  rapporter  à  des  chrétiens. 

hem  Aceu,  Jadeo  dnurgico,  custodieoti  vidneratos  tempore  gaerre,  de  dono  guber- 
Datons,  per  Ktteram  ipsins,  iij  kaficia.  (Ms.  BûA,  imp.  Soj^l.  lat  n*  i65*,  fd.  li 
recto.) 

Item  magUtro  Sancio,  phisico,  de  dono  domini  Clementis  gubernatoris  pro  servicio 
facto  dominio,  x  kaficia.  (Folio  16  verso.) 

Pro  expensa  eqaorum  r^is  quiescentiom  Stdle,  ctim  gagiis  garcionum  cu8todien> 
tiom  ipsos ,  frenis  et  feiraturis  emptis  ad  opus  ipsorum ,  cum  expensis  garsionis  Pétri  Ros 
et  Audomelich,  sarracenimedici,  et  locatione  lectorum  in  quibus  jacebant  pueri,  iiîj  ^ 
iiij  libras  x  solidos  viîj  denarios.  (  FoL  37  verso.  Cf.  fol  ^7  verso.) 

De  dcnnibus  supra  portam  ferream  nichil ,  quia  Facen  medicus  tenet  (Folio  6a  verso. 
De  locatione  domorum  intra  castrum  [Tutele],) 

Item  pro  expensis  magistri  Johannis,  phisici  et  m[aj]ori8  domus  gubernatoris,  in  xxiiij 
diebos  existendo  in  cnstodia  Lupi  Orticii  infirmi ,  xvj  lîbras  x  solidos  yj  denarios.  (Folio  63 
verso.) 

Item  Hichaeli  de  Burgos  pro'curando  dicto  roncino,  v  solidos.  —  Item  HichaeH  de 
Borgos  pro  medicando  dicto  roncino  y  solidos.  (Folio  67  recto.) 

Garsie  Pétri  de  Miranda ,  &bro ,  pro  medicandis  eqois  gubernatoris,  xl  solidos.  (Fol.  69 
recto.) 

Item  Gento  medico  pro  servjcio  facto  dominio,  vj  kaficia.  (Folio  83  recto.) 

Si  nos  ancêtres  s'éloignaient  des  juifs  par  souci  pour  leur  âme ,  ils  s  en 
rapprochaient  pour  la  conservation  de  leur  corps ,  qui  ne  leur  paraissait  en 
bonnes  mains  qu  en  celles  des  mécréants.  Wai^e  racontant  comment  Appa:» 
empoisonna  Âmbrosius ,  nous  apprend  qu'il  en  était  un  : 

Paiens  ert,  de  Sessone  nés. 
Qui  mult  estoit  enloçonnés. 
De  mecines  se  (aisoit  sages ,  etc. 

Le  Roman  de  Brut,  v.  8443  ;  t.  II ,  p.  4. 

On  lit  dans  un  autre  poème  ancien  : 

An  roi  viennent  dui  Surian , 
Riche  mire  fisician  ; 

'  Ce  mot  subatstait  encore  en  Navarre  au  xv*  siècle.  Voyes  le  Dictionnaire  des  antiquités  de 
ce  pays ,  1. 1 ,  p.  3 14  «  art.  Me^, 


608         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Molt  il  oitent  par  bonne  foi , 
Il  les  menoit  adés  o  soi. 

lÀ  Botnanz  de  Floiremont^  ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  6973,  foL  3  verso,  col.  1, 
V.  20.  Cf.  ms.  7^98*,  Cangé  a6,  fol.  6  verso,  col.  2,  v.  7. 

Concurremment  avec  les  infidèles ,  le  clergé  exerçait  aussi  la  médecine. 
L'un  de  nos  troubadours  nous  montre  son  héros  aux  mains  d'an  moine,  le 
plus  habile  médecin ,  dit-il ,  qui  fût  au  monde  : 

De  sobre  un  feltre  obrat  de  Capadoine, 
Se  jatz  lo  coms  .  G.  denan  un  moine  ; 
Non  a  tal  metge  d'aisi  en  Babiloine. 

Le  Roman  de  Gérard  de  RossiUon,  p.  iB,  v.  si. 

A  la  même  époque ,  certaines  opérations  de  chirurgie  étaient  laissées  aux 
femmes.  Voyez  le  fabliau  de  la  Saineresse.  dans  les  Fabliaax  et  contes,  édit. 
de  Méon,  t.  III,  p.  &5 1 ,  454  ;  les  Mémoires  sur  l'ancienne  chevalerie,  édit.  de 
Ch.  Nodier,  1. 1",  p.  35;  les  ancient  Engleish  metrical  romancées,  de  Ritson, 
t.  ni,  p.  2lx  I  ;  et  surtout  le  Roman  de  la  Violette,  p.  1 06. 

Dans  un  autre  poème,  un  Sarrasin  manifestant  à  Godefroi  de  Bouillon 
son  étonnement  de  voir  des  femmes  dans  Varmée  des  croisés , 

■  Sire ,  dist  Godefrois ,  très-bien  ensonnyer 
Lessevent  nostre  gent,  pour  iaus  appareiUier, 
De  leur  robes  laver,  de  viestir  et  cauchier, 
De  la  quisine  faire,  de  keudre  et  de  taillier. 
Et  de  tourner  le  rost  et  le  sausse  b^yer, 
Etgarirles  navrés,  de  leur  dekoucbier, 
D'esbatre  par  amours  qui  en  a  desirier. 

Le  ChevaUer  aa*Cjrgne,  etc.  tom.  Il,  pag.  ^68,  v.  16667. 

Les  soldats  se  traitaient  aussi  à  laide  de  remèdes  empiriques  «et  le  plus 
souvent  superstitieux.  «  Plusieurs  soldats,  dit  Pierre  de  l'Ancre,  guérissent  de 
fort  cruelles  et  grandes  playes  par  le  seul  soufle,  par  le  baiser  ou  par  Tap- 
plication  d'im  simple  linge,  qu*ib  appellent  Tart  de  S.  Anselme.  Il  y  a  aussi 
certaines  gens  qu'ils  appellent  en  Espagne  insalmadores ,  qui  guérissent  par  la 
salive  et  par  le  soufle  ^  »  Pierre  de  l'Ancre  parle  certainement  des  soldats 

'  L'Incredttlité  et  mescreance  da  sortilège  plai-  Martino  del  Rio.  Lugdani ,  apad  Horatium 

nement  convaincoë ,  etc.  traicté  III,  p.    i56.  Gardoa,  1613,  in-folio,  lib.I,  cap.  m,  <puB8t  IV, 

Cf.  Du  Sortilège,  etc.  ifDCxxvii,  in-4',  p.  34o;  p.  1 4,  col.  1 ,  D. 
et  Disquisitionum  magicaram  Lihri  sex,  auct. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         609 

de  son  temps»  et  il  vivait  au  xvii*  siècle;  mais  il  n y  a  point  à  douter  ^jue  le 
remède  qu*il  signale  ne  fût  employé  bien  longtemps  avant  lui.  On  le  trouve 
indiqué  dans  un  ouvrage  du  xv*  siècle  ^,  et  si  Ton  cherchait  bien ,  on  en  dé- 
couvrirait sûrement  des  traces  plus  anciennes. 

Page  a86 ,  Ters  444a  >  couplet  xcv. 

n  existe  deux  reçus  de  don  Fortun  Almoravid ,  Tun  de  cinq  cents  livres 
tournois  des  deniers  du  roi  de  France  et  par  les  mains  de  maître  Pierre 
de  Condeto,  derc  de  ce  prince,  a  par  razon,  dit  la  partie  prenante,  de  las 
eavaiUerias  qae  yo  devo  prender  por  honor^  ;  »  Tautre  de  onze  cents  livres  de 
bons  tournois  poiu*  fin  de  payement  des  eavaiUerias  du  fief  que  D.  Fortun 
tenait  de  dona  Johana,  reine  de  Navarre^. 

Le  même  personnage  est  encore  nommé  dans  les  comptes  de  ce  pay  s 
pour  128 II  et  années  suivantes  : 

Item  Andrée  Martini  SteUe,  pro  complemento  debiti  in  quo  sibi  tenebatur  dominas 
Fortunius  Almoravit,  videlicet  pro  firumento  et  ordeo  pecte  de  Iriverri,  et  pro  denariis 
qaos  Sancius  Orticii,  merinus,  recepit  in  quatuor  annb,  xxxiij  libras  xj  solidos  iiij  dena- 
nos,  etc.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i65^,  folio  Sa  verso.) 

Domino  Fortunio  Almoravit  pro  eodem  (servicio  facto  dominio)  c  kaficîa.  (Folio  4o 
recto.) 

Item  eidem  (guberaatori)  pro  mutuo  facto  domino  Fortunio  Almoravit,  que  fuerunt 
vendita  et  retenta  de  paga  gagiorum  suorum,  c  kaficia.  (Folio  4i  recto.) 

Domino  Furtunio  Almoravit,  pro  eodem  in  Erroz,  iiij  libras  xij  solidos  vj  denarios. 
1 1tem  eidem  in  Odieta  xj  libras  x  solidos  x  denarios.  %  Item  eidem  in  valle  de  Esquavart 
Ixxij  solidos.  1  Item  eidem  in  valle  de  Olave  xj  libras  viij  solidos.  ^  Item  eidem  in  valle 
de  Anue,  in  milicia  superiori,  viij  libras  xij  solidos.  (Folio  61  recto.  Cf.  folio  ga  verso.) 

Item  de  viginti  kaficiis  panis  cocti  de  dicta  farina  (non  bone),  quando  dominas  Far- 
tunius  Almoravit  credidit  intrare  in  Aragoniam  et  non  intravit.  (Folio  65  verso.) 

De  lezta  macelli  a  prima  die  Januarii  anno  octingentesimo  quarto  usque  ad  secundam 
diem  Jovis  ante  festum  nativitatis  beati  Johannis  Babtiste  anno  octingentesimo  quinto , 
qua  die  recepit  villam  de  Œito  dominus  Furtunius  Almoravit,  xxx  solidos  vi  denarios 
obolum.  (Ibidem.) 

'  c . . .  ledict  baiilif  de  joye  par  sa  sentence  aller  le  venin ,  ju8qu*à  ce  qn*il  fust  gnary.  >  {L$s 

et  an  regard  à  certains  rapport!  des  médecins  Arrêts  d  amours,  etc.  A  Amsterdam,  mogcxxxi  » 

d*am<nuv,  qui  avoient  rapporté  le  péril ,  et  dict  in-8*,  t.  I,  p.  33.  Voyez  anssi  ^note  5.  ) 
qne  la  playe  estoit  en  lieu  dangereux,  con-  *  Arch.  deTEmpire,  137-— 6S01 — J.  61 4* 

demna  ladicte  dame  à  mouiller  de  sa  salive  tous  '  Ibià.  s  1  o. 

les  moys  la  playe  de  son  amy,  pour  (aire  en 

HIST.  DE  LA  GDBaaE  DB  MAV.  77 


610         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Donm  Fortunk)  Almeravit  [nro  eodem  (complniiailo  mflîdannn  sBanam)  in  pecU 
d«Faicibui^  îîij*  kafioU.  (Folio  76  recto.) 

Pro  domino  ForiMo  AluMriYÎt,  de  pccta  de  faure  H  de  Neasol,  ixw  kaficw. 
(Folio  75  verso.) 

Domino  Furtunio  Almoravit  pro  eodem  (complemento  miliciarum  suarum)  ig*  xWi 
kaficia  ij  rova.  (Folio  79  recto.  Compot.  Roderici  Pétri  de  Eefudaz,  merini,  CL  folio  80 
verso.  ) 

DoDino  Furtunio  Almoravit  pro  eodem  ia  pecta  de  Erros  et  de  Guoçun ,  xx  kaficia  ij 
rova  iij  quartalia.  (Folio  79  verso.  ) 

De  pecta  de  Casseda  nichil,  qoia  dominas  Furtunius  Almoravit  tenet-  (Fdio  Si 

verso.) 

Domino  Furtunio  Almoravit  pro  eodem-  (compkmento  miliciarum  suarom)  ia  pacte 
de  la  Berrueça,  in  Echayo,  in  Oco,  in  Legaria,  in  Mirifuentes,  in  Laraga,  in  Faldbas, 
in  pecta  de  Aylloz  et  de  Lecaar,  in  valle  d*Ayllin  et  in  Açagra,  vi*  xlv  libras  itij  solides 
X  denarios.  (Folio  89  recto.  Cf.  folio  106  recto.) 

Domino  Furtunio  Almoravit,  pro  eodem  iij'  xiîj  libras  xv  solides  x  denarios.  (Folio  91 
recto.  Compot  Roderici  Pétri  de  Echalaz,  merini.) 

m 

Item  pro  expensis  ejusdem  (almiraldi  Sangosse),  quando  ivit  apud  Stellam  ad  guber- 
natorem  super  cursu  quem  domini  Furtunius  Almoravit  et  Petrus  Velaz  fecerant  in  Ara- 
goniam,  de  quo  nolebant  solvere  quintum,  xviij  solidos.  f  Ilem  pro  expensis  ejusdem, 
quando  iterum  ivit  apud  Olitum  super  cursu  quem  familia  domini  Furtunii  Almoravit 
fecerat  in  Aragoniam,  de  quo  similiter  nolebat  solvere  quintum.  (Polio  97  recto.) 

En  1398,  D.  Fortunio  Almoravid  était  alferez  de  Navarre,  qualité  que 
deux  anciens  écrivains  confondent  bien  à  tort  avec  celle  de  gouverneur, 
les  fonctions  de  ce  dernier  étant  alors  remplies  par  Alphonse  de  Rouvray. 
Réuni  à  D.  Almoravid ,  évêque  de  Calahorra ,  D.  Miguel  évêque  de  Pàm- 
pelune ,  Garcia ,  prieur  de  Roncevaux ,  et  d  autres  prélats ,  des  riches  hommes , 
des  chevaliers  et  des  représentants  des  municipalités  de  la  Navarre,  D.  For- 
tun  prit  part  à  une  ligue  formée  pour  le  maintien  des  fors ,  usages  et  pri- 
vilèges du  pays  ^  :  ce  qui  constituait  un  commencement  d'opposition  très-mar- 
quée vis-à-vis  du  pouvoir  royal.  En  1 807,  cette  opposition  était  devenue  de 
Thostilité ,  à  ce  point  que  le  2  3  août  le  roi  Louis  Hutin  ayant  adressé  de  Tou- 
louse des  lettres  aux  représentants  des  divers  états  de  la  Navarre,  poinr  leur 
commander  d'obéir,  en  attendant  son  arrivée,  au  gouverneur  Guillaume 
de  Ghaudenay  et  à  ses  officiers,  D.  Fortim,  qui  était  avec  D.  Martin  Se- 

*  Diccionn,  deantigûed,  del  reino  de  Nwarra,  1. 1,  p.  191. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         61  i 

meniz  de  Aybar,  à  la  tête  des  riches  hommes,  refusa  de  prendre  coniiais- 
sance  de  la  lettre  qui  leur  avait  été  présentée  de  la  part  du  gouT^tieur, 
dédarant  qu'ils  ne  le  considéraient  plus  comme  tel  depuis  le  milieu  du  motis 
d'août,  conduite  qui  trouva  des  imitateurs  ^.  Enfin  le  roi  arriva  en  Navarre. 
Son  premier  soin ,  s'il  faut  en  croire  le  continuateur  de  Guillaume  de  Naogis^, 
Alt  de  s'assurer  de  Fortun  et  de  ses  complices,  de  visiter  et  de  pacifier  le 
royaume,  après  quoi  il  se  fit  couronner  dans  la  cité  de  Pampelune.  Que 
devint  le  champion  de  la  nationalité  navarraise?  L'auteur  que  nous  venons 
de  citer  n'en  dit  rien ,  pas  plus  que  Guilbume  de  Fracbet,  qui  a  reproduit  son 
récit  en  l'abrégeant';  mais  en  recourant  au  Mémorial  des  histoires,  de  Jean  de 
Saint- Victor^,  on  apprend  qu'en  quittant  la  Navarre,  Louis  emmena  Fortun 
avec  lui  à  Toulouse ,  et  que  là  il  le  retint  en  prison  avec  quelques-uns 
de  ses  partisans.  A  l'exemple  du  continuateur  de  Guillaume  de  Nangis,  l'é- 
crivain présente  le  ricome  navarrais  comme  un  gouverneur  qui  avait  formé 
le  dessein  d'usurper  la  couronne  :  accusation  contre  laquelle  s'élèvent  la 
loyauté  dont  il  avait  fait  preuve  pendant  la  guerre  civile  de  Pampelune ,  tous 
les  actes  auxquels  il  prit  part  dans  la  suite,  et  par- dessus  tout  les  idées  d'une 
époque  où  de  pareilles  révolutions  étaient  inconnues. 

Le  P.  de  Moret,  qui  semble  ne  pas  avoir  connu  les  écrivains  que  je  viens 
de  citer,  mais  seulement  le  prince  de  Viana  et  Tévêque  de  Rayonne  D.  Garcia, 
prend  à  partie  Sandoval  et  plus  particulièrement  Estevan  de  Garibay.  Il  ne 
veut  pas  que  Louis  Hutin  ait  emmené  D.  Fortun  Almoravid  et  les  nobles 
navarrais  pour  en  faire  des  prisonniers  d'état,  mais  au  contraire  pour  les 
avoir  comme  auxiliaires,  et  pour  augmenter  par  leur  présence  l'éclat  de  sa 
nouvelle  cour.  Avec  le  double  témoignage  que  nous  avons  rapporté  plus 
haut,  surtout  avec  les  preuves  qui  nous  restent  de  lopposition  patriotique 
de  la  noblesse  navarraise  à  la  domination  française  en  Navarre,  il  nous 
semble  bien  difficile  que  les  choses  se  soient  passées  comme  le  voudrait  le 
P.  de  Moret.  Au  reste ,  ceux  que  cette  discussion  poiurait  intéresser  feront 
bien  de  recourir  aux  Annales  del  reyno  de  Navarra^liv.  XXVI,  duip.  ii,  S  vu, 
n*  ai;  édit.  de  bidgclxvi,  p.  5t26-53o. 

'  DiccwMiu  de  audgûêd,  id  rrme  dt  NmHorra,  ^  Chnn,  Girardi  de  FraekeL  [Ibid.  p.  sS ,  j.  ) 

1. 1,  p.  395,  396.  ^  Excerpta  e  Memôriali  kûtonarum  Jokmn,  a 

'  Contûi.  Chron,  GuiUehni  de  Nangiaco,  A.  D.  S.  Victore,  apud  Script,  rer.  GaUic.  et  Pnincic. 

MCGCTii.  {Ber.  GalUc.  ei  Franc.  Script,  t.  XXI,  t.  XXI,  p.  6d8,  e. 
p.  595,  cCÙCkr.deS»  Otnû,  p.68a,  c.) 

77- 


612         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  a86,  vers  àààà^  couplet  xcv. 

Maynader,  qu*Anelier  emploie  plus  loin,  p.  3] a,  v.  âSâi,  en  parlant 
des  hommes  d  armes  qui  suivaient  le  roi  de  France ,  était  le  titre  par  lequel 
on  désignait,  en  Navarre,  les  chevaliers  auxquels  le  souverain  donnait  une 
somme  annuelle,  à  la  condition  de  le  servir  avec  armes  et  chevaux  pour 
un  temps  limité  ou  quand  le  besoin  s*en  présenterait.  Les  grands  seigneurs 
aussi,  à  ce  qu*i]  parait,  donnaient  des  mesnadas;  on  est  du  moins  autorisée 
le  penser  en  voyant  Lupo  Eximino ,  seigneur  d*Âgon ,  déclarer  qu*il  était 
trop  noble  pour  recevoir  mesnaderia  d  autre  que  du  roi.  En  1 34o ,  Philippe 
de  Valois  disait  qu  à  la  prière  de  pradhommes  il  avait  fait  dans  le  royaume 
certains  mesnaderos,  dont  les  uns  manquaient  de  chevaux  et  d  armes,  et  dont 
les  autres  vivaient  hors  du  pays,  de  façon  que,  quand  on  avait  besoin  d'eux, 
on  ne  les  trouvait  pas  :  en  conséquence ,  il  ordonna  qu'à  Tavenir  il  ne  se- 
rait payé  de  gages  à  aucun  mesnadero  habitant  hors  du  royaume.  Il  y  avait 
aussi  des  étrangers  enrôlés  sous  ce  titre.  En  i346 ,  D.  Miguel  Ferez  de  Za- 
pata ,  chevalier  aragonais  et  conseiller  du  roi  d* Aragon ,  recevait  de  celui  de 
Navarre  quinze  cavallerias  ou  mesnadas.  Le  roi  D.  Carios  II,  faisant  don  â 
Ochoa  de  Urtubia  de  la  maison  de  Yaben  en  i35i,  lui  imposait  la  condi- 
tion de  le  servir,  à  ses  frais ,  avec  un  homme  d  armes  à  cheval  bien  armé , 
comme  il  appartenait  à  mesnadero,  cest  à  savoir  quarante  jours  par  an,  en- 
semble ou  séparément.  La  même  année,  le  roi  accordait  quarante  livres 
annuelles  de  mesnada  à  Martin  Ferrandez  de  Medrano ,  à  la  charge  d  avoir 
toujours  un  cheval  et  des  armes,  avec  un  compagnon,  como  à  mesnadero 
pertenecia.  Les  quarante  livres  formaient  une  mesnada  double  ou  deux  mes- 
nadas ,  et  pour  cela  on  exigeait  deux  hommes  de  guerre  :  en  effet ,  la  même 
année  le  roi  fit  ses  mesnaderos  d*Amal  de  Geylla  et  de  Martin  d'Agramont, 
avec  vingt  livres  à  chacun  d  eux  pour  être  toujours  pourvus  d'armes  et  de 
chevaux  comme  mesnaderos.  On  donnait  aussi  à  des  Maures  la  solde  attachée 
à  ce  titre.  En  1 355 ,  l'infant  D.  Luis ,  gouverneur  de  la  Navarre,  assignait  par 
an  dix  cahiz  de  blé  et  dix  d'orge  à  Gajz  Alpelni,  alfaqui  maure  de  Tudela, 
pour  qu'il  fôt  prêt  et  pourvu  d'armes  et  de  cheval  pour  le  service  du  roi , 
comme  il  appartenait  à  mesnadero.  S'il  faut  en  croire  un  document  invoqué 
par  D.  José  Yanguas,  auquel  nous  avons  emprunté  les  renseignements  qui 
précèdent,  les  mesnaderos  ne  pouvaient  être  en  même  temps  alcaîds  de  châ- 
teaux. Voyez  Diccionario  de  antigûedades  del  reino  de  Navarra,  t.  II,  p.  a  4. 

M.  Raynouard,  qui  a  donné  place  à  mainader,  mainadier,  dans  son  Lexique 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         613 

roman,  t.  IV,  p.  i  Â9,  col.  q  ,  omet  de  dire  que  ce  mot  existait  également  en 
catalan  ;  Mosen  Jayme  Febrer  la  employé  dans  les  vers  qu'il  a  consacrés  à 
la  bataille  de  las  Navas  de  Tolosa  : 

Era  Juan  A:dlor 
Caballer  Talent, 
Que  corn  mainader 
Asisti  en  las  Naves,  etc. 

Memor»  histôr.  de  la  vida  y  ace.  del  rey  D,  Alonso  él  Noble,  apénd.  p.  cxvi. 

Page  a86,  vers  hià^jf  couplet  xcy. 

On  appelait  Uces  une  muraille  extérieure  ou  une  palissade  de  bois  que 
Ton  établissait  en  dehors  des  murailles  et  qui  formait  une  sorte  de  chemin 
couvert;  presque  toujours  un  fossé  peu  profond  protégeait  les  lices,  et  quel- 
quefois un  second  fossé  se  trouvait  entre  elles  et  les  murs.  Par  extension  on 
donna  le  nom  de  lices  aux  espaces  compris  entre  les  palissades  et  les  murs 
de  la  place,  et  aux  enceintes  extérieures,  même  lorsqu'elles  furent  plus 
tard  construites  en  maçonnerie  et  flanquées  de  tours.  On  appelait  encore 
lices  les  palissades  dont  on  entourait  les  camps. 

On  lit  dans  le  Roman  de  la  Rose  : 

Fors  des  fossés  a  unes  lices 
De  bons  murs  fors  à  creniaus  bas, 
Si  que  cheval  ne  puent  pas 
Jusqu*as  fossés  venir  d'alée, 
Qu*il  n*i  éust  avant  meUée. 

ÉdJt.  de  Méon,  1. 1*',  p.  iS6,  v.  3873. 

Voyez  le  Glossaire  de  du  Gange,  art.  Licùe,  n*  1 ,  t.  FV,  p.  1  o5,  c.  a  ;  et 
le  Dictionnaire  raisonné  de  Tarchitecture  française ,  par  M.  VioUet-le-Duc , 
1. 1*,  p.  346,  not.  v. 

Page  a88,  vers  4488,  couplet xcvi. 

Ge  pont,  sur  lequel  on  passe  fArga  en  sortant  dePampelune  par  la  porte 
de  France ,  a  échangé  son  ancien  nom ,  qu*il  devait  sans  doute  au  hameau 
le  plus  voisin  ^  contre  le  nom  de  la  Rochapea,  qui  lui  vient  de  celui  d'un 
petit  faubourg,  bien  postérieur  au  xin*  siècle. 

^  Il  s*y  trouvait  déjà  un  couvent  de  femmes,  ibidem  pro  eodem,  1  solidos.  (Ms.  Bibl.  imp. 

mentionné  plus  loin  par  Anelier,  p.    3oo,  Suppl.  lat.  n*  16 5^,  fol.  9  recto.) 
v.  4653,  et  dans  les  comptes  de  Navarre,  en  Item  dominabus  Sancti  Pétri  de  Ripis,  pro 

1  s83  et  1  a8i  ;  eodem  anntversario  (regum),  1  solidos.  (Fol.  Zk 

Item   monasterio  Sancti  Pétri  de  Rippis,  recto.) 


614         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Deux  troubadours ,  Pierre  d*Auvergne  et  le  moine  de  Montaudon ,  fiûiant 
la  reYue  de  leurs  confrères,  nomment  En  GaiUelms  de  Ribas^;  mais  il  est  à 
croire  que  ce  dernier  nom  se  rapporte  à  Ribes,  dans  le  départemeot  de 
TArdèche ,  à  moins  que  Ton  ne  préfère  une  localité  appelée  de  même  dans 
celui  des  Hautes-Alpes,  commune  de  FreisMuières,  ou  un  hameau  de  la 
commune  de  Naintré,  près  de  Ghâtellerault  (Vienne). 

Page  296 ,  vers  ASgo ,  couplet  xcvii. 

Il  s  agit  de  Roger  Bernard  m ,  comte  de  Foix  et  vicopite  de  Gastdbon , 
mort  en  i5oi.  Voyez  l'Histoire  de  Béam,  de  Pierre  de  Marca,  liv.  VIII, 

ch.  xxviii,  p.  787-79Q;  et  l'Histoire de  la  maison  royale  de  France,  etc. 

t  III,  p.  347. 

Page  396, yera  iSgi,  couplet  xcrii. 

Le  seigneur  nommé  dans  ce  vers  était  Géraud  V,  comte  d'Armagnac  et 
de  Fézensac,  mort  en  iîi85,  dont  il  existe  une  lettre  à  Edouard  ï*,  roi 
d'Angleterre ,  pour  lui  demander  sa  protection  dans  un  procès  qu'il  avait  à 
la  cour  de  France ,  au  sujet  d'hostilités  commises  entre  les  habitants  d'Auch 
et  ceux  d'une  bastide  voisine.  Cette  pièce,  qui  porte  la  date  du  6  octobre 
it2  73 ,  a  été  publiée  par  M.  Champollion-Figeac,  dans  les  Lettres  des  rois, 
reines  et  autres  personnages  de  France,  depuis  Louis  VII  jusqu'à  Henri  TV, 
1. 1^  p.  i63,  164. 

Plus  loin,  nous  retrouvons  le  même  baron  dans  une  lettre  de  Jean  de 
GreiUy,  sénéchal  de  Gascogne,  au  roi  d'Angleterre,  sur  l'état  des  afiisdres  en 
Périgord,  Armagnac  et  Fézensac.  Géraud  avait  été  pris  dans  un  château 
près  de  Toulouse ,  et  tant  lui  que  son  frère  l'archevêque  d'Auch  avaient  été 
si  malmenés  par  le  sénéchal  de  la  première  de  ces  villes,  qu'ils  s'étaient 
vus  dans  la  nécessité  de  livrer  à  cet  officier,  qui  n'est  pas  nommé ,  la  $^ 
conde  avec  son  château;  mais,  au  moment  de  la  livraison,  le  prociveur  du 
comte,  autorisé  à  cet  effet,  avait  déclaré  que  son  maître  tenait  ce  château  , 
comme  tout  ce  qu'il  avait,  avec  hommage  lige ,  et  d'autres  services  spécifiés , 
du  roi  d'Angleterre*. 

Voyez,  sur  Géraud  V,  l'Histoire  de  Béam,  de  Pierre  de  Aforca,  p.  6o3 , 


^  Chois  des  poésiis  ori^inaUs  des  trwdfêdnun,  *  Letires  des  nu,  nma,  etc.  1 1** ,  p.  3io. 

tom.  IV,  p.  S98»  373.  Celte  pièce,  aeatdate,  esldl*eimfOB  is83. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         615 

607,  616,  6^2 ,  776,  778,  83o,  835;  et  THistoire. . .  de  la  maison  royale 
de  France,  t.  m,  p.  àià. 

Page  396 ,  vers  ^Sga ,  coujdet  xcvii. 

Le  comte  de  Périgord  ici  nommé  était  Archambaud  II ,  qui  vivait  encore 
en  1295.  Voyez  une  notice  sur  lui  dans  THistoire. .  •  de  la  maison  royale 
de  France,  t.  III,  p.  72. 

Page  296,  vers  4593,  couplet  xcvii. 

Il  s'agit  ici  de  Jourdain  V,  baron  de  ITle-Jourdaîn^,  que  Ion  retrouve 
plus  tard  tenant  le  château  de  Gasaubon  du  roi  d'Angleterre*.  Vers  1 290, 
ce  chevaber  lui  adresse  une  pétition  pour  demander  la  confirmation  d'un 
pariage  convenu  avec  le  roi  de  France ,  et  Edouard  I*  répond  qu'il  soit  mandé 
au  sénécbal  de  Gascogne,  s'il  trouve  le  pariage  profitable  à  la  couronne,  de 
le  souffrir,  sinon  de  remettre  les  parties  en  l'état  où  elles  étaient  antérieu- 
rement^. On  a  d'autres  lettres  du  même  prince  datées  de  Westminster,  le 
quatrième  jour  de  novembre  i3i8,  et  adressées  à  Joiu*dain  de  llsle,  pour 
le  prier  d'intercéder  auprès  du  pape  en  faveur  de  Bertrand  de  Goth ,  vicomte 
de  Lomagne,  et  d'Amanieu,  sire  d'Albret^;  mais,  à  cette  époque,  Jour- 
dain V  ne  vivait  plus  :  c'était  Bernard-Jourdain,  VI*  du  nom,  son  successeur, 
qui  mourut  en  1  3âo\ 

Page  396,  vers  ABgA*  couplet  xcvii. 

On  est  conduit  à  penser  que  le  premier  des  deux  barons  nommés  ici 
avait  pris  part  à  la  croisade  de  1 270,  en  lisant  ce^  Les  très  pendanz  aa  senes- 
ckal  pour  Sycart  de  Montant  : 

Allions,  filz  de  roi  de  France,  coens  de  Poitiers  et  de  Tholose,  à  son  amé  et  son  fael  le 
seiieschal  de  Tholose  et  d*Aubijois ,  salua  et  amour.  G>me  entre  nos ,  d'une  part ,  et  nostre 
amé  et  nostre  fael  Sycart  de  Montaut,  chevalier  de  Tevesché  de  Tholose,  d*auire,  soient 
fêtes  certaines  covenances  per  quoi  il  nos  doit  servir  outre  mer  en  Taide  de  la  Terre  Sainte, 


'  SêtL  généd,  et  ekrotu  dé  la  maison  royale  de  France,  dopais  Loais  VU  jusqu'à  Beari  TV,  publ. 

Prmce,  t  II,  p«  705,  706.  par  M.  Champollion-Figeac,  1 1,  p.  36i. 

*  Catalogue  des  rolles  gascons,  normans  et  ^  CataL  des  rolles  gascons,  etc.  1. 1*',  p.  54* 
fiançois,  etc.  par  Hiomas  Carte,  1. 1,  p.  33.  *  HisL  de  la  maison  royale  de  France,  i,  II, 

*  Lettrée  des  rois,  retnes  et  aatres  pereonnages  de  p.  706,  707  • 


616         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

si  comme  il  est  plus  pleinement  contenu  en  ses  lestres  pendanz  et  de  ses  pleiges  qu*il 
établi  pour  li  principals  rendeeurs  :  c'est  assavoir  Guillem  Unaut,  chevalier,  et  Sycart, 
vicomte  de  Lautrec,  domzel ,  lesqueles  lestres  nos  avons  par  devers  nos  scellées  de  leur 
seaus,  nous  vous  mandons  que  vos  faciez  lever  le  foage  des  homes  de  la  tere  dudit  Sy- 
cart, tant  de  la  seue  tere  propre  cum  de  celle  tere  o  nous  avons  part  o  li,  cum  il  soit 
einsint  acordé  entre  nos  et  li ,  et  li  faciez  paier  cinc  cenz  livres  de  tomois  des  premiers 
deniers  qui  seront  levez,  ou  ont  esté  levez,  doudit  foage  receu  de  lur  puble  instrument  et 
ses  lestres  pendanz  dou  paiement  que  vos  li  auroiz  fet  desdites  cinc  cenz  libres  de  tomois. 
Ce  fu  doné  à  Loncpont,  le  juedi  après  la  feste  saint  Martin  d*yver,  en  Tan  nostre  Sei- 
gneur mil  ce  Ix  vij.  (Epistglœ  Alfonsi,  comitis  Pictavie  et  Thohse,  laSo-iaâg,  dans  le 
Très,  des  chartes,  cart.  J.  3ig,  reg.  lxxi,  vol.  I,  fol.  55  recto.) 

Cette  pièce  est  suivie  de  cette  autre,  qui  la  complète  : 

Smescallo  piv  hominibas  dicii  Sycardi  super  dictofocagio, 

Alfonsus,  filius  regb  Francie,  comes  Pictavie  et  Tholose,  dilecto  et  fideli  nostro  se- 
nescallo  Tholose  et  Aibiensi,  salutem  et  dilectionem.  Cum  per  nostras  patentes  lilteras 
vohis  scripserimus  quod  vos  dilecto  et  fideli  nostro  Sycardo  de  Monte  Alto,  militi,  quin- 
gentas  libras  turonenses  de  primis  denariis  quos  de  focagio  hominum  suorum  levave- 
ritis,  solveritis,  vobis  mandamus  quatenus,  non  obstante  dicto  mandato,  îpsos  homines,  si 
coram  vobis  super  hoc  querimoniam  protulerunt,  diligenter  audiatis,  facientes  eisdem 
super  predictis  quodjustum  fuerit  et  consonum  racioni,convocat6consilio  Guillermi  de 
Plesseio  et  Salomonis,  clericorum  nostrorum;  et  quantum  ad  alios ,  istud  secretum  te- 
neatis.  Datum  apud  Longum  Pontem ,  die  Veneris  in  octabis  beat!  Martini  hyemalis ,  anno 
Domini  m"  ce*  Ix*  vij*. 

Auparavant,  dans  le  même  registre,  folio  46  recto,  on  trouve  d autres 
lettres  sous  ce  titre  :  Senescalh  Tholose  pro  hominibus  fVillelmi  Unaldi  et 
Sycardi  de  Monte  Alto. 

Voyez  encore  folio  1 28  recto  :  Jadici  vicario  Tholose  pro  Baimando  Atham 
littera  patens  (Datum  apud  Longum  Pontem ,  anno  Domini  m"  ce*  Ix"  octave)  ; 
folio  1 3o  verso  :  Au  seneschalde  Tholose  et  d*Aabijois  por  le  conte  sear  les  che- 
valiers.  (Ce  fu  donné  à  Loncpont  le  diemenche  en  la  feste  seint  Jehan  Bap- 
tiste, en  Tan  nostre  Segneur  m.  ce.  \x  viij);  folio  i3i  recto  et  verso,  folio 
lia  verso. 

Page  296,  vers  àb^b,  couplet  xcvii. 

Ce  seyne  de  CaUnont  est  ou  Bertrand,  seigneur  de  Gaumont,  de  Samazan 
et  de  MontpouHlan ,  en  1 292 ,  nommé  parmi  ceux  qui  servirent  le  roi  Phi- 
lippe le  Bel,  sous  le  comte  d'Artois,  en  1296,  vingt  ans  après  la  condu- 
sion  de  la  gueire  de  Navarre;  ou  son  père,  Guillaume,  II*  du  nom,  qui  fit 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


617 


hommage,  en  1260,  à  Alphonse,  comte  de  Poitiers  et  de  Totdouse,  de  sd 
terre  et  seignemîe  de  Gamnont ,  à  l'exception  de  la  motte  du  château , 
qu*ii  tenait  du  seigneur  de  Marsan  ^  Voyez  HisL  généaL  et  chronol  de  la 
maison  royale  de  France,  t.  IV,  p.  468. 

Dans  un  registre  du  bureau  des  fînances  de  Bordeaux,  G,  fol.  1 1 7  verso, 
Bertrand  de  Gaumont,  damoiseau,  avoue,  le  i3*  à  Tissue  de  mars  127^1, 
tenir  en  fief  du  roi  d'Angleterre  tout  ce  qu  il  a  dans  les  paroisses  de  Gau- 
chinan  et  de  Samazan ,  excepté  les  dîmes  qu'il  tient  de  Vévèque  de  Bazas , 
ce  qu'il  a  au  château  de  Bouglon  et  dans  les  paroisses  de  Gozet  et  de  Bou- 
glon,  pour  lesquelles  choses  il  est  obligé  de  faire  hommage-lige,  tant  pour 
lui  que  pour  Arnaud  de  Marmande,  Pierre  de  Lobenx,  Arnaud  Bernard 
de  la  Roque  et  Pierre  Grimoard ,  et  de  fournir  un  chevalier  à  l'armée  du- 
dit  roi. 

Dans  le  même  registre,  folio  4 9  verso  et  118  recto,  il  est  mention, 
sous  les  années  .1^172  et  1275,  d'un  chevalier  nommé  Anissant  de  CaunwtU 
et  qualifié  de  seigneur  de  Sainte<Baseille.  A  la  première  de  ces  dates,  il 
avoue  tenir  en  fief  du  roi  d'Angleterre  tout  ce  qu'il  a  et  possède  à  Sainte- 
Baseille ,  à  Landeron  et  autres  lieux  du  diocèse  de  Bazas.  Ailleurs  on  voit  le 
même  personnage  faire  un  aveu  analogue  pour  d'autres  terres  qu'il  tenait 
en  fief  du  comte  de  Toulouse^.  Je  retrouve  encore  dans  un  inventaire  des 
copies  des  titres  du  Trésor  des  Archives  de  Pau  ^,  Ana^sans  de  Gaumont 
d'Audet,  épousant  Isabeau,  fille  d'Alexandre  de  la  Pebrea  et  de  Marguerite 
de  Turenne,  dame  de  Bergerac  et  de  Gensac,  le  6  juin  1289. 


*  «  Ego  Willelmus  de  Gavomonte ,  conG- 
teor.. .  [me  tenere]  Gaumont,  cum  suis  per- 
tioenciis,  excepta  mota  dicti  loci ,  quam  teneo 
a  domino  de  Marsa,»  etc.  (Trésor  des  chartes, 
cari.  J.  3 1  ^ ,  n*"  67,  art.  7.  Gf.  Registre  des  Gefs 
d'Albigeois,  Poitou ,  Saintonge,  Auvergne,  Age- 
nais,  Quercy,  Rouergucet  Veoaissin,  coté  si  au 
Trésor  des  chartes,  fol.  78  verso,  col.  1 ,  art.  1  *) 

*  «Ego  AnisanciosdeGavonioDte,  domiaus 
de  Sancta  Basilia,  conGteor. . .  me  tenere  in 
feudum  a  domino  comité  quicquid  habeo  in 
Castro  de  Mouceto  et  de  Betmon,  »  etc.  (Trésor 
des  chartes,  cart.  J.  3i/k,  i^*  ^7  «  ort.  3.) 

tEgo  Anissancius de  Gavomonte,  miles,  do- 
minus  de  Manurc,  confiteor. . .  me  tenere  in 
feodom . . .  quicquid  habeo  in  Castro  et  honore 

HIST.  DB  LA  GDEIIIIB  DE  HkY, 


et  pertinenciis  de  Manurc,  et  in  Castro  de 
Moncasi  et  castro  de  Bertholio,  cum  honori- 
bus  et  pertinenciis  eorumdem  ,  et  quicquid 
habco  in  diocesi  Agennensi ,  excepte  hoc  quod 
habeo  in  honore  de  Glarmont,»  etc.  (Ibid. 
n-  27.) 

«  Nos,  Bego  et  Anissancius  et  Guiscardus  de 
Gavomonte,  fratres,  coqGtemur. . .  nos  tenere 
in  feodum . . .  quicquid  habemus  in  castro  et 
honore  Podii  Miela. . .  item  quidquid  habemus 

apud  Monbeus item  ego  Bego  quicquid 

habeo  in  castro  et  pertinenciis  de  Lauduno. . . 
item  ego  Anissancius  castmm  de  Gancor  pro 
uxore  mea,  et  quicquid  habeo  apud  Sanctam 
Liberatam,»  etc.  [Ibid,  n*  60.) 

*  Gollection  Doat  (Bibl.  imp.),  1. 1,  p.  73. 

78 


618 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Pag6  296*  vere  45^,  couplet  xcvii. 

Ce  seynne  de  Berenx,  Tun  des  grands  barons  du  pays  d*^bigeois,  s  ap- 
pelait Gaillaume-Pierre ,  nom  commun  dans  sa  famille  et  qu'avait  porté  son 
père,  comme  on  le  voit  par  les  procédures  des  commissaires  d'Alfonse, 
comte  de  Toulouse,  en  1 267 ^  Le  sire  de  Berens  qui  se  joignit  à  Philippe 
le  Hardi  en  1^77  figure  encore  dans  la  charte  suivante,  dont  la  langue, 
pour  être  du  pays  et  du  temps  d^Anelier,  n  en  diffère  pas  moins  de  celle 
de  sa  chronique  : 

Gonoguda  causa  sîa  a  totz  homes  que  En  Guillem  Père  de  Berenx ,  per  mi  e  per  totz 
los  meus  presens  et  endevenidors,  vend!  per  titol  de  perfiecha  venda,  sohri,  quiti  e 
gurpisc  e  dezemperi  per  aras  e  per  totz  temps,  seues  retenguda  que  nom  fas  de  re,  a 
moseinhor  lo  rei  et  a  vos  Pons  Guillem  de  Gailhac,  sobrebaile  d'Âlbijes,  presen  e 
rcceben,  en  nom  e  per  nom  del  seinhor  rei  devant  dig,  .j.  sester  de  froment  et  autre  de 
sivada ,  las  quais  .ij.  seslers  de  blat  me  devio  cessais  per  cadaus  H  parcenier  dels  molis 
de  la  Pusla  per  los  dîgz  moli's.  E  vendi  vos  mai  tôt  lo  dreg  e  tota  la  razo  e  tota  la  axio 
que  ien  avia  0  que  aver  dévia  en  los  digz  mcdis  per  razo  dels  davant  digz  Jj.  sesters  de 
Uat.  e  vos  avetz  m*en  donat  pretz  bon  e  leial  :  so  es  assaber  .xvj.  libras  de  caorsins, 
las  quales  i*ei  agudas  nomnadament  de  vos ,  e  m*en  tieng  per  be  pagatz  e  noikig  solvi  ; 
esse  valiamai,  doin  vos  tota  la  mai  valousia,  esseriei  noing  guiréns  de  totz  emparadors, 
esse  nôg  tengutz  de  la  envictio  ;  per  laquai  envictio  e  per  la  guirencia  sobredicha  vos 
oblîgui  totz  mos  bes  presens  et  endevenidors.  E  per  mai  de  fermetat,  doin  vaing  en  tes- 
timoni  aquesta  présent  caria ,  ab  la  quai  vaing  meti  en  tenezo  et  em  possessio  per  toU 
temps  et  us  prometi  que  jamai  re  nom  demandariei. . . .  Fâcha  carta  .v.  kalendas  mardi , 
A«  D.  M*,  ce*.  Ixx'.  iiij'.  Testimonis:  Perramun,  fomier,W.  pairollier,  Bernar  de  Gailhac, 
P.  Tholza,  Johan  Marti,  notari,  et  En  Guillem  del  Vallar,  public  notari  de  Gailhac, 
que  aquesta  carta  receubi  et  escriussi  e  de  mo  seinbal  la  seinhieri  i* .  (Trésor  des  chartes , 
cart.  J.  3a3,  0*97*.) 

Page  ^96,  vers  4597,  couplet  xcvii. 

Ce  seigneur  de  Tonneins  était  ou  Gtdlhaumet  Ferriol,  dont  on  a  un 
aveu  d'environ  1 260  ',  ou  Etienne  Ferriol,  Tun  des  deux  témoins  nommés 


*  HisL  géu,  de  Languedoc,  t.  III,  preuves, 
n*  oocuT,  col.  58 1. 

^  Le  n**  98  te  rapporte  à  une  pièce  de  •  P.  de 
Montagut,  cavalier  de  Berex,  »  appelé  dans  un 
autre  docament,  coté  94:  «P.  de  MontagQt, 
doDzel*  •  Ces  deux  pièces  sont  de  même  date. 
(Cf.  n'65.) 

*  •  Ego  Guilhalmetos  Ferioli,  confiteor  vobis 
Diagifttro  Bono  Coseti,  judici  Ageimenti  pro 


iliustri  domino  comité  Tolosano,  et  de  mandate 
nobilis  viri  Guilhermi  de  Balneolis,  senescalli 
Agennensis  et  Caturcensis,  présent!  et  requi- 
renti,  me  tenere.in  fendom  a  domino  comité, 
qnicquid  habeo  apud  Tonenxs  et  apud  Grezet- 
lum ...  et  apud  Gontadum ,  >  etc.  Suivent  les 
devoirs  et  les  témoins.  (Trésor  des  chartes, 
cart.  J.  3 1 4,  n^  37,  art.  i**.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         619 

à  la  suite  d'un  semblable  aveu^,  et  que  Ton  voit  figurer  dans  la  guerre  qui 
éclata ^entre  Philippe  le  Bel  et  Edouard  I".  Il  reçut  du  moins  en  i^^h  une 
lettre  de  convocation  pour  se  joindre  aux  autres  vassaux  du  roi  d'Angle- 
terre et  laider  à  recouvrer  la  Gascogne ,  dont  il  prétendait  avoir  été  dé- 
pouillé par  firaude.  Voyez  la  collection  de  Rymer,  3*  édit  t.  I*^,  part,  m, 
p.  1 34  «  col.  1  ;  et  les  Recherches  historiques  sur  la  ville  et  les  anciennes 
baronnies  de  Tonneins,  p.  L.  F.  Lagarde.  Agen,  de  Timprimerie  de  Prosper 
Noubel,  i833,  in-8^  p.  39. 

* 

Page  296,  Yers  A&98,  couplet  XGV 11. 

Quinze  ans  auparavant,  Bertrand  de  Gardeyllac  était  au  senrioe  de  TAii- 
gleterre.  On  le  voit  par  des  lettres  patentes  de  Henri  III ,  en  date  du  1  &  juil- 
let ia6a, par  lesqueUes  ce  prince  reconnaît  avoir  fait  recevoir  le  serment  de 
fidélité  des  consuls  et  de  la  communauté  du  château  de  Limoges,  en  son 
nom ,  par  Bertrand  de  Kardillac ,  alors  son  sénéchal  en  Limousin ,  Périgord 
et  Quercy.  Voyez  THistoire  de  Saint-Martial,  etc.  par  le  R.  P.  Bonaventure 
de  S.  Amable,  m*  partie.  A  Limoges,  par  Antoine  Voisin,  m.  dg.  lxxxv. 
in-folio,  t.  m,  p.  67a,  coL  2.  Cf.  Hist  gén.  de  Langaed.  t.  III,  preuves, 
col.  477. 

Page  ag6,  vers  4^99*  couplet  xcviii. 

Le  seigneur  de  Navailles ,  dont  Anelier  fait  ici  mention ,  se  nommait  Garci' 
Arnalt;  on  le  retrouve  en  i283  recevant  des  mains  de  Hagelinns  de  Vikio, 
familier  du  roi  d'Angleterre ,  une  indemnité  de  dix  livres  morlanes  pour  un 
cheval  perdu  au  service  fait  pour  ce  prince  au  roi  de  Castille,  en  compagnie 
de  Rainfiroi  de  Montpezat,  chevalier,  qui  reçut  cinquante  livres  pour  deux 
chevaux  tués,  et  à  la  suite  de  Gaston,  vicomte  de  Béam,  qui  atteste  ces 
faits  dans  une  charte  datée  de  Pampelune  le  lundi  après  la  fête  de  saint 
Laurent.  Voyez  les  Fœdera,  conventiones ,  etc.  de  Rymer,  troisième  édit. 
1. 1",  part.  II,  p.  217,  col.  a. 

Page  296,  vers  46oo,  coaplet  xcvii. 

Au  nombre  des  seigneurs  qui  accompagnèrent  Philippe  le  Hardi  dans  la 
guerre  de  Navarre ,  il  faut  compter  le  comte  de  Blois ,  qui  n  y  était  point 

'  Trésor  des  chartes,  cart.  J.  3 1 4 ,  n**  5. 

78. 


620         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DB  NAVARRE. 

obligé.  Le  roi  lui  en  donna  les  lettres  suivantes  pour  que  ce  service  vo- 
lontaire  ne  pût  lui  prëjudicier,  non  plus  qu'à  ses  héritiers  ou  successeurs  : 

Philippus,  Deigratia  Francorum  rex,  universis  présentes  inspecturis  salutem.  Noium 
facimus  quod  pretextu  servicii  a  dilecto  et  fidelî  nostro  comité  Blesensi  nobis  ex  gratia 
presti'ti  in  exercitu  regni  Navarre,  nolumus  eum,  aut  beredes  vel  successores  suos, 
aiicui  jugo  nove  subjectionis  submitti,  nec  sibi,  vel  heredibus  aut  successoribus  ejos» 
in  libertatibns  suis  prejudicium  aliquod  in  postenim  generari.  In  cujus  rei  testimonium 
presentibus  litteris  nostrum  fecimus  apponi  sigilluni.  Actum  Parisius,  die  Lune  an(e 
Pascha,  annoDomini  m**,  ce**,  septuagesimo  sexto.  (Arch.  de  TEmpire,  K.  34*  n"  i5.) 

Nous  avons  encore  une  requête  présentée  à  Philippe  le  Hardi  par 
Amauri ,  procureur  de  nobles  hommes  Roger  Isarn  et  Arnaud  de  Mar- 
cafava,  chevaliers,  qui  avaient  servi  le  roi  dans  la  guerre  de  Navarre;  ils 
demandaient  à  être  maintenus  dans  la  possession  de  leur  état  comme  ib 
étaient  auparavant  : 

Régie  Majeslali  slgniflicat  Amalricus,  procuralor  nobilium  virorum  domini  Rogerii 
Isami  et  domini  Arnaldi  de  Marcafava,  militum,  existendura  in  servicio  domini  régis 
in  Navara ,  quod  de  mandato  facto  domino  comiti  Fuxi  per  dominum  regem ,  ut  dictes 
dominus  comes  tcneret  et  servaret  predictos  nobiles  qui  fuerunt  nuper  in  guerra  dicti 
domini  comilis  cum  dicto  domino  rege,  in  eo  statu  in  quo  erant  tempore  dicte  guère 
incoate,  et  ne  ipsos  ofienderet,  sub  pena  omnium  que  poterat  dictus  dominus  comes  co- 
mitere  contra  regem,  nuUum  predicti  nobiles  sunt  comodum  consecuti.  Cum  postmo- 
dum  dictus  dominus  comes  dictorum  nobilium  manifeste  se  ostendit  inimicum,  et 
juridictionem  et  incursus  et  feuda  militaria  que  ad  dictum  comitem  et  dictos  nobiles 
simul,  tanquam  ad  perciarios  seu  perierios  spectat,  gentes  dicti  domini  comitis  appro- 
priaverint  et  usurpaverint  eidem  domino  comiti  soli ,  et  multa  alia  dampna  et  gravamina 
dicte  gentes  diclis  nobiiibus  intulerunt,  et  idem  dominus  comes  plura  exsliterit  comi- 
nçtus  :  unde  suplicant  dicti  nobiles  sibiper  clementiam  regiam  provideri  ut,  secundum 
quod  arestatum  et  promissum  est  eis  per  dictum  dominum  regem .  sint  sine  periculo  et 
dampno,  ita  quod  dictus  dominus  rex  dictos  nobiles,  cum  bonis  suis  que  haberent  sub 
dicto  domino  comité,  ponat  ad  inmediatum  regium  dominium,  vel  dicta  bona  ad  ma- 
nom  suam  recipiat,  et  det  eisdem  emendam  alibi,  vel  saltem  eosdem  faciat  ad  solidam 
pacem  et  concordiam  dicti  domini  comitis  recipi ,  proviso  eisdem  quod  ea  que  per  gen- 
tes suas  post  dictum  mandatum  innovata  sunt  revocentur,  et  eosdem  in  dicto  statu  in 
quo  erant  tempore  dicte  guère  incoate  teneat  et  servet. 

On  lit  à  la  suite  de  cette  pièce  : 

Facit  dominus  comes  audiri  causas  per  judicem  suum  specialem  in  castro  de  Savar- 
duno,  quod  est  dictorum  nobilium  et  dicti  domini  comitis,  ubi  tantum  consuevit  esse 
judex  comunis,  etc. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         621 

Vient  ensuite  une  autre  requête  du  seul  Roger  Isarn  et  de  ses  frères , 
qui  donne  plus  de  détails  sur  le  service  du  premier  à  la  suite  du  roi ,  et  sur 
les  ravages  exercés  contre  ses  possessions  par  les  gens  du  comte  de  Foix  : 

Régie  Hajestati  significat  Amalricus,  procurator  nobilis  vin  domini  Isami,  miUtis 
existentîs  in  servicio  domini  régis  in  Navara  cum  viginti  hominibus  armatis  in  eqiiis,  et 
triginta  peditibus ,  et  Isami  fralrum ,  quod  de  mandato  domini  Ludovici  condam  bone 
memorie  fuerunt  assignate  domino  Lupo  de  Fuxo,  patri  dictorum  fratnmi,  .l.  libre 
tnronenses  annui  redditus  super  castro  de  Mazerello  pro  emenda  terre  uxoris  dicti  do- 
mini Lupi,  matris  dictonim  firatrum,  quam  lerram  dominus  rex  tenet  Pro  qua  assigna- 
tione,  seu  assisia,  dictus  dominus  Rogerius  Isarni,  de  voluntate  dicti  domini  Lupi,  patris 
sui,  cum  dicta  assisia  facta  fxjusset  pro  emenda  terre  matris  sue  et  dicti  fratris  sui,  fecit 
homagium  nuper  apud  Carcasonam  domino  régi;  et  postmodum  cum  dictus  dominus 
Lupus  intrasset  ordinem  ospitalis  Iherosolimitani,  et  sic  filios  suos  de  dicta  assisia  et 
aliis  bonis  suis  tanquam  mortuus  saisivisset,  dominus  Guillelmus  de  Corde,  senescallus 
Carcasonensis ,  assignavit  diem  dictis  fratribus  ad  ostendendimi  lîteram  suam  de  dicta 
asisia.  Quas  cum  non  possent  ostendere ,  quod  easdem ,  cum  multis  aliis  cartis  et  aliis 
rébus ,  amiserant  in  quodam  castro  (|uod  gens  domini  comitis  Fuxi  combuserunt  eisdem 
nuper  in  guera  domini  régis ,  in  qua  guera  dicti  fratres  erant  cum  domino  rege ,  dictus 
dominus  senescallus  posuit  dictam  asisiam  ad  manum  domini  régis,  licet  tam  dicti 
fratres  quam  dictus  dominus  Lupus ,  pater  eorum ,  dictam  assisiam  per  triginta  annos  et 
amplius  tenuissent.  Unde  supplicant  dicti  fratres  ut  pro  jure  et  gratia  dominus  rex  faciat 
eis  dictam  assisiam  restitui,  offerentes  se  paratos  ad  servicium  regium  in  omnibus  par- 
tibus  mundi.  (Archives  de  TËmpire,  J.  io3o,  n^  63.) 

Suit  une  note  destinée  à  retrouver  la  trace  de  Tassise  réclamée. 

Page  3oo,  vers  466o,  couplet  xcviii. 

Le  troubadour  Guiraut  Riquier  parie  d  un  chemin  de  pèlerins  dans  le 
voisinage  d  une  localité  de  la  Gascogne  : 

D*Astarac  venia 
L*au trier  vers  la  YUa 
Pel  camin  romieu, 

iMifuintapastoreUa,  Tan  1376.  (Le Parnasse  occilanien,  1. 1",  p.  336.) 

Je  trouve  im  autre  chemin  semblable ,  dans  une  petite  ville  de  la  Guienne , 
dont  les  coutumes  nous  ont  été  conservées  :  «  E  establissen ,  y  est-il  dit , 
que  neguna  bestia  no  entria  per  apastengar,  del  premier  dia  de  mars  jusqua 
a  la  Sent-Martin ,  en  segun  prat  que  sia  a  segiu*  de  sa  Lendulha  en  jusqua  a 
laiga  del  Drot,  ni  de  Sen-Giralt  en  jus  en  jusqua  a  Servairac,  aissi  cum  la  riu 


622         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

va ,  6 de Servairac  enjusquaia  riumort,  ayssi cum io  comm aromnHi/ va ,  oetc. 
(L'Esclapot,  registre  des  archives  de  la  mairie  de  Monségur,  fol.  78  recto  et 
verso.) 

Page  3oo,  vers  A673,  couplet  xcviii. 

Un  vieux  trouvère ,  signalant  la  lâcheté  de  quelques  individus,  qui  avaient 
abandonné  leur  drapeau ,  termine  par  le  même  trait  qu*Anelier  : 

11  ot  tex  trois  o  lui  de  mesnie  escarie 
Qui  à  oi^uel  le  tîndrent  et  à  grant  estoutie, 
Et  por  paor  de  mort  ont  s*e8chiele  guerpie  ; 
Jo  sai  bien  ({ni  il  furent,  mais ne*s  nomerai mie. 

La  Chanson  d^Anùoehe,ch,  VIU,  coapl.  x;  t  U,  p.  307. 

Page  3o3,  vers  ^706,  couplet  xgtiii. 

Chez  nos  ancêtres ,  il  était  assez  d*usage  d  exprimer  sa  douleur  en  se  frap- 
pant la  cuisse.  On  lit  dans  le  précieux  drame  diAdam,  que  vient  de  nous 
donner  M.  Victor  Luzarche  ^  :  <(  Cum  venient  Adam  et  Eva  ad  cultiu^am 
suam ,  et  viderint  ortas  spinas  et  tribulos,  vehementi  dolore  percussi,  pro- 
sternent se  in  terra,  et  résidentes  percucient  pectora  sua  et  femora  sua,  dolo- 
rem  gestum  facientes,»  etc.  Mathieu  Paris,  rapportant  Finipression  pro- 
duite au  concile  de  Lyon,  en  ia45,  par  lexcommunication  prononcée 
contre  l'empereur  Frédéric  H,  ajoute  que  ses  procureurs  se  battaient,  qui 
la  poitrine,  qui  la  cuisse,  en  signe  de  douleur '. 

On  se  frappait  aussi  la  cuisse  pour  témoigner  de  la  joie  : 

Li  rois  Tentent,  sa  cuise  bat 
De  la  joie  qu*il  ot  eue. 

De  la  MaU  Honte,  y.  i^o.  (Fahliaux  et  contes ,  édit.  de  Méon,  t.  III, 
p.  aU.) 

Page  Soa,  vers  471 5,  couplet  xgviii. 

Le  mot  mi^l5,que  nous  avons  traduit  par  cors ,  n  appartient  pas  à  la  langue 
des  troubadours  :  aussi  ne  le  trouve-t-on  pas  dans  le  Lexique  roman.  Il  vient 
de  l'espagnol  anqLJU^  que  le  grand  dictionnaire  de  l'Académie  rend  par  ins- 

^  Touiv,  impr.   de  J.  Booserex,  vdgcli?  ,  *  Matth.  Par.  Historia  major,  edit.  Lond. 

in-6*,  p.  39.  MDCLxxxif,  p.  SS9,  L  5o. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


623 


tramento  màsico  à  manera  de  trompeta  àerechay  de  métal,  de  que  asaban  los 
Moros. 

On  conserve  dans  les  cabinets  des  curieux  d'anciens  cors ,  la  plupart  en 
ivoire  et  décorés  d arabesques  et  de  figures  bizarres,  dont  le  style  paraît  em- 
prunté au  genre  d'ornementation  usité  en  Orient.  Ces  cors,  nommés  olifants, 
oliphants  ^  soit  à  cause  de  leur  matière ,  soit  par  suite  de  leur  ressemblance 
avec  la  trompe  d'un  éléphant,  venaient  probablement  tout  sculptés  des  pays 
où  vit  cet  animal  ^,  et  figuraient  parmi  les  objets  de  luxe  des  grands  per- 
sonnages ^,  qui  s'en  servaient  en  guerre  ^  et  à  la  chasse  ^,  comme  aussi  pour 
boire. 

Le  fameux  cor,  à  quatre  bendes  de  or,  qui  figure  dans  le  lai  de  Robert  Bi- 
kez ,  avait  cette  dernière  destination.  Le  vieux  trouvère  le  décrit  ainsi  : 

Li  com  estoît  de  îveure 
Entaillez  de  trifure, 
Peres  î  eut  assises 
Qui  en  le  or  furent  misefl, 
Berides  e  sardoines 
E  riches  calcédoines  ; 


'  Voyet  le  Glossaire  de  du  Gange,  au  mot 
Blêphas,  t.  III,  p.  28,  col.  1  ;  et  la  Notice  des 

émaux du  Louvre,  par  M.  de  Laborde, 

II*  part.  Paris,  Vinchon,  i853,  in-13,  p.  4o8, 
409,  art.  OtifanL  On  disait  aussi  cor  et  trompe 
d^oUfant: 

Vhu  de  quarante  mil  Arabii  et  Penant 

En  sonereut  lor  graides  et  maint  cor  d'oUJanî. 

La  CftoRMA  <2'iiiCwe&«.  ch.  VIII,  coapUt  xsxix  < 

t.  Il,  p.  %kT' 
A  tant  a  fait  li  rois  sonar 
.j.  eor  d'oUfani  bd  et  der. 

C'9ê^  de  TVmm,  ms.  d«  U  Bibl.  iiop.  n*  6987 , 
folio  73  verto,  cd.  1,  v.  ai. 
Mil  cor»  d^olifant  y  sonnent  à  une  fois. 

L9  Ckevalitr  aa  Cyyn*,  t.  II,  p.  sao,  v.  9177. 

...  ou  palais  où  ly  déduis  fu  grans 
De  oort  sarrasinois ,  de  trompes  d'olifant, 
ihid,  u  II,  p.  396,  V.  i446i. 
^  Cest-à-dire  de  Tlnde.  Nos  ancêtres,  qui, 
en  général,  ne  se  faisaient  pas  uçe  idée  bien 
nette  des  contrées  d*outre-mer,  avaient  changé 
le  nom  d*Alep  en  Oliftme  [La  Chant,  d^Ânt» 
ch.  VII,  coupl.  Tiii,  t.  II,  p.  i46),  comme 


si  la  Syrie  eût  été  un  pays  à  éléphants  ou  qu*il 
nous  en  vint  des  cors  divoire.  Wace,  faisant 
mention  d'un  roi  de  TEspagne,  alors  au  pou- 
voir des  musulmans,  Tappelle  ÂUfantin,  (V.  U 
Roman  de  Brut  g  i,  II,  p.  207,  v.  i3i44,  i3i47>) 
'    Le  cor  d^ivoire  qvi  tant  fait  à  prisier. 

Li  RomoM  d$  Garim  U  Ltktraim,  t.  II ,  p.  s33,v.  1 7. 

Sonnoient  dl  nakaire  et  dl  riche  olifant. 

Le  Chêvalitra*  Cj^M,  etc.  t.  II,  p.  4* 4,  ▼•  i499a. 

(Jng  riche  cor  d*iyoire  qa*il  ama  et  tint  ckier. 
Ihid.fg,  5 10,  V.  17941* 

*    .K.  fets  .XXX.  groîles  esems  sonar; 
Lhi  com  foro  d*evori,  gran  e  perdar. 

AoNMii  ib  Girard  de  RMêilUm ,  p.  56,  v.  9. 

^  Voyez  le  récit  de  la  mort  de  Begon  de 
Bdin,  tué  à  la  chasse;  ce  baron  est  représenté 

. .  .bien  aparOlié 
De  bel  arroî  et  de  courant  destrier, 
Hneses  chaudes  et  espérons  d*or  mier. 
Et  àson  col  on  cor  d*ivoire  chier 
A  nenf  viroles  de  fin  or  bien  loiés  ; 
La  gnidie  en  fn  d*an  vert  paile  prisiés. 
Li  tUmant  da  Gmia  h  LoiUnitii,  t.  II ,  p.  sSs. 


624         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

II  fust  fest  de  oUifaunt. 

m 

Ounkes  ne  vi  si  graunt 
Ne  si  fort  ne  si  bel. 
Desus  out  un  anei 
Neelé  ad  argent; 
Eschieles  i  out  cent 
Petiteltes  de  or  fin. 
En  le  tens  Constentin , 
Les  i  fist  une  fée 
Qui  preuz  ert  e  senée, 
E  le  com  destina 
Si  cum  vous  orrez  jà. 

Le  Lai  du  Com,  v.  4.1 .  (Ufber  die  Lais,  Seqaenzen  and  Leiche,  etc.  von 
Ferdinand  Wolf.  Heidelberg,  i84i,  in-8",  p.  SaS.  ) 

  la  musique  enchanteresse  que  rendaient  les  cent  petites  plaques  d*or, 
pour  peu  que  Ton  touchât  le  cor  du  doigt,  cet  instrument  joignait  une  vertu 
encore  plus  étonnante ,  vertu  comparable  à  celle  du  fameux  manteau  mal 
taillé,  par  le  moyen  duquel  un  mari,  un  amant  pouvait  sûrement  décou- 
vrir si  sa  femme,  sa  maîtresse  lui  était  fidèle. 

Quelque  merveilleux  que  fût  ce  cor  magique ,  celui  d*Auberon  n*avait  rien 
à  lui  envier.  Voici  en  quels  termes  un  autre  trouvère  en  parle  dans  le  por- 
trait qu'il  trace  du  roi  de  féerie  : 

.j.  arc  portoit  dont  bien  savoit  berser. . . 

Et  ot  au  col  .j.  cor  d'ivoire  cler. 

A  bendes  d'or  estoit  li  cors  bendés , 

Fées  le  fissent  en  une  ille  de  mer. 

Une  en  i  ot  qui  donna  .j.  don  tel  : 

Qui  le  cor  ot  et  lentir  et  sonner, 

S*il  est  malades ,  lues  revient  en  santé , 

Jà  n*avera  tant  grande  enfermelé. 

Et  Tautre  fée  i  donna  mieus  asés  : 

Qui  le  cor  ot,  çou  est  la  vérités, 

S'il  a  famine ,  il  est  tout  asasés  ; 

Et  s'il  a  soif,  il  est  tous  abevrés. 

Et  l'autre  fée  i  donna  miex  asés  « 

Q'i  n'est  nus  hom ,  qui  tant  ait  povretés , 

S'il  ot  le  cor  et  tentir  et  sonner, 

K'au  son  del  cor  ne  l'estuece  canter. 

Le  quarte  fée  le  vaut  mix  asener. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


625 


Quant  li  donna  tel  don  que  vous  orrés , 
Que  il  n*a  marce  ne  pais  ne  régné 
Desc  au  Sec  Arbre  ne  si  de  là  la  mer, 
S*fl  veit  le  cor  et  tentir  et  sonner, 
Auberons  Tôt  &  Monmur  sa  cité. 

Huonde  BoBrdele,m$,  de  la  Bibl.  de  Tours,  fol.  55  v*,  v.  24. 

Différent  du  cor  de  ia  cour  du  roi  Arthur,  et  de  celui  de  Rimenhild, 
qui  paraît  n'avoir  jamais  été  autre  chose  qu'une  corne  à  boire  ^  celui  d'Aube- 
ron  était  plutôt  petit  que  grand  ^.  Tout  célèbre  qu'il  fût  dans  notre  mytho- 
logie nationale,  il  ne  pouvait  entrer  en  comparaison,  sous  ce  rapport,  avec 
l'olifant  du  neveu  de  Charlemagne,  du  héros  de  Roncevaux.  Nous  n'en  avons 
pas  la  description  ;  nous  savons  seulement  que  c'était  un  don  du  grand  em- 
peretu*  à  son  neveu',  et  que,  celui-ci  l'ayant  embouché  peu  d'instants  avant 
sa  mort,  le  son  s'en  fit  entendre  à  plus  de  trente  lieues.  C'est  là  du  moins  ce 
que  rapporte  Tiu*oId ,  l'auteur  de  la  Chanson  de  Roland  (couplet  cxxxi ,  p.  68); 
celui  de  la  chronique  danoise  de  Charidmagne  dit  quinze  milles,  et  les 
vieilles  chansons  islandaises  citées  par  Olaus  Wormius ,  vingt^.  L'un  est  tout 
aussi  croyable  que  l'autre. 

Ce  merveilleux  olifant  était,  dit-on,  conservé  dans  l'église  de  Saint-Seu- 
rin,  à  Bordeaux,  où  les  pèlerins  de  Saint  Jacques  de  Composte!  le  l'allaient 
voir  en  passant^;  nous  ne  saurions  donc  l'identifier  avec  celui  que  l'on  garde 


'  En  la  batelrie  est  Rimel  aprèt  çoe  entrée  ; 
Un  corn  prist  gnu>t  dont  la  Este  ert  gemmée  * 
K*entar  ia  bûche  ert  bien  demi-pié  lée , 
Si  ert  d*or  affirican  à  merveille  bien  ovrée. 

flom  0t  Riwkênkild,  p.  %o^,  ▼.  |i59. 

*  Djst  Anberont  :  «  Encore  atenderës. 
Car  j*ai  çaiens  .j.  cor  dlyoire  der. . . 
Enfl  t*aumotoiere  le  pnés  moll  bien  porter. 

Uê  HaoN  d$  Boardêh.  f<dio  64  reeto,  y.   ta. 

Oo  lit  dans  un  antre  roman ,  moins  ancien 

'    Et  liprevotlor  court  donner 
.j.  cor  d*yvoire  trop  fetif , 
Qoi  n*ert  trop  granx  ne  trop  petîi  ( 
Et  pais  lor  di«t  sans  demorée  t 
•Se  la  gnivre  ariet  taée 
Et  ses  vivres ,  qa  il  ne  lassassent   " 
Que  tantost  le  cor  ne  sonnassent  ; 
Car  bien  savoit  de  vérité, 

HIST.  DE  LA  OOSaRB  DE  MAT. 


Tuil  ser<nent  envenimé , 
Enoor  fost  la  beste  tuée. 

L*  Roumut»  de  Clvii  tt  de  Larii,  nu.  d«  la  Bibl. 
imp.  n*  7534*t  folio  loi  vorso*  col.  i,  v.  96. 
*  A  nne  Pentecoste  fu  Charles  à  Paris, 
Venus  fn  de  Saissoigne ,  s*ot  Gnitedin  ods  ; 
Sébile  ia  rolne ,  qui  tant  ot  der  le  vis, 
Dona  à  son  neveu  Baudnîn  le  marchii , 
A  son  neveu  Rolant  ToliÊuit  qu*ot  conquis>  etc. 
Bomcii  d$ê  quatre JUm  d'AjÊHon ,  as.  do  !•  Bibl.  inip. 

fond*  de  U  ValliAn,  b*  39 ,  folio  16  Ttrso. 
Dont  fist  RoUandin  cevalier 
Caries,  od  maint  fil  depnndçr.... 
Et  si  conqutst  son  olifant , 
Qu*encor  voient  vîd  et  enfiuit. 

Cknni^mrimitdtPkXppê MamUt  ,v,  iii^Oi  t.  I*', 
p.  iSi. 

^  Voyez  Danicorammonumêntorun  lÀhritex,  etc. 
Haihiae,  A*.  MDCXLni,  in-4^  lib.  V,  p.  35i. 
"  \^t  à  Bordeles  la  dtet  de  [vahur]; 

♦        79 


626  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

dans  le  trésor  de  la  cathédrale  d'Aix-la-Chapelle  et  que  Ion  montre  aux  vi- 
siteurs comme  ayant  appartenu  à  Charlemagne ^.  Cette  pièce,  véritable- 
ment remarquable,  nest  surpassée  que  par  lolifant  de  M.  le  duc  de  Luynes, 
le  plus  beau  sans  contredit  de  tous  ceux  qui  nous  sont  parvenus  :  on  ne  sau- 
rait donc  trouver  mauvais  que  nous  en  pariions  ici  avec  quelque  étendue. 

En  1781,  des  recherches  minéralogiques  et  géologiques  ayant  conduit 
M.  Thomas  Riboud  à  la  chartreuse  de  Portes,  située  dans  la  partie  la  plus 
élevée  de  la  chaîne  méridionale  des  montagnes  du  Bugey,  Tolifant  dont  il 
s  agit  lui  fut  présenté  par  les  religieux ,  qui  devaient  plus  tard  lui  en  faire 
don.  Suivant  la  tradition  de  la  maison ,  qui  le  possédait  depuis  environ  quatre 
siècles ,  il  avait  été  trouvé  vers  la  fin  du  xiv',  par  des  bergers  au  fond  d'une 
grotte  ou  anfractuosité  de  rochers ,  dans  le  territoire  d'Ordonnaz ,  village  peu 
éloigné  de  Portes.  Revêtu  d'un  double  étui  de  cuir  bouilli,  il  était  posé 
horizontalement  dans  le  vide  que  laissaient  entre  eux  deux  lits  de  roches 
saillantes,  et  n'avait  été  attaqué  ni  par  le  contact  de  l'air,  ni  par  rhumidité. 

Toute  la  superficie  extérieure  de  cet  olifant,  qui  est  d'un  seul  morceau 
d'ivoire ,  est  divisée  en  huit  compartiments  ou  sections ,  dont  trois  sont  urnes 
et  cinq  occupées  par  des  bas-reliefs  et  des  ornements  sculptés  et  ciselés  sur 
le  corps  de  l'instrument.  Tous  les  objets  étrangers,  comme  cercles,  an- 
neaux ,  etc.  qui  s'y  trouvaient  adaptés ,  ont  disparu ,  vraisemblablement  en 
raison  de  ce  qu'ils  ressemblaient  plus  ou  moins ,  comme  matière,  si  ce  n'est 
comme  travail,  aux  ornements  décrits  par  Robert  Bikez;  on  ne  voit  même 
plus  aucune  trace  de  la  dorure  dont  l'embouchure  a  dû  être  décorée  *. 

Les  bas-reliefs  occupent  à  peu  près  les  trois  quarts  de  la  superficie  du 
cor,  et  chacune  de  leurs  cinq  sections  embrasse  sa  circonférence.  Dans  la 
zone  supérieure ,  un  cavalier  monté  sur  un  animal  fantastique  donne  de  sa 
lance  dans  le  derrière  d  un  autre  animal  du  même  genre ,  de  la  bouche  du- 


Desnr  Talter  teint  Seyerm  le  baron  mots  Dein  ein  (  Tunique  à  toi  ) ,  gravés  en  argent 

Met  roUpban  plein  d  or  et  de  mangnns  ;  Joré.  (Voyez  Magasin  pittoresque,  U  V\  1 833 . 

Updcrinleyeientkilàvunt.  p.   1  lA,  coL  1,  et  Souvenir  dt  Voyages,  par 

L« GAAiKonik Bolani. <dit. origiii«l«, eoopkt  j)^  Nisafd.  Paris,  Michel  Lévy  frères,  i855, 

'^  in-i2,  p.  347.) 

»  Ce  cor,  décrit  partout ,  serait  de  fabrique  ,    ^  ToUphant  k  Inmière  dorée 

occidcnlaie  sHl  était  vrai  qu*ii  ftit  fait  avec  une  ^,5,^  à  sa  bouche,  li  sonne  la  menée, 

dent  de  Téléphant  envoyé  â  Charlemasne  par  ^             ,                 .        ,  ^         ^.  ' 

i«,.j.i                  1,*              .  flo«o«  d»  AoAMMwr.  CTl4  par  dn  Gange,  GIsm. 

Haroun-al-Raschïd;  il  est  attaché  à  un  cemtu-  ^  .,  ^^j^  j^^  ,,  ^^  ^^  ^5^^  ^,.  ,^  .,  ^, 

ron  de  velours  cramoisi  sur  lequel  on  lit  les  Mmumm, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         627 

quel  sort  un  serpent;  à  droite  et  à  gauche  sont  des  animaux  également  chi- 
mériques, dont  ïxm  à  face  humaine.  La  seconde  zone  est  occupée  par  des 
lions  afiBrohtés,  séparés  par  une  espèce  d*arhre;  dans  la  troisième,  on  voit 
des  oiseaux  de  proie  enlevant  chacun  un  lapin  dans  leurs  serres,  puis  un 
chameau,  deux  grands  oiseaux  huvant  dans  une  fontaine,  et  un  animal 
couché.  La  quatrième  20ne,  toujours  en  montant  vers  Tembouchure ,  pré- 
sente des  griffons  et  une  sorte  de  bête  portant  sur  son  dos  un  oiseau  de 
proie  qui  la  mord;  enfin  ,  au  centre  de  la  dernière  zone ,  se  voit  une  femme 
dont  les  hanches  exagérées  semblent  indiquer  une  origine  arabe,  ou  plutôt 
indienne,  car  je  retrouve  cette  même  exagération  dans  les  figures  colossales 
des  souterrains  d'Ëllora  qui  font  partie  des  sculptures  nommées  Rames-warra 
et  destinées,  à  ce  que  l*on  croit,  à  rappeler  les  noces  de  Ram  et  de  Seeta. 
Au  reste ,  le  chameau  et  le  buffle  étranglé  par  un  serpent  suffiraient  à  eux 
seuls  pour  indiquer  Torigine  orientale  de  Tolifant  de  M.  le  duc  de  Luynes, 
origine  que  je  me  garderai  bien  d*assigner  à  trois  autres  cors  d*ivoire ,  lun 
dé  la  collection  de  M.  le  prince  Soltykoff^ ,  l'autre  du  cabinet  de  M.  Roux , 
à  Tom*s,  le  troisième  conservé  à  Bordeaux,  dans  celui  de  M.  Durand,  archi- 
tecte. Ce  dernier  porte  une  croix  inscrite  dans  un  cerde. 

Quant  au  fourreau  de  cuir  de  folifant  de  M.  le  duc  de  Luynes ,  il  est  cer- 
tainement européen.  Parmi  les  ornements  qui  le  distinguent,  on  remarque 
six  compartiments  en  forme  de  losange  et  qui  ont  un  caractère  héraldique . 
La  forme  indique  des  armoiries  de  femme  ;  le  diamp  porte  à  droite  un 
demi-château ,  à  gauche  une  demi-fleur  de  lis ,  c  est-à-dire  de  Gastille  parti  de 
France.  Il  est  vrai  que  cela  n*est  pas  absolument  correct,  puisque  Técu  de 
France  fiit  d'abord  semé  de  fleurs  de  lis  sans  nombre ,  et  qu'ensuite  il  n'en 
porta  que  trois,  !2 ,  i ,  et  jamais  une  seule;  mais  enfin  l'indication  peut  suffire. 

La  place  d'honneur  attribuée  aux  tours  de  Gastille  annonce  que  le  pro- 
priétaire de  l'olifant  était  Castillan ,  et  le  second  rang  donné  à  la  fleur  de 
lis  de  France  indique  une  alliance  avec  cet  état.  La  forme  en  losange  se- 
rait-elle seulement  une  suite  de  la  disposition  des  filets,  dont  f entrelace- 
ment forme  des  losanges ,  au  lieu  de  rappeler  la  navette  qui  était ,  avec  la 

^  Voyez  Uandbook  of  tki  Arts  of  the  middU  Arts  aa  moyen  âge,  par  A.  de  Sommerard,  al- 

Affes  emd   Btimsioncê,  translaied  from   the  bnm,  4'  série,  pi.  xxYi,  xxviii,  et  5*  série, 

Freach  of  M.  Jules  Labarte.  London  :  Jobn  pi.  xi;  et  dans  U  Moyen  Age  et  la  Rânausanises 

Mfirray,  i  S55 ,  in-S** ,  pag.  9  et  i  o ,  Gg.  5.  —  art.  Choise»  sect  Mann  et  usages  de  la  vu  privée. 

On  Iroiyrera  plusieura  autres  olifants  daus  les  foL  vi  verso. 

79- 


628 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


quenouille,  Tapanage  de  la  femme?  G  est  possible,  mais  non  vraisemblable.  Rien 
naurait  en  péché  que ,  dans  ce  losange ,  on  donnât  à  Técu  sa  forme  normale 
et  triangulaire,  qui  désigne  spécifiquement  un  homme,  et  non  une  femme. 

Jai  dit  que,  selon  toute  apparence,  lolifant  de  M.  le  duc  de  Luynes 
était  de  fabrique  orientale.  Plusieurs  passages  de  nos  anciens  trouvères  nous 
montrent  dans  les  orchestres  de  nos  ancêtres  des  cors  sarrasinois  ^  G*étaient 
probablement  des  naJUs* 

Sûrement  ces  cors  n étaient  pas  tous  en  ivoire  ou  en  métal  précieux^. 
Dans  le  Roman  de  Glaris ,  cité  par  Roquefort  ',  il  est  fiaiit  mention  de  cors  de 
pin ,  et  les  auteurs  de  la  Ghanson  d'Antioche ,  du  Roman  de  la  Violette  et 
du  Ghevalier  au  Gygne  parient  de  buisines ,  de  cors ,  de  trompes  d  airain , 
de  laiton ,  voire  même  d'ader  *. 

Dans  le  plus  ancien  de  ces  poèmes,  il  est  fait  mention  d*im  grand  cor 
montanier^.  Je  laisse  le  soin  d'expliquer  ce  mot  aux  savants  qui,  reprenant  en 


'   Pleoté  d'ettrameDs  oyiâei  : 
Vielles  et  talterionf , 
Harpes  et  gigues  et  canons, 
Lens,  rabebes  et  kitaires; 
Et  ot  en  pluseors  liens  nacaires 
Ki  molt  très-grant  noise  fàisoienl , 
Mais  fors  des  rontes  mis  estoient. 
Cymbales,  rotes,  timpanons 
Et  mandoires  et  micanons 
I  ot  et  cornes  et  donçaines 
Et  trompes  et  grosses  araines; 
Ck)n  iomzinoit  et  labours 
I  aroit  mdt  en  lieus  {Jusours ,  etc. 
RomoM  éê  CUovKûdu .  m»,  de  Is  Bibliothi^a*  de 

l'ArMoel,  B.-L.  fr.  in-folio,  n*  176,  folîo  66 

veno,  col.  3,  v.  i|. 
Là  réissies  meneslerex  ; 
Et  sachiez  qu*il  i  a  de  tes 
Qui  portent  harpes  et  vides, 
Salterimis,  dtoles  bêles 
Et  flétttes  et  aphonies  ; 
Si  i  ot  maintes  annonies , 
Tabours  et  ton  iamdinou, 
Entr*eus  mainent  grant  taboarois. 
Li  .j.  tument ,  lî  antre  saillent. 
L$  Ibntoàr  de  Clarté  «1  de  Lom ,  m§.  de  U  Bibl. 

imp.  n*  7Ô34',  folio  i58  rscto,  éd.  s,  t.  3i. 

Voyei  encore  un  passage  du  Roman  de  la 
Rose ,  cité  par  Roquefort  :  De  FÉtat  de  la  poésie 
françoise  dans  les  XI 1'  et  nu'  sikcles,  p   1 33  ;  [e 


ChtvaUer  aa  tygne,  etc.  t.  II ,  p.  4 1  «  v.  4347, 
p.  170,  V.  7740,  et  p.  4i4,  V.  i5oo8  (Cf. 
p.  169,  V.  74 14,  Cornet  sarrasinois,  tahoar  et 
Clarion)  ;  1* Histoire  de  S.  Louis,  par  Jehan  sire 
de  Joinville,  édit  du  Louvre,  p.  9  ;  la  Chro- 
nique de  Bertrand  du  Guesclin ,  t.  ^^  p.  388; 
enfin  un  extrait  du  rôle  de  la  chambre  des 
comptes  de  Paris,  cité  au  mot  Nacara,  n^  t,  du 
Glossaire  de  du  Cange. 

'  Il  est  question  de  haisines  et  de  trompes  d'ar- 
gent dans  le  Chevalier  au  Cygne,  t.  II,  p.  aoi, 
V.  8644>p.  4i4,  V.  i5oo9. — ^  trouve  aSia 
files  de  plata  dans  une  ancienne  romance  e^M- 
gnole  publiée  dans  le  Romancero  casleUano,eic, 
por  G.  B.  Depping.  Leipsique,  F.  A.  Brock- 
haus,  i844t  in-is,  tl,  p.  39a,  roni.  a8i  [Pa- 
seâhase  el  rey  moro^  etc.). 

^  De  ÏÉtal  de  la  poésie  fratiçoise,  etc.  p.  1  a  1 . 

*  La  Chanson  d^Anûoche,  ch.  I ,  couplet  xr? 
(t  I ,  p.  a5)  ;  ch.  V,  couplet  iuliii  (t.  II,  p.  65); 
ch.  VI,  couplet  IX  (p.  83),  couplet  xxxiii 
(p.  &pa);  ch.  Vill,  couplet  xxvii  (p.  a33. 
Cf.  p.  a38).  —  Ronuin  de  la  Violette,  p.  lag, 
V.  a563. — Le  Chevalier  aa  Cjrgne,  t.  Il ,  p.  1  Sg, 
V.  i74i3;p.  a4a  ,  v.  8967;  p.  388,  v.  i4i95. 

'  La  Chanson  d^Antioche,  ch.  IV,  couplet 
XVIII  ;  1 1,  p.  a  a 6. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


629 


sous-oeuvre  le  travail  de  feu  Bottée  de  Toulmont\  se  donneront  la  tâche 
de  le  compléter  :  ces  notes  n  ont  d'autre  objet  que  de  leur  servir  de  sabsi- 
dia.  Je  veux  seulement  faire  remarquer  la  ressemblance  qu'offre  le  mot  mon- 
tanier  avec  menaier^  autre  épithète  de  cor,  de  graile  : 

Il  a  sonné  .i.  graile  menaier, 

lÀ  jRomaiu  àe  Kaoul  de  Cambrai,  p.  aoo. 

Bilas  prent  .i.  cor  menaier. 
Sa  gent  comence  à  ralier. 

Le  Ronmant  de  Claris  et  de  Lariss  ms.  de  la  Bibl.  imp.  n^  7534  S  fol.  i3â 
recto,  col.  s. 

De  là  sans  doute  les  mots  menuiax,  monniaus,  qui  paraissent  avoir  eu  le 
même  sens  : 

Et  voit  Frans  ndier  au  son  des  menaiax, 
La  Chanson  des  Saxons,  t  II,  p.  76 1  v.  4* 

Sonnoîent  tymbre  et  cor  et  ces  trompes  d*argent, 
Naquaires  et  buisines  et  monniaus  giettant  vent. 

Le  Chevalier  au  Cygne,  etc.  v.  gS  10;  t.  Il,  p.  a  a  6. 

A  première  vue,  il  semble  que  ce  mot  menuier  ne  soit  autre  chose  que 
l'adjectif  manuel,  ce  qui  après  tout  est  une  étymologie  plus  raisonnable  que 
celle  qui  est  donnée  dans  le  Glossaire  de  la  langue  romane^  ;  mais  on  est  tenté 


^  Dissertation  sur  les  instruments  de  mtu/^ae 
employés  au  moyen  âye,  dans  les  Mémoires  et  dis- 
serlations  sor  les  antiquités  nationales  et  étran^ 
gères ,  publ.  parla  Société  royale  des  Antiquaires 
de  France, nouv.sér.  t. VI I  (Paris,  mdcccxli?). 
Ce  qui  se  rapporte  aux  cors,  trompes,  trom- 
pettes et  cornets,  se  trouve  p.  63-67,  ^  43-147. 
—  Les  pages  1 64-1 66  sont  occupées  par  deux 
pièces  de  vers  de  Guillaume  de  Machaut,  où 
sont  énumérés  des  instruments  de  musique  en 
usage  au  xn*  siècle.  Voici  deux  autres  passages 
de  poètes  plus  anciens  : 

Âsses  avoit  et  .i.  et  el, 
Si  00m  afiert  à  ménestrel. 
Là  sont  trestnit  si  estmment. . . 
Harpes,  rotes,  gignes,  violes, 
Lens ,  kintftires  et  ôtdes 
Bt  timpanes  et  micanons 


Rii]>ebes  et  salterions. 

Tabours  et  muses  et  flajos 
I  a  asses  graislcs  et  gros, 
Flaûles  d*argent  traversainnes , 
Estives,  cornes  et  doaçainnes. 
Et  d*aittres  estromens  asses 
Que  ne  vont  >i  P^  tons  nomma. 

LiR^muu  de  Chomadu,  as.  an  fonds  de  U  V*l- 
iièrt  n*  ôs  (BiU.  imp.},  folio  65  veno, 
col.  a,  ▼.  37. 

C3  jougleonr  de  ploisors  terres 
Cantent  el  sonent  lor  vieles , 
Muses,  harpes  et  orcanons , 
Timpanes  et  salterions. 
Oignes ,  estives  et  frestiaus 
Et  buisines  et  calemiaus. 

De  l'Àtn  ptriUnê,  mt.do  U  RiU.  iap.  0*7909', 
folio  ik  v«no ,  col.  a ,  v.  37. 

T.  II,  p.  170,  col.  1,  au  mot  Jlenii«(. 


630 


HISTOIRE  DE  LÀ  GUERRE  DE  NAVARRE. 


de  renoncer  à  l'une  et  à  l'autre  quand  on  lit  dans  des  poèmes  que  nous 
avons  déjà  cités  : 

Del  olifant  haltes  sunt  les  menées, 

La  Chanson  de  Roland,  st.  ccxL,  v.  6 ,  p.  i  a8. 

Li  Rous  r*a  sa  gent  aûnée, 
An  .j.  cor  sonne  la  menée. 

Le  Roumani  de  Claru  et  de  Laris,  ms.  7534  N  fol.  99  verso,  col.   3 , 
derniers  vers. 

On  sonnait  aussi  de  la  trompe  à  la  voilée K  II  ne  parait  pas,  cependant, 
que  Ton  fit  autre  chose ,  dans  Torigine',  que  tirer  de  cet  instrument  des  sons 
purs  et  simples,  sans  chercher  à  moduler  : 

Du  menuel  qu  au  col  avoit , 
Sonna  trois  sons  grans  et  tretis. 

jRomoji  de  Pereeoal,  dté  par  Borel  et  Roquefort. 

Beaus  fu  li  jors,  et  li  esters  fu  for; 

Et  Vivions  a  haut  sonné  son  cor 

.ij.  fois  en  graille ,  et  li  tierz  (u  en  gros. 

La  ChevalerU  Vivien,  ms.  de  la  Bibl.  imp.  n*  698S,  fol.  loS  verso, 
col.  1 ,  V.  17. 

Nous  avons  ici  Tëtymologie  du  verbe  graisloier,  graloier,  gralqyer,  que  1  on 
trouve  à  chaque  instant  dans  nos  anciens  poèmes  avec  soner  et  6onc2îr  ';  ce- 
pendant ii  n'est  pas  défendu  de  croire,  comme  on  l'a  fait  jusqu'à  présent, 
que  grasloier  vient  du  nom  de  Imstrument  appelé  graisle  en  ancien  fran- 
çais ,  et  gracilis  en  latin.  Le  cas  ne  pourra  être  décidé  que  lorsque  Ton  saura 
d'une  manière  plus  précise  comment  on  sonnait  du  cor  à  l'époque  où  le 
verbe  commença  à  être  en  usage. 

Alors  on  employait  surtout  les  instruments  de  cette  espèce  en  guerre , 
pour  indiquer  les  diverses  manœuvres ,  ce  qui  se  fait  encore  âujoiuxl'hui  ; 


*  Le  Chevalier  aa  Cj^ne,  etc.  v.  16666; 

t.  II,  p.  449.  s 

^  Pour  la  fin  du  11  v*  siècle  on  trouvera  com- 
ment on  doit  corner,  dans  le  Livre  de  la  chasse, 
par  Gaston  Phébus.  L»a  figure  du  manuscrit 
de  laBihi.  imp.  n**  7088,  foi.  43,  a  été  repro- 
duite dans  r  Histoire  des  comtes  de  Poix  de  la 
première  race  (Gaston  III),  publiée  à  Paris 
en  i834f  in-8*,  par  M.  Gaucfaeraud;  et  dans 
Tarticle  Chasse  de  M.  Elséar  Blaze.  (  Le  Moyen 


Âge  et  la  Benaiuance,  fol.  xii  recto.  Cf.  foi.  ir 
V-.) 

'  Voyez  la  Chanson  d'Ântioche,  cb.  V,  coupl. 
SUE  (t.  II,  p.  a6),  et  ch.  VI,  coupl.  xxuii 
(p.  1 32);  2a  Morl  de  Garin  le  Loherain,  p.  5o, 
V.  io44;  le 'Chevalier  aa  Cygne,  etc.  t.  Il, 
p.  i65,  V.  7607,  p.  3i6,  V.  11987,  p.  5io, 
V.  17940,  p.  519,  V.  18914  ,  etc.  Cf.  Gloês, 
med,  et  infim,  Latimt,  t.  III ,  p.  545 ,  col.  1 , 
V*  Gracilis,  et  t.  IV,  p.  357,  col.  a ,  v*  Menetan^, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         631 

mais  il  y  avait  cette  différence  que  le  plus  souvent  c'était  le  chef  lui-même 
qui  appelait  ses  hommes  au  son  du  cor^,  qui  les  ralliait  ou  qui  sonnait  la 
retraite  ^.  Dans  la  paix ,  cet  instrument  servait  aussi  à  annoncer  les  repas'. 
A  la  fin  du  moyen  âge ,  les  cors  cessèrent  de  nous  venir  d*Qrient;  sous 
Louis  Xm,  ils  nous  arrivaient  d'Angleterre,  et  Sedan  était  renommé  pour 
ses  trompes  *. 

Page  3o4«  vers  4760  •  couplet  xcviii. 

Entre  autres  lampes  placées  dans  la  cathédrale  de  Pampelune,  il  y  en 
avait  une  qui  brûlait  devant  les  tombeaux  des  rois  de  Navarre.  Elle  fut 
rétablie,  comme  on  le  voit  par  cet  article  des  comptes  de  ce  royaume 
en  i!i84  : 

Pro  lampade  ardente  ante  sepulcra  regom  in  ecclesia  Béate  Marie  Pampilonensis , 
XXX  solides.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat  n*"  i65\  folio  34  recto.) 

Page  3o6,  ver»  4759,  couplet  xcviii. 

Ce  tableau  de  dévastation,  à  rapprocher  de  celui  qua  tracé  Guillaume 
Guiart*,  rappelle  le  sac  de  Lyon  par  Begon  de  Belin  et  les  Lorrains  : 

L&  véissiés  les  grans  salles  rober. 

Chambres  brisier  et  les  escrins  forcier. 

Et  les  toniaus  des  celiers  fors  giter. 

Les  cbars  garnissent  et  de  vin  et  de  blés; 

Grant  gaaing  i  firent,  nus  ne  le  puet  nonbrer. 

Defors  as  chans  font  les  charrois  mener. 

Là  sejornerent  dusques  &  Tanuitier. 
Matin  leva  Begoos  qui  fîi  moût  ber, 
Le  feu  escrie,  par  tout  le  fait  bouter; 
La  ville  esprent,  nus  ne  Ten  puet  tenser. 
Là  véissîez  ces  mostiers  enbraser, 
Et  ces  grans  tors  trebuchier  et  yerser, 

*  LeRoamanz  de  ClatU^et  de  Loris,  ms.  7534*,  Ce  la  ngna  de  retoner. 

foiio  1 14  vcwo,  col.  a,  v.  33.  UR^moMd^Bfnt.  Y.  98s4, 1.  II. p.  e?. 

*  La  Chanson  d:Antioche,  ch.  V,  coupi.  zrni  '  LeOevaUér  am  O^i»,  etc.  t  II,  p.  394, 
(t  I*,  p.  37);  ch.  II,  couplet  XXVI  (p.  199.        ^'  >A383. 

Cf.  p.  457).— Lî  Bonums  de  Raoalde  ComBrai,  ^  Les  Jeaw  de  Vincmum.  etc.  A  Rouen,  ches 

p.  357,  Y.  10.  Jacques  Gailloué,  m.dcxxixv.  in-ê*,  p.  i63. 
On  iit  ailleurs  :  *  la  Broncà*  iw  ny«w  %Ra^,  parmi  les 

Dont firtArtas ses  con corner,  Chroniques   nationales  françaises,  t   VIII, 

GMffleteibmâiiessoner:  p.  196,  v.  Baéo.Cf.p.  iSg.v.  4087. 


632         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

La  gent  menue  et  les  femes  plorer. 
De  mors  i  ot  que  nus  ne  sait  nombrer. 

Li  Romans  de  Garin  le  Loherain,  t.*  I,  p.  197. 

Les  escrins  dont  parle  ie  trouvère  ne  sont  pas  ce  qu'y  voit  son  éditeur, 
qui  traduit  ce  mot  par  petites  chambres,  sortes  de  cabinets  consacrés  aux  objets 
précieux^  \  c'étaient  des  coffres  portatifs  : 

Li  somier  sont  trossé,  li  coffre  et  li  escrin. 
La  Chanson  des  Saxons ,  coupl.  L;  1. 1,  p.  323. 

Peut-être  même  faudrait-il  y  voir  des  espèces  de  tiroirs;  on  est  du  moins 
fondé  à  le  croire  en  lisant  le  fabliau  des  trois  Bossus  : 

Uns  chaaiiz  ot  lez  le  fouier, 

C*on  soloit  fere  charier; 

EL  chaaiiz  ot  trois  escrins,,. 

En  chascun  a  mis  un  boçu.  • 

Fahliaas  et  contes,  édit  de  Méon,  t  III,  p.  348. 

Les  escrins  étaient  les  armoires^  de  Tépoque;  on  peut  d*autant  mieux 
appliquer  ce  nom  à  cette  espèce  de  meubles,  que  Ton  y  conservait  les 
armes  de  prix. 

Un  passage  du  Roman  des  aventures  Fregas^^  quà  cette  occasion  nous 
avons  cité  plus  haut,  p.  679,  en  note,  nous  présente  un  serviteur  appor- 
tant de  Teau  dans  un  bassin  précieux  trouvé  dans  un  coffre.  Ceux  dans 
lesquels  nos  ancêtres  serraient  largent  et  les  objets  de  prix  portaient  plus 
généralement  le  nom  de  forcier,  forchier,  forger,  forgier  ou  forceret,  en 
latin  forcerias ,  forgeriwn ,  forsarius ,  mots  dont  lun  figure  déjà  dans  un  in- 
ventaire du  trésor  de  la  cathédrale  de  Saint-Paul  dressé  en  1296*. 


'  Voyez  ie  Glossaire  de  du  Gange,  au  mot 
Scfiniam,  t,  VI,  p.  i3o,  col.  1.  Gomme  Jean 
Bodd,  Froissart  emploie  escrin  en  le  joignant 
kcojlre  : 

«...  les  aucuns  ouvroient  leurs  coffres  et 
leurs  escrins ,  «  etc.  (  Liv.  I**,  part,  i ,  ch.  cclxxii  ; 
éd.  du  Panthéon  littéraire,  1. 1",  p.  3 1 5,  col.  a.) 

«  . .  .les  escrins  et  les  coffres  pleins  de  bons 
joyaux.  •  (Liv.  I",  part.  11 ,  ch.  xix  ;  t.  ^^  p.  3 1 5 , 
col.  3.) 

'  On  a  commencé  par  dire  ormoû^  :  c  II  y  a 


en  la  maison  de  prest,  dit  Gleirac,  magasins, 
cabinets,  armaises,  tirettes,  coffres,  bahuts, 
layettes ,  cassettes ,  et  quaisses. . .  k  mettrtr  et  te- 
nir les  joyaux,  vaisselle  d^argent,  meubles  et 
marchandises  portées  en  gages',  «  etc.  (Usance  da 
négoce  ou  commerce  de  la  banque  des  lettres  de 
change,  etc.  A  Bourdeaux,  par  Guillaume  de  la 
Gourt,  1670,  petit  in-12,  p.  168.) 

'  Page  11,  V.  17. 

*  The  History  of  Saint  PaaTs  Caihedral  in  Lan- 
don,  etc.  by  Sir  William  Dugdale.  Loadon, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


633 


Pendant  tout  le  moyen  âge,  jusquà  une  époque  assez  rapprochée  de 
nous,  les  cofires  tenaient ,  avec  les  lits,  la  première  place  dans  le  mobilier 
des  appartements ,  où  ils  servaient  aussi  de  sièges  : 

PTest  pas  bons  &  saionier  de  vainne 
Gerurs,  quant  vi  Tostel  si  povre. 
Séir  le  font  desor  .j.  coffre 
Li  chevalier,  etc. 

Roman  de  la  Violette,  p.  80,  v.  1667'. 

« 

On  leur  donnait  aussi  le  nom  de  huche^,  et  leur  place  était  surtout  au 

pied  des  lits  : 

Et  se  li  covient  huches 
Et  corbeillons  et  cruches , 
Le  chat  aus  sons  prendre 
Por  les  huches  desfendre. 

De  tOastiUment  aa  Villain,  A  Paris,  chei  Silvestre,  11.  dccg.  x\xiii, 
m-8',  p.  12." 

Sus  une  huche  aus  piez  du  lit 
A  cil  toute  sa  robe  mise. 

Da Chevalier  à  la  rohe  vermeille,  v.  66.  (Fabliaax  et  contes,  t.  III,  p.  ^^^») 

rompoient  coffres  et  huches,  etc.  (Les  Chroniques  de  /.  Froissart,  liv,  III, 

chap.  Lxxxviu,  ano.  iSSy;  t.  II,  p.  643t  c.  a.) 


1818,  in*foI.  p.  3i  3,  ool.  9,  art  Craces, — G/055. 
med.  et  inf.  Latin,  v*  Forsarius,  i,  III,  p.  373, 
col.  I.  Cf.  p.  348,  col.  3,  et  356,  col.  3.  Aux 
exemples  français  qui  y  sont  cités  et  qui  tous 
établissent  la  synonymie  de  forcier,  etc.  avec 
coffre  et  escrin,  on  peut  ajouter  ceux  qui  nous 
sont  fournis  par  la  Chronique  de  Bertrand  du 
GnescUn,  1. 1",  p.  i5,  col.  3 ,  et  p.  60,  en  note, 
et  par  U  Bornons  de  Bauduin  de  Sehourc,  ch.  it, 
▼.  780,  t.  I",  p.  130;  cb.  ▼,  ▼.887,  905,  910» 
p.  ii8,  149;  etcb.  xiT,  V.  9i3,t.  II,p.  307. 
^  Dans  le  Roman  de  Garin  le  Loherain,  un 
messager  envoyé  au  comte  de  Flandre  le  trouve 
dans  sa  tente, 

Sor  on  oo&e  où  se  mt. 
T.  I»,  p.aU. 

Mais  là  rien  de  plus  naturel  que  d*avoir  pour 
meubles  des  coffires  servant  k  transporter  les 

BIST.  DE  LA  6UBRRE  DE  XAT. 


effets.  Il  y  en  avait  même  de  destinés  à  la  célé- 
bration de  la  messe  en  campagne.  L'autd  por- 
tatif dont  il  est  question  dans  une  pièce  de  Tan 
1 391  [Fœdera,  conventiones,  etc.  3*  edit.  tom.  I 
pars  II,  p.  89,  col.  3),  rentrait  probablement 
dans  cette  catégorie.  En  1 S 1 3 ,  Henry  Algemon 
Percy,  comte  de  Nortbumberland ,  8*apprétant 
à  rejoindre  Tannée  anglaise  en  France,  empor- 
tait un  coffre-autd  de  ce  genre  garni  de  deux  cou- 
vercles, celui  de  dessus  décoré  de  peintures  re- 
présentant Jésus-Cbrist  sur  la  croix,  la  sainte 
Vierge  et  saint  Jean.  Voyez  Eememhrances  Jor 
the  AppareL . .  of  Henry  Algemon  Percy,  etc.  by 
Sir  Frédéric  Madden.  [Archœologia,  etc.  vol. 
XXVI,  p.  4i3.) 

'  En  bas  latin  hacha,  hachia,  hucellas,  hatica, 
(  Voyez  le  Glossaire  de  du  Cange ,  t.  III ,  p.  3  74 , 
col.  1  et  3,  et  735 ,  col.  3.) 

80 


534         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Donc  veisftiex  ces  Bretons  et  ces  routes  entrer  en  ces  hostds . . .  rompre  hoches  et 
escrins»  etc.  (Les  Chroniques  de  J.  Froissart,  t.  II,  p.  644 1  col.  i.) 

Une  huche  rompi ,  ou  .i.  escrin  trouva. 

Chronique  de  Bertrand  da  Guesclin,  v.  65g; 1. 1,  p.  38. 

Placé  devant  une  maison  en  temps  de  foire ,  un  coffire  servait  à  indiquer 
une  boutique,  que  souvent  il  constituait  tout  seul  :  ce  qui  a  engagé 
D.  Carpentier  à  traduire  par  officina  le  mot  arca  d'une  charte  de'  i34i , 
concernant  Garsias,  sous-doyen  du  chapitre  de  Troyes,  dans  laquelle  il  est 
question  d'héritages  situés  en  cette  ville ^. 

Il  n  est  pas  jusqu'aux  cages  d'oiseaux  auxquelles  on  n'ait  donné  le  nom 

de  coffre  : 

Je  vi  par  le  trdis  d*un  cofire... 
Oisiaus  qui  avoient  piez  beus , 
Qui  furent  pris  sus  la  marine. 

Le  Dit  des  rues  de  Paris,  v.  170.  (FahUaax  et  contes,  t.  II,  p.  ii^) 

Plus  près  de  nous,  le  coffre,  que  nous  voyons  dans  le  palais  des  rois 
de  France  en  une  circonstance  peu  honorable  pour  l'un  d'eux^,  avait  ail- 
leurs im  emploi  auquel  il  est  fait  allusion  dans  une  expression  prover- 
biale dont  nous  ne  nous  rendons  pas  parfaitement  compte.  En  effet,  com- 
ment expliquer  ce  vers  de  la  satire  m  de  Mathurin  Régnier,  où  le  poète, 
interrogeant  le  marquis  de  Gœuvres,  lui  demande  s'il  doit  continuer  à 
courtiser  son  maître , 

Puis  sans  avoir  du  bien,  troublé  de  resverie, 
Mourir  dessus  un  cofire,  en  une  hostellerie. 
En  Toscane,  en  Savoye,  ou  dans  quelque  autre  Ueu , 
Sans  pouvoir  îaire  paix,  ou  trefve  avecques  Dieu  ^  ? 


*  tCom  dediiset  idem  rex  (Navarre)  quod 
ttullaarcha  ante  predictam  domum  de  cetero 
poneretar,  qoamdiu  idem  Garsias  viveret,  niai 
de  voluntate  ipsius;  nos...  protestamur,  quod 
post  decessum  ipsius  Garsie,  dictas  rex  aut  hè- 
res ejus ,  si  voluerit,  posait  ponere  de  jure  iiiam 
arcam  ante  dictam  domum  in  nundinis  anle 
dictis.  I  (  Chart,  Camp.  ms.  Bibi.  imp.  n*  SggS  A , 
fol.  43o  recto,  col.  1.  Cf.  Gloss,  mecL  et  inf. 
Lêiin,  t.  I,  p.  36A,  coi.  1 ,  v"  Arca.) 

*  Voyei  la  Confessioo  catholique  du  sieur 


de  Sancy,  iiv.  I*',  chap.  vu,  à  la  suite  du  Jour- 
nal de  Henry  m,  édit.  de  17^6,  t^III,  p.  109. 
Cf.  t  I",  p.  38,  sept  1577. 

'  Voyez  encore  un  passage  d*nne  lettre  de 
M**  de  Sévigné  du  a  août  1675,  et  une  é{n- 
taphe  de  Tristan  THermite,  cités  par  M.  Qoi- 
tard,  dans  son  Dictionnaire  des  proverbes  fran- 
çais,  3*  édit.  p.  is3,  lai*  — On  disait  aussi 
piquer  le  bahut,  (Voyes  les  Aventures  du  baron 
de  Foeneste ,  édition  de  M.  Proaper  Mérimée , 
p.  a65.) 


«r 

* 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         655 

Cette  expression  mourir  sur  un  coffre ,  si  nous  ]a  rencontrions  dans  un 
écrivain  du  xiv*  siècle ,  éveillerait  dans  notre  esprit  Vidée  du  dernier  sup- 
plice. Froissart ,  racontant  «  comment  mes^e  Hue  le  Despensier  le  jeune 
eut  la  teste  tranchée  et  ftit  mis  en  quatre  quartiers ,  »  ajoute  :  «  Première- 
ment il  fut  trahiné  sur  un  bahut,  à  trompes  et  à  trompettes ,  par  toute  la 
ville  de  Hereford,  de  rue  en  rue^»  Ce  bahut  était  probablement  la  bière 
du  condamné,  appelée  coffre  dans  le  siècle  suivant^.  Au  xvii',  on  ne  traî- 
nait plus  que  sur  la  claie ,  supplice  infligé  aux  cadavres  des  suicidés ,  non- 
seidement  chez  nos  voisins ,  mais  à  Bordeaux ' ,  où  ils  lavaient  probable- 
ment importé. 

Quelles  étaient  la  matière,  la  forme  et  la  décoration  de  ces  coffres?  Je 
laisse  à  un  habile  archéologue  le  soin  de  décrire  ceux  qui  nous  restent, 
et,  sans  recourir  aux  renseignements  intéressants  recueillis  par  Téditeur 
des  Comptes  de  largenterie  des  rois  de  France  au  xiv*"  siècle^,  je  m*en 
tiens  à  quelques  indications  fournies  par  les  documents  anciens  que  j'ai 
pu  consulter.  Un  trouvère  du  xin'  siècle  nous  montre  l'un  de  ses  person- 
nages appuyé 

Sor  .j.  coffre  bendé  de  coivre. 

Roman  de  la  Violette,  p.  aS,  v.  kà^.    . 

•  Dans  un  autre  roman  il  est  question  d'un  escria  qui  est  ferés  d'uchier^, 
lin  inventaire  de  la  même  époque  nous  oflre  un  coffire  appelé  quarellet, 
feiré  de  plate  ferrure ,  prisé  trente-deux  sous  ;  un  autre  ferré  de  ferrure 
«ouvrée  à  coquelles,  »  estimé  vingt-quatre;  trois  cofifres  pareils  couverts  de 
cuir  et  doublés  de  toile  par  dedans,  marqués  ensemble  seize  sous,  prix  fixé 
à  un  cofiBre  long  en  chêne;  un  vieux  petit  coffre  peint  par  dehors,  estimé 
quarante-cinq  sous;  plusieurs  cofifres  plats  de  bois  blanc,  sans  pieds,  à 


^  Les   Ckroniqnes   de  sire  Jean   Froissart,  tel  de  nUe,  année  1 634*25,  folio  74  verto. 
Kv.  I",  1**  partie ,  chap.  xxiv,  ann.  1 396  ;  1 1*',  ^  TaUe  des  mots  techniques  des  Cooptes  de 

p.  17,  col.  I.  Targenterie,  aux  mots  Baka  et  Coffres,  p.  349» 

'  • . . .  elle  soit  tenue  de. . .  baisw  le  poile  363.  (  Voyes  encore  dans  le  compta  d*Étienne 

estant  sur  le  coffre  dudict  defiinct,!  etc.  {Les  de  la  Fontaine  (i353),  p.  121 ,  123,  Tartide 

Arrêts  damoun,  xxii*  arrest;  édit.  de  mdocxxi  ,  Coffreriepour  le  roy.) 
t,  !**«  p.  338.  )  *  Li  Romans  de  Baadain  de  Sebourc,  ch.  xi? , 

'  Registres  de  la  jurade  conservés  A  Vhà-  v.  33s;  t.  II,  p.  7. 

80. 


636 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


quatre  sous  la  pièce;  enfin  un  coffret  long,  pareillement  de  bois  bianc, 
à  quatre  pendants  de  fer,  et  plusieurs  coffires  couverts  de  cuir^ 

L'inventaire  des  meubles,  joyaux,  etc.  de  notre  roi  Charles  V,  rédigé 
vers  la  même  époque,  offre  la  mention  de  deux  pierres  (cestans  en  ung 
coffre  de  cypraès,  que  le  roy  fait  porter  continuellement  avecques  soy, 
dont  il  porte  la  clef  ^.  » 

Dans  un  compte  postérieur,  figure  un  cofie  de  cyprès  donné  au  roi 
d'Angleterre  Henri  VIII,  qui  avait,  à  ce  qu'il  parait,  un  coffiretier  en  titre'. 
Il  se  nommait  William  Grene,  et  reçut  six  livres  dix-huit  shillings  un 
penny,  pour  avoir  fait  un  coffre  de  futaine  de  Naples  et  plein  de  tiroirs 
bordés  de  taffetas  rouge  et  vert,  destinés  à  contenir  des  pierres  de  di- 
verses sortes^.  Vers  la  même  époque,  nous  trouvons  dans  un  inventaire 
du  trésor  de  la  cathédrale  de  Salisbury  un  beau  coffre  curieusement  tra- 
vaillé ,  couvert  de  drap  d'or  et  décoré  d'écussons  d'armoiries  relevés  de 
perles ,  avec  serrure ,  moraillons  et  clef  en  argent  doré  ;  un  autre  peint  et 
doré ,  avec  pierres  précieuses  et  boutons  de  verre ,  bordé  de  corail  et  peint 
en  argent  à  l'intérieur  ;  trois  autres  presque  aussi  riches ,  enfin  nombre 
d'autres  meubles  pareils ,  dont  quatre  en  cyprès  couverts  de  drap  bleu  et 
décorés  d'armoiries*. 


'  Inventaire  après  le  décès  de  Richard  Picqw, 
archevêque  de  Reims.  Reims,  mdcccxlii,  in-iS, 

p.   30,  23,   33. 

*  Ms.  de  la  Bibi.  imp.  n*  8356,  fol.  Ixxij 
verso.  Dans  le  testament  de  Jean  de  Gaunt,  qui 
est  de  1397,  ^  ^  ^^^  mention  dune  petite 
boite  en  bois  de  cyprès.  (Voyex  Theprivy  Parse 
Expences  of  King  Henry  the  eigkth ,  etc.  Lon- 
don  :  William  Pickering,  mdcccxxvii,  in -8*, 
p.  3i],  col.  2.) 

^  Ihid.p.  3o,  i8At  228,  3ii,  col.  2. 

*  An  Account  of  Church  Plate,  Money,  Gold, 
Silter  Images,  Jewels,  etc,  delioertd  to  King  Henry 
the  Vin^,  etc.  [Memoirs  0/  ihe  Antùiaities  of 
Great  Britain,  relating  to  the  Reformation,  etc. 
London,  1733,  in-18,  cbap.  iv,  p.  ihh>  — 
The  privy  Purse  Expences  of^ing  Henry  VUI, 
p.  3i  i«  col.  3.) 

'  Register  and  Inventory  of  the  Jewels  and 
Riches  belonging  to  the  caihedral  Charch  of  Sa- 
ram. . ,  in  theyear  1536,  etc. — An  historical  Ac- 


count ofthe  episcopal  See  and  cathedral  Church  of 
S€Lram,  etc.  by  William  Dodswortb,  181^ , 
in*  4*,  appendix  n*  1,  p.  239.  —  A  Dictionary 
of  th§jjf,rchitectare  and  Archmology  of  the  middU 
Ages,  etc.  by  John  Britton,  etc.  London, 
MDCCcxxxTiii ,  grand  in-8*,  p.  i48.  —  Dans  U 
description  des  coffres  de  cet  inventaire,  nous 
avons  traduit  par  moraillons  le  mot  anglais 
gemmel,  qui  n*est  plus  d'usage.  Il  Tétait  autre- 
fois chex  nous  : 

Mais  tant  ses  de  ses  paremens 
Qa*il  estoit  plus  noirs  que  airemens , 
Fors  tant  qa*il  y  ot  trois  gemeUêt 
De  un  or,  etc. 

£m  TMraoù  de  CkamtMci,  fx  Jêttjwm  Bi«t«A 
(laSS),  V.  i|65)  p.  70. 

Du  mot  anglais  ^emelj  dérivé  comme  le  nôtre 
dn  latin  gemellas  et  qui  signiGait  couple,  paire, 
est  venu  gemels,  par  lequel  on  désignait  une 
paire  de  gonds  on  de  charnières,  et  que  Fou 
trouve  diversement  écrit,  par  exemple  gymow. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE- 


637 


On  voit  par  ce  qui  précède,  et  par  une  foule  d'autres  passages  que  j  omets^ 
à  quel  point  lusage  des  coffires  était  autrefois  répandu  en  Angleterre.  En 
cela,  nos  voisins  n avaient  point  cessé  de  ressembler  à  leurs  ancêtres  les 
Saxons,  chez  lesquels  ce  meuble  avait  donné  lieu  à  un  article  de  loi.  Un 
objet  volé  était-il  trouvé  dans  le  coffre  dune  femme  mariée,  eUe  était  con- 
sidérée comme  coupable  du  larrin ,  par  la  raison ,  dit  le  législateur,  qu  elle 
doit  garder  elle-même  ce  qui  est  à  elle,  et  d^^s  le  détail  de  ce  qui  lui 
appartient  a  nomme  le  teajfc.,  rendu  par  ,mni«m  dans  la  rédaction  latine 
du  code  du  roi  Knute^. 

Selon  toute  apparence ,  il  ne  nous  reste  pas  de  cofire  de  ces  époques  re- 
culées^ mais  on  en  trouve  de  temps  plus  rapprochés  de  nous.  Dans  le 
tome  n  des  Spécimens  of  gothic  Architecture ,  etc.  du  célèbre  architecte 


comme  dans  Tarticle  consacré  à  William  Grene. 

Dans  quel([ues  vieux  écrivains  cités  par  Ste- 

veD8,il  semble  avoir  le  sens  de  yimmal,  double 

boude  : 

Jojnter  and  gemows  Le  jogges  in  sondyre. 

MorU  Artkun,  m*,  de  la  catUdnlc  de  Lincoln, 
loi.  84  recto.  Cf.  Halliwell,  A  Dietionatj  of  ar* 
eAoîc  amd  provincial  Wordê ,  etc.  London  :  John 
Rauell  Smith ,  mdcccxltU  ,  in-8*,  t.  I ,  p.  396, 
c.  1. 

Un  autre  passage  indique  plus  clairement 
encore  la  signification  et  lusage  de  gemmel  et 
àtgjmow: 

Far  Dnder  is  a  cave  whose  eotrance  f  treigbt 
Clos*d  witb  a  stone-wroaght  dore  of  nomean  weigbt, 
Yet  from  itself  tbe  gemelt  beaten  (beasen  ?)  so 
That  little  strengtfa  could  tbrof  t  it  to  and  fro. 

BnwRt's  Britisk  Ptulimei ,  book  II ,  toiig  m  , 
p.  109. 

On  disait  aussi  gimmal  ou  gimhal  ring,  ex- 
pression que  Skinner  rend  par  annulas  gemeU 
lus,  quoniam,  se.  duohas  aut  plarihus  orhihus 
constat:  — «Ânamnestes,  bis  page,  sattip  sute 
parple,buskins,  a  garlandofbaysand  rosemary, 
a  ginvnal  ring  witb  one  link  banging  ,•  etc. 
IÂngaa,eic.  act.  II,  se.  iv.  (A  sélect  Collection 
ofoldPlajSp  etc.  London  :  Septimus  Prowett, 
M.  occ.  XXV.  petit  in-8%  vol.  V,  pag.  i35.) 

^  Dans  l'inventaire  du  trésor  de  la  catbé- 
drale  de  Saidt-Paul  de  Londres  dressé  en  1 996, 
on  trouve  les  articles  suivants  :  t  Item  dtt«  cof- 


fras magns  eburnes  modo  vacu».  —  Item  duse 
coffrae  rubeae  de  opère  Limonicensi  (leg.  Limovi- 
censi]. . .  stantes  supra  altare. —  Item  scrineum 
de  opère  Dunelmensi ,  continens  relii|BÎas  sigil- 
latas.  —  Item  fbrîer  (leg.  forsier)  de  sprues- 
weric,  continens  multas  reliquias.  —  Item  una 
cofet  nigra,  pictnrata  cum  avibus  aureis,  con- 
tinens multas  reliquias.»  (TheHistoty  oj Saint 
Faut  s  Cathedral,  etc.  p.  3i4,  ^1*  2,  art.  Fe- 
retra,  et  p.  338,  col.  3,  art.  Craces,]  —  Il  est 
probable  que  lusage  des  coffires  n* était  pas 
moins  répandu  dans  nos  élises  :  «...  si  le* 
dict  defiendenr  est  agenouillé,  dit  un  écrivain 
du  xv'  siède,  et  il  ba  quelque  cbien  derrière 
qui  abbaye,  ou  un  cofire  qui  crye,  il  ne  se  doit 
point  retourner,  •  etc.  {Les  Arrêts  d'amours,  etc. 
A  Amstei^am ,  mdcgxxxi  ,  in-8°,  I'*  part  p.  53 , 
v'  Arrêt  ) 

*  «  Si  bomo  furtivum  aliquid  in  domo  sua 
occultaverit,  et  ita  faerit  abarvatus,  rectum  est 
ut  inde  babeat  quod  qusesivit.  Et  si  non  sub 
custodia  uxoris  ponatur,  nxor  innocens  babea- 
tur;  sed  suum  borderium  quod  dicere  pos- 
sumus  dispensam ,  et  cistam  suam  et  tea^e,  id 
est  scrinium  suum,  débet  ipsa  custodire.  Si  sub 
aliqoo  istorum  furtum  inveniatur,  tune  ipsa 
quoque  culpabilis  habeatur.  »  (  Leges  Kanati  re» 
gis,  art.  cm ,  apud  Johann.  Bromton  ;  Historim 
Anglicanm  Scriptores  X,  éd.  Roger,  Twysden, 
1. 1 ,  col.  93o ,  lin.  60.) 


638         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

A.  Pugin ,  on  voit  la  représentation  d'un  c(^e  d^catement  sculpté,  avec 
une  description  et  des  remarques  historiques  dues  au  propriétaire  M.  George 
Ormerod ,  Thistorien  du  Gheshire,  et  par  M.  E.  J.  Wilson.  M.  Henry  Shaw 
en  a  aussi  reproduit  deux  autres  très-beaux ,  dans  ses  Spécimens  of  andent 
Famitare,  publiés  à  Londres  en  i836,  in-&^ 

Après  avoir  représenté  les  vainqueurs  de  la  Navarrerie  ouvrant  maint 
cofire  et  forçant  complètement  mainte  b(Hine  huche,  Aneiier  dit  que  fon 
pouvait  voir  ouvrir  maint  coussin ,  et  la  plume  voler.  Sans  doute  les  pillards 
en  agissaient  ainsi  parce  qu'ils  soupçonnaient  les  vaincus  d'avoir  caché  des 
valeurs  dans  ces  objets  mobiliers;  mais  on  peut  dire  aussi  que  c'était  tout 
simplement  pour  emporter  plus  facilement  la  taie  ou  enveloppe ,  qui  était 
fréquenmient  d'une  étoffe  précieuse ,  comme  celle  de  l'oreiller  dont  parle 
un  trouvère  : 

Moult  par  fu  bons  II  oreUiers , 

Et  por  ia  plume  fu  moult  ciers  ; 

Entoiés  est  d*un  drap  de  soie, 

Del  plus  soef  que  jà  hom  voie. 

Partonopens  de  Bhis,  v.  loSSg  ;  t.  II,  p.  i8s.  . 

Ayant  eu  déjà  l'occasion  de  signaler  l'emploi  des  coussins  de  ce  genre 
pendant  le  moyen  âge,  je  ne  m'arrêterai  pas  plus  longtemps  sur  ce  sujet  ; 
je  me  bornerai  à  renvoyer  à  mes  Recherches  sur  le  commerce ,  la  fabrica- 
tion et  l'usage  des  étoffes  de  soie,  etc.  t.  I,  p.  a aa;  et  t.  Il,  p.  1 13  ,  en 
note,  p.  36o,  36 1. 

Page  3o6,  vers  4766,  couplet  xcviii. 

Guillaume  de  Nangis  ajoute  un  nouveau  trait  à  ce  tableau  de  désolation , 
qu'il  met  principalement  sur  le  compte  des  Béarnais  et  des  Albigeois  du 
comte  de  Foix  :  a  Non-seulement,  dit-il,  ils  pillèrent  la  ville;  mais,  ce  qui 
est  pis,  ib  se  comportèrent  comme  des  Sarrasins  et  des  ennemis  de  la  foi, 
mettant  cruellement  à  mort  hommes  et  femmes,  et,  par  im  raffinement 
de  méchanceté,  violant  les  dames  et  les  jeimes  filles.  Ils  mirent  le  comble 
à  la  scélératesse  en  portant  des  mains  sacrilèges  siu*  la  tombe  en  cuivre  doré 
du  roi  Henri,  qui  reposait  dans  l'église  de  Santa  Maria;  croyant  qu'elle 
était  d'or,  ils  la  mirent  en  pièces.  A  la  nouvelle  de  ces  horreurs,  le  comte 
d'Artois  ressentit  un  violent  chagrin  ;  il  manda  les  chanoines ,  que  la  frayeur 
avait  dispersés,  et,  compatissant  à  leurs  maux  et  à  ceux  des  citoyens,  il  leur 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


639 


rendit  la  sécurité  et  la  liberté,  leur  oonfinna  leurs  revenus,  et  fit  rentrer 
tout  ee  qu*il  put  de  la  proie  enlevée  par  des  mains  scélérates,  dans  celles 
des  légitimes .  propriétaires  ^  » 

Page  3o6,  vers  4770,  coaplet  xcriii. 

Au  moyen  âge»  traîner  im  condanmé  à  la  queue  d'un  cheval  consti- 
tuait une  aggravation  de  supplice ,  généralement  réservée  aux  traîtres^  Dans 
les  comptes  de  Navarre  pour  laSA,  nous  voyons  un  juif  ainsi  puni  pour 

un  crime  dans  lequel  avait  trempé  un  individu  de  la  Navarrerie  : 

Item  pro  quodam  saumerio  iocato  ad  traynandum  Juce  Tuebilo  per  viUam  Stdle, 
qui  postea  fuit  suspensus  eo  quod  fuit  in  consilio  ut  regnum  Navarre  venderet  domino 
Sancio ,  iij  aolidos.  \  Item  pro  expensis  unius  de  Navarreria  Pampilone  capti  eo  quod 
vendidit  cartas  cnidam  judee  de  faisitate  quam  aliquî  faciebant  ut  venderent  terram  do- 
mino Sancio,  et  fuit  captus ,  a  tercia  die  ante  festum  beati  Benedicti,  mense  mardi,  us- 
que  ad  terdam  diem  ante  festum  beati  Johannîs  Bobliste,  qua  die  fuit  suspensus,  xxxiij 
solidos  ix  denarios.  »  (Ms.  BiU.  imp.  Suppl.  lat.  n*  i56',  fcdio  33  recto.  Compot.  Johrnii 
P€tn  de  Gandidayn,  prepositi  de  OUto.) 

Page  3o6,  vers  4776,  couplet  xcviii. 

La  Navarrerie ,  si  cruellement  traitée ,  ne  tarda  pas  à  être  reconstruite  ; 

on  trouve ,  dans  les  comptes  de  Navarre  pour  1 2  8& ,  cet  article,  qui  semble 

se  rapporter  à  ce  travail  de  réparation  : 

Pro  operibus  factis  in  domibus  Navarrerie,  et  pro  dampno  eis  illato  in  ortis  propter 
torrentem ,  ix  libras  vi  sdidos  ix  denarios.  (Ms.  Suppl.  lat.  n*  1 65^,  folio  35  r^.) 

Page  3o8,  vers  4780,  couplet  xcix. 

Estevan  de  Garibay  assure  que  les  flammes  qui  dévorèrent  la  Nsfvarrerie 
passèrent  à  la  Chambre  des  Comptes  et  mirent  le  feu  à  quelques  actes  pu- 
blics^; mais  la  chose  parait  peu  croyable  au  P.  de  Moret,  vu  la  difficulté 


^  Gt*\a  Philippi  ni,  Francoram  régis,  etc. 
(  Reemeil  au  hUtorUns  des  Giudes  et  de  la  FroRce, 
t  XX,  p.  5oS,  A.)— La  remarque  deGoiiiaame 
de  Nangis,  relative  aox  auteurs  des  atrocitës 
commises  A  Pampel a oe,  qui,  suivant  lai,  étaient 
des  gens  sans  considération,  cette  remarque, 
omise  dans  la  version  française,  a  été  repro- 
duite et  amplifiée  par  Velly,  t  VI,  p.  335. 

*  «  En  esta  destniccion  y  quema  de  la  Na- 
varreria,  redbié  tambien  daâo  la  Poblacion, 
porqoe  saltando  el  foego  seqaemé  parte,  y  la 


Cémara  de  comptos,  que  estava  arrimada  à  ia 
PdUacion  se  qnemé  juntamente ,  y  perederon 
macbas  escrituras  antiguas  del  reyno  ;  y  bs  que 
se  salvaron,  passaron  al  castillo  de  Tiebas« 
donde  estuvo  en  largos  anos  la  Câmara  de  comp- 
tos y  archive  del  reyno.  1  [Compendio  histonal  de 
las  ckrémcas  y  wmersal  kistoria  de  todos  los  rey- 
ms  dEspaSka,  etc.  Impreso  en  Anvers  por  Chris- 
tophoro  Piantino,  1671,  in-folio,  lib.  XXVI, 
cap.  m.) 


640         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

qu  aurait  eu  Tincendie  à  traverser  deux  murailles  ^ ,  en  supposant  que  la 
Chambre  des  Comptes  existât  alors  où  se  trouvent  aujoiu*d*hui  ses  archives: 
or  cet  édifice  ne  reçut  pas  cette  destination  avant  iS^à.  Ce  qui  est  certain, 
c'est  que  Ton  ne  trouve  de  comptes  du  patrimoine  royal  qu'à  partir  de  Tan 
1 365,  ce  qui  vient  à  lappui  de  l'assertion  de  Garibay^. 

Je  n'ajouterai  plus  qu'un  mot  relativement  à  l'histoire  de  la  Navarrerie 
après  le  sac  de  1 277.  L'année  suivante,  le  roi  Philippe  le  Hardi  ordonna 
au  gouverneur  de  la  Navarre  d'évaluer  les  biens  des  rebelles,  afin  de  les 
faire  servir  à  indemniser  les  habitants  du  Bourg  des  dommages  qu'ib  avaient 
éprouvés  pendant  qu'Eustache  de  Beaumarchais  était  resté  enfermé  avec 
eux'.  En  laSo,  nouvel  ordre  de  restituer  leurs  biens  à -ceux  qui  étaient 
innocents ,  d'écouter  les  réclamations  des  juifs  qui ,  n'ayant  point  trempé 
dans  la  rébellion,  avaient  eu  leurs  maisons  détruites,  et  de  leur  donner  des 
terrains  pour  en  construire  d'autres  ^.  A  la  suite  des  spoliations  et  des  vio- 
lences commises  dans  les  églises  pendant  le  sac  de  la  Navarrerie ,  il  s'était 
élevé  des  différends  entre  le  roi  et  l'évêque  ;  ils  furent  réglés  en  i  a  9 1 .  On 
peut  voir  de  quelle  manière  dans  le  Dictionnaire  des  antiquités  du  royaume 
de  Navarre,  oix  l'on  trouvera  aussi  la  suite  de  l'histoire  de  la  Navarrerie  et 
des  détails  sur  la  reconstruction  de  cette  partie  de  Pampelune,  en  1 3a4'. 
A  la  fin  de  ce  siècle,  l'œuvre  de  destruction  du  précédent  ne  devait  plus 
laisser  de  traces;  nous  voyons  en  effet,  en  iSgS,  le  roi  Charies  III  don- 
ner à  Charies  de  Beaumont  et  à  ses  successeurs  les  palais,  places  et 
jardins,  qu'il  avait  dans  la  Navarrerie  de  Pampelime  et  dans  la  rue  de 
Santa  Catalina,  ou  Anglentina,  auprès  de  la  venelle  située  près  de  Saint- 
Augustin  ^. 

Page  3o8,  vers  4781,  couplet  xcix. 

Voyez  sur  les  motifs  qui  déterminèrent  l'expédition  de  Philippe  le  Hardi 
en  Navarre,  et  sur  les  négociations  qui  eurent  lieu,  à  cette  occasion,  entre 
lui  et  le  roi  d'Espagne ,  la  Vie  de  Philippe  III ,  par  Guillaume  de  Nangis 
[De  Profectione  régis  Phiîippiapad  Salvamterram  in  Gasconia),  dans  le  Recueil 
des  historiens  des  Gaules,  etc.  t.  XX,  p.  5oa ,  E. 

^  Âiuiales  dd  nyno  de  Nmarra,  iib.  XXIV,  '  Ihid.  t  II,  p.  617. 

ctp,  n,  S  II,  n*  17;  t.  III,  p.  494»  col.  9.  *  Bidenu 

*  Diccionar,  de antigûed,  del  reino  de  Naoarra  ,  *  Ihid,  p.  5 1 7-5 1 9. 

1. 1**,  p.  49,  00,  art.  Ârckivos.  '  Ihid,  t  [",  p.  117. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         641 

Page  3o8,  vers  4783,  couplet  xgdl. 

On  a  de  la  peine  à  croire  que  Philippe  le  Hardi  se  soit  mêlé  activement 
de  Tadministration  de  la  Navarre,  en  voyant  le  petit  nombre  de  pièces 
émanées  de  lui  relativement  à  ce  pays.  Voici  celles  qui  sont  venues  à  notre 
connaissance  : 

1.  Philîppus,  etc.  Scire  vos  volumus  quod  nos  Johanni  Sancii,  militi,  latori  presen« 
cium,  dedimus  et  concessimus  mille  libras  turonenses  pro  missionibus  quas  fecit  in 
custodia  castri  de  Stella,  mandantes  vobis  quatinus  predictam  pecunie  summam,  prius 
tradito  et  deliberato  vobis  omnino  dîcto  castro ,  solvatb  seu  solvi  faciatis  eidem.  Actum 
Meleduni,  dominica  post  Epîphaniam ,  anno  ejusdem  m*  cg*  septuagesimo  sexto, 
(lojan.  1277.) 

Arch.  deTEmpire,  1276  — 12 — J.  61 4. 

a.  Philippus,  etc.  Scire  vos  voiumus  quod  nos  Petro  Sandi\  decano  Tutellensi , 
concessimus  et  dedimus  quingentas  libras  turonenses  pro  missionibus  quas  fecit  post 
decessum  Pétri  Sancii,  frairis  sui,  mandantes  vobis  quatinus  prediçtas  quingentas  libras 
turonenses  sibi  pro  nobis  solvatis,  etc. 

Ihid.  i3. 

3.  Philippus,  etc.  Cum  nos  Petro  dicto  Yvart,  latori  presencium,  concesserimus  ad 
usus  et  consuetudines  regni  Navarre  quadraginta  meinaderias ,  mandamus  vobis  quatinus 
eas ,  secundum  quod  dictum  est,  deliberetis  eidem.  Âctum  Meleduni,  die  Lune  post  festum 
Epiphanie  Domini,  anno  ejusdem  h* ce*  septuagesimo  sexto.  (11  jan.  ia77>) 

Ibid,  10. 

4.  Philippus,  etc.  Cum  vobis  alias  per  nostras  litteras  mandaverimus  ut  Johanni  Nu< 
nii,  fideli  nostro,  de  stipendiis  militum  suorum  quos  habuisset  ad  nostrum  servicium  in 
Navarra,  necnon  de  restaure  equonim  militum  eorumdem,  bac  racione  habita  quod  pro 
canon  equo  restitutio  viginti  quinque  librarum  turonensium  summam  nullatenus  exce- 
deret,  usque  ad  nuper  preteritum  festiun  Purificacionis  béate  Marie  virginis  satisfacere 
curaretis,  mandamus  vobis  quatinus,  si  quid  restât  solvendum  de  premissb,  usque  ad 
terminum  supradictum  de  hoc  eidem  Johanni  satisfaciatis  indilate;  eidem  nichilominus 
solventes,  ab  eodem  termine  donecadvos  veneritin  Navarram,  stipendia  militum  suorum 
quos  intérim  ad  nostrum  habuerit  servicium  in  Navarra,  et  restaurum  equorum  suorum 
adhibita  pretaxata  ratione.  Actum  apud  Vicennam ,  die  Mercurîi  post  festum  Purificacio- 
nis béate  virginis  Marie,  Â.  D.  millésime  ducentesimo  septuagesimo  sexto.  (3  febr.  1 277.) 

Ibid.  9. 

5.  Philippus,  etc.  Mandamus  vobis  quatinus  dilecto  nostro  Fernando  Johannis,  mi« 

^  Son  véritable  nom  était  don  Pero  San-  nées  par  le  roi  de  France ,  par  les  mains  de 
cbex  de  Montagut,  comme  nous  Tapprend  un  Martin  d*Undiano.  (Arch.  de  TEmpire,  1377 
reçu  de  cinq  cents  livres  tournois,  à  lui  don-        — 338 — J.  61 4.) 

HIST.  DB  LA  ODERRB  DE  NAV .  8 1 


642 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


iitî,  tradatis  scplem  solidos  et  ses  denarios  turonenses  p6r  diem  pro  qiudibet  mSite 
quem  idem  Fernandus  tenuit  secum  in  servicio  nostro  in  Navarra.  Nicbilominus  trada- 
tis eidem  Fernando  centum  libras  turonense^  pro  tertia  parte  stipendiorum  suorum 
que  débet  percipere  anobis.  Predictus  vero  Fernandus  tenetur  servire  nobîs  cum  decem 
miUtîbus,  ad  expensas  suas,  quadraginta  diebus,  a  festo  instantis  Pasche  in  antea  compu- 
tandis,  prout  in  litteris  conventionum  inter  nos  et  ipsum  initarum ,  quas  vdb»  exbîbere 
poterit,  plenius  continetur\Âctum  apud  Vicennam,  dominica  Brandonnum,  Â.  D.  m*  ce* 
septuagesimo  sexto.  (l  febr.  1377.) 

Arch.  de  TEmpire,  1376  —  5  --~J.  6i4. 


^  Voici  ces  lettres,  dont  ii  a  déjà  été  ques- 
tion, p.  479 1  not  4«  col.  1  : 

«  Nos,  Fernandus  Johannis,  miles,  notum  fa- 
cimus  untversis  présentes  iilteras  inspecturis, 
qnod  inter  excelientissimum  principem  caris- 
sîmum  dominuni  nostrum ,  PhîHppum ,  Dei 
gratia,  Francomm  regem  iilustrem,  habite 
sunt  conventiones  taies  :  Promisimus  siquidem 
eidem  domino  régi  quod  adducemus  ad  suum 
servicium  faciendum,  quanto  celerius  poteri- 
mus,  decera  milites,  cam  quibus  serviemus 
ipsi  domino  régi  per  quadraginta  dies;  et  bac 
prima  tantum  vice ,  donec  presentaverimus 
predictos  decem  milites,  serviemus  cum  quot 
militibus  babere  poterimus;  etdum  insistemus 
servicio  ipsius,  babebimus  de  ipso  domino  rege 
singnlis  diebus  septem  solidos  et  sex  denarios 
turonenses  pro  persona  nostra ,  et  pro  quolibet 
milite  simili  ter  septem  solidos  et  sex  denarios 
turonenses,  cum  restaoramento  equorom ,  quod 
aliis  stipendiariis  ipsius  domini  régis  fieri  con- 
suevit.  Et  quum  babebamus  a  rege  Castelle  in 
annuis  redditibus  usque  ad  valorem  trecenta- 
rem  librarum  toronensium  radone  miliciamm 
noftramm ,  quas  dimÎMmns  pro  servicio  ipsius 
domini  régis  et  nepotom  suorum,  voleos  idem 
dominus  rex  Francorum  io  equivalentibus  red- 
ditibus providere ,  nobis  concessit  tantum  in 
redditibus  quantum ,  ut  diclum  est,  dimisimus 
usque  ad  summam  predictam.  Quos  redditus 
tenebinos  de  ipso  domino  rege  Franoorum  eo 
modo  qno  de  dicto  rege  Castelle  redditus,  ut 
dictum  est,  dimissos  tenebamus,  ad  volunta- 
tem  vldelicet  vel  ad  vitam.  De  quibus  redditibus 
eidem  domino  régi  Francorum  fecimus  borna- 


gtum  ligîum  contra  omnes  bomines  qui  posshat 
vivere  vel  mori,  nepotibus  ipsius  domini  régis, 
filiis  domine  Blanche,  serons  suc,  susceplis  a 
clare  memorie  Fernando ,  quondam  dicti  regb 
Castelle  primogenito  et  berede,  dumtaxat  ex- 
ceptis.  Tenemur  autem  servire  dicto  domino 
régi  Francorum  in  regnis  et'  terris  Castelle, 
Aragonie  et  Portogalie  regum ,  nec  non  in  re- 
gno  Navarre,  in  Vasconia,  in  comitatu  Tholo- 
sano,  ac  in  terris  seu  regionibus  intermediis. 
Serviemus  autem  hoc  modo  :  in  unoquoque 
anno  tenemur  babere  et  tenere  ad  servicium 
dicti  domini  régis  Francorum,  in  locis  pre- 
dictis,  infra  sex  septimanas  postquam  ex  parte 
sua  super  hoc  ûierimus  requisiti,  decem  mi- 
lites, cum  quibus  serviemus  eidem  per  qua- 
draginta dies  ad  omnes  sumptus  nostros  et  ex- 
pensas ;  et  finitis  ipsis  quadraginta  diebus  , 
tenemur  eidem  servire  successive  aut  ex  inter- 
vallo,  qoando  et  quamdiu  voluerit,  ad  illum 
numerum  militum  quem  potuerimus  babere, 
et  ipse  dominus  rex  Francorum  tenetur  tune 
daro  nobis  singulis  diebus  quibus  eidem  ser- 
viemus post  lapsum  quadraginta  diemm ,  sep- 
tem solidos  et  sex  denarios  turonenses  pro 
persona  nostra,  et  pro  qoolibet  milite  quem 
tube  nobiscum  babebimus.  similiter  septem 
solidos  et  sex  denarios  turonenses,  sine  reslauro 
equorom.  Incipient  autem  debiti  redditus  quos 
prefatus  dominus  rex  Francorum  nobis,  ut 
dictum  est,  concessit,  quando  primum  eidem 
presentaverimus  decem  milites  ad  servicium 
ipsius,  competenter  paratos.  Et  fiet  nobis paga 
ipsorum  reddituum  in  tribus  compotis  ipsius 
domini  regu,  ita  qaod  terciam  partem  eomm- 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


643 


6.  Pbilippus,  etc.  Mandamos  vobis  quatious  dilecto  noatro  Johâani  Nunii,  mâiti,  de- 
liberetis  quadraginta  milicias  tenendas  ab  ipso  secundum  osus  et  consuetudines  regai 
Navarre,  quas  olîm  tenuerat  ab  Henrico,  quondam  rege  Navarre illustri,  etc. 

Arcb.  de  TEmpire,  1276 — 7 — J.  61 4. 

7.  Philippus,  etc.  Mandamos  vobis  quatinus  dilecto  et  fideli  nostro  Johanni  Niinii, 
militi,  a  die  quo  intravit  servicium  nostrum  io  Navarra  usque  ad  instans  Pascha,  sol- 
vatis  pro  qualibet  die  centum  solidos  turonenses,  et  pro  quolibet  milite  quem  tenuit 
et  (enebit  in  servicio  nostro  in  Navarra  usque  ad  predictum  terminum  Pasche,  per  sin- 
gulos  dies  septem  solidos  et  sex  denarîos  turonenses ,  cum  restauro  eqoorum  perdito- 
rum«  usque  ad  festum  Omnium  Sanctorum  ullimo  preteritum,  dum  tamen  restaurum 
equi  sunmiam  viginti  quinque  librarum  turonensium  non  excédât.  Prefatus  vero  Johan- 
nes  tenetur  servire  nobb  cum  trecentis  militibus  per  quadraginta  dies  ad  expensas  pro- 
prias post  instans  festum  Pascbe,  secundum  convenciones  habitas  inter  nos  et  eundem , 
quas  in  litteris  super  hoc  confectis  plenius  videbitis  contineri'.  Actum  Parisiis»  die  Martis 
ante cathedramsancti  Pétri,  A.  D.  miUesimo  ducentesimo  septuagesimo.  (16  febr.  1 277.) 

Ihid.  8. 

8.  Philippus ,  Dei  gracia  Francorum  rex ,  etc.  Notum  facimns  quod  nos  dilecto  et  fideli 
nostro  Eustachio  de  Bello  Marchesio,  regni  Navarre  gubernatori,  latorî  presendum, 
plenam  damus  et  concedimus  potestatem  recipiendi  mutuo  pro  nobis  et  negociis  dictî 
regni,  ab  una  persona  vel  pluribus ,  quindecim  milîa  librarum  turonensium,  promitten- 
tes  quod  nos  mutua  que  pro  nobis  a  quantumcumque  seu  quibuscumque  personis  con- 
Iraxerit  idem  gubemator  usque  ad  summam  predictam,  prout  in  patentibus  litteris  «ois 
super  eisdem  mutuis  confectis  apparebit,  creditoribus,  seu  mandato  ipsorum  predictas 
litteras  afferenli,  reddi  faciemus  Parisiis,  apud  Templum,  infra  quindenam  postquam 
super  hoc  fuerimus  requisiti.  Datum  Parisiis ,  die  Mercurii  ante  cathedram  sancti  Pétri, 
A.  D.  miUesimo  ducentesimo  septui^esimo  sexto.  (17  febr.  1277.) 

Uid.  I. 

9.  Philippus,  etc.  Mandamus  vobb  quatinus  RemigioEgidii,  militi,  tradatis  centum 
libras  quas  ei  dedimus  pro  appellatione  sua  prosequenda.  Actum  Parisîus,  die  Veneris 


dem  redditaum  m  unoquoque  compoto  perci- 
piamns  annoatim.  Insister  prombimus  sub 
fidelitate  qua  sibi  tenemur  astricti,  qaod  ad  re- 
quisitioQeiii  nobis  faotam  ex  parte  ipaius  domini 
régis  Francorum ,  fideliter  serviemus,  et  milites 
ad  sumn  servicinro  addacemus,  secundum 
formam  snperios  annotatam.  Et  est  actum  in- 
ter ipsum  et  nos  quod  si  contigerit  in  postenun 
qaod  aliqois  dietormn  nepotom  ipsios  régis 
regnaret  in  Castella,  vel  in  r^o  Legîonis, 


eztunc  non  teneretur  nobis  ad  dictes  redditus 
vel  ad  aliqoid  premissorum.  In  cujos  rei  testi- 
monium  présentes  litteras  nostro  sigillé  fed- 
mas  roborari.  Actom  Engolismi ,  anno  Domini 
u*  ce*  septuagesimo  sexto,  mense  septembri. 
(Trésor  des  chartes,  1876 — 13  tor — J.  600.) 
*  Ces  lettres,  dont  il  a  'été  parlé  ci-dessus, 
p.  47s «not.  d,  étant  conçues  dans  la  même 
forme  que  celles  qui  conoeniint  Pemando 
Ibaoez,  nonsnousafaitiendrone  de  les  rapporter. 

81. 


644         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

post   mediam   quadragesimam ,  A.  D.  millesimo   docentesimo  sepiuagesiino  sexto, 
(la  mart.  12177.) 

Ârch.  de  VEinpire,  1276  —  5 — J.  6i4. 

10.  Philippus,  etc.  Mandamus  vobis  quatinus,  postquam  Egidius  Martini  des  An, 
miles,  caslrum  des  Ars vobis  restituent,  quinquaginta  libras  turonenses  solvatis  eidem. 
Âctum  Parisius,  in  festo  Resurrectionis  dominice,  anno  ejasdem  miliesiino  CG*septua- 
gesimo  septimo.  (28  mart.  1277.) 

Ibid.  6. 

1 1.  Philippus,  etc.  Mandamus  vobis  quatinus  postquam  Garsias  Sandi,  castelianus 
castri  de  Lescoe  de  Lane,  dictum  castrum  vobis  restituerit,  viginti  libras  turonenses 
solvatis  eidem ,  etc. 

Ibid,  1 1. 

la.  Philippus,  etc.  gubematori  regni  Navarre,  salutem.  Mandamus  vobis  quatinus, 
Castro  de  Larcace  ab  Egidio  Arciz,  milite,  dicti  castri  castellano,  vobis  primitus  restituto, 
sexaginta  libras  turonenses  solvatis  eidem,  etc. 

Ibid,  17. 

i3.  Philippus,  etc.  gubematori  regni  Navarre,  salutem.  Mandamus  vobis  quatinus 
Henricum  Dulit  balistarium ,  latorem  presencium ,  ad  vadia  balistarii  equitis  recipiatis. 
Actum  Parisius,  die  Lune  post  quindenam  Pasche,  A.  D.  millesimo  ducentesimo  septua- 
gesimo  septimo.  (la  apr.  1277.) 

Ibid.  2. 

i4-  Philippus,  etc.  dilectis  et  fidelibus  suis  Ymberto  de  Bellojoco  domino  Montb- 
pancerii,  constabulario  Francie,  et  gubematori  regni  Navarre,  salutem  et  dilectionem. 
Cum  Martinus  Roderici,  lator  presencium ,  asseratse  fecisse  multas  expensas  in  custodia 
castrorum  que  reddidit  Johanne  regine  Navarre,  mandamus  vobis  quatinus,  pensatis  me- 
ritis  suis  et  expensis  propter  hoc  factis,  eidem  recompensacionem,  secundum  quod  vide- 
ritis  esse  faciendum,  faciatb,  etc. 

Ibid,  là. 

i5.  Ordonnance  pareille  et  sous  la  même  date  en  faveur  de  Martin  Semeninas,  cheva- 
lier, dont  il  va  être  question. 

Ibid.  i5. 

16.  Philippus,  etc.  Imberto  de  Bellojoco. . .  et  gubematori  regni  Navarre,  salutem  ei 
dilectionem.  Cum  Martinus  Semenini  miles  dicat  se  habere  quadraginta  libras  annut 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         645 

redditus  ex  dono  quondam  Henrici  régis  Navarre,  mandamus  vobis  quadnus  easdem 
perdpere  pacifice  dimittatis  eundem,  etc. 

Ibid,  16. 

La  même  année,  le  roi  mandait  à  son  gouvemem*  en  Navarre  de  payer 
à  Rodrigo  Âlvaro  et  Fernando  Nuno,  chevaliers,  dix  sous  par  jour  à  chacun, 
et  à  chaque  chevalier  sous  leurs  ordres  jusqu'au  nombre  de  quinze,  sept  sous 
six  deniers  tournois  par  jour,  et  Tentretien  de  leurs  chevaux^. 

Philippe  le  Hardi  écrivait  encore  au  même  gouverneur  de  ne  pas  avoir 
pour  la  défense  du  royaume  plus  de  deux  cents  hommes  à  cheval  et  de  trois 
cents  fantassins,  et  de  réduire  le  nomhre  des  sergents  des  châteaux  ainsi 
que  la  quantité  des  munitions.  Il  est  à  regretter  que  D.  José  Yanguas ,  qui 
cite  cette  lettre^,  n  en  ait  pas  donné  le  texte. 

Aux  pièces  qui  précèdent,  je  demande  d*en  ajouter  deux,  d'Imbert  de 
Beaujeu  et  de  Robert,  comte  d'Artois,  qui  peuvent  servir  à  montrer  jusqu'à 
quel  point  s'étendaient  les  attributions  du  gouverneur  de  la  Navarre  : 

17.  Ymbertus  de  Bello  Joco,  etc.  Noveritis  nos  habuisse  et  récépissé  a  domino  Eus- 
tachio  de  Bello  Marchesio,  Navarre  gubernatori  condam,  duo  milia  quingentas  triginta 
anam  ]ibram,  quindecim  solidos  .viij.  denarios  turonenses,  quum  eramus  in  servicio 
domini  régis  Francie  et  domine  Johanne  in  Navarra.  Quam  pecunîam  nos  expendimus 
ibidem  pro  negociis  dicti  domini  régis  et  dicte  domine  Johanne.  Et  ad  majus  testimo- 
nium  veritatis  nos  présentes  HUeras  sîgiili  nostri  munimine  fecimus  roborari.  Datum  fuit 
hoc  Parisius,  A.  D.  m^  ce*  lxx*  septimo,  in  crastinum  sancti  Martini  yemalb.  (la  nov. 
1277.) 

Arch.  de  r£mp.  1277  —  18  —  J.  61 4. 

18.  Robertus,  comes  Atrebatensis ,  etc.  Noveritis  quod  nos  recepimus,  per  manum 
nobiHs  vin  domini  Eustachii  de  Bello  Marchesio . . .  triginta  sex  hbras  et  decem  solidos 
turonensium,  videlîcet  de  denariis  domini  régis  Francie.  In  cujus  rei  testimonium,  «te. 
Datimi  apud  Roncevaliem ,  die  Martis  post  festimi  beati  Martini  byemalis ,  A.  D.  m*"  ce" 
septuagesimo  sexto.  (16  nov.  1277.) 

Ihid.  i276«— 19— J.  6i4. 


^  Diccion,  de  ont.  del  reino  de  Navarra,  t  II ,  du  même,  en  même  forme,  de  la  somme  de  sii 

p.  21.  mille   cinq  cent  trente- trois  livres  quatorze 

*  Ihid.  t.  II,  p.  ao*  sous  neuf  deniers  tournois;  il  est  daté  de  Pam* 

^  Le  numéro  suivant  se  rapporte  à  un  reçu  pelui»,  de  la  veille,  c'est-à-dire  du  lundi. 


646         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  3o8,  vers  4787,  couplet  xcîx. 

Les  principales  des  tentes  dont  parie  le  troubadour  devaient  être  en  bien 
grand  nombre,  à  en  juger  par  Timportance  de  la  somme  qu*il  en  coûta 
pour  les  faire  réparer.  Elle  n'était  pas  moindre  de  huit  cent  cinquante  li- 
tres tournois,  dont  Hugues  Grosse-Tête  et  Jacques  de  la  Felraria,  valets 
de  chambre  du  roi  de  France ,  donnaient  reçu  àEustache  de  Beaumarchais, 
qui  leur  avait  compté  l'argent  sur  Tordre  de  leur  maître.  Il  est  juste  de  dire 
qu'outre  la  réparation  des  tentes  et  pavillons  de  Philippe  le  Hardi  îl  est 
fait  mention,  dans  l'acte  dont  nous  tirons  ces  détails,  des  nécessités  des  deux 
servitem^s^. 

A  cette  époque ,  les  tentes  étaient  généralement  en  toile  de  couleur,  au 
moins  dans  le  midi  de  la  France.  Guillaume  Guiart,  pariant  de  Simon  de 
Montfort  assiégé  dans  Muret  par  Raimond  comte  de  Saint-Gilles,  aidé  du 
roi  d'Aragon,  de  Navarrais,  de  gens  de  Carcassonne  et  d'autres  villes  voi- 
sines ,  représente  le  chef  de  l'armée  des  croisés  implorant  l'aide  de  Dieu  à 
la  vue  des  nombreux  pavillons  et  des  tentes  de  toile  tainte  qui  couvrent  la 
campagne.  Voyez  Branche  des  rayaax  lignages,  à  l'année  laoS^. 

D  y  avait  cependant  des  tentes  en  soie  et  en  drap  d'or;  à  tout  moment 
nos  trouvères  en  mentionnent  de  semblables'.  On  trouve  dans  le  compte 
général  des  revenus  du  roi  pendant  l'année  i20â,  un  article^  d'où  il  est 
permis  d'inférer,  non  pas  que  cendallam  ait  jamais  été  pris  pour  synonyme 
de^  tabernaculam ,  mais  que  Philippe-Auguste,  si  simple  dans  ses  mœurs, 
avait  cependant  des  tentes  de  l'étoffe  appelée  cendal. 

On  en  voyait  de  pareilles ,  si  ce  n'est  de  plus  riches ,  dans  l'armée  du  roi 
d'Angleterre,  avec  lequel  il  était  en  lutte.  Guillaume  le  Breton,  faisant  le 
dénombrement  du  butin  tombé,  dans  une  circonstance,  entre  les  mains  des 
Français,  parie  de  tentes  formées  de  tissus  barbares  : 

T^taque  barbarico  tentoria  regia  filo. 

Guillelmi  Britonis  Ârmorici  Philipp.  Hb.  X,  v.  3o8.  {Rtc.  des  hisL  <let  Gaides,  etc. 
t.  XVII, p.  247,  C.) 

'  Arch.d6rEiiipire,  1377  —  ^^ — J.  6^i40  tusage  des  étoffes  de  $oiê,  etc.  UV.p.Z'ji.Z']  2; 

*  Chroniques  nsUioàides franfaises ,  édit  Ver-  t.  II,  p.  1,  etc. 
dière,  t  VII,  p.  ii3,v.  Ô07&.]  ^  Nouvel  Examen  de  t  usage  général  des  fiefs  en 

^  Boekerehes  sur  le  commerce,  lafahficathn  et  France  ^  t  II,  p.  soa ,  col.  a. 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         647 

Pftge  3o8,  vers  i^gl%  couplet  xcix. 

Déjà,  page  335,  nous  ayons  fait  observer  que  nous  aurions  dû  laisser 
subsister  la  leçon  du  manuscrit,  qui  porte  Lormans,  et  nous  a  vous  rapporté 
un  passage  de  M.  Edelestand  du  Méril,  qui  assure  quen  ancien  portugais 
on  disait  LormaÊdos.  Nous  n  avons  pu  retrouver,  M.  Barbosa  Canaes  et 
mcM,  qui  avais  eu  recours  au  savant  académicien  de  Lisbonne,  aucun 
passage  en  cette  langue  pour  appuyer  Tassèrtion  delauteur  de  THistoire  de 
la  poésie  Scandinave  ;  mais  il  ne  faut  pas  pour  cela  s'inscrire  en  faux  contre 
lui ,  car  dans  les  plus  anciennes  annales  de  la  Péninsule  nous  trouvons  Lor* 
iomani  aussi  bien  que  Nortmani,  Normani  et  Nordormmni.  Ainsi  lauteur 
de  la  Chronique  d*Albelda ,  qui  vivait  en  883 ,  écrit  Lordomani  ^ ,  et  celui 
des  Annales  d'Alcala  de  Henarès  qui  finissent  en  i  i!i6,  Lodormani^^  tandis 
que  dans  la  chronique  de  Sébastien,  évêque  de  Salamanque,  qui  est  de  la 
fin  du  IX'  siècle,  on  Ht  Nordomanni^,  dans  celle  de  Sampirus,  évêque  d'As- 
torga,  écrivain  du  x',  Nortmani^,  et  Normani  dans  la  chronique  du  moine 
de  Silos  ^,  qui  fiorissait  au  xi'  siècle ,  du  temps  de  D.  Alfonse  VI  et  de  sa 
fille  dona  Urraca. 

Page  3o8,  vers  4797t  couplet  xcix. 

On  entendait  par  abatz  legender  des  supérieurs  d*abbayes  dans  les  ordres 
et  disant  loflice ,  dont  le  livre  portait  autrefois  le  nom  de  legenda  en  latin , 
et  de  legeniier  dans  notre  langue.  Voyez  le  Glossaire  de  du  Gange,  t.  IV, 
p.  6a,  col.  3. 

Legender  a  été  omis  dans  te  Lexique  roman ,  où  Ton  trouve  Legenda. 
Voyez  t.  IV,  p.  43,  col.  a. 

Page  3 1  o ,  vers  48 1  a ,  couplet  xcix. 

A  une  époque  où  les  voies  de  communication  étaient  rares  et  difficiles, 
l'agglomération  et  le  séjour  de  troupes  nombreuses  dans  un  pays  y  devaient 
amener  nécessairement  la  famine.  Ainsi  déjà  en  ia53  ce  fléau  avait  sévi 
en  Gascogne,  dans  Tannée  du  roi  d'Angleterre,  à  ce  point,  dit  Mathieu 

*  Ckronicon  Àlbeldense,  d~  Sg,  60.  (fijpami         {Bspana  sagrada,  etc.  tom.  Xm,  pag.  486.) 
sttgrada,  etc.  t.  XIII,  p.  452 ,  453.)  ^  Chronicon  Sampiri,  n*  38,  Raniminis  III. 

*  AnnaUs  CampluUnses,  sub  anno  970.  ij[bid,         (Ibid.  U  XIV,  p.  457.) 

t.  XXIII,  p.  3 11.)  '  Monachi  SUensis  Chrowcont  n*  33,  lUni- 

'  Ckronicon  Sehasliani,  n*  a3,  Ranimiras  I.        minu  L  (iHd  t.  XVII,  p.  189.) 


648         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE, 

Paris,  qu'une  poule  se  vendait  six  deniers  sterling,  une  chaîne  de  firoment 
vingt  sous,  une  charge  d'avoine  dix  sous,  un  setier  de  vin  deux  sous  et  plus, 
un  pain  du  poids  d'une  livre  deux  ou  trois  deniers,  en  sorte  qu'un  dieva- 
lier  à  jeun  pouvait  à  peine  se  sustenter  convenablement,  lui,  son  écuyer, 
son  page  et  ses  chevaux,  avec  deux  sous  d'argent  par  j#ur.  Cette  famine 
continuant,  Henri  III  envoya  ch^cher  en  Angleterre  ce  qui  était  nécessaire 
à  son  armée  ' . 

Page  3io,  vers  4838,  couplet  xlix. 

Il  y  a  toute  apparence  qu'il  ne  s'agit  pas  seulement  des  tours  de  défense 
de  l'enceinte  de  la  cité,  mais  encore  de  toutes  celles  que  les  particuliers 
avaient  ajoutées  à  leur  domicile  pour  en  augmenter  la  sûreté  et  en  rendre 
l'aspect  plus  imposant.  La  longue  note  consacrée  à  ce  genre  de  construc- 
tions par  le  Grand  d'Aussy^  nous  dispense  de  disserter  sur  le  goût  mani- 
festé par  le  moyen  âge  pour  les  tours ,  et  sur  l'usage,  je  pourrais  même  dire 
sur  l'abus  qu'il  en  fit;  mais  il  nous  sera  permis  de  compléter  ce  petit  tra- 
vail en  faisant  remarquer  la  conformité  de  ce  qui  avait  lieu  en  Galice  et 
dans  les  Asturies,  avec  ce  que  l'on  voit  en  Italie,  où  les  tours  étaient  ime 
preuve  de  noblesse',  et  le  merveilleux  dont  nos  anciens  poètes  se  plaisent 
à  entourer  celles  dont  ils  ont  à  parier.  En  Rossillon ,  dit  l'un  d'eux ,  il  y  a 
une  tour  de  mur  calcina. 

Lhi  cairel  son  de  peira  alamandina  *, 
Lo  pege  de  fors  fetz  gens  sarazina. 

Le  Roman  de  Gérard  deRossUlon»  p.  id-i5. 

Un  autre  nous  parle  de  tours  faites  par  des  géants  et  par  des  diables  : 

Vers  la  tente  Tangré,  qui  fîi  et  haute  et  grant , 
Ot  une  grande  tour  que  fermèrent  gaiani. 

La  Chanson  dÂniioche,  ch.  IV,  couplet  1;  t.  [*%  p.  ai  s. 

En  la  porte  s*afiche  que  firent  aversier. 
Li  diable  la  firent  et  ovrer  et  drecier, 

^  Maith.  Pans.  Histor,  my,  édit  de  Paris,  que  tenga,  como  ellos  dicen ,  torre,  •  etc.  (Viagê 

MDCXLiT,  p.  584 ,  col.  a ,  E  ;  et  689 ,  col.  1 ,  C.  de  Amhrosio  de  Mondes,  eic.  En  Madrid  :  por  icn- 

'  Fabliaux  et  contes,  édit  de  Renouard ,  1 1*',  tonio  Marioo.  Aoo  de  1 765 ,  in-fol.  p.  a  1 3.  ) 
p.  394-996.  ^  Delà  Limagne  d*Âuvergiie. 

^  «...  nunca  ialta  una  casa  de  un  hidalgo, 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         649 

fiien  a  plus  de  mil  ans ,  sans  point  de  mençongier  ; 
Et  la  tor  firent  faire  à  un  lor  manouvrier. 
Celé  Ast  Cerbenis ,  qui  d^enfer  est  portier; 
La  port  d*enfer  en  ot,  itel  est  son  loier. 

La  Chanson  d!Antioche,  ch.  VI,  couplet  xxxvi,  t.  II,  p.  i  39. 

Dans  un  roman  aussi  ancien ,  Auberons  s'entretenant  avec  le  bëros  prin- 
cipal, liu  défend  de  tourner  ses  pas  vers  Dunostre,  et  lui  décrit  ainsi  cet 
endroit  merveilleux  : 

Cest  une  tors  qui  siet  devers  la  mer. 
Et  si  vous  di ,  jà  mar  le  mesqerrés , 
Jules  César,  ki  me  nouri  soué, 
Si  m*aît  Dix,  le  iist  faire  et  fremer. 
En  .xl.  ans  ne  fii  pas  manouvrés. 
Onques  si  bêle  ne  vit  nus  hora  camés  : 
.iij^.  fenestres  puet-on  laiens  trover, 
.XXV.  cambres  a  ou  palais  listé , 
Ains  de  plus  rice  n*o!  nus  hom  parler,  etc. 

De  Haon  de  Boardele,  ms.  de  la  fiibliotbfeque  publique  de  Tours,  fol.  78 
verso,  V.  20. 

Au  reste,  il  faut  le  reconnaître,  toutes  les  constructions,  tant  soit  peu 
monumentales  ou  anciennes,  étaient  lobjetde  ladmiration  de  nos  ancêtres, 
qui  les  attribuaient  en  général  aux  Sarrasins,  aux  païens,  comme  les  grandes 
fenêtres  du  palais  épiscopal  de  Verdun ^  les  murs  du  palais  dont  il  est  feit 
mention  dans  li  Romans  de  Garin  le  Loherain,  t.  I",  p.  88,  dans  Sir  Guy,  etc. 
Qu'entendait-on  alors  par  Sarrasins?  Les  Romains,  on  Va  dit,  je  le  sais; 
mais  j'inclinerais  plutôt  vers  les  musulmans,  surtout  depuis  que  dans  un 
ancien  poëme  j'ai  vu  une  cité  nommée  Luiseme , 

Et  les  hauz  murs  d*antiquité 
Qui  seoient  en  la  montaigne , 
Ouvrez  de  droite  euvre  d*Espaigne. 

Le  Roamanz  de  Claris  et  de  Lans,  ms.  de  la  Bibl.  imp.  n^  7534^,  fol.  169 
recto,  col.  2,  v.  5. 

Page  3 10,  vers  4838,  couplet  xcix. 

Ce  syre  Johan  d' Acre ,  ou  de  Brienné,  était  grand  bouteiller  de  France. 

>  La  Mort  de  Garin  le  Loherain,  p.   i46,  v.  3ioi. 

HIST.  DE  LA  GCËARB  DE  NAT#  03 


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650 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


En  1 279,  les  habitants  de  Provins  s  étant  soulevés  contre  leur  maire  Guil- 
laume Pentecoste ,  qui  perdit  la  vie  dans  cette  émeute ,  Edmond  de  Lan- 
castre  et  messire  Jean  furent  chargés  du  châtiment.  Ils  traitèrent  la  ville 
avec  la  plus  grande  rigueur,  au  point  d'encourir  le  blâme  dun  rimeur  de 

Tépoque  : 

Un  an  après,  cem*est  avis, 
Fu  la  grant  douleur  à  Prouvins  « 
Que  de  penduz,  que  d*afolés, 
Que  d*occis,  que  de  decolés. 
Mesire  Jehan  d*Acre  fist 
Grant  pechié  quant  s*en  entremis!. 

Chroniques  de  Saint'Magloire,  y,  iSa.  (Fahliaujcet  contes,  édit.  deMéon, 
t.  Il,  p.  229.) 

Voyez  encore  la  Chronique  de  Rouen,  dans  la  Bibliotheca  nova  mono- 
scriptorum  libroram  du  P.  Labbe,  t.  I",  p.  3 80;  THistoire  de  Provins,  par 
Félix  Bourquelot.  Provins ,  Lebeau,  iSSg,  in-S**,  1. 1*',  p.  sSg-aâS,  et,  pour 
les  autres  particularités  de  la  vie  de  Jean  d*Acre ,  lUistoire  généalogique  et 
chronologique  de  la  maison  royale  de  France,  etc.  t.  VIII,  p.  5 18,  A,  B. 

Page  3ia,  vers  ii8A6,  couplet  xcix. 

La  guerre  se  termina,  en  1 277,  par  un  traité  conclu  entre  Alfonse,  roi 
de  GastiUe,  et  les  ambassadeurs  du  roi  de  France,  Robert,  comte  d'Artois, 
Gaston  de  Béam,  frère  Guillaume  de  Villaret,  prieur  de  Saint-Gilles,  et  frère 
Amoul  de  Visemale,  de  Tordre  du  Temple'.  Par  ce  traité,  Alfonsc  donne, 
à  charge  de  réciprocité,  trêve  au  royaume  de  Navarre  jusqu'à  ce  que  la 
reine  Jeanne  soit  en  âge ,  suivant  le  for  du  pays  ;  et  f  on  stqpule  la  restitu- 
tion de  quelques  châteaux  occupés  par  les  uns  et  par  les  autres.  En  ce  qui 
touche  la  succession  de  Castille  et  de  Léon,  le  roi  promet  de  faire  révoquer 
le  serment  de  fidélité  prêté  par  les  barons  de  ces  royaumes  à  Sancho ,  son 


^  Uannée  précédente,  Philippe  le  Hardi 
avait  employé  ce  chevalier  dans  une  singulière 
circonstance;  il  Tavait  envoyé,  avec  Tévéque  de 
Dol ,  consulter  une  héguinede  Nivelle ,  qui  avait 
la  réputation  de  connaître  Tavenir.  (Voyez  les 
Gestes  de  Philippe  III,  par  Guillaume  de  Nan- 
gis,  dans  le  Recueil  des  historiens  des  Gaules, 
t.  XX,  p.  Ses ,  D.  Le  français  en  regard  porte 
frère  A  moal  de  Huisemale.  ] — Une  pareille  cré- 


dulité, disons-le  en  passant,  nous  étonne  à 
bon  droit;  elle  n était  pourtant  pas  rare  i 
Tépoque  et  aux  précédentes.  Pour  n*en  citer 
qu'un  exemple,  Suger  avait  la  simplicité  de 
croire  aux  prophéties  de  Merlin,  qu*il  appelle 
Angloram  sempitemi  éventas  ndrabiUs  spectator, 
n  en  cite  une,  qu*il  applique  à  Henri  I", 
roi  d'Angleterre.  (Voyez  Ifûtor.  Franc.  Script, 
éd.  Andr.  Dochesne,  t  IV,  p.  sgS.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         651 

fils  aine»  d^assembler  la  cour  de  ses  barons  et  de  faire  juger  par  elle  auquel 
des  deux,  de  Sancho  ou  du  fils  aine  dé  Fernando,  appartient  le  trône  en 
litige,  ajoutant  que  le  roi  de  France  pourra  envoyer  à  cette  assemblée  des 
hommes  sages  et  capables  pour  soutenir  les  droits  d*Alfonse,  fils  de  Fer- 
nando ,  s  engageant'  de  plus  à  donner  audit  Alfonse  des  avocats  du  pays  qui 
traiteront  Tailaire  suivant  la  coutume  de  Gastille. 

Par  un  autre  traité  de  pareille  date  et  entre  les  mêmes  personnes ,  Al- 
fonse X  stipule  que  le  roi  de  France  pardonnera  aux  barons  qui  se  sont 
retirés  en  Gasdile ,  leur  rendra  leurs  biens  et  les  recevra  en  sa  ffàce ,  et  que 
les  bannis  de  la  Navarrerie  seront  rétablis  dans  leur  état  primitif;  il  déclare 
qu'à  la  prière  du  roi  il  a  fait  grâce  à  Juan  Nunez ,  à  son  frère  et  à  d'autres 
chevaliers,  ainsi  qua  leurs  familles,  qui  s'étaient  retirés  en  France. 

Voici  le  texte  de  la  première  de  ces  deux  pièces ,  d'après  l'original  scellé 
de  cinq  sceaux ,  qui  est  conservé  aux  Archives  de  l'Empire  : 

Noverint  universi  presentem  litteram  inspecturi,  quod  cum  ad  preseotiam  nostri  Al- 
fonsi,  Deigratia  r^is  Gastelle,  Tholeti,  Legionis,  GaUitie,  Sibilie,  Cordube,  Murcie, 
Giennii  et  Algarbii,  Ycnissent  nobiles  viri  Rotbertas,  cornes  Atrebatensis,  et  Gasto  de 
Beam,  ac  religiosi  YÎri  fi*ater  .G.  de  Vilareto,  f»ior  Sancti  Egidii,  et  frater  Amulfes  de 
Visemale,  de  ordine  militie  Templi,  super  discordia  que  orta  erat  iater  illustrem  regem 
Francorum,  ex  una  parte,  et  nos,  ex  dtera,  ratione  r^ni  Navarre  et  ratione  successionis 
Alfonsi,  filii  Feraandi,  quondam  primogenîti nostri,  in  regnis Gastelle  et  Legionis,  quam 
dictus  rex  Francorum  ad  dictum  Femandi  iilinm  pertinere  dicebat,  inter  nos  de  con- 
oordia  tractaturi,  kabitis  diversis  tractatibus,  tandem  cum  eis  concordavimus  in  hune 
modum.  Primo  super  facto  regni  Navarre  fuit  tractatum  et  concordatum  hoc  modo , 
quod  nos  demus  et  coneedamus  treugam ,  ad  preces  comitis  Atrebatensis  predicti,  regno 
Navarre  et  omnibus  habitantibus  in  eodem,  et  omnibus  rébus  et  bonis  habitantium  in 
eodem,  ad  tantum  temporis  quod  Jofaanna,  regina  Navarre,  ydonee  sit  etatis,  secundum 
forum  regni  Navarre.  Item  concordatum  fuit  quod  nobis  regnum  Navarre  similiter  det 
treuguam  et  regnis  nostrb  et  habitantibus  in  eisdem,  eo  modo  et  forma  quibus  nos  treu- 
guam  regno  Navarre  damus,  et  ad  tantum  temporis  sicut  nos  concedimus  regno  pr^ 
dicto.  Et  fuit  concordatum  quod  pro  hujus  modi  treugua  quam  nos  regno  Navarre  da- 
mus, rex  Francie  iUustris  suas  patentes  iitteras  nobis  donet,  sigillé  suo  munitas, 
continentes  quod  per  hujus  modi  treuguam  non  sit  nobis  prejudidum  in  posterum,  ne- 
que  nostris  in  jure  nostro,  quominus  illud  prosequi  et  petere  possimus  in  dicto  regno 
Navarre,  nec  pro  demandis  quas  in  Navarra  facere  poteramus,  de  quibus  petendis  ces- 
samus  donec  predicta  regina  Johanna  ydonee  sit  etatb,  secundum  forum  regni  Navarre, 
ut  est  dictum.  Item  concordatum  fuit  quod  nos  illa  duo  castra,  que  Femandus,  quon- 
dam filius  noster,  cepit,  videUcet  Mendaviam  et  Moredam,  restitnamus  regno  Navarre 
predicto,  nomine  et  vice  regine  Johanne  predicte,  et  restitui  faciamus  illis  a  quibus 

ai. 


652  HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

capta  fuerunt  Et  rex  Franoorum  simiiiter  restituât,  vel  restitui  fadat,  nomine  et  vice 
nostra ,  illa  duo  castra  nostra^videiicet  Toro  et  Tolonio ,  iilis  a  quibus  abstuienint  ea  Na- 
varri.  Fuit  simiiiter  concordatum  quod  illi  barones  et  milites  et  nobiles  alii  de  Navarra, 
quibus  parcit  rex  Francie ,  tenebunt  castra  que  tenent  modo ,  bene  et  fideliter,  ad  co- 
modum  regine Navarre,  etprestabunt  et  facient  omnia  que  debent  de  ipsis  castns  facere 
regine  predicte,  vel  locum  suum  tenenti,  secundum  forum  et  consuetudinem  de  Na- 
varra.  Preterea,  super  demanda  quam  idem  rex  Francorum  iUustrîs  faciebat  in  regnis 
Castelle  et  Legionis,  ralione  nepotis  sui  Alfonsi,  Glii  Femandi,  nostri  quondanx.primo- 
genili,  quorum  successionem  dicebat  ad  ipsum  Alfonsum  pertinere,  concordatum 
extitit  in  hune  modum  :  videlicet  quod  predicto  comiti  Alrebatensi  cum  sacramento  pro- 
misimus  quocT  procurabimus  nosiro  posse  ut  sacramenta  ethomagîa  que  barones  regno- 
rum  nostrorum  fecerunt  Santio,  nostro  primogenilo,  revocentur,  tam  per  eundem  San- 
tium,  nostrum  prbnogenitum,  quam  etiam  per  barones  qui  ea  sacramenta  et  homagia 
prestiterunt;  et  posteade  instanti  festivitate  Nativitatis  Domini  infra  unum  annum  nos- 
tram  curiam  congregabimus  ;  qua  congregata^  faciemus  jurare  barones  nostros  etprelatos 
terre  nostre  ut,  secundum  Deum  et  equitatem ,  ad  morem  et  forum  regnorum  nostrorum, 
videant  et  judicent  quis  istorum ,  videlicet  aut  filius  noster  Santius  supradictus,  aut 
filius  Femandi,  primogeniti  quondam  nostri,  hereditare  habeat  régna  nostra,  exposito 
prius  et  oetenso  jure  utriusque  in  curia  supradicta.  Voluimus  etiam  et  concessimus  et 
sic  extitit  concordatum,  quod  rex  Francorum  illustris  possit  ad  nostram  congregatam 
curiam  pro  dicto  negotio  aliquos  sapientes  et  viros  providos  transmittere ,  qui  jura  dicti 
Alfonsi  per  instrumenta,  vel  alîo  modo  quocumque,  ostendant  et  pro  eo  advocent-in 
curia  supradicta.  Nosque  predicto  Alfonso  advocatos  dabimus  de  terra  nostra ,  qui  se- 
cundum morem  terre  nôstre  mostrent  jus  predicti  Alfonsi  bene  et  fideliter  ad  curiam 
supradictam.  Et  promisimus  nos  per  ûdem  nostram  quod  jus  quod  judicabitur  in  curia 
quam  celebraturi  sumus  pro  hoc  negotio,  salvum  faciemus  illi  cui  fuerit  judicatimi,  et 
eum  habere  faciemus,  et  tenemus  jus  quod  ei  dabitur  per  notitiam  nostre  curie.  Ek  si 
coutingat  quod  jus  successionis  nostrorum  regnorum  detur  Alfonso,  primogenito  Fer- 
nandi,  primogeniti  quondam  nostri,  vel  alteri  iratri  suo,  si  (quod  absiti)  primogenitus 
defficeret,  per  notitiam  nostre  curie  nobis  placebit.  Si  vero  daretur  filio  nostro  Santio 
supradicto,  ut  alii  filio  nostro,  si  Santius  (quod  absit!)  defficeret,  extitit  concordatmn 
quod  illustris  rex  Francorum  nunquam  aliquid  possit  petere  de  jure  vel  de  Esicto,  ratione 
iftpotissui,  in  nostris  regnis  vel  successione  eorum,  neque  nos  inquietare  in  eis,  vel 
heredes  nostros;  neque  possit  ad  Rpmanam  curiam,  vel  aliquam  curiam  secularem,  aut 
alibi,  per  se  nec  péir  suos,  aliquatenus  appellare,  et  quod  de  hoc  suam  patentem  litteram 
suo  sigiUo  munitam  predictus  rèx  Francie  nobis  donet.  Et  si  contingeret  quod  non 
possemus  Geicere  revocari  per  prediclum  Santium ,  nostrum  filium ,  et  barones  sacra- 
menta et  homagia  facta  eidem  Santio ,  fuit  concordatum  et  concessimus  quod  alii  barones 
et  prelati  de  terra  nostra ,  de  meUoribus  et  sapientioribus  qui  poterunt  inveniri ,  Deum 
timentes  et  justitiam  diligentes,  qui  nondum  predicto  Santio,  nostro  primogenilo,  sacra- 
menta et  homagia  prestiterunt,  faciant  et  cognoscant  de  jure  successionis  regnorum  Cas- 
telle  et  Legiom's ,  sicut  superius  est  expressum ,  qui  jurabunt  ad  sancta  Dei  Erangelia 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         653 

quod  secundum  Deum  et  juslitiam,ad  forum  terre  nostre,  judicamenlum  faciant  aupra- 
dictom.  Et  ut  iste  conventiones  in  dubium  revocari  non  possint,  presentem  Utteram  si- 
gillo  nostro,  una  cum  sigiUis  nobilium  vironim  comitis  Atrebatensis  et  Gastonis  de 
Beam  et  fratris  .G.  de  Vilareto,  prions  Sancti  Egidii,  et  fratris  Arnuifi  de  Visemale, 
templarii,  fecimus  sigillari.  Actum  Victorie,  in  domo  fratrum  Minorum,  .Yij^  idus  no- 
vembris,  anno  Domini  m*  ce*  septuagesimo  sexto.  (Trésor  des  chartes,  1276 —  la  — 
J.  599.) 

Le  second  traité  conclu  entre  le  roi  de  Gastille  et  les  ambassadeurs  du 
roi  de  France  est  ainsi  conçu  : 

Noverint  universi  presentem  litteram  inspecturi ,  quod  cum  ad  presenciam  nostri  Al- 
fonsi ,  Dei  gracia  régis  Castelle,  Toleti,  Legionis,  Gaiicie,  Sebiiie,  Cordube,  Murcie, 
Geennii  et  Algarbii,  veuissent  nobiles  viri  Rotbertus,  cornes  Atrebatensis,  et  Gasto  de 
Beam«  et  religiosi  viri  frater  .G.  de  Vilareto,  prior  Sancti  Egidii,  et  frater  Amuifus  de 
Vis^male,  templarius,  super  discordiaque  orta  erat  inter  illustrem  regem  Francorum, 
ex  una  parte,  et  nos,  ex  altéra ,  racione  regni  Navarre  et  racione  successionis  Alfonsi ,  fdiî 
Femandi ,  quondam  primogeniti  nostri ,  in  regnis  Castelle  et  Legionis ,  quam  dictus  rex 
Francorum  ad  dictum  Femandi  filium  pertinere  dicebat,  inter  nos  de  concordia  tracta- 
turi,  tandem  inter  alia  cum  eisdem  concordavimus  super  precibus  infirascriptis,  quas 
facturi  sumus  iUustri  régi  Francorum  et  ipse  nobSs.  Et  primo  extitit  concordatum  quod 
ad  preces  nostras  idem  rex  Francorum  parcat  baronibus  qui  expuisi  sunt  de  Navarra ,  et 
eorum  militibus,  et  nobilibus  aliiset  faroiliis  suis  illis  qui  modo  de  parte  nostra  sunt,  in 
quantum  est  et  pertinet  ad  regem  Francorum  et  reginam  Navarre ,  et  reddat  eis  sua 
herelagia  et  honores  que  antea  possidebant,  pro  quibus  heretagiis  et  honoribus  ipsi  ba- 
rones  serviant  et  faciant  servicia  secundum  morem  et  consuetudinem  Navarre,  et  ipsa 
heretagia  et  honores  possinl  possidere  secure  et  quiète,  secundum  forum  Navarre.  Ta- 
raen  si  essent  aliqui  qui  de  diclis  baronibus  conquererentur  in  aliquo ,  teneantur  ipsi 
baroncs  stare  juri  coram  curia  regni  Navarre  conquerentibus  de  eisdem,  ad  forum  et 
consuetudinem  de  Navarra.  Et  secundo  extitit  acordalum  quod,  ad  preces  nostras  et  [pro] 
Dei  amore,  homines  et  gentes  de  Navarreria  qui  expuisi  sunt  inde,  récupèrent  et  habeant 
possessiones  et  domos  suas  et  ea  que  eis  remanserunt  ;  tamen  si  essent  aliqui  qui  de  eis 
conquererentur,  stare  debeant  juri  coram  cuiîa  regni  Navarre,  sicut  superius  de  baronibus 
est  expressum ,  ad  forum  videlicet  de  Navarra.  Tercio  fuit  similiter  concordatum  quod, 
ad  preces  illustris  régis  Francorum,  nos  Johannem  Nuniz  etfratrem  suum,  et  milites  et 
nobiles  et  alios  qui  cum  eis  modo  sunt ,  et  familiam  suam  ad  amorem  nostrum  et  gra- 
clam  admittamus,  et  quod  demus  eis  tantum  de  avère  nostro  quantum  tenere  de  nobis 
solebant ,  donec  escadat  nobis  terra  quam  eis  dare  possimus.  Et  ut  predicta  in  dubium 
revocari  non  possint,  presentem  litteram  sigillé  nostro,  una  cum  sigillis  nobilium  viro- 
rum  comitis  Atrebatensis  et  Gastonis  de  Bearn ,  ac  prions  Sancti  Egidii ,  videlicet  fratris 
.G.  de  Vilareto  et  fratris  Amulfi  de  Visemale  predictorum,  fecimus  sigillari.  Actum  Vic- 
torie ,  in  domo  fratrum  Minorum,  .vij.  idus  novembris,  anno  Domini  m*  ce''  lxx*  sexto. 
(Trésor  des  chartes ,  1  ^76—  1 4 — J.  600.  Cinq  sceaux. ) 


654 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Les  stipulations  de  ce  second  traité  furent-elles  religieusement  observées^? 
On  a  des  raisons  pour  en  douter.  Dans  les  comptes  de  Navarre  pour  ia83 
et  années  suivantes,  on  trouve  des  articles  spéciaux  consacrés  aux  biens  des 
bannis,  ce  qui  semble  annoncer  des  proscrits  politiques,  et  non  des  mal- 
faiteurs ordinaires,  comme  il  n'en  manquait  pas  à  l'époque^;  et  au  milieu 
des  noins  qui  figurent  dans  ces  articles,  on  remarque  ceux  de  plusieurs  des 
nobles  navarrais  insurgés  avec  la  Navarrerie  : 

De  bonis  hcmnitoram. 

De  pecta  rusticorum  Pelri  Symonis  in  Çavalça,  xj  kaficia.  f  In  villa  de  Artieda,  de 
quarto  agronim  Pétri  Symonis,  ikaficium  i  rovum.  f  Id  rilla  de  Hedava,  de  quarto 
agrorum  ejusdem,  j  kaficium.  Y  In  villa  de  Assuriz,  de  pecta  rusticorum  Ennec^Âlmo- 
rarit,  iiij  kaficia  ij  rova.  Garsias  Gundisalvi  de  Andosdla  tenet.  (Ms.  Bibl.  imp.  Sifpjd. 
lat.  n*  i65',  folio  lo  verso.  Cf.  folio  44  recto.) 

De  pecta  de  Vîdaure  xvi  kaficia  j  rovum.  f  Ibi  de  hereditate  et  molendino  nichil,  quia 
in  compoto  denariorum  computantur  sub  certo  tributo.  Y  De  pecta  de  Muez,  xij  kaficia. 
f  De  pecta  rusticorum  de  Ayllo  xlviij  kaficia  ij  rova.  f  Ibi  de  rusticis  domine  Alduende 
nichil,  quia  gubernator  reddidit  eo  quod  in  veritate  învenit  violenciam  sibi  factam  fuisse, 
f  De  pecta  de  Areillano,  vj  kaficia  ij  rova.  Y  Ibi  de  tributo  hereditatis,  iij  kaficia  ij  qiiartalia. 
f  In  viQa  de  Otynano ,  de  semis,  de  pecta  x  kaficia.  f  In  Cabrega,  de  semis,  iiij  kaficia  ij 
rova  iij  quartalia.  f  De  pecta  de  Mendaça,  xxv  kaficia.  %  Ibi  de  tributo  semé,  xxxj  kaficia 
j  rovum.  f  In  viUa  de  Petramillera ,  de  pecta  ij  kaficia  iij  rovaj  quartale.  f  De  pecta  de 
Mues,  de  jure  vocato  terrage  et  de  censalibus,  Ixx  kaficia  ij  quartalia  ij  almudes.  De- 
ficiunt  ij  kaficia  pro  clerid8,quia,  secundum  sua  privilégia,  non  debent  solvere.  f  Ibi  de 


'  Le  cartulaire  de  Philippe  le  Hardi,  con- 
servé dans  les  archives  de  la  Chambre  des 
comptes,  à  Pampelune,  renferme,  à  ce  qu*il 
parait,  des  lettres  de  rémission  relatives  à  des 
révoltés  de  la  Navarrerie;  mais,  si  j*ai  bien  com- 
pris les  paroles  de  D.  José  Yaoguas ,  il  y  est  ques- 
tion seulement  de  Tarchidiacre  de  merua  et  d'au- 
tres ecclésiastiques  compromis  dans  la  révolte. 
— En  1178,  le  roi  manda  à  son  gouverneur 
d'évaluer  les  biens  des  rebelles  pour  les  em- 
ployer à  indemniser  les  dommages  causés  aux 
habitants  du  Bourg  quand  Eustache  y  était  blo- 
qué. £n  1280,  il  envoya  Tordre  de  restituer 
leurs  héritages  à  ceux  qui  étaient  innocents, 
d'écouter  les  réclamations  des  juifs ,  qui ,  restés 
(étrangers  à  la  révolte ,  avaient  eu  leurs  maisons 


détruites,  et  de  leur  donner  des  terrains  pour 
en  construire  d'autres. — Un  différend  s'était 
élevé  entre  le  roi  et  i'évéque  de  Pampelune  tu 
sujet  du  pillage  et  des  violences  exercés  pen- 
dant le  sac  de  la  Navarrerie  :  l'interdiction, 
portée  en  1 377,  de  fonder  de  nouveaux  couvents 
d'ordres  mendiants  vint  sans  doute  encore  l'en- 
veoimer;  il  se  termina  en  1 391  par  des  arrange- 
ments dont  on  peut  lire  le  détail  dans  le  Diction- 
naire des  antiquités  du  royaume  de  Navarre, 
t  II,  p.  517.  (Voir  aussi  1. 1,  p.  362.) 

^  «  Item  Lupo  de  Vergara  pro  servicio  facto 
dominîo  fugando  malefactores,  per  annum  xx 
libras.  •  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  lat  n*  l65^  fo- 
lio 60  verso.  Compot.  Sancii  de  GarrU,  memi 
PcM^ilonensis,) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         655 

serna  palacli  nichil,  qnia  Sancius  Poncii  Stellensis  tenet  \  f  In  villa  de  Feregortes,  de 
agris  ejusdem  (doniini  Gundisalvi')  ij  kaficia.  ^  De  ij  kafidis  j  quartali  de  jure  vocato 
hoUias  de  lana  nichil,  quia  dominus  Gerinus  (de  Amploputeo)  contulit  Michaeli  Pétri 
de  Petramillera  pro  servicio  facto  regine'.  f  In  villa  de  Harana,  de  jure  vocato  hoteias 
ejusdem,  yj  kaficia  j  rovum.  f  De  tributo  molendinorum  de  Uxaneviila  nichil,  quia  Pe- 
trus  Garsie  de  Yaniz  lenet  de  dono  dotnini  Gerini  (pro  servicio  facto  dominio^].  %  In 
villa  de  Pedramillera,derustici8  qui  fuerunt  Johannis  de  Guergueciayn ,  iij  kaficia  ij  rova 
iij  quarlaUa.  f  In  villa  de  Arcubus,  dehereditaleque  fuit  Sancii  Garsie ,  iij  rova  iij  quar- 
talia.  %  In  villa  del  Busto,  de  tributo  hereditalis  Johannis  de  Guergueciayn,  x  kaficia 
iij  rova  iij  quartalia.  f  De  tributo- molendini'  Sancti  Ghristophori  usque  ad  proximum 
festum  nativitatis  beati  Johannis  Babtiste,  x  kaficia  iij  rova  iij  quarlalia.  ^  Ibi  de  ligno 
nemoris  venditi,yj  kaficia  ij  rova  j  almude.  1  Pro  domino  Johanne  de  Vidaure  de  xxiiij 
kaficiis  de  pectade  Arguynano,  de  vj  kaficiis  de  costeria  de  Arçoz,  de  iij  kaficiis  iij  quar- 
talibus  de  tributo  hereditatis  de  Aritçala,  et  de  xxiij  kaficiis  de  tributo  d*Artaço  nichil, 
quia  magister  Radulphus  percipit  pro  debito  in  quo  idem  Johannes  tenebatur  patri  suo. 
1  Pro  domino  Garsia  Almoravit  de  xiij  kaficiis  ij  rovis  de  pecta  d*Oteyça,  de  xj  kaficiis 
iij  quartalibus  hereditatis  nichil,  quia  Andréas  Martini  (de  Arbertça^)  percipit  pro  debito 
in  quo  sibi  tenetur.  %  Pro  domino  Furtunio  Almoravit,  de  pecta  de  Irure  et  de  Neussol 
XXV  kaficia.  f  In  villa  de  Gurguillano,  de  rusticis  Egidii  de  Vidaure,  v  kaficia,  que  per- 
cipit abbas  d* Arçoz  pro  debito  in  quo  sibi  tenetur^.  f  Item  de  compoto  Martini  Roderid, 
merini,  iij"  v*  Ixxv  kaficia.  (Folio  1 1  verso.  Cf  fol.  A3  recto.) 

Pro  domino  Gundisalvo  Johannis.  %  In  viUa  de  Ayllo ,  de  pecta  rusticorum  ipsius 
xlviij  kaficia  ij  rova'  f  Ibi  de  rusticis  domine  Alduence  nichil,  quia  gubemalor  reddidit 
eo  quod  invenit  violenciam  sibi  factam  fuisse.  %  De  pecta  de  Mendaça  xxv  kaficia.  f  De 
pecta  *âe  Otynano  xv  kafida.  %  De  pecta  d*Ancin  vij  kaficia  iij  quartalia.  f  De  pecta  de 
Mues  et  de  censalibus  et  de  jure  vocato  terrage,  Ixviij  kaficia  iij  rova  ij  quartalia  ij  almudes. 
Déficit  unum  kaficium  j  rovum  ij  almudes  pro  derids,  quia  privilegiati  sunt  %  De  he- 
reditate  de  Guergueciayn  de  censu  del  Busto,  x  kaficia  iij  rova  iij  quartalia  ij  almudes.  %  De 
pecta  de  Mues  xij  kaficia.  %  De  pecta  de  Vidaure  xvj  kaficia  j  rovum,  residuum  indenariis 
computatur.  1  De  pecta  d*AreiUano  iiij  kaficia  ij  rova.  %  Ibi  de  hereditate  ij  kafida  ij  rova. 
%  De  tributo  molendini  Sancti  Ghristophori  x  kaficia  iij  rova  iij  quartalia.  f  Ibi  de  ligno 
nemoris  venditi  xvj  kaficia  iij  rova  iij  quartalia.  %  Pro  domino  Johanne  de  Vidaurre,de 
decem  et  novem  kafidis  de  pecta  de  Arguynano,  de  duobus  kaficiis  de  pecta  d*Ariçala 

*  «  Ibi  de  orto  nichil,  quia  gobemator  dédit  *  Molendinorum,  fol.  k  i  verso, 
enm  Sando  Pondi.»  (Fol.  4i  verso.)  *  Folio  4 1  verso. 

<  Folio  4i  verso.  ^  Le  même  artide  se  retrouve  plus  loin, 

^  «  De  jure  vocato  boteyas  de  lanna ,  xij  kafi-  folio  74  recto  ;  mais  les  dix  derniers  mots  y  sont 

da  j  rovum.  Micbad  Pétri ,  rector  de  Piedra-  remplacés  par  cenx«d  :  •  quia  peperdt  ei  domi- 

miileri  tenet  de  dono  domini  Gerini  pro  servi-  ninm.  • 

do  &cto  dominio.  •  (Folio  74  recto.)  *  Cf.  folio  1 1  recto,  fol.  4i  verso. 

*  Folio  4i  verso. 


656         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

nichil,  quia  magister  Radulphus  tenet  pro  debito  in  quo  tenetur  patri  suo.  %  De  pecta  de 
Arguynano,  de  rustids  Egidii  de  Vidaurre  unum  kaficium,  quod  abbas  de  Arçoz  recipit 
pro  debito  in  quo  sibi  tenetur.  f  Pro  domino  Garsia  Ahnoravit,  de  tredecim  kaficiis 
i\j  rovis  de  pecta  de  Oteyça.  Andréas  Martini  Stellensis  recipit  pro  debito  suo ,  etc.  (FoL  i  a 
recto.  Cf.  fol.  43  recto.) 

De  Emparancils  bannitorum. 

In  villa  de  Blascoayn  de  Garsia  Pétri  de  Sarria,  vij  kaficîa  j  rovum.  Y  In  villa  de  Vi- 
daureta  de  bonis  Alvaro  nichil,  quia  Didacus  Pétri  de  Sotes  tenet.  Y  In  villa  de  Itçu,  de 
domino  Fortunio  Almoravit,  xxxv  kaficia  j  quartale.  %  In  viUa  de  Ariz  de  eodem,  iij  ka- 
ficia.  1 1n  villa  de  llarraçu,  de  eodem,  vij  rova.  %  In  Blastegui,  de  eodem,  j  kaûcium. 
%  In  Barassague,  de  eodem,  iiij  kaficia.  %  In  Cuaztu  et  Ëquay,  pro  domino  GundisaKo 
Johannis,  v  rova.  1  In  villa  de  Marquelayn,  pro  eodem,  xj  kaficia.  %  In  villa  de  Irurçun, 
de  Symone  d*Oarriz,  j  rovum.  1 1n  Navaz  [et]  in  Unçu,  pro  eodem,  xxxiij  kaficia.  1  De 
filiis  Symonis  de  Echarren  iij  rova.  Y  Pro  domino  Garsia  Almoravit,  in  villa  del  Cart, 
xix  kaficia.  Y  In  villa  de  Garzarun,  de  Ënneco  Almoravit  nichil,  quia  Garsias  Gundi- 
salvide  Andosella  tenet.  (Folio  i5  recto.) 


De  bonis  bannitoram.  i 


Pro  domino  Furtunio  Almoravit,  de  pecta  d*Ariz,  iij  kaficia  ordei.  f  Item  iij  kaficia 
avene.  Y  De  pecta  de  Içu ,  xvij  kaficia  ij  rova.  Y  In  villa  de  Uarraçu,  pro  eodem  ,ij  rova. 
%  In  villa  de  Blastegui,  pro  eodem,  j  kaficium.  i  In  Cuaztu  (ut  sapra).  1  De  pecta  de 
Unçue  et  de  Navaz,  pro  eodem,  xx  kaficia  iij  rova.  %  Pro  domino  Garsia  Almoravit  (ut 
supra).  %  De  pecta  d*Ararax,  pro  domino  Enneco  Almoravit,  yj  kaficia  iij  quiHalia. 
(Folio  i3  verso.) . 

Pro  domino  Gundisalvo  Johannis  de  Baztan,  de  pecta  et  tributo  hereditatis  de  Vi- 
daurre, xlj  libras.  iDe  tributo  de  Muez,  con  areis  de  Salinis,  Ix  solidos.  lin  villa 
de  Leçaun,  de  pecta  rusticorum,  xxx  solidos.  1 1n  villa  de  Galdiano,  de  pecta 
Ixij  solidos.  1  In  villa  de  A^Uo,  de  pecta  xj  libras  x  solidos.^  Item  de  tributo  orti,  xiiij  so- 
lidos. fin  villa  de  Mendaça,  de  pecta  xvij  libras.  lin  villa  de  Otynano,  de  pecta  xlvj  soli- 
dos.  %  In  Cabrega ,  de  pecta  xxv  solidos.  1 1n  Mues ,  de  pecta  vij  libras  x  solidos.  %  Ibi  de 
xlij  morabatinis  et  duabus  terois  auri,  xvij  libras  viij  solidos  vj  denarios.  1 1n  Areillano , 
de  pecta  arietum  taxatorum  xviij  solidos  vij  denarios.  1 1bi  de  uvis  taxatis ,  xiiij  solidos. 
1  Ibi  de  tributo  unius  vinee  que  fuit  dicti  domini  Gundisalvi,  xx  solidos.  %  In  Sancto 
Christophoro,  de  vindemia  vinearum  ejusdem  vendita  xxvij  solidos,  et  fuerunt  per- 
dite  propter  tempestatem.  1  De  medietate  vinee  Sancli  Martini  de  Mendaça  vendita, 
xxxij  solidos,  et  fiiit  perdita  propter  tempestatem.  Y  De  fiructu  orti  Sancli  Christophori 
nichil,  quia  perditusfuit  propter  tempestatem.  Y  In  villa  de  Ancin,  de  pecta  rusticorum 
Martini  Furtado,  xxxvij  solidos.  1 1n  villa  de  Pedramillera,  de  pecta  rusticorum,  xxxv  so- 
lidos viij  denarios.  f  Ibi  de  racemis  venditis,  iiij  solidos.  1  Pro  Didaco  Enneci  de  Assaiia, 
de  vindemia  vendita  vinee  date  ad  medietatem,  x  solidos,  et  fuit  perdita  propter  tem- 
pestatem. (Folio  21  recto.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


657 


Pro  domino  Johanne  de  Vidaurre,  de  pecta  de  Açoz,  xxv  libras.  ^  De  pecta  d*Ari- 
cala,  iij  soUdos  yj  denarios.  1  De  pecta  de  Artaça  et  de  Oiindayn,  xv  libras  iiij  soHdos. 
iDe  tributo  Yinearum  de  Arçoz,  xvi  solidos.  Magister  Radulpfaus  tenet  pro  debito  in  quo 
*  8ÎIn  tenebatur  pro  pâtre  suo  idem  Johannes.  1  De  pecta  de  Laatça,  in  pane,  vino,  dena- 
riis  nichil,  quia  Abraham,  alcaldus  Judeorum  Stdle,  recipit  pro  usuris  debilî  in  quo 
sibî  tenebatur  idem  Johannes.  Y  Pro  domino  Garsia  Almoravit ,  de  pecta  de  Oteyça,  Ixv  so- 
lidos. Andréas  Martini  de  Arbeyça^  recipit  pro  debito  in  quo  sibi  tenebatur  idemGarsias. 
Y  Pro  domino  Furtunio  Ahnoravit,  de  pecta  de  Irure  et  de  Neusol,  1  solidos  *.  1  De  tri- 
buto  domus  sub  Bargota,  xxv  libras.  Magister  Radulphus  tenet  pro  debito  in  quo  tenebatur 
patri  suo*.  1  Pro  Marcho  GundisalvietFerrandoGundisalvi,  fratre  suo\  ^  De  locatione 
domorum  Marclii  Gundisalvi ,  ij  solidos.  1 1bi  de  vindemia  vinearum  ejusdem  vendita , 
XX  solidos.  f  Item  de  vindemia  vinearum  Ferrandi  Gundisalvi  vendita,  xv  solidos*.  1  De 
herbatico  de  Asa ,  ix  libras  x  solidos.  1 1bi  de  c  Iiij  kaficiis  frumenti  vendit» , 
iiij"  libras  xv  solidos.  f  Item  de  v  kaficiis  frumenti  de  residuo  molendure  mrolendinorum 


^  De  Stella»  fol.  55  verso. 

'  Après  cet  article,  on  lit  au  folio  55  verso: 
c^Et  quitavit  ei  rex.  • 

'  A  la  place  de  ces  dix  derniers  mots,  on 
lit  au  folio  55  verso  :  «  AMmis  de  Sorauren  percî- 
pit  pro  capellanjis  domini  régis  Henrici  quon- 
dam.  • 

*  I^e  roi  Philippe  ayant  donné  ordre,  en 
1277,  ^^  gouverneur  de  la  Navarre  de  se 
saisir  de  tous  les  bannis  qu*îl  y  trouverait,  hors 
des  lieux  qui  jouissaient  du  droit  d*asile,  et 
d*exécuter  en  leurs  personnes  les  sentences 
qu*î]s  avaient  encourues  (Dicc.  del  ont  del  reino 
de  Nav,  t.  F',  p.  83  ] ,  un  officier  de  justice  fut 
envoyé  à  Funes  pour  s*emparer  de  Ferrand 
Gonçalvez.On  le  voit  par  cet  article  des  mêmes 
comptes  : 

«Item  pro  expensis  merini  et  servientium 
armorum  qui  iverunt  ad  villam  de  Funes  ut 
caperent  Ferrandum  Gundisalvi,  xl  solidos. i 
(Fol.  3  2  verso.) 

Nous  ne  savons  si  le  mérino  fut  heureux  dans 
sa  recherche;  mais  le  même  registre  nous  ap- 
prend qu*il  pendit  un  écuyer  de  Biscaye,  qui 
était  de  la  famille  de  D.  Lope  : 

•  Item  quando  suspendit  (  merinus) ,  apud 
Marâgnon ,  quendam  scutiferum  de  Vixcaya,  qui 
eratde  familia  domini  Lupi,  Ix  solidos.  •  (Fol.  23 
verso.) 

Ce  pauvre  écuyer  était  sans  doute  un  banni, 

BIST.  DE  Là  GUBRRB  DE  NAV. 


comme  un  certain  Garsia  de  Segura,  qui  reçut 
le  même  traitement  à  Inça  de  Arayi ,  ainsi  que 
nous  rapprend  on  autre  article  du  même  re- 
gistre, folio  60  verso.  —  Au  même  endroit  il 
est  fait  mention  de  trois  autres  écuyers  tués  en 
combattant  les  bannis,  de  maisons  brûlées, 
de  morts  et  de  blessés  dans  une  attaque  contre 
eeux-ci  : 

•  Item  Johanni  Martini  de  Udaue  in  Aresso 
pro  emenda  domus  suc  combuste  quando  fuit 
combusta  domus  concubine  Aceari  Sumaquila , 
ubi  hospitabantor  banniti,  xxv  libras.  t  Item 
Galindu  d*Alcoz  pro  emenda  domus  soe  com- 
buste quando  dictus  Aceari  et  socii  sui  indu- 
serunt  se  ibi ,  et  fuit  vulnéTatus  dictus  Aceari , 
et  aliquj  de  sociis  suis  mortni ,  et  aliqui  reces- 
serunt  vulnerati,  xxx  libras.  — >  Item  pro  ex- 
pensb  trium  scutiferorum  qui  interfecti  lîie- 
runt  quando  habuerunt  conflictum  cum  ban- 
nitis,  pro  portandis  interfectis,  et  sanandis 
vulneratis.  • 

*  Cet  article  et  quelques-uns  des  précédents 
reviennent  ainsi  plus  loin ,  à  Tannée  1 285  : 

«Ibi  de  emparanciis  bannitorum,  videlicet 
de  Ibcatione  domorum  Marcbi  Gundisalvi  nic- 
hil. 1 1bi  de  vindemia  vendita  vinearum  ipsins, 
viij  solidos.  1 1bi  de  vendemia  vendita  vinearum 
Ferrandi  Gundisalvi,  vij  solidos.  1 1bi  de  loca- 
tione domorum  ipsius,  iij  solidos. •  (Folio  56 
recto.) 

83 


658        HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

de  Peralta,  xl  solidos.  1  Item  de  vj  mètre  vini  veoditi,  de  pecta  vallis  de  AylUn ,  xxxiy  so- 
lîdos  iiij  denarlos.  (FoL  ai  verso.) 

In  villa  de  Çavalça,  de  vindemia  vendita  vinearum  Pétri  Symonis,  xxj  solidos.  %  De 
vineis  de  Artieda ,  de  Sanssoayn  et  de  Argurroz  nichil ,  quia  suni  in  compoto  bladi  sob 
certo  tributo*  Y  In  villa  de  Liedaria.de  vindemia  vendita  vinearum  Pétri  Symonis,  v  soli- 
dos. 1  la  vilk  de  Liçoayn,  de  vineis  Garsie  Pétri  nicliil,propter  tempestatem.  1  In  villa 
de  Oylloquin,  de  vindemia  vendita  vinearum  Lupi  Garsie  d*Arleta,  lij  solidos,  1  In  villa 
de  Ayvarr,  de  vindemia  vendita  vinearum  Symonis  Pétri  de  Oppaco,  Symonis  Pétri  da 
Çavalça  et  Symonis  d'Oarriz,  x  solidos.  (Folio  a4  recto.) 

In  Blascoayn,  de  vinea  Garsie  Pétri  de  Sarria  nicbil,  quia  pepercit  ei  dominium.lln 
Vidaureta  de  Alvaro  nichil,  pro  eodem.  1 1n  Mendicoa  de  eodem  Alvaro  nichil,  pro  eo- 
dem.  %  In  Uarraçu ,  de  domino  Furtunio  Almoravit ,  iij  solidos.  %  In  Yçu ,  de  eodem , 
videlicet  de  vindemia  vendita,  vj  solidos,. et  fuit  perdita  ppopter  tempestatem  et  gelu. 
1  In  Ariz,  d%  eodem,  pro  vino  v  solidos.  1  In  Irurçun,  de  Symone  d*Oarris,  xij  dena- 
rios.  1 1n  Arayz,  de  eodem,  viiij  solidos.  1 1n  Navaz,  pro  eodem,  de  vindemia  vendita 
viij  solidos,  et  fuit  perdita  propter  gelu.  Y  In  Elcart,  de  domino  Garsia  Almoravit, 
xxix  solidos.  1 1bi  de  vindemia  Ixx  solidos.  %  In  Garçariayn ,  de  domino  Enneco  Almo- 
ravit nichil,  quia  Garsias  Gundisalvi  de  Andosella  tenet,  quia  fidejussor  est  pro  eo.  fin 
Arrarax,  de  eodem,  xvj  solidos  vj  denarios.  1  In  villa  de  Marquelayn,  do  domino  Gun- 
disalvo  Johannis  de  Baztan ,  de  pecta  xxvj  solidos.  Y  In  Henderin ,  de  Sancio  Remigii 
nichil,  quia  uxor  ejus  tenet  in  fideHtate.  Y  In  Açoz,  de  vindemia  vendita  vinearum  Petn 
de  Veraxayn,  viij  solidos,  et  fuerunt  perdite  propter  gelu.  f  In  Orqueyen,  de  vineis  Mi- 
chaelis  Sancii  corrigiarii  nichil ,  quia  Remundus  Bernardi  de  Puges  et  P.  de  Equia  te- 
nent  una  cum  vineis  Navarrerie.  1 1n  Liçassoayn,  de  Symonfs  Symonis  nichil,  quia  pepercit 
ei  dominium.  Y  In  Assyayn,  de  eodem  nichil,  pro  eodem.  (Folio  a 5  recto.) 

. .  .De  pecta  de  Leçaun,  j  kaQcium  j  rovum.  1  De  pecta  de  Herendacu,  ix  kafida 
j  rovum.  1  De  pecta  de  Villanova,  iij  kaficia  iij  quartalia.  •  .1  In  villa  de  Cabrega,  de 
semis  ij  kaficia  j  rovum  j  quartale  ij  almudes.  Deficiunt  totidem  propter  tempestatem. . . 
1  De  jure  vocato  boUias  de  lana,  xij  kaficia  j  rovum.  Michael  Pétri,  abbas  de  Piedramil- 
lera,  tenet  de  dono  domini  Gerini  pro  servicio  facto  dominio. .  .f  Pro  domino  Johanue 
de  Vidaurre,  de  pecta  de  Arguynano,  xxiiij  kaficia.  f  Ibi  de  costeria  de  Arçoz,  vj  ka- 
ficia. . .  1  De  tribu  to  de  Artaçu,  xxiij  kaficia.  Totum  tenet  magister  Radulphus  pro 
débite  in  quo  sibi  tenetur  idem  dominus  Johannes  de  Vidaurre.  (Folio  A i  verso.) 

In  villa  de  Santo  Martino  dUnx,  de  tributo  hereditatis  Symonis  d*Oarriz,  xx  kaficia. 
1  De  Petro  Symonis  de  Çavalça ,  videlicet  de  tributo  hereditalb  ipsius  in  villa  de  Artieda . 
de  Sanssoayn ,  de  Uli  et  de  Argurroz ,  xxij  kaficia ...  f  In  villa  de  Licoayn ,  de  quarto  agro- 
rum  Garsie  Pétri,  iij  rova  iij  quartalia*  ^  In  villa  de  Sagasseta,  de  tributo  agrorum  ejus- 
dem,  v  kaficia.  1 1n  villa  de  Arçanegui,  de  quarto  agrorum  Pétri  Symonis,  j  kaficium. 
1 1n  villa  de  Oylloqui,  de  agris  Lupi  Garsie  de  Arleta  nichil,  quia  inculte  rémanent. .  • 
1 1n  villa  de  Ay varr,  de  quarto  agrorum  Symonis  Pétri  de  Oppaco ,  Pétri  Symonis  de 
Çavalça  et  Symonis  d'Oarriz,  vj  kaficia.  f  In  villa  de  Lerga,  de  agro  Symonis  Pétri  de 
Oppaco  nichil,  quia  incultus  remanet.  1[Tn  villa  de  Echçive,  dehereditate  Pétri  Symonis 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         659 

de  Çavalça  v  kaficia.  f  In  villa  de  Menduiil,.de  eœparancia  nicfail,  quia  inculla  remanet. 
(Folio  44  recto.  Cf.  fol.  45  verso,  46  recto,  k^  recto.)  * 

Pro  domino  Gundisalvo  Jotiannis  de  Baztan  de  pecta  de  Vidaurre,  xv  libras.  f  Ibi  de 
arietibus  taxatis,  iiij  libras  x  solidos.  f  ibi  de  sex  rusticis  quorum  quisque  débet  unum 
arietem,  xviij  solidos.  %  Ibi  de  tributo  vinee,  1  solidos.  Residuum  computatur  in  blado. 
f  Ibi  de  tributo  orti  xxx  solidos.  f  De  tributo  de  Muez  con  areis  de  Sallinis,  iiij  libras. .  . 
fin  villa  de  Galdiano  de  pecla ,  Iv  solidos.  Deiiciunt  septem  solidi ,  quia  gubemator  man- 
davit  reddi  monasterio  de  Navarret  hereditatem  suam,  quam  tenebat  violenter  dictus  do- 
minus  Gundisalvus.  •  .1  De  pecta  de  Mues,  vij  libras  x  solidos. ...  1  De  vindemia  vendita 
vinearum  Sancti  Christophori,  1  solidos.  Y  De  vindemia  vinee  Sancti  Martini  de  Mendaça, 
lx%olidos ,  et  data  est  ad  tributum  ad  duos  annos  sequentes.  \  De  tributo  orti  Sancti 
Giristophori,  Ixx  solidos.  (Folio  55  verso,  A.  D.  ia85.} 

In  villa  de  Uarraçu,  de  Izco,  de  Areyz,  de  bonis  domini  Furtunii  nichil,  quia  rex  pe- 
percit  ei . . .  Pro  domino  Guillelmo  de  Podio  in  Çaval,  xv  solidos.  \  Item  in  Senossiayn, 
xxx  solidos.  %  In  Çaval,  pro  vindemia  vendita  vinearum ipsius  perdita  propter  tempesta- 
tem,  X  solidos.  Y  Pro  Didaco  Pétri  Descoron  de  bonis  ipsius,  que  sunt  circa  tresdecim 
libras.  Petrus  Michael  portarius  computabit.  Y  In  villa  de  Arlaxona,  de  Roderico  Martini 
de  Azqueta.  Idem  Petrus  Micbael  computabit.  \  In  villa  de  Legarda  et  de  Villanova,  de 
bonis  domine  Tote  Pétri  de  Oarriz.  Guillelmus  Marzelli  tenet  ea.  lin  villa  de  Bruirun,  de 
hereditate  régis.  Lupus  Garsia  de  Salinis  computabit.  (Folio  6o  recto.) 

Voyez  encore  folios  7 4  recto,  7 5  verso,  77  recto,  78  verso,  79  verso, 
80  recto,  87  verso,  91  recto,  92  recto,  io5  verso  et  106  verso. 

Page  3 1  a ,  vers  4849 ,  couplet  xcix. 

Les  extraits  suivants  des  comptes  de  Navarre,  pour  1284-86,  montrent 

combien ,  dans  ces  temps  de  troubles ,  la  frontière  était  peu  sûre ,  à  quel 

point  les  vols  y  étaient  fréquents  et  les  divers  genres  de  châtiments  infligés 

h  leurs  auteurs,  surtout,  mais  non  pas  vmiquement,  par  les  mérinos: 

Item  pro  expensis  quas  fecit  (dominus  Jobannes  le  Briays,  castellanus  castri  Sancti 
Johanm's  de  Pede  Portus)  quando  cepit  quendam  laU*onem  lipud  Soroetam,iij  solidos. 
(Folio  5  recto.  Cf.  fol.  71  recto.) 

Item  pro  expensis  viginti  scutiferomm  quo»  merinus  (Pampilonensis  Didacus 
Sancii  de  Garriz)  misit  ad  custodiendom  vias  de  Andia  et  de  Anda  tempore  guerre, 
racione  latronom  et  illorum  qui  extrahebant  Uadum  de  terra. 

Item  pro  expensis  ejusdem  quando  suspendit  latrones  Pohtis  Régine,  qui  iurati 
fîierunt  ovea  apud  Larraga.  ^  Item  pro  expensis  dictimerini  quando  suspendit  quemdam 
latronem  apud  Hiebas ,  qui  fuerunt  capti  apud  Mendigorriam  cum  furto  quod  comnS- 
sémnt  in  Baygorri.  f  Item  pro  expensis  dicti  merini  quando  suCTocavit  quamdam  in 
fluvio  de  Urriçola ,  quia  iurata  fuit  raubam  in  Etayo.  f  Item  pro  expensis  dicti  merini 
qui  suspendit  Garsiam  de  Segura  apud  Inça  de  Arayz,  bannitum,  cum  salarie  insidie. 

•  83. 


660         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

*  %  Item  pro  expensb  merioi  quando  suspendit  Sancium  Velça,  latitmem  numifestum , 
et  fuit  suspëhsus  apud  Algoriîaga,  cum  salario  insîdie.  Y  Item  pro  expensis  dicti  merini 
quando  cepit  et  suspendit  Sancium  Durayar  apud  Alsassû,  latronem  manifestum,  cum 
salario  insidie. 

Item  pro  eipensis  dicti  merini  quando  cepit  et  suspendit  Symonem,  nepotem  Aceari 
Sumaquila,  apud  Odielam,  qui  erat  bannitus ,  el  interfecit  quemdam  scolarem,  etfuratus 
fuit  quemdam  roncinum ,  cum  salario  insidie.  %  Item  pro  expensis  dicti  merini  quando 
amputavit  aurem  cuidam  apud  Salinas  prope  Noayn,  quia  fîiratus  fuit  unum  rovum 
fhunenli.  ^  Item  pro  expensis  dicti  merini ,  quando  combussit  domum  concubine  de 
Beguichipia  apud  Beiniça,  quia  ibi  hospitabantur  banniti.  ^  Item  pro  expensi»  dicti  me- 
rini quando  combussit  domum  concubine  Acean  Sumaqiiila  apud  Aresso,  quia  ibi  hos- 
pitabantur banniti.  ^  Item  pro  expensis  merini  quando  combussit  domum  concubine 
Lupi  Ocfaoe  apud  Utcii ,  quia  ibi  hospitabantur  banniti  et  minuli.  f  Item  pro  expensis 
dicti  merini  quando  combussit  duas  domos  apud  Burunda,  quia  ibi  hospitabantur  ban- 
niti  et  fiebant  plurima  fiirta.  (Folio  60  verso.) 

Item  pro  expensis  dicti  justidarii  (Tutele,  Ferrandi  de  Eslava)  quando  ivit  Pampi- 
ionam  adgubernatorem  ad  ostendendum  eidem  &clum  denariorum  falsorum  quos  inve- 
nerat,  et  fectumlatronum,  in  quinque  diebus,  iiij  libras.  (Folio  65  recto.) 

Item  pro  expensis  Pétri  de  Burgos,  cui  amputata  fuit  auris  pro  furto  conunisso, 
yj  solidos  viij  denarios. 

Item  pro  expensis  Johannis  Chapairon  de  Casseda,  qui  fuit  suspensus  apud  San- 
gossam  eo  quod  cum  furto  commisso  in  Navarra  intrabat  Anigoniam,  iij  solidos.  (Folio 
Ç6  recto.) 

Item  Roldano  et  sociis  sub,  qui  ceperunt  in  villa  de  Arguedas  quosdam  de 
Aragonia,  de  mandato  gubematoris,  quia  depredaverant  grèges  de  Arguedas,  x  libras. 
(Folio  87  recto.) 

Item  pro  ^expensis  insidiarum  que  fecerunt  capi  Petrum  Escaz,  latronem  et  maie- 
factorem,  et  vivebat  in  Aragonia,  et  fuit  suspensus  in  termino  de  Navascues,  viij  libras 
xvij  solidos.  f  Item  pro  expensis  insidiarum  que  fecerunt  capi  Sancium  d*01az ,  banni- 
tum,  qui  interfuit  deraubationi  et  morti  mercatoris  de  Isana,  et  fiiit  suspensus  ibidem, 
X  libras.  %  Item  pro  expensis  Paschasii  de  Liçarra,  qui  fuit  suspensus  apud  Tafalliam, 
vij  s(^dos.  1 1tem  pro  locatione  insidiarum  que  capi  fecerunt  Ennecum  del  Espinal,  qui 
interfecit  Lupum  de  Doldiriz,  mulaterium,  in  via  publica  Roscidevallis,  et  fuit  captus, 
et  manus  sibi  scîssa,  et  demum  traynatus  et  suspensus  in  loco  ubi  fecit  proditionem, 
iiij  libras  x  solidos.  (Folio  91  recto.) 

Item  merino  (Pampilonensi,  Didaco  Sancii  de  Garriz)  pro  fugandis  male&ctoribus , 
capiendis  et  suspendendis ,  cum  salario  insidiarum,  et  quando  ibat  locuturus  cum  illo  de 
Ipuzcoanos  ad  ponendum  terram  in  pace ,  et  pro  custodienda  terra  et  castris  quando 
rex  Castelle  erat  apud  Sanctum  Sebastianum,  Ixx  libras,  que  computate  non  •sunU 
(Folio  ga  verso.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         661 

Lies  femmes  se  mêlaient  aussi  de  voler,  sans  se  laisser  arrêter  par  la 
crainte  de  Tafireux  supplice  qui  les  attendait: 

Item  pro  expensis  Jordane  et  Gracie  de  Alçuça ,  que  interfecerunt  quendam  presby- 
terum  et  deraubaverunt  eum ,  et  fuerunt  propter  hoc  combuste  in  mercato  :  pro  lignis 
emptis,  xxij  solides  viij  denarios.  ^  Item  quatuor  faominibus  deferentibus  eas  per  villam  et 
[qui]  fecerunt  justiciam,  vj  solides,  f  Item  produobus  magnis  lignis  emptis  et  fixis  in  terra 
ad  ligandum  eas  ibidem  donec  comburerentur,  ij  solides  vj  denarios.  %  Item  pro  duabus 
cathenis  et  cordis  ad  ligandum  eas  emptis,  ij  solides  ij  denarios.  ^  Item  preconibus pre- 
conizantibus  in  villa  et  in  mercato,  ij  solides.  (Folio  70  verso.  Compot.  Sancii  de  Trillar, 
halUvi  Pampilonensis ,  A.  D.  128&.) 

Item  pro  (acienda  quadam  fovea  in  villa  de  Arguedas  ad  ponendum  ibidem  mu- 
lierem  quandam  quefurata  fuit  denarios  dicto  Gayllart,  xiiij  denarios.  (Folio  87  recto. 
Compot,  Johannis  de  Yanvilla,  merim  Ripperie,  A.  D.  ia86.) 

Page  3i a ,  vers  4848,  couplet  xcix. 

Cette  expédition  de  Philippe  le  Hardi  fat  jugée  très-sévèrement  par  ses 
contemporains,  qui  considéraient  Pampelune  comme  située  au  bout  du 
mondée  L*auteur  des  Chroniques  de  Saint-Magloire, 'après  avoir  rapporté 
la  mort  de  Saint-Louis  et  son  enterrement  à  Saint-Denis,  ajoute  : 

Et  en  Espaingne  et  en  Sattveterre 
Ala  ses  fius  folie  querre. 

Fahliaax  et  eontêi,  édit.  de  Méon,  t.  II,  p.  3a8,  v.  1 18. 

Comparez  avec  le  récit  d*Anelier  celui  que  fait  Guillaume  Guiart  dans 
sa  Branche  des  royaux  lignages,  t.  VIII  des  Chroniques  nationales  fran- 
çaises, p.  laû-iay. 

Page  3 1 9 ,  vers  4863 ,  couplet  c. 

Ce  comte  de  Bigoire  s'appelait  Eschivat  Eustache  de  Beaumarchab  lui 
avait  prêté,  è  deux  différentes  reprises ,  des  sommes,  dont  voici  les  recon- 
naissances : 

'  MetreleciiMltoeiitele  tnpe, 
C*d  le  tient,  diu  qu'il  11  etchape  1 
Qu'il  vodroit  ettie  à  Pempdone. 

Dfe  Fdhtûmmdtmufuuêt  t.  89.  (Fcl<iaw«(«MilM , 
Mit.  4§  V^,  t.  m,  p.  149O 


662 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


Nos  Eschivatus,  cornes  Bigorrç,  dominus  de  Chabanesio,  notum  facbnus  oniversis 
quod  nos  debemas  ac  nos  debere  confitemur  nobili  viro  domino  £u8tacbio  de  Bello 
Marquesio,  militi,  senescallo  Tholosano  et  Albiensî,  ac  gubernatori  terre  Navarra|pro 
domino  rege  Francie  illustri,  viginti  sex  libras  toronen^es  éa  legitimomutno,  renun- 
ciando  excepcioni  non  numerate  pecunie,  non  habite,  non  tradile,  non  recepto  et  spei 
numeracionis  future  et  errons  c^culi.  Quas  vigtnti  sex  libras  predictas  promtttimns  nos 
sôluturos  et  reddituros  eidem  domino  Eustachio,  vcl  ejus  eerto  mandato,  in  instanti 
festo  Pasche.  In  cujus  rei  testimonium  presentibus  litteris  sîgilluQi  nostrum  duximus 
apponendum.  Datum  die  sabbati  ante  festum  beati  Andrée  apostoli ,  anno  Domini  mille- 
simo  ducentesimo  septuagesimo  sexto.  (Trésor  des  Chartes,  1876  —  i3  —  J.  61 3. 
Sceau  représentant  deux  lions  passants.) 

Noverint  univenû  présentes  pariter  etfuturi,  quod  nos  Eschivatus,  comes  Biguerre, 
dominus  de  Chabanesio ,  scimus  et  in  veritate  confitemur  nos  récépissé  a  vobis  domino 
Eustachio  de  Bello  Marchesio,  militi,  senescallo  Tholose  et  Albiensi,  regnique  Navarre 
gubernatori,  octo  viginti  septem  libras  septem  solidos  sex  denarios  turonencium,  quas 
nobis  apud  Pampilonam  mutuo  amicabiii  tradidistis.  Quam  summam. .  .  vobis ,  aut  certo 
mandato  vestro,  aut  domino  Petro  de  Fontanis ,  Tholoze ,  infra  proximum  festum  Resu- 
rexionis  Domini  promittimus  soluturos. . .  Et  in  testimonium,  etc.  Datum  Pampiione, 
•die  dominica  post  octavam  beati  Martini  yemalis,  A.  D.  m**  ce**  lxx*  sexto.  (Arch.  de 
TEmp.  1276 — 34 — Jv6i4.) 

On  trouvera  une  notice  sur  Esquivât  dans  TEssai  historique  sur  le  Bigorre, 
par  M.  A.  Davezac-Macaya.  Bagnères,  imprimerie  de  J.  M.  Dossun, 
M  Dccc  xxiii,  in-8^  t.  II,  liv.  V,  chaq.  I*',  p.  i-44. 


Page  3i8,  vers  A936,  couplet  ci. 

Le  mot  galiers  signifie  bien ,  comme  nous  l'avons  traduit,  tromperie  :  aussi 
n'est-ce  pas  pour  revenir  sur  cette  interprétation  que  nous  écrivons  cette 
note.  Nous  voulons  demander  si  notre  ancien  mot  jfoMiVr^  qu'Antoine  Oudin 
traduit  par  meschant  fripon^,  ne  viendrait  pas  de  la  langue  d'oc.  On  est  auto- 
risé à  en  douter  en  voyant  un  autre  lexicographe*  donner  gailliens  avec  le 
sens  de  forçat  f  ce  qui  indique  galée  (galère)  pour  racine. 


*  Voyez-en  un  exemple  dans  V ancien  Théâtre 
français,  etc.  par  M.  ViolIet-le-Duc,  t.  I"  (à 
Paris,  chex P.  Jannet,  mdcccliv,  in-18),  p.  361. 

*  Cariositet  françoises  pour  supplément  aux 
dictionnaires,  etc.  Imprimé  à  Rouen,  m  dc  lti 
in-8",p.  189. 

Dans  cette  ville ,  on  disait  galier  : 
D  cngsûgoe  vous  disiez  que  j*estois  on  butor  ; 
Mais  qu'esqne  vous  diriez  de  Jean ,  men  petit  frère , 


Qui  fait  par  men  serment  mille  fais  pire  encore , 
Comlûen  que  Fustibus  n'espargne  sen  diiere? 
Le  dimandie  et  la  ftte  y  me  jonë  de  ses  tours.. . 
Y  s*en  ira  jouer  les  double  à  la  pierrette, 
Et  quand  dessus  le  sûr  je  vo  prens  men  galier. 
Je  regarde  combien  ses  cauche  ont  d'éguilleUe. 

Prtmiht  et  uconde  Ma$*  normand*,  p.Zj. 

^  Leè  Epithetês  de  M,  de  la  Porté  Parisien,  A 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         663 

Nous  avions  aussi  autrefois  gallefretier,  mot  auquel  Oudin^  attribue  la 
même  signification ,  celle  de  coquin,  de  fripon ,  et  que  nos  anciens  auteurs 
emploient  fréquenunent  : 

Feston  diene,  guallrfretien,  venex-vous  sus  mon  marché?  (Rabelais,  iiv.  IV,  chap.  xvi.) 

Ventre  sus  ventre,  qnelz  trinquenaiUesI  qneli  gaalUfretiers !  (Le  même,  Iiv.  V,  pro- 
logue.) 

Gaallefrttien  mes  amis,  je  ne  suis  que  trop  bien  ainsi  debout.  (Le  même,  Iiv.  V, 
ohap.  XI.) 

...  on  void  aujoord'huy  non-seulement  des  simples  gentils-hommes,  mais  aussi  des 
galejretiers  porter  des  broderies  et  porûleures,  etc.  (Deum  dialogues  da  nooveaa  langage 
français,  italianizé,  p.  188.) 

Quant  à  qudques  galefretiers,  suyvans  la  cour,  je  sçay  bien  que  vous  n  allez  pas  ouir 
leurs  propos,  non  plus  que  moy.  (Ibid,  p.  61  A.) 

Ah!  vraiment,  vraiment,  s^il  faUoit  que  je  tinsse  parole  à  tous  ceux  à  qui  j*ai  donné 
rendez-vous,  j*aurois  plus  de  trente  gallefretiers  k  mes  trousses.  (La  Fausse  Coguette 
[169A],  act.  I*',  se.  IX;'  dans  la  Suite  du  Théâtre  italien,  etc.  t.  II.  A  Genèye,  chez 
Jacques  Dentand,  m.  dc.  xcvii.,  in-8',  p.  io5;  et  dans  Le  Théâtre  italien  de  Gherardi , 
t.  V.  p.  39a.) 

Henri  Estienne,  à  la  recherche  de  l'ëtymologie  de  ce  mot,  s'avisa  de 
récrire  différemment  qu'il  ne  lavait  fait  précédemment  : 

Et  semble  bien  que  quelque  povre  gallefroUier  de  moine  repris  par  luy  (son  chef)  de 
larrecin,  luy  pourroit  faire  une  pareille  response  à  celle  que  fit  le  pirate  à  Alexandre 
le  (Grand.  Apologie  pour  Hérodote,  Iiv.  I**,  chap.  xxni,  p.  367.) 

Mais  je  ne  sais  pas  en  vérité  si  lliabile  écrivain  parlait  sérieusement,  et 
ne  me  sens  nullement  disposé  à  le  croire  sur  cette  simple  parole. 

Page  3 18,  vers  ^960,  couplet  ci. 

On  ne  trouve  pas  monters  dans  le  Lexique  roman  de  M.  Raynouard. 
Les  Catalans  avaient  le  même  mot  ;  du  moins  on  Ij^  azcona  montera ,  avec  le 
sens  de  lance,  dans  un  écrivain  cité  par  le  P.  de  Moret.  Voyez  Annales  del 
reyno  de  Navarra,  Iiv.  XXV,  S  v,  chap.  xvm;  t.  HIT  p.  453,  col.  2. 

Lyon,  par  Benoist  Rigaud ,  M.  d.  xcii.,  petit  comptes  de  Navarre:  — iDe  domo  de  vicco 

in- ta,  fol.  188  recto.— Les  Espagnols  avaient  vocato   deGaUadores    nichii,   qnia   Martinus 

autrefois  galiador^  probablement  avec  le  même  Durant  tenet  eam.  >  (Ma.  Bîbl.  imp.  Suppl  lat 

sens.  Je  ie  trouve  dans  le  nom  d*une  localiK^  n"  i65^,  folio  3i  recto.) 
de  Sangûesa   consigné  dans  cet  article   des  '  Carûxirefyranpoûes^  etc.  p.  189. 


664         HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

Page  322,  vers  5oi  i,  couplet  en. 

Il  existe  un  reçu  souscrit  par  Johan  Garciez,  alcade  de  Viana,  de  mille 
livres  de  tournois,  pour  indemnité  du  dommage  fait,  au  siège  de  Panicastro, 
aux  gens  qui  cherchaient  leurs  biens  dans  le  voisinage  du  château.  (Archives 
de  TEmpire,  1277 — 334 — J.  61 4.)  Rendant  compte  à  Eustache  de  Beau- 
marchais ,  il  reconnaissait  avoir  reçu  huit  cent  soixante  livres  tournois  pour 
les  traites  payées  par  ordre  du  gouverneur  à  don  Lop  Diaz  et  aux  autres 
gens  de  lost  ( de  la  haest) ,  y  compris  les  vingt  livres  tournois  données  par 
Johan  Garciez  à  Per  Lopez  Puerco ,  et  les  deux  cent  cinquante  livres  de 
tournois  pour  compléter  les  mille  livres  sanchets  payées  pour  la  taille  du 
siège  de  Punicastro.  (Arch.  de  FEmp.  1 277 — 33 1 — J.  6 1 4.) 


Page  022,  vers  5o23,  couplet  cm. 

Fortuyn  Eniguitz  figure  dans  la  pièce  suivante ,  qui  sert  de  preuve ,  jus- 
qu'à un  certain  point ,  à  ce  que  dit  le  troubadour  : 

« 

Seppan  quantos  esta  présent  carta  veran  et  odran,  que  nos,  Ferrant  Lopiz,  Martin 
Alaman,  Amar  Yeneguiz,  Furtujn  Yeneguiz,  Sant  deSalterra,  LopSîminit,  Gonçalvo 
Lopiz,  cavaylleros,  é  Roy  Ferrandez,  Garcia  Periz,  Simen  Yeneguiz,  Gonçaivo  Asnarii, 
Sancho  Periz  de  Beyre,  Lop  Sanchez,  Sancho  Arnalt,  Pero  Martiniz,  Calvet  d*Alcoiriz, 
escuderos,  venîmos  de  conoscido  é  de  manifiesto  que  avemos  recebido  de  vos,  me  sire 
Eustace . . .  por  espensas  nostras  del  tiempo  que  don  Pero  Sanchez  era  govemador,  te- 
nîendo  firontera  in  Çoreylla ,  ata  el  dia  que  esta  carta  fué  feita,  cient  libras  de  tomeses; 
é  por  emienda  de  .ij.  cavayllos  que  mataron  los  de  Alffaro  à  nos,  Gonçaivo  Aznariz  é 
Gonçaivo  Lopiz  antedichos,  .xlv.  libras  tomeses.. . .  Et  en  testimonio  desto,  etc.  Data 
en  Pamplona ,  martes  primero  ante  la  fiesta  de  sant  March  evangdista,  A.  D.  millesimo 
ce*  Lxxvi.  (Arch.  de  TEmpire,  1276  —  285  —  J.  61  A*  Scçau  de  don  Pero  Sanchez  de 
Montagut,  seigneur  de  Cascant.) 

Je  retrouve  le  même  personnage  dans  les  comptes  de  Navarre  pour 
1283: 

Furtunio  Enneci  pro  ezgensis  suis  dum  remansit  vuineratus  apud  Taffaliam,  xv  ka- 
ficia.  t  Item  pro  expensa  Judei  cirurgici  custodientis  eum,  j  kaficium.  (Ms.  Bibl.  imp. 
Suppl.  laL  n*  i65\  foUo  7  recto.) 

Item  Furtunio  Enneci  pro  alta  turre  de  Coreilla  a  medio  me[n]se  maii  prozimo  pre- 
terîto  usque  ad  sequens  festum  Assumpcionis ,  v  kaficia.  %  Item  eidem  pro  dicta  turre  a 
dicto  festo  Assumpcionis  usque  ad  sequentem  Candelosam ,  per  médium  annum ,  x  ka- 
ficia. (Ibid.) 


HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.         665 

Item  Fartanio  Enneci  pro  alta  tiiire  de  GoreiOa  per  aniimn,  ut  supra,  iiij  libr, 
(Folio  19  verso.) 

Furtunio  Enneci  pro  alta  turre  de  Goreilla  per  annum,  ut  supra,  xv  libr.  (Fol.  54 
recto.  Cf.  fd.  87  recto.) 

Item  Furtunio  Enneci  pro  secunda  turre  de  Goreilla  per  annum ,  ut  supra ,  xxx  ka- 
ficia.  (Fol.  7a  recto.) 

Aznario  Enneci  et  Furtunio  Enneci  pro  duabus  turribus  de  Goreilla,  per  annum, 
û  kaficia.  (Fol.  103  recto.) 

Page  3a6,  vers  8070,  couplet  cm. 

L*ëpoque  du  siëge  de  Garayno  est  fixée  par  la  date  d  une  pièce  que  nous 
ayons  donnée  ci-dessus,  p.  ààk,  coL  1. 

Page  3a6,  vers  5o74t  couplet  cm. 

Mathieu  Paris  rapportant ,  sous  Tannée  1191,  Tarrivée  de  Richard  I*  en 
Palestine,  donne  le  détail  du  bruit  que  faisait  entendre  une  armée  dans 
luie  circonstance  semblable.  Il  entra,  dit -il,  dans  le  port  d*Acre,  au  son 
des  clairons  et  au  bruit  des  trompettes.  Le  fracas  de  tous  les  joueurs  d'ins- 
truments remplissait  le  rivage  :  a  . . .  lituorum  stridor,  dangor  tubarum, 
strepitus  comicinum  horribilis,  littora  repleverunt  ^.  » 

Page  3a8,  vers  6097,  couplet  civ. 

A  sa  sortie  de  fonctions,  qui  eut  lieu  avant  le  mois  de  mai  de  l'an  1277^, 
Eustache  de  Beaumarchais  remit  à  son  successeur  l'argent  et  les  chevaux 
qu'il  avait  entre  les  mains ,  ainsi  qu'en  témoigne  la  pièce  suivante  : 

Universis  présentes  litteras  visuris  et  audituris,  Reginaldus  de  Rovreyo,  miles,  regni 
Navarre  gubemator,  salutem  et  veritatem.  Notum  vobis  £icimus  quod  nos  habuimus  et 
recepimus  a  venerabili  viro  domino  Estachio  milite,  ante  nos  Navarre  gub^matori, 
.v'  .viij.  libras  .ij.  solides  .vij.  denarios  turonencium  in  pecunia  numerata,  de  quibus 
tenemus  nos  plenarie  pro  re  pagatis.  Item  recepimus  a  milite  supradicto  septem  equos 
magnos,  bonos  et  malos,  de  quibus  omnibus  tenemus  pro  pagatis....  In  cujus  rei  testi- 

^  Math.  Paris,  Hist.  Ângl,  éd.  Lond.  i64o,  marquer  que   strepitus   comicinum  n'est  pas 

p.  i63, 1.  4o,  éd.  i68d,  p.  i37,  1.  a.  La  tra-  renda? 

daction  qai  précède  ce  passage  est  de  M.  A.  '  Annaies  àtl  rtyno  ââ  Naoarra,  comp.  por 

Hniilard-Bréhoiies  [Gnuiàe  Chroniqne  de  Ma-  el  P.  Joseph  de  Moret,  iib.  xiiv,  cap.  v,  S  i, 

thieu  Paris,  t  II,  p.  i64)  :  faut- il  faire  re-  n*  s;  t.  III,  p.  43o,co].  i. 

HIST.  DB  LA  GUBRRB  DB  NAV.  84 


66Ô         HISTOIftË  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 

monium,  etc.  Datiim  apud.Sanctum  Johanem  de  Pede  Porluum,  die  lune  post  fetUun 
decoUadonis  beati  Johanis  Baptiste,  A.  D.  m*  gg''  lxvh*.  (Arch.  de  TEmp.  1277  — 
36— J.  614.) 

Renaud  figure  dans  les  comptes  de  Navarre  pour  une  allocation  faîte 
la  même  année  h  Martin  Ruiz ,  mërino  de  la  Ribera  : 

Item  recepit  anno  Ixxvij"  in  gamisione  castri  de  Peynnaflor  de  dommo  Reginaldo 
de  Rovray,  gubematore.  (Ms.  Bibl.  imp.  Suppl.  iat.  n*  i65^,  folio  6  verso.) 

Ce  Renaud  de  Rouvray,  ou  de  Rouvroy,  était  maître  des  arbalétriers  du 
roi  en  1  ayA*  suivant  un  état  de  la  maison  de  Philippe  m,  dans  laquelle  il 
est  mentionné,  avec  plusieurs  autres  chevaliers  de  Thôtel  de  ce  prince, 
auxquels  on  distribua  des  pianteaux.  Voyez  fHistoire....  de  la  maison  royale 
de  France,  etc.  t.  VIII,  p.  a.  Cf.  t.  IV,  p.  SgS. 

Après  Renaud  de  Rouvray,  la  Navarre  eut  un  autre  gouverneur  du 
même  nom,  Alphonse  de  Rouvray,  que  la  liste  donnée  par  Oihenart  in- 
dique à  trois  reprises  différentes,  en  1  a 78  et  1^79,  de  1^197  à  i3o6,  en 
i3i6,  enfin  en  iSîa,  a3  et  2tii^. 

En  i  355,  on  trouve  xm  Juan  de  Robray,  mérino  de  la  Ribera^.  Ce  per- 
sonnage serait-il  sorti  de  la  famille  du  successeur  d*Eu9tache  de  Beaumar- 
chais dans  le  gouvernement  de  la  Navarre? 

'  Notitia  tttrittstfne  Vasconim,  etc.  Parisiis,  '  Diccwnario  de  antignedadu  del  reino  de  Nor 

8uroptibu8  Sebastiani  Cramoisy»  m.  dc.  xxxyiii  ,        voira  «  1. 1**,  p/37»  art  Ano. 
iii-4%  lib.  II,  cap.  xvi,  p.  36o. 


TABLE 

DES  PRINCIPAUX  MOTS  ET  DES  MATIÈRES 


CONTENUS 


DANS  L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


A 


Abas,  abat,  abbat,  abbaU.  Des  abbés  ont  des 
doublet  des  chartes  d'anion  des  bourgs  de 
Pampelune,  p.  4a  «  v.  SgS.  -*•  Inoendie  de  la 
maison  d*un  abbé  disant  messe,  aSd,  44o3. 
— Âbbés  iégendiers  à  la  suite  de  Philippe  le 
Hardi  dans  son  eipédition  de  Navarre,  3o8, 
4797.  Voyex  Mont  Arago. 

Aoort.  La  garnison  de  Garaynno  fait  des  propo* 
ûtions  aux  assiégeants,  3 36,  5o68. 

Acostat.  D.  Corbaran  sort  de  Pampelune  avec 
ses  amis,  290,4522. 

Acre.  Les  croisés  ont  Tespcir  d*aller  au  Caire 
et  de  protéger  la  première  de  ces  deux  villes, 
26,  353.  Voyez  Johan  ai  Acre  (Syre), 

Adam  d'Oarritz.  Commission  que  lui  donne 
D.  Garda  Almoravid,  76,  1 15. 

Afibrtit.  Eustache  de  Beaimiarchais  intréjûde 
et  déterminé,  3i2,  4 860. 

AoBN,  ville  au  roi  de  France,  24,  34o. 

Aguyllo.  Nul  homme  ne  doit  se  regimber  con- 
tre l'aiguillon  «  322,  5o24. 

Aiga,  aigla,  ajgla.  On  voyait  une  aigle  à  Olats, 
au  palais,  i2o«  1809.  —  D.  Pierre  San* 
chiz  en  avait  une  dans  ses  armes,  44 «  621  ; 
64,  924;  i22,  i846;  i3o,  19^2;  i34, 
3o38. 

AiOAs  MoRTAS.  Saint  Louis  et  les  croisés  s*em- 
barqnent  à  AigueS'Mortes,  26,  348. 

Aitz.  Des  lignes  d'hommes  à  pied  se  font,  292, 
455o. 

ALAMAimiA.  Allemagne,  patrie  de  la  première 
femme  du  roi  Thibaut  le  Grand,  22 ,  292. 


Alavesa,  alavessa.  On  peut  voir  voler  les  pro- 
jectiles de  oenom,  198,  3o59;  ^^^*  3690. 
—  Des  combattants  s*arment  d^aiavèses, 
282,  4376. 

Akaitx.  Proclamation  des  alcaids  de  Tonis,  à 
Tarrivée des  chrétiens  devant  la  ville,  28, 379. 

Alamans.  Allemands  faisant  partie  de  Tannée 
de  Philippe  le  Hardi,  3o8,  4792. 

Alava,  Tune  des  <{uatre  provinces  basques.  Un 
messager  va  dans  le  Maroc  annoncer  au  roi 
Sancho  VIqn*il  Ta  perdue,  10,  119. 

Alayes.  Voyei  Miqnel  Sanit  Alaves. 

Mberc.  Boquin  menace  de  détruire  les  babi* 
tationsdes  bourgs,  198,  3o48» 

Alcoto.  Hoquetons  ouverts  dans  une  oîroons- 
tance ,  206 ,  3 1;86. 

Aldaya.  Voyez  Jokan  d'Aldaua,Pere  êAldava 
(Don).  . 

Aldea.  Leè  vilains  des  villages  d*autour  de 
Pampelune  viennent  contre  les  bourgs,  24o, 
3719. 

Albxandrb.  Jamais  oe  roi  n*etit  chevalier  pareil 
à  Eustache  de  Beaumarchais,  86,  1 266. 

Alfohs^  Alphonse,  roi  de  Castilie,  4  «  a3.  — 
Un  messager  annonce  au  roi  D.  Sancho  qa*il 
est  entré  en  Navarre,  10,  a  i3.  Voyez  Anfos, 

Alforso.  Voyez  Jokan  Alfonso, 

Algarada.  Les  habitants  delà  Navarrerie, après 
le  départ  de  la  reine  Bbnche,  construisent 
des  dgarades,  44,  639,  64o;  46,  647*  — 
Un  orateur  s*en  plaint  dans  le  conseil  des 
bourgs,  655.  —  Un  autre  propose  de  s*en 

84. 


668 


TABLE  DE  LHISTOiRE 


plaindre  au  goaverneur,  ce  qoi  a  lieu,  ^8, 
678*  691.  —  Le  gouverneur  reproche  aux 
bourgeois  de  la  Navarrerie  d*en  élever, 
5o,  7S7.  —  Un  bourgeois  des  bourgs  s*en 
l^aînt  dans  le  conseil,  70,  loSg.  —  Des 
bourgeois  demandent  à  en  faire  à  l'ezeni|Je 
de  leurs  adversaires  ,72,1 070. — Un  bour- 
geois propose  d*en  faire  pour  mieux  com- 
battre, 74,  1089,  1101. — Le  prieur  Sicart 
prétend  qu'aucun  gouverneur  ne  peut  juger 
que  celles  delà  Navarrerie  doivent  être  mises 
en  pièces,  116,  1765.  —  Noms  des  com- 
battants logés  dans  Talgarade  placée  devant 
Saint-Nicolas,  170,  2699.  —  Noms  des 
bourgeois  auxquels  est  donnée  celle  de  Saint- 
Gemin ,  36o5.  —  Dans  une  autre  pren- 
nent place  trente^patre  personnes,  9611. 

—  Noms  des  défenseurs  de  Talgarade  de  la 
Roche,  2617.  —  Petite  algarade  appelée' 
Pelit-^rdot,  96  3  3.  —  Espoir  du  prieur  de 
Saint<}illes  de  conserver  les  dgarades  de  la 
Navarrerie,  190,  sgSS.  —  Pascal  Gomix 
décroche  une  algarade,  193,  3970.— Boquin 
promet  aui  riches  hommes  de  la  Navarrerie 
de  chasser  les  habitants  des  bourgs  avec  ses 
algarades,  198,  3o47.  —  On  baisse  les  al- 
garades, 3i4,  33io,33ii. 

Aliorat.  Voyex  Père  tÂbniraU 

Almorayit.  Voyex  Garcia  (Don)  tiPoHujM, 
Fprtaynno  Almoraoit. 

Alvernia,  Alvbrnb,  Auvergne.  Envoyé  dans 
ce  pays ,  Eiutache  de  Beaumarchais  lui  rend 
la  sécurité,  86,  1 877,  1385. 

Ambans.  Urgence  de  garnir  ceux  des  bourgs, 
166,  s  549*  —  Bourgeois  et  ouvriers  indis- 
tinctement'les  défendent,  168,  3585.  — 
Eustache  de  Beaumarchais  risite  ceux  de 

'  la  Poblacion,  196,  3o36.  —  Moulin  envi- 
ronné de  retranchements,  93s,  9589*  — 
Les  pierres  tranchenties  ambans,  936,  3665. 

—  D.  Fortuyn  iUmorarit  est  chargé  de 
mettre  en  état  les  ambans  du  couvent  de 
Saint-Jacques,  986,  4443.  —  Les  pierriers 
renversent  des  maisons,  988,  4467.  —  Un 
messager  annonce  à  Imbert  de  Beaujen  la 
reddition  des  ambans  de  Mendavia,  33o, 
A975- 


Amomblih  (Unrei),  roi  musulman  présentais 
bataille  de  las  Navas,  4t  19;  6,  73. 

Amorcs,  Abou  Yakoub,  sultan  du  Maroc.  Ses 
rapports  avec  D.  Sancho  ¥1 ,  roi  de  Navarre, 
8,89. 

Amosqua,  Amescoa  ou  Amescua,  vallée  de  la 
merindad  d*Estella.  Un  messager  va  annon- 
cer à  Maroc,  à  D.  Sancho  VI,  qu'il  Ta  perdue. 

10,  190. 

Ardre  SiifBRBfz,  Ardrbu  XsHBiiRTn,  bour- 
geois de  Pampelune,  fait  partie  d*une  con- 
férence tenue  dans  Téglise  de  Saint-Laurent, 
i58,  9419.  —  L*dgarade  de  la  Roche  lui 
est  donnée,  170,  9690. 

Ahdrbd  de  Marça  (Don) ,  bourgeois  de  Pam- 
pelune ,  est  blessé  à  la  (ace,  3o9 ,  3i  99. 

Ahdrbd  d'Estela.  Guillaume  Anelier  le  voit 
couvert  de  carreaux ,  936,  3653. 

Airpos  (En) ,  Alphonse ,  roi  de  Gastille.  Lettres 
de  ce  prince  aux  barons  de  Navarre,  annon- 
çant une  trêve  de  quinze  ans,  196,  1903, 
1908.  Voyez  Aybnso. 

Amvds,  Alphonse,  comte  de  Poitou,  frère  dt 
saint  Louis,  fait  Eustache  de  Beaumarchais 
sénéchal  de  ce  pays,  86, 1969. 

Angarda.  Le  prieur  de  Saint- Jean ,  passant  en 
Espagne,  franchit  la  hauteur  de  Roland, 
178, 9748. 

Angoyssa*  Au  siège  deGaraynno,  les  gens  rient 
au  milieu  de  leur  angoisse,  394  *  5o57. 

Apeat.  Des  lignes  d*hommes  à  pied  se  font, 
999,4550. 

Apostoli  de  Roma.  Philippe  le  Hardi  expose  à 
son  conseil  que  le  pape  a  mis  en  sa  garde 
Tinfante  de  Navarre  et  ses  biens,  84 ,  1 939. 

Aptitx.  Le  comte  de  Foix,  habile  dans  fart  de 
la  guerre,  3 1 9 ,  4869. 

Arabitz.  Les  barons  navarrais,  D.  Simon  et 
D.  Lope  montent  sur  les  chevaux  arabes, 
1 4o ,  9198.  —  Les  soldats  de  Tarmée  fran- 
çaise en  Navarre  en  font  autant,  9 1 4 ,  4885. 

Arago.  Voyez  Mont  Arago. 

Arago,  Araguon.  Le  roi  d'Aragon  à  la  bataille 
de  las  Navas,  4,  s5;  6,  60.  —  D.  Sancho  VI 
envoie  un  messager  en  Aragon  au  roi  D. 
Jaime,  i4)  180. 

Aransus.  Voyez  Semerot  cel  iAramw. 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


669 


Abaqdill.  Vo^  Pen  Periu  ^AraquiH 

Aibre.  Complot  U^ûdant  à  couper  les  ali>res 
des  bourgs  de  Paaipelune,  ado,  3716. 

Arc  Un  traître  tend  un  arc  de  deux  pieds,  i34» 
363d.  -*  Des  combattants  8*arment  d*arc8  à 
main,  sSa ,  4374. 

Arca.  Maint  ooffire  ouvert  au  sac  de  Pampelune, 
3o4.  4737. 

Arcevesques.  Archevêques  à  on  parlement  con- 
voqué par  Philippe  le  Hardi ,  S74 ,  iaSo.  — • 
Archevêques  dans  Texpédition  de  ce  prince 
en  Navarre,  3o8,  4797. 

Abcbttz.  Voyei  PerAra^t,  PerArajtt  ^E- 
chaari. 

Arcs,  Ans,  Aax.  Gortës  tenus  au  château  de 
losArcos,  i3o,  1978. 

Arma.  Dans  un  combat,  mainte  âme  se  sépare 
du  corps,  980,  4344* 

Armadura.  Armures  sur  des  sommiers  à  la  suite 
du  roi  de  France,  3o8,  4787. 

Armas.  Cris  aux  armes,  344 1  3781;  9&4»  3934; 
a83,4368;  t86,  4444;  288,  4483;  398, 
462a;  3o9,  47i3;  3i4,  4885;  3i6,  4928; 
3 18,  4949;  324»  5o43.  —  Un  malheureux 
sorti  sans  armes  est  tué,  254 ,  345o.  -*^  Irri- 
tation du  peuple  des  bourgs  de  Pampdune 
quand  on  criait  aux  armes,  256,  3960.  — 
Eustache  de  Beaumarchais  crie  aux  armes, 
290,  4520. 

Armatmnac.  Le  comte  d*  Armagnac  fait  partie  de 
Tannée  française  en  Navarre,  296,  4591. 

Arnalt.  Yojex  Goret'  Amalt 

Abnalt  Aymar  (En),  bourgeois  de  Pampelune, 
appelé  à  défendre  la  tour  de  la  Cloche,  162, 
2478. 

Arnalt  db  Samoossa.  11  assiste  à  une  conférence 
tenue  dans  Té^ise  de  Saint -Laurent  de 
Pampelune,  i58,  2411. 

Arraut  de  Brrret  (En  ).  Il  brandit  sa  lance  et 
la  jette  au  moulin  de  Tévéque,  280,  4337. 

Arraut  dbMargapava,  écuyer,  est  blessé  au 
pied,  900,  3 102.  —  Anelier  rentend  de- 
mander le  combat,  978,  4317.  —  Il  suit 
Eustache  de  Beaumarchais  dans  Mendavia, 
3 1 8 , 4  94  4.  —  Il  est  encore  blessé  d*un  coup 
de  pierre,  4962. 

Ames ,  amescamens.  Lieu  de  Navarre  où  ar- 


rivent les  équipages  de  Tannée  française, 
298;  4629.  —  L*or  flamboyant  y  luit,  320, 

4987- 
Arquer.  Archers  donnés  pour  la  défense  de  la 

tour  ronde  de  Pampelune,  166,  2559. — Ils 
sortent  pour  commencer  la  guerre,  232, 
3599.  —  ^°  archer  desserre  une  baliste 
et  frappe  un  chevalier,  949,  3754.  —  D. 
Gonzalve  propose  un  plan  pour  mettre  des 
archers  dans  Téglise  de  Saint-Nicolas,  948, 
386 1 .  —  Les  archers  tirent  des  tours ,  986 , 
4555.  —  Archers  dans  Texpédition  de  Na- 
varre, 3o8,  4896. 

Arremit  Le  sire  de  Beaujeu  jure  par  le  Sei- 
gneur qui  fut  mis  en  croix,  3i4 1  4899.  — 
Il  ne  permet  pas  que  le  projet  des  habitants 
de  Mendavia  s'accomplisse ,  3 1 6 ,  é  9 1 4  « 

Ars.  Voyez  Arcs,       « 

Artamens.  Gaston,  sire  de  Béam,  signalé  pour 
sa  ruse,  960,  4o96. 

Artborrreta.  D.  Garcia  menace  D.  Pierre 
Sanchix  s*il  passe  celte  limite,  69 ,  899. 

Artbs.  Le  comte  d* Artois  dans  un  pariement 
assemblé  par  Philippe  le  Hardi,  979,  4994. 

—  Il  assiste  à  un  autre  conseil,  974  «  4946. 

—  Il  est  nommé  Tun'des  chefs  de  Texpédi- 
tion  de  Navarre  et  part  pour  Toulouse, 
4969 ,  4973.  —  n  amène  le  secours  à  Pam- 
pelune avec  Imbert,  sire  de  Beaujeu ,  994 , 
4587.  ^-  Un  messager  annonce  la  présence 
du  comte  à  Eustache  de  Beaumarchais,  296 . 
46o8.  —  Imbert  de  Beaujeu  lui  annonce 
rapproche  des  bourgeois,  qu'il  prend  pour  les 
révoltés ,  998,  4633.  —  Endroit  où  Eus- 
tache de  Beaumarchais  et  les  bourgeois  le 
font  placer,  4648.  —  Il  songe  à  entrer  dans 
la  Navarre,  3o6,  4761.  —  Un  messager, 
venu  de  Navarre  auprès  de  Philippe  le  Hardi, 
se  dit  envoyé  par  le  comte  d* Artois,  3 10, 
4816.  —  n  assiste  à  un  conseil  de  guerre, 
3i9,  4858. 

Arx.  Voyes  Arcs. 

Aacona.  Les  défenseurs  de  Saint -Christophe 
ripostent  à  Tannée  française  en  lui  envoyant 
des  javelines,  3 1 4>  4888.  Voy.  Escona,^scona, 

AssiAYN,  Ayssiatnn  (L*abat  d*).Il  assiste  à  une 
conférence  des  bourgeois  de  Pampelune, 


670 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


i5o,  23o6.  —H  fait  partie  d'une  autre  con- 
férence tenue  dans  Téglise  de  Saint-Laurent 
de  cette  ville,  i58,  a4i6. 

Asta.  Epieu  fourbi,  avec  hampe  de  chêne,  aSs, 
4373. 

AsTàCHA  (N),  133,  1 838.  Voyez  £«tadUi(£fi). 

AuGBOS.  Une  foia  hors  du  danger  qu'il  avait 
couru  dans  la  Navarrerie,  Eustache  de  Beau- 
marchais jure  avoir  eu  plus  de  joie  que  s'il 
eût  été  comte  d'Anjou,  130,  i83a, 

Aur.  Le  roi  de  Tunis  donne  aux  croisés  dix 
mille  onces  d'or  pour  se  retirer,  34 ,  470. — 
Nobles  harnois  où  luit  l'or  flamboyant,  3 18, 

4987- 
Auryflam.  Philippe  le  Hardi  annonce  vouloir 

suivre,  avec  l'oriflamme,  les  chefs  de  son 

armée  en  Navarre,  3 74. 
Autar.  Les  autels,  à  Pan^elune,  sont  entourés 

de  cierges ,  1 98 ,  3o65.  —  lis  sont  dépouillés 

pendant  le  sac  delà  Navarrerie,  3o6,  475a. 
Auzberc,  azberc.  Le  haubert  brodé  de  D.  Garcia 

le  garantit  du  coup  du  soldat  Guiot,  318, 

3367.  —  Le  haubert  doublé  de  D.  Garcia 

lui  est  enlevé,  330,  3390. 
Auzel.  Carreaux  comparés  à  des  oiseaux  qui 

volent,  338,  3519. 
Àuzelos.  Pierres  volant  plus  vite  qu'un  oisillon, 

a6o,  4o36;  3a4«  5o38. 
Avancers.  Amault  de  Marcafava  s'avance,  3 18, 

4963. 
Avers.  Les  munitions  vont  à  Punicastro,  330, 

4981. 
Aversers.  Pierre  comparée  à  un  diable,  3 18, 

4963. 
AviLAR ,  Auvillars ,  chef-lieu  de  canton  du  dé- 


partement de  Tam-et-Garonne, 
ment  de  Moîssac,  34 «  34o.  —  Le  vicomte 
d* Auvillars  £ût  partie  de  l'armée  française 
envoyée  en  Navarre,  396,  4697. 

Ayga.  Une  pierre  lancée  par  les  engins  de  Ja 
Navarrerie  donne  dans  l'eau,  394,  4673.  — 
Eau  empoisonnée  par  les  habitants  de  Saint- 
Christophe  ,  3 1 6,  4  9 1 3. — L'armée  française 
coupe  feau  aux  habitants  de  Garaynno,  3s4, 
5o47. 

Aygla.  Voyez  ii^a. 

Aymar.  Voyez  kmak  Aymtar  (£11),  Btnmi 
Aymar  (D.). 

Aymar  Crotzat,  ou  Crozat,  bourgeois  de 
Pampdune*  Il  parie  aux  bourgeois  assemblés, 
i46,  3339.  —  11  assiste  à  une  conférence 
entre  eux  et  Eustache  de  Beaumarchais,  1 5o, 
3  s  96.  —  Il  assiste  à  une  autre  conférence 
dans  l'église  de  Saint-Laurent,  i56,  34o8. 
—  Il  est  conmiis  à  la  garde  de  l'algarade  de 
Saint-Cemin,  170,  3606.  —  Il  est  blessé 
d'un  carreau  d'acier  à  la  figure,  354 «  3940. 

Aymar  Crozat.  Il  prend  la  parole  dans  une  as- 
semblée de  bourgeois  de  Pampelune,  i46, 

3319, 3330. 

Aymbric.  Voyez  Bemat,  Romoa  Aym/nic  (fia). 

Aytar.  Voyez  Pert  Ayvar. 

Ayzitz.  Le  seigneur  de  Beaujeu  di^>osé  à  parler, 
3 1 4, 4873.— Saint-Christophe  en  état,  4889. 

Azayrit.  Les  défenseurs  de  Saint- Christophe 
envoient  à  l'armée  française  des  épieux  acé- 
rés, 3i4,  4888. 

Azberc.  Voyez /4oz6erc. 

AzHAR  DE  Çaraqoieta.  Il  cst  tué  à  la  défense 
des  bourgs  de  Pampelune ,  303 ,  3 1 3o. 


B 


Bacos.  Les  habitants  du  bourg  de  Pampelune 

rassemblent  toutes  les  flèches  de  lard  des 

bourgs,  276,  4399. 
Badoztaynn.  Voyez    Bemart  de   Badottaynn, 

Johan  de  Badoztaynn  (En)^  Père  de  Badoz' 

taynn  (Don), 
Bafomet,  Mahomet.  Les  Sarrasins  jurent  par 

lui,  3o,  409. 


Bajvbrs.  Bavarois  dans  l'armée  de  Phil^pe  le 

Hardi,  3o8,  4793. 
Balar.  D.  Gonzalve  appelle  les  révoltés  de  la 

Navarrerie  à  l'assaut,  303,4689. 
Baldoin.  Voyez  Pascal  Beddoyn,  Ponh  BaUoin, 
Balesta.  On  commence  à  tirer  desbalistes  dans 

la  Navarrerie,  174,  3675.  —  On  peut  voir 

desserrer  des  balistes  de  toute  sorte,  196, 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


671 


'3oi5;  910,  3id5;  aSo,  35.55.  —  On  envoie 
les  balistes»  1 98  y  3o53.  —  Les  balistea  sont 
tendues  et  desserrées  de  nouveau ,  3o6o.— 
A  Pampeiune,  des  combattants  prennent  leur 
arbalète,  soo,  3o83;  306,  3179.  —  Peyret 
Camero,  Tarbaiète  au  poing,  sso,  3396. 

—  Baiistes  placées  dans  quatre  tours  de  bois, 
1 3 a,  3590.  —  Un  écuyer  de  D.  Gorbaran 
décharge  une  baliste,  i34 1  36ii. —  Les  ar- 
balétriers des  bourgs  apportent  une  forte 
baliste  de  tour,  242 ,  375 1 .  —  Des  combat- 
tants s*annent  d*arbalètes,  283,  437^. — Les 
défenseurs  de  Mendavia  prennent  des  arba- 
lètes, 3 18,  495 1. 

Baiester.  Eustacbe  de  Beaumarcbais  emmène 
de  Toulouse  maint  bon  arbalétrier,  98, 1 458. 

—  Grand  nombre  d'arbalétriers  dans  la 
maison  de  dame  Marie  Pélegrin,  i64,  s5i  3. 

—  Bons  arbalétriers  dans  la  tour  de  la 
Roche  et  dans  la  tour  Mirable,  3527; 
1 66, 3  639.  — Arbalétriers  et  soldats  s'écartent 
et  lancent  des  carreaux,  198 ,  3o57.  —  Des 
arbalétriers  des  bourgs  font  une  sortie,  3 1 6, 
3355.  —  Grand  nombre  de  carreaux  lancés 
par  eux,  23s,  3436.  —  Les  arbalétriers  du 
gouverneur  sortent  des  boui^,  334,  36i  1. 

—  Leur  loyauté,  343 ,  3744.  —  Ils  font  une 
nouvelle  sortie,  37 A 9.  —  Un  mauvais  arba- 
létrier détend  son  arc,  386,  446o.  —  Les 
arbalétriers  d*£ustache  de  Beaumarchais 
sortent  des  bourgs,  388,  4491*  —  Un  arba- 
létrier tire  surleschevaux,4495. — D.Martin 
Grozat  pense  le  frapper  par  les  côtés,  390, 
45oo.  —  D.  Miquei  Groiat  avertit  son  oncle 
que  les  arbalétriers  leur  tirent  des  carreaux 
acérés,  45o6.  —  Flèches  à  Tnsage  des  arba- 
létriers portées  k  la  suite  du  roi  de  France, 
3o8,  4788.  —  Les  arbalétriers  de  l'armée 
française  voient  Saint- Ghristophe  évacué  , 
3i4«  4904.  —  Le  sire  de  Beaujeu  s'étonne 
de  ne  pas  voir  sortir  un  seul  arbalétrier  de 
Mendavia,  3] 6,  4934. 

Balestera.  Ghaipentier  tué  par  la  balistière, 

336,  3648. 
Bab.  Pour  le  comté  de  Bar  le  roi  Henri  n'eût 

pas  défait  Tunité  de  Pampelune,  4o,  583. 

—  L'évéque  de  Bar  assiste  au  conseil  de 


Philippe  le  Hardi,  93,  1390.  —  On  au- 
rait promis  ce  comté  k  Eustacbe  de  Beau- 
marchais pour  rentrer  dans  la  Navarrerie  de 
Pampelune,  qu'il  ne  l'aurait  pas  voulu,  118, 
i8o3. 

Bar  ,  Barri  en  Pouille.  Saint  Nicolas  suroonuné 
de  Barri,  1 14>  1737;  170,  3G00. 

Baratz.  Tromperie  à  l'arrivée  de  l'armée  fran- 
çaise en  Navarre,  398,  i645,  4645.  —  kp^ 
parencede  tromperie,  3oo,  4663. 

Bamatz^  Barons  de  France  arrivés  à  Jaca,  393, 
4559. 

Baronia.  Mainte  baronie  vient  trouver  Eustacbe 
au  bourg  Saint-Gemin ,  1 30, 1 8 1 4. 

Baros.  Le  roi  de  Tunis  envoie  des  messagers 
pour  conférer  avec  quelques-uns  àts  barons 
croisés,  34,  466.  —  i^rès  la  mort  du  roi 
Henri ,  les  barons  laissent  le  pays  à  l'aban- 
don, 43,  609.  —  Le  gouverneur  de  la  Na- 
varre annonce  aux  bourgeois  de  Pampelune 
son  intention  de  convoquer  maints  barons  ho- 
norés, 5o,  7 1 3.— DT  Pierre  Sanchiz  adresse 
la  parole  à  tous  les  barons  des  cortès  convo- 
qués par  lui,  56,  808.  —  Ils  se  retirent  à 
part,  81 4.  —  Les  barons  convoqués  par 
D.  Pierre  Sanchiz  se  rendent  à  son  appel , 
63,904.  —  Don  Garcia  Almoravid  propose 
à  D.  Pierre  Sanchiz  un  combat  singulier, 
pour  que  leurs  barons  ne  soient  pas  mal- 
traités, 64,  939.  —  Ge  dernier  mande  les 
barons  pour  leur  conter  les  nouvelles,  936, 
938.  — •  Les  barons  se  séparent,  70,  1037. 

—  Toute Ja  Navarre  se  perd  par  les  barons , 
76 , 1 133.  —  Aucun  ne  se  veut  contraindre, 
78,11 56.  —  Ils  se  réunissent  en  assemblée 
générale,  1 157.  —  Un  messager  dit  à  Phi- 
lippe le  Hardi  qu'ils  se  dii^utent ,  80 , 1 199. 

—  Anelier  omet  de  nommer  nombre  de  ba- 
rons qui  assistaient  à  un  conseil  convoqué 
par  le  roi,  94 «  1393.  —  Eustacbe  deBeau- 
miurchais  sort  de  Toulouse  à  la  manière  de 
bon  baron,  98, 1 456.  —  Nombre  de  barons 
qu'Anelier  ne  nomme  pas  prêtent  serment 
entre  les  mains  d'Eustache  de  Beaumarchais, 
io4)  1 558.  — -  Les  barons  le  viennent  trou- 
ver à  Pampelune,  i569«  —  Gonvoqués  par 
EuBlache  de  Beaumaochais,  ils  se  retirent  à 


672 


TABLE  DE  L'tilSTOiRE 


part  pour  donner  conseil  ,119,  1706.  —  Le 
prieur  Sicart  s^adressant  aux  membres  de  la 
dousaine,  les  appelle  barons  g  comme  Jean 
Murde  pariant  aux  habitants  de  la  Navarrerie, 
116,  1781;  118»  1797.  — Complot  des  ba- 
rons de  marque  de  la  Navarre,  is6,  1899. 

—  Irritation  et  douleur  des  barons,  is8, 
19^0,  1945.  —  Ils  ourdissent  un  complot. 
1950.  —  Ils  s*en  vont  contents,  1 33 ,  90i4* 

—  Eostacbe  de  Beaumarcbais  convocpie  les 
barons  d^élite,  1 34i  9o33.— Assemblée  deba- 
ronsà  Pàmpelune,  sois.  —  Le  gouverneur 
Eustacbe  veut  aller  en  Castille  avec  les  ba- 
rons, défendre  les  châteaux,  i36,  so85. — 
n  les  invite  à  dler  sans  lui  auprès  de  don  Si- 
mon Ruix  et  de  don  Lope  Diez,  1 38,  2099.— 
—Ils  répondent  et  demandent  leurs  mises, 
a  lod*— Eustacbe  de  Beaumarchais  les  leur 
accorde ,  2 1 08.— Ils  s'en  vont  en  armes ,  mais 
peu  garnis  de  courage,  2117.— Les  baronset 
les  riches  honnnes  oonjnrés  se  rassemblent 
dans  un  pré  pour  conTérer  sur  le  sort  d*Eus- 
taohe  de  Beaumarchais,  i4a,  ai 53.  —  Un 
bourgeois  de  Pampelune  rappelle  aux  autres 
que  les  barons  de  Navarre  veulent  abaisser 
Eustacbe,  1 46 ,  a  2 33. — Il  propose  de  le  dé- 
fendre contre  eux,  les  armes  k  la  main ,  2  a43, 
2  346.  — Les  barons  s* en  vont  furieux  en 
voyant  Eustacbe  défendu  par  les  bourgeois 
des  bourgs ,  et  ils  entrent  dans  la  Navarrerie, 
iSs,  233o.  —  Le  prieur  de  Saint-Jacques 
et  le  gardien  des  frères  mineurs  s*en  vont  en 
la  Navarrerie,  où  étaient  les  barons,  17a, 
a 65 a.  —  Eustacbe  caractérise  d'enfantillage 
la  sommation  que  lui  font  les  barons  de 
quitter  la  Navarre,  1 76 ,  3703.  —  Il  rappelle 
à  deux  chevaliers  français  l'opposition  que  lui 
font  les  barons  de  Navarre,  180,  2768.  — 
Les  barons  et  les  riches  hommes  abusés  par 
la  promesse  de  Boquin,  198,  3o5i.  —  Ils 
appellent  aux  armes,  so/i*  3i55.  —  Ib  s'ar- 
ment, si  4»  33 18. —  Us  sortent,  316,  333o. 
-^  Un  baron  d'une  intrépidité  remarquable 
s'élance  contre  les  combattants  des  bourgs, 
334o.  —  Le  messager  d'Eustache  annonce 
au  roi  que  les  barons  de  Navarre  ont  Uoqué 
^n  maitce,  et  le  xoi  le  répète  à  Imbert, 


sire  de  Beaujeu,  ss4i  3454t  346a.  —  Un 
autre  messager  vient  annoncer  la  même 
chose,  3474.  —  Les  barons  arrêtent,  avec 
les  riches  hommes  et  les  autres  révoltés  de 
la  Navarrerie,  de  dévaster  les  propriétés  de 
leurs  adversaires,  34o ,  37 13.  —  Les  barons 
et  les  riches  hommes  proposent  une  oonfIS- 
rence,  348,  3848.  ^-  Entendant  crier  aux 
armes,  les  barons  viennent,  354 «  3936.  — 
Les  messagers  des  bourgs  informent  Philippe 
'  le  Hardi  que  les  barons  de  Navarre  les  blo- 
quent, 356,  3990.  —  Gaston  de  Béarn, 
sire  Clément  d'Àunay  et  le  prieur  de  Saint- 
Gilles  vont  dans  la  Navarrerie,  où  étaient  les 
barons,  36o,4o3i.  —  Ils  leur  parient,  263, 
4067.  —  Gaston  fait  au  roi  un  récit  de  ce 
qu'Eustache  de  Beaumarchais  avait  souffert 
des  barons,  de  l'état  dans  lequel  il  les  avait 
trouvés ,  et  de  leur  complot  contre  don  Pierre 
Sanchiz,  270,  4i85,  4191*  4198.  — Les 
barons  de  marque  de  la  Navarre  sortent  de 
la  Navarrerie,  390,  45 10.  —  Eustacbe  de 
Beaumarchais  convoque  les  siens,  4519.  — 
Les  barons  de  la  Navarrerie  tiennent  con- 
seil, 4538.  —  Un  messager  va  aux  bourgs 
annoncer  l'arrivée  du  comte  d'Artois,  du  sire 
de  Beaujeu  et  des  barons  de  France,  396, 
4609.  —  Les  barons  et  les  riches  hommes  * 
tiennent  conseil,  3oo,  4676.  —  Un  mes- 
sager, venu  de  Navarre,  apprend  à  Philippe 
le  Hardi  qu'ils  se  sont  enfuis  de  nuit,  aban- 
donnant la  Navarrerie,  3io,  483o.  —  Le  roi 
en  informe  ses  conseillers,  483à.  —  Les 
barons  de  France  sont  saisis  de  la  Navarrerie , 
3 1  s ,  4856.  —  Maints  barons  sages  et  d'élite 
font  partie  du  conseil  convoqué  après  le  sac 
de  la  Navarrerie ,  4864.  —  Eustacbe  de  Beau- 
marchais rappelle  ce  qu'il  a  eu  à  soufinr  des 
barons  de  Navarre,  4868.  —  Les  barons 
commandant  les  troupes  françaises  en  Na- 
varre marchent  contre  Mendaria  ,316,4925. 
— Tous  les  barons  de  fermée  française  rien- 
nentà  Estelle,  puis  à  Garaynno,  333,  5oi5. 

Barrera.  Les  habitants  des  bourgs  portent  des 
barrières  pour  mieux  s'abriter,  378,  4338. 

Bastimens.  Les  bourgeob  cherchent  à  rassurer 
Eustacbe  de  Beaumarchais  en  lui  disant 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


673 


qu'ils  oat  des  bâtiments  doubles,  i  S  a ,  s2 1 6. 

—  Joie  des  Français  à  la  prise  des  forts  bâti- 
ments de  Garaynno,  336,  5078. 

Bastit.  H  est  de  droit  de  renverser  les  bâtiment» 
des  félons,  3id,  4876. 

Basto.  Coups  de  bâton  donnés  dans  une  ren- 
contre, 349 ,  3760.  —  Des  combattants  s'ar- 
ment de  bâtons,  389,  4373;  3 18,  4963. 

Baston  de  pomer.  Voyez  Pomêr, 

Batayila.  Le  sire  de  Beaujeu  va  ordonner  la  pre* 
mière  compagnie,  3o4 ,  4738. 

Batayller.  Un  messager  annonce  au  roi  la  des- 
truction des  murs  crénelés  de  la  Navarrerie, 
3io, 4838. 

Bayllon.  Hommes  roulant  comme  ballon  au 
siège  de  Garaynno,  394,  5o54* 

Bayntz.  Approvisionnements  logés  dans  les 
buns  de  la  Navarrerie,  313,  337  j,  3374* 

BÉARN.  Imbert,  sire  de  Beaujeu,  dit  à  Philippe 
le  Hardi  qu'il  peut  être  renseigné  sur  les  af- 
faires de  Navarre  par  le  sire  de  Béam  ]  358 , 
4oi8.  —  A  son  arrivée  en  Navarre,  le  sire 
de  Béarn  va  se  retirer  à  Saint-Pierre  de 
Ribas,  398,  4653.  —  Il  assistff  à  un  conseil 
de  guerre,  3i3,486i. 

Beatzça.  Voyei  Pascal  Beatzça  (En), 

Belgaire,  Beaucaire,  ville  au  pouvoir  du  roi 
de  France,  34,  339. 

Bbl-Joec,  Bed-Juec,  Beaujeu.  La  seconde 
femme  de  Tbibaud  le  Grand ,  fille  du  sire  de 
Beaujeu,  30,  395.  —  Le  sire  de  Beaujeu  au 
conseil  de  Philippe  le  Hardi,  94,  1391.  — 
Le  roi  ie  mande  et  confère  avec  lui,  334, 
3458,  3465;  358,  4oi3.  —  Imbert  prend 
la  parole  dans  un  parlement  convoqué  par  le 
roi,  373,  4333»  —  Dans  un  conseil  secret, 
Philippe  le  Hardi  s'adresse  à  lui ,  et  Imbert 
lui  répond,  374,  4353,  4369.  — H  vient  à 
Toulouse  avec  le  comte  d'Artois,  376 ,  4374* 

—  Il  amène  le  secours  de  France,  394, 
4584.  —  Un  messager  annonce  la  présence 
du  sire  de  Beaujeu,  396,  4609.  —  Il 
ordonne  la  première  compagnie  qui  doit 
donner,  3o4,  4737.  — -  Il  veut  ph)téger 
les  droits  de  l'Église,  3o6,  4763.  —  Il  as- 
siste à  un  conseil  de  guerre  et  y  prend  la  pa- 
role, 3i9,  4859;  3i4,  4873.  —  n  jure 

BIST.  DE  LA  GUERRE  OB  NAV. 


d'avoir  Saint-Cbnstophe  ou  de  mourir,  3i  4  « 
4898.  -^  Il  exprime  à  Enstache  de  Beau- 
marchais son  étonnement  de  ne  voir  per- 
sonne pour  défendre  Mendavia ,  3 16 ,  5 1 3 1 . 
—  Il  accepte  les  propositions  de  la  garnison 
de  Garaynno,  336,  5071. 
Bbrems  (El  seynoe  de).  Il  fait  partie  de  l'armée 

française  envoyée  en  Navarre,  396,  4595. 
Bbrgotnnos.  Bourguignons  dans  l'armée  de 

Philippe  le  Hardi,  3o8,  4793. 
Bernart  Aymar.  Il  occupela  tourMirable,  i64  * 

3539. 
Bernart,  Bernât  Bigorda  (En),  frère  de  Ray- 
mond et  de  sire  Jean  Bigoordan,  l'un  des 
défenseun  de  la  tour  Neuve,  à  Pampelune, 
163,  9483.  —  Il  est  mortellement  blessé, 
3i6,  3343,3351. 
Bernart  de  Badoztatnn.  Il  est  blessé  au  pied 
d'un  carreau  d'acier  et  meurt,  354 1  3943. 
Bernart  de  Vil  a  Nota.  Il  est  grièvement 

blessé,  346,  38ii. 
Bernart  Peritz,  frère  de  Ramoo.  Il  assiste 
avec  lui  à  une  conférence  tenue  dans  l'é- 
glise de  Saint-Laurent  de  Pkmpelune,  i58, 
a4io. 
Bebnarte  (Mayestre).  Il  se  tient,  avec  son  fils, 
dans  une  des  algarades  des  bourgs,  170, 
i6i5. 
Bernaz  Atmeric,  l'un  des  bourgeois  de  Pampe- 
lune enfermés  dans  la  tour  de  la  Fille  de 
l'hôpital,  164,  3517. 
BsRRET.  Voyez  Ârnaut  de  Btmt, 
Bertolombu  Caritat.  L'une  des  tours  de  Pam- 
pelune lui  est   donnée  à  défendre,  163, 
35o3.         '>  " 
Bertolombu  Doat,  compagnon  de  don  Ray- 
mond dans  la  défense  de  la  tour  de  Pampe- 
lune qui  est  après  celle  de  la  Cloche,  163, 
3489. 
Bertolomio  (Sant).  Le  jotir  de  Sainl-Barthé- 
lemy  en  août,  bourgeois  et  ouvriers  crient 
aux  armes,  380,  4367. 
Bbrtran  (En  maestro),  ingénienr  au  service 
des   bourgs   de   Pampelune.  Enstache  de 
Beaumarchais  le  mande  auprès  de  lui ,  33o , 
3570.  —  11  annonce  aux  vingt  qu'il  faut 
mettre  Bertrand  pour  contre-mtner  les  des- 

85 


674 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


seins  des  réroHèfr,  'lîo,  3S70.  —  Il  lui 
parie,  3875.  — Bertruid  lui  répond,  3879. 
-—Il  assiste  ati  siège  de  Garayiuio,  3s4» 
5o3o.  Voyea  Pne  Bertnm, 
BERTRâif  DR  CABDiyLLAC.  Il  fait  paiii«  de  Tar- 
mée  française  eavoyée  en  Navarre,   996  ^ 

4598. 

BiBTUiscAS.  Eustacfae  de  Beauioardiais  dé- 
nonce aux  cortës  de  Navarre  les  brelëche» 
élevées  par  les  bourgeois  de  Pampeime  le» 
uns  contre  les  autres ,  1 1  s ,  1 699^  —  Le 
conseil  général  de  toute  la  Navarre  se  tient 
au  ébâteau  de  los  Arcos,  sous  la  bretèdie, 
i3o,  1979. 

Bko  Jueg.  Voyez  Bel  /«ec. 

Bbu  Margsb.  Frayeur  des  malfaiteur»  en  Au- 
vergne k  Tannonce  de  farrivée  d*Eu8taehe 
de  Beaumarchais ,  86 ,  1 296.  Voyei  Eusfocha 
de  Beu  Mcathê, 

Bed  Maaohbt,  Tun  des  cris  de  guerre  de» 
bourgs,  206,  3193% 

BiOHU.  Voyez  Johan  Biohia, 

BiDAURAB.  Le  seigneur  de  ce  lieu  assiste  aux 
cortès  de  Pampelune  en  1374,  44,  6s3.  — 
Bidaurre  proclamé  à  rassemblée  des  riche» 
hommes  et  des  barons  à  Pampelune,  i34, 
ao46. 

BiDACRRB ,  Tun  des  cris  de  guerre  poussés  par 
les  habitants  de  la  Navarrerie,  206,  3190. 

B16ORDA.  Voyez  Bemart  (En),  Johan  [En), 
Ramon  Bigorda. 

BiGORRA  (El  compte  de).  Il  prend  part  à  un 
conseil  de  guerre,  3 1  a ,  4863. 

BiscATA ,  BisQUATA.  Permission  donnée  à  Jean 
Alphonse  et  à  sa  troupe  par  le  roi  de  Castille 
d*entrer  en  Biscaye,  i33,  20a a. 

Bisbe,  bispe.  Le  gouverneur  va  au  palais  de 
l'évéque,  118, 1783.  •—  Évèques  à  un  par- 
lement convoqué  par  Philippe  le  Hardi,  37^, 
435o;  —  Évèques  à  la  suite  de  Philippe  le 
Hardi  en  route  pour  la  Navarre,  3o8,  4797. 
Voyez  Moti  del  Bispe, 

BiSQO ARRET,  Viscarrct,  village  de  la  vidlée 
d'Erro  dans  la  merindâd  de  Sangûesa.  Voyez 
Ochoa  de  Bùquarret, 

BisQDATA.  Voyez  Biscttjra. 

BiTORu,  capitale  de  la  province  d*Alava.  Un 


messager  va  annoncer  à  Sanche  VII  qu'il  a 
perdu  cetle  viUe ,  I  o ,  1 1 9. 

Blanc  d*ueu.  Voyez  Veu  (Blanc d*), 

Booal.  On  voit,  dans  une  dreonstance,  saigner 
mainte  bouche,  a84,  4407. 

B0LO6NA,  Bologne  dans  les  États  de  TÉglise. 
Les  riches  hommes  représentent  les  habi- 
tants des  bourgs  comme  capaUes  de  jouer 
quelqu*un  qui  aurait  étudié  dix  ans  dans  cette 
ville,  178,  3743. 

BoQUiR.  Promesse  qu*il  fait  aux  riches  hommes. 
198,  3o46. 

BoRBO.  La  fille  du  sire  de  Bourbon,  épouse  de 
Thibaud  le  Grand,  a4,  3a4. 

Bore.  Inimitié  du  bourg  de  SaintrCemin  et  de 
la  Navarrerie,  la,  i44«  —  Constructioos 
indûment  élevées  dans  le  Bourg  de  Pampe- 
lune, i5i.  —  Le  roi  de  Navarre  donne  au 
Bourg  la  pierre  de  la  tour  où  Ton  vendait  du 
sel,  i63.  -^  Le  roi  Henri  envoie  au  Bourg 
des  messagers  dire  à  ta  Poblacion  qu*il  avait 
besoin  d'eux,  38 ,  bZg,  —  Apres  la  rupture 
de  Tunion,  les  bourgeois  rentrent  dans  le 
Bourg,  49,  678.  —  Privilèges  du  bourg  de 
Saint-Gemin,  46,  645.  —  Irritation  du 
peuple  du  Bourg  en  voyant  les  gens  de  la 
Navarrerie  se  forlifier ,  648.  — Les  premiers 
rappellent  au  gouverneur  la  défense  consi» 
gnée  dans  leurs  privilèges,  48,  69s*— Il  sort 
du  Bourg,  So,  710.  —  Il  y  rentre,  5a ,  75t. 
^-  Geux  de  la  Navarrerie  songent  à  opposer 
à  ceux  du  Bourg  D.Garcia,  756.  —  D.Pierre 
Sanchiz  signale  aux  barons  des  cortès  la 
discorde  née  entre  la  Navarrerie  et  les  bourgs, 
56,  809.  —  Les  bourgs  intercèdent  pour  la 
Navarrerie,  58,  85o.  — Les  riches  hommes 
et  les  barons  proposent  au  gouverneur  de 
rentrer  dans  le  Bourg,  ce  quils  font,  68, 
1016,  1018;  70,  1019.  —  Le  Bourg  et  la 
PoUacîon  font  assembler  le  conseil,  io3a. 
—  Les  deux  bourgs  font  choix  de  deux  bour- 
geois pour  aller  conférer  avec  don  Pierre 
Sanchiz  à  Estelle i  7a,  io55, 1059.-^ Leur 
conférence,  1063,  io65,  1066.  —  Ils 
rentrent  au  Bourg,  74,  1083,  io84.  — 
Garcia  Almoravid  donne  Tordre  de  piquer  à 
coups  de  haches  les  verges  que  les  bourg? 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


675 


atraient  ikk  fieûre,  76,  1 1 18.  —  Le  Bourg 
est  accusé  «uprës  d'Eustache  de  Beaumar- 
chais à  son  arrivée  en  Tiavarre ,  98,  1^7  s* 
— *  Eustache  trës-rèveur  de  Tétat  où  étaient 
le  Bourg  et  la  Navarrerie,  106,  i585,  — 
Réponse  des  habitants  des  bourgs  à  ce  qu*ii 
leur  dit,  1594.  — Ils  se  montrent  disposés  à 
la  réconciliation,  1600.  —  Eustache  prie 
les  habitants  de  la  Navarrerie  de  &ire  la 
paix,  110,  ii53,  16S9.  — •  Don  Sancho 
Mustarra  accuse  ceux  des  bourgs  de  dupli- 
cité, 110,  1667.  ~*  I'^  deux  bourgs  dé- 
cident d*observer  ce  que  sire  Eustache  avait 
décidé,  i34,  1868.  — -  Des  bourgeois  des 
bourgs  vont  aux  frères  Mineurs  et  engagent 
don  Ponce  Baldoin  à  découvrir  à  Eustache 
de  B^umarchais  un  complot  tramé  contre 
la  personne  du  gouverneur,  i36,  3087.  — 
«^  D.  Ponce  Baldoin  Tangage  à  ne  pas  sortir 
du  Bourg,  1 38,  3094*  —-Les  riches  hommes 
envoient  chercher  les  bourgeois  des  bourgs, 
i4d«  9186.  —  Les  bourgeois  des  deux 
boui^  s*assemblent,  1 46,  3  3 1 8.—* Eustache 
de  Beaumarchais  confère  secrètement  avec 
eux,  1 5o,  3387.— Les  bourgeois  lui  donnent 
Jkl'assurance  de  l'entier  dévouement  des  bourgs, 
3309.  —  Ils  vont  avec  Eustache  se  retran- 
cher dans  le  Bourg,  163,  3337,  3338.  — 
Les  barons  s'en  vont  furieux  en  voyant  Eus- 
tache ainsi  défendu  par  les  bourgeois  des 
bourgs,  et  ib  prédisent  la  perte  de  ceux-ci, 
333 1 ,  3333.  —  Ils  augurent  bien  de  ce  que 
tous  les  riches  hommes  se  sont  mis  mal  avec 
les  habitants  des  deux  bourgs  t  3349.— «Don 
Gonxalve  déclare  aux  bourgeois  de  la  Navar- 
rerie que  leur  r^utation  sera  ruinée  si  les 
bourgs  ne  sont  abattus,  1 54 ,  3356.  —  Don 
Pascal  Beatxa  ajoute  que  la  tour  de  la  Galée 
ne  les  empêchera  point  d*entrer,  3367*  — 
Don  Pierre  Sanchiz  se  range  du  côté  des 
révoltés,  après  être  parti  en  colère  des  bourgs 
qui  Taimaient,  338i,  3383.- — Onnetarde 
pas  à  savoir  dans  le  Bourg  ce  qui  s'était  passé 
dans  la  Navarrerie,  i56,  34o3.-^  Eustache 
de  Beaumarchais  est  enfermé  dans  les  bouf^, 
160,  3460.  —  Les  vingt  choisissent  les  ' 
meilleurs  combattants  pour  garnir  les  tours, 


9455,  .^  Précautions  priMi  dans  les  deux 
bourgs  pour  que  le  feu  n*y  puisse  prendre , 
170,  363i.  —  Dieu  les  garde,  caria  guerre 
y  commence,  173,  3634»  3635,  3637.  — 
Les  habitants  de  la  Navarrerie  les  accusent 
de  tromperie,  3657.  —  L*abbé  de  Mont- 
Aragon  vient  au  Bourg  un  jour,  174,  2677. 
—  Eustache  de  Beaumarchais  lut  déclare 
acquiescer  à  ce  qui  plairait  aux  bourgeois 
des  bourgs,  3693.  —  Il  lui  apprend  qu'il  est 
protégé  par  les  bourgs  et  qu'il  n'en  sortira 
pas  tant  qu'il  vivra,  176,  3709,  3713.  — 
Les  riches  hommes  annoncent  à  ce  religieux 
que  bientôt  les  bourgs  payeront  leurs  trom- 
peries, 178,  3738.  —  Eustache  de  Beau- 
marchais et  les  bourgeois  qui  l'avaient  ac- 
oompagné  auprès  du  prieur  de  Saint-Gilles , 
s'en  viennent  près  du  bourg  de  Satnt^Cer- 
nin,  180,  3787.— Le  prieur  de  Saint-Gilles 
s'offre  pour  aller  savoir  les  intentions  des 
bourgs,  et  il  y  va,  i84,  3837,  3860.  — 
Les  richel  hommes  persistent  à  réclamer 
l'expulsion  d'Eustache,  les  menaçant,  dans 
le  cas  contraire,  des  plus  grands  maux,  186, 
3856,  3861.  —  Le  prieur  de  Saint-Gilles 
dit  à  l'abbé  de  Mon^Âragon  que  des  messa- 
gers sont  partis  pour  annoncer  au  roi  de 
France  comment  Eustache  était  bloqué  dans 
le  Bourg,  188,  3900.  •—  Il  annonce  avoir 
pensé  à  ce  qui  sera  salut  en  la  Navarrerie  et 
dans  les  bourgs  unis,  3904.  —  Les  deux 
religieux  concluent  une  trêve  eiAre  tes  bourgs 
etlal^avarrerie,  3913.  —  Les  habitants  de 
ce  quartier  demandent  si  ce  qu'il  dit  serait 
ratifié  par  les  bourgs,  190,  3938.  —  Le 
prieur  et  les  religieux  de  sa  suite  reviennent 
au  Bourg,  3945.  —  Une  pierre  partie  de  la 
Navarrerie  va  tomber  dans  le  Bourg,  193, 
397 1 .  —  Dans  l'espoir  de  trouver  les  hommes 
des  deux  bourgs,  et  sur  la  foi  d'un  certain 
Boquin,  les  riches  hommes  sortent  de  Pam- 
pelune,  198,  3o45,  3o48.  —  On  envoie 
lee  balistes ,  de  fiiçon  à  laisser  en  sûreté  dans 
les  bourgs  ceux  qui  voudraient  s'y  loger, 
3o54*  -—  Les  bourgems  des  deux  bourgs 
raniment  le  courage  d'Eustache  de  Beau- 
marchaip,  2o4,  3i38.  -—  Cris  de  guerre 

85. 


676 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


des  habitants  des  bourgs,  306.  3191.  — 
Ils  soutiennent  braYement  une  sortie  de  che- 
Yaliers  de  laNavarrerie,  et  ils  veulent  s'op- 
poser k  ce  qu*Eustache  sorte  de  son  côté, 
S08,  3311,  3313,  331 5.  —  Don  Simon 
Ruii  et  Lope  Diez  prient  Eostache  de  Beau- 
marchais et  les  bourgs  d*acoorder  une  trêve  de 
denx  jours,  313,  3368.  —  Les  hommes  du 
Bourg  sont  au  verger,  de  Tautre  côté  du  pont 
neuf,  3 1 6,  3334 .  —  On  leur  adresse  des  cris 
de  mort,  3337.  —  ^®  qu'ils  répliquent, 
3338.  «-Un  baron  s*élance  contre  les  Combat- 
tants des  bourgs,  33^3.  — Les  arbalétriers  des 
bourgs  fontune  sortie  en  invoquant  Taide  de 
Dieu,  3335.  —  A  rapproche  de  l'un  des  cheva- 
liers de  don  Garcia,  les  combattants  des  bourgs 
fuient  de  tous  côtés,  318,  3379.  —  Anelier 
jure  que  si  les  combattants  du  Bourg  eussent 
su  que  don  Garcia  Almoravid  était  à  terre, 
il  n aurait  pas  échappé,  333,  343o.  — 
Énorme  quantité  de  carreaux  lancés  un  cer- 
tain jour  par  les  balistesdes  boifirgs,  5d36« — 
Les  combattants  des  bourgs  rentrent  con- 
tents, 3Ad  I.  —  Us  s'émerveillent  de  ce  que 
leurs  adversaires  veulent  faire,  et  se  décou- 
ragent, 3  36,3544;  3  3o,  35  49. -~  Ils  pour- 
suivent Tennemi ,  3577.  —  La  perte  d*un 
moulin  leur  eût  donné fortà  (aire,  333, 3583. 
—  Bourgeois,  marchands,  ouvriers,  arbalé- 
triers, sortent  des  bourgs,  3609.— Difficulté 
de  combattre  du  côté  des  habitants  du  Bourg, 
334,  46A.  —  Les  bourgs  peu  aimés, 
34o,  3733.  —  Leurs  propriétés  sont  dévas- 
tées, 3739.  —  Cris^des  habitantsdesbourgs 
à  la  mort  de  Miguel  Peritx  de  Legaria,  343  « 
3759.  —  Il  n'est  plaint  d'aucun  d'eux,  et 
nul  ne  fait  dire  de  messe  pour  lui,  3764, 
3765.  —  Sire  Etienne  le  peigneur  est  en- 
terré dans  le  Bourg,  346,  383i .  —  Les  mi- 
neurs des  bourgs  surprennent  ceux  des  ré- 
voltés et  emportent  leurs  outils,  35o,  3893; 
353,  3896.  —  Fierté  et  contentement  des 
habitants  des  bourgs,  3899.  —  Embarras 
des  trébuchets  des  bourgs,  3931.  —  Eus- 
tache  et  les  bourgeois  des  deux  bourgs  dé- 
cident ensemble  d'aller  chercher  des  pierres 
pour  alimenter  les  trébuchets ,    3934.  — 


Le  peuple  une  fois  entré  dans  le  Bourg, 
Eustache  en  ûnt  (eaner  la  porte,354«  39S4. 

—  Trois  message*  partent  des  bourgs  pour 
aller  trouver  Philippe  le  Hardi,  956,  3967. 
— -  On  annonce  que,  ai  le  roi  n'envoie  pas 
bientôt  du  secours,  Eustache  et  les  bourgs 
sont  perdus,  358,3993. — Une  pierre  partie 
du  trébuchet  des  bourgs  frappe  le  chaudron 
de  la  cuisine  de  Gaston,  sire  de  Béam,  360, 
4o35.  —  Denx  riches  hommes  tirent  parti 
de  cette  circonstance  contre  le  Bourg,  4o4i. 

—  Gaston  y  envoie  un  messager  à  Eustache 
de  Beaumarchais,  4o4.8.-^Leprieur  de  Saint- 
Gilles  et  sire  Gaston  entrent  dans  les  bourgs 
après  avoir  juré  de  n'y  pas  rester,  963,4o56, 
4o58.  —  Ils  prennent  d'eux  une  trêve  de 
quinze  jours,  et  sire  Gaston  l'anaipce  aux 
révoltés  de  la  Navarrerie,  4o6o,  4069.  ^ 
Il  vient  dans  le  Bourg  avec  le  prieur  de  Saint - 
Gilles,  et  les  habitants  des  bourgs  viennent 
avec  eux,  4077.  -^  Ils  y  reviennent,  4079. 

—  Plaintes  des  riches  hommes  contre  les 
bourgs,  a 64,  4o86.  —  Don  Gaston  invite 
don  Pierre  Sanchiz  à  s'en  retourner  dans  le 
Bourg,  4099 ,  4 1 1 3.  —  Celui-ci  prie  Gaston 
de  le  raccommoder  avec  les  bourgs,  AïoA 

—  Don  Pierre  Sanchis  fait  veiller  les  bourgs 
toute  la  nuit,  366,  4ia3.  —  Don  Gaston 
envoie  au  Bourg  pour  recommander  que  per- 
sonne ne  se  montre,  a68,  4163. — Eustache 
de  Beaumarchais  et  les  bourgs  veulent  entrer 
dans  la  Navarrerie  pour  punir  les  révoltés, 
4i68.  —  Gaston  part  sans  oser  retourner 
jusqu'aux  bourgs,  4171.  —  Il  dit  au  roi 
qn'Eustache  de  Beaumarchais  est  bloqué 
dans  le  bourg  de  Saint-Cemin,  370,  4 181. 

—  n  ajoute  qu'il  n'obtint  de  rentrer  dans 
'le  Bourg  qu'à  la  condition  de  partir,  43o8. 

—  Il  le  prie  d'avoir  pitié  des  bourgs,  ht  12. 

—  Violation  de  la  trêve  dans  ie  bourg  de 
Saint-Cemin,  376 ,  4279.-^  Don  Migud  de 
Zabaldica  menace  puUiquement  Eustache 
de  Beaumarchais  de  le  jeter  hors  du  bourg 
de  Saint-Cemin  par  le  pied,  276 ,  4990.  — 
Habileté  de  ses  habitants,  qui  ramassent 
toutes  les  provisions  des  bourgs,  4196, 4397> 
— Ils  demandent  quand  doit  venir  le  secours 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


677 


de  France,  43o4*— Maiot  homme  des  bourgs 
s'effira^e  da  retard,  43o8.  —  Les  bourgs 
s*armeiit,  âSaS.  —  Us  sont  bien  instruits  à 
porter  la  barrière  pour  s'abriter,  433o.  — 
Les  combattants  des  bourgs  fuient  sansassis- 
ter  leurs  amis,  380,  4357. — Leurs  progrès 
dans  une  autre  circonstance,  282,  439a, 
4400.  —  Les  bourgs  cessent  de  craindre 
d*étre  pris  par  les  révoltés,  s84,  44 a 6.  — 
Des  chevaliers  armés  sortent  des  bourgs, 
388,  4490.  —  Un  bourgeois  du  Bourg 
s*avance  et  pense  frapper  un  arbalétrier,  290, 
4497*  —  Les  défenseurs  des  bourgs  re- 
tournent jusqu'aux  limites,  4517.  —  Don 
Garcia  les  croit  d*accord  pour  nne  bataille, 
292,  4â3o.  —  Un  messager  va  aux  bourgs 
annoncer  à  Eustache  de  Beaumarchais  l'ar- 
rivée de  Tarmée  française,  296,  4 606.  — 
Les  habitants  vont  au  pariement  convoqué 
par  le  gouverneur,  46 1  a.  —  Un  cavalier  an- 
nonce an  comte  d*  Artois  et  au  sire  de  Beaujeu 
rapproche  des  bourgs,  298,  4638.  —  Les 
gens  des  bourgs  vont  prier  Eustache  de  Beau- 
marchais de  leur  donner  certain  passage  à 
garder,  3oo,  4666.  —  On  amène  dans  le 
Bourg  les  révoltés  de  la  Navarrerie  dont  on 
peut  s*emparer,  3o6,  4766.  —  Tous  les 
chefs  de  Tannée  française  vont  s*y  reposer, 
4766.  —  Eustache  de  Beaumarchais  déclare 
dans  un  conseil  de  guerre  que  sans  les  bourgs 
il  aurait  été  mis  à  mort,  3i  2 ,  4870. 
Borgues.  borzes.  Les  bourgeois  de  la  ville  de 
Pampelune  bâtissent  avec  la  pierre  donnée 
par  le  roi  Sancho,  12,  i64-  —  Les  bour^ 
geois  de  la  PoUacion  viennent  à  Tappel  du 
roi  Henri,  38,  54i.  —  Leur  douleur  en  ap- 
prenant son  courroux,  55 1.  -—  Réponse 
qu'ils  lui  font,  4o,  582.  —  Mot  d'un  bour- 
geob  après  la  destruction  des  chartes  d'union 
des  différentes  parties  de  Pampelune,  42, 
Ô94. — Les  bourgeois  entrent  dans  le  Bourg, 
S98.  —  Un  bourgeois  se  lève  et  parle  au 
peuple,  46,  667.*— Les  bourgeois  se  ren- 
dent auprès  du  gouverneur  et  lui  dénon- 
cent les  entreprises  de  la  Navarrerie,  48, 
687.  ^  Réponse  du  gouverneur,  734*  —  Il 
se  rend  dans  la  Navarrerie,  mande  les  prin- 


cipaux bourgeois  et  leur  (ait  des  représen- 
tations, 5o,  724 «  726.  —  Leur  réponse, 
732.  —  Il  leur  annonce  l'intention  où  il  est 
de  convoquer  les  cortès,  52,  742. —  D.  Gar- 
da et  les  bourgeois  se  rassemblent,  54 1 
79^.  —  Réponse  de  D.  Pierre  Sanchix  aux 
bourgeois,  et  réplique  de  ceux-ci,  58»  858; 
60,  863.  -^  Bourgeois  de  la  Navarrerie,  re- 
commandés de  D.  Garcia ,  889.  —  On  bour- 
geois se  lève  et  parie  au  peuple  des  bourgs, 
70,  io35.  —  Il  propose  que  deux  bourgeois 
se  rendent  auprès  du  gouverneur,  io42.  — 
Ils  vont  le  voir  k  Estella,  et  une  conférence 
s'établit  entre  eux,  1059,  ^o^^»  io63,  1076. 

—  Ils  partent  reconnaissants  pour  rentrer 
chez  eux,  74*  1081,  io85.  —  Chagrin  des 
bourgeois,  quand  ils  apprennent  la  destruc- 
tion de  leurs  coupes  de  bois,  76 ,  1 1 23.  — 
Les  bourgeois  des  bonnes  villes  se  réunis- 
sent en  cortès,  78,  11 58.  —  Eustache  de 
Beaumarchais  leur  parie  pour  les  réconcilier 
avec  leurs  adversaires.  106,  1 58 ,  1610.  — 
Us  y  consentent,  1 59^  1 600.  —  L'un  d'eux 
se  lève  et  parie  à  Eustache,  qui  les  remercie , 
108,  1620,  i632.  —  Un  bourgeois  prend 
la  parole  aux  cortès  de  Pampelune ,  1 1 4  « 
1735.  —  Eustache  adresse  un  souhait  aux 
bourgeois,  116,  1742.  —  Des  bourgeois  des 
bourgs  vont  aux  frères  Mineurs  et  engagent 
D.  Pontz  Baldoio  à  découvrir  à  E.  de  B.  un 
complot  ourdi  contre  sa  personne,  i36, 
2087.  —  Les  principaux  se  rendent  auprès 
de  lui,  2089.  —  Eustache  reste  avec  eux, 
i38t  2ii4t2ii5.  —  Les  ricomes  conjurés 
envoient  chercher  des  bourgeois  des  bourgs 
et  s'efforcent  de  les  engager  dans  leur  ré- 
volte, i44,  ai86,  2187,  2189. —  Us  s'y 
refusent  et  annoncent  leur  intention  de  se 
défendre,  2195,  2202.-— D.Gooçalvo  Ibanez 
les  approuve,  et  ils  le  remercient,  2211, 
221 5.  —  Les  bourgeois  des  deux  bourgs 
s'assemblent,  i46,  2218.  —  Eustache  de 
Beaumarchais  confère  secrètement  avec  eux, 
150,2287,  2288.  —  Ils  délibèrent ,  2294. 

—  Grand  nombre  de  bourgeois  réunis  dans 
cette  circonstance,  entre  autres  D.  Pontz 
Baldoin,  295,  23o6.  —  Ils  refusent  Tenga- 


678 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


gement  que  veut  leur  souscrire  Eustache 
de  Beaumarchais,  1 5a ,  333 1 .  —  Ils  se  re- 
tranchent dans  le  Bourg  avec  lui,  3336.  — 
Les  barons  s'en  vont ,  courroucés  de  le  voir 
ainsi  défendu  par  les  bourgeois,  333 1.  — 
Les  bourgeois  et  le  menu  peuple  se  rendent 
au  parlement  convoqué  dans  Sainte-Marie 
par  les  ricomes  révoltés,  i54,  335s.  -— 
D.  Raymond,  bourgeois  très-subtil,  sage  et 
patient,  1 6s,  3487. —  Bourgeois  et  ouvriers 
mêlés  pour  défendre  les  bourgs  de  Pampe- 
lune,  168,  3  584,  3588.  —  Les  vingt  con- 
fient les  engins  à  des  bourgeois  justes,  pa- 
cifiques et  prudents,  2  59i.-*-£ustache  de 
Beaumarchais  déclare  être  prêt,  avec  les 
bourgeois  des  bourgs,  à  acquiescer  à  ce  que 
la  justice  commande,  174,  3693.  •—  Il  se 
rend,  avec  les  principaux  bourgeois,  auprès 
du  prieur  de  Saint-Gilles,  1 80,  3773.  —  U 
prend  congé  du  prieur  avec  les  bourgeois,  et 
s'en  vient  vers  le  bourg  de  Saint-Cemin, 
3785.  —  Les  boucffeois  des  deux  boisrgs 
raniment  le  coura^  d*£ustache  de  Beau- 
marchais, 3o4,  3i38.  —  Ils  crient  aux  ar- 
mes, 3i56.  —  Ils  s'arment,  31 4,  33i9. — 
Ils  empêchent  Eastache  de  sortir,  330, 
34oi,  34ii.  —  Les  bourgeois  arrêtent, 
avec  les  autres  révoltés  de  la  Navarrerie, 
de  couper  les  vignes  et  les  arbres  de  leurs 
adversaires,  3714.  —  Us  rentrent  dans  la 
ville  avec  Eustache  de  Beaumarchais,  348, 
3448.  —  Ils  décident  avec  lui  d'aller  chei^ 
cher  des  pierres  pour  alimenter  les  trébu- 
cbets  des  bourgs,  353,  3924.  —  Anelier  af- 
firme que  Ton  n'eût  pu  trouver  fils  de  bour- 
geois comparaUe  à  Bernard  de  Badoztaynn, 
2S4,  3944*  — Gaston,  sire  de  Béam,  an- 
nonce aux  révoltés  de  la  Navarrerie  que  les 
bourgeois  veulent  leur  donner  des  trêves , 
363,  4069.  —  Ils  s'arment,  366,  4 124. — 
Eustache  de  Beaumarchais  parle  aux  boui^ 
geois  qui  lui  demandent  quand  viendra  le 
secours  de  France ,  378 ,  kBi  1 .  —  Ils  crient 
aux  armes  et  y  courent,  38a,  4368,  4371. 

—  Mort  de  Pierre  Bertrand ,  bourgeois  de 
Pampelune,  pendant  la  guerre,  384,  44 1 1. 

—  Les  bourgeois  crient  aux  armes,  386, 


4444,  s88,  4484*  —  Un  bourgeois  des 
bourgs  s'avance  et  pense  frapper  on  arbalé- 
trier, 990,  4497.^  Les  bourgeois  de  la  ville 
prennent  part  à  une  sortie,  4593.  —  Eus- 
tache de  Beaumarchais  conf^  avec  les 
bourgeois,  ^93,  4536.  —  Ils  consentent  à 
ce  qu'il  veut,  4547*  —  Ils  descendent  des 
bourgs,  3o3,  4699.-— Sortie  des  bourgeois 
de  la  Navarrerie ,  3o4 ,  4733.  —  Un  messa- 
ger venu  de  Navarre  apprend  au  roi  Philippe 
qu'ils  se  sont  enfuis  de  nuit,  abandonnant 
la  Navarrerie,  3 10,  4830.  —  A  l'aspect  de 
l'armée  qui  vient  les  assiéger,  les  bourgeois 
de  Mendaria  crient  aux  armes,  3 16,  4939. 
—  A  la  vue  de  l'enseigne  d'Eustache  de 
Beaumarchais,  leur  épouvante  s  accroît, 
et  ils  crient  de  nouveau  aux  armes,  3 18, 
4949. 

Borzes.  Voyez  Borses, 

Bot  Le  neveu  de  D.  Pierre  Sanchis  périt  avec 
lui,  368,  4 1 55.  —  Philippe  le  Hardi  déli- 
bère s'il  ira  en  Caslillc  faire  ses  neveux 
héritiers,  3io,  4836. 

Braçal.  Spectacle  de  bras  rompus,  364,  44o6. 

Brans.  Combat  au  glaive,  338,  3689. 

Brasser,  brassier.  Tour  en  danger  des  manou- 
vriers  delà  Poblacion,  168,  3577.  —  La 
Navarrerie  est  réduite  en  cendres.  3o8, 
4780.  —  Un  messager  l'annonce  au  roi, 
3io,  4837. 

Brega.  Grand  bruit  au  sac  de  la  Navarrerie, 
3o5,  4760. 

Bresca.  Philippe  te  Hardi  dit  au  figuré  à 
Eustache  de  Beaumarchais  qu'il  portera  en 
Navarre  la  gaufre ,  94 , 1 4  3 1 . 

BRBTAiNNA,BRBTATifNA.  Thibaut  le  Grand  donne 
sa  fille  au  comte  de  Bretagne,  10,  3o3.  — 
Le  comte  de  Bretagne  assiste  à  tm  conseil 
secret,  tenu  par  Philippe  le  Hardi,  374, 

4247. 
Baetos.  Bretons  dans  l'armée  de  Philippe  le 

Hardi,  3o8,  4793. 

Broteria.  Maître  Bertrand,  l'ingénieur  des 
bourgs,  perce  dans  la  boucherie  jusqu'à 
ce  qu'il  passe  par  le  mur,  95o,  3888. 

BaOTBRià  TIELLA  ('  La).  Algarade  établie  vis-à- 
vis,  170, 361 2< 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


679 


Brotbbs.  ils  partent  de  la  tour  de  la  Poterae,  à 

Pampeiune,  i64>  s538. 
Broto.  Les  rëtoltés  de  la  Navarrerie  coupent 

les  branches  des  arbres  des  bourgs,  aio, 

Bbocs.  Bnrgos  au  pouvoir  du  roi  de  Gastille, 
118,1956.  :.k: 


BEQDELàiiAB.  Dangers  courus  par  ceux  qui« 
avant  l'arrivée  d*£ustache  de  Beaumarchais 
en  Auvergne,  passaient  dans  la  vallée  de 
Montbrun,  de  Mar,  go,  i354. 

Bbcslada.  Lieu  de  Navarre  où  arrive  Tannée 
française,  398,  46s8. 

Budel.  Boyaux  dlant  au  hasard,  382,  4389. 


.'.  «  ■ 


Ga,  can.  Des  chiens  sauvent  Tamiée  française 
en  Navarre,  en  mangeant  des  vivres  empoi- 
sonnés, 3i6,  4908, 4910. 

Cabdaler,  capdal,  capdaler,  capdel,  capdela- 
mea ,  capdeler.  Perte  de  la  Navarre  par  ses 
chefs,  78,  1 144«  —  Chefs  des  tours  et  des 
machines  de  Pampeiune,  166,  3567;  168, 
3673;  3588,  3596.  —  Le  commandant  du 
moulin  del  Maço  est  blessé  à  mort,  s  10, 
3348.  —  Un  messager  annonce  à  Philippe  le 
Hardi  que  les  chefs  de  la  Navarre  bloquent 
Eustache  de  Beaumarchais,  334  «  3454*  — 
D.  Semen  de  Gueretz,  chef  de  Garra,  336, 
365 1 .  — -  Le  comte  d* Artois  et  Imbert  de 
Beaujeu  diefs  de  farmée  royale  envoyée  en 
Navarre,  374,  4363.  —  Tous  les  chefs 
courent  aux  armes,  383 ,  487 1 .  —  Souci  des 
chefs  de  la  Navarrerie  à  la  vue  du  pennon 
d*£u8tache  de  Beaumarchais  sur  une  église, 
386 ,  4  45 1 .  —  Le  roi  et  tous  les  chefs  adop- 
tent un  avis  de  sire  Jean  d*Acre,  3i  3 ,  4847« 
—  Les  troupes  et  leurs  commandants  vont  à 
Mendavia*  3 16,  4935. 

Gahel.  Se  voyant  abandonnés,  les  révoltés 
de  la  Navarrerie  se  tirent  les  cheveux,  3o3, 
4706. 

Gabyros.  Chevrons  tranchés  par  une  pierre 
lancée  par  un  trébuchet  des  bourgs  de  Pam- 
peiune, 360, 4o43. 

Gadafal.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  font 
faire  quatre  tours  de  bois,  333,  3590. 

Gaxrci.  Philippe  le  Hardi  donne  à  Imbert, 
sire  de  Beaujeu,  le  commandement  du 
Qucrcy,  374,  4357. 

Gaiiz.  Eustache  de  Beaumarchaîf  fait  donner 
aux  pauvres  des  bourgs  mille  cafiz  de  blé, 
313,  3879. 


Gaibe  (El).  S.  Louis  veut  marcher  contre  cette 
ville,  34 1  338.  — Privilèges  et  indulgences 
accordés  pour  aller  en  croisade  à  cette  ville, 
36,  35o.  —  S.  Loui»  et  les  croies  espèrent 
pouvoir  dler  de  Tunis  au  Caire,  36,  353. 

Galizé  Calices  dérobés  au  sac  de  la  Navarrerie, 
3o6, 4753. 

Galmont  (El  seynne  de).  Le  seigneur  de  Cau- 
mont  fait  partie  de  Tarmée  française  envoyée 
en  Navarre,  396,  4595. 

Calonge.  Chanoines  faisant  partie  de  la  confé- 
rence de  Santa  Maria ,  1 56 ,  4^3^ 

Cambe.  Spectacle  de  jambes  blessées  par  les 
nerfs,  384,  44io. 

Cambenu  Nombreuses  jambières  chausséesdans 
une  circonstance,  3o4 ,  4724. 

Cambra,  canbra.  Chambres  détruites  par  les 
pierres  lancées  par  des  engins ,  3 1 4 ,  33 1 4. 
•—  Pierres  envoyées  des  chambres  de  Men- 
davia,  3 18,  4956. 

Garni,  camin.  Trois  messagers  des  bourgs  de 
Pampeiune  prennent  un  chemin  séparé, 
a56,  3969,  3971.  —  Spectacle  dénombre 
d*hommes  rendus  sur  le  chemin  royal,  384 , 
4409.  —  Multitude  de  combattants  se  répan- 
dant par  les  chemins,  388,  4483.  —  Les 
révoltés  de  la  Navarrerie  occupent  les  che* 
mins  garnis  de  fossés,  390,  45i6.  •^-  Eus- 
tache de  Beaumarchais  et  sa  troupe  vont  par 
les  chemins,  398,  4637.  —  11  fait  venir 
Tannée  française  par  les  chemins,  4635'.  ^- 
Le  chemin  des  pèlerins,  à  Pampeiune,  est 
abandonné,  3oo,  466o.  —  L*armée,  com- 
mandée par  Philippe  le  Hardi,  couvre  les 
chemins,  3o8,  4789.  —  Un  messager  an- 
nonce au  roi  que  les  révoltés  se  sont  enfuis 
par  les  chemins  de  traverse,  3io,  483 1.  — - 


680 


Table  de  L'Histoire 


L'armée  française  va  à  Saint-Christophe  par 
les  chemins  unis,  3i4»d88i;  3i6,  4923, 
4924*  —  Elle  va  à  Punicastro  par  les  che- 
mins hattus,  3ao,  4982. 

Caniinamens.  Le  roi  Philippe  le  Hardi  dit  aux 
messagers  des  bourgs  de  Pampelune  qu  il  n  a 
pas  rencontré  ses  envo^  en  route,  s 58, 
4ooo. 

Camisa.  Garcia  Martinex  d'Eussa  s*avance  en 
chemise  pour  défendre  son  maître,  268, 
4i5y. 

Campajha,  Gampatnna.  Le  neveu  du  roi  D. 
Sancho,  comte  de  Champagne,  18,  237.  — 
Un  mcssMer  se  rend  dans  ce  pays  pour  an- 
noncer  la  mort  de  D.  Sancho,  244.  —  Nom 
de  Champagne,  substitué  à  celui  de  Navarre , 
dans  le  manuscrit  de  Fitero ,  26 ,  en  note. 
^^  La  reine  Btanca  part  pour  la  Champagne 
voir  sa  fille,  44 ,  635.  —  Philippe  le  Hardi 
chargé  par  le  pape  de  garder  ce  pays,  84, 
1259.  —  Ceux  de  Champagne  seuls  avertis 
de  TaNivI^d'Eustache  de  Beaumarchais, 
98 ,  1 483.  —  Les  ricomes  assurent  cpie  leur 
reine,  nourrie  en  Champagne,  ne  viendrait 
pas  à  bout  de  payer  les  dépenses  d*£ustache, 
182,  2819. 

Campana  (La  torr  de  la),  confiée  à  D.  Pascd 
Baldoyn,  16a,  2475. 

Campana.  Les  cloches  sonnent  à  Pampelune 
pour  annoncer  une  sortie,  208,  3i73;  2i4, 
33i6;  232,  36o5;  244,  3783. —  En  les 
entendant,  des  chevaliers  cessent  de  dévaster 
les  vignes,  3784.  —  Les  touriers  des  tours 
sonnent  les  cloches  pour  appeler  aux  armes  « 
288,  4480.  —  Autre  appel  aux  armes  an- 
noncé par  les  cloches,  3o2 ,  47 1 4' 

Campaners.  Don  Jean  bon  sonneur  de  cloches, 
166, 2555. 

Canbra.  Voyex  Cambra. 

Canonge.  Chanoines  à  la  suite  de  Philippe  le 
âardi  en  route  pour  la  Navarre,  3o8,  4798* 

Canongia.  Les  habitants  de  la  Navarrerie,  à 
l'instigation  du  chapitre,  demandent  le  rap- 
pel de  Tunion  de  Pampelune,  36,  5i 2. 

Caktal.  Vols  au  pont  du  Cantal,  avant  l'arrivée 
en  Auvergne  d'Eustache  de  Beaumarchais, 
90,  1357. 


Cantal.  Quartiers  de  pierre  bncés  pendant  la 
guerre  civile  de  Pampelune  et  pendant  le 
siège  de  Garaynno,  224  «  3476;  a46 ,  38o8; 
282,  4384;  324, 5o5o. 

Cantbon.  Voyex  Riba  de  Ccuitèoiu 

Capdal,  capdaler,  capdel,  capddamen,  cap 
deler.  Voyex  Cabdaler. 

Capel.  Un  écuyer  de  D.  Corbaran  Grappe  un 
combattant  sous  le  chapeau  de  fer,  234» 
364  2.  —  Maint  chapeau  luisant  dans  Tannée 
française  en  Navarre,  296,  46o4. 

Capitel.  Tour  battant  sur  le  chapiteau  de  D.  Jean 
Lombart,  à  Pampelune,  162,  2496. 

Gara.  D.  Aymar  Croxat  est  frappé  d*un  carreau 
d'acier  à  la  figure,  a 54,  3940.  —  En  se 
voyant  abandonnés  par  les  ricomes,  les  ré- 
voltés de  la  Navarrerie  se  frappent  par  la 
figure,  3o3,  4706. 

Carcases.  Philippe  le  Hardi  donne  à  Imbert  de 
Beaujeu  le  commandement  du  Carcassab, 
274, 4257. 

Cardetllag.  Voyex  Bmran  de  CùrdejOac. 

Carestia.  Grande  disette  dans  Tannée  de  Phi- 
lippe le  Hardi  en  Navarre ,  3 1  a ,  484  2. 

Cariçal.  Combattant  frappé  parla  visière,  28a, 
4395. 

Caritat.  Voyex  Bertolùmeu,JùluM,  Simon  Caritat. 

Carles.  Au  dire  d*Erart  de  Valeri ,  Chariemagne 
n*eut  jamais  chevalier  comparable  à  Eusta- 
che  de  Beaumarchais,  86,  ia65. 

Carles.  Le  roi  Charies  d'Anjou  vient  k  Tunis 
voir  son  frère  après  sa  mort,  32,  461'. 

Camal.  Étrange  carnage  dans  une  circons- 
tance, 284,  44oi. 

Camer.  Grand  nombre  de  morts  à  mettre  au 
cimetière,  336,  366i. 

Garnbro.  Voyex  Peyret  Camero, 

Carpenter.  Un  bourgeois  des  bourgs  de  Pam- 
pelune propose  d'envoyer  chercher  des  char- 
pentiers pour  faire  des  engins,  74  >  1093.— 
Les  charpentiers  défont  les  engins  des  bourgs, 
124»  1875.  —  D.  Simon  Maîestre  bon  char- 
pentier»  16S,  2571.  —  Mort  d'un  charpen- 
tier, 236,  3646. 

Çaraqoibta*  Voyex  Âznar  de  Çorrr^aieta. 

Carreter.  Trésor  du  roi  de  France,  venant  à 
sa  suite  avec  des  charretiers,  3o8,  4786. 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


681 


Carta.  Le  roi  Henri  se  fait  apporter  les  chartes 
de  runion  de  Pampelune,  4o,  687.  —  Il  les 
fait  tailler  avec  un  couteau,  43 ,  5go.  —  Un 
messager  annonce  à  Philippe  le  Hardi  une 
lettre  d*Eustache  de  Beaumarchais,  13a, 
345o.  —  Lettres  portées  aux  vingt  de  Pam- 
pelune,  i34f  1898.  —  Les  barons  de  Na- 
varre apportent  des  lettres  du  roi  de  Castille , 
ia6,  190a.  —  Ëustache  veut  donner  des 
lettres  aux  bourgeois  des  bourgs  pour  leur 
garantir  leurs  pertes,  160,  3444.  —  Les 
messagers  de  Philippe  le  Hardi  remettent  à 
Ëustache  des  lettres  de  ieur  maître,  336, 
3497*  —  ^®*  lettres  des  trois  messagers  des 
bourgs  s*accordent,  3  58,  4  008. 

Gabtaina.  s.  Louis  et  les  croisés  arrivent  au 
port  de  Carthage,  a6,  355.  —  lis  s*appro- 
chent  de  la  ville,  36o. 

Carto.  Ecus  mis  en  morceaux  au  siège  de  Ga- 
raynno,  334«  5o53. 

Casgant.  L*un  des  cris  de  guerre  poussés  par 
les  habitants  de  la  Navarrerie,  306,  3190. 

CASCAiifT,  Casquant,  Qdascant.  Le  seigneur  de 
Cascant  assiste  aux  cortës  de  Pampelune  en 
1 374  «  44 1  63 1.  —  11  est  élu  gouverneur  de 
la  Navarre,  63 5.  —  D.  Garcia,  70,  1026. — 
Il  se  rend  auprès  d*Eustache  de  Beaumar- 
chais ,  à  son  arrivée  à  Pampelune ,  1 00 , 1 494' 
— D.  Gonzalve  parie  au  nouveau  gouverneur 
de  la  haine  qui  divisait  D.  Garcia  etD.  Pierre 
Sanchii,  10a ,  i5a8t  —  Ce  dernier  prend  la 
parole  aux  cortèsd'Estella,  i54o.  — Il  se 
rend  aux  cortës  à  F^unpelune  avec  son  gon- 
fanonier,  119,  1680.  —  Il  se  retire  à  part 
pour  délibérer,  1703.  —  Cascant  proclamé 
à  Pampelune,  i34«  3o46.  —  Le  prieur  de 
Saint-Gilles  trouve  dans  la  Navarrerie  D. 
Pierre  Sanchiz ,  auquel  Cascant  est  soumis , 
18a,  3799.  Voyex  D.  Pero  Sanchez  de  Mon- 
laguL 

Cascavelet.  Petit  Grelot,  nom  de  Tune  des  al- 
garades des  bourgs  de  Pampelune,  170, 
3634. 

Casqoamt.  Voyez  Cascant. 

Cassa.  Incendie  de  la  nHiison  d*un  abbé,  à 
Pampelune,  a84,  44o3.  —  Le  prieur  de 
Saint-Jacques  prie  Ëustache  de  Beaumar- 

HIST.  DE  LA  GlERRE  DE  NAT. 


chais  de  protéger  cette  maison,  386,  4435. 

—  Les  pierriers  renversent  les  maisons, 
a88 ,  8467.  —  Maisons  prises  et  brûlées  par 
Tannée  française  en  Navarre,  3o4,  4736, 
4740.  —  Pierres  lancées  des  maisons  de 
Mendavia,  3 18,  4956. 

Castel.  La  noblesse  de  Navarre  demande  à  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  le  payement  des  frais 
faits  pour  la  garde  des  cbAteaux,  io4  «  ^67  3. 
— Plan  qui  devait  mettre  aux  mains  des  ba- 
rons les  châteaux  delà  Navarre,  i36, 3079.— 
Ëustache  de  Beaumarchais  veut  aller  en  Cas- 
tille ^éfendreles  châteaux,  3086.  —  Appré- 
hension exprimée  par  un  baron  qu*Eustache 
n* enlève  les  châteaux  pour  de  Targent,  1 4  3, 
31 65;  i44t  3193.  —  Ëustache  est  accusé 
de  demander  les  châteaux  à  force  de  parisis, 
1 83 ,  381 3.  —  Un  messager  annonce  au  roi 
que  ses  lieutenants  vont  aux  châteaux  des 
barons  révoltés,  3io,  483o.  —  Attitude  de 
la  garnison  de  Punicastro  à  Tarrivée  de  Tar- 
mée  française,  33o,  4993.  —  Le  château 
est  pris,  33  3,  5oii.  —  Château  de  Ga- 
raynno  fortifié  par  Fortuyn  Eniguitz,  3a a, 
5o3i.  —  Imbert  de  Beaujeu  et  Ëustache  de 
Beaumarchais  le  contournent,  3a4«  5o38. 

—  Une  pierre  lancée  le  dépasse,  5o39.  — 
Ceux  de  Pampelune  y  vont ,  5o46.  —  Le 
connétable  propose  une  machine  pour 
prendre  le  château,  336,  5c66.  —  La  gar- 
nison du  château  pariemente,  5069.  —  Il 
est  rendu ,  5073.  —  Joie  causée  par  la  prise 
du  château  «  5078.  —  Monreal,  beau  et  fort 
château,  5o8i. 

Castela.  Alphonse,  roi  de  Castille ,  à  la  bataille 
de  las  Navas,  4«  33;  6,  59.  —  Proposition 
de  mariage  entre  la  fille  de  Thibaud  le  Grand 
et  le  roi  de  Castille,  1 3, 397. —  Celui-ci  baise 
la  main  au  roi  Thibaud,  33,  399.  —  La 
Castille  menacée  de  guerre  avec  la  Navarre 
par  suite  du  mariage  de  la  fille  de  Thibaud 
le  Grand  avec  le  comte  de  Bretagne,  3o5. 
—La  Castille  convoite  la  Navarre,  80, 1 174. 

—  Un  messager  annonce  â  Philippe  le  Hardi 
que  la  Castille  menace  ce  pays,  83,  i3o5. 

—  D.  Gonxalve  propose  à  Ëustache  de  Beau- 
marchais d^assembler  les  cortès  dans  les  Cas- 

86 


682 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


tilles ,  1 02 ,  1 53 1 .  —  Lettres  d* Alphonse , 
roi  de  Castille,  aux  barons  de  Navarre,  1 36, 
1 9o3 ,  1  go8.  —  Il  y  est  dit  que  Texportation 
des  produits  de  la  Castille  y  sera  permise , 
1910. — Sa  puissance  esta  craindre,  1919. 
—  Expulsion  de  la  Castille,  par  le  roi,  de 
Lop  Diez  de  Biscaye  et  de  D.  Simon  Ruiz , 
1 38,  195s,  1957.  —  Au  cas  où  la  Navarre 
setait  attaquée,  ils  promettent  de  montrer 
leur  étendard  contre  la  Castille,  qu'ils  ne 
craignent  pas,  i3o,  1969.  —  Puissance  du 
roi  de  Castille,  i32,  1997.  —  Permission 
donnée  par  ce  prince  d^enther  en  Biscaye  et 
de  ravager  le  pays,  2030.  —  Sans  D.  Pierre 
Sanchiz  la  Navarre  eût  été  à  la  Castille,  i36, 
3080.  —  Eustache  de  Beaumarchais  veut  y 
aller  pour  défendre  les  châteaux,  3086.  — 
D.  Pontz  lui  annonce  que  s'il  va  en  Castille, 
il  n'en  reviendra  pas,  i38,  2091.  —  Phi- 
lippe le  Hardi  demande  aux  pairs  de  France 
conseil  pour  savoir  s'il  ira  en  Castille  faire 
ses  neveux  héritiers,  3 10,  d836. 

Castelas.  Philippe  le  Hardi  apprend  l'en- 
trée en  Navarre  et  les  ravages  des  Castillans, 
84 ,  1 248.  —  D.  Lop  Diez  et  D.  Simon  an- 
noncent l'entrée  des  Castillans  en  armes  sur 
leurs  terres,  12/I,  2o5i.  —  Les  Navarrais 
se  séparent  des  Castillans ,  sans  que  personne 
soit  mort  ni  blesaé,  s  i46.  —  Si  le  roi  cas- 
tillan se  conduit  mal  envers  Philippe  le 
Hardi,  sire  Jean  d'Acre  conseille  à  celui-ci 
de  soumettre  le  différend  au  jugement  de 
l'Église,  3i3,484A. 

Cata.  Eustache  de  Beaumarchais  fait  tirer  la 
chatte,  244,  3773.  —  Elle  va  sortir  vers 
Çorrihurbu,  3776.  —  Des  chevaliers  et  des 
autorités  viennent  vers  la  chatte  Técu  em- 
brassé, 244,  3790.  —  On  lire  la  chatte, 
248,  3838.  —  Guillaume  Minaut  et  sa 
compagnie  tirent  une  chatte,  254 ,  3932. 

Caudera.  Les  ricomes  font  remarquer  à  sire 
Gaston  de  Béam  la  félonie  de  leurs  adver- 
saires ,  qui  ont  tranché  des  chaudières  de  sa 
cuisine,  260,  4o42. 

Cavador.  Les  cavaliers  sortent  de  la  Navar^ 
rerie  avec  les  sapeurs,  236,  3673. 

C^val.  Les  ricomes  font  garnir  et  apprêter  leurs 


chevaux,  198,  3o42.  -—  Le  cheval  dt  D. 
Garcia  trébuche  et  tombe,  118,  336 1. — 
Un  chevalier  éperonne  le  sien  pour  le  secou- 
rir, et  ranimall'emporte,  3370, 3372.^-  11 
faillit  tomber  de  cheval ,  338 1 .  —  Un  écuyer 
lui  donne  le  sien,  220»  34 «9.  —  On  lui  en 
prépare  un,  et  il  laisse  le  sien,  221,  3425, 
3427.  —  Sept  chevaux  écorchét  dans  la  Na- 
varrerie,  3439.  —  Des  messagers  vont  à 
Pampelune  sus  des  chevaux  qui  marchent  à 
l'amble,  226,  3494*  — ^  Semen  de  Guerets 
va  auprès  de  D»  Corbaran  sur  un  cheval  mil- 
soodor,  35i  2.  •—  Des  chevaliers  demandent 
leur  cheval,  282 ,  4378.  —  Des  chevaux  ar- 
més soitent  des  bourgs,  288,  4490.  —  Un 
ari^alétrier  tire  les  chevaux,  290,  4496.  — 
D.  Martin  Crozst  éperonne  son  cheval,  4499- 

—  Miquel  Crozat  pique  le  sien,  45o4.  —  Q 
expose  à  son  onde  que  si  les  chevaux  meu- 
rent, ils  sont  sans  défense,  290,  4507.  — 

—  A  un  appel  aux  armes ,  on  voit  couvrir  les 
chevaux,  3o3,  4717*  —  Grand  nombre  de 
chevaux  blessés,  3i4,489i. 

Çavaldica.  Le  sire  de  ce  lieu  se  présente  au 
roi  Henri  pour  lui  demander  la  rupture  de 
l'unité  de  Pampelune,  38,  532;  4o,  579. 
Voyez  Miguel  Prritz  Uifud  de  Çavûldictu 

Cavaler,  cavales.  Les  chevdiers  de  Navarre 
s'assemblent,  78,  1157.  —  Philippe  le 
Hardi ,  répondant  à  des  messagers  de  ce  pays, 
les  appelle  ainsi ,  82  f  1212.  — Éloge  (f  Eus- 
tache  de  Beaumarchais,  chevalier,  par 
Érard,  sire  de  Valeri,  et  par  un  chevalier, 
84 1  1264;  90,  i34o.  —  Eustache  dit  au 
roi  qu'il  a  dans  son  royaume  plus  d'un  che- 
valier meilleur  que  lui,  96 ,  1 4  28.  —  Maint 
bon  chevalier  vient  rendre  visite  à  Eustache, 
à  son  arrivée  à  Pampelune,  100,  t5oi.  — 
Les  chevaliers  sont  mandés  aux  cortès  d'Es* 
tella,  103,  i536.  —  Les  chevaliers  s'ar- 
ment, 310,  3238;  2i4,  33 1  S.  —  Un  che- 
valier vole  au  secours  de  D.  Garcia,  218, 
3368.  —  Un  messager  annonce  au  roi 
qu' Eustache  de  Beaumarchais  est  pour- 
chassé parce  qu'il  se  conduit  en  loyal  cheva- 
lier, 2  24*  3456.  *-  Les  chevaliers  sortent  de 
laNavarrerie,  232,  3607.  —  Les  chevaliers 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


683 


de  ce  quartier  complottent  de  couper  les  vi- 
gnes de  leurs  adversaires,  aio,  871 3.  — 
Sortie  des  arbalétriers  des  bourgs  contre 
les  cbevaliersde  la  Navarrerie,  24  3,  3760. 

—  Un  arcber  frappe  un  chevalier  au  cœur, 
37S5.  —  Des  chevaliers  accourent  à  Fappel 
aux  armes,  354  «  3936;  a83 4  4371.  —  Sire 
Giémeot  d*Aunay,  chevalier  prudent,  358, 
3999.  —  Chevalier  tué  avec  D.  Pierre  San- 
chiz,  370,  4903.  —  Menace  des  chevaliers 
à  Eustache  de  Beaumarchais,  386,  ih3'j. 

—  Église  gardée  par  maint  chevalier,  390 , 
4536.  —  Eustache  confère  avec  les  cheva- 
liers des  bourgs,  393 ,  4536.  —  Il  se  trouve 
maint  chevalier  dans  Tannée  envoyée  en 
Navarre,  396,  4600.  — Un  chevalier  signale 
une  erreur  des  chefs,  39S,  4637.  —  Des 
chevaliers  de  la  Navarrerie  en  descendent, 
3o3 ,  4699.  —  Le  roi  vient  en  Navarre  avec 
des  chevaliers,  3o8,  4790.  -^  Épouvante 
des  chevaliers  de  Mendavia,  è  la  vue  de  l'en  • 
seigne  d*Eustache  de  Beaumarchais,  3t8, 
4946. 

Gaver.  Les  chevaliers  navarrais  jurent  fidélité 
au  roi  Jaime  d'Aragon ,  1 6  «  3 1 9.  -^  J).  Pierre 
Sanchix  mande  ceux  qui  étaient  sous  ses  or- 
dres, 62,  900.  — Éloge,  par  un  baron, 
d'Eustache  de  Beaumarchais ,  chevalier,  90 , 
i34o. —  Les  ehevaliers  de  Navarre  vont  au- 
devant  d'Eustache  de  Beaumarchais,  98, 
1467.  —  Us  demandent  le  payement  des 
avances  qu'ils  avaient  faites  pour  la  garde 
des  châteaux,  io4t  1Ô70.  — Des  chevaliers 
crient  aux  armes,  2o4,3i55;  388,  4484. — 
Sortie  de  chevaliers  de  la  Navarrerie,  so8, 
3309.  —  Eustache  de  Beaumarchais  est 
dissuadé  de  sortir  si  mal  accompagné  contre 
six  cents  cataliers,  330,  34o4»  —  Les  che- 
valiers montent  à  chevd,  338,  3539.  — 
Entendant  les  cloches,  les  chevaliers  qui 
coupaient  les  vignes  s'arrêtent,  344 1  3783 , 
3y3^.  —  Des  chevaliers  mettent  pied  à 
terre,  8789.  —  Des  dievaliers  de  Navarre 
tiennent  bloqué  Eustache  de  Beaumarchais, 
356,  3990.  —  Maint  chevalier  armé  sort 
du  moulin  de  TÉvèque,  s8o,  435 1.  —  Les 
chevaliers  demandent  leur  cheval,  282, 4378. 


—  Us  consentent  à  ce  que  vent  Eustache, 
•  293,   4547. —  Nouveaux  chevalier»  levés 
dans  la  campagne,  D.  Fortuyn  Almoravid  en 
fait  un,  4553.  —  On  voit  maint  chevalier 
monter,  3o4 ,  4719*  ^  Le  bruit  se  répand 
que  les  chevaliers  de  la  Navarrerie  étaient 
sortis  de  la  ville,  4733.  —  Arrêt  du  sire  de 
Beaujeu  contre  les  chevaliers  de  la  Navarrerie, 
3i4,  4873. 
Caveria.  La  reine  Blanche  mande  les  chevaliers 
du  royaume  de  Navarre,  44  «  61 5.  —  Les 
chevdiers  voient  le  salut  du  royaume  dans 
la  nomination  d'un  gouverneur  par  le  roi  de 
France,  78,   11 53. 
Gayrel.  Grêle  de  carreaux  lancéedans plusieurs 
circonstances,  196,  3oi  1  ;  346,  3807  ;  35  '(, 
3638;  383 ,  4384.  —  Carreaux  volant  épais 
comme  oiseaux,  306,  3187*,  338,  35 19. — 
Têtes,  pieds  et  bras  blessés  de  carreaux, 
3 1^4.  —  Le  commandant  du  moulin  del 
Maço  est  blessé  à  mort  par  un  carreau ,  s  1  o, 
3s5i.  —  On  demande  des  carreaux,  un 
champ  de  bataille  en  est  jonché,  320,  34 1 4, 
34 1 5.  —  Grand  nombre  de  carreaux  lancés 
par  les  bourgs  de  Pampelune,  333,  3435; 
324,  3476;  33o,  358o.  —  Un  traître  met 
huit  carreaux  par  l'écu  écartelé  de  Guillaume 
Anelier,  334 ,  3637.— Un  écayer  de  D.  Cor- 
baran  tire  un  carreau,  364 1 .  —  D.  Semen 
de  Gueretz  est  frappé   de  deux  carreaux 
d'acier,  336,  3652.— André  d'Estella  est 
couvert  de  carreaux,  365 i.  —  Carreau  posé 
sur  la  noix  d'une  baliste,  34  3 ,  3753.  —  Sire 
Etienne  le  peigiieur  est  tué  d'un  carreau 
dans  l'œil ,  346 ,  3836.*  —  Uii  carreau  d'acier 
frappe  à  la  figure  D.  Aymar  Grozat,  254, 
3g4o.  —  Un  autre  frappe  par  le  pied  Be^ 
nard  de  Badoxtaynn,  8943.  —  Un  malheu- 
reux sorti  sans  armes  est  tué  d'un  carreau , 
3g5i.  —  Défense  au  Bourg  d'envoyer  des 
carreaux,  268,  4 1 63.  —  Défense  de  lancer 
des  carreaux,  270,  4189. — Spectacle  de 
carreaux  dans  les  yeux,  284,  44o8.  —  Un 
écuyer  est  frappé  d'un  carreau  d'acier  par 
l'œil,  286,  4457.  —  Un  mauvais  arbalé- 
trier  blesse  un  soldat,  446i. —  Miquel  Grozat 
dit  à  son  onde  que  les  arbalétriers  leur  ti- 

86. 


684 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


rent  des  carreaux  acérés,  a  go,  d5o6.  — 
Provisions  de  carreaux  à  l'usage  des  arbalé- 
triers, 3o8,  4788.  —  Les  défenseurs  de 
Saint-Christophe  ripostent  à  l'attaque  de 
l'armée  française ,  en  lui  envoyant  des  car- 
reaui  d'acier  poli ,  3 1 4 1  4887.  —  On  pou- 
vait, à  Mendavia,  voir  prendre  des  carreaux, 
3i8,  dgSi.  —  Courtois  damoisel  frappé 
d'un  carreau  de  garrot  au  siège  de  Ga- 
raynno,  336,  Ô061. 

Cayro  revesers  ,  revessal.  Voyez  Bevesèr 
(Coyro). 

Cayro,  cayron.  Une  sentinelle  tire  une  pierre , 
1 94 ,  3ooo.  —  On  voit  mainte  pierre  des- 
cendre de  la  tour  du  moulin  del  Maço ,  s  1  o , 
3q43'  —  Guillaume  Anelier  tire  un  quaitier 
de  pierre,  aSà ,  363o.  —  Grand  nombre  de 
pierres  lancées  pendant  lo  siège  de  Ga- 
raynno,  3aà,  5o5o. 

Cayssa.  Caisses,  châsses,  ouvertes  au  sac  de  la 
Navarrerie,  3oi ,  4766,  à^bl. 

Celer.  Celiers  détruits  par  des  pierres,  236, 
3665; 3oi, 4737. 

Cenz  MicoLAUS.  Saint-Nicolas,  l'un  des  bourgs 
de  Pampelune,  168,  2668. 

Cerni  (Sant).  Son  nom  est  employé  comme  cri 
de  guen^  par  les  habitants  des  bourgs,  206, 
3192. 

Cervela.  Cervelles  répandues  par  le  gazon  ,282, 
4391.  —  Cervelles  répandues  au  sac  de  la 
Navarrerie,  3o/l»  4747. 

Cervigal.  Grand  nombre  de  cerveaux  ouverts 
dans  une  circonstance,  282,  4387. 

Cbsar.  Mention  du  trésor  de  César,  1 44*  221 3. 

Chalat.  Voyez  Père  de  Chalat  (Don). 

Champayner.  Champenois  dans  l'armée  de 
Philippe  le  Hardi ,  3o8 ,  4791 . 

Chapitel  (Lo  portai  del).  Porte  de  Chapitela 
gardée  par  Hugues  de  Montlasu,  2 1  a,  3286. 

Chaplar,  chaplers.  Grandeur  du  combat  au  sac 
de  la  Navarrerie  et  au  siège  de  Mendavia , 
3o6,  4760;  3i8,  4954* 

Christianisme.  A  la  mort  du  roi  de  France  et 
du  roi  de  Navarre,  la  chrétienté  baisse  de 
deux  échelons,  32,  4 60.  —  L'archevêque 
de  Narbonne  prétend  qu'elle  descend  par 
suite  du  relâchement  des  croisés,  34,  477. 


Christians,  cristias.  Les  chrétiens  menacent 
les  Sarrasins,  26,  36o.  —  Ils  campent  et 
dressent  leurs  tentes  loin  de  Tunis,  369, 
372.  —  Les  Sarrasins  sortent  pour  assaillir 
les  chrétiens  pendant  qu'ils  étaient  k  dîner, 
28 ,  384 ,  387.  —  Ils  craignent  que  les  chré- 
tiens ne  donnent,  32 ,  45 1 .  —  Andier  invite 
à  prier  le  Seigneur  de  ne  point  permettre  le 
retour  de  certaine  boucherie  parmi  les  chré- 
tiens, 238,  3707;  24o,  3708. 

CiGART  DE  MoNTAUYT.  Ce  seigneur  fait  partie 
de  l'armée  française  envoyée  en  Navarre, 
296,  4594. 

CiQDR.  D.  Pierre  Sanchiz  annonce  qu'il  veut 
dormir  le  jour  même  dans  les  prés  devant 
Ztzur,64,  953.  —  Il  y  va  et  y  reste  jusqu'au 
lendemain  matin,  66,  967,  978.— D.  Gon- 
çdvoy  va  trouver  son  neveu  D.  Garcia,  66, 
986. 

Cinner.  On  voit  ceindre  mainte  épée  dans  rarroée 
française  en  Navarre,  3o4«  4719* 

Cipdadan.  Les  citadins  de  la  Navarre  prêtent 
serment  de  fidélité  à  Jaime ,  roi  d'Aragon , 
16,  218. 

Ciptatz,  titre  de  la  Navarrerie,  72,  1069.  — 
Il  est  donné  à  Pampelune,  io4  «  i559;  i34, 
2037.  —  Les  messagers  des  bourgs  an- 
noncent à  Philippe  le  Hardi  que  les  habi- 
tants de  la  cité  occupent  les  passages,  258, 
399 1 .  —  Toulouse,  cité  agréable,  276,  4  275. 

Clarmon.  Clermont  tient  À  Montferrand,  294, 
4586.* 

Claus.  Eustache  de  Beaumarchais  se  fait  ap- 
porter la  clef  du  portail  de  I9  Roche,  194» 
3993.  —  D.  Garcia  demande  s'il  aura  les 
clefs  de  la  ville,  3oo,  4682.  —  Les  clefs 
de  Mendavia  sont  remises  à  Imbert  de  Bean- 
j«u,32o,  4976. 

Claver.  Le  prieur  de  Saint-Jacques  prie  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  d'être  gardien  de 
leur  maison,  286,  4436.  —  Imbert  de 
Beaujeu  confie  les  clefs  de  Mendavia  à  des 
hommes  à  lui,  32o,  4976. 

Clément  de  Lbnay,  Climeit  de  Lanat  Cli- 
MENs  de  LANAts  (  En  ).  Clément .  d'Aunay 
est  envoyé  en  Navarre  par  Philippe  le  Hardi, 
258,  3999.  —  Les  messagers  des  bourgs  le 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


685 


trouvent  à  PUKu^ltme,  oà  il  était  veau  pour 
savoir  les  faits,  260,  do  a  7,  &o3o.  —  Il  fait 
partie  de  rarmée  française  envoyée  en  Na- 
varre, 396,  4Sg5. 

Cloquer.  Les  bourgeois  et  les  ouvriers  de 
Pampeiune  indistinctement  défendent  les 
docbers,  168,  2  585. —  Lescloches  de  cette 
ville  sonnent  dans  leurs  clochers,  sSa, 
36o5.  -—  D.  Fortuyn  Aimoravit  met  en  état 
les  clochers  de  Saint-Jacques,  386,4443. 
*—  Des  parlementaires  annoncent  à  Imbert 
de  Beaujeu  la  reddition  de  Mendavia  et  de 
ses  clochers,  3 s o,  4975. 

Cob.  Dn^erie  prise  sans  coup  férir,  au  sac  de 
la  Navarrerie,  3o6,  4757. 

COFESSAR,  COPESSOR.  Dans  une  rencontre, 
plus  d*un  combattant  a  besoin  d*un  confes- 
seur ou  meurt  sans  en  avoir,  3a8,  35a  1, 
3536. 

Comandat.  Un  chevalier  recommandé  de  D. 
Pierre  Sanchix  est  tué  avec  lui,  370, 4aoa. 
—  Eustache  de  Beaumarchais  mande  tous 
ses  subordonnés,  390,  4519. 

Comiadar.  Les  riches  hommes  veulent  congé- 
dier le  lendemain  Eustache  de  Beaumarchais, 

i44,  3194. 

Cominaltat.  Multitude  qui  sort  des  bourgs, 
a54 ,  3929.  -^  Elle  court  aux  armes,  a8a , 
4370.  —  Grandes  multitudes  de  combat- 
tants des  deux  partis  en  Navarre,  390, 
4537. 

Gompaynna.  Très-belie  compagnie  au  siège  de 
Garaynno,  334»  5o36. 

Coms.  G>mtes  dans  le  conseil  et  dans  l'armée 
du  roi  de  France,  372,  4319;  3o8, 
4790. 

Concilis,  coseil,  coseyll ,  cosseil,  cosseyll.  Les 
habitants  des  bourgs  convoquent  un  conseil 
pour  délibérer  sur  les  entreprises  de  la  Na- 
varrerie, 46,  65i.  —  D.  Pierre  de  San- 
chix annonce  devoir  prendre  T^vîs  du  con« 
seil,  53,  743.  —  Le  conseil  des  cortès  se 
rend  auprès  de  D.  Pierre  de  Sanchix,  56, 
818.  —  Voyant  qu'il  conseille  loyalement, 
le  gouverneur'  ordonne  de  détruire  les  en- 
gins de  la  Navarrerie,  836.  —  Il  assemble 
un  conseil  pour  délibérer  sur  la  réponse  de 


ses  habitants,  58,  843.  —  Le  Bourg  et  la 
Pobladon  convoquent  un  conseil,  70,  io33. 

—  Il  est  nombreux,  io34.  —  On  y  adopte 
la  proposition  de  Garci  Arnalt,  73  ,  io53. 

—  Le  conseil  eu  adopte  une  d'un  bourgeois 
de  Pampelune,  74  >  iioi.  —  Les  conseils 
des  deux  bourgs  envoient  chercher  des  in- 
génieurs en  Gascogne,  1 108.  — ^.Les  diverses 
classes  de  personnes  en  Navarre  tiennent 
une  assemblée  générale,  78,  1160.  —  Le 
conseil  de  Philippe  le  Hardi  est  convoqué 
pour  délibérer  sur  l'état  de  la  Navarre,  84 1 
1 333.  —  Paroles  du  conseil  à  Philippe  le 
Hardi,  94*  1^97,  1398.  —  Il  est  d'avis 
et  ordonne  avec  le  roi  d'envoyer  Eus- 
tache  en  Navarre ,  1 4o5 ,  1 4 1 4-  —  Le  sire 
de  Cascante  rappelle  aux  cortès  d'Estelia 
l'envoi  d'un  messager  au  roi  de  France  par 
le  conseil  de  Navarre,  J03,  i543.  —  Les 
révoltés  de  la  Navarrerie  tiennent  conseil 
dans  la  douxaine,  108,  i6i3.  —  Le  conseil 
général  de  toute  la  Navarre  s'assemble  au  châ- 
teau de  los  Arcos,  i3o,  1980.  — Grand  con- 
seil assemblé  à  Pampelune,  i34«  so44.  — 
Conférence  du  prieur  de  Mont-Aragon  avec 
le  conseil  des  bourgs,  186,  3868,  2876. — 
Conseil  privé  tenu  à  cette  occasion,  188, 
3889. —  Eustache  de  Beaumarchais  appelle 
ceux  qui  sont  du  conseil,  3o4,  3 160.  — 
D.  Ponce  Baldoin  tient  un  conseil  secret 
avec  Eustache  de  Beaumarchais,  aa6,  35o3. 

—  Complot  des  habitants  de  la  Navarrerie 
contre  les  vignes  de  leurs  adversaires,  24o , 
3715.  —  Les  ricomes  tiennent  conseil  avec 
ceux  de  la  ville,  366,  4i3i.  —  Philippe  le 
Hardi  mande  son  conseil,  373,  As  16.  — 
Décision  du  conseil,  4339.  —  Le  roi  de 
France  tient  un  conseil  secret,  374*  4243, 
4245.  — Convocation  d'un  conseil  de  guerre, 
3i3,  4857.  —  Quand  il  est  complet,  Eiis^ 
tache  de  Beaulnarchais  se  lève ,  4865. 

Condut.  Reddition  des  conduits  de  Mendavia  à 

Imbert  de  Beaujeu,  3ao,  4 97 9. 
Conestable.  Paroles  adressées  par  Philippe  le 

Hardi  au  connétable  de  France,  3a4«  3483. 

—  Sa  réponse,  336,  3491. — Le  roi  mande 
le  connétable  et  s'entretient  avec  lui,  358, 


686 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


4oi3,  4oi6;  373,  4)34. —  Il  tsitste  à  an 
conseil  secret,  274*  4349*  —  Le  roi  lui 
parie,  4a 5 3.  —  Son  arrivée  en  Navarre, 
394*  4585.  —  H  va  passer  en  revue  les 
troupes  et  réveiller  le  guet,  3oo,  4669.  — 
Il  envoie  un  messager  à  Philippe  le  Hardi, 
3 10,  4817.  —  H  parcourt  la  Navarre  pour 
chasser  les  voleurs,  3 1 3 ,  4849.  —  Des  mes- 
sagers de  Mendavia  se  présentent  auprès  de 
lui,  330,  4973.  —  Il  y  entre  avec  son  en- 
seigne ,  4973.  —  Manœuvre  du  vaillant  con- 
nétable pour  assiéger  Garaynno,  Ssa,  Soa6. 

—  [1  parie  à  Eustacbe,  336,  5o63. 
CoNQUA ,  QooNQOA.  En  1 374, D.  Garcia  la  tenait 

en  son  pouvoir,  44.  63o;  13a,  1847. — 
D.  Pierre  aspire  à  y  rester  un  mois,  63 ,  898. 

—  Il  fait  annoncer  sou  arrivée  à  D.  Garcia , 
915.  —  LaCuenca  le  réclame,  113,  1704. 

Conte.  Philippe  le  Hardi  ordonne  à  Imbert  de 
Beaujeu  de  mander  les  comtes  pour  idler  en 
Navarre,  374*  4309. 

Goral.  Hampe  de  chêne  à  unépieu,  383, 4373. 

Gorbarans  (Don).  Il  vient  à  Tappei  de  D.Pierre 
Sanchii,  63,  909.  —  Il  prête  serment  au 
nouveau  gouverneur  Eustache  de  Beaumar- 
chais, io4.  i555.  —  Il  se  rend  aux  certes 
ÀPampelune,  11a,  1683. —  Il  se  retire  à 
part  pour  délibérer,  1705.  —  A  Tappel 
d' Eustacbe  de  Beaumarchais,  il  revient  à 
Pampelune,  i34,  3o4i.  —  Il  assiste  dans 
Sainte-Marie  à  la  séance  où  les  révoltés 
prêtent  serment ,  i56,  a 383.  —  Le  prieur 
de  Saint-Gilles  se  trouve  dans  la  Navarrerie , 
183,  a 800.  —  Pontz  Baldoin  annonce  à 
Eustacbe  de  Beaumarchais  que  D.  Corbaran 
veut  passer  de  son  côté,  aa6,  35o4.  — 
Celui-ci  arrive  dans  les  bourgs,  336,  35 1 4* 

—  Un  écuyer  de  D.  Corbaran  est  tué  à  c6té 
de  Guillaume  Anelier,  a34.  364o.  —  D. 
Corbaran  se  trouve  à  une  sortie  avec  ses 
amis,  390,  45a 3.  —  Conversation  qu*il  a 
avec  Eustacbe  de  Beaumarchau,  393,  454 1. 
4544,4557. 

Corda.  Révoltés  de  la  Navarrerie  amenés  au 
Bourg  la  corde  au  cou,  3o6,  4756. 

Cordalers.  Cordeliers  dans  Tarmée  de  Philippe 
le  Hardi,  3o8,  4798. 


Cordo.  Anelier  voudrait  pendraiAligad  Peritz 
avec  une  corde  d*un  denier,  376,  4 a 93. 

ÇoRiBCBBo,  ÇoRRiBCJRBC.  La  cbatte  des  bourgs 

•  va  sortir  vers  cet  endroit,  a44»  3775.  — 
Maître  Bertrand,  creusant  la  mine,  va  sortir 
tout  droit  vers  ce  lieu,  35o ,  3887, 

Corn.  Sorties  annoncées  au  son  des  cors,  3o€, 
3 173*,  a88,  44So;  398,  46a5. 

Comeyllat.  Machine  de  guerre  employée  par 
les  bourgeois  de  Pampelune,  i64,  35i6. 

Corona.  Couronnement  de  la  Galée  tranchée 
par  les  trébuchets,  aÔa,  39o5. —  Couronne 
du  saint  Crucifix  dérobée  pendant  le  sac  de 
la  Navarrerie,  3o4 ,  4749* 

ÇoRAiBDRBC.  Voyes  Çoriburba, 

Cort,  corts.  La  reine  Blanche  convoque  les 
cortës  à  Pampelune ,  1 4  •  618.  —  Elles  atmi 
nombreuses,  6a3. — Elles  se  séparent,  639. 
—  Un  orateur  des  bourgs  déclare  qaily 
aurait  folie  à  mettre  le  feu  à  la  Navarrerie 
sans  jugement  de  cour,  48 ,  684.  —  Le  gou- 
verneur annonce  son  intention  de  mander 
les  certes,  5o,  713.  —  D.  lierre  Sanchiz 
annonce  aux  bourgeois  de  la  Navarrerie  qu'il 
fera  mander  les  certes,  53,74s. — D.Sancho 
de  los  Arcos  lui  répond  qu'il  peut  le  faire, 
749*  —  D.Garcia  ne  veut  pas  y  aller,  763. — 
Les  cortès  convoquées  par  D.  Pierre  Sanchix 
sont  nombreuses,  56,  8o4>  —  Jugeant  en 
cour  plénière ,  il  ordonne  la  destruction  des 
engins  de  la  Navarrerie,  837.  —  Il  ordonne 
de  punir  les  habitants  suivant  lordonnance 
de  la  cour,  58,  847.  —  Après  Taudience 
donnée  aux  messagers  de  Navarre,  la  cour 
se  sépare ,  83 ,  1 33 1 .  —  D. Gonçalvo  Ibaôex 
conseille  d*assembler  les  cortës  dans  les  Cas- 
tilles,  103,  i53i.  —  Elles  s'assemblent  en 
nombre,  i538.  *-  Eustacbe  de  Beaumar- 
chais en  convoque  de  grandes  à  Pampelune , 
113,  i685.  —  La  cour  se  sépare  après  une 
entrevue  entre  Eustacbe  et  les  barons  de  la 
Navarre,  i33,  1010.  —  Il  leur  rappelle 
qu'ils  ont  prêté  serment  en  cour  plénière, 
i48,  3376.  —  Sans  décision  de  cour  on 
ne  peut  donner  congé  à  niï  gouverneur,  178, 
a733.  —  Promesse  d'Eustache  de  Beau- 
marchais de  s'en  aller  s'il  est  congédié  par 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


687 


une  cour  pléniëre,  i8Ât  sSSo.  —  Les  ri- 
cornes  sont  prêts  à  la  faire,  tSSa.  — L'abbé 
de  Mont-Aragon  rapporte  à  Eustache  de 
Beaumarchais  ce  que  les  rieome»  lui  ont  dit 
au  sujet  de  la  promesse  de  celui-ci,  188, 
2893.  —  La  cour  de  la  Navarrerie  se  sépare, 
364,  4089.  —  Celle  de  Philippe  le  Hardi 
se  sépare,  974,  4273. 

Coseil,  ooseyli,  cosseil,  cossejli.  Voyea  Con- 
cUit. 

Goseyllador,  cosseyller.  Assemblée  des  con- 
seillers des  bourgs  k  Saint-Laurent,  190, 
s  9  4  7 .  —  Tous  les  conseillers  du  roi  marchent 
à  sa  suite,  3o8,  4796.  —  Philippe  le  Hardi 
mande  ses  conseillers,  3 10,  4833. 

Gosiros.  Les  troupes  françaises  en  présence  de 
Saint-Christophe  sVn  retournent  pensives, 
3i4,  4896. 

Cosseyller.  Voyez  Cosë^Uador» 

Cossirer.  Souci  des  chefs  de  la  Navarrerie  à  la 
vue  du  pennon  d*£nstache  de  Beaumarchais 
sur  une  église,  a86,  4453. 

Cotel.  Le  couteau  employé  dans  ia  guerre  civile 
de  Pampelune,  300 ,  3o85.  —  Des  mineurs, 
s*étant  rencontrés,  s'attaquent  à  coups  de 
couteaux,  260, 389  s.  —  Couteaui-poignards 
tirés  dans  la  guerre  civile  de  Pampelune, 
382,  4386. 

Coxina.  La  coisine  de  Gaston ,  sire  de  Béam , 
placée  à  portée  d*un  trébuchet,  360,  4o34' 

Cozna.  Coussins  ouverts  au  sac  de  la  Navar- 
rerie, 3o6,  4758. 

Crestel,  CniSTBt  (En).  Il  encourage  la  rupture 


de  Tunité  de  Pampelune ,  36 ,  5s3  ;  4o,  58o. 
-*-  Il  se  rend  auprès  d*Eustache  de  Beau- 
marchais à  son  arrivée  en  Navarre,  98, 1470. 

Criad.  Deux  jeunes  écuyers,  serviteurs  de  D. 
Pierre  Sanchiz,  tués  avec  lui,  370,  43o3. 

CristaL  Panaches  rompus  en  grand  nombre , 
384,  44o3.  • 

Crutel  (En).  Voyei  Crestel, 

Cristofol.  Don  Gonçalvo  Ibanez  jure  pai* 
saint  Christophe,  68,  998. 

Cros,  crotz,  croz.  L*archevéque  de  Narbonne 
prêche  que  la  croix  du  Sauveur  se  vendait 
pour  de  Targent,  34,  4775,  4776.  —  La 
croix  est  apportée  aux  cortès  d*Estella  pour 
qu*Eustache  de  Beaumarchais  jure  dessus , 
io4i  i55i.  —  Elle  est  apportée  à  la  confé- 
rence de  Santa  Maria,  i56,  3394.  —  Croix 
volées  au  sac  de  la  Navarrerie,  3o6,  4753. 

Crozada.  Fin  de  la  sixième  croisade,  3.^ ,  48o. 

Crozat.  Voyez  Aymar  Crozat,  Marti  (D.)  et  Père 
Crozat» 

Crucifix.  Couronne  dérobée  au  saint  Crucifix 
au  sac  de  la  Navarrerie,  3o4i  4749. 

Cuba.  Voyez  Johaa  de  la  Caba  (En), 

Cuba.  Cuves  lancées  aux  portails  de  Pampe- 
lune, 3oo,  4685. 

Cuberta»  La  couverture  de  D.  Garcia  lui  est 
enlevée,  330,  3390. 

Çucre.  Philippe  le  Hardi  dit,  au  figuré,  à 
Eustache  de  Beaumarchais  qu  il  portera  en 
Navarre  le  sucre ,  94 ,  1 4  3 1 . 

Cuyta.  Intensité  de  la  presse  en  un  combat , 
384,44i5. 


D 


Dairb.  Henri ,  roi  de  Navarre ,  présenté 
comme  plus  courageux  que  Darius,  34, 
334. 

Dart  Multitude  de  dards  lancés  en  certaines 
occasions,  306,  3i85;  330,  3ii6;  .a3o, 
3556;  a46,  3809.  — Grand  bruit  de  dards, 
308,  3337.  —  Des  combattants  s*armentde 
dards,  383,  4374.  —  Combattant  fr^pé 
d*un  dard  par  la  visière,  4395.  —  Les  dé- 
fenseurs de  Saint-Christophe  envoient  des 
dards  à  Tarmée  française,  3i4  «  4888. 


Davi.  Voyez  Elias  Dovi. 

Dblodada.  Voyez  Maria  Ddgaada. 

Dens.  Congé  dont  la  dent  ne  branle  point. 

149^  3280. 
Derrocatz.  Saint-Christophe  est  détruit  de  fond 

en  comble,  3i6,  4917,  4918. 
Desafiorar.  Voyez  Desforar. 
Descauzit.  Habitations  des  ricomes  coupables 

de  la  Navarrerie  renversées,  3 1 4 , 4 880. 
Desforar,  desaflbrar.  Un  bourgeob  des  bourgs 

de  Pampelune  propose  de  se  plaindre  au 


688 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


gouverneur  qu'ils  sont  dépouillés  de  leurs 
fors,  48,  676.  —  Les  riches  hommes  se 
plaignent  qu*Eustadie  de  Beaumarchais 
veuille  violer  les  fors,  i4A»  2190. 
Desgontar.  Les  ricomes  de  la  Navarrerie  vont 
enlever  les  portes  du  cimetière  de  leurs 
gonds,  3oa,  4697. 
Desparat.    Un    engin    est   désemparé,    994, 

4571. 
Despodestit.  Le  chevalier  félon  envers  son  sei- 
gneur doit  être  dépossédé ,  3 1 4 ,  4876. 
Destral.  D^  combattants  s'arment  de  haches , 

382,  4375. 
Destrer.   Maint  noble    destrier  dans  Tarmée 
française  en  Navarre,  3 10,  48o8.  —  Les 
troupes  de  Texpédition  de  Navarre  ressan- 
glent  leurs  destriers ,  3 1 6 ,  493o. 
Deus  ayuda.  Cri  de  guerre,  384,  4407. 
Diego  Martinbtz,  bourgeois  de  Pampelune, 
perce  d'un  coup  de  lance  la  poitrine  à  son 
adversaire,  202,  3io5. 
DiEZ.  Voyez  Lope  Dits. 

Dîner.  Les  barons  demandent  de  Targent  à 
Eustache   de   Beaumarchais,    i38,   aioS, 
2109.  —  Ils  se  plaignent  qu'il  veuille  les 
chasser  des  châteaux  poiu*  de  Targent,  219s. 
—  Eustache  de  Beaumarchais  demande  aux 
bourgeois   des    bourgs   s'ils  veulent    qu'il 
mange  ses  deniers  avec  toutes  ses  gens  et 
avec  eux,  i5o,  2291;  i58,  243i.  —  Ar- 
gent donné  par  la  jeune  reine  à  Fortuyn 
Ëniguitz,  322,  5o22. 
Dios.  Dieu  ne  veut  pas  souffrir  qu'Eustache 
de  Beaumarchais  fasse  rien  de  déloyal,  128, 
1942,  1943.  —  Il  l'avait  en  sa  garde,  i3o, 
1 985.  —  Les  bourgeois  de  Pampelune  prient 
Eustache  de  Beaumarchais  de  se  rappeler 
les  paroles  du  bon  larron,  quand  Dieu  l'aura 
ramené  en  France ,  devant  le  roi  couronné 
par  lui,  160,  2448,  2449,  245 i.—Anelier 
invoque  Dieu  pour  le  gouverneur  enfermé 
dans  le  Bourg,  2461,  2462.  —  Il  se  dit 
porté  à  croire  que  la  guerre  civile  de  Pam- 
pelune était  l'effet  de  la  colère  de  Dieu,  238, 
3703.  —  Dieu  honoré  par  Philippe ,  roi  des 
Francs,  couronné  et  honoré  par  lui,  2 56, 
3966,  3974,   3977-  —  Gaston,  sire  de 


Béam,  dit  à  D.  Pierre  Sanchix  que,  s'il 
aime  le  Seigneur,  Dieu  l'aimera ,  i63, 4 1  o3. 
—  Dieu  ne  veut  pas  que  D.  Pierre  Sanchiz 
se  rende  dans  les  bourgs,  266,  4i  29. —  On 
ne  peut  pas  échapper  à  ce  que  Dieu  veut, 
286,  4459.— -Dieu aime  Eustache  de  Beau- 
marchais, 294^  4575.  —  Louanges  à  Dieu  à 
cause  de  la  ruine  de  la  Navarrerie  et  des 
révoltés.  3o6,  4777,    4778;  3i2,  4853, 
4854.  —  Invocation  k  Dieu  au  siège  de  Gt- 
raynno,  324,  5o44. 
DoARRiTz.  Voyez  ÀdoR  dOarriu, 
DoAT.  Voyez  Bertolomeu  Doat, 
Domingo  (Don),  supérieur  de  l'hôpital,  garde 

la  tour  qui  lui  appartient,  1 66 ,  2564. 
Domingo  d'Olatz.  Il  occupe  la  tour  de  la 

Teyllère,  à  Pampelune,  i64,  2536. 
Domingo  Règne  (Don),  pelletier,  l'un  des  dé- 
fenseurs de  l'une  des  tours  de  Pampelune , 
166, 2566. 
Domingo  Vicen».  Il  occupe  la  tour  de  la  Teyl- 
lère, à  Pampelune,  i64,  2536. 
Donma,  doua.    Les  dames  des  bourgs  vont 
chercher  de  l'eau  pour  éteindre  un  incen- 
die, 196,  3o25.  —  Elles  se  plaignent  et 
soupirent  à  cause  de  la  guerre,  198,  3o63. 
— On  eût  pu  les  voir  s'agenouiller  en  pleurs, 
3067.  —  Sire  Gaston  reproche  h  D.  Pierre 
Sanchiz  de  se  révolter  contre  sa  dame  ,264, 
4097.  —  Les  chefs   de  l'armée  française 
vont  visiter    les    dames,   3oo,   4653.  — 
—  Dames  malmenées  au  sac  de  la  Navarre- 
rie, 3o4,  4748.  —  Châtiment  de  chevaliers 
félons  envers  leur  dame,  3 1 4 1  4874. 
Dona.  Voyez  Domna. 

Doncella,  donzella.  Les  demoiselles  des  bourgs 
vont  chercher  de  l'eau  pour  éteindre  un  in- 
cendie, 196,  3o25.  —  On  eût  pu  les  voir 
s'agenouiller  en  pleurant,  3067.  —  Mainte 
belle  demoiselle  retenue  et  emmenée  an 
sac  de  Pampelune,  3o4,  4738.  —  Demoi- 
selles mdmenées  dans  cette  circonstance, 
4748. 
Donzelon.  Le  prieur  de  Saint-Gilles  et  Gaston 
de  Béam  s'en  retournent  avec  leurs  suivants, 
262,  4062.  —  Un  courtois  damoisel  meurt 
au  siège  de  Garaynno,  3s4  «  5o6o. 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


689 


Dptena.  Après  la  rupture  de  Tunion  des  bourgs 
de  Pampelune,  les  habitants  de  la  Navarre- 
rit  font  douzaine,  As,  602.  —  Le  prieur 
Sicard  vient  À  la  douzaine,  116,  1757.— 
Les  engins  démontes  sont  enfermés  dans  la 
douzaine,  ia4,  1878. 


EcHACRi.  Voyez  Pedro  Garcia  dEckauri  (Don), 
Per'Arceyiz  iEchanri, 

Efiinço,  efançon.  Les  enfançons  de  la  Navarre 
vont  au-devant  d'Eustache  de  Beaumarchais, 
98 ,  1 4  67.  —  Ils  viennent  le  trouver  à  Pam- 
pelune ,  1  o4  «  1 670. — Ils  crient  aux  armes , 
so4,  3i55.  —  Geui  de  la  Navarrerie  font 
une  sortie,  s36,  8673. — Ceux  de  Mendavia 
crient  aux  armes,  3 18,  4947- 

Efans.  Semen  de  Gueretz  vient  avec  ses  en- 
fants, S36,  35i3.  —  Anelier  déclare  que 
les  révoltés  de  la  Navarrerie  faisaient  Toeuvre 
des  enfants,  338,  8682. 

Efanta  de  Navaira.  Jeanne  confiée  aux  soins 
de  Philippe  le  Hardi,  84,  1243,  1259. 

Elcart.  Cri  de  guerre  poussé  par  les  habitants 
de  la  Navarrerie,  i34,  2o45-,  206,  3189. 

Elias  Dayi  ,  pr^)osé  k  Tune  des  machines  de 
guerre  des  bourgs,  170,  2601. 

Elio.  Voyez  Johan  EUo, 

Elms,  elme.  Les  barons  révoltés  entrent  dans 
la  Navarrerie  avec  des  heaumes  peints,  i52, 
2335.  —  Maint  heaume  luisant,  bel  et 
clair,  dans  Tannée  française  en  Navarre,  296, 
46oi  ;  3o4,  4723*,  3o8,  4807.  —  A  Puni- 
castit),  le  pays  resplendit  de  Téclat  des 
heaumes  de  l'armée  française,  820,  4986. 

Embriacx.  Au  siège  de  Garaynno  des  hommes 
tombent  comme  s*ils  étaient  ivres,  324, 
5oS5. 

Emendamens.  Eustache  de  Beaumarcbais  dit 
aux  barons  que,  s*ils  perdent  dans  ses  paye- 
ments ,  il  veut  qu*il  en  soit  fait  bonne  répa- 
ration, i5o, 2382. 

Emperaire.  Droit  de  Tempereur  (Justinien?), 
S6,8iS. 

Encartamens.  Les  bourgeois  répondent  à  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  qu*ils  ne  veulent  pas 
de  charte  de  qui  est  enfermé,  162,  2322.— 

HIST.  DE  LA  GUERBB  DB  NAV. 


E 


Draperie.  Draperie  prise  au  sac  de  la  Navarre- 
rie, 3o6,  4767. 

Dretura.  Prière  à  Dieu  d'exaucer  droiture , 
324,  5o45. 

Dreytz.  Droit  établi  touchant  la  félonie ,  3 1 4  • 
4874. 


Les  messagers  des  bourgs  présentent  leurs 
lettres  au  roi  Philippe,  258 ,  3994. 

Encarterar.  Tètes  mises  en  quartiers  au  sac  de 
Pampelune,  3o4,  4747. 

Enequo  Erlars  (Don),  Tun  des  défenseurs  des 
bourgs  de  Pampelune ,  166,  2558. 

Enfforçar,  enforcar.  Eustache  de  Beaumarchais 
fait  pendre  tous  ceux  qui  lui  avaient  fait  de 
la  peine,  3o&,  4769;  3o8,  en  note,  col.  2. 

Enfrenar.  Goujats  bridant  des  roussins,  3o4, 
4720.' 

Engan.  Eustache  de  Beaumarchais  propose  de 
révéler  un  piège  à  l'ingénieur  maître  Ber- 
trand, >5o,  3872. 

Engen ,  engin.  On  ne  doit  élever  aucune  ma» 
chine  de  guerre  dans  une  ville  contre  une 
autre  sans  la  permission  du  seigneur,  5o , 
729;  56,  817. — D.  Pierre  Sanchiz  menace 
de  faire  détruire  les  engins  de  la  Navarrerie, 
52,  744*  —  D.  Sancho  de  los  Arcos  l'en- 
gage k  les  laisser,  ajoutant  qu'ils  les  garde- 
ront, 52 ,  748,  75"D.  —  Pierre  Sanchiz  les 
signale  aux  cortès  assemblées  par  lui  ,56, 
811.  —  Le  conseil  des  cortès  est  d'avis  de 
les  défaire,  82 1. — Le  gouverneur  en  donne 
l'ordre,  828.  -—  Les  habitants  de  la  Navar- 
rerie lui  déclarent  que  les  engins  resteront 
comme  ils  sont,  58,  833 ,  835.  —  Un  bour- 
geois des  bourgs  demande  d'y  faire  des  en- 
gins, 70,  io44.  —  Ceux  de  leurs  adver- 
saires font  leur  force,  io46.  —  Les  bour- 
geois des  bourgs  déclarent  au  gouverneur 
qu^ils  ne  veulent  pas  commencer  d'engins 
sans  son  ordre  ni  sa  volonté,  72,  1073.  — 
Il  leur  permet  d'en  faire,  1077.  —  Un 
bourgeois  propose  d'envoyer  chercher  des 
charpentiers  pour  faire  les  engins,  afin  de 
mieux  combattre,  74t  1094»  1096.  —  Les 
vingt  leur  commandent  de  les  faire ,  76 , 

«7 


690 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


1 1  lo.  —  Le»  bourgeois  en  font  de  forte, 
11)5.  —  Les  cortès  assemblées  à  Pampe- 
iune  tombent  d*accord  sur  la  nécessité  de 
détruire  les  engins  des  deux  cMés;  discours 
d*Eustacbe  de  Beaumarchais  à  ce  sujet,  1 1 4» 
1717,  1722,  1729,  1733.  —  Le  prieur  Si- 
card  dit  au  conseil  de  la  Navarrerie  de  briser 
les  engins  »  quand  FÉglise  le  commandera , 
116, 1767.  —  Le  conseil  décide  de  laisser 
les  engins  tels  qu'ils  sont,  1 18, 1773.  — 
Les  douze  annoncent  au  gouverneur  leur 
résolution,  1779.  —  On  croit  dans  la  Na- 
varrerie que  le  gouverneur  va  démonter  les 
engins,  1785.  —  Les  vingt  mandent  les 
charpentiers  pour  défaire  les  engins  des 
bourgs,  124,  1874. — Un  messager  annonce 
leur  destruction  an  gouverneur,  1887. — 
Les  vingt  des  bourgs  conunandent  de  garder 
esengins,  160,  2465;  168,  2691. — Mailre 
Guillaume  chargé  de  la  direction  d*un  engin, 
170,  2608.  —  Bonne  compagnie  placée 
dans  l'algarade  de  la  Roche  pour  armer 
Tengin,  2622.  —  Proposition  transmise  aux 
habitants  des  bourgs  de  mettre  en  pièces  les 
engins,  186,  2860,  2873.  —  Conditions 
posées  pour  la  conservation  de  ceux  des 
bourgs,  192,  2955.  —  Le  bruit  se  répand 
que  les  engins  ont  tiré,  2977.  —  Les  vingt 
disent  à  Eustache  de  Beaumarchais  que  Ton 
veut  combattre  sur  le«rs  engins,  1 94,  2989. 
—  A  respiration  des  trêves ,  les  sentinelles 
des  tours  menacent  Tennemi  des  engins, 
21 4,  3307.  —  Eustache  de  Beaumarchais 
fait  tourner  un  des  engins  contre  les  révol- 
tés, 23o,  3564*  —  Sans  Tengin,  les  habi- 
tants des  bourgs  ne  pouvaient  plus  moudre , 
3589.  —  Un  engin  est  désemparé,  2941 
4571.  — Au  Mége  de  Garaynno,  fmberl  de 
Beaojeu  et  Eustache  de  Beaumarchais  cher- 
chent un  endroil  pour  placer  un  engin,  324 , 
5099.  —  Ils  tombent  d  accord  sur  remplace- 
ment, 5o32.  —  La  machine  part,  5o37. — 
Elle  frappe  où  Ton  mangeait,  3  s  6,  6062.— Le 
connétable  propose  de  faire  un  autre  engin , 
5o65.  —  Au  moment  où  les  assiégeants 
voulaient  commencer  une  autre  machine, 
les  assiégés  capitulent ,  5067.  Voyez  Gin. 


Engennayre.  Mattre  Bertrand,  ingénieur  saps 
pareil,  23o,  3571  ;  32  4,  5o3o. 

Engolit.  La  gourmandise  de$  chiens  sauve  Tar- 
mée  française  devant  Sain^Christophe,  3 16, 
4908. 

Ehioditz.  Voyez  Fortayn  Enigmtz. 

Enpastre.  Emplâtres  demandés  pour  panser 
des  blessures,  284,4423. 

EiKic,  Enhbic  Henri,  fiis  puîné  de  Thibaut 
le  Grand,  roi  de  Navarre,  42,606  et  en 
note.— Partage  de  la  Navarre ,  par  ce  prince, 
entiNB  D.  Garcia,  D.  Gonçalvo  et  D.  Pedro 
Sanchei  de  Montagut,  4i«  632.  —  Dofia 
Johanna,  sa  fille,  3o8,  en  note,  col.  2. 

Ensacar.  Belles  robes  mises  en  sac  à  la  prise 
de  Pampèlono,  3o4,  4739. 

Entendrit.  Pains  tendres  empoisonnés  par  les 
habitants  de  Saint-Christophe,  3 16,  491 3. 

Eqcu.  Voyez  Père  tCEquia, 

Eratamens,  cretamen.  Le  seigneur  de  Beau- 
jeu  connétable  des  possessions  françaises, 
258,  4oi3;  274»  4249;  294,  4585. 

Erba.  Après  le  sac  de  la  Navarrerie,  on  eût  pu 
y  faire  de  Therbe,  3o6 ,  4776. 

Eretamen.  Voyez  Eratament, 

Ereters.  D.  Dominique  héritier  de  Tune  des 
tours  de  Pampelune,  168,  2564. 

Erlans.  Voyez  Eneqxio  Erbuis. 

Ermandat.  Eustache  de  Beaumarchais  exprime 
son  chagrin  de  voir  former  une  ligue  contre 
la  reine,  126,  1929. 

Eriio.  Voyez  Lop  d^Erro, 

Escaosit.  Les  défenseurs  de  Saint-Christophe 
qualifiés  de  malavisés,  3]  4»  4889. 

Esdusa.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  vont  dé- 
&îre  l'écluse  d'un  moulin,  228,  3547*  — 
Les  habitants  des  bourgs  voyant  couper  Té- 
cluse  crient  aux  armes,  23o,  3553.  — Les 
révoltés  ne  veulent  pas  l'abandonner,  3557* 
—  Eustache  de  Beaumarchais  voyant  qu'elle 
allait  se  détacher,  appelle  son  monde  à  l'aide , 
356 1.  — L'éduse  est  abandonnée ,  3575. — 
On  la  racconunode,  232,  3585. 

Escona.  Pendant  la  guerre  civile  de  Pampelune, 
on  lance  des  piques,  23o,  3556.  Voyez  as- 
cona  et  'jcona. 

Escritz   sagelat.  Trois  messager»  des  bourgs 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


&91 


partent  pour  Paris  avec  des  écrits  scellés, 
s56,  3967. 

Escud ,  escQt.  Les  riches  homines  et  les  barons 
d'élite  se  rendent  auprès  d*Eustache  de  Beau- 
marchais avec  des  écus  peints,  et  D.  Garcia 
avec  un  écn  à  bandes,  i3d,  2o35,  ao39. — 
Écu  impuissant  à  protéger  don  Pierre  San- 
cfaiz,  lÂo,  aiÂi.  —  Écus  ouverts  dans  une 
circonstance,  306,  3 186.  —  Les  bourgeois 
de  Pampelune  s^arment  d'écus  de  quartier, 
3i4,  339d.  —  Ecu  peint,  aao,  3399.  — 
Guillaume  Ânelier  prend  Técu  au  cou,  a3A , 
36 a7.  —  Il  partage  un  écu  en  deux,  3629. 
—  Écu  écartelé d* Anelier,  3637»  —Cheva- 
liers et  autorités  venant  vers  une  chatte  les 
écus  embrassés,  a 44 ,  3790.  —  Garcia  Mar- 
tinez  d*EU]ssa  se  présente  devant  son  maître 
avec  Técu,  a68,  4iSa.  —  Des  combattants 
s'arment  d*écus,  a83,  ^Z'J^,  —  Nobles  écus 
dorés  et  écartelés  dans  larmée  française  en 
Navarre,  396,  46o3;  3 10,  4809.  —  Spec- 
tacle d'écus  mis  en  quartiers  à  Mendavia, 
3 18,  4966. — A  Punioastro  le  pays  resplen- 
dit de  l'éclat  des  écus  peints,  Sac,  4986.  — 
Coups  sur  les  écus  au  siège  de  Garaynno, 
334  «  5oS3. 

Escuder,  escudes,  escuier.  D.  Pierre  Sancbiz 
envoie  deux  écuyers  à  Eustache  de  Qiau- 
marchais  à  son  arrivée  à  Pampelune ,  m>o  , 
i5o5.  —  Écuyer  blessé  dans  un  combat, 
300,  3 101.  —  Exploits  d'un  autre  écuyer, 
203 ,  3i  1 5.  —  Des  écuyers  prennent  part  à 
une  sortie  des  combattants  de  la  Navarrerie, 
a  16,  33 3o.  —  Un  écuyer  privé  donne  son 
cheval  à  D.  Garcia ,  a  30 ,  34 1 8.  —  Un  écuyer 
de  D.  Çorbaran  tire  un  carreau  à  Guillaume 
Anelier,  334»  3639.  —  Deux  jeunes  écuyers 
de  D.  Pierre  Sanchix  tués  avec  lui,  370, 
43o3.  —  Un  écuyer  est  blessé-  sur  l'église 
Saint-Jacques,  386,  4556.  —  Des  écuyers 
crient  aux  armes  ,316,4929.  —  Écuyer  plus 
brave  qu'Olivier,  3 18,  4943.  Voyez  Arnaul 
de  Marcafava. 

Esfelnit.  Courroux  du  sire  de  Beaujeu,  3i4« 
4898. 

Esforçiit.  Hommes  déterminés  en  compagnie  de 
D.  Çorbaran,  290»  45a6. 


Esfossat  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  occu- 
pent les  chemins  garnis  de  fossés,  390, 
45i6. 

Esparver.  Pierres  comparées  à  des  éperviers, 

336,3654. 

Espaurit.  Les  défenseurs  de  Saint-Christophe 
peu  efirayés  de  la  présence  de  Tannée  fran- 
çaise ,  3 1 4 1  4886. 

Espaventes.  Accroissement  d'é|  cuvante  des  ha- 
bitants de  Mendavia ,  3 1 8 ,  4948. 

EsPATMNA.  Proposition  de  défendre  la  Navarre 
si  du  côté  de  l'Espagne  on  lui  faisait  tort , 
i3o,  1965.  —  Le  prieur  de  SaintJean  va 
en  Espagne,  178,  3747.  —  Lop  Gardacho 
déclare  à  D.  Garcia  que  si  Ton  le  reconnais- 
sait ,  le  don  du  royaume  d'Espagne  ne  lem- 
pécherait  pas  d'être  tué,  a  a  3,  3433. 

Espeu  ,  arme  employée  dans  la  guerre  de 
Pampelune,  300,  3o83;  206,  3i8i;  2i4, 

.  3333;  a46,  3809;  3o4.  4733. — Épieux 
lancé;|  dans  une  occasion,  ao6 ,  3i85; 
3  30,  34 16.  —  Grand  bruit  d' épieux,  2^, 
3337.  —  Un  grand  nombre  de  gens  vien- 
nent sur  Guillaume  Isam  avec  des.  épieux 
affilés,  344,  38oo.  —  Épieux  acérés  envoyés 
par  les  défenseurs  de  Saint-Christophe  k 
Tannée  française,  3i4t  4888.-— Épieux  de 
chasse  entre  les  mains  des  habitants  de  'Men- 
davia, 3i8,  4950. 

Establida.  Les  chevaliers  et  les  en&nçons  de 
toute  la  Navarre  demandent  k  Eustache  de 
Beaumarchais  le  remboursement  des  avan- 
ces faites  pour  le  payement  des  garnisons  à 
demeure  des  châteaux ,  1  o4  «  1 573. 

Establizon.  Eustache  de  Beaumarchais  fait 
mettre  garnison  à  Garaynno,  336,  5o73. 

EsTACHA  DE  Bec  March£  (En).  Sénéchal  de 
Ppitou,  86,  1368,  1373.  —  Envoyé  en  Au- 
vergne par  le  comte  Alphonse,  il  voit  ce 
pays  sur  le  penchant  de  sa  ruine,  86,  i384. 
—  Un  baron  du  conseil  du  roi  de  France  le 
vante  après  messire  Erard  de  Valeri,  88, 
i3o7.  —  Un  des  douze  pairs  de  France  fait 
son  éloge,  90,  i35o.  —  Le  roi  de  France 
annonce  à  son  conseil  qu'il  veut  Tenvoyer  en 
Navarre,  et  le  conseil  partage  cet  avis,  i4o3 , 
i4o6,  i4i>*  i4j5r—- Le  roi  loi  annonce  sa 

87- 


692 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


nomination  comme  gouverneur  de  la  Na- 
varre, 94 1  i4i6.  -*-  Son  entretien  avec  le 
roi,  96,  i4>7,  i43o,  i^Sa.  —  Il  s'age- 
nouille devant  le  roi  et  lui  demande  sa  béné- 
diction, i436.  —  Il  sort  et  fait  ferrer  ses 
chevaux  pour  aller  k  Toulouse,  i443. — 
Il  en  sort  pour  aller  en  Navarre,  98,  i455. 

—  Il  prie  que  personne  de  Pampelune  ne 
vienne  au-devant  de  lui,  i474*  —  Arrivé 
dans  cette*  ville, il  y  reste,  100,  1490,1 493. 

—  D.  Pierre  Sanchiz  lui  envoie  deux  écuyers 
intimes,  i5o5.  —  Après  les  avoir  entendus, 
il  leur  répond ,  1 5 1  o.  —  Une  fois  entré  dans 
le  monastère  de  Saint -Jacques,  D.  Pierre 
s'avance  auprès  de  lui,  109,  1 5 19.  — D. 
Gonzalve  Ibanex  lui  parle,  iSaS.  —  Eus- 
tache  de  Beaumarchais,  après  avoir  reçu  le 
serment  des  principaux  seigneurs  de  la  Na- 
varre, jure  à  son  tour  de  maintenir  les  fors, 
io4i  1S61. — Il  parcourt  la  Navarre,  i563, 
1 566.  -—Il  consent  k  payer  les  ri^es  hom- 

lynes,  barons,  chevaliers  et  enitEinçops,  1674. 

—  Il  est  très-préoccupé  de  Tétat  où  il  voit 
Pampelune,  106,  i583.  —  Il  parle  en  par^ 
ticulier  aux  bourgeois,  1609.  —  ^^  bour- 
geois de  Pampelune  lui  adresae  la  parole, 
108,  1699.  • —  Eustache  de  Beaumarchais 
remercie  les  bourgeois  de  s'être  mis  k  ses 
ordres,  i639.  —  S'étant  rendu  dans  la  Na- 
varrerie,  il  en  convoque  les  habitants  et  les 
reçoit  bien,  1  to,  1647.  "  ^^  deva,  partis 
consentent  qu'Eustache  de  Beaumarchais 
puisse  faire  la  paix  entre  eux,  1674.  — 
Voyant  le  conseil  complet,  il  ouvre  par  an 
discours  les  cortès  de  Pampelune ,  11 9 , 1 686. 

—  Résolution  des  cortès,  qui  lui  est  com- 
muniquée, it4«  1790.— Il  prend  la  parole, 
1794*  —  Sire  Ponce  Baldoin  lui  parie, 
1 16 ,  1739.  —  Il  engage  les  habitants  de  la 
Navarrerie  k  tenir  conseil,  1748.  —  En  le 
voyant  passer,  ils  s'arment  pour  le  tuer,  1 16, 
1791.  —  Eustache  voudrait  être  outre  mer, 
1799.  —  Il  presse  son  cheval  et  veut  se  ré- 
fugier dans  Sainte  Marie,  1799.  —  U  n'au- 
rait pas  voulu ,  pour  le  comté  de  Bar,  retour- 
ner dans  la  ville,  i8o3.  —  Transporté  de 
colère,  il  se  retire  au  palais  d'Olaz,  190, 


1 808.  —  De  retour  au  bourg  de  Saint<Iemin , 
il  parle  aux  habitants,  1899.  —  Il  songe  à 
éteindre  le  mal  produit  par  la  discorde  qui 
règne  entre  les  diverses  parties  de  Pampe- 
lune, 13  9,  i838.  —  Il  parcourt  la  Navarre, 
1 856.  -—  Les  bourgs  arrêtent  de  (aire  exé- 
cuter ce  qu  il  avait  ordonné,  1 94  «  1869.  — 
Us  lui  envoient  un  messager,  1889.  —  Eus- 
tache lui  répond,  1890.  —  D.  Gonzalve  se 
rend  auprès  de  lui  et  lui  parie,  1 36 ,  1906 , 
1907,  1991.  — -  Désespoir  d'Eustache  et  sa 
réponse,  1993.  -*-  Dieu  ne  veut  pas  souffrir 
qu'il  fasse  rien  de  déloyal,  1 98,  1944. — La 
noblesse  navarraise  complote  de  le  chasser 
du  royaume,  1950.  —  Les  barons  de  Na- 
varre lui  jurent  qu'ils  donneront  leur  con- 
cours à  Lope  Diez  et  à  Simon  Ruiz,  i3o, 
1970.  —  Il  répond  aux  barons,  197S.  —  Ils 
demandent  qu'il  meure,  1983.  —  Il  tombe 
d'accord  avec  eux,  tout  en  doutant  de  leur 
sincérité,  1 39,  9008.  —  Il  chevauche  préoc- 
cupé, et  vient  à  Pampelune,  901 1. — Lope 
Diez  envoie  des  messagers  à  Eustache  de 
Beaumarchais,  i3i,  9099.  —  Celui-ci  con- 
voque les  barons  de  Navarre,  9 o3 9.  —  Ghd- 
plot  ourdi  contre  lui  par  un  Navarrais,  i36, 
907 1 ,  9075.  —  n  veut  idler  en  Castille  dé- 
%ndre  les  châteaux,  9086.  —  Les  plus  no- 
tables des  bourgeois  de  Pampelune  vont  à 
lui  pour  lui  découvrir  le  complot,  9089.  — 
Il  invite  les  barons  à  se  rendre  sans  lui  au- 
près de  D.  Simon  Ruiz  et  de  D.  Lope ,  1 38 , 
9097.  —  Eustache  répond  à  leur  demande 
d'argent,  9108.  —  Il  reste  avec  les  bour- 
geois, 9ii4,  911 5.  —  D.  Simon  Ruiz  el 
D.  Lope  Diez  rentrent  en  Navarre,  bafoués  de 
ce  qu'Eustache  n'avait  pas  été  déconfit,  1 4o, 
91 36.  —  Les  barons  et  les  riches  hommes 
conjurés  viennent  de  Pampelune  pour  abais- 
ser Eustache,  i49,  9173,  9174*  — U  con- 
sent k  écouter  les  riches  hommes  du  couvent 
de  Saint-François,  9 183.  —  Deux  bourgeois 
de  Pampelune  rappellent  aux  autres  que  les 
barons  de  Navarre  veulent  l'abaisser  et  le 
chasser,  1 46,  99  93,  9  935.  — Ils  proposent 
de  le  défendre,  9949;  i48,  995i,  9959.— 
Les  bourgeois  vont  auprès  de  lui  aux  frères 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


693 


Mioeon,  s 355.  ' —  Il  se  iève  et  prend  la 
ptroie,  S371.  *— D.  Gonxalve  insiste  pour 
qail  s'en  retourne  en  France,  i5o,  at84. 

—  Eustacke  confère  secrètement  avec  des 
bourgeois  des  bourgs,  3386.  —  Ils  lui  don- 
nent fassuranoe  de  leur  entier  dévouement, 
33oS.  —  U  les  remercie  et  leur  offre  de  leur 
souscrire  un  engagement  de  les  indemniser 
de  leurs  pertes,  iSa ,  sSiy.  —  Il  vient  avec 
eux  se  réfugier  dans  le  Bourg,  et  il  y  est  reçu 
avec  joie,  33a6,  3339.  —  Jamais  il  ne  vit 
si  grand  mal,  a343.  —  D.  Gonialve  déclare 
aux  bourgeois  de  la  Navarrerie  que  leur  ré- 
putation sera  ruinée  si  les  bourgs  et  Eustache 
de  Beaumarchais  ne  sont  abattus,  1 5 4^  3356. 

—  Serment  prêté  contre  Eustache  enfermé 
dans  les  bourgs,  i56,  3399.  —  '^  P^^  '^ 
vingt  de  convoquer  un  parlement,  34o3.  — 
n  prend  la  parole  dans  Téglise  de  SainULau- 
rent,  i58,  3^3  3.  —  Pontz  Baldoin  lui  ré^ 
pond,  3438.  —  Eustache  veut  de  nouveau 
souscrire  aux  bourgeois  un  engagement  de 
les  indemniser  de  leurs  pertes,  160,  3443. 

—  Il  a  les  yeux  mouillés  de  larmes  ^joie , 
3457.  —  Le  voilà  enfermé  avec  les  hamtants 
des  bourgs,  3460.  —  Les  habitants  de  la 
Navarrerie,  courroucés  de  ce  que  ceux  des 
bourgs  ont  accueilli  Eustache,  leur  font  de 
belles  promesses  pour  les  amener  à  le  chasser, 
172,  3669,3661. — Dépit  des  vingt  à  cette 
nouvelle,  1 74 1  3667.— L*abbé  de  Mont-Ara- 
gon trouve  le  gouverneur  avec  eux,  et  pro- 
pose sa  médiation,  3678,  3688. -—Réponse 
d'Eustache,  3689.  —  L*abbé  reprend  à  son 
tour,  176,  3716.  —Il  rend  compte  aux  ri- 
ches hommes  de  sa  conversation  avec  le  gou- 
verneur et  avec  les  vingt,  et  rappelle  le  ser- 
ment prêté  à  Eustache,  178,  3737,  3730. 

—  Un  messager  d'Eustache  au  roi  Philippe 
apprend  les  nouvelles  au  prieur  de  Saint- 
Jean,  3751.  —  Deux  chevaliers  français,  en 
route  pour  SaintJacques  de  Gompostelle, 
s*arrêtent  à  Pampelune  et  viennent  à  Eusta- 
che de  Beaumarchais,  qui  les  reçoit  bien, 
180,  3766,  3766.  -^  Le  prieur  de  Saint- 
Gilles  envoie  chercher  Eustache ,  qui  se  rend 
auprès  de  lut,  3771,  3773.  —  Il  répond  au 


prieur  de  Saint-Gilles,  1977.  *-^  U  prend 
congé  de  lui  avec  les  bourgeois  et  va  vers  le 
bourg  de  SaintrCemin,  3785.  —  Griefs 
d*£ustache,^ enfermé  dans  la  Navarrerie, 
contre  les  riches  hommes,  183,  3806.  <— 
—  Griefs 4e  ceux-ci  contre  lui,  381 1.  —  Un 
riche  honmie  rappelle  à  Tabbé  de  Mon^Ara- 
gon  une  parole  d*Eustacbe,  184,  3849.  — 
Les  riches  hommes  persistent  à  demander 
Texpulsion  d'Eustache,  186,  3867,  ^871. 
-—  L*abbé  de  Mont-Aragon  lui  rapporte  cette 
réponse,  b885  ;  188, 388, 3890.  —  De  retour 
de  la  Navarrerie,  ce  religieux,  le  prieur  de 
Saint-Gilles  et  sa  suite  trouvent  Eustache 
dans  Saint-Laurent,  1 90 ,  3947.  —  Eustache 
va  se  recueillir  avec  les  vingt,  et  ils  confè- 
rent ensemble,  193,  3969,  3963.  —  Ce 
qu*il  dit  en  voyant  la  Navarrerie  lancer  des 
pierres  contre  les  bourgs,  194»  3981.  —  H 
pense  à  monter  à  cheval  et  à  se  mettre  en 
route,  194,  9987.  —  11  reçoit  un  carreau 
sur  son  heaume,  3ooi .  —  Il  va  par  les  tours 
réconforter  les  touriers,  196,  3o3i.  -^ 
Joyeux  de  la  chute  d'une  maison  de  veilleur 
incendiée,  il  pense  k  se  rendre  k  la  Pohia- 
cion,  3o33.  •—  Il  se  démène  de  façon  à  rem- 
plir de  joie  toute  la  ville,  198,  3o68.  —  Il 
parle  aux  habitants  des  bourgs,  300,  3087. 
•—  Il  vient  au  four,  3097  *  —  Eustache,  voyant 
ses  hommes  blessés  et  déconfits,  invoque 
Jésus-Christ  à  haute  voix,  303,  3i33.  <— U 
appelle  les  vingt  et  les  conseillers,  et  confëre 
avec  eux,  3o4,  3i59;  306,  3171.  —  Il  sort 
pour  combattre  avec  les  bourgeois,  qui  veu- 
lent Ten  empêcher,  308,  33  33. —  Les  ré- 
voltés de  la  Navarrerie  prient  Lope  Diez  et 
D.  Simon  Ruiz  de  demander  une  trêve  à 
Eustache,  et  celui-ci  Taccorde,  31  s,  3368, 
3370.  —  Il  fait  faire  le  rdevé  des  provisions 
des  bourgs,  3378.  —  Il  se  lève  la  nuit  et  va 
voir  si  les  portails  sont  bien  gardés ,  3 1 4 , 
33 00.  —  Il  s*avance  avec  sa  compagnie ,  s  1 6, 
3337.  —  n  veut  sortir  avec  ses  gens,  mais 
les  bourgeois  s'y  opposent,  3  30 ,  3399 ,3407. 
— -  Le  messager  d'Eustache  présente  au  roi 
les  salutations  de  son  maître ,  3  3  3 ,  34  i8.  — 
Philippe  le  Hardi  apprend  à  Imbert,  sire  de 


694 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Benujeu,  qu'E^taobe  est  retena  priaooafer, 
'  394 ,  3463.  —  Un  second  messager  annonce 
ou  roi  qu^Eastache  est  en  proie  à  de  -vives 
angoisses,  3d72.--PbiHppe  convoie  les  mes- 
sagers avec  promesse  de  prompts  secours, 
236,  3493.  —  lis  lui  remettent  des  iettres 
du  roi ,  3 4  97 .  —  Fonce  Baidoin  coof^re avec 
lui^  35o3 ,  3509.  —  Eustache  reçoit  de  J.-C. 
la  grâce  de  parier,'  23o,  36^.  —  Il  mande 
maître  Bertrand  Vingéniftir,  357a.  —  Il 
("prouve  un  grand  chagrin  des  ravages  exer- 
cés par  les  révoltés  de  la  Navarrerie  contre 
les  propriétés  des  bourgs,  sio^  3736.  —  Il 
prend  un  très-bon  parti,  2a 4,  3771.  —  Il 
engage,  ses  bomraes  à  avoir  des  pics,  3777. 

—  Voyant  Guillaume  Isam  blessé,  il  appelle 
ses  gensà  Taide ,  346 ,  38o4.  —  Ëfibrts  d'Eus- 
tacbe  dans  cette  circonstance ,  348 ,  384 1.  — 
Il  rentre  dans  les  bourgs,  3843.  —^  Instruit 
des  projets  des  révoltés,  il  confère  avec  les 
vingt  et  envoie  chercher  maître  Bertrand 
Tiogénieur,  3Ôo,3866.  —  Il  luiparie,3875. 
*-  Il  décide  avec  les  bourgeois  d*aller  cher- 
cher des  pierres  pour  alimenter  les  trébu- 
chets,  303,  3933.  —  Une  fois  le  peuple 
entré  dans  ie  Bourg,  Eustaclie  fait  fermer  la 
porte,  354,  SgôS.  —  Cette  précaution  ga- 
rantit maint  homme  de  mort  ou  de  blessure, 
356,  3963.  —  Un  messager  des  bourgs  prie 
le  roi  de  songer  à  Eustache,  3987.  —  Un 
autre  annonce  è  Philip|)e  le  Hardi  que,  s*il 
nest  pas  promptement  secouru,  Eustache 
est  perdu,  258,  3993.  —  Le  roi  témoigne 
du  regret  de  le  perdre  faute  de  secours, 
4oi5.  —  Un  messager  est  envoyée  Eustache 
par  D.  Gaston,  260 ,  4 049.  —  Celui-ci  et  le 
prieur  de  Saint-Gilles  confèrent  avec  Eusta- 
che, 363,  4059.  —  Les  riches  hommes  de 
la  Navarrerie  se  plaignent  de  lui,  364,  4o86. 
*-D.  Pierre  Sanchii  prie  D.  Gaston  d*obtenir 
900  pardon  d*Eu8tache,  4t  10.  *—  Des  mes- 
sagers vont  lui  conter  que  sire  Pierre  Sanchiz 
venait  prendre  position  dans  le  Bourg,  4i  18. 

—  Eustache  répond  quil  est  le  bienvenu, 
366,  4119.  "^  Il  fait  anner  set  hommes, 
4 133.  —  Il  veille  toute  la  nuit,  4i98. — 
D.  Gaston  représente  Eustache  eofenné  dans 


Ptmpelune»  370,  4 18a.  —  Il  implore  poor 
lui  ia  pitié  du  roi ,  43 1 1 .  —  Philippe  con- 
sulte son  parlement,  373,  4a3i.  —  L'as- 
semblée est  davis  de  secourir  Eustache  « 
4a a8,  434 1*  —  Philippe  déclare  vouloir 
rarvacher  au  péril  où  il  te  trouve ,  374, 4368. 

—  Propos  outrageant  de  D.  Miguel  Peritz  de 
Zavaidica  A  Eustache,  376,  4289.  —  Ré- 
ponse d'Eostacho  aux  bourgs  dans  Tattente 
du  secours  de  France,  43o5.  —  Sa  douleur 
en  ne  le  voyant  point  venir,  378,  4309.  — 
Eustache  cesse  d'être  inquiet  sur  le  sort  de^ 
boargs,  384  «4435. — Il  fait  occuper  Téglise 
de  Saint-Jacques  par  des  soldats  chargés  de  la 
défendre,  a86,  444i.  —  Us  mettent  sur  la 
voûte  sonpenoon  armorié,  445o.  —  Sortie 
des  arbalétriers  d'Eustache,  388  ,Â49 1 . — Il 
convoque  ses  barons,  390,  45 18.  —  Paroles 
qu'il  adresse  à  ses  barons  et  à  D.  Corbaran , 
393,4535*4544. — D.FortuynAlmoravidlui 
demande  de  faire  partie  de  la  première  com- 
pagnie, 4554*  —  Paroles  que  lui  adressent 
les  vingt  et  D.  Cori>arao,  4558.^  —  Paroles 
d'^istaofae,  394»  4574* —  Dieu  aime  Eus- 
tTCae,  4575.  —  Un  meaaager  va  annoncer  à 
€eltti»ci  Tarrivée  de  Tannée  française,  396, 
4607.  — Plein  de  joie  «  il  convoque  un  par- 
lement et  il  y  prend  la  parole,  46 10,  46 1 3. 

—  Il  va  auHkvaat  de  Tannée  française ,  398, 
4634.  —  Il  lui  est  annoncé ,  4638.  —  Il  met 
son  lèle  à  la  placer  où  il  fallait,  3oo,  4664. 

—  Il  va,  avec  le  connétable  de  France,  ins- 
pecter les  troupes  et  réveiller  le  guet,  4670. 

—  Il  veut  protéger  les  droits  de  TEglise, 
3o6,  4763.  —  Il  va  inspecter  les  révoltés  de 
la  Navarrerfe,  et  fait  pendre  ceux  qui  lui 
avaient  fait  du  mal,  4767.  —  Un  messager 
venu  de  Navarre  auprès  de  Philippe  se  dit 
envoyé  par  Eustache,  3 10,  48 18.  —  Eus- 
tache parcourt  le  pays ,  3 1  s ,  485i .  —  Il  as- 
siste à  un  conseil  de  guerre  et  y  prend  la  pa- 
role, 4860,  4866.  —  Le  sire  de  Beaujeulai 
propoee  de  déposséder  les  barons  révoltés  et 
de  jeter  par  terre  ieura  tours  et  ieura  bâti- 
ments , 3 1 4  «  4873.  —  Le  même  lui  témoigne 
son  étonnement  de  ne  voir  aucun  défenseur 
à  Mendavia,  3 16,  4933.  —  Celui-ci  lui  ré- 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


695 


pond  et  a*avaace  le  premier,  3i8,  4937, 
kgà  I  •  — ^  MaooBOvro  (l*£u8tache  pour  aasiéger 
Garaynoo, 322, 5027. — Imbcrtde  Beaiiyea 
loi  adreue  la  parole,  326,  5oë3.  —  Il  fait 
mettre  garnison  dans  Garaynno,  326,  6073. 

Ëskadai.  Les  auteb  sont  entourés  de  cierges, 
19S,  3o6S.  —  Maison  brûlant  plus  clair 
qu'échafaud,  28Ât  44o4. 

EsTELA ,  EsTELLA ,  L*EsTELà.  Lcs  terre»  d*Estella 
au  pouvoir  de  D.  Gonçalvo  en  1274,  44  « 
63 1 .  —  Les  bourgeois  des  bourgs  de  Pam- 
pelune  y  vont  trouver  D.  Pedro  Sancbiz^  7a, 
1057.  —  Us  en  sortent,  74,  1082.  —  Les 
cortèa  a*y  assemblent,  10a,  i534.  —  AVant 
de  céder  aux  barons,  Eustacbe  c^ent  à 
être  dépouillé  de  son  cbâteau  d'Estella,  128, 
1936.  —  Les  troupe»  françaises  se  portent 


surEateila,  32a,  5oi4,  5oi5.  -*-  EUeaen 

sortent^  5oi8.  Voyez  Jokan  d^.Eftela^Andreu 

dEstela, 
Ebtsve  lo  peynneb  (Ejq).  Il  est  tué  et  enterré 

dans  le  Bourg,  246,  382 1. 
£«r£TBN  Perite,  nommé  parmi  les  défenseurs 

des  bourgs  de  Pampelune,  168,  2^69. 
Estopa.  Étoupe  employée  pour  le  pansement 

des  blessures,  284»  4422. 
Ëstrans.  Eustacbe  de  Beaumarchais  est  accusé 

par  ies  riches  hommes  de  donner  le  bien  de 

lIÊtat  aux  étrangers,  182,  2817. 
Estrop.  Baiistes  d^éirier,  196, 3oi5;  2 10, 32^5. 
Estetllakt.  Voyez  Miquel  Esveyllart, 
Edssa.  Voyez  Garcia  Martintz  dEatsa, 
Ezcona,  espèce  de  javelot  employé  en  Navarre, 

282,  4385.  Voyez  Àscona,  Escona. 


Fautes.  Les  enfançons  de  Navarre  s'assemblent 
pour  délibérer  sur  Tétat  du  pays,  78, 1 169. 

Farao.  Les  bourgeois  disent  à  Eustacbe  que, 
s*ils  le  perdaient,  il  vaudrait,  mieux  pour 
eux  être  venus  au  pouvoir  de  Pharaon ,  208 , 

3222. 

Faydit.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  sont  ban- 
nis, 3o6,  4778;  3 10.  4835. 

Faylla.  Eustacbe  de  Beaumarchais  commande 
d'allumer  les  torches,  et  lui-même,  une  torche 
au  poing,  il  porte  le  feu  dans  la  Navarrerie, 
194,  2992,  2996.  —  Les  habitants  de  la 
Poblacion  montent  sur  les  murs  avec  des 
torches,  3oojv  —  Les  chevaliers  de  la 
Navarrerie  commandent  d*allumer  et  de  faire 
briller  les  torches,  21e,  3239.  —  Sire  Eus- 
tacbe le  peigneur  et  d'autres,  la  tprcbe  au 
poing,  s'avancent  pour  mettre  le  feu  à  la 
Navarrerie,  246,  3820,  3822.  —  Un  com- 
battant s'avance  vers  le  moulin  de  l'évéque , 
une  torcbe  à  la  main,  278,  4334* 

Fayllizo,  fayllizon.  Faute  de  Fortuyn  Eniguitz, 
322, 5o23.~^Dieu  garde  de  faute  Eustacbe  de 
Beaumarchais,  5027. 

Fayzit.  Action  des  chevaliers  de  Navarre.digne 
de  châtiment,  3i4,  4873.  Voyez  Fayiliu 

Feup  (Johan).  Voyez  JoAon  Feiip, 

Fblip  de  Franqa,  Philippe  le  Uardi.  Les  barons 


de  la  Navarre  et  les  bourgeois  de  Pampelune 
songent  à  lui  demander  un  gouverneur,  78 , 
ii5i.  -—  Eustacbe  de  Beaumarchais  de- 
mande aux  bourgeois  de  Pampelune  s'ils 
veulent  le  garder  avec  eux  jusqu'à  ce  qu  il 
ail  pris  les  ordres  de  Philippe  de  France , 
i5o,  2293.  —  Messager  envoyé  au  roi  par 
Eustacbe  de  Beaumarchais ,  1 78 ,  270 1 .  — 
Paroles  que  lui  adresse  Imbert,  sire  de  Beau- 
jeu, 224,  3466. —  Les  messagers  d' Eustacbe 
remettent  à  leur  maître  des  lettres  de  Phi- 
lippe, 226,  3498.  —  Trois  messagers  en- 
voyés par  les  bourgs  vont  à  lui,  256,  3968. 
—  Désir  de  Philippe  de  venir  en  Navarre , 

•  308,4782.  —  Un  messager  vient  de  ce  payii 
auprès  de  lui,  3 10,  48 1 4. 

Felonia.  La  furie  recommence,  ù  Pampelune, 
entre  les  deux  partis,  276,  i3o2. 

Femelit.  NouiTÎture  empoisonnée  par  les  ti'ai- 
tres  déloyaux  de  Saint  -  Christophe,  3iG, 
4912. 

Femna.  Dans  la  Navarrerie ,  on  pense  à  retirer 
les  femmes,  1 96 ,  3o38.  —  Au  sac  de  cette 
localité  on  dépouille  les  femmes,  3o6, 4753. 

Feysser.  Guillaume  Anelier  loue  deux,  porte- 
faix pour  porter  des  pierres,  234,  3626. 

FiLLA  (La  tor  de  la]  del  ospital,  nom  de  l'une 
des  tours  de  Pampelune,  i64t  25 1 5. 


696 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Fineàtrers.  Une  pierre  casse  une  dent  à  Amaut 
de  Mareafava  par  où  parait  Tonverture,  3 18, 
4965. 

Flamenz.  Flamands  dans  l*annëe  de  Philippe 
le  Hardi,  3o8,  ^793. 

Flandke.  Le  comte  de  Flandre  assiste  à  an  con- 
seil Convoqué  par  Philippe  le  Hardi,  974» 

4947. 

Flor.  Le  roi  de  France  désigné  comme  poi^ 
teur  ou  propriétaire  de  la  fleur  de  lis,  Sa, 
d4o;  88,  3io;  94,  i4.i4;  176,  2707;  926, 
3491;  972,  4218. —  Eustache  de  Beaumar- 
chais est  présenté  par  sire  E.  de  Valeri 
comme  n* étant  pas  endormi  pour  défendre 
la  fleur  de  lis,  88,  i3io. 

Flor  de  França.  Loyauté  d'Imbert  de  Beaujeu 
envers  la  fleur  de  France,  974 ,  49  55. 

Foc.  Honmies  préposés  dans  les  bourgs  pour 
veiller  au  feu,  178,  963 1.  —  Eustache  de 
Beaumarchais  met  le  feu  à  une  maison  de 
la  Navarrerie,  194.  2998.  —  Le  feu  prend 
fort,  9999.  "  ^^'  habitants  de  la  Poblacion, 
voyant  le  feu  monter,  portent  Tincendie  dans 
Sorrihurbu,  3oo4,  3007.  —  Le  feu  fait 
changer  le  ciel  et  Tair,  196,  3oi6.  •»  Il 
force  les  défenseurs  du  moulin  del  Maço  de 
se  rendre,  910,  395 1.  —  Les  hommes  de 
la  tour  de  la  Galée  veulent  mettre  le  feu  à  la 
Navarrerie,  946,  3817.  —  Il  prend,  3819; 
248,  3838.  —  D.  Gonzalvo  propose  de 
mettre  le  feu  à  la  Poblacion  et  de  Tenlever 
ainsi,  3857,  ^859;  95o,  3878.  —  Un  com- 
battant des  bourgs  met  le  feu  au  moulin  de 
Tévêque,  278,  4335.  —  On  met  le  feu  à  la 
maison  d'un  abbé,  28 i ,  44o4.  —  Spectacle 
de  désolatiou  pendant  le  feu,  44o5.  —  Un 
messager  annonce  au  roi  que  le  feu  a  été  mis 
à  la  Navarrerie,  3 10,  4827. 

Fontana.  Au  siège  de  Garayono,  Tennemi  monte 
jusqu'à  la  fontaine,  324,  5o47. 

Fonterabia.  Un  messager  va  porter  la  nouvelle 
de  la  perte  de  Fontarabie  à  D.  Sancho ,  dans 
le  Maroc,  10,  121. 

Força.  Plan  calculé  de  façon  à  mettre  aux 
mains  des  barons  les  forteresses  de  la  Na- 
varre, i36, 9079. 

Forment.  Les  habitants  du  bourg  de  Pampelune 


ramassent  tout  le  blé  des  bourgs,  976, 
4997.  —-  Froment  vendu  au  sac  de  la  Navar- 
rerie, 3o6,  4759. 

Fom.  Combats  ou  four  près  de  Pampelune, 
900,  3094  ;  998,  353 1,3535.  — Eustache 
de  Beaumarchais  s'y  rend,  3098.  —  Certains 
des  bourgeois  des  bourgs  vont  à  la  tète  du 
four,  934,  36 16.  —  Configuration  de  cet 
endroit,  3619. 

Fors,fos.  Serment  du  gouverneur  de  la  Navarre 
aux  fors  et  franchises  des  Navarrais,  46, 674. 
-—Eustache  de  Beaumarchais  jure  les  fors 
de  la  Navarre,  io4,  i569. 

FORTUYN,  FOBTUTWN,  FORTDYNHO  AlMORAVIT, 

Al!0Bavid  (Don).  —  Il  est  mandé  par 
Eustache  de  Beaumarchais  pour  protéger 
réglise  de  Saint  Jacques,  986,  4449;  988, 
4479.  —  Il  sort  avec  son  porte  •  enseigne 
sans  trouver  personne  à  sa  rencontre,  4464. 
-—  Eustache  de  Beaumarchais  le  mande, 
390,  4594.  —  Don  Fortnyn  fait  un  nouveau 
chevalier,  999,  4553. 

FoRTDTN  ENiGUiTZ.Un  écuycr,  son  frère,  perce 
un  ennemi  de  sa  lance,  909,  3ii6.  ~  Il 
met  le  château  de  Garaynno  en  état  de  dé- 
fense, 39  9,  5090. 

Fos.  Voyex  For», 

F0T8,  Fcjis,  FoYs,  le  pays  de  Foix.  Eustache 
de  Beaumarchais  le  maintenait  en  paix,  99, 
1 364.  —  Le  comte  de  Foix  fait  partie  du 
secours  envoyé  à  Pampelune  par  Philippe  le 
Hardi,  996,  4590.  —  On  le  place  auprès  du 
comte  d* Artois  è  son  arrivée  à  Pampelune, 
998,  465o. —  II  prend  part  à  un  conseil  de 
guerre,  3i9,  4869. 

Fraire ,  frayre.  —  Deux  religieux  vont  dans  la 
Navarrerie  et  ont  une  conférence  avec  les 
révoltés,  179,  965i,  9654,  9657.  —  Ils 
retournent  dans  la  vingtaine  des  bourgs  et 
s* entretiennent  avec  les  vingt,  174,  3664, 
3670.  —  Les  vilains  des  environs  de  Pam- 
pelune accourent  comme  des  moines  à  un 
sermon,  94o,  3721.— LVglise  des  religieux 
gardée  par  don  Fortnyn  Almoravit,  990, 
4595. 

França.  Le  roi  de  France  force  Thibaut  le 
Grand  à  donner  sa  fille  au  comte  de  Bre- 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


697 


tagne,  90,  3o3.-^ Saint  Louis,  roi  de  France, 
3ot  4 se. — Éloge  des  combattants  de  France, 
39, 4A6. — Le  fils  du  roi  de  France  prend  part 
au  traité  avec  le  roi  de  Tunis,  3d ,  471.  ^^ 
Le  roi  Henri  assure  que  pour  ce  royaume  il 
ne  déferait  pas  Tunité  de  Pampelune,  âo, 
583. — Les  bourgeois  de  Pampeiune  songent 
à  demander  un  gouverneur  à  Philippe,  roi 
de  France,  78,  iiSi;  109,  i543.  —  Ib 
songent  à  envoyer  deux  messagers  en  France, 
78,  1169.  —  Discours  de  Tun  d'eux,  80, 
1190;  89,  i9o3.  —  Le  roi  de  France 
Técoute  et  lui  répond,  89,1910.  —  Il  arrête 
d'assembler  son  conseil,  1 994*  —  Il  va  en- 
tendre la  messe,  1 93o.  —  Discours  de  Tun 
des  douze  pairs  de  France  au  roi ,  au  sujet 
d'Eustacbe  de  Beaumarchais,  90,  1349.  *^ 
Le  roi  de  France  parie  à  son  conseil ,  94 , 
1393.  —  Le  conseil  de  France  veut  qu  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  soit  gardien  de  la 
Navarre,  94,  i4i4.  —  A  son  arrivée,  le 
bruit  se  répand  dans  le  pays  qu'ils  avaient 
de  France  un  très-bon  gouverneur,  100, 
1439.  —  Don  Pedro  Sancbiz  propose  de 
prêter  serment  au  gouverneur  envoyé  par  le 
roi  de  France,  109,  i546.  —  Eustache  de 
Beaumarchais  dit  à  D.  Gonialvo  que  le  roi 
de  France  ne  Ta  pas  envoyé  pour  le  trahir, 
ni  pour  former  de  mauvais  desseins  contre 
la  reine,  198,  1933,  1938.  —  Eustache  de- 
mande aux  bourgeois  s'ils  veulent  le  garder 
avec  eux  jusqu'à  ce  qu'il  ait  pris  les  ordres 
de  Philippe  de  France,  tSo,  9993.  —  Les 
bourgeois  demandent  à  Eustache  de  Beau- 
marchais de  vouloir  bien ,  à  son  retour  en 
France,  se  souvenir  des  bourgs,  1S9,  9393; 
160,  9  448,  9456.  —  Il  déclare  ne  pas  en 
vouloir  sortir  avant  que  le  messager  qu'il  a 
envoyé  la  veille  en  France  ne  soit  revenu, 
176,  971 3;  188,  3899.— Philippe  le  Hardi 
déclare  ne  faire  aucun  cas  du  roi  de  France 
si  Eustache  de  Beaumarchais  n'est  secouru, 
994  «  3464.  —  Les  messagers  de  ce  dernier 
lui  rapportent  des  lettres  de  Philippe,  roi  de 
France,  996,  3498.  — Il  reçoit  à  Paris  des 
messagers  des  bourgs,  956,  3974*  3981. 
—  Le  sire  de  Beanjeu,  connétable  de  France, 

HIST.  DE  14  GUERRE  DE  NAT. 


958,  4oi3;  979,  4934;  974,  4949;  994, 
4S85  ;  3oo,  4669.  —  Gaston  et  le  prieur  de 
Sain^Gilles  sortent  de  la  Navarrerie  et  vont 
auprès  du  roi  de  France ,  968 ,  4 1 73 ,  4 1 74* 
•—  Le  premier  lui  adresse  la  parole,  968, 
4 1 79.  —  Il  parie  dans  un  pariement  convo- 
qué par  le  roi  de  France,  979,  4934,  4935. 
— -  Tous  ceux  qui  en  Élisaient  partie  sont 
d'avb  que  tous  les  vaillants  de  France  aillent 
secourir  Eustache  de  Beaumarchais,  494o. 

—  Le  roi  de  France  tient  un  conseil'secret, 
974,  4943.  —  Il  loue  Imbert  de  Beaujeu 
de  s'être  loyalement  comporté  envers  la  fleur 
de  France,  495i,  4955.  —  Philippe,  sei- 
gneur de  France,  a  désir  de  venir  en  Na- 
varre, 3o8,  4789. —  Les  seigneurs  de  toute 
la  France  le  suivent,  4785.  —  Un  messager 
arrive  de  Navarre  auprès  de  Philippe  de 
France,  arrêté  à  Sauvetcrre,  3 10,  48i4* 

—  Sire  Jean  d'Acre  conseille  au  roi  de  ren- 
trer en  France,  3i 9 ,  484 1  •  —  Les  barons 
de  France  sont  maîtres  de  la  Navarrerie, 
4856.  —  Voyez  Felipe  de  Franco, 

Franges.  Exclusion  des  Français  de  la  Navarre 
réclamée  par  Alphonse,  roi  de  Castille,  1 96, 
1916.  —  Les  riches  hommes  annoncent  que 
français  ni  roman  ne  servira  aux  habitants 
des  bourgs,  178,  9739.  —  Deux  cheva- 
liers français,  en  route  pour  Saint-Jacques, 
viennent  à  Pampeiune,  180,  9761.  Voyez 
Francs, 

Frances  (Lo  rei).  Saint  Louis  donne  un  baiser 
à  Thibaud  II,  3o,  435.  —  Il  meurt,  et  après 
lui  le  roi  de  Navarre,  39,  454 ,  457 ,  459.  — 
Le  roi  Charies  vient  le  voir  après  sa  mort, 
463. 

Francs,  Franx,  Français.  Messager  envoyé  par 
Eustache  de  Beaumarchais  à  Philippe,  roi 
des  Français,  173,  9751.  —  Trois  messa- 
gers envoyés  par  les  bourgs  vont  à  Philippe, 
roi  des  Français,  956,  3968.  Voyez  Frances, 

Franquezes.  Serment  du  gouverneur  de  la  Na- 
varre aux  fors  et  franchises  du  pays,  46, 674. 

Frayre.  Voyez  Fra  ire. 

Fronda.  Frondes  employées  pendant  la  guerre 
civile  de  Pampeiune,  9/16,  38 10. 

Fruitz.  Sortie  des  révoltés  de  la  Navarrerie 

88 


698 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


pour  détruire  les  fruits  des  habitants  des 
bourgs,  342,  3769. 
Frustra,  ûist,  fusta.  Constructioo  de  quatre 
tours  de  bois,  23  a,  3590. — Maître  Bertrand 
lait  porter  du  bois  pour  miner,  260,  3884. 
—  Pièces  de  bois  lancées  aux  portails  de 
Pampeiune,  3oo,  4585. 


Fruytal.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  dé- 
vastent plus  d'un  verger  de  leurs  adversaires , 
24o,  3736. 

FoRTADO.  Voyex  Pen  Furtado  (Don). 

Fusl,  fusta.  Yoyci  Frustra* 


Gaita,  gayta.  Les  sentinelles  de  Pampeiune 
crient  toute  une  nuit,  200,  3079.  ^A  Tex- 
piration  des  trêves,  les  sentinelles  des  tours 
crient  aux  armes ,  2 1 4  »  33o5.  —  La  senti- 
nelle de  la  tour  appelle  aux  armea,  226, 
35 1 5.  —  Vigilance  des  sentinelles  pendant 
la  nuit,  2)8,  3525.  —  On  les  entend  se 
•  répondre  toute  la  nuit,  232,  3593.  —  Elles 
appellent  à  une  sortie,  3 60 4*  —  Une  senti- 
nelle annonce  Tapparition  de  Faube,  236, 
3669.  —  Les  sentinelles  de  la  tour  se  crient 
f une  à  Tautre  des  injures ,  34o ,  37 1  o. 

Galarr.  Voyer  Guirtiorri  de  Galarr. 

Galea,  nom  de  l'une  des  tours  du  Bourg.  Pascal 
Beatza  assure  qu'elle  n'empêchera  pas  les 
révoltés  de  la  Navarrerie  d'entrer  dans  les 
bourgs,  i54  •  2366.  —  Défenseurs  de  cette 
tour,  160,  2467.  —  Incommodités  qu'ils 
ont  à  soufirir,  1 96 ,  3o  1 8.  —  On  y  apporte 
de  l'eau  pour  restaurer  les  honmies,  3027. 
—  Ses  défenseurs  disent  à  Bernard  de  Ville- 
neuve que  le  mur  est  troué,  2^16,  38 1 5.  — 
Ravages  causés  à  la  Galée  par  les  trébuchets 
des  révoltés,  252,  3904.  —  Guyralt  de 
Seta  met  sur  la  Galée  de  grandes  poutres  de 
chêne  bien  équarries,  3909. 

Galiers.La  conduite  des  habitants  de  Mendavia 
semble  h  Imbert  de  Beaujeu  une  fourberie, 
3i8, 4936. 

Gabaynho,  Garayno.  Les  barons  de  l'armée 
française  en  Navarre  prennent  la  résolution 
de  se  porter  sur  cette  ville,  et  la  réalisent, 
322,  5017,  5019. —  Ils  envoient  à  Pampe* 
lune  demander  que  des  troupes  viennent  à 
Garaynno,  324  >  5o35. 

Garci  Arnalt,  Garcia  Arnalt  (Don),  bour^ 
geois  de  Pampeiune.  Discours  qu'il  tient, 
70,  1086»  -^  Il  commande  de  fortiGer  les 


bourgs,  76 ,  1111.  —  Il  assiste  à  une  confé- 
rence tenue  entre  les  bourgeois  des  bourgs 
de  Pampeiune  et  Eustachede  Beaumardiais . 
1 5o ,  2  299.  —  Il  fait  partie  d'une  autre  con- 
férence tenue  dans  l'église  de  Saint-Laurent, 
i58,  24i2. 

Garcia.  Voyez  Pedro  Garcia  d!Echaari  (  Don)  et 
Garcia  Martiniu  d'Vritz, 

Garcia  (Don) ,  neveu  de  D.  Gonxalvo  Ibanez.  Il  as- 
siste aux  cortès  de  Pampeiune  en  1 27^  ,  44, 
620. — IltenaitlaCuencaen  son  pouvoir,  63o. 
— Les  habitants  de  la  Navarrerie  comptent  sur 
lui ,  52 , 7 54.  — Son  chagrin  de  vohrD.  Pedro 
Sanchiz  gouverneur  de  la  Navarre,  758.  —■ 
Refus  d'aller  aux  certes  convo<|pées  par  lui, 
762.  —  Les  députés  de  la  Navarrerie  le  trou- 
vent à  Raondo ,  54*773.  —  Il  leur  fait  fête , 
777.  —  Il  consente  embrasser  le  parti  de  la 
Navarrerie,  786.  —  Il  s'en  va  avec  les  députés 
dans  cette  partie  de  Pampeiune,  789,  792. 

—  Le  lendemain  il  s'assemble  avec  les  bour- 
geois et  se  ligue  avec  eux,  794,  797.  —  H 
n'assiste  pas  aux  cortès  de  Pampeiune ,  56 , 
8o5.  —  Il  embarrassait  le  gouverneur,  58, 
839.  —  Il  reçoit  un  messager  de  D.  Pedro 
Sanchiz,62,9i4  >  919. —  Colère  et  réponse 
de  D.  Garcia,  920;  64*  925.  —  D.  Pedro 
Sanchix  la  rapporte  aux  barons,  941-  —  D. 
Gonxalvo  veut  aller  auprès  de  lui,  66,  967. 

—  D.  Pedro  sort  du  camp  pour  voir  si  D. 
Garcia  sortirait,  ce  qu'il  ferait  bien  si  l'on  ne 
le  tenait,  971,  97a.  —  D.  Gonxalvo  l'apos- 
trophe, 983.  —  Il  le  trouve  à  Zizur,  68, 987. 

—  D.  Garcia  répond  à  son  onde ,  993.  —  Sa 
réponse  est  rapportée  à  D.  Pedro  Sanchix, 
1006.  —  Celui-ci  rentre  au  Bourg,  joyeux 
de  ce  que  IX  Garcia  avait  en  le  dessous ,  70, 
1020.  ^-  Il  jure  de  se  venger,  102 1 .  —  Le 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


699 


brait  de  sa  confusion  se  répand  par  ia  Na- 
varre, io3o.  —  Il  apprend  les  coupes  de 
bois  que  les  bourgs  avaient  fait  faire  pour 
construire  des  machines  de  guerre ,  7^,  1 1 1 4« 

—  Il  voulait  être  maître  en  Navarre,  1 135. 

—  Il  se  rend  auprès  d*Eustache  de  Beau- 
marchais, à  son  arrivée  à  Pampelune,  100, 
1497.  —  ^*  Pedro  Sanchiz  prie  Eustache 
de  venir  le  trouver,  vu  Tinimitié  qu'il  y  avait 
entre  D.  Garcia  et  lui,  1507.  —  Il  entre- 
tient le  gouverneur,  puis  s'en  va ,  j  03 , 1 S 1 7, 
)5i9.  —  D.  Gonxalvo' parie  à  Eustache  de 
Beaumarchais  de  Tinimitié  existant  entre  D. 
Garcia  et  D.  Pedro  Sanchiz,  1S26.  —  D. 
Garcia  jure  fidélité  à  Eustache  de  Beaumar- 
chais, lOÂ,  ïbbà»  — -  Il  vient  aux  cortès,  à 
Pampelune ,  113,  1 679.  ^-  Il  se  retire  è  part 
pour  délibérer,  1 704.  —  Un  chevalier  Tac- 
cnse  auprès  d'Eustache  de  Beaumarchais  d'en- 
courager les  habitants  de  la  Navarrerie  dans 
leur  refus  d'obéissance,  122,  i836.  —  I). 
Gonzalvo  Ibanez  cherche  à  le  réconcilier 
avec  D.  Pedro  Sanchiz,  1847.  —  ^'  Garcia 
vient  à  l'assemblée  des  riches  hommes  et  des 
barons,  à  Pampelune,  i3i,  2089.  —  Un 
Navarrais  lui  donne  place  dans  un  complot 
contre  Eustache  de  Beanmarchais,  i36, 
2073.  —  D.  Garcia  prend  la  parole  dans 
l'assemblée  des  riches  hommes  révoltés  et 
enfermés  dans  ia  Navarrerie,  i54t  2370. — 
Il  assiste  le  lendemain,  dans  Sainte-Marie ,  à 
la  prestation  de  serment  des  révoltés,  1S6, 
2370.  —  Le  prieur  de  Saint-Gilles  le  trouve 
dans  la  Navarrerie-,  182,  2798.  —  D.  Garcia 
fond  avec  impétuosité  sur  les  combattants 
des  bourgs,  216,  3345^ 3 5o.  —  Il  est  ren- 
versé par  terre,  218,  336 1.  —  Un  sergent 
des  bourgs  cherche  vainement  à  le  tuer, 
3366.  —  Un  de  ses  chevaliers  accourt  pour 
le  secourir,  3369.  —  Morts  et  blessés  dans 
le  jardin  où  git  D.  Garcia,  220,  3391.  — 
Un  écuyer  lui  donne  son  che\al,  et  D.  Lope 
Gardacho  lui  adresse  la  parole ,  34 1 8 ,  34 2 1 . 

—  D.  Garcia  propose  de  mettre  de  bonne 
heure  à  exécution  le  plan  imaginé  contre  les 
bourgs  par  D.  Gonzalvo  Ibanez,  248,  3864. 

—  D.  Garcia  va  se  divertir  auprès  de  D. 


Pierre  Sanchiz ,  266 ,  4 1 38.  —  Il  est  signalé 
comme  l'un  des  auteurs  de  sa  mort,  268 ,  en 
note.  —  D.  Garcia  adresse  la  parole  aux  ré- 
voltés, 292,  45) 9.  —  Le  maréchal  des  logis 
de  l'armée  française  fait  très-grand  semblant 
d'amitié  à  D.  Garcia,  3oo,  465g.  —  Quel- 
qu'un de  l'armée  lui  envoie  un  mes&ger 
chargé  de  lui  dire  de  partir,  4672.  —  Il  an- 
nonce h  D.  Gonzalvo  qu'il  y  avait  à  craindre, 
et  il  parle  aux  barons  et  aux  riches  hommes, 
4674, 4677. 

Garcia  Almoratit  (Don)  le  pros,  père  de 
D.  Garcia  dont  parie  Anelier,  70,  22. 

Garcia  db  Tubrilles  (En).  On  lui  donne  à  sur- 
veiller l'une  des  algarades  des  bourgs  de 
Pampelune,  170,  2626. 

Garcia  Martintk  d'Eussa.  D.  Pierre  Sanchiz, 
avant  de  mourir,  l'appelle  à  son  aide,  266, 
4i5o. 

Garcia  Martinitz  d'Uiutz  (Don).  Il  garde  le 
portail  de  Saint-Laurent ,  à  Pampelune  ,212, 
3289. 

Garço.  Cri  des  garçons  de  la  Navarrerie,  208, 

3211. 

Gardacho.  Il  va  à  D.  Garcia  et  l'exhorte  à  s'en 
retourner,  220,  34  20.  Voyez  Lope  Gar- 
dacho, 

Gardia  (La).  Eustache  de  Beaumarchais  voyage 
en  Navarre  jusqu'à  ce  qu'il  y  soit ,  122, 
1843. 

Gamimens.  Combattants  invités  à  prendre  leurs 
hamois,  298,  4622. 

Ga|ira.  Don  Semen  du  Guereti,  chef  de  Garra, 
est  blessé  par  la  figure  de  deux  carreaux  d'a- 
cier, 236,  365 1. 

Garrot.  Un  bourgeois  des  bourgs  de  Pampelune 
propose  de  garnir  les  tours  d'hommes  et  de 
garrots,  74,  1091.  —  Sire  Pascal  Biddoin 
tient  les  garrots  avec  les  carreaux  acérés, 
162,2  ^76.  —  Garrot  de  la  tour  de  D.  Guri- 
gorri  de  Galar,  i64i  2609.  —  On  desserre 
les  garrots ,  23o ,  3555.  —  Défense  au  Bourg 
de  desserrer  aucun  garrot,  268,  4i64.  — 
Courtois  damoisel  frappé  d'un  carreau  de 
garrot  au  siège  deGaraynno,  326,  5o6i. 

Gasco  (El).  Les  Gascons  font  honneur  à  Eus- 
tache de  Boaumarchais  à  son  arrivée  à  Sau- 

88. 


700 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


veterre,  98,  i46i.  -^  Ils  gardent  seuls  le 
portai]  du  marcbé,  et  celui  de  Saint-Nicolas 
avec  les  Toulousains,  213,3392,3294.-— 
•Les  barons  révoltés  placent  la  cuisine  du 
seigneur  des  Gascons  en  butte  aux  coups 
des  trébuchets  des  bourgs,  360,  4o34. 

Gascoina,  Gascotna.  L*un  des  bourgeois  de 
Pampelune  propose  d'envoyer  chercher  des 
ingénieurs  en  Gascogne  ,74,1 098.  —  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  maintenait  ce  pays 
en  paix,  93 ,  i364.  ^-*  Il  passe  par  la  Gas- 
cogne pour  se  rendre  en  Navarre ,  98 , 
i46o. 

Gasto  (En),  sire  de  Béam.  Eustache  de  Beau* 
marchais,  se  rendant  en  Navarre,  passe  par 
sa  terre,  98*  i46o«  —  Philippe  le  Hardi 
annonce  à  un  messager  des  bourgs  qu*il  a 
envoyé  en  Navarre  sire  Gaston,  358,  3997. 

—  Les  messagers  des  bourgs  le  trouvent  à 
Pampelune,  où  il  était  venu  pour  savoir  les 
choses,  360,  4036,  4039.  —  Deux  riches 
honmies  vont  auprès  de  lui,  4o39. —  Il  leur 
demande  une  trêve  de  quinze  jours,  4o44* 

—  Il  envoie  un  messager  à  Eustache  de 
Beaumarchais,  4o5o.  —  Le  prieur  de  Saint- 
Gilles  et  D.  Gaston  entrent  au  Bourg,  363 , 
4o55.  —  D.  Gaston  parie  aux  barons,  4o68. 

—  Les  riches  hommes  lui  annoncent  qu'ils 
veulent  faire  leur  volonté,  4073.  —  Le 
prieur  et  D.  Gaston  les  conjurent  en  vain  de 
mettre  un  terme  à  la  guerre,  4o8o,  4o84. 

—  Les  riches  hommes  invitent  D.  Gaston  à 
ne  pas  parier  d'arrangement ,  364 ,  4090.  — 
Le  lendemain  D.  Pierre  Sancbis  vient  lui 
faire  sa  cour,  leur  conversation ,  4093 ,  4095 , 
4io8,  4iii«  4ii4«  4ii6.  —  Il  est  saisi  de 
crainte  à  la  nouvelle  de  la  mort  de  D.  Pierre 
Sanchis,  368,  4 160.  — H  sort  de  la  ville  et 
se  rend  auprès  du  roi  de  France,  4170, 
417S.  —  Langage  qu'il  lui  tient,  4178.  — 
Réponse  du  roi ,  370 ,  4a  1 4.  —  Philippe  le 
Hardi  arrête  que  sire  Gaston  guidera  l'expé- 
dition à  travers  les  ports  des  Pyrénées,  374 , 
4a6i.  —  Il  fait  partie  de  l'armée,  396, 
4589. 

Gavali>a.  Eustache  de  Beaumarchais  tenait  le 
Gévandan  en  paix,  93,  i363. 


Gayt,  gayta.  Les  soldats  des  bourgs  font  le  gnet 
jusqu'à  Taube,  380,  4359.  —  Imbert  de 
Beaujeu  et  Eustache  de  Beaumarchais  vont 
passer  les  troupes  en  revue  et  réveiller  le  guet, 
3oo,  4670.  Voyez  Gaiia, 

Gazarma,  arme  employée  pendant  la  guerre 
civile  de  Pampelune,  806,  3 18s.  Voyez 
Gi^ssamuL 

Gerra,  guerra.  Coutume  et  droit  de  la  guerre, 
so4f  3i4o.  —  Un  jour,  la  guerre  dure  jus- 
qu'au coucher  du  soleil,  338,  353o,  3533. 

—  Â  l'aube  du  jour  les  archers  sortent  pour 
conomencer  la  guerre,  833,  36oo.  —La 
guerre  recommence  de  nouveau,  334 ,  3617. 

—  Tristesse  de  la  guerre^  3657.  —  Anelier 
ne  croit  pas  avoir  vu  de  guerre  pareille  à  la 
guerre  civile  de  Pampelune,  338,  3693. — 
n  fait  connaStre  quelle  est  la  guerre  la  plus 
périlleuse,  3695.  —  Bonheur  de  ceux  qui 
prenaient  part  à  la  guerre  de  Pan^eluiie, 
3700.  —  Fin  de  la  guerre  un  certain  jour, 
s43 ,  3763.  —  Mur  troué  pendant  la  guerre. 
346,  38i3.  —  La  sagesse  est  bonne  en 
guerre,  356,  3965.  —  La  guerre  recom- 
mence de  nouveau,  376,  439a.  —  Elle  dure 
tout  le  jour,  378,  43ii,  433 s.  —  Chaque 
jour  les  combattants  de  Pampelune  sortent 
pour  la  guerre  de  campagne,  380,  4363.— 
Un  jour,  la  guerre  cesse,  384, 44s4.  —  Elle 
continue,  388,  4474.  —  D.  Gaston  savant 
en  fait  de  guerre,  396,  4589.  —  Grandeur 
de  la  guerre  entreprise  par  l'armée  française 
en  Navarre,  3o6 ,  4760.  —  La  guerre  devant 
Saint-Christophe  dure  jusqu*à  la  fin  du  jour, 

3i4,  4894. 

Gin.  Des  traîtres  tournent  les  engins  de  Pam- 
pelune, 394,  4569.  —  La  ruse  ne  sert  de 
rien  à  Eustache  de  Beaumarchais,  3oo, 
4665.  Voyez  Engen, 

Glbsa,  Glbysa,  Gleyssa,  Gusia.  Le  roi  de 
France ,  pilier  de  l'Église  après  le  pape ,  80, 
1 1 70.  —  Le  prieur  Sicard  reproche  au  con- 
seil de  la  Navarrerie  d'abaisser  l'Église  en 
obéissant  aux  ordres  d'Eustache  de  Beau- 
marchais^  1 16,  1763.  —  Les  membres  do 
conseil ,  se  voyant  soutenus  par  l'Église ,  dé- 
cident de  leur  résister,  1770.  —  Les  douze 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


701 


de  la  Nafarrerie  se  prétendent  d'Église  et 
soumis  à  st  juridiction,  118,  1778;  3o6f 
4763.  —  Sire  Jean  d*Aere  conseille  à  Phi- 
lippe le  Hardi  de  soumettre  à  TÉglise  son 
différend  avec  le  roi  de  Castille,  3i  3, 4845. 

—  Le  sire  de  Beanjen  et  Eustache  de  Beau- 
marchais veulent,  au  sac  de  la  Navarrerie , 
protéger  les  droits  de  l*Église. 

Glbssu,  glbyssa.  Les  riches  hommes,  les 
hourgeois  et  le  peuple  tiennent  une  confé- 
rence dans  l'église  de  Sainte-Marie,  i54, 
)3S3. — D.  Fortuyn  iUmoravit  est  chargé  de 
mettre  en  état  Téglise  de  Saint-Jacques, 
386 ,  4443.  —  Ceui  de  la  ville  s*en  empa- 
rent, 4448.  —  Souci  des  chefs  de  la  Navar- 
rerie à  la  vue  du  pennon  d*£ustache  de 
Beaumarchais  sur  cette  église ,  4453.  —  Les 
Français  entrent  dans  Téglise  de  la  Navar- 
rerie, 3o4«  4743. 

Guerra.  VoyesGcrro. 

Guerreyar,  guerreiar.  Le  comte  de  Foix  ardent 
à  guerroyer,  hahile  dans  Tart  de  la  guerre, 
396,4590;  398,4650;  3 13,  486s. 

Globios.  Le  prieur  de  Saint-Gilles  et  Gaston, 
sire  de  Béam,  jurent  sur  le  Glorieux,  c'est- 
à-dire  sur  le  crucifix,  de  ne  pas  rester  dans 
le  Bourg,  363,  4057. 

Gloto.  Injure  adressée  par  les  défenseurs  de 
Garaynno  aux  assiégeants,  334 1  5o49. 

Gofos.  Gonds  de  chaudron  tranchés  par  une 
fHerre,  360,  4o38. 

Gola.  Révoltés  de  la  Navairerie  pendus  par  la 
gueule,  3o6»  4769. 

Golfaino,  golfayno.  Des  combattants  prennent 
leur  gonianon,  306,  3178.  — Les  riches 
hommes  sortent  de  la  Navarrerie  chacun  avec 
son  gonfanon,  34o,  3735.  —  L'armée  fran- 
çaise va  à  Punicastro ,  gonfànons  étendus , 
330 ,  4983.~Les  barons  français  prennent  la 
résolution  d*ailer  A  Garaynno  avec  leur  gon- 
fanon, 33  3, 5017. 

Gowz.  Voyez  Pascal  Garnit  {En), 

GoMÇALTO  IvAYNNES  0)1  Htyainiibs.  Il  assiste,  en 
1174»  aux  cortës  de  Pampelune,  44*  630. 

—  Il  possédait  les  terres  d'Estella,  63 1.  — 
Il  se  rend  à  Tappel  de  D.  Pero  Sanchix  ,63, 
908.  —  Il  lui  parie  et  lui  annonce  Tinten- 


tion  où  il  est  de  se  rendre  auprès  de  D.  Gar- 
da, 66,  96a ,  979,  983.  —  Ses  paroles  à 
son  neveu,  68.»  988  *  997.  —  De  retour  au- 
près du  gouverneur,  il  lui  rend  compte  de 
son  entrevue,  ioo5.— *I1  retenait  une  partie 
de  Tautorité,  76,  1 1 36.— Il  se  rend  auprès 
d*Eu8tache  de  Beaumarchais  à  son  arrivée  à 
Pampelune,  100,  1498.  —  Il  lui  propose 
d^assembler  les  certes  pour  conjurer  les  ef- 
fets de  la  haine  qui  dirisait  D.  Garcia  et 
D.  Pierre  Sanchiz,  los,  i5t4. — H  se  rend 
aux  certes  de  Pampelune,  113,  1681.  — Il 
se  retire  à  part  pour  délibérer,  1 703.  —  Il 
tente  de  rétablir  la  bonne  harmonie  entre 
son  neveu  et  D.  Pierre  Sanchis,  113,1 844. 

—  Invention  de  ce  baron,  136,  1904*  — 
Paroles  que  lui  adresse  Eustache  de  Beaumar- 
chais, 1937.  —  D.  Gonxalve  Ibanez  prend 
la  parole  aux  certes  de  los  Arcos,  i33,  1995. 

—  Il  vient  à  Pampelune  se  joindre  aux  ri- 
ches hommes  et  aux  barons,  i34  «  3o4o.  — 
Il  engage  le  gouverneur  à  porter  secours  à 
D.  Lope  Diez  et  à  D.  Simon  Ruiz,  3057.  — 
Il  adresse  la  parole  aux  barons  de  Texpédi- 
tionde  Najera,  en  route  pour  retourner  à 
Pampelune,  i4o,  3i5i.  ^-  Il  menace  Eus- 
tache de  Beaumarchais  devant  les  bourgeois, 
1 44 ,  3 1 98.  < —  Il  blâme  les  riches  hommes 
conjurés  contre  le  gouverneur,  3310.  —  Il 
l'engagea  s'en  aller,  i48,  3359.  —  D.  Gon- 
zalve  prend  la  parole  dans  l'assemblée  des 
riches  hommes  révoltés  enfermés  dans  la 
Navarrerie,  154»  3354.  —  Il  assiste  le  len- 
demain à  la  prestation  de  serment  dans 
Sainte-Marie,  i56,  3379.  —  Le  prieur  de 
Saint-Gilles  le  trouve  dans  la  Navarrerie, 
183 ,  3797.  —  D.  Gonialve  propose  aux  ré- 
voltés de  la  Navarrerie  un  plan  pour  em- 
porter les  bourgs,  348,  385o.— D.  Gonzalve 
commande  l'assaut,  3o3 ,  4689. 

Gonfaironer,  gonfayroner.  Le  seigneur  de  Gas- 
cante  se  rend  à  une  conférence  avec  son 
gonfanonier,  113  ,  1680.  -—  Le  gonfano- 
nier  d'Imbert  de  Beaujeu  se  retire,  330, 

497«- 
Gonio.  Gasaque  en  usage  à  Pampelune ,  306 , 

3177. 


702 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Gorgera,  gorgero.  Des  combattants  s'arment 
degorgerins,  306,  3i8o;  283,  4370. 

GoTDALPAGAR.  Le  roî  de  Castille,  seigneur  de 
cet  endroit,  6,  69. 

Govemador,  goYemaire,  govemayre.  La  reine 
fi)anche  se  décide  à  donner  un  gouvemear 
Ma  Navarre,  dt,  6i3;  44,  6i4.  —  Terri- 
toire cpe  tenait  le  gouverneur,  63  s.  — Un 
bourgeois  de  ia  Navarrerie  propose  de  se 
plaindre  au  gouverneur  des  entreprises  des 
bourgs,  46,  673.  —>-  Un  gouverneur  est  ins- 
titué pour  tenir  droiture,  48,6do.  —  Les 
bourgeois  des  bourgs  se  rendent  auprès  du 
gouverneur  et  lui  adressent  ia  parole ,  686. 
—  Le  gouverneur  est  bien  disposé  à  écouter 
les  bourgeois,  et  il  leur  répond,  5o,  707. — 
Ils  lui  cépHquent,  734.  —  D.  Sancbo  de  ios 
Arcos  s*adresse  au  gouverneur,  Ss ,  747.  — 
Le  gouverneur  sort  de  la  ville  et  entre  dans 
le  Bourg,  761.  —  Les  habitants  de  la  Na- 
varrerie s'imaginent  que  le  gouverneur  ne 
pourrait  les  subjuguer.  Sa,  767.  —  Ibse 
plaignent  à  D.  Garcia  qu'il  veuille  les  sou- 
mettre, 767.  —  Ayant  appris  qu'il  avait  i*in- 
tention  de  détruire  leurs  engins  et  leurs  re- 
tranchements, ils  lui  parlent  très-résolument, 
58,  83 1,  833.  —  Les  habitants  des  bourgs 
iutercèdent  pour  les  rebelles,  85a;  60, 
863.  — 11  sort  de  Pampelunearmé,  869. — 
Un  messager  de  D.  Garcia  lui  adresse  la  pa- 
role, 885.  ' —  Un  bourgeois  ouvre  Tavis 
d'envoyer  deux  bourgeois  an  gouverneur,  70, 
io43.  ^-  Un  autre  annonce  que  le  gouver- 
neur veut  tout  ce  que  veulent  les  bourgeois, 
74»  1088.  —  Tout  le  monde,  en  Navarre, 
veut  être  gouverneur,  78,  1149.  —  ^^ 
koui^féois  propose  de  demander  un  gouver- 
neur au  roi  de  France,  1  i5a.  —  L'assem- 
blée tombe  d'accord  sur  ce  point,  80, 1 176. 
— Un  messager  demande  un  gouverneur  au 
roi,  1196.  —  Philippe  le  Hardi  expose 
l'affaire  à  son  conseil,  8i,  laSa.  —  Sire 
Erard  de  Valeri  propose  au  roi  pour  gouver- 
neur Eustache  de  Beaumarchais,  1363.  — 
Le  roi  veut  qu'il  le  soit  de  toute  la  Navarre, 
94 ,  1 4 1 8.  —  Le  bruit  court  en  Navarre  que 
le  pays  avait  un  bon  gouverneur  de  France, 


loo,  1 489.  —  Le  seigneur  de  Gascante rap- 
pelle aux  cortès  d'Estella  la  demande  d'un 
gouverneur  adressée  à  Philippe  le  Hardi, 
103,1 54 4.  — ^  Eustache  de  Beaumarchais 
chevauche  en  Navarre  conune  gouverneur, 
io4«  iS64*  i565.  —  Les  bourgeois  de 
Pampelune  se  mettent  aux  ordres  d' Eustache 
de  Beaumarehais,  106,  i594-  —  Le  gou- 
verneur prie  humblement  les  habitants  de 
la  Navarrene  de  se  réconcilier  avec  leurs 
adversaires,  1 598. — L'un  de  ceux-là ,  Sancbo 
Mnstarra,  lui  adresse  la  yrole,  1 10,  166S. 

—  Aucun  gouverneur  ne  peut,  au  dire  du 
prieur  Sicart,  ordonner  la  destruction  des 
machines  de  guerre  de  la  Navarrerie,  116, 
1764.  —  Les  douse  de  la  Navarrerie  refu- 
sent d'obéir  au  gouverneur,  118,  1776.  — 
H  leur  répond  et  se  rend  an  palais  épiscopal, 
1780,  1783.  —  Les  habitants  du  bourg  de 
Saint-Cemin  l'excitent  à  la  vengeance,  iso, 
1817. — Un  messager  des  bourgs  lui  adresse 
la  parole,  1 34  «  i884.  —  Les  barons ,  ayant 
comploté  de  le  chasser,  lui  adressent  la  pa- 
role, I  a8,  1954'  —  D.  Gonxalve  Ibanei  lui 
parie  aux  cortès  de  Ios  Arcos,  i3a,  1996. — 
n  s'adresse  de  nouveau  à  lui ,  à  Pampelune, 
i36,  3o58.  —  Sire  Eustache  le  gouvemear 
veut  aller  en  Gastille,  a  85.  —  Les  barons  et 
les  riches  hommes  rassemblés  se  demandeot 
ce  qu'ils  feront  de  ce  gouverneur,  1 4  a ,  3 1 56. 

—  Il  accorde  audience  aux  riches  hommes, 
3181,  —  Les  ricomes  demandent  aux  bour- 
geois ce  que  leur  semble  de  leur  gouverneur, 
1 44 1  3  1 90.  —  Aymar  Grozat  annonce  aux 
bourgeois  que  les  barons  veulent  abaisser  le 
gouverneur  Eustache  de  Beaumarchais.  1 46, 
3  3  a  3. — D.  Gonxal  ve  Ibanez  engage  Eustache 
de  Beaumarchais  à  s'en  retourner  en  France, 
i48,  3360.  —  D.  Ponce  Baldoin  déclare  à 
Eustache  de  Beaumarchais  que,  puisque  la 
Navarre  lui  a  prêté  serment  comme  gouver- 
neur, il  sera  en  sûreté ,  1 58,  a4  4 o.  -- Le  gou- 
verneur à  Saint-Laurent,  190,  a946.->Les  ar- 
balétriers du  gouverneur  sortent  des  bourgs, 
a  34, 36 1 1 .  — Philippe  le  Hardi  doit  secourir 
Eustache,  puisqu'il  l'a  fait  gouverneur  de 
toute  la  Navarre,  37a,  4a3o.  —  Le  prieur 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


703 


de  Saint  •  Jacquet  s'adresse  au  gouverneur 
pour  lui  demander  protection,  986,  4^34. 

Gracia.  Voyez  Santa  Gracia, 

Grayie,  graylle.  Eustache  de  Beaumarchais 
sort  avec  des  clairons,  398,  46sS.  —  On  en 
sonne  pour  appeler  aux  armes,  3oa,  471  S. 

—  A  Mendatia  le  pays  retentit  des  petits 
clairons  de  Tannée  française,  Sao,  4990. 

Gdarci  Almoratid.  Si  les  combattants  du 
Bourg  l'eussent  su  terrassé,  il  n'aurait  point 
échappé,  aaa,  343 j. 

Gdbretz.  Voyez  Semen  de  Guerttz, 

Gdill£M  (Maestro).  Il  est  chargé  de  diriger 
Talgarade  de  Saint-Cemin,  170,  a  608. 

GoiLLEM  Anelier  (  Eu)  ,  auteur  de  ce  poème,  1 . 

—  Il  déclare  avoir  vu  à  tout  instant  D.  Pierre 
Marra  dans  Taigarade  de  Saint-Cemin ,  1 70 , 
3609. — Il  raconte  ce  qu'il  a  vu ,  194,3998. 
"*  Il  croit  que  le  capitaine  du  moulin  du 
Maçon  fut  frappé  un  vendredi,  aie,  3a5o. 

—  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  entrepren- 
nent de  le  faire  rendre  à  merci,  avec  ses 
compagnons,  3a53.  —  11  est  témoin  de  ce 
qui  fut  tiré  en  deux  jours  des  bains  et  des 
celliers  de  la  Navarrerie,  ai  a,  3 373.  —  Il 
rend  justice  à  la  vigilance  d*Eustache  de 
Beaumarchais,  ai 4,  33oo.  —  H  jure  qoe 
si  les  bourgeois  du  Bourg  avaient  su  D.  Garcia 
à  terre,  ils  l'auraient  tué,  aaa,  3499.  — 
Il  sait  qu'un  jour  sept  chevaux  de  prix  furent 
écorchés  dans  la  Navarrerie ,  3438.  —  Il 
peut  conter  ce  qu'il  a  vu,  93o,  3673.  —  H  af- 
firme quelque  chose  avec  serment,  ada  , 
358 1 . — Ses  exploits  dans  une  drcoostance , 
a34,  36a4.  — Il  voit  André  d'Estella  cou- 
vert de  carrtaux,  a36,  3653.  -*  Il  se  dit 
porté  à  voir  dans  la  guerre  civile  de  Pampe- 
lune  un  effet' de  la  colère  de  Dieu,  a38, 
370a.  —  11  jiu«  par  le  Seigneur  qu'on  cer- 
tain jour  les  juifs  firent  de  grands  ravages, 
a4o,  373a.  — Il  assure  que  si  Eustache  de 
Beaumarchais  avait  eu  compagnie ,  il  serait 
sorti  contre  les  révdtés  de  la  Navarrerie, 
a 4a ,  3740.  —  Il  voit  tendre  une  baliste  et 
tuer  un  chevalier,  3753.  —  Il  lui  vient  à 
l'écrit,  en  voyant  porter  un  coup  à  Guil- 
laume Isam,  qu'il  est  tué,  346, 38o3.*-Il 


jure  qu'il  voudrait  pendre  D.  Miguel  Peritz, 
376 ,  439a.  —  U  dit  savoir  que  maint 
homme  des  bourgs  s'e£Qrayait  du  retard  du 
secours  de  France,  378,  43o8.  —  Il  entend 
Amaut  de  Marcafava  demander  le  combat, 
4317.  — Il  sait  qui,  dans  une  circonstance, 
fut  blessé,  qui  périt,  380,  4345,  4354.  — 
Il  peut  dire  le  nom  d'un  bourgeois  qui  se 
porta  en  avant  dans  une  circonstance,  390, 
4499. — Il  sait  bien  qui  donna  avis  à  D.  Garcia 
de  s'en  aller,  mais  il  ne  veut  pas  le  nonuoer, 
3oo,  4373. 

.  GUILLEM   YSSARN,    GULLYEU    ISARN  ,    GCYLLEM 

YsARN ,  chevalier  toidousain,  porte-enseigne 

d'Eustache  de  Beaumarchais,  se  distingue, 

344,  3791  >  3798.  —  Il  entre  dans  Mendavia 

avec  Amaut  de  Marcafava,  3 18,  4943. 

GoiLLBif,  Gdillem,  Gdtllbm  Marzel  (Don), 

bourgeois  de  Pampelune.  II  assiste  à  une 

conférence  tenue    entre  les  habitants  des 
bourgs  et  Eustache  de  Beaumarchais,  i5o, 

33oo.  —  D  assiste  à  une  autre  conférence , 

dans  l'église  de  Saint-Laurent,  i58,  34 1 3. 

—  On  lui   confie  une  des  algarades  des 

bourgs,  170,  3619. 

GuiOT,  sergent  des  bourgs,  porte  un  coup  à 
D.  Garcia,  318,  3364. 

Gdiralt  Loiibart,  bourgeois  de  Pampelune. 
L'une  des  tours  de  cette  ville  lui  est  confiée, 
163, a5oo. 

Goirgorri  de  Galarb  (La  torr  don) ,  à  Pam- 
pelune, donnée  en  garde  à  des  bourgeois, 
16a,  35o5. 

GoTLLEM  DE  Larrata  (En),  vaillant  arbalétrier 
placé  dans  Maria  Delgada ,  1 66 ,  3 55 1 . 

GuYLLEM  Martin.  L'une  des  tours  des  bourgs 
de  Pampelune  lui  est  donnée  en  garde  ,16a, 
95oi. 

GoTLLEu  Minadt*  II  ost  placé  en  avant,  avec 
sa  compagnie,  dans  une  sortie,  a54i  393o. 

Guyssarma,  espèce  d'arme  employée  dans  la' 
guerre  civile  de  Pampelune  •  300  ,  3o85  ; 
383 ,  4375.  Voyez  Gazarma. 

GuziEU,  Jdzieos,  YuziEim.  Les  révoltés  de 
la  Navarrerie  mandent  les  juifs  et  les  pren- 
nent pour  auxiliaires,  34o,  37a 3,  3736, 
3731. 


704 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Helias  Davi  (Don),  bourgeois  de  Pampelune, 

assiste  à  une  conférence  dans  Téglise  de 

Saint-Laurent,  i56,  2^07. 
Hubrir.  Silos ,  caisses,  coussins ,  ouverts  au  sac 

de  Pampeiune,   3o4t  474o,  4746,^751; 

3o6,  4768. 


H 


Hucka.  Hucbes  forcées  au  sac  de  la  Navarrerie, 

3o4,474i. 
Hueyllal.  Yeux  frappés  par  des  carreaux,  s84t 

44o8. 


I 


Ifanta.  Gardien  de  Tinfante,  le  roi  de  France 
doit  garder  sa  terre ,  94 1  1 3 99. 

luBERT,  Inbert,  sire  de  Beaujeu,  connétable 
de  France.  Philippe  le  Hardi  le  mande  et 
confère  avec  lui,  3a4,  346o;  958,4ôi4« 
4oa3.  —  Il  assistée  un  conseil  secret  tenu 
par  le  roi,  2741  4348.  —  Le  roi  lui  adresse 
la  parole,  4 s 53.  —  Sire  Jmbert  amène  le 
secours  de  France,  S94t  4584. 

Irai  de  Valeri,  Erard  de  Valéry.  Langage 
qu'il  tient  au  roi  de  France,  84f  is55.  — 


Philippe  le  Hardi  lui  reproche  de  trop  vanter 

Eustache  de  Beaumarchais ,  88 ,  1 3o  1 . 
IsARN.  Voyez  Guillem  Yssam. 
Issada.  Sans  Eustache  de  Beaumarchais,  une 

sortie  aurait   coûté  bien  davantage,  254, 

3946. 
Issarnitz.  Anelier  donne  cette  épithëte  au  comte 

d'Artois,  3i9,  4858. 
Itero.  Voyez  Johan  d^Ivero, 
IiA.  Voyez  Pedro  étiza. 


Jaca.  D.  Gorbaran  et  les  vingt  disent  à  Eusta- 
che de  Beaumarchais  que  le  secours  venu  de 
France  est  à  Jaca,  292 ,  4559. 

Jacme,  Jaime,  roi  d'Aragon.  Le  roi  Sancho 
lui  envoie  un  messager,  1 4 ,  181.  —  il  s'en 
vient  à  Tudela,  i83.  -^  Discours  que  lui 
tient  D.  Sancho,  191.  —  Joie  de  D.  Jaime  à 
l'ouverture  que  lui  fait  le  roi  de  Navarre ,  1 6, 
207.  —  Autre  discours  que  lui  adresse 
D.  Sancho,  21 5.  —  Il  garde  le  pays  avec 
des  hommes  d'armes,  224. 

J ACMES  Lambert  (Don) ,  l'un  des  défenseurs  de 
l'une  des  tours  de  Pampeiune,  162,  2499. 

Jagopis.  Jacobins  dans  l'armée  de  Philippe  le 
Hardi,  3o8,  4799* 

JÀymes  le  correybr.  Il  reçoit  la  mission  de 
garder  le  comeillat,  à  Pampeiune,  i64, 

2520. 

Jhesd-Grist,  Jbesd  Cristi.  H  inspire  aux  ba- 
rons navarrais  et  aux  bourgeois  de  Pampeiune 
de  demander  un  gouverneur  è  Philippe  le 
Hardi,  78,  1 143.  —  Son  amour  pour  Eus- 


tache de  Beaumarchais,  122, 1861.  — Eus- 
tache attribue  à  J.  G.  son  salut,  i  lui  et  aux 
bourgeois,  i58,  2429.  — J.  G.  abaisse  For- 
gueil  excessif,  178,  2734.  —  Prières  adres- 
sées à  J.  G.  pour  le  succès  de  la  médiation  de 
l'abbé  de  Mont-Aragon  et  du  prieur  de  Saint- 
Gilles  entre  les  bourgs  et  la  Navarrerie,  188, 
2915.  •—  J.  G.  envoie  à  Eustache  de  Beau- 
marchais la  grâce  de  parier,  23o,  3559. — 
Il  ne  Veut  pas  souffrir  que  les  bourgs  perdent 
un  certain  moulin,  3584*  —  ni  que  le  crime 
tenté  par  les  habitants  de  Saint-Christophe 
soit  consommé,  3i6,  4914* 

Joe.  Assimilation  d'un  combat  à  un  jeu,  270, 
4i86;  278, 4333;  388,  4492. 

JoHAM  (Don),  sonneur  de  cloches,  l'un  des  dé- 
fenseurs de  l'une  des  tours  de  Pampeiune, 
166, 255. 

Johan  Alfomso  vient,  gonfanon  d^loyé,  avec 
la  permission  d'entrer  en  Biscaye  et  d'y  exer- 
cer des  ravages,  i32,  2017.  —  Un  Navarrais 
le  met  d'un  complot,  1 36 ,  2068. 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


705 


JoHAN  BiCHiA ,  commandant  de  la  tour  de  la 
Roche,àPampeIune,  i64,  aSaA. 

JoBAN  BiGOBDA  (En) ,  bourgeois  de  Pampelune, 
frère  de  sire  Raymond  et  de  sire  Bernard, 
et  défenseur  de  la  tour  Neuve ,  163,  a483. 

JoHAN  Caritat  (En),  propriétaire  de  Tune 
des  anciennes  tours  de  Pampelune,  16a, 
aSoa. 

JoHAM  GoKBARAïf  (En),  sire  de  Let.  H  se  rend 
auprès  d*Eustache  de  Beaumarchais,  à  son 
arrivée  à  Pampelune,  100,  i5oo.  —  Il  lui 
prête  serment,  loA,  1557. 

JoHAN  D*AcRE  (Sire).  Il  répond  à  Philippe  le 
Hardi,  qui  consulte  son  conseil  pour  savoir 
s'il  doit  aller  en  Castillè,  Sic,  A838. 

JoHAN  d*Aldava.  On  loi  donne  à  défendre  la 
tour  de  D.  Guirgorri  de  Galar,  à  Pampe- 

.    lune,  i64, 3507. 

JoHAR  DE  Baooztathn,  bourgeois  de  Pampe- 
lune. Il  assiste  à  une  conférence  entre  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  et  les  bourgeois ,  1 5o, 
3298. 

JOHÀN  DB  BiDAUMiE  (En).  I^ prête  serment  à 
Eustache  de  Beaumarchais ,  io4,  i56.  —  Il 
se  rend,  sur  son  destrier,  aui  cortës  de  Pam- 
pelune, 113,1 683.  — •  D  assiste  à  la  séance 
où  les  révoltés  prêtent  sermept  dans  Sainte- 
Marie,  i56,  3384. 

JoHAH  D*EsTELA,  bourgcols  de  Pampelune,  Tun 
des  défenseurs  des  tours,  16a,  3496. 

JoHAN  DE  LA  GuBA  (En).  D  meurt  pendant  la 
guerre  civile  de  Pampelune,  384,  44 1  a. 

JoHAH  DE  LE  QuoATE ,  Tun  des  défenseurs 
de   Maria  Delgada   de   Pampelune,    166, 

3553. 

JoHAN  DE  TuNATN ,  fih  de  D.  Pierre  Âybar  et 
neveu  de  D.  Pierre  Sanchiz,  tué  avec  celui- 
ci,  a68,  4i56.  ^ 

JoBAN  dIvero.  n  concourt  à  ia  défense  des 
bourgs  de  Pampelune,  166,  a 565. 

JoBAN  d*Oteiça.  Il  garde  la  tour  de  la  Poterne , 
à  Pampelune ,  1 64  «  a 53 1 . 

JoBAN  Elio  (Don) ,  bourgeois  de  Pampelpne. 
On  lui  confie  la  tour  Neuve,  16a,  a48i. 

JoBAN  Especier  ,  bourgcois  de  Pampelune ,  l'un 


des  défenseurs  de  la  tour  de  la  Gloche,  16a, 
3477. 

JoBAN  Fblip,  bourgeois  de  Pampelune,  Tun 
des  défenseurs  de  la  tour  Neuve,  i6a.  3^84* 

JoBAH  GoNÇALTSiTZ,  fib  de  Gousalvc  Ibanez,  se 
rend  auprès  d*Eustache  de  Beaumarchais,  à 
son  arrivée  à  Pampelune,  100,  1499. 

JoBAN  LoMBART.  Tour  de  Pampelune  battant 
sur  son  chapiteau,  163,  3497. 

JoBAN  Mdrde  se  met  à  la  tête  des  révoltée 
de  la  Navarrcrie  et  les  fait  reculer,  118, 
1796. 

JoBAN  Peritz  Albgre  (En  ou  Don).  Il  se  pré- 
sente au  palais  pour  demander  la  rupture 
de  Tunité  de  Pampelune,  38,  538.  —  Il  est 
choisi  pour  aller  auprès  de  D.  Garcia,  54 , 
770.  —  Il  assiste  à  la  séance  où  les  révoltés 
se  jurent,  à  Sainte-Marie,  aide  et  amitié, 
i56, 3390. 

JoBAN  Peritz  Morça,  Motza  ou  Motzba  (Don), 
bourgeois  de  la  Poblacion  de  Pampelune, 
assiste  à  une  conférence  tenue  entre  Eusta- 
che de  Beaumarchais  et  les  bourgeois,  1 5o , 
33o3.  —  Il  prend  part  à  une  autre  confé- 
rence tenue  dans  Téglise  de  Saint -Laurent, 
i58,  34i8.  —  Il  est  commis  à  ia  garde  de 
Faigarade  de  Saint-Cemiu,  170,  3607. 

Job  AN  Ros  (En).  La  tour  de  D.  Guirgorri  de 
Galar,  à  Pampelune ,  lui  est  donnée  en  garde , 
i64,25o6. 

JoBANNA,  reyna  DE  Natarra  (Dona).  Punition 
de  la  Navarrerie  coupable  de  trahison  envers 
cette  princesse ,  3o8 ,  en  note. 

JORDA  DE  Ylla  (En).  Il  fait  partie  de  Tannée 
fi'ançaise  envoyée  en  Navarre,  396,  4693. 

Jordan  de  Rabastens.  Il  iait  partie  de  Teipédi- 
tion  de  Navarre,  396,  459^. 

Jomai.  Mauvaise  journée,  a84,  44a4. 

Jox.  Voyez  Joe, 

Judas.  Le  sorl  de  Judas  Iscariote  souhaité  à  Tin- 
iracteur  de  T unité  des  bourgs  de  Pampelnae , 
36,  5io. 

Jnnta.  Amaut  de  Marcafiiva  demande  joute, 
378,  43i8. 

JuziEUS.  Voyez  Gaiieo. 


HISr.  DE  LA  eOBRBB  DB  HAV. 


«9 


706 


TARLE  DE  L'HISTOIRE 


Labradoê.  Actions  de  grâces  des  laboureurs 
d'Auvergne  à  IKeu  pour  leur  avoir  envoyé 
Eustacbe  de  Beaumarebais,  88,  i  a  98. 

Laceylla.  Voyez  Pert  Imc^IUl  (Don), 

Ladro,  Tun  des  cris  de  guerre  poussés  par  les 
habitants  de  la  Novarrerie,  so6,  3 189; 

Lambert.  Voyez  Jacmes  Lamkêrt, 

Lampa.  Lampes  d'argent  prises  et  cachées  a» 
sac  de  la  Navarrerie,  3o4v  klho. 

Lança.  Emploi  de  cette  arme  dans  la  guerre 
civile  de  Pampelune,  soc,  3o8a;  io6y 
3 1 78  ;  2  46 ,  3809,  —  ^*  Diego  Martinez  se- 
coue sa  lance  ,>  20s,  3ioô.  —  Un  écoyer  se 
jette  en  avant,  la  lance  au  poing,  et  tue  un 
ennemi ,  3 1 1 7  ^  3 1  ao.  —  Lances  jetées  dans 
une  circonstance,  ao6,  3i85.  —  Grand 
bruit  de  lances  que  Tony  entend,  208 ,  3337. 
•*<— D.  Garcia  donne  des  coups  de  lance  A 
Bamard  Bigourdan ,  s  16,  3352. —  Un  che- 
valier reçoit  un  coup  de  lance  en  secourant 
D.  Garcia^  218,  3377.  ^-  Rude  coup  de 
lance  doané.àPeyret  Camero,  aao,  3397. 
—  Grand  nombre  de  lances  dans  une  cir- 
constance, 34i&.  *^  Charpentier  tué  d'une 
lance  «  936,  3649.  —  Combat  à  coups  de 
lance,  a38,  3689.  —  A  Pampelune  et  à 
Mendavia  des  combattants  s'arment  de  lances, 
382,  4372;  3o2,  4717;  3i8,  4961.  —  A 
Punicastro,  ie  pays  resplendit  de  l'édat  des 
fers  de  lances ,.3so,  4988. 

Lanceiar.  Hommes  percés  à  coups  de  Janee, 
3o4i4736w 

Languinar.  Eustacbe  de  fieauoiarcbais  fait  lan- 
guir i  Tebas  cartaina  des  vaincus  éd  la  Na- 
verrerie,  3o6,  4772. 

Lantz,  Lahz.  Voyez  Jlforia  de  LanU-ti  Pert  de 
Lant  [Don], 

Larraya.  Voyez  Gt^Uem.  de  Larraya  \J^n), 

LsanuRB.  Voyez  Oehoa  dt  Larumbe, 

Latdrleoui.  Voyez  Marlin  de  Lafurlegui, 

LAfiAMCk  M oy et. Martin  dt  Lamm  [Don). 

Layro.  D.  Ponce  Baldoin  rappelle  à  Eustacbe 
de  Beaumarchais  la  parole  du  bon  larron  à 
J.  C.  sur  la  croix,  160,  a45i. 

Legaru.  Voyez  Miguel  Peritz  de  Legaria, 


Legender.  Abbés  légeo4iers  à  la  suite  de  Phi* 
lippe  le  Hardi  dans  son  expédition  en  Na- 
varre, 3o8,  4797. 

Lkkat.  Voyez  Clément  de  Lenay  [En). 

Léo.  Le  roi  de  Léon  k  la  bataille  de  lu  Navas, 
4,  24. 

Léon.  Le  lion  armoiries  de  UCastiUe,  i3o, 
1969.  —  Le  connétable  de  France  parcourt 
la  Navarre,  puis  entre  daits  Mendavia. avec 
son  lion  noir,  3ii,  485o;3ao,  4997* — Le 
connétable  qui  porte  le  iion»  au  siège  de 
Garaynno,  3aa,  5oa6. 

Let,  100,  i5oo;  io4*  iS57.  -— Let proclamé 
à  l'asseasblée  des  riches  hommes  iCt  des  ba- 
rons ,  à  Pampelune ,  1  a4  »  ao4  6.  Voyez  Jokem 
Corharan, 

Leynna.  Les  halntants  du  bourg  de  Pampelune 
ramassent  tout  le  bois  des  bourgs,  376, 
4399. 

Liai.  Gens  loyaux  à  Pampelune,  3a6,  6075. 

Libras.  Un  orat^nr  de  la  Navarrerie  promet  à 
D.  Garcia  mille  livres  par  an  pour  s'équiper, 
s'il  veut  défendre  les  révoltés,  54,  786.  — 
Un  bourgeois  de«  boui^  offre  de  prêter  cent 
livres  de  sanchets  au  conseil,  7a,  io5i. 

Libre.  Le  livre  des  Évangiles  est  apporté  aux 
certes  d'Eatelia  pour  y  prêter  serment  au 
gouverneur,  io4 ,  1 65 1  .—*  Il  est  apporté  à 
la  conférence  de  Santa-Msna,  1S6,  a 394* 

Limoges.  Le  roi  Philippe  le  Hardi  donne  à 
Imbert,  sire  de  Beaujeu,  le  commandement 
des  possessions  royales  au  delà  de  Limoges, 
274,  4a58. 

Lissa.  Ceux  de  la  ville  se  mettent  par  pidisaade, 

a86,  4447. 

L<^tz.  Loups  dans  les  armoiries  de  Lop 
Diez,  seigneur  de  Biscaye,  i34t  ao5i. 

LoDOTS,  saint  Louis.  Il  forme  le  projet  de 
passer  outre-mer,  24t  34 1 .  —  H  reçoit  très- 
durement  le  roi  de  Navarre  à  la  suite  d'un 
combat,  3o,  4ao. 

Logader.  Nul  mercenaire  ne  sort  de  Pampe- 
lune, 288*  4469. 

LoMBARDU.  Manière  dont  on  fait  la  paix  en 
Lombardie,  laa,  i85i. 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


707 


% 


LoMBART.  Voyei  Guiralt  et  Johan  Lomhart. 

Lop.  Le  loap  est  dupé  par  Renard,  son  com- 
pagnon, ahiy  3747. — Révoltés  de  la  Na- 
Tarrerie  comparés  à  des  loups  ravissants,  37a, 
4s36. 

Lopd^Erao.  Il  sort  de  Pàmpehme ,  388,  4476. 

Lop  Dies.  Eustache  de  Beaumarchais  se  rend 
au  palais  épiscopal  ponr  accompagner  ce 
baron ,  118,  1 78$.  —  Les  barons  de  Navarre 
annoncent  I  Enstache  de  Beauznarcbais  fex- 
pabion  de  Lope  Diex  de  la  Gastille,  is8, 
1958;  i3a,  1998.  —  Il  assiste  aux  cortès 
du  château  de  los  Arcos,  i3o,  199a.  — 
D.  Lop  Diez  va  anprës  de  D.  Simon  Valer, 
i3a,  aoaS.  —  Eustache  de  Beaumarchais 
annonce  aux  riches  hommes  et  aux  barons 
qu  il  a  reçu  un  message  de  ce  seigneur,  1 34, 
I  o5 1 .  —  Un  Navarrais  tient  un  conciliabule 
avec  lui  et  D.  Simon  Ruiz,  i36,  ao66. — 
Eustache  de  Beaumarchais  invite  les  barons 
de  Navarre  à  se  rendre  auprès  de  D.  Lope 
Diex  sans  lui,  i38,  a  100. —  Ils  sont  bien 
accueillis  de  D.  Lope,  3119.  —  Il  confie 
avecD.  Simon,  i4o,  aia3.  —  Us  viennent 


ensemble  à  Pampelune  pendant  la  guerre 
civile,  a  10,  3a6i.  —  Les  révoltés  de  la  Na- 
varrerie  le  prient  de  demander  des  trêves  à 
Eustache,  ce  qu*ils  font,  a  13,  3365, 
3367. 

Lope  Gardacho.  Lui  seul  reconnaît  D.  Garcia 
Almoravid,  son  maître,  terrassé  dans  un 
jardin,  339,  3433. 

LopBTK.  VoyèK  Miguel  Lopejrz. 

Lorca.  Les  Navairrais  y  vont  avec  D.  Simon 
Ruiz  et  D.  Lope  Diez,  i4o,  ai 3o. 

LoRR!i  (El  martre  sant).  D.  Garcia  Martinitz 
d'Uritz  garde  le  |>Drtail  de  Saint-Laurent, 

313,3388. 

Loriga.  Belles  cuirasses  dans  Tarmée  française 
en  Navarre,  396,  46o4;  3io,  4809. 

LoRMARDiE.  Une  fois  à  Tabri  du  danger  qu'il 
avait  couru  dans  la  Navarrerie,  Eustache  de 
Beaumarchais  jure  qu*il  avait  eu  plus  de 
joie  que  s*il  eût  été  duc  de  Normandie,  1  ao, 
i83a. 

Luec.  Une  machine,  au  siège  de  Garaynno, 
firappe  au  lieu  où  mangeaient  lea  assiégeants, 
3a6,  5o63. 


M 


Maça.  Des  combattants  de  Pampelune  s'ar- 
ment de  masses ,  3i4>3335;  383,  4373.-— 
Nombreuses  masses  prises  dans  une  cir- 
constance, 3o4%  4733. 

Maço  (El  moHn  del).  Les  révoltés  dèr  la  Na- 
varrerie cherchent  à  s*en  emparer,  aie, 
3336.  —  Attaque  de  ce  moulin,  334i» 
3349,  3348.  —  Perte  du  moulin ,  3356, 
3357. 

Maestria.  Habileté  des  habitants  des  bourgs, 
376, 4396. 

Magdalena.  Les  défenseurs  des  bourgs  passent 
le  pont  à  la  Magdeleitie,  3o3 ,  47o3. 

Matestre.  Voyez  'Simon  Maiestre, 

Maiestre,  ingénieur.  Un  bourgeois  propose 
d'envoyer  chercher  des  ingénieurs  en  Gas- 
cogne, 74  «  1099.  —  Le  conseil  des  bourgs 
y  envoie,  1109. 

Mal.  Qui  md  cherche,  mal  veut,  proverbe, 
386,  4453. 


Malaute.  Le  roi  de  France  guérit  lésina- 
lades,  à  l'exclusion  de  tout  autre  roi,  256, 

3979- 
Manguanel.  Les  habitants  de  la  Navarrerie  font 

des  mangonneaux  contre  le  bourg  de  Saint- 

Cemin,  46,  647- 

Mansbrit.  Habitations  de  marbre  de  la  Navar- 
rerie détruites,  3i4»  4879. 

Marça.  YoyetAndrettdeMarça. 

Marqafava.  Voyez  Amaut  de  Marcafava. 

Marçal  (San),  saint  Martial.  Les  barons  de 
Navarre  jurent  par  son  corps,  i3o,  1970. 

Marchant.  Avant  l'arrivée  d'Eustache  de  Beau- 
marchais en  Auvergne,  les  marchands  n'y 
pouvaient  circuler,  86,  1378.  —  Leurs  ac- 
tions de  grâces  à  Dieu,  88,  1399.  t^  Lo- 
calités oh  ils  étaient  tvi<îtime8  de  gnetrapens 
et  démontés,  1 3 1 7  ;  90,  1 356:  -^  Ce  qu'ils 
disent  d'Eustache,  i335.  \oyet.  Mereader, 

Marcs.  Les  défenseurs  de  Garaynno,  pour  se 

89, 


708 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


rendre,  demandent  cent  marcs  de  dépens, 
3j6,  5070. 

Maria  (Santa).  Invocation  des  croisés  à  sainte 
Marie,  38,  SSg. — Sainte  Marie  représentée 
sur  le  sceau  de  Pampelune,  38,  5^6. — Elle 
est  invoquée  en  plusieurs  circonstances  par 
les  bourgeois,  s8 a,  4382;  3oa,  4707. — 
Eustache  de  Beaumarchais  assigne  la  Sainte- 
Marie  d*août  conmie  époque  de  Tarrivée  du 
secours  de  France,  976,  43o5.  Voyez  Sonto 
Maria, 

Mabu  de  Lantz,  habitante  de  la  Navarrerie. 
Eustache  de  Beaumarchais  met  le  feu  à  la 
maison  où  d'habitude  elle  se  tenait,  igi, 

2997- 
Maria  Dblouada,  Tune  des  tours,  à  ce  que  je 

présume ,  de  Tan  des  bourgs  de  Pampelune , 

166,  sSSo. 

Maria  Pelegrin  (Dona),  propriétaire  d'une 
maison  è  Pampelune,  i64,  aSii. 

Marih  (Lac  de).  Désordres  qui  y  afaient  lieu 
avant  l'arrivée  d'Eustache  de  Beaumarchais 
en  Auvergne,  90,  i353.  \ 

Marin  de  Salt  (Don),  bourgeois  de  Pampe- 
lune, chargé  de  la  défense  de  deux  tours, 
163,  3493. 

Marin  Ros.  Il  concourt  à  la  défense  des  bourgs 
R  Pampelune,  i64,  s5i3. 

Marines.  Saint  Nicolas  invoqué  par  les  marins, 
S06,  3193. 

Marocs.  Le  roi  Sancho  va  dans  ce  pays,  8, 
99.  —  Un  messager  l'y  va  trouver,  10,  110. 

Marqco,  charpentier.  On  lui  donne  la  surveil- 
lance de  l'une  des  algarades  des  tours  de 
Pampelune,  170,  3636. 

Mariui.  Voyez  Pert  Marra  [Don)» 

Marti,  Martin  d^Undiano  (Don),  bourgeois 
de  la  Poblacion  de  Pampelune.  Il  assiste  à 
une  conférence  entre  Eustache  de  Beaumar- 
chais et  les  bourgeois,  i5o,  a3o4.  — Il 
assiste  à  une  autre  assemblée,  dans  l'élise 
de  Saint-Laurent,  1 58 ,  34 1 6. 

Marti  PELBORi(En),  l'un  des  défenseurs  des 
bourgs  de  Pampelune,  i64,  35 1 3. 

Marti,  Martin  Grokatz,  bourgeois  du  bourg 
de  Pampelune,  frère  d'Aymar  Grozat.  Il 
adresse  des  exhortations  aux  autres  bour- 


geois, 1 46 ,  3333.  —  Il  assiste  à  une  confé- 
rence entre  eux  et  Eustache  de  Beaumar- 
chais, i5o,  3397.  —  '^  ^^^  partie  d'une 
autre  conférence  tenue  dans  l'église  de  Saint- 
Laurent,  i58,  3409.  —  Il  pique  son  cheval 
et  pense  frapper  un  arbalétrier,  398,  4498. 

Martin  de  Latdrlegui  se  place  dans  la  tour  de 
la  Calée,  160,  3471. 

Martin  de  Laviano,  l'un  des  défenseurs  des 
bourgs  de  Pampelune,  16&,  t575. 

Martin  de  Roncal,  nommé  parmi  les  défen- 
seurs des  bourgs  de  Pampelune,  168, 
3576. 

Martin  del  Ospital.  Il  est  chargé  de  guider  le 
trébuchet  de  l'algarade  établie  devant  Saint- 
Nicolas  de  Pampelune,  170,  36o3. 

Martin  Morça  (Don).  Il  est  placé  dans  l'ai* 
garade  des  bourgs  de  Pampelune,  170, 
3603. 

Martinets.  Voyez  Diego  Mardnett. 

Martintk.  Voyez  Garcia  Martiiiu  dEmtsa. 

Marzel.  Voyez  Guillem  Marzel  (Don), 

Mayestre.  Les  vingt  ordonnent  aux  ingénteurs 
de  se  préparer  à  défaire  les  machines,  i34 , 
1873. 

Maynader.  Sire  Jean  d'Acre  conseille  à  Phi- 
lippe le  Hardi  de  s'en  retourner  avec  tons 
ses  guerriers,  3 1 3 ,  484 1 . 

Mazel.  Boucherie  dans  une  circonstance,  384, 
44oi. 

Mege.  On  demande  des  médecins  pour  soigner 
les  blessés,  384»  443 1. 

Mendavia.  Des  messagera  envoyés  à  Philippe 
le  Hardi  lui  annoncent  la  perte  de  cette 
ville,  83 ,  1 308;  84  «  1 349. — Les  sentinelles 
des  bourgs  crient  à  ceux  de  la  Navarrerie 
d*y  aller,  a33 ,  3596.  —  Imbert,  sire  de 
Beaujeu ,  et  Eustache  de  Beaumarchais  tom- 
bent d'accord  d'aller  prendre  Mendavia,  3 1 6, 
4933. 

Menestrals.  Les  ouvriers  de  la  Navarre  s'as- 
semblent pour  délibérer  sur  l'état  du  pays, 

•  78,  1 159.  —  Ouvriers  mêlés  aux  bourgeois 
pour  la  défense  des  bourgs  de  Pampelune  « 
168,  3584,  3589.  —  ^^  ouvriers,  dans 
cette  ville,  crient  aux  armes,  3o4t  3i56; 
383,  4368;  388,  4484;  3i6,  4939.  —  Ils 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


709 


l'annent,  ni,  3319.  —  LesoDirien  de  ta 
NmrreTie  SDlrant  dans  dd  complot  coDtra 
lei  TÎgncs  de  lenra  adversaires,  lio,   37ii. 

Hmoua,  Muom,  Meios  (Fray*].  Les  friras 
mineurs  en  possession  d'an  donUa  de  la 
charte  d'imité  de  Pampdone,  Ai,  591.  — 
Des  boai^eois  des  boo^  s'j  rendent  et  en- 
gageniD.  Ponce  Baldoini  révéler  à  Eustache 
de  Beaunurehala  nn  complot  ourdi  contre 
loi,  136,1087.  —  D.  Mari)  Crozat  propoee 
an  antre*  bonrgcois  de  Pampelnne  de  te 
rtuoir  aux  frkres  mineors,  1A6,  laio. — 
Lea  bourgeois  s'en  vont  jnsqn'aviFriresMi- 
nenrs  avec  Eustache  de  BeaDmarchaia,  i^S, 
ii56.  —  Le  gardien  dn  couveot  vient  en  la 
Tingtaina  pour  ticher  de  rétablir  la  paix 
entre  les  bourgs  elle  Navarrerie,  173,  363g. 
^  Le  prienr  de  Saint-Gilles  et  l'abbi  de 
MonUAragnn  qaittent  la  Navarrerie  accom- 
pagndsdefriras  minean,  19a,  3gi3.  . 

Mercader.  Les  marcbands  de  la  Navarre 
s'assemblent  ponr  dtiibërer  nir  l'étit  du 
royaume,  78,  iiSS,  1  iSg.  —  Lea  mar- 
chand* des  cortèi  de  Navarre  délibèrent  avec 
les  autres  ordres,  113,  1706.  —  Les  mar- 
chands des  bourgs  en  aortent,  aSi ,  36og. — 
Un  messager  annonce  i  Philippe  le  Hardi 
la  fuite  des  marchands  de  la  Navarrerie, 
3io,  iSïO.  \ajei  Marc\anl. 

Merce.  Exhortés  i  se  rendre  k  merci,  lea  dé- 
fenseur* du  nxnilin  du  Maçon  anîvent  cet 
avis,  310,3353. 

Herescal.  Ou  demande  des  marichaox  ponr 
panser  les  blessés,  18A,  &t3i. 

Muus, Merlin Tencbanteur.  Anelier proclame 
D.  Conialve  Ibafiei  |dns  savant  que  Meriin, 
18».  »797. 

Meaage,  mesat^DS,  massage,  messager,  mea- 
satge.Unmeasager  va  annoncer  iSancho  Vit 
ia  perte  de  Vitoria,  lo,  10g.  —  Le  roi  de 
Tnuis  envoie  des  messagers  aux  croisés,  3ï, 
16S.  —  Thibaut  U  en  envoie  au  Bourg  de 
Pampelune,  3S,  539.  —  ^°  messager  de 
D.  Garcia  vient  trouver  D.  Pero  Saachii  A 
Tafâlla,  60, 885.  —  Le  gouverneur  appelle 
nn  "messager  et  renvoie  à  D.  Garda,  63, 
911,913.  —  Le  messager  remplit  sa  com- 


misMoo,  BtD.  Garcia  lui  répond,  9)8,  933, 
g33.  —  Il  rapporte  la  réponse  1  son  maître, 
6i,  g3i,  933.  —  Le  coosmI  de*  bourgs 
consenti  envoyer  nn  messager  au  gouver- 
neur, 73,  io53,  loSi.  —  On  bourgeois 
propose  d'envoyer  des  messagers  en  Gas- 
cogne pour  avoir  des  ingénieurs,  74 ,  logS. 

—  D'aprïa  la  résolution  de  rassemblée  gé- 
nérale des  divers  ordres  de  la  Navarre,  des 
messagers  vont  i  Paris  auprès  du  roi,  et 
l'on  d'eux  lui  adresse  la  parole,  80,  1 183 . 
iiSi,  1 189.  —  Philippe  convoque  ses  con- 
seillers intimes  au  lien  qui  leur  serait  assigné 
par  le  messager,  83,1138.  —  Il  lenreipose 
qu'il  lui  en  est  venu  de  Navarre,  Si,  iil5. 

—  Réponse  d'Eustache  de  Beaumarchais  1 
des  messager*  envoyés  par  D.  Pierre  Sanchjt, 
100,  iSii.  —  Le  seignetu:  de  Cascante 
rappelle  aux  cort^  d'Estella  l'envoi  d'un 
messager  au  roi  de  France,  101,  iSis.  — 
Le*  bourgs  envoient  i  Eustache  de  Beaumar- 
chais un  messager  ponr  lui  annoncer  la  des- 
tructiiHi  de*  machines,  entretien  qu'a  celut- 
ei  avec  le  gouverneur,  ni,  1881,  i883, 
1891.  —  Le  messager  s'en  vient  i  Pampe- 
lnne, aui  vingt,  igg6.  —  Lope  Diei  envoie 
des  messagers  en  Navarre  1  sire  Eustacfae,  . 
i34,3038.  —  tien  instruit  le  parieroent, 
loSi.  —  Les  riches  hommes  mandent  parle- 
ment parles  messagers  connus,  i5i,  i3i9- 

—  Dn  messager  va  dire  aux  vingt  de  Pam- 
pduoe  que  l'attaque  commence  dans  la  Na- 
varrarie,  17*,  1671.  — Enstache  de  Beau- 
marchais déclare  ne  pas  vouloir  sortir  des 
bourgs  avant  le  retour  d'un  messager  envoyé 
en  France,  3713.  —  Messager  d'Eustache 
de  Beaumarchais  envoyé  à  Philippe  le  Hardi, 
178,  1750.  —  L'abbé  de  Mont-Aragon  in- 

.  Toque  sa  qualité  de  messager  pour  fermer  la 
bouche  aux  vingt  des  bonrgs,  186, 1881. — 
Il  se  donne  i  Eustache  comme  messager 
contraint,  188,  iSgo.  — Messagers  envoyés 
PQ  France  pour  annoncer  le  s 
pelune,  3899,  agoi.  —  Le  ir 
à  Paris  et  parle  au  roi,  313, 
roi  Philippe  annonce  devoir  en 
sager  i  Euslache  de  Beaumi 


710 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


3467.  —  Un  deuxième  meMager  arrite  à 
Paris,  3^7 1 .  —  Paroles  du  roi  aux  messagers 
d*Eustachede  BeaQmarchab,9s6,  3499.— 
Ils  s'en  retournent  à  Pampehme,  3494.  — 
Trois  messagers  des  bourgs  tont  an  roi  Phi- 
lippe, 256,  3966.  —  Raison  d'un  pareil 
nombre,  3969.  •^—  Un  messager  se  présente 
devant  ie  roi  et  lui  expose  son  message, 
3980.  —  Le  roi  lui  répond,  268,  3996.  — 
Un  autre  messager  arrive,  4oo2.  —  Le  roi 
parle  aux  deux,  4009.  —  Les  messagers  re- 
viennent à  Pampehme,  260,  4o24.  —  Un 
me&sager  vient  an  Bourg  de  la  part  de 
sire  Gaston,  4o48.  —  D.  Pedro  Sanchit  dé- 
clare vouloir  envoyer  un  messager  au  Bourg 
pour  annoncer  son  retour,  264  «  4 1 1 5.  — 
Sire  Gaston  en  envoie  un  aotrc^  et  tous 'deux 
vont  à  Eustache  de  Beaumarchais,  qui  leur 
parle,  4117,  4ii8;  266,  4i2i. —  A  rap- 
proche de  farmée  française ,  un  messager  va 
en  courant  aux  bourgs,  296,  46o6.  —  Quel- 
qu'un de  cette  armée  va  envoyer  un  messager 
à  D.  Garcia,  3oo,  4672.  —  En  l'entendant 
parier,  D.  Garcia  dit  à  D.  Gonzalve  qu'il  y  a 
à  craindre,  4674.  —  Un  messager  annonce 
à  Philippe  le  Hardi  la  fuite  des  révoltés  et 
le  sacde  la  Navarrerie,  3io,  48t3,48i5, 
4819. «—Des  pariementaires  de  Mendavia 
se  présentent  à  Imbert  de  Beaujen  comme 
messagers,  3 20,  4973.  —  Messagers  en- 
voyés à  Pampelnne  pour  mander  des  troupes 
au  siège  de  Garaynno,  324»  5o34. 

Messa.  Un  chevalier  ayant  été  tué,  Anelier  fait 
remarquer  que  nul  des  bourgs  ne  fit  dire  de 
messe  pour  lai ,  242 ,  3766. 

Messal  (  Abbat).  Voyez  Ahas, 

Messio.  Les  nobles  de  Navarre  demandent  à 
Eustache  de  Beaumarchais  leurs  frais  de 
garde  des  chAleaux ,  et  autres ,  1  o4 ,  1  ^7 1  ; 
i38,  2106.  — Accusations  portées  contre 
les  dépenses  d'Eustache  de  Beaumarchais, 
i48,  2  20)2,  2266.^ — Les  défenseurs  de  Ga- 
raynno demandent,  pour  se  rendre,  cent 
marcs  de  dépens,  326,  8070. 

Meyoader.  Des  cheis  de  bande  crient  aux  ar- 
mes, 286, 4444. 

MiGOLAD  (Sant).  Saint  Nicolas  sur  le  sceau  de 


Pampelnne,  38 ,  548.  —  Son  nom  eoofployé 
comme  cri  de  guerre  par  les  habitants  des 
bourgs  de  Pampehme ,  206 ,  3 1 93. 

Mi60BL,  Miqubl'  PsHiTz.  Il  se  présente  au 
'  roi  Henri  pour  demander  la  rupture  de  l'o- 
nité  de  Pampelune,  38,  53 1.^ —  H  prend 
soin  d'une  tour,  |64,  25o8. 

MiotnBL  Peritz  aquil  de  Çataldica.  Il  me- 
nace publiquement  Eustache  de  Beaumar- 
chais de  le  mettre  hors  du  bourg  de  Saint- 
Gernin  par  le  pied,  276,  4287. 

MieoEL  Pbattz  ds  Leoakta,  chevalier.  Il  est 
tué  d'un  coup  de  baliste,  24s,  3757. 

Mlnador.  Rencontre  de  mineurs,  ^5o,  3891 . 

MiRAUT.  S oyei  GwyllèM  àRnanL 

MiQUEL  (Don),  l'un  des  vingt  de  Pampdane, 
défenseur  de  la  tour  de  la  Cloche,  162, 
2479. 

MlQOSL  Grozat,  neveu  de  D.  Marte.  Il  lui 
adresse  des  représentations,  990,  45o3. 

MiQUEL  EsYETLLAiiT,  ooDimé  parmi  les  dé- 
fenseurs des  bourgs  de  Pampelune,  168, 

2589. 

MiQUEL  LOPBTÇ,  l'un  des  défenseurs  de  l'une 
des  tours  de  Pampdune,  i64,  25 18. 

MiQUEL  (Sant).  S.  Michd  sur  le  sceau  de  Pam- 
pelune, 38,  547. 

MlQUEL  DE  LA  RaTHA  ,  DB  LA  RayNNA  ,  DE 

Ltrainna  (En),  bourgeois  de  la  Navarrerie. 
Choisi  pour  aller  auprès  de  D.  Garcia,  il 
porte  la  parole,  54 ,  755 ,  779.  —Il  se  rend 
auprès  d'Eustache  de  Beaumarchais,  à  son 
arrivée  en  Navarre,  98,  1470.  —  Il  assiste 
au  serment  prêté  dans  Sainte-Marie  par  les 
révoltés,  i56,  2387. 

MiQCBL  DE  Tatssonar,  bourgeois  de  Pam- 
pelune. Une  tour  lui  est  confiée,  162, 
2498. 

MiQUEL  Santz  Alatbs,  défenseur  de  la  tour 
delà  Galée,  à  Pampelune,  160,  9469. 

MiRABLA  (La  torr),  tour  de  Pampelune  située 
vis-à-vis  de  Saiot-Laurent,  i64 ,  2537. 

Moli  del  bispe.  Les  bourgs  s'arment  pour 
prendre  le  moulin  de  l'évéque,  278,  4329. 
— -  Un  des  combattants  s'avance  vers  lui  une 
torche  à  la  main,  4334.  —  Sire  Arnaud  de 
Berret  jette  sa  lance  au  moulin,  280,  4338. 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


711 


— ^Tel  portait  défense  qulUialMa  au  mouiio, 
d35o. 

MpliadelMaço.  YoyeiMaç^, 

Moiiii,inolis,  molyn.  Les  révoltés  de  la  Na- 
varrerie  Tont  devant  le  moulin  déûdre  ré- 
cluse» 's3,  3547.— Us  n*oQt  plus  de  moulin 
où  ils  poisaent  aller,  s3o,  355o.  —  Suites 
désastreuses  de  la  perte  du  moulin,  aSs, 
3582.  —  Le  moulin  est  bien  gardé,  3588i 

—  On  pense  que  Teau  y  diminue,  338, 
368o. 

Mollo.  Mouton  cuisant  dans  une  chaudière  de 
la  cuisine  de  sire  Gaston  de  Béam,a6o, 
4037. 

Monge.  Moines  à  la  suite  de  Philippe  le  Hardi , 
3o8,  4798. 

Mon  BjLàLf  château  de  Navarre ,  embarras  pour 
les  troupes  firançaises,  3s6 ,  5o8o. 

Moirr-ÀBAfio.  L*abbé  de  ce  monastère  vient  au 
Bourg  de  Pampelune  pour  essayer  de  réta- 
blir la  paix  avec  la  Navarrerie,  1 74 1  2677. 

—  Le  prieur  de  Saiot-Gilles  exhorte  Tabbé 
de  Mont-Aragon  à  s^aboncher  avec  les  bour- 
geois de  la  ville,  184»  2836,  s863.  —  Ré- 
ponse de  Tabbé;  il  confîàre  avec  eux,  2866,' 
S876,  3881.  3883.  —  Il  se  rend  auprès 
d*£ustache ,  et  confère  avec  lui  et  avec  le 
prieur  de  Saint-Gilles,  2885;  188,  a888, 
3890,  1897,  ^99'*  —  ^  ^^  ^^  ^^  Navar- 
rerie et  vient  au  Bourg,  190,  2944. —  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  prend  à  témoin  Tabbé 
de  Mont*Aragon  des  intentions  hostiles  de  la 
Navarrerie,  194,  2983. 

MoKTAUYT.  Voyez  Cicart  de  MotUauyt 
Moar-FBBàifT,  Tune  des  possessions  d*Imbert, 

sire  de  Beaujeu,  274,  4248;  294,  A586. 
Monter.  Épieux  de  chasse  entre  les  mains  des 

habitants  de  Mendavia. 
MoiTLASO.  Voyei  Vo  de  Mcndasu  {En), 


N 


NafiL  Cors  sonnés  pour  appeler  aux  armes, 

3o2, 4715. 
Nafrar.  Homm9s  blessé»  au  siège  de  Mendaria , 

3i8,  4966. 
Nalrat.  Des  blessés  vont  se  faire  panser,  1 98 , 


MoR^.  Voyez  Johan  PeriU  Morça  et  Mmiin 
Morça  (Don), 

MoBO  (El  rei).  Le  roi  D.  Sancho  prend  congé 
de  lui,  10,  38. 

MoROS»  Maures  à  la  bataille  de  las  Navas  de 
Tolosa,  4>  34;  6, 76;  8, en  note,  col.  3. 

Moster.  Le  prieur  de  SaintnJacques  prie  Eas- 
tache  de  Beaumarchais  de  protéger  ce  mo- 
nastère, 386,  4d35. —  Un  écuyer  est  blessé 
sur  révise,  4456. — Nql  ne  défend  Téglise, 
388,  4468.— D.  Fortuyn  entre  dans  Téglise 
pour  la  garder,  388,  4471,  4473;  390, 
4535. 

MoTziu.  Voyez  Jokan  PeriU  Morça  {Don), 

Mur.  Murs  établis  par  les  vingt  de  Pampelune 
pour  batailler,  170,  3639.  —  La  chatte  des 
bourgs  va  sous  le  mur  soutenu  de  terre,  344, 
3776. »- Des  chevaliers  de  la  Navarrerie, 
occupés  à  couper  les  vignes  de  leurs  adver- 
saires ^  viennent  à  la  ville  pour  contribuer  à 
défendre  le  mur,  3787,  3788.  —  Pierres 
lancées  des  murs  d'une  place,  346,  38o8. 

—  Mur  troué  pendant  la  guerre  civile  de 
Pampelune, .38i 3,  38 1 5.  •—  Il  estentr'ou- 
vert  et  renversé,  a48,  3836,  3839.  —  ^^^ 
neuf  de  la  Poblacion;  D.  Gonzalve  propose 
d*y  faire  brèche  et  de  le  renverser,  3854, 
3855,  3857  )35o,  3877.'— Maître  Bertrand 
mine  jnsqu'è  ce  qu*il  passe  par  le  mur, 
3889.  —  Défense  de  se  montrer  sur  les 
murs  du  Bourg  de  Pampelune,  3S3,  4397. 

—  Un  messager  annoncée  Philippe  le  Hardi 
la  destruction  des  murs  crénelés  de  la  Navar- 
rerie, 3io,  4828.  —  Pierrea  lancées  des 
murs  de  Mendavia,  3 18, 4955. 

MuRADÂL  (£1  ports  de),  localité  indiquée 
conune  étant  au  pouvoir  du  roi  de  Castille , 
i38> 1956. 

MosTàRHA.  Voyez  San^  Muttarra, 

/ 


3073.  —  Cessés  qui  se  confessent,  338, 
3693.  —  Spectacle  de  pieds  et  de  jambes 
blessés  par  les  nerfs,  384»  44io. 
NaoBBA.  Les  Navarrais  ayant  résolu  d*y  aller 
avec  D.  Simon  Rniz  et  D.  L^  Dies,  s  y 


712 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


rendent,  en  effet,  le  lendemain  i4o,  a  196, 

a  119. 

Naabona.  Uarchevêque  de  Narbonne  prêche 
les  croisés,  3â,  474* 

Navarr.  Ils  se  placent  à  Tunis  à  côté  de  leur 
roi,  28,  8g8.  —  On  y  voit  les  Navarrais 
sautiller  çA  et  là  en  chemise ,  3o ,  407. 
—  Le  roi  de  Navarre  Thibaut  II  s'entre- 
tient avec  saint  Louis,  33,  439.  —  Eloge 
de  sa  bravoure,  447*  -—H  meurt  de  chagrin, 
456 ,  459.  —  Les  Navarrais  retournent  dans 
leur  pays,  34«  438.— D.Gonçdve  Ibanes  pro- 
pose de  les  mettre  d'un  côté  dans  une  bataille 
et  de  leur  donner  la  première  place,  i36, 
2070,  3079.  — Tous  les  Navarrais  tiennent 
conférence  avec  D.  Simon  et  D.  Lope  Diez, 
1 4o ,  3 1 3 3.  —  Les  Navarrais  se  séparent  des 
Castillans  sans  que  personne  soit  tué  ou 
blessé ,  3 1 4 5. — Eustache  appréhende  d*ètre 
trahi,  parce  qu*il  avait  avec  lui  bon  nombre 
de  Navarrais,  343,  3743. 

Natabra.  Le  roi  de  Navarre  à  la  bataille  de  las 
Navas,  4*  35.  —  Il  revient  dans  ses  États, 
87.  —  Le  sultan  du  Maroc  entend  parier  de 
lui ,  93.  —  Le  roi  de  Gastille  envahit  la  Na- 
varre, 8,  103.  —  Un  messager  vient  Tan- 
noncer  à  D.  Sancho,  10,  111,  ii4,  i34. — 
Dieu  donne  bon  vent  à  D.  Sancho  pour  ve- 
nir en  Navarre,  »3,  139,  i4o.  —  Un  mes* 
sager  de  ce  pays  se  rend  à  Provins ,  auprès 
du  comte  Thibaut,  pour  lui  présenter  les 
sidutations  des  Navarrais,  et  lui  annoncer  la 
mort  de  son  oncle,  18,  348,  95o.  —  Il 
vient  en  Navarre,  30,  365.  —  Ce  pays  est 
menacé  d'une  guerre  avec  la  Castiile,  par 
suite  du  mariage  de  la  fille  de  Thibaut  le 
Grand  avec  le  comte  de  Bretagne,  99, 3o5. 
•—  Menace  du  roi  de  Castiile  contre  ce  pays, 
99,  3i5.  —  Le  nom  de  la  Navarre  biffé  du 
manuscrit  de  Fitero,  96,  345.  —  Naoane, 
cri  de  guerre,  98,  395;  906,  3191.  —  Le 
roi  de  Navarre  poursuit  à  Tunis  les  Sarra- 
sins, 3o,  4i4.  —  Les  oroisés  navarrais  re- 
viennent dans  leur  pays,  34*  490.  —  La 
Navarre  est  dans  la  peina  par  suite  de  la 
mort  de  Henri ,  49 ,  607.  —  Le  sire  de  Cas- 
cante  est  appelé  à  gouverner  la  Navarre,  44» 


696.  —  Privilèges  des  rois  de  Navarre  en  fa- 
veur du  bourg  de  Saint<ïemin,  64i*  —  Le 
gouverneur  D.  Pierre  Sanchix  est  accoté 
par  toute  la  Navarre,  46,  67 3.  —  Chagrin 
de  D.  Garcia  de  ce  que  0.  Pierre  Sanchii 
était  gouverneur  de  ce  pays,  59,  759.  — 
Celui-ci  voyage  par  la  Navarre,  60,  876.  — 
Le  bruit  de  la  confusion  de  D.  Garcia  se  ré- 
pand dans  le  pays ,70,1099.  —  Le  désordre 
s'accroît  au  point  que  toute  la  Navarre  est 
bouleversée,  76,  1 1 97,  1 133.  —  D.  Pierre 
Sanchiz,  D«  Garcia  et  son  onde  la  mènent  i 
leur  guise,  1137.  —  Il  n'y  avait  nul  sei-, 
gneur,  78,1149.  —  Les  Navarrais  de  toutes 
les  classes,  voyant  que  le  pays  se  perdait, 
s'assemblent  en  certes,  1 156,  1 160.  — •  Les 
barons  navarrais  et  les  bourgeois  de  Pampe- 
lune  prient  Philippe  le  Hardi  de  garder  la 
Navarre  et  d'y  envoyer  un  gouverneur,  80, 
1 174,  1177*  —  L'un  des  messagers  lui  pré- 
sente les  hommages  du  pays,  1191.  —  0 
assure  que  la  Navarre  est  perdue  et  qu'on  le 
sait  bien,  89,  i9o4,  1209.  —  Philippe  le 
Hardi,  après  avoir  rappelé  que  Tinfante  de 
Navarre  lui  a  été  confiée,  annonce  à  son 
conseil  le  péril  où  est  le  pays,  84,  i9i9, 
1 944*  -f—  Il  lui  rappelle  que  la  Navarre  a 
besoin  de  protection,  94%  i395.  —  L'as* 
semblée  est  d'avb  et  arrête  d'y  envoyer  Eus- 
tache  de  Beaumarchais,  94*  i4o6,  i4i9, 
]4i3.  —  Le  roi  lui  uinonce  sa  nomination 
de  gouverneur,  i4i8.  —  Eustache  sort  de 
Toulouse  pour  aller  en  Navarre,  96,  i454; 
98,  i455.  —  Le  bruit  de  son  arrivée  court 
par  la  Navarre,  100,  i488.  —  Eustache  y 
voyage,  io4t  1567.  —  Les  riches  hommes, 
barons,  chevaliers  et  enfançons  lui  deman- 
dent leurs  gages,  1570.  —  Eustache  dit  aux 
bourgeois  de  Pampelune  qu'ils  sont  la  tète  et 
le  gouvernement  de  la  Navarre,  106, 1610. 
—  Les  riches  hommes  vont  par  la  Navarre, 
199,  i854.  —  Eustache  de  Beaumarchais 
la  parcourt,  1857,  i858.  —  Les  barons  de 
Navarre  ourdissen  t  un  complot  ,196,1 900.— 
Alphonse,  roi  de  Castiile ,  propose  une  trêve, 
à  la  condition  que  la  reine  n'accueillerait 
personne  en  Navarre  avec  plus  de  dii  che- 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


713 


vaiiers  de  tes  iotimes,  1914*  —  Douieor 
des  barons  de  la  Navarre  en  voyant  le  mau- 
vais succès  de  «leurs  pratiques  contre  Eus- 
tache  de  Beaumarchais,  138, 1945. — Lope 
Diei  de  Biscaye  et  D.  Simon  Ruyx  avaient 
mis  à  mal  la  Navarre,  qu'ils  aimaient,  1 38, 
i960,  1961.  —  lis  s'ofiBrent  à  la  défendre, 
i3o,  1964.  —  Eustache  de  Beaumarchais 
parle  du  souci  qu'il  a  du  bien-être  de  la  Na- 
varre, 1996.  —  Les  certes  de  ce  pays  s*a8- 
semblent  au  château  de  los  Arcos,  1980, 
1981.  <— -  Les  barons  de  Navarre  s*ea  vont 
contents  chacun  chez  lui,  i3s,  201 4*  — 
Lope  Dies  envoie  en  Navarre  des  messagers 
à  Eustacbe.de  Beaumarchais,  i34,  S098. 
—  Complot  tramé  par  un  individu  de  Na- 
varre, qui  promet  la  possession  du  pays  à 
la  Castiile,  i36,  9o64>  s 078,  3080.  —  Les 
barons.de  Navarre  s*en  vont  en  armes,  mais 
peu  rassurés,  i38,  si  17. — Plus  d*un  indi- 
vidu de  ce  pays,  voyant  ses  desseins  décou- 
verts, s'en  va  marri  auprès  de  Ù.  Lope  Diez 
et  de  D.  Simon  Royz,  ai 30.  —  Ces  deux 
seigneurs  reviennent  en  Navarre  avec  con- 
fusion, i4o,  31 35.  —  L'un  des  conjurés 
signale  Eustache  de  Beaumarchais  comme  à 
la  veille  de  devenir  maître  de  la  Navarre, 
143,  3169. — D.  Gonzalvo  s'étonne  que  les 
barons  de  Navarre  soient  assez  fous  pour 
vouloir  rien  entreprendre  contre  le  gouver- 
neur, i44,  3313.  —  Un  bonrgeoi^de  Pam- 
peiune  rappelle  aux  autres  que  les  barons 
de  Navarre  veulent  abaisser  Eustache  de 
Beaumarchais,  146,  3333.  —  11  leur  dit 
que,  tous  ceux  de  la  Navarre  lui  ayant  fait 
serment,  il  croit  qu'il  doit  être  chassé  du 
pays  par  tons  à  l'unanimité ,  3374*  9377. — 
11  pense  que  ce  serait  chose  grave  d'aban- 
donner la  Navarre  sur  la  sommation  des 
riches  hommes,  176,  3699,  3700.  —  Le 
roi  le  tiendrait  pour  insensé ,  3708.  —  L'abbé 
.  de  Mont- Aragon  rappelle  aux  riches  hommes 
renfermés  dans  la  Navarrerie  le  serment 
prêté  à  Eustache  par  le  peuple  de  la  Na- 
varre, 178,  3729.  —  Eustache  de  Beau- 
marchais rappelle  à  deux  chevaliers  français 
l'opposition  que  lui  font  les  barons  de  la  Na- 

BIST.  DE  LA  GOERRE  DE  NAY. 


varre,  180,  3768.  —  Il  dit  n'avoir  jamais 
vu  de  tromperie  comme  celle  qui  courait  en 
Navarre,  3779.  —  Le  messager  d'Eustache 
de  Beaumarchais  annonce  au  roi  que  les  ba- 
rons de  Navarre  ont  bloqué  son  maître,  et 
le  roi  le  répète  à  Imbert,  sire  de  Beaujen, 
3  34,  3454,  3463. —  Un  autre  messager 
vient  annoncer  la  même  chose,  3474.  -*- 
Les  arbalétriers  du  gouverneur  étaient  de 
Navarre,  334,  36 13.  —  Un  messager  des 
bourgs  apprend  au  roi  que  les  barons  de 
Navarre  les  tiennent  bloqués,  356,  3990. 
-^  Celui-ci  lui  annonce  avoir  envoyé  en  Na- 
varre sire  Gaston,  son  parent,  358 ,  3997. 

—  Celui-ci  rappelle  au  roi  cette  mission, 
370,  4 180.  —  11  ajoute  qu'avec  D.  Pierre 
Sanchiz  les  Français  auraient  eu  la  moitié 
de  la  Navarre,  4197.  —  Le  comte  d'Artois 
est  d'avis  que  Philippe  secoure  Eustache  de 
Beaumarchais,  l'ayant  fait  gouverneur  de 
toute  la  Navarre,  373,  4s3o.  —  Philippe 
ordonne  à  Imbert,  sire  de  Beaujeu,  d'aller 
en  Navarre,  374,  4360.  —  Les  barons  de 
Navarre  sortent  de  la  Navarrerie ,  390 ,  45 1 1  • 

—  Destruction  de  la  Navarrerie  en  punition 
de  la  trahison  commise  contre  dona  Johana, 
reine  de  Navarre,  fille  de  D.  Henri,  roi  de 
ce  pays,  3o8,  en  note,  col.  3.  —  Philippe 
le  Hardi  a  le  désir  de  venir  en  Navarre, 
4783.  —  Un  messager  rient  de  Navarre  près 
de  lui,  À  Sauveterre,  3io,  48i3.  —  Le  roi 
annonce  à  ses  conseillers  la  fuite  et  l'exil  des 
barons  de  Navarre,  4834.  —  Le  connétable 
parcourt  la  Navarre,  3i3,  485o.  —  Eus- 
tache de  Beaumarchais  rappelle  aux  barons  * 
français  assemblés  en  conseil  de  guerre  ce 
que  lui  ont  fait  soufinrceux  de  la  Navarre, 
4868. 

Natarrbria  ,  l'une  des  villes  dont  se  composait 
Pampelune.  Malveillance  de  ses  habitants  à 
l'égard  du  bourg  de  Saint-Cernin,  13,  i45. 

—  Ils  songent  à  rompre  l'unité  et  l'égdité 
entre  les  bourgs,  36,  5i  i.*~Le  roi  Henri 
dit  qu'il  s'y  trouve  des  traîtres,  4o,  56 1.  — 
Après  la  rupture  de  l'unité,  les  habitants  de 
la  Navarrerie  font  douzaine,  49 «  60 1.  — - 
Ils  arrêtent  de  bâtir  de^  algarades ,  44 ,  637. 

90 


714 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


-^  Les  bourgeois  se  plaîgaeat  d'eux,  A6, 
655.  —  Ils  vont  se  plaindre  ao  gouverneur, 
48,  677,  690.  —  Celui-ci  se  rend  dans  la 
Navarrerte,  5o,  723.  —  Idée  que  les  habi- 
tants avaient  de  leur  force,  753.  —  Ils  vont 
supplier  D»  Oarcia  de  les  protéger,  764; 
54,  781.  —  Ils  retournent  dans  la  Navar- 
rerie  ,789.  —  Le  gouverneur  déolare  la  voir 
en  grand  désarroi  à  cause  des  engins  que 
Ton  venait  d*y  faire,  56,  809,  811.  •—  Il 
ordonne  de  les  défaire,  838.  —  Désobéis- 
sance et  punition  des  habitants  de  la  Navar- 
rerie,  58,  83o,  845.  ^-  Il  sort  de  Pampe- 
lune  irrité  de  cette  contrariété,  60,  874.  — 
D..  Garcia  lui  fait  dire  qu'il  est  étonné  de 
IVrèt  porté  contre  les  habitants  de  la  Na-  ' 
,  varrerie,  890.  —  Garcia  Amalt  signale  aux 
barons    leur  conduite,   70 ^   io38.  —  La 
Navarrarie  appdée  cité,  72,1 069.  —  Des 
citoyens  de  la  Navarrerie  vont  trouver  Eus- 
tache  de  Beaumarchais  à  son  arrivée,  98, 
1 469.  — •  n  est  très-préoccupé  de  la  discorde 
existant  entre  la  Navarrerie  et  les  bourgs, 
106,  i685.  —  Il  exhorte  les  bourgeois  à  la 
concorde  avec  ceux  de  la  Navarrerie,  108, 
1 6o5.  —  Il  y  va  avec  sa  suite ,  et  mande  aux 
habitants  de  venir  le  trouver  en  cachette, 
i636,  1639.  —  A  son  passage,  ils  se  met- 
tent à  crier,  s^arment  et  tendent  les  chaînes , 
48,  1784*  —  Les  habitants  de  Saint-Cer^ 
nin  lui  disent  avoir  oui  ce  qui  s'était  passé , 
120,  18)9.  —  Les  barons  révoltés  entrent 
dans  la  Navarrerie,  i52,  2337.  —  Une  fois 
enfermés  dans  la  place,  ils  convoquent  le 
parlement  dans  Sainte-Marie,  1 54  «  2348.  — 
La  joie  se  répand  dans  la  Navarrerie,  236o. 
—  Bourgeois  de  la  Navarrerie  qui  prêtent 
serment  dans  Sainte-Vfarie,  i56,  2386.  — 
Quand  tous  les  riches  hommes  se  sont  bien 
entendus  avec  eux ,  on  sait  dans  le  Bourg  ce 
qui  s'était  tramé,  24oi.  —  Tour  en  danger 
des  manouvriers  de  la  Poblacion  vers   la 
Navarrerie,  168,  2579.  —  Fous  bavards 
dans  la  Navarrerie,  2594*  —  La  guerre  y 
commence.  172,  2637.  •—  Le  prieur  de 
Saint-Jacque&r  et  le  gardien  des  firères  mi- 
neurs s  y  rendent  pour  tâcher  de  rétablir  la 


paix,  s652.-— Un  messager  annonce  le  com- 
mencement des  hoitilitéi  de  la  part  de  la  Na-   • 
varrerie,  2672,  2675.— L*abbé  de  Mont-Ara- 
gon s'y  rend  en  sortant  des  bouigs,  176, 
2729.  —  Le  prieur  de  Saint-Gilles  y  va 
pour  tâcher  de  rétablir  la  paix,  182,  2796. 
— Il  annonce  à  Tabbé  avoir  imaginé  quelque 
choee  de  salutaire  à  la  Navarrerie  et  aux 
bourgs  unis,   188,   2§o4.   —  L*abbé  de 
Mottt^Aragon  et  le  prieur  de  Saint^îilles 
prient  fort  les  habitants  de  la  Navarrerie 
pour  obtenir  une  trêve,  9914*  —  Tons  les 
ordres  y  vont  priant  le  Sauveur  d'avoir  pitié 
de  ce  peuple  pécheur,  190,  2990.  —  Le 
prieur  de  Saint-Gilles  signale  la  présence 
des  riches  hommes  dans  la  Navarrerie  comme 
un  obstacle  au  rétablissement  de  la  paix, 
192,  2959.  —  Le  bruit  s*y  répand  qu'dle 
se  faisait,  9967.  —  Les  femmes  y  prisent  à 
se  retirer  et  les  hommes  k  combattre,  196, 
3o37.  —  Cris  de  guerre  poussés  par  les  ha- 
bitants de  la  Navarrerie,  206,  3 188.  —  Des 
chevaliers  de  la  Navarrerie  font  une  sortie, 
908 ,  3909.  —  En  la  Navarrerie,  ils  tentent 
d'avoir  le  moulin  du  Miaçon,  910,  39B5.  — 
Lope  Diex  et  Simon  Ruyz  voient  le  mal  et 
le  tort  qu'avait  la  Navarrerie,  919, 3964>  — 
Sept  chevaux  de  prix  y  sont  écorchés,  999 , 
3438.  —  Les  chevaliers,  les  riches  hommes 
et  les  soldats  en  sortent  ,939, 36o7«  —  Autre 
sortie ^des  combattants  de  la  Navarrerie, 
936 ,  3673.  —  Les  révoltés  de  la  Navarrerie 
arrêtent  de  dévaster  les  propriétés  de  leurs 
adversaires,  94o,  3715.  —  SottietdM  che- 
valiers de  la  Navarrerie,  949,  3767.  — Les 
révoltés  se  prennent  à  avoir  peur,  944, 
3780.  —  Euslàche  de  Beaumarchais  rap- 
porte à  maître  Bertrand  l'ingénieur  ce  qui 
se  dit  dans  la  Navarrerie^  95o,  3876*  — 
Gaston   de  Béam,  sire  Clément  d'Aonay 
et  le  prieur  de  Saini<iilles  y  viennent,  960, 
4o3i.  —  Pour  tenir  leur  serment,  ils  y 
rentrent,  4o66.  —  De  la  Navarrerie  ils  re- 
viennent au  Bourg,  4075.  •»  Lee  révoltés 
de  cette  cité  tuent  D.  Pierre  Sanchix  de  Cas- 
cante,  968,  en  note.  —  Eustache  de  Beau- 
marchais veut  y  entrer  pour  icraser  les 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


715 


tr^tres,  4169. — La  Iréve  y  est  Tiolée,  976, 
4979.  — Od  y  suspend  les  hostilités,  433 1. 
— -  Souci  des  chefs  en  voyant  le  pennon 
armorié  d*Eastache  de  Beaomarchais  sur 
Tégiise  de  SaintnJacques,  386,  445 1.  — 
Sortie  des  révoltés,  s 88,  4486.  ^-  Les  ba- 
nms  de  Navarre  sortent  de  la  Navarrerie, 
»90,  45 1 3.  —  Le  bruit  se  répand  que  Tar- 
mée  française  peat  y  entrer,  3o4  »  47 3q.  — 
Décadence  de  la  Navarrerie,  mise  en  cen- 
dres, 3o6,  4774;  3o8,  4780,  et  en  note. 
NàTATLLA  (El  seynne  de].  Il  fait  partie  de  Tannée 
française  envoyée  en  Navarre,  996^^599. 


Nervial.  Spectacle  de  pieds  et  de  jambes  bles- 
sés par  les  nerfs,  984,  44 10. 

NoMPODBR,  impuissance.  Eustache  de  Beau- 
marchais est  retenu  en  prison  par  cet  être 
allégorique,  949,  3739. 

Norman.  Normands  dans  Tannée  de  Philippe 
le  Hardi,  3o8,  4791* 

Notz.  Carreau  posé  sur  la  noix  d'une  baliste  à 
tour,  949,  3753. 

Nota  (La  tor).  La  tour  Neuve,  à  Pampelune, 
donnée  à  JeaîQ  Elio,  169 ,  948o. 

Nuyrits.  Le  comte  de  Bigorrebien  élevé,  3:3, 
4863. 


0 


Oahrits,  Oarritz.  L*un  des  cris  de  guerre 
des  révoltés  de  la  Navarrerie,  9o6,  3190. 
Voyez  Adam  JtOanitz,  SetMn  cet  dOanitt, 

OcBOA  DB  ViSQUABRBT,  Tun  dcs  défcAseurs  de 
Tune  des  tours  de  Pampelune,  x64,  3533. 

OcHOA  OB  Larombe  (En),  défeoseur  de  la 
tour  de  la  Galée,  160,  3473. 

OcHOA  Sautz  (  Don),  habitant  de  ia  Navarrerie, 
choisi  pour  aller  auprès  de  D.  Garcia,  54 « 
771.  —  Il  assiste  à  la  séance  oh  les  riches 
hommes  se  liguent  avec  ses  concitoyens  ccmtre 
les  bourgs,  i56,  3391. 

Olatz.  Eustache  de  Beaumarchais  s*y  rend 
avec  sa  suite,  98 ,  i48o.  —  Il  y  va  souper, 
130,  i8o5,  1809. 

ÛLAtz.  Voyex  Domingo  iOlayz, 

Oli.  Huile  bouillie  employée  comme  remède, 
384,4433. 

Ol'it.  D*  Pierre  Sancbiz  se  rend  à  OHte,  60, 
880. 

Oliver,  Oliters.  Chacun  des  barons  navar- 
rais  croit  être  un  Olivier,  80, 1 179.-—  Ane- 
lier  proclame  Martin  de  Roncal  et  un  ba^n 
.  plus  intrépides  que  ce  preui,  168,  3576; 
3 16 ,  334o.  —  Un  messager  donne  le  même 
éloge  au  connétable  de  France,  3 10,, 4817. 
-^  Aneiier  le  donne  aussi  à  Eustache  de 
âeauraarcfaais,  3i  3 ,  485 1 .  —  Il  qualifie  de 
même  Arnaud  de  Marcafava,  3i8,  4944* 

01m  de  Sant  Jacme(L*).  Combat  sous  Terme 
de  Saint  -  Jacques  ,    à  Piunpelune,    383, 


43 18.  — Soldat  frappé  sous  Terme,  386, 

>     4463. 

Om,  ome.- Hommes  perdus  et  dépaysés  par 
suite  d*un  retard  dans  Touverture  des  portes 
des  bourgs,  356,  3963.  —  Eustache  y  met 
ordre,  3964.  ^  Hommes  de  valeur  au  par- 
lement de  Philippe  le  HardS ,  379 ,  4319. — 
On  peut  voir,  au  siège  de  Garaynno^  les 
hommes  rouler,  334,  5o54. 

Onbrer.  Soldat  frappé  À  Tombre  de  Torme  de 
Saint- Jacques,  à  Pampelune,  386,  4463. 

Onta.  Injures  de  D.  Miguel  Peritz  à  Eustache 
de  Beaumarchais,  376,  4991. 

Ontatz.  Le  roi  est  honni,  338,  5i  18. 

Orde.  Tous  les  ordres  religieux  vont  en  la  Na- 
varrerie prier  le  Sauveur  de  prendre  pitié 
de  ce  peuple  pécheur,  190,  3919. 

Orfener.  La  reine  de  Navarre ,  enfant  orphelin, 
3i6,  49SO. 

Ort,  orta.  Un  chevalier  est  emporté  dans  un 
jardin,  318,  3374,  3378.  —  Les  révoltés  de 
la  Navarreriedévastent  les  jardins  des  bourgs, . 
34 0,  3799.  —  Le  roi  en  apprend  la  nou- 
velle, 970,  4i83.  —  L*armée  française 
commandée  par  lui  occupe  les  jardins  de 
Sauveterre,  3o8,  48o4. 

Ortolas.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  brûlent 
de  bonnes   maisons   de  jardinier,    94o  , 

3734. 
Osdal.  Maisons  renversées  et  mises  en  pièces 
par  des  trébuchets,  196,  3oi4;  334,  3478, 

90. 


716 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


180,  4363.  —  Va  messager  d'Eustache  d« 
BeanmarcbiU  enlre  ta  logi*  du  roi  de 
France,  3470.  —  Dan»  une  ctrconitance, 
chacun  eût  voala  ttre  an  logîi,  i8i,  iii6> 

Ospitil.  Taon  rondes  attenantes  à  l'bApiul  de 
Saint-Cernin,  iCi.  ijgo.  —  Mobilier  qui 
tient  en  l'hâpilal,  }i6,  3iSi.  —  Les  riches 
hommes  sont  plus  chagrins  qaepanvrei  d'li4- 
pilai,  38i,  4417. 

OsPlTaL.  Vojei  Martia  del  Otpital. 

Oqtitaler.  Hospitaliers  dans  l'armée  île  Phi- 
lippe le  Hardi,  3oS,  4799. 

Ost.  Les  chefs  de  l'armie  rojrale  s'en  ront 
i  Toulouse  pour  faire  venir  les  troupes, 
Ï76,  «776,  4«77.  —  Une  grande  armée 
ne  peut  venir  i  volonté ,  i78,43i4- — Le 
connilahle  de  France  et  le  comte  d'Artois 
Mnènent  les  troupes  royales  en  Navarre  ,- 
19I,  4588.  —  Lieu  o&  elles  viennent,  198, 
4619.  — Qles  se  séparent,  4G4i.  —  Les 
troupes  de  Toulouse  se  mettent  en  mouve- 
ment, 3oo,  4654.  —  L'armée  reste  sans 
honger,  4668.  —  Le  eonnéUble  de  France 
va.  U  passer  en  revue,  4670-  —  Messager 
pris  dans  l'armée  el  envoyé  à  D.  Garcia,  4  67 1 . 
—  Le  nombre  des  troupes  passe  l'imagfna- 


tton,467g. — Deui  armées  réveillées  par 
le  brait  lies  clairons,  dei  cors  et  des  tan- 
bonrs,  3os,  4716.  — Multitude  des  troupes 
de  l'eipédition  française  en  Navarre,  3o8, 
48oo.  —  Les  soldats  de  l'armée  en  face  de 
Saint-Christophe  s'arment,  3i4.  i884.  — 
Ilsripost«iiauidéfenseursde  la  place,  488g. 

—  Ils  se  retirent  chagrins,  4896. — L'année 
une  fois  devant  Saint-Christc^he,  penoone 
nesort,  490s. —  Elle  entre  dans  la  place, 
3i6,4go7' — Les  troupes  vont  à  Mendavia. 
49*1 ,  4gi5.  — '  L'armée  française  se  retire 
de  davanl  Mendavia  et  va  1  Punicasiro,  3>o, 
4771  ,  4981.  —  Aprta  la  prise  de  cette 
place ,  les  troupes  rrançaîses  chevauchent 
avec  bruit  i  Estelle ,  3ii ,  5o3.  —  Elias 
campent  tout  autour  de  Garaynno,  5o(5. 

—  Elles  sont  oonsidérahlei,  3ï4  .  5o33.— 
Messager  envojé  i  Pampel une  pour  mander  ' 
les  troupes  à  Garaynno,  5o35. — Les  troupes 

i  Garajnno,   5o35.  — Qles  lèvent  le  siège 

de  celte  place,  336,5074. 
Otuga.  Vojei  JalidN  iOtâça. 
Oueylla.  Partisans  d'Eustache  comparés  i  des 

brebis,  17s,  4s36. 


Pa ,  pan.  Prix  du  pain  de  deui  deniers  1  l'arri- 
vée de  Philippe  le  Hardi  en  Navarro ,  3 10, 
48 1 1 . — Pains  empoisonnés  par  les  habitants 
'de  Saint-Christophe,  3i6,  4gi3. 

Page.  Eustache  de  Beaumarchais  dit  aui  ba- 
rons que  s'ils  perdent  dans  ses  payements, 
il  veut  qu'il  en  soit  lait  bonne  réparation, 
i5o,  S181. 

Pigamens.  Eustacbe  de  Beaumarchais  accusé 
d'avoir  fait  de  mauvais  payements,  i48, 1  s  64. 

Pal.  Les  révoltés  de  la  Navtrrerie  apportent 
des  pieux  pour  déjoindre,  118,  3543.  — 
Des  comlialtants  s'arment  de  pieux,  181, 
4376. 

Pala.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  apportent 
des  pelles,  318,  3543.  —  Les  mineurs  de 
cette  cité  s'enfuient  laissant  leurs  pelles, 
iSo.  3896. 


Palaci,  palùix,  paiajs,  palajts.  Palais  du  roi 
de  Navarre  4  Olati  et  à  Pampdune,  98, 
i48o,  )484. —  Maison  de  dame  Marie  Pele- 
grin,i64i  i5t3.  —Maison  tranchée  par 
les  pierres ,  s  1 4 ,  33 1 4. — Un  messager  rient 
par  le  palais  des  rois  de  France,  358,4ooi. 
—  Habitations  de  la  Navarrerie  renversées. 
314.4879. 

Pauren.  Voyei  Pat  Sont  Palnur. 

Palnts.  Le  marais,  iPunicastro.resplenditde 
l'éclatdesarmetdeitroupet  françaises,  Ssç, 
6485. 

PiVPALOiiA.  Pampaloma.  Le  roi  D.  Sancho  j 
vient  ,11,1 43. — H  veut  que  le  roi  D.  Jaime 
y  reçoive  les  serments  de  ses  sujets  aprts 
lui,  16,  io5.  —  Le  comte  Thibaut  leGnnd 
appelé  i  Pampdune  pour  y  recevoir  le  ser 
ment  des  habitants,  10,  i55.  —  Ilsvonlt 


DE  LÀ  GjUËRRE  DE  NAVARRE. 


717 


sa. rencontre,  366.  —  Paix  et  union  à  Pam- 
pelune  avant  la  séparation  des  bourgs,  36, 
5o8.  —  Gortès  à  Pampelune  après  la  mort 
du  roi  Henri ,  44  «  619.  —  Défense  d*y  éle- 
ver des  fortifications,  46,  644*  —  D.  Pero 
Sanchiz  en  sort  pour  parcourir  la  Navarre, 
60,  870.  —  Revenu  dans  cette  ville,  il  en 
sort  de  nouveau  pour  aller  devant  Zizur,  66, 
955.  —  De  grands  malheurs  s'apprêtaient  à 
Pampelune,  78,  ii4i.  —  Quand  on  sait,  à 
Pampelune,  l'arrivée  en  Navarre  d'Ëustache 
de  Beaumarchais,  trois  bourgeois  vont  le 
trouver,  98,  i488. —  Il  mande  à  cette  ville 
.  que  personne  ne  vienne  à  sa  rencontre,  1476. 
—  Il  arrive  un  dimanche  matin,  1 48 3.—- Il 
y  reste,  100,  i49t,  1493.  —  Pampelune 
prête  serment  à  Ëustache  de  Beaumarchais, 
io4, 1559.  —  ^^  retour  d'un  voyage  en  Na- 
varre ,  il  rentre  dans  celte  ville ,  1 568.  —  Il 
est  très-préoccupé  de  Tétai  de  Pampelune , 
106,  i584.  —  Il  ouvre  les  cortès  de  Pam- 
pelune par  un  souhait  pour  son  bonheur, 
113,1 689.  —  Il  leur  parle  de  la  discorde 
des  bourgs  entre  eux  et  de  la  peine  qu'il  en 
ressent ,  11 4  «  1737  * — Après  avoir  pris  congé 
d'Eustache  de  Beaumarchais,  le  messager 
des  bourgs  s'en  vient  aux  vingt ,  à  Pampe- 
lune, 134)  1897.  — Ëustache  de* Beaumar- 
chais se  rend  dans  cette  ville ,  1 33 ,  30 1  s . — 
Convoqués,  les  riches  hommes  et  les  ba- 
rons vont  auprès  de  lui,  1 34  •  3037. —  Une 
fois  tous  réunis,  ils  présentent  un  nombre 
coiâidérable ,  3o43.  —  Les  Navarrais.de 
l'expédition  de  Najera  rentrent  à  Pampelune, 
1 4o ,  3 1 5o.  —  Les  barons  et  les  riches  hom- 
mes y  vont  et  se  concertent  pour  abattre  Eus- 
tache  de  Beaumarchais,  i43,  3173.  —  Le 
prieur  de  Saint-Jean-Pied-de-Port ,  en  route 
pour  l'Espagne,  s'arrête  à  Pampelune,  178, 
3754.  —  Deux  chevaliers  français,  en  route 
pour  Saint-Jacques  deXiomposteile,  viennent 
à  Pampelune,  180,  3763.  —  Lop  Diez 
et  don  Simon  Ruiz  y  sont  pendant  la 
guerre  civile,  310,  3s63.  —  Les  messagers 
d'Eustache  de  Beaumarchais  y  reviennent, 
336,  3495.  —  Des  vilains  des  environs  de 
Pampelune  viennent  pour  ravager  les  pro- 


priétés des  bourgs,  3  4o,  3730.  —  Un  mes- 
sager annonce  à  Philippe  le  Hardi  que  s^ih 
n'envoie  pas  promptement  du  secours  à  Pam 
peluue,  Ëustache  de  Beaumarchais  et  les 
bourgs  sont  perdus,  3 58 ,  3993. —  Les  mes- 
sagers des  bourgs  reviennent  à  Pampelune , 
360,  4o35. —  Les  assiégeants  de  Garaynno 
envoyent  un  messager  à  Pampelune  pour 
avoir  des  troupes,  334»  5o35. — Au  siège  de 
Garayno,  les  habitants  de  Pampelune  crient 
aux  armes,  5o43.  —  Les  assiégeants  ren- 
trent à  Pampelune,  336,  5076. 

Pans.  On  voit  des  projectiles  passer  par  les 
pans,  338,  3690. 

Papa  (La  sancta).  Ordre  donné  par  le  Saint- 
Père  de  garder  l'infante  de  Navarre  et  ses 
possessions,  84»  i358. 

Paradis.  11  est  urgent  que  la  paix  de  paradis 
vienne  dans  les  bourgs  de  Pampelune,  i84i 
3837. 

Paresis.  Ëustache  de  Beaumarchais  est  accusé 
de  demander  les  ch&teaux  de  la  Navarre  à 
force  de  pariais,  18s,  38i3. 

Paria.  Rupture  de  l'égalité  entre  le  bourg  de 
Saint-Cernin  et  la  Navarrerie,  376,  4380. 

Paris,  ville  du  roi  de  France,  34  »  339. —  ^^ 
messagers  des  barons  de  Navarre  et  As 
bourgeois  de  Pampelune  y  vont,  80 ,  11 84. 
—  Philippe  le  Hardi  y  mande  Ëustache  de 
Beaumarchais,  93,  1378.  —  Paris  n'a  pas 
été  fait  en  un  jour,  ancien  proverbe,  i34, 
189).  —  L'avoir  de  Paris  cité  comme  très- 
considérable,  183,  3816.  —  Le  messager 
d'Eustache  de  Beaumarchais  y  vient,  333, 
3447*  —  Les  trois  messagers  des  bourgs  ne 
se  rejoignent  qu'à  Paris,  356,  3973.  —  Une 
fois  arrivés  à  Paris,  Gaston,  sire  de  Béaro , 
et  le  prieur  de  Saint-Gilles  vont  auprès  du 
roi,  368,  4176. 

Pariador.  Ponce  Baldoin  entre  au  milieu  du 
parioir,  336,35oi. — Le  comte  d'Artois  as- 
siste à  une  conférence  avec  le  roi  de  France, 
373, 4334. 

Pariament.  Les  riches  hommes  et  les  prélats 
veulent  que  le  pariemeot  s'assemble  à  Es- 
tella,  103,  i535.  —  Grand  pariement  à 
Pampelune,  i34»  so48,  3049. -^D.  Simon 


718 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


et  D.  Lope  font  parlement  dans  un  pré,  ido« 
3is4.  —  Parlement  aux  Frères  Mineurs, 
i48t  2 2 56.  —  Fin  d'une  conférence  entre 
Eustache  de  Beaumarcbais  et  les  bourgeois, 
r52,2325.  —  Les  riches  hommes  mandent 
parlement  dans  Saint e*Marie ,  iSd*  i349. — 
Pariement  mandé  dans  Saint-Laurent ,  1 56 , 
t4o6.  —  Le  connétable  de  France  conseille 
à  Philippe  le  Hardi  de  convoquer  son  par- 
lement, s58,  4o2i.  —  Il  lefiiit,  272,4117, 
4218.  —  Eusiaohe  convoque  un  parlement 
dans  Saint-Laurent,  296 ,  4611.-^  Les  ba- 
rons français  prennent  la  résolution  dentier 
en  armes  à  Garaynno ,  ^22 ,  5o  1 6. 

parier.  Des  parlementaires  de  Mendavia  se 
rendent  auprès  dlmbert  de  Beaujeu,  3a o, 
4972. 

Parleria.  Bavardage  de  D.  Miguel  Peritz,  276, 
4287. 

Pas.  Les  douze  pairs  de  France  à  la  suite  du 
roi,  3o8,  4796. — Il  les  mande  et  les  con- 
sulte, 3 10,  4832. 

Pas.  Les  hommes  des  bourgs  prient  Eustache 
de  Beaumarchais  de  leur  donner  certain  pas- 
sage à  garder,  3oo,  4667. 

Pascal  BjyLDOvii,  bourgeois  de  Pampelime, 
appelé  à  défendre  la  tour  de  la  Cloche  ,162, 
2475. 

Pascal,  Pasqual  Bbaça,  Bbatza,  BeAtzça  (En 
ou  Don).  Il  se  présente  au  roi  Henri  pour 
demander  la  rupture  de  Tunité  de  Pampe- 
lune,38,  527;  4o,  578.  —  Il  est  Choisi 
pour  aller  auprès  de  D.  Garcia,  54  *  769.  — 
11  se  rend  auprt^s  d*Kustache  de  Beaumar- 
chais à  son  arrivée  en  Navarre ,  98 , 1 469. — 
Il  parle  aux  riches  hommes  et  leur  prédit  la 
perte  de3  bourgs,  i54,  236i.  —  Uassisteà 
la  séance  où  les  riches  bonraoes  et  les  bour- 
geois se  jurent  aide  et  amitié,  1 56,  2388. — 
Il  descend  des  bourgs,  3o2 ,  4699. 

Pascal  Gomiz,  Gomitz  (En),  bourgeois  de  la 
Navarrerie.  Il  assiste  à  la  séance  où  les  ri- 
ches hommes  et  les  bourgeois  se  jurent  aide 
et  amitié,  i56t  s392.  —  Il  lance  dans' le 
Boui^  une  pierre  qui  rallume  la  guerre  ci- 
vile, 192.  2969. 

Pascal  Lacbtlla  (Don),  bourgeois  de  Pampe- 


looe.  Il  assiste  à  une  conférenoe  dans  Té- 
glise  de  Saint-Laurent,  i58,  24i4.~  Il  est 
'frappé  d*un  carreau  à  la  fignre,  102 ,  3 1 25. 

Passamens.  Les  messagers  des  bourgs  annon- 
cent<au  roi  Philippe  que  les  habitants  de  la 
cité  de  Parapelune  occupent  les  passées, 
258,  3991. 

Passion.  Au  siège  de  Garaynno,  les  gens  rient 
an  milieu  de  la  douleur,  3a4«  3o57. 

Paator.  Comparaison  d'Eustache  de  Beaumar- 
chais aveo  ma  berger,  272 ,  4  235. 

Pats.  D.  Gonçalvo  IbaSet  fait  la  paix  entre 
D.  Pierre  Sanchiz  et  D.  Garcia ,  iss,  i85o. 
^  Ce  que  c*est  que  ia  paix  de  Lombardie, 
i85i.  —  L*abbé  de  Mont-Aragon  vient  en  la 
Nvmrrerie  pour  mettre  lionne  paix,  176, 
37:23 1  2724.  —  Le  prieur  de  Saint -Jean 
prie  Dieu  de  rétablir  la  paix  à  Pampduoe 
et  cherche  À  y  arriver,  178,  2757;  182, 
2794.  —  Il  est  urgent  que  la  paix  de  paradis 
y  vienne,  184 ,  3897.  ~^  ^  prieur  et  Tabbé 
de  Mont-Aragon  songent  entre  eux  comment 
ils  pourraient  faire  la  paiz,  9833.  —  Con- 
ditions auxquelles  la  paix  eût  pu  être  réta- 
blie à  Pampeluue ,192,  2954.  —  Bruit  du 
rétablusement de  la  paix,  2968. 

Payrol.  Chaudron  de  la  cuisine  de  sire  Gaston 

-    tranché  par  une  pierre,  260,  4o37,  4o38. 

Pec.  Un  malheureux  sort  sans  amies  et  périt, 
354f  3950. 

Pecat,  peccat.  Deux  religieux  exhortent  les 
révoltés  de  la  Navarrerie  à  opposer  des  obs- 
tacles è  rinfiUience  maligne  du  péché,  172, 
2643 ,  2645.  —  Le  péché  est  logé  avec  eux, 
938,  9698.  —  Il  semble  à  sire  Gaston  que 
D.  Pierre  Sanchiz  soit  poussé  par  le  péché , 
264,  4098. 

Pbdao  d'Iza,  bourgeois  de  Pampelune.  Il*  est 
appelé  à  défendre  la  tour  de  la  Cloche,  169, 
9478. 

Pbdro'Garcia  D*£cHAt)Ri  (Dou),  merci^,  fun 
des  défenseurs  des  bourgs  de  Pampelune, 
166,  9557. 

Peirer.  Eustache  de  Beaumarchais  expose  aux 
certes  de  Navarre  que  les  bourgeois  de  Pam- 
pelune élèvent  les  uns  contre  les  autres 
des  pierriers,  112,  1698.— Les  pierriera 


DE  LA  GUER|RE 

tii^Qt  dans  let  vilies  de  Pampelune,  a88, 

4468. 
Pbitao.,  Pbiteo*  EusCacke  de  Beaumarcbais 

nomaié  aénécbal  de  Pmtoii>  par  Alphoote, 

fi^re  de  saint  LonU,  86 ,  1372. 
PeiUvis.  Eustache  de  Beaumarchais  est  aeoiisé 

de  donner  des  poitevins  pour  des  sancbels , 

182,2814. 

pBLEoai,  PELsemii*  Vôyei  Johtui  Pek^ti  (£a)» 
Maria  Pdetpnn,  Martin  [En), 

Pelegns.  Deox  obevaliers  français  en  pMerioage 
à  Saint-Jacques,  iSOi  1763. 

PeleCes ,  Peleters.  D.Domingo  Règne,  peHetier 
honoré,  166,  2556.  Voyex  Rocha  dels  Pe- 
lêUs  (La), 

Pendo,  ppendo,  peonon  pendant  la  guerre  ci- 
vile de  Pampdune,  ao8 ,  3 1 8 1 . —  Les  com- 
battants des  bourgs  mettent  sur  la  voâte 
d*une  église  celui  d*  Eustache  de  Beaumar- 
chais, 286',  4 44 9*  —  Souci  des  chefs  de  la 
Navarrerie  à  cette  vue,  4453. — Les  révoltés 
sortent  pennons  déplo^,  288,  4487;  290, 
45 1 4*  -—Ils  fuient  vers  le  pont  oà  le  pennon 
était  signalé,  4494.  ' —  Grand  nombre  de 
pensons  dans  Tarmée  française  en  Navarre, 
296,  4601. 

Peo.  La  noblesse  de  ^Navarre  réclame  le*  paye- 
ment des  frais  faits  pour  Tentretien  des  fiin- 
tassins,  io4«  1673.  — >  Des  gens  de  pied 
crient  aux  armes,  2o4i  3i56. 

Peonez.  Sire  Eustache  veut  aller  en  Gastille 
avec  des  fantassins  défendre  les  châteaux, 
i36, 3o85. 

Pbr*  Abcbtz,  étalagiste,  nommé  parmi  les  défen- 
seurs des  bourgs  de  Pampelune,  1 68 ,  2669. 

Pkr*  Arcbytk  d*£ghadbi,  Tun  des  défenseurs 
des  bourgs  de  Pampelune,  166,  a56o. 

Pera,  peira,  peyra.  Grandes  pierres  rondes 
lancées  par  les  engins  de  la  Navarrerie,  56 , 
812.  —  Sous  Tadministration  d*Eustacbe, 
on  peut  voyager  en  Auvergne ,  que  Ton  porte 
des  pierres  ou  un  trésor,  93,  i36i .  — Pierre 
lancée  par  Pascal  Gomiz ,  qui  ranime  ai^isi 
la  guerre  à  Pampelune,  192,  2791.  —  Une 
autre  pierre  tombe  dans  une  maison,  194* 
^979*  '""  ^  P^^^  ^^^^  ^^  trébnchets  en- 
voyer des  pierres,  196,  3oi3;  224 1  3477. 


DE  NAVARRE. 


719 


—  Grêle  de  pierres  lancées  pendant  la 
guerre  civile  de  Pampelune,  2i4,  33i3.  — 
Combattants  armés  de  pierres,  3323.—  Des 
combattants  des  bourgs  lancent  une  pierre 
avec  un  de  leurs  engins,  23o,.  3568,  3574. 

—  Guillaume  AneHer  fait  apporter  des 
pierres  et  les  lance  contre  Tennemi,  334 1 
3626,  3628.  —  Pierres  comparées  à  des 
éperviers,  a 36,  3664.  —  Pierres  lancées 
des  murs  d*une  place ,  246 ,  38o8«  ^— Pieires 
lancées  par  les  frondes^  38i  o«  -^  A  la  venue 
d*une  pierre  d  un  trébuchet,  les  soldats  des 
bourgs  se  mettent  dans  la  Gai ée y  s52,  3911. 

—  Cinquante  pierres  par  jour  la  frappent  de 
côté,  3917.  -~  On  en  trouverait  mille  au 
pied  de  la  tour,  3920.  —  Les  trébuchets 
des  bourgs  en  manquent,  3923.  —  Les 
bourgeois  arrêtent  d*eh  aller  chercher, 
3935.  —  Prix  élevé  de  la  pierre  à  cette  oc- 
casbn,  z5i,  3952.  —  Eustache  de  Beau- 
marchais fait  murer  les  portails  avec  de 
grandes  pierres  sèches,  3957 «—"Une  pierre 
lancée  par  un  trébnohet  des  bourgs  donne 
dan»  un  chaudron  de  la  cuinne  de  sire  Gas* 
ton,  260,  4o36.  —  Pierres  lancées,  dont 
lune  donne  dans  Teau,  294,  4572.  -^ 
Pierres  lancées  aux  portaik  de  Pampelune , 
3o2,  4686.  —  Pierres  lancées  de  toutes 
parts  à  Mendavia,  3i8,  4955.  —  Pierre 
comparée  au  diable,  4963. —  Pierre  lancée 
qui  s*élève  plus  haut  qu^un  oisillon<,  324, 
5o38.  —  Pierres  rondes  lancées  au  siège  de 
Garaynno,  324 «  5o5i. 

Pbbb  Attab.  Son  fils ,  neveu  de  D.  Pierre  San- 
chiz,  est  tué  avec  celui-ci ,  268,  4i55. 

Pebb  BbrtbaN)  bourgeois  de  Pampelune, 
meurt  pendant  la  guerre>  284 ,  44i  1. 

Pbbb.  Cbozat,  bourgeois  de  Pampeinoe^  Tun 
des  défenseurs  des  bourgs,  162,  2494* 

Pbrb  d*Aldata  (Don),  bourgeois  de  la  Pobla- 
cion  de  Pampelune,  assiste  à  la  conférence 
tenue  dans  Téglise  de  Saint-Lanrent,  i58, 
2417.  —  H  est  cité  parmi  les  défenseurs  des 
bourgs,  168,  358o. 

Pbbb  db  Badoetatrn  (Don),  nommé  parmi  les 
défenseurs  des  bourgs  de  Pampelune,  168, 
2570. 


720 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Pbre  de  Gbalat  (Don) ,  bourgeois  de  la  Pobia- 
cion  de  Pampelune,  figure  à  U  conférence 
tenue  en  Tégiise  de  Saint- Laurent,   i58, 

Pbrb  db  Lanz  (Don),  tient  à  Pampelune  ia 

tour  de  la  Roche,  i64«  a5s5. 
Perb  o^Equia,  l*un  des  commandants  de  ia 

tour    des    Tripiers,    à    Pampeinne,   168, 

3573. 
Pers  d*Ondiano  le  Jovb  (Don).  Il  se  tient  dans 

une   des  algarades   de  Pampelune,  170, 

Perb  Furtado  (Don),  nonmié  parmi  les  dé- 
fenseurs des  bourgs  de  Pampelune,  i68, 
3583. 

Perb  Lacbtlla  (  Don) ,  Tun  des  défenseurs  des 
bourgs  de  Pampelune,  168,  358i. 

Perb  l*Almirat  (Dt>n) ,  bourgeois  de  ia  Pobla- 
cion  de  Pampelune.  Il  assiste  à  une  confé- 
rence tenue  entre  les  bourgeois  et  Eustache 
de  Beaumarchais,  i5o,  sSoa.  —  Il  fait 
partie  d*une  autre  conférence  tenue  dans 
Tégiise  de  Saint-Laurent,  i58,  aiiS. 

Pbbe  Marra  (Don),  Tun  des  chefs  de  la  tour 
des  Tripiers,  à  Pampelune,  168,  2574*  — 
Anelier  le  voit  i  tout  instant  dans  Talgarade 
de  Saint-Gemin,  170,  3609. 

Perb  Ros.  11  concourt  à  la  défense  des  bourgs 
de  Pampelune,  166,  3566. 

Pbrb  Sancbitz,  Pero  Sarchetz  (bon).  Ses 
paroles  aux  habitants  de  la  Navarrerie,  5a , 
7di.  —  Chagrin  de  D.  Garcia  de  le  voir 
gouverneur,  75g.  —  Il  mande  les  cortès  à 
Pampelune,  56 «  801.  —  Il  prend  la  pa- 
role, 807.  —  Le  conseil  se  retire  vers  lui  et 
lui  parie,  819.  —  Jugement  quil  rend  re- 
lativement aux  fortifications  élevées  par  les 
habitants  de  la  Navarrerie,  8 a 5.  —  Leur 
réponse  navre  D.  Pierre  Sancbiz,  58,  837. 

—  Il  donne  Tordre  de  les  châtier,  843.  — 
Sa  réponse  à  la  réclamation  des  bourgs,  857. 

—  Sa  colère  à  la  réception  d*un  message  de 
D.  Garcia,  63,  894.  —  Ayant  assemblé  les 
riches  hommes  et  les  barons,  il  déploie  son 
gonfanon ,  906.  —  Il  envoie  un  messager  à 
D.  Garcia,  91a.  —  Il  est  désigné  par  Taigle 
de  ses  armoiries,  64*.  935,  »  Le  messager 


Ini  rapporte  la  réponse  de  D.  Garcia,  93 2. 

—  Paroles  de  D.  Pierre,  934.  —  Il  conf^ 
avec  les  barons;  et  se  prend  à  rire  au  souhait 
qu'ils  lui  adressent,  950.  —  D.  Gonçalvc 
Ibanez  lui  annonce  l'intention  où  il  est  de 
se  rendre  auprès  de  D.  Garcia,  66 ,  963.  — 
D.  Pierre  sort  du  camp,  969. —  D  reste  jus- 
qu'au lendemain  matin  au-dessous  de  Zizur, 
977.  —  D.  Gonçaive  blâme  son  neveu  de  sa 
conduite  envers  D.  Pierre,  68,  990.  -^  Le 
premier  revient  auprès  du  gouverneur,  hh>3. 

—  D.  Pierre  se  met  en  route,  70,  1038.  — 
Les  bourgeob  des  bourgs  de  Pampelune  vont 
le  trouver  à  Estella,  73,  1057.  —  Langage 
qu'il  leur  tient,  1 075. — Sa  prétention  d*étre 
maître  en  Navarre,  ii34*  —  A  Tarrivée 
d'Eustache  de  Beaumarchais,  il  se  rend  à 
Pampelune,  100,  ihghy  i5o3.  »*  Il  va  au 
monastère  de  Saint-Jacques,  103,  i53o. — 
D  pr^  serment  à  son  successeur,  io4t 
i553.  —  Eustache  de  Beaumarchais  lui  dit 
d'indiquer  les  sommes  À  payer  à  la  noblesse 
et  aux  chevaliers  de  toute  ia  Navarre,  1576. 

—  Il  fait  la  paix  avec  D.  Garcia,  133,  i846. 

—  Il  ne  se  réunit  pas  aux  barons  assemblés 
au  château  de  los  Areos,  ]3o,  1983.  -^  11 
répond  à  l'appel  d'Eustache  de  Beaumar- 
chais, i34t  so38.  —  Un  Navarrais  com- 
plote, avec  D.  Simon  Ruiz  et  D.  Lope,  la 
Inort  de  D.  Pierre  Sancbiz,  i36,  3077. — 
A  fen  croire,  lancien  gouverneur  aurait  em- 
pêché le  pays  d'être  à  la  Castille,  ao8i.  ^- 
Sans  la  puissance  de  D.  Pierre  Sancbiz,  Eus- 
tache de  Beaumarchais  aurait  été  trahi ,  1 4o, 
3 1 37.  —  D.  Pedro  se  range  du  cdté  des  ré- 
voltés, après  être  parti  en  colère  des  bourgs 
qui  l'aimaient,  i56,  338o.  —  Le  prieur  de 
Saint-Gilles  le  trouve  dans  la  Navarrerie, 
183,  3799.  —  D.  Pierre  reçoit  à  merci  les 
défenseurs  du  motdin  du  Maçon,  sic,  3354. 
^-  Il  vient  faire  sa  cour  à  Gaston,  sire  de 
Béam,  et  au  prieur  de  Saint-Gilles,  et  le 
premier  cherche  à  le  détacher  de  ses  con- 
fédérés, a64>  4093,  4096,  4io4.  —  Deux 
messagers  annoncent  â  Eustache  de  Beau- 
marchais que  D.  Pierre  Sancbiz  vient  prendre 
position  dans  les  bourgs,    366,  4 119*  ^ 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


721 


Les  riches  hommes  et  ceux  de  la  ville  Ira- 
mentla  mort  de  D.  Pierrct  4i3a. —  D.  Gar- 
cia va  se  divertir  près  de  loi,  iidg.  —  Les 
conjurés  se  portent  ches  lui  »  4i  45.  -^  Il  est 
tué  par  D.  Garcia  Almoravid  et  les  révoltés 
de  la  Navarrerie,  968,  en  note.  —  Le  hruit 
de  sa  mort  se  répand  et  fait  verser  des  larmes 
à  plus  d*une  personne,  4i58.  —  D.  Gaston 
rapprend  à  Philippe  le  Hardi,  370,  419a* 

Péri  Sanz,  bourrelier  du  bourg  de  Saint- Ni- 
colas, nommé  parmi  les  défenseurs  des 
bourgs  de  Pampelune,  i68t  a  568. 

Pbre  Sanz  Palmer.  Il  tient  la  tour  de  la  Roche, 
à  Pampelune,  i64t  a 5s 6. 

Peius  S«iEHBTTz  (Eu).  H  occupe  la  tour  Mi* 
rable,  à  Pampelune,  i64)  a538. 

Per£GUErc.  Le  comte  de  Périgord  fait  partie 
de  farmée  française  envoyée  en  Navarre, 
396,  459a. 

Pbbitz.  Voyez  Bernard  Pentz ,  Esteven  Peritz, 
Johan  Peritz  Aleyre,  Johan  Peritt  Morça, 
Miguel  Peritz  de  Legaria,  Migad  Peritz 
aquel  de  Çavaldioa,  Pero  Peritt,  Pero  Peritz 
dÂraqttHl,  Ramon  Peritz, 

Pbro  Periti,  charpentier,  concourt  à  la  dé- 
fense de  Pampelune ,  1 64 ,  a  5  a  1 . 

Pero  Peritz  d*Araquill,  défenseur  des 
bourgs  de  Pampelune.  Il  est  tué ,  aoa , 
Siag. 

Perpuynt.  Des  combattants  endossent  des 
pourpoints,  a8a,  4376.  —  On  peut  voir 
déchirer,  vêtir  maint  pourpoint,  a84i  44oa  ; 
3o4,  4734. 

Petre  de  Saut  Germa,  garde  de  chemin  à 
Pampelune,  i64t  a5i4> 

Pbtrst  Garmero.  U  est  blessé  par  Simon  d'Oa- 
ritz,  aa6,  3395. 

Peyron.  Le  connétable  de  France  fait  observer 
à  Eustache  de  Beaumarchais  que  le  tré- 
buchet  brise  le  perron  de  Garayno,  3a 6, 
5o64. 

Peyters.  Poitevins  dans  Tannée  de  Philippe  le 
Hardi,  3o8,  4793. 

Peytral ,  pièce  du  harnachement  d*un  cheval , 
a8a,  4379. 

Pica.  Des  combattants  s*arment  de  piques, 
a8a,  4375. 

HIST.  DE  LA  GUERRE  DE  IIAV. 


PiCARTz.  Picards  dans  l'armée  de  Philippe  le 
Hardi,  3o8,  479a. 

Pietatz.  La  pitié  est  bonne  envers  ses  enne- 
mis, i84»  a8a5. 

Piex,  piz.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  ap- 
portent des  pics,  ad4t  3778.  —  Les  mi- 
neurs de  la  Navarrerie  s*enfuient  abandon- 
nant leurs  pics,  a5o,  3895. 

Pilar  de  la  Glesia.  Le  roi  de  France  pilier  de 
rÉglise,  60,  1170. 

Pintat  escut.  Écus  peints,  68,  995. 

PiNTOR.  Voyez  Savaric  Pintor. 

Plaço,  planço,  arme  employée  pendant  la 
guerre  civile  de  Pampelune,  ao6,  3 18a.  — 
Complot  tendant  à  couper  les  arbustes  des 
bourgs,  a4o,  3716.  —  Bourgeois  de  Men- 
davia  armés  de  javelots  de  pommier,  3 18, 
495a. 

PoBLACioii,  PORLATION,  quartier  de  Pampe- 
lune. Le  roi  Henri  lui  envoie  dire  qu*i]  a 
besoin  d'elle,  38,  54o*  —  Après  la  rupture 
de  1  unité,  les  bourgeois  rentrent  dans  la 
Poblacion ,  d  a ,  599.  —  Leur  irritation ,  46 , 
649.  —  Elle  convoque  un  conseil  avec  le 
Bourg,  70,  io3a.^-Elle  est  accusée  auprès 
d*Eustache  de  Beaumarchais,  98,  147a.  — 
La  Poblacion  veut  que  Tarrét  d*Eustache  de 
Beaumarchais,  au  sujet  des  fortifications  de 
Pampelune,  soit  exécuté,  laa,  i865. — 
Bourgeois  de  la  PoUacion  qui  assistaient  à 
une  conférence  entre  les  habitants  des 
bourgs  et  Eustache  de  Beaumarchais ,  1 5o, 
a3oi.  —  Bourgeois  du  même  quartier  qui 
figurent  dans  la  conférence  de  Téglise  Saint- 
Laurent,  i58t  84 1 5.  —  Guillaume  Anelier 
annonce  qu*il  garnira  les  tours  et  les  autres 
ouvrages  de  b  Poblacion,  166»  a545.  — 
Défenseurs  de  la  tour  située  sur  le  premier 
portail  de  la  Poblacion ,  qui  touche  au  mar- 
ché, a554.  —  Tour  en  danger  des  manou- 
vriers  de  la  Poblacion,  i68«  3578.  ^-  Les 
habitants  de  la  Poblacion  montent  sur  les 
murs  avec  des  torches,  3oo4.  —  Eustache 
de  Beaumarchais  songe  à  s*y  rendre,  196, 
3o35.  —  Les  Gascons  gardent  le  portail  du 
marché  dans  la  Poblacion,  ai  a,  3a9i.-— 
Eustache  de  Beaumarchais  rapporte  à  maitre 

9» 


722 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Bertrand  la  menace  de  la  Navarrerie  contre 
le  mur  de  la  PobUcion,  260,  3877. 

PoUe,  pojde,  menuti,  menuiers.  Le  menu 
peuple  de  la  Navarrerie  se  rend  au  parle- 
ment conv(K{né  par  les  ricbet  hommes  ré- 
voltés, 1 5d ,  aSSs.  —  Le  peuple  leur  amène 
les  avoirs  et  la  nourriture,  iSd»  a363.  — • 
Le  peuple  des  bourgs ,  d*une  voix  unanime , 
rassure  Eustache  de  Beaumarchais,  i58, 
3^34.  —  Tous  les  ordres  religieux  vont  en 
la  Navarrerie  prier  le  Sauveur  de  prendre 
pitié  de  ce  peuple  pécheur,  190,  9991.  — 
Eustache  de  Beaumarchab  signale  au  con- 
seil des  bourgs  une  sortie  du  peuple  de  la 
ville,  3od»  3i63. — Les  vingt  lui  répondent 
en  rassurant  de  Tamour  du  peuple,  306, 
3169.^ —  Après  une  sortie ,  le  peuple  rentre 
se  reposer,  308,  3333. — Eustache  de  Beau- 
marchais, voyant  le  peuple  sortir  niaisement, 
établit  aux  portes  ses  meilleurs  soldats  ,313, 
3s84.  —  Il  regrette  que  le  peuple  meure 
pour  lui,  330,  34o8.  —  Le  peuple  rentre, 
333,  3586.  —  Le  peuple  une  fois  rentré, 
Eustache  de  Beaumarchais  fait  fermer  le 
portail,  s 54»  3954*  —  Irritation  du  peuple 
quand  on  criait  aux  armes,  3959.— Il  com- 
bat toute  la  journée,  378,  43 16.  —  11  re- 
tourne au  combat,  43s6. — Le  menu  peuple 
s*approche,  388,  4485.*— Le  peuple  est  in- 
vité à  rentrer,  394, 4567.— Le  menu  peuple, 
à  Mendavia,  crie  aux  armes,  3i8,  4947. 

Podestat  Les  autorités  se  rendent  auprès  d*Eus- 
tache  de  Beaumardiais  à  son  arrivée  à  Pam- 
pelune,  100,  i5oi.  -~  D.  Gonxalve  Ibafiez 
vient  à  lui,  suivi  de  mainte  autorité,  126, 
1 906.  -—  Faits  et  paroles  arrêtés  par  les  au- 
torités >  1 3s ,  2007.  — Autorités  dans  la  con- 
férence de  Sainte-Marie,  i56,  3385.  —Le 
prieur  de  Saint -Gilles  exhorte  Tabbé  de 
Mont-Aragon  à  s'aboucher  avec  les  autorités 
de  la  Navarrerie,  1 84  «  3835.  —  Des  autori- 
tés mettent  pied  à  terre,  2M,  3789.  ^- 11 
en  vient  quand  on  crie  aux  armes,  954, 
3936.  —  Des  autorités  crient  aux  armes, 
.  388,  4484. 

Polverers.  Poussière  soulevée  par  Tarmée  de 
Philippe  le  Hardi  en  Navarre,  3o8,  4 800. 


Pomer.  Des  bourgeois  de  Pampelune  et  de 
Mendaria  s*arment  de  bâtons  de  ponmûer, 
3i4,  3335;  318,4959. 

Pont  Les  riches  hommes  et  les  chevaliers  pas- 
senties  ponts,  338, 354i. — Guillaume  Istm 
se  met  à  la  tête  d*un  pont  jeté  sur  un 
fossé,  3d4,  3793.  »  Tout  le  penjde  des 
deux  bourgs  sort  au  delà  du  pont,  378, 
4337.  —  Combat  de  Tautre  côté  du  pont, 
388,  448s.  —  Les  révoltés  delà  Navarrerie 
sortent  en  armes  sur  le  pont  de  Saint-Pierre 
de  Ribas,  4488. — Ils  fuient  vers  le  pont  où 
était  le  pennon  signalé,  4494* — Les  riches 
hommes  vont  passer  le  pont  à  la  Magddeine , 
3o3 ,  4703.  —  D.  Martin  Croiat  se  trouve 
en  face  de  ceux  qui  étaient  sur  le  pont,  390, 
45o2. 

Port  hou  (lb).  La  tour  de  la  Pdteme,  à  Pam- 
pelune, était  située  au-devant,  i64t  3539.— 
Entendant  crier  aux  armes,  les  bourgeois  de 
Pampelune  sortent,  et  les  uns  vont  de  l'autre 
c6té  du  Pont-Neuf,  soo,  3095.  —  Les 
hommes  du  Bourg  sont  au  verger,  de  fautre 
côté  du  Pont-Neuf,  316,  3335. — Combat 
acharné  qui  s'y  livre,  s36,  3655. 

PoMTz  Baldoi,  Baldoir,  Bâldot,  Baudot, 
bourgeois  du  bourg  de  Saint^Nicdas  de  Pam- 
pelune. II  s'adresse  à  Eustache  de  Beaumar- 
chais, 108,  16s  1.  —  Il  prend  laparcleaux 
cortès  de  Pampdune,  11 4*  1736.  —  Des 
bourgeois  des  bourgs  rengagent  à  découvrir 
à  Eustache  de  Beaumarchais  un  complot 
tramé  contre  le  gouverneur,  ce  qu'il  (ait, 
i36,  9088 ,  2090.  —  Il  assiste  à  une  confé- 
rence entre  Eustache  de  Beaumarchais  et 
les  bourgeois  de  Pampelune,  i5o,  2295.  — 
Il  est  présent  à  celle  de  l'église  de  Saint- 
Laurent,  i56,  94o8.  —  Il  y  adresse  la  pa- 
role à  Eustache  de  Beaumarchais,  i58, 
9437.  —  Ponce  Baldoin  répond  au  gouver- 
neur, qui  propose  de  nouveau  aux  bourgeois 
de  leur  garantir,  par  une  charte,  de  les  in- 
demniser de  leurs  pertes^  t6o,  9446.  — 
Il  vient  conférer  avec  Eustache  de  Beaumar- 
chais, 926,  35oi.  —  U  explique  la  cause 
du  retard  du  secours  envoyé  de  France,  et 
calme  les  bourgeois,  278,  43 1 3. 


1 


DE  LÀ  GUERRE  DE  NAVARRE. 


723 


Porta.  E^ir  du  prieur  de  Saint^illes  de  con- 
server les  portes  de  la  Navarrerie,  190, 
9934*  —  Un  chevalier,  emporté  par  son 
cheval,  faillit  se  rompre  la  tète  an  passage 
d*ane  porte,  318,  3375.  —  Les  révoltés  de 
la  Navarrerie  en  apportent  pour  leur  servir 
de  bouclier,  398,  35^9.  —  Les  bourgeois 
dt8  bourgs  ouvrent  les  portes  de  leurs  quar- 
tiers, a54«  3938.  —  Irritation  du  peuple 
â^  bourgs  de  Pampelune  à  la  vue  des  portes 
fermées,  356,  3961.  —  Les  révoltés  de  la 
Navarrerie  tranchent  les  portes  de  D.  Pierre 
Sancbiz,  366,  4i46.  —  D.  Gonçalve  an- 
nonce aux  révoltés  qu'ils  iront  mettre  les 
portes  en  pièces,  3o3 ,  4694.-^ Ils  vont  au  ci- 
metière arracher  les  portes  des  gonds,  4697. 

Portai,  portder.  Eustache  de  Beaumarchais 
expose  aux  certes  de  Navarre  que  les  bour- 
geois de  Pampelune  élèvent  des  portails  les 
uns  contre  les  autres,  us,  1 1 99.  —  Tour 
sur  des  portails  de  Pampelune,  166,  3553; 
168,  3578.  —  Bourgeois  et  ouvriers  indis- 
tinctement les  défendent,  3586.  —  Destruc- 
tion des  portails  élevés  dans  les  bourgs  de- 
mandée à  leurs  habitants,  186,  3858,  3873. 
-—Conditions  auxquelles  ils  pourraient  espé- 
rer la  conservation  de  leurs  portails,  193, 
3956.  <*-  Eustache  de  Beaumarchais  ouvre 
le  portail  de  la  Roche,  194,  3994.  —  Il  va 
à  la  Poblacion  regarder  les  portails,  196, 
3o35.  —  Gardiens  des  portails  des  bourgs, 
313,3385,3386,3388,  3393,  3995.— 
Eustache  de  Beaumarchais  fiiit  observer  au 
conseil  des  bourgs  que  le  peuple  de  la  ville 
sort  des  portails,  soi,  3i64.  — *  H  se  lève 
et  va  voir  si  les  portails  sont  bien  gardés, 
3 14  «  33o3.  -—  Un  messager  apprend  au  roi 
qu*  Eustache  de  Beaumarchais  n'ose  pas  sor- 
tir hors  du  portail,  333,  3453.  —  Les  gens 
rentrent  par  les  forte  portails,  336,  3659- 
—  Eustache  de  Beaumarchais  fait  ouvrir  le 
portail  de  la  Triperie,  344*  3774.  —  Les 
combattante  de  la  tour  de  la  Galée  descen- 
dent de  la  tour  du  poruU ,  et  il  s'ouvre  ,346, 
3819.  —  Maître  Bertrand  se  prend  à  miner 
entre  la  Galée  et  le  portail  crénelé,  35o, 
3885.  —  Eustache  de  Beaumarchais  te  met 


sur  un  portail,  954»  3948.  —  Une  fois  le 
peuple  rentréj  il  fait  fermer  le  portail, 
8955.  —  Reproche  aux  révoltés  de  la  Na- 
varrerie d'avoir  fait  des  portails  contre  leur 
dame,  373 ,  4337.*-  Sortie  des  combattante 
hors  du  portail  de  Pampelune,  383,  4377. 
Ceux  des  bourgs  tous  également  sur  le  pre- 
mier portail,  4398.  —  Ils  vont  par  un  autre 
portail,  44oo.—Eusteche  de  Beaumarchais 
sort  par  les  portails,  990,  453 1.  -^  Cuves  et 
pièces  de  bois  lancées  aux  portails  de  Pam- 
pelune, 3oo,  4685.  —  On  les  barricade, 
3o3,  4686,  4688.  —  Après  avoir  arrêté  de 
briser  les  portes  aux  portails,  les  riches 
hommes  vont  au  cimetière  arracher  des  gonds 
celles  du  lieu,  3698.  —  L'armée  française 
entre  par  les  portails,  3o4,  4734'  —  Elle 
trouve  ouverte  les  portails  de  Mendavia,  3 1 6, 
4937.  —  Le  sire  de  Beaujeu  s'étonne  de  n'y 
voir  aucuns  défenseurs,  4934  «  4935. — Le 
connétable  de  France  fait  observer  à  Eus- 
tache de  Beaumarchais  que  le  trébuchet 
brise  le  portail  de  Garayno,  836,  5o64. 

Porter.  Absence  de  portiers  aux  portes  de  Men- 
davia, 3 16,  49^5. 

PonTOOAL.  Le  roi  de  Portugal  à  la  bataille  de 
las  Navas,  4»  34;  6,  61. 

Portz.  Eustache  de  Beaumarchais  et  sa  compa- 
gnie passent  les  porte  pour  se  rendre  en  Na- 
varre, 98 ,  1 464.  —  Défense  de  recevoir  les 
Français  par  deçà  les  [^rts,  136,  1916.  -^ 
Les  porte  de  Muradal  au  pouvoir  du  roi  de 
Castille,  138,  1956.  —  D.  Gonçalve  Ibanes 
déclare  qu'Eustecbe  de  Beaumarchais  agira 
sagement  en  passant  les  ports,  i44,  3300. 
— Le  prieur  de  Saint^ean  et  sa  suite  les  pas- 
sent pour  se  rendre  en  Espagne,  1 78 ,  3748. 
—  Sire  Gaston  désigné  pour  guider  l'armée 
française  par  les  ports,  374,  4361. 

Postema  (La  torr  de  la),  tour  de  Pampelune. 
Nom  de  ses  défenseurs,  1649  3538. 

Pradal.  Philippe  le  Hardi  et  le  sire  de  Beaujeu 
entrent  dans  un  préau  pour  délibérer,  334  « 
3459.  —  Sang  répandu  par  le  gazon,  383, 
4391. 

Prat  Multitude  de  combattante  se  répandant 
par  les  prés,  388,  4483. 

91. 


724 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Preslat.  Les  prélats  de  Navarre  se  concertent 
avec  les  ricbes  hommes  pour  tenir  les  corlës 
à  Estelle,  102,  i533. 

Presonar.  Eustache  de  Beaumarchais  fait  em- 
prisonner à  Tebas  certains  des  révoltés  de  la 
Navarrerie,  3o6,  4771. 

Previlege,  privilège.  Privilèges  donnés  au 
bourg  de  Saint-Gemin  par  les  anciens  rois 
de  Navarre,  nommément  par  D.  Sancho  le 
Grand,  44,  64a;  48,  698. 

Prex.  Le  seigneur  de  Beaujeu  avec  valeur  ac- 
cepte les  propositions  des  assiégés  de  Ga- 
raynno,  326,  5071. 

Prior,  prios.  Les  habitants  de  la  Navarrerie ,  à 
rinsligation  du  prieur,  demandent  le  rappel 
de  l'union  de  Pampelune,  36,  5 12.  —  Des 
prieurs  ont  des  chartes  d'union,  42,  693. 
Voyez  San  Geli  et  Sant  JohoM. 


Paonis,  Protns,  Provins  en  Brie.  Un  messager 
s*y  rend  pour  annoncer  la  mort  de  D.  San- 
cho au  comte  Thibaut,  18,  245. — La  reine 
Blanche  va  voir  sa  fiUe  que  Ton  y  élevait, 
44,  636. 

Puch,  puy ,  puytz.  A  Punicastro ,  la  montagne  en 
pointe  retentit  du  son  des  trompettes  ,  32o, 
4991. — Les  assiégeants  conviennent  de  pla- 
cer une  machine  de  guerre  sur  une  hauteur, 
324,  5o3i.— Au  siège  de  GAraynno,  les  gens 
de  Pampelune  montent  sur  le  coteau,  5o46. 

PumBi  Castro,  Putnhi  Castro.  L'armée  com* 
mandée  par  Imbert  de  Beaujeu  et  Eustache 
de  Beaumarchais  se  présente  devant  cette 
place,  3ao,  4982,  4984. 

Puynnal.  Voyez  Cotel. 

Puynner.  Nul  ne  doit  se  regimber  contre  Tai- 
goillon,  322,5o24. 


QuAiRB.  Le  sultan  du  Caire  en  guerre  avec 
celui  du  Maroc,  8,  91. 

Quintal.  Quartiers  de  pierre  lancés  par  les  tré- 
buchets,  224.  3477.  *~  Pierres  de  trois 
quintaux  lancées  contre  la  tour  de  la  Galée , 


262,391 8.— Quartiers  de  pierres  lancés  aux 
portails  de  Pampelune,  3o2,  4686. 

QuoATB.  Voyez  Johan  de  le  Qaoate, 

Qdonca.  Voyez  Contfoa. 


R 


Rarastens.  Voyez  Jordan  de  Rahastem. 

Rainna.  Voyez  Miqâtl  de  la  Rtdnna  (En). 

Ramo  B16ORDAN ,  bourgeois  de  Pampelune ,  pa- 
rent de  D.  Johan  Elio  et  Tun  des  défenseurs 
delà  tour  Neuve,  162,  2482. 

Ramon  ,  comte  de  Toulouse ,  beau-père  du  roi 
Sancho,  4,  17. 

Ramon  (Don),  bourgeois  de  Pampelune,  dé- 
fenseur de  la  tour  qui  est  après  celle  de  la 
Goche,  162,  2486. 

Ramon  Atheric  (En),  défenseur  de  deux  tours, 
à  Pampelune,  162,  2492. 

Ramon  Pbritz  ,  Periz  (Don),  bourgeois  de  Pam- 
pelune, assiste  è  une  conférence  tenue  dans 
réglise  de  Saint-Laurent,  1 58 ,  24 1  o.  —  Il 
•est  commis  au  gouvernement  de  la  bonne 
algarade  établie  vis-à-vis  de  la  vieille  Bou- 
cherie, 170,  261 3. 


Ramon  Roçer.  Il  fait  partie  de  Tarmée  fran- 
çaise envoyée  en  Navarre,  296,  4596. 

Raondo.  Les  députés  de  la  Navarrerie  choisis 
pour  se  rendre  auprès  de  D.  Garcia  vont  loger 
en  cet  endroit,  54,  772. 

Rauba.  Nombre  de  belles  robes  prises  au  sac 
de  Pampelune,  3o4,  4739. 

Ranbacer.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  a{^- 
lés  traîtres  voleurs,  3 10,  4819.  —  Le  con- 
nétable de  France  parcourt  la  Navarre  pour 
chasser  les  voleurs,  3 1 2 ,  4849. 

Raubadors,  raubados.  Eustache  de  Beaumar- 
chais purge  l'Auvergne  de  voleurs,  86, 
1291;  88,  i326,  1327.  -^  Ce  que  disent 
ceux  qui  échappent,  90,  i332. 

Rayilo.  Un  messager  apprend  aux  vingt  qu'en 
la  Navarrerie  on  lance  des  traita  ,174, 267  2 . 
—  Des  combattants  s'arment  de  traits,  206  , 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


725 


3179;  983 1  4375.  —  Recommandation  à 
Enstache  de  Beaumarchais  de  ne  pas  envoyer 
de  traits,  s6o,  4o5i.  —  Grand  nombre  de 
traits  lancés  au  siège  deGarayno,  Ziky  5o53. 

RsGNK.  Voyez  Oomin^o  Ae^iie(Don). 

Regioa,  reina,  reyna.  La  reine  Blanche»  venve 
du  roi  Henri,  se  détermine  à  nommer  un 
gouverneur  à  la  Navarre,  da ,  611.  —  Elle 
veut  s*en  aller  en  Champagne  voir  la  reine 
sa  fille,  44  «  634,  63&.  —  Un  messager  des 
bourgs  dit  k  Philippe  le  Hardi  que ,  paisqu*il 
garde  la  reine  de  Navarre ,  il  doit  vouloir  que 
le  royaume  n'éprouve  pas  d*abaissement,8o, 
1 194.  —  Le  seigneur  de  Cascante  rappelle 
aux  cortès  d'EstelU  que  la  reine  est*  sous  la 
protection  du  roi  de  France,  1 02 ,  1 547*  — * 
Condition  imposée  à  la  jeune  reine  de  Na- 
varre par  Alphonse,  roi  de  Castille,  136, 
1913.—-  Eustache  de  Beaumarchais  a  com- 
passion d*elle ,  1935,  1939. —  Il  n  avait  pas 
reçu  du  roi  de  France  congé  de  rien  faire 
conlreelle,  138,  1939.  —  Danger  pour  la 
reine  de  trop  grandes  dépenses  faites  par 
Eustache  de  Beaumarchais,  i48,  3363. — 
Il  e^  accusé  de  dilapider  les  revenus  de  la 
reine,  3367.  —  D.  Ponce  Baldoin  déclare  à 
Eustache  de  Beaumarchais  que ,  puisque  la 
retne  Ta  envoyé  pour  garder  son  royaume, 
le  corps  de  cette  princesse  ne  sera  pas  mieux 
gardé  que  lui,  i58,  3439,  344 1*  —  Les  ri- 
ches hommes  prétendent  qu'Eustache  de 
Beaumarchais  pourrait  ruiner  leur  reine, 
18»,  3819.  —  Le  seigneur  de  Saint-Chris- 

é 

tophe  insolent  contre  la  noble  reine  de  Na- 
varre, 3i6,  4930* — Fortuyn  Eniguits  dé- 
biteur de  la  jeune  reine,  33  3,  5o33. 
Rei ,  rey.  Messagers  en? oyés  en  France  par  le 
bon  roi  couronné,  188,  2898.  —  Invocation 
au  vrai  roi,  c*est-à-dire  à  Dieu,  316,  3356. 

—  Le  roi  est  honni,  338,  5ii8. 

Rei  coi  es  la  Jlor,  rei  emperial^  titres  donnés  à 

Philippe  le  Hardi,  334,  3479;  336,  3974* 

—  Le  roi  de  France  à  Paris,  356,  3974.  — 
Il  est  le  seul  roi  couronné  de  Dieu  et  qui 
guérisse  les  malades,  3975,  3976,  3977. — 

—  Un  messager  des  bourgs  se  présente  de- 
vant lut  et  loi  adresse  la  parole  ^  3981, 3983. 


—  Réponse  du  roi,  358,  399$.  —  Un  autre 
messager  lui  remet  ses  lettres,  4oo3.  —  Il 
lui  parle ,  mande  deux  de  ses  conseillers  et 
confère  avec  eux •  4007,  4oii,  4oi4t  4o33. 

—  Sire  Gaston  de  Béam  se  rend  auprès  du 
roi  de  France,  de  vertu  couronné,  et  lui 
parie,  368,  4173,  4174,  4179. —  Réponse 
du  roi,  373,  43 13,  43 1 4.  —  Il  mande  son 
conseil  et  parie  à  ceux  qui  en  font  partie, 
4318,  4s30.  —  Le  sire  de  Beaujeu  lui  ré- 
pond, 373 ,  4335.  —  Le  bon  roi  de  France 
lui  adresse  la  parole,  374,  435i. 

Rbralt  de  Rboyb[bat],  338,  5096. 

Renabt.  Il  dupe  le  Loup,  son  compagnon, 
s43,  3747. 

Rengamens.  Les  premiers  rangs  de  Tarmée 
IJrançaise  se  harnachent,  398,  4636. 

Reprover.  Proverbe  cité  par  Aneiier,  386, 4458. 
— '  Après  avoir  oui  le  rapport  d*un  messager, 
Philippe  le  Hardi  mande  les  douze  pairs , 
3 10,  483 1. 

Reson.  Grand  retentissement  devant  Puni- 
castro,  334,  5o33. 

Ressidar.  Le  bruit  des  clairons,  des  cors  et  des 
tambours  réveille  deux  armées,  3o3,  4716. 

Revesers,  revessal  (cayro).  Carreaux  renversés 
ou  à  revers  pendant  la  guerre  civile  de  Pam- 
pelune,  38s ,  4385. —  Porte-enseigne  d*Eus- 
tache  de  Beaumarchais  abattu  par  un  car- 
reau à  revers,  3 18,  4959. 

Reverser.  Un  messager  annonce  à  Philippe  le 
Hardi  que  les  révoltés  se  sont  enfuis  par  les 
chemins  de  traverse,  3io,  4831. 

RiBA  OB  Cantbon.  Avant  l'arrivée  d*Ëustache 
de  Beaumarchais  en  Auvergne,  on  y  détrous- 
sait les  marchands,  90,  i356. 

RiBA  DE  Falcbs  Matnna.  Ou  n  osait  y  aller 
avant  Tarrivée  d'Eustache  en  Auvergne,  90, 
i353. 

RiBA  DE  FuLGos.  Désordres  dans  ce  pays  avant 
Tarrivéed^Eustache,  88,  i3i8. 

RiBA  DB  JoBDAN*.  Triste  état  de  cette  vallée 
avant  ladministration  d*Eustache  de  Beau- 
marchais, 88,  i3i6. 

RiBA  DE  Malrim  ou  Malbiu.  Mourtrcs  commis 
dans  cette  vallée  avant  Eustache  de  Beau- 
marchais, 88,  i3i6. 


726 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


RiBA  DE  Maronna.  MaavaiB  traitements  infligés 
aux  marchands  dans  ce  lieu  avant  l'arrivée 
d'Eustache,  88,  i3i7. 

RiBA  DE  PoATiis.  Peu  de  sûreté  de  ce  pays  an- 
térieurement à  1  arrivée  d'Eustache  en  Au- 
vergne, 88,  i3i5. 

RiBA  I»  Valbhutz.  On  n*osait  passer  dans 
cette  vallée  avant  l'administration  d'Eustaohe, 
90,  i35i. 

RiBA  DE  VoLBERTA.  Désordres  dans  ce  pays 
avant  Tarrivée  d'Eustacfae  de  Beaumarchais, 
88, ]3i4. 

Riba  del  val.  Les  combattant^^des  bourgs  de 
Pampelune  vont  à  un  portail  par  la  rive  du 
val,  283,  4399. 

RiBAS.  Voyez  Sant  Père  de  Ribas, 

Ribera.  La  plaine,  à  Punicastro,  resplendit  de 
réclat  des  armes  de  Tarmée  française,  3)0, 
4985. 

Ricome,  rricome.  La  reine  Manche,  veuve  du 
roi  Henri,  mande  les  riches  hommes,  44, 
6 1 5.  —  Nombre  de  riches  honmies  viennent 
aui  certes  convoquées  par  D.  Pierre  Sanchiz, 
56,  8o3.  —  Ils  se  retirent  à  part,  81 4.  — 
D.  Pierre  Sanchiz  tient  conseil  avec  tous  les 
riches  hommes,  58,  843. — Il  les  convoque, 
t>2 ,  90 1 .  —  Ils  se  rendent  à  son  appel ,  904, 
910.  —  Ils  lui  adressent  leurs  souhaits,  64, 
948.  —  Nombre  de  riches  hommes  accom- 
pagnent D.  Gonçalve  auprès  de  D.  Pierre 
Sanchiz,  66,  980.  —  Les  riches  hommes 
voient  qu'il  y  aurait  salut  à  demander  un 
gouverneur  au  roi,  78 ,  3 1 53.  —  Les  riches 
honunes  se  concertent  avec  les  prélats  et  sont 
mandés  aux  cortèsd'Estella,  loa,  1 533, 1 536. 
—Ils  viennent  trouver  à  Pampelune  Eustache 
de  Beaumarchais,  1  o4 ,  1 569.— Réponse  que 
leur  ùài  le  gouverneur,  1575. — Nombre  de 
riches  hommes  viennent  le  trouver  dans  le 
bourg  de  SaintCemin,  iso,  i8i4«— Ils  vont 
par  la  Navarre,  133,  i853.  —  D.  Gonçalve 
Ibanez  vient  à  Eustache  de  Beaumarchais 
suivi  de  maint  riche  homme  ,136,  1 906.  -— 
Les  riches  hommes  ourdissent  un  complot, 
1 38,  1950.  -—  Approbation,  par  les  riches 
hommes,  d'un  discours  de  D.  Gonçalve  Iba- 
nez, i33,  3007.  -*-  Au  reçu  du  message  de 


D«  Lope  Dtes,  Enstache  de  Beanmardiais 
envoie  vers  les  riches  hommes,  i34  •  ao33. 

—  Comjdot  des  riches  hommes  contre  le 
gouverneur,  1 4  s ,  s  1 53.  —  Ils  demandent 
audience  au  gouverneur,  s  180.  -^  Paroles 
des  riches  hommesaux  bourgeois  des  bourgs, 
1 44 ,  a  1 89.  —  Réponse  de  ceux-ci,  3So3.— 
Exhortation  de  tuer  les  riches  hommes,  1 46, 
3346.  "  Riches  honmies  A  la  conférence 
tenue  aux  frères  mineurs,  i48,  9357. — 
Invitation  adressée  en  leur  nom  à  Eustache 
de  Beaumarchais,  3369.  —  Les  bourgeois 
de  la  Navarrerie  se  réjouissent  d*avoir  avec 
eux  les  riches  honmies  brouillés  avec  les 
bourgeois  des  bourgs ,«53,  334o,  3344. — 
Une  fois  descendus  dans  la  Nayarrerie ,  les 
riches  hommes  y  mandent  pariement,  i54t 
3349.  —  Langage  que  leur  tient  Pascal 
Beatza,  s 36  3.  —  Grand  nombre  de  riches 
hommes  dans  la  conférence  tenue  à  Sainte- 
Marie,  i56,  a 385.  —  Ils  s'entendent  avec 
la  Navarrerie,  34oo.  —  Eustache  de  Beau- 
marchais annonce  aux  bourgeois  des  bourgs 
qu*il  est  congédié  par  les  riches  hommes, 
i58,  3435. —  Il  feur  demande  s'il  peut 
compter  sur  eux  dans  le  cas  où  il  serait 
malmené  par  les  riches  hommes,  3433. 

Robre.  D.  Guyralt  de  Seta  fait  monter  sur  la 
Gaiée  de  grandes  poutres  de  chêne,  353. 
3908. 

Roca.  Roche  pendante  à  Bruslada ,  398 , 
4638. 

Rocal.  Nombreux  rochers  laneés  et  tirés  des 
murs  de  Pampelune,  383,  4397. 

RocHA  (La  torr  de  la),  à  Pampelune.  Ses  dé- 
fenseurs, 164,  3533. 

RocHA  DELs  Pelbtbs  (La).  Algarade  de  la  roche 
dite  des  Pelletiers p  170,  3618.  —  Eustache 
de  Beaumarchais  se  fait  apporter  la  clef  de 
la  Roche,  194,  3993. 

Rocis.  Goujats  bridant  des  roussins,  3o4t 
4730. 

RoDBieo,  archevêque  de  Tolède,  assiste  i  la 
bataille  de  las  Navas,  4,  38. 

R0ERODE.  Paix  maintenue  dans  le  Rouergue 
par  Eustache  de  Beaamarchais,  93 ,   i363. 

—  Philippe  le  Hardi  donne  à  Imbert,  sire 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


727 


de  Beaujea,  le  commandement  de  cette  pro- 
vince, 37^,4357. 

Rmbr.  Voyex  Ramon  Bofftr, 

RoLAN,  RoLàMT,  ncvea  de  Gharlemagae,  héros 
de  roman.  Chacun  des  harons  de  Navarre 
crût  en  être  un ,  80,  1179.  —  Anelier  dé- 
peint les  bourgeois  de  Pampeinne  plus  fiers 
que  Roland ,  aSs ,  ^899. 

RoLAR,  RoLLANT  (L*angarda,  Tengarda),  hau- 
teur située  k  Roncevaux,  18,  239.  —  Le 
prieur  de  Saint  -  Jean  -  Pied  -de  -  Port  et  sa 
suite  la  passe  pour  aller  en  Espagne,  178, 
1748. 

RoUar.  Au  siège  de  Garayno  on  voit  les  honmies 
roiiier  comme  des  ballons,  334 ,  5o54* 

RoMA.  Le  roi  de  Navarre  veut  élever  la  sainte 
foi  de  Rome,  qu*il  voit  baisser,  a8,  4oi.  — 
L'infante  de  Navarre  confiée  à  la  garde  de 
Philippe  le  Hardi  par  le  p^  de  Rome,  84, 
1339. 

RoMAMU.  Une  fob  échappé  au  danger  qu*il 
avait  couru  dans  la  Navarrerie ,  Eustache  de 
Beaumarchais  en  témoigne  plus  de  joie  que 
s*il  eût  été  empereur  de  Remanie,  130, 
i833. 


Romans,  langue  romane;  individu  qui  la  parle, 

,    178,  2739. 

RoMCAL.  Voyez  Miurtin  de  Boncah 

ROMÇASYALS,  RoMÇAYALs,  Roncevaux.  D.  Sancbo 
y  est  enterré,  18, 139. — Eustache  de  Beau- 
marchais y  arrive,  98,  ià68.  —  Le  prieur 
de  Saint-Jean-Pied^e-Port  vient  à  Thépital 
de  Roncevaux,  178,  3760. 

Ros.  Voyei  Joham  Marin,  Père  Ros, 

Rosal.  La  roseraie,  après  un  combat,  reste 
sanglante,  384 «  4 4 30. 

Rrecinglar.  Les  troupes  de  Texpédition  fran- 
çaise en  Navarre  ressangient  leurs  selles,  3 1 6, 
4930. 

Rbovb[rat],  338,  5097. 

Rrua.  Honunes  de  rue  coml»ttant  A  Pampe- 
inne, 338,  3687. 

Ruan,  ouvrier  de  ville.  Aucun  d*eux  ne  se  veut 
contraindre ,  78 ,  1 1 56. 

Rumeu  (Gami).  Le  chemin  des  pèlerins,  à 
Pampeinne,  est  ddaissé,  3oo,  4660. 

Runa.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  pensent 
faire  passer  un  cours  d*eau  par  les  vignes, 
338,  3676. 

RuTz.  Voyez  Simon  Rnytt  (Don). 


Sabaters.  G.  Anelier  frappe  un  cordonnier  à  la 
gorge,  334,363o. 

Sagel.  Eustache  de  Beaumarchais  déclare  que 
si  toute  la  terre  le  congédiait  avec  des  écrits 
scMlés,il  ne  pourrait  rester,  176,  370$. 

Sagelamens.  Eustache  de  Beaumarchais  pro- 
met aux  bourgeois  des  chartes  en  double, 
i53,  3319. — Un  messager  des  boui^  vient 
au  roi  de  France  avec  des  lettres,  358, 

4003. 

Sageta.  Grand  nombre  de  flèches  lancées  dans 
deux  occasions,  346,  38o7*,334,  SoSs.—Sire 
Gaston  envoie  à  Eustachede  Beaumarcfaaisun 
messager  pour  lui  reconmiander  de  ne  point 
envoyer  de  flèches ,  360 ,  4o5 1 .  —  Flèches 
portées  sur  des  sommiers  à  la  suite  du  roi 
de  France,  3o8,  4788. 

Sagnar.  Têtes,  pieds,  poings  et  doigts  qui  sai- 
gnent, 314,4990. 


Saiel.  Sceau  de  Pampelune  sur  lequel  est 
sainte  Marie;  le  roi  Henri  consent  à  ce  qu  il 
soit  rompu,  38,  546.  —  Il  se  le  fait  appor- 
ter, 4o,  587.  — *  Il  le  prend  et  le  fait  mettre 
en  pièces,  43,  589. 

Sal.  Sel  employé  comme  remède,  384,  443  3. 

Salt.  Voyez  Marin  d*  Sait  (  Don), 

Salvador.  Les  ordres  se  rendent  dans  la  Na- 
varrerie priant  le  Sauveur  qu*il  lui  prenne 
compassion  de  ce  peuple  pécheur,  190, 
3910. 

Salvador  ob  Verattz,  Tun  des  défenseurs  des 
bourgs  placé  dans  la  tour  de  la  Teyllère, 
164,   3535. 

Salya  Tbrra,  Saura  Tbrba,  Sauveterre  en 
Béam.  Eustache  de  Beaumarchais  y  vient, 
98,  i46i.  —  A  la  nouvelle  delà  mort  de 
D.  Pierre  Sanchiz,  sire  Gaston  aurait  voulu  y 
être,  368,  4i6i. —  L*armée cc«nmandée par 


728 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Philippe  le  Hardi  vient  à  Sauveterre,  3o8, 
d8o3. 
San  Cernin  ,  Sant  Gerni,  bourg  de  Pampeiune. 
Sa  malveillance  à  Tégard  de  la  Navarrerie, 
1  a  »  1 44.  —  Cimetière  des  morts  de  Thôpital 
devant  Saint-Ccmin,  i53.  —  Privilèges  ac- 
cordés à  ce  bourg  par  les  rois  de  Navarre,  46, 
643.  —  D.  Pierre  Sanchiz  s  y  établit  avec 
D.  Gonzalve  Ibanei,  D.  Corbaran  et  d'au- 
tres riches  hommes,  63 ,  911.  —  Les  bour- 
geois qui  se  présentent  devant  Estella  devant 
D.  Pierre  Sancbiz  se  disent  envoyés  par  ce 
bourg,  72  ,  io65.  —  D.  Ponce  Baldoin,  con- 
seiller des  bourgs  de  Saint  Cernin  et  de  Saint- 
Nicolas,  adresse  la  parole  à  Eustacbede  Beau- 
marchais, 116,  1728. — Après  avoir  échappé 
à  la  mort  A  la  Navarrerie ,  Eustache  se  rend , 
avec  sa  suite,  au  bourg  de  Saint -Cernin, 
120,  1811. —  Après  y  être  resté  tant  qu*ii 
lui  plut ,  il  voyage  en  Navarre,  1 3  2 ,  1 84 1 . — 
Le  bourg  de  Saint-Cemin,  d'accord  avec  la 
Poblacion,  veut  que  Tarrêt  d*£uslache  de 
Beaumarchais  au  sujet  des  fortifications  de 
la  Navarrerie  soit  exécuté ,  186  4.  —  On  mes- 

• 

sager  annonce  à  Eustache  que  les  bourgs  de 
Saint-Cemin  et  de  Saint-Nicolas  ont  défait  les 
machines,  1  a 4*  1 885.— Eustache  rentre  dans 
le  bourg  de  Saint-Cernin ,  où  les  habitants 
faisaient  sa  volonté,  i33,  301 3.  —  Un  com- 
plot ourdi  contre  lui  transi re  dans  le  bourg 
^  de  Saint-Cernin,  i36 ,  2o83.  —  Les  riches 
hommes  et  les  habitants  de  la  Navarrerie  se 
liguent  contre  les  bourgs  de  Saint-Cemin  et 
de  Saint-Nicolas,  166,  3397. — Hôpital  de 
Saint-Cemin,  163,  3491.  — Noms  des  dé- 
fenseurs de Talgarade  de  Saint-Cemin ,170, 
36o5.  — Sire  Elustache  et  les  bourgeois  s'en 
vont  vers  le  bourg  de  Saint-Cemin,  180,3787. 
—  Le  messager  d'Eustache  de  Beaumarchais 
annonce  que  son  maître  n*ose  pas  sortir  de 
fenceinte  du  bourg  de  Saint-Cemin,  234 1 
3453.  —  D.  Gontalve  Ibanez  propose  aui 
révoltés  de  la  Navarrerie  un  plan  pour  la  con- 
quête de  ce  bourg ,  348,  3863. — Requête  du 
bourg  de  Saint-Cernin  à  Philippe  le  Hardi, 
356,  3984.  —  Le  prieur  de  Saint-Gilles  et 
Gaston ,  sire  de  Béam ,  vont  condnre  des 


trêves  dans  Saint-Cemin,  363 ,  4076. — Gas- 
ton apprend  au  roi  de  Fnmce  qu'Enslache 
de  Beaumarchais  est  enfermé  dans  le  bourg 
de  Saint-Cemin,  sjp,  4 183. —-Pendant que 
le  eomte  d'Artois  et  le  sire  de  Beaujeu  con- 
voquent ienrs  troupes,  la  trêve  était  violée 
dans  Saint-Cemin,  ifêy^i^'jg, — D.  Miguel 
Periti  de  Zabal^ca  metiirce  Eustache  de 
Beaumarchais  de  le  jeter  p/it  les  pieds  bon 
du  bourg  de  Saint-<}emin,  %b90. 
San  Geli,  Sant  Giu.  Le  prienr  de  Saint- 
Gilles  mande  anprês  de  lui  Eostache  de  Beau- 
marchais, 180,  3770.  —  Il  se  rend  dans  la 
Navarrerie  pour  essayéh  de  rétablir  la  paix 
entre  elle  et  les  bourgs,  183,  3793.  —  Il 
s'abouche  avec  Eustache  de  Beaumarchais  et 
s'entretient  avec  l'abbé  de  Mont-Aragon,  188, 
3887,  3888)  3907,  3913. —  Les  habitants 
des  bourgs  prient  que  le  prieur  et  l'abbé  de 
Mont-Aragon  puissent  rétablir  la  paix,  '391 3. 
—11  revient  une  autre  fois  dans  la  Navarrerie, 
et  confère  avec  les  principaux  de  la  cité, 
190,  3933,  3935,  3936,  3937.-11  se  rend 
au  Bourg  et  s'entretient  avec  Eustache  de 
Beatmiarcbais  et  les  habitants,  3943*,  193, 
3948. — Le  roi  Phib'ppe  dit  à  l'un  des  bourgs 
qu'il  a  envoyé  le  prienr  en  Navarre,  358, 
399S.  —  Imbert,  sire  de  Beaujeu,  dit  au  roi 
qu'il  peut  être  renseigné  sur  les  afiaires  de 
Navarre  par  le  prieur  de  SaintGiUes,  358, 
4019.  —-  Les  messagers  le  trouvent  à  Pam<- 
pelune,où  il  était  venu  pour  savoir  les  choses, 
360, 4037, 4o3o.— Sire  Gaston  de  Béam  de- 
mande une  trêve  de  quinxe  jours  pour  le  prieur 
etlni,  484  5.— Crainte  du  prieur  et  des  bourgs, 
4o53.  —  Il  entre  dans  les  bourgs  avec  sire 
Gaston,  363,  4o55. —  Les  ricbes  hommes 
s'engagent  à  faire  la  volonté  du  prieur,  4073. 

—  H  les  prie  de  mettre  fin  A  la  guerre,  4o8o. 

—  Il  rentre  dans  le  Bourg,  364,  4090.  -*- 
D.  Piwre  Sanchiz  vient  faire  sa  cour  A  sire 
Gaston  et  au  prieur,  4o93.-^Celui-ci  revient 
à  Paris  avec  sire  Gaston,  368,  4^175. 

Sahc  ,  ssANC.  Sang  courant  comme  du  vin  par 
une  cannelle,  382,  4388.  — Sang  répandu 
par  legaxon,  4391. 

Sanchetx,  Sarchitz.  Voyez  Perè  Sanckiu, 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


729 


Sanchetx ,  sancbits ,  sanchtz.  D«s  bourgeois  de  la 
Navarreiie  offrent  trente  mille  sanchets  an  roi 
Henri  pour  rompre  Tunion  des  bourgs  de 
Pampdune ,  38 ,  587 .— -  Les  ricbes  bommes 
se  plaignent  d*étre  payés  en  tournois  au  lieu 
de  sancbets,  i44t  si9i* —  Us  laccusent  de 
leur  donnerdes  poitevins  pour  des  sanchets, 
183,  38 1 4-  —  Prix  du  pain  de  deux  deniers 
élevé  à  deux  sanchets,  3 1  o,  48 1 3. 

Sarcho,  roi  de  Navarre,  à  la  bataille  de  las  Na- 
vas ,  4 ,  1 5.  ~-^Son  absence  permet  au  roi  de 
Gastille  d'envahir  laNayarre,  8,  loil. — Un 
messager  va  le  trouver,  10, 110.  —  Sancfao 

• 

revient  dans  son  royaume  ,13,137.—  ^  y 
voyage,  i43.  —  Il  fait  détruire  une  tour  où 
Ton  vendait  du  sel,  i58.^—  Sa  colère  en  ap- 
prenant que  les  chevaliers  de  Navarre,  profi- 
tant de  sa  réclusion  k  Tudeia,  pillaient  le 
pays,  i4 ,  178. — Le  roi  .d'Aragon,  D.  Jayme, 
vient  le  trouver,  187.  —  Discours  que  lui 
tient  D.Sancho,  190. — Réponse  de  D.  Jayme, 
1 6 ,  3 1 1 .  —  Réplique  de  D.  Sancho,  3 1 4. — 
Sa  mort  en  1 334 ,  16,  ssS  ;  18,  en  note.  — Ses 
bommes  proposent  son  neveu  pour  lui  suc- 
céder, 335.  —  La  mort  de  Sancho  est  an- 
noncée à  Thibaut,  353.  —  Privilèges  do  roi 
Sancho  en  faveur  de  Pàmpelune,  48,  693. 

Sangbo  de  LOS  Arcos.  Ses  paroles  au  gouver- 
neur D.  Pierre  Sancbix,  5o,  746. 

Sancho  de  Vila? a  (Don),  charpentier,  reçoit 
l'une  des  algarades  des  bourgs  de  Pampelune, 
170,  3631. 

Sancbo  lo  ferrers,  lun  des  défenseurs  des  bourgs 
de  Pampelune,  166,  356i.  » 

Sancho  Mostara  (Don),  habitant  de  la  Navar- 
rerie  de  Pampelune.  Il  adresse  des  repro- 
cnes  À  Eustache,  110,  i664*  —  Il  assiste  à 
la  séance  où  les  riches  hommes  et  les  habi- 
^tants  de  It  Navarrerie  se  jurent  aide  et  amitié, 
i56,  3389. 

Sangt  Jacme,  Sant  Jacmb,  Sant  Yaimb.  Les 
frères  de  Saint-Jacques  en  possession  de  la 
charte  d'union  de  Pampelune,  43 ,  59s.  — 
Ils  vont,  avec  D.  Pierre  Sanchix,  à  la  ren- 
contre d'Eustache  de  Beaumarchais,  ioq, 
1 5o4.— Le  prieur  de  Saiot;Jaoques  se  lève  et 
vient  dans  la  vingtaine  pour  essayer  de  réta- 

BIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAY. 


blir  la  paix  entre  les  bourgs  et  la  Navarrerie, 
173,  s 638.  —  Entendant  crier  aux  armes, 
les  habitants  des  bourgs  sortent,  les  uns  vers 
Saint-Jacques,  où  l'on  se  battait,  300,  3o93. 
—  Du  côté  de  Saint-Jacques  les  défenseurs 
des  bourgs  sont  repoussés,  303,  3137.  — 
Bourgeois  et  ouvriers  crient  de  se  porter  à 
Sain^Jacques,  383,4369. — Combat  acharné 
sous  l'orme  de  Saint-Jacques,  438 1.  —  Le 
prieur  de  Saint-Jacques  demande  protection 
à  Eustache  de  Beaumarchais ,  386,  443s. 

Sancta  Clara.  Le  comte  d'Artois  et  le  comte  de 
Foix ,  à  leur  arrivée  à  Pampelune ,  vont  loger 
A  Sainte  Claire.  398,  465 1. 

Sanoossa,  Sangûesa.  Voyez  Amdt  âê  Sangossa. 

Sant  Cibrian.  Les  troupes  de  Toulouse ,  à  leur 
arrivée  A  Pampelune,  vont  à  Saint-Cyprian  et 
^       préparent  les  tentes,  3oo,  4655. 

Sant  Cristopol  ,  cri  de  guerre  poussé  par  les 
habitants  de  la  Navarrerie ,  306 ,  3 1 89. 

Sant  Cristdfol.  Sant  Crbtofos.  Saint-Chris- 
tophe proclamé  dans  l'assemblée  des  riches 
honmies  et  des  barons  à  Pampelune,  i3à  « 
3o45.  — -  Imbert  de  Beaujeu  et  Eustache  de 
Beaumarchah  se  portent  sur  cette  place , 
3i4,  4895. —  Imbert  jure  de  la  prendre  ou 
de  mourir,  ,4 900.  —  Personne  n'en  sort,  et 
l'avant  garde  voit  que  la  place  avait  été  éva- 
cuée, àgoZ\  3i6,  4905.  —  Elle  est  rasée, 
4916. 

Sant  Denis.  L'abbé  de  Saint-Denis  assiste  au 
conseil  du  roi  Philippe  le  Hardi ,  93 ,  1390* 

Sant  Franges,  couvent  de  Pampelune.  Eus- 
tache de  Beaumarchais  consent  à  y  écouter 
les  riches  hommes,  i4s,si83. 

Sant  Germa.  Voyez  P^re  de  Sant  Germa. 

Sant  Jacme.  Deux  chevaliers  français  en  route 
pour  Saint-Jacques  de  Compostelle  viennent 

,    À  Pampelune,  180,  3763. 

Sant  Johan  ,  Saint-Jean-Pied-de-Port.  Eustache 
de  Beaumarchais  est  reçu  avec  allégresse  par 
les  habitants  de  cette  viUe,  98 ,  1 46s.  —  Le 
prieur  de  Saint^ean,  allant  en  Espagne,  ap- 
prend des  nouvelles  de  la  guerre  civile  de 
Pampelune  et  vient  dans  cette  ville,  178, 
3746. 

Sant,  Santé  Laurente,  église  de  Pampelune. 

9» 


730 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Les  boiiirg«(»t  y  tiennent  une  conférence, 
1.56,  s4o6.  —  La  tour  Mir«ble  est  ûtuëe 
devant,  i(>4,  1S37.  —  Le  prieur  de  Saint- 
Gilles,  Tabbë  de  Mont-Aragon,  accompagnés 
de  frèries  mineurs,  entrent  à  Saint-Laurent, 
190,  S9A6.— Un  habitant  des  bourgs  va  dans 
Saint-Laurent  et  y  donne  Talarme,  193, 
3975. — Eustacbe  de  Beaumarchais  convoque 
un  parlement,  dans  Saint-Lanrent ,  S96, 
4611. 

Sant  Micolad  ,  i*un  dea  bourgs  de  Pampelune. 
Les  bourgeois  qui  se  présentent  à  Esteil» 
devant  D.  Pierre  Sanchii  se  disent  envoyés 
par  ce  bourg,  72^  1066. — Sire  Ponce  Bal- 
doin,  conseiller  du  Bourg,  parie  aux  certes 
de  Pampelune,  1 14, 1737.  — Un  messager 
annonce  k  Euslache  de  Beaumarchais  que  les 
bourgs  de  Saint-Cemiik  et  de  SaintrNicolas  ^ 
ont  défait  leurs  machines ,  1  a4 , 1 886.— LeS 
riches  honmies  et  les  habitants  de  la  Navar-  - 
rerie  se  liguent  contre  les  bourgs  de  Saint- 
Gernin  et  de  Saint-Nicolas,  1 56 ,  3398.— Al- 
garade placée  devant  Saint- Nicolas,  170, 
s 600.  —  Les  Toulousains  et  les  Gascons 
gardent  toua  ensemble  le  pbrlail  de  Saint- 
NicolaSvSis,  3393.  —  D.  Gonzdve  Ibanez 
propose  un  plan  pour  occuper  les  tours  de 
Téglise  de  Saint-Nicolas,  348*  386 1.  —  Re- 
quête du  bourg  de  SaintrNicolas  à  Philippe 
le  Hardi,  356,  3985. 

Sant  Père,  Sant  Peyrb  ds  Ribas.  Les  ré- 
voltés de  la  Navarrerie  s'en  viennent  tous  ar- 
més sur  le  pont  de  Saint-Pierre  de  Ribas,  388, 
4488.  —  Le  seigneur  de  Béam  va  se  retirer 
à  Saint -Pierre  de  Ribes  visiter  les  dames, 
3oo,  4653. 

Saut  Sabastiah,  port  de  mer  du  Guipuicoa. 
Un  messager  va  aniioncer  au  roi  D.  Sancho 
qu'il  a  perdu  cette  ville,  10,  133. 

Sant  Yaimb,  é^se  de  Pampelune.  •  Voyez 
•Sauce  Jacme, 

Santa  Cbcilia  ,  église  de  Pampelune,  Quartier 
construit  au-dessus  ,13,1 48. 

Sancta  Gbagu,  église  de  Pampelune,  i64, 
3533. 

Sancta  Maria,  Santa  Maria.  Gortès  assem- 
blée», en  1 374,  dans  cette  église,  48,  634. 


—  Guillaume  Anelier  volt  ÏUutacbe  de  Beta- 
marchais  faisant^  k  son  arrivée»  fa  prière  à 
Sain^-Marie,  100,  1187.  ' —  Les  gens  de 
SainterMarie  s'imaginent  qu'Eustache  de 
Beaumarchais  n'avait  pas  le  droit  de  faire 
détruire  des  ouvrages  de  guerre,  116, 
1753.  —  Ëustache  de  Beanmarchaia,  ponr- 
soivi  dans  la  Navarrerie,  veut  s'y  réfugier, 
118,  i8qo.  —  Il  est  nùeux accueilli  dans  le 
bourg  de  Saint-Gemin ,  1 30 ,  1 81 3* —  Une 
ibis  renfermés  dans  la  Navarrerie,  les  riches 
hommes  convoquent  un  pariemeni  dans 
Sainte-Marie,  i54,  335o« — Les  révoltés  y 
prêtent  serment  lé  lendemain,  i56,  3377. 

Santas ,  sants.  Saints  et  saintes  illuminés  à  Pam- 
pelune, 198, 3o68. 

Sants.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  jprent  sor 
des  reliques  que  la  mort  de  D.  Pierre  San- 
chiz  sera  secrète,  s66,  4 137.  —  Andier 
déclare  pouvoir  attester  un  ùli  sur  les  re- 
liques, 3oo, 4656. 

Santz.  Voyez  Miqud  SanU  Alavei  et  Pen 
Santx. 

Santz  Espiritz.  Eustacbe  de  Beaumarchais 
comparé  au  Saint-Esprit,  90,  i335.  —  Le 
Saint-Esprit  ne  vent  pas  qu'Eustache  de 
Beaumarchab  succombe  sous  les  embûches 
des  barons  de  Navarre,  i4o,  3i44. 

Sargan,  sergan,  sergen.  Le  prieor  de  Saint- 
Gilles  envoie  vers  Eustacbe  de  Beaumar- 
chais ses  meilleurs  serviteurs,  180,  3771. 

—  Eustacbe  place  aux  portails  des  bourgs 
de  ses  meilleurs  soldats,  313,  3385.  r—  Un 
soient  nommé  Guiot  frappe  D.  Garcia,  118, 
3364.  -*  Bons  soldats  combattant  dans  les 
rangs  des  révoltés  de  la  Navarrerie,  338, 
3686.  —  Eustacbe  de  Beaumarchais  enipie 
un  serviteur  à  maître  Bertrand  l'ingénieur, 
35o,  3873.  —  Les  soldats  des  révoltés  deia 
Navarrerie  tiennent  Eustacbe  de  Beaumar- 
chais bloqué,  356,  3990. 

Sarraziiu  Menacés  par  les  chrétiens ,  les  Sar- 
rasins pensent  à  se  défendre,  36,  36 1.  — 

.  Us  sortent  de  Tunis  pour  assaillir  les  diré- 
tiens>  38,  384.  —  Ils  fbnt  l'éloge  dea  Na- 
varrais,  3o,  4o8. 

Saumer.  Sommiers  dans  la  suite  du  roi  de 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


731 


Pftnce ,  3o8 ,  A787.  —  Le  roi  part  avec  eux , 

313^1848. 
SATâBic  PRITOR.  H  ooQCoiirt  à  ia  défense  des 

boargs  deParopelune,  166,  iSGi. 
Sarenal  (Benda).  Bandes  fines  poor  bleseares, 

Sari.  La  reine  Blanche  convoque  A  Pampelnne 
les  sages  de  ia  Natarre,  i|&,  616.  —  Un  sage 
se  lève  dans  le  conseil  des  bourgs  de  Pam- 
pdane  et  parle  an  peuple,  46 ,  653.  —  Phi- 
lippe le  Hardi  convoque  ses  sages,  83, 1 336. 
-^  Il  leur  adresse  la  pande,  94,  iSgi.  — 
Sage  emmené  de  Toulouse  par  Eustache  de 
Beaumarchais,  98,  1467.  —  Le  comte  de 
Périgord  qualifié  de  sage,  396,  4693.  — 
Ânelier  déclare  sage  cehii  qui  pensa  à  se  sau- 
ver de  la  Navarrerie,  3o3,  4708.  -r-  Barons 
sages  et  d*élite  dans  un  conseil  de  guerre, 
3i3,  4864. 
Savietat.  Grande  sagesse  qoe  montre  Eustache 
de  Beaumarchais,  354«  3956.  —  La  sagesse 
est  bonne  en  guerre,  356,  3965. 
SâsAR,  César.  Son  trésor,  93,  i36i. 
'Sconas.  Javelines  lancées  au  siège  de  Garayno, 

334,  5o5i.  Voyez  Ascona  et  Escqho. 
Secors.  Les  bourgs  de  Pampelune  demandent 
quand  doit  leur  arriver  do  secours  de  France, 
376,  43o4*  —  Le  secours  de  France  est  à 
Jaca,  993,  4559.  —  Eustache  de  Beaumar- 
chais Tannonce,  396,  46 1 4. 
Segeta.  Grêle  de  flèches  lancées  dans  une  cir- 
constance ,  1 96 ,  3o  1 1 .  Voyez  Sagêta, 
Sela.  Des  chevaliers  sellent  leur  dieval,  383, 
4373.  —  Â  un  appel  aux  armes,  on  met  la 
selle  aux  chevaux,   3t>3,  4718.   —  Les 
troupes  de  f  eipédition  de  Navarre  ressan- 
glent  leurs  selles,  3 16,  493o. 
Semder.  L*armée  royale  couvre  les  sentiers» 

3o8,  4789;  3i6,  4934. 

Sembh  cbl  D^OARRrrz  (En).  11  s*avance  sur  un 

champ  de  bataille  et  blesse  Peyret  Carnero, 

330,  3394. 

SsMBfi  DE  ou  DU  GuRiiETE  (Eo).  Il  proposc  A 

Eustache  de  Beanmardiais  d*aller  chercher 

D.  Corbaran,  336,  35 10.  —  Il  est  blessé  de 

deux  carreaux  d*acier  i  la  figure,  336, 365 1 . 

SeA^^omat  (Don),  bourgeois  de  Pampelune. 


n  assiste  à  une  conférence  dans  Téglise  de 
Saint-Laurent,  i58,  34i8. 
Semeoar.  Après  le  sac  de  la  Navarrerie,  on  eût 

pu  y  semer,  3o6,  4776. 
SsuENEm.  Voyez  Père  Semenejtz  (En), 
Seiierot  cel  d*Aranscs.  n  garde  la  tour  de  la 

Poterne,  à  Pampelune,  i64«  353o. 
Semeteri.  Les  riches  hommes  de  la  Navarrerie 
vont  au  cimetière  6ter  les  portes  des  gonds , 
3o3,  4697^ 
Sens  dreitdrers,  Sbtnnb,  Seyruor.  Philippe 
le  Hardi  bénit  Eustache  de  Beaumarchais  et 
le  recommande  au  Seigneur  rédempteur,  96, 
i448.  —  Anelier  invite  à  prier  le  Seigneur 
de  ne  point  permettre  le  retour  des  maux  de 
la  guerre  civile  de  Pampelune,  338,  37o5. 
— -  Il  jure  par  le  Seigneur  qu*un  jour  les 
juifs  firent  de  grands  ravages,  34o,  3733. 
—  Le  sire  de  Beaujeu  jure  par  le  Seigneur 
droiturier,  3 16,  4933. 
Sens.  Le  sens  est  bon  en  guerre,  356,  3965. 
Sesal.  Un  messager  annonce  A  Philippe  le 
Hardi  qu^Eustache  de  Beaumarchais  n^ose 
pas  sortir  de  la  censive  de  Pampelune ,  334  « 
34  s.  —  Les  bourgs  ni  Eustache  ne  se  sou- 
dent pas  que  les  riches  hommes  prennent 
la  rente,  384,  4436. 
Sbta.  Voyez  Gnjralt  de  Seta  (Don). 
Setis.  L*homme  chargé  de  déterminer  les  places 
au  camp  de  Tannée  française  à  Pampelune , 
donne  une  preuve  d*amitié  à  D.  Garcia, 
3oo,  4658. 
Seynal ,  seynnal.  Signal  montré  sur  le  pre- 
mier portail  des   bourgs    de   Pampelune, 
383,  4394. —  Les   combattants    rentrent 
avec  enseigne,   384 «  4419.  —  Us  mettent 
sur  la  voûte  d  une  église  le  pennon  portant 
les  armoiries  d*Eustache  de  Beaumarchais, 
386,  445o. 
Seynerer,  seynnerer,  seynnorcr.  Le  seigneur  de 
Cascante  se  retire  à  part  avec  son  porte-  en- 
seigne pour  délibérer  aux  certes  de  Navarre, 
113  ,  1703.  —  D.  Fortuyn  sort  avec  son 
porte  -  enseigne ,  a86  ,  4464»  —  Les  sei- 
gneurs de  toute  la  France  suivent  Philippe 
le  Hardi  en  Navarre,  3o8,  4785.  —  Guil- 
laume Isarn,  porte-enseigne  d^Eustache  de 

92- 


732 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Beaumarchais,  est  blessé  au  siège  de  Men- 
davia,  3i8,  Agda.  Voyez  GonfairoRer, 

Seynna.  Philippe  le  Hardi  prévoit  l'urgence 
d'envoyer  à  Pampelune  son  enseigne  à  la 
fleur  de  lis,  334,  3469.  —  Un  combattant 
des  bourgs  de  Pampelune  met  Tenseigne  sur 
le  premier  portail,  283,  4394.  —  Les  ré- 
voltés sortent  de  la  Navarrerie  avec  Ten- 
seigne,  388,  448g.  —  Grand  nombre  de 
belles  enseignes  dans  Tarmée  française  en 
Navarre,  296,  46o3;  3 10,  48o8.  — Voyant 
dans  leurs  murs  Tenseigne  d'Eustache  de 
Beaumarchais,  les  habitants  de  Mendavîa 
sentent  croître  leur  épouvante,  3i8,  4948. 

Seynnalat.  Hommes  rangés  sous  des  enseignes, 
390,  4549. 

Sbthhe  dbls  Gascos.  Cuisine  de  sire  Gaston 
placée  è  la  portée  d*un  trébucbet,  360, 
4o34. 

Seynnera.  Le  menu  peuple  de  la  Navarrerie 
sort  enseignes  déployées,  388,  4487;  290, 
45 1 4*  —  Nombreuses  enseignes  déployées  v 
3o4t  4731.  —  L*armée  française  va  à  Pufii- 
Castro  enseignes  déployées,  33o,  4983. 

Seynnor.  On  ne  doit  pas  se  révolter  contre  son 
seigneur,  363,  4o83.  —  Sire  Gaston  dit  à 
D.  Pierre  Sanchis  que  sa  nature  a  voulu  éta- 
blir les  droits  de  son  seigneur,  364»  4 103. 
—  Il  ajoute  que  s*il  aime  son  seigneur^ 
Dieu  Taimera,  4io3.  —  Des  assassins  per- 
cent Martinet  d'Eussa  sur  son  seigneur, 
268,  4i54.  — -  Folie  de  celui  qui  fait  la 
guerre  à  son  seigneur,  28S,  4454* 

SiCAETZ,  prieur  de  Sainte-Marie  de  Pampelune, 
va  à  la  douzaine  de  la  Navarrerie,  et  la  dis- 
suade d  obéir  aux  ordres  du  gouverneur, 
116,  17S6. 

Sil.  Provisions  renfermées  dans  les  celliers  de 
la  Navarrerie,  212,  3274.  -—  Nombre  de 
silos  ouverts  au  sac  de  Pampelune,  3o4t 
4740. 

Sil  vent.  Des  soldats  crient  aux  «fines,  2o4> 
3i56.  Voyez  ^irven, 

SuiBNiTZ.  Voyez  André  Simeniti, 

Simon  ,  Stmon  Rdttz.  Les  barons  le  représen- 
tent à  Eustache  de  Beaumarchais  eomme 
chassé  de   la   Castille,  is8,   19S9;  i3s. 


1 998.  —  Il  assiste  aux  corCès  du  châtean  de 
los  Arcos,  i3o,  1993.  — Jean  Alfflknse  et 
sa  troupe  ont  la  permission  de  courir  sus  à 
D.  Simon ,  1 33 ,  203 s.  —  Beaucoup  de  gens 
marchent  contre  lui,  ao34. — Eustadiede 
Beaumarchais  annonce  aux  riches  hommes 
et  aux  barons  qu'il  en  a  reçu  un  message, 
i34«  3o53.  —  Un  Navarrais  tient  un  conci- 
liabule avec  lui  et  D.  Lope  Diez,  1 36 ,  3066. 
—  Eustache  dé  Beaumarchais  invite  les  ba- 
rons de  Navarre  à  se  rendre  sans  lui  auprès 
de  D.  Simon  Rnyz,  1 38 ,  3 100.  —  Il  conftre 
avec  D.  Lope  dans  un  pré,  1 4o ,  3 1  s3.  —  Il 
arrive  à  Pampelune  avec  lui  pendant  la 
guerre  civile,  s  10,  3361.  —  Les  révoltés 
de  la  Navarrerie  le  prient  de  demander  des 
trêves  A  Eustache,  ce qu*ils  font,  1 1 3 ,  3365 , 
3367. 

Simon  Cabitat,  bourgeois  de  Pampelune.  Il 
assiste  à  une  conférence  tenue  à  Saint^Lau- 
rent,  i58,  34ii. 

Simon  MAitanus  (Don),  charpentier,  nommé 
parmi  les  "défenseurs  des  bourgs  de  PUn- 
pelune,  168,  3571. 

Simon  Valbr.  Lope  Diez  se  rend  auprès  de  lui, 

l33,   3036. 

Singlar.  A  un  appel  aux  armes,  on  sangle  les 
chevaux,  3o3,  4718. 

Sirven,  sîrvent.  On  entend  à  Zizur  maint  sol- 
dat jouer  et  s'amuser,  66 ,  96 1 .  —  Adam 
d*Oarrits  va  avec  plusieurs  serviteurs  détruire 
Touvrage  des  bourgs,  76,  1119.  —  ^ 
aerviteurs  de  la  Navarre  s^aasemUent  pour 
délibérer  sur  fétat  du  pays,  78,  11S9. — 
Les  soldats  des  bourgs  apportent  de  Teau 
pour  mettre  en  la  Gaiée,  196,  3o36.  — 
On  peut  voir  les  s<^dats  s^écarter  et  présen- 
ter des  carreaux,  198,  30S7.  -*  A  l*eppel 
des  sentinelles,  les  soldats  vont  s*armer, 
3 14  »  3319.  -^  Les  soldats  de  la  Navarrerie 
en  sortent,  333,  36o8.  —  Us  entrent  dam 
un  complot  contre  les  rignes  de  leurs  adver- 
saires, 34o,  3714*  —  Eustache  de  Beau- 
marchais est  appelé  sénateur  du  roi,  s55, 
3987.  —  Philippe  le  Hardi  ordonne  k  Im- 
bert  de  Beaujeu  de  mander  les  soldats  pour 
aller  en  Navarre,  374,  43^9.  —  Sc^i^tné 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


733 


80118  Tonne,  9S6,  ik^i*  — >  Soldats  à  pied 
se  déanenant  mai  au  sac  de  la  Navarrerie, 
3o4>  ijàb,  — -  Soldats  k  pied  dans  Tannée 
de  Philippe  le  Hardi,  3o8,  48o6.  —  Des 
soldats  erient  aux  annes,  3i6,  49 aS. 

Sirventa*  Les  servantes  des  bourgs  portent  de 
Teau  pour  mettre  en  la  Galëe,  196 ,  3o96. 

So.  Au  premier  brait,  le  peuple  de  la  Niivar- 
rerie  sort  bors  des  portes,  so4,  3i63.  — 
Retraite  bruyante  de  Tannée  française  de- 
vant Garaynno,  336,  5o74* 

Sobranceria.  Énormité  des  riebes  bommes  de 
la  Navarrerie,  276,  &381. 

Sobransers.  Le  seigneur  de  Saint-Cbristophe 
insolent  à  Tégard  de  la  reine,  3i6,  4919. 
•—  Eustacbe  de  Beaumarcbais  se  promet  de 
triompher  des  défenseurs  de  Mendavia, 
4939.  —  Il  y  en  a  de  terribles  qui  chassent 
les  assaillants,  3 18,  4967. 

Sobredens.  Monreal,  château  de  Navarre,  em- 
barras pour  Tannée  française,  3s6,  5o8o. 

Sobreseynal.  Nombreux  panaches  dans  Tarmée 
de  Philippe  le  Hardi  en  Navarre,  3 1  o,  48 1  o* 


Soler.  Urgence  de  garnir  les  plates-formes  des 
bourgs,  166,  3549. — Destruction  de  mainte 
plate-forme  par  les  pierres  que  Tou  y  lance, 
9i4,  33 1 4*  —  Les  pieniers  de  Pampelune 
renversent  des  hauts  de  maisons,  388,  4467. 
— *Un  messager  annonce  au  roi  Philippe  que 
les  révoltés  de  la  Navarrerie  ont  abandonné 
les  plates-formes,  3io,  4823.  —  Pierres 
lancées  des  {dates-formes  ouvertes  de  Men- 
davia, 328,  4966. 

Sonet  A  Punicastro,  le  pays  retentit  du  bruit 
des  trompettes  de  Tarmée  française,  3ao, 
4990. 

SoARiBUBBU.  Les  habitants  de  la  Poblacion  y 
vont  mettre  le  feu ,  1 94  *  3007. 

Soudader.  A  Tappel  des  sentinelles,  les  soldats 
de  Pampelune  vont  s*armer,  3 1 4,  33 19.  — 
Eustacbe  de  Beaumarcbab  mande  les  soldats, 
s86 ,  il 44 1  •  —  Les  barons  soudoyés  campent 
A  Sauveterre,  3o8,  48oS.  —  Les  soldats  ne 
trouveot  pas  de  quoi  vivre  pendant  Texpédi- 
tion  de  Navarre,  3is ,  4843.  —  Des  soldats 
crient  aux  armes,  3i6,  4928. 


Tabla.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  apportent 
des  tables  pour  leur  servir  d*écus,  338, 
3543. 

TAcoNsaA.  Les  riches  bommes  sortent  de  Pam- 
pelune et  vont  se  poster  vers  la  Taconera , 
198,  3o44. 

Tapailla«  D.  Pierre  Sanchiz  se  rend  dans  cette 
ville,  60,  883. 

Tamboret  Batterie  de  tambours  pour  appeler 
aux  armes ,  3os ,  47 1 5. 

Tapia.  Moulin  environné  de  revêtements  en 
terre,  332,  3589. 

Tayllada.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  font  des 
abatis,  dansTidée  que  Teau  diminuerait  au 
moulin,  338,  3678,  368 1. — Tranchée c^- 
rée  par  les  riches  hommes  pendant  les  trêves, 
376,  4383. 

Tatssomar.  Vc^ei  Miqud  de  Tayuonar, 

Tbbas.  Eustacbe  de  Beaumarchais  y  fait  em- 
prisonner un  certain  nombre  ieè  révoltés  de 
la  Navarrerie,  3oG,  4771. 


Tenda.  Les  troupes  de  Toulouse  commencent 
A  préparer  les  tentes,  3oo,  4655.  •—  Tentes 
sur  des  sommiers  A  la  suite  du  roi  de 
France  en  route  pour  la  Navarre,  3o8, 
4787. 

T^MPtB.  Philippe  le  Hardi  déclare  A  son  conseil 
qn*ii  tirera  Eustacbe  de  Beaumarchais  de  la 
fïicbeuse  position  où  il  est,  dût-il  lui  en  coû- 
ter tout  Targentdu  Temple,  374,  4367.' — 
Chevaliers  du  Temple  dans  son  armée ,  3o8, 

4799- 
Terminât  Les  combattants  des  bourgs  reculent 

jusqu'aux  limites,  390,  45 17. 

Terra.  Mur  de  terre  A  Pampelune,  348,  3837. 
—  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  arrêtent  de 
creuser  la  terre  pour  miner  les  bourgs,  3853. 
-r-  D.  Guyralt  de  Seta  fait  monter  sur  la  Ge- 
lée des  poutres  qu*il  couvre  de  sarments  et 
de  tenre,  353,  3910.  — >  La  tour  de  la  Calée 
remplie  de  terre  A  moitié,  3915. 

Terrer.  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  sont  dé- 


734 


TABLE  DE   L'HISTOIRE 


traits ,  morts  et  bannis  par  les  «terres,  3o6 , 

3779. 
Tesau  de  César.  Voyex  César, 
Tesanr.  Trésor  du  roi  de  France  porté  sur  des 

charrettes,  3o8>  4786. 
Tetllbra  (La  tor  de  la),  i  Pampelaae.  Cette 

tour  est  donnée  à  qoatre  bourgeois,  j64, 

Tbibald  bl  smoiido,  Tibalt,  Thibaut  II,  fils 
aine  et  successeur  de  Thibaut  le  Grand,  94, 
335.  —  Louis  IX  Temmène  outre  mer,  344. 

—  Voyant  à  Tnnis  ses  hommes  perdre  con* 
rage,  il  crie  Navarre  et  va  s'armer,  a8,  394. 
—Il  rallie  ses  gens,  3o,  4 16.— Sa  réponse  A 
Louis  IX,  3o,  439. — Il  meurt  en  1 970,  3s, 
note  3.  Voyez  Nanarra,  Navarr  (Lo  m). 

TiBALT,  TiBAUTz ,  Thibaut  le  Grand,  comte  de 
Champagne  et  de  Brie,  est  appelé  à  succéder 
à  D.  Sancho,  son  onde,  18,  3^5. —  H  part 
pour  la  Navarre,  son  entrée  à  Pampelune, 
80,  335. —  Fétee  à  son  couronnement,  lar- 
gesses faites  aux  jongieurs,  371.  —  Prospé- 
rité de  son  règne,  éloge  de  ce  prince,  975. 

—  Ses  poésies,  384.  —  Le  roi  de  Castille 
baise  la  main  au  roi  Thibaut  qui  lui  avait 
promis  sa  fille,  33 ,  3oo.  —  Il  est  forcé  de 
la  donner  malgré  lui  au  comte  de  Bretagne, 
3o3.  —  Il  entend  que  Thibaut  lui  baise  aussi 
la  main ,  3i  1 .  —  Thibaut  règne  comme  un 
bon  roi,  34 ,  33 1 .  —  Sa  femme  étant  morte, 
il  se  remarie,  34 ,53  3.  —  Il  meurt,  338.'— 
La  construction  du  palais  d*01az  lui  est  due, 
98,  i48o. 

Tinal.  Gourdins  employés  pendant  la  guerre 
civile  de  Pampelune ,  38a,  4373. 

TiB,  Ttb.  D.  Gonzalve  Ibaâez  dit  à  D.  Pierre 
Sanchii  que  son  neveu,  D.  Garcia,  ne  sorti- 
rait pas  pour  ce  royaume ,  66 ,  964. 

Tirar.  Grand  nombre  de  flèches  tirées  au  siège 
de  Garaynno,  334,  5o53.  Voyex  Trwyre. 

ToLBDO.  Rodrigue,  archevêque  de  Tolède,  as- 
siste à  la  bataille  de  las  Navas,  4,38.  —  To- 
lède au  pouvoir  du  roi  de  Castille,.  138, 
1956. 

ToLOSA,  ToLOTSA,  Toulouso,  patrie  de  Guil- 
laume Anelier  et  de  la  femme  de  D.  Sancho 
3 ,  4 ,  1 6.  —  Toulouse  au  pouvoir  du  roi  de 


France,  »4, 339«^-  Eustoche  de  Beanmar- 
chais  se  rend  de.Phris  A  Toulouse,  96, 1 448. 

—  n  en  sort  pour  aller  en  Navarre,  1 453.— 
Les  sentinelles  des  révoltés  de  la  Navanerie 
crient  A  ceux  des  bonrgsde  reloamer  A  Toih 
louse,  339,  3594.  —  Lecomta  d'Artois  et 
le  sire  de  fieanjea  s*en  viennent  A  Touknite, 
976,  4375.  —  Les  troupes  de  Toulouse,  à 
leur  arrivée  A  Panipehme,  vont  vers  Saiot^^y* 
priea  et  préparent  les  tentes,  3oo,  4654- 

ToLSA,  ToLSAN,  le  pays  toulousain.  Eustache 
de  Beaumarèhais  y  nuûotenait  la  paix,  99, 
i364«  —  Le  roi  loi  envoie  un  measager  dans 
ce  pays,  1373»  —  Philippe  le  Hardi  donne 
le  commandement  du  Toulousain  A  fmbart , 
sire  de  Beaiiyen,  974,  4356. 

ToLSA.  Les  Toulousains  gardent,  avec  les  Gas- 
cons, le  portail  de  Saint-Nicolas  de  Pampe- 
lune, 913,^3394.  —  Des  révoltés  de  la  Na- 
varrerte  appellent  Guillanme  Isara  Tomloa- 
MUA^944,  3794. 

TOMAT.  Voyez  Semen  Tomat  [Don). 

ToROBiis  (£1  aeynne  de)*  Le  seigneur  de  Ton- 
neins  fait  partie  de  Tarmée  française  envoyée 
en  Navarre,  396,  4597. 

Tor,  torr.  Eustache  de  Beaumarchais  signale 
aux  certes  de  Navarre  les  tours  âevées  par 
les  bourgeois  de  Paaspelnne  les  uns  contre 
les  autres,  113,  1699.  —  Les  vingt  des 
bourgs  commandent  A  garder  les  tours,  160, 
9465.  —  Tours  des  bourgs  mises  en  état  de 
défense  et  confiées  A  des  bourgeois,  9467; 
163 ,  3474, 348o,  s485, 9490,  3496,  95oi, 
95o5;  i64,  95o8,  35i5,  3533,  3538,953s, 
9537;  166,  354o,  3544,  3549,  «553,  9559, 
9569,  9567;  168,  9579,  9377,  *585, 9588. 

—  Le  péril  dans  la  tour  de  la  Galée,  169, 
9473. — Tours  établies  par  les  vingt  de  Pam- 
pelune pour  batailler,  1 70 ,  3699.  —  Propo- 
sition aux  habitants  des  bourgs  de  détruire  la 
tour,  stils  veulent  abandonner  Eustache,  186, 
9874.  —  Ë^ir  du  prieur  de  Saint-Gilles 
de  conserver  les  tours  de  la  Navarrerie,  1 90, 
9933.— Eustache  de  Beaumarchais  va  d\ine 
tour  A  Tautre,  196,  3o99. — Les  défenseurs 
de  la  touftde  la  Galée  renversent  la  maison 
du  veilleur,  1 96 ,  3o3o. — Eustache  de  Beau- 


DE  LÀ  GUERRE  DE  NAVARRE. 


735 


Biarcbatf  va  A  la  Poblaeion  regarder  les  tours, 
3o3$»  —  Gri  des  hemmcs  des  viUes  de  Pam- 
pelune  qui  veillaient  les  tours,  206,  3174. 
— '  Ou  voit  tendre  des  arc9  et  plus  d*uD  car- 
reau descendre  de  la  tour  du  moulin  du  Ma- 
çon,  3 1  o,  3  a  4a.— Arespiration  des  trêves,  les 
sentinelles  des  tours  crient  aux  srmes,  3i4, 
33o5. —  Tours  tranditopar  les  trébuchets, 
334, 3478. — La  sentinelle  delà  tour  pousse 
le  même  cri,  336,  3^i5.<— Grêle  de  pierres 
qui  tranche  les  tours,  336«3665u  —  Les 
sentinelles  de  la  tour  se  crient  des  injures, 
34o,  3710.  —  Les  défenseurs  de  la  Galée 
descendent  de  la  toftr  du  portail ,  mais  se 
montrent  mauvais,  346,  38 »8,  3833»  — 
D.  GonzaWe  propose  un  plan  pour  s'établir 
sur  les  tours  de  Téglise  de  Saint-Nicolas,'  s  48, 
386o.  —  La  tour  de  la  Galée  tremble  des 
coups  de  trébucbet,  333 ,  39 1 4.  —  Défense 
de  se  montrer  aux  tours  du  Bourg,  a68, 
4 1 63.— -Reproche  aux  révoltés  de  la  Navar- 
rerie  d^avoir  fait  des  tours  contre  leur  mai- 
tresse,  373,  4s37.— -Les  habitants  de  la  Na- 
varrerie  guettent  toute  la  nuit  par  les  tours, 
380,  4363.  —  Les  trébucbets  brisaient  les 
tours,  4364.  ^-  Archers  tirant  des  tours, 
286 ,  4555.  —  Les  touriers  des  tours  appel- 
lent aux  armes,  388, 4479.  —  Un  messager 
annonce  à  Philippe  le  Hardi  que  les  révoltés 
de  la  Navarrerie  ont  abandonné  les  tours, 
3 1  o ,  483  3.— Destruction  des  tours  de  cette 
ctlé,  4838.  —  Les  tours  du  fébn  doivent 
être  détruites,  et  celles  des  révoltés  de  la  Na- 
varrerie le  sont,  3i4,  4876,  4879.  Voyez 
Campana,  FiHa,  Gedea,  Nova* 

Torcha^Saints  et  saintes,  à  Pampelune,  illu- 
minrs  de  torches,  198,  3o66.  — >  D.  Gon- 
salve  ordonne  aux  révoltés  d*allumer  des 
torches,  3o3,  4690. 

Tom.  Balistes  de  tour,  1 96 ,  3o  1 5  ;  a  1  u,  32  i 5. 
—  Gens  chargés  de  tourner  les  manivelles 
de  machines  de  guerre,  170,  3604 ,  3610, 
3637.  -^  Le  tour  d'une  baltste  apportée  par 
les  arbalélriers  des  bourgs  de  Pampdune  se 
tend,  843 ,  3751,  3763. 

Tomes.  Crainte  des  rkhes  hommes  de  se  voir 
enlever  les  châteaux  pour  des  tournois,  1 4  3, 


3364.  —  Les  riches  hommes  se  plaignent 
qu'Eustache  les  paye  en  tournois,  1 44,  3 1 9 1 . 

ToBOiWS»  Tourangeaux  dans  Tannée  de  Phi- 
lippe, le  Hardi  ,^3o8,  4793. 

Torr  ah  escales,  nuRine  de  guerre  élevée  par 
les  révoltés  de  la  Navarrerie,  70, 1039. 

Torreîs,  torrer.  Eustache  de  Beaumarchais  ra- 
nime les  gardiens  des  tours,  196,  3o33.— Cri 
des  tonriers  au  point  du  jour,  3i4, 33i6.— 
Us  appellent  à  une  sortie,  333 ,  36o4.-^  Ils 
sonnent  les  xsloches  à  cet  effet,  sA,  4479. 

Tors  ,  Tours  en  Touraine.  Eustache  de  Beau- 
marchais doone  aux  barons  et  chevaliers  de 
la  Navarrerie  cinquante  mille  tournois  de 
Tours,  106,  1683. 

TorturerS.  Le  roi  de  Castille,  bourreau  des  ne? 
veux  de  Philippe  le  Hardi ,  4 10 ,  4837. 

Trabuquet  Les  habitants  de  la  Navarrerie  élè- 
vent des  trébuchets  contre  le  bourg  de  Salot- 
Gemin ,  46,  647.  —  On.  ne  doit  pas  en  éle- 
ver dans  une  ville  contre  une  autre  sans  ordre 
du  seigneur,  657.— Des  bourgeois  des  bourgs 
demandent  à  en  élever,  à  Texemple  de  leurs 
adversaires,  73 ,1070. — Eustache  de  Beau-' 
marchais  expose  aux  certes  de  Navarre  que 
les  bourgeois  de  Pampelune  élèvent  les  uns 
contre  les  autres  des  trébuchets,  1 1 3 ,  1 698. 
—•Bourgeois  chargé  de  guider  un  trébucbet, 
170,  36o3.  —  On  peut  entendre  les  trébu- 
chets détendre,  196,  3oi3.  —  Trébuchets 
lançant  des  pierres  de  trois  quintaux  ,334, 
3477* — Couronnement  de  la  Galée  tranché 
|>ar  les  trébuchets,  363 ,  39q3. —  A  l'arrivée 
de  la  pierre  du  trébucbet,  les  assiégés  se 
mettaient  dans  la  Galée,  3911. —  Embarras 
des  trébuchets  des  bourgs  ,3931 . —  Cuisine 
de  sire  Gaston  placée  à  la  portée  du  trébu- 
chât des  bourgs,  360,  4o33.*-Il  se  détend 
très'vite,  4o3S.  —  Défense  au  Bourg  de  dé- 
tendre aucun  trébucbet,  4oSo;  368,  4i64> 
—Les  trébuchets  recomgiençent  à  tirer,  376, 
43oi.  -—  Tours  ruinées  par  les  trébuchets, 
380,  4364.  —  Euvoi  de  trébucbet  à  D.  For- 
'  tuyn  Almoravit ,  388 ,  4473.~Le  connétable 
de  France  £ût  observer  à  Eustache  de  Beau- 
marchais que  le  trébucbet  ruine  le  portail 

.  etilepeneon.deGaraynno,  336,  5o64. 


736 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


Tnchw,  IracboT,  trafaor.  Les  traître»  de  la 
NaTBmria  toumeot  Im  eogini,  igi,  A56g, 

—  Euitiche  lie  Beaumarchais  anDonce  dau 
le  pariement  de  Sainl-Laureot  qu'il  tirera 
TCDgeanee  des  traitres  fficrëants,  *96,d6i5. 
— ^Suj^lice  des  traîtres  de  la  Navarrerie, 
3o6,i-]bi.,  —  EuUacbe  de  Beaumarchais 
v«  les  eiamiuer,  176!.  —  Anelier  loue  Dieu 
de  leur  fuite  el  de  leur  supplice,  Â778;  3ii, 
185j.  iSSt.  —  Un  messager  annonce  à 
Philippe  le  Hardi  Is  Tuite  dei  traîtres  voleora, 
3io,  4Sig.  — Vivres  empoisonnés  par  Im 
traîtres  de  Saini-Christophe,  3i6.4gi3. — 
ftésolation  de  prendre  Mendavia  et  les  traî- 
tres meurtriers,  4gi3.Vojei  Traj^doi. 

TnapiNA.  Les  croisés  arnient  i  Trapaoa  en 
Sicile,  34,  i83. 

Traus.  Maître  Bertrand  Tait  porter  des  poutres 
pour  serrir  de  Uarenes,  a5o,  3884>  — 
D.  Guyralt  de  Seta  fait  monter  de  grande* 
poutres  sur  ta  Galée,  iii,  3go8. 

Tranii.  LBaéquipagesderannéefrançaiscs'ea 
retournent  eu  France,  3ti,  4818. — Ils 
vont  i  Funicaatro,  Sio,  4981. 

Trajcio,  Trahison  ta  et  court  de  tons  cAtés, 
igd  ,  4S78- — Dieu  est  prié  d'abaisser  trahi* 
san,33i,5oi5. 

Traydos.  Les  habitants  des  bourgs  prennent 
l'armée  mjale  pour  lea  traîtres  de'la  Navar- 
rerie  igS,  &i3i.  —  Joie  de  l'armée  fran- 
çaise en  Navarre,  d'avoir  chassé  lea  traîtres, 
3a6,  6079.  Voyei  Tracftoj. 

Traynar.  Eusiache  de  Besuinarebsis  fait  traî- 
ner certains  des  révoltés  de  la  Navarrerie, 
3o6, 4770. 

Trayre.  Grand  nombre  de  traita  lancés  an  siège 
deCanjuno,  3i4,  5o5i.  Voyei  riror. 

Trega,  treva.  Coaditionsaui(|udles  on  pouvait 
garantir  des  trêves  pour  cent  ans  à  Pampe- 
Inné,  igo,  igSs;  igi,  3g54.  —  Lope  Diet 
et  sire  SimOn  demandent  des  trêves  k  £ns- 
uche  df  Beaumarchais,  an,  3i66,  3i&g. 

—  A  l'expiration  des  trêves,  les  sentin^es 
crient  aut  armes,  1 14 ,  33oi.  —  Trêve  de 
qninse  jours  demandée  par  sire  Gaston,  »o, 
io46.  —  Sire  Guton  de  Béam  dit  au  ba- 
rons qne  le*  bourgeois  veulent  lenr  donner 


des  trêves,  361 ,  4o68.  —  Les  trêves  prises, 
il  rentre  au  Bourg  avec  sa  compagnie,'  407S. 
—Philippe  le  Hardi  est  informé  de  ces  trê- 
ves, S70,  4i8S.  — Ruptarede  ces  trêves,  ' 
176,  4s8o,  4a83,  4i84.  —  Ensuite  de 
Beanmarcbais  déclare  ne  pas  vonloir  de  trê- 
ves, 4a86. 

Trepei.  Trépied  de  cbaudren  tranché  par  nue 
pierre,  360,  4o38,  4o4i- 

TaiNiTan.  Eustache  de  Beaumarchais  dit  ani 
chevaliers  et  aux  boni^eoi*  que  la  Trinité 
vent  qu'ils  se  vengent,  99a ,  4537-  —  Celui 
qui  est  Trinité  considère  le  droit ,  le  loit  et 
les  péchés.  394,  4ir;3. 


Tupi 


sbittii 


et  venir  la  chatte  dwrière  loi  jusqu'à  la  Tri- 
perie, i44, 3774. 

Tnipsat  (La  lorr  del).  Ses  défenseun,-  168. 
«573. 

IVompa.  Sonnerie  de  trompettes,  i3o,  3578. 
—  A  Mendavia,  le  pays  retentit  du  bnùl 
des  trompettes  de  l'armée  francise,  3)o. 
4990. — Sa  retraite  de  Gaïaynno  avec  trom- 
pettes, 3)6, S074. 

Trompadoa.  Eustache  de  Beanmarcbais  sort 
avec  des  trompettes,  agS,  46)5. 

Tromper,  Ironpar.  Appel  aux  armes  à  son  de 
trompe,  3oi,  47>4- — Bruit  de  tronqMles 
dans  l'armée  frKiçaise  en  Navarre,  3o4, 
47»5. 

Troter.  Les  goujats  brident  les  ronssins ,  3o4 , 
4710.  —  Ils  menreot  de  (sim  dani  l'expédi- 
tion de  Navarre,  3 1 1 ,  4843. 

Tddeli.  Le  roi  D.  Sancho  se  retire  dans  cette 
ville,  i4,  173.  —  Le  roi  d'Aragon,  D.Jayme, 
vient  retrouver,  i84>  —  D.  [>ierre ^ndii) y 
va,  et  y  séjourne  longtemps,  60,877,879. 
— D.Garcia  déclare  ne  pas  <otdoir,loidoan4t- 
on  Tndela,  que  ses  confédérés  soient  trabis, 
154,337). 

ToHATK.  Voyez  JekoA  de  Tunaya. 

Tuain.  Saint  Louis  et  les  croisés  arrêtent 
d'aller  dans  cette  ville  potir  la  conquérir,  a6, 
35 1.  — Les  Ssmainss'y  réfiigient,'364.  — 
Les  chrétiens  ne  songent  pas  i  l'essiégei, 
365. —  Le  roi  de  Tunis  se  réjouit  en  voyant 
les  chrétiens  camper  loin  de  la  rille,  368. — 


DE  LÀ  GUERRE  DE  NAVARRE. 


737 


Apprenaat  qa^ils  voulaient  la  bloquer,  les  al- 
caîds  convoquent  les  Tunisiens  musulmans, 
98,  3a8.  —  Os  entrent  à  Tunis,  383.—-  Ils 
attaquent  les  chrétiens  en  criant  Tunis,  38a. 
— Bs  retournent  vers  cette  ville ,  3o ,  4 1 3. — 
S*ils  eussent  fait  du  bruit,  ils  Tauraient  prise, 
33 ,  ii(9.  —  Le  roi  Charles  j  vient  pour  voir 
saint  Louis  après  sa  mort,  463.  —  Le  roi  de 


Ubeda,  4,  18;  8,  en  note,  col.  a. 

Uc  CKL  in  MoiiTLAdij(ED).  Il  reçoit  en  garde 

le  portail  dit  del  ChapUel,  k  Pampelone,  313, 

3387. 
(Jeu  (JUancd").  Blanc  d*œuf  employé  comme 

remède,  384»  4433. 
Ueyll.  Un  écuyer  est  frappé  par  ToBil  d*un  car- 
reau d*acier,  386,  4457. 
Unamens.   Union  des  bourgs  de  Saint-Gemin 

et  de  Saint-Nicolas,  356, 3986. 
Urdiano.  Voyez  Martin  d'Vndiano  (Don)  et  Père 

dUndiano  lojove  [Don), 
Unguens.    Onguents   pour  blessures ,    384  > 

4433. 
Unitats.  Unité  de  Pampelune  au  temps  du  roi 


u 


Tunis  envoie  des  messagers  aux  barons  croi- 
sés, 34 ,  464.  —  Quand  il  va  A  Tunis,  Thi- 
baut II  laisse  le  gouvernement  de  sa  terre  à 
son  frère,  36,  49S. 

Tûrmens.  Joie  de  Tannée  française,  après  la 
prise  de  Ganiyno,  d'avoir  jeté  les  traîtres 
dans  les  tourments,  336,  5079. 

TuREiLLES.  Voyex  Garcia  de  TunilUi  (En). 


Thibaiil  n,  36,  ^09.  —  Les  habitants  de  la 
^verrerie  arrêtent  de  la  rompre ,  5 1 4* — Us 
s'adressent  au  roi  à  cet  effet,  $19.  —  Le  no- 
taire sire  Jean  Peritz  Alegre  Tavait  écrite,  38, 
639.  — -  Michel  Peritz  de  Zavaldica  signalé 
comme  un  ardent  adversaire  de  Tunité,  534. 
-^Le  roi  consent  à  la  rupture  de  Tunité,  546. 
—  Elle  se  défait,  43 ,  597.-*Unité  entre  le 
Bourg  et  la  Pobladon,  46,  649. — Un  bour- 
geois des  bourgs  propose  de  mettre  le  feu 
à  la  Navarrerie,  du  moment  que  Tunité  est 
rompue,  46,  664- — Les  machines  de  guerre 
enfermées  dans  la  douzaine  avant  Texistence 
deTuDion,  i34«  1879. 
UiuTz.  Voyes  D.  Garcia  Martiniu  dVriu. 


Val  de  Foiliola.  Désordres  dans  ce  pays  avant 
Tarrivée  d'Eustache  de  Beaumarchab  en  Au- 
vergne, 88,  i3i3. 

Val  Bibera.  Triste  état  de  ce  pays  avant  Tadmi- 
nistration  d'Eustacbe  de  Beaumarchais,  38, 
i3ii. 

Valatz,  Guillaume  Isam  se  met  A  la  tète  d*un 
pont,  sur  un  fossé,  344*  3793. 

Valedor.  Bésolution  d'envoyer  en  Navarre  les 
vaillants  de  France,  373,  434o. 

Valbr.  Voyez  5intofi  Voler, 

Valbpx  Voyez  Irat  de  Valeri, 

VaSal.  Nombre  de  vassaux,  à  Pampelune, com- 
battant et  frappant,  383,  4396. 

Vsyll.  La  vallée,  à  Punicastro,  resplendit  de 
rédat  des  armes  des  troupes  françaises,  33 o, 
4985. 

Vedel.  Veau  rôti  destiné  à  empoisonner  Tar- 

HIST.  OB  LA  6UBBRB  OB  NAV. 


mée  française  devant  Sain^Christophe,  3 16, 
4909. 
.  Venabie.  D.  André  de  Marça  est  blessé  à  la 
figure  d'un  ooupd'épieu,  303,  3i3  3.— ^Des 
combattants  s'arment  d'épieux,  383,  4373. 
Vbraytz.  Voyez  Salvador  de  Verœjrtt, 
Verga.  Trente  personnes  employées  à  baisser  la 
verge  dfun  engin.  170,  3616.  —  Des  com- 
battants en  font  ailleurs  autant,  sSo,  3567. 
Verge.  Philippe  le  Hardi  jure  par  le  Seigneur 
qui  naquit  de  la  Vierge  la  nuit  de  Noël,  334, 

3484. 
Verger.  Combat  acharné  au  verger  de  l'autre 

côté  du  pont  neuf,  à  Pampelune,  336,  3655. 
*  -^  Sortie  des  habitants  des  bourgs  dans  le 

verger,  378,  4337. 
Venait  veyrial.  Le  consul  général  de  toute 

la  Navarre  se  tient  au  château  de  los  Aroos, 

93 


738 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


en  face  de  la  vtniktt,  1 3o,  1 979.— Verrih^s 

de  Pampelune  troncfaéei  pu  les  IrébueheU, 

siA,3478;i8o,i36j. 
V«rlut.  Vertu  Ihirapeuliqoe  du  roi  de  France, 

3S6,  3978;  16S,  1174. 
Ve^U.  Une  «MliiMlle  tire  une  pierre  qui  va 

frapper  EUutache  de  Beaumircbaù ,   igi, 

VeyIUdor.  La  mtiMn  du  veillenr  det  bon^. 
i  PampdOroe,  prend  feu,  196,3018. 

Veiis.  La  plui  périlleiue  dea  guerre*  eit 
edle  qui  a  lieu  entre  deux  Toinna,  i38, 
3696. 

Vit.  L'amie  franfaiie  en  roule  pour  Uenda- 
via  court  lei  routes,  3 16,  ig»i. 

Via  fora.  Appel  aux  annea,  18S,  ih6>- 

Vianda.  Nourriture,  en  abondaBce,  en^miaon- 
née  par  lei  habiUata  de  Saint-Christophe, 
3i6,  4909,  4913. 

Viander.  Carreaux  rapides  entre  les  msins  des 
habitants  de  Hendavia,  3i8,  tgSi.  — 
Pierres  lancto  par  eux  comparées  à  la  foudre 
fojageuse,  1957. 

ViGUs.  Vojei  Domiajo  Fimri. 

Vie]4lB  (Fontans).  Les  habitants  des  boui^a  y 
«ont,  361,  4399. 

Vila.  On  ne  doit  pas  élever  de  machines  de 
guerre  dans  une  nlle  contre  une  autre  sans 
la  permisiian  du  seigneur,  5o,  739-  —  Le 
gouverneur  sort  de  la  liHe  de  Psmpdnne 
pour  entrer  dans  le  Bourg,  5i ,  753.  —  Lei 
habitants  de  la  Navurerie  s'imaginent  que  . 
s'ils  pouiaient  avoir  D.  Garcia  poiv  défendre 
la  ville  contre  le  Boni^,  ils  seraient  invin- 
cibles, fbi.  —  Le«  habitants  de  la  ville 
vo^nl  entrer  D<  Garcia  av«c  leurs  envoyés, 
mènent  grand'joie,  Si  ,  790.  —  La  ville  se 
lie  avec  D.  Garcia,  798. — D.  Pierre  Sonchii 
tient  conseil  avoc  les  habitants  des  villes  pré- 
sents, 58,  8i3.  —  Un  bourgeois  des  bourgs 
demande  d'y  faire  dei  engins,  puisqu'on  en 
fait  dkns  l'autre  ville,  70,  lOiA-  —  Dé- 
sordre dans  toutes  les  vUles  principaka , 
76,  ii&o.  —  Les  villes  loient  leur  saini 
dans  l'envoi  d'un  gouverneur  par  le  roi  de 
France,  78.  iiSt.  —  Les  Castillan*  en- 
tré* dans  Muidavia  prennent  la  ville,  8^, 


I  *5o.  —  Le*  halûtants  de  la  viUo  de  Saint- 
Jean  font  GUe  i  Enstacbe  d*  Beaunir- 
chais,  98,  ii63.  —  Il  voit  l'animoaité  qui 
eiiaiait  entre  les  villes  dont  se  ««mposait 
Panipelune,  i475.  — D.  Pierre Sanehii fùl 
dire  i  Eustaebe  de  Beaumarchais  que  les 
babîtatt*  de  cette  ville  (de  la  Navarrerie) 
éluenl  le*  reoranniandéa  de  D.  Garcia,  too, 
i5o8.  —  Enstacbe  de  Beaumarchais  ex- 
prime le  dédr  de  pouvoir  rétaUir  la  paii 
entre  lea  villes,  lâii.  ^  Convocation  d«a 
plus  avisés  des  bonnes  villes  aux  oortès  J^St- 
tdla,  109,  1537.  —  Les  riUes  de  Navarre 
y  prêtent  serment  à  Enstacbe  de  Beanmar- 
chais,  io4>  iSGo.  —  Faits  et  dits  arrêtés 
par  les  bonnes  ville*,  i3s,  1009.  —  Plan 
calculé  de  façon  à  mettre  aux  maina  des 
barons  les  villes  de  la  NcvaTre,  i36,  1079- 

—  Le*  bourgeois  de  Pampelnne  annoncent 
qu'ils  manderont  d'armer  dans  la  ville  cinq 
cents  hommes,  et  ils  le  font,  it6,   I33i. 

—  Les  bourgeois  de*  bourgs  dierchent  1 
rassurer  Eusiache  de  Beaumarchais  en  lui 
annonçant  qtfils  ont  une  forte  ville,  i5), 
i3i6.  —  Les  habitants  de  la  ville  de  Pam- 
pelnne mandés  et  r^pelés  pour  une  coofé* 
rence,  i5i,  s35i.  —  S'il*  veident  aider  le» 
riches  hommes,  les  bourgs  et  Eustache  de- 
Beaumarchais  sont  perdus,  *357.  —  Le 
peufJe  aminé  aui  richee  hMnmes  dans  U 
ville  le  bien  et  li  nottniture,  i36i.  —  Dé- 
fense de  la  ville  de  hrapelane  organiaée  par 
les  vingt,  170,  1618.  —  Deni  religieax  lei 
exhortent  à  ne  pas  souffrir  que  le  pécbé  y 
soit  puissant,  171,  i6ii<  —  Notables  de  b 
ville  dans  la  Navairerte,  i653.  — Le  prieur 
de  Saint-Jean  éprend  que  les  vUle*  de  Pam- 
pelnne sont  dans  l'inqaiétude,  178,  1755. 

—  Deui  chevaliers  français  ranarqnent  le 
désordre  qui  y  rè^e,  180,  3761.  —  Gt*nd 
bruit  et  vacarme  que  l'on  y  entend  au  débnt 
de  la  guerre,  3788.  —  La  prieur  de  Saint- 
Gilles  exhorte  l'abbé  de  Mont-Aragoo  à 
s'abouefaer  avec  lea  bourgeras  de  U  ville, 
i8t,  3836;  186,  3863.  —  Dettmction  des 
portails  de  la  ville  demandée  i  ses  habî- 
Unts,  3858.  —  Le  prieur  de  SainbCillee 


DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


739 


mamle  les  meiliean  de  ceax  qui  étaient  en 
ville,  190,  sgaS.  —  Eustadie  de  Beaumar- 
chais cause  de  la  joie  à  la  YiUe,  198,  SoGg. 

—  Il  fait  observer  au  conseil  des  bourgs  que 
le  peuple  de  la  ville  sort  des  portes,  aod, 
3i63.  «—  Cri  des  hommes  des  villes  qui 
veillaient  les  tours  de  Pampelune,  906, 
3 174*  —  Les  chevaliers  de  la  Navarrerie 
sortent  de  la  ville,  aie,  3a4o.  —  Sortie  du 
peuple  des  villes ,  a  U ,  33a  1 .  —  Les  bour- 
geois des  villes  arrêtés  devant  Eustache  de 
Beamnarchais,  aao,  34oi.  —  Les  riches 
hommes  et  les  chevaliers  sortent  de  la  ville, 
aa8,  354 1*  —  Les  pierriers  tirent  dans  les 
villes,  a36,  3663.  -—  Les  habitants  de  la 
ville  font  une  sortie,  3674.  •—  Ils  sortent  en 
grand  nombre  pour  couper  les  vignes  de 
leurs  adversaires,  a4o,  3737;  a 4a,  3768. 

—  Les  chevaliers  qui  coupaient  les  vignes 
viennent  à  la  ville,  a44 ,  3786.  —  Les  bour- 
geois de  la  ville  rentrent,  »48,  3844*  —  Ils 
confièrent  avec  les  barons  et  les  riches 
hommes,  3849*  —  D.  Gonzalve  propose  de 
fondre  sur  la  ville  pour  s*en  rendre  maitre, 
3858 ,  3859.  —  D.  Garcia  propose  Taide  des 
habitants  des  villes  pour  rexécntion  d*un 
plan,  a5o,  3865.  —  Les  riches  hommes 
tiennent  conseil  avec  les  habitants  de  la  ville , 
a66,  4i3i.  -—  A  Fbeure  où  rentrent  les 
gens  de  la  ville,  les  conjurés  vont  s'armer, 
4i4a.  —  Sire  Gaston  sort  de  la  ville,  a68, 
4 17a.  —  Les  combattants  rentrent  dans  les 
villes,  a84»  4419.  —  Ceux  de  la  ville 
crient  aux  armes,  a86 ,  4445.  -^  Les  pier- 
riers tirent  dans  les  villes  de  Pampelune, 
a88,  4466.  —  Les  bourgeois  de  la  ville 
sortent  avec  D.  Corbaran,  ago,  4543.  — 
L*armée  française  s'avance  vers  la  ville, 
a96,  46o5.  —  Ceax  de  la  ville  sortent  avec 
Eustache  de  Beaumarchais,  agS,  4636. — 
Le  bruit  d'une  conférence  se  répand  dans  la 
ville,  3oo,  4684.  —  Ceux  de  la  ville  sont 
instruits  de  Tafifaire,  3oa ,  4687.  —  D.  Gon- 
talve  invite  les  riches  hommes  à  prendre 
ceux  de  la  ville  qu'ils  pourront  trouver, 
4691.  —  Douleur  des  habitants  de  la  ville 
en  voyant  la  fuite  des  riches  hommes,  4704  • 


—  Le  bruit  se  répand  que  #es  révoltés 
sont  «ortis  de  la  ville,  3o4,  4733.  —  Tout 
l'avoir  de  la  ville  renfermé  dans  l'église 
de  la  Navarrerie,  3o4,  4743-4744.  — 
Un  messager  annonce  au  roi  que  les  ré- 
voltés ont  abandonné  la  ville  et  qu'elle  est 
livrée  aux  flammes,  3 10,  48a a,  4837.  — 
Les  barons  de  France  sont  saisis  de  la  ville, 
32a,  4856.  —  Eustache  de  Beaumarchais 
se  plaint  d'avoir  été  honni  et  vilipendé  par 
ceux  de  la  ville,  4869.  —  Guillaume  Isam 
donne  au  milfeu  de  la  ville  de  Mendavia, 
3i8,  4943.  —  Épouvante  de  ceux  de  la 
ville,  4946.  *—  Il  y  en  a  qui  chassent  les  as- 
saillants, 4967.  —  Les  paHementaires  sor- 
tent de  la  ville  et  ofirent  de  la  rendre,  3ao, 
497a,  4975.  —  Elle  est  rendue,  et  le  con- 
nétable de  France  y  est  reçu  en  seigneur, 
4978,  4979,  4980. 

Vila,  vilan.  Des  vilains  se  mêlent  à  une  sortie 
des  révoltés  de  la  Navairerie,  a36,  3673.  — 
Les  vilains  des  environs  de  Pampelune  ac- 
courent pour  couper  les  vignes  des  bourgs, 
et  sortent  pour  cela  de  la  Navarrerie,  a4o, 
3719,  3730.  —  Nouvelle  sortie  des  rilains 
de  la  Navarrerie  dans  le  même  but,  a4a, 
3768.  —  Vilains  déloyaux  combattant  avec 
des  (rondes,  a8a,  4398.  —  Les  rilains  de 
Mendaria  crient  ^ux  armes,  3 18,  4947. 

VHania.  D.  Miguel  Peritz  dit  mainte  vilenie  à 
Eustache  de  Beaumarchais,  376,  439 k 

ViLAYA.  Voyes  Saneho  de  VUa»a, 

Vila  Nova  Voyez  Bemart  de  Vilà  Nota. 

Vina,  rinna,  vinner.  Les  révoltés  de  la  Navar-  ^ 
rerie  pensent  faire  passer  un  cours  d'e^ 
par  les  rignes,  a38,  3677.— Ils  complotent 
de  couper  les  vignes  de  leurs  adversaires,  et 
ils  le  font,  a4o,  3716,  3739,  3735.— ^Nou- 
velle sortie  dans  le  même  but,  aia,  8769. 

—  Les  chevaliers  qui  coupaient  les  rignes 
entendent  sonner  les  cloches,  a 44,  8783. 

—  La  dévastation  des  rignes  est  rapportée 
au  roi,  370,  4i83.  — -  Multitude  de  com- 
battants se  répandant  par  les  vignes,  288, 
448a.  —  Les  révoltés  de  la  Navarrerie  les 
occupent ,  a  90 ,  45 1 6. — L'armée  française , 
commandée  par  Philippe  le  Hardi,  occupe 

93. 


740 


TABLE  DE  L'HISTOIRE 


les  YÎgnas  de  Sauveterre,  3o8,  A80A.  -* 
Elle  est  par  les  vignes  devant  Meodavia ,  3 1 6, 

Vintena  ,  vmteria ,  vingtaine  ,  conseil  des 
bourgs  de  Pampdune.  Les  bourgeois  y  vien- 
nent, 74»  1086. — Ils  s*y  rassemblent,  1 46, 
saSa.  —  Le  prieur  de  SaintrJacques  et  le 
gardien  des  Irères  mineurs  viennent  en  la 
vingtaine,  173,3640;  174*  3665. — L*abbé 


de  Mont -Aragon  s*y  rend,  186,  1867. 
Yoyex  .xs,  (La)> 

Visooms.  Vicomtes  dans  le  parlement  de  Phi- 
lippe le  Hardi ,  373, 4319. 

Tolguta.  Château  de  Punioastro  convoité  par 
les  troupes  firançaises,  3aa,  Son. 

Voûta*  Les  combattants  des  bourgs  mettent  sur 
la  voûte  d*nne  église  le  pennon  d'Eustache 
de  Beaumarchais,  a86,  4449. 


.xij.  (Les),  conseil  de  la  Navarrerie.  Ils  vont 
auprès  d'Eustache  de  Beaumarchais  lui  an- 
noncer leur  refus  d  obéir  à  ses  ordres  ,118, 
1775. — t  Ils  se  retirent,  1781. 

•XX.  (Les),  vingtaine,  conseil  des  bourgs  de 
Pampelune.  Le  messager  des  bourgs  quitte 
Ettstache  de  Beaumardiais  et  se  rend  auprès 
des  vingt,  1 34 1  >  897.  —  Eustache  de  Beau- 
marchais les  prie  de  convoquer  on  par- 
lement, i56,  34o4*  —  Ils  choisissent  les 
meilleurs  combattants  pour  garnir  les  tours 
de  Pampelune,  160,  a 464.  •—  D.  Miquel, 
premier  des  vingt,  163,  3479.  *"  Dbposi- 
tiens  prises  par  eux,  166,  3546;  170, 
3638.  —  Les  vingt  donnent  les  engins  à 
garder  à  des  bourgeois  considérables,  168, 
2890,  3597,  >^98'  — Les  vingt  consentent 
k  faire  la  paix  avec  les  révoltés  de  la  Na- 
varrerie, 173,  3649*  —  '^  moines  qui 
s'étaient  diargés  de  la  négociation  revien- 
nent leur  rendre  compte,  1 74 1  3666.  —  Dé- 
pit des  vingt  et  leur  réponse  aux  moines, 

^i74i  3667,  '670.  —  Un  messager  annonce 
aux  vingt  le  commencement  des  hostilités, 
367 1 .  —  L*abbé  de  Mont-Aragon  les  trouve 
qui  faisaient  fête  et  compagnie  à  Eustache 


de  Beaumarchais,  3679.  —  Les  vingt  lui 
adressent  la  parole,  176,  3719.  —  Il  rap- 
porte aux  ridies  hommes  enfermés  dans 
la  Navarrerie  Tentretien  qull  avait  en  avec 
les  vingt,  178,  3738.  —  L*abbé  de  Mont- 
Aragon,  envoyé  auprès  des  vingt  par  les  riches 
hommes^  confère  avec  les  premiers  et  arec 
le  conseU  privé,  186,  a868.  —  Ils  dâibè- 
rent  et  lui  répondent,  3876,  3883.-*  De 
retour  de  la  Navarrerie,  Tabbé  de  MontAra- 
goB  et  le  prieur  de  Saint-GiUes  trouvent  les 
vingt  dans  Téglisë  de  Saint-Laurent,  190, 
3947.  —  Emstache  de  Beaumarchais  va  se 
recueillir  avec  les  vingt,  et  Us  conOrent  en- 
semble, 193,  3959,  3963.  —  Ib  deman- 
dent à  Eustache  de  Beaumarchais  ce  qu*il 
veut  ûdre ,  1 94  «  3988.  —  Eustache  de  Beau- 
marchais les  appelle  et  confhne  avec  eux , 
3o4i  3i6o.  —  Sommes  comptées  aux  vingt 
pour  carreaux  lancés  un  jour  contre  la  Na- 
varrerie, 333,  3437.  —  Eustadie  de  Beau- 
marchab  leur  annonce  qu*tl  va  prévenir  les 
desseins  des  révoltés,  aSo ,  3867.  —  Repré- 
sentations des  vingt  à  Eustadie  de  Beaumar- 
chais, 393,  4557.  Voyez  FinlMia. 


Yausens.  L*armée  française  quitte  Garayn- 
no ,  joyeuse  d'avoir  pris  la  place ,  836 , 
5077. 

Yfanço.  Les  enfançona  de  la  Navarre  complo- 
tent de  couper  les  vignes  de  leurs  adver- 
sairesi  34o,  3714. 


Ylla.  Voyei  Jorda  de  YUa  {En). 

YnBfiRT.  Voyes  ImherL 

Yoc.  Combat  terriUe  sous  Tonne  de  Saint-Jac- 
ques, à  Pampelune,  383,  438i.  —  Un  autre 
jour,  les  combattants  auraient  bien  aban- 
donné la  partie,  2%h,  4417. 


^DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.  741 

Ypozqooa,  Goipuiooft,  Time  des  quatre  pro-  punition  des  révoitéi  de  la  Navarrerie ,  3io, 

vinces  basques  de  FEspagne.  Un  messager  48 s 4* 

va  annoncer  au  roi  D.  Saacho  qu*ii  Ta  per-  Yssarmens.  D.  Guyralt  de  Seta  met  sur  la  Ga- 

due,  10,  130.  *  lée  des  poutres  couvertes  de  sarments  et  de 

YsARN ,  YssARit.  Voyes  GotUnn  Yssam.  terre,  s5a ,  Sgio. 

Yssample.  Exem|Je  donné  à  la  postérité  par  la  Ynzieus.  Voyez  Gaxiea. 

z 

Zboza,  cri  de  guerre  poussé  par  les  habitants  de  la  Navarrerie,  so6,  3189. 


• 


•        • 


TABLE  DES  NOTES 


DE 


L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE 


P.  337 .  Passage  de  la  Bible  au  seignor  de  Bene 
ra{»proehë  des  plaintes  d*  Anelier  sur  le  triom- 
phe de  la  trahison  sur  Tantique  loyauté. 

Ibid,  Sur  Tusage,  la  provenance  et  le  prix  des 
mulets  pendant  le  moyen  Age  '. 

P.  338.  Sur  la  localité  appelée  par  Anelier 
Gotdalfagar, 

P.  339.  Explication  de  Texpression  descmdenar 
employée  par  Anelier  dans  le  récit  de  la  ba- 
taille de  las  Navas  de  Tolosa. — Sur  Torigine 
des  armes  de  Navarre  issues  de  cet  événe- 
ment, suivant  la  plupart  des  auteurs*. 

P.  3do.  Sur  la  bataille  de  las  Navas  de  To- 
losa. 

P.  34 1 .  Sur  un  passage  obscur  d' Anelier. 

P.  3^3.  Sur  le  voyage  de  don  Sancho  le  Fort 
en  Afrique  et  sur  son  séjour  à  la  cour  de 
Maroc  — Réfutation  de  M.  Romey,  qui  les 
révoque  en  doute. 

P.  345.   Sur  la    capitulation  de  Vitoria,  en 


laoo. 
\  346.  i 


P.  346.  Sur  l'orthographe  du  nom  de  la  pro- 
vince de  Guipuzcoa  ^. 
ibid.  Sur  les  châteaux  de  Navarre  pendant  le 


moyen  âge,  sur  le  mobilier  qui  les  garnissait 
et  la  solde  que  les  alcaîds  recevaient  du  tré- 
sor royal.  —  Extraits  des  comptes  de  Na- 
varre pour  1  s 83,  concernant  le  château  de 
Belmecktr  ou  Benmêrckes,  à  Estella^  —  Sur 
Texpression  proverbialeyàirf  des  ckâteaaT  en 
Espagne, 

P.  347-  Sur  le  sens  du  mot  venahle. 

P.  348.  Snr  le  droit  de  gîte  qu*avaient  autre- 
fois nos  rois. 

Ibid,  Sur  la  partie  de  Pampelune  désignée  par 
le  nom  de  Navarreria,  et  snr  la  situation  res- 
pective des  Navarrais  et  des  Francoê  duis  di- 
vers ftieros  du  nord  de  l'Espagne.  —  Dispo> 
sitions  desyiieroi  d*Estella  relatives  à  l'ad- 
ministration de  la  preuve  dans  les  procès 
entre  Navarrais  et  Framcos, 

P.  3  5 1 .  Sur  la  porte  de  Pampelune  dite  Royale. 

P.  353.  Fréquentes  mentions.de  Tudela  dans 
nos  anciens  romans.  —  Selles  de  Tadule.  — 
Importance  commerciale  de  Tudela;  grand 
nombre  de  Maures  et  de  juifs  qui  s*y  trou- 
vaient réunis. 

P.  354>  Translation  du  corps  de  D.  Sancho  le 


•  • 


*  Phâippe  de  Commyne»  rapporte  que  Looif  XI 
«  en  CeciHe  envoycit  quérir  quelque  mnlle ,  espe- 
daflement  à  qudque  officier  du  pays ,  et  la  payoit  au 
double;  à  Naples  des  chevaulx , »  etc.  {Mémoins, 
Hv.  VI ,  chap.  vu ,  ami.  1  àSi,) 

*  A  ceux  que  nous  avons  cités,  il  fimt  ajouter 
Oihenart,  Noiitia  alrûu^iM  Vaseomim,  lib.  II, 
cap.  ivi;  édit.  de  m.  dc  xxviii. ,  p.  S54-~3S9;  et  La 


Bastide ,  qui  attribue  aux  armes  de  Navarre  une  ort- 
gîne  phénicienne.  (Voyez  Dûseriation  sur  les  Basques , 
lu  Gascons ,  fFasconès  ou  Vasconis  (  Paris ,  de  rimpri- 
meric  de  Valleyre  l'aîné ,  1 78C  ) ,  in-8*,  art.  t,  p.  33 1  - 
36o.) 

'  Voyes  encore  Noiitia atriustf us  Vasconiss,  lib.  Il, 
cbap.  VIII,  p.  i63. 


744 


TABLE  DES  NQTES 


fort  dam  l'Oise  de  RoDceraux.  —  R^a 
des  chanoines  de  cette  ^iie.  —  Sen*  et  é(j- 
mologie  du  mot  engorda. 

P.35&.  Puuge  d'un  ancien  roman  et  des  comp- 
tes de  Navarre  pour  )iB6.  concernant  les 
messagers  an  mojren  Ige. 

P.  355.  Vert  de  deux  troubadours  relatifs  k 
Thibaut  le  Grand. 

P.  3â6-  Citation  de  la  lie  de  saint  Grégoire 
qui  prouve  que  notre  aDdenne  langue  avait 
aussi  le  mot  dosnt. 

Ibid,  Sur  la  troisième  femme  de  Thibaut  VI. 

P.  357.  Passage  d'un  sirvente  de  Boaîface 
Odvo  pour  engager  le  roi  de  Castille,  U- 
phonse  X.  i  envahir  la  Navarre. 

Ibid.  Sur  les  mentions  du  roi  Daùt  dans  nos 
ancien*  poèmes  du  midi  et  du  nord.  —  Mé- 
prise de  M.  de  Reiffènberg. 

P.  358.  Sur  Auvillars,  ancien  château  de  l'ar- 
rondissement  de  Moissac. 

Ibid.  Sur  la  manière  dont  on  embarquait,  au 
moifen  âge ,  les  chevaux  destinés  aux  eipédi- 
tious  d'outre-mer.  —  Approvisionnement  des 

P.  364.  Origine  et  sens  du  mol  oleiuli. 

P.  365.  Cri  de  guerre  des  rois  de  Navarre.  — 
Patu-taoni,  nom  d'une  bannière. 

Ibid.  Réputation  des  Navarrais  pour  leur  habi- 
leté k  manier  la  lance'  et  à  lancer  le  javdot. 
— Les  Gascons  ne  leur  sont  point  inférieurs*. 
—  Goât  des  Espagnols  pour  l'exercice  du 
javelot.  —  Leur  habitude  de  combattre  avec 
des  dards  et  des  arckegayet,  des  lagaies  sans 
doute.  —  Observation  sur  le  mol  oîcatia, 

P.  368.  Sur  le  nom  de  Mahomet  dans  nos  an- 


•ppelée 


ciens  antenn.  —  Le  législateiu'  des  Arabes 
DÛS  par  nos  ancêtres  au  nombre  des  dieu 
qu'ils  prêtaient  au  mécréants.  — Son  nom 
employé  dans  le  sens  d'ûtalsj  defHkh*. 

P.  371.  Mention  d'une  cam|d*inte  nir  la  nuit 
de  TUbaut  V. 

P.  373.  Sur  l'expression  mun  Jt  fraipM.  • 

Ibid,  Mentions  de*  relations  de  la  croisade  de 
Tunis. 

Ibid,  Des  authèmM  ou  imprécations  lancéa 
contre  ceux  qui  oseraient  violer  les  pactes  ou 
les  articles  dont  on  était  convenu. 

P.   3-J&.   Sur  la  i 
lanehtl. 

Ibid.  Sur  la  paix  et  l'union  condues  entre  les 
quatre  villes  dont  se  composait  Pampdane. 
—  Sceau  de  ces  diverses  villes.  —  Exfdita- 
tion  de  celui  du  bourg  de  Sainl^Cemin  et  de 
la  ville  de  Saint-Nicolas.  —  Doccmimt  des 
archives  de  l'a^untamiento  de  Pampdune 
relatif  à  l'union  et  à  l'accord  des  quatre 

P.  376.  Chartes  du  comte  de  FoLi  engagées 
entre  les  mains  des  frires  mineurs  de  Tou- 
lotue.  —  Lettres  de  Philippe  le  Hardi  an  sé- 
néchal de  cette  ville ,  portant  l'ordre  de  les 
reuituer  dans  le  cas  où  le  pa^f  ement  aurait 
eu  lieu.  —  Usage  de  l'époque ,  de  mettre  en 
dépAt,  entre  les  mains  des  religieiu,  ce  que 
Ton  pouvait  avoir  de  plus  précieux. 

P.  377.  Sur  la  coDtînnatioD ,  même  après  I» 
rupture  de  l'union  des  bourgs  de  Pampc- 
lune,  du  même  r^me  pour  ceux  de  Saint- 
Cemin  et  de  Saint-Nicolas,  administrés  tous 
deux  par  un  seul  conseil.  —  Exemple  tiré 


'  Les  Espagndi  avaient  tngaïuda  avec  le  même 
Fnr  lii  iijHTdM  da  FnDiii 

Hf^lKi  J>  I«  Jm  piatt  il  Fnauim  ,1.17. 

por  d»  FtrntBdi  litt  WMj  iaa  Cw 

nds  BsfuHD.  Btrliii,  «  «■  d<  A. 

lili»]au.|i.  ,as«',»>SM.Il,p.liii.} 

m  mol  de  lonn  lai-mfaae  vieadrail  de  l'incien 

Dol ,  l'il  liDt  l'en  rapporter  k  Vutod  ,  cité  par 

Cdle.  (  JVoct.  Att.  lih.  iv„  oip.  ui.) 


'  J'antaii  pa  ajouter  les  Anvorgnsts ,  nir  une  an- 
torili  m^hennusemeot  peu  grav$.  Dans  son  poème 
de  U  Pacdle  d'Orl^iDa,  liv.  VI,  v.  36i  et  laivant*. 
Cbapdain  lait  mention  da  nombre  dtdDuoM  de  la 
haute  Aavergne  qui  partirent  pont  aider  Cluries  VII 
k  reconqoérir  ton  trAue.  Api^  avoir  pai^é  da  00a- 
tingent  tbomî  par  1a  baue  Auvergne,  il  dit  ; 

Ctiiul,laii«lHigni,ull>llped*l<  Fnint 

EljsinlaMl  mpnniin  liDÙ  fsil  cul  BOlUfBodl, 
Orud«  nartart,  inodilatltu*  M  gnadtUafmv^dudi. 


DE  L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.      745 


d'une  charte  de  1 276  (V.  S.),  émanée  de  dona 
Gttiranta,  femme  de  fen  don  Pes  de  la  Clan. 

P.  378.  Lettre  par  laquelle  Thibaut  II  donne  son 
consentement  au  mariage  de  son  frère  Henri. 

Ihid,  Sens  du  mot  caoma  au  xiii*  siècle. 

P.  379.  Nomination  de  D.  Pierre  Sanohiz,  sei- 
gneur de  Gascante ,  comme  gouverneur  de  la 
Navarre;  il  jure  d'observer  les/aeit».  De  leur 
côté ,  les  bons  hommes  des  viHes  jurent  entre 
eux  que ,  dans  le^as  où  D.  Pierre  ou  tout  autre 
gouvemtur  les  violerait,  ils  s'aideraient  les 
uns  les  autres  pendant  l'espace  de  trente  ans. 
—  Acte  des  archives  d'Olite  qui  témoigne  de 
ce  fait'. 

P.  38 1 .  Sur  la  part  prise  à  Tadministration  de 
la  Navarre  par  Blanche ,  veuve  de  Henri,  ioi 
de  Navarre ,  malgré  la  nomination  d'un  gou- 
verneur. —  Bourguignon  en  Navarre*.  — 
Charte  de  Blanche  en  faveur  des  haletants 
de  Viana.  —  Note  sur  l'expression  fossadera. 

P.  383.  Passages  d'écrivains  espagnols  où  se 
trouve  le  mot  algarrùda, 

P.  384.  Rectification  relative  au  mot  Conca,  à 
remplacer  par  Cuenca, 

Ihid,  Surles  machines  de  guerre  appelées  mon- 
gonnecuMB, 

P.  386«  Article  des  fueros  de  Navarre  relatif  à 
un  point  de  droit  mis  en  avant  par  D.  Pedro 
Sanchiz ;  andogie ,  sous  ce  rapport,  de  cette 
législation  avec  celle  de  notre  pays. 

P.  387.  Sur  le  titre  de  ricoiii«a£fecté  à  certains 
nobles  navarrais.  —  Sens  exact  de  rico,  ries, 
fikrei  riche,  en  espagnol,  en  provençal,  en 
islandais  et  en  ancien  français. 


P.  390.  Sur  Itt  droit  romain  des  deux  côtés  des 
Pyrénées. 

P.  391*  Conférence  d'Olite  passée  sous  jsilence 
par  Anelier.^ —  Document  de  la  chambre  des 
comptes  de  Pampelune  qui  apprend  une  réso- 
lution arrêtée  en  certes,  le  1*^  novembre 
1374,  dans  la  première  de  ces  deux  localités , 
en  faveur  de  l'infiint  don  Pedro ,  fils  aine  du 

« 

roi  d'Aragon.  —  Autres  documents  se  rap- 
portant à  cet  acte. 

P.  398.  Conventions  passées  entre  Philippe  le 
Hardi  et  Blanche  de  Bourbon ,  reine  douai- 
rière de  Navarre,  pour  le  mariage  de  sa  fille 
avec  l'un  des  fils  de  France. 

P.  899.  Réponse  des  barons  de  Navarre  à  la 
notification  du  mariage  de  leur  reine  par 
Philippe  le  Hardi. 

P.  hoo.  Autorisation  du  gouverneur  don  Pierre 
Sanchiz  aux  habitants  du  bourg  de  Saint- 
Gemin  de  placer  des  machines  de  guerre  où 
ils  jugeraient  convenable',  pour  se  défendre 
de  ceux  de  la  Navarrerie. 

P.  doi.  Sur  l'espèce  de  traits  appelée 
garrot 

Ibid,  Sur  la  considération  accordée  au  métier 
de  charpentier  et  à  la  profession  d'ingénieur 
au  xiii*  siècle.  -—  Articles  des  comptes  de 
Navarre  pour  l'an  1284  relatiis  à  un  char- 
pentier de  conséquence. 

P.  4o9.  Conjectures  sur  la  localité  à  laquelle 
les  habitants  du  bourg  de  Pampelune  durent 
s'adresser  pour  obtenir  des  ingénieurs.  — 
Armes,  armures  et  plus  spécialement  épées 
de  Bordeaux'.   —  Fabriques  d'armes  de 


'  Au  bas  de  cette  page  te  trouve  une  ûiiite  d'im- 
pression ,  onlûjfo  An  Heu  d'oatî^. ,  abréviation  d'aali- 
guSdades» 

*  J*ai  trouvé  depoit  on  antre  Boorgoigno»,  nommé 
dans  cet  article  des  comptes  de  Navarre,  sL  soovent 
dtéi  dans  le  oonn  de  oe  traviil:  «Item gobematori, 
per  manum  Henrid  de  Bdna,  pro  quodam  roncino 
empto  de  mandato  goberDatoris,  et  pro  gagiis  ipstos 
Henrici  et  sodorum  foonutt  qoando  remanserant  in 
Castro  Tntde  corn  ezercitiif  Pétri  de  Artgonia  erat , 
iiij'' vij  libras. »  (Polio  29  veno.) 

*  J'anraii  dû  ôter  encore  le  passage  suivant ,  qm 
se  rapporte  an  même  objet  : 

UIST.  DE  LA  GUERRE  DE  NAV. 


A*-vot  pat  canp  Aloa  1«  fils  AiimI. 
H«Bl>«ni  ot  juaran  AU  lecapal , 
El  Qt  Itci^  li  hMnme  Raimoo  Bord , 
Et  a  çainia  l'etpada  Milon  d'Urgd ,    ' 
Lance  porte  et  eaen  qui  eet  de  Bordel ,  etc. 

Girard  de  RoisilloM ,  p.  345 ,  lig.  8.  Cf. 
p.  346 ,  ligne  9. 
n  est  qneition  de  dagaes  de  Bordeaux,  comme 
d'épées  de  Clermont,  de  couteaux  de  llilaii,  de 
masses  de  Damas,  etc.  dans  one  prédeiue  ballade 
d'Enstache  Descbamps,  dt  la  MaUdieion  sur  eeuls  tjui 
rtqmuf€Hi  àfain  armes ,  poMiée  par  Crapelet.  {Poé'  , 
siês  moraUs  H  historiqnes ,  etc.  A  Paris ,  m  dccc  xxxti , 
in-8*,  p.  i39,  i33.) 

94 


746 


TABLE  DES  NOTES 


Bftyoiiiie«-^F0r  d'épÂea,  ou  ^IM  deknce, 

de  Toulouse. 
P.  4o4.  SenseMet  du  mot  moiiiertf.^ Méprise 

de  Ul  de  Reifieuberg  «a  le  tradoisaiit. 
P.  4o5.  Exfdtoelkm  de  rej^uraMion  nuum  K 
Ibid.  Sur  oe  qu*il  fitul  entendre  par  Wmie 

IhiJL  Sur  R<dand  et  OUyier,  les  deui  béret  de 
Roocevaux. 

P.  4o6.  Sur  Erard  de  Valéry. 

Ibid.  Sur  U  vie  privée  et  adaiiaiftFative  d*Eufl- 
tache  de  Beaumardiais  en  Pokou,  en  An- 
vQcgoe  et  dans  le  pays  toulousain  K 

P.  4i4.  Détermination  des  localités  de  la 
haute  Auvergne  nommées  dans  THistoire  de 
la  guerre  de  Navarre.— Sens  de  rihen^  «t  de 
Mar. 

P.  4i(>.  Continuation  du  mtoe  sujet— Charte 
d*H^iri»  fibdu  comte  de  Bouaq^,  datée  à 
Paris  du  mois  de  décembre  ia68. 

P.  4ai.  Célébrité  du  tréMT,  deTor  de  César, 
comme  de  ceux  de  l'empereur  Octavien,  de 
l'or  de  CoiMtanttn,  du  trésor  d* Arthur  et  de 
Salomon.  —  Légende  fabuleuse  de  César  au 
moyen  âge.  *-<-  l«es  voies  romaines  plus  com- 


munément appelées  chez  nous  ckmtms, 
chtMêséêê  de  Brand^oalt  ou  Bnumam,  du  nom 
d*nne  fée,  attribuées  A  ce  ^nand  homme.  — 
Sur  Tancien  nom  du  passage  de  France  en 
Espagne  par  le  col  de  Roncevaux. 

P.  4ii'  Sur  Mathieu  de  Veadtee,  abbé  de 
Sainlu^Oenis. 

P.  4s5.  SurlmbertouBumbert,  seigneur  de 
Beaujeu,  oonnélaUede  France. 

Ib'uL  Sur  le  mot  6f«ioa^,  et  sur  bnmcke  qui  en 
est  dérivé.  —  Remarque  sur  rom^et  rhu, 

P.  4a6.  Sur  le  commerce,  la  falSication  et 
Tusage  du  sucre  au  moyen  4ge. 

P.  43o.  Renommée  des  ari>alétriers  gascons*. 
—  Réputation  de  oèux  de  Gènes.— Exercice 
de  TariMdète  en  faveur  dans  cette  ville. 

P.  43t.  Populations  désignées  sons  le  nom  de 
GûMeoMM  du  temps  d*Anelier.  ~  Distinction  à 
oheerver  entre  les  Gascons  et  les  Basques.— 
Objection  au  ^stèma  de  M.  de  Humboldt 
sur  ia  diffusion  jles  Basques  en  Europe. 

P.  434.  Sur  la  condition  des  enûmçonsnavar- 
rais.  •^->Sur  ce  <pi*il  faut  entendre  par  le  mot 
enfhu  de  notre  ancienne  langue. 

P.  435.  S^r.renybidumotpgfaite^et  du  plu- 


'  OnfelroavenuMdBn9mMchartedei45a,«itée 

psr0ih6iMrt,p.  117. 

'  Aux  pièoet  qui  te  rapportent  à  radminirtretion 
d'EotlAche  de  Beautnarchaw ,  à  Toalouse ,  il  oonvieet 
d'ajouter  un  acte  notarié  dont  fl  résulte  qn*en  pré- 
sence de  diicrètes  et  vénéraUes  personnes,  sire  Guy 
de  Boy,  chanoine  de  Reims,  et  sire  GiHes  Camdin , 
dianoine  de  Meaux,  clercs  du  roi  de  France,  dâé- 
gués  par  lui  pour  assigner  à  noble  honune  measire 
Bertrand,  vicomte  de  Bruniqud,  quarante  livres  tour- 
nois de  revenu  annuel  aur  la  ferèt  de  Thulmone, 
ledit  vicomte  et  Gnfflanme  dît  3amu,  son  fils,  ont 
déclaré,  pour  eux  et  leurs  héritiers,  quitter  et  aban- 
donner audit  seigneur  roi ,  moyennant  la  susdite  assi- 
gnation ,  tout  ce  qu'ils  prétendaient  ou  pouvaient  pré- 
tendre au  château  de  Bruaîqud  et  dans  la  susdite 
fi^rét  de  Thnlmoiie.  Cette  pièce  fiait  ainsi  :  a  Acte 
flunt  bec  m  Thulmone  apad  hastidam  de  Naigia 
Pelicia ,  mb  preientia  et  tertimonio  iiofaBia  vin  do* 
mmiEustacfaii  de  Ballo  Mardiasio,  vaSàtiâ,  sanawsBi 
Tholosanensw  et  Albyensis,  et  domim  BevteaDdi, 
rioeoomitis  Lautioeesb^  domiai  âiowrdi  de  If oate 
Acuto,  archidiaooni  Montis  Pensati  in  eodesia  Ca- 


tuioomi.  etc.  et  mei  Peiri  de  GuyacBo,  noiarii  pn- 
faiiri  de  Meigm  Pdida,  qui  hoe  uistnuaaotBm  inde 
fogitiiasGriprietsigMnritintiinte  j^io  menas,  die 
quinte,  anno  DonioimiUenaio  dnceoteÔM  Captas- 
gesimo]  quinto,  régnante  Philippo,  Pranoorum  rage» 
Raymundo  Catnrcensi  qnsoopo.  »  (Sc^uîtar  fi^won 
notani,) 

Ardi.  de  TEmp.  Trésor  des  chartes ,  J.  ^7) .  n*  i, 
invent,  de  Dnpuy,  quittance  1 ,  n*  1. 

'  Oibenart  donne  ce  mot,  qu'il  écrit  «rriftesfw,  à 
ridiona  guam,  et  le  trtdint  par  rsfia  tn/cro  sta 
dsmîtsa.  (ilTelîlÎB  airiesfs  VoÊomâ ,  Kv.  U,  chap.  vi  ; 
édiL  de  ii.DG.zuvm,  p.  i5i.) 

*  J*aiMBis  de  dire  que  oe  met  avait  pâmé  dans  U 
laagnabasqnei  en  levait  figuier  dans  oa  pioieibt 
leeaaaii  par  Qflbeaafis  Jiris  îaea-aahiec,  mtd,u 
imMB.  (L'aboSe^aenviedeqnitter  sa  ivehenc 
fint  ni  miel,  m  hoonaL)  Voy.  notie  édition  des  Pio- 
veibeahasqiea,  p.  al,  i4,  pie^r.  i4fi. 

*  n  fimt  ranger  aous  cette  dénoennaiioB  les  arhe- 
létriert  de  Béara,  dontfl  est  qaeftk»  dans  la  CoBec^ 
tîon  géBenae  des  documente  françaM  qm  ae  trouvent 
en  Angleterre,  1. 1*  p.  ocxxi  et  67. 


DE  L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.     747 


net  paladoê  en  «tpagnd,  pour  déôgner  un 
seui^difiM^ 

P.  436.  Charte  d^acoord  intervenue  eatre 
don  Garda  Atmorayid  et  messire  Eua- 
tache  de  Beaumarchais.  -^  Extraits  des 
conq>tes  de  Navarre  pour  laSS,  re)a*i£i  à 
don  Fortnn  Yeneguei  de  Urdaniz  et  au  châ- 
teau d*Au8sa. 

P.  439.  Sur  don  Coriwran  de  Lehet. 

Ihid,  note  3.  E;q>licatioii  des  diverses  mesures 
usitées  en  Navarre  au  xiii*  siède. 

P.  àko.  Sur  ritinâraire  d*Eustache  de  Beau- 
marchais en  Navarre,  «usstiM  af>rèa  ion  ar- 
rivée dans  ce  pays. 

Ibid,  Acte  du  serment  prêté  à  ce  gouverneur 
par  la  ville  d*Artaieaa. 

P.  A4i.  Payements  fidts  par  lui  aux  chevaliers 
et  aux  enfançons  de  toute  la  Navarre  pour 
leur  service  militaire  ;  reçus  de  Pero  Sanches 
de  Monteagudo,  seigneur  de  Caseaitte,  de 
«J>.  Garcia  Almoravid ,  de  Johan  Gorbaran  de 
Vidaurre  «  de  Miguel  Periç  de  Ârviçu. 

P.  é43,  n*  1 .  Reçu  de  don  Garcia  Martinet  de 
Urii». 

Ihid,  n**  a.  Reçu  de  Fortun  Yenegues  de  Ur- 
darii,cfaâtelain  des  châteaux  deMont-Ferrant, 
de  Guerayno,  de  Aydta  et  de  Aussa. — Pièce 
relative  au  siège  de  Guerayfio. 

P.  hàà ,  n*  3.  Reçu  de  don  Lope  Maninea  de 
Urii,  ohâtdain  du  diâteau  de  Maya. 

Ibld,  n*  h'  Reçu  de  Martin  Yvaynnea  de  Drti. 

Ihid,  n"  5.  Reçu  de  letrus  Roderid  de  Aigaitz, 
châtelain  de  Leguin. 

P.  445,  n"*  6.  Reçu  de  Petrus  Martini  de  GuaU- 


penao,  chevalier,  châtehan  du  château  de 

Gualipenso. 
P.  44s  «  n*  7.  Reçu  d'Amaldus  Bemardi  d*Ar«> 

gava,  maître  des  tfbalétriers  du  royaume 

de  Navarre,  châtelain  du  diâteau  de  Mure! 

freito. 
Ihid.  n**  8.  Reçu  de  Michael  Guarde  d^Oarris , 

chevalier,  châtelain  du  diàteau  de  Hor« 

oorros. 
Ihid,  n*  9»  Reçu  de  Guardas  Pétri  de  Cadreita , 

chevdier,  mesnadero, 
Ihid,  n*  10.  Reçu  de  B^nardus  de  Gnarro. 

aihalétrier. 
P.  446,  n*  11.  Reçu  de  don  Pero  Velax  de 

Gnevanu 
Ihid^n^  11.  Reçu  de  doB  Garcia  Almoravid. 
Ihid,  n*  i3.  Reçu  de  Pero  Perix  de  Ax,  hm- 

Aodcro. 
Ihid*  n'*  là.  Reçu  de  don  Semen  de  Soles, 

châtelain  des  châteaux  de  Sangfteasa  la  Vidlla 

et  de  Ongaçarria. 
Ibid.  n**  i5.  Reçu  de  don  Gaicta  Ochoa  d'O- 

paoo,  châtelain  du  château  d*Oro. 
Ihid,  n*  16.  Reçu  de  don  Roy  Marques  de  Ta- 

failla. 
P.  447,  n*  17.  Reçu  de  Martin  Xemenes  d*Ey- 

var,  châtelain  du  château  d*Iruriegni.-«Acte 

de  foi  et  hommage  de  cet  offider  à  Eustaehe 

de  Beaumarchais  pour  cette  place. 
Bttd.  n*  18.  Reçu  d^Baego  Péris  de  Sanaoi^ , 

chevdier. 
Ihid,  n*  1 9^  Reçu  de  Roland  Perix  d'Osearis  et 

de  Lope  Çnria  d*  Aransos ,  wusimdêrag  de  doua 

Johana,  reine  de  Navarre.  « 


'  Aux  textes  efpagndf  qne  nous  avons  dtés,  on 
peiit*BJoater  les  soivsnti  : 

PMfaata  por  kw  ptUciM 
D4  rty  GariM  i  d^  astaw. 

BoMOMt  4il Paimin.  [Knémmo,) 

{Bmtamn  éû  nmê*9m  aMiêrmmi  i  kiiUnm$ ,  p«rlt  1. 
Madrid ,  18S1 ,  in^*  «ap.  p.  6 ,  col.  1 .) 

P^  na  part  loa  pdaeioa 

Dd  ray  don  Padro  ai  harmano. 


4a  dM  Falrifia, 


doa  P»iri0  n  knmui»,  v.  47.  (Pnni«v«ra 
jr/arérrwnaMiatjatc.  L  I,  p.  %<A.) 

Gâta  Ftaadli,  HABtcthiaa. 
Gala  Pana  iaandU^ 
Gala  palados  AA  xvft 
Cala  loa  da  don  Baltran ,  atc. 

Aoaiaaca  di  MonUiimoê,  v.  1.  {Ihid.  t.  II , 
p.  167.) 

*  Dans  cette  pièce ,  comme  dans  la  plapart  des 
autres,  on  troufeia  te.  an  Heu  d*flc.  Ayant  toajoors 
entendu  prononcer  ce  mot  comme  s*il  n*eût  pas  en  de 
I»  je  croyais ^oe  les  Espagnols  Favaient  sappnmé; 
mais ,  depds,  je  me  sais  assaré  qn*i]  n'en  était  rien. 

94 


748 


TABLE  DES  NOTES 


P.  448,  n*  30.  Reçu  de  Gnarcias  Lopû  Ar- 

raisso  «  mesnadero  de  la  reine. 
Ibid.  n^  2 1 .  Reçu  de  don  Garcia  Gii  de  Yaniz. 
Ibid.  vl*  71.  Reçu  de  don  Garcia  Sanchez  de 

Umiça,  mesnadero, 
ibid,  n**  a  3.  Reçu  d*Amalt  Ârremon  de  Mai- 

leon,  mêtnadero, 
ibid,  n"*  24.  Reçu  de  don  Diago  Lopez  d*£ipe- 

rutt ,  mesnadero, 
ibid,  n*  25.   Reçu  d*Àdam  de  Sada,  mesna- 
dero. 
P.  449.  n**  26.  Reçu  de  don  Roldan  Periz  de 

Sotes,  alcaîd. 
ibid,  n"*  27.  Reçu  de  don  Garcia  Periz  de  Sar- 

ria ,  Johan  Periz  de  Villa  Nueva ,  Alvar  Garcia 

de  Vidaurreta  et  Ferrand  Roiz  de  Harroniz , 

mesnaderos, 
ibid,  n**  28.  Reçu  de  Martin  Ferrandez  d*£ran- 

SU8,  châtelain  du  château  de  Herraregui. 
ibid.  n*  29.  Reçu  de  Semen  Martin  de  Mu- 

tilva. 
ibid.  n^  3o.  Reçu  de  don  Per  Ahe,  don  Martin 

de  Vaitierra,  don  Alvar  Yvaynnee  et  don  Se- 
men Çapata,  mesnaderos, 
P.  45o,  n**  3i.  Reçu  de  don  Lop  Martinez  de 

Mendia  et  don  Garcia  Periz  de  Suhiça. 
Ibid,  n*32.  Reçu  d*AmaU  Arremon  Baldango. 
ibid.  n*  33.  Reçu  de  Semen  Ochoa  d*Avanos , 

mesnadero, 
ibid.  n^  34.  Reça  de  Martin  Xemenez  de  Gari- 

noayn ,  mesnadero. 
ibid,  n"*  35.    Reçu  de  don  Johan  Martinez 

d* Ayllo  et  don  Sancho  Sanchez  de  Dicasteiilo, 

mesnaderos,     ^ 
ibid.  n*  36.  Reçu  de  Sanchez  Ladron  de  Gue- 

vara« 
P.  45 1,  n**  37.  Reçu  de  don  Pero  Semen  de 

Falces  et  de  don  Ferrant  Periç  de  Maynneru, 

chevaliers ,  et  de  Maran  Rou,  mérino  de  dona 

Johanna,  reine  de  Navarre. 
ibid.  n^  38.  Reçu  de  Lop  leneguiç  de  Sada.  « 
Ibid,  n*  39.  Reçu  de  Roy  Ferrandez  de  Amedo 

et  Roy  Ferrandez  de  Medrano,  mesnaderos, 
ibid.  n**  4o.  Reçu  de  Gii  de  Vidaurre. 


P.  45i»  n**  4i.  Reçu  de  don  Gomiz  de  Harro- 
niz, châtelain  du  château  et  des  souterrains 
de  Lerin. 

Ibid.  ol*  it.  Reçu  de  Sancho  Periz  de  Pie- 
drola. 

Ibid.  n*  43.  Reçu  de  Diago  Garcia  de  Alûuro^ 

ibid.  n^  44*  Reçu  de  Gonçaivo  Roiz  d*Arroniz« 
mesnadepo. 

ibid,  n*  45.  Reçu  d'AlBbnso  Diai  de  Moren- 
tain ,  alcaîd  de  la  tour  de  Caparroso,  et  don 
Diago  Martinez  de  Morentin. 

P.  452,  n*  46.  Reçu  de  Martin  Diez  et  Johan 
Diez  de  Miri^entes  et  Martin  leneguiz  de  la 
Goardia.  —  Sur  Toffice  de  mérino  en  Na- 
varre. 

ibid,  n*  47.  Reçu  de  Miguel  Martinez  de  Erans- 
sus,  alcaîd  du  château  de  Sancta  Gara. 

Pnd.  n*  48.  Reçu  de  Roy  Martinez  de  Miri- 
fueates,  Sancho  Lopes  de  Mues  et  Per 
Martinez  de  los  Arquos,  mesnaderos. 

Ibid.  n*  49.  Reçu  de  don  Miguel  Garciç  d%4a 
Puent. 

P.  453 ,  n*  5o.  Reçu  de  don  Semen  de  Oylleu. 

ibid  n*  5i.  Reçu  de  Garcia  Ferrandez  de  Na- 
car,  mesnadero, 

Ibid.  n*  5s.  Reçu  de  don  Garcia  Martinez  de 
Lerin. 

Ibid.  n*  53.  Reçu  de  RoyDiat  d*Oyon,  châte- 
lain deSant  Yicent  de  la  Gorsierra. 

Ibid.  n*  54*  Reçu  de  Garcia  Periz  de  Lagral, 
châtelain  du  château  de  Toro. 

P.  454,  n*  55.  Reçu  de  àfartin  Gonçalviç  de 
Yecora. 

ibid.  n*56.  Reçu  de  Diago  Martiniz  de  Mira- 
glo  et  Roy  Sanchez  de  Miraglo.  —  Charte 
contenant  des  renseignements  sur  les  rap- 
ports du  premier  avec  le  roi  de  France.  • 

Ibid.  n*  57.  Reçu  de  Lq>  Alvariz  de  Rada. 

Ibid.  n*  58.  Reçu  de  Pero  Martinet  de  Sarrya, 
Gii  Xemenez  et  Martin  Xemenez  de  Falces, 
mesnaderos, 

P.  455 ,  n*  bg.  Reçu  de  Sancho  Garcia  d*Agon- 
cieillo. 

Ibid.  n*  60.  Reçu  de  don  Garcia  Sanchez  d*A- 


'  Voyez,  for  ce  penoonage  et  sur  ••  ftonâle ,  une  charte  analysée  par  le  P.  de  Moret  {Amuleê,  liv.  XXIV, 
cbap.  ▼,  S  I ,  n*  a  ;  t«  m ,  p.  4So,  ool.  i.) 


DE  L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.      749 


nu  €t  don  Pero  Martinet  de  Cripan ,  mesna' 
deros, 

P.  455,  a*  61.  Reçu  de  San  de  Valtieira,  meâ» 
nadero,  idcûd  du  château  de  Goreilla. 

Ibid.  n*  61.  Reçu  de  Aznar  leneguiç ,  don  Lop 
Semeneyx  de  Netuesa,  Ferrant  Lopiç  etGon- 
çalvo  Lopiç  de  Goreilla,  chevaliers,  Semen 
leneguiç,  Lq>  Sanç,  Sancho  Amalt  de  Li- 
çoayn,  Sancho  Periç  de  Beyre,  Pero  Marti- 
net, Gonçalvo  Atnarit  et  Roy  Ferrandit, 
écuyerd. 

P.  456,  n*  63.  Reçu  de  PeroGarciet  d*Ando- 
sieiila ,  châtelain  des  souterrains  et  de  la  tour 
de  Axagra. 

Ihid,  n*  64.  Reçu  de  Johan  Sanchea  de  Gue- 
vara,  Diago  Periç  et  Diago  Martineç  (?)  dei 
Giego ,  Alvar  Martineç  de  Leza ,  Johan  Garciç 
de  SamaynegOi  Pero  Martineç,  de  la  Goardia, 
Sancho  Lopiç  de  Samaynego,  Gii  Diago  Ochoa 
et  Ferran  (?)  Lopiç  d'Avalos. 

Ibid,  n*  65.  Reçu  de  Gonçalvo  Gil  deibs  Arcos 
pour  Garcia  Gonçalviç  de  Andosieilla. 

Ibid,  n*  66.  Reçu  de  Ferrando  îeneguix  de 
Miraglo. 

P.  457,  n*  67.  Reçu  de  Rodrigo  Ortiz  de  Bay- 
nos  et  Ferran  Semeneyç  de  Gripan. 

Ibid,  n*  68.  Reçu  de  Pero  Lopit  de  Novarr. 

Ibid,  n*  69.  Reçu  de  lenego  de  Rada  et  Pero 
Semeneyç  de  Rada,  aicaîd  du  château  de 
Sancho  Avarca. 

Ibid,  n^  70.  Reçu  de  Gonçalvo  Gil  de  los  Ar- 
quos,  chevalier. 

Ibid,  n*  71.  Reçu  de  Diago  Periç  de  Sotes.  — 
Hommage  par  ce  châtelain 'à  Imhert  de  Beau- 
jeu  pour  les  châteaux  de  Peralta  et  d*Ar- 
guedas. 

P.  453,  n^  73.  Reçu  de  Johan  Martinix  Manjon. 

Ibid,  n*  73.  Reçu  de  Pero  Gardez  d*Harroniz. 

P.  4  59 ,  n*  74.  Reçu  de  don  Martin  Gil  de  Fal- 
ces,  Lop  Ortiz  de  Montagut,  Yenego  de  Gada 
et  Axnar  de  Sada ,  mêsnaderos, 

Ibid,  n*  75.  Reçu  de  don  Pero  Roit  d'Argaiz, 
alcade  ^  major  de  Navarre. 

Ibid,  n*  76.  Reçu  de  Diago  Lopiç  de  OUocjui. 

Ibid,  n*  77.  Reçu  de  Sancho  Periç  de  Açagra, 


Ferrtn  Sanchez,  Pero  Sanchet  et  Alffonso 
Ferrandiç  de  Açagra. 

P.  459,  n*  78.  Reçu  de  Gil  Martineç  de  los 
Arcos,  Pero  Gil  de  los  Arcos  et  Semen  Gon- 
çalviç de  Peynaien. 

P.  460 ,  n**  79.  Reçu  de  Johan  Périt  de  Oylleta. 

Ibid,  n*  80.  Reçu  de  Semen  Dies  de  Samay- 
nego. 

Ibid.  n*  81.  Reçu  de  don  Semeno  de  Mont 
Agut,  don  Pero  Xemenez  de  Certes,  don 
Yenego  Remon  de  Falces ,  don  Martin  Périt 
de  Morentain,  Per  Yeneguei  de  Indurayn, 
Garcia  Lopet  de  Narvayt,  Johan  Périt  de 
Mont  Agut,  Galvet  de  Arçoirit,  mêsnaderos, 

P.  46 1,  n*8.  Reçu  de  don  Diago  Martinet  de 
Huarrit,  aicaîd  de  Peynna. 

Ibid.  n*  83.  Reçu  de  Ferrand  Gil  de  Sarassa , 
aicaîd  du  château  de  Casseda. 

Ibid.  n*  84*  Reçu  de  Martin  Xemenet  de  £cha- 
iat,  ifiMfiodfro. 

P.  463,  n"*  85.  Reçu  d' Alvar  Périt  de  Rada, 
Atnar  Martinet  de  Miraglo  et  Semen  Periz 
de  Peralta,  megnaderot, 

Ibid.  n"*  86.  Reçu  de  Roy  Semeneyç  de  Tndeia. 

Ibid.  n*  87.  Reçu  de  Roy  Sequo,  aicaîd  du 
château  de  Buradon.      ^ 

Ibid.  n*  88*  Reçu  de  Semen  Ortiç  de  Eicoat. 

Ibid,  n*  89.  Reçu  de  don  Garcia  Semeneyç  de 
Orit  et  don  Martiniç  Aleman  de  Goreilla. 

Ibid.  n*  90.  Reçu  de  don  Johan  Periç  de  May- 
lien ,  aicaîd  de  Certes. 

P.  463,  n*  91.  Reçu  de  Pero  Sanchet  de  Gas- 
cne ,  arbalétrier. 

Ibid,  n^  93.  Reçu  de  don  Martin  Çamel  et 
Sancho  Aznariz  de  Murguia. 

Ibid,  n*  93.  Reçu  de  Pero  Lopez  Puerco. 

Ibid.  n**  94.  Reçu  de  Remiro  de  Harroniz, 
mesnadtro, 

Ibid.  n*  95.  Reçu  de  Pero  Periz  d*Oria ,  aicaîd 
du  château  de  C^mutoso. 

P.  464,  n*  96.  Reçu  de  Semen  Periz  de  Hafi- 
zedo,  mesnadero, 

Ibid,  jol'  97.  Reçu  de  Pero  Simon  de  Navas- 
seras. 

Ibid,  n*  98.  Reçu  de  Pero  Garcia  Droanit. 


'  Dans  la  pièce  lises  aUoU», 


750 


TABLE  DES  NOTES 


P.  4M*  n^  99*  R«çu  àe  doo  Sancha  Periz de  Pe- 

ralta  et  don  Pero  Garaes  de  ia  Raya,  misna' 

d$ros, 
Ihid,  B*  loo.  Reça  de  Miguei  Perix  de  Lega- 

ria,  alcade  du  marché  d'Esteilla. 
Ihid.  n*  loi.  Reçu  de  Johan  de  la  Seror  et 

Pero  Vacher,  jurats  de  Viana. 
P.  465,  n**  los.  Reçu  de  don  Lop  Xemenez 

d*Agon ,  alcaîd  des  diâteaux  de  Ferrera  et  de 

Peynna  Redonda. 
Ibid,  n**  io3.  Reçu  de  Bernard,  seigneur  de 

Garro,  et  Gil  Garciex  de  Œqnos,  mafiia- 

Ibid,  n*  io4*  Reçu  de  Ramiro  Gil  de  los  Ar- 
quos ,  mértdo.  —  Extrait  des  comptes  de 
Navarre  pour  laSâ,  rdatifii  à  ce  person- 
nage. 

P.  466,  n**  io5.  Reçu  d*Ogdr  de  Malleon.  — 
Extraits  des  compte»  de  Navarre  reiatifii  à  ce 
personnage. 

Ihiâé  n*  io6.  Reçu  de  don  Miguel  Xemeney 
d*Drroi ,  wMsnaàtro, 

P.  467,  n"*  107.  Reçu  dedonBernartDuhart, 
don  Bemart  d*Agraniont,  don  Lop  Gassia  de 
SÎYas,  don  Ramon  de  Bardôs  et  don  GuiUem 
Anudt  de.  . .  mesnadtrot, 

Ibid,  n*  108.  Reçu  de  don  Per  Amalt  de  Sait 
et  dn  vicomte  de  Bigorre,  w^maderos. 

Ibid,  n*  109.  Reçu  de  Pero  Roix  de  Mues ,  mes- 

Ibid,  n*  1 10.  Reçu  de  don  Ochoa  de  Rieta ,  al- 
caid  de  Castîel  Nuevo. 


P.  467,  n*  1 1 1«  Reçu  de  Fnrtado  Péris  de  Eran- 
sus. 

P.  468,  n*  1 1  s.  Reçu  de  don  Père  Amah,  sei- 
gneur de  Sant  Père,  du  seigneur  d*Atssa,  de 
don  GuiUem  Amalt  de  Sdt,  du  seigneur  de 
ViUa  Nova,  du  seigneur  d*Yrumberr]f,  de 
don  Gassia  Anudt  d*£zpeleta,  de  don  Gassia 
Amalt  de  Sait,  de  don  Sans  de  Lastaun  et 
de  don  Bemart,  seigneur  de  Beeria. — Autre 
reça  des  mêmes  t  en  compagnie  de  sire  Bnso, 
seigneur  de  Luxa,  Per  Amalt  de  SaH^Sancho 
Anudt  de  Armendariç,  GuiUem  Amal  d*Alill, 
Bemart  de  Agramon,  Remon  de  Bardos,  du 
seigneur  deGarro  et  de  Bernard  de  Luxa. 

Ibid,  n*  11 3.  Reçu  de  don  GuiUem  de  Vûls 
Nueva,  châldain  du  château  de  Roqua  Etods. 
—  Extrait  des  comptes  de  Navarre  (ia83- 
1  a86),  relatifii  à  ce  personnage. 

P.  469,  n^ii4.  ReçudedonMigndde  LuesiSf 
meroodcro. 

Ibid,  n%#i5.  Reçu  de  GU  Ortis  de  Armsy* 
nanças* 

Ibid,  Système  éoonomiqtte  de  TadministratioB 
miUtaire  de  la  Navarre  à  la  fin  du  xui*  siède. 

P.  471.  Analyse  des  reçus  et  autres  documents 
du  Trésor  des  chartes  relatifs  à  fadminîstra- 
tion  de  la  Navarre  postérieurement  à  Tannée 
1 175  (Y.  S.) ^$  utilité  de  ce  travaU  pour  Tac- 
croissementdelalistedesaloaîds,  dievalien 
et  autres  individus  jdus  ou  mcnns  haut  ^acés 
dans  réchdle  sociale,  avec  lesquels  Eustache 
de  Beaumarchais  eut  atfaire*. 


*  Aces  pièces  il  convient  d*ajoiiter  la  suivante, 
qui  nous  avait  d'abord  édiappé  : 

■  Sthuda  oota  na  à  tots  ornes  qoe  io  don  Père 
ViçÎMso,  mayordome  de  don  Ferrant  Péris  Pons; 
oCorgnï  é  vengni  de  oonoysac  é  de  madfiert  que  hei 
regehittdevos,meaf«B«itagedeBeaa  Mardei,go- 
vemadordeNavarra,  cent livm de  tomes  nègres  por 
rasoB  delf  gages  de  don  Ferrant  Pons,  las  cds  dttas 
cent  tivras  de  tomes  reœU  per  la  man  de  Johan  Cli- 

ment  de  Ettda Eata  carta  la  fàita  .ixvj.  diss 

dints  el  mes  de  may,  era  .h*,  cgc*  é  quinte.  »  (Archi- 
ves de  l'Empire ,  cart.  J.  61 4,  n*  so6.) 

'  L*nn  de  ces  personnages  est  dona  Marqoesa 
Lopît,  dame  de  Rada ,  qui  fignre  dan»  les  conven- 
tions passées,  en  1270,  entre  son  mari  et  Henri, 


frère  de  Thibant  U.  Ayant  renoontré^  cette  pièce 
dans  le  Trésor  des  chartes,  nous  U  donnons  malgré 
SB  iongnenr,  qui  a  &it  reader  josqu'an  P.  de  Motet, 
dans  les  Annales  dnqnel  on  en  titmveca  fanalyse, 
lîv.  UI,  diap.  u ,  S  6,  n**  1 1  — 17;  t.  lil, p.  368— 
371. 

■  In  nomineDomini  nostriihesn  Christi ,  amen.  Se- 
pan  quantos  esta  présent  carta  veién  é  odiéo,  que  nos, 
don  Henrric,  por  U  gracia  de  Dios  rey  de  Navarra, 
de  Campania  é  de  Bria coende  palasin,  entendiendo 
é  veyendo  por  derto  que,  ai  Dios  quisiere ,  es  é  sera 
naestra  honrre  é  pro  é  segnridad  de  todo  d  nuestro 
regno  de  Navarre  é  de  todos  nnestros  snocessores, 
&semos  taies  avenienças  é  paranrientos  con'nnestro 
amado  ricombre  don  Gil,  seynor  de  Rada,  é  con  la 


DE  L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.     751 


P.  47s,  Dot  à.  Sur  Johan  NannM,  vassal  de 

Sanla  Maiia ,  seigneur  d'Âlvamsi. 
P.  477.  Sur  le  sens  exact  du  moi  «oier. 

hoontdâ  diteyna doua  Marqueta  Lopîç,  m  OMiger  é 
leyDOim  de  Rada  :  es  a^abec  que  doo  Gfl  é  doua 
liarqueia  Ix^iiç  Bobredichot  deven  nakàr  é  aver 
por  akayt  en  d  #0  oasddb  de  Rada  on  eav^lefo 
quod  DOS  ooD  e jflot  é  eyHos  ood  bm  enogîereaiot 
por  alcayt  ë  por  goarda  de  aqneH  oaidello  de  Rada , 
qui  sea  nalwal  é  lieradaro  del  naeslia  fagao  de  Na- 
varre de  padre  é  de  madré,  «1  qaod  aloayt  dtve  ler 
edeyto  é  pveilo  en  tal  ananera  :  qna  nos  BTe«ot  à  es- 
leyer  très  cavallerot  de  lot  vai^ot  de  don  Gâ  qnalet 
notquiiiereinostédoii  Gfl,  6  aqoell  qm  eopMt  eyU 
•era  atyoïot  de  Rsda,  otrot  tret  cariBerotde  nuetCrot 
vaxalloi  quoalet  eyll  qniaiere ,  qui  tean  nataralet  i 
herederot  en  NaYarre,  oomo  tobredidio  et.  É  detlot 
teyt  cavafierot  net  é  don  Gil  é  naettrot  tncoettotet 
oomaualiMBt  edeyerattot  qnod  ntejor  loere  é  mat 
qoitieieBMt  por  aloayt  de  aqnelcattîeflo  de  Rada,  el 
qvoal  aloayt  tecé  tcoido  de.  retenv  6  goaidar  aqnel 
oattiello  de  Rada  eoonuialflMnt  por  bm  é  por  efim 
é  por  lot  naettrot  é  Inrat  taoœttocet ,  aegvat  lat  ave- 
nîenças  que  te  tiegQen  joto  cte  esta  nnettra  prêtent 
carta.  E  dove  ter  ett  alcayt  vaiaRo  de  not  é  de  don 
Gil  tobredidio  ë  de  naettrot  mcoettorei<  ë  la  rete- 
niença  d*eite  cattieUo  ë  la  iddada  dd  cavdiero  qoi 
terë  dcayt,  avemot  à  dar  d  dito  alcayt  que  bi  teré 
poottoporlot  tieoqiQt,  de  oomo  tobredidio  et,  por 
meytad,  et  ataber  not  por  not  la  nna  mcytad,  ëdon 
Gil  ë  dona  Maïqneta  JLopÎQ  tobredichot  la  otia  aney- 
tad.  Demat  n  por  aventnra  aveniat  qae  not  6  nnm- 
trot  tnoccttoret  oviettemot  algona  guerre  en  Cattieila 
à  oon  Aragon  6  con  qnoaletqaier  otrat  tienat  6  oon 
otrot  eneougot  nnettrot  (lo  qoe  Dîot  no  qoietal), 
don  Gilédona  MavqoetaLopiçtobredidiot  biyottoyot 
qm  devieren  baredar  Rada  por  eyHot,  deven  reoebir 
en  Rada  toda  naettra  oonpayna  qae  noa  enbisttwnnt 
por  aylU  à  &ier  d  naettfo  tervido  ë  mandamiento, 
tegnrando  aqneHot  qne  not  ayHë  enbiattemot  A  don 
Gfl  ë  é  dooa  Marqneaa  Lopîg,  qne  singon  daynao 
non  lit  venga  por  tjBm  nia*  que  de  tôt  vaieiUot 
■Mtaaot,  ni  é  ayiot  ni  é  olrot  tvt  190a  varooet  qoi  d^ 
vieren  beredar  Rada  por  eyUot.  E  tl  por  afantava , 
por  roberia  6  por  otra  gaeiia  qoe  lagan  bt  nottrat 
Qonpayaat  qae  bi  aaetremeé,  en  CattieUa  6  en  Aragon 
Q  en  oCro  kgar,  en  nnettro  tervieio  loi  veniet  nul  6 
enbaigo  ningnao  à  don  Gfl  ë  à  dona  Marqueta  Lo- 
piç,  tu  nrager,  que  not  teamot  tenidpt  de  aindar  ë 
de  cantaner  ë  eyllot  en  etio.  É  not  otrod  aveoMt  en 
conveniença  oon  don  Gfl  ë  dona  Marquem  Lopiç 


P.  478.  Surcehiidumot  frrvlèd^. 
P.  479.  Nom  de  révéqne  de  Panq^une  con- 
temporain des  faits  racontés  par  Anelier. 

aniedififaot  de  dar  é  don  Gfl  bnytanta  oarerfat  en 
toda  to  vida ,  m HareaMM  à camiar  la  tierra  qoe  nna 
vei  le  diereauM  ë  atentareoMM  por  ettat  buytanta 
oaveriat  ten  'plasentada  taya.  £  û  don  Gfl  finare 
deiandofiio  varon  de  dona  Maïqneta  Lopiç  tobre- 
didia,qmnoo  teadeedad  de  qninieaynot, avemot 
à  dar  d  fiio  veyate  eavedia  ata  edad  de  veynte 
aynot,  para  ta oriaaoo;  ëdiaddanta  avemot  lia  oon- 
për  lot  biqrtanta  caveriat,  deoomo  fiaeaMMé  ta  padre 
don  Gfl  ;  ë  deii  à  qaantot  fijot  varonet  berederot 
fueren  de  Rada,  qui  nengan  d'aqaeUo  fijo  de  don 
Gfl  ë  c|be  tean  de  led  oonjngio,  avemot  à  eooplir 
etto  metmo.  É  don  Gfl  tdwadicbo  ë  qoi  enpnet  eytt 
loere  teynor  de  Rada ,  tegont  qne  dito  et ,  deve  tarvir 
i  not  é  ë  nnettrot  tooeettoret,  oomo  vamyllo  à  tn 
teynor,  por  lat  dnqoanta  cavariat.  Demat  d  por 
aventura  don  Gfl  lobradfcbo  finare  ten  fijo  varon 
qne  aya  de  dona  Marqoem  Lopiç  tobradicba,  ave- 
niença  et  de  not  ë  d'oylloaque  not  ë  nnettrot  toeoet* 
tores  devamot  beredar  Rada  entegraaaent,  oon  todo 
d  cattieUo  ë  con  todot  tat  drecbot  6  pertinendat 
movientet  ë  manientet ,  per  teoula  cnnla;  enpero  en 
etta  mènera  qne  «  fija  6  fijat  dexare  don  Gfl  que  las 
aya  de  dona  Marqueta  Lopiç,  tu  nmger,  not  devemos 
ë  somot  ienidot  de  dar  ad  aqnella  su  fija  ë  fijas, 
quantat  qne  tean,  rentu  de  teyt  milia  tuddoi  de  tan* 
dielat  oorriUet  en  Navarre,  ë  tieteiieatot  ëeinquanta 
kafiaet  de  tfigo  de  la  matura  de  Poaqdona.  É  aquettas 
rentes  tobredicbat  de  dinerotë  de  pan  tomoe  tenidos 
de  dar  ë  lat  fijat  por  baredaaiiento  pora  ai  ë  pom 
todot  aqodlot  ë  aqaellaa  qui  de  eyfiat  venieren,  per 
secula  cuttta< de  Artedarreta  anito  entro  i  Tudela  à 
not  vieremot  por  nujor,  de  guita  que'  ayan  bonat  en- 
tegiat  en  nottrot  beredaanentot  plaaot,  de  guita  ë  de 
mènera  qne  aquellatQat  de  deo  Gfl  ë  lot  qui  veraàn 
d'eyllat  pnedan  ë  devan  beredar  aqndlot  bereda- 
nuantos  pora  neo^are  ë  fitter  d*eyllot  toda  lur  propia 
vduntad,  oomo  eada  uno  fine  de  la  tu  propia  cota. 
Ette  metaao  panunieoto  et  entre  nos  qne  ti  d  &p 
varèndedon  Gfl  ë  de  dona  Marqueta  Lopiç  tobredi- 
eba,  tnmvger,  qui  oviereé  beredar  Rada  por  eyllot, 
finare  ten  figo  varon  de  led  conjugio,  ë  dexare  fijat, 
que  not  ë  nnettrot  suooessotes  beredemos  Rada  por 
«empre,  oon  todot  tat  drediot,  dando  ë  lat  tut  ^at 
lat  rentes  sobredicbet ,  da  oomo  tolMbdio  et.  É  zo 
mitaK>0QnveBinuM,«  Iqodaiare  de  gananda,  qne 
baya  lat  rentat  tobtedidiat  que  avian  ad  aver  lat  ^{at, 
ë  diaddante  attt  te  agoarde  entre  not  ë  naettrot  toc- 


TABLE  DES  NOTES 


P.  47g.  Sur  l'inHnimenl  employé  ea  Navarre 

au  iT*  sièdi  pour  tendre  les  bdiites. 
P.  A  80-  Sur  la  pan  pri»e  par  le  clergé  de  la 

Gcuofcid'niiipaibiékMGJMiaroQeiéSJHtiDii'cnia 
é  dMcoidiin  de  geooli  de  doD  Gtl  i  dona  Marque» 
La]Hf  labndicLiM,  per  tecnU  conta.  Ë  demai  e>to 
e>  pDMo  intn  ambai  lupartidu  qae  s  nu  &  nne*- 
tm  wicOCHOra  non  qmneaKDW*  du  i  don  Gil  iad 
aqudkM  GjtM  qni  por  cjU  beicdaKO  Bad* ,  como  ei 
dicliode*iiia,laihajtantacaT«riaiKil»edickai,é  por 
cnipa  de  imm  6  de  n 
dcKiGil,  6,  enpnea  nudiu.aqndlquilaeTeiejnotde 
lUda  Bntt  eita  honor,  qoe  aqull  alcajl  qoe  foere  en 
Rada  por  no>  é  por  e]rU<M  wa  tenido  de  render  é  de- 
•empuar  dcastieilloidonGildi  qnifBereK^FOoreD- 
posejUi  nid  •ejootde  Rada  lea  tenido  de gotrdar 
erto>  paramicatoa  i  noa  ni  t  noatrot  Huxenorea.  E 
dcDui  à  alcajt  qù  erto  ùai  non  poeda  «et  dicho 
nul  niognao  por  eyllo.  Otnai  n  por  arentun  el  lejr- 
nOT  de  Rada  non  qaiaiere  reccbir  alai  hujtuita  ca- 
rtrlat,  nnqgeriando  lidar,  ata  trea  me*et,6  do*  h- 
Ueàf  en  (ala  pamuienlo*  que  lOD  cactiploi  en  eata 
pi«aenl  caria  6  en  algnno  d'e;^o*,  el  dcajt  Ma  teoido 
de  render  é  dewmpanr  i  ooi  é  à  naeitroi  rocceatorea 
d  caitieillo  aobradicfao  de  Rada  len  blauuo  de  li ,  de 
Gomo  icdwedicbo  ea.  É  ù  por  aTonlun  el  alca^t  lo- 

ubitdkba  ea ,  d  caitieiOo  a  n»  é  i  nncaliw  iDCCCiM- 

rea ,  o  1  don  Gil  é  ad  aqodl  qui  luere  enpnei  ejU 

ttjaot  de  Rada,  qoe  Gnqueportrajadorcomoaqndl 

qni  >e  alfa  con  caitleOlo ...  ni  ta  pneda  adiar  por 

nu  maiu»  q^  par  ajHeoai  ni  par  otia  mon  ningona. 

É  olmi  n  noa  à  don  Gil  lobradidta  à  naeitioa  «ac- 

ceaaoïea  U  ËiieaKioOt  al  aleajt  K^radicho  fnn^  nin- 

gnna  de  aqacD  caatieQlo  por  noa  A  por  otri ,  qoe  aqndil 

qni  le  fiàoe . . .  par  tiajrdor  ni  ae  poeda  tdrar  aobre 

cala  por  Ku  manoa  ni  pot  ajdlenaiDi  porotra  ranm 

ningona.  Daaai  ei  aTeniença  noatra  qua  li  por  aTen- 

a  fijai  lolai  Ëncaico,  i  non  6ja  varon,  que  d  alcajrt 

I  foere  en  d  aobndidia  "'''«-H"  de  Rada . . .  ifio- 

'adodeaqneU  caitidHo.m  laa  fijai  maa  qne  dm 

Ire,  ata  qvc  aean  heredadai  por  noa  t  nneitTai  nc- 

•oiea,  de  laa  renlaa  aobrodîdui,  oomo  diclio  ea 

aao.  E  deren  aer  heredadai  ata  trea  meae*  dd  dia 

E  finare  Inr  padrc ,  t  noa  que  bereden  Rada  eon 

[ai  rat  pertineocîaa ,  de  coma  faria  d  fijo  Taron  de 

1  conJBgio.  E  si  don  Gil  (loque  Dioa  non  qnioal) 

ea  goena  con  algonoi ,  d  alcayt  que  seii  en  Rada 

I  nos  i  por  e<^lof  aea  tenido  de  aiudarli  dd  caa- 

iHo  é  de  lodo  lo  d  contra  todo  hombre,  salva  la 

itn  té.  tan  bien  como  lària  i  m 


cathidrsle  de  PunpduDC  i  la  résiaUnce  dea 
habitanu  de  ia  Navurerie  contre  le  gonvcr- 
□eur.  —  Acte  dea  archives  nnmicipale*  de 

gant  guerre.  EmperD  li  noa,  i  aqodl  qui  Itniete 
nneitro  loger  en  Naiam  ^niôeatemoi  ealiar  es  d 
caitieiUo ,  à  don  Gil  ubredidio) .  d  aica jt  qni  led 
non  dera  ni  pneda  recehir  1  oingonc  de  not  qni  in* 
Irar  qniiiere,  nno  i  li  tetcera.  Eiao  meuno  «a  de  la 
teyna  de  NaTiira  i  de  dona  Harqucsa  Lf^^f  aobn- 
dicba,  H  qmsieaaen  bi  enlnr.Deoiaini  noa  ni  nscatna 

Rada,  par  raioo  d'ettoa  panoDientot,  naa  de  qnanlo 
«Ma  nneatn  carta  de  lai  arenieo^ai  diae^  É  nos  don 
Gil  é  dona  Harqneia  Lopï;  lolMvdicbot ,  lejmora  de 
Rada,  lenimot  de  cognocido  t  de  manificalo  qoe  noa 
por  nneilra  plana  vduntad.  Mil  iner^  i  len  eaatrenï- 
miento  de  lejDOt  ni  de  otri ,  é  aen  engayno  ningtma , 
Suemot  todoi  loi  panmienloa  i  lai  arenienfai  d^nte 
el  lobredicbo  nneetio  ie]rnar  nj  de 


Ner« 


,porm 


>  i  ppr  todoa  ont 
d  aobtedicbo  nnertio  Mjmorrejr  de  Navana.porW  é 
por  todoaini  racceaKnea,  t  boaa  ft,  nnes  Bal  eogajano, 
de  agoaidar  é  de  mantener  é  aver  par  Ërmea  pa  w- 
cale  cunta  todoi  eitoi  paranûentoi  dette  pniait 
caita  écadanso  d'ejUoi,  é  non  conlitTenir  por  noi 
ai  por  otn  en  ningnna  maneia  qoe  pneda  aer  pts- 
■ada,  ea  tal  maaera  que  li  not  bi  al  &iiettemoi  (lo 
que  IHot  non  qoien  1}  teaoMie  por  ejUo,  noa  é  uueatiot 
tnœtiorei  qui  cootia  eita  tarta  fiaieRn ,  traydorei , 
de  gtùia  qve  non  noa  podiettemoa  idrar . . .  bn  eato 
por  nueatrai  manot  ni  por  aifUenaa  nin  par  otn  ooaa 
ninguna.  E  con  todo  esta  lodot  loi  paramientot  dota 
carte  lean  firmes  é  ïdeduerot  é  agaardadoa  d'ambei 
laipartidaiponnempKJamai.  E  rcDonàameaporDot 
i  por  nneitroi  lucceiaaret,  en  todat  estai  cotai  é  an 
cada  nna  d'eBai ,  i  lodo  lÎKra  ecdesiéttîco  i  teglar,  é  i 
toda  otia  nueaira  acdon  é  detéaiian  geneiaJ  é  tpecid 
que  DOt  arer  podieiten»ia  &  all^ar  por  not  en  algnna 
goiia.  E  â  por  aTentnra  pareàn  dgnn  liempodona- 


qnalqnier  otra  costracl*  de  aUenadoo  qne  not  aa- 
bot  enieniUe  6  cada  «no  por  si  orieueswt  (écba  dd 
lobrcdicbo  caitidla  de  Rada  A  de  «s  pcrtkieaciaa 
qne  not  boy  tanemot ,  qoeremot  qo*  lodo  aqndla  aea 
caiBO  é  «ano,  qaaato  en  noa,  ni  poeda  avec  en  si  fir- 
meaa  ningnna.  E  tan  tolameiit  loa  paranieoloa  detia 
prêtent  caria  velea  t  tengan  pora  jamas.  Denaa  jo 
doua  Marquée  Lopi;  tdirediclia ,  leynora  de  Rada , 
eo  nurfor  finneia  de  toda*  eitaa  ooeai  tofaradicïas , 
«eniendo  de  cognoicido  qne  10  nuyor  de  vejnlc 


DE  L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.      753 


Pampelune,  émané  des  vingt  conseillera  du 
bourg  de  San  Cemin  et  de  la  poblacion  de 
San  Nicolas. 

P.  ^8s.  Sur  Tusage,  chez  nos  ancêtres,  de 
surmonter  d*un  aigle  les  tentes  et  les  habi- 
tations des  classes  élevées. 

P.  48d.  Mauvaise  réputation  des  Lombards, 
ou,  pour  mieux  dire,  des  Italiens  chez 
nous,  au  moyen  âge. 

P.  486.  Sur  les  algarades  et  autres  machines 
de  guerre  em{doyées  au  moyen  âge. 

P.  489.  Estai  des  armai  trouxées  dans  tarcenal 
de  la  ville  de  Carcassonne  par  Lambert  de  Tu- 
nye,  chevalier,  seneckal  de  Carcassonne,  Des 
nones  de  décembre  1298. 

P.  492.Reçud'uncharpentierpour  la  fabrication 


d*un  engin  de  guerre  exécuté  à  Viana  par 
ordre  d'Eustache  de  Beaumarchais. 

P.  493.  Denrées  exportées  d'Espagne  en 
France  et  en  Flandre  aux  xiu*  et  xiv'  siè- 
cles. 

P.  hgh'  Sur  le  mot  ermandaC '. 

Ibid.  Détermination  de  la  localité  appelée  par 
Anelier  Maradal, 

Ihid,  Sur  don  Lope  Diaz  de  Haro  y  Beame , 
treizième  seigneur  de  Biscaye,  et  sur  don  Si- 
mon Ruiz,  seigneur  de  los  Cameros. 

P.  495.  Pièce  du  Trésor  des  chartes  qui  sert 
dé  preuve  à  ce  que  dit  Anelier  sur  les  ra- 
vages exercés  en  Navarre  par  don  Lope  Diez. 

Ibid,  Sur  les  armes  de  Castille  et  de  Léon. 

Ibid.  Sur  les  fenêtres  vitrées ,  et  sur  les  vitraux 


dnqoo  aynot,  oertificida  de  todo  mio  drecho,  spe- 
ctahneot  raraocio  al  beoefido  del  teiiatas-confaho 
veBeyano  i  i  todo  dredio  que  yo  ovies  é  «ver  podiet 
en  d  castidlo  de  lUda,  6  en  nu  pertineodat ,  por 
raton  de  peynal  de  las  nus  ams  6  por  qooalqnier 
otra  rason  que  iar  podiet.  Otrosi  nos ,  don  Henrric, 
porla  gracia  de  Diossobredichorey  de  Navarra,  pro- 
metemos ,  por  nos  i  por  nnestros  suooessores,  i  nues- 
tros  amados  don  Gfl  é  dona  Marquesa  Lopiç  sobre- 
dichos,  seynores  de  Rada,  por  ai  é  por  todos  Inres 
soGoessores,  i  bona  tk,  sen msà. engayno, de  ogoardar 
é  de  mantener  é  aver  por  firmes  por  secola  conta  los 
paramientos  desta  présent  carta  é  oada  uno  d*eyUos, 
é  de  non  contravenir  por  nos  ni  por  otri  en  ningnna 
manera  qne  pneda  ser  pensada  ;  en  tal  goisa  que  si 
nos  bi  al  fiaessemos  (lo  que  ser  non  podria),  cayamos 
é seamos. . .  dichas  qne  son escriptas  contra  don  6il 
sobredidio  é  dona  Marqnesa  Lopiç ,  sa  moger,  é  laies 
sttocessores.  É  oon  todo  esto  todos  los  paramientos 
d'esb  présent  carta  sean  firmes  é  valedœros  é  agoar^ 
dados  d*ainbas  las  partîdas. . .  renoncîamos  por  nos 
é  por  todos  nostios  sacoessores  en  todas  estas  cosas 
é  en  cada  ona  d*eyllas  i  todo  foero  eodesiéstico  é 
seglar,  é  i  toda  otia  noestra  acdon  é  delènsion  gêne- 
rai é  spécial,  qoe  nos  aver  podiessemos  6  aUegar 
por. . . . .  É  demas  plase  nos  adaiiâ>as  las  parfidas  de 
aver  todas  aqoHlas  oosu  por  didias  ezpressament  é 
fecbas,  por  las  qoales  pœda  ser  mas  valedera  esta 
présent  carta,  magâer  non  se  £dlen  escriptas  en  ejÛM. 

é  que  sean de  ana  misoM  forma  é  ténor  sedadas 

con  seydlos  pendientes  dTambas  las  partidas ,  é  qoe 

tengamos  nos  la  ona  carta  d*estat,  é  don  Gfl  é  dona 

BIST.  DE  LA  OUSllAB  OB  NAY. 


Marqueta  Lopiç  sobredicbos  tengan  la  otra,  é  d  alcayt 
qae  bi  sera  puesto...  es  tenga  la  terœra.  En  testimo- 
nio  et  en  mayor  firmeia  de  todas  estas  cosu  sobredicbas 
é  de  ca[da]  ona  d*eyllas,  nos  don  Henrric,  por  la  gracia 
de  Dios  sobredicbo  rey  de Navarra,  é  don  Gil  é  dona 
Marquesa  Lopiç  [solvedidios,  seynojres  de  Rada, 
ponemos  los  nuestros  seydlos  pendientes  en  esta  pré- 
sent carta.  Testigos  son  qui  fueron  présentes  en  todas 
estas  cosas  sobredicbas,  don  Corbaran  de  Vidaarra, 
don  Pero  Sanches  de  Mont  Agot ,  seynor  de  Quas- 
cant. . .  Roldan  Periç  de  Eranssos,  alcalde  mayor  de 
Navarra ,  don  Joban  Sancbiz  de  Quascant,  sire  Giles 
de  Sotos,  don  Migud  Periç  de  Legaria,  don  Pero 
leneguix  de  Urroç ,  don  Gonçalvo  G3  de  los  Aroos', 

don  Lop  Ortiç,  cavaflero don  G9  sobredicho, 

mayestre  Gil,  dérigodd  seynor  rey  devandicbo.  E  yo 
Pero  Martineç  de  Arœyç,  escrivano  jurado  dd  seynor 
rey  don  Henrric  sobredidio,  fu  présent  en  todas  estas 
cosas  sobredicbas,  é  por  plazenteria. ....  damiento 
d*ambas  las  partidas  escrivi  esta  présent  carta  con  la 
mi  propia  mano.  É  en  testimonio  d*e8to  fiç  en  eylla 
este  mi  signo  ^  aoostumbrado.  Facta  carta  ep  Todda 
en  d  mes  de  noviembre,  sabado  primero. . .  fiesta  de 
tant  CHment,  anno  Domini  miHesîmo  daœntesîmo 
septuagetimo.  »  (Trésor  des  chartes,  1270-7  — J. 
fil 3.  Trois  sceaux.) 

'  Au  temps  d* Anelier,  ce  mot  désignait  pfau  parti- 
culièrement une  association  établie,  au  commencement 
de  Tannée  1  ao4 ,  entre  les  Navarrais  et  les  Aragonais 
de  la  frontière,  pour  la  répression  du  brigandage. 
( Voyez ilimaisf  del  nynode  Navarra, Mr.  XX,  di.  iv, 
S  m,  n*  10,  t.  III,  p.  64*) 

95 


754 


.    TABLE  DES  NOTES 


peints  ({ui  se  trouvaient  ailleurs  que  dans  les 
églises. 

P.  dd7*  Sui*  l*aigle  impérifde  à  deux  tètes; 
liste  des  publications  auxquelles  cet  emblème 
a  donné  lieu. 

P.  498.  Surdon  Juan  Alfonso,  neuvième  sei- 
gneur de  los  Cameros. 

Ibid.  Sur  la  décoration   des  écus  au  moyen 

P.  Soc.  Sur  le  sens  du  mot  hastontUz,  em- 
ployé en  parlant  d*armoiries;  des  armes  de 
Catalogne  introduites  en  Aragon. 

IhifL  Sur  les  mots  renaadêU  et  lohets. 

ïhid.  Traité  conclu ,  à  los  Arcos ,  entre  Eustache 
de  Beaumarchais  et  divers  chevaliers  cas- 
tillans qui  avaient  abandonné  le  service  de 
leur  souveraine  —  Pièces  de  comptabilité 
conservées  dans  le  Trésor  des  chartes  et 
constatant  des  prêts  d*argent  faits  par  Eus- 
uche  de  Beaumarchais  à  Lop  Diaz  de  Haro. 

P.  5os.  Snr  peonetz ,  peonier  et  peoncidb. 

Ibid,  Sur  la  conjuration  des  grands  de  la  Na- 
varre pour  se  débarrasser  du  gouverneur 
Eustache  de  Beaumarchais;  et  siir  la  part 
que,  dans  cet  événement,  Anelier  attribue  à 
don  Diego  de  Biscaye  et  à  don  Simon  Ruiz, 
seigneur  de  los  Cameros. 

P.  5o3.  Récit  de  la  conjuration  des  barons 
par  le  prince  de  Viana. 


P.  5o4.  Sur  les  diverses  espèces,  le  commerce, 
la  production  et  Tusage  des  chevaux  pendant 
le  moyen  âge. — ArÊhis,  araboiâ,  ou  chevaux 
arabes. 

P.  5o6.  Passages  d^andens  pofites  où  se  trouve 
Tadjectif /erraïu. 

P.  507.  Renommée  des  chevaux  et  des  mulets 
arabes  et  afiricains. 

P.  5o8.  Chevaux  gascons. 

P.  509.  Sur  le  commerce  de  chevaux  que  fai- 
sait Sully. 

P.  5 10.  Ancienneté  de  la  réputation  des  che- 
vaux d*Espagne';noms  divers  par  lesqueb  ib 
sont  désignés  dans  nos  anciens  poètes'. 

P.  5i5.  Dextriers,  chevaux  d'Allemagne,  de 
Hongrie,  de  Russie  et  des  Orcades*. 

P.  617.  Chevaux  bretons. 

P.  S 1 8.  Sur  ce  qu*il  faut  entendre  par  chevaux 
de  Brie. 

P.  Si  9.  De  rimportation  des  chevaux  en  An- 
gleterre au  moyen  âge. 

P.  5ao.  Sur  la  différence  existant  entre  le  che- 
vd  anglais  d'aujourd'hui  et  celui  d'alors.  — 
Prix  des  chevaux  en  Angleterre  à  diverses 
époques  du  moyen  ftge'. 

P.  Ssi.  Prix  des  chevaux  et  législation  fran- 
çaise de  l'époque  relative  à  ces  animaux. 

P.  Sas.  Inventaire  des  chevaux  de  Louis  Hntin 
dressé  en  i3i7*. 


^  Parmi  ces  chevaliers  se  trouve  don  Vda  Ladron 
de  Guevara,  nommé  dans  on  artide  des  comptes  de 
Navarre  pour  1  a 86,  où  f*est  glissée  one  faute  d'im- 
pression :  au  lieu  de  Lucmmum,  lises  Locronnim 
(Logrono). 
'  A  lasuite  de  la  dixième  ligne,  ajoutes  ce  qui  suit: 
Dans  les  privilèges  accordés  au  monastèce  hèti  à 
Squirs,  appdé  plus  tard  la  RéoU,  par  Gombaud, 
évèque  de  Gascogne,  et  son  firère  Guillaume  Sanche, 
duc  du  même  pays,  l'an  de  J.  C.  977,  il  est  marqué 
que  les  chevaux  d'Espagne  passant  par  la  ville  auront 
à  payer  quatre  deniers  par  tète  an  portier.  (Voy.  Labbe, 
ATovff  hihliotkecm  làamucript*  Hhronan  tomut  mcbii- 

,   dot,  p.  747.1ig'»9-) 

'  Pour  peu  que  Ton  soit  curieux  de  connaître  les 
noms  des  chevaux  fameux  des  romans  pendant  le 
moyen  âge,  on  peut  recourir  à  la  Chronique  rimèe  de 
PhSippe  Mouskès,  introd.  au  tome  II ,  p.  cxiii-cxxi. 


*  Ici  j'aurais  pu  parler  des  htoHns  et  citer  un  pas- 
sage des  Ménoim  de  PhiUppe  de  Commynet ,  où,  par- 
lant de  la  duchesse  d'Autriche  morte  d'une  chute  de 
cheval,  il  nous  dit  qu'elle  chevaudiait  un  hofain  ar- 
dent. (Liv.  VI,  chap.  vi,  ann.  i48s.) 

'  Ayant  cité  d'une  manière  impar&tte  le  Gber 
quotidioau  oonirarotalaUfrit  gardenhm,  je  vais  en 
donner  ici  le  titre  tout  au  long  :  I^ber  ^wMiaime 
garderohm  aneo  ngid  r$git  Edwardi  Primi  vieeemo 
octavo.  A,  D,  Mccxctx,  et  mcoc.  Ex  codtct  Ms,  im 
hibUoàuca  tua  auervato  tyfàs  edidU  Soc.  Âidiq.  Laeir 
dmeiu.  (cur.  D.  i»rt,  etDD.  Gough,  Topham  et 
Brand).     I/tfidini,    Excud^Mt    J.  'Nichola,    etc. 

MDCGIOXXVII ,  m-à*. 

L'indication  donnée  p.  Sa  1,  not.  1,  d'après  Sir  Ni- 
diolasHanif  fGoolas,  n'est  pas  complètement  exacte. 
Au  lieu  de  vol.  lll,  lises  voL  IV. 

*  A  la  romance  citée  à  la  fin  de  la  note  è,  p*  Sa  1, 


DE  L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.     755 


P.  5s3,  en  note.  Eitraks  des  comptes  de  Na- 
varre pour  1 283  et  1 284 ,  relatifs  à  des  envois 
de  chevaux  deJ>lavarre  au  roi  de  France,  et 
au  prix  de  ces  animaux,  -r-  Sur  ia  classe  de 
personnes  appelées  almo^oeorw. 

P.  53 5,  note  s.  Sur  Tancienne  famille  Gen- 
tien. 

P.  5  s 6.  Sur  ce  ({ni  constituait  la  beauté  d*un 
cheval  à  Fépoque  d*Ânelier. 

lUd,  Sur  Tentretien  des  chevaux  pendant  le 
moyen  âge  jusqu*en  i6s4. 

P.  537.  Sur  récjuitation  au  commencement  du 
XV*  siècle. 

Ihid.  Sur  Thippiatrique  au  moyen  âge. 

Ihid,  Sur  Taccusation  lancée  contre  Eustache 
de  Beaumarchais,  par  les  riches  hommes,  de 
vouloir  réformer  les  coutumes ,  ou  plutôt  les 
fors  de  Navarre.-— Droit  que  cette  législation 
donnait  au  souverain  de  retirer  la  garde  des 
châteaux  à  ceux  qui  les  occupaient* 

P.  5a8.  Sur  le  verbe  desforar,  et  l'équivalent 
dejuero  dans  notre  ancienne  langue. 

Ihid.  Sur  la  monnaie  navarraise  portant  leAom 
de  sanchet,  et  sur  sa  correspondance  avec  les 
toumob  de  France. 

P.  539.  Document  des  archives  de  Tayunta- 
miento  de  Pampelune  qui  établit  Tinfériorité 
des  toumob. 

Ibid.  Diverses  monnaies  du  payement  d*un  achat 
de  chevaux  en  Navarre  par  le  châtelain  du 
roi  d*Angleterre  à  Bordeaux,  en  1 290. 

P.  53o.  Diversité  des  monnaies  pendant  le 
moyen  âge  ;  embarras  qu'elle  causait  au  com- 
merce. 

P.  53 1 .  Sur  divers  individus  du  nom  de  Crozat 
et  de  Cnuat  ^ 


P.  53 1.  Formule  de  serment  usitée  chez  Tes 
musulmans,  au  rapport  de  nos  anciens  trou- 
vères. 

P.  53a.  Sur  le  nom  de  YAhmrat. 

Ihid.  Sur  un  personnage  nommé  (Commis  Mi- 
chad  Mota, 

P.  533.  Situation  de  deux  couvents  de  Pam- 
pelune mentionnés  par  Anelier. 

Ihid.  Sur  les  heaumes  pendant  le  moyen  âge. 
—  Prix  que  nos  ancêtres  attachaient  à  ceux 
des  pays  musulmans,  de  Grèce  et  d'Italie. 

P.  535.  Mentions,  dans  nos  anciens  poèmes, 
de  heaumes  de  Provence,  de  Poitiers,  de 
heaumes  vienois  \  de  heaumes  de  Chartres , 
de  Blaye,  de  Roais,  et  de  Seniis. 

P.  536.  Décoration  des  heaumes  au  xii*  et  au 
XIII*  siècle. 

P.  537.  Noms  mystérieux  inscrits  sur  certains 
heaumes.  —  Épithète  de  vert  donnée  à  cer- 
tains heaumes.  —  Vertz  helmês  hranitz,  vert 
acier  bruni. 

Ihid,  not  1 .  Sur  les  épées  d'Allemagne. 

Ihid,  not.  a.  Épées  de  prix  mentionnées  par 
deux  anciens  auteurs. 

P.  539.  Heaume,  cerde,  acier,  épieux  bruns, 
brunis,  dans  les  vieux  écrivains  français  et 
anglais. 

P.  54o.  Époque  de  la  révolte  de  D.  Gontalvo 
Ibanet,  D.  Juan  Gonxdvei,  son  fils,  et 
D.  Juan  de  Vidaurre,  contre  la  reine  de  Na- 
varre et  Eustache  de  Beaumarchais.  — •  Ar- 
ticle des  comptes  de  Navarre  pour  ia83  re- 
latif au  dernier. 

Ihid.  not.  2.  Articles  des  mêmes  comptes  qui 
pourraient  peut-être  bien  se  raj^rter  au 
premier. 


ool.  1 ,  on  peut  lyouter  ce  passage,  qui  oonooort  au 
néme  <^tt  : 

GadmiM  dt  oro  dt  AnUa. . . 

CabiHot  M  dî  rntBot , 

Y  part  «B  idaia  Mit  yagvtt ,  «te. 

Elvira ,  êolti  el  puial ,  «te.  (  Aoauuefro  «b  ro- 
MOJUM  MialUrucoê  4  kiêtiriooê  «  parte  II. 
Madrid,  i839t  iii-8*tsp.  p.  i45.) 

'  Dans  les  Mémoires  d*Estevan  de  Garihay,  publiés 
par  rAotdémie  royale  de  l'Histoire,  de  Madrid, 
liv.  IV,  tit.  zni,  je  trouve  un  Luis  Crusmt,  liabitaiit 


de  SaintpSébastien ,  nommé  oonune  on  des  deux  aa- 
teurs  du  Recueil  des  lob  et  ordonnances  relatives  au 
Guipuacoa  en  i58a.  (Voy.  Mtmoritd  hittérico  upa- 
ml,  etc.  t.  VU.  Madrid,  imprenta  de  José  Rodrigoes , 
i85â,  in-A*esp.  p.  Â08.) 

*  n  &ut  sans  doute  mettre  à  côté  de  ces  armes . 
dans  la  même  catégorie,  la  cuirasse  mentionnée  dans 
les  vers  suivants  : 

Et  Aloit  fiart  ai  hii .  qvaat  la  eop  MBi , 

Et  U  lalia  la  broigna  da  Sainllttiaitaa,  aie. 

Gérard  dt  BoêiiUom ,  p.  345 ,  y.  ai. 

95. 


756 


TABLE  DES  NOTES 


P.  ^  4 1 .  Sur  Guillem  Mand ,  père  et  fils  ;  reçu 
du  Trésor  des  chartes  émané  du  père;  ex- 
traits des  comptes  de  Navarre  pour  i  s83  et 
années  suivantes,  relatifs  à  Tun  et  à  l'autre. 

P.  54).  Sur  Martin  d^Undiano;  reçu  de  don 
Pero  Martineytz  de  Subiça,  où  il  est  qudifié 
de  okambeUan  d$  la  mae. 

P.  543.  Articles  des  comptes  de  Navarre  pour 
1  a83  et  1 384,  relatifs  à  Pierre  d*Aldava.  — 
Erreur  probable  au  sujet  de  l'orthographe  du 
nom  de  don  Pierre  de  Ghalat. 

Ihii.  Sur  la  part  considérable  prise  à  la  guerre 
civile  de  Pampelune  par  la  classe  moyenne 
de  la  société. 

P.  544.  Document  des  archives  de  Tayunta- 
miento  de  Pampelune  qui  témoigne  d'une  oflOre 
faite  par  Eustache  de  Beaumarchais. 

P.  545.  Pièce  du  Trésor  des  chartes  qui  sem- 
ble annoncer  qu'Eustache  de  Beauiliarchais 
réalisa  Tespoir  que  les  bourgeois  de  Pampe- 
lune avaient  en  lui. 

P.  546.  Rente  annuelle  de  dix  livres  accordée 
à  Ponce  Baldoin  par  Philippe  le  Hardi. 

Ihid,  Extraits  des  comptes  de  Navarre  pour 
1  s83  et  1 384  *  relatifs  à  Guyralt  de  Seta. 

P.  547.  Sur  Jean  Lombart  porté  dans  les 
mêmes  comptes  pour  1 383  et  1386 ,  comme 
créancier  de  Gerin  d'Amplepuis,  gouverneur 
de  la  Navarre  après  Eustache  de  Beaumar- 
chais, et  comme  fermier  des  biens  de  la  Na- 
varrerie. 

Ibid,  not.  I .  Autres  articles  des  mêmes  comptes 
relatifs  à  des  Gascons  plntM  qu*à  des  Bas- 
ques. 

P.  548.  Sur  la  famille  GariUt,  de  Tudela. 

Ibid,  Sur  le  véritable  sens  du  mot  palaci  em- 
ployé par  Anelier. 

Ibid.  Sur  celui  de  broters. 

P.  549.  Synonymie  de  ce  terme  avec  tnau- 
lien. 

P.  55o.  Signification  du  moi  ambant:  passages 
de  THistoire  de  la  Croisade  contre  les  héré- 
tiques dbigeois,  qui  peuvent  servir  à  réta- 
blir. 

P.  55 1,  dot.  5.  Acception  du  mot  (orfracofie^ 
dans  la  Chronique  de  Bertrand  du  Guesdin , 
par  Cnvdier,  et  dans  le  Chevalier  au  Cygne. 


P.  55a.  Sens  exact  du  verbe  ikeoiivafiar. 
Ibid,  Ce  qu'il  faut  entendre  par  les  mots  de 

Maria  Del^uada. 
Ibid.  Sur  don  Pedro  Garda  d'Echauri  lo  mer- 


ces. 


P.  553.  Sur  les  personnages  portant  le  nom* 
de  BoÂMtœfnn,  Baxdottofn,  BandesteiÊg,  Ba- 
dozta^,  dans  THistdre  de  la  guerre  de 
Navarre. 

Ufid.  Sur  Pierre  d*Equia. 

Ibid.  Doutes  sur  l'orthographe  de  LaceyUa. 

P.  554.  Détermination  de  l'emplacement  des 
tours  fortifiées  du  Bourg  et  de  la  Pobladon 
de  San  Nicolas.  —  Remarque  sur  l'imitation 
par  Andier  de  l'Histoire  de  la  Croisade  contre 
les  hérétiques  albigeois. 

P  555.  Reçu  de  Joan  Periç  Motza,  boorgeob 
de  Pampelune. 

Ibid.  Extraits  des  comptes  de  Navarre  pour  1  a  83 
relatifs  à  Sancho  de  Vilava. 

Ibid.  not.  1 .  Acte  du  Trésor  des  chartes  por- 
tant acquisition  de  maison,  à  Pampelune,  par 
Eustache  de  Beaumarchais. 

P.  557.  Sur  le  meilleur  sens  à  donner  au  veri>e 
baUi^llar.  —  Sur  le  nom  de  grange  baU- 
Uère. 

Ibid.  not.  1.  Champenois,  Français  et  Nor- 
mands établis  en  Navarre  à  la  fin  du  xiu*  siède. 

P.  558.  Célébrité  de  Bdogne  au  moyen  âge 
pour  l'étude  de  la  jurisprudence. 

Ibid.  Sur  Guillaume  de  Villaret,  grand  maître 
de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem. 

P.  559.  Sur  Meiiin  et  ses  prophéties. 

Ibid.  Rapports  finanders  de  don  Corbaran  de 
Vidaurre  avec  la  couronne  de  France. 

Ibid.  not.  3.  Gens  de  Cahors  dans  les  finances 
et  dans  le  commerce  au  xui*  et  au  nr*  siède. 

P.  56 1.  Extraits  des  comptes  de  Navarre  pour 
ia83  et  ia84,  relatifs  à  Corbaran  de  Vi- 
daurre. 

P.  563.  Sur  le  mot  palazis, 

P.  563.  Sur  les  balistes  ou  grandes  arbalètes  à 
un  et  à  deux  pieds. 

P.  564.  An  de  cor. 

P.  565.  Bdistes  ou  arbdètes  de  corne.  —  Ex- 
traits des  comptes  de  Navarre  pour  1 184  et 
1  s86 ,  rdatifs  à  des  matériaux  pour  la  répa- 


DE  L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.      757 


ration  de  ces  armes  et  à  des  arbfldétriera  sar- 
rasins. 

P.  566.  Emploi  de  IVbalète  en  chirurgie. 

P.  567.  Détermination  de  deux  localités  de 
Pampeiune  nommées  par  Anelier,  la  rue  de 

*    Sorriburbu,  ou  Corriburbu ,  et  la  Taconera. 

Rid.  Énumération  d*armes  en  usage  au  xiii*  siè- 
cle. —  Sur  la  guisarme. 
*  P.  568.  Su»  sire  Amault  de  Marca&va. 

Ibid,  Sur  le  sens  exact  et  les  formes  diverses 
du  mot  akoto, 

IbU,  Remarque  sur  rortbographe  du  moiZiuza, 

Ihid,  Détermination  de  remplacement  du  mou- 
lin du  bourg  de  Pampeiune  appelé  del  Maço, 

P.  569.  Meiftions  de  bains  dans  les  comptes  du 
royaume  de  Navarre,  à  la  fin  du  xin* siècle. 

P.  571.  Régime  sous  lequel  les  bains  étaient 
placés  pendant  le  moyen  âge. 

P.  571.  Sur  Tusage  des  bains  à  cette  époque. 

P.  573.  Mentions  de  celliers  dans  les  anciens 
comptes  de  Navarre.  —  Maçons  en  Navarre 
servis  par  des  femmes  et  des  individus  qua- 
lifiés d^Jn^loû. 

P.  57^ .  Définition  de  la  mesure  appelée  cahiz. 

Ihid.  Mentions  de  don  Garcia  Martinitzde  Uritz 
dans  les  comptes  de  Navarre  pour  ia83  et 

is84. 
P.  575.  Sur  lemot  vianderotms  dans  le  Lexique 

roman. 

Ihid.  Reçu  de  Semen  d'Oarriti. — Autres  indi- 
vidus porteurs  du  nom  âiOarnti  mention- 
nés dans  les  anciens  comptes  de  Navarre. 

Ihid,  Sur  ce  que  devint  don  Garcia  Almo- 
ravid. 

P.  576.  Pièce  des  Arcbives  de  TEmpire  qui  fait 
connaître  les  noms  de  la  femme  de  don  Gar- 
cia Almoravid. 

Ihid.  Sur  le  mot  criad  et  sa  corre^ndance  en 
e^Mignol  et  en  gascon. 

P.  577.  Sur  Texpression  nurri,  nourri,  norri, 
employée  dans  le  sens  de  domestique,  les 
verbes  norir  et  nodrir  usités  avec  celui  dV2e- 
ver,  et  le  substantif  nudricion  (éducation). 

P.  578.  Prix  des  flèches  à  Tépoque  de  la  guerre 


de  Navarre;  extraits  des  anciens  comptes  de 
ce  pays  relatifs  k  cet  objet 

P.  579,  note  1.  Sur  la  garniture  des  flèches. 

Ihid.  note  s.  Sur  Tancien  usage  de  tenir  les 
armures  enfermées  dans  des  coffres;  étymo- 
logie  du  mot  amtoire. 

P.  58o.  Sur  les  traits  qipelés  carreaux. 

Ihid.  en  note.  Fabrique  de  chapeaux  à  Mon- 
tauban ,  au  xiii*  siècle. 

P.  58i.  Lettre  d* Alphonse,  comte  de  Poitiers, 
précieuse  pour  Thistoire  des  armes  de  guerre. 

P.  582.  Supériorité  des  carreaux  de  Gènes  à 
la  fin  du  XII 1*  siècle;  synonymes  du  mot 
carreau. 

P.  583.  Sur  le  mot  iapiar. 

Ihid,  Sur  la  signification  du  mot  cadafalc. 

Ihid.  Doutes  sur  la  traduction  du  vers  359^  ;  sur 
le  mot  provençal  via:  exemples  de  vias,  viaz, 
vie,  employés  par  nos  anciens  écrivains. 

P.  584.  Sur  deux,  moulins  de  Pampeiune  men- 
tionnés par  Anelier. 

Ihid.  Sur  le  sens  de  corder. 

Ihid.  Observation  sur  Tomission  de  cavador 
dans  le  Lexique  roman  de  M.  Raynouard  ; 
sens  de  ce  mot. 

P.  585.  Observation  sur  notre  traduction  d*aia- 
vessat;  emploi  du  mot  alenaz  avec  le  sens  de 
poignard:  habitude  qu'avai^at  nos  ancêtres 
de  lancer  en  combattant  leurs  armes  contre 
Tennemi. 

P.  586.  Observation  sur  le  mot  aUka. 

P.  587.  Sur  les  excès  reprochés  par  le  P.  de 
Moret  aux  habitants  de  la  Navarrerie  pendant 
la  guerre  civile  de  Pampeiune  ;  sur  les  juilis 
de  la  Navarrerie  à  cette  époque  ;  leur  condi- 
tion agricole  déterminée  par  des  artides  des 
comptes  de  Navarre  pour  1 283  et  1 286. 

P.  588 ,  note  ^ .  Sur  les  vignes  du  roi  et  de  la 
reine  en  Navarre  et  leur  mode  de  culture. 

Ihid.  note  2.  Colère  d*un  souverain  pontife  au 
sujet  de  la  fabrication  du  vin  par  les  juifs  ^ 

P.  589,  note  s.  Sur  les  bijoutiers  et  les  cordon- 
niers juifs  de  Pampeiune  ;  article  des  comptes 
de  Navarre  qui  donne  à  penser  qu*en  ia85 


*  Dans  la  citation  que  nous  avoni  fidte  da  Roman  de  Fanvd,  il  s*ett  gliisé  une  £iiite,  SaisUrJngon,  pour 
Saimt-Jango%. 


758 


TABLE  DES  NOTES 


les  «icades  de  Navarre  portaient  des  anneaux 
d*or  comme  signe  de  leur  dignité. 

P.  589,  note  3.  Allusions  au  roman  da  BenoFi, 

P.  590.  Détails  sur  Miguel  Periz  de  Legaria; 
indication  de  pièces  du  Trésor  des  chartes 
relatives  à  ce  personnage. 

P.  S91.  Habitude  ches  les  combattants  du 
moyen  âge  de  s*ezciter  par  des  injures. 

Ibid,  Sur  la  machine  de  guerre  q>pelée  ckatU 
ou  chat, 

Fhid,  note  a.  Sur  Tusage  du  bélier  pendant  le 
moyen  âge. 

P.  59  s.  Anecdote  relative  à  Henri  lY. 

P.  593.  Articles  des  comptes  de  Navarre  pour 
1 38Â ,  relatifs  à  Guillaume  Isam. 

Ibid,  Sur  le  mot  koard,  aea  dérivés  et  leur  si- 
gnification. 

P.  594*  Sur  le  sens  et  Torthographe  de  Tex- 
pression  mal  kaarat. 

Ihid,  Indication  d*une  pièq^  du  Trésor  des 
chartes  émanée  d*un  guitour  d^Anits,  nommé 
Foriuin  Hiegae, 

Ibid,  Sur  la  réputation  qu*avaient  nos  an- 
ciens rois  de  guérir  les  écrouelles  en  les  tou- 
chant ^ 

P.  595.  Sur  le  véritable  nom  du  personnage 
appelé  par  Anelier  Lenay,  Lantvfp  Lenays  *. 

P.  596.  Sur  Tune  des  acceptions  d'eraiomens, 
keretat,  htredad,  etc. 

Ibid,  Sur  le  mot  gojos  usité  en  Navarre  à  la  fin 
du  XIII*  siècle. 

P.  597.  Charte  de  Philij^  le  Hardi  relative  à 
Garcia  Martintx  d'Eussa. 

Ibid,  Articles  des  comptes  de  Navarre  pour  1 383 
et  1  a8Â  relatifs  à  Pierre  Ayvar. 

P.  598.  Autres  articles  du  même  registre  con- 
sacrés il  HeliBsende  on  Aelis  de  Trainel, 
veuve  de  D.  Pierre  Sanchix  de  Cascante  ;  acte 

^  Aux  oavrages  ausqueU  nous  reovoyoDs  sur  la 
guérisoD  des  écroudles  par  les  ms  de  France  *  ajou- 
tes rHistoire  critique  des  pratiques  superstitieuses  qui 
ont  séduit  les  peuples  et  embarrassé  les  savants ,  etc. 
parle  R.  A.  Pierre  le  Brun.  A  Paris,  ches  Poiron, 
v.  Dcc.  L.  in-8*,  liv.  IV,  chap.  iv,  n**  4  et  5 ,  L  II , 
pag.  iis-iai. —  Philippe  de  Commynes,  rap- 
portant un  acte  de  dévotion  de  Louis  XI,  ajoute  : 
« quant  les  roys  de  France  veulent  toucher  les 


des  Archives  de  TEmpire  par  lequel  cette 
dame  et  la  famille  de  son  mari  donnent  dé- 
charge au  roi  des  sommes  dues  au  défunt. 

P.  S99.  Sur  Robert  H,  comte  d'Artois. 

Ibid.  Actes  des  archives  de  Thôtel  de  ville  de  Nar- 
bonne,  relatifs  au  don  gracieux  de  la  sommé 
de  mille  livres  toomois  fidt  à  Philippe  le 
Hardi,  en  1377,  i  foccasion  de  la  gueire 
de  Navarre.  '   • 

P.  60s.  Pièce  du  Trésor  des  chartes,  qui  donne 
le  dénombrement  des  denrées  dont  on  appro- 
visionnait les  places  fortes  à  la  même  époque. 

Ibid.  en  note.  Articles  des  anciens  comptes  de 
Navanre  contenant  de  curieuses  recettes  de 
ciment 

P.  6o3 ,  en  note.  Observations  supplémentaires 
sur  le  commerce ,  la  fabrication  et  Tusage 
du  sucre  au  moyen  âge. 

P.  604.  Pièce  des  Archives  de  TEmpire,  oà  se 
trouve  le  détail  des  munitions  de  guerre 
dont  étaient  approvbionnés  les  châteaux  de 
la  Navarre. 

P.  60S.  Composition  d'une  bibliothèque  de  châ- 
teau fort,  en  Espagne.  —  Sur  la  fabrication 
en  Navarre  et  l'usage  du  biscuit  au  moyen 

Age. 

P.  606.  Sur  le  véritable  sens  de  Tadjectif  eji^« 
employé  par  Anelier;  racine  de  notre  anden 
mot  BJi^. 

Ibid,  Passage  de  l'Histoire  de  la  guerre  contre 
les  hérétiques  albigeois  imité  par  le  même 
troubadour. 

P.  607.  Sur  l'origine  juive  ou  moresque  des 
médecins  et  vétérinaires  navarrais  à  la  fin  du 
xui*  siècle;  extraits  des  comptes  de  Navarre 
où  se  trouvent  mentionnés  des  individus  de 
ces  professions;  indications  et  passages  rda- 
tifs  aux  médecins  pendant  le  moyen  âge. 

mallades  ,  ils  se  confessent  :  et  nostre  roy  n*y  iàSkit 
jamais  une  fois  la  sepmaine.  Si  les  aultres  ne  le  font , 
ils  font  très-mal,  car  tousjours  y  a  largement  mal- 
lades. >  (  Mémoires ,  liv.  VI ,  chap.  vi ,  ann.  1  ^80.) 

*  On  trouve  D.  Ch'mtnt  de  Lotmay,  stjwtcol  d« 
fiauarra,  nommé  par  les  témoins  d*une  charte  de 
D.  Brax  Gassia,  seigneur  de  Luxa,  datée  de  Saint- 
Jean -Pied -de -Port,  i358.(  Voyei  iVbtiliaBlriB«9«c 
Vasconim,  liv.  II,  chap.  xii,  pag.  365.)* 


DE  L'HISTOIRE  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE.     759 


P.  5o8.  Sur  Tezercice  de  la  médecine  par  les 
femmes  à  cette  époque  ;  insahàadores  »  espèces 
de  chariatans  espagnols  mentionnés  par  des 
écrivains  des  xyi*  et  xvii*  siècles. 

P.  609.  Pièces  du  Trésor  des  chartes,  articles 
des  comptes  de  Navarre  relatifs  à  don  Fortun 
Almoravid;  détails  sur  la  fin  de  ce  person- 
nage. 

P.  61  s.  Sur  la  dénomination  de  maynadtr,  mes- 
nadero,  etc. 

P.  6 1 3.  Définition  du  mot  lice, 

Ihià,  Sur  le  pont  de  Saint-Pierre  de  Ribas,  à 
Pampelune.  , 

P.  61 4.  Sur  Roger  Bernard  III,  comte  de 
Foix. 

Ihid,  Sur  Géraud  V,  comte  d*Armaghac  et  de 
Fézensac. 

P.  61 5.  Sur  un  comte  de  Périgord  mentionné 
par  Anelier. 

Ibid,  Sur  Jourdain  V,  baron  de  Tlle-Jourdain. 

Ihid,  Pièces  du  Trésor  des  chartes  relatives  à 
Sicard  de  Montant. 

P.  616.  Sur  le  seignetir  de  Caumont,  nonuné 
par  Ân^er  comme  ayant  pris  part  à  Texpé- 
dition  de  Navarre;  autres  personnages  du 
même  nom  qui  vivaient  à  f^poque. 

P.  618.  Sur  le  seigneur  d^B^rens  nommé  par 
Anelier;  charte  émanée  de  lui  en  1274. 

Ibid,  Sur  le  seigneur  de  Tonneins  à  fépoque  de 
la  guerre  de  Navarre. 

P.  619.  Sur  Bertrand  de  GardeyUac,  le  sei- 
gneur de  NavaiUes,  le  comte  de  Blois  et 
d*autres  personnages  qui  accompagnèrent 
Philippe  le  Hardi  dans  la  guerre  de  Navarre  ; 
pièces  qui  les  concernent. 

P.  6a  1 .  Sur  Texpression  cami  rameu, 

P.  623.  Rapprochement  entre  un  trait  d* Ane- 
lier et  un  passage  de  la  Chanson  d*Antioche. 

Ihid.  Geste  de  douleur  en  usage  chez  nos  an- 
cêtres. 

Ihid.  Sur  rinstrument  de  musique  appelé 
najil:  sur  les  cors  usités  pendant  le  moyen 

'  P.  6s8,  note  s ,  1.  3 ,  liset  anaflu,  en  on  mot. 
*  Noos  aurions  pu  citer,  à  ce  propot ,  ce  paMage 
d*inie  andenne  ckanion  de  geste  : 

Qa«  U  divinitat  «  U  aetor 

Nm  mMtrtnt  «n  la  \t\  %n  Redamptor 


âge;  cor  enchanté  du  Lai  de  Robert  Bikez; 
cor  d*Auberon  dans  le  Hookir  de  Huon  de 
BerdeeuuB;  olifant  de  Roland;  olifant  de  M.  le 
duc  de  Luynes;  cors  de  pin;  buisines,  cors, 
trompes  d'argent ',  d*airain,  de  laiton,  d'a- 
cier; grailes,  cors  meimters;  menuiax,  mon- 
niaus;  sur  les  diverses  manières  de  sonner 
du  cor  et  de  la  trompette  au  moyen  âge. 

P.  63i .  Sur  la  lampe  qui  brûlait  devant  les  tom- 
beaux des  rois  de  Navaire,  è  Pampelune. 

Ihid.  Rapprochement  du  tableau  du  sac  de  la 
Navarrerie  avec  un  passage  du  Romaa  de 
Gûrin  le  Lokerain. 

P.  632.  Sens  des  mots  eêcnn,forciertforckier, 

'  for^r,  forgier,  forceret:  place  que  tenaient 
les  cofiBres  et  les  huches  dans  le  mobilier  des 
appartements  de  nos  ancêtres;  signification 
d*un  coflBre  placé  devant  une  maison  en 
temps  de  foire;  cage  d'oiseau  appelée  coffre, 
dans  le  Dit  des  rues  de  Paris;  explication 
des  locutions  proverbisdes  moarir  sur  an 
coffre,  piquer  le  hal^t;  forme  et  décoration 
des  anciens  coffires;  passages  d'inventaires  et 
de  comptes  où  il  en  est  mention  ;  sur  l'usage 
des  coflres  en  Angleterre. 

P.  638.  Enveloppe  précieuse  de  certains  oreil- 
lers au  moyen  âge. 

Ihid,  Détails  sur  le  sac  de  la  Navarrerie  de  Pam- 
pelune, par  Guillaume  de  Nangis. 

P.  639.  Sur  le  supplice  réservé  aux  traîtres 
pendant  le  moyen  âge  *  ;  extrait  des  compter 
de  Navarre  pour  1  a84«  relatifs  à  un  juif  traîné 
par  la  ville  d'Estella^  et  à  un  individu  de  la 
Navarrerie  de  Pampelune,  pendu  à  la  même 
époque. 

Ihid.  Sur  la  reconstruction  de  la  Navarrerie. 

Ihid.  Assertion  d'Estevan  de  Garibay,  relative- 
ment à  l'extension  de  l'incendie  de  la  Navar- 
rerie jusqu'à  la  chambre  des  comptes  de 
Pampelune  ;  dernier  mot  sur  l'histoire  de  la 
Navarrerie  iq>rès  le  sac  de  1277. 

Quel  jaftice  l'an  fait  da  irailor  : 
Ocamanbrar  i  ekaval ,  ardra  à  ebaior,  aie. 

Gérard  de  BoêiiUon ,  p.  356.  Cf.  p.  toS, 


760    TABLE  DES  NOTES  DE  LA  GUERRE  DE  NAVARRE. 


P.  639.  Sor  les  motifs  qui  détenninërent  fexpë- 
dition  de  Philippe  le  Hardi  en  Navarre. 

P.  64 1 .  Pièces  émanées  de  ce  prince  et  rela- 
tives à  Tadministration  de  la  Navarre;  traité 
entre  lai  et  Fernando  Ibanez  (Femandas  Jo- 
kannis). 

P.  6d5.  Pièces  du  Trésor  des  chartes  émanées 
d'Imbert  de  Beaujeu  et  de  Robert,  comte 
d*  Artois ,  pour  servir  à  montrer  jusqu*è  quel 
point  s'étendaient  les  attributions  du  gou- 
verneur de  la  Navarre. 

P.  646.  Sur  les  tentes  au  moyen  Age. 

P.  647'  Sur  Torthographe  du  mot  Lormam, 

Ibid,  Sens  de  Texpression  abatz  legender, 

Ibid.  Sur  la  famine  amenée  par  le  séjour  de 
Philippe  le  Hardi  en  Béam ,  et  par  celui 
de  Henri  HI,  roi  d* Angleterre,  en  Gascogne, 
Tan  1953. 

P.  64S.  Sur  les  tours  au  moyen  âge  ;  admiration 
de  nos  ancêtres  pour  les  monuments  anciens, 
qu^ils  attribuaient  aux  Sarrasins ,  aux  païens^ 

Ihid,  Sur  sire  Jean  d'Acv^. 

P.  65o.  Traités  par  lesquels  se  termina  la  guerre 
de  Navarre. 

P.  654'  Extraits  des  comptes  de  Navarre,  rela- 
tifs aux  biens  des  bannis  de  ce  pays,  à  la  fin 
du  XIII*  siècle. 


P.  659.  Autres  extraits  des  mêmes  comptes, 
destinés  à  montrer  combien  la  frontière  était 
peu  sâre  à  Tépoque ,  et  comment  s*y  faisait 
la  police. 

P.  66 1 .  Jugement  porté  sur  Texpédition  de  Phi- 
lippe le  Hardi,  par  ses  contemporains. 

Ibid.  Sur  le  comte  de  Bigorre,  mentionné  par 
Anelier;  pièces  du  Trésor  des  chartes  qui  le 
concernent. 

P.  66  s.  Sur  le  mot  gdier*, 

P.  663.  Sur  Texpression  moalcrf. 

P.  664.  Pièces  du  Trésor  des  chartes  relatives 
au  siège,  de  Punicastro. 

Ibid.  Autre  pièce  du  même  fonds  dans  laqndle 
figure  Fortuyn  Eniguitz;  articles  des  comptes 
de  Navarre  pour  i383,  concernant  ce  per- 
sonnage. 

P.  665.  Sur  le  bruit  que  faisait  entendre  une 
armée  en  retraite. 

Ibid.  Acte  des  archives  de  l'Empire  qui  té- 
moigne de  la  remise  faite  par  Eustacfae  de 
Beaumarchais,  à  son  successeur,  des  che- 
vaux et  de  Targent  'qu^il  avait  entre  les 
mains;  détails  sur  Renaud  de  Rouvray  et  sur 
deux  autres  personnages  ,  nommés  Alplumst 
de  Roinray  et  Jean  de  Rowfft^. 


'  On  trouve  dans  la  chronique  de  Matthien  Pans, 
sons  Tannée  1 184*  un  fait  de  nature  à  prouver  qu'il 
ne  ÙMi  pas  rapporter  uniquement  aux  anciens  les 
monuments  attribués  aux  Sarrasins  par  nos.  ancêtres. 
Après  le  récit  d*une  victoire  d'un  roi  de  Portugal  sur 
les  Maures,  lliistorien  ajoute  que  ce  prince  donna  k 


des  maçons  les  captifs  sarrasins ,  pour  qn*Hs  les  em- 
{doyassent  à  réparer  les  égfises.  [Matlk,  Parit».  Hîm' 
toria  mejor,  éd.  i64o,  p.  i4a  ,1.  1.) 

'  Ce  mot  ne  se  trouve  pas  seulement  dans  Y  Ancien 
Thèâtn  français,  mais  encore  dans  Rabdais,  nouveau 
prologue  du  livre  IV. 


APPENDICE. 


HI8T.  DE  LA  GUBRR£  DC  NAT.  96 


APPENDICE. 


Des  fouilles  plus  profondes  dans  les  Archives  de  FEmpire  nous 
ayant  fait  découvrir  de  nouvelles  pièces  relatives  à  l'administration 
de  la  Navarre  par  Eustache  de  Beaumarchais,  et  des  indications  con- 
cernant celle  de  ses  affaires  personnelles,  nous  avons  cru  devoir 
donner  ces  documents,  aussi  bien  que  d'autres  indications  qui  se 
rapportent  à  sa  fille  et  à  son  gendre.  Ce  ne  sont,  il  est  vrai,  que  des 
articles  d'un  ancien  inventaire  des  chartriers  de  trois  des  châteaux 
du  héros  d'Ânelier;  mais,  à  la  distance  où  Tun  et  Tautre  sont  de  nous, 
toute  lumière  sur  l'histoire  d'un  homme  qui  fit,  comme  adminis- 
trateur et  comme  guerrier,  une  si  grande  figure  à  la  fin  du  xiii^  siècle, 
ne  peut  manquer  d'intéresser  ceux  qui  cherchent  à  se  rendre  compte 
de  cette  époque,  encore  si  mal  connue. 

La  première  des  pièces  qui  suivent^  rapporte  à  un  chevalier 
castillan  dont  il  a  été  fait  mention  ci-dessus,  p.  ^72 ,  not.  A,  et  p.  ily3, 
comme  ayant  passé  au  service  de  la  France. 

i.  Noverint  universi  présentes  litteras  inspecturi,  seu  etiam  audituii, 
quod  ego  Nunius  Gundissaivi  confiteor  et  recognosco  de  piano  me  récé- 
pissé ab  excellentissimo  domino  domino  Pbiiippo,  Dei  gratia  rege  Fran- 
corum,  duo  miiia  sexcentas  sexaginta  et  sex  libras,  tresdecim  fi*ancos  et 
quatuor  denarios  turonensium  nigrorum,  quas  idem  dominus  rex  Eneco 
Lupi  de  Çuaçu ,  militi  meo,  et  Petro  de  Aylloç  * ,  Petro  Sancii  Calvet,  Micha- 
heli  Pétri  et  Eximino  Pétri,  mercatoribus  Stellensibus,  vice  ac  nomine 
meo,  mandavit  exsoivi  de  illa  pecunie  quantitate  quam  ego  eram  recep- 
turus  ab  eodem  domino  rege  in  festo  Penthecostes ,  secundum  pactaciones 
habitas  inter  ipsum  dominum  et  me ,  renuncians  nichilominus  excepcioni 

*  Probablement  le  même  dont  il  est  question  Vidanrre  super  bonis  suis,  xii  libras  iiij  soiidos 

dans  cet  article  des  comptes  de  Navarre  pour  \j  denarios.  •  (Ms.  Bibi.  imp.  suppl.  iat.  n**  1 65^, 

Tannée  1386  :  fol.  89  verso.  Compot,  GaiUelmi  Ysami,  merini 

«Petro  Helie,  Stellensi  tenderio,  pro debito  StellensU.  Cf.  ibid.  1.  1.) 
in  quo  sibi  tenebatur  dominus  Johannes  de 

96. 


764  APPENDICE. 

non  numerate  peccunie ,  non  habite  nec  recepte ,  et  omni  alii  juris  auxilio , 
tam  canonici  quam  civilis,  per  quod  super  predictis,  vei  eorum  quolibet, 
contra  ipsum  dominum  regem  me  possem  defendere  vel  tueri.  In  quorum 
omnium  testimonium  et  munimen  banc  présentera  paginam  feci  si^U  mei 
appensione  muniri.  Et  ut  etiam  bec  omnia  et  singula  pleniorem  obtineant 
firmitatem,  rogo  dominum  Eustacbium  de  Bello  Marchesio,  regni  Navarre 
gubernatorem ,  ut  buic  presenti  recognicionis  instrumento  sigillum  suum 
apponi  faciat  in  testimonium  et  munimen  omnium  premissorum.  Et  nos 
Eustacbius  de  Bello  Marcbesio ,  gubemator  predictus ,  ad  preces  et  instan- 
ciam  ejusdem  domini  Nunii  Gundissalvi ,  presens  instrumentum  sigilli  nostri 
fecimus  appensione  muniri.  Datum  aput  Stellam  xiij^  kalendas  madii ,  anno 
Domini  m®,  ce"*,  lxx**.  septimo.  (Trésor  des  chartes,  J.  676,  n**  43.  Deux 
sceaux.  ) 

Le  n**II,  qui  suit,  est  relatif  à  Tun  des  frères  de  D.  Pierre  Sanchiz 
de  Cascante,  nommé  ci-dessus,  p.  698. 

IL  Sepan  quantos  esta  présent  carta  verân  é  odràn,  que  yo,  don  Johan 
Sanchez  de  Montagut,  vengo  de  cognoscido  é  de  manifesto  que  he  recebido 
de  vos,  me  sire  Eustace  de ^piumarches ,  govemador  de  NavaiTa,  setanta 
é  dos  libras  de  tornes  por  la  reteniença  del  castieilio  de  Esteilla ,  é  otrosi 
por  las  viandas  que  yo  vos  vendi  por  goamizon  del  dicho  castieilio,  do- 
zientas  é  sexaynta  é  quatro  libras  é  cinquo  sol.  de  tomes,  é  otrosi  mil  libras 
de  tornes,  que  el  seynor  rey  de  França  me  mandô  dar  de  dono  por  mano 
de  don  Martin  de  Undiano,  de  Panplona.  E  en  testimonio  desto  dovos 
esta  mi  carta  abierta  seellada  con  mi  seyeillo.  Datum  en  Esteilla,  viemes 
postremero  del  mes  de  mayo,  anno  Domini  m**,  cc^  Ixx"*.  septimo.  (Trésor 
des  chartes,  J.  3o8,  n**  80.) 

Les  indications  suivantes  serviront  à  compléter  et  à  rectifier  les 
détails  que  nous  avons  donnés,  p.  dio,  di3,  4i49  sur  la  biographie 
d'Eustache  de  Beaumarchais. 

m.  Litera  acordii  facti  inter  magistrum  Guillelmum  de  Guria,  tutorem 
Marie,  filie  condam  domini  Eustachii,  et  religiosum  viruin  dominum  Hu- 
gonem  de  Villa,  priorem  de  Marcoiesio.  Anno  Domini  }t  n^  primo,  die  lune 
qua  cantatur  âSar^e,  care.  xliij. 

Inventariam  factum  per...  Robertam  de  Chahcio ,  commissariumper.,.  dacem 


APPENDICE.  765 

Borbonesii,  de  Uteris,  instramentis,  recogniiionibas ,  homagiiSf  terrariis  papiris, 
papiris ,  requins  et  alUs  documentis  inventis  in  Castro  Calvineti  et  casteUanie  de 
Vinzella  et  de  Roncino,  etc.  A.  D.  i434.  (Arch.  de  l'Emp.  sect.  adminis- 
trative, partie  domaniale,  P.  i356,  cote  iij'  iiij ,  folio  iiij  recto.) 

IV.  Litera  super  juramento  prestito  per  dominum  Petrum  de  Via  pro 
baronia  Calvineti.  Anno  Domini  m**  h]^  tercio ,  die  tricesima  mensis  setem- 
bris.  xliiij. 

Fol.  iiij  verso. 

V.  Litera  testamenti,  seu  vidimus  ejusdem,  fàcti  per  dominum  Eusta- 
chium  de  Bello  Marchesio.  Die  Veneris  post  festum  Omnium  Sanctorum , 
anno  Domini  m*  iij'  trisesîmo.  xlix  recto. 

Fol.  V  recto. 

VI.  Litera  vidimus  cujusdam  accordii  domini  Eustachii  de  Bello  Mar- 
chesio et  domini  abatis  Aurelhiaci  et  domini  abatis  Maurcii.  Die  lune  post 
festum  beati  Luce,  anno  Domini  m°  ii]""  septuagesimo  quinto.  Lxvj. 

Fol.  vj  verso. 

VII.  Litera  donationis  domini  comitis  Ruthenensis  facte  Poncio  de  Villa 
de  hiis  que  habebat  in  parrochia  de  Cassanhosa.  Anno  Domini  m^  ij*"  xl , 
mense  junii.  iiij"  viij. 

'Fol.  viij  verso. 

Vin.  Litera  emptionis  baronie  Calvineti  facte  per  dominum  Calvineti  a 
domina  Maria  de  Bello  Marchesio.  Anno  Domini  m^  ii]""  xx  tercio,  die  lune 
in  festo  sancti  Ambrosii  aprilis.  C. 

Fol.  ix  verso. 

IX.  Litera  venditionis  facte  per  dominam  Mariam  de  Bello  Marchesio 
domino  Pelro  de  Via,  militi,  de  baronia  castrorum  Calvineti,  de  Vinzella,  de 
Roncino,  de  Moreto  et  de  Senaco  Chambuer,  de  Salerno,  et  aflParii  de  Falci- 
manha  et  de  Tornamira,  de  Lininhaco  (Leinhaco?),  de  Verneto  et  de  hiis 
quas  habebat  in  villa  Aurelhiaci.  Die  lune  in  festo  beati  Marchi,  anno 
Domini  m**  iij'  xx  tercio.  C  iiij"  xij. 

Fol.  xvij  verso. 

X.  Litera  constitutionis  dotis  inter  dominam  Mariam,  filiam  domini 


766  APPENDICE. 

Pie^  de  Via,  et  Beraldùm  Dalphini,  de  sûmma  octo  mâmm  florenoram 
de  Florencia.  Ânno  Domini  y!"  iij*  triseoimo  terdo,  die  %x  mensis  jimii. 

Fol,  xviij  recto. 

XI.  Lkera  renditioiiis  facte  per  domînam  Manam  de. Belle  Marchesio 
dofmao  Petro  de  Via,  tie  baronia  Galvineti,  de  VînxeHa  et  aliis  lods.  Die 
Veneris  post  festum  sancti  Bartholomei ,  anno  Domini  m"*  iij'  xx  tercio. 

ij'mj"xvij. 
Fol.  xxvij  verso. 

.  Xn.  Litera  venditionis  £acte  per  dominam  M^riam  de  Bello  Marchesio , 
domino  Petro  de  Via,  de  baronia  Galvineti  et  de  castellania  de  Vinzeile. 
Die  Jovis  post  festum  beati  Pétri,  anno  Domini  m""  iij""  xx.  tercio. 

ij'  viij  verso. 
■  Fol.  xxviîj  Terso. 

Xni.  Litera  compronûssi  inter  dominum  Amaldum  de  Via  et  dominam 
Mariam  de  Bello  Marchesio.  Datum  xxij  jour  de  mai,  Tan  de  gracia  mil  iij' 
XXIX.  nj*'  xuij. 

Fol.  xxix  recto. 

XIV.  Litera  procurationis  facte  per  dominam  Mariam  de  Bello  Mar- 
chesio ad  vendendum  baroniam  Galvineti.  Die  lune  iiij*  aprilis,  anno  Do- 
mini M**  iij*  XX  tercio.  iij'  xvj. 

Ibid. 

XV.  Litera  procurationis  ad  custodiendum  depositum  summe  quadra- 
gintarum  miHum  librarum  super  facto  dictarum  venditionum.  Ânno  Do- 
mini M**  uj''  XX  tercio,  die  iij  maii.  iij'  xviij. 

XVI.  Litera  requisitionis  facte  per  dictam  dominam  Mariam  ut  ejus 
vir  non  reciperet  summas  predictas.  Datum  die  xix  febroarii,  anno  Do- 
mini M**  iij''  X3dij.  iij''  xix. 

XVII.  Litera  procurationis  faete  per  dictam  dominam  Mariam  ut  por- 
tarent  summas  predictas  in  Francia.  Datiun  die  lune  ante  Brandones ,  anno 
Domini  Af  iij'  xx  tercio.  iij'  xx. 

Fol.  xxix  verso. 


APPENDICE.  767 

XVnL  Quidam  liber  papiri,  in  quo  sont  centum^  et  decem  folia,  et  in 
eodem  fit  mentio  de  instnunentis  et  literis  existentibus  in  Castro  ddyinetiw 
In  primo  vero  instromento  dicti  libri  fit  mentio  de  quodam  contraetn  inter 
dominam  Mariam  de  BeUo  Marchesio  et  dominum  Petrum  de  Via ,  sub  anno 
Domini  miUesimo  n^  xxj»  die  quarta  mensis  januarii ,  etc.  iij'  xxxiij. 

Fol.  XXX  recto. 

XIX.  Litéra  compositiônis  inter  magistrum  Goâlelmum  de  Guria,  tu- 
torem  nobilis  Marie ,  filie  domini  Eustacii  de  Bello  Marchesio ,  et  religiosum 
firatrem  Petrum  Ricardi ,  pro  tune  priorem  domus  de  las  Bessiegas ,  super 
facto  dominii  dicte  domus.  Datum  die  ultima  mensis  maii,  anno  Domini 
millesimo  ij'  xlvij.  Signatum.  Quinta. 

Ibid.  La  Vinzela,  cote  ii]""  iiij  bis,  folio  i  recto. 

XX.  Litera  emptiônis  facte  per  dominum  Eustacium  de  Bello  Mar- 
chesio ab  Âustorgo  Lasfi[*eta  et  Guillelmo ,  ejus  nepote ,  de  dominio  et  onme 
illud  quod  habebant  in  castellania  de  Vinzella.  Datum  die  VenerisfDst  sanc- 
tum  Bricium ,  anno  Domini  millesimo  ij*"  ixxxj''.  Sjgnatum.  Sexta. 

Jol.  1  verso. 

XXI.  Litera  venditionis  facte  per  Giraldum  Aldeguier  et  Helypdim,  ejus 
uxorem,  domino  Eustachio  de  Bello  Marchesio,  de  omnibus  juribus,  actio* 
nibus  et  aliis  juribus  que  habebant  in  parrochiis  de  Sancto  Porcheno,  de 
Noalhaco  et  de  Fiamhaco  (Flanhaco?),  et  in  castro  de  Vinzella  et  ejus 
districtu.  Datum  in  crastino  EpiSanie  Domim\  anno  Domini  millesimo 
ij*  Ixxx.  Signatum.  Octava. 

Ibid. 

XXn.  Litera  donationis  et  transportus  facti  domino  Eustacio  de  Bello 
Marchesio  per  Hygonem  Chantrac,  domiceUum ,  de  omni  dominio  et  juri- 
dictione  quod  habebat  in  castro  et  loco  de  Vinzella ,  ac  censibus  et  acoa- 
pitibus  ac  domibus  et  aliis  rebu/  quas  habèbat  in  dicto  loco  de  Vinzella. 
Datum  secundo  y  dus  octobris^  anno  Domini  naillesimo  ij"^  Ixiiij^  Sigoatimi. 

XIJ*. 

XXm.  Litera  tra[n]sportus  facti  per  dominum  Athonem  la  Roqua ,  mili- 
tem,  pro  se  et  Ârchambaldo  la  Roqua  et  pro  heredibus  domini  Athonis  la 


768  APPENDICE. 

Roqua,  condam,  domino  Eustacio  de  Bello  Marches ^  de  juridictione  et 
dominio  quem  habebat  in  terra  ac  Castro  de  Vinzella.  Datum  die  Mercurii 
post  Septuagesimam ,  anno  Domini  millesimo  iij""  octuagesimo.  Signatum. 

XUJ*. 

Fol.  ij  recto. 

•  ■ 

XXIV.  Litera  tra[n]sportus  facti  per  Âdhemarum  Gausserandi  domino 
Eustacio  de  BeUo  Marches,  de  jure  et  dominio  alto  et  basso  quod  habebat 
in  Castro  de  Vinzella  et  in  fortalitio  dicti  castri.  Datum  die  Veneris  post 
beatum  Bricium ,  anno  Domini  millesimo  ij""  Ixxx  primo.  Signatum.        xv*. 

rbid. 

XXV.  Litera  transportus  et  vendicionis  facte  per  dominum  Garnerium 
de  Tremolhas  domino  Eustacio  de  Bello  Marches ,  de  quodam  dominio  alto 
et  basso  sibi  pertinenti  in  loco  sive  castro  de  Vinzella.  Datum  die  Martis 
post  beatum  Bricium,  anno  Domini  millesimo  ij*"  Ixxx  primo.  Signatum. 

XX VL  Litera  transportus  facti  per  Bertrandum  de  Valom  domino  Eus- 
tacio  de  Bello  Marchesio ,  de  parte  et  pordone  strate  de  la  Vinzella  vocata 
de  la  Provechal,  que  vadit  versus  Cassanhozam  et  versus  Montem  Salvium. 
Datum  die  Veneris  post  festum  beati  Martini  yemaUs,  anno  Domini  mil- 
lesimo ij*"  Ixx  quinto.  Signatum.  xvij'. 
Fol.  ij  verso. 

XXVn.  Litera  compositionis  et  acordii  facti  inter  dominum  Petrum  de 
la  Via  ethomines  de  Vinzella.  Datum  die  xviij  mensis  madii,  anno  Domini 
millesimo  iij''  xxxix^  Signatum.  xix*. 

Ibid. 

XXVIII.  Litera  transportus  facti  per  Bertrandum  de  Tremolhas  domino 
Eustacio  de  Bello  Marchesio,  de  toto  dominio  alto  et  basso  quod  habebat 
in  Castro  de  Vinzella  et  fortalitio  ejusdem*.  Datum  die  Veneris  post  beatum 
Bricium ,  anno  Domini  millesimo  ij*'  Ixxx  primo.  Signatum.  xxij*. 

XXIX.  Litera  venditionis  facte  per  Simonam  (?) ,  relictam  Pétri  de  Roqua- 
fort,  castri  de  Vinzella,  nomine  Rigaldi  et  Sebelie  et  Stèle,  filiorum  suorum, 
heredum  dicti  Pétri ,  domino  Eustacio  de  Bello  Marchesio ,  de  medietate  pro 


# 


APPENDICE.  769 

indiviso  cujusdam  domus  scite  in  dicto  loco;  item  de  omni  jure  alto  et  basso 
quod  habebat  in  Castro  de  Vinzella.  Datum  die  Veneris  post  beatum  Bri- 
cium,  anno  Domini  miUesimo  ij""  Ixxx  primo.  Signatum.  xxiij*. 

XXX.  Litera  venditionis  facte  per  Bernardum  del  Mas,  domicelium, 
.  domino  Ëustaciode  Bello  Marcbesio,  de  omni  jure  et  dominio  quod  habebat 

in  Castro  de  Vinzella.  Datum  die  Veneris  post  beatum  Bricium ,  anno  Do- 
mini miUesimo  ij^  Ixxx  primo.  Signatum.  xxiiij*. 
Fol.iiJ  recto. 

XXXI.  Litera  emptionis  facte  per  dominum  Eustacium  de  Bello  Mar- 
chesio  a  Geraldo  Âideguier,  de  quibusdam  domibus  scitis  in  loco  de  Sancto 
Porchenno,  et  quibusdam  ortis  et  censibus  quos  habebat  in  partibus  de 
Sancto  Porchenno  et  de  Noalhaco  et  de  Gassanhoza.  Datum  die  Veneris 
post  beatum  Bricium,  anno  Domini  miUesimo  ij^  Ixxx  primo.  xxvij*. 

JhiA. 

« 
XXXn.  Litera  permutationis  inter  dominum  Eustacium  de  BeUo  Mar- 
cbesio et  dominiun  GuiUelmum  de  Vialaret,  priorem  prioratus  Sancti  Yri 
ordinis  sancti  Johannis,  de  uno  cestario  siliginis  in  manso  de  Bielhmon.  Da- 
tum die  Jovis  ante  festum  dominice  Ramis  Palmarum ,  anno  Domini  miUe- 
simo ij*  Ixxiij".  Signatum.  xxviij'. 

XXXin.  Litera  homatgii  facti  per  fratrem  Raimundum  de  Salas ,  ordinis 
sancti  Johannis  Iherosolimitani,  prociu^torem  hospitalis  de  las  Vessieyras, 
domino  Johanni  Hugonis  de  Ghambuer  et  nobili  Marie  de  BeUo  Marches , 
de  domibus  dicti  hospitalis,  de  manso  de  Puechal,  de  manso  del  Botz,  de 
manso  de  la  Galmeta,  de  manso  de  Gampaulena,  de  manso  de  Puechaldes, 
de  manso  del  Glayal,  de  manso  de  Gayssials,  de  manso  de  Laboria,  de 
manso  de  la  Becana,  de  medietate  mansi  de  Sala,  proviso  et  quitquid  habet 
in  loco  de  Vinzella  et  parrochia  de  Sancto  Porchenno ,  de  Agrietz ,  Sancti 
Gonstancii  de  Fervoles  et  )Edibi.  Datum  die  xxvij  julii,  anno  Domini  mil- 
lesimo  iij'  xij.  xxix*. 

XXXIV.  Litera  venditionis  facte  per  dominum  Bertrandum  Aldegui['er] 
domino  Eustacio  de  BeUo  Marchesio ,  de  una  domo  scita  in  Castro  de  Vin- 
zeUa  juxta  ecdesiam  dicti  loci;  item  de  omni  jure  et  dominio  alto  et  basso 

HIST.  DB  LA  OOEB&E  DE  HâT.  97 


770  APPENDICE. 

quod  habebat  in  dicto  Castro.  Datum  die  Veneris  post  beatum  •  Briciuni , 
anno  Domini  millesimo  ij""  Ixxx  primo.  Signatutn.  ix%\ 

XXXV.  Litera  venditionis  fade  per  Raimundum  Scafredi  dicto  domino, 
de  quinta  parte  pro  indiviso  cujusdam  curtilis  scite  in  dicto  loco  sive  Castro 
de  Vinzelia,  et  de  omni  jure  et  dorainio  et  censu  sibi  pertinentibus  in  dicto 
loco  et  in  parrochiis  de  Sancto  Porchenno  et  de  Grandivabro.  Datum  die 

iune  post  festum  beati  Bricii ,  anno  Domini  millésime  ij""  Ixxx  primo,     xxxj'.  ^ 

XXXVI.  Litera  vendilionis  facta  per  Poncium  de  Gorbia,  domicellum, 
dicto  domino  Eustacio ,  de  omni  jure  et  censu  ac  dominio  quod  et  que  habet 
in  Castro  de  Vinzelia  et  in  parrochiis  de  Sancto  Porchenno  et  de  Grandi- 
vabro. Datum  die  Martis  post  beatum  Bricium,  anno  Domini  millesimo 
ij*  Ixxx  primo.  Signatum.  xxxij\ 

Fol.  iij  verso. 

XXXVn.  Litera  venditionis  facte  per  Archambaldum  la  Roqua,  domi- 
4^ellum,  dicto  domino  Eustacio,  de  toto  directo  dominio  quod  habebat  et 
habere  poterat  in  castro  et  castellania  de  Vinzelia.  Datum  die  Veneris  post 
beatum  Bricium,  anno  Domini  millesimo  ij*  Ixxx  primo.  xxxiiij*: 

Fol.  iiij  recto. 

XXXVin.  Litera  transportus  et  venditionis  facte  per  Hugonem  Molinerii , 
preceptorem  hospitalis  Sancti  Andrée  de  Gallaco ,  Albiensis  diocesis ,  dicto 
domino  Eustacio,  de  bonis  et  proprietatibun'  quas  babet  in  pertinentiis  bos- 
'  pitalis>  que  bona  eidem  hospiiati  dederat  Bartrandus  Aldeguier,  et  bona 
erant  in  parrochia  de  Sancto  Porchenno  et  de  Vinzdla.  Datum  deeimo 
kaiendas  novembris,  anno  Domini  millésime  ij^  octui^esimo  sexto.  Si^ 
gnatum.  1  prima. 

Fol.  v  versoi 

XXXIX.  Litera  venditionis  facte  per  Hugonem  de  Roquafort,  domi- 
cellum,  dicto  domino  Eustacio,  de  medietrte  cujusdam  domus  indivise 
posite  in  loco  de  Vinzelia,  et  de  omni  jure  et  actione  quod  habebat  in  Cas- 
tro de  Vinzelia.  Datum  die  Martis  post  festum  beati  Bricii,  anno  Domini 
millesimo  ij"*  octuagesimo  primo.  Liiij*. 

Fol.  vj  recto. 

XL.  Litera  ratiffioationis-  facta  per  Cebeliam ,  uxorem  Duranti  Pogd , 


APPENDICE.  771 

dicto  domino  Ectstacio,  de  posse^sionibus  quas  vendiderat  dictus  ejus  vir. 
Datum  die  Jovis  post  festum  Pasche  Domini ,  anno  Domini  millesimo  ij' 
îxx  tercio.  Signatum.  Lvj". 

Ibid. 

XLI.  Litera  permutationis  facte  inter  dominum  Eustaciuin  de  Betio  Mar- 
chesio  et  Begonem  de  Longaserea,  domicellum,.qui  tradidit  eidem  domino 
unam  aibei^am ,  ioco  census  Âymarii  Gausserandi ,  domicelii  :  sciiicet  unam 
refiectionem ,  sive  prandiun),  et  unam  cenam  de  cibariis  competentibus , 
cum  quinque  militibus  et  cum  quinque  garsonibus,  sive  garsons,  et  uno  ser- 
viente,  etfenum  et  avenam  ad  opus  etsulficientiam  equorum  ipsius  Begonis 
et  dictorum  quinque  miiitum  per  unam  diem  annuatim,  et  quoddam  pran- 
dium,  sive  reffectionem,  in  crastinum  iliius  diey  in  mane,  de  cibariis  com- 
petentibus,  cum  militibus,  garsonibus  et  servienti  predictis,  prout  dictum 
est.  Item  plus  unam  reffectionem  et  cibarîe  necessaria  que  percipiebat  super 
Âybelina,  relicta  Geraldi  Âldegueri,  domicella,  ad  unam  diem  semel  an- 
nuatim ;  et  qua  die  iUa  consuevit  peixipere  reffectionem  predictam ,  eadem 
reiicta  débet  et  tenetur  ex  consuetudine  obviare  ei ,  et  in  recessu  ipsius  Bec , 
post  dictam  reffectionem,  ipsum  Bec  conducere  sive  endressar  cum  tor- 
titz/sive  retortz  de  cera,  usque  ad  hospitium  dicti  Bec  in  villa  de  Vin- 
zella;  et  quod  ipsa  domina  eidem  débet  facere  lectum  et  suo  socio,  et 
eidem  dare  et.mimstrare,  ante.intrameptum  lecti,  vinum  bonum  et  suffi- 
ciens  ad  potandum»  sibi  et  suis  sociis.  Et  de  aliis  redditibus  in  dicta  litera 
coQten  lis ,  et  pro  hoc  dictus  dominus  Eustacius  eidem  tradidit  totum  jus 
quod  habet  in  domibus  vocatis  de  Lescura ,  positis  in  parrochia  de  Maurcio , 
et  alias  res  in  dicta  litera  contentas.  Datum  die  dominica  post  festum 
beati  Martini  yemadis ,  anno  Domini  millesimo  ij""  septuagesimo  nono. 

Lxxvj*. 

* 

XLIl.  Citera  acquisitionis  facta  a  Bernardo  Joii  »  domicello  de  Âusiciô , 
per  dominum  Johannem  de  Gbambili  et  dominam  Mariam ,  ejus  uxorem , 
de  duobus  cestariis  vini,  mensure  de  Âusicio,  super  territorio  vocato  de 
Ria  Marti,  parrochie  de  Ausicio.  Datum  die  Jovis  ante  festum  Omnium 
Sanctorum ,  anno  Domini  millesimo  iij^  xj"".  Signatum.  Lxxvij*. 

Folio  viij  recto. 

XLin.  Litera  pennutationum  compositionis  facte  inter  dominum  Eusta- 

97- 


772  APPENDICE. 

oium  de  Belio  Marches  el  dominum  prepositum  et  conventum  monasterii 
Montis  Salvii.  Datum  die  Jovis  in  crastinum  Omnium  Sanctonim,  anno   . 
Domini  miilesimo  ij'  Ixxx  quarto.  yj'.  • 

Fol.  X  recto.  Castellanie  de  Rossino. 

XLIV.  Litera  quitationis  facta  heredibus,  seueorum  exequtoribus ,  domini 
Eustacii  de  Bello  Marches  per  dominum  prepositum  et  sindicum  monasterii 
Montis  Salvii ,  de  legato  facto  per  dictum  dominum  Eustacium  dicto  monas- 
terio.  Datum  die  Veneris  in  vigilia  Puriflicationis  béate  Marie,  anno  Do- 
mini miilesimo  ij""  nonagesimo  sexto.  Signatum.  ix*. 
Foi.  X  verso. 

XLV.  Litera  excambii  et  compositionmn  factorum  inter  dominum  Eus- 
tacium de  Bello  Marchesio  et  religiosos  viros  prepositum  et  conventum 
monasterii  Montis  Salvii.  Datum  die  Jovis  in  crastinum  Omnium  Sanc- 
torum,  anno  Domini  miilesimo  ij'  Ixxx  quinto.  Signatum,  xviij*. 

Foi.  xj  recto. 

XLVI.  Litera  homatgi  facti  per  dominum  Petrum  vocatum  de  Monsalvi, 
presbiterum,  dicto  domino  Eustacio,  de  afiario  vocato  del  Rossi,  cum  sub 
pertinentiis.  Datum  die  Veneris  ante  festum  beati  démentis,  anno  Do- 
mini miilesimo  ij"^  Ixxx  nono.  Signatum.  xxvij'.' 
Fol.  xij  recto. 

XLVn.  Litera  recognitionis  facte  per  dominum  Geraldum  Gui,  presbi- 
terum ,  tutorem  Bemardi  Gui ,  condam ,  et  Raimundi  Gui  et  Deodati  Gui , 
fratrum  Pétri  Gui,  et  Guilielmi  Vessieyra,  pro  se  et  Guillelmo  Manset, 
prociuratore  ejusdem  Guilielmi  Vessieyra,  domine  Marie  de  Bello  Marches, 
de  medietate ,  pro  indiviso ,  aSarii  de  las  Vessieyrias ,  sciti  in  parrochia  de 
Junhac,  cum  omnibus  juribus  et  pertinentiis  suis.  Datum  die  Mercurii  in 
vigilia  Assensionis  Domini ,  anno  Domini  miilesimo  ij""  nonagesimo  sexto. 
Signatum.  *  xxxix*. 

Fol.  xiij  recto. 

XLVni.  Litera  homatgi  facti  per  Aymericum  de  Beterinia,  domiceUum, 
dicto  domino  Eustacio ,  de  una  parte ,  pro  indiviso ,  mansi  vocati  del  Betz , 
sciti  in  parrochia  de  Junhaco,  et  appendarie  y ocsite  del  Betz  in  dicta  par 
rochia ,  et  de  aSario  vocato  de  las  Carrais  de  la  Calmeta ,  scito  in  dicta  par- 
rochia, cum  omnibus  juribus  et  pertinentiis  suis.  Datum  die  Martis  post 
festum  beati  Pétri,  anno  Domini  miilesimo  ij*  lxxix\  Signatum.  xlv*. 


APPENDICE. 


773 


XLIX.  Litera  compromissi  facti  inter  dictum  doininum  Eustacium ,  ex 

una  parte ,  et  dommum  Petrum  de  Monte  Salvio ,  presbiterum ,  et  Hugo- 

nem  de  Monte  Salvio,  fratres,  et  Geraldum  et  Guidonem  de  Monte  Salvio, 

firatres,  filios  condam  Guidonis  de  Monte  Salvio,  fratres  ilictorum  domini 

Pétri  et  Hugonis,  super  debato  quem  habebant  de  loco  de  Rossi.  Datum 

idij  kalendas  decembris,  anno  Domini  miUesimo  ij'  nonagesimo.         xlv)'. 
Fol.  xiij  verso. 

L.  Litera  venditionis  facte  per  dominiun   Geraldum  Nicholay,  près* 

biterum,  dicto  domino  Eustacio,  de  affario  del  Toron  ^  debMicholaus,  cum 

omnibus  suis  juribus  positis  in  parrochia  de  Ginolhaco.  Datum  die  Veneris 

ante  festum  beati  Luche,  anno  Domini  miilesimo  ij'  Ixxxij''.  Lxv*. 

Fol.  XV  recto. 

LI.  Litera  venditionis  facta  per  Ristanh,  dominum  de  Bessuejols,  do- 
mino Eustacio  de  Bello  Marchesio,  de  uno  cestario  siliginis,  mensure  de 
Interaquis,  censuali  quem  percipiebat  in  et  super  territorio  de  Puech  Guil- 
lelmi  et  de  las  Royvaldias ,  et  de  sex  denariis  Ruthenensibus  quos  perci- 
piebat in  toto  affario  del  Bosquet,  et  de  omni*jure  quod  habebat  in  eisdem, 
que  scita  sunt  in  parrochia  de  Ginolhaco.  Datiun  die  Martis  post  festum 
beati  Ylarii,  anno  Domini  miUesimo  ij'  Ixxx  primo.  Signatum.  Lxxiij*. 

Fol.  xvj  recto. 

Ln.  Litera  homatgii  facti  per  Bertrandum  Berengarii  de  Interaquis 
domine  Marie  de  Bello  MarchesiOt  de  baldia  et  territorio  dicti  nemoris. 
Datum  die  Veneris  post  festum  beati  Martini ,  anno  Domini  miilesimo  ij' 
xuf. 


Fol.  xvij  recto. 

'  Ce  mot,  omis  par  Raynoaard  dans  son 
Lexiqae  roman,  mais  recaeilli  par  du  Gange 
{Gloss,  med,  et  inf,  lat.  t.  VI,  p.  6i5,  6i6, 
V*  Toro),  D.  Carpentier  (Rid,  t.  VII,  p.  Sig, 
col.  3),  et,  d'après  lui,  par  Roquefort  [Gloss. 
de  la  langue  romane,  t.  II,  p.  6a3 ,  col.  i,  et 
p.  633 ,  col.  s] ,  se  retrouve  dans  le  nom  d*one 
localité  d*outre-mer,  ainsi  mentionnée  par  Jean 
Pierre  Sarrasin  :  t  Li  amiraus  loja  son  ost  en 
ce  lieu  que  on  apele  le  Toron  des  chevaliert, 
en  tele  manière  que  ceuls  de  Japhe  les  veoient 
plainement.  >  (Histoire  de  saint  Loai5«  par  Jean, 


Lxxxiij*. 


sire  de  Joinviile,  etc.  Paris,  Firmin  Didot, 
18S7,  in-19,  p.  3od.) — On  peut,  il  est  vrai, 
lire  Coron  ,  root  que  Ton  rencontre  auparavant 
et  ailleurs ,  avec  le  sens  'de  coin  : ...  il  vindrent 
au  eoron  de  celle  isle,  là  qù  les  deus  iauesa'en- 
forcent.»  (Ibid.p.  265.) 

•  Or  avint  ensi  ke  li  empereres  ot  a  faire  au 
coron  de  se  tiere,  *  etc.  [Li  Contes  dou  roi  Cons- 
tant X empereur,  dans  les  Nouvelles  françoises  en 
prose  du  xni*  sihcU,  etc.  A  Paris ,  chez  P.  Jannet, 
MDCCCLYi ,  in-S",  p.  19.) 


774  APPENDICE. 

LIU.  Litera  ireeogmtionis  faeta  p«r  >Guillelmiiin  .Valela,  dompoum  sive 
heremitam  d)B  Bilies,  domine  Marie,  filie  damini  Ëustacii  de  B^Uo  Mar- 
cbesio^  de  dotnibus  «uis  de  Klies ,  cum  omnibus  juribiis  et  pertinent  suis. 
Datum  die  Jovis^post  festum  Nativitatis  Domini,  anno.Domini  millesimo 
ij^  nonagedmo  quinte.  S%natum.  ^  iiij"^  xj\ 

Fol»  «viij  recto. 

* 

LIV.  Litera  permutationum  factarum  inter  dominum  Enricum,  comi- 
tem  Ruthenensem,  ex  una  parte,  et  dominum  Eustacium  de  Bello  Mar- 
ehesio,  militem,  ex  parte  altéra,  de  certis  redditibus  scitis  in  parrochia  de 
Ginolhaco  et  castellanie  de  Rinhaco  et  de  Bello  Castro.  Datum  die  Veneris 
post  festum  circumcisionis  Domini,  anno  Domini  millesimo  iij*  (sic)  octua-, 
gesimo  quinte.  Signatum.  iiij"'  xvj*. 

Fol.  xviij  verso. 

LV.  Litera  homatgii  facti  per  Hugonem  de  Mohsalvi,  filium  Hugonis 
de  Monsalvi ,  donûno  Eustacio  de  Bello  Marchesio ,  de  manso  superiori  de 
Cassas,  et  de  afiario  dicto  de  Alogne,  et  affario  dicto  de  Frous,  et.de  aSario 
dicto  del  Moyonial,  cum  suis  pertinentiis.  Datum  die  Veneris  ante  festum 
beati  Clementis,  anno  Domini  millesimo  ij*  octuagesimo  nono.  Signatum. 

mj"  xviij  . 

LVL  Litera  venditionis  facta  per  dominum  Geraldum  Nicholay,  près- 
bîterum,  pro  se  et  sois  fratribus  et  sororibus,  dicto  domino  Eustacio,  de 
territorio  Tocato  éel  Timn  dels  Michôlaus.  Datum  die  Veneris  ante  festum 
beati  Lucheeuvangeliste,  anno  Domini  millesimo  ij'  octuagesimo  secundo. 
Signatum.  iiij"  xix*. 

Ibid. 

LVn.  Litera  homatgii   facti   per   Geraldum  et  Guidonem    de  Monte 

Salvio,  clericQs,  domine  Marie  de  Bello  Marcbesio,  filie  condam  domini  Eus- 

taeii ,  de  manso  de  Âlogne ,  et  de  manso  superiori  de  Cassas ,  et  de  aliis  rébus 

in  dicta  litera  contentis.  Datum  die  sabbati  post  octavas  apostolorum  Pétri  et 

Pauli,  anno  Domini  millesimo  ij*  nonagesimo  quinto.  Signatum.     Cquinta. 

Fol.  xix  recto. 

• 
LVIII.    Liters^  compositionum  factarum    inter    dominum    prepositum 


[  , 


APMNDICE.  775 

mcHiastevii  Montis  Salvii  et*  dominum  Efostamum  de  Bdlo  Marches.  Datum 
die  sabbati  post  festum  sancti  Micfaaelis,  anno  Doinim  miHesimo  ij"^  nona^ 
gestmo  secundo.  Signatum.  cxxxj*. 

Fol.  xxj  verso. 

LIX.  Litera  recognitionis  facta  per  Johannem,  Guillelmum,  Stephanum 
et  Guillelmum  del  Sel ,  domine  Marie  de  Bello  Marchesio ,  de  medietate  pro 
indiviso  aflarii  de  Galhuneyras,  posito  in  parrochia  de  Junhaco.  Oatum  die 
Mercurii  in  vigilia  Assentionis  Domini ,  aRno  Domini  millésime  ij*  nonage- 
simo  sexto.  Signatum.  Cxxxiij'. 

LX.  Litera  venditionis  facta  per  Hugonem  Vitalis,  pro  se  et  tutorio 
nomine  Guillelmi  et  Johannis  Vitalis,  fratrum,  et  Agnetis,  eorum  matris, 
dicto  domino  Ëustacio  de  Bello  Marchesio,  de  afifario  vocato  de  la  Gamga 
et  de  Montagra,  cum  omnibus  juribus  et  pertinentiis  suis.  Datum  die  Martis 
post  festum  beat!  Martini ,  anno  Domini  millesimo  ij^  nonagesimo  secundo. 
Signatum.  Cxxxiiij*. 

Ibid. 

LXI.  Litera  homatgii  facti  per  Geraldum,  dominum  [de]  la  Valada, 
domino  Ëustacio  de  Bello  Marcbesio,  de  bona  vocata  de  la  Valada^  cum 
suis  pertinentiis;  item  de  manso  dels  Sols  et  de  appendaria  vocata  de  la 
Richardia,  et  de  nemore  del  Vinhal.  Datum  die  Veneris  ante  festum  beati 
Clementis ,  anno  Domini  millesimo  ij""  octuagesimo  nono.  Signatum. 

G  xliijV 
Fol.  xxij  verso. 

LXIL  Litera  cessionb,  sive  transportus  facti  per  dominam  Ayselinam 
de  Bedues,  vicecomitissam  Montis  Clari,  domine  Marie,  uxori  domini 
Johannis  de  Chambeli,  de  montaneis  de  Lhiuran  in  Alvemia.  Datum  die 
octava  exitus  mensis  januarii ,  anno  Domini  millesimo  iij^  xxiiij"*.  iij*. 

Fol.  xxiij  verso.  Litere  montanearam  de  Chambaer, 

LXIHv  Litera  recognitionis  fiaoteper  Rigaldum  de  Masymal),  parroehie 
de  Bredon,  domino  Hugoni  de  Gbanibili  et  domine  Marie  de  Bello  Marche»*, 
ejus  uxori,  de  toto  jure  quod  habebat  in  montaneis,  nemore  et  tenentiis 
del  Lhiuran^  Et  nichilominus  in  dicto   instrumento  iBt  mentio  qualifer 


776  APPENDICE. 

dictus  Rigaldus  permutavit  predictum  omne  jus  quod  habebat  io  monta- 
neb  predictis.  Datum  die  Mercurii  post  festum  Pentecostes  Dpmini,  anno 
Oomini  millesimo  iij''  x  octavo.  Signatum.  Quinta. 

LXIV.  Litera  recognitionis  facte  per  Stepbanum  Bonada  et  Raimun- 
dam,  ejus  uxorera,  dicto  domino  Johanni  Hugoni  et  ejus  uxori,  dominis 
de  Ghambuer,  de  omni  jure  suo  quem  habebant  in  manso  de  Frayssa,  par- 
rocbie  de  Bredom.  Datum  die  Veneris  ante  festum  beati  Pétri  ad  vincula, 
anno  Domini  millesimo  iij*"  nono«  vj*. 

Ibid. 

LXV.  Litera  recognitionis  facta  per  Guiilelmum  Boni  domino  Hugoni 
Johanni  de  Chambeii  et  domine  Marie,  ejus  uxori,  de  omne  id  quod  habe- 
bant in  manso  de  Frayssa,  parrochie  de  Bredom.  Datum  die  Jovis  ante 
festum  beati  Pétri  ad  vincula,  anno  Domini  millesimo  iij*  nono.         viij*. 

LXVI.  Litera  recognitionis  qualiter  dominus  Johannes  Hugonis  de 
Chambeii  et  domina  Maria ,  ejus  uxor,  recognoverunt  habuisse  a  domino 
Petro  de  la  Via  mille  libras  ad  causam  venditionis  montanee  de  Lhiuran. 
Datum  die  dominica  Annunciationis  béate  Marie ,  anno  Domini  millesimo 
nj'  xxuj*.  ix^. 

LXVn.  Litera  regia  faciens  mentionem  qualiter  dominus  Eustacius  de 
Bello  Mai^hesio  erat  dominus  montanearum  del  Lhiuran.  Datum  die  sep- 
tima  junii,  anno  Domini  millesimo  iij^'^xxix.  •  xV 

Fol,  xxiiij  recto. 

La  même  collection  dont  nous  avons  tiré  les  indications  qui  pré- 
cèdent, renferme  également  une  charte  sur  parchemin  signée  de  Bosco, 
notarius  regius,  et  datée  du  la  mai  i^ag,  contenant  copie  d^une 
charte  de  commune  délivrée  aux  habitants  de  Calvinet,  par  Eustache  •  • 

de  Beaumarchais  et  dame  Marie,  son  épouse,  dont  cette  pièce  nous 
révèle  le  nom  : 

Nos  Eustachis  de  Beumarchetz  e  Na  Maria ,  sa  molher,  a  totz  los  esgar- 
dadors  d  aquestas  letras  salutz.  Nos  cosentem  voluntier  a  las  preguarias  de 
nostres  homes ,  quant  elh  requiro  a  nos  causa  que  nos  cresem  que  sia  dre- 
churieyra  :  aquo  es  que  ns  a  inclinet  a  las  preguarias  dels  prodomes  he  de 
la  coraunitat  de  Calvinet,  de  Taves  at  d'Alvernhe,  estans  en  la  nostra  terra, 


APPENDICE.  777 

aut  cosselh  de  proshomes  relegios  e  seglai*s,  alsdavant  dicb  homes  [et]  a  la  co- 

niltat  de  Calvinet  autregam  los  us  e  las  costumas  desoU  scrichas.  De  las 

quales  la  primeyra  es  que  se  alcus  faom  o  alcima  femna  intra  de  dias  en 

ortz  o  vinhas  o  pratz  d*alcun  sens  la  voluntai  o  maudamen  d  aquel  de  cui 

sera ,  puis  que  nostre  mandamen  sera  cadans  cridat ,  pagare  très  sois  de 

la  monedat  corren  en  aquel  loc  als  cossols  d'aquel  meteis  loc,  se  a  de 

quei  puesca  pagar;  e  se  non  a,  al  albrit  de  nostre  juge  o  de  nostre  bayie 

sia  punit  corporalmen;  e  cascuna  bestia  que  sera  aqui  trobada,  pague  als 

dichtz  cossols  iiij*'  deniers.  Es  se  sia  auca  o  semblaus  ausels,  o  porx,  pague 

.j.  denier;  e  1  senfae  de  qui  sera  la  bestia  o  lauca  o  Tausels,  esmendara  lo 

dampnatge;  e  los  deniers  que  los  cossols  penranper  aquestas  causas ,  metran 

en  profiech  de  la  viaia  de  Calvinet,  ad  esmendar  los  mais  passatges  e  las 

vias  publicas  e  los  pons.  E  li  estranhs  que  aquest  mandamen  no  sabra ,  no 

seran  tengut  an  aquesta  pena ,  mas  seran  punitz  alt[r]amen ,  ad  albrit  de  nostre 

juge.  Item  se  alcus  hom  o  alcuna  femna  intra  de  nuetz  en  ottz  o  en  vinhas 

o  en  pratz  d*alcun  sens  mandamen  o  sens  voluntat  d*aquel  de  cui  sera ,  pa- 

guara  a  nos  .Ix.  sols  per  aquel  forfach ,  pois  que  nostre  mandamen  sera 

cridat  cadan ,  et  esmendara  lo  dampnatge.  Item  totz  hom  que  tenra  a  la  dicha 

viala  fais  pes,  falsa  mesura  o  faisa  auna,  sera  encorregut  a  nos  en  .Ix.  sols  j. 

denier;  esse  altras  doas  veguadas  faia  ayssp,  al  nostre  albrit  de  nostre  juge 

sera  punit.  Item  se  [li]  maselier  que  vendran  la  scarns  a  la  dicha  viela ,  vendo 

bonasdiiis  e  sanas;  es  se  non  ero  bonas  e  sanas,  o  li  maselier  non  révéla vo 

als  compradors  la  malvestat  de  las  cams  quant  seran  malvesas,  sian  presas 

e  donadas  als  paubres  per  Tamor  de  Dieu ,  e  sia  rendut  lo  près  ad  aquel  que 

las  avia  compradas.  Empero  quant  li  maselier  revelanen  la  malvestat  de 

las  carns  a  naquel  que  las  comprarien ,  no  sio  de  re  tengutz.  De  la  festa  de 

sanch  Miquel  tro  a  Paschas  gasanhe  ei\  cascun  sol  .iij.  mealhas  tan  solamen, 

e  de  las  Pascas  entro  a  Sanch  Miquel  .ij.  deniers  tan  solamen.  E  totz  mase- 

liers  que  aquesta  deflensa  o  mandamen  transpassara ,  sera  encorregut  a  nos 

en  vij''  sols  .j.  denier.  Item  cascuna  pestoressa  o  cascuni  que  faia  pan  a 

vendre  en  la  dicha  viela,  gasanhe  en  cascim  sestier  de  fromen  .viij.  denier 

e  lo  bren  tan  solamen ,  et  aquo  segon  may  o  segon  mens.  Es  se  may  y  gasanha, 

totz  lo  pa  sia  près  e  donat,  per  Tamor  de  Dieu,  als  paubres.  Totas  causas 

mangablas,  pueys  que  seran  aportadas  a  la  dita  viela  a  vendre,  no  sio 

vendudas  entro  que  sio  davant  aportadas  a  la  plassa ,  pueis  que  de  nostre 

mandamen  aura  stat  cridat  en  la  dita  viela  ^  e  deffendut.  Et  aquesta  defiencios 

HIST.  DE  LA  GOERRE  DE  NAT.  98 


778  APPENDICE. 

dure  de  la  festa  de  sanch  Jehan  Batifita  eatro  a  ia  festa  de.sandi  Miqiiek 
Et  que  aquest  mandament  transpassara  sera  eondampnat  a  noa  en  •xij.  de- 
niers. PerdiU,  lebreB,  contths  sio  vendutz  al  £br  que  aéra  cridai  al  mercat* 
o  e  la  vieia ,  de  part  nos.  Item  U^  bom  e  tota  femaa  que  aportara  causas 
mangablas  a  la  dicha  viala ,  coma  so  volatîlias ,  bestias  salvagas ,  pomas, 
peras  e  causas  semUans ,  non  doue'  leyda  ae  non  era  al  dia  de)  mercat  Item 
negus  homs  habitan  e  la  dicfaa  viala,  as  ses  propris  bus,  a  dia  de  mercat  o 
d'altre,  en  lo  mercat  o  àe  fora,  no  dooe  leyda  de  causas  que  venda  ni 
compre  en  la  dicba  viala.  Item  nos  volem  que  negus  ba.yles  no^fassa  foroa 
a  negun  home  de  la  dioba  viala,  ni  prengiia  son  cors  ni  retenha ,  se  non  era 
en  casque  son  cors  degues  esserpres.  Es  s'en  prendia  alcu  o  li fassia  forsa ,  que 
aquel  a  cui  séria  fac^  la  forsa  pogues  a  nostra  cort  apelar,  dada  causio 
covenbabla  d'estar  a  dredi^per  davant  nos.  Li  cossol  delà  dicha  viala  juraran 
a  gardar  et  a  deSendre  ben  e  leialmen  nostre  cors  e  nostres  aiembres  e 
nostras  drechuras ,  e  que  gardaran  e  faran  ben  e  leiaknejfi  lo  offici  del  cos- 
solat  tant  quant  seran  en  aquel  ofiici ,  e  que  non  prenguo  do  ni  servie!  per 
razo  d'aquel  offici  que  teno ,  d*alcu  benne  per  lor  ni  per  alcun  ma,  se  non  era 
causa  que  sia  autregada  e  drecha  ^  ca&cun  estan  en  aquel  ofiicL  Item  la  oomu^ 
*  naltat  de  la  dicha  viela  jurara  a  nos ,  o  a  nostre. mandam^i^  en  la  présence 

dels  cossols,  a  donar  als  dichtz  oossob  bon  cosselb  e  leal,  segon  lor  poder, 
quant  elb  seran  requtst  d'aysso,  salentotas  causas  nostre  dreoh.  Itemestru- 
ment  fach  de  public  notari  establit  per  nos  o  per  nostre  manda#Bn,  aio 
aquela  fermetat  que  anpubbe  estnunen.  Item  testameo  fach  en  la  dameyra 
voluntat  domc  davant  testimonis  covenhables ,  aio  fermetat.  Item  sialcus 
mor  sens  heretier,  que  non  deia  esser  bereties<  e  non  aia  &eb  son  testamen , 
li  cossols  de  la  dicba  viala  de  nostre  mandamen  gardaran  los  bes  d*aquen 
per  .j.  an  et  .j.  dia  ;  empero  que  los  bes  sian  scdphper  nostre  bayle.  Es  se  an 
aquel  an  et  .j.  dia  non  venia  heretier  que  agues  heretar,  li  cossol  redram  a  nos 
aquels  bes ,  aSàT  planieyramen  nostra  voltuitat  Item  totss  deudea  conogutz , 
se  clams  nos  fabo^  se  non  es  pignorat  dins  xiiij  dias,  lo  deneyre  paguara 
a  nos  très  sois  per  'clams.  Es  se  los  deudes  es  neguat  e  non  pueaca  esserproats, 
aquel  que  sera  vencuts  sera  eondampnat  a  nos  en  .ij.  sob.  Item  di  alcus 
ditz  al  altre  paraulas  contumehous  [sic)  e  grossas,  se  dams  non  es  fach ,  non 
es  tengut  a  nos  ad  amendai  Es  se  clams  n  es  fait,  es  tengut  a  nos  en  .iij.  sols , 
per  locta  e  per  la  estimado  de  la  injuria  en  .Ij.  sols  per  fbura.  Item  se 
alcus  tray  glasi  contra  altre  e  non  fer,  sera  eondampnat  a  nos  en  U.  sob. 


APPENDICE.  779 

E's'en  fene  sanc  ne  yeis,  sera  punit,  a  nos  en  wO^sols^et^esmendarmai  na- 
fràt.  E  sBn  pert  membre,  sera  oondempnatti  moB  en  .x.  iibvas  o  en  plus,  se 
a  nos  plat£,  et  esmendara  al  nafrat.  E^  se.acpel  qcie  sera  ferit,  mor  per  lo 
cop»  aqud  qne&ra  lo  copserapmntaiiostFa  yofamtat,:e  totz  Ihy  bes  seran 
près  a  noafara  ma.  item  se  alcu&  es  condempnat.  de  quakpie  dampnatio  que 
sia ,  li  sien  be  seaan  près  en  noBtra  ma,  e  li  aieu  deiides  seian  pagatz  d'aquels 
bes,  e  lo  remanens,  sen  i  a:»  seran  nostres.  Item  li  layro  e  lo  omesida 
seran  punitz  a  nostra  voluntai.  Item  se  alcus  es  près. en  âdulteri,  correra 
per  la  viala,  o:  pague  a  nos^.ij*.  sols.  Daquo  aia  k  causida  aquel  que  deu 
corre*  Item  se  alcus  intra  en  fermansa  per  ahre,  sel  principal  deudere  non 
a  de  que  pague ,  aqud  que  sera  fermansa  pagne ,  se  a  dont  puesca  pagar. 
Item  se  alcus  vol  donar  la  soa  causa*,  done-la ,  et  aquest  do  sia  ferms  per  tos 
temps,  sal  ajsso  que  drecfanrieyra  porcios.  sia  donada  assos  en&ns»  als  bus 
eta>  las  costumas  de  la  terra;  sal^nostre  drech  en  totas  causas  e  de  tôt  ahre 
home  en  aquest  cas.  Item  nos  autregam  ais  davant  ditz  bomes  de  Calvinet 
que  puesco  acessar  et  comprar  de  totz  bome  que  vuelba  vendre  ni  cessar 
en  nostra  terra  et  en  nostra  senhoria ,  sal  nostre  drech.  Item  tôt  bome  'que 
venir  vuelba  a  la  dita  viala  o  abitar  es  ser  estaga^  ^sia  francx  ayssi  coma  li  altre 
babitadors,  se  far  se  pot,  sens  prejudici  daltrui.  Item  la  dita  vila sia  franqua 
de  tota  questa ,  se  non  era  &oba  de  voluntat  dels  bomes  de  la  vila ,  esters 
en  très  cas ,  lo  quais  podem  far  quista  :  so  es  assaber  per  la  redemptio  de 
nostre  propri  cors,  per  nostra  filba  maridar  o  s avenia  aostras  personas 
passar  la  mar  per  causa  de  pegrinatio.-  Item  en  casouna  mayo  o  en  cascxm 
ayrat  lonc  de  detz  canas  e  lare  de  quatre,  a  la  mesura  de  Figac,  devem  aver 
cadans  .vj.  deniers  sensals  a  la  festa  de  sant  Andrieu  apostol,  et  aquo  segon 
may  e  segon  mens.  Item  tôt  buou  que  sera  vendut  al.mercat  o  en  la  viala, 
devemaver de Tescranb  d'acpiel  que  comprara  .j.  denier,  de  porc  .j. denier, 
de  ase  ferrât  .vj.  deniers^  e  de  de£Perrat  .j.  denier;  de  bestia  grossa  .xij.  de- 
niers, de  cascun  cuer  de  bestia  grossa  .j.  denier  d'aquel  que  lo  vendra;  de 
pel  de  volp  o  de  loyra  .j.  denier.  Item  de  houeylba  o  de  cabra  .j*J  mealha 
d  aquel  que  la  oomprara»  hem  desora  d'una  libra  e  daqui  ensus  ij«  denier 
d  aquel  que  la  ven.  Es  si  colier  la  porta ,  non  dara  maS  .j.  denier.  Item  d  una 
saumada  d*olas  .j.  denier  o  .j^  ola  que  valba  .j.  denier.  Item  de  cascuna 
feusa  de  cam  de  porc  que  sera  trobada  el  mercat  plus  propda  davant  nadal, 
j'.  veguada   el  an  .j.  denier.  Aquestas  leudas   davan  dichas  pagaran  li 
estranh.  E  lifaome  de  la  dicha  vila  sia  franx  de  tota  leyda  de  las  causas  que 

98. 


780  APPENDICE. 

compraran  a  ior  propris  hus  o  en  ta  vila  o  en  lo  mercat.  Item  tôt  hom  estranh 
que  tenha  tenda  lo  dia  del  mercat,  de  quelque  mestîer  que  sia,  done  .j.  de- 
nier per  leyda,  exceptât  mersier,  que  non  deu  mas  mealha.  Item  cascun 
fazen  pa  a  vendre  en  la  vila,  donara  a  nos  cadans  .iiij.  denayradas  de  pa  lo 
jous  de  la  cena.  Item  la  saimiada  del  fer  aportada  de  foras  donara  a  nos 
per  leyda  .iiij.  deniers,  huna  saumada  de  sal  «j*.  pena  de  sal  et  .j.  denier. 
Tôt  home  estranh  que  vuelha  trayre  de  la  dita  vila  blat  ni  sal,  donara  per 
.y.  saumada  de  blat  .j*.  copa  raza,  et  aquo  segon  may  o  segon  mens;  e  per 
una  saumada  de  vi  .j.  denier  per  leyda;  per  lo  fays  de  hun  home  de  sal, 
.j*.  mealha;  del  fays  d*enaps  de  veyres  .j.  denier  d*ome  estranh;  dun  fays 
d*escudelas  de  grasals  .j.  denier;  de  cascuna  semensa  dort  del  estranh, 
segon  que  raso  sera  justa.  Se  alcus  que  (feia  leyda  et  icis  fora  de  la  vila  o  del 
mercat  que  non  pague  leyda ,  paguara  a  nos  set  sols  et  .j*.  mealha  per  emenda. 
Qui  ferra  alcun  el  mercat  am  lo  ponh,  paguara  a  nos  .vj.  sols  et  .j*.  mealha 
dencorreguda.  Et  se  sanc  ne  yeis,  el  sera  condempnat  a  nos  a  Àx.  sols. 
Qui  de  pocessio  playjara,  pague  per  libra  .tj.  sols;  et  aquela  soma  no  pa- 
guara aquel  que  playgara  entro  a  la  ffi  del  plach.  Item  se  alcus  bayles 
penhurava  alcun  home  aprop  .xiiij.  dias  assignatz  al  deudor,  aquel  de  cui 
seralo  deutes gardara las  penhurasper  altres  .xiiij.  dias,  etpassatz  los  .xiiij. 
dias  el  vendra  las  penhuras;  e  non  es  plus  tengutz  que  las  tenha.  Item  lo 
bayle  de  la  vila  jUrara  en  la  presencia  dels  cossols  que  el  fara  leialmen  son 
offici,  e  que  non  prengua  do  ni  servici  per  son  offici;  a  cascun  redra  son 
drech ,  segon  son  poder.  Los  hus  e  las  costumas  de  la  dicha  vila  aproadas  et 
scrichas  gardara,  sal  nostre  drech,  et  deffendra.  Item  nos  establirem  en  la 
dita  vila  cossob  cadans ,  lendema  de  Nadal.  Es  se  adoncas  non  ero  estabUtz , 
Ior  poder  durara  entro  que  asom  establitz  autres  cossols.  Item  nos  volem 
que  li  cossols  aion  poder  de  rey re ,  adobar  los  mab  passatges  per  las  vias 
publicas.  Es  se  alcus  jeta  en  las  carrieyras  causas  pudens  e  causas  nosens, 
sian  punitz  per  nostre  bayle  e  per  los  cossols ,  segon  que  y  ffara  affar.  Tôt 
aquest  hus  et  aquestas  costumas  de  davant  dichas  e  totas  las  causas  que 
dessus  son  scrichas  nos  ditz  Eustachis  e  Na  Maria  prometem  als  ditz  homes 
et  a  la  comunitat  de  Galvinet  tener  e  gardar  et  attendre  per  tos  temps  a 
bonaffe ,  a  nostre  poder,  per  nos  e  pels  nostres.  Et  en  testimoni  d  aquestas 
causas  et  a  maior  fermetat  aver,  pausam  nostres  segels  a  la  présent  carta  et 
a  las  présent  ieti*as,  et  aprobam  los  hus  e  las  costumas  desus  dichas  e  totas 
las  causas  que  dessus  son  scrichas  e  des  ayssa  en  jos.  Et  ajustam  ad  aysso 


APPENDICE.  781 

que  dessus  es  escrich ,  que  de  cascu  sestier  de  firomen  e  de  qualque  altre  blat 
a  la  mesura  de  la  vila  dessus  dicha  cuech  el  nostre  forn,  devem  aver  .iiij. 
deniers.  Item  home  de  Isf  dita  vila  devo  far  a  nos  mandia  al  bastimen  de 
tors  e  de  murs  e  de  valatz  e  de  palenc  del  castel  de  Galvinet  per  tos  temps 
a  lor  despessas.  Item  li  home  de  la  dita  viala  devo  moire  lor  blatz  els  nostres 
mohs ,  aytant  quant  11  mole  sobredich  seran  apte  de  moire.  Item  si  alcus 
hom  vendia  las  penhm^as  quel  seran  rendidas  per  son  deude ,  venda  ]as  per 
lo  maior  pretz  que  aver  ne  poyra;  et  aquo  que  n aura  may  oltra  lo  deude,  sia 
tengutz  de  redre  e  reda  ad  aquel  de  cui  ero  las  penhuras.  Item  las  dichas 
franquesas  e*ls  hus  e  las  costumas  dessus  dichas  devo  aver  e  durar  e  la  dicha 
vila  et  el  castel  de  Calvinet,  e  dessa  la  vila  e  del  castel  entro  al  rieu  de 
lonc  la  Teulieyra ,  et  entro  al  rieu  de  TEstanc,  et  entro  al  cap  del  Puech  que 
apela  hora  Paech  mkior,  entro  al  loc  on  sajusto  M  doy  rieu  sobre  dich. 
Horum  omnium  sunt  testes  :  Johans  la  Cort,  B.  Pelisiers,  P.  Mamet,  G.  la 
Cort,  W.  la  Roqua,  P.  del. Gassanh,  clerc;  G.  de  Tenergas  (Senergas?), 
B.  Laurens,  cleipie.  Actum  etdatum  in  capella  de  Galvinet,  tertio  nonas 
aprilis,  anno  Domini  millesimo  .ce®.  Ix.  sexto. 

Sequitur  copia  alterius  litere  annexe  cum  supradictis. 

Nos  Eustachis  de  Beu  Marchet  e  nos  Na  Maria ,  sa  molher,  fam  assaber 
a  totz  aquels  que  veyan  aquest  présent  scrich,  que  nos  nos  em  acordatz  am 
nostres  homes  de  Galvinet  en  aquesta  maneyra  que  elb ,  oltra  lo  bastimen 
del  castel  de  Galvinet,  nos  devo  far  manobra  a  noslra  despessa  e  las  maios 
et  els  bastimens  que  nos  farem  a  nostres  ops  et  a  nostres  hus  dius  lo  castel 
sobredich,  de  cascun  hostal  hun  home,  la  semmana  una  vetz,  sal  el  temps 
que  es  de  la  Sant  Johan  tro  a  la  Sant  Miquel  no  so  tengutz  d  aquesta  mano- 
bra. Et  aquesta  manobra,  ayssi  com  dessus  escrich,  devo  (ar  per  .v.  ans  prop- 
damens  endevenedors  compHtz,  e  des  aqui  e  lay  non  be  so  tengutz.  Et  no 
volem  que  per  aysso  après  los  «v.  ans  sia  fach  alcus  dampnatges  ni  alcus 
prejudicis  als  dilz  homes  e  lor  firanqu[e]sas  ni  e  lor  hus  ni  e  lor  costumas 
que^  lor  avem  autregadas ,  ayssi  coma  so  escrichas  e  segeladas  ab  nostres 
segels,  mas  que  aia  valor  et  fermetat  per  tos  temps,  et  que  après  los  .v.  ans 
sian  franc  de  tota  manobra ,  salva  aquela  que  y  conte  e  las  dichas  costumas. 
In  cujustestimoniumsigillanostrapresentiscripture  duximus  apponendum. 
Actum  in  capella  de  Gaj^inet,  iij  nonas  aprilis,  anno  Domini  millesimo 
.ce.  Ix.  sexto.  Testes  ut  sapra. 

Arch. deTEmp.  sect.  administr.  partie  domaniale,  p.  1 36 A, cote  1290. 


782  APPENDICE. 

Page  i^À,  versiiogs. 

Ce  même  pi overbef  se?  retrouve  ainsi  en  basque  : 

Erroma  ezen  horen  bâtez  acabatu. 
(  Rome  ne  fut  pas  faite  en  une  heure.  ) 
Page  347. 

Voyez  encore,  sur  ce  même  château  de  Belmarches,  au  bas  du  folio  68 
verso. 

Page  371. 

Voici  une  autre  citation  à  placer  à  la  suite  de  celle  des  Tournois  de 
Chauvenci  : 

«Uns  de6  sainshommes  del  dsèietl  eonleit  k*il  ayoit  esté  fius  à  .j.  prou- 
voire  des  ydres.  J.  jour  entra  ses  pères  el  temple  pour  sacrefiier  as^  ma- 
hommes^  »  etc.  (Vies  des  pères  du  désert,  cb.  cxvj;  Ms.  de  la  Bibliothèque 
impériale,  fonds  de  Sorbonne,  n""  àSk,  folio  99  reoto,  col.  a,  1.  Aa.) 

Page  4o2. 

A  ce  que  nous  avons  dit  là  et  page  ^92,  sur  maître  Martin,  on  peut 
ajouter  ces  deux  articles  des  comptes  de  Navarre  poiu*  1 286  : 

«Item  magistro  Martino  preparanti  cisternas  castrorum  et  balistas  de 
garrolo.  in  quindecim  diebus  xxx  solidos.  »  (Fol.  22  recto.  Compot.  Sancii 
f  Ordcii  de  Sancto  MiUano,  merini  Stellensis.) 

i<  Item  magistro  Maitino  de  Stella,  carpentario,  dum  faciebat  defensiones 
vocatas  archeras  in  castro  de  Cortes  de  mandate  gubernatoris ,  vi  katicia 
iij  rova.  »  (Fol.  48  recto  Compot.  Gileherti,  balUvi  Taiele,) 

Page  1x1  à* 

Ces  voies  romames  n'étaient  pas  le  seul  Ouvrage  auquel  on  rattachât  le 
rioni  du  vainqueur  des  Gaules.  Au  xu*  siècle,  Jean  Beleth  (Divin,  ùff,  Explic, 
c.  1 59)  regardait  comme  lé  totnbeiau  de  Jules  César  Tobélisque  du  Vatican , 
qui  s'appelait  de  soh  temps  Faiguille  de  saint  Pierre,  erreur  populaire *que 
Durantî  [RationaL  divin,  off.  lib.  I,  c.  v,  n.  9)  répétairplus  tard. 

Nos  ancêtres  du  midi  de  la  France  ont  accolé  César  à  Hippocrate,  comme 
on  le  volt  par  ce  début  d'un  recueil  de  recettes  médicales  :  Ypocras.  — 
In  nomine  dx}mini  nostri  Jhesa  Christi  amen,  —  iiD  es  lo  libre  que  Ipocras 
trames  a  César,  e  dis  li  ;  «  Ara  fai  gardar  aquest  libre,  car  mot  es  proficha- 
Hes;  sapchas  que  el  es  ajtals  con  tu  l'as  demandât  per  ta  salut;  saptrhas 


APPENDICE.  7«3 

que  la  curation  de  ton  cors  a  gran  mestier.  Si  sera  ad  esproar  tanatura*  netc. 
(Ms.  de  mon  cabinetviolio  a 3  recto,. eoti.) 

Pag.  4^6-4^19,  addition'^  la  note  sur  le  sucre. 

L'histoire  de  cette  précieuse  denrée  est  si  intéressante ,  que  nous  ne  pou- 
vons résister  au  désir  de  fournir  quelques  indications  de  plus  au  savant  qui 
voudrait  la  traiter^ 

La  canne  à  sucre  avait  été  vue  par  Brocard,  en  Palestine,  vers  1283. 
Le  sucre  de  canne,  on.  canamiel,  était  recommandé  peut-âtre  pius  ancien- 
nement  par  Jean  de  Saint-Âmant.  Enfin,  Tusage.en  est  aussi  conseillé  par 
Alebrand  de  Florence.  (Voyez  THistoire  littéraire  de  la  France  ^  t.  XXI. 
p.  497,  îi65,  417.) 

Pa^e  448,  en  note,  col.  a. 

Dans  les  comptes  de  Navarre  pour  1  a 83,  il  est  fait  mention  d'un  Petrus 
de  Ezperan:  (Fol.  2  recto.)  ^ 

Page  471,  note  1. 

Marquisia  de  Ràda  est  encore  nommée  dans  les  mêmes  comptes,  (ol.  19 
verso,  49  recto,  54  verso,  7a  vei'so. 

Page  474,  en  note. 

Dans  les  comptes  de  Navarre,  il  est  fait  mention  de  Ruy  Perez  de  Tidon, 
de  Simon  Perez  et  Gomez  Perez  de  Tîdon.  (Fol.  ai  verso,  22  recto, 
1x2  recto,  56  recto,  75  recto.) 

Page  484. 

Il  eidste  nombre  d  autres  passages  qui  autorisent  à  dire  qu  en  général 
tes  Lombards  sont  mal  renommés  dans  nos  chansons,  de  geste.  (  Voyez 
l'Histoire  littéraire  de  la  France,  p.  464,  607,  591,  648.)  Dans  un  grand 
nombre  de  manuscrits  du  Roman  de  la  Rose  on  lit  : 

Maie-Boache ,  que  Diex  maudie  ! 
Ot  sodoiers  de  Lombardie. 

(Voyez  rédition  de  Méon,  t.  I*',  p.  i58,  en  note.) 

Page  488,  en  note,  col.  1. 

Il  est  encore  question  de  la  tour  de  Malveizin,  au  folio  87  recto.  On 
sait  qu'il  y  avait  un  château  de  Mauvoisin ,  en  Bigorre ,  dont  il  est  question 
dans  les  chroniques  de  Froissart,  liv.  III,  chap.  vi,  ann.  i388;  édit.  du 
Panthéon  littéraire,  t.  H,  p.  377. 


784  APPENDICE. 

Note  à  la  page  689,  ligne  5. 

On  retrouve  le  même  Lambertas  de  Tureyo  dans  une  pièce  du  Trésor  des 
chartes  (J.  Son ,  n**  3);  il  y  est  qualifié  de  dominus  Saxiaci,  procarator  nobiUs 
domine  Guise  de  Lanello» 

Pag.  5i4. 

Voyez,  sur  Tinterprétation  du  mot  missoudor,  THistoire  littéraire  de  la 
France,  t.  XXII,  p.  627,  gSi. 

Dans  ie plaisant  Galimatias  d'an  Gascon  et  d'an  Provençal,  publié  en  1 6 1 9, 
on  trouve  le  mot  mllle-soadiers ,  que  M.  Edouard  Fournier  rapporte  au  gof 
parisien  et  qui,  dit-il,  servait  à  désigner  les  cens  assez  riches  pour  pouvoir 
dépenser  mille  sous  par  jour.  (Voyez  Variétés  historufoes  et  littéraires,  etc. 
t.  IF.  A  Paris,  chez  P.  Jannet,  mdccclv,  în-12  ,  p.  279,  en  note.)     • 

Page  529. 

Les  extraits  suivants  des  couj^tes  de  Navarre  pour  1286  montrent  le 
rapport  qui  existait  entre  les  tournois  et  les  sanchets  : 

«Summa  expensarum  ij'  xj  libre  iij  denarii  morlanensium  xviij***';  valent 
iij''  xvj  libras  x  soiidos  iiij  denarios  sanchetorum. 

«  Item  pro  expensis  dicti  castellani  (  castri  Sancti  Johannis  de  Pede 
Portus),  quando  ivit  ad  regem  et  remansit  ibi  in  septimanis  decem  et  ani- 
plius,  pro  viginti  libris  turonensium  xlii]*";  valent  xvij  libras  ij  soiidos  xj 
denarios  sanchetorum.»  (Fol.  loa  verso.) 

ttSumma  totius  recepte  vi  libre  ix  solidi  viij  denarii  morlanensium 
xviij*'"*;  valent  ix  libras  xiiij  soiidos  vi  denarios  sanchetorum.  »  [Ibid) 

«Summa  totius  expense  xviij  libre  vij  solidi  morlanensium;  valent  xvi 
libras  xvij  soiidos  vi  denarios  sanchetorum.»  [Ihid.) 

Page  53 1. 

On  trouve  encore,  au  folio  97  recto  des  mêmes  comptes,  une  autre 

mention  du  même  Benedictas  Crosat 

Page  538,  note  1,  col.  i. 

Un  trouvère  cite  une  épée  de  Durazzo,  ville  qui  était  alors  au  pouvoir 

des  Grecs. 

£1  cors  11  met  le  bon  fier  de  Duras , 
Mort  le  trebuce  sor  un  perron  à  quas. . . 
L^arme  etnpoiierent  Bdzebus  et  Pilas. 

lÀ  Romans  dAn$eu  de  Cartage,  ma.  de  la  Bibl.  imp.  n*  7191,  fol.  6à  recto  « 
col.  a,  V.  29. 


APPENDICE.  785 

Page  563. 

Au  folio  99  verso  des  mêmes  comptes,  je  retrouve  un  Paschasias  Mar- 
zellaSf  sans  doute  de  la  même  famille. 

Page  566. 

Une  lettre  de  Jean-^ns-Terre,  du  a 6  juillet  iao5,  nous  montre  en  An- 
gleterre un  fabricant  d*arbalètes  nommé  Pierre  Sarrasin  ou  le  Sarrasin, 
probablement  à  cause  de  son  origine  : 

u  Rex  constabulario  Norhamtonie ,  etc.  Mittimus  ad  te  Petrum  Sarace- 
num,  factorem  balistarum,  mandantes  ut  illum  retineatis,  se  altero,  ad 
opéra  nostra  facienda,  et  facias  ei  habere  liberationes  suas  qualibet  die 
fuerit  in  servicio  nostro,  ix  denarios,»  etc. 

Dans  le  pipe  roll  de  la  sixième  année  de  Richard  P';  frère  et  prédéces- 
seur du  roi  Jean,  on  lit  larticle  suivant,  où  Ton  voit  également,  en  An^e- 
ten^e ,  un  Sarrasin  mêlé  à  des  arbalètes  : 

n  Pro  ducendis  ad  regem  hominibus  arbelastariorum  régis  cum  aii>alas- 
tis  et  hernasiis  eorum,  et  cum  quodam  Sarraceno  et  quodam  Grifibno,  xij  s. 
et  iiij  d.  » 

[Excerpta  historica,  or  lUastrations  of  English  History.  London  :  printed  by 
and  for  Samuel  Bentley,  m.  dccc.  xxxi.  grand  in-S"",  p.  395.) 

Page  557,  en  note,  col.  2. 

Hugues  de  Confiant  est  encore  nommé  dans  les  mêmes  comptes,  au 
folio  ik  recto. 


PIN. 


HIST.  DB  LA  6UER1IE  DE  NAT.  99 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Pages. 

Introdactiou i 

Histoire  de  la  guerre  de  Navarre  en  1276  et  1277 ^ 

Nouvelles  observations  sur  le  texte 33i 

Notes 337 

Table  des  principaux  mots  et  des  matières  contenus-  dans  l'Histoire  de  la 

guerre  de  Navarre 667 

Table  des  notes  de  l'Histoire  de  la  guerre  de  Navarre 743 

Appendice 761 


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