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HISTOIRE
m.
LA GUERRE DE NAVARRE
EN 1276 ET 1277
P*R GUILLAUME ANEUER DE TOULOUSE
AVEC UNE TBADUCTION. UNE INTRODUCTION ET DES NOTES
PARIS
IMPRIMERIE IMPÉRIALE
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INTRODUCTION.
Le manuscrit d'où nous avons tiré la chronique suivante
doit sa conservation à D. Pablo Uarregui , secrétaire de l'ajHn-
tamiento ou municipalité de Pampelune, qui, chargé de re-
cueillir les archives et la bibliothèque de Tabbaye de Fitero , le
retira d'un monceau de livres et de papiers mis au rebut.
Ecrit sur vélin, il forme un volume in-4** de 1^2 feuillets,
orné d'armoiries, de lettres toumeures et d*initiales peintes;
il n'y a pas jusqu'à la reliure en bois couvert de cuir de
Cordoue , qui ne soit accompagnée . d'écussons en cuivre :
l'un est d'argent au chevron d'azur; un autre paraît fivoir
été d'or au lion rampant de sable, barré, tandis qu'un troi-
sième porte également un lion rampant, mais sans barre
aucune. Deux des huit écussons qui s'y trouvaient originaire-
ment ont été arrachés. Quant aux armoiries peintes à l'inté-
rieur du volume, outre celles que nous avons blasonnées en
premier lieu, on y voit les armes de Navarre, qui sont de
gueules aux chaînes d'or passées en oiie, en croix et en sau-
toir, et un écu d'azur aux fleurs de lis d'or sans nombre. Ces
armoiries serviront sans doute à faire retrouver le premier pro-
priétaire du manuscrit.
HIST. DE LA GOennS DE NAT.
îi INTRODUCTION.
L'auteur du poëme qu'il renferme a eu soin de se nommer
dès la première ligne , ainsi conçue :
Guillelmus Anelier de Tolosa mefecit.
De quel Tolosa s'agit-il ici? de Tolosa, chef-lieu de la pro-
vince basque de Guipuzcoa, ville voisine de Pampelune, ou
de Toulouse en Languedoc? Sans contredit, de cette dernière.
Comme on le verra par la suite, Eustache de Beaumarchais,
nommé gouverneur de la Navarre par Philippe le Hardi,
passe par Toulouse pour se rendre à son poste , et y prend du
monde. Notre poëte sans doute en était. Je le soupçonne fort
d'avoir voulu se désigner dans les vfers suivants :
Per venir en Navarra 'N Eîstacha issitz fo
De Tolosa la nobia , a iei de bo baro :
Âb si menet un savi qu'entendia razo ,
E maint bêla compaynna e maint balester bo.
Page g8 , couplet xli.
Pour venir en Navarre sire Eustacbe sortit de Toulouse la noble , à la
manière de bon baron ; avec lui il mena un sage qui entendait raison , et
mainte belle compagnie et maint bon arbalétrier.
Mais comme si cette épithète de sage, en supposant que
notre troubadour ait voulu se l'appliquer, ne lui eût pas suffi,
il s'attache dans un autre endroit à prouver qu'il mérite celle
de brave; car nous ne saurions rapporter à nul autre les vers
que voici :
E d adonc anet s en la En Guillem Anelers
Ben annatz , car el era de lançar esquerers ;
E fy apportar peyras e n loguet .ij . feyssers ,
E près lescut el col e me se tôt prumers,
E secodet las peyras contra *ls tracho[r]s guerrers , etc.
Page 33^ , couplet lulviii.
INTRODUCTION. u,
Et alors sen alla sire Guillaume Ânelîer bien armé , car il était embarrassé
pour manier la lance ; et il fit appointer des pierres et loua pour cela deux
porte* faii , et prit 1 ecu au cou et se mit tout premier, et secoua les pierres
contre les traîtres guerriers, etc.
A ces maigres détails biographiques nous a avons rien à
ajouter, sinon que notre poëte-chevalier avait été témoin ocu-
laire de la plus grande partie des événements qu'il rapporte.
C'est ainsi que, pariant de l'embarquement des troupes de
Louis IX, à Aigues-Mortes, il dit :
La crozada fom granda e aneron s aprestar
Lai al port d*Aigas Mortas. Ço qu*eu vi puiss contar.
Page 26. couplet xn.
La croisade fut grande, et ils allèrent s apprêter là au port d*Aigues Mortes,
Ce que je vis je puis conter.
Plus loin\ faisant le récit de la guerre civile qui arma les
habitants de Pampelune les uns contre les autres, il répète la
même formule. Ailleurs^, racontant le siège d'un moulin, il
dit nous, comme s'il avait pris part à l'action. Il parle en son
nom personnel pour rendre hommage à Eustache de Beau-
marchais^; enfin il dit au milieu d'une narration : e d adonx
yen vi lo^ (et alors je le vis).
Après un prologue de douze vers, dans lequel le poëte
expose les motifs qui l'ont amené à écrire l'histoire du temps
passé, il commence son récit par la bataille de las Navas de
Tolosa , que le roi de Navarre Sancho VIII , surnommé le Fort,
gagna le 16 juillet laia, en compagnie des rois de Castille,
de Léon, d'Aragon et de Portugal, sur Mohammed El-Nassir-
^ Page 194, V. 2998. ^ Page 2^2, v. SyÔS. Voyez en-
' Page 210, V. 3253. core pag. 222, v. 3438, et pag. 23o,
* Page 21 4» V. 33oo. v. 3573.
a.
IV INTRODUCTION.
eddin-Allah , sultan des Almohades, qui reçurent en cette cir-
constance un coup dont ils ne devaient pas se relever ; il parle
ensuite de faits qui se rapportent aux années antérieures, du
voyage de Sancho à Maroc, de son séjour à la cour d'Yacoub-
Almanzor, et des événements qui rappelèrent le roi de Navarre
dans ses Etats. Après quelques détails historiquement très-pré-
cieux sur les accroissements de la ville de Pampelune, le
chroniqueur vient à parler de la retraite de don Sancho à
Tudela, des désordres qui en furent la suite, de la visite de
Jayme, roi d'Aragon, et du choix que le roi de Navarre fit de
lui pour son successeur, puis de la mort de ce dernier et de
son enterrement à Roncevaux ( 1 2 3 4 ) .
Guillaume Anelier raconte Tavénemént au trône de Thi-
baut, comte de Champagne et de Brie, neveu de don Sancho
par sa mère Tinfante dona Blanca, sœur du défunt roi et fille
de don Sancho le Savant, vingt et unième roi de Navarre; il
parle des fêtes qui eurent lieu à Pampelune à cette occasion ,
et signale les récompenses qui furent données aux jongleurs :
La i ac dat a jogias cavals e vestiment
E muls e palafres e maint enap d'argent.
Page 20, couplet x.
Là il y eut de donné aux jongleurs chevaux et vêtements, et mulets et
palefrois et maint hanap (coupe, gobelet) d argent.
Au reste, on ne pouvait rien faire qui fût plus agréable à
un souverain dont le troubadour vante, un peu plus bas, les
mœurs galantes et chevaleresques, les talents pour la poésie et
la musique, ajoutant qu'il donnait aux jongleurs et qu il leur
faisait honneur.
La suite du récit est consacrée aux trois mariages de Thibaut
le Grand et à sa postérité. Le seul fruit du premier, Blanche,
INTRODUCTION. v
d'abord promise, en 1 2 2 5 , à Othon III , fils d'Odon duc de Mo-
ravie et comte palatin de Bourgogne, puis en 1284 au fils
aîné de Fernando le Saint, don Alonso le Savant, roi de Cas-
tille, fut enfin mariée deux ans après avec Jean I", dit le Roux,
duc de Bretagne ; union où le troubadour voit une source éter-
nelle de discorde entre la Castille et la Navarre. Thibaut le
Grand mourut en 1 2 53 , après avoir régné dix-neuf ans; il eut
pour successeur son fils aîné, nommé Thibaut comme lui,
*
dont Anelier loue la piété. C'est sans doute pour mettre en re-
lief cette qualité du nouveau roi , qu il passe tout de suite au
récit de Texpédition de Tunis, qui n eut lieu que longtemps
après, en 1270; peut-être aussi tardait-il au troubadour de ra-
conter les événements dont il avait été témoin oculaire. Nous
n'aurions pas la déclaration que nous avons rapportée plus
haut, qu'il serait encore aisé de reconnaître le témoin dans
le narrateur, tant les circonstances qu'il relate sont nettement
indiquées et les détails nombreux. Le récit de la croisade de
Tunis, par Guillaume Anelier, mérite donc de prendre place
à la suite de la chronique du sire de Joinville, qui, comme
on le sait, n'a rien dit de cette expédition, à laquelle il n'as-
sistait pas. «De la voie que il fist à Thunes, dit le bon séné-
« chai en parlant de son maître, ne weil-je riens conter ne
«dire, pour ce que je ni fu pas, la merci Dieu, ne je ne
« weil chose dire ne mètre en mon livre, de quoi je ne soie
« certein. » Seulement, comme on pouvait s'y attendre, le trou-
badour toulousain, devenu navarrais par suite des circons-
tances, s'attache à faire l'éloge de ses nouveaux compatriotes ,
et ne trouve pas de meilleur moyen pour cela que de placer
leurs louanges dans la bouche de leurs ennemis : par exemple,
lorsqu'il parie des soldats de Thibaut qui volent en chemise
au secours de leur maître , il ajoute que les Sarrasins , les voyant
VI INTRODUCTION.
se démener ainsi , les proclamaient des diables vivants, inac-
cessibles à la crainte de la mort et des blessures, et avec les-
quels il ne faisait pas bon combattre.
On sait que Louis IX , le chef et Tâme de la croisade , mou-
rut en 1270; Thibaut II ne tarda pas à le suivre; il expira à
Trapana en Sicile, au mois de décembre de cette année, lais-
sant, à défaut de postérité, le trône à son frère Henri. A en
croire notre chroniqueur, qui raconte tous ces faits , c'est à des
mesures sanctionnées par ce prince qu'il faut rapporter la pre-
mière origine des dissensions qui devaient plus tard ensanglan-
ter sa capitale. Comme la plupart des villes du moyen àge\
elle consistait en uue cité et en bourgs, ou faubourgs, vrai-
semblablement construits en vue de contenir les citadins dans
le devoir et dans l'obéissance due au suzerain, plutôt qu'à les
défendre. Là se tenaient principalement les troupes, ce qui, à
Toulouse, valut aux gens de gueiTe le nom de bourgaats, que
Ton trouve dans l'un des registres municipaux^. Les habitants
de la cité de Pampelune, appelée Navarrerie, conseillés par le
prieur et les chanoines, demandèrent à se séparer des bourgs
et l'obtinrent, grâce à l'argent qu'ils ofiFrirent au roi. En vain
les bourgeois de Pampelune réclamèrent, rien ne leur valut.
Le roi fit apporter les chartes et le sceau , briser l'un et tran-
^ Voyez, entre autres, les ChroDÎ- doc, par M* Guillaume de Catel,
quesdeFroissart,iiv. P',part. 11, ch.xix liv. H, ch. 11, p. iS^i i35. (Cf. Gloss.
( éd. duPantbéoD littéraire, t. P% p. 817, med, et inf. latin. 1. 1, p. 816, col. 2,
col. 2, et 3i8, ann. i356), ch. lvii v** Bargus. — Dans un glossaire latin
(p. Syccol. 2, ann. iSôy), elch. lxxvii dont le manuscrit remonte au ix* siè-
(p. 389, col. 2; ann. i358). — Un de, bargus est expliqué par castra,
ancien troubadour parlant d'Avignon , ( Voyez Catalogas codicum philologico-
détaille ram lalinoram Bibliothecœ Vindobonen-
La ciptat e lo bore o lo donjo, etc. sis. Digess. Stepfaan. Endlicher. Vin-
Roman d? Gérarrfi«flo«ii/on, p. 169. dobonaB, apud F. Beck, i836, în-8",
^ Mémoires de Vhisioire du Langue- p. 296.)
7
INTRODUCTION. vu
cher les autres. Cet acte d'autorité précéda de peu sa mort,
qu'une note marginale du manuscrit fixe au jour de sainte
Màrie-Magdeleine de Tan 1273. 11 laissait, pour lui succéder,
une fille en bas âge, sous la tutelle de Blanche d'Artois, sa
mère. Celle-ci dut penser à donner un gouverneur au royaume;
elle convoqua les cortès, qui s'assemblèrent à Pampelune,
et D. Pierre Sanchiz de Monteagudo, seigneur de Cascante,
fut élu. La reine mère, alors, songea à se mettre en route pour
la France , afin d'aller voir sa fille à Provins , où elle la faisait
élever. Son départ fut le signal qu'attendaient les habitants de
la Navarrerie; au mépris des privilèges octroyés au bourg de
San Cemin, ou de San Saturnino, par les rois de Navarre,
ils élevèrent des fortifications et les garnirent de machines de
guerre. Le poëte dont nous analysons le récit décrit Tirrita-
tion des bourgeois, et rapporte les délibérations qui eurent
lieu à cette occasion. Conformément à un avis ouvert par l'un
d'entre eux, ils vont se plaindre au gouverneur, qui promet
d'examiner les dFDits respectifs des parties et de rendre prompte
justice. Dans ce but, il se transporte dans la Navarrerie, et en-
tame une espèce d'enquête. Elle se termine par le refus net de
détruire les machines de guerre , et par la menace de les dé-
fendre. Sans se laisser arrêter par cette fière réponse, le gou-
verneur assemble les cortès, et le conseil est d'avis que les ou-
vrages de guerre commencés par les habitants de la Navarrerie
doivent être démolis. D. Pierre Sanchiz prend un arrêté en
conséquence; mais quand ceux auxquels il s'adressait en eu-
rent connaissance, ils répondirent au gouverneur comme ils
l'avaient déjà fait par l'organe de D. Sancho de los Arcos , l'un
d'eux.
Une pareille réponse méritait un châtiment : il ne se fit pas
attendre , et l'ordre fut donné de ravager les propriétés des ré-
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HISTOIRE
LA GUERRE DE NAVARRE
EN 1276 ET 1277
PAR GUILLAUME ANELIER DE TOULOUSE
AVEC UNE TRADUCTION. UNE INTRODUCTION ET DES NOTES
PA8 FRANCISQIIE-MICHEL
PARIS
IMPRIMERIE IMPÉRIALE
X INTRODUCTION.
gouverneur fut assailli de plaintes et de rédaraations. Il se dé-
cida alors, d'après le conseil de D. Gonçalvo Ibanez, à convo-
quer les cortès à Estella. Les seigneurs y prêtèrent sennent à
Eustache de Beaumarchais, et reçurent les sommes qui leur
étaient dues pour la garde des châteaux et le payement des
troupes. Le gouverneur porta alors son attention sur la dis-
corde qui régnait entre la cité et les bourgs de Pampelune, et
tenta d y mettre un terme. Il crut y parvenir en convoquant
les cortès et en leur soumettant Taffaire. Après en avoir déli-
béré , rassemblée fut d'avis que les fortifications devaient être
démolies de part et d'autre. D. Ponce Baldoin , au nom des
bourgs de San Nicolas et ée San Cernin , déclara qu'ils se con-
formeraient à cette décision; quant aux députés de laNavar-
rerie, ils refusèrent de prendre aucun engagement avant
d'avoir conféré avec le conseil de la ville, titre qui apparte-
nait également à cette partie de Pampelune. Le conseil assem-
blé, le prieur Sicard prit la parole, et l'avis qu'il émit de ré-
sister à la volonté du gouverneur, entraîna bientôt tous les
autres.
Eustache, averti de cette détermination, monte à cheval et
se rend au palais de l'évêque. Les habitants de la Navarrerie,
le voyant passer, croient qu'il vient démolir leurs fortifica-
tions; ils courent aux armes, font entendre des cris de mort,
et enveloppent le gouverneur et sa troupe. Eustache veut en-
trer dans Sainte-Marie, il en trouve les portes fermées; il réus-
sit, cependant, à quitter la ville et à gagner Olaz. Le lende-
main il se rend au bourg de San Cernin, où l'attendait une
meilleure réception; les bourgeois se montrent fort irrités de
ce qui lui était arrivé la veille, et l'exhortent à en tirer ven-
geance. Eustache leur répond qu'il est décidé à souffrir en paix
jusqu'à ce que l'heure de la vengeance ait sonné.
INTRODUCTION. xf
Après être resté quelque temps à San Cemin, le gouver-
neur se mit à parcourir la Navarre, pendant que, d'un autre
côté, D. Gonçalvo Ibanez s'eflForçait de réconcilier D. Pedro
Sanchiz et D. Garcia Almoravit. Il y réussit; mais, dit notre
auteur, ils firent la paix comme elle se fait en Lombardie , où
Tun donne des assurances à Tautre jusqu'à ce qu'il voie son
avantage. »
• Dans le même temps, le bourg de San Cemin et les autres,*
déterminés à se conformer aux ordres du gouverneur, firent
jeter à terre leurs fortifications et lui en donnèrent avis, le
priant d'assurer l'exécution du reste de l'arrêté. Eustache les
exhorta à la patience, leur rappelant que Paris n'a point été
construit en un jour.
D'un autre côté, les barons de la Navarre avaient formé
comme une conspiration contre l'autorité de leur jeune reine,
dans l'intérêt d'Alonso le Savant, roi de Castille et de Léon.
Eustache de Beaumarchais, auquel don Gonçalvo Ibanez avait
fait part de leurs projets, refusa avec indignation de s'y asso-
cier, et protesta qu'il mourrait avant de souffrir qu'ils s'exécu-
tassent. Se voyant repoussés, les barons navarrais songèrent à
chasser le gouverneur français ; pour cela , ils ima^nèrent un
stratagème. Suivant eux, don Lope Diez , Seigneur de Biscaye,
et don Simon Ruiz, seigneur de los Cameros, avaient été exi-
lés de Castille pour avoir épargné la NdVarre. Us aimaient ce
pays et demandaient à être reçus à son service. Eustache y
ayant consenti, ainsi que les cortès du royaume assemblés
dans le château de los Arcos, bientôt après une armée de Cas-
tillans entra en Biscaye et y porta le ravage et l'incendie. Lope
Diez ne manqua pas de réclamer des secours du gouverneur
de la Navarre, qui «empressa de convoquera Pampelune les
barons du royaume. Tous s'y rendirent en armes, à la tête de
6.
XII INTRODUCTION.
leur monde, prêts à marcher contre les envahisseurs. Cepen-
dant les conjurés convinrent de leurs faits; ils devaient s'en-
tendre avec Tennemi, prendre jour pour livrer une bataille
rangée , et tout disposer de manière à ce qu'Eu stache succom-
bât des premiers. Leur conférence ne fut pas tellement secrète
qu'il n'en transpirât quelque chose dans le bourg de San Cer-
njn , où le gouverneur ne comptait que des amis. Averti par
^on Ponce Baldoin, il change de résolution et annonce aux
barons qu'il ne quittera pas Pampelune. Battus de ce côté,
ceux-ci ne renoncent cependant pas à leur projet; ils revien-
nent en ville et proposent aux habitants des bourgs de s'unir
à eux pour renvoyer Eustache; mais, loin d'entrer dans leurs
vues, les bourgeois se concertent pour les faire échouer, et
promettent au gouverneur de le soutenir jusqu'à la mort. Ils
le reçoivent au milieu d'eux, pendant que, d'un autre côté,
les barons se renferment dans la Navarrerie. Le premier soin
de ceux-ci fut de tenir parlement, comme dit Guillaume Anelier,
dans l'église de Sainte-Marie, et, dans une seconde séance,
tous prêtèrent serment.
Une scène analogue se passait en la cité , dans l'église Saint-
Laurent; les habitants, s'adressant au gouverneur, s'écriaient
d'une voix unanime qu'ils le défendraient jusqu'à la mort.
A partir de ce moment, il ne fut plus question que de se
mettre en état de défense. Le point que Ton s'attacha plus spé-
cialement à fortifier fut la tour de la Galée, car, dit Anelier,
en cette tour était le péril; ce qui n'empêcha point de songer
à la tour de la Cloche, à la tour Neuve, à celle qui venait après
la Cloche, aux deux tours rondes qui tenaient à l'hôpital de
San Cernin et aux autres, en grand nombre, qui ajoutaient à
la force de Pampelune. Il paraît que Guillaume Anelier se
mêla activement de ces préparatifs, s'il faut s'en rapporter à
INTRODUCTION. xm
ces vers, où il interrompt le long détail des dispositions qui
furent prises, pour dire :
E nom de Jhesu Crist, qu*es nostre salvamens,
leu gamiray las tors e 'Is autres bastimens
De la Poblacion^ on es aunamens.
Page 166, couplet lvui.
Au nom de Jésus^hrist, qui est notre salut, je garnirai les tours et les
autres bâtiments de la Poblacion , où il y a concorde.
Voulant conjurer les malheurs qui menaçaient la capitale
du royaume , le prieur de Saint-Jacques se rendit auprès de la
vingtaine, ou municipalité, qui était assemblée dans le jar-
din des frères Mineurs, et leur prêcha la réconciliation et la
paix. Les bourgeois consentirent à ce que leur proposait le bon
religieux, qui s'empressa de se rendre dans la Navarre rie pour
tenter d'obtenir des révoltés le même résultat; mais il les
trouva intraitables et décidés à combattre leurs voisins tant
que ceux-ci conserveraient Eustache de Beaumarchais au milieu
d'eux. A peine les religieux qui étaient avec le prieur eurent-
ils rapporté à la vingtaine l'échec qu'ils venaient d'essuyer,
qu'un messager vint «lonner avis que ceux de la Navarrerie
commençaient l'attaf^ue. Néanmoins, un autre ecclésiastique,
l'abbé de Mont- Aragon , fit de son côté des démarches auprès
des deux partis pour les réconcilier; mais il pefdit son temps
et ses paroles.
Sur ces entrefaites, le prieur de Saint-Jean (de Saint-Jean-
Pied-de-Por t , je suppose), qui se rendait en Espagne avec
une suite nombreuse, apprit à Roncevaux ce qui se passait,
de la bouche d'un messager qu Eustache de Beaumarchais ex-
pédiait à Philippe le Hardi. Il se hâta d'arriver à Pampelune,
' Nom par lequel on désignait Tun des boui^s dont se composait Pampelune.
XIV INTRODUCTION.
dans Tespérance d*y établir la paix; mais ses efiForts farent vains,
comme ceux du prieur de Saint-Gilles et d'autres ecclésias-
tiques, qui avaient tenté la même entreprise. Les choses, ce-
pendant, avaient été sur le point de s'arranger, lorsqu'un ha-
bitant de la Navarrerie, nommé Pascal Gomiz, avait tout gâté
en faisant jouer contre la cité une machine à lancer des
pierres. 11 n'en fallait pas tant pour que la guerre civile écla-
tât dans toute sa fureur. Les bourgeois s'arment et Eustat^hë
monte, à cheval, une torche en main, pour porter l'incendie
dans la cité. Il met le feu à une maison; de leur côté, ceux
qui sont restés dans l'enceinte des bourgs montent sur les
murs avec des torches , jetant du bois et du soufre pour don-
ner de nouveaux aliments aux flammes. En même temps, les
dames et demoiselles, les serviteurs et servantes, s'empressent
d apporter de l'eau dans la tour de la Galée, dont une partie
commence à brûler ; mais ceux qui l'occupent réussissent 'à
éteindre le feu. Alors, les ricomes, renfermés, comme on le
sait, dans la J^'avarrerie, montent à cheval, sortent de la ville
et se portent du côté de la Taconera pour faire du butin;
le combat s'engage de plus belle et continue jusqu'à la nuit.
Le lendemain et le surlendemain les cho^s se passèrent de la
même manière, et le troubadour entre à ce sujet dans de longs
détails. Le troisième jour commença par la prise d'un mou-
lin appelé del Maço, dont la garnison , privée de son chef et se
voyant sur le point d'être incendiée, se rendit à don Pedro
Sanchiz. Lope Diez et don Simon se trouvaient alors à Pam-
pelune. Les habitants de la Navarrerie , voyant que l'avantage
n'était pas de leur côté, les prièrent de demander pour eux
une trêve de deux jours. Eustache l'accorda bien mal à propos,
dont y fe grant nossen, dit Guillaume Anelier; car les révoltés
en profitèrent pour mettre en lieu sûr des efièts pour la valeur
INTRODUCTION. xv
de mille marcs d argent. #e son côté, le gouverneur s occupa
de ravitailler les bourgs, et fit distribuer gratuitement aux
pauvres une grande quantité de blé; il prit également des dis-
positions pour empêcher que le peuple ne sortît inconsidé-
rément.
Le troisième jour les hostilités recommencèrent et se pour-
suivirent avec des chances diverses et des circonstances que
Guillaume Anelier a minutieusement consignées dans sa chro-
nique rimée, mais dont lanalyse n offrirait aucun intérêt.
L'acharnement des combattants était tel , et il y eut tant de
traits lancés et envoyés par les arbalétriers des bourgs, de garde
ce jour- là, qu'il en fîit compté auK Vingt deux cent vingt
livres.
Dans la Navarrerie on avait le même jour écorché sept che-
vaux de prix : ce qui fait supposer que l'on y manquait de vi-
vres. En tous les cas, les révoltés avaient eu le dessous.
Cependant le messager expédié par Eustache de Beaumar-
chais était arrivé à Paris et avait appris à Philippe le Hardi ce
qui se passait en Navarre. Ce prince s'empressa de mander au-
près de lui Imbert, sire de Beaujeu et connétable de France.
Pendant qu'ils étaient en conférence, arriva un second mes-
sager, qui informa le roi de la position critique dans laquelle
se trouvait Eustache. Ce prince les renvoya l'un et l'autre en
les chai^eant de dire au gouverneur qu'il aurait bientôt
. du secours. A peine celui-ci recevait-il ces nouvelles si bien
faites pour lui causer de la joie, qu'on lui annonçait la défec-
tion de l'un des principaux d'entre les conjurés; ce qui n'em-
pêcha pas néanmoins que la guerre ne continuât avec le même
acharnement, mais avec des circonstances dont les détails n'ont
rien d'assez intéressant pour mériter de prendre placé dans ce
résumé. Il faut en excepter, cependant, ceux qui sont relatifs à
XVI INTRODUCTION.
l'auteur de notre poëme, GuillauDi» Anelier, qui, ainsi que
nous l'avons dit plus haut, y est i%présenté comme un cheva-
lier d'une valeur éprouvée.
Bientôt la guerre, au lieu de se calmer, redoidDla de vio-
lence. Les révoltés ayant pris la résolution de couper les
vignes et les arbres de l'ennemi , à leur appel les vilains du voi-
sinage et les juifs accoururent, et les ricomes firent une sortie à
leur tête. La campagne fut mise à feu et à sang. Eustache eût
bien voulu pouvoir arrêter ces ravages; mais, dit Guillaume
Anelier, il avait grand peur d'être trahi, car il avait avec lui
des Navarrais et en assez grand nombre.
Néanmoins, les arbalétriers des bourgs se portèrent à la ren-
contre des cavaliers, et, d'après un fait qui se passa dans cette
circonstance, on peut juger de l'animosité des partis l'un contre
l'autre. Un chevalier de la Navarrerie ayant été frappé d'un
trait au cœur, les habitants des bourgs se mirent à crier :
aSalez4e, salez-le.» Exemple que leurs adversaires, comme
on peut le voir plus loin \ s'empressèrent d'imiter. Un autre
chevalier, dans cette rencontre, fit preuve de valeur et de
sang-froid : il était de Toulouse,' se nommait Guillaume Isarn
et combattait du côté d'Eus tache de Beaumarchais.
L'un des meneurs du parti opposé ayant ouvert l'avis de
miner les quartiers ennemis et l'ayant fait adopter, le gouver-
neur informé de ce plan, songea à le déjouer. Il manda maître
Bertrand, son ingénieur, qui prit ses dispositions en con- ^
séquence et fit commencer les travaux. De part et d'autre ils
furent poussés avec tant d'activité, que les mineurs des deux
partis ne tardèrent point à se rencontrer et à jouer des cou-
teaux. La victoire resta à ceux des bourgs , qui mirent leurs
adversaires en fuite.
' Page 246, vers 3828.
INTRODUCTION. xvii
Pendant que tout cela se passait, trois messagers partaient
pmur Paris. Ils étaient chargés de lettres de la part des bourgs
pour le roi Philippe, et avaient pris chacun un chemin diffé-
rent, afin que, si le malheur voulait qu'un ou deux d'entre
eux fussent dépouillés, il en échappât un pour accomplir le
message. Ils arrivèrent tous les trois Tun après Tautre, sans
avoir rencontré en chemin Gaston sire de Béarn , le prieur de
Saint- Gilles, ni Clément, sire d'Aunay, que le roi avait en-
voyés en Navarre; ils les trouvèrent à leur retour, qui ne se fit
pas attendre. Les trois commissaires avaient commencé leur
enquête par la Navarrerie, où étaient les barons. Ceux-ci ima-
ginèrent une ruse pour les mal disposjgr contre leurs adver-
saires : ils portèrent la cuisine de Gaston à l'endroit où le tré-
buchet des bourgs lançait des pierres. L'un des projectiles
(omba dans un chaudron où cuisait du mouton , et le mit en
pièces. Deux des ricomes n'eurent rien de plus pressé que de
signaler à Gaston ce qu'ils appelaient une méchanceté calcu-
lée. Le sire de Béarn répondit à cette accusation en excusant
ceux contre qui elle était formée, et en demandant pour les
bourgs une trêve de quinze jours, que leurs adversaires furent
bien forcés d'accorder. D'un autre côté, Eustache de Beau-
marchais reçut l'ordre de ne rien lancer contre la Navarrerie ,
et personne ne bougea plus dans les bourgs. Les commissaires
tentèrent alors de parier de réconciliation; mais les ricomes
fermèrent l'of eille à toutes leurs prières. Il ne s'en trouva qu'un
qui songeât à faire sa paix avec les bourgs et le gouverneur;
c'était, il est vrai, un de leurs chefs, D. Pedro Sanchiz, sire
de Cascante. Il promit à Gaston de passer de leur côté ; à
ce qu'il paraît, il e» fut empêché, car on l'attendit vaine-
ment les deux nuits suivantes. Les ricomes ayant eu vent de
ce qui se tramait, complotèrent la mort de D. Pedro, de con-
aiST. DE LA OUERIIB DE RAT. C
xviii INTRODUCTION.
cert avec les habitants de laNavarrerie. Les conjurés, à la tête
desquels se trouvait don Garcia Almoravit, se présentèrent en
armes à la porte du sire de Cascante, qui allait se mettre au
lit. Ils la firent voler en éclats, et tuèrent le malheureux don
Pedro, malgré les efforts de don Garcia Martinez d'Eussa, che-
valier qui était à son service, et qui lui-même périt avec deux
jeunes écuyers. Tout cela, ainsi que nous l'apprend une note
tracée au bas du folio 117 recto et reproduite page 2 68 de
rimprimé, se passait en 1276.
Cette mort glaça d'effroi Gaston de Béarn, qui s'empressa
de quitter la ville et de retourner auprès du roi de France ,
toujours en compagnie du prieur de Saint-Gilles. Arrivés à
Paris, ils exposèrent à leur maître la situation dans laquelle ils
avaient laissé Pampelune. Après leur avoir solennellement pro-
mis de tirer Eustache de la fâcheuse position dans laquelle il
se trouvait, Philippe le Hardi assembla son parlement. Le
comte d'Artois, cousin germain du roi, et Imbert, sire de
Beaujeu, y parlèrent et furent d'avis qu'on devait porter se*
cours au gouverneur de la Navarre. Dans un conseil privé qui
se tint ensuite et auquel assistaient le comte d'Artois, les
comtes de Bretagne et de Flandre, le connétable de France et
plusieurs prélats, le roi nomma chefs de l'armée qui allait
passer les Pyrénées, le premier de ces seigneurs et Imbert de
Beaujeu; quant à lui, il devait venir à leur suite pour les sou-
tenir, dans le cas d'un échec.
Pendant ce temps là, que se passait^il à Pampdune? Les
ricomes retranchés dans la Navairerie avaient violé la trêve et
recommencé à ravager la campagne ; un des notables des bourgs
insultait gravement Eustache de Beaumarchais, et la guerre re-
commençait avec un nouvel acharnement. Les bourgeois de-
mandaient quand viendrait le secours promis par le roi Phi-
INTRODUCTION. m
lippe : « A la Sainte-Marie d'août, » répondait ie gouverneur
pour les rassurer, et la fête se passait sans que Ton vît arriver
personne. Qu'on juge de la douleur du pauvre Eustache, obligé
de donner des assurances auxquelles il ne croyait pas lui-
même!
Cette guerre intestine dura longtemps encore, avec des cir-
constances tout aussi cruelles et qui sont longuement rappor-
tées dans le poème de Guillaume Aneiier, du folio 121 verso
au folio 129 verso du manuscritScest-à--<lire en {dus de trois
cents vers.
Enfin, Tarmée royale arriva en vue de Pampeiune; outre
le comte d'Artois et le sire de Beaujeu, on y remarquait les
comtes de Foix, d'Armagnac et de Périgord, Jourdain de l'He
et son fils, Sicard de Montant, Jourdain de Rabasl)ens, le sire
de Caumont et celui de Bérenx, Raimond Roger, Qément de
Lanais , le vicomte d'Âvilar, le sire de Tonneins , Bertrand de
Cardeiilac, le sire de Navailles, et maint bon chevalier, maint
bommë de marque.
Averti par xm messager de l'arrivée de l'armée française ,
Ëttstacbe de Beaumarchais, transporté de joie, convoque un
parlement dans l'église de Saint-Laurent, et propose aux. bour-
geois assemblés d'aller hors de la ville à la rencontre ^e leurs
libérateurs. Cette proposition est accueillie avec enthousiasme,
et tous sortent en armes, précédés de trompettes. Un instant
le connétable les prit pour ceux qu'il venait châtier; mais son
erreur fut de peu de durée, et, quand on se^connut, la joie
n'eut pas de bornes.
Pendant que l'armée prenait ses positions, quelqu'un qui
en faisait partie envoya dire à D. Garcia Almoravit de songer à
* Voyez ci -après, à partir de la page 294, couplet xcvii , inclusive-
page 276, couplet xcii, jusqu*à la ment.
c.
XX INTRODUCTION.
partir. Guillaume Anelier ne dit paa le nom du donneur d'a-
vis; mais il ajoute :
Pero be say qui es, mas no lo vuyll nommar.
P. 3oo, vers 4673.
Pourtant je sais bien qui il est, mais je ne veux pas le nommer.
Avertis du danger qui les menaçait, D. Garcia, D. Gonçalvo
Ibanez, les barons et les ricomes convinrent de sortir la nuit
même de la Navarrerie, et de se mettre en sûreté; dans le cas
où ils ne pourraient obtenir les clefs , ils étaient décidés à bri-
ser les portes. Ce projet ayant été éventé, les habitants crurent
le déjouer en les barricadant; mais ils ne purent empêcher
qu'à rheure de matines, où tout le monde était couché, ba-
rons et bourgeois, donnant le change à ceux qui croyaient les
retenir, n'enlevassent les portes de leurs gonds et ne sortis-
sent sans coup férir, au grand chagrin des témoins de ce dé-
part. /
Le lendemain, au jour, le cri aux armes retentit dé toutes
parts, et l'armée royale se préparait à l'attaque, quand le bruit
se répandit que l'on pouvait entrer dans la Navarrerie, restée
sans défense par la retraite des chevaliers et des citadins. Les
Français se mirent en marche et pénétrèrent dans la place sans
combat. Le pillage alors commença, accompagné de toutes
les horreurs, de toutes les profanations d'usage en pareille
circonstance. Cette partie du récit de notre auteur * n'est pas
la moins curieu^ de l'ouvrage. Une fois le pillage terminé et
la soldatesque rentrée dans l'ordre, Eustache passa en revue
les prisonniers, et de tous ceux qu'il reconnut pour lui avoir
fait de la peine, il fit pendre les uns, traîner les autres à la
^ Pages 3o4-3o6, vers 4736-4759, couplet xcvni.
INTRODUCTION. xxi
queae d*un cheval, et renfermer le reste dans le château de
Tiebas. Privée de ses habitants, la Navarrerie devînt bientôt
un lieu de désolation, dans lequel, dit Guillaume Ànelier, on
aurait pu faire de Therbe et semer du froment. Nous sommes
toujours en 1276.
Bientôt après, Philippe le Hardi eut envie de venir en Na-
varre, à la tête d'une armée, pour rétablir complètement Tordre
dans ce pays. Il fit des préparatifs formidables, convoqua une
partie de ses vassaux même du nord, a et le roi, dit le trouba-
dour, eut avec lui tant de compagnons, que, suivant ce que
j'ouis dire, ils furent trois cent mille. » C'est ce qu'on a peine à
croire, même en songeant que Philippe traînait après lui des
prélats, des moines de tous ordres, des chevaliers du Temple
et de l'Hôpital. Quoi qu'il en soit, l'auteur ajoute qu'il y eut
tant de gens, que le pain de deux deniers se vendit deux san-
chets et fut très-recherché.
L'armée était ^arrivée à Sauveterre, en Béarn, quand un
messager qui venait de Navarre se présenta au roi Philippe et
lui apprit la fuite des barons et des habitants de la Navarrerie ,
l'entrée des Français dans la place et le supplice des révoltés.
Le roi, alors, consulta les douze pairs et ses conseillers, pour
savoir s'il devait aller en Castille, afin d'assurer la couronne à
son neveu. Il en fut détourné par sire Jean d'Acre, qui lui
représenta la famine à laquelle l'armée était en proie, et il se re-
mit en route pour la France , pendant que le connétable , pour
assurer la tranquillité de la Navarre, parcourait le pays avec
Eustachede Beaumarchais; mais tout était rentré dans Tordre.
Quand ils furent revenus, ils tinrent un conseil auquel pri-
rent part le comte d'Artois, le sire de Béairn, les comtes de
Foix et de Bigorre, et maint autre baron : il y fut résolu que
les tours et les châteaux des ricomes qui avaient trempé dans
XXII INTRODUCTION.
la révolte seraient rasés , opération qui commença dés le len-
demain. L'armée se porta ensuite sur Saint-Christophe (aujour-
d'hui San Cristobal); mais ceux qui y étaient renfermés Tac-
cueillirent par une décharge de traits et de projectiles de toute
espèce. Le combat dura toute la journée sans que les assié-
geants, à leur grand chagrin, parvinssent à s'emparer de la
forteresse. Transporté de dépit, le sire de Beaujeu jure alors
de l'avoir ou de périr. L'armée s'approche des murs; mais per*
sonne ne paraît pour les défendre, et les arbalétriers qui s'étaient
portés en avant reconnaissent que Saint-Christophe a été évacué
sans bruit pendant la nuit. Les Français durent la vie à des
chiens, qui se jetèrent sur de la viande laissée par la garnison;
elle était empoisonnée, comme l'eau et le pain qui s'y trou-
vaient en abondance. Saint-Christophe fut ruiné de fond en
comble.
L'armée se porta ensuite sur Mendavia, qui se rendit après
une courte résistance, puis sur Puynni Castro, qui fut pris.
Le lendemain matin, elle se mit en route pour Estella, où
les barons tinrent conseil et décidèrent d'aller à Garaynno.
Cette place avait été fortifiée par Fortuyn Iniguez; elle se
rendit après un siège de courte durée, et Eustache de Beau-
marchais y mit garnison. Les troupes revinrent ensuite à Pam-
pelune.
A partir de cet endroit, il devient difficile d'analyser le poëme
de Guillaume Anelier, par suite de la mutilation qu'a éprouvée
le manuscrit ; nous ne chercherons donc pas à fonder un sens
sur les mots qui ont échappé à la destruction , nous ejiami-
nerons de quelle valeur cette chronique peut être pour l'his-
toire politique et littéraire de la France.
Inconnue jusqu'ici, elle ne nous parait point avoir été ja-
mais publiée; en d'autres termes, je ne crois pas qu'il en ait ja-
INTRODUCTION. xxiii
mais existé d'autre exemplaire que celui de l'abbaye de Fitero.
Du moins ce manuscrit m'a bien l'air d'être celui que l'auteur
aurait fait exécuter et revu lui-même pour l'offrir à Imbert de
Beaujeu ou à Eustache de Beaumarchais, Ce qui me le fait
supposer, ce sont, d'une part, les corrections marginales et les
notes placées au bas des pages; de l'autre, les armoiries .fixées
sur la couverture ou peintes dans l'intérieur du volume : or,
nous savons que le connétable portait un lion de sable dans
ses armes; Guillaume Anelier lui-même nous le dit en plu-
sieurs endroits :
Pero la conestable, per caçar robacers,
Cavatgua per Navarra ab so leo que es ners.
Page 3 12, vers 4849.
Mais le connétable , pour diasser les voleurs , chevauche par la Navarre
avec son lion qui est noir.
E ynlret y 1 conestable e sos leos ques ners,
E redet lom la vila.
Page 320, vers 4977.-
Et le connétable y entra ainsi que son lion , qui est noir, et Ton rendit
la ville. •
Au reste, nous n émettons cette opinion qu'avec réserve, et
nous sommes loin de nous inscrire en faux contre le P. An-
selme, qui décrit les armoiries de la maison de Beaujeu, d'or
au lion de sable chargé d'un lambel de cinq pendants de
gueules S ni contre Palliot, qui les blasonne d'or au lion de
sable, armé et lampassé de gueules, brisé d'un lambel à cinq
pendants de même mis en fasce ^, ni contre le P. Menestrier,
^ Histoire généalogique et chronolo- moiries. . . defeamaistre Louvan Ge-
giquede la maison royale de France, liot, publiée par Pierre, Palliot. Dijon
3* éd. t. VI^ p. 81, 89^. et Paris, ii. dc. LXrv. in -foi. p. 4o3.
* La vraye et parfaite Science des or- 4o4t n** vni.
XXIV
INTRODUCTION.
qui les donne d'or au lion de sable, armé et lampassé de
gueules, accolé d'un lambel de cinq pendants de gueules ^
Après l'analyse que nous venons de donner du poëme d'A-
nelier, il est peut-être inutile de chercher à faire ressortir sa
valeur historique. Elle est d'autant plus grande que l'auteur,
comme nous l'avons déjà dit, a été témoin oculaire des faits
qu'il rapporte, et que ces mêmes faits n'étaient connus jusqu'à
présent que parla vie de Philippe III, de Guillaume de Nan-
gis, incorporée dans les grandes Chroniques de France^, par la
Branche des royaux lignages, de Guillaume Guiart^, et par la
Chronique du prince de Viana. Que l'on compare les Annales
de Navarre, du P. Joseph de Moret, auxquelles je m'en tiens,
laissant de côté André Favyn et nos historiens subséquents, et
l'on verra combien de détails nouveaux et importants nous ré-
vèle le chevalier toulousain. Qui sait si ce n'est pas de lui
que voulait parler Garci Lopez de Roncevaux, trésorier de
Charles III, quand il dit, dans sa chronique, qu'il s'abstient
d'écrire sur la guerre civile de Pampelune, parce que l'his-
toire en est longue et que les détails en sont consignés en
d'autres livres conservés dans la jurade de Pampelune et ail-
leurs, porcjue la historia es luenga, et largamente escripta en otros
libros en lajureria de Pamplona, et otras partes ^ ?
^ La nouvette Méthode raisonnée da
blazon, etc. A Lyon, m. dcg. lxi. in -8^,
p. 122.
L'écu des barons de Beaujeu était
décrit dans ces quatre vers bourgui-
gnons :
Un lion nai en champ d*ora ,
Les ongles roges et la quoua.
Un lambey roge sur la joua.
Sont les armes de Bejoua.
^ Voyez rédition de M. P. Paris,
Phelippe III, ch. xix, xxni et xiiv;
t V, p. 38, 39, 48-53.
» Vers 5i27-3i48, 3i8i-3256.
(Édition des Chroniques nationales
françaises, t. VIII, p. 122, 124-127.)
^ Annales del reyno de Navarra, t. III.
En Pamplona, m. d. ce. lxyi. in -fol.
p. 4i4«col. 1, n"* 26.
INTRODUCTION.
XXV
Un autre genre d'intérêt que présente le poëme d'Anelier,
ou plutôt Thistoire de la Navarre à cette époque , c est que ce
pays était presque français, beaucoup plus français qu on ne
saurait le croire. Le prince de Viana, que je citais tout à Theure,
disait que la population de San Cernin de Pampelune se com-
posait de Français venus de Cahors, « lo$ quales Camiceses,
« ajoute-t-il , yherow echados de Francia por el rey D. Felipe K »»
Pour peu que Ton lise les noms des bourgeois dont il est ques-
tion dans le poëme , on verra qu ils appartiennent pour la plu-
part au midi de notre pays; observation, soit dit en passant,
qui s'applique également à un document de Tan 12 4?^^ et à
d'autres pièces où le ?• Terreros a puisé l'opinion qu'lUescas
et les villages voisins , à six lieues de Tolède , avaient été peu-
plés uniquement de Gascons^.
Reste à parler du dialecte dans lequel a écrit Guillaume Ane-
lier. Toulousain, et probablement de la même famille qui avait
déjà produit un troubadour du même nom *, il était naturel
qu'il employât l'idiome de sa patrie, la langue des jeux floraux;
* Crônica de los rejet de Navarra, . .
PamploDa, i8A3, in-lC* esp. lib. II,
eap. vui, p. 89. — Quel est cet arrêt
d'expulsion et ce roi de France? Si,
comme je le soupçonne , le prince fait
allusion aux lettres ou au mandement
de Philippe III rendu en 1 373 au sujet
des Lombards, Caorcins et autres usu-
riers, et publié parmi les Ordonnances
des roys de France de la troisième race,
t. I, p. 298-300, Tai^ument em-
prunté au passage que nous avons cité
n'a que bien peu de poids, et nous
nliésitonspasà labandonner; en eSet,
comme on le verra dans nos notes, il
B15T. D£ LA GOBERfi DB M AV.
est loin d'être prouvé que la dénomi-
nation de Caorcins se rapportât à des
gens de Cahors; et d'ailleurs, l'ordon-
nance de Philippe III, dirigée seule-
ment contre quelques individus, ne
dut point occasionner une émigration
assez sensible pour qu'un quartier tout
entier d'une ville pût être peuplé de
ces exilés.
^ Diccionariode antigûedades delreiuo
de Navarra, 1. 1*', p. BaS.
' Paleografia espanola, etc. En Ma-
drid : en la Oficina de Joachin Ibarra,
ano de i7*8^ in-4* esp- p» 18.
^ Voyez dans le tome XVIII de l'His-
d
XXVI INTRODUCTION.
mais il faut croire aussi que , quand il se mit à rimer, il était déjà
vieux et depuis longtemps établi en Navarre; car son provençal
est profondément infiltré d'espagnol. Quoi qu'il en soit, déjà
précieux sous le rapport historique, plus curieux encore pour
la connaissance des mœurs et de la vie militaire à la fin du
XIII* siècle, le poëme de Guillaume Anelier présente un vif
intérêt aux philologues , qui, marchant sur les traces de l'il-
lustre Raynouard, étudient la langue du midi de la France
dans le petit nombre de monuments échappés à la rage des
Omar de l'inquisition. Ils y trouveront une foule de mots
qu'ils chercheraient en vain dans le Lexique roman.
Ces avantages, exposés en i846 à M. le comte de Salvandy,
alors ministre de l'Instruction publique, le déterminèrent à
faire copier le manuscrit de Fitero, dans le but d'en enrichir la
Collection des documents inédits relatifs à l'histoire de France,
et je fus choisi pour exécuter ce travail. Arrivé à Pampelune,
où je n'étais pas inconnu, j'entrepris et poursuivis rapidement
ma tâche, suivi de près par un copiste espagnol, qui faisait à
mon écriture l'honneur^de la préférer à celle du manuscrit,
au reste peu difficile à lire. Ma copie, mise sous les yeux du
Ministre, justifia le bien qu'il avait présumé de l'ouvrage de
Guillaume Anelier, et le Comité des monuments écrits de
l'histoire de France, sur le rapport de MM. Victor le Clerc et
Champollion-Figeac, conclut à la publication du poëme si
heureusement retrouvé. L'impression en était commencée de-
puis quelque temps et assez avancée, quand les journaux
m'apprirent que j'avais été prévenu par D. Pablo Ilarregui,
toire littéraire de la France, p. 553- (Cf. Millot, Histoire littéraire des trou-
557, une notice de feu Éméric-David hadours, t. III, p. 4o4 ; P* Paris, les Ma-
sur Guillaume Anelier TAttcien , qu*il nascrits français de la BiblioAèqae da
place au commencement du xiir siècle. roi, t. VU , p. 19, etc. )
INTRODUCTION. mu
qui ne m'avait jamais soufflé mot de son projet , et je reçus
biéÉiôt de Féditeur lui-même un volume intitulé : La Gnerra
civil de Pamplona , poema escrito en versos provenzales par Guillermo
Aneliers, de Tolosa de Franciaj é ilustrado con un prôlogo y notas
por D. Pabio Ilarregui , individuo de la Comision de monumentos
histôricos y artisticos de Navarra. Pamplona, ymprenta de
Longàs y Ripa, ano i847» ^^"4% ^^ ^83 pages. (La Guerre ci-
vile de Pampelune, poëme écrit en vers provençaux par Guil-
laume Aneliers, de Toulouse, et enrichi d'une préface et de
notes par D. Paul Ilarregui , membre de la Commission des
monuments historiques et artistiques de la Navarre. Pampe-
lune, imprimerie de Longas et Ripa, 1847.)
Quels motifs ont pu déterminer D. Pablo à publier le manus-
crit dont on lui doit la découverte, et à donner ainsi la mesuré
de ses connaissances dans Tancienne langue provençale? Il est
parfaitement sûr quil était informé de la décision du Comité,
comme du commencement d'eiécution qui en avait été la
suite, et Ton ne saurait, sans injustice pour le savant Navar-
rais , lui supposer la crainte que le manuscrit dont la conser-
vation lui était due ne fût pas reproduit avec fidélité et en-
touré de tous tes secours nécessaires à Tintelligence du texte.
Si donc le digne secrétaire du conseil municipal de Pampelune,
le membre éclairé de la Commission des monuments histo-
riques et artistiques de la Navarre, a pris le parti de nous de-
vancer et de s'aventurer en aveugle sur une mer si dangereuse
et si peu connue, cest, gardons-nous d'en, douter, par le mo-
tif le plus respectable , parce qu'il aura cru remplir un devoir
de ses fonctions; et, s'il en est ainsi, nous ne pouvons que
rendre hommage à son patriotisme.
Le poëme dont nous venons de présenter l'analyse est pré-
cédé, dans l'édition espagnole, d'une introduction de vingt-
xxvm
INTRODUCTION.
huit pages qui renferme des détails sur le manuscrit de Fitero
et une relation succincte des vicissitudes de Pampelune, de^is
son origine jusqu'à sa reddition, en juillet i5i2, à Fillustre
duc d'Albe, qui en prit possession au nom du roi de Castille,
D. Fernando le Catholique. Suit un peu plus d'une page con-
sacrée, sous le titre d! Advertencias , à faire remarquer quelques
particularités de la langue provençale et à exposer les soins
pris par l'éditeur pour les mettre en relief.
Au texte, qui se termine à la page 160, est joint un appendice
de vingt-trois notes, dans lequel sont rapportées cinq pièces
tirées des archives de Y ayuntamiento de Pampelune. Ces docu-
ments, joints à ceux que j'ai recueillis en grand nombre dans
les Archives de l'Empire et ailleurs, prendront place à la suite
du poëme de Guillaume Anelier, auquel ils serviront de preuve
et de complément.
A ne considérer maintenant cet ouvrage qu'au point de vue lit-
téraire, je remarque tout d'abord la ressemblance qu'il présente
avec l'Histoire de la croisade contre les hérétiques albigeois,
généralement attribuée à un troubadour nommé Guillaume.de
Tudela : même facture de vers, même distribution en cou-
plets, terminés chacun par un vers plus petite atec cette difiFé-
rence seulement, que, chez Guillaume Anelier, ce vers forme
le premier hémistiche du couplet suivant Quand on lit dans
^ Je suis assez porté à croire que ce
petit vers se chantait à peu près de la
même manière que la fin des phrases de
répitre à la grand'messe, et qu'ensuite
le jon^eur jouait une ritournelle :
Delez la mer, en une lande,
Vit de dames grant compagnie
En mi leu d'une praierie ;
Si erent assises voirement.
Là escoutoient bonement
.j. conteor, qui lor contoit
Une chançon; et si notoit
Ses refirez en une vide,
Qui assez iert et bonne et bêle.
LeRoamanz de Claris el de Loris, ms, de
iaBibl. imp. n** 753d^ fol. 1 39 verso,
col. 3, V. 16. Cf. folio 1 34 verso «
col. 3, V. 12.
INTRODUCTION. xxu
Tintroduction de M. Fauriel * la discussion des droits du clerc
de Tudela à la paternité de la Causas de la crozada contr els
ereges JAlbeges, on est porté à en suspecter la légitimité; mais
quand on voit un poëme, calqué pour ainsi dire sur le même
patron, surgir dans le même pays à soixante ans de là, on est
moins touché des raisons du savant académicien , et Ton regrette
qu*il n ait pas connu THîstoire de la guerre de Navarre et discuté
l'argument que fournit son existence à ceux qui persistent à
maintenir Guillaume de Tudela au rang des troubadours. On
regrette surtout d'entendre dire à M. Fauriel : « J'ignore quelle
langue on parlait à Tudèle vers 1210; c'était peut-être encore
le basque, mais, à coup sûr, ce n était point le provençal^. »
M. Fauriel veut- il dire que la langue qui avait cours à Tu-
dela diflférait du langage parlé à Marseille et à Toulouse ? Je
suis volontiers de cet avis; mais si, à l'exemple de M. Raynouard
et de la plupart de ceux qui s'adonnent à l'étude des dialectes
du midi de la France, il comprend tous ces dialectes sous une
seule et même dénomination, celle de provençal, alors je me
crois obligé de le contredire. Aussi loin que nous pouvons
remonter, nous trouvons en Navarre le basque relégué dans
les Pyrénées, et la langue romane régnant dans les villes de
la plaine. Nous pourrions citer cent preuves de ce que nous
avançons ici; nous nous bornerons à trois ou quatre. L'acte
d'union des quatre quartiers de Pampelune, que nous don-
nons plus loin^, est en langue romane. En 1276, le gouver-
neur don Pedro Sanchîz, accordant certains privilèges aux
habitants du bourg de San Cemin, expédie sa charte dans
* N® iv»^pag. xvn, xviii. Voyez en- hérétiques albigeois, introduction , n® it,
core l*Hi8toire littéraire de la France, p. xvin.
t. XXn, p. 24i. ^ Pages 376, 576.
^ Histoire de la croisade contre les
%%% INTRODUCTION.
cette dernière langue ^ L'année suivante, Ëustache de Beau-
marchais rend une ordonnance relative à la monnaie, et n em-
ploie pas d'autre idiome; des nobles navarrais des villes lui
envoient des actes d'adhésion, on lui donne des reçus de
sommes payées , et toutes ces pièces sont dans le même dia-
lecte roman : comment ne pas croire, après cela, que ce fut
celui qui avait cours à Pampelune? Or, si dans cette ville, si-
tuée à la porte des Pyrénées basques, on parlait roman, à bien
plus forte raison devait-on employer ce langage à Tudela, bien
plus rapproché de TAragon, où le basque n'a jamais été en
usage, si ce n'est dans les temps anté-historiques. La seule
chose que j'accorde à M. Fauriel, c'est que la langue des pièces
que je citais tout à l'heure est plutôt du castillan que du pro-
vençal , et que le poëme publié par ses soins est dans un idiome
assez incorrect, assez grossier, mais au fond appartient à celui
des troubadours. Si nous avions de la Cansos de la crozada
contr eh ereges d^Albeges, comme de l'Histoire de la guerre de
Navarre, un manuscrit que l'on fût autorisé à présenter comme
l'original, nous pourrions peut-être y puiser des motifs pour
adopter ou repousser la paternité de Guillaume de Tudela ;
mais personne n'ignore que les copistes ne se faisaient ^pas le
moindre scrupule d'altérer la langue des ouvrages qu'ils trans-
crivaient: les transporter d'un dialecte dans un autre n'était
qu'un jeu pour eux. Enfin, et pour tout dire, savons-nous bien
si le toulousain n'était pas répandu en Navarre et employé pour
la poésie , à peu près comme le galicien le fut plus tard en
CastiUe, et comme l'est encore le français dans certains de nos
départements, où le peuple parle patois?
Le prix que nous attachons au manuscrit de Fitero ne nous
empêche pas de reconnaître qu'il est souvent incorrect#de façon
^ Voyez plus loin, p. 4oo.
INTRODUCTION. xxxi
à ce qu'on n en puisse douter. Un précédent respectable , respec-
table en cela qu'il a pour auteur un savant que nous aimons tout
en le combattant , nous autorisait à publier le poème de Guil-
laume Anelier sans ponctuation , en un mot tel qu'il nous est
parvenu; mais nous ne sommes pas considéré comme engagé
par ce qu'avait fait l'éditeur de l'Histoire de la croisade conti^e
les hérétiques albigeois, et nous avons préféré nous en tenir
au système imaginé et mis en pratique par M. Raynouard.
Une fois dans cette voie, nous avons été soutenu par un an-
cien collaborateur de l'illustre académicien, M. Léon Des-
salles, qui, avec une patience et une amitié que rien n'a pu
lasser, a bien voulu nous éclairer de son expérience et de sa
connaissance profonde des dialectes du midi de la France :
nous le prions de recevoir ici l'expression bien sincère de
notre vive gratitude.
HISTOIRE
DE
LA GUERRE DE NAVARRE
EN 1276 ET 1277.
HIST. DE LA GDEBEB DE NAY.
HISTOIRE
DE
LA GUERRE DE NAVARRE
EN 1276 ET 1277.
f^ï -r- GUILLELMUS ANELIER DE TOLOSA ME FECIT.
In Domine Patris et Filii et Spintus Sancti. Amen.
I.
Gesu Crist, qu'es mon paire et vera Trinitatz,
E ver Dios e ver oms e vera unitatz,
M'a dat sen e saber qu'eu sia aprimatz
En entendre razos et en far motz doblatz :
Per qu'eu vuyll far .i. libre, que razo n'ay assatz; 5
Qu'eu vey que zes segle es assy atomatz ,
Que mas pot traicios que no fa leialtatz.
Per que m platz qu'eu vos digua , ab que si' escoltatz ,
De ço que a estât fait el temps que n'es passatz.
E prec a Jhesu Crist, on son totas bontatz, lo
Que m lays ben començar e meiltz finir, si'l platz ,
Qu'en lui es totz podes.
U.
Qu'en lui es totz podes, et es dreit e razo.
Un rei ac en Navarra , guaillart plus que leo ;
HISTOIRE
DE
LA GUERRE DE NAA
EN 1276 ET 1277.
GUILLAUME ANELIER DE TOULOUSE
Au nom da Pire et du Fila et da Saint-Esprit
Jésus-Christ, qui est mon père et vraie Trinité,
vrai homme et vraie unité , — m'a donné sens el
je sois en état — d'entendre raison et de faire t
c'est pourquoi je veux faire un livre , car raison j'en
je vois que ce siède est ainsi changé, — que trahi
ne fait loyauté. ' — ■ C'est pourquoi il me plaît que je
que je sois écouté, — de ce qui a été-fiut au temp
— Et je prie JésusChrist , où sont toutes hontes , — <
commencer, et mieux finir, s'il lui plaît; — vu.c
pouvoir.
n.
Vu qu'en lui est tout pouvoir, et c'est droit et «
y eut en Navarre, gaillard plus que lion; — le
ï HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fol. 1 v' Lo reî Sancho ac nom, mortz es, Dios lo perdol iS
Muiller ac de Tolosa, si com la gentz dizo;
Del coms Ramon fo fiUa, paire del comte bo.
Et el temps qu^el regnava , lay vas Ubeda fo
Un rei Amomelin molt mal e molt felo ;
E per Ferguyll qu'avia fi cridar a bando a©
A totz celz qu'en la Vergen et en la cros credio,
Qu'els daria batailla al jom qu il voldrio.
Entr'el rei de Castela qu'avia nom Alfonso,
El rei de Portogal e lo rei de Léo,
E lo rei de Navarra e lo rei d'Arago , aS
Per mantener la crotz, entr'els acordero
Que z a un jom lai fosson, quex ab son golfaino.
L'arcevesque lai fo, aquel de Toledo,
Que fo moltz santz e justz, et avia nom Rodrigo;
Avesques e abbatz de mainta regio 3o
Hy ac, e maint caver e maint ondrat baro.
Borgnes e menestrals e maint bon infançon.
m.
fol. s 1^ Anet veder los Moros co'ls puiria traucar,
E vi los si crozatz espessament estar, 3 s
Que tôt s'en esbaic e'n venc en grant pesar;
Mas Jhesu Crist, qui pot, o vole si adreçar.
Quel trames .i. pastor quel diss: tRei, que vols far?
Se tu me vols seguir lai on eu vuiU anar.
Eu t métrai en tal loc d'ont los puiras dampnar. » 4o
El rei, quel entendet, diz li : « Que m platz de far. »
E ab pauca conpainna penset de cavalgar;
E segui lo pastor, qu'el mes en tal logar
^ n parait manquer ici au moins un feuillet.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 5
nom; mort il est. Dieu le pardomne ! — Femme il eut de Toulouse >
ainsi comme la gent dit; — du comte Raymond elle fiit fille , père du
comte bon. — Et au temps qu'il régnait , là vers Ubeda fiit — un roi
Amomelin, très -méchant et très-félon; — et par Torgueil qu'il avait so
il fit crier publiquement — à tous ceux qui en la Vierge et en la
croix croyaient, — qu'il leur donnerait bataille le jour qu'ils vou-
draient. — Entre le roi de Castille qui avait nom Alphonse , — et le
roi de Portugal et le roi de Léon, — et le roi de Navarre et le roi as
d'Aragon, — pour maintenir la croix, entre eux ils convinrent —
qu'un jour là Us fiissent , chacun avec son gonfanon. — L'archevêque
là fut, celui de Tolède, — qui fiit très-saint et juste, et avait nom
Rodrigue; — évêques et abbés de mainte région — il y eut, et maint 3o
chevalier et maint honoré baron, — boui^eois et artisans et maint
bon infançon. — ........
m.
Alla voir les Maures comment il les pourrait trouer,
— et les vit si croisés épaissement être , — que tout s'en ébahit et 35
vint en grand penser; — mais Jésus-Christ, qui peut (tout), voulut
tellement arranger la chose , — qu'il lui envoya un berger qui lui dit :
« Roi, que veux-tu faire? — Si tu me veux suivre là où je veux aller,
— je te mettrai en tel lieu d'où tu les pourras endommager, » — Et ào
le roi, qui l'entendit, lui dit : «Cela il me plaît de faire. » —
Et avec petite compagnie il pensa de chevaucher; — et il suivit le
pasteur, qui le mit en tel lieu — qu'il put leur donner à travers
^r
) HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Qu^els poc dar a traves e rompre e trenquar.
E'I reis , que aquo vi , anc no 1 vole demorar, 45
El mid que cavalgava comencet a broquar;
Quar negun' altra bestia noi podia durar.
E det per mei la presso , e quar no i poc entrar,
El reviret son mul e près lo a recular;
E diz : « Sancta Maria , tu m sias en enpar. » 5o
Ab tant el près sa maça e comença de dar,
fol. 2 V* E trenca e peceia e va les desmaiUar;
E sa gent que lo viron entr'els entremesclar,
Degon per mei la pressa e dan s^al peceiar.
Ladoncs veiratz aureillas e pes e puins volar, 55
E cervelas espandre, e caps descarterar;
E lo rei ah sa maça viratz lo demenar,
Que aquel que feria, nol calia metgar.
El seinner de Castela e de Gotdalfagar,
E lo rei d^Araguon, que no fa oblidar, 6o
El rei de Portogal, quant viro 1 joc doblar,
Disson : « Seinnes, per Deul anem los ajudar. »
E traien lurs cavals e van se n'aprosmar.
E la primera escala els se van ajustar;
Mas tant era serada qu'anc ren no y pogron far, 65
Tro qu'els cavals covenc de las anças virar;
E boteron areire, e van los deguaillar.
E'is Sarrazins qu els viron laintz en mey loguar,
Ladoncs diss Tun al autre : « Aqui Ùl mal estar. »
fol. 3 r* E'is Christians se giron, prenon s*a lanceiar. 70
La viratz caps partir, ventres esbudelar,
E coradas deissendre, e maint ome nafirar.
El rei Amomelin, qu^els vi descadenar,
Per cors de son caval el s^anet asalvar,
E'is Moros al fugir e z els al encalçar; 75
E fon tant grantz la mort c^on nol p<^a contar,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 7
et (les) rompre et tailler en pièces. — Et le roi, qui cela vit, il ne 45
voulut oncques tarder, — et le mulet qu'il chevauchait il commença
à éperonner; — car aucune autre bête ne pouvait durer. — [Et il
donna par le milieu de la presse, et comme il n'y put entrer, — il
retourna son mulet et le prit à reculer; — et dit : « Sainte Marie, 5o
sois-moi en aide. » — En même temps il prit sa masse et commence
à donner, — et tranche et taille en pièces et va les démailler ; — et
ses gents qui le virent entre eux entremêler, — pénètrent au milieu de
la presse et se mettent à tailler en pièces. — Alors vous verriez 55
oreilles et pieds et poings voler, — et cervelles répandre, et têtes
couper en quartiers; — et le roi avec sa masse vous le verriez (se)
démener — (de telle sorte) que celui qu'il frappait, il ne fallait pas le
médicamenter. — Et le seigneur de Castille et de Gotdalfagar, — et le 60
roi d'Aragon, qu'il ne faut pas oublier, — et le roi de Portugal, quand
ib virent le jeu doubler, — dirent : • Seigneurs , par Dieu! allons les
aider. » — Et ils tirent leurs chevaux et vont s'en approcher. — Dans
le premier bataillon ils vont se mêler; — mais tant il était serré que 65
jamais rien ils n'y purent faire, — jusque(-là) que les chevaux il fallut
détourner par les flancss ; — et ils se mirent arrière , et vont les dés-
aligner. — Et les Sarrasins qui les virent là au milieu, — alors dit l'un
à l'autre : « Là il fait mauvais.être. > — Et les Chrétiens se tournent, (et) 70
se prennent à jouer de la lance. — Là vous verriez séparer des têtes,
étriper des ventres , — et corées descendre, et blesser maint homme.
— Et le roi Amomelin , qui les vit débander, — par la coiu:se de son
cheval il alla se sauver, — et les Maures de fiiir, et eux à la 75
poursuite ; — et fut si grand le carnage qu'on ne poiurait le conter,
— de sorte qu'en sang vermeil ils pourraient s'abreuver. — En même
temps les Chrétiens s'occupent de s'en retourner. — Là vous verriez
plier tentes, et pavillons prendre et enlever, — et tant d'or et d'ar- 80
8 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Si que en sanc vermeiUa pogueran abeurar.
Ab tant los Christians pensson s'en a tomar.
La viratz cuillir tendas, e traps prendr* [e] levar,
E tant d'aur e d'argent que pro i ac que portar. 80
Adonc diz lo reî Sancho : « Huymas podem cenar,
Per que nuiUtz Christians no s deu desesperar
Contrats fais Sarrazins, cui Jhesu Crist despar,
E a nos lais ben faire ^ »
IV.
La fu tal la batailla con vos auzetz retraire ; 35
E après lo rei Sancho , que no i triguet gaire ,
S'en tomet en Navarra, on era son repaire,
fol. 3 V* E regnet en aisi com bon seinnor deu faire.
E devenc s'Amorcs , .i. rei molt lare donaire ,
M oit gaillart e molt pros e molt bon tomeia[i]re , 90
E avia grant guerra ab lo soldan del Quaire;
E quar audi laudar per molt bon guerreyaire
Lo rei Sancho Navarra, pesset co pogues faire;
E trames hy S. jom cel que li fii vegaire ,
Qu'el pregues com seinnor e si com fil a paire, 9^
Que 1 vengues ajudar, per que pogues desfaire
Sos mortals enemics e mètre en desaire.
El rei , que er ardentz de lançar e de traire ,
Anet s'en a Marocs, qu'anc non s'en vole estraire;
E quant lai fon anatz lo pros reis de bon aire , 1 00
Venc lo rei Castelas, qu'amava com sos fraire,
E det per mei Navarra per prendre e per desfaire ,
Si que li tolc grant re ; e jiu* vos pel Salvaire
Que s'i fus lo rei Sancho, no ss'oses avant traire.
^ Au bas de la page on lit en note , d*une « Moros , que se noma la de Hubedâ , fu en
écriture cupsive du même temps : t Esta c Tan de la Incarnation de nostre Seynor
« batayla que venciren les Christians aïs c Jhesa Crist de .m. cg. e xij' ans. »
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 9
gent qu^assez il y eut à porter. — Alors dit le roi Sancho : « Désormais
nous pouvons souper, — parce que nul Chrétien ne se doit déses-
pérer — contre les faux Sarrasins , à qui Jésus-Christ nuise , — et
à nous laisse hien faire ^ I »
IV.
Là fut la bataille telle que vous entendez raconter ; — et après le ^5
roi Sancho, qui n'y tarda guère, — s'en retourna en Navarre, où
était sa résidence, — et régna ainsi que bon seigneur doit faire. —
Et il advint qu*Amorcs, un roi très-laiçe donneur, — très-gaillard 9©
et très -preux et très -bon combattant dans les tournois, — avait
grande guerre avec le sultan du Caire; — et parce qu'il entendit
louer pour très-bon guerrier — le roi Sancho de Navarre , il pensa
comment il pouvait faire; — et il y transmit un jour celui qui lui
parut propre , — pour le prier comme seigneur et ainsi que fils 9^
(prierait son ) père , — de le venir aider, pour qu'il pût défaire —
ses mortels ennemis et (les) mettre à mal. — Et le roi , qui était
ardent de lancer et de tirer, — s'en alla à Mai^oc, qu'oncques il ne voulut
s'en dispenser; — et quand là fut allé le preux roi débonnaire , — vint 100
le roi castillan , qu'il aimait comme son frère , — et donna à travers
la Navarre pour prendre et pour défaire , — tellement qu'il lui enleva
beaucoup; et je vous jiu'e par le Sauvexu* — que si le roi Sancho y
fût, il n'aurait pas osé se porter en avant; — mais il laissa sa terre à io5
^ CeUc bataille que les Chrétiens ga- tion de notre Seigneur Jésus - Christ mil
gnèrent sur les Maures , qui se nomme la deux cent douze.
bataille d*Ubeda, fut en Tan de rincama-
2
nXST. DE LA GUERRE DE MAT.
10 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Mor ei kisset sa terra a tais qu'avieD cor vayre» io5
fol. 4r' En cui el se fidava; e si % peades en Faire,
Fera dreit jujament.
V.
Lay corret traicios en alcus de sa gent.
Et adoncs .i. mesage anet s^en mantenent
A Marrocs, al rei Sancho, e diss li apertament : no
« Seinnor rei de Navarra , be sapchas certament
Que tu perdes ta terra e ton eretament;
Qu'el rei Alfons, que tu tens per leial parent,
Es intrat en Navarra ab gladi e ab foc ardent;
Quar tal en cui fidavas, sapchas que o cossent. nS
E si tu no vens tost, trestot ton regnament
Sapchas qu'auras perdut, que mas a ton vivent
No y albei^^aras jom, com te vei a présent;
Car perdut as Bitoria e Alava issament ,
Ypuzquoa e Amesquoa ab lur pertenement, 130
E Fonterabia e ço que s'i apent,
E Sant-Sabastian , on es la mar bâtent,
E vilas e castels que eu non ay e ment,
fol. 4 v" E si laisses Navarra per la paiana gent,
Deus t'en airara e far t'en a parvent. » « jS
E'I rei, quant Fentendet, ac lo cor plus sanglent
Que qui 1 des d'un venable o d'un quairal puinent,
E fu s'en al rei Moro , dis le felonament :
<< Reis, per la tua amor e per far tu plazent,
E per tos enemics mètre en balssament, i3o
Ay perduda ma terra , on ay lo cor dolent.
E vuill m'en tost tomar; quar si no faz breument,
Crei que tôt mon reiesme me vendra a nient. »
E'I rei , quant Fentendet, anc no '1 plac verament ;
£ fe Fapareillar naus ab lor omament; i35
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 11
tels qui avaient le cceur changeant, — en qui il se fiait; et s'il les
pendait en Tair, —il ferait bon jugement.
V.
Là courut trahison chez aucuns de sa gent. — Et alors un mes-
sager sW alla à rinstant — à Maroc, au roi Sancho, et lui dit fran- no
chement : — « Seigneur roi de Navarre , bien sache certainement —
que tu perds ta terre et ton héritage ; — vu que le roi Alphonse ,
que tu tiens pour loyal parent , — est entré en Navarre avec glaive et
avec feu ardent; — car tel en qui tu te fiais, sache que cela il consent. 1 15
— Et si tu ne viens tôt , tout ton royaume — sache que tu auras
perdu, vu que plus de ton vivant — tu n'y séjourneras im jour, comme
je te vois à présent; — car tu as perdu Vitoria et Alavà également, —
Guipuzcoa et Amescoa avec leurs dépendances, — et Fontarabie et iso
ce qui en dépend, — et Saint-Sébastien où est la n^er battant, — et
villes et châteaux que je n'ai pas en mémoire. — Et si tu laisses Na-
varre pour la gent païenne, — Dieu se courroucera contre toi et te us
le fera paraître. » — Et le roi, quand il Tentendit, eut le cœur plus
sanglant — que s'il eût été blessé d'un dard ou d'un carreau poignant.
— Il s'en fut au roi maure , (et) lui dit résolument : ■ — • Roi , pour l'a-
mour de toi et pour faire ton plaisir, — et pour tes ennemis mettre en i3o
abaissement, — j'ai perdu ma terre , en quoi j'ai le cœur souffrant. —
Et je veux vite m'en retoiuner; car si je ne le fais promptement, —
je crois que tout mon royaume me viendra à rien. » — Et le roi, quand
il l'entendit, oncques cela ne lui plut vraiment; — et il lui fit prépa- i35
rer (des) navires avec leurs agrès; — il lui donna de belles pierres,
3.
12 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Det le de bêlas peiras, assatz d'aur e d'argent.
Puyss lo rei Sancho ^ mes [en mar] e tomet s'ent;
E Deus , qu'es poderos , donet le a dreit vent
Pér venir en Navarra.
VI.
Fer venir en Navarra corn seinnor naturâl. Uo
E conoc que sa terra era anada a mal.
fol. 5 r^ Et adonq lo rei Sancho anet per son reyal ;
E venc en Panpalona, or no 1 faillia ostal.
E lo bore San-Cemin , que Deus garde e sal !
E la Navarreria anxe s volion mal. us
E'I rei, paire d'aquest, fu tan descomunal
Que fe poblation lai on era pradal,
Sus de Sancta-Cecilia , ença, prop del portai.
E cels qu'ailli pobleron, firon que desleial,
Per ço qu'en altrui terra fe cascims son logal; i5o
Qu'aiso era del Bore e dedintz lur cessai.
Et era cemeteri dels mortz del hospital,
Que es denant Sant-Cemi, dont la glesia capdal
Non ac de lui puis dezma tant quant à. boton val.
Et encara fe peych, que fo grant tort mortal, i55
Que fi far ima tor on bm vendia sal,
Fort, alta e quarada, on ac maint bel quantal;
El rei Sancho son fiUtz, que vi 1 tort criminal
E la força, trop granda, per dreit ac acort tal
fol. 5 v' Que la mandet desfar : dont a maint om sap mal. i6o
E per cels cui plazia, desfesse en .i. jomal.
E pel tort emendar, lo rey ladoncs fe tal
Qu'ai bore donet la peyra e a tôt lo comunal.
' E'is borgnes de la vila, assi com gent leîal,
Feron ne murs e tor e porta sabetz quai, i65
Que fu depuiss clamada e er porta reyal ;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 13
assez d*or et d^ai^ent. — Puis le roi Sancho se met (en mer )« et s'en
retourna ; — et Dieu « qui est puissant , lui donna favorable vent —
pour venir en Navarre.
VI.
Pour venir en Navarre comme seigneur légitiine. — Et il connut ao
que la terre était allée à mal. — Et alors le roi Sancho alla par son
royaume ; — et vint à Pampehme , où ne lui manquait pas de logis.—
Et le boui^ Saint-Cemin, que Dieu garde et sauve I — et la Navarrerie us
se voulaient réciproquement du mal. — Et le roi , père de celui-ci ,
fut si extravagant — qu'il fit quartier où était pré, — au-dessus de
Sainte-Cécile , en deçà , près du portail. — Et ceux qui y peuplèrent
ne firent que déloyaux, — parce qu'en la terre d'autrui chacun fit iSo
son logement; — car cela était au Boiu^ et dans leur ressort (des ha-
bitants), — et (c')était le cimetière des morts de Fhôpital, — qui est
devant Saint-Cemin , d'où l'ég^se cathédrale — n'eut de lui depuis
de dîme tant vaut qu'un bouton. — Et encore il fit pire, ce qui fut 155
grand tort mortel : — vu qu'il fit faire une tour où on vendait du
sel, — forte, haute et carrée, où il y eut maint beau quartier; —
et le roi Sancho son fils, qui vit le tort criminel — et la violence
trop grande, par droit eut accord tel — qu'il commanda de la dé- i6o
faire; dont à maint on sut mauvais gré. — Et par ceux à qui plai-
sait, elle se défit en un jour. — Et pour le tort amender, le rpi
alors fit tellement (les choses] — qu'au Bourg il donna la pierre
et à toute la communauté. — Et les bourgeois de la ville, ainsi
comme gent loyale, — en firent murs et tour et porte, vous savez i65
laquelle, — qui fut depuis appelée et était porte royale: — car
14 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Quar el donet la peyra , com seynnor principal,
Per dreit e per razon.
VIL
Per dreit e per razon fo aquestz faitz passatz,
E lo tort de son paire fo pel rei emendatz. 170
E puyss al rei devenc us mais, el temps d'estatz,
En la camba : don fon molt destreit e cnitatz ;
E per ço el se mes en Tudela ensarrati ,
Com no 1 podia veyre, si no fos sos privatz.
E1s cavers de la terra, quel saubon enmuratz, 17S
Tenion les camis, on maynt hom fon raubatz,
E feron maintz tortz e maintas malveztatz :
fol. 6 r' Don lo rei Sancho fo molt fels e corroçatz.
El rei, que vi sa terra confondre a totz latz,
Trames en Arago messager molt ondratz , 1 80
Al rei Jaime, que era savis e poderatz,
Que vengues tro a luy per dreita amiztatz.
El rei Jacme, quan vie le messag' el dictatz,
Venc s'en dreit a Tudela molt ben acompainnatz ;
E quant fu en la vila vengutz et alberguatz, iSs
Puyet s'en al castel, com rei aconseillatz ,
Lai or era 1 rey Sancho, e die vos, fo vertatz,
Que quant amdui se viron, cascus fo molt pagatz.
Et adoncs quant se viron e foron saludatz ,
Lo rei Sancho le diss : « Molt me tenc pei^ ondratz , 1 90
Rei Jaimes, car vos etz vengutz a mi. Mos platz
Hyeu ay tramis per vos, car sai que etz nomnatz
Per rei qu'amatz dreitiura, e fais traidors caçatz.
^ £ per ço que ma terra a mais barons assatz ,
Si que per mi nuilltz om non pot esser guldatz , 195
fol. 6 V* Vuyll que tôt mon reiesme si'a vos comandatz,
E cels que faran mal sien per vos dampnatz;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 15
il donna la pierre, comme seigneur principal, — par droit et par
raison.
VIL
Par droit et par raison fut ce fait passé, — et le tort de son père >7o
fut par le roi réparé. — Et pois au roi vint im mal , au temps d^été ,
— en la jambe : dont il fut moult étreînt et tourmenté ; — et pour
cela il se mit en Tudela enfermé^ — de sorte qu*on ne le pouvait voir,
si Ton n'était son intime. — Et les chevaliers de la terre, qui le su- 175
rent emmuré, — tenaient les chemins, où maint honune fut volé, —
et ils firent maints torts et maintes méchancetés ; — (ce) dont le
roi Sancho fîit trèa-colère et courroucé* — Et le rm , qui vit sa terre
confondre de tous côtés, — envoya en Aragon un messager très- iSo
honoré , — au roi Jayme , qui était sage et puissant, — (pour) qu'il
vînt jusqu'à lui par véritable amitié. — Et le roi Jayme, quand il vit
le message et l'écrit, — s'en vint droit à Tudela très-bien accompa-
gné; — et quand il fut en la ville venu et hébergé, — il s'en monta i85
au château, conune roi de bcm conseil, — là où alors était le roi
Sancho, et je vous dis, ce fut vérité, — que quand tous deux se
virent, chacun fut très-satisfait. — Et alors quand ils se virent
et (se) fiirent salués, -^ le roi Sancho lui dit : «Je me tiens pour 190
fort honoré, — roi Jayme, car vous êtes venu à .moi. Mes plaits
(plaintes) — j'ai envoyé vers vous, car je sais que vous êtes renonmié
— pour roi qui aimez droiture , et faux traîtres chassez. — Et parce
que ma terre a de mauvais barons assez, — en sorte que par moi >9^
nul homme ne peut être guidé (protégé), — je veux que tout mon
royaume soit à vous recommandé , — et ceux qui feront mal soient
16 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E si tenetz dreitura e ms^ terra em patz ,
E de mos enemics que be la m defendatz,
Vuill que remaing^a vos quant eu serai fînatz , aoo
Quar yeu non ay enfant, ni m'es astres de natz,
Ni crei n'aia ma vida : per que m'es volontatz
Que jure a vos mon règne e totz mes comandatz,
E os tenguan per seinnor quant eu serai passatz;
E que en Panpalona siatz primer juratz, .o5
Car caps es de ma terra e per cui sui penzatz. »
E'I rei Jaime , qu'auzi del rei sa grantz bontatz ,
Ac en son cor gran joia, e parec, ben sapchatz,
Segon qu'en fi senblant.
VUI.
Molt ac son cor jaudent, et ac en razon gran; 310
E diss al rei don Sancho : « Reis, puiss que m faitz senblan
Que m tenetz coma filtz, fraire^ vostre coman;
E digats me que faça ni vas quel part m'en an. »
fol. 7 r' E'I rei Sancho , qu'ausi son dit e son talan ,
Diss l'en aisi : « Rei Jaime, non vuill ços faça en van, 2i5
Si qu'en après ma fin mos règnes vos desan ;
E vuyll qu'en tôt mon règne vos jiu*o'l pauc e'I gran,
Que puiss, après ma vida, om per rei no's soan. »
Et adonc le jureron caver e cipdadan
E tuit comunalment, com poble a seinnor £an, aao
Pero no ab lur grat; mas volgron far lo man
De lur seinnor, que era fort, guaillart e sobran.
E puiss que fu juratz , rei Jacme anet gardan
Lo règne y el pays ab mou[t] bon cavalguan.
£ la mortz, qu'^ comima, que .i. non ten ni blan, 3s5
Menet ne le rei Sancho : don fon tala e dan.
^ Ce mot a été gratté, et se lit à peine.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 17
par vous punis; — et si vous maintenez droiture et ma terre en paix, —
et que de mes ennemis bien me la défendiez , — je veux qu^elle vous aoo
reste quand je serai fini, — car je n'ai pas d'enfant, ni ne m'est astre
de né (ni chance d'en avoir), — ni ne crois que j'en aie de ma vie :
c'est pourquoi il m'est volonté — de vous donner par serment mon
royaume et tous mes recommandés , — et qu'ils vous tiennent pour
seigneur quand je serai passé, — et qu'en Pampelune vous receviez aos
d'abord les serments (de fidélité), — car la tête est de ma terre et
pour elle je suis préoccupé, » — Et le roi Jayme, quand il ouït
du roi la grande bonté, — a en son cœiu- grande joie, et il y parut,
bien le sachez , — selon le semblant qu'il en fit.
VIII.
U eut son cœur fort joyeux, et il en eut grande raison; — et il dit aïo
au roi don Sancho : « Roi , puisque vous me faites démonstration —
que vous me tenez comme fils, je ferai votre commandement; —
et dites-moi ce qu'il faut que je fiasse et vers quel côté je m'en aille. »
— Et le roi Sancho , quand il ouït sa parole et sa volonté , — lui a 1 5
dit ainsi : « Roi Jayme, je ne veux pas que cela se fasse en vain, —
de sorte qu'après ma fin mon royaume vous échappe; — et je veux
qu'en tout mon royaume vous prêtent serment les petits et les grands ,
— pour qu'ensuite, après ma vie, on ne vous rejette pas pour roi. »
— Et alors lui prêtèrent serment chevaliers et citoyens — et tous aao
généralement, comme peuples font à seigneur, — pourtant non de leur
gré ; mais ils voidiu-ent faire le commandement — de leiu- seigneur,
qui était fort, gaillard et impérieux. — Et depuis qu'il eut reçu ce
serment , le roi Jayme alla gardant — le royaume et le pays avec de
très-bons chevaucheurs. — Et la mort, qui est commune, qui per- a 25
BIST. DE I.A CDERRE DE NAT.
18 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Enterreguo 1 ^ sos ornes doloros e ploran
En le saut ospital or maint almonas fan,
Que a nom Ronçasvals , prop Tengarda Rollan ;
E quant fo enterratz, esteguon molt pessan sSo
Les omes de la terra , car les uns dizian :
fol. 7 V'' « Si est tenem per rei , pel mon nos blasmaran
Les comtes e les reis e totz celz que y estan;
Quar nol ven de natura : donc mas val qu'en façam
Del nebot del rei Sancho, quar el es plus propdan, a35
Quar filtz es de sa sor e om on dreit s'espan ,
Et es com de Campaina e Laron molt prezan ;
E si nos lui fam rei , totz aquels que o sabran
Nos n'auran per leials , e tuit nostre effan
Ne seran mas amatz, que tras nos remandran. » ^ho
E a una boz pel règne ven los aital talan
Que trameso per el messager molt certan
E ben enrazonatz.
IX.
A Campaynna s'anet lo messager cuchatz,
Dreitament a Proyns, on era 1 coms ondratz; a 45
E quant le fu devant, dis le : t Seynner, si us platz,
Entendetz ma razo per que sui embiatz.
lo sui lai de Navarra , vostr'om endomegatz.
Saludan vos per my les petitz e les granatz
foi. 8 i^ De tant quant en Navarra ni apertel regnatz. aôo
E , seinner, sapchatz ben de cert , et es vertatz ,
Qu'elrei Sancho, vostr oncle, es d'est segle passatz.
E la gent de la terra, en cui es leialtatz,
Seinner, volem que vos siatz per rei alçatz;
^ On lit en note, au bas de la page, tSancho en et annyo de la Incarna-
ces mots tracés d*une écriture cursive de • cion de nuestro Senor Jhesu Ghrislo
la même époque : tMorio el rey don « m. ce. xxxiiij. »
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 19
sonne ne craint ni ne ménage, — en emmena le roi Sancho : de
quoi fut manque et dommage. — Ses hommes l'enterrèrent^ , acca-
blés de doideur et pleurant — dans le saint hôpital où maintes au-
mônes font, — qui a nom Roncevaux, près de la hauteur de Roland;
— et quand il fut enterré, restèrent très -pensifs — les honames a3o
de la terre, car les ims disaient : — «Si nous tenons celui-ci poiu*
roi , par le monde nous blâmeront — les comtes et les rois et tous
ceux qui y sont; — car cela ne lui vient pas naturdlement : donc
mieux vaut que nous en fassions (un roi) — du neveu du roi Sancho, aSS
car il est plus proche , — car il est fils de sa sœur et honmie où le
droit se manifeste, — et il est comte de Champagne et haron de grand
prix; — et si nous le faisons roi, tous ceux qui le sauront — nous
en tiendront pour loyaux, et tous nos enfants, — - qui resteront der- 2 ho
rière nous , en seront plus estimés. » — Et à Tunanimité par le
royaiune il leur vient tel désir — qu'ils envoient vers lui un messager
très-sûr — et sachant bien s'exprimer.
K.
En Champagne s'en alla le messager à la hâte, — droit à Provins a45
où était le comte honoré ; — et quand il fut devant lui , il lui dit :
« Seigneur, s'il vous plaît, — entendez mon motif pour lequel je suis
envoyé. — Je suis là de Navarre , votre homme inféodé. — Par moi
vous saluent les petits et les grands, — d'autant qu'est la Navarre et sSo
s'étend le royaume. - — Et, seigneur, sachez bien certainement, et
c'est la vérité , — que le roi Sancho votre oncle est de ce monde
passé; — et les gens de la terre, en qui est loyauté, — seigneur,
veulent que vous soyez pour roi élevé , — et dans Pampelune «55
' Le roi Sancho monnit en Tan de rincarnation de notre Seigneur Jésus^rist mil
deux cent trente-quatre.
3.
20 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E dintz en Pampaiona recebutz e juratz. s55
E veuc vos aisi carta!^, per que meilltz m^en creiatz. »
E ja no m demandetz dei coms si *n fo pagatz,
Quar qui ot tais novelas non deu esser iratz;
E diss ai messagers : « Bels amies , vos siatz
Ben vengutz per mii vetz que tais novas portatz ; a6o
E die vos, per ma fe, que vos seretz amatz
Per ais jorntz qu'eu viiway, e per mi meiiloratz. »
E donet le aivistra tai qu'ei en fo pagatz.
E'I coms apareiilet; e quant fo amescatz,
Venc s'en para Navarra , on era desiratz. «65
E quant de Pampaiona fu lo coms apressatz,
Issiron io recebre, e lu moit onoratz;
foL 8 v* E intret en ia viia, on fo ben aibei^atz;
E ades iendeman ei fo per rei aiçatz ,
Dont tuit fbron jaudent. 370
X.
Noysa y ac e soiatz e gran alegrament,
Gant io coms lu aiçatz rei moit ondradament.
La i ac dat a joglas cavais e vestiment
E muis e paiafres e maint enap d'argent.
E après ei regnet moit dreiturerament, 17^
E amet moit justicia , si qu'e son regnament
Mandet tener dreitura ai paubr e ai manent;
E lu tant de bon aire e reis tan conoissent.
Qu'en aitant quant ei vis ac gran abondament,
Per trestota sa terra, de vin e de forment, 280
E de totz aitres bens qu'en terra son cuiiient.
Tan fo'i reis de bon aire que a tôt son vivent
Mantenc joi et amor, e fe ior mandament;
E fe mainta canço an maint bei son piazent,
E mainta pastoreia e maint bei partiment; s85
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 21
reçu et qu'on vous y prête serment. — Et vous voici des lettres pour
que mieux m'en croyiez. ■ — Et maintenant ne me demandez pas
si le comte en fut satisfait , — car qui entend telles nouvelles ne
doit pas être chagrin; — et il dit au messager : «Bel ami, soyez-
vous — bienvenu mille fois, qui telles nouvelles portez; — et je »'
vous dis, 'par ma foi, que vous serez aimé — pendant tous les jours
que je vivrai, et par moi enrichi. ■ — Et il lui donna étrenne telle
qu'il en fut satisfait. — Et le comte s^apprèta; et quand il fut équipé,
— il s'en vint vers Navarre, où il était désiré. — Et quand de Pam- ''
pelune fut le comte approché, — (les habitants) sortirent le rece-
voir, et il fut fort honoré; — et il entra en la ville, où il fut bien
hébei^; — et incontinent le lendemain il fiit pour roi élevé, —
de quoi tous furent joyeux. »:
X.
Vacarme il y eut et contentement et grande allégresse , — quand le
comte Jiit élevé roî moult honorablement. — Là il y eut de donné
aux jongleurs chevaux et vêteinents — et mulets et pale&oîs et
maint hanap d'aigent. — Et après il régna très-équitablement, — et
aima fort la justice, tellement qu'en son royaume — il commanda
qu'on fît droit au pauvre et au riche; — et il fut tant débonnaire et
roi tant éclairé, — - que tant qu'il vécut il y eut grande abondance,
— par toute sa terre , de vin et de froment , — et de tous autres biens
qu'en terre sont récoltés. — Tant fiit le roi débonnaire qu'en tout
son vivant — il maintint joie et amour, et fit leur cwnmandement; —
et il Bt mainte chanson avec maint bel air agréable, — et mainte
22 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARBE.
fol. 9 r** E donava a joglas e'is fazia ondrament ,
£ oiidrava mas douas que si fos iur serveut;
E die vos, per ma fe, quel sieu capteuement
Valia dos reis d'autres, tant era d aviuent.
E aitant quant el vis, sapchatz le certament 390
Que el ac très muilles an maint ondrat parent.
Cela fu d'Alamainna que z ac primerament,
E moric ses effant, don ac lo cor dolent.
La secunda fo fdla , segon que ditz la gent ,
Del seinnor de BelJuec, un baro molt valent, 395
E ac ne una fille bêla e covinent;
E quan ela fom granda, parlet lom casament
Ab lo rei de Castela , e s^en fe sagrament.
E lo rei de Castela baiset ne a présent
La man al rei Tibalt, don n'ac le cor sacnent, 3oo
Quel rei Tibalt Favia sa fiUa covinent,
E puiss det la al comte cul Bretainna s'apent;
Pero lo rei de França o fe forçadament,
fol. 9 v' Sens qu'anc al rei Tibalt non plac ni fo cosent :
Dont Caster e Navarra crei qu'entro al finiment 3o5
Auran tribaill e guerra e gran airament;
Qu'el rei Castela diss qu'el Seinne omnipotent
No 1 pogues audir, si no fus plus plazent
C'om lo tailles los potz o traisses una dent,
Car anc la y baisset ni s fe tal aoniment; 3 10
E juret pel soleill que s leva en orient,
Que si lo rei Tibalt no'l baisava issament
La man com el a lui, ja nuilltz tenrips pagament
Non auria en son cor, antz diss qu'a foc ardent
Gitaria Navarra, o la man verament 3i5
Li faria taillar qu'el baiset simplament.
Pero'l sagramen s'en fo aisi coma vent.
Que tôt quant el juret fo meçorguer[a]ment ;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 23
jpastourelle et maint beau jeu-parti; — et il donnait aux jongleurs et
leur faisait honneiu*, — et il honorait plus les dames que s'il fut
leur serviteur; — et je vous dis> par ma foi, que par sa manière dV
gir — il valait deux autres rois, tant il était avenant. — Et tant 290
qu'il vécut, sachez-le certainement — qu'il eut trois femmes avec
maint honoré parent. — Celle qu'il eut premièrement fut d'Allemagne,
— et mourut sans enfant, de quoi il eut le cœur afBigé. — La se-
conde fut fille, selon que la gent dit, — du seigneur de Beaujeu, un 39^
baron très-vaillant, — et il en eut une fille belle et avenante; — et
quand elle fut grande, on parla mariage — avec le roi de Cas-
tille , et il s'en fit serment. — Et le roi de Castille en baisa sur-le-
champ — la main au roi Thibaut, de quoi il eut le cœur saignant, 3oo
— vu que le roi Thibaut lui avait promis sa fîUe, — et puis il la
donna au comte à qui Bretagne appartient; — pourtant le roi de France
le fit par force , — sans qu'oncques au roi Thibaut il plût ni qu'il
fût consentant : — de quoi je crois que Castille et Navarre jusqu'à la 3o5
fin — aiu^ont peine et guerre et grande colère ; — vu que le roi cas-
tillan dit que le Seigneiu- tout- puissant — ne le pût entendre s'il ne fût
pas (n'eût pas été) plus content— qu'on lui coupât les lèvres ou arra-
chât une dent — parce qu'oncques la il s^abaissa et se fit telle honte; 3 10
— et il jura par le soleil qui se lève en Orient , — que si le roi Thibaut
ne lui baisait également — la main comme lui à lui , désormais en
aucun temps satisfaction — il n'aïu^ait en son cœur; au contraire il
dit qu'à feu ardent — il mettrait la Navarre, ou que la main vrai- ^'^
ment — il lui ferait couper qu'il baisa niaisement. — Mais le ser-
ment s'en fut ainsi que vent, — car tout ce qu'il jura (ce) fut men-
songèrement; — pourtant parfois il s'entend dire et il est certain
— que trop dire ne vaut guère. 3ao
24 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Pero anc se au dire, et es certananient
Que tro[p] dir no val gaire. 3io
XI.
El rei Tibautz regnet si com bos reis deu faire,
fol. 10 T^ E mori li la dona, que era de adaut affaire;
E puiss el n'ac un'altra, de las autras belaire.
Filla fu d'un baron molt savi gueiTeia[i]re,
Del seinner de Borbo, d'aver grant amasaire. 3i5
El rei ac ne d'effantz, segont qu'eu au retraire,
Essatz; mas d'els n'i ac que non viviron gaire.
E'I rei Tibalt , per temps , si c ordena 1 Salvaire ,
^Moric, don ac grant dol per trestot son repaire.
E laisset doas fillas e dos filtz de bon aire; 33o
Pero maridet las , antz que moris lur paire ,
Ab dos ducs, que cascun fo molt bon tomeia[i]re.
E'I maior dels dos filtz ac nom, ço m'es vegaire,
Tibalt , e l'altre Enric , cel que ac cor plus que Daire ;
Mas Tibalt fu Tant natz, et anc non fu de maire 33S
Nuilltz reis plus covinent ni de meillor afaire,
Quar el ondrava Deu plus que no fa null fraire.
Et el temps qu'el regnava , vole anar contra '1 Caire
Lo rei cui fîi en Paris e Tolosa e Belcayre,
fol. lo \' Agen et Avilar. 34o
xn.
Lodoys ac el nom, qui se fe molt amar;
E venc le en coratge de passar oltra mar,
E mandet sos naveis e fe 'Is apareillar,
E mandet que ânes ab lui lo rei Navarr
*0n lit en note, au bas du fol . i o r**, et avec t de don Tibal t e de don Enrric , mori en l*an
une croix comme marque de renvoi dans « de la Incarnation de nostre Seynor Jhesu-
cet endroit du texte : ■ Lo rey Tibalt, payre « G'ist de .m. ce. liij. ans, et régna .xix. ans. »
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 25
XI.
Le roi Thibaut régna ainsi que bon roi doit faire , — et lui inoiu*ut
la dame , qui était de baut parage ; — et puis il en eut ime autre ,
des autres la plus belle. — Elle fut fille d'un baron très-sage guer-
rier, — du seigneur de Bourbon , grand amasseiu* d'avoir. — Et le 3i5
roi en eut d'enfants, selon ce que j'entends rapporter, — assez; mais
d'eux il y en a qui ne vécurent guère.* — Et le roi Thibaut, en (son)
temps, ainsi qu'ordonna le Sauveur, — ^ mourut, de quoi il y eut
grande douleur par tout son logis. — Et il laissa deux filles et deux 33o
fils de bonne manière; — mais il les maria, avant que mourût leur
père , — avec deux ducs , qui chacun fiirent très-bons combattants
dans les tournois. — Et l'aîné des deux fils eut non[i, ce m'est avis,
— Thibaut , et l'autre Henri , celui qui eut plus de cœur que Darius ;
— mais Thibaut fiit l'aîné , et jamais ne fut de mère (né) — nul 335
roi plus convenable ni de meilleure conduite , — car il honorait Dieu
plus que ne fait nul fi^ère. — Et au temps qu'il régnait, voulut
aller contre le Caire — k roi à qui fiit Paris et Toulouse et Beau-
caire , — Agen et Auvilar. 34o
XH.
Louis eut-il nom, qui se fit fort aimer; - — et il lui vint dans
ridée de passer outre mer, — et il manda ses navires et les fit
appareiller, — et manda au roi navarrais que (il) allât avec lui —
^ Le roi Thibaut, père de don Thibaut mil deux cent cinquante -trois, et régna
et de don Henri, mourut en Tan de Tin- dix-neuf ans.
carnation de notre Seigneur Jésus-Christ
BI8T. DE LA eUBRRB DE NAV. ,
4
26 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Per razon de Navarra ^ e de s^arma salvar ; 345
E, quar era sos gendres, vole lo ab se menar.
La crozada fom granda, e aneron s'aprestar
Lai al port d'Aigas Mortas. Ço qu*eu vi puiss contar.
Lai viratz privilegis e grantz perdons donar,
Per anar ent al Caire; e foron s'acordar 35o
Que anesson a Tunitz, qu'assi fo lur pessar
Que la conqueririon , puiss puirion anar.
Sens mar passar, al Caire, et Acre enparar.
E ,i. jom, en setembre, preson se a navegar,
Et al port de Cartaina aneron arribar, 355
E preso lo per força e per ben guerreiar.
E quant foron a terra, tantost fero gitar
foJ. 11 r" Los cavals de la naus, e feron los armar;
E sonegon las trompas, e van se acostar
Dreitamentz a Cartaina per la vila entrar. 36o
E'is Sarrazins que viron els Christians esforçai',
Penseron de delTendre e de J>en bataillar;
Mas quant viron las sobras, non pogoron durar,
E ftigiron a Tunitz, or era lur empar.
* E si tantost con vengro, fosson assetjar 365
Tunitz, a rendre era et a desemparar;
Mas Deus non lo volia : per que no se poc far.
E lo rei de Tunitz , que vi assetjar
Los Christians, e lueynn de la vil'atendar,
Ag n'en son cor grand joya e près se d'alegrar ; 370
E diss a sos barons : « Segur podem estar
Qu'els Christians s'atendan sen batailla donar.
Trametrai donc per cels que per mi an afar ,
Que me vengan tantost défendre et ajudar. »
— « Per Deul disson sos omes, ço er molt ben a ffar. » 375
* Ce mot est gratté, et on lit en marge Campaynna.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 27
en raison de (son fief de) Qiampagne et pour sauver son âme; — et 3iS
parce qu'il était son gendre, il voiriut le mener avec lui. — La croi-
sade fut grande , et ils allèrent s'apprêter — là au port d'Aigues-
Mortes. Ce que je vis je puis conter. — Là vous verriez indulgences
et grands pardons donner, — pour aller jusqu'au Caire ; et ils furent 35o
d'accord — qu'ils iraient à Tunis , car ainsi lut leur pensée —
qu'ils la conquerraient, puis pourraient aller, — sans mer passer,
au Caire , et prot^er Acre. — Et un jour, en septembre , ils se
prirent à naviguer, — et au plort de Carthage ils allèrent aborder, 355
— et le prirent par force et par bien guerroyer. — Et quand
ib furent à terre, aussitôt ils firent sortir — les chevaux des na-
vires, et les firent armer; — et ils sonnèrent les trompettes, et
vont s'approcher — en droiture de Cardiage poiu- entrer dans 36o
la ville. — Et les Sarrasins qui virent les Chrétiens s'efforcer, —
pensèrent à se défendre et à bien batailler; — mais quand ils virent
Tabondance, ils ne pm*ent tenir, — et fiiirent à Tunis, où était leur
abri. — Et si aussitôt qu'ils vinrent, ils fiissent (allés) assiéger — 365
Tunis, il était à rendre et à démanteler; — mais Dieu ne le voidait
pas : c'est pourquoi il ne se put faire. — Et le roi de Tunis, qui
vit s'établir — les Chrétiens, et loin de la ville dresser leurs tentes,
— en eut en son cœur grande joie et se prit À se réjouir; — et dit à 370
ses barons : « Nous pouvons être sûrs — que les Chrétiens dressent
leurs tentes sans bataille donner. — J'enverrai donc vers ceux qui
pour moi ont affaire , — pour qu'ils me viennent aussitôt défendre
et aider. » — « Par Dieu 1 disent ses hommes , cela sera très^bien à 375
faire. » — Et il envoya ses messagers et ainsi les fit mander; — et
ses gens, quand ils ouïrent les messagers parier, — et que le roi de
Tunis (les Chrétiens) voidaient bloquer, — les alcades par la terre fi-
rent aussitôt crier — que fils n'est pas pour (ne remplace pas son) 38o
4.
28 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
foi. 11 v^ E trames sos messages e si los fe mandar;
E sas gentz, quant auziron los messages parlar,
E qu'el rei de Tunitz volion ensarrar,
Los aicaitz per la terra feron tantost cridar
Que filtz non esperaire ^ ni Tauses esperar. 38o
Adoncs viratz las gentz espessamen intrar
En Tunitz, que nuilltz om non puiria pensar;
E quant venc per avant a .i. jom bel e clar,
Les Sarrazins issiron les Christians asaltar,
E crideron Tunitz, e preso s'a siblar, 385
E grant bruit e grant noissa entre els demenar.
E la ost Cristiana era sobre manjar;
E quant auziro'l bruit, fu molt grant lur doptar.
Disson : ^ Santa Maria, vols nos desemparar? »
E ladoncs viratz maintz fugir e estremar; 390
E fil tan grant la noisa per Tost e lo cridar,
Qu'a penas fo neguns que s pogues cosseill dar.
Ni que pogues sas armas trobar en son loguar.
fol. 1 2 r" E quant lo rei Tibalt les vie desesperar ,
Adoncs cridet Navarra e anet s'amescar, 395
E tantost el se fe son caval amenar;
E los Navarrs , quant viron lor car seinnor montar ,
Tôt lo plus pereços se'l anet acostar.
E lo reis comencet son caval a brocar,
E det per mei la preyssa, quar volia issauçar àoo
La santa fe de Roma , que vedia baissar.
E los Navarrs , que viron lur seinnor enpressar ,
Disson : « Barons , anem nostre seinnor gardar ,
E moram tuit ab el antz quel laissem forçar. »
Adoncs viratz tendr'e balestes desarrar, 4o5
E de lanças ferir et azconas lançar ,
^ En marge on lit paire, d*une main contemporaine.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 29
père et ne Fose pas attendre. — Alors vous verriez les gens épais-
sement entrer — en Tunis, (tellement) que nul homme ne le pour-
rait penser; — et quand il vint par la suite im jour bel et clair, —
les Sarrasins sortirent les Chrétiens assaillir, — et crièrent Tanis, et 335
se prirent à siffler, — et grand bruit et grand vacarme entre eux (à)
démener. — Et Fost chrétienne était sur le manger; — et quand
(les Chrétiens) entendirent le bruit, très-grande fut leur crainte. —
Us dirent : « Sainte Marie , veux-tu nous abandonner ?» — Et alors vous 390
verriez maints fuir et se cacher ; — et furent si grands le vacarme
par Tost et le crier, — qu'à peine fut-il nul qui pût se conseil don-
ner, — ni qui pût ses armes trouver en son lieu. — Et quand le roi
Thibaut les vit se désespérer, — alors il cria Navarre et alla se har- 395
nacher, — et aussitôt il se fit son cheval amener; — et quand les
Navarrais virent leiu* cher seigneur monter, — tout le plus paresseux
alla se placer à ses côtés. — Et le roi commença son cheval à épe-
ronner, — et il donna par le milieu de la presse, car il voulait éle- hoo
ver — la sainte foi de Rome , qu'il voyait baisser. — Et les Navar-
rais, qui virent leur seigneur presser, — dirent : « Barons, allons
notre seigneiu* garder, — et mourons tous avec lui avant que nous
le laissions forcer. » — Alors vous verriez tendre et arbalètes desser- 4o5
rer, — et de lances frapper et javelots lancer, — et les Navarrais en
chemise çà et là sautiller. — Et les Sarrasins, quand ils les virent
nus ainsi se démener, — dirent : « Ce ne sont pas des hommes, par
Mahomet, mais il parait — qu'ils soient des diables vivants, puis- 4io
qu'ainsi nous les voyons sauter ; — car ils ne redoutent pas la mort ,
ni ne craignent d'être blessés , — et certes avec de telles gens il ne fait
bon batailler. » — Et alors ils commencèrent vers Timis à tourner, '
— et le preux roi de Navarre avec ses gens (de) poursuivre, — tçl- 4i5
lement que par les portes ils les firent entrer. — Alors le roi Thî-
30 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
EUs Navarrs en caonisas çay e lai salteiar.
E'is Sarrasins , qu els viron nutz assi demenar,
Disson : « Ço non son ornes , per Bafomet , antz par
Que sion vins diables qu'aisils vedem sautar; hio
Quar els no temon mort, ni s temon a nafrar,
fol. la v** E ges ab aital gentz no s fa bon bataillar. »
E adoncs comenceron vas Tunitz a tomar,
El pros reis de Navarra ab sas gentz encalçar,
Si per mei las portas les ne feron entrar. 4 1 s
Adonc lo rei Tibalt près se a capdeUr
Sas gentz , e si lor diss : « Barons » tomem gaut'ar. »
E tuit tomeron s'en e feron son maadar
Ses tota demorança.
Xffl.
E lo rey Lodoys, qu'era seinner de França, kio
Anet lo accuillir ab molt dura semblança ;
E si li dis : « Bel filtz , huey m avetz fait pesança ,
Quar anc ab gent sen fe nos mesetz en tal dança;
E sapchatz que vos fes failliment e enfança;
E si fossas vencutz, vostra fora Terrança. As 5
Pero ondrad' avetz per totz temps vostra lança :
Per que es be ssemblança que totz bes nos enança ,
E hueymas no metatz tota Tost en balança. »
E '1 rei Tibalt respos, alegre, sens doptança :
fol i3 r* « Seinner, en Jhesu Christ es nostra esp^rança; àZo
E si nos lui servent morem , es ma semblança
E ma fe qu'el bratz dreit vendrem de la balança.
E no i em per dormir ni per dar benanança ,
Mas per alçar la fe de cels que ns es salvança. »
Adoncs lo rei Frances, per seinnal d'amiçtança, 435
Baiset le en la boca ab molt grant alegraâça ;
Dont totz n'agron sabor.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 31
haut se prit à rallier — ses gens , et leur dit : « Barons , retournons
face actuellement. » — Et tous se retournèrent et firent son comman-
dement — sans nul retard.
xm.
Et le roi Louis, qui était seigneur de France, — alla le recevoir ^20
avec un air très- dur; — et lui dit : «Beau fils, aujourd'hui vous
m^avez fait du chagrin ^ — parce quVvec gent sans foi vous nous
mites en telle danse; — et sachez que vous fîtes faute et enfantillage;
— et si vous fussiez vaincu, vôtre filt Terreur. — Toutefois honoré 4^5
vous avez pour toujours votre lance : — c'est pourquoi il semble bien
que tout bien nous avance, — et désormais ne mettez pas toute
Tannée en danger. » — Et le roi Thibaut répond, allègre, sans hési-
tation:— « Seignem*, en Jésus-Christ est notre espérance; — et si en 43c
le servant nous mourons, c'est mon avis — et ma foi que nous vien-
drons au bras droit de la balance. — Et nous ne sommes pas ici pom*
dormir ni pour donner commodité , — mais pour exalter la foi de
celui qui est notre salut. » — Alors le roi fi:tmçais, en signe d'ami- 435
tié , — le baisa sur la bouche avec beaucoup de joie : — de quoi
tous eurent plaisir.
i>
32 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
«
XIV.
Razon no y ac puiss dita , mas de ben e d'amor .
E lo bon rei Navarr, assi com a sseinnor,
Asolccet lo rei que portava la flor. 44o
E pui si s'en tomet ab molt gran alegror
Dreitament a sa tenda, on era s^auriflor;
E f e s tost desgamir, per la granda calor
Que adonquas avia lo mager el menor.
E puiss vos aitant dir que anc li puinnidor, 445
Cels que foron de França , no cre fosson millor
Quadoncs fol rei Navarr, ni plus conabatedor^ . .
fol. i3 v' E si lo jom, quant venguon, fessan tant de nunor,
Non agra en Timitz mur ni castel ni torr
Que z el no la presesen, quar tota lur paor 45o
Era qu'el Cbristians dessan ades ab lor;
E puiss passet .iij. jomtz els non agron temor.
Et esdevenc s' après que vole lo Salvador
Que mori'l rei Frances, dont perderon color
Totz aquels de la ost, e 'n agron grant dolor; 455
E lo pros rei Navarr , per la granda tristor
Que ac del rei Frances, e pel dol e pel plor.
Près la mort a estros.
XV.
Mori lo rei Frances e '1 rei Navarr amsdos ^,
Dont tôt Christianisme baisset .ij. escalos. 46o
E après, lo rei Caries, gaillart coma leos.
S'en venc dreit a Tunitz ab maintz cavales bos
Pel rei Frances veder; empero mortz crei fos.
* 11 paraît manquer ici, sinon un feuil- «Morit el rey don Thibalt el Segando en
let entier , au moins plusieurs vers. « el annyo de la Incarnation de nostro
* On lit en note, au bas du fol. i3 v*: tSeynor Jhesu Christo .m. ce. lxx. >
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 33
XIV.
Parole il n*y eut plus dite , sinon de bien et d'amour. — Et le bon
roi navarrais^ ainsi conune avec seigneiu*, — s'entretint gaiement avec 44o
le roi qui portait la fleur (de lis). — Et puis il s'en retourna avec très-
grande allégresse — tout droit à sa tente , où était son oriflamme ;
— et se fit vite désarmer, à cause de la grande chaleur — qu'alors
avait le plus grand et le plus petit. — Et je puis autant vous dire 445
qu'oncques les guerriers, — ceux qui furent de Fraûce, je ne crois
pas qu'ils fussent meilleurs — qu'alors fut le roi navarrais, ni mieux
combattant. ... — Et si le jour, quand ils vinrent, ils fissent autant
de rumeur, — il n'y aurait en Tunis mur ni château ni toiu —
qu'ils ne la prissent, car toute leur peur — était que les Chrétiens 45o
<
donnassent incontinent avec eux; — et depuis (qu'il se) passa trois
jours ils n'eurent de crainte. — Et il arriva après que le Sauveur
voulut — que moiuiit le roi français , dont perdirent couleur —
tous ceux de l'ost , et en eurent grande doulem^ ; — et le preux roi 455
navarrais, poiu la grande tristesse — qu'il eut du roi de France, et
pour le chagrin et pour les pleurs, — prit la mort promptement ^
XV.
Le roi français et le roi navarrais moururent tous les deux, —
de quoi toute la chrétienté baissa de deux échelons. — Et après, le 46o
roi Charles, gaillard comme lion, — s'en vint droit à Tunis avec
maints bons chevaliers — pour voir le roi français; mais mort je
^ Le roi don Thibaut le Second mourut gneur Jésus-Christ mil deux cent soixante
dans Tan de Vincarnation de notre Seî- el dix.
HIST. DE LA GUERRE DE NAV. 5
34 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E adonquas io rei de Tunitz, com guiscos,
Trames sos messages moitz savis et artos, ^^65
fol. ih r^ Que parlesson adob ab alguns dels baros.
E fu Fadob aital que de las messios
Qu'agron fait ios quitet, e los det maintz rie dos;
E part tôt ço, enquara, segont que auzem nos,
Det lor .XX. milia onças de fin aur e de ros. 470
EU filtz dei rei de França, per que coronatz fos,
Acordet s'i, pero lo cor nac enguoissos.
E ladoncs rarcevesque, om molt religios,
Qui era de Narbona, fe per Fost moltz sermos,
Que la Gros se vendia, e'I plait era ontos; /i?-»
Quar per dines se dava la crotz del Giorios :
Dont tôt Christianisme n^anava al dejos;
Mas anc per ren que fes no li valc sa raizos,
Antz diss om que la testa'l metri'om als talos.
La crozada s parti e fo mal lo resos , ^So
E semblet bien peecat e rram de traiços,
E que vengues sobr'els de Deu maldicios;
Que quant vengon a Trapana, las naus e'is aviros
fol. i4v' Trencavan e s ferian, quar us ventz rabios
Lor amenet al port; dont maintas gamizos 485
E maint om se perdet, e fora ben razos
Que totz fosson peritz.
XVI.
Et adonc le Navari* s'en torneron maritz;
Quar lor seinnor fo mort, qu'era pros e grazitz.
E venguon en Navarra; e quant foron auditz, 490
Levet se per la terra le plor e'is dois e\s critz,
Per ço quar lo seinnor dreitiu'er fo finitz,
E quar sens creatura fo sos règnes giquitz ;
Mas el avia .i. firaire» qu*era molt afortitz,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 35
•crois quii fut. — Et alors le roi de Tunis ^ comme msé, — en- 465
voya ses messagers très - sages et habiles — pour qu'ils parlassent ar-
rangement avec aucuns des barons. — Et Tarrangement fut tel que
des dépenses — qu'ils eurent faites il les tint quittes, et leur donna
maint riche don; — et outre tout cela, encore, selon ce que nous
apprenons, — il leur donna vingt mille onces d'or fin et de roux. — Et 470
le fils du roi de France, pour qu'il fût couronné, — y consentit; mais
le cœur il en eut plein d'angoisses. — Et alors l'archevêque, homme
très -religieux, — qui était de Narbonne, fit par Tost force sermons,
— sur ce que la croix se vendait, et le traité était honteux; — car 476
pour deniers se donnait la croix du Glorieux : — de quoi toute la chré-
tienté s'en allait au-dessous; — mais oncques pour chose qu'il fit ses
paroles ne lui profitèrent, — au contraire on dit que. la tête on lui
mettrait aux talons. — La croisade se sépara « et fiit mauvaise la re- àSo
nommée, — et parut bien péché et branche de ti*ahison, — et que
vînt sur eux la malédiction de Dieu; — vu que quand ils vinrent à
Trapana , les navires et les avirons — cassaient et s'entre-choquaient,
car un vent fiu*ieux — les amena au port; par quoi maintes provi- A8S
sions — et maint homme se perdirent, et ce serait bien raison —
que tous fussent péris.
XVI.
Et alors les Navarrais s'en retoiu'nèrent marris — de ce que leur
seigneur, qui était preux et gracieux, fût mort. — Et ils vinrent en 490
Navarre; et quand ils furent ouïs, — s'éleva par le pays les pleurs,
les douleurs et les cris, — parce que le seigneui: légjîtime fut mort,
— et parce que sans enfants fut sont royaume délaissé; — mais il
5.
36 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
A cul laisset sa terra quant anet a Tunitz, 495
Que el la governes o'n fos poestaditz.
E quant sap qu'el fo mortz, no fo pas adormitz;
Qu'ades se fe far rei, e*n vole esser saisitz.
Et avantz que fos reis, fo om molt gen nuiritz,
E que s fazia amar als grantz et als petitz ; Soo
E tantost com fo rei juratz e eslegitz ,
fol. 1 5 r^ El fil fortz a sas gentz e braus e descausitz ,
Mas c obs no li avia.
xvn.
Fort mi desplaz quar die alques que no voldria ;
Empero tuit li rei non regnon d'una gya ; 5o5
Que Tus es dur e fort, Tautre fai cortesia.
Et devenc que zel tepms [sic) que aquest rei vivia,
En Panpalona era grantz patz e compainnia,
E unitatz àitals que cel que la rompria
Remaingues coma Judas « o peitz, si peitz podia. s 10
Et a .i. jom aquels de la Navarreria,
Ab cosseill del prior e de la canongia,
Agron acort aital, que far non se dévia,
Co s rompes Timitatz , Tamor e la paria ,
La fes e Thomenage que cascus fait avia. 5i5
E Tacort fu aital que aneguon .i. dia
Dreitament al palaci, lai or lo rei sedia,
E dixon : « Valent rei , seinner, s'a vos plazia
Que Funitatz rompes, la vostra seinnoria
fol. i5 v* En séria plus fort en tota vostra via, 520
E tal que vos contrasta non vos contrastaria. »
E *1 rei, que 'Is entendet , diss lor : « Que m plaz que sia. •
Aqui era En Crestel que aiço afortia ,
Quar el era preguatz de cels cui Deus maldia ,
Que era chanbarlenc del rei e que podia 595
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 37
avait un firère , qui était très-fortifié , — à qui il laissa sa terre quand 495
il alla à Tunis , — pour qu*il la gouvernât et en fài dominateur. —
Et quand il sut qu*il fut mort, il ne fut pas endormi; — car incon-
tinent il se fit faire roJ, et en voulut être saisi (de la co\ut)nne). —
Et avant qu'il fut roi , il fut homme très-bien élevé , — et qui se 5oo
faisait aimer des grands et des petits. — Et aussitôt qu'on Teut choisi
pour roi et qu'on lui eut prêté serment , — il fut violent pour ses
gens et dur et grossier — plus qu'il ne lui était besoin.
xvn.
U me déplaît fort de dire quelque chose que je ne voudrais; —
pourtant tous les rois ne régnent pas d'une (seule) manière; — vu ^^^
que l'un est dur et violent, l'autre fait courtoisie. — Et il advint qu'au
temps (jue ce roi vivait, — en Pampelune il y avait grande paix et
fraternité, — et unité telle que celui qui la romprait — resterait 5io
comme Judas, ou pire, si pire se pouvait. — Et un jour ceux de
la Navarrerie, — par le conseil du prieur et du chapitre, — eurent
accord tel, (ce) qui faire ne se devait, — conmient se romprait
l'unité , l'amour et l'égalité, — la foi et l'hommage que chacun avait 5i5
fait. — Et l'accord fut tel qu'ils allèrent un jour — tout droit au
palais, là où le roi résidait, — et lui dirent : « Vaillant roi, seigneur,
s'il vous plaisait — que l'unité fut rompue, votre seigneurie — en 5 20
serait plus forte en toute votre vie , — et tel qui vous résiste ne
vous résisterait pas. » — Et le roi, qui les entendit, leiu* dit : t II me
plaît que ce soit. 9 — Là était le seigneur Crestel qui encourageait
38 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Cent tantz mais en la cort c[ue a ei no s tainnia.
Era y En Pascal Beatzça , que de grat o volia ,
En Johan Peritz Alegre , que fe molt grant folla ,
Que escris la unitatz e puissas la rompia;.
Quar er[a] lur notari e tenc Tescrivania. 53o
E fo i Miguel Peritz, aicel cui Deus maldia,
Celui de Çavaldica (empero qui'l ténia,
Om le metria'l ven e raizos que séria ;
Quen desfar Timitat una nuyt non durmia),
E maint d'altres trachos qu'eu dire non sabria, 535
Que dixeron al rei, si ço far se podia,
Trenta milia sanchetz om comtar l'en faria.
fol. i6 r' E tôt rei vol dines, e quascus si s voldria.
E '1 rei trames al Bore messages qu'el avia,
En la Poblacion dire qu'obs les avia; Sho
E les borzes i venguo, e nengus non sabia
Per que les demandava, sy que cascus temia.
E quex saludet lo com om que s'umelia ;
E'I rei acuillet los, e diss en aitai guia :
« Baros, mos acortz es que vuill trencada sia 5^5
L'unitat e'I saiel on es sancta Maria,
E sant Miquel que a las armas en bailia,
E'I sant sant Micolau que la naus guia ,
E la lun' e l'estrela; e qui ço m deffendia,
Auria la mia ira aitant quant eu bivria. » 55o
E'is boires, qu'entenderon del rei sa felonia,
E vigon lo dapnage que per avant vendria,
E vigon l'altra part que de grat y venia,
A pauc lo cor el cos a cascus no fendia;
Quar lor mandava far ço que no s covenia. 555
fol. 1 6 v" E foron s'acordar.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 39
cela, — car il était prié de ceux que Dieu maudisse; — vu qu'il 5^5
était chambellan du roi , et qu il pouvait — cent fois plus en la cour
qu'il ne lui appartenait. — H y avait le seigneur Pascal Beatza, qui
(le gré le voulait, — le seigneur Jean Peritz Alegre , qui fit très-
grande folie, — vu qu'il écrivit l'imité et puis la rompit; — car il ^^®
était leur notaire, et tint l'étude. — Et Michel Peritz y fut, celui
que Dieu maudisse, — celui de Çavaldica (pourtant qui le tenait —
on le mettrait au vent, et raison ce serait; — vu que pour dé-
faire l'unité il ne dormait pas une nuit) , — et maints autres traîti^es ^^s
que je ne saurais dire , — qui dirent au roi que si cela se pouvait
faire, — trente mille sanchets on lui en ferait compter. — Et tout
roi veut deniers, et chacun aussi en voudrait. — Et le roi envoya au
Bourg des messagers qu'il avait, — dire à la Poblacion qu'il avait 54o
besoin d'eux ; — et les boinrgeois y vinrent , et nul ne savait — pour-
quoi il les demandait, en sorte que chacun craignait. — Et chacun
le salue comme homme qui s'humilie; — et le roi les accueillit, et
dit en telle guise : — «Barons, ma convention est que je veux que 545
soit tranchée — l'unité et le sceau où est sainte Marie , — et saint
Michel qui a les âmes en garde , — et le saint saint Nicolas , qui la
nef guide , — et la lune et l'étoile ; et qui me défendrait cela , —
aurait ma colère autant que je vivrais. » — Et les bourgeois, quand 55o
ils entendirent le courroux du roi, — et virent le dommage qui
pour l'avenir viendrait, — él virent que l'autre parti de gré y ve-
nait, — peu s'en fallut que le cœur dans le corps à chacuh ne fen-
dît; — car il leur commandait de faire ce qui ne convenait pas. — 555
Et ils forent se concerter.
40 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
xvm.
E mester lor avia coseili, si Deus me gar;
E tirego s\ part, e Fus pren s'a pariar
E diss : « Seinnos , obs a que Jhesu-Crist nos empar,
Que ieu vei que lo rei nos vol desaunar; 56o
Qu'en la Navarreria a traidos, ço m par.
Qui peralcen est mal, e'n van lo rei preguar.
E si aiço autreiam, nos no em per servar;
Quar ja de traizion no ns puirion salvar.
Doncs mas val que muram, o ns anem exillar. » 565
Et adoncs dixon totz : « Ço non es d'autregar.
Quanc no'l fero Is paires, ni nos non vuillam far;
Antz nos laissesem pendre o ardre o trainar,
O los hueilltz del cap traire, o las lengas taillar,
Quar per dreit nos puiria tôt le mont acusar. 570
E si lo rei nos força, nos no*l podem vedar;
Mas degus no otrei per la terra manjar. »
Ë tomeron al rei plens de molt grant pessar,
fol. 1 7 r" E dizon en aisi : « Humils , francs seinner car,
Per Deu e per la Verge, vos voldram preguar 575
Que tan grant mal com est non vuillatz sufertar. »
E'I rei los respondet : • Ço no vuill eu desfar;
Que aici En Pascal Beatzça qui m'en ven carridar,
E cel de Çavaldica, e m'en volon loguar,
E'N Cristel, qu'aici es, qu'i met tôt son puinnar; SSo
E puiss els tant o volon, y eu lo vuill confirmar. »
E'is borzes responderon : « Seinner, per gadainnar
Lo regisme de França ab lo comtat de Bar,
Aiço no autreiariam, ni s puiria acabar;
Mas vos, coma seinner, nos podetz ben forçar. » 585
Ab tant lo rei mandet que'l fesson aportar
Las cartas e'I saiel senes trop demorar.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 41
XVIII.
Et ils avaient besoin de conseil, si Dieu me garde; — et ils se
tirèrent à part , et Tun se prend à parler — et dit : « Seigneurs , il
est besoin que Jésus-Christ nous protège, — vu que je vois que 56o
le roi nous veut désunir; — en la Navarrerie il y a des traîtres, ce
me parait, — qui exaltent ce naal, et en vont prier le roi. — Et si
nous octroyons ceci, nous ne sommes à conserver, — car jamais
de trahison nous ne nous pourrions sauver. — Donc mieux vaut 565
que mourions , ou que nous allions nous exiler. » — Et alors ils
dirent tous : « Cela n'est pas à octroyer, — vu qu'oncques les pères
ne le firent, ni nous ne (le) voulons faire; — nous nous laissassions
plutôt pendre , ou brûler ou traîner, — ou tirer les yeux de la tète ,
ou les langues couper, — car justement nous pourrait tout le monde 570
accuser. — Et si le roi nous fait violence, nous ne pouvons Tempe-
cher; — mais que nul ne Toctroie, dût-il manger de la terre. »" —
Et ils retournèrent auprès du roi , pleins de très-grande inquiétude ,
— et disent ainsi : « Humble, franc (et) cher seigneur, — pour Dieu 575
et pour la Viei^e , nous vous voudrions prier — qu'un aussi grand
mal que celui-ci vous ne vouliez supporter. » — Et le roi leur ré-
pondit : « Je ne veux pas défaire cela; — vu que voici le seigneur
Pascal Beatza qui m'en vient féliciter, — et celui de Çavaldica, et
ils m'en veulent approuver, — et le seigneur Cristel, qui est ici, 58o
qui y met tous ses efforts; -. — et puisque tant ils le veulent, je le
veux confirmer. » — Et les boui^eois répondirent : « Seigneur , pour
gagner — le royaume de France avec le comté de Bar, — nous n'ac-
corderions pas cela, ni (cela ne) se pourrait achever; — mais vous, 585
comme seigneur, vous nous pouvez bien contraindre. » — En même
temps le roi commanda qu'ils lui fissent apporter — les chartes et le
^HUT. DE LA 6UERRB DE MAV. 6
42 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E om portet las y ab dol et ab plorar.
El rei près lo saiel e fe lo peçelar,
Et après fe las cartas ab .u cotel taillar; 590
Mas no las trenquet totas, que, segont qu'au contar,
fol. 17 V* Les fraires de Sant Jacme e'is Menors nan ,i. par,
E prlos et abbatz qu^eu non vos sai nompnar.
Ladoncs ditz .i. borzes : « Devins cuich ben estar.
Tal perdra en aiço que cuida gadainnar, 696
E Deus gart la dreitura ! »
XIX.
L'unitat se desfet, e fo molt causa dura,
E'is borgnes s^en entreron en Bore , dintz lur clausura ,
En la Poblation, e fero'n Dyeu rencura
Del grant tort que prenion e de la desmesura. 600
E'n la Navarreria, com gent d*avol natura,
Fero'n ades dozena , per lor malaventura ;
Quar per dreit no'ls dévia venir bon'aventura ,
Quar en tôt mal affar messon ades lur cura.
Et adonquas la mort, que .i. non asegura, 6o5
Menet Ten, el rei Enric, lain on manda dreitura,
foi. 181^ ^ Si que remas Navarra en tribail e z escura;
Car ima pauca enfanta leisset de creatura,
Per qu*els barons gitavan la terra a non cura.
Car totz eren seinnos com auzel en pastura. 6jo
Et adoncs la reina volgui gardar mesura ,
Et ac coseill molt bon ; e fon tal d^a ventura ,
Que fes goverriador.
' £n haut de cette page on lit, d*une « dalena , en i*an de la Incarnation de nos-
main du temps : tDon Enrric, rey de « Ire Seynor Jhesu Crist de .m.gg. Ixxiii. •
•• Navarra , mori lo dia de Santa Maria Mag-
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 43
sceau sans trop retarder, — et on les y apporta avec chagrin et avec
pleurs. — Et le roi prit le sceau et le fit mettre en pièces , — et ^90
après il fit les chartes avec un couteau couper; — mais il ne les
trancha pas toutes, car, selon que j^entends conter, — les firères de
Saint-Jacques et les (fi^ères) Mineiu^ en ont une paire, — et prieurs
et abbés que je ne vous sais nommer. — Alors dit un boiu^eois :
« Devin je pense bien être. — Tel perdra en cela qui pense gagner, S95
— et Dieu garde la droiture ! »
XIX.
L'unité se défit, et (ce) fut chose très-dure, — et les boiu^eois
entrèrent dans le Boiu^ , dans leiu* clôture , — et dans la Poblacion ,
et ils firent à Dieu plainte — du grand tort et de Finjustice qu'ils re- 600
cevaient. — Et en la Navarrerie , comme gens de mauvaise nature , —
ils en firent incessamment douzaine, pour leur malheiur; — car par
droit ne lem^ devait venir bonne aventure , — car en toute mauvaise
affaire ils mirent incessamment leur soin. — Et alors la mort , qui 605
n'épai^ne personne , — Femmena , le roi Henri , là où commande
justice, — ^ en sorte que la Navarre resta en peine et obscure; —
car ime petite infante il laissa (en fait) de postérité, — par (suite
de) quoi les barons laissaient le pays à Tabandon, — car tous étaient 610
seigneurs cooune oiseaux en pâture. — Et alors la reine voulut gar-
der mesure , — et eut très-biNi conseil; et il fut tel d'aventure (par
le fait) , — qu'elle fit gouverneur.
* Don Henri, roi de Navarre, mourut le rincamation de notre Seigneur Jésus-
jour de Sainte Marie-Madeleine en Tan de Qirist mil deux cent soixante et treiie.
6.
44 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
XX.
Govemador vole far, car la terra s perdia;
E mandet per ricomes e per la caveria, 61 s
E mandet per las vilas, pels savis que sabia,
E pels que per dreit a cort venir dévia.
Las cortz foron mandadas lai ont se convenia ,
Dedintz en Pampalona, qu'es cap de seinnoria.
Lai fo'N Gonçalvo Ivainnes e son bot don Garcia, 6ao
E'I seinnor de Cascant que Taigla mantenia,
EH seinnor de Bidaurre an mainta baronia;
E las cortz foron grantz, per mester que i avia.
E fon aital Tacortz dedintz Sancta Maria,
fol. 18 v° Qu el seinnor de Casquant govemes sens banria 625
La terra de Navarra e ço que se i tainnia;
E cascun juret lo , assi com far dévia ,
E vengues s*en a cort lai or él mandaria.
E las cortz se partiron, e cascus tenc sa via.
E don Garcia ten la Conca en sa bailia, 63o
E las tentas d'Estela don Gonçalvo avia ,
E tota Taltra terra el govemador ténia;
Car lo rei don Enric partit lur o avia.
Et adoncs la reina vo[l]c s'en anar .i. dia
En Campainna, per so que molt veder volia 035
La reina sa filla, que a Proi[n]s se nuiria;
E quant se fo anada, en la Navarreria
Ago molt fol acort, tais que no'ls covenia,
Que fessan algarradas.
XXI.
Algarradas bastiron; e fu muit grant foldatz^ 6 40
Gant li rei de Navarra, sels c'an era passatz,
Deron bons previleges e molt ben sagelatz
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 45
XX.
Gouverneur elle voulut faire, car la terre se perdait; — et elle 6i5
manda les riches hommes et la chevalerie, — et manda les villes
(et) les sages qu'elle connaissait, — et ceux qui par droit en cour
venir devaient. — Les cortès furent mandées là où il convenait , —
dans Pampelune, qui est capitale de seigneurie. — Là fiirent le sei- 6jo
gneur Gonçalo Ibanez et son neveu don Garcia, — et le seigneur de
Cascante qui maintenait l'aigle, — et le seigneur de Bidaurre avec
mainte baronnie; — et les cortès fiirent grandes, pour le besoin
qu'il y avait. — Et la résolution fiit telle dedans Sainte-Marie, — 62-
que le seigneur de Cascante gouvernât sans conseil — la terre de
Navarre et ce qui en dépendait; — et chacun le jura, ainsi que faire il
devait; — et (jura qu'il) s'en viendrait en cour là où il commanderait.
— Et les cortès se séparèrent, et chacun tint sa route. — Et don 63o
Garcia tint la Conca en sa puissance, — et les terres d'Estella don
Gonçalvo avait, — et le gouverneur tenait toute l'autre terre; — car
le roi don Henri le leur avait partagé. — Et alors la reine voidut
s'en aller un jour — en Champagne , parce qu'elle voulait beaucoup 535
voir — la reine sa fille, qu'on élevait à Provins; — et quand elle
s'en fiit allée, en la Navarrerie — ils prirent très-folle résolution,
telle qu'il ne leur convenait pas, — de faire des algarades.
XXI.
Ils bâtirent algarades; et ce fut très-grande folie, — quand les 64o
rois de Navarre , ceux qui maintenant sont passés , — donnèrent de
46 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Toi. 19 r* Al bore de Sant Cernin, on es leiaitatz,
Que dedintz Pampalona ni en lu[r]s terminatz,
Contrai Bore non fes torr ni força ni valatz; 645
Et els non se leisseron, antz firon, sapiatz,
Man]g^anels et algarradas e trabuquetz assatz.
Et adonquas el Bore lo pople fon iratz ,
E^n Poblaeion, qu'en ams era unitatz
Et amor e eoneordia e patz ed amistatz; ô5o
E manderon cosseill, corn ornes assenatz,
Lai or volguon los .xx. , ed ag ni gent assatz.
E levet se .i. savis qu'era gent razonatz,
£ dis a tôt lo poble : « Seinnos , nos em forçatz ;
Qu'en la Navarreria son eontra nos alçatz, 655
Que ri fan algarradas, so que non vi om natz
Qu'e vila eontra autra fus trabuquetz auçatz,
Si per seinnor de terra no'n fus mandament datz.
E digatz qu'en façam o que n'aeosseiflatz. b
Et adoncs levet s'us qu'era ben entestatz , 6O0
loi. i9v« E eridet autamentz : « Barons, en que gardatz
Mas que lor donem foe e que sien erematz,
Assi eoma traidos per quy se[m] nos neguatz,
E unitatz rompida, e fes e earitatz?
E si les eastiam, nos estarem em patz. » 665
Adones diss Fus al autre : « Est es fols o senatz ? »
E levet s un borgnes molt savis e membratz,
E diss a tôt lo poble : « Seinnos, si eseoltatz.
Ja Jhesu Crist non vuilla , qu'es vera Trinitatz ,
Que per nos autres sia faita tan grant foldatz ; S70
Mas eu da i est eosseill, si a vos autres platz.
Govemador y a qu'es per nos autreiatz ,
E per tota Navarra , e z el que ns a juratz
Nostres fos e franquezés , e que ns tendra en patz ,
E que tendra dreitura als menutz e als grantz. 67S
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 47
bons privilèges et très-bien scellés — au bourg de Saint-Cemin , où
est loyauté, — (portant) que dans Pampelune ni dans leurs limites,
— contre le Bourg on ne fît toiu* ni fortification ni fossés; — et ils ne 645
s'en abstinrent pas, mais ils firent, sachez-(le), — mangonneaux et
algarades et trébuchets considérablement. — Et alors au Bourg le
peuple fut irrité , — et en la Poblacion , car en tous les deux il y avait
unité, — et amour et concorde et paix et amitié; -*- et ils convoqué- 6So
rent un conseil, comme hommes de sens, — là où voulurent les vingt,
et il y en eut beaucoup de gens. — Et il se leva un sage qui était
bien pariant, — et il dit à tout le peuple : « Seigneurs, nous sommes
forcés, — car en la Navarrerie ils se sont contre nous élevés, — vu 655
qu'ils y font ai^arades , ce que ne vit homme né — qu'en une ville
contre une autre fut trébuchet dressé, — si par le seigneur de la
terre Tordre n'en fut donné. — Et dites ce que nous en devons faire
ou ce que vous en conseillez. » -^«- Et alors un se leva qui était bien 66o
entêté, — et cria hautement : «Barons, à quoi vous arrêtei-vous , —
si ce n'est que nous leur mettions feu et qu'ils soient brûlés, — ainsi
que traîtres par qui nous sommes reniés, — et l'unité rompue, et foi
et charité ? — Et si nous les châtions, nous serons en paix. » — Alors 665
l'un dit à l'autre : « Celui-là est-il fou ou sensé ?» — Et il se leva im
boui^eois trèsHsage et plein de jugement, — et il dit à tout le peuple :
«Seigneurs, écoutez. — Que jamais Jésus- Christ ne veuille, (lui)
qui est vraie Trinité , — que par nous autres soit faite si grande folie ; 670
— mais j'y donne ce conseil, si à vous autres il plaît. — H y a gou-
verneur, qui est par nous consenti, — et par toute la Navarre, et
(c'est) lui qui nous a juré — nos fors et nos franchises, et qui nous
tiendra en paix, — et qui tiendra justice aux petits et aux grands. 675
— Et nous irons lui dire comme nous sommes dépouillés de nos fors ,
— vu qu'en la Navarrerie on nous fait portails fortifiés — et tour et
48 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E nos irem li dire com em desafibratz ,
Qu en la Navarreria nos fan portais cairatz
E torr e d algarradas e faitz desmesuratz ;
foi. 20 r" E que nos tengua dreit com dreit apodestatz ,
Car per dreitura tenir governaire es auçatz. 680
E d'el crei que sera de dreit faire cuitatz ;
Car grant foldatz séria e grant necessitatz
Si nos lor davan foc, ni eram barreiatz.
Sens judici de cort, o non fus dreitz jujatz.
E acosseillem nos com ornes assenatz, 685
E no i farem error. »
xxn.
E'is boi^ues s'en aneron dreit al governador,
E disso'l en aisi : « Humil , franc , car seinnor.
Tu qui est per dreitiu'a, augas nostra clamor :
Qu en la Navarreria, com gent sens tot'amor, 690
Nos fan portais de fusta et algarradas e tor,
E maintas d'aitras forças e mainta desonor.
N'agon bons priveieges del rei Sancho'i maior
E de ios autres reis, que valatz ni bestor
Contrai Bore non fus faita; e z eis, per lur error, 695
Quant lor o devedam , fan ne tôt lo peior.
fol. 20 V* Per que os preguam, car seinner, per la vostra onor,
E car etz per dreitura ai mendre et ai maior,
Que z o façatz desfar; sino aital error
Puira entre nos naisser, qu'el maier e'i menor 700
N'aura dol en son cor, et ira e tristor.
Per que vos preguam , per la vostra valor,
Ena[n]tz qu'ei focs s'espanda ni crega la caior,
Per qu el mai se desfaça, e baisse la foior,
Que z o façatz desfar. 7o5
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 49
algarades et choses outrageuses; — el qu'il nous tienne droit comme
droit supérieur; — car pour tenir droiture il est institué gouver- 680
neur. — Et de lui je crois quMl sera empressé de faire droit, —
car (ce) serait grande folie et grande extrémité — si nous les incen-
diions, et si nous étions confondus, — sans jugement de cour, ou s'il
ne fut bien jugé. — Et prenons conseil comme gens sensés, — et 685
nous n'y ferons pas eireur. »
xxn.
Et les bourgeois s'en allèrent droit au gouverneur , — et lui dirent
ainsi : « Himible, fi^anc, cher seigneur, — toi qui es pour droiture,
écoute notre plainte : — vu qu'en la Navarrerie, comme gent sans 690
nul amour, — ils nous font portails de bois et algarades et toiu*, — et
maintes autres fortifications et maint déshonneur. — Nous en eûmes
de bons privilèges du roi Sancho l'ancien — et des autres rois, (por-
tant) que fossé ni tourelle — contre le Boui^ ne fût faite; et eux, 695
dans leur égarement, — quand nous le leur défendons, ils en font
tout le pire. — Par quoi nous vous prions, cher seigneiu*, pour votre
honneur, — et parce que vous êtes pour droiture au petit et au
grand, — que vous le fassiez défaire; sinon tel égarement — pourra 700
entre noiis naître , que le plus grand et le moindre — en aura chagrin
en son cœur, et peine et tristesse. — C'est pourquoi nous vous prions,
par votre valeur, — avant que le feu s'épande et croisse la chaleur, —
pour que le mal se défasse, et que la folie baisse, — que vous le 705
fassiez défaire.
HIST. DE LA GOERRE DE KAV.
50 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
XXffl.
« Que z o façaU deâfar e sia vostre chauzitz. »
El govemador fun d^escoltar ben aizitz ,
E diss lor : « Francs borgues , y eu vos ai ben auditz ;
Enantz qu^el foc s^espanda, vuili que sia escantitz.
Audirai Tautra part per que o contraditz , 7 » *>
Ni si an dreit per que s deian esser bastitz.
E puiss mandarai cortz e savis et eslegitz,
E maintz barons ondratz que son de sen gamitz,
E qu^auian las razons^ sens novas ni sens critz;
fol. ai r* Quar yeu vuiU que per dreitz ne siatz devezitz, 7»^
E cel que dreit aura qu'en sia desaazitz.
E jur vos, pel Seinnor qu'en crotz fo aremitz,
Que non i a ningun , si'l dreit me contradiz ,
Qu'eu no'l sia enemics tro a qu el sia delitz. »
E z ap aquestas novas, del Bore se fo yssitz, 720
Coma govemador qu'cra de sen gamitz ;
Et anet belament per ios camins politz
En la Navarreria, e fon bel acuiUitz,
E mandet peb borgnes qu'era[n] plus seinnoritz ;
E quant foron ensemble, el fon en pes saillitz, 72^
E diss lor : t Francs borgnes, us grans mais se bastitz :
Que vos faitz algarradas e z etz molt afibrtitz ;
E no m sembla ni par que sia dreitz complitz
Qu'en vila contra autra sia engens bastitz ,
Senes rei o ses comte, o seinner podestitz; 7^^
E sembla m que vos autres vos etz trop enantitz. »
Et adoncs li borgnes foron ben amarvitz
fol. 21 v' De respondre e tost, com omes fementitz;
E disso'l : « Govemaire , cels dels bores son complitz
De bons murs e de tors, per o son descausitz : 7^^
Per que z els nos malmenan, e z em envilanitz;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 51
xxm.
* Que vous le fassiez défaire et que ce soit votre décision. » — Et
le gouverneur fut à écouter bien disposé , — et il leur dit : t Francs
boiu^eois, je vous ai bien entendus; — avant que le feu s'épande,
je veux qu*il soit éteint. — J'entendrai Fautre partie (pour savoir) 710
pourquoi elle le contredit, — et s'ils ont droit pour qu'ils doivent
être fortifiés. — Et puis je manderai des cortès et sages et choisis,
— et maints barons honorés qui sont de sens garnis, — et (je leur
dirai) qu'ils entendent les raisons, sans bavardages et sans cris; —
car je veux que par droit vous en soyez divisés, — et que celui qui 715
droit aura en soit dessaisi. — Et je vous jure, par le Seigneur qui
en oroix fut affermi , — qu'il n'y en a aucun , s'il me contredit le droit,
— dont je ne sois l'ennemi jusqu'à ce qu'il soit détruit. » — Et avec 7»©
ces propos, du Bourg il fiit sorti, — comme gouverneur qui était de
sens garni; — et il alla bellement par les chemins unis — en la
Navarrerie , et fut bellement accueilli , — et manda les bourgeois qui
étaient plus notables; — et quand ils furent ensemble, il fut en pieds 735
dressé , — et leur dit : « Francs bourgeois , im grand mal s'aj^rète , —
vu que vous faites algarades et êtes bien fortifiés; — et il ne me
semble ni me parait que ce soit droit accompli — qu'en une ville
contre une autre il soit bâti machines de guerre, — sans roi ou 730
sans comte , ou puissant seigneiu*; — et il me semble que vous autres
vous vous êtes trop avancés. » — Et alors les boiu^eois fiurent bien
|>réparés — à répondre et tôt, comme hommes déloyaux; — et ils
lui dirent : t Gouverneur, ceux des boiu^s sont £oumis — de bons 735
murs et de tours, pour cela (ils) sont rudes : — c'est pourquoi ils
nous malmènent, et nous sommes avilis; — et nous disons, par le
52 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E dizem nos, pel Seinne qu^es vers Santz Espiritz,
Que, si jogan com solo, doblaran les èrabitz,
E guazainn qui puira.
XXIV,
<« E guazainn qui puira, e pes de son pro far. » 740
Adonc don Père Sanchitz comencet de parlar,
E diss lor : « Francs borgnes ,, y eu fare cortz mandar;
E si el cosseiiltz e yen podem per dreit trobar
Qu els engens qu*avetz faitz per las peiras tirar,
Deven esser desfaitz, yen los farei desfar. » 745
E don Sancbo dels Arcs comencet de parlar,
E dis : « Govemador, pessatz de ben affar;
Laissatz nostres engens, noMs vuyllatz menaçar;
Vos podetz mandar cortz , e com vuyllatz jujar ,
Quar sapcbatz qu^els engens pessarem de gardar. • 750
fol. 22 r* E'I valent govemaire, senes tôt demorar,
El issic de la vila per ent al Bore entrar.
E'n la Navarreria anego s'albirar
Qu'el valent don Garcia podia molt mandar;
E s*il podianaver per la viFamparar, 7^^^
Contra'l Bore, ne puirian mil tantz mils estroubar,
E qu'el govemador no['l]s podria sobrar.
Et adoncs don Garcia avia grant pessar,
Car don Pe[re] Sancbitz avia Navarr'a govemar;
Car sobre convenenças s^anegon airar, 7^0
Si que malvolença hy era senes par,
E que ges don Garcia non volia anar
A las cortz quel raandava, ni los sens petz poitar.
E'n la Navarreria, per mei lo mal jdoblar,
Anego'l humilmens e mans juntas preiar 7^5
Que z el los aropares, c'om no'ls pogues forçar;
Quar lo govemador los volia sobrar.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 53
Seigneur qui est vrai Saint-Esprit, — que s'ils jouent comme ils ont
coutume , ils doubleront les enjeux, — et gagne qui poiura.
XXIV.
« Et gagne qui pourra, et pense à faire son profit. > — Alors don 740
Pierre Sanchiz commença à parler, — et leur dit : «Trancs bourgeois,
je ferai mander les cortès ; — et si le conseil et moi nous pouvons
en droit trouver — que les machines que vous avez faites pour tirer
les pierres, — doivent être défaites, je les ferai défaire. » — Et don 7^5
Sancho de los Arcos commença à parler, — et dit : « Gouverneur,
pensez à bien faire; — laissez nos machines, veuillez ne pas les
menacer; — vous pouvez mander les cortès, et comme vous voudrez
juger, — car sachez que nous penserons à garder les machines. • — 7^0
Et le vaillant gouverneur , sans aucun retard , — sort de la ville poiu*
entrer dans le Bourg. — Et en la Navarrerie ils allèrent s'imaginer
— que le vaillant don Garcia pouvait moult mander (réimir de forces);
— et (que) s'ils pouvaient l'avoir pour défendre la ville — contre le 7^^
Boiurg, ils pourraient mille fois mieux résister, — et que le gouver-
neur ne les pourrait subjuguer. — Et alors don Garcia avait un grand
chagrin, — parce que don Pierre Sanchiz avait la Navarre à gouver-
ner; — car sur les conventions ils s'allèrent fâcher, — tellement que 760
(entre eux) il y avait malveillance sans pareille, — et que don Garcia
ne voulait pas du tout aller — aux cortès qu'il convoquait, ni ^^%
pieds (y) porter. — Et en la Navarrerie, poiu* mieux le mal doubler,
— ils l'allèrent humblement et mains jointes prier — qu'il les pro- 7^5
tégeât, po u» qu'on ne pût les forcer; — car le gouverneur les vou-
lait soumettre. — Le seigneiu* Miquel de la Rainna fut choisi pour (y)
54 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
En Miquel de la Rainna fom triatz per auar,
fol. 3 2 v*> E don Pascal Beazça, que no & a lalssar.
Don Johan Peritz Alegre, per lo mal enartar, 770
E don Ochoa Santz , que z era ben , so m par ;
E totz .iiij. aneron en Raondo albergar.
La era don Garcia, e fom temps de manjar.
Et ena[n]tz que ma[n]gessan, volgon le fait contar,
E foron devant lui acordatz de dictar; 775
E cascus anet se a lui humiliar,
E don Garcia lor a [fait] semblança d'amar.
E tireguo s a part per mas celât estar.
E ^N Miquel de la Rainna comencet le pregar,
E diss le : « Franc seinnor, merce os vinem clamar, 780
Per la Navarreria qu'es a vostre mandar,
Que vos nos amparetz, car om nos vol forçar,
E nos que os ajudem de fin cor, ses duptar;
E si vos aiso faitz, irem vos estrenar,
Cascun an , de mil libras , obs de vos amescar ^ » 785
Et adoncs don Garcia anet s'i acordar,
fol. »3 r» E ma[n]jero ab joya; e venc après manjar
Que don Garcia e z els aneron cavalgar.
Vas la Navarreria pesseguo de tomar.
E quan els de la vila les ne vigo entrar, 790
Meneron molt grant joya e gran ris ab jogar;
E z els, ab don Garcia, foron descavalgar.
E quant venc lendema, quel jom fon bel e clar,
Don Garcia [e]'ls borgnes anego s'ajustar;
E quant foro ensemble, anego s'encartar 795
Totas las convenenças, e fermament jurar.
E veos que don Garcia s'anet ab lor lasar,
E la vila ab lor, per mils segiu* estar;
Mas Dios gart la dreitura.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 55
aller, — et don Pascal Beatza, qui ne fait pas à laisser, — don Jean 770
Peritz Alègre , pour le mal exciter, — et don Ochoa Sanz , qui était
bien, ce me parait; — et tous quatre allèrent en Raondo loger. —
Là était don Garcia, et il fut temps de manger. — Et avant qu'ils
mangeassent , ils voulurent le fait conter, — et ils lurent devant lui 77^
d'accord pour s'expliquer ; — et chacun alla auprès de lui s'humilier,
— et don Garcia leur fait des semblants d'amitié. — Et ils se tirèrent à
part poiu* plus être cachés. — Et le seigneur Miquel de la Rainna
commença à le prier, — et lui dit : « Franc seigneur, merci nous vous 7^»
venons crier^ — pour la Navarrerie qui est à votre commandement, —
que vous nous protégiez, car on nous veut forcer, — et nous que
nous vous aidions de bon cœiu:, sans hésitation; — et si vous faites
cela , nous irons vous étrenner, — chaque jannée , de mille livres , pour 7^5
;^rous équiper. » — Et alors don Garcia alla s'y accorder , — et ils
mangèrent avec joie; et il advint après manger — que don Garcia et
eux allèrent chevaucher, — vers la Navarrerie ils pensèrent de re-
tourner. — Et quand ceux de la ville les virent entrer, — ils mené- 790
rent très-grande joie et grand rire en jouant; — et eux, avec don
Garcia, furent descendre de cheval. — Et quand vint le lendemain,
que le jour lut bel et clair, — don Garcia et les bourgeois allèrent se
rassembler; — et quand ils furent ensemble, ils allèrent coucher par 79^
écrit — toutes les conventions, et fermement (les) jurer. — Et voici
que don Garcia s'en alla avec eux (se) lier^ — et la ville avec lui , pour
être plus sûrement; — mais Dieu garde la justice.
56 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
XXV.
Mas Dios gart la dreitura, que z el [a] ops be faire. 800
Et adonc Père Sanchitz , que z era govemaire »
Mandet per totz aicels qu'avian per lui afaire.
La hy venc maint ricome e maint om de bon aire;
E las cortz foron grantz, segon qu^auzi retraire;
fol. 23 V* Mas no i fo don Garcia, que no*l prezava gaire. 8o5
Lai viratz départir e mot cridar e braire.
Et adoncs Père Sanchitz , qu*el volial dreit traire ,
Diss a totz les barons : t Seinnos, en grant desaire
Vey la Navarreria e'is bores, que coma fraire
Degran totz temps estar ed amar ses cor vaire. 810
En la Navarreria an fait engens per traire
Grans peiras redondissas per ams les bores dechaire ;
E z acosseillatz me si s deu per dreit desfaire. »
E'is baros e'is ricomes anego s'a part traire ,
E vigo qu'en nuill dreit que z an[c] fes Temperaire, 81 5
Non era ni non fo, depos que fol Salvaire,
Qu'en vila, ses seinnor, engens se degues faire.
Et adonc le coseill anet se totz atraire
Ent a don Pero Sancbitz, qu'era bon govemaire;
Dissol : » Govemador, per dreit, nos es veiaire 8ao
Que los engens se deven desfar
E dam vos est cosseill, e ffusats nostre paire,
fol. 24 r' Per dreitz e per razon.
XXVI.
« Per dreitz e per razos pod e[s]ser jujamen. m
E'I pros don Père Sanchitz, en qui era bos sen , 825
Quant vie que sos cosseiUs cosseillet leialmen,
Jujet en cort plenera e diss apertamen
Qu'en la Navarreria desfessan li engen;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 57
XXV.
Mais Dieu garde la justice, vu qu^il a besoin de bien faire. — Et Soo
alors Pierre Sancbiz, qui était gouverneur, — manda tous ceux qui
étaient sous ses ordres. — Là y vint maint ricbe homme et maint bomme
de bonne lignée ; — et les cortès furent grandes , suivant que j'entends
rapporter; — mais don Garcia n'y fîit pas, qui ne le prisait guère. soS
— Là vous verriez discuter et crier fort et faire du bruit. — Et alors
Pierre Sancbiz, vu qu'il voulait le droit éclaircir, — dit à tous les
barons: «Seigneurs, en grand désarroi — je vois la Navarrerie et
les boiu^s, qui comme frères — devraient toujours être et s'aimer 810
sans cœur inconstant. — En la Navarrerie ils ont fait des machines
pour lancer — de grandes pierres rondes pour détruire les deux
boui^; — et conseillez-moi si cela se doit en droit défaire. ■ — Et
les barons et les riches hommes allèrent se tirer à part, — et virent Si5
qu'en nul droit qu'oncques fit l'empereur, — il n'était ni ne fut,
depuis que fut le Sauveiu*, — qu'en ville , sans seigneur, machine se
dût faire. — Et alors le conseil alla tout entier se retirer — vers don
Pierre Sancbiz, qui était bon gouverneur; — ils lui dirent : • Gou- 8jo
vemeur, en droit il nous est avis — que les machines se doivent dé-
faire — et nous vous donnons ce conseil, et fussiez-vous notre
père, — par droit et par raison.
XXVI.
■ Par droit et par raison il peut être jugement. ■ — Et te preux 8*5
don Pierre Sancbiz, en qui il y avait bon sens, — quand il vit que
son conseil conseilla loyalement, — jugea en cour plénière et dit
publiquement — qu'en la Navarrerie ils défissent les machines de
8
HtST. DE U GOeniK Ùt NAV.
58 HISTOIRE DE LA GUERRE DE Î^AVARRE.
Car razo o mandava, e dreit2 n^era cossen.
En la Navarreria qu^audigo el mandamen, 83o
E quel govemador era vengutz talen
Que les engens desfessan e totz los bastimen.
Al govemador disso ben affortidamen :
« Seinner, vostre judici sapchatz que z er ni en,
Qu'els engens remandran com s^estan, fermamen, 835
Que non se desfaran mentre siatz viven. »
El pros don Pero Sanchitz ac le cor plus sagnen
Que quil des d^una lança o d'un cairel puinnen.
Empero don Garcia Testava sobreden,
Qu'el lor fazia dire aquel deschausimen ; Sio
M, là ^* Quar ges els non auseran tan grant [fayre]* nossen.
Et adonc Père Sancbitz ac son cosseii breumen
Ab totz cels de las vilas que aqui eran presen,
E z ap totz. les ricomes et ab molta d'autra gen ,
Puiss la Navarreria non Ter obedien, 84d
Ni non volian far le syeu comandamen ,
Aysi con cort mandava ben acordadamen,
C'om lor taies las vinnas e Torta e'I fornien.
Asi fon acordat per totz cominalmen ;
Et adonquas els bores, on es entendemen, 85o
Quan vigo lor da[m]pnage, près lor ne chausimen,
E dissoU : «Govcmaire, lo ver Omnipoten
Vole que H peccador atenda om longamen,
Per veder si auran del mal repentemen.
Pregam vos non vuiilatz le lor destruzimen , 855
Car crezem que vendran a vostre mandamen. »
E'I pros don Pero Sanchitz respondet malamen :
« Borgnes , vos me preguatz del vostre dampnamen ,
fol. a5r** E, d'altra part, dizetz que vos fan aonimen;
' Il manque ici un mot dans le manuscrit.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 59
guerre ; — car la raison rordonnait, et le droit également, — En la 83o
Navarrerie quand ils ouïrent Tordre, — et qu^au gouverneur était
venue Tenvie — qu'ils défissent les machines et toutes les construc-
tions , — ils dirent au gouverneur bien résoliunent : — « Seigneur,
votre jugement sachez qu'il sera néant, — vu que les engins resteront 835
comme ils sont, fermement, — qu'ils ne se déferont pas tant que vous
serez vivant. » — Et le preux don Pierre Sanchiz eut le cœur plus
saignant — que si on lui donnât d'une lance ou d'un carreau poi-
gnant.— Cependant don Garcia lui était surdent (l'embarrassait), —
vu qu'il leur faisait dire cette insolence ; — car ils n'oseraient (com- 84o
mettre un ) si grand non-sens. — Et alors Pierre Sanchiz eut son conseil
promptement — avec toi» ceux des villes qui là étaient présents, —
et avec tous les riches hommes et avec bien d'autres gens, —
puisque la Navarrerie ne lui était pas obéissante , — et (que ses ha- 845
bitants) ne voulaient pas faire son commandement, — ainsi comme
la cour le commandait bien à l'unanimité, — qu'on leiu* coupât les
vignes et les jardins et les blés. — Ainsi fut-il arrêté par tous généra-
lement. — Et alors dans les bourgs, où il y a entendement, — quand 85o
ils virent leur dommage , il leiu* en prit considération , — et ils lui di-
rent : « Gouvemeiu», le vrai Tout-Puissant — veut que les pécheiu's
on attende longuement , — pour voir s'ils aiu*ont du mal repentir. —
Nous vous prions que vous ne vouliez leur destruction, — car nous 855
croyons qu'ils viendront à votre commandement. » — Et le preux
don Pierre Sanchiz répondit de mauvaise humeiu» : — « Boiu^eois ,
vous me demandez votre dommage, — et, d'autre part, vous dites
qu'ils vous font outrage ; — et puisque vous souffrez leur grande 86o
faute, — il me semble que vous consentez votre perte. — Et ne dites
pas que j'en fasse aucim châtiment. » — Et les boui^eois lui dirent :
« Gouverneur, ceux qui souffrent, — nous entendons dire qu'ils con-
8.
60 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E pmss que vos sufiretz le lor gran faillimen , 860
Sembla m que cossentetz le vostre perdemen.
E non digat2 qu^en fassa nigun castiamen. •
E'I borgues disso le : « Govemaire , 1 suflfren ,
Auzem dir que conquero mercei an attenden;
E si el i an fait ni fan neciamen, 865
Enquer s^arepentran totz acordadamen ;
E plaça os que su£B:*am eras lo mal talen,
E preguam pel Seinne que z es ver salvamen. »
E lo ^Ir. J> «,r«,.e«u»e«,
Issic de Pampalona, non pas alegramen; 870
E z ac dreit e razo.
xxvn. •
E z ac dreit e razo que s'en ânes irat;
Car so que z el avia per dreitura jujat,
En la Navarreria Tavian contrastât.
E z el ab sa compaina e ben enamescat, 875
Cavalguet per Navarra aisi com podestat ;
foi. a 5 V* E venc s'en a Tudela molt ben acompainnat,
Ont Tamavan de cor ab bona volontat.
E quant dintz en Tudela ago lonc temps estât,
Anet enta Olit, on es tota bontat; S8o
E la el sogomet, quar es loc aizinat.
E quan el« a sa guisa, se fo ben sogomat,
Anet enta Tafailla, que z es loc abastat.
E z un jom qu'el s'estava alegre e pagat,
Venc a lui .i. message on era malveztat; 885
E dis le : « Govemaire , vos etz molt poderat ;
Empero don Garcia vos fa atal mandat,
Que s fa grant maraveilla , e n'esta molt pessat ,
Car le sieu borgues so per vos aisi jujat
De la Navarreria, que son sieu comandat. 890
HISTOIRE DE LA GUERRE DE iNÂVARRE. 61
querront miséricorde en attendant; — et si eux y ont fait et font sot- 865
tise , — encore ils se repentiront tous unanimement. — Et qu^ii vous
plaise que nous souffirions maintenant leur mauvaise volonté , — et
nous (vous en) prions par le Seigneur qui est vrai salut. • — Et le
gouverneur, avec son harnais (de guerre), — sortit de Pampelune, 870
non pas joyeusement; — et il a droit et raison.
xxvn.
Et il a droit et raison de s^en aller fèché ; — car ce qu'il avait avec
justice jugé, — en la Navarrerie on Tavait contredit. — Et lui avec 87^
sa compagnie et bien équipé, — il chevauche par la Navarre comme
gouvemeiu* ; — et il s'en vint à Tudela très-bien accompagné , —
où on Taimait de cœur avec bonne volonté. — Et quand dans Tu-
dela ils eurent longtemps été , — il alla jusqu'à Olite , où est toute 880
(espèce de) bonté; — et là il séjourna, car c'est un lieu commode. —
Et quand , à sa guise , il se (ut bien reposé , — il s'en alla jusqu'à Tafalla ,
qui est un lieu suffisant. — Et un jour qu'il était allègre et content, —
vint à lui un messager où était méchanceté ; — et il lui dit : « Gouver- 885
neur, vous êtes très-pmssant ; — pourtant don Garcia vous mande —
qu'il s'émerveille grandement, et en est fort étonné, — de ce que par
vous sont ainsi jugés ses bourgeois — de la Navarrerie , qui sont ses 890
62 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E manda os en aisi, e sapcbatz qu^er vertat.
Que si Artederreta passatz ni'l terminât,
Oiie vos e vostres ornes seretz tuit lanceiat. »
fol. 26 r' Et adonc Père Sanchitz, qii'era molt esforçat,
Quan audit io message, fon el cor molt irat; 895
E juret, pel Seinnor qu'es vera Trinitat,
Que no seri'alegres dintz son cor ni pagat
Tro a que dintz en la Quonca agues .1. mes estât.
E mandet per sos omes que Teran acostat ,
E mandet pels caves qu'eran a son mandat , 900
E mandet als ricomes que fossan pareillat
E que fossan a lui en .i. loc assignat,
Complitz de totas armas, e ben e bel armât.
Lai vengo li ricomes e'I baron seinnalat;
E quan foro trastotz a .i. jom asemblat, 90S
Le pros don Père Sanchitz golfaino desplegat,
Ab molt bêla compainna y ap maint ome triât.
Lai i venc don Gonçalvo qu*era molt esforçat,
E'I pros don Corbaran savi e ben membrat,
E moltz d'autres ricomes que no y son nompnat; 910
fol. a6 V* E quan foro el bore Sant Cemi albergat.
Don Père Sanchitz ac .i. message sonat,
E diss le : « Messager, tu t'en iras quitat
Dire a don^Garcia que yeu so arribat
En la Conqua, que z a a ti*astot son mandat; 91 s
E so vengutz per so car el m'a me[n]assat;
E , si ren me vol dire , er parra sa bontat. »
E'I messager anet, e ffo ben aviat,
A don Garcia dir so que'l fo castiat.
E'I valent don Garcia, qu entendet lo dictât, 920
Ag n'en son cor grant ira e grant enequitat;
E diss al messager ab semblant de pagat :
« Messager, ieu t'en prec, quan t'en seras tomat,
1
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 63
recommandés k lui. — Et il vous mande ainsi, et sachei que ce sera
vérité, — que si vous passez Artedeireta et la limite, — vous et vos
honmies vous serez tous percés à coups de lance. » — Et alors Pierre
Sanchiz , qui était très-fier, — quand il entendit le message , fut au cœur H^
très-chagrin, — et jura, par le Seigneur qui est vraie Trinité, —
qu'il ne serait pas joyeux dans son cœur ni content — jusqu'à ce que
dans la Cuenca il eût un mois été. — Et il manda à ses hommes qui
s étaient rapprochés de lui , — et manda aux chevaliers qui étaient à ses 900
ordres, — et manda aux riches hommes qu'ils fussent préparés — et
qu'ils fussent à lui en un lieu assigné , — munis de toutes armes , et
bel et bien armés. — Là vinrent les riches hommes et les barons indi-
qués; — et quand ils furent tous en un jour assemblés, — le preux 905
don Pierre Sanchiz le gonfanon (a) déployé, — avec fort belle com-
pagnie et avec maint homme d^élite. — Là y vint don Gonzalvo, qui
était très-vigoureux, — et le preux don Corbaran, sage et bien expé-
rimenté, — et bien d'autres riches hommes qui n^y sont pas nommés. 910
— Et quand ils fiu^nt au boui^ de Saint-Cemin logés, — don Pierre
Sanchiz eut un messager appelé , — et lui dit : « Messager, tu t'en
iras empressé — dire à don Garcia que je suis arrivé — en la Cuenca, 916
qu'il a toute à ses ordres; — et je suis venu parce qu'il m'a menacé ;
— et , s'il me veut rien dire , à présent paraîtra sa valeur. » — Et le
messager alla , et il fut bien dirigé , — dire à don Garcia ce qu'on lui
avait reconunandé (de dire). — Et le vaillant don Garcia, quand il 920
entendit le message, — eut en son cœur grande colère et grand em-
portement;— et il dit au messager avec un air de (être) content:
— « Messager, je t'en prie, quand tu t'en seras retourné, — que tu
dises au seigneur qui est de l'aigle nommé, — c'est don Pierre San- 915
chiz qui à moi t'a envoyé, — que don Garcia lui mande, puisqu'il la
tant outragé , — que puisqu'il veut guerre avec moi , et que telle est sa
64 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Que diguas al seinnor qu'es d'aigla seinnalat,
So es don Pero Sanchitz c'a mi t'a embiat , 925
Que don Garcial manda, puis tant Ta aontat.
Que puiss cap mi vol guerra, ni es sa volontat,
fol. 2^ r*" Que z ams .ij. la façam sols per sols en .i. prat,
Per que nostres baros non sian miscabat,
Ni los omes a pe no sian desterrat. » 930
Et adoncs lo message anet s'en abrivat
Dir a don Pero Sanchitz so que'l fon comandat,
E'I messager diss lo, senes mot affaitat.
Et adonc Père Sanchitz, com omme coragat,
Diss : « Era vei lo jom que tant ai desei[n]at. » 935
E mandet pels baros, ab gran alegretat,
Per contar las novelas,
XXVID.
Per contar las noelas fe los baros venir;
E quant foron ab lui, comencet lor de dir :
<c Seinnos, ieu vos ai fait ent a mi recuillir. 940
Don Garci' Almoravit m'a embiat dizir
fol. î7 v* Que non vol que sos omes ni'ls meus prenguan martir,
Ni que s puiscan en camp l'us al autre aucir,
Mas c'ams .ij. de cabal pessem del escriniir.
E puiss que m'a volgut de batailla remir, 945
Aquesta vetz l'aura , qui que plaça o tir,
Ab solament qu'el vu^a ni aus' al camp issir. »
Et adoncs les ricomes, qu'el vigon afiFortir,
Disso le : « Franc seinnor, Dios vos gart de faillir. »
E'I pros don Père Sanchitz comencet se de rir, 95©
E diss los : « Francs seinnos, anatz vos totz garnir
Complitz de totas armas, e vuillatz me seguir,
Qu'els pratz devant Ciçur voldrai anuit dormir. »
E totz venguon a lui , senes mot contradir.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 65
volonté , — que tous deux nous la fassions seul à seul en un pré, —
pour que nos barons ne soient pas maltraités , — et que les hommes 93©
à pied ne soient pas tirés hors de leur terre* » — Et alors le mes-
sager s'en alla empressé — dire à don Pierre Sanchiz ce qui lui ftit
commandé, — et le messager le dit, sans mot déguisé. — Et alors
Pierre Sanchiz, conune homme courageux, — dit : « Je vois mainte- 9^5
nant le jour que tant ai convoité. » — Et il manda les barons avec
grande idlégresse, — pour conter les nouvelles.
xxvm.
Pour conter les nouvelles il fit les barons venir ; — et quand ils
furent avec lui, il leur commença à dire: — « Seigneurs, je vous ai 9^0
fait jusqu'à moi rallier. — Don Garcia Almoravit m'a envoyé dire —
qu'il ne veut pas que ses hommes ni les miens prennent le martyre ,
— ni qu'ils se puissent en campagne l'im et l'autre tuer, — mais que
tous deux vaillamment nous pensions à combattre. — Et puisqu'il m'a 94s
voulu en bataille appeler, — cette fois il l'aura, à qui que (cela)
plaise ou soit désagréable ,— pourvu seulement qu'il veuille et ose
sortir en campagne. » — Et alors les riches hommes, qui le virent s'af-
fermir,— lui dirent: « Franc seigneur, Dieu vous garde de faillir! » — Et 960
le preux don Pierre Sanchiz commença à rire, — et leur dit : « Francs
seigneurs, allez vous tous garnir — complètement de toutes armes,
et veuillez me suivre, — car dans les prés devant Zizur je voudrai
aujourd'hui dormir. » — Et tous vinrent à lui , sans le contredire d'un
BUT. DE LA GOBRIIE DE NAT. 9
66 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Issic de Pampalona, e die vos^ sens mentir 950
Que plus neta compainna no pogra om eslegir;
E z anet dreitament denant Ciçur ferir.
Lai auzirat tambortz e grailles retendir,
foL 28 r* E viratz maint escut e maint elme luclr,
E maint noble caval auziratz refrenir, 960
E maint sirven auziratz jogar e esblaudir.
E don Gonçalvo Ivainnes, que sap ben motz forbir,
E diss a don Pe[re] Sanchitz : « Be os devetz afortir
Que z el no s'issiria pel regisme de Tir,
E qui aiso vos diss volia vos mentir 965
E tôt mal enartar e lo ben escantir ;
Empero ieu irai de don Garci'audir
Si Tissic de la boca de dir tan grant faillir. »
E don Père Sanchitz anet al camp saillir,
E de totas sas gens el s'anet départir, 970
Per veire don Garcia, s*il voldria yssir;
Mas don Garcia issira si om no fanes tenir.
Et ab aitant fon tart qu'es près a escurzir;
E remasso el camp ses mai palaura dir,
Tro lendeman maitin. 97^
XXIX.
fol. î8 v' Tro a lendema a Talba, quel soleill no saclutz,
Estet don Pera Sanchitz , ab noiza et ab brutz ,
Els pratz dejus Ciçur, que non s^en fo mogutz :
A lui venc don Gonçalvo, que z es prims et aguts,
E moltz d'autres lîcomes que z eran temegutz; 9*0
E quant foro ensemble e z a part eslegutz.
Don Gonçalvo diss lor : « Corages m'es vengutz
Que sapcha'l, don Garcia, com vos etz irascutz,
Ni qui fo lo message per que'l mal es cregutz. »
E z an paQca compainna tatntost s'en fo mogutz , 9^^
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 67
mot — n sortit de Paiiq>6iim6, et je vous dis sans m^atir — que plus 9^"^
belle compagnie on ne pouvait dioisir ; — et il alla directement devant
Zizur frapper. — Là vous entendriez tambours et trompettes reten-
tir, — et verriez maint écu et maint heaimie luire , — et maint noble 960
cheval vous entendriez hennir, — et maint sergent entendriez jouer
et s*amuser. — Et don Gonzalvo Ibanez, qui sait bien polir (ses) pa- .
rôles, — dit à don Pierre Sanchiz : « Bien vous devez vous assurer
— qu'il ne sortirait pas pour le royaume de Tyr, — et qui vous dit 9^^
cela voulait vous mentir — et tout mal augmenter et le bien éteindre ;
— pourtant j'irai de don Garcia ouïr — s'il lui sortit de la bouche
de dire si grande insolence. » — Et don Pierre Sanchiz alla sortir dans
la campagne, — et de tout son monde il alla se séparer, — pour voir 970
don Garcia, s'il voudrait sortir; — mais don Garcia sortirait si on ne
fallait tenir. — Et en ce moment il fut tard , vu qu'il est près de faire
obscur; — et ils restèrent au camp sans plus mot dire, — jusqu'au 97S
lendemain matin.
XXIX.
Jusqu'au lendemain à l'aube , que le soleil ne se cache pas , — resta
don Pierre Sanchiz , avec tumulte et avec bruit , — dans les prés au-des-
sous de Zizur, car il n'en avait pas bougé : — à lui vint don Gon-
çalvo, qui est subtil et habile, — et bien d'autres riches hommes qui 980
étaient craints ; — et quand ils furent ensemble et à part tirés , — don
Gonçalvo leur dit: « Envie m'est venue — que je sache, don Garcia,
comment vous vous êtes irrité, — et quel fut le message par lequel
le mal est accru. » — Et avec petite compagnie aussitôt il s'est mis 9^^
68 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E z anet a Ciçur, ont fon ben recebutz :
Lai trobet don Garcia molt mal e molt sagnutz ;
E don Gonçalvo diss : « Botz , mal etz percebutz ,
E luinn sen n'os abasta , ni força ni vertutz ,
Quan a don Père Sanchitz trameselz tais salutz 990
Quap lui voletz combatre de cabal, a brantz nutz.
Si vos i devalatz, vostre pretz es perdutz. »
fol. 29 r' E don Garcia'l diss : « Oncle, per las vertutz
De Dieu , non aurai ben tro que z ap ferr agutz
A junta nos firan sobr els pintatz escutz , 995
0 qu*eu e z el el camp no'n siam recrezutz. »
E don Gonçalvo*l diss : « Per cel qu'es vera lutz ,
Non vuill, per sant Cristofol, vos siatz combatutz.
Laissatz o a mi teisser, qu'eu fara tais tescutz
E vos n'auretz onor, e z el que n'er venqutz. looo
E cosseill vos que z eu sia d'aiso crezutz. »
E ap tant près comjat, e fos s'en deissendutz
Ent a don Pero Sanchitz per les camis saubutz;
E quant foro essemble e foro assegutz ,
Don Gonçalvo diss le : «Seinner, be'm deceubutz, looS
Que don Garcia diss qu'anc no fos mentaugutz
Per qu'ams fossatz en camp ab los brans esmolutz;
Antz se fa maraveilla c'aisi o[s] z es paregutz ,
Quar el m'a molt jurât, pel Dios qu'es mentaugutz,
foi. 29 v» Que d'aiso non parlet, antz volgra fos pendutz »oio
Aquel que o's venc dire? o de la lenga mutz.
E levem nos d'aisi e totz nostres trautz. »
E z accordero s'i les grosses e'is menutz ,
E disso'l : «Govemaire, per vos es atendutz;
E puiss que non recuill, par que z es recrezutz. »oi5
E tome[m] no'n el Bore per les camis batutz. »
E levet se la ost e'is âmes e'is condutz,
E ve[n]guon s'en al Bore.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 69
en route, — et alla à Zizur, où il fut bien reçu: — là il trouva don
Garcia très-irrité et très-animé; — et don Gonçalvo dit : ■ Neveu,
vous avez mal conçu, — et ne vous est suffisant nul sens, ni force, ni
vertu, — puisqu'à don Pierre Sanchiz vous transmîtes tels saluts — 99^*
qu'avec lui vous voulez combattre seul à seul , avec épées nues. —
Si vous y descendez, votre mérite est perdu. » — Et don Garcia lui
dit: « Oncle, par les vertus — de Dieu, je n aurai de bonheur jus-
qu'à ce qu'avec un fer aigu — en rencontre nous nous frappions sur 99^
les écus peints , — ou que moi et lui nous soyons accablés de fatigue ,
sans force sur le champ (du combat). » — Et don Gonçalvo lui dit:
« Par celui qui est vraie Ixunière, — ^je neveux pas, par saint Christophe,
que vous vous soyez combattus. — Laissez-moi tisser cela , vu que je
ferai tel tissage — que vous en aurez de l'honneur, et lui en sera ^ooc
vaincu. — Et je vous conseille que de cela je sois cru. » — Et en
même temps il prit congé , et il s'en fut descendu — jusqu'à don
Pierre Sanchiz par les chemins connus ; — et quand ils furent ensem-
ble et furent assis, — don Gonçalvo lui dit: « Seigneur, nous sommes »oo5
bien déçus , — car don Garcia dit que jamais il ne fut fait mention
— pour que tous deux vous fussiez dans la campagne avec les épées
émoulues ; — mais il s'émerveille qu'ainsi il vous est paru , — car il
m'a bien juré , par le Dieu qui est remémoré , — que de cela il ne parla i o i o
pas, mais qu'il voudrait que fut pendu — celui qui vous le vint dire,
ou muet de la langue. — Et levons-nous d'ici et tous nos bagages. » —
Et s'y accordèrent les grands et les petits, — et lui dirent : « Gouver-
neur, par vous il est attendu ; — et puisqu'il n'accepte pas, il paraît ioi5
qu'il est vaincu. — Et retournons-nous-en au Bourg par les chemins
battus. » — Et l'ost se leva et les bagages et les convois , — et ils s'en
vinrent au Boiu*g.
70 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
XXX.
E vengo s'en al Bore alegres e joyos
Par ço quar don Garcia romainni* al dejos; loao
Empero don Garcia juret lo glorios
Quel non séria fill de don Garcia 1 pros,
Qu'om dizi' Almoravit , qu'era molt poderos,
Si , dintz lo cap del an , a vista o a rescos ,
El no'l fazia estar dolentz e dei^oyssos, 103 s
Le seinnor de Casquant e totz sos compainnos.
fol. 3o r^ E z ap aquestas novas partigo s les baros,
E '1 pros don Père Sanchitz cavalget pels erbos.
E z anet per Navarra lo bruille e *1 resos
Com don Garcia era remasut vergoynnos ; io3o
Dont comencet la guerra e H mais e las tenços.
Et adonqua lo Bore e la Poblacions
Fero mandar cosseill, e z ap ben ops que fos;
E lo cosseill fum grans e z ag nH d'ornes bos.
E levet se .i. boires molt savis e guisquos : io35
Ço fon Garci' Amalt, en cui era razos;
E diss a tôt lo poble : « Seinnos, que farem nos?
En la Navarreria son contra nos felos,
E nos fan algarradas e torr ab escalos,
E vei que s'aforcisso e que menassan nos : loAo
Per qu'eu dai est cosseill « que crei que z es razos,
Que z al govemador ano dels borgnes dos ,
E quel clamo merce, si com es poderos;
fol. 3o ¥*» E puiss qu'en l'autra vila fan engens perillos,
Que nos ne puiscam far, car estam molt doptos. io45
E si el nos o dona, no siam peressos.
Car pels engens so els gaillartz plus que leos,
Qu'els no temo ni prezan tôt lo mon .ij. botos :
Per que d'aisso cercar devem esse amoros ;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 71
XXX.
Et ils s'en vinrent au Bourg allègres et joyeux, — parce que don loao
Garcia restait au-dessous ; — pourtant don Garcia jura par le Roi de
gloire — qu'il ne serait pas fils de don Garcia le preux, — qu'on appe-
lait Almoravit, qui était très-puissant, — si avant la fin de Tannée, en losS
vue ou en cachette , — il ne le faisait pas être dolent et angoisseux ,
— le seigneiu- de Cascante et tous ses compagnons. — Et sur ces entre-
faites les barons se séparèrent, — et le preux Pierre Sanchiz chevau-
cha par les prairies. — Et alla par la Navarre le bruit et le retentisse-
ment— comment don Garcia était resté couvert de honte ; — de quoi io3o
commença la guerre et le mal et les discordes. — Et alors le Bourg
et la Poblacion — firent mander conseil, et il y eut bien besoin qu'il
fut (convoqué) ; — et le conseil fiit grand, et il y en eut des hommes
de bien. — Et il se leva un bourgeois très-sage et habile: — ce fut io35
Garcia Amalt, en qui était raison ; — et il dit à tout le peuple : « Sei-
gneurs, que ferons-nous? — En la Navarreria ils sont contre nous
mal disposés, — et (contre) nous font algarades et tour avec escahers,
— et je vois qu'ils se fortifient et qu'ils nous menacent : — c'est pour- loAo
quoi je donne ce conseil, que je crois que c'est raison, — qu'au gou-
verneur aillent deux des boui^eois, — et qu'ils lui crient merci , ainsi
comme il est puissant ; — et , puisqu'en l'autre ville ils font des machines
dangereuses, — que nous en puissions faire,, parce que nous sommes io45
bien inquiets. — Et s'il nous l'accorde, ne soyons pas paresseux, —
vu qu'eux pour les machines ils sont hardis plus que lions, — vu qu'ils
ne craignent ni (ne) prisent tout le monde deux boutons: — c'est pour-
quoi de chercher cela nous devons être amoureux; — et si deniers >o5o
72 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E si dines no i a, seinnos, ieu preste! vos loSo
Cent libras de sanchetz troa venga la sazos. »
El cosseill le respos : « Seinnos, nos creirem vos ;
E z ano 1 messager.
XXXI.
« E z ano 1 messager, qu'aisi ns em acordatz. »
E z ams les bores trieguo .ij. dels plus assenatz. io55
E^n .i. dimartz maitin, molt ben enquavalgatz ,
Anego vas Estella, on es tôt a plantatz.
Lai fon don Père Sanchitz, molt ben acompainnatz.
E los borgnes dels bores, quant foron albergatz,
Aneguo lui veder si coma podestatz ; i o6o
fol. 3i r' E z el aquillic los ab semblant d^amiztatz,
E diss lor : « Francs borgnes dels bores « que demandatzP »
E'is borgnes le resposo : « Humil seinnor ondratz ,
Per merce , vos clamam que siam escoltatz.
Le bore de San Cemin, per qui vos etz amatz, io65
El bore Sant Micolau, en qui es leialtatz,
Seinnor, nos an a vos trames et embiatz
Que vos pregam, per Dieu, que fos vostra bontatz,
Puiss la Navarreria , que s^apela ciptafz , .
An faitas algarradas e trabuquetz assatz , 1 070
E nols volo desfar , per les vostres mandatz ,
Que nos ne puiscam far ab vostres comjatz;
Car per nos no sera nuylltz engens començatz
Sens vostre mandament o vostras volontatz. 1
El pros don Père Sanchitz estet totz enpessatz , 1075
E puiss diss los aisy : « Borgnes, vos vo'n tornatz ,
E façatz totz engens ab que vos delFendatz ;
fol. 3i \* Que puiss que mon judici es per lor pecegatz,
Ieu non vuill que vos autres ne siatz miscabatz ,
E si vo'n tomaretz al plus tost que puiscatz. » 1080
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 73
il n'y a pas, seigneurs, je vous prêterai — cent livres de sanchets
jusqu^à ce que vienne la saison. » — Et le conseil lui répondit : ■ Sei-
gneiu*, nous vous croirons; — etcjue les messagers (y) aillent.
XXXI.
> Et que les messagers (y) aillent, car ainsi nous sonunes convenus. »
— Et les deux boiugs élurent deux des plus sensés.^ — Et en im mardi »o55
matin , très-bien enchevauchés , — ils allèrent vers Estella , où tout est à
foison. — Là fut don Pierre Sanchiz, très-bien accompagné. — Et les
bourgeois des bourgs, quand ils furent logés, — allèrent le voir comme >o6o
une autorité ; — et il les accueillit avec marque d'amitié , — et leur
dit: «Francs bourgeois des bourgs, que demandez - vous P » — Et les
bourgeois lui répondirent : « Doux seigneur honoré , — par grâce ,
nous vous réclamons que nous soyons écoutés. — Le bourg de Saint- io65
Cemin, par qui vous êtes aimé, — et le boui^ de Saint-Nicolas, en
qui est loyauté , — seigneiu*, nous ont à vous transmis et envoyés —
pour que nous vous priions, poiu* Dieu, que ce fût votre bonté, —
puisque [en] la Navarrerie , qui s'appelle cité , — ils ont fait machines et 1070
trébuchets nombreux, — et qu'ils ne les veulent défaire sur vos ordres ,
— que nous en puissions faire avec votre agrément ; — car par nous
ne sera nulle machine commencée — sans votre conmiandement ou
vos volontés. » — Et le preux don Pierre Sanchiz resta tout pensif, — 1075
et puis leur dit ainsi : « Bourgeois , retoumez-vous-en , — et faites toute
espèce d'engins avec lesquels vous vous défendiez ; — car puisque
mon jugement est par eux mis en pièces, — je ne veux pas que vous
autres en soyez lésés, — et ainsi retoiunea-vous-en le plus tôt que 1080
vous pourrez. » — Et alors les bourgeois s'en lurent reconnaissants,
HIST. DE LA GUERBE DE NAT. ' ^
74 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Et adoDc» 11 boires fbroD se graciaU,
E y$$iguo d'Estela aiegres e paguatz ,
Per venir ent aïs bores.
XXXII.
Per venir entaU Bore , que de cor amarem ,
S^en venguo les boi^ues; mas er los auzirem. loss
E venguo en la vintena , e diss Tus : « Que farem ?
Ben par que Dios nos ania : per que s talon que f amem,
Quel govemador vol tôt ço que nos voldrem.
E façan^ algarradas, prec vos, no i tardem ,
E de trastotas armas que ben nos arnesquero, 1000
E las torrs de garrotz e d'omes garnirem;
Car si em ben armatz, trop meills nos deffendrem.
E per los carpentes aitantost trametrem ,
Que façam les engens, e que les abastem
foi. 39 r*" De tôt ço cops auran, e que be les ondrem. 1095
E si avem engens, trop meiUs contrastarem ;
Car si els nos combaten, e nos les combatrem.
E prec vos qu^en Gascolnna messages embiem
Pels maiestres que venguan, per o que les guidem.
E venguan en la vila, qu^aisi ns afortlrem; > 100
Car si avem algarradas, trop meills los contendrem.
E si nos fam aso , sapchas que^ls deceubrem ;
E pessem o d^ far, e totz que y pulnnew. »
El coss^iU le rQspos : « So qu'avetz dit voldrem ,
E pessem ben de far. 1 loS
XXXUI.
« E pessem ben de far , car dreit nos es cosens
Que nos nos defendam als perillos tormens. »
Els cosseills d'amps les bores totz acordadamens
Tramesso peb maiestres, si que y venguo breiunens;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 75
— et sortirent tf Eêtella allègres et contents , — pour venir jusqu'aux
boui^,
xxxn.
Pour venir jusqu'au Boui^, qu'ils aimèrent de cœur, — les boiu*- >o85
geois s'en vinrent ; mais maintenant nous les entendrons. — Et ils
vinrent en la vingtaine, et l'un dit: «Que ferons - nous ? — Il parait
bien que Dieu nous aime : c'est pourquoi il convient que nous l'ai-
mions ; — vu que le gouverneur veut tout ce que nous voudrons. —
Et faisons des algarades, je vous prie, n'y tardons pas, — et de toutes 1090
sortes d'armes munissons-^nous bien, — et les tours de garrots et
d'homnies nous garnirons; — car si nous sommes bien armés, bien
mieux nous nous défendrons. — Et vers les charpentiers aussitôt nous
enverrons , — pom* que nous fassions les engins et que nous les garnis-
sions suffisamment — de tout ce dont ils auront besoin, et que logS
bien les honorions. — Et si nous avons des engins, bien mieux
nous tiendrons tête; — car s'ils nous combattent, nous les combat-
trons. — Et jej vous prje qu'en Gascogne nous envoyions des messa-
gers — vers les maitresi (ingénieurs) pour qu'ils viemieM, afin que
nous leur montrions (ce qu'il y a à faire). — Et qu'ils viennent en la noo
ville , qu'ainsi nous nous fortifierons ; — car si nous avons des alga-
rades, nous les combattrons bien mieux. — Et si nous faisons cela,
sachez que nous les décevrons; — et pensons de le faire, et que
tous nous nous y efforcions. » — Et le conseil lui répondit: « Ce que
vous avez dit nous voudrons, — et pensons à bien faire. nos
xxxm.
« Et pensons à bien faire , car le droit est d'accord avec nous —
pour que nous nous défendiotis contre les tourments 'périlleux. » —
Et les conseils des deux bourgs tous d'im comïnim accord — envoy è-
10.
76 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E les .XX. los mandeguo que fessan les engens; mo
E don Garci' Amalt, que n'era ben ardens.
fol. 32 v* E tramesso tailiar al mont vergas flagens.
E quant las ago faltas be e complidamens ,
Don Garci* Almoravit tantost ne fu sabens ,
E fi sonar Adan Doarritz belamens; 1 1 iS
E diss le : « Tu yras al mont e près tas gens,
E picaras las vergas ab las apchas fendens,
Quels bores an faitas far, e va i tost quedamens. »
E z el ab compainna e z ap de sos sirvens
Anet s'en a las vergas que trobet solamens, 1 120
Car nuilltz om no y avia que las fos defendens,
E peceiet las totas mal e vilanamens.
Els borgnes ) quant lo saubo, ago lo cors sagnens;
Pero feron far autras plus fortz e plus valens ,
E feron fortz engens, dont maintz foron dolens. 1 laS
E crego'ls mais corages e los afifortîmens,
Si que tota Navarra estava ja volve ns;
fol. 33 r' Mas Jbesu Crist, que z es seinnor omnipotens,
Atempret les corages , e fo gran salvamens ,
E avia mester. 1 1 3o
XXXI V.
E z avia mester, car la terra s perdia,
Car luinna re per l'autre negus far ne volia :
Per que tota Navarra pels baros se perdia ;
Que'l pros don Père Sanchitz seinnor esser volia,
E seinner issament lo valent don Garcia, ii35
E don Gonçalvo Ivaynnes sa part ne retenia ,
Si que tota Navarra menavan a lur guya :
Per que s fazia mal e mainta roberia ,
Car totz eran seynnos, e mai qui mai podia.
E z en totas las vilas capdals bando y avia , 1 1 4o
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 77
rent vers les maîtres, de sorte qu'ils vinrent en peu de temps; —
et les vingt leur commandèrent qu'ils fissent les engins; — et don
Gaicia Am:dt, qui en était bien ardent. — Et ib envoyèrent couper à
la montagne des veiges Sexibles. — Et quand ils les eurent faites bien
et complètement, — don Garcia Almoravit aussitôt en fut instruit,
— et fit appeler Adam Doarritz bellement, — et lui dit: *Tu iras
k la montagne et prends tes gens , — et tu piqueras avec les haches
fendantes les verges — que les bourgs ont fait faire, et vas-y vite
sans bruit. » — Et lui avec compagnie et avec de ses serviteurs —
s'en-alla aux verges, qu'il trouva toutes seules, — car nul homme il
n'y avait qui les fût défendant, — et il les mit toutes en pièces mal
et vilainement. — Et les bourgeois, quand ils le surent, eurent le
cœur saignant; — pourtant ils en firent faire d'autres plus fortes et
plus valant, — et firent de forts engins, de quoi maints fijrent souf-
frants. — Et les mauvaises dispositions et les insolences s'accrurent
— au point que toute la Navarre était déjà bouleversée; — mais Jésus-
Christ, qui est seigneur tout-puissant, — apaisa les esprits, et ce
fiit grand salut, — et c'était nécessaire.
XXXIV.
Et c'était nécessaire, car le paya se perdait, - — attendu que per-
sonne ne voulait aucime chose faire pour l'autre : — c'est pourquoi
toute la Navarre par les barons se perdait; — vu que le preux don
Pierre Sanchiz voulait être seigneur, - e
vaillant don Garcia , — et don Gonçalvc ,
— de sorte que toute la Navarre ils n
c'est pourquoi il se faisait du mal et m t
seigneurs, et plus qui plus pouvait. — Et en toutes les villes prin-
78 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fol. 33 t' E d«diDtB PampaloDa graDS mais qiie se i bastia ,
Per ço quar en Navarra luinn seinoor no i avia;
Mas Jhesu Crist qu'es filtz de la vei^e Maria,
Que vie que per capdels la terra s confondia,
E que laus al autre de res do obedia.
Mes a totz bos corages, si que venc a .i. dia
Que laus diss al autre : ■ Seinnos, nos fam folia,
E confondem la terra , e cre que mal estia.
Tote em govemadors e fam a nostra guia :
Per que séria sens si om tost trametia
Al rei Felip de França, que nostra eianta guya,
Per .i. govemador qu'a dreit nos mantendria. ■
E vigo los ricomes e la grant caveria
E trastotas las vilas que salvetat séria,
Puys que làus per l'autre destreinner no s volia ,
Ni ruatt ni barô.
(bl. 34 r° Ly baron de Navarra e tuit li cavaler,
E de las bonas vilas borges e mercader,
Meoestrals e fautes, sirvent e mercader*.
Car Navarra s perdia, feron conseill plener,
E viro que la terra s prenia a baisser ,
Q*u5 non fazia per autre lo valent d'un diner,
Ants prenîtui la terra, qui guinnon, qui carter,
E non era segur ni camin ni sender.
E non passava la que non pagues loguer;
a terra prenia destorber ;
icort, e d avia mestier,
.ij. omes savis e bel parier,
en França si bon rey dreiturer,
' U Mt évideni qiU la r^péUtion du mot nwrco^ e«l ime err«ur de copiite.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 79
cipales licence il y avait, — et cUas Punpehioe grand mal s'y ap-
prêtait, — parce qu'en Navarre nul wigneur il n'y avait; — mais Jé-
sus-Christ qui est fils de la viei^e Marie . — qui vit que par les chefs
la terre se confondait, — et que l'un à l'autre en lien n'obéissait, —
mit à tous bon vouloir, en sorte que vint un jour — que l'un dît à
l'autre : ■ Seigneurs, nous faisons folie , — et confondons la terre , et je
croîs que mal il y a. — Nous soqunes tous gouvernei^rs et faisons à
notre guise : — c'est pourquoi ce serait sens si on envoyait vite —
au roi Philippe de France, qui guide notre infante, — pour (avoir)
un gouverneur qui justement nous maintiendrait. ■ — Et les riches
hommes et la grande chevalerie virent, — et toutes les villes, que ce
serait salut, — puisque l'un potu- l'autre ne se voulait contraindre,
— ni vilain ni baron.
Les barons de Navarre et tous les clievahers , — et des bonnes
villes bourgeois et marchands, — ouvriers et enfançons, serviteurs
et commerçants, — parce que la Navarre se perdait, firent une as-
semblée générale, — et virent que la terre se prenait à baisser, — que
l'un ne faisait pas pour l'autre la valeur d'un denier, — au contraire
ils prenaient la terre, qui lopin, qui quart vait de
sur ni chemin , ni sentier, — et l'on ne f ; payer
loyer; — et ils virent que la terre était ei re : —
leur résolution fut telle , et il y avait besoin , - it deux
hommes sages et beaux parleurs, — qu'ils envoyassent en France
80 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Qu'es pilar de la Glesia après lo bratz prumer,
M. 3A v° Car el manten la crotz ab ^dis et abb acer :
■ E que l'anoD pregar com seynnor merceoer,
Puiss que d a e comanda nostre dreit hereter.
Que d el garde Navarra, car Castela la quer;
Quar si no la empara, tôt ira a brasier;
E que govemador savi, ab sen plener,
El trameta en Navarra, car moût n'a désirer;
Quar la terra s degasta, e'U barons son sobrer,
Que cascun cuiga esse Rolant bo Oliver,
Quar els non an seynnor ni tiemoa castier.
E crei que'I valent rei, que d a conseil] entier,
Le nos trametra tal que n'aurem alegrer;
E d ano li message. ■
Li messager aneron a Paris belameot,
Ë trobegoD la 1 rey, cui Dios fa ondrament;
E vengo aïs palaiz desus lo paviment.
La y a coms e viscoms e maint' bondrada gent;
E cant venc al mey jom, fon grant le parlament.
1. 35 r* E Tus del mesager levet s' apertament,
E diss : • Franc rei de França , si t platz , tu nos entent.
Seynner, tota Navarra e ço que se y ateynt
Se met en vostra gracia et en vostre causiment.
E car nostra reyna avetz en gardament ,
Vos vuillatz que sa terra non prenga baissiment :
Per que os pregam, franc seynne.perDiohebumilment,
s trametatz govemador breument
A la terra ab dreit e leialment,
a dreitura al paubre et al manent ;
s de la terra an noelas e comtent.
Si que rcs no s'i fa ai s'y ditz leialment;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 81
au bon roi juste, — qui est pilier de l'Eglise après le bras premier, >>7o
— car il maintient la croix avec glaives et avec acier : — « Et qu'ils
Taillent prier comme seigneur miséricordieux , — puisqu'il a et gou-
verne notre légitime héritière, — qu'il garde Navarre, car Cas-
tille la recherche; — car s'il ne la protège, tout ira en feu; — et >>7^
que gouverneur sage, avec sens accompli, — il envoie en Navarre,
car eUe en a grand désir; — parce que la terre se détruit, et les
barons sont tyranniques , — vu que chacun croit être Roland ou Oli-
vier, — car ils n'ont pas de seigneur ni ne craignent de châtiment. >»So
— Et je crois que le vaillant roi , qui a conseil accompli, — nous le
transmettra tel que nous en aurons joie ; — et que les messages s'en
aillent. »
XXXVI.
Les messagers allèrent à Paris bellement, — et trouvèrent là le ii85
roi, à qui Dieu fait honneur; — et vinrent au palais sur le pavé, —
Là il y a comtes et vicomtes et maintes gens honorées; — et quand
vint le midi, grand fut le parlement. — Et l'im des messagers se
leva devant tout le monde, — et dit : «Franc roi de France, s'il 1190
te plaît, que tu nous entendes. — Seigneur, toute la Navarre et ce
qui en dépend — se met en votre grâce et à votre discrétion. — Et
parce que notre reine vous avez en garde, — que vous vouliez que
sa terre n'éprouve pas d'abaissement. — C'est poiuquoi nous vous »»95
prions, franc seigneur, pour Dieu et humblement, — que vous nous
envoyiez promptement gouverneur — qui gouverne la terre avec
droiture et loyalement, — et qui fasse justice au pauvre et au riche;
— vu que les barons de la terre ont bruits et dispute, — en sorte que laoo
BUT. Dl LA GUBRRB DE NAT. 1 1
82 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Antz es cascus sèynor, e qui mas pot mas pren[t] ,
E destruion la terra, e maimenan la gent.
E si tu, rei de França, no i as esgardament,
Navarra es perduda e tôt Feretament;
Car aqui es Castela que ns esta sobredent, i^oS
E tôt jorn nos guerreyan e nos dan espavent,
fol. 35 V* E Fautrer entreron, e mezon foc ardent,
E nos tolgon Mendavia e lo perteniment,
E alcus de Navarra sabem que n'es sabent. •
E lo bon rey de França escoutet planament, laio
E z audi ben que disson; per o non fu yauzent,
E dis los en aisi : i Cavales, verament
Be m platz d'esta venguda; mas le dich son cozent.
Enantz quel mal s'espanda ni crega 1 failli ment,
Eu y prendrai coseill , si dreitura cosent. » a » 5
E vos remandretz vos ab joi , alegrament ,
E yeu auray coseill ab cels que me's parvent. »
E levet se io rey ab un esgart puynent,
E fazia semblant que no Tera plazent;
E intret s'en, si tertz, complitz de pessament; 1330
E la cor se partit ses aitre jugament ,
E fun temps de manjar.
XXXVU.
Era fîim de manjar, que'l jorn fu enansatz.
E lo bon rey de Ffrança, per qui Dios es ondratz,
fol. 36 r* Quant levet de manjar, fii tal sa volontatz iiaS
Qu'embies per sos sa vis, sels quer el a privatz,
Que fo[s]san lendeman ab lui tôt asemblatz
El luec que pel message lor séria asignatz.
E quant venc lendema que'l soleill fii levatz ,
Lo valent rei de França, si com n'era vesatz, laSo
Anet audir la messa tro fîm dada la patz;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 83
rien ne s^y fait ni ne s y dit loyalement; — mais chacon est sei-
gneur, et qui peut plus prend davantage, — et ils détruisent la
terre , et maltraitent la gent. — Et si toi » roi de France , tu n*y as
pas égard , — la Navarre est perdue et tout lliéritage ; — car là est « «o5
la Castille qui nous est surdent (nous gêne), — et toujoiu^ (les
Castillans) nous guerroient et nous donnent de Tépouvante, — et
Tautre jour ils entrèrent (dans le royaume), et (y) mirent feu ardent,
— et nous enlevèrent Mendavia et la dép^idance, — et nous savons
qu'aucim de Navarre en est sachant (^elque chose). » — Et le bon »«><>
roi de France écouta complètement, — et ouït bien ce qu*ib di-
rent; mais il n^en fîit pas joyeux, — et il leur dit ainsi : « Chevaliers,
vraiment — bien me plaît votre venue; mais vos paroles sont pénibles.
— Avant que le mal se répande et que la faute ne croisse , — j*y > « > 5
prendrai conseil, (pour savoir) si Tapprouve justice. — Et vous vous
tiendrez tranquilles en joie, allègrement, — et j'aurai conseil avec
ceux qu'il m'est agréable. » — Et le roi se leva avec un regard per-
çant , — et il faisait semblant que la chose ne lui était pas agréable ;
— et il rentra, lui troisième, absorbé par les réflexions; — et la i"o
cour se sépara sans autre jugement, — et il fat temps de manger.
XXXVU.
Il était temps de manger, car le jour fut avancé. — Et le bon roi
de France, par qui Dieu est honoré, — quand il se leva de table, mS
sa volonté fut telle — qu'il envoyât chercher ses sages, ceux qu'ac-
tuellement il a pour intimes, — afin qu'ils fassent le lendemain avec
lui tous assemblés — au lieu qui par le messager leur serait assigné.
— Et quand vint le lendemain que le soleil fat levé, — le vaillant laSo
roi de France , ainsi comme il en avait l'habitude , — alla ouïr la messe
1 1
84 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E puis el s'en intret en un palaitz cairatz,
E la fil SOS coseilltz totz esems ajustatz.
El rey anet seder, quel loc fon paraillatz;
E quant fon asegutz, este! totz enpessatz. lass
E puis levet la testa e gardet a totz latz,
E dis lor : • Francs seinnors, eras m'acoseillatz ,
Quar coseill m'a mester que m sia a dreit datz.
L*apostoli de Roma, qu'es nostra salvetatz,
Per qui s manten la crotz or Dios fon clavelatz, 12 ko
A mesa en ma garda, e crei que o sapiatz,
L'efanta de Navaira e 1 regism' e 1 contatz,
fol. 36 v* E vol que yeu la garde troa 1 sia maritz datz.
E z auch dir que Navaira se joga senes datz.
E z ier vengo message, e crei quels auziratz, »a45
Que dizian de cert e que era vertatz.
Que qui non la acorria, quels jocs era jogatz,
Quels Castelas entravan e taillavan los blatz;
E que dintz en Mendavia per fors' eran entratz,
E avian près la vila e las tors e Is fossatz. 1 ^So
E z el pregucron me que fus ma volontatz
Que z un governador per mi 1 fos embiatz,
Que mantegues dreitura e quels tegues en patz.
E deman a vos totz que coseill mi donatz. »
E sire Irat se fo de Valeri levatz, ^^bb
E dis : « Franc rey de França, puis coseil demandatz,
E vos dirai mo sen , si a vos jal coseill platz.
Puis per la sancta papa vos es mandament datz
Que vos gardetz Tefanta , Campaynna e sos regnatz ,
E vos etz de la terra e d'ela amparatz , 1 260
fol. 37 r* Si no la defendetz, vostre pretz abaissatz.
E de governador, si es vostra volontatz
Que lor vuillatz tramelre, non siatz embargatz,
Q'un cavaler avetz que z anc non fon rei natz,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 85
jusqu^à ce que la paix fut donnée ; — et puis il entra dans un palais
en pierres de taille, — et là fat son conseil tout ensemble réuni. —
Et le roi alla s^asseoir, car le lieu fat préparé; — et quand il fat assis, is35
il se tint tout pensif. — Et puis il leva la tête et regarda de tous
cotés, — et leur dit : « Francs seigneurs, maintenant conseillez-moi,
— car jai besoin que conseil me soit donné à propos. — Le pape
de Rome, qui est notre salut, — par qui se maintient la croix où n^o
Dieu fat doué, — a mis en ma garde, et je crois que vous le savez,
— Tinfante de Navarre et le royaiune et le comté (de Champagne],
— et il veut que je la garde jusqu^à ce que mari lui soit donné. —
Et j'entends dire que la Navarre se joue sans dés. — Et hier vinrent uas
des messagers, et je crois que vous les entendîtes, — qui disaient
certainement, et que c'était la vérité, — que si on ne la secourait pas,
que le jeu serait joué, — car les Castillans entraient et coupaient
les blés; — et que dans Mendavia par force ils étaient entrés, — et uSo
avaient pris la ville et les toiu^ et les fossés. — Et ils me prièrent
que ce fat ma volonté — qu'im gouverneur par moi leur fat en-
voyé , — qui maintint droiture et qui les tînt en paix. — Et je de-
mande à vous tous que conseil vous me donniez. » — Et sire Erard dss
de Valeri se leva , — et dit : « Franc roi de France , puisque vous
demandez conseil, —je vous dirai mon sentiment, si à vous dé-
sormais le conseil plaît. — Puisque par le saint pape mission
vous est donnée — que vous gardiez Tinfante , Champagne et son
royaume, — et que vous êtes en possession de la terre et d'elle, — 1260
si vous ne la défondez, votre mérite vous abaissez. — Et en fait de
gouverneur, si c'est votre volonté — que vous leur (en) vouliez
envoyer (un), ne soyez pas embarrassé, — vu que vous avez un
chevalier (tel) qu'oncques ne fut roi né, — ni Charles ni Alexandre, n65
qui farent bien renommés , — qui en eussent ( un ) plus sage ni qui fiit
8ft HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Ni Caries, ni Alexandre, que foron molt nompnatz, 1265
Que n'aguessan plus savi ni fos millor armatz.
E dirai vos son nom, per tal que Tentendatz :
Seynnor, el es Estacha de Beu Marche clamatz,
Que'l valent conî[s] N Anfus, a cui fom Peitau datz,
Fraire del vostre paire que es pe sant nompnatz, 1270
E que Dios fa vertutz lai or es enterratz,
Seynner, fe senescal de Peiteu, so sapchatz.
E era una forta terra, plena d'ornes malvatz;
E sapchatz, quan el fom en la terra entratz,
Avantz de cap del an les ac si castiatz, 1375
Com anava segur, que fus d'aur cargatz.
E puissa en Alvemia pel coms fo embiatz,
Per so que li marchantz non eron seguratz,
fol. 37 y* Ni nuilltz om non passava que no fos despuillatz
E non fos près o mortz o destreitz o raubatz; isSo
E quant fo en la terra per senescals auçatz,
Vie que pel raubadors eran camis guidatz.
Que li eran seynnor e coms e podestatz.
E'N Estacha, que vie los mais e las foldatz,
E que Alveme s perdia, fun el cor molt yratz, nss
E juret pel Seynnor qu'es vera Trinitatz,
Que non séria alegres dintz son cor ni pagatz
Entro c'om an segur pels camis asolatz.
E fe n'armar sos omes e totz sos comandatz ,
E cavalguet pels puis e pels vais e pelz pratz, 1390
Per cassar raubadors qu'eran desmesuratz;
E lai on les trobava, jujament era datz,
Que les fazia pendre o eran demembratz.
E cant venc dintz .iij. ans, ag ne tantz enforçatz,
Que sonsis e que mortz e tantz de lanceiatz, 139^
Qu el loc or om dizia Beu Marche es entratz,
M. 38 r« No i avia tant fort que non fos iritatz.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 87
meilieiir armé. — Et je vous dirai son nom, afin que vous Tenten-
diez: — Seigneur, il est appelé Eustache de Beaumarchais, — le-
quel le vaillant comte sire Alphonse , à qui le Poitou fut donné , —
firère de votre père qui est pour saint proclamé, — et pour qui Dieu 1*70
fait miracles li où il est enterré, — seigneur, fit sénéchal de Poi-
tou , sachez-le. — Et c était une terre rude , pleine d^hommes mé-
chants; — et sachez que, quand il fut dans la terre entré, — avant 1375
le terme de Tannée il les eut si châtiés, — qu'on voyageait avec sé-
curité, fut-on chargé d*or. — Et puis en Auvei^e par le comte il fîit
envoyé, — parce que les marchands n étaient pas en sûreté, — ni nul
homme ne passait qui ne fût dépouillé — et ne fût pris ou mis à ia8o
mort ou tourmenté ou volé ; — et quand il fut dans la terre installé
comme sénéchal , — il vit que par des voleurs les chemins étaient
infestés, — qu'ils y étaient seigneurs et comtes et investis du pouvoir.
— Et sire Eustache, qui vit les maux et les désordres, — et que ia85
TAuvergne se perdait, fut dans le cœur hien peiné, — et jura par
le Seigneur qui est vraie Trinité , — qu'il ne serait allègre dans son
cœm» ni content — jusqu'à ce qu'on aille en sécurité par les chemins
isolés. — Et il en fit armer ses hommes et tous ceux qui étaient sous
ses ordres, — et chevaucha par monts et par vaux et par prés, 1290
— pour chasser les voleurs qui passaient les bornes; — et là où
il les trouvait , jugement était donné , — vu qu'il les faisait pendre ,
ou ils étaient démembrés. — Et dans l'espace de trois ans, il y
en eut tant de réduits, — de pendus et de morts, et tant de per- 1296
ces à coups de lance, — qu'au lieu où l'on disait Beaumarchais est
entré , — il n'y avait si fort qui ne fut abattu. — Et les laboureurs
du dehors qui étaient malmenés, — et les marchands s'écrièrent :
«Dieu nous a exaucés, — et nous a envoyé tel homme par qui iSoo
la justice est aimée. » — « Par Dieu ! ce dit le roi , sire Erart,
88 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E 'Is labrados de fora que eran malmenatz,
E 'Is marchantz escrideron : « Deus nos a isauçatz,
E ns a trames tal omme per cui es dreitz amatz. » i3oo
— « Per Deu 1 so ditz lo rei, sire Irat, be 1 vantatz. »
— • Seynner, hyeu lo's avanti per ço quar es vertatz,
E podetz o saber.
xxxvm.
« Vos o podetz saber, car tôt lo mont o diz. » -
E d aitant un baron sus em pe fo saillitz , 1 3o5
E dis : « Franc rey de França, plaça os que si' auditz.
D'En Estacha os puis dire que z es pros et arditz,
E deu esser per vos amatz et obeditz,
Qu'el manten la corona ab corage aybitz.
En défendre la flor non es pas adormitz, i3io
Seinner, qu'en Val Ribera era maint om delitz,
E'n Val de Foillola raubatz et escamitz,
> E'n Riba de Jordan era maint om peritz ,
E 'n Riba de Volberta era maint om fenitz,
fol. 38 v* E 'n Riba de Portus toltz pes e puintz e ditz, i3i5
E en Riba de Malrin era maintz om somsitz,
E en Riba de Maronna marcbantz eran traitz ,
E 'n Riba de Fulgos era maint om feritz;
En tôt estas riberas era '1 lum escuritz,
E per autras .ij. tantz que navem els escritz, iSao
C'çm no y era segur ni'l ténia pros guitz.
E quan y fom trames e per vos eslegitz ,
Dison lay entre lor que non fos obeditz ,
Gels que eran raubados per les camis politz.
E quant lai fo anatz, trobet les descausitz; i335
Mas en petit de tems s'en fo tant seynnoritz
Que lay on el trobava les raubados sayzitz ,
Aqui eiss les pendia, qu'aitals era 'Is meritz.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 89
ous le vantez bien, » — « Seigneur, je vous le vante parce que c est la
vérité, — et vous pouvez le savoir.
XXXVffl.
« Vous pouvez le savoir, car tout le monde le dit. » — Et en même 1 3o5
temps un baron se leva sur ses pieds, — et dit : « Franc roi de France,
qu'il vous plaise que je sois ouï. — De seigneur Eustache je vous puis
dire qu'il est preux et hardi , — et doit être par vous aimé et honoré ,
— vu qu'il maintient la couronne avec un courage parfait. — Pour i3io
défendre la fleur de lis il n est pas endormi , — seigneur, vu qu'en Val-
de-Rivière maint homme était détruit, — et en Val-de-Foillole volé et
insulté , — et en Rive-de-Jordain maint homme avait péri , — et en
Rive-de-Volberte maint homme avait reçu la mort, — et en Rive-de- >3i5
Portus (étaient) ôtés pieds et poings et doigts, — et en Rive-de-Malrin
était maint homme pendu, — et en Rive-de-Maronne les marchands
étaient trahis , — et en Rive-de-Fulgos était maint homme frappé ; — en
toutes ces rivières la lumière était obscurcie, — et dans deux fois plus »32o
d'autres que nous n'en avons en écrit , — vu qu'on n'y était pas en sûreté
ni ne le tenait un honnête guide. — Et quand il y fiit envoyé et par
vous choisi , — ils disaient là entre eux qu'il ne fût pas obéi , — ceux
qui étaient volem^ par les chemins frayés. — Et quand il lut allé là, il i3i5
les trouva rudes ; — mais en peu de temps il s'en fiit rendu tellement
maître , — que là ou il trouvait les volçurs saisis , — là même il les
HIST. DE LA GUERRE DE NA¥. l 3
90 HISTOIRE DELA» GUERRE DE NAVAilRE.
E d en petita d'ora ag ne tant.espauritz;
De pendutz troberatz totz les camis frostis, i33o
E las forças e Is boiss e les gibetz gamiz.
E'is raubados que rera[n] escapatz e fugitz,
fol. 39 r" Dizian entre lor : « So non es om complîs ,
Entz es ben encantaires c aisi ns a escofitz. »
E *ls marchantz e *ls bons omes per qui Dios es servitz , ' 1 335
Dizian, d*autra part, qu'era Santz Espiritz,
Quar de las malas herbas taillava les raitz;
E quar les plus malvatz avia destruzitz ,
Si com i va segu[r]s, que mal no i fan ni s ditz.
E puys que ait^ caver es per vostre plevitz, i34o
E qu*es arditz e savis e de bon sen complitz,
Ben ri podetz trametre , si es vostre chauziz. »
— « Per Dios! s'a diz lo rey, be's per vos enantitz. »
— « Seynner, per so quar es de trastotz bes gamitz
May que z eu non sai dir. i345
XXXIX.
« Mas que y eu non say dir, seynner; podetz proar. »
E ap tant .i. cavaler que non lo say nomnar,
Pero auzit ay dire qu era dels .xij. par,
E dis : « Franc rey de França , yeu vuyl so confirmar
Qu'En Eslacha es valentz e leyals sens duptar; i35o
fokS^v* Qu'en Riba>de Valrrutz n'osava om passar,
E en Riba de Falces Mayna degus anar,
E el lac de Marin solian grant mai far ^ ,
E'n tota la ribera de mont Brudelamar
Gels qu'en passavan eran en peryll de negar; i355
E'n Riba de Gantbon marchant descavalgar,
E a pont de Gantai maint ome desraubar,
^ Le manmcrit porte ^oc, par aae erreur évidente de l^ancien copiste.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 91
pendait, car telle était leur récompense. — Et en peu de temps il y
en eut tant d'épouvantés; — de pendus vous trouveriez tous les che- i33o
mins piles, — et les fourches et les bois et les gibets garnis. —
Et les voleurs qui lui étaient échappés et enfuis, — disaient entre
eux : • Ce n'est pas un homme complet , — mais c'est bien un en-
chanteur qui nous a ainn escofiés. > — Et les marchands et les hom- ^^^^
mes de bien par qui Dieu est servi, — disaient, d'autre part, que
c était. le Saint-Esprit, — car des mauvaises herbes il coupait les
racines; — car les plus mauvais il avait détruits, — de sorte qu'on y
va avec sécurité, vu qu'ils n'y font ni (ne) se dit mal. — Et puisqu'un i34o
tel chevalier est pour vous assuré , — et qu'il est hardi et sage et plein
de bon sens, — vous pouvez bien l'y envoyer, s'il est votre choisi. »
— • Par Dieu! a dit le roi, il est bien vanté par vous* » — « Sei-
gneiu-, parce qu'il est de tous biens garni, — phis cpe je ne sais dire. i345
XXXIX.
■ Kus que je ne sais dire, seigneur; vous pouvez (l'jéprouver. • —
Et en même temps un chevalier que je ne sais nommer, — pourtant
j'ai ouï dire qu'il était des douze pairs , — dit : i Franc roi de France , je
veux confirmer cela, — que sire Eustache est vaillant et loyal sans i35o
qu'on puisse en douter; — vu qu'en Rive^e-Valrutz on n'osait passer,
— et en Rive-de-Faussemagne personne ne voulait aller, — et au lac
de Marin ils avaient coutume de faire grand mal, — et en toute la
rivière de mont Brudelamar — ceux qui passaient étaient en péril d'être ■ 355
noyés, — et en Rive-de-Cantbon (ils étaient habitués) de démonter
les marchands, — et au pont de Guital de voler maint homme, —
et par toutes les rivières qui vont aboutir au pont , — ils avaient l'ha-
bitude de tuer, occire et décoUer les hommes : — ^maintenant on va '^^^
92 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E per totz las riberas qu^al pont van afirontar,
Solian matar ornes , aucir e degolar :
Eras va om segu[r]s e ses tôt mal afar; i36o
Que si portava peras o el tesaur de Sazar,
Pot om anar segu[r]s , que no '1 quai regardar.
Gavalda e Roergue vos fa em patz estar,
E Tolsan e Gascoyna e Foys, se vol doptar,
E tot^ el vostre nom o sap apoderar : 1 365
Per que en tôt bo loc lo podetz embiar. »
— « Per Dios ! so ditz lo rey, be os devria logar. ■
— « Seinnor, no m quai loguer; sol Dios vos lais regnar,
fol. 4o r" Quar vos nos donatz pro per tenir e per dar. »
— « Donc s trameta per el , puis tant le os auch gabar. » 1370
E pero lo rey Tama , mas non o vole monstrar.
E trames un message délivre de trotar,
En Tolsan, quar le rey Ten vole senescalc far;
E mandet que vengues tantost ab lui parlar.
E z el, que auzi el message, no y vole plus tarzar; 1375
E mandet sa mainada, c'avian per lui afar.
E lendema, a Talba, pessa de cavaigar,
E ven s*en a Paris , car Paris es ses par ;
E quant fom lay intratz, anet descavalgar;
E fo endreit complétas, quel soleyll vol entrar. i38o
E lendema maitin, quel jorn fom bel e clar,
Anet s*en ent al rey, complit de grant pessar ;
Car non sabia cert ni s podia albirar
Per quar manera '1 rey Tavia fait mandar.
E quant le fo delantz, ane[t] se agenoillar, i385
E diss le : « Franc seynnor, Jhesu Crist vos empar ! »
fol. 4o v" E 1 rey regardet lo ab semblança d'amar,
E diss que levés sus, e fe 1 asetjar.
Aqui fo lo coseills per qui el rey vol regnar :
L'abbat de Sant Denis e Tabesque de Bar, 1390
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 93
avec sécurité et sans aucune mauvaise affaire ; — vu que s'il portait des
pierres ou le trésor de César, — im homme peut aller en sûreté , vu
qu'il n a pas besoin de se précautionner. — Le Gévaudan et le Rouer-
gue il vous fait rester en paix , — et le Toulousain et la Gascogne et
Foix, s'il veut douter, — et tout en votre nom il sait dominer: — c'est i365
pourquoi en tout bon lieu vous le pouvez envoyer. » — « Par Dieu î ce
dit le roi , il vous devrait bien payer. » — « Seigneur, je n'ai pas besojn
de salaire; que Dieu seulement vous laisse régner, — car vous nous
donnez assez pour tenir et pour donner. » — « Donc qu'il soit envoyé 1370
vers lui, puisque je vous l'entends tant vanter. » — Et poiutant le roi
l'aime , mais il ne voulut pas le montrer. — Et il envoya un messager
empressé de trotter, — en Toulousain , car le roi l'en voulut faire sé-
néchal; — et il manda qu'il vînt aussitôt avec lui parler. — Et lui, 1375
qui ouït le message , n'y voulut plus tarder ; — et il manda ses fami-
liers, qui avaient affaire avec lui. — Et le lendemain, à l'aube, il pense
de chevaucher, — et il s'en vient à Paris, car Paris est sans pareil; —
et quand il fut là entré, il alla descendre de cheval ; — et ce fut vers i38o
complies, que le soleil veut rentrer. — Et le lendemain matin, que
le jour fut bel et clair, — il s'en alla devant le roi, tout entier livré
à de grandes réflexions; — car il ne savait pas certainement ni ne
pouvait s'imaginer — ipour quelle raison le roi l'avait fait mander. —
Et quand il fiit devant lui, il alla s'agenouiller, — et lui dit : « Franc i385
seigneur, Jésus-Christ vous protège! » — Et le roi le regarda avec
un air d'amitié , — et lui dit de se relever , et le fait asseoir. — Là
fut le conseil par qui le roi veut régner : — Fabbé de Saint-Denis et 1390
l'évêque de Bar, — et le seigneur de Beaujeu, qu'il n'y faut pas dé-
laisser, — et maints autres barons que je ne sais désigner. — Et le
bon roi de France commença à parier, — et dit à tous ses sages :
« Seigneurs, qu'ai-je à faire P — Vous savez bien que je dois protéger iSgfi
94 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E 1 seynner de Beu Juec , que no y fa a laissar,
E maintz d'autres baros que non say asignar.
E lo bon rei de França comencet de pariar,
E diss a totz sos savis : « Seynnors, que d ai a far?
Ben sabetz que Navarra m'a obs a emparar; 1395
Ab dreitura que y ses , no m'en vuill embargar. »
E 1 coseiil, que de dreit no s vol foraviar,
Lo coseill dyss al rey : « Seynnor, puiss que gardar
Devetz vos la ifanta, segont que d a nos par,
Devetz gardar la terra, que no s posca mermar; ihoo
E si non [y] faitz re , no s deu om comandar. »
E donca diss lo rey : « Yeu hy vuyl embiar
N Estacha qu'ayssy es, quar hyeu m'i puise fiar;
E si coseill mi datz, hyra la govemar. »
M. 4i r* E'I coseill anet se tôt essems acordar i4o5
QuEp Estacha ânes Navarra adreçar;
E disson al franc rey senes tôt demorar :
« Seynner, en tôt ton règne non pogras meilltz triar,
Quar el govemaria tôt quant es deçà mar. »
Si que'l coseyll e '1 rey aneguon ordenar lAio
Qu'En Estacha vengues lai or vivo el Navarr,
Per govemar Navarra.
XL.
Per govemar Navarra e tota la honor,
Vol le coseyU de França e '1 reis qui es. la flor,
Qu'En Estacha hy ane e'nsia gardador; i4i5
Si qu'el rey diss : « Estacha, car te po[r]tei amor,
E car hieu t'ay trobat senes cor trichador,
Vuyll de tota Navarra sias govemador,
E que tengas dreitura al bas et al major :
Pero tu i portaras foc e glatz e calor, «Aso
E la bresea e la mel et el çucre ab dolçor.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 95
Navarre ; — avec la droiture qu y cesse, je ne m'en veux pas embar-
rasser. » — Et la conseil, qui du droit ne se veut fourvoyer, — le con-
seil dit au roi : *« Seigneur, puisque garder — vous devez Finfante,
selon ce qu'à nous il paraît, — vous devez garder la terre, (de sorte) >4oo
qu'elle ne puisse déchoir; — et si vous ne faites rien, on ne doit pas
se recommander à vous . » — Et alors dit le roi : « J'y veux envoyer
— sire Eustache qui est ici, car je m'y puis fier; — et si vous me le
conseillez, il ira la gouverner.» — Et le conseil décida à l'unani- i^oS
mité — que sire Eustache irait rétablir (les choses en) Navarre; —
et ib dirent au fi:*anc roi sans aucun retard : — « Seigneur, en tout ton
royaume tu ne pouvais mieux choisir, — car il gouvernerait tout ce
qui est par deçà la mer. » — En sorte que le conseil et le roi allèrent aïo
ordonner — que sire Eustache vînt là où vivent les Navarrais, — pour
gouverner (la) Navarre.
XL.
Pour gouverner la Navarre et toute la seigneurie , — veut le conseil
de France et le roi à qui est la fleur (de lis) — que sire Eustache y uiS
aille et en soit gardien; — si (bien) que le roi dit : « Eustache, parce
que je te portai amitié, — et parce que je t'ai trouvé sans cœur faux,
— je veux que de toute la Navarre tu sois gouverneur, — et que
tu maintiennes justice au petit et au grand : — pour cela tu y porteras 1420
feu et glace et chaleur, — et la gaufre et le miel et le sucre avec dou-
ceur, — et tu en donneras à ceux qui ont mauvais goût. — Et si
96 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E daras n'ad aquels que an mala sabor,
fol. 4i V* E si per ren que y fasas no n potz gitar ragi:or,
Vuill que lor dones foc e glazis ab ardor; •
Car tota mala erba que gete mal holor, i4sS
Deu om desradigar e toldre la humor. «
Et adoncas N Estacha respos e diss : « Seynnor,
En el teu règne a molt cavaler millor
Que no soy, e plus savis a far faitz de valor. »
— « Estacha, diss lo rey, ga t fas refortador; i43o
Ty faras ço que t mandi , e tost e ses rumor. »
— « Seynner, s'a diz N Estacha, ve os mi per servidor,
E donatz mi compaynnia que si' a vostra honor. »
— « Estacha , vidll que mandes per tota ma honor,
E que menés de cels que may t'aura sahor. » i435
Et ab aitant N Estacha en mei del parlador
Agenoillet s'al rei , car era son major,
E vole que'l benadis de part del Salvador.
E lo rey , quant lo vie , mudet le sa color,
E tomet se plus fresc que rosa en pascor, i44o
fol. 42 r» E levet son bratz dreich, et, en nom del Criador,
Seynet le e '1 comanda al Seynner redemptor.
E'N Estacha s'en eis e non fe grant rumor,
E si mandet ferrar sos cavab a vigor.
E quant venc lendema que'l gaita de la tor i445
Escridet autamentz que paria l'albor,
El poia, e cavalga alegr' e ses temor,
Dreitamentz a Tolosa, c'a parage secor.
E quant lay fo entratz ab cor d'emperador,
Mandet pels balestes sels que l'eran meillor; USo
E diss lor qu'els aguisan, maiss no lors dis ancor.
E ad un jom bel e clar que'l sols ac resplandor,
El yssic de Tolosa , y ab lui sei trompador,
Per venir en Navarra.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 97
pour rien que tu y fasses, tu ne peux en ôter Taigreur, — je veux
que tu leur donnes feu et glaive avec ardeur; — car toute mau- 1495
vaise herbe qui jette mauvaise odeur, —r on doit déraciner et en
eiJever le suc. » — Et alors sire Eustache répondit et dit : « Seigneur,
— en ton royaume il y a nombre de chevaliers meilleiu^s — que je
ne suis , et plus entendus à faire des actions de valeur. » — « Eus- 1 d3o
tache , dit le roi , désormais montre-toi plein de confiance ; — tu feras
ce que je t*ai ordonné, et vite et sans bruit. » — « Seigneur, a dit sire
Eustache, me voici pour serviteur, — et donnez-moi compagnie qui
soit à votre honneur. ■ — « Eustache , je veux que tu donnes des
ordres par tout mon royaume, — et que tu emmènes de ceux qu*il *^^^
te plaira le plus. » — Et en même temps sire Eustache au milieu
du parlement — s'agenouilla devant le roi, car il était son supérieur,
— et voulut qu'il le bénît de la part du Sauveur. — Et le roi, qu^nd
il le vit, changea de couleur, — et devint plus Irais que rose en prin- '^^^
temps, — et leva son bras droit, et, au nom du Créateur, — le signa
et le recommanda au Seigneur rédempteur. — Et sire Eustache sort,
et ne fit pas grand bruit, — et commanda de ferrer ses chevaux vi-
goureusement. — Et quand vint le lendemain que la sentinelle de *^*^
la [tour — cria à haute voix que l'aube paraissait, — il monte, et
chevauche allègre et sans crainte — ; droit àToulouse, qui porte secours
à la noblesse. — Et quand là il fut entré avec im cœur d'empereur, — ^^^
il manda les arbalétriers, les meilleurs qu'il avait; — et il leur dit
qu'ils s'apprêtent, mais ne leur dit pas encore. — Et un jour bel et
clair que le soleil fut resplendissant, — il sortit de Toulouse, et avec
lui ses trompettes, — pour venir en Navarre.
BIST. DE LA 6DBRRB DB 114V. l3
1
98 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
XLI.
Per venir en Navarra ^N Estacka issiu fo 1 455
De Tolosa la nobla, a lei de bon baro :
Ab si menet un savi qu'entendia razo ,
E maint bêla compaynna e maint balester bo.
fol. 42 v' E cavalguet alegre, per coita d'espero,
E passet per Gascoynna. per la terra En Gasto, .46o
E venc a Sauba Terra, on Tondreguon el Gasco.
Lendema cavalguet troa dintz Sant Johan fo ,
E totz cels de vila joy e festa *n fero.
E lendema passero les portz, si que foro
Dedintz en Tospital, on ben acuillitz fo, i465
Quon ditz de Roi)çavals, ont se da grant perdo.
E venguo '1 al encontre caver et efanço,
E dedintz Pampalona, tantost com lo saubo,
De la Navarreria Pascal Beaça y fo ,
E'N Miquel da Liraynna e'N Cristel que sap pro; 1470
E parlero ab lui de ço que lor saup bo,
E blasmavan al Bore e la Poblacion,
E que'l tortz qu'els avian a lor encargavo.
E lo valent N Estacha, qu'entendet la razo,
E vie qu'entre las vilas avian cor felo, 1A75
Mandet en Pamplona que 'Is pregava en do
(o\. 43 r* Que degun no T issis' accuillir, mal ni bo.
E quant venc un dissapte quel ssoleyss ysitz fo ,
Âb tota sa compaynna cavalguet a lairo,
E venc s'en a Qlatz, on les bels palaitz fo i48o
Quel reys Tibautz fe far, cui Jhesu Crist perdo !
E 1 dimenge maiti , que d anc no o saubon ,
Mas cels de Ca[m]paynna, em Pampalona fo
Dintz los palays del rey ; e quant devalatz fo ,
L'us li pren la espada e l'autre Tispero. «485
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 99
XU.
Pour venir en Navarre sire'Eustache fut sorti — de Toulouse la «455
noble à la manière de bon baron ; — avec lui il mena un sage c[ui en-
tendait raison , — et mainte belle compagnie et maint bon arbalétrier.
— ■• Et il chevaucha allègre en toute hâte , — et passa par la Gas- i i6o
cogne , par la terre du seigneur Gaston , — et vint à Sauveterre , où
rhonorèrent les Gascons. — Le lendemain il chevaucha jusqu^à ce
qu'il fût dans Saint-Jean (Pie J-de-Port) , — et tous ceux de la ville
joie et fête en firent. — Et le lendemain ils passèrent les ports, en sorte
qu'ils furent — dans Thôpital , où il fut bien accueilli , — qu*on ap- 1 465
pelle de Roncevaux y où se donne grand pardon. — Et à sa rencontre
vinrent chevaliers et enfançons, — et dans Pampelimê, aussitôt qu'ils
le surent , — de la Navarrerie Pascal Beaça y fiit , — et sire Michel de 1 470
Larraynna, et sire Cristel qui sut beaucoup ; — et ils parièrent avec lui
de ce qui leur parut bon , — et ils blâmaient le Bourg et la Poblacion,
— et (disaient) qu'ils mettaient à leur charge le tort qu'ils avaient. —
Et le vaillant sire Eustache, quand il entendit cette explication, — et 1475
vit qu'entre les villes ils avaient de l'animosité , — manda dans Pam-
pelune qu'il les priait en grâce — que personne ne sorte pour le re-
cevoir, mauvais ni bon. — Et quand vint im samedi que le soleil
fut levé, — avec toute sa compagnie il chevaucha à la dérobée, —
et s'en vint à Olatz, où fut le beau palais — que fit faire le roi Thi- i48o
haut , auquel Jésus-Christ pardonne (ses péchés) I — Et le dimanche
matin, sans qu'oncques personne le sût, — sinon ceux de Cham-
pagne , il fut à Pampelune — dans le palais du roi ; et quand il fut
i3.
-r^
100 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E z anet audîr messa , e d adonx yeu vi lo
Dedintz Sancta Maria fazent oraçô.
Et anet per Navarra lo bruylle e 1 resso
Que de França avian govemador molt bo.
E ^N Estacha remas , gaillartz plus que leo , 1 490
Dedintz en Pampalona.
*
XUI,
Dedintz en Pampalona « per qui s guida 1 regnatz ,
Es lo valent N Estacha vengutz et albergatz.
E doncs don Pero Sanchitz , qu^es de Gascant nompnatz ,
fol. 43 ¥• Qu era govemador molt savis e membratz, 1495
Venc s^en, ab sa compaynna, enta lui molt pagatz.
E vengu^i don Garcia e totz ses acostatz,
E don Gonçalvo Hyvainnes, que z es ben emparlatz,
E son filtz Johan Gonçalveitz, ben e bel amescatz;
Vengu'i Johan Corbaran, qu'es de Let apelatz, iSoo
E mant bon cavaler e mainta podestatz.
E quant en Pampalona foron totz asemblatz,
Ane[t] don Père Sanchitz ab sos amies amatz
E'is fraires de Sant Jacme, e ieu'n vi Ten, sapchatz.
E trames a 'N Estacha .ij. escudes privatz iSoS
Que aqui *1 vengues parlar e fos sa volontatz,
Qu'entr'el e don Garcia era enequitatz,
E cels d'aquela vila eran sos comandatz :
Per que z el no intrava, e que non fos iratz.
E lo valent N Estacha entendet be 1 dictatz, i5io
E diss als messages : « leu ys ar e viatz ;
Pero del mal d'ams.ij. sapchatz que mi desplatz.
foi. 44 1^ E prec a Jhesu Crist que z eu posca far patz
De lor e de las vilas, e que tom' unitatz. »
Ab tant aquestas no vas ac sos ornes mandatz, iSiS
Puiet en son caval quel fon apareillatz.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 101
descendu, — Tiin lui prend Fépée et Tautre les éperons. — Et il alla *^^^
ouïr messe, et alors je le vis — dans Sainte-Marie faisant oraison. —
Et le bruit et la rumeur courut par la Navarre — que de France ils
avaient un très-bon gouverneur. — Et sire Eustacbe resta , plus gail- 1 490
lard qu'un lion, — dans Pampelune.
XLn.
Dans Pampelune , par qui se guide le royaume , — le vaillant sire
Eustacbe est venu et s'est logé. — Et alors don Pierre Sancbiz, qui est
nommé de Cascante, — qui était gouverneur très-sage et prudent, 149^
— s'en vint, avec sa compagnie, jusqu'à lui très-satisfait. — Et don
Garcia y vint avec tous ses acolytes, — et don Gonzalve Ibanez , qui est
bien éloquent, — et son fils Jean Gonçalvez, bel et bien équipé; —
Jean Corbaran y vint, qui est appelé de Lete, — et maint bon chevalier *5oo
et mainte autorité. — Et quand en Pampelune ils furent tous assem-
blés,— don Pierre Sanchiz alla avec ses amis aimés — et les moines de
Saint- Jacques j et je le vis là, sacbez4e. — Et il envoya à sire Eustacbe '^^^
deux écuyers particuliers — (pour lui dire) qu'il lui vînt parler là et
(que ce) fût sa volonté, — car entre lui et don Garcia il y avait inimitié,
— et ceux de cette ville étaient ses recommandés : — par quoi il
n'eQtrait pas, et qu'il n'en fut pas fâché. — Et le vaillant sire Eustacbe *^»^
entendit bien le message , — et dit aux messagers : « Je sors main-
tenant et sans délai; — mais du mal des deux sachez qu'il me dé-
plaît. — Et je prie Jésus-Christ que je puisse faire la paix — entre
eux et les villes, et que l'unité revienne. » — A ces mots il eut mandé ,515
ses hommes, — il monta siu* son cheval qui lui fut préparé, — et il
102 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E foa per don Garcia troa lay assolaçatz,
E ab tant don Garcia s^en fo atras tomatz.
E quant N Estacha fo dintz le mester entratz,
Don Père Sanchitz fo vas luy mol[t] aseynnatz, iSao
E z anet Tacuillir ab semblant d'amiztatz,
E z e[l] lui, e d intreron e la claustr' abraçatz.
E quan amps dos se foron de palauras testatz,
Diss don Gonçalvo Ivaynnes, qu'era ben coseillatz :
« N Estacha, quar vos etz vengutz, al cor mi platz; i5a5
Mas entre don Garcia, qu'es de cor esforçatz
May que ops non Tauria ni non Tes poder datz,
E 1 seynnor de Quasquant, s'es un grant mal alçatz :
Per que us dai est coseill, si ams o coseyatz,
Per quel mal no s'alumne e que sia entratz, i53o
fol. 44 V* QuMntz en Castelas façan las cortz, e las mandatz. »
E vigo que ben era e granda salvetatz ,
E recorderon se rricomes e presiatz;
E dedintz en TEstela, ont le bel castel jatz,
Volo quel parlament y sia setjatz. i535
E fforo i cavales e rricomes mandatz,
E de las bonas vilas les plus acoseillats.
E las cortz foron grandas e z ag' ni gent assatz ;
E quant foron ensemble e trastotz ajustatz ,
Le seynnor de Cascant se fo em pes levatz, iSào
£ diss a totz ensemble : « Seynnors, ers m'escoltatz.
Per coseyll de Navarra fo messag' embiatz
Al valent rey de França , per qui es Dios amatz ,
Per im govemador que nos tengues em patz ;
Car entre nos estavan partitz e meltadatz. i545
El rey Felipe de França, a qui em comandatz ,
Nos e nostra reyna e trastotz sos comtatz ,
An om trames molt savi en trastotas bontatz;
fol. 45 r' E vuyll que lo jurem e que sia autreiatz. »
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 103
ftit par don Garcia jusque-là entretenu , — et alors don Garcia s'en
retourna en arrière. — Et quand sire Eustache fut dans le monastère
entré, — don Pierre Sanchiz lut à lui en homme de grand sens, — iSao
et alla Taccueillir avec des semblants d'amitié, — et lui en fît autant,
et ils entrèrent dans le cloître bras dessus bras dessous. — Et quand
tous les deux se furent assuré leurs paroles, — don Gonçalvo Ibanez,
qui était de bon conseil, dit: — «Sire Eustache, il me plaît au »5»5
cœur de ce que vous êtes venu; — mais entre don Garcia, qui est fier
— plus qu'il n'aurait besoin ni que pouvoir ne lui est donné , — et
le seigneur de Cascante , im grand mal s'est élevé : — c'est pour-
quoi je vous donne ce conseil, si tous deux vous me le permettez,
— pour que le mal ne s'allume pas et qu'il y soit étouffé : — que dans 1 53o
les Castilles ils assemblent les cortès, et mandez4es. » — Et ils virent
que c'était bien et grande sûreté, — et ils se rappelèrent riches hommes
et prélats ; — et dans Estella, où le beau château est établi, — ils veulent 1 535
que le parlement soit installé. — Et chevahers et riches hommes y furent
mandés, — et des bonnes villes les plus avisés. — Et les cortès furent
grandes, et il y entassez de gens; — et quand ils furent ensemble et
tous assemblés, — le seigneur de Cascante se leva sur ses pieds, — et i54o
dit à tous ensemble : « Seigneurs, maintenant écoutez-moi. — Par le
conseil de Navarre un messager fut envoyé — au vaillant roi de France,
par qui Dieu est aimé, — pour (avoir ) un gouverneur qui nous tînt
en paix; — car entre nous nous étions divisés et partagés. — Et le i545
roi Phihppe de France, à qui nous sommes recommandés, — nous
et notre reine et tous ses comtés, — nous en a envoyé im très-ins-
truit en toutes sortes de bontés; — et je veux que nous iui prê-
tions serment et qu'il soit agréé. » — Et alors tous dirent à l'unani- i55o
mité : « Ce qui nous plaît. » — Et le livre et la croix furent ici ap-
*
portés. — Et dit don Pierre Sanchiz : « Je veux que tous vous voyiez
104 HISTOIRE DE LA GUERRE DÉ NAVARRE.
E d adonc disson totz a un : « Ço que nos platz. » i55o
E '1 libre e la crotz foron aqui portatz.
E dis don Père Sanchitz : « Yeu vuyll que totz veiatz
Com fe 1 juri [e] promes, e que totz o façatz. »
Puys juret don Garcia , hy ab lui d^autres assatz ,
E puys don Corbaran, que no *n fo pas yratz, i555
E 'N Johan de Bidaurre ab semblant que li platz ,
E 'N Joban Corbaran, cel de Let, molt quitatz,
E moltz d^autres baros que z eu non ay nompnatz.
Puis Pampalona juret, qu^es caps e z es ciptatz,
Puis de las autras'vilas, com eran costumatz. i56o
Vec vos que fo *N Estacha acuillitz e juratz,
E z el jurel los fors, cels que son asignatz.
E 'N Estacha cavalga per la terr*a totz latz ,
Coma govemador.
XLUI.
Coma govemador qu'es de sen cabalos, i565
fol. 45 v" Anet le pros Estacha cavalgant pels erbors,
E cerquet per Navarra dels malvatz e dels bos;
E venc en Pampalona , dont totz foron joios.
E quant lay fo, ricome y vengon e baros,
E de tota Navarra caves e d efanços; 1570
E demandego le totas las messios
Qu'avian fait per gardar les castels fortz e bos ,
Per pagar establidas e per pagar peos.
E lo valent N Estacha estet com om guiscos,
Respondet als ricomes : t Per Dio! so farem nos. ■ 1575
Dyss a don Père Sanchitz : « Don Père, mandatz vos;
Car so que mandaretz, sapchatz que farem nos. »
Et adoncs paguet les, qu^anc non fo meintz bocos.
E quan els se sentigo del dines poderos,
Anego se cascus alegres e joyos; iSSo
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 105
— comme foi je lui jm'e et promets , et que vous tous le fassiez. ■
— Puis jura don Garcia, et avec lui assez d^autres, — et puis don i555
Corbaran , qui n'en fiit pas fâché , — et sire Jean de Bidaurre , avec
l'apparence que cela lui plaît, — et sire Jean Corbaran, celui de
Lete , avec beaucoup d'empressement , — et beaucoup d'autres barons
que je n'ai pas nommés. — Puis jura Pampelime, qui est capitale et
cité, — puis des autres villes, comme elles avaient coutume. — Voilà i56o
que sire Eùstache fiit accueilli et reçut les serments, — et lui jura
les fors , ceux qui sont établis. — Et sire Eùstache chevaucha par le
pays de tous côtés, — comme gouverneur.
XLin.
Conome gouverneur qui est de sens supérieur, — alla le preux i565
Eùstache chevauchant par les prairies, — et chercha par la Navarre
les mauvais et les bons; — et il vint à Pampelune, de quoi tous furent
joyeux. — Et quand là il fut , riches hommes y vinrent et barons , —
et de toute la Navarre chevaliers et enfançons; — et ils lui deman- 1570
dërent toutes les dépenses — qu'ils avaient faites pour garder les bons
et forts châteaux, — pour payer les garnisons à demeure et pour
payer des fantassins. — Et le vaillant sire Eùstache fut comme homme
habile, — il répondit aux riches hommes : « Par Dieu! ainsi ferons- 1675
nous. » — U dit à don Pierre Sanchiz : « Don Pierre , commandez;
— car ce que vous commanderez , sachez que nous le ferons. ■ — Et
alors il les paya, qu'oncques il n'en manqua un morceau. — Et quand
ils se sentirent des deniers possesseurs, — ils s'en allèrent chacun 1680
HIST. DE LA GOBBRE DE NAV. 1 à
106 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E z audi qu'el i n'ago, e crey que vertatz fo^
Cinquanta milia libras de bons tomes de Tors.
E lo valent N Estacha remas mot cosiros,
fol. 46 r' Car vie qu'en Pamplona era '1 mal perillos,
E'n la Navarreria z el Bore e s en ams dos, i585
Quels coratgues avian mortals e d engoy[s]os;
E trames pels plus savis e pels plus poderos,
E diss lor : « Francs burgues, no sui gaire joyos,
Quar vei que Tus ais altres etz trop contrarios;
E devriatz esser irayres, cossis e compayanos, iSgo
E trobei vos trop mais e braus e z urguillos*
E prec vos humilment que siatz coragos
Qu'entre vos meta patz, e Tunitat que i fos. »
E cels dels bores disseron : « Govemador, vec nos
Per far vostres comantz; car en vos es razos; 1595
E de las nostras partz qu'en siatz poderos. »
E cels de l'autra part, qu avian cor de leos,
E'I fran govemador humilment preget los
Qu'el pogues mètre patz e desfar las tenços ,
Qu'a cels dels bores plazian e n' eran volontos; 1600
E d e[l]s resposso le que n'era[n] amoros,
foi. 46 v* E ço qu'avia n'obrat que ja desfaitz no fos.
E dyss que non faria ren que fos tracios ,
Màfls que lo adobaria si quom dreitz a ssomos.
E d els donego le, forçatz e temeros, i6o5
Que o pogues adobar.
XLIV.
Que o pogues adobar, l'en fim dat mandamen.
E lo valent N Estacha, cui es saber e sen,
Parlet ab les boigues dels bores privadamen,
E diss lor : « Franc borgues, segont que yeu enten, 1610
Vos etz cap de Navarra e lo govemamen,
^HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 107
allègre et joyeux; — et j*ouÏ8 (dire) qu'ils en eurent, et je crois que
ce fut vérité, — cinquante mille livres de bons tournois de Toiu^.
— Et le vaiUant sire Eustache resta très-rêvetu*, — car il vit que
dans Pampelune le mal était périlleux, — et en la Navarrerie et au «5^5
Bourg et dans tous les deux , — vu qu'ils avaient les animosités mor-
telles et ulcérées; — et il envoya vers les plus sages et les plus puis-
sants , — et letu* dit : « Francs bourgeois, je ne suis guère joyeux, —
car je vois que les uns. aux autres vous êtes très-opposés; — et vous »59o
devriez être frères, cousins et compagnons, — et je vous trouvai très-
méchants et durs et oi^eilleux. — Et je vous prie humblement que
vous soyez empressés — poiu* qu'entre vous je mette la paix, et que
Tunion y fût. » — Et ceux des bourgs dirent : « Gouverneur, nous
voici — pour faire vos commandements, car en vous est la raison; iSgS
— et que de notre part vous en ayez pouvoir. » — Et ceux de l'autre
côté , qui avaient cœur de lions , — le franc gouverneur humblement
les pria — qu'il pût mettre paix (entre eux) et détruire les discordes,
— car à ceux des bourgs cela plaisait et ils en avaient la volonté; i6oo
— et eux ils lui répondirent qu'ils en avaient le désir, — et que ce
qu'il avait fait jamais ne fût défait. — Et il dit qu'il ne ferait rien qui
lut trahison, — mais qu'il arrangerait l'afiFaire ainsi comme droit l'a
commandé. — Et eux, forcés et intimidés, ils lui octroyèrent — qu'il i6o5
pût arranger cela.
XLIV.
Qu'il pût arranger cela , lui en fut donné mandat. — Et le vaillant
sire Eustache, en qui est savoir et sens, — avec les bourgeois des
boui^ parla en particulier, — et leur dit : « Francs bourgeois, sui- 1610
vaut ce que j'entends , — vous êtes la tête de la Navarre et le gou-
14.
108 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E d en vos altres es sen e d ente[nde]men :
Per que os prec, pei Seynnor qu'es nostre saivamen,
Que vos finatz ai mai e reynnetz tiumliment ,
En ia Navarreria ab vos sian humanamen, 161 5
Quar entre vos etz frayres e cosis e paren;
Que dei vostre domnage se riria ia gen :
Per que os devetz gardar non façatz failliment,
Que'is mais comença gran e Tira e 'i turmen. »
fol. 47 r* Et adoncs ievet se .i. borges beiamen : i6ao
Ço fon Pontz Baldoin, savis d'entendemen ;
E diss a pros N Estacha bel e saviamen :
« Seynnor, or conoyssem que ns amatz ieiaimen ,
Quar nos acoseiiiatz ben et enteramen.
Hyeu vos die per les bors amdos comunaimen 1625
Que d a nos platz la paz e fugem ai turmen.
E per que entendatz que z anam planamen,
Veiatz las nostras cartas e lo sageiamen
Que nos dego les reys que d am près passamen;
E quant les auretz vistas, nos em ayssi pressen 16S0
Per far ço que diretz , senes contrastamen. »
E 'N Estacha lor diss : « Borgnes , merce vo ren ,
Car dizetz que faretz trastost mon mandamen;
Yeu veiray Tautra part, ni quais es iur enten. »
E d aquomiadet e z anet beiamen i63S
En la Navarreria ab son albei^amen.
Ez estet aquel jom ses far mais parlamen;
fol. 47 V*» E lendema maiti, que'is sols fo resplanden,
E la Navarreria mandet celadamen
Que venguessen a lui e fos liur chausimen. i64o
E z eli, aitantost qu'auzigo el mandamen,
Fero en ia dozena coseyil ses tardamen,
Les doz e 'is conseilles ab cels que 'is fu parven ;
E Tacort fo aitais que z anessen breumen
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 109
vemement, — et en vous autres est sens et entendement : — c est
pourquoi je vous prie, par le Seigneur qui est notre salut « — que
vous mettiez fin au mal et vous comportiez humblement , — et qu'en 161 s
la Navarrerie ils soient avec vous humainement, — car vous êtes entre
vous firères et cousins et parents, — vu que de votre dommage la
gent se rirait : — c'est pourquoi vous devez vous garder que vous
ne fassiez £atute , — vu que le mal commence fort et i'animosité et
le tourment. » — Et alors un bourgeois se leva bellement : — ce fiit 1620
Ponce Baldoin , sage d'entendement ; — et il dit au preux sire Eustache
bien et sagement : — < Seigneur, à présent nous connaissons que
vous nous aimez loyalement, — car vous nous conseillez bien et com-
plètement. — Je vous dis poiu* les deux bom^ en commun — que "625
la paix nous plaît et que nous fuyons le tourment. — Et pom* que
vous entendiez que nous allons rondement, — voyez nos chartes et
le sceau — que nous donnèrent les rois qui sont morts ; — et quand 1 63o
vous les aurez vues, nous sommes ici présents — pour faire sans con-
tradiction ce que vous direz. » — Et sire Eustache leur dit : « Bour-
geois, je vous remercie — de ce que vous dites que vous ferez tout
mon commandement; — je verrai l'autre partie, et (saurai) quelle est
leur intention. » — Et il prit congé et s'en alla tranquillement — en i635
la Navarrerie avec sa suite. — Et il resta ce jom* sans faire plus de
conférences; — et le lendemain matin, que le soleil fut resplendis-
sant, — en la Navarrerie il manda en cachette — qu'ils vinssent à lui 1640
et que ce fut letu* volonté. — Et eux, aussitôt qu'ils ouïrent Tordre,
— ils firent en la douzaine conseil sans retard, — les douze et les
conseillers avec ceux qu'il leur sembla bon; — et la résolution fut
telle qu'ils allassent promptement — ouïr ce qu'il demandait aussi vive- 1 645
ment , — et ils allèrent devant lui comme hommes mal instruits. —
Et sire Eustache , qui les vit , avec im air riant — les accueillit très-
110 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
AudÎT que demandava aysi cuitadamen , i6é5
E anego denant luy com ornes mal saben.
E 'N Estacha, que'ls vie, ab un esgart rien
Acuyllyc les molt be e 'is fe gran ondramen;
E diss lor: «Francs seynnors, io Seynn' omnipoten
Vos garde de peccadz e de far erramen I i65o
Jhesu Cristmandet patz trastotz primeramen;
E puysse que z els la vole, vuyllatz la yssamen.
Entre vos e los bores es us mais molt cosen ;
Quels peccatz ynfemals, que z es mal et arden,
Es vengutz en vos autres e hy vol far bastimen. i655
fol. àS r** E si vos apodera ni 'Is coratges per ren ,
Dios vos ayrara e far vonn a parven :
Per que vos prec, seynnors, tant com pose, coralmen,
Qu'entre vos e los bores sya patz sens comten,
E que Tunitat sia ses rompre sagramen ; 1 660
E si Tus contra Tautre a fait nou bastimen
Tal que faire no s dega , qu'en (àas amendamen ;
E si vos faitz ayso, vendretz a salvamen. »
E don Sancho Mustarra paiiet primeramen,
E diss : « Govemador, qui mal cerca mal pren. i665
Nos avem tant sofert que no'n gratam cozen.
Gels dels bores saben tan de mal enartamen.
Que de la part que volo els fan veire lo yen ;
Pero de vos sabem, seynne, ceitanamen
Que non vos jurarien per aur ni per ai^en : 1670
Per que ço qu'en faretz tendrem complidamen ,
E tendrem vostre dich e 1 vostre jujamen. »
Si qu'ambas las partidas dego seguramen
Gom le valent N Estacha , aissi con dreitz cosen ,
fol. 48 ¥• Ne poges la patz far. 1675
HISTOIRE.de la guerre de NAVARRE. 111
bien et leur fit grand honneur; — et il leur dit : « Francs seigneurs,
que le Seigneur tout-puissant — vous garde de péchés et de faire »ô5o
erreur! — Jésus-Christ recommanda la paix tout d^abord; — et puis-
qu'il la voulut, veuillez-la pareillement. — Entre vous et les bourgs
il y a un mal très-cuisant; — vu que le péché infernal, qui est mau-
vais et brûlant, — est venu en vous autres et y veut faire demeure. »655
— Et s'il s'empare de vous ou de vos cœurs en rien, — Dieu vous
détestera et vous en donnera la preuve : — c'est pourquoi je vous prie,
seigneiu^s, autant que je le puis, du fond du cœur, — qu'entre vous
et les bourgs il y ait paix sans contestation, — et que Fumon (y) soit 1660
sans violer de serment; — et si Fim contre l'autre a fait nouveau bâ-
timent — tel qu'il ne doive se faire, qu'il en fasse réparation; —
et si vous faites ceci , vous viendrez à salut. » — Et don Sancho M us-
tarra parla premièrement, — et dit : « Gouverneur, qui mal cherche i665
mai prend. — Nous avons tant souffert que nous nous en grattons , car
il nous cuit. — Ceux des boui^ savent tant d'artifice , — que de la
part qu'ils veulent ils feMat voir le vent; — pourtant à l'égard de vous
nous savons, seigneur, certainement — qu'ils ne vous prêteraient ser- 1670
ment ni poiu or ni pour argent : — c'est pourquoi nous tiendrons
complètement ce que vous en ferez , — et nous maintiendrons votre
dire et votre jugement. » — En sorte que les deux partis octroyèrent
sûrement — que le vaillant sire Eustache , ainsi que le droit le veut,
— pût faire la paix entre eux. 1676
1
112 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
XLV.
Com poges la patz far hy mes toi son penser,
E trames per ricomes e per maint cavalier,
E trames en las vilas per cels ab sen entier.
Lay hy venc don Garcia , i ab lui mant bon guerrier,
E'I seynnor de Cascant e so gonfaironer, 1680
E don Gonçalvo Hyvainnes , que z es molt bel parlier ;
E fo y don Corbaran , en qui es sen plener,
E 'N Johan de Bidaurre desobre son destrier,
E maintz d'autres ricomes e maynt bon escuder ;
E las cortz foron grandas ab maint bon coseilier. i685
N Estacha, cui Deus gar de tôt mal destorber,
Vie le coseiil complit, levet se tôt primer,
E diss ior : ■ Francs seynnors , le Seynnor dreturer
Prec que gart Pampalona de tôt mal encombrer.
Entre las vilas nayss .i. moit mal destorber 1690
E que vivo ab grinna y ab corages d'acier ;
fol. ^9 1^ E ssy no i metem patz, lo pecat esqueirer
Crey que 'Is vendra desus e 'Is metra a brasier.
Sapchatz qu ambas las partz me donego Tautr'er
Poder que o adobes assy com dreit requer : 1695
Per que os die a vos autres qu'es mei acosseiiler
Quom desfaray lo mal, car moût n'a désirer;
Que Fus fas contra l'autre trabuquetz e peirer
E portab e bertrescas e torr ab fort soler.
E ssy cossel no y dam, no les pretz un diner. 1700
E digatz me entre totz aiso que dreit ne quier. »
E'I seynnor de Quasquant e '1 syeu bon seynerer,
E don Gonçalvo Hyvainnes, que y fo si terçer,
E'I valent don Garcia, qui la Quonqua enquier,
E'I pros don Corbaran, que no y fon pas derrer, 1705
Ricomes e baros, boires e mercader,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 113
XLV.
Comment il pût faire la paix il y mit tout son penser, — et il en-
voya vers des riches hommes et vers maint chevalier, — et envoya
dans les villes vers ceux de sens accompli. — Là y vint don Garcia ,
et avec lui maint bon guerrier, — et le seigneur de Cascante et son »68o
gonfanonier, — et don Gonçalvo Ibanez, qui est très-beau parleur; —
et y lut don Corbaran, en qui est sens complet, — et le seigneur
lean de Bidaurre sur soh dextrier, — et maints autres riches hommes
et maint bon écuyer; — et les cortès furent grandes avec maint bon »685
conseiller. — Sire Eustache , que Dieu garde de tout mauvais embarras,
— vit le conseil complet; il se leva tout le premier, — et leiu* dit :
«Francs seigneurs, le Seigneur légitime — je prie qu'il garde Pam-
pelime de tout mauvais encombre. — Entre les villes naît un trouble «690
très - mauvais , — et elles vivent avec mésintelligence et avec des
cœurs d'acier ; — et si nous n y mettons la paix , le péché fâcheux —
je crois qu'il leur viendra dessus et les mettra en feu. — Sachez que les
deux partis me donnèrent l'autre jour — pouvoir d'arranger l'aflFaire 1 695
ainsi que justice le requiert : — c'est pourquoi je vous dis à vous
autres qui êtes mes conseillers — comment je déferai le mal, car j'en
ai grand désir; — vu que l'un fait contre l'autre trébuchets et pier-
riers — et portails et créneaux et tours avec fortes plates-formes. —
Et si nous n'y donnons pas conseil, je ne les prise un denier. — Et »7oo
dites- moi entre tous ce que jjistice réclame. » — Et le seigneur de
Cascante et son bon porteur d'enseigne , — et don Gonçalvo Ibanez ,
qui y fiit soi troisième , — et le vaillant don Garcia que réclame la
Cuenca, — et le preux don Corbaran, qui n'y fut pas le dernier, — >7o5
HIST. DE LA 6CERRB DB NAY.
114 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E maint bon ifançon e maint bon soldader,
Se tirego a part, senes tôt alonguer,
Per donar bon coseyil.
XLVl.
fol. 49 v* Per donar bon coseiil s'anego apartar 1710
Totz celtz que aqui eran, per bon coseiil donar.
Lay auziratz razos dire e contrfistar,
E maint bon dit despendre e maynt hom ayllegar.
E Fus dizia'i dreit, cel que s dévia far,
E Faltre '1 contrastava per lo mal enartar. 1715
E quant venc a la fi, anego ssacordar
Qu'els engens se desfesan senes tôt demorar,
D^e[n]tr'ambas las partidas, qu^aysi s fazia far.
E ab aquest acors anego coseillar
Le pros govemador N Estacba, que Dios gar; 1720
E dysso'l en aisi : « Jujament podetz dar
Quels engens se desfaçan, e ^Is façatz abaissar. »
Et adoncas cascus set se en son logar,
E lo valent N Estacba comencet de parlar.
Et adonquas trastotz peseguol d'escoutar, 1715
E z el diss lor tôt bel e senes tôt peccar :
« Seynnos , en Pampalona vey un mal aflamar
fol. 5o r* Entre las .iiij. vilas, dont n'ay el cor pesar ;
Qu'eli an fait engens per grans peiras tirar
îl per derrocar tors e per alberx desfar. 17^0
E per quel mal non monte ni no puysc' isa[l]çar^
leu, el coseiil vezen, que d am, judici dar
Que'ls engens se desfaçan e s'ano darroquar.
E cel que non fara pense de si gardar. »
E z un borgnes molt savis s^anet em pes levar : 1735
Ço h\ En Pontz Baldoin, que sap ben conseillar
Pel bore sant Micolau, qu'ez apelatz de Bar,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 115
riches hommes et barons, bomigeois et marchands, — et maints bons
enfançons et maints bons soldats, — se tirèrent à part, sans nul re-
lard, — pour donner bon conseil.
XLVI.
Pour donner bon conseil allèrent se tirer à part — tous ceux qui »7>o
lA étaient, poiu- bon conseil donner. — Là vous entendriez des rai-
sons dire et combattre, — et mainte bonne parole dépenser et
maint honune alléguer. — Et Tun disait le droit, celui qui se devait
faire, — et l'autre le contredisait pour accroître le mal. — Et quand 1716
vint à la fin, ils allèrent s'accorder — que les engins se défassent
sans aucun retard, — des deux côtés, vu qu'ainsi il se faisait à
faire. — Et une fois d'accord ils allèrent conseiller — le preux 1710
gouverneur sire Eustacbe , que Dieu garde ; — et lui dirent ainsi :
«Vous pouvez rendre arrêt — (pour) que les engins se défassent,
et que vous les fassiez jeter à bas. » — Et alors chacun s'assit à sa
place, — et le vaillant sire Eustache commença à parler, — et alors 1710
tous pensèrent à l'écouter, — et il leur dit tout bellement et sans
aucunement pécher : — « Seigneurs, en Pampelune je vois un mal
s'allumer — entre les quatre villes, de quoi j'ai du chagrin au cœur;
— vu qu'ils ont fait des engins potu* tirer de grandes pierres —
17. K>
et pour renverser les tours et pour défaire les habitations. — Et
pour que le mal ne monte pas et ne puisse pas s'exhausser, —
moi, en présence du conseil, que j'aime, je veux rendre (ce) ju-
gement,— que les engins se défassent et s'aillent jeter par terre. —
Et que celui qui ne le fera pas pense à se garder. » — El un bour- 1735
geois très-sage s'alla lever en pieds : — ce fiit sire Ponce Baldoin ,
qui savait bien donner conseil — pour le botu^ de Saint - Nicolas ,
i5.
116 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E pei bore Saut Cemi, qui Dios salve e gar;
E diss al pros N Estacha : « Seinnors , per patz cercar
E per io teii judici tenir e confermar 1740
Nos farem ço que mandes, e pensa de mandar. »
E z el dis : « Francs boires , Dios vos vol restaurar !
' Quar vei que ves la cort vos voletz refrenar. »
E cels de Fautra part presso s'a rrazonar,
E disso 4 que d aquo no puiran autreiar 17^^
fol. 5o ¥• Sen coseyll de la vila, e que nol fos pessar
Si'n fezian coseyll antz qu'anassan manjar.
E lo valent N Estacha, per mas humiliar.
Dis qu'aguessan coseyll tais que no 'Is fes errar
En la Navarreria feron coseyll cridar, it^o
E la venc maint bon omme e maint d'avol affar.
En mentre qu'els estavan per bon coseyll trobar,
Cels de Sancta Maria , quel mal degran sessar,
Per que lo mal cregues, ax^go s'albirar »
Que lo govemador no pogui' aquo far. 175^
E d adonc lo prior Sicartz pesset d'anar
E venc a la dozena , on viratz maint plorar ;
Que Fus volia patz, l'autre ferir e dar.
E lo prior entret ab semblança d'amar,
E cascus, quant le vie, anet le sopleiar ; 1760
E lo prior lor diss : « Barons , be datz pessar ;
Quar abaissatz la Glesia que devetz relevar,
E 1 poder qu'en la ha voletz a d'autres dar.
fol. 5i r' N^;us governador non pot aiso jujar,
Que vostras algarradas se degan peciar, 1765
Que uostre es lo judici , e l'en devem gitar ;
E quant nos mandarem les engins debrisar,
Adoncs les desfaretz , mas non quai regardar. »
Ez els, quant l'entenderon, preson s'a d alegrar,
E disso : « Plus la Glesia nos pren en son empar, 1770
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 117
qui est appelé de Barri , — et pour le bourg Saint - Cemin , que
Dieu sauve et garde ; — et il dit au preux sire Eustache : « Sei-
gneur, pour chercher la paix — et pour ton jugement tenir et con- 1740
firmer, — nous ferons ce que tu commandes, et pense de commander«^ •
— Et il dit : « Francs bourgeois , Dieu vous veuille restaïu^er ! — car
je vois que vers la cour vous voulez vous modérer. » — Et ceux
de Fautre côté se prirent à raisonner, — et lui dirent qu^ils ne poiu^ 1745
raient octroyer cela — sans le conseil de la ville , et que cela ne lui
fût point pénible — s'ils en faisaient conseil avant d'aller manger.
— Et le vaillant sire Eustache , poiu* plus d'humilité , — dit qu'ils
tinssent conseil tel qu'il ne les fit point errer. — Et en la Navarrerie ils 17^0
firent conseil crier, — et là vint maint homme de bien et maint de
mauvais errements. — Et pendant qu'ils étaient (assemblés) pour
trouver bon conseil, — ceux de Sainte-Marie , qui devraient cesser
le^mal, — pour que le mal s'accrût, allèrent s'imaginer — que le »7S5
gouverneur ne pouvait faire cela. — Et alors le prieiu* Sicart pensa
d'aller — et vint à la douzaine, où vous verriez maint ple\u*er; —
vu que l'un voulait la paix , l'autre frapper et donner. — Et le prieur
entra avec semblant d'amitié, — et chacun, quand il le vit, alla le 1760
saluer; — et le prieur leur dit : « Barons, vous donnez bien de l'in-
quiétude; — car vous abaissez l'Elise que vous devez relever, — et
le pouvoir qu'en elle a vous voulez donner à d^autres. — Nul gou-
verneur ne peut juger cela, — que vos algarades se doivent mettre en 17^^
pièces, — vu que nôtre est le jugement, et l'en devons exclure; — et
quand nous commanderons de briser les engins, — alors vous les
déferez , il ne faut plus considérer. » — Et eux , quand ils l'entendi-
• r
rent, ib se prirent à se réjouir, -^ et dirent : « Puisque l'Eg^se nous mo
prend en sa protection, — suivons notre chemin et laissons*les là res-
ter. » — Et alors le conseil alla prendre la détermination — qu'on
118 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Sigam la nostra via e laissem ia 'la estar. »
Et adoncs le coseilitz an et se afinar
Que'ls engens com s'estavan c'om les laisses estar.
E d adoncas cascus auet s^en albergar,
Salp les .xij. que foro lo ditz desautreiar; 1776
E disson: « Govemaire, nos te voiem mostrar
Per que lo teu judici non devem confermar ;
Quar nos em de la Gleyssa e z ela ns de[u] jugar :
Dont sapchatz que'l engens non voldrem demaillar. •
E'I govemador dyss : « Ora saubretz que far. » 1780
E d adonquas les .xij. s'anego repairar;
fol. 5i v" E lo govemador pesset de cavalgar
Ent al palaitz del bispe, Lop Dies combidar;
E'n la Navarreria, que Fen vigon passar,
Cuideron quels engens ânes descavillar, 1785
E lo bru^e se leva, e preso s a cridar,
E cridan via fora! e cascus va s'annar,
E d adoncs las cadenas pessego de tirar,
E dissol : « Mura 1 fais que nos vol barregar ! »
E doncs viratz balestas tendre e z encordar, 1790
E lanças e venables, per N Estacha matar.
E die vos que N Estacha volgra ser a oltra mar ;
Car uns no entendia, tan cridavan, so m par;
^ E die vos que'l plus fortz se preni' a temblar
De cels de sa compaynna, cant se vigo ensarrar. 1795
Et adoncs Johan M urde près les sa capdelar,
E dis : « Baros, non sia! » E va s'em mei parar,
Hy a cops hy ap palavras fe les adeirairar ;
E 'N Estach' ab lo mal fe son caval cuitar,
fol. 52 r' E dintz Sancta Maria ab sa gent vole entrar, 1800
E sarrego 1 las portas, e Dios fo '1 emparar,
Qu'el yssic de la vila com qui va abeiu'ar.
E qui '1 disses : A^ Estacha, vos saretz coms de Bar
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 119
laissât subsister les engins comme ils étaient. — Et alors chacun s'en
alla au logis, — sauf les douze qui furent reftiser la convention; — ^775
et ils dirent : « Gouverneur, nous te voulons montrer — pourquoi
nous ne devons pas confirmer ton jugement; — car nous sommes
de rÊglise, et elle doit nous juger: — sachez donc que nous ne
voudrons pas démolir les engins. » — Et le gouverneur dit : « Main- 1780
tenant vous saurez que faire. » — Et alors les douze s'allèrent retirer ;
— et le gouverneur pensa de chevaucher — jusqu'au palais de Fé-
vêque, Lope Dias (pour) convoyer; — et en la Navarrerie, quand ils le
virent passer, — (les habitants) cnu'ent qu'il venait démonter les en- 1785
gins , — et le bruit se lève , et ils se prirent à crier, — et crient vite
dehors! et chacim va s'armer, — et alors ils pensèrent à tirer les
chaînes , — et ils lui dirent : « Meiu'e le félon qui nous veut trom-
per! » — Et alors vous verriez tendre et garnir d'encordés les ar- 1790
halètes, — et lances et épieux, pour tuer sire Eustache. — Et je
vous dis que sire Eustache voudrait être outre mer; — car nul n'en-
tendait, tant ils criaient, ce me paraît; — et je vous dis que le plus
fort se prenait à trembler — de ceux de sa compagnie, quand ils 179^
se virent envelopper. — Et alors Jean Miu'de se mit à les guider,
— et dit: « Barons, que cela ne soit! » Et il va au milieu se placer,
— et avec coups et avec paroles il les fit reculer; — et sire Eustache
avec le maillet (d'armes) fit son cheval presser, — et dans Sainte- 1800
Marie avec sa gent voulut entrer, — et ils lui fermèrent les portes,
et Dieu lut à son secoiu'S, — car il sortit de la ville comme qui va
abreuver (son cheval). — Et qui lui dirait : Sire Eustache, vous serez
comte de Bar — et retournez en la ville, il n'y voudrait pas retourner.
— Et il alla à Olatz souper le mieux qu'il put, — très-chagrin et iSoS
iurieux.
120 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E iometz en la vila, qu'el no y volgra tomar.
E anet a Olatz, ai miltz que poc, cenar, i8o5
Molt iratz e felos.
XLVU.
Molt iratz e felos, complitz de felonia,
Anet se pros N Estacha albergar aquel dia
En Olatz, als palaitz, on Taiga pareysia.
E quant venc lendema, quel soleyll resplandia, 1810
Dhitz el bore Sant Cemi venc ab sa compaynnia.
Ont Tacuilliron be e z ap gran aiegria ,
Trop nieill que no fero cels de Sancta Maria.
La y venc maint ricome e mainta baronia,
~ E mostrego semblança que moit los desplazia; i8i5
Mays assy m^ajut Deus com a lor bo sabia.
E disso 1 : « Govemaire , la vostra vilania
fol. 53 v" E lo vostre dampnage no nos platz ni puiria.
Nos autres auzem dir qu'en la Navarreria
Vos an fait grant oltrage, e z er dreitz quils castia; 1830
E prenetz ne vegença aital que be n estia. »
E 1 pros N Estacha dis : « Seynnors, ieu non voldria
Fayre neguna causa que tomes a folia.
Si els m*an fait oltrage tal que far no s dévia ,
Sufirirai o en patz entro que V hora sia; 183 5
Car anc no les fi mal ni no 1 cosentiria,
Antz ay volgut lur bon, e 'nquara me plairia.
EHs embarreron me, si que paor avia,
Car cuiegon aucir mi e ma caveria.
E jur vos pel Seynnor que'l mon govema e guia, i83o
Que quant liu* fo ganditz , ag n'i mas d'alegria
Que qui me fes coms d'Augeus o duc de Lormandia,
O fos emperador de tota Romania. »
Et adoncs .i. caver dyss le en aital guia :
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 121
XLVD.
0
Très-chagrin et furieux, plein de fureur, — s'en alla le preux
sire Eustache se loger ce jour-là — à Olatz , au palais , où Taig^e ap-
paraissait. — Et quand vint le lendemain que le soleil resplendis- 18 to
sait, — il vint avec sa compagnie dans le botu^ Saint- Cemin, —
où (les habitants) l'accueillirent bien et avec grande allégresse, —
beaucoup mieux que ne firent ceux de Sainte-Marie. — Là y vint maint
riche homme et' mainte baronnie, — et ils montrèrent en apparence 181 5
que fort il leur déplaisait; — mais ainsi Dieu m'aide comme à eux il
était agréable. — Et ils lui dirent : « Gouvemetu*, votre affront — et
votre dommage ne nous plaît ni ne pourrait (nous plaire). — Nous
autres nous entendons dire qu'en la Navarrerie — ils vous ont fait iSso
grand outrage, et (ce) sera justice qui les châtiera; — et prenez-en
vengeance telle qu'il en soit bien. » — Et le preux sire Eustache dit :
« Seigneurs, je ne voudrais — faire aucune chose qui tournât à sot-
tise. — S'ils m'ont fait outrage tel que faire ne se devait, — je le 1825
souffrirai en paix jusqu'à ce que l'heure soit (venue) ; — car oncques
je ne leiu* fis mal ni ne le consentirais , — au contraire j'ai voidu
leur bien , et encore il me plairait. — Et ils m'enfermèrent de telle
façon que j'avais peur, — car ils pensèrent me tuer moi et ma che-
valerie. — Et je vous jure par le Seigneur qui le monde gouverne et i83o
guide, — que quand je leur fus échappé, j'en eus plus d'allégresse —
que si Ton m'eût fait comte d'Anjou ou duc de Normandie, — ou
C[ue je fusse empereur de toute la Romagne. » — Et alors un chevalier
HIST. DB LA GCERBE D£ NAV. ^6
1
122 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
« Seynnor, io lur orgoyll e la sobranceria 1 835
fol. 53 r* E ior malvatz corages an tôt per don Garcia. »
Empero hyeu crei ben que z el no lo sabia.
« Aras , a diz N Astacha , nos sigan altra via ,
Pessem de ben afiar, e '1 mal escantitz sia. »
E quan el ac estât aitant quant li plazia iHo
£1 bore de Sanl Cemin ont Taman sens bauria,
E un dimartz maiti puiec e ten sa via,
E z anet per la terra troa fon en la Gardia.
E don Gonçalvo Hyvaynnes, en qui es maiestria,
Peset un' aprimesa que Dios non cossentia, i8â5
Qu'entre don Pero Sanchitz que Taygla mantenia,
E don Garci'a qui la Conqua liuniilia,
Mezes patz e concordia e fus bona paria.
E fe tant çay e lay ab sa sabidiu^ia,
Que d'ams .ij. fe la patz, don maint omme riria; i85o
Empero la patz fero com fan en Lombardia,
Q'us assegura '1 autre tro a ve sa milloria*
Et adoncs les ricomes ab granda gayllardia
fol. 53 v** Anego per Navarra e per la seynnoria,
E pessego lo mal que dessus Ior vendria. i855
E lo valent N Estacha, quavia em baylia
La terra de Navarra e sso que s'en dévia,
Quavalget per Navarra may qu'alqus non volia,
Ses qu'el no a via tort.
XLVm.
Ses qu'el no avia tortz era muit avillad ; i86o
Mas Jhesu Crist Tamava, qu'es vera Trinitad,
Per so car vol dreitura e patz e leyâltad,
E mentre qu'el anava regardant lo régnât ,
E'I bore de San Cemin, per qui Dios es ondrad,
E la Poblacio, qu'en amps es amiztat i865
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 123
lui dit de telle façon : — « Seigneur, leur orgueil et Tarrogance — >^35
et leur mauvais vouloir ils ont totalement par don Garcia. » — Ce-
pendant je crois bien qu*il ne le savait pas. — « Actuellement, a dit
sire Eustache , nous , suivons autre voie , — pensons à bien faire ,
et que le mal soit éteint. - — Et quand il eut été autant qu'il lui iSio
plaisait — au bourg de Saint-Cemin , où (les habitants) Taiment sans
tromperie, — en un mardi matin il monta (à cheval) et se mit en
route, — et il alla par le pays jusqu'à ce qu'il lut en la Guardia. — Et
don Gonçalvo Ibanez, en qui est autorité, — rêva une subtilité que 184 5
Dieu n'approuvait pas, — (c'est) qu'entre don Pierre Sanchiz qui
maintenait l'aigle, — et don Garcia à qui la Cuenca obéit, — il mît
paix et concorde et qu'il y eût bonne égalité. — Et il fit tant çà et là
avec sa sagesse , — qu'il fit la paix entre eux deux , de quoi maint 1 85o
homme rirait; — pourtant ils firent la paix comme on fait en Lom-
bardie , — que l'un assure à l'autre jusqu'à ce qu'il voie son avantage.
— Et alors les riches hommes avec grande vigueiu- — allèrent par la
Navarre et par la seigneurie, — et pensèrent au mal qui sur eux vien- i855
drait. — Et le vaillant sire Eustache, qui avait en garde — la terre de
Navarre et ce qui en dépend, — chevaucha par la Navarre plus qu'au-
cun ne le voulût, — outre qu'il n'avait pas tort.
XLVm.
Outre qu'il n'avait pas tort il était très-outragé ; — mais Jésus- 1860
Christ, qui est vraie Trinité, l'aimait, — parce qu'il veut droiture, et
paix et loyauté. — Et pendant qu'il allait regardant le royaume , —
et le bourg de Saint-Cemin, par qui Dieu est honoré , — et la Pobla- i865
16.
1
124 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E sera per totz temps, si a Jhesu Crist plat,
E qui la desfara que sia trainat,
Et adoncs ams les borcx foro si acordat
Que so que lo valent N Estacha ac jugat
Volian que s tengues e que fos confermad. 1870
Et adoncas les .xx., si com eran juratz,
fol. 54 1^ Mandego pels mayestres, sels que Teran triât,
Que fossan aytantost trastotz apareillatz
Per desfar los engens, e fiisan derroquat.
E 'Is carpentes que vigon dels .xx. lor volontat, 1875
Anego los desfar, e foron aterrat.
E quant foron desfait e tuit descavillat ,
Dedintz en la dozena foron tuit ensarrat,
Que solia estar antz que fos Funitat.
E quant lo ago fait, adoncs fon embiat 1880
Un messager délivre per far tôt bon mandat ,
Ent al valent N Estacha , qui Dios gar de foldat,
E quant lo messager fon ab lui huniat,
Dyss le : « Franc governayre, entendetz mon dictât.
Lo bore de Sant Cemin per qui vos etz amat, i885
E '1 bore Sant Micolau , que son acompaynnat ,
An desfait los engens , e que son debrisat :
Per que os pregan , car seynne , per la vostra bontat ,
Que vos los tengatz dreit aysi com fo jugat. »
fol. 54 >• E lo valent N Estacha fo ben tost acordat, 1890
E dyss le : « Messager, yl so ben conseyllat.
Digas les qu'en .i. jom Paris non fo obrat,
Car petit a petit es Tome assenât,
E qu'ap bona sofrença conqueor li membrat;
Mas yeu non puysc jogar, car no m'o '1 dizo '1 dat. » 1895
E '1 messager s'jen venc, quan ac près comiat,
Em Pampalon' als .xx. , qu els foron ajustât,
E portet los tais cartas dont totz foron pagat.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 125
cion, vu qu'entre les deux est amitié, — et sera pour toujours, s'il
plaît à Jésus-Christ, — et que (celui) qui la défera soit traîné (à la
queue d'un cheval), — et alors les deux bourgs lurent ainsi d'accord
— qu'ils voulaient que ce que le vaillant sire Eustache avait jugé — 1870
se tînt et fut confirmé. — Et alors les vingt, comme ils en avaient prêté
serment, — mandèrent aux maîtres ( ingénieiu*s ) , ceux qui étaient
choisis, — qu'ils fiissent sur-le-champ tout préparés — à défaire les
machines , et qu'elles fussent renversées. — Et les charpentiers , quand ^^1^
ils virent la volonté des vingt, — allèrent les défaire, et elles lurent
jetées à terre. — Et quand elles lurent défaites et toutes démontées, —
à l'intérieur dans la douzaine elles lurent toutes enfermées, — vu qu'il
soûlait être (ainsi) avant que l'union existât. — Et quand ils l'eurent i88o
fait, alors fiit envoyé — un messager expéditif poiur faire toute bonne
commission , — jusqu'au vaillant sire Eustache , que Dieu garde de
folie. — Et quand le messager fut avec lui réuni, — il lui dit :
«Franc gouverneur, entendez mon message. — Le boiu^ de Saint- i885
Cemin par qui vous êtes aimé , — et le bourg Saint-Nicolas , qui sont
de compagnie, — ont défait les machines, et elles sont brisées : —
c'est pourquoi ils vous prient, cher seigneiur, par votre bonté, — que
vous leur teniez droit ainsi qu'il fut jugé. » — Et le vaillant sire Eus- 1890
tache fut bientôt décidé, — et lui dit : « Messager, ils sont bien avisés.
— Dites-leur qu'en un jour Paris ne fut pas fait, — car peu à peu
rhonune devient sensé, — et avec bonne soufifrance acquièrent les
intelligents ; — mais je ne puis jouer, car les dés ne me le disent pas. » 1895
— Et le messager s'en vint , quand il a pris congé , — à Pampelune
aux vingt, vu qu'ils furent assemblés, — et leur porta telles lettres
dont tous fiu^ent contents. — Et sur ces entrefaites les barons de
marque — qui étaient en Navarre , eurent un mauvais accord ; — et je 1 900
vous dirai quel il fut, si bien il est écouté. — Ils apportèrent des lettres
126 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E z ab aquestas novas li baron seynnalat
Que z eran de Navarra, ago un mai tractât; 1900
E diray vos quai fo, si ben es escoutat.
Els aporteron cartas fermas e maint traslat
Del bon rey de Castela qu'es N Anfos apelat ;
E don Gonçalvo Ivaynnes ac tôt aysso pessat ,
E venc ai pros N Estacha molt ben acompaynat 1 905
E ab lui maynt ricomes e mainta podestat»
E dyss al pros N Estacha : « Lo bon rey poderat ,
for 55 r' N Anfos, cel de Castela, nos vol far grant bontat ;
Quar el nos vol dar trevas troa .xv. ans passât,
E que om de Castela, on es tota plantât, 1910
' Puyssqua'n traire totz ço que z era devedat.
Pero en aital guisa eç aiço autregat
Que la jove reyna, qui Dios gart de peccat.
No acuilla om en Navarra ni en sa eretat
Mas ab .x. cavales de cels que son privât, 1915
E que Frances no y sian de ça Is portz aibergat.
E ssy nos aiso fan , nos serem abastat ;
E si o desdizen, serem molt gerregat;
Quar le rey de Castela es trop apoderat :
E destruira nos totz, e serem desterrat : 1920
Fer que os dizem, N Estacha, eras siatz membrat,
E rresponet[z] aysi com omme asenat. »
E lo valent N Estacha, a qui es saber dat,
Ac en son cor dolor com omme desperat,
De la jove reyna, e près le pietat 1925
fol. 55 v" Qu aysi la desgitavan de trastot son régnât.
E dyss a don Gonçalvo : « Seynner, ço m'es pessat
Qu'on faça tan gran erra ni tan gran malv[e]stat
Que contra la regina faça nuill ermandat,
Car yeu i son per ela , e son dreit ay jurât ; 1 93o
E ssy lo seu dopnage era per mi obrat,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 127
signées et mainte copie — du bon roi de Castille qui est appelé le
seigneiir Alphonse ; — et donGonçalvo Ibanez eut imaginé tout cela, —
et il vint au preux sire Eustache très-bien accompagné, — et avec lui i^os
maint riche homme et mainte autorité, — et il dit au preux sire Eusta-
che : • Le bon roi puissant , — le seigneur Alphonse celui de Castille ,
nous veut faire grand' bonté; — car il nous veut donner des trêves
jusqu'à quinze ans accomplis, — et (permettre) que de Castille, où 1910
tout est en abondance, — * on en puisse tirer tout ce qui était pro-
hibé. — Pourtant cela est octroyé de telle sorte-— que la jeune reine,
que Dieu garde de péché, — n'accueille personne en Navarre ni en
son héritage — avec plus de dix chevaliers de ceux qui sont (ses) 1915
intimes, — et que les Français n'y soient par deçà les ports hé-
belles. — Et si nous faisons cela , nous serons dans l'abondance ; —
et si nous refusons, nous serons fort guerroyés; — car le roi de Cas-
tille est excessivement puissant, — et il nous détruira tous, et nous 1920
serons chassés: — c'est pourquoi nous vous disons, sire Eustache,
maintenant soyez prudent, — et répondez ainsi comme homme Sensé. »*
— Et le vaillant sire Eustache, à qui savoir est donné, — eut douleur
en son cœur comme homme désespéré, — poiu- la jeune reine, et 192$
pitié lui prit, — vu qu'ainsi on la jetait hors de tout son royaume. —
Et il dit à don Gonçalvo : « Seigneur, cela m'est pénible — qu'on
fasse si grande faute et si grande méchanceté — comme de faire
ime ligue contre la reine, — car je suis ici pour elle, et son droit j'ai »9^o
juré; — et si son dommage était par moi causé, — aujomrd'hui du
titre de traître je ne serais délivré, — et le roi de France ne m'a pas
envoyé ici — pour lui faire trahison ni choses outrageuses. — Avant 19^5
que j'accorde ce que vous avez imaginé, — je veux que du château.
d'Estella je sois dépouillé, — et qu'on me démembre tout et que je
sois mis en quartiers; — car point du roi de France je n'ai telle per-
128 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Enuec per traidor no sseria restaurât,
Ni ges lo rey de França no m'a ça embiat
Per far li traicios ni faytz desmesurat.
Enantz que y eu autregue ayso qu'avetz pessat, 1935
Vuyll sia del castel d'Estela despenat,
E qu'on tôt me dessembre e que sia carterat ;
Quar ges del rey de França no y a tal comiat
Que contra la reyna faga nuyll mai pensât. »
E d adoncs ii baron foromoit esfelnat, 19^0
Car non complia ço qu'avian cossirat;
Mas Dios non voc soffirir.
XLIX.
Mas Dios non voc sofifrir, que es reys celestiai ,
foi. 56 r* Que N Estacha fes res per que fos desleyai;
E 'Is baros de Navarra e cels qu'eran cabdais 194s
Ago molt gran dolor e coratges mortal.
Car so que avian pessat non vaiia un didai.
E pessero tal fait que, si s fes, fora mal:
Pero cel que'l pesset non era trop leyal.
Los baros e 'Is ricomes ago acort aital 1950
Com le valent N Estacha gitesan del reyal.
E vengon ent a lui , cascus per son cabal ;
E quant foro ensemble ab iuy dintz son osdal,
Dysso li : « Govemayre , nostre Seynnor vos sal I
Le bon rey de Castela, cel quen' es principal, 1955
Qui es Brucs e Toledo e'is portz de Muradal,
A gitat de Castela ab corage mortal
Lop Dies [d]e Bisquaya, que i toi son comtal,
E don Simon Ruytz, que z era son vassal;
Car trastota Navarra n avian gitat a mal. i960
E z els aman Navarra de bon amor coral ,
foi. 56 v" E son vengutz a nos , peryllatz , ses caval ,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 129
mission — que contre la reine je fasse aucun mauvais dessein. ■ — Et "9*"
alors les barons furent très-irrités , — car il n'accomplissait pas ce
qu'ils avaient comploté; — mais Dieu ne (le) voulut pas souflrir.
XLIX.
Mais Dieu , qui est roi céleste , ne voulut pas souffrir — que
Eustache Ht rien par quoi il fût déloyal; — et les barons de Nav
et ceux qui étaient chefs — eurent très-grande douleur et haine n
telle, — car ce qu'ils avaient machiné ne valait pas un dé k coui
— Et ils pensèrent chose telle qui, si elle se fît, serait mal:
pour cela celui qui l'imagina n'était pas très-loyal. — Les baron
les riches hommes eurent im accord tel — qu'ils chassassent
royaume le vaillant sire Eustache. — Et ils vinrent jusqu'à lui, «
cun pour sa part; — et quand ib furent ensemble avec lui dans
logis, — ils lui dirent : « Gouverneur, Notre-Seigneur vous sauve
Le bon roi de Castille, celui qui en est prince, — à qui appart
Bm^s et Tolède et les ports de Muradelle, — a jeté hors de Cas
avec haine mortelle — Lope Diez de Biscaye, vu qu'il lui enlève
comté , — et don Simon Ruyz , qui était son vassal ; — car ils ava
mis à mal toute la Navarre. — Et eux ils aiment la Navarre de
r. us u octerhe de dit-
130 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Que nos los acuillam ab convenenca aylal ,
Que si om en Navarra ni en tôt io sesal
Fazia om d'Espaynna ningun tort criminai, 19^5
Que z els o deffendessan ab cor martiriai,
E que contra Castela mostrassen lor seynnal.
E si los aquyllem de bon amor coral,
Nos non temem Castela ni son leon campai :
Per que os juram, N Esiacha, per le cor san Marçal, 1970
Que z esta'compaynna nos sera cominal,
E nos que'ls ajudem senes cor desleyal,
Si om entrava en lur terra ni talavan fruital.
E acosseyllem nos en aysso que mas val. »
E lo valent N Estacba respos per son cabai : 197^
« Seynnos , de tôt profeit de Navarra mi quai ,
E a las vilas y a vos crey que faç' autretal. »
E z al castel dels Arx , on n'a maint bel cantal ,
Dessos en la bertresca, endreit lo verial,
foi. 57 r** Fon de tota NavaiTa lo coseyll gênerai. 1980
E 'Is baros de Navarra messo s dintz un corral,
Salp de don Pero Sanchetz ab Taygle inperial,
E disso : « Er muira N Estacba el senescal,
Que no'i valdra fort salsa ni beure de barrai. »
Mas lo ver Dios, que nasc en la nuit de Nadal, 1983
L'avia en sa comanda e dedintz son poital;
E crei fos en abril, prop la festa pascal,
Que l'aura dolça broylla en la flor el pradal,
En calendas de may.
L.
En calendas de may fo us grantz mais parlatz 1990
Dintz lo castel dels Ars, ques fortz e ben terrât z.
Lay y venc Lop Dies e maint omme ondratz ,
E don Simon Ruitz molt ben acompaynnatz ,
\
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 131
amour cordial, — et sont venus à nous, à travers les dangers, sans
cheval, — poiur que nous les accueillions à cette condition, — que si
en Navarre ni dans tout le pays — on faisait devers Espagne aucun 1965
tort criminel, — qu'ils le défendraient avec courage de martyr, —
et que contfe la Castille ils montreraient leur étendard. — Et si nous
les accueillons de bonne amitié cordiale , — nous ne craignons pas la
Castille ni son lion en plein champ : — c'est pourquoi nous vous «970
jurons, sire Eustache, par le corps de saint Martial, — que cette
compagnie nous sera commune, — et que nous les aiderons sans cœur
déloyal , — si on entrait en leur terre et taillait leur récolte. — Et
nous nous décidons pour cela, vu que cela vaut mieux. »-r-Et le vail- >975
lant sire Eustache répondit pour sa part : — « Seigneiurs, j'ai souci de
tout le profit de la Navarre, — et aux villes et à vous je crois qu'il
en convient tout autant. » — Et au château de los Arcos, où il y a
mainte belle construction, — au-dessous du rempart, en face la ver-
rière, — fut le conseil général de toute la Navarre. — Et les barons 19^0
de Navarre se mirent dans un coiu*s , — sauf don Pierre Sanchez à
l'aide impérial , — et dirent : « A présent meure sire Eustache le sé-
néchal, — vu que ne lui vaudra forte sauce ni boisson de bai^l. » —
Mais le vrai Dieu, qui naquit en la nuit de Noël, — l'avait en sa 19^5
garde et dans son portail; — et je crois que ce fut en avril, proche
la fête de Pâques, — que le doux zéphyr surgit en la fleur au pré,
— dans les calendes de mai.
L.
Dans les calendes de mai fut im grand mal discuté — dans le châ- 1990
teau de los Arcos , qui est fort et bien entouré de fossés. — Là y
vint Lope Dias et maint homme honoré , — et don Simon Ruiz très-
132 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E foro el paiiador totz esem ajustatz.
E don Gonçalvo Hyvaynnes se ffon en pes levatz, 1995
E dyss : « Govemador, entendetz est dictatz.
Le seynnor de Castela es molt appoderatz ,
fol. 57 v" E don Lop, qu'aysi es, es de terra gitatz,
E don Simon Ruitz, e 1 tolc sas eretatz.
E so vengutz a vos per Dio que'ls Taouyllatz aooo
E que dintz en Navarra per nos sian albergatz;
E si om en Inr terra era vengutz armatz
Per destruire lo Im*, que fossan ajudatz ,
E z eli que ns ajudo, e totz lor parentatz,
E d a mort e z a vita syam acompaynnatz. » aoos
Ayssi foron ios faitz e los ditz autreiatz
Per trastotz los ricomes e per las podestatz
E pel valent N Estacha , pero era^n duptatz ,
E per las bonas vilas e pels acoseyllatz.
E la cort se partie lendeman a totz latz. aoio
E lo valent N Estacba cavalget molt pessatz;
E venc en Pampalona, on es de cor amatz,
El bore de Sant Cemin, or fan sas volontatz.
Els baros de Navarra anego s^en pagatz ,
Cascus a son osdal, on era deseiatz. 301 5
fol. 58 r* E quan vigon qu'el mes en qu'eran fon passatz ,
Joban Alfonso venc, golfayno desplegatz,
E z ap lui cavales qu'eran sos comandatz,
E mainta bona gent ab mayntz om esforçatz ;
Car del rey de Castela avian comiatz 2030
Qu'intrassen en Biscaya e que fosan talatz ,
E sobre don Simo e que fos barregatz.
E vengo muit grans gentz e grantz cominaltatz
De sobre don Simon que z era avantatz.
E d adoncs Lop Dies anet s'en molt quitatz 3025
A don Simon Valer ap totz sos acostatz;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 133
bien accompagné, — et ils furent au parloir tous ensemble réunis.
— Et don Gonçalvo Ibanez se fut levé en pieds, — et dit : « Gou- 199s
vemeur, entendez ces paroles. — Le seigneiu^ de Castille est très-
puissant, — et don Lope, qui est ici , est de (saj terre cbassé, — et
don Simon Ruiz , et il lui enleva ses biens. — Et ils sont venus à vous tooo
pour Dieu (afin) que vous les accueilliez — et que dans la Navarre par
nous ils soient hébergés ; — et si dans leur terre on était venu armé —
pour détruire le leur, quils fiissent aidés, — et eux qu'ils nous aident,
et tous leurs parents, — çt à la mort et à la vie soyons associés. » — aoos
Ainsi furent les faits et les paroles arrêtés — par tous les riches hommes
et par les autorités — et par le vaillant sire Eustache, pourtant il avait
des doutes, — et par les bonnes villes et par les conseillers. — Et la aoio
cour se sépara le lendemain de tous côtés. — Et le vaillant sire
Eustache chevaucha très-rêveur; — et il vint à Pampelune, où il est
aimé de cœur, — au bourg de Saint-Cernin , où (les habitants] font
sa volonté. — Et les barons de Navarre s'en allèrent contents, — cha- aois
cun à son logis, où il était désiré. — Et quand ils virent que le
mois dans lequel ils étaient fut passé, — Jean Alphonse vint, gonfa-
non déployé , — et avec lui chevaliers qui étaient ses recommandés ,
— et maintes bonnes gens avec maint homme vigoureux; — car du 2020
roi de Castille ils avaient permission — qu ils entrassent en Biscaye
et qu'ils fissent des abatis , — et (qu'ils courussent] sur don Simon
et qu'ils le. circonvinssent. — Et vinrent beaucoup de gens en
grandes multitudes — sur don Simon qui était en avant. — Et ioa5
alors Lope Diez s'en alla très-empressé — à don Simon Valer avec
tous ses affîdés; — et quand ils furent ensemble, ils virent qu'ils
avaient le dessous. — Et il envoya en Navarre des messagers expédi- '
tifs — jusqu'au vaillant sire Eustache avec des écrits scellés - — (por- 3o3o
tant) comment tous les deux le priaient et qu'il eût la bonté — qu'il
134 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E quan ensemble foro, viro qu'eran sobratz.
E trames en Navarra messages abrev^tz
Ent al valent N Estacha ab escriut sagelatz
Com ams .ij. le pregavan e fos sa pietatz aoSo
Que lor vengues acorrer, el e totz sos barnatz.
Et adonquas N Estacha, com om qu'era senatz.
Trames per los ricomes e pels baros triatz ,
M, 58 v* E vengo tuit a lui trop ben encavalgatz,
Complitz de totas armas, ab les escutz pintatz; 2o3s
E pero tais y venc que sabi* els mandatz,
E vengo en Pampalona, que z es nobla ciptatz.
Lay fo don Père Sanchitz , qu'es d'aygla seynnalatz ,
E 1 valent don Garcia ab escutz bastonatz,
E don Gonçalvo Hyvaynnes ap pendos escaçatz, ao4o
E '1 pros don Corbaran qu'es per sen restam*atz ,
E may[n]lz d'autres baros e mai[n]tz om coragatz.
E quant dintz Pampalona foron totz asemblatz,
Lay fon grant le concilis e mai[n]tz om asenatz,
E fo y Sant Cristofos, et el cart es cridatz, 2o45
E Quascant e Bidaurre e Let qu'es molt sobratz.
E quant for' un dyjos totz esems enserrats,
Fom grant le parlament.
LI.
Le parlament fon grantz e totz esteron quetz,
E 'N Estacha lor dyss : « Eras m'escoltaretz. aoSo
Lop Dies de Bisquaya, cel que porta '1 lobetz,
fol. 59 r* E don Simon nos a embiatz messages
Que sapiam de cert et ayssi que o trobaretz,
Que los Castelas entran ab lanças y ab dartz,
E los ardo lur terra e 'Is omes e 'Is rosetz, ao55
E que 'Is ane 'judar, e deman si vendretz. »
E don Gonçalvo Ivaynnes, qu'es un pau renaudetz,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 135
leur vint porter secours, lui et tous ses barons. — Et alors sire
Eustache, conune homme qui était sensé, — envoya vers les riches
hommes et vers les barons d'élite , — et ils vinrent tous à lui très-bien
montés, — garnis de toutes armes, avec les écus peints; — et pourtant 2o35
tel y vint qui savait les ordres, — et ils vinrent à Pampelune, qui
est noble cité. — Là fut don Pierre Sanchiz, qui est distingué par
Taigle, — et le vaillant don Garcia avec écu à bandes, — et don Goh,- aoào
çalvo Ibanez avec des pennons tachetés, — et le preux don Corba-
ran qui est de sens garni , — et maints autres barons et maint homme
de courage. — Et quand dans Pampelune ils furent tous assemblés,
— là fiit grand le conseil et (il y eut) maint homme sensé, — et Saint- 2045
Christophe y lut, et est proclamé le quatrième, — et Cascante et
Bidaurre et Lete qui est très-soiunis. — Et quand ils furent un jeudi '
tous ensemble enfermés , — le parlement fut grand.
U.
Le parlement fut grand et tous furent tranquilles, — et sire Eus- ao5o
tache leur dit : « A présent vous m'écouterez. — Lope Diez de Bis-
caye , celui qui porte les loups , — et don Simon nous a envoyé des
messagers — pour que nous sachions positivement et ainsi que vous
le trouverez , — r- que les Castillans entrent avec lances et avec dards, —
et leur brûlent lemr terre et les hommes et les (blés) roux, — et 2055
(ils prient) que je les aille aider, et je (vous) demande si vous vien-
drez. » — Et don Gonçalvo Ibanez, qui est un peu petit renard, —
136 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Dyss le : « Govemador, mester a que i anietz ;
E las fortz convenenças e *ls sagramentz tendretz,
E lor dreitz e lors terras ab totz nos defeiidretz; ao6o
Car els nos defendrian de cor, ayso creietz.
E pesatz del anar, prec vos, e no y tardetz;
Car nos em aprestatz, que no y fayll botonetz. »
Mais alcun de Navarra que sap pron dels abetz,
Avia un mal tractatz que for adereretz : «o65
E '1 e *N Simo e 'N Lop parleron totz soletz,
E dyss los enaisi : « Sabetz vos que faretz ?
Entre vos e 'N Johan Alfonso tractaretz
Que bataiUa campai a un jom signaretz,
fol. 59 ?• E trastotz les Navarrs a una part metretz, 2070
E 4 senescal N Estacha conoysser le faretz ,
E la primera art als Navarrs donaretz;
Empero don Garcia e los sieus salvaretz;
E quant la brega mescle , totz esems feriretz
N Estacha el senescal, si que mort Tabatretz; 2075
E quant o auretz fait, totz essems cridaretz
Sobre don Pero Sanchitz, si que lo lancegeretz.
E si o faitz , Navarra per totz temps may auretz ,
E Is castels e las vilas e las forças tendretz;
Car de Castela fora Navarra maintas vetz, 2080
Si non fos En Pero Sanchitz; mas er vo'n vengaretz. »
Enaysi fo parlât, pero non fo secretz,
Qu'el bore de San Cemin se sap aquetz trayetz.
E'n un jom bel e clar que Tayre fom be netz ,
N Estacha el govemayre, baros e peonetz, 2085
Volg' anar en Castela défendre els castels.
E dels borgnes del Borcx fero als Menoretz,
fol. 60 r* E disso a don Pontz : « Est majl] descobriretz. »
E anego a N Estacha dels borgnes mayoretz,
E 'N Pontz Baldoin diss : • Seynnor, e que faretz? 2090
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 137
lui dit : « Gouverneur, il faut que vous y alliez ; — et vous tien-
drez les fortes conventions et les serments , — et vous défendrez leurs »o6o
droits et leurs terres avec nous tous ; — car ils nous défendraient de
cœur, croyez cela. — Et pensez à marcher, je vous prie , et n'y tar-
dez pas; — car nous sommes prêts, qu'il ny manque pas un petit
bouton. » — Mais aucun de Navarre qui sait assez de ruses , — avait «o65
un méchant traité qui serait exhérédation : — lui et le seigneur Simon
et le seigneur Lope parièrent tout seuls , — et il leur dit ainsi : t Savez-
vous ce que vous ferez ? — Entre vous et le seigneur Jean Alphonse ,
vous traiterez — de sorte que vous assignerez bataille rangée à
un (certain) jour, — et vous mettrez tous les Navarrais d'un côté, — 2070
et vous leur ferez connaître le sénéchal sire Eustache, — et vous
donnerez la première place aux Navarrais ; — pourtant vous sauverez
don Garcia et les siens; — et quand la mêlée s'échauffera, tous en-
semble vous frapperez — sire Eustache le sénéchal, de sorte que mort ,076
vous l'abattrez; — et quand vous aurez fait cela, tous ensemble vous
crierez — sus à don Pierre Sanchiz, tellement que vous le percerez à
coups de lance. — Et si vous le faites, désormais vous aurez la Na-
varre pQur toujours, — et vous tiendrez les châteaux et les villes et
les forteresses; — car à la Castille la Navarre eût été maintes fois, — ,080
si ne fut le seigneur Pierre Sanchiz; mais aujoiu^d'hui vous vous en
vengerez. » — Ainsi il fut parié, poiutant ce ne fiit pas en secret, —
car au boui^ de Saint-Cemin se sut ce complot. — Et en un jour bel
et clair que l'air fut bien net, — sire Eustache le gouverneur, barons ,^35
et honunes à pied, — vouliu*ent aller en Castille défendre les châ-
teaux. — Et des boui^eois du Bourg furent aux Minorés, — et di-
rent à don Ponce : t Vous découvrirez ce mal. » — Et les plus no-
tables des bourgeois allèrent à sire Eustache , — et le seigneur Ponce 2090
Baldoin dit : « Seigneur, et que ferez-vous ? — Si vous allez en Cas-
BIST. DB LA GUBBBB HB NAT. ^ ^
138 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Si anatz en Castela, jamas no'n tornaretz;
Car vos etz si vendutz com fon Dios c aoiaretz ,
Car la vos mataran celz en qui os fiaretz :
Per que os dizem^ franc seynne, que del Bore no yssiretz,
E layssatz les anar, qu'eras jor nesabretz. 2095
E si est coseill credetz, bon vos hy trobaretz. >»
E 'N Estacha lor dyss : « Faray so que voldretz ,
E conosc que de cor toi temps mi amaretz. »
E dyss als cavales : « Baros , trastot iretz
A 'N Simo et a 'N Lop, e vos presentaretz , a 100
E de trastotas armas be vos arnesquaretz ,
Et en lo lur défendre en re no vos palpetz ;
Car yeu no i puise ana[r] pe[r] ren, car no mi letz. »
E Us baros disso le : « Seynnor, e remandretz. »
E z el dyss lor que z oc. « E doncs vos nos daretz aio5
foL 60 V* Totas las messios, e dines trametretz
E z ome que escrivia ayso que despendretz. >»
E 'N Estacha lor dyss : « Baros , no hy tardetz ;
Per dines non estia, queu vuyll qu os n abastetz ;
Mas non vos daria omme , que credutz ne seretz. »» 2110
E 'Is baros s'en aneron ab trompas y ap sonetz
E seynnas desplegadas cornan y ap tamboretz ,
E 'N Estacha remas, co savi, cela vetz
Ab los leials borgues.
LU.
Per los leials borgues es N Estacha ganditz; 21 15
E si non les credes, fora mortz e delitz.
E 'Is baros de Navarra aneron se garnitz
De las armas, mas no de coratges comphtz.
E quant les vie don Lop , foron ben acuyllitz ;
Mas alcus de Navarra hy ana¥an maritz , > > 30
Car lo mal que pessavan non era ben bastitz.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 139
tîUe , jamais vous n'en reviendrez ; — car vous êtes vendu tout comme
le fiit Dieu que vous aimerez , — car là ceux en qui vous vous fierez
vous tueront : — c'est pourquoi nous vous disons, franc seigneur, que
du Boui^ vous ne sortirez pas, — et laissez-les aller, vu qu'actuelle- «096
ment vous. en saurez le jour. — Et si vous croyez ce conseil, bien
vous vous en trouverez. • — Et sire Eustache leur dit : < Je ferai ce
que vous voudrez, — et je connais que de cœur toujours vous m'ai-
merez. » — Et il dit aux chevaliers : « Barons, vous irez tous — au- «>oo
près de sire Simon et de sire Lope, et vous vous présenterez, — et
de toutes armes bien vous vous harnacherez, — et à le leur défendre
en rien ne vous tâtez; — car je n'y puis aller poiu' rien, car cela ne
m'est pas permis. » — Et les barons lui dirent : « Seigneur, et vous
resterez. ■ — Et il leur dit que oui. « Et donc vous nous donnerez «»o5
— toutes les dépenses , et vous enverrez deniers — et un hooune
qui écrive ce que vous dépenserez. ■ — Et sire Eustache leiu' dit :
■ Barons, n'y tardez pas; — que ce ne soit pas pour deniers, vu que
je veux que vous en abondiez; — mais je ne vous donnerais pas un mo
homme , vu que vous en serez crus. » — Et les barons s'en allèrent
avec trompettes et avec chansons — et enseignes déployées avec cors
et tambourins, — et sire Eustache resta, comme sage, cette fois —
avec les loyaux bourgeois.
UI.
Par les loyaux boui^eois sire Eustache est préservé; — et s'il ne jus
les eût pas crus, il serait mort et détruit. — Et les barons de Na-
varre s'en allèrent garnis — de leurs armes, mais non pas pleins de
courage. — Et quand don Lope les vit, ils fiu^ent bien accueillis ;
— mais aucuns de Navarre y allaient marris, — car le mal qu'ils a no
18.
140 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E trastuit ii Navarr ab corages aybitz ,
E don Simon e 'N Lop foron ben affortitz ,
fol. 6i r* E feron parlament dedintz us prat florite;
E quan els se pertigo, fun aital inr chanzitz nsS
Que a Nager anessan or es lo fort bastitz.
E lendema maitin quel soyls fon esclaritz,
Armero s' e puyero sobre los Arabitz ,
E *nt a Nagera tengo per les camitz politz ;
E quan foro en Lorca e s'en foro sayzitz, aiSo
Ane contra lor non fo fait brega ni repitz ,
Ni per lor contrastar no y fo nuilltz om yssitz :
Per que z els s'en tomero sen far que deschauzitz ,
Car anc re no y talero ni traisso de raitz ;
E vengo en NavaiTa com ornes escamitz, ai 35
Car lo valent N Estacha no y era descofitz.
E si don Père Sanchitz non fos tan poderitz
De cavales e d'omes, eli fora traitz;
Mas de bona compaynna era ben seynnoritz ;
Quar non li tengra pro fortz auzbe[r]c ni politz, ^i^o
Ni maça, ni escut, ni sos elmes forbitz,
fol. 61 ¥• Que z el no fos feritz ab maint feir coladitz,
Que'ls jocx era bastitz ab las mortals embitz ;
Mas no lo voc sofirir lo ver Santz Espiritz.
E d adoncs li Navarr se foron departitz n^s
Dels Castelas sens c'om non fo mortz ni feritz ,
E presson comiatz.
un.
E presson comiatz ; e quan venc a Falbor ,
Cavalgan totz ensembles de molt granda vigor,
Dreit ent a Pampalona, que Dios te[n]g' ab honor. ii5o
E quant foro el camin, don Gonçalvo dyss lor :
« Seynos , pariem ensemble , e no y farem error . »
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 141
rêvaient n était pas bien bâti. — Et tous les Navarrais avec un cou-
rage parfait, — et don Simon et le seigneur Lope furent bien affer-
mis, — et firent parlement dans im pré fleiu'i; — et quand ils se se- aiaS
parèrent, leur avis fiit — qu'ils allassent à Nagera, où le fort est bâti.
— Et le lendemain matin que le soleil fiit briUant, — ils s'armèrent
et montèrent sur les (chevaux) arabes, — et jusqu'à Nagera ils se diri-
gèrent par les chemins unis; — et quand ils furent en Lorca et s'en 2i3o
furent saisis, — oncques contre eux il ne fut fait hostilité ni retard,
— ni pour leur résister n'y fut nul honune sorti : — c'est pourquoi
ils s'en retournèrent sans faire sinon les malavisés, — car oncques ils
n'y coupèrent ni ne déracinèrent rien. — Et ils vinrent en Navarre 2 «35
comme gens bafoués, — car le vaiUant sire Eustache n'y était pas dé-
confit. — Et si don Pierre Sanchiz ne fût tant puissant — de che-
valiers et d'honunes, il eût été trahi; — mais il était à la tète de
bonne compagnie ; — car ne le garantirait pas fort haubert et poli , a 1 4o
— ni masse , ni écu , ni son heaume fourbi , — qu'il ne fût firappé
avec maint fer coulant, — vu que le jeu était engagé avec de mortels
invits; — mais le vrai Saint-Esprit ne voulut pas le souffrir. — Et a 145
alors les Navarrais se furent séparés — des Castillans sans que per-
sonne fut tué ni blessé , — et ils prirent congé.
Lm.
Et ils prirent congé; et quand vint l'aube, — ils chevauchent tous
ensemble avec moult grande vigueur, — droit vers Pampelune, que ai 50
Dieu tienne en honneur. — Et quand ils furent en chemin, don
Gonzalvo leur dit : — « Seigneiu^ , parlons ensemble , et nous n'y
142 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E 'Isbaros e 'Js ricomes, cels qu'eran celador,
Entrego en un prat ont paria verdor ;
E quant lay foro intratz e foro darredor, ai 55
Dyss Fus : « E que farem d'aquest govemador ?
Que si el esta gaire , vendrem ab desonor.
Quant tram esse m per el, ferem moit grant folor;
E cuyeguem ben far, e ferem lo peyor.
fol. 62 r» E prengam y coseili, sino, pei Salvador, 2160
Antz que venga lo tems que zom dis de pascor,
El tendra de Navarra le plus fort e 1 millor.
E pessem que s'en ane al rey cuy es la flor;
Car yeu crey qu'ap tomes, dont totz avem sabor,
Nos toldra los castels, dont poys n'aurem dolor, 2165
E puys puyra nos dire que totz em traydor :
Per que pregam coseyll com s'en ane ayllor,
E doncas digam le ab semblança d'amor
Que s'en tom' en sa terra senes tota rumor. »
Et acorderon s'y li bon e '1 sordeior, 2170
E messo s'el camin, e '1 jom ac resplandor;
E vengo en Pampalona , qui apretz d a color
Per abayssar N Estacha.
UV.
Per abayssar N Estacha s'anego acordar,
E cascus lendema venc le humiliar; 3175
E z el acuyllic lor ab semblança d'amar,
E demandet de novas ab ris et ab jogar.
M. 62 V* Lay viratz départir e grant festa menar.
E quant venc al partir que s'en volgo anar,
Dysso '1 tuit ly ricome qu'ab ei volian parlar; 2180
E '1 pros govemador N Estacha , qui Dios gar ,
Dis que ben li plazia , et anego s setiar
Que dintz Sant Frances fossan les razos escoutar.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 143
ferons pas erreur. »— -Et les barons et les riches hommes, ceux qui
étaient du complot, — entrèrent en un pré où paraissait la verdure;
— et quand là ils fiu^ent entrés et lurent autour, — Vun dit : - Et que aiSf
ferons-nous de ce gouverneur? — car s'il demeure longtemps, nous
aurons du déshonneur. — Quand nous l'envoyâmes demander, nous
fîmes très-grande sottise ; — nous pensions bien faire , et nous fîmes
le pire. — Et prenons-y conseil, sinon, par le Sauveur, — avant a 160
que vienne le temps qu'on dit de Pâques , — il tiendra de Navarre
le plus fort et le meilleur. — Et pensons qu'il s'en aille au roi à qui
est la fleur (de lis); — car je crois qu'avec tournois, dont tous nous
avons appétit, — il nous enlèvera les châteaux, ensuite de quoi nous aies
aurons douleur, — et puis il pourra nous dire que nous sommes
tous des traîtres : — c'est pourquoi prenons conseil comment il s'en
aille ailleurs , — et donc disons-lui avec apparence d'amitié — qu'il
s'en retourne en sa terre sans aucun bruit. » — Et les bons et les
plus mauvais se rangèrent à cet avis, — et se mirent en chemin, et
le joiur eut splendeur; — et ils vinrent à Pampelune, qui apprit une
manière — pour abaisser sire Eustache.
2170
LIV.
Poiu* abaisser sire Eustache ils s'allèrent concerter, — et chacun a»?^
le lendemain le vint saluer; — et il les accueillit avec un semblant
d'amour, — et demanda des nouvelles d'un air riant et enjoué.
Là vous verri^ faire des jeux partis et grand' fête mener. — Et
quand vint le moment de partir, qu'ils s'en voulurent aller, — tous les « » ^o
riches hommes lui dirent qu'avec lui ilsvoidaient parler; — et le preux
gouvemeiu* sire Eustache , que Dieu garde , — dit que cela lui plai-
sait bien , et ib allèrent décider — que dans Saint-François fussent
144 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E totz pertigo se e foro s*albergar.
E quant foro albei^atz, pessego d^embiar ai 85
Per delsborgues dels bores, ceis que podian mandar;
E 'Is borgues y anego, senes tôt demorar;
E quant foro ensemble, preso s'arazonar
Les ricomes , e disso : • Borgues , e que vos par
De nostre govemayre que nos vol desforar? 2190
Car el nos fa tomes engal sanchitz pagar]
E per dines nos vol dels castels desgitar;
E comença tal causa que no'l voidrem pairar;
E sapchatz que dema 1 volem comiadar. >
E *ls borgues disso lor : « So non etz dreitz de far; 3195
fol. 63 r' Que vos le fes venir e lo fes confermar,
E gardât vos de dir causa de mal estar. »
E don Gonçalvo dyss : « Aquo layssem estar,
Quel tort que z el nos fa non puirem sofertar .
E fara molt que savis si va los portz passar; 3100
E si reman de ça , puyra lo cos layssar . >
Et adonc li borgues ago al cor pessar,
E disso als ricomes ses palaïu^a palpar :
« Gardatz que'l pros N Estacha non vuyllatz aontar ,
Qu'en nostra garda es : perque '1 devera gardar. laoS
Perque luins contra lui non aus lo bratz levar ;
Car dizem nos, pei Dios que s vol crucificar,
QueM primer que s mogues, e que fos coms o bar,
Senes tota merce Tiria om peciar. »
E don Gonçalvo s près sy meteyss a seynnar, mo
£ dyss lor : « Francs borgues, ben faytz maraveillar
Que'ls baros de Navarra agon tan fol pensar ,
Que z els non o farian pel tesau de César.
fol. 63 V* Dema serem essems, e laissem los estar. »
Et adoncs li borgues s'anegon graciar, 331 s
E fos s'en acuyllir cascun en son logar.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 145
les raisons écoutées, — et tous se séparèrent et furent au logis. —
Et quand ils furent rentrés, ils pensèrent à envoyer — vers les bour- 21 85
geois des bourgs ceux qu'ils pouvaient mander; — et les bourgeois
y allèrent sans nid retard; — et quand ils furent ensemble, les riches
hommes — se prirent à parler, et dirent: « Bourgeois, que vous semble
— de notre gouverneur qui nous veut dépouiller de nos fors? — >»9o
car il nous fait payer des tournois en place de sanchets, — et par
des deniers il nous veut chasser des châteaux; — et il conunence
telle chose que nous ne lui voudrons permettre; — et sachez que
demain nous voulons le congédier. » — Et les bourgeois leur dirent : »»95
• U n*est pas juste de faire cela , — vu que vous le fîtes venir et le
fîtes confirmer, — et gardez-vous de dire chose malséante. » — Et don
Gonçalvo dit : « Laissons cela tel qu'il est, — vu que nous ne pour-
rions souffrir le tort qu'il nous fait. - — Et il fera très-sagement s'il va aaoo
passer les ports ; — et s'il reste en deçà , il pourra laisser le corps, »
— Et alors les bourgeois eurent de la peine au cœur, — et dirent aux
riches hommes sans ménager leurs mots : — « Prenez garde que vous
ne vouUez faire honte au preux sire Eustache, — vu qu'il est en notre a»o5
garde : c'est pourquoi nous le devons garder. — C'est poiu» cela que
nul contre lui n'ose donc le bras lever ; - — car nous vous disons , par
le Dieu qui se voulut (laisser) crucifier, — que le premier qui se
bougeât, et qu'il fût comte ou baron, — sans aucime miséricorde on
Tirait mettre en pièces. » — Et don Gonçalvo se prit lui-même à se aaio
signer, — et lem* dit : « Francs bourgeois, vous faites bien s'émerveiller
— que les barons de Navarre aient si folle pensée , — qu'ils ne lé feraient
pas poiu» le trésor de César. — Demain nous serons ensemble , et lais-
sons-les tranquilles. » — Et alors les bourgeois s'en allèrent remercier, 221 5
— et chacun s'en fut se retirer chez lui. — Et le lendemain matin
que le joiu: fut bel et clair, — les bourgeois des deux bourgs s'allè-
U1ST. DE LA GUBRRB DE NAV.
»9
\
146 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E lendema maiti quel jom fon bel e clar.
Les borgues d'ams les bores s'anego ajustar;
E quan foro ensemble , paiiet don Aymar
Crozat, qu'es affortitz lay on si fa affar; 2 a 20
E diss a totz esenble : c Jhesu Crist nos ampar !
Les baros de Navarra, segon que d a mi par,
Volo 1 govemador N Estacha abaissar,
E , segont que z auzim , crei que 1 vuyllon matar ;
E nos, non lo sufiPram , per la terra manjar. » assS
E disfton totz ensems : « So non es de pessar;
Mas nos valdria mortz o totz bius enterar.
Nos farem en ayssi per luy mi[e]ls restaurer :
Mandarem en la vila cintz centz ornes armar;
E nos que nos armem per mi[e]ls segur estar. »» 2230
E mandego en la vila los ornes amescar,
fol. w r' E dintz en la vintena anego ss'amasar;
E don Marti Crozatz près les a castiar ,
E dyss los en ayssi , e z er bon d'escoutar :
« Baros, lo pros N Estacha nos vol om desterrar, 223s
E de bona manera , si 1 pod om , peciar ;
E si nos nol gardam , no y pot escapar ,
Que'ls baros de la terra s'en volon delivrar :
Per que nos vos volem assy assabentar
Que dintz les Frays Menos devem trastotz estar. 2240
E quant nos serem la , si audiatz començar
Ny dir que pros N Estacha volguessan malmenar
Ly baron de la terra, e pessatz d'uniar,
E del sieu cos défendre no's volguessatz palpar ;
Antz plus le tôt gayllart anesatz lanceiar, aa/iS
Ricomes e baros, senes merce trobar;
Car si om lo matava, ben puyria om nomai^
Que nos n'eram cossentz et y eram al dictar.
E ja Dios no vos do de tal mal enartar!
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 147
rent assembler ; — et quand ils furent ensemble , paria don Aymar
— Crozat, qui est déterminé où il y a à faire; — et il dit à tous aaio
ensemble : « Que Jésus -Christ nous protège! — Les barons de Na-
varre, selon ce qu'à moi paraît, — veulent abaisser le gouverneur sire
Eustache, — et, suivant que nous apprîmes, je crois qu'ils le veu-
lent tuer; — et nous, ne le souffrons pas, dussions-nous manger la 3sa5
terre. » — Et ils dirent tous ensemble : ■ Cela n'est point à penser;
— il nous vaudrait mieux être morts ou tout vife enterrés. — Nous
ferons ainsi pour le mieux soutenir : — nous manderons en la ville
armer cinq cents hommes; — et que nous nous armions pour être aaSo
mieux smrs. » — Et ils mandèrent en la ville aux honunes de se harna-
cher, — et dans la vingtaine ils allèrent s'amasser; — et don Martin
Crozat les prit à exhorter, — et leur dit ainsi , et il sera bon d'écou-
ter : — « Barons, le preux sire Eustache on nous veut chasser, — et aa35
de bonne manière, si on le peut, mettre en pièces; — et si nous ne
le gardons, il n'y peut échapper, — vu que les barons de la terre
s'en veulent débarrasser : — c'est poiu^quoi nous vous voulons ainsi
informer — que chez les Frères Mineurs nous devons tous être. — aaAo
Et quand nous serons là , si vous entendiez commencer — ni dire
que les barons de la terre voulussent malmener — le preux sire Eus-
tache, et pensez de vous resserrer, — et de défendre sa personne
ne voidussiez pas balancer; — mais tous les plus gaillards allez percer 2245
à coups de lance — riches hommes et barons, sans qu'ils trouvent
merci; — car si on le tuait, bien pourrait-on répéter — que nous
en étions consentants et y étions quand on le décida. — Et que ja-
mais Dieu ne vous donne de tel mal encourager! — C'est pourquoi, 1260
si besoin était, vous viendriez sans retard — pour défendre sire
Eustache.
10.
148 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fol. 64 V* Per que, si mester era, vendretz sens demorar 2»5o
Per N Estacha gandir.
LV.
« Per N Estacha gandir seretz trastotz presens. »
E 'Is borgnes s'en aneron ent a lui belamens,
E dejus los vestitz porteron gamimens;
E ap'le pros N Estacha aneron se breumens 2255
Ent als Frayres Menos, on era '1 perlamens.
Lay y fu les ricomes e molt d'ondrada gens;
E quant foron ensemble , esteron quedamens.
E don Gonçalvo Ivaynnes parlet primeramens ,
E dyss : « Govemador, vos faitz molt grans despens, 2260
E no puira pagar totz aquestz regnamens;
Car si esta messios durava longamens,
Sapchatz que a la reyna séria poder mens ,
E vos, que ns avetz faitz de malvatz pagamens:
Per que nos vos dizem qu'en tometz belamens; 2265
Car esta messio que vos faitz es nosens,
Qu eu vei que la reyna gastatz sos rendamentz :
fol. 65 r* Per que os die qu'en tometz tôt bel e simplamens,
Per mi e pels ricomes que aysi son presens ;
E nos gardar vos em, si de re etz temens. » 2270
Et adonquas N Estacha levet s'apertamens ,
E dyss lor : « Francs seinnos , ayso no m'es parvens
Que per dreitura s faça est comiadamens.
I)e trastota Navarra jiuretz cominalmens ;
E ayssi com juretz ni m fes lo sagramens 2275
En cort complida, cre que m degatz veramens
De Navarra gitar totz acordadamens.
E si trastotz m'en gitan, yeu ire m'en gauzentz;
Mas ço que vos dizetz no m par bon jujamens,
Ni pel vostre comiat non en crolla la dens; 2280
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 149
LV.
■ Pour défendre sire Eustache vous serez tous présents. » — Et les
boui^ois s'en allèrent auprès de lui tranquillement, — et sous leurs
habits portèrent équipements; — et avec le preux sire Eustache ils s'en 1 155
allèrent promptement — jusqu'aux Frères Mineurs, où était la confé-
rence.— Là lurent les riches hommes et nombre de gens honorés; —
et quand ils furent ensemble, ils se tinrent coi. — Et don Gonçalvo
Ibanez paiia premièrement, — et dit : « Gouvemeiu', vous faites de ,260
très-grandes dépenses, — et tout ce royaume ne pourrait payer; —
car si cette mise durait longuement, — sachez qu'à la reine serait
le pouvoir moindre , — et à vous, qui nous avez fait de mauvais paye-
ments : — c'est pourquoi nous vous disons que vous vous en retouiv a^es
niez bellement; — car cette dépense que vous faites est sottise, —
»
vu que je vois que vous gâtez à la reine ses revenus: — c'est pourquoi
je vous dis que vous vous en retourniez tout beau et simplement, —
pour moi et pour les riches hommes qui ici sont présents; — et nous 2270
vous garderons, si vous craignez quelque chose. ■ — Et alors sire Eus-
tache se leva publiquement, — et leur dit: « Francs seigneurs, ceci ne
me paraît pas — que par droiture se fasse ce congé. — De toute la
Navarre vous jurâtes en général; — et ainsi comme vous jurâtes et me 2275
fîtes le serment — en coiu: plénière, je crois que vous me deviez
en vérité — chasser de Navarre tous à l'unanimité. — Et si tous m'en
chassent, je m'en irai joyeux; — mais ce que vous dites ne me paraît
pas bon jugement, — ni par votre congé la dent n'en branle point; 3280
150 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Mas si en las mias pagas vos autres etz perdens,
leu vuill que en sîa faitz totz bos emendamens. »
E don Gonçalvo dyss : « Vegam qui z er perdens ;
Pero ço que parlatz, N Estacha, es niens,
Que z a tomar vos n er, no s y valdra argens. ». 3285
fol. 65 Y* Et adonquas N Estacha parlet celadamens
Ab dels borgnes dels bores , e diss lor humilmens :
n Borgnes, or entendetz le lor galiamens.
leu vos vuyll demandar cals es vostre talens ,
Sy m soflFriretz qu'eu viva ab vos coma parens, 2190
E mange mos dines ab trastotas mas gens,
Entro qu'aya trames al rey qu'es conoyssens,
Felip, ayzel de França, de qui eu so sirvens. »
Et adoncs li borgnes coseillero s breumens.
Lay fom Pontz Baldoi, borgues molt entendens, 2295
E don Aymar Crozat qui es affortimens,
E don Martin sos frayre , qu'es gaillartz e valens ;
E'N Johan de Badoztaynn se que y fo yssamens,
E don Garcia Amalt qu'era en be far puynnens ,
E don Guillem Marzel qu'era ben defendens. 2 3oo
De la Poblacion y fo le conoyssens
Don Père l'Almirat en qui es bel parvens ,
E don Johan Peritz Motzha a qui es datz bos sens,
fol. 66 r* Don Martin d'Undiano qu'a dreit non es volvens ,
E don Père d'Aldava qu'es savis e sabens, 23o5
E l'abat d'Assiaynn, e de borgues grantmens.
E quant foron ensemble, fu breu l'acordamens;
E disso a 'N Estacha tantost e belamens :
« Seynnor, vec vos les bores e les eretamens ,
E 'Is omes e las femas, sirventas e sirvens, 23 10
E muilles et effantz, trastot cominalmens,
Per far e per compUr totz vostres mandamens.
E volem nostra part dels mais e dels trumens,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 151
— mai$ si dans mes payements vous autres vous êtes perdants, —
je veux qu'il en soit fait toute bonne réparation. » — Et don Gon-
çdvo dit : « Voyons qui sera perdant; — poiu' cela ce que vous dites,
sire Eustache, nest rien, — car il faudra vous en retourner, et Far- 2285
gent ne vous y sera d'aucim secours. » — Et alors sire Eustache paiia
secrètement — avec des boui^eois des bourgs, et leur dit hiunbie-
ment : — « Bouiçeois, vous entendez actuellement leur perfidie. —
Je vous veux demander quel est votre vouloir, — si vous me souf- 2^90
fiîrez que je vive avec vous comme parent, — et que je mange mes
deniers avec toutes mes gens, — jusqu'à ce que j'aie envoyé vers le
roi qui est éclairé, — Philippe, celui de France, de qui je suis ser-
viteiu'. » — Et alors les bourgeois se consultèrent brièvement. — Là 2295
fut Ponce Baldoin , boui^eois très-intelligent , — et don Aymar Crozat
à qui est affermissement, — et don Martin son frère, qui est gaillard
et vaillant; — et sire Jean de Badoztayn je sais qu'il y fut égale-
ment , — et don Garcia Arnalt qui était s'eflForçant de bien faire , —
et don Guillaume Marzel qui était se défendant bien. — De la Po- 23oo
blacion y fut l'éclairé — don Pierre l'Almirat en qui est belle ap-
parence , — et don Jean Peritz M otzha à qui bon sens est donné ,
— don Martin d'Undiano qui à la justice n'est pas changeant, — et 23o5
don Pierre d'Aldara qui est sage et savant, — et l'abbé d'Assiayn, et
grandement de bourgeois. — Et quand ils fuirent ensemble, fut brief
l'accord; — et ils dirent à sire Eustache bientôt et bellement : — « Sei-
gneur, voici les bourgs et les propriétés, — et les hommes et les 2810
femmes, servantes et serviteurs, — et épouses et enfants, tous sans
distinction, — poiu* faire et pom* accomplir tous vos commande-
ments. — Et nous voulons notre part des maux et des tourments , —
et à la mort et à la vie nous sommes ici présents. — Et n'ayez pas 23i5
peur ni ne soyez craignant, — car nous avons forte ville et doubles
152 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E z a mort et a vida nos em aysi presens.
E non agatz paor ni non siatz temens, 33 1 5
Car nos avem fort vila e dobles bastimens. »
E 'N Estacha lor dyss : « Lo ver Omnipotens
Von renda galardo d'aquetz nobles presens!
Pero yeu vos daray dobles sagelamens
Que de so que perdetz qu'o cobretz doblamens. » aSao
E'is borgnes disso le que no n'eran volens
fol. 66 ¥• Que z el qu'er ansarratz los des encartamens;
Mas quant el fo[r] en França ni gandit al tiirmens,
Que per merce le fos dels bores remembramens.
E z ab aquestas no vas partie s' el parlamens, aSaS
E'l[s] boires e 'N Estacha vengo sarradamens
Dedintz le Bore gandir.
LVI.
Dedintz le Bore gandir foron trastotz vengutz,
E lo valent N Estacha ab grant joy recebutz.
E 'Is baros se aneron feios et irascutz , 233o
Car pels borgnes deis bores fo aysi defendutz ,
E dizian que'ls bores ne serian perdutz.
E seynnas desplegadas e golfaynnos tendutz ,
Armatz de totas armas, ab lor nobles escutz,
Ab los elmes pintatz on Taur flameyàn lutz, 2335
Entrero tuit ensemble per les camis saubutz
En la Navarreria, e lay fom grant le brutz.
E disso entre lor : « Er ve nostra salutz ,
E podem de cert dire que'l bes nos es cregutz ;
fol. 67 r*» Car trastotz los ricomes [se] son mal endegutz 2340
Ab cels d^ams .ij. les bores, dont seran decebutz.
E z anc tan mal N Estacha non vigo de la lutz :
Per que lor grantz ui^ill sera er desendutz ;
E puyss que Dios nos ha los ricomes adutz ,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 153
bâtiments. » — Et sire Eustache leur dit : « Que le vrai Tout-Puissant
— vous en rende récompense de ces nobles présents ! — Pourtant je
vous donnerai double écrit scellé — que de ce que vous perdez vous «3ao
le recouvrerez au double. » — Et les boui^eois lui dirent qu'ils
n'étaient voulants — que lui qui était enfermé leur donnât charte ; —
mais que quand il serait en France et échappé à Forage , — que par
grâce il voulût bien se souvenir des bomrgs. — Et à ces mots Tassem- aSaS
blée se sépara, — et les boui^eois et sire Eustache vinrent en rangs
serrés — se réfugier dans le Boiu*g.
LVI.
Us furent tous venus se réfugier dans le Bourg , — et le vaillant
sire Eustache fiit reçu avec grandjoie. — Et les barons s'en allèrent 933o
en colère et chagrins — de ce que par les boui^eois des bourgs il
fût ainsi défendu, — et ils disaient que les bourgs en seraient per-
dus. — Et enseignes déployées et gonfanons tendus, — armés de
toutes pièces, avec leurs nobles écus, — avec les heamnes peints où s33S
l'or flamboyant luit, — ils entrèrent tous ensemble par les chemins
connus — en la Navarrerie , et là fut grand le bruit. — Et ils dirent
entre eux : t Maintenant voici notre salut, — et nous pouvons sûre-
ment dire que le bien nous est accru; — car tous les riches hommes «34©
se sont mal endettés — avec ceux des deux boui^, dont ils seront
déçus. — Et jamais si grand mal sire Eustache ne vit clairement : —
c'est pourquoi leur grand orgueil sera bientôt abattu; — et puisque
BIST. Dl LA ODBliBI DE MAT.
30
154 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Eras nos vengarem dels enemics sacnutz, s 345
Que no Is valdra sabença ni coratgues agutz. »
E quant foro 1 ricomes e trastoz lor trautz
Dintz la Navarreria els osdals deyssendutz ,
Mandero parlament pels mesatges saubutz,
Dintz en Sancta Maria ont son les grantz vertutz, 235o
E de la vila foro mandatz e mentaugutz.
Lay venguo los botgues e lo poble menutz ;
E quant en la glessia foron totz assegutz.
Don Gonçalvo s levet e fu ben entenduta ,
E dyss lor : t Vostre pretz sera er recrezutz, aSSS
Si les bores e ^ Estacha non son er abatutz ;
E si vos d'esta vila, les joves e 'Is canutz,
fol. 67 f • Nos voletz ajudar, los mu[r]s seran fondutz ,
E lor pretz abayssatz e 'Is plus grosses pendutz. v
En la Navarreria lo joy fon espandutz. 336o
E don Pascal Beatza se fo em pes mogutz,
E dyss a los ricomes : « Lo poble vos adutz
Lor eysses e la vila e 'Is avers e 'Is condutz,
Ab que siatz ab nos jiu*atz e ben cossutz.
E si nos etz leials, eli son esperdutz; s365
Que no y valdra Galea ni el nuu*s que z es fendutz ,
Que z els bores non intrem e que serem temutz.
E si be n« ajudatz, bon laus vos er rendutz,
Car nos les vos redrem près e mortz e vencutz. »
E parlet don Garcia que fo ben conogutz, 3370
E diss lor : « Frans seynnos , y eu vos soi tant tengutz ,
Que qui m dava Tudela , non vuyll siatz vendutz ;
E quant vendra dema quel soleylls er yssutz ,
Jurar nos em ensems.
Lvn.
ff Jurar aoB em ensems, que serem ajustât. >» a 37 s
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 155
Dieu nous a amené les riches hommes , — à jnrésent nous nous venge- 934s
rons des ennemis sanglants, — vu que ne leiu* vaudra science ni cou-
rage subtil. 1 — Et quand les riches hommes et tout leiu* train furent
— dans la Navarrerie aux logis descendus, — ils mandèrent parlement
par les messagers connus, — dans Sainte-Marie où sont les grandes a35o
reliques, — et de la ville tinrent mandés et rappelés. — Là vinrent
les bourgeois et le menu peuple ; — et quand en Téglise ils dirent tous
assis, — don Gonçdvo se leva et fîit bien entendu, — et leiu* dit : «355
• Votre réputation sera aujourd'hui ruinée , — si les bourgs et sire
Eustache ne sont pas maintenant abattus; — et si vous de cette ville,
les jeunes et les vieux, — vous voulez nous aider, les murs seront
fondus , — et leiu* renonunée abaissée et les plus gros pendus. » —
En la Navarrerie la joie fut répandue. — Et don Pascal Beatza se fut s36o
en pieds levé , — et dit aux riches hommes : « Le peuple vous amène
— eux-mêmes dans la ville et les avoirs et la nourriture , — pourvu
que vous soyez avec nous liés par serment et bien attachés. — Et si ,365
vous nous êtes loyaux, ils sont éperdus; — vu que ny vaudra la tour
de la Galée ni le mm* qui est fendu, — que nous n'entrions dans les
boui^gs, et que nous serons craints. — Et si vous nous aidez bien,
bonne louange vous sera rendue ; — car nous vous les rendrons pris
et morts et vaincus. » — Et parla don Garcia qui fut bien connu , — 3370
et leur dit : « Francs seigneiu^s, je vous suis tant tenu, — que qui me
donnerait Tudela , je ne veux pas que vous soyez vendus; — et quand
viendra demain que le soleil sera levé, — nous jurerons ensemble.
LVII.
« Nous jiu'erons ensemble, vu que nous serons ligués. » — Et quand 2^^b
io.
/
156 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fol. 68 r' Et quant venc lendema quel jom fo enansat,
Dedintz Sancta Maria foron tuit amassât.
Lay fo don Garcia que era moit amat,
E don Gonçalvo Yvainnes temegut e prezat.
E fo y don Pero Sanchitz, que fe moit gran foldat, a38o
Per so car de los bores era partitz yrat;
Car ams los bores Tamayan de fin cor esmerat.
Lay fo don Corbaran, mays puys fe que sénat;
E fo y Johan de Bidaiure que s'era avançât,
E moit d'autres ricomes e maynta podestat. a 385
De la Navarreria y fo aprumairat
Don Miquel de la Raynna qu era ben abastat,
E don Pasqual Beatza e totz son parantat,
E don Sancho Mustarra, que y fon ben seynnalat,
E Johan Peritz Alegre qu'era ben coragat, 2890
E don Ochoa Santz , ab mala volontat.
E fo y En Pascal Gomitz, que no y sia layssat,
E foro y dels calonges per odir lor dictât.
fol. 68 ¥* Entre lor fo la crotz e lo libre portât,
E juret Tus al autre força et amiztat, aSgS
E z a mal e z a be qu'ap lor fos unitat,
Quontra *1 bore Sant Cernin, que z era ben murât,
E '1 bore Sant Micolau, qu'eran acompaynnat,
E lo valent N Estacha , c'ap lor er' ansarrat.
E quant tuit li ricome se foron ben sassat 3400
Ab la Navarreria, e cascus ac jurât,
Dedintz le Bore se saup tôt ço qu avian pessat.
E lo valent N Estacha, qui Dios gart de foldat,
Adoncs preguet los .xx. que fos lor voluntat
Que mandessan cosseyll en un loc assignat; aioS
E dedintz Sant Laurentz fu parlament mandat.
Lay y fo don Helias Davi qu'es moit hondrat ,
E don Pontz Baldoin e don Aymar Crotisat ,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 157
vint le lendemain que le joiir (ut avancé , — dans Sainte-Marie ils furent
tous assemblés. — Là fîit don Garcia qm était fort aimé , — et don
Gonçalvo Ibanez (qui était) craint et prisé. — Et y fut don Pierre San- ass©
chiz , qui fit très-grande folie, — parce que des bourgs il était parti
en colère; — car les deux bourgs Taimaient de fidèle cœur épuré. —
Là fut don Corbaran, mais ensuite il agit en honune sensé; — et y
fut Jean de Bidaurre , qui s'était avancé , — et beaucoup d'autres riches ,335
honunes et mainte autorité. — De la Navarrerie y fut approché — don
Miquel de la Raynna qui était bien suffisant, — et don Pascal Beatza
et toute sa parenté , — et don Sancho Mustarra , qui y fut bien signalé ,
— et Jean Peritz Alègre qui était bien coiuageux, — et don Ochoa 2390
Sanz, avec mauvais vouloir. — Et y fut le seigneur Pascal Gomitz , qui
ne doit pas y être oublié, — et y fiu'ent des chanoines poiu* ouïr leurs
discoiurs. — Entre eux fut la croix et le livre porté, — et Fun jWa à ^395
l'autre appui et amitié , — et que poiu* le mal et pour le bien avec eux
* serait unité , — contre le bourg Saint-Cemin, qui était bien m\u*é , —
et le boui^ Saint-Nicolas, vu qu'ils étaient compagnons, — et le vaillant
sire Eustache, qui avec eux était enfermé. — Et quand tous les riches 3^00
hommes se furent bien entendus — avec la Navarrerie , et chacun eut
juré, — dans le Boui^ se sut tout ce qu'ils avaient tramé. — Et le
vaillant sire Eustache, que Dieu garde de folie, — alors pria les vingt
que ce fût leiu* volonté — qu'ils convoquassent le conseil en im lieu 2405
assigné; — et dans Saint-Laurent fut (l'jassemblée convoquée. — Là
y fîit don Hélias Davi qui esttrès-honoré, — et don Ponce Baldoin et
don Aymar Crozat , — et don Martin son frère , boui^eois très-puis-
sant; — don Ramon Peritz y fut et son frère Bernard, — don Amalt 2410
de Sangûesa et Simon Caritat, — et don Garcia Amalt à bien faire
empressé , — et don Guillamne Marzel avec pur cœiu- impétueux, —
et don Pascal Laceylla qui fait un fort beau guerrier; — de la Pobla 241 5
158 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E don Martin son frayre, borgnes m#k esÉorçat;
Fo y don Ramon Peritz e son frère Bemart, 2410
Don Arnalt de Sangossa e Simon Caritat ,
fol 69 r* E don Garcia Arnalt en be far avançai,
E don GuîUen Marzel ab fin cor abrievat,
E don Pascal Laceylla que fa molt bel armât;
De la Poblacion, don Père TAlmirat, a4i5
•Don Marti d^Undiano e d'Ayssiaynn Tabbat,
E don Père d'Aldava, don Père de Chalat,
E don Joban Peritz Motza, e don Semen Tomat,
E don André Simenitz e grans cominaltat,
E de tota la vila li menutz e 1 granat. 3430
E totz esteron quetz e foron setiar.
E lo valent N Estacha se fo em pes levât,
E dyss lor : « Francs seynnos , la vera Trinitat
Nos gar de traycio e de Taltrui peccat.
Seynnos, per los rieomes soy acomiadat, a 4 95
£ senes tôt fbr&yt eli m'an acusat,
E alcus de vos autres sabetz ne la vertat;
E si eli poguessan, hyer m'agran peciat;
Mas Jhesu Grist e vos se que m^a restaurât :
foi. 69 v* Per que y eu vuyll saber si es vostra voluntat s43o
Qu^eu mange an vos altres mei dîner monedat,
Ni si per los ricomes yeu era malmenât,
Si seray defendutz per vos ni emparât. •
Et adoncs toi io poble ac , au son tôt, cridat :
« Seynnors, estatz segur e non siatz duptat 3435
Que nos vos defendrem tro a siam lanceiatz. »
E don Pontz Baidoi se fo em pes dreçatz,
E dis al pros N Estacha : « Seynnor, puyss qu'enbiat
Vos a nostra reyna per gardar son régnât,
E per govemador Navarra os a jinrat, 244o
Le co[r]s de la reyna non fora mib gardât
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 159
cion , don Pierre rAImirat , — don Martin d*Undiano et raM>é d'Asiain «
— et don Pierre d'Aldava, don Pierre de Chalat, — et don Jean Peritz
Motza, et don Semen Tomat, — et don André Ximenez et grande
communauté, — et de toute la ville les petits et les grands. — Et jAjo
tous furent tranquilles et lurent s'asseoir. — Et le vaillant sire Eus-
tache se fut en pieds levé , — et leur dit : « Francs seigneurs , la vraie
Trinité — nous garde de trahison et du péché d^autrui. — Seigneurs, aias
par les riches hommes je suis congédié , — et sans nul crime de ma
part ils m'ont accusé , — et aucims de vous autres vous en savez la vé-
rité; — et s'ils pussent, hier ils m'auraient mis en pièces; — mais je
sais que Jésus-Christ et vous vous m'avez sauvé : — c'est pourquoi je j43o
veux savoir si c'est votre volonté — que je mange avec vous autres mes
deniers monnayés, — et si par les riches hommes j*étais malmené, —
si je serais défendu par vous et protégé. » — Et alo^ tout le peuple eut
unanimement crié : — « Seigneur, soyez sûr et ne soyez point doutant i435
— que nous vous défendrons jusqu'à ce que no\is soyons percés à
coups de lance. » — Et don Ponce Baidoin se lut en pieds dressé, — et
dit au preux sire Eustache : « Seigneur, puisque envoyé — vous a notre
reine poiu* garder son royaume, — et que la Navarre vous a prêté ^44©
serment comme gouverneiu*, — le corps de la reine ne serait pas
mieux gardé — que le vôtre sera, sans aucune fausseté, n — Et alors
sire Eustache leur dit comme homme satisfait : — t Je veux que vous
ayez chartes mimies de mon sceau, — pour que de ce que vous perdrez 2445
vous soyez indemnisés. » — Et le seigneur Jean Baidoin , qui savait
parier, dit : — « Seigneiw, nous ne voidons pas votre écrit scellé; —
mais quand Dieu vous aiu*a ramené en France — devant le vaillant roi
qui est couronné parJ)ieu, — nous vous prions, cher seigneur, qu'il ,450
vous souvienne des paroles — que le larron dit le jour que Dieu ftit
cloué à la croix , — vu qu'il était pendu au côté droit , — et il lui
160 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Que lo Yostre sera, ses tota falsedat. »
E d adonquas N Estacha dyss lor com om pagat :
« Hy eu vuyll que z agatz cartas an mon sagel fermât ,
Que d'ayso que perdretz vos sia emendat. » 2US
E 'N Pontz Baldoy diss, que n era castiat :
« Seynnor, nos non volem vostr' escriut sagellat;
foi. 70 r** Mas quant Dios vos aura en França haviat
Denant lo valent rey qu^es per Dios coronat,
Que vos preguam , car seynne , que os membre [d]eu dictât s45o
Quel layro diss le jorn que Dios fim clavelat ,
Quel estava pendutz ent al destre costat,
E clamet li merce , dont fu ben acordat :
Domine, mémento mei dam veneris in regnum taam.
E d'aisso vos preguam que siaz remenbrat, 3455
Quan en França seretz , al bon rey poderat. >»
Et al valent N Estacha foro 1 syeu hueyll muillat
De lagrimas ab joya, quant vie lor volontat.
El cosseyl se pertic, quan[c] puys no y ac parlât;
E veos que fîi N Estacha ab les bores ensarrat, 3460
E Dios pes del défendre.
Lvm.
E Dios pes del deffendre, qu'es ver omnipotens,
Car la gerra comença e'is mais e los turmenz.
Et adonquas les .xx. feron saviamentz,
E mandeguo las tors gardar et los engens, 2é65
fol. 70 y* E trieguo els bores de los plus conbatens;
La torr de la Galea dego prinaeramens.
Lay fo don Bemart Perits qu'era ben defendens ,
Miquel Santz Alaves on era fortimens ,
E don Guyralt de Seta combate[nt] et ferens, 3470
Martin de Laturlegui fo ab lor yssamenz ,
N Ochoa de Larumbe y f o e d'autras gens;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 161
cria merci , qui lui fut bien accordée : — Seigneur, somiens-toi de
moi quand tu viendras en ton royaume. — Et nous vous prions que de s45S
cela vous vous souveniez , — quand en France vous serez , auprès du
bon roi puissant. > — Et au vaillant sire Eustache furent ses yeux
mouillés — de larmes de joie , quand il vit leur volonté. — Et le
conseil se sépara , et plus il ne fut pailé; — et voici que sire Eustache s46o
fiit avec les boui^ enfermé , — et que Dieu pense à le défendre.
Lvni.
Et que Dieu pense à le défendre, (lui) qui est vrai tout -puis-
sant , — car la guerre conunence et le mal et les toiuments. — Et
alors les vingt agirent sagement, — et commandèrent de garder les *^^^
tours et les engins, — et choisirent dans les bourgs des plus combat-
tants;— la tour de la Galée ils donnèrent premièrement. — Là fiit don
Bernard Peritz qui était de bonne défense , — Miquel Sanz Alaves
où était fermeté , — et don Guyralt de Seta combattant et firap- «470
pant. — Martin de Laturlegui fiit avec eux pareillement , — sire
Ochoa de Larumbe y fut et d^autres gens; — car en cette tour était le
BUT. DE LA OCnaB DK MAV. 9 1
162 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Quar en aquela torr era *1 perillamens.
La torr de la Campana fum dada veramens
A 'N Pascal Baldoyn a quy es dat bos sens , 2475
Que ténia *ls garrotz ab los cayrels puynnens ;
Johan Especier y era ben trazens ,
E 'N Amalt Aymar, Pedro d'Iza issamentz,
E don Miquei dels .xx. qu'era ben prîmarents.
La tor Nova fiun dada a tal qu'era sabens, 3480
A don Johan Elio , soptil e z entendenz.
Ramo Bigorda y ffo , que z era sos parens ,
E ^ Johan, e *N Bemart, sos frayres be (irens;
fol. 7 1 r» E fo y *N Johan Felip, que no y era fugens.
E la torr qu^es après la campana pendens, 3^85
Fom dada a don Ramon esforciu veramens ,
Un borgnes molt sotils e savis et sofrens;
E z at per compaynnon tal qu'era ben ardens ,
Bertolomeu Doat afortitz e gamentz.
E las .ij. tors redondas ab Tospital tenens 3490
Que z es de Sant Cemin , fiun dada certamens
En Ramon Aymeric ab bels captenimens,
E don Marin de Sait qu'era ben atendens,
E z a Père Crozat ab nobles garnimens ,
E z a Johan d*Estela firenz e refirenz. 3495
E z en la tor que z es so 4 capitel batens
De don Jehan Lombart, fîun dada per presens
A don Miquei que z es de Tayssonar mo vens ,
I a don Jacmes Lambert que i era mal trazens,
E z a Guiralt Lombart ab balestes tendens. ^Soo
E z en la torr que z es faita ancianamens
fol. 7 1 ¥• DIEn Johan Caritat dec om tost e correns
Al pros Bertolomeu Caritat molt valent ,
E z a N Guyllem Martin enartos e sabens.
E la torr don Guirgori de Galarr qu^es bastens, aSo^
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 163
péril. — La tour de la Qoche fîit donnée vraiment — à sire Pascal «475
Baldoyn à qm est donné bon sens, — qui tenait les garrots avec les
carreaux piquants ; — Jean Especier y tirait bien , — et sire Amalt
Aymar, Pierre d*Iza également, — et don Miquel des vingt qui était
bien premier. — La tour Neuve fut donnée à tel qui était savant, — «480
à don Jean Elio subtil et entendu. — Raymond Bigourdan y &t, qui
était son parent , — et sire Jean , et sire Bernard , ses firères bien frap-
pants;— et y lut sire Jean Philippe, qui n'y était point fuyant. — Et >485
la tour qui est après la cloche pendante, — fut donnée à don Raymond
vraiment intrépide, — un bourgeois très-subtil et sage et patient; —
et il eut pour compagnon tel qui était bien ardent, — Barthélémy
Doat résolu et brillant. — Et les deux tours rondes attenantes à Fhô- «^90
pital — qui est à Saint-Cemin, furent données certainement — à sire
Raymond Aymeric aux beaux procédés, — et à don Martin de Sait qui
était bien attentif, — et à Pierre Croxat aux nobles équipements, —
et à Jean d'Estella qui frappait et refrappait. — Et en la tour qui est ^àgh
battant sur le chapiteau — de don Jean Lombart, fut donnée en
présent — à don Miquel qui est mouvant de Taisenar , — et à don
Jacques Lambert qui y tirait mal, — et à Guiralt Lombart avec ar- «Soo
halètes tendues. — Et en la tour qui est faite anciennement, — appar-
tenante à sire Jean Caritat , on donna tôt et vite — ( le commandement)
au preux Barthélémy Caritat (qui est) très-vaillant, — et à sire Guil-
laume Martin (qui est) rusé et savant. — Et la tom* de don Guirgori »5o5
de Galar qui est suffisante, — fut donnée à sire Jean Ros qui sait assez
de ruse, — et à Jean d'Aldava qui était bien vivant; — Michel Peritz
y était prenant soin de la tour, — et avec eux un garrot qui n*est pas
de moins (inutile). — Et dans le palais, qui est nouvellement bâti, — a 5 10
de dame Marie Pelegrin, il y eut grandement — d'arbalétriers; Marin
Ros y fîit premièrement, — et sire Jean Pelegrin, et sire Martin pareil-
ai.
164 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Fum dad' a 'N Johan Ros que sap prom d^arremens,
E a Johan d^Aldava qui era ben vivens;
Miqiiel Peritz y era de la torr atendens,-
E z ap liu* un garrot que non s^esta de mens.
E dedintz lo palaci, qu'es de nou bastimens, 3610
De dona Maria Pelegrin, ac grammens
Balestes; Marin Ros y fo prumeramens,
E 'N Johan Pelegri e 'N Marti yssamens.
De Sant Germa erPeyre de cami attendens.
E la torr de la Filla del ospital, rendens 361 5
Ont le comeyllat era que tirava lueynmens,
Fum Bemaz Aymeric senes totz espavenz,
E fo i don Miquel Lopeyz en tôt be fai* cosens.
Per lo comeyllat guidar era 'n presens
fol. 7a r» Jaymes lo correyer, suptil e ben fasens;' aSao
Pero Peritz y era carpenter ben dizens;
E la torr de la Rocha on i fer be lo vens,
De jus Johan Bichia , tenguo sabudament
Don Père cel de Lanz volontés e gauzens, aSaS
E Père Sanz Palmer que no i fom volvens ,
E de bons balestes que avi' ab lor dedens.
La torr de la Posterna dont Broters son yssenz ,
Qu'es devant lo pont nou, gardegon suptilmens
Semerot cel d'Aransus que sap bels alamens, aSSo
E z ap lui Johan d'Oteiça, e foron .ij. sabens.
La torr de la Teyllera fum dada veramens,
Qu'es gard' ap Santa Gracia ont so 'Is fortz entramens.
Ochoa de Bisquarret y fu be amarvens ,
Salvador de Veraytz gaillartz e respondens, ^535
E Domingo d'Olayz e Domingo Vicens.
E z en la torr Mirabla qu'-es denant Sant Lorens,
Fo y 'N Père Semeneytz ab corages manens,
fol. 7a V» E fo y don Bemart Aymar ben presens,
r
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 165
lement. — De Saint-Germain était Pierre le garde du chemin. —
En la tour de la Fille de Thôpital, rendant — où était le comeillat sSiS
qui lançait (des projectiles au) loin, — fut Bernard Aymeri sans nulle
épouvante, — et y fut don Miquel Lopez prêt à tout bien faire. — Pour
guider le comeillat était présent — Jayme le corroyem*, subtil et faisant aSao
bien; — Pierre Peritz y était, charpentier bien disant; — et la tour de
la Roche où firappe bien le vent, — sous Jean Bichia, tinrent sciem*
ment — don Pierre celui de Lanz volontiers et avec joie, — et Pierre 3525
Sanz Palmer qui ny fut pas tergiversant, — et de bons arbalétriers
qu'il avait avec eux dedans. — La toiu* de la Poterne d*où partent les
i
Brotiers , — qui est devant le pont neuf, habilement gardèrent — Se-
merot celui d'Aransus qui savait de beaux mouvements, — et avec lui aSSo
Jean d'Oteiza, et ils &rent deux savants. — La tour de la Teyllère ftit
véritablement donnée, — qui regarde vers Saint-Engrace où sont les
fortes entrées. — Ochoa de Viscarret y ftit bien empressé , — Salva-
dor de Beraiz, gaillard et qui a la réphque prompte, — et Dominique 2535
d*01ayz et Dominique Vincens. — Et en la tour Mirable qui est devant
Saint-Laurent, — y fut sire Pierre Ximenez avec im co\u*age persistant,
— et don Bernard Aymar y ftit bien présent, — et de bons arbalétriers
poiu* tirer adroitement. — En toutes ces tours ils avaient les établis- a 5 40
sements , — et il y eut dix fois autant d'honmies qui ici ne sont lus ;
— car si je les rappelais, cela ser^t long. — Au nom de Jésus-Christ,
qui est notre salut, — je garnirai les tours et les autres bâtiments
— de la Poblacion où est concorde. — Ces vingt ainsi conunandèrent 2545
tous à l'unanimité, — et ui^ence il y avait.
166 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E de bons baiestes pertrayre primamens.
En totas estas tors ago Is establimens, 3S4o
E z ag ny .x. tantz d'ornes qu'ayssi non son ligens;
Car si les inentavia , séria iongamens.
E nom de Jhesu Crist, qu*es nostre salvamens,
leu gamiray las tors e *ls autres bastimens
De la Poblacion on es annamens. 2545
Ayssi ceis .xi. mandeguo totz acordadamens ,
E mestes que y aguya.
UX.
E mestes que y avia, peis enemics murtriers.
Que z om garnis las tors e Is ambans e is soiers.
En Maria Delguada, on es autz lo fumers, a55o
Fo 'N GuyUem de Larraya molt gaiiiartz baiesters,
Johan de le Quoate apertz e fazenders.
E en la torr que z es sus el portsd primers
De la Poblacion que z al mercat s'afers,
Estava don Johan que z es bon campaners, 3555
fol. 73 r* E don Domingo Règne qu'es hondratz peleters,
E don Pedro Garcia d'Echauri lo merces,
Don Enequo Erlans us pross om vertaders.
E la tor qu'es redonda fiun dada, ad arquers,
A Per Arceytz d'Echauri que z ers be fazenders, 2660
Don Savaric Pintor e Sancho lo ferrers.
Et après la torr redonda la tor que se i refers.
Que z es de don Domingo, del ospital sobriers ,
El meteis la gardava, quar era ereters.
Era y Johan d'Ivero ab corage d'acers, a565
Père Ros ab baiestes e ab cayrels vianders;
Capdels son en la torr qu'es delatz le mosters
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 167
UX.
Et ui|;ence il y avait, à cause des ennemis morteb, — que Ton
garnît les tours et les retranchements et les plates-formes. — Dans sSSo
Maria Delgada, où la fumée est haute, — fut sire Guiilaïune de Larraya
très-brave arbalétrier, — Jean de le Quoate ouvert et actif. — Et en
la tour qui est sur le premier portail - — de la Poblacion qui touche
au marché, — se tenait don Jean qui est bon sonneur de cloches, 3 55 5
— et don Dominique Règne qui est pelletier honoré, — et don Pierre
Garcia d^Echauri le mercier, — don Eneque Erlans un prud'homme
véridique. — Et la tour qui est ronde fut donnée, avec des archers, —
à Pierre Arceytz d'Echaïu'i qui était bien dispos , — à don Savari Pin- 2560
tor et à Sancho le ferronnier. — Et après la tour ronde la tour qui s y
rapporte, — qui est à don Dominique , supérieur de Thôpital , — lui-
même la gardait, car il (en) était héritier. — Jean d'Ivero au cou- ases
rage d'acier y était, — Pierre Ros avec arbalètes et avec carreaux ra-
pides. — Chefs sont en la tour qui est à côté de Tég^e — du cens [de]
Saint-Nicolas, Pierre Sanz bourrelier, — et don Etienne Peritz,
Pierre Arceyz Fétalagiste. — Don Pierre de Badoztayn en qui est 2570
grand sens, — don Simon Maiestre qui était bon charpentier, —
Airent chefs choisis en la tour des Tripiers, — le preux Pierre
d'Eguia brave et entreprenant , — et le preux don Pierre Marra qui
168 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Del sant Cenz Micolaus Père Sanz burelers,
E don Esteven Peritz, Per Arceyz lo tenders.
Don Père de Badoztaynn en qui es sen enters, 2570
Don Simon Maiestre qu'era bons carpenters,
Foron capdels triaz en la toir del Tripers,
Le pros Père d^quia guayllartz e z avanters ,
fol. 73 ¥• E 4 pros don Père Marra qu*era sos compaynners ,
Martin de Laviano e Is iij. lîlz presenters, 5675
E Martin de Roncal gaillartz plus qu^Olivers.
E z en la torr que z era en perill dels brassers
De la Poblacion , sol portai batayllers ,
yas la Navarreria denant nostres guerrers,
Era don Père d'Aldava guaillartz e volonters, 3S80
E don Père Laceyila deffendentz e pleners,
E Miquel Esveyllart que y fom ben pruniers,
E don Père Furtado senes cor meçongers.
Borgnes e menestrals eran comunalers
A défendre las tors e ^Is ambans e 'Is cloquers; 9 sas
E z ab portais défendre eran tuit mitaders.
Que us no s y palpava ni eran meçorguers.
Las tors foron mandadas als boires capdalers
E z as pros menestrals, que y eran be mesters.
E puyss dego les .xx., ab totz lor cosseillers, 3590
Los engens a gardar als borgnes merceners
fol. 74 i' Qu^entendian dreitura e patz e castiers,
Per que non comencessan ni trayssysan prumers,
Quen la Navarreria avia fols parlers,
E que ges per lur dir non fossan sobrancers. aSgS
E dirai vos qui foro dels engens capdelers,
Segont que disso Ms .xx.
LX.
Segont que disso 'Is .xx. ni o volgo ordenar,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 169
était son compagnon, — Martin de Laviano et les trois fils présents, a 575
— et Martin de Roncal intrépide plus qu*01ivier. — Et en la tour qui
était en danger des manouvriers — de la Poblacion, sous le portail
crénelé, — vers la Navarrerie, devant nos guerriers, — était don aSSo
Pierre d'Aldava brave et déterminé , — et don Pierre Laceylla vaillant
et calme, — et Miquel Esveyllart qui y fut bien le premier, — et
Pierre Furtado (qui est) sans cœur mensonger. — Bourgeois et ou-
vriers étaient mêlés — pour défendre tours et retranchements et a585
clochers ; — et à défendre les portes ils étaient tous de moitié , —
vu que mil ne s'y épargnait, ni n'en était mensonger. — Les tours
ftu*ent confiées aux boiu'geois principaux — et aux preux ouvriers,
qui y étaient bien nécessaires. — Et puis les vingt, avec tous leurs con- a 590
seillers, donnèrent — les engins à garder aux bourgeois bienveillants
— qui voulaient justice et paix et correction , — pour qu'ils ne com-
mençassent ni tirassent les premiers, — car en la Navarrerie il y
avait fous bavards, — et (afin) que par leur dire ib ne fiissent pas 9595
outrageux. — Et je vous dirai qui furent chefs des engins, — selon
ce que dirent les vingt.
LX.
Selon ce que dirent les vingt ou le voulurent régler, — dans la
HIST. DE LA eUBRRB DE RAY.
aa
170 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E la fort algarrada e nobla per tirar,
Denant Sant Micolau qu es apelatz de Bar, a6oo
Estava don Elles Davi que s fa prezar,
E 4 pros don Martin Morça que no y fa a layssar,
Martin del Ospital pel trabuquet guidar,
E de bona compainna per les toms torneiar.
L'algarrada fom dada de Sant Cemi , so m par, 36o5
E don Aymar Grozat que la s degues guardar,
E don Johan Peritr Morça que sap ben cosseyllar,
E a maestre Guillem per Fengen adreçar.
Pero don Père Marra y vi tôt' ora estar,
fol. 74 V E z ag n'i .xxx. ornes per lo tom revirar. 2610
E la bon' algarrada que non avia par,
Ez ap la Broteria viella s vay affrontar,
Estet don Ramon Periz , car la sap govemar,
E don Père d'Undîano le jove , ses dubtar,
E mayestre Bemartz e '1 filz que fay amar, 361 s
E .xxx. d'altres ornes per la verga bayssar.
L'algarrada fom dada, per miltz segur estar.
De la Rocha que s fay dels Peletes nomnar,
A don Guyllem Marzel , que y mes be son puynnar,
E don Andreu Xemeneytz segur per guerreyar, a6ao
Don Sancho de Vilava prims de carpenteiar,
E de bona conpaynn' a obs del engen armar.
E Talgarrada pauca que s fazia nomnar
Tôt jom Gascavelet, deg om per regardar,
A Marquo carpenter qu era soptil d'obrar, 2625
A En Garcia de Turrilles qu en sap molt be penssar,
E d'altres que y avia per obs del tom girar.
foJ. 75 r' Assy anero 'Is .xx. la vila ordenar,
Qu'establigo las torrs e 'Is murs per batayllar.
I ad ornes assignatz mandego regardar 263©
Ams les bores, per que foc no s poguess alupnar,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 171
forte algarade et distinguée pour tirer, — devant Saint-Nicolas qui est a6oo
appelé de Barri , — était don Elle Davi qui se fait priser, — et le preux
don Martin Morza qui ny fait pas à laisser, — Martin de THôpital
pour guider le trébuchet, — et de bonne compagnie pour tourner les
manivelles. — Ualgarade de Saint-Cemin fut donnée, ce me parait, — a6o5
à don Aymar Crozat qui la dût garder, — et à don Jean Peritz Morça
qui sait bien conseiller, — et à maître Guillaume poiu: diriger Ten-
gin. — Pourtant je vis don Pierre Marra y être à tout instant, — et a6io
il y eut trente honmies pour tourner la manivelle. — En la bonne alga-
rade qui n*avait pas de pareille , — et avec la vieille Broterie il va faire
face, — se tint don Raymond Periz, car il la sut gouverner, — et don
Pierre d'Undiano le jeime, sans douter, — et maître Bernard et le fils a6i5
qui (se) fait aimer, — et trente d'autres hommes pour baisser la verge.
— L'algarade fut donnée, pour être plus sûr, — (celle) de la Roche
qui se fait appeler des Pelletiers, — à don Guillaume Marzel, qui y. mit
bien son soin, — ainsi que don Andrieu Ximenez sûr pour guerroyer, a6ao
— don Sancho de Vilava habile en fait de charpenterie , — et de
bonne compagnie pour le besoin d'armer l'engin. — Et la petite alga-
rade qui se faisait nommer — toujours Petit Grelot, on (la) donna
pour surveiller — à Marquo le charpentier qui était habile pour a6a5
ouvrer, — à sire Garcia de Turrilles qui en sait fort bien penser,
— et à d'autres qu'il y avait pour le besoin de tourner la manivelle.
— Ainsi allèrent les vingt ordonner la ville , — vu qu'ils établirent les
tours et les murs pour batailler. — Et à des hommes préposés ils com- a63o
mandèrent de surveiller — les deux boui^s , pour que le feu ne se pût
allumer, — ni nos ennemis susciter aucim mal; — car le mal commen-
çait, et la peine et le chagrin. — Mais Dieu garde les deux boui^.
a>.
172 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Ni eb Dostres enemics negun mal enartar;
Car lo mal començava , e '1 tribayll e '1 pessar.
Mas Dios gart ams les bores.
LXI.
Mas Dios gart ams bores, qu'el es totz poderos; 2635
Car la guerra eomença,^ e 'Is mais e las lenços,
En la Navarreria e z els bores amsedos.
. Et adone de Sant Jaeme levet se lo priors,
E z el e'I gardi[a] qu'era dels Frays Menos
Venguo en la vinteria , dolenz e d engoyssos , 3640
Dir que « Per Dios non sia aquest mal perillos,
Car entre nos em frayres, cosis e compainnos;
E si '1 peccatz maligne es vengutz a rescos,
Non vuyllatz qu'en las vilas puisca esser poderos;
Que'l peccatz ifemals es mais et enartos, î645
fol. 75 V* E z enarta com fassa les corages felos :
Per que vos preguam , per Dios que z es ver glorios ,
Que nos y metam patz, si com manda razos. »
E les .XX. responderon : « Frayres/ so platz a nos,
E nos ne farem ço qu entenda totz om bos. » aôSo
Et adonquas les fraires anego s amsedos
En la Navarreria, on eran les baros,
E de cels de la vila sels qu'eran poderos;
E d adonquas les frayres humilment disso los
Que lo mal remases e que totz bes y fos, 2655
E z els adoncs resposo com omes urguillos :
« Frayres, en aquels bores saben tant de razos,
Que tôt lo mon enganan; mas non o faran nos.
Aquyllit an Estacha, e vendran al deios,
Per despeyt dels ricomes, dont ne son molt yros. 2660
E si gitan N Estacha, el i faran que pros,
E per lor farem ço dont totz seran joyos ;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 173
LXI.
Mais Dieu garde les deux bourgs, car il est tout-puissant; — car la a 63 5
guerre commence, et le mal et la lutte, — en la Navarrerie et les bourgs
tous les deux. — Et alors le prieur de Saint Jacques se leva , — et lui
et celui qui était gardien des Frères Mineurs — vinrent en la ving- 2640
taine, dolents et angoisseux, — dire que : « Pour Dieu ne soit ce mal
périlleux , — car entre nous nous sommes frères , cousins et compa-
gnons; — et si le pécbé malin est venu en secret, — ne veuillez pas
que dans les villes il puisse être puissant; — car le péché infernal est 2645
mauvais et insinuant, — et s'évertue comment il fasse les esprits
irrités : — c*est pourquoi nous vous prions, pour Qieu qui est le vrai
glorieux, — que nous y mettions la paix, ainsi comme commande
raison. » — Et les vingt répondirent : « Frères, cela nous plaît, — et 2660
nous en ferons ce qu'entencba tout brave homme. » — Et alors les
frères s'en allèrent tous les deux — en la Navarrerie , où étaient les
barons, — et de ceux de la ville ceux qui étaient puissants; — et alors
les frères humblement leur dirent — que le mal cessât et que tout a655
bien y fût, — et eux alors répondirent comme hommes orgueilleux :
— « Frères, en ces bourgs ils savent tant de raisons, — qu'ib .trompent
tout le monde; mais ils ne nous le feront pas. — Ils ont accueiUi Eus-
tache, et ils auront le dessous, — en dépit des riches hommes, de quoi 3660
ils en sont fort irrités. — Et s'ils chassent sire Eustache , ils n'y feront
que profit, — et pour eux nous ferons ce dont tous seront joyeux; —
174 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. ^
E si n'o volon far, non les pretz .ij. botos. »
fol. 76 r** E d adonquas les frayres sospiran e ploros
Vengo en la vintena, ont fo grant le ressos, 2665
E z entre'ls .xx. e z els feron petitz sermos.
Car les .xx. auziguo que 'N Estacha lo pros
Mandavan los ricomes qu'acomiadat fos ,
Ago maior despeyt que qui Is des a bastos.
E 'is .XX. disso als frayres : t Via vostras maysos. » ^670
E d adouci, message vec dir als .xx. coychos
Qu'en la Navarreria gitavan los rayllos
Per començar la guerra.
Lxn.
Per començar la guerra , don era grau folia ,
Grazian de balestas en la Navarreria. 367S
Et adonquas Tabat, a qui mal despiazia,
Qu es de Mont Arago, venc s'en al Bore .i. dia :
Lai trobet a 'N Estacha ab granda alegria,
E los .XX. que '1 fazian joya e compainnia.
E quan foron essems, l'abat diss d'aital guia : 2680
« Seinnos , trastotz preguem que la verges Maria
fol. 76 v* Gart que'l mal non comence, car dapnage séria. »
E parlegon ensemble d'ayso que lor plazia;
Mas le seynnor abat de l'actra part pendia ,
Pero en la patz far tôt son poder metia. s685
E diss lor : « Francs seynnors, plaça os que serquem via
Qu'entre nos siamos e paz e compainnia.
E vos, seynnor N Estacha, vuyllatz que z aysi sia. »
E lo valent N Estacha respondet ses bauzia ,
E diss : « Seynnor abat, nuill tort non consentria; 3690
Tôt ço que dreitz comanda, sapchatz que pii playria,
E z als borgnes dais bores d'aquela eyssa guia.
Los ricomes son mais e plens de felonia ,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 175
et s^iis ne le veulent faire, je ne les priso pas deux boutons. » — Et
alors les frères soupirant et en pleurs — vinrent en la vingtaine, où fut ^665
grand le bruit, — et entre les vingt et eux ils firent de petits discours.
— Parce que les vingt ouïrent que sire Eustache le preux — les riches
hommes ordonnaient qu^il fût congédié , — ils eurent im plus grand
dépit que si on leur eût donné du bâton. — Et les vingt dirent aux frères : 3670
« Gagnez vos maisons. • — Et alors un messager vint dire aux vingt à
la hâte — qu'en la Navarrerie ils lançaient les traits — pour commen-
cer la guerre.
Lxn.
Pour commencer la guerre, de quoi était grande folie, — ils ti- 3675
raient des bsdistes en la Navarrerie. — Et alors Fabbé, à qui malement
il déplaisait, — qui est (abbé) de Mont-Aragon, s'en vint au Bourg un
jour : — là il trouva sire Eustache avec grande allégresse , — et les
vingt qui lui faisaient fête et compagnie. — Et quand ils furent en- ,680
sembb > Tabbé dit de telle guise : — « Seigneurs , prions tous que la
vierge Marie — empêche que le mal ne commence, car il serait dom-
mage. » — Et ils parlèrent ensemble de ce qui leur plaisait; — mais
le seigneur abbé penchait de l'autre part, — pourtant à faire la paix 2685
tout son pouvoir il mettait. — Et il leur dit : « Francs seigneurs, qu'il
vous plaise que nous cherchions une voie — (pour) qu'entre nous
nous soyons en paix et société. — Et vous, seigneur sire Eustache,
veuillez qu'ainsi il soit. » — Et le vaillant sire Eustache répondit sans
tromperie, — et dit: «Seigneur abbé, à nid tort je ne consenti- 2690
rais; — tout ce que droit commande, sachez que (cela) me plairait,
— et aux bourgeois des bourgs de cette même guise. — Les riches
hommes sont méchants et pleins de félonie , — et me donnèrent
176 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE:
E dego m comiat ses tort que no Is avia ;
E si. tort les agues, que Is o emendaria; 3695
E z els no m'escoltero ayso que z eu dizia,
Antz disso tôt apert que z eu m'en tomarîa.
E sembla m, seyner N abas, que.fortz causa séria
Si per estas palauras Navarra lor gequia ;
fol. 77 r* Car Navarra m juret, e m dego seinnoria 2700
Trastotz cominalmens, que us no ni faillia.
E 'Is baros solamens dizon que z an ma via :
Per que m par, seynner N abas, que digan eflFantia;
Mas si tota la terra comiadar me volia
Ab sagels sagelatz, estar no y puyria; i'joS
Mas pel dit dels ricomes sapchatz no m'en partiria,
Que'l rey cui es la flor per desenat m'aiuria,
Si pel dit des ricomes Navarra los rendia.
E 'Is bores , com gentz leyals e senes tricheria ,
M'an a dreit emparât, car dreitura los guya : 3710
Per que os die, seynner N abas, qu'entro que morz m'aucia,
Dels bores no yssiray entro que vengutz sia
De França io message que z anet yer el dia. »
E lo seynnor abbat ac en son cor felnia ,
Car vie que no anava lo fayt sy com dévia; 37» 5
E diss al pros N Estacha : « Seynner, vuyllatz que sia
Que z auga Tautra part, sy m va, ap maestria ,
foi. 77 V* E layssem so estar, que plus pariât no y sia. »
E los .xx. dysso le : « Abat, cel que'l mont guia
Cofonda totz aycels cui plaz esta folia. » 3730
E lo seynnor abbat puiet e z a[c] gracia,
E venc ab sa conpainna en la Navarreria
Per mètre bona patz.
Lxm.
Per mètre bona patz anet Tabbat prezantz
J
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 177
congé sans cpie j'eusse tort envers eux ; — et si tort j'eusse envers 269S
eux, certes je le leur réparerais; — et ils n'écoutèrent pas ce que je
disais , — mais dirent tout ouvertement que je m'en retournerais. —
Et il me semble, seigneur dom abbé, que (ce) serait chose grave —
si poiu* ces paroles je leur abandonnais la Navarre; — car la Navarre 1700
me prêta serment, et me donnèrent conunandement — tous sans
exception, vu qu'un seul n'y manquait. — Et les barons seulement
disent que j'aille mon chemin : — c'est pourquoi il me semble, sei-
gnem: dom abbé , qu'ils disent enfantillage ; — mais si tout le pays
me voulait congédier — avec des écrits scellés, je n'y pourrais rester; 3706
— mais pour la parole des riches hommes sachez que je n'en par-
tirais pas, — vu que le roi à qui est la fleur (de lis) pour insensé me
tiendrait — si pour le dit des riches hommes je leur rendais la Navarre.
— Et les boui^, comme gens loyaux et sans trahison, — m'ont jus- ^710
tement protégé, car droiture les guide : — c'est pourquoi je vous
dis, sire dom abbé, que jusqu'à ce que mort me tue, — desboui^ je
ne sortirai pas jusqu'à ce que soit venu — de France le messager qui
partit hier au jour. » — Et le seigneur abbé eut en son cœur chagrin ,
— car il vit que le fait n'allait pas ainsi comme il devait; — et il dit 2715
au preux sire Eustache : t Seigneur, veuillez qu'il soit — que j'entende
l'autre partie, ainsi me va, avec dignité, — et laissons tomber cela,
qu'il n'en soit plus parlé. » — Et les vingt lui dirent : t Abbé, que celui
qui guide le monde — confonde tous ceux à qui plaît cette fohe. » 1720
— Et le seigneur abbé monta et rendit des grâces , — et vint avec sa
compagnie en la Navarrerie — pour mettre bonne paix.
LXin.
Pour mettre bonne paix alla le digne abbé — dire aux richeshommes, 3725
UIST. DE LA «0£IIRB DE NAV. S 3
i
178 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Dire a los rieomes, humil e merceyans, 2725
Que z aquels ma|l]s non fos ni aquetz desenantz :
« Seynnos , yeu ay estai ab N Estacha parlans
E z ap les .xx. , e z ai auditz le lor talans.
De trastota Navarra los petitz e les grantz
Jurego a 'N Estacha , e vey qu al prumer lans 2730
Le donatz comiat; e ges no m^es semblans
Que senes cort complida est dit sia fermans :
Per que os prec , non vuillatz a tort fayre bobans ,
Car Jhesu Crist abaissa Torguyll que z es sobrans :
Per que vuyll no siatz en aquest fait pecans. » 3735
fol. 78 r" E los rieomes dysso : « 'N abas, bes predicans,
E tôt vostre predic no s'y valdra us gans.
Que z era cels dels bores non compro los engans ;
Que no les tendra pro ni Frances ni Romans,
Ni lur sabiduria don tôt jom son pessans; 27^0
Car be os juran , N abat , per Dios e per sos sans ,
Que non es om tant savi ni tant maestreians
E que z agues legitz en Boloynna .x. ans ,
Que si los escoutava, que non anez mermans,
E que lo jugarian com si era efans. » 2745
E mentraiço s pa[r]lava, '1 prior de Sant Johans
Venia en Espaynna, ab maint bos cavalgans,
E passego les portz e ra[n]garda Rolans,
E foro el ospital, que z es ben abastans,
De Ronçasvals, ont fus vengutz us mesatgans 2760
D'En Estacha quanava a 'N Felip, rey dels Francs.
E dis los las novelas e los mais perillans ,
Don el fo molt irat e z el cor sospirans.
fol. 78 V* E venc en Pampalona a toi le plus enans,
E z audic que las vilas estavan en balans; 2755
E preguet lo ver Dios, que z es ver perdonans,
Que y pogues mètre patz aniz que y fos colps ni lans,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 179
humble et suppliant , — que ce mal ne fut nî celui-là désormais : —
« Seigneurs, j'ai parlé avec sire Eustache — et avec les vingt, et j'ai
ouï leur volonté. — De toute la Navarre les petits et les grands —
prêtèrent serment à sire Eustache, et je vois que de prime abord — «730
vous lui donnez congé ; et point ne m'est semblant — que sans déci-
sion de cour cette parole soit valable : — c'est poqrquoi je vous prie , ne
veuillez à tort faire su£Eisance ; — car Jésus-Christ abaisse l'oi^eil qui est
excessif: — c'est pourquoi je veux que vous ne soyez pas péchants en ce «7^5
fait. » — Et les riches hommes dirent : t Dom abbé, vous êtes prêchant
les biens, — et tout votre sermon n'y vaudra (la valeur d')ungant,
— poiu* que bientôt ceux des bourgs ne payent les tromperies; — vu
que ne leur servira ni français ni roman, — ni leur savoir, auquel «t^o
ils pensent toujours; — car bien nous vous jurons, dom abbé, par
Dieu et par ses saints , — qu'il n'est homme tant savant ni tant ins-
truit — et qui eût lu à Bologne dix ans , — qui , s'il les écoutait ,
n'allât s'abaissant, — et ils le joueraient comme s'il était (un) enfant. » «745
— Et pendant que ceci se traitait, le prieur de Saint-Jean — venait en
Espagne avec maint bon chevaucheur, — et ils passèrent les ports et
la colline de Roland , — et ils furent à l'hôpital , qui est bien suffisam-
ment fourni, — de Roncevaux, où fut venu un messager — de sire 57^0
Eustache, qui allait à sire Philippe, roi des Francs. — Et il leur dit
les nouvelles et les maux imminents , — dont il fut très-chagrin et
soupirant dans le cœiu*. — Et il vint à Pampelime avec le plus grand
empressement, — et ouït que les villes étaient dans l'inquiétude; — 2755
et il pria le vrai Dieu, qui est vrai miséricordieux, — qu'il y pût
mettre la paix avant qu'il y eût coup ni jet (de projectile ), — et qu'il
pût rendre modérées les haines mortelles, — et qu'il en chassât la
colère» les insolences et les tromperies. — Et le jour qu'il était se 1760
préoccupant de faire cela, — deux chevaliers français qui étaient
33.
180 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E quels mortals coratges pogues tornar temprans,
E qu'en giles la yra e 'Is orgoylls e 'Is engans.
E'I jom que z el estava d'aiso fayre tractans, 2760
Dos cavales Frances que z eran viandans
Ent al baro Sant Jacme, pelegris honorans,
Foro en Pampalona vengutz et albergans.
E vigo qu'en las vilas era[n] braus e cridans,
E vengo a 'N Estacha el cor maraveyllans; 3765
E 'N Estacha, que 'Is vie, fe les molt bel semblans,
E diss los : « Cavales, vos siatz remembrans
Que'ls baros de Navarra me sont molt contrastans. >»
E mentre ayso dîzian, lo prior coratgans
De San Geli , que z es de ça mar le plus grans, 5770
Trames pel pros N Estacha del syeus millors sergans.
E 'N Estacha tantost, ab los borgnes plus grans,
Venc s'en ent al prior ab afforcit senblans;
fol. 79 r* E quant foro ensemble , comencego '1 demandans.
E dyss le lo prior : t Be soy maraveyllans 3775
Car vos e les ricomes es si vengutz als brans. »
E lo valent N Estacha tantost fo en estans ,
• E dyss le : « Franc prior, anc no vi s tais engans
Com en Navarra corr, qui '1 sera confermans;
E saubretz ne lo ver, antz que anetz avans. » 27^0
— « Per Dio ! dyss lo prior, aiso es mos talans ;
Pero nuitz es hueimas, que'ls soleyll es intrans.
E quant vendra dema que sera flamegans,
Auziray l'autra part, per que es contrastans. »
E z ap aytant N Estacha e les borgnes vayllans 27^5
Ago près comiatz e vengo s'en parlans
Ent al bore Sant Cerni , que restaura les dans ;
E fon grant per las vilas la crida e '1 bobans,
Per ço quar de la guerra estavan comensans,
May que z ops no y avia. 3790
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 181
Yoy^eants — vers le baron saint Jacques , pèlerins pour l'honorer, —
furent venus en Pampelune et (y) logèrent. — Et ib virent que dans
les villes ils étaient fiu'ieux et criants, — et ils vinrent à sire Eustache, 2765
s'émerveillant dans le cœiu*; — et sire Eustache, qui les vit, leur
fit très-bon visage, — et leur dit : « Chevaliers, soyez vous souve-
nant — que les barons de Navarre me sont fort opposants. » — Et
pendant qu'ils disaient ainsi, le prieur courageux — de Saint-Gilles, 2770
qui est le plus grand en deçà de la mer, — envoya vers le preux
Eustache de ses meilleurs serviteurs. — Et aussitôt sire Eustache,
avec les principaux bourgeois, — s'en vint jusqu'au prieur avec air
assuré; — et quand ils furent ensemble, cojnmencèrent les demandes.
— Et le prieur lui dit : « Je suis bien m'émerveillant — de ce que 2775
vous et les riches hommes vous êtes ainsi venus aux glaives. » — Et le
vaillant sire Eustache fut aussitôt debout , — et lui dit : « Franc prieur,
oncques ne se vit telle tromperie — comme il court en Navarre,
qui le sera confirmant; — et vous en saurez le vrai , avant que 2780
vous alliez (plus) avant. » — « Par Dieu ! dit le prieur, c'est mon dé-
sir; — mais il va être nuit, vu que le soleil se couche. — Et quand
viendra demain qu'il sera flamboyant, — j'entendrai (de) l'autre par-
tie pomtjuoi elle est opposante. » — Et en même temps sire Eustache ,785
et les boui^eois vaillants — eurent pris congé et s'en vinrent en par-
lant — vers le boui^ Saint-Gemin , qui répare les dcmunages ; — et
par les villes les cris et le vacarme furent grands , — parce qu'ils com-
mençaient la guerre, — plus que besoin n'y avait. 3790
(
182 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
LXIV.
May que z ops no y avia era lo mal empris.
fol. 79 V* E quant venc lendema que lo jom esclarzis,
Le prior de Sant Geli, com coitatz e pervis,
Corn pogues far la patz e 1 mal que z adolsis ,
E[m]puiet e cavalga, e z era be maytis, J795
En la Navarreria , ont le mal s'afortis.
Lay trobet don Gonçalvo que siqp may que M erlis ,
E 1 valent don Garcia or es valent près fis,
E '1 pros don Pero Sanchitz qui Cascant es aclis.
E '1 pros don Corbaran qu'era ben palazis, 3800
E de cels de la vila y eran be pervis.
E lo prior lor dyss : « Seynnos, us mais sortiss,
E z a ops que s'escantisca enans que sia pris;
Car la terra s perdia e totz aquest pays.
N Estacha s'es clamât que vos lo tenetz pris, ^do5
E que non aus' yssir deforas als camis;
E 1 acomiades per ço que os abelis,
E non devetz far causa qu en siatz sobrepris. »
E los ricomes dysso : « Puyss Dios vos a tramis,
fol. 80 r* Seynner prior, a nos, nostre dreitz enrequis. 2810
N Estacha vos a dit aysso que 1 fon avis ;
Mas el gasta lo règne e Taga a mal mis ,
E demanda 'Is castels, tant da de paresis,
E a nos que qs a donatz, per sanchet2, peitavis.
E si gaire y estava, totz yriam mesquis; a8i5
Car en un an mestria tôt Taver de Paris ,
E da lo als estrans e nos empaubrezis.
E nos non suffririam qu el degastes pais ;
Car la nostra reyna, qu'en Campaynna s nuiris.
Non puiri'arencar e trastotz sos amis; i8ao
Mas, per la sancta Vei^e ont Jhesu Crist fo mis,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 183
LXIV.
Plus que besoin n'y avait le mal était enflammé. — Et quand vint
le lendemain, que le jour éclaira, — le prieur de Saint-Gilles, comme
pressé et avisé , — afin qu'il pût faire la paix et que le mal adoucit, —
monta à cheval et chevauche, et c'était bien matin, — en la Navar- 2795
rerie, où le mal s'aggrave. — Là il trouva don Gonçalvo qui sait plus
que Merlin, — et le vaillant don Garcia où est vaillant (et) pur mé-
rite, — et lépreux don Pierre Sanchiz à qui Cascante estsomnis, —
et le preux don Corbaran qui était bien palatin , — et de ceux de la 2800
ville y étaient (gens) bien avisés. — Et le prieur leur dit : « Sei-
gneurs, un mal surgit, — et il est urgent qu'il s'éteigne avant qu'il
soit pris; — car la terre se perdait et tout ce pays. — Sire Eustache 2805
s'est plaint que vous le tenez prisonnier, — et qu'il n'ose pas sortir
dehors dans les chemins , — et que vous le congédiâtes parce que cela
vous plait, — et vous ne devez faire chose pour laquelle vous soyez
repris. » — Et les riches hommes dirent : « Puisque Dieu vous a envoyé,
— seigneur prieur, à nous, notre droit enrichit. — Sire Eustache 2810
vous a dit ce qu'il lui a plu; — mais il ruine le royaume et l'eût mis
à mal , — et demande les châteaux , tant il donne de parisis , — et
à nous, il nous a donné, pour sanchets, des poitevins. — Ets'il y était 2815
longtemps, nous deviendrions tous malheureux; — car en un an il
dépenserait tout l'avoir de Paris, — et il le donne aux étrangers et
nous appauvrit. — Et nous nous ne souffririons pas qu'il ruinât le
pays; — car notre reine, qui se nourrit en Champagne, — n'en pour- 2820
rait venir à bout avec tous ses amis; — mais, par la sainte Viei^e où
Jésus-Christ fut conçu, — (cela) ne lui sera plus souffert, ni nous ne
184 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
No 'I sera plus sufert, ni 1 serem plus aclis. »
E d adoDcs le prlor respos a totz, e diss
A trastos los ricomes : « Altre coseyll n'er pris;
Car pietatz es bona sobre sos enemis, aSiS
E vos altres etz frayres e parens e cosis :
Per que y a obs que i venga la patz de paradis.
fol. 80 v" Entre mi e Tabbat, que lo be enantis,
Farèm tant, si podem, qu'en sera bona fis,
E Dios don'o 'n podcr. «83o
LXV.
« E Dios dono 'n poder, que si fara, si '1 platz. »
Ë d adonc lo prior e lo seynnor abbatz
Pessego entre lor com poguessan far patz.
E dyss le lor prior : « Seynner N abas , parlatz
Ab trastotz les ricomes e z ap las podestatz 3835
E z ap cels de la vila, e si Is adomescatz.
Hyeu m'en iray els bores saber las voluntatz ;
E, si Dio platz, farem qu'en seran totz pagatz. »
E d adonquas dyss l'abbas : « Seynner prior, anatz. «
E lo prior s'en venc ent a los bort cuitatz, iSào
E le seynnor abat anet ab^ sos privatz
Parlar ab los ricomes, qu era be maestreiatz.
E quant l'abbat e z els foron totz ensarratz ,
L'abbat lor près a dire : « Baros, [e] que pessatz.^
Tal carrera prenetz qu'en remangatz hondratz. » 2845
foK 81 r» E z aptant un ricome se fo em pes levatz,
E dyss le : « Seynner N abbas, per Dieu si escoltatz.
D'estas .ij. vias l'ima , vos cala may presa[tz] ?
N Estacha nos a dit, e crey que z o sapchatz,
Que si per cort complida es acomiadatz, 28S0
Que tautost s'en ira, e nos em paraillatz
De fayre cort plenera de trastot est regnatz,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 185
lui serons plus soumis. » — Et alors le prieur répondit à tous , et dit —
i tous les riches hommes : « Autre conseil en sera pris; — car pitié est sSsS
bonne envers ses ennemis , — et vous autres vous êtes frères et parents
et cousins : — c'est pourquoi il y a urgence que la paix du paradis
y vienne. — Entre moi et Tabbé, que le bien exalte, — nous ferons
tant, si nous pouvons, quil en sera bonne fin, — et que Dieu (nous) '^^^
le donne en puissance l
LXV.
« Et que Dieu (nous) le donne en puissance ! vu qu'il fera ainsi ,
s'il lui plaît. » — Et alors le prieur et le seigneur abbé — pensèrent
entre eux comment ils pourraient faire la paix. — Et le prieur lui dit :
• Seigneur dom abbé , pariez — avec tous les riches hommes et avec 2835
les autorités — et avec ceux de la ville, et ainsi calmez-les. — Je m'en
irai dans les bourgs savoir les volontés; — et, s'il plaît à Dieu, nous
ferons qu'ils en seront tous satisfaits. » — Et alors dit l'abbé : « Sei-
gneur prieur, allez. » — Et le prieur s'en vint jusqu'aux boiu^ a84o
promptement , — et le seigneur abbé alla avec ses intimes — parler
avec les riches hommes, vu qu'il était bien instruit. — Et quand l'abbé
et eux furent tous enfermés, — l'abbé leur prit à dire : « Barons, (et)
que pensez-vous? — Telle route prenez que vous en restiez hono- a845
rés. » — Et en ce même temps un riche honmie se fut levé sur
ses pieds, — et lui dit : « Seigneur dom abbé, pour Dieu écoutez.
— De ces deux voies l'une, laquelle prisez-vous plus.^^ — Sire Eus-
tache nous a dit, et je crois que vous le savez, — que si par cour aSSo
plénière il est congédié, — qu'aussitôt il s'en ira, et nous sommes
HIST. DC LA GUBBRE DE NAV. » 3 4
186 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E totz cominalment que il darem comiatz.
Empero autre fait es per nos albiratz ;
Que DOS séria honor e granda salvetatz asss
Si cels deis bores voliaa , qu aysi ns an aontatz ,
N Estacha gitar fora : serian perdonatz ,
E que^ls portais que z an en esta viia obratz
Serian aitantost desfaytz e derroquatz,
E trastotz ios engens romputz e peciatz. a 860
E si eis bores so fan , se que seran membratz ;
E z en altra manera els seran desterratz.
E vos, seynner N abbat, yretz dir eu dictatz;
fol. 81 v' Pero estas razos privadament parlatz. »
E Tabbat ios respos: « Yrei, puyss vos platz. »» 2865
E puyet atantost, e ben encavaigatz
Venc s'en e ia vintena; e quant fon devaiatz,
El pariet ab ios «xx. et ab io coseiii privatz,
E dyss que peis rlcomes era ior embiatz :
« Les ricomes vos pregan sia desamparatz 3870
Per vos aitres N Estacha e que no 'I defendatz.
E si vos aiso faitz , certament sapiatz
Que 'is engens e 'is portais seran totz debrisatz,
E ia tor er desfayta, e may, si may mandatz. »
E ios .XX. e 1 coseyii foro s tost coseyiiatz, 2875
E dysso '1 : « Seynner N abbas, cant vos seretz tomatz,
Digatz a ios ricomes que mati son ievatz;
Car pessavan qu en nos fon tan gran maiveztatz.
Enantz que nos o fessam , certament sapiatz
Que de sanc, ab cervelas, er io camp enjuncatz. » 2880
Aras a ditz Fabat : « D*ayso m siatz celatz ,
fol. 82 1' Que z eu soy mesagers, e non si' acusatz. »
E ios .XX. dysso ie : « N abas, no vos tematz. «
E z ap aitant Fabbat, vei^oynnos et iratz ,
Anet ai pros N Estaclia iay on er aibergatz , a88S
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 187
préparés — à faire cour pléniëre de tout ce royaume , — et que tous
sans exception nous lui donnerons congé. — Pourtant autre chose est
par nous considérée; — quMl nous serait honneur et grand salut — si j855
ceux des bourgs, qui nous ont ainsi honnis, voulaient — mettre sire
Eustache dehors : ils seraient pardonnes , — et que les portails qu'ils
ont faits en cette ville — fussent aussitôt défaits et jetés à terre , —
et tous les engins rompus et mis en pièces. — Et si les boiu^ font 2860
cela, je sais qu'ils seront prudents; — et en autre manière ils seront
expulsés. — Et vous, seignem* dom abbé , vous irez leiu* dire ce pro-
pos; — pourtant expliquez ces choses en particidier. » — Et Fabbé ,355
leur répond : « J'irai , puisqu'il vous plait. » — Et il monta aussitôt ,
et siu' un bon cheval — il s'en vint en la vingtaine ; et quand il fiit
descendu , — il parla avec les vingt et avec le conseil en particulier, —
et dit que par les riches honunes il leur était envoyé : — « Les riches ,3^^
hommes vous prient que sire Eustache soit abandonné — par vous
autres, et que vous ne le défendiez pas; — et si vous le faites, certai-
nement sachez — que les engins et les portails seront tôt brisés , — et
la tour sera défaite, et plus, si vous ordonnez davantage. » — Et les vingt ,3^5
et le conseil eiu*ent bientôt tenu conseil, — et lui dirent : <« Seigneur
dom abbé , quand vous serez retovmié , — dites aux riches hommes
que matin ils sont levés , — puisqu'ils pensaient qu'en nous il y eût
une si grande méchanceté. — Avant que nous le fissions, certainement
sachez — que de sang, avec cervelles, sera le champ jonché. » — ,33^
Alors a dit l'abbé : « De cela ne me dites rien, — vu que je suis mes-
sager, et que je ne sois pas accusé. » — Et les vingt lui dirent : « Dom
abbé , ne craignez pas. » — Et en même temps l'abbé , honteux et
fâché, — alla au preux sire Eustache, là où il était logé, — et fiit ,335
bien accueilli par tous et honoré. — Là était le prieur comme sage
et prudent. — Et le vaillant sire Eustache et le prieur et l'abbé — se
ai.
188 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E fon ben acuyllitz per totz e honoratz.
Lay era lo prios com savis e membralz.
E lo valent N Estacha e 'I prios e Tabbatz
A par tego s, per que lo cosseyll fos privatz.
E Tabbas dyss : • N Estacha, message os soy forçatz ; 3890
Empero vos tôt' ora vostre meilltz ne gardatz.
Les ricomes m'an dich , e que z es veritatz ,
Que si en cort complida , aysi com fos juratz,
Vos donan comiat, que tantost vos n' iratz;
E z els tendran vos o, sol que vos o tengatz. » 3895
E lo prior tantost respos com asenatz,
E dyss le : « Seynner N abbas, non Tes poder donatz
Qu'elposca aysso far, car ja son embiatz
Les messages en França al bon rey coronatz,
Dire com pels ricomes es el Bore ensarratz. 5900
fol 83 v" Entro venga 'Is messages ab escriutz sagelatz,
El ayso no faria, car seriam blasmatz.
Pero yeu m'ay pessat ço que z er salvetatz
En la Navarreria e z els bores aimatz ;
Pero aysels de la me senblan desenatz 290^
Que trazo de balesta los cayrels afilatz. »
E l'abat dyss : « Prior, si vos o cosseyllatz ,
Hyeu vuill qu'entro dema , qu'el soleyll sia entratz ,
Agan tregas e patz , e no y sia tiratz
Cayrel d'a[m]bas las partz ni ome menaçatz, 29>o
E veyrem si dema serem myller astratz. »
— « Per Dio, ditz lo prior, N abat, trop be parlatz. »
E preso dels bores tregas tro al jom que fo sigatz ,
E 'n la Navarreria dego la molt pregatz ,
E preguen Jhesu Crist qu'es vera Trinitatz 2915
Que l'abatz e '1 prior, que son aordenatz,
Y poyscan mètre be.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 189
tirèrent à part pour que le conseil fût privé. — Et Tabbé dit : « Sire 2890
Eustache, je vous suis messager contraint; — toutefois vous, consi-
dérez-en toujoiu^s votre avantage. — Les riches hommes m'ont dit,
et c'est la vérité , — que si en cour plénière , ainsi qu'il fut juré , —
ils vous donnent congé, qu'aussitôt vous vous en irez; — et ils vous 2895
tiendront cela, pourvu que vous l'observiez. » — Et le prieur aussitôt
répondit comme honrnie de sens, — et lui dit : « Seigneur dom abbé,
pouvoir ne lui est pas donné — qu'il puisse faire cela , car déjà sont
envoyés — les messagers en France au bon roi couronné, — dire com- 29^0
ment par les riches hommes il est dans le bourg bloqué. — Jusqu'à ce
que vienne le messager avec écrits scellés, — il ne ferait pas cela, car
nous serions blâmés. — Toutefois j'ai pensé à ce qui sera salut ; —
en la Navarrerie et dans les bourgs imis; — pourtant ceux de là me 2905
semblent fous — qui tirent avec la baliste les carreaux affilés. » — Et
l'abbé dit : « Prieiu*, si vous le conseillez, — je veux que jusqu'à de-
main, que le soleil sera levé, — ils aient trêves et paix, et qu'il n'y
soit pas tiré — carreau des deux côtés ni homme menacé, — et nous 2910
verrons si demain nous serons plus heureux. » — « Par Dieu 1 dit le
prieur, dom abbé , vous parlez fort bien. » — Et ils prirent trêves des
boiu^ jusqu'au jour qui fut assigné , — et en la Navarrerie ils durent
fort la prier, — et prient Jésus-Christ , qui est vraie Trinité, — que 29 »s
l'abbé et le prieur, qui sont (clercs) ordonnés, — y puissent mettre
bien.
190 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
LXVI.
fol. 83 r" Que poscan mètre be e gitar la error.
E trastotas las ordes anego a vigor
En la Navarreria pregan lo Salvador agao
Que li prezes merce d'est poble peccador.
E 1 prior de Sant Gili , cant fo lay entre lor ,
En la vila mandet per cels queran millor;
Mas no y ac ricome, ni bo ni sordeior.
Quel prior ab la vila ac coseyll celador. agaS
E '1 prior dyss aysi : « Humil, franc, quar seynnor,
Per totz tems may tomatz vostre pretz en color,
Si eras me crezetz, e faretz lo myllor.
Si els ricomes gitavatz de tota vostra honor,
E quels desamparetz si que s n^ano aillor, 9930
Esperanç' ay en Dio, qu'es nostre redemptor,
Que o[s] £stray per .c. ans dar trevaa et amor,
E que no s desfara algarrada ni torr ,
Ni los porta s ni re que os sia desonor. »
Et adonc alcus dysso : « Ço es be fazedor. » 2935
fol. 83 V* E los altres dizian : « Certas, yl an paor. »
E dysso H : « En prior, vos que z es parlador,
Âuria ab les bores so que dizetz valor i^ »
E z el diss que z ap Dio , que z es vera lugor,
O quidav' acabar e mètre en ténor. 29^0
E do [n] quas tomatz vos e si parlatz ab lor ,
E nos a vostre coseyll senes tota rumor. »
E '1 prior s'en tomet, e z ap lui Fray Menor,
E lo seynnor abat, si que'l fait contet lor;
E vengo ent al Bore de molt granda vigor ; 9945
En Sant Laurentz entrego , ont fo 'I govemador
N Estacha , e los .xx. e li coseyllador.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 191
LXVI.
Qu'ils puissent mettre bien et chasser l'erreur. — Et tous les
ordres allèrent avec vitesse — en la Navarrerie * priant le Sauveur 2920
— qu'il lui prît compassion de ce peuple pécheur. — Et le prieur
de Saint- Gilles, quand il fut là entre eux, — en la ville manda
ceux qui étaient meilleurs; — mais il n'y a riche honune, ni bon,
ni plus mauvais, — vu que le prieur avec la ville eut conférence 2925
secrète. — Et le prieur dit ainsi : «Doux, francs, chers seigneurs,
— pour toujours désormais changez votre mérite de cotileur, —
si maintenant vous me croyez, et vous ferez (pour) le mieux. — Si
vous chassiez les riches honunes de tout votre territoire, — et que 2930
vous les abandonnassiez en sorte qu'ils s'en aillent ailleurs, — j'ai
espérance en Dieu , qui est notre rédempteur, — que je vous ferai pour
cent ans donner trêves et amitié , — et que ne se défera ni algarade
ni tour, — ni les portails, ni rien qui vous soit (à) déshonneur. » — Et «9^5
alors aucims dirent : « Cela est bien faisable. ■ — Et les autres disaient :
• Certainement ils ont peur. ■ — Et ils lui dirent : « Sire prieur, vous
qui êtes parleur, — ce que vous dites aurait-il valeur avec les boui^P »
— Et il dit qu'avec Dieu, qui est vraie splendeur, — il croyait achever 39^0
cela et (le) mettre en teneur (par écrit). — « Et alors retournez-vous-
en et parlez avec eux, — et nous à (nous acceptons) votre conseil sans
aucun bruit. » — Et le prieur s'en alla, et avec lui des Frères Mineurs,
— et le seigneur abbé , de sorte qu'il leur conta le fait; — et ils vinrent 2945
jusqu^au Bourg avec très-grande vitesse; — ils entrèrent en Saint-Lau-
rent, où fut le gouverneur — sire Eustache, et les vingt et les con-
192 HISTOIRE DE LA GUERRE DE INLAVARRE.
E d adonc lo prior, ab semblança de plor,
Comencet de parlar.
Lxvn.
Comencet de parlar e près le se a dir : agSo
« Seynnor, grant merce fa qui 1 mal pot escantir.
Sy en la Navarreria podiam acabir
Que'ls ricomes gitessan de lor a mal ayr,
fol. 84 f» Voldriam, per .c. ans, patz e tregas plevir
E qu'engen no s deSesni s ânes desbastir, 2955
E que'ls portais s'estian senes tôt contradir.
E si vos ayso faitz , lo bes pot enantir ;
E per que'l mal s'escanta, vuyllatz o cosentir. »
E 'N Estach' ab .xx. anego s eslegir,
E parleron ensemble. Lay viratz départir ; .,60
Empero Tacort fii, can avenc al fenir,
Que dysso a 'N Estacha los .xx. ab grant sospir :
« Sey[n]er, per vostr amor volem ayso suflBrir ;
E farem tota re que os posca pron tenir,
Si per que'ls enemics vostres puyscatz delir. » 3965
En mentre qu'el estavan per aquest fait bastir,
En la Navarreria comencego de dir
Que la patz se fazia. Celuy que Dios air,
Pascal Gomiz anet, per lo ben destruzir,
fol. SA v" Desparrar Falgarrada, ayssi que fe n' yssir 5970
La peyra , e z anet dedintz lo Bore ferir,
E trenquet e destruz so que pot cosseguir.
E la gent escridet e près s'a d espaurir ,
E cridan a las armas e van se tot[z] garnir.
E dedintz Sant Laurentz comencet uns a yr, 2975
E cridec : « Via fora ! c'ora es del escrimir,
Que los engens de la an tirât, ses mentir. »
E lo bruylle se leva, e van se tot[z] yssir.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 193
seillers. — Et alors le prieur, avec apparence de pleur, — commença
à parler.
Lxvn.
Commença à parler et il se prit à dire : — « Seigneurs, grande grâce ^9^0
fait qui le mal peut éteindre. — Si en la Navarrerie nous pouvions
réussir — (à ce) que les riches hommes ils repoussassent loin d^eux avec
rude dédain, — nous voudrions, pour cent ans, garantir paix et trêves
— et qu*(aucun) engin ne se défit ni ne s'allât démolir, — et que les ^9^5
portails suhsistent sans nulle contradiction. — Et si vous faites cela,
le bien peut avancer; — et pour que le mal s'éteigne, veuillez con-
sentir à cela. » — Et sire Eustache avec les vingt allèrent se recueillir,
— et ils parlèrent ensemble. Là vous verriez (se) partager; — pour- 2960
tant il y eut accord, quand (on en) vint à la fin, — vu que les vingt
dirent à Eustache avec grand soupir : — « Seigneur, pour Famour
de vous, nous voidons souffrir cela; — et nous ferons toute chose
qui vous puisse foiunir profit, — de sorte que vous puissiez détruire ^966
vos ennemis. ■ — Et pendant qu'ils étaient en train de traiter cette
affaire , — en la Navarrerie ils commencèrent à dire — que la paix
se faisait. Celui que Dieu haïsse, — Pascal Gomiz, alla, pour détruire
le bien , — décrocher Talgarade , de sorte qu'il en fît sortir — la pierre , «970
et elle alla dans le Bourg frapper, — et trancha et détruisit ce qu'elle
put atteindre. — Et la gent s'écria et se prit à avoir peur, — et
ils crient aux armes et se vont tous garnir. — Et dans Saint-Lau- 2975
rent (quelqu')un commença à aller, — et cria : « Allons hors (d'ici)!
vu que c'est le moment de combattre, — vu que les engins de là
HI8T. DE LA GUERRE DE RAV. 35
194 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E ap tant im' autra peyra comencet de venir,
Sy que per una casa s'anet en intz plomir. 2980
E d adonc dys N Estacha : « So non es de sofrir ;
E vedetz, seynner N abas, co ns' volo destruir.
Toma von , que z ueimay no y pot ren pron tenir
Que la guerra no sia.
Lxvni.
foi. 85 r' « Que la gu[e]rra no sia, que'l mal vey començar. » 2985
E crideguo a d armas e preso s a d armar;
E lo valent N Estacha pessa de cavalgar,
E los .XX. disso : « Seynne , que voldret far ?
Sobre ^Is nostres engens se vol la gent macar :
Car non les layssan trayre, layssarem les tirar.*^ » 2990
E z el diss lor que z oc , e que'Is anem cremar ;
« E z alumaz las fayllas, qu^eu le vuyl primer dar. »
E la claus de la Rocha^ el se fa aportar,
E huhrit sel portai e z anet oltra anar,
E près Tescut al col per son co[r]s escudar, 2995
E la faylla el puynn, e comencet d'anar ^
E la casa on Maria de Lantz solia estar,
E aqui mes lo foc ; so qu*eu vi puyss contar ;
E lo foc près se fort , si quel vie om montar.
fol. 85 v" Et adonc ima veylla vai .j. cayron tirar, 3ooo
Si que feric N Estacha sus Felme bel e clai*,
Dont totz que z ap luy eran ago el cor pessar; .
Empero anc no 1 pot en nuylla ren dampnar.
E*n la Poblacion , que vigo '1 foc montar,
Puyego sus les mu[r]s ab fayllas, ab cridar. 3oo5
E z ap buyss e z ap sofre per mas test alumar,
E dintz en Sorriburbu anego '1 foc gitar.
' Ce mot est douteux; on peut à peine le lire dans le manuscrit.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 195
>
ont tiré, sans mentir. » — Et le bruit se leva, et ils vont tons sortir.
^- Et en même temps une autre pierre commença à venir, — en 2980
sorte que dans une maison elle alla tomber. — Et alors dit sire Eus-
tache : « Ceci ne doit pas être souffert; — et voyez, seigneur dom
abbé, comme ils nous veident détruire. — Retournez-vous-en, vu
que désormais rien ne peut empêcher — que la guerre ne soit.
LXVm-
« Que la guerre ne soit, car je vois commencer le mal. » — Et 2985
ils crièrent aux armes et se prirent à s'armer; — et le vaillant sire
Eustache pense à chevaucher, — et les vingt dirent : « Seigneur,
que voudrez-vous faire ? — Sur nos engins la gent se veut frapper :
— parce qu^on ne les laisse pas lancer, les laisserons-nous tirer? » — ,^^0
Et il leur dit que oui, et que nous allions les brûler (les ennemis);
— « et allumez les torches, car je veux le premier donner. » — Et la
clef de la Roche il se fit apporter, — et ouvrit ce portail et alla
outre passer, — et prit l'écu au cou pour garantir son corps, — et la 2995
torche au poing, et il commença à aller — en la maison où Marie de
Lanz avait habitude d'être, — et là il mit le feu; je puis conter ce que
je vis; — et le feu se prit fort, de sorte qu'on le vit monter. — Et 3ooo
alors une sentinelle va tirer ime pierre , — de sorte qu'elle firappa sire
Eustache sur le heaume bel et clair, — dont ceux qui étaient avec lui
eurent au cœur de la peine; — pourtant onques il ne put en aucune
façon l'endommager. — Et en la Poblacion, quand ils virent le feu
monter, — ils montèrent sur les miu*s avec des torches et en criant, 3oo5
— et avec bois et avec soufre pour plus tôt allumer; — et dans
Sorriburbu ils allèrent jeter le feu. — Et puis je vous dis en vérité
95.
196 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E puys vos die de cert que no '1 cale barguinar,
Que z aytantost fun près, e presso s*a cridar
D^entramhaslas partidas, e trayre e lansar, 3oio
E cayreis e segetas espessamentz anar.
. E d'entr'ambas las partz audiratz frondeiar,
E trabuquetz destendre, e peyras enviar;
E viratz derroquar osda[l]s e pecîar,
E balestas de tom e d'estrop desarrar. Soi 5
E z entre'l foc e 1 fum e la coior e 1 flar
E'I vent, lo cel e Tayre fazian cambiar;
fol. 86 r** Mas cels de la Galea eran en grant cuytar,
Q^us non vezia l'autre ni s pogran devisar :
Tan grans era Tengoyssa del fiim e del ventar. 3oao
E '1 pros govemador N Estacha , qui Dios gar,
Anava per las torrs les torreîs confortar,
E dizia : « Seinnos, oy es temps de vengar
La onta dels tracbos que nos an fait pessar. »
Adonc viratz las donas e doncelas anar, 3oa5
E sirventz e sirventas per l'ayga aportar,
Per mètre en la Galea pels omes restaurar;
Car la casa en que'I veyllador sol veyllar,
S'era ja alumada e s preni' a cremar.
Mas aysels de la tor, c'avian pro affar, 3o3o
Ab tota la engoyssa Tanego aterrar;
E crey que mill cayreis y pogratz ben trobar.
Et adoncas N Estacha près si a d alegrar,
E ap tota sa compaynna pesset de cavalgar
A la Poblacion les portais regardar 3o35
fol. 86 V* E las tors e 'Is ambans e 1 luec per gueregar.
E'n la Navarreria pessavan d'estremar
Las femnas, e los oms de ferir e de dar.
E z auziratz dolor e playnner e plorar,
Car tal era vencutz que cuidava sobrar. 3o4o
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 197
qu^il ne lui fallut pas bai^uigner^ — vu qu'aussitôt il fut pris, et ils
se prirent à crier — des deux cotés , et à tirer et à lancer, — et car- 3o i o
reaux et flèches (commencèrent à) épaissement aller. — Et des deux
côtés vous ouïriez jouer des frondes, — ettrébuchets détendre, et en-
voyer des pierres; — et vous verriez renverser et mettre en pièces des
maisons, — et desserrer des balistes de rempart et de barbacane. — 3oi5
Et entre le feu et la fumée et la couleur et Todeur — et le vent , ils
faisaient changer le ciel et Tair; — mais ceux de la Galée étaient en
grande presse, — vu que Tun ne voyait pas Tautre ni ils ne se pou-
vaient parier : — tant grande était Fincommodité de la fumée et du Soao
vent. — Et le preux gouverneur sire Eustache', que Dieu garde, —
allait par les tours réconforter les touriers , — et disait : « Seigneurs ,
aujourd'hui il est temps de venger — Toutrage des traîtres qui nous
ont fait de la peine. » — Vous verriez alors les dames et les de- 3025
moiselles aller, — et serviteurs et servantes pour apporter de Teau ,
— pomr mettre en la Galée pour restaurer les hommes; — car la
maison en laquelle le veilleur a coutume de veiller, — s'était déjà
allumée et se prenait à brûler. — Mais ceux de la tour, qui avaient 3o3o
assez à faire, — à grand'peine Fallèrent jeter à terre; — et je crois
que mille carreaux vous y pourriez bien trouver. — Et alors sire
Eustache se prit à se réjouir, — et avec toute sa compagnie il pensa
à chevaucher — à la Poblacion (pour) regarder les portails — et les 3035
tours et les retranchements et le lieu pour guerroyer. — Et en la Na-
varrerie ils pensaient à retirer — les femmes, et les hommes à frap-
per et à donner. — Et vous ouïriez douleur et plaintes et pleurs , —
car tel était vaincu qui croyait avoir le dessus. — Et alors les riches 30^10
hommes allèrent revêtir leurs hauberts, — et se firent les chevaux
garnir et apprêter; — ils sortirent de la ville et allèrent se poster —
vers la Taconera, vu qu'ils pensaient trouver — les hommes des deux 3045
198 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Et adons les ricomes anego auzbei^ar,
E foro s los cavals garnir et aprestar;
Yssigo s de la vila e z anego s parar
Endreit la Taconera, que cuidavan trobar
Les omes d'ams les bores per pendre e per raubar; 3o45
Car Boquin les dizia e Is anava jurar
Que z ap sas algarradas les yria gitar
Dels bores, e destruizir e los albercs desfar,
Que z om non Fauseria ni fenma esperar ;
Enantz s'en fugyrian e s'irian salvar. 3o5o
E Us baros e Is ricomes podian ben musar,
Que s cugavan fugissen, e'n fessan lor mandar.
Empero balestas anet om enbiar ,
fol. 87 r** Si volian els bores totz esems albergar,
Car om les layssaria seguramentz estar; 3o55
Pero , a la yssida , s pessasen de gardar.
La ky viratz balestes e sirventz apartar
D'entr'ambes les partidas, e cayrels presentar,
E dartz e z alavesas menudamentz volar,
E las balestas tendre e tantost desarrar ; 3o6o
E la guerra fom cauda e fortz de remirar,
Car dedintz e deforas pessavan de macar.
Lay auziratz las donas playnner e sospirar,
Car non vedian lor fill ni lor maritz tomar.
E viratz drestadals reseynner li autar, 3o65
E los santz e las sautas ab torchas alupnar,
E domnas e donzelas ploran agenoyllar.
E adonquas N Estacha virât lo remenar,
Si que tota la vila fazia alegrar.
E duret tant la guerra e '1 ferir e '1 chaplar, 3070
Quel soleyll s'en intret si c'om non vie son par,
fol. 87 v' E z ac n'i de nafratz que z anego megar.
E fon tan grantz la guerra e 1 mal e '1 tribayllar,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 199
boui^ pour prendre et pour j»Uer; — car Boquin leur disait et leur
allait jurer — qu^avec ses algarades il les irait chasser — des bourgs, et
détruire et défaire les habitations, — vu qu'homme ni femme ne l'ose-
rait attendre ; — au contraire ils s'enAiiraient et s'iraient sauver. -^ 3o5o
Et les barons et les riches hommes pouvaient bien muser, — quand
ib pensaient qu'ils s'enAiiraient, et en feraient leur commandement.
— Pourtant les balistes on alla envoyer, — s'ils voulaient dans les
boui^ tous ensemble héberger, — car on les laisserait (y) être en 3o55
sûreté; — pourtant, à la sortie, qu'ils pensassent à prendre garde. —
Là vous verriez arbalétriers et soldats s'écarter — des deux côtés, et
présenter des carreaux, — et dards et projectiles voler menu, — et 3060
tendre et aussitôt desserrer les balistes; — et la guerre fut chaude et
forte à contempler, — car dedans et dehors ils pensaient à frapper.
— Là vous entendriez les dames (se) plaindre et soupirer, — car
elles ne voyaient pas leurs fils ni leiu^ maris revenir. — Et vous 3o65
verriez de cierges entourer les autels, — et illuminer avec des torches
les saints et les saintes, — et dames et demoiselles pleurant (s')age-
nouiller. — Et alors vous verriez sire Eustache se démener, — en
sorte que toute la ville il faisait se livrer à la joie. — Et tant dura la 3070
guerre et le combat et le carnage ^ — que le soleil se coucha et qu'on
ne vit pas son compagnon, — et il y en eut de blessés qui allèrent (se)
faire panser. — Et fut si grande la guerre et le mal et la fatigue , —
que des deux côtés ils allèrent se retirer, — parce que le jour faisait ^ .
défaut.
200 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Que d'entr'ambas las partz s'aneguo repayrar,
Per ço quel jom faiiiia. 3075
LXIX.
Per ço quel jom fayiiia se foron relinquid;
Pero d'ambas las partz n'estego maynt gamld ,
E lau contra Tautre aprest et amarvid,
Tota la nuyt audiratz las gaytas [far] maint crid;
E quant venc sus a Talba, quel soleyll resplandid, 3o8o
Cridero a las armas, e foro tuyt yssid,
E laus pren la lança, l'autre Fespeu pelid,
L'autre pren sa baleste an cayrels esmolid ,
E l'autre pren son escut e son elme forbid,
E l'autre la guyssarma , l'autrel cotel brunid , 3o85
E l'autre son pérpuynt, l'autrel bran coladid.
E d adonques N Estacha paiied, si c'om l'aauzid,
E diss lor : « Francx seynnos, li tracho[r] fementid
An perduda la força e perdut lor envid ,
fol. 88 r' E z ay ferm esperança que tuid saran delid. • 3090
E z ab aquestas novas levet s el noytz e 1 crid,
E cridero a d armas, si que foro yssid,
Laus ent a Sant Jaime on era 1 chaplerid;
L'autre vengo al fom, ont mayntz om fo ferid;
L'autri oltra 1 pont nou entre l'arbre florid. 3095
D'entr'ambas las partz viratz que quascus s'escrimid.
E lo valent N Estacba venc s'en encoragid
Ent al fom , car la era le mayor cbaplerid ;
E z el, ab sa compaynna, fo se tant enardid,
Qu'a mantenent l'avian, assi que fo ferid 3 100
Un escuder que avia gayllart e ben ardid.
N Amaut de Marcafava a nom en son escrid.
E det l'om tal sul pe d'im cayro redondid.
Que per pauc de dolor aqui non s'e[s]mayd.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 201
LXIX.
Parce que le jour faisait défaut ils se furent abandonnés ; — pour-
tant des deux côtés maints restèrent armés , — et Tun contre l'autre
apprêté et disposé. — Toute la nuit vous entendriez les sentinelles
[faire] maint cri; — et quand vint sus à l'aube, que le soleil res- 3o8o
plendit, — ils crièrent aux armes, et furent tous sortis. — Et l'un
prend la lance , l'autre Fépieu poli , — l'autre prend son arbalète avec
carreau émoulu, — et l'autre prend son écu et son heaume fourbi,
— et l'autre la guisarme , l'autre le couteau bruni ,-^--et l'autre son pour- ' 3o85
point, l'autre le glaive tranchant. — Et alors sire Eustache parla,
de sorte qu'on l'ouït, — et leur dit : « Francs seigneurs, les traîtres
félons — ont perdu la force et perdu leur défi, — et j'ai ferme 3o9o
espérance que tous seront détruits. » — Et siu- ces entrefaites se leva
le bruit et le cri, — et ils crièrent aux armes, de sorte qu'ils furent
sortis , — les uns vers Saint-Jayme où était le carnage ; — les autres
vinrent au four, où maint homme fut frappé; — les autres outre le 3095
pont neuf entre les arbres fleuris. — Des deux côtés vous verriez que
chacun se bat. Et le vaillant sire Eustache s'en vint encouragé —
vers le foiu*, car là était le plus fort carnage ; — et lui , avec sa compa-
gnie, il se fut tant enhardi, — que sur-le-champ ib l'avaient, telle- 3 100
ment que fut blessé — un écuyer qu'il avait brave et bien hardi. —
Sire Amault de M arcafava il a nom en son écrit. — Et on lui donna
un tel (coup) sur le pied d'ime pierre ronde, — que peu s'en fallut
HIST. Dfi LA GUERRE DE NA?. a6
202 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE-
Ab tant don Diego Martinetz fo venid, 3io5
E segotet sa lança fermamentz e brandid;
E donet tal a d un que ac acosseguid
fol. 88 v' Pel peitz, que z anc no poc tornar lo fer polid.
E cels de Tautra part foron si enrabgid,
Que totz foron tantost sobre luy asayllid; 3 no
E degon tantz de colps qu^en terra s'acorpid ,
Que per plus de .x. locs issi 1 sanc escarid;
E menet Tom nafirat e mal envilanid;
E qui no Tajudes, lai [en] fora giquid.
E un autr' escuder gayllart e ben aybid, 3ii5
De don Fortuyn Eniguitz era frayre plenid,
Ab la lança el puynn el fo avant sayllid ,
E ferig n un tant fort que z el cors o sentid.
E un de l'autre partz ac le ben devezid,
E det le d'ima lança si que z aqui morid, 3iso
En que les traydos se foro esgayzid.
Don Andreu de Marça d'un venable biimîd
Fo feritz per la cara, si que trastot Fubrid
La liiayssel e la gauta tro a sus a la narid.
E don Pascal Laceylla d'un cayrel asserid 3i25
fol. 89 r" Fo ferud en la cara [de] mal colp descausid.
En la part vas Sanct Jacme foro si referid ,
Que n'i ac de nafrat, de mortz e de fenid.
Pero Peritz d'Araqaill y fo mortz e delid,
Aznar de Çaraquieta fo mortz e relinquid, 3i3o
E de l'autra part .ij. foro mort e somsid.
E lo valent N Estacha estet totz esbaid,
Car vie naffratz sos ornes, [e] mortz e descofid,
E cridet autamentz : « Que sera, Jliesu Crid!
Si serai per traydos perjurs ses fe aunid, 3i35
Que contra lur seynnora se son appoderid?
Non deu esser sufert per vos ni cossentid. »
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 203
que de dovdeur là ii ne s'évanouit. — En ce moment don Diego 3io5
Martinez vint, -^— et secoua et brandit fermement sa lance; — et il
donna un tel (coup) à un qu'il atteignit — par la poitrine, que le fer
poli ne put plus revenir. — Et ceux de Fautre côté furent si enragés ,
— que tous forent aussitôt élancés sur lui; — et ils lui donnèrent 3 no
tant de coups qu'en teixe il s'accroupit, — vu que par plus de dix
endroits sortit le sang précieux; — et on Temmena blessé et cruel-
lement maltraité; — et qui ne l'aiderait pas, là [en] serait délaissé. —
Et un autre écuyer brave et bien façonné, — de don Fortunio Lai- Su 5
guez il était frère entier, avec la lance au poing il se fut élancé
en avant, — et en frappa im si fort qu'au corps il le sentit. — Et
un de l'autre côté l'eut bien visé, — et lui donna tel (coup) d'une 3ijo
lance que là il mourut , — en quoi les traîtres se furent égayés. —
Don Andrieu de M arça d'un épieu bruni — fot frappé par la face ,
de sorte qu'entièrement on lui ouvrit — la mâchoire et la joue jus-
que sur le nez. — Et don Pascal Laceylla d'im carreau acéré — 3i*5
lut frappé en la face de mauvais coup brutal. — Dans la partie (de)
vers Saint-Jayme ils furent tellement repoussés, — qu'il y en a de
blessés, de morts et de finis. — Ainsi Peritz d'Araquil y fot tué et
détruit, — Aznar de Zaraquieta fut tué et abandonné, — et de l'autre 3i3o
côté deux furent tués et détruits. — Et le vaillant sire Eustache resta
tout ébahi, — quand il vit ses hommes blessés, (et) morts et
déconfits, — et il cria hautement : « Que sera(-ce), Jésus -Christ!
— si je suis par des traîtres parjures (et) sans foi honni, — qui 3i35
contre leur maîtresse se sont fortifiés? — (Cela) ne doit pas être
souffert par vous ni consenti. » — Et les bourgeois des deux boui^
aussitôt eurent dit : — « Seigneurs , ils sont vaincus et morts et
épouvantés. — En guerre (c')est coutume et droit, vu qu'il en est 3140
lu, — que des deux côtés il y en doit avoir de morts et de bles-
a6.
204 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E 'Is boires d'ams les bores aitantost ago did :
« Seynnor, els son vencutz e mortz e z espaurid.
En gerra es costumma y dreitz, que n es legid, 3i4o
Que d'anbas partz n'i deu aver mortz e ferid. »
E z ap aquelas novas els foron azaptid.
D'entr'ambas las partldas levet se lo brugid ,
fol. 89 V* E ferigo s per caps e per mans e per did.
E duret tant la gerra e '1 chaple e '1 repid , 3ii5
Quel terra e la ribera e Tayga redendid,,
E lo cel e 1 soleiil e l'air' en refrenid.
E partit se lo jocx, que lo jom s'escurid;
E cels que foron mortz porteron lor amid ;
E cesset se la guerra e la noiza e 1 crid 3i5o
Tro a lendema a Talba.
LXX.
Tro a lendema a Talba, quel soleills ysitz fo,
D'entr'ambas las partidas estego ses tenço ;
Mas quant le jom parec, trestotz escridero,
Ricomes e baros, caver e d efanço, 3i55
Borgnes e menestrals , e silventz e peo :
« Baros , totz a las armas , que z er ve la sazo
Que mostrem los coratges, e veirem qui son pro. »
E d adonquas N Estacha, cui es sens e razo,
Sonet les .xx. e cels que del coseyll foro, 3 160
E diss los en aissi : « Lo nostre coraço
fol. 90 r** Nos sera grant dapnage e grant perdicio.
Lo poble de la vila, a tôt lo prumer so,
Isso fora 'Is portais, e degus no gardo
So que s cove a gerra ni a malecio; 3i65
E cuyatz, cant les vei nafratz, que m sapcha bo.^
Antz n'ai dolor mortal dintz en mo coraço. »
E d ado[n]qua8 les .xx. tantost resposo lo :
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 205
ses. ■ — Et sur ces explications ils furent satisfaits. — Des deux
côtés 'le bruit se leva, — et ils se frappèrent par les têtes, par les
mains et par les doigts. — Et dura tant la guerre, le carnage et le 3ià5
bruit, — que la terre et la plaine et Teau retentit, — el le ciel et
le soleil et l'air en résonna. — Et la bataille cessa , vu que le jour
s'obscurcit; — et ceux qui furent morts, leurs amis (les) emportèrent;
— et la guerre et le bruit et les cris cessèrent — jusqu'au lendemain 3i5o
à l'aube.
LXX.
Jusqu'au lendemain à l'aube , que le soleil fiit levé , — des deux
côtés ils restèrent sans combat; — mais quand le jour parut, tous
(s'jécrièrent , — riches hommes et barons , chevaliers et jeimes écuyers , 3 1 55
— ^boui^eois et ouvriers, et serviteurs et gens de pied: — « Barons, tous
aux armes, car maintenant vient la saison — que nous montrions nos
courages, et nous verrons quels sont preux. » — Et alors sire Eustache,
qui a sens et raison, — appela les vingt et ceux qui lurent du conseil, 3i6o
— et leur dit ainsi : « Notre cœur — nous sera grand dommage et
grande perdition. — Le peuple de la ville , avec le premier son , —
sort hors des portes, et nid ne regarde — à ce qu'il convient à guerre 3i65
et à furie; — et croyez-vous, quand je les vois blessés, qu'il me sache
bon? — Au contraire j'en ai doideur mortelle en dedans de mon cœur. »
206 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
« Seynner, lo poble os ama aitant que metrio
Les cosses per a vos fayre defensio. » 3170
— « Jesu û:ist, diss N Estacha, les ne do galardo. »
En mentre quels esta van en aquesta razo.
Les campanas sonero e 'Is corns que comero;
E Is ornes de tas vilas que las tors gaitavo ,
Cridego : « Via fora, valetz al conpaynno I » 3175
Que d^entr'ambas las partz se nefran e s fero,
E cridan a las armas. Laus pren gonio,
E l'autre pren sa lança, Tautre sos golfaino,
L'autre pren sa balesta e Tautre so rayllo,
fol. 90 V* E l'autre près sa espassa, l'autre so gorgero, 3 180
Ë l'autre pren son espieu e l'autre son pendo,
E l'autre sa gazarma e l'autre son plaço;
E yssigo la fora, la ont se ferio.
Aqui viratz ferir e donar ses rayzo,
E gitar dartz, e lanças et espieus a bando; 3i85
Lay viratz escutz fendre e z uvrir alcoto,
Cayrels volar espes com fan li auzelo.
De la Navarreria suent escridavo :
« Sant Cristofol, Elcart, e Zeaza, e Ladro,
E Cdscant, e Bidaurre, Oarritz, ab resso. 3190
E cels dels borx cridavan Navarra a bando,
E Beu Marchet e '1 martre sant Cemi que y tenc pro ,
E '1 bar sant Micholau que'ls marines damo.
E quant foron ensemble la fora ei sablo ,
Lay viratz dar e pendre ab grant malecio, 319S
Que degus no s conoyssia so (ill ni son payro.
Lay viratz nafarra omes entom et enviro,
fol. 91 r* E cervelas espandre, et hubrir maint menton,
E de cayrels nafrar caps e pes e braço.
E fom tant grant la guerra e '1 trebayll e '1 resson, 3aoo
Que quascuc s'en entrava , quant podi' a lairo ,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 207
— Et les vingt hii répondirent tout aussitôt : — • Seigneur, le peu-
ple vous aime tant qu^ils exposeraient — les corps pour vous £adre 3 17^
défense. • — « Que Jésus-Christ, dit sire Eustache, leur en donne ré-
compense. ■ — Pendant qu*ils étaient sur ce chapitre , — les cloches
sonnèrent et (voilà) les cors qui cornèrent; — et les hommes des villes
qui veillaient les tours, — crièrent : « Coiu-ez dehors, secoures le com- 317S
pagnon ! » — Car des deux côtés ils se blessent et se frappent , — et
crient aux armes. L'un prend (sa) casaque, — et Tautre prend sa lance ,
Tautre son gonfanon, — l'autre prend son arbalète et Fautre son trait,
— et l'autre prend son épée, l'autre son gorgerin, — et l'autre prend 3 180
son épieu et l'autre son pennon , — et l'aUtre sa guisarme et l'autre son
plançon ; — et ils sortirent là dehors , là où l'on frappait. — Là vous
verriez frapper et donner sans raison, — et lancer dards, et lances et 3i85
épieux sans retenue ; — là vous verriez fendre écus et ouvrir hoque-
tons, — carreaux voler épai^ comme font les oisillons» — De la Na-
varrerie souvent ils s'écriaient: — Saint-Christophe , Elcart, et Zeuza et
Ladron, — et Cascante et Bidaurre, Oarritz, avec bruit. — Et ceux des 3190
boui^ criaient Navarre avec force — et Beaumarchais, et (invoquent)
le martyr saint Cemin, qui y tint profit, — et le baron saint Nicolas
que les mariniers invoquent. — Et quand ils furent ensemble là dehors
sur le sablon, — là vous verriez donner et prendre (des coups) avec 3195
grande furie, — vu que personne ne connaissait son fils ni son père.
— Là vous verriez blesser des hommes à Tentour et environ , — et
répandre cervelles et ouvrir maint menton , — et blesser de carreaux
tètes et pieds et bras. — Et la guerre et la fatigue et le bruit furent si 3200
grands , — que chacim rentrait , quand il pouvait, à la dérobée , — et
des deux côtés il en venait de blessés, — tellement que les dames
avaient mauvais soupçon , — l'une pour son ipari qu'elle avait bel et
bon, — et l'autre poiu* son père ou poiu* son enfant, — et l'autre pour 3jo5
208 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E d'anbas las partidas de nafratz venio.
Si quavian las donas mala sospessio,
L'una per son marid qu'avia bel e bo,
E Tautra per son payre o per son effanço , 32o5
E l'autre per son frayre qu amava per son pro.
E quant venc al mey jom que la calor del tro
Deissendet en la terra, yssigo d'espero
De la Navarreria caves ap cor felo;
E cels dels borxs estego plus ferm'que z un peyro, 3 no
E d'ambas partz escridon li borgues e 1 garço :
« Per Dio , diss Tus al autre , oy daretz redenso. »
E d adonquas N Estacha, gayUa[r]ts plus que leo»
Mes se el camp ab els , sy que le conego ;
E 'Is ornes d'ams les borx denant el se mezo, SaiS
fol. 91 V» E disso '1 : « Franc seynnor, so non es pas razo
Que vos yscatz al camp contra malvatz gloto.
Layssatz a nos combatre e pendre passio;
Car si nos vos perdiam , per encussacio
Perdriam lo poder, la força e Taguyllo, Suo
E valdria nos may que fossam en presso
O que fossam vengutz el poder Farao. »
E'N Estacha lor diss : « Yeu vos faz un sermo :
Si vos autres muretz, ja Deus vida no m do,
Ni m lays a rependir ni aver confessio. » SaaS
E z ap aquestas novas auziratz tai lo so
De lanças e de dartz e d'espeu de rrando
D'e[n]tr'ambas las partidas, que de mortz n'i ac pro.
E duret tant la guerra si quel soleyll bas fo,
E quascus s'en entret, e qui mortz fo, mortz fo; 323o
Ë pero totz les morts d'anbas partz ne meso.
E y entret se lo pople repausar senes to,
Tro lendeman al dia.
, i
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 209
son frère qu'elle aimait pour son mérite. — Et quand vint le mîdi
que la chaleur du ciel — descendit sur la terre , sortirent rapidement
— de la Navarrerie chevaliers avec cœur furieux ; — et ceux des 3*io
bourgs se tinrent plus fermes qu'un perron , — et des deux côtés
s'écrient les bourgeois et les garçons : — « Par Dieu 1 dit Tim à l'autre ,
aujourd'hui vous donnerez rançon. » — Et alors sire Eustache , brave
plus que lion, — se mit aux champs avec eux, de sorte qu'ils le
reconnurent; — et les honunes des deux boui^ devant lui se mirent, 3a 1 5
— et lui dirent : « Franc seigneur, cela n'est pas raison — que vous sor-
tiez au champ contre de mauvais gloutons. — Laissez à nous de com-
battre et prendre peine ; — car si nous vous perdions, par reproche
— nous perdrions le pouvoir, la force et l'aiguillon, — et il nous 3^,0
vaudrait mieux que nous fussions en prison, — ou que nous fus-
sions venus au pouvoir de Pharaon. » — Et sire Eustache leur dit : « Je
vous fais un sermon : — si vous autres vous mourez , que Dieu ne
me donne jamais vie, — ni me laisse à repentir ni avoir confession. » 3î*5
— Et sur ces entrefaites vous entendriez tel le son — de lances et
de dards et d'épieux avec impétuosité — des deux côtés, qu'il y eut
assez de morts. — Et la guerre dura tant que le soleil fut bas, — et 3î3o
chacun rentra, et qui fut mort, fut mort ; — et poiutant ils en mirent
les morts des deux côtés. — -Et le peuple rentra se reposer sans bruit,
— jusqu'au lendemain au jour.
BIST. DS LA GUERRE DE NAY. 37
210 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
LXXI.
foi. 93 r** Tro lendeman al dia esteron sens contendre;
E la Navarreria anego si enpendre, 3 a 35
Que'l molin de! Maço puyrian aver e pendre.
E z anego ss'armar payre e fill e gendre,
E 'Is cavales s'armero tuyt, li mager e 1 mendre,
E mandego las fayllas alumar et essendre,
E yssigo de ta vila per ios camis perpendre; Sa^o
E vengo al moly , ont maynt arc viratz tendre
De la tor del moly e maint cayro deissendre.
E cels deffora dysso : « Baros, oy es a rendre. »
E z aportero leynna per mètre tôt a ssendre.
E donc viratz balestas de tom e d'estrop tendre, 3s45
E deffora combatre , e z els dedintz deffendre ,
E vengo a la porta per trencar e per fendre ,
E 1 capdel del moli anet s'a lor estendre;
E z un cayrel lo fier que non era pas tendre ,
Pel cap, si que moric, e crei fos en divendre. 325o
E fo tant grant lo foc e lo fum , que z atendre
fol. 92 V» No pogo cels dedintz, si c*anero enpendre
Que ns redam a merce, que be ns y voldran pendre;
Si qu a don Pero Sanchetz anego '1 fayt apendre.
E près les a merce, e z acnego deyssendre, 3255
E perdet se*l moly.
LXXll.
E perdet se'l moly ab tôt lo garnimen;
E cobret om les omes ses pendre dampnamen,
Sal d'u c'om y perdet raolt guaylla[r]tz e valen.
E z ab aquestas novas vengo tôt dreytamen 32G0
Lop Dietz e 'N Simo Ruytz, qu'eran paren,
E foro en Pampalona on era lo turmen ;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 211
LXXI,
Jusqu'au lendemain au jour ils furent sans comhattre; — en la Na- 3235
varrerie ils allèrent tellement pousser, — afin de tenter si le moulin
du Maçon ils poiuraient avoir et prendre. — Et père et fils et gendre
allèrent s'armer, — et les chevaliers s'armèrent tous , les plus grands
et les moindres , — et ils conunandèrent d'allumer et de faire brûler
les torches, — et ils sortirent de la ville pour occuper les chemins; 3î4o
— et ils vinrent au moulin , où maint arc vous verriez tendre — de
la tour du moulin, et maint carreau descendre. — Et ceux de dehors
disent : « Barons, aujourd'hui il faut se rendre. » — Et ils apportèrent
du bois pour mettre tout en cendres. — Et alors vous verriez tendre 3245
des balistes de rempart et de barbacane , — et dehors combattre , et
ceux de dedans se défendre, — et ils vinrent à la porte pour (la)
trancher et pour (la) fendre, — et le capitaine du moulin alla vers
eux s'avancer ; — et un carreau qui n'était pas tendre le fi'appe —
par la tête, tellement qu'il mourut, et je crois que ce fut un ven- 32 5o
dredi. — Et furent si grands le feu et la fumée, qu'attendre — ne
purent ceux de dedans, tellement qu'ils allèrent entreprendre —
que nous nous rendions à merci, vu que bien ils nous y voudront
pendre ; — de sorte qu'à don Pierre Sanchez ils allèrent apprendre le
fait. Et il les prit à merci, et ils allèrent descendre, — et se perdit 3255
ce moulin.
LXXn.
Et se perdit le moulin avec toutes lesmimitions; — et l'on recouvra
les honunes sans éprouver de dommage, — sauf im qu'on y perdit
très-brave et vaillant. — Et sur ces entrefaites vinrent tout droit — 326©
Lope Dias et sire Simon Ruiz, qui étaient parents, — et furent en
Panipelune où était la toimnente ; — et ils virent que le mal et le
27.
212 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E vigo quels mais era e io gran fayllimen
En la Navarreria, que z eran molt saben;
Pregegon Lop Dietz e 'N Simo yssaqfien 3s65
Que demandessen tregas tro a .ij. jom fayllen.
E don Symon e *N Lop pregegon humiiimen
A 'N Estacha e als borx que ior fos cbausimen
Que z aguessan de tregas .ij. jorns enteramen.
fol. 93 r' E *N Estacha det las, don y fe gran nossen; 3^70
Car dedintz les bayntz traysso roolt gran amescamen ,
Que non Fausavan trayre ni far sol aparven.
En aquels .ij. jorns traysso els, a mos oyli veden.
Que dels bayntz, que dels sils, que valc mil marx d'argen.
E-d adonquas N Estacha, cui es valor e sen, 3375
Fe rregardar ios borx co estavan de formen ,
De vi e de civada, de bacos yssanien.
E per donar confort a la mesquina gen,
Donet ios mil cafiz de formen per pressen ;
Enpero tais ne près qu era ricx e manen. 3a8o
Jur vos, pel Seynnor qu'es nostre saivamen,
Que z anc no vis nuyli orne de guerra plus saben
Ni qui mils ia menés ha [bon] ordenemen. ^
E car vie que io poble yssia pegamen ,
Establit ios portais de sos milios sergen. 3s85
Dei Chapitel gardet io portai beiamen
N Uc cei de Mondasu gayilartz e moit puynnen.
E guardet io portai del martre sant Loren
Don Garcia M artinitz d'Uritz molt conoyssen ,
Que ves ia seynnoria va totz temps ieyalmen. 3^90
E'n la Pobiacion gardego sabgamen
Le portai dei mercat ii Gascon convaien.
Gel de Sant M icholau gardego yssamen
Ly Toisa e *i Gascon trastotz mescladamen.
E ii autre portai fe gardar duràmen; 3396
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 213
grand tort étaient — en la Navarrerie , vu qu'ils étaient très-savants ;
— ils prièrent Lope Dias et sire Simon également — qu'ils deman- 3a65
dassent des trêves jusqu'à deux jours passés. — Et don Simon et sire
Lope prièrent humblement — sire Eustache et les bourgs qu'il leur
fut agrément — qu'ils eussent de trêves deux jours entièrement. —
Et sire Eustache les donna , en quoi il fit grande folie ; — car 3270
dedans les bains ils tirèrent très-grand harnachement, — qu'ils
n'osaient pas tirer ni faire seulement le semblant. — Dans ces deux
jours ils tirèrent, de mes yeux le voyant, — tant des bains que des
celliers, ce qui vaut mille marcs d'argent. — Et alors sire Eustache, 3375
à qui est valeur et sens, — fit regarder (dans) les boiu^ comment ils
étaient de froment, — de vin et d'avoine, de jambons également. —
Et pour donner encoiu^agement à la chétive gent, — il leur donna
mille paniers de blé en présent ; — toutefois tel en prit qui était riche 3j8o
et fortuné. — Je vous jure, par le Seigneur qui est notre salut, —
que jamais je ne vis nul homme plus savant (en fait) de guerre,
— ni qui mieux la menât avec bon ordre. — Et parce qu'il vit que le
peuple sortait niaisement, — il établit aux portes ses meillem^s soldats. 3a85
— Du Chapitel garda la porte bel et bien — sire Hugues , celui de
Nfontlasu, brave et très-ardent. — Et garda ia porte du martyr saint
Laurent — don Garcia Martinez d'Uritz (homme) fort instruit, — qui 3 a 90
vers l'autorité va toujours loyalement. — Et en la Poblacion gardèrent
sagement — la porte du marché les Gascons intrépides. — Celle de
Saint-Nicolas gardèrent pareillement — les Toulousains et les Gascons
tous ensemble. — Et il fit garder fortement les autres portails; — mais 3^96
je ne sais dire qui furent (ceux à qui ils furent confiés), ni je n'en
ai souvenance. — Ainsi il fit surveiller la ville soigneusement; — et
ses hommes veillaient armés et vêtus, — les ims jusqu'à minuit, les
autres jusqu'au jour luisant. — Et du vaillant Eustache je puis vous 3300
214 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Mas no sai dir qui foro ni n'ai remembramen.
Assi fe regardar ia vila suptillmen ;
Ë veyllavan sos ornes armatz ab vestimen,
Laus tro a meia nuyt, Tautri tro a '1 jom luzen.
E del valent N Estacha puys vos di[r] certamen 33oo
Qu el meteys se levava et anava quedamen
Vezer cels dels portais si gardavan ab sen.
Aquels .ij. joms estero ses far remesclamen ;
E quant tregas faylliron ni 1 soleyll fo deden ,
Las gaytas de las tors escridego fortmen 33o5
fol. 94 r' D'entr^ambas las partidas, e disso que pressen
Aurian bo mati de part de li engen.
E z ab aquestas novas Talba fom pareyssen,
E z anego totz cels qu avian mandamen
Bayssar las algarradas. 33 lo
LXXffl.
Bayssar las algarradas, e z avia mester.
E d'entr ambas las partz tuyt foron batayller.
E viratz venir peiras com si fos avesser,
E trencar maynt palaci, cambras e maint soler;
E quant le jom fum clas que parec lo semder, 33 1 5
Sonego las campanas e cridego *1 torrer :
« Baros, totz a las armas, qu oy vos aura mester. »
Lay s'anego armar baros e cavaler,
Borgnes e menestrals, sirvent e soudader,
E cascus dels ricomes montet en son destrer, 332o
El poble de las vilas yssigo tuit pnuner,
Laus per matar Tautre, la fora el camper.
Lausportava peyra, Tautre espeu monter,
fol. 94 v** L'autre capel de fer, l'autre escut de quarter,
E qui portava maça, qui baston de pomer. 3335
E comencet la noysa e *1 ferir e '1 cbapler.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 215
dire certainement — que lui-même se levait et allait doucement — voir
ceux des portails s'ils gardaient avec sens. — Ces deux jours ils
restèrent sans faire nouvelle mêlée ; — et quand les trêves cessèrent et
que le soleil fiit couché , — les sentinelles des toiu^ crièrent fort ^^o^
— des deux cotés, et dirent que présent — ils auraient de bon ma-
tin de la part des engins. — Et sur ces entrefaites Taube parut, —
et tous ceux qui (en) avaient Tordre allèrent — baisser les algarades. 33 lo
Lxxm.
Baisser les algarades, et (c')était nécessaire. — Et des deux côtés
tous furent batailleurs. — Et vous verriez venir des pierres comme si
(ce) fut (le) diable, — et trancher maint palais, chambres et mainte
plate-forme ; — et quand le jour fut clair, que parut le sentier, — les 331 5
cloches sonnèrent etles touriers crièrent : — « Barons, tous aux armes,
vu qu'aujourd'hui vous (en) aturez besoin. » — Là s'allèrent armer ba-
rons et chevaliers, — bourgeois et ouvriers, serviteurs et soldats, — et 33 20
chacun des riches hommes monta sur son dextrier. — Et le peuple des
villes sortit tout d'abord, — l'un pour tuer l'autre, là dehors dans la
campagne. — L'un portait pierre, l'autre épieu de chasse, — l'autre
chapeau de fer, l'autre écu de quartier, — et qui portait masse, qui 3325
bâton de pommier. — Et conunença la noise et le frappement et le
216 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E lo valent N Estacha, si com savi guerrer,
Venc s^en ab sa compaynna, gayllartz e fasender,
E regardet la guerra e '1 mal e 1 destorber.
E d adonquas ricomes, haros et escuder, 333o
De l'autre part yssiro sautant plus que lebrer^
Conplitz de totas armas, ab maynt bon seynnerer;
E si passero l'aiga e perpresso '1 terrer.
E li ome del Bore si foro el verger
Que z es oltra '1 pont nou, fyrentz entre'l meller; 3335
E dizian cels de la : *< Oy moretz, renoer.
Vos autres qu'etz del Bore sabens e mesonger. »
E cels dels borcx dizian : « Mentretz, vilans peyter;
Mas vos morretz qu'es falses vas lo dreit hereter. »
E z ap tant .j. baro, gayllartz plus c'Oliver, 334o
Broquet dels esperos son caval viander,
fol. 9$ r* Contra cels d'ams les borcx chapla e dona e fier ;
Ma[s] En Bemart Bigorda y fo aventurer,
Que z ades près .j. colp mort al e gaizier.
E d adonc don Garcia, qu es afforçit gerrer, 3345
Feric per mey la pressa com foldre o temper,
Si que'ls ornes dels borcx se fugian arrer
E s gitavan en Tayga, que s muyllava '1 brager;
E pel pont ne fugian a sentz e z a miller,
Si que don Garcia y fo ben fazender, 335o
Qu'a Bemat Bigorda , que trobet tôt primer,
Det l'un tal colp de lança qu'avya el fer d'acer,
Entre'l col e l'espalda, que cazet el terrer;
E puys det le .j. autre e puyssa lo terçer.
E d adonquas dels borcx yssigo '1 balester, 3355
E z escridero totz : « Val nos , Rey dreiturer,
Per la tua vertud.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 217
carnage. — Et le vaillant sire Eustache, ainsi comme sage guerrier, —
s* en vint avec sa compagnie brave et actif, — et regarda la guerre et
le mal et le trouble. — Et alors riches hommes, barons et écuyers, 333o
— de l'autre part sortirent sautant plus que lévriers, — armés de
toutes pièces , avec mainte bonne enseigne ; — et ils passèrent Feau et
occupèrent le terrier. — Et les hommes du Bom^ furent au verger —
(jui est de Fautre côté du pont neuf, frappant dans la mêlée ; — et di- 3335
saient ceux de là: « Aujoiu'd'hui vous mourrez, renégats, — vous
autres qui êtes du Bourg savants et mensongers. » — Et ceux des bourgs
disaient: «Vous mentirez, vilains vauriens; — mais vous vous
mourrez , vu que vous êtes faux envers le légitime héritier. » — Et en 33Ao
même temps un baron , brave plus qu'Olivier, — piqua des éperons
son cheval rapide, — contre ceux des deux bornas il hache et donne
et frappe ; — mais sire Bernard Bigourdan y fut aventureux, — vu
que tout de suite il prit un coup mortel et poignant. — Et alors don 3345
Garcia , qui est vigoureux guerrier, — frappa au milieu de la presse
comme foudre ou tempête , — tellement que les hommes des bornas
s'enfuyaient (en) arrière, — et se jetaient dans Feau, (de sorte) que se
mouillait la ceinture ; — et par le pont ils s'enfuyaient par cents et par
milliers, — tellement que don Garcia y fut bon jouteur, — car à Ber- 335o
nard Bigourdan , qu'il trouva tout d'abord , — il donna im tel coup
de la lance qui avait le fer d'acier, — entre le cou et Fépaule , qu'il
tomba sur le terrier ; — et puis il lui en donna un autre et puis le
troisième. — Et alors des boiu'gs sortirent les arbalétriers, — et ils 3355
crièrent tous : « Secours-nous , vrai Roi , — par ta vertu.
HIST. DE LA GCERRB DB NAV.
28
218 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
LXXIV.
•c Per la tua vertud, tu que es rei poderad. ■
E cridan a las armas « e foro s conortad.
fol. 95 v" E la viratz cayre[l]s menutz e zafilad, 336o
Si que d don Garcia son caval poderad
Fon tant fortmen ferit e tant mal encolpad ,
Que trabuca e tumba e z agni escridad.
E d adonquas Guiot, sei^ent molt esforçad,
Anet s'en ent a lui, sy que Tac .j. colp dat; 3365
Mas don Garcia era tant noblamentz armad ,
Que z anc no '1 pot falsar son bel azberc sofrad.
E z un pros cavaler, qu*ayssi vie enpreyssat
So seynnor don Garcia , e fo se aprimairad ,
E broquet son caval e venc s^èn abreyvad , 3370
E de[t] per mei la pressa, e feric a tôt lad;
Enpero son caval le tiret mal son grad,
Âsi que Fenporteg oltra sa volontad.
E det tal per hu ort, que, si no s foss bayssad,
Al vuidar de la porta que s fora eysservelad ; 3375
E z ab aquo meteis si près .j. colp malvad,
C'us le det dWa lança sus le destre costad.
foi. 96 r* E quant fu dedintz Tort, fugian a tôt lad
Gels que y eran dels borx , quant le vigo entrad ;
Mas del colp qu'avia près era si esmaiad , 338o
G a per pauç no cadia del caval cubertad.
Ladonx cels que fugian foro si regardad,
E vigo que z estava trastot desenparad ,
E tomego a lui, e z el fo redreçad,
E mes ma al espada; pero no *1 valc .j. dad, 3385
Que z em petita d^ora fo aissi lanceiad.
Que z anc non vi luyn ome tant fortment demembrad;
Que negus no H conogra , tant era deffaçad.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 219
LXXIV.
« Par ta vertu, toi qui es roi puissant. » — Et ils crient aux armes,
et se fiirent animés. — Et là vous verriez carreaux menus et affilés, — 336o
tellement que de don Garcia son cheval puissant — fut si fortement
frappé et si malement atteint, — qu'il trébuche et tombe et hennit
essoufflé. — Et alors Guyot, soldat très-brave, — s'en alla vers lui, 3365
tellement qu'il lui eut donné un coup; — mais don Garcia était si
noblement armé , — qu'onques il ne lui put fausser son bel haubert
brodé. — Et un preux chevalier, qui ainsi vit enveloppé — son seigneur
don Garcia, et se fut approché, — et éperonna son cheval et s'en ^370
vint empressé, — et donna au milieu de la presse, et frappa de tous
côtés ; — toutefois son cheval le tira malgré lui , — tellement qu'il
l'emporta malgré sa volonté. — Et il donna de telle sorte par un
jardin, que, s'il ne se fût baissé, — au passage de la porte il se fût 3375
rompu la tête; — et avec cela même il prit un mauvais coup, — vu
qu'un (ennemi) lui donna d'une lance sur le côté droit. — Et quand
il fut dans le jardin, fuyaient de tous côtés — ceux des bourgs qui y
étaient, quand ils le virent entré ; — mais du coup qu'il avait pris il 338o
était si affecté , — que peu s'en fallait qu'il ne tombât du cheval ca-
paraçonné. — Alors ceux qui fuyaient eurent regardé, — et virent qu'il
était entièrement sans défense , — et ils retournèrent à lui , et il fut
redressé, — et il mit la main à l'épée; toutefois (cela) ne lui valut 3385
un dé, — vu qu'en peu de temps il fut ainsi percé de coups de
lance , — que jamais on ne vit nul honune tant fortement démembré ;
— vu que personne ne le connaîtrait, tant il était défiguré. — L'un
38.
220 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Laus ie pren Tespada, l'autre Tescud pintad,
E Tautre la cuberta, l'autre Tauzberc doblad. 3390
E la fora bon era don Garcia terrad,
Entremis ayltz e las cebas, las berças e 1 porrad,
Viratz ornes feritz, de mortz e de nafrad.
En Semen cel d'Oarritz veng el camp avantad ,
Trobet Peyret Carnero que'l for apart)dlad , 3395
fol. 96 \* Ab la balesta '1 puynn e trastot dessarmad;
E det le d'una lança .j. colp desmesurad
Pe la boca> que ades paup estet fo finad.
E 'N Estacha, que vie que'l joc fon revidad,
Volg n'issir ab sas gens; mas be li fun vedad, 34oo
Que'ls boi^ues de las vilas foro '1 denant parad ,
E dysso '1 : « Franc seynnor, vos que z etz tant senad ,
Com voletz vos yssir tant pauc acompaynnad
Contra .dc. caves que vos an ayrad?
E li ja voldrian esser mortz la mitad, 34o5
Per que vos i morisatz e fussatz enterrad. »
— « Seynnos, sa ditz N Estacha, ben soy desventurad
Que per mi mura '1 poble e sia malmenad ,
E qu'ieu no los ajude e sia ensarrad.
Ben par que Dios m'ayra, o m nog algun pecad. » 3410
— « Seynnor, dysso '1 borgnes , so n'os er sufertad ;
Car si nos perdiam vos, no valdriam .j. dad. »
E z ap aquestas novas totz ago escridad :
fol. 97 r" « Seynnos, vengan cayrels, que tuyt son despensad;
Car de cayrels troberatz tôt le camp enjuncad. » 34 1 5
La viratz dartz e lanças e z espeus acirad
Lançar e dar e trayre , dont fo maynt om dapnad.
E venc a don Garcia .j. escuier privad,
E det le son caval, car le vie apead.
E adonquas Gardacho s'en anet molt cuytad, 34 ao
E dyss a don Garcia : « Seynne , si vo'n tornad ; •
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 221
loi prend Fépée, Faiitre Técu peint, — et Tautre la couverture, Tautre 3390
le haubert doublé. — Et là debors où était don Garcia à terre , — entre
les aulx et les oignons, les cboux et les poireaux, — vous verriez
bommes frappés, des morts et des blessés. — Sire Simon celui d'Oar-
ritz vint en avant sur le champ (de bataille), — il trouva Peyret Carnero 3390
qui s^était mis à part, — avec Tarbalète au poing et tout désarmé; —
et lui donna dWe lance un coup démesuré — par la bouche, que peu
s^en fallut qu'il- ne fût achevé sur le coup. — Et sire Eustache, qui
vit que le jeu était renvié, — voulut en sortir avec ses gens; mais 34oo
(cela) bien lui fut défendu, — vu que les boiu^eois des villes furent
devant lui arrêtés, — et lui dirent : ■ Franc seigneur, vous qui êtes tant
sensé , — comment voulez-vous sortir si peu accompagné , — contre six
cents chevaliers qui vous ont détesté? — Et eux voudraient certes être 34o5
morts la moitié , — pour que vous y mourussiez et fussiez enterré. »
— « Seigneurs, a dit sire Eustache, je suis bien malheureux — que
poiur moi meiu*e le peuple et (qu*il) .soit malmené, — et que je ne les
aide pas et que je sois enfermé. — Il parait bien que Dieu est irrité 34 10
contre moi , ou que quelque péché me nuit. » — « Seigneur, dirent les
boui^eois, cela ne vous sera pas permis; — car* si nous vous perdions,
nous ne vaudrions pas un dé. » — Et siu* ces entrefaites tous s'écriè-
rent : — ■ Seigneius, qu'on apporte des carreaux, vu que tous sont dé-
pensés; — car de carreaux vous trouveriez tout le champ jonché. » — 3^i5
Là vous verriez dards et lances et épieux acérés — lancer et donner
et tirer, dont fut maint homme endommagé, — Et vint à don Garcia
un écuyer privé, — et il lui donna son cheval, parce qu'il le vit à
pied. — Et alors Gardacho s'en alla fort empressé , — et dit à don Gar- 34ao
cia : • Seigneur, retournez-vous-en ; — car si on vous connaissait , certes
tout Farvoir monnayé — ne vous servirait, ni d'Espagne le royaume,
— que vous ne fussiez tué ou pris ou attaché. • — Et en même temps 34a5
222 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Car si oui vos conoyssia, ges lot Taver monedad
No vos tendria pro , ni d'Espaynna '1 regnad ,
Que vos no fusetz mortz o près o estaquad. »
E z ap tant .j. caval ie fun apareyllad , 3435
Puyet e ten sa via vencutz e z aontad;
Car son caval layssava noblamentz amescad.
E la guerra renias, e furo s desrayrad.
E jur vos pel Seynnor qu'es vera Trinitad,
Que si del Bore saubessan qu aisi fos aterrad 343o
DonGuarci' Almoravid, no fora escapad;
fol. 97 v" Mas no fo conogud ni en re devisad ,
Mes per Lope Gardacho , que z era son criad .
E duret tant la guerra tro a que s fu avesprad.
E foro tantz cayrels trames et enviad 3i3n
Pels balestes dels borcx aquel jom asignad ,
Que .XX. e .ij. cens libras foron als .xx. contad.
De la Navarreria se que foro escorgat
Set cavals aquel jom , que z eran molt prezad.
E partit se la gerra, que'l soleyll fom bayssad; Uào
E cels dels borx entrero alegres e pagad,
E cels de Fautra part vencutz et baontad,
Conplitz de marrimen.
LXXV.
Conplitz de marrimen e gamitz de tôt mal
N'intrego cels de la si coma de^leyal. 34d5
E d adon[c] le messatge , que anet com yfifernal ,
Fo vengutz a Paris al bon rey natural,
E diss le : « Franc seynnor, N Estacha senescal
Se comanda a vos, si com vostre bassal;
fol. 98r' E z aportei vo'n carta, pero vos saubretz cal. » 3/i5o
— « Digas, sa ditz el rei, com governa '1 rey al. »
— « Seynnor, si que non aussa yssir fom '1 portai
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 223
un chevad lui Ait préparé, — il monta et tint son chemin vaincu et
honteux ; — car il laissait son cheval noblement harnaché. — Et la
guerre cessa, et ils furent revenus en arrière. — Et je vous jure par
le Seigneur qui est vraie Trinité , — que si des bourgs ils sussent 343o
qu^ainsi fût jeté à terre — don Garcia Almoravid, il n'eût pas échappé;
— mais (cela) ne fut pas connu ni en rien rapporté, — sinon par Lope
Gardacho , qui était son serviteur. — Et la guerre dura jusqu à ce que
fiit venu le soir. — Et tant de carreaux furent transmis et envoyés ^^35
— par les balistes des boui^ ce jour-là même , — que deux cent vingt
livres (en) furent comptées aux vingt. — De la Navarrerie je sais que
furent écorchés — ce jour-là sept chevaux qui étaient très-prises. —
Et la guerre cessa, vu que le soleil fut baissé ; — et ceux des bourgs 344o
rentrèrent allègres et contents, — et ceux de l'autre part vaincus et
honteux, — remplis de chagrin.
LXXV.
Remplis de chagrin et garnis de tout (genre de) mal, — ceux de là 3445
rentrèrent comme déloyaux. — Et alors le messager, qui alla comme (le
diable) d'enfer, — fut venu à Paris au bon roi légitime, — et lui dit:
« Franc seigneur, sire Eustache (le) sénéchal — se recommande à vous
comme votre vassal ; — et je vous en apportai une lettre , mais vous sau- 34bo
rez laquelle. » — « Dites, a dit le roi, comment il gouverne le royaume. »
- — « Seigneur, de telle sorte qu'il n'ose pas sortir hors du portail —
224 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
«
Del bore de Sant Cemi ni defora '1 sesal;
Que'l baron de Navarra e trastuyt li capdal
L'an enclau e '1 decassan e '1 volo mal mortal, 3455
Per ço car te dreitura com cavaler leyaL »
E d adonquas lo rei fe semblant que 1 sap mal;
E '1 seynnor de Beu Juec, c'ama d'amor coral,
Fe venir, et entrero ams .ij. en .j. pradal;
E 1 rey diss : « Sire Imbert, mon parent etz carnal. 346o
Novelas ai audidas tal que z al cor mi cal.
Li baron de Navarra e cel que mas y val ,
An ensarrad N Estacha ; e qui era no 1 val ,
Lo pretz del rey de França no prezei .j. didal. »
E 1 seynnor de Beu Juec respos per son cabal, 3465
E diss le rei Felip : « Seynne , nos ferem tal :
Enviarem message, sy luynn secorr le cal;
M. 98 ¥• E si el près esta, be s tayn, si Deus mi sal,
Que i ane nostra seynna on es la flor campai. »
E z ab aquestas novas yntret per mes Tosdal 3470
Un altre mesager, e diss al rey aytal :
« Seynnor, N Estacha esta en dolor terrenal,
Car el esta en gerra qu'es molt descominal;
Quel baro de Navarra meton tôt lur j ornai
Com le puysscan delir, que luynn dreit no ly val : 3475
Car lay veiriatz trayre cayrels e maint cantal,
E 'Is trabuquetz que gelan peyras de tem quintal,
E trencan les osdals, las tors e '1 veyrial.
E si tu no '1 secors, franc rey enperial,
Gamas luyntz om de tu non deu tenir cabal. » 348o
E d adonquas lo rey ac yra molt coral,
E diss al conestable : « So non es cominal ;
Enantz vos jur, pel Seynne qu'es rei celestial.
Que nasquet de la Vei^e en la nuyt de Nadal ,
Quel aura mon secors, o y metray del cabal, 3485
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 225
du bourg de Salnt-Cemin ni hors de la censive ; — vu que les barons
de Navarre et tous les principaux — Font enfermé et le poiu*chassent 3455
et lui veulent un mal mortel, — parce qu'il tient droiture conune
chevalier loyal. » — Et alors le roi eut Fair que cela lui était désa-
gréable; — et le seigneur de Beaujeu, qu'il aime de tout son cœur,
— il fit venir, et ils entrèrent tous deux en un préau ; — et le roi dit : 346o
« Sire Imbert, vous êtes mon parent charnel. — Xai ouï telles nouvelles
que j'en ai souci au cœur. — Les barons de Navarre et celui qui plus
y vaut, — ont cerné sire Eustache ; et si maintenant on ne le secourt
pas, — je ne prise pas im dé la ^oire du roi de France. » — Et le 3465
seigneiu* de Beaujeu répondit avec grand sens, — et dit au roi Phi-
lippe : « Seigneiu*, nous ferons telle (chose) : — Nous enverrons im
messager, (pour savoir) s'il lui faut quelque secoius; — et s'il est
pris, il est bien urgent, si Dieu me sauve, — qu'y aille notre enseigne
où est la fleur des camps. » — Et sur ces entrefaites entra au milieu du 3470
logis — un autre messager, et il dit au roi telle (parole) : — « Seigneur,
sire Eustache est en doideur mortelle , — car il est en guerre qui est
très-rude ; — vu que les barons de Navarre passent toute leur journée
— (à penser) comment ils le puissent détruire, car aucim droit ne 3475
lui sert : — en effet là vous verriez tirer carreaux et maint quartier
(de pierre), — et les trébuchets qui lancent des pierres de trois quin-
taux , — et tranchent les maisons , les tours et les verrières. — Et si
tu ne le secours, franc roi impérial, — jamais nul homme de toi ne 348o
doit tenir cas. » — Et alors le roi eut chagrin très-profond , — et dit
au connétable : « Cela n'est pas ordinaire ; — mais je vous jiu^, par le
Seigneur qui est roi céleste, — qui naquit de la Viei^e en la nuit
de Noël, — qu'il aura mon secours, ou (j'y) mettrai du capital, — et 3485
dût-il en coûter le mobilier qui tient en l'hôpital. » — Et le vaillant con-
nétable lui dit : « Seigneiu», ne t'inquiète pas, — Tu as si bon conseil
HIST. DE LA GUERRE DE NAV. 99
226 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fol. 99 r« E costaria 1 moble que tenc en Fospital. »
E 4 valent conestable le diss : ■ Seynne , no t cal.
Tu as tant bon cosseyll que luynn rey no n'a tal;
E mandaras per el com seynnor pri[n]cipal,
E z auras bon cosseyll. 3490
LXXVI.
« E z auras bon cosseyll. » E '1 rey cui es la flor,
Diss a los messages : « Toma vo'n a vigor,
E digatz a 'N Estacba que tost aura secor. »
E 'Is mesagers s'en vengo con caval amblador
Tôt dreit a Pampalona, on era la rumor 3495
E '1 tribayll e la gerra, Tangoyssa e la dolor.
E dego a 'N Estacha car tas del franc seynnor
Felip lo rey de França, a qui Dios fa honor;
E quan las ac legidas , ac ne gran alegror.
E z ab aquestas novas e z ab esta sabor, 35oo
Pontz Baudoy entret per mey del parlador,
E z ap le pros N Estacha fe cosseyll celador;
E diss le enayssi senes tota error :
loi. 99 V" « Seynne, don Corbaran,* cui es sens e valor,
Manda que mas vol esser perjur que traydor; 35o5
E z ap que z a vos plaça, ab tôt sey valedor
Vol s'en venir a vos e z er defendedor,
E z ajudar vos a de cor e de vigor. »
E d adonc diss N Estacha : « Donc venga ses tremor. »
E Semen de Gueretz diss le ; ■ Humll seynnor, 35 10
Voletz qu'eu an per el? » E z el diss : « De corr. »
E z el anet taqtost ab caval milsoudor,
E veng ab sos efans senes tota rumor. ,
Puyss venc don Corbaran , que fe be lo millor.
E z ab aquestas novas la gaita de la torr 35 1 5
Ecridet : • Via fora , que feron s'en l'erbor. •
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 227
que nui roi nen a tel; — et tu le manderas conuue seigneur souve-
rain, — et tu auras bon conseil. 34^0
LXXVl.
> Et tu auras bon conseil. » Et le roi à qui est la fleur (de lis)
— dit aux messagers : « Retournez-vous-en promptement , — et dites à
sire Eustache que bientôt il aura du secours. » — Et les messagers
s'en viennent avec chevaux qui vont Famble , — tout droit à Pampelune , 3495
où était la rumeur — et la souffrance et la guerre , Tangoisse et la
douleur. — Et ils donnèrent à sire Eustache des lettres du franc seigneur
— Philippe le roi de France, à qui Dieu fait honneur; — et quand il
les eut lues, il en eut grande allégresse. — Et sur ces entrefaites et 3Soo
avec ces informations, — Ponce Baldoin entra au milieu du parloir,
— et avec le preux sire Eustache tint conseil secret ; — et lui dit ainsi
sans aucune erreur : — « Seigneur, don Corbaran , en qui est sens et
valeur, — mande qu'il aime mieux être parjure que traître ; — et 3505
pomiru qu'il vous plaise , avec tous ses guerriers — il veut s'en venir
à vous et il sera (votre) défenseur, — et il vous aidera de cœur et
de vigueur. » — Et alors dit siire Eustache : « Qu'il vienne donc sans
crainte.» — Et Semen de Gueretz lui dit : «Doux seigneur, — 35 10
voulez-vous que j'aille vers lui ? » Et il dit : « Siu'-le-champ. » — Et
il partit aussitôt avec cheval milsoudor, — et vint avec ses enfants
sans aucun bruit. — Puis vint don Corbaran, qui se montra bien
le meilleur. — Et sur ces entrefaites la sentinelle de la tour — cria : 35 1 5
• Allez hors, vu qu'ils se frappent sur l'herbe. » — Et des deux côtés
19.
228 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E d^ambas partz yssiro li bon e 1 sordeyor,
E lay on s'encontrego ferigo s de vigor.
Lay anavan cayrels com auzel volador,
Si que duret la gerra tro al soleyll colcador; 35ao
Pero d'alcus n'i ac que z ac ops cofessor,
fol. loo r' E z intret Tus ab joya e Tautre ab temblor.
E partit se la guerra e 1 mal e la tristor,
E d'anbas las partidas foro referrador
Tota la nuyt las gaitas, tro a que parec Talbor, 35a5
Que'l soleylls fon levatz.
Lxxvn.
V Quel soleylls fon levatz, que parec bel e clar,
Que cridego a d armas, e van se totz armar;
Car nuyll altre jomal non avian àffar
Mas sus lo jom yssir; no gardavan disnar. 353o
E z anego al fom, que nos fe grant pessar,
Car per luynna manera no 1 podiam cremar;
E si très vetz lo jom y anavam foc dar,
E z els a d escantir, Tautre a z alumnar,
E sobre aquel foron, puiss vos di[r] ses duptar, 3535
Que i ac maynt omme mort senes tôt cofessar,
E maynt omme nafrat que avia obs a metgar.
E d ado ne aquel yom, cant venc après mangar,
Les caves e ^b ricomes anego totz montar,
foi. loo v" E pessego grant mal si s pogues acabar. 35Ao
E yssigo de la vila et anego Is pontz pasar,
E z aportego portas, tablas per escudar,
De grans pix e palas, pals fers per desjuntar,
Si que z aquels dels borx fero s maraveyllar,
Per ço qu'ayssî yssian ni que volian far. 35A5
E z els vengo s'en tost e ses tôt demorar
Dreit denant lo molin la esdusa desfar,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 229
sortirent les bons et les plus mauvais , — et là où ils se rencontrèrent
ils se firappèrent avec vigueur. — Là allaient les carreaux comme
oiseaux qui volent, — tellement que la guerre dura jusqu'au soleil 3520
couchant; — pour cela d'aucun il y en eut qui eut besoin de confes-
seiu*, — et Tun rentre avec joie et Fautre avec tremblement. — Et
la guerre s'éloigna et le mal et la tristesse , — et des deux côtés furent
attentives à surveiller — toute la nuit les sentinelles, jusqu'à ce que 3525
parut l'aube, — (et) que le soleil fut levé.
Lxxvn.
Que le soleil fiit levé, qui parut bel et clair, — qu'ils crièrent
aux armes et vont tous s'armer; — car nulle autre journée ils n'a-
vaient à faire — que (de) sortir sur le jour; ils ne regardaient pas 353o
à dîner. — Et ils allèrent au four, qui nous fait grand chagrin, —
car en aucune manière nous ne le pouvions brûler; — et cependant
trois fois dans la journée nous y allâmes mettre le feu, — et eux
de l'éteindre, les autres de (r)alliuner. — Et sur ce four, je puis 3535
vous dire sans hésiter, — qu'il y eut maint homme mort sans au-
cune confession, — et maint homme blessé qui avait besoin d'être
pansé. — Et alors ce jour, quand on fut après manger, — les cheva-
liers et leS; riches hommes allèrent tous monter, — et ils méditèrent* 354 o
un grand mal s'il eût pu s'achever. — Et ils sortirent de la ville et al-
lèrent passer les ponts, — et ils apportèrent portes (et) tables pour
servir de bouclier, — de grands pics et des pelles, de forts pieux
pour déjoindre, — de sorte qu'ils firent ceux des bourgs s'émer-
veiller, — parce qu'ainsi ils sortaient et (de ce) qu'ils voulaient faire. 35A5
— Et ils s'en vinrent vite et sans aucun retaiti — droit devant le
230 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE-
t
E trencan e pecian , e vana desmayllar.
E d adonx cels dels bon viratz desconortar;
Car no avyan plus molyn on ausessen anar, 355o
Ni ges aquel meteiss no 1 podia bastar :
Veiatz si avia pro cuyta e mester de gardar!
Enpero can els viro la esclusa trencar,
* Cridego a las armas e penssan totz anar.
Lai auziratz balestas e garrotz dessarrar, 3555
E z esconaz e dartz viratz suent lançar;
Mas per ço la esclusa no voligo desparar,
loi. loi r' Si que cels d^ams les borx venguo en grant pesar.
Mas Jhesu Crist, qui vol trastot be ordenar,
Trames al pros N Estacha gracia de parlar. 356o
Cant vie que la esclusa anet descadenar,
E que per ren que y fessan no lo podian vedar,
Escridet autame[n]s : «Baros, totz ajudar!
Ânem us dels engens ent a lor revirar. »
E die vos que negus no s'en fe trop preguar, 3565
E presso la a mans e van la tornegar,
E tantost els pessego la verga de bayssar ,
E mezo una peyra e van la desparar,
E donet dintz en Taiga si quels (i totz temblar;
Car ma[e]slre Bertran la saup be ordenar, 3570
Qu'era .j. engeynnyre tal que no avia par.
£ lo valent N Estacha fe 1 venir ap pregar,
E vengu'y a layro^ so que vuy puys contar;
E enviegon autra, et aneg en terra dar.
Adonx viratz Tesclussa del tôt desenparar, 3575
fol. 101 v* E cels de Tautra part fugir e z estremar,
E cels dels borx adonquas mortalment encauçar.
Lay auziratz las trompas e la gent escridar :
« Atras, dons traydos! ara es temps de tomar. »
Lay viratz cayres trayre e ferir e lançar. 358o
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 231
moalin dê&ire rédose, — en tmichaiil et mettant en pièces, et la
vanne démolir. — Et alors vous verriex ceux des boui^ se découra-
ger, — car ils n^avaient phis de moulin où ils osassent aller, — ni ssio
cehii-là même ne leur pouvait su£Bre : — vovex s'il y avait asseï dVm-
pressement et de besoin de prendre garde ! — Cest pourquoi quand
ils virent trancher Féchise, — ils crièrent aux armes et ils pensent
tous marcher. — Li vous entendriez desserrer balistes et garrots, — ssôo
et vous verriez souvent lancer piques et dards; — mais pour cela
ils ne voulaient pas abandonner Técluse, — de sorte que ceux des
deux bouigs vinrent en grand souci. — Mais Jésus-Christ, qui veut
tout bien ordonner, — envoya au preux sire Eustache la grâce de 3560
parier. — Quand il vit que Técluse allait se détacher, — et que pour
rien qu'ils y fissent ils ne le pouvaient empêcher, — il cria haute-
ment : « Barons , tous à Taide I — Allons tourner vers eux Tun des
engins. » — Et je vous dis que nul ne s'en fit beaucoup prier, — et jses
ib la prirent avec les mains, et ils la vont tourner, — et bientôt ils
pensèrent de baisser la verge, — et ils mirent une pierre et ils vont
la lancer, — et elle donna dans Feau de sorte qu'elle les fit tous
trembler; — car maître Bertrand la sut bien diriger, — (lui) qui 35^0
était un ingénieur tel qu'il n'avait pas (son) pareil. — Et le vaillant
sire Eustache le fait venir avec prière , — et il y vint à la dérobée ,
ce que j'ouïs je puis conter; — et ils (en) envoyèrent une autre, et
(elle) alla donner en terre. — Alors vous verriez abandonner entiè- 35^5
rement Técluse, — et ceux de l'autre côté fuir et s'éloigner, — et
ceux des bourgs alors poursuivre mortellement. — Là vous entendriez
les trompes et la gent crier : — « Arrière , sires traîtres ! il est main-
tenant temps de s'en aller. » — Là vous verriez tirer des carreaux et 358o
frapper et lancer. — Et je puis vous dire avec certitude et faire vrai
serment — que si le moulin se perdait, les bourgs auraient assee à
232 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E puys vos di[r] de cert e ver sagrament far
Que si 1 moll s perdes, les borx agran que far,
£ si Tengen no fos, mal pogran molinar;
Mas Jhesu Crist no vole aquest mal suferrar.
E z aita[n]tost els fero la esclus' adobar; 3585
E z entret s*en lo poble, car venc al avespra[r].
D'e[n]tr*ambas las partldas ne viratz maintz sagnar.
E d adonquas els fero lo molin ben gardar,
E d'amba[n]s e tapias fero U revironar,
E catre cadafals de fustra be obrar, 3590
E mezo i balestas gayllartz per defensar.
E z estet se la nuyt senes plus contrastar;
Mas las gaytas auziratz tota nuyt refertar,
fol. 102 r'» E Tus dizia : « Via a Tolossa salvar. »
E Taultre 1 respondia senes tôt demorar : 3595
« Trachos , vi' a Mendavia , car la son vostri par. »
E z aysi tota nuyt durava lor paiiar,
Tro a quel jom pareyssia.
Lxxvm.
Tro a quel jom pareyssia, que yssian li arquers
Per començar la gerra, c'adonx eran mesters, 36oo
Si que pauc cada pauc montava lo brasers
Qu'ades nlssian .ij. e z ades lo tercers.
E quant venc al mei joms quels sols fo montaners,
Cridego via fora las gaytas e Is torrers.
Lay auziratz campanas sonar de lor cloquers , 36o5
E z aquel jorn fo mais e durs e sobrancers.
De la Navarreria ysigo Is cavalers
E trastotz los ricomes e sirventz soudaders ,
E de los bo[r]cx^ yssian borgnes e mercaders,
E'is valentz menestrals qu'eran ben avanters , 36io
' Boix. Ms,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 233
faire, — et si ne fût Tengin, mal ils pourront moudre ; — mais Jésus -
Guîst ne voulut pas sou£Brir ce mal. — Et aussitôt ils firent raccom- 3585
moder Téduse ; — et le peuple rentra , car le soir vint. — Des deux
côtés vous en verriez maints saigner. — Et alors ils firent bien garder
le moulin, — et de retranchements et de revêtements (en terre) ils le
firent environner, — et bien fabriquer quatre tours de bois , — et ils ssgo
y mirent de fortes baliste3 pour défense. — Et la nuit se passa sans
plus combattre; — mais vous oiuriez les sentinelles se répondre toute
la nuit, — et Fun disait : ■ Allons à Toulouse (nous) sauver. » —
Et Tautre lui répondait sans aucun retard : — « Traîtres, allez h Men- 3595
davia, car là sont vos pareils. » — Et ainsi toute la nuit durait leur
conversation, — jusqu'à ce que le jour paraissait.
Lxxvni.
Jusqu'à ce que le jour paraissait, que les archers sortaient — poiu* 36oo
commencer la guerre , car alors il y en avait besoin , — en sorte que
petit à petit montait le brasier, — vu que maintenant deux en sor-
taient et bientôt le troisième. — Et quand arriva le midi que le soleil
fut haut, — les sentinelles et les touriers crièrent : Allons, dehors!
— Là vous ouïriez les cloches sonner de leiu*s clochers, — et ce jour 36o5
fut mauvais et dur et excessif. — De la Navarrerie sortirent les cava-
liers — et tous les riches honunes et les serviteiu^ soldés, — et des
boui^ sortaient bourgeois et marchands, — et les vaillants ouvriers 36 10
qui étaient bien empressés, — et du gouverneur les francs arbalé-
HIST. DB LA GUBAHB DE If AT.
3o
234 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E dei govemador ios q>ertz baiesters ,
fol. I02 v^^ Que z eran de Navarra leyals e dreiture[r]s ;
Car banc no 1 desparego per piretz ni per diners,
Enantz le deffendian ab ferm cor ^aziers.
E iaus s^en anava oltra 1 pont ais gravers, 36 1 5
E Tautre al cap del fom bon era io cbaplers.
E comencet la guerra tant fort e 'is destrubers,
Que d'entr^ambas las partz y vengo voionters.
E z aquel cap de fora era tant traYerae»,
Que vas la part del Bore negus om dreyturers 36io
No 8 podia deffendre ni esser defensers,
Quel lox era estreitz ; era naut lo requers ,
E totz om que y estava era aventiu^ers.
E d adonc anet is^en la En Guillem Anelers
Ben armatZ) car el era de lançar esquerers; 36s5
E fy apportar peyras e'n loguet .ij. feyssers,
E près Tescut el col e me se tôt prumers ,
E secodet las peyras contra ^Is tracbo[r]s guerrers ,
E feric .j. escut si quel fe meytaders.
fol. loSi' Puyss tiret d*un cayro, que fo ben dreiturers; 363o
E feric en la gola us qu^era sabaters,
Asi que Teumenegon âj. de sos conpaynners.
E z un fais traidor era tras lo terrers ,
E tendia im arc de .ij. pes molt sobrers,
E venia suau com h lop al corders, 363S
E dizia suent : t Er moretz, s'en o quers. »
Si quel mes .yiij. cayrels per Fescut del carters.
E quant vie que z ê lui non er aventurers
Estava li delatz .j. cortes escuders
De don Corbaran, era molt gayllart soudaders; 36ào
E desteyn la balesta d^un cayrel vianders ,
E donet le pel pots yus le capel de fers.
Si que cay e trabucha en Taiga sùl gravers;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 235
triers, — qui étaient de Navarre loyaux et fidèles; — car jamais ils
ne ie laissèrent pour prix (d'argent) ni pour deniers, — au contraire
ils le défendaient avec im coeiu* ferme (et) de fer. — Et l'un s'en 36 1 5
allait outre le pont aux graviers, — et l'autre à la tête du four où
était le carnage. — Et la guerre et les tribulations commencèrent si
fort, — que des deux côtés ils y venaient volontiers. — Et cette tête
de four était teHement de travers, — que vers le côté du Bourg nul 36 ao
homme de pied — ne se pouvait défendre ni être défenseur (des
autres), — vu que le lieu était étroit; le réduit était haut, — et tout
homme qui s'y tenait était aventureux. — Et alors là s'en alla sire
Gijdllaume Anelier — bien armé , car il était embarrassé pour manier la 3625
lance ; — et il fit apporter des pierres et loua pour cela deux porte-
faix , — et prit l'écu au cou et se mit tout premier, — et secoua les
pierres contre les traîtres guerriers , — et firappa im écu de telle sorte
qu'il en fit deux moitiés. — Puis il tira un quartier, qui alla bien 363o
droit; — et il firappa en la gorge un qui était cordonnier, — de telle
sorte que deux de ses compagnons l'emmenèrent. — Et un traître
déloyal était derrière le terrier, — et tendait un arc de deux pieds
très-fort, — et venait doucement comme fait le loup à l'agneau, — 3635
et il disait souvent : « A présent vous mourrez, si en cela je réussis. »
— De sorte qu'il mit huit carreaux par l'écu écartelé. — Et quand
il vit que sur lui il n'avait pas de chances , — il y avait à côté de lui
un courtois écuyer — de don Corbaran, il était très-brave soldat; — 36 ^lo
et il décharge la baliste d'un carreau rapide , — et le frappa par les
lèvres sous le chapeau de fer, — de sorte qu'il tombe et trébuche en
l'eau sur le gravier; — mais s'il eût voidu croire les représenta-
tions de quelques-tms, — il n'eût pas reçu la mort des ennemis, in- 5645
traitables. — Et alors fut fiappé un courtois charpentier — qui était
brave et habile et léger, — et par la balistière un meurtrier le frappa
3o.
236 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Mas si el i volgues creire d'alcus le casti^rs.
Non aguera près mort dels enemix sobrers. 3645
E d adonx fo feritz .j. corters carpe[n]ters
Tal que z era guayllart e z apte e leugers ,
(oi. io3 v* E per la baiestera feric le us miutrers,
E det le d^una lança per lo costat derrers,
Si cjue z aquî morit ses autre reprovers. 565o
E En Semendu Gueretz, de Garra capdaiers,
Fo feritz per la gola de .ij. cayrels d*acers ;
E vi Ândreu d^Estela us cortes bacbalers,
Que avia sobre si mayntz cayreb menuders.
E d'oltra le pont nou, la bon era 1 vei^ers, 3655
Viratz ferir trop may que no y agra mesters ;
Car la guerra mortals era sens alegrers ,
Si que cascus leysset son par molt volonters.
* E yntret s'en la gent per les fortz portalers,
E z ac ni tantz de mortz, que si fos lo dezmers, 366 o
Ben pogra pendre .j. e mètre el camers.
Si que tuit s'en y entrego, li gayllartz e 1 corsers;
Enpero en las vilas tiravan les peirers ,
E venian las peyras plus tost que z esparvers,
E trencavan las tors e 'Is ambans e 'Is celers. 3665
foi. lo^ r* E duret tro a la nuyt, que parego 'Is lumers
Qu'em fo temps de ssopar.
LXXIX.
Qu'em fo temps de ssopar, e la nuyt fom passans.
E quant venc lendema quel gayta fom cridans
Que Talba pareyssia, e jorn fiim prumerans, 3670
De la Navarreria yssigo 1s cavalgans
Ab escutz abraçatz et ab seynnas flammegans,
E z ap los cavadors, efanços e vilans,
E z ap cels de la vila que y eran coratgans..
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 237
— et lui donna d'une lance par le côté derrière, — tellement qu'il 365o
mourut sans autre reproche, — Et sire Semen de Gueretz, chef de
Garra, — fut frappé par la figure de deux carreaux d'acier; — et je
vis André d^tella un courtois hacheUer, -7- qui avait sur lui maints
carreaux en grand nombre. — Et de Tautre côté du pont neuf, là où 3655
était le verger, — vous verriez frapper beaucoup plus qu'il n'y aiuait
besoin; ^ — car la guerre mortelle était sans joie, — tellement que
chacun laissa son pareil très-volontiers. — Et la gent rentra par les
forts portails, — et il y a tant de morts que si on choisissait le dixième , 366o
— il pourrait bien (en) prendre un et (le) mettre au charnier, — en
sorte que tous rentrèrent, les braves et les agiles; — cependant dans
les villes les pierriers tiraient, — et les pierres venaient plus vite
qu'éperviers , — et tranchaient les tours et les retranchements et les 3665
celiers. — Et (cela) dura jusqu'à la nuit, que parurent les lumières
— (et) qu'il en fut temps de souper'.
LXXIX.
Qu'il en frit temps de souper, et la nuit fut se passant. — Et quand
vint le lendemain que la sentinelle cria — que l'aube paraissait, et 3670
(que le) jour frit commençant, — de la Navarrerie sortirent les cava-
liers — avec écus embrassés et avec enseignes flamboyantes, — et
avec les chevaliers, infançons et vilains^ — et avec ceux de la ville
238 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E fero j. pessat que fo folia grans, 3675
Qu'el i cuiayan far que runa fos passans
Per mey loc de las vinnas , e no s fer' en .x. ans.
Lay viratz far tayllada^, e maintz ornes picans,
E laus carrejava , Taultr' era pelegans ;
Que cuiavan que Tayga al molis fos mermans 368o
Ab forças de taylladas, e fos foravians.
E die vos qu'els fazian la h(J>ra dels efans.
Qu'en ço quel cor lor dis vcden esaer obrans;
fol. 104 v' Mas quant venc ent al bespre, els foro remembrans,
Que vigo que lur hobra non valia us gans ; 3685
Pero mentre hobravan, viratz de bons sargans
E mayntz ornes de rrua gayllartz e viandans
D'entr ambas las partidas, afortitz e lansans.
La viratz dar e pendre de lanças e de brans ,
E lançar alavessas e paasar per los pans ; 3690
E cridava Tus Tautre : « Ara nooretz^ truans! »
E z ac ni pro nafratz que z eran cosfessans,
Car banc non crei c'om vis gerra d'aytal senblans ;
Car ieu ay audit dire, e crey qu'es vertat grans,
Qu en tôt lo mon non a gerra tant peryllans 3695
Coma de .ij. vezis, ni que tant dessenans,
E z els eran parens, frayres e z amix grans;
Mas lo peccat maligne, qu'es mal e flamegans,
Avia enartat c'ab lor er albei^ans;
Car cel que podia estre a la guerra y al lans , 3700
E matava son par, era mot be[n]anans:
fol. io5 r' Per que yeu non creria, qui'n jurar[i]a sul sans,
Que ira non fos de Dios, e pari' al senblans.
Car en matar Fus l'autre us non era duptans :
Per que preguem lo Seynne que z es ve[r]s perdonans, 3705
Que jamas no y avenga tal mal ni tal mazans
Entre los Cristias.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 239
qui y avu^at du cœur. — Et ils eurent une idée qui fut grande folie, 36-5
— car ils prisaient frire que la ruine passât — par le milieu des
vignes, et (cela) ne se ferait pas en dix ans. — Là vous verriea frire
des abatis, et maints hommes piochants, — et Fun charriait, Tautre
travaillait avec fr pelle; — vu qu^ils pensaient que Teau fôt diminuant 36>o
au moulin — à force d'abatis , et fôt se détournant* — Et je vous
dis qu'ils frisaient Fœuvre des enfrnts, — qui veulent être travaillants
à ce que ie cœur leur dit; — mais quand vint vers le soir, ils furent
se souvenant, — car ils virent que leur œuvre ne valait pas un gant; 36^5
— pourtant pendant qu'ils travaSlaient,' vous verriez de bons soldats
— et maints honunes de rue braves et allant — d'entre les deux côtés ,
fermes et lançant (des projectiles). — Là vous verriea donner et re-
cevoir (des coups) de lance et de glaive» — et lancer projectiles et 3690
passer par les pans; — et criait l'un à l'autre : « Maintenant vous
mourrez, truandsl > — Et il y en eut assez de blessés qui étaient (se)
confessant, — car je ne crois pas que jamais on vît guerre qui res-
semblât à celle-là; — car j'ai ouï dire, et crois que (c')est grande
vérité , — qu'en tout le monde il n'y a guerre si périlleuse — comme 3695
entre deux voisins, ni qui tant abaisse, — et ils étaient parents, firères
et grands amis; — mais le péché malin, qui est mauvais et flam-
boyant, — avait eu le dessus, vu qu'avec eux il était logé; car 3700
celui qui pouvait être à la guerre et au lancer (des traits), — et tuait
son semblable , était très-heureux : — c'est poimpioi je ne croirais pas ,
qui en jm*erait sur les reliques, — que (ce) ne fût pas colère de
Dieu, et il y paraissait à la manière; — car à tuer l'un Tautre un
seul n'était hésitant : — c'est pourquoi prions le Seigneur qui est 3705
vrai miséricordieux, — que jamais il n'y advienne tel mal ni telle
boucherie — entre les chrétiens.
240 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
LXXX.
Entre los Cristias , quar no m sembla razo.
E quant venc a la nuyt que'l soleyll yntrat fo ,
Las gaytas de la torr Fus l'autre cridavo, 3710
E s dizian prom d'ontas ab grant malecio.
E quant venc lendema , a d armar cridero ;
E d adonc li ricomes, cavaler e baros.
Boires e menestrals, sirventz et yfançOt
En la Navarreria malvatz cosseyll fero 371 s
Que talassen las vinnas, li arbre e 1 planço.
E z acordero sM trastuit, 11 mal e 1 bo,
E cridero a d armas, si que totz s^armero,
E vengo y dels vilas qu en las aldeas so
fol. io5v" Entom de Pamplona si com va'l coviro, 37^0
E z eli vengo y con frayre a sermo ;
Car us non ama^ls borx, assi Dios mi perdo.
E mandego Is Yuzieus , que son fais e gloto ;
E quant foro essenble ni ayustatz foro ,
Les ricomes yssiro quex ab so golfeyno , 3725
E z après les vilas e li Guzieu felo^
E de cels de la vila ni ac .j. grant bando.
E quant foro deforas , aitantost talero
Las vinnas d'ams les borx e Torla e 1 broto.
E los vilas de fora ferian a bando, 3730
E*ls Jmieus traydo[r]s quels logas sabio.
E jur vos pel Seynnor qu'en crotz près passio,
Que z aquel jom fero granda destructio ;
Car mavnta bona cassa d'ortolas cremero ,
E maynta bona vinna a tort descepero, 3735
E maynt fruytal gitegp a grant perdicio;
Mas els era[n] seynnos en aquela sazo ,
fol. 106 r** Dont lo valent N Estacha n'estava molt felo.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 241
LXXX.
Entre les chrétiens, car (cela) ne me semble pas raison. — Et quand
vint la nuit que le soleil fiit couché, — les sentinelles de la tour (se) h^*^
criaient Tune à Tautre, — et se disaient assez d'iiqures avec grande
malédiction. — ^Et quand vint le lendemain, elles mèrent aux armes; —
et alors les riches hommes, chevaliers et barons, — bourgeois et ou-
vriers, soldats et infançons, — en la Navarrerie prirent le mauvais 3715
conseil — qu^ils couperaient les vignes, les arbres et les arbustes. —
Et tous s*y rangèrent, les mauvais et les bons, — et crièrent aux armes,
en sorte que tous s'armèrent. — Et il y vint des vilains qui sont dans
les villages — autour de Pan^lune ainsi comme va la banlieue, — et 3730
ilsy vinrent comme moines à sermon ; — car nid n aime les bourgs, ainsi
Dieu me pardonne. — Et ils mandèrent les Juifs, qui sont faux et
gloutons; — et quand ils furent ensemble et furent rapprochés, —
les riches hommes sortirent chacun avec son gonfanon, — et après 3720
les vilains et les Juifs félons, — et de ceux du quartier il y en eut une
grande abondance. — Et quand ils furent dehors , sur-le-champ ils
coupèrent — les vignes des deux boiu^ et les jardins et les branches
(d'arbres), — et les vilains dehors frappaient sans reteçiue, — et les 3730
Jui& félons qui connaissaient les lieux. — Et je vous jure par le Sei-
gneur qui en croix prit passion , — que ce jour ik firent grande des-
truction ; — car ils brûlèrent mainte bonne demeure de jardiniers , —
et arrachèrent à tort mainte bonne vigne, — et maint veiner jetèrent 3735
en grande perdition; — mais ils étaient seigneurs (et maîtres) en ce
BIST. DB LA 60ERRB DE NAT. 3l
2Û2 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE-
Enpero Nonpoder ie ténia en presso ;
Car si agues conpaynna, be os poyss dir ab razo 37^0
Qu^el yssira a ior, o 1 fos dampnage o pro.
Mas grant paor avia de pendre traycio.
Que z ei ténia ab si de ios Navars e pro ;
Pero les baiesters eran liai e bo ,
E tais que no pessero a iuy far fayilizo , 3745
E d avia n'i d'autres qu'eran ieyai e pro ;
Mas Renart enganet ie Lop son conpaynno :
Per que z ei.se gardava^ e nsestws que li fo.
£[n)}pero baiestes aqtiel yora sayUiro
Contra ios cavalers, e maynt cayrel traysso, 3760
E una fort baiesta dé tom iay portero ,
E tendet se ei tom , e 1 cayrei pausero
Sus ia notz ben poiit, e d adonx y eu vi lo;
E Tarquer dessarret , e dreit enviet io ,
Si que un eavaier feric pei coraço, 3755
fol. 106 v" E z auch dir que moiic sen[e^ oofessio,
E crei don Miguei Peritz de Legaria fo.
E d adoncs ie ricomes entrero d'espero ,
E ceis deis borx cridero : • Saia io^ saia lo. »
Lai viratz dar e trayre e ferir de l>asto , 3760
E iaus fugian, e Tautre 1 caçavo.
E partie se la guerra ses may de comte [n]ço,
Car ie caves fo mortz ; pero banc {Jay[n]tz no fo
Per negus d*ams dels borx.
LXXXl
Per negu[8] d'ams les borx non fero messa dir. 3766
E quant venc lendema quel soieyli voie iuzir,
De la Navarreria viratz caves yssir,
E de ceis de ia vila e vilas, ab désir
Per las vinnas talar e peis fruitz destruir.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 243
moment, — de quoi le yaiHànt sire Eustache était fort irrité. — Tou-
tefois Impuissance le tenait en prison; — car s'il eût compagnie, je 3740
puis bien tous dire avec raison — qu*il sortirait contre eux, qu'il y
eût dommage ou profit. — Mais grande peur il avait d'éprouver tra-
hison,— vu qu*il tenait avec lui des Navarrais et assez ; — pourtant les
arbalétriers étaient loyaux et bons, — et tels qu'ils ne pensèjrent à lui 3745
faire faute, — et ii y en avait d'autres qui étaient loyaui et preux; —
mais Renard trompa le Loup son compagnon : — c'est pourquoi ii
se gardait, et cela lui (îit nécessaire. — Pourtant les arbalétriers soi^
tirent ce jour(4à) — contre les chevaliers, et tirèrent maint carreau, — 375©
et ils portèrent là une forte baliste à tour, — et le toiu* se tendit , et
ils posèrent le carreau — sur la noix bien polie, et alors je le vis; — et
l'archer desserra, et l'envoya droit, — de sorte qu'il fi:appa un cheva- 3755
lier par le coeur, — et j'ouïs dire qu'il m6urot sans ccmCeasion, —
et je crois (que ce) fut don M^el Perits de Legaria. — Et alors les
riches hommes rentrèrent en toute hâte , — et ceux des bourgs crièrent :
t Salez4e, salez-le. • — Là vous verriez donner et tirer (des projec- 3760
tiles) et firapper avec bâton, — et l'un fuyait, et l'autre le poursuivait.
— Et la guerre cessa sans plus de chamaillis , — car le chevalier fut
mort; toutefois onques il ne fut plaint — par aucun des deux boui|;s.
LXXXl.
«
Pour aucun des deux bourgs ils ne firent dire messe. — Et quand 3765
vint le lendemain que le soleil voulut luire, — de la Navarrerie
vous verriez chevaliers sortir, — et de ceux de la ville et vilains,
avec désir — de couper les vignes et de détruire les firuits. — hÉK 3770
3i.
244 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Lay viratz los escutz e *ls eimes resjdandir. 3770
E d adonquas N Estacha fe .j. trop bon alvir,
£ fe armar sos ornes e ben e ber garnir,
E fe tirar la cata, e detras si venir
fol. 107 i^ Ent a la Triperia, e fe 1 portai hobrir;
E z endreit Çoriburbu la cat' anet sa^r, 3775
E z anet sob lo mur de terra sostenir.
E k) valent N Estacha près se autamentz dir :
« Baros, ayam los pix, quar les podem hobrir. »
Lay auziratz picar e ferir ab dessir.
E 'n la Navarreria presso s a d espaurir, 37S0
E cridan a las armas, e van se totz abtir.
Soneron las campanas, que 1 poguessan auzir
Les caves que gitavan las vinnas a martir ;
E *ls caves que z auzigon las campanas tendir,
Layssego s del talar, comencero d*issir, 3785
E vengo a la vila, ont fo grant Tescrimir
Per défendre lo mur,
LXXXU.
Per défendre lo mur foron atras tomatz.
Lay viratz apear caves e podestatz,
E venir ves la cata ab escutz abraçatz. 3790
Hi a doux Gullyem Isam se fon aprumeyratz,
fol. 107 V* E mes s*el cap del pont qu*era sobreU valatz;
E de rautra partida vengon .vj. ben armatz,
E disso : « ^h Tolosa, a morir es, sapchatz. »
E z el diss lor : « Muretz, fais trachos renegatz. » 379$
Lay viratz escrimir e dopar a totz latz ;
E si banc nuyll temps vis ome que fos ben seguratz ,
Guillem Yssam o fo aquel jom, sapiatz.
Pero si s'en tomes, fera ben que menbratz;
Que tant vengo sobrel ab espieus afilatz , 38oo
[HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 245
vous verriez les écus et les heaumes resplendir. — Et fdprs sire Eus-
tache prit un très-hon parti , — et fit armer ses hommes et bel et bien
garnir, — et fit tirer la chatte, et derrière lui venir — ^jusquà la Tri-
perie, et fit ouvrir le portail; — et vers Çorriburbu la chatte alla sor- 3775
tir, — et alla sur le mur soutenu de terre. — Et le vaillant sire Eus-
tadie se prit à dire hautement : — « Barons , ayons les pics , car nous
les pouvons ouvrir. » — Là vous entendriez piocher et frapper à
Tenvi. — Et en la Nai^urrerie ils se prirent à avoir peur^ — et crient 3780
aux armes et vcmt tous s'apprêter. — ^Bssonnàr^otles dodiies, (tellement)
que les pouvaient ouïr — les chevaliers qui mar^risaient les vignes ;
— et les dievaliers qui' entendirent retentir les cloches, — cessèrent 3786
de coiq>er, commencèrent à sortir, — et vinrent à la ville, où le com-
bat fut grand — pour défendre le mur.
LXXXU.
Pour défendre le mur ils fiu*ent revenus en arrière. — Là vous
verriez chevatiers et autorités mettre pied à terre, — et venir vers 3790
la chatte avec les écus embrassés. — Et alors Guillaume Isam se frit
approché, — et se mit à la tête du pont qui était sur le fossé; — et
de Tautre parti vinrent six bien armés, — et dirent ; « Le Toulousain,
tu dois mourir, sadie(-le). » — Et il leur dit : « Vous mourrez, 3795
foux traîtres renégats. » — Là vous verriez combattre et donner de
.tous côtés; — et si jamais à aucune époque je vis homme qui fût
bien rassuré, — Guillaume Isan^ le fiit ce jour(-là), sachez(-le). —
Pourtant s^il s'en retommait, il agirait bien en homme sage; — vu 38oo
que tant (de gens) vinrent sur lui avec des épieux affilés, — que
246 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Que z us Tanet ferir e fo ben acertatz.
E det le per la cara .j. coip esglaâatz
Que m pesset^ quant io viC| b'aqui eyss fos finaU.
E d adonquas N Estacha, com om qu*cra yratz y
E[s]cridet a sos omes : « Baros , si ajudatz ! » 38o5
Lay viratz yoc bastir e yogar senes datz ,
E trametre sagetas e cayrels aciratz,
E dels murs ghar peyras e de cantals cayratz.
Lay Viratt dartz e lȍas e z espieus pressentatz ,
toi. 108 r' E de p^n^s de fronda 'darcopsesgiaziats. 3dio
Bemart de Vila Nova y fom trop mal naffiratz ,
Qu'era pros e gayUartz, arditz e refforçatz.
E z ab aquesta guerra lo miu* fom tant cavatz,
Que ya fos en très lox o en .iiij. foradatz.
E cels de la Galea disso 1 : « El mur es traucatz. » 38 1 s
E viro que trastotz eran la ajustatz.
Volgo los donar foc per un autre costatz ;
E foron de la torr del portai devalatz ,
E lo portai s^ubric, e '1 foc fu alumatz.
Tal près la faylla el puyn, qu^era molt coratgas. 383o
N Esteve lo peynner era per totz nomatz ,
E z ab Tescut al col anet s^en dessarmatz
£ z ap la fayir ardent, e diss : « Desperjuratz ,
Le yom es que morretz, e totz seretz crematz. •
Ab tant .j. baiester fos de'hiy apressatz, 38a5
Ë da *1 tal d'un cayrel per Tue^, que tumbatz
Fo s^tantost en terra e mortz e delivratz.
fol, 108 v« E z els de la dissero : « Aquel sia salatz. »
Pero sobre lui viralz donar e pendr' asatz,
Quels de la lo volian per far lo[r]s volontatz ; 383o
Mas el Bore le mesero , et y fo enterratz.
E de cels de la torr per qui era donatz
Lo cosseyl que z ississan , puyss dir\ e es vertatz ,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 247
IW Talla firaj^per et fut ïnea assuré. — Et il lui donna par la face un
coiq> terriUe, — (tellement) qu^il me vint 4 Tesprit, quand je le vis,
que là même il fôt mort. — Et alors sire Eustache , comme homme
qui était fidié , — ^ cria à ses hommes : « Barons , secourez donc I • — 38o5
Là vous verriez bâtir jeu et jouer sans dés , — et envoyer flèches et
carreaux acérés « — et des murs lancer pierres et quartiers (de pierre)
équarris. — Là vous verriez dards et Uncea et épieux mis en avant,
— et de pierres de fronde donner des cotq» tenihles. — Bernard de 3810
Villeneuve y frit dai^p^eusement blessé, — (lui) qui était preux et
brave , hardi et courageux. — Et avec cette guerre le mur frit si creusé ,
— que déjà il frit percé en trois ou en quatre endroits. — Et ceux de asiS
la Galée lui dirent : « Le mur est troué. • — Et ils virent que tous
étaient là réunis. — Us voulurent leur donner du feu par un autre côté ;
— et ils frurent descendus de la tour du portail, — et le portail
s'ouvrit, et le feu frit aUtomé. — Tel pdt la tcn^che au poing, qui était 38ao
fort en courage. — Kre Etienne le peigneur était par tous nommé,
— et avec Fécu au col il s'en alla désarmé — et avec la torche ar-
dente, et dit : « Parjures, — le jour est (venu) que vous mourrez, et
tous serez brûlés. • — En ce moment un arbalétrier de lui se frit ap- 3835
proche , — et lui donne d'un carreau un tel ( coup) par Tœil , que tombé
— il frit aussitôt à terre et mort et expédié. — Et ceux de là dirent :
« Que celui4à soit salé. » -^ Pourtant sur Ixit vous verriez donner et
prendre assez (de coups), — vu que ceux de là le voulaient pour faire 383o
leur volonté; — mais au Bourg ils le mirent, et il y frit enterré. — Et de
ceux de la tour par qui était donné — le conseil qu^ils sortissent, je
puis dire, et (c')est la vérité, — que quand (on en) vint au sortir, ils
frirait des plus mauvais : — c*est pourquoi on ne doit pas croire 3835
hoQune qui est trop p^eur. — Et sur ces entrefaites le nmr fut entr'ou-
vert; — ^ et s'il ne £ftt de tore, plus tôt il frkt jeté à terre. — Ils tirèrent
248 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Que cant venc al yssir, foren dels plus malvatz :
Per que z om non deu creyre om qu'es trop enparlatz. 3835
E z ab aquestas novas le murs^ fom bayllonatz ;
E si no fos de terra, plus tost for aterratz.
Tirego la cata, e lo foc fom donatz,
E z a petita d'ora le mur fom derrocatz;
Mas hanc ta gran eifortz non pesset mai om natz 384o
Com adonc fe *N Estacha; car totz desconortatz
Eran de f autra paît, car. foro dessarratz.
E z intret N Estacha e totz sos com$aidatz,
E 1 borgnes de la vila e 'Is menutz e 'Is granatz ;
E 'Is plagatz om ne mes, e foron tots metgatz. 3845
fol. 109 1-* E fom la nuytz escura.
Lxxxra.
E fom la nuytz escura : per quel mal se reprem.
E ^Is baros e 'la ricomes disso : « Seynnos, parlem. >
E z ap cels de la vila traysso sa .j. e^em.
E don Gonçalvo dis : ■ Seynnos, e que farem? 385o
Que z a mi es veiayre que tôt yom amermem ;
Pero yeu ay pessat ab que^ls enganarem.
Trastot celadament jus terra cavarem ,
E z entro al mur nou , e nos les minarem ;
E quan o aurem fayt, Jo mur bayllonarem, 3855
E puyssas totz essems esoudatz nos yendrem ,
E metf^em foc de yus, e H mur derrocarem;
E darem per )a vila, si que nos combatrem,
E z ap foc e z ap flama la vila lor to(drem.
E las tors dels mostes tantost estabUrem 386o
Qu es de Sant Micholau , e z arques y metrem ;
Puys lo bore Sant Cemi aytantost conquerrem. »»
E d adonc trastotz dysso : « Aquest cosseyll tendrem. >•
fol, 109 V' Adonx diss don Garcia : « Bo matin comencem.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 249
la ehatte, et le feu fut donné, — et en peu de temps le mur (ut ren-
versé; — mais jamais tant grand effort n'imagina homme né, — 384©
comme alors fit sire Eustache ; car tous décoiu*agés — ils étaient
de Fautre côté, parce quils furent desserrés. — Et entrèrent sire
Eustache et tous ceux qui étaient sous ses ordres, — et les hour-
geois de la ville et les petits et les grands; — et les blessés on en 3845
mit (dedans), et ils forent tous pansés. — Et la nuit fut obscure.
Lxxxra.
Et la nuit fut obscure : c est pourquoi le mal se reprend. — Et les
barons et les ridies honmies dirent : • Seigneurs , parlons. • — Et avec
ceux de la ville ils se tirèrent dans un coin. — Et don (jonzalvo dit : 385o
« Seigneurs , et que ferons-nous P — vu qu'il m'est avis que tous les jours
nous diminuons; — mais j'ai imaginé (quelque chose) avec quoi nous
les tromperons. — Tout secrètement sous terre nous creuserons, —
et jusqu'au mur neuf, et nous les minerons; — et quand nous Tau- 3855
rons fait, nous entr'ouvrirons le miu-, — et puis tous ensemble
nous viendrons couverts d'écus , — et nous mettrons le feu dessous
et nous renverserons le mur; — et nous donnerons par la ville, de
sorte que nous combattrons, — et avec feu et avec flamme nous
leur enlèverons la ville. — Et bientôt nous occuperons les tours de 386o
l'église — qui est de Saint-Nicolas, et nous y mettrons des ar-
chers; — puis nous conquerrons aussitôt le bourg Saint-Cemin. t —
Et alors tous dirent : « Nous suivrons ce conseil. • — Alors dit don
Garda : « Commençons bon matin, — ^ et nous et tous (les habi- 3865
BUT. OB LA OOERBB DE NAT. 32
250 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E nos e de las vilas trastotz y ajudem. » 5865
E lo valent N Estacha , qu'es de natural sem ,
Saub o e diss als .xx. : « Seynnos , er nos gardem ;
Car si no nos gardam, en breu mynatz sarem.
Mas antz qu'el i començon, vuU que nos come[n]cem.
Hi aga 'N maestre Bertran, e que nos cosseyllem, 3870
E trametam per el.
LXXXIV.
« E trametam per el, e digam le Tengan. »
E tantost le mandet que y ânes .j. sai^an,
E z aneg n'i e venc a tôt lo primer man.
E d adonquas N Estacha dis le : « Mae[s]tre Bertran, 3875
En la Navarreria dizen que minaran,
De la Poblacion lo mur derrocaran,
E puyss que y metran foc e que la cremaran. »
E maestre BerU*an diss : « E z aquo faran ?
Per mun cap, s*ieu pusc, per la gola mentran. S88o
Layssatz o a mi far, e non siatz duptan
fol. 1 10 r* Que eu serey antz ab lor, tan no s*i cuitaran;
E layssatz les cavar e far tôt lor talan. *
E z ap tant fe portar fusta e traus travessan ,
E z entre la Galea e 1 portai batayllan 3885
El se près a minar, e z anet s'en hobran;
Dreit yntz en Çorriburbu el va yssir cavan;
Puyss en la Broteria el anet foradan
En mai de .iiij. lox, tro (u pel mur passan.
E quant fo paasatz outra, el fe im travessan, 3890
Si que li minador s'anego encontran;
E s'anavon layntz ab les cotels burcan ,
Si que z aquels dels borx les anego soptan ,
Tant que'ls autres se fugigo toraan,
E layssego las palas e de picx no ssey can. 3895
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 251
tants) des villes nous y aidons. » — Et le vaillant sire Eustache , qui
est de bon sens , — le sut et dit aux dix : « Seigneurs , maintenant
gardons-nous; — car si nous ne nous gardons pas, bientôt nous se-
rons minés. — Mais avant qu'ils y commencent, je veux que nous com-
mencions. — Qu y soit sire maître Bertrand, et que nous tenions con- 3870
seil, — et envoyons vers lui.
LXXXIV.
«Et envoyons vers lui, et disons-lui le piège. » — Et aussitôt il
ordonna qu'un serviteur y allât, — et il y alla et vint à la première
réquisition. — Et alors sire Eustache lui dit : « Maître Bertrand, — 3875
en la Navarrerie ils disent quils mineront, — de la Poblacion qu'ils
renverseront le mur, — et puis qu'ils y mettront ie feu et qu'ils
la brûleront. • — Et maître Bertrand dit : « Et ils feront cela ? — Par 388o
ma tête, si je puis, par la gueule ils mentiront. — Laissez -moi
faire cela, et ne soyez pas doutant — que je serai auparavant avec eux,
quelque hâte qu'ils fassçnt; — et laissez -les creuser et faire toute
leur volonté. » — Et en même temps il fit porter bois et poutres pour
servir de traverses, — et entre la Galée et le portail crénelé — il se 3885
prit k miner et s'en alla travaillant; — droit dedans Çornburbu il va
swtir (en) creusant; — puis en la Broterie il alla perforant — en plus
de quatre endroits , jusqu'à ce qu'il lut passant par le mur. — Et quand 3890
il fiit passé outre, il fit une traverse, — tellement que les mineurs
s'allèrent rencontrer; — et ils s'allaient là heurter avec les couteaux,
— en sorte que ceux des boui^ les allèrent surprenant, — tant que les
autres s'enAiirent en arrière , — et laissaient les pelles et je ne sais com- 35^5
3a.
252 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E cels deis borcx les mezo rien e z alegran^
Per que lot lur minar no valia .j. gan;
E cels de Fautra par tepgo s per malenan,
E cels dels borx estego gayllartz plus (pie Rolan ,
fui. MO v** Ab fin cor e segur. 3900
LXXXV.
Ab fin cor e segur for els borx amescat.
E quant ven iendema quel soleyll fo levât.
Les trabuquetz avîan tant ferit e lançât.
Que sus en la Galea los avia trencat
La corona d'entom, si que z aran duptat 390S
Cels que la sus estavan, e destreitz e cuitat;
Mas don Guyralt de Seta y fon ben aprimat,
E fi puyar grans traus de robre ben cayrat ,
Mes les sus la Galea trastotz entravessat,
E mes sus yssarmens e de terra assat. • 3910
E quan venia la peyra del trabuquet sobra ,
Metian se deyus tro a 1 colps era passât;
Car tant grant cop donava e tant desmoniat,
Que la torr ne t[r]enblava; mas fero .j. pessat,
Que funpligo de terra tro a prop de la maitat; 391 s
Car no era luynn jom, so vos die pier vertat,
Qu*entom .1, peyras le davon sul costat,
roi.^iii r* E cascuna pessava .iij. quintals acabat.
£ puys vos dîr quel pe de la torr trdbessat
Mil d'aquelas grans peyras^ ayso es ventât. 3910
E 'Is trabuquetz dels borx estavan enbargat,
Car no avian peyras, dont nWan molt cuytat.
E lo valent N Estacha, a qui es bo sen dat,
E Is borgnes d'ams les borx foro si {tcordat
Que yssisan per las peyras, puys serian abastat. 39*5
E z anego ss'armar li menut e 1 granat
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 253
bien de pics. — Et ceux des bourgs les emportèrent riants et allègres,
— parce que toute leur mine ne valait pas xm gant ; — et ceux de Tautr e
coté se tinrent pour malheureux, — et ceux des bourgs furent plus
fiers que Roland, — avec cœur content et rassiuré. Sgoo
LXXXV.
Avec cœur content et rassuré ils furent dans les bourgs harna-
chés. — Et quand vint le lendemain que le soleil fut levé , — les tré-
buchets avaient tant firappé et lancé , — qu^en haut en la Galée ils leur
avaient coupé — la couronne d^enfour, en sorte que maintenant ils sgos
ont crainte — ceux qui étaient là-haut, et embarras et presse; —
mais don Guayralt de Seta s y fiit bien approché , — et fit monter de
grandes poutres de chêne bien équarri, — il les mit sur la Galée
toutes en travers, — et il mit dessus des sarments et assez de 3910
terre. — Et quand la pierre du frébuchet venait dessus, — iis se met-
taient dedans jusqu'à ce que le coup était passé ; — car il donnait
tant grand coup et tant satané, — que la tour en tremblait; mais
ils eurent une pensée, — (ce fut) qu'ils Templisi^ent de terre jusj- 3915
qu'à près de la moitié; — car il n y avait nul jour, je vous le dis en
vérité, — qu'environ cinquante pierres ne lui donnassent siu* le
côté , — et chacune pesait trois quintaux achevés. — Et je puis voua
dire qu'au pied de la tour vous trouveriez ^r— mille de ces grandes 3920
pierres, ceci est vérité. — Et les tréhuchets des bourgs étaient em-
barrassés, — car ils n'avaient pas de pierres, ce dont ils étaient
très-inquiets. — Et le vaillant sire Eustache , à qui bon sens est donné ,
— et les bourgeois de deux bourgs se furent accordés — qu^ils sortis- 3925
sent pour (aller chei^her) les pierres, (qu')ensuite ils seraient satisfaits.
— Et ils allèrent s'armer les petits et les grands — ^tout doucement, (pour)
254 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Tôt suau que de la no fossan sabentat,
E las portas hubriga, ses plus, luna mitât,
E yssic cab e fora granda cominakat.
Le protz Guyiiem Minaut y fo aprumayrat 3930
Ab tota compayima e ben e bel armât,
Trayssom una cata per estar plus me[m]brat.
Ë d adonc cels de la que s vigo seymialat,
Cridego a las armas, que'ls jox era entaulat,
Que £ avîan temensa que tuyt fossan cremat. 3935
foi. 1 1 1 v" Lay vengo cavales, baros e podestat,
E de cels de la vîla li bo e ii malvat
Lscy viratz maynt cayrel que z era pressentat.
- E ven s'en .j. cayrel d'acer molt ben temprat,
E feric en la cara don Aymar Crozat; 3940
E un altre cayrel s'en ven mal haurat,
Que feric per lo pe de Badoztaynn Bemart;
E marie d'aquel colp, dont maynt om (on yrat;
jdar banc filltz de boiggues plus geni aoostumat
Non cre que z om trobes en tra$tot .j. régnât. 394s
E die vos que Tissada aguera mai costat,
Si lo valent N Estacha no fus tant assenât,
ttr
Que su el portai s[e] mes, e nuylltz om désarmât
Non layssava essir que totz foron plagat;
Car .j. pec senes armas yssic per sa foldat, 39S0
E det Tom d'un cayrel si c'ades fo finat.
E costet tant la peyra, que qui p'agues comprat,
Om n'aguera agut .x. fans nrillor mercat.
fol. 112 r" E quant lo poble fu el bore trastot entrât,
Mandet lo protz N Estacha el portai siâ sarrat; 39S5
E puys el se pesset granda savietat
Que de grant peyra seca fosan ben tapiat.
E fe'n âiij. sarrar, e fon •grant salvetat;
Car le pobles, que z era ardent et escalfiert,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 255
qae de ii ils ne fassent pas inslraits, — et ils ouvrirent les portes, une
moitié sans jdus, — et il sortit droit dehors une grande multitude.
— Le preux Guillem Minant y fot placé en avant — avec toute (sa) com- 39 3o
pagnie et bel et bien armé, — tirant une chatte pour être plus ras-
surés. — Et alors ceux de là qui se virent signalés, — crièrent aux
armes, que le jeu était engagé, — vu qu*ils avaient peur que tous ne 3<j35
lussent brûlés. — Là vinrent chevaliers, barons et autcmtés, — et de
ceux de la ville les bons et les nuoivais. — Là vous verriez maint
carreau qui était présenté. — Et un carreau d'acier très-bien trempé
s*en vint — et firappa en la face don Aymar Crozat; — et lui autre 3940
carreau s'en vint mal prédestiné , — qui frappa par le pied Bernard de
Badostain. — Et il mourut de ce coup, de quoi maint homme fut
chagrin; — car jamais fils de bourgeois plus gentiment élevé — je 39(5
ne crois pas qu'on trouvât en tout un royaume. — Et je vous dis que
la sortie aiurait plus coûté , — si le vaillant sire Eustache ne fût tant
sensé — qu'il se mit sur le portail, et nul homme désarmé — il ne
laissait sortir, vu que tous ils forent blessés ; — car un malheureux sans 3960
armes- sortit par sa folie, — et on lui donna d'un carreau tellement
qu'il fut mort sur l'heure. — Et tant coûta la pierre , que qui en
eût acheté, — on en aurait eu à dix fois meilleur marché. — Et quand
le peuple fut tout entré dans le boui^, — le preux sire Eustache com- 3955
manda que le portail fût fermé; — et puis û imagina une chose bien
sage, — (c'est) que de grande pierre sèche (les portails) fussent bien
murés. — Et il en fit fermer quatre, et (ce) fut grande sûreté; —
car le peuple , qui était ardent et échauffé , — quand on criait aux 3960
armes , était tout irrité — de ce qu'on n'ouvrait pas les portes à tout
conunandement, — et maint homme se perdait et était dépaysé. —
Et si le vaillant sire Eustache n'eût pensé à cela, — maint homme
serait firappé et podu et blessé : — c'est pourquoi est bon en guerre . 3965
256 HISTOIRE DE LÀ GUERRE DE NAVARRE.
Can om cridav' a d armas, eran totz esfelnat 3960
Car n obri' om las portas a trastot io mandat,
E perdia s maynt orne e n^era desterrat.
E si el valent N Estacha no agues so pessat,
Maynt om fora feritz e perdutz e colpat:
Per que z es bo en guerra sens e savietat. 3965
En mentre aysso s fazia, âîj. messages cuytat
Anego per les borx ab escritz sagelat
A ^N Felip rey del Franx , per qui Dios es hondrat ;
. Car si dels messages fos el cami roubat ,
Que Tautre escapes e que no fos trobat. 3970
Per o cascus anava per camin apartat,
fol. I la v' Si que entro Paris no foron ayustat;
Enpero banc no vengo a un jorn assignat.
Lay fo lo reis de França qu'es per Dios coronat ,
E no mas rey del mon. 3975
LXXXVI.
E no mas rei del mont coronat dignamens ,
Mas io bon rei de França qui Dios fe hondramens,
Qu'el es rei de vertut, so sabem certamens ;
Car el sana *ls malautes , e no mai reis vivens.
E d adonx .j. mesatge anet s'en bel[a]mens 3980
Devant lo rei de França , qu'es franx e conoyssens ,
E dis le : « Valent rei , lo ver Omnipotens
Te layss viur e regnar als tiens millor amens !
Le bore de Sant Cemi te pregua humilmens,
E '1 bore Sant Micholau, qu'en ams es unamens, 398S
Que per Dio que de lor te prengua chausimens ,
E del valent N Estacha que z es le tien sirvens ;
Car es tan en grant cuyta e z en grans marrimens ,
Qu'els non ausan yssir fora lor bastimens,
fo). 1 1 3 r* Que'ls baros de Navarra e'is caves e'is sergens 3990
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 257
sens et sagesse. — Pendant que cela se faisait, trois messagers près--
ses — allèrent par les bourgs avec écrits scellés — à sire Philippe
roi des Français, par qui Dieu est honoré, — poiu* que si Tun
des messagers était volé en chemin, — l'autre échappât et qu'il ne 3970
fût pas trouvé. — Pour cela chacun allait par im chemin distinct,
— en sorte que jusqu'à Paris ils ne ftu'ent pas réimis ; — pourtant
ils ne vinrent point à un joiu* assigné. — Là fut le roi de France
(jui est couronné par Dieu, — et pas davantage (n'est) roi du ^975
monde.
LXXXVL
Et pas davantage (n'est) roi du monde couronné dignement, —
mais le bon roi de France à qui Dieu fit honneur, — vu qu'il est
roi de vertu, nous le savons certainement, — car il guérit les mala-
des, et pas davantage (ne le fait) roi vivant. — Et alors un messager 3980
s'en alla bellement — devant le roi de France, qui est franc et instruit,
et lui dit : « Vaillant roi, (que) le vrai Tout-Puissant — te laisse vivre
et régner avec tes meilleurs amis 1 — Le boui^ de Saint-Cemin te
prie hiunblément, — et le bomrg de Saint-Nicolas, vu qu'il y a union 3985
entre eux, — que pour (l'amour de) Dieu, tu prennes pitié d'eux,
— et du vaillant sire Eustache, qui est ton serviteur; — car il est
tant en grande inquiétude et en grands chagrins, — qu'ils n'osent
pas sortir hors de leurs maisons, — vu que les barons de Navarre et les 3990
UIST. DE LA GQBIIAE DE NAV. 33
258 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
£ cels de la ciptat teno les passamens.
E si en Pamplona no trametes breumens,
N Estacha es perdulz e los borx yssamens.
E per que tu m'en crezatzs, vec te n encartamens. »
E lo rei quels auzic , fo en son cor sagnens ; 3995
Pero diss al mesage : « Amlx, certanamens
Trames ay en Navarra 'N Gasto, qu'es mos parens,
E 4 prior de Sa[n]t Gili savis e z entendens,
E 'N Clément de Lenay .j. cavaler sabens;
Mas no 'Is as encontratz en tos cacninamens. » 4ooo
E z ab aquestas novas, per lo palaytz enens
.Venc l'autre messagers ab los sagelamens,
E donet los ai rey sospiran e playnnens;
E legic e trobet que no y ac may ni mens,
Mas si com en las autras que z ac prumeramens. 4oo5
Fuyssas ac la tercera, per que mils fos crezens.
E lo rei diss adoncas : « Aysso non es pas vens,
fol 1 13 v" Puys las cartas acordan e 'Is ditz e 'Is pregamens. »
E dis a los mesages : « Torna vo 'n belamens,
Que z en breu auran tal que'l[s] sera defendens. » 4oio
E d adonc le bon rei itiandet apeitamens
Pel seynnor de Beu Juec, qui es affortimens,
Conestable de França e dels eratamens ;
E '1 rey diss: « Sire Ymbert, be soy el cor dolens
Si eu perdi 'N Estacha, per que no y ano gens. » 4oi5
E '1 valent conestable respos li simplamens ,
E diss le : « Humil seynnor, no vosdetz pcssamens.
Lo seynnor de Beam , qu'es savis e puynnens ,
E '1 prior de Sant Gili, qu'es suptil e sabens.
Te saubran dir per que fu lo comensamens. àoao
E z après tu feras mandar tos parlamens,
E faras ne tôt ço de que dreitz es cossens. «
— « Sire Imbert, dis lo rei, por me fa tardamens. »
HKTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 259
chevaliers et les seiçents — et ceux de la cité tiennent les passages. —
Et si en Pampelune tu n'envoyés pas brièvement^ — sire Eustache
est perdu et les bourgs pareillement. — Et pour que tu m'en croies ,
en voici une lettre. » — Et le roi, quand il les ouit, fut saignant en ^99^
son cœur; — pourtant il dit au messager : « Ami, certainement — j'ai
envoyé en Navarre sire Gaston, qui est mon parent, — et le prieur
de Saint-Gilles (qui est) sage et entendu, — et sire Clément de Le-
m
nay, un chevalier prudent; — mais tu ne les as pas rencontrés en tes 4ooo
chemins. » — ^Et siu* ces entrefaites, par le palais en avant — vint l'autre
messager avec les lettres, — et les donna au roi (en) soupirant
et (en) exhalant des plaintes; — et il lut et trouva qu'il n'y a plus
ni moins, — mais (que c'est) ainsi comme dans les autres qu'il eut ^^^^
premièrement. — Puis il eut la troisième, pour que mieux il fût
croyant. — Et le roi dit alors : « Ceci n'est pas vent, — puisque les
lettres accordent et les paroles et les prières. » — Et il dit aux messagers:
■ Allez-vous-en tranquillement , — vu que dans peu ils auront telle (per- ^^^^
sonne) qui les sera défendant. » — Et alors le bon roi envoya publi-
quement— vers le seigneur de Beaujeu, en qui est fermeté, — con-
nétable de France et des possessions (royales) ; — et le roi dit : « Sire
Imbert, je suis bien chagrin dans le cœur — si je perds sire Eustache, ^^'^
parce que n'y vont pas les gens. » — Et le vaillant connétable lui
répond simplement, — et lui dit : « Doux seignem*, ne vous donnez pas
d'incpiiétude. — Le seigneur de Béam, qui est sage et entreprenant,
— et le prieur de Saint-Gilles, qui est habile et prudent, — te sau- ^^^^
ront dire pourquoi fut le commencement. — Et après tu feras man-
der tes parlements , — et tu en feras tout ce dont le droit est consen-
tant. " — « Sire Inibert, dit le roi, pour moi fais retard. » — Et sur ces
entrefaites, les messages rapides — vinrent dans Pampelune, où était le 4^2 5
trouble ; — là ils trouvèrent sire Gaston qui sait assez de ruses , —
33.
260 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E z ab aquestas novas, les mcssatges correns
Vengo en Panpaiona, on era lo turmens; 4o25
fol. ii4r» Lay trobero 'N Gasto que sap pro d'artamens,
E '1 prior de Sant Geli e de Lanay Clîmens,
Per saber tôt lo fayt.
LXXXVII.
Fer sauber tôt lo fayt y fo vengut Ga8tp[s] ,
E 'N Ciiment de Lanays, de Sant Geli 4 prios, 4o3o
En la Navarreria , bon eran los baros ;
E quant lay fo yntratz, .j. barat pessegos:
Que lay o ^1 trabuquet feria las sazos,
Portego la cozina del seynne dels Gascos.
E 1 trabuquet dels bonc destendet molt cochos, 4o3S
E la peyra va ss^en plus tost que auzelos ,
Feri[r] dintz el payrol ont cosia 1 moltos,
E trenquet lo payrol e 'Is trepez e'is gofos.
E d adonx dels ricomes a *N Gasto foron dos ,
E disso 1 : « Franc seynnor» veiatz com so felos koào
Gels del Bore que z an trayt lay or cozinatz vos ,
E z an trencat cauderas, trepez e cabyros :
Veyatz, cant vos no y es, si son soperbios. »
roi. iiAv" — « Seynne, so di 'N Gastos, d'est mal som cossiros;
Mas vos daretz, aytant al prior e z a nos, kohb
Tregas per .xv. jorns per audir les razos. »
E z autregego las forçatz e z egoyssos.
E z ap tant .j. message venc s'en al Bore cochos
E z al valent N Estacha , cuy es sens e razos ,
De part de don Gasto, que trabuquet no fos 4o5o
Destëndutz, ni sagetas enviatz ni rayllos;
Car lo prior e z els estavan temeros.
E d adonquas nuyltz om no si move , mais ni bos.
E lendema, quant fo le soleyll lugoros,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 261
et le prieur de Saiot-Gilies et Clément de Lanay, - — pour savoir tout
le fait.
LXXXVU.
Pour savoir tout le fait y fut venu Gaston — et sire Clément de 4o3o
Lanay, de Saint- Gilles le prieiu*, — en la Navarrerie» où étaient les
barons ; — et quand là il fut entré , ils imaginèrent ime tromperie : — vu
que là où le trébuchet frappait par intervalle^, — ils portèrent la cuisine
du seigneur dfes Gascons. — Et le trébuchet des bourgs (se)" détendit ao35
très-vite, — et la pierre s'en va plus tôt qu'oisillon, — frapper dans le
chaudron où cuisait le mouton, — et rompit le chaudron, les trépieds
et les gonds. — Et alors deux des riches hommes furent à sire Gaston,
— et lui dirent : « Franc seigneur, voyez comme sont félons — ceux 4o4o
du Bourg, vu qu'ils ont tiré là où vous faites votre cuisine, — et ont
rompu chaudières, trépieds et chevrons : — voyez, quand vous n'y êtes
pas , s'ils sont insolents. » — « Seigneiu's , dit sire Gaston , de ce mai
nous sommes chagrins; — mais vous donnerez, autant au prieur et à àoàs
nous , — trêves pour quinze jours pour ouir les raisons. » — Et ils
les octroyèrent forcés et tristes. — Et en même temps un messager s'en
vint empressé au Boui^ — et au vaillant Eustache, en qui est sens et
raison, — de la part de don Gaston, (pom*) que trébuchet ne fût — 4o5o
détendu, ni flèches ni traits envoyés; — car le prieur et eux étaient,
craintifs. — Et alors nid homme ne bougea, mauvais ni bon. —
Et le lendemain, quand le soleil fut luisant, — le prieur et sire Gas- 4o55
262 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Le prior e 'N Gastos, que z eran compaynnos , 4o55
Entrero s'en els borx, dont tôt foron joyos;
Enpero els jurego desus lo Glorios
Que el Bore non remandrian per prex ni per razos.
E fero ab N Estacha de ço quels plac sermos,
E puyssas presso tregas de los borx ams e dos 4 060
Per .XV. joms complitz, e puys gltada fos;
fol. ii5 r** E quan aquo fo fayt, els ab sos donzelos
Tomegon s'en arreyre ses brulla e ses resos,
Per lor yur a tenir.
Lxxxvm.
Per lor yur a tenir s'en anegd tornar 4o65
En la Navarreria totz essems albergar.
E puyssas eli furo*ab los baros parlar;
E don Gasto los diss : « Tregas vos volen dar
Les borgnes d'ams les borx e de ma confermar ;
E vos dar n'etz a los, c'ayssi s cove a ffar. » 4070
E les ricomes disso : « Per a vos soplegar,
Don Gasto Y nos farem trastot vostre mandar,
E del seynner prior, que devem molt hondrar. »
E quant venc lendema, que'l jorn fom bel e clar,
De la Navarreria vengo al Bore intrar, 4075
E dedintz Sant Cemi s'anego entregoar,
E cels dels borx anégo ab lor, dh gran duptar ;
E quan ago près tregas, ses trop comiadar
Tomego s'en al Bore, e fum temps de mangar.
fol. 1 15 v° E '1 prior e 'N Gasto, per lo mal abayssar, 4080
Humilmens s'en anego los ricomes pregar
Que lo mal remases, car no s dévia far,
Qu'encontra so seynnor no s deu om relevar.
E'is ricomes dissero: « Seynn'En Gasto, no m par
Que so que vos dizetz se pusca acabar; 4o85
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 263
ton, qui étaient compagnons , — s'en entrèrent dans les bourgs , de cpioi
tous furent joyeux ; — pourtant ils jurèrent sur le Glorieux — qu'ils
ne resteraient dans le Bourg ni pour prières ni poiu* raisons. — Et
ils discoururent avec sire Eustache de ce qui leur plut, — et puis 4o6o
ils prirent des trêves des deux bourgs — pour quinze jours pleins,
et puis elle fut proclamée; — et quand cela fut fait, avec leurs suivants,
— ils s'en retournèrent arrière sans bruit et sans nuneur, — pour
tenir leur serment.
LXXXVIU.
Pour tenir leur serment ils s'en retournèrent — en la Navarrerie Ao65
tous ensemble héberger. — Et puis ils fiu^ept parler avec les barons ;
— et don Gaston leur dit : « Trêves vous veident donner — les bour-
geois des deux boui^s et confirmer avec la main; — et vous letfr en 4070
donnerez , car ainsi il convient être fait. * — Et les riches hommes dirent :
• Pour vous obéir, — don Gaston , nous ferons tout votre commande-
ment, — et (celui) du seigneur prieur que nous devons fort honorer. »
— Et quand vint le lendemain que le jour fut bel et clair, — de la ^075
Navarrerie ils vinrent entrer au Bourg, — et dans Saint-Cemin ils s'en
allèrent conclure les trêves, — et ceux des boiu^s allèrent avec eux,
avec grande crainte; — et quand ils eurent pris les trêves, sans trop de
cérémonie — ils s'en retournèrent au Bourg, et il fut temps de manger.
— Et le prieur et sire Gaston, poiu abaisser le mal, — doucement i4o8o
s'en allèrent prier les riches hommes — que le mal cessât, car il ne
devait pas se faire , — ^parce que contre son seigneur ne doit-on pas se ré-
volter. — Et les riches hommes dirent : « Seignemr sire Gaston, il ne
me paraît pas — que ce que vous dites se puisse terminer; — car 4o85
264 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Car N Estacha e'is borx nos an fait tai pessar
Que per ren que z els fessan no s puyria emendar :
Per que, seynn En Gasto, layssetz ayso estar. »
E la cort se partie senes may razonar,
E 1 prior e *N Gasto anego repayrar. 4090
E quant venç ent ai vespre, que soleyll vole yntrar,
Don Pero Sanchetz venc don Gasto corteiar
E 'I prior, que z ams.ij. eran en .j. logar,
E pari ego del fayt que fu durs de pessar.
E don Gasto adonx près si a començar, 4095
E diss : « Don Pero Sanchetz , el cor mi datz pessar,
Car contra vostra dona vos voletz revelar,
fol. ii6r* E senbla m quel pecat vos fa ayssi obrar.
Torna vo 'n yntz el Bore, qu'eu o cuch acabar
Qu'om vos perdonara ses renda amermar, 4 100
Car la vostra natura a volgud emparar
Los dreytz de so seynnor, e vos o vuyllat far;
• Car si 1 seynnor amatz, Dios'vos voldra amar. »»
E '1 pros don Pero Sanchetz près si a sospirar :
« Ar enten que mi faytz grant senblança d'amar. k 1 o5
Ben conosc qu'ai fayllit ; mas tal m'a fait errar
Que z en far traycio met trastot son pessar.
Don Gasto, ben conosc qu'eu ay fait malestar,
E prec vos c'ab les borx vos m'anetz razonar
E z ap le pros N Estacha, que m deyan perdonar. » 4 no
E don Gasto le diss : « Aquo layssatz estar.
Entra vo 'n dintz el Bore senes trop demorar.
Que recebutz seretz ab molt gran alegrar. •
— « Donquas , seynne En Gasto , farai vostre mandar,
E trametrey mesage qu'a noch hi vuyl entrar. » AnS
fol. 116 v' E don Gasto le diss : « Hieu y vuyll enbiar. »•
E z amz .ij. li message ano '1 dit coffermar,
E 'Is messages anero a 'N Estacha contar
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 265
sire Eustache et les bourgs nous ont fait telle peine , — que pour rien
quMb fissent elle ne pourrait se réparer : • — c est pourquoi , seigneur
sire Gaston, laissez ceci tranquille. >» — Et la cour se sépara sans plus
discuter, — et le prieur et sire Gaston allèrent reposer au logis. — 4090
Et quand (on) vint vers le soir, que le soleil voulut se coucher, —
don Pierre Sanchiz vint coiutiser don Gaston — et le prieur, vu que tous
deux étaient en im même endroit, — et ils parlèrent du fait qui fut dur
à penser. — Et don Gaston alors se prit à commencer, — et dit : 4095
« Don Pierre Sanchiz , au cœiu' vous me donnez souci , — car contre
votre dame vous voulez vous révolter, — et il me semble que le
péché vous fait ainsi agir. — Retournez-vous-en dans le Bourg, vu
que je pense achever cela — qu'on vous pardonnera sans diminuer 4100
revenu, ' — car votre nature a voidu établir — les droits de son sei-
gneur, et vous veuillez faire de même; — et si le seigneiu* vous aimez,
Dieu vous voudra aimer. » — Et le preux don Pierre Sanchiz se prit à
soupirer : — t Maintenant j'entends que vous me faites grand semblant 41 ©s
d'amitié. — Je connais bien que j'ai failli; mais tel m'a fait errer
— qui à faire trahison met tout son penser. — Don Gaston , je
connais bien que j'ai fait une mauvaise action , — et je vous prie qu'avec
les boui^ vous alliez me raccommoder — et avec le preux Eustache , 4,10
pour qu'ib me daignent pardonner. » — Et don Gaston lui dit : « Laissez
cela en paix. Entrez-vous-en dans le Bourg sans trop de retard, — vu
que vous serez reçu avec très^ande allégresse. » — « Donc, seigneur
sire Gaston, je ferai votre commandement, — et j'enverrai un mes- 4,15
sager (pour annoncer) qu'à la nuit j'y veux entrer. » — Et don Gaston
lui dit : « J'y veux envoyer. » — Et les deux messagers allèrent confir-
mer la parole, — et les messagers allèrent à sire Eustache conter —
que sire Pierre S^cbiz venait prendre position dans le Bourç; — et 4120
le vaillant sire Eustache , pour venger sa honte , — dit aux messagers :
HIST. DE I«A GUERRE DE KAT.
34
266 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Qu^Eq Père Sanchetz^ vehia dediatz le bore pausar;
E lo valent N Estacha, per sa onta vengar, ^ 4iao
Diss a los mesages : « Anatz le pressentar,
Que ben sia vengutz e venga ses puynnar. »
E lo valent N Estacha fe sos ornes armar,
E Is borgues de la vila anego ss*arnescar,
E % esperego '1 molt, e pogran esperar, AiaS
Car hanc la nuyt no venc ni o pog ayzinar;
Mas naandet que z a fautra vendria ses pecar^
Si que'ls borx e ^N Estacha fe tota nuyt veyllar ;
E z anc no i venc, car I)ios non o vole ordenar.
E d adonc les ricomes saubo aquest pessar, 4i3o
E z ap cels de la vila fero cosseyl mandar,
E disson : •» Père Sanchetz nos vol dessenparar ;
E s'il nos dessempara, nos no podem durar;
fol. 1 17 r" Car el a grant poder ^ puyra nos dapnar :
Per que nos voldra may qu'a nuyt Tanetn matar, 4i35
E puyssa nos puyrem so que voldrem mandar. »
E jurego sul santz que la mort fos celar.
E z ap tant don Garcia s'en anet deportar
Ent a don Pero Sanchetz e grant sqlatz menar.
E quan venc ent al vespre, anet cascus sopar. 'nAo
E quan ago sopat e venc al anuitar,
Que la gentz de la vila s'en cntret repayrar,
Cels que z avian jurât s'en anego annar.
E quant foron arniatz, anego s, ses tarzar,
Ent a don Pero Sanchetz, que s'anava colcar; ii45
E trenquego las portas, e z el près s'a cridar :
« Baros, e som trazitz. » Mas no '1 cale razonar
Mas, que trastotz essem Tanego peceiar.
[Et] enantz que fos mortz, el près a deniandar :
- Garcia Martlntz d'Eussa, amix, ven m'ajudar. » iiSo
E z el, quan son seynnor vie ayssi malmenar,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 267
• Allez le présenter, — qu'il soit bien venu et vienne sans difficulté. »
— Et le vaillant sire Eustache fit armer ses hommes, ^^ — et les bour-
geois de la ville allèrent ae revêtir de leur hamôis, — et ils atten- 41 aS
dirent longtemps et pourront attendre , — r car onques ne vint la nuit
ni ne put arranger raÉFaire; — mais il manda que l'autre il viendrait
sans manquer, — de sorte qu'il fit veiller toute la nuit les bourgs et
sire Eustache ; — et onques il n'y vint, car Dieu ne voidut pas l'ordonner.
— Et alors les riches hommes surent ce projet, — et av«c ceux de 4i3o
la ville ils firent convoquer un conseil, — et dirent : « Pierre San-
chiz nous veut délaisser;— et s'il nous délaisse, nous ne pouvons
dm*er; — car il a grand pouvoir et pourra nous faire dommage : —
c'est pourquoi il nous vaudra mieux que cette nuit nous l'allions 4i35
tuer, — et puis nous poiurrons commander ce que nous voudrons. »
— Et ils jurèrent sur des reliques que la mort fut secrète. — Et
là-dessus don Garcia s'en alla se divertir — vers don Pierre Sanchiz,
et mener grande joie. — Et quaïid vint vers le soir, chacun alla souper. 4i4o
— Et quand ils eurent soupe et (qn^il) vint, à faire nuit, — que la
»
gent de la ville entra se reposer, — ceux qui avaient jtu*é s'en allè-
rent armer. — Et quand ils fiu:ent aimés, ils s'en allèrent, sans
tarder, — vers don Pierre Sanchiz, qui s'allait coucher; — et ils cou- 4145
pèrent les portes, et il se prit à crier: — « Barons, et nous sommes
trahis. » Mais il ne lui fallut pas raisonner — davantage , vu que tous
ensemble allèrent le mettre en pièces. — [Et] avant qu'il fût mort, il se
prit à demander : — « Garcia Martinez d'Eussa , aînii , viens m'aîder. » — 4,5©
Et lui, quand il vit ainsi malmener son seigneur, — avec l'écu, en che-
mise , il va se présenter devant lui ; — toutefois ne lui valiurent dé-
fendre ni frapper, — car sur son seigneiu* on l'alla percer à coups de
lance. — Et y moiuiit son neveu , fils de don Pierre Ayvar, — sire Jean 4, 55
de Tunayn qui sut peu de (ce qu'est le) bonheur. — Et quand vint
34.
268 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
foi. ti7v* Ab Tescut, en camisa, va s denantiuy parar;
Enpero no li valc défendre ni lançar.
Car sobre son seynnor Tanet om lanceiar.
E raorig y son bot, filtz don Père Ayvar, 4i55
En Johan de Tunayn que saup pau d^aurar.
E quant venc lo roatl, auziratz escridar :
»« Mortz es don Pero Sancfaetz, » ont viratz maintz plorar' ;
Mas degus non pessava de sa onta vengar.
Don Gasto, que o saup lo mayti al levar, 4 160
Die vos qu en Salvaterra volguera mas estar.
E trames tost al Bore, q^us no s'auses mostrar
Els murs ni en las tors, ni cayrels enbiar.
Ni trabuquet destendre, ni garrot dessarrar;
Car si o fazian , de mort no 'I puyrian salvar ; A 1 65
Car de por que z avia s^en anet entorrar.
E si no fos per el, die vos, si Dios m'ampar,
Qu'En Estaeha e los borx s'en volian entrar
En la Navarreria pels traidos sobrar.
fol. 118 r* E d adonc don Gasto, senes trop deraorar, A 170
Ses que z'anc non ausset ent als borx retomar,
El yssic de la vila, e près s'a caminar
Ent al bon rei de França.
LXXXIX.
Ent al bon rei de França, de vertut coronad.
Don Gasto e '1 prio[r] anego co[m]paynnad ; h^h
E quant foro en Paris vengutz et albei^ad,
Anego ent al rei contar la veritad.
E don Gasto dlss le belamentz e pagad :
« Humil franc rei de França, nos forem enbiad
^ On iii au bas du fol. 117 r" cette nor Jhesu Gîst de M. ce. luivj. ans, don
note de la même main que les autres : Garcia Almoravit e les de la Navarreria
« En Tan de la Incarnation de nostre Sey- mataren a don Pero SancheU deCascant. »
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 269
le matin, vous entendriez crier : — « Mort est don Pierre Sanchiz, »
où vous verriez maints pleiu*er^; — mais nid ne pensait à venger
sa honte. — Don Gaston, qui le sut le matin au lever, — je vous 4,60
dis qu'en Sauveterre il voudrait plutôt être encore. — Et il envoya
promptement au Boiuç, (pour) qu im seul ne s'osât montrer — sur
les murs ni sm* les tours, ni envoyer des carreaux, — ni détendre
trébuchet, ni desserrer garrot; — car s'ils le faisaient, de mort Ai 65
ils ne le pourraient sauver; — car de (la) peur qu'il avait il alla
s'enfermer en une toiu*. — Et si ce ne fût pour lui, je vous dis, si
Dieu me protège , — que sire Eustache et les boiu'gs voidaient entrer
— en la Navarrerie pour écraser les traîtres. — Et alors don Gaston, 4170
sans trop tarder, — sans qu'il osât jamais retourner jusqu'aux
bourgs, — sortit de la ville, et se prit à cheminer — jusqu'au bon roi
de France.
LXXXIX.
Jusqu'au bon roi de France, de vertu couronné, — don Gaston /1175
et le prieiu» allèrent accompagnés; — et quand ils fm^ent en Paris
venus et logés, — ils^ allèrent jusqu'au roi conter la vérité. — Et don
Gaston lui dit doucement et avec calme : — « Doux (et) franc roi de
' • L*an de iMncaroation de notre Sei- la Navarrerie tuèrent don Pierre Sancliiz
gaeur Jéaus-Christ mil deux cent soixante de Cascante. »
et seîie , don Garcia Aimoravit et ceux de
270 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
En Navarra per vos, e nos em retomad; a 160
£ direm vos com es lo fayt haordeuad :
El (bore de Sant Cerni es N Estacha ensarrad ,
E los ort e las vinnas vilanamentz talad.
E sapchas, franc seynnor, quel esta molt quitad,
Quels baros e 'b ricomes Tan de mort avyliad : kiSb
Enpero eli aD .j. mal joc entaulad,
Que, quant nos eram la, (bm ta! lor voiontad
fol. 1 18 V* Qu'eli s donego tregas tro .xv. jorna passad,
Que nuyitz om no s mogues, ni fus cayrel lançad;
E nos cuygem far quel mai £bs emendad, ^190
E trobeguem tant fortz iî baron seynnal[a]d,
Que tôt quant nos diziam no valia .j. dad.
Pero don Père Sanchetz aviam domesgad
E que volia far la nostra voiontad.
Car conoyssia be que z avia pecad; 4195
E si luy nos aguessam, tota Tuna maytad
Aguerram de Navarra : tant er*el efforçad.
E los baros , que saubo so qu aviam tractad ,
Pessego s que ses el serian esterrad;
E, franc rei, ima nuyt que z ei se fo colcad, 4 a 00
Senes tota merce, fom trasto peceiad.
Et ab luy .j. cavaier qu^era son comandad,
E dos escudes yoves que z eran sey criad.
E jur vos, pel Seynnor qu^es vera Trinitad,
Qu eu agui grant paor que la fos lanceiad, âsos
fol. 1 19 r' Gant vi la traycio e 1 fait desmesurad;
E die vos que z a penas nos dego comiad
Que z una vetz entressam el Bore, ab tal dictad
Que z ades non tomassem e pressesam comiad :
Per que os pregam, car seynne, qu'os prengua pietad 4a 10
D'En Estacha qu'esta molt destreit e cuytad,
E de los borx que son destruit e malmenad. »
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 271
France, nous fûmes envoyés — en Navarre par vous, et nous sommes 4i8o
revenus ; — et nous vous dirons comment est Taffaire ordonnée: — Dans
le boiu*g de Saint-Cemin sire Eustache est enfermé , — et les jardins
et les vignes (sont) vilainement coupés. — Et sachez, franc seigneur,
qu'il est très-délaissé, — vu que les barons et les riches hommes Font 41 85
mortellement outragé : — pour cela ils lui ont préparé un mauvais jeu , —
vu que , quand nous étions là , leiu* volonté fut telle — qu'ils se donnèrent
trêves, jusqu'à quinze jours, — (stipulant) que personne ne bougeât et
(que nid) carreau ne fut lancé; — et nous crûmes faire (de telle sorte ) 4190
que le mal fût réparé, — et nous trouvâmes les barons si fort passionnés
— que tout ce que nous disions ne valait pas un dé. — Pourtant nous
avions calmé don Pierre Sanchiz — si bien qu'il voidait faire notre vo-
lonté, — car il connaissait bien qu'il avait péché; — et si nous l'eus- 4195
sions (eu), toute une moitié — nous auricms (eu) de la Navarre : tant
il était puissant. — Et les barc^ qui siurent ce que nous avions con-
certé, — pensèrent que sans lui ils seraient dépossédés; — et, franc 4200
roi , une nuit qu'il se fiit couché , — sans aucune pitié , il fut tout mis
en pièces, — et avec lui un chevalier qui était son recommandé, — et
deux jeunes écuyers qui étaient ses serviteurs. — Et je vous jure,
par le Seigneur qui est vraie Trinité, — que j'eus grand peur que là 4205
je fusse percé à coups de lance, — quand je vis la trahison et le fait
outrageux ; — et je vous dis qu'à peine ils nous donnèrent congé —
qu'une fois nous entrassions dans le Boui^, avec telle recommandation
— qu'incontinent nous nous en retoiunassions et prissions congé : —
c'est pourquoi nous vous prions, cher seigneur, qu'il vous prenne* 4210
pitié — de sire Eustache qui est très-serré de près et délaissé, — et
des boiu^gs qui sont détruits et malmenés. » — Et alors le roi avec l'air
d'(un homme) irrité — lui dit : « Sire Gaston, je ne serai pas
nommé roi — si je ne le tire pas de prison, puisque par moi il y 4215
272 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E d adonquas io rei ab semblança d^irad
Diss le : « Syr En Gasto y non serey rei nomnad
Si eu no '1 trau de presso, puyss per mi es yntrad. » 43 iS
E z ab aytant io rei io coseyl ac mandad ,
E mandet pariament.
XC.
E mandet pariamen[t] ei rei cui es la 0or.
Lay a coms e viscoms e maint om de valor;
E io rey diss assi : « Cosseyliatz mi, seynnor. 4320
foi. 119 V* N Estacha ten om près, dont prenc grant dessonor,
E crey sera perdut, si tost om no 1 secor;
E cosseyliatz ne breu so que z er Io millor. »
E 1 valent com d^Artes, que fo al parlador,
Qu^es dei hondrat linage, parlet senes temor 43s5
E diss le : « Bels cossis, la vostra dessonor
E la nostra séria , e molt granda error,
Si'N Estacha s perdia per cels qui son trachor :
Per que z om le secorra anta que venga H peyor,
Puys de tota Navarra Io fes govemador. ^aSo
E si ers no 1 valetz, non deu aver sabor
Nuylltz om de nostre règne per vos ane ayllor. »
El seynne de Beu Juec qui a pretz da color,
Conestabie de França e de tota Tonor,
Diss al bon rey de França : « Puyss quel vostre pastor /*a35
Esta ab sas oueyllas entrel lop raubador
Que contra lur seynnora an fait portab e torr,
Seynne, tu 1 deves esser per dreit defeudedor. »
fol. ISO r' Si que tôt Io cosseyll, senes tota rumor,
S'acordego c'anessan de França 1 valedor Uko
En Estacha valer qu^estava en paor,
E z acordego si ii bo e li meillor ;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 273
est entré. > — Et là-dessus le roi eut mandé le conseil , — et manda
parlement.
XC.
Et manda parlement le roi à qui est la fleur (de lis). — Là il y a
comtes et vicomtes et maint homme de videur; — et le roi dit ainsi : ^^so
« ConseillezHnoi , seigneiu^s. — On tient prisonnier sire Eustache , de quoi
je prends grand déshonneur, — et je crois qu^il sera perdu, si tôt on
ne le secourt; — et conseillez-en sans retard ce qui sera le meilleiur. »
— Et le vaillant comte d^ Artois, qui fut à la conférence, — qui est du 4s35
lignage honoré , parla sans crainte — et lui dit : « Beau cousin , votre
déshonneur — et le nôtre (ce) serait, et très-grande faute, — si
sire Eustache se perdait par ceux qui sont traîtres : — c*est pourquoi
qu^on le secourre avant que vienne le pire, — puisque de toute la 42 3o
Navarre vous le fîtes gouverneur. — Et si maintenant vous ne lui prêtez
pas assistance , ne doit point avoir de plaisir — nul homme de votre
royaume qui pour vous aille ailleurs. » — Et le seigneur de Beaujeu,
qui à mérite donne couleur, — connétable de France et de tout le
domjdne, — dit au bon roi dç France : «Puisque votre pasteur — est 4235
avec ses brebis entre les loups ravissants, — qui contre leur souveraine
ont fait portaib et tours, — seigneur, tu dois être justement son défen-
seur. » — En sorte que tout le conseil, sansaucim bruit, — fut d'ac- 42/io
cord que les vaillants de France allassent -r- assister sire Eustache
qui était dans la peur, — et les bon^ et les meilleurs furent d^accord
UST. DB LA GUBRRB DE NAV. 35
Î274 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
EU valent rey de França ac cosseyll celador
AI3 cels que may li plac.
XCI.
Ab cels que may H plac fe cosseyll belamen. 4s45
Lay fo lo com d'Artes, adretz e conoyssens;
Lay fo '1 com de Bretaymia e de Flandre yssamen,
E 'N Imbert de Beu Juec, qui Mont Ferant s^aben ,
Conestable de França e dels eretamen;
Arcevesques e bispes hi ac el parlamen. 4a So
E lo bon rey de França parle! pmmeramen,
E dyss al conestable : « Hyeu vos day mandamen,
Syre Imbert, car vos m'es leyals e mos paren,
E la vostra natura a régnât leyalmen
Ent a la flor de França e ses far fayllimen ; 4a55
Vos mandaretz Toisa e los pertenlmen,
fol. laoY^» Carcases e Roei^e e Caerci breumen,
E tôt ço que de la Limoges mi apen ;
E mandaretz los contes e 'i baros e 1 sirven,
E yretz en Navarra ap tota aquela gen. 4a6o
En Gastos gidara pels portz ceiadamen,
E'I com d'Axtes e vos seretz capdelamen.
E yeu vendrey après ab Tauryflam luzen
E z ap totz los baros de ton [sic) mon regnamen.
Car si vos encontravatz qui vos fos sobreden, 4a65
Le miev secos aurialz que vos fos defenden ;
Qu'enantz me coslaria del Temple tôt l'argen.
Que si trayrai *N Estacha del peryllos turmen. »
E'I seynne de Bel Juec respos humilmen,
E diss le : « Franc seynnor, lo tieu comandamen 4^70
Fare, puyss que a tu platz, e aquo mantenen. »
Ë partie se la cort e lo razonamen.
ET valent com JArtes, en qui es ardimen,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 275
en cela; — et le vaillant roi de France tint un conseil secret — avec
ceui qu'il lui plut davantage.
XCI.
Avec ceux qu'il lui plut davantage U tint conseU beUetnent. - 4.i5
Là ftit le comte d'Artois, intelligent et expérimenté, — là fut le
comte de Bretagne et de Flandre égdement, — et sire Imbert de
Beaujeu, à qui Montferrant obéit, — connétable de France et des
possessions (de la couronne); — archevêques et évêques il y eut 4a5o
au parlement. — Et le bon roi de France parla premièrement, — et
dit au connétable : « Je vous donne ordre , — sire Imbert , car vous
m'êtes loyal et mon parent, — et votre nature s'est gouvernée loyale-
ment — envers la fleur de France et ^ans faire de faute; — vous con- ^^^^
voquerez Toulouse et les dépendances, — Carcasses et Roueigue et
Querci promptement, — et tout ce qui au delà de Limoges m'appar-
tient; — et vous manderez les comtes et les barons et les soldats, —
et vous irez en Navarre avec toute cette gent. — Sire Gaston guidera ^'^^
par les ports en cachette, — et le comte d'Artois et vous (vous) serez
chefs. — Et moi, je viendrai après avec l'oriflamme éclatante — et avec
tous les barons de tout mon royaume, — Car si vous rencontriez (quel- ^ ^^^
qu'un) qui vous fût surdeot (fît opposition), — vous auriez mon secours
qui vous défendrait; — vu qu'il me (en) coûterait plutôt tout l'aident du
Temple, — mais je tirerai sire Eustache du tourment périlleux (où
il est). » — Et le seigneur de Beaujeu répondit doucement, — et lui 4170
dit : «Franc seigneur, ton commandement — je ferai, puisqu'il te
plaît, et cela maintenant. « — Et l'assemblée se sépara, çt la confé-
rence (cessa). — Et le vaillant comte d'Artois, en qui est hardiesse,
35.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 277
— et le seigneur de Beai^eu tout d'un commun accord — s'en vin- 4275
rent à Toulouse, qui est cité agréable, — pour faire venir les troupes.
xai.
Pour faire venir les troupes ils vinrent là un jom\ — Et pendant
qu ils convoquaient ceux qu'il leur plaisait, — dans le bouig de Saint-
Cemin et en la Navarrerie — ils avaient jeté (de côté) trêves et 4aSo
amour et égalité; — pourtant les riches hommes firent énormité,
— vu qu'ils firent faire tranchée, et (cela) ne convenait point,
— car nul pendant les trêves ne devait rien faire. — Et quand
vint le soir que la trêve s'achevait, — que le preux sire Eustache 4285
dit que fît qui faire pourrait, — vu qu'il ne voulait trêves ni leur
compagnie , — don Miguel Peritz dit un grand bavardage , — celui
de Zabaldica, tellement que ce fut grande folie; — car il dit au
preux sire Eustache, et l'entendit qui voulut, — que du bourg 4290
Saint-Cemin , par le pied il le jetterait. — Et il lui dit de grandes
injures et mainte vilenie: — pour cela je puis bien vous jiurer que
s'il le tenait , — d'un cordon d'im denier sur-le-champ il l'étrennerait,
— et le mettrait au vent (pour) voir comment il danserait. — Ainsi il 4>95
fiit vilipendé et il souffrait tout cela.— Cependant ceux du Bourg firent
(acte de) grande halûlété, — quand ils ramassèrent tant de froment
que dans les bourgs il y en avait — pour quatre ans ou plus, si le
besoin se faisait sentir, — et bois et flèches de lard et toute (espèce de) ri-
chesse.— Et la nuit se passa jusqu'au lendemain au joiur, — que les tré- A3oo
buchetz tirèrent et plus qui plus pouvait. —Et commença la guerre et la
grande furie — entre les deux parties, vu qu'il n'y avait pas de pitié. —
Et le3 bourgs demandaient quand viendrait le secx)urs, — et sire Eus- 4395
278 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE!
Cela que ven d'aost, e crei que i aysi s sia.
Si que passât la festa qu^enqueras no venia ,
Dont maynt orne del Bore se que s'en espaïu^ia.
E 'N Estacha adonquas, quant vie que les mentia,
:\ pauc lo cor el cos de dolor no 1 fendia; 43 lo
fol. 123 r' E diss a los borgnes : « Seynnos, no say qu'en dia.
Qu'eu vos soy meçonges : per que mort mi playria. »
E don Pontz Baldoy diss le : « Seynnor, no sia ,
Que ges grant ost no pot venir can se voldria ;
E layssati o estar e d'aquo non vos sia. » 43 1 s
Pero tôt yom al camp le pobles combatia.
Amaut de Marcafava le yove y auzia ,
Que demandava junta , que re als no queria ;
Mas per cridar que fes, negus no li yssia.
Assi era tôt jom la noiza e la folia 433o
E la guerra mortal.
XCIII.
Ë la guerra mortal e'I mal e lo destrig
Era trastotz lo jom ab corage enig.
E quant venc .j. mati que lo soleyll s'esclarig,
D'ams .ij. les borx s'armero li bo e li mendig; 4325
E qiian ago manjat, tôt lo poble yssig
Oltra '1 pont, el verger ont la flor espandig.
E portego barreras per far millor abrig,
foi. i3t V* Si qu'ai moli del bispe per pendre s'afortig;
Cascus d'aquels dels borx y eran be aprig. 433o
En la Navarreria auziratz far repig ,
Si que cuytadamens ca[s]cus d'els se gamig,
E yssigo la fora ont le jox se bastig ;
Car us ab una faylla al moli s'ensmtig ,
E gitet les lo foc, mas tantost escantig, 4335
E viratz que cascus ab son par s'escrimig.
j
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 279
tache leur dit que (ce serait) à la Sainte-Marie — celle qui vient en
août, et je crois qu'ainsi ce sera, — en sorte que la fête (se) passa qu'il
ne venait pas encore, — de quoi je sais que maint homme du Bourg
s'en efirayait. — Et idors sire Eustache, quand il vit qu'il leur mentait,
— peu s'en fallut que le cœur ne lui fendit dans le corps; — et il dit A3io
aux bourgeois : « Seigneurs, je ne sais qu'en dire, — vu que je vous
suis mensonger: c'est pourquoi lanuMtme plairait. » — Et don Ponce
Baldoy lui dit : « Seigneur, que (cda) ae soit pas, — ^vu que point ne peut
venir grande armée qimnd elle voudrait; — et laissez cela en repos et 43 1 s
ne vous en tourmentez pas. » — Pourtant toujours au champ le
peuple combattait. — J'y entendais Amaut de Marcafava le jeune, —
qui demandait joute, vu que rien autre il ne cherchait; — mais
quelques cris qu*il fît, personne ne sortait contre lui. — Ainsi du- 4330
rait toujoius la noise et la folie — et la guerre mortelle.
xcni.
Et la guerre mortelle et le mal et le tourment — régnaient tout
le jour avec courage inique. — Et quand vint im matin que le
soleil s'éclaircit, — des deux bourgs s'armèrent les bons et les pauvres; 432 5
— et quand ils eurent mangé, tout le peuple sortit — au delà
du pont, dans le verger où la fleur resplendit. — Et ils portèrent
des barrières pour faire meilleur abri, — en sorte qu'ils s'efforcè-
rent de se rendre maîtres du moulin de l'évêque; — tottt ceux de 433o
ces deux bourgs y étaient bien appris. — En la Navarrerie vous
ouïriez faire répit, — en sorte que rapidement chacun d'eux se
garnit. — Et ils sortirent là-dehors où le jeu se dressa; — car un
avec une torche s'avança au moulin — et leur jeta le feu, mais aussi- 4335
tôt il s'éteignit, — et vous verriez que chacun s'escrime avec son
280 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E 'N Amaut de Berret sa lança y brandig
E gilet r al moli ; mas no say qui ferig.
£ fom tant grant la noiza e la br^^, be os dig,
Que*l terra e la ribera e Tayga retendig ; iUo
E lau[s] contra Taltre aytan fort s'enaptig,
Que de sanc ab cervelas la plaça ne buyllig.
Ont main[t] pe e maint bras debrisset e cruyssig.
E maynt^ arma de cos aquel jom se partig.
Qu*eu say qui perdet Tueyll, e so frayre morig ; 4345
E maynt om s^i nafreg, e mayntz om sM delig,
fol. 123 r* E maynt orne sagnava, e maynt cap sM obrig,
E maynt ome fugia, e maynt s'i espaurig,
E tal y fo nafrat que z anc poyss no garig,
E tal portet garida qu^al moli la gequig ; 435o
Car mayntz caver armât per matar els yssig.
E vengon tantz ensemble que lo cam ne tremig,
Si que deb borx fîigiron ses valer a Tamig;
E dig o us. qu'el fogir maynt ome y finig.
Tant duret lo tribaylls tro que'l joms escurig, 4355
Que venc la nuyt escura, que Tus l'autre no vig;
E cels dels borx entreron vencut e relequid ,
E les mortz om ne ines e si les sebelig;
E puys fero la gayta tro Falba abelig,
Com er acostumat. 436o
xciy.
Com er'acostumat, tota nuyt a y ornai
Gaytavan per las tors e per maynt verial ,
E cascun jorn yssian a la guerra canpal ,
E Is trabuquetz brissavan las tors e maynt osdal.
fol. it3 ¥• E quan venc en aost, que fa lo sobrer cal» 4365
A z un jom de la festa del sant espirital,
De Sant Bertolomio que per Dio sofiric mal.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 281
pareil. — Et sire Arnaud de Berret y brandit sa la^ce — et la jeta
contre le moulin; mais je ne sais qui il frappa. — Et la noise fut
si grande et le bruit, je vous le dis, — que la terre et la rivière et U4o
Peau retentirent; — et Tun contre Tautre s*acharne si fort, — que
la place bouillonne de sang (mêlé) avec cervelles, — où maint pied
et maint bras se brise et craque. — Et mainte ame de corps ce jour
se sépara, — vu que je sais qui perdit Tœil, et son frère mourut; A3i5
— et maint honune s y blessa, et maint homme s'y détruisit, — et
maint homme saignait, et mainte tête s*y ouvrit, — et maint homme
fuyait, et maint s*y épouvanta, — et tel y lut blessé qui jamais depuis
ne guérit, — et tel porta défense qui la laissa au moulin; — car maint 435o
chevalier armé sortit pour les tuer. — Et ils vinrent tant ensemble
que le champ en trembla , — tellement que des bourgs ils fuirent
sans assister leurs amis; — et je vous dis celu, que dans la fîiite maint
homme y finit — La tourmente dura jusqu'à ce que le jour devint 4355
obscur, — que vint la nuit obscure, que Tun l'autre ne vit; — et ceux
des bourgs rentrèrent vaincus et délaissés , — et on ramassa les morts
et on les ensevelit; — et puis ils firent le guet jusqu'à ce que l'aube
devint belle, — comme il était accoutumé. 4360
XCIV.
Comme il était accoutumé , toute la nuit jusqu'au jour — ils guet-
taient par les tours et par mainte verrière, — et chaque jour ils
sortaient pour la guerre de campagne, — et les trébuchets brisaient
les tours et maint logis. — Et quand vint en août, qu'il fait la plus 4365
grande chaleur, — un jour de la fête du saint spirituel , — de saint
HIST. DE LA GUERRE DE NA?. 36
282 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Cridego a las armas borgues e menestrai :
« Baros , via Sant Yaime , que'ls cops y son mortal. »
E correg a las armas trastot le cominal , 4370
Borgues e cavales e trastuit 11 capdal.
Qui pren basto , o maça , o lança , o tinal ,
0 venable forbit, ab asta de coral,
0 escut, o bidesta, o dart, o arc manal,
0 pica, o rayllo, guyssarma, o destral, 4375
0 perpuynt , o goi^;era , alavesa , o pal ,
Ayssi que totz yssiro cabe fora 1 portai.
E Is caves escridero cascus : « Da m lo caval. »
Laus metia sela , e Tautre lo peytral.
E quant d'ambas las partz foro per cominid , k 38o
Dejus Folm de Sant Jacme lo yoc fon y[n]ffernal.
Lay auziratz cridar : « Sancta Maria , val I »
fol. 1 24 r* E ferir laus Tautre ab cor martirial ;
E viratz maynt cayrel trayre e mant cantal ,
E lançar ezcona, maynt cayro revessal, 4385
E trayre maynt espada e maynt cotel puynnal;
E viratz n'i nafrar e z ubrir cervygal,
E viratz venir sanc com fa vin per canal ,
E viratz y budels anar a no m'en cal ,
E ferir ses merce maynt cop descomunal, hSgo
E de ssanc ab cervelas espandir pel pradal.
E cels dels borx entrego tant yntz en lur logal ,
Que sul portai prumer foron totz per engal ,
Si q'us y mes la seynna e'I mostret lo seynal,
E Tautre y feric d'un dart por cariçal. 4395
Aqui viratz contendre e ferir maynt vasal ,
E de los murs lançar e trayre maynt rocal ;
E viratz fondeiar maynt vilan desleyal.
En la fontana Vieylla, per la riba del val,
Anero cels dels borx ent al autre portai, 4ioo
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 283
Barthélemi qui pour Dieu souffiit mal , — bourgeois et ouvriers
crièrent aux armes : — « Barons , allons à Saint-Jacques , vu que les
coups y sont mortek. ■ — Et tout le monde courut aux armes, — A 370
bourgeois et chevaliers et tous les chefe. — (Cest à) qui prendra bâ-
ton , ou masse , ou lance , ou gom^lin , — ou épieu fourbi , avec pique
de chêne, — ou écu, ou arbalète, ou dard, ou arc de main, — ou 4370
pique, ou raillon, ou guisarme, ou hache, — ou pourpoint, ou
gorgerin, alavèse, ou pieu, — en sorte que tous sortirent droit hors
le portail. — Et les chevaliers crièrent chacun : « Donne-moi le cheval. •
— ^L'un mettait la selle , et Fautre le poitrail. — Et quand des deux côtés asso
ils Auvent à la fois, — dessous Forme de Saint-Jacques le jeu lut in-
fernal.— Là vous ouïriez crier : « Sainte Marie, à Faide 1 » — et frap-
per Fun Fautre avec cœur de martyr; — et vous verriez tirer maint
carreau et maint quartier (de pierre), — et lancer javelot, maint car- 4385
reau renvei^é , — et tirer mainte épée et main couteau-poignard ; —
et vous y en verriez blesser et ouvrir des cerveaux, — et vous ver-
riez venir le sang comme fait le vin par canelle , — et vous y verriez
les boyaux aller au hasard, — et frapper sans miséricorde maint 4390
coup énorme, — et répandre du sang avec des cervelles par le gazon.
— 'Et ceux des boui^ entrèrent tant en avant en leur endroit, — que
sur le premier portail ils furent tous également, — en sorte que Fun
lui met Fenseigne et lui montre le signid, — et Fautre y frappe d^un 4395
dard par la visière. — Là vous verriez maint vassal combattre et frap-
per, — et des murs lancer et tirer maint rocher; — et vous verriez
maint vilain déloyal jouer de la fronde. — En la fontaine Vieille, par
la rive du val, — ceux des bourgs allèrent jusqu'à Fautre portail. — 4400
Là vous verriez faire boucherie et étrange carnage , — déchirer maint
pourpoint, et rompre maint panache; — en la maison qui était de
Fabbé disant messe , — on mit le feu , et elle brûla plus clair qu'é-
36.
28^1 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fol. 123 V* Lay viratz far mazel et estrange camal,
E perpuynt escuysendre, e rompre maynt cristal;
E la cassa que era de li abat messal ,
Mes om foc, e cremet plus clar que z estadal.
Entr'el foc e la flama, e la dolor e 1 mal, 44o5
Viratz donar e pendre e ronpre maynt braçal,
E cridar De as ayuda! e sagnar may[n]t bocal ;
E virât maynt cayrel per front e per hueyllal,
E maynt omes rendut per lo camin real ,
Maynt pe e maynta cambe nafrat pel nervial. 44io
Père Bertran y moric, borgues molt cominal ;
E 'N Joban de la Cuba y morig altretal ,
E d'autres qu'eu no say lor nom, si Dios mi sal.
E z ac n'i de naffratz a tôt descominal;
E z cra tal la cuyta e la dolor mortal, 44 1 5
Que cascus, d'anbas partz, volgra ser en Tosdal,
E que laysseran be lo yox per cominal.
E z ab aquestas novas d'anbas partz per engal
foi. 125 r* Entrego per las vilas Tun san Tautr ab seynal,
E 1 camp renias sagnes e la plaça U rosal. 4420
E viratz demandar meges e merescal ,
Estopa e blanc d'ueu, oli buyllid e sal,
Enpastres et unguens e bendas savenal.
E remas se la guerra, e fom mal le jomal;
Mas les borcx ni Estacha non an regart ni 'Is cal 44 a s
Que ja Is ricomes prengan los borx ni lo sesal;
Car plus dolentz estan que paubres d'ospital,
E faran may tôt dia.
XCV.
E faran may tôt dia eUs vendra destorber.
Enpero cascun jom era grant lo chapler, 443o
E passet la semana e 1 dimenge primer.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 285
chafaud. — Entre le feu et la flamme et la douleur et le mal, — 4io5
vous verriez domxer et prendre (des coups) et rompre maint bras, —
et crier Dieu aide! et mainte bouche saigner; — et vous verriez maint
carreau par le front et par les yeux, — et maint homme rendu par
le chemin royal, — maint pied et mainte jambe blessés par les nerfs. a4io
— Pierre Bertrand y mourut, bourgeois très-connu; — et sire Jean de
la Cuba y mourut pareillement, — et d'autres dont je ne sais les noms,
si Dieu me sauve. — Et il y a des blessés de toute façon extraordi-
naire, — et telle était la presse et la douleur mortelle, — que cha- 44 15
cun, des deux côtés, voudrait être au logis, — et qu^ils laisseraient
bien le jeu en commun. — Et sur ces entrefaites des deux côtés
également — ils entrèrent par les villes, l'un et l'autre, avec enseigne,
— et la campagne reste sanglante et la place et la roseraie. — Et vous 44ao
verriez demander médecins et maréchaux, — étoupe et blanc d'œuf,
huile bouillie et sel, — emfdàtres et onguents et bandes de toile fine.
— Et la guerre cessa, et la joiunée fut mauvaise ; — mais les bourgs 4i»5
ni Eustache n'ont pas préoccupation et il (ne) leur soucie — que les
riches hommes prennent les bourgs ni la rente ; — car plus chagrins
ils sont que pauvres d'hôpital, — et ils le seront plus toujours.
XCV.
Et ils le seront plus toujoiu^s, et il leur viendra embarras. — Ce- 443o
pendant chaque joiu* le carnage était grand, — et la semaine se passa
et le dimanche d'abord. — Le prieiu- de Saint-Jacques vint avec un
^'
286 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Le prios de Sant Jacme venc ab .j. compaynner ;
E diss le lo prier, que z es molt bel parler :
« Govemador, prec vos , pel seynnor dreiturer,
Que vos la nostra cassa amparetz e '1 moster, 4^35
E la establisscatz e qu en siatz claver;
fol. 125 v** Qu'els ricomes m*an dich e li fais cavaler
Qu' eli la cremaran e yra a brassier,
E demas que m quigego far aucire Tautr'er,
Per ço car los blasmava del tort que fau sobrer. » kkko
E d adonquas N Estacha mandet li soudader,
Don Fortuynn Almoravit y mandet tôt primer,
Qu el establis la gleyssa e 'Is ambans e '1 cloquer.
E cridego a d armas borgnes e meynader,
E de cels de la vila li menud e '1 grosser; 4445
E trastotz d'un acort yssigo pel terrer,
E messo s per la lissa e per mei del sender,
E perpresso la glessia senes tôt defenser,
E messo sus la voûta le pendo seynnaler
Del seynnal d'En Estacha, que z es ben présenter. 445o
En la Navarreria, que vigo '1 capdaler
Lo pendo sus la gleyssa , agon grant cossirer ;
E disso entre lor : « Qui ma) cerqua mal quer;
Per qu'es fols qui guerreia so seynnor dreiturer. »
r ia6r^ Enpero de las tors trazian li arquer, 4455
E sol moster ferigo .i. cortes éscuder ;
E dego'l tal per l'ueyll d'un prim cayrel d'acer,
Que d'aquel colp morig : d'ont diss la reprover
Que non pod om fugir a d ayso que Dios quer.
E puyssas destendet .j. malvatz balester 446o
E det tal per l'espalda d'un cayrel esquerrer
A z u sirvent qu'estava dejus ro[l]m en Fonbrer,
E fo aqui la quita e '1 t[r]abayll e '1 chapler.
E don Fortuynno yssig e '1 sieu bon seynnorer;
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 287
compagnon ; — et le prieur, qui parlait bien , lui dit : — « Gouver-
neur, je vous prie, par le Seigneur légitime, — que vous protégiez 4435
notre maison et l'église, — et la mettiez en état et que vous en
soyez le gardien; — vu que les riches hommes et les faux chevaliers
m'ont dit — qu'ils la brûleraient et (qu'elle s'en) ira en charbons, —
et de plus qu'ils pensèrent me faire tuer l'autre jour, — parce que je uko
les blâmais du tort qu'ils font outre mesure. » — Et alors sire Eustache
manda les soldats , — il commanda tout d'abord à don Fortuin Al-
moravit — qu'il mît en état l'église et les enceintes et le clocher. —
Et crièrent aux armes les boiu^eois et les chefs de bandes, — et de 4445
ceux de la ville les petits et les grands ; — et tous d'un ( commun )
accord sortirent par le terrier, — et se mirent par la palissade et par
le milieu du sentier, — et s'emparèrent de l'église sans aucune résis-
tance, — et mirent siu* la voûte le pennon qui portait — les armoiries 445©
de sire Eustache, qui sont bien agréables (à voir). — En la Navarrerie ,
quand les chefs virent — le pennon sur l'église , ils eurent grand souci ;
— et ils dirent entre eux : « Qui mal cherche mal veut ; — c'est pour-
quoi est fou qui fait la guerre à son seigneiur légitime. » — Pourtant 4455
des tours tiraient les archers , — et sur l'église ils frappèrent xm coiur-
tois écuyer ; — et ils lui donnèrent par l'œil im tel coup d'un fin car-
reau d'acier, — que de ce coup il mourut : d'où dit le proverbe —
qu'on ne peut échapper à ce que Dieu veut. — Et puis un mauvais 446o
arbalétrier détendit (son arc) — et donna par l'épaule un tel (coup)
d'im carreau maladroitement tiré, — à un soldat qui était dessous
l'orme à l'ombre, — et là fut la presse, le tourment et le carnage. —
Et don Fortuyn sortit et son bon porte-enseigne ; — mais il ne trouva 4465
oncques personne qui sortît contre eux dans la campagne. — Pourtant
dans les villes les pierriers tiraient , — et abattaient les maisons et
les galeries et les étages supérieiurs ; — mais quand on prit l'église ,
288 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Mas hanc non trobet orne qu'els yssis al camper. 4465
Enpero en las vilas trazian li peirer,
E derrocavan cassas e'is ambans e'I soler;
Mas hanc al moster pendre us no fo defensér,
Ni non yssic la for baron ni logader.
E tomet s'en areyre a mant bon compaynner 4470
E per le moster gardar.
XCVI.
E per lo moster gardar Furtuynno y fo entratz ,
£1 trabuquet le fo lendema enbiatz ,
fol ia6 v" E nuyl jom non cesava la guerra a totz latz.
E quant venc .i. diluns qu'el soleils fo levatz, 4475
Lop dTlrro s'en yssic molt ben acompaynnatz ;
De l'autra part, que '1 viro, fo y ben seynalatz,
E yssigo al encontre sos enemix cuytatz.
E'is torrers de las tors que 'Is vigo entremesclatz,
Sonego las campanas, e'is comtz foron comatz, 4480
E cridego via fora! que fero s' a tôt latz,
Oltra'l pont per las vinas, pels camis e pels pratz.
E cridero a d armas les menutz e 'Is granatz ,
Borgnes e menestrals, caves e podestatz;
Mas lo poble menud se fo apriuneratz, 4^65
De la Navarrerîa yssigo , sapiatz ,
Seynneras desplegadas e pendos desplegatz ;
Sobr el pont de Sant Père de Ribas totz armatz
S'en vengo ab la seynna totz esem acordatz.
E d adonquas yssigo dels borx cavals armatz, 4490
fol. 157 r' E del valent N Estacha sos balestes prezatz.
E quant foron la fora, lo joc fon entaidatz,
E cels de la fugigo, quant se vigon sobratz,
Ent al pont on esta va lo pendo seynnalatz ;
Pero .i. balester se fon aderayratz, 4495
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 289
personne ne la défendit, — ni il ne sortit là dehors baron ni merce-
naire. — Et il s'en retoiuna (en) arrière avec maint bon compagnon ii?^
— et pour garder Téglise.
XCVI.
Et pour garder Féglise , Fortuyn y fut entré , — et le trébucbet lui
fut le lendemain envoyé , — et nid jour ne cessait la guerre de tous
côtés. — Et quand vint un lundi que le soleil fut levé , — Lope d'Erro 4475
fit une sortie, très-bien accompagné. — De Tautre côté, quand ils le
virent, il fut bien signalé, — et ses ennemis sortirent à sa rencontre
avec empressement. — Et les toiuriers des tours , quand ils les virent
entremêlés, — sonnèrent les cloches, et les cors furent cornés, — et 448o
ils crièrent de tous côtés : Allons, hors (d'ici)! combattons! — de
Tautre côté du pont, par les vignes, par les chemins et par les prés.
— Et les petits et les grands crièrent aux armes , — bourgeois et
ouvriers, chevaliers et hommes puissants; — mais le menu peuple 4485
s'approcha , — de la Navarrerie ils sortirent , sachez-le , — enseignes
et pennons déployés; — sur le pont de Saint-Pierre de Bibas tous
armés — ils s'en vinrent avec l'enseigne tous ensemble d'accord. —
Et alors sortirent des bourgs chevaliers armés, — et du vaillant Eus- 4490
tache les arbalétriers prisés. — Et quand ils furent là dehors, le jeu
fut engagé, — et ceux de là fiiirent, quand ils se virent battus, —
vers le pont où était le pennon signalé; — mais un arbalétrier se plaça 44^5
BUT. DE LA GUERRE DE NAT. 3?
290 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Que tirava 'Is cavais , dont ni ac may[n]u piagatz.
E d adonca .L borgnes dei Bore fo s^avantatz,
E puyss vos di[r] que z el fu don Martin Crozatz ,
E broquet son cavai e fos aysi cuitatz
Qu^el balester cuidet ferir per les costatz; 45oo
Pero seguit le tant tro que fTo afirontatz
Ab ceis qu'eran sul pont, don y fe grant foldatz.
Miquel Crozat, que vie son oncle aluynnatz,
Puys son cavai e cor entro a qu'el fo de latz, .
E diss : « Oncle, no sia fayta tant gran foldatz, 4So5
Qu'els balestes nos trazo los cayrels ac[e]iratz.
E si moro 'Is cavais p nos em apezatz,
Res no nos pot deffendre no siam peceiatz;
fol. 137 v* Car els son ben .viij. cens, e nos duy asoiatz. »
E ab aquestas novas ii baro seynnalatz, 45 lo
Gels qu'eran de Navarra, les bos e les malvatz,
Conplitz de totas armas e ben apareyllatz,
De la Navarreria yssigo acordatz,
Seynneras desplegadas e ppendos esvantatz;
E van s^en passar Tayga totz essem a un clatz, 45 1 s
E perprendo las vinas 'e *ls camis esfossatz.
E cels dels bora tomero ent a los terminatz ;
E quant le pros N Estacha les vie si acordatz,
Mandet totz sos baros e totz sos comandatz,
E cridet : « A las armas, que yox es aflinatz. » 453o
E z issic pels portais molt ben acompaynnatz.
La y fo don Corbaran e totz sos acostatz,
E 'Is borgnes de la vila per qui era amatz.
Don Fortuynn Almoravit y fo ades mandatz ,
Car le moster dels frayres era per el gardatz. 452 5
La y ac maynt cavaler e maynt om esforçatz ,
fol. 128 r* E d'anbas las partidas de grans cominaltatz.
E les baros de la foro s^acoseyllatz ,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 291
derrière ,— qui tirait sur les chevaux, dont il y en eut maini blessé. —
Et alors un bourgeois du Boui^ se fut avancé, — et je puis vous dire
que ce fiit don Martin Croxat, — et il éperonna son cheval et fut si
pressé — qu*il pensa frapper l'arbalétrier par les côtés; — toutefois il a5oo
le poursuivit jusqu'à ce qu'il fut en face — de ceux qui étaient sur le
pont , en quoi il y fit grande folie. — Miquel Crozat, qui vit son oncle
éloigné , — épique son cheval et court jusqu'à ce qu'il fiit à côté (de lui) ,
— et dit : « Oncle, ne soit faite si grande folie, — vu que les arbalé-
triers nous tirent les carreaux acérés. — Et si les chevaux meurent et 45o5
que nous soyons à pied , — rien ne nous peut défendre que nous ne
soyons mis en pièces ; — car ils sont bien huit cents , et nous deux
nous sommes isolés. » — Et sur ces entrefaites, les barons de marque, 4510
— ceux qui étaient de Navarre, les bons et les mauvais, — armés de
toutes pièces et bien équipés, — sortirent de la Navarrerie d'im com-
mun accord, — bannières déf^oyées et pennons au vent; — et ils s'en
vont passer l'eau tous ensend)le à im cri, — et occupent les vignes, 45i5
et les chemins garnis de fossés. — Et ceux des bourgs retournèrent
jusqu'aux limites; — et quand le preux sire Eustache les vit ainsi
d'accord , — il manda tous ses barons et tous ses subordonnés , — et
cria: « Aux armesl vu que le jeu est fini. » — Et il sortit par les portails, 4530
très-bien accompagné. — Là y fut don Corbaran et tous ses amis, —
et les bourgeois de la ville par qui il était aimé. — Don Fortuyn Al-
moravit y fut mandé incontinent , — car l'éghse des frères était par lui
gardée. Là il y eut maint chevalier et maint homme déterminé, — et àSaS
des deux, côtés de grandes multitudes. — Et les barons de là se furent
mis à tenir conseil, — et don Garcia dit : «Barons, écoutez. — Je
crois que ceux des bourgs sont d'accord pour ime bataille; — et si
nous l'avons, c'est notre salut; — car mieux vaut mort honorable que 453o
vivre déshonoré. — Et si à nous au^es tant de bonheiu* est donné —
37.
292 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E don Garcia dîss : « Baros, si escoltatz.
Gels dels horx crei que so de batayU' acordatz ; 453o
E si nos lo avem, es nostra salvetatz;
Gar mas val mortz hondrada que biure desondratz.
E si a nos autres es tant de astre donatz
Que les desbaratem, per totz temps em hondratz. »
E lo valent N Estacha fo se a partz tiratz 4535
Ap totz los cavales et ab les borgnes presatz,
Ë diss lor : « Francs seynnos, la vera Tnnitatz
Vol que z uey nos véngem dels enemix sobratz
Que batayUa demandan, que ya so arengatz.
E puyss que tant la volo, eli Fauran, sapchatz. » àbho
E 1 pros don Gorbaran fos vas luy redreçatz,
E diss : « Seynnor, no sia fayta tant grant foldatz ,
Qu' eli s teno por mortz e son desesperatz. »
E ^N Estacha diss le : « Don Gorbaran , calatz ;
fol. n8 v' Que lo vostre dapnage e F onta razonatz. 45A5
Els auran la bataylla, certanamen creatz. »
E 'Is borgnes e 'Is caves vigo sas volontatz
E disso : « Fasa se , perque z a vos tant platz. »
E d adonquas trastotz se foron seynnalatz,
E fero se las aitz dels omes apeatz^ â55o
Si que d'anbas las partz estavan pareyllatz,
Si que el canp y ac caves noels levatz.
Don Fortuyn Almoravid ne fe .i., sapiatz,
E diss al pros N Estacha que fos sa pietatz
En la primer escala fos el aordenatz. 4555
En mentre qu'els estavan si façatz no façatz,
Don Gorbaran e 'Is .xx. ^ qu'eran ben cosseyllatz ,
Disso al pros N Estacha : « Seynner, venc e os layssatz.
Le secors es en Jaca e trastotz lo bamatz,
E z er aysi dimecres, o digo, sso sapchatz; 456o
E puyss que tant lonc temps es per nos esperadz,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 293
que nous les mettions en déconfiture, pour toujours nous sommes
honorés. » — Et le vaillant sire Eustache se lut tiré à part — avec 4535
tous les chevaliers et avec les boiu^eois prisés , — et leur dit : « Francs
seigneurs , la vraie Trinité — veut qu'aujourd'hui nous nous ven-
gions des ennemis oigueilleux — qui demandent bataille, vu que
déjà ils sont alignés. — Et puisque tant ils la veident, ils l'auront, ^^^o
sachez-ie. •— Et le preux don Corharan se fut redressé vers lui , — et
dit : « Seigneiu*, que si grande folie ne soit pas faite , — vu qu'ils se tien-
nent pour morts et sont désespérés. » — Et sire Eustache lui dit : « Don
Corbaran , taisez-vous ; — vu que vous parlez à votre préjudice et à votre ^^^^
honte. — Ils auront la bataille, certainement croyez(-le). » — Et les
bourgeois et les chevahers virent ses volontés — et dirent : « Que
cela se fasse, puisque cela vous plaît tant. » — Et alors tous se furent
rangés sous les enseignes , — et se firent les lignes des hommes à pied , ^^^°
— en sorte que des deux côtés ils étaient appareillés, — et que dans
la campagne il y eut de nouveaux chevaliers levés. — Don Fortuyn
Almoravid en fit un , sachez(-le) , — et il dit au preux sire Eustache qu'il
fût (de) sa bonté — (qu')en la première compagnie il fût rangé. — 4555
Pendant qu'ils étaient ainsi faites ne faites pas, — don Corharan et
les vingt, qui étaient de bon conseil, — dirent au preux sire Eustache :
« Seigneur, venez et retirez-vous. — Le secours est à Jaca avec tous
les barons, — et ils seront ici mercredi, ils le disent, sachez-le; — et 456o
puisque si longtemps il est par nous attendu — attendons- le trois
jours, et ce sera grand salut, — vu qu'ils voudraient plutôt être morts
que ruinés. » — • Maintenant, a dit sire Eustache , je connais que vous
me couvrez de honte, — et je connais que vous autres vous m'aban-
donnez tout à fait, — et je croirai le conseil; pourtant je suis bien 4565
forcé. » — Et ib dirent au peuple : « Barons, rentrez. » — L'un rentrait
pénétré de douleur, et l'autre très-blessé. — Et les traîtres de là eiu^ent
294
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Esperem le âij. joms, e z er grant salvetatz,
fol. 139 r" 1 [Q]ueli voldrian esser may morU que resillatz,
« [ A]ra , sa diiz N Estacba , conoc que m aontatz ,
[E] conosc que vos autres dei tôt mi desparatz,
[E] creyray le cosseyll; pero ben so forçatz. »
[E] mandero al poble : « Baros, si von yntratz. »
[L']us nintrava dolens, e Tautre molt plagatz.
[E] les trachos de la ago los gins giratz ,
[Q]ue, quant s'en entravas, que fossan acolpatz.
[E] quan els s'en entravan, l'engen fom desparatz,
[E] det la peyra en loc que no fo us tocatz;
[E] Tautra det en l'ayga, car cel qu'es Trinitatz
[E]sgarda la dreitura e'I tortz e los pecatz.
E Dios amet N Estacba, car no y fom cops donatz
[E]b borx; que traycio va e corr alotz latz :
[P]er que s fa bon gardar.
XCVU.
fol. 139 v"" ^ Perque s fa bon gardar entre algunas gens,
E quar els s'en entrero, fero saviamens;
Car la bataylla fora folia et nossens.
E passet aquel jom e segon yssamens,
E lo terz ; mas to[t] yom era lo cbaplamens.
E quan avenc al cart, qu'el jom fom resplandens,
Le seynnor de Beu Juec, N labert, qu'es moh valc
Conestable de França e dels eretamens,
Dfe qui es Mont Ferrant > que ab Clarmon es teneni
Entr'el e '1 com d'Artes, que z ams .ij. son parens,
Amenego las ostz ab mantas bêlas gens.
4Ô65
4570
4575
4S8o
4585
^ Dans toute cette page les initiales man-
quent. Entre les feuillets laS et lag, il
parait en manquer un , qui semble avoir
été cuopé.
* Le P renferme un écu d or, dont les
autres détails héraldiques ont disparu.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 295
retourné les engins, — de sorte que, quand ils rentraient, ils fussent
firappés. — Et quand ils rentraient, Tengin fiit désemparé, — et la 4570
pierre donna dans un endroit (tel) que ne fut un seid touché; — et
Tautre donna dans Teau, car celui qui est Trinité — considère la droi-
ture et le tort et les péchés. — Et Dieu aima sire Eustache, car coup 45^5
n'y fat pas donné — dans les bourgs ; vu que trahison va et court de
tous côtés : — c'est pourquoi il fait bon se garder.
xcvn.
C'est pourquoi il fait bon se garder entre aucunes gens , — et par-
ce qu'ils rentrèrent, ils firent sagem^at; — vu que la bataille serait folie ^sso
et non sens. — Et ce jour (se) passa et (le) second pareillement, — et
le troisième; mais toujours le combat avait lieu. — Et quand vint au
quatrième, que le jour fat resplendissant, — le seigneur*^ £eaujeu,
sire Imbert , qui est très-vaillant -^-, connétable de France et des pos- 4535
sessions , — à qui est Montferrant, qui avec Clermont est tenant, —
entre lui et le comte d'Artois , vu que tous deux sont parents , — ame-
nèrent les troupes avec maintes belles gens. —Là y fat don Gaston,
296 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Lay y fu don Gaston , qu'es de gerra sabens ,
E 4 valent com de Fuis, de guerregar ardens, 4590
E 1 comte d'Armaynnac , gayilart e z avinens ,
E com de Pereguerc, savis e conoyssens,
fol. i3or^ E 'N Jorda de Yila e sos filtz yssamens,
E 'N Cicart de Montauyt [sic), Jordan de Rabastens,
E 1 seynne de Caimont, e 1 seynne de Berens; ASgS
E fo y Ramon Roger, de Lanays En Ciimens,
E 1 viscoms d'Aviiar, e 1 seynne de Tonoens;
Bertran de Cardeyilac y fo apertamens,
E 1 seynne de Navayila , que z es be atendens ,
E maynt bon cavaler, maynt ricom yssamens. 4600
Lay viratz may[n]t pendo e may[n]t eime luzens,
E maynta bêla seynna e may[n]tz cavals correns,
E may[n]tz nobles escutz on era rau[r]s flamens,
May[n]ta bêla loriga, maynt capel luzens.
E vengo vas la vila totz acordadamens; 46o5
Mas ,i. mesag'anet ent a els bores molt correns.
Dire al pros N Estacha que saubes certanamens
Quel valent com d'Artes era aqui pressens,
E 1 seynne de Beu Juec e des baros gransmens.
E dadonquas N Estacha fon el cor molt jauzens, 46 10
fol. i3o v*" E mandet parlamens dedintz en Santz Laiurens,
E cels dels borxs y venguon trastotz cominalmens;
E 'N Estacha lor diss : « Barons, hieu so sabens
Quel secors aurem huey ses plus alongamens,
E prendrem la vengança dels trachos mescrezens. 46 1 5
E z anem nos dinnar tost e delivramens,
E puyss yscam la fora trastotz cominalmens ,
E yrem al encontre faire totz hondramens,
E si los mostrarem les millos entramens. »
E totz disso : « Seynnor, platz nos e n em plazens. » 4630
E quant foro dinnat, cridego autamens :
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 297
qui est savant ( en fait) de guerre , — et le vaillant comte de Foix , ardent 4 690
de guerroyer, — et le comte d'Armagnac , brave et avenant , — et le
comte de Périgord, sage et rempli de connaissances, — et sire Jor-
dan de risle et son fils pareillement, — et sire Cicart de Montaut,
Jourdan de Rabastens, — et le seigneur de Caumont, et le seigneur 4595
de Bérenx; — et y fut Raymond Roger, sire Qément de Lanays, —
et le vicomte d'Avilar, et le seigneur de Tonneins; — Bertrand de
Cardeillac y fut ouvertement, — et le seigneur de Navailles, qui
(s'jattend (à) bien (faire) , — et maint bon chevalier, maint riche homme 4600
pareillement. — Là vous verriez maint pennon et maint heaiune
luisant, — et mainte belle enseigne et maints chevaux courants, —
et maints nobles écus où l'or flamboyait, — mainte belle cuirasse,
maint chapeau luisant. — Et ils vinrent vers la ville , tous d'accord ; 46o5
— mais un messager alla vers les bourgs (en) courant fort, — dire
au preux sire Eustache qu'il sût certainement — que le vaillant
comte d'Artois était ici présent, — et le seigneur de Beaujeu et
nombre de barons. — Et alors sire Eustache fut au cœur très-joyeux, ^610
— et il convoqua (un) parlement dans Saint- Laurent, — et ceux
des bourgs y vinrent tous ensemble; — et sire Eustache leur dit :
«Barons, je suis sachant — que nous aurons le secours aujourd'hui
sans plus de retard, — et nous prendrons vengeance des traîtres 461 5
mécréants. — Et allons- nous( -en) diner tôt et lestement, — et puis
sortons là dehors tous ensemble, — et nous irons à (leiur) rencontre
faire tout (genre d')honneur, — et nous leiu* montrerons les meil-
leures entrées. » — Et tous dirent : « Seigneur, il nous ^laît et nous
en sommes satisfaits. » — Et quand ils eurent dîné, ils crièrent haute- ^cjo
ment : — « Barons, tous aux armes! prenez les hamois, — que le
père ne reste pas pour le fils ni le parent. » — Et le vaillant sire Eus-
tache sortit premièrement , — et les trompettes et les clairons et le
HIST. DE LA GUERRE DE NAT. 38
298 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE,
t Baros ^ totz a las armas I prenetz los gamimens ,
No remaynga lo payre pel fil ni lo parens. »
E lo valent N Estacha yssic primeramens,
E '1 iFompados e Is grayles e lo com retindens, 46a5
E puys cels de la vila ab joy alegramens ;
E z anego vas lor per los camis batens,
E lay endreit Bnislada ont la roca pendens,
fol. i3i r* Fo venguda la ost e los amescamens.
E z eli , quant le viro , cuyego certanamens â63o
Que fussan les ricomes e els traydos fayllens.
E conestable diss : « Be soy el cor yauzens ,
Comte d'Artes, e vos, siatz oyssamens,
Que la bataylla vem dels enemixpuynnens,
E z eu vei qu'eli veno per los camîs sayllens. - 4635
En mentre carnescavan les primes rengamens,
Us cavalers lor diss : « Be parlam pregamens,
Que z ayso es N Estacha e les borx defendens. »
E lay on se conego, escridero fortmens.
La yoya el solatz fom grantz el bayssamens. kHo
E si no fos tan vespres, crezatz certanamens
Que la bataylla s daria , o fos folia o sens ;
Mas ben s'en penedero de las vetz puys .v. cens.
E partigon las ostz e preso tendamens ;
Mas faitz y fom baratz. 4645
XCVffl.
Mas faytz y fom baratz, si Jhesu Christ m'ampar;
fol. i3i ¥• Que can avenc la nuyt que ^volgo atendar,
Le valent com d'Artes fero asetjar
E luec on negus om no dévia pasar,
E z ap luy com de Fuys, gayllatz per guerregar, A65o
Lay dedintz Sancta Clara anego albergar,
E 1 seynne de Beam anet se repayrar
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 299
cor retentissant, — et puis ceux de la ville avec joie allègrement; — 4625
et ils allèrent vers eux par les chemins battus , — et là vers Bruslada
où la roche (est) pendante, — Farmée fut venue et les harnachements,
— Et eux quand ils les virent, ils crurent certainement — que ce a 63a
fussent les riches hommes et les traîtres félons. — Et le connétable dit :
« Je suis bien joyeux au cœur, — comte d'Artois , et vous , soyez(-le)
pareillement , — vu que nous voyons le corps d'armée des ennemis
s^avançant, — et je vois qu'ils viennent galoppant par les chemins. » 6635
— Pendant que les premiers rangs se harnachaient, — un chevaUer
leur dit : « Nous paiions bien niaisement, — vu que c'est sire Eustache
et les bomrgs qui se défendent. » — Et là où ils se reconnurent, ils
crièrent fortement. — La joie et le plaisir et l'embrassement lurent A64o
grands. — Et s'il ne fiit pas si tard, croyez certainement — que la
bataille se hvrerait, (que ce) fiit fohe ou sens; — mais plus de cinq
cents s'en affligèrent bien des fois. — Et les troupes se séparèrent et
prirent logement; — mais il y fut fait tromperie. 4645
xcvm.
Mais il y fiit fait tromperie, si Jésus-Christ me protège; — vu
que quand arriva la nuit qu'ils voidurent camper, — le vaillant comte
d'Artois ils furent placer — en (un) lieu où nul honmie ne devait
passer, — et avec lui (le) comte de Foix, brave pour faire la guerre. 465o
— Là dans Sainte -Claire ils allèrent loger, — et le seigneur de
Béam alla se retirer — à Saint-Pierre de Ribas visiter les dames , —
38.
300 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
A Sant-Peyre de Ribas las dona[s] vessîtar,
E las otz de Tolosa comencego d'anar
Endreit Sant Cibrian e las tendas parar. 4655
E puyss vos di[r] de cert e sobr els santz yurar
Que z anc plus bêla gent no pogr'om ajustar ;
Enpero cels que fu als setis devisar,
A don Garcia fe molt grant senblant d'amar;
Car lo cami rumeu layssego asolar, 466o
Si c'om podia fugir senes tôt contrastar.
E senblet ben baratz , e pareg al obrar,
Car lo pas leysset om que s degra meyltz gardar;
Mas lo valent N Estacha y mes be son p[u]ynnar;
fol. i32 r* Pero no li valc gin ni força ni parlar. 4665
E los ornes dels borx si Fanego pregar
Que 1 plagues qu'el donassen aquel pas a gardar.
E z estet se la ost ses mavr^ e sses mudar.
E 1 valent conestable de Franc anet gardar,
Ab N Estacha, las ostz e lo gayt reveyllar. 4670
E qui qui s fus de Fost, el anet enbiar
Message a don Garcia que pesses del anar;
Pero be say qui es , mas no lo vuyll nommar .'
Don Garcia, que auzic lo message parlar,
Disso a don Gonçalvo que z avi' a duptar. 4675
E 'Is baros e 'Is ricomes anego s cosseyllar.
E parlet don Garcia : « Seynnos, que puyrem far.^
Si remanem aysi , no podem escapar.
Tan grandas son las ostz que no fa d^albirar,
E no say on dyables s'anego amassar. 468o
E yscam non esta nuyt e pessam del salvar,
E veiam de las claus si las nos voldran dar;
fol. i3a V* E si nos las avem, 'anem o tôt trencar. »
Enpero en la vila se saup aquest parlar,
E viratz els portais cubas e fustz gitar, ' 4685
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 301
et les troupes de Toulouse commencèrent à aller — vers Saint-Cy-
prien et à préparer les tentes. — Et je puis vous dire certainement d655
et jiu*er sur les reliques — que jamais plus belle gent on ne pourrait
rassembler; — néanmoins celui qui ftit pour déterminer les places,
— à don Garcia fit très-grand semblant d'amitié ; — car le chemin
des pèlerins ils laissèrent isoler, — tellement qu'on pouvait fuir sans 4660
aucune résistance. — Et ce sembla bien tromperie, et il parut à
l'ouvrage , — car on laissa le passage qui devrait être le mieux gardé ;
— mais le vaillant sire Eustache y mit bien son zèle ; — toutefois
ruse ni force ni paroles ne lui furent d'aucune utilité. — Et les 4665
honunes des bourgs l'allèrent prier — qu'il lui plût qu'ils lui don-
nassent ce passage à garder. — Et l'armée resta sans bouger et sans
changer (de place). — Et le vaillant connétable de France alla regar-
der, — avec sire Eustache, les troupes et réveiller le guet. — Et qui 4670
que ce fût de l'armée, il alla envoyer — messager à don Garcia (pour)
qu*il pensât à aller, — pourtant je sais bien qui il est, mais je ne
veux pas le nommer. — Don Garcia, qui ouït le messager parler,
— dit à don Gonçalvo qu'il (y) avait à craindre. — Et les barons et 4675
les riches hommes allèrent tenir conseil , — et parla don Garcia : « Sei-
gneiu's, que pourrons-nous faire? — Si nous restons ici, nous ne
pouvons échapper. — Tant grandes sont les troupes, qu'on ne se
l'imagine pas, — et je ne sais où (les) diables allèrent s'amasser. — 4680
Et sortons cette nuit et pensons à nous sauver, — et voyons s'ils
nous voudront donner les clés; — et si nous ne les avons, allons tout
trancher. » — Toutefois dans la ville se sut ce propos, — et vous
verriez jeter aux portails cuves et bois — et pierres et quartiers (de 4685
pierre), et barricader les portails; — mais aucuns de la ville savaient
toute Taffaire. — Et quand les riches hommes virent barricader les
portes, — don Gonçalvo commanda (et dit) : « Barons, tous à l'assaut.
302 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E peyras e quintals, e 1s portais eobarrar;
Mas alcus de la vila sabian tôt lafar.
E quant vigo Is ricomes los portais enpacfaar,
Don Gonçalvo ma[n]det : « Baros, totz al balar,
E z alumar las torchas, prene os al dançar, 4690
E prendretz de la vila cels qu'i puyretz trobar.
E cridatz autamentz, c^om non entenda son par;
E z entr'el chant e '1 brut que faretz, e'I cridar,
Nos yrem als portais las portas peciar. »
Aysi fu fayt e dit côm vos auzetz contar; 4^95
E quant venc a roatinas que la gent fu colcar,
Foro a semeteri las portas desgontar
Del portai , e z issiro ses cop prendre e dar.
Cavales e borgnes ne viratz devalar,
E don Pascal Beaça, que no y fa a layssar, 4700
fol. 1 33 r» E tôt cels que per el avian re a far.
Aqui viratz (ugir e, prendre e trossar,
E z a la Magdalena foro lo pont passar ;
E quant cels de la vila les ne vigo anar,
Lay auziratz dolor e playnner e plorar, 4705
E ferir per las caras e pels cabels tirar,
E dir : t Sancta Maria, sias nos en enpar. »
Pero aquel fu savis que s pesset de salvar;
Mas be os puyss dir que molt no s podi^ alegrar;
Ca ço qu avian puynnat totz temps en gadaynnar, 47 1 o
Layssavan el repayre que s degran avitar.
E quan venc lendetna, que yom fom bel e clar,
Cridego : « A las armas ! baros , trastotz armar. »
Lay pogratz auzir tronpar e campanas sonar,
E grayles e naBls e tamboretz tocar, 4715
Si que anbas las ostz fazian ressidar.
Lay viratz prendre lanças e cavals cubertar,
E tantost mètre selas e fermamentz singlar,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE, 303
— et allumez les torches, mettez-vous à danser, — et vous prendrez de 4690
la ville ceux que vous pourrez trouver. — Et criez hautement , qu'on
n'entende pas son pareil; — et pendant le chant, le bruit et les cris
que vous ferez , — nous irons aux portails mettre les portes en
pièces. » — Ainsi fut fait et dit conmie vous entendez conter; — et 4695
quand vint à matines que la gent lut se coucher, — ils furent au
cimetière arracher des gonds les portes — du portail , et ils sortirent
sans coup prendre ni donner. — Chevaliers et bourgeois vous en
verriez descendre, — et don Pascal Beaça, qu'il ne faut pas oublier, 4700
— et tous ceux qui poiu* lui avaient (quelque) chose à faire. — Là
vous verriez fiiir et prendre et charger, — et à la Magdeleine ils furent
»
passer le pont; — et quand ceux de la ville les virent s'en aller, —
là votis ouïriez douleur et se plaindre et pleiu^er, — et se frapper 4700
par la face et par les cheveux se tirer, — et dire : « Sainte Marie,
soyez notre protectrice. » — Pourtant celui-là fut sage qui pensa à se
.sauver; — mais bien je vous puis dire qu'il ne pouvait pas beaucoup
se réjouir; — cai* ce qu'ils s'étaient toujours eflForcés de gagner, — 4710
ils (le) laissaient au logis qu'ils devraient habiter. — Et quand vint
le lendemain, que le joiu* fut bel et clair, — ils crièrent: « Aux armes!
barons, (allez) tous (vous) armer. » — Là vous pourriez ouïr résonner
les trompettes, et les cloches sonner, — et jouer des clairons et
des cors et des tambours, — tellement qu'ils faisaient réveiller les 4715
deux armées. — Là vous verriez prendre des lances et mettre
des couvertures sur des chevaux, — et aussitôt mettre des selles
et fermement (les) sangler, — et ceindre mainte épée, et maint che-
valier monter ( à cheval ) , — et vous verriez les goujats brider
les roussins; — et vous verriez déployer mainte noble enseigne, 47^0
— et prendre mainte masse, et maint homme chevaucher, —
et prendre maint épieu et maint heaume bel et clair, — et vêtir
304 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fol. i33 v" E cinner maynt espada, e maynt caver montar,
E viratz al trotes les rocis enfrenar; 4710
E viratz maynta nobla seynnera desplegar,
E may[n]ta maça pendre, e mayntz om cavalgar,
E pendre maynt espieu e maynt elm bel e clar,
E vestir maynt perp[u]ynt , e camberas cauçar.
E fom tant grant la noyza e '1 crit e lo trompar, 4715
Que la terra e Tayga comencet de trembiar.
E 'i seynnor de Beu Juec anet lor ordenar
La prumera bataylla qui la yria dar.
E z ap aquestas novas lo breuUe s va levar
Que en la Navaireria s'en podian entrar, 4730
Car no y a negun omme que Tause esperar ;
Que'ls caves e Us borgnes que podian mandarr
So yssitz de la vila ap trastot lor afar.
E d adonquas les viratz pels portais entrar,
E z intrego dedintz ses cop pendre ni dar. 4735
Lay viratz pendre cassas, e z ornes lanceiar,
fol. i34 r' E z ubrir maynta arca e maynt celer trencar,
Maynta bêla donzela retenir e menar,
E maynta bêla rauba pendre e z ensacar,
E maynt bon sil hubrir, maynta cassa cremar, 4740
E may[n]ta bona hucha del tôt descadenar^
E can ago la vila a trastot lor mandar,
Entrego en la gleysa, ont pogueratz trobar
Tôt Faver de la vila e '1 mil lor e '1 plus car.
Lay viratz les sirventz de pe mal remenar. 4745
Aqui viratz hubrir cayssas e debrissar,
E cervelas espandre e caps encarterar,
E domnas e donzelas malamentz malmenar,
E z al santz crucifix la corona raubar,
E las lampas d'argent pendre e z amagar, 4760
E las cayssas hubrir, e las vertutz ostar.
HIST0IRJ8 DE LA GUERRE DE NAVARRE. 305
maint pourpoint e^. chausser jambières. — Et fut si grand le bruit
et le cri et le retentissement des trompettes, — que la terre et Feau 4725
commencèrent à trembler. — Et le seignem: de Beaujeu alla leur
ordonner — la première compagnie qui là irait donner. — Et sur
ces entrefaites le bruit va se lever — qu'en la Navarrerie ils pou-
vaient entrer, — car il n'y a aucim homme qui ose Tattendre; — 4730
vu que les chevaliers et les bourgeois qui pouvaient commander —
sont sortis de la ville avec toute leur affaire. — Et alors vous les ver-
riez entrer par les portails, — et ils entrèrent dedans sans coup
prendre ni donner. — Là vous verriez prendre maisons, et percer 4735
hommes à coups de lances , — et ouvrir maint coffre et briser maint
cellier, — retenir et emmener mainte belle demoiselle, — et prendre
et mettre en sac mainte belle robe, — et ouvrir maint bon silo,
brûler mainte maison, — et forcer complètement mainte bonne 4740
huche. — Et quand ils eiu'ent la ville à tout leiu* conmiandement , —
ils entrèrent en Téglise, où vous pourriez trouver — tout l'avoir de
la ville et le meilleur et le plus cher. — Là vous verriez les soldats
de pied mal se démener. — Là vous verriez ouvrir et briser caisses, — 4745
et répandre cervelles et mettre têtes en quartiers, — et malement
malmener dames et demoiselles, — et au saint crucifix dérober la
couronne, — et prendre et cacher les lampes d'argent, — et là ouvrir 4760
des chftsses, et ôter les reliques, — et voler les calices et les croix et
les autels ; — et vous verriez prendre maint drap et dépouiller les
femmes. — Et les traîtres qu'on pouvait trouver en aucim lieu, —
aussitôt on les prenait et (on) les allait attacher, — et avec la corde 4755
au cou amener dans le Bourg. — Là vous verriez prendre draperie
sans coup donner, — et ouvrir maint coussin et la plume voler, —
et vendre maint beau froment, et maint tonneau.... — Et fut si grand
la guerre et le bruit et le combat, — que quand le comte d'Artois 4760
HIST. D£ LA GCERRE DB NAY. Sç
>
I
306 HISTOIRE DE LA GUERRE DE Î^AVARRE.
E 'is caliz e las croz, e robar H aular;
E viralz niaynt drap pendre e femnas despuyllar.
E 'is trachos c om podia en negu ioc trobar,
foi. i34 V* Tantotz om los prenia e 'is anava astacar, 4755
E z ab la cord' al col dintz el Bore amenar.
Lay viratz draperia pe[n]dre senes cob dar,
E may[n]ta cozna hubrir e la pluma volar,
E maynt bel forment vendre, e may[nt] lonel...*
E fum tantgrant la guerra e la brega 1 chaplar, 4760
Que quant le com d'Artes y cuyget dintz enlrar,
E 1 seynor de Beu Juec, N Estacha, cui Dios gar,
Que volian les dreitz de la Glis' anparar
Tro meyntz qu'a mi no feran les vole om escoutar; .
Antz vos die, si entressan, quel mal pogran doblar, 4765
Si que totz s'en vengo dintz le Bore repausar.
E 'N Estacha anet les trachos regardât;
E totz cels que Tavian fayt enui ni pesar,
El les fes per la gola pendre e z enforcar ;
E d'alcus que y avia el ne fe traynar; 4770
E totz les autres fe en Tebas presonar,
E morir de dolor e layntz languinar,
fol. i3S r" E z anc may ningim omme no i4ê tan ben vengar.
E la Navarreria vos viratz abayssar,
Que dintz .i. mes no pogratz de yus cubert estar; 4775
Antz y pogratz far erba o forment semenar,
E Dios sia 'n lozatz. '
XCIX.
^ E Dios sia 'n lauzatz , que li trahor murtriers
Son destruzitz e mortz e fayditz pels terrers,
* Il manque un mot à la fin de ce vers. écu d^aïur aux fleurs de lis d*or sans
* Au milieu de TE ioitial se trouve un nombre.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 307
pensa y entrer dedans, — et le seigneur de Beaujeu, sire Eustache,
que Dieu garde, — qui voidaient protéger les droits de l'Eglise —
les voulut-on écouter; — mais je vous dis que s'ils entraient,
ils pourraient doubler le mal, — tellement que tous s'en vinrent se ^760
reposer dans le Bourg. — Et sire Eustache alla regarder les traîtres,
— et tous ceux qui lui avaient fait ennui ou chagrin, — il les lit
par la gueule pendre et mettre aux fourches; — et d'aucuns qu'il 4770
y avait il en fit traîner; — et tous les autres il fit emprisonner à
Tebas, — et mourir de douleur et là languir, — et jamais je ne
vis nul homme aussi bien se venger. — Et vous verriez la Navarrerie
baisser, — (tellement] que dans (l'espace d') un mois vous ne pour- 4775
riez être sous (un) toit; — au contraire y pourriez - vous faire de
l'herbe ou semer du froment, — et Dieu en soit loué!
XCIX.
Et Dieu en soit loué, vu que les traîtres meurtriers sont dé-
39.
308 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
' E la Navarreria gitada ha brassiers^ -^780
Apres no tarde t gayre que '1 bon rey dreytorers ,
Felip , seynnor de França , venc us grans desirers
De venir en Navarra bayssar Torguyll sobrers.
Si que son estandart se fe mètre prumers,
E puys de tota França seguigo 'I seynnerers. 1785
E donc viratz venir tesaur ab carreters,
Tendas e z armaduras desobre ios saumers,
Ë cayrels e sagetas a z ops dels balesters.
fol. i35 \" E perpresso 'Is camis e las vais e semders.
E vengo ab lo rei ios coms e 'is cavalers, 4790
E 'is Picartz e Is Normans e 'is gayiiartz Champayners ,
Los Flamenx e 'is Bretos, Aiamans e Bayvers,
Torones, Bergoynnos e totz ceis de Peyters.
E io reis ag ab sy aytantz de compaynners,
Que, segont que audi dire, foro .ccc. miliers. 4796
Les .xij. pas y foro et tôt sos coseyiiers,
Arcevesques e bisbes e z abatz iegendcrs;
E monges e canonges hy ac e Cordaiers,
E Jacopis e 'i Tenpie e ios Ospitalers.
E fom tant grantz ia s ostz e '1 caiz e 'i poiverers, 4 800
Que cascus voila esser o prumers o derers.
E z en paucas jornadas foron tant avansers,
Qu'en Saivaterra vengo, e fom grant l'aiegrers.
E perpreso ia orta e ios camps e 'Is vinners.
La viratz atendar les baros soudaders 48o5
E ios sirventz de pe e trastotz ios arquers,
E viratz y mayntz elmes ont luzia l'acers,
' On iit au bas du feuillet 1 35 r*" la « dicta Navarreria jusliciatz et enSbrçaU
noie suivante, de la même main : « En Tan • per la grân traycion que firen contra la
« de la Incarnation de nostre Seynor Jhesu- < infanta dona Johanna, reyna de Navarra,
« Criside if. ce. Ixxvj. ans, fu destmita et « filia de don Enrric, rey de Navarra. »
« arrsa la Navarreria , et furen muy t de la
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 309
tniits et morts et bannis par les terres » — et la Navarrerie mise 4780
en cendres*. — Après ne tarda guère qu'au bon roi légitime, —
Philippe, seigneur de France, vint un grand désir — de venir en
Navarre baisser l'orgueil excessif; — en sorte que son étendard se fit
mettre (au) premier (rang), — et puis de toute la France le suivirent
les seignemrs. — Et alors vous verriez venir trésor avec charretiers, A 7^5
— tentes et armures siu* les chevaux de charge, — et carreaux et
flèches pour le besoin des arbalétriers. — Et ils occupèrent les che-
mins et les vallées et les sentiers. — Et avec le roi vinrent les
comtes et les chevaliers, — et les Picards et les Normands et les 4790
braves Champenois, — les Flamands et les Bretons, Allemands et
Bavarois, — Tourangeaux, Bourguignons et tous ceux de Poitiers.
— Et le roi eut avec lui autant de compagnons, — que, suivant (ce)
que j'ouïs dire , ils fiurent trois cent mille. — Les douze pairs y 4795
furent et tous ses conseillers, — archevêques et évèques et abbés
légendiers; — et il y eut moines et chanoines et cordeliers, — et
Jacobins et le Temple et les Hospitaliers. — Et fut si grande la troupe
et la chaleur et la poussière , — que chacun voulait être ou premier 4800
ou dernier. — Et en peu de joiunées ils furent si avancés, — qu'ils
vinrent à Sauveterre, et l'allégresse lut grande. — Et ils occupèrent
les jardins et les champs et les vignes. — Là vous verriez camper
les barons soudoyés — et les soldats à pied et tous les archers, — hSos
et vous y verriez maints heaiunes où luisait l'acier, — et mainte
belle enseigne et maints nobles dextriers, — mainte belle cuirasse, as 10
maint écu écartelé , — et maints panaches de couleurs et de noirs.
^ «En Tan de rincâmation de oolre Natarrerie punis et pendus pour la grande
Seigneur Jésus - Christ mil deux cent trahison qu*ils firent contre l*infante dona
soixante et seize, fut détruite et brûlée la Johanna, fille de don Henri, roi de Na-
Navarrerie, et furent plusieurs de ladite varre. •
310 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E mayna bêla seynna e mayntz nobles destrers,
foi. i36 r"* Maynta bêla loriga» maynt escut de carters,
E mayntz sobreseynnals de colors e de ners. hSio
E foron tans grans gens, qu'el pan de ij. diners
Se vendia .ij. sanchetz e z ab gran desirers.
Mas de Navarra vengo iis apertz messagers
Al reys Felip de França humlls e dreyturers;
E diss le lo message, que z era bels parlers : 48 1 5
« Seynnor, lo com d'Artes, en qui es pretr enters,
E '1 valent conestable, gayllartz plus c divers,
E 'N Estacha que z es tos leyals cavalers,
Vos trameso message quels Irachos raubacers,
Ricomes e baros, borgnes e mercaders, 4820
S'en so fugitz de noytz pels camis reversers,
E layssego la vila e las tors e 'Is solers,
E z intrego dedintz senes tôt defensers.
E de cels que y trobero fon fayt tal castiers ,
Que yamas no vendran co[n]tra '1 dreit erelers ; 48a5
Car Tus foro pendutz, Tautri son presoners.
E la vila an mesa a foc e z a brassers,
E derrocan las tors e los murs batayllers,
fol. i36v' Per tal com do yssanple aïs que vendran derrers.
E van s'en als castels del baros messongers. » i83o
E U rey can ac audit les ditz e 'Is reprovers,
Mandet pets .xij. pas e per los cosseyllers,
E diss lor : « Franc seynnos, cosseyll m'aura mesters.
Los baros de Navarra e los contraziers
Se so fuylz e fayditz : per que o cosseyll vos quers 4>*35
S'ieu yrai a Castela mos botz far ereters,
Que H rey los desereta e los es torlurers. »
E syre Johan d'Acre le respondet pnimers,
E diss le : « Hondrat rey, puyss nostre cosseyll quers,
Be s taynn que le t dem tal que sia dreiturers. 48io
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 311
— Et y furent tant de gens , que le pain de deux deniers — se
vendait deux sanchets et avec grand désir (d'en avoir). — Mais de
Navarre vint un messager publiquement — au roi Philippe de France
doux et juste; — et le messager, qui était beau parleur, lui dit : 481 5
— « Seignetir, le comte d'Artois, en qui est valeur complète, — et
le vaillant connétable , plus brave qu Olivier, — et sire Eustache , qui
est entièrement loyal chevalier, — vous envoient avis que les traîtres 4820
voletu^, — riches hommes et barons, bourgeois et marchands, — se
sont enfuis de nuit par les chemins de traverse , — et laissèrent la ville
et les tours et les habitations, — et (qu'ils) entrèrent dedanâ sans
aucime résistance. — Et de ceux qu'ils y trouvèrent fut fait tel châ-
timent, — que jamais ils ne viendront contre le légitime héritier; 4826
— car les uns furent pendus, les autres sont prisonniers, — et la
ville ils ont mis à feu et à brasier, — et ils renversent les tours et
les murs crénelés, — afin de donner exemple à ceux qui viendront
ensuite. — Et ils s'en vont aux châteaux des barons déloyaux. » — i83o
Et le roi, quand il eut entendu les paroles et les rapports, — manda
les douze pairs et les^ conseillers , — et leur dit : « Francs seigneurs,
j'aurai besoin de conseil. — Les barons de Navarre et les adversaires 4835
— se sont enfuis et exilés : c'est poiuquoi je vous demande conseil
— (poiir savoir) si j'irai en Castille faire mes neveux héritiers, — vu
que le roi les déshérite et est leur bourreau. » — Et sire Jean d'Acre
lui répondit le premier, -^ et lui dit : « Honoré roi , puisque tu de-
mandes notre conseil, — il convient bien que nous te le donnions 484o
tel que de droit. — Tu t'en retourneras en France avec tous tes
guerriers, — vu que la disette est grande, tellement que les soldats
— ne trouvent de quoi vivre, et (que) les goujats meiu^ent. — Et si
le roi castillan se conduit mal envers vous et d'une façon outra- 4845
geuse, — que l'Eglise juge cela, et puis avec Tacier — et avec
312 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Tomar t'en as en França ab totz tos maynaders ,
Que carestia 's grans, si que les soudaders
No troban la vianda , e moro les Iroters.
E si el rey castelas vos es mais e sobrers,
Juge vos o la Gleyssa» e poyssas ab acers àUb
E z ab gladis mortals anem y volenlers. »
E '1 rey acordet se e totz les capdalers,
E tomet se lo rey e 'Js trautz e 'Is saumers.
foi. iZ-jT* Pero io conestable, per caçar robacers ,
Cavalgua per Navarra ab so ieo que es ners, 485o
E lo valent N Estacha , gayllart plus c divers ;
Pero los trachos fuyo a cens e a millers,
E Dios sia'n lauzatz.
C.
E Dios sia'n lauzatz, quel trachor son delitz,
L'us foro près e mortz, Fautri foro fugitz, 4855
E los baros de França de la vila sayzitz ;
E quan aquo fom fayt, lo cosseyll fon bastitz :
Lay fo lo com d'Artes, gaillartz e z issamitz,
E '1 seynner de Beu Juec, en qui es pretz complitz;
E lo valent N Estacba, gayllartz e z afibrtitz, 466o
E '1 seynnor de Beam, qu'es de sen seynnoritz,
E 1 valent com de Fuys, de guerreiar aptitz,
E 1 compte de Bigorra , cortes e gent nuyritz ,
E mayntz d'autres baros savis e z eslegitz.
E quant foron ensenble, e '1 cosseil fon i complitz, 4S65
Lo pros N Estacha fo prumers en pe sayllitz,
fol. i37 ¥• E diss le : « Franx seynnos, hieu soy estatz aunitz
Pels baros de Navarra e mal envylanytz
E per cels de la vila cui avem destruzitz ;
E si no foz pels borx, fora mortz e delitz. 4870
E digatz qu'en farem ni a quais er lo moritz. »
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 313
glaives mortels allons-y volontiers. • — Et le roi fut de cet avis, et
tous les chefs, — et le roi s'en retourna et les équipages et les che-
vaux de charge. — Mais le connétable, pour chasser les voleurs, —
chevauche par (la) Navan^e avec son lion qui est noir, — et le vail- 485o
lant sire Eustache, plus intrépide qu'Ohvier; — mais les traîtres
fuient à centaines et à milliers , — et Dieu en soit loué.
C.
Et Dieu en soit loué, vu que les traîtres sont détruits, — les uns 4855
furent pris et mis à mort, les autres furent fugitifs, — et les barons
de France maîtres du quartier; — et quand cela fut fait, le conseil
fut assemblé : — là fut le comte d'Artois, intrépide et bien avisé, —
et le seigneur de Beaujeu, en qui est mérite accompli, — et le vail- 4860
lant sire Eustache, intrépide et déterminé, — et le seigneur de Béam,
qui est pourvu de sens , — et le vaillant comte de Foix , habile dans
fart de la guerre, — et le comte de Bigorre, courtois et bien élevé,
— et maints d'autres barons sages et d'élite. — Et quand ils furent 4865
ensemble, et le conseil y fut complet, — le preux sire Eustache
fut (le) premier dressé en pieds, — et lui dit : • Francs seigneurs, j'ai
bien été honni — par les barons de Navarre et fort vilipendé, — et
par ceux de la ville que nous avons détruits; — et si n'eussent été 4870
les boui^s, je serais mort et détruit. — Et dites-moi ce que nous
en ferons et potir lesquels sera le supplice. » — Et le seigneur de
HIST. DE LA GUERRE DE NAV. 4o
314 HISTOIRE DE LA GUEKRE DE NAVARRE.
E 1 seynnor de Beu Juec de parlar fo ayzitz,
E diss : « Per Dio, 'N Eslacha, puys caves [tais] fayzitz
Fero contra lur dona, lo dreytz n es devezitz
Que de tota lur terra sian despodestitz , 4875
E que z om los derroque las tors e les bastitz. »
E 'I cosseyll s'acordego les granta e les petitz.
E quan venc lendema que'l soleyls fo yssitz ,
Van derroquar las tors e los palaytz mansbritz
Que z eran dels ricomes que foron descauzits. 488o
E poyssas s'en anego per les camis politz
Tôt dreit a Sant Cristofol, ont le lox es ayzitz;
Enpero cels dedins foron ben establitz.
E cels de Tost se foro armatz e ben garnitz ,
fol. i38r' Cridero ad armas e puysso 'Is arabitz; 4885
Enpero cels dedintz foron pauc espauritz,
Que z ades los trameso cayrels d'acer politz
E z asconas e dartz e z epieus azayritz ,
E cels de Tost avant e 'Is dedintz escausitz.
Lay viratz sagnar caps e pes e puyntz e ditz, 4890
E sanc vermeylla correr, e mayntz cavals feritz.
E fon tan grant la cuyta e 1 chaples e 1 repitz ,
Que d'anbas partz ni ac que foron relinquitz.
E duret tant la guerra que'l jom fon escuritz ;
Enpero Sant Cristofos no fon pas conqueritz, A895
E sels de l'ost tornero cosiros e marritz.
E cant venç lendema que'l jom fon esclarzitz ,
Le seynnor de Beu Juec se fo mal esfelnitz,
E yuret pel Seynor qu'en crotz fo arremitz,
Qu'auria Sant Cristofol o y saria dalitz. 4900
E d adonc totz anego ab corages arditz.
E quant l'ost fo venguda devant lo pratz floritz,
loi. i38v" Ane om de Sant Cristofol no fo vist ni yssitz;
E 'Is guayllartz balestes que foro avantitz,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 315
Beaujeu fut disposé à parler — et dit : «Par Dieu, sire Eustache,
puisque des chevaliers de tels méfaits — firent contre leur souve-
raine, le droit en est bien déterminé: — (il faut) que de toute leur 4875
terre ils soient dépossédés, — et qu'on leur démolisse leurs tours el
leurs bâtiments. >» — Et à ce conseil s'accordèrent les grands et les
petits. — Et quand vint le lendemain que le soleil fut levé , — ils
vont renverser les tours et les palais de marbre — qui étaient aux a 880
riches hommes qui furent coupables. — Et puis ils s'en allèrent par les
chemins unis — tout droit à Saint-Christophe , où le lieu est en
état; — toutefois ceux de dedans furent bien établis. — Et ceux de
l'armée se furent armés et bien garnis, — ils crièrent aux armes et ahss
montèrent sur les chevaux; — mais ceux de dedans fiu^ent peu
effrayés, — vu qu'incontinent ils leur envoyèrent carreaux d'acier
poli — et javehnes et dards et épieux acérés , — et ceux de l'armée
en avant à ceux de dedans malavisés (firent de même). — Là vous 4890
verriez saigner tètes et pieds et poings et doigts, — et sang vermeil
courir, et maints chevaux blessés. — Et fut si grand la presse et le
carnage et la mêlée, — que des deux parts il y en a qui furent laissés.
— Et la guerre dura tant que le jour fut obscurci; — cependant 4S95
Saint-Christophe ne fut pas conquis, — et ceux de l'armée retour-
nèrent pensifs et chagrins. — Et quand vint le lendemain que le
jour lut éclairci, — le seigneur de Beaujeu se fut fortement courroucé,
— et jura par le Seigneiu* qui en croix fut mis, — qu'il aurait Saint- 4900
Christophe ou y serait détruit. — Et alors tous marchèrent avec cou-
rages hardis. — Et quand l'armée fut venue devant le pré fleuri , —
oncques personne de Saint-Christophe ne lut vu ni ne sortit; — et les
braves arbalétriers qui furent en avant, — virent que Saint-Chris- 4905
tophe était évacué , — et ils donnèrent de la tête par les portes sans
bniit et sans cris. — Et toute l'armée entra; mais on eût été trahi,
316 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Viro que San! Cristofol era desestablitz , 4905
E degon cab en uitz sens noysas ni sens critz.
E Iota Fost entret; mas om fora traitz,
Si no fossan los cans que foran engolitz ;
Car lay ac pro vianda e z un vedel rostitz ,
E 'Is cas mangeron ne e cazego fenitz. 4910
E si om ne manges , yssira'n Tespiritz ;
Car empozonat era pels trachos femelitz
La vianda e Fayga e los pas entendritz;
Mas Jhesu-Cristi qu'en crotz fo per nos arremitz ,
No vole sofrir que fos tant grant mal cossentitz. 4915
Enpero Sant Cristofol de cap entro a raytz
Fun trastot derrocatz.
CI.
Fom trastot derrocatz, e fom fayt dreiturers;
Quel seynnor de qui era, er estât sobrancers
Contra la protz reyna, us efantz orfeners. 4990
fol. i39 r* E quant venc per avant, fo aytal Tacorders
Que z anessan las ostz pels camis vianders
A Mendavia pendre e los trachos murtrers;
E perpreso las vias e 'Is camis e 1 semders.
Lay anego las ostz e 'Is baros cabdalers; 4935
E quant foron denant et entom pels vinners,
Eli vigon que eran hubertz les portalers.
Cridego a las armas sirventz e soudaders ,
Menestrals e borgnes e les bos escuders,
E rrecinglan las selas e puian els destrers. 4960
E '1 seynne de Beu Juec près se parlar prumers ,
E diss al pros N Estacha : « Pel Sene dreiturers,
Mereveyllas mi fatz, car no vei defensers
Els portais, ni no vey hyssir us balesters;
E 'is portais son hubertz, e no y a nuyls porters : 4935
HISTOIRE JDE LA GUERRE DE NAVARRE. 317
— si ce n'eût été les chiens qui ftirent gloutons; — car là il y eut
assez de vivres et un veau rôti, — et les chiens en mangèrent et ^910
tombèrent morts. — Et si quelqu im en eût mangé , en fut sorti Tes-
prit ; — car était empoisonnée par les traîtres déloyaux — la nouni-
ture et Teau et les pains tendres. — Mais Jésus-Christ, qui en croix
fut mis poiu- nous, — ne voulut pas souffrir que si grand mal fût 4916
consenti. — Poiulant Saint-Christophe de fond en comble — fut
tout démoli.
CI.
Il fut tout démoh , et (ce) fut action juste; — vu que le seigneur
à qui il était, avait été insolent — contre la noble reine, un enfant 4920
orphelin. — Et par la suite Taccord fut tel — que les troupes allassent
par les chemins battus — pour prendre Mendavia et les traîtres
meurtriers; — et ils prirent les routes et les chemins et les sentiers.
— Là allèrent les troupes et les barons qui les commandaient; — et 4935
quand ils furent devant et alentour par les vignobles, — ils virent
que les portails étaient ouverts. — Serments et soldats crièrent aux
armes, — manœuvres et boiu^eois et les bons écuyers, — et ils resan-
glent les selles et montent sur les destriers. — Et le seigneur de 493©
Beaujeu se prit à parler premièrement, — et dit au^preux sire Eus-
tache : « Par le Seigneur droiturier, — il me semble merveille de ce
que je ne vois défenseurs — aux portails , ni ne vois sortir arbalé-
triers; — et les portails sont ouverts, et n*y a nuls portiers, — 4935
320 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Colpegan e firen ab los glazis d'acers;
E z ag ni mas de mortz que no y agra mesters. 4970
E lornet s'en la osl e li gonfayroners.
E puyssas de la vila yssigo los parlers
Dire al conestable que Teran mesagers;
E puyss que z els y eran per lo dreit ereters ,
fol. lio v« Ben d[a]rian li la vila e 'Is ambans e 'Is cloquers. 4975
E rredego '1 las claus, ^ '1 y "f^^s son clavers,
E yntret y 1 conestable e sos leos qu'es ners ,
E redet l'om la vila.
eu.
E redet Tom la vila e 'Is ornes e 'Is condutz ,
E z el fo en la vila per seynnor recebutz. 4980
Puyss anego las ostz e 'Is avers e 'Is trautz
Dreit ent a Puynni Castro , per les canii batutz ,
Seynneras desplegadas, gol&ynnos estendutz.
E quant foro devant Puynhi-Castro vengutz ,
Resplandic la ribera, la vayll e la palutz, 4986
De la clartat dels elmes e dels pintatz escutz,
E dels nobles âmes ont laur flamegant lutz,
E dels fers de las lanças forbitz e z esmolutz.
E fon tant grant la noysa e la crida e 'Is brutz
Del sonet de las trompas e dels graylle menutz , 4990
Que retendic lo vayll e la puytz qu'er agutz.
E quan cels del castel les vigo deyssendutz,
fol. air" Sab lor en
E quan aten
Lo valent co 4996
Cavalgue
E regardeg
E vigo de
E fero far
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE, 321
et le gonfanonier. — Et puis de la ville sortirent les parlementaires
— dire au connétable qu'ils lui étaient messagers; — et que puis-
qu'ils étaient héritiers par le droit, — bien ils lui donneraient la 4975
ville et les fortificatiqns et les clochers. — Et ils lui rendirent les
clefs, et il y mit son porte-clefs, — et y entra le connétable et son
lion qui est noir, — et on lui rendit la ville.
•
CIL
Et on lui rendit la ville et les hommes et les vivres, — et il fut 4980
dans la ville reçu pour seigneur. — Puis allèrent les armées et les
richesses et les bagages — droit jusqu'à Puynni-Castro , par les che-
mins battus, — enseignes déployées, gonfanons étendus. — Et
*
quand ils forent. devant Puynni-Castro venus, — la plaine resplendit,
et la vallée et le marais , — de la clarté des heaumes et des écus peints , àgSS
— et des nobles harnais où l'or flamboyant luit, — et des fers des
lances fourbis et émoulus. — Et fut si grand le tapage et le cri et les
bruits — du son des trompettes et des clairons menus, — que la 4990
vallée retentit et le coteau qui était escarpé. — Et quand ceux du
château les virent descendus, — leur en sut
— et quand — le vaillant — chevaucha 4995
— et regarda — et virent de — et firent faire
HI8T. DE LA GUERRE DB HAV. h 1
322 HISTOIRE DE LA. GUERRE DE NAVARRE;
E quant las Sooo»
Enpero lo n.
Que no y
Le gins
E 'N Estac
E cridet ^oo5
Baros
E quetz
E d ado
E près
Lay a 5oio
[Le verso de ce fragment de feuillet ne renferme quune
dizaine de fins de vers rimant en utz.]
E lo castel fom près , que z era tant volgutz.
«
E lendeman maytin que'l soleyll fo yssutz,
Cavalgego las ostz, ab noyza e z ab brutz,
Dreitament a TEstela.
cm.
Dre[i]tamen[t] a TEstela vengo tuyt H baro, &oi5
E icndema maytin lo parlament fero
Qu^aness^i a Garaynno ab son golfayno.
E lendema mayti d'Estela yssiro,
E vengo a Garaynno e si s^atendero.
Pero Fortuyn Eniguiiz y fe outra razon, 5o2o
Qu^establit lo castel de maynt bon compaynno ;
E si n^avia près raaynt diner e maynt do
De la yove reyna , don y fe fayllizo ;
Car ûuytz om non deu puynner cncontra Taguyllô.
Mas las ostz se tendero tôt entom enviro; 5o»5
E "1 valent conestable , que porta lo leo ,
E 'N Estacha, cui Deus garde de fayllizon ,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 323
et quand les — Cependant le — • que n*y Sooo
Tengin — et sire Eustac
et cria — barons — et tranquilles. . , 5oo5
et alo ... — et pris — Là y a 5oio
Et fiit pris le château t qui était tant convoité. — :Et ie lendemain
matin que le soleil fut apparu « — chevauchèrent les troupes avec
tapage et avec bruit, ^ — directement à Eotella,
5oso
cm.
Directement à Estella vinrent tous les. barons, — ^t le lendemain soiS
matin ils prirent la résolution ^--^ qu^ik iraient A Garaynno avec leur
gonfanon. — Et le lendemain matin ils sortirent d*EsteUa, — et
vinrent à Garaynno et se campèrent. — Pourtant Fortuyn Eniguitz y
fit outre raison , — vu qu^il garnit le château de maint bon compa-
gnon; — et néanmoins il avait pris maint denier et maint don — de
la jeune reine, de quoi il fit faute; — car nul.bonwiei ne doit se
regimber contre Taiguillon. — Mais les troupes se oanoipèrent tout
alentour en circuit; --^ et le vailli^t connétable, qui porte le lion, —
et sire Eustache , que Dieu préserve de tromperie , — contoiu'nèrent
4i.
324 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Revirego 1 castel en cai loc fora bo
fol. i42 v" Que i messesan Fengeyiique y feris a bando.
Maestre Bertran y era, engeynnaire molt bo; 5o3o
E z en un puy denant , entr els acordero
Que i mezesan Fengeynn; aporler le fero.
E las oslz foron grandas, e 1 bruille e '1 reso.
Pero en Pampaiona message embiero
Que venguessan la oslz tôt dreyt a Garayno, 5o35
E mot bela compaynna adoncas lay foro.
E z aysi com entravan, Fengeynu desparatz fo,
E puyet se la peyra plus aut que z auzelo ,
E paset lo castel, so que no quiyavo
Que y pogues abastar; don totz espau&iro Sodo
Aycels que dintz estavan, li malvatz e 11 bo.
E quant venc lendema que'l soleylliz yssitz fo ,
Aquels de Pampaiona ad armas cridero,
E dysso autamens : « Dios, esgardatz razo
E z issausatz dretura e bayssatz traycio! » 5oà5
E anego al castel , si que'l puch puyero
fol. 1 43 r" Tro a lay a la fontana^ e Tayga lor tolgo ;
Mais cels dedintz quels vigo apropchar, yssigo
E disso autamens: « Aras morretz, gloto. »
Liay viratz enviar cantals e maynt cayro 5o5o
E peyras redondissas e 'sconas a bando,
Tirar may[n]ta sageta e trayre maynt rayllo;
E viratz sols escutz ferir e far carto ,
E los omes roUar coma redont bayllon ,
E los* autres tumbavan com si enbriax foson; 5o5b
E die vos per ma fe que la gent ridio
Ab trastota langoyssa e z ap la passion,
E tornego s atras e z agon be razon,
E rremas aquel yom ses mai de contenson ;
Enpero morig y à. cortes donzelon 5o6o
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 325
le château (pour voir) en quel lieu il serait bon — qu ils missent la
machine qui y frapperait sans relâche. — Maître Bertrand y était, le
très-bon ingénieur; — et sur un coteau devant, entre eux ils con- 5o3o
vinrent — qu'ils y missent la machine ; ils la tirent apporter. — El
les armées furent grandes, et le bruit et le retentissement. — Pour-
tant à Pampelune ils envoyèrent message — (pour) que vinssent les
troupes tout droit â Garayno, — et très-belle compagnie alors ils 5o35
furent là. — Et ainsi qu'ils entraient, la machine fut partie , — et la
pierre s'éleva plus haut qu'un oiseau, — et dépassa le château, ce à
quoi ils ne pensaient pas — qu'elle pût suffire; de quoi tous s'effraye- SoAo
rent — ceux qui dedans étaient, les mauvais et les bons. — Et quand
vint le lendemain que le soleil fut apparu, — ceux de Pampelune
crièrent aux armes, — et dirent hautement : «Dieu, ayez égard à
raison, — et exaucez droiture et abaissez trahison I ■ — Et ils allèrent bohb
au château, tellement que par le coteau ils montèrent — jusqu'à la
fontaine , et leun enlevèrent l'eau ; — mais ceux de dedans qui les
virent approcher, sortirent — et dirent hautement : «Actuellement
vous mourrez , gloutons. » — Là vous verriez envoyer quartiers ( de SoSo
pierre) et maint carreau — et pierres rondes et javelines sans dis-
continuer, — tirer mainte flèche et lancer maint trait; — et vous
verriez frapper sur les écus et faire morceaux, — et les honunes
rouler comme ballon rond , — et les autres tombaient conune s'ils soSS
fussent ivres; -— et je vous dis par ma foi que les gens riaient —
avec toute l'angoisse et avec la douleur, — et ils se tirèrent à part et
eurent bien raison, — et ce jour resta sans plus de lutte; — pour-
tant y moiuiit un courtois damoisel — d'un trait de garrot, de quoi 5o6o
(ce) fui grand dommage; — il est vrai que la machine frappait où ils
mangeaient. — Et dit le connétable : < Sire Eustache, ils sont nôtres,
— vu que le trébuchet leur brise la porte et le perron; — et faisons
326 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
D'un cayrel de garrot, dont grant dapnage fo;
Pero r^figens Caria el liidc on mangavo.
E diss le conestable : < 'N Estacba , nostres son ,
Quel trabuquetz lo[r] trenca lo portai e 1 peyron;
fol. i43v' E façam alt[r] engen que d*autra partz lor don, 5o65
E prendrem lo castel e cels que layntz so. n
E si que Taltr engen començar volio,
E z els de dintz que o saubo , acort parlar feron
Quel castel lor rendesan aenes defensio,
E que z om le rpagues .c. marcs de messio. 5070
E 1 seynner de Beu Juec ab prex e molt felo
Anet s'i acordar, e 1 castel rendutz fom ,
E 'N Estacba fe y mètre establizon;
E las ostz s*en levero ab tronpas e z ap so,
E vengo en Pampalona, ont so liai e bon, 5075
Ab molt grant alegrer,
CIV.
Ab molt grant alegrer s'en vengo e yauzens.
Car an près lo castel e los fort[z] bastimens ,
E les traydos caçats e gitatz a turmens;
Enpero Mon Real los eran sobredens, 5o$o
Que z es molt bels castels e fortz e defendens ;
E si Fasetjassen , (bra us grans nossens,
■Q •
M
Q 5o85
E tr
E z a
E cel
El val
-Asetjet ^^
Els cast ?•.,•..
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 327
autre machine qui d*autre part donne (sur) eux, — et nous pren- 5o65
drons le château et ceux qui sont ià dedans. » — Et ainsi que Tautre
machine ils voulaient connnencer, — ceux de dedans qui le siu*ent,
firent parler accord — afin de leur rendre le château sans résistance ,
et qu'on leur payât cent marcs de dépens. — Et le seigneur de 5070
Beaujeu avec valeur et fort rude — alla s'y accorder, et le château
ftit rendu, — et sire Eustache y fit mettre garnison; — et les troupes
décampèrent avec trompettes et avec son, — et vinrent à Pampe-
iiine, où on est loyal et bon, — avec très-grande allégresse. 5075
CIV.
Avec très^rande allégresse ils s'en vinrent et joyeux, — parce
qu*ils ont pris le château et les forts bâtiments, — et chassé et jeté
dans les tourments les traîtres; — cependant Monreal leur était en 5080
surdent, — lequel est un château très-beau et fort et défendu; — et
s'ils l'assiégeaient, ils feraient un grand non sens, — q. .
— m — q — et tr 5085
— et a * . — et celui — au val
— assiégea — aux chat — 5090
328 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
E las ostz
E 1 valent '
E 'N Estacha do
E de tota Nava. 5095
Remas goverr
Renaît de Rroue
E govemet la terra
E puis vengo de
Qu'el ânes a pa Sioo
as 5io5
ns
poderati
galardon les datz 5i 10
esirratz
s la foldatz
0 es vertatz
on contrai rey aiçatz
so livratz 5i • 5
oio peciatz
rie que s fo auçatz
si que U reys fo ontatz
HISTOIRB DE LA GUERRE DE NAVARRE. 329
et les troupes — et le vailiaût
et sire Eustache do — et de toute Nava
— resta gouver '. — Renaît de Roue . . .
— et il gouverna la terre — et puis
vinrent de — qu'il allât à pa
SogS
Sioo
5io5
puissants
.les dés. 5iio
sortiriez. .
. . la folie.
est vérité
.... contre le roi élevés
. . . sont livrés 5i i5
. . brisez
. qui se fut exaucé
tellement que le roi fiit honni
BIST. 0£ LA GDERi\E DR NAV.
aa
NOUVELLES OBSERVATIONS
SUR LE TEXTE.
Page 4« vers a 8. Il y a ici une cédille sous le c d*arceves<jue. Au reste, le manuscrit de
Fitero présente fréquemment des c ainsi marqués , par exemple , page a , vers 9
(de ço)\ page 4« v. 87 (tidreçar); page 6, v. 46 (començet); page i4. y. 178
{corroçatz); page 28, vers Sgg (començet)^ etc.
Page 10, vers 1 14« 119^ lao. On peut remarquer ici Tabsence du t qui doit accom-
pagner la conjonction e toutes les fois qu'elle précède cm mot commençant par
une voyelle ; mais nous n*avons pas cru devoir corriger le manuscrit , où cette
règle est, çn général, peu observée, à telles enseignes que vers », par exemple, on
lit en toutes lettres et devant vera. Voyez encore page 160, v. 2465, 2470, etc.
Page 12, vers i65. Le manuscrit porte tort.
Page 22 , vers 296. Si on lit ici fille, quand dans la même page, v. 294 et 3oi , on trouve
JUla, il ne faut s'en prendre qu'à l'ancien copiste.
Page 34 1 vers 48 1. Le manuscrit porte traicôs.
Page 42 , vers 598. Ne vaudrait-il pas mieux lire eu?
Page 42 , vers 606. Au-dessous du troisième e du premier mot se trouve un point dan»
lé manuscrit, comme pour indiquer que cette lettre était à supprimer, ce
que nous n'avon» pas jugé à propos de faire.
Page 46, vers 667. L'ancien copiste, qui fait si souvent usage du p« a écrit aucatz,
comme plus loinyàca^, page 48, v. 699.
Page 46, vers 662. Le manuscrit porte donec ou donet.
Page 46, vers 672. On lit au manuscrit Covemador.
Page 54. vers 798. Nous avons pensé qu'il fallait lire ëb el, et nous avons traduit en
conséquence.
Page 62, vers 904. Seinnalat est traduit autrement que page 126, v. 1899, ce qui est
une faute.
Page 66 , vers 96 1 . U semble qu'il faut lire esbaufUr.
Page 68, vers 1002. Le manuscrit porte C op.
Page J2, vers 1060. Peut-être vaudrait-il mieux lire com apodestatz, et se rappeler que
dans certaines langues néo-latines la particule a indique l'accusatif.
Page 74, vefs 1092. On lit au manuscrit Car sien.
Page 76 , vers 1 1 1 5. Lisez d^Oarritz.
Page 78, vers 1 148. Le manuscrit porte cojbndem.
42.
332
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page 80 , vers 1171. D aurait peut-être mieux valu imprimer ab bacer, le second h
n'ayant d'autre emploi que d'indiquer la liaison des deux mots entre eux.
Page 80, vers 1179. Rolanç, Ms,
Page 82, vers iai3. Le manuscrit porte Ben platz.
Page 8a , vers 1 a 1 5. Ey y, Ms.
Page 82, vers 1226. Là privatz, Ms.
Page 92, vers 1373. Le manuscrit porte Toslan, leçon évidemment mauvaise.
Page 96, vers i44i. Enmô, Ms.
Page 98, vers 1472. PlohJacion, Ms.
Page 98, vers 1476. Plamphna, Ms.
Page 102 , vers 1619. Il est évident qu'il faut ici moster.
Page io3 , vers i533. Je ne suis nullement sûr d'avoir bien compris ce vers.
Page loii, vers 1666. Le manuscrit porte biei^ erbors^ mais on ne saurait douter qu'il
ne faille erhos.
Page 106, vers i583, Mos cosiros, Ms.
Page io6f vers i585. Es ams e dos, Ms. U y a donc lieu à rectifier ici le texte. Cf.
page 172» V. 2661.
Page 106, vers 1690. E devrietz, Ms.
Page 108, vers 1616. Nous avons retranché le mol es placé mal à propos entre etz et
frayres.
Page 108, vers 1626. Alhiramen, Ms.
Page 108, vers i636. Ne faut-il pas lire al son albergamen?
.Page 110, vers i65o. Peccada, Ms.
Page 110, vers 1669. Borsc, Ms.
Page 112, vers 1 700. E ssy cossel y no y dâ, Ms.
Page ii4» vers 1719. Lisez Et ab.
Page 116, vers 1739. Cercas, Ms.
Page 116, vers 1749. Erras, Ms. Terminez le vers par un point.
Page 116, vers 1769. Lisez E zels, •
Page 120, vers 1809. ^^ manuscrit porte aiga; mais je persiste à croire que c'est par
une erreur de copiste. J'exposerai plus loin mes raisons.
Page 120, vers 1820. Altrage, Ms.
Page 121 , vers i833. Ne faudrait-il pas plutôt Romanie?
Page i24« vers 1894. N'y a-t-il point faute ici dans le manuscrit P Sûrement il faudrait
lire conquero.
Page ia6, vers 1906. Il semble qu'il faudrait ici Et ab.
Page 126, vers 1928. Malaztat, Ms.
Page 128, vers 1937. Telle est la leçon du manuscrit; mais il est évident qu'il faut
. desmembre ou plutôt démembre. Voyez page 86 » v. 1 293 /et page 2 1 8, v. 3387.
Page 128, vers 1965. Lisez que n'es.
Page 129, vers 1968. Nous avons mis ici Lope Diez, au lieu d'écrire Lope uias, comme
page 211, V. 3261, et ailleurs.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
333
Page
P^ge
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3a, vers aooa. Armariz, Ms.
3a, vers aoi i. Dans le manuscrit, ce vers commence par un C.
34, vers aoA5. El Cart est mal traduit; c'est un nom de Heu, qui demande une
capitale.
34, vers 20^7 et 2o56. Même observation que pour le vers aoi 1.
36, vers 2060. Lisez lor.
36, vers 2075. Au lieu d'el, nécessaire au sens, le manuscrit porte es.
38, vers a 100. Au lieu d*e vos, le manuscrit porte el vos,
47, vers aa45. Mettez une virgule après lance,
48, vers a a 68. Le manuscrit porte qaô iometz.
5o, vers a3i3. 11 me semble qu*il faudrait tarmens, comme page i5a, v. a3a3.
5i, vers a3o5. Lisez. d*i4/(^v(i.
5a, vers a3a6. Le manuscrit porte Eh borguest^m est peut-être la meilleure
leçon. D. Pablo Ilarr^^i a imprimé El borgnes,
54, vers a 345. Le manuscrit porte Eras nonvengaré.
56, vers a384* L*ancien copiste, qui prodigue la cédille même dans les mots
où le c devait être doux, n'en a pas mis ici à avançai,
60, vers a448. Le manuscrit porte haniat ou haviat.
60, vers a459. Cl cosseyl, Ms.
60, vers a 463. Le manuscrit porte bien et los tarmenz.
60, vers a465. Cest à tort que la conjonction est écrite ici avec un t.
60, veri a470. Combatè, Ms. — Même observation que pour le vers a465. On
en peut dire autant pour Y et du vers a487.
6 a , vers a5oi . Terminez ce vers par une virgule.
6a, vers a5oa. Mettez-en une après Caritat,
68, vers a56g. Lisez Per Arceyz, Cf. page 166, v. a56o.
7a, vers a64o. Au lieu de vinteria. Usez vintena. Cf. page 174, v. a665.
74, vers a663. Le manuscrit porte botons, qui ne rime pas avec joyoï. Nous ^
nous sommes cru d'autant plus autorisé à substituer ici botos, qu'Ânelier a déjà
employé ce mot dans le couplet xxx. Voyez page 70, v. io48.
180, vers a 769. On a lieu de s'étonner de voir ici l'article lo, changé en le dans
le vers suivant. Tout ce que je puis dire, c'est que telle est la leçon du manus-
crit. Au reste, nous retrouverons plus loin le prior, le mal (page 18a, v. a 793,
3796), le seyrmor (page i84i v. a84i), le portai (page ai a, v. 3a9a), bjom
(pageai4, vers 33i5), etc.
184, vers a8a3. Ed adocns, Ms.
184, vers a837. Los volantatz, Ms.
190, vers agao. Le manuscrit poHe los Salvador,
19a, vers a 958. Cesentir, Ms.
19a, vers 3978. C lo, Ms.
1 95 , vers 3ooo. Nous avons traduit ici cayro par pierre, ce qui est exact *, mais plus
loin , page a 1 1 , v. 3a4a , nous avons rendu cayro par carreau , ce qui ne l'es} pas.
334 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page 196, vers 3oo8. Barquinar, Ms.
Page 196, vers SoSy. Ne fmitcirait*il pas lire:
E'n la Navarreria s pessavan d'estremar
LasfenuHU, etc.
et traduire : « Et en la Navarrerie pensaient à se cacher — les femmes ? • etc.
Page 198, vers 3o55. Le manuscrit porte Srter.
Page aoo, vers 8087. P^f^> Ms.
Page aoo, vers 8091. On lit navas au manuscrit.
Page aoa, vers 5iaa. Branid, Ms.
Page 20A, vers 3169. E d adoqaas, Ms.
Page ao5, vers 3i55. Efanço est mal traduit, quoi qu*on <puisse induire du sens de ce
mot, page ao8, v. ^ll^.
Page ao6, vers 3198 et 3aoo. U est évident qu*il faut men/o^ au moins resso, comme
plus haut, V. 3190.
Page ao6, Ters 3197. I) n est pas moins évident qu*il faut lire nafrar.
Page ai3, vers 3277. Cesl à tort cçat hacoi est ici traduit pBotjamhoni; ce mot devrait
Têtre far flèches de lard, comme page 276, vers 4299.
Page ai3, vers 3779. Cafiz est mal traduit. Cest Tancienne forme de cahiz, mot par
lequel on désigne une mesure contenant la charge d*mi mulet.
Page a 18, vers 3867. Je propose de lire anzherc tcfrad.
Page aao, vers 3394. Mieux eût valu laisser Semen que de le traduire par Simon.
Page aa5, vers 3469. Ne vaudrait-il pas mienixflear des cbxanps que desc^utips?
Page 229, vers 353 1. Il vaudrait mieux, ce me semble, rendre que nos fe par qui
nous fit.
Page 23o, vers 3673. Le manuscrit porte bien io que ouy, ce qui est fort différent. 11
y a donc à modifier la traduction.
. Page 236, vers 36&i. Lisez En Semen du Gueretz, on plutôt de Gaeretz» comme
page 226, vers 35io. Peut-i^tre fau^il aussi gatta, chatte, nom que Ton donnait
à une machine de guerre.
Page 236, vers 3665. Lisez e*^b ambans e'h solers, et traduisez par les galeries et les
eomhles. Voyez jrfus loin, page 288, v. 4467.
Page 287. Le vers 365o nest pas complètement rendu; il fkut lire : tellement qu'il
mùHTut là, etc.
Page 238. 11 y a contre-sens dans la traduction du vers 3676. Le mot rana signifie ,
non pas ruine, mais ru, ruisseau. 11 s*agit du courant d*eau qui faisait tourner
le moulin.
Page 25 1. Ah ,xx. du vers 8867 doit être rendu par aux vingt.
Page 253, vers 8907. Lisez don Guyralt de Seta, comme page 161, vers 2470.
Page 254, vers 3954* Le mot bore devrait être écrit avec un B.
Page 272, vers 423&. OaeyHa, Ms.
Page 274» vew 4256. Vos mndaretz, Ms.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 335
Page a88, vers 4Âgo. C*edt à tort que cavah est ttaduit par chevaliers; il faudrait
chevaux.
Page aSg, vers 448 1. Au lieu de combattons, ce qui est un contre-sens, écrivez : car
on combat de tous côtés.
Page 390, vers 45a8. De la fores, Ms.
Page agi , vers A5a5. 11 manque ici un tiret.
Page aga , vers A53o. Le manuscrit porte A cels.
Page aga, vers 454 1> Redrecatz, Ms.
Page aga, vers 4548* Plantz/Ms.
Page ag4t vers 4563. Terminez ce vers par un guillemet.
Page ag6, vers 45g4. Lj surmonté d*une tilde qui se trouve dans le nom de Montant
est écrit au-dessus, entre Ta et le t.
Page ag8, vers 4637. Nous proposerions de lire pegramens, si nous ne savions que
c*est rhabitude en gascon, comme en espagnol, ^e transposer ainsi les lettres.
Page ag8, vers 4643- Le manuscrit porte deran, au lieu de daria, que nous avons cru
devoir lui substituer.
Page ag8i vers 4648* Asetia, Ms.
Page 3oo, vers 4654* Le manuscrit porte camençego.
Page 3oi , vers 468g. Balar est mal traduit; il faudrait : Barons,. tous à la danse.
Page 3o4, vers 474o. Hahris, Ms.
Page 307, vers 4764* Le premier hémistiche du vers n*a pas été traduit, faute d'être
compris.
Page 307, vers 4777. H faut un tiret après meartriers.
Page 3o8, vers 47gi- Le manuscrit porte Lormans, et nous avons eu tort de changer
cette orthographe, après ayoir laissé Lormandia plus haut, page lao, v. i83a.
Comme le fait observer M. Edélestand du Méril, tle changement du n en /
est assez commun : orphelin vient d'orphanas; licorne d'anicomis; et le vieux
français disait aime d*tfnima; gonfalon de Tislandais gnnnfani; velin de venenam.
^ Le même changement, ajoute-t-il, a lieu dans les autres langues, même pour
les noms propres. Les Normands s'appelaient Lormanos en vieux portugais ;
Hieronymas est devenu Girolamo en italien, et Bononia Bologne. • (Histoire de
la poésie Scandinave, prolégomènes, p. a 44, col. a, art. Bruni,)
Page 3og, vers 4785. Seynnerers veut dire porte-étendards , et non seigneurs.
Page 3 10, vers 4 80g. Maynta escut, Ms.
Page 3io, vers 48a6. Car lar, Ms.
Page 3aD, vers 4g76. Erredeglol, Ms.
Page 3a a, vers 5oa4- Lo guyïlo, Ms.
Page 3a4, vers 5o4g. Le manuscnt porte morrè.
NOTES.
Page a , vers 7 , couplet i.
Anelier n*est pas le seul des poètes de Tépoque qui ait des plaintes sur
le triomphe de la trahison prévalant contre Tantique loyauté; Hugues de
Bersi en exhale de semblables dans sa philippique sur les mœurs de son
temps :
Or se délitent en trahir,
Et li uns de Tautre engingnier;
Cil qui miex set deschevauchier
Son compaignon, cil vaut or miex.
La Bible au sei^nor de Bene, v. 86. (Fahliaux et contei, ëdit. de
Méon, t. II, p. 396.) •
Page 6, vers d6, couplet m.
Dans nos anciens romans, on voit souvent des personnages considérables
montés siur des mulets, ordinairement annoncés comme arabes, syriens,
espagnols ou aragonais :
Par la porte s*en ist sor .i. mul de Sarie.
lÀ Romans d'AUxandre, p. ^7, v. 10.
Es- vus les pers d*Â raine, par mi la praerie ,
Et cevauce cescuns .i, mulet de Sarie.
Ihid. p. 231, V. ib.CÎ, La Chanson d^Antu>che,i.\ît p. l'jà^ 183.
Mais Dinas Torgillous qui siet sor noire mule,
.1. destrier de grant pris que li donna sa drue ,
Souvent cierke les rens , etc.
Li Romans dAlixandre, p. 336, v. 10.
Este-vus Tholomés sor .i. mul sarrasin.
Ihid, p. 433, V. 35.
Et Richars monte sur le mul arrabi.
Li Romans de Garin le Loherain, t. I, p. 70, et t. II, p. 30^.
La dame montent sor .i. mul arragon, . .
0 lui sa fille sor .i. mul espaingnois. *
Li Romans de Raoul de Cambrai, p. s65 , v. 4 « 8. Cf. p. 3 1 8 ; et li Romans
de Parise la Duchesse, p. 69.
HtST. DE LA GCERRE DE NAV. 43
338 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Chascuns chevaiche un mulet aragon,
Der Roman von Fierahras, etc. p. 166, col. 1.
They ryd upon joly moyles ofSpayne,
With sadell and brydell of Champagne, etc.
Launfal, v. 886. (Âncimt Engleisk metrical HonuL^ceés , selected and
publishM by Joseph Ritson, vol. I, p. 208.)
Nos trouvères parlent fréquemmenf aussi de mule, de mulet afeatré^ ,
de mulet atome richement^.
Dans la Chronique de Bertrand du Guesclin, v. 8835*, ce chevalier est
représenté montant sur une mule pour aller, hors de Burgos, au-devanl de
la femme de Henri de Transtamare, montée elle-même sur une mule; et
ailleiu*s on voit Pierre le CrueJ chevauchant, à Bordeaux, sur le mal arragon^.
Elnfm Froissart nous montre le roi Henri de Transtamare monté sur une
mule forte et rolde, selon Tusage du pays^.
On trouve le prii d*un mulet au temps d'Anelier dans cet article des
comptes de Navarre pour 1 28A :
Item eidem (guberaatori) pro quodam mulo empto. xviii libras.
(Compot Michaelis Baldoini , prepositi Stelle , Ms. Bibl. imp. suppl. lat. n° i6S^, fol. 37 verso.)
Un autre article semble indiquer que les mulets de Navan*e venaient
de la Castille :
Item pro expensis quatuor mulorum quos Pelrus Pétri de Oarritz duxit de Castella
ad opnn gubernatoris , in septem diebus , iij kaficia iij rova.
(Fol. 8a verso. Compotus Johannis Petti de Gundidayn, prepositi de Olito, A. D. 1 adS.)
Page 6, vers 5g, couplet ni.
La localité ici nommée est appelée Guadalfajar par Rodrigue de Tolède,
qui en indique la situation au pied de la montagne de Muradal, célèbre par
la défaite des Almohades^. S'il faut en croire le P. de Moret, ce nom
venait d'un ruisseau qui baignait Tendroit '^.
* Charlemagne, etc. p. 4 , v. 82. — La Chan- * Chroniques, liv. I, part. 11, chap. ccxuiv;
son â^Ântioche,t. I, p. s6, ^7* 48. — Le Cke- t. I,p. 533, col. 3.
valier au Cygne, édit. de M. de Reififenberg , ^ Rod. Tolet. De reb. Hispan. lib. VIII ,
t. II, p. 16. cap. VI*, apud Andr. Schott, Hispan. illustr,
' La Chanson d'Antioche,i, II, jp. 16. t. H, p. iSa, lin. do.
^ T. I , p. 3 1 6. ^ Annales del reyno de Navarra, lib. XX ,
* P. 363, V. io468. cap. v, Siv, n* 17; t. III, p. 87, col. a.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 339
Pi^ 6, vers yS, couplet lu.
L expression descadenar trouve son explication dans un passage de Ro-
drigue de Tolède. Cet historien, décrivant les dispositions prises par les
Aloiohades à la bataille de las Navas, rapporte que certains d*entre eux
s'étaient attachés les uns aux autres, comme s*ils eussent voulu soter la
ressource de Tuir : « Extra atrium erant etiam aliae acies peditum , quorum
quidam tam de interioribus quam de exterioribus sibi ad invicem coHi-
gatis, ut quasi de fugse praesidio desperarent, constanter belli instantiam
sustinebant ^ »
En souvenir de ce mémorable événement, des fragments des chaînes
prises sur Tennemi furent suspendus, comme de glorieux trophées, dans
plusieurs églises de la Navarre. Non content de cela , D. Sancho fit encore
représ.enter des chaînes dans les armes du royaujne, qui, au rapport d'André
Favyn, étaient auparavant dor au chêne de sinople, à la croix pommelée
de gueules en chef ^. C'est, en effet, depuis ce prince que les rois de Navan'e
ont porté fécu de gueules chargé de doubles chaînes d*or naissantes dun
carré placé au milieu , qui le remplissent en orle et en sautoir, armoiries
blasonnées ailleurs par Ireillis composé de croix , sautoir et orle de deux
pièces de chaînes d'or en champ de gueules ', ou encore de gueules aux
chaînes d'or passées en orie, en croix et en sautoir*.
' Rod. Tolet. De reb, Hispan. lib. VIII,
cap. IX; ap. Andr. Schott, Hisp. iUustr, t. Il,
p. 1 3ii , lin. 45. — Un manuscrit cité par le P. de
Moret porte tibiis au lieu de 5161.» leçon suivie
dans un exemplaire de la Chronique du princ#^
de Viana, où où lit qu'autour de la tente de Témir
il y axait trois retranchements ( tapiados) et en
chacun d*eux on bataillon de Maures qui étaient
liés par la cuisse, afin de ne pouvoir fuir. (Crà-
mca de los reyes de Navarra, etc. Pamplona,
1 8d3 , in-4* esp. cap. xyi , p. 116, not. ) Au-
paravant , le noble écrivain , faisant le dé-
nombrement de farmée ennemie, dit qu*à la
suite d'un corps d'armée de quarante mille
nègres , venaient trois mille chameaux enchaî-
nés fun à l'autre avec de grosses chaînes de
fer, puis nombre de cavaliers, d'arbalétriers et
le reste.
* Histoire de Navarre, etc. par André Fa-
vyn. Paris, 1613, in-folio, liv. II, p. 55. Cf.
Investigaciones histôricas de las ant, del reyno de
Navarra, éd. de mdcg. lxvi., lib. III, cap. ix«
S II, p. 737-739.
^ La vraye etparfaite Science des armoiries, . .
defea maistre Louvan Creliot.. par Pierre Pal-
liot, pag. 46 et fig. yii.
* La Science ketoique, etc. par Marc de
Vvlson , sieur de la Colombiere. A Paris ,
M. DC. xLiT., in-fol. chap. xvn, p. 172. — - Cet
écrivain fait observer avec raison qu'avant lui
les armes de Navarre ont été blasonnées par
la plupart des auteurs (mais mal] de gueules
aux rais d'escarboucle accoUés et pommetés
d'or. L'un des plus anciens, le rédacteur du
compte de l'exécution dn testament de la reine
Jeanne d'Evreux, fait mention de besans dans
les armes de Navarre; mais, comme le remar-
que judicieusement M. Leber, ou les besaos de
43.
340
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Ce pointa été traité, avec tous les développements qu'il comporte, par
le P. de Moret, dans ses Investigaciones histôricas, liv. III, chap, ix» $ i,
p. yîS-yîy. Voyez encore Annales del reyno de Navarra, liv. XX. chap. v,
S VI, n** 68-5 1; t El, p. 106-108.
Page 8, vers 8A, couplet m.
Il s agit ici de la fameuse bataille généralement connue sous le nom de
las Navas de Tolosa, dont il existe nombre de relations contemporaines,
recueillies pour la plupart par le marquis de Mondejar ^ qui semble s'être
attaché surtout aux témoignages des écrivains chrétiens; du moins il ne
cite quAl-Khatib d'après Casiri*, et nous connaissons deux autres récits de
la journée en question par des auteurs arabes de la même époque : ce sont
Abd-al-Wâhid de Maroc , à qui Ton doit une Histoire des Almohades, récem-
ment publiée par M. Reinhart-Dozy ', et Abd-eHIalim, à l'ouvrage duquel
M. Charles Romey a fait de nombreux emprunts, et qu'il a copié dans cette
circonstance *•
L'auteur de l'Histoire de la croisade contre les hérétiques albigeois fait
une allusion expresse à la bataille de las Navas, et annonce l'intention où il
était d'en faire le sujet d'une chanson de geste , bona canso novela tôt en bel
pargamin^. Si ce projet a jamais été réalisé, il ne faut pas encore désespérer
de retrouver un manuscrit qui nous fasse connaître cette œuvre.
Dans les vers qu'un troubadour catalan , Mosen Jayme Febrer, a consacrés
a la bataille de las Navas, il est fait mention en ces termes d'un guerrier
navarrais qui y prit part :
£n Fermin Marcilla,
Infanzé Navarro,
1 370 dont il est ici question n'étaient pas des
besans, ou ce qu on a pris dans les temps mo-
dernes pour Vescarboucle pommelée figurait des
besans. Voyez Collection des dissertations , etc.
t. XIX, p. i55, eu note.
* Memorias histôricas de la vida y acciones
dil rey D. Âlonso el Nohle, etc. En Madrid: en
la imprenta de D. Antonio de Sancka, ano de
M. DGC. ULXXiii. , in-4% cap. ciii-cvii, p. 3o6-323.
Cf. apéndices, p. xcviii-xcxTiii. — Aux ou-
vrages cités par le savant marquis on peut
joindre la grande Chronique de Mathieu Paris
(Maithmi Paris,,,, Historia major, éd. Lond.
UDGLXXXi?, p. 206, lin. 3o) et les Annales de
Wawerley. ( Historiœ Britannicm , Saxonicm ,
Ânglo'Danicœ Scriptores XV, etc. éd. Th, Gale ,
tom. II, pag. 176.]
' hWiViioÛieca ArahicO'Escwrialensis , tom. II,
pag. 231.
' Leyde, 1847» iû-8'. Voyez p. 237, 238.
* Histoire ^Espagne, etc. tom. VI. Paris,
Fume et C'', i84i, in-8', chap.iv, pag. 19a,
195.
* Édit de M. Fauriel, p. 10, v. it6-i90«
couplet V.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 341
Dihuen descendeix
De Sancho Ganés ,
Que ab lo rey En Père
Asisti bizarro
Trobantse en les Naves,
E ab gentil desgarro
Pdéa valent ;
E que à un Alavés
Li leva lo cap,
E aguda vitoria,
Tomanse ab lo rey ,
Fer Gistellfabi
E per Âdemuz,
Consegui la gloria
D*aque8tos dos Uochs.
Son fiU , per memona ,
Pinta en lo camp blanch
Faixes carmesis
E una stela blava, etc.
Memorias histâricas de la vida y acciones del rey D, Alonso XI,
apëndices, pag. cxxvii, col. i.
Page 8, vers 89, couplet iv.
Je crains d*avoir commis un grave contre - sens en traduisant ce
vers, depuis que j'ai lu ceux-d dans )a Chronique rimée de Philippe
Mouskès
Rois Arestains et rob Gaifiers ,
Ki moult estoit vallans et fiers ,
Plus de .xl. en i ot mors
Ki vers a us s*estoient amors.
V. 7593; édit. da baron de Reiffenberg, t. I, p. 3o3.
On lit dans le Roman de la Rose, v. 2^66 :
Ele me pest et replenist
De joie et de bonne aventure;
Mes ce tn amort que poi me dure.
Édit deMéon, t I,p. 99, 100.
Mais j'incline à croire qu'il faut lire m'a mort
Page 8, vers 94, couplet iv.
Quoi qu'en dise M. Fauriel , qui propose de changer en veiaire le vegaire
342 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
du poème quii a publié ^ on voit que ce dernier mot appartenait bien à la
langue romane. Il y a donc à Tajouter au Lexique de M. Raynouard , qui n a
recueilli que veiaire^,
'm
Page 8, vers 99, couplet iv.
Dans tout ce que dit Aneiier relativement au règne de don Sancho le
Foii, il y a plus d'un anachronisme. Le troubadour présente la bataille de las
Navas de Tolosa, qui eut lieu en i a 1 2 , comme ayant été donnée avant le
voyage de ce prince au Maroc. Or, il n en fut pas ainsi. Don Sancho passa en
Afrique à la fin de juillet de Tannée 1 1 96, et y resta jusqu'au printemps de
Tan iQoa, époque à laquelle il fil alliance avec son beau-frère Jean sans
Terre, envers et contre tous, à l'exception de l'émir Al-Mouminin, roi de
Maroc'. Suivant notre auteur, le but de ce voyage était de prêter aide et
secours à ce prince, alors en guerre avec d'autres chefs, et qui l'en avait prié
par ambassadeurs. Don Pablo Ilarregui considère comme im acte de folie
l'abandon que fit D. Sancho de son roya.ume pour une cause aussi légère,
surtout avec la certitude où était ce prince que les rois de Castille et d'Aragon
voulaient le dépouiller de la plus grande partie de ses états , comme ils avaient
déjà tenté de le faire. Le savant Navarrais ne voit pas qu'une alliance avec les
Maures d'Afrique était peut-être le meilleur moyen pour tenir en respect ces
deux terribles voisins, dont les regards, cçssant de se porter vers le Nord,
dm'ent rester fixés sur le détroit de Gibraltar et l'interroger avec inquiétude.
Au lieu d'avoir cette idée, D. Pablo explique le départ du roi de Navarre par
un récit que fait le P. Moret, d'après l'historien anglais Roger de Hoveden,
qui devait avoir part aux nouvelles que receviiit Bérengère , sœur de D. Sancho
et femme de Richard Cœur de Lion. Selon le savant jésuite, le monarque
navarrais quitta ses états pour épouser une fille de l'émir Al-Mouminin-
Abou-Youcef-Ya'koub, avec lequel ce maiiage avait été arrêté, à la demande
de la princesse, devenue éperdument amoureuse deD. Sancho, sur le bruit
de sa réputation *. Un pareil récit , contre lequel les deux écrivains que nous
* Rxst* de la croisade contre les hérél. albig. * Annales del rt^no de Naoarra, liv. XX,
p. 648. cap. Il, S I, n*** 8-12; tom. III, pag. i5-i8.
' Lexique roman , tom. Y, p. 534 > col. 2 , Cf. Investigaciones histôricas de las antigûedades
n* i5. del reyno de Naoarra, lib. III, cap. viii, éd. de
* Fœdera,conveniiones,eU:.ediUl\l^ tom A, 1766, pag. 715-723. (De lajornada del rty
par» 1 , pag. 4o , coi. 2. don Sancho el Faerte en AJrica, y tierras que en
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
343
venons de citer n élèvent pas le moindre doute, me paraît une fable à ranger
parmi celles qu'on rencontre dans les chansons de geste et dans les récits d'a-
ventures véritables, comme rïEstoirc de Foulques Fitz-Warin^ Un person-
nage avait-il attiré l'attention, tant qu'il était en vue, ses actions étaient
assez fidèlement rapportées; disparaissait-il aux regards, l'imagination popu-
laire , firappée par l'éclat de grandes actions , continuait l'histoire commencée.
Cest ainsi que, si l'on peut se refuser à croire que, pendant son séjour chez
les Maures, Sancho VI ait négocié et rompu un mariage avec une fille du roi
de Maroc, on ne saurait nier que, du moins, le bruit n'en ait couiu alors.
L'abbé Millot en croit trouver l'écho dans les vers suivants de Pierre VidaP :
E vuelh saber mot cada mot,
Senher, e no us deu pesar,
Per cal forfog deu mescabar
Dona del tôt son cavasier;
Et atressi del caTasier,
De sa dona , per que la péri ;
su aasencia se perdieron,) Voici le récit et Roger
de Hoveden : • Processu vero iemporis filia
Boyac Almiramimoli , imperatoris AfricâDo-
nim , audita per communem famam probitate
Sanctii régis Navamc. . . dilcxit eum in tantum,
quod vehementer adoptavit eum sibi in mari>
lum. El eum ipsa propositum suum diutius ce-
iare non posset, indicavit patri suo imperatori
qood ipsa seipsam laqueo suspenderet , nisi
Sancdus. .. eam sibi in uxorem daceret. Gui
pater respondit : « Quo modo potest boc Geri ,
eum tu sis pagana, et ille christianus?t Gui
filia respondit : t Parata siquidem sum fidem
cbrisiianorum suscipere, et secundum legem
illonun vivere, dummodo pncdictum regem
NavarraB in maritum babeam. ...» Imperator
igitnr Afjricanorum misit nuncios suos ad Sanc-
tinm. . . per quos mandavit ilii ut ipse veuiret
ad eum, filiam suam in uxorem ducturus, et
ille daret ei tantam pecuniam cpiantam veliet,
et insuper totom terram qus dicitur Hispania
Saracenica. ... Dum autem rex Navame iret ad
eum, mortuus est ille Boiac Almiramimoli...
cumqae praefatus rex Navame venisset in Afri-
cam , invenit imperatorem mortuum , et filius
imperatoris defuncti adhuc minimus erat. ..
et eraut ei in imperio multi ad versantes. Gum
autem rex Navame ad eum venisset sperans
se accepturum sibi in conjugem pradataro
puellam, dixit ei puer, qui regnaturus erat.
quod si veilet juvare eum, et servire sibi
ad terram suam obtinendam , ipse daret ei
sororem suam eum promissis patris sui; sin
minus autem, poneret eum in captionem, de
qua nunquam exiret. Ipse autem videns se
in arcto positum , elegit i^agis servire ei quam
poni in captione Domino igiiur conce-
dente, et Sanctio laborante, filius Almirami-
moli subjugavit sibi infra triennium omnes
adversarios suos; et factus est imperator. • ( Bo-
geri de Hoveden Annalium pars posterior, Ri-
cKardus I, apud Henr. Savile, Rerum Anglica-
rum Scriptores post Bedam prœcipui, éd. M. DCi .
p. 685, 1. 69.) — Le même écrivain , après
avoir rapporté Tinvasion de la Navarre par les
rois de Gastille et d'Aragon , fixe le retour de
D. Sancbo à Tannée 1200. (Ibid. pag. 80a,
1. VIII.)
' Paris, Silvestre, m dccc xl, in-8^ pages
69-78.
* Histoire littéraire des Troubadours , etc. t. II «
p. 3o5, 3o6.
344
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Ni cals es lo foriag , per cert,
Perque la deu desamparar;
Qu^en auzir qu*el rei navar
Avia sa dona gequida.
Manh tornei e manhta envaida
E manh assaut e manh sembd
E manhta tor e manh castd
Eron per s*amor envait,
E fag manh do e manh covit
Cant el era per lies joios,
Cointes e gais i amoros
E cantaires e vesiatz;
Mas eras canta de pechatz;
So ausi comtar, Tautrler,
Âd .1. seus cortes escudier
Que de Navarra va en Fransa.
Dios prec que Ih reda sa conhtansa
Al rei, si o pot far per raso,
E qu*ela lo forfag li perdo ,
E que jamai no *lh sia truanda*.
Lai on cobra, etc. (Lexique roman, tom. I , p. 4 là. — Die Werkê der
Troubadours, etc. enter band. Berlin, i846, in-ia , p. s48.)
En dépit de tous les témoignages qui attestent le voyage et le séjonr de
D, Sancho le Fort à la cour de Maroc, Tun des derniers historiens de l'Es-
pagne, M. Charles Romey, ne balance pas à les révoquer en doute; il s'inscrit
résolument en faux contre les écrivains occidentaux, qu'il sacrifie, sur ce
point, à Ebn-Àbd-el-Halim-Abou-Mohammed-el-Saleh-ei-Gharnaty, dont il
cite le petit Kartas^. Suivant l'écrivain arabe, ou plutôt suivant son tra-
ducteur, rémir El-Mouminin étant parti de Maroc en 1 2 1 1 , le bruit de son
aiTivée et de l'immense appareil de guerre qu'il traînait se répandit dans tous
les pays chrétiens, et les plus voisins en furent surtout alarmés. Quelques-
^ L*bistorien des troubadours que nous ci-
tions tout à l'heure voit encore Sancho VI
dans ces vers , qui terminent une pièce de Gi-
raud de Bomeil, où le poète dit que s*ii est
honoré de Testime du bon roi de Navarre , le
blâme le touche peu :
E s*il bos reis deU Navars
Mo latua , de manti blasmars
Gaire do m daria.
5 or* no ptja moê enm . etc. ( Le PamatH occitanien , t. I »
p. i33. — Dit Wtrkt d$r Tromhaiomn , enter Baod ,
p. SOI.)
Voyez HiiU UtL des Troub, t. Il . p. 8.
^ Cet ouvrage a été publié par M. C. J.
Tomberg, sous ce titre : AnnaUs regam Maa-
ritaniœ , etc. Upsalis , litteris academids ,
MDGcrxLiii • XLVi, deux volumes in•4^ Ce qui
est relatif au voyage de D. Sancbo s'y trouve
t. II, p. so5, 306.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 345
uns lui écrivirent pour lui demander la paix et écarter cet orage de leurs
terres. De ce nombre fut le roi de Rayonne, Sancho, fUs de Sancho, roi de
Navarre. Il envoya des ambassadeurs à Témir, chargés d'une lettre dans
laquelle il se rendait à lui, humble et suppliant, et lui demandait, par grâce
spéciale , la permission de venir le saluer à sa cour et la faveur d'une audience .
El-Nassir la lui accorda, et le roi de Rayonne se mit en route pour Séville,
où il trouva le musulman et où il resta quelque temps. L*émir eut plusieurs
conférences avec lui, lui fit de riches présents, et ils se lièrent par un traité ^
a Cette relation de Fauteur arabe, ajoute en note M. Romey, détermine
l'époque précise du mystérieux voyage (dont il est tant parlé dans les chro-
niques espagnoles) du roi de Navarre « en Afrique, m comme disent la plupart
de ces annales, notamment tout ce que dit Moret à ce sujet, rt etc.
Ni moi non plus, je n ai aucune confiance dans le récit du jésuite navar-
raîs; mais je me sens encore moins porté vers le système de M. Romey, et je
persiste à croire à la réalité du voyage de don Sancho en Afrique, en le
dégageant, bien entendu, de toutes les circonstances fabuleuses dont Ta
entouré Roger de Hoveden.
M. Romey place vers le même temps l'ambassade du roi Jean auprès de
l'émir, qu'il raconte^ en traduisant Mathieu Paris*. Avant notre contempo-
rain, un historien de l'Angleterre, Lingard, avait pareillement transposé le
récit du moine de Saint- Aiban, en s'appuyant sur deux raisons, qu'il déduit
d'une façon assez plausible^.
Page lo, vers 119, couplet v.
La ville de Vitoria ne se rendit à Alphonse VIII, roi de Gastille, qu'après
que D. Garcia, évêque de Pampelune, eut obtenu l'agrément de son sou-
verain. Dans ce but, le prélat se mit en route, accompagné de l'un des
assiégés, vers le pays des Arabes, où se trouvait D. Sancho, et lui exposa
l'état des choses. Voyez la Chronique de Rodrigue de Tolède, liv. VII,
chap. xxxin [Hispaniœ illastraiœ, etc. t. H, p. 127, lin. 1 5), en la comparant
avec celle de Lucas de Tuy, chap. iv [ibid. t. IV, p. 108, lin. 34) et avec
la Chronique générale d'Espagne, part. IV, chap. ix. Les passages de ces
• Histoire JtEspa^ne, chap. iv , p. 1 77 - 1 80. ginti trium SanctiAlhani ahhatam, p. 1 o44, 1. a3.
' Ihid,i, VI, p. 180-187. ^ A Hisiory of England, etc. third édition.
* Matthœi Paris..,. Historia major, subann. London : printed for J. Mawman, mdcccjxy,
131 3 ; éd. MDCLxxxiY, p. 2o4 , 1. 33. Cf. Vit vi- in-8*, t. III, chap. i, p. 33, 34*
BIST. DE LA GUERRE DE NA?. H h
346 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
histoires relatifs au si^e et à la capitulation de Vitoria ont été recueillis par
D. Rafaël Floranes, dans le chapitre v de Touvrage qu'il a écrit sur cette
ville ^ et qui a paru sous le nom de don Joaquin Joseph de Landauiri y
Romarate, auquel il lavait confié en manuscrit.
Page 10, vers lao, couplet v.
On trouve le nom de la province de Guipuzcoa écrit de cette manière ,
dans les plus anciens documents. Voyez De la Gaipizcoa en el siglo x, dans
les Noticias histôricas de las très prùvmcias vasconyukis, etc. por ei D' D. Juan
Antonio Llorente. Madrid, 1806-1808, in-/!i'' esp. parte I, tom. I, cap. xi,
pég. io3- 106.
Les comptes de Navarre portent de même Iputeoa , et même Pazeoa :
Item pro e]q)ensis dicti merini ( Pampilonensis , Didaci Sancii de Garriz), quando ivii
loquturus cum merino de Ipazcoa, ut solitum est tempore regum. (Ms. Bibl. imp.
sQppl. lat. n** ]65^, fol. 60 verso.)
Item pro expensis dicti merini, quando fedt congregaiionem apud Larrabun. ut
iret in Ipuzcoam contra bannitos et inimicos domini régis. % Item tune quando Johan-
nés Corbarani de Leeth fecit congregationem ut iret in auxilium merini. (Ibid,)
Item pro expensis merini quando cepit mulatenum apud Blastegui in Puzcoa,
quia dicebatur quod erat particeps illorumqui deraubaverant mercatorem Pampflonen-
sem; et dimiserunt ipsum de mandate gubematoris. (Ihid,)
Pro operibus iactis in castA> de Aussa , pro lignis emptis ad cooperiendam turrim
de novo , et recooperiendis domibus quas ventus discooperuit. Pro expensis quindecim
scutiferorum custodientium carpentarios custodientes ligna et tabulas in nemonbus de
Ipazcoa, et portantes ea ad opus diclorum castrorum, etc. (Fol. 9a verso.)
Item merino, pro fugandis malefactoribus, capiendis et suspendendis . cum sa-
larie insidiarum , et quando ibat locuturus cum illis de Ipuzcoanos , ad ponendam terram
in pace, et pro custodienda terra et castris, quando rexCastelle erat apud Sanctum Se-
bastianum , Ixx libras , que computate non sunt. ( Ihii. )
Page 10, vers ia3, couplet v.
Voyez , sur les châteaux de la Navaire pendant le moyeiL âge , sur le
mobilier qui les garnissait et la solde que les aicaïds recevaient du trésor
royal, im bon article de D. José Yanguas, dans son Dictionnaire des anti-
quités du royaume de Navarre, t. I, p. 209-218.
Dans la liste des châteaux qui s y trouve, je vois celui de Belniecher ou
* Historié eivH» tclesiâsticay poUtwayUgisior Ba Madrid, en it imprenta de don Pedro Ma-
tiva de la M. N. F. M. L, oindai êe VietorU, ete. rin , ano de 1 780 , ïn-h* esp. pag. 46-54.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 347
Bmmntius, â Eslella. Nul doute quH neût reçu son nom <fEustfeche de
Beaomardiais, su n'avait pas été ùmdé par ce héros du poème d^Anelier.
On lit « au sujet de cette place , les articles suivants dans les comptes de
Navarre pour i!i83:
Item de gubenuitore pro emendb pords saisis» Yino et aliis, ad c^as gamisîoiiis
castri de Bdlo Maurchesio, xIy lîbras y solidos iîij denanos. (Ms. BibL imp. sappl. ial.
n* i65'. foL i recto.)
Pro expensb serrientitim castronim SteDe et B^ Marchesii in cibo, potu et pro
operibus aliis, expensis minutis factis ilû per partes, per maimm Garsie Michadis, in
▼îginti.duoiios diebos, xj libras y denarîos. (IHd$m,)
Item pro portandis iiij* iiîj kafidis de castro Bdli Mardiesii ad aliud castmm , xxx so-
Hdos YÎij denarîos. (Ihid.)
Johanni Uitrasage pro castro de Bel-Marches , pro duobus annis et dimidio a festo
beati Barnabe, anno octtngentesimo secundo, usque ad primam di«n janaarii, anno
octingentesîmo quinto, quolibet anno triginta kaficia, Ixxv kaficia. (Folio 83 verso.)
Item pro ciaYÎs per magistrum Martînum emptis ad opus coquine de Belmarches ,
per obliYÎonem non computatîs, xxxiij solidos. (Folio 99 verso.)
 juger de FElspagne par le coin qui pous occupe , certes les châteaux
qui s'y trouvaient n étaient point chimériques. Cependant le proverbe exis-
tait déjà au XIII* siècle :
Lors feras chatiaus en Espaigne,
Et aras joie de notent, etc. ^
Le Roman de U Rose, édit dt Méon, tom. I, p. 99. Cf. le Litre des
proverbes français, par le Roux de Lincy , t II, p. 3^7.
Comment donc expliquer cette locution? Les curieux que ce point peut
intéresser auront à choisir entre les diverses interprétations consignées dans
le tome IV du Mercure français y année 1616, p. 69; dans le Dictionnaire
des proverbes français de M. Quitard, Paris, 1811, in-8*, p. lyS, 17a, et
dans les Munascrits français de h BibUothèijae da Roi, t. V, p. ia4, laS ^
Page 10, Tcrs 127, couplet v.'
Le mot venable, que Ton retrouve plus loin, page aoQ, vers 3i!ii,
couplet LXix, et que Ton chercherait vainement dans le Lexique roman
^ T. VI, pag. i46,M. Paulin Paris cite en- dans lequel se trouve cette locution, depuis
core un passage d*un écrivain du xv* siècle , longteupa en usage.
a.
348 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
de M. Raynouard, vient du latin venabulam, employé par Cicëron , Martial,
Virgile, Ovide, Pline, et qui na pas cessé d'être usité pendant le moyen
âge^ En Espagne, on appelait venablo une espèce de javelot plus court
qu'une lance, à large fer, et qui, plus tard, au xv* et au xvi* siède, servait
spécialement à la chasse du sanglier :
El venable que llevaba ,
A Veilido se lo ha dado, etc.
De Zamora sale Dolfas, entre los romances del Cîd. (Romancero cas-
teîlano, etc. por G. B. Depping y D. Antonio Alcala-Galiano. Leip-
si({ue:F. A. Brockhaus, i8d4«in-i2, 1. 1, n^^iiS, p. i63, col. i.)
Su manto revuelto al brazo. . .
Y en la su mano derecha
Un venahïo cortador, etc.
iHelo! Helo! ^Por do viene, etc. (Ibid, tom. II, n** 8A, pig. 20S ,
coL 1 . ) — Cf. Diccionario de la lengua casteUana. . . compaesto porta
realAcademia espanola, infoiio , t. VI, pag. dSg , col. 1 , v° Venablo.
Page 12, vers i43, couplet vi.
n esta croire qu*Ânelier fait ici allusion au droit de gîte qu avaient autrefois
les rois et certains hauts barons, et qui consistait, chez nous, à pouvoir des-
cendre une ou plusieurs fois Tan, avec leur suite, chez leurs vassaux, et à y
séjourner plus ou moins longtemps. Les églises cathédrales et les monastères
étaieii^aussi sujets au droit d'hospice ou de procuration envers le roi. Voyez le
Glossaire de du Gange, aux mots Gistam^ et Procuration ; le Nouvel Examen
de Tusage général des fiefs en France, par Brussel, liv. II, chap. xxxviii, 1. 1,
p. 536-569; et les Fabliaux ou contes de le Grand d'Aussy , t. III, p. 1 a, 1 3.
Page la, vers 1^5, couplet vi.
Une partie de la capitale de la Navarre avait reçu le nom de Navarreria,
de ce que, dans Torigine, elle était exclusivement peuplée de Navarrais.
Elle seule avait le titre de citéf à la diflférênce du reste de Pampelune, qui
portait le nom de villa, et qui se composait des boui^ ou quartiers de
San-Cemin, San-Nicolas et de San-Miguel, quelquefois compris dans la
Navarrerie*. Dès le ix* siècle, on aperçoit une distinction établie entre les
^ Voyei, entre autres, la Chronique de Ri- ' T. III, p. ôaS - $27.
cher, édit. de la Société de Thistoire de France, ^ T. V, p. 465 , col. a et 3.
1. 1, p. 190. * Au défaut d'Anelier, qui, dans cet endroit
%
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 349
et les Pampehmenses ^ Don Alonso le Batailleur, dans le fuero donné
aux Français qui devaient peupler le boui^ de Pampelune , en 1 1 ii 9 , défen-
dait qu'H y eût parmi eux Navarrais ou clerc, soldat ou enfançon \ interdic-
tion renouvelée par D. Sancho le Savant dans les fueros qu*il donna à
Saint-viébastien ^ et aux Francos ^ d*Estella et d'Iriberi , dans les années 1 1 5o ,
de SI rektioo , âtait occasion de parier de Ton-
Jouse, sa patrie, nous ferons remarqaer «pie
cette rilie présentait avec la capitde de la Na-
Taire, comme avec Nari>onne et Carcassonne,
ces traits de ressemblance, qu'elle aossi se
composait d*ane cité et d*on bourg [HisL des
comtes de Toïose, par M. Guillaume Catel,
lÎT.I, chap. ui, p. 34), et (pi*il y eut, dans
ces trots villes, entre ces deux parties du
même corps, des combats sanglants au com-
mencement du xin* siède. (Histoire littéraire
des Trombadours, par Tabbé Millot, 1 1 , p. 1 96 ;
Mémoires de t histoire de Languedoc, iiv. II,
cbap. n, pag. 187, i38.) A cette époque, les
remparts de la rille, construits en brique (coc-
tilibas maris, comme dit Ausone, Clarœ urhes,
c. XI , V. s ), traversaient, du levant au coucbant ,
remplacement où se trouve aujounfhui la
place du Capitole; ils la partageaient en deux
parties égales, et suivaient une ligne perpen-
diculaire à la porte actudle du même nom.
On appelait le Boar^ toute la partie située au
nord et un peu à Test de la cité , et Ton com-
prenait sous cette dénomination les quartiers
appelés aujourd*hui Matahiau, AmoMd'Bemard
et SaintSemin: la porte Arnaud-Bernard était
au XIV* siècle une porte du Bourg. La belle
basilique romane de Saint-Semin se trouvait
dans cette partie de Toulouse, aiinsi que T hô-
pital Saint-Jacques du Bourg, tbasti, dit Catel
[Mémoires de t histoire de Languedoc, etc. Iiv. II ,
p. 370), pour loger les pèlerins de Saint -Ja-
ques qui passoient par ceste ville , « et venaient
visiter autrefois les reliques conservées dans
la basilique de Saint-Saturnin.
* *« Navarri , et Pampilonenses, qui su-
perioribus annis ad Sarracenos defecerant, in
iidem recepti sunt.* Annales Francoram Ti-
Uani, A. dccctii. ( Recueil des historiens des
Garnies et deUFremce, t V, p. i5, D.) Cf. An-
nal. Loiselian. ann. super. [Ibiâ. p. 55, E),
Annal. Francor. Mettens. (Ihid. p. 353, D ) ;
Ann. Franc per Einhard. conscript inter opéra
ejus, éd. Alex. Teulet, t I, p. 366. Ita babent
Annal. Bertin. et Regino. — Le P. Manuel Risco,
qui cite le passage rapporlé (dus baut (Espana
Myroia, t.XXXII, cap, XTii, n* s, pag. 373,
37a ), signale un grave contre-sens dans la tra-
duction qu*en a donnée fécrivain de la Cbro-
nique de Saint-Denis. ( Voyes Eecueil des histor,
deFnmc€,L V, p. 353, D.) Le même passage
est encore discuté dans le Mémoire à consulter
et consultation sur le firanc«leu du royaume
de Navarre. A Paris, chez Knapen et fib,
M. Dcc. Lxxxi?., in-V, p. 198, 199.
* c£t nullus bomo non populit inter vos nec
Navarro, neque clerico, neque milite, ueque
ullo infanzone. • ( Diccionario de antigiedades del
reino de Navarra, L II, p. 5io.)
' • Et dono pro fuero. . . ut dictus, nisi Na-
varrus, sit populator in population^, nisi vo-
luntate régis et consilio omnium vicinorum. »
(Diccionario geogrâfico'histôrico de Espana, por
la real Academia de la Historia, seccion I. Ma-
drid, MDGCCii, in-4*, t. II, pag. 543, lig. 35. —
Dicc. de antig. del reino de Navarra, tom. III,
pag. 3o3 , art San Sébastian, )
* Voyez, pour ce qu*il faut entendre par ce
mot, le Dictionnaire des antiquités de la Na-
varre, t. III, p. 5i6-536. On trouve dans les
comptes de Navarre pour 1 385 , cet article cu-
rieux à plus d*un titre :
<In villa de Valtierra, de filia de Franco,
quia fomicata fuit cum quodam viellario, pro
utroque xx solidos. • (Ms. Bibl. imp. suppl. lat.
n* i65\ fol. 85 verso, lin. ult.)
Nous avions également, chez nous, une
classe de personnes, sans analogie avec les
350
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
1 164 et 1 174^ En 1 187, le même roi, ordonnant de peupler le Parral,
près de San^Miguel d^Estelia, disait que les nouveaux habitants, quels quils
fussent, Nayarrais ou autres, devaient prendre le fuero des habitants d*Es-
tella, et nous savons, en effet, qu'il y avait dans cette cité des Navarrais.
Tout un quartier s appelait et s'appelle encore la Navarreria. Eln ce qui touche
les Navarrais et les Francos d'Estella , les fueros de cette cité renferment une
disposition remarquable relativement à l'administration de la preuve, avec
un témoin navarrais et un autre franc, dans les procès qui pouvaient sur-
venir entre les deux classes d'habitants : celui-ci devait être de la cité ou du
bourg du roi, et non des villages du dehors, et le témoin navarrais, soit du
côté de Lazagorria ou d'Archeta , c est-à-dire sans doute d'Azqueta , vers Es-
tella, soit du côté de Pampelune ou de San- Martin, et il devait avoir son feu
et sa table ^. Tout cela prouve qu'il y avait une distinction bien marquée
entre les deux classes, semblable à celle qui existait entre les chrétiens et les
Francos aavarrais, désignées sou^ ie nom de
Franc de France :
Quant vient en mai, que Ton dit as Ions jors,
Que Frtuu de France repairent de roi cort,
Reynaua repairt devant , etc.
BtU Ertmhon, cooplvi i. [Le Romûnctrojjftinçoiê,
p. 49< Cf. p. 5a.)
* • Et quod nulius Navairns vel presbiter de
foras non possit populare in Stella sine volun-
tate régis et omnium Stellensium. 1 ( Dicc. de
ont deNav. 1. 1, pag. 433, 434. Cf.pâg.SiG.)
* De Franco [et] Navarro, — «Dejudiciosi
est inter Francos et Navarros de omne pleito
quod habeant Navarri cum Francis, cum testi-
bus debent probare unus ad aliud pro uno Na-
varro et uno Franco; et Francus non débet
esse de villis de foris, sed de civitate aut de
burgo régis, et Navamis débet esse deLizagor-
ria citra, aut de ponto Arcbeta cilra, aut de
Pampilona citra , aut de ponto Sancti Martini
citra, et débet babere suum focum et suam
mensam. • (Dicc. de antig, del reino de Navarra,
tom. I, pag. 463, 464. — On trouve une dis-
position semblable dans le fuero de Saint-Sé-
bastien : tSimiliter, y est-il dit, dono pro fuero
quod non faciant bellum nec duellum cum
bominibus de foris per nulio pacto, sed douent
testes , unum Navarrum et unum France-
sem, » etc. ( Dicc, geogr.-kist de EspàJha, tom. U,
pag. 544 , lig. 1 . ) — On lit encore dans le fuero
d'Estella : t Et quod non fecissent bellum, duel-
lum cum bominibus de foras per nuilo plailo,
si dédissent testes, unum Navarrum et unum
Francum. » (Dicc. de ant. del reino de Na», t I,
pag. 432.) — « NuUus vicinus de villa Navarrum
Yozer ad judicium adducere débet; sed causa
rogacionis contra omnes boniines potest addu-
cere , sed per vozer non accipientur. Et si duel-
lum inter duos vicinos aderit, Navarrum de fo-
ris ad vigilandum nec ad duellum accipient. »
(Ihid, pag. 4 o3. ) — « Nulius homo bestiam qua-
drupedis sine (irmis emat. Si auctor qui erit de
bestia sit Francus , contra Francum donet auc-
torem, et auctor sit Francus, et dicat : «Nnm-
quam fuit tua, i probabit cum duobus Francis,
et habebit suam bestiam; et si auctor est Na-
vamis, et dicat: iNumquam fuit tua,» ille
qui probabit cum uno Franco et altero Navarro
et Franco, similiter.t (Ihid. pag. 464-) — Le
même fuero prescrit aux Navarrais une forme
particulière de serment, la même, il est vrai,
que celle dont faisaient usage ceux qui juraient
pour les Francs : « Et Judeus et villanu» sua
manu jurabit 1 2 2 denariis supra. Et Navarrus
capud sui compatris jurabit, et Judeus secun-
dum Orientem jurabit 1 s 2 denariis infra, et
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 351
Maures , avec lesquels les preuves étaient sans valeur s'il n y avait pas de
témoins appartenant aux deux lois. Puente la Reina avait également , en i ^ 3 4 ,
un quartier de la Navarreria : « De la rua mayor poblada de los rumeos , dit
un ancien texte, ata la rua poblada de la Navarreria. » On peut voir dans le
Dictionnaire des antiquités du royaume de Navarre^, auquel nous avons
emprunté ces détails , d'autres curieuses indications qui se rapportent à Tidée
que Ton doit se former du pays désigné par la dénomination de Navarre anté-
rieurement au xni* siècle; ils sont trop étrangers à notre sujet pour que nous
fassions autre chose que de renvoyer au précieux travail de D. José Yanguas.
Page 14. vers 168, couplet vi.
Pour comprendre ce que dit le troubadour, dans ce couplet, relativement
à Tordre qui fut donné de détruire une tour élevée par les habitants de la
Navarrerie contre ceux du bourg, il faut recourir à ce que dit D. Pablo
Ilarregui , dans sa préface , sur les fréquentes discordes des différents quar-
tiers de Pampelune, sous couleur de bâtir sur le terrain appartenant aii
bourg et autres prétextes semblables. Au reste, la porte construite avec la
pierre de la tour, et, selon ]||aiteur du poème, appelée la Royale, devait
être sans doute celle qui se trouvait à Tentrée.de la rue actuelle de Bolserias,
vis-à-vis de la Galle Mayor. Cette porte, voûtée en pierre de taille, fut dé-
truite peu après la guerre de Imdépendance; il en reste cependant quelques
traces. Là était lun des points de défense les plus capitaux dans Tantique
fortification du bourg de Saint-Gemin : par conséquent, les habitants avaient
grand soin de ne pas laisser élever d'édifices devant cette partie , et ils te-
naient libre tout Tespace intermédiaire jusqu'à Sainte-Cécile. De leur côté,
les habitants de la Navarrerie faisaient tous leurs efforts pour s'emparer de
ce terrain, (jui devait être très-^onvpité; et cette SQule cause, abstraction
faite de diverses autres, donna naissance, en différentes occasions, à des
débats sans nombre et à des disputes ardentes, dont les rois durent se mêler
pour y mettre fin. Get endroit spacieux servait alors de place de marché et
de commerce, sous le nom de Chapitel, et de là vient la dénomination de
la rue actuelle de la Ghapitela , qui enclôt partie de ce terrain et qui fut
construite après l'union des quartiers.
FraQCQB 133 denariis infra omnibus homini- gùedades iklreino de NwDana,i, 1, pag. hkà*
bus juratorem dkbit, qui caput sui compatris ié5.)
aut sui patnoi jurabil. » ( Diccionurio de nnti" ^ Tom. U, pag. 46 1 - 465.
352 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page i4i vers 178, couplet vu.
Il est fréquemment question de Tudelâ , dans nos anciens romans , comme
d'im lieu important :
Raoul lenoit sa main k sa maissele,
Et jure Dieu qui fu nei de pucele ,
Qu*il ne Tairoit por tout Tor de Tudele.
lÀ Romans de Raoul de Cambrai, p. d 1 , v. 7.
Ne fera pais por fonor de Tadele,
Ihid, p. 137, Y. 3.
Mais ne 1* presisse por Tonnor de Tadele,
Ihid. p. lAit V. 39.
Il ne gettast .j. ris pour tout Tor de Tadele.
Li Romans de Baudoin de Sehourc, ch. I, v. 809; t. I, p. a 5.
Après cela, il faut dire que, dans ces. sortes de lieux communs, nos
trouvères employaient indifféremment les noms de localités qu'ils avaient
entendu prononcer, les laissant venir comme d'eux-mêmes se ranger dans
leurs vers à lappel de la rime ^.
Quoi qu'il en soit, la renommée, et Dajp conséquent l'importance de
Tudela, sont attestées par la mention qi^ font de cette ville nos vieux
trouvères ^. L'un d'eux nomme une certaine drogue qui en venait :
Mult fu biaus li vregiers et gente la praiele;
Mult souef i lairoîent radise et canele,
Garingaus et encens, chitouaus de Tudele.
Li Romans d^AUxandre, p. 3ài, v. a 9.
Mais ce Tadele est-il bien la ville de Navarre? On peut en douter en lisant
le passage suivant , où Arthur dit à Fregus :
S^aurois Lodiien et la règne.
Et si croistra vostre demainne
De la contrée de Tadiele,
' Sans sortir du Roman de Raoul de Cam- rassurer D. Pedro le Cruel , effrayé de Tentrée
brai, Toyex p. 43» 44 , 57, 69, 71, io4 « 163, de du GuescHn et des grandes compagùies en
168, 301,330, 333. Espagne:
■ Toi tien seras fet cheyaHers . . .-i • . » t* 1 .. ■ 1»
-. , ,1,1, Amç<Û8 qui! aient Bars ne Tolette la lée,
Par le mesaire a la pins bde ^ « , ., , , • • 1 • ^ r 1
-...,.. , „, , , Ne oebue la grant, qui n bien est fermée,
Qm soitdeajiisqaen Tudde. m «r j n . -i.- ^ .4 m
' ' Ne TadelU ensemeDt, qai bieo est crettellée,
URoma^dBTrUtoH.ul,^. i63. y. 3373. Porront avoir du pis , ce rient à Tassamblée.
Guvelier fait dire à un Juif qni cherche à Cknnûiu» de Bêrtmmd du CuacUn, v. 79U, 1. 1, p. »S5.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
353
U il mainte riche sîele
Et maint palais emperial.
Le Roman des etventures de Fregas, p. 369, v. 9.
Quel degré de confiance accorder à lassertion contenue dans lavant-
dernier vers? Les selles de Tadiele, quelle que soit cette localité, valaient-
elles donc une pareille mention? Je nliésiterais pas à dire oui, si les selles
de Zara^ de Toulouse, de Carcassonne et d autres villes n étaient citées
avec autant d*éloges ^.
En résumé, je crois que, dans tous les. passages où nous venons de voir
le nom de Tudele ou de Tadiele, il s agit bien de Tudela en Navarre, ville
considérable par son commerce et son industrie, comme on peut le sup-
poser en voyant le grand nombre de juifs et de Mam*es qui s'y trouvaient
réunis '. Tout le monde a entendu parier de Benjamin de Tudela , dont la
relation est bien faite pour donner une idée favorable de la culture intel-
lectuelle des juifs de cette partie de la Navarre, au xii* siècle. Quant aux
Maures, ils avaient des droits mimicipaux et des fueros,* à fégal des autres
habitants. En it2 77, la reine Juana recommandait à son gouverneur en
Navarre de se montrer compatissant envers les Maures de Tudela et de leur
* ÎÀ aoben est si fors, çon est oose cierUdne. . .
G*oiiqiies ne Teopira TsUani une castâine ,
Ne ne mut ie ceval de la siele gadraine.
Li Ammm d'Alixaudn, p. 174, v. 8.
' Son Cl dona li rois son arrabi,
Che lu baaçant qe il paramoit si :
Bone est la sde qui de Tolose vint.
L« Gftoaltnt Opérée Dantmankf, t. 73*0; I. II, p. 996.
Aa lieu de Tolose, un manuscrit donne Co-
loigne. On sait qu*au moyen âge cette ville était
cé&èbre non-seulement par ses armuriers, mais
par ses peintres. Un vieux rimeur anglais fait
figurer dans un dénombrement
Gaodyn , tbat was of Macedoyne ,
Witb his sweord of Cologne.
Kjng ÂhiauMiér. chsp. xt, ▼. 3648. [ÊÊttrioai Aoimiicm,
pvUislud by H«ory Webm*, t. I , p. i5a.)
Dans un autre roman écrit au commencement
du un* siècle, un minnesînger, parlant de la
beauté d*nn chevalier, dit qu*aucun peintre de
Cologne ou de Mastricbt ne Teût mieux dessiné :
Von Choelne noch von Mastricht
Decfaein sdltsere entwntf en bai.
Wolfram voB EMiitiibacli, Pcmvai. v. 4708.
H18T. DE LA GUERRE DE MAY.
Voyez , pour une mention d*une selle de Car-
cassonne, Histoire Uttérairt des Troahadowrs,
de l'abbé Miilot, t II , p. d 1 8. On lit dans lune
des branches du Roman de Guillaume d'O-
range:
Girars entra en Orenge, edessies ,
Et voit ces dames contremont es s<^en. . . .
En la dté avoit moidt de mestiers ,
Li uns fèt ehnes , U antre brans d*acier>
Li antre font ces escns entailliex ,
Li qnars fet seles, h antre fet estriers.
Im CktvaUriê VhiâÉ^M: àê la BiU. imp. n* 6{(85, fol.
186 v«no,
>, coff 3, V. i4<
' L'auteur d'un roman que nous venons de
citer parie d'un aanHicoar de Tudela comme
d*im personnage important :
Bien resamble marchis a comte ,
Rois n aumacoor de Tndde.
L9 iloaiaa du oMmtmrtê dé Fnpu, p. 194 1 derniers vert.
Ce mot d'anmocoiir, dérivé d'un composé
d'arabe et de persan K *^f yy*l) « ^tait le nom
d'une dignité chez les musulmans, correspon-
dant à celle de connétable,
45
354 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
conserver leurs anciens (ueros, ces gens-là lui ayant représenté les graves
dommages que leur causait la guerre avec la Castille^
Page 18, vers 229, couplet viii.
Ce nest qu'eu iiiS que Ton transporta, par ordre de Thibaud I*, le
corps de D. Sancho le Fort, son oncle, dans Téglise de Roncevaux, de la
chapelle du château de Tudela, où il se trouvait. Voyez une pièce de la
Chambre des comptes de Pampeiune, citée dans le Dictionnaire des anti-
quités du royaume de Navarre, t. III, p, 280, art. Roncesvalles.
Je profite de loccasion de cette note pour signaler un petit volume de la
plus grande rareté , surtout précieux pour Tbistoire du célèbre monastère ;
il est itititulé Regah canonicoram EccUsiœ et Monasterij SancUe Marim de
RoHcesvalles : inventa in eodem monasterio. Impressum Pompelonae, cum
licentia et facultate Regij Senatus : apud Petrum Porralium. In-4'' espagnol,
de onze feuillets, dont un blanc. Les trois derniers sont occupés par une
autre pièce dont voici le titre : Rahrica fmdationis , et dotis S PampiioiL
Episcopi domaSf et coafrariœ Rosci-de-valle , nec non Eccledœ et Religionis,
Page 18, vers 219, coaplet viii.
Le mot engarda, qui se retrouve plus loin, p. 178, v. nyAS, est bien
dans le Lexique roman ^ avec deux passages qui établissent l'acception que
nous avons donnée à ce substantif; mais M. Raynouard na pas cherché à
compléter son article en exposant Tétymologie d'engarda, et Ton peut douter
qu'il s*en soit rendu compte. Selon toute apparence , une hauteiur avait été
ainsi appelée , parce qu'elle oppose un obstacle au passage :
11 part du royaume. . . açait nouvelles de la grande ligue fidcte contre luy pour Yen-
garder de passer, etc. ( Viei dês grands capitaines estrangersetjrançois» liv. II, Charles VIII,
ray de France, parmi les Œuvres complètes de Brantôme, édit. du Panthéon liltéraire,
1. 1, p. 182, col. a.) ^,
Page 18, vers a43, couplet vin.
Les messagers n étaient pas toujotu^ d'un rang i inspirer tant de confiance.
Un ancien trouvère en fait ainsi parler :
Et nous sommes çà miesatier :
* Cartulaire de Philippe ie Hardi, fd. 1 s. ie Aw«t l]« p. 169, v.isi3^, et liA««Maiu4r
(DiccUnono de antigùidadês iâlrmnùdeNmarra, Claris et de Lorù^Ms. de la Bibl. imp. n* ySSi ^,
t. II, p. 433, art. MoTùs à Sarracenôs.) fol. 1 43 verso, col. a, v. i5. AqptravaiU, fol. 73
* T. IIl,p. 4i6, col. 1, n* 17. Cf. ic AeMflM recto, ool.s,v. i5,onliisf^aÂle.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 355
Moult ATons pris mauvais mestier;
A nul prodomme ne doit plaire,
Dns escQÎers le déust £ùre,
Quar en plusorleus, par usage,
Fetr^in del soudaier mesage.
lÀ Bûmanz de Floiremout^ Ms. de la Bil>L in^ n* 6973, fd. 3o recto,
col. 9, L 3. Cf. n* 7198 \ folio 66 verso, col. s, v. sa.
Dans un compte du royaume de Navarre pour 1 si86 , on voit un bar-
bier de Troyes chargé des lettres du goutemeur pour la reine Blanche :
Item cuidam nnncio missoper castellanum (Sancti Johannis de Pede Portus, domi-
nom Johannem le Briays) ad dominam Blancham cum omnibus litteris quas portabat
barberius de Trecis, de mandato gubemaloris liij solklos. (Ms. Bibl. imp. suppl. lat.
n* i65\ fol, 102 verso.)
Deux articles plus haut, c'est un autre messager, qui. étant tombé ma-
lade en France, n avait pas de quoi revenir dans son pays ^ :
Item Marlino, nuncio misso ad dominum regem Francie cum litteris gubematoris,
saper morte domini Pétri Aragonie, et fuit dictus nuncius longo tempore infirmus in
Francia , et non habebat expensum ut redîret in Navarram , pro viginti Turoneosibus
argent! xij soUdos. (Folio 10a recto.)
On voit aussi , dans le même registre , un Français soupçonné d'être im
faux messager, et mis en prison sans doute comme tel :
Pro expensb unius Francigene, qui dicebat se nimciam demini régis Francie versus
Petrum Aragonie, capti de mandato gubematoris, in xxx* uno diebus, quolibet die très
denarios vij solidos ix denarios. (Folio 66 recto et verso. CompoL Poncii Arnaldij baUivi
Stmgoêse, A, D. ia85.)
Page 23, vers a 86, couplet x.
Après im pareil éloge , on est tenté d'appliquer à un autre qu'à Thibaut le
Grand ces vers satiriques de Pierre Bremon de Noves, qui partage le corps
du troubadour Blacas , à l'exemple de Sordel , qui avait distribué son cœur :
Lo ters cartier auran li valen Castelan,
£ vengan Tazorar Gascon e Catalan
Et Aragones, car an fin pretz e prezan;
E si 1 rey de Navarra y ven, sapcha de plan,
Si non es larcx e pros , jes del cors non veiran ,
Qu el bon rey Castelan lo tenra en sa man ,
' Cestce qtieron appelait alors rapatrier, sancti Pétri ad vincula, xvi 1. teste Guillelmo
«Petms Doniinici Hispanus Claudus, de de BTBiA,t {Compte des dépenses de la maison de
doDo, qoando repatriavit a Parisîas, vigilia Sùint-Loais en 1239, — Original, Bibl imp,)
45.
• »
356 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Que donan e meten lo cors sans gardaran ,
Caysi renhet sos auis ab fin pretz sobeyran*
Pus partit an lo cor, etc. (Choix des poésies originales des Troubadours,
U IV, p. 71. — Hist, lin, des Troub. l. II, p. 38i.)
Mais on est forcé de reconnaître que Pierre Bremon a bien entendu
parler de Thibaut le Grand ^ en lisant ces vers dans le sirvente imité par
le troubadour :
Del rey d'Arago vuel del cor deia manjar.
Que aisso lo fara * Tante des<^uar
Que pren sai a Marcella et a Milau, qu*onrar
No s pot estiers per ren que puesca dir ni far.
Et après vuelh del cor don* hom al rey Navar,
Que valia mais coms que reys, so aug comtar;
TortE es, quan Dieus fai home en gran ricor poiar,
Pus sofracha de cor lo lai de pretz bayssar.
PUmher vuelh En Blacatz, etc. (Choix des poésies originales des Trouba-
dours, t. IV, p. 68. — Le Parnasse occitanien,i,î^ p. id6, i^T*)
Page 22, vers 287, couplet x.
Notre ancienne langue avait aussi le mot doune avec le sens de dame :
Au tans que sains Grigoire tint
Le cure des âmes del monde ,
Se mut une mult riche doune
(La contesse estoit d'Aquiteine) ,
O bel harnas, o bel compaine , etc.
Vie de saint Grégoire, Ms. de l'Arsenal, Belles -lettres françaises,
in-foi. n** SaS, fol. 169 recto, col. 1, v. i3.
On trouve également donnes dans la Chronique de Philippe Mouskès,
t. I, p. 1 2 1 , V. 1 5Ào3; mais là ce mot parait bien avoir le sens de doyens
que lui donne l'éditeur.
Page 24, vers 324 > couplet xi.
La troisième femme de Thibaut VI se nommait Marçuerite de Bourbon ;
elle était fille d'Archambaud* de Dampierre, sire de Bourbon VIII, sur-
nommé le Grand, comme son gendre, et mort en i2 38. Elle mourut à
* Un autre troubadour, Barthélemi Giorgi , le grand roi de Navarre accompagne ce prince
donne cette épithète à Thibaut II , dans une et brûle d*ardeur de se distinguer par de hauts
pièce de vers où, pariant des préparatifs de faits pour la gloire de Dieu. (Voyex Hist, liti,
saint Louis pour sa seconde croisade, il dit que des Troub. t II, p. 356.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 357
Provins, le 1 1 avril i256. Voyez f Histoire. ... de la maison royale de
France, etc. t. III, p. 160.
Page a4. vers 3a 9, couplet xi.
Nul doute que ce ne soit cet événement qui ait inspiré au roi de Gastille
Alphonse X l'idée d'envahir la Navarre. Au bruit du projet de cette expédi-
tion , le troubadour Boniface Caivo fit un sirvente pour l'engager à entrer
sans retard en campagne. Il s'annonce comme disposé à célébrer la valeur
du monarque :
Per que chantan m'agença
Sa gran valor sonar.
Car comenz sens tardar
De SOS dreitz demandar
Tant afortidamenz
Que, sens tôt contradir,
Li Gascon e li Navar
Fasson sos mandamenz ,
E los liur a turmenz
Ab prend* et ab aucir.
Moût a que sovinenta, etc. (Choix des poésies originales des Trou-
badours, t. rV, p. 3s8, 229.)
En dépit de ces exhortations, Alphonse, moins guerrier que le poète ne
le voulait, termina cette entreprise en cédant les droits qu'il croyait avoir
sur l'Aquitaine à sa sœur Éléonore, qui épousa Edouard I*, roi d'Angleterre.
Dans deux autres sirventes, Calvo, revenant à la chaîne, engage pareille-
ment Alphonse à faire la guerre aux rois d'Aragon et de Navarre. Voyez l'His-
toire littéraire des Troubadours, t. H, p. SyS.
Pag. a4« vers 334. couplet xi.
Ce souvenir de Darius est emprunté à la légende d'Alexandre le Grand ,
si répandue pendant tout le moyen âge. On trouve d'autres mentions du roi
Daire dans un sirvente d'Elias Caîrels publié par Raynouard * et par M. de
Rochegude^ et dans le Roman da Renart, édit. de Méon, t. IV, p. 20 li^
V. loig. M, de ReifFenberg rencontrant ang amiral qui fa fieax au roi Daire,
écrit d^Aire et cette note : a Aire, le Corazan? Aria est aussi une ville de la
même contrée. » Voyez le Chevalier au Cygne, etc. t. H, p. SyS, v. i38o6.
* Chois des poésies orijinaiet des Troubadours , ' Le Parnasse occitamen, 1. 1, p. 109.
t. IV, p. 294.
358
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page a&, vers 34o, couplet xi.
Le troubadour veut sans doute, comme le missionnaire Izam^, parler
d'Auviilars , chef-lieu du département de Tam-et-Garonne , arrondissement
de Moissac, et non du vignoble cité par Henri d*Andeli ^, ou d*Auvilier, dont
deux autres trouvères ajoutent le nom à celui de deux personnages de
roman ', et qui figure dans la liste des compagnons de Guillaume le Con-
quérant dçnnée par Wace *.
Avant d appartenir au roi de France , le château d'Auvillars était au pou-
voir du vicomte de Lomagne, au moins en i îio4, époque à laquelle il fut
assiégé par les consuls et l'armée de Toulouse, qui s'étaient armés pour
obtenir réparation d'injustes entreprises dont Vézian, avec son fils Odon, la
garnison et les habitants d'Auvillars , s'étaient rendus coupables envers ceux
de cette ville. Voyez Charte inédite du xin* siècle, concernant les criées pour la
vente des vins dans la ville de Toulouse, par M. Belhomme. [Mém. de tAcad.
nat. des sciences, inscr. et belles-lettres de Toulouse, l\* sér. 1. 1, 1 85 1 , p. 4o2.)
Page a6, vers 358, couplet xii.
Jean de Joinville donne de curieux détails sur la manière dont on embar-
quait, de son temps, les chevaux destinés aux expéditions d'outre-mer : «A
celle journée que nous entrâmes en nos nez, dit-il, fîst l'en ouvrir la porte
de la nef, et mist l'en touz nos chevaus ens, que nous devions mener outre-
mer; et puis reclost l'en la porte et Ten boucha l'en bien, aussi comme l'en
naye im tonnel, poiuxe quçi quant la nef est en la mer, toute la porte est en
l'yaue *. »
Nous sommes encore à savoir comment les chevaux étaient établis dans la
partie du navire qui leur était affectée. Ce n'est qu'au xv* siècle que nous
avons à cet égard des détails assez circonstanciés; encore se rapportent-ils
aux Catalans ^.
' Histoire littéraire des Trouhadoart, U II,
p. 53. c Haat-Villar, lieu inconnu, » dit étourdi-
ment Tabbé Miliot.
* La Batailk des vins, v. gS. [Fabliaux tt
contes, édit de Méon, 1 1, p. i55.)
' Li Bornons de Garin le Loherain, 1. 1 , p. 1 96.
— La Chevalerie Ogier de Danemarche, v. 7628 ;
t. II, p. 3o8.
^ Le Roman de Bou, t. II, p. 364.
Froissart, racontant la bataille de Cocberel,
dit que < là fut pris le captai de Buch d*un es-
cuyer de Picardie qui s*appeloit Pierre dAu-
viler,* (Liv. I, part. 11, cbap. cccLin, ann.
137a; t. I, p. 649, col. i.) Froissart n'aurait-
il point écrit Picardie au lieu de Normandie?
Il est certain qu'il y a dans cette dernière pro-
vince deux communes de ce nom.
* Histoire de Saint Louis, etc. édition de
llDCCLXIfp. 27.
* Cuenta de los gastos del embarco de los ca-
hallos que Uevé el rey à la expedicion de Cércega,
] 4 1 9*. ( Ordenanzas de las armadas navales de la
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 359
Lea vaisseaux $ur lesquels saint Louis partit pour la sixième croisade ap*
partenaient aux Vénitiens. Le contrat qu*à cet effet il passa avec eux a été
publié par André du Chesne. On y voit quelles sortes de provisions on em-
barquait pour nourrir les croisés, bêtes et gens, pendant la traversée. Poiu*
les hommes, c'était du pain, du vin, de Teau, des salaisons, du fromage,
de lliuile et autres légumes; pour les chevaux, de lorge, du foin et de leau :
le tout en quantités exactement déterminées et sûrement proportionnées à
la longueur du voyage ^
Un passage d'un roman de l'époque nous fournit des détails plus circons-
tanciés encore que l'acte dont nous venons de donner un extrait :
Après i misent garnison
Dont viveront li franc baron :
Eaue douce , vin et besquit ,
Roisins nouviaus et autre fruit ,
Fèves firaites et des pois crus.
Et de Roussie salés lus,
Dades, figes* et cras firomages,
Et de poucins plaines les cages ,
Et espesses pour atemprer
Contre les flairours de la mer.
Rien n*i failli k*il n*i éust
Quantkes on sot ke boin i fu'.
lyAtis et de PropheUas, Ms. de la Bibl. imp. n** 7191, fol. 1 27 verso,
coi. 1, V. 37.
En descendant jusqu'au xvi* siècle , nous trouvons encore une autre des*
corona de Aragon, etc. Copiadas por D. Antonio
de Capmany. Madrid, en la Imprenta reai,
ifDCCLXxxvii, in-4*, apéndice, p. i4, i5.
* • Sequitur hic ea quas sunt necessaria ad
ponendum in navibus pro sustentatione bomi^
num et equonim , quando passagium erit. P.
pro qualibet persona unum modium fnimenti
ad mensuram de Accon, iiberatam in pane et
farina ; una quarto et dimidia vini ad mensuraiQ
Paris., pro qualibet die, et tontum de aqua*,
cames salsatae, casei, oleum, alia legumina,
armaturae miiitis pro se et equo suo «t duobus
servientibus suis. Pro quolibet equo quatuor
modia ordei ad mensoram de Accon currentem
tempore quo doroinus rex Francise erat ibi ; una
vato plena fœni , que erit de tour novem pedum,
et de longitndine quinque pedum ; et quindecim
quartes aquas ad ipensuram Parisiens, pro qua-
libet die. • CoRlrocCom navigii domini régis cum
Veneds ,factum anno Domini M. ce, Lxvm, etc.
(Hisi, Franc, Script éd. And. et Fr. Ducbesne,
t. V, p. 437, C.) Cf. Marin. SanuU Torseil. lÀb,
secret. Jideîiam cmcis, lib. II, pars IV, cap. x,
ad calcem Gest. Dei per Francos, p. 60 • 64.
* Les figues les plus estimées à Tëpoque
étoient celles de Melite ou Malegae, Voyez les
Cïieries de Paris, v. i3o (Fabliaux et contes,
édit de Méon, t. II, p. sSS) ; Recherches sur les
étoffes de soie, etc. t. I, p. 337, not 4; et
Lettres des rois, reines, etc. 1 1, p. 419*
••
360 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
cription de Tappro^sionnement d*un navire; elle fait partie d*ime scène de
Tun de nos anciens mystères :
FL/iGOT, patron, pariant k ses mathelotz qui dormoyent.
Sus tost , compaignons , k Touvrage I . . .
LE SECOND (mathelot).
Autant le bas comme le hault
Sans délayer visiterons ,
Et, ce faict, vous reciterons
Ce que au navire aurons trouvé.
LE PREMIER.
Il est tout clair et bien prouvé
Que avons bon mas.
LE SECOND.
Quant à la hune ,
Je croy que vivant n*en -veit une
De si deflensaUe appareil.
LE PATRON.
Et le cordaige , quoy ?
LE SECOND.
^ Pareil.
Tout est bien, il ne s*en fault rien.
LE PREMIER.
Pour le hault, tout ne va que bien;
Dessoubs le tillard reste veoir.
LE SECOND,
Quant au chasteau-gaillard pourveoir.
Je n*y treuve rien k redire.
LE PREMIER.
Du blocus ?
LE SECOND.
Je n*en puis mesdire.
Ne du cadran où siet le maistre.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 361
tIS PIUSMIER.
li ne nous convient chose obmeltre.
h^ SEGONDr
Quant au fond , rien n y &ict meslier ;
Le boys est très-bon.
UZ PREMIER,
Et entier.
Puis le gouvernail?
LE SECOND.
Ferme et fort.
Et se on nous vouloit faire effort
Dessus la mer par pilleHe,
Nous avons bonne artillerie ,
Bonne pouldre et très-bons boulietz ,
Et d*abondant force jallets
Pour getter avecques noz frondes
Aux pillards par dessus les ondes.
LE PREMIER.
Les rames sont franchement faictes
De bon boyi.
LE SECOND.
Et les ancres ?
LE PREMIER.
Nettes,
La veue en découvre le faict.
LE PATRON. ' 9
Et puis, compaignons, est-ce £ûct?
Avei-vous partout visité ?
LE SECOND.
Par nous ne sera recité *
Que rien dedans la nef y faille , ^
Fors que convient qu*on Tenvitaille ;
D*autre chose n* y fault parler.
HIflT. DE LA GUERRE DE NAV. 46
362
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
LC PATRON.
n convient donc prient aJàtr
Chercher ce qui est convenable.
Le biscuyt est le plus louable ,
Car on ne 8*en pourroit passer.
LE PREMIER.
S*il vous plaist qu*en voyse trasser,
Tantost auray faict diiîgence.
LE PATRON.
Avoir te fault intelligence,
Faire apporter force merius
Et des coquesys bien esleuz.
Des morues, de la balaine'.
Qu i a-il plus?
LE SECOND..
La pippe plaine
De tonine et aussi de megre,
Qui font tenir les gens allègre ,
Et des saulmons en quantité.
* Au moyen âge, la chair de baleine entrait
dans la nourriture du peuple et même des
classes élevées. Voyez Y Histoire de la vie privée
des François , par le Grand d" Aussy, Paris , 1 8 1 5,
în-8*, t. II, p.* 83-88; le Ménagier de Paris,
Paris, 18À7, iQ*S^ t. II, p. 300; et la table
des mots techniques des Comptes de Targen-
terie des rois de France, etc. p. 35o, coL 1.
— ^A la même époque, on employait les fanons
de baleine à divers usages, entre autres à faire
des gants :
La veifû^ garçons aooore. . .
Wansde balaione, trumelieres , etc.
Lti Tournoù de Ckaavcmei, v. 3So3 , p. lii.
Ganx de plates et de balaines.
Braïuht dêi roytnx lignagu , dan» la Collwtion des Chro-
oiqaM natiooalM Orançaises, t. VIII, p. 36i , v. 9370.
Cf. p. 36o. V. 9357 ; al Froiasart , Ut. In thap. cxcm ,
ann. i38s , t. II , p. a47* col. 1 .
Guillaume le Breton rapporte dans sa Phi-
lippide, liv. IX, v. 5ao, qu'à la bataille de
Bouvines le comte de Boulogne, voulant pa-
raître plus grand qu*ii n'était, ajouta à son
heaume des cornes faites de c6tes de baleine.
Voyez le Recueil des historiens de France,
t. XVII, p. 337. B. Sir Samuel Rush Meyrick,
qui cite le chapelain de Philippe-Auguste et
Guillaume Guiart, dans son Enquiry into anùent
Armour, vol. I, p. 86 et 178, a conunis au
moins une étrange méprise. — Dans les Chro-
niques de Froissart (Ifvre III, chapitre cxii,
année i388; tom. II,pag. 701, col. 1. Cf. le
second Volame du mtignijicqae Mystère des Actes
des Apostres, etc. édition de i54i, in-folio,
feuillet ii verso, col. a ], il est question de vais-
seaux t qu'on dit halleniers:* et dans les mé-
moires d'Olivier de la Marche, liv. Il', chap. iv
(édit. du Pantk, litt. p. 568, col. a), on voit
figurer, aux noces du duc de Bourgogne et de
Marguerite d'York, en 1 468, une baleine mé-
canique de soixante pieds de long, conduite
par deux géants.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 363
D*aboiidant j*aj prémédité
Qae force harenc il noua Cnib.
LX PATBOK.
Garde bien qu*il n\ ayt defiaidt.
Et de faire apporter t*advxae
Dq bresil de la bonne guyse
Et des larda ; mais faictz qu*ilz soient bons.
LE SfiCORD. *
Oublier ne Ginlt les jambons ,
Entendx-tu?
' LE PATRON.
Qiarge-toy aussi
De bon beuf salle.
LE PREMIER.
C*est ainsi ;
Et fiiult du mil , febres et pojs.
LE PATRON.
Des ongnons.
LESBOOND.
Des aulx.
LE PRimER.
Et des noix.
Tout est bon en vitaillement.
LE PATRON.
Gamys-toy aussi de firoment;
Car en deffaulte de biscuyt,
L*on en vit, pourveu qu^il soit cuit,
J*entends rosty.
LE PREMIER.
Si faict-on d*orge.
LE SECOND.
Et pareillement pour la gorge
Rafireschir.
LE PREMiaR.
Le goust du raisin.
â6.
364 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
LK SECOND.
Qu*il ne soit oublié , cousin :
Cest le principal de la feste.
LK PATRON.
A nous est aussi manifeste
Que voulentiers t*en tire près.
tE PREMIER.
Choisir fault du bon par exprès ,
Car le mauvais porte dommaige.
LE SECOND.
Donne-toy garde de fromaige ;
Qu*il soit bon, et beurre à foison^
LB PATRON.
Que reste plus?
LE PREMIER.
Bien est raison
D*avoir du vinaigre et veijus.
LE SECOND.
m
Et pour passer le temps aux jus ,
PToublye les cartes et dez.
LE PATRON.
C*esl bien ce que vous demandez ,
Quant une heure avez de repos.
L'Âpocalipse sainct Jehan Zebedee, etc. Paris, Arooul et Charles les Aa'
geiiers frères, i54i, in-folio, feuillet vii recto, col. i.
Page 38, vers 379, couplet xil.
AlccUtz nest pas provençal; cest tin mot espagnol venu de larabe («>s!^t),
^omme alcalde, dont nous avons fait alcade^ et qtii est tout à fait différent.
Nous avons encore dans notre langue le mot caïd, qui sert à désigner le
chef d'une tribu de nos possessions firançaises d'Afrique; cest là, je crois,
le terme par lequel aurait dû être rendu alcaitz , au lieu de recourir à alcaïde ,
qui, en castillan, présente le sens de gouverneur de ville, de forteresse, de
château ou de prison.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 365
Page a8, tots SgS, couplet xii.
Thibaut I*, comte de Chartres, de Tours et de Blois, qui est certaine-
ment la souche des comtes de Champagne, avait pour cris de guerre le
nom de son principal domaine , ainsi que Passavant :
E li quens Thibaut Chartrei et Passe avant crie.
Le Roman de Rou,U I, p. i38« v. 6667.
Munjoiel escrient si Franceis,
E Passavant! Tiebaut de Bleis.
Chronique des ducs de Normandie, par Benoit, t. II , p. 3 1 5 , v. 2 1 699.
Des comtes de Chartres et de Blois , le cri de Passavant vint aux comtes
de Champagne, et de là aux rois de Navarre, qui Tinscrivirent sur leur
sceau. Les mots de Passavant le meilbr se lisent au contre-scel d'une charte
de Henri le Large ^ et d'une autre de Thibaud FV, en 1217*. Celui de
deux instruments de Thibaut I** de Navarre , datés de 1 q 64 et de 1 q 48, porte
Passe avant late ibadt {Passe avant la Teibaat)^,
Ce nom de Passe-avant était aussi celui d'une bannière mentionnée par
tin trouvère de l'époque :
Symon Disier, de vous me vaut
Toz jors et après et devant,
Quar toute honor en vous acieve ;
Maintes genz s*eti vont parcevant.
Vo baniere a non Passe-avant,
Ri toz les abatus relieve.
lA Congié Jehan Bodel d^Àras,}/. 87. {Fabliaux et contes t ëdit. de Mëon ,
t I, p. i36.)
P/ige ad , vers 4o6 , couplet xii.
A l'époque 0(1 se passent les événements racontés par Anelier, les Na-
varrais étaient renommés pour leur habileté à manier la lance et à lancer le
* 5. Bemardi, ClarevaUensis ahhatis, ùenui moréiu^tftdtf Lova/^ par A. Duchesne,!. I, p. 34.
illastre assertam, etc. cura et studio P. Fr. Chi- ' Voyez Adidones al Diccionaria de antigue-
âetii.DiYione,Typis Philibert! GhaVance,BfDCLX, dades de Navana, por D. Josë Yanguas y Mi-
iii-4*,p. 579. randa. Pampioila, itnprenta de Javier Goye-
* Histoire généalogique de la maison de U(p neche, i843, in-4** esp. p. 39 4* 325.
c
366
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
javeïot ^ Aussi disait-on en proverbe commun» Lî meiUor lanceor en Navare,
ou : Li meillor lanceur de gaverlos en Navarre^,
»0n lit dans le Roman de Gérard de Rossillon :
Aduc-vos Senebru de Sanh-Ambriei ,
Ab .XX. M. Gascos , tan los esmei.
Lhi Navar e Ibi Bascle , cilh d*Agetiei ,
Si son autre .xx. m. em pmmerei.
Cascus porta très dartz e .j. espei.
Pages 53, 54.
Lhi Navar e Ihî Bascle lansen lor dartz»
No i a ta fort escut non fassan part.
Page i44.
Les Gascons jouissaient aussi de la réputation d'être aussi bons dardasiers
que légers à la coiu^e ^.
Un ancien trouvère nous montre des soldats armés de javelots, qu'ii
appelle dards à main, combattant ainsi du haut des remparts dune place
assiégée :
Fors fu Tassaus et molt fist à douter.
Tant gentil homme i véissiés pasmer. . . *
Ches arbalestricrs ces quariaus desteler,
A dars maniers ceus des creniaus berser.
Le Roman des Lorrains, Ms. de la Bibl. imp. fonds de Colbert n* 6o9 ,
du Roi 965i| , 3. A. fol. 200 recto, col. 3 , v. 6.
^ Les Gantabres Tétaient déjà, au temps des
Romains :
Ac JQYenem, cpemVasco levis, quem spicula deoseot
Cantaber urgebat , letalibas eripit armis.
C. SU. lui. Punie. Ub. X, V. t5.
Je soupçonne du Bartas de réminiscence,
quand , après avoir comparé le cheval de Gain
au tigre et à rhirondelle, il ajoute :
Et son brave galop ne semble pas moins viste
Que le dard biscaïn , ou le traict moscovite.
La Secondé Semaine, «te. k Paris, M. DC. X. in-
folio, i"'joar, p. i43, V. 9.
Au XVII* siècle, nous avions pique de Biscaye
dans un sens Gguré :
• . . .Geste picque de Biscaye de la rué S.
Denis, qui â fait faire plusieurs fois cession à
son mary, et ne laisse pourtant de tenir bou-
ti^que ouverte. • (RecneU gênerai des caquets de
Tacouchie, etc. u.dc.xxiii. in-S**, 5* journée,
pag. i44.) Notre mot populaire bisquer (être
piqué) ne viendrait-il pas de là?
* Proverbes et dictons populaires. . . auxxilf et
xiv* siècles, etc. par G. A. Grapelet A Paris,
M DCGc XXXI , in-8^ p. 8 1 .
' Histoire de la croisade contre les hérétiques
albigeois, p. 34« v. 3i4, 3i5. M. Fauriel a eu
certainement tort de traduire dardasier par ar*
b^ers.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 367
Au XIII* siècle, les Espagnols affectionnaient lexercice du javelol. Écou-
tons Âdenez, qui nous dit :
Vraieioent sachiez sans cùidance
K*Espaignol tienent molt à bel
Le jeu de lancier au tabiel.
Le Roman de Cleomades, Mt. de i* Arsenal, B. L. F. in - fol. n* 17S,
fol. 62 recto, col. 1, v. 8.
On lit dans un autre roman de la même époque :
Vient entor li la grant compaigne. . .
Mes li Espaignol le batoient
De lor brans , si li embatoient
Parmi Tescu lor javeloz.
Le Roumanz de Claris et de Loris , Ms. de la Bibl. imp. n* 753^^,
foi. 1 14 recto, col. 3, v. 4.
A la fin du xiv* siècle , les Espagnols , surtout les Castillans et les Galiciens ,
avaient conservé Thabitude de combattre avec des dards et des archegayes,
des zagaies sans doute, qu'ils lançaient sur Tennemi. Voyez les Chroniques
de Froissart, liv. I, part. 11, chap. ccxxix, année 1 867 (t. I, p. 53 1, col. 1);
liv. m, chap. LXi, année i386 (t. II, p» Sy^, col. 2), et chap. lxviii,
année iSSy (p. Sga, col. 1. Cf. p. 697, col. 2, et p. 699, col. 1),
Le mot azcona, employé par Anelier dans le vers qui a donné lieu aux
observations précédentes, en mérite également ime. M. Raynouard, qui
Ta recueilli dans son Lexique roman , t. II, p. i3a, ne manque pas de faire
remarquer qu'il existait en vieil espagnol^; mais il en reste là, laissant ainsi
à d'autres le soin de compléter son article.
«Les lances, dit M. du Méril, étaient ordinairement en frêne; rien n'est
plus commun dans la poésie française que lance fraùnine , et on lit dans le
Roman d'Agolant:
Et puis li ont son roit espié livré;
H fil defrenfi, si ot fer acéré*.
* D. Gonzalode Beroeo, Vida de sania Oria, Dans une chanson de geste plus ancienne,
st. 8 1 . (Colecdon de poesiatcasullanas , etc. t. U, c^est une lance de sycomore :
p; 445.) Cf. DicctoR. de la lengaa castellana, etc.
r.,,^, rrj.^ A A «Il .F. acca^ab^maecabdhsau^...
lD-fol. 1. 1 , p. 5 1 5 , v" Aicon,Atconp,, AzooMUa, *, - , i •
...... 1 , 1, t E *c fer en sa lansa de ncamaur,
> AiUeon il est parié d une lance jj,^ ^^^^ ^ 3j^^ ^ ^ ^^^ ^„^ ^^
Qoi grosse lu , roide , defraisne.
BomoMdêla rmUltê. p. i$4. v. »654. Cf. nol. «•"-" *^ ^^^«^ ^ BM$iihM, p. i3i.
368
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE,
(( A se signifiait aussi lance en anglo-saxon :
ByrhtnoS ma]>elode ,
» bord hafenode ,
wande wâcne œ$c, etc.
Mort de Byrfatnoth> dans les Anaîecta Anglo-Saxomca de B. Tborpe,
Londres, hdcccxlyi , petit in*8*, p. i3a, col. a.
nAstonney en vieux français, vient probablement de hasla^.n
Ici j'arrête M. du Méril pour lui adresser deux questions : r s il a vu ce
mot ailleurs que dans le Glossaire de la langue romane, 1. 1, p. 1 02 , col.i ,
où le lexicographe a négligé de citer aucun exemple; a** si, au Ueu d'adopter
un nouveau mot, avec une étymologie différente, il ne vaudrait pas mieux
supposer que Roquefort, ou celui qu'il a copié, a lu astonne quand il y avait
asconne.
Page 3o, vers 409, bouplet in.
Le législateur des Arabes, appelé Mahommès, et plus ordinairement
Mahom, par les anciens trouvères du nord de la France, porte le nom de
Bafomet et de Bafom dans les ouvrages des troubadours :
Ab luy venseretz tolz los cas
Cui Bafometz a escarnitz,
E *i8 renegalz e Is assalhitz.
Gavaudan le Vieux : Senhors, per los nostres peccatz , etc. ( Choix des poésies
originales de troubadours, t. IV, p. 86.)
Profeta sera *N Gavaudas,
Qu*el dig er faitz e mortz aïs cas,
£ Dieus er honratz e servitz
On Bafometz era grazitz.
Jbid. p. 87. Cf. Lexi<juê roman, t. II, p. 167, col. i%
Il y avait encore des lanees de sapin :
Cieux-là q[m va portant Tymage femenine ,
Porte moult fièrement celle lance sapine.
Le CUmlitr au Oy^M, «le. ëdit. dn btron de Reifieo-
btrg, t. II, ptg. 417, V. i5io5.
Dans un document contemporain de la
guerre de Navarre, il est question de ^aives
d*osier, à moins que le copiste n ait, par erreur,
écrit ozier pour ociVr :
fltem mandamus vobis quod queratis ad
opus nostro duodecim gladiot bonos die ozier,
fortes et levés, verniculatos, id est cemiciéz. >
[Epistola Alfonsi, comitis Pictavie et Tholose,
senescallo Xanctonensi, super Jeudis scribendis ,
A, x>. M* C(f h/* nom, in Thés. Cbart. reg. lxii ,
vol. II, fol.^Sa recto.)
* Histoire de la poésie Scandinave, prolégo-
mènes, pag. a38, 389.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE
369
Per aycel Bafomet a cuj mi son donatz,
Jamay no finaray c auray Frances trobatz.
Der Roman von FierabraSt ProvenzaUsch, p. 8 , v. io3.
■
Per Bafomet mon dieu, que totz nos a jutgier, etc.
Ihid, p. i3, V. 3o8. Cf. p. i4 , v. 3i4, etc.
Car per aycel Bafom a cùi mi soy donatz ,
Jamay no finaray c*auray Frances trobatz.
Ihid. p. ai , V. S79.
leu no n refudaray, per Bafom, tro a sis.
Ibid. p. 33, V. 636. Cf. p. 3o, v. 873, etc.
Les écrivains latins du même pays, ayant à parier de Mahomet, ne man-
quaient pas de rappeler pareillement Baphomet, Baphamet; on le voit par
deux passages de Raimond d*Agiles cités dans le Glossaire de du Gange , 1. 1 ,
p. 534, col. I, au mot Bafumariay et par une phrase dun autre chroni-
queur rapportée plus loin, p.. 679, col. 1, à l'article Baphamet
D autres passages cités au mot Màham , t. IV, p. 186, col. 3 , et au mot
Màhamet du glossaire et index de notre édition de la Chanson de Roland,
p. 194, 195, montrent que le prophète avait été mis, par nos ancêtres, au
nombre des dieux qu'ils prêtaient aux mécréants ^ souvent désignés, dans
nos anciens poèmes, par le nom de gent, de geste, de maisnie ou de lignage
Mahon^. Cette apothéose apparaît encore mieux dans les vers suivants :
Par matin se leva, moult reclama Mahon,
Margot et Âpolin, Jupiter et Noiron.
Le Roman du Chevalier au Cjgne, Ms. de la Bibl. impér. n* 54o * , foi. 5 1
recto, col. 2, v. i5. Cf. éd. Reiffenberg, t. Il, p. 179, v. 7993; et
p. 355, V. i39i3.
^ A ceux qui vont paraître devant nous,
joignez Seplifone, nommé dans li Romans d!A-
Udandre, p. 181, v. 33, et Barrakins, qui Test
dans la Chronique rimée de PhH^>pe Moushhs,
v. 53s5, 1 1, p. 9i4.
Dans la version anglaise du premier de ces
poèmes , le rimeur place dans la bouche des
barons grecs un appel as armes, for douce Ma-
hons I Voyez la Collection de romans métriques
de Weber, 1 1 , p. i53.
HIST. DB LA OUBBaE DB NA?.
' Voyez la Chanson d^Antioche, L 11, p. 89;
la Chevalerie Ogier de Danemarche, v. 9836,
t. II, p. 399, et V. 984 1« p. doo; la Chanson
dffs Saxons» 1. 1, p. 24* et t II, p. 84t >7o; le
Roman de la Violette, p. 73, v. 1417* et la note
correspondante ; li Romans de Bauduùi de Se-
(oorv^t I,p. 382, et t. II, p. 65, 66, 171, etc.
On disait aussi la geste Noiron. Voyez le Roman
âiÂnséis de Carthage , Ms. de la Bibl. imp.
n** 7191* fol. 29 verso, col. 1, v. 10.
47 .
370 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Et falsl car croi Tervagant et Mahon,
Et Apolin et mon dieu Barratron,
Et Jupiter qi croient Esdavon, etc.
La Chevalerie Ogier de Danemarche, v. 1 1 749 ; t. II , p. 490.
He tar the her of hed and berd.
And seide he wolde hii' wive with swerd .
Beo his lord seynt Mahoun.
The Kjrng of Tors, v. 100. [Ancient Engleish metrical Romancées » voi. II ,
p. 160.)
Bi Jovin and IHotoun,
Bi Mahoun , and bi Tirmagaunt , etc.
Ibid, V. 453. (Ibid. p. 176.)
Furst he custe Appolin ,
Astrot, and sire Jovin,
For drede of worldes awe ;
In the temple, whil heo was ther,
Of Mahoan and Jubiter,
Ther heo lemde the lawe.
Ibid. V. 475. (Ibid. p. 176.) Cf. v. 56o,6i8, 634 « p. i79«t 18s.
Whan the soudan thys tydyng herd ,
For jre as he wer wod he ferd ;
He ran with a drawe swerde
To hys mamenlrye ,
And ail hys goddys ther he amerrede .
With greet envye.
Asterot, Jopyn, and Mahoun
He ail to-hew with hys fachoun ,
And Jubiter he drew adoun
Of hys autere.
Octavian imperator, v. i3o3. (Metrical Romances, by Henry Weber,
VO). III, p. 31 1 , 3ia.)
Si Ton en croit nos anciens poètes , on voyait souvent chez les musulmans
la représentation figurée de Mahomet et d*autres images :
Et sor iceus envoist maie confusion
Qui croient et aorent la figure Mahon î
La Chanson d^Antiocheg ch. I, coupl. ni; 1. 1, p. 5.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 371
Là enfuient le mort, chascuns s*en avança.
li pères un image k son chief il posa
En Tonor de Mahon, que tousjours servira.
Ibid, ch. V, coupL it; t. If, p. i4. Cf. p. 46, 47.
Elle avoit ung drap d*or moult biel et reluisant :
Deux campaignes i ot de vermel et de blanc.
En k blance avoit mis Mahom et Tiervagant
Et ij fiers campions, pourtrait en droit samblant,
Et se tenoît cascuns une espée trençant;
Et en Tautre partie dou drap noble et plaisant
Fu pointe ly ymagne de Jhesus le poisant ,
Et 8*avoit desoulx lui ung homme haut et grant,
A loy de campion tint la lance trençant :
Droit as deux Turs s*aloit combatant par samblant.
Le Chevalier au Cygne, édit. de M. de Reifienberg, t II , p. 974, v. 1 0750 ^
Puis prist Tescu qi fu d*os de poisson. . .
Enmi avoit un ymage Mahon
Tôt de fin or massis dessi en son.
La Chevalerie Ogier, v. 9908 - 6; t. II, p. 4o3.
Enmi la sale fu Mahons aporté.
n estoit mis sour .ij. pailes roé ;
Paer devant lui ot .iiij. candders.
Et sor cascun ont .j. ciei^ alumé.
La ne pasoit Sarrasin ne Escler,
Ne Tenclinast voiant tôt le bamé.
DeHuon de BourêeU, Ms. de )a Bibliothèque publique de la ville de Tours,
fol. 98 recto, V. i5.
Par suite, le nom de mahommet fut employé dans le sens d'idole, de
Mais chascuns a uns divers mestre,
Uns mahommet en cui il croit.
Par coi s*amors fi*aint et descroit.
Les Towmois de Chaaoenci (1186), par Jacques Bretex, p. 108, v. 963o.
Ceât sans doute dans ce sens que prend ce mot l'auteur du Ùii deu Ma-
^ Plus loin, p. 4i9» V. 14957, il est fait fabriquées en pays musulman , comme par ricAe
meadon de draps d*or de tnmrt de Mahon : le drap de tuevre à Cipion (p. 4i3, v. 14973), il
rimeur a tans doute entendu parler d'étoffes aura voulu désigner une étoffe italienne.
*7-
372 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
hommes^, Watriquet, dont les vers présentent trop d*obscuritë pour quf
l'on puisse se permettre autre chose qu'une simple conjecture.
On donnait encore le nom de mahommet ou de mahon aux figures an-
tiques que Ton trouvait en terre , plutôt qu au métal dont elles étaient faites.
Il y a donc quelque chose à corriger dans ce que dit Tabbé Lebeuf *, et,
d après lui , D. Carpentier *, qui tombe plus juste un peu plus loin *. Une
figure trouvée chez les templiers, et connue sous le nom de Baphomet,
servit à leurs accusateurs de prétexte à une imputation d'idolâtrie, ou au
moins de gnosticisme; mais leur défenseur, M. Raynouard, Jia pas eu de
peine à prouver, contre M. de Hammer*, que cette accusation n'était rien
moins que fondée , et le baphométisme , déjà attaqué, en 1810, par M. Sil-
vestre de Sacy, dans le Magasin encyclopédique ^, a été ruiné sans retour
par la réfutation insérée, en 1819, dans le Journal des Savants '', ce qui na
pas empêché, plus tard, M. Mignard de reprendre l'accusation d'hérésie
portée autrefois contre les templiers *.
Page 53 , vers 469 , couplet xv.
Un trouvère contemporain a composé, sur la mort de Thibaut V, une
complainte , que M. Achille Jubinal a publiée , avec une traduction en regard ,
dans le deuxième numéro du Journal de l'Institut historique. Depuis, ce
morceau a reparu parmi les Œuvres complètes de Rutebeuf, etc. t. I,
p. 40-47. Les notes qui l'accompagnent^ me dispensent de m'étendre sur
* Manuscrit de la Bibliothèque impériale, getica pro templariis, etc. dans les Fundgruhtn
supplément français, n** 633**, fol. kk verso- des Orients» t. VI, p. 4o5-4i6.) — > Voyez
47 recto. aussi un article de M. Rapetti dans le Moni-
' Dissertations sur Thistoire ecclésiastique et teur universel, n** du mardi 10 janvier i854,
civile de Paris, t. II, p. 169, 170. Voyez encore p. 89.
le Dictionnaire étymologique de Ménage, à la * Monographie du coffret de M. h duc de
fin du mot Médaille, t. II, p. 193, celui de Blacas, etc. Paris, Dumoulin, i859;5iu(e de
Trévoux, à l'article Mahon, et notre Théâtre la Monographie du coffret de M, le dac de Blacas,
français au moyen âge, p. 175, col. i, en note. ou preuves du manichéisme de l'ordre du Temple,
* Gloii. m€c/.«tî»/. La/in.t. IV, p. i86,col. 3. Paris, Dumoulin, etc. 18 53, ensemble 1 vol.
* Pag. 187,001.1. in-4*» avec planches. — Avant M. Mignard,
* Voyez Mysterium Baphometi revelatum, dans M. de Hammer s'était occupé du même mo-
les Fundgruhen des Orients, etc. t. VI, p. 3- 1 s o, nument Voyez Mémoire sur deux coffrets gnos-
pi. tiques du moyen âge, du cabinet de M, le dac de
* T. VI, p. 169. Blacas, Parb, librairie orientde de Dondey-
-' Page 1 52. Le système de M. de Hammer a Dupré, i832, in-4% pi.
d'ailleurs été réfuté en Allemagne , notamment * Voyez encore la note C à la fin du volume ,
par M. Grober de Grubenfeb. [Epistola apolo- p. 347-S49.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 373
le compte de Thibaut, comme sur celui de son frère Henri, dont le règne,
qui fut court, nofire aucun événement remarquable.
Page 3â, Ters A8i, couplet x\.
Cette singulière expression, rram de traiços, avait son équivalent dans
notre andenne langue; du moins on y trouve branche de Renart avec la
même signification :
Li aux Naymes parole , qi le cuer ot liart ,
Vaillanz fu et prodom et de molt bone part ,
Toz jorz ama le roi sans branche d£ Renart.
La Chanson dts Saxons, couplet xix; 1. 1, p. 33.
On appelait aussi un traître branche de meurtre, conune on le voit par ce
passage d un poème d'une date postérieure :
Puis c*uns-homs est traîtres, jaumais bien ne fera,
Et si sera chius folz, qui puis s*i fiera : .
Car c*est .j. rains de mordre, que jÀ Diex n'amera;
Et Diex het tous traîtres , jà ne les sauvera ,
Pour Tamour de Judas , qu'en baisant le livra ,
Se par confession repentanche [n*en] a.
Li Romans de Bandain de Sehourc, ch. Il , v. 448; 1. 1, p. 46.
On trouve encore raim de lascheté dans une ballade d*Eustache Desdbamps
contre ceux oui demandaient son office en donnant à entendre qu*il était
mort. Voyez ses Œuvres morales et historiques, publiées par Crapelet,
p. 12g, avant-dernière ligne.
»
Page 34 , vers 487 , couplet xv.
Comparez ce récit d'Anelier avec celui de la Branche des royaux hgnages ,
t VIII des Chroniques nationales françaises, p. 111-118. Pour la relation
de la croisade de Tunis, on peut recourir à l'Histoire des croisades de
Michaud, liv. XVII, 4* édition, t. V, p. 76-1 07. Dans son Itinéraire de Paris
à Jérusalem, etc. M. de Chateaubriand a fait un tableau rapide et brillant
de cette expédition et de la mort de saint Louis, qui en fut la suite.
Page 36, vers 5 10, couplet xvii.
Les anathème^ ou imprécations lancées contre ceux qui oseraient violer
374 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
les pactes ou les articles dont on était convenu remontent à la plus haute
antiquité , et furent en usage pendant les premiers siècles du moyen âge. S*il
faut en croire dom de Vaines , le xiii' siècle montre encore , dans les actes
ecclésiastiques comme dans les diplômes et diartes laïques, mais bien rare-
ment, quelques traces de ces malédictions; mais c*est ici qu*elles finissent :
u A cette époque , dit-il , on ne doit plus rencontrer ni anathèmes , ni ex-
communications, ni imprécations.» Voyez Dictionnaire raisonné de Diploma- .
tique, etc. t. H, p. ig-aS, au mot Imprécations.
Page 38, vers 53 7, couplet xvn.
Le sanchet était une monnaie navarraise, au sujet de laquelle on peut re-
courir au Diccvonario de antiguedades del reino de Navarra, de D. José Yanguas
y Miranda, t. H, p. 356, 364. Nous y reviendrons.
Pages 36-39, vers 5o4-5^6, couplet xvu.
La paix et l'unité dont parie ici le troubadour comme rompues par le roi
don Henri furent conclues entre les quatre villes par ordre du roi don
Sanche le Fort, en 12 2 a, et, pour entendre ce qu ajoute l'auteur relative-
ment aux sceaux qui donnaient autorité à lacté public dressé dans cette
occasion, il faut savoir que le sceau dont usait le boui^ de la Navarrerie
portait sur lune de ses faces la figure de la Vierge avec son enfant dans ses
bras, et sur l'autre la représentation de la cathédrale. Le sceaiyles habitants
du bourg de Saint-Cemin et de la ville de Saint-Nicolas, qui formèrent
ensuite une seule municipalité, composée de vingt conseillers et de deux
alcades, portait d'un côté une nef, au milieu la figure du saint avec les
insignes de l'épiscopat, et au-dessus une étoile et un croissant; de l'autre, se
voyait un mur avec des créneaux et des tours. «La lune et l'étoile, dit don
Pablo Ilarregui , auquel j'emprunte ces observations , furent toujours l'attribut
particulier du bourg de Saint-Cemin , et on les y voit encore peintes dans
l'église paroissiale. On en ignore l'origine, ajoute le savant Navarrais; mais
je crois que l'usage de ces deux signes doit être très-ancien, et remonte
peut-être aux premiers temps de l'endroit. Ce qu'il y a de certain, c'est que
plusieurs cités de la Bétique , comme Acinipo , Asido , Bailo , Carbula , Gades ,
Uiia et autres, plaçaient sur leurs monnaies les astres en question, qui étaient
sans doute des symboles de son culte antique. Peut-être la Iruna des Vascones
avait-elle les mêmes signes, qui seraient ensuite restés comme de simples
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 375
figures de blason. » Pour moi, je ne crois pas qu'il faille aller chercher si loin
Torigine des deux qui nous occupent. Selon toute apparence , ils faisaient
partie du sceau de la ville de Saint-Nicolas, où le saint était représenté na-
viguant à la lane et as es toiles; et quand la séparation eut lieu, le boiug de
Saint-Cemin prit pour sa part du sceau commun Tétoile et le croissant qui
le décoraient ^ Le bourg de Saint^Michel avait pour la sienne la figure de
larchange son patron , sans rien de plus.
Il existe dans les archives de layuntamiento de Pampelune un document
original relatif à lunité et à l'accord des quatre villes, qui donne en même"
temps une idée nette de Torganisation des conseils et montre dans quelles
classes ils se recrutaient. Comme cette pièce jette du jour sur les person-
nages dont il est parlé dans ce couplet, et que d'ailleurs elle nous oQî*e un
curieux spécimen ^du langage qui avait cours alors à Pampelune , il nous a
paru, comme à D. Pablo Ilarregui, à propos de la publier :
In Dei nomine. Sabuda cosa sia a totz homes, als qui son e qui son per venir, que
les doce juraU e lo coseil del bore de San Cemi de Pamplona , nomnadament don Bon
Macip, e don Arlal Deza, e don Garcia Amall, e don Helies David, e don Per Arnalt
de SantGili, e don Père Semeneilz lo ferrer, e don Paschal de les Tables, e don Johan
Régnez , e don Miguel de Tassonar^ e don Pero d'Olaîtz lo niayor, e dcn Semeno d'Ar-
cenegui, e don Père Johan Pelil; e les doce juratz e lo conseil de la Navarreria de
Pampalona , nomnadament don Miguel Peritz de Zavaldica, e don Miguel de Sada , e don
Johan Thomas, e don Pero Gil lo broter, e don Domingo de Ëgueratz, e don Père
Arceîtz de Zavaldica , e Semen Ortîz lo cambiador, e don Sancho Peritz de Gongora , e
don Miguel Arza, e don Pero Ochoa de Semeteri, e don Eneco de Toledo, e don Pas-
cal ferrador; e les doce juratz e lo conseil de la poblacion de San Nicholau de Pampalona .
nomnadament don Blartin Motza, e don Johan Peritz Motza, e Ochoa d'Undiano, e don
Miguel de Meotz lo joven, e don Guillem de la Raya, e don Domingo d'Utzama, e don
PaschiJ Guillem lo zabater, e don Domingo Arzaya lo ferrer, e dop Père Semeneitz
lo carpenter, e don Père Santz lo bureler, e don Semen de Meotz, e don Semen cte Lar-
rangotz; e les seis juratz e lo conseil del bore de Sant Miguel de Pampalona, nomna-
dament don Père Beatza, e Johan d*Echeverria, e don Miguel Gailla, e don Père Bene-
dit, e don Johan Calvo, e don Sancho lo peleter, atorgaren e venîren. de manîfest cant
* Lie P. de Moret donne une entre explication . de roi avec diadème et pendants , et ces mots :
de forigiiie de ces armoiries, qu'il rattache à la iSaAciiu rex. Voyez tnvestigaciones histâricas de
bataille de lasNavas de Tolosa. On doit aussi à las antigàedades del reym de Navarra, édit. de
cet annaliste la publication d*une monnaie qui 1766, iiv. III, chap. ix, n** Sa, p. 740; et An-
torunedeses factes porte le croissant et Tétoile nales del reyno de Navarra, Iiv. XX, cbap. v,
avec rinscnptioniVavaiTa, et sorTautre une tète S ¥i, n* Sa, t III, p. 108.
V
^
376 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
avinenza c la patz e la unitat (iren , segun que se demostra en les cartes sayeladas ab
les sayels dels sobreditz conseiltz. Firen altressi esta avinenza en ial manera que si. per
aventura, lo seynnor don Thibal, rey de Navarra, o nengun altre que jamas nenguns
temps sia rey de Navarra, donava ningun judici nimandava que complisse ni fisen nen*
guna emenda ni nenguna res les uns als allres,' per razon de les quereîlles que furen
mises en sa man, ni per razon de les demandes que furen faites denant el, ni per nen-
gunes altres razons que aguisen estas entre els de coseil a coseil entro al dia que esta
carta fu faita e atorgada , se son obligatz totz les sobreditz juratz e conseiltz que res non
tenguen, ni res non husien, ni res non complisquen, per nengun dann ni per nengun
pro que iiy agui>sen ni esperassen ad aver nengun ni nenguns dds sobreditz conseiltz
per nenguna razon. E quel o quels déls sobreditz conseiltz lo ûssen, que sien fais e per-
juris e tais traydors manifeslz com Judas Cariât , que tradi nostre seynnor Oiesu Christ
en baisant , e que ayen totes les altres pênes , segont que en la carta de la avinenza e de
la patz e de la imitât diz, e que non s*en pubsen salvar per nenguna razon que ds po-
dissen far ni dire, ni altre os allres dizissen o lissen per els. E en testimonianza d'estes
sobredites coses , les sobreditz juratz e conseiltz an mis caduns les sayels des sobreditz
conseiltz en esta proâent carta , des cals sayels husanen caduns en lurs sobredites viles
troa *1 dia que esta carta fu faita. £ io don Johan Cofier, escrivan jurât del sobredit bore de
San Cernin , per mandament dels sobreditz juratz e conseiltz escrivi esta carta , la cal
fu faita e atorgada m la era m. ccg. un., el mes de jun, lo dimengo avantz de la festa
de sant Johan Batista.
A ce document, en effet, sont joints quatre sceaux, aujourd'hui tout à
fait brisés ; mais si , à Tépoque où 1 acte fut dressé , les quatre villes
avaient leur ayantamiento ou conseil particulier, plus tard , ceux du bourg
de Saint-Cernin et de Saint-Nicolas s unirent ensemble, comme cela a
été dit, et continuèrent ainsi pendant quelques années, jusquà ce que de
nouvelles discordes les obligèrent à se séparer. Avec la destruction de la
Navarrerie, en 1276, disparut pour toujours le bourg de Saint-Michel, et
voilà la cause pour laquelle on ne voit concourir que les trois conseils au
célèbre privilège de Tunion , qui mit fin à toutes les dissensions.
Page 4a , vers 692 , couplet xvni.
A la fin du xin* siècle , nous voyons pareillement entre les mains de fi*ères
mineurs des chartes étrangères à leur ordre : c'était le comte de Foix qui
avait donné en gage celles de son copnté aux frères mineurs de Toidouse ,
pour une somme d'argent. Philippe le Hardi s'occupa de les faire restituer,
comme on le voit par la lettre suivante, adressée au sénéchal de cette ville :
Philippus, Dei gratia Francorum rex, senescallo Tliolosano, vel ejus locumtenenti ,
salutem. Mandamus vobis quatenus omnes litteras et instrumenta, quœ fuerunt deposita
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 377
pênes fratres minores conYentas Tholosae, qus erant inter dilectum et fiddem nostrum
comitem Fuxi et Gastontim de Beamio, defànctum, et CoDstantiam suam primogenitam ,
qus ibidem pro quadam pecuniœ somma extitenmt obligats, si vobis consUterit dic-
tam summam pecuniœ solutam fuisse, eidem comiti, vel ejus mandato, sîne dilatione
qualibet liberari et restitui faciatis. Actum Parisius, die Mercurii post octavas Paschs,
anno Domini mîliesimo trecentesimo.
Trésor des chartes du château de Foiz. (Bibliothèque impériale, collection Doat, vol. GLXXVIl,
* jri. 87 recto.)
G*était, comme Ton voit, l*usage à cette époque de mettre ainsi en dépôt
entre les mains des religieux ce que 1 on pouvait avoir de plus précieux. Un
dociunent du 18 décembre 1271 nous montre un bourgeois de Bordeaux,
appelé Arnaud de Sous-le-Mur [Amaldas de subtas maram), abandonnant à
Henri de Cuzances [Henrico de Cazanciis), sénéchal de Gascogne pour le roi
d* Angleterre ^ , tout le droit qu'il avait sur une coupe d'émeraude ou de
quelque autre pierre précieuse [in capa smaragdinis sive aUerias lapidis pre-
tiosi) , qui était tombée au pouvoir des héritiers de Pierre et Arnaud Galhau ^
et ensuite mise en dépôt entre les mains de frère Raymond Esperetian , de
Tordre des frères prêcheurs, objet qu'Arnaud de Sous-le-Mur assurait avoir
été enlevé par des enfants de perdition , avec d'autres effets , de la maison de
Pierre et Raymond de Sous-le-Mur, son père et son aïeul. (Voyez Recherches
et mémoires concernant la viUe de Bordeaux, par fabbé Baurein, Ms. conservé
dans les archives de la mairie de cette ville , f ** 1 8 r^ et V*. )
Page &3 , vers 697 , couplet xix.
Nous avons déjà dit que , du temps de D. Henri , les habitants du boiug
de Saint-Gemin et de Saint-Nicolas avaient pour les gouverner un seul ctyan-
toaniento, composé de vingt conseillers et de deux alcades; il nous reste
à ajouter que , même après la ruptiure de l'unité par ce prince , ces quartiers
continuèrent à se gouverner de la même façon pendant un grand nombre
d'années, jusqu'à l'époque où des désordres graves obligèrent de séparer
les deux conseils. En 1 278 , le conseil unique des deux quartiers apposa son
sceau à un reçu de dona Gairaata, femme de feu don Pes de la Glau, pour
la somme de quarante livres tournois , montant de l'indemnité que le roi
^ Trob ans auparavant on trouve dans Far- Nangis, dans le Recueil des Historiens des
mée de Chariesd^Anjou un chevalier de ce nom. Gaules, etc. t XX, p. 43o, C; 43 1, B; 43a,
( Voyei la vie de saint Louis par Guillaume de B; 433 , Â; 434 , B.)
DIST. DE L\ GUERRE DE NAV. ^^
378 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Henri lui devait à raison da péage d'OstasvaiHed , pendant que don Pes le
tenait en location : «Et en testimonio et en maor firmeza de todo esto,
ajoute dame Guiraude, por queyo non havia mio propio seyeîUo, ruego i
los veynt jurados del burgo de Sant Cemi e de la pobladon de Sant Ni-
cholau de Pamplona que metan el lur seyeillo en esta présent carta, n etc.
(Archives de l'Empire, Trésor des chartes, 1276-89, J 614.)
Page 4a , vers 611, couplet xix. •
Cette reine était Blanche, fille de Robert, comte d'Artois, et nièce de
Louis IX. Voici la lettre par laquelle Thibaud II donna son consentement
au mariage de son frère :
Thibaus, par la grâce de Dieu, rois de Navarre, de Champaigne et de Brie cuiens pa-
lazins, À son très-chier frère* Henri, ^ fil le roi de Navarre, salut et bonne amour. Biau
frère, cum nous aiens antendu que mariages soit (aiz de vous et de Blanche, fille le
comte d* Artois, se il nous plest et nous nous i acordoas, saichiés , biau firere, que lidii
mariages nous plttt moult, et bien le voulons et nous i acordons et i donnons nostre
assantonant , nostre ostroi et nostre volante de quant que nous povons. Et pour grei-
gneur seurté, vous an anvoions noz lettres pendanz, qui furent faites par nous à Olit,
an Navarre, le jour de la nativité saint Jeham Baptiste, en Tan de grâce mil deus cenz
et soixante nuief. La note Huede de Chastiau-Tierri. (Trésor des chartes, ann. ia6g,
cart. J. 6i4t pièce 5; sceau en cire rouge représentant un diev&Ker portant les annes
de Navarre, sur un ohevâl caparaçonné de même.)
Page àà * vers 6 1 5 , couplet xx. •
Je ne connais pas, hors de cet ouvrage, d'autre exemple du mot caveria
dans notre ancienne langue d*oc, qui arait cependant caver avec la signifi-
cation de chevalier ^ En Navarre, on employait communément caberiat dans
le sens de chevaux, quand il s'agissait d armée; on donnait encore ce nom
aux rentes que les riches hommes et les chevaliers recevaient du roi , sous
la condition de le servir à la guerre avec un certain nombre de chevaux.
Vers Tan 1 276, à ce qu'il parait, le mot caberias fit place à celui de mUites,
et bientôt après à la dénomination de mesnaderos , ce qui n'empêche pas ces
mots de reparaître ensuite quelquefois indistinctement les uns pour les autres.
(Voyez Diccionarvo de antigâeiades del reino de Nafoorra, t.II, p, ao, 21 , art.
Gaerra. )
' Voyex le Lexique romau , t II, p. 367, coi. 3.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 379
Page àày von 638, couplet ix.
Après la mort de D. Enriqae, en 1 17&, sâ veuve fidandbe convoqua, le
a 7 août, les ricos hombres, les chevaliers et les hommes des bonnes villes,
sans tenir compte du clei^ë, et, du consentement de tous, elle nomma
gouverneur du royaume , à cause de la minorité de la reine doôa Juana , sa
fiUe, un fidèle serviteur du père^ D. Pedro Sanchiz, seigneur de Cascante,
qui jura d'observer les faeros. Une chose à noter, c'est que , dans le docu-
ment qui nous apprend ce fait, on voit ensuite les bons hommes des villes
(los baenos homes de las villtts) s'entendre et jiu^er entre eux que, si D. Pedro
Sanchiz ou tout autre gouverneur n'observait pas leurs fumvs, ils s'aide-
raient les uns les autres pendant l'espace de trente ans. Cet engagement fut
pris par les représentants des principales villes de la Navarre , qui apposèrent
leur sceau à l'acte qui en fut dressé. Voici cet acte, tel qu'il est rapporté
dans les Annales du P. de Moret, qui l'avait tiré des archives d'Olite :
En era m. et ccc. xii, lunes vînt et siet dias andados del mes de Agosto, coma por
muerte del rey don Henrique dona Blanca , reyna muQer del sobredito rey, oviesse cla-
mado los ricos hombres don Gil de Rada , don Gonzalvo Yyaynnes de Baztan , don Artal
de Luna, don Garcia Almoravil, don Juan Gonzalvez, don C^er de Malleon, don Juan
Çorbaran , et los c^aylleros et los homes de las buenas viQas de Navarra , el Burgo et la
Poblacion de Pamplona , Esteylla , CHit , Sangûesa , el Puent de la Reyna , los Arcos , Vîana ,
la Guardia, Roncesvaylles , San Juan del Pie del Puerto, sobre provision de gobemador
del dito reyno , la devant dita reyna dofia Blanca , de volûntad de los ditos rîcos homes ,
cabaylleros , et buenos homes de las villas , proveyé por gobemador de dito regno a
don Pedro Sanchii, seynnor de Cascant; el quai dito D. Pedro Sanchiz, recebida la elec-
cion , a requisicion de los ditos ricos homes et de los cabaylleros, et de los buenos homes
de las villas, juré corporalmente sobre los santos Evangelios y Crus, todbdoloo de su
mano ante todos, por mandamiento de la dite re^na, que eyli goberiuuria la tierra de
toda Navarra en sa tiempo bien et leialment , segun su poder, et que mantendria à to-
das las gentes de la tierra en sus fueros et en sus buenas costumes, et que desfaria las
fuerzas et las malas tueltas , las quales el rey don Henrique fizo en su tiempo , et los otros
reyes, desque el rey don Sancho entré â eyll, segunt que promisse et jtnré el dito don
Henrique . quando fo levantado rey, et se contiene en las carias de la jura.
Ici le P. de Moret interrompt Tacte que nous reproduisons, pow ftmre
^ Annales del reyno de Navarra, lib. XXIV, sa seigneorie de Cascante , dans ie c^s où il
cap. I, S 1, n* 4; t. III, p. 379, col. 2. Tels .mourrait sans enfanta* Les dem qn'il
étaient tes liens qui unissaient D. Pedro San- Juan et Millan, la vendirent en » 381 à k reine
ebir au rot, dont on voulait probablement bo- Juana, avec la vilie d'Aguilar, pour la somme
norer ht mémoire en la personne du nouveau de trois mille livres. {Dkc^dtanùyodel rcîno de
gouverneur, quen 1373 celui-ci lui iégtiait Netr. t. I, p^ 193, 19^9 5oA.)
48.
380 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
remarquer que la suite ne semble pas commime à tous les États de Na-
varre, mais seulement aux délégués ou procureurs des bonnes villes. La
voici :
Et los bonos homes de las villas anteditas, por amor que todas estas cosas fuesen
atenudas et bien gardadas , posieron entre si qu^ si el dito D* Pedro Sanchiz, 6 qualquiere
gobemador que iiiese en Navarra, viniesse en partida 6 en todo contra aqueyllo que es
contenu do en la dita jura, que é demanda de aqueyll 6 de aqueyllos é qui el luerto seré
feyto, que todas las villas porfacen al dito don Pedro Sanchiz, 6 à qualquiere gober-
nador qui fues en Navarra, en corl 6 (ueras de cort. Et feyto el porfazo, si eyll, 6 qual-
quiere gobemador qui fues et mandare, non lo quisier assi como lo promisse et juré, 6
prometrà et jurarâ qualquiere gobemador qui sera en Navarra, que nos ayudemos bien
et leyalment et entegrament con cuerpos et con haveres» que nuestros fueros et nues-
tras buenas costumnes nos sean aguardadas et tenudas , et las fuerzas desfeytas , como
jurado nos (ué et jurado sera. Et aquesta ayuda tengamos et complamos los unos a los
otros , como sobrescripto es , del dia que esta carta fué fey ta hasta treinta aynnos corn-
plidos, que todas las comunidades de las ditas villas lo juremos sobre santos Evangelios
et sobre la sant Cruz de siet & siet aynnos , todo home que sea de doce aynnos a suso.
Et qualquiere que contra esta ayuda et jura vendra, sea juzgado et punido, como
aqueyl que falsa su fé et su jura. Et an aun jurado entre si las comunidades de las ditas
villas, que cada una de eyllas envie de cada villa dos buenos homes a OUt'por verse
sobre las cosas devant ditas, et esto que sea de très a très meses. Et son los tiempos que
se deben aplegar, à tercero dia de Todos Santos , à tercero dia de Santa Maria de Can-
delaria, et al dia de Santa Cruz de Mayo, et al primer dia de Agosto. Et por mayor fir-
meza de las ditas cosas, nos , don Père de Esteylla, et don Pedro Furtado, et don Gre-
gorio de Galar, et don Pedro de Echalaz, de los veynt jurados de Pamplona, por nos
et por el conceyllo del dito Burgo et de la Poblacion de Pamplona , avemos puesto el
seyllo de la nuestra comunidat pendent en esta présent carta por teslimonianza.
Dans les mêmes termes et dans le même ordre, les procureurs des
universités, ou, conune nous dirions, des municipalités, apposèrent à
l'acte le sceau de celles-ci. C'étaient pour Estella D. Miguel Baldouin,
D. Bemart de Montaner pour la rue de San Martin, D. Sancho de Peralta
et D. Bartholomé d'Azqueta pour la paroisse de San Miguel et de San
Pedro de Lizarra , D. Sancho Soter et D. Bartholomé de Nazar pour la po-
pulation de cette cité. C'étaient , pour Olite , D. Miguel Ferez , son alcade ,
et D. Thomas Tendero^; pour Sangùesa, D. Gil Duhart et D. Espanol;
' J« soupçonne le mot Tendero, que nous. autant de Mercero, qui se trouve plus loin. En
veiTons plus loin, p. 393, écrit Tendùy (Cf. général , toute cette nomendatore me semble
Dtcc. de ont, del nino de Nav. t. III , p. 47 ) « de avoir été fort mal lue, et nous ne nous sommes
n*étre point un nom propre, mais la désigna- fait aucun scrupule de la rectifier plus d*une
tion de Tétat de D. Thomas. On en peut dire fois.
• . HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 381
pour Paente la Reina, D. Pascual de Palmas et D. Lope Ferez de Jacca;
pour los Arcos, D. Henrique et Yure Ferez, fiîs de son alcade; pour
Viana, Talcade D. Romero Ferez et D. Gregorio de Cuevas; pour la
Guardia , D. Martin Femandez de Aras et D. Fedro de Maria Jean ; pour
Roncevaux, Talcade D. Martin Sanz et D. Garcia Mercero; pour Saint-
Jean-Fied-de-Fort, D. Bemat de Baubion et D.. Bemat Arramon. Cette
union, ajoute le F. de Moret, naquit de la crainte que, pendant le règne
d*un enfant, les gouverneurs né prissent trop de liberté et ne portassent la
perturbation dans les choses qui touchaient aux bons/aero5 et coutumes. A
la fin de Tacte , il est dit que la cité de Tudela entra plus tard dans cette
union , et que ses procureurs , D. Remon Gomaz et D. Bartholomé de Do-
nadeu, apposèrent le sceau municipal à la suite des autres. Cet exemple
fut imité par un nombre d*universités qui alla en croissant, réduites
par l'inquiétude et par les événements politiques, à se serrer les unes contre
les autres , et à se liguer dans Imtérêt de leur conservation , bien que du-
rant Te temps que D. Fedro Sanchez de Montagut fut gouverneur, bien
peu eussent des motifs de crainte ; car ce Ait un homme très-droit et très-
intègre dans Tadministration de la justice '.
Page 4Ài vers 635, couplet ix.
Ma^é la nomination d*un gouverneur, la reine Blanche prenait encore
part au gouvernement du royaume ; peut-être aussi y avait-il des questions
réservées qu'elle seule pouvait résoudre. En ii'jli, Tinfant D. Fernando,
fils du roi de Castille , ayant assiégé Viana , les habitants lui opposèrent une
héroïque résistance. Pomr les récompenser et les indemniser de leurs pertes,
les riches hommes et les conseils des bonnes villes de la Navarre deman-
dèrent à la reine d'exonérer les Vianois du cens de douze deniers auquel
chaque maison était imposée. L*un d'eux, D. Juan Garceiz, se chargea de
porter en France la pétition dressée en leur faveur, et la veuve du roi Henri ,
qui se trouvait alors à Sens en Bomrgogne*, y fit droit, comme on le voit
par la pièce suivante :
»• Àiuudeê del reyno 4ê Naoarra, lib. XXTV, tltcm pro expensa unius garcionis vocati
ctp. I, S t, Q** 5 y 6; t. m, p. 379*38 1. CrespU, ducbese Burgundie, qui remansil in-
* Comme pendant à ce Navarrais Tenu en firmns apud Stellam in novem meusibus, et
Bourgogne, nous trouvons plus tard un Bour- pro quadam rauba quam gubemator mandavii
guignon venu en Navtfre, dans cet article des ei dari, x libras.» (Ms. Bibl. imp." Suppl. lau
comptes de ce pays, ffi 1 384 : n"" i65\ fol. 37 verso.)
382
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Septn euantos esta carta veran el oirén, qae ante nos dona Blanca, por la gracia de
Dios, reina de Navarra, de Ghampayna el de Bria conteaa palatins, parecieron D. Juan
Garceiz de Viana, por $i et por todo el concejo de Viana, et diônos una carta abierta,
con sieyllos pendientes, de ios ricos homes et de los concejos de las buenas villas de
Nayarra , en esta forma de yuso escripta : A la muy alta et noble et poderosa seinora
dbna Blanca, por la gracia de Dios reina de Navnrra, de Champainna et de Dria contesa
palatina. GoDialvo Ibaioms de Bastan» alferô de Navarra, Pedro Sandûx de Ifootagut,
seinnor de Cascant, gobemador de Navarra, Corbaran de Vidaurre, Joan ds Vidaurre,
Pedro Martinez de Subiza, el alcalde et los jnrado» del Burgo et la PoUacion de Pam-
plona, de Tudela, de Esiella, de Sangûesa, de Olit, de los Arcos et de todo el pueblo
de Navarra, besan vnestras manos et oomiendanse en la vuestra mercé, como de sein-
nora de quien atiendea bien et mercé, é la quai cubdician servir sobre quantas en d
mimdo vivett. Seinnora, sepades, asi es la verdat, qoe d inbnt D. Ferrando, fillo ctd
rey de CasteiUa , cerc6 vuestra villa de Viana por dos- vegadas, et fizo hi muy gran dakmo,
que tayô la huerta et las vineas, et fizolea otros muy grandes dainnos» que non serian
faciles de escribir. Et demas, seinnora, los vuestros homes de Viana, como leales vasail-
los, por defender meyor la vuestra villa de Viana desOcieron todas sus aldeas, et derri-
baron quantas casas eillos habian fuera de la cerca de los muros, que babia mat casas
que en toda la cerca, de que, seinnora, han recibido tan grant dainno, que non vos lo
podriamos contar. Et demas , seinnora, en la goerra* en defender la vîBa ban seido to-
dos et cada uno de eillos , assi buenos et leales et procès en kires armas , que d in&nt
D. Ferrando, que cuidaba prender Viana por ocho 6 quince dias, non la osé combatir,
magûer que la obiesse cercado por dos vegadas, et fincasse hi muit grani liempo. Et,
seinnora , vassaillos que en tal tiempo assi prueban , a nuestro cuidar, gdardonados de-
ben ser, por que eillos que son buenos sean meiDores, et los olros prengan en eillos
exempio de ser bnenos et leydes , et que puedan ganar prez et galardon. Onde , seinnora ,
como vos et dona Joanna» nuestra sdnnora, «yades en la villa de Viana, cada aiono,
vei[B]te y dos libras et média de renta por la fos8adem\ rogamos a vos, sdnnora» et
pedimos vos mercé» et vos lo conseillamos leyalment» que vos aqueillaa vdnt y dos libraa
et média quittassedes à los de Viana, por que la villa finque franca. Et tenemos, sein-
nora , que con essa franqueza la villa muito mdlorarâ , et babredes mayores renias por
' Oa appelait ainsi une eontribolioo levée
pour la réparation des Forteresses el des retran*
chements, et pour Fentretien des gens de
guerre. (Voyez DicdooonW de los/neros delmno
de Aavarra, etc. p. 1 16, not. 3 ; Dice, de ont.
del reino de Nao. 1. 1 , p. 6 1 a, 6 1 3 ; et Gloss, med,
et inf. Lat. t. IFI, p. 3d3, co].3,au mot Fonsa'
dera,) On ïii finsato , fonsodo , avec le sens de
guerre, d'armée, dans les fuerot donnés à Ca-
seda, en 1 1 29, par Alphonse le Batailleun • Vi-
cinos de Caseda non vadant ad Jonsaio us*
que ad septem annos et iOo cavaillero
que non fuerit àdjonsato, peitet in anno duos
solidos, et pedon uno solido .... Vicinos de
Caseda, si Aierit in fonsado cum rege, • etc.
(Drcc. de anU del reino de iVov. t I» p. 30s»
903.)
Au }Lii]*siëde, ce mot revientà tout moment:
Vinieii tantos enfeitnot , que fàiien gnnfonsado,
Yid» d» MNto Domingo de Silo» , copl. 5S7. (C*-
Uecion de poêiiaM caêiêStMat, ele. t. II, p. €9.)
Vioo Leovirgillo con moi gnnàesforuadot.
Fida de «an JV/Haii i^pl. 389. [Ihid, p. i5o.
Cf. eopl. 4ii t p« 166; eopL 496, p. 16t.)
HISTOIRE DE LA GUEî!lRE DE NAVARRE. 383
otns raaoDes; et «eré gran hiea^ et btien exemplo que daredes é lot de vuestro regno ,
por qae seau buenos et leyales, et se esfàercen de bien £eu>er. Et esta gracia et mas de
merced que vos facer les podades à los de Viana, terriamos que séria bien puesta, por
h gran lealtat et por el gran dainno que eillos ban redbido por fer lealdat. Et nos, Gon-
isIto Ibainnes de Baztan, et Pero Sanchiz de Montagut, seinnor de Cascant, et Coi^Muran
de Vidaurre, et Pero Sanchiz, dean de Tudela, et los dd Burgo et de la Poblacion de
Pamplona, et de Estdla et de CHit, à rogaria de los ricos homes et d^ los cabailleros, et
de los conceillos de las buenas villas de Navarra, et por mandamiento de la cort, pusie-
mos nuestros sieiUos pendientes en esta présent carta. Dat en Olit, viemes primera em-
pues cabo d*ainno , anno Domini millesimo ce septuagesimo sexto.
Et nos, enguardando la lealdat et el servido que los de Viana han fecho et facen a nos
et é nuestra fîja dona Joanna, et queriendo oir las pregarias de los ricos homes, et de los
ooncejpds de las buenas villas de Navarra, abido conceyo et deliberadon sobre todo esto
ooa lot honrados et safaios varonea dd nttestrocooceyo de Ghampainna , quitamos al con-
ceyo de Viana, à los que oy son hi poUados, et à todos los que poblarént de aqui addaat
en la dicha villa, de quanto poder nos hi abemos, d cens que â nos deben dar cada
ainno : es asaber de cada casa doce dineros, sdva la nuestra leddat et de nuestra posteri-
dat Et nos, en testimonio et mayor firmesa de todo esto, damos d conceyo de yiana
esta nuestra carta abierta, sdllada con nuestro seQlo pendient Data en Sans en Bor-
goinna, sabado primero einpues Santa Maria Ganddera, anno Domini millesimo du-
centesÂmo septoagedmo sexto. {Atvkho de Comptas, Pamplona, cijon i, f. ao6; caj. 3,
n- 74'.)
Page 44. vers GSg, couplet xx.
Le inût algarrada , qui revient d fréquemment dans ie poème d'Anelier,
nest point provençal , et on le chercherait en vain dans le Lexique roman
de M. Raynouard; c'est un mot espagnol, qu'il nest point rare de trouver
dans les anciens écrivains de Tautre côté des Pyrénées :
« E otrosi los que dan, 6 les venden madera para bacer algarradat é otros engeîlos. •
{Partida iv, tit 3i, 1. 4)
«... como pueden ser iomos 6 dgundes, y recorbas y trabuquetes, y los engenios
que son usados en servido de los reyes , y combatir las villas y los castillos , y algarradas
y puentes, • etc. (Ordenançai de Seoilla, ttt. Alarmes: édit. de m. dc. xxxn., in-folio,
fol. i4a recto, lig. ii.)
• Nopodian bacer daiio las elgarradâs, ni ballestas. • (Zurita, Annales de Aragon,
lib. ni, cap. V.}
P^e 44 « vers 63o, coufdet xx.
n y a ici quelque chose à corriger, c'est-à-dire Conca à changer en Caenca ,
* Annales del refno de Nasoarra, iib. XXIV, Diecionarie de antigûedades delreino de Navarra,
ctp. 1, S 5, »•• so-sS; t III, p. 387-389. — t. III, p. A8S-490.
384 HISTOIRE DE LA tîUERRE DE NAVARRE.
comme nous lavons écrit plus loin , p. 63 , v. 9 1 5 , et p. 1 1 3 , v. 1 704. On
entendait par ce nom une partie de la Navarre, comprenant un certain
nombre de localités, dont les noms se trouvent dans le Dictionnaire des
antiquités de ce pays, 1. 1, p. 345.
Page 46, vers 647. couplet xxi.
On entendait alors par mangnanek ou mangonneaax des machines porta-
tives destinées à lancer des pierres et des traits. Il en est souvent question
dans les écrivains du moyen âge , occidentaux comme orientaux ^ ; aussi est-
on en droit de s*étonner que le P. Daniel n ait pas même donné ce mot dans
son Histoire de la milice française , parue longtemps après le Glossaire de Du-
cange, où se trouvent réxmis, sous les mots Manganam n"* 2, Manganus,
Manganellas, Manganella, Mangonellas, etc. une multitude de passages re-
latifs aux mangonneaux ^.
Je ne vois pas non plus que le savant jésuite ait rien dit des trébuchets,
sortes de balistes auxquelles Ducange et ses éditeurs ont également consacré
des articles sous les mots Trebuchetam, Trabachetam ^, etc. Il nous suffira d*y
renvoyer.
Dans ses Mémoires sur les Turcs et les Tartares , le baron de Tott , qui
écrivait à la fin du siècle dernier, nous apprend que de son temps il existait
^ On lit dans un historien arabe qu en Tan-
née 1 a 1 1 , Ennassir dressa contre Charbaterra
(Salvatierra) quarante mandj€uiik (iWjiM*), et
ruina ies.faubourgs. (Voyez ie Kartâs, texte arabe,
p. fdi (i56), et trad. p. 207. Cf. Histoire des
Berbères, etc. par Ibn-Khaldoun, trad. par le
baron de Slane, Alger, imprimerie du Gouver-
nement, i854t in-8% t. Il, p. 2 35.)
* Voyez t. IV, p. 227, col. 2, et 228. Cf.
Gloss, ad script, mej, et inf, Grœcit. t.I, c. 84i,
^yLéyyavov, Mayyapixà, MetyyoLvéXa, Mayya'
ptridrla, et A critical Inquiry into antient Ar^
mottr, by Dr. Sam. Rush Meyrick, vol. I, p. 74,
76» 107, 108, 2o4. Ce que Ton a dit de plus
satisfaisant sur la catapulte et la baiiste, dont
Tusage parait s*étre perpétué , sous d'autres
noms , pendant le moyen âge , se trouve dans ie
Traité de Tattaque et do la défense des places
des anciens, du chevalier de Foiard, art. xxi-
XXIX. (Histoire de Poljhe, ti^duite par dom
Vincent Thuiilier. Amsterdam, mdcclxxit,
in-4% t. II, p. 233-280.) On fera bien de con-
sulter, relativement aux machines de guerre,
pendant les xu*,.xiii* et iiv* siècles, THistoire
du Ch&teau- Gaillard, etc. par M. A. Devilie.
(Rouen, M Dccc XXIX, in-4*'), p. 67, 68, 78, 79,
88; Touvrage du docteur Meyrick, vol. I,
p. 170, 171, 2o3 ; et les Études sur le passé et
Tavenir de Tartillerie, par Louis-Napoléon Bo-
naparte, t. II, p. 26-54.
*T. Vr,p. 647,648.
Nous avions autrefois le mot trehuc, d'où
trébacliêt pourrait bien être venu :
Li jaians ot non Dinabuc ,
Que puisse prendre mal trebuc !
X« Bomaê de Bnt, y» 11599 ; 4. II» p. ik€.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 385
encore une catapulte oubliée dans un magasin d*annes du sérail à Cons-
tantinople ^ Byzantine ou latine, une pièce semblable ne peut qu'offrir un
grand intérêt pour Thistoire de la poliorcétique au moyen âge, car nous
ne nous arrêtons pas un seul instant à Tidée que ce puisse être un mo*
nument de Tantiquité. Nous croyons donc devoir appeler l'attention sur
cette machine de guerre, que le baron de Tott appelle catapulte, faute du
mot propre, et qui pouvait bien être un mangonneau ou une perrière,
autre espèce d'engin nommée plus loin ^, comme en plusieurs endroits de
Guillaume Guiart ^, et dans ce récit de siège , que je crois inédit et digne
de mention :
Tous les vaissiaux ke il porent trouver,
A bien .vij'. les peuist-on esmer.
Duskes as murs les ont fait puis aier,
A grans estakes par deseure doer,
Huis et fenestres trestout entre-horder,
Et tout le hourt desoure tierer
Por les perrieres ke n*i puissent grever,
N*on ne les puist ardoir ne embraser;
Et chil dedens font mangonniaus porter
Et les perrieres font toutes atoumer,
• Et les saletés, les quarriaux empener.
Ki atains est ne s* en pora lever,
D'autre martin li convenra canter.
Lt Roman des Lorrains, Ms. du fonds Colbert 60 s, du fonds du Roi
965^ ' A. fol. 99 recto, col. 3, v. s3.
Gomme l'indique suffisamment son nom , la perrière était destinée à lancer
des pierres. Il en était de même du mangonneau et de la plupart des autres
machines , qui lançaient aussi des traits et bien d'autres choses , par exemple
des corps humains morts ou vi&, en totalité ou en partie. Le fait se repro-
* Mémoires da baron de Tott sur les Turcs et perrieres dessinée dans le liv. III, dial. m , du
ks Tartares, Â Amsterdam, m.dcc.lxxt, in-8*, PoUorceticun de Juste làpse, où ii parie de ma-
première partie, p. i68, not 9. chines de guerre, de la baliste et des man-
* P. 1 1 3t V. 1698. Cf. Histoire de la croisade gonneaux.
coidreleshérétiqaes aIhigeois,p, 9a, v. 1280; et ' Branche des royaux lignages, ann. iso4t
Gloss, med. et inf. Latin, t Y, p. 939, col. 9, v. 399A1 et ann. 1196, v. 8070. (Ckron. nat.
f* Petraria, n* 3. On peut voir la figure des yr. t VII,p. 1A71 3A8.)
HlSr. DE LA GUIRRE DE MA?. 49
386 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
dvmi plus d*une fois pemlant les croisades ^ Plu^ tard, en i3Ao« le duc
de Normandie ayant mis le siège devant Thun-rÉvêque, «ceux de Tost
leur jetoient et envoy oient par leurs engins chevaux morts et bestes morted
et puaps pour eiuL empunaiser, dont ils estoieot là dedans en grand* des-
tresse ^, » Cinq ans après, les habitants d'Auberoche, assiégés par le comte de
Lille et les barons de Gascoffie , ayant envoyé demander du secours à Bor-
deaux, leur messager tomba entre les mains des ennemis. Ceux-ci, ajoute
Froissart, « prirent le varlet, et lui pendirent le$ lettres au cou, et le mirent
tout en un mont en la fpnde dun engin, et puis le renvoyèrent dedans
Auberoche'. »
Au temps de Técrivain que nous venons de citer, le mot mangonneaa ne
signifiait plus seulement une machine de guerre , mais encore une sorte de
projectile. Pariant du siège de Royauville en Quercy, par le comte de Péri-
gord et d autres seigneurs, «si jetoient, dit-il, nuit et jour pierres et man-
gonneaux par dedans la ville ^. » Plus loin , racontant le siège du fort de
Saint-Maubert par les Anglais et les Gascons, en iSyS, il nous apprend
qu*ils firent dresser devant ia place leurs engins, «qui jetoient pierres et
mangonncaux , » pour effondrer les toits de la tour où se tenaient les Bretons ^.
Mais dans le récit du siège de Lourdes, en 1 388, on voit le terme de man-
gonneaa reparaître avec sa signification primitive : « Et ot là , dit le chroni-
queur, plusieurs grands appertises d*armes faites pai* grands mangonneaux
et autres atournemens d^assauts, que le duc d'Anjou fist faire et char-
penter®,» etc.
Page 5o, vers 729, couplet xxni.
Le point de droit mis en avant par don Pierre Sanchiz se trouve établi
dans le titre m du livre I"' des faeros de Navarre, titre consacré aux forte-
• Mainictpiésliloiercnl.iorrcngiciifalet^, p^^. I, chap. Cl? ; édit. du Panth. UtL t J.
Dcrant 1* tour de Nique entre tons est j>li.. p. , oa, col. i . Cf. iW. UI , cbap. cxiv. anD. 1 388;
La CfcaMoa «i'iliiUocJb.ch. II, oonpl. XT{ 1. 1, p. 106. L If n nofi litA 9.
Paif ont prises les testes de U gent mescreant , , /j^ jj^^ j^ p^ ,^ ^^^ ccvnn; t. 1,
El mansond les metent no crestien vaillant , _ ^ 1 ^
, p. 191, COI. 3.
EnlaatédeNiqueiesieCentenkDoant. & n-i _. 1^ «i*
tr.j 1 me *»*«• part» II ï chap. cglu, ann. 1060;
/iû<. foapl. xxzvnt p. i36. * » r » î^'
^ . i.. . 1 j .1 • .1. t, I, p. 571, col. i. L'écrivain arait déjà dit la
Par tes mai* dAntioche dont la pierre est polie, *^ / , ., , „ ., «^-
A perrieres tn.«Mse.qn'a i ont ertaMie, ""^"*^ ^^« ^" "^^ ^« »^^**' "* ^^^S.
Ont jetées les testes et cbascnne lande. ^oyei chap. xxil , p. 333, col. i .
Ihid. ch. IT , eoapl. XZT ; p. a38. Cf. t. II . p. 97. ^ Ih. Hv. II , chap, XXXV ; t. II , p. 38, Ool. 3.
' Les Chromqaes de sire Jean Froissart, liv. I , ^ Ibid, li? . III , chap. x; t II, p. 391 , col. 3.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
387
resses : « Aucun homme , est-il dit au chapitre f, ne doit faire forteresse en
ville royale , si ce n*est à la connaissance et pour Tamour du roi. De même ,
en ville fermée , un habitant ne doit faire ni maison ni forteresse avec murs
ou barbacanes, ou avec palissade, sans lagrëment du seigneur de la ville ^ »
Selon toute apparence , le droit était le même dans notre pays ; on est du
moins fondé à le penser en lisant une charte du comte de Chartres Henri-
Etienne , où il est dit que , si les évêques de cette ville fortifiaient leur maison
épisc<^ale par quelque donjon ou autres ouvrages de défense , ces fortifica-
tions seraient démolies^.
Page 56, vers 8o3, couplet ixv.
La qualité de ricome constituait en Navarre la première dignité du royaume
parmi la noblesse. On ne voit pas que ce titre ait été en usage antérieure-
ment au xu* siècle, car jusque-là les grands personnages étaient connus sous
le nom de princes , de barons et de seigneurs. S'il faut en croire D. José
Yanguas, qui cite lefaero général, il n*y avait dans lorigine que douze ricos
hombres^\ mais Fexamen attentif du passage sur lequel se fonde le savant
Navarrais nous fait soupçonner qu'il se trompe. En effet, que dit le législa-
teur? Que le roi ne peut prendre aucune détermination grave sans avoir
reçu au préalable Tavis de douze ricos hombres, ou de douze sages des plus
anciens du royaume ^. Rien dans cette phrase qui indique le nombre des
riches hommes existant alors dans le pays; il n'y est question que de celui
des membres du conseil du souverain. Cette observation s'applique égale-
ment au texte que cite D. José pour appuyer cette autre assertion que,
' Coii cuja licencia se devenfacer fortaUzas,
• Ningnn homhre non deve (axer fortalexa en
vifla rerienga , sino es con sal^idoria 6 con amor
del rey. OtrMÎ en villa cerrada, porqae aea ve-
cino de la TÎila , non deve lazer casa ni forta-
lexa con muros, 6 barbaxanas, 6 com palenc,
sin Toluntad dei seinor de la villa. • [Fueros del
rtjrno de Naoarm, En Pamplona, por Longas,
anode i8i5, en folio, p. lo.)
* c Si qui aotem futurorum episcoporum in
domo supradicta turrim val propugnacula
edificaverint, turris et propugnacula tantum
deslmantnr; domus autem com appenditiis in-
concassa manebit. i ( Vet, script, et monument, air^
pUstima ColUctio, i. I, col. 6a s, E.) Cf. Nouvel
Examen de ï otage général des fiefs, chap. xxi ,
1. 1, p. 3id I en note, col. a ; et chap. xix (Des
châteaux et forteresses des nigneurs), p. 378-39 1 .
' Dicc. de antig, del reino de iVaoarra«t.lII,
p. 17».
* tEt que rey ninguno que no boviesse
poder de faxer cort sin consejo de los ricos
hombres natorales del regno, ni con otro rey,
6 reyna, guerra ni pax, nin tregua non faga,
ni otro granado fecho, 6 embargamiento de
regno, sin conseille de doxe ricos hombres, 6
doxe de ks mas ancianossabiosde la tierra, • ec
(Fueros del reyno de Na»arra, éd. de 1 8 1 5, lib. I,
tit I, cap. I, p. 1, col. 9, eec.)
49
388 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
en 1 3 a 9 , ie nombre des ricos hombres était encore , à ce qu*il parait , limité à
douze ^. Dans ce docmnent, je vois bien quun pareil nombre de seigneurs
ainsi appelés reçurent le serment de Philippe m et de Jeanne , sa femme ;
mais rien ne fait connaître qu*à eux seuls ils constituassent tous les ricos
hombres du royaume.
Je suis encore obligé de combattre le même savant au sujet de la syno-
nymie qu'il établit entre rieo et sabio à Tépoque de D. Sanche le Sage , parce
qu'il trouve dans son serment : « Signum régis Santii Navarrse divitis, qui ele-
vatione sua forum juravit et confirmavit *. » Gomment D. José n'a-t-il pas vu
que la pièce rapportée dans \efnero général émane de D. Sancho lui-même,
qui ne pouvait décemment sadjuger un titre que la postérité devait lui dé-
cerner? Mon avis est qu*il faut traduire dives par puissant, comme ries dans
ce passage cité par M. Raynouard :
leu die que ben es eslraguatz
Hom ries, ergulhos, descauzitz,
Que vol ades tener aunitz
Sos vezis ni apoderatz.
Rainbaud de Vaqueiras : Ja hom près. {Lemqut roman, t. III, p. aa4, c i.)
Tel était aussi le sens de rikr dans Tancien islandais :
R6g8 bar recka laegir
AiArr vaikera liki,
Herstefnir let hrôfiiom
Holld Fkemingia goUdit.
Àntûinitates Celto-Scandicœ , etc. compil. Jacobus Johnstone, Havnic,
MDGCLXXXVi, in-d*, p. 68.
Voyez encore, au sujet des riches hommes, une bonne note de Ducange,
dans ses Observations sur Y Histoire de S. Louys, par Jean, sire de Joinville,
sans oublier de recourir au Glossaire du même savant, t. Vil, p. 35 7. On
lit dans Huon de Boardele :
Les rîces hommes de Bordiax le cité
Et les barons que il devoit garder,
Deniers lor faut et avoir à planté.»
Ms. de la Bibliothèque de Tours, foi. ds verso, v. i5.
^ Dicc. de ont, del reino de Naoarra, t. III, * Futro$ del r^no de NwKura, p. 196 ,
p. 973. coi. 2.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
389
Wace, rapportant la déroute des Anglo-Saxons à Hastings, en 1066,
ajoute :
Malt en chai à cel enchaus
Des plus riches et des plus baus.
Le Roman de Roa, i, II, pag. 276.
Mais, dans ces deux passages, comme dans un troisième du même au-
teur \ il ne parait pas que ladjectif riche ait un autre sens que dans le
drame d*Adam, où riches hom signifie homme riche^.
Ailleurs, cest un combat, un tournoi auxquels des trouvères donnent
Tépithète de riche :
Sor eus refîi li riches chapléis.
Li Romans de Garin le Lokerain, 1 1 , pag. 16.
Devant Verdun ot riche poignéiz.
LaMort de Garinle Lokerain, ]p, 176, v.3773. Cf. p. 19s, ▼. 4 128; p. isg,
▼. S731.
Riches fîi li tournois desous la tour antive.
BeU Idoine, coopl. 33. (Le Romancero françois , p. 18.)
Il y avait aussi des créneaux, des chants riches; on fortifiait une ville ri-
chement, on se défendait de même :
La bataille par les creniaux ,
Qui molt erent riches et biaux, etc.
Le Roumanz de Claris et de Laris, Ms. de la Bibl. imp. n* 7534^* fol. 1&8
recto , col. 9 , derniers vers.
Cantan un rtco canto, todo de la creencia.
El Saerificio de la misa, copi. 55. (Coleceion de poesias casteUanas, etc.
t. II, p. 188.)
Et à Verdun est remés Lancelins ,
Qui richement &it la vile garnir.
La Mort de Garin le Lokerain, p. 176 , v. 3763.
Les proies ont richement defandu .
lhid,f, 344 « ▼. 33.
' Lirioehomeiegiierroierent,
li fort les foîblet eiiOlereiit.
L* AoMOJi iê Bnt, 1. 1 , p. io4 , v. ssSi .
* Édit de M. Victor Lozarche, Tours, ioi-
priroerie de J. Bouserex , mdcccliv, iD-8% p. 48.
390
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
On voit par là que ce mot arait autrefois une signification encore plus
étendue qu'aujourd'hui.
Page 56, vers 81 5, couplet xxv.
Il n'y a point de doute qu'Anelier ne veuille ici parier de l'empereur
Justinien et du droit connu sous son nom. Au reste, cette législation n'a
jamais cessé d'être invoquée ni en Navarre ni chez nous pendant le moyen
âge. Ainsi, un différend s'étant élevé entre les moines du monastère de
Saint- Martin -des- Champs, à Paris, et Adam, vicomte de Melun, il in-
tervint, en 1209, une sentence par défaut dans laquelle est citée une loi
du Digeste ^ En 1286, donaEslrella, femme de D. Juan Montan, conve-
nait avec Pedro Periz de Ladron , de lui donner en mariage , dans le délai
de cinq «ans , sa fille Empiria , selon la loi de Rome , avec trois cents livres
de bons tournois noirs , deux paires d'habits tout garnis , un bon lit complet
et la moitié des frais de la noce ^.
Au commencement du xin"* siècle , il y avait déjà plus d'une traduction du
Digeste^, et ce siècle n'était point révolu qu*un trouvère normand, Richard
d'Annebaut, mettait en vers les Institutes. Cette traduction, qui fut impri-
mée è la fin du xv* siècle ^, avait été entreprise principalement pour l'instruc-
tion d'un jeune Gascon, élève du traducteiu* ^; elle prouve, ainsi que trois
passages, l'un du Roman de Tristan, qui passera sous nos yeux plus tard,
l'autre des Vers sm* la mort^, le troisième du Roman de la Rose'', combien
la loi romaine était répandue dans l'ancienne France.
Sous le titre de Lex Romana sab regibas tertiœ stirpis , Hauteserre a donné
' HUtoirt da ckàUau et da bourg de Blandy
en Brie, par A. H. Taillandier. Paris, J. B. Dn-
moalin, i854«in-8*, p. sa, 169.
* Dlccion, de aiuigàed. del reino de Na»arra»
t. II, p. 309, art MaUrmonios»
' Voyez les ManutcriU françois de la Bihlio-
tkhqne du Roi, t. II, p. i8a-tS4 et i86;et t. IV,
p. S56-966.
^ Cest U Livre des insMudons des drois, ap-
pelé Inttitute, translaté de latia en françois et
corrigé en diligence par plusieurs docteurs et joa-
verains légistes, s. i. n. d. in-foiio gothique à
deux colonnes. (Manuel da libraire, etc. t. II,
p. 749* col. a. — Catalogue des livrts,,. de feu
M,J, L. A» Caste, etc. Paris, i854> in-^%p. 39,
n* ao4.)
B L*abbë de la Rue lui a consacré une notice
dans ses Essais historiques sur les hardes, etc.
t. m, p. 180-187.
* Langue n*est mie sans areste,
Dont atocas porte le teste ;
Bien se doit sainier qoi le voit.
Miex lor venist canter de geste
Caprendre Code ne Digeste ,
Por faire autrui tort de sen droit.
ConpUt 184. M». d« U Bibl. inp. a* S9S7 ,
((A, 335 vtno.
^ Édit deMéon,Y. 11539; t.11, p. 349.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE- 391
un diapitre sur le point qui nous occupe dans son ouvrage sur l'Aquitaine \
chapitre précédé de plusieurs autres consacrés à l'histoire du droit romain
dans les Gaules aux époques antérieures.
Quant aux vicissitudes de cette législation de fautre côté des Pyrénées ,
elle a été exposée par Fr. W. Unger dans son ouvrage intitulé Rômische and
Natioludes Recht. Eine Schilderung der SteUmtg des rômùchen Rechts im mo-
demen Staate und vomekmUch des Kampfes zwischen dem Nationalen und Rô-
mischen Rechte m Kônigreich KastiUen (Droit romain et national. Tableau de
l'état moderne , et principalement de la lutte entre le droit national et ro-
main dans le royaume de Castille). Gôttingen, Dieterich, 1 8&8, in-8^ Voyez
encore Historia de la legislacwn espanola desde los tiempos mas remotos hasta
la época présente ^ etc. por don José Maria Antequera (Madrid, imprenta de
los senores Martinez y Minuesa, i84g» in-S""), et Mémoire à consulter et con-
saltation sur lefranc-alea da royaume de Navarre. A Paris , chez Knapen et (Us ,
if.DCG.LXXxiv, in-i", p. aSy-aSg. [Droit des gens et droit romain observé en
Navarre.)
Page 60, vers 880, couplet xxvii.
A (Mite eut lieu, le 1* novembre 127/1, un fait important dont Anelier
ne dit pas un mot. Le gouverneur, don Pedro Sanchez de Monteagudo , et
plusieurs chevaliers , réunis en cortès , arrêtèrent qu'aussitôt que l'infant don
Pedro, fils aîné du roi d'Aragon, se présenterait en Navarre pour recevoir
le serment et les hommages des habitants, aux conditions stipidées entre
eux et ledit infant, ils jureraient, en lui rendant hommage de mains et
débouche, de remplir ces conditions. Voici le document qui témoigne de
ce fait :
Sepan todos los qui esta carta odrân et verân , como nos D. Pedro Sanchiz de Mon-
tagudo, seinor de Cascant, gobemador de regno del Navarra, é D. Gonzalbo Ibaynex de
Baztan, alferez de Navarra , é D. Johan Garzoiz d*Orâ, abat deMontearagon , é D. Garcia
Ochoa, prior dd monasterio de Ronsasvalles, et D. Pedro Sanchiz, dean de Tudela, et
D. Bfigael Periz de Legaria, tesorero de Santa Maria de Pamplona, et D. Garcia Lopis,
enfermero de Santa Maria de Pamplona, etD. Garcia d*Oriz, D. Martin Yeneguiz d*Oriz,
D. Albar Péris de Rada, D. Pedro Zapata, D. Roldan Periz d'Otansos, D. Martin de
Vdtierra, D. Martin Garsaiz d*Eusa, D. Gomiz Periz d'Arronis, D. Semen d*011eta,
' Biram Âquitanicaram Lihri ijuimjue, etc. Arnaldom Coiomerium, ii.dc.xlviii-lvii, in-4*,
autore Ânt. Dadino Alteserra. ToIomb, apud 1. 1, Ub. III, cap. x, p. aos-aoS.
392 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
D. Roy Semeynes d'OUeta, Juan Martinix d'OUeta, Aznos Hienegui de Cordia, Martin
Lopizd'Oriz, Pero Martiniz Muerlua, Diago Martiniz de Morentain, Gil Martiniz d' Ai-
bar, Sancho Garceis d'Âgoncello, Martin Diaz de Mirefiientes, Jnan Periz d*Ulleta,
Roy Seco, alcait de Buradon, Lope Hieneguis de Sada, Adam de Sada, Juhan Periz
de Maylli, alcait de Certes, Anas Semenis de Caparosso, Garcia Péris de Sangùesa,
Roy Marquiz de Tafalla, Alfonso Diaz de Morentain, Albart de Arremon de Halleon,
Miguel Martiniz d'Aransos , alcaite de Santa Gara , D. Garcia Periz de Cadreita , Mar-
tin de Valtierra el menor, Gil Jemenis de Falces , Gonsalbo Roiz de los Arcos , Pedro
Garces de la Raya, Sancho Sanchiz de Leos, Garcia Yeneguiz d*Arguedas, Roy San-
chiz de Soles, Garcia Garseis d*Araztia, Diago Periz de Sotés, Pedro de Gorris, Gil
Miguel de Leoz, Gonsalbo Gil de los Archos, Miguel Semeniz de Enecnesa, Pedro Mar*
tinez de los Archos, Pero Periz d*Ozta, Garcia Lopiz d*Arrasta, Hienego de Rada, Pedro
Semeniz de Falces, Ferranz Geriz de Echalas, D. Jurdan de Pena, Garcia Aynues de
Lerin , Diago 0[r] tés de Falces, Juan Elias de Mirafuentes, Per Aybar de Iriberri, Lope Siria
dAransos, Sancho Periz de Pedrola, Sancho Periz de Muez, Martin Ferrandiz de Falces,
Roy Lopis d'Oriz, Garcia Semenis d'Oriz, Juan Periz d'Aniasa , Roy Lopisde Marcella,
Semen Ochoa d^Ofaanos , Pedro Garcia d* Andosilla , Roldan Pétris de Sotés , Semen Gon-
salbis de Valtierra ; de Tudela , don Gil Balduin , alcalde , D. Bernât Durain , D. Lope Ortés
la justicia, D. Juan Periz d'Epatos; de Rinal, Andreo de Murusabial, Juan de Croy; de
Pamplona, Pedro Amal el cambiador, D. Ponce Baldoin, Juan Periz Merga, Pedro
Aldaba, Pedro de Jalas, Pascoal Baldoin; de Olit, D. Miguel Periz, alcalde, Miguel de
Mosquera, D. Tomas Tendoy; de Sangùesa, D. Juan d'Oysurdan, D. Gil d'Uart, Juan
de Guintona, Galbetd*Oroz, D. Martin Garceis; de la ciutat de Pamplona, Pascual de
Pamplona, Miguel Periz, Salvadin Garcia, Martin Abîecas, Pedro Moba; del Puent de
la Reyna, Pedro de Palmas, alcalde, Miguel Albaris, Domingo Larraga, Pedro Lopis,
alcalde; Domingo Gratal, Petro Yeneguis, Martial d'Arguedas, Domingo Yeneguis, al-
calde, Rodrigo Aznares, Enego deFustinana; de Murillo Freto, Miguel de la Puerta, al-
calde; de Falces, D. Garcia, alcalde, Garcia Comuna de Asag[ra], Pedro Tabi, Domingo
Mancho; de Gorella, Lope d*Arasiel, Martin de Funes; de Ujué, Domingo Gintis, al-
caide, Sancho Ficilo, Orte de Muelas; todos qui fuimos {degados en la cort de Navarra
gênerai, que fué feita et plegada en Olit, sobre fecho dd infant don Pedro, combenimos
et juramos en manos del devandito abat de Montearagon, recibiendo la jura per non. . .
del infant D. Pedro , fiUo primo heredero del noble rey d^Aragon , que tan ayna como el
dicho infant D. Pedro sea en Navarra, por recebir las juras et les homenages por les
condiciones et combeniencias que sunt tratadas et puestas entre ell et los del regno de
Navarra, juraremos et faremos homenage à ell, de manos et de boca, de a tener et
cumplir las dichas condiciones é los paramientos et las combeniencias, que se contienen
en la nota que fu loada et otorgada por toda la cort en Olit; é fo à mi Garcia Echamia,
notario de Olit , luego librada de voluntat de todos por fer en dos cartas partidas por
letras en forma pùblica; en pero, otrosî, compliendo et ateniendo é Nos, d. dicho in-
fant D. Pedro , aquesas cosas todas como escritas son en las cartas fechas entre eill é los
Navarros. Esto fo fecho en Olit, juebes dia prim[er]o del mes de noviembre, fiesta de To-
dos Santos , anno ab Incarhatione m. ce. lxxiiii. É yo Garcia Echamia, sobredicho notario
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
393
de Olh, por mandamiento de todos ioft sol^re escriptos escribi esta carta partida por A B
C, et fis esto mio signo acostumbrado. Signum Jacobi de Portu, notarii. Signum Pétri
de Praga, notarii. Kgnum Nicolai de Samares, notarii. Signum Pétri Marchesb. »
(ArcJùvo de comptos , Pamplona, cajon 3, n* 73.)
Le traité dont il est mention dans ce document; ajoute don José Yanguas,
qui l'a publié fort incorrectement dans son Diccionario de antigûedades del
reine de Navarra^, ne s est pas retrouvé ; mais on est fondé à croire qu'il était
relatif au mariage de la reine dona Juana avec don Alonso , fils aîné de Imiant
don Pedro d'Aragon, ou, au cas où ce jeune prince mourrait, avec tel de
ses firères qui succéderait au trône ^. Ce traité ne reçut pas d'exécution.
n existe deux autres documents qui se rattachent à celui que nous ve-
nons de rapporter. Ce sont des vidimus d'actes par lesquels il est établi que
l'infant don Pedro avait, en septembre 1 2 7/1, envoyé à une assemblée [corte),
à Puente la Reina, ses ambassadeurs, D. Garcia Ortiz de Açagra, don Ferrer
de Manresa, juge de la cour dudit infant, et D. Juan Gil Tarin Çalmedina,
de Saragosse; ils étaient chargés de demander la couronne de Navarre
comme appartenant à leur maître en vertu du droit que son père y avait,
les royaumes d'Aragon et de Navarre ayant été de tout temps imis et possé-
* T. III, p. 46-48. Cf. t r , p. a88.
' Compendio kisîorial de las ckrAnicasy onî-
venul kistoria de todos los nynos deEsptSM, etc.
compaesto por Esievan de Garibay, etc. Ado
1638. Impresso en Barceiona, por Sébastian de
Cormelias, in-fol. 1. 1, p. aaS , col. s, lib. XXVI,
cap. I. Dans le traité il est également stipulé
que, la reine Jnana venant à mourir, le prince
épouserait une de ses cousines, 'de préférence
la îSit du duc de Bretagne, et au cas oh don
Alonso décéderait, celle du roi Henri s'unirait
avec le frère du défunt, qui lui succéderait à la
couronne d'Aragon; cy que si esto, continue
Garibay, ei reyno de Navarra no pudiesse cum-
plir, que para las costas que el infante de
Aragon en la defensa del reyno hiziesse, le
darian del patrimonio real de Navarra ciento
y quarenta mil marcos de plata , sobre los se-
tenta mil que entes se devian, de modo que por
todo fuessen doxientos mil marcos de la ley en
estetiempocorriente. Los quales se le darian y
pagarian desde la Pasqua de Resurrecion pri-
HIST. DE LA GOEnEE DE M AV.
mera en un ano , y que ai derecho que tenian el
Rey don Jayme su padre, y d ai reyno de Na-
varra, no parasse esto ningun perjuyzio, mas
entes cdh todas sus fuerças le ayudarian , i que
estas cosas Uevassen effecto. Todo lo qualsiendo
jurado por los très estados del reyno en pri*
mero de noviembre, dia lueves, fiesta de Todos
Santos deste ano en la villa de CMite, se obli-
garon de cumplir, so pena de caer en caso de
aleve, salvo en lo tocante a los matrimonios,
porque en esto eceptaron este crimen : porque
la que se avia de casar, no se hallava en su poder.
Muchos cavalleros uvo en el reyno, que en
esto no consentieron, ni menos quisieron jurar,
teniendo sus pretensos y fines muy diferentes ,
especidraente don Garcia Almoravid, y otros
de su parcialidad y valia , no dieron consenso
en elio, de que en el reyno no tardaron en
nacer muy grandes divisiones y maies.» —
(Cf. Zurita, Anahs de Aragon, vol. I, lib. fil .
cap. Lxuiz.)
5o
394 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
des ensemble par les rois d'Aragon , et le roi don Sancho ayant désigna
D. Jayroe pour son successeur. Ceux de rassemblée répondirent en pro-
mettant une réponse à quelque temps de là. Au reste, voici ces deux pièces :
I. Hoc est translatom sumptum fidditer a quodam inslromento peralphabetumdjYÎso,
cujus teoor tdis est In Dmniiii lummie. Se« man^Bsta cosa a todos que corne noit^ in^
fanl doD Pedro, fijo primero é heredero dd muy noUe rey de AragoQ, embiaftsenios
k la oorte de Navarra, la quai era apeiiegada en la Puente de la Reyna, domingo el
otro dia de sani Miguel del mes de setembre del anno de h ce lxx quarto, el noUe don
Garsia Ortiz de Asagra, richomne nostro, é don Ferrer de Menresa, jutge de nostra
cort, é don Johan Gil Tarin Çalmedina de Çaragossa, por demandar lo regno de Na*
varra por raion del dreycho qu*el senyor rey, nostre padre, é nos «remos en el dictibo
regno é devemos aver, por estas raiones quai el dîccho œgno de Aragos tien^t fiié
uno con el reignode Aragon , é el regno de Aragon con el regno de NaYarra, é siempre
reyes de Aragon possedieron é regnaron ensemble Aragon é Navarra , segon que estas
cozas se demostran por fama antigua, la quai siempre fué é es ahun é encarapor muy-
chos privâegios, donaciones, cartas é poblaciones fechas en aquelos tieixqK>s por rey
de Aragon é'de Navarra, antecessores nostros, segon es que se demostra plenamente
en cartas nraydias é privSegios que se fayllen en monasterios,cîudades é villas del re*
gno de Aragon é de Navarra, é ahun por foros dados de los reyes antecessores nosiros
en el regno de Navarra é d* Aragon. G otrosi por otra razon qn*d noble rey don San-
cho, à qui Dieu perdonel primo oounario del noble seyor don Jasme, rey d* Aragon,
padre nostro, connocie[n]do el drecho que avia en el regno de Navarra, é d paren-
tesco que avia con d affijo a d é à desaffijo à todo homne , assi que si mories Ântes
d*d, qu*d regno de Navarra, fuesse dd diccho padre nostro, con todas sus pertinen-
das, é esto assegtmS per homanatye é por jura, déyos pena de traydon, é mandé a
SOS riches homnes todos é à los pueblos de Navarra de seguir é atlender esto deyos pena
otrossi de traldon. E los richos homnes é los poblos juraron esto, segund que se conte-
nesse en cartas pùblicas en defecchas , las quales se mostraron en ladita cort E embia-
mos les à désir que dos compliendo é atorgando a nos el dreyccho que avemos en el
regno de Navarra , teniendô so fe é so lealdai que los aui donamos, é ahun si dos enten-
dian que podiessemos maior acuesta o maioramento d amor con eles que nos fdaseria de
coraçon dél A aver. E aobr^esto la cori de Navarra au do se acordé, embiéno» i Tara-
çona los noUes don Pedro Safi[c]liiz de Montagut , sennor de Cascant é govemador de
Navarra, é don Gonçalvo Yvayes de Baztan , alfmris de Navarra, é don Joiuui Gonsabres,
su fijo , don Martin Crarzes de Coça é don Gil Baldouin , alcdde de Tudda , por mandade*
ros pof nos Fazer ende respuesta ; los quales nos respondieron que nos gradesiea muycho,
quanto nos los embiamos désir é los no tenian & merce. E dixeron nos de parte de la
cort que les plaçia todo drecxo qu d rey , nostre padre ,- é nos aviessemos en Navarra.
Catando la fe é Tdcaldat de Navarra, enquos gradescian muycho lo oostamiento é la
aiuda que les embiamos à prometer. E demandaron nos qud era d acostamiento que que-
riamos aver co Navarros , é en que manera les queriamos aiudar. E nos , magûer veamos é
conoscamos que d dreycho d*eredar Navarra por «migo dreycko é affijamenlo dd rey dMi
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 395
SêêAo épor jura de loa NaTanos, segood qoedrejebo esdesuso» perleaesceal sejorr«y,
Bûitropadre^éânoe.édevîeaaer, é podiessea conoacer semiono denoslropadre énostro
k biea é à profiecdio de bireft aimas é sen reprendimieBto iieg«w>, catando d deudo a»-
tîgo, d grau amor que aTemos à los Navarros, avendo lalant de crescer d. deado é Ta-
Morqoaotopocbanoa, avemos takoré|daa8e i noa, é dkiemos k k» diocbos mandaderos
qoedoo AlCoBBO, noêtrofijomaior, caae con dona JohaHoa» fija del rey don AnrriqQe. £
si da k» Navarros no podîan aver, qu*d dkoho Gjo noestro casasse con una de las fi|as
de las ermanas del diecho rej don Anrrique. £ si per aTentura negona destas aver non po-
dîessen , case con la fija de don Johan de Bretajona, sobrîaa del diccbo rej don Anrriqae.
E n por aventora « lo qae Dieus non qnera devemesse del diocho don AUbn[so] , fijo nos-
tn>, que case con la un» d*das el oiro fijo nostro maior qui deve regnar. Dixeremps les
airesei que les aiodanamos i defendimiento del regno, con el corpo écon los vassajos é
cjn TaTer é con toda la teera é noatro podier, bn é leabnenl é esfiorçadament é sen
casamieftto neguno, contra toi hoinne« Dixeremoa les akun que cataremos é terremos
todos loe foeros é las custumas é donaliones feockas apardados à las ordenes, riches
homnes , dérigos é duladanos é a los komnes de kn villas è à todos otres honmes 6
rnuyerea* por donadio à sienqpre* 6 por vida 6 a cîerto iiempo. E si por ventura conos-
oerë ipie poda avier meyoramiento en los f[u]eros» catdo la cort, é nos meyorar los
bemos con acuecdo d*elos. £ por mostrar amor é mq^oramiento, queremos que las cava*
rios {iîc) de NaYarra, que Boa de xcec. sols, sean de quingentos. £t quando nos 6 nos-
tro fijo no seamos en Navarre, qoe pongamos by govemador dd regno, aqud que foya-
rrimaon con conseyo de la cort de Navarra 6 de la mdor partida. E que todos los offiddès
dd r^^ sean delà terra. E por attender é complir todas aquestas cosas, pomemos en
poder de k» Navarros don Aifonso, nostro fijo. E ahun si deveniease dét io que Deus
ne quera, d otro fijo nostro que deve regnar en loger dd. Demas que lo jureoMs nos
atendreé oooi(dir, é lo faremos jurar i don Garcia Qrtis de Açagra é a don Garcia fio-
mun é à Cko de Fozes é don Guilabert de Cruylles é é olros riches bmnnes de dudades
è de villas que podamoa avier booement. Otorgamos empero esto con aytd condîdon
<pie si por aventura d feccbo dd casamiento no se podia cumplir de neguna de lar
dites donas por mort 6 por vida, assi com dito es desuso, que los Navarros d*esta Pascha
de quaresma primera vinient en un anyo, livren à nos d regno de Navarre todo entegra-
meni,con dudades, villas, casidos écon todo lodqueperteneaçes al regno. E que d'à*
qud tiempo â enant tiengan a nos por rey é por senyor, atiendan a noa con personas,
eiudades, castdos é villas é otros lugares, aasi comme ^ rey é a senyor, por raKm dd
dreyt quel senyor rey, noslca padre, é nos avemoa d regno de Navarre. E otrossi si
ante d*eslo liempo se pueda cumplir d casamiento ho aver sertinidat d*estî fet^ que cuUp
plan luego todas aquestas coias. Et esto que juran alender é cumplir sobr*eI libre é la cru&
E (agan homanatge de manus é de bocba todos los prdados, si^gund deven. E todos los
riches bomnes é los eaveros é los iniansones é los bonos h<mmes de dutades é de villas
é todos los pueblos, crestianos, judios é moros dd regno de Navarni,a nos, en pennade
traîdoa. E nos que resihamos luego las juras é los homenatges por raaoa de nostro fijo ,
que fiçiere d casamieBto« si cumjdir se pudiere; 6 si oumplir non se pndiere, que las
recibamos por noa mismos, segons la forma desus dite. Ahun queremos qne si noa ko-
5o.
396 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
vieremos a entrar el regno de Navarra por deffendimiento de la terra, entro à aquel
dempo que nos podamos aiudar é valer de los richos homnes é de los cavalerot é de los
infansones é de todos los poUes é de las ciutades é de las villas é de los otros logares, é
del pan é dd vin é de la came del rey e de todas la [sic) rendas suyas, saccado las
rendas que ienen los richos homnes é los cavaleros é los maynaderos é los dérigos
é los homnes bonos de las villas é otros homnes 6 muyeres por donativo 6 por vida,
é saccada la retenencia de los castiellos é las messiones que serén mester por apro-
feychor del règne. Ë nos prometen que infra el tiempo dit nos levemos ben é leyàl-
ment. £ no &gamos torto a niguno ni força de lo suyo , ni nos alsemos con villa ni
con oastdo, ni furtemos ni hi fagamos (urtar villa ni casiello niguno ni otrologar. E que
faremos desfer las forças que el rey don Sancho ni los otros reyes del en adi les ai^i fe*
tas. E prometen de cumpUr totas las cosas sobreditas, é los complendoànos otrossiaque»
las que les demandamos, segund qu*e8crito es desuso. Fuerunt présentes à aquesto, que
lo vieron é lo odieron , don Garcia Ortis de Açagra é don Garda Romun é don Gnilabert de
Cruylles, édon .K. de Peralta, richos homnes d* Aragon é de Qitaluya, é don Johan Gil
Tarin Salmedina de Saragossa, Pero Lopen d*£slava é don F. de Menresa é don Martin
Pères d^Oscha de Aragon é de Navarra, é don Peiro Sanxes, dean de Tudda, don Johan
Sanxes de Munt Agut, don Pero Lopez d*Elspecru, .P. Garcia d*Andossdla, Enego de
Rada, Ruy Examenes d*011eta, Don Lop Ortiz, juslicia de Tudela. Actum Tirassone xvij
kalendas novembris, anno Domini miUesimo ce* septuagesimo quarto (i6 oct. ii'ji).
Signuro Raymundi Scoma , notarii publici auctoritate domini régis Aragonie per iotam
lerram et jurisdictionem ejusdem , qui de mapdato domini infantis predicti et nundo-
rum predictorum curie de Navarra hoc scripsit et clausit, loco, die etannoprefixis, cum
emendato in xiij linea, ubi dicitur : t E si por aventura neguna d*estas oviere non podies-
sen , case con la fija de don Johan de Bretayna, sobrina del dit rey don Anrrique. >
Signum Pétri Marquesii, Barchinonensis notarii. Signum Pétri Mard, notarii. Signum
Pétri de Fraga, notarii.
Signum Pétri *de Portu , publici Barchinonensis notarii , qui hoc translatum soribi
fedt et dausit, et cum originali suo fîdeiiter comprobavit, nono kalendas februarii
(a^januar.), anno Domini millesimo ducentesimo septuagesimo quarto. (Trésor des
chartes, ann. 137^, cart. J 6i3, n*8.)
IL Hoc est translatum scriptum fideliter a quodam instrumente sigillato sex sigiliis
pendentibus quorumdam nobilium Navarre , cujus ténor talis est : In Dd nomine, sepan
todos quantos esta présent carta veràn , que dia mércoles , très dias andados dd mes de
octobre, don Garda Ortis de Açagra, procurador del noble segnor yflEuit don Pedro
fillo dd noble rey de Aragon, con carta suya que commeza : t Noverint nniversi, • et
fincxe : t Data Tarazone xt* kalendas octubris, anno Domini millesimo ce*, lxx*. quarto
(ai sept, lay^), > etforony con él don Ferrer de Manresa, jutge del sennor yffant , don
Pedro et don Johan Gil Tarin Çalmedina, de Saragoia, en Navarra, en la Puent de la
Rayna, ho era mandada cort gênerai de los Navarros, y en presenda de don Armengot,
vispe de Pamplona, et del abbat de Mont-Aragon et de don Pero Sanches de Montagut,
govemador dd règne de Navarre, et de don Johan Gonsalbo Yvennos de Baztan, et don
Garcia Ahnorarit, et de don Johan Gonsalves de Baxton, et de don Johan Corvaran , et
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 307
.de don Pero Martioez de Soviza, et de muitos otros ricos ommes et yflaazones et cava-
Uerot et ciadadanoa et bonos omnes de todas las villas de Navarra buenas, mostnS una
carta dd ooble sennor yfant don Pedro, de creyensa, que conmeoza asi : t De nosyfant
don Pedro, > et fincxe : t Dada en Tarosona, dlamenies (dia mércoles) iiij dias por an-
dar dd mes de setiembre, en el ano de mil .c. Ixx* quarto. • Encara mostrà duos (sic)
cartas, con seyellos mayores pendientes, dd noble sennor don Yame, rey d* Aragon,
la una qui vinia à los ricos omnes et à los cavalleros de Navarra , et la otra à los bonos
cmmes de las villas de Navarra, que conmensa : tJacobus, Dei gratia,» et fincxen :
«Datas Bardiinone iiij* kalendas augusti, anno Domini m*, ce* lxx"* quarto.» Encara
d avandicô don Garda Ortis, procurador, demandé à toda la cort de Navarra, seyendo
perlegados en los palados cabdales del rey de Navarra, en la Puent de la Reyna, por
nomne et vos dd dcô yfant don Pedro , el regno et la atnoria, de Navarra et que los
ricos omnes et que los cavares et los co[n]çenos de Navarra livrassen et toviessen al se-
nor rey de Aragon por senor, ho el dcô yffant don Pedro, por nomne del dcô padre
suyo, asi come d rey don Sancho, que muerto es, mand6 à los richos omnes et à los
consdlos de Navarra de jurar et de atener con Navarra el con los castdlos et con las
villas , segunt que se contenexe an la carta dd afiUamento et de los paramientos que
fideuron los nobles sennores don Yames, rey de Aragon, et don Sancbo, rey de Na-
varra , la qud carta conunensa : « Aquest ye Iraslat bien et fidelment sacado , > et
fincxe : « E comprov6 de palavra a palavra con la carta origind. > Encara mostrô d dcô
don Garda Ortis un traslat d*una carta , en d qud se contenexe que richos omnes de
Navarra et de Aragon et de los bonos homnes de las villas de los regnos juraron a te-
ner et conplir les paramientos et les affillamientos que los dcôs reys fetieron entre si ,
las qudes todas sobredicâs cartes et traslates foron leydas per don Michd Sanches de un
castieUo , chantée de Panplona , en los pdacios desusodcôs , et encara leydas las dcâs
cartas demandé el dcô don Garcia Ortis d vispe et à los richos homnes et à los yfan*
zones et a los cavalleros et à los dudadanos et A los bonos homnes de las viHas que
toviessên et ovie^sen por sennor d dcô yffant don Pedro en vos dd dcô padre suyo , ho
si dlos quessiesen, d dcô yfant, segun que don Jame, padre suyo, avia dado à él poder,
segun que parexe par las cartas desusodcis; et que pregava a ellos que toviessên por
sennor d dcô yfant don Pedro de todo d regno de Navarra, con los castidlos et las
villas , segunt come se cotenexe en las dcâs cartas del sennor rey et por obligamiento
que feyto fe por el rey don Sanche d rey don Jayme de Aragon por las cartas dd c^-
fillamienlos et de las juras de la (sic) ricos homnes de la (sic ) dudades et de las villas
de Navarra. Et el sennor vispe et los prdados et los ricos homnes et los cavalleros et
les bones omnes de las villas ovîeron sobre esto lur consello, et, avido lor consdlo, res-
pondieron al avandcô don Garcia Ortis que ellos enviaran lures mandaderos por fer res-
puesta â d mismo sobre est feyto , de dia domingo primero qui viene , vij dias andados del
mes de octubre en vii diasprimeros que vienen, en Tarazana, 6 ^ntes, si d sennor yffant
feciesse saber à elles que fes é Tarazana. Y en testimonio de todas las sobredcâs cosas, nos
dcôs don Armingot, vispe de Panplona, et don Johan Garzes d'Oriz. abbat de Mont-Ara-
gon, et don Pero Sanches de Monlagut, et don Gonzalvo Yvannes de Baztan, et don
Garda Almoravit, et don Johan Gonzdves de Baztan en esta présent carta nuestres seyellos
398 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
pendientes j mandamos poner. Esto fe feyto en la cort de Navaira, en Puent de la Bejnii. .
E (fie) son encara testimonias d*edto don Exemen de Sotes et don Roldan Pères, alcalde
de NaYarra, et don Go[n]£alYO Gil de los Arcœ, et don Martin de Baltiera, et don Daago
Perez de Sotes, et don Gil Baldouin, et don Baldonin de Tudela. Feyta carta dia inér-
coles, tresdîas andades del mes de octobre, era m*, ggc*. xii* (3de oet. i%'ji). EgoRo-
dericus , puUicus notarius Tirasone, hanc cartam scripsi et hoc signum facL Signoni Ja-
eobi de Porta, notarii. Signum Pétri de Fraga, notarii. Signum Nicholai de Samares,
notarii. Signum Pétri Marcheâi , publia Barchinonensis notarii, qui hoc translatum
scriplum ab origindi fideliter scribi fecit et dausit, et cum predictD «riginali tnstra-
mento de verbo ad verbum comprobavit, ix. kalendas (ebmarii, anno Domini m"*, ce"*. lvC.
quarto (a^ januar. lay^). (Trésor des Chartes, ann. i^'jà, carL J 6i3, n* 8^.)
La veuve de Henri le I%rge , sans doute à la suggestion du roi de France ,
son cousin , ou sous lapprëhension des périls qui la menaçaient , prit le parti
de se pdacer sous la protection de ce prince; elle s en alla, avec sa fille, en
1 275, et, Tannée suivante, se conclut le mariage de celles! avee Philippe
le Bel, dauphin de France.
Voici les conventions passées, à cette occasion, entre le roi et Blanche :
Blancha, Dei gratia regina Navarre , Campanie Brieque ocnnitissa palatina, universis
présentes litteras inspectons salutem« Notum facimus quod iiit#r no9 et carissimum do**
minum et eonsanguineum nostrum , Pbilippum , Dei gratia regem Francie Ulustrissimuiii«
super matrimonîo contrabendo inter filiam nostram Jobannam, heredem unicam regni
et comitatttum predictonun , et unum ex duobus primogenitis dicti domini régis , qui per
dispensalionem sedis apostolice eam habere potuerit in uxorem, taies habite sunt conven-
tioaes : videlicet quod predictus dominas rex et nos curam adhibebimus diligentem , et
operam dahimus efficacem, quod dictus filius domini régis et Jobanoa predicta, conati*
tuta in étale suflScienti ad sponsalia oontrabenda, ad sponsalia se obligent. Ei quando
dicta Johanna ad nubilem etatem venerit, dictus filius dcnninî régis eam acdpiet in uxo-
rem , et ipsa eum recipiet in mantum, nisi turpis infirmitas vel enormis deformitas, aut
aliud impedimentvm rationabile appareret m alterutra personarum ante contractum
matrîiaonium inier ipsas. Et si contingat quod filius dicti domini régis qui dictam Jo*
hanaam, filiam nosUram, uxorem habebit« eidem domino r^ in regno non successerit,
idem daminus rex voluit et concessit quod ipsa Johanna habeat pro dotalitio suo qua*
tuor milia librai'um Parisiensium annui reddituS'in terra que eidem filio dicii domini re«
gis assignabitur. Si vero contingat dictum filium dommi régis eidem domino r^ in
regno succedere, majus dotalicium eidem aiaîgnabitur ad arbitriom domini régis vel
ejusdem heredis , si de ipso aliquid humaniter contingeret aatoquam fierel matrimonium
inier ipsos. Premissas autem conveniiones promiait idem domùnus rex se servaturum
bona fide et fidditer imj[Jeturum. Et ad hoc se et beredem suum qui eidem in regno
successerit, obligavit. Nos vero easdem conventiones juravimus ad sancta Dei evangelia
BOB firmiter servaturas, et toto oonamine nosiro fideliter im[deturas, et quod contra eas
per nos vel alios non veniemus in futurum. Actum est etiam inter nos quod nobis in
i
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE- 399
liaBo ttie iMstre, «ni dolalkîo nostro, ant in ooiKpiestibiis*qiios habere debemusm terrÎB
predictù, «ai aliîs juribos nostris, per predictai cosTentiones nullum «Nnmno prcjadt^
dam generetar. In cajas rei lesUmoniam presentîbos litteris nostrum fedmas «pponi
sigiUam. Actom AorelÎMii, anno Domini iniHesimo duoeotesÎBio teptoagesimo qoînto,
oMiite maio. (Trésor des dbartes^anii. DyS, cart. J 6i3, n* ii. Soeaa en dre rouge.)
Philippe le Hardi ayant écrit aux barons de la Navarre pour leur annon-
cer le mariage de leur reine, ils lui répondirent en ces termes :
Sereoisnmo et nmgaîffico dooiiiio, doniDO Miilippo régi Frande, Petms Sancii de
Monte Acolo, dominas de Cascant» gobemator regni Navarre , Gandisalvos Johannit de
Bazten , prnoi^îlarios regni Navarre, Corbaranus de Vidaarre, Johannes de Vidaorre,
Jobannes Gondisdvi de Baztsn, P. Martini de Soriça, Johannes Corbarani de Elet^ pro-
ceres et barones regni Navarre, et tota milida congregata în caria apad (Hetiim , sala-
tem el devota oianuam oscnk indîtarum. Noverii vestra regaiis SoUimitas qnod domi-
nos de Parayo, miles, et Joofiredns de Senonîs, vesêer servieas, ad nos et ad totain
populam regni Navarre corn vestris liieris pervenerunt Et nos aadkis et îateUectîs qoe
in vesirû continebantor Hleris, et hiis que nobis ex parte vestra verbo proponere vdae-
nmt, întdieximas, unde qoam plurimom gavist fiiimus, quod inter dominam nostram,
dominam Johannam, regni Navarre dominam et heredem, et dhefum de daobos filiis
primogenîtis vestris, per dÎ8pen9at[i}onem sedis apostolice, matrtmonimn est oontractnm.
Preterea intdleximus per eosdem nundos vestros el lîteraa, quod , hujns rey causa , vos
regnum Navarre in vestra protecdone receperitis spedali, et quod solempnes nundos
miseritis ad illustres reges Gistelle et Aragonie, ut regnum Navarre snb vestra protec*
done constiiutum de cetero nuliatenus inquiètent. Unde gaudemus quamplurimum et
vobb r^radamur quantum possumus, tanquam iili qui die qualibet per homines régis
Castelle multiplidter et graviter infestamur. Recepîmud preterea literas serenissime do-
mine nostre Blanche, regine Navarre, ut cmn hec supradicta taliter se baberent, vobis et
mandato vestro debemus, tanquam sibi, per (mmia obedire. Insuper continebatur in ves-
tris literis, el hoc idem relulenmt nobis vestri nondiviva voce, quod volebatis scire per
eoidem nundos qualiter dbedire intendimus illis quos pro conservatione dicti regni
Navarre duxeritis destinandos. Ad que Serenitati vestre taie damus respimsum : quod
vobis et mandate vestro cd>edientes erimuset devoti, juxta mandatum jam dicte domine
nostre regine Navarre, in oonservalione regni Navarre, ad opus domine nostre, domine
Jobanne, ipsius regni domine et beredîs. Et redpiemus senescallum, seu i^bemato-
rem, per vos conslUutum nomine dcnnine Jobanne, domine nostre, Navarrum vel
Can^Mnum, vassaUum et fiddem domine nostre, domine Jobanne. Et bujus rey cau-
sam vestris nunciis exposuimus, per ipsos vobis verbo tenus referendam. Ita quod si
Campanos babeat constitui seoescallus vd gubemator, per vos et dominam nostram
reginam et illos de Gampania eligatur; el si Navamis per vos et jam dictam reginam
Navarre, et per cariam r^ni Navarre simililer eligatur. Et quicumque fueritdectus,
juret in prindpio soi regiminis qilod omnes videncias, seu fordas, in regno Navarre
iaclas, ad statum debitum revocabit, et quod nostra fora et consuetudines aprobatas
nobis invidabiliter observabit, nec terram suam, seu honorem, alicui procerum, vd
400 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
mililum, aoferet, niai ex, légitima causa et .que fuerit in regni Navarre curia légitima
approbata. Preterea noverit vestra regalis Majestafl quod nuUum caitrum rederemus ali-
oui vivent! , auctoritaie quarumcumque literarum vel nuncii, niai tantum domine nostre,
domine Johanne, presenti facie ad faciem personaliter existenti, quia hoc juxta forum
nostrum et tocius Ispanie non possel aliter Geri sine nota. Super eo vero quod nobis mi-
sistis quod et quale nobis pro defensione regni ad presens magis esset auxilium oportu-
num, sic Dominationi vestre dicimus quod vos, qui multa fulgelis prudencia, et magna
in armis gaudelis copia, expertorum quo indigeamus auxilio et consilio ad subveniendum
nobis et ad regni defensionem , rectius et discretius poteritis arbitrari , considerando dOi-
genter potenciam et astuciam régis Gastelle, quarum vix est numerus, et Navarrorum
paucitatem et potissime paupertatem : quare Serenitatem vestram quanto possumus de-
vocius deprecamur, quatinus omni mora et dilacione postposita, que nobis sunl valde
periculose et in rébus et personis cotidie dapnose, auxilium nobis pro defensione regni
mittere regalis veslra Qementia non moretur; nam Deo teste vobis loquimur, quodocca*
sione hujus guerre, quam per multas partes contra nos et r^;num Navarre movent Cas-
tellani, cotidie famé, igné et ^adio multipliciter cruciamur, presertim quiacum quo
possimus contra eos bellatores munire et eis satisfacere pre manibus non habemus. In
quorum omnium testimonio sigilla nostra duximus presentibus apponenda. Data die
sabatiproximapostfestum Pentecostes, annoDominiM^cc^LX}L^ quinlo (8jun. 1275).
(Trésor des chartes, ann. 1275, cart. J 6i3, n** lo. Avec sept sceaux en cire jaune et
verte; lavant-dernier a disparu, il n*en reste plus que Tattache.)
Page 7a, vers 1080, couplet xxxi.
Les archives de 1 ayuntamiento de Pampelune conservent encore Toriginal
de Tacte qui établit la concession du gouverneur don Pedro Sanchez aux
habitants du bouif; de Saint-Gemin, dont il est question dans ce couplet :
Sepan cuantos esta présent carta verân que yo, don Pero Sanchiz de Montagut,
seinor de Cascant, gobemador en Navarra, fago à saber à cuantos esta carta vérin, que
como los oms de la Navarreria de Pamplona hubiesen armados et parados engeynos
contra los dd bui^ de Sant Cemi et de la poblacion de Sant Nicolau de Pamplona,
yo veyendo la guerra que aviamos con Castella, et los Castellanos que entraban en Na-
varra per facer nos mal , otrosi que nengunos non deben ser osados de parar engeynos
unos contra otros, menos de mandamiento de seynor 6 del que tiene su logar; é per
todas estas cosas mandé à los devant ditos de la Navarreria que toiUiesen los engeynos
que habian virados contra los del dito burgo et de la dita poblacion, et que los pusie-
sen en otros logares contra fuera per defenderse de los Castellanos. E otrosi mandé
à los del dito burgo et de la dita poblacion que los engeynos que eyllos avian feitos ,
que no los parasen contra los de la dita Navarreria, mas que los parasen en otros lo-
gares contra fuera per defenderse de los Gistellanos, et eyllos respondiéronme que lo
ferian voluntes, mas yo que parase mientes que asi lo ficiese fer A los de la Navarreria ,
si non que engaynados podrian seer. Et los de la Navarreria disiéronme que per nenguna
res non los toldrian de aquellos logares on los avian parados. E yo veyendo que en esta
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 401
goia lo9 dd burgo et de la poUadon podrian ser engaynados, mandélis que paraaen
lures engeynos en aquellos logares or meSior se podrian defender de los de la Navar-
reria. Et en testimonianza de todas estas cosas sobreditas , et como yo mandé parar los
engeynos à los del burgo et de la poMacion , clis dada esta mi carta abierta sayeillada
con mi sayeillo pendient Ë yo Ferrant Periz escribi esta per mandado del dito don
Pero Sanchez, viemes dia de Santa Cruz de Mayo, anno Domini millesimo ducentesimo
sepluagesimo quinto.
•
Page 7^ « vers 1091 , couplet xxxii.
'Le garrot était tme espèce de trait, difiFérent du carreau, que ion lança
d'abord à laide d*une machine, puis avec une arbalète. Voyez le Glossaire
de du Gange, au mot Garroias, t. m, p. ^88, col. 2 et 3, et Rabelais, liv. I,
chap. XL, et liv. H, chap.xxvi et xviii.
Il y avait des balistes spéciales pour lancer des garrots :
Pro duabus balistis de garroto emptis ad opus castri de Burgui , c. sdUdos. ( Ms. Bibl.
imp. Suppl. lat. n"* 1 65^, fol. gi recto.)
Page 74 « vers iog5, couplet xxxii.
Gette importance accordée au métier de charpentier, autrefois laissé, dans
les Pyrénées, aux membres dune classe proscrite par lopinion publique et
par les lois ^, me donne à penser qu*Aneher a voulu parler des ingénieurs.
C*est ainsi que, dans notre vieille langue, les sculpteurs étaient appelés
maçons^ aussi bien quV7i/ai7l^re5^. Il faut remarquer, cependant, que nous
avions le mot engigneor, ingingneor, que Roquefort na pas manqué, quoi
qu*en dise M. Ruquet*, de rendre par ingénieur^, et qui figure côte à côte
avec carpentier dans le Roman de Roa , que ce dernier a publié ^. On le re-
trouve encore dans cette tirade d*im satirique du xnf siècle, qui s élève
^ \oyei Histoire des races maudiles de la ' Le Roman delaBose,édii, de fAéon^ t. lli^
France et de TEspagne, etc. passim, p. 288, v. a 1 07 1 .
' Chanson du roi de Navarre, dans Y Essai ^ Le Roman de Rou, t. II, p. 147» not. 2.
sur la masiqae, de Laborde, t. II, p. 939. — * Glossaire de lalangue romane, t.h p.458,c. 1.
/Vontean Recueil de fabliaax et contes, t II, * On lit dans un autre poème de Wace :
p. 307. — Le Roman de Flore et BlancheJUar, Bn^igmors orent nonu ,
cité dans le Romancero françois, p. 57. — Le Qni to»t orent fait mangoniax
Sort des Dames, v. i3o. (Jonylears et trou- Aipericrei conlpejctcr. etc.
vhes, etc. pnW. par A. Jubinal, Paris, i835, l* Bom.. * Br.f . 1. 1-. p. .7. '• 3.9
in-8% p. 186.) —En i4ii. il y avait en Na- Tœ k. «u^neon ait fcit li roi. mander.
_^ ^ • ï 1 Tj j fr -* Qn> de ftut ou de piere savoient bien ovrer, etc.
vaite on certain Jean le Home de Tortay, ap- ^ ^ , , y j » j » .
#i, Fmgmtnt ciU d«»oat BoUd» JU»««» *• Bmi,
pelé dans une pièce taillador de unàgenes. (Voyet ^ ^„^ 3
Dicc, de antig, del reino de Nae. t. III, p. 366. )
HI8T. DB LA OUBARB DE NAV. ^ '
402 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
contre la considération accordée à cette classe d'hommes , aussi bien qu'aux
arbalétriers, aux mineurs et à ceux qui combattaient avec des pierres :
Toit sont esbahi par le mont
Des maivès princes qui i sont;
Et chevaliers sont esperdu.
Cil ont auques lor tens perdu ;
Arbalestier et mineor.
Et perrier et engingneor.
Seront d'or en avant plus chier.
La Bible Guiot de Provins, v. iSo. (Fabliaux et contes, édit. de Méon,
t. II, p. 3i3.)
On trouve , dans des comptes que nous avons déjà eu occasion de citer,
deux articles relatifs à un charpentier de conséquence; ils se rapportent à
l'année 128/1 :
Item pro expensîs magistri Martini et (amilie sue faciendo defensiones vocatas arche-
ras in Castro de Gortes, iîij kaficia. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65^, fol. ào recto.)
Pro expensis equitaturarum magistri Martini carpentarii, dum remansit apud Gortes
faciendo defensiones vocatas arckeras, yj Laficia. (Fol. 4o verso.)
Dans un mystère d'une époque bien postérieure ^, il y a une scène où figurent
un charpentier et un maçon ; il s'y trouve nombre de termes de leurs métiers.
Page 74. vers 1098, couplet xxxii.
Anelier ne dit pas à quelle ville de Gascogne les habitants du bourg de
Pampelune s'adressèrent pour obtenir des ingénieurs. En voyant, au
XI* siècle, Gaston de Béam à la tète des ingénieurs et des charpentiers
génois employés au siège de Jérusalem ' , on peut être tenté de s'arrêter à
Pau, ou plutôt à Orthez. Pour moi, je ne vois que Bayonne ou Bordeaux
en état de satisfaire à une demande semblable; encore m'arrête -je plus
volontiers à cette dernière ville , eu égard à son importance et à ses ma-
nufactures d'armes, auxquelles les Navarrais avaient quelquefois recours.
En i358, l'infant D. Luis, firère du roi Charies II, fit venir des ouvriers
* Cesi h Mistere dâ h résurrection de nostre cet GasUmem de Beart, operi pnefecenmi; et
seigneur lesucrist, itnftrinUe à Paris, édit de superartifices^nesehaberentnegUgentiuscirca
Verard, in-folio, sans date, 9* feoillet, verso, propositom, curam eum rogaveruat impendere
col. I, i^>rës la ugnatnre d. iii verso. diligeatem. • Willermi Tjren. archiefûscop. Mis-
* iDoz enim et duo comités, Nonnanno- tor. lib. VIII, cap. i. {Gesta Dei perFraucos,
mm videlicet et Flandrensis, quendam egre* p. 754, 1. 3.) Cf. Raimund Agil. el Guibert.
ginm et magnificum virmn , dominum videli- Novigent.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 403
dé la capitale de la Guienne pour fabriquer des armes et âes armures ^ ,
et, à Tëpoque où se passent les faits racontés par Anelier, nous voyons
un certain R^mnnie de Bardieas occupé à un pareil travail pour des che-
valiers anglais ^. Vers le même temps un écrivain arabe mentionnait avec
4ioges les épées de Bordeaux'. Dans le siècle suivant, Froissart nous montre
les acteurs du combat des Trente armés de courtes épées de cette ville a roides
et aigûes^, » et le sire de Berkley combattant avec une épée de Bordeaux
« bonne et légère et roide assez ^; » il nous parle de lances affilées de fer de
Bordeaux^, de larges fers de Bordeaux aigus, mordants et tranchants comme
un rasoir, et d*épées foi^ées dans cette ville « dont le taillant estoit si aspre et
si dur que plus ne pouvoit ''. » Enfin Cuvelier en donne à un écuyer anglais
une « qui moult chier li cousta ^. » A la même époque , il y avait en Navarre
un certain Perrin de Bordeaux, maestro defacer cainones^. Il est juste, ce-
pendant, de faire observer qu'au xiv* siède on fabriquait aussi des armes à
Bayonne, ville citée au xni* pour sa population guerrière ^^ En i3a5,
Hugues le Despenser mandait à son fils d y a faire overer tutte manere d'ar-
mure ») et d*en acheter en Espagne. En même temps il recommandait d en-
voyer d'Angleterre en Guienne des bois préparés , si f on n'avait pas le temps
^ Dicc, de ont. del reino de Navarra, 1. 1 , p.59 ,
67. — On y troafe le prix d*iine armure <f un
chevalier navarrais en 1378 ; une épëe de Bor-
deaux y est cotée six florins.
* Close roU de la cinquante-quatrième année
de Henri III, cité dans A critical Inquiry into
aneient Àrmoor,hy Sarouel Rush Meyrick, 1. 1,
p. i5o.
' Ibn-Sayd, cité par Makkari , Ms. de la Bihl.
imp. A. F. n* 70A , fol. 56 recto : i^sLjl^ JLï
I.
\iH
I
^^t^ JUaJl a. Géographie d:Àhoafféda,
tnduite par M. Reinaud. Paris, impr. nat.
M DCGc XLTiii, in-4*, t II , P part. p. 307.
* Les Ckroniquejt de sire Jean Froissart, liv. I ,
part. II, ann. i3Si, chap. yii; édit. du Pon-
ton UtUraire,t. l, p. 394 \ col. 3.
* Ib, chap. XLiii, ann. i556; p. 353 , col. 3.
* Ibid. liv. III, chap. xx, ann. i385; t. II ,
p. 439, col. ).
^ Liv. II, chap. T, ann. 1377 (t. II, p. 5,
col. 1); chap. Lix, ann. i386, p. 567, col. s.
Cf. chap. xiT, ann. i388, p. 4o5, col. 1.
* CArofu^oe de Bertrand du Gaesclin, v. 60 1 7 ;
1. 1, p. 333. — Un ancien rimeur espagnol dit
d*un épieu que le fer en fut fait en France, et
la hampe en Aragon. PTy aurait-il pas ici une
allusion aux armes de Bordeaux? Voyez Aornon-
cero easteUano , etc. Leipzig, F. A. Brockhaus,
1844, in-i3, t. II, p. 3o5, col. I , rom. n*ià
( /fMo j helo, por do vient, etc. ). Peut-être vaut-il
mieux s^arrèter aux fers d* épieu de Toulouse ,
dont il est question au xiv* siëde :
A soc col pent un Uachoo
A or henoé et à acnon ;
Ot une lanœ merveSote
A un/rr tranchant d* ToIoh.
U Boiii«« 4» J^mffrm iê IWlii^. Ms. à» U Bibl.
royal* d« CoptduifM, tacUn itmâê royal,
n*Zbô5.
* Dicc, de ant dd niiio d#iVcp. 1 1, p. 68.
^* Matth. Paris, Hist. maj, sub ann. i354 ;
éd. Lond. moclxxxit, p. 759, 1. 4t.
5i •
404 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
d'en fabriquer des'machines; il conseillait au roi d'emprunter à Tévêque de
Durham de ses espringalUs et de lui demander « aucun bon mestre » pour en
faire ; enfin il voulait que Ton avertit a le mestres des espringaldz » désignes
pour passer en Gascogne, de se tenir prêts en temps convenable^.
Page 74, vers 109g, couplet xxxii.
Le mot maiestres, que nous avons rendu par ingénieurs, et qui est resté
dans notre langue pour désigîier des peintres et des musiciens chefs d^école,
parait avoir eu, de l'autre côté des Pyrénées, le sens d ouvrier». On le voit
par les passages suivants :
Buscé buena madera quai avîe mester,
Demanda los maestros, destaié al loguer. . . .
Estando los maestros todos man a maxielia,
El confessor predoso issio de sue capiella, etc.
Vida de son Millan, copl. 326 y 939. (Coleccion de poesias casteUoMU, etc.
t. II, p. 1^3.)
• De Damasco Uevé los maestros que pudo a ver, asi de pan os de seda de todas ma-
neras, como los que facen arcos con que ellos tiran, é armeros, é los que labran d
vidrio é barro, que los avia alli los mejores del mundct (Vida del gran, Tamorlant
edicion de m dcg lxxxii , p. 1 go. )
Che^ nous , lacception du mot mestre était beaucoup plus large. L*auteur
du Roman de Trubert s'en sert indistinctement dans le même ouvrage pour
désigner un peintre, un charpentier et des médecins. Voyez v. 7 5, 96,
99, ii3, 118, 457, 1020, 1060, etc. [Nouveau Recueil de fabliaux et
contes, t. I, p. 194, 195, ao6, aa4, 226.)
Dans le récit que fait Philippe Mouskès du siège de Toumay par Sige-
bert, le mot mestre a été pour Téditeur Foccasion dune lourde méprise. Il
y a dans le texte :
A Markeng estoit li markiés,
Et à Blandeng li mestres siés :
Encore est-çou la mère glise.
^ T. I, p. 37, Y. 918.
M, de Reifienbei^ traduit li mestres siés par les charpentiers, scieurs, chargés
* Collection générale des documents français moulin, 1847, ^^'à\ n'cxii, n* 5, 6, la, 17;
901 se trament en Angleterre^ recueillis et pu- p. 56, 57. Cf. n* 37, p. 58, et introduction,
Wié» par Jules Delpit, t. I. Paris, J. B. Du- p. ccxm.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 405
defabriqaer les madiines de siège, au lieu d'écrire le maître siège, sens qui lui
était indiqué par le vers suivant.
Page 78., vers ii36, couplet xxxiv; et page 338^ vers 3687, couplet lxxix.
Le ruano ou hombre de raa, différent de l*homme des champs, était un
ouvrier mécanique , un homme occupé d'autre chose que d'agriculture. Les
gens de cette caste avaient un faero particulier ; on les désignait aussi sous
le nom defrancos. Voyez Diccionario de losfaeros del reino de Navarra, etc.
art. Deada, p. 19, not. i5; art. Faeros, p. 39, ho, not. 27, et art. Prae-
bas, p. io3, not. 36.
Page 78, vers 11 58, couplet xxxiv.
En France , le roi appelait ses bonnes villes celles auxquelles il voulait
témoigner ime affection plus particulière , et que , pour cette raison , lui ou
les rois ses prédécesseiu^ avaient affranchies de toutes tailles et autres im-
positions ordinaires , leur accordant à cet effet le droit de bourgeoisie. Voyez
Nouvel Examen de t usage général des fiefs, t. I, p. a o, en note.
On lit dans un ancien roman :
Costume esloit, signor, à icel dis
Qu'ensemble estoient li chevalier gentU
Aus bonnes villes, aus cbastîaus signons :
Or sunt aus viles, aus hors el aus mâisnis
Et aus buissons ensemble o les berbb.
Li Romans de Garin le Loherain, 1. 1, p. 166.
Louis IX , dans son ordonnance touchant les mairies dans toutes les bonnes
villes du royaume , les distingue des communes en les énumérant à leur suite.
Voyez Ordonnances des roys ^ France de la troisième race, t. I, p. 82.
Page 80, vers 1 179, couplet xxxv.
 tout moment il est question , dans les écrivains du moyen âge ,
.... de Rollant,
Dont cil jogleor vont cantant
Le Roman de Thehes, Ms. de la Bibl. imp. n* 6987, fol. 63 recto, c. 3, v. ki.
Nous avons recueiUi, dans le glossaire et index de notre édition de la
406 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Ghanaon de Roland, p. 206 , col. a , p. a 1 & , coL 2 , tous les textes concer-
nant ce héros venus à notre connaissance avant iSSy, époque à laquelle
elle parut. La même année , la Revue de Paris du 1 9 février accueillait une
tradition allemande relative au neveu de Ghaiiemagne, au martyr de Ron-
oevaux.
On trouvera également un long article consacré à Olivier, son compa-
gnon , dans la première de ces deux publications, p. 1 99 , col. 2. Noi^ nous
bornons à y renvoyer, sans chercher à augmenter, ce qui nous serait facile,
le nombre des passages d'anciens auteurs que nous avons rapportés pour
donner une idée de la vogue dont jouirent les deux célèbres paladins pen-
dant tout le moyen âge.
Page 8â, vers ia55, couplet xixvit.
Érard de Valéry, de Saint-Valérian et de MaroUes , chambrier de France
et connétable de Ghampagne, suivit le roi Louis IX au premier voyage qu*il
fit en la terre sainte, en la&S. Le sire de Joinville en parle, en maint
endroit de ses mémoires, comme d'im chevdier preux, hardi et renommé,
a et qui assés sot de bataille ^ » Érard fit son testament au mois de juin de
Tannée 1276; il était mort en novembre 1277 ^
Geux qui seraient curieux de plus amples détails peuvent recourir & la
notice que M. Jubinal a donnée sur Érard de Valéry dans les Œuvres com-
plètes de Rutebeuf, 1. 1, p. 360-370.
Page 86, vers 1272, couplet xxxvn.
Par son testament fait au château de Montpensier, le 1 2 juin 1 2 25, le
roi Louis VIE avait disposé de la terre d'Auvergne en faveur d'Alphonse,
son fils puhié ; le 2 & juin j 2 & 1 , dai^s un parlement tenu à Saumur, saint
Louis abandonna à son firère partie de cette éerre , ainsi que le comté de
Poitou et le pays d'Albigeois. Pendant tout le temps que dura l'apanage
jusqu'en 1271, le comte Alphonse eut en Auvergne des officiers pour ad-
ministrer la justice en son nom. L'tm d'eux, Eustache de Beaumarchais,
était baiUi des montagnes d'Auvei^e en i265'. En 1269, nous le voyons
^ Histoired€*amtLoms,eic.iàii, duLoavre, - ' tEn laGS, Guillaume, comior, seigneur
p. 961, 364. Cf. p. 64, aaS, a6o, 365. d*Apchon, 8*estant mi« à la teste des habitant
* Histoht. ..delà wiaUon royale de Frtmce , etc. des Faogouse ( Falgouse ), alla ravager plusieurs
par les PP. Anselme et Simpliden , t VII, p. 4o6. terres dans la haute Auvergne , qui esloient du
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
407
sënëchal de Poitou pour le même comte, et possesseur, en Âuvei^e, de
terres régies par Bernard de Moncignet ^
L'administration d'Eustache de Beaumarchais a laissé peu de traces en
Poitou, n figure dans la liste la plus complète des sénéchaux de cette pro-
vince de la manière suivante : «Eustache de Beaumarchais, de Bettomar-
choriop sénéchal du Poitou en 1 269-1 276; » et en note : a Cest mal à propos
que Thibaudeau dit qull exerçait en 1 2694 » B est de fait que Thibaudeau
dit 1160, et non 1269^
M. Rédet, lliabile archiviste du département de la Vienne, na trouvé
qu*un seul document où Eustache de Beaumardiais soit mentionné : c est
ressort, district et jurisdiction du prince Al*
fense; à cause de ({uoi ce seigneur fut pour-
suiri par Eustache de Beaumarcké, seigneur
de Calvinet, baiUy des montagnes d* Auvergne ,
à la requeste du vicomte de Murât, du seigneur
de Toumemire et d*autres chevaliers; mais
cette afiaire fut terminée par sentence arbitrale
donnée le jeudi après la Toussaint audict an,
par Estienne, doyen de Mauriac (Archives
d'Apchon.) > Histoire ^Âmer^M par Tabbé
Teillard, curé de Yirargacs, p. 36; manuscrit
autographe entre les mains de M. Deialo, à
Mauriac* (Voyei Descùption historique et scient
tiJUiaê de la hautt Aunergnê ( d^jHUUment dm
Ganfal), etc. par J. B.Bouiilet) Paris, J. B. Bail-
lière, i834»in-8*,p. 288, en note. Cf. p. 194.
— Dans une liste des baillis des montagnes
d*Auvergne, rédigée, en 1760, par M. Raucil-
bac de Chazelles, lieutenant particulier au
bailliage d*Anddat, on lit : ■ isGS. Eustache
de Beaumarché, chevalier, seigneur de Calvi-
net, de Chambeuil et de Faicimagne, cosei-
gneur de Toumemire, bailli des montagnes
d* Auvergne, et ensuite sénéchal de Toulouse. »
— n parait <{u'£ustache possédait également le
château de Séneiergues, qui appartenait en 1 384
aux comtes de Rodez , et qui devint après lui la
propriété de la famille de la Roque. (Voyez Coa-
tsunes locales de la hamte et basse Àtif;eryne, par
Chabrol, p. 73$, 84 9; et Dictionnairestalisti</ue
da dé/Hurtement du Cantal, par M. Déribier. Au-
rillae, de Timpr. de Picut, m dgcc xxnr , in - 8*,
p. 355, etc.)
^ Alips, fille et héritière de feu Guillaume
de Tremoilles, s*étant plainte de ce que ce
personnage^ au nom d*£nstache, avait profité
de sa minorité pour usurper mille septerées
de terre, le comte Alphonse manda en ces ter-
mes au connétable d* Auvergne d'accueillir cette
plainte et d*y iaire droit :
c Constahulario Àherme pro AUpdi, filia
drfuucti GuiUelmi de Tremoilles»
t Alfonsus, filius régis Francie, cornes Pic-
tavie et Tbolose, dilecto et fideli suo constahu-
lario Auvemie salutem et dilectionem. Ex parte
Aelipdis, filie et heredis defimcti Guillelmi de
Tremoilles , nobb est conquerendo monstratum
qnod Bemardus de Moncignet, nomine Eusta-
chii de Bello Marchesio, militis, senescaili nos-
tri in Pictavia, ipsam minorem mille sextariatis
terre indebîte, ut didtur, spoliarit in ipsius
minoris prejudidum non modicum atque
dampnum. Quarê vobis mandamus qaod vo-
cato dicto Bemardo et qui fiierint evocandi,
dictam minorem super hib diligenter audiatis,
exhibentes eidem, super predictis, céleris jus-
ticie complementum de personis et rébus qnas
ad juridiccionem nostram noveritis pcrtinere.
Datum Parisiis, die Yeneris ante festum beali
Thome apostoli « anno Domini m* ce* b* nono. •
Bpistolm AYousi,comitis Picte»ie et TluAos
(1369-1370) , au Trésor des Chartes, cart.
3i 9 , n* 5 , iolio 59 versQb
* Histoire de Poitou. Niort, Robin et com-
pagnie, 1 839-1 84o, in-8*, t III, p. 458.
408
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
un acte du mois de juin i !i6o, par lequel Alphonse, comte de Poitou et
de Toulouse, siu* le rapport de son sénéchal en Poitou, donne aux abbé
et religieux de Moutierneuf, pour les indemniser de quelques héritages
situés près des fossés et des murs du château de Poitiers, qu'il leur avait
ôtés, ime rente annuelle de vingt-cinq sous sur des jardins situés derrière
la maison de Saint-Lazare ^ ; mais d autres pièces conservées au Trésor des
Chartes , surtout trois lettres adressées , par le comte de Poitou , à son lieu-
tenant^, démontrent à l'évidence que cette date de 1260 est fausse, ou
plutôt quelle a été mal lue. On ne voit pas, d'ailleurs, comment Eustache
de Beaumarchais aurait pu être sénéchal de Poitou à cette époque; car
Thibaud de Neuvi [Theobaldas de Noviaco) remplissait ces fonctions le
2 3 septeâibre 1 26 1 , le 29 juillet 1268, etc. et même en 1 269 , d'après des
documents positifs. Déjà chevalier et au service du comte Alphonse*, Eus-
tache , qui avait remplacé Simon de Coûtes , de sénéchal de Poitou devenu
châtelain de la Roche-sur-Yon^, puis en 1260, chevalier de la maison du
^ Recueil de Dom Fonteneau, aux arcbives
du département de la Vienne, t. XIX, p. 417»
M. Rédet a vainement cherché Toriginal de cet
acte dans le dépôt qu*il administre si habilement.
* Senescallo Pictavensi pro Gaafrido de Le-
tigniaco, milite, (Datum apud hospitale prope
Corbolium , die Martîs post Pascha , anno Do-
mini M** ce** Lx*"** octavo. ) Littere senescallie
Pictavensis incepte in Pascha, anno Domini
M* ce"" Lx* viij , au Très, des Chart. cart J. 3 1 g,
n* 4, folio 92 recto. — SenescaUo Pictavensi pro
comité Pictavie et Tkolose super facto monete,
(Dalum apud Rampillam, die Martis in festo
apostolorum Philippi et Jacobi , anno Domini
M* ce' LX*^ octavo.) — SenescaUo Pictavensi
pro comité Pictavie. (Datum utprecedens, ibid,
folio 98 recto. ) — Episeopo Pictavensi pro co-
mité. (Datum Pariaiis, die Mercurii ante nati-
vilatem beali Johannis Baptiste, anno Domini
M** ce* Lx"" octavo.) Ibid, folio 96 recto. Eus-
tache de Beaumarchais est nommé à la troisième
ligne.— il Jehan de Nantael, chevalier, ètausenes-
chai de Poitiers elXant' pro comité, (Ce fu donné le
mecredi après la feste saint Michiel en Tan
Nostro-Segneur, u. ce. lx et viij.) Littere se-
nescallie Xanctonensis incepte in Pascha, anno
Domini u, ce. et Ix viiij. Ibid, folio 1 1 3 recto.
— Senescallo Xanctonensi pro comte Pictavie et
Tholose super facto Judeorum, (Datum die sab-
bâti post festum beati Luce euvangeliste, anno
Domini u ** ce** lx"* octavo. ) Ibid, folio 1 1 4 recto.
' «Universis présentes litteras inspecturis
Eustachius de Bello Marchesio, miles , salutem.
Notum facio quod ego ab illustri viro et karis-
simo domino meo Alfonso, comité Pictavensi
et Tholosano, mutuo recepi centum libras tu-
ronensiom, sibi reddendas et solvendasquando
ab ipso, vel suo certo mandato, fuero re({ui-
situs. In cujus rei testimonium predicto domino
comiti présentes litteras dedi sigillo meo sigil-
latas. Datum apud Longum Pontem. dominica
post festum beati Mathie apostoli, anno Do-
mini millesimo ducentesimo sexagesimo sep-
timo. > ( Trésor des Chartes, cart. J. 3a3, pièce
n' 39.)
^ Cet officier nous Tapprend lui-même dans
une lettre écrite avant le i*'mai 1 368 et copiée
è la suite d*une autre adressée à Eustache de
Beaumarchais :
Senescallo Pictavensi pro comité Pictavie,
Alfonsus, filius régis Frande, cornes Picta-
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
409
roi pour la croisade de Tunis ^ eut pour successeur Henri de la Chapelle,
qui exerçait encore en 1376.
H avait épouse, probablement pendant qu*il était bailli des montagnes
TÎe et Tholose , dilecto et fideli suo Eustachio
deBiHo Marchen<h milhi, senesctllo Pictavie,
sihitem et dile^tkmem. Saper eo qnod Dobîs
per vestras litteras intimastis qood fidelis noster
Sjmon de Cubitis, miles, nanc castellanus de
Rappe super Oyon, circa nostra négocia pro-
OM>YeiMla «c débita ezigenda bénigne et fideliter
vos instruxit, qnodque panci ant ullus de eodem
bactenos sunt conquesti, gratum geremus et
aoc^tnm, vobis mandantes quatenus cum ea
qnapoteritia cora et aoliicitadine diligenti circa
négocia nostra fideiiter et ntiliter procuranda
et procorandam, bono tamen modo et lidto
perquirenda« efficaciter laboretis, ac ea que
hMs debentur ab eodem Symone de Cobitis,
milite, vobis et aliis, tam de noYo quam de
Yeteri, tom occasione finacômm quam aliis de
causis«emendis scilicet seu aliis quibuscumque,
eiigatis et levetis, presertim cum eadem débita
ascendant usque ad non modicam quantitatem,
sicut prefatus Symon nobis per suas litteras
intimavit, quarum transcriptum vobis mittimos
infirascriptum ; ac pecuniam in majori quanti-
tate qua poteritis babitam afieratis apud Tem*
l^um Parisius, vel adduci faciatis, cum ad nos
veneritis in crastinum quindene instantis Pen*
tbeoostes, (acto scambio de moneta nostra Pic*
tavensium novonun cum Turonensibus bonis
et legaiibus , vel empto inde auro in paleola,
seu alia moneta aurea, sicut vobis traditum
fuit in scriptis, vel meliori modo, si possitis, si
vobis constiterit quod circa bujusmodi scam-
bium faciendum nostra versetur utilitas, pocius
quam afferri in Franciam moneta Pictavensium
predictorum. In premissis autem et aliis ne-
gociis nostris , ac bono et fideli regimine terre
nostre, taliter vos habentes quod vestram dili-
gentiam debeamus merito commendare. Sy-
moni de Cubitis, militi, predicto, Amulpbo
derico , et GuiHeImo Petet ex parte nostra di-
catis quod in crastino quindene instantis Pen-
tbecostes ad nos intersint Datum ut precedens
HIST. DE Lk GDERRE DE NAV.
(apud Rampillam, die Martis in festo apostolo-
mm Pbilippi et Jacobi, anno Domini m* ce*
LX* octavo).
« Liltera snhseripta în prtcedemtL
t A son irh-exceUent et tris-redoulabU seigneur
Amfonz ,fiut U roy de France, conte de Poitmt et
de Tkolose, Symanê de Contes, chevaliers, sis
chaieleins de la Rocke-semr'Oyon, saltu e toute
rtperence o servise leal,
« Sire , je vous rent grâces et merdx tant corn
je puis de ce que vos m avez relascbié de vostre
lenescbauciée de Poitou et de ce que vos
m*avez retenu par vostre grâce en vostre servise
ou chatel de la Rocbe. Et sacbiei que je ai en-
leogné et monstre diligenment et loiaument,
à mon pooir et à v6stre profist, à vostre senet-
cbal Testât de voi besongnes et de vostre terre
et de totes voz cboses et de voz rentes, si com
vos porroii miuz savoir par lui que par moy. Et
ai conté à li de totes les cboses certeinnes qui
vos sont denes en Poitou, sans vos rentes, fort
de cest terme de la Pentbecoste qui vient; et
monte la some xiiij* vj* lyi livres vi sols,
dont Ten devra à cest terme de la Pentbecoste
vi" IV* XL VI II livres xt sols, que por vos que
por le roy de Sezile. Et sacbiez que vostre terre
est, t)ieu merci, en bon estât, ne je ne croi pas
que voz rentes ne voz droîz soient en riens
deperdu par ma deflaute. Il seroit bien trové
parles contes de la court que je ai rendu chas-
cun an, que je ai tenu vostre terre ii" livres
plus que il n*avoit esté fet looc tans avant.
Mandez-moi vostre plesir et commandez com
à vostre leal.i (Littere seims^lie Pictavensis,
incepte in Poscha anno Domini M* c<f la^ viij, in
Th. Chart. cart. J. Siq, n'' hy folio 98 verso.)
Voyez une autre lettre du même au conte sur la
monoie dans le registre Lxx du Trésor des
Chartes, vol. I", pièce 3i.
^ Voyez le Recueil des bbtoriens des Gaules
et de la France , t. XX , p. 307 , col. 1 .
53
410
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
d'Auvergne, Marine, veuve de Pons de Villa, mort avant 1261 ^ Sa femme
fit son testament au mois de juillet 1280 et laissa divers legs pieux aux
pauvres et aux couvents d'Auriilac ^. '
Dans un acte de même date , Eustache n a d autre titre que celui de che-
valier du roi ^; en 1 288, il est qualifié de sénéchal de Toulouse ^.
Nous avons fait toutes les diligences en notre pouvoir pour rttrouver ses
traces dans cette ville : nos recherches ont été vaines. Une lettre de M. le
ministre de Tintérieur à son collègue le ministre de Tinstruction publique
et des cultes , en date du a 7 avril 1 855 , est venue nous apprendre que les
investigations prescrites par M. le préfet de la Haute-Garonne avaient été
infiructueuses ; qu'il n'existait dans les archives de ce dépaitement aucun
document se rapportant à l'administration d'Eustache de Beaumarchais.
Nous sommes donc réduit à ceux dont ont fait usage les auteurs de l'His-
toire générale de Languedoc. On y voit, liv. XXVII, chap. lv^, (pi'en 1 279
Géraud, comte d'Armagnac, s'étant révolté contre l'ancien gouverneur de
la Navarre, alors sénéchal de Toulouse, celui-ci, après avoir assemblé les
troupes de la sénéchaussée , lui livra bataille , le fit prisonnier et l'amena en
France , où le comte demeura deux ans en prison au château de Péronne.
Ce fait étaif établi par une pièce des archives de l'église d'Alby que D. Vais-
sette cite en note et qui n'a pu être retrouvée.
Dans le chapitre lvi ^, on voit Eustache de Beaumarchais , avec Imbert
' Nous avons dans les OUm, U r% p. i4o,
le résumé (Tune enquête faite sur la saisine de
la maison de feu Pons de Villa, sur Tamende
due au roi, et sur les violences fa^es à Gautier,
bailli du roi dans la ville d*Aurillac.
* «Juillet 1280. Testament de Marine; elle
se dit veuve de Pons de Villa, et épouse en
deuxièmes noces d'Eustache de Beaumarchais.
Le testament est passé k Aurillac, et elle y fait
divers legs piei^ aux pauvres et aux couvents
de cette ville. • (Inventaire des titres d*Âurillac,
à rhdtel de ville du chef-lieu du Cantal.)
' Le lundi avant la fête de sainte Madeleine,
13 80, sentence arbitrale rendue par Eustache
de Beaumarchais, entre Tabbé et les consuls
d*Aurillac , au sujet des franchises et coutumes
de la ville, sentence connue sous le nom de
premihe pais. La bibliothèque publique d*Au-
rillac en possède deux copies : Tune, en latin,
est reproduite textuellement dans des lettres
patentes du roi Charles VU, du mois de juillet
1 44 9 ; la seconde , qui est la plus ancienne , est
en langue romane, et fécriture parait être
du ziii*' siècle. Eustache y est mentionné de
la manière suivante: «Nos, Estacha de^l-
merchiet, cavaliers de nostre senhor lo rey de
Fransa. t
^ Dans les lettres patentes du roi Philippe
le Bel, datées de Paris, au mois de février
1388, qui ordonnent Texécution de la sen-
tence (lettres conservées à la bibliothèque
d*Aurillac), Eustache de Beaumarchais est qua-
lifié de chevalier et de sénéchal de Toulouse.
' Édit. in-folio, t. IV, p. 3i.
• Ihid.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. &11
de Beaxjjeu, connétable de France, médiateur entre Sicard d*Alaman, da-
moiseau, fils et héritier de feu Sicard d*Alaman, chevalier, et Guillaume,
abbé de Belle-Perche, Pierre, doyen de Saint-Martin de Tours, et Jean
de Paieolo, chanoine de Chartres, commissaires députés par le roi pour
prononcer sur une action intentée contre le défunt, en raison des usurpa-
tions qu*on f accusait d'avoir • faites dans les domaines de fen Alphonse,
comte de Toulouse et de Poitiers. D. Vaissette cite des lettres royaux de
1179 extraites des manuscrits de Chauvelin, qui prouvent qu*Eustache de
Beaumarchais et Imbert de Beaujeu commandaient cette année dans la
province de Languedoc.
Si nous en croyons la chronique de Guillaume Bardin^, le premier, ayant
été suspendu de ses fonctions de sénédial, fiit absous et rétabli dans sa
charge par arrêt dun parlement tenu à Garcàssonne en i<i83; mais plu-
sieurs réflexions nous persuadent , comme à D. de Vie , que tout ce que Bar-
din rapporte de ce parlement est entièrement fabuleux ^. Cette même année
ia83, Eustache fut chargé par le roi, avec Bertrand de Montaigu, abbé
de Moissac, et Etienne de Mortel, juge-mage de Toulouse, d examiner les
coutumes de cette ville; il en prit connaissance, les approuva, y mit son
sceau , et fit ensuite prêter serment à tous les habitants de les observer,
dans une assemblée générale qui fîit tenue en i<i86^.
On voit encore davantage le législateur chez Eustache , dans les privi-
lèges de GrQnade-sur-Garonne , bastide qui venait d'être fondée à trois lieues
de Toulouse \ La petite ville de Valence-en-Albigeois le fiit certainement
par lui , comme en témoignent les privilèges qu'il leur donna et qui furent
confirmés en 1 35 1^. Le nom de Beaumarchais [Bellum Marqutsium ^ seu Mar-
chesiam) que porte une autre bastide royale, mentionnée , avec celle de Mar-
siac, dans un arrêt du pariement de Paris de Tan i3o9, nous autorise à
croire qu'il en fut également le père ^.
En 1285, Philippe le Hardi ayant fi^nchi les Pyrénées orientales par le
col de la Mançana , mit le siège devant Gironne et s'en rendit maître par
capitulation. Il y fit son entrée le 7 septembre , et y établit pour gouverneur
^ Histoire générale de Languedoc, t. IV, ^ Ordonnattces des roys de France de la troi-
preuves, col. 6. iihnê race, t. IV, p. i8-a4.
* Ibid. not 1, chap. vm, p. 5sd« col. a, * Ibid, p. 105-107.
5sS, cd. t. * Hist, gén. de Langued. lif. XXIX, cb. xifi;
-^ Ibid. Hv. XXVII , chap. Lixiv ; t. IV, p. 43. t. IV , p. 1 48 , et preuves , col. 1 4 1 .
5s.
412
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Eustache de Beaumarchais, sénëcfaal de Toulouse, avec douze cents che-
valiers et cinq mille fantassins de garnison ^
L*année suivante, le lundi après Toctave de la Puri6cation de la sainte
Vierge, cet officier établit avec Guillaume, abbé de Belle-Perche, une charte
de pariage de ce monastère avec le roi pour les villes de Monte-Ayno et de
Gargainvilar qui appartenaient à cette maison , et pour la ville d*Angerville,
qui était du domaine royal ^.
En 1287, le bailli d'Auvergne, qui rendait compte des recettes et des
dépenses, tant pour le bailliage des montagnes que pour celui d'Auvei^e,
portait en recette , dans le compte du premier, quatre-vingts livres dues par
Eustache de Beaumarchais , et en dépense deux cents livres pour la moitié
de la rente viagère constituée sur les revenus du bailliage à ce'chevalier *.
En 1390, le samedi après la fête de sainte Luce, il dressait avec Arnaud
Raimond, abbé deSaintnJean dCiSordas, de Tordre de Saint-Benoît, diocèse
de Dax , et firère Arnaud Garcia , moine et syndic de ce monastère, une charte
de pariage avec le roi , pour la ville de Sordas et ses dépendances ^.
En mars 1 ii 9 1 , on le voit à Paris figurant dans un acte relatif à un
échange de propriétés avec le roi^ et le i*' août 1291, il donne quit-
' Ziirita, Anales de la corona de Aragon,
lib. TV, cap. lxu. — Hist gén, de Lang, t. IV,
p. ^o.
* Trésor des Chartes, cart J. 397, n** 18.
' Dans le compte rendu par Jean de Trie
{de Trya)t bailli d*ÂuYergne, au terme de la
Toussaint 1 287, au chapitre relatif au bailliage
des montagnes , on porte en recette : « De debito
domnî Eustachii de Bellomarchesio lxxx lib.a
Et en dépense : c Domino Eustachio de Bello-
marchesio, pro medio reditus sui dati ad vitam
suam, ce lib.i (Ms. de la Bibl. publ. de Cler-
mont, C. a55, n** 4.)
* Trésor des Chartes, cart J. 897, n** i5 et
i5 his,
^ Voici cet acte intéressant pour Thistoire de
la vie privée d*Eustache : c A touz ceus qui ces
lettres verront, Guillaume deHanget, garde de
la prevosté de Paris, salut. Nous fesons à savoir
que par devant nous vint noble homme mon-
seingnenr Eustache de Biaumarchès, cheva-
lier, seneschal de Toulouse; requenut en droit
par devant nous que il avoit eschangié et par
non d*eschange baillié, quitté, otroié et de-
lessié dès orendroit k touz jourz perpetadment
et heritablement à nostre seingneur le roi,
pour la quarte partie que nostre sire ii rois
avoit ou chaste], en la ville et* en la baronpie
de Haute-Ribe en Tesveschié de Toulouse, si
coDune il est contenu es lettres dudit nostre
seingneur le roi, fêtes sus celui eschange, si
comme il disoit, les choses qui s'ensuivent:
c*est à savoir quatorze livrées treze soudées sis
deniers et maille de tournois de rente assis en
la ville de Puisuiran en Tesveschié de Tou-
louse, avesques toute juridicion que lidit mon-
seingneur Huitace achata de monseingneor
HuQ de Voisins, chevalier, si comme il disoit;
derechief sis livrées à tournois de rente assis
es escours de Viviers en Leutaroys en Teveschié
de Toulonse, qui furent foiz de Navare; dere-
chief cent dix-sept livres et dis souz de tournois
de rente, lesquiez lidit monseingneur Eustache
prenoit en la bourse le roi chascun an de
rente sus le salin de Toulouse, que lidit mon-
seingneur Eustache achata de monseingneur
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
413
tance, au nom de son maître, à Guyot de Appiano, ëcuyer, de toutes les
sommes que lui et ses gens pouvaient devoir au roi pour cause de vio-
lences (pro portationibns amwrum) ^
En lagA, il était décédé, laissant, pour lui succéder, Marie, sa fille
unique. D après Dom CoU ^, elle aiypait épousé Pierre de la Vie de Villemur,
neveu du pape Jean XXII ; Chabrol ' lui donne pour mari Jean de Gham-
bbt, qui vendit Calvinet à Pierre de la Vie de Villemur, en 1 333. Les do-
cuments nous manquent pour vérifier quelle est celle de ces deux assertions
qui doit être préférée. Il parait que Marie de Beaumarchais ne fiit mariée
qu'après la mort de son père et postérieurement à fannée i^gli; autrement il
nest point à présumer que Ton eût oublié le nom de son mari dans un acte
dont loriginal , en parchemin, a été communiqué par M. Desbouis, biblio-
thécaire de la ville de Clermont^, à M. Delalo. C'est à ce savant que nous
Bertran, YÎconte de Lautré,» comme il disoit;
derechief sexante-cinq livrées de terre à tour-
nois, arec toate jnridicion , que lidit monsein-
gnenr Eu^tache avait bailliet et assis en non
du roi et pour le roi à monseingneur Giraut de
Cassebon, chevalier, du prope héritage dudit
monseingneur Eustache , assis à Tonnac et en
la ville d*Alerac, es appartenances et en la
ehastelerie de Tonnac en Teaveschié d*Alubi
en Aulngais, pour l*eschange que lidit mon*
aeingneur Giraut avoit fet au roi de la terre du
Pni, si comme il disoit, avesques tout le droit
que cil monseingneur Eustache avoit et povoit
avoir es choses desus dites, à tenir et à avoir à
tooi joun mes dudit nostre seingneur le roi ,
de ses hoirs et de ses successeurs et de cens
qui auront cause de lui ; la somme desqueles
choses est deus cens livres soissante-trois soui
sis deniers et maille de tournois, si comme
lidit monseingneur Huitace disoit Et promist
par devant nous et par son loial créant li de-
vant dit monseingneur Eustache, que il en-
contre Feschange , le bail , la quittance et Totroi
desus dix, n*ira ne aler ne fera, et que jamès
d'ores en avant es choses desusdites hailliéeft
et eschangiées, par aucun droit, quel qu*ift
soît, commun ou especial, riens ne réclamera
oe réclamer ne fera par lui ne par autres à nul
jour, ainçoit les choses desus dites baiUiées et
eschangiées dudit monseingneur Huitace, si
comme il est dit desus, à nostre seingneur le
roi et à cens qui auront cause de lui , garantira ,
délivrera et défendra à toux jours contre toux,
aus us et aus coustumes du pais. Et quant à ces
choses desus dites et chascunne d*icelles tenir
fermement et loialment remplir, ledit mon-
seingneur Eustache a ohligié et soumis , lui et
ses hoirs, toux ses hiens et de ses hoirs,
muebies et non moeUes, presenx et à venir, à
jousticier à nous et à nos successeurs. En tes-
moing de ce, nous avons mis en ces lettres le
seal de la prevosté de Paris, avec le seol dudit
monseingneur Eustache. Ce fu fet en l*an de
grâce mil deus cent quatre-vinx et onze, le
mois de marx. (Trésor des Chartes, carton J.
398 , n* 36 bis. Sceau d*£ustache de Beaumar-
chais , en cire verte. )
' Trésor des Chartes, cart J. 396 , n* 1 3.
* NohiUaire ^Âtnergne, man. de la biblio-
thèque publique de Clermont.
* Contâmes locales de la haute et basse Au-
vergne, etc. tom. IV, pag. 6^7.
* Dans cet acte, passé à Calvinet, le vendredi
après les Cendres, Tan 1 394, Austorg de Royey-
' ras, qui le reçoit, prend le titre de pabUeus no-
tarias totias terre nobiUs Marie, JUie ac keredis
nobiliê viri dtmùd Eustaekii de Bellommrekesb
nùUtis qaondam.
414
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
en devons la connaissance « aussi bien que de la plupart des renseignements
que nous venons de donner sur Eustache de Beaumardiais en Auvergne ^.
Dans une autre charte de Tan 1 219 1 ', nous trouvons encore un renseigne-
ment relatif aux affaires privées d*Eustache de Beaumarchais. Un certain
Gandolphe de AiceViSf derc, natif de {^aisance et habitant de Paris» où, à
ce qu'il paraît, il exerçait la banque, ayant fait son testament, y dispose
dune partie de ses biens en faveur de ceux qu'il avait dépouillés par Tusure,
et dans cet acte nous voyons figurer notre chevalier pour la somme de trente
livres tournois ^.
V
Page 88, vers i3ii, i3ii, couplet xxxviu.
Je voulais laisser aux érudits de l'Auvergne, ce pays sur le compte du*
quel nos trouvères expriment des opinions si diverses^, le soin de rechercher
à quelles localités peuvent se rapporter val Ribera , val de Foillola et les autres
^ Âa mémoire qae noos avons reçu de
M. Ddalo sont joints les édairdssements sui-
vants sur les localités qui y sont mentionnées.
Le fief de Tremoilies, Tremollias,Tremouilles,
était situé dans la commune de Ladinhac, près
de Montsalvy. Il avait donné son nom à une
famille d'ancienne chevalerie, éteinte vers la
fin du XT* siècle. En 1490, Nicolas de Tre-
mouiUes , fils de Pons, fit hoamMge au baron
de Calvinet pour le fief d*Auiol , paroisse de
Sénexergues. — Galtubt, ancienne baronnie
démembrée de la vicomte de Cariât. Elle passa
de la maison de Beaumarchais dans celle de la
Vie de Villemur, «pii la posséda jusqu'à la fin du
IT* siècle. Elle appartint ensuite à Jean II , duc
de Bourbon, et demeura dans sa maison jus*
qu'à la confiscation des biens du connétable.
Elle fut alors réunie à la couronne, d'où
Loub XIII la détacha, en i6&3, pour la céder
au prince de Monaco. Il y avait un château
fort, qui (ut rasé en i63&. Aujourd'hui, Cal-
vinet est une commune du canton de MonU
salvy^ arrondissement d'Aurillac — Cbambbuil
est un fief situé dans la commune de Lavays*
sière, canton et arrondisseoient de Murât. On
voit encore les ruines du château , qui était peu
considérable. — Falqhaorb, fief peu impor^
tant, situé dsns la commune de Cheylade,
mêmes canton et arrondissement que Cham-
beuil. — TooMSinaB, fief avec château, qui
avait donné son nom à l'une des plus anciennes
familles de la haute Auvergne. Il était situé
dans la commune de ce nom, canton de Sainte
Ceroin, arrondissement d'Aurillac
* flndicione quinta, undedma die mens»
octobris, pontificatns domini Nicolay pipe
quarti, anno quarto, t
' Trésor des Chartes, cart. J. 4o6, pièce
n* i4, lig. 30. — Nous devons connaissance de
cette pièce et de la précédente à Tobligeance
de M. Bootaric, employé auxArchives de l'Em-
pire.
* Bavier e Saisoes sunt alet à ooateiB,
E Peitevin e Norman e Frtnoeis;
Ases i ad Alemani e Tiedeû.
lods d^Alverne i tout li pins corteii.
La. GJUuuoa ot BùUnd» coapUt o«i.xxxtii ; 4Jit. i» iSS?!
p. 140, 147.
Dans les En/Mces Vivun (Ms. de la Bibl. imp.
n* 6985, folio 181 recto, col. 3, antépénul-
tième vov) l'iveme est appelée terre iauoage :9a-
fin, dans laChevaferie Ft9teR(mèmems.f. i85v*«
#ol. 1 , V. 46) , figure un roi musulman nommé
Cordoain d*Âwergne; mais dans ces derniers
passages il me parait y, «voir une réminiscence
del'Aveme des anciens. Unautre trouvère, par
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE
415
endroits mentionnés par Andier; mais une nouvelle et préoÉMise communi-
cation de M. Delalo me met en état de m*acquitter de cette partie de ma tâche.
Le Val Rihera du vers 1 3 1 1 ne lui semble pas un nom de lieu, mais un
nom conmmn ayant la signification de vallée: « Au xni* siècle, dit-il , le mot
rihera avait très-probablement le sens qu*il a dans notre patois. Il ne signifie
pas rnière, qui se dit chez^ous aîga ou a^gaa [tàiga de Mar^, l'aîga d'Aoaza,
la rivière de Mar, la rivière d*Auze), mais bien valiée. On dit la ribeira iAn-
glars pour la vallée JtAnglars; on dit encore que les semailles se font plus
tard, que les moissons se font plus tôt, dût las rebeiros^ dans les vallées. »
Je me sens d autant plus porté à partager, sur ce point, lopinion de mon
savant correspondant, qu'en espagnol le mot ribera existe avec la même
acception. Il y a donc quelque diose à corriger dans notre traduction
d*Anelier, et une addition à faire à Tartide Ribeira, etc. du LeaAifae roman,
t. V, p. 91, col. a.
Dans le val de FoiUola du vers 1 3 1 1 , M. Delalo reconnaît FoUiole , sei-
gneurie située dans la commune de Vezac, canton sud d'Aurillac. H y existe
encore un village de ce nom , qui domine la vallée de la Gère.
Le mot Jordan du vers 1 3 1 3 laisse quelque chose à désirer dans notre
texte; en effet , il devrait être terminé par une apostrophe , vu que le rimeur a
écrit Jordan par élision pour Jordana. La Jordanne est une petite rivière qui
prend sa source au Puy-Mary, et se réunit à la Gère, au-dessous d'Arpajon.
La vallée qu'elle arrose est, en entier, située dans le canton nord d'Aurillac.
Parmi les personnages d'une ancienne chanson de geste figure
Danz Boz de Carpion, qui tint Jordane.
Le Roman d» Gérard de RossiUon, p. 3oo.
Unt de la tour d*na château d'outre-mer, ajoute :
Gde fist Gerberas qui d*enfer ett portier;
La port d*eii^ en ot , itd est son loîer.
I4 CSUmm é^Àmtiêektt cb. ti, e. zxxri ; t. U, p. 119,
' Ce mot iui-mème me parait avoir signifié
trts-anciennement eau comme le latin mare et le
français mare. On est confirmé dans cette idée
en voyant la partie du département de la Gi-
ronde comprise entre la Garonne et la Dor-
dogne, désignée sous le nom d^Entre-deux-Mert,
et la syllabe mar figurer dans des noms de ri-
vières, comme ceux de I4 Marne et de la Ma-
ronne, qui semblent se confondre Tun avec
1 autre.— En dépit de ce que dit M^ Delalo, il
parait que la rivière de Mar, et non de Merle ,
comme Tappelie à tort M. Bouillet d'après Dé-
ribier, p. i85, est aussi appelée dans le pays
rieu cavada: ou plutôt ribeira cabada, nom qui
s'appliquerait mieux k la vallée où elle coule.
(Voyex la Description historique et scientifique de
la Haute- Auvergne de M. Bouillet, p. 29 1 , not. 1 .)
Je m'arrête avec d'autant plus de plaisir à cet
ouvrage que M. Delalo ne le cite point, sûrement
à cause de l'éloge que l'auteur y fiiit de son sa-
voir et de son inépuisable obligeance. (Voyez
p. 91 et 336, not. 9.)
« »
416 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Jusqu'à préflint je n'ai pu me procurer aucune lumière sur la Riba de
Volberta, mentionnée vers i3i4. Pour ce qui est de la Riba de Portas du
vers suivant, il est certain qu'il y avait une seigneurie de ce nom située
auprès du bourg de Fontanges , dans la vallée arrosée par TAspre. Encore
aujourd'hui il existe, à l'extrémité de ce bourg, une maison dite de Portas.
Au lieu de Malrin, vers i3i6, il est plus qfte probable qu'il faut lire
Malria. La petite vallée de Malrieu (en patois Mabrba) est située dans la
commune de Saint-Paul , canton de Salers.
La vallée de la Maronne, dont il est question vers iSiy, s'étend sur
cette commune et sur celles de Fontanges, de Saint-Martin*Valmeroux,
dans le même canton; et, dans celui de Pleaux, sur celles de Sainte-Eula-
lie, de Loupiac, de Saint-Giristophe et de Saint-Martin-Cantaleix. Il y avait
au moyen âge plusieurs passages très-importants sur la Maronne , celui de
Saint-Martin-Valmeroux , celui du Rouffet et celui de l'Estouroc.
Vers i3i8, Riba de Falgos, autrefois Felgos, aujourd'hui Falgoux, com-
mune du canton de Salers , dans la vallée arrosée par la rivière de Mar.
Page 90, vers i35i-i357, couplet xxxix.
%
Valrratz, vallée de la Rue. Le Valruts était un petit district de la com-
mune de Cheylade , qui avait donné son nom à la famille des comtours de
Valrutz, connue dès le commencement du xiii* siècle; il s'étendait dans la
partie haute de la vallée de Cheylade , arrosée par la Rue , qui prend sa
source sur le flanc nord du Puy-Mary.
Falces Maynna doit être traduit par Falcimagne, On appelait ainsi un fief
qui s'étendait dans la vallée arrosée par le ruisseau de Chamalières. Cette
vallée , parallèle à celle de la Rue , se confondait avec elle au-dessous du
château de Scourolle. Comme le Valruts, elle faisait partie de la paroisse
de Cheylade , canton et arrondissement de Murât. Nous avons vu plus haut
que le fief de Falcimagne appartenait à Eustache de Beaumarchais.
Le lac de Marin, nommé vers i353 , était le lac de Mary, situé à l'ori-
gine de la vallée de Dienne , au pied et à l'est du Puy-Mary ; il a été comblé
par les atterrissements formés par les eaux des montagnes voisines ^ Sur ce
' M. Déribier indique on petit lac comme vrir qui eu ait même la forme. ( Voyez Die-
existant à la cime du Puy-Mary; plus exact, ùonnaire ttaùstiqaB da dipartemeni du Cantal,
M. Bouiliet déclare quil n'a rien pu décou- ^» 2b ï\ ci Description historîqae,ttc, ^, 117.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 417
point , il existait un col , ou passage , très-fréquenté au moyen lige , qui met-
tait en commmiication la partie occidentale de la haute Auvergne, Mauriac,
Keaux, Salers, avec la partie orientale» Dienne, Murât, Saint-Flour. Ce
passage, connu sous lé nom de Pas de P^rol, est encore pratiqué aujour-
d*hui, mais pendant cinq mois de i année seulement. Le pâturage le plus
élevé de la vallée de Dienne porte encore le nom de montagne da lac de
Mary, Il est peut-être bon d*expliquer ici que , dans la haute Auvei^ne , on
entend par montagne un pâturage élevé , où les vaches stationnent pendant
Tété seulement.
Le vers 1 354 . qu'il faut écrire :
£*n iota la ribera de Montbru, de la Mar,
sapplique à la vallée arrosée par la rivière de Mar, qui s'étend dans les
communes du Falgoux, du Vaulmier, de Saint-Vincent, d'Anglards et de
Meallet. Dans cette dernière conunune et dans ia vallée, on voit l'ancien
château de Montbni ou Montbrun.
Les trois derniers mots du vers, rapprochés de ribera, doivent signifier
vallée de Mar, Telle est la véritable orthographe du nom de cette rivière ,
écrit Mars par quelques personnes étrangères à ta connaissance des anciens
titres où elle se trouve mentionnée.
n est assez difficile de déterminer le lieu ou la contrée auxquels s'apphque
le nom de Riba de Cantbon, *qu'on lit au vers i356. Dans la haute Au-
vergne, les localités nommées Cantbon, Cambon, Chambon, sont assez nom-
breuses. Le sens indique que celle dont il s'agit ici était située sur un
chemin firéquenté, puisqu'on y attaquait, on y détroussait les marchands;
d'un autre côté, le Cantal est nommé après Cantbon, et l'énumération
faite, dans les vers i3io et suivants, témoigne du soin qu'a eu l'auteur, en
indiquant diverses localités de l'Auvergne, de suivre exactement l'ordre
géographique : ce qui (soit dit en passant) nous donne à penser qu'Anelier
avait appris ces détails de la bouche mêaH VEustache de Beaumarchais.
Ces considérations me porteraient à placer le lieu qu'Anelier a voulu
indiquer, dans le village du Chambon (commune de Laveyssière, canton
de Murât), ancienne seigneurie située non loin du Cantal, dans la partie
supérieure de la vallée de l'Aliagnon, près du col appelé /oa< de Gères, où
se trouve le passage du Lioran, très-fréquenté au moyen âge. C'est par ce
col que la partie méridionale de la haute Auvergne, Aurillac, ia vicomte
HIST. DE LA 60ERRB DE NAT. 53
• •
418 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
de Cariai, communiquaient en tout temps avec Murât « et en hiver avec
Saint Fleur.
Reste le pont de Cantal, M. Delalo pense que pont a été mis ici pour
pion ou plomb, ia montagne qui a donné son nom au département étant la
seule de la haute Auvergne qui soit distinguée par le mot de pUm (en pa-
tois phan), synonyme de pa^y, de suc, appliqué aux autres montagnes. On
remarque encore, ajoute-t-il, auprès du plomh du€àntal, les vestiges d'une
ancienne voie très-fréquentée au moyen âge, par laquelle les villes de Saint-
Flour et d*Aurillac, et leurs territoires, communiquaient ensemble. N'en
déplaise au savant président du tribunal de Mauriac, je persiste à mainte-
nir pon< de Cantal, me fondant sur une curieuse charte, où Ion trouve jDom
de Cantal bien distinctement écrit. Comme ce document jette un jour nou-
veau sur les aiTaires d'Eustache de Beaumarchais en Auvergne et sur cer-
taines localités nonmiées dans cette note, nous le donnons ici en entier:
uHaenricus, filius comitis Ruthenensis et doroinus vicecomitalus Kadalensis, uni-
versis présentes lîtteras inspeciuris saluiem in Domino. Noverit universitas vestra quod
cum contencio , seu controversia , verteretur inter me , ex una parte , et illustrem virum
dominum Alphonsum, filium serenissimi régis Francie, comitem Pictavie et Tholose,
ex alla, super eo quod, cum Eustachius de Bello Marcbesio, miles, acoepisset in feu-
dum a dicto domino comité castrum de Calvineto cum omnibus suis pertinencib , man-
damento et districtu, et Durantus daCroselo domum vocalam lo Croset, cum omni eo
quod dictus Durantus habebat in vaAe vocata Valces , scilicet in parochiis de Tyassaco et
de Vico, excepto manso vocato Lariba, et Guido de Monte Jovis et GuiUelmus de Vin-
sosas, domicelluA, gêner dicti Guidonis, quicquid habent et habere debcnt apud ca-
pellam et in repario seu manerk) vocato Altaval, et in eorum pertmenciis, et in mon-
tanis de Bana et de Monte Jovio, usque ad pom de Cantal et ad Teron de Rocalia, et
Higaldus de Conros et fratres sui fortalicium deConros cum ejus pertinenciis , districtu
et mandamento , et Geraldus de Crosa Petra , domicellus , quedam bona sua , et Hugo
de Sancto Christophoro , miles, bordariam vocatam Sulesla, et mansum vocalum Vabre,
et quedam alia bona sua , et Guido de Lobnil locum vocatum Lobail et quicquid ha-
bet a Broa de Rog usque ad aquam vocatam Sêniû excepto eo quod liabet in castro de
Monte Jovio et ejus pertinenciis, ^0 recognoscebat se tenere a me dicto Haenrico.
et Petrus de Tornamira terram quam habet et tenet, vel alius seu alii pro eo, in valle
de Valces , in parochiis de Vico et de Tyassaco , et ab eo recognoscerent se tenere : que
omnia ego dictus Haenricus dicebam a me debere teneri in feudum per predictos;
tandem inter me et dictum dominum comitem , présente ettam et expressim consen-
tiente nobili viro domino Deodato de Canillaco, procuratore iilustris régis Aragonum,
super predictis talis compositio intercessit: videlicet quod predicti omnes, exceptis pre-
diclis Eustachio et Duranto de Croseto , omnia predicta per eos a dicto domino comité
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 419
ofocata, amodo tam ipsi quam successores ipsomm. teneant a me in feudum et meb
sDccessoribus, et ienere debeant, et michi et successoiibus lueis pro predictis homa-
gium £iciant et jurent fidelitatem; et quod ego dictus Haenricus et successores mei
teneamus et tenere debeamus a dicto domino comité et successoribus suis in rétro -
feudum firancum hoc, salvo quod. pro predictis tam ego quam successores mei tenea-
mur dicto domino comiti et successoribus suis homagiom facere et jurare fidelitatem ,
in mutatione domini, ex utraque parte vel ex idtera. Et incontinenti ego dictus Haen-
ricus pro snpradictis ^i eidem domino comiti hcmiagium et juravi ûdeUtatem, et
dictus dominus pro se et successoribus suis dictas acceptiones in feudum et récognition
nés factas de predictis per predictos Guidonem de Monte Jovio, GuiUelmum de Vin-
sosas, Hugonem de Sancto Christophoro, Geraldum de Crosa Petra, Peirum de Tor-
namira, Guidonem de Lobuil, Rigtddum de G>nros et fratres suos ad manuni mei
dicti Haenrici et successorum meorum reduxit et transtuiit, ita tamen quod ego dic-
tus Haenricus et successores mei a dicto domino comité et successoribus suis in rétro-
feudum predicta teneamus, ut superius est eipressum. De predictis vero Ëustachio et
Durante de Groseto ita inter me et dictum dominum comitem, conscntientibus etiam
expresse predictis Ëustachio et Duranto, extitit ordinatum, videlicet quod ego et succes-
sores mei habeamus in perpetuum predictam domum de Groseto , cum omni eo quod
dictus Durantus et Garinus, frater ejus, habent et teoent in valle vocata Valces et in
mandamento de Laroca de Cascomutz et ubîcumque , exceptis%iis que dictus Duran-
tus recognovit et avocat se tenere in feudum a nobili viro domino Beraldo de Mercurio,
-que habet a parte uxoris sue ; et avocata supra per dictum Durantum a dicto domino
comité, ego et successores mei debemus tenere in feudum a dicto domino comité, ut
supra de aiiis est expressum ; et quod ego dictus Haenricus dem escambium dicto Du-
ranto pro predictis et ad valorem predictorum in terra vocata Bainagues, tam in eo
quod ibi habeo ratione plene proprietatis in Ibrtalicio de Senazargues et in alia terra de
Bainagues seu redditibus, ad cognitionem et voluntatem Rigaldi de Bddar, militis, et
Fredoli de FoiUaquerio , canonici Mimatensis , retento tamen michi et successoribus
meis jure feudi quod habeo et habere debeo in eo quod Arcambaldus Laroca, miles,
habet in dicto ibrtalicio de Senazargues. et ejus pertinenciis , scilicet in tercia parle. Et
si prefati duo non possent supra predictis ad invicem convenire, nobilis tir dominus
Beraldus de Mercurio est, de consensu parcium inter ipsos tercius desuper adjunctus,
ita quod cum altero predictorum duorum predictum escambium sèu permutation4n
valeat adimplere. Et ex causa predicte permutationis , data dicto Duranto a me
dicto Haenrico tenebit dictus Durantus in feudum a dicto domino comité Pictavensi et
Tholosano. Si tamen contingent , quoquo casu seu modo , dictum Durantum velle re-
manere seu esse pro rébus suis supradictis in feudo et homagio mei dicU Haennci ,
dictus dominus comes vuU et concedit quod hoc facere possit, ita tamen quod in suo
retrofeudo remaneat, ut supra de aliis est^conventum. Et factis supradictis escambiis et
permutatioQtbus, dictus Durantus de Groseto débet teneri et tenebitur michi dicto
Haenrico et meis suocessonbus de evictiono, et ego simililer sibi et successoribus suis.
Et pro feudo dicti castn de Calvineto et ejus pertinenciarum et mandamenti quas et
53.
420 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
quod liabet et tenet ibidem dictus Eustachias, vel alius al) eo, occasione dicti castri,
dictus dominus coiues débet dare micbi et dabit escambliim et successoribus mois in
feudis juxta terram meam , ad cognitionem et voluntatem magistri Guillehni Rufi , cle-
rici dicti domini comitis, et Fredoli de Foillaquerio supradicti. £t si ipsi non pos-
sent vel noilent convenire , actum est et conventum quod nobilis vir dominus Sicardus
Alamanni , a me dicto Haenrico et dicto domino comité ad boc electus , seu missus ab
eo , sit (ercius inter ipsos desuper adjunclus , ita quod cum altero predictoram suo-
rum,per se vel per alium, prediclum escambium seu permutationem valeat consum-
mare; et quod ego dictus Haenricus et successores mei data micbi in escambium a
dicto domino comité, cum data fuerint, ab eo in retrofeudum tenebimus et tenere de-
bebin\us, ut supra de aliis est condiclum. In recompensatione verumtamen predicto-
rum ego dictus Haenricus accepi in feudum francum a dicto domino comité hoc , saivo
quod ego et successores mei teneamur dicto domino comiti et successoribus suis jurare
fidditatem et homagium facere, quod ego feci in continenti, ut supra pro aliis fed. Et
recognovi me tenere in feudum, eo modo quo supra, a dicto domino comité qiiicquid
habeo in fortalicio de Senazargues , tam de dominio quam de feudo , etiamsi permutalio
supradicla per me dictum Haenricum et dictum Durantum non fieret ut superius est
conventum , et quicquid habeo et teneo in castro et villa de Muret et pertinenciis eo*
rumdem , cum medielate mandamenti quod régi consuevit per bajulum dicti loci , et terra
Guillehni de Lavaisseriffin retrofeudum. Fuit tamen expresse actum et conventum inter
me et dictum dominum comitem quod supradicta ego dictus Haenricus et successores
mei a dicto domino comité et successoribus suis ad unum tenebimus homagium , quod
tantum tenebimur facere in mutatione domini , et utraque parte vel ex altéra , ut su-
perius continetur. Et prefala escambia, seu permutationes, debent fieri hinc ad festum
beati Johannis Babtiste proximo venturum. Et si tune facta seu facte non essent, dictus
dominus comes débet et tenelur compeUere et cogère quod fiant citra festum Om-
nium Sanctorum tune proximo venturum. Et si infra dictum tempus dictum escambium,
seu permulatio, facte non essent, fuit in ipsa compositione actum et conventum quod
si illustrissimus dominus noster rex Francie compulsionem et coactionem habeat super
hiis , ita quod predicta escambia , seu permutaciones , per compulsionem et coactionem
ipsius, prout ipse voluerit, veniant ad effectum. Actum eliam extitit et conventum in
ipsa compositione quod si contingat superius nominatos , exceptis supradiclis Eustachio
ePDuranto et Garino , non venire ad homagium mei dicti Haenrici super avocatis supra
per eos a dicto domino comité, necnon aliis qui in présent! habent seu possident si qua
sint, dictus dominus comes denuo non débet eos recipere, nec aliquem ipsorum ad ho-
magium , seu recognitionem aliquam faciendam ab eisdem pro predictis dicto domino
comiti , seu ab aliquo eorumdem. De censu vero quem Arnaldus de Tomamira dicitur
habere in dicta domo del Croset, quacumque ex causa eam habeat, si quam habeat, ita
actum fuit quod census predictus ematur ex parte mei dicti Haenrici ad plus precio
.X. librarum Vianencium. Si ultra vero constiterit, dictus dominus comes quod ultra erit
persolvere tenetur. Et dictam domum de Croseto tenebo ego dictus Haenricus a dicto
domino comité, una cum rébus aUis dicti Duranli supradictîs. De aliis vero feudis
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
421
oensaaKbus, vd non censualibus, permulandis micfai dicto Haenrico a dicto Duranto,
ita extitit ordinatum quod quicumque in dictb rébus feudum habeaiTlf«quod a dicto
domino comiti teneant. Dictus dominus cornes in me' diclum Haenricum el successores
meos dictum feudum transfert et michi donat , i(a taraen quod ab ipso in retrofeudum
teneam , ut supra de aliis est expressum. Si vero aliqui alii habeant aliquid in predictb
rébus didi Duranti quod a dicto domino comité non teneant, non avocent se tenere;
dictus dominus comes proroittit quod non recipiet araodo avocationem eorum , si aliquo
tempore vellent avocare ab eo. Si vero ego dictus Haenricus feudum adquirerem in
predictis, a dicto domino comité tenebo. Item dictus dominus comes solvit et quittât
quicquid posset petere a me dicto Haenrico et meis usque ad diem hodiemam , ratione
incursionis, mulcte, pêne, contumacie, inhobediencie , armorum portatîonis, dampni
dati , injuria vd sine. Et ego Rictus Haenricus feci et facio illud idem super eo quod a
dicto domino comité et suis petere poteram pr^ictis de causis et a superius nominatis.
Mei autem intdliguntur bomines mei, servientes, tailivi, fau tores, consiliatores, com-
plices et adjutores ipsorum. In cujus rei testimonium présentes iitteras feci sigilli mei
munimine roborari , salvo in aliis jure mco et salvo jure quolibet alieno. Datum Pari-
sius, anno Domini miUesimo ducentesimo sexagesimo octavo, mense decembris. (Trésor
des Chartes, carton J. 3i3, pièce n* gS. Avec sceau qui représente un lion rampant, el
autour duquel on lit : [Haen] rici. sA>il. gomitis Rut.)
Page 9a , vers i36i, couplet xxxix.
Le trésor, Tor de César, comme ceux de l'empereur Octavien\ For de
Constantin ^ et le trésor d'Arthur ^, de Salomon *, étaient célèbres au moyen
âge; nos ancêtres aimaient à les citer quand ils voulaient parler d'une grande
richesse. Dans l'un de nos anciens romans, un personnage s'écrie :
Ne lairoie à ferir, puis que jou sui si près ,
Qui me donroit tout Tor qui fu au roi Sessers.
Li Romans d' AUxandre , pag. hoà ^ v. 36.
* Voyex, sur ces trésors. Théâtre français au
moyen â^e, p. ao3*, et Recherches sur le cdtn-
merce, la fabrication et l'usage des étoffes de
soie, etc. t. II, p. io5, en note. Aux anciens
écrivains qui y sont cités, joignex le rimeur de
Godefroi de BooUlon [Le Chevalier au Cygne,
t. Il, p. 53 3, V. i83o7) et maître François
Villon. (Œuvres, édit. de J. H. R. Pronipaault,
p. 337.) — Peut-être cette tradition sur la ri-
chesse d* Auguste dérive -t- elle d*une circons-
tance de sa vie , ainsi rapportée par Suétone :
f Usuni pecunias publics iis qui cavere in du-
plum possent, ad certum tempus induisit.»
(Sueton. in Octaviaoo Augusto, cap. xli. Cf.
Jul. Gapitolin. et Lamprid. de Anton. Pio et
Alexandr. Sevcr. )•
^ Li Romans de Bauduin de Sfbourc, ch. xxii ,
V. 177; t. Il, p. 278.
^ Ibid. ch. XVII, V. 219 et 63i;t. 11, p. i3i,
1^3, agi, etc.
* Ibid, ch. XXII, V. 101 5, t. U, p. 3o4.
422
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Un autre trouvère vante la force de César, quand il déclare celle de son héros
La grinour ki aine fust en home
Puis Juliu5 César de Roume.
Li Romcuis des aventures Fregas , p. i58, v. 21.
Dans une chanson de geste plus ancienne. César est présenté comme
contemporain d'Alexandre :
El faudestuef sist Auberons li ber.
Li pecoul furent de fin or esmeré,
Li arc d'Amors i furent compasé.
Fées le fisent en une ille de mer.
Roi Alixandre le Gsent présenter, *
Qui les tomois fist fiiire et estorer;
Le roi César le 4bt après donner ;
Cil le laissa son fil par amisté.
Li fausdestuef fu de tel disnité :
S'il ciet en fu , il ne puet embraser.
Chil qui sus ert, puet estre aséurés;
Car ne puet estre por riens ed?enimés ,
Por nul venin ne puet estre grevés*, etc.
Huonde BourdeU, Ms. de la Bibliothèque publique de Tours, d** 2&1 ancien, TGa r*, v. a6.
Ce fils du roi César était Auberon, quil avait eu de Morgue la fée, sa
légitime épouse^. Au dire dun autre trouvère, qui rapporte aussi cette
alliance et ses suites, Jules César était seigneiur* de nombre de pays divers :
Signour, cis Auberon dont vous fais ramantaige,
Fuit fik Jullii César, qui tant fuit prous et saige ;
Car en Morgue la fée Tanjanrait san servaige.
Juiliij fuit moult riche et tint grant herritaige ,
Et conquit mainte terre par son grant vassellaige ;
' On ti*ouve dans un autre roman une des-
cription de fiiuteuil qu il m*a semblé intéres-
sant de rapprocher de celle-ci :
Li rois Ârtus s'est désarmes ,
Puis s'est assis et acoutex
Dessus .i. (àudestuel d or fia
Que firent mestre sarrazin
En une ille d'outre la mer
Plus valoit de .y\ besanz ,
Ëncor iert larges et pesaiiz
Et ouvrez à euvre fondice , etc.
Le AoumoAf dt CUna et de Lan$ . M«. de Ij Bibl.
imp. n" 7534*, fol. '67 recto, col. 1, v. ac.
- Jules César me nori bien souë.
Morge li fée qui tant et de biauté ,
Che fu ma mère, si me puist Dix salver.
De ces .ij. fui conçus et engerrés;
PTorent plus d'oirs en trestout lor aé.
Htton de BoardeU. M%. de Tour», fol. 60 recto,
dernier «en. Cf. fol 179 verso, v. i4.
Un autre trouvëre donne h César un frère
nommé AngobUr. Il est vrai que des raanus.
crits, au lieu de Cesairts, présentent Orcanes,.
Orgaires et Orsaires, (Voyez la Chanson d'An-
tioclie, ch. v, coupl. x\iv; t. II, p. 45.)
HISTOIAE DE LA GUERRE DE NAVARRE, 423
Sire foit d*Eniieiûe et de Hongrie la lâîge.
Et de toute Osteriche ressutni les kommaige.
Et de CoDstantmoble fuit sire son eaige ,
Et de maint bd paiis où il avoit halsaige.
Morgue fuit son espouse de loiali mariaige ,
Que fuit danuoe dex fée en Avallont la laige :
Cdle fuit mère Abront^ que n*ot pas grant corsaige, etc.
livre de HudiM dt Bomrimtx tî dm n>y Àhroti, Ms. de la Bibl. imp. fonds
de Sorboiuie, n* 45o, foi. ciiij*\ et .iîij. r«cto» col. i , v. -16.
Le souvenir du conquérant des Gaules s'était peut-être encore mieux con-
servé dans le Midi; il s*y perpétuait par une foide d anecdotes, dont il nous
serait bien difficile de déterminer la source. Par exemple, im troubadour
nous apprend que Jules César avait conqtris le monde entier, bien qu*il fut
issu de bas, comme on le disait :
• ' Juli Cezar conquis la senboria
De tôt lo mon tan cum ten ni garanda ,
Non ges qu*el fos seuher ni reys d*lrianda
Ni coms d'Angieus ni ducx de Normandia ,
Ans fon hom bas, segon qu*auzem retraire;
Mas quar fon pros e francx e d^bon aire,
Puget son pretz tan quan puiar podia.
Perdigon : Aiisi cam selk, (Cttoix des poésies originales des troubadours ,
t. III, p. 347* Cf. la Bible Gaiotde Provins, y. 760.)
Un autre troubadoiu*, décrivant une fête où figuraient plusieiurs jongleurs,
nous en montre lin occupé à raconter des traits de la vie de Jules César :
•
L*us comtet de Juli César -
Com passet tôt solet la mar,
E non i preguet Nostre Senor,
Que no us cuies agues paor.
Flamenca^ p. iS, 36.
Qui lirait avec attention nos anciennes chansons de geste, nos vieux
poèmes chevaleresques et autres, y retrouverait sans doute les éléments de
la légende de Jules César, telle qu*elle était répandue cheit nous pendant le
moyen âge'. Un rimeur de cette époque mentionne
un bon brant de color
' Il existe dans le manuscrit de la Bibi. imp. Bomaiu de Julius César; mais ce n'est qu*uue
n* 7540, un poème du xiii* siècle intitulé , Le amplification de la Pbarsale de Lucain.
424
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Qui fu le roi Cesaire Taumacor.
Les Enfances Vivien, Ms. de la Bibl. imp. n** 6986, foi. 179 v*, col. 1, v. 17.
L auteur de Haon de Boardele avait signalé Jules César comme un roi
<( qui les cemins fist faire et compasser ; » un autre trouvère fait parler ainsi
Tun de ses personnages :
Rois , tu n ies pas plus deboinaire
Que fu rois Juliiens Ce«aire,
Qui les chemins a tos ferrés , etc.
Li Ronuuis des sept Sages, édit. du D' Keller, p. 81, n* xci, v. so6i.
Comme Ion voit, on attribuait au grand homme les voies ropnaines, plus
communément appelées chez nous chemins, chaussées de Brunehault ou Bra-
nean^, du nom dune fée^. Le passage de France en Espagne par le col de
Roncevaux portait autrefois celui de César, plus ou moins altéré '. Je suis
convaincu qu'il le devait à l'habitude où Ton était de faire honneur k ce
Romain des grandes voies de communication , plutôt qu'aux dénominations
de Cyza et de Ose, qui appaitiennent à un point de la descente de Ronce-
vaux en France et à un petit pays de la basse Navarre. L'auteur du Mémoire
à consulter et consultation suf le franc-alleu du royaume de Navarre, après
avoir fait observer que Roger de Hoveden parle du port de Sizara en 1177,
demande si ce ne serait pas Sarrah , qui est dans le pays de Labourt et tout
près du point qui sépare le Labourt de la Navarre *.
Page 9a , vers 1890, couplet xxxix.
Cet abbé de Saint-Denis était Matthieu de Vendôme, qui'fut élu en 1 268
et mourut en 1 286 *.
' O soi iert BrunehoU la fëe.
L* Roumanz <U CUrU $t de Lari» . Ms. de U BiU.
imp. D* 7534*. fol. 119 recto, col. 1, v. a5.
' Voyez Caroli Bouilli Samarobrini Liber de
Differentia vnlgarium lingaarum, etc. Parisiis,
ex oûicina Koberti Stephani , m. d. xxxiii , in-d^
p. io5, 106. •>— Les Eljrmologies de plasiears
mots français .... du R. P. Philippe Labbe , etc.
A Paris f chez Guillaume et Simon Benard,
M. DC. m, in- 12, p. i32. — Recaeil de divers
écrits pour servir d'éclaircissemetis à thistoire de
France, etc. par Tabbé Lebeuf. A Paris, chez
Jacques Barois fib, m. dcc. xxxviii. in-8^ t. I ,
p. 125. — Histoire des grands chemins de r em-
pire romain, par Bergier, liv. I, ch. xxvii. —
Cours d antiquités monumentales, par M. de Caa-
roont, t. II, p. 1 53, etc.
^ Voyez la Chanson de Roland, Paris, chez
Silvestre, 1837, in-8% p. 23, 29 et 186, col. 1,
au mot Fixer. Aux ouvrages cités en cet endroit
du glossaire et index, joignez ceux qui sont
mentionnés par Traggia, dans le Diccionario
geogràfico-histàrico de Espaha, etc. Madrid «
M Dccc II, in-4", p. a54t col. 2, art. Pirineos,
* Voyez p. 2 1 2, 3 1 3.
^ Histoire de l'abbaye royale de Saint-Dei^s
en France, par D. Fel'bien, liv. V, chap. vii-xi ,
p. 242-356.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 425
Gomme il était obligé par sa charge d*ailer souvent à la cour, Hanche ,
reine de Navarre et comtesse palatine de Champagne et de Brie , se trouvant
un jour à Vincennes, lui rendit hommage pour la châtellenie de Nogent-
sur-Seine, et déclara que, si elle n était pas venue exprès è labbaye, c était
sans prétendre porter aucun préjudice aux droits du monastère ^ Avant
cette princesse, Thibaud VII, passant par Melun, en m 70, avait reconnu
tenir en fief mouvant de cette maison la même châtellenie '^.
Page gA/vers iSgi, coaplet xxxix.
Ce seigneur de Beaujeu, qui reparait souvent dans notre poème, était
Imbert ou Humbert, chevalier, seigneur de Montpensier, d* Aigueperse , de
la Roche-d'Agoux , d*Hermenc et de Roanne, connétable de France. Il ac*
compagna hoim IX en son premier voyage d*outre-mer, et se distingua â
la bataille de Mansourah, en 1 aSo '. H fut honoré de la dignité de conné-
table 2çrès la mort de Gilles U, seigneur de Trasignies, suivit le roi dans
sa croisade d*Afrique, et mourut en 1 2i85. Voyez Histoire. . . de la maison
royale de France, t. V, p. 89; et Histoire da Beaiyolais et des sires de Beau-
jeu, etc. par le baron Ferdinand de la Roche la Carelle. Imprimerie de
L. Perrin, à Lyon, mdcccliii, in-8*, t. I, p. 94-97, en note.
Page 9^, vers i4aii couplet xl.
Le substantif bresca , que Ton lit ici et dont le sens a été déterminé d'une
façon satisfaisante par M. Raynouard ^, a sans aucun doute donné naissance
à un mot de la langue du commerce, où Ton emploie l'expression de suif
en branche pour désigner celui qui est tel qu'il vient de lanimal. Nous
trouvons, en effet, brance pour bresche (ital. bresca) dans un manuscrit du
Livre du trésor, de Brunetto Latini *. Nous devons , toutefois , faire remar-
quer que l'expression en question n'a cours que dans le nord de la France,
et que dans le Midi on dit da suif en rame.
A ce dernier mot se rattache incontestablement le substantif rème, autre-
' Hist.de Tahh, roy. de Saint-Denis, etc. p, ^bi; ^ Lexique roman, t. Il, p. s56t col. 3.
preuves, i" partie, p. cxxvj. ' < .... Il est ausi come une brance de miel
* Ihid, p. 3^6, p. cxxvj. conqueillie de diverses flors. » (Ms. delaBiblio-
^ Histoire de saint Lovas, par Jean sire de thèque impériale n* 7066, folio 10 verso, cxA, 1.
Joinvilfe, édit. du Louvre, p. Sa, 53. Cf. p. 9 1 , Cf. les Manuscriufrançois de la BiMîofA^oe da
37, 46, 5o, 73, 76, 92, 909. Roi, etc. par A. Paulin Paris, t. IV, p. 356.)
BIST. DE Là OUERRB DE RAf. Sh
426
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fois usité dans le sens de fromage^, et qui s est conservé dans 1 argot, où
darème a la même signification.
Page 94 1 vers i^^i, couplet xl.
Le sucre , déjà répandu sous ce nom dans le midi de la France ^, n ap-
paraît jamais dans ce qui nous reste des ouvrages des anciens trouvères ; du
moins ne Tai-je point encore rencontré ime sévit fois dans ceux qui ont
passé sous mes yeux. Mais , au xiv* siècle , l'usage en était devenu commun «
et les mentions en sont fréquentes *. En 1 383 , Léon , qui se disait roi d'Ar-
ménie, étant venu rendre visite â Charles II, celui-ci, entre autres présents,
lui donna treize livres de sucre , huit livres d'avelines , une d'eau de rose ,
une demi-livre de gingembre , une once de macis , une demi-ilvre d'anis et
une autre demi-livre d'épices. V. Dicc. deantig. ddreino de Nav. t. lU, p. 1 3 1 .
Un trouvère de l'époque, décrivant le paradis du roi des Haut-Assis,
prince de la Rouge-Montagne , dit qu'il s'y trouve un fleuve qui se partage
en trois, et il ajoute :
En Fun coert li darés, d^espices bien garnis;
Et en Taatre U miés, qui les a resouffis;
E li vins de pieument i queurt par droit avis.
Li saille et ii pressins , roses et flour de lis ,
Gingembre et canele et chuckre et asur bis .
Toutes coses flairans, pour estre resjoîs,
I poroiton trouveir; de che soies tous fis*.
Li RomoKi de Bttadmn de Sehourc, ch. xi , v. 5oS ; 1. 1 , p. 3 1 9.
Du temps de l'écrivain que nous venons de citer, le sucre qui se débi-
tait dans son pays, c'est-à-dire en Flandre, venait en partie d'Afrique,
^ Voyex le Glossaire de du Gange , au mol
Pemas n* 2, t V, p. 698, coi. 3.
' Voyezie Lexique rcman,i, IV, p. 28d,co1. 9.
' Voyez le Glossaire de du Cange, aux mots
Sucariam, Succarum, Sacrum, Zucara, Zueca-
rum, etc. t. VI, p. Aas, col. 3; p. da4, col. 3;
p. 937, c. 3 ; et p. 938, col. 1 ; la table des mots
techniques des comptes de Targenterie, p. do4,
col. 3 ; Y Histoire de la vie privée des François,
par le Grand d'Aussy, chap. m, 1" section
(édit. de Roquefort , t II , p. 19S) , etc.
^ On retrouve la même tradition dans la
relation du sire de Joinville, qui l'applique
au Nil : «Avant que le flum entre en Egypte,
dit-il, les gens qui ont acoustumé à ce faire,
getent leur roys desliées parmi le flum, au soir;
et quant ce vient au matin , si treuveot en leur
royi cel avoir de poix que Ten apporte en ceste
terre, c*est à savoir gingimbre, rubarbe, ligna-
loecy et canele ; et dit Ton que ces choses vien-
nent de paradis terrestre, que le vent abat des
arbres qui sont en paradis , aussi oome le vent
abat en la forest en cest paîs le bois sec; et ce
qui chiet du bois sec au flum, nous vendent les
marcheans en ce paîz. » [Recaél des hutorietu
des Gaules, etc. t XX, p. 330, A.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
427
nommément de Maroc et de Bougie ^; mais il n*y a point à douter que la
Syrie, Tlnde et TÉgypte, citées par les historiens des croisades pour cette
sorte de denrée', ne nous ^i envoyassent aussi. Cette dernière contrée en
expédiait même en Palestine , comme on le voit par le détail des marchan-
dises dont se composait le chargement d'une caravane ^ptienne pillée par
Richard Coetnr*de-Lion*.
Le sucre était un des grands produits de Ftle de Chypre sous les Losi*
gnans^, et plus d'une fois les rois firent des payements avec des caisses
de suore^. L'un d'eux, JanuSi employait les prisonniers arabes qu'il ra-
menait de ses expéditions sur la cdte de Syrie , à cultiver la canne à sucre
sur les terres du domaine royal ^. La plus grande partie des sucres récoltés
dans rtle se fabriquait et se livrait au commerce sous le nom de poudres de
sacre ou de poudres de Chypre (pohere de Cyproy,
D'Orient la culture de la canne à sucre et l'art de fabriquer son produit
furent apportés en Sicile par les Arabes, on ne sait à quelle époque^. En
1176, nous voyons le roi Guillaume II donner au monastère de Monreale
' «Marrocs , autele marchandise (que Fez],
et commin, et succre bus... — Bougie, peleterie
de aingniaux, cuir, snc et alun de plume. » Ce
iont U reyaume et le$ terres desqnex les marchan-
dises vienenî à Bruges, etc. dans les Fahliaus
oB contes» par le Grand d*Aussy, t. IV, p. 9.
* Albert. Aqnens. Hisior. Hierosol, lib. V,
cap. uxYii. (GestaDeiperFrancf>s,p, 270,1. di.)
— Fulch. Gamot. Gesta peregrin. Franc, etc.
{Ibid^ p. doi , 1. 3o.) — Jacob, de Vitriaco,
Histor. IkerosoL cap. uxxiv. {Ihii, p. 1 1 99 ,
1. 39.) — WiUermi Tyr. archiepiscopi Histor,
lib. XIII, cap. III. [Ibid. p. 835, l. 3i. )
— Marin. Sanut. Tôrsell. Lîb, secret. fideL cru-
els, lib. I, pars ly, cap. m et it [ibid, p. 98,
1. S7;p. 39, 1. 18 et 45], pars T, cap. m (p. 33,
1. 55, et p. 33, 1. 39 ]. — Abonlféda nous ap-
prend q4k le tarritoire de Tripoli était rempli
de cannes à sucre , qu*il j en avait égdement
à Belinas, à Gamoulas et à Ney, sur la rive oc-
cidentale du Nil. Voyez les Mémoires de l'A-
cadémie des inscriptions et belles - lettres ,
t. XXXVII, p. 509; Âhuljedae Tabula Syriae,
éd. Bembardo Koebler (Lipsiae, Htteris Scboe-
nermarkii m dcc lxti, in-4*], p. 103; et la
Géograpbie d'Aboulféda, traduite par M. Rei-
naud, t. II , P part. p. lào, 92i.
' Itinerarium régis Anglormm, Bichardi, etc.
auctore Gaufrido Vinîsauf , lib. VI , cap. iv;
apud Tb. Gale, Historim Anglicanm Scriptorts
quÎMiue, vol. II, p. 407.
^ Histoire de file de Chypre soas le règne des
princes de la maison de Lasignan, par M. L/de
Mas Latrie, t. II. Paris, Imprimerie impériale,
MDCCCLii , in-8*, p. 95 , not. 1 .
^ Ibid, p. 494, not. 3, et p. 478.
* Ibid, p. '459, en note.
^ Ibid, t. III, MDCCCLV, p. 88, not. 3.
* Suivant Raynal {Histoire philosophique et
politii^ue des établissements et du commerce des
Européens dans les deux Indes, édit. de 1789,
t. VI , p. 1 57 ), ce ne fut pas avant le milieu du
XII* siècle ; selon Gibbon ( the History of the Dé-
cline and Fall ofthe Boman Empire . chap. lui ;
éd. Lond. 1891, in-8', vol. VII, p. i3,not a),
rintroductton de la canne à sucre et la fabrica-
tion de son produit en Sicile par les Arabes sui-
virent de près leur conquête de l'tle.
54.
428
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
un moulin pour moudre des cannes à mîfP ; et vers la même époque f his-
torien Hugues Falcand parle des champs de cannes à sucre qui «xistaîent
dans les environs de Palerme , et de la manipulation à laquelle cette plante
donnait lieu^. Plus tard , en i iiSg , nous avons une lettre de fempereur Fré-
déric II au maître justicier, à Palerme, pour lui ordonner de rechercher deux
hommes habiles dans la fabrication du sucre et capables de faire des élèves,
afin que cet art ne se perdît point dans cette ville ^. Ce malheur n ar-
riva point, grâce à Dieu, et ion peut voir dans Touvrage de Domenico
Scinà comment en ilxliS on midtipiiait aux environs de Palerme les plan-'
tations de cannes et les fabriques de sucre ^*
S*il faut en croire de Guignes ^, dont Tassertion a été répétée par David
Macpherson^, les cannes à sucre passèrent de Sicile à Grenade, de là i
' • . . . Et juxia portam Rots concedimus ei
libère molendinum unum moiendUs ad
cannas mellis, quod sarracenice dicitur Ma-
jora,» etc. (Sictiia tacra, auct. don Roccho
Pirro. Panormi , apud heredes Pétri Coppube
Moccxxxiii, in-folio, p. 454* col. i,in fine.)
'cQuod si in partem aliam visum deflexeris,
occurret tibi mirandarum seges barundinum,
quie cannae meiiis ab incolis nuncupantur, no-
men hoc ab interioris succi dulcedine sorlien-
tes. Haruin succus diligenter et moderate de-
coctus in speciem mellis traducitur-, si vero
perfectius excoctus fuerit, in saccari substan-
tiam condensatur. ■ (Hagonii Falcandi in iaam
. de regtio SUUiœ historiam Prœfatio , etc. apud
Gamsium, Bibliotheca historicartgni Siciliœ, etc.
Panormi , MDCCXXiii , typis Francisci Cichë, in-
foiio , 1. 1 , p. 4o8 ; et apud Murât. Rer, ItaL
Scr^t. t. vu, col. j58,C.;
^ « . . . Miitimus iicteras noslras Riccardo
Filangerio, ut inveniat duos homines qui bene
sciant facereiuccarum, et iilos mittat in Panor-
mum pro zuccaro faciendo. Tu vero Iicteras
ipsas eidem Riccardo studeas destinare, et ho-
minibus ipsis venientibus eos recipias et facias
fieri zuccarum; et facias etiam quod doceant
alios facere, quod non possit deperire ars taiis
in Panormo de levi. •(Regestam ianperatàm Frede-
ricil/» apud Carcani, Conâdtationes rtgum regni
alriusqae SiciUm, etc. Neapoli , ex regia Typo-
graphia, anno mdgclxxxti , in-folio, p. 391,
col. 1,1. 3 1.)
* La Topografia di Palermo, ecc. Pàiermo,
dalla reale Stamperia, 1818 , in-8*, prove ed
annotaxioni , p. 36 1 not. 98. Voyez encore dans
les Capitula regni SiciUm , etc. édit. de Mons"
TestA, CI3I9CCXLI , in-P, p. 567 et $73 , les ca-
pitulairesLXXvu et Lxixyide Ferdinand II pour
la culture de la canne à sucre À Palerme , sans
oublier le chap. lxxxji . liv. 1 , de la Pradca
deUamercatura, d* Antonio da Uzzano, ouvrage
écrit en ià4s. (DeUa Décima e délie aitre gra-
vezze, ecc. Lisbona e Lncca , mdcclxv-?! ,in-4*»
t. rV, p. 39S, 396.) — Aujourd'hui on cultive
cette plante dans les parties méridionales de la
Sicile, province de Noto, pour en tirer un rhum
fort recherché dans le commerce. Quant au
sucre, il n*a pas cessé depuis Macpherson de
venir d'Angleterre et d'ailleurs.
^ Mémoire dans lequel on examine quel fat
Vétat du commerce dans le Levant , c'est-à-dire en
Egypte et en Sjrie, avant Us croisades , etc.
(Mém, de litL tirés des reg» de XAcad. roy, des
inscr. et heU*'lettres , t, XXXVII^p. 5f|^.)
^ Annals of Commerce , etc. London : i8o5,
inA% vol. I, p. 358. A. D. 877. Cf. the History
civil and commercial ojlke Britisk Coloides in the
fVett Indies, by Bryan Edwards, 3' edit. £x>n-
don : prinled for John Stockdale, 1801, in-8**
book V. chap. i; vol. II, p. 33^.
y
i
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 429
Madère, d*où on les porta au Brésil et dans le reste de rAmérique; mais
lliistorien de la denrée qui nous occupe , Moseley s'élève contre cette sup-
position, qu'il qualifie d erronée ^ On peut également douter que les Gre-
nadins aient, les premiers de la Péninsule ibérique, reçu la canne à sucre
de Sicile, quand on voit , au x* siècle , le SéviUan El Awam consacrer à cette
précieuse plante un chapitre de son traité dagricidture^.
On employait le sucre dans les confitures ', en bonbons *, surtout en si-
rops et en remèdes^. En 1 6o5 encore, le commerce du sucre était entre les
mains des apothicaires. Cette année-là , Henri IV écrivait à Stdly de faire
* A Treatiu on Sugar» etc. a*^ edit. London :
printed by John Nichols, h dcc, in-8^ p. a6.
* libro de agricuUwra, Su autor el doctor ei-
cdente abu Zacaria Uiaia aben Mohamed ben
Ahmed £bn e) Âwam , Seviiiano. Madrid , en la
Impr. real , ano de 1 8oa , en foiio, p. I, cap. yii,
artiLTii [De la plantacion de la caHa de azucar,
Uamada twnhien eanadulee), p. Sgo-dgS.
^ Voyex Tordonnance de Philippe le Bel,
de décembre ou janTier 1 3 1 a , art. i o, et celle
de Charles IV, de féyrier i3ai, art. 9, dans
les Ordonnances des nys de France de la (roi-
sùme race, 1. 1, p. 5i3 et 761. — L'empereur
Frédéric II, mort le i3 décembre laSo, avait
mangé la veille des poires au sucre, ccerte
p^n oonlo xnccaro. > { Vôyei Commentaire kUto-
ruine et ehronologit/ue surleséphéméridesintitaléet
Dinmali di messer Mateo di Giovenauo, par
H. D. de Luynes. Paris, Firmin Didot frères,
1 839 , in-4*t p* 6 , S 3o.)
* (Test, j'imagine, ce qu'il faut entendre par
le sucre désigné de la même façon que le roi
Anarche dans Rabelais (liv. II, chap. xxxi) :
En oïdtre nous est defTenda
De ne porter manchet petites ,
Grant bonnets tor le hault verda .
Ne chausses de mignine édite ,
Pourpoint taillé à margœritei
Ne de menger plaisant viande.
Ne aussi tuccre de trois cuictet , etc.
L'AmtUkt rgnàm. eoritlûr k Vohêerva»cê d'*m«urê .
•t. CLXllvil.
^ «Ecce quod magistro Théodore, philo-
sophe et fideli nostro , damus nosiris licteris in
mandatis ut de sciropis et zuccaro violaceo
tam ad opus nostrum faciat quam ad opus ca*
roere nostre, in ea quantitate sicut sua cir-
cumspectio vident expedire,propterquod fide-
litati tue precipiendo mandamus, quatenus
ad requisitionem dicti philosophi nostri, zuc-
carum , et omnia alia necessaria pro zuccaro et
sciropis predictis faciendis studeas sine defectu
quolibet exhibere eidem de pecunia carie nos-
tre que est per manus tuas. » Litt, ad Biccardum
de Pulcar. in Regest. imperatoris Frederici II ,
annor. laSg et lado. (Consiitat. reyum regni
atriasque Siciliœ, etc. p. 34? « col. 1, 1. 3i.}
— On trouve une autre mention de sucre
violet dans one lettre inédite du même philo-
sophe Théodore au chancelier Pierre de la
Vigne . mais sans plus de détails : c Et ecce in
vMtri memoriam de zucaro violaco plenam
pizidemmittovobis, • etc. (Ms. Saint-Germaiu-
Harl. n** 455, fol. 39 recto, col. 1, n*'iuiii.)
La rubrique ( folio 3o recto , col. 1 ) porte :
exenniam tuctari roeati ; on ms. de Sir Thomas
Phillipps : succaram violation, et le ms. de la Bi-
bliothèque impériale n** 4o4a, ancien fonds
lat. fol. ia7 recto, \, S : de zacario molato. —
Pegoletti a donné , dans le chapitre xci de son
précieux Li6ro di dwisamcnii dipaesi, etc. ( Delta
Décima, ecc. t. III, p. 36a • 366), la liste de
diverses sortes de sucre qui avaient cours de son
temps, et Ton n'y trouve aucune mention du
sucre violet. Peut-être est-ce la même chose
que le violât mentionné dans la Bihh Gaiot de
Provins, v. a6a3. (FabL et contes, édit. de
Méon « t. II , p. 39 1 . )
430 HISTOIRE DE LA GUEHRE DE NAVARRE.
payer au sien la somme de dix-sept mille cent trente-huit livres à lui due ,
tant pour remèdes que pour suctes, épiceries et flambeaux. Voyez Mémoires
des sages et royalles (Economies d' Estât.. . de Henry le Gtand, édit. aux vw
verts, t. I, chap. l, p. 3^5.
Page g6 , vers i kbo , couplet xl.
Les arbalétriers de cette partie de la France avaient une grande renommée.
Dans le Roman de Garin le Loherain , Begons de Belin emmène
Ensemble o lui chevaliers quatre mil ,
Aubelestriers qui suot de son pais.
T.I,p,a76».
On lit dans une autre branche de cette vieille chanson de geste :
Ârbalesiiers ot U dus trente-siz.
Où U se fie; de Gascoigne sont*il;
Bègues li dus , ses frères , les norri.
LtL Mort de Garin le Lohtrain, p. igS , v. âaoï.
Edward n, roi d* Angleterre , en guerre avec les Écossais, fit, en i3aa,
venir d'Aquitaine des arbalétriers et des lanciers pour les combattre ', bien
que son royaume fût alors riche en archers *.
Une ordonnance du même prince , destinée à réprimer certains désordres
qui avaient lieu dans la cité de Londres, nous apprend que Ton employait,
avec les arcs et les arbalètes , des pierres et des balles de terre , sans doute
durcies au feu*.
Chez nous , on trouve des arbalétriers gascons jusqu à f extinction de
Tanne. L'auteur de la Chronique scandaleuse, racontant, sous Tannée iSyg,
comment le duc en Auteriche, le comte de Romont et autres de leur com-
pagnie se rallièrent et vinrent devant une place nommée Malaunoy, nous ap-
prend qu'il y avait dedans un capitaine gascon nommé le Capdet Ramonnet ,
« et avec luy de sept à huict vingts lacquets arbalestriers , aussi gascons^. )>
' Ces vers, que M. Paris a rejetés en note, Froissart, à Tannée 1S37, U?. 1, part. 1, chap.
sont préférables à la leçon du manuscrit 96S4 ' ixn ; édit. du Panthéon littéraire , t. F , p. ai,
A , qn'ii a cru devoir adopter. col. 1 .
' De baUttams et kominibas ad lanoeas de d«- * De ^ladiis et masadUs in cwitaU Londo-
oam A^imuadm contra Scotos dacendit, ann. i5 nensi non portandii, ann. D. iSig; ap. Rymer,
Edw. Il; ap. Rymer, F(Êdera,eit. éd. 3*, 1. 1, Padera, etc. t. II, pars i, p. 18 s, cd. 1.
pars II, p. dé , col. a. ' Hiitoire de Loays anxiesme, roy de France,
^ Voyei, entre autres, les Ghronkpies de etc. m. ne. xi, in-8\ p. 399.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
431
Les arbaiàtiierB gëoois n'étaient pas moins renommés. Messire Louis
d'Ëqiagne en commandait un grand nombre à Tattaque du château de Mi*
ramont, en 1 345 Me roi Philippe de Valois en avait à la bataille de Crécy ^,
et le duc d* Anjou quinze cents dans Tannée qu*il rassembla, en iSy/i, i
Périgueuic ^. On isi voyait pareillement dans celle que le prince de Galles
conduisit, en 1 367, en Espagne^, d*où il nous venait aussi des arbalétriers^,
et U^ri de Transtanaare en comptait vingt mille parmi ses troupes ^. Dans
un r<Mnan de la m^ne époque,' on en voit figurer au nombre des soldats
d'un seigneur flamand :
Dont fist appareiller Wistasces ses conrois :
.iiij*. archiez ot qui traient dars turcois^,
Et .c. arbalestrés, qui furent genevois,
Li Romans de Baadain de Sebourc, ch. ?, v. 38 *, 1. 1 , p. 1 24*
L*exercice de l'arbalète, avait de tout temps été en faveur à Gênes. En
1^65, la commune envoie à Milan, assiégé par Fempereur Frédéric, un
secours de cinq cents arbalétriers^. Deux ans après, elle en expédie d'abord
* Les. Ckroniqaes de sire Jean Froissart, iiv. I ,
part. I, ch. ccui; 1. 1, p. 209, coi. 1.
* Ibid. cbap. ccLxxxyii; p. 287, col. 1.
' Ibid. iiv. I, part, n, chap. ccglxx?iii; 1. 1 ,
p. 687, col. 9. Cf. t. II, p. i4o, col. I et 2;
p. 445, col. 1; p. 446, coi. 2. ^-Dans une
multitude d^autres endroks, îl est question de
Génois au service de puissances étrangères :
je ne doute pas que ce ne fussent des arbalé-
triers. (Voyez iiv. I,part. t, cbap. ciuvui,
1. 1, p. 120, col. 1 ; chap. CLY, p. i36» col. 1 ;
cbap. CLUix, p. i55, col. 1; chap. glxxi,
p. i5ê, col. 1, etc.)-— Certains de ces merce-
naires restèrent dans notre pays et y firent aou*
cbe. La famille de Ganreaut, originaire d'Italie,
descendait de Georges de Gaureaut, capitaine
d*uBe compi^Bie d'arbalétriers génob, passés
au service de la France. (Voyes Hismire de
FUn, etc. par M. le comte Hector de la Fer-
rièreu Paria et Caen , 1 855 , in-S% p. 1 20. )
* Ckron, de Bertrand da GuescUn , t. I,
p.388,v. iio63.
* «Quidam Hispanus qui vokût esae balis-
tarins, de dooo, apud S. J3enedictinn , Ix. s.
teste Fulcone de Bri. ■ Heoepta et eœpensa anno
M>cc, jxxiin,9it n,(Rec, des kist. des GanUs,eic.
t. XXI, p. 23o,G.)
* Chroniqae de Bertrand du GuescUn, t. I,
p. 385, V. 10979. Cf. p. 389, V. 11087, et
p. 391, V. iii4A'
^ Voyez 1$ Chevalier aa Cygne, etc. vers
11991, i3625; t. II, p. 3i6, 369. — Ce sont
probablement des dards tarcois » ou plutôt
des fers de lance, dont il est question dans
cet article du grand r^e de l'échiquier de
Nonnandie et dans une vieille chanson de
geste : cPro .t°. ferris Turkeis .vij. iibras .xv.
soiidos .iiij. denarios, • etc. ( Afa^ai RotaU scac-
carii Normennim swb regibus AngUœ , opéra
TbomsB Stapleton, t IL Londini, i644, in-8*,
p. 3o3.)
At penoat de aos bnees les fierons estroîs,
Ou fidierons at poiates des riches fefs tarquoit.
Lm G&sjmoii iltt S^Muu . «• I > p. 57» V. 9.
Noos avions aussi chez nous des ares mr-
<iams.{\oyeiURomandelaRose,Y, 913, édit.
deMéon, t I, p. 38.)
* Bartk. Scrihm ÂnnaL Gennens. lib. VI ; ap.
Mnrat Reram liaUc. Scriptorts, t. VI , col.
509, B.
432
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
cent cinquante, puis trois cents, au secours de Parme, également assiégée
par le même prince ^ La galère génoise qui reçut Louis IX après sa capti-
vité, en i!i5o, était armée d^arbalétriers génois'. Villani nous apprend
qu*en 128a les Génois, voulant prendre leur revandie sur les Pisans, or-
donnèrent que les bourgeois apprendraient à tirer de Tarbalète ^, et ce n est
pas le seul endroit où il parie des arbalétriers génois ^.
Chez nous, il ne faut pas chercher d'arbalétriers enrégimentés avant le
xiii* siècle , bien que , dès le x*, il soit fait mention dans nos annales d*archers
armés d'arcs et d*arbalètes ^. Guillaume Guiart, racontant, d*apr^ Guillaume
le Breton ^, ce qui se passa en France en 1 1 85 , ajoute :
Nul ne sa voit riens d^arbaleste ,
Elten.donljeta«remembrance.
En tout le royaume de France.
Branche des rojraux lignages, parmi les Chron, naU fr. t VII, p. A 9,
V. 6i6.
Les arbalétriers de France avaient un maître et un derc ^. Matthieu de
Beaune était grand maître des arbalétriers sous saint Louis; le dernier fut
Aymar de Prie, mort en i534.
Page 98 , vers 1 46 1 , couplet lxi.
Au temps d*Anelier, on entendait communément par Gascims les habi-
> BarCft. Scrihm iimol Genuêns. iib. VI; ap.
Murât. Rerum luil. Script, t, VI, col. 5ii,
D, E.
' Hist, ds S. Louis, par J. de Joinville, éd.
du Louvre, p. 80.
' Historié fiortntine S Giovanni Villani,
iib. VII, cap. lxxuii. (Rer. Ital, Scripu t. XIII,
col. 39A, C,D. )
* Ibid, Iib. IX, cap. xciu, col. 490, D;
iib. X, cap. XX, anu. 1337, col. 61 3, B.
^ «Sagittarii cum arcubus et balistis per
montaoa dispositi suut. ■ (Bioherii histor. iib. III.
cap. xcYiit , ann. 984*, t. II , p. 1 90. Cf. p. 1 98 ,
166, et 1. 1, p. 357.) — La première fois cpe
Ton voit des arbalètes ciiei nous, c*est au siège
de Senlis, en 949. (Ihid, liv. II, cliap. xcii;
t. I, p. 865.) A Tannée 1097, Coucher de
Chartres s*écrie : cO quot capita cesa, et ossa
occisonim ultra Nichomediam... iovenioras
quos... ignares, et usui sagittario UMidemos
Turci peretneranti [Histor, Hierosol. Iib. I,
cap. IT ; ap. du Chesne, Histor, Prancor, Script,
t. IV, p. 899.)
^ Gaillelmi Bntonis'Armorici PkUipp. Iib. II,
V. 3i5« (Bec, des kisî, des Gaales, etc. t. XVII,
p. i40t B.) — Voyei, sur le passage auquel je
renvoie, Y Hist, de lu mâice françoise du P. Da-
niel, liv. VI , cbap. 1? (t I,p. 434-436), et les
Observationi sur t Histoire de saint Lottys, par du
Cange, p. 74.
^ Ordonnance de Pbilippe le Long, des
iS juillet i3i8 et 10 juillet i3i9, art. 35, 37,
38. ( Odonjioiicei des rojs die France de la troi-
sième race, 1 1, p. 661.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 433
tants du sud-ouest de notre pays, entre TOcëan et la Garonne, depuis l'ex
trëmitë septentrionale du département de la Gironde jusqu*en Espagne * .
Li Loherens la nuit jut à Pariz. . .
Desi à Blaives ne prist-il onques fin...
Passe Gironde , en Gascoigne 8*en vint.
Il prent Bordele et par terre la mist, etc.
La Mort de Garin le Loherain, p. 3 1 a , v. 4585.
L*un de nos anciens troubadours distingue expressément les Basques des
Gascons , qu'il nomme à la suite les uns des autres ^ :
Si faran Bergonho , e de sert es ,
Bigot e Proensal e Roergues
E Bascle e Gasco e Bordaies.
Roman de Gérard de RotsiUon, p. 4i.
Dans la Chronique rimée de Philippe Mouskès,
Bretagne hucent li Breton ,
Bordiaat et Blaves li Gascon.
Tom. I , p. 28 1 , V. 7068.
Toutes les fois que le rimeur veut parler des Basques , il leur donne ce
nom, comme v. 6167, 6272 et 6a8a.
Daprès ce qui précède, il est impossible de croire que notre troubadour,
en nommant ici les Gascons, ait entendu parler des Basques. Cependant il
est certain qu'à Sauveterre il entrait dans leur pays; mais comme ce pays
faisait partie de la Gascogne , qui commençait également là , le serviteur
d'Eustache de Beaumarchais ne crut pas devoir s'arrêter au détail , et il
se contenta de nommer la contrée qui venait après le Toulousain, sa
patrie , et la séparait de la Navarre.
Guillaume de Humboldt , adoptant et présentant dans un meilleur jous
une opinion qui avait un cours mal réglé parmi les Basques, a prétendu que
* Voyez, sur )a valeur exacte de ce mot, le
Notitia GalUaram d* Adrien de Valois, p. 38o-
389. ( Notempopulania provincia, qaœ nnnc Vas-
conia Aquitanica: et de Vasconibm GalUctuds,)
' (Jn autre en fait autant À regard des Béarnais:
QniD veyrtn lo« l>arM crosatz
HIST. DE LA GUERRE DE NAV.
Alamaofl , Praoses , Cambretts ,
Englet , Bretos et Angevii ,
fiiarnt, Gasco» ab nos mesdaU, etc.
Gsvaudan le Vioaz : Stukon , p«r lot nottn* p$e-
cuU , etc. (Ckoia det poUiti origmatti dtt Troa-
hadourt t. IV, p. 87.)
55
434
HISTOIRE DE LÀ GUERRE DE NAVARRE.
leurs ancêtres avaient couvert une grande partie de l'Europe ^ On ne
voit pas, cependant, quils aient été en Aquitaine, ou, s*ils l'ont jamaîe oc-
cupée, ce doit avoir été de bien bonne heure. Le médecin Marcellus, né
à Bordeaux vers le milieu du iv* siècle, nous a conservé les restes de la
langue qui s y parlait de son temps, et cette langue est, à n'en pas douter,
de la famille celtique^. Il est bien vrai qu'autrefois j*ai cru voir un nom
basque dans celui d'une localité voisine de Bordeaux^; mais aujourd'hui je
renonce sans peine à cette étymologie, qui ne saurait se soutenir dans
son isolement , et avec elle s*évanouit Tinduclion que j'en voulais tirer.
Mais supposons que les Basques aient été aussi nombreux que le sup-
pose G. de Humboldt. A quelle époque ont-ils été acculés dans le coin de
terre qu'ib occupent aujourd'hui? C'est ce qu'il est impossible de dire; mais
on peut assurer qu'au moins depuis le xiu*' siècle ib ne se sont pas laisse
entamer, car alors, comme aujourd'hui, le pays basque commençait, de
notre côté, à Sauveterre. FrqissArt même, au lieu d'en augmenter l'étendue,
la restreint entre cette localité et les montagnes de Roncevaux ^.
Page 98, vers 1A67, couplet xli.
Les enfançons formaient une classe d'hommes libres, également désignés,
dans le fuero, sous le nom de Jidalgos^ et il y avait des localités entières
composées de gens de cette sorte. On peut citer, notamment, les habitants
de Tudela, de Cervera et de Galipienzo, dont le roi Alonso le Batailleur
fit les meilleurs enfançons de tout son royaume.
' Prnfung der Untersuchungen ûber die Ur»
beuohner Hispaniens vermittelst der Vaskischen
Sprache, etc. Berlin, 1831, in-d*. (Cf. Jour-
nal dei Saxnmts , oct et oov. 183 1 , p. 587-593,
643 -650.) Le di&*liaitiime chapitre (p. 54-
61) est consacré à l^étymologie des noms de
Basques, de Biscaye, d'Espagnols, d*Ihériens.
— On trouvera celle du mot Nawnra dans le
Diccgtogr, kisL de Espaha, in-4*, t U, p. 57-58.
* Voyex bber Marcellas Burdigalensis , mé-
moire de M. Jacob Grinm publié dans le Philolo-
gische nnd kistorische Abkandlmgen der K^nig-
licken Âkademie der fViuênsckaften ta Berlin, ans
dem Jabre i847,Berlin, i849,pag. 439-460, et
analysé par M. GusUve Brunet dans le Recueil
des actes deTAcadémie impériale des sciences,
belles-lettres et arts de Bordeaux, 1 854 , p. 1 4 1 -
1 56. Cf. Jacob Grimm und AdolJ Pictet àher die
marceUiscken Formeln. Aus den Abhandlun^n
der Kônigl. Akademie der Wissenscbaften xu
Berlin i855. Berlin, i855, in-4^ p. 49' 68.
^ Histoire des races maudites de h France et
de t Espagne, chap. i , 1. 1, p. 167.
* « . . . lendemain ils passèrent à Sauveterre
et entrèrent au pays des Bascks. . . et s en
vinrent à Saint Jean-du-Pied-des- Ports à Tentrée
de Navarre. » (GAroni^aes de sire Jean Froissart,
liv. m, chap. Lvui, ann. i386; t II, p. 566,
col. 3.) — c£t passèrent outre le comble de
Pampeluue et les montagnes de Roncevaux, et
entrèrent en Basde,i etc. (Ibid. liv. III, chap.
cix, ann. i388, p. 695, col. 3.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
435
Don José Yanguâs a rassemblé toutes les lumières qu*il a pu trouver sur
ce sujet, sous le mot Hidalgaia de ses Diccionarios de losfaeros de Navarra,
p. 5o-55, et de son Diccionario de antigûedades del revfko de Navarra, t. I[,
p. 47-62.*
Dans la Chanson de Roland, Baligant, annonçant à son fils Tapprocbe de
Charlemagne , ajoute :
E si cevalcet el premier chef devant,
Ensembi'od els .xv. milie de Francs ,
De bachelers que Guies cleimet enfans.
Édit. originale, p. i93, lad. Cf. Glossaire et index, p. 18a -i83.
Une semblable appellation était-eUe en usage au ix* siècle? Je f ignore;
mais il est bien sûr qu'elle avait cours au xn*. Un rimeur de cette époque ,
Tauteur de la chanson de Hnon de Bôurdele , n'appelle pas son héros , arrivé
à Tâge d'homme, autrement que l'enfès Haes ou tenfès Haelins. Tous ceux
auxquels la littérature écossaise est familière connaissent Chil Ether, Chield
Morice, Childe Maurice et ChiM Noryce. On trouve un dernier reflet de cet
usage dans le nom de lune des plus célèbres créations dé lord Byron , Childe
Harold,
Page 98, vers i48o, couplet xli.
L article suivant des comptes de Navarre pourrait donner à penser que nous
avons fait erreur ici et page 1 ao, v. 1809, en éerivanrt palais au singulier :
Pro operibus factis in palaciis de Olaz, videKcet pro iigtfîs, clavis, piastre et tenuis la-
pidibus vocatis lo$a$, emptîs ad cooperiendutû palatia, cum pomellis emplis, seris et
clavis ad opusportarum, cum locatione et expensis iatottiorum' et aliorum operariorum...
xxvj libras xviij solidos vij denarios. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n' i65', fol. 101 recto.)
' Les bénédictins, éditeurs du Glossaire de
du Gange , expliquent latomas par XarépMs ; la-
picida, conformémeni au sens que donnent à
<vCimot Jean de Gènes et d*autres auteurs cités
tom. IV, p. 38 • coi. a ; mais on aura des doutes
tnr la parfaite exactitude de cette interpréta-
tion, au moins pour cet article, à la lecture du
suivant : «Item pro expensis*ejusdem (Sanciidel
Trillar, baillivi Pampilonensis?) quando ivit
cum magistro Johanne de Sait et magistro
Yvani, magistro latomorum, ad montes de
Lanz , ut scindèrent ligna ad opns ingeniorum,
in vigtnti duobusdiebus, xliiij solidos. » (Ms.Bibi.
imp. Suppl. lat. n° i65^, P 101 v^ A. D. 1 a86.)
— Je ne vois pa$ trop ce qu*un maître de tail-
leurs de pierres pouvait avoir à faire dans une
coupe de bois destinés A des macbines de
guerre. Pour vtn cbarpentîer, c'est autre cbose,
et Ton comprend très-bien qu*en le voyant ha-
bituellement occupé À débiter, à employer .des
lattes pour en fortner le toit des lUaisons, on
en soit venu k étendre jusqu à cet artisan le
nom de lalomus , comme si le mot \aim ( GIom.
med. €i inf. Latin, tom. IV, p. 35 , col. 3 . Gf.
Roman de Rou,i, II, p. 5i , v. 9^77) fi3lt entré
dans sa compo sition.
55.
436 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Pius haut, on lit cet autre article, qui doit se rapporter aux mêmes cons-
tructions :
Item, pro cooperiendis domibus de Olaz, xvîij solides. (Fol. 2 verso.)
Mais , selon toute apparence , dans les endroits que nous venons de si-
gnaler, il ne s'agit que d'un palais , d'ime seule maison , et il y a là un his-
panisme. En effet, dans l'ancien espagnol , on disait pahcios au pluriel, au
lieu de paUicio ;
En pahcios de Galiana
El rey mandado ténia
Que se junten a las Cortes
Todos los que alli vendrian.
Guarta parte de los romances del Gid, n" 6 1 : A Toiedo babia ilegado , ec.
( Romancero de romances cahallerescos i histéricos, ordenado y recopi-
lado por don Âgu»tin Duran. Madrid : imprenta de don Eusebio
Âguado, i83a, en 8^ p. iSi, col. 1.)
Palacios de Galiana
Mand6 el rey que estén compuesios, ec.
Id, n^ 67 : Despues que el Gid Gampeador, ec. (Ibid. p. i58 , col. 1.)
•
En la vega de Toiedo
Estaba el fiierte Âbenamar,
Frontero de los palacios
De la bella Galiana.
Romaoces de Abenamar, n** 1 . ( Romancero de romances moriscos, ec. por
don Agasiin Duran. Madrid : imprenta de Léon Âmarita, ano 1838,
en 8*, p. 5, col. 1.)
On peut à bon droit s'étonner que les rédacteurs du grand Diction-
naire de la langue castillane n'aient point fait mention de cet emploi du
pluriel de palacio.
Page loÂ, vers i55il, couplet xlii.
Voici l'acte qui intervint, en cette occasion, entre don Garcia Almoravid
et messire Eustache de Beaumarchab :
Sepan quantos esta présent carta veran et odràn que yo, don Garcia Almoravid, de
buen coraçon é de buena volunlad queriendo fazer leal servicio al noble seynnor [el
rey de Francia é à] madama Johana, reyna de Navarra, prometoà vos, me sire Eustace
de Biau Marcbes , governador de Navarra , por vos é por ... in por madama Johana
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
437
d vuesiro logar en Nayarra, que vos ayude contra todos los ornes dd mundo a mante-
ner paz et à guar. • . . faier guerra é paz à vuestra voluntad contra todos ornes qui
contra vos ni contra dona Johana, mi synnora, se roveillassen o quisies. . . o de Na-
varra, con cuerpo, con aver, con todos mios parientes, vasaillos et amigos, que vos
ajude con todo mio poder et a guar. . . as lealment é bona fe sin engaynno nenguno. E
de los castieillos queyo tengo et aqueUlos qui la mi carrera vauen por. . . toda sazon
que é vos ploguiere ni mester vos fiiere de fazervos guerra e paz de los dichos castieillos
é de recebir. . . n revieyllo nenguno. E que yo paz ni acordamiento ni ligança d*amor
nenguna , ni composidon non faré con ome dd mundo . . . entëria dd seynnor rey de
França é de vos que sia contra vos ni contra d r^no de Navarra. E quiero et otorgo à
maor firmeza ... e de cada una d*dllas qu don Lope Martinez de Uriz é don Fortun
Yen^uez de Urdaniz' , merino, cavailleros, tengan comunalment. . . é por vos, me sire
Eustace, govemador sobredicho, los castieillos de Maya* é de Aussa'. Es assaber que don
L<^e Martin ... de Maya é don Fortun Yeneguez tenga d castiello de Aussa , é los guar-
den bien é lealment por mi é por vos. E si mester era . . . Lope Martinez é don Fortun
Yeneguez devandichos redban en los castieillos de Maya é de Aussa à vos, govemador
^ Je trouve dans les comptes de Navarre pour
1 a83 les artides suivants, qui se rapportent à
ce personnage et À une maison forte qu*il avait
en garde :
«Furtunio Enneci de Urdaniz pro domo
Vailis Karoii per médium annum , ut supra ,
XI libras. > (Ms. Bibl. intp. Suppl. lat. n** i65^,
fol. 3 recto.) — Plus loin il est nommé en ces
termes avec D. Martin Lopez de Uriz :
«Domino Martine Lu pi d*Oris pro domo
Valiis Karoii usque ad Canddosam anno tercio,
permanum domini Guillelmi Unddi, xzx kaficia.
1 Furtunio Enned de Urdaniz , pro dicta domo
per médium annum usque ad feslum Assump-
tionis, anno tercio, zx kafida. > (Folio g verso.
Cf. fol. 7 verso.)
« Furtunio Enneci de Urdaniz pro domo de
Lucayde in valle Karoii a festo Assumptionis
anno quinto(i a85) usque ad sequentemCande-
losam per médium annum I ka6da. * (Folio 77
verso.)
> Le château de Maya, situé dans la vallée de
Baztan, était aux mains, en 1 98d« d*Ochoa Mar-
tinez d*Oarrii. (Ms. Bibl. imp. n** i65^, folio 5o
verso.)
^ Ce château était situé dans la vdlée d'Ez-
cabarte, merindad de Pampdune. Il en est
question en ces termes dans le compte de Diego
Sanchez deGarriz, merino de Pampeiune pour
1285:
« Pro operibus factis in Castro de Aussa , vide-
licet pro reparanda turre quam (nlgur destruxit,
lapidibus, calce et aqua portata ad faciendum
morterium in dicto opère. 1 Item , pro lo-
catione latomorum et diorum operariorum et
expensis eorumdem. . . xlviij libras x solides.
— Item, eidem (Didaco Sancii de Garriz), pro
Castro de Aussa, pro retinencia et augmenta-
tione trium servientium, per annum, ut supra ,
XV libras. — Item pro iiij quintaliis sagitaniro
emptis ad opus castrorum de Aussa et de A(a-
hun, qui sunt in frontaria Castelle et sub
custodia dicti merini, xvj libras xiij solidos
iiij denarios. — Didaco Sancii , merino predicto,
pro emenda eidem facta pro quinque bdistis
unius pedis cnm suis munimentis, sex armatu-
ris vocatis/)er/)anfe3, tribus capellis ferri, sex
iscutis yocatis de Alnuuen, que posuerat in gar-
nisione castri de Aussa, et combusta fu^runt
quando fulgur destruxit turrim et interfecit
quosdam, xij libras. (Ms. Bibl. imp Suppl.
lat. n* l65^ folio 60 verso. Cf. folios â6 verso,
93 verso et 101 verso.) — «Item eidèm pro
Castro de Aussa cum augmentatione trium ser-
vientium ratione guerre, per annum, ut su-
pra , Ixxv kaGcia. • (Folio 79 verso.)
438 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
devandicho . . • mas que à vos ploguiere, assi como ea castieiUos de qmJes deve ome
&zer guerra é paz. E si por aventura (lo que Dios non quîera !) . . . ud vinia contra 6
faiUecia en ren à vos. govemador devandicho « en los jvramentos sobredichos 6 en ai-
guno d*eillos , quiero et otorgo que. . . Martinez é don Fortun Yeneguez devandicfaos rten-
dan à vos, governador sobredicho, los castieiUos de Maya et de Aussa quitament, sin
enbargo nenguno , é que los tengades et aguardedes leafaneat pora dona Johana , mi seyn-
nora, é pora sus suceessores. Ë mando k don Lope Martinez et à don Fortun Yeneguez
sobredicfaos que se obiiguen à vos, govemador devandicho, de rendervos ios castieii-
los antedichos , ai yo fiâilleciesse en ren contra vos, govemador, xsomo dicho es de susd.
Empero qmero é retengo que si en este comedio devinia de mi ante que madàma
Johana fiziesse esposaiUas , que don Lepe Martinez de Uriz é don Fortun Yen^^uez de
Urdaniz riendan los ca^eîHos de Maya é de Aussa à dona Johana é a sus suceessores he-
rederos. E si por aveninra ante deste tiempo madama Johana passasse deste siegio (lo
que Dios non quiera!), que don Lope Martinez é don Fortun Yeneguez riendan los
dichos castieiUos a mi. E por que todas estas cosas sobredîchas sean mas firmes é mejor
agnardadas , é que yo non pueda por mi ni por otri venir contra las dichas cosas ni
nenguna d*eiUas, juro sobre libro é cruz de mantener éguardarlas bien é lealment como
dicho es de suso.
Yo don Eustace, govemador devandicho , recibo de vos, don Garcia Almoravid, los
paramientos é la jura , como dicho es de suso , é prometo â vos , don Garcia Almoravid .
que vos sea bueno é leal amigo, é que vos ayude à vos é â los vuestrod à mantener vues-
tros drechos é de râto. . . pueda con el rey de França, mio sennor, é con madama Jo-
hana procure vuestro drecho lealment é sin engaynno nenguno. Demas vos pro . . . eite
que vos , don Garcia é don Pero Roiz d'Argaiz \ alcalde maor de Navarra, é los otros al-
caides de castieiUos qui tienen vuestra ca . . . nu*a convuaco tenedes del tiempo dA rey
Henric (à qui Dios perdone I ) , non vios tuelga ni toiUer vos &ga a otri por mi sin . . . s
que perder lo deviessedes, 6 por judicto de oort, segund fuero é costumbre de Navarra.
E otrossi vos prometo é buena fe . . . que ayades caria del seynnor rey de França de
como plaze a eiU é a madama Johana é ad aqueiUos qui son ... los paramientos sobre-
dichos. E mando é quiero que si por aventura yo faUecia en esto que yo e prometido a
vos ... é los dichos don Lope Martinez de Uriz é don Fortun Yeneguez de Urdaniz rien-
dan los castieiUos de. . . Garcia Almoravid. Testigos (îieron, qui présentes foeron é todas
estas cosas vieron é oyeron , é por testigos. . . [don Pero Roiz de Ar]gaiz, alcalde maor de
Navarra, é maestre Bemart Molener de Cordova, judge del dicho govemador, [é don Lope
Martinez de] Uriz, cavaiUero. E por maor firmeza de todas las cosas antedichas éde cada
una d'eilLas , nos don Gar[cia Almoravid é don Eustac]e govemador sobredichos , fisie-
mos poner nuestros seyeiUos colgados en esta présent carta. E yo Martin . . . [escriv]ano
jurado del govemador sobredicho , por mandamiento de don Garcia é govemador de-
vandichos fti présent . . . cosas sobredichas , é escrevi esta présent carta con mi propria
' Immédiatement avant le premier des ar- gnn per médium annum, ut proxime supra, iiij
ticies qui précèdent, j'en lis un ainsi conçu : libras. ■ (Ms. Bibi. imp. Suppl. lat. n* i65^,
• Roderico Pétri de Argayz pro Castro de Le- fd.a recto. Cf. folio dd recto. )
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 439
mano , Imqaal ftié fecba en lliiebas, domingo primero enpues la fiesta de convierso sancti
Paidi, en d me» de ^eaero , anno Domini bc* gg** 8q>tuagenaH> qninto,
(Trésor des Chartes, 1975 -g- J. 61 À. Deux sceaux.)
Page loÂ. vers ibb'jy couplet xlii.
On a de Johan Corbaran de Lehet un reçu de cent cinquante livres tour-
nois à lui payées par Eustache de Beaumarchais, pour cause des soudées
qu'il avait : n Las quales cavaillerias, ajoute-t-il, tengo por don Pero Sanchez
de Mont Agut, ail tiempo que eill era governador. » Cette pièce est datée
d*Estella, mars 1 276 ^
Le nom de ce baron resté fidèle à son serment se retrouve à chaque
instant dans les comptes de Navarre pour 1 a83 , iiBlx et 1 a85, de façon à
nous donner une haute idée du personnage :
* Domino Johanni Girbarani de Leeth pro eodem (complemento miliciarum sua-
rum) xlvi kaficia ij rova. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n^ i65', fol. 10 verso. Compot
Roderici Pétri de Echalaz, )
Domino Johanni G)rbarani de Leeth pro eodem vi^** vij libras xvj solidos x de-
naiios. (Fol. 2a verso. Compot, Sancii Orticii de Sancto MUiano, merini Stelîensii,)
Domino Johanni Corbarani de Leeth pro eodem in valle de Echauri ci solidos iiij de-
narios. (Fol. a 5 verso. Compot, Didaci Sancii de Garriz, merini. Cf. fol. 61 recto, 79 verso.)
In villa de Petralta de pecta rusticoram ij kaficia« Jobannes Corbarani tenet. (Foi. ^1
recto. Compot, Sancii Orticii de Sancto Miliano. Cf. fol. 4a verso et 76 verso.)
Domino Johanni Corbarani de Leeth pro eodem (complemento miliciarum suarum )
iij* Ixvj kaficia j terçal j quartale^ (FoL i^a recto. Compol. ejasd,)
Domino Joanni Corbarani de Leeth pro eodem in pecta vallia Sancti Stephani, de Arana,
de la fierueça et de Petralta iîj'' liiij kaficia i) rova j terçal iij quartalia. (Fol. 76 recto.
Compot. ^pud. Cf. folio 76 recto.)
' ArelMYCs-del'Biiipire, 1976- 1 69 -J. 61 A. rova, in rovo quatuor quartalia — In kaGcio
' Cea diverses mesures sa trouvent expliquées Tutellk suât quatuor rova, in rovo sel qnar-
dans un registre de ia chambre des comptes talia.... In kaficio Steiic sunt octo rova, in
de Paris, cité d*une manière inexacte par rovo quatuor quartalia. •(G/o#i.iiiec2.e(tfi/'.Laltn.
D. Garpentier : • Quidam modus mensurarum t. V, p. 81 s, col. s, V Bovum,) Cf. Dicc, d£ ont
in Navarra. In kaficio Paropilonae sunt quatuor del reino de Nav. t. II , p. 708 - 7 1 4.
tiliO HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Item de vinea vocata de Çamaqua et de pecta de Assarla , de Aiedo et de VUlamera ni-
chil , quia doroinus Johannes Girbarani de Leeth tenet pro complemento miliciarum
suarum. ( Fol. 76 recto. Comp. ejasd, )
Domino Johanni Corbarani de Leeth pro eodem (complemento miliciarum suarum)
in valle Sancti Stephani, in Arana , Amescoa, Assarta , Azedo , de Vfflamera , et in pecta
de Petralta, de Vernedo viij" vij libras xvj solidos x denarios. (Fol. 89 recto. Compot.
Guillelmi Ysami, merini Stellensis, Cf. fol. 106 recto.)
Page io4, vers i56o, couplet xlii.
Le 29 mars 1276, le nouveau gouverneur de la Navarre, Eustache de
Beaumarchais, parcourait déjà le pays, exigeant de tous les endroits où il
passait des hommages à la reine. Il est constant qu*il reçut satisfaction, de
ce côté-là, de Tudela et de sa merindad, d*Elstella et de la sienne, y compris
Yaljama des juifs, de Tafalla et de son territoire, et jusque de Caseda et de
Saint Jean-Pied-de-Port. « Il est à remarquer, dit don José Yanguas , qui cite
des pièces des archives de la Chambre des comptes de Pampelune, qu*il ne
paraît pas que cette ville ni sa merindad, ni celle de Sangùesa, excepté le
château de Castillon, en aient fait autant ^ » Il ajoute que, dans Thommage
de Tudela , il fut stipulé que le gouverneur jurerait les fors et les bonnes
coutumes de l'endroit, et que la municipahté de Mendigorria ajouta qu'elle
verrait avec plaisir le mariage de la reine avec le fils du roi de France.
Page loAivers i56o« couplet xlii.
Voici lacté du serment prêté dans cette circonstance par la ville d*Ar-
taxona , le seul que nous ayons retrouvé :
In Dei nomine amen. Sepan quantos esta présent carta veran et odràn , que nos don
Johan alcalde, Miguel Cortes maoral, et Semen Garciez, jurado de Artaxona, por nos é
por los otros jurados é por todo el concejo de Artaxona, por mandamiento del dicho
concejo , esguardando el provecho é la honrra de la mucha honrrada dona Johana , nues-
tra natural seynnora , reyna de Navarra , é de todo el su regno de Navarra , é queriendo
l^ardar ésalvar la nuestra lealtad, de como conviene é fidèles é naturales vassaillos, enta
nuestra seynnora dona Jobana, de buen coraçon é de buena voluntad prometemos â
vos, me sire Eustace, govemador de Navarra por la dicha reyna, que nos gaardaremos
é mantendremos à todo nuestro leal poder el regno de Navarra é todo d seynnorio
é todos los otros drechos que pertenecen al regno de Navarra , pora dona Jobana ,
* Diccionario de antigûedades del reino de Navarra, t. III, p. 49.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 441
nnestro seyimora naturaL £ obediremos en todas cosas & vos, govemador antedicho,
et à lodo otro governador qui enpues vos fîiere enviado del seynnor rey de França por
govemar el regno de Navarra en voz et en nombre de la dîcha Johana, reyna de Navarra,
é mantendremos é defendremos à todo nuestro poder contra todo omme la vuestra
persona é vuestras compaynnas é todas vuestras cosas é de qualquiere governador
qui fnesse enviado enpues vos por el rey de França à govemar Navarra, como dicho
es, ata o la dicha dona Johana, nuestra seynnora, sea ^e edat de doze aynnos; é que
todos tiempos seamos plazenteros dd casamiento que sea entre el fijo de! rey de França
é la dicha dona Johana , nuestra seynnora; é que non vengamos encontra pornos ni por
otri en nenguna manera que pueda seer dicha ni pensada. E a mantener é complir todas
estas cosas devandichas é de cada una d*eillas , por mandamiehto del dicho nuestro con-
cejo, nos, alcalde, maoral é jurado devandichos, juramos por nos é por todo el concejo
de la dicha villa , sobre santos Ëvangelios é la santa cruz ; é demas por fazervos maor
complimento é i maor seguridat de todo esto , prometemos que nos fagamos é procure-
mos que los otros bonos ornes de la nuestra villa , quales vos, governador, querades , con-
vusco ensemble, por si é por todo d. concejo de Ârtaxona, vos juren é prcmietan todas
estas cosas antedichas , segunt la forma que es dicha de suso. Et estas juras fazemos a vos ,
me sire Eustace , governador antedicho , é vos otrossi que tengades à nos en nuestros
fiieros é en nuestras costumbres de como lo jurastes, et otrossi que qualquiere gover-
nador que sea enpues vos enviado por el seynnor rey de França por govemar Navarra
en voz et en nombre de dona Johana, nuestra seynnora, como dicho es de suso, jure à
nos de mantenemos en nuestros fueros et en nuestras costumbres. Et en testimonio et
en maor firmexa de todas estas cosas antedichas , é de cada una d*eillas , nos alcalde , mao-
ral é jurado antedichos, por voluntad é mandamiento del concejo de Ârtaxona, damos
é vos, me sire Eustace , governador antedicho , esta carta abierta , seeiUada con el seyeillo
del dicho concejo, la quai (ué fecha é dada en Pamplona, domingo secundo dd mes
de mayo, anno Domini millesimo ce* septuagesimo sexto. (Trésor des chartes, cart.
J. 6i3, pièce n* la. Sceau représentant un arbre avec cette légende autour : Sigilldm
DB CONGELLO ArTASSONA.)
Pages 1 o4 - 1 07 « vers 1 56g - 1 58a , couplet xliii. . '
•
Anelier dit qu*Eustache de Beaumarchais, à son arrivée à Pampeiune,
paya âax chevaliers et aux enfançons fle toute la Navarre ce qui leur était
dû pour leiu* service militaire. J*ai recherché , aux Archives de TEmpîre et
ailleurs , les pièces qui pouvaient établir le fait d'une manière péremptoire ,
et j'en ai trouvé bon nombre, que je vais faire connaître, en commençant
par celles qui émanent des personnages nommés dans notre poëme.
La première, cotée 1275 — 120 — J. 61/4, est un reçu de Pero San^
chez de Montagndot seynor de Cascani^ de la somme de 1 ,3 9 3 livres 1 3 lous
10 deniers en sanchets, et de 3, 606 livres 6 sous 10 deniers en tournois
BIST. DE LA GUERRE DB HAT. 56
442
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
noirs, pour mises faites au service de la reine Jeanne en délendant la
Navarre quand Pero Sanchez. en était gouverneur. Cette pièce est datée de
Tebas, le mercredi i" du mois de février 1 276 ^
A la suite de cette pièce, j en signalerai deux autres : la première, cotée
1 275 — 1 28 — J, 6i4, est un reçu de D. Garcia Almpravid, de la soipme
de 10 livres tournob pour la tenue da château de Maya et de 35 livres pour
celle du château dAussa pendant Tannée f»^cédente ^; la seconde, marquée
dans la même série du numéro 1 33 » est un reçu , souscrit parle même, de
' A côté d*elle ii faut placer un reçu de
soixante livres tournois, par Johan Sanchez de
Mont Agut, pour un cheval acheté par D. Pero
Sanchez de Montagut à D. Pero Sanchez,
doyen de Tudela , dans le temps que le second
était gouverneur de la Navarre, é lo puso en sa
coRfa.(Arch.der£mp.i375 — i4o — J.6i4*)
— A Tannée suivante, nous trouvons un autre
reçu de cjuatre cents livres de tournois noirs ,
pour mises faites par D. Pero Sanchez pour la
défense du royaume de Navarre [ibid* 1276 —
307' — J. 61 4), et un certiGcat en faveur de
la créance de Johan Martinez de Medrano,
qui avait occupé , du temps du roi D. Henri , la
foisadera de Viana, depuis cédée par la reine
de Navarre à la municipah't^ de .cette ville, et
qui avait fait des mises pour défendre cello-ci
contre les Castillans au temps de la guerre,
{Ihid, 1276 — 296 — J. 6i4. Cf. Ms. Bihl.
imp. Suppl. lat. n* i65^, fol. 87 verso.) Sur ce
que Ton entendait par fonsadera onfosadera,
voyez ci-dessus, p. 382, en note. — Ce Jehan
Martinez de Medrano était un homme con*
sidSrahle. On le voit figurer encore jusqu^en
1 a 86 dans les comptes de Navarre :
8 Item domino Johanni Martini do Medrano,
qui ivit cum equitihus ad villam de Coreilla
quando Johannes Alfonsi erat in caméra, et
credebant qood voluissent eum obsedere ha-
rones Castdle, i kaficia. • (Ms. Bihl. imp. n*i 65%
fol. 7 recto.)
t Johanni Martini de Medrano pro Castro de
Goreilla a medio mense maii proximo preterito
usquc ad sequens festum Assumptionis, pro
quindecim ^rvientibus xviij kaficia iij rova.
f Item eidem pro dicto Castro a dicto festo As-
sumptionis, usque ad sequentem Candeloeam ,
per médium annum, zxvij kaficia ij rova.»
{Ihii. Cf. fol. 8 verso, io4 recto.)
« Item pro expensis Johannis Martini de Me-
drano et equitum ac peditum q^^ secum etêf^t
quando iverunt apud Malon in Aragopiam ad
faciendum dampn^m, in duob^is diebus, iiij
lihrasiiij solides.» (Fol. 19 recto.)
t Domino Johanni Martini de Medrano pro
Castro de Coreilla per annum zv libras. > (Fol.
19 vterso. Cf. fol. 54 I*. 72 r', 87 recto.)
« Johanni Martini de Medrano pro castro de
Artaxo cum augmentatione a feste Assompdo-
nis anao quarto uaque ad sequentem Gandelo-
sam, per médium annum 1 kaficia. iltemeidcm
pro turre de Viana et augmentatione a festo
Assumptionis predicto usque ad seq^^teçi
Candelosam, per médium annum xvij kaficia
ij rova.» (Folio 42 recto. Cf. fol. 56 verso, 74
verso , 89 verso , 1 06 recto. )
■ Item pro expensis dicti merini (Johannis
de Yanvilla, merini Ripperi^, domini Martini
de Medrano, et Lupi Orticii de Monte Acuto,
, quando iverunt ad appreciandum da[m]pna il-
lata ville frontarie pn^ter guemun ,*xiftj ii-
. bras. » (Fol. 54 v*. Cf. P 1 o3 v**, i o4 r* et v*. )
' Le sceau porte trois pals et cette inscrip-
tion autour : StgUlam Garsia Almoraoit, — J*ai
sous les yeux un autre reçu de don Yenego
Almonuid, mesnadero, de la somme de qua-
rante livres tournois pour son service de Tan-
née; il est daté de Tebas, le dernier mercredi
de février 1275. (Arch. de TEmpire, 1 278 —
116 — J. 6i4.)
HISTOIRE DE LA GDEIVRE DE NAVARRE.
443
2 ,000 livres tournois pour dépenses fkites à la même époque en défehdant le
royaume de Navarre, alors en guerre. Ces deux pièces sont datées de Tebas,
le premier dimanche après la fête de la Chaire de Saint Pierre, Tan de Notre-
Seigneur 1 2 7 5 ( 2 3 février 1276)^. Dans une autre, Johan Corbaran de Vi-
daurre est associé à Miguel Periç de Arviçu comme ayant reçu , pour sa
mesnaderia de Tannée, 4o livr. toum. tandis que son compagnon n'en tou-
chait que la moitié ^. Cette pièce , cotée 1 olx dans la même série , est datée d'Es-
tella, le mercredi 1^ mars isyS, et munie du sceau de D. Johan Sanchéz
de Mont Agut, qui figure lui-même dans ces comptes, en qualité d'alcaid
des châteaux d*Estella et de Tudela, pom* la somme de 83 livres tournois^.
Voici maintenant les autres pièces de la même espèce que nous avons
trouvées au Trésor des chartes :
1. Sepan quan'ios esta carta veràn et odràn que yo, don Garcia Martinez de Uriz,
vengo de conocido que yo e recebido de vos , me sire Eustace de Biau Marches, gober-
nador de Navarra , treynta libres de torneses por complimiento de la mi mesnaderia
deste présent aynno ata la primera fiesta de Navidad que viene... . Et en testimonio
deslo, ec. Data en Thebas, sabado dia de katedra sancti Pétri, A. D. m** ce* lxx^ quinto
(aafebr. 1276).
Arch. deTEmp. 1175 — 91 — J.6i4.
a. Sepan . . . que yo, Forlun Yeneguez de Urdariz, merino, casteillano de los casteil-
I08 de Mont Forant, de Gaerayno. . . de Aycita é de Aussa, por dona Johana, reyna de
Navarra. . • e recel^do* . • por mi mesnaderia deste présent aynno ata la primera fiesta
de Navidat que viene, veynt libras de torneses, é por retenencia de los dichosr castteîllos
àA aynno sessaynta é sîet libras et onze sueldos torneses , é por retenencia del castieiUo
de Mont Ferrant del aynno présent ata la Navidat primera que viene, treynta é nueu
libras de torneses, é por retenencia del castieiUo de Aussa deste présent a^nno ata la Na-
* Dans uDe pièce de rannée suivante , le
même personnage reconnaît qu'A son instiga-
tion Eustache de Beaumarchais a payé à Semen
Martinez de Maya, Per Ociioa de Sorecta,
Migud Garciez de Keotaet Peirot, arbalétriers,
dix4imt livres tournois pour leurs dépenses et
vêtements, pendant la guerre de Tannée pré-
cédente, an temps où D. Pero Sanchez était
gouverneur. (Ardi. de i'Emp. 1976 — 34i —
J. 6i4. Gf.n*s34.)
' Les mêmes r^iaraissent Tannée suivante
dans une reconnaissance de cinquante livres
pour mesnaderia et de cinquante autres livres,
don du roi de France à chacun. (Arch. de VEtn-
pire, 1Z76 — 969 — J. 6i4.) — Johan Corbaran
est encore nommé dans un autre acte encore
l^us curieux : c*est un re^ de vingt Hvres de
tournois noirs pour quatre homicides arrivés à
Larraioana. {Ibid, 1976 — 990 — J. 61 4.) —
Dans une autre pièce de Tannée suivante, c'est
un reçu de diz-hoit cent trente-cinq livres
tournois pour rentes [càvallerlas] , dépenses et
indemnité pour chevaux perdus à la guerre en
défendant le royaume de Navarre. (IM, 1 976
— 3o4 — J. 61 4.)
' Arch. de TEmp. 1976 — 17^ — J. 6i4.
56.
444
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
vidai treynta Ubras (omeses, é por retenenda dd castieillo de Guerayno^ deste présent
aynno ata la Navidat veynte libras tomeses , é por la retenenda del castieillo de Ayata
deste présent aynno ata la primera fiesta de NaVidat que viene, veynt libras de lorneses ;
la qualsuma monta viiij **. é seze libras et onxe sueldos de tomeses*., •• Et en testimonio, ec.
Arch. de TEmp. ihU, 138.
3. Sepan. . . que yo , don Lope Martinex de Uriz, casteillano del castieillo de Maya^. . .
e recebido . • . por retenenda del castieillo de Maya deste présent aynno . . . cinquanta
libras de tomes, ec.
Ibid. i54.
i, Sepan. . . que yo , Martin Yvaynnes de Uriz. . • he recebido. • . por mi mesnaderia
deste présent aynno, veynt é dnquo libras de tomeses , é por la retenenda del castieillo
de Casteillon ^. . • veynt é quatro libras de tomeses , ec.
Ihid. 1 56. Sceau de don Garda Martinex de Uriz , annoncé dans l'acte comme oncle de
Martin.
5. Noverint universi présentes litteras inspecturi quod ego , Petrus Roderici de Argaitz,
castellanus de Leguin, scio et in veritaie recognosco me habuisse et récépissé.. . .rxiiij.
libras turonenses pro guagiis seu retinentia custodie dicti castri hujus presentis anni, et
pro .XX. kaficiis firumenti que remanserant ad solvendum de retinentia anni preteriti eus-
* Cette place fut assiégée en 1277, comme
nous rapprenons d*une autre quittance ainsi
conçue : ■ Noverint universi, présentes pariter
et futuri, quod nos Eustachios de Belio Mar-
chesio, miles, regni Navarre gubemator et
custos,recognosdmuset in veritate confitemur
nos rec^isse, aut aiius pro nobis, a vobis, firatre
Jscobo, monacbo Belle Pertice, Cisterciencis
ordinis, dyocesis Tholose, et Raimundo de
Serano, burgensi Castri Serraceni, dicte dyoce*
sis, duo milia et ducentum et quatuordecim
kaficia tritici, et octingenU et septuaginta et
octo kaficia inter ordeum et avenam , totum ad
mensuram Cesaraugus'te. Quod biadum domi-
nus abbas Belle Pertice emi fecerat in partibus
Ce8araugustanis antedictis, de quibus a vobis
et dicto domino abbate, nomine prefati do-
mini régis , tenemus plenaric pro contentis. In
cujus rei testimonium sigillum nostrum pre-
sentibus duximus apponendum. Datum in setgio
de Garanho, die Veneris post ocUbas apostolo-
nim Pétri et Pauii, anno m* ce* Izx* septimo
(9 jui. 1 277). (Arch. de l'Emp. J. 474 , n* 47^
Invent, de Dupuy, quittances 1 , n* 47. Sceau
en cire verte sur simple queue, moulé n* 676 1 .)
' Plus tard, nous retrouvons le même per-
sonnage, cette fois nommé Fortuyn Yeneguiç
de Urdariç, recevant d*Eustache de Beaumar-
chais un don de cent livres toiunois. (Arch.
deTEmp. 1276 — s43 — J. 6i4.)— Dansun
document de Tannée précédente, c*est un Gar-
cia Yeneguez de Urdaris recevant aussi vingt
livres tournois pour sa mesnaderia de Tannée.
(Ibid. 1275— 62— J. 61 4.)
' L*anDéesuivante,D.Loperecevaitdnquante
livres tournois pour travaux de bâtiment eié-
cutés au château de Maya .(Arch. de FEmpire,
1276 — 286 — J. 61 4*) Est-ce ie même que
le Martin Lopez d*Oriz ou Duriz nommé d-des-
sus, p. 437, en note, col. 1, et dans le Dict, des
ant.^u rojr, de Nao, 1. 1, p. 289?
^ Casteillon sobre Sangûesa » dit un autre reçu
de Tannée suivante. (Arch. de TEo^ire, lS76-
3oo- J. 6i4>)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 445
tocUe dicti castri; Item recognosco récépissé. . . .x. libras turonencium pro rauba
mea seu vestibus hujus presentis anni.... Et intestnnoiiium, etc. Data Thebis, dcmii-
met in crastinom Beati Pétri ad katbedram, A. D. M*cc*LZx"qmnto (a3 febr. 1276)1
Arcb. de TEmp. ihid. 2 s.
6. Noverînt universi quod ego, Petrus Martini de Gualipenso, miles, castellanus castn
de Gualipenso, scSo.. . me habuisse et récépissé. . . .xxiiij. libras turonenses pro guagiis
sea retinentîa custodie dicti castri de Gualipenso istius anni presentis , et .xx. libras tu-
ronenses pro mainaderia mea bujus presentis anni. . . Et in testimonium. predictorum
sigillo domini Eximinis de Sotes fed présentes litteras sigillari , etc.
Ibid. 34.
7. Noverint universi. . . quod ego, Amaldus Bemardi d*Argava, magister arcbales-
tariorum regni Navarre, castellanus castri de Murel freito, scio. . . me habuisse et récé-
pissé. . . .xviij. libras turonencium pro guagiis meis hujus presentis anni usque ad
festum proximum dedicationis beati Michaelis, et .xviij. libras turonendum pro retinen-
da seu gagiis dicti castri de Murel freito istius px'esentis anni usque ad dictum termi-
num. ... In cujus , etc. '
Ibid, 27.
8. Noverint universi. . . quod ego, Michael Guarcie d*Oarris*, miles , castellanus cas-
tri de Horcorros, scio. . • me habuisse et récépissé. . . .xij. libras turonensium pro
guatgîis seu retinenda castri predicti anni preteriti que remanserant ad solvendum , et
.xxiiij. libras turonensium pro guagiis sdU retinentîa istius totalis anni presentis. ... Et
in testimonium , etc.
Ibid. 28.
9. Noverint universi. . . quod ego, Guarcias Pétri de Cadreita, miles, mainaderius,
sdo. . . me habuisse et récépissé. . . .xx. libras turonencium, pro mesnaderia mea is-
tius totalis presentis anni. ... Et in -testimonium, etc.
Ibid, 3o.
10. Noverint universi. . . quod ego, Bemardus de Guarro, arcbalestarius, scio. . . me
habuisse et récépissé .xxi. libras turonencium pro exmeta [emenda] cujusdam equi mei,
quem amisi pro guerra in servicio domine Johane r^ne Navarre, etc. [Sceau d*Amalt
Bernard d*Argava« maître des arbalétriers.]
Ibid, 3b.
' Il existe, à une date postérieure, un reçu * Ailleurs, je trouve un Garcia Periç de
du même Anudt de Argava, quidifié cette fois Huariç, nommé dans un reçu de vingt livres
de hoUestero, qui reconnaît avoir reçu d*Eus- tournois pour sa mesnaderia de Tannée (Arch.
tache de Beaumarchais, pour mises faites an de l'Empire, 1375 — 74 — J.6i4)«etun don
temps de la guerre quand don Pero Sanchez Garcia de Oriç dans une pièce semblable por-
étaitgouvemeur, soixante livres tournois. (Arch. tant reconnaissance de cinquante Uvres lour-
de TEmpire, 1376 — 393 — J. 614.) nob. (Ibid. li^b — 149 — J. 6i4.)
Mo HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
11. Sepan. . . .que yo, don Pero Vdas de GuertraV . • e recebido. . • cîoqoaiite
libraA por csomplîmiento de.Jas owraiUeiQas que yo itengo, que non me (ueron pagadas
det aynno pasaado, é cinqaanta libras de tomMes por k despensa que yo fii eirb
guerra del anno passado, é dozientas lîbras tomeses que yo recebi por diez cavaillerias
deste présent aynno. ... Et en testimomo , ec.
Arch. de TEmp. ihid. 96. •
13. Sepan. . . que yo, don Garcia Abnoravid. . . herecebidode vos. . . veynt lîbras
de tomeses por emienda de un cavaillo que Martin Xemeznet d*Âyvar perdi6 al tiempo
de la guerra — Et en testûngnio de todo esto, ec.
Ihid. iia.Cf. n* 17.
i3. Sepan. . . que yo, Pero Periz de Âx, mesnadero. . . he recebido.. . treynta li*
bras tomeses por la mi mesnaderia deste présent aynno.. . . Et en testimonio desto, ec.
[Sceau de don Garcia Almoravid.]
Ikid. ii3.
1^. Sepan . . . que yo don Semen de Sotes, casteillano de los castieillos de Sangûessa
la Vieilla é de Ongaçarria . . . he recebido . . . seze libras de tomeses por quaranta kafices
de trigo por la relienencia del castîeillo de Sangûessa la Vieilla deste présent aynno ata
la NaYÎdat que vi^ie, é quatro libras de tomeses por ret^nencia dd castieîllo de Ongo-
çarria . • . é diez libras de tomeses por mi roba deste preseirt aynno , ec.
ibu, as.
1 5. Sepan. . . que yo, don Garcia Ochoa d*Opaco, casteillano del castieillo d*Oro *. . .
e recebido . . . veynt libras de tomeses por mi mesnaderia deste présent aynno ata la
Santa Miguel ', é por la ret[en]encia del dicho castieillo que finoô à pagar d*antaynno,
doze libras de tomeses , é por la retenencia del dicho castieillo deste présent aynno ata
la Navidat primera que viene, veynté quatro libras tomeses.... Et en testimonio desto, ec.
Ibid, 163.
16. Sepan. . * que yo« don Boy Marquez de TafiùUa. . . e recebido. . . veynt libras
d^ tomeses por mi mesnaderia deste présent ayno, ec. [Sceau de D. Semen de Soles.]
Ibid. igS.
* On trouve, dans les comptes de Navarre éuit encore châtelain du château d*Oro et
pour 1284» Tarticie suivant: recevait six calûz un rovo de blé pour service
* Domino Petro Velaz de Gueyara pro eodem rendu au domaine. (Ms^Sibi. imp. Suppi. lat
(jure gonfanarie) in valicdeOyilo3dj"x libras. • n** i65\ folio 16 verso, 17 recto.)
(Ms. Bibi. imp. Supjd. lat n^ i6S^, folio s5 ' Cette limite se trouvant mentionnée dans
verso. Cf. folio 61 recto.) ia plupart des reçns que nous donnons, nous
* En 1 283, D. Garcia Ochoa de Oppaeo TavoDS le pins souvent supprimée.
HISTOIRE DE LA .GUERRE DE NAVARRE.
647
1 7. NeveBÎBb^vmveiri^ pvesanfte» et fiitiin«qiiMl<g«v HartînHs Earimin» d'Ej^ar* casld^
lanas castri de Yni}legiii\ confiteor. . . me liaiMÛase et récépissé jomîj. libras turo*
aenses pro totali retinentia bladi et peocunie mihi débite pro custodia castri predicti pro
présente anno usque ad proximum festum béate Marie augusti. ... Et in testimo-
ninm.... Actinn Thebis; die luncf post Katedràm sancti Pétri. A. D. m* ce* lxx*
qninta (aâ fAri 1^76^].
Arch. de TEmp. ihid, 9 3. Cf. n* 31.
18. Noverint imiversi. . . quod ego, Enego Periz de Sansoayn, miles *, seio. . . me ha-
baisse et récépissé. . . .xxv. libras turonenses pro masnadana mea istias presentis
anni, etc.
Ihid, aS.
19. Noverint universi. . . quod ego, Rodandos Pens d*Oscsaris, et ego, Lupns Çorià
d*Aransas', masnateni domine Johane regine Navarre, recognoscimus. . . vobis do-
mino £. de B. M quod vos solvistis mihi Rotlando Beris d*Oscaris axx, libras
turonendom, et michi dicto Lupo Çuria d*Aransus ,%x. libras turonensium • . . pro
' Voici Facte par lequel Martin Xemenex
d*Ayvar prêtait foi et hommage à Eustache de
Beaumarchais pour le château d'Irurlegoi , dont
la garde hn était confiée :
■ Sepan qaanlos esta caria veràn et odréil
qoe yo, don Martin Xemenez de Ayvar, tenient
el castieiUo de Imiiegni, joro sobre santos
EYangelios é la santa crux , é fago pleito ho-
mcaage demaBOSié de hoea»^ «a peoa detraî-
don, À VOS, me sire Eostaee de Biau -Marches ^
govemador do Navarra, que toda saxon que
dona Johana, rejna de Navarra, mi naturai
seynnora, enviare sus letras por mi, que yo
vaya laego ante eiUa. E si la dicha reyna me
demandare el castieillo sobredicho, que lo
rienda k eilla o â su mandamiento, sin contra-
ria nengnna. Testigos son qui présentes fue-
ron et esto vieron et oyeron é por testigos se
otorgaron, don Garcia Martînez d*Uriz, don
Pero Roiz d*Argatz , alcaide maor de Navarra,
don Ferant •Gil de Sarassa, cavailleros, é
msestre Gil Lopex, dérigo de la didia reyna.
É ruego é Martin Garciex , escrivano dd go*
Veraador antedicho, que escriva esta carta...
fecfaa en EsteiUa, martes primero del mes de
marzo, A. D. u* c(f lxx* sexto (1 mart 1 S77). •
(Archives de TEropire, 1976 - s6t-J. 6i4.) —
Voyez, sur le même personnage, le Dict. <Us
ont, du njr. de Nav, 1. 1, p. agS , et les Annales
du P. de Moret, liv.XXVI,chap. 11, S vn,'n* 37;
t m, p. 529: on y voit dona Garda Sanchiz
de Oaètant, nommée dans un acte de iSài
comme femme de feu noble D. Martin de Aybar,
alferiz de Navarre.
* D. José Yanguas se trompe quand il dit que
Teaiploi de ce mut, ea Navarre, ne date que de
1376. (Voyez Dicc* de <mt dA reine deNavwrra,
t ir«p. 31.)
' Les comptes de Navarre pour 1 385 me
fournissent le nom d'une femme qui pourrait
bien être de la parenté de ce personnage :
• Ex alia parte de prima tabula (macelli
Tutde) nichil, quia est Marie Lupi de Eran-
sus. (Ms. de la Bihl. imp. Suppl. lat n" i6â\
folio 61 verso.) — On sait quil n'était pas
rare que des personnages appartenant à la no-
blessé fussent en possession de marchés on d'é-
taux. On lit dans une ancienne chanson de
geste :
.G. lot vi venir irati de bnea ,
E ton .zx. duurâlert; oatcat «c fieu
0 diattel 0 mercat, fiera o toliea.
448
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
goatgiis masnaterie nostre islius presenlis aimi usqtie ad proximum fisstam dedicatio-
nis beati Michaeiis. . . . Etin testimonhun, etc.
Arcb. de l'Emp. ihid. sg^
'io. Noverint univeni . . . quod ego , Guardas Lopis Arraisso , mesnaderius domine
Johane regine Navarre, recognosco. . . vobis domino Ëustachio deBelIo Marchesio. . «
quod vos solvistis mihi Guarcie Lopis Arraisso predicti (sic) .xx. libras turonencium. . .
pro guatgiis masnatarie mee istius presentis anni. .. . Et in testimonium, etc.
Ibid, 3i.
a 1 . Sepan • . . que yo, don Garcia Gil de Yaniz . . . e recebido . . . por mi mesnaderia
deste présent aynno . . . quaranta libras de tomeses , é , por emienda de un cavaillo que
yo perdi al tiempo de la guerra, veynt libras tomeses.. . '. Et en testimonio, ec. [Sceau
de don Pedro Roiz d*Argais,]
Ibid, 54.
22, Sepan.. . que yo, don Garcia Sanchez de Umiça, mesnadero. . . e recebido, . .
por mi mesnaderia deste présent aynno. . . veynt libras torneses.. .. Et en testimonio
desto, ec.
Ibid, 55.
33. Sepan. . . que yo, Amalt Arremon de Malleon, mesnadero. . . yo e recebido. . .
por mi mesnaderia deste présent aynno. . . dnquanta libras de tomeses, ec. [Sceau de
D. Semen de Sotes.]
Ihid. 64.
a4. Sepan. . . que yo, don Diago Lopes d*Ezperun, mesnadero. . . e recebido. . . por
mi mesnaderia deste présent aynno. . . . treynta libras torneses. ... Et en testimonio
desto, ec.' [Sceau de D. Pero Roiz, àlcalde maor de Navarra.]
Ibid, io3.
a 5. Sepan. . . que yo, Adam de Sada, mesnadero, e recebido. . . veynt é cinquo li-
bras tomeses por mi mesnaderia deste présent aynno. ... Et en testimonio desto , ec.
[Sceau de don Semen de Sotes.]
Ibid, 137.
^ L'année suivante nous offre un certificat
de D. Pero Sanchez de Montagut, seigneur de
Cascante, attestant la perte par don Pero Lo-
peiç d'Ëçperun, au service de la reine, de
deux mulets d^une valeur de vingt livres de
tournois, dont il n*avait point été payé. (Arch.
de TEmpire, 1 276 — agS — J. 61 4.) H existe
aussi, sous le n** 3i3, un reçu de don Pero
Lopiz p di zperu , ca»aylUro , à moitié détroit , et
dont le reste est en partie illisible. — Enfin je
retrouve le même personnage, dans les comptes
de Navarre pour 1 s 83 et 1 386, comme rete-
nant le château de Gorriti (Ms. fiihl. imp.
SuppL iat. n* l65^ folio i3 recto), et comme
étant en contestation avec un mérino pour des
limites. (Folio 101 verso.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
449
a 6. > > . yo, don Rcddan Periz de Soies, alcait \ • . vengo de conocido que e rece-
bîdo. . . [d]ose libras de Ipmeses por la meaiad de la retenenck que yo dévia re. . .
[r]ecebîdo treynta libras de tomes por mi mesnaderia deste présent aynno , ec.
Arch. de TEmp. ibid, iSa. Charte mutilée et privée de son sceau, annoucé comme étant
celui de D. Semen de Sotes , frère de D. Roldan Periz.
37. Sepan» . . que nos, Garcia Péris de Sania é Johan Periz de ViUa Nueva é AWar
Garcia de Vidaurreta é Ferrand Roiz de Harroniz ', mesnaderos . . . avemos recelndo. . .
cada veynt libras de tomes por nuestra mesnaderia deste présent aynno, ec.
Ihid. 1 5S. Le sceau de D. Garda Âimoravid, annoncé dans la pièce, a disparu.
a8 Noverint universi. . . quod ego, Martinus Ferrandi d'Aransus, casteUanus castri
de Herraregui\ scio et.. . recognosco. . . me récépissé .xviij^. lîbras turonensium pro re*
iinencia seu guatgiis bladi et peccunie dicti castri hujus presentis anni usque ad proxi-
mum festum béate Marie Âugusti, et .xxv. libras turonensium pro masnataria mea hujus
presentis anni usque ad proximum festum dedicationis beati Micbaelis. ... In cujus rei
testimonium , etc Actum Thebis, die martis post Katedram sancti Pétri , A. D. m* ce* lxi^
quinto (aSfebr. 1276).
Ibid, 26.
39. Noverint universi, . . quod ego, Semen Martines de Mutilva, scio. . . me ré-
cépissé. . . XX. libras turonencium pro roasnadaria mea bujus presentis anni. . . Et ad
majorem roboris firmitatem , etc.
Ibid. 33.
3o. S^>an . . . que nos , don Per Ahe é don Martin de Valtierra é don Alvar Yvaynnes ^
* Ce château était sans doute celui d'Uxue,
dont Roldan Periz de Sotes était alcaîd , comme
nous rapprend un reçu de trente livres de
tournois pour mesnaderia, de six livres et de
trente cahiz de blé, mesure de Pampelune,
pour tenue dudit château. (Arch. de TEmpire,
1 276 — ao9 — J. 6i4.)
' A la même époque, il y avait un don Gomiz
Periz de Harroniz, alcaîd du château et des sou-
terrains (cttewu) de Lerin; on le voit donner
reçu de quarante livres tournois pour son ser-
vice de Tannée, de huit livres et de trente-cinq
cahiz de blé, mesure de Pampelune, pour la
tenue du château et des souterrains. (Arch. de
TEmp. 1*76 — 295 — J. 6i4.)
' Le 1** mars de la même année, le même
Martin Ferrandex <f Enuuoi recevait vingt-cinq
BIST. DE LA GUERRE DE RAV.
livres pour son service et vingt-quatre pour la
tenue du château d*Orarregui (Arch. de TEmp.
1175 — i38 — J. 6i4);en 1277 (V. S.), il
touchait encore vingt-cinq livres tournois pour
mesnaderia, et six livres pour fentretien du
château pendant Tannée courante. (Ibid. 1 277
— 335 — J. 61 4.) Cf. Diecdeant, del reino
de Na»arra,t, II, p. 21, 22. Je trouve, Tannée
précédente, un don Roldan Periç de Eranssas,
qualifié à*alct^t del castieilîo de Montréal, don-
nant reçu à Eustache de Beaumarchais de cin-
quante-neuf livres tournois, prix d*un cheval
perdu pendant la guerre de Castilie. (Arch.
de TEmpire, 1276 — 268 — J. 6iâ.) Voyez
ci-dessus, p. hh^, n* 19, et ci-après, p. 467,
n' 111.
57
450
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
é don SeMCD Ç^afta^imesnaderos. . . avwnos reeefaido. . . cada Yeyni libraa de toraeses
por nnestra mesnaderia dette preBent aynaa, .ec. [Sceau de don Semen de Soles. ]
Arch. de l*Einp. ihid, 7 1 .
3i. Sepan. . . que nos, don Lop Martinet de Mendia é don Garcia Periz de Su-
biça . . . avemos recebido . . . por nostra mesnaderia deste présent aynno . . . yo don
Lope MartineE, veynt é cinquo libras, et yo don Garcia Periz, trejnta libras/. . . Et
en testimonio desto, ec.
Ibid, 107.
3a. Sepan.. . queyo,Amalt Arremon Baldango. . . e recebido. . . por mi mesnaderia
deste présent aynno. . . treyntalibras de tomeses. ... Et en testimonio desto , ec.
Ihid, 164.
33. Sepan* . . que yo, Semen Ochoa d*Â?anos, mesnadero, e receUdo.. . . por mi
mesnaderia deste présent aynno. . . veynt libre» tomeses. ... Et en testimonio.
desto, ec.
Ihid, 174.
34. Sepan . . . que yo , Martin Xemenez de Garinoayn , mesnadero . . • e recebido . . .
por mi mesnaderia dest présent aynno. . . veynt libres tomeses. ... Et en testimonio, ec.
Data en la Puent de la Reyna, miérooles postremero de febrero. A» D. m* gg* lu'
quinto (a6 febr. 1276).
Ibid, 126.
35. Sepan. . . que nos, don Johan Martineç d*Ayllo é don Sancho Sanchez de Dicas-
teillo, ibesnaderos . . . avemos recebido. . . por razon de nostra mesnaderia deste pré-
sent aynno.. . yo don Johan Martineç, veynt é cinqno L'bras de tomeses, et yo don
Sancho Sanchez, veynt libres de tomeses.. . . Data en EstieiUa, jueves postremero dei
mes de febrero, A. D. m* gg* lxx*" quinto (27 febr. 1276). [Sceau de don Semen de
Sotes.]
Ihid, 84.
36. Sepan. . . que yo, Sanchez Ladron de Guevara^. . he recebidas {sic), . . cieut
libres de tomeses por mi mesnaderia deste aynno. ... Et in testimonio de todo esto , ec.
Ibid. 88.
• ' En is83, les biens de ce personnage
étaient sous 1q séquestre; on le voit par cetar*
tide des comptes de Tépoque :
«Item Michaeii Garaie de Ponte, militi, pro
debito in quo sibi tenetur eidem Sancius La-
dron, et bona dictiSancii sunt in manu domi-
nii, vi libras zvi solidos iz denarios. ■ (Ms. Bibl.
Suppl. lat imp. n* i65^, folio 3 verso.)
«Domino Michaeii Garsie de Ponte, militi,
quia fidejussor {Sro Sancio Latronis , et bona
dicti Sancii dominium tenet in manu sua , xxi
kaficia. » (Folio 7 recto.)
HISTOIRE DE LÀ GUERRE DE NAVARRE. 451
37. Sapan. ..<|iieyo^doaP6roSeBMndeF«lce», câv«îUero,etyo,
delfayiweni, c«?ii]ltfo, el jo, MaranRoû» merino de ia^ noUe aeynnon doua Johana
njnà de Navam. . . avemoa recebîdo • . « por nottra nesnaderia deti aano présent. . . .
cada uno de nos cada qoatroiienios soddos de lomeses.. . . En te8timoniode6to,ec.
Arch. de l^Emp. iM. 167.
38. Sepan. . que yo, Lop leneguiçdeSada. .« he recebido. . . veynt libres de tomeses
por la mi mesnaderia deste présent aynno, ec. [Sceau de D. Semen de Sotes.]
Ibid, 171.
39. Sepan. . . que nos, Roy Ferrandez de Âmedo, é Roy Ferrandez de Medraoo,
mesoaderos, avemos recebido. . . por nostra mesnaderia deste présent aynno. . . yo
Roy Ferrandez recebi veynt libras , et yo Roy Ferrandez de Medrano quinte libras tor-
neses , ec. [Sceau de don Semen de Sotes.]
Ao. Sepan... que yo, Gil de Vidaurre. .. que he recebido.. . coraynta libras de tor-
neses por mi mesnaderia deste présent aynno, ec. Data en Esteilla, viemes postremero
de febrero, A. D. m* gg* lxx* quinto (a8 febr. 1376). [Sceau de don Johan de Vi-
daurre.]
4 1 . Sepan. . . que yo, don Gomis de Harroniz , casteillano del castieillo é de las cuevas
de Lerin, e recebido. . . quaranta libras tomeses por mi mesnaderia, épor retenencia
del castieillo é cuevas antedichas veynt é très libras tomeses por este présent aynno. . . .
Et en testimonio desto, ec.
i2, Sepan. . . queyo, Sancho Periz de Piedrola. . . e recebido. . . por mi mesnade-
ria deste présent aynno. • . treynta libras tomeses. ... Et en testimonio, ec. Data en
Esteilla, viemes primero enpues la fiesta de Ratedra sancti Pétri, A. D. m** gg* lxx*
quinto. [Sceau de don Gonçalvo Yvaynnes de Baztaui a^niz de Nav€aTa.]
^ Ihid, 95.
43. Sepan. . . que yo, Diago Garcia de Aliaro. . . he recebido. . • treynta libras de
tomeses por mi mesnaderia por este aynno, ec [Sceau de don Gorbaran de Vîdaurre.]
IhU. io5.
àà» Sepan. . . que yo, Gonçalvo Roiz d*Arroniz, mesnadero. • . he recebido. . .
por mt mesnaderia deste présent aynno. . • veynj libras tomeses. . . . Data en Esteilla,
viemes postremero del mes de febrero, A. D. m* ce* lxx* quinto. [Sceau de D. Semen
de Sotes.]
Ihid. 1 17. Cf. n** 73 et 94.
kb. Sepan. . . .que^yo, Alffonao Diai de Morendn , alcait de la torr de Caparroso, et
yo, don Diago Martînes de Bioreatin. . . que yo, Alffonso Diaz, e recebido veynt libras
57.
452
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
de torneses por mi mesnaderia, é seis libras torneses por retenencia de la dicha torr dest
présent aynno ata Santa Maria mediant agosto, et yo don Diago Martinei e recebido
por mi mesnaderia deste présent aynno • . . veynt é dnquo libras torneses. Et en tes-
timonio desto, ec. *
Arch. de TEnip. ihid. i a 5. Cf. n* 80.
46. Sepan . . . que nos , Martin Diez é Johan Diez de Mififuentes é Martin leneguiç
de la Goardia*, avemos recebido . . . cada uno de nos veynte libras de torneses por nostra
mesnaderia por este aynno. . . . E porque los nostros seyeyllos no teniamos , rogamos à
Remiro Gil de los Ârcos , merino', que ponga el su seyeillo en esta présent carta en tes-
timonio de las cosas antedichas.
Ihid, i3i.
47. Sepan. . . que yo, Miguel Martineç de Eranssus, alcayt del castieillo de Sancta
Cara*, he recebidos (iic). . . . veynt libras de torneses por la. mi mesnaderia, é doze li-
bras de torneses por la reteniença dd castieillo de Sancta Gara por este aynno en que
estamos. ... Et en testimonio desto, ec.
Ihid* 160.
48. Sepan. . . que nos, Roy Martinez de Mirifa entes é Sancho Lopez de Mues é Per
Martinez de los Arquos, mesnaderos. . . avemos recebido. . . por nuestra mesnaderia
veynt libras torneses. . . por razon de nuestra mesnaderia. . . . Data en los Arquos , vier-
nés postremero de febrero, ec.
Ibid. 73.
4g. Sepan.. . que yo, don Miguel Garciç de la Puent. . . he recebido. . . veynte
libras de torneses por mi mesnaderia deste présent aynno en que estamos, ec. [Sceau de
Gil Lopiç de Iriverri.]
Ibid, i5o. Cf. n* 36, not.
' Un reçu de Tannée suivante nous montre
le même chevalier recevant dix cahiz de blé et
quarante sous de tournois. (Arch. de i'Emp.
1176 — 3SS — J. 6i4<) Dans les comptes de
Navarre pour is85 et 1186, iUfonso Diaz de
Morentin est porté comme ayant reçu vingt
livres pour son service, et la même somme
comme don du roi à vie. (Ms. Bibl. imp. Suppl.
iat.; n* i65^, folio 64 recto, 95 verso.)
' Je vois, dans une piàce de Tannée sui-
vante, un Pero Martineç de la Goardia donner
reçu de vingt livres tournois pour service de
Tannée. Un autre mesnadero, nommé en même
temps que lui, y est porté pour trente livres.
(Areh. de TEmpire, 1976 — 3i4 •*- J. 6i4.
Voyex encore ci-après, page 456, n* 64.)
^ Les mérinos étaient des espèces de séné-
chaux chargés de la recherche et de la punition
de tous les malfaiteurs de la merindad, ( Yoyei
Dicc. de aniigûed, dêl reino de Naoarraf t. II,
p. 3s a, 393.)^-Onlit dans les comptes de Na-
varre pour ia85:
• Item merino (Sancio Orticii de Sancto Mi-
liano, merino Steliensi) pro fugandis malelkc-
toribus merinie sue et pro servicio facto domi-
nio, per annum i libres. • (Ms. Bibl. imp. Soppl.
lat. n^ i65', folio 67 recto.)
^ En 1283, ce château était aux mains de
Guiliem Bertrand Fosso. (Ms. Bibl. imp. Suppl.
lat. n* i65 ', folio 7 verso.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
453
50. Sepan. . . que yo, don Semen de Oylleta '. . . he recebido.. . veynt é cinquo
Hbras de lomeses por mi mesnaderia deste aynno présent ... En testimonio desto, ec.
Data en los Aroos, sabado postremero de febrero, A. D. m* ce* lxx quinto (ag febr.
1376).
Arcfa. de TEmp. ibid, 53.
5 1 . Sepan . . . qne yo , Garcia Ferrandez de Nacar, mesnadero . . . e recebido. . .
por mi mesnaderia deste présent aynno . . . veynt libras de tomeses ... En testimo-
nio, ec. [Sceau de Gil Ortiç d*Armay nuanças.]
Ibid. 80.
5a. Sepan. • . que yo, don Garcia Martineç de Lerin. . . he recebido veynt libras de
tomeses por mi mesnaderia deste aynno en que estamos, ec. [Le sceau de Martin Ruyç
el merino, annoncé dans la pièce, ne s*y trouve plus.]
Ibid, iSg.
53. Sepan. . . que yo, Roy Diazd*Oyon , casteillano deSant Vicent de la Gorsierra*. . .
e recebido . . . por mi mesnaderia dest présent aynno . . . veynt libras torneses , é por la
reten[en]cia é por las expensas del dicho castieillo deste présent aynno ata la fiesta de
santa Maria mediant agosto, veynt é cinquo libras tomeses.. . . Et en testimonio desto,
ec. Data en los Ârquos, domingo primero de março, A. D. m** gg* lxx** quinto (1 mart.
1276).
Ihid. igd.
54. Sepan... que yo, Garcia Periz de Lagral, casteillano del castieillo de Toro^... e
* Daus une autre pièce , on voit un Roy Se-
mentyç de OiUeta, alcajrt del castiUo de Miraglo,
donnant reçu de dix-huit livres tournois pour
cette retêtiiença de 127^ et de 1275. (Arch. de
TEmpire, 1275 — 69 — J. 61 4. Sceau de D.
Semen de Sotes. ) Dans les comptes de Navarre
pour 1 284 , il est porté comme ayant prêté au
gouverneur à Yillafranca une certaine quantité
de grain. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65^,
folio do verso.) Ailleurs, je trouve, en 1277,
un Eximino OUela, alcaîd du château d* Ara-
ciel {Dicc, de antig, del reino de Ntu, t II,
p. 2s), place qui était, en i283 et iiSd, aux
mains de Johan Periz de O^ileta, vraisembla-
blement son fils. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat
n* i65', folio 7 recto, 28 verso, Sg verso.)
Enfin on rencontre un don Johan Martinez
de Oylleta occupant en 1 384 la tour et le châ-
teau de Villafranca. ( Ms. Bibl. imp. Suppl. lat.
n* i65^ r<^o ào recto.)
* D. José Yanguas écrit S, Vicente de Son-
êierra. (Voyez Dicc, de ant. del reino de Na-
varra, t II, p. 21, et t. III, p. 320, 32i.)
On trouve ce nom encore écrit d*une autre
manière dans cet article des comptes de Na-
varre pour 1286 : tltem communitati de
Sancto Vincentio de la Socierra , de mandato
gubematoris, in auzilium, ut construeret pbn-
tem, c solidos.B (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat.
n* i65% folio 89 verso.)
' Dans un autre reçu de la même série, J. 6 1 4,
n* 70, nous voyons la même année ce person-
nage recevant, en qualité de châtelain du châ-
teau de Toro, vingt livres tonmois pour six
454
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
recebkLo . . . por mi mesnaderia ve^filt libras torneses, é por neteneada dd^licho cas-
tieiUodiez libras torneses por este présent aynno ala la fiesia de santa Maria inedîant
agosto que viene. ... Et en testîmonîo desto\ ec. [Sceau de don Roy Dias de Oyon. ]
Arch. de l*£mp. ihid, loo.
55. Sepan. . . que yo, Martin Gonçalviç de Yecora. • . . he reoebido. . . veynt libras
de tomeses por mi mesnaderia deste aynno, ec. [Sceau de don Johan Martineçde Me-
drano.]
Ibid. 176.
56. Seppan. . . que nos, Diago Martiniz de Bliraglo é Roy Sanchez de Miraglo. . .
avemç^recebudo. . . io, el sobredito Diago Martiniz, veynt cinquo libras de tomeses, et
io , cl sobredito Roy Sanchez, veynt livras de tomeses, por nuestra mesnaderia deste pré-
sent aynno. . . . Dada en Ësteilla , lunes primero del mes de março , A. D. M* ce* lxi*
quinto* (a mart. 1276). [Sceau de don Johan Sanchez de Giscant.]
Ibid, 44.
57. Seppan que yo, Lop Alvariz de Rada... que he recebudo. . . treynta livras de tor-
neses por mi mesnaderia deste présent aynno, ec.
thid. 7«. Cf. n* 70.
58. Sepan . . . que nos , Pero Martinez de Sanya é Gil Xemenez é Martin Xemenez
mois de tenue de cette place avec douze hommes.
En 1376, il reçoit, pour habillement et rocin,
comme arbalétrier à cheval, dix-huit livres
tournois, et pour tenue du château de Toro
cent sous tournois. (Arch. de TEmpire, 1S76
— 3o9 — J. 6i4.)
' Un autre reçu de la même série J. 6 1 4» qui
porte le n* 99, nous montre le même Periz de
Lagral reeonnaissani un don de cent livres
tournois et 8*en tenant pour bien payé. Cette
pièce est datée d*£steila, le i** mars après
SaintpGrégoire.
* La charte suivante ajoute au peu que nous
savons des rapports de Diego Martiniz avec la
couronne de France :
c Sepan quoantos esta présent carta veréo et
odrân, que como don Pero Garciz de Peralta,
merinode tierrasde Esteylla, en vez et en nom-
bre de nos, maestre Pierre Larreue e Martin
Garcia, recebidores de las rentas de Navarra,
oviese trebudado à vos , don Diego Martiniz de
Miraglo, cavayllero, lo que el rey ha en Mi-
raglo, es assaber la lezta et el fomo con todot
sus drechos é todos los heredamientos que el
rey ha en Miraglo, é los sotos con su costeria,
é todos los vertos que el rey ha en Miraglo é
deve aver, é todo el pecho de pan é de dineros
que el seynnor rey ha en Miraglo ni deve aver;
con todas las conditiones que son escriptas en
la carta feyta por abc partidapor mano de Roy
Periz , escrivano jurado , la quoal carta nos te-
nemos; nos los ditos recebidores avemos por
firme é vaiedero el dito trebudo en la manera et
en la forma que se contiene en la dits carta por
abc partida. En testimonio de esto ponemot
nuestros sieyUos pendientes en esta présent
carta , la quoal fué fecha é dada en Pomplona,
martes primero del mes de abril, A. D. mille*
simo ducentesimo octogesimo nono (5 de abril
1 189.) t— Arch. de TEmp. 1 389~345— J. 6i4.
(Voyez, sur ces personnages en 1 290 , le I^t.
des oaf. du roy, de Nav. t I, p. S89.)
HISTOIRE DE LA GUERRE ÔE NAVARRE. 455
de Fileta, BMaatctevos* «vemosFetebidQ..^. por no^tra mesnaderia deste présent
aynao..^,. cada veynt Vbna:%Oinmeê,é* . Et eo testimonio desto, ec
Arch. de TEmp. ihid,' 1 63.
5g. Seppan. . « como io, Sancho Garcia d*Agoncieilio . . . he recebudo. . . veynt
é cînquo livras de tomeses por mi mesnaderia dest aynno présent ata ia Sani^Miguel
primera que viene. ... Et en testimonio desto, ec. [Sceau de don Semen de^Sotes.]
Ibid. i65.
60. Sepan^ . . que nos, don Garcia Sanchei d*Araiz é don Pero Martinez de Cripan \
mesnaderos.. . . avemos recdiido. . . . cada veynt libras tomeses por nostra mesnaderia
deste présent aynno. [Sceau de don Johan de Mont Agiit.]
I^iii 166. Cf. !!• 67.
6 1 . Sepan. . . que yo, San de Valtierra, mesnadero, alcayt del castieîllo de Coreilla. . .
e recebido . . . por mi mesnaderia deste présent aynno . . . veynt é cinquo libras tome-
ses, é por retenenda del dicho castieiUo, en partida por el aynno passade é por este
présent aynno ata la fiesta de santa Maria mediant agosto primera que viene, veynt
libras tomeses.. . . Et en testimonio, ec. Data en flsteilla, martes primero del mes de
março, A. D. m* gg'' lxx"* quinto* (3 mart. 1376).
Ihid. 43.
6a. Sepan. . . que nos, Aznar leneguiç,doiiLop Semeneyc de Netuesa, Ferrant Lopiç
é Gonçalvo Lopiç de Coreilla, cavailleros, Semen lenegniç, Lop Sanç, Sancho Arnalt
de Liçoayn, Sancho Periç de Beyre, Pero Martineç, Gonçalvo Aznariz é Roy Fer-
randiz, escuderos, moradores en Coreilla. . . avemos recebido. . . yo Aznar leneguiz
veynt é cinquo libras de tomeses, é nos Lop Semeneiç, Ferran Lopiç é Gonçalvo
Lopiç, cavaiUieros, cada veynte libras de tomeses, é nos los sobredichos escuderos cada
quinze libras de tomeses por nostra mesnaderia deste présent ayno, ec. [Sceaux de
D. Semen ^'Sotes et de D. Johan Sanchez de Mont Agut.]
Ihid. hS.
* Nous retwmvoos plus tard Pero Martioez
de Cripan donnant, avec Diago Ochoa [enlft^j ,
Sancho Lopiç de Samaynnago et Ferrand Lopiç
de Dotvalos, reçu chacun de vingt livres tour-
nois poiur leur meinaderia de Tannée. Arch,
de FEmp. 1376 — 316 — J. 6i4.)
* Nous avons une autre pièce de Tannée sui-
vante, par Laquelle le même Sanz de Valtierra
reconnaît avoir reçu la même lonune, pendant
que don Garcia Periç de Olcoz, don Johan Periç
deMayllen etdon SemendeMontagut donnent
reçu chacun de vingt livres tournois, et les
uns comme les autres de huit livres et de qua-
rante cahis de blé, mesure de Pampelune, pour
Tentretien des châteaux de Coreilla , de Valtierra,
de Montagut et de Certes. (Arch. de TEmpire,
1276 — a55 — J. 6i4.)
456
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
63. Sepan . . . que yo , Pero Garaes d^AndosieîUa , casteîllano de las ooevas é de la ton-
de Azagra, e recebido. . . por mi mesnaderia deste présent aynno. . . quaranta libras
tomeses , é por retenenda del dicho castiello deste présent aynno ata la fiesta de sancta
Maria mediant agosto que viene* .xij. libras tomeses \. . . [Sceau de don Johan San-
chez de Mont Agut.]
Arch. de FEmp. ihid, À9.
64(. Sepan. . . que nos, Johan Sanches de Guevara, Diago P^riç é Diago Martineç (P)
del Cie^o, Alvar Martineç de Leza, Johan Garciç de Samaynego, Pero Martineç de la-
Goardia, Sancho Lopiç de Samaynego, Gil Diago Ochoa é Ferran (?) Lopiç d^Avalos,
Johan Ortiç de la Tor et Orti (sic) Ortiç de Baynos.. . avemos recebido... yo Johan
Sanchez de Guevara*, treynta libras de tomeses, é nos todos los otros sobredichos ca-
vailleros cada veynte libras de tomeses por nostra mesnaderia deste présent ayn-
no, ec. [Sceaux de D Semen de Sotes et don Johan Sanchez de Mont Agut.]
Ibid. 56.
65. Sepan. . . que yo, Gonçalvo Gil de los Arcos. . . he recebido. . . cinquanta li-
bras de tomeses por Garcia Gonçalviç de Andossieilla *, por retenencia de los castiei-
llos de Falces, de Sant Adrian é de Resa deste aynno passado é deste aynno en que es-
tamos , ata la primera fiesta de sancta Maria de meytad de agosto... . [£n testimo]nio de
todo esto ,e c.
Ihid, 81.
66. Sepan. . . que yo, Ferrando leneguiz de Miraglo. . . he recebido. . . por mi
mesnaderia deste présent anno . . . quinze libras de tomeses.. . . En testimonio desto, ec.
[Sceau de don Johan Sanchizde Mont Agut.]
Ihid. 87.
' Même reçu pour Tannée suivante, avec la
différence que la partie prenante y est appelée
Pero Garcia, et qu*au lieu de douie livres tour-
nois pour la tenue des souterrains et de la tour
d' Açagra , il y est fait mention de quatre livres et
de vingt cahiz de blé. (Arcb. de TEmp. 1276 —
311 — J. 61 4.) J*ai encore trouvé un reçu d*un
Lope Gonçalviç de Andosieilla, de vingt-cinq li-
vres tournois pour les travaux de la tour d^An-
dosiila au temps où don Pero Sanchez était
gouverneur. (Ibid. 1276— aoj.— J. 61 4.) Pour
le sens exact du mot caevas, voyez le Dict.
des ont. delà Na». t. I,p. aie.
* Sous le n* 77, nous avons un autre reçu
du même de la somme de dix livres tournois; il
est daté d'Estella, le premier mardi avant la
fête de saint Vincent ifjS,
* On trouve une autre mentio^ de ce per-
sonnage dans ces articles des comptes de Na-
varre pour ia83 :
cGarsie Gundisalvi de Andosella pro debito
in quo sibi tenebaturEnnecus Almoravit, vj ka-
ficia.t (Ms. Suppl. lat. n"* l65^ folio 10 recto.
CompoL Martini Roderici, meriid Ripparie.)
« Garsie Gundisalvi de Ândoselia pro dd>itA
in quo sibi tenebatur Ennecus Almoravit, iij
kaficia ij rova.t (Fol. 10 verso.)
• Garsie Gundisalvi de Andosella pro mesna-
daria sua, 1 libras. t (Fol. 6g recto. Cûmpot. Pefri
Garsie, haUivi SteUensis.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
457
67. Sepan. . . que nos Rodrigo Ortiç de Baynos é Ferran Sema:ieyç de Cripan. . .
avemos recebido. . . cada veynt libras de torneses por nostra mesnaderia deste aynno
présent.... En testimonio desto, ec.
Arch. de TEmp. ihid, 101. Cf. u* 60.
68. Seppan. , . commo yo, PeroLopiz de Novarr. . . he recebudo. . . treynta livras
de torneses por mi mesnaderia dest aynno, ec. [Sceau de don Johan Sanchez de Cas-
cant.]
Ibid, 106.
6g. Sepan . . . que yo, lenego de Rada, é Pero Semeneyç de Rada « aicayt del castieillo
de Sancho Avarca . . . avemos recebido . . . cada treynta libras de torneses por nostra
mesnaderia, et yo Pero Semeneyç cinquanta é quatro libras de torneses por reteniença
del dicho castieillo por este ayno passado é por este en que estamos , ata la primera fiesta
de sancta Maria de mey agosto , ec. E porque ]os nostros seyeillos non teniamos , see-
ilamos esta carta con el seyeillo de don Semen de Sotes.
Ibid. laA.Cf. n* 67.
70. Sepan. . . que yo, Gonçalvo Gil de los Arquos^ cavaillero. . . he recebido. . .
por mi mesnaderia deste présent aynno [iUisihle] de Sant-Miguel que viene, cinquanta
libras de torneses, é por ia garda del castieillo {illisible] por retenencia del castieillo de
Funes del ano passado é de est présent anno ata Sancta Maria d*agosto [que vie] ne,
veynt é dos libras de torneses — En testimonio desto, ec.
[bid, 125. Cf. 1276 — 3i5 — J. 6i4i
71. Sepan. . . que yo, Diago Periç de Sotes'. . . he recebido. . . veynt é dos libras
de torneses por retenencia del castieillo é de la tor de Peralta por es'te aynno passado
* Il existe un autre reçu du même Gonçalvo
Gil de loft Arcos, à la date de 1 377, de quatre-
vingt-dix livres tournois pour service de Tannée
et de la précédente, et de quarante livres pour
celui de son fils Adam. (Ibid. 333.) — En 1276,
le père tenait les châteaux de Funes et de Ca-
dreita, pour lesquels ii reçut soixante et dix
cahiz de blé, mesure de Pampelune, et qua-
torze livres tournois. (Ibid, 265.) — En is83,
je «le retrouve occupant le château de Ca-
dreita. (Ms. BiU. imp. Suppl. lat n*" i65% fo-
lio 7 verso. Cf. folio 8 verso.) — Ailleurs, je
rencontre un Gil Martinet de lot Anfoos, cas^
uiUano de Im Arquos, recevant cinquante livres
HIST. DE LA GOBBRB DE NAV.
tournois pour son service de Tannée, et dix-
huit pour tenue dudit château. (Arch. de
TEmp. 1275 — 167 — J. 614.) Une autre
pièce nous montre le même personnage rece-
vant vingts cinq livres tournois pour lui et ses
compagnons tenant frontière à Sesma, pour
les mises qu ils ont faites. {Ibid, 1276 — 22$ —
J. 614.)
* Il existe du même, pour Tannée suivante,
un reçu de huit livres tournois et de quarante
cahiz de blé, mesure de Pampelune, pour
tenue du château de Peralta, dont il est, dans
cette pièce, qualifié d*alcaid. (Arch. de TEmp.
1276 — 287 — J. 61 4.) — Cette même an-
58»
458
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
é por este en que estamos , ata la primera fiesta de santa Maria de mey agoslo que
viene, ec. [Sceau de D. Johan Sanches de Mont Agut.]
Arch. de TEmp. ihid, i3d.
72. Seppan. . . como io, Johan Martiniz Manjon. . . he recebudo. . . veynt livras de
tomeses por mi mesnaderia desl aynno présent. . . . E por testimonio desto, ec. Data
en Esteilia, miércoles primero del mes de março, A. D. m** gg* lxx* quinto* (à mart.
1276). [Sceau de don Johan Sanchez de Cascant.]
Ibid. 53. Cf. n* 85.
73. Sepan. . . que yo, Pero Gardez de Harroniz^. . . e recebido. . . por diez cavai-
llerias que yo tengo de dona Jobana deste présent aynno. . . dozientas iibras de tome-
ses. . . Et en testimonio desto, ec.
Ihid, 57.
née, il rendait en ces termes hommage de ce
chAtean et de celui d*Agredas :
i Sepan quantos esta présent carta veràn et
odrén, como yo, Diago Periz de Soies, juro
sobre santos Evangelios é fagopleit omenage,
en pena de traicion é de perder quanto yo he
en el regno de Navarra, à vos, mi sire Imbert
de Beiju, seinnor de Monpencer é conestabie
de Francia, en voz del senor rey de Francia,
qui tiene la reyna dona Jobana, mia seynnor
natural , é *1 regno de Navarra, en su guarda et
en sua comenda, que io los castillos suios de
la dita reyna dona Jobana, de Peralta é de Ar-
guedas, guarde bien é lealment pora eylia; et
si d*eylla devenies lo que Dios non quiera, por
aquell qui sera dreito herederio del regno de
Navarra. E prometo en buena fe, sen mai en-
guayno, sobre la pena de suso dicha , que qual-
que ora eylla oviere vij aynos complidos , me
demandare los ditos castillos de suso dichos de
la su boca , que los hi renda à eylla irada é pa-
gada. E prometo en buena fe que si el seynor
rey de Francia ,* 6 el govemador que sera por
eyli é por la dita reyna dona Jobana en el regno
de Navarra , que si eyll oviere mester, â su vo-
luntat fnere que io lo cuilga en los castillos en
manere que el mayor poder de los castîUos sea
mio. E prometo en buena fe que caut (?) al
seynor rey el coerpo et al su govemador et à
sus gentes otrosi , é que les sierva bien et leal-
ment, dândome mi mesnida como me sudo
dar et acostumbrado he de prender ata agora.
Et en testimonio destas cosas, ec. dada en
Oteiça , miércoles primero enpues Todos San*
tos , A. D. miliesimo cC" lxx* sexto. > (Arch. de
TEmp. 1276—247-3.614.) — En 1 383, Diago
Periz de Sotes tenait tout à la fois le château
de Peralta et celui de Valtierra. (Ms. BibL
imp. Suppl. iat n** i65^, folio 7 verso.)
* Nous avons une pièce de Tannée suivante
portant reçu de Roy Sequo et de Johan Mar-
tinez Manjon, de la somme de trente livres
tournois pour Tun, et de vingt livres pour le
second, pour leur mesnaderia de Tannée. (Arcb.
de TEmpire, 1276 — 217 — J. 6i4.) Voyez
ci-après, n** 85 , not.
* On retrouve le même personnage dans
cet artide des comptes de Navaire pour 1 284 :
tltem pro expensis merini, quando ivit,
cum equitibus et p^ditibns, ad destruendum
domos quas Petms Garsias de Harronits cons-
truxit in valle de Besa, et invenerunt ibi fta-
trem dicti Pétri , et ideo remanserunt ibi per
duos dies, lij Iibras. t (Ms. Bibl. imp. Suppl.
Iat. n* i65', folio 22 verso.) Cf. n* gà, not
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
459
74. Sepan quantos esta carta ye{ran etodrân que yo, don Martin] Gil de Falces é Lop
Ortii de Mont Agnt' et Yenego [de Gada et Azuar de Sada], mesnaderos, avemos
recebîdo. . . por nostra mesnaderia deste présent aynno. . . yo, don Martin Gil, veynt
libras torneses . et yo , Lop Or[tiE , vjeynt libras tomeses , et yo « Yenego de Gada , setaynta
lîbras de tomeses, et yo, Aznar de Sada, quinze libras torneses, ec.
Arch. de TEmp. ibid, 93.
75. Sepan. . . que yo, don Pero Roiz d^Argaiz, alcade maor de Navarra. . . *e rece-
bido ocho libras torneses por veynt kafizes de trigo que fincavan a pagar à Martin Xe-
menez de Ayvar por retenencia del castieillo de Irurlegui del aynno passado.. . . Et en
testimonio desto', ec.
Ibid, 1 11. Cf. n** 17.
76. Sepan. . . que yo, Diago Lopiç de Olloqid, be recebido. . . veynt libras de tor-
neses por mi mesnaderia deste présent ayno. ... En testimonio desto ', ec.
Ibid, 139.
77. Sepan. . . que nos, Sancbo Periç de Açagra*, Ferran Sanchez, Pero Sanchez
et AUTonso Ferrandiç de Açagra. . . avemos recebido. . . yo, Sancbo Periç, treynta libras,
et yo, Ferran Sanchez, veynt libras, é nos, Pero Sancbez et Alffonso Ferrandiç, cada
quinze libras de tomeses por nuestra mesnaderia deste aynno présent, ec.
Ibid* i43.
78. Sepan. . . que nos, Gil Marlineçde los Arcos^ é Pero Gil de los Arcos, é Semen
' En 1 383 , ce personnage avait en garde le
château deCascante ,peDdaDt que Sancho Periz
de Mont Agat était alcaîd du château de ce
nom :
f Lupo Orticii de Monte Acuto pro cattro de
Cascmit, pro xz servientihus conunorantibuft
ibidem per médium annum a vicesimo septimo
die menais junii, x libras.» (Ms. Bihl. imp.
S^pl. lat D* i6ô^, fol 5 recto.)
« Sancio Pétri de Monte Acuto pro Castro de
Monte Acuto per très menses a prorimo preterito
festo Assnmptionis , xvkaficia.(/6. folio 7 recto.)
— Quelques lignes plus haut on lit cet ar-
tide :
c FurtuDÎo Pétri de Monte Acuto pro insi-
diis misait în Aragoniam, per partes iiij ka-
fida.»(Cf:n'8i.)
' Plus tard, Pero Ruiç de Argaiç recevait
d*Eustache de Beaumarchais un présent de
cent livres tournois. (Axtshives de VEmpire,
1176 — 137 — J. 6i4.)
' Pareil reçu pour l^année suivante. Voyez
le n* 3&0.
* On a du même don Sancho Periç de
Açagra, qui y est qualifié de caoaillero, un reçu
de deux cents sous, pour mises faites au service
de la reine Jeanne , à Azagra, pendant la guerre.
(Arch. de TEmp. 1376 — 399 — J. 61 4.) —
En 1377, le même personnage demandait
mille sous de mesnaderia, qu^ii avait Thabitude
de toucher avant d*encourir Tinimitié des rois
de Castille et d* Aragon , ajoutant qu*il était de
trop bonne noblesse pour recevoir des gages
d*un autre que du roi. (Oicc. de ont del rtimt
de Na9, t. II, p. 93.)
^ Nous avons , pour Tannée suivante, un reçu
58.
460
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Gonçalviç de Peynden ^ . . que avemos recebido. . . nos, Gil Martineç é Pero Gil, cada
veynt é cinquo libras de tomeaes , et yo , Semen Gonçalviç , veynt libras de torneses por
nostra mesnadaria deste aynno présent, ec. Data en Esteilla , jueves primero de março,
A. D. M* ce* Lxi* quinto (5 mart. 1276). [Sceau de Remiro Gil.]
Arch. de TEmp. ibid, 45.
7g. Seppan. . . quomo io, Joban Periz de Oylleta*. . . he recebudo. . . veynt é cin-
quo livras de torneses por mi mesnaderia dest aynno présent... . Por testimoniança
desto , ec. , .
Ihid. 83.
80. Sepan. . . que yo, Semen Dies de Samaynego. . . be recebido.... veynt libras
de torneses por mi mesnaderia deste aynno en que estamos, ec. [Sceau de don Semen
de Sotes. ]
Ibid. 97.
81. Sepan. . . que nos, don Semeno de Mont Agut, don Pero Xemenez de Certes,
don Yenego Remon de Falces , don Martin Periz de Morentin ^, Per Yeneguez de Indu-
rayn, Garcia Lopez de Narvaiz, Joban Periz de Mont Agut, Calvet de Arçoiriz, mesna-
deros. . . avemos recebido. . . por nostra mesnaderia deste présent aynno. . . yo, don Se-
meno , veynt libras torneses , yo , don Pero Xemenez , veynt libras torneses , yo , don Yenego
du même Gil Martineç de ios Arcos, de cin-
quante livres tournois pour mesnaderia, de sii
livres de sanchets pour la tenue du chàtean
de loft Arcos, et de neuf cahii de blé, mesure
de Pampelune , por crtx, en raison de la guerre ,
pour nutnadêria et tenue du château. (Arcb.
de TEmp. 13176 — 219 — J. 61 4.)
' En 1 380, Martin Gonzalez de Peinalen ,
Père Yeneguiz de Peinalen, confessaient, avec
Juan Sanchez et Lop Sanchez, avoir reçu àe»
receveurs àts rentes royales, chacun vingt
livres de sanchets pour leur service de Tannée
précédente. (Voyez Dt'cc. de anU dd retno de /Va-
voirai t. II, p. 33.)
* En 138À et 1385, ce mesnadero avait en
sa garde le chAteau d*Araciel. (Ms. 16&', folio
7 verso, 8 verso, 19 verso, 54 recto.)
3 Ce même personnage figure ainsi dans les
comptes de Navarre pour 1 383 :
« Martino Pétri de Morentiayn pro novem
kaficiis mensure Tutelensis, zix kafidis ij ro-
vis, mensure Pampilonensis. » (Ms. BiUioth.
imp. Suppl. lat n* i65% fol. i4 recto.) — En
i33i, te gouverneur de ce pays était Ponz
de Morentain. (Dicdonar, de andg, del remo de
Nav, 1. 1, p. 45.) Plus près de nous, je trouve
un savant dont le nom ressemble fort à celai
du mesnadero du xiii* siècle. Je veux parler de
l'auteur d*une édition des oeuvres de Tempè-
reur Julien , ainsi intitulée : iovhé»ou aÔTonpd'
Topog xà oùâiéfiepa, Jaliani imperaloris Opéra
quœ extant omnia, A Petro Martinio Morentino
Navarro, et Carolo Gantadaro, etc. Parisiis,
apud Dionysium Duvallium, i583, in-8*. Mab
il ne faut pas oublier qu*il y avait aussi chezi
nous, dans le pays de Mixe, une maison de
Morentin, dont Martin de Vizcay a donné les
armoiries. (Voyez Drecho de nataralesa qme lot
natarales de la merindad de San Jaan del Pie del
Paerto tienen en lot rtynot de la corona de Gm-
dUa, En Çaragoça : Por Juan de Lanaja y Quar-
tanet , ano 163], in-^"*, 3* feuillet de la sign. 0.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 461
Remon, veynt libras toraeses, yo, don Martin Periz, veynt libras toraeses, yo, Per Yene-
gués, veynt libras toraeses, é nos, Garcia Lopez, Johan Periz é Calvet, cada quinze
libras tomeses, ec [Sceau de don Johan Sanchez de Mont Agut.]
Arch. de l*£mp. ibid, 103.
8a. Sepan. . . que yo, don Diago Marlinez de Huarriz, alcait de Peynna. . . e rece-
bido. . . por mi mesnaderia dest présent aynno. . . treynta libras tomeses \ é por rete-
nencia del dicho castieillo ata Sancta Maria mediant agosto primera que viene, diez li-
bras tomeses; é por mano de don Ponz Amalt, baile de Sangûessa ', quaranta kafices
de trigo. . . Et en testimonio desto, ec.
Ihid. 139.
83. Sepan. . . que yo, Ferrand Gil de Sarassa, dcayt del castieillo de Casseda\^. .
que yo e recebido. . . por mi mesnaderia deste présent aynno. . . quaranta libras
tomeses, é, fecho final conto, por la retenenda deste aynno passade é del présent ata
la fiesta de santa Maria mediant agosto por el castieillo antedicho* diez et ocho libras
tomeses. De las quales, ec. Et en testimonio, ec. Data en la Puent de la Reyna,
Cernes primero del mes de março, A. D. 11* ce* ljlx quinto (6 mart. 1276).
Ibid. ào.
84. Sepan. • . que yo, Martin Xemenez de Echalaz, mesnadero . .
por mi mesnaderia deste présent aynno. . • tréynta libras tomeses, ec.
Ibid. 76.
e recebido . .
' Pareil reçu daté de Tebas, le premier
samedi de février de la même amiée, existe
aux Archives de TEmpire , sous la marque 1 37S
— 65 — J. 61 4. Les fonds y sont annoncés
comme délivrés par les mains de maître Durant
Fabre. Enfin, nous avons un autre reçu de
Diago Martineç, qui lui est commun avec
Garcia Periç de Huarriç, d*une sonune de cin-
quante livres pour le premier et de vingt livres
de tournois pour le second, à raison de leur
service de Tennée. ( Ibid, 1 S76 — s83 —
J.6i4.)
* L*année suivante, ce même don Ponz Ar-
naît repartit, donnant reçu à Eustache de Beau-
marchais de cent livres tournois por faxer las
obroi de Sangûeua. (Arch. de TEmp. 1376 —
384 -^J. 6i4.) — D. Ponz Amalt était encore
bailli de Sangûesa en i385. (Ms. Bibl. imp.
Suppl. iat. n* i65^ folio 65 verso, 71 recto,
77 verso, 96 verso, io3 verso.)
^ On retrouve ce personnage en 1384 dans
ces articles des comptes de Navarre :
« Item Ferrando Egidii de Sarassa pro ope-
rihus que fecit in castro de Pitieylla, xxx li-
bras. t (Ms. Bibl. imp. Suppl. Iat. n* 1 65% fol. 34
recto. CompoU Sancii OrûcU de Sancto Miliano,
merini StellenSis,)
• Ferrando Egidii de Sarassa pro dupla reti-
nencia castri de Pitieillapro tribus annis prête-
ritis... quolibet anno viginti libras, lixij libras. »
(Fol. 59 recto. Cf. fol. 77 verso.)
462
HISTOIftË DE LA GUERBE DE NAVARRE.
85. Sepan . . . que nos, Alvar Periz de Rada et Aznar Martines de Miragio é Semen
Periz de Peralta , mesnaderos . . . avemos recebido . . . por nuestra mesnaderia desie
présent aynno. . . yo, Alvar Periz, quaranta libres tomeses, et yo, Aznar Martinex,
veynt é cinquo libras torneses , et yo , Semen Periz , veynt libras torneses , ec.
Arcb. de TEmp. ihid, 78. La date est en partie enlevée ; on ne lit plus que prmero de
marzo, etc.
86. Sepan . . . que yo , Roy Semeneçy de Tudela . . . que he recebido . . • Teynt libras
de torneses por mi mesnaderia deste ayno en que estamos , ec.
Ihid, id3.
87. Sepan... que yo, Roy Sequo \ alcayt del castieillo de Buredon'.. . e recebido.. .
veynt libras torneses por mi mesnaderia deste présent aynno. . . é por retenencia del
dicho castieillo deste présent aynno. . . quaranta é cinquo libras torneses, ec. [Sceau
de don Jdian Sanchez de Mont Agut.]
Ibid, i48.
88. Sepan . . . que yo , Semen Ortiç de Elcoaz . . . he recebido . . . veynt libras de
torneses por mi mesnaderia deste présent aynno.. . . En testimonio desto, ec. Data en
la Puent de la Reyna, domingo secundo del mes de março, A. D. m*^ cg* lxx*" quinto
(Smart. 1276). ^
Ihid, il,
89. Sepan . . . que nos , don Garcia Semeney ç de Oriç et don Martiniç Alaman de
Coreilla. . . avemos recebido. . . yo , don Garcia Semeneyç , veynt é cinquo libras de tor-
neses, et yo, don Martiniç Alaman, veynt libras de torneses, por nostra mesnaderia
deste présent aynno, ec. [Sceau de don Johan Sanchez de Mont Agut.]
Ibid. d6.
90. Sepan . . . que yo , don Johan Periç de Mayllen , alcayt de Certes , he recebido. . .
veynt libras de torneses por mi mesnaderia deste présent aynno . . . é seze libras de lor-
^ Dans une autre pièce datée d'Esteila, le
premier dimanche avant la fête de saint Vin-
cent, et portant reconnaissance d*un prêt de
quatre cents francs de sanchets fait par Eus-
tache de Beaumarchais au même personnage , il
est appelé Roy Seco Manjon. (Trésor des chartes,
li'jb — 67 — J. 61 4.) — Pour Tannée sui-
vante, nous avons un autre reçu du même,
pour soixante et quinze cahiz de blé et quinze
livres de sanchets. (Ibid, 1 276 — 269 — J. 6 1 4.)
— Roy Secco Manjon gardait encore le château
de Buradon en is86. (Ms. Bibi. imp. Suppl.
lat. n' i65', f 89 v*. Cf. f a 1 v* et 74 verso.)
' Ce château n*était pas en Navarre, mais
dans la province basque d*Âlava, qui faisait
alors partie de la Càstille. On lit dans les
comptes de Navarre pour 1 384 :
c In Castro de Buradon pro operibus minutis
factis, videlicet pro condnctibus aquarum factb
et iocatis ad colligendum aquas cisteme, corn
tabulis emptis ad cooperiendum domos, per
manum Roderici Secco, vj libras x solidos.
1 Item pro bitumine empto ad reparandum
cisternas, xxxviij solidos x denarios. (Ms. Bibl.
imp. Suppl. lat n* l65^ folio s 2 recto, (kmpot.
Lupi Orticii, merini Rippetit,)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 463
neaes por la reteniença deste présent aynno aU la primera fiesta de sancta Maria de mey
agosto que Tiene* por d casiieillo antedicho , ec.
Arcb. de fEmp. î5icL 5o.
91. Sepan. . . que yo, Pero Sanchez de Gascue, baOestero. . . e recebido. . . trenta
é dot libras torneses por einienda de an cavaillo que muri6 en servicio de doua Jo-
hana, ec.
Ihîd. 56.
92. Sepan. . . que nos , don Martin Çamd é Sancho Aznariz de Murguia . . . avemos
recebido. . . yo, Martin Çamel, coraynta libras de torneses por mi mesnaderia, et yo,
Sancho Aznariz, treynta libras de torneses otrosi por mi mesnaderia deste présent ayno
en que estamos, ec.
Ihid, 63.
93. Sepan, . . que yo, Pero Lopez Puerco. . . e recebido. . . por emienda dei mio
cayaillo que perdi en Viana al tiempo de la guerra, en servicio de dona Jc^ana, reyna
de Navarra, treynta é très libras é quinze sueldos torneses \ ec. [Sceau de don Johan
Sanchez de Mont Agut. ]
Ibid, 86.
94* Sepan. . . qne yo, Remiro de Harroniz^ mesnadero. . . he recebido. . • por mi
mesnaderia dest présent aynno. . . veynt é cinquo libras torneses, ec.
Ibid. i3o.
95. Sepan. . . que yo, Pero Periz d*Oria, alcait del castieillo de Caparroso^. . . he
recebido . • veynt libras torneses por mi mesnaderia deste présent aynno. . . é por
retenenda dd dicho castieillo por este présent aynno ata la fiesta de santa Maria mediant
agosto primera que riene, veynt é quatro libras torneses , ec. [Sceau de don Johan Sanchez
de Mont Agut]
Ikid. i4i.
' Une pièce de l*aimée suivante noas montre
Pero Lopei Paerco et Lope Perix de Torres,
manaderot, recevant vingt livres tournois pour
dépense faite à Viana au temps de la guerre.
(Ardi. de TEmpire, 1976 — sS6 — J.
614.)
* Je trouve dans les comptes de Navarre pour
1 383 et 1 s85 , un Bemigias Martin dé Harroniz,
noomié comme commandant de la tour et des
souterrains d'Aiagra et de ceux de Resa. (Ms.
fiibl. imp. Suppl. lat n* i65^, folio 7 verso.
Cf. folio 49 recto, 76 recto; et ci-dessui,
p. 45i,n* 43, et p. 458, o* 73.)
' Dans un reçu de Tannée suivante , ce sont
vingt livres toumob et quarante cafaiz de blé,
mesure de Pampdune , pour l'entretien du châ-
teau. (Arch. de fEmpire, 1976 — 274 — J.
61 4.) — En 1383, ce n*est plus Pero Periz
d*Oria qui le garde, mais D. Pero Aznar, et la
tour de Cq>arroso est aux mains de Pero Simon
de la Cambra. (Ms. Bihl. imp. Suppl. lat
n* i65', folio 7 verso.)
464 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
g6. Sepan. . . que yo, Semen Periz de Ha&zedo, mesnadero, he recebido. . . por mi mes-
naderia deste présent aynno . . . veynt libras torneses.. . . Data en la Puent de la Rejna,
lunes segundo de março, A. D. ii* gg** lxx* quinto (g mart 1276). [Sceau de don
Pero Roizd*Argaiz, alcade maorie Navarra.]
Ârcfa. de TEmp. i^ûl. 83.
97. Seppan.. . como io, Pero Simon de Navasseras. . . he recebudo.. . veynt livras
de torneses por mi mesnaderia dest aynno pressent.. . . E por testimoniança desto vos
dono esta mi carta abierta seelada con el seyeiilo de maestro Gill. Data en la Puent de la
Reynna, lunes primero ante de la fiesta de sant Gorgoria [sic)^ A. D. m* gg* lxx* quinto.
Ibià, i3a.
g8. Seppan.. . como yo, Pero Garcia Droaniz... he recebudo:. . diez livras de tor-
neses por la mbion que io fiz con mi compaymia teniendo frontera en Labraza por ra-
zon de la guerra de Castieilla. ... Et por testimonio desto , etc. Data en los Aroos , do-
mingo primero enpues la fiesta de sant Gregorio, A. D. m* gg* lxx* quinto (i5 mart.
1276). [Sceau de D. Semen de Sotes.]
Ibià. 98.
99. Sepan . . . que nos , don Sancho Periz de Peralta é don Pero Garciez de la Raya \
mesnaderos. . . avemos recebido. • . yo, don Sancho Periz, veynt é cinquo libras torneses,
et yo, don Pero Garciez, veynt libras torneses por la nuestra mesnaderia deste présent
aynno.. . . Data en la Puent de la Reyna, sabado segundo del mes de março, A. D.
m"* gg** lxx** quinto.
Ibià, 79.
100. Sepan... que yo, Miguel Periz de Legaria, alcalde del mercado d^EsteiUa, e re*
cebido . . . por mi mesnaderia deste présent aynno . . . é por la demanda que yo fazia
al dicho govemador de los dineros que me di6 el rey don Henrric cadaynno en el sato
de Yeoego Galindez, quaranta é cinquo libras tbrneses.... Et en testimonio de todo
esto, ec. Data en la Puent de la Reyna , jueves primero ante la fiesta de sant Be-
nedit, A. D. m^'gg* lxx* quinto'.
Ibiâ, 17a.
ICI. Sepan.. . que nos, Johan de la Seror é Pero Vacher, jurados de Viana, por
nos é por el concejo de Viana.. . avemos recebido. • . veynt libras torneses, los quales
nos diestes por £eizer los muros de Viana. ... Et en testimonio desto, ec. Data en los
^ On trouve un Petriu Garsias àe Lam^a ^anadonnantfavecDiagoOrtiçdeFalces.reçu
dans les comptes de Navarre pour 1 384- (Ms. de vingt livres tournois pour mesnaJêria de
BibLimp. Su{^l. lat. n** l65^ fol. 2 5 verso.) Tannée. (Arcb. de TEmpire, 1375 — 167 —
* Je trouve ailleors un Sanch4) Perig de Le- J. 6i4. Sceau de D. Semen de Sotes.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
465
Arqnos, famet primero ei^Mies k fiesta de sant Gregorio, A. D. m* ce* lxi* quinto
(iGoMorL 1376).
Attk. de rEii^ iW. 66.
loa. Sepan.. • que jo« don Lop Xemenei d*Agon, alcaii de los castieiUos de Fenren
é de PeymM Redonda. . . e recebido. . . iiij" Ebras tomes, é otrossi por rtitenenda de
Um dîdios castîenios por d aynno passado é por est présent aynno ata la primera fiesta
de santa Maria mediant agosto primera que riene, vi'* tomes Data en Esteilk,
nûércoles s^jundo de mano. A. D. m* ce* lxx* quinto (1 1 mart. 1 276).
au. i55.
io3. Sepan qnantos esta carta Yerân et odrén, qne yo, Bemart, seynnor de Garro, é
Gil GarcieE de (HqnosS mesnaderos, renîmos de manifiesto que avemos recebido. . .
por nostra mesnaderia deste présent aynno. . . yo Bemart. . . treynta libres tomeses,
et yo« Gil Gardez de Olquos, veynt libras tomeses. . . . Data en Pomplona» sabado dia
de Sant Benedit, A. D. m* ce* lxx* quinto. [Sceau de D. Lop Orîh , jmsticia é boih d$
TadeliL]
Ibid, ICI.
io4. Sepan. . . queyo, RamiroGil delos Arquos, merino. . . e recebido. . . por re-
tenenda dd castieillo de Peynna Flor sobre Toloynno ', dies libras tomeses ... Et en
testimonio desto, ec. Data en Pomplona, domingo dia de Ramos, A. D. m* ce* lxx*
quinto.
Ihid. 109.
' Ce personnage figare de la manière sui-
vante ' dans les comptes de Na?arre pour
1283:
• Egidio Garsie de Olcoz pro castro de Penna
Rotnnda, a festo Candelose proiimo preterito
usqne ad sequens festnm Assamptionis per
médium annum, xxz kaficia. 1 1 1tem eidem pro
dicto Castro, a dicio festo Assumptionis usque
ad sequentem Candelosam per médium an-
num , cnm aogmentatione sibi iacta per gubei^
natorem ratione guerre, xlv kaficia. > (Ms. Bibi.
imp. Suppl. lat. n* i65\'iblio 7 recto.)— D est
à croire que ce personnage était parent de
Migud Garciex de Olcoz , fils de don Garcia
Periz de CHcoz, aicaîd de Valtierra, que nous
Toyons, en 1 275 (V. S.) , recevoir chacun vingt
livres tournois pour leur service de Tannée,
somme augmentée, pour le père, de celle de
trente -deux livres tournois pour la tenue
HIST. DE LA GDEERB DE HAT»
dudit château. (Arch. de TEmp. 127$ — 108
— J. 614.)
* Ce château n*é)^t pas le seul que tint Remiro
Gil de los Arcos. Dans un autre reçu, il est
question de cinquante livres de sanchets, of-
saber es, dit ce mérino, por raxon de las rvCt-
nienfos de hs castieyllos que yo tengo por dona
Jakana: las qnales çinccoanta libras a fomodo «I
ondrado donjjxtjr Henrric de Verivylla, prior del
ospital de Sant Jokan en Navarra, (Arch. de
TEmpire, 1275— i36 — J. 61 4.) Ces fonds,
bien entendu, ne faisaient que passer par les
mains du religieux; nous trouvons, en effet,
dans une autre pièce de la même année (ibid,
11 S) que Remiro reçut de lui cent cinquante
livres tournois, et d*un marchand nommé,
ou plutôt surnommé Coorcin , trente livres. —
L*année suivante, je retrouve le même mérino
donnant reçu de trois cent vingt-cinq livres
59
466
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
io5. SepaD.«. que yo, Oger de Malleon^... be recebido. . • per oomplnuieiito de las
cavaillerias que yo tengo^ é por las espensas que yo he fecbo por razon de la guerra,
é por emiendas de los cavaillos que yo perdi en ia guerra de Caslieilla, cinquo cien-
tas libras tomeses. ... Et en testimonio, ec. Data en Pomplona, sabado dia de Sant
fienedît ... A. D. m* ce"* lxx* quinto.
Arch. de TEmp. ihid. 1 1 9.
106. Sepan. . . que yo, don Miguel Xemeney d*Urroz', mesnadero. . . e recebido. . .
por complimiento de mi mesnaderia desle présent anno . . . diez é siete libras é média
de tomeses. ... Et en testimonio desto, ec. Data en Pomplona, etc.
Ibid. 13 2.
deux sous onze deniers tournois, pour ia
tenue des châteaux (por retenienças de los cas-
tieyllos)^ son service personnel, frais et mises
faites pour la guerre, etc. (Areb. de TEmp.
1276— a5i— J. 6i4.) — En i284,RemiroGH
de los Arcos avait en sa garde les châteaux de
Funes et de' los Arcos, si Ton peut lui appli-
quer ces articles des comptes de Navarre :
« Remigio Egidio de Arcubus pro Castro de
Funes usque ad mensem seqaentem februarii,
xl kaficia. t (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n** i65^ ,
folio 7 verso.)
«Remigio Egidii de Arcubus pro Castro de
Arcubus per médium annum , ut snpra, c soli-
des, t (Folio 39 recto.)
« Remigio Egidio pro Castro de Arcubus et
pro augmentatione per annum « ut supra,
Iv kaficia. t (Folio 42 recto.)
' On trouve dans les cdhaptes de Navarre
pour 1 283-1 286 les articles suivants , à Taide
desquels on peut se former une idée de la posi-
tion sociale d*Oger de Mauléon :
t De pecta de Eslava ix libras. Dominus Au-
gerius deMalo Leone tenet.i (Ms. Bibl. imp.
Suppl. lat n* l65^ r sS r^. De pecHs vaUis de
Ajrvarr,]
• Domino Augerio de Maio Leone pro eodem
(coraplemento miiitiarum suarum) , ix libras. •
(Fol. 2 à recto. Compot. Roderici Pétri de Echa-
lai. Cf. folio 59 recto.)
« Domino Augerio de Maio Leone pro com-
plemento miiiciaruni suarum , vij'* iiij kaficia
iij rova. t (Folio 42 recto. Compot S€LnciiOrticii,
merini Stellensis.)
a Domino Augerio de Maio Leone pro com-
piemento miliciarum suarum , cij kaficia ij ro-
va.! (Folio 43 recto. Compot, ejnsd.)
t Domino Augerio de Maio Leone pro eodem
(coQ^lemento miliciarum suarum) tu pecta de
Assança et tiibuto hereditatis et in pectis de
Içurçu, de Muniayn et de Ayzquona, de Girau-
qui, de Ecoyen et de Urbe, vij" iiij liaficia
iij rova. 9 (Folio 76 recto. Compot Johannis dé
Yanoiïla, merini Bipperie. Cf. fol. 12 recto,
73 verso, 76 recto, 77 verso.)
* « De pecta de Avayz ix laficia. Dominos Au-
gerius de Maio Leone tenet. • (Folio 76 verso. )
« Domino Augerio de Maio Leone mutuatum
super gagiis suis (a Sancio de Sancto Milla-
no, merino Stellensi) c kaficia.» (Folio 78
verso.)
f Domino Augerio de Maio Leone pro eodem
(complemento miliciarum suarum) in pecta de
Murugarreo, de Assança, de Munariz, înGoynni,
in Urdanoz, in Ayzpun, in Murello, Ayztona,
Içurtn , Muniayn , in pectis de Aniz et de Cirau-
qui et in pectis de Miranda, de Vidaurre« de
Leçaun, de Ariçala et de Herendaçu, iij'' Ixiiij
libras ij solides.» (Folio 89 recto. Cf. fol. S 7
recto, 91 verso, 101 verso.)
• Item domino Augerio de Maio Leone pro
jure suo in homicidiis illorum quos interfece-
runt illi de Soracoyz et de Cirauqui, x libras. >
(Rid,)
' Un Miguel Lopex d*Urroz figure en is84
dans les comptes de Navarre comme alcaîd do
château de Miranda. ( Voyez le ms. 1 65 ^, fol. 4 2
recto. )
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 467
107. Sepan. . . qne nos, don Bernart Duhart é don Berniurt d'Agramont, don Lop
Gassia de Sivas« don Ramon de Çardos é don Guillem Amalt de ' . ^ mesnaderos, . • .
ATemos recebido. . . yo don Bernart Duhart veynt é cinquo libras torneses, é nos don
Bernart, don Lop Gassia, don Remon é don Gaillem. . . dichps cada veynt libras
tomeses por nosira mesnaderia dest présent ajnno. ... De los quales , ec. En testimo-
nio, ec. Data en Ronçasvalles . martes vigilia Annundadonis béate Marie, A. D. 11* ce*
Lxz'' sexto (a4 mart 1276). [Charte presque effacée et illisible en plus d*un endroit.
Sceau de D. Garcia Almoravid.] ^
Arch. de fEmp. ibid, 4s.
108. Sepan.. . que nos, don Per Amalt de Sait et d biscomte de Baiguerr, mesnade-
ros.. . avemos recebido . . . por nostra mesnaderia dest présent aynno. . . yo , don Per
Amalt, cinquanta libras tomeses, et yo, biicomte de Baiguerr, veynt é cinquo libms
tomeses. . . Data en Ronçasvailles, martes vigilia Anunciacionis béate Marie. A. D.
M* ce** Lxx* quinto. [Sceau de don Garcia Almoravit.]
Ibid. 47. Cf. n** 1 1 3 , en note.
109. Sepan. . . que yo, Pero Rois de Mues, mesnadero. . . e recebido. . . por mi
mesnaderia dest présent aynno. . . veynt libras tomeses, ec. [Sceau de D. Garcia Almo-
ravid.]
Ibid.61.
1 10. Sepan.. . que yo, don Ochoa de Rieta, alcayt de Castiel Nuevo*. . . he rece-
bido. . . . veynt libras tomeses por mi mesnaderia dest présent aynno. • . é por fi\ rete-
nencia del dicho castieillo por est présent aynno ata la fiesta de santa Maria mediant
agosto que vieue, veynt é quatro libras tomeses. ... El en testimonio de todo esto, ec.
I
Ihid. 118.
1 11. Sepan. . . que yo, Furtado Perizde Eransus.. . e recebido.. . . por mi mesna-
deria deste présent aynno* . . veynt libras tomeses, ec. Data en Pomplona, miércoles
' Nous trouvons un Arnait Guiliem seigneur
de Agramont, à la date du 3 7 octobre 13 55,
dans le recueil de Rymor, 3* édit 1. 1, part. 11,
p. 7, puis en 1 276, le même donnant quittance
de cent livres tournois» don du roi de France
(Arch. de TEmp. 1976 — a33 — J. 6i4); un
Guiliem -Arnaud, dans le Catalogue des roUes
gascons, etc. de Thomas Carte, t. I, p. as;
enfin un D. Guiliem Amal, mesnadero de la
reine de Navarre en 1 287 , aux appointements
de Aoixante livres de tournois noirs par an.
(Dtcc. de antig, dd reino de Na». U II, p. s3.) On
trouve dans le tome l" de cet ouvrage , p. 1 5-i 1 ,
nne précieuse notice sur la maison de Gtam-
mont, tirée des archives de la Chamhre des
comptes de Navarre, à Pampdune. On y lit
Tacte d*hommage d*Âmalt Guiliefan au roi
de Navarre , hommage répété à Thibaut en
is66.
* En 1 383 , ce château était aux mains de
Pedro Ayvarr de Iriverri. (Ms. Bihl. imp. Suppl.
lat, n* i65', folio 9 verso.)
59.
468
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fiesta Anundacionis béate Marie, mense mardi, A. D. m* ce* lxx* quinto (a5 mars
1376).
Arch. deTEinp. ihid, 1S7.
lia. Sepan. . . que nos , don Per Arnalt, seynnor de Sant Père , et el seynnor d'Atssa ,
e don Guillem Amalt de Sait, et el seynor de Villa Nova, et el seynor de Ynunberry,
e don Gassia Amalt d'Ezpeleta, é don Gassia Amalt de Sait, don Sanz de Lastaun\ é
don Bemart, seynnor de Beeria. . . avemos recebido. . . por nostra mesnaderia d*este
présent aynno. . . yo, Per Amalt seynnor de Sant Père, veynt libras tomeses, yo,
seynnor d^Atssa, treynta é dnquo libras tomeses , yo, Guillem Amalt de Sali, treynta li-
bras , yo, seynnor de Vila Nova , veynt é cinquo libras, yo, seynnor de Ymmberry, veynt
libras , yo , Gassia Amalt d'Ezpeleta , veynt libras , yo , Gassia Amdt de Sait , veynt libras ,
yo, Sanz de Lastaun, veynt é dnquo libras, et yo, Bemart seynnor de Beeria, veynt
libras tomeses*. ... Et en testimonio desto, ec.
Ibid, i35.
1 1 3. Sepan. . . que yo, don Guillem de Villa Nueva, casteiUano del castieillo de Roqua.
Bruna . . . e recebido . . . por mi mesnaderia deste présent aynno . . . veynt libras tor-
' En 1 a 83, ce personnage occupait le châ-
teau de Montferrant. (Ms. de la Bibl. imp.
Suppl. lat. n* i65', (blio 9 verso.) — Un autre
artide des comptes de Navarre pour la même
année nous apprend une particularité qui se rat-
tache i ce personnage ou plutôt à sa famille :
cPro eipensis dicti castellani (castri Sancti
Johannis de Pede Portus, Johannis le Briays) ,
se s^timo equitum et plurihus peditibus,
qoando cepit quendam qui interfedt iratrem
Sancii de Lestaun in domo d'Ueydta, zxvîj soli-
dos. (Fol. 5 recto.)
' La plupart des noms que Ton vient de lire
se retrouvent dans un reçu de Tannée suivante,
que nous croyons devoir reproduire en grande
partie.
t Sepan quantos , ec. que nos los mesna-
deros... deiuso escriptos... hahemos recebido
de vos, me sire de B. . . , yo. En Braso*, seyncn*
de Luxa, dent libras de tomeses, yo, Per Ar-
nal de Salt^ dnquant libras, yo, Sancho Amalt
de Amendariç, veynt libras; yo, Sancho dé
* Je ttovn et peavoanag*, soumit Bnuê Goaût, dans aa«
rMonnataMAce d« cent li«ret tovmoû , ^i loi avaienl M
doaaiee i Saovetenc, parie roi à% France (Arcb. de l'Qpnp.
Lastaun, veynt é cinquo libras; yo, Guillem
Amal d*Atil] , jcz. libras; yo , Bemart de Agra-
mon , veynt libras; yo , Remon de Bardos, veynt
libras; yo , seynnor de Garro, treynta libras ; yo,
seynnor de Berria, veynt libras; yo, Bertran
d*Uart, veynt é cinquo libras; yo Guillem Ar-
nal de Sait, treynta libras; yo, Ocboa seynnor
de Villa Nova, veynt é cinquo libiy ; yo, seyn-
nor de Sant Père, veynt libras; yo, el seynnor
d*Jromberri , .xx. libras; yo Garsia Amal,* seyn-
nor de Ezpeleta , veynt libras; yo, Garsia Amalt
de Sait, .veynt libras; et yo, Bemart de Luxa,
veynt libras de tomeses, por nuestras mesna-
derias deste présent aynno , etc. Data en Pom-
plona, sabado primero ante la fiesta de sancta
Lucia (1 s de decemb. ), A. D. M*cc*Lxx*sexfo. •
(Arch. deTEmpire, 1S76 — si3 — J. 61 4.) — Il
existe, sous les numéros 290 et 3o8, deux
autres reçus de 30 livres tournois, de Sancho
Amdt de Armendariç, pour son service de
Tannée.
1976 — a^S — J. 6i4), et dt» Bruê Gatim. dan« on nçt
de ecnt antrea livrée pour aon aerrice et ponr le fief dm chA>
tean de Lwm. [llià, 80a.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 469
neses, é por la retenencia del dicho castieiUo por est présent aynno ata Santa Maria
mediant agosto veynt é quatro libras tomeses ' , ec.
Arcli. de TEmp. ihid, 1 46.
11 4- Sepan... que yo, Miguel de Luesia, mesnadero... e recebido..., por mi
mesnaderia de antaynno é de ogaynno. . . cinquanta libras torneses Et en testi-
monio desto, ec. *
Ihid, i68.
1 1 5. Sepan. . . que yo, Gil Ortiç de Armaynanças '. . . he recebido. . . veytit é dnquo
Ubras de tomeses por razon de las messiones que yo fiz en Sesma per razon de la
giierra. . . . En testimonio desto, ec Data en los Arcos, sabado postremero del mes de
março , A. D. m* ce* lxx* quinto ^.
Ihid. ii4.
Ce qui précède suffit, ce me semble, pour donner une idée du système
économique de Tadministration militaire de la Navarre à Tépoque. Les châ-
teaux et forteresses, qui s'y trouvaient en grand nombre, avaient chacun
1 Cf. 1975 — 68 — J.6i4 (reçu de 98 li-
vres tournois ponr la tenue du château, daté
de Pampeiune, vendredi jour de Sainte-Agathe
1176) et 1276 — 946 — J. 6i4 (reçu de
1 4 livres tournois pour six mois de cette tenue,
daté de Pampeiune, le jeudi après la fête de
sainte Foi, au mois d'octobre, même année).
— bans un autre reçu de Tannée suivante,
daté de Pampeiune, le 5 des Mes de juillet,
ce sont dix livres tournois à lui remises par
don Durant Fabre, derc d'Eostache de Beau-
marchais, pour les munitions les plus néces-
saires au château de Rocahran, en raison de la
guerre. (Arch. de FEmpire, 1970 — 95o — *
— J. 61 4* ) 11 figure de la manière suivante
dans les comptes de Navarre pour 1 aSS-i 986 :
€ Domino Guiilelmo de Villa Nova pro reti-
nencia castri de Rocabruna per médium annum
UKpie ad festum Assumptionis, iiij libras. • (Ms.
Bibl. imp« Suppl. lat n* i6S^, foL 3 recto. Cf.
folio 101 verso.)
t Pro operihus ûtctis in Castro de Rocabruna,
anno secundo et tercio, videlicet pro operihus
factis per dominum Guilielmum de Villa Nova
de mandate gubernatoris, iiij libras iiij solides. ■
(Folio 5 verso.)
t Domino Guiilelmo de Villa Nova pro cas-
tre de Rocabruna per médium annum usqae
ad Candelosam, xxkaficia. • (Folio 9 verso. Cf.
folio 84 verso.)
* Il était alcaîd du château de Alcaçar, et
reçut en cette qualité vingt-cinq livres d*une
part et vingt-quatre de Tautre, pour service et
tenue dudit château , tandis que Sancho Ortiç
de Armaynanças ne touchait que vingt livres
pour gages de Tannée courante. (Archives de
TEmp. 1975 — i44 — J. 6i4. Cf. 1976 —
397» et 1977 — 317.) Dans une pièce de
Tannée 1 976 (V. S.), je trouve le château dont
Gil Ordx de Armaynanças était châtelain, ap-
pelé de Calçara. ( Arch. de TEmp. 1 976 — 936
— J.6i4.)
^ On remarquera sans doute que cette pièce
n*e8t pas ici à son rang : Tayant trouvée après
les autres, nous ne pouvions mieux la placer
qu*à leur suite.
470 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
son gardien ou akaôd , qcd recevait une solde en argent pour son service , et
une somme avec une certaine quantité de blé pour l'entretien de la gar-
nison ; il lui était , en outre , alloué des frais extraordinaires pour ouvrages
faits aux châteaux ou pour payer du monde quand le besoin de la défense
l'exigeait.
Le P. Moret rapporte à ce propos un fait très-profire à jeter du jour sur
ce système; il raconte qu'un chevalier navarrais nommé don Garcia Gon-
zalez, l'un des alcaïds de la frontière, présenta à Philippe le Hardi une
plainte dont voici la substance : A la mort du roi Henri , y disait-il , il te-
nait de lui trob châteaux , dont deux sur la frontière de Castille , sans terre .
entre eux , et il recevait pour ces châteaux 1 1 o livret de solde. Don Pedro
Sanchez et toute sa famille le baissaient parce qu'il favorisait le parti de la
reine et qu'il n'avait pas voulu jurer avec les autres que le gouverneur en-
gagea à prêter serment au roi d'Aragon quand il fut à Olite , serment qui
avait pour objet de faire avoir à ce prince le royaume de Navarre. Quand
commença la guerre entre la Castille et ce pays, don Pedro Sanchez,
ajoutait-il, avait doublé la solde de tous les dcaids, mais non la sienne;
à tous ceux qui , dans le cours de cette guerre , avaient perdu quelque chose ,
il avait donné une part dans les prises faites sur les Castillans , jusqu'à con-
currence de leurs pertes, et à lui rien. A partir de cette époque, il avait
perdu chaque année soixante et dix cahiz de blé , employés pour la défense ,
et la solde de quatre-vingts homn^es d'armes et de sept cavaliers, qu'à ses
dépens il avait ajoutés à la garnison des châteaux dans la crainte de les
perdre. Avec toute la solde qu'il avait, il ne pouvait entretenir que vingt-
quatre hommes d'armes , et don Pedro n'avait voulu le secourir ni d'armes \
ni de gens, ni d'argenté Vient ensuite le mémoire avec d'autres plaintes
identiques contre le gouverneur Regnauld de Rouvray, successeur d'Eus-
tache de Beaumarchais , plaintes qu'il est inutile de répéter ici , ce qui pré-
cède sufiBsant à notre propos.
Nous pourrions sans doute aussi nous en tenir aux pièces que nous avons
données plus haut en si grand nombre , mais ce ne sont pas les seules que
nous ayons trouvées; il en existe d'autres pareilles qui se rapportent aux
années suivantes , et l'on *ne peut nous savoir mauvais gré d'en donner ici le
détail , ne fût-ce que pour accroître la liste des alcaïds , chevsdiers et autres
* Annales delrtyno de Ntmarra, iibr. XXIY, cap. U^ t, 0*4; t III, p. BgS, col. 3, 396. .
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE,
471
individiis plus ou Btoins haut placés dans l'échelle sociale, avec lesquels
Eustache de Beaumarchais eut ailàire.
L*année 1 276 (A* S.) nous offire, avec plusieurs des noma que nous ve*
nons de voir, les suivants : Garcia Garciç de Aramendi (reçu de ao livres
tournois pour.jManai2eria àe Tannée ( Aroh. de f Emp. 1 376 — 2o6--*J. 6 1 4);
Andreu, Lop Ochoa, Senen Lopez et Pero Gardez de Oloriz, arbalétriers
(reçu de 3o livres tournois par le premier, de 22 par le second, de 1 8 par
le tix>isiènie et de 2 2 par le dernier, pour chevaux perdus au service de dona
Johana, au iemps de la guerre, pendant le gou9>emement de don Pero
Sandiez, ibid. 21 5); dona Marquesa Lopiz, dame de Rada (reçu de
45g Jiiiares tournois pour fin de paiement descentes {por campUmiento de
cavaiUerias) de Lop Diaz, son fils^ et de 2 5o livres pour mises iSutes
sur les frontières, au temps de la guerre, quand don Peno Sandiez était
gouverneur, Hii. a2i);iPer leaeguiç Navar etlssusco, arbalétriers (reçu
de 54 livres tournois pour vêtemenjts, Jbètes et mises &ites à raison de
la guerre k la même (époque, ibid, 22a); Martin Roiz, merino de la
reine de Navarre (reçu de 20 livres de sanchets, dune part, pourâon ser^
vioe, d'autant pour celui de Ferrant Periz de Maynneru, et de 5 o livres
tournois pour dépenses faites sur la finontière, ibid. 224;ide 69 livres pour la
tenue des châteaux de Mtranda, d'AbUtas, de la Estaqua et de Penaflor, et
des souterrains de Carcar et d'Andosilla , pour pain et argent pendant six
mois, et de 18 livres pour restant décompte de sa merinia de Tannée précé-
dente, ibid. 267); Ferrant Remiriç de Iriverri, alcaîd du château de Pétilla
(reçu de 10 livres tournois pour la tenue, du château, ibid. 229); Sanchez
de los Arcos (reçu de 28 livres tournois pour service de l'aimée^, ifcirf. 23 1);
En Sanz de Ezpeleta (reçu de 20 livres tournois pour la naême chose,
^ (^ a une pièce de lui portant ^reçu de
deuxeenta livrea tcmmoia. (Arch. de r£mpire,
1177 — ^^^ — J. 6iii.)Voyecdan8ie Dict,des
omL dtt roy, de JVov. t. lU, p. ^ , 5 , une notice
sur le château de Rada, D. Gil, aeignenr de
Rada, et doSa Marqueaa Lopiz, sa femme.
Cdle-ci ne serait-elle pas de la maison de
Haro? Je sais tenté de le croire à la lectuie de
cet article des cooptes de Navarre pour i s83 :
• Domine Marquesie Lnpi de Haro pro mi-
liciis sois in villa de M^da ij' kaficia. • (Ma.
BibL imp. Suppl. lat n* l6ô^ folio 7 recto.)—
IHus loin , je trouve cet antre artide :
• Ewpendà vmiim (Lnpns Martini prepositus
Pontis RegÎDe). Estpensa commanix,
« Domine Constancie , motri domini Lupi Di-
daci, de dono gubematoris, v mètre ij cara-
pita. » ( Folio ôa recto. )
s Dans un autre reçu, ce sont trente cahii
de Mé, mesure de Pampelune, et six livres en
argent pour tenue des souterrains de Ranua [?).
(Arch. de rEmpire, 1276 — 3o6 — J. 6id.)
472
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Arch. de TEmp. 2^2); don Amaltde Beiçunce (reçu de 20 livres tournois
pour mesnaderia^, ibU. a 35); Miguei de Rio, mesnadero (reçu de même
somme pour service de Tannée, ibid. a 36); don Per Amalt de Luxa (reçu
de 20 livres tournois pour service de Tannée, ibii. 237^; sceau d*Adam de
Luxa, son frère); Johan Martinez, cousin de don Diago Martinez de Huarris
(reçu de 3o livres de sanchets des gages et par ordre de don Diago, ibii.
a 3g; sceau de maître Gil Lopez de Yriverry); Garcia Lopiç d*Elsteilla (reçu
de 3 1 livres 5 sous tournois pour indemnité d*un cheval tué par les habi-
tants de Logrono à Viana, au service de dona Johanna, pendant le gouver-
nement de don Pero Sanchez, ibid. a^a; sceau de ialcade, des jurats et
du conseil de Viana); Furtado Periç de Oztariç, Bemart de Luxa (reçus
de 2 0 livres toiunois pour service de Tannée, ibid. 24â, 2/i5); Johan
Martinez de Medrano (reçu de 22 livres toiunois et de cent dix cahiz
de blé pour la tenue du château d*Artasso et pour la tour de Viana , ibid.
2&g; et reçu de 100 livres tournois pour dépenses faites à Viana au temps
de la guerre, et de 3o livres pour un cheval tué dors, ibid. 264^); Johan
Ferrandez del Gadieillo, chevalier de don Johan Nuynnez (reçu de
3,g3i livres tournois pour les gages de cent quatre-vingts chevaliers
dudit don Johan Nuynnez et pour sept chevaliers de Johan Ferrandez de
Valverde, ibid. 2 53; autres reçus de 1,200 livres tournois, dune part,
et de 800 livres, de Tautre, pour les gages des chevaliers de son maître^.
* En iS77« ^° Garssia Anuddus de Bels-
sunce, chevalier, donne, à Sauveteire, décharge
à Eustache de Beaumarchais de cinquante li-
vres tournois pour sa mesnaderia de Tannée
précédente. (Arch. de fEmpire, 1 977— 37 —
J. 61 il.) La maison de Belsunce, À jamais il-
lustre chez nous, est originaire du pays d*Ar-
heroa, dans la Navarre française. (Voyez ses ar-
moiries dans le traité de D. Martin de Vizcay,
2* feuillet de la sign. P.)
* Voyez ci-dessus, p. 469, en note, col. 1.
' Voyez ci-dessus, p. 4 il 3 , en note.
* Ce Johan Nunnes, qui prend le titre de
vasoUo de Santa Maria, sehor {JtÀharrasi, avait
commencé par être au service de la Castille ; il
le quitta avec Nnno Gonçalvetz et Fernando
Ihanez. ( Femandas Jokannis ) , et passa , avec
Philippe le Hardi, à Angouléme, en s^tembre
1 37 6, un traité par lequel il s'engageait à lui
mener trois cents hommes d'armes (miUus)^
et à le servir en Castille, en Aragon, en Por-
tugal comme en Gascogne, dans le comté de
Toulouse et pays intermédiaires , pendant qua-
rante jours, moyennant la solde de cent sous
par jour pour lui et pour son logement, et de
sept sous six deniers tournois pour chacun de
ses hommes. 11 y est stipulé qu*il recevrait en
outre des revenus équivalents à ceux qu'il per-
dait en renonçant au service du roi de Castille,
revenus évalués à i4ooo livres. (Trésor des
chartes, 1376 — iZhit — Castille J. 600.) —
Johan Nunes revient à tout moment dans les
comptes de finances des années postérieures.
D'abord, c'est Johan Simon, son écrivain ou
notaire, qui reconnaît avoir reçu, à deux re-
prises diflRérentes, de don Bertholomun d'Ar-
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
473
dont il s'intitule aussi mayordomo, ibid. ayS , 3 1 1); Nunno Gonçaivetz (reçu
de 200 livres tournois prêtées sur le tiers, à échoir à la Pentecôte, des
deniers qu'il a du roi de France pour sa terre, ibid. 20A; de 5o livres
tournois pour six chevaux perdus au service de ce prince, ibid. a 58; de
2,4 10 livres tournois pom* solde de payement de ses gages et de ceux de
cent six de ses chevaliers; de 1,166 livres i3 sous 4 deniers tournois pour
solde du tiers des 8,000 livres que le roi lui donne por compUmiento de ca-
vaillerias, ibid. 266 ^); Garcia Ferrandiç de Razar (reçu de 20 livres tour-
nois pour son service, ibid. 267); Roy Periz, Ganiz Periz, Sancho Remi-
rez, Gil X^ïienez de Tidon, Semen Yeneguez, Gonçalvo Diaz d'Oyon et
guinariz, tendero (2'Ei/ei/7a, pour Eustacbe de
Beaumarchais , trente livres totumois (Trésor des
diartes, 1377 — Saô et 34o — J. 6i4);puis,
c^est Johan Nunnes lui-même qui donne reçu
de deux mille livres de tournois noirs payés par
les mains de Miguel Ferez de Sant Miguel,
marchand d*Estella, et de donPero Roldan,
marchand de Pampelune, de quatre cent
soixante-sept livres trois sous quatre deniers
de tournois noirs (ibid. 180), de onze cent
cinquante livres de tournois noirs payés par
don Ponz Deçà, marchand de Pampelune,
pour compte d'Eustache de Beaumarchab [ibid.
18Â); curieux effet à ordre payable à Paris, avec
besoin à Pampelune, de deux cent vingt^sept
livres dix sous six deniers [ibid. 189), décent
livres de tournois [ibid. igS), de cinq cents
livres tournois payées par les mains de Ber-
nait Rollan [ibid. ig4), de deux cents livres
[ibid. 196), de quatre cent douze livres de tour-
nois noirs (ibid. 197), de douze cent quarante
livres quatre sous cinq deniers ( ibid. 1 98 ), de six
mille cinq cents livres de tournois noirs ( ibid.
903), de mille autres livres (ibid. soS). Nous
connaissons encore une pièce de Johan Nunnes,
lettre adressée à don Xir Ostaz de Beau Marches ;
ii le salue comme un ami, dit-il, qu'il aime
fort, en qui il a grande confiance et auquel il
souhaite vie et santé autant qu'à lui-même. Il lui
demande ensuite de donner, des deniers qu'il
lui doit, trente livres tournois au prévôt d'Et-
tella don Pelegrin Estevan , l'assurant de sa gra-
titude, etc. [Data en Cotinnana .xviij. dias de
HIST. DE LA GUERnE DE NAT.
mayo, en era de mil é .ccc. é quinze <^nnos, ibid.
188 — J. 61 4.) — Les comptes de Navarre
pour 12 83 et années suivantes ofirent ces ar-
ticles relativement à Johan Nunnes :
c Domino Johanni Nunni domino de Âlverre-
zin, pro servicio facto dominio dum non erat
ad vadia, 0 libras. • (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat.
n*" 1 65 ^, folio 7 recto. CompoU Martini Roderici,
merini Ripperie.)
t Item pro expensis ejusdem (merini Ripperie,
Joannis de Yanvilla), quando ivit cum domino
Johanne Nunnii ad destruendum vineas Tira-
sone cum equitibus et peditibus ac saumenis
portantibus victualia , armaturas, sagitas, xx. li-
bras. » (Folio 5d verso, A. D. 1 285.)
t Item pro expensis ejusdem (justiciarii Tu-
teie, Ferrandi de Eslava), quando ivit cum do-
mino Johanne Nunnii comunitas Tutelensis ad
destruendum aquas Tirasone, in tribus diebus,
iiij libras x solidos. ■ (Folio 65 recto.)
c Pro expensis domini Gaucheri de Gomay,
quando ivit cum domino Johanne Nunnii ad
destruendum vineas de Tirasona, xiij kaficia
ij rova.» (Folio 80 verso. Cf. folio 81 recto.)
c Pro expensis dicti justiciarii, quando ivit ad
gubematorem apud Olitum super facto famille
domini Johannis Nunnii, eo quod fama fuit
quod ejeceratquemdam puerum flumine Yberi,
XV solidos. (Fol. 96 recto, A. D. 1 986.)
' On a, pour l'année suivante, un reçu de
Nuynno Gonçalviç de six cents livres tournois,
et de cent pour don Johan Menaç, son frère.
(Arch.de l'Empire, 1277 — 322 — J. 6i4*)
60
474 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Pero Bertran (reçu de 80 livres tournois pour dépenses fiantes au temps de
la guerre en tenant frontière, et de 76 autres livres pour chevaux perdus par
Roy Periz^ Arch, de TEmp. 268; sceau de Johan Martinez de Medrano,
châtelain de Viana ) ; Periz de Larrimburu , alcaïd de Peynnaflor sobre To-
loynno, et Martin Periz de Larrimbiuxi, mesnaderos (reçu de ao livres tour-
nois chacun, ibid. a 70; sceau de Remiro Gil de los Arcos, merino); Martin
de Sarta ou Sarra (reçu de même somme , ibid. 2 7 1 ; sceau de son père , don
Roy Diaz d'Oyon); Semen de OUeta (reçu de a 5 livres tournois pour son
service de Tannée , ibid. 277); Rodrigo Alvarez , Alvar Nuynnez et Ferrando
Nuynnez (reçu de 96 livres 1 o sous pour leurs gages et ceux de leurs cheva-
liers au service du roi de France en Navarre, ibid. 279); don Ochoa de
Arriva (reçu de ao livres tournois pour service et de 8 livres pour la
tenue de Castiilo Nuevo, ibid. 280); don Lope Martineç de Mendia (reçu
de 2 5 livres tournois poiu* service de Tannée, î6iei. a8i); Roy Ferrandez
de Amedo , Roy Ferrandez de Medrano et Roy Ortiz de Vaynnos (reçu de
20 livres tournois pour service, ibid. 282 ; sceau de Remiro Gil de los Arcos);
Martin Gonçalviç de Hyetora (reçu de pareille somme pom* même cause,
ibid. 288; sceau de maître Gil Lopiç de Iriverri); Gil Periz de Sarassa (reçu
de même somme pour le même objet, ibid. 289; sceau de don Johan San-
chez de Mont Agut) ; Martin Roiz d'Uriz (id. ibid. 292); le même, avec don
Lope Mardniz dUriz et Martin Yvaynnes dXIriz (reçu de 26 livres tour-
nois pour don Lope et de 20 livres pour les autres, à raison de leur service
de Tarmée. Témoins : Martin Garceyz , écrivain d*Eustache de Beaumarchais;
Artuyss de Saint-Jean-Pied-de-Port , et Miguel Semeniz, écrivain ou notaire
juré du conseil d'CHite, rédacteur de Tacte qui porte la date de «dia sab-
bado IX dias en el mes de noviembre , sub era millesima ccc' terçia deçîma , u
et, aux Archives de TEmpire, la cote 186 — J. 61 4); Martin Garcia d'Agor-
reta, merino (reçu de 20 livres tournois pour mesnaderia, ibid. 3o2); Fortun
Lopeç Amalt (reçu pareil, ibid. 3 10).
Nous avons encore Ferran Ryz, chevalier (décharge de 20 livres payées
' Dans une autre pièce, Gil Ximenez de avec les mêmes, plus Pero Lopiç Puerco et
Tidon figure comme ayant reçu vingt livres Lope Periç de Terres, conmie ayant &it povr
tournois pour son service de Tannée (Arcli. de dix livres de mises en défendant Viana contre
TEmpire» 1376 — 373 — J. 61 4)^ ailleurs il les Castillans, au temps de ia guerre et pen-
est nommé, dans un certificat de don Pero dant le gouvernement de don Pero Saachec.
Sanchez de Mont Âgut, seigneur de Gascante, [Ibid. 1 376 — 391 — J. 61 4.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
476
pour sa. mesnaderiat pièce datée intran* œo" xnu, c'est-à-dire de i s y 6 (V. S.)
et conservée aux Archives de l'Empire sous la cote 1 83 — J. 6 1 à . Témoins :
Martin Garceytz , escrivano de la cori , et don maître Durant Fabre , notaire ;
écriture et signature de Domingo Palmero, notaire juré du conseil muni-
cipal de Sangùesa); don Roy Periz d'Oyllalde^ chevalier (reçu de 3o livres
de tournois noirs , prieias, pour entretien de la garnison du château d*Ataun ,
pain et argent; charte datée de la même manière, à Ëstella, le premier
mercredi après la Pâque de carême, ibid. igS; sceau de Pero Sanchee de
MontAgut, seigneur de Cascante); Xemen Periz, abbé de Barascay a (recon-
naissance, à la même date, de lo livres de sandiets, «las quales x libras,
dit-il, yo devo aver é recebir cadaynuo por mandamiento de la reynna, de
como demuestra la carta que tengo de la dicha reyna, » ibid. soS). Enfin
nous trouvons^ parmi les pièces de comptabilité relatives à la Navarre en
I ^276 (V. S.), une reconnaissance, parlesjurats de la ville de Saint-Jean, de
4o livres de bons moriaas, payés par Eustache de Beaumarchais : «Para la
sarazon ^ de nostre bide , y est-il dit , é aço per lo man de la corte deudit
gobemador. » {Ibid. Î178.)
Pour Tannée 1 277 (V. S.), nous avons don Bemart Durant, alcade de Tu-
dela (reconnaissance au même gouverneur de 5o livres tournois pour mesna-
deria de Tannée , ibid. 3 1 6 ) ; Ferant Peritz Pontz (reçu de 1 00 livres de tour-
nois noirs prêtés par Eustache, ibid. 3qo^}; Per Yeneguiç de Sada (reçu
de a o livres tournois pour mesiwderia de Tannée , ibid. 32 6); Lope Periz ,
alcade de los Arcos (reçu de 5o livres tournois pour treitas faites, par ordre
dEustadie, aux gens de Tannée [de la kaest) en Navarre, et pour mises faites
à garder la tour d*Almunça, ibid. 3 a 8); doôa Agnes, abbesse du monastère
de Santa Gracia, près de Pampelune (reçu, en son nom et au nom de tout
le couvent, de don frayre Yeneguiz, commandem* de Zizur, de deux cents
cahiz de blé de Tannée, par ordre de sire Eustache, ibid. 336). Puis c*est
Nunno Gonzalez (reçu de 3oo livres pour ses gages, somme quil devait
' D. Joeë Yangua» l*a[^pelle tout simplement
Rttjr Ferez, d*aprës une pièce du cartulaire de
Pfaôiippe le Hardi. (Dicc. de ant, dd reino de
Naearrû,i.U,^, s s.)
' D. José Yangoas traduit ainsi ce mot :
• L'enceinte ou fortification des villes ou vil-
k^es. En 1^07, le roi ordonna de payer à
Garcia d*Iturroz, maçon (albanil)^ son travail
dans la sarrazon du village de Huarte-Araquil ,
sa dépense en chaux et autres choses. • {Dkc, de
and^, dd rtino de Na», t. III, p. 3s 3.)
^ Plus tard nous retrouvons le même per-
sonnage donnant à Eustache reçu de cent livres
tournois sur ses gages, m era de mil é . ccc.
é tfoime anos (Arcb. de rEmpire, 199 —
J.614.)
60.
476
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
avoir des mains de don Père Dieta , et touché® en un mandat par Marque
Yeneguiz, son dépensier, Arch. de TEmp. 178; reconnaissance au même
Eustache de 5 00 livres tournois à valoir siu* les gages que Nunno reçoit du roi
de France, ibid. 190; reçu de Martin (?) Femandez de Soto de Aoo livres
parisis, valant 5oo livres teumois, prises sur les gages de Nunno Gonzalez,
ibùL 34 A); Rodrigo Alvarez, Ferrant Nuynnez et Alvar Nuynnez, chevaliers
d'Aça (reçu par don Pero d'Ayela, de Domingo Esteven et de Garcia Sanz,
habitants d'Estella, de 100 livres moins 2 sous 6 deniers de bons tournois
noirs pour leurs gages, ibid. 182 , même année); Diago San<jiiz de Garriz
(reçu de tioo sous de sanchets poiu* mesnaderla^, ibid. i85; sceau de don
Pero Ruiz d'Argaiz); don Gonçaly vannes (reçu de 88 livres de tournois noirs
pom* gages, ibid, 199); Diago Lopez de Gampos (reçu de don Andreo
Prevoz (?), changeur d'Estella, dç 60 livres de tournois noirs, sur lettre de
sire Eustache, ibid. 201). Enfin nous terminerons cette longue énumération
par le nom de mayestre Micolas, sans doute maçon, dont il nous reste un
reçu de 3o livres de bons tournois, «para fer en la obra del castieyllo de
Roncesvailles. » [Ibid. 343.)
Dans cette même année 1 277* les amis de Garcia Egidio, ou plutôt Gil ,
qui était mort à Paris, sollicitaient du roi le payement dû au défunt pour
les hommes d armes marchant à sa suite , et Fernan Perez Rincio , chevalier,
faisait hommage à Philippe le Hardi, dans Imtérêt des infants de la Gerda,
oQrant de les servir quarante jours par an , avec soixante chevaliers , à ses
frais, pour ime somme annuelle de 3, 000 livres^.
Je n ai point à m occuper de la dépense faite par Philippe le Hardi pour
la Navarre postérieurement à Tannée 1877 et à l'administration d*Eustache
de Beaumarchais; toutefois je signalerai des articles de recette relatifs à ce
pays qvà se trouvent dans le compte du bailli de Totu^, du terme de la
^ Dans les comptes de Navarre pour 1 aSd
nous trouvons les articles suivants, dont le der-
nier se rapporte peut-être À un parent de ce
personnage :
c Didaco Sancii de Garriz, merino, pro Castro
de Gueraynno , cum augmentatione trium ser-
vientium ratione guerre, per annum xv iibras»
1 1tem eidem pro Castro de Ansa a festo Symo-
nis et Jade usque ad sequens festum Cande-
iose, in tribas mensibus Ix aolidos. 1 1tem eidem
pro Castro de Âttahun in tribas mensibus, ut
proxime supra, Ix solidos.
c Item Dklaco Sa^pii de Garriz pro servitio
facto dominio, c solidos.
«Didaco Sancii de Garriz, pro mesoadaria
sua bujus anni, 1 Iibras. 1 Sancio Ocboe de
Garriz dicto Ros, pro eodem , xx Iibras. » (Ms.
Bibl. imp. Suppl. lat. n" i65% foi. aS verso.)
' Dico. de ont. del reino de Naoarra, t. II*
p. sa.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
477
Chandeleur 138a. Les pensions des chevaliers y figurent pour une somme
de 1 1 3,363 livres 1 1 sous 6 deniers tournois ^
Page lia, vers 1699, couplet xlv.
Soler, que Ton retrouve encore plus loin ^, a ëtë omis dans le Lexique
roman , où Ton trouve, cependant, soUer, rendu par chaq)ente , plancher, plate-
forme^, et dont l'équivalent espagnol n'est pas solero, comme le dit M. Ray-
nouard, mais solera. Selon moi, le mot firSnçais le plus propre à rendre
soler, qui vient de solariam, employé par Haute et par d'autres*, est comble,
qui l'a été parFroissart dans une circonstance analogue à celle que raconte
Anelier. Pariant du siège d'Auberoche par le comte de Lille et les barons
de Gascogne en i3A5, sire Jean nous dit qu'ils envoyèrent chercher quatre
grands engins à Toulouse , et les firent charrier et dresser devant la forte-
resse. «Et n'assailloient les François d'autre chose, ajoute Froissart, fors de
ces engins, qui nuit et joturjetoient pierres de faix au chastel, qui les esba-
hissoient plus que autre chose; car dedans six jours ils derompirent la plus
grand'partie des combles des tours ^. » Ailleurs, racontant comment le duc de
Bourbon assiégea Belle-Perche , il dit que ce prince avait fait amener de-
vant cette forteresse quatre grands engins, «lesquels jetoient à l'estrivée
nuit et jour, pierres et mangonneaux , tellement qu'ils derompoient et bri-
soient tous ies^ combles des tours et de la maison, et abatirent la plus
grand'partie des toits ^. »
On trouve, cependant, soUer dans le même auteur, qui lemploie avec
le sens de chambre, de mansarde, que ce mot parait avoir dans nos vieux
trouvères''. Parlant d'un combat qui eut lieu à Montauban, en 1367! entre
les grandes compagnies aux gages de l'Angleterre et les Français, Froissart
* Nouvel Ejomen de l'usage gênerai des fiefs
en France, etc. par Brussel, t. I, p. 468, n. b,
col. 2.
* Page 166, V. a5Â9*, p. 288, v. ÂÂ67, etc.
^ Tome V, p. 3^7, col. 2 , n" 4.
^ Miles gloriosas, act II, se. ni, v. 69 ; se. iv,
V. 35. Cf. Totius Laùnitatis Lexkon, auct. Fac-
ciolaL Forcellin. et Fuiianetto, v. Solarium, in
fine.
^ Les Chroniques de sire Jean Froissart, liv. I,
part. I, chap. ccxxTii; édit. du Panlh. Htt. t. I,
p. 191, col. I.
* Ibidem, part. 11, chap. cciii, ann. 1370;
p. 6o5, col. 3. Cf. p. 33i , coi. 3.
^ La Chanson dAntiocke, ch. vin , couplet vi «
(t. II, p. 396]. — Horn et Rimenhild, p. 9,
V. 186; p. 65, V. i356 et var. ii; p. 117,
V. 3396, etc. — Haon de Bourdele, ms. de la
Bibl. publ. de Tours, fol. 83 recto, v. 3. ^-
Oriolans, conpleii, [Romancero françois , p. 43.)
— Le Roman de la Rose, édit. de Mëon, t. II ,
p. 446, V. 13716. Cf. Glou. med, et inj. Latin,
t VI,pag. 381 - 383,v*iSolaniim,n'i. — Aux
nombreuses citations où se trouve ce mot
478 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
raconte que jusqu aux femmes de la ville montèrent en leurs logb et en
leurs soliers pourvues de pierres et de cailloux, qu'elles lancèrent sur nos
compatriotes ^ Dans un autre endroit, décrivant la maison d une pauvre
femme à Bruges , dans laquelle le comte Louis de Flandre trouva un asile ,
u ce n estoit pas , dit-il , hostel de seigneur, de salles , de chambres ni de
palais ; mais une povre maisonnelle enfumée. ... et n y avoit en celle maison
fors le bouge devant , et une povre couste de vieille toile enfumée pour
estuper le feu ; et par dessus un povre soUer, auquel on montoit par une
eschelle de sept eschelons. En ce solier avoit un povre litteron , où les enfans
de la povre femme gissoient^. »
Page lia, vers 1699, couplet xlv; page i3o, vers 1979, couplet xlix.
Par bretèches on doit entendre des fortifications en bois ^, et souvent des
hourds^. Les bretèches dont parle le sénéchal Guillaume des Ormes dans
son rapport adressé k la reine Blanche, sur la levée du siège de Carcassonne
en 1 a 1 o, étaient des ouvrages provisoires que Ton élevait derrière les palis
pour battre les assaillants lorsqu'ils avaient pu faire brèche. Voyez le Glos-
saire de du Gange, nu mot Bretachiœ, t H, p. 769, col. i ; le Lexique roman,
à l'article Bertresca ; et le Dictionnaire raisonné de l'architecture française
du xi* au XVI* siècle, par M. VioUet-le-Duc, 1. 1, p. SAy.
De bretèche est venu bretesckié, que l'on peut croire, avec M. Buchon,
synonyme de crénelé. H y avait des cités breieschiées , des beffirois breteskiés ,
des barques breteschées, et des châteaux breteskés à bord des vaisseaux.
Voyez les Chroniques de Froissart, liv. I, part. 11, chap. m, ann. 1 35o (t. I,
on peut joindre celle-ci de ' Fhistonen Tudc- * On chastd i ont fermé
\^^^ . De hntu^us e de feasé.
«Milites igitur nostri qui erant sursum in Ihid,^, ii83i;t.n,p. »56.
ftolano soperiori, videlicet Willelmus de Mon- **" it até hst castaax
, . ^ ... , ... , A brr(Moiie« et à ckenuax.
tepeftleno et alu plures, jactabant maxunos la- , » j d , • r
/ r 'J £.«iie«aiii(«Br«l. T. 13976; t. II, p. $45.
pides super Sarracenos qui stabant in civitatis y beis est sus taflit,
muros.i (Ms. BiW. imp. n* 5i35. A, fol. 39 Endroit une bntotcfte desous on are voiitis.
recto, lin. 36.) La Gkaïuo^ d'Am^odê, cb. il, ooupl. xxxttt
' Les Chronitpies de Froissart, liv. I, part. 11, 1. 1 , p. aSi.
chap. ccxiv ; t. I , p. 5 1 8 ; col. 1 . ^«» »*^»''^ «^"^°* «'***' ^^ bretèches :
« Ihtdem, liv. II, chap. CLVII, ann. i383; Quant fl le. orcnt «ancrée..
^ ,. n r>r ni Si Ics out bien encantclées,
t. Il, p. 307, col. s. Cf. p. 3 08, col. I. t, I V ^ . .
. „ . f . Par le» brctesquc» metent armes ,
' Encore ont 6ertMcA«« levées f „ 1 . »• ^
-. , , . , , naces, gaverios et ghisarmes, etc.
B»n pUDcko. el Lemd«e.. C», A TW. rt .«. T.h.. M., d. U BUJ.
U K»mM <lt Jloa, ». giSo, t. B, p. 4o. imp. a' 69(7, ibiio 7» TMe.cd. >, ». i.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 479
p.i85,col. 2),chap. xxi^aniL i356 (p. 33i, c(^. 2],cbap. cccxiii, ann. iByo
(p. 6iâ, col. i), chap. cccxui^ann. idy^ (p. 636, col. a); et Jal,. Archéo-
logie vuxvale, 1. 1, p. /i38, et t. II, p. 36o, 36i.
Page 118, vers 1 788 , couplet xlvi .
L*éyèque de Pampelune était alors don Anningoto, qui succéda à don
Pedro IV Ximenez de Gazolaz en 1 ?66, et mourut en 1 277. Voyez CalâJogo
de los obispos que ha tenido la santa iglesia de Pamplona, etc. por don Pru-
dencio de Sandoval. En Pamplona , por Nicolas de Assiayn , ano de m. dg. xiiii.
in-fol. fol. 94, 95; et Historia de la iglesiay obispos de Pamplona, etc. por el
doctor don Gregorio Femandez Perez. Madrid, imprenta de Repullés, 1 820-,
in-i** esp. t. H, p. 3i-4i*
Page 118, vers 1790, couplet xlvi.
Au xv' siècle, Tinstrument que Ton employait en Navarre pour tendre les
balistes s'appelait cinfonia; et en 1 4^9 , le roi don Juan II ordonnait de payer
le prix dune cinfonia de tomo destinée à cet usagée Quelle peut être lorigine
de ce mot? Nous allons tâcher de la déterminer, d'autant plus volontiers
que du Gange est muet à cet égard.
On trouve, il est vrai, Symphonia dans son Glossaire^; mais cet article
n est consacré qu'à un instrument de musique , nomtné chez nos vieux auteurs
cyfonie, cyphonie, chifonief chiffonie, chyfonie, symphonie. Du Gange rapporte
des passages dlsidore de Séviile et d'Ugution qui prouvent que c'était une
espèce de tambour pareil dans le milieu à un crible , et qu'on frappait des
deux côtés avec des baguettes. D*autres citations semblent établir que la
symphonie était un instrument à vent, tel que flûte ou trompette; enfin
ime anecdote racontée par Guvelier, dans sa Ghronique de Bertrand du
Guesclin, donne à penser que ce n'était autre chose que notre vielle. Sans
rechercher si le mot symphonia n'aurait point, dans quelques-uns des pas-
sages cités, le sens général de musiqae, nous établirons le dernier en date
de chiffonie en nous appuyant sur l'acception de cinfonia que nous venons
de voir. La ressemblance d'un tour de baliste avec une manivelle de vielle
*
ne permet plus de douter que ce ne fût là Imstrument traant dont parie
Mahieu de Goumay*.
* Dt'cc. de ont. del reino de Naoarra, t I, ^ Chronûiue de Bertrand du GuescHn, U I,
p. 333. pag* 355*, V. 10,064* Cf. Roman de Mahomet,
^ Tome VI, p. 46^, cd. 3. p. 33, v. 776.
480 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
On trouverait peut-eti:e un autre trait de ressemblance entre la baliste
et un instrument de musique à cordes , dans Topëration usitée pour vérifier
Inégalité de tension des deux torses de cette machine de guerre. Voyez Vi-
truve, liv. X , chap. xviu. Cf. Folard, Traité de Vaita4fne et de la défense des
places des anciens, I" part. art. xxm.
Page lao, vers 1806, couplet xlvi. •
On voit clairement dans ce couplet que te clergé de la cathédrale prenait
une part active à la résistance des habitants de la Navarrerie contre le gou-
verneur, fait qui n^était pas bien nettement établi dans l'histoire , mais qui
nadmet pas le moindre doute. Le motif que ce clergé pouvait avoir pour
en agir ainsi s*explique facilement quand on sait que, dès Tannée i255, il
y eut de sérieuses dissensions entre l'évêque de Pampelune et le roi Thi-
baut II, au sujet de la manière dont le prélat devait exercer lautorité tem-
porelle qu'il avait sur la ville par la concession des rois antérieurs. Ces dis-
cordes en vinrent au point d'amener des prodacibalœ du pape , des censures
ecclésiastiques et de grands scandales; et, quoique les différends se fussent
temiinés par une transaction , il est probable que le clergé garda ranciuie
au pouvoir royal, qui faisait obstacle au retour de son ancienne autorité sur
la capitale de la Navarre.
A l'appui de ce qui vient d'être dit, et pour donner une idée du respect
et de la considération dont jouissait l'évêque dans ces temps-là, même au
milieu de la guerre civile , D. Pablo Ilarregui a cru devoir publier un acte
des archives municipales de Pampelune, émané des vingt conseillers du
bourg de San Cernin et de la poblacion de San Nicolas. Ils y disent que , se
voyant frappés, par l'évêque, de censiu*es ecclésiastiques, à raison de la dé-
fense qu'ils font en faveur du gouverneur Ëustache et de la reine dona Juana,
et ne pouvant en appeler au pape par-devant le même évêque, par l'empêche-
ment qu'y met l'état des choses, ils s'empressent de déclarer qu'ils veulent
interposer le remède en question par-devant divers religieux de bien. Voici
cette pièce :
Quum opressis et contra justitiam agravatis, tam in judiciis quam extra, appelationis
remedium est inventum, idcirco nos, viginti jurati burgi Sancti Saturninî et popula-
lionis Beati Nicholay Pampilonensis , nomine ac vice totius universitatis , sive concilii
predictorum burgî etpopulationis, totaque universilas supradicta, sentientes seu timenles
nos et dictam universitatem, sive conciiium, contra justitiam agravari a reverendo in
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 481
Gîsto paire domino R. qHscopo, priore et capitalo Pampilonensibus. In primis nar-
rando factnm ex que gravamina liquide apparebunt, dicîmus et proponinius in hune
modum, quod univenitas ethomines de Navarreria, civîtatis Pampilonensis, in nos, imo
potius conira excelentissimam dominam Johannam, illustrem reginam Navarre, nostram
eieorum dominam naturalem, temeritate propria insurgentes, receptarunt barones Navarre,
nobis infestos, videlicet : dominos Gundissalvum , Petrum Sancii, Garsiam Almorabit,
Johannem de Vidaurre, eorumque complices et fieiutores , qui nobis mînitaniur letali[ter] ,
dicteqae regine in quantum possunt temere adversantur; nosque omnino inoxios et in-
sontes, et villam nostram dicti barones et homines de Navarreria predicta, et eorum
complices et fautores cum maquinis et îngeniis, balestis et aliis armorum generibus,
projiciendo lapides atque ignem et quairellos, fortiter expugnarunt, et adbuc expugnare
non cessant, impugnando nos et nobilem virum dominum Eustachium de Bello Mar-
quesio , gubematorem regni Navarre', vice ac nomine regine predicte, damnaque cedîs et
vulnerum gubematori predicto et nobis in gente nostra modis omnibus quibus possunt,
maxime de turri et palatiis episcopalihus inferendo. Et licet per predictum gubematorem
et nos pariter oblatum fuisset baronibus et aliis supradictis , quod si aliqua feceramus in
gravamen eorum, quod non credimus, parati eramus ad cognitionem et mandatum
competentis curie, seu judicis, omnia enmendare, ipsi tamen boc non obstantibus, nos
expugnare predictis modis pro viribus non cessaruni. Quare contra inimicos et adver-
sarios nostros predictos, non in lesionem seu ofensionem episcopi et capitulipredictorum ,
sed in defensionem nostram et conservationem jurium domine regine predicte, dum-
taxai nos muniri oporiuit, et contra eos modis quibus potuimus et nobis erai et est liciium
repugnare, cum cuilibet sii liciium sese defendere, ac vim vi repellere, cum modéra-
mine inculpaie tutele. Sane cum predicti episcopus et capiiulus , occasione predictorum ,
contra nos et geniem nostram nostrosque adjutores , imo pocius contra reginam pre-
dictam, injuriose nimis intendant, excomunicaiionis et suspensionis sentenlias fulminare,
burgum quoque nostrum ac populaiionem prediciam eclesiasiico sub judice [subjicere?]
inierdicto , proui ex comminationibus plunmis et monitionibus per prefatos episcopum et
capitulum in nos factis de intentione constant eorum; ex bis senlientes nos et universita-
tem nostram prediciam per jam dicios episcopum et capitulum indebiie agravari , iimenies
et de aliis gravaminibus ab ipsis episcopo et capiiulo nobis in biis et aliis in posierum infe-
rendis, et ne ipsi contra nos ac villam nostram, videlicet predictorum burgui et popula-
iionis, vel potius contra reginam predictam excomunicationis , suspensionis seu interdicti
sentencias promulgare présumant, in bis scrjptis, nosiro totiusque nostre universitatis
nomine, et feuctorum nostrorum el omnium aliorum quorum inierest seu interesse pote-
rit, ad sedem appostolicam appelamus, ponentes nos et omnia bona nostra, necnon fauc-
torum et coadjutorum nostrorum , sub protectione appostolicœ sedis predicte, protestantes
nichilominus quod $i presentiam episcopi et capituli predictorum babere possemus, ap-
pelationem hujus coram ipsis libentius faceremus, el apostolos et ab eis secundum
juris ordinem cum instantia 'peteremus. Sed quod non possumus eorumdem babere
presentiam , nec ad eos audemus accedere propter inimicilias capitales , coram vobis ,
reb'giosis et bonestis viris, fratre Jobanne de Olelo, custode domorum ordinis fratrum
HIST. DE LA OORRRE DE NAV. 6 1
482 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
minorum in regno Navarre, firatre Egidio Stelleri, gardiano minorum Pampilone, firatre
P«tro Lupi de Sarria, priori fralrum predicatonun Pampilone, et firatre Garcia de Gai-
lipenzo, ejusdem ordinis, coram vobb et Michahele Pétri, Amaldo, et Petro Martini de
Arceis, Johaime Filippi, tabbellionibus publiais et juratis, tancquam coram publids et
honestis porsonis, dictam appelationempro dicto modo duximus faciendam, et instamos
apud vos ut predicte appelationi apponatis sigilla vestra, vos, domine custos, gardiane
ac prior predicti, in testimonium premissorum, vos et prefati tabelliones signa tabellio-
natus vestra solita faciatis : protestamus siquidem quod quam cito facultas se obtulerit
quod liberum additum ad dictum episcopum et capitulum habere possimus , coram ipsis
eandem appelationem curabimus innovare. Aclum Pampilone in ecdesia Beati Lanrentii
de burgo Pampilone, presentibus dominis Johanne Amaldi, capellano majore in ec-
clesia Sancti Satumini, Johanne de Sancta Cedlia, capdlano Sancti Laurentii, Garcia
d*Oson , capellano majore in ecclesia Sancti Nicholaj, Pascasio et Michahde de Sancto
Lazaro, Dominico et Johanne dicto Pe(i<« presbiteris, et dominis Mardno de Undiano,
GuiUelmo Marcelli, et Pascasio Balduini, Garsia Amaldi, Johane Pelri Motza, et aliis
presentibus testibus ad hoc vocatis et rogatis, die sabbati, videlicet quatuor nonas julii,
sub anno Domini ii* cC** luvi. Et nos pronuntiati custos, gardianus et prior, supradictam
appelationem anno , die et loco predictîs, per jam dictum gubematorem predicto modo
coram nobis fuisse interpositam proGtemur, in quorum testimonium et munimine pre-
sentis appelationis instrumentum , ad instantiam gubematoris ejusdem , sigiilorum nos-
trorum fecimus appensione muniri. Et ego, Michael Pétri, predictus tabdlio publicus
et juratus, profiteor appelationem predictam per jam dictos vigintijuratos , coram me,
predicto modo , presentibus testibus antedictis , interpositam extidsse anno , die ac loco
premîssis. In quorum testimonium, etc.
Suit , dans la même forme , la même attestation des trois autres notaires.
Dans ce curieux document, on voit clairement la part active que prit
dans la guerre civile le clergé de la cathédrale , et même Tévêque , puisqu'on
y assure que , du palais et de la tour du prélat , on faisait beaucoup de mal
au bourg de Saînt-Cernin.
Page lao, vers 1809, couplet xlvii.
Je n'ai point hésité à traduire Caiqe par l* aigle ^ sans égard pour l'exemple
de M. Fauriel, qui me parait avoir commis un gros contre-sens en rendant
h trap del pâli on l'aiga es resplandens, par la tente de soie, là oà resplendit
Veau [da Rhône) ^ Au moyen âge, l'usage était de surmonter d'un aigle, non-
seulement les tentes, mais les habitations des classes élevées. Déjà, dans
une précédente publication , j'ai traité ce point en détail ^ ; il me suffira de
' Histoire de la croisade contre les hérétiques ^ Recherches sur le commerce, la fabrication
albigeois, p. 3/^3 , v. dga 1 . et Xnsatje des étoffes de soie, etc. 1. 1, p. 46, 47.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
483
renvoyer à une phrase de la Chronique de Richer \ à plusieurs passages de
la Chanson des Saxons^, de la Chevalerie Ogier de Danemarche^, de Partono-
peas de Blois^, de Fl%menca^\ surtout à une miniature d'un ancien roman
anglais, où Ton voit un pavillon surmonté d'un aigle dor^.
Au dire de Guillaume Guiart, ime pareille représentation annonçait la
guerre. Décrivant l'étendard impérial que T&n vit à la bataille de Bouvines,
il ajoute :
Desus ot un ai^e doré :
C*est signe de guerre cuisant.
Branche des royaux lignages, ann. isi4. (Chron. nai.fr. t. VII, p. 381,
V. 68A0.)
n est beaucoup plus probable que nos ancêtres avaient reçu cet usage de
lantiquité » où la vue d un aigle était d*un heureux présage , non-seulement
chez les Hébreux, mais chez les Grecs''. On sait qu'en Grèce les temples
étaient ordinairement surmontés de Timage du roi des oiseaux^. Dans l'un
de nos anciens mystères on lit cette rubrique , Icy vont faire Vaygle d!or sur
le temple^; mais c'est à la suite d'un dialogue qui se termine ainsi :
# LIRINUS.
Vous verrez les Juife resveiller,
Mais qu ilz voient sur le temple mise
L*aig]e d*or.
' ciEream aqoilam, qiue in verdce palatii a
Karolo Magno ac si volans fixa erat, in vultur-
num converterant. » [Bicher, Histor, iib. III,
cap. LUI ; éd. J. Guadet, tom. II, pag. 84.)
' Maint très i ot tanda et mainte aigle fichie.
Conpt. Tn; l« I, p. là. Cf. eoQ^. L, p. Stt et
coapl. LXi, p. 101.
' Le tref le roi coiiict en on pendant;
Bien le conut à faigle flambiant.
Et an dragon Id net desni si grant.
Y. 993S( I. U, p. 4o5. Cf. v. yaSt, p. agS;
T. 8961, pag. S6s( \. 9919* p. 4o4» «te.
^ Li palais sont trestot d*an grant...
Sor les pnmeans sont H Bon
Et li ai^t et li dragon ,
Et ymages d'autre figore
Qoi samUent vives par nature.
V. S3i • 84i { t> I ( p* a9f 3o.
' Las aiglas son els poins daurats.
^ The H'tstory ofthe valiant Kiiight Arthur of
lilde Britain, etc. London: printed for White,
Coclirane and C*, etc. in-d*, pi. 5 , pag. 46.
— Dans un autre roman écrit dans la même
langue , on voit nne tente surmontée d'un lion
d'or:
Théo kyng dude seUe ont bis dragpun ,
And on his teot a gold lyoun.
Kj»^ AUiaumdtr. v. A3oo. (Mêtrieal RomaMU . etr.
by Hsary W«W, i. I» p. 178. )
^ Hiade, cb. xni, v. 822; ch. xiiv, v. 3i5.
— Odyssée, ch. 11. v. i46; ch. xv, v. i64.
** Pindar. Olymp. xni. Cf. Pyth. i et iv,
V. 6.
^ Le Mistere de la concepùon, notnité, nui-
nage et annonciaûon de la benoisle Vierge Ma-
rie, etc. Paris, Alain Lotrian, s. d. in-4*« feuii.
XXX recto, col. 1.
61.
484 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
ADRASGUS.
Ilz seront submis
Soubz la puissance imperialle ,
El à la majesté royalle
Du roy Herode obéiront.
Page 122, vers i85i , couplet xlvii.
Les Lombards, disons mieux, les Italiens, que l'on désignait par leur
nom , ont toujours eu chez nous la plus mauvaise réputation; on en a la
preuve dans un ancien proverbe qui dit que :
« Cest trop d*un demy Italien en une mason*. >
Comme Anelier, Raimbert de Paris les accuse de déloyauté, dans ces
paroles qu il fait adresser pai* Berons à Ogier :
Vesci Lunbars, poi i a loialtage,
Traltor sont et plain de cuvertage.
Forment me doit, se Jhesu ben me face,
C*au deerain ne vus facent damage.
La Chevalerie Ogier de Danemarche^, ^980, t. [, pag. ao3, io4 > et
p. 2o3 , so4 de rin-Â*'.
Un autre trouvère déclare que *
Bien est honniz qui en Lonbart se fie.
Les Enfances Vi9ienz, ms. de la Bibl. imp. n* 6986, fol. 181, col. 1, v. s5.
Dans une autre chanson de geste , le maire d*une commune de notre
pays dit à son seigneur, Raimond , duc de Provence :
Vos estes .i. Lombarz de Lombardie nez,
Certes anvers ma dame vos estes peijurez.
Li Romans de Paiise la Duchesse , p. 1 56 *.
Ailleurs les Lombards sont accusés d'avidité' et d*avarice*, reproche re-
' Adages et proverbes de Solon de Voge, par ' Leben des heilig Thomas von Canterhury,
l'Uetropolitain. A Paris, par Nicolas Bonfons, altfranzôsisch , herausgegebea von Imma-
s. d. in* 16, feuillet signé Liij recto. nuel Bekker. Berlin, i838, in-8*, pag. 4i,
' L*éditear, M. de Martonne, s'est étrange- v. 20.
ment méprisen voyantdans ces vers une preuve ^ Huon de Mery, Tournoiement d^ Antéchrist,
de l*origine lombarde ou italienne de Raimond. p. 7 1 , v. 1 a - s8*
(Voyez les notes des pages i56, 204 et 2o5.) *
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 485
nouvelé plus tard par Froissarl ^ ; ils le sont également d'un vice encore plus
honteux^ et de folie'.
Il est vrai que , s'il faut en croire un rimeur du xvi* siècle ,
Les Lombars, selon leurs usages,
Sout foulx par force d*estre saiges.
Sermon joyeax, etc. (AncUn Théâtre françois , publié par M. Viollet-ie-
Dnc, t. I,p. ai4.)
Veut-on savoir quelle était cette sagesse? c'était celle que donne l'étude
de la jurisprudence. Un satirique du xiii* siècle nous montre la Loi et le
Décret chevauchant à la tête des Arts, et, à la suite des premiers, nombre
de chevaliers lombards conduits par Rhétorique. Il ajoute :
Dars ont de langues empanez
Por percier les cuers des genz nices ,
Qui vienent jouster à lor lices;
Quar il tolent mains héritages
Par les lances de lor langages.
La BaUÙUe des .vii. ars, parmi les additions placées i la suite des Œuvres
complètes de Rutebeuf, t II, p. 4ao.
Maintenant écoutez les troubadours, ils vous représenteront les Lom-
bards comme des fainéants :
Talairans non trota ni salh
m
Ni no S mov de son arteoalh,
Ni non dupta lansa ni dart,
Ans viu a guiza de Lombart;
Et es tan pies de nualba,
Que, quant tot*autra gen s*en part,
El s* estendill e badalfaa.
Bertrand de Bom : Un sirvenUs on motz nonfaUi, etc. (Choix des poésies
originales des troahadomrs, t. IV, p. lâi. — Die fVerke der Trouba-
dours, erster Band, p. 379. )
•
Je vos vi au comensier
Large de grant mession ;
Mais puis trovetz ochoison
' Chroniques, liv. I, part. I, ann. iSAg; t. î, * Le Siège de Thihes,m9, 6987, fol. 46 recto,
p. s76,col. s. c. A,v. 3. •
* Le Roman de la Bose, v. 1 1937 ; édit. de
Méon,t. II, p. 366.
486
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Que por forts castels levier
Laissastes don e donoi
E cortz, e segre tomoi;
Mais nos cal avoir regart
Que Franssois son Longobart.
Richard Cœur de Lion : Dalfin, je us voill deresnUr, etc. (Le Parnasse
oecitanien, 1. 1, p. là. — Die IVerkê der Trouhadoors , erster Band,
pag. i3o.)
H n'y a point à douter que , par cette expression a gaiza de Lombart , Ber-
trand de Born n*ait voulu faire allusion aux banquiers italiens ^, sans cesse
confinés dans leur maison comme dans une forteresse, à cause de leur com-
merce et des valeurs qu'ils avaient à défendre, et non aux habitants de la
Lombardie en général. Dans une tenson avec l'un de ses confrères, un autre
troubadour, débattant la supériorité de mérite entre les Lombards et les
Provençaux, n'hésite point à se prononcer en faveur des premiers, chez les-
quels il trouve de bons et braves chevaliers, francs^ courtois et aimant la
dépense* Voyez l'Histoire littéraire des troubadours , t. H, pi. 4 1 4-4 1 7.
Page 124» vers 1879, couplet xlviii.
Le poète ne dit pas les noms des engins démontés dans cette circonstance ;
mais il est sûr que c'était ce qu'il appelle plus loin des algarades. En quoi ces
machines différaient-elles des caables, cadabîes ou cadafalcs, nommés dans la
Philippide de GuiUaiune le Breton^, dans la Chanson de Roland' et dans
l'Histoire de la croisade contre les hérétiques albigeois^, des calabres et de
la mauvaise voisine mentionnés dans ce dernier poème , dans VHistoria major
de Mathieu Paris, et ailleurs^? Qu'avaîent-elles de commun avec les beffirois
nommés dans la Philippide^, dans la Chronique de Bertrand du Guesclin'',
^ Voyex le Glossaire de da Gange a« mot
Langobardi, t. IV, p. a5, coi. 3, etc.
. * Lib. VII, v. 8o3; ap. D. Bouquet, t. XVII,
p. 3o9, B. Gf. Glots, med, et inf, Laûn. t. II ,
p. 10, col. a, v** Cahuïus,
' St viii , V. 3 ; st. XVI, V. 8.
^ Page d68, v. 6867. Gf. Lexique roman,
t. II, p. 285, coi. 1.
^ Hist, de la crois, contre Us hérét, alb. p. 4s»
V. 58i;p. 76, V. 1061; p. 110, V. i526;p.3o8,
V. 4^19; p. 322» V. 46io, etc. — Matt. Par.
Hist.my, ann. 1216; éd. mdclxxxiv, p. 24o,
1. 44. — Pèlerinage de la vie humaine, dans du
Gange, Cdoss, med.et'inf. Latin, t. IV, p. 586,
col. 2, au mot Muschetta, Gf. p. 211, col. 3 ;
t. II, p. 20, coi. 2, v** Calabra; p. 168. col. 1 ,
V* Carabaga; et Lesiifue roman, L II, p. 287,
col. 2.
* Lib. II, V. Ô72; ap. D. Bouquet, t. XVII,
p. i44.
^ Tom. I, p. 69, V. i8S3 etsuiv.
IjJsTOlRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 487
et dans une multitude d*autres ouvrages^, avec les arganelles, qoi le sont
dans l'Histoire d« la guerre de Frioul ^, avec les bibles que. je trouve dans
la Vie de saint Louis par Jean de Joinville', et dans une Description de siège
imaginaire^, avec ie renard, que Ton voit au siège de Nicëe^, avec la
truie qui figure dans d'autres circonstances ^, avec les espringales dont il
est si fréquemment question dans les écrivains du xiv^ siècle'', avec les
' Voyez le Glossaire de da Gange, tom. I,
p. 639, 6^0, art Beljredas, n" i.
' Anliijuitales Ilalicm medii mvi, auct. Mura-
torio, t ni, col. 1 197, E.
^ Recueil des historiens des Gaules , etc. t. XX,
p. 378, B.
* Li roys et Claris et Laris ,
GawaÎDs, Yraiiu et Brandalif ,
Yen la dté mainnent lor genz.
Ans engins oorent les seigeni ,
Ans portes vont li dievalier,
Ans berfiroix li anbalestier ;
Cfl de laienz montent as murs ,
Ne doutent rien , ainx sont séurs.
Bien s*apareillent d*eiils deièndre ,
Et dl defors de la dt prendre.
Dont recomence H assaux:
Li cbevaliers vers les portans ,
Des lices conper se travaillent;
Mes cil de la dté lor saillent,
Lor lices durement défendent;
D*iuie part et d*autre contendent
De bien faire , de bien ferir
Et de Hen l*estor maintenir.
Ans lices est grans li estors ,
Et ans fenestres et ans touis
R'est li assauz de tontes pars.
Volent carrel et pd et dars
Et pierres granx, et les perrieres
Et les bibles, qui trop sont fieres,
Getent trop mcnuetcment.
Li chevalier communément
Sont aus lices , là se combatent ,
Li .j. d'eu!! les autres abatent , etc.
U lUMmaax iê CUrm 9t dtlvié.Mmê. àé lo Bftl.
imp. a* 7â3i*, folio l6i rocto . coi. s, v. 5.
^ Âlb. Aqœns. Hisior. Hierasofym. Itb. II,
cap. xu. [Gtsta Dei per Frawas^ etc. p. 38,
Im. 16.) Cf. Gloss. med. et inf. Utin. u VI,
p. 898, col. 3.
^ Xilùss. med. et inf. Latin, t VI, p. 1 34, col. 1 ,
V* Scropha: p. 46i ;col. i, v* Sus, p. 679, coL 3,
y* Troia, n* 1. — Les grandes Chroniques de
France, ann.* i30^, éd. de M. Paris, t. IV,
p. 139. — Les Chron. deFroissart, liv. II, ch. v,
ann. 1377, t. II, p. &, col. a.
"* Li Romans de Bauduin de Sehourc, ch. iv,
V. 196, 1. 1, p. 10&; et ch. XIX, V. 705, t. II,
p. to5. — Branche des royaux Ugnages, par
Qfiillauine Guiart, dans la collection des Chro-
niquet nationaksfrançoises, édit. deVerdière,
t. VUI, p. 338, 368, 370, 371. — Chronique
de Bertrand da (toeic/ûi, par Cuvelier, t. I,
p. 1 45 , en note. — Les Chron, de Froissart, t. I ,
p. 363, col. 3; p. 365, coL i ; p. 3oi, col. 3;
p. 3i 1, col. 1 ; p. 317, col. 1. Cf. Gloss, med. et
înf. Latin, t. III, p. 98, col. 1, i^ Espringala;
t. IV, p. 586, col. 3, V* Muschetta: et t. VI,
p. 399, cd. 1, T* SpÎBgârda. -^ Tome VII, pa-
ges 5i5, 5i6, CD trouve la nomendatore de
tons les artides qni se rapportent aux machi-
nes de guerre pendant le moyen Age; maïs ni
là , ni dans le corps du Glossaire, je ne vois le
mot cêrcleia employé par Geofiroi Vitisauf,
avec eaitus, comme nom de machine de guerre.
(Richardi reqis iter HierùsoljrmitaMm, lib. Ilf ,
oap. VII, apud Th. Gale, Hist, Anglie. Script
qnmqme, vol. II, p. 335.) — Quelques lignes
plus haut le même écrivain parle de la ruine,
par les perrieres des croisés, d'une tour d*Acre
nommée Maudite, Dans les comptes de Navarre
paiir 1 %Sà (ms. de la Biftd. imp. SuppL lat.
Q* i65't (bfio 19 recto), nous en trouvons une
8]^>elée de Maheitin, sûrement par la même
raison qui avait feit donner le nom de mauvain
veisine à une machine de guerre. -^ En 1 385,
cette tour était entre les mains et trois person-
nages ainsi nommés dans Tartide suivant :
Garde Pétri dePeynalen , Ë^paynol, Miehaeli
488 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARI^.
martinets^, la dondaine^, le passe^vant mentionnés par Froissait^? etc.
C*est ce que je ne suis point en état de dire pour le moment, et peut-être
est-il impossible d*établir de pareilles distinctions. Je signalerai toujours au
fiitur historien de la poliorcétique française , que le traité du P. Daniel ^ ne
su£Bt pas pour nous faire parfaitement comprendre un curieux passage de
Raimbert de Paris , trop court pour qu'il nous soit reproché de lavoir rap-
porté :
Devant la porte lor drecba un engin ,
Sor une ^tace Ta levé et basti.
A sept estâmes (u li engins fumis;
Amont as brances qi descendent as puis ,
Fu ben cloiés et covers et porpris.
Par les estages montent chevalier mil ,
Ârbalestrier cent et soixante et dix.
Traient archier et destendent arbrins
Vers Castel-Fort tôt ensanlle à un brin.
Laiens n*ot home , tant soit d^armes garnis ,
Qui de paor osast là fors venir,
Tant espès volent quarrel par grant air,
Tante saiete ki fers ont acerins,
Et fu gregois k*il faisoient bruir.
La Chevalerie Ogier de Danemarche, v. 673^; t. II, p. 274,61274 deriQ-4**
Suivent des détails curieux sur la composition et l'emploi du feu grégeois ,
qui n ont peut-être pas encore été remarqués.
On trouve , sur les engins de guerre, à la fin du xin* siècle , et sur les diverses
parties dont ils se composaient , des lumières précieuses dans un inventaire
que Ton sera peut-être bien aise d'avoir en entier *.
Sandi et Martino de Uitran , pro custodiendi
turri vocata de Malvezin in sexaginta daobos
diebus a prima die januarii usque ad primam
dominicain menus mardi , quolibet die cpiatuor •
dedm denarios, xiiij libras ix soHdos iiij dena-
nos. iltem Garsie Pétri et Espaynol pro eadem
turri in centam triginta nno diebns a dicta do-
minica usque ad primam diem Veneris post
festum beati Benedicti , qua die Gilebertus red-
diditdictam torrim Johanni de Yanvilla, quo-
libet die quatuordecim denarios, xv libras v so-
lidos, viij denarios. (Ibid. folio 63 verso.)
' Les Chron. de Froissart, Hv. I, part i,
cbap. CGLxii , ann. 1 3d6 ; 1. 1 , p. a 1 6 , col. 1 et a.
* Ihid. liv. II, cbap. ccxxxiv, ann. i385;
t. II, p. 3s8, col. 2.
' Ibid. liv. III, chap.xxin,ann. i388,p.&43,
col. 1.
^ Histoire de la milice française > etc. A
Paris, M. Dcc. xxi, deox volumes in•4^ (Voyez ,
relativement aux macbines dont on se servait
dans les sièges sous la troisième race, Ihr. VII,
cbap. III , 1. 1 , p. 556 - 563. )
^ Je soupçonne les Bénédictins de Tavoir
connu; du moins ils en dtent un de lagA.
(Voyex le Glossaire de du Gange, au mot Tor-
mu^n" i,t. VI, p. 61 5, col. 3.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 489
Estât des armes trouvées dans Varcenal de la cité de Carcassonne par Lamheri de Tareye,
chevalier, senechal de Carcassonne,
*
Des nonea de décembre 1 298.
Anno DominicsiDcamationb milleshno dncentesimo nonagesimo octavo , nonas decem-
bris. Noverînt aniversi quod nobilis vir dominus Lambertus de Tureyo, mQes domini
regb, dominas de Saxiacho, regens senescalliam Carcassonœ el Biterris,pr8ecepii et in-
junxit magistro Joanni de Manta, olim carpentario domini régis in senescallia Garcassonae
et Biterris, nunc carpentario ejusdem domini régis in senescallia Tholos» et Albiensi, co-
ram eo ibipraesenti, ut ipse gambionem carpentarise civitatis Garcasson» tradat etddibe-
ret, cum inventario, magistro Gerardo de Regali Monte, carpentario domini régis in se-
nescallia Garcassonœ et Biterris , sicut ipse magister Joannes ipsam gamisionem recepit a
magistro Ranulpho de Sancto Dionisio , carpentario domini in senescallia Garcassonœ
praedicta. Âctum fuit hoc in civilate Garcassons, in praasentia domini Sicardi de Vauro,
derici domini régis Franciœ, judicis majoris in senescallia Garcassonœ et Biterris; ma-
gistri GuillelmiMaurini, notarii curiae Garcassonœ; magistri Guillelmi Gortesii et mei Pé-
tri de Paratge, notarii infrascripli. Posthoc, anno et die prœdictis, dictus magister Joannes
de Manta, de mandato dicli domini Lamberti prœdicto si facto, garnisionem carpentariœ
civitatis Garcassonœ domini régis, in prœsentia mei prœdicti notarii et testium inGra scrip«
tonun, dicto magistro Girardo tradidit in scriptis, ut sequitur : primo, videlicet, tresde-
cim brachia fundarum , inter magnas et parvas; item sexdecim molas de cembellis, inter
magnas et parvas; item quadraginta septem molas de cordis novis, inter chatbles et liga-
turas ingeniorum , inter magnas et parvas ; item quatuor cembellos novos ; item quatuor
braguerios de grossa corda, quemlibet de decem pahnis, ad pendendum polTeras ingenio-
rum; item septem fundas novas ad ingénia, quatuor cum cordis et très sine cordis; item
sex coria vaccarum, duo intégra et quatuor laniata, pro fundis parandis ; item duos chatbles
veteres de opère salini; item unum chatble novum; item quatuor chatbles veteres, qui
iuerunt de ingenio ad levandum lapides ; item quadraginta cordas veteres qui fuerunt de
liguaturis ingeniorum, inter magnas et parvas; item quinquaginta unum tuellos plombi,
quemlibet de duobus cannis in longo, unum per alium; item septem- petias tuellorum
plombi, valentes très tuellos de duabus cannis; item quingentas setaginta petias plombi ,
ubi sunt quadraginta octo petiœ largœ, de quibus quœlibet pondérât modium quintale,
et quatuor de aliis petiis pondérant unum quintale ; item sex quintalla plumbi in tabuiis,
minus decem libris; item octo magnas petias plombi de tempore magbtri Teobaldi; item
decem palleyas de cupro; item unam palleyam ferri; item duos palos ferri magnos, pon-
dérantes unum quintale et dimidium, ad levandum lapides; item quadraginta octo ban-
das ferri ad ferrandum quadrigas; item quatuor magnas caviilas ferri ad pandelas inge-
niorum; item unam parvam cavillam ferri inceptam et non perfectam; item sex boitas
ferri, in quibus poUeyœ vertuntur;item octo paalerios ferri in quibus turni ingeniorum ver-
tuntur; item unam magnam cavillam ferri quadratam de duobus palmis et diiuîdio in
longo; item sex posserios ferri, quatuor magnos et duos parvos, ad ingénia; item octo
magnos circulos ferri ad armaturas ingeniorum ; item quatuor magnas relas ferri factas
UIST. DE LA GUERRE DE NAV. 62
f 1
490 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
pro porta Narbonae; item quatuor toireitos ferricum rôtis et clavis, ad&ciendum cordas;
item triginta pandelas ferri ad ingénia ; item duas pandelas ferri inceptas, et duas dirutas ;
item unum paalerium ferri rotundum ad tomandum super arbora ; item unum circu-
lum quadratum ferri ; item unam ferraturam fenestrae de vitreo ; item unam bandam ferri
plicatam; item unam bandam ferri penetratam minute; item undecim claves ferri qua-
dratos inter n^^gnos et parvos , ad ingénia; item quatuor paalerios de cupro et duos de
ferro, ad ingénia; item unam boitam ferri ad unum pavilionem; item duos anulos ferri
platos, magnos, ad cavillas ingeniorum; item.viginti oavillas ferri rotundas pro inyei^-
turis et pro polleis; item decem anulos parvos ferri ad ponendum in capite caviliarum;
item sex cavillas ferri quadratas ad ponendum in biguis ; item decem pomdlos pavilio-
num et duos ferratos veteres de puteo castri ; item quatuor petras ad ponderandum , de
quibus una pondérât unum quintale, alia médium quintale, alia unum quarteronmot
item et alia dimidium quarteronnm; item unum molendinum ad brachia, cum duabus
rôtis, et unam rotam imperfectam ; item duas costas molendini, ubi sunt quatuor stanni
et dus toks inCerius; item unum molendinum ad brachia, sine rôtis; item duas tinas
veterea ad ponendum aquam ; item duo vasa ad vinum , quolibet de duobus saumatis ;
item très cassias itères et duas novas; item fiistam de duobus springallis imperfectis;
item unum molendinum ad equos, imperfectum; item viginti septem agullas de fusto
veteres, quœ fuenmt de salino, quamlibet de decem palmis in longo; item septem
paria de sofletis veteribus ad fabricas; item temones de quatuor carribus, cum septem
rôtis quadrigarum, inter bonas et malas, de quibus una est deferrata; item duos
paalerios curruum de fusta ; item tra folia de sera , vetera ; item duas rotas ad filan-
dum iilum de cordis; item duas besaguas veteres et dirutas; item sex tarerios,
iater magnôs et parvos, deterrioratos ; item unam rabasseriam; item duos talerios
ad operandum de sirica; item viginti uovem liguaturas quadriguarum de canabo;
item decem circulos de iusto, de magnis conellis; item undecim. tabulas ad comeden-
dum, inter magnas et parvas ; item viginti duos banquellos; item tresdecim bancas, inter
bonas et deterioratas; item aliquam quantitatem iustœ de tempore magistri Teobaldi;
item, sex faysellos de canabo; item centum quater viginti sex cabironos; item quinque
fondas veteres, inter magnas et parvas , de ingeniis sine cordis ; item duas petras ad pon-
derandum, quanlibet de dimidio quintale; item quatuor magnos circules ferri de to-
nello ad portandum denarios; item unam magnam quatenam de duabus cannis in longo;
item septem quatenas ferri, inter magnas et parvas; item unam quatenam, cum quinque
baculis ferri ibi tenentibus; item decem octo anulos ferri ad pertîcas pavilionum, inter
magnos et parvos ; item duas arbores ferri de molendinis ad brachia ; item unum ma-
gnum anulum quadratum de tumo biEdlists; item unum endutge ferri; item unam nadi-
lam ferri; item duodecim platenas ferri radiatas, cum quibus solebat fieri moneta; item
septem ferroUos rotundos, et unum planum, inter magnos et parvos; item unam pinso-
riam ferri ; item triginta ocAo cavillas ferri, inter magnas et parvas; item quatuor goffonos
duplices; item très tenalas deterioratas; item unam clavem ferri quadratam; item unum
enclutge panrum, plicatum in capite; item novem grafihs ferri, factas ad pontem molen-
dini régis; item viginti unum crampones ferri, inter magnos et parvos; item unum eu-
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 491
tellum ferri ad tailiandnm terram pro tegulis fadendis; item duos cutellos , quemlîbei
cuiD duobus manubriis; item imam ferraturam miius fenestrœ, de duobus bracbiis in
longo et tribus traYerseriis ; item quadraginta sex relas veteres de portis , inter magnas
et parvas; item duos tumos balUstarum; item viginti octo caviUas pavilionum cum suis
quatenis; item très crocos ad diruendum domos; item unam massam ferri de ferrato
putei; item decemnoYem berselerias rotundas deferrollis; item sexdecim goffonos ferri,
inter magnos et parvos; item quatuor ferraturas, videlicet ui^am munitam de dave et
vertevella rotunda, aliam cum dave sine vertevella, et duas sine davibus et vertevellis ;
item quatuor nadilas ferri de molendino ad brachia; item duas picas molendini; item
quadraginta octo anulos ferri, inter magnos et parvos; item duos rabasserios ferri, unmn
magnum et alium parvum; item unam (urcam ferri; item unam barram ferri ad clau-
dendum portam; item unam caruam ferrati castri de puteo; item unum puiotom
ferri. ports, cum sua plaça ferri; item duos picotos de porta; item duos pousserios ferri
ad mangoneQos ; item quatuordecim bandas ferri penetratas, inter magnas et parvas; item
unum ferrum ad penetrandum sdouam croUi ; item quatuor copias de ferro; item duo-
decim caviUas quadrigarum ; item undecim bandas parvas et deteriocatas ; item quinde-
cim anulos de manducaturis; item viginti sex paria cavillarumquadratarum, inter ma-
gnas et parvas; item duodedm daves ad ^virgas ingeniorum; itëtn duos traverserios
unius fenestrse ferri; item unum anulum magnum, platum, penetratum; item quinquc
anulos ferri, inter magnos et parvos; item duas caviUas ferri, inter magnos et parvos;
item duas ca villas ferri et unum craraponem ; item duos bacevos mdendînî de ferro ; item
duos pinolos de portîs; item septuaginta duâs bandas parvas ferri; item novem ferros ad
palos palidorum; item septem ferros de picotis; item sexaginta bandas veteres de ferro;
item septuaginta paria goianorum ferri ad jungendum portas; item ferramentam véte-
rem et deterioratam , ponderantem circiter très quintallos ; item unam pottaro veterem de
salino; item triginta molas molendinorum ad bracbia; item duas pendelas de fusto, in-
ceptaspro uno parvo ingenio; item très fîircas de mangonellis; item très petias de amay-
suris ad mangonellos ; item unum iusellum de mangonello ; ilem novem rotas fustœ ad
tendendUm ingénia; item sex tumos proingeniis et mangoneHis; item unam molam ad
acuandum ferramenta; item duodecim cabronos qui fuerunt de cabana teuleriœ; item
très magnos ingeuios; item unum parvum ingenium ; item fustam unius mangonelli, seu
ingenii; item sex rotas curruum vel quadrigarum; item unum axem quadrig» et
unam fiircam ; item gamisionem unius turni ad faciendum cordas ; itam duas colcas de
fusta; item duas rotas curruum, seu quatuor filas, quamlibet de quatuor cannis etdimidio
in longo. Sequuntur novœ garnisiones. Item quatuor ingénia nova munita de ferro et
fusta; item duas magnas caviUas rotundas de ferro ad ingénia; item triginta bandas
de ferro; item septem magnas pandelas de ferro ad. .. ingeniorum; item decem ca-
viUas rotundas de ferro ad paUeyas; item quatuor magnas claves de ferro, quamlibet de
uno pede in longo, cum quatuor claveriis; item quatuor anulos parvos ferri; item qua-
tuor joerias de ferro ad furcas; item quatuor testerias de ferro adfurcas; item quatuor
caviUas de ferro ad paviliones; item unum maUum de ferro ^ item septem paviUones, vi-
deUcet quatuor novos et très veteres; item unam qnadrigam cohopertam de fusto, cum
62.
492
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
suis rôtis; item decem octo relas de ferro ad portas; item unam sarcliiam ferri; item
quinque magnas bandas plicatas de ferro ; item très brassoUos molendinonim de ferro, et
très de fusla ; item ires nadilas de ferro ad molendina de brachio ; item très fenestras de
ferro penetratas, cum quinque brachiis coiantibus; item très magnos circulos de ferro,
quemb'bet de duabus cannis in longo; item triginta très boetas ferri ad pavillones,
inter novas et veteres ; item sex ferros de picotb ; item quinque copias pavilionum de
ferro ; item quatuor boionos de ferro ad sustinendum limetas supra domos ; item duas
picas massonorum ; item quatuor pinsorias et unas torquesias de ferro ; item duas pol-
ieyas de cupro; item unam de ferro; item unum crocimi de ferro, ponderantem viginti
libras ; item unam barram de ferro pcnetratam in duobus capitibus ; item duos basto-
nés de ferro, cum tribus cramponibus et duabus clavetis; item sex falces de ferro cum
punctis ; item duodecim bandas veteres de ferro ; item novem quatenas de ferro, inter
magnas et parvas, cum una massa ; item quinque paalerios magnos de cupro, quemlibet
de duobus palmis et dimidio in longo, et de dimidio pede in amplo; item unum magnum
pivotum de ferro, ponderantem viginti libras; item duos magnos anulos-de ferro; item
unam cassam de figrro ad fundendum plombum ; item quinquaginta quatuor cavillas de
ferro , inter magnas et parvas , ad invergaturas ingeniorum et ad poUeyas ; item quatuor
molendina ad brachfa munita , et quatuor knmunita; item fustam duorum grossorum
tonellorum sine circulis ; item centuro tresdecim quintalia nonaginta unam libras plombi;
item decem coria nova de bove, videlicetsex rubea etquatuoralba;item quadraginta duas
molasde chaables et de liguaturis; item septem molas de cambsUis; item viginti duasmo-
las parvarum cordarum ; item novem liassas cordarum munitarum ; item duos parvos pos-
serios ad ingénia. Qusb quidem omnia supradicta, proutsuperius in prœsenti instrumenlo
sunt expressata et divisa, prœdictus magister Gerardus de Regali Monte, nomine domini
régis , recognovit dicto magistro Joanni praesenti se babuisse et récépissé ab eodem , de
mandato dicti domini Lamberti eidem magistro Joanni facto , prout superius continetur,
et de prsdictis dictum magistrum Joannem absolvit penitus et quilavit. Âcta fuerunt hsc
in civitate Carcassonœ in praesentia et testimonio Raymundi Rech fusterii , Bernardi cor-
derii de Carcassona, Arnulphi de Sancto Dionisio, carpentarii dicts carpentariœ, Roberti
Cordelerii, servientis civitatisCarcassonœ, Guillelmide Ponloys, Joannîs de Corbeliode
civitate Carcassonae, et mei Pétri de Paratge, notarii publici Carcassons, domini régis
Francise, qui, requisilus de predictis, banc cartam recepi , scripsi , signoque meo signavi ,
régnante domino. Philippo rege Francorum. (Ms. de la Bibl. imp. Collection Doat,
vol. LXIV, folio a 9 recto. )
Une pièce du Trésor des chartes, dans laquelle est nommé un charpen
tier avec qui nous avons déjà fait connaissance, nous apprend combien il
avait reçu d*Eustache de Beaumarchais pour la fabrication d'im engin de
guerre exécuté à Viana par ordre du gouverneur :
Sepan quoantos esta présent carta veran-et odrân como yo, maestro Martin, por mi é
por maestro Doquin, be recebido de don Beneyt, camarlengo de mi sire Eustaci<le Biau-
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE,
493
Marche , governadbr de Navarra, veynt é dos livras ires sueldos é très dineros de bonos
sanchetes, é quinze livras de bonos tomes , los quales ditos dineros he recebidos por un
engenio que nos avemos feyto en Viana por mandamîento del dito governador. E por
iesdmonio desto pongo mio sieillo pendient en esta carta yo el dilo maestro Martin , la
quoal fo fecha é dada en Pomplona en lunes primero enpues la fiesta de sant Andreo,
annoDomini millesimo .ce*, lxx* quinto. (Archives de FEmpire, layS-iiiy-J. 6iâ*)
Page ia6, vers igii, couplet XLYni.
Le 19 novembre 1274, f infant de Gastilie D. Fernando, surnommé de
la Cerda, se trouvant à Mendavia, accordait à la mimicipalité de cette ville
la faculté de tirer de la Gastilie, sans droits de péage, du pain, du vin , des
bestiaux et toutes les autres denrées dont on pourrait avoir besoin, excepté de
Séville, de Tolède, de Cordoue et de Murcie^
Ces aatres denrées sont indiquées dans un état des marchandises qui se
vendaient à Bruges et en Flandre, comme consistant en «grainnes, cire,
cordonnas [cordouans?], basanne, filache, lainne, peleterie, vif-argent, sui,
oint, comins, henis, amandres et fer^. »
. Quant à la Navarre, elle exportait,- pour le même pays, «lâches dont on
fait sarges, cordouans, basans, ricolisse, amandres, peleteries, draps dont
on fait voiles à grant nez. » Il venait aussi dé Tautre côté des Pyrénées des
grenades : im article des comptes auxqueb nous avons fait tant d emprunts
nous montre, en 1 2 85, le gouverneur de la Navarre achetant pour Philippe
le Hardi quatre cent quatre de ces fruits et les envoyant en France '.
Enfin la Galice figurait, sur les marchés flamands, pour a sains, vif-argent.
* Dicc. de antig, del reino de Ntmarra, X, I,
p. 3 a 8, pal. Comercià,
' Ce sont li royaume ei les terres Jesques les
nuirckandises tiennent à Bruges, etc. (FabUaus
ou contes, édit. de Renouard, t. IV, p. 9.)
' f Item pro iiij* iiij*' malis punicis emptis de
mandato gubematoris et missis in Franciam
ad regem Navarre, cum uno roncino empto,
et vasis vocatîs paneres, stupa ad involveodam,
femtuxis, davia ad opus roncini in via, et pro
uno coopertorio ad cooperiendum xnala pu-
nica, et centum solidis traditis illis qui ibant
in Franciam pro suia expensis et roncini,
xiii libras xiij solidoa xj denarios.» (Ms. Bibl.
imp. n* i65', fol. 63 v'.) — Selon M. Louis du
Bois, c*està un roi de Navarre, Charles le Mau-
vais, que les Normands doivent la pomme de
Biscait, dont le nom , ajoute-t-il , ne permet pas
de douter qu'elle provienne d*une autre contrée
que de la Biscaye. Il est vrai que Moisant de
Brieux, dans sa lettre V* à Prémont Graindorge,
assure que nous sommes redevables de cette es-
pèce à un gentilhonmie nommé Marin«^nfroy,
qui apporta du pays basque des greffes du pom
mier ainsi appelé. (Voyex Mémoire sur T origine et
Ihistoire du pommier, du poirier et des cidres,
dans les Archives annuelles de la Norman-
die, etc. A Caen, chez Mancd, 1826, in-8*,
p. 70.79» "o*- «•)
494 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
vin , cuir, peleterie et lainne , » denrées tout à fait différentes de ceUes
qu'annonce, dans un fabliau, im vieux marchand de ce pays ^
Page 136, vers 19291 couplet xlviii.
Ermandat n est pas de la langue du midi de la France ; du moins on ne
le rencontre pas dans le Lexique roman; cest le mot espagnol hermandad,
qui, entre autres acceptions, a celle d^ association, de Ugue, et qui vient de
germanaSf comme germania, nom que Ton donne à fargot des associations
de malfaiteurs.
PageviaS, vers 1966, couplet xlix.
n y a ici une erreur dans la traduction. Maradal se rapporte sûrement à
la localité du même nom célèbre par la bataille plus connue sous celui de
las Navas de Tohsa, tandis que Maradelle est une juridiction séculière de la
province de Galice , qui ne méritait pas d être citée.
Il faut croire que le nom de Maradal n'existe plus, puisque Ton ne le
trouve pas dans le Dictionnaire géographique-statistique de Mînano. On n'y
rencontre pas davantage Maladar, comme le commandeur Feman Nunez
appelle la montagne de Miu:adal. Voyez las Trezientas del famosissimo poeta
Jaan de Mena, etc. En Anvers, en casa de Juan Steelsio, m. d. lu, in- 12,
copia GCLXxx, p. 542.
Page 128, vers 1968, couplet xlix.
Voyez sur don Lope Diaz de Haro y Beame , treizième seigneur de Biscaye
(1254-1288), une courte notice dans les Noticias histôricas de las trespro-
vincias vascongadas, etc. por el Dr. D.*Juan Antonio Llorente. Madrid, 1 806-
1808, in-4* esp. t V, p. iyi.
Tome IV, page 96, on trouve quelques mots sur don Simon Ruiz, sei-
gneur de los Gameros^, nommé par Anelier, au vers 1 gSg.
* Demandez, dist-il, reoolioe, Citoal, anis et canele,
Annis , on gingembre ou caneleP Et mainte espice dditable
Dé la Bonne plnnê d$ êêm, v. i5o. [FaiUaum et Que bon mengier ùài uirès table.
co»l«. Wit d. M<o«, I. m, p. 43.) ^ ^^^^ ^ i^ J^^^ ^ ,3^^^ ^ j, M^^ ^
Ces épices, avec d'autres, servaient à plu- 1. 1, p. 54.
sieurs usages* surtout, à ce qu'il paratt, à fa-
ciliter la digestion : " ^oyei. sur cette localité de la Rioja, Die^
On vergier mainte bone espice. ^'"^'^'^ geogràfico-hUlàrico de Espana, por la
Clo» de girofle et requdicc , ^eal Academia de la Historia , sccc. IL Madrid ,
Graine de paradis novele, 18^6, in-^% p. à S, art. Gaaiebos (sierbas db).
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 495
Page 138, vers i960, couplet xlix.
La pièce suivante sert de preuve à ce que dit Anelier sur les ravages
. exercés en Navarre par don Lope Diaz :
•
Sepan qaantos esta présent carta verân et odrân qae yo, Domingo Periç, fijo Mansso de
Viana , vengo de cognoscido é de manifiesto que he recebido de vos , mi sire Eustace de
Beaumarches, govemador de Navarra, por nompne de todo el concejo de Viana, treze
libras .iiij. denarios tomes por emienda d'aquellas quatro bestias'que fueron robadas de
don Diez é rendidas de cabo & sus dueynos , los quoales dineros recebi por mano de don
Beneyt Molener de G)rdua,^estro cambailengo. É porque seyeillo propio non ténia ,
rogué a mayestre Gil, à rogarias dd dicho Domingo Periç pus el mi seyeillo en esta
présent carta en testimonio de las cosas ante dichas. Data en la Puent de la Reyna, .v. idus
mardi, anno Domini ii*. ce*, lxx* quinto. (Trésor des chartes , 1275 — i5i — J. 61 4.)
Page i3o, vers 196g, couplet xlix.
Les hidalgos navarrais font ici erreiu*. La GastiUe avait pour armes un
château , appelé en espagnol castillo : ce qui lui faisait des armes pariantes.
Le lion entrait bien dans celles du monarque des Espagnes; mais c*était
pour représenter le royaume de Léon , dont le nom est le même que celui
du roi des animaux! Voyez le P. Joseph de Moret, Investigacîones histôricas
de las antigûedades del reyno de Navarra, liv. UI, chap. ix, édit. de 1766,
p. 738, 73g; et Congressiones apologéticas sohre la verdad de las Investiga^
ciones, etc. congr. xi, n" 6-10, éd. de la même année, p. 3o5-3o7.
Toutefois, le poème d* Anelier nest pas le seul où le lion soit donné
comme armes à la Gastiile; dans une des romances du cycle de Bernardo
del Carpio, on voit une multitude crier : Vivent la Gastiile et ses lions
redoutés !
Viva CastiUa
Y sus temidos leones I •
Betirado en su palacio, etc. {Romancero ctistellano, etc. Ldpsique, F. A.
Brockhaus, iSU.enii, 1. 1, p. AS, col. 3. Cf. p. ^7, col. 1.)
Page i3o, vers 1979, couplet xlix.
Voyez , sur l'origine des fenêtres vitrées , la GoUection des meilleures dis-
sertations, etc. par G. Leber, t. XVI, p. 4io et suivantes.
Le passage suivant, qui est inédit, montre que les vitraux peints n'étaient
496 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
pas eiiclusivement réservés aux églises , et que Ton en trouvait encore dans
les édifices pareils au château de los Arcos :
Un jour estoie après diner
Alez pour moi esbanoier,
Du paveillon haut apoier
En une tomele petite
De verrières pain te et escripte ,
Bêle et gente et de riche atour.
Si vi .1 tomoi-tout entour
Pourtrait et paint en la verrière : «
Dont j'oi merveille moult très-fiere,
Combien que li veoir fist biaus ,
Car cis tornois et cis cembiaus
Dont ci vous sui avant pariiers ,
De dames et de chevaliers
Estoit touz ordenez et fais ;
Mes merveilleus estoit li fais
Et orribles à regarder.
Car si mal couvrir et garder
Chascuns chevaliers se savoit ,
Que force ne pooir n avoit
De soi desfendre vers sa dame.
A eulz seroit honte et disfame
S'en disoie la vérité,
Tant estoient à grant vilté
Et au destroit mis et tenus ,
Et si très-maubaillis que nus
A paines le savoit conter;
Il se lessoient desmonter
Si vilment jus de leur destriers ,
Que li aucuns par leur estriers
Se^raynoîent à la terre ;
Ce sembloit une mortel guerre.
Cil qui plus fier erent que roy
Ne metoient en euls.conroy
De desfendre ne achoison ;
Âinçois fiançoient prison,
Ou il se lessoient morir.
Les Paraboles de vérité, etc. par WaU'iquet , ms. de la Bibliothèque de
I^Ârsenal, belles-lettres françaises, in-folio, n* 3i8 , folio 3 verso.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 497
Page i3o, vers igSa, couplet xlix.
L*aigle des armoiries de D. Pedro Sanchiz était simple *, tandis qiie Tem-
perem* portait dans les siennes un aigle à deux têtes. Cette représentation
d'im monstre chimérique , que ion serait tenté d*attribuer à l'imagination de
quelque ancien roi d'armes, se retrouve dans des monuments antiques. Par
exemple , dans les environs du village d*Euy uk , en Galatie , on voit un aigle
à double tète sculpté sur la face intérieure d un des piliers de la grande
porte d'un édifice , emblème représenté dans un état de -conservation par-
faite sur le grand bas-relief de Boghâz-Keui^; mais peut-être n'est-ce là que
l'aigle de Byzance, aigle noir à deux têtes tracé en mosaïque sur le pavé
d'un vestibide de Mégaspiléon , en Achaîe ^.
Voyez , sur l'aigle impériale , Bemd, Allgemeine Schriftenkande dergesammten
fVapptsnwissenschaft Bonn, i83o, in-8% 1. 1, p. 1 1 4-i 1 7. Parmi les ouvrages
cités , les plus remarquables sont : 1 ° Der Reichsadler dwrch Siegel erlàaterL
Von Phil. Ernst Spiess, dans son ouvrage intitulé : Archivische Nebenarbeiten.
Halle, 1783, in-4^ 1. 1, p, 1-8. — 2^ Abhandlang ûberden Ursprung des dop-
pelten Adlers des Rom. Kônigs fVenzel. Von Franz Maria Pelzel ; dans Abhand-
langen der Bôhmischen Gesellschaft der fVissenschafien , année 1786, a* partie.
Prague, 1786, p. 85-ioo. — 3** Dissert, de usa aquilœ imperii in sigilUs im-
peraioram Romanoram et alioram, auct. Réiseisen. Argentorati, 1788. —
li"* Corpus jur. publ. auct. Pfeffinger. Francof. ad Mœn. i654, in-4**, t. III,
p. 1 009-1 o34. — 5" Commentatio historico-diplomatica de origine agailœ impe-
rialis récit, d. 28 Nov. 1789, aact. Gatterer; dans le recueil intitulé: Corn-
mentationes sût. reg. Gotting. vol. X, p. 226-269. — 6* Der K. gedoppelte
Reichsadler, du même auteur, dans son Pràktisclie Heraldik. Niîrnberg, 1791,
in-8", p. 40-56. — 7** Der zweikôpjige Adler alsein Zeichen des Teatschen
' Voyez le sceau de ce personnage attache à
an reçu émané de lui et conservé au Trésor
des chartes sous ia marque 1276 — i30 —
J. 6 1 ^. — Une autre famille navarraise, ]a mai-
son d*Etchapare de Sarasqneta, portait de gueu-
les à Taigle royale d'argent et orie d'argent
engrelée. (Voyei NobUiario de el Valle de la
Viddorha, etc. por el D. D. Francisco de Elorza
y Rada. En Pamplona : por Francisco Antonio
de Neyra, ano de 1714, in-4*, p. 397-300.
' Description de lAsie Mineure 9 etc. par
HIST. DE LA GUERRE DE MAT.
Charies Texier, I** volume. Â Paris , typographie
de Firmin Didot frères, 1839, in-folio, p. 224.
Auparavant, pi. xxxvii, p. i23, on voit un
évidement demi'circulaire rempli par un
aigle qui a les aigles déployées. — S*il faut en
croire M. J. Quicherat , la décoration persane
et arabe présente des aigles À deux têtes. (BihL
de VÉcole des chartes, 3* série, t. Y, p. 384.)
^ Voyage dans le royaume de Grèce, par Eu-
gène Yemenii, etc. Paris, E. Dentu, i854,
in-8*, chap. xiy, p. 365.
63
498 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Reichs ans nea entdeckten Siegetn K. Ladwig's IV. von Baiern amviiersprechUch
beigelegt Von Bodmann. Nùrnberg, i8oa, in-8% avec planches.
Voyez enfin De ùnperatoram Constantinopolitama^m. . . namismatibus Dis-
sertatio , cap. xiv-xvin , à la suite du Glossaire de du Gange , t VU , p. 1 5o- 1 53 .
Page i3a, vers aoiy, couplet l.
Don Juan Alfonso , neuvième seigneur de los Gameros , était Biscayen et
de la noble famille de Haro ^ ; on le trouve compiëtement nommé dans cet
article des comptes de Navarre poiur i a84 :
Joanni Alfonsi de Haro, pro servicio facto dominio, c kaficia. (Ms. Bibl. imp.Suppl.
lat. n* i65', folio 4o recto.)
Page i3âf vers ao35, couplet l.
Gette expression , qui revient encore une autre fois^, désigne certainement
des écus décorés d'armoiries. Dans U Romans d'Alixandre^, dans la Chanson
d'Antioche *, li Romans des aventures Fregus ^, Haon de Boardele •, et ï Histoire
de la croisade contre les hérétiques albigeois ''v il est question de large jlorie et de
large pointe àjlour. Ailleiu^*, lauteur du premier de ces poèmes parie ^escus
as esmaas^, d'écu vermilliet, d'escus painiurés, d*écu de couleur vermeille; et
celui du second^® en mentionne un ki £asar ert pains , comme le rîmeur de li
Romans de Garin le Loherain, qui cite un écu d^azur brunis ^^, Dans d'autres
endroits de cette chanson de geste ^^, on lit escu doré, escu flore, et escu à or foi
dans le Roman d'Anseis de Cartilage ^'. Enfin , on trouve des écus vermeils en
tout ou en partie, dans le Lai de VEspine, y. i2li ^^, et dans Partonopeus de
Bbis, V. 7775 **; des selles et des écus de noa teinz, d^ns le roman provençal
^ Nodcias hUtâricas de las irts provincias va»- v. 12; p. &2â,v. 33. Cf. p. iSa, v. 3o; p. i35,
congadas, etc. t. IV, p. 96. v. 7.
* Page 330, V. 3389. Un trouvère plus an- * Voyez encore la Chanson d'Antioche, t II,
cien mentionne : p. 3 1 8 ; et la Chanson des Saxons , t. Il , p. 76 ,
De ptoson goites eiciti point. v. 1 o.
u Berna» *«..,,. H . p. 3S , ,. ,.«7. „ p^ ^^^^ ^ ^
» Page jg, v. sg; p. î68, v. 10; p. 384, u Xome I.p. 187.
*• *9- it Tome II, p. 49, 5o.
» Ch.n,COUpLxVl;t.I,p, .08. „ M,. Je ,, Bjy. ; „. fo, ^5
» Page 86. v. 1 o. ^^^ ^^j ^ ^ jg
' M», de Tour», fol. 3o, v. . 8. .. 'pMes' j, Mon* de Franc*. 1. 1, p. 566.
'Page88.v. i»». » Tome I. p. 94.
• Page 167, v. »6; p. 178, V. 87; p. 807,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
&99
de Flamenca ^ ; des targes pontes d'or> Jtiur et de sable , dans la Branche des
royaux Ugnages^^ et des écus vemn^ dans U fioiiwuis de Baoal de Cambrai^ et
dans la Mort de Garin le Loherain*. Qu^entendait-on alors par vernis? Un
trouvère du xrv* siècle nous apprend que c'était une substance du règne
minéral, qui croissait, dit-il, sous des roches, avec Tor, lai^nt, le cuivre >
les métaux et Tétain ^.
Citons encore, avant de dore cette note, deux écus décorés de portraits,
f un de l'image de la sainte Viei^ ^, le second de celle d*une gente puceUe'^;
un autre sur lequel ot point an gent miracle^ celui de la résurrection de La-
zare ^ ; un quatrième où Ton Voyait un papelart ^ ; un cinquième qui fa
pains à Melors ^^, ville qui m*est inconnue. Enfin , je renverrai , pour les bou-
cliers de couleur et ornés de dessins, à THistoire de la poésie Scandinave,
de M. du Méril, prol^omènes, p. i55, note a.
' Page4,v. 93.0ntroaTe oneseHetqiiifbà
or vernis, • dans la Clianson d*Antk>che , ch. IV,
COU{^. XV; t. I, p. 993.
* Ann. i9o4. (Ckrûii.naLfr, t Vil, p. i53,
V. 345o.)
' Page i65.
* Page 90, V. 1896. Cf. p. 196, V. 493o; U
Roman de Gérard de RouiUon, p. 68, 117; et
U Roman de Trahert, v. 70. (iVom. Rec. de
fabl. et contes, 1. 1, p. 194.)
* lÀ Romans de Baudain de Moarc, ch. XIII,
V. 69; t. P', p. 359.
* Le Roman de BnU, v. 9698; t. II, p. 54.
^ Le Chevalier au Cjrgne, etc. édit. de M. de
Reiffenberg, t II, p. 4 19, v. 14946 et soiv.
Page 5oo, v. 17883, il est fait mention d*une
targe listée
Qoi fu à iij dragoni noUement paintnrée.
* Chançon d^Ayen la hele S Avignon, ma. de la
Bibl. imp. fonds de Baluze, n*" 7989^, foL i35
verso, V. 39.
* La Chanson d'Andoche, ch. VIII, coa{^.
xxiTin; t II, p. 946. — Â la page suivante,
on lit le mot toenart, qui semble être synonyme
d*^B.
'^ Li Romans d!AHxandre, p. 4o9, v. 10.
Pages 97, V. 9, et 3o6, v. 36, il est question
d*écus d*Âquitaine et dVcus viennois. — Les ro-
manciers prêtent encore à leurs héros des
écus de Toulouse [U Romans de Garin, t II,
p. 179), de Castille (Pariomopems de Bbis, U II,
p. 109, V. 8914), d'Allemagne [le Roamant
de Claris et de Lotis, ms. de la Bibl. imp.
n* 7534*, fol. 1 56 recto, col. 9, v. 35), des
écus beauvoisins [La Chanson d^Antioche, L II,
p. 9 1 9 ; 2i Romans de Raoul de Camkrai, p. 101,
V. 18; 2a Chanson des Saxons, 1 1, p. 197; la
Jfef< de Garin le Loherain^ p. 55, v. 1160),
de Paris {ihid. p. 99, v. 437), de Blois {Gé-
rard de RossUlon, p. 338), etc. Dans lavant-
dernier passage auquel nous renvoyons ici , le
trouvère dit qu*au milieu de Técu ot un lioncel
petit : c*est li un motif d*omementation que
Ton retrouve fréquemment. Voyes plus loin,
p. 945, dernier vers; U Romans d^AUxandre,
p. 175, V. 3; la Chanson d^Antioche, ch. IV,
coup), zxxni (t. I, p. 959); le Chevalier au
Cygne, t. II, p. i38, v. 6844; U Romans de
Raoul de Cambrai, f. 999; la Chevalerie Vivien,
ms. de la Bibl. imp. n** 6985 , folio 1 74 verso ,
col. 3 , v. 90 ; le Bomoa de Florinont, ms. de
la Bibl. imp. n* 6973, fol. 91 recto, lig. 35;
le Roman de Troies, de Benoit de Sainte-Maure,-
ms. de la Bibl. imp. n* 6987, folio 81 verso,
col. 3, V. 91; 83 recto, col. 9, v. 45;'83 verso,
col. 9 , V. 6 ; 84 recto , col. 9 , v. 18, etc. (Cf.
Antiquiiates CeltO'Scandicm , p. 94 1.)
63.
500 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Les hauberts portaient aussi des peintures, qui étaient certainement des
armoiries. Guillaume de Nangis le dit positivement, lorsque, racontant la
croisade de Tunis, il nous apprend que les Français avaient des cuirasses
couvertes d'images variées suivant la différence des armes ^.
Page i34» vers ao35, couplet l.
La traduction de bastonaiz est peut-être inexacte , comme b définition que
donne Beuther des armes de Catalogne introduites en Aragon^. Le P. de
Mpret, après avoir dit, contrairement à cet écrivain, qu'il faut voir dans
ce blason, non pas des bandes, mais des bâtons ou des barres, cite le liv.m,
chap. XII, du Nobiliario de Feman Mexia', qui donne une bonne explication
de ce dernier signe héraldique. Selon cet auteur, les bâtons, comme ceux
des armes d'Aragon, représentent ime entrée dans une palissade, ou bien
encore ime palissade forcée , gagnée ou défendue. Basionatz serait donc bien
traduit par pallé. Froissart , parlant du comte de Foix , neveu du roi d'Aragon ,
ajoute : a et encore en porte le comte de Foix les armes; car il descent d'Ar-
ragon, et sontpallées d'or et de gueules, » etc. (Chroniqaes, liv. Il, chap. xii,
ann. i388; t. II, p. 897, col. a.)
Page i34» vers ao57 , couplet li.
Renaudetz manque dans le Lexique roman, aussi bien que lobetz, que Ton
rencontre six vers plus haut; mais M. Raynouard donne lobat, qui s'en
éloigne bien peu et qu'il rend par haveteaa. Voyez t. IV, p. 107, col. 1 , n* 3.
Page i36, vers ao6i , couplet li.
Le a avril 1^76, Eustache de Beaumarchais avait conclu, à los Arcos,
avec divers chevaliers castillans qui avaient abandonné le service de lem*
souverain , un traité auquel avaient concouru D. Pedro Sanchiz , D. Gonzalo
Ibanez de Baztan, alferez du royaume, D. Juan Gonzalvez, son fils, et
D. Juan de Vidaurre, en leur nom et pour tous les riches hommes et les
> • Franci loricas induunt, et desuper ano i55i, pet. in-f % l. II , c. un , f. xxxiiij i^.
pictoris variis, secundam diversas armomm ^ Congrestiones apologéticas , etc. éd. de
difierentias, se distinguunt • Gesto PAUip/ii 7/7, mdcclxvi, in-fol. congr. zi, n' 53, p. 3x3,
cap. y. [H'uU Franc. Script, éd. Ândr. et Fr. Du- co). à. Cf. Memoria sobre el incierto Origen de
chesne, t. V, p. 5 1 9, C.) las barras de Aragon, etc. por don Jtian Sans y de
' Segunda Parie^ de la Coronica gênerai de £s- BaruteUL [Memorias de la real Academa de la
;>aÂa4etc.Valencia,enca8adeJoanMey,Flandro, Historia, t VU; p. 9o3-335.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 501
chevaliers de la Navarre. Ils étaient convenus avec D. Lope Diez , seigneur
de Biscaye , D. Sin!ion Ruiz , seigneur de los Gameros , D. Diego Lopez de
Haro, D. Pedro Diaz et avec d'autres riches hommes et chevaliers de Gastille,
parmi lesquels on trouve D. Vêla Ladron de Guevara , mentionné moins
complètement ailleurs^, que le gouverneur, les chevaliers et les communes
de la Navarre leur donneraient aide et secours contre tout homme qui vien-
drait leur faire du mal sur leiu*s terres; qu'ils les accueilleraient en Na-
varre, et qu'ils ne feraient pas la paix avec la Gastille sans le conseil de
D. Simon, de D. Lope et des autres ricos homhres castillans, qui s'obli-
geaient, de leur côté, à défendre le gouvemeiu* et les riches hommes na-
varrais^.
n n'est pas dans mes projets de suivre Lope Diez hors du cadre de ce
poème, ce qui me mènerait bien loin; je veux seulement citer des pièces
qui prouvent qu'il reçut d'Eustache de Beaumarchais des prêts d'ai^ent. La
première est ainsi conçue :
Sepan quantos esta presen carta verÂn et odrân , que yo, Lop Diaz de Haro , seynnor
de Bizcaya, Tengo de conocido édemanil&esto que he recebido de vos, me sire Eustache
de Beau Marches , govemador de Navaira , cyncuanla livras de bonos torneses negros en
enpresto, por mano de don Johan Matho, camiador d'Ësteylla, de los quoales dineros me
tiengo por bien pagado, etc. los quoales dineros vos prometo de pagar quoalquier ora
vos pluguiere. Et en testimonio de todo esto, etc. Data en Esteylla, domingo dia de
Pentacostes, A. D. m*. cc\ lxx*. septimo. (Arch. de TEmp. 1277 — 3 19 — J. 6i4.)
Une autre fois , ce sont deux cents livres de bons tournois noirs reçus en
prêt des mains du même changeur {ib, 1 277 — 33o — J. 6 1 4). Ailleurs, c'est
Per abbad de la Guinella on delà Ginella, clerc de don Lope Diez de Haro,
qui reçoit mil six cent vingt livres de tournois noirs pour les gages et les
chevaux de son maître [ib. 3 1 4}, cent soixante et une livres prêtées pour la
compagnie de D. Lope [ib. 327), enfin la somme bien plus considérable
de trois mille neuf cent six livres tournois [ib. 33a).
La dernière pièce de comptabilité que j'aie trouvée relativement à don
Lope Diez de Haro, est un reçu de quarante livrés tournois que ce sei-
^ citem pro expensisdlctimerini (Guillelmi minus Medor de Agoncieillo ad sciendum veri-
Ysami, merini Stellensis), se quinto decimo tatem, induobus diebus iiij Hbras xij[ solidos. •
equitum et quadraginta peditibus, qoandoîvit (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65^, folio 89
Lucromum, dum dominus Vela Latronis apud recto, A. D. 11 86.)
Munilla pn^ Lucromum, super violenciis * Le texte de ce traité a été donné par D. José
îUatis Navanis a Çastellanls, et fuerunt bujus Yanguas, dans son Diccionario de antigûedadesdel
negocii inquisîtores alcaldus de Ârcubus et do< reino de Navarra, t. IH, p. 5o-53.
502 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
gneur avait fait donner à Samuel , fiis de don Juze Macho. H est daté du
Ix mai, era de mil e xcd''\ quinze annos. (Arch. de TEmp. 1277 — 187 —
J. 6i4.)
Page i36, vers ao85, couplet li.
Peonetz a été oublié , dans cette acception , par M. Raynouard. Voyez le
Lexique roman, t. IV, pag. 471, n" A.
Nous avions autrefois peonier, et les Castillans peonciello :
Bien sont cinquante mile , ains ni ot pemàer,
N*i a cei qui n*ait annes et bon corant destrier.
La Chanson d^Andoche, ch. I, coup!. XYi; t. I, p. 98.
En tant com trait de lonc Tanste d*un peonier,
N*osent li Turc à lui venir ne aproismier.
Ihid, ch. Vm, coupl. LI; t. II, p. 364. Cf. p. 974.
Quando (ué peonciello, que se podie mandar,
Mandélo yr el padre las oveias guardar.
La Vida dd glorioso confesor santo Domingo de Silos, copl. xu. (Colec-
don de poesias casteUanas anteriores al siglo xr, t. II, p. 3.)
Page i38, vers 3ii4« couplet u.
Tout ce que i on trouve dans ce couplet et dans le précédent relative-
ment à la conjuration des grands pour en finir avec le gouverneur Eustache
de Beaumarchais est historiquement certain , et Ton doit tenir conune telle
la réunion des mêmes personnages qui eut lieu à los Arcos. Il est très-pro-
bable que dans cette conjuration ils agissaient de concert avec les Castillans,
et que leur but était de priver de toute intervention dans le gouvernement .
le roi de France, qu'ils considéraient comme leur plus grand ennemi. A ce
sentiment venait s ajouter Torgueil national, vivement blessé par la nomina-
tion dun gouverneur étranger.
On ne trouve pas , cependant , aussi conforme à Thistoire la part que ,
dans cet événement, lauteur attribue à don Diego de Biscaye et à don Simon
Ruiz, seigneur de los Gameros, quand il suppose que ces chevaliers se
présent,èrent aux grands de Navarre en leur demandant aide et protection
contre le roi de .la Gastille, doù ils se disaient expulsés par ordre de ce mo-
narque, et quand il ajoute qu'ils eurent pour auxiliaires les troupes navar-
raises dans la défense de leurs possessions contre Tannée castillane, expé-
dition qu'ils poussèrent jusqu'à Najera. Pour éclaircir ce point et d'autres.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 503
assez confus dans le récit du troubadour, il parait à propos de rapporter ce
que raconte le prince de Viana , dans sa chronique , relativement à la con-
juration des barons :
«Et finalement, dît le noble écrivain, ils convinrent de faire quelque
mouvement entre les frontières de Castilie et de Navarre , espérant que dans
quelques combats , ledit gouverneur recevrait la mort , et qu'ainsi ils pour-
raient ^fi faire un autre en Navarre. Et ces choses ainsi c<mvenues et ré-
glées entre eux, ib s'arrangèrent de telle sorte que don Diego, qui était sei-
gneur de Biscaye, dune part, et de l'autre don Jimen Ruiz, qui était
seigneur de los Gameros et des frontières de Navarre, firent faire et rassem-
bler de grandes troupes ^ dé gens d'armes. Et ceux qui étaient sur ces fron-
tières, les voyant plus puissants qu'eux, et craignant qu'ils ne voulussent
faire quelque mal au royaume, notifièrent audit gouverneur Eustache qu'il
eût à y apporter remède. Et celui-ci l'ayant ouï et entendu, tint conseil avec
quelques riches hommes, chevaliers et autres dU royaume, (pour savoir)
comment il se devait gouverner; et il lui fut conseillé d'ordonner à tous les
mesnaderos du royaume , aux riches hommes et aux chevaliers , de se tenir
prêts à marcher sur-le-champ vers ces firontières , et d'y aller pareillement
avec eux. La chose ainsi réglée et ordonnée , tous les riches hommes , che-
valiers et mesnaderos, s'étant mis en route vers ces lieux, ledit gouverneur
alla à Estella, et là ils réglèrent leur itinéraire. Le lendemain à la nuit,
quelqu'im, si ce n'est plusieurs, au fait du complot, le découvrit au gou-
verneur, l'avertissant de ne pas aller plus loin s'il voulait rentrer en vie
chez lui, car toutes les levées^ se faisaient pour lui et à son intention,
afin que , lui mort, ils pussent mettre im autre gouverneur dans le royaimie.
Et là-dessus, ledit gouverneur, la nuit suivante, quand chacun se fîit re-
tiré dans son logement, suivit l'avis de son conseil, qui l'exhorta à marcher
toute là nuit vers Pampelune. Et le jour suivant, au matin, bon nombre des
riches hommes et des chevaliers furent aux portes du palais royal, où le
gouverneur logeait à Estella , à l'attendre pour qu'il fut avfec eux , et finale-
ment ils surent comment il était allé à Pampelune. A cette nouvelle , ils
conjecturèrent que les choses convenues entre eux lui avaient été révélées.
' Le texte porte plegas, que nous avons vaineodent cherché dans le grand Dictionnaire de
TAcadémie espagnole.
' Pleyas, porte encore le lexte.
504 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
et ib pensèrent à ce qu'ils avaient à faire. Et là-dessus, il fut arrêté entre
eux d'envoyer leurs messagers audit gouverneur pour l'avertir qu'il voulût
bien s'en aller en France, (ajoutant) qu'avec ceux du royaume ils le pour^
voieraient de gouverneur, vu qu'il y avait dans le pays de bons riches
hommes, des chevaliers instruits, qui connaissaient mieux que lui les fue-
ros de Navarre et les coutumes du royaume. Là-dessus il répondit qu'il leur
assemblerait des cortès générales, et que si ceux du royaume s'accordaient,*
comme ils le disaient, et lui donnaient telle lettre qui lui servit de décharge ,
il le ferait, sinon qu'il encourrait un trop grand blâme. Et làMessus une
cour générale fut assemblée à Pampelune, et encore que ceux qui étaient
de cet avis et de cet accord le voulussent, les autres du royaume ne le
voulurent accorder ni faire, et finalement toute la cour fut ainsi défaite et
se sépara dans cette discorde. Et là-dessus ceux qui étaient déterminés dans
cette opinion contre ledit gouverneur, réunis ensemble, tombèrent d'accord
d'envoyer audit gouverneur leurs messagers pour lui dire qu'il était étranger
et qu'il vît s'il voulait rester et être dans ledit royaume contre leur vouloir
et gré , l'invitant à ne pas le faire , mais à se mettre en route , sinon qu'ils
le tiendraient pour ennemi et qu'ils procéderaient contre lui comme tel ; ce
qu'ils firent^. »
L'auteur continue ensuite en disant qu'à cette intimation le gouverneur
n'eut d'autre ressource que de se mettre sous la protection des habitants du
bourg de San Cemin, qui lui offrirent de le soutenir contre ses adversaires.
Page lÂo, vers a 138, couplet lu.
Le mot arabi, que l'on retrouve plus loin^, était aussi une épithète que
l'on donnait à certains chevaux dans le midi de la France t
Qar Bausans fon chavals ferrans e bais ;
Demiehtz fo ajxAitz, dimietz morais'.
Roman de Gérard de RouiUon, p. 935.
* Cr6nica de los rtyet de Naoarra, cap. Tiii , duction est inexacte, et qae moraii signifie noir,
p. i4o- ihi, couleur de mûre :
* Page 3 1 4 , V. 4885. Montés ettoit for un corant destrier,
* M. Raynouard, qoi cite ce passage dans Noire otk teste comme more de morier.
son Lexique roman, t. II, p. 109, col. 1, rend u CA«aIm> Ogùr de DM»mtmkê. y. 46i4 ; 1. 1»
ainsi le second vers : t II fut moitié arabe , p. 169.
moitié moresque. > Il me semble que cette tra- Amener li fkit .j. cbeval
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
505
Mas can seran manjat li arabit corser, etc.
HîSl de la crois, contre Us kéréu albigeois, p. 334* v. 4653.
La doncas esperonan los destriers araUtz,
Ibi<L p. 6oo, V. 8894*
Els cavals son montatz, ek destriers arabis.
Der Roman von Fierabras, Provenzalisck, p. i4, v. 3î6.
On remployait également dans le Nord , avec arabois :
De l'autre part s^en issent cil de Sens
Sor lor chevaus arrabis et corans.
Li Romans de Garin le Loherain, 1. 1, p. 93. Cf. p. 77, i65, 170; et t. Il,
p. 139, i35.
Grans (ut la noise et li huis et li cris ,
Kant perdus fut li destriers arabis.
Roman de Gérard de Vienne, en tête de celui de Fierabras, p. xxi , coi. 1,
V. 863. Cf. p. MV, col. I, V. 1344; p. i43, v. 48i8 (destrier de Su-
rie), etc.
La terre croUe sous lor pies
Et de la oriente et du trepois
D'eb et des cevals arabois.
*
Cest de Troies, ms. de la Bibi. imp. n* 6987, fol. io3 verso,
col. 4 1 V. 5o.
n y a tout à parier que dans les passages français qui précèdent, arabis,
Bon et plof noir que une meure.
Roman i» la Vtoirfto. p. »3A, v. 5oo8.
Sire, il s en va trestout od val
Sor .j. cheval noir comme meure.
Koman d'Etutoek» U Moine, p. sa , v. 594»
Mis s*ea|oit mains qne 1^ galos
Seor le destriers noir come moure.
ÏAiTonmouàêCli^w—nei (is85), p. i»6,t. SUS.
Noos avions autrefois morois, moret, pour ex-
primer une nuance du noir :
Isnelement montèrent es anferans morois,
La G&ojuoa d'ÂMtioeki, eh. II , coujd. xxTit ;
t. I, p. 193.
Les chevaus edaisierent bruns et bais et moroit,
nu, cb. Vin , eoopl. xn{ t. II , p. sSS. C£. 1. 1,
p. 133, t. n, p. sSft; et UBomaoi JtAlisanin,
p. 3o6 , V. 33.
Fumé entre noir et moral.
Fam iu cri» de Pari», dans rAndra TliMcrs
françtii , pnbUi par M. VioUst4«-D«c, tom. II,
p. 3io.
BIST. DE LA GUERRE DE NAT.
On disait aussi morenùn et mon
Vers Tost esporonna le ceval moranlin.
Li AomaiM «TilIÎMJMfrt . p. 496, v. sa.
Vus sovient-il du destrier orfarin ?. . .
A Saint-Faron m*en alai un matin. , .
Encor i vi le destrier mortniUn,
La CketaUrit Ogior d» Danêmarek», r. io$i7«
io5a6 - aS ; t. II , p. 435.
Lj quens Robiert de Flandre y vint sus moranCûi.
U Ckm»U»r am Cjgn», t. II , p.. i38, v. 6843.
Les de£Eendeears Mons et mors
Prennent ileuc de mort le mors.
Bnwck» du royavB Hjnag»» , ans. ia68. (G&fMi.
mai,fr, t. VIII, p. 100, v. aSyS.)
Les Grecs ont conservé \uBSp6$ avec le sens
de moreaa, de chewû noir, (Voyex ChanlspopU'
laires de la Grèce moderne, recueillis par M. Fan-
riel, t II, n*ii, p. i4i-i49.)
64
506
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
ar abois , n a pas d*autre sens qiiarahe^^ ; mais dan» les vers du Roman de Gé-
rard de RosiUon , on ne peut se refuser à regarder arahitz comme désignant
une couleur, celle que le troubadom* exprime par radjectifyèmiii5', que Ton
trouve quelquefois joint avec roaan et avec pommelé :
Sor .i. roan ferrant font le serjant monter.
Li Romans de Parité la Duchesfe, p. i58. Cf. p. 937, sa8.
Et Hues de Saint-Pol, qui le poil ot /errant S etc.
La Chanson dHÀnùoche, ch. VI, coupl. vi; t II, p. 78. Cf. ch. VIII,
GOUjri. LUI, p. s66.
Voiiés quel homme , comme a le poil^emant.
Htton de Bourdele, ms. de la Bibliothèque publique de Toun, fol. 5i
recto, V. 5. Cf. fol. 5s recto, t. 4*
Sire, ce dit dus Naimes qi le poil oi ferrant, etc.
La Chanson des Saxons, 1. 1 , p. i58.
Li cevaus ù il siet ht ferrons pmmêUi.
Li Romans d^ÀUxandre, p. id8, v. 10. Cf. p. 4oi , v. 3«.
Citons encore deux passages d anciens trouvères d*où il semblerait résul-
ter que les arabis étaient roux ou fauves :
Hues s'en part sor le roas arrahi.
Li Romans de Garin le Loherain, 1. 1, p. aso.
La celé est mise sor Fauvel Tarahi.
Li Romans de Raoal de Cambrai, p. 90, v. sa.
Enfin nous renverrons au tome m, pag. a 07, col. i, du Glossaire de du
Gange , qui rapporte un autre vers de la première de ces deux chansons de
' Voyei le Roman de Fierahras d^ cité,
p i3, T. 397; p. 106, T. 3546.
' Voyei , sur ce mot, le Glotsaire de du Cange,
à Fart Perrandm, t. III, p. s35, col. s, et aumot
fVaranMo,i. VI, p. io5, col. 3 (Cf. t. III, p. 679,
col. 3, V* Gttaraontts)\ le Glossaire de la langue
romane, 1. 1 , p. 890, col. 1 ; les Poésies de Marie
de France, 1. 1, p. 490, en note; le Roman de la
Violette, p. 1 36, not 1 ; la Dissertation sur le
Roman de Roncevaux, par H. Monin. Paris,
ifDGCCUUi , in - 8*, p. 7, V. 3 ; la Chronique
rimée de Philippe Mouskès, 1 1, p. s8s et 336,
notes aux yers 7083 et 8378; li Romans de
Garin le Loherain, 1. 1, p. si, etc. — La tra-
duction envieux norvégien (xi?* siècle) des lais
français attribués à Marie de France donne sim-
plement le mot gan^ara pour correspondant de
cheval ferrant, ( Voyex p. 90, lig. 1 1« des Stren-
^(ctilMrpufaliés à Christiania, en i860iparKey-
ser et Mundb , grand in-8*. )
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
507
geste , à lartide F^uias Equm , rf 2 , où Ton trouve accumulés une multi-
tude de passages précieux pour celui: qui voudrait fitire des nedierch^ sur
les chevaux pendant le moyen âge.
A cette époque, on estimait non*seulement les dievaux, mais encore les
midets arabes, et générdement ceux d'Orient^, voire même les ànes^. Nos
trouvères vont jusqu'à mentionner des chevaux indiens^; mais il y a toute
apparence que par ce mot ils entendent des chevaux de l*Asie Mimure, car
lorsqu'ils ont soin de spécifier plus nettement la provenance de ces animaux ,
ib nomment Damas^, qui, cependant (il faut le dire), était déjà dans l'anti-
quité un des entrepôts des marchandises de llnde^, et ils citent Tabarie^ et
Tyr'', L'un d'eux parie d'un voir de Calidone^\ il est probable qu'il a entendu
désigner tm dieval de Grèce.
La renommée de ces chevaux, auxquels il ne faut pas manquer de joindre
ceux de Barbarie^ et ceux de Nubie ^^, célèbres dès le x* siède, était si bien
fondée au xiii% que l'auteur de Partonopeas de fiioû, après nous avoir
montré son héros 'tourné vers le Levant et contemplant la vaste mer, ne
manque pas d'ajouter : «Par là viennent les tissus d'Alexandrie, les bonnes
soieries et les bons chevaux de course ^^ »
n en fut de même pendant toute la durée du moyen âge. En 1 5 1 o , un
membre de la maison de Ligne , prêt à partir pour Jérusalem , écrivait la
' Li Romans de Gam U Lokerain, 1 1 , p. 3 ;
t. II , p. s5i. — Li Romans d'AUxandre,^, 47«
V. lo. — La Chanson dAntioche, t I, p. aS ;
t II, p. 174, 18a, etc.
' Li Romans de Boadaîn de Sebourc, ch. V,
V. 10s; 1. 1, p. 196. On lit ane hedain dans le
ChtifaUer aa Cjgne, p. iSg, v. 6849 - ^ donte
<pie ce ne soit de là qne dérive le nom de Bau-
douin donné à cet utile animal.
' Li Romans d'Alisandre, p. 478, v. 8. Cf.
p. 4 80, V. 26.
^ Ofid^p. 479, V. 3i.
^ € , <, , rài( lyto» ifyéytfta, Mai ol Uepamoi
^pes, 4 daa ip t9j klBiéittàP yij tbntxat ftèv xai
A^«f«i, T^e lifç i^%opSag 96^ vamaxoS ita-
Sahm . . . . • {JmUani impenUoris EfHStola Sara-
/MOfli.)
* Li Romans dAUœanàrt, p. 309, v. 1 5.
^ La CheoaUrie Ogier de Danemark, 1, 7401 ;
t. II, p. 79. (Voyex sur des chevaux, des des-
triers de Syrie, le glossaire et index de la
Chanson de Roland, au mot SuUans, p. 316,
col. 1.)
^ Li Romans dAlisandre, p. 407, v. 37.
^ Cbarta amu 9 1 3 iaodata a AInrat. Anu kaL
med,tBvi, L III, coL 191. • — Chartaann. 1076,
ex tahul. Aquens. land. a Dn^ €ai^pcnt. in
Gloss. med. et ii^, Lat, 1 1, p. SSS^ col. 1.-— Ia
Chevalerie Ogier de Danemarche, v. 4988 ; t. I,
p. ao4.-^I>« Roman de Gérard de RossiUon,
p. i64.
'* Ricart troeave monté oa destrier de Nubie :
Corbarans Facata à Taoïnaçoar d*Orbrie
Pour le meUear ceval qui loît en Tartane*
L j oeraos esloit haas et nmtt qae pois boufie ,
S*ot letiig pies Uaac phu <pie B*est floun de he.
Le CA«vaK0r«B Cy^M, v. 11047 « ^* ^» P* *^^'
'' Partonopeas de Mois, v. 169a; 1. 1, p. 56.
64.
508
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
lettre suivante au cardinal Wolsey: <( Monsieur, je vous envoyray gens de
toute sorte que m'avez mandé, et davantaige vous garde de beaulx chevaulx;
et se ch'est vostre bon plaisir, chetteray demy-douzaine de chevaulx exquis,
sy me le commandés ^. » En 1 53 1 et 1 53a , Henri VIU avait dans ses écu-
ries un cheval barbe , dont il est souvent question dans les comptes de la
maison du roi pour ces années^. A voir les mentions accordées au Barbary
horse, qui dans un endroit est appelé Barra horse, et dans un autre Barbor
risto horse, on se rend aisément compte du prix que Henri attachait à cet
animal. Peut-être Tavait-il reçu en présent de quelque souverain.
Nos trouvères mentionnent tout aussi fréquemment des destriers, des
chevaux gascons, que Ton appelait quelquefois gascons tout coiut^. Faut-
il inférer de là que la Gascogne produisit alors des chevaux très-estimés? Je
ne le pense pas , et me sens plus disposé à croire que cette province n'était
que Tentrepôt de ceux qui, déjà du temps de Ghariemagne^, nous venaient
de l'autre côté des Pyrénées, c est-à-dire de Gastille et d'Aragon, dont les
destriers et les mulets étaient célèbres au xni* siècle , à* l'égal des ânes de
Navarre^. Je vais plus loin, et dis qu'il n'y a rien d'impossible à ce que le
renom de la Gascogne chevaline soit venu d'une fausse étymologie attri-
buée à l'Aquitaine, appelée Eqaitania dans de vieilles annales^. H est vrai
que, dans le même volume où nous les avons consultées, nous trouvons men-
* Collection générale det documents français
qui se trouvent en Angleterre, recueillis et pu-
bliés par Jules Delpit, 1. 1, p. 373.
* The privy Purse Expences of King Henry
the eighth , etc. by Nicholas Hanis Nicolas.
Loodon : William Pickering , mdcgcxxvii , in-8*,
p. i33, 199, 3o4f 398, col. 1. — Shakspere
parie aussi de cheyal de Barbarie dans deux en-
droits de ses pièces :
Wken BoUngbroke rode on roan harbary, that horse
That tbou so often had bestrid.
AicAord //, «cl t. se. 5.
« Youli hâte yoor daoghter ooTer*d witb a Borhary
horse.»
OUulto, Act I, se. 1 [«t non •M*rrj Wivu «fWUiior»
«H n , se. 9, > eoBiDS dit Nicdat. ]
* LÀ Romans de Garin le Loherain, t. II, p. 1 87 .
— Ià Romans d^AUxandre, p. i3i, v. 19. —
Roman de Gérard de Vienne, en tète de celui de
Fierabras, p. xxviii, coi. i, v. JÔ69; p. xxxti,
col. 1 , V. 3367. — La Chanson dAntioche, cb. Ill,
coupl. XXXV, V. 8o4> t. I, p. 3o4; cb. VIII,
coupl. X, V. 198, t II, p. 3o8. — Der Roman
von Pierahras, Provenzalisch, p. i4o, v. 4733*
* Monachi Sangallensis Lib, H de Rébus bel-
licis Caroli Magni, cap. xiT. (Rec, des hist, des
Gaules et de la France, t. V, p. 1 sG, B. — Rech,
sur le comm, lajabric, et V usage des étoffes de
soie, etc. 1. 1, p. 317, not. 3.) *
* Proverbes et dictons populaires.,, axuB tut' et
xiv* sihcles, publiés par G. A. Crapelet A Paris,
MDCGCXXXi , grand in-8*, p. 1 1 4.
* lEjecit Heudo Sarcinos de Equitania.»
(Annales Prancorum Natarieni, ann. D. Dccxxi ;
apud du Cbesne, Hist, Prancorum Scriptores,
t. II, p. 3, B.) — On lit destrier d:EquUanche
dans le Lai d'Ignaurh, etc. p. 1 7, v. 334 .
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
509
tion d*cin chef gascon , possesseur d'un cheval peut-être du même pays , au-
quel la croyance populaire prêtait un âge fabuleux ^
Plus tard aussi nous voyons une mention d'un j errant de Navailles , c'est-
à-dire de Bëam^, des achats de chevaux faits en Aquitaine pour le roi d'An-
gleterre^, et un certain Raimond de Bordeaux figurer, parmi des marchands
de cette ville et d'autres du Bordelais , sur le registre de créances de Guild
Hall^; enfin un éloge de Tarbes en raison des ressoiu*ces qu'offirait le pays
pour l'élève des chevaux^; mais en même temps, on trouve sur un compte
de 1 366 , « en pris de chivalx achalez en Angleterre et envoyez vers les parties
d'Aquitaine, 77^ !• i3 sh. U s.^» Comment concilier ces diverses indica-
tions , de manière à déterminer ce qu'il peut y avoir de vrai dans la renom-
mée qu'avait la Gascogne pour ses chevaux? Nous y arriverons peut-être à
l'aide d'un passage des Mémoires de Sully. Le grand ministre , que personne
ne se serait attendu à voir transformé en maquignon , état aussi peu estimé
au moyen âge que de nos jours'', vécut pendant un certain temps du béné-
fice qu'il faisait dans le commerce des chevaux; il achetait à bon marché
quantité de beaux courtauts, envoyant jusqu'en Allemagne pour cet effet,
puis il les revendait si cher en Gascogne qu'ils lui payaient grande partie de
sa dépense^.
' « Lapus quoque Acinflrius Vasco , qui equum
ferebatur babere annorum plosqaam centum ,
tdbuc tamen vdidis&imum. > (Ckronicon Fro-
doardi, ann. dgggcjixxii, apud du Cbesne, t. Il,
p. 600, B. Cf. Ricber. Hist. lib. I, cap. lxit;
éd. J. Guadet, t. I, p. 118.)
* Li Romans d'Alixandre , p. 242, v. a8.
^ • De 1 7 marcis liberandis J. S. ad emendum
anum equum pro rege , « etc. — « De ao marcis
liberandis £. G. ad emendam unam equam
pro rege , § etc. (Catalogne des rolîes gascons, etc.
par Tbomas Carte, t. I, p. 3.) — Une autre
pièce , publiée par Rymer, montre que les ju-
ments étaient exclues des armées. Voyez De
kominibus ad arma, hobalariis et pediùhns, in
episcopata Danelmensi eligendis, A. D. iSsA»
{Fmdera, convenûones, etc. éd. lu, tom. II,
pars II, p. laa, col. 1.)
^ cRemundus de Burdeus... se teneri in Livi
sol. rai den. sterl. pro unoequo.» (Collection
générale des documents français qai se trouvent
en Angleterre, recueillis et publiés par Jules
Delpit, 1. 1, p. 5.)
* « nous vînmes à Tbarbe et y se^
journasmes tout ce jour, car c*est une ville trop
bien aisée pour séjourner cbevaui, de bons
foins , de bonnes avoines et de belle rivière. »
(Les Chroniques de sire Jean Froissart, liv. III ,
cbap. X, ann. i388; t II, p. SgS, col. a.)
* Recepteforeyne des trésoriers nostre seignour
le prince, (J. Delpit, p. 176, n** ccxxnr.)
' SATHAR.
Mettre je me vueil à mestier
Au monde pour ettre uinrier.
BBRITB.
Et croyes que je m^esprouTeray
A ettre marchant de chevaulx , etc.
Le êênui volume dm magMjie^uê my$Und$sÂetu duÂpoêtru.
Pari», Amottl ti CkaxiM l«t Angvlitrt, i64i , in-rotio,
liv. VU , firaUlei hiii Yeno , eoL s.
' Mémoires des sages et roules mconomies*
d!Estal de Henry le Grand, etc. édit aux VV
verts , cbap. ivin > P' 4 1 •
510 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
D'autres passages des mêmes mémoires t^oi^ent encore en penchant
de Sully pour le commerce des chevaux , et de l'estime que f on avait, de son
temps , pour ceux d'Espagne : «Estant donc party d auprès du roy de Na-
varre, fail-il dire à l'un de ses secrétaires, vous vous en allastes à Rosny,
où la première chose que vous fistes , (ut d'envoyer le sieur de Maigiffln ,
vostre escuyer, à Paris , pour - vous achepter de grands chevaux , lequel ,
huict ou dix joints après, vous en amena six assez beaux et Ixms, et entre
iceux un cheval d'E^agne noir, qui n'avoit rien qu'une tadie blandie à la
fesse droicte ; l'un des plus gentils et dociles chevaux que nous ayons jamais
veu : car n'ayant que cinq ans, et n'ayant jamak esté dressé, il manjoh
terre à terre à toutes mains : Et un cheval de Sardaigne, caveese de More,
ayant les oreilles fendues \ le plus hardy et furieux cheval dont nous
ayons jamais ouy parier : car il se laissoit tirer des jNStolades et des har-
quebusades aux pieds et aux environs de la teste , sans se mouvoir, digner
les yeux, ny haudier les oreilles; mais si quelqu'un luy eu^ présenté une
espée ou un baston , avec démonstration de le vouloir firapper, aussi-tost il
plioit les oreilles, rouloit les yeux, et, ouvrant la bouche, se jettoit sur
luy^. »
Plus loin , le même secrétaire continue ainsi :
« Cependant vous pourveustes à vostre équipage : acbeptastes de monsieur
de la Rocheguyon un des plus beaux chevaux d'Espagne qui se pouvoit voir,
six cens escus, trois autres chevaux de prix de messieiu^ de Laugnac, de
Rieux et de la Taillade; acbeptastes au marché aux chevaux xm roussin
rouan fleur de pesché quarante escus , qui ne sembloit propre qu'à porter la
malle , lequel se fit si excellent cheval , que depuis vous le vendistes six cens
escus à monsieur le vidasme de Chartres : comme vous fistes aussi vostre
cheval d'Espagne à monsieur de Nemours la Gamache douze cents escus,
desquels ne vous pouvant payer, vous en eustes une tapisserie des forces de
Hercule , qui est en vostre grande salle de Sidly ^. »
La réputation des chevaux d'Espagne, qui durait encore sous Louis XIV ^,
, * Plus ordinairement c'étaient les chevaux nettei, a* édition, Paris, i84o, in-i3, tome Vif,
d*Espagne que Ton marquait ainsi. Tailemant p. 170.)
des Réaux pariant de M. de Brégis, auquel il * Mtm. des sa^ et rojaUesmoim. dEstat,éit,
avait fallu couper pour une maladie une des ch. zvr^p. 33.
Hèvres d'en bas, rapporte qu'on l'appela Cas- ' Ibid. ohap. xiz, p. 43.
tillan, cà cause que les chevanx de ce pays-, ^ «... c'est prendre un âne pour on beau
là ont le bout d'une oreille ooupé.* ( HisUh cheval d'Espagne, parce qu'il a une housse
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
511
remonte è une époque bien antérieure à Tinvasicm arabe. Philippe Mouskès,
raeontant rexpëditkm de Thëodebert et de Clotaire de Tautre o6té des
Pyrénées, dit qu^ils en ramenèrent murs et palefrois et cevaus^ . On voit Guil-
laume le Conquérant combattre, à la bataille de Hastings, sur un excellent
cheval, don d'un roi d'Espagne'; et plus tard, le moine de Marmoutier pré-
sente comme espagnol le cheval incomparable qui fut amené à Geoffiroi le
Bel y comte d'Anjou, le jour où il fut armé chevalier^. Dans une diarte de
son fils Henri II, qui contient le tarif des droits de péage du Pont de Ce,
on trouve im article relatif aux chevaux d'E^gne ; ils y sont taxés douze
demers, tandis que les autres ne le sont que quatre, et les juments deux^.
A partir de l'époque à laquelle se rapporte ce document, on rencontre à
chaque pas des mentions de chevaux d'Espagne^, et dans certaines d'entre
elles ils sont placés sur la même ligne que ceux de Gascogne^. Ces chevaux
(je parie des premiers) étaient réputés les meilleurs de tous, les plus co-
rons et les plus beaux '' ; ils se recommandaient aussi parleur haute taille , qui
les rendait propres à servir, comme destriers, à la guerre et dans les tour-
tonte couverte d*or et de pierreHe». • (Défenu
de h Bruykt et de t§s Cearactkee, par Pierre
Goste, à U suite des Garadèrsf de Théophram
et de laBmyhe, Parts, mdgglxii, iti-8\ t II,
p. 378. La première éditioD de cette défense
est de 1709.)
^ Chroniniue rimée de PhUippe Momkh « t. 6 1 4 ;
édit de M. de Reifienberg, 1. 1, p. aS.
* Le Roman de Rou, etc. t, II, p. igS,
V. 12673. — À ariticid Enqmùy info emâient Ar-
wtomr, etc. by Samuel Rush Meyriek, vol. I,
p. 10. — Ce cheval avait été ramené par un
pèlerin de Saint -Jacques , circonstance qui
doit avoir été fréquente et où je von ia cause
de la célébrité des chevaux de Gomposteile :
Folchers venc apoihiiaii ras Faça-bele,
Sobre «a ckavd moran de Cempotidâ.
Le RomoM d$ Ginrd de BoMtUeii. p. 66.
^ « Andegavensi v«ro adductus est miri de-
coris equus Hispaniensis, qui tentas , ut aiunt,
velodtatis erat, ut multse aves in volando eo
tardiores essent. • (Joannis monachiMajoris Mo*
neuteni,. Historia Gaaffredi, etc. Parisiis, apud
Petrum Chevalerium, mdcx, in-8*, p. 18')
^ Arckaes d^ànjoa, par M. Marchegay. An-
gers , 1 853, in-8% p. s 57.
> Rmntui da Ckendkr <m C^ffftê , ms. de k
Biblioth. in^r. n* 54 o', fol. 33 verso, col. i,
V. 3o. — Hiât de la croie, centre les hérét. aih,
p. 5o8, V. 7^83* — Der itoNMR «oa Fierûbrue,
p. aS, V. 730. Cf. p. 139, V. 4686, etc. (Vojei
encore la relation d*un tournoi par Rambaud
de Vaqueras, dans THistoire littéraire des
troubadours de Tabbé^ Millot, tone I, p. »64,
165.)
* La ChoMon dee Saseone, coupU xxxTi » 1. 1 ,
p. 61, et eoupl. xcnr, p. 160.
^ La Mort de Garin le Loherain, p. 108,
V. d»84. — Du DacBuefd'Aigremùnt, ms. de
la Bibl. imp. n* 71S3, M. 89 recto, col. 1,
Y. i3. — Le Roumanx de Claris et de Lam, ms*
de la Bibl. imp. n* 7534 *, fol. 76 verso, col. i,
V. 97. — Partonopeus de Biais, v. 7190; t II,
p. 77. Auparavant, v. 9394« t. I, p. 89, Tan-
teur fait mention de nraleto d'Espagne. ( Vo^es
encore les Arrêts Rameurs» etc. k Amsterdam,
iiDCCixxi, in-8*, n'part. p* 475.)
512
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
nois^. On les tirait principalement de la Gastille' et de TAragon^, où, à ce
qu*il parait, le cheval arabe avait été importe de bonne heure. Toujours
est-il que , dans notre ancienne langue , aragon et arabi étaient employés in-
distinctement lun pour Tautre avec la signification de cheval, ou plutôt de
dextrier, c est-à-dire de cheval de bataille , et qu'il n est pas rare de voir le
même animal également désigné par ces deux mots ^.
Les chevaux d'Espagne portaient aussi, au moins dans nos romans, le
nom diamoravis ^, emprunté à celui d une famille de princes musulmans d'A-
frique, qui, après avoir fondé l'empire de Maroc, passèrent, à la fin du
XI* siècle, en Espagne, et dont nos anciens poètes, trouvères et troubadours,
font un nom de peuple ^.
* Lai da Trot, à la suite du Lai d^Ignaur^s,
p. 75, V. 99 et suiv. — Les Toamois de Chaa-
venci, par Jacques Bretex (1 385), p. 46, v. 749.
* Der Roman von Fierahras, p. 9, v. 137. —
Li Romans de Raoal de Cambrai, p. 70, v. 9o;
p. iSs, V. 19. — La Chanson des Saxons, 1. 1,
p. 1 76 (Cf. p. 1 1 3, 1 1 8). — Lai de VEspine,y, 4o6
( Poésies de Marie de France, U I, p. 672). —
Roman de la VioUUe, p. 18 4, v. 3797. — La
Chevalerie Ogier de Danemarche, v. 1 1 869 ; t. II,
p*. 495 (Cf. V. 1 1899, p. 496; Y. 1 1908, p* 497).
— Li Romans dAlixandre, p. 927, v. i3. L'au-
teur de ce dernier poëme place la CastiUe
outre mer.
^ La Chanson d^Antioehe, t. Il, p. 169 et 999.
— Roman des qaatrejils dAimon, en tète de
celui de Fierabras, p. IT, col. 1, t. 960. —
Roman de Girard de Vienne, même Tolume,
p. XXTIII, col. 1, Y. 1591; p. XXXVI, col. 1,
V. 9379. (Cf. Y. 1600; p. LV, col. 9, Y. 9l5,
996, etc.)
^ La Chevalerie Ogier de Danemarche ,
Y. 6487; t. II, p. 964 (Cf. Y. io538, loSSi,
p. 436, et Y. io56i, p. 437), et v. 7003,
p. 984 ; Y. 7754 1 p. 3 12, et Y. 9899, p. 4o3.
— Dans cette chanson de geste, t. I, p. 5o,
V. 1201, on trouYe désirer dArage, comme
dans la Chanson d'Antioche, t II, p. 299. Le
nom d'Aragon aura sans doute subi cette altéra-
tion en Yue de la rime; mais, ainsi altéré, il est
bien près de se confondre avec Arrabe, comme
disaient nos ancêtres parlant de TArabie. Quel-
ques Yers plus loin, Raimbert de Paris, par-
lant du désirer dArage de Karabeus (une Ya-
riante donne d Arcade), Tappelle le bon desutr
dArahe,
' Li Romans dAUxandre, p. 121, y. i3. —
Hom ei Rimenhild, p. 83, y. 1680; p. i5o,
Y. 2941 ; p. 901, Y. 3974* etc. On lit alferan
amorottiiz dans le Roman ^ Gérard de RossiUon,
fol. 27, et M. Raynouard, qui rapporte le pas-
sage dans son Lexique roman, t. IV, p. 961,
col. 9, traduit Amoraoii, comme Morais, par
More, moresque.
* La Chanson dAniioche, ch. VII, coupL xyii
et xrni ; t II, p. 169, i63. — Li Romans dA-
lixandre, p. 4i5, y. 11. — La Chevalerie Ogier
de Danemarche, y. 9395; 1. 1, p. 96. Cf. y. 991.
— Marcabrus : Emperaire, per mi metms, etc.
(Choix des poésies originales des ironhadoors,
t IV, p. 199, i3i.) — Die îVerke der Trou-
hadoars, erster Band, p. 46, 49. — Examen
criiiqae de la dissertation sur le Ronum de Ron-
cevaux, p. 11. — Théâtre français on moyen
âge, p. 166, col. 1, n. 9. — Raimbert de Paris
Dut dAmoravis un nom de pays :
Atacie ertenmilepréflori.
Lès Km destrier bud et arabi.
La side iert mise el baoçant arabi.
Bons fu li frains, si YÎnt dAmonwis :
Fées le fisent en fille Caldeys.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
513
L'un d*eux paiie de Génois armés de dards et montés sur des genêts^, et
dans im ancien poëme anglais je trouve mention de jeunettes of Spayne^-^
c'était une espèce particulière de chevaux d'Espagne, petits et bien con-
formés, fort à la mode au xyi" et au xvu' siècle, comme les genêts de
Sardaigne , de Portugal ', etc. On les employait non-seulement à la prome-
nade, mais à la guerre; du moins on les exigeait de part et d'autre, dans
les duels en champ clos, en iS/iy, date du dernier combat judiciaire en
France *.
Dans le récit que nous en a fait M. le prince de la Moskowa, nous re-
trouvons le nom de courtaut^ que nous avons déjà vu dans les Mémoires de
Sully, et que l'on voit encore dans ime foule d'autres lieux, entre autres
dans le Ragotin de la Fontaine, act. I^, se. x. On appelait ainsi les chevaux
et les chiens auxquels on avait coupé la queue. Ne lit-on pas dans Horace
liv. I*, sat. VI :
Nunc mihi curto
Ire licet mulo ?
Nous n'avons rien à dire de coursier, ce mot s'expliquant de lui-même,
Un vieux troubadour, qui parie de cheval
gasco i amoravi, place dans le nord de TEurope
Bavires i Alamans omononL
Le BamoM dé Gérard d§ RouiUon, p. 65 , 79.
* Chron, de Bertrand da Gaesdin, y. 1 1 i44v
t. I, p. 391. Cf. Froissart, liv. I, part, ii,
chap.Gcxxix, ann. 1367 (t. I, p. 53 1, col. i),Gf.
liv. n, chap. XLii, ann. 1378 (t II, p. 47,
col. 1); liv. III, chap. xix, ann. i385, p. ^aS,
col. 1); et chap. xxxu, ann. 1 386 (p. 5o9,col. 3).
* The Squyrofhwè Degré, v. 749. (Ancient
EngUUh metrical Romancées, vol. III, p. 176.
Cf. p. 8.) •
' «... laissant tous ceux qui voltigeoyent
sur les genêts, chevaux turcs, ou sardes, par
la ville de Naples, elle proposa de prendre curée
d*autre venaison que de ceste folle et éventée
jeunesse. • L'infortuné Mariage da uigneur An-
tonio Bologne, etc. {Histoires tragiques extraites
des autres italiennes de Bandel, etc. par François
de Belle-Forest, t. ÏI. A Rouen, chez Pierre
L^Oyselet, i6o3, petit in- 13, hist. XIX, p. i4«)
HIST. DE LA GUERRE DE NAY.
— Mathurin Régnier, après avoir, dans sa sa-
tire T, parié de la vertu de son temps qui
Fait crever les courtanx en chassaDt aux forests.. .
Talonne le genêt , et le dresse aux passades.
dit, satire Ti,v. 37:
Je me deschargeray d*tm fais que je desdaigne,
SuflSsant de crever un genêt de Sardaigne.
* Guy de Chabot écrivait à son adversaire ,
François de Vivonne : «Premièrement, vous
vous pourvoirez d*un courcier, d*un cheval turc,
d'un genest et d*un courtaut — Item, vous vous
pourvoirez, pour anner vostre courcier, d*une
selle de guerre, d'une selle de jouste —
Jtem, que lesdits chevaux soient fournis desdites
selles, spécifiant que ledit genest ait davantage
une selle à la genette et une à la caramane, et
le turc, une selle à la turquesque et une selle à
la françoise, avec deux doigts d'arçon derrière
et l'arçon bas devant. — Item, que le courtaut
ait davantage une selle à la françoise, • etc. [Re-
vue des deux AfonJes , cahier du i*' mars i854,
p. 947.)
65
514
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
si ce n est qu'il était déjà en usage au xiv' siècle ^ Au xni' les noms le plus
généralement employés chez nous pour désigner les catégories de chevaux
étaient paUf roi, dextrier,rocin, sommier^. 1\ n estpasaussi facile de déterminer au
juste la signification de milsoldor, mialsodor, milsoudor, missaudor, missodor, mots
pai* lesquels les troubadours ' et les trouvères désignent parfois des chevattx^.
Selon D. Carpentier, il faut entendre par ce terme un coursier, un cheval
de bataille , explication que contredit un passage du Roman d'Alexandre, où
il est question dun missaudor, chargé d'étoffes de Nubie; dans le dictionnaire
de Borel , qui cite Perceval , missodor est présenté comme semblant vouloir
dire un athlète^. Il est beaucoup plus simple, à mon avis, de traduire ce
mot, que je n'ai jamais trouvé employé qu'en parlant de chevaux , par l'ad-
jectif ric&e, comme le fait Ménage pour mille-souéier^, dont il aurait bien dû
citer au moins un exemple; on y est autorisé en lisant eeval rice dans la
Chronique rimée de Philippe Mouskès, 1. 1", p. 6A9.
J'ai encore trouvé , dans l'un de nos vieux poèmes , le mot toenart em-
ployé dans le sens de cheval "^ ; mais j'avoue que je suis hors d'état d'indi-
quer la racine de ce terme, que les lexicographes ont oublié, conune 61-
douart^. Ils donnent à gailloffre la signification de rosse^y de cheval de peu
' tEt estoit toasjours bien monté de bons
coursiers, de doubles roncins et de gros pale-
frois,» etc. [Les Chroniques de Jean Froissart,
liv. I, part. i« ann. i348, chap. cccxxit; t. I,
p. 375, col. a.) — tCe Groquard chevaucboit
une fois nn jeune coursier fort embridé, que il
avoit acheté trois cens escus, > etc. (/6td.p. 276,
col. 1 .) Cf. Diec. de ont del reUo Je Nav, t. I y
p. a68, V* Coreier,
' Pernent palefireii e dettrien ,
Trosaent rociiu, cbargeQt sumiera.
Lt Jbaïaii d« Boa . ▼. loioi ( t. II , p. 79 , 9o.
* Lesiqwe romtm, i. IV, p. a33.' — HisU de
Ul crois, etc. p. 106, 466. Cf. ibi supr. p. aa6,
V. 35 1 a.
^ Li fîomoju dAUxandre, p. i38, v. 37; et
p. 37a, V. 8. — La Ckansom des Saxons, t I,
p. 48, V. a. — La Chevalerie Ocfier de Dane-
marche, v. 6655; t II, p. 370, etc.
^ Dictionnaire étymologique , de Ménage,
édition de Jault, à la fin du tome II, p. i55,
col. a.
* Ihid, p. aie, col. 1 .
^ Li Romans d^Alixandre, p. aâ4« v. 3i.
^ Ancien Théâtre françois, publ. par M. Viol-
let^le-Duc, t. II, p. 396. — Rabelais semble
avoir voulu donner le catalogue des espèces de
chevaux en usage à son époque, quand il fait
dire à l'un de ses héros : • Voilà mon genêt,
voilà mon guildin, mon lavedan, mon traque-
nard, et, les chargeant d*un gros livier, je vous
donne, dist-il, ce phryzon; je Tay eu de Franc-
fort, • etc. [Gargantua, ch. xii.) L*une de ces
espèces me semble encore mentionnée dans la
préface des Contes de la reine de Navarre , où,
parlant d'une compagnie réunie à Tabbaye de
Saint-Savin, l'auteur ajoute : 1 L'abbé les four-
nit des meilleurs chevaux qui furent en La-
vedan. >
' Voyet un exemple de ce mot dans la
Branche des royaux lignages, ann. 1 a 86. (Ckron.
nat.fr. édit. Verdière, t. III, p. i45, v. 3735.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
515
depriXf et i un d'eux demande si cet anciëh mot ne viendrait pas de lespagnoi
g(dhfero, gaevoi^.
Les troubadours et les trouvères citent encore le destrier, le cheval d'Al-
lemagne et de Hongrie ^ , que plusieurs mettent sur le même rang que le
chevsd d*Espagne'. L'un deux parle aussi du destrier de Russie^. Du temps
de Bignon, les chevaux qui nous venaient de ces pays étaient coupés, d*où
le nom de hongres par lequel on désigne les chevaux ainsi mutilés ^, bien
différents de ceux que Ton voit dans la tapisserie de Bayeux avec un sexe
si positivement accentué ^.
Les trouvères se plaisent aussi à signaler les destriers d'Orcanie ^. A quel
pays rapporter ce nom? Sans doute aux Orcades, aux îles Orkney, comme
on les appelle en aidais, contrée que Tun de ces rimeurs nomme en même
temps que la Bretagne , probablement parce qu elle en était voi»ne ^. f!ln
en voyant un autre amener des Norois « de Guenelande et d'Orcanie ^, n on
ne saurait douter que ce pays ne fût en même temps celui des chevaux
norrois , dont la réputation était proverbiale au xiii' siècle ^^ et qui paraissent si
* Glois, med, et inf. Latin, t. III, p. 466,
col. 3.
* Hist. de la crois, ctmtre les héréu albigeois,
p. 88, V. 1 a i6. — Li -Romans de Garin le Loke-
rain, 1. 1« p. 96; t II, p. 186. Cf. 1. 1, p. 4o,
not. 3. — Cest de Troies, ms. de la Bibl. imp.
n* 6987, fol, 83 verso, col. 1, v. 23. — Li
Ronuuis de Baudoin deSebourc, ch. XIV, v. 166,
t. II, p. 6; ch. XVII, V. 978, p. iS3; ch. XVIIJ ,
V. 35, p. i58.L*auteurde la Chanson d^Àntioche
fait aussi mention d'un âne de Hongrie. (Voyez
ch. VII, coupl. XXIX, t II, p. i83.)
^ La Chevalerie Ogierde Danemarche , v. 1 s 694 ;
t. II, p. 536.
^ /6ii. V. iaoi8, p. 5oi.
* Note sur le titre XL de la loi saliqne, au
mot Spadonatam. — Dictionnaire étjrmologiqae
de la langue françoise, par Ménage, édit. de
Jaolt, t II, p. 4a, col. 1.
^ Voyez, à ce sujet, les remarques de
M. Edélestand du Méril dans VAthenmum fran-
fais, n*du*a5 novembre i854tp* 1 11a, col. 3.
"^ Li Romans de Raoul de Cambrai, p. 93,
V. 6, 11 ; p. i44* V. 5; p. 3o5, v. 11 v p. 3 18,
dernier vers. — La Chevakrie Ogier de Dane-
marche, V. 1759; 1. 1, p. 73. ce p. 75, V. 1794-,
p. 199, V. 4879. — La Chanson des Saxons,
coupl. eu, t. I, p. 175. — Li Romans de Boa-
dain de Sehoure, ch. V, v. 5 1 8 ; 1. 1 , p. 1 38, etc.
* Li Romans des aventures Fregus, p. 97, v. 8
(Cf. Histoire de Foulques Fitt-Warin, p. 73.)
— L*auteur d*un autre poème de Tépoque, en
donnant k fOrcanie un roi nommé Daires (Da-
rius), a Tair de vouloir placer ce pays en
Orient. (Voyez la Chanson des Saxons, coupl. vu,
t. I, p. i4.)
♦ Partonopeus de Blois, v. 3074*77; t I,
p.71.
*^ Proverbes et dictons populaires aux xiif et
x/v' siècles, p. lié. Dans un dénombrement
de pays qui envoyaient des marchandises à
Bruges et en Flandre, on voit figurer le Dane-
marck, entre autres, pour des palefrois. [Fa-
bliaux ou contes, édit. de Renouard, t. IV, p. 8.)
— On lit dans un ancien roman :
Lors vment venir rambléure
Une conitoice damoisele...
Desns on palefroi narrais»
Le Boumat tU CkrM et de Laris . m*, éé U Bibl.
imp. B* 7594'» fol» 79 rKto, ool. 1, v. 18.
65.
516
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
fréquemment dans nos anciens poë'kies\ et souvent sous le nom seul de No-
rois^ y dont Philippe Mouskès fait un nom géographique', et Jacques Bretex
un adjectif synonyme denier, de brillant^, tandis que ce n'est en réalité que
le nom de Tun des peuples des îles britanniques^.
On est fondé à croire que bon nombre de ces chevaux étaient achetés par
les Écossais , qui en avaient bien Temploi , « car, dit Froissart à Tannée 1 3 & 6 »
nul ne va à pied en Escosse^; » toutefois on y estimait surtout les chevaux
d'Orient. Le chroniqueur Winton, parlant d'Alexandre I*', vante son des-
trier d'Arabie richement harnachée
On voit par ce qui précède que les dénominations de chevaux que l'oim
trouve dans nos anciens poëmes ne sont point dues au hasard, mais ont.
toutes une raison d'être autre que le caprice ou le besoin du rimeur. Quand
il cite les destriers oriéanais^, le bai d'Alençon^, le cheval d'Otrante^®, le
brun de Bonevent^^, le cheval de Benic^^ ou de Lorie^', le bai de Monsenie^*,
ou le cheval noir de Montenis , le destrier de Frise ^^, il ne faut pas se récrier.
^ l Romans d^Alixandre, p. i38, v. 6. Cf.
p. i86, V. 12. — Li Romans de Raoul de Cam-
brai,^. 3o, V. 3; p. Sày V. i3; p. i33, Y. aa;
p. a 3 a, V. 8. — Les Tournois de Chauvençi,
p. 128, V. 3319, etc.
' La Chevalerie Oyier de Danemarche,y. 1 8o3;
t. I,p. 75.
* Sour un ceval teoit !i rois ,
Moult grant et rice , de Norois.
Ckroni^ut rimU de Philippe Mouâki$t v. a^iS { 1. 1,
p. 99. L*Mit««r D*a pu comprit c«iU exprcs-
•ion.
* Les Tournois de Chauvenci, p. 691 y. i46o.
(Cf. Gloss, de la langue romane, t. II, p. 2 4 S,
col. 1.)
' PassarpotEscotzetEnglès,
Noroeex et Yrians e Gales.
Pi«rr« dn VtUr: Sntdats v^rmêlki, «te. ( doic
du poé»ii$ ori^ihaUi dt$ tnuhadoun , t. IV ,
p. 187.)
^ Chroniques, Hy. I, part, i, chap. cccy; 1. 1,
p. s 5 3, col. a. (Voyez, sur le prix élevé et la
rareté des chevaux en Ecosse en i385, Hy. II,
chap. ccxxyiii;t. II, p. 3 1 5, col. a.)
'' Be-for the lordis ail , the kjng
Gert than to the awtare hryDg,
Hys cmnly sted of Araby ,
Sadelyd aud biydelyd oostlykly ,
Coveryd wyth a fayre mantlete
Of pretyows and fyne Yclret;
Wyth hys armwris of Torky,
That pryncys than oysyd generaly, etc.
TkêorjgymaU CroHjkUofSflloMd, h* Ândrow •rWjB'
town, eie. puklislMd by David MtcpbtfM»»
London : print«d by T. Btiuley, M. Dcc. XCT. »
grand in-8% b. tu , c. t , 1. 9$ , toI. 1 9
pag. «86.
' Li Romans d'AUsandre, p. s85, y. 3i.
* Ibid, p. 460, Y. 3o.
" Ibid. p. 483, Y. 4.
'^ Bû2.p. ia9, V. i4; p. 157, y. 38. Dans
la Chevalerie Ogier de Danemarche, c*est Boni-'
vent qui est le nom du destrier. (Voyez y. 1 675,
t I, p. 70.)
** Cest de Troies, ms. 6987, folio 84 recto,
col. 4 « dernier vers.
" Li Romans d'AUxandre, p. 180, v. ai.
*^ Chançon d'Ajen la bêle d^ Avignon, ms. de la
Bibl. imp. fonds de Baluze, n* 7989^, (bl. 88
verso, Y. 37. — Du duc Buef d^Aigremont, ms.
de la Bibl. imp. n" 71 83, fol. 76 recto, col. i,
Y. 33.
** La Chevalerie Ogier de Danemarche, y. 5oai;
1. 1, p. ao5.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
517
mais chercher patiemment les indications qui peuvent justifier ces dénomi-
nations. Par exemple, en ce qui touche la dernière, nous citerons les deux
chevaux de firise dont Gilbert Talbot, plus tard courte de Shrewshury , offrait
en 1678 trente -trois livres sterling \ et nous rappellerons qu'en 768 les
Saxons s'engagèrent à payer au roi Pépin un tribut de trois cents chevaux ^,
preuve que ce peuple s'adonnait déjà, à cette époque, à l'élève de ces ani-
maux. Je ne dirai rien des destriers Orléanais, si ce n'est qu'Henri IV avait à
Meung un haras', dont il n'était peut-être pas le fondateur. Pour ce qui est
du cheval d'Alençon , nous savons par le beau travail de M. Léopold Delisle
sur la condition de la classe agricole et l'état de l'agriculture en Normandie
au moyen^ âge , que de bonne heure les seigneurs de ce pays ne laissèrent
pas à des étrangers le soin de leur procurer des chevaux et qu'ils se créèrent
des haras particuliers. On y voit, entre autres renseignements précieux, un
abbé de Mortemer donner à un certain Gilbert de Sancei un cheval appelé
Payen^, sans aucun doute parce qu'il venait de pays musulman. Avec de pa-
reils étalons , la race normande dut acquérir de bonne heure la supériorité
qu'elle a conservée depuis.
Les palefrois de Bretagne étaient également renommés, comme on le
voit dans deux passages, dont l'un semble se rapporter plutôt à un animal
fantastique ®. Les roncins bretons étaient surtout en estime au xin* siè-
* Illustrations ofBritish History, etc. by Ed-
mund Lodge. London, 1791, in -4% t. II,
p. 171.
* Annales Francorum Loiseliani apud du
Ghesne, Historim Prancoram Scriptores, t. If ,
p. 36 , B. — Einhardi Annales de Gestis Pipini
régis (ihid, p. 235, G).
3 Lettre de Henri IV à Sully, du i4 avril
1601. (Mémoires des sages et royaUes œconomies
HEstat, etc. édit. aux VW verts, t II, ch. ?i,
p. 16.)
* Evreux, imprimerie de A. Hérissey, i85i,
in-8*, p. 335-333.
^ Ibid, p. 33o.DaDS la Ghronique de Jordan
Fantoame, v. soo, on voit un messager aller
trouver Henri II à Rouen, surmorel de rhiere :
B*agit-il ici d'une sorte de chevaux, ou ce der-
nier mot serait-il le nom d'une localité? Dans
la seconde de ces hypothèses, il y aurait encore
à rechercher, parmi un grand nombre de lieux.
quel est celui qui a pu, au xii* siècle, être re-
nommé pour ses chevaux. — Le nom de Payen
donné à Tun d'eux me fournit l'occasion de
faire remarquer lusage où Ton était autrefois ,
comme aujourd'hui , de les désigner autrement
que par leurs qudités physiques. Je lis dans les
comptes de Navarre pour 1386 : titem Mar-
tino , custodi equi vocati Galemart, pro gagiis
suis in triginta duobus diebus, octo denarios
per diem , x&j solides iiij denarios. t ( Ms. Bibl .
imp. Suppl. lat. n* l65^ folio 98 recto.)
^ Hist, de la crois, contre les hérét. albigeois,
p. 16, v. 311.
El palafre fon de Bretanha ;
E es plos vert que erba de prat,
E fo vermelha la mitât ,
E la cri e la 00a saissa ;
E per la cropa una fiÛMa
Hiu Uanca que flor de lir, etc.
Pierrt Vidal t Lai on coira« «te. (iMrtfM roma^ ,
518
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
de ^ Néanmoins , dans une ballade bretonne contemporaine , on voit
Satan monte sm* une haquenée anglaise pareille à celle de défunt seigneur
Pierre dlzel-Vet^.
Dans une chanson de geste antérieure à cette époque', les destriers de
Brie sont cités en même temps que ceux de Gascogne. La patrie des Thi*
haut était-elle renommée pour les chevaux qu'elle produisait? Je me sens
plutôt disposé à croire que le trouvère a voulu parier de ceux que Ton y
vendait pendant ces foires célèbres dont M. Félix Bourquelot nous promet
rhistoire, et qui rivalisaient sous ee rapport avec celles d*Espagne^. En
1281, Philippe in » roi de France, écrivait à Edouard I", roi d'Angleterre ,
pour le prier de trouver bon quen conséquence de sa nouvelle ordon-
nance , pour défendre de transporter hors de son royaume armes ou che-
vaux , il ne permit pas k sortie des destriers qu'Edouard avait fait acheter
en France ^. Plus tard , une correspondance fut échangée entre les gar-
diens des foires de Champagne et de Brie pour le roi de France et la com-
mune de Londres, relativement à une somme considérable que Bourgeois
Faubert , citoyen de Florence et marchand de chevaux , devait i quelques
mardiands de Bar-sur-Aube^ : il est probable que lorigine de cette créance
t. I, p. 4o8. — INe Wulcê dêr Trvhtdoun ,
t. I » p. 9i3. Cf. HUt, litt. dês troul. t. Il ,
p. 998, >99.)
Ce devait être là un pdefroi pareil à celui
dont parie Benoit de Sainte-Maure :
Hector monta for Galitée ,
Que li tramist Onaiiu la fte ,
Qui moult Tamma et idooII Tôt eier;
Mais ne le Tolt o soi colâer, etc.
Cut de Tniêt . mt. d« la Bibl. imp o* 6987,
fol. 84 Tsno t col. %f ▼. 89.
' Proverbes et dieiom populaires , etc. p. iid.
-—Delà Motte Meeaemé, parlant de Tarmëe du
ducd*Albe,dit :
Leurs montures n'estoyent des bestes de Bretagne :
L*nfl avoit un obérai , et Tautre lentement
Alloit sus un mulet, ou sus une jument.
Im Stpt Livn» du kounutu loUin , «ic. A Paris, chai
Mare Orry, 1587, in-it , liv, I , p. 19.
Sûrement, par hestÉS de Bretagne, le poète en-
tend des ânes.
' BanoM-Breiz, chants populaires de la Bre-
tagne recueillis et publiés par Th. de la
Viiiemarqué. Paris, Charpentier, iSSg, in-8*,
t. I,p. i4a.
' La Chanson dÀntiocheg ch. VIII, coupl. x,
V. 198; t II, p. 308.
^ Dans une de ses lettres, le frère du prieur
de Saint-Gilles, qui figure dans notre poème,
parie d'achats de chevaiu laits aui foires d*£s-
pagne et ailleurs :
• In nundinis partium Yspaniarum et alibi
quamplures equos emifecinius, êtes (Epistola
Fulconis de Vilareto ,magistriordinis S, Johaniûs
JerosoUmitanig donuno Philippo, Prancorwn régi,
de apparata passagii^altramarini, Pisa, i3ii,
in reg. chartoph. J. 443, n** i5.)
* Lettrés de rois, reines et autres personnages
des coars de France et di Angleterre, etc. pubi.
par M.Champollion-Figeac, t. I, p. 385, 386.
^ CoUecûon géninde des documents français
^ui se irotwent en Angleterre, etc. recueiUis et
publiés par Jules Delpit, 1. 1, p, cLUi, et p. s6,
37, n** Lxii.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
519
remontait à Tachât des quatre-vingts destriers. Ce fait, joint aux passages de
Horm et Rimenkild que nous citions tout à llieure , et à d'autres^, aussi bien
que Tabsence de toute indication relative aux chevaux de ce pays, semble
annoncer qu'il n était point encore renommé sous ce rapport et qu'il rece-
vait bon nombre de chevaux d'Orient. S'il faut en croire un écrivain, qui mal-
heureusement ne cite pas ses autorités, ce fiit sous le règne d'Etienne que
Robert, duc de Glocester, améliora le premier la i*ace chevidine en Angle-
terre, en y important des sujets arabes, dont il peupla le haras de son châ-
teau de Powis^; mais une pareille importation fut bien longue à porter des
fruits sensibles , et le commerce des chevaux levantins continua longtemps
encore avec nos voisins. Dans une histoire écrite de l'autre côté de la
Manche, au plus tard sous Henri III, un faux marchand amené devant Jean
sans Terre par le maire de Londres , répond au roi , qui lui adresse des
questions, qu'il est de Grèce, qu'il a visité fiabylone, Alexandrie et les
Grandes Indes, et qu'il a un navire chargé de chevaux parmi d'autres ri-
chesses'.
A l'époque où cette scène avait lieu, l'Angleterre recevait des chevaoxde
l'étranger au lieu de lui en fournir. Il devait en être ainsi bien plus encore
sous les rois saxons , à en juger par une disposition du code d'Athelstan, qui
défend l'exportation, par le commerce, de ces animaux^, disposition renou*
velée depuis dans le même pays^, et que l'on retrouve dans les autres con-
' Li rois la don par gr«iit hennor
Donna uiiij. cherans
A ui. nobâes vaMaoa
Q«*aler s'en doivent en BreUigne;
Li dieral estoient d'Espaigne.
Le Boamamt de Claris et de Larù, m». d« U Bibl.
imp. n* 7534*» M. 118 yno, col. 9, t. a6.
Cf. fol. i35 Teno, c. i, v. 18, etc.
' A cridcal Bnqmry inio antient Ârmoor, etc
by Samuel Rnsh Meyrick, vol. I, p. 10. — Dans
une notice sur les races domestiques de che-
vaux , inaérée au Moniteur universel , n** du
16 mars i855, col. S [OngÏM de la race an-
glaise.— Erremn à ce st^et) , M. Dureau de la
Malle ne fait remonter la première importa-
tion certaine d'étalons étrangers en Angleterre
qu'au temps de Charles If, contrairement à
Topinion commune , qui attribue la race anglaise
actuelle au croisement des juments bretonnes
avec des chevaux persans, turcomansou arabes.
Importés par Henri VIII et par sa fille Eli-
sabeth.
' Histoire de Potthfoês Fitt'JVarin, p. 9 1 . -—
Recherches sar le commerce, lajuhricalion et fs-
sage des étoffes de soie, etc. t. I, p. 339.
^ « Ne quis dimittat equum suimi ultra mare,
nisi vdit eum dare. t Leges Adelstani régis,
art xxin. {Leges Ânglo-Saxonicm, éd. Davide
Wiikins, Lond. 17s 1 , folio, p. Sa. — Ckron.
Johann, Bramton, apud Roger. Twysden, HiS'
iorim AngUcanm Scripiores X, t î^ col. S43,
lin. d8.)
* Stat If Henr. VII, chap. iin.(The Statùtes
of fhe Reahn, printed hj command of His Ma-
jestjt King George the tkird, etc. [Bj Geo. Eyre
and Andrew Strahan] vol. II, 1816, folio,
p. 578.)
520
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
trées de TEurope pendant le moyen âge^ . «Tignore à quelle époque nos mar-
chands commencèrent à aller chercher des chevaux de l'autre côté de la
Manche; je sais seulement que Marie Stuart a ayant recouvert une couple
de beaux et rares guilledins, » pour son cousin M. de Guise, annonce Tenvoi
de Tun d'eux à M. de Mauvissiere ^, et que Louis XIV, qui avait des che-
vaux de Perse', faisait acheter de ces animaux à Londres^.
Le cheval anglais était-il alors ce que nous le voyons aujourdliui aux
courses? Je laisse à de plus savants que moi le soin de répondre à cette
question, et me borne à constater quau siècle précédent, et sans doute pen-
dant tout le moyen âge, la législature et les éleveurs anglais avaient en vue
de produire de grands, de forts chevaux. Dans son livre sur les statuts de
la Grande-Bretagne, Barrington conjecture, page A 9 9, que les lois relatives
aux chevaux rendues dans ce pays au xvi* siècle ont pu être inspirées par
les tournois et les autres fêtes d'apparat en vogue dans la première partie
du règne de Henri VA. Il est certain que la force des chevaux devait con-
tribuer à rendre les tournois moins dangereux à ceux qui y figuraient,
comme augmenter l'eBet général du spectacle.
On trouve des indications sur la valeur des chevaux chez nos voisins , vers
la fin du règne d'Edouard P^ dans les registres de Guild Hall ^ , dans les
Rôles du Pariement, vol. I, p. 228, 2^5, et dans le Lî6er qaotidianas con-
trarotalatoris Garderobœ, de la vingt-huitième année de ce prince, en une
multitude d'endroits, mais plus particulièrement pages 77 et suivantes. Leur
^ c II est inhibé de faire sortir et porter hors
le royaume en tont temps les armes, sai-
pestres , poudre à canon , chevaux de pris, har-
nois et toute sorte de munitions de guerre, • etc.
( Les Ds et coatames de la mer, etc. par Cleirac,
p. 338. L*auteur cite Bulla cœnœ Domini, et
ihi Rebttfftts : ànnaUs d Aquitaine , rr* partie,
feuillet 374*) — Dans les Mémoires de T Aca-
démie royale de Thistoire, de Madrid, t. V,
p. 174, 175, on lit un ordre d*A]fonse III, roi
d*Âragon, adressé, en 1390, aux viguiers] et
bailes de Tarragone , de ne point mettre empê-
chement à rembarquement des chevaux, mu-
lets, effets et grains destinés à secourir la Terre
sainte, qu*il avait permis au maître des tem-
pliers de faire sortir de ses États.
* Lettre datée de Shefiîeld, le 3 septembre
1 58o. ( Lettres, instructions et mémoires de Marie
Stuarl, etc. publiés par le prince Alexandre
Labanoff. Londres, Charles Dolman,MDCCcxuT,
in-8*, t. V, p. 177, 178.)
' Mémoires et journal du marquis de Dan-
geau, etc. Paris , yDCCCXzz, in-8^ 1. 1, p. 365
(i4 nov. 1687). — Abrégé, etc. extrait par
M"*deGenlis. A Paris, chezTreuttd et WûrU,
i8i7,in-8'', t.1, p. 906.
* Mémoires du doc de Saint-Simon, asm, 1 706 ;
édit. in-8',t V,p. 194.
^ Par exemple , diuos le registre D, fol. isS,
on voit, en i3o6, le chevd blanc d'un com-
merçant saisi et estimé trente sous. {ColL gén.
des doc, Jr. qui se trouvent en Angleterre, etc.
p. Liiix, Cf. p. xcii, ligne 7.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
521
prix parait avoir yarié d*une à dix livres sterling, et leurs couleurs, aussi
bien que Temploi auquel ils étaient destines, sont minutieusement indiquées.
Les chivalx de charreiiz de Henri V furent vendus pour la somme de quatre-
vingt-quinze livres quatorze shillings dix deniers ^ Ailleurs, nous trou-
vons que dans une occasion des chevaux durent payes trente-sept livres,
dans une autre cinquante, et quà différentes époques il fut donné pour un
cheval sept livres dix shillings , trois livres six shillings huit deniers, et six li-
vres treize shillings quatre deniers. En iS^y, deux des chevaux qui avaient
amené de Baie Bernardin Ochin et Pierre Martyr fiu*ent vendus à Smith-
field quatre livres treize shillings six deniers^.
Nous voici bien loin du xiii' siècle; nous y reviendrons pour parler du
prix des chevaux et de la législation firançaise de Tépoque, relative à ces
animaux. En i ao2 , date du compte général des revenus du roi, pubHé par
Brussel , le prix d*un roncin ou d*un sommier variait de quarante à cent sous ,
et celui d*un cheval de selle pouvait monter jusqu*à quarante livres '. Sous
saint Louis, dont la femme reçut en une circonstance un cheval du roi de
Navarre*, ces prix continuèrent à monter*, au point que Joinville estimait
cinq cents livres deux palefirois oflFerts à ce prince par labbé deClunypour
la reine ^. Deux ans après la conclusion de la guerre de Navarre, Philippe
le Hardi rendait ime ordonnance somptuaire renouvelée en partie par son
successeur en i^gU. Dans rétablissement de 1 279 , le roi veut que tous les
chevaliers, les nobles et les bourgeois du royaume, en possession d*une
certaine fortune, tiennent habituellement une jument poulinière, et les
comtes, ducs, barons et autres grands personpages, «qui ont pasttu*e souffi-
sant,» des haras de quatre juments au moins. Ces animaux devaient être
privilégiés; pas plus que leurs poulains, ils ne pouvaient être saisis pour for-
fait de leur maître ni pour ses dettes. Comme le fait judicieusement obser-
' Rotali Pi^iamentoram , etc. (printed in
6 vol. folio in 1765, at the expence of Govern-
meut) vol. III, p. 237.
' Arckaeolopa, yoI. XXI, p. 473. — The privy
Parse Expenees of King Henry thê eightk, etc.
hy Nicholas Harris Nicolas. London : William
Pickering, in>cccxxTii, in-8% p. 339.
' Noacel Examen de Vusap général des fiefs
en France, t. II, p. clxyi, col. 1 et 3 ; p. cucu,
col. 1 ; p. CLXXXTi, col. s; p. CLXXXYii, col. 1
H1ST. DE LA GUERBE DE NA?.
et S ; p. cLxxxTiii, col. 1 et S ; p. cai, col. a ;
p. cciii, col. a; p. ccn, col. a; p. ccvii,
col. 1, etc.
* Beeepta et expensa anno M, ce. ttutn,
art. u. [Recueil des historiens des GaaUs, etc.
t. XXI, p. a&i, K.)
* IhiJ. art.?i : Equiet roiicmijp. a48, a49«
— Tahttlm ceratm Johannis Sarruceni. {Ibid.
p. 357, B, 358.)
* Ace. des hist. des Gaales, t. XX, p. a88, A.
66
522
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
ver M. Duplès-Agier, auquel on doit la publication de iordonnance de Phi-
lippe le Hardi , cette mesure s explique par la nécessite du service militaire
et de réquipement des chevaliers ^ J'ajouterai qu'il n est pas douteux que le
roi ne voulût aussi favoriser la production indigène et diminuer le com-
merce d'importation, qui appauvrissait le pays. C'est dans ce but qu'après
avoir ré^é le prix que chacun , derc ou laïque , ne devait pas dépasser pour
un palefroi, ou un cheval de charge, soit ambiant, soit trottant^, il limite
à trente le nombre de chevaux de guerre que les marchands seuls ou en
société pouvaient exposer en vente aux foires. Toute infraction à ces dispo-
sitions était punie , quel que fôt le coupable , de forfaiture et de confiscation ,
et le sixième de l'amende était alloué au dénonciateur^.
A quelque distance de là, nous trouvons une pièce qui nous donne de
précieuses lumières sur le prix et le signalement des chevaux au commence-
ment du XI v* siède^. Je veux parier de l'inventaire des biens meubles du
roi Louis Hutin, dressé en 1 3 1 7. J'en extrais la partie relative à mon sujet :
Item Vinventaire des chevaas qai estaient aas Quarrieres,
Preniierement.
1 cheval gris, que levesque d* Amiens rendi.
Item 1 somier liart moucheté, que monseigneur Thibaut rendi.
Item 1 cheval brun bai, qui fu du chariot des armeures.
' Bibliothèque de l'Ecole des chartes , 3* série,
t. V, novembre-décembre i853, a* livraison,
p. 177.
* «Et que nusdèsore en avant, combien
qu'il soit riches boms, soit ciers, soit lais, ne
puist acbater palefroi de plus haut de Ix libr. de
tournois; ne escuiers, combien qu*il soit gentix
hom ne combien qu'il ait de rente, n'achate
roncin ambiant au plus de iv libr. de tournois ,
ne trotant de plus de xx libr. de tournois, pour
son chevauchier, se n*est cheval pour porter
armes, se il n est fix de home qui eustv* livrées
de terre ou plus, ou se il-meimes ne les avoit, et
s'il ne pourroit avoir ambiant plus de kxv livres
par achat. • (Bibt, de tÉcole des chartes, 3* série,
t. V, p. 1 80.)
' Ibid. p. 181.
^ Dans une chanson de geste qui appartient
à cette époque, il est fait mention d*nn bel et
bon cheval ,
Que ses sires avoit, droit à FAscention ,
Aquatés .c. florins bien près de Besenchoo.
lÀ Aomaiu d» Baudmin de Seioure, ch. III, v. 677;
t. 1, p. Sa.
Dans le journal de la dépense du roi Jean,
en Angleterre , on trouve
« P6ur un roncin, acheté à Londres par Jehan
de Dainville pour le commun de Tostel du roy,
a8* 6'.» (Comptes de t argenterie des rois de
France t p. aas. — Voyes, sur^ prix des che-
vaux et les haras au moyen âge , les Fabliaux
ou contes, de le Grand d'Aussy, t. III, p. i43-
1 dS. Malgré tout ce que Ton a dit sur le soin que
l'on avait de ménager les juments, par égard
pour la reproduction de l'espèce, on les em-
ployait au moins dans les tournois. (Voyei le
couplet XXII I de Bêle Idoine, dans le Roman-
cero Jrançois, p. 19.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
523
Itfim 1 dievdi noir, que Jean le veneur rendi.
Item i cheval gri poimelé, qui fut de l*achi^t Toteguy.
Item i somier noir, qui fîi de Teschançonerie.
Item 1 cheval ferrant, que Mesdre Guillaume de Harcourt rendi.
Item I palefroy blanc, que Messire Pierre de Villq>ereur rendL
Item 1 chevdi rous liart , que François le messagîer rendi.
Item 1 cheval bai baucent qui^int du gouverneur de Navarre ^
Item 1 cheval brun fauve mercfaié en la cuisse senestre.
^ Od lit dans les comptes de Navarre pour
1 383 et 1 s84 les articles suivants, qui se rap-
portent à on envoi semblable :
t Item Amorosio Roscide Vallis pro quibus-
dam equo et palefredo missis domino régi ex
parte gubematoris, cum magistro Radulpho et
Martino Garsie, pro tnnicb ad opus garcionnm,
firenis et aliis neccessariis eiiq>tis, iiij libras v)
soiidos viij denarios. (Ms. Bibl. imp. Suppl. iat.
n* i65^ fol. 3 verso ad calcem.)
t Item pro expensis unius magni equi quem
gubemator mittebat domino régi Francie, et
fuit infirmus in villa Sancti Johannis, et prop*
ter hoc reversus fuit iterum in Navarram, v so-
lîdos.B (Folio 5 verso.)
t Item pro expensis magistri Radulphi , qui
duzit duos eqnos in Franciam, ux soiidos.*
(Foi 34 verso.)
Ces autres articles nous apprennent le prix
des chevaux et des juments, en Navarre, à Yé-
poque :
• Item pro quodam roncino mortuo portando
fenum, xiv soiidos.» (Fol. i recto.)
< Petro Lopi, alcaldo Pampiionensi, pro quo-
dam roncino emptô ab eo, quas dabet recuperare
io mesnadaria sua , xxj libras. » (Fol. i verso.)
t Item eidem (gubo matori) pro quodam ron-
cino empto ad opus Remundi Bemardi , xx li-
hras. — Item eidem, per manum Michaelis
d^Ancia et Johannis Durandi, pro quodam equo
empto, XXX libras xvij solides. > (Foi. 39 verso.)
< Item eidem (domine Constancie Sancii de
Lodosa) pro quodam roncino, xxv 8<4idof.»
(Folio 54 verso.)
«Item Bemardo de Ricart, de mandato gu-
bematoris, pro emenda onius roncini, videii-
cet pro viginti quinque libris toronensibos.
xvi"^ deuariis per libram, xxiij libras viij soiidos
viij denarios sanchetes. > (Folio 96 recto.)
titem eidem (domino ClemenU gubema-
tori ) , per manum unius almogavari , pro
equabus emptis ab eo, xv libras.» (Fol. 64
recto.)
L'almogavare nommé dans ce dernier arti-
cle était une e^ièce de bandenlier autorisé, à
peu près comme le sont sur mer les corsaires,
n en est encore question dans les mêmes
comptes :
«Item de dominino Martini almogavar, pro
hominibus, xl soiidos.» (Folio 3o verso. Cf.
folio 64 verso et 96 recto.)
« Item de quodam almogavarr» pro quadam
equa , viij solides. 1 1tem de quodam aiio almo-
gavarr, pro bobns , v^ soiidos. » ~- « Item de
iilis vocatis almogwfares, quando dominus Jo-
hannes Nunniietcooimuiiitas viUe iveruntapud
Tirasonam, pro asinis, xxxij soiidos, etc.»
(Folio 64 verso.)
« Item recepit de jure vocato quinto, rerum
de Aragonia ddatanim, videlicet de quibus-
dam vocatis abno^aoarfSy qui iverunt cum Sy-
mone de Oloriz, xxvsolidos.» (Folio 97 recto.)
«Item Garsie d'Ornes, pro quadam vacca
quam émit de quibusdam vocatis aImoga»ares •
que erat domini Pétri domini de AyeriMi, et fuit
reddita eidem, xxv soiidos. • (Folio 97 verso.)
— Ce nom se retrouve dans la chronique cata-
lane de Ramon Muntaner, ce qui a donné lieu
à feu Buchon d'écrire une note insignifiante.
(CoU, des chr. nat. fr. t. V, Paris, Verdière,
MDCCCUVii, in-8*, p. 3i, not. au ch. x.) Il
vaut mieux recourir au grand Dictionnaire de
TAcadémie espagnole, t. I, p. 333, c s, aux
mots Àlmogaravês et Almofiwiarêi,
66.
524
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Item 1 cheval noir, le pié destre d'arrière blanc.
Item 1 cheval gris, à une estoile au front.
Item 1 palefroy blanc, à une croîs en Tespaule senestre.
Item 1 palefroy ferrant pomelé, merchié en la cuisse senestre.
Item i cheval ferrant, qui fu sommier.
Item 1 grant cheval noir, k une estofle au front.
Item 1 cheval noir, les deux piez d'arrière blans.
Item 1 cheval blanc pomelé , qui fut Michelet de Navarre.
Item 1 cheval noir, cuit des quatre jambes.
Item 1 cheval ferrant estelé.
Item 1 grant cheval noir, le piez senestre d'arrière blanc.
Item 1 cheval noir mal taint, baucent de la teste.
Item 1 cheval ferrant, que le sire de Chambli ot en Tost.
Item 1 cheval bai, les deux piez d'arrière blans.
Item 1 cheval noir, que messire Hugues d'Augeron eut en l'ost.
Item I cheval noir, les deux piez d'arrière blans , qui vient de Troyes , d'un Lombart.
Item i cheval bai baucent de la teste , à une grosse jambe d'arrière.
Item I cheval ferrant pomelé du cors le roy.
Item i palefroy der bay, les deux piez d'arrière blans.
Item 1 palefroy gris, merchié en la cuisse senestre.
Item 1 palefroy brun bay ; et acheta ces trois palefrois Guillaume Clamart à Ghastiaa-
Thierry*.
Item 1 palefroy noir merchié en la cuisse senestre, et vient de Ghastiau-Thierry.
Item 1 cheval ferrant pomelé , cuit des quatre jambes , que Messire Guillaume Tau-
mosnier rendi.
Item 1 sommier bay baucent, qui fu de l'aumosne.
Item 5 chevaus de cfaarette.
Somme : 48 chevaus , car on rendi huit puis ce premier inventaire.
La âespence et délivrance desdits chevaus est ceste :
Monseigneur de la Marche en ot a prisiés âoo livres parisis.
Monseigneur de Saint-Pol, un de i6o liv. parisis, poiez à GiÛes Clamart', si
comme il donna à entendre.
Item le connestable, a de 3ao livres parisis; si en devoit poier à Montenglant i6o
livres parisis.
Item Monseigneur de Ghastillon le jeune, un de lAo livres tournois, valent k parisis
lia liv.
^ Voyez, pour des aehats de chevaux pour
nos princes, THistoire de la maison royale de
France, clc. t. Vril,p. A68-473. (Histoire des
grands écujrers de France,) Cf. p. ^79, 5 1 o, 5 1 1 .
' Gilles Clamart fut premier écuyer du corps ,
et maitre de f écurie da roi après la mort de
Jean Bataille, le 9 mars iSaS, époque avant la-
quelle le P. Anselme ne sait rien sur notre per-
sonnage. (Voyez Hisl. généalog, et chronolog, delà
moison royale de France, etc. t. VIII , p. 465*)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE, 525
Item a a cheraus amenei k Paris, Tendus par Raoulet i64 livres lo sok parisis.
/tem pour la cbevaus qui estoient aux Quarrieres, achetez de Guillaume Pizdoe*
386 livres 5 sols tournois, valent à parisis a8a parisis.
Item a cbevaus vendus à Jencien de Pacy* 88 livres 5 sob tournois, valent à parisis
70 livres la sob.
Item i chevaus vendus à Perrot le Bourgoignon et à Guyart de Pontobe, 64 livres
parisb.
Item à Godefroy du Séjour, a chevaus à 34 livres 5 sob toumob, valent à parisb
37 livres 8 sob, et furent. baUlies k Gille Clamart Somme de tout, au prb
de l'argent , ia8o livres 10 sob parisis.
Ce sont ses receptes pour Toccasion da testament du roy Loys de bonne mémoire,
par Gencien de Pacy.
Premièrement.
De Guillaume de Conques , 5ooo livres tournob.
Item pour les chevaus que Raoulet le courretier a vendus, laa livres 17 sols a den.
parisb , valent k tournois 1 53 liv. 1 1 sols 5 den.
Item pour 1 paleiroy vendu à Monseigneur Gauchier de Chastillon i4o livres, des-
quiels i4o livres on li rabat 90 livres que on li devoit, et ledit Jencien reçut
le rémanent, et sont 5o livres toumob.
Item de Jehan des FeuUoy, 8 livres i5 sob toumob, pour unes plates que il acheta
des exécuteurs.
Item 5o livres toumob pour a coutiaus qui furent vendus.
Item de Guillaume Pizdoe pour i4 chevaus qu*il a eus, 486 livres 5 sob. Item un
de Pierre des Essarls 394 livres 5 sob 7 deniers obole toumob pour Tais»
selement qu'il a eu de Monseigneur Hugue d*Augron« Item pour a chevaus
que ledit Jensien a eus, 18 livres i5 sols toumob.
Item pour un chevaus vendus k Perrot le Bourgoignon et k Guyart de Pontobe, 80 li-
vres toumob.
De tous les chevaux portés sur cet inventaire, ceux dont on estimait le
plus la robe étaient, à ce qu*il paraît, au moins à la lin du siècle suivant,
^ Guilbame Pisdoe le jeune était premier
écuyer du corps et maître de Técurie de Phi-
lippe le Long. [Hist. géaéal. et chronol, de la
maison royale de France , t VIII, p. 465.) —
Plus tard, on le retrouve sous le nom de
GuiUdmns Pidoye^ administrateur et gardien
des biens du Temple. (Voyez Procès des Tem-
pliers, publié par M. Micbelet, t. II, p. 318.)
' Les Gentien étaient une ancienne famille
de Paris connue par plusieurs monuments.
Deux de ses membres, Pierre Gentien, peut-
être le même dont il nous reste des poésies
{Bihl.Jr, de Tabbé Goujet, t. IX « p. 71 , 73),
et Jacques Gentien, honorablement nommés,
en i3o4, par GuiUaume Guiart, v. 13 363,
remplirent successivement l'office de maître de
récurie du roi, de isgS à 1399. (Hist. de la
maison royale de France, etc. t. VIII, p. 464.)
A cette époque, il y avait déjà à Paris une
ruelle Gentien. ( Voyex le Dictionnaire des rues
de Paris, v. 453.— Fa(2(aii« et contes, édition
de Méon, t. II, p. 269.)
526
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
d'abord le Manc ^ puis ie liait pomme et le bai clair et obseur; xm passive
d*un curieux poème relatif à Tart militaire, écrit à la un du moyen âge, ne
laisse aucun doute à cet égard ^. Au xiu^ siècle , les trouvères mentionnent
surtout les destriers sor^, baucent,fermnt, pommelés, vair, gris, liart et tirant \
Pour peu que Ton interroge encore nos vieux poètes, on apprendra en
quoi leiu*s contemporains faisaient consister la beauté d un ehevsd. Suivant
Tun des auteurs du Roman d* Alexandre, il devait avoir la tête plate, le
pied dégarni de poil et fendu ^; Raimbert de Paris remarque d'un bon des-
trier qu'il était tout noir et avait la jambe plate ^ ; enfin Jean Bodel fait le
portrait suivant d'un bon destrier gascon : a Son poil, dit-il, luisoit plus que
le plumage d'un paon; il avoit la tête maigre, l'œil vair comme un faucon,
le poitrail grand et carré , la croupe large , la cuisse ronde et le derrière serré.
Ceux qui le voient, ajoute*t-il, disent que jamais l'on n'en vit de plus beau''. »
Un mot maintenant sur Tentretien des chevaux.
La nourriture que dans les villes , au xiv* siècle , on regardait comme la
plus propre à mettre le cheval dans un état brillant, consistait en bon foin ,
en paille d'avoine ou de froment, en son, menues fèves et avoine^. L'or-
donnance de l'an 1 548 taxe pour la pension d'un cheval de gendarme par
jour vingt livres de foin, dix livres de paille et trois picotins d'avoine^. Sui-
vant cette ordonnance, un économiste du xvii* siècle établit ainsi l'entretien
* Voyet, sur l*ii8age des chevaux Uancâ, au
moyen âge , le Graod d'Aussy, not. 1 6, au Lai
dâ LoMfal [Fahliauaf on contes, etc. édidon de
Renouard, 1. 1, p. 193.)
* ^tkU tbht d kardo f»mato
Obtien la paima, elbaiochkroeicano;
Di rar in questi sHuganna el soldato.
Anchor d'altro mantd bon conier fnro ,
lia qaatto è 1 genenl dw tati non fiAe,
Chi fpende ia tel ha d mo dinar secoro, eoc
GornasAao, d« Bê militari, «ce. lib. II, cap. i.
Vinagit. !ïeU« Gâte di Pietio dJ Nieolini da
Sfebbiô. NeB'mno di aoitra utate M.o.iixrt.
ia-8% Mb 39 MCto.
^ Dans le mauscrit de laBihl. imp. n** 701 3,
fol. 8 recto , on trouve eqmu rujn» traduit par
ekeval sor,
* Du doc BuefiAigremoHt, ms. de la BiU.
imp. n*" 7183, loi. 88 verso, coi. 1, v. 37, et
fol. 89 recto, coL 1, v. 6.
* Li Romtois JCAluBonêre, p. i32, v. 3o.
* La Chevalerie Ogier de Danemarche, v. 1 665;
1. 1, p. 69. ,
^ La Chanson des Saxons» coupl. cvi; t. I,
p. 183.
* Le Menagierde Paris, etc. t. Il, p. 76. —
Étadeê sur la condition de la cla$te agricole . . .
en NormamJUe, p. s 3 3.
* Sommaire de tcsconamif de la despenee eelea
le revenu, etc. s. 1. ni d. in-il% de 61 pages,
p. 37. Cet opuscule, que j*ai rencontré à Bor-
deaux, me semble avoir été imprimé dans celle
ville, comme ie Dûcours smr teaccessioe ekereté,
présenti à la mère Reine, mkre dm. Roi, par ua
sien fidèle serviteur (1S86), réimprimé dans
le Recueil G, A Paris , m doc lx, in-8% p. 1 sS-
i6o*
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 527
d'un cfaeral, qu'il met à cent livres par an, au prix où les fourrages étaient
en Guienne en i6a& :
« 1. Foin, quatre-vingts quintaux par an, valiant quarante livres, revenant par jour
à vingt livres, valiant cfeux sols. — a. Paille, quarante quintaux par an, valiant dix li-
vres, revenant par jour à dix livres, valiant six deniers. — 3. Avoine, six pippespar an ,
valiant cinquante livres, revenant par jour à trois picotins, valiant deux sou? six deniers. ^ »
Voyez, sur Téquitation au commencement du xv^siède, o Ltvrodasnsynança
iê hem cwoalgar toda seUa, que fez ElReyDom Edaarte de Portugal e do Algarve,
e Senhor de Cepta, o (jaal começoa em seendo Iffante, à la suite du Leal Con-
seUieiro, du même auteur. Paris, mogcgxlii, in*4^ p. Agy-âSo.
Pour ce qui concerne llûppiatrique au moyen âge, on peut consulter, outre
les ouvrages mentionnés par Brunet^, les suivants : i"" Medicina dei cavalU^
ms. de la Bibl. imp. n"" 7099^ , foL 1 26 recto , indiqué dans le$ Manoicrits
françoîs de la Bibtiothèqae du Roi, L V, p. aay; d^ Uhro de* marescalcia da
Franceschino Sodetto, ms. 'de la ^1. împ. n^ 2^46^, décrit dans le même
catalogue, t. Vil, p. i35, ]36. Quant au Libro di marescalcia di Giordano
Rossodi Calabria, dont il est parlé plus loin, p. i36, 137, ce n'est que la
traduction de ïHippiatna de Giordano Rufib, publiée pour la première
fois à Padoue en 1818, par Giroiamo Molini , en un volume grand in-8''.
Page i4Ât vers 2190, couplet liv.
L'accusation qu'Anelier met dans la bouche des riches hommes est
confirmée par Guillaïune de Nangis, qui parie des efforts tentés par Eus-
tache de Beaumarchais pour réformer les coutumes ou plutôt les fors de
Navarre ' : il n'y a donc pas lieu à mettre le point en discussion. Toutefois,
je ferai observer que le gouverneur, représentant du souverain, était, aux
termes des mêmes fors, en droit de retirer la garde des châteaux à ceux
qui les occupaient : « Si le roi , est-il dit , livre I*', titre iv, chapitre rv, de
cette antique législation , ou im riche homme donne un château â quelque
* SowuMÙre, etc. p. 44. Cf. p. 43« muUre*, orta contentioiia propter hoc inter ip-
* Manwtl du libraire, i, lU, p. 126, 127; ium et baronet patri», fuit ab ipais et Pampi*^
t V , p. 1 65 * 1 67. licmis civibus. . . obtessut. • (Gesta Philippi Hl ,
^ «... doBunus Eustacbius de BeUomar- ap.ducbesne,l/iif.Fniiiie. ^cr^Ct.V,p.333,C
chaaîo.«. cua vellet aliquas consuetiuliiief Cf. Cbronicon Gnill. de Nangiaco, sub aono
Natarronmi injustas in melius, ai posset, com- mcogluv; éd. Soc. bist. Franc. 1. 1, p, tk^)
528
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
hidalgo, celiii-ci doit le rendre bon gré malgré, quand il en est requis; mais
on doit lui donner neuf jours de répit, pour débarrasser la place de ce qui
lui appartient. Et s il ne veut pas quitter le château , il doit être considéré
comme traître; car tel est le for ^. »
Le prince de Viana, qu*a suivi le P. de Moret, se borne à dire que les
riches hommes et les chevaliers de Navarre, à la suite du mauvais succès
du complot d'Estella, arrêtèrent d envoyer des messagers à Eustache de
Beaumarchais pour l'inviter à s'en retourner en France, ajoutant qu'eux et
les habitants du royaume se pomroiraient d'un gouverneur, vu que dans
le pays il y avait de bons riches honunes, de sages chevaliers, qui connais-
saient mieux que lui les fueros et les coutumes de Navarre'.
Le verbe desforar, qui nous a fourni l'occasion de cette note, n'est pas
dans le Lexique roman. On n'y voit rien non plus qui indique que nous
avions autrefois le mot faer dans le sens de faero, acception également
omise dans le Glossaire de la langue romane ; et cependant la chose est cer-
taine, quoique je ne trouve que cet exemple pouf appuyer ce que j'avance :
A Deu voie que je Y feroie
Molt volenliers se je pooie ,
Si que Yseut fust acordée
O le roi Marc qu*e8t esposée ,
Las ! si qe Y virent maint riche orne ,
Au faer qen dit la loi de Rome.
Tristan» U I, p. 106, v. 21 56.
Page iMi vers 2191, couplet liv.
U résulte évidemment de ce passage que la monnaie navarraise était les
sanchets , et que les tournois apportés de France devaient avoir une valeur
^ «Si el rey, 6ric hombre, diere castieiilo
ad alguno fidalgo, quando quiere que gelo de-
mande, develo render irado et pagado; empero
devele dar nueve dias de plazo, ata que escom-
bre el castieillo de las cosas que tiene dentro.
Et si se aliare con el castieillo, que non li
quiera render, finqne por traidor, que assi es
fîiero. > (Faeros del reyno de Navarra, etc. En
Pamplona, por Longas, afio de 1 8 1 5 , en folio,
p. I a , col. 3. )-^Don José Yanguas , qui a donné
la substance de cet article dans ses Diccionarios
dâ los faeros dd rtino de Navarra (en San Sé-
bastian, en la imprenta de Ignacio Ramon Ba-
roja, i838,in-4'esp. pag. Sq, art Fortalesas)^
me semble avoir commis un contre-sens en
rendant irado etpagado ^siendo pagado, (Voyex,
sur cette expression , le Glossaire de du Gange,
t. VII, p. i3àt col. 1.)
' Crénica de los rtyes de Naoarra, cap. ?ni ;
edic. de i843« p. i49. — Awnaks dd rMO
de Navarra, lib. XXIV, cap. ni, S nr, n* 11;
tom. m, p. do6.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 529
moindre , bien qu*on voulût leur en donner une égale. Cette observation ,
déjà présentée par D. José Yanguas dans f article Moneda de son Diction-
naire des antiquités du royaume de Navarre, est encore confirmée par le
texte dun document qua publié D. Pablo Ilarregui, d*après l'original con-
servé dans les archives de Tayimtamiento de Pampelune :
«Nos, Eustace de Beumerchez, gobemador de Navarra, faœmos saber é cuantos
esta présent carta vérin é odràn, que ios mucho hondrados varones mesire Robert, por
la gracia de Dios , comte d*Artes , é mesire Hymbert de Beuyeu , seynnor de Montpancer
é ccmestable de Franza, é nos ensemble con eillos, veyendo é entendiendo la gran
mengoa de Ios sanchetes que era é es en Navarra , porque las bu estes del seynnor rey
de Franza qui vinieron é verrân en deffendimiento del reyno de dona Johanna, reyna
de Navarra , non se podian abondar de Ios dichos sanchetes , porque eran tan pocos en
la tierra, oviemos &. rogar â Ios ricos ornes, a la caveria é à Ios bonos hombres de las
villas de Navarra que iueron clamados é plegados â la cort gênerai en Pamplona, que
eillos fîiesen placenteros é nos fidesen tanta de gracia que dd dia d'oy adelant corrie-
sen tomeses cabales con sanchetes en compra é en vendida, é en toda otra manera de
mierca, mientre el seinnor rev de Franza é sus huestes fuessen en Navarra, en tal
manera que tan ayna como el dicho seynnor rey de Franza fuese de toma y passase Ios
puertos de Roncesvailles d*ida enta Francia, todo esto fuese casado, é tomasen san-
chetes en su siesto é en su j[alor. É Ios dichos ricos omes é la caveria é Ios hombres
bonos de las villas, queriendo facer sobre esto servicio à dona Johana, reyna de Na-
varra, lur seynnora natural, é otrosi per facer volontat é placenteria del seynnor rey de
Franza é de nos, todos ensemble acordadament é de buena voluntat otorgaron nos
esta gracia, es asaber que torneses corràn quabales con sanchetes en todo el regno de
Navarra alai el tiempo sobredicho. É todo ome qui deviere sanchetes por cualquiere
mierca que fué fecha en Navarra ata este dia d*oy, que pague sanchetes asi como Ios
deve; é si sanchetes aver non puede, que pague tomeses por sanchetes à quincenes.
Otrosi qui deviere desaqui sanchetes por razon de cens , 6 de trebudo , 6 de toda cosa
que pagar deva por pécha, 6 por loguero de casa, que pague sanchetes, si aver Ios
puede , ossi non tomeses por sanchetes à quincenes , come dicho es de suso. En testi-
monio de esto nos, el dicho gobemador, ponemos el nuestro seyeillo colgado en esta
présent carta, la quai iîié fecha é dada al concejo del burgo de San Cerain é de la po-
Uadon de San Nicholas de Pamplona dentro en Pamplona, martes dia de Santa Fe,
anno Domini m. ce. lxxvi. •
La tentative faite à Tépoque pom* remplacer en Navarre les sanchets par
les tournois réussit complètement plus tard; la résistance quelle avait
éprouvée d'abord ayant été oubliée , la monnaie étrangère prévalut sur celle
du pays. En lago, le roi d'Angleterre y ayant fait acheter des chevaux
par son châtelain à Bordeaux , celui-ci paya en sanchets , en monnaie bor-
HIST. DB LA GUBRBS D£ RAV. 67
530
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
deiaise, en tournois et en steriings^ Une chose encore à remarquer, c'est
le nom des sanchets. H leur venait de Tun des rois de Navarre appelés
Sancho , contrairement à Tusage assez général qui donnait aux monnaies le
nom du lieu où elles étaient frappé^. C'est ainsi que dès les croisades il y
avait des poitevins^, des chartains, des mansois, des lucquois, des valenti-
nois, des melgoriens, des pogesii^, comme des angevins, des artisiens, des
parisis, des orlenois* etc. monnaies presque toutes différentes entre elles
de valeur et de poids : ce qui, dans le commerce, causait beaucoup d'em-
barras, et obligeait, quand on voulait contracter, de spécifier en quelles es-
' «Rex universis, etc. Quia dilecttis de-
idcus noster Iterius antedictus decem cursa-
nos, de mandato nostro et ad opus nostnim,
in partibuB Navarre nuper émit in diversis mo-
netis, ut sequitur : videlicet in moneta schen-
chensi, ducentas quadraginta libras, quinque
solidos, duo denarios; in moneta Burdega-
iensi, viginti sex libras, viginti très denarios;
in moneta turonensium'nigrorum quadraginta
trea iibras, quatuordecim soiidos, octo dena-
rios ; et in moneta steriingorum , sezaginta
decem solidos, • etc. [Lettres de rois, rei-
nes, etc. t I, p. 376, 377.) — On trouve,
dans les comptes de Navarre pour 1284 Tin-
dication de Tune des monnaies bordelaises de
Tépoque :
« Guidam medico régis Casteile, de dono gu-
bematoris, pro xl morobotinis Bur[de]galen8i-
bus, xxxiij iibras iij denarios. • (Ms. Bibl. imp.
Suppl. lat. n* i85', folio 3o verso. — Voyex le
Glossaire de du Gange, t IV, p. 336, col. a,
art Marahotinus,) — Dans l'exposé que les
Bénédictins ont donné p. 370 , col. 1 , de
leuv opinion sur Tétymoiogie de ce mot , ils ont
omis de dire qu il signiGait aussi maure, arabe.
Tel est du moins le sens que présente Ma-
rabetis dans une pièce de Gavaudan*le Vieux
rapportée par Raynouard. (Choix des poésies
originales des troubadours, t. IV, p. 86.) Ils au-
raient pu dire encore qu'au xyi* siècle nous
avions marahe pour maravédis. (Voyex une ci-
tation de notre Dictionnaire d'argot, p. asS
col. 2.)
' On disait aussi poitevine, comme on le voit
par ce curieux passage, que je suis bien aise
d'avoir Toccasion de rapporter :
Segnor preudomiDe, certes bien le veés,
Près est de vespre et je sui moU lassé :
Or voas proi tous, si cier 00m vous m*avés
Ni Auberon ne Huon le membre ,
VouM revenés demain après disner;
Et s*aloiis boire, car je l'ai désiré.
Je naquis, certes, mon coraige cder
Que joa ne die çoa que j'ai empensé :
Molt sui joians qnaot je voi avesprer,
Car je <i■^re que je m*en paise aler;
Si reveoSs demain après disner,
Et si vos proi cascuns m'ait aporté
U pan de sa chemise une maille noué ,
Car en ces poitevines a poi de largeté :
Avers fu et escars qui les fist estorer.
Ne qui ains les donna à cortois menealrd.
Hson de BçnrdtU, U: de la Bibltoth^ue de
Toor* , folio 85 vereo , v. ao.
^ Raimnnd. de Agil. Hist, Ihemsal, apud
Bongars, Ge5to Dei per Francos, p. i65, 1. a6.
^ Li Romans de Garin, 1. 1 , p. 7, 8. — Li Diz de
Terberie, dans le Nouveau recueil defabUatuf et
contes, t I, p. 190. — Roman de Trahert,
v. 313. (Ibid, p. 198.] — Jongleurs et trouvkres,
publ. par M. A. Jubinal , p. 4i . — Lai de Grae-
lent, v. 6o3. [Poésies de Marie de France, t. I,
p. 53o.) L'auteur de ce dernier ouvrage, par-
lant du palefroi d'une fée , assure que
Ses frains, sa sele et ses lorains,
Valoit mil livres de çartains.
Le sens du dernier mot n'est pas douteux;
malgré tout, le traducteur à fait fausse route,
et rendu de çartains par certainement.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 531
pëces serait fait le payement, à moins quon n'aimât mieux stipiiler par
marc^
Page i46, vers 2219, aaao, couplet liv.
On retrouve Aymar Crozat dans les comptes de Navarre pour Tan 1 a 86 :
Adêmarius Croxaû» Johannes Lombardi et dominus Dominicus de Elnderiz , presbiter,
receperunt denarios.
f Debent de tributo vineanim bannitonim Navarrerie, hujus anni, vij* xl lîbras.
f Item debent de compoto anni preterîti ix" xviij libras ij solidos y denarios , de quibus
solYerunt domino Johanni le Briays, de mandato gubernatoris, c libras. \ Item dicto
gubematori 1 libras , et sic restât quod de anno preterito xlviij libre ij solidi v denarii
sanchetorum , quas solverunt dicto gubematori. Et sic restât quod debent totum tribu-
tum de. anno presenti, videlicet vij* xl libre sanchetorum. (Ms. BiU. imp. Suppl. lat.
n* i65', folio ICI recto.)
D'autres articles, qui se rapportent aux années précédentes, sont relatifs
à-im Bérenger Crozat, probablement de la même famille qu'Aymar et
Martin :
Remundus Bemardi de Puges , Berengarim Crozati * et Johannes Anglid debent de
tributo pedagii de Arcubus hujus anni xl libras, etc. (Folio Sg recto. Cf. folio 67 verso.)
Ailleurs (folio 66 recto) c'est un Benedictas Crazat porté pour un paye-
ment fait à Calvet d'Oronz, alcade de Sangûesa.
Vers la fin du xiv* siècle , il y iavait im doyen de Tudela nommé D. Juan
Cruzat. Après avoir servi plusieurs fois d'ambassadeur au roi Charies II,
il tomba en disgrâce , et ses biens furent confisqués. Voyez le Dictionnaire
des antiquités du royaume de Navarre, t. I , p. 344 , et t. HT, p. 1 ti^i.
Page i4B, vers aa8o, couplet lv.
Au moyen âge , une des formules de serment les plus solennelles , au
moins chez les musulmans tels que nous les représentent nos anciens trou-
vères, consistait à se heurter la dent de l'ongle. Dans le Jea de Saint Nicolas ',
le sénéchal dit au roi : a Sire , je vous crois bien quand vous prenez les
^ Voyes, sur les diverses espèces demoniiaies, rieure ( foi. ioo recto) , oa Ut , à la pkce de ce
les Fabliaux ou conies, de le Grand d'Aussy, nom, Berengarius Kariuuit.
édition de Renouard, t. III , p. i4i-i 43. ^ Théâtre fronçait aa moyen âge, p. 167.
' Dans un article analogue, de date posté-
67.
532 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
dieux à témoin; mais je vous croirais bien plus si vous heurtiez votre ongle
contre votre dent^ »
On lit dans trois romans de l'époque :
Sa loi jure, et en a son dent dou doit hurté,
Que tout metra pour tout , ou ce iert recouvré.
Boman de Bewes de Commarchis, par Adenés, ms. de T Arsenal, bdies-let-
très françaises in-P n^ 17$, folio i83 verso, col. 9, v. 8.
Por Fotroîer fiert son doit à sa dant.
Li Moinages Renouart, ms. de la Bibl. inip. n** 6986 , fol. a 33 verso, col. a ,
V. 38.
Dbt li mesages : « Voire sans traiement ;
Le moie foi vos en jur loialment. v
Se doi leva, si le hurle k son dent.
Le Roman d'Ànséis de Carthage, ms. de la Bibl. imp. d^ 7 191 , folio 3i recto,
col. 1, V. i3. Cf. folio 44 verso, col. 1, v. a et 7.
Peut-être dans ce que dit Eustache de Beaumarchais , y a t-il allusion à
cette manière de jurer; mais j avoue que je ne la saisis pas.
Page i5o, vers aSoa, couplet lv.
Sûrement l'Almirat est un nom propre; toutefois il n'est pas inutile de
faire remarquer qu en ancien navarrais ce mot était synonyme d'ahnirante,
de preboste, d'alcalde. On le trouve, avec cette signification, dans les FueroSf
liv. Il, tit. VI, chap. iv, pag. âo, col. 2; et dans les comptes de Navarre
pour les années i283 et 1286 (ms. de la Bibl. imp. Suppl. lat n" lôS'',
fol. 1 verso, 66 recto, 97 recto), où Ton rencontre aussi abniraldia, qui
désigne lemploi. [Ibid. et fol. 65 verso, 100 verso.)
Page i5o, vers a3o3, couplçt lv; et page 170, vers a6oa et 2607, couplet lx.
On trouve un domnas Michael Moza nommé dans une ordonnance sans
date rendue au sujet des juifs de Navarre, par Jean Pasté, doyen de Téglise
' En 1 3 5o, les émirs traitant avec Louis IX celui qui reprend ses femmes après les avoir
juraient que, s'ils manquaient k leur^promea- quittées. (Voyez l'Histoire de saint Louis, par
ses, ils consentaient k être bafoués comme le J. de Joinviiie, édit du Louvre, pag. 76; et
pèlerin qui fait le voyage de la Mecque la tête THistoire des croisades, de Michaud, 4* édit.
découverte, ou bien à être aussi méprisés que t. IV, p. 358.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 533
de Giartres, et Hugues de Vissy, chevalier, députes par Philippe le Long pour
la rëformation du royaume ^ ; et , à un siècle de là , on voit un Pascual
Motza^, changeur à Pampelune : il est vraisemblable qu*ils appartenaient à
la même famille que Martin et Johan Peritz Motzha.
Page i5a, vers aSay, couplet lv.
Le couvent de Saint-François dont il est parlé dans ce couplet était si-
tué sur la Taconera, très-près de la porte du même nom, et il subsista jus-
qu'à Térection des nouvelles fortifications. Au xvi* siècle , il fut transféré à
la place qu*il occupe actuellement, et le trésor royal contribua par plu-
sieurs sommes à sa construetion.
Le couvent de Saint-Jacques, plus d'une fois mentionné dans notre
poème, existait sur remplacement à présent occupé par le théâtre, ainsi
que D. Pablo Ilarregui a eu l'occasion de le vérifier. Depuis il fut transféré
au lieu où se trouve maintenant celui de Saint-Dominique, dont il a pris le
nom.
Page i5a, vers a335, couplet lvi.
Les heaumes les plus estimés au moyen âge étaient ceux des pays mu*
sulmans , de Grèce et d'Italie :
11 vesti .j. haubert dont blanche fu la tire.
Et laça en son chef .j. vert elme ^Aufriqae,
Devant ens el nazel reluist une beride.
Chançon dÀyen la beU dC Avignon , ms. de la Bibl. imp. fonds de Baluie ,
n*" 7989*, fol. 88 verso, v. s.
Il laça en son chief .j. vert hiaume luisant^,
Qui fu à .j. juif qui tint Jerusalant.
Ca de là fapeloient Matofle fil Matant
' Nomel Examen de t usage géu des fiefs, etc. blioth. imp. Sappl. lat n"" i65^, fol. 3o recto.)
t. 1, p. 608, en note, col. a, et 609, col. a. * Dicc. de ant del reino de Navarra» t III,
n n'y aurait rien d'impossible à ce que ce Mi- p. ia6.
chel Moza fût le même que le Michel Maça ' A mon sens, ce mot eq>lique Tépithëte
nommé dans cet article des comptes de Na- claTtndn. que Ton trouve attachée à un heaume
varre en 1 a84 : dans le Roman des Lomins, ms. de la BiU.
t De uxore Michaelis Maça , quia percussit impér. fonds de Colbert n* 60a , du Roi ,
filium Martini Dominici, v solides. t (Ms. Bi- n* 9654*3-A, fol. 99, col. a, v. a7.
534
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
J. paien le trouva en Tostel Abrahant,
En .j. sarquel vermeil ou ot jut longuement.
Chançon £Ayen la heîe d^Àvignon, ms. de la Bibl. imp. fonds de Baiuie ,
n* 7989*, fol. 89 recto, v. 10.
Garniers vint el palais , si demande ses armes ;
n vesti une broigne fort et tenant et large.
Et laça en son chief .j. vert elme J^Arrabe^.
De devant el nazel avoit assis à. brasme.
Ibid, fol. i35 verso, v. 27.
Vestent haubers , lacent elmes grigou,
La Chevalerie Ogier de Danemarche, v. 68d8; t II, p. 378.
Jà por un home armier ne me verroia ,
Vesdr hauberc, lacer elme tarcois.
Ibid, V. ii2a3, p. 469. Cf. v. ladd, p. 470, et Ià Romans d'Alixandre,
p. i4o, V. 35.
Là véissiés tante brogne vestie ,
Lacer tant elme de Tuevre de Persie,
La Ck. Ogier, v. 12591 ; t II, p. 536.
Ses elmes fu forgiés en la cit de Baudart.
La Chanson (tÀntioche, ch. VIII, coupl. xxxviii; t. II, p. s A 5.
Ses elmes fu forgiés desour Taive d*Eufras*.
Ibid. coupl. XL, p. 348.
Hyaume reluisant de Tœvre Synagon\
Li Romans dt Baadnin de Sebourc, ch. XXII, v. 777 ; t. II, p. 297.
* Ailleurs, c*est un blanc aubère £ Arabe.
(Voyez 2a Chevalerie Ogier de Danemarche,y, 1 64 2 ;
1. 1 , p. 68.)
' Dans le Roman d^Anséis de Carthage, on
trouve un haubert également fait à Bagdad.
(Voyez le ms. de la Bibl. imp. n* 7191, fol. 45
verso, coi. 1, v. 33. Après cela, on est étonné
de voir Tauteur du Roman de Baadouin de Se-
bourc (t I, p. 378) donner aux habitants de
Bagdad de bons brans vienois. — Aux casques,
aux cuirasses de la manufacture de Bagdad , il
convient de joindre les hauberts fabriqués en
Poitou, en Bavière, à Otrante, à Pise, à Bar-
celone en Espagne, en Syrie, dont il estCidt
mention dans leRoman deGuillaume d'Orange,
ms. de la Bibl. imp. n''6985, fol. 170 reeto.
col. 2 , V. 35 ; dans la Chanson des Saxons , cou-
plet CLXXV, V. 28, t. II, p. 66; dans li Romans
d^Alixandre, p. 43o, p. 43o, v. 33, p. 43 1 ,
V. 5 , p. 523 , V. 1 1, et dans 2t Romans de Bau-
doin de Sebourc, ch. X,v. 166, t. I, p. 172;
et ch. XI , V. 232 , p. 3 11 . (Cf. Sir Samuel Rush
Meyrick, an Bnqairy into nnûent Annoar, t I ,
p. 180.)
^ Cet adjectif, que Ton serait tenté de tra-
duire par hébraSgae, est ici, comme pag. i34 ,
V. 297 , synonyme de musulman. Dans un vieux
poème anglais, un fier (prowd) garçon appelé
Syr Synagote, apporte cent heaumes brillants à
des braves prêts à combattre. Voyez le bone
Florence de Rome, v. 778*82. (Ancient Engleish
metrieed Romancées, vol. I, p. 33.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 535
Fiert uù Gascon sor Felme de Pâme.
Roman de Girard de Vienne , en tète de celui de Fierabras en provençal ,
p. zju, col. 1, V. 1778. Cf. p. xl, col. 1, V. 2777, et col. a, v. 2793.
En son chief lace .i. elme paviois, '
lÀ Ronums de Raoul de (kunbrai, p. a33, v. 4. Cf. U Romans d^Alixandre,
p. 3o, V. 1, p. i38, V. 7; 2i Romans des aventares Fregus, p. 176, v. 10.
Ferabras tenc Florensa, que mot ben es forbia,
Oliviers Autaclara, que mot fort reluzia,
E feric Ferabras sus Telme de Pavia.
Der Roman von Fierabras, ProvenzaUsch^ p. A3, v. i3o7. Cf. Hist. de la
crois, contre les hérét, alb, p. 88, 388, Sds.
Or cevalce flspaulars à la ciere grifaigne.
U îa molt bien armés d*auberc et d*entresagne
Et d*escu et de lance et d*elme de Sartaigne.
Roman du Chevalier au Cygne, cité dans VHand le Forgeron, p. 88.
El puis laderent fermement
.ij. bacinez fez de Venice.
Le Ronmanz de Claris et de Laris, ms. de la Bibl. imp. n** 7534^1 fol. 79 verso,
col. 1, V. 17.
Il est aussi question, dans nos anciens poèmes, de heaumes de Pro-
vence \ de heaumes de Poitiers, qui étaient recherchés jusque dans le
Nord^, de heaumes vienois, qui n étaient peut-être pas autre chose, et de
heaumes de Chartres, de Blaye, de Roais, et de Senlis :
Escu ot bîalvoisin' et heaume de Poitîer.
La Chanson des Saxons, 1. 1, p. 111.
Ains qu'en puisse partir li rois ,
Le fiert en Telme vienois, etc.
Partonopens de Blois, v. 3o35; t. I, p. io3.
Mot gonios i ars, mot elme e mot gambais,
Que foron faitz a Chartres, a Blaia o a Roais.
* HisL de la crois, contre les héréu alb, p. 38, v. 5 30. M. Fauriel traduit Roais
par Edesse.
^ La Chanson de Roland, édition de 1837, Tacier poitevin comme employé à faire des
st. GCLXXXvii , p. 1 5 1 . haches et des dards. Sous Tarticle Vianeis du
' Voyez Scripta historica Llandoram, yci, VI Glossaire de la Chronique de Normandie, de
(Hafnis, i835, in-8''), p. 43. Benoit, t. III, p. 868, nous avons recueilli
* L*attteur du Roman de Garin, t. II, p. 307, bon nombre de textes relatifs aux armes fabri-
et le troubadour Pierre Vidal (Histoire littéraire quées en Poitou pendant le moyen âge.
des troubadoars, t. II, 'p. 399) font mention de
536 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Puis fu-li aubert aportés ,
Et elme qui fu de Sentis,
Roman de tAtn périlleux , Ms. de la BiU. imp. suppl. fir. n* 548, fol. 5o
% verso , col. i , v. 3 1 .
Anelier parie d'elmes pintatz : que faut-il entendre par ce dernier motP
Les hea>unes avaient-ils été recouverts d'une ou plusieurs couleurs, ou bien
le métal dont ils étaient faits devait-il au brunissage ou au travail de Var-
mûrier une certaine nuance? Je n ose pas me prononcer sur ce point, sujet
à discussion ; mais je veux fournir des autorités à celui qui voudrait le traiter.
Il parait qu*au xii"" et au xin* siècle il y avait des heaumes décorés de
fleurs, coloriés, niellés et émaillés, comme Tétaient certains écus et jus-
qu'à des gardes d*épée :
B fen Tolôtné parmi son elme à flour.
Que le cercle en abat et les pieres entor ;
Et Tolomés fiert lui en l^elme de couleur,
Que il li a percié le cercle de valour.
Li cols est descendus en Tescu paint àflor.
Li Romans d^ÂlisBandre, p. Sa, v. 34.
Là véisciés doncr de brans tant cop mortal ,
Et decoper maint elme à or et â esmaU etc.
Ibid. p. i66, V. i4. Cf. dots, med. et inf. Laùn, t. II, p. 93, col. 3,
v' Esmantatas, Esmatatns,
La teste avant com tumeour,
Entrefiche le hiaume àjloar.
Li Romans des aventares de Fregns, p. aSo, v. i3.
A Tescut d*or, al vert lion ,
Al ceval ferrant pumelé ,
A cel hiaume d*or noelé.
Chronique rimée de Philippe Mouskhs, 1. 1, p. 3i 1, v. 7846.
Il y avait encore des heaumes rayés :
Se feron e s combaton pels peitz e pels coslatz,
Que talhan e que trencan los vertz elmes vergatz» etc,
Rist, de la crois, contre les kérét, alb, p. 616, v. 9173.
On cite également des heaumes sur lesquels était inscrit un certain nom :
Puis lace Telme au mieus qu*il pot ;
Cier luist , si est de bone taille ,
Jà pour arme ne fera faille.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 537
Li cerdes est tous esmerés,
•ij. haus nons i ot tous letrés.
Li nasaus fu d*un der onide,
El front devant ot .j. beride, etc.
Cest de Troies et de Tehes, ms. de la Bibl. imp. n^ 6987, folio 7 1 verso ,
coi. 3 , V. 38.
Que faut-il entendre par ces hauts noms? Sans nul doute un amulette
destiné à protéger le porteur. Cauteur de Gérard de Rossillon nous apprend,
à n*en pA^ douter, que Ton croyait augmenter la force des heaumes par cer-
taines pratiques superstitieuses ^ ; mais il ne nous dit rien sur leur nature.
L*un des noms dont parie Benoit de Sainte-Maure ne serait-il pas celui de
Salomon, auteur de charmes pour conjurer le diable^? On connaît la répu-
tation qu'eut le fils de David pendant tout le moyen âge , et Ton sait qu'il y
avait un genre de travail appelé aevre Salemon, qui s'appliquait à une infinité
d'objets. Par exemple, sans sortir du roman de Troies, quelques vers avant
ceux que nous venons de citer, nous trouvons une mention d'éperons d*or
fin tailUé à t aevre Salemon '.
(les heaumes, dans nos anciens romans, sont souvent qualifiés de verb:
Un jor estoit levés de Saint-Pol Enguerant ,
Et avoit endossé son haubert jaserant ,
El lacé en son cbief un vert elme luisant.
La ChamoH d^Àntiocke, ch. III, coupl. xxx; t. I, p. igS.
Qui donc fust en Tost Dieu , si véist maint baron.. .
Tant vert elme luisir, tant escu à lion.
Jbid, ch. IV, coup!, xxxiii, p. aSa. Cf. t. II, p. 3d , 79.
Si m'envoia à moût povre conrois.
Sans mop hauberc et mon branc vienois*
Et mon vert elme et mon espiel turquois.
Ueherein Fragment des GuHUunne â^ Orange, von D' Conrad Hofm^Q. MAn-
chen, i85i, in-4*, p. a8.
Et son vert hiaume li atornerent si ,
Li cercles d*or sor ses espaules gist.
lÀ RomoMS de Garin le Loherain, U II, p. 170.
* Jà ne garont lei hdmes «ort ne carait ^ Cf. li Bornons de Parisê laDnckêssê, p. 1 3o.
G4mrd dé B^tka , p. M. ^^^ '* ^^'"^^ d'Àlixondre , p. 1 3 1 . V. 3 , c'est
un tbranc qui fu fais à Vaiance,* et dans le
* le tiers Livres des Rois, p. sA 1 • grand Testament de François Villon, huit xci.i,
' Ms. 6987, folio 71 verso, coi. 3, v. 3i. v. 1 103 , c*est une épée lyonnaise.
BIST. DE LA GUIRBB DE NAT. 68
538
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE
El chief li lacent un vert hiaume d*acier.
Roman de Gérard de Vienne, en tète de celui de Flerabras, p. xi¥,
col. 3, V. 9s6.
Je ne doute pas que par cet adjectif vert nos anciens poètes n'aient
voulu indiquer la teinte de Tacier brani, et non une couleur appliquée sur
le métal. Il n est pas sans exemple qifils aient allié ces deux adjectifs en-
semble :
E debrizan e talban los vertz dmes brunitz. #
Hist de la crois, contre les héréL M, p. 600, v. 8919.
L^escu au col , si a un espié prins
Dont li fers fu d*un vert acier bruni,
Li Romans de Garin le Loherain, t II, p. 1 19.
La main met à Tespée qui fu forgie en Frise ^..
La coulors ne (u mie trop blance ne trop bise,
Mais brune et verdoians'; del pumiel se devise.
lÀ Romans iAlûcandre, p. i33, v. 7.
* M'i a oel ii*iit eica et broigne ,
Helme et etpée de Sussoigne,
U loherenge n d*Alemaigne.
Bôman if Troiu. nu. à% U Bibl. imp. n* 7595, fol. CXTti
r*, c<d. 1, V. 34*
Lt bone ef pée d*Alemiigne.
L* ^«moM de Claris et de Lnû, mt. d« U BflJ. tmp^.
n* 7634*, fol. 80 rteto, eol. 1, v. S7. Cf. fol. 1^7 v*,
col. 1, V. %i (L'oMCf ntid» k fir d'Alâma^n§) , et folio
i65 roeto, cêI. %, v. 5.
A grans espées d'Alenmingne
Leur trendient Movent les poings outre , etc.
Bnmekê dnê rojaax ItyMyw. ann. isoi. (C/kr»ii. Mt. Jr,
t. YII, p. 161, V. S63o. )
Dans une circonstance, Tannée de Saladin
reçut des croisés des épées d'Allemagne, et
dans une autre Tempereur Frédéric II envoya
au sultan Malek Kamel des objets en fonte , sans
doute fabriqués dans ce pays. ( Estraits des
historiens arabes relatifs aux guerres des croisades,
p. 357, et 437, en note. Cf. du Gange, Obser'
votions sur V Histoire de S, Louys, par Jean de
JoinviUe, p. 73, 74.) Ce dernier écrivain re-
présente son maître armé d*un beaume doré et
d*nne épée d'iUlemagne. (Voyex l'édition du
Louvre, p. 49.) — On lit dans un ancien géo-
graphe arabe : lAu nord des montagnes de
la Croatie est la ville de Sebeclou, dans la-
quelle se fabriquent les épées devenues célè-
bres et connues sous le nom d* épées di Alle-
magne, t (Géographie d*Àhoulféda, traduction de
M. Reinaud, t II , l'^part p. 3 1 1 .)
' Dans un autre roman , figure une bonne
épée trouvée à Babylone dans un précieui cer-
cueil de sardoine :
Venues et indes fu U brans ,
Nus nsoin ne fa plus trençans.
U BomoM de Tkkhu . nu. do U Bibl. imp. ■* 6987,
fdio 54 roeto , ool. s , v. ai.
Je laisse aux hommes de l'art à décider jus-
qu'à quel point cette épée ressemblait à cdle dont
parie du Bellay (Mémoires, liv. VI, ann. 1 536 ;
édit du Panthéon littéraire, p. 559, col. 1),
« espée d'un costé forgée à flambes, et de l'autre
esmaillée de rouge , • et je me borne à ajouter
que l'armure de Lyheans Disconus, dans le ro-
man anglais de ce nom , est annoncée comme
étant /luipor inde, (Voyes Ancient EngVsh metri-
col AomoficeêSjt. II,p. 77, V. 1838.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 539
Plus ordinairement nos anciens écrivains se bornaient à l'emploi de l'ad-
jectif bruni, que l'on retrouve dans les chansons de geste aussi souvent que
ie mot vert et dans les mêmes circonstances :
Dementres me chargiés vos chevaliers de pris ,
Ce qu avoir en pores, à ior ehnes brunis,
La Chanson dântioche, ch.I, ooupl. xn; t. I,p. 19. Cf. ch. U, coopl. XLix ,
p. idd; ch. III, coapi. xxm, p. 191.
H vest Faubert, lace Yébne bruni.
lÀ Ronrons de Garin ULoherains coupl. xxiv; t. Il, p. 39. Cf. p. 1 18.
Bègues 8*arma , un blanc haubert vesti ,
Et iasce un helme à un cerde bruni.
Ibid. coupl. xxxii , p. 9d.
Des brans d^acier commencent à ferir
Desor ces hiaumes dont li aciers brunisi, etc.
La Mort de Garin U Loherain,^. i5i, v. 39i5.
Dels aubères e dels elmes ab lo fin or brunit,
E d*escutz e de lansas totz lo cams resplandit.
Hist. de la crois, contre les hérét. alb. p. 994* v. 4307.
François i ferent des espiez brunisant
La Chanson de Rdand, couplet cxxni; édit. de 1837, p. 64.
Dans ce dernier poème , il est à tout moment question d'acier brmi :
Dreites ces hanstes , luisant cil espiet bran.
La Chanson de Roland, couplet lxxxi , p. 4 1 .
Tient Haltedere , dont li acer fut brans.
Pfid. coupl. cxLiv, p. 76.
H trait Almace, s'espée de acer brun,
Ihid, coupl. GLin, p. 8 1.
Fier[t] Carlemagne sur Tdme d^acer irttfi.
Ibid. coup]. ccLXiii, p. 189.
Fiert Pinabel sur Tdme d'acer bran.
Ibid. coupl. CGLXxxnu , p. iSa.
Comme le fait observer M. Édel. du Méril^ l'épithète de 6ran (brown)
se trouve souvent dans la vieille poésie anglaise, 6rou^n brand, brown bill :
' Hi$t de la poésie Scandinave, prolég. p. 161 , not. 6.
68.
540
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
He rode wîth helm and sword browne. (La Morte Arthur.)
With blades both hrowne and bright.
Robin Hood and Ga^ of Gitbome,
Guy upstert as an eger lyoune,
And drue hys gode sworde browne.
Romance ofSyr Gvjr.
Brende, de brand, épée, signifiait même en vieil anglais branû On trouve
aussi dans le Roman de Rou, v. SgSi, 1. 1"^, p. 2o3 :
Là péussiez véir estor espez e grant,
Maintes lances bruissier e sadûer maint pen branc
Page i56, vers aSSA, couplet lvii.
Déjà, le mardi avant Noël de Tan 1276, Yalferez^ D. Gonzalvo Ibanez^,
D. Juan Gonzalvez, son fils, et D. Juan de Vidaurre s'étaient mis en état
d'hostilité envers la reine et le gouverneur; on le voit par un document des
archives de la Chambre des comptes , dans lequel D. Roldan Periz , alcaîd
du château de Monreal , promettant fidélité à celui-ci , s oblige à ne laisser
entrer dans cette forteresse ni le roi de Castille, ni les trois chevaliers ci-
dessus nommés, ni aucun autre ennemi de la reine et du gouverneur Eus-
tache. Voyez le Dictionnaire des antiquités du royaume de Navarre, t. IIl,
p. 53.
Les biens de D. Juan de Vidaurre lurent réunis au domaine , qui les ad-
ministrait encore en i a83. On lit dans les comptes de Navarre pour cette
année :
Item pro faciendo vino de vindemia vinearum Johannis de Vidaure, iiij solidos vi
denarios. (Ms. Bibl. imp. Suppl. iat. n' i65 % folio a verso. )
* Valjeret de Navarre avait de rente cent
mesnadas, ce qui faisait deux mille livres. En
1387 , le roi D. Carlos III accorda cette dignité
à D. Garios de Beaumont , son cousin, qui prêta
serment d*exercer son office en mettant de c6të
la faveur et la haine, de garder Thonneur du
roi et dn royaume , de défendre celui-ci contre
tous et de ne pas divulguer ses secrets. [Dicc, de
andg, del reino de Navarra, 1 1, p. ag.)
' Ne serait-ce point à ce personnage qu'il
faudrait rapporter ces deux articles d'un
compte de Ponce Âmalt, bailli de Sangûesa?
cDe hereditate que fuit domini Gundisalvi
Johannis vij libras x solidos. • (Ms. Bibl. imp.
Suj^l. Iat. n" i65^, fol. 65 verso.)
« Item pro operibus factis in domo que fuit
domini Gundisalvi Johannis, videiicet pro li-
gnis emptis per partes, reparanda domo et se-
dili porte, tennis lapidibus emptis, cum loca-
tione latomorum et aliorum operariorum ac
expensis eorumdem. . . xzxiiij solidos viij dena*
rios. • [Ibid.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 541
Page i58, vers ailiS, couplet lvii.
Don Guillen Marzel, nommé dans ce vers, Test aussi dans la pièce
suivante :
Sepan quantos esta présent carta veran et odrin queyo, Nayno Gonçalviç, otorgo é
vengo de cognoscido é de manifiesto que he recebido de vos , me sire Eustace de Beau
Blarckes... cinquanta libras de torneses por mano de don Guillem Marzel, burges de
Pomplona; las quales vos à mi prestastes, é vos prometo de vos pagar los dichos dine-
ros qualque bora vos me los demandartes. En testimonio d*esto dovos esta mi carta
abierta, seellada con mi seyeillo. Data en Pomplona, martes primero empues el domingo
de Camelcuetas, A. D. m'cc*lxx* sexto. (Archives de FEmpire, 1276 — a48 — J. 61 4.)
Ce Guillaume Marzel était vraisemblablement un banquier chargé des
payements du roi de France et de ses officiers en Navarre ; dans les comptes
de l'administration de ce pays en 1 288 et années suivantes , il est à tout mo-
ment question de ce personnage et de son fîls« nommé GaiUaame Marzel
comme lui :
Lupus Garsias de Salinis, balistarius, recepit denarîos. 1 De domino Qemente gu-
bematore, per manum Guillelmi Marzelli, xxxv lîbi^s x solides. (Ms. Bibl. imp. Suppl.
lat. n* i65^, fol. 1 recto, 1. a 5.]
Item eidem (Ade, ballivo Sancti Jobannis), per manum Guillelmi Marzdlli, quas
recepit de pedagarib , xx libras. [Ibid. fol. a recto.)
Item de domino Cleiùeute, per manum Guilhelmi Marzelli (Sancius deVilava recepit),
X librais. (Fol. a verso.)
Item per compotum Guillelmi Marzelli (Jo£fredus, castellanus castri Stellensis, re-
cepit), iiij'^ libras sanchetas. % Item per compotum *ejusdem centum libras turonensium
parvorumxv denarîos oboium, valent Ixxvij libras viij solides iiij denarîos. (Fol. à recto.)
Ilem pro quadraginta libris turonensibus receptis a Guillelmo Marzelli Parîsius,
xxxvj libras sanchetas. [Ibid,]
De hereditate de Ezpilce nichili quia Guillelmus Marzelli tenet. (Folio 12 verso.)
Guilldmo Marzelli pro expensis suis apudTutelam, quando exercitus erat Tirasone ,
V kaficia. (Fol. i4 recto. )
Item Guillelmo Marzelli dum remansit Sangosse , quando exercitus erat apud Ul. ,
ij kaficia. (Fol. i5 recto.)
Item gubernatorî, per manum illorum (pedagariorum Tutele), de almodino quas
recepit Johannes Corbarani de Leetb, et fiierunt deducte de gagiis suis, per manum Guil-
lelmi Marzelli, de quibus débet reddere compotum, Ixvi libras x solides. (Fol. 29 verso.)
Item eidem (gubernatorî), per manum Guillelmi Marzelli, quas recepit Guilld-
mus Ysami, de quibus dictus Guillelmus débet reddere compotum, 1 libras. 1 1tem
eidem gubernatorî, per manum Guillelmi Marzelli, de quibus débet reddere compotum,
vj" V libras xvij solides v denarîos. (Fol. 67 verso.)
542 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Item pro vigind duobus arpentis vinearum quas tenet GuiHelmui ManelK senior,
et pro duodecim arpentis vinearum quas teoet Guillelmus Marxdli, (ilius gus, xrq M-
bras. (Folio 70 recto.)
Item pro expensis ejusdem (Ade, ballivi), quando ivit apud Baionam cum Htteris
GuiUdmi Mandli, x soiidos. f Item pro expensis ejusdem , quando ivit apud Oiilam pro
denariis ad opos operum Vallis Kandi , x sc^dos. 1 1tem pro expensis ejusdCTd, quando
ivit apud Baionam pro ^eambiandis centum mardiis in quinque diebus, quas receperat a
domino Guiileimo, xv s(^do8..(FoIk> 71 recto.)
Item pro expensis Johannis , quando ivit Pampiionam , pro mille libris ad Guillelmum
Martélli, eundo, morando et redeundo, in octo diebus, xlj soUdos. (Folio 87 recto.
Compot Johannis de Yanvilla nierini Ripperie,), ^
Item recepit (Henricus daviger de Olito) de gubematore, per manum Guillekni
Marzelli, x libras. (Folio 97 verso.)
De Guillelmo Marzelli (Pelrus Symonis , abbas de Viilanova) , Iv libras. (Fol. 98 recto.)
Item recepit (Jofiredus Descors, castellanus castri Stellensis) de Guillelmo Marzelli,
per partes, Ix libras v soiidos. (Fol. 99 verso. )
De Guillelmo Marzelli, per manum Johannis Pétri de Gandidayn (magister Mar-
tinus, carpentarius Stellensis), x libras. iDe Paschasio Marzdli, per manum Pétri San-
cii de Avarçuça, xl libras. % De Guillelmo Marzelli, per manum Pétri Sancii, consan-
guinei sui, xx libras. % Item de eodem Guillelmo Marzelli* xxx libras. (Ibid.)
Item de Guillelmo Marzelli (dominus Johannes le Briays, castellanus castri Sancti
Johannis de Pede Portus) , c libras moilanensium. 1 Item de eodem, bis 1 libras. lltem
de Guillelmo Blandli, per partes, pro sexaginta libris turonensibus xiiij**" valentibus
li libras x soiidos sanchetos. (Folio 10a recto.)
Page i5&, vers 94i6, couplet lvii. •
Ce Marti d'Undiano est qualifié de chambellan de la reine de Navarre, dans
ce reçu des Archives de TEmpire :
Sepan quantos esta présent carta yerka et hodran que yo, don Pero Martineytz de
Subiça , oti^guo é venguo de conoscido que he recebido de vos, don Martin d'Ondiano,
cambarienguo de la muyt noble reynna de Navarra, dozientas libras de tomeses, las
quales me manda [so/evéf] govemador de Navarra, de que me tienguo por bien paguado.
En testimonio d*esto ponguo el mio seeyflo en esta présent carta abierta, la quoal fué
fecha é dada en Thiebas, lunes primero ante de la iiesta de sant Luch evangelista, anno
Donûni miUesimo ce' LX!"" quinto. (Trésor des Chartes , 1275 — i3i*-J,6i4.)
Dans les comptes de Navarre pour Tan 1 a83 , il est question de ce per-
sonnage en ces tennes :
Martino de Undiano de dono régis ad voluntatem, xx libras. (Ms. Bibl. imp>
Suppl. lat n"" 165 \ fol. a recto.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 543
Page i58, yen 2^17, coa|det lvii.
On trouve, dans les comptes de Navure pour 1^83 et ia8&, les arti-
des suirants relatifs à Pierre d'Aldava :
Petro de Aldava , Pampilonensi , de pecta d*Açoi, vallis del Cart , de mandato
gnbematons, pro servîcio facto dominio, lij kafiâa. (Ms. BM. împ. Soj^ lat n' i65',
ùÀ. i3 recto.)
Petro de Aldava, Pampilonensi, de pecta d*Açoz, de mandato gubematoris, yij kafi-
cia ij rova. (Fol. i3 verso.)
Petro de Aldava, Pampilonensi, pro servicio Cacto dominio, Ix solidos. (Fol. a 5
verso.)
Petro de Aldava , Pampilonensi, pro servicio facto dominio, xij kaficia. (Fol. 46
verso.)
Item Petro de Aldava, PampUonensî, pro servicio iacto dcnninio, Ix solidos. (Fol. 60
verso.)
Quant à don Pierre de Chalat, je crains d avoir roal orthographié le nom
de ce personnage. Je trouve dans les mêmes comptes que ci-dessus Fer-
randas Pétri de Echalaz et Rodericas Pétri de Echalaz. Voyez folio 4 k recto
et verso, 5o recto et verso, 67 recto, 8a recto, 91 recto.
Page 160, vers 3461, couplet ltiî.
Ce couplet et le précédent nous offirent la preuve de ce que D. Pabio
Uarregui avance, dans sa préface, relativement à la part considérable que
prit à cette guerre civile la classe moyenne de la société^. D*un côté, fon
remarque que les barons , du moment qu*il leur fut impossible de réduire
le gouverneur à quitter la Navarre après avoir abdiqué l'autorité , firent
dans la cathédrale un pacte solennel dalliance avec les principaux ci-
toyens et le conseil, municipal de la Navarrerie ; d*autre part , on remarque
également que le gouverneur réunit dans féglise de Saint^Laur^it les habi-
tants du Bourg et de San -Nicolas, dans le but de savoir s'ils le défen-
draient contre ses ennemis et soutiendraient la cause de la reine. Une dé-
férence si marquée à Fégard de cette classe, dont on faisait auparavant si
peu de cas ^, témoigne d un grand pas vers la fusion de toutes , et d'im pro-
grès considérable dans la marche de la civilisation.
* Le seigneur de Bene divise la société en Fronces 1. 1*^ p. Soi), leur refuse la courtoisie,
trois ordres. Voyez sa Bible, v. 179. (FahUaax qualité qu*un troubadour accorde à desvilainS'
et contes, édit de Méon, t. II, p. 399.) ( Choix des poés, orig, des trotib, t. IV, p. agS.)
' L* auteur du Lai de GraeUnt, parlant des — Dans un ancien roman anglais, traduit de
bourgeois de son temps (Poés. de Marie de Tun des nôtres, je trouve les bourgeois, avec
544 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Si nous portons maintenant nos regards sur un autre point, nous les ar-
rêterons sur Toffre faite par le gouverneur aux mêmes habitants de prendre
rengagement par écrit de les indemniser de tous les dommages qu ils souf-
friraient dans cette guerre pour défendre sa cause. Les bourgeois, repous-
sant généreusement cette proposition, ne voulurent point laccepter; cepen-
dant elle ne resta pas sans effet, car il existe dans les archives de Vayanta-
miento de Pampelune un document qui mérite de prendre place ici, i
cause du rapport qu'il a avec notre sujet et des autres renseignements inté-
ressants qu'il renferme :
Sepan cuantos esta présent carta veràn et hodràn, que yo, Miguel Guarzeytz de
Urusurgui, notario publico etjurado dei conceyllo dePamplona, por delantlos testigos
de suso escriptos , yi , tobi et ley una carta escripta en pergamino , non rasa , non can-
ceiada, non corrupta ni en nenguna part en si viciada, con su syeyllo de cera pendîent^
la ténor de la quai es atal : Sepan quantos esta carta veran et hodran que como nos ,
Eustaze de Biau Marches, gobernador de Navarra , fuesemos enviado por el noble seynor
rey de Franza por gobernador de Navarra en vez et en nombre de dona Jobanna, noUe
reina de Navarra, la cual tiene en comanda el seynnor rey de Franza anledicho; é
como nos travayllasemos en gobernar el dicho regno de Navarra , queriéndolo mantener
en patz et en justicia à nuestro leal poder, los ricos ornes de Navarra mandaron nos que
fuesemos de la tierra, é quisieron nos echar del regno. Et nos veyendo que por esta car-
rera la dicha reina podia perder el regno de Navarra , oviemos à ensayar é à rogar a los
burgueses et à los omes buenos del burgo de Sant Cernin et de la poblacion de Sant
Nicholau de Pamplona que nos ayudassen é deOendiessen de los dichos ricos omes por
la lealtat é por la fe é por el deudo que eyllos avian con la dicha reina et con nos por
razon deylla; los coales burgueses nos respondieron que eran appareyllados de nos
ayudar é defender à todo lur poder como nos podiesemos deflender el dicho regno,
por que la dicha reina , lur seynora , non fuese deseredada. É nos veyendo que no po-
diemos por al pasar como el regno podiessemos emparar por la dicha reina , oviemos â
esperar la guerra de los dichos ricos omes , por la quai guerra nos oviemos à ensar-
rar en el dicho burgo é poblacion, en los qoales logares nos tovieron cercado los
dichos ricos omes é los omes de la Navarreria con lures poderes , combatiéndonos de
ingenios é'de fuego, ata que nostro rey de Franza nos envié acorro. Porque nos, gober-
nador antedicho, manifestamos que los dichos burgeses del dicho burgo et poblacion, a
demanda nostra é por facer lealdat enta la dicha reina é por deffenderii su tierra ,
les hommes de tous les métiers, mêlés aux And ofmen ofeche mesteris. /
chevaliers et aux nobles dames : *y"y AUiaundâr, v. ï56. ( MêtHml JUma»cM. «u.
ra- ' .t . £.• -r h ^' Weber, vd. 1, p. la.)
Olimpias, that nire wif ,
Woldc make a riche fe«tc. Voyez, sur les bourgeois pendant le moyen
Of knyghlis, and ladics honeate, *gc, une note de le Grand d'Aussy. (Fahl oo
Of bnrgeyt and of jugoleris , cont€$, édiu de Renouard , t. III , p. 1 3S, 1 36. )
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 545
fueron per nos en la guerra sobredicba é ayudaron nos a deffender nuestro cuerpo é
nuestras gentes é el reyno de Navarra ; por la qoal ayuda que eyllos nos ficieron, per-
dieron muchos ornes de muert et muchos de lures bienes. É porque â los dichos bur-
geses en nengun liempo non lis pueda ser fecha nenguna demanda por nenguna cosa
que fiiese contecida en la dicha guerra que eytlos ficieron por la dicha reina é por nos,
como de suso es dicho , ni nunqua la seynnoria lis pueda ren demandar nin facer
nenguna question por razon de nenguna cosa que fuese contecida en la guerra ante-
dicha , et en testtmonio é mayor firmesa de todas las cosas sobredichas é de cada una
d*eyllas, damos à los burgeses del burgo et poblacion anledichos esta nuestra carta
abierta, seyllada con nuestro syeyllo pendient Et yo Martin Garceytz de Tudela, es-
cribano jurado del seynor gobemador antedicho, por su mandamiento, fui présent en
todas las cosas sobredichas, et escribi esta présent carta con mi propia mano, la qoal
fué fecha et dada en Pamplona, lunes dia de sant Andreu apostol, anno Domini
M. ce. Lxx. sesto. Testigos son don Belenguer, cambiador, el don Johan de Sangossa,
francos dej^burgo de San Cemin de Pamplona. Feito traslat in era m*, ce*, xli., el
mes de junio, viemes pnmero empues San Bemabee apostol. Et yo Miguel Garceytz,
notario antedicho, à requisicion é roguarias de los hondrados et cuerdos don Pero
Martin, cambiador, el don Miguel Roldan, escribi et traslaté est sobredicho treslat
de la original carta de verho a verbo syn mas et syn menos ; et testimonianza de verdat
fiz hy este mi signo acoslumbrado , et so testigo.
 la suite de cette pièce viennent les attestations de trois autres notaires,
que j'omets , à Texemple de D. Pablo liarregui.
Page 160, vers aA56, couplet lvh.
La pièce suivante semblerait annoncer qu*Eustache de Beaumarchais
réalisa f espoir que les boui^eois avaient en lui :
Noverint universi présentes litteras inspecturi seu etiam audituri , quod nos viginti ju-
rati burgi Sancti Saturnini et populationis Sancti Nicolay Pampilonensis , nomine ac vice
nostra necnon et tocius comunitatis Pampilonensis , pro nobis et successoribus nostris,
pura et spontanea voluntate remittimus et quitamus excellentissimo domipo Philippo,
Dei gratia Francorum régi, et illustrissime domine noslre domine Johanne, Dei gratia
regine Navarre, pro. se suisque heredibus, omnem actionem, seu peticionem, siveque-
rellam, nobis et comunitati nostre donpetentem, seu conpetituram, comuniter vel divisim,
in regem et reginam prefatos, seu quoslibet alios, ratione dampnorum illatorum nobis
in guerris exercitus dicti régis. Et banc remissionem sive quitationem predictam bci-
mus, ut est dictum, pro duodecim milibus librarum turonensium, nobis per ipsum re-
gem solvendis pro emenda et satisfaccione dictorum dampnorum , de quibus duodecim
milibus turonensibus, nos, vice ac nomine nostro et tocius comunitatis nostre, recognos-
cimus et confitemur nos habuisse ac récépissé in veritate, et non spe future numera-
cionis, per manum nobilis viri domini R^naldi de R(^reto, regni Navarre guber*
BIST. DB LA GUBRBB DB MAV. 69
546 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
natorô , sex nulk libranim turooettsium compolatis in hac summa centum libris tu-
ronensibuf , quas nuncii nostri pro e]q>ensis soit aput Temi^um Parisios reoeperunt. Sdb-
tionem rero residue quandtatis accepturi sumus ab eodem r^ in tenninis inferius an-
ttotatia , TÎdfilicet ab ioatanti festo beati Michahelis in annom, mille et quingentas iibras
turonenses, et ex tune anno quolibet, in festo beati Micabelis in septembre, mille et
quingentas Iibras, quonsque de totali sunmia predicta duodecim milium libranim turo-
n^isium nobis intègre fuerit satisfaotum ; renunciantes nichilominus exoeptioni non nn-
merate pacanie , non habite nec recepte, qooad summam sex milium libraram turonen-
simn, quas nos superîns recognonmos habuisse, et oonditioni sine causa et in fMstum,
aotiooi stve doli et omni dii juris et iegum auxilio, generali rel speciali, per quod in
premissis , Tel eorum quolibet, in judicio vel extra, possemus in regem et reginam pre-
didos , sive ipsorum beredes aut quoslibei alioa, quomodolibet ezperirL In quorum om-
nium testimonium et mvnimen sigillum comunitatis nostre appendens presentibus
duximus apponendum. Datum apud Tebas, die Martis viddicet vi* kalendas octobris,
anno Domtni m"" g* lix"* nooo. (Trésor das cbartes, ann. 1^79* carton J. 6^, n** i5.)
En ce qui touche particulièrement Ponce Baldoin, une fois l'autorité
royale rétaUie à Pampelune , il reçut de Philippe le Hardi une rente an-
nuelle de dix livres, dont on trouve ainsi la trace sur le registre des
comptes de Navarre, à Tannée 11 83 :
Poncio Baldoini, de dono régis ad vitam, x Iibras. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat.
n* i65\ fol. a recto.)
Page 160, vers ^470, couplet lviii.
On trouve dans les comptes de Navarre, pour ia83 et ia84, les arti-
cles suivants , qui se rapportent à Guyrait de Seta :
Guiraldo de Setha , misse super facto Navarre et Vasconie , xvij Iibras iij solides
iiij denarios. (Ms. Bibl. imp. n* i65^, fol. a recto.)
Giraldo de Setha , de dono domini démentis gubematoris , *pro servido facto do-
nnnio, x kaficia. (Fol. 16 recto.)
Item pro expensis Giraldi de Seta et dicti ballivi (Ade) « quando iterum iverunt apud
Bon Lochloquturi cum Vasconibus, et remanserunt ibi xi^" diebus, iiij Iibras xv soUdos.
1 1tem pro expensis Ade ballivi et Michaelis de Garrix, quando iverunt apud Hospitale
novum loquturi cum Vasconibus, x solides vij denarios. 1 1tem pro expensis Giraldi de
Seta et Ade ballivi, quando iverunt apud Bon Loc loquturi cum Vasconibus, et reman-
serunt ibi quinque diebus, xlix solidos vy denarios. 1 1tem pro expensis Giraldi de Seta
et dicti Briays , quando iverunt apud Bon Loc locuturi cum Vasconibus , et remaose-
runt ibi in quinque diebus, et prorogaverunt terminum vsque ad xx dies ut irent ite-
rmm, et dictus Giraldus noluit îre illuc, immo ivit apad Salvam Terram ad querendum
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
547
testes, et fuit abbas d*Onça, Ix solidos. 1 1tem pro espensis eonuDdem qui remansentnt
expectando Vascones ^ in xlii diebus, xij libras. (Folio 34 vfrso.]
Pro expensis Guiraldi de Setha, dum remansit Pampilone pro negodi» dominii ,
iij kaficia ij rova. (Fol. 5o recto.)
Item pro expemis ejusdem (merini, Didaei, Sancii de Garriz), et Guiraldi de Se-
tha, quando, de mandate gubernatoris, fecerunt inquisitionero super monasterio d*El
Cart. (Fol. 6o verso.)
Item pro expensis ejusdem castellani (Castri Sancti Johannis de Pede Portus, Jo-
bannis le Briays), Guiraldi de Sécha et Ade ballivi, qui iverunt ad iocum vocatum
Bonloc, cum magna familia contra gentes régis Anglie, et fuerunt ibi in quindecim
dîebus. (Fol. 71 recto.)
Item pro expensis roncini Guiraldi de Sécha, qui remansit in villa de Arcubus de
mandate gubematoris in cenlum qutnque diebus, quoKbet die j quartale, viij kaficia
ij quartalia. (Fd. 76 recto.)
Pro expensis Guiraldi de Secfaa et dicti doraim Johannis (le Briays) , qui de man-
date gubematoris iverunt loquturi cnm viceoomite de Tartays, apud Gorcitoquia,
super contentione que erat ia terra de Mîxa et Arberoa, eu» recUta domi&i Guiraldi,
XXV solidos Merlanenses. (Fol. 10a recta)
Page 16a, vers aA97« couplet lviii.
Dans un compte de 1 2 83 , un Jean Lombart est porté comme créancier
de Gerin d*Amplepuis , gouverœur de la Navarre après Eustache de Beau-
marchais^ :
Johanni Lombart et Petro Johannis Roscide ValUs pro débite in quo eis teneba-
tur dominus Gerinus, quondam gubemator, pro trecentîs quadraginta tribus libris
decem solidis turonensibus iij* xvij libris xix depariis sanqhetis. (Ms. BiU. imp. Suppl.
lat. 1 65', fol. a recto.)
Trois ans plus tard, Jean Lombart reparait dans les mêmes comptes
comme fermier des biens de la Nayarrerie. Voyez ci-dessus la note aux
V. 2219, 2220.
' On lit ailleurs ces autres artides , relatifs à
des Gascons plutôt qu*à des Basques :
« Item pro hominikis Yasconie qui reosan-
sarunt apu4 OUtnm in deceip ft odo diebus,
xviij kiiBcia. 1 1tem Ferrando Pétri, qui venit cum
miiiiibus vasconiboi, ij rova, i (F9U 1 3 recto.)
«Ibi (Stdle) de pecta Vascoaom, de Saacio
Luengo, iij solidos. t (Fol. so verso.)
f Ibi de pecta Vasconum, de Micbaele d*Qy}lo,
iij solidos. » [Ibid, Cf. folio 88 recto.)
■ ft«m predioatoribus Baionenslbos missis
per gu^aroatorem ad sen^ncailua* Vasofiue û»
servido dominii, x kaficia.» (Fol. 5o verso.)
* Vpiyax, rdativemant i cet offidev, l*His-
0irf g4«^Fala de Ungiwlqr» t IV, p. 43*
69.
548 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page i6a, vers a5oa et a5o3, couplet lviii.
Il y avait autrefois à Tudela une famùle Caritat , dont le nom est resté
à un moulin dont certains de ses membres étaient possesseurs au xvi*
siècle ^
Dès le xni* siècle on trouve à Estella un four dit de Caritat :
De ietta (urni Raritatis xlvj solidos. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65\ fol. 3 recto,
68 recto, 1. 1.)
Page i6â« vers a5io, couplet lvui.
Nous avons traduit par palais le mot palaci du texte ; mais il faut s en-
tendre siu* le sens exact de ce dernier, qui est plutôt catalan que toulousain.
Au temps d'Aneiier, il avait probablement la même valeur que casa , pa-
reil au substantif espagnol palacio, qui sert à désigner toute espèce de
grande maison habitée par des personnes de distinction. Dans le royaume
de Murcie , Textension va plus loin encore , et palacio se dit d*une bicoque
en teiTe, avec sa couverture ou toit ordinairement dune seule pièce ^. C'est
dans ce sens que Galderon a pris ce mot , quand il fait dire à Rosaura , au
début de Tune de ses pièces :
Rûstico nace entre desnudas penas
Un palacio tan brève,
Que al sol apenas a mirar se atreve ,
Con tan rudo artificio
La arquitectura esta de su edificio ,
Que parece à las plantas
De tantas rocas y de penas tantas,
Que al soi tocan la lumbre,
Penasco que ha rodado de la cumbre.
La Vida es sueiio, jorn. i.
Page i64, vers a 5a 8, couplet lvui.
Les broters nommés ici sont sans aucun doute des boucbers : « Item ,
est-il dit dans les établissements de Monségur en Bazadais , establissen que
si nulh breateir, o nulha autra persona de quenba condessio ques sia , vezen
vendre cam o carns als breateirs del dit loc de Montsegur, o a degun de lor,
' DiecionariohistôricO'poUtico de. Tudela, ^T * Diccionario de la lengua castêîlana, t. V,
don José Yanguas yMiranda. Zaragoxa : en la p. 87, co). 1, art. 3.
impr.de Andr. Seb. ano i893,in-ii*esp.p«88.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 549
0 a Dulha autra persona , als grans bancs del deit loc de Montsegur, qui no
fos bona ni suffecient per vendre, aqui , que sien tengut per lor sagrament
los deit breateirs de dizer e de mostrar, tantost cum ac sabran, als juratz de
la dita vila. E tota autra maneira de gens que sien tengutz de monstrar a lor
en la maneira que los deit breateirs, al sagrament que an a la vila. E si tantes
era que los deit breuteis, ni degun de lor, o nulba autra perssona de quenha
condescion que fos, ag tengossen neg als juratz en la manera que deit es,
los juratz pode aprohar ab.ij. homes dignes de fe, que degun de quetz
ag agossen saubut ni vist ni auzit , e no ag auren reportât als jurât en la
manera que dessus es establit, que aquet o| aquetz, fossen punitz a Ixvi sob
degatge, la maitat al senbor, e Tautra a la vila. d (LEsclapot, registre des
archives de la mairie de Monsëgur, folio 5& verso. A$so es ïestabUment dels
fems e dels barbeirs e dels breateirs, etc. art. viii.)
Voyez encore le Lexique roman, art. Bochier, breuter, n* 6, sous Boc,
t. n, pag. a3o, col. 2.
Plus ordinairement on employait mazelier au lieu de broter : a Item , est-il
dit dans les établissements de Beaumont-sur-Gimone , les mazeliers que
vendran camzs en la dicha vila , que vendan bonas carnz et sanas. E si
bonas o sanas non ero, les carnzs sian donadas als paubres, e 1 prêts sia es-
mendats ad aquels que las auran compradas. Els mazelier gazanbo en cascu
sol .i. d'. de la moneda que costera. E*l mazelier que aquest nostre manda-
ment non observara, sia encors a nos et al digh mostier en .ii. soF. et .i. d*.
toi. » {Mémoires de t Académie nationale des sciences, inscriptions et beUes-lettres
de Toabase, 3* série, t. VI, i85o, p. 12 5.)
Si j*ai cité ces établissemei^^ , au lieu de renvoyer purement et simple-
ment au Lexique roman, t. H, p. 1 70, col. 2 , n" a , c'est parce qu'ils sont
contemporains de notre poème et relatifs à une bastida à la fondation de
laquelle Eustache de Beaumarchais , à qui la ville de Fleurance dans la vi-
comte de Gaure doit la sienne , ne resta point étranger ^ En outre, il ma
paru curieux de montrer mazelier employé dans le dialecte de Toulouse ,
pendant qu un troubadour de cette ville faisait usage dun autre mot , en
usage sans doute alors, mais certainement plus tard, dans une autre pro-
vince du midi de la France.
* Mémoiru de t Académie de Toulottse, déjà cités, p. 117.
550 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page 166, vers a549i couplet ux.
Le mot ambans, que nous ayons traduit par retranchements, nous parait,
comme à M. Fauriel, impossible à préciser. Il revient fréquemment dans
notre poëme^ et dans celui dont on doit ime édition à ce savant :
E lo vescoms estec peb murs e pels ambans,
Hist. de la crois, contre les hérét alb. p. 4o, v. 54o.
E li peirier qui trazon que lor so mal mirens. . .
Que no lor i ten pro ambans ni bastimeos.
Ibid, p. loh , V. aSSy.
E agro los maestres e totz los carpenters ,
E dressero los murs e los ambans entiers.
Ihid. p. a86, v. 4067.
Car enans sereU vdhs e canutz e ferrans
Que mais aias la vila, la tor ni los ambans.
Ibid. p. 392, V. 4i65.
La doDcs viratx abatre los solers e las tors
£ los murs e las salas e los deotelbs majors,
E detrencan li orne els tetz e *is obradors
E *ls ambans e las cambras complidas de colors , etc.
Ibid, p. 384 , V. 5557.
Lo coms receubt Tolosa, car na gran desirier;
Mas no i a tor, ni sala, ni amban, ni soler,
Ni aut mur, ni bertresca, ni dentdh batalhier.
Ni portai, ni clausura, ni gaita, ni portier, etc.
Ibid, p. 4o6, V. 5886.
Los arquiers que defendo los ambans e *ls costals , etc.
Ibid, p. 434, T. ^325.
E mezon en las frondas los bels cairos grossiers ,
£ *l eastd Narbones e 1s portais frontaliers
E *l8 murs e las bertreseas e *ls ambans meitadiers. . .
Abaton e trabucan e brizon a cartiers, etc.
Ibid*^ 5i4,v. 75^2.
Mas de Yamban seo/sstre dessarra us arquiers, etc.
Ibid. p. 570, V. 8434.
E feiron las dauzuras e Is fossalz e *ls terriers
E *b pons e las barreiras e *ls murs e 1s escaliers
' Page 168, V. 2585; p. 196, v. 3o36; p. a3a, v. 3589; P* ^^^« ^* ^975.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
551
£z ambans e corseinis e portais e solers
E Ihissas e anjueiras e denlelhs batalhiers
E bocals e gueridas e guisquetz traversera,
E trencadas e voûtas e camis costeners.
Hist. de la crois, contre Us kérét. cdh, p. 634 * v. 9433.
En face de ce mot M. Fauriel se montre toujours irrésolu. Tantôt il le
rend par terrasse , puis par créneau , d'autres fois par galerie ou par bastion ;
ailleurs, il ne le traduit pas ou il le passe; enfin il conjecture qu'il lui pa-
rait désigner des espèces de tours ou de bastions en saillie sur la ligne gé-
nérale des murs pour défendre les abords de ceux-ci ^
De son côté, M. Raynouard rend ambans, anvan, parentoar, retraache-
ment^ , sens qui lui était indiqué par le mot bas-latiu ambannus , ou pl^ôl
par le verbe ambanare, auquel D. Garpentier donne pour équivalents am-
bire, cingere, claadere^\ mais aucun de ces savants, pas plus que M. Fauriel,
ne fait remarquer la ressemblance qvi ambans présente avec ambon, mot par
lequel on désignait autrefois les jubés dans les églises^, et Tair de famille
qu'ont ensemble anvan et desvan, qui signifie grenier en espagnol.
Un troubadour s'écrie , dans une efiFosion d'enthousiasme guerrier : #
Be m plazo Tarquier
Près la barbacana^;
Gant trazo *1 peiner,
E *1 mur dezanvana.
Beroart Amaut de Moncuc : Er can U rozier, etc. {Choix des poésies
originake des troukadoars, U fl, p. si8, ai^. — Le Pêumaue occita-
RÎffi, p. a3,coi. a, etc.)
' Glossaire, p. 66d, c. a.
^ iMdqae roman, t. II, p. 69, c. a.
* Gloss. med. et inf. Latin. 1. 1, p. a 1 9, c. a.
* Ihid. p. aaa, c. et 3. — A Dictionaty oftke
àrchitectare and Arckeohgj of middle Ages, by
John Britton , p. ao , ai.
* M. Raynouard [Lexique roman, t. II, p. 186,
c. 1) tradoit ce mot par barhacane, créneau, em-
hrasare. Roquefort (Glossaire de la langue ro-
mane, t. I, p. 1 3a) lui donne un sens encore
plus étendu, et il cite la vie de du Guesclin,
par Cuvelier, sans voir que le passage allégué
par lui présente une acception di£férente de
celles qu*il indique, Tacception de ^rfe. On
la découvre encore mieui dans les vers sui-
vants empruntés au même poêne et à un autre
pittsaacieD :
La barlMUiiienne estoit tout aval abaiasie.
Tom. I, p. lia, V. S179.
La barbaqiuuaae (a anoontremmil saclne»
Quant dl du diastd virent q«e U povtedtmot
Estoient nottre gent fieremant assaillant,
Et que la barbaquenne, qui fa de fer pesant,
Estoit levée amont, lors viennent acoarant.
IHd.yf, 3198.
Et quant fl furent ens, la porte s*avala ,
La grande barbakene à le tierre coula.
Lé CktvaUeroM Ojjm, idiu d« M. dt Rtifftnbtrg,
I. Il, V. 8118, Cf. p* 478* V. i88fO, M GUtf.
mêd. tt ta/. Latin, t H , v* Aar(«caiia.
552 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
M. Raynouard rend dezanvanar par croaler\ mais je crois que Ton peut
serrer ie sens de plus près. A mon avis, dezanvana, dans le sirvente que
nous venons de citer, veut dire perd sa plate-forme, chose qui arrive à un
bâtiment quand on le couvre d un toit pour y (me un grenier. Voilà , je
crois, lorigine du mot espagnol desban.
Quant à amban, j y reviens pour dire plus clairement ce que j entends
par ce mot: c'était, à nen plus douter, Téquivalent de terrasse ou de plate-
forme. Ce nom convenait d'autant mieux à Tespèce de galerie qui courait
derrière les créneaux , que Ion y montait par un escalier pareil à celui qui
conduisait aux ambons des anciennes églises.
Pag# 166, vers aSSo, couplet lix. ^
Il est difficile de déterminer ce qu'il faut entendre par ce mot de Maria
Delgaada, même après avoir lu ces articles de comptes de 1 283 et de 1 286 :
Marie Garsie fille Thome de Urroz pro quadam domo empta ab ea Pampilone
prope Mana Delgada ad opus domine regine, c libras sanchetas. (Ms. Bibl. imp. Suppl.
lat. n' i65 \ fol. a recto.)
Item pro mille tegulis emptis ad cooperiendum domos de Mari Delgada, et repa-
randîs porta et graneriis, cum quadam sera empta ad opus dicte porte, xlvij solides
viij denarios. (Fol. a verso.)
Pro operibus factis in turri vocata de Maria Delgada, (Fol. 101 recto.)
Page 166, vers 2667, couplet lix.
Tout porte à croire que ce don Pedro Garcia d'Echauri h merces est le
même que le personnage dont il est question dans ces articles des comptes
de Navarre pour les années 1 a8& et 1 a85 :
Item Petro de Echauri, mercerio Pampilonensi , pro debilo in quo sibi tenetur do;-
minus Garsias Almoravit, xix kaûcia. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65^, folio 46 v*.
Cf fol. A7 recto, ubi xix kqficia avene,)
Petro de Ëcbauri, mercerio burgi Pampilonensis , ad complementum quadraginta
librarum, quas iili d'Elcart debebant eidem pro domino Garsia Almoravit, luiij solides
vi denarios. (Fol. 60 verso.)
Page 168, vers aSyo, couplet ux.
Je trouve ce personnage nonmié dans l'article suivant des comptes de
Navarre pom* l'année ia83 :
' Lexiifae fxmum« t II, p. 69 , c. s.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 553
Item Johannes de Bazdoztayn , Petrus de Bazdoztayn , Petnis de Esperça et Martinus
Rumei, pedagarii Pampilonis, receperunt denarios. 1 De tributo pedagiorum Pampi-
lonîs, de Maya, de Sancto Johanne de Pede Porhis, de Lerumberri et de Sancto Sté-
phane de Lerin , xvij* libras sanchetas per annum. 1 Item de tributo Sangosse per an-
num, Ixiij libras. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat n* i65^, fol. i verso, ult. art. Cf. folio 70
recto, Â. D. ia85.)
De ces personnages, le premier apparaît, sous le nom de Jean de Bau-
desteng, en compagnie d*un Simon ou Pierre dit Periz, dans des lettres de
Robert comte d'Artois, datées de Paris le mercredi avant les Rameaux de
Tan 1276 (V. S.), pour fotuniture de bêtes de somme, que ce seigneur
prie Eustache de Beaumarchais de payer pour lui^
Je trouve un Lope Periç de Badoztayn, nommé avec Pero Xemeneyç
de Casteillon, Johan Periç Beyre, Semen Lopiç de Erespiuti, Pero Fer-
randiç, Pero Garciç de Oloriç, Andreu de Ësteilla, Martin Miguel de Nas(?),
Lop Ochoa de Ureta , Per leneguiç de Uxue , Garcia de Ârrieta , et Adam de
Luxa, arbalétriers, dans un reçu de soixante-cinq livres de tournois poiu*
mises £adtes au service de dona Johana, du temps que don Pero Sanchez
était gouverneur de la Navarre'.
Page 168, vers 2673 , couplet lix.
Ce Pierre d'Equia (et non d^Egnia, comme nous Tavons écrit dans la
traduction) figure parmi les individus qui prirent à ferme les biens de ceux
qui furent bannis à la suite du sac de la Navarrerie :
Remundus Bemardi de Puges , Petrus de Equia et Michael de Meoz, tributatores
hereditatum bamiitorum Navarrarie, receperunt denarfos. 1 Debent de tributo dicta-
mm hereditatum hujus anni (laSA) v* libras. (Compot regni Navarr. ms. Bibl. imp.
Suppl. lat n* i65^, fol. 35 recto. Cf. folio 3 verso, A. D. ia83.)
Page 168, vers a58i, couplet lix.
Peut-être aurions-nous du écrire fAceylla. On voit par les comptes de
Navarre, folio 60 verso, qu*il y avait, près de Pampelime, ime localité
nommée Aceilla, qui lie se trouve indiquée ni dans le Dictionnaire des anti-
quités de D. José Yanguas , ni dans le Diccionario geogràfico JUstôrico de
Navarra, par D. Teodoro Ochoa, publié à Pampelune, en 18A2, in-li'' esp.
' Archives de TËmpire, 1S76 — 21 — J.6i4* — ^ Ibii. 1176 — 276 — J.6iii.
HJST. DE LA 6UBRRB DB HAT. 70
554 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page 1 68 , vers a 697 , couplet liz.
Dans ce couplet et dans les deux précédents , Anelier fait connaître en
détail les tours fortifiées du Bourg et de la Poblacion de San Nicolas , et les
noms des citoyens chargés de les défendre. La principale était la tour de
la Galée ^ ; elle devait toucher à la porte qui donnait entrée au Bourg par
la rue actuelle de Bolserias . Le mur allait depuis cette porte tout le long
de cette rue et de celle qui porte le nom de Nueva, jusqu'à la maison du
marquis de BesoUa , où Ion voit encore un reste de cette muraille. Il con-
tinuait ensuite par les maisons contiguës , jusqu'à la tour de San Lorenzo ,
où il y avait une porte vis-à-vis de la caile May or, et de là on pouvait le
suivre par la petite place dite de Recoletas et la rue de Santoandia jusqu'à
la muraille qui existe aujourd'hui. En la suivant tout entière jusqu'à l'angle
de l'hôpital civil, un autre pan allait, vis-à-vis la rue de Santo Domingo,
s'unir au côté gauche de la porte de la Bolseria.
L'enceicrie de San Nicolas occupait tout le reste des rues qui forment
maintenant la paroisse de ce nom, et la Navarrerie et San Miguel avaient
le même terrain qui appartient actuellement à la paroisse de San Juan
jusqu'à la rue de la Cbapitela, qui, avec un grand terrain contigu, ser-
vait de marché. En dehors de ces enceintes, du côté de la rivière d'Arga
et de Baranain , il y avait un grand nombre de maisons qui constituaient
les fauboiu^gs.
Gomme le fait encore remarquer don Pablo liarregui , c'est dans ce cou^
plet et dans les deux précédents que l'on voit le mieux l'auteiu* s'attacher
à imiter Guillaume de Tudela, à leur ressemblance avec le dernier couplet
de son poème , qui commence ainsi :
Contre Forgolh de Frànsa es faitz Temprendemens
Qu*el coins joves defenda si mezeish e sas gens*.
11 s'y trouve une narration très-étendue de la manière dont hirent dis-
tribuées les barbacanes et les forts de la ville de Toulouse pour la défendre
* Olte tour existait encore longtemps après. porté ia tète , déposée dans la tour de la Gilée.
En i36a, le roi Charles II ordonnait de payer [Diceion. de ant, del reino de Nao, t. I, p. 6,
le prix accoutumé à Garcia Ferez d'Acx , écuyer, art. Acotados, Cf. ci-dessus , p. d 46 , n* 1 3.)
mérino des montagnes, pour deux bannis qu*il ' Hist de la crois, contre Us hérétiqttes M-
avait mis à mort et de Tun desquels il avait rap- geois , p. 834 « couplet ccxi v.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
555
contre Tannée des croisés. On y voit figurer les noms des principaux chefs
des Albigeois à la valeur et à Thabileté desquels lurent confiés les postes
les plus dangereux comme les plus importants.
Page 170, Yers 2607, couplet lx.
Ce bourgeois possédait devant la barbacane du portail de San Nicolas
une maison que le gouverneur fit abattre pour les besoins de la défense ^ :
NoveriDt universi, présentes pariter et futuri, quod ego, Johannes Pétri Mossa, bur-
gcnsis Burgi et Populationis Pampilone, scio et in veritate recognosco me baboisse et
récépissé a vobis, domino Eustachio de Bello Marchesio , milite , senescallo Tholosano et
Albienri , regnique Navarre gubematon , .c. Hbras tutonencium , quas mihi debebatis
radone emende cujusdam domus mee site coram barbacanam portalis Sancti Nyahoiay
Populacionis Pampilone, quam mihi destruxistis radone guerre, quum eratis obcessus
in burgo Pampilone... In quorum êrû testimonium, etc. Datum Pampilone, die sabbati
in vigîlia beati Pétri ad vincula, A. D. m* ce"* lxx"* septimo. (Arch. de TEmpire, 1277
— 35 — J. 61 A.) — [Le sceau porte un aigle dans un écu surmonté et supporté par
trois lions ou léopards. On lit autour 5* loan Perte Motza^\
Après cela, je dois faire remarquer que le nom de Fauteur de ce reçu,
comme celui dun autre individu cité cinq vers plus haut, est mal écrit
dans le manuscrit de Fitero , «t qu'il faut lire Motza.
Page 170, vers a6ai , couplet lx.
On retrouve Sancho de Vilava dans les comptes de Navarre pour 1 a 83 :
(Souciai de Vilava) expendii denarios.
Pro quatuor carpentariis locatis dum idem Sancius remansit infirmus apud Pampi-
lonam, et missis de mandate gubernatoris ad exercitum de Sadava, cum expensis suis
* Tel est peutrétre le motif qui avait déter-
miné une autre acquisition de maisons , spéci-
fiée dans Tacte suivant :
cSepan quantos esta présent carta verân,
que yo, dona Maria Salvaça, é mi fillo Hyenego
Ortiz , atorgamos é venimos de manifiesto que
avemos recebido de vos , me sire Eustache de
Biau Marches, govemador de Navarra, vint et
uns iibras de sanchetes, por mano de don Be-
neyt Molener de Cordova , carbariengo vuestro ,
ios qudes dineros vos nos deviedes por unas
casas que de nos comprastes, de Ios quales di-
neros somos bien pagados de vos, govemador
antedicho , e vos end damamos quito por siam-
pre mas. £ son testigos desto don Père Lom-
bart, don Pascual lo corretor é Martin Garceyi,
scrivano de! dicho goveroador. Esto fo feyto
martes primero enpues la Epipbania .vij. iddus
januarii, A. D. m* ce* lxx* quinte (7 janvier
1 276). Et yo Andreo scrivano jurado del con-
ceyllo de Sangûessa fu presient, et k manda-
miento de ia dicha dona Maria et de su fillo
Hyenego Ortiz scrivi esta carta é fiz eatî mio
si *f* gno mannal acostumpnado en testimoniança
de las antedicfaas cosas. i (Arch. deTEmp. 1 375
— 75— J. 6i4.)
70.
\
556 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
iD quinque diebus el locadone unius saumerii ad portandum ferramenta ipsonim et
expensas eorumdem, vj libras xij denarios. (Hs. Bibl. imp. Soppl. lat. n* i65^, folio a
verso.)
En même temps ce personnage figure dans les mêmes comptes en qua-
lité de clavier des greniers du roi à Pampeiune , place où il paraît avoir eu
pour successeur Pedro Ochoa ^:
Sancio de Viiava in graneriis Pampilone , de quibus débet reddere compotum , ij* iij
kaficia. (F*olio i3 recto. Compot Didaci Sancii de Garriz, merini Pampilonensis.)
Item Sancio de Viiava, davigero graneriorum régis Pampilone, m kaficia ^ rova.
(Folio 46 verso.)
Item Sancio de Viiava, clavigero Pampilone, ix" vij kaficia ij rora. (Polio 4? recto.) /
Item Sancio de Viiava, pro defectu mensure, xv kaficia j quartaie. (Folio 5o recto.) f
Item de Sancio de Viiava in graneriis ( Petrus Ochoe portarius et claviger granerîo- *!.
rum Pampilone recepit) ij** xxv kaficia ij rova iij quartalia. (Folio 5o verso.) ^
Item de Guillelmo (Marzelli) filio predicto, per manum Sancii de Viiava, xxxvij li* i
bras X solides. (Folio 6g verso.) '
 partir de cet endroit, nous retrouvons le charpentier dans les articles
suivants :
Item pro disjungendis machinis et ponendis in ioco tuto , Sancio de Viiava et sociis suis
îpsmn juvantibus , et pro quadam corda empta Pampilone et portata apud Pampilonam ,
utapparet per partes suilîbri, xviij libraâ vj solides x denarios. (Folio 63 verso. CompoU
Gileherti, ballivi Taiele.)
Item pro operibus factis apud Thebas per manum Sancii de Viiava , videlicet pro
iignis emptis ad faciendum sedilia in palacio. 1 Item pro facienda tabula domini «régis.
1 Item pro faciendis viginti mensis ad comestionem ad opus familie. 1 1tem pro quadra-
ginta sedilibus (actis ad sedendum vocatis bancos. % Item pro clavb, ferramentis ad
opus mensarum , clavis ad opus fenestrarum , pingendis mensis , trelicio empto ad coope-
riendum mensam domini regb. 1 Item pro portandis Iignis et tabulis de Pampilona
apud Thebas. 1 1tem pro iocatione centum triginta septem lafomorum. % Item pro qua-
dam mensa facta ad opus gubematoris, ut apparet per partes sui libri, xxxvij libras
X solides. (Folio 6g verso. CompoU Lupi Game deSalinis, Cf. folios 54 verso', loi recto.)
* Oa pourrait croire que ce fonctioanaire quand on voit reparaître (folio loi recto et
fut pendu en laSG, en lisant cet article des verso] , non-seulement Puras Ochoe, poriarias,
mêmes comptes : mais Petrjs Ochoe, alcaldas de Utçama, Le soin
c Pro expensis Didaci et Petri Ochoe , qui avec lequel le copiste a effacé le premier de ces
suspensi fuerunt pro captivitate Ennecii Orti- titres pour inscrire le second prouve, à nen
cii, xlv solides.» (Folio 87 recto« CompoU Jo- pas douter, qu*il s*agitict de deux personnages
honnis lie YannUla, merini Ripperie,) distincts.
Mais ce soupçon ne tarde point à s*évanouir
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
557
% Item SuKào de VikTa, ùHxro, pro aerrkio &cto dominio in equts domini régis et
gnbematorô, iij kafkia. (FoUo 84 recto. Campât. Pétri Odtoe, poHarù' et clavigeri jnme-
PampUome.)
Auparavant on y voit figurer un Jean de Vileva, bourgeois de Troyes^.
Page 170, vers 2629, confdet lx.
Eii y réfléchissant bien , je croirais plutôt que le mot batayllar^ que j*ai
traduit par baiaiUer, doit 1 être par créneler, fortifier, sens que Raynouard
donne à bataOïar^. Les Bénédictins, éditeurs du Glossaire de du Gange,
rendent aussi bakdUatas, batallatas par manitas, et citent des exemples qui
établissent cette signification dans la basse latinité comme dans notre
langue^. Rien de plus commun que de trouver, dans nos anciens auteiu^s.
toar bateUie :
Je vous certefie
Que bien sevent miner une tour hatellie.
Le Chevalier aa Çygm, etc. édit de M. de Reiffenberg, t. Il, p. 4S3«
▼. 16193.
Et Gdabre se tient en se tour batellie,
La plus forte qui soit en toute paienie, etc.
Ihid. p. 627, V. i846o.
D. Carpentier'fait observer avec raison que le nom de grange batelière
que Ton donnait de son temps à une construction en debors du rempart
de Paris et qui est resté à une rue , venait des fortifications ajoutées à cet
édifice, et il cite des lettres de iSyy qui portent grange bataillée, aussi
bien quun inventaire d'environ i&5o dans lequel on lit grancha prœliata ,
' 11 n'est pas rare de rencontrer dans ce re-
gistre des noms des Champenois émigrés en
Navarre, comme Gilbert et maître Raoul de
Séianne, auxquels se rapportent les articles
suivants:
• Gilberto de Sezana ad servandum in gra-
neriis Tutete, de quibus débet reddere compo-
tum, VL* xiviij kaûcia.» (Folio 7 recto. CompoU
Mardni Roderiâ, merini Ripparie, A. D. 1 s83.)
i Item magislro Radulpho de Sexana , capel-
lano domine regine, mutuatum sine littera,
V kaficia.» (Polio 84 verso.)
En d'autres endroits, ce sont Robin de Me-
leon (fol. 1 3 verso), Hugues de Confllans (fol, 1 S
recto), Henri de Beaune (folio 106 recto).
Gaucher de Gomay (folio 7$ recto, 80 et 81
verso, loa recto et verso) et Thomas le Picard
(fol. Sa verso), français, normand et picard
d'origine établis en Navarre, ^idsemblable*
ment f Petrus Deable, castellanus quondam de
Sancto Adriano,» mentionné au folio 43 recto,
était également un étranger ou un fils d'é-
tranger venu de chez nous.
* Lexique roman, tom. II, p. 197, col. 1.
' Glossar, meà. et inj. Laiinit. t. I, p. 6ao,
c. 1.
558 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
ce qui prouve ^e déjà batxdllée n était plus compris. R est è regretter que
M. Edouard Fournier n'ait pas recouru au Glossaire de du Gange; il y au-
rait trouvé de quoi dissiper son incertitude. Voyez Paris démoli, moscûqae de
raines. Paris, Jules Dagneau, i853, in-ia, pages aSG, ^Sy.
Page 178, vers 2743, couplet lxui.
Bologne était surtout célèbre poiu» l'étude de la jurisprudence , et son* uni-
versité est la première où Ion ait enseigné publiquement les lois. De bonne
heure cette ville devint en quelque sorte , pour l'Europe entière , la mé-
tropole , ou , comme on le voit inscrit sur une ancienne médaille , la mère
commune des études. Les empereurs et les papes accordaient, comme à l'envi,
des encouragements à l'écoie de Bologne, et les étrangers y accouraient
de toutes parts. Voyez l'Histoire littéraire d'Italie , de Ginguené , I" partie ,
chap. m, tom. I", pag. iSy, 160; chap. iv, pag. 36o, 367-373, et
chap. XI, tom. Il, pag. 394 -300.
Page 180, vers 2770, couplet lxiu.
Guillaume de Villaret , vingt-quatrième grand maître de l'ordre des hos-
pitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ne pouvait être omis dans la Biographie
universelle : aussi lui a-t-on donné une place dans cet ouvrage, t. XLVIII,
p. 5o8, 509; mais rien de plus maigre que cet article, rien de moins propre
à donner une idée de l'importance du rôle joué par ce religieux è la fin
du xni* siède ; pas une date , pas un mot de la part qu'il prit dans les né-
gociations diplomatiques de Philippe le Hardi. Pour en savoir quelque
chose , il suffisait , cependant , de recourir à l'Histoire générale de Lan-
guedoc : c'est elle qui nous apprend que Guillaume, sorti d'une ancienne
maison du Querci, fut, le ^17 avril 1274, nommé parle pape Grégoire X
premier recteur ou gouverneur du pays Venaissîn , au nom de l'église ro-
maine ^ Plus tard, Ânelier nous le montre commissaire royal en Navarre;
enfin nous le retrouvons en 1289 à Perpignan, chargé, avec quelques au-
tres, de continuer les négociations entamées , au sujet de la paix, entre les
rois de France et d'Aragon^.
En 1296, Guillaume de Villaret fut élu pour succéder à Odon de Pins
comme grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem; il se trouvait
* liv. XXVII, chap. xxtiii (t. V, p. 18), et « Liv. XXXVIII, chap. xni, l. IV, p. 66.
Dotes, p. 53o, col. 1.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
559
alors à Saint-Giiies , dont il était grand prieur. Avant son départ pour
lUe de Chypre, où était sa résidence et ait il< mourut, il tint à FrontCMi,
dans le diocèse de Toulouse, le dernier jour de mai de Tan 1297 • un
chajHtre provincial, où furent prises diverses résolutions rapportées dans
THistoire générale de Languedoc ^
Page 18a, vers 2797, couplet lxiv.
Merlin et ses prophéties étaient connues dans le midi de la France aussi
bien que dans le nord et dans la Grande-Bretagne. Gomme Anetier, le
troubadour Pistoleta vante le savoir du prophète^, Pierre de Gorbiac fait
mention de Merlin lo Saloage^ et , s'il faut en croire Guillaume de Tudda,
qui le nomme deux foia, le pape Innocent III lui-même invoqua rautorité
du divin Anglais au concile de Latran en i a 1 5V Enfin, il n'est pas jusqu'à
Brantôme qui n'ait cité ses prophéties ^ , à une époque où l'on pourrait sup-
poser que personne n'y croyait plus.
Le crédit dont elles étaient en possession n'avait point encore cessé au
ivii* siècle. En 16&9, un libraire de Francfort en donnait une édition,
devenue très-rare ^, comme la précédente "^^ dont M. Brunet donne la date
d'une manière fautive.
Les curieux qui désireraient de plus amples détails sur Meiiin et sur ses
prophéties trouveront à se satisfaire dans Tintroduction à la vie de cet
ancien barde, attribuée à Geoffroy de Monmouth, que j'ai publiée avec
M. Thomas Wright*, et où j'ai rassemblé tout ce que je savais alors sur ce
sujet.
Page 18a, vers a8oo« coufdet lxiv.
D. Gorbaran de Vidaurre reçut cinq cents livres tournois à raison des
dépenses qu'il fit pendant qu'il était enfermé avec Eustache de Beaumar-
' Uv. XXXVIII, ofaap. juiv, U IV, p. 7$.
* ChùisdupoéiiÊtotifinaJUsdutroabcdoars,
t II, p. S96.
' Ihid. p« S97.
* Chronûiue dt la guerre contre lu héréii^mê
aOngêcis, p. 354* v. BSgo. CC p. 489,y. 7078.
^ CEmres complète$g édit. du Paothéon lil*
téraire, t. f , p. 4s3, 0. j.
* y.MaikUêldstUbtxdre,dic%, 111, p. 367, c. 3.
' Propkttia ànfflkana *l Romamt, hgc est
MetihiiÀmhrosii Brittmni, em ûtcuio oliwi ante
aiuiùs 1200 inàngUa nati, VaticiMa, etc. Fran-
coiîifti , typU Joannis Spîesaii , sumpttbu» Joan^
nis Jaoofai Poetiî , m x dc tiii ( 1698) , petit
'ntS\
< Gaffridi dt MoMHOLta Vita MerUni, etc. Pa-
risuf, e typographia Firmin Didot fratrum,
aoBo A 837, in•^^
560
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
chais dans ie bourg de Pampeiune au service de la reine dona Juana. 11
nous rapprend lui-même par son reçu conservé dans le Trésor des chartes
sous la marque 1276— -261^— J. 61/i. Deux autres pièces , qui lui sont com-
munes avec un certain Miguel Peric d*Arbiçu ou de Arbiçu, témoignent que
ce ne fut pas tout , et que don Johan Corbaran eut encore trente livres de
tournois et neuf cent vingt-six livres quatorze sous de tournois noirs. On y
voit aussi qu'il touchait cinquante livres de solde et qu'il reçut, dans une
occasion , un don de cinquante livres du roi de France ^ Il parait que ce ne
fut pas le seul; car on retrouve en 1277 ce chevalier donnant reconnais-
sance à Eustache de Beaumarchais de deux cents livres de bons tournois
noirs, payés, pour ledit gouverneur, par Guillaume Rolland de Caortz,
marchand^. Enfin dans une autre pièce, où, comme ailleurs, don Gorba-
ran prend le titre dalferiz ou de porte -étendard de Navarre*, cet officier
' Trésor des chartes, 1 276 — 207, a 18, sSg
— J. 61 4. (Voyez ci-dessus, p. 443.)
* Trésor des chartes , 1 276 — 18 1 — J. 6 1 4.
Cf. ci- dessus, p. ^65, not 2, — Dans une
autre pièce de comptabilité de Tannée 1376,
ii est question d*un Bemart Rollant de Caors
comme ayant payé à don Dieguo Martinitz, oh
vallero de Miragloj pour lui et Rui Sancheytz
de Miraglo, soixante-cinq livres de bons tour-
nois noirs pour indemnité de trois chevaux
perdus à la guerre pendant le gouvernement
de don Pero Sancheis. (Très, des cb. 1 376
— a5a — J. 61 4.) En 1277, Diago Rodri-
gueits, chevalier et majordome de don Remiro
Diez , de tierras de Léon, recevait six cent vingt-
six livres onze sous tournois pour gages, des
mains de deux marchands de Cahors (ibid,
1 277 — 3«9 — J. 61 4) I peut-être les mèmea
que ceux qui payaient à Sancho Garceitz, ma-
jordome de don Pero Pelaez de Esturias, ses
^ages et ceux de ses chevaliers, s*élevant à la
somme de sept cent soixante-deux livres deux
sous tournois. (Ibid, 1247— * 337 — ^' 6i4.)
— On sait que c*était un riche marchand de
Cahors, nommé Raymond de Salvagnac, qui
faisait les fonds de la croisade commandée
par le comte de Montfort; en payement de ses
avances, il recevait du drap, du vin et du blé.
pris sur les malheureux Albigeois. ( Hist. de la
crois, contre les hérétiques, etc. p. i i6,v. i634')
— En 1 267, nons trouvons un bourgeois de la
Rochelle nommé Pierre de Cahors, Petrus de
Catarco, associé à d autres particuliers pour la
fabrication des monnaies du comte de Poitou.
Voyez le registre lxxi, vol. I, du Trésor des
chartes (Littere terre Pictavensis incepte die
Pasche, anno Domini M ce* \x* vif , pièce 3i ;
Uttere terre Xanctonensis incepte in Pascka,
anno Domini m* ce' Ix* vij, pièce 1 6, etc.), oùlon
trouve encore, pièce 23, un autre bourgeob
de la Rochelle appelé Lupas Garsie et sans
doute d*origine navarraise ou espagnole. Enfin,
au commencement du xiv* siècle, les comptes
de Targenterie des rois de France (p. 5] nous
montrent Guy de Cahors maître de la monnaie
d^or de Philippe le Long. — Ces gens de Cahors
se trouvaient partout. Je lis dans une lettre
adressée à Pierre de la Vie, neveu do pape
Jean XXII et gendre d^Eustache de Beaumar-
chais : t Noverit vestra magnifica dominatio
qnod scripsi vobis per Raimundum, habita-
torem Venetiis, qui fuit oriundus de contratis
veatris de Caoars,! etc. [Marini Sanati Torselli
Epistola xxt, K. D. iSag, ad fin. lÀh. Secret
Jidel, Crucis, etc. p. 3 1 3, 1. 48.)
' Un autre personnage prenait, à la même
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
561
reconnaît avoir reçu quinze cents livres tournois pour le solde des cavai7Ie-
rias du fief qu'il tient de la reine dona Johana, pendant la présente année,
(Trésor des chartes, 1276 — aai — J. 61 4), et de Lope Periz, alcade de
los Arcos, deux cents wvos de blé et trente quoquas de vin par ordre du
gouvemeiu' (i6ûf. 1^77 — SSg — J. 6i4)*
Les comptes de Navarre pour 1 288 et ia8/i présentent à chaque pas des
articles relatifs à Gorbaran de Vidaurre et bien faits pour nous donner une
haute idée de sa position sociale; nous ne citerons que les suivants :
Domino Jobanni Corbarani pro coinplemento miliciarum suarum in villa de Peralta ,
ij* kaficia. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* 1 65^, folio 7 recto.)
Domino Corbarano de Vidaure pro complemento miliciarum suarum, viij' iiij kaficia
ij quartalia. (Folio 10 verso. Compot, Roderici Petwi deEchalaz,)
Item domino Corbarano de Vidaure pro complemento miliciarum (de pecta vallis de
Roncal) , ij* iiij" xij arieles. (Folio 1 1 recto.)
Domino Corbarano de Vidaure pro complemento miliciarum suarum , iiij** xxx kaficia
iij rova j quartale. (Folio i3 verso. Compot. Didaci Sancii de Garriz, merini PampihnensU.)
Domino Corbarano de Vidaure pro complemento miliciarum suarum in Villa Franca ,
Iij libras. (Folio 19 verso. Compot, Lupi Oriicii, merini Ripperie.)
Domino Corbarano de Vidaure pro complemento miliciarum suarum in pecta de
Miraglo et de Soracoyz, Ixv libras. (Folio 22 verso. Compot. Sancii Orticii de Santo Mi-
liano, merini Siellênsis.)
Domino Corbarano de Vidaure pro complemento miliciarum suarum in valle de
BuUina, xiiij libras xiiij solidos. 1 Item eidem in valle de Araquil, vij" libras xxxj soli-
dos iiij denarios. 1 Item eidem in Ara^nnax, ij^ libras. 1 Item eidem in Burunda, xxx li-
bras. 1 Item eidem in Utçama, xl libras. 1 Item eidem in Lanx, xij libras. ijtem eidem
in milicia de Burutayn, xiij libras xv solidos. 1 Item eidem in milicia de fflave, c solidos.
1 Item eidem in milicia de Sorauren, xv libras. 1 Item eidem in Arayz, xvj libras
xix solidos. 1 Item eidem in Leytça et Aresso, ix libras xij denarios. 1 Item eidem in
Larraun, vij libras xvij solidos. 1 Item eidem in Bassaburua majori, xxiij libras ix so-
lidos vi denariai. 1 Item eidem in Imoz, viij libras viij solidos vi denarios. 1 Item
eidem in Acez, Ixiij solidos. 1 1tem eidem in Bassaburua superiori, xix libras viij solides.
1 1tem eidem in Lerin, xvij libras iij solidos. 1 1tem eidem in Attahondo, [in] milicia, et
époque , le titre â'alferit de Navarra : c'était
don Gonçalvo Ivaynnes de Saxtao, père de
Johan Gonçalvez et de Pero Comel , qui figu-
rent, avec leur père, dans un reçu de dooxe
cent soixante -quatre livres tournois poor dé-
fense du royaume de Navarre pendant k
gaerre, du temps que don Pero Saochex était
goavemeor. (Trésor des chartes, 1376 *- ai4
HIST. DE LA GUERRE DE NAV.
— J. 6i4*] Dans un reçu de Tannée suivante,
on voit apparaître ao leoeguo Yvaynnes de Vi-
daurre , hospitalier de Sainte-Marie de Pampe-
lone, pour quatre cents sous de sanchets, prix
de quatre bœufs de labour et d*un cheval de
charge qui loi avaient été enlevés à Miluce.
{Ibid. 1377 — 3s3 — J.6i4.)
7»
562 HJSTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
de Murquo, vi libras xv solidos x denarios. 1 Item eidem in vaile de Içarve, ia nûlicia
de Ovanos, ix libras xvij solidos vj denarios. 1 Item eidem in milicia de Uterga et de
Olandayn, xl solidos. lltem eidem pro jure gonfanarie, a festo Nativitatis Domini proximo
pretento, per annum xl libras. (Folio 35 verso. Compot. Didaci Sancii de Garris, merini.
Cf. folio 6i recto, 79 verso, 80 verso, 84 recto, 89 recto, 92 verso, etc. etc.)
Dans ie vers qui a donné lieu à cette note, don Corbaran est appelé pa-
lazis : il nous est impossible de dire si cette qualification est un titre d oflBce
pareil à celui que Ion voit chez nous sous la première et la seconde race
de nos rois, ou une épithète vague destinée à indiquer la noblesse du per-
sonnage ^ par la place qu*il avait , en raison de son rang , le droit d'occuper
dans le palais du souverain^. Du Gange, qui a consacré la quatorzième de
ses dissertations sur f Histoire de saint Louis aux comtes palatins de France,
et qui parle incidemment de ceux d'Allemagne et dltalie , ne dit rien des
palatins de Navarre. Voyez son Glossaire, t. VII, à la fin, p. Sg - 64, et
t. V, p. ^27, col. 1 , au mot PalatinL Voyez encore THistoire de la poésie
Scandinave, prolég. p. 445, col. 2.
Les Gastillans avaient dans leur langue pcàadino , palaciano :
Quiero fer mia prosa en roman paladino.
En quai sude el pueblo fablar & su vecino ,
Ca non so tan letrado por fer otro latino.
La Vida delglorioso confesor santo Domingo de Silos, copl. n. (CoUecion
de poesias casteUanas antenores al siglo xv, etc. t II, p. 1.)
Qui pudo ver nunqua cuerpo tan palaciano ?
Ihid, copl. 485. (Ibid, p. 62.)
Quando dice per omnia con la voz cambiada . . .
Otra cosa significa esta voz paladina,
El Sacrificio de la misa, copl. 77, 78. (Ihid. p. 191 . ]
Muy bien sabe el rey don Sancho
Que ioy muger femeaina «
Y non lidiaré con él ,
Mas â furto 6 paladina
Yo baré que ie den la muerte, ec.
Entrado ha el Cid en Zamora, etc. (Romancero de rf^mances cabaUerescot é
kistâricos, etc. ordeo. y recopii. por D. Agustin Durao, part. II. Ma-
drid : imprenta de don Eosebio Aguado, i833, in-8* esp. p. 80 , col. 1.)
' Après t'en ist Tangrès à ki de polom. trouve queiqatfiMi jointe au mot rot. ( Voyei ua
Laaaiupii4ViiiiiodU.e!i.Ym,eo«plxiT3t.ii, piuage de GuiUaame Bergaedan, cité par
p* >i>' Raynevard dans son Leiique romaa, à i'artide
* 11 est à remarquer que cette épithète se Pedaiti,i. Il, p. 4oo, col. 1.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
563
En recourant au Glossaire qui termine le volume de Sanchez, p. 532 ,
on voit que Téditeur donne une autre origine à paladino , qu*il traduit par
claro, intelegible , et dérive du latin palam; cette étymologie avait déjà été
présentée, t* V, p. 88, col. i, du grand dictionnaire de TAcadémie espa-
gnole , dit des Aatorités , où je trouve encore à paladinas^ mais non à paladina,
et palatino rendu par « lo que pertenece à palacio , ô es proprio de los pala-
ciégos. Lat. Aulicas. Palatinas. » Une citation d.es poésies de D. Luis de UUaa ,
qui couronne cet article, nous montre idioma palatino dans un sens ei/Gère-
ment différent de roman paladino, que nous avons vu plus haut.
Page 196, vers Soi 5, couplet lxviii.
Je me suis complètement fourvoyé dans la traduction de ce vers , trompé
par M. Raynouard, qui rend tom par rempart , mur de circonvallation , et ba-
lesta de tom par batiste de rempart^. Anelier veut parier des balistes, ou
grandes arbalètes^, que ]*on bandait avec un moulinet et avec une poulie,
comme de celles que Ton bandait avec le pied, et quelquefois avec les deux
pieds ^, en les mettant dans une espèce d'étrier, s il faut s en rapporter à
Joinville^ et à Guillaume le Breton, qui parie de la flèche envoyée par
Tarbalète tendue par un double pied :
Ballista duplici tensa pede missa sagitta.
GuiUelmi Britonis Àrmorici Plulipp, lib. VU, v. 437. (Rec, des hisU de Pr,
t. XVII, p. SOS, D.)
^ Lexique roman, t V, p. 877, col. 1.
' Jean de Joinville les appelle arhalestres à
tour, (Voyez Hist de S. Louis, ëdit. du Louvre,
p. 45.)
' Cest probablement ainsi qu'il but en-
tendre Tare de .ij. pes dont il est question dans
notre poème, p. 334, v. 3634. — Il est encore
question d'arbalètes de deux pieds, comme de
tour, dans une lettre de Frédéric II, qui fait
partie du Regtstum de cet empereur pour les
années 1339 et is4o. (Constitutiones regum re-
gni utriasque SiciU», etc. Neapoli , ex regia typo-
graphia, anno m doc lxxxiv, in-folio, p. 393,
col. 3 , 1. a6.) Ces sortes d*armes sont appdées
haUstm de gomba et de tumo dans un document
analogue de la fin du iv* siècle : t Item similiter
émet et inarrabit capsias virotonorum, videli-
cet L pro balistis de gamba et xl de girella et de-
cem de tumo. Item, girellas lx pro balistis.»
(lustruct, hrev. agend, in Janua parte duois Sor
haudie, per Theobaldum de la Briga, A. D.
i46o; ap. L. de Mas Latrie, Histoire de fÛe de
Chypre sous le rigne des princes de la maison de
Lusignan, t. III , p. 1 os. Cf. Jal , Archéologie aa-
vole, t. II, p. 175, 176.)
* Page 53,Yar. 1.— On lit dans les comptes
de Navarre : — • Item , pro tribus dozenis de
estriberas [ad opus balistarum], ix solides. > (Ms.
Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65^, fol. 99 verso.)
— Je trouve dans un traité espagn<J du
7«-
564
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
tt Ces arbalètes, ajoute le P. Daniel , auquel je viens de faire un emprunt^
étaient ou de bois^, ou de corne, ou d*acier.» Il ne serait pas impossible
que ce fût celte phrase qui eût induit M. Fauriel dans Terreur qu'il a
commise en traduisant le vers 8^38 de THistoire de la croisade contre
les hérétiques albigeois. On lit dans le manuscrit :
£ can lo cavals vira , us autre balestiers
Ab arc de tom garni l'intrec de costal [ers], etc.
U^diteur ne comprenant pas Texpression de tom , sur laquelle il aurait
trouvé des lumières dans le Glossaire de du Gange', a cru devoir lire de
corn^, et traduire ainsi le passage : «Et quand le cheval se retourne, un
autre archer de son arc garni de corne ^ lance une autre flèche, » etc.
Il y avait cependant une espèce d*arcs appelés ars de cor :
Renoart ont ea onde cor bersét
Lancent fausarz et mainz darz empené.
La Batalie de Loqaiferne, ms. de la Bibl. imp. n* 698S, foi. s 19 verso,
col. 3, V. i3.
XT* siècle : « De la artiileria de mar. Primero lori-
gas, lorigones, perpuntas, cartaças, escudos,
yelmos et otros para la cabeça , item puaales ,
espadas, porras, lanças, astas, garavatos, ram-
pagones que son con cadenas para asir, valles-
tas con dos estribos de torno,i ec (Libro de
derecho mUitar, por Pedro de Azamar, ms. de la
Bibl. de T Arsenal , Espag. 9 , cap. c. lixviij ,
folio 76 verso, col. 2.)
* Histoire de la milice Jrançûise, etc. liv. VI ,
chap. I?, édit. de MDCCixvni, t. I, p. 4a3*
* Un article du Glossaire de du Gange (t. I,
p. 38o, col. 2) semble indlqœr que ce bois était *
Taubier. Il est vrai qu*il y est question d*arcs
de aabour: mais, à Tépoque, arbalète et arc
étaient synonymes :
Morgalés de Vaobis son abalutre toit. . .
Et Ricart Mot à Itd tes et hastiement. . .
La corde de son arc iy trença teKement
Que Tare trença oossy, etc.
Le CkêwUtr au Cjgnê , Mit. <!• M. de RâffanlMrg ,
t. II, p. S87, V. mai.
On lit encore arc iauhoar dans 2c Rcmane de
Garin le Lokerain, t. II, p. 238, v. 1 1, arc (Taa-
^orc dans notre Tristan, 1. 1 , p. 66 , et arc (f al-
bom dans une pièce de Pierre Vidal , citée par
Raynouard. ( Lexique Roman, 1. 1 , p. 4 08.) Les
rimeurs du nord de la France disaient aussi oa-
biel pour aabier. ( Voyez Roman de la Violette,
p. 58, V. 1109.)
* Tom. VI, p. 6i5, coL 2, v* Tomus, n* 1.
On lit arbalestes à toar dans le Roman de la
Rose, t I, p. i56, V. 3868; et ars à toar, dans
les Gbroniqnes de Froissart, liv. I, part. I,
chap. CGCXY, ann. i3à7 (^ ^f P* '^^« ^' ')>
et dans la Ghronique de Bertrand du Guesclin,
1. 1, p. 388, V. 11069.
* D. José Yanguas a ùii pis : trouvant dans
un document de i386 ballesta de iomo, il a lu
baUesta de traeno, (Voyex son Dict. des ant du
roy. de Nav. 1. 1, p. 68. )
* Dans un antre endroit (p. 43d, v. 63 1 s),
on lit ces vers :
Del cattel establiron los mors els venais
De balestas tornissas ab puas aceirals
M. Fauriel traduit : « ils arment les murs et
les embrasures du château d*ariMdëtes tordues
et de flèches aiguës, » se méprenant ainsi sur le
sens de verials et de tornissas.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE
555
As an de cort font nostre gent verser.
Li Romans de Garin de Lohendn, 1. 1, p. 37, not.
Et Turc aus art ck cor les vont bien destruisant.
La Chanson dAnùoche, t. I, p. 3i. Cf. p. 348, 361 ; et t II, p. 36, 87,
136, 338, lb^.
Un article dun compte de i338, cité par D. Carpentier^ et dans le-
quel il est question d*arbalètes de cor et d*if ^, semble indiquer le sens du
premier mot, que je n*hésiterais point à rendre par cornoailler^, sans égard
pour l'explication proposée par M. PauUn Paris.
Il y avait aussi des balistes, ou plutôt des arbalètes de corne, si l'on peut
traduire ainsi les baUstœ cam cornu, de cornu ou comeœ, des passages re-
cueillis par du Gange ^, mais je soupçonne quil y a là une mauvaise tra-
duction de l'expression romane de* torn, que nous avons vue. Cependant
il est certain que Ton employait autrefois la corne dans la confection des
arbalètes. Dans la relation de Jean de Joinville on voit, vers laSo, Jean
li Ermin ou TArménien, artillier de Louis IX, allant à Damas acheter
cornes et glu pour faire des arbalètes^. On lit dans les comptes de Navarre
pour 128a et ia86 :
Item Amet, balistario, pro reparatione balbtarum sanarum et fractarum, coma,
et aliarum balistarum castrorum, cum cordis emplis ad preparandum eas, xj libras
X solidos. (Ms. imp. Bibl. Suppl. lat. n** i65^, fol. a a recto. Compot, Sancii Orticii de
Sancto MHiano, merini Stellensis,)
^ Gloss. med. et inf. Latin, 1. 1, p. 553, col. 3,
V** Balista. — Oo lit dans les comptes de Na-
varre pour 1 384 : « Pro preparandis balistis Tu-
tele, balteis emptis et filo ad faciendom cordas
pro reparandis balistis de cornu, saumeriis lo-
catis ad portandum ligna ad opus garoisionis
castri, clarifîcandis loricis castri, et tamis
emptis ad armandam balistas , ut apparet per
partes alterios libri, vij libras xix solidos ix de-
narios.i (Ms. Bioi. imp. Suppl. lat. n* i65^,
folio a 8 verso.)
* Dans un compte plus ancien, on lit cet
article : t Pour xii^ et xix verges d*yf prestes
pour fere arhalestes, xviij livres xviij sols ij
deniers tournois.» [Comput, Johannis Arronde
et Michaelis Gascoing de Navarre, etc. A. D.
M** ce* xc?I^ ap. Jal, Archéologie naoale, t. II ,
p. 321.)
^ Le mot cor avait encore, dans notre an-
cienne langue, un autre sens, qui ne saurait
être de mise ici. (Voyex li Jus Adan ou de la •
feaiUie, dans notre Théâtre français aa moyen
àge,p, 60, col. 1.)
* Gloss, med, et inf. Latin, coi. a et 3.
Dont péusdés véir un capléis moolt fier. . .
Et tant Sarrasin traire 4 lor ars de oornier.
La CkanêoH d'Antioekê, eh. VI, eoapl. xxiiii { t. II,
p. 1 aS. M. P. Pari* tradiiit i tort les dvmiert
mots par ores de eoms.
Les saietes li traient à lor ars de cormier*
Ihid. cb. VII, eoapl. IT, p. i&t, m BOts. Cf.
p. a5i.
^ Hist, de S, Louis, p. 93.
566 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Item Jucef in centum quatuordecha diebu9, quolibet die xij denarios , c xiiij solidos.
1 1tem Hamet in iiij" diebus , iiij libras. 1 Item garcioni ipsius in iiij" xj diebus quatuor
denarios per diem, xxx solidos quatuor denarios. 1 Item pro nervis, coloribus, coma,
nucibus, lignis, clavis, sol* et aliis neccessariis emptis ad opua baiistarum, ut apparet
per partes sui libri, xxv solidos vij denarios. 1 Item pro expensis Hamet, quando irit
ad laborandum apud Stellam, cum localione equitature eundo et veniendo, et portandis
ferramentis , xiij solidos viij denarios. 1 1tem pro quodam tumo empto , xx solidos. (Fo-
lio 87 recto.)
Ainsi que Tindique le nom A' Hamet, cet homme et son compagnon
étaient sarrasins. On le voit encore mieux par ces autres articles des mêmes
comptes :
Item Ametet Juce, Sarracenis, preparantibus balistas , per partes, xx k^fieia. (Fol. ào
recto*.)
Ilem Jucef et Ameth, baUstariis, pro salarie suo per annum, xx kaficia. (Folio io4
recto. CompoL Johannis de Yanvilla, mêrini R'^perie,)
Au reste , ce ne sont pas les seuls arbalétriers maures dont il soit ques-
tion dans le registre; on y retrouve Tarticle suivant :
Item viginti Sarracenis balistariis , qui iverunt apud villam de Monte Acuto de mandate
gubematoris , et remanserunt ibi in duodecim diebus , cuique vi denarios per diem.
(Folio 3o verso. CompoL Ferrandi i» Eslava , jutticiarii Tutelê.)
Peu de personnes sans doute savent que, pareille à la lance d* Achille,
Tarbalète était employée pour guérir les blessures qu elle avait faites. L*au-
teur dun traité de médecine du xni* siècle conservé à la Bibliothèque im-
périale , dans le manuscrit 8161 A , pour retirer un fer enfoncé dans la
vertèbre de la hanche, conseille, quand tous les moyens ont échoué, de
tendre une arbalète, dattacher à la corde le fer enfoncé dans Tos, de faire
maintenir l'os par un aide, et de lâcher l'arbalète, qui emporte le fer
(Folio xxxiiij recto, col 1 : De ValHere scie. Cf. Histoire Uttérairede la France ^
t. xxn, p. 109.)
* Plus loin on lit fartide suivant : — t Item Jucef en voyant plus haut : — t liem Juce, U-
Sarraceno Tutele qui preparavit balistas, mu- listario Tutele, pro preparandis balistis castro-
tuatum XX solidos. > (Fol. 99 verso. Comp, Pétri nimr^ine, de dono gubematoris, xx kaficit. •
Ganie, bdlivi SieUeruis, ) (Foi. 7 recto.)
Mais on ne doute pas qu*il ne s'agisse de
. HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 567
PageHçS, vers 3o4Ai couplet lxyiii.
La rue de Sorriburbu ou Gorriburbii mentionnée au vers 8007 appar-
tenait è la Nararrerie, et la Taconera, qui conserve encore son nom, était
un champ planté d arbres qui servait de promenade et de lieu de récréa-
tion aux habitants. Il est possible que ce nom vienne du verbe taconear ,
donner du talon, se promener.
Page 300, vers 3o86, couplet lxix; page ao6, vers 3 18a, couplet lxx.
On trouve dans un roman de l'époque une énumération d'armes parmi
lesquelles figure une targe navarraise :
A son chevès avoit pendues
Espées, guisarmes, maçues,
Miséricordes et fauchons
£t brachaus et bouciers roons
Et une targe Navaroise
Et une grant macbe Turcoise,
Et si avoit pendu encor
Une arbaleste fait de cor
Et un cuevre plain de quarriaus ;
En travers par mi ses mustiaus
Jut une grant hace Danoise.
Roman de CUomadiès, ms. de TArsenal, Belles-leUres françaises in-folio,
n* 176, foi. 13 recto, col. a, v. Sg.
La guisarme, dont il est question dans ce passage aussi bien que dans
la chronique d'Anelier, fut en usage, sous ce nom, depuis le xu* jusqu'au
XVI* siècle. Elle est mentionnée à chaque pas dans nos anciens auteurs.
Voyez, entre autres, le Roman de Roa, t. II, p. 2o4, 206, 12S, 261; la
Chronique des dacs de Normandie, de Benoît, t. III, p. 81 4, col. 1 ; le Ro-
man de la Rose, t II, p. 2^1 , 3 1 3 ; la Chronique rimée de Philippe Moaskès ,
t. I, p. 3oi, V. 7671 ; t. II, p. 39, V. i3o86; les Chroniques de sire Jean
Proissart, liv. III, chap. xxx (t. II, p. ^77, col. 2), et le Glossaire de du
Cange, au mot Gisaama, t. m, p. 5 2/1, col. 1 et 2, sans oublier ïHistory
ofBnûsh Costume, par J. R. Planché. Londres, Charles Knight, mdgccxxxiv,
iii-12, p. 88.
Selon Tyrwhitt^ c était une hache d'armes, explication justifiée par un
' Tke Cantmhmry TaletofClumoêr,eic, LoiMlon : printed for W. Pickerin^, mdcccxxii, in-S*",
voL V, p. 10s, v" Gisûrmê,
568 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. .
passage de la Chanson d'Antioche, t. H, p. ayS, en note, et par un fbtre
de la Maie sanzfrain, v. bjà» {Noav, Rec. de fabi et contes , t. I, p. 19.
Cf. p. 9, V. a 6a.) La guisarme était particulière aux fantassins {le Roman
de Bratt v. i]4i6; t. II, p. i36). Un romancier, décrivant une sortie,
ajoute, après nous avoir montré les archers en campagne et les arbalétriers
sur les murs et aux créneaux :
Devant la maistre porte sont li boijois à pié
Qui portent bones armes et visarmes d*acier.
Et grant targes raondes fandues de cartier.
Li Romans de Parise la Duchess4, p. i45.
Page 300, vers 3ioa , couplet lxix.
Ce sire Amault de Marcafava était un Toulousain , qu Eustache de Beau-
marchais avait amené avec lui; peut-être était-il fils de Raimond Guillaume,
au sujet duquel il nous reste une lettre d'Alphonse, comte de Poitiers,
dans le Trésor des chartes ^
On voit par le regestum de l'empereur Frédéric II pour 1^89 et laAo,
que ce prince avait alors pour trésorier [sécrétas) un certain Mathieu Mar-
chafaba. [ConstU. reg. regn, utriasq. SiciL etc. p. 293, col. 2, 1. 8; p. 368,
col. 1, 1. 4o, etc.)
Page 206, vers 3 186, couplet lxx.
Voyez, sur le sens exact et sur les formes diverses du mot alcoto , le Glos-
saire de du Gange, 1. 1, p. i58, col. 1 et 2 ; le Lexù/ae romane t. II, p. Sa,
col. 2 ; et nos Recherches sar le commerce, la fabrication et Vasage des étoffes
de soie, etc. t. Il, p. 3i , 32, 37-39.
Page 206, vers 3 189, couplet lxx.
S'il est ici mention du cri d'armes de Garcia Martintz d'Eussa, nommé
plus loin, le premier Z de Zeaza n'est qu'une a£Bxe qui doit, conformé-
ment au système de M. Raynouard, être détacha d'Eaza, et rester suspen-
due entre ce nom et la conjonction e.
Page 210, vers 3256, couplet lxxi.
Le moulin du bourg dont il est question dans ce couplet, et qui s'appe-
lait del Maço, est celui que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Santa
' SenescaUo Tholosê pro Raimundo GmUelmo mini m^ gc^ h* vij% Très, des ch. cart J. 3i9,
de Marcafuha, milite. (Littere senescallie Tbo- reg. lxxi [1 a5o-i 269 ], vol. I, folio 47 recto.) —
lote et Albiens. incepte in Pascha, anno Do- Cf. Hist gén, de Loii^. t. III, pr. col. 473, 497.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 569
EngraciOf emprunté à un monastère de religieuses qui existait à côté; il
a été démoli pendant la guerre que TEspagne soutint contre la République
française, à la (in du siècle dernier.
Page ai a, v^rs 3271, couplet lxxu.
U est à tout moment question de bains dans les comptes du royaume
de Navarre , auxquels nous avons déjà fait tant d^emprunts.
De uomibus balneorum (Stelie) nihii hoc anno (iq83)\ quia date sunl ad censum ut
repararentur. (Ms. Bibl. imp. Suppl. îat. n" i65', fol. ao verso. Cf. fol. 56 recto, A. D.
ia85.)
Voici le compte et les détails de ces réparations, en remontant le plus
haut possible :
In balneo veteri, pro faciendo tecto super rota, xxvj solîdos vij denarios. 1 Pro repa-
randa caideria balnei novi et facienda rota de novo , in sexaginta cUebus quibus vacavil,
cum funibus et aliis neccessariis emptis,xij libms x soHdos j denarium, (Fol. 3 recto.)
Pro operibus factis in balneo veteri minanti ruinam : in primis pro preparando et
mundando balneo, tenuis iapidibus ad pavandum, calce et plastro emptis ad preparan-
dum et reparanda caméra et recooperienda cum tegulis, lignis, tabulis vocatis navar-
riscas, et aliis tabulis emptis, portis factb de novo in balneo, preparanda caméra balnei,
preparanda rota perquamaqua extrahiturad opus balnei, mundando puteo , extrahenda
aqua, fadendis cordis de virgis ad opus balnei, et extrahenda aqua de balneo cum sau-
meriis locatis, lignis quercus emptis ad opus cenie, çlavis, seris et tabulis emptis ad Sa-
cienda parva vasa vocata cochaires ad opus cenie, clavis et tabulis emptis ad circumdan-
dum puteum , latomis et carpentariis locatis ad operandum in isto opère de Iapidibus et
lignis, plastro et calce et lampadibus emptis ad faciendum bitumen in cooperlorio
balnei ad videndum intus, operariis etsaumeriis locatis ad portandum lapides, calcem,
plastrum , ligna et alia neccessaria , ligne empto ad calefaciendum balneum et recoope-
rienda domo supra puteum, et pro expensis latomorum. . . 1 Item pro extrahenda et
reparanda caideria in qua caleficitur aqua, que erat fracta, viddicet pro duobus quin-
tallis et dimidio cupri emptis , et clavis ad ponendum et figendum cuprum in caideria,
cum bitumine facto ter ad opus calderie, quia non poterat tenere aquam, ligne empto
ad calefaciendam aquam , cum locatione latomorum et operariorum Pro portanda
caideria ad balneum, locanda et extrahenda, ter daudenda fomace calderie ad calefacien-
dam aquam, farina, calce, ovis, oleo, lino, résina, aceto et splenis vaccarum ad opus
bituminis. 1 Item pro mundando et lavande balneo. 1 Item pro candelis et seppo emptis
ad habendum lu^en. 1 Item davis ad opus calderie, seris ad opus portarum balneorum,
' Ces maisons, qui faisaient alors partie des bains eux-mêmes étaient ordinairement loués,
bains d^Estella, payaient en 1286, une rente le vieux neuf livres, le neuf six. (Fol. 3 recto
de six sous : — iDe doraibus que fuerunt bal- et 35 verso.)
neonuD, vj solidos.» (Fol. 88 recto.) — Les
HIST. DE LA GUERRE DE NAV. 7t
570 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
preparanda scala, expensis latomoram et operariorum, circulis et viminibus emptis ad
opus tine, cum locatione unius latomi. . . cum plastro empto ad claudeodum foramen
âictum Jbmazo , locanda calderia, et preparandis coaductibus. Summa dictonim ope-
rum , xlix lîbras x solidos iiij denarios.
5 Pro operibus factis in balneo novo per partes, videlicet pro ligno, tabvdis et t^^ulis
emptis, iapidibus portatis, plastro empto, instnimentis vocatis avazlos et lampadibas
emptis ad opus balnei , tenuis Iapidibus emplis et portatis ad os calderie , recooperiendo
balneo, reparando intervdlo quod ceciderat, unde comburebatur quedam domus prope
balneum , clavis emptis , locatione latomoram et aliorum operariorum . . . Summa dicto-
rum operum, yj libras xvij solidos v denarios obolum. (Fol. 35 verso.)
Quelque considérables que fussent ces réparations, elles ne suffirent
pas, et il en fallut d autres plus tard. Le même registre nous en a conservé
le détail :
Pro operibus factis in balneo veteri , sdlicet pro preparanda cenia , ligno empto par
partes, brachio quodam de rodetOi cavîllis ferri, davis vocatis de enlablar, lamine fern,
tabulis ad fadenda instrumenta vocata cocharras, davîs emptis, quadam virga empta ad
opus cenieadextrahendamaquam, cum locatione latomomm et aliorum operarionim. . .
Ixij solîdoe. 1 Pro operibus factis in balneo novo, videlicet pro virgis emptis ad faden-
dam cordam ceiiie ad extrahendam aquam. 1 Item pro iacienda de novo coquina intra
balneum, cum lignis quercus emptis ad q>us coquine. 1 Item pro reparanda cenia ubi
cadit aqua irigida , de lignis quercus emptis. 1 Item pro quodam ligno quercus empto ad
siiste[n]tandam coquinam, laminibus ferri etdavis emptis, preparanda tina ubi cadit
aqua calefacta , cum lignis emptis ad opus dicte tine, tabulis vocatis legoas ad opus ejus-
dem tine, clavis et laminibus ferri ad opus tine , et stupa. 1 Item pro lignis emptis ad
preparandam rotam bednd. % Item pro barris, bertavilKs finrri, et davis emptis ad opus
portarum balnei , cum locatione latoœorum et aliorum operariorum . . . Ixj solidos ij de-
narios obolum. ( Fol. 68 r"*.)
f Pro operibus fiictis in balneo veteri, videlicet pro reparanda cenia, cum cordis
emptis et fiiotis ad extrahendam aquam . . . xvij solklos viij denarios. 1 Item pro operi-
bus £ek^ in baineo novo , videlicet pro lignis emptis ad fadendas portas intus balneum,
davis emptis et una tina quercus empta , laminibus ferri ad opus dicte tine , cordis
emptis ad opus dicte tine, pla^ro empto et portato ad parandum balneum, cum loca-
tione et expensis latomomm, lixij solidos xj denarios. 1 Item pro tegulis emptis ad coo-
periendum dictum balneum , ix solidos. (Fol. 98 verso , 99 recto.)
Les articles suivants se rapportent aux bains de Tudeia :
De locatione halneoram.
*
De locatione balnei Sancti Salvatoris, xxv libraa. 1 De locatione balnei vocati de porta
de Çaragoça, xvi libras. 1 De locatione balnei de porta d*Albacares, xv libras xv solidot.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
571
1 De locatione unius balnei de don Davi, x solidos^ 1 Summa locationis balneorum :
Ivii libras v solidos. (Fol. a6 recto, A. D. ia83.}
Comme les bains d*Estella, ceux de Tudeia reçurent aussi des répara-
tions à plusieurs reprises. Voyez folio 63 recto et 9 4 verso.
Au premier de ces deux endroits, il est fait mention d*une cuve achetée
pour se baigner au château^. On y voit aussi allouer aux locataires des bains
de la ville certaines sommes portées au chapitre de la dépense commune,
sans que Ton sache la cause de ce payement :
Item locatori balnei de porta de Çaragoça , 1 solidos. 5 Item locatori balnei de porta
de Albaceres, 1 solidos. 1 1tem locatori balnei Sancti Sidvatoris, c solidos. (Fol. 63 verso.)
Dans tout le volume de comptes que nous aurons encore tant d occa-
sions de citer, je ne trouve qu\me seule mention des bains de Pampelune ,
encore s agit-il de ceux de la Navarrerie :
Pro operibus fieictb in domo balneorum Navarrerie. . . vij libras ix soHdos. (Fol. 70
recto.)
Tous ces bains étaient la propriété du domaine , à f égal des fours et des
moulins. Ailleurs, ces établissements étaient seulement soumis à une cer-
taine redevance, tandis que dans quelques localités ils étaient libres, comme
les bains d*eau minérale de Bourbon TArchambaud , dont fauteur du Roman
de Flamenca nous donne la description "^ .
En vertu du for donné à la cité de Saint-Sébastien , par le roi de Navarre
D. Sancho le Sage, les habitants jouissaient du privilège de construire et de
posséder des fours, des bains et des moulins, libres et exempts de tous cens^.
^ Cet article se trouve répété plus loin, pour
les années laSS et 1286, fol. 61 recto et 95
recto, avec des différences dans les chiffres; le
premier bain y est aussi désigné comme étant
de la paroisse de SaiotrSauvenr.
' < Item pro quadam tina que est in palaciis
régis, empta ad balneandimi in Castro, ziij so-
lidos vi denarios. > (Fol. 63 verso. )
^ Ms. de la Bibliothèque publique de Car-
cassonne , folio xxvi recto et verso. (Cf. Lexique
roman, t. T', p. 18, 19.)
^ iSimiiiter volo et dono pro fuero popu-
latoribus Sancti Sebastiani ut faciant fumos,
balneos et molendinos , et possideant ipsi , et
omnis generatio illorum, liberos et ingenuos,
et ut rex nullum censum non ponat in eis. >
(Dicc. geogr, histân de Espima, secc. i, t. II,
p. 543, 1. 33.) — En Castiile, le connétable
avait droit à un bain dans les villes où il se
trouvait, conmie on le voit par Tartide sui-
vant d'un curieux traité que nous avons déjà
cité:
tSi é commo las cibdades son tenudas de eS'
catkntar hs hahos à los miUtanfes.
0 Leemos que à los cavalières, capitanes nin
a ningnno las cibdades ne son tenudas aparejar
nin escalentar los banos si non solamente al
condestable por su privillegio é dignidad. > (Lî*
hro de derecho militar, por Pedro de Aiamar,
ms. de la Bibl. de TArsenal, Ëspag. 9, cap. ccxxxj,
fol. 96 recto, col. 1.)
7»
572
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
«L usage des bains domestiques, introduit par les Romains dans les
Gaules , dit le Grand d'Aussy , étoit encore , au temps de nos fabliers , aussi
général qu'avant l'invention du linge. Tout le monde en usoit, jusqu'aux
moines. On se baignoit avant de recevoir la chevalerie^. Quand on donnoit
un festin chez soi, il étoit de la galanterie d'offrir le bain/ et surtout aux
dames ^.)) J'interromps le spirituel savant pour ajouter que celles-ci n'a-
vaient aucune répugnance à le préparer elles-mêmes à leurs hôtes, princi-
palement quand ils étaient malades ou blessés ^.
Il suffisait d'être fatigué pour obtenir chez soi im bain et d'autres
accessoires de toilette encore en usage aujourd'hui*; mais chez nos bons
aïeux f le bain se compliquait souvent, en santé, d'une saignée, d'une ap-
position de ventouses'^, et d'une opération qui serait le massage, si l'on
pouvait rendre par masser le verbe cousteir, coteir, que je trouve dans deux
poèmes anciens®.
La suite de la note de le Grand d'Aussy, dont j'ai rapporté le conunen-
cement, renferme, sur les bains à Paris, et sur l'usage que faisaient les
religieux de ce remède , des détails auxquels il nous suffira de renvoyer. Elle
ne laissera rien à désirer pour peu que l'on y ajoute une observation qui
montre encore combien le bain était dans les habitudes de nos ancêtres.
Quand ils voulaient menacer quelqu'un , ils lui disaient comme Fierabras à
son adversaire :
Li bains est sur le feu , que je vous fac caufer.
Voyez aussi le Roman de la Violette ,p. 259,v. 55oaet note ; et da Prestre
con porte, v. 682. [Fabliaax et contes, édit. de Méon, t. FV, p. 40.)
^ UOrdene de chevalerie, v. 1 1 1 . ( Fabliaux et
contes, etc. t. I", p. 62. Cf. p. 80, 81.) — La
Mort de Garin le Loherain, p. ao , v. 387 et
suiv. etc.
^ Fabliaax oa contes, édit. de Renouard , t. III,
p. 289.
^ Mais les dames n'ont pas séjour.
Ançois grant pieche devant jor
Li ont-eles un baing tempré
Cent et cofortois et ateinpré
Et bon pour ses dolor saner.
Li RomcMi des aventorM Fngu$,-p. 17^.
* Vccvos a son ostal Peiro tomat ,
Ë tota aqnda nuh Tan sejomat ,
E Tan ras e tondut c gen banbat.
Roman de Girard d$ BùuUton , p. 99, Cf. l» S^ntn^
de Bnu.i. I*', p. 96.
^ Hom et Rimenhild, p. i g « v. 3859. — Le
Chevalier aa Cj^ne, édit. de M. de Reiffenberg,
t. II, p. 3o, V. 4062.
^ Si l'ont bagnié et couttéi.
Bornait de l'Air» pérUkax, nu. de la Bibl. inp.
n* 548* fol. 18 versa, fol. 1, v. a3*
Biensecot^ûten sesbaini, etc.
D* Rickaut^'v, 459* (iVooveaa Rtettêil de fahliaus
etcomUi, t. 1*', p. 5t.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
573
Page 2ia, yers 3a74» couplet lxxiii.
Il est fréquemment question de celliers dans les comptes de Navarre :
Pro operibus âicUs in cellario, videlicet pro Kgms emptîs per parles , adobandis, ia-
pidibos et terra portata ad fadendum lutum ad opus operum , cum locatione latomorum,
aliorom operariorum et latomorum et expensis eorumdem, et saumeriis locatis. . .
xij libras xvij solidos vj denarios. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat n* i65\ fcd. 65 verso.)
Pro operibus (actb in cellario de Olito, pro reparandb doiils, cum circulls, vimini-
bus et aliis neccessariis emptis , facienda quadam tina , preparanda scala , et locatione
carpentariorum et aiiorum operariorum . . . xxix libras iij solidos xj denarios. 1 Item
pro vindemiandis alib vîneis, fiiciendis vinis, portandis racemîs, extraliendo vino cum
utreis, replendis doliis, duobus scriptoribus scribentibus honeraracemorum, etabluen-
dis doliis cave et cellarii, vasis vocatis caencos emptis ad extrabendum vînacias , stupa,
lumine et aliis neccessariis emptis, ponendis portb doliorum, et extrabendb vinaciis de
doliis, et portandis ciun locatis saumeriis ad mercatum, extrahendis vinaciis doliorum
ad torcular, vineis vocatis Sema et Mayllaelo aumandis . . . xxiîj libras vij solidos iiij de-
narios. (Fol. 66 verso.)
Pro operibus Ceictis in cellario de Bervincana pro videlicet pro (sic) circulis emplis
ad opus doliorum régis et allerius dolii commodati, saumeriis localb ad portandum cir-
culos et tempanos de Stella apud Bervincanam, viminibus emptis, carpentariis locatis ,
cum expensis eorumdem. . . Iij solidos sex denarios. (Fol. 67 verso.)
De cellario qui fuitejusdem Martini Pétri (fitii abbalis veteris), iij solidos. (Fol. 88 reclo.)
Pro reparandb ceUariis ubi servatur ordeum et avena régis , cum lignb , tenuis
lapidibus vocatb losas emplb , ef locatione latomorum , operariorum et mulierum \ , .
ix libras xvij solidos vj denarios. (Fol. 96 verso.)
Qu'entendait-on par celier ? Une façon de cave *^, oix Ton gardait le vin , les
grains et jusqu'aux chevaux *.
' Ces femmes servaient les maçons, usage
qui s*est conservé dans les Pyrénées :
i Item xxij muUeribus ascendenlibos lapides
sursum ad castrum, v solidos vj denarios. • (Fol.
4 verso.) — tltem sex mulieribus portantibas
aquam et terram, in quatuor diebus, iiij soli-
dos. «(Fol. 5 recto. Cf. fol. 5 verso, 19 recto,
28 verso, 3i recto et verso, 3a verso, 33 recto,
53 verso, 68 recto, etc.) — Dans un article
de ces mêmes comptes, on voit des Anglais
(peut-être des Gascons, sujets de la couronne
d'Angleterre) employés comme servants de
maçons :
« Item pro quatuor Anglisportantibus aquam
et ascendentibus plastrum et lapides ad cas-
trum (de Oro),in viginti uno diebus, cuique
septem denarios, xlix solidos. » (Folio 58 recto.)
— Auparavant on trou;e un maçon, peut-être
Anglais, nommé Bemani Aglieus :
titem Bemardo Aglico, Petro Arnaldi, Ën-
neco Sancii, Bemardo et Petro Alnauldi, vj la-
tomis in centum quindecim diebus , deoem de-
nariis per diem , xxviij libras xv solidos. • (Fol. 5
verso.)
* Sus le mont de Tygris, où hault sont ly rocier,
Demoroitly sierpens, que Dieux doinst encom-
brier l
Et avoit une fosse où il dormoit Tivier,
Qui desous tierre aloit à guise de eelier, etc.
L* Ckêvalur au Cj^n*. ëdit. d« M. de neiffenbarg ,
t. II, p. 3i5, V. 11971.
' Vn cka val saur, bausa, de bon celiêr.
Le homan de Gitard d% R^mllom, p. io3 , v. i6.
«
574 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page a 12, vers Sayg, couplet lxxii.*
Le cabù est une mesure espagnole contenant la charge d un mulet Voyez
le Glossaire de du Gange, aux mots Caffirui et Cqficium, t. Il, p. 17, col. 3;
le grand dictionnaire de rAcadëmie, dit des autorités , t. Il, p. 5i, col. 1; le
Dictionnaire des antiquités delà Navarre, t. Il, p. 709, etc.
Page aia, vers 6289, couplet lxxii.
De ce personnage, que nous avons déjà vu scellant un reçu de son
neveu ^ il existe une reconnaissance de cent livres tournois pour la défense
deViana au temps de la guerre. (Arch. de TEmp. lagS — 69 — J. i6ià.)
Don Garcia Martinitz d*Uritz reparait de la manière suivante dans les
comptes de Navarre pour 1288 et 1^84 :
Domino GarsieMartim de Uriz pro completnento retinencie castri de Falcibos, xxrka-
ficia. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65\ fol. 8 verso. CompoU Martini Rodmci, me-
rini Ripparie.)
Garcie Martini de Uriz pro eodem (complemento miliciarum suanun), Ix kaûcia.
(Folio 9 verso. CompoU Roderici Pétri de Echalaz,)
Domino Garsie Martini de Uriz pro complemento mesnadarie sue pro quadraginta
iibris, ij*" kafida. (Folio la recto. Compot, Sancii Oriicn de Saneto MUiano, merini Stel-
lensis.)
Domino Garsie Martini de Uriz pro complemento mesnadarie sue, yj libras. (FoL ai
recto. Compot. Roderici Pétri de Echalaz, Cf. folio 69 recto.)
Item domino Garsie Martini de Uriz pro mesnadaria sua, viddicetprosexagintalibris,
cl kaficia. (Folio 5i verso. Compot. Ganie Michaelis, scripUms et ballivi Stellensis.)
Item domino Garsie Martini de Uriz pro mesnadaria sua , videlicet pro quadraginta
libris, ij' kaficia. (Ibid.)
De pecta de Arriascoyti, vj libras. Dominus Garsia Martini de Uriz tenet. [FoVo 58.
Compot. Roderici Pétri de Echalaz.)
Garsie Martini de Uriz ad complementum retinencie de Falces in jure socatofomagc
de Falcibus, per annum xxv kaficia. (Folio 106 recto. Compotus Guillelmi Ysami, me-
rini Stellensis.)
Voyez encore folios 7 4 verso, 76 recto, 89 recto et verso, 91 verso,
106 recto.
' Voyez ci-deMUS , p. 444 » n* 4>
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 575
Pagâ a 16, vers 334 1« couplet lxxiii.
Le mot viander, que Ton retrouve plus loin^ est encore à ajouter au
' Lexique roman , où Ton ne rencontre que viandan, vianda^. Cependant on lit
fossatz vianders dans THistoire de la croisade contre les hérétiques albigeois ,
p. Syo, V. 8&26.
Page aao, vers 33g/4, couplet lxxv.
Il nous reste de Semen d*Oarritz un reçu ainsi conçu :
Sepan quantos esta carta veràn et odran, que yo, Semen d'Oarriz , vengo de conocido
que yo e recebido de vos, me sire Eustace de Bîau Marchez. . . por mî mesnaderia
desle présent aynno ata la fiesta de sant Miguel primera que viene, quarenta lîbras de
tomeses. ... Et en testimonio desto , etc. Data en Thebas, lunes primcro enpues la fiesta
de katedra Sanoti Pétri, A. D. m'*gg*'lxx* quinto. (Archives de TEmpire, 1275 — 176
— J. 6i4.)
Ce personnage , du moins im Simon d*Oarriz, possédait des biens dans la
ville de Saint-Martin d'Unx :
In vflla de Sancto Martino d*Unx de tributo heredikatis Symonis d*Oarriz , xx kaficia.
(Ms. Bibl. irop. Suppl. lat. n* i65\ folio 9 verso. CompoL Roderici de Echalaz, A. D.
1383.)
Plus loin, folio 84 recto, on trouve nommé un Ochoa Martin d'Oarriz,
qui appartenait peut-être à la même famille.
Page 323, vers 34a6, couplet lxxiv.
D. Garcia Âlmoravid , poursuivi autant par la justice royale que par la
veuve , les fils et la famille de D. Pedro Sanchiz ', se réfugia d^abord dans
le château de Sare^, près d*Ëspelette, puis en Gastille, d*où il tenta, au
moins une fois, de rentrer en Navarre^; ses biens furent confisqués et réunis
^ P. 23i&, V. 364i«etp. 3i8, v. 4987.
* Voyez l. V, p. 5Ao, col. a.
^ ànnaUê dd reyno de Naoarrat ^ib. XXXI V,
cap. m, S VI, n** s3(t III, p. 4ia, c s.
* «Diien mas, qae doo Garcia y sas oom-
[^ces se recogieron d casiillo de Sar, de donde
despoi^ por el conde Carlos fueron eompellidos
à hnjtl y que algunos passaron â la ylk de Cer-
deâa, donde refieren qae moraron perdiéodote
eo Navarra sus casas y solares. . . y los principales
dellos foeron despoes reptados, como luego se
notavà. • ( C^mpendio historial àt Uu ekr6nieaâ.,.
iStpaha, etc. ooo^esto por Esltban de Gari-
bay. Anvers, 1571, in-fbl. lib. XXVI, cap. m.)
' t Item pro eipenois ejosdem qoando ivit ,
cum mesnaderia Sancti Vincencii de la Gar-
dk et de Viana el eum peditiims, ad eostodien-
dumportumdeTboro, de Ferrera et popuHitio-
BÎs de Maragnon, et fuit ibi per quatoor dies ad
hoc ut Garoias Aimoravit et sui non intrarent
576
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
à la couronne, qui se chargea de ses dettes ^ En 1 28^, ses maisons avaient
été données aux dames de Santa-Ciara ^; en 1 BgS , le roi Charles III donna
le Heu JUnciti, qui appartenait à ce seigneur, avec d'autres biens, à son '
frère bâtard Mosen Leonel '.
Avant de prendre congé de don Garcia Almoravid , donnons cette pièce ,
qui nous fait connaître le nom de sa femme , sans doute issue d'une famille
de Champagne, la famille de Marigny :
Sepan quantos esta carta verân el odrân , que yo , don Garcia Aimoravit , vengo de
maniûesto que devo à vos, me sire Eustace de Biau Marchez. . . cient libres torneses,
las quales yo de vos recebi en dineros contados en presto . . . E devo dar é pagar les
dichos dineros à vos, 6 à vostro mandamieuto, qui esta carta mostrare por vos, toda saxon
que a vos ploguiere, d*aqueilla renta que yo devo recebir cada aynno en Campaynna,
por razon de dona Maria de Maraynni, mi rouger, «in otro alongamiento. Et en testi-
monio , etc. Data en Pamplona , martes primero ante la fiesla de sant March evangelista,
A. D. m'cc'lxx* sexto.! (Arch. deTEmpire, 1276 — 276 — J. 6i4.)
Par une autre pièce de même date, don Garcia reconnaît devoir deiix
cents livres tournois à Eustache Beaumarchais et s'engage à les lui payer,
à lui ou à son ordre. [Ibid. 1276 — 2 54 — J. 61 4.)
Page aas, vers 3433, couplet lxxiv; et page 370, vers 43o3, couplet lxxix.
Le mot criad, conservé dans l'espagnol actuel, où criado a le sens de
domestique, manque dans le Lexique roman. Nous l'avions cependant encore
au XVI* siècle, au moins en Gascogne, s'il faut en croire un passage d'un
fragment de la vie de François de Bourdeille , père de Brantôme : « Entre
autres, y est-il dit, il mena un honneàte maistre pallefrenier, qui s'enten-
doit bien en chevaux, qui estoit de ce temps comme un crea^ d'aujour-
d'huy^»)
Navarram, xi libras.i (Ms. Bibl. imp. Suppl.
iat. n* i65\ fol. 33 verso.)
« Pro expensa mesnadarie de la Goardia et
de Sancto Vincentio et de Viana , in quatuor die-
bus, custodiendo portus popolationis ne tran-
sirent inde Garsias Aimoravit nec ipsius familia
ad Navarram, xxiiij kaûcia (ordei).» (Fol. 43
recto.)
' «Petrod*Echauri, mercerio Pampilonensi,
de bonis d*Ell Cart pro debito in quo sibi tene-
batur Garsia Aimoravit « de mandato gubema*
toris, xix kaficia.» (Ihid, fol. i3 verso.)
« Petro de Ecbauri, mercerio Pampilonensi ,
pro debito in quo sibi tenetur Garsias Aimoravit,
iiij libras xix solidos. • (Fol. 35 verso.)
* De domibus non locaHs,
* De domibua domini Garsie Aimoravit ai-
cbil , quia gubemator dédit eas dominabus
Sancte Clare. > (Ihid, fol. 36 recto.)
' Diccionarw de anûgàedades del rtino de Na-
voira, t. III, p. i'j2, 0
* OEwires compUtes de Brantôme, ë^t« du
Panthéon littéraire, t II, p. 47s , col. s.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 577
Notre ancienne langue avait autrefois narri, nourri, norri, dans le sens
de domestique :
Ele apele à sei Hersdot sa nunie.
Hom etRimenhild, p. 34* v. 706.
Lors ad pris un penun d*un cendal de Ruissie,
A dan Horn le veiat par une sue nurrie.
/6û2. p. 77» V. i58o.
En Ardene la grant vers la mer est fuie ,
E od sei si menai une sue nurrie,
Ihid.p, 339, V. 4879.
Noise eut entr'eus grant et murmuire ...
Ë s*il a dit à ses norriz.
Chronique des dues de Normandie , par Benoit, t. II , p. 3o8, v. 24559-69.
Or n*a baron de ci que en Ponti
Ne li envoit son fil ou son nowri,
Li Romans de Raoul de Camhrtù,p, 9 1, v. 6*
Quant à Tinfinitif norir, on le trouve employé dans le sens dV(ev^, mot
avec lequel il est quelquefois employé :
Là fut la mesnie privée
Qu*il ot norie et eslevée.
Le Roman de Brut, y, 13738; t. II, p. 180.
Les Castillans avaient nodrir dans le même sens :
Los monges de la casa, cansos et doloridos,
Aguisaron el cuerpo como eran nodridos»
Vida de santo Domingo de Silos,co]^\. 5 a 8. (Coleccion depoesias easteUanoi, etc.
t. II, p. 67.)
EU bispado de Uesca, mui noble calongia,
Nadriô' esios criados, etc.
Martirio de S, Lorenio, copl. 8. (Ibid, p. 319.)
De là nudricion pour éducation. Voyez la Estoria de sehor sont Millan,
dans la même collection, même volume, p. 116.
HIST. Dl LA OCBHRE DB NAV. 73
578 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page aaa,Ters iài'j^ couplet lxiiv.
Dans le registre original des comptes de Navarre pour les années i q83,
1 q86, on voit bon nombre d^articles qui peuvent nous éclairer sur le prix
des flèches à Tëpoque de la guerre de Pampelune, et en général sur les
munitions de guerre et les armes employées alors :
[Anno ia83.]
Item Ade, ballivo Sancti Johannis, pro facieudis sagitis, xx libras. (Ms. BiU. imp.
Suppl. lat. n* 1 65', fol. a recto.)
Item pro filo empto ad faciendum cordas balistarum , xiiii s.
Item pro quinque pocis ^ saisis , yij doliis magnis et parvis , duabus magnis archis
et duabus parvis arcbis ad tenendumsagitas, quodam scuto , tboris et alio arnesio, emptis
de Johanne de Monciaco, vilîbras itii solidos. (Fol. 4 recto.)
Item pro quadam baljsta de garroto empta ad opus dicli castri (de Gascant), 1 s. '.
Item pro facienda alia balista de garroto, cum lignis, ferramentis et cordts emptis,
et locatione operarîorum, iiij 1. iiij.s. 1 1tem pro ij rovis canabi eroptîs et feciendo filo de
eodem ad opus dicte baliste et aliarum, xvj s. yj d. 1 1bi pro iij' sagitîs ad opus balîsta-
rum, qualibet pro iiij d. ob. cxij s. yî d. (Fol. à verso.)
Ibi pro reparanda turre et faciendo tecto baliste de garroto et quadam porta ad opus
turris, xvij s. ix d.
Ibi pro preparaodo turiio balistarum , ij s. vj d.
Ibi pro centum sagitis, balistis de garroto et suis hastis et pennts emptis, qualibet
pro V d. xlj s. viij d. (Fol. 5 recto.)
Item pro faciendis xii]" sagitis cum hastis et pennis suis, quoiib^ miliario pro sexa-
ginta novem solidis quinque denariis , xlv 1. ii s. v d. 1 1tem pro oclo turnis emptis ad
armandum balistas, c s. 1 1tem pro caxis emptis ad invasandum sagitas, xij s. (Fol. 5
verso.)
[Amio laSil.]
Pro quadam balista de garroto de parvis bcdistis empta ad ponendum in Cascant ,
iiij Ib. iiij s. 1 Item pro duabus balistis de garroto, de majoribus, emptis, xi Ib. iij s.
1 1tem pro sexaginta ferris vocatis reytu, emptis ad pugnandum de muro, si neccesse
sit, Ixv s. 1 1bi pro sexaginta tabulis vocatis akamias, emptis ad faciendum hastas fer-
rorum, xls.-l Item ibi pro cordis vocatis de sparto, emptis ad suspendendum tabulas et
ligna de muro , xxxiij s. 1 1tem pro centum telis vocatis javeloz emptb , xxxiii s. iiii d.
* Sic, pro porcis, — » Voyez ci-dessus, p. 4oi , note m vers. 109 1 ,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
579
Ibi pro daabos macis ferri emptis, xxv s. 1 1bi pro sex caneis fierri emptîs, xix s. vi d.
% Ibi pro preparanda quadam balista dega]To[lo}, que antea erat ibi in Castro, xx s. yj d.
Ibi pro sex instramentis ferreb vocatis picoi, emptis, xiii s. (Folio 19 recto.)
Ibi pro pennis vulturis S pergameno et cola emptis ad ponendum pennas sagitarum ,
xxvj s.
Ibi pro quadam archa empta, cum sexcentis sagitis de tumo bene preparalis, que
archa esl ad tenendum armât uras*, xx ib.
Item pro quadam balista de garroto, empla ad opus turris Montis Regalis, ex s. 1 Ibi
pro faciendo quodam coopertorio ad opus istius baliste de turno, et cordis, xix s.
Item pro duobus baiteis emptis , x s.
' Plos ordinaîrenaent les flètfaes et les car-
. reaux étaient garnis de plumes d*oie ou de
barbes de parchemin. En iSaS, un officier du
roi d* Angleterre en Guienne demandait que
1*00 y envoyât cent mille livres de cette sorte
de plumes «pur penner quarreux et sete|, pur
espamier parchemin qe autrement convendroit
estre despendu en cel oeps. t (Collection géné-
rale des iocmmnts français qui se trouvent en An-
gleterre, rec. et publ. par Jules Delpit, t. 1,
p. ccxxi et 57.) — Il y avait encore des car*
reaux avec des ailes de cuivre. (Archéologie na-
pok, par M. Jal, t« II, p. 3ao. Cf. Guillaume
GuiarC *, Branche des royaux lignages > ann. 1 3o4 ;
apud Bucbon, Chron, nat.fr. t VIII, p. 368.
V. 956 1 .) •* Enfin on employait aussi quelque-
fois des plumes de paon pour garnir des flèches.
On lit dans les comptes de la garde-robe d*É-
douard II : c Pro duodecim flechiis cum pen-
nis de pavone emptis pro rege, 13 soI.b (Ms.
Bibl. Cott. Nero,G. viii,p. 53.)
* n était d* usage, comme Ton voit, de tenir
les armures enfermées dans des cofires , tandis
qu'aujourd'hui il est de mode de les laisser ex-
posées à i*air. On lit dans de vieux romans :
A son escrin est maintenant aies.
Si en trait fors .j. branc d^acbler letré. . .
«Vasali dist-il, oestni me porterés;
Je fai maint jor en mon escrin gardé.»
Hm»n de BourdtU, nu. de Tonn, foL 139 r«eto,
V. 91.
n defisrment i* coffre que .i. mas ot aporté,
S*an traient les aubers et les ianmes gemes.
Et les espées riches don K pon sont dores.
Li Romani d» Piùê ta Daelmsê, p. t4S , v. 9.
Cf. p. 176.
Li garçons est tost sallis sus...
S a un viés oone desfinmé ,
Si en trait unes armes teos
Qne jon bien vous sai dire qoeus.
Li Romaui dm amutmnê Fngai, p. 90, v. 19.
.j. escrin li ont desfirmné.
S'en traient .j. anberc treîHis ,
•j. vert dme d*acier bnmls
Traient d*an cofre bel et gent.
Ihid, p. 176, V. i4.
Dans un compte de la garde -robe d'E-
douard I**, cité par le docteur Meyrick, on lit
cet article : < Domino Radulpho de Stokes. . .
pro. . . coSris, saccis, bahudis et foreliis, emptis
pro diversis armaturis imponendis. » (il criticai
Inqmryinto antient Armour , vol. P, p. 139.) Il
vient maintenant tout naturellement à l'esprit
que notre mot armoire n'a pas d'autre origine, ce
que le Duchat n'a pas manqué de feire remar-
quer. (Dict, étyHL de Ménage, t. P', p. 86, col. s.)
On lit dans le Roman de Perceforest, ch. gxliiii
( édit. de 1 53 1 , vol. V\ folio cxxv recto , col. i ) :
cEt se ili leur falloit chevaulx ne armeures,
ils s'en allassent en ses estables et en son ar-
moirie. ■
73.
580 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. ',
Ibi pro quinque balistis diionim pedam, qualibet pro decem solidis, et decan et
novem balistis unius pedis , qualibet pro septem soUdis, ix Ib. iij s. 1 1tem pro duabus
balistis de tomo, xxx s. % Item pro quadraginta sentis emptîs, quolibet pro quatuor so-
lidis , viij )b. 1 1tem pro decem capdlis ligni , xx s. 1 1tem pro decem armaturîs vocatis
pêrpuntes, emptb quolibet pro quindecim solidis, vij Ib. x s. ^ Item pro decem gorgeriis
de panno, xij s. vj d. 1 1tem pro centum sagitis emptis ad opus balliste de garroto, cum
suis hastis et pennis , qualibet pro tribus denariis et obolo, scxviij s. ij d. ^ Item pro
quingentis triginta sagitis de garroto , ad preparandum emptis, in parte aliquibus earum
pro tribus denariis, in parte duobus denariis et obolo, vj Ib. ij s. xj d. 1 Item pro ii*
c sagitis de tumo, ad preparandum emptis, quolibet miliario pro quadraginta solidis,
iiij Ib. iiij s. ^ Item pro iiij" v"" sagitis duorum pedum, ad preparandum emptis, quo-
libet miliario pro triginta solidb, vj Ib. xv s. % Item pro xiiij" sagitis balistarum unius
pedis, ad preparandum emptis, quolibet miliario pro viginti quinque solidis, xvij Ib. x s.
Item pro cordis factis de caudis vacarum emptis apud G>rtes et Goreilla , ad opus
balistarum de garroto, xxxv s. vi d. 1 1tem pro tribus tumis ad armandum bcdistas,
emptis, XV s.
Item duo brachia balistarum. (Fol. ao recto.)
Item pro xij scutis et pro xij capellis ferri \ emptis ad opus castri de Tbeb. vj Ib.
Item pro tribus scutis emptis ad opus gamisioni» dicti castri (Montis Regalis), xij so-
lidos. (Fol. 33 verso.)
Pro octo bcdistis duorum pedum et duabus balistis de cornu , et sex honeribus ins-
trumentorum vocatorum aîçaprimes, missis apud Olitum de mandato gubematoris, xij Ib.
X d. (Fol. 35 recto.)
[Anno ia85.]
Item pro xxix" sagitis unius pedis portatis de Sancto Johanne apud Aoiz, quolibet
miliario pro quinquaginta novem solidis quatuor denarib, c Ib. x s. viij d. 1 1tem pro
quingentis sagitis duorum pedum portatis de Sancto Johanne apud Aoiz Ixix s. ij d.
^ Pro portandis dicUs sagitis de Aoyz apud Sangossam, xl s. 1 1tem pro vasi^ vocatis
uchas, emptis ad portandum dictas sagitas, xx s. (Fol. 71 recto.)
Voyez sur les traits appelés carreaux , le Glossaire de du Gange , à i article
QaadreUas, n** 1 , t. V, p. 536 , col. 1 . Gf. folios 20 recto, an recto, 3 1 recto.
Six verso, 64 verso, 65 recto, etc. l'ouvrage du docteur Meyrick, déjà
cité, 1. 1', p. 90, 202, a 63, et l'Archéologie navale de M. Jal, t. II, p. 2 19.
» A cette époque, on fabriquait de ce» cha- Hari. n* 6 1 46 , fol. 46) , i\ est dit qu*an écuycr
peaux ^ Montaubaa. Dans un manuscrit du ne doit Ggurer dans un tournoi que la tète cou-
Musée Britannique, que Ton peut regarder yeri^ â'nn chaplelte of Montaabien, (Yojei A en-
comme étant de la fin du xui* siècle (ÛiW. ticallnqairyinto antient Armour, vol. l"^ p. i55.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 581
En recourant au compte général des revenus du roi pendant l*année 1 202 ,
publié par Brussel, on aiu*a le prix des carreaux au commencement du
xm* siècle , prix qui n est pas uniforme , comme on va voir :
Pro XX. millibos quarellorum à estris, lxx lîb.\ — De xl" carellorum facîendis, c. 1.'.
— Pro XL*" quarellorum, ini**. et x. 1. — Et pro un" quarellorum ex aliis quarellis,
IX 1 A
La pièce suivante, précieuse pour l'histoire des armes de guerre , nous
fait connaître le prix des carreaux au milieu du xui* siècle :
Aufonz, filzde roi de France, coens de Poitiers et de Tholose, à son amé et son feau
mesire Sicart Alemant, chevalier, salut et ottalentement de boenne amor. G)me Sycart,
vostre filz, ait baillié arbalestes et tarcais et quarriaus, dont le millier des greigneurs
carriaus costerent xx sols et des meneurs xviij sols , si comme il estoit contenu en Tescrit
que dl vostre filx bailla, nos vos fesons assavoir que les devant diz quarriaus que il bailla
sunt trop Ions et ne sunt mie bien droit enferrez : pour quoi nos vos envoions iiij quar-
reaus à estreu , et vos prions qu à Tessamplaire des devant diz iiij quarriaus que nos vous
envoions nos en faciez fere .G. milliers i arbaleste à estreu pour xviij sols tholosans le
millier ou pour meîns , au meilleur marchié que vos pourroiz, et que lidiz .C. milliers
soient d*autd façon et au plus semblables qu'en pourra comme les iiij que nos vos en-
voions et de loncet de gros, de fer et de iîist , et droitement enferrez; et des gros à ij piez
dont nos vos envoions ausint .ij. qui n*a point de pointe, nos faciès fere xx milliers por
XX sols de tholosans le millier ou entour, au meuz que vos porrez; et lesdiz xx milliers à ij
piez faciez fere d*autel façon corne celui que nos vos envoions et de lonc et de gros , de
fer el de fusl, et que il soient droitement enferrez et bien apointiez, et que il siée sur la
querre , et que lesdiz C milliers à estrîef et les xx milliers à ij piez soient fez dedenz ce
prochien Noël. £t bien nos plest que des arbalestes et des cros et des tarcais nos faciez
fere de chascun .xl. pour iiij sols une arbaleste, et pour xij deniers le croc et le tarcais, si
comme cel: Sycart vostre fiz dist, si comme nos avon entendu; et ces choses festes com-
mencier h fere au plus tost que vos pourroiz; et quant vos auroiz fet commencier, si nos
envoiez vj des quarriaus à estrieu , et vj de cens à ij piez. Et sachiez que nos avons
mandé par noz lestres k nostre seneschal de Tholose, par le porteeur de ces lestres, que
il vos face baillier de noz deniers tholosans ce que les devant distes choses costeront,
quant vos Fen requerrez. Ce fu fet le samedi après les oitieves de Penthecoste , Tan de
1 incarnation Nostre-Seigneur bi. ij^ Ix vij. Dont nos vos mandons que au devant dist
mesire Sicart, quant il vos en requerre, bailliez ou faciez baillier de nos deniers tholosans
ce que les devant distes choses costeront à fere , c'est assavoir : C. milliers de quarriaus
à estreuf pour xviij sols tholosans le millier, ou entor, et les xx milliers à ij piez xx sols
tholosans ou environ , et les xl arbalestes et xl cros et xl tarcais v sols tholosans chas-
cune arbaleste et cros et tarquais ensemble, ou entor, dont la somme de tout monte vi"
^ Nouvel Examen de tasage yénéral des fiefs, etc. ' Col. a .
t. II, p. i4o, col. 1. . ^ P* CLXViJi, col. 2.
582 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Hvres de tholosans , ou entour; et quant ces choses seront fêtes, que elles soient bien gar-
dées et bien estoiées sauvement, et le nos festes assavoir par voz lestres. Datum die et
anno prediclis. (Epistolœ Alfonsi , cemilis Pict, et ThoL ia5o — 1^69, in Thés, chart.
cart. J. 319, reg. lxxi, vol. I, folio àà verso.)
Les meilleurs carreaux étaient ceux de Gènes. On lit dans des conven-
tions arrêtées entre Guillaume Pierre de la Mar et Philippe le Eel, en 1 29! «
pour Tarmement des galères de Provence :
Et est à savoir que ce sont les armeures qui faillent, selonc mon dit, pour chascune
galie : vi" targes bonnes et souflBsanz; vi** bacines; vi" cousteliers; vi** espaulieres.
Item 11" de bons quarreaus de Jennes d*un pié; m" d autres quarreaus; i" de quar-
reaus de 11 pies, des bons de Jennes. Item ix plates. Item Ix gorgieres de plates. Item
Ix ganz de plates d*une main. Item Ix arbalestres ; c*est assavoir xl d*un pié , et xx de
Il piez. Item iiii dozainnes de longues lances. Item 11 dozainnes de roudles. Item c jave-
loz qui sont SLfpdei gahahsz (?). Item m. poz de cbanz vive. (Trésor des chartes, J. S87,
transactions , n*" 1 a .)
Dans ce temps-là, les mots carreaa, dard, Jlèche, sagette, servaient à
désigner des objets différents, ainsi quen témoignent les vers suivants, dans
lesquels on les trouve réunis :
Li dart e las sagetas e *1 cairel punhedor.
HUt de la crois, contre les hérét. alb. p. 466, v. 6807.
E flecas e sagetas e cairels rebulhitz.
Ihid, p. 600, V. 8899.
Notre ancienne langue avait encore jZic^on , boujon, vire et engaine :
Pro .XX. milers de flichom emptîs i Vemon et enferrez à Vemon, per magistrum,
XX L (Tabalœ ceratœ Johannis Sarraceni, apud Rer. Gallic. Script, t. XXI, p. 354, g.)
. . . nule arbaleste. . .
N*i trairoit ne hojon ne vire.
Le Roman de la Rose, v. 15867 î ^°^* H'* P* 7^*
L*arc tent, et le boajon encoche.
Ibid. V. 30989, p. a85.
Saietes barbelées ,
Dart et engaines empenées.
Cest de Trous, ms. de la Bibl. inip. d* 6987, folio 8a verso» col. 6ti v. 5.
M. de Martonne , trouvant le mot bojons dans le Roman de Panse la
Duchesse, l'écrit boions. Voyez p. 177.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 583
Page a3a , vers 358g, couplet lxxvii.
Ce mot n est pas de Tancienne langue du midi de la Frafice^ du moins
ne le rencontre-t-on point dans le Lexique roman. Il est espagnol et se lit,
avec tapiadores , qui en est formé , dans cet article des comptes de Navarre
pour 128Â :
Item pro saumeriis locatis ad portandum lapides de cava ad ortum, et operariis
ipsos juvantibus, et aliis operariis aperientibus fundamentum, et facientîbus dictum in-
stnimentum yocatum atizaz de lapidibus, et aliis operariis vocatis tapiadores, et aliis
operariis dantibus terram et lapides latomo facienti portale, aliis cooperientibus dictas
tapias, et pro e)q)eiisis latomorum et aliorum operariorum in vino et caseo, etc. (Ms.
n* i65\ fol. 36 recto. Compot Garsie Michaelis, scHptoris et balUvi Stelle,)
Page a3a , vers SSgo, couplet lxxvii.
M. Raynouard traduit cadafalc^ qu'il trouve dans ï Histoire de la croisade
contre les hérétiques albigeois^, par machine de guerre, tour de bois ', M. Fauriel
par échafaud, et M. VioUet-le-Duc dit que les cadafals étaient probablement
des bretècbes ^. Voyez le Glossaire de du Gange , au mot Cadafahas.
Page a3a , vers 3b^li, couplet lxxvhi.
Je crains fort de m*être trompé dans la traduction de ce vers. Selon toute
apparence, l'auteur y fait parler une sentinelle de la Navarrerie, qui, sa-
dressant à un partisan d'Eustache de Beaumarchais, l'engage à se sauver à
Toulouse, d'où venait le gouverneur de la Navarre.
Ce vers, comme le SSgG', le 36o4®, le 4369* et le 448 1", foiu'nit une
addition importante au Lexique roman de M. Raynouard, qui ne cite, t. V,
p. 54o, toL 1, qu'un seul exemple de via employé comme inteijection.
Nous avions autrefois, dans le nord de la France, vias et vie dans le sens
de vite, de rapidement :
Li boins provos le suit vias ,
Une bace pendue au bras.
De Blaneandin, ms. de la Bibl. imp. n* 6987, fol. tb'j i^, col. 9, v. 47.
Or en voies! viaz! viaz!
De Monacko injlumine pericUtato, etc. v. 343. (Chnmiqiu des dufis de Nor-
mandie, etc. t. m , p. 521.)
* Cependant on le trouve dans ua docMment * P. aSo , v. 3989. Cf. p. 454 « v. 63 1 8.
du Livre jaune de l'évéché de Marseille cité dans ' Lexique roman, t. II , p. 85 , col. 1 .
le Glossaire de du Cange. ( Voyez t. VI, p. 5o6, * Dictionn. raisonn, de Varchit. franc, i V\
col. 1, au mot Tapia,) p. 35i, not. a.
58A HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
^ Mal del eure que je fui née,
^uant ne moru Ouec vias
Quil me tenist veaus en ses bras!
Partonopeas de Bhis,t. II, p. 67, v. 6986. Cf. p. 74 « v. 7 1 84.
Mistoudin. . . commença à piquer de la botte et donner du talon à sa jument, et
vie, regardant s*ils le sui voient. (Propos rastiqaes et facétieux, de Noël du Fail, ch. x.)
. . . maistre Pierre. . . monte à cheval sur sa jument, et va vie avec des bottes et ses
espérons. [Les Contes et joyeux devis de Bonaventure des Periers, nouv. xxv.)
Le lendemain, elles le mirent dehors de bon matin , et s*en va vie. (Ibid, nouv. lxvi.)
Dans les trois exemples qui précèdent, vie est un italianisme. Dans 17m-
prompta de la folie, se. xix, Nison en arlequin, reconduisant Scapin à coups
de batte, lui crie : «Va via, baron, ladro et maledetto becco comuto. »
Page a3a, vers SSgS, couplet lxxvii.
L autre moulin, mentionné dans ce couplet, pourrait bien être celui qui
porte maintenant le nom de la Biardana, bâtiment très-ancien, qui existait
au XV* siècle, comme on le voit par les comptes qui sont conservés dans les
archives de Yayuntamiento de Pampelune ; mais comme dans le même couplet
le trou))adour dit que les habitants du Bourg n avaient pas d autre moulin
que celui-ci , dont la digue, à ce que Ton suppose, allait être détruite par les
habitants de Navarrerie , il est assez difficile de préciser quel est le moulin
en question, lauteur ayant déjà dit que celui de Santa -Ëngracia avait été
perdu , et sa garnison faite prisonnière. Au milieu de cette incertitude , don
Pablo Uarregui croit que ce moulin était celui de la Biurdana.
Le même savant pense que dans ce temps -là devait également exister
lautre moulin appelé aujourd'hui de Caparroso, et que cest le même dont
il est fait mention dans un autre couplet sous la dénomination du moaUn de
rÉvéque^ comme appartenant aux habitants de la Navarrerie.
Page a34, vers 3635, couplet lxxyih.
Le mot corder ne se trouve pas dans le Lexique roman; mais, outre que
le sens de la phrase n'est pas douteux, nous avons dans f espagnol cordero,
qui signifie agneau.
Page a36 , vers 3673 , couplet Lxxnc.
Le mot cavador n est pas dans ie Lexique roman , où Ton trouve , t. Il ,
p. 365, col. 2, cavar, avec la signification de percer, tailler, creaser, fouiller.
Les détails qu'Anelier va donner sur les dévastations commises à la suite
*
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE, 585
de cette sortie, semblent indiquer que nous aurions dû traduire cavadors
par sapeurs,
A la fin du xiv* siècle , ces sortes d'ouvriers portaient aussi le nom de hoail-
leurs (fouilleurs), d'où celui de houille donné au charbon extrait du sein de
la terre. A Tannée iSyS, Froissart parle de «tnineurs et bouilleurs mis en
besogne. » {Chron, liv. H, cbap. xxxii; édit. du Panthéon littéraire, t. H, p. 36,
col. 2.)
Page a 38, vers 36go, couplet lxxix.
Nous avons traduit alavessas par projectiles, mot dont le sens est bien vague ;
mdis nous n avons trouvé nulle autre part alavessa, qui désignait sans doute
une arme originairement fabricpiée dans la province d*Alava, renommée pour
ses fers et ses aciers ^. Nous verrons reparaître cette arme plus loin, p. aSa ,
V. A3 76, et dans la traduction sous le nom d'alavèse.
Nous avions autrefois alenaz avec la signification de poignard :
Et sacha par grant atayne
Un alenaz d*une gayne
Au cruceBz, etc.
Branche des royaux liynages, parmi les Chroniques nationdes françaises,
édit Verdiëre, t VII, p. 191, v. 45i9,ann. iso5.
Vers le roy d*Arragon 8*abes8e,
Un alenaz en sa main destre, etc.
Ihid,p. aa8,v. 5464, ann. iao8.
Les arméures li souzlieve;
h' alenaz du cop qu il destent,
Li met el cors « etc.
Ihid, p. a a 9. v. 5^93. Cf. p. a88, v. 6816, etc. Ghu. med. etinf. Latin. 1. 1,
p. 177, col. a, V* Àlenacia: et Lexique roman, t II, p. 53, col. a,
\^Alena.
Peut-être faut-il lire alànessas dans le poëme d*Anelier, et traduire ce
mot par poignards. Si Ton m'objecte que le poignard n est point une arme
de jet, je répondrai que la lance et Tépée peuvent encore moins être rangées
dans cette catégorie , et que néanmoins f on s'en servait firéquemment comme
d'im javelot. Jean de Joinville raconte que, dans une circonstance, un ser-
gent de Tannée des croisés prit son glaive par le milieu, le lança à un
cavalier turc et l'atteignit parmi les côtes ^. Dans la description d'un combat
» Picrro troen de Alal» é cniîos de aierw. « Histoire de saint Louis, édit du Louvre,
Fida de «on MUUm , copl. 466. ( Ctlêcctou de potdoi ^ 55.
eaatêlUuuu, «te. fe. II, p. 173.)
HI8T. DE LA 6UBREB DR NAV. 7^
586 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
livré au commencement du xiv* siècle , un autre écrivain , après avoir dit
qu'on en était venu aux épées, ajoute :
Mes François , qui d'accoustumance
Les ont courtes, assez legieres,
Gietent aus Flâmens vers les chieres , etc.
Branche des royaux lignages, ann. iSoo; parmi les Chron. ciat fr. t VIII,
p. 343, V. 6388.
On lit dans un ancien roman :
Quant ly roys des ribaus et sy arbalestriers
Vinrent sur Sarrasin sy fort traire et lancier
Et ferir de fauAsars et de glaves lancier, etc.
Le Ckevaiier aa Cjgne, etc. t. Il, p. 5 1 1 , y. 1 7960.
Enfin Froissart, racontant la mort du sire de Beaujeu en i35] , dit que
« là fut un homme d'armés anglois appareillté qui lui jeta son glaive en
lançant ^ , » etc. Plus loin , rapportant un combat entre le sire de Berkley
et un écuyer de Picardie, qui eut lieu en 1 356, il dit que le premier prit
son épée de Bordeaux, « et l'empoigna par leshaus en levant la main pour
jeter en passant àTescuyer, et Tescouy, et laissa aller. Jean d^Eilenes, qui
veit Tespée en volant venir sur lui, se destourna. . . et jeta par avis si
roidement son espée audit chevalier ... et l'atteignit dedans les cuissiens
tellement que Tespée, qui estoit roide et bien acérée, et envoyée de fort
bras et de grand' volenté , entra es cuissiens et s'encousit tout parmi les
cuisses jusques aux hanches^. »
Page a^o, vers Syig, couplet lxxx.
Le mot aU^a, que l'on chercherait en vain dans le Lexique roman , parait
n'avoir japiais existé en provençal; il appartient à la langue espagnole, et
n'a point cessé d'être en usage. Voyez le Glossaire de du Gange, t. P, p. 176,
col. a, art. Jildea, n° 1.
^ Les Chronùiaes de sire Jean Froissart, \i^,l^^ chap. xcv, ann. iSSg (p.4o6, col. j); chap.
part. II, chap. tiii ; édit du Panthéon littéraire, cccxi , ann.' 1 370 (p. H a , col. 3 ) , et liv. III,
t. I*', p. 296,^0!. 1. chap. XIII, ann. i388. (Tome II, p. âos,
* Ihid. chap. XLiii; t I*, p. 352, 353. Cf. cd. a.)
fflSTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 587
Page a4o, vers 3736, couplet lxxx,
•
A ces excès, le P. de Moret en ajoute d'autres, sans doute d après la chro-
nique du prince de Viana. Selon cet écrivain, les habitants de la Navarrerie,
non contents de dévaster les propriétés de leurs adversaires, auraient porté
la cruauté jusqu'à rechercher dans les villages voisins leurs enfants qui y
étaient en nourrice , et les auraient tués et mis en pièces jusqu'au dernier
en les écrasant contre les murs ^. Nous remarquons avec bonheur qu'Ane-
iier ne fait aucune mention de ce fait, qui ofiBre ainsi matière à discussion.
Dans le même couplet, le troubadour, pariant de la razzia faite par les
habitants de la Navarrerie, dit que les juifs qui s'y trouvaient prirent une
part très-active aux ravages. Il y avait, en efiFet, dans ce quartier, une rue
appelée la Jaieria, qui leur était affectée, et qui fut totalement détruite dans
le sac de 1276. Plus tard, c est-à-dire en i336, le gouverneur de la Na-
varre, Salhadin d'Anglure^, concéda aux juifs la faculté tf élever une nouvelle
juiverie, ce qui, en effet, eut lieu; mais à l'expulsion de ce peuple, en 1/198,
tous leurs biens furent réunis au patrimoine royal , à l'exception de ceux
des sectateurs de Moïse qui se convertirent à la foi chrétienne. Le roi don
Juan et dona Catalina, sa femme, qui régnaient alors, accordèrent l'année
suivante à Yayuntamiento de Pampelune , la grande synagogue des juifs avec
toutes ses dépendances pour y établir des écoles de grammaire et d'huma-
nités, qui y furent, en effet, installées.
L'an 1598, le même corps passa une convention avec les jésuites pour
se charger de l'enseignement; on vendit alors à l'évêque dota Antonio
Zapata la maison de l'ancienne école située dans la rue Chica du quartier
de San-Nicolas, et le séminaire des enfants de la doctrine y fut placé. En
même temps, ïcc^ntamiento acheta à la confrérie appelée de Corpore Christi,
l'édifice de la rue de la Caidereria, contiguê au collège des R. P. , et l'on
y transporta l'école : il résidte de ce qui précède, que la synagogue des juifs
devait être dans la maison que l'on appelait vulgairement de h$ doctrinos,
dans la rue de Lindachiquia.
Pour en revenir aux juifs de la Navarrerie à l'époque de la guerre qui
amena sa destruction, ils ne s'attaquaient aux vignes • des bourgs que parce
' Crônicade los reyes de Navarra^ édition de ' Probablement ie même que le chevalilsr
D. José Yangoas y Miranda, ch. ix, p. 1 47. — nommé Jokannes Salhadinns de Anglura, dans
Aimahs del rtjmo de Navarra, iiv. XXIV, ch. m, un registre du pariement de Paris. (Arcb. de
S Ti, n* ià ; t. m, p. 4i3, col. 1. TEmp. sect.judicX, 11, art. nvîj, fol. i3 r^.)
74.
588
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
qu*ib étaient eux-mêmes fermiers de celles du roi^ Nous l'apprenons par
ces articles des comptes de Navarre pour laSS et ia86 :
Johannesde Feuras, castelîanas Montis Regalis, recepit denariùs :
Ibi de censu svinearuiD régis quas Judei tenent, xj libras vij solidos. Deficiunt sex
solidi sex denarii, quia quidam Judeus ivit in Aragoniam.l De censu vinearum régis
quas Judei tenebant, et diviserunl eas, nichii, quia in vini compoto computabitur. (Ms.
Bibl. imp. Suppl. lai. n** i65\ fol. i recto.)
Expéndit denarios,
Pro cultura vinearum régis quas Judei tenebant ad censum, et postea dimiserunt
eas propter guerram, et faciendo vino*, xxx solidos iiij denarios. (Fol. i verso, 1. i.)
Ibi de censu vinearum régis quas Judei tenent, vj libras xiiij solidos. (Folio go verso.
CompoL Roderici Pétri de Echaïaz, merini.)
Peut-être même y avait-il, parmi les juifs de la NavaiTC, des propriétaires
de vignes. On est amené à le penser en lisant dans les comptes de ce pays
pour Tan 1 28^ l'article suivant, qui.se rapporte peut-être à un Maure ^ :
' Celles de la reine de Navarre avaient ét^
vendues, en tout ou en partie :
• De vindemia venditarum vinearum que pro-
prie erant domine regine ante destructionem
Navarrerie, xlj solidos vj denarios. > (Fol. 3
verso.) — Les vignes du roi étaient cultivées,
soit à façon, soit à moitié :
« De vineis régis quas tenet ad culturam Gile-
bertus , et de aliis vineis laboratis ad medieta-
tem, iiij* mètre.» — (Fol. 81 recto. Compot
GileherU, haUivi TuteU, A. D. ia85.)~-cDe
rineis régis de Thebas de Gorriz, datis ad la-
borandum ad medietatem , xviij mètre vini. »
( FoHo 8 4 recto. ) — • Item pro coUigendis vasis
vocatis cestU, vinearum datarum ad medieta-
tem , cum uno saumerio locato , ij solidos viij de-
narios. » (Fol. 97 verso. Compot, Caloeti d'Oronz,
abninddi Sangotse,) — En 1386, le domaine
royal possédait encore , dans la Navarrerie ,
des vignes dont il vendait les produits en na-
ture :
< Item pro xviij honeribus racemorum que
Pondus de Monte Rodato et Symon Aznariipor-
tari us in vineis do Açoi Roderici de Uesqua , de
Navarreria, iiij libras x solidos. i (Fol. 35 recto.)
— • item Johanni Micbaelis , scriptori , pro scri-
bendis vineis Navarrerie v solidos. 1 Item pro
expensis ejusdem et Pétri Ochoe, portarii , in
sexdecim diebus visitando vineas Navarrerie,
si erant laborate vel non, iiij libras. » (Fol. 101
recto.)
* Cette fabrication du vin par les juifs exci-
tait ainsi la bile d*un souverain pontife :
( Vindemiarum tempore uvas calcat Judeus
ligneis cdigis calciatus, et puriore mero juxta
ritum Judasorum extracto, pro beneplacito
suo retinent ex eodem , residuum quasi fceda-
tum ab ipsis relinquentes cbristiams , ex quo in-
terdum sanguinis Christi conficitur sacramen-
lum. t [EpisL Iimocent. UI,\ih, X,ap. Rer, Franc.
et GaU, Script, U XIX, p. ^97.) — Toujours est-
il que le vin de Navarre était fort estimé chex
nous au xiv* siècle :
vins i et boni et precieus,
A boire moult delicieiii. . .
De Saint-Jogon et de Navarre , etc.
Le Bomau de FauMl, nu. d« U Bibl. iap.
n* 6S1*, folio uziivorao. col. i, v. 3S.
Cf. Ut Mtjaumtt Jnutfoiê de (a fiitl**-
(% M da Rot , t. I*', p. Sic.
^ • Item Sarracenis de Cascant colentibus vi-
neas, pro jure suo vocato açofra, xv kaGcia mix-
ture et ordei. t (Ms. Suppl. lat n"* t65^ fol. 78
recto.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
589
De vinea Yucef padre, xxij solidos vi denarios. (Folio 26 recto. De Locatione oHorum
et alioram ortorum vocatorwn abolecas.)
Mais que penser en lisant cet article , au chapitre des amendes ?
De Audda Marrachan, quia ostendît quamdam vineam cuidam Judeo, x solîdos.
(Folio 96 verso.)
A cette époque , les champs , Iqs vignes et les maisons de la Navarrerie
rapportaient au fisc 55o livres, 1 34 livres 6 sous de plus que le revenu du
fonds destiné aux femmes devenues veuves antérieurement à la guerre , aux
orphelins, aux clercs et à ceux qui à ce moment étaient hors de la ville ^.
Pour avoir travaillé, dans ie même temps, à ses fortifications, les aneliers,
ou bijoutiers juifs, et les cordonniers de la même nation, recevaient du
gouverneur remise de 2 o livres ^, ce qui diminuait d*autant les charges
qui pesaient si lourdement sur elle '. Auparavant, le même oflBcier avait
donné trois cahiz de blé à un juif, qualifié de corrector dans le registre qui
nous a conservé le souvenir de cette libéralité *; mais on ne voit pas claire-
ment ce qu'il faut entendre par ce mot, pour lequel le Glossaire de du
Gange est sans explication plausible ^.
Page 3&2 , vers Sy&y, couplet lxxx.
On trouve une allusion pareille dès le xn* siècle, dans un sirvente de
Richard Cœur de Lion :
' «De tributo agrorum, vineanim et do-
morum Navarrerie Pampilonensis, y* 1 libras.
— Prohereditate redditus viduis que crantante
guerram, orphanîs et ciericis et iilis qui tem-
pore guerre erant extra villam , de mandato
domini régis et juraroento illorum qui ad hoc
per dominum regem fuerunt specialiter desti-
nât! , iiij^ xvj libras vij solidos. b (Ms. Bibl. iinp.
Suppl. iat. n* i65^, fol. 3 verso. Cf. folio 70
recto.)
' c Item anulariis et çapateriis Judeis pro
remissione facta per gubematorem, radone
gaerre, xx libras. b (Ms, Bibl. imp. Suppl. Iat.
iNi65^, fol. 99 recto. Cf. fol. 94 recto: De
locatione tendamm anulariorum et çapateriorani
Jadeorunu) — Nous hésitons d*autant moins à
rapporter ce passage que Ton ne trouve pas,
dans le Glossaire de du Gange, d'exemple cité
sons le mot Ànnalarius, (Voyex t. I**, p. a66 ,
col. 3. Cf. p. a58 , col. 1 , v* Anhelerias, et Lexi-
que roman, t. If, p. 83, col. a, art. Ànelier,)
— Je trouve encore dans les comptes de Na-
varre pour la 85, un article do£i Ton pourrait
induire qu'à cette époque les alcades de ce
pays portaient un anneau d*or comme signe de
leur dignité :
• Item pro quodam anulo aureo empto ad^
opus alcaldi de Gascant, viij solidos. • (Fol. 54
verso.)
' Voyex De Emendis Jadeoram, ms. cit
fol. 94 recto et verso.
^ cDidaco Judeo, correctori, pro .nervicio
facto gubernatori, iij kaficia.i [Ibid, fol. i4
recto.)
* Voyez t. II, pag. 618, col. 3, et 619,
col. 1.
590 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Dal6n, jeus voiU deresmer
Vos e le comte Guion,
Que ao en ceste seison
Vos feistes bon guerrier
E vos jurastes ou moi;
E m*en portastes tîel foi
Corn N Aengris à Rainart,
E semblés dou poU liart.
Le Pâmasse occitaniên, 1. 1, p. i3. — Die Werke der Troahadonrt, etc.
erster Bftnd, p. isg.
«
Il y a encore une allusion au Roman da Renari dans ce passage, qui a
embarrassé M. de Reifienberg :
Devant les aultres fu à guise d*estandarl ,
E redaime de cuer le cors de saint Lienart
Que ddivrer les voelle de le prison Renart.
Le CkêvaHerau fy^, v. 10S1&; t. II, p. s6i.
Page a4a* vers 3767, couplet lxxx.
En 1 a 7 5 , on trouve Miguel Periz de Legaria , châtelain du château de
Montjardin , donnant reconnaissance à Eustache de Beaumarchais de qua-
rante cahiz de blé de Tannée, valant seize livres tournois, et de huit livres
en argent pour la tenue dudit château pendant l'année courante jusqu*à ia
première fête de Sainte-Marie de ia mi-août suivante. (Ârch. de TEmp.
1275 — 90 — J. 6i4.)
Dans un autre reçu de la même catégorie J. 6iâ, n° 60, Miguel Periz
de Legaria est qualifié d alcaîd du même château. Il ne Tétait plus Tannée
suivante, comme on est autorisé à le penser en voyant en 1 277 Juan Periz
de Legaria , fils de don Miguel, donner reçu à Eustache de Beaumarchais
de quarante cahiz de blé, mesure de Pampelune, et de huit livres tour-
nois, pour Tentretien du château de Monjardin^ (Ibid. 1276 — 288 —
' En 1 a 83 , cette place n'était déjà plos aux ( Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* 1 6S' , fol. 3 verso.)
mains de Juan Periz de Legaria; on en trouve — c Roberto de Sanlis, pro gamiaione castri^de
ia preuve dans ces articles des comptes de Na- Monte Jardino, x kafida farine. lAymardo 4lb
varre : ViilarL^ castellano castri de Monte Jardino ,
«Roberto de Sanlii, castellano castri de proservientibusquosibitenuittemporedomini
Monte Jardini, pro retinencia ejusdem castri Gerini (de Amplo Puleo), xzv kafida. • (FoUo
per litteram dicti gubematoris, ixx libras.i 11 verso.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
591
J. 61 4.) La même année, Johan Periz de Legaria recevait vingt livres tour-
nois pom* son service. {Ibid, 2 2 S.)
Ailleurs, Miguel Periz de Legaria est qualifié d*alcade du marché d'Es-
tella. Voyez ci-dessus, p. 464 , n** 100.
Page a4a« vers SySg, couplet lxxx.
Comme les héros de lantiquité, les combattants du moyen âge ne man-
quaient jamais de s'exciter par des brocards et des injures. Wace rapporte
qu'au siège d'Alençon les gardiens de la tête du pont injuriaient Guillaume
le Bâtard :
Plusieurs feiz li unt hucié :
« La pel , la pel al parmentier I »
Pur ceo ke à Faleize fu nez,
U peletiers aveit asez.
Le Roman de Roa, v. 9^69; t. II, p. 5o.
Plus tard, les Français, en guerre avec les Flamands, ayant abordé de-
vant Zierikzee , en Zélande , étaient accueillis par une grêle de flèches et par
les épithètes de gloutons et de voleurs. Voyez la Branche des royaux lignages ,
ann. i3o4; parmi les Chroniques nationales fi^ançaises, t. Vm, p. 3o8.
Page a44t vers 3778, couplet lxxxi.
La chatte ou le chat, dont il est si souvent question dans nos anciens
auteurs^, était une sorte de galerie en bois, couverte de merrain, de fer et
de peaux, que l'on approchait du pied des murs (Tune place assiégée, et
qui permettait aux assaillants de faire agir le bélier^, ou de saper les tours
' GuiU. Bnt.Ànnor. PhUipp. lib. VII,
V. 797. (fîec. des hist. des Gaules , etc. t. XVII,
p. S09 , B.) — Hiit de la crois, contre les hér,
aib. p. 5o, lia, 182, aSa » 19^, 336. —
Matth. Paris. Hist. major, ann. 1 a 36; éd. Lond.
MOCLUXiY, p. s8i • 1. I. — HiMt. de S. Louis,
éd. du Louvre, p. Aa, et gioas. p. xi?, col. 1.
— Br. des roj, Ugn. ano. 11 85 {Chron.ttatfr,
L VII, p. A9« V. 6a6);aiui. laoS (ibid, p. 188,
V. 434o). Cf. Gloss. med. et inj. Latin, t III,
p. a47, coi. 1 et a, V Catus; et t. IV, p. 583,
col. a , v" MurUegus» — On lit dans un romaa
encore inédit :
Li rm» fet ses engins dreder
Et vers les haiu murs charroier.
Bibles et mangonniaz geter
Eties chaz ans fosses mener.
Les berfiroû traire vers mors.
iê BûumoMS di Claris «t de Larii , dm. de la BibI .
imp. n* 7634 *t fol. 160 ▼•no, col. a . v. 34.
Gf fol. 161 rtcto, cd. 3 t V. s8.
* On a quelquefois révoqué en doute que ie
bélier des anciens ait été connu et employé pen-
dant ie moyen âge. M. VioHet-le-Duc fait obser-
ver (Dtct roi*, de tarck, franc, t I" p. 337 )
que nous possédons les preuves de i*emploi,
592
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
ou courtines au moyen du pic-hoyau, ou encore d'apporter de la terre et
des fascines pour combler les fossés^.
En recourant à Végèce, liv. IV, chap. xvi, et en comparant ce qu'il dit
avec un passage de Guillaume le Breton (liv. Il, v. 566), traduit par Guil-
laume Guiart , on voit que le chat était la même chose que la vigne des anciens,
c'est-à-dire une machine destinée à dissimider, à couvrir une mine; mais
pourquoi ce nom de chat? Sans doute parce que mine , dans le langage po-
pulaire, signifiait déjà chatte. Pendant le siège de la Fère en 1896, un
soldat gascon au service de la ligue s'aperçut, du haut du rempart où il
était en faction, que le roi de Navarre, occupé à observer les fortifications,
était placé précisément sur une mine à laquelle on ^ait mettre le feu. Vou-
lant sauver son compatriote, le soldat se met à crier en son patois, que
personne de la place ne pouvait comprendre : « Moulié de las tous de Bar-
baste , pren garde à la gatte que ba gatoua , » c'est-à-dire : u Meunier de la
tour de Barbaste , prends garde à la chatte qui va faire des petits. » Henri
se rappela fort bien que chatte se dit également en gascon gatte et mine; et
il se retira promptement. Un instant après , l'explosion avait lieu^.
pendant les x% xi*, xii*, »?*, xv*, et mémo
xTi* sièclea, de cet engin propre à battre les
murailles, sous le nom de hosson (voyez HisL
de la crois, contrt les héréu alb, p. i5o, 17s,
1 8d , 28 a, Si A ) et de mouton. Pour mon compte ,
je connais trois passages dans lesqueb ce der-
nier mot présente la signification de machine de
guerre, ce sont ces vers de Wace et d*un trou-
vère postérieur :
De totes pan entagnet misent ,
Periert, troiet et motont.
Et engins de plnisors façons
Firent fiûre et al mar horter
POr lai perchier et affondrer.
Lé RoMM 4ê Bnt, 1. 1*, p. ii6, v. 3o8o.
U font engien gitter, sans faire nnl detry ;
Et firent ong mouton qui les payens honny»
Is CkttMtUtr a« Ojr^M, t. II , p. 1 10 « V. 6oS3.
Cest encore une phrase de Froissart, em-
pruntée au récit du siège d*Audenarde en
i38s (livre If, chapitre clxi ; tome H,
p. 2i4i col. 1], et citée dans le Glossaire de du
Gange, t. IV, p. 672, col. 3, au mot Afnlo;
mais dans ce dernier passage U n*est question
que d*une machine de jet , et non d*un bélier, et
les autres citations sont peu concluantes. Dans
le même Glossaire , t. V, p. 2 29 , col. 3, au mot
Petrorita, et t. VI, p. i3i,col. 1, au motScra-
pKa, du Gange cite des passages de Foucher
de Ghartres et de Jean, moine de Marmoutier,
écrivains du xiii* siècle, dans lesquels il est fait
mention de béliers sous le nom à*arietei, Ges
textes ne sont pas les seuls; on en peut citer
d*autres, tds qu*un passage d* Albert d'Aix,
Hist, Hierosol, liv. VI, chap. ix (Gesta Dei per
Francos, p. 277, 1. 39). et une phrase de
Guillaume de Tyr, liv. VIII , chap. vi. (Ihid.
p. 761, 1. 9.) On trouve dans la Ghroniqae de
Richer un chapitre intitulé Compositio arietit,
entre deux autres, non moins utiles à consul-
ter pour Thistoire de la poliorcétique au moyen
âge. Voyez liv. II, chap. x (t. I*', p. i36, i38) ;
liv. m, chap. CY (t. II, p. i3o-i32), et liv. IV,
chap. XXII , ann. 989 (p. 170-172).
' Dictionn. raisonné de Varck,Jranç, etc. par
M. VioUet-le-Duc, t. I",p. 342.
* Notice historique sur la vUle de Nérac, etc.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 593
Page 34A . vers 3791 , couplet lxxxii.
Je trouve ce Guillaume Isarn nominé dans cet article des comptes de
Navarre pour laSA :
Item Petro abbatis Guillelmi Ysami, pro servicio facto dominio, kx solides. (Mb.
Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65^ fol. 29 recto.)
Plus tard, je le retrouve merino d'Estella et rendant ses comptes comme
tel. Voyez fol. 87 verso, 88 verso et io5 recto.
Page aBa , vers Sgio, couplet lxxxy.
L'opération que décrit ici le troubadour constituait un hoard, ourdeys,
hoardement, car le même mot a plus dune physionomie dans notre ancienne
langue , comme le terme correspondant de la basse latinité , que Ton trouve
écrit hurdiciam, hardicias, hordamentam, hordecium^ hordicium et ardicius.
Voyez le Glossaire de du Gange, t. III, p. 732 , col. 3, p. 733 , coL i et a ;
et t. VI, p. 884, col. 3; sans oublier les Instructions du comité historique
des arts et monimients sur l'architecture militaire, p. 4o, 4 1 1 %• Lxvn. Cf.
%. xvm bis, p. i5.
Hourt avait pareillement plus d'une signification. On le trouve employé
avec le sens d'échafaud dans le Chevalier aa Cygne, édit. de M. de Reiffen-
berg, t. II, p. 4 1 2, V. 1 4936; et dans les Mémoires d'Olivier de la Marche,
ann. i454, Hv. I", chap. xxix; édit. du Panthéon littéraire, p. 491, col. a.
De hoard est venu l'ancien mot hoarder, que l'on trouve, avec le sens de
fortifier, de munir, d'accompagner, dans li Romans de Garin le Loherain, t. I**,
p. 1 a , et dans les Chroniques de Froissart, liv. III, ch. LViii, à l'année 1 386.
(Edit. du Panthéon littéraire, t. II, p. 56a, col. a.)
On disait aussi hordoier :
Cil dreceat au cbastel perrieres ,
Crans cailloux de pesans perrieres ,
Por les murs rompre lor envoient ;
Et li portiers les murs hordoient
De fors cloîes refuséices ,
Tissues de verges pléices , etc.
Le Roman de la Rose, v. i6o5 ; édit. de Méon , t. III, p. 84 ^
par Christophe Villeneuve-Bargemont. À Agen , trouve une expression dins iaquelie figure le
de rimprhnerie de Raymond Noubei, 1807, mot quïnoas occupe iceBifaire bien tomber ses
in-8%p. io4, io5. hourds, que je traduirais volontiers par bien
^ Auparavant, t. II, p. 358, v. 11768, on faire jouer ses batteries.
HIST. DE r.\ 60BHHE DE If AT. 7^
594 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Gomme les ouvrages de défense, les machines d*attaque étaient aussi
revêtues de daies d'osier. Je ne citerai que le bélier dont parle Albert d*Aix,
dans un passage auquel j ai renvoyé pour Tusage de cet engin au moyen
âge , et qui n'est pas moins utile i consulter pour le sens exact du moi bar-
bacane.
Page 354f vers SgAi • couplet lxxx?.
On remarquera que nous nous sommes écarté ici du sens et de lortho-
graphe que Raynouard donne à mal haurat, qu'il écrit en un seul mot.
Voyez Lexique roman, t. H, p. 54a , col. i, n"" 17.
Page a56, vers 3978 , coQfdet lxxxv.
Nous avons une pièce d'un guitour (guide?) d'Anitz nommé Fortain
HiegnCf qui déclare avoir reçu d'Eustache de Beaumarchais trente livres
tournois pour le voyage de France (Arch. de i'Emp. 191 — J. 61 4); mais
rien de plus qui nous apprenne à quelle occasion ce voyage eut lieu.
Page a56, vers SgyS, couplet lxzxvi; page 368, vers 4 1 74 1 couplet Lxxxn.
Tout le monde sait que nos anciens rois avaient la réputation de guérir
les écrouelles en les touchant, ce qui sans doute avait valu à cette maladie
le nom de mal da roi ^ et des auteurs graves assurent que jusqu'à Henri II
cette pratique n'était point vaine : comme le fait remarquer M. G. Leber,
u ii est permis de croire que les choses n'ont pas changé au seizième siècle ,
ni depuis^.!)
C'était surtout à l'époque de leur sacre que les rois de France exer-
çaient ce pieux privilège. Us invoquaient la protection de saint Marcoul ,
dont les reliques, conservées dans le bourg de Gorbeny, inspiraient une
grande confiance aux personnes affectées d'humeurs scrofuleuses , mais
qui devait sans doute sa réputation médicale à la ressemblance de son nom
avec le mal de coa ; ils étaient ensuite conduits dans le parc de l'abbaye de
Saint-Remi de Reims pour y toucher les malades , qu'ils trouvaient rangés par
classes de nations dans les allées , et dont la réunion était ordinairement
* t FilU Baitholomsi costorarii habebat in * Des Cérémonieê du tacre, etc. Puis et Reims ,
collo tcrophulas graYissimas , qna infirmitaa 18a 5, in-8*,S xvi, p^ 447-46 1. (D» toucher dès
voeatur malum régis, b (Miracula sancti Fiactii, écrouelles,)
ap. BoUand. t. VI aag. p. 618, col. s.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 595
fort nombreuse. Les Eqpagnob» quand il y en avait, étaient touchée les
premiers, en yertu d*un ancien privilège auquel ils tenaient beaucoup. La
mention qu*Anelier lui consacre en deux endroits de son poème vient à
lappui de ce que nous disons , d'après M. Leber, de Tempressement et de
la confiance avec lesqueb nos voisins se présentaient à Fattouchement
royal, et ferait soupçonner que la Navarre espagnole encourait déjà au
xin" siècle le reproche adressé plus tard au pays d*Henri IV par Tun de ses
ennemis^.
Outre f ouvrage die M. Leber. voyez le traité d'André du Laurent , pre-
mier médecin de Henri IV, intitulé. De mirabiU stramas sananii vi solis
Gûlliœ regibus christianissimis divinUas concessa Liber anas, etc. m^ dc. n.
Parisiis , apud Marcum Orry, in-S"", et L'IncreiaïUé et mescretnce ia sortilège
phinement convoiacae, etc. par P. de TAncre. A Paris, chez Nicolas Buon,
M. DC. xxiï. in-4*, traicté AI, p. i Sy-i 7 1 .
Page a 58, rers 8999, coujdet lxxxvi.
Ce nom de Lenay, Lanay, Lenays , que nous avons transporté matérielle-
ment dans notre traduction, nous parait être Aanay ou Aunioy dé%uré. On
lit dans les comptes de Navarre :
Anna Domini millesimo ducenlesimo octogesimo quinto.
Compotas denarioram et bladi de tempore domini Clementis de Alneto , redditus eidem
per mérinos et balUvos regni Navarre, (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65^, fol. 53 recto.)
Le P. de Moret, pariant de ce chevalier aux années 1 280 et 1 282 , rap-
pelle Clémente de Alveto , par une erreur qui n est pas rare chez cet auteur;
car il appelle Aymar Crozat Azenario^, et le successeur d'Eustache de Beau-
marchais don Reynaldo de Ronay, alors que , selon toute apparence , le grand
Gartidaire qu'il cite porte Azemario, et l'acte de Santa Maria de Fitero
Rovray, ou du moins Rovay.
Quelques années après l'administi^ation de Renault de Rouvray, la Na-
' Quoi! Doof soitfiriroiw qu'an Mammc *«<««• <«''»7' •*«• •*• *»"• (^««••^ I-
Soit de feglisc giJlicane ^ ***~» ■«>«"•# i»^*» P- »*5- )
Protecteur et chef volontiert? ' Voyex Ann. dtl rtyno de Nawura, 1. XXIV,
NooftenteodoDs trop ses cMteBtf, chap. ▼, n** v et x?l; t. III, p. 43o. col. 1;
HYeut guérir des etcraidles p. 43i,coL 1, et p. 436, col. i.
Qui abondent en set quartiers.
BjwuiÊ M rUikMf dm ni iUnrj IV, «hu( U
75.
596
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
varre eut un gouverneur qui portait aussi le nom diAanixy; c était sire Ponz
de Morentayne, vicomte d*Aunay, qui paraît avoir été originaire du pays^
Page a 58, vers 4oi3 , couplet lxxxvi.
Le mot eratamens, qui se trouve encore plus loin, v. ia/ig et 4585,
veut bien dire possessions, comme nous Tavons traduit ici, en dépit de ce
que nous avons écrit plus haut , p. 83 , v. i ao/l , d*après le Lexique roman^
où heretamen, eretpmen, est uniquement rendu par héritage, hérédité.
Ces mêmes équivalents sont, un peu plus haut, donnés à heretat^, que
nous avons diversement traduit^; et le savant lexicographe ajoute quen es-
pagnol le terme correspondant est heredad. Sans doute; mais en castillan ce
mot signifie siutout terre cnUivée, ou de rapport, fundas, prœdiam, ager^ :
La vina y la heredad sirve no solamente al que la planté, sino tambien al que la cava
y la riega. (Fray Luis de Granada, Adiciones al Mémorial, cap. xxii.)
Y por esso aviso al labrador, que en tal tiempo y con tal modo y saz6n labre y are de
heredad, que su trabajo baya todos efectos. (Àlonzo de Herrera, Agricaltura, lib. I,
cap. V.) ^
Jajouterai qu*ire^^, héritage, avait le même sens dans notre ancienne
langue^, et cest encore le nom qu*on donne, en Berry, à la petite pro-
priété. Voyez Mauprat, t. I", chap. iv.
Page a6o, vers 4o38, couplet lxxxvii.
Nous avons traduit gofos par gonds; il parait que les Navarrais, à cette
époque , avaient ce dernier mot :
Pro operibus factis in stabulo régis, videlicet pro faciendo de novo fenestris, cum
' Annales, etc. lib. XXVII, escolios y adicio-
nes, n* 7, ano i3i7*, t. III,p. 554, col. 1. —
Diccion. de antig. del reino de Nav, t. III, p. 67.
' T. m, p. 5a7, col. 2, n^'ia.
' De même, M. Famiel traduit toujours
rrefa( par héritage, (V. Hist. de la crois, contre
les kéréLalh, p,3o2^y. 28a3;p. 236, v. 3329;
p. 238, V. 3372, etc.)
* Voyez p. 126, V. 191 4; et p. 1 32, v. 1999.
* Diccionario de la lengua castellana. , . com-
puesto por la real Academia espanola, in-fol.
t. IV, p. i4o, col. 2. (Cf. Dicc, de ont. del reino
de Natarra, t. Ilï , p. 366.)
* Les (rancs liomes denretés
A de tût le raino mandés ,
Lor iretés lor a rendues, etc.
Le Moman de Reee, v. gSSo ; t. Il, p. 6S.
• Apres se leva.. . sîre Jacques de Vissant,
qui estoit ricbe homme de meubles et d'héri-
tage , » etc. ( Les Chroniques de sire Jean Prois-
sort, liv. I*', part i, ann. i347; ^^^ du Pan-
théon littéraire, t. r',p. 270, col. 1.)
L*on poavoit partoat seureaiont
Labourer en son héritage,
GbaBson àê MsrlUl <!• Paiis. (Eitei ewr U
MMtfw, t. U » p. S75.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 597
Ugnis emptis, inslrumeiitis vocatis verlevele$ et gontes, ac davis empU» vocatis âe tomayl"
lera et âe entahlar, preparandis presepibns dicti stabuli , cum tegulis emptîs et portatîs
ad stabulum, cum locaiione et expensis latomorum, alîorum operarionim et mulie-
rum... xliiij solidosviij'denarios. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n** i65^, fol. 68 recto.)
On ne saurait douter que le mot gontes n ait ici le sens qi^ nous don-
nons à gonds, quand on voit cardines employé dans un article analogue.
Item pro cardinibus et vertovellis emptîs ad opus portarum et fenestrarum , et seris
emptis adopus porte turris, xij solidos. (Fol. 5 verso.]
Page a66, vers &i5o, couplet Lxxxvni.
Ce Garcia Martintz d*Eussa , dont Anelier nous raconte la mort funeste,
si ce n est son fils, était chevalier et avait eu en garde le château de Saint-
Jean-Pied-de-Port, ainsi qu'en témoigne la pièce suivante :
tPhilippus, Dei gratia Francorum rex, etc. Scire vos volumus quod nos Martino
Garcie de Eusse, mîliti, dedimus et concessimus quîngentas libras turonenses pro
missionibus quas fecit in custodia castri Sancti Johannis de Pede Portus, mandantes
vobis quatînus predictam pecunîe summam, prias vobis tradilo et deliberato omnino
diclo Castro, solvatis seu solvi faciatis eidem. Actum Meleduni, die lune post festum
Epiphanie, A. D. ii'' ce* septuagesimo sexto. ( Arch. de l'Empire, 3 — J. 6i40
Page 368, vers 4i55, couplet lxxxviii.
Ce Pierre Ayvar avait en 12 83 et 1284 la garde d'iin château, comme
on le voit par ces articles des comptes de Navarre :
Petro Ayvarr de Iriverri pro Castro Novo, per médium annum, ut proxime supra,
vij libras x solidos. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n"" i65^, foL 2 recto.)
Item eidem (domîno démenti gubernatori) , per manum Pétri Ayvarr, pro solvenda
retinencia de Castro Novo per médium annum usque ad Candelariam , anno octogesimo
secundo, vij libras x solidos. (Fol. 4 verso.)
Domino Petro Ayvar de Iriverri, pro Castro Novo, per médium annum usque ad Can-
delosam, anno octogesimo tercio, 1 kaficîa. (Fol. 9 verso. Cf. foi. 77 verso.)
Item Petro Ayvarr de Iriverri, pro retinencia de Castro Novo, xx kaficia. (Fol. i5
recto.)
De Cimaquera que fuit Dominici Pétri de Ayvarr, viij denarios. (Fol. 36 recto. De ÏAh
catione orlorum et alioram ortorum vocatoram abolecas. Cf. fol. 44 recto.)
Item Petro Ayvarr de Iriverri, pro castro de Liguin, per annum, ut supra, vîij libras.
(Folio 101 verso.)
Voyez encore folio 97 recto, où l'on trouve nommés Per Ayvarr et
Petras Symon de Ayvarr.
598 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page 368, en note.
Peu de temps après, la veuve de D. Pierre Sanchiz de Cascante et sa
famille, qui s étaient rendus en France pour obtenir. du roi le payement
des sommes; qui lui étaient dues, se déclaraient satisfaits par l'acte suivant:
Nos Heliss^dis de Triangulo, domina de Cascant, relicta defuncd Pétri Sancii« do-
mini quondam deCascant, Petrus Sancii, decanus Tutellensis, et Johannes Sancti,
miles, notum fisicimus unive|*8i8 presentibus pariter et ftitoris quod serenissimus princeps
Phiiippus, Dei gratia Francorum rex, nobis, nostro et Sancii Femandi, nostri, dicte He-
lissendis et dicti defuncti vin nostri quondam filii, nomine, competentem recompensa-
cionem fecit omnium missionum, expensarom et cnstamentorum ac deperditorum et
dampnorum quas et qne defunctus Petrus et nos in custodia et regimine regni Navarre,
seu in ipsius regni negociis expediendis feceramus a tempore mortis dare memorie
Henrici, quondam régis Navarre, genitoris percarissime domine nostre Johanne regîne
Navarre iliustris, usque ad obitum prefati Pétri Sancii, et quibuscumque temporibus
idiis. Quare nos tam dictum dominum regem Francie quam prefotam Johannam , demi-
nam nostram , quittamus in pei^tuum et absolvimus omnino , nostro et dicti Sancii Fer-
nandi nomine, de onmibus missionibus, expensis et custamentis, dampnis et deperdilis
memoratis, et quibnslibet aliis debitis seu prestationibus, que ab eisdem domino régi
Francie et domina nostra, seu altero eorundem, possemus petere usqne in diem pre-
sentem. Et promittimus , nostro nomine, nos et omnia bona nostra mobiiia et immobilia,
presentia et (îitura , ad bec omnia et singula obligando, nos factures et curaturos erga
dictum Sancium Femandi, quod baberi quittationem ratam et gratam habebit, et libe-
raturos ipsos dominum regem et Johannam, dominam nostram, erga dmnes, si forte
apparerent aliqui qui ab eis quicquam vellent petere, radone premissonim, et ipsos
quantum ad hoc indempnes servaturos. In cujus rei testimonium présentes iiteras nos-
trorum sigiUorum fecimus impressionibus conmuiniri. Actum apud Mdednnum , anno
Domini miliesimo ducentesimo septnagesimo sexto, die lune post festum Epiphanie
Domini. (Trésor des chartes, 1976 — là — J« 6i3.)
Nous apprenons du P. de Moret que la femme de D. Pedro Sanchiz de
Monteagudo , qu'il appelle doha de Traynuel et qualifie de matrona de singalar
vabr, se ligua avec la famille de son mari , ses amis et Eustache de Beau-
marchais, contre le meurtrier, et que celui-ci ne trouva d'autre moyen de
se dérober à leur vengeance qu'en se réfugiant en GastiUe^
Helissende ou Aelis de Trainel figure de la manière suivante, dans les
comptes de Navarre, pour 1 a 83 et années suivantes :
Domine Abdidi de Traynd pro eodem (complemento mesnadarie sue), 1 koficia.
(Ms. suppl, lat. n* i65', f* 1 o v*. Compot Roderki Pétri de Echalaz. Cf. fol. 44 v*, 79 r*.)
D.AhelidideTrajnd, pro complemento miliciarumsuarum,xlîbr. {^.^àr'^Comp.ejusd,)
' Annales del reyno de Nmoïta, lib. XXIV, cap. ni , S vi , n* s 1; t. III, p. 4 1 s, eol. s.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
599
Domine Ahdidi in tribnto herediUtit regb vocale sex Quynùnes, et molendini in
Yâla Franca« 1 kafida. (Folio 4o recto. Compot Lupi Ortkii, merini Ripperie. — Doua
Ttfwn ai vitam,)
Item domino Clementi gnbematori per partes, ridelicet pro mutoo facto domine
AheUcB de Traynel pro tribus sanmeriis emptis per manum Lnpi portarii , xxx libras
X solides. (Folio 70 recto. Compot Joffredi Descors, casteîlani castri Stelle.)
Item domine Ahelidi de Traynel mutuatum que débet reddere gubematori, x kaficia.
(Folio 84 recto. Compot, Lupi Garsie de Saltiids, servientù armorum apad Thebfu,)
La famille de Trainel à laquelle appartenait la veuve du sire de Cascante,
et qui compte parmi ses membres un chancelier de France, était de Cham-
pagne et déjà ancienne au xni^ siècle. Guiot de Provins, énumérant les
barons du temps passé dont Texemple est à imiter, s*écrie :
Qui- furent cil de Trieignel?
Molt se contindrent bien et bd.
La Bible Guiot de Prwins, y. 453. (Fabliaux et contes, édit de Mëon, t. II,
p. 323»)
Page 273 , vers &aaA, couplet xc.
Le comte d'Artois nommé ici est Robert II, mort le 1 1 juillet i3o2.
Voyez le P. Anselme, Hist généal. et chronol. de la maison royale de France,
t. I^p. 382, 383.
Page ^'jàt vers /12b'], couplet xci.
Les consuls et la commune de Narbonne répondirent à cette convoca-
tion par un don gracieux de mille livres tournois , somme qui ne doit pas-
sembler trop considérable si Ion songe à Timportance qu'avait autrefois
cette ville, siutouf par son conunerce^. Voici Tacte qui témoigne de ce
fait; nous lavons tiré du troisième thalamus de l'hôtel de ville de Narbonne,
déjà mis à contribution, poiu* le même objet, par D. Vaissete^ :
^ Dans Tune de nos anciennes chansons de
geste, il est question d*iine fourrure de prix
achetée à Narbonne :
.j. œrde d*or me donréf à Jadis ,
De hoinet pieret i a {dos de TÎj".,
Bt à ce file donrét oest otterio
Et oert and et die ridie rahin
Et œrte penne c*on appide ddfin ,
Que j*acatai à Nerbonne ht diit{
Si en donai de mon or le pins fin :
Qoi fa on dot, bien le peut fime ùk
Que n*ani firdt pour grant yrier venir.
Ne ne peut eitre entoskiët de Yenin
De nés .j. homme paiien ne sarraiin ,
Ne de nul derc, tant foit de aena garnis.
, * Qaî Ta ou dos, hiea se peoft faire fin
Jà n*ara tant poor grant cave venir.
Le Aomoji diê LomUê, Ms. dn fonds ds Gd-
kert, n* 6os , dn Roi gSSA —3. A, (dio
toi verso, col, t , v. i.
* Voyei les Preu¥es de THistoire générale
de Languedoc, t. IV, n* u , p. 66.
600 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Gaufridus de CoUetrîo, miles, consUbularios Carcassone, locum tenais nobilis riri
domini Guillelmi de Choardono , militis , domini régis senescalli Carcassone et Bitlerris,
universis et singulis per présentes fieri volunius manifestum quod Johannes Benedictos
et Amorosius, cives Narbone, pro se et consulibus urbis et suburbii ac communitate
Narbone, nobis sponte obtulerunt et exgratia, ut dicebant, mille libras turonenses pro
exercitu domini régis mandato versus Morlanum in Biamo, vel inde alibi in Navarram,
ita quod de predicto exercitu predicta communitas sit immunis. Quod nos Gaufridus
tenens locum dicti senescalli acceptamus, salvo jure domini régis et benepladto ejus in
omnibus , hoc acto quod si exercitus istius terre remanserit et non iverit in predicta
loca, predicta Narbone communitas ad solvendum minime teneatur, et quod per dictam
oblationem eidem communitati in posterum non possit prejudicium generari alicujus
nove servitutis ; ymo ei jus suum super hoc salvum remaneat in futurum , salvo jure do-
mini régis in omnibus, ut est dictum. Datum Carcassone, ij idus Augusti, anno Domini
m'cc"" Ixx* sexto. [Suit une déclaration du copbte de cette pièce, qui affirme Tavoir trans-
crite fidèlement.]
Le même jom*, les consuls de Narbonne firent plus amplement leurs
réserves par l'acte que voici :
Noverint universi présentes pariter et ftituri , quod accedentes ad presentiam nobilis
viri domini Guillelmi de Colletrio, militis, conslabularii Carcassone, tenentis locum
nobilis viri domini Guillielmi de Coardono , militis , domini régis senescalli Carcassone
et Bitterris, Johannes Benedictus et Amorosius, burgenses Narbone, et in ipsius presen-
cia constituli, pro se, considibus et universitate ville Narbone predicte, et nomine eo-
rumdem, protestât! fueruntquod per ea que dicent, offerent vel proponent, non inten-
dunt renunciare in aliquo suis libertatibus , consuetudinibus , usibus, ynmunitatibus sive
juri, nec sibi nec eorum posteris facere prejudicium, nec se, consules seu universitatem
predictam alicui subjicere vel submittere servituti; et salvis nunc et in posterum consu-
libus et universitati prediclb que superius sunt expressa, et que in casu présent! et simi- j|
libus pro conservatione predictorum sibi competere viderentur, et dicte universi talis in
omnibus jure salvo, dicunt et proponunt quo supra nomine quod ad submonitionem sibi
nuper factam litteratorie per dictum dominum senescallum, seu ejus aucloritate, super
exercitum seu etiam cavalgatam mittendis apud Morlanum pro guerre subsidio quam
gentes domini regb,ut dicitur, sustinent in Navarra, ire ex débite vel mittere non te-
nentur. Ceterura, propter honorem et reverentiam excellenti<!simi domini nostri regb
Francie illustris, et ex mera liberalitate ac gratia specîali , predictis protesta tionibus repe-
titis, pro se, consulibus et universitati predictis, predicto domino régi, et ipsius nomine,
prelibato domino constabulario obtulenAt et in presenti offerunt mille libras turonenses
pro subsidio gracioso per termines infrascriptos , si guerra processerint et exercitus eosque
idem dominus rex per se vel per alium fuerit prosecutus , ita tamen quod ratione guerre
predicte et exercitus nichil aliud possit peti vel exigi ab eisdem, affectantes ipsi domino
régi in tante necessitatis articule ex gracia subvenire. Termini vero solutionum ducen-
tarum mille librarum supt hujus modi : videlicet quingentas libras turonenses in primo
•
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
601
▼enturo festo Nativitatis Domini. Quam oUationem dictus constabularius aoceptavit, salvo
jure dicti domini régis et beneplacilo, grates agendo bui^ensibus supradictis. Acta sont
hec in civitate Garcassone , infira curiam ubi dominus seneftcallus predictas et ejus offi-
dales Garcassone audiunt causas, anno Cliristi Nativitatis milftsimo duceniesimo septoa-
gesimo sexto, rege régnante Philippo, ij idus Augusti, in presentia et testimonio magistri
Bartholomei de Podio, judicîs Garcassone, magistri Raimondi Gras, sacriste majoris
ecclesie Sancti Pauli Narbone, magistri BemardidePorciano.officialis Garcassone, Pétri
Marcendis, notarii Garcassone, et mei, Arnaldi Rosseti, publici Narbone notarii, qui
hec omnia scripsi et in publicam formam reddegi. Hoc est translatum, etc/
La susceptibilité de la municipalité de Narbonne est encore attestée par
une autre protestation des consuls déclarant qu'ils ne so§t pas tenus d aller
à larmée qui est à Morlaas ou en Navarre , ni de payer aides pour les ar-
mées, suivant leurs privilèges eVtnmunités. Voulant rassurer les Narbon-
nais, le connétable de Carcassonne leur donna connaissance de lettres
patentes du roi, qui repoussait toute intention d'imposer de nouvelles
charges à ses sujets de la sénéchaussée appelés à contribuer k l'expédition
de Navarre, et de porter atteinte à leurs libertés. Ceux-ci s'empressèrent de
consigner sur les registres municipaux la communication qui leur était faite,
et c est là que nous l'avons relevée :
Gaufridus de Golletrio, miles, constabularius . . . manifestum quod dominus senes-
callus litteras patentes serenissimi domini régis Francie, ejus sigillo pendenti cereo si-
gillatas, non viciatas, non cancellalas, nec in aliquà soi parte abolitas, recepit pridie,
formam hujus modi continentes : iPhilippus, Dei gratia Francorum rex, uniyersis pré-
sentes litteras inspecluris, salutem. Notum facimus qnod pro exercitu et cavalcata ad
submonitionera nostram extra regnum nostrum, prestandis a baronibus, militibus et
aliis fidelibus et subditis nostris senescallie Garcassone, nolumns eos alicui jugo nove
subjectionis submitti; concedenles quod proinde eis in suis libertatibus nuUum omnino
prejudicium generetur. Actum Parisiis , die Veneris ante festum béate Marie Magda-
lene, anno Domini millesîmo ducentesimo septuagesimo sexto.» In quorum omnium
* Suit le reçu de Pierre de Saint-Denys , re-
ceveur des rentes du roi dans la sénéchaussée
de Carcassonne et de Béziers , qui , plus tard ,
donnait en ces termes une autre quittance au
bourg de Narbonne pour sa part de Toffrande
faite au roi :
«Noverint univers! quod nos P. de Santo
Dyonisio, receptor reddituum domini régis
Francie in senescallia Garcassone et Bitterris ,
recognoscimus nos récépissé ab Amoroso et
HIST. OE LA 6DERBB DE NAV.
Laurencio deSarragossa, bargensibasNari>one,
ducentas quinquaginta libras turonenses de
parte contingenti universitati bargi Narbone de
oblacione facta domino régi ad exercitam Na-
varre, de quibus ij^. 1. iibris nos tenemus intègre
pro paccatis. In cujus rei testimonium sigillum
nostrum presentibus [duximus] apendendum.
Datum Garcassone, die Mercurii in crastmo
nativitatis béate Marie virginis, anno Domini
M* ce* Ixx* sexto. Hoc est translatum, • etc.
76
• »
602
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
premiasomm testinionio, nos dictu» tenena locuin dicti domini seneaodli, ad requisilioacm
Jobannis Benedicti et Amorosii, civium Narbooe, presaitibus littem wigiMum nostram
duximus apponendum. Actum Carcassone, anno Domini m*. ccMix*. sexto, et cUe M«^
curii ante festuni Assumptionis béate Virginia. Hoc est tranalatum, etc.
Voyez, sur la manière de lever les armées, en France, sons les rois de
la tix>isième race, ïHUioire de la milke française du P. Daniel , liv. III,
cbap. II, t. I, p. 69-87; et ies Fahlianx oa contes de le Grand d'Aussy,
t. m, p. 25, 26.
Page 376, vers ^290^ couplet xca.
La pièce suivante donne le dénombrejpent des denrées dont on appro-
visionnait les places fortes à f époque : #
Sepan quantos esta carta verân et oderén que yo, Gerin d*Amplepuy8, casteillano
del caslieillo d*EsteilIa, otorgo é vengo de conocido que he recebido de vos, me sire
Eustace de Biau Marches, govemador de Navarra, lodas tas cosas de yuso scriptas por
gnamizon del dicho castieillo d'Esteilla, de como se puede entender por las partidas
de yuso escriptas, es assaber : xl rovos de sal, mesura de Elsteilla, dnquocîentos roros
de ordio, veynt rovos de guarvanços, veynt rovos de favas, dos doxenas de pebre, ana
libra de çafiran, diez libres de canela/una libra de girofle, veynt rovos de nuezes, dos
dozenas de gingibre \ veynt dozenas de candelas de sevo, dos milleros de arenques, todo
^ A cette époque, on employait du gingembre,
avecdela cannelle, de Thuile, du lin, de la chaux
et des tuiles- de moulin, pour faire du ciment,
recette de charktaa, peut-être même de fripon :
t liem pro oleo, caice, lino, canela, gimgihre et
tegulis moiendini ad faciendum bitumen (ad
opns castri de Irurita),» etc. (Ms. Bibl. imp.
Suppl. lat. n** 1 65% fol. 38 recto.) — tltem
pro quadam cistema facienda et aperienda,
et quadam fovea ad faciendum fumum calcis,
tegulis et lignis emptis, saumeriis locatis ad
portandum kpides et cdcem, et iocatioae
operariorum operancium intra saxum ad fa-
ciendum eiaiemam, tennis li^dibus vocatis
2of4U extrahendis et portandis , faciendo bitu-
men ad opus cisteme, pice, résina, speciis,
oiivâa et oleo emptb, ut apparat per partes sui
libri , ij*^ zxvi libraa iij 8<^os. b (Folio 9 1 reeto.)
— IXautres ibis. Ton se passait d*épices, que
Ton remplaçait par des œu& et du fromage :
tPro operibus factis in castre de Estaqua,
impnmispro facienda quadam cistema cum bi-
tumine, ahnagra, oleo, linofi, calce, ovis et ca-
seis emptis ad opus bîtuminis, et instmmentis
vocatis cedaços, griilos et linteo ad opus bîtu-
minis, cooperienda cistema de lignis,» etc.
(Folio 18 verso.) — tltem pro oleo, lino et
calce emptis ad faciendum bitumen, vi H-
bras ? solides v denarios.* (Folio 38 recto.)
— • Item pro operibus ûictis in Castro del Es-
taqua per manum Johannis Sancii AmatiayD,
videlicet pro reparando muro circitercastnun,
reparanda dstema, cum bitumine, ferris , cake,
ovis, stiq>a et aliis necessariis emptis ad opus
bituminis, piastre facto ad opus castri, saume-
riis portantibus castrum aquam , ligna et alia
necessaria superius ad casUrum, latomis et
operariis ibidem operantibus per partes, pro
expensis latonaorum operancium defensiones
vocatas andamiones et dia opéra predicta qui
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
603
mesura d*Est«Ua, stopta é filo d^estopas que oostd xx« sueldos sancheles, donentos pares
de çapatos, dnquocientas escudieîllas, doiientos Yasos de (nst, dtiqpianta peilUças, bad-
lena que cost6 cient suddos sancbetes, sayn que C08t6 seis libras sanchetes, caynnamo
é cuerdas que costaron .rj. libras, alooton que cost6 dent sueldos , dos cargas de olio,
leynna que cost6 xx libras, carbon diez libras, sexe dozenas de cera, treynta dozenas de
filo para las baillestas, huevos é queso que costaron diez iibras sanchetes, allos é ceboil-
las que costaron Jx. sueldos, lardo fondido quatro libras sanchetes, gaQinas quaranta
sueldos sanchetes, tanailla por iener olio diez sueldos dos dineros sanchetes, paynno
que cost6 seze libras, para calças et otras cosas, dent libras de riz, hachas et ostillas de
fierro é maçoneros é carpenteros ocho libras sanchetes, ostilla de quozina cinquo suel-
dos et onze libras sanchetes, lanternas veynt sueldos sanchetes, cruyeillos cinquo suel-
dos sanchetes, fierro diez libras sanchetes, cedaços à barutieillos diez sueldos sanchetes,
Yeynt dozenas de cominos, treynta e très dozenas de abnendas, vinagre que costa qua-
ranta sueldos sanchetes, cient puercos, très et una libra et un quarteron de çucre\
ceboiUas que costan treynta sueldos, cient setaynta una quoqua de vino, mesura d'Es-
teilla; item dozientas seissanta seis kafices, dos de trigo, é dozientos é dos rovos de avena,
mesura d*EsleiUa; item cinquo quoquas de vino, mesura d*Esteilla; item doze baillestas
santiij* zliij operarii, et ciavis emptis, ut ap-
paret per partes soi fibri, Ixiiij libras xiiij so*
lidos iij denarios.» (Folio 53 verso.) — On
faisait entrer aussi du vinaigre dans la com-
position du mortier. L*un des auteurs du fio-
man de la Rose, décrivant la tour élevée par
Jalousie pour enfermer Bel-Acneil , dit :
Li mun ne doit pas fiure Iktite
Por eogin qa*on saiche getier ;
Car Ten destrempa le mortier
De fort Yinaigre et de chaut vive.
Edit. d« Hëon, t. I, p. i56, ▼. 3Si8.
Enfin, la tradition veut que la tour de fé-
glise de Thann ait été construite avec un mor-
tier fait avec du vin.
' Voyez , sur le conunerce , la fabrication et
Tusage du sucre au moyen âge, ci-dessus,
pag. 4s6-43o, et V Atkenmvan français , numéro
du 5 janvier i856, pag. i3, i4. — Je pro-
fite de Foccasion pour compléter ce que j*ai
dit du sucre violet, en rapportant un passage
d*Âmaud de Villeneuve , consacré à cet élec-
tuaire, qui vient immédiatement après le sucre
rosé, dont la préparation est annoncée comme
étant la même :
tSaccbarum violacenm proprie respidt vir*
tutem naturalem, et spiritualem, a(^>etitnm
dcjectum exdtat Datum cum aqua fiquiri con-
fert tussi siccae et cholericae. Datum cum ca-
lida laxat venirem. Datum cum frigida humectât
pectus, gulam, etmitigatsitim, et sstuationem
viscerum febricitantium acute, et confert ephe-
mene propter iram , et cardiacse ex bumoribus
calidis in stomacho. Datum cum ptisaua con-
fert pleuritids, peripneumonicis, ex materia
calida, et confert valde asthmati sicco. Datum
cum infiisione sandalomm, confert hepalids.
Ejus dosis est quasi J. i . mane et meridie; ser-
vatur per biennium , et fit ex viol, purpuren
bene depuratis a viriditatibus , et sacch. alb. ut
sacch. rosaceum. • Amaldi VUlaïunani Ànddota-
riam, cap. xv : De confectionihus. [AmahU ViUa-
novani, . . Opéra omn'ta, etc. Basileae, ex officina
Pemea per Conradum Wddkirch , cb b xxcv,
in<fol. col. 4a8.) — Parmi les auteurs cités ci-
dessus en note, p. 4S7« col. 3, nous aurions
encore pu mentionner Jean de Joinvilie, qui
s'exprime ainsi au sujet d*une localité de la
Syrie :
I Lendemain just Tost en un lieu que en ap-
pelé Piute poalain, U où il a de monlt bdes
eaues, de quoy Ten arrose ce dont le suere
vient > (Reeatû des kistariau du Guidée , ete.
tom. XX, pag. S75« D.)
76.
1
L
604 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
de guarrol, item mil saetas de garrot, item por siet vassels que coslaron viij* libras,
quinze sueldos sanchet'es , item quatre molinos manuales. Et en testimomo d^eato do a
vos , govemador antedîcho , esta mi carta abierta seeillada con mio seyeillo. Data en
Pomplona , domingo ante la fiesta de Santa Maria mediant agoslo, anno Domini u* ce*
Lxx* septimo. (Arch. deTEmp. 1277 — 342 — i.' 6i4 *•)
Voici maintenant une pièce qui nous donne le détail des munitions de
guerre dont étaient approvisionnés les châteaux de la Nayarre ;
Noverint universi quod nos Philippus de Montîbus, miles domini régis, senescallus
Carcassone et Bitterns * , vidimus , tenuimus et perlegi coram nobis fecimus , quas-
dam litleras sigillatas sigillo domini Eustachii de Bello Marchesio, militis et senes-
calli Tholosani, quarum ténor taiis est : « Noverint universi présentes lilteras inspecturi,
seu eliam audituri , quod nos Eustachius de BeUo Marchesio , miles , pro excellentissimo
domino rege Francorum et regni Navarre gubemator, recognoscimus et in verilate con-
filemur quod Nîcholaus, predicti domini régis serviens, de mandato nostro recepita
Colino de Carcassona , operatorio ballislarum domini régis predicti apud Pampilonam ,
quadraginta sex coffres plenos sagitarum, et vîginti septem scuta magna, et duo parva,
et duas tiendas, et unum saccum ûli, et canabim pro cordis ballistarum, et triginta duas
claves ballistarum, et unum saccum pennarum ad pennandum sagitas, et quatuordeciro
sculpos ligni pro columpnis ballistarum ; item viginti balHstas torni duornm pedum ;
item triginta ballislas torni unius pedis; item très ballistas de lomo, et très tornos ad
tendendum ballistas ; item viginti 1res croces ad tendendum ballistas ; item ferros et ins-
trumentum ad operandum ballistas , item viginti quatuor streps ballistarum ; item duas
dozenas nucium ballistarum; item duas iibras de gluto piscis; item viginti libras ner-
vorum ad nervandum ballislas; item duas padodas metalli ad dîstemperandum glutum
et collam ; item duodecim libras corticis de bez ad cooperiendum ballistas ; item duo-
decim arberios novos ballistarum. In cujus rey testimonium dicto présentes nostras
litteras tradimus sigilli munimine roboratas. Data Pampilone, die Mercurii post festum
beati Andrée, A. D. m'.cc". lxx*". sexto. » In quorum premissorum testimonio nos, senescal-
lus Carcassone predictus , presentibus litterls sigiUum nostrum duximus apponendum.
A. D. M*. GG*. Lxx". octavo, in crasiino fesli Omnium Sanctorum. (Arch. de TEmp.
1378 — 39 — J. 61 4. On lit au dos : De arlilialura dimissa iaNavarra,)
On trouve dans le Dictionnaire des antiquités du royaume de Navarre,
à Tarticle Castillos, t. Y\ p. 214, m 5, plusieurs curieux inventaires des
châteaux de ce pays en i3o8, iSSg, i355, i356 et iSSy.
Il n'y est nullement question de livi'es , et cependant nous sommes au-
' Comparez le dénombrement donné dans * Suivant Brussel , cet officier exerçait en-
cette pièce avec celui des provisions du chà- core sa charge en 1383. (Nouvel Examen de
teau de Pampelune en iSaa. (Dicc. de ant. del V usage gênerai desjUfi en France, etc. iiv. II,
reino de Nav. 1. 1 , p. 3 1 7. ) cfaap. xxxv ; tom. I", pag. A9 1 , col. 1 .)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 605
torisés à croire que les ancieos châteaux de 1 autre côté des Pyrénées n en
étaient pas dépourvus. Dans un traité sur la manière de garnir un château
en temps de guerre, traité attribué au roi de CastiUe Alonzo X, mais qui
évidemment n* est pas de lui , il est recommandé d avoir une bibliothèque
pour la garnison : a Item sint ibi romancia et libri gestorum, videlicet
Alexandri, Karoli, et Rotlandi, et Oliverii, et Verdinio (?), et de Antellmo
lo Danter, et de Otonell, et de Bethon, et de Cornes de Mantuli, et libri
magnorum et nobilium bellorum et prseliorum que facta sunt in Hispania ,
et de iis animabuntm* et delectabuntur. »
Une autre absence que je remarque dans Tapprovisionnement du château
d'Estella, c*est celle du biscuit, et cependant on en faisait usage à 1 époque,
au moins dans les expéditions. Un trouvère, décrivant les préparatifs des
premiers croisés de Césarée, dit :
Là véissiés querquier mainte targe enPunkie ,
Et mainte lanche oussy qui fu en nimye,
Caudieres, cauderons, mainte targe noircie,
Viandes et besquis et le boin vin sor lie.
Le ChevaUer aa Cyyne, etc. v. iGoas ; édit. de M. de Reifienberg, t. II, p. 4^8.
Mais je m*en tiens à la Navarre, et en recourant au registre des comptes
de ce pays pour 1286, j'y. vois que le panetier du roi était venu y faire
du biscuit, article probablement inconnu avant lui dans cette contrée :
Item pro lignis emptis ad decoquendum panem biscoctum qnando Stephanus de G>m-
pigna, panaterius domini régis [Francie], venit in Navaxram, in viginti quinque diebus,
\ solidos. (Ms. suppl. kt. n" i65', folio 101 verso. Compot. Sancii del Trillar, ballivi Pam-
pilonensis, )
Gomme de nos jours, le biscuit était plus généralement employé sur
mer. Nous Tavons déjà vu, page 862 , compris dans le dénombrement des
provisions dun bâtiment du xv* siècle; le passage suivant nous le montre
dans une nef du xii* :
La nés fu grande et de biele façon
Et tant divers que ne V diroit nus hom.
La mers i fu portraite et li poison
Et tout li oir de France le roion
De CloeviSf qui tant estoit preudom.
Canbres i ot à molt grande fuison.
Dedens ont mis les auferrans gascons
Et pain et car, vin , claré à fuison
606 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Et de betcuii tant comme il lor fa bon,
Et vair et grit i misent li baron.
Hoon de BourdeU, ma. de la BiUiothèqae publique de Tours, foL 16 recto»
Y. i3. Cf. fol. 48 verso, v. 33.
Voyez, concernant le biscuit, THistoire de la vie privée des Français, par
le Grand d*Âussy, édit. de Roquefort, t. I*, p. ioi-io4.
Page 279 , vers 43a3, couplet xciii.
Je reviens sur la traduction du mot enig , parce que je ne ia crois pas
exacte. Selon toute apparence , cet adjectif a , dans le vers d*Anelier, le
même sens que imjoas dans ce passage d'Ovide :
Dira lues ira popnlis Junonis irdqaœ
Incidît, exosœ dictas a pellice terras.
Metam. lib.VU.v. SaS >.
Il faudrait alors courage , ou plutôt cœar irrité.
Je profite de Toccasion pour rendre compte du g que Ton s*étonne de
trouver à la suite du dérivé français d*ana5, le mot ung. Je ne fais aucun
doute qu*il ne vienne du latin unicas, tandis que le féminin ane^ sort d*ana.
Page 284 « couplet xciv, yers 443i*a3.
Quand on compare ce passage avec celui de l'Histoire de la guerre contre
les hérétiques albigeois, p. 3âo, 34 1, couplet clxix, vers 4909-1 q, on est
tenté de croire qu*Anelier s'est approprié, en les modifiant légèrement,
les vers de Guillaume de Tudela. Au reste, les voici :
D*entr*ambas las partidas H metge e 1 marescal
Demandan eus e aiga e estopa e 1 sal
E onguens e empastres e benda savenal ,
Pels colps e per las nafras de la dolor morlal.
Il n'est pas impossible , cependant , que les deux troubadours aient puisé
à une source commune.
* Voyex nombre d*aatres exemples , dans le
grand Lexiqae de Facciolati , Forcellini et Fur-
lanetto« au mot Inùfaus,
* Je ne connais que ce seui exemple d'oublié.'
Je te requiers que lu t'esveille ,
Et me dis ce que t'as songé ,
Ungnê autre fois pour la pareille.
Manuscrit d« la BibU iap. 0*719^, foli« a
vano.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE, 607
Au temps de la guerre de Navarre, les meges^^ ou médecins, et les maré-
chaux, ou vétérinaires, étaient ordinairement juifs ou maures. On le voit
par ces articles des comptes de Navarre pour ii83 et laSil, dont cinq
cependant semblent se rapporter à des chrétiens.
hem Aceu, Jadeo dnurgico, custodieoti vidneratos tempore gaerre, de dono guber-
Datons, per Ktteram ipsins, iij kaficia. (Ms. BûA, imp. Soj^l. lat n* i65*, fd. li
recto.)
Item magUtro Sancio, phisico, de dono domini Clementis gubernatoris pro servicio
facto dominio, x kaficia. (Folio 16 verso.)
Pro expensa eqaorum r^is quiescentiom Stdle, ctim gagiis garcionum cu8todien>
tiom ipsos , frenis et feiraturis emptis ad opus ipsorum , cum expensis garsionis Pétri Ros
et Audomelich, sarracenimedici, et locatione lectorum in quibus jacebant pueri, iiîj ^
iiij libras x solidos viîj denarios. ( FoL 37 verso. Cf. fol ^7 verso.)
De dcnnibus supra portam ferream nichil , quia Facen medicus tenet (Folio 6a verso.
De locatione domorum intra castrum [Tutele],)
Item pro expensis magistri Johannis, phisici et m[aj]ori8 domus gubernatoris, in xxiiij
diebos existendo in cnstodia Lupi Orticii infirmi , xvj lîbras x solidos yj denarios. (Folio 63
verso.)
Item Hichaeli de Burgos pro'curando dicto roncino, v solidos. — Item HichaeH de
Borgos pro medicando dicto roncino y solidos. (Folio 67 recto.)
Garsie Pétri de Miranda , &bro , pro medicandis eqois gubernatoris, xl solidos. (Fol. 69
recto.)
Item Gento medico pro servjcio facto dominio, vj kaficia. (Folio 83 recto.)
Si nos ancêtres s'éloignaient des juifs par souci pour leur âme , ils s en
rapprochaient pour la conservation de leur corps , qui ne leur paraissait en
bonnes mains qu en celles des mécréants. Wai^e racontant comment Appa:»
empoisonna Âmbrosius , nous apprend qu'il en était un :
Paiens ert, de Sessone nés.
Qui mult estoit enloçonnés.
De mecines se (aisoit sages , etc.
Le Roman de Brut, v. 8443 ; t. II , p. 4.
On lit dans un autre poème ancien :
An roi viennent dui Surian ,
Riche mire fisician ;
' Ce mot subatstait encore en Navarre au xv* siècle. Voyes le Dictionnaire des antiquités de
ce pays , 1. 1 , p. 3 14 « art. Me^,
608 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Molt il oitent par bonne foi ,
Il les menoit adés o soi.
lÀ Botnanz de Floiremont^ ms. de la Bibl. imp. n* 6973, foL 3 verso, col. 1,
V. 20. Cf. ms. 7^98*, Cangé a6, fol. 6 verso, col. 2, v. 7.
Concurremment avec les infidèles , le clergé exerçait aussi la médecine.
L'un de nos troubadours nous montre son héros aux mains d'an moine, le
plus habile médecin , dit-il , qui fût au monde :
De sobre un feltre obrat de Capadoine,
Se jatz lo coms . G. denan un moine ;
Non a tal metge d'aisi en Babiloine.
Le Roman de Gérard de RossiUon, p. iB, v. si.
A la même époque , certaines opérations de chirurgie étaient laissées aux
femmes. Voyez le fabliau de la Saineresse. dans les Fabliaax et contes, édit.
de Méon, t. III, p. &5 1 , 454 ; les Mémoires sur l'ancienne chevalerie, édit. de
Ch. Nodier, 1. 1", p. 35; les ancient Engleish metrical romancées, de Ritson,
t. ni, p. 2lx I ; et surtout le Roman de la Violette, p. 1 06.
Dans un autre poème, un Sarrasin manifestant à Godefroi de Bouillon
son étonnement de voir des femmes dans Varmée des croisés ,
■ Sire , dist Godefrois , très-bien ensonnyer
Lessevent nostre gent, pour iaus appareiUier,
De leur robes laver, de viestir et cauchier,
De la quisine faire, de keudre et de taillier.
Et de tourner le rost et le sausse b^yer,
Etgarirles navrés, de leur dekoucbier,
D'esbatre par amours qui en a desirier.
Le ChevaUer aa*Cjrgne, etc. tom. Il, pag. ^68, v. 16667.
Les soldats se traitaient aussi à laide de remèdes empiriques «et le plus
souvent superstitieux. « Plusieurs soldats, dit Pierre de l'Ancre, guérissent de
fort cruelles et grandes playes par le seul soufle, par le baiser ou par Tap-
plication d'im simple linge, qu*ib appellent Tart de S. Anselme. Il y a aussi
certaines gens qu'ils appellent en Espagne insalmadores , qui guérissent par la
salive et par le soufle ^ » Pierre de l'Ancre parle certainement des soldats
' L'Incredttlité et mescreance da sortilège plai- Martino del Rio. Lugdani , apad Horatium
nement convaincoë , etc. traicté III, p. i56. Gardoa, 1613, in-folio, lib.I, cap. m, <puB8t IV,
Cf. Du Sortilège, etc. ifDCxxvii, in-4', p. 34o; p. 1 4, col. 1 , D.
et Disquisitionum magicaram Lihri sex, auct.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 609
de son temps» et il vivait au xvii* siècle; mais il n y a point à douter ^jue le
remède qu*il signale ne fût employé bien longtemps avant lui. On le trouve
indiqué dans un ouvrage du xv* siècle ^, et si Ton cherchait bien , on en dé-
couvrirait sûrement des traces plus anciennes.
Page a86 , Ters 444a > couplet xcv.
n existe deux reçus de don Fortun Almoravid , Tun de cinq cents livres
tournois des deniers du roi de France et par les mains de maître Pierre
de Condeto, derc de ce prince, a par razon, dit la partie prenante, de las
eavaiUerias qae yo devo prender por honor^ ; » Tautre de onze cents livres de
bons tournois poiu* fin de payement des eavaiUerias du fief que D. Fortun
tenait de dona Johana, reine de Navarre^.
Le même personnage est encore nommé dans les comptes de ce pay s
pour 128 II et années suivantes :
Item Andrée Martini SteUe, pro complemento debiti in quo sibi tenebatur dominas
Fortunius Almoravit, videlicet pro firumento et ordeo pecte de Iriverri, et pro denariis
qaos Sancius Orticii, merinus, recepit in quatuor annb, xxxiij libras xj solidos iiij dena-
nos, etc. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat. n* i65^, folio Sa verso.)
Domino Fortunio Almoravit pro eodem (servicio facto dominio) c kaficîa. (Folio 4o
recto.)
Item eidem (guberaatori) pro mutuo facto domino Fortunio Almoravit, que fuerunt
vendita et retenta de paga gagiorum suorum, c kaficia. (Folio 4i recto.)
Domino Furtunio Almoravit, pro eodem in Erroz, iiij libras xij solidos vj denarios.
1 1tem eidem in Odieta xj libras x solidos x denarios. % Item eidem in valle de Esquavart
Ixxij solidos. 1 Item eidem in valle de Olave xj libras viij solidos. ^ Item eidem in valle
de Anue, in milicia superiori, viij libras xij solidos. (Folio 61 recto. Cf. folio ga verso.)
Item de viginti kaficiis panis cocti de dicta farina (non bone), quando dominas Far-
tunius Almoravit credidit intrare in Aragoniam et non intravit. (Folio 65 verso.)
De lezta macelli a prima die Januarii anno octingentesimo quarto usque ad secundam
diem Jovis ante festum nativitatis beati Johannis Babtiste anno octingentesimo quinto ,
qua die recepit villam de Œito dominus Furtunius Almoravit, xxx solidos vi denarios
obolum. (Ibidem.)
' c . . . ledict baiilif de joye par sa sentence aller le venin , ju8qu*à ce qn*il fust gnary. > {L$s
et an regard à certains rapport! des médecins Arrêts d amours, etc. A Amsterdam, mogcxxxi »
d*am<nuv, qui avoient rapporté le péril , et dict in-8*, t. I, p. 33. Voyez anssi ^note 5. )
qne la playe estoit en lieu dangereux, con- * Arch. deTEmpire, 137-— 6S01 — J. 61 4*
demna ladicte dame à mouiller de sa salive tous ' Ibià. s 1 o.
les moys la playe de son amy, pour (aire en
HIST. DE LA GDBaaE DB MAV. 77
610 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Donm Fortunk) Almeravit [nro eodem (complniiailo mflîdannn sBanam) in pecU
d«Faicibui^ îîij* kafioU. (Folio 76 recto.)
Pro domino ForiMo AluMriYÎt, de pccta de faure H de Neasol, ixw kaficw.
(Folio 75 verso.)
Domino Furtunio Almoravit pro eodem (complemento miliciarum suarum) ig* xWi
kaficia ij rova. (Folio 79 recto. Compot. Roderici Pétri de Eefudaz, merini, CL folio 80
verso. )
DoDino Furtunio Almoravit pro eodem ia pecta de Erros et de Guoçun , xx kaficia ij
rova iij quartalia. (Folio 79 verso. )
De pecta de Casseda nichil, qoia dominas Furtunius Almoravit tenet- (Fdio Si
verso.)
Domino Furtunio Almoravit pro eodem- (compkmento miliciarum suarom) ia pacte
de la Berrueça, in Echayo, in Oco, in Legaria, in Mirifuentes, in Laraga, in Faldbas,
in pecta de Aylloz et de Lecaar, in valle d*Ayllin et in Açagra, vi* xlv libras itij solides
X denarios. (Folio 89 recto. Cf. folio 106 recto.)
Domino Furtunio Almoravit, pro eodem iij' xiîj libras xv solides x denarios. (Folio 91
recto. Compot Roderici Pétri de Echalaz, merini.)
m
Item pro expensis ejusdem (almiraldi Sangosse), quando ivit apud Stellam ad guber-
natorem super cursu quem domini Furtunius Almoravit et Petrus Velaz fecerant in Ara-
goniam, de quo nolebant solvere quintum, xviij solidos. f Ilem pro expensis ejusdem,
quando iterum ivit apud Olitum super cursu quem familia domini Furtunii Almoravit
fecerat in Aragoniam, de quo similiter nolebat solvere quintum. (Polio 97 recto.)
En 1398, D. Fortunio Almoravid était alferez de Navarre, qualité que
deux anciens écrivains confondent bien à tort avec celle de gouverneur,
les fonctions de ce dernier étant alors remplies par Alphonse de Rouvray.
Réuni à D. Almoravid , évêque de Calahorra , D. Miguel évêque de Pàm-
pelune , Garcia , prieur de Roncevaux , et d autres prélats , des riches hommes ,
des chevaliers et des représentants des municipalités de la Navarre, D. For-
tun prit part à une ligue formée pour le maintien des fors , usages et pri-
vilèges du pays ^ : ce qui constituait un commencement d'opposition très-mar-
quée vis-à-vis du pouvoir royal. En 1 807, cette opposition était devenue de
Thostilité , à ce point que le 2 3 août le roi Louis Hutin ayant adressé de Tou-
louse des lettres aux représentants des divers états de la Navarre, poinr leur
commander d'obéir, en attendant son arrivée, au gouverneur Guillaume
de Ghaudenay et à ses officiers, D. Fortim, qui était avec D. Martin Se-
* Diccionn, deantigûed, del reino de Nwarra, 1. 1, p. 191.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 61 i
meniz de Aybar, à la tête des riches hommes, refusa de prendre coniiais-
sance de la lettre qui leur avait été présentée de la part du gouT^tieur,
dédarant qu'ils ne le considéraient plus comme tel depuis le milieu du motis
d'août, conduite qui trouva des imitateurs ^. Enfin le roi arriva en Navarre.
Son premier soin , s'il faut en croire le continuateur de Guillaume de Naogis^,
Alt de s'assurer de Fortun et de ses complices, de visiter et de pacifier le
royaume, après quoi il se fit couronner dans la cité de Pampelune. Que
devint le champion de la nationalité navarraise? L'auteur que nous venons
de citer n'en dit rien , pas plus que Guilbume de Fracbet, qui a reproduit son
récit en l'abrégeant'; mais en recourant au Mémorial des histoires, de Jean de
Saint- Victor^, on apprend qu'en quittant la Navarre, Louis emmena Fortun
avec lui à Toulouse , et que là il le retint en prison avec quelques-uns
de ses partisans. A l'exemple du continuateur de Guillaume de Nangis, l'é-
crivain présente le ricome navarrais comme un gouverneur qui avait formé
le dessein d'usurper la couronne : accusation contre laquelle s'élèvent la
loyauté dont il avait fait preuve pendant la guerre civile de Pampelune , tous
les actes auxquels il prit part dans la suite, et par- dessus tout les idées d'une
époque où de pareilles révolutions étaient inconnues.
Le P. de Moret, qui semble ne pas avoir connu les écrivains que je viens
de citer, mais seulement le prince de Viana et Tévêque de Rayonne D. Garcia,
prend à partie Sandoval et plus particulièrement Estevan de Garibay. Il ne
veut pas que Louis Hutin ait emmené D. Fortun Almoravid et les nobles
navarrais pour en faire des prisonniers d'état, mais au contraire pour les
avoir comme auxiliaires, et pour augmenter par leur présence l'éclat de sa
nouvelle cour. Avec le double témoignage que nous avons rapporté plus
haut, surtout avec les preuves qui nous restent de lopposition patriotique
de la noblesse navarraise à la domination française en Navarre, il nous
semble bien difficile que les choses se soient passées comme le voudrait le
P. de Moret. Au reste , ceux que cette discussion poiurait intéresser feront
bien de recourir aux Annales del reyno de Navarra^liv. XXVI, duip. ii, S vu,
n* ai; édit. de bidgclxvi, p. 5t26-53o.
' DiccwMiu de audgûêd, id rrme dt NmHorra, ^ Chnn, Girardi de FraekeL [Ibid. p. sS , j. )
1. 1, p. 395, 396. ^ Excerpta e Memôriali kûtonarum Jokmn, a
' Contûi. Chron, GuiUehni de Nangiaco, A. D. S. Victore, apud Script, rer. GaUic. et Pnincic.
MCGCTii. {Ber. GalUc. ei Franc. Script, t. XXI, t. XXI, p. 6d8, e.
p. 595, cCÙCkr.deS» Otnû, p.68a, c.)
77-
612 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page a86, vers àààà^ couplet xcv.
Maynader, qu*Anelier emploie plus loin, p. 3] a, v. âSâi, en parlant
des hommes d armes qui suivaient le roi de France , était le titre par lequel
on désignait, en Navarre, les chevaliers auxquels le souverain donnait une
somme annuelle, à la condition de le servir avec armes et chevaux pour
un temps limité ou quand le besoin s*en présenterait. Les grands seigneurs
aussi, à ce qu*i] parait, donnaient des mesnadas; on est du moins autorisée
le penser en voyant Lupo Eximino , seigneur d*Âgon , déclarer qu*il était
trop noble pour recevoir mesnaderia d autre que du roi. En 1 34o , Philippe
de Valois disait qu à la prière de pradhommes il avait fait dans le royaume
certains mesnaderos, dont les uns manquaient de chevaux et d armes, et dont
les autres vivaient hors du pays, de façon que, quand on avait besoin d'eux,
on ne les trouvait pas : en conséquence , il ordonna qu'à Tavenir il ne se-
rait payé de gages à aucun mesnadero habitant hors du royaume. Il y avait
aussi des étrangers enrôlés sous ce titre. En i346 , D. Miguel Ferez de Za-
pata , chevalier aragonais et conseiller du roi d* Aragon , recevait de celui de
Navarre quinze cavallerias ou mesnadas. Le roi D. Carios II, faisant don â
Ochoa de Urtubia de la maison de Yaben en i35i, lui imposait la condi-
tion de le servir, à ses frais , avec un homme d armes à cheval bien armé ,
comme il appartenait à mesnadero, cest à savoir quarante jours par an, en-
semble ou séparément. La même année, le roi accordait quarante livres
annuelles de mesnada à Martin Ferrandez de Medrano , à la charge d avoir
toujours un cheval et des armes, avec un compagnon, como à mesnadero
pertenecia. Les quarante livres formaient une mesnada double ou deux mes-
nadas , et pour cela on exigeait deux hommes de guerre : en effet , la même
année le roi fit ses mesnaderos d*Amal de Geylla et de Martin d'Agramont,
avec vingt livres à chacun d eux pour être toujours pourvus d'armes et de
chevaux comme mesnaderos. On donnait aussi à des Maures la solde attachée
à ce titre. En 1 355 , l'infant D. Luis , gouverneur de la Navarre, assignait par
an dix cahiz de blé et dix d'orge à Gajz Alpelni, alfaqui maure de Tudela,
pour qu'il fôt prêt et pourvu d'armes et de cheval pour le service du roi ,
comme il appartenait à mesnadero. S'il faut en croire un document invoqué
par D. José Yanguas, auquel nous avons emprunté les renseignements qui
précèdent, les mesnaderos ne pouvaient être en même temps alcaîds de châ-
teaux. Voyez Diccionario de antigûedades del reino de Navarra, t. II, p. a 4.
M. Raynouard, qui a donné place à mainader, mainadier, dans son Lexique
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 613
roman, t. IV, p. i Â9, col. q , omet de dire que ce mot existait également en
catalan ; Mosen Jayme Febrer la employé dans les vers qu'il a consacrés à
la bataille de las Navas de Tolosa :
Era Juan A:dlor
Caballer Talent,
Que corn mainader
Asisti en las Naves, etc.
Memor» histôr. de la vida y ace. del rey D, Alonso él Noble, apénd. p. cxvi.
Page a86, vers hià^jf couplet xcy.
On appelait Uces une muraille extérieure ou une palissade de bois que
Ton établissait en dehors des murailles et qui formait une sorte de chemin
couvert; presque toujours un fossé peu profond protégeait les lices, et quel-
quefois un second fossé se trouvait entre elles et les murs. Par extension on
donna le nom de lices aux espaces compris entre les palissades et les murs
de la place, et aux enceintes extérieures, même lorsqu'elles furent plus
tard construites en maçonnerie et flanquées de tours. On appelait encore
lices les palissades dont on entourait les camps.
On lit dans le Roman de la Rose :
Fors des fossés a unes lices
De bons murs fors à creniaus bas,
Si que cheval ne puent pas
Jusqu*as fossés venir d'alée,
Qu*il n*i éust avant meUée.
ÉdJt. de Méon, 1. 1*', p. iS6, v. 3873.
Voyez le Glossaire de du Gange, art. Licùe, n* 1 , t. FV, p. 1 o5, c. a ; et
le Dictionnaire raisonné de Tarchitecture française , par M. VioUet-le-Duc ,
1. 1*, p. 346, not. v.
Page a88, vers 4488, couplet xcvi.
Ge pont, sur lequel on passe fArga en sortant dePampelune par la porte
de France , a échangé son ancien nom , qu*il devait sans doute au hameau
le plus voisin ^ contre le nom de la Rochapea, qui lui vient de celui d'un
petit faubourg, bien postérieur au xin* siècle.
^ Il s*y trouvait déjà un couvent de femmes, ibidem pro eodem, 1 solidos. (Ms. Bibl. imp.
mentionné plus loin par Anelier, p. 3oo, Suppl. lat. n* 16 5^, fol. 9 recto.)
v. 4653, et dans les comptes de Navarre, en Item dominabus Sancti Pétri de Ripis, pro
1 s83 et 1 a8i ; eodem anntversario (regum), 1 solidos. (Fol. Zk
Item monasterio Sancti Pétri de Rippis, recto.)
614 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Deux troubadours , Pierre d*Auvergne et le moine de Montaudon , fiûiant
la reYue de leurs confrères, nomment En GaiUelms de Ribas^; mais il est à
croire que ce dernier nom se rapporte à Ribes, dans le départemeot de
TArdèche , à moins que Ton ne préfère une localité appelée de même dans
celui des Hautes-Alpes, commune de FreisMuières, ou un hameau de la
commune de Naintré, près de Ghâtellerault (Vienne).
Page 296 , vers ASgo , couplet xcvii.
Il s agit de Roger Bernard m , comte de Foix et vicopite de Gastdbon ,
mort en i5oi. Voyez l'Histoire de Béam, de Pierre de Marca, liv. VIII,
ch. xxviii, p. 787-79Q; et l'Histoire de la maison royale de France, etc.
t III, p. 347.
Page 396, yera iSgi, couplet xcrii.
Le seigneur nommé dans ce vers était Géraud V, comte d'Armagnac et
de Fézensac, mort en iîi85, dont il existe une lettre à Edouard ï*, roi
d'Angleterre , pour lui demander sa protection dans un procès qu'il avait à
la cour de France , au sujet d'hostilités commises entre les habitants d'Auch
et ceux d'une bastide voisine. Cette pièce, qui porte la date du 6 octobre
it2 73 , a été publiée par M. Champollion-Figeac, dans les Lettres des rois,
reines et autres personnages de France, depuis Louis VII jusqu'à Henri TV,
1. 1^ p. i63, 164.
Plus loin, nous retrouvons le même baron dans une lettre de Jean de
GreiUy, sénéchal de Gascogne, au roi d'Angleterre, sur l'état des afiisdres en
Périgord, Armagnac et Fézensac. Géraud avait été pris dans un château
près de Toulouse , et tant lui que son frère l'archevêque d'Auch avaient été
si malmenés par le sénéchal de la première de ces villes, qu'ils s'étaient
vus dans la nécessité de livrer à cet officier, qui n'est pas nommé , la $^
conde avec son château; mais, au moment de la livraison, le prociveur du
comte, autorisé à cet effet, avait déclaré que son maître tenait ce château ,
comme tout ce qu'il avait, avec hommage lige , et d'autres services spécifiés ,
du roi d'Angleterre*.
Voyez, sur Géraud V, l'Histoire de Béam, de Pierre de Aforca, p. 6o3 ,
^ Chois des poésiis ori^inaUs des trwdfêdnun, * Letires des nu, nma, etc. 1 1** , p. 3io.
tom. IV, p. S98» 373. Celte pièce, aeatdate, esldl*eimfOB is83.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 615
607, 616, 6^2 , 776, 778, 83o, 835; et THistoire. . . de la maison royale
de France, t. m, p. àià.
Page 396 , vers ^Sga , coujdet xcvii.
Le comte de Périgord ici nommé était Archambaud II , qui vivait encore
en 1295. Voyez une notice sur lui dans THistoire. . • de la maison royale
de France, t. III, p. 72.
Page 296, vers 4593, couplet xcvii.
Il s'agit ici de Jourdain V, baron de ITle-Jourdaîn^, que Ion retrouve
plus tard tenant le château de Gasaubon du roi d'Angleterre*. Vers 1 290,
ce chevaber lui adresse une pétition pour demander la confirmation d'un
pariage convenu avec le roi de France , et Edouard I* répond qu'il soit mandé
au sénécbal de Gascogne, s'il trouve le pariage profitable à la couronne, de
le souffrir, sinon de remettre les parties en l'état où elles étaient antérieu-
rement^. On a d'autres lettres du même prince datées de Westminster, le
quatrième jour de novembre i3i8, et adressées à Joiu*dain de llsle, pour
le prier d'intercéder auprès du pape en faveur de Bertrand de Goth , vicomte
de Lomagne, et d'Amanieu, sire d'Albret^; mais, à cette époque, Jour-
dain V ne vivait plus : c'était Bernard-Jourdain, VI* du nom, son successeur,
qui mourut en 1 3âo\
Page 396, vers ABgA* couplet xcvii.
On est conduit à penser que le premier des deux barons nommés ici
avait pris part à la croisade de 1 270, en lisant ce^ Les très pendanz aa senes-
ckal pour Sycart de Montant :
Allions, filz de roi de France, coens de Poitiers et de Tholose, à son amé et son fael le
seiieschal de Tholose et d*Aubijois , salua et amour. G>me entre nos , d'une part , et nostre
amé et nostre fael Sycart de Montaut, chevalier de Tevesché de Tholose, d*auire, soient
fêtes certaines covenances per quoi il nos doit servir outre mer en Taide de la Terre Sainte,
' SêtL généd, et ekrotu dé la maison royale de France, dopais Loais VU jusqu'à Beari TV, publ.
Prmce, t II, p« 705, 706. par M. Champollion-Figeac, 1 1, p. 36i.
* Catalogue des rolles gascons, normans et ^ CataL des rolles gascons, etc. 1. 1*', p. 54*
fiançois, etc. par Hiomas Carte, 1. 1, p. 33. * HisL de la maison royale de France, i, II,
* Lettrée des rois, retnes et aatres pereonnages de p. 706, 707 •
616 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
si comme il est plus pleinement contenu en ses lestres pendanz et de ses pleiges qu*il
établi pour li principals rendeeurs : c'est assavoir Guillem Unaut, chevalier, et Sycart,
vicomte de Lautrec, domzel , lesqueles lestres nos avons par devers nos scellées de leur
seaus, nous vous mandons que vos faciez lever le foage des homes de la tere dudit Sy-
cart, tant de la seue tere propre cum de celle tere o nous avons part o li, cum il soit
einsint acordé entre nos et li , et li faciez paier cinc cenz livres de tomois des premiers
deniers qui seront levez, ou ont esté levez, doudit foage receu de lur puble instrument et
ses lestres pendanz dou paiement que vos li auroiz fet desdites cinc cenz libres de tomois.
Ce fu doné à Loncpont, le juedi après la feste saint Martin d*yver, en Tan nostre Sei-
gneur mil ce Ix vij. (Epistglœ Alfonsi, comitis Pictavie et Thohse, laSo-iaâg, dans le
Très, des chartes, cart. J. 3ig, reg. lxxi, vol. I, fol. 55 recto.)
Cette pièce est suivie de cette autre, qui la complète :
Smescallo piv hominibas dicii Sycardi super dictofocagio,
Alfonsus, filius regb Francie, comes Pictavie et Tholose, dilecto et fideli nostro se-
nescallo Tholose et Aibiensi, salutem et dilectionem. Cum per nostras patentes lilteras
vohis scripserimus quod vos dilecto et fideli nostro Sycardo de Monte Alto, militi, quin-
gentas libras turonenses de primis denariis quos de focagio hominum suorum levave-
ritis, solveritis, vobis mandamus quatenus, non obstante dicto mandato, îpsos homines, si
coram vobis super hoc querimoniam protulerunt, diligenter audiatis, facientes eisdem
super predictis quodjustum fuerit et consonum racioni,convocat6consilio Guillermi de
Plesseio et Salomonis, clericorum nostrorum; et quantum ad alios , istud secretum te-
neatis. Datum apud Longum Pontem , die Veneris in octabis beat! Martini hyemalis , anno
Domini m" ce* Ix* vij*.
Auparavant, dans le même registre, folio 46 recto, on trouve d autres
lettres sous ce titre : Senescalh Tholose pro hominibus fVillelmi Unaldi et
Sycardi de Monte Alto.
Voyez encore folio 1 28 recto : Jadici vicario Tholose pro Baimando Atham
littera patens (Datum apud Longum Pontem , anno Domini m" ce* Ix" octave) ;
folio 1 3o verso : Au seneschalde Tholose et d*Aabijois por le conte sear les che-
valiers. (Ce fu donné à Loncpont le diemenche en la feste seint Jehan Bap-
tiste, en Tan nostre Segneur m. ce. \x viij); folio i3i recto et verso, folio
lia verso.
Page 296, vers àb^b, couplet xcvii.
Ce seyne de CaUnont est ou Bertrand, seigneur de Gaumont, de Samazan
et de MontpouHlan , en 1 292 , nommé parmi ceux qui servirent le roi Phi-
lippe le Bel, sous le comte d'Artois, en 1296, vingt ans après la condu-
sion de la gueire de Navarre; ou son père, Guillaume, II* du nom, qui fit
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
617
hommage, en 1260, à Alphonse, comte de Poitiers et de Totdouse, de sd
terre et seignemîe de Gamnont , à l'exception de la motte du château ,
qu*ii tenait du seigneur de Marsan ^ Voyez HisL généaL et chronol de la
maison royale de France, t. IV, p. 468.
Dans un registre du bureau des fînances de Bordeaux, G, fol. 1 1 7 verso,
Bertrand de Gaumont, damoiseau, avoue, le i3* à Tissue de mars 127^1,
tenir en fief du roi d'Angleterre tout ce qu il a dans les paroisses de Gau-
chinan et de Samazan , excepté les dîmes qu'il tient de Vévèque de Bazas ,
ce qu'il a au château de Bouglon et dans les paroisses de Gozet et de Bou-
glon, pour lesquelles choses il est obligé de faire hommage-lige, tant pour
lui que pour Arnaud de Marmande, Pierre de Lobenx, Arnaud Bernard
de la Roque et Pierre Grimoard , et de fournir un chevalier à l'armée du-
dit roi.
Dans le même registre, folio 4 9 verso et 118 recto, il est mention,
sous les années .1^172 et 1275, d'un chevalier nommé Anissant de CaunwtU
et qualifié de seigneur de Sainte<Baseille. A la première de ces dates, il
avoue tenir en fief du roi d'Angleterre tout ce qu'il a et possède à Sainte-
Baseille , à Landeron et autres lieux du diocèse de Bazas. Ailleurs on voit le
même personnage faire un aveu analogue pour d'autres terres qu'il tenait
en fief du comte de Toulouse^. Je retrouve encore dans un inventaire des
copies des titres du Trésor des Archives de Pau ^, Ana^sans de Gaumont
d'Audet, épousant Isabeau, fille d'Alexandre de la Pebrea et de Marguerite
de Turenne, dame de Bergerac et de Gensac, le 6 juin 1289.
* « Ego Willelmus de Gavomonte , conG-
teor.. . [me tenere] Gaumont, cum suis per-
tioenciis, excepta mota dicti loci , quam teneo
a domino de Marsa,» etc. (Trésor des chartes,
cari. J. 3 1 ^ , n*" 67, art. 7. Gf. Registre des Gefs
d'Albigeois, Poitou , Saintonge, Auvergne, Age-
nais, Quercy, Rouergucet Veoaissin, coté si au
Trésor des chartes, fol. 78 verso, col. 1 , art. 1 *)
* «Ego AnisanciosdeGavonioDte, domiaus
de Sancta Basilia, conGteor. . . me tenere in
feudum a domino comité quicquid habeo in
Castro de Mouceto et de Betmon, » etc. (Trésor
des chartes, cart. J. 3i/k, i^* ^7 « ort. 3.)
tEgo Anissancius de Gavomonte, miles, do-
minus de Manurc, confiteor. . . me tenere in
feodom . . . quicquid habeo in Castro et honore
HIST. DB LA GDEIIIIB DE HkY,
et pertinenciis de Manurc, et in Castro de
Moncasi et castro de Bertholio, cum honori-
bus et pertinenciis eorumdem , et quicquid
habco in diocesi Agennensi , excepte hoc quod
habeo in honore de Glarmont,» etc. (Ibid.
n- 27.)
« Nos, Bego et Anissancius et Guiscardus de
Gavomonte, fratres, coqGtemur. . . nos tenere
in feodum . . . quicquid habemus in castro et
honore Podii Miela. . . item quidquid habemus
apud Monbeus item ego Bego quicquid
habeo in castro et pertinenciis de Lauduno. . .
item ego Anissancius castmm de Gancor pro
uxore mea, et quicquid habeo apud Sanctam
Liberatam,» etc. [Ibid, n* 60.)
* Gollection Doat (Bibl. imp.), 1. 1, p. 73.
78
618
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Pag6 296* vere 45^, couplet xcvii.
Ce seynne de Berenx, Tun des grands barons du pays d*^bigeois, s ap-
pelait Gaillaume-Pierre , nom commun dans sa famille et qu'avait porté son
père, comme on le voit par les procédures des commissaires d'Alfonse,
comte de Toulouse, en 1 267 ^ Le sire de Berens qui se joignit à Philippe
le Hardi en 1^77 figure encore dans la charte suivante, dont la langue,
pour être du pays et du temps d^Anelier, n en diffère pas moins de celle
de sa chronique :
Gonoguda causa sîa a totz homes que En Guillem Père de Berenx , per mi e per totz
los meus presens et endevenidors, vend! per titol de perfiecha venda, sohri, quiti e
gurpisc e dezemperi per aras e per totz temps, seues retenguda que nom fas de re, a
moseinhor lo rei et a vos Pons Guillem de Gailhac, sobrebaile d'Âlbijes, presen e
rcceben, en nom e per nom del seinhor rei devant dig, .j. sester de froment et autre de
sivada , las quais .ij. seslers de blat me devio cessais per cadaus H parcenier dels molis
de la Pusla per los dîgz moli's. E vendi vos mai tôt lo dreg e tota la razo e tota la axio
que ien avia 0 que aver dévia en los digz mcdis per razo dels davant digz Jj. sesters de
Uat. e vos avetz m*en donat pretz bon e leial : so es assaber .xvj. libras de caorsins,
las quales i*ei agudas nomnadament de vos , e m*en tieng per be pagatz e noikig solvi ;
esse valiamai, doin vos tota la mai valousia, esseriei noing guiréns de totz emparadors,
esse nôg tengutz de la envictio ; per laquai envictio e per la guirencia sobredicha vos
oblîgui totz mos bes presens et endevenidors. E per mai de fermetat, doin vaing en tes-
timoni aquesta présent caria , ab la quai vaing meti en tenezo et em possessio per toU
temps et us prometi que jamai re nom demandariei. . . . Fâcha carta .v. kalendas mardi ,
A« D. M*, ce*. Ixx'. iiij'. Testimonis: Perramun, fomier,W. pairollier, Bernar de Gailhac,
P. Tholza, Johan Marti, notari, et En Guillem del Vallar, public notari de Gailhac,
que aquesta carta receubi et escriussi e de mo seinbal la seinhieri i* . (Trésor des chartes ,
cart. J. 3a3, 0*97*.)
Page ^96, vers 4597, couplet xcvii.
Ce seigneur de Tonneins était ou Gtdlhaumet Ferriol, dont on a un
aveu d'environ 1 260 ', ou Etienne Ferriol, Tun des deux témoins nommés
* HisL géu, de Languedoc, t. III, preuves,
n* oocuT, col. 58 1.
^ Le n** 98 te rapporte à une pièce de • P. de
Montagut, cavalier de Berex, » appelé dans un
autre docament, coté 94: «P. de MontagQt,
doDzel* • Ces deux pièces sont de même date.
(Cf. n'65.)
* • Ego Guilhalmetos Ferioli, confiteor vobis
Diagifttro Bono Coseti, judici Ageimenti pro
iliustri domino comité Tolosano, et de mandate
nobilis viri Guilhermi de Balneolis, senescalli
Agennensis et Caturcensis, présent! et requi-
renti, me tenere.in fendom a domino comité,
qnicquid habeo apud Tonenxs et apud Grezet-
lum ... et apud Gontadum , > etc. Suivent les
devoirs et les témoins. (Trésor des chartes,
cart. J. 3 1 4, n^ 37, art. i**.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 619
à la suite d'un semblable aveu^, et que Ton voit figurer dans la guerre qui
éclata ^entre Philippe le Bel et Edouard I". Il reçut du moins en i^^h une
lettre de convocation pour se joindre aux autres vassaux du roi d'Angle-
terre et laider à recouvrer la Gascogne , dont il prétendait avoir été dé-
pouillé par firaude. Voyez la collection de Rymer, 3* édit t. I*^, part, m,
p. 1 34 « col. 1 ; et les Recherches historiques sur la ville et les anciennes
baronnies de Tonneins, p. L. F. Lagarde. Agen, de Timprimerie de Prosper
Noubel, i833, in-8^ p. 39.
*
Page 296, Yers A&98, couplet XGV 11.
Quinze ans auparavant, Bertrand de Gardeyllac était au senrioe de TAii-
gleterre. On le voit par des lettres patentes de Henri III , en date du 1 & juil-
let ia6a, par lesqueUes ce prince reconnaît avoir fait recevoir le serment de
fidélité des consuls et de la communauté du château de Limoges, en son
nom , par Bertrand de Kardillac , alors son sénéchal en Limousin , Périgord
et Quercy. Voyez THistoire de Saint-Martial, etc. par le R. P. Bonaventure
de S. Amable, m* partie. A Limoges, par Antoine Voisin, m. dg. lxxxv.
in-folio, t. m, p. 67a, coL 2. Cf. Hist gén. de Langaed. t. III, preuves,
col. 477.
Page ag6, vers 4^99* couplet xcviii.
Le seigneur de Navailles , dont Anelier fait ici mention , se nommait Garci'
Arnalt; on le retrouve en i283 recevant des mains de Hagelinns de Vikio,
familier du roi d'Angleterre , une indemnité de dix livres morlanes pour un
cheval perdu au service fait pour ce prince au roi de Castille, en compagnie
de Rainfiroi de Montpezat, chevalier, qui reçut cinquante livres pour deux
chevaux tués, et à la suite de Gaston, vicomte de Béam, qui atteste ces
faits dans une charte datée de Pampelune le lundi après la fête de saint
Laurent. Voyez les Fœdera, conventiones , etc. de Rymer, troisième édit.
1. 1", part. II, p. 217, col. a.
Page 296, vers 46oo, coaplet xcvii.
Au nombre des seigneurs qui accompagnèrent Philippe le Hardi dans la
guerre de Navarre , il faut compter le comte de Blois , qui n y était point
' Trésor des chartes, cart. J. 3 1 4 , n** 5.
78.
620 HISTOIRE DE LA GUERRE DB NAVARRE.
obligé. Le roi lui en donna les lettres suivantes pour que ce service vo-
lontaire ne pût lui prëjudicier, non plus qu'à ses héritiers ou successeurs :
Philippus, Deigratia Francorum rex, universis présentes inspecturis salutem. Noium
facimus quod pretextu servicii a dilecto et fidelî nostro comité Blesensi nobis ex gratia
presti'ti in exercitu regni Navarre, nolumus eum, aut beredes vel successores suos,
aiicui jugo nove subjectionis submitti, nec sibi, vel heredibus aut successoribus ejos»
in libertatibns suis prejudicium aliquod in postenim generari. In cujus rei testimonium
presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigilluni. Actum Parisius, die Lune an(e
Pascha, annoDomini m**, ce**, septuagesimo sexto. (Arch. de TEmpire, K. 34* n" i5.)
Nous avons encore une requête présentée à Philippe le Hardi par
Amauri , procureur de nobles hommes Roger Isarn et Arnaud de Mar-
cafava, chevaliers, qui avaient servi le roi dans la guerre de Navarre; ils
demandaient à être maintenus dans la possession de leur état comme ib
étaient auparavant :
Régie Majeslali slgniflicat Amalricus, procuralor nobilium virorum domini Rogerii
Isami et domini Arnaldi de Marcafava, militum, existendura in servicio domini régis
in Navara , quod de mandato facto domino comiti Fuxi per dominum regem , ut dictes
dominus comes tcneret et servaret predictos nobiles qui fuerunt nuper in guerra dicti
domini comilis cum dicto domino rege, in eo statu in quo erant tempore dicte guère
incoate, et ne ipsos ofienderet, sub pena omnium que poterat dictus dominus comes co-
mitere contra regem, nuUum predicti nobiles sunt comodum consecuti. Cum postmo-
dum dictus dominus comes dictorum nobilium manifeste se ostendit inimicum, et
juridictionem et incursus et feuda militaria que ad dictum comitem et dictos nobiles
simul, tanquam ad perciarios seu perierios spectat, gentes dicti domini comitis appro-
priaverint et usurpaverint eidem domino comiti soli , et multa alia dampna et gravamina
dicte gentes diclis nobiiibus intulerunt, et idem dominus comes plura exsliterit comi-
nçtus : unde suplicant dicti nobiles sibiper clementiam regiam provideri ut, secundum
quod arestatum et promissum est eis per dictum dominum regem . sint sine periculo et
dampno, ita quod dictus dominus rex dictos nobiles, cum bonis suis que haberent sub
dicto domino comité, ponat ad inmediatum regium dominium, vel dicta bona ad ma-
nom suam recipiat, et det eisdem emendam alibi, vel saltem eosdem faciat ad solidam
pacem et concordiam dicti domini comitis recipi , proviso eisdem quod ea que per gen-
tes suas post dictum mandatum innovata sunt revocentur, et eosdem in dicto statu in
quo erant tempore dicte guère incoate teneat et servet.
On lit à la suite de cette pièce :
Facit dominus comes audiri causas per judicem suum specialem in castro de Savar-
duno, quod est dictorum nobilium et dicti domini comitis, ubi tantum consuevit esse
judex comunis, etc.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 621
Vient ensuite une autre requête du seul Roger Isarn et de ses frères ,
qui donne plus de détails sur le service du premier à la suite du roi , et sur
les ravages exercés contre ses possessions par les gens du comte de Foix :
Régie Hajestati significat Amalricus, procurator nobilis vin domini Isami, miUtis
existentîs in servicio domini régis in Navara cum viginti hominibus armatis in eqiiis, et
triginta peditibus , et Isami fralrum , quod de mandato domini Ludovici condam bone
memorie fuerunt assignate domino Lupo de Fuxo, patri dictorum fratnmi, .l. libre
tnronenses annui redditus super castro de Mazerello pro emenda terre uxoris dicti do-
mini Lupi, matris dictonim firatrum, quam lerram dominus rex tenet Pro qua assigna-
tione, seu assisia, dictus dominus Rogerius Isarni, de voluntate dicti domini Lupi, patris
sui, cum dicta assisia facta fxjusset pro emenda terre matris sue et dicti fratris sui, fecit
homagium nuper apud Carcasonam domino régi; et postmodum cum dictus dominus
Lupus intrasset ordinem ospitalis Iherosolimitani, et sic filios suos de dicta assisia et
aliis bonis suis tanquam mortuus saisivisset, dominus Guillelmus de Corde, senescallus
Carcasonensis , assignavit diem dictis fratribus ad ostendendimi lîteram suam de dicta
asisia. Quas cum non possent ostendere , quod easdem , cum multis aliis cartis et aliis
rébus , amiserant in quodam castro (|uod gens domini comitis Fuxi combuserunt eisdem
nuper in guera domini régis , in qua guera dicti fratres erant cum domino rege , dictus
dominus senescallus posuit dictam asisiam ad manum domini régis, licet tam dicti
fratres quam dictus dominus Lupus , pater eorum , dictam assisiam per triginta annos et
amplius tenuissent. Unde supplicant dicti fratres ut pro jure et gratia dominus rex faciat
eis dictam assisiam restitui, offerentes se paratos ad servicium regium in omnibus par-
tibus mundi. (Archives de TËmpire, J. io3o, n^ 63.)
Suit une note destinée à retrouver la trace de Tassise réclamée.
Page 3oo, vers 466o, couplet xcviii.
Le troubadour Guiraut Riquier parie d un chemin de pèlerins dans le
voisinage d une localité de la Gascogne :
D*Astarac venia
L*au trier vers la YUa
Pel camin romieu,
iMifuintapastoreUa, Tan 1376. (Le Parnasse occilanien, 1. 1", p. 336.)
Je trouve im autre chemin semblable , dans une petite ville de la Guienne ,
dont les coutumes nous ont été conservées : « E establissen , y est-il dit ,
que neguna bestia no entria per apastengar, del premier dia de mars jusqua
a la Sent-Martin , en segun prat que sia a segiu* de sa Lendulha en jusqua a
laiga del Drot, ni de Sen-Giralt en jus en jusqua a Servairac, aissi cum la riu
622 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
va , 6 de Servairac enjusquaia riumort, ayssi cum io comm aromnHi/ va , oetc.
(L'Esclapot, registre des archives de la mairie de Monségur, fol. 78 recto et
verso.)
Page 3oo, vers A673, couplet xcviii.
Un vieux trouvère , signalant la lâcheté de quelques individus, qui avaient
abandonné leur drapeau , termine par le même trait qu*Anelier :
11 ot tex trois o lui de mesnie escarie
Qui à oi^uel le tîndrent et à grant estoutie,
Et por paor de mort ont s*e8chiele guerpie ;
Jo sai bien ({ni il furent, mais ne*s nomerai mie.
La Chanson d^Anùoehe,ch, VIU, coapl. x; t U, p. 307.
Page 3o3, vers ^706, couplet xgtiii.
Chez nos ancêtres , il était assez d*usage d exprimer sa douleur en se frap-
pant la cuisse. On lit dans le précieux drame diAdam, que vient de nous
donner M. Victor Luzarche ^ : <( Cum venient Adam et Eva ad cultiu^am
suam , et viderint ortas spinas et tribulos, vehementi dolore percussi, pro-
sternent se in terra, et résidentes percucient pectora sua et femora sua, dolo-
rem gestum facientes,» etc. Mathieu Paris, rapportant Finipression pro-
duite au concile de Lyon, en ia45, par lexcommunication prononcée
contre l'empereur Frédéric H, ajoute que ses procureurs se battaient, qui
la poitrine, qui la cuisse, en signe de douleur '.
On se frappait aussi la cuisse pour témoigner de la joie :
Li rois Tentent, sa cuise bat
De la joie qu*il ot eue.
De la MaU Honte, y. i^o. (Fahliaux et contes , édit. de Méon, t. III,
p. aU.)
Page Soa, vers 471 5, couplet xgviii.
Le mot mi^l5,que nous avons traduit par cors , n appartient pas à la langue
des troubadours : aussi ne le trouve-t-on pas dans le Lexique roman. Il vient
de l'espagnol anqLJU^ que le grand dictionnaire de l'Académie rend par ins-
^ Touiv, impr. de J. Booserex, vdgcli? , * Matth. Par. Historia major, edit. Lond.
in-6*, p. 39. MDCLxxxif, p. SS9, L 5o.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
623
tramento màsico à manera de trompeta àerechay de métal, de que asaban los
Moros.
On conserve dans les cabinets des curieux d'anciens cors , la plupart en
ivoire et décorés d arabesques et de figures bizarres, dont le style paraît em-
prunté au genre d'ornementation usité en Orient. Ces cors, nommés olifants,
oliphants ^ soit à cause de leur matière , soit par suite de leur ressemblance
avec la trompe d'un éléphant, venaient probablement tout sculptés des pays
où vit cet animal ^, et figuraient parmi les objets de luxe des grands per-
sonnages ^, qui s'en servaient en guerre ^ et à la chasse ^, comme aussi pour
boire.
Le fameux cor, à quatre bendes de or, qui figure dans le lai de Robert Bi-
kez , avait cette dernière destination. Le vieux trouvère le décrit ainsi :
Li com estoît de îveure
Entaillez de trifure,
Peres î eut assises
Qui en le or furent misefl,
Berides e sardoines
E riches calcédoines ;
' Voyet le Glossaire de du Gange, au mot
Blêphas, t. III, p. 28, col. 1 ; et la Notice des
émaux du Louvre, par M. de Laborde,
II* part. Paris, Vinchon, i853, in-13, p. 4o8,
409, art. OtifanL On disait aussi cor et trompe
d^oUfant:
Vhu de quarante mil Arabii et Penant
En sonereut lor graides et maint cor d'oUJanî.
La CftoRMA <2'iiiCwe&«. ch. VIII, coapUt xsxix <
t. Il, p. %kT'
A tant a fait li rois sonar
.j. eor d'oUfani bd et der.
C'9ê^ de TVmm, ms. d« U Bibl. iiop. n* 6987 ,
folio 73 verto, cd. 1, v. ai.
Mil cor» d^olifant y sonnent à une fois.
L9 Ckevalitr aa Cyyn*, t. II, p. sao, v. 9177.
... ou palais où ly déduis fu grans
De oort sarrasinois , de trompes d'olifant,
ihid, u II, p. 396, V. i446i.
^ Cest-à-dire de Tlnde. Nos ancêtres, qui,
en général, ne se faisaient pas uçe idée bien
nette des contrées d*outre-mer, avaient changé
le nom d*Alep en Oliftme [La Chant, d^Ânt»
ch. VII, coupl. Tiii, t. II, p. i46), comme
si la Syrie eût été un pays à éléphants ou qu*il
nous en vint des cors divoire. Wace, faisant
mention d'un roi de TEspagne, alors au pou-
voir des musulmans, Tappelle ÂUfantin, (V. U
Roman de Brut g i, II, p. 207, v. i3i44, i3i47>)
' Le cor d^ivoire qvi tant fait à prisier.
Li RomoM d$ Garim U Ltktraim, t. II , p. s33,v. 1 7.
Sonnoient dl nakaire et dl riche olifant.
Le Chêvalitra* Cj^M, etc. t. II, p. 4* 4, ▼• i499a.
(Jng riche cor d*iyoire qa*il ama et tint ckier.
Ihid.fg, 5 10, V. 17941*
* .K. fets .XXX. groîles esems sonar;
Lhi com foro d*evori, gran e perdar.
AoNMii ib Girard de RMêilUm , p. 56, v. 9.
^ Voyez le récit de la mort de Begon de
Bdin, tué à la chasse; ce baron est représenté
. . .bien aparOlié
De bel arroî et de courant destrier,
Hneses chaudes et espérons d*or mier.
Et àson col on cor d*ivoire chier
A nenf viroles de fin or bien loiés ;
La gnidie en fn d*an vert paile prisiés.
Li tUmant da Gmia h LoiUnitii, t. II , p. sSs.
624 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
II fust fest de oUifaunt.
m
Ounkes ne vi si graunt
Ne si fort ne si bel.
Desus out un anei
Neelé ad argent;
Eschieles i out cent
Petiteltes de or fin.
En le tens Constentin ,
Les i fist une fée
Qui preuz ert e senée,
E le com destina
Si cum vous orrez jà.
Le Lai du Com, v. 4.1 . (Ufber die Lais, Seqaenzen and Leiche, etc. von
Ferdinand Wolf. Heidelberg, i84i, in-8", p. SaS. )
 la musique enchanteresse que rendaient les cent petites plaques d*or,
pour peu que Ton touchât le cor du doigt, cet instrument joignait une vertu
encore plus étonnante , vertu comparable à celle du fameux manteau mal
taillé, par le moyen duquel un mari, un amant pouvait sûrement décou-
vrir si sa femme, sa maîtresse lui était fidèle.
Quelque merveilleux que fût ce cor magique , celui d*Auberon n*avait rien
à lui envier. Voici en quels termes un autre trouvère en parle dans le por-
trait qu'il trace du roi de féerie :
.j. arc portoit dont bien savoit berser. . .
Et ot au col .j. cor d'ivoire cler.
A bendes d'or estoit li cors bendés ,
Fées le fissent en une ille de mer.
Une en i ot qui donna .j. don tel :
Qui le cor ot et lentir et sonner,
S*il est malades , lues revient en santé ,
Jà n*avera tant grande enfermelé.
Et Tautre fée i donna mieus asés :
Qui le cor ot, çou est la vérités,
S'il a famine , il est tout asasés ;
Et s'il a soif, il est tous abevrés.
Et l'autre fée i donna miex asés «
Q'i n'est nus hom , qui tant ait povretés ,
S'il ot le cor et tentir et sonner,
K'au son del cor ne l'estuece canter.
Le quarte fée le vaut mix asener.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
625
Quant li donna tel don que vous orrés ,
Que il n*a marce ne pais ne régné
Desc au Sec Arbre ne si de là la mer,
S*fl veit le cor et tentir et sonner,
Auberons Tôt & Monmur sa cité.
Huonde BoBrdele,m$, de la Bibl. de Tours, fol. 55 v*, v. 24.
Différent du cor de ia cour du roi Arthur, et de celui de Rimenhild,
qui paraît n'avoir jamais été autre chose qu'une corne à boire ^ celui d'Aube-
ron était plutôt petit que grand ^. Tout célèbre qu'il fût dans notre mytho-
logie nationale, il ne pouvait entrer en comparaison, sous ce rapport, avec
l'olifant du neveu de Charlemagne, du héros de Roncevaux. Nous n'en avons
pas la description ; nous savons seulement que c'était un don du grand em-
peretu* à son neveu', et que, celui-ci l'ayant embouché peu d'instants avant
sa mort, le son s'en fit entendre à plus de trente lieues. C'est là du moins ce
que rapporte Tiu*oId , l'auteur de la Chanson de Roland (couplet cxxxi , p. 68);
celui de la chronique danoise de Charidmagne dit quinze milles, et les
vieilles chansons islandaises citées par Olaus Wormius , vingt^. L'un est tout
aussi croyable que l'autre.
Ce merveilleux olifant était, dit-on, conservé dans l'église de Saint-Seu-
rin, à Bordeaux, où les pèlerins de Saint Jacques de Composte! le l'allaient
voir en passant^; nous ne saurions donc l'identifier avec celui que l'on garde
' En la batelrie est Rimel aprèt çoe entrée ;
Un corn prist gnu>t dont la Este ert gemmée *
K*entar ia bûche ert bien demi-pié lée ,
Si ert d*or affirican à merveille bien ovrée.
flom 0t Riwkênkild, p. %o^, ▼. |i59.
* Djst Anberont : « Encore atenderës.
Car j*ai çaiens .j. cor dlyoire der. . .
Enfl t*aumotoiere le pnés moll bien porter.
Uê HaoN d$ Boardêh. f<dio 64 reeto, y. ta.
Oo lit dans un antre roman , moins ancien
' Et liprevotlor court donner
.j. cor d*yvoire trop fetif ,
Qoi n*ert trop granx ne trop petîi (
Et pais lor di«t sans demorée t
•Se la gnivre ariet taée
Et ses vivres , qa il ne lassassent "
Que tantost le cor ne sonnassent ;
Car bien savoit de vérité,
HIST. DE LA OOSaRB DE MAT.
Tuil ser<nent envenimé ,
Enoor fost la beste tuée.
L* Roumut» de Clvii tt de Larii, nu. d« la Bibl.
imp. n* 7534*t folio loi vorso* col. i, v. 96.
* A nne Pentecoste fu Charles à Paris,
Venus fn de Saissoigne , s*ot Gnitedin ods ;
Sébile ia rolne , qui tant ot der le vis,
Dona à son neveu Baudnîn le marchii ,
A son neveu Rolant ToliÊuit qu*ot conquis> etc.
Bomcii d$ê quatre JUm d'AjÊHon , as. do !• Bibl. inip.
fond* de U ValliAn, b* 39 , folio 16 Ttrso.
Dont fist RoUandin cevalier
Caries, od maint fil depnndçr....
Et si conqutst son olifant ,
Qu*encor voient vîd et enfiuit.
Cknni^mrimitdtPkXppê MamUt ,v, iii^Oi t. I*',
p. iSi.
^ Voyez Danicorammonumêntorun lÀhritex, etc.
Haihiae, A*. MDCXLni, in-4^ lib. V, p. 35i.
" \^t à Bordeles la dtet de [vahur];
♦ 79
626 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
dans le trésor de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle et que Ion montre aux vi-
siteurs comme ayant appartenu à Charlemagne ^. Cette pièce, véritable-
ment remarquable, nest surpassée que par lolifant de M. le duc de Luynes,
le plus beau sans contredit de tous ceux qui nous sont parvenus : on ne sau-
rait donc trouver mauvais que nous en pariions ici avec quelque étendue.
En 1781, des recherches minéralogiques et géologiques ayant conduit
M. Thomas Riboud à la chartreuse de Portes, située dans la partie la plus
élevée de la chaîne méridionale des montagnes du Bugey, Tolifant dont il
s agit lui fut présenté par les religieux , qui devaient plus tard lui en faire
don. Suivant la tradition de la maison , qui le possédait depuis environ quatre
siècles , il avait été trouvé vers la fin du xiv', par des bergers au fond d'une
grotte ou anfractuosité de rochers , dans le territoire d'Ordonnaz , village peu
éloigné de Portes. Revêtu d'un double étui de cuir bouilli, il était posé
horizontalement dans le vide que laissaient entre eux deux lits de roches
saillantes, et n'avait été attaqué ni par le contact de l'air, ni par rhumidité.
Toute la superficie extérieure de cet olifant, qui est d'un seul morceau
d'ivoire , est divisée en huit compartiments ou sections , dont trois sont urnes
et cinq occupées par des bas-reliefs et des ornements sculptés et ciselés sur
le corps de l'instrument. Tous les objets étrangers, comme cercles, an-
neaux , etc. qui s'y trouvaient adaptés , ont disparu , vraisemblablement en
raison de ce qu'ils ressemblaient plus ou moins , comme matière, si ce n'est
comme travail, aux ornements décrits par Robert Bikez; on ne voit même
plus aucune trace de la dorure dont l'embouchure a dû être décorée *.
Les bas-reliefs occupent à peu près les trois quarts de la superficie du
cor, et chacune de leurs cinq sections embrasse sa circonférence. Dans la
zone supérieure , un cavalier monté sur un animal fantastique donne de sa
lance dans le derrière d un autre animal du même genre , de la bouche du-
Desnr Talter teint Seyerm le baron mots Dein ein ( Tunique à toi ) , gravés en argent
Met roUpban plein d or et de mangnns ; Joré. (Voyez Magasin pittoresque, U V\ 1 833 .
Updcrinleyeientkilàvunt. p. 1 lA, coL 1, et Souvenir dt Voyages, par
L« GAAiKonik Bolani. <dit. origiii«l«, eoopkt j)^ Nisafd. Paris, Michel Lévy frères, i855,
'^ in-i2, p. 347.)
» Ce cor, décrit partout , serait de fabrique , ^ ToUphant k Inmière dorée
occidcnlaie sHl était vrai qu*ii ftit fait avec une ^,5,^ à sa bouche, li sonne la menée,
dent de Téléphant envoyé â Charlemasne par ^ , . , ^ ^. '
i«,.j.i 1,* . flo«o« d» AoAMMwr. CTl4 par dn Gange, GIsm.
Haroun-al-Raschïd; il est attaché à un cemtu- ^ ., ^^j^ j^^ ,, ^^ ^^ ^5^^ ^,. ,^ ., ^,
ron de velours cramoisi sur lequel on lit les Mmumm,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 627
quel sort un serpent; à droite et à gauche sont des animaux également chi-
mériques, dont ïxm à face humaine. La seconde zone est occupée par des
lions afiBrohtés, séparés par une espèce d*arhre; dans la troisième, on voit
des oiseaux de proie enlevant chacun un lapin dans leurs serres, puis un
chameau, deux grands oiseaux huvant dans une fontaine, et un animal
couché. La quatrième 20ne, toujours en montant vers Tembouchure , pré-
sente des griffons et une sorte de bête portant sur son dos un oiseau de
proie qui la mord; enfin , au centre de la dernière zone , se voit une femme
dont les hanches exagérées semblent indiquer une origine arabe, ou plutôt
indienne, car je retrouve cette même exagération dans les figures colossales
des souterrains d'Ëllora qui font partie des sculptures nommées Rames-warra
et destinées, à ce que l*on croit, à rappeler les noces de Ram et de Seeta.
Au reste , le chameau et le buffle étranglé par un serpent suffiraient à eux
seuls pour indiquer Torigine orientale de Tolifant de M. le duc de Luynes,
origine que je me garderai bien d*assigner à trois autres cors d*ivoire , lun
dé la collection de M. le prince Soltykoff^ , l'autre du cabinet de M. Roux ,
à Tom*s, le troisième conservé à Bordeaux, dans celui de M. Durand, archi-
tecte. Ce dernier porte une croix inscrite dans un cerde.
Quant au fourreau de cuir de folifant de M. le duc de Luynes , il est cer-
tainement européen. Parmi les ornements qui le distinguent, on remarque
six compartiments en forme de losange et qui ont un caractère héraldique .
La forme indique des armoiries de femme ; le diamp porte à droite un
demi-château , à gauche une demi-fleur de lis , c est-à-dire de Gastille parti de
France. Il est vrai que cela n*est pas absolument correct, puisque Técu de
France fiit d'abord semé de fleurs de lis sans nombre , et qu'ensuite il n'en
porta que trois, !2 , i , et jamais une seule; mais enfin l'indication peut suffire.
La place d'honneur attribuée aux tours de Gastille annonce que le pro-
priétaire de l'olifant était Castillan , et le second rang donné à la fleur de
lis de France indique une alliance avec cet état. La forme en losange se-
rait-elle seulement une suite de la disposition des filets, dont f entrelace-
ment forme des losanges , au lieu de rappeler la navette qui était , avec la
^ Voyez Uandbook of tki Arts of the middU Arts aa moyen âge, par A. de Sommerard, al-
Affes emd Btimsioncê, translaied from the bnm, 4' série, pi. xxYi, xxviii, et 5* série,
Freach of M. Jules Labarte. London : Jobn pi. xi; et dans U Moyen Age et la Rânausanises
Mfirray, i S55 , in-S** , pag. 9 et i o , Gg. 5. — art. Choise» sect Mann et usages de la vu privée.
On Iroiyrera plusieura autres olifants daus les foL vi verso.
79-
628
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
quenouille, Tapanage de la femme? G est possible, mais non vraisemblable. Rien
naurait en péché que , dans ce losange , on donnât à Técu sa forme normale
et triangulaire, qui désigne spécifiquement un homme, et non une femme.
Jai dit que, selon toute apparence, lolifant de M. le duc de Luynes
était de fabrique orientale. Plusieurs passages de nos anciens trouvères nous
montrent dans les orchestres de nos ancêtres des cors sarrasinois ^ G*étaient
probablement des naJUs*
Sûrement ces cors n étaient pas tous en ivoire ou en métal précieux^.
Dans le Roman de Glaris , cité par Roquefort ', il est fiaiit mention de cors de
pin , et les auteurs de la Ghanson d'Antioche , du Roman de la Violette et
du Ghevalier au Gygne parient de buisines , de cors , de trompes d airain ,
de laiton , voire même d'ader *.
Dans le plus ancien de ces poèmes, il est fait mention d*im grand cor
montanier^. Je laisse le soin d'expliquer ce mot aux savants qui, reprenant en
' Pleoté d'ettrameDs oyiâei :
Vielles et talterionf ,
Harpes et gigues et canons,
Lens, rabebes et kitaires;
Et ot en pluseors liens nacaires
Ki molt très-grant noise fàisoienl ,
Mais fors des rontes mis estoient.
Cymbales, rotes, timpanons
Et mandoires et micanons
I ot et cornes et donçaines
Et trompes et grosses araines;
Ck)n iomzinoit et labours
I aroit mdt en lieus {Jusours , etc.
RomoM éê CUovKûdu . m», de Is Bibliothi^a* de
l'ArMoel, B.-L. fr. in-folio, n* 176, folîo 66
veno, col. 3, v. i|.
Là réissies meneslerex ;
Et sachiez qu*il i a de tes
Qui portent harpes et vides,
Salterimis, dtoles bêles
Et flétttes et aphonies ;
Si i ot maintes annonies ,
Tabours et ton iamdinou,
Entr*eus mainent grant taboarois.
Li .j. tument , lî antre saillent.
L$ Ibntoàr de Clarté «1 de Lom , m§. de U Bibl.
imp. n* 7Ô34', folio i58 rscto, éd. s, t. 3i.
Voyei encore un passage du Roman de la
Rose , cité par Roquefort : De FÉtat de la poésie
françoise dans les XI 1' et nu' sikcles, p 1 33 ; [e
ChtvaUer aa tygne, etc. t. II , p. 4 1 « v. 4347,
p. 170, V. 7740, et p. 4i4, V. i5oo8 (Cf.
p. 169, V. 74 14, Cornet sarrasinois, tahoar et
Clarion) ; 1* Histoire de S. Louis, par Jehan sire
de Joinville, édit du Louvre, p. 9 ; la Chro-
nique de Bertrand du Guesclin , t. ^^ p. 388;
enfin un extrait du rôle de la chambre des
comptes de Paris, cité au mot Nacara, n^ t, du
Glossaire de du Cange.
' Il est question de haisines et de trompes d'ar-
gent dans le Chevalier au Cygne, t. II, p. aoi,
V. 8644>p. 4i4, V. i5oo9. — ^ trouve aSia
files de plata dans une ancienne romance e^M-
gnole publiée dans le Romancero casleUano,eic,
por G. B. Depping. Leipsique, F. A. Brock-
haus, i844t in-is, tl, p. 39a, roni. a8i [Pa-
seâhase el rey moro^ etc.).
^ De ÏÉtal de la poésie fratiçoise, etc. p. 1 a 1 .
* La Chanson d^Anûoche, ch. I , couplet xr?
(t I , p. a5) ; ch. V, couplet iuliii (t. II, p. 65);
ch. VI, couplet IX (p. 83), couplet xxxiii
(p. &pa); ch. Vill, couplet xxvii (p. a33.
Cf. p. a38). — Ronuin de la Violette, p. lag,
V. a563. — Le Chevalier aa Cjrgne, t. Il , p. 1 Sg,
V. i74i3;p. a4a , v. 8967; p. 388, v. i4i95.
' La Chanson d^Antioche, ch. IV, couplet
XVIII ; 1 1, p. a a 6.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
629
sous-oeuvre le travail de feu Bottée de Toulmont\ se donneront la tâche
de le compléter : ces notes n ont d'autre objet que de leur servir de sabsi-
dia. Je veux seulement faire remarquer la ressemblance qu'offre le mot mon-
tanier avec menaier^ autre épithète de cor, de graile :
Il a sonné .i. graile menaier,
lÀ jRomaiu àe Kaoul de Cambrai, p. aoo.
Bilas prent .i. cor menaier.
Sa gent comence à ralier.
Le Ronmant de Claris et de Lariss ms. de la Bibl. imp. n^ 7534 S fol. i3â
recto, col. s.
De là sans doute les mots menuiax, monniaus, qui paraissent avoir eu le
même sens :
Et voit Frans ndier au son des menaiax,
La Chanson des Saxons, t II, p. 76 1 v. 4*
Sonnoîent tymbre et cor et ces trompes d*argent,
Naquaires et buisines et monniaus giettant vent.
Le Chevalier au Cygne, etc. v. gS 10; t. Il, p. a a 6.
A première vue, il semble que ce mot menuier ne soit autre chose que
l'adjectif manuel, ce qui après tout est une étymologie plus raisonnable que
celle qui est donnée dans le Glossaire de la langue romane^ ; mais on est tenté
^ Dissertation sur les instruments de mtu/^ae
employés au moyen âye, dans les Mémoires et dis-
serlations sor les antiquités nationales et étran^
gères , publ. parla Société royale des Antiquaires
de France, nouv.sér. t. VI I (Paris, mdcccxli?).
Ce qui se rapporte aux cors, trompes, trom-
pettes et cornets, se trouve p. 63-67, ^ 43-147.
— Les pages 1 64-1 66 sont occupées par deux
pièces de vers de Guillaume de Machaut, où
sont énumérés des instruments de musique en
usage au xn* siècle. Voici deux autres passages
de poètes plus anciens :
Âsses avoit et .i. et el,
Si 00m afiert à ménestrel.
Là sont trestnit si estmment. . .
Harpes, rotes, gignes, violes,
Lens , kintftires et ôtdes
Bt timpanes et micanons
Rii]>ebes et salterions.
Tabours et muses et flajos
I a asses graislcs et gros,
Flaûles d*argent traversainnes ,
Estives, cornes et doaçainnes.
Et d*aittres estromens asses
Que ne vont >i P^ tons nomma.
LiR^muu de Chomadu, as. an fonds de U V*l-
iièrt n* ôs (BiU. imp.}, folio 65 veno,
col. a, ▼. 37.
C3 jougleonr de ploisors terres
Cantent el sonent lor vieles ,
Muses, harpes et orcanons ,
Timpanes et salterions.
Oignes , estives et frestiaus
Et buisines et calemiaus.
De l'Àtn ptriUnê, mt.do U RiU. iap. 0*7909',
folio ik v«no , col. a , v. 37.
T. II, p. 170, col. 1, au mot Jlenii«(.
630
HISTOIRE DE LÀ GUERRE DE NAVARRE.
de renoncer à l'une et à l'autre quand on lit dans des poèmes que nous
avons déjà cités :
Del olifant haltes sunt les menées,
La Chanson de Roland, st. ccxL, v. 6 , p. i a8.
Li Rous r*a sa gent aûnée,
An .j. cor sonne la menée.
Le Roumani de Claru et de Laris, ms. 7534 N fol. 99 verso, col. 3 ,
derniers vers.
On sonnait aussi de la trompe à la voilée K II ne parait pas, cependant,
que Ton fit autre chose , dans Torigine', que tirer de cet instrument des sons
purs et simples, sans chercher à moduler :
Du menuel qu au col avoit ,
Sonna trois sons grans et tretis.
jRomoji de Pereeoal, dté par Borel et Roquefort.
Beaus fu li jors, et li esters fu for;
Et Vivions a haut sonné son cor
.ij. fois en graille , et li tierz (u en gros.
La ChevalerU Vivien, ms. de la Bibl. imp. n* 698S, fol. loS verso,
col. 1 , V. 17.
Nous avons ici Tëtymologie du verbe graisloier, graloier, gralqyer, que 1 on
trouve à chaque instant dans nos anciens poèmes avec soner et 6onc2îr '; ce-
pendant ii n'est pas défendu de croire, comme on l'a fait jusqu'à présent,
que grasloier vient du nom de Imstrument appelé graisle en ancien fran-
çais , et gracilis en latin. Le cas ne pourra être décidé que lorsque Ton saura
d'une manière plus précise comment on sonnait du cor à l'époque où le
verbe commença à être en usage.
Alors on employait surtout les instruments de cette espèce en guerre ,
pour indiquer les diverses manœuvres , ce qui se fait encore âujoiuxl'hui ;
* Le Chevalier aa Cj^ne, etc. v. 16666;
t. II, p. 449. s
^ Pour la fin du 11 v* siècle on trouvera com-
ment on doit corner, dans le Livre de la chasse,
par Gaston Phébus. L»a figure du manuscrit
de laBihi. imp. n** 7088, foi. 43, a été repro-
duite dans r Histoire des comtes de Poix de la
première race (Gaston III), publiée à Paris
en i834f in-8*, par M. Gaucfaeraud; et dans
Tarticle Chasse de M. Elséar Blaze. ( Le Moyen
Âge et la Benaiuance, fol. xii recto. Cf. foi. ir
V-.)
' Voyez la Chanson d'Ântioche, cb. V, coupl.
SUE (t. II, p. a6), et ch. VI, coupl. xxuii
(p. 1 32); 2a Morl de Garin le Loherain, p. 5o,
V. io44; le 'Chevalier aa Cygne, etc. t. Il,
p. i65, V. 7607, p. 3i6, V. 11987, p. 5io,
V. 17940, p. 519, V. 18914 , etc. Cf. Gloês,
med, et infim, Latimt, t. III , p. 545 , col. 1 ,
V* Gracilis, et t. IV, p. 357, col. a , v* Menetan^,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 631
mais il y avait cette différence que le plus souvent c'était le chef lui-même
qui appelait ses hommes au son du cor^, qui les ralliait ou qui sonnait la
retraite ^. Dans la paix , cet instrument servait aussi à annoncer les repas'.
A la fin du moyen âge , les cors cessèrent de nous venir d*Qrient; sous
Louis Xm, ils nous arrivaient d'Angleterre, et Sedan était renommé pour
ses trompes *.
Page 3o4« vers 4760 • couplet xcviii.
Entre autres lampes placées dans la cathédrale de Pampelune, il y en
avait une qui brûlait devant les tombeaux des rois de Navarre. Elle fut
rétablie, comme on le voit par cet article des comptes de ce royaume
en i!i84 :
Pro lampade ardente ante sepulcra regom in ecclesia Béate Marie Pampilonensis ,
XXX solides. (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat n*" i65\ folio 34 recto.)
Page 3o6, ver» 4759, couplet xcviii.
Ce tableau de dévastation, à rapprocher de celui qua tracé Guillaume
Guiart*, rappelle le sac de Lyon par Begon de Belin et les Lorrains :
L& véissiés les grans salles rober.
Chambres brisier et les escrins forcier.
Et les toniaus des celiers fors giter.
Les cbars garnissent et de vin et de blés;
Grant gaaing i firent, nus ne le puet nonbrer.
Defors as chans font les charrois mener.
Là sejornerent dusques & Tanuitier.
Matin leva Begoos qui fîi moût ber,
Le feu escrie, par tout le fait bouter;
La ville esprent, nus ne Ten puet tenser.
Là véissîez ces mostiers enbraser,
Et ces grans tors trebuchier et yerser,
* LeRoamanz de ClatU^et de Loris, ms. 7534*, Ce la ngna de retoner.
foiio 1 14 vcwo, col. a, v. 33. UR^moMd^Bfnt. Y. 98s4, 1. II. p. e?.
* La Chanson d:Antioche, ch. V, coupi. zrni ' LeOevaUér am O^i», etc. t II, p. 394,
(t I*, p. 37); ch. II, couplet XXVI (p. 199. ^' >A383.
Cf. p. 457).— Lî Bonums de Raoalde ComBrai, ^ Les Jeaw de Vincmum. etc. A Rouen, ches
p. 357, Y. 10. Jacques Gailloué, m.dcxxixv. in-ê*, p. i63.
On iit ailleurs : * la Broncà* iw ny«w %Ra^, parmi les
Dont firtArtas ses con corner, Chroniques nationales françaises, t VIII,
GMffleteibmâiiessoner: p. 196, v. Baéo.Cf.p. iSg.v. 4087.
632 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
La gent menue et les femes plorer.
De mors i ot que nus ne sait nombrer.
Li Romans de Garin le Loherain, t.* I, p. 197.
Les escrins dont parle ie trouvère ne sont pas ce qu'y voit son éditeur,
qui traduit ce mot par petites chambres, sortes de cabinets consacrés aux objets
précieux^ \ c'étaient des coffres portatifs :
Li somier sont trossé, li coffre et li escrin.
La Chanson des Saxons , coupl. L; 1. 1, p. 323.
Peut-être même faudrait-il y voir des espèces de tiroirs; on est du moins
fondé à le croire en lisant le fabliau des trois Bossus :
Uns chaaiiz ot lez le fouier,
C*on soloit fere charier;
EL chaaiiz ot trois escrins,,.
En chascun a mis un boçu. •
Fahliaas et contes, édit de Méon, t III, p. 348.
Les escrins étaient les armoires^ de Tépoque; on peut d*autant mieux
appliquer ce nom à cette espèce de meubles, que Ton y conservait les
armes de prix.
Un passage du Roman des aventures Fregas^^ quà cette occasion nous
avons cité plus haut, p. 679, en note, nous présente un serviteur appor-
tant de Teau dans un bassin précieux trouvé dans un coffre. Ceux dans
lesquels nos ancêtres serraient largent et les objets de prix portaient plus
généralement le nom de forcier, forchier, forger, forgier ou forceret, en
latin forcerias , forgeriwn , forsarius , mots dont lun figure déjà dans un in-
ventaire du trésor de la cathédrale de Saint-Paul dressé en 1296*.
' Voyez ie Glossaire de du Gange, au mot
Scfiniam, t, VI, p. i3o, col. 1. Gomme Jean
Bodd, Froissart emploie escrin en le joignant
kcojlre :
«... les aucuns ouvroient leurs coffres et
leurs escrins , « etc. ( Liv. I**, part, i , ch. cclxxii ;
éd. du Panthéon littéraire, 1. 1", p. 3 1 5, col. a.)
« . . .les escrins et les coffres pleins de bons
joyaux. • (Liv. I", part. 11 , ch. xix ; t. ^^ p. 3 1 5 ,
col. 3.)
' On a commencé par dire ormoû^ : c II y a
en la maison de prest, dit Gleirac, magasins,
cabinets, armaises, tirettes, coffres, bahuts,
layettes , cassettes , et quaisses. . . k mettrtr et te-
nir les joyaux, vaisselle d^argent, meubles et
marchandises portées en gages', « etc. (Usance da
négoce ou commerce de la banque des lettres de
change, etc. A Bourdeaux, par Guillaume de la
Gourt, 1670, petit in-12, p. 168.)
' Page 11, V. 17.
* The History of Saint PaaTs Caihedral in Lan-
don, etc. by Sir William Dugdale. Loadon,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
633
Pendant tout le moyen âge, jusquà une époque assez rapprochée de
nous, les cofires tenaient , avec les lits, la première place dans le mobilier
des appartements , où ils servaient aussi de sièges :
PTest pas bons & saionier de vainne
Gerurs, quant vi Tostel si povre.
Séir le font desor .j. coffre
Li chevalier, etc.
Roman de la Violette, p. 80, v. 1667'.
«
On leur donnait aussi le nom de huche^, et leur place était surtout au
pied des lits :
Et se li covient huches
Et corbeillons et cruches ,
Le chat aus sons prendre
Por les huches desfendre.
De tOastiUment aa Villain, A Paris, chei Silvestre, 11. dccg. x\xiii,
m-8', p. 12."
Sus une huche aus piez du lit
A cil toute sa robe mise.
Da Chevalier à la rohe vermeille, v. 66. (Fabliaax et contes, t. III, p. ^^^»)
rompoient coffres et huches, etc. (Les Chroniques de /. Froissart, liv, III,
chap. Lxxxviu, ano. iSSy; t. II, p. 643t c. a.)
1818, in*foI. p. 3i 3, ool. 9, art Craces, — G/055.
med. et inf. Latin, v* Forsarius, i, III, p. 373,
col. I. Cf. p. 348, col. 3, et 356, col. 3. Aux
exemples français qui y sont cités et qui tous
établissent la synonymie de forcier, etc. avec
coffre et escrin, on peut ajouter ceux qui nous
sont fournis par la Chronique de Bertrand du
GnescUn, 1. 1", p. i5, col. 3 , et p. 60, en note,
et par U Bornons de Bauduin de Sehourc, ch. it,
▼. 780, t. I", p. 130; cb. ▼, ▼.887, 905, 910»
p. ii8, 149; etcb. xiT, V. 9i3,t. II,p. 307.
^ Dans le Roman de Garin le Loherain, un
messager envoyé au comte de Flandre le trouve
dans sa tente,
Sor on oo&e où se mt.
T. I», p.aU.
Mais là rien de plus naturel que d*avoir pour
meubles des coffires servant k transporter les
BIST. DE LA 6UBRRE DE XAT.
effets. Il y en avait même de destinés à la célé-
bration de la messe en campagne. L'autd por-
tatif dont il est question dans une pièce de Tan
1 391 [Fœdera, conventiones, etc. 3* edit. tom. I
pars II, p. 89, col. 3), rentrait probablement
dans cette catégorie. En 1 S 1 3 , Henry Algemon
Percy, comte de Nortbumberland , 8*apprétant
à rejoindre Tannée anglaise en France, empor-
tait un coffre-autd de ce genre garni de deux cou-
vercles, celui de dessus décoré de peintures re-
présentant Jésus-Cbrist sur la croix, la sainte
Vierge et saint Jean. Voyez Eememhrances Jor
the AppareL . . of Henry Algemon Percy, etc. by
Sir Frédéric Madden. [Archœologia, etc. vol.
XXVI, p. 4i3.)
' En bas latin hacha, hachia, hucellas, hatica,
( Voyez le Glossaire de du Cange , t. III , p. 3 74 ,
col. 1 et 3, et 735 , col. 3.)
80
534 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Donc veisftiex ces Bretons et ces routes entrer en ces hostds . . . rompre hoches et
escrins» etc. (Les Chroniques de J. Froissart, t. II, p. 644 1 col. i.)
Une huche rompi , ou .i. escrin trouva.
Chronique de Bertrand da Guesclin, v. 65g; 1. 1, p. 38.
Placé devant une maison en temps de foire , un coffire servait à indiquer
une boutique, que souvent il constituait tout seul : ce qui a engagé
D. Carpentier à traduire par officina le mot arca d'une charte de' i34i ,
concernant Garsias, sous-doyen du chapitre de Troyes, dans laquelle il est
question d'héritages situés en cette ville ^.
Il n est pas jusqu'aux cages d'oiseaux auxquelles on n'ait donné le nom
de coffre :
Je vi par le trdis d*un cofire...
Oisiaus qui avoient piez beus ,
Qui furent pris sus la marine.
Le Dit des rues de Paris, v. 170. (FahUaax et contes, t. II, p. ii^)
Plus près de nous, le coffre, que nous voyons dans le palais des rois
de France en une circonstance peu honorable pour l'un d'eux^, avait ail-
leurs im emploi auquel il est fait allusion dans une expression prover-
biale dont nous ne nous rendons pas parfaitement compte. En effet, com-
ment expliquer ce vers de la satire m de Mathurin Régnier, où le poète,
interrogeant le marquis de Gœuvres, lui demande s'il doit continuer à
courtiser son maître ,
Puis sans avoir du bien, troublé de resverie,
Mourir dessus un cofire, en une hostellerie.
En Toscane, en Savoye, ou dans quelque autre Ueu ,
Sans pouvoir îaire paix, ou trefve avecques Dieu ^ ?
* tCom dediiset idem rex (Navarre) quod
ttullaarcha ante predictam domum de cetero
poneretar, qoamdiu idem Garsias viveret, niai
de voluntate ipsius; nos... protestamur, quod
post decessum ipsius Garsie, dictas rex aut hè-
res ejus , si voluerit, posait ponere de jure iiiam
arcam ante dictam domum in nundinis anle
dictis. I ( Chart, Camp. ms. Bibi. imp. n* SggS A ,
fol. 43o recto, col. 1. Cf. Gloss, mecL et inf.
Lêiin, t. I, p. 36A, coi. 1 , v" Arca.)
* Voyei la Confessioo catholique du sieur
de Sancy, iiv. I*', chap. vu, à la suite du Jour-
nal de Henry m, édit. de 17^6, t^III, p. 109.
Cf. t I", p. 38, sept 1577.
' Voyez encore un passage d*nne lettre de
M** de Sévigné du a août 1675, et une é{n-
taphe de Tristan THermite, cités par M. Qoi-
tard, dans son Dictionnaire des proverbes fran-
çais, 3* édit. p. is3, lai* — On disait aussi
piquer le bahut, (Voyes les Aventures du baron
de Foeneste , édition de M. Proaper Mérimée ,
p. a65.)
«r
*
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 655
Cette expression mourir sur un coffre , si nous ]a rencontrions dans un
écrivain du xiv* siècle , éveillerait dans notre esprit Vidée du dernier sup-
plice. Froissart , racontant « comment mes^e Hue le Despensier le jeune
eut la teste tranchée et ftit mis en quatre quartiers , » ajoute : « Première-
ment il fut trahiné sur un bahut, à trompes et à trompettes , par toute la
ville de Hereford, de rue en rue^» Ce bahut était probablement la bière
du condamné, appelée coffre dans le siècle suivant^. Au xvii', on ne traî-
nait plus que sur la claie , supplice infligé aux cadavres des suicidés , non-
seidement chez nos voisins , mais à Bordeaux ' , où ils lavaient probable-
ment importé.
Quelles étaient la matière, la forme et la décoration de ces coffres? Je
laisse à un habile archéologue le soin de décrire ceux qui nous restent,
et, sans recourir aux renseignements intéressants recueillis par Téditeur
des Comptes de largenterie des rois de France au xiv*" siècle^, je m*en
tiens à quelques indications fournies par les documents anciens que j'ai
pu consulter. Un trouvère du xin' siècle nous montre l'un de ses person-
nages appuyé
Sor .j. coffre bendé de coivre.
Roman de la Violette, p. aS, v. kà^. .
• Dans un autre roman il est question d'un escria qui est ferés d'uchier^,
lin inventaire de la même époque nous oflre un coffire appelé quarellet,
feiré de plate ferrure , prisé trente-deux sous ; un autre ferré de ferrure
«ouvrée à coquelles, » estimé vingt-quatre; trois cofifres pareils couverts de
cuir et doublés de toile par dedans, marqués ensemble seize sous, prix fixé
à un cofiBre long en chêne; un vieux petit coffre peint par dehors, estimé
quarante-cinq sous; plusieurs cofifres plats de bois blanc, sans pieds, à
^ Les Ckroniqnes de sire Jean Froissart, tel de nUe, année 1 634*25, folio 74 verto.
Kv. I", 1** partie , chap. xxiv, ann. 1 396 ; 1 1*', ^ TaUe des mots techniques des Cooptes de
p. 17, col. I. Targenterie, aux mots Baka et Coffres, p. 349»
' • . . . elle soit tenue de. . . baisw le poile 363. ( Voyes encore dans le compta d*Étienne
estant sur le coffre dudict defiinct,! etc. {Les de la Fontaine (i353), p. 121 , 123, Tartide
Arrêts damoun, xxii* arrest; édit. de mdocxxi , Coffreriepour le roy.)
t, !**« p. 338. ) * Li Romans de Baadain de Sebourc, ch. xi? ,
' Registres de la jurade conservés A Vhà- v. 33s; t. II, p. 7.
80.
636
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
quatre sous la pièce; enfin un coffret long, pareillement de bois bianc,
à quatre pendants de fer, et plusieurs coffires couverts de cuir^
L'inventaire des meubles, joyaux, etc. de notre roi Charles V, rédigé
vers la même époque, offre la mention de deux pierres (cestans en ung
coffre de cypraès, que le roy fait porter continuellement avecques soy,
dont il porte la clef ^. »
Dans un compte postérieur, figure un cofie de cyprès donné au roi
d'Angleterre Henri VIII, qui avait, à ce qu'il parait, un coffiretier en titre'.
Il se nommait William Grene, et reçut six livres dix-huit shillings un
penny, pour avoir fait un coffre de futaine de Naples et plein de tiroirs
bordés de taffetas rouge et vert, destinés à contenir des pierres de di-
verses sortes^. Vers la même époque, nous trouvons dans un inventaire
du trésor de la cathédrale de Salisbury un beau coffre curieusement tra-
vaillé , couvert de drap d'or et décoré d'écussons d'armoiries relevés de
perles , avec serrure , moraillons et clef en argent doré ; un autre peint et
doré , avec pierres précieuses et boutons de verre , bordé de corail et peint
en argent à l'intérieur ; trois autres presque aussi riches , enfin nombre
d'autres meubles pareils , dont quatre en cyprès couverts de drap bleu et
décorés d'armoiries*.
' Inventaire après le décès de Richard Picqw,
archevêque de Reims. Reims, mdcccxlii, in-iS,
p. 30, 23, 33.
* Ms. de la Bibi. imp. n* 8356, fol. Ixxij
verso. Dans le testament de Jean de Gaunt, qui
est de 1397, ^ ^ ^^^ mention dune petite
boite en bois de cyprès. (Voyex Theprivy Parse
Expences of King Henry the eigkth , etc. Lon-
don : William Pickering, mdcccxxvii, in -8*,
p. 3i], col. 2.)
^ Ihid.p. 3o, i8At 228, 3ii, col. 2.
* An Account of Church Plate, Money, Gold,
Silter Images, Jewels, etc, delioertd to King Henry
the Vin^, etc. [Memoirs 0/ ihe Antùiaities of
Great Britain, relating to the Reformation, etc.
London, 1733, in-18, cbap. iv, p. ihh> —
The privy Purse Expences of^ing Henry VUI,
p. 3i i« col. 3.)
' Register and Inventory of the Jewels and
Riches belonging to the caihedral Charch of Sa-
ram. . , in theyear 1536, etc. — An historical Ac-
count ofthe episcopal See and cathedral Church of
S€Lram, etc. by William Dodswortb, 181^ ,
in* 4*, appendix n* 1, p. 239. — A Dictionary
of th§jjf,rchitectare and Archmology of the middU
Ages, etc. by John Britton, etc. London,
MDCCcxxxTiii , grand in-8*, p. i48. — Dans U
description des coffres de cet inventaire, nous
avons traduit par moraillons le mot anglais
gemmel, qui n*est plus d'usage. Il Tétait autre-
fois chex nous :
Mais tant ses de ses paremens
Qa*il estoit plus noirs que airemens ,
Fors tant qa*il y ot trois gemeUêt
De un or, etc.
£m TMraoù de CkamtMci, fx Jêttjwm Bi«t«A
(laSS), V. i|65) p. 70.
Du mot anglais ^emelj dérivé comme le nôtre
dn latin gemellas et qui signiGait couple, paire,
est venu gemels, par lequel on désignait une
paire de gonds on de charnières, et que Fou
trouve diversement écrit, par exemple gymow.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE-
637
On voit par ce qui précède, et par une foule d'autres passages que j omets^
à quel point lusage des coffires était autrefois répandu en Angleterre. En
cela, nos voisins n avaient point cessé de ressembler à leurs ancêtres les
Saxons, chez lesquels ce meuble avait donné lieu à un article de loi. Un
objet volé était-il trouvé dans le coffre dune femme mariée, eUe était con-
sidérée comme coupable du larrin , par la raison , dit le législateur, qu elle
doit garder elle-même ce qui est à elle, et d^^s le détail de ce qui lui
appartient a nomme le teajfc., rendu par ,mni«m dans la rédaction latine
du code du roi Knute^.
Selon toute apparence , il ne nous reste pas de cofire de ces époques re-
culées^ mais on en trouve de temps plus rapprochés de nous. Dans le
tome n des Spécimens of gothic Architecture , etc. du célèbre architecte
comme dans Tarticle consacré à William Grene.
Dans quel([ues vieux écrivains cités par Ste-
veD8,il semble avoir le sens de yimmal, double
boude :
Jojnter and gemows Le jogges in sondyre.
MorU Artkun, m*, de la catUdnlc de Lincoln,
loi. 84 recto. Cf. Halliwell, A Dietionatj of ar*
eAoîc amd provincial Wordê , etc. London : John
Rauell Smith , mdcccxltU , in-8*, t. I , p. 396,
c. 1.
Un autre passage indique plus clairement
encore la signification et lusage de gemmel et
àtgjmow:
Far Dnder is a cave whose eotrance f treigbt
Clos*d witb a stone-wroaght dore of nomean weigbt,
Yet from itself tbe gemelt beaten (beasen ?) so
That little strengtfa could tbrof t it to and fro.
BnwRt's Britisk Ptulimei , book II , toiig m ,
p. 109.
On disait aussi gimmal ou gimhal ring, ex-
pression que Skinner rend par annulas gemeU
lus, quoniam, se. duohas aut plarihus orhihus
constat: — «Ânamnestes, bis page, sattip sute
parple,buskins, a garlandofbaysand rosemary,
a ginvnal ring witb one link banging ,• etc.
IÂngaa,eic. act. II, se. iv. (A sélect Collection
ofoldPlajSp etc. London : Septimus Prowett,
M. occ. XXV. petit in-8% vol. V, pag. i35.)
^ Dans l'inventaire du trésor de la catbé-
drale de Saidt-Paul de Londres dressé en 1 996,
on trouve les articles suivants : t Item dtt« cof-
fras magns eburnes modo vacu». — Item duse
coffrae rubeae de opère Limonicensi (leg. Limovi-
censi]. . . stantes supra altare. — Item scrineum
de opère Dunelmensi , continens relii|BÎas sigil-
latas. — Item fbrîer (leg. forsier) de sprues-
weric, continens multas reliquias. — Item una
cofet nigra, pictnrata cum avibus aureis, con-
tinens multas reliquias.» (TheHistoty oj Saint
Faut s Cathedral, etc. p. 3i4, ^1* 2, art. Fe-
retra, et p. 338, col. 3, art. Craces,] — Il est
probable que lusage des coffires n* était pas
moins répandu dans nos élises : «... si le*
dict defiendenr est agenouillé, dit un écrivain
du xv' siède, et il ba quelque cbien derrière
qui abbaye, ou un cofire qui crye, il ne se doit
point retourner, • etc. {Les Arrêts d'amours, etc.
A Amstei^am , mdcgxxxi , in-8°, I'* part p. 53 ,
v' Arrêt )
* « Si bomo furtivum aliquid in domo sua
occultaverit, et ita faerit abarvatus, rectum est
ut inde babeat quod qusesivit. Et si non sub
custodia uxoris ponatur, nxor innocens babea-
tur; sed suum borderium quod dicere pos-
sumus dispensam , et cistam suam et tea^e, id
est scrinium suum, débet ipsa custodire. Si sub
aliqoo istorum furtum inveniatur, tune ipsa
quoque culpabilis habeatur. » ( Leges Kanati re»
gis, art. cm , apud Johann. Bromton ; Historim
Anglicanm Scriptores X, éd. Roger, Twysden,
1. 1 , col. 93o , lin. 60.)
638 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
A. Pugin , on voit la représentation d'un c(^e d^catement sculpté, avec
une description et des remarques historiques dues au propriétaire M. George
Ormerod , Thistorien du Gheshire, et par M. E. J. Wilson. M. Henry Shaw
en a aussi reproduit deux autres très-beaux , dans ses Spécimens of andent
Famitare, publiés à Londres en i836, in-&^
Après avoir représenté les vainqueurs de la Navarrerie ouvrant maint
cofire et forçant complètement mainte b(Hine huche, Aneiier dit que fon
pouvait voir ouvrir maint coussin , et la plume voler. Sans doute les pillards
en agissaient ainsi parce qu'ils soupçonnaient les vaincus d'avoir caché des
valeurs dans ces objets mobiliers; mais on peut dire aussi que c'était tout
simplement pour emporter plus facilement la taie ou enveloppe , qui était
fréquenmient d'une étoffe précieuse , comme celle de l'oreiller dont parle
un trouvère :
Moult par fu bons II oreUiers ,
Et por ia plume fu moult ciers ;
Entoiés est d*un drap de soie,
Del plus soef que jà hom voie.
Partonopens de Bhis, v. loSSg ; t. II, p. i8s. .
Ayant eu déjà l'occasion de signaler l'emploi des coussins de ce genre
pendant le moyen âge, je ne m'arrêterai pas plus longtemps sur ce sujet ;
je me bornerai à renvoyer à mes Recherches sur le commerce , la fabrica-
tion et l'usage des étoffes de soie, etc. t. I, p. a aa; et t. Il, p. 1 13 , en
note, p. 36o, 36 1.
Page 3o6, vers 4766, couplet xcviii.
Guillaume de Nangis ajoute un nouveau trait à ce tableau de désolation ,
qu'il met principalement sur le compte des Béarnais et des Albigeois du
comte de Foix : a Non-seulement, dit-il, ils pillèrent la ville; mais, ce qui
est pis, ib se comportèrent comme des Sarrasins et des ennemis de la foi,
mettant cruellement à mort hommes et femmes, et, par im raffinement
de méchanceté, violant les dames et les jeimes filles. Ils mirent le comble
à la scélératesse en portant des mains sacrilèges siu* la tombe en cuivre doré
du roi Henri, qui reposait dans l'église de Santa Maria; croyant qu'elle
était d'or, ils la mirent en pièces. A la nouvelle de ces horreurs, le comte
d'Artois ressentit un violent chagrin ; il manda les chanoines , que la frayeur
avait dispersés, et, compatissant à leurs maux et à ceux des citoyens, il leur
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
639
rendit la sécurité et la liberté, leur oonfinna leurs revenus, et fit rentrer
tout ee qu*il put de la proie enlevée par des mains scélérates, dans celles
des légitimes . propriétaires ^ »
Page 3o6, vers 4770, coaplet xcriii.
Au moyen âge» traîner im condanmé à la queue d'un cheval consti-
tuait une aggravation de supplice , généralement réservée aux traîtres^ Dans
les comptes de Navarre pour laSA, nous voyons un juif ainsi puni pour
un crime dans lequel avait trempé un individu de la Navarrerie :
Item pro quodam saumerio iocato ad traynandum Juce Tuebilo per viUam Stdle,
qui postea fuit suspensus eo quod fuit in consilio ut regnum Navarre venderet domino
Sancio , iij aolidos. \ Item pro expensis unius de Navarreria Pampilone capti eo quod
vendidit cartas cnidam judee de faisitate quam aliquî faciebant ut venderent terram do-
mino Sancio, et fuit captus , a tercia die ante festum beati Benedicti, mense mardi, us-
que ad terdam diem ante festum beati Johannîs Bobliste, qua die fuit suspensus, xxxiij
solidos ix denarios. » (Ms. BiU. imp. Suppl. lat. n* i56', fcdio 33 recto. Compot. Johrnii
P€tn de Gandidayn, prepositi de OUto.)
Page 3o6, vers 4776, couplet xcviii.
La Navarrerie , si cruellement traitée , ne tarda pas à être reconstruite ;
on trouve , dans les comptes de Navarre pour 1 2 8& , cet article, qui semble
se rapporter à ce travail de réparation :
Pro operibus factis in domibus Navarrerie, et pro dampno eis illato in ortis propter
torrentem , ix libras vi sdidos ix denarios. (Ms. Suppl. lat. n* 1 65^, folio 35 r^.)
Page 3o8, vers 4780, couplet xcix.
Estevan de Garibay assure que les flammes qui dévorèrent la Nsfvarrerie
passèrent à la Chambre des Comptes et mirent le feu à quelques actes pu-
blics^; mais la chose parait peu croyable au P. de Moret, vu la difficulté
^ Gt*\a Philippi ni, Francoram régis, etc.
( Reemeil au hUtorUns des Giudes et de la FroRce,
t XX, p. 5oS, A.)— La remarque deGoiiiaame
de Nangis, relative aox auteurs des atrocitës
commises A Pampel a oe, qui, suivant lai, étaient
des gens sans considération, cette remarque,
omise dans la version française, a été repro-
duite et amplifiée par Velly, t VI, p. 335.
* « En esta destniccion y quema de la Na-
varreria, redbié tambien daâo la Poblacion,
porqoe saltando el foego seqaemé parte, y la
Cémara de comptos, que estava arrimada à ia
PdUacion se qnemé juntamente , y perederon
macbas escrituras antiguas del reyno ; y bs que
se salvaron, passaron al castillo de Tiebas«
donde estuvo en largos anos la Câmara de comp-
tos y archive del reyno. 1 [Compendio histonal de
las ckrémcas y wmersal kistoria de todos los rey-
ms dEspaSka, etc. Impreso en Anvers por Chris-
tophoro Piantino, 1671, in-folio, lib. XXVI,
cap. m.)
640 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
qu aurait eu Tincendie à traverser deux murailles ^ , en supposant que la
Chambre des Comptes existât alors où se trouvent aujoiu*d*hui ses archives:
or cet édifice ne reçut pas cette destination avant iS^à. Ce qui est certain,
c'est que Ton ne trouve de comptes du patrimoine royal qu'à partir de Tan
1 365, ce qui vient à lappui de l'assertion de Garibay^.
Je n'ajouterai plus qu'un mot relativement à l'histoire de la Navarrerie
après le sac de 1 277. L'année suivante, le roi Philippe le Hardi ordonna
au gouverneur de la Navarre d'évaluer les biens des rebelles, afin de les
faire servir à indemniser les habitants du Bourg des dommages qu'ib avaient
éprouvés pendant qu'Eustache de Beaumarchais était resté enfermé avec
eux'. En laSo, nouvel ordre de restituer leurs biens à -ceux qui étaient
innocents , d'écouter les réclamations des juifs qui , n'ayant point trempé
dans la rébellion, avaient eu leurs maisons détruites, et de leur donner des
terrains pour en construire d'autres ^. A la suite des spoliations et des vio-
lences commises dans les églises pendant le sac de la Navarrerie , il s'était
élevé des différends entre le roi et l'évêque ; ils furent réglés en i a 9 1 . On
peut voir de quelle manière dans le Dictionnaire des antiquités du royaume
de Navarre, oix l'on trouvera aussi la suite de l'histoire de la Navarrerie et
des détails sur la reconstruction de cette partie de Pampelune, en 1 3a4'.
A la fin de ce siècle, l'œuvre de destruction du précédent ne devait plus
laisser de traces; nous voyons en effet, en iSgS, le roi Charies III don-
ner à Charies de Beaumont et à ses successeurs les palais, places et
jardins, qu'il avait dans la Navarrerie de Pampelime et dans la rue de
Santa Catalina, ou Anglentina, auprès de la venelle située près de Saint-
Augustin ^.
Page 3o8, vers 4781, couplet xcix.
Voyez sur les motifs qui déterminèrent l'expédition de Philippe le Hardi
en Navarre, et sur les négociations qui eurent lieu, à cette occasion, entre
lui et le roi d'Espagne , la Vie de Philippe III , par Guillaume de Nangis
[De Profectione régis Phiîippiapad Salvamterram in Gasconia), dans le Recueil
des historiens des Gaules, etc. t. XX, p. 5oa , E.
^ Âiuiales dd nyno de Nmarra, iib. XXIV, ' Ihid. t II, p. 617.
ctp, n, S II, n* 17; t. III, p. 494» col. 9. * Bidenu
* Diccionar, de antigûed, del reino de Naoarra , * Ihid, p. 5 1 7-5 1 9.
1. 1**, p. 49, 00, art. Ârckivos. ' Ihid, t [", p. 117.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 641
Page 3o8, vers 4783, couplet xgdl.
On a de la peine à croire que Philippe le Hardi se soit mêlé activement
de Tadministration de la Navarre, en voyant le petit nombre de pièces
émanées de lui relativement à ce pays. Voici celles qui sont venues à notre
connaissance :
1. Philîppus, etc. Scire vos volumus quod nos Johanni Sancii, militi, latori presen«
cium, dedimus et concessimus mille libras turonenses pro missionibus quas fecit in
custodia castri de Stella, mandantes vobis quatinus predictam pecunie summam, prius
tradito et deliberato vobis omnino dîcto castro , solvatb seu solvi faciatis eidem. Actum
Meleduni, dominica post Epîphaniam , anno ejusdem m* cg* septuagesimo sexto,
(lojan. 1277.)
Arch. deTEmpire, 1276 — 12 — J. 61 4.
a. Philippus, etc. Scire vos voiumus quod nos Petro Sandi\ decano Tutellensi ,
concessimus et dedimus quingentas libras turonenses pro missionibus quas fecit post
decessum Pétri Sancii, frairis sui, mandantes vobis quatinus prediçtas quingentas libras
turonenses sibi pro nobis solvatis, etc.
Ihid. i3.
3. Philippus, etc. Cum nos Petro dicto Yvart, latori presencium, concesserimus ad
usus et consuetudines regni Navarre quadraginta meinaderias , mandamus vobis quatinus
eas , secundum quod dictum est, deliberetis eidem. Âctum Meleduni, die Lune post festum
Epiphanie Domini, anno ejusdem h* ce* septuagesimo sexto. (11 jan. ia77>)
Ibid, 10.
4. Philippus, etc. Cum vobis alias per nostras litteras mandaverimus ut Johanni Nu<
nii, fideli nostro, de stipendiis militum suorum quos habuisset ad nostrum servicium in
Navarra, necnon de restaure equonim militum eorumdem, bac racione habita quod pro
canon equo restitutio viginti quinque librarum turonensium summam nullatenus exce-
deret, usque ad nuper preteritum festiun Purificacionis béate Marie virginis satisfacere
curaretis, mandamus vobis quatinus, si quid restât solvendum de premissb, usque ad
terminum supradictum de hoc eidem Johanni satisfaciatis indilate; eidem nichilominus
solventes, ab eodem termine donecadvos veneritin Navarram, stipendia militum suorum
quos intérim ad nostrum habuerit servicium in Navarra, et restaurum equorum suorum
adhibita pretaxata ratione. Actum apud Vicennam , die Mercurîi post festum Purificacio-
nis béate virginis Marie, Â. D. millésime ducentesimo septuagesimo sexto. (3 febr. 1 277.)
Ibid. 9.
5. Philippus, etc. Mandamus vobis quatinus dilecto nostro Fernando Johannis, mi«
^ Son véritable nom était don Pero San- nées par le roi de France , par les mains de
cbex de Montagut, comme nous Tapprend un Martin d*Undiano. (Arch. de TEmpire, 1377
reçu de cinq cents livres tournois, à lui don- — 338 — J. 61 4.)
HIST. DB LA ODERRB DE NAV . 8 1
642
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
iitî, tradatis scplem solidos et ses denarios turonenses p6r diem pro qiudibet mSite
quem idem Fernandus tenuit secum in servicio nostro in Navarra. Nicbilominus trada-
tis eidem Fernando centum libras turonense^ pro tertia parte stipendiorum suorum
que débet percipere anobis. Predictus vero Fernandus tenetur servire nobîs cum decem
miUtîbus, ad expensas suas, quadraginta diebus, a festo instantis Pasche in antea compu-
tandis, prout in litteris conventionum inter nos et ipsum initarum , quas vdb» exbîbere
poterit, plenius continetur\Âctum apud Vicennam, dominica Brandonnum, Â. D. m* ce*
septuagesimo sexto. (l febr. 1377.)
Arch. de TEmpire, 1376 — 5 --~J. 6i4.
^ Voici ces lettres, dont ii a déjà été ques-
tion, p. 479 1 not 4« col. 1 :
« Nos, Fernandus Johannis, miles, notum fa-
cimus untversis présentes iilteras inspecturis,
qnod inter excelientissimum principem caris-
sîmum dominuni nostrum , PhîHppum , Dei
gratia, Francomm regem iilustrem, habite
sunt conventiones taies : Promisimus siquidem
eidem domino régi quod adducemus ad suum
servicium faciendum, quanto celerius poteri-
mus, decera milites, cam quibus serviemus
ipsi domino régi per quadraginta dies; et bac
prima tantum vice , donec presentaverimus
predictos decem milites, serviemus cum quot
militibus babere poterimus; etdum insistemus
servicio ipsius, babebimus de ipso domino rege
singnlis diebus septem solidos et sex denarios
turonenses pro persona nostra , et pro quolibet
milite simili ter septem solidos et sex denarios
turonenses, cum restaoramento equorom , quod
aliis stipendiariis ipsius domini régis fieri con-
suevit. Et quum babebamus a rege Castelle in
annuis redditibus usque ad valorem trecenta-
rem librarum toronensium radone miliciamm
noftramm , quas dimÎMmns pro servicio ipsius
domini régis et nepotom suorum, voleos idem
dominus rex Francorum io equivalentibus red-
ditibus providere , nobis concessit tantum in
redditibus quantum , ut diclum est, dimisimus
usque ad summam predictam. Quos redditus
tenebinos de ipso domino rege Franoorum eo
modo qno de dicto rege Castelle redditus, ut
dictum est, dimissos tenebamus, ad volunta-
tem vldelicet vel ad vitam. De quibus redditibus
eidem domino régi Francorum fecimus borna-
gtum ligîum contra omnes bomines qui posshat
vivere vel mori, nepotibus ipsius domini régis,
filiis domine Blanche, serons suc, susceplis a
clare memorie Fernando , quondam dicti regb
Castelle primogenito et berede, dumtaxat ex-
ceptis. Tenemur autem servire dicto domino
régi Francorum in regnis et' terris Castelle,
Aragonie et Portogalie regum , nec non in re-
gno Navarre, in Vasconia, in comitatu Tholo-
sano, ac in terris seu regionibus intermediis.
Serviemus autem hoc modo : in unoquoque
anno tenemur babere et tenere ad servicium
dicti domini régis Francorum, in locis pre-
dictis, infra sex septimanas postquam ex parte
sua super hoc ûierimus requisiti, decem mi-
lites, cum quibus serviemus eidem per qua-
draginta dies ad omnes sumptus nostros et ex-
pensas ; et finitis ipsis quadraginta diebus ,
tenemur eidem servire successive aut ex inter-
vallo, qoando et quamdiu voluerit, ad illum
numerum militum quem potuerimus babere,
et ipse dominus rex Francorum tenetur tune
daro nobis singulis diebus quibus eidem ser-
viemus post lapsum quadraginta diemm , sep-
tem solidos et sex denarios turonenses pro
persona nostra, et pro qoolibet milite quem
tube nobiscum babebimus. similiter septem
solidos et sex denarios turonenses, sine reslauro
equorom. Incipient autem debiti redditus quos
prefatus dominus rex Francorum nobis, ut
dictum est, concessit, quando primum eidem
presentaverimus decem milites ad servicium
ipsius, competenter paratos. Et fiet nobis paga
ipsorum reddituum in tribus compotis ipsius
domini regu, ita qaod terciam partem eomm-
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
643
6. Pbilippus, etc. Mandamos vobis quatious dilecto noatro Johâani Nunii, mâiti, de-
liberetis quadraginta milicias tenendas ab ipso secundum osus et consuetudines regai
Navarre, quas olîm tenuerat ab Henrico, quondam rege Navarre illustri, etc.
Arcb. de TEmpire, 1276 — 7 — J. 61 4.
7. Philippus, etc. Mandamos vobis quatinus dilecto et fideli nostro Johanni Niinii,
militi, a die quo intravit servicium nostrum io Navarra usque ad instans Pascha, sol-
vatis pro qualibet die centum solidos turonenses, et pro quolibet milite quem tenuit
et (enebit in servicio nostro in Navarra usque ad predictum terminum Pasche, per sin-
gulos dies septem solidos et sex denarîos turonenses , cum restauro eqoorum perdito-
rum« usque ad festum Omnium Sanctorum ullimo preteritum, dum tamen restaurum
equi sunmiam viginti quinque librarum turonensium non excédât. Prefatus vero Johan-
nes tenetur servire nobb cum trecentis militibus per quadraginta dies ad expensas pro-
prias post instans festum Pascbe, secundum convenciones habitas inter nos et eundem ,
quas in litteris super hoc confectis plenius videbitis contineri'. Actum Parisiis» die Martis
ante cathedramsancti Pétri, A. D. miUesimo ducentesimo septuagesimo. (16 febr. 1 277.)
Ihid. 8.
8. Philippus , Dei gracia Francorum rex , etc. Notum facimns quod nos dilecto et fideli
nostro Eustachio de Bello Marchesio, regni Navarre gubernatori, latorî presendum,
plenam damus et concedimus potestatem recipiendi mutuo pro nobis et negociis dictî
regni, ab una persona vel pluribus , quindecim milîa librarum turonensium, promitten-
tes quod nos mutua que pro nobis a quantumcumque seu quibuscumque personis con-
Iraxerit idem gubemator usque ad summam predictam, prout in patentibus litteris «ois
super eisdem mutuis confectis apparebit, creditoribus, seu mandato ipsorum predictas
litteras afferenli, reddi faciemus Parisiis, apud Templum, infra quindenam postquam
super hoc fuerimus requisiti. Datum Parisiis , die Mercurii ante cathedram sancti Pétri,
A. D. miUesimo ducentesimo septui^esimo sexto. (17 febr. 1277.)
Uid. I.
9. Philippus, etc. Mandamus vobb quatinus RemigioEgidii, militi, tradatis centum
libras quas ei dedimus pro appellatione sua prosequenda. Actum Parisîus, die Veneris
dem redditaum m unoquoque compoto perci-
piamns annoatim. Insister prombimus sub
fidelitate qua sibi tenemur astricti, qaod ad re-
quisitioQeiii nobis faotam ex parte ipaius domini
régis Francorum , fideliter serviemus, et milites
ad sumn servicinro addacemus, secundum
formam snperios annotatam. Et est actum in-
ter ipsum et nos quod si contigerit in postenun
qaod aliqois dietormn nepotom ipsios régis
regnaret in Castella, vel in r^o Legîonis,
eztunc non teneretur nobis ad dictes redditus
vel ad aliqoid premissorum. In cujos rei testi-
monium présentes litteras nostro sigillé fed-
mas roborari. Actom Engolismi , anno Domini
u* ce* septuagesimo sexto, mense septembri.
(Trésor des chartes, 1876 — 13 tor — J. 600.)
* Ces lettres, dont il a 'été parlé ci-dessus,
p. 47s «not. d, étant conçues dans la même
forme que celles qui conoeniint Pemando
Ibaoez, nonsnousafaitiendrone de les rapporter.
81.
644 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
post mediam quadragesimam , A. D. millesimo docentesimo sepiuagesiino sexto,
(la mart. 12177.)
Ârch. de VEinpire, 1276 — 5 — J. 6i4.
10. Philippus, etc. Mandamus vobis quatinus, postquam Egidius Martini des An,
miles, caslrum des Ars vobis restituent, quinquaginta libras turonenses solvatis eidem.
Âctum Parisius, in festo Resurrectionis dominice, anno ejasdem miliesiino CG*septua-
gesimo septimo. (28 mart. 1277.)
Ibid. 6.
1 1. Philippus, etc. Mandamus vobis quatinus postquam Garsias Sandi, castelianus
castri de Lescoe de Lane, dictum castrum vobis restituerit, viginti libras turonenses
solvatis eidem , etc.
Ibid, 1 1.
la. Philippus, etc. gubematori regni Navarre, salutem. Mandamus vobis quatinus,
Castro de Larcace ab Egidio Arciz, milite, dicti castri castellano, vobis primitus restituto,
sexaginta libras turonenses solvatis eidem, etc.
Ibid, 17.
i3. Philippus, etc. gubematori regni Navarre, salutem. Mandamus vobis quatinus
Henricum Dulit balistarium , latorem presencium , ad vadia balistarii equitis recipiatis.
Actum Parisius, die Lune post quindenam Pasche, A. D. millesimo ducentesimo septua-
gesimo septimo. (la apr. 1277.)
Ibid. 2.
i4- Philippus, etc. dilectis et fidelibus suis Ymberto de Bellojoco domino Montb-
pancerii, constabulario Francie, et gubematori regni Navarre, salutem et dilectionem.
Cum Martinus Roderici, lator presencium , asseratse fecisse multas expensas in custodia
castrorum que reddidit Johanne regine Navarre, mandamus vobis quatinus, pensatis me-
ritis suis et expensis propter hoc factis, eidem recompensacionem, secundum quod vide-
ritis esse faciendum, faciatb, etc.
Ibid, là.
i5. Ordonnance pareille et sous la même date en faveur de Martin Semeninas, cheva-
lier, dont il va être question.
Ibid. i5.
16. Philippus, etc. Imberto de Bellojoco. . . et gubematori regni Navarre, salutem ei
dilectionem. Cum Martinus Semenini miles dicat se habere quadraginta libras annut
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 645
redditus ex dono quondam Henrici régis Navarre, mandamus vobis quadnus easdem
perdpere pacifice dimittatis eundem, etc.
Ibid, 16.
La même année, le roi mandait à son gouvemem* en Navarre de payer
à Rodrigo Âlvaro et Fernando Nuno, chevaliers, dix sous par jour à chacun,
et à chaque chevalier sous leurs ordres jusqu'au nombre de quinze, sept sous
six deniers tournois par jour, et Tentretien de leurs chevaux^.
Philippe le Hardi écrivait encore au même gouverneur de ne pas avoir
pour la défense du royaume plus de deux cents hommes à cheval et de trois
cents fantassins, et de réduire le nomhre des sergents des châteaux ainsi
que la quantité des munitions. Il est à regretter que D. José Yanguas , qui
cite cette lettre^, n en ait pas donné le texte.
Aux pièces qui précèdent, je demande d*en ajouter deux, d'Imbert de
Beaujeu et de Robert, comte d'Artois, qui peuvent servir à montrer jusqu'à
quel point s'étendaient les attributions du gouverneur de la Navarre :
17. Ymbertus de Bello Joco, etc. Noveritis nos habuisse et récépissé a domino Eus-
tachio de Bello Marchesio, Navarre gubernatori condam, duo milia quingentas triginta
anam ]ibram, quindecim solidos .viij. denarios turonenses, quum eramus in servicio
domini régis Francie et domine Johanne in Navarra. Quam pecunîam nos expendimus
ibidem pro negociis dicti domini régis et dicte domine Johanne. Et ad majus testimo-
nium veritatis nos présentes HUeras sîgiili nostri munimine fecimus roborari. Datum fuit
hoc Parisius, A. D. m^ ce* lxx* septimo, in crastinum sancti Martini yemalb. (la nov.
1277.)
Arch. de r£mp. 1277 — 18 — J. 61 4.
18. Robertus, comes Atrebatensis , etc. Noveritis quod nos recepimus, per manum
nobiHs vin domini Eustachii de Bello Marchesio . . . triginta sex hbras et decem solidos
turonensium, videlîcet de denariis domini régis Francie. In cujus rei testimonium, «te.
Datimi apud Roncevaliem , die Martis post festimi beati Martini byemalis , A. D. m*" ce"
septuagesimo sexto. (16 nov. 1277.)
Ihid. i276«— 19— J. 6i4.
^ Diccion, de ont. del reino de Navarra, t II , du même, en même forme, de la somme de sii
p. 21. mille cinq cent trente- trois livres quatorze
* Ihid. t. II, p. ao* sous neuf deniers tournois; il est daté de Pam*
^ Le numéro suivant se rapporte à un reçu pelui», de la veille, c'est-à-dire du lundi.
646 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page 3o8, vers 4787, couplet xcîx.
Les principales des tentes dont parie le troubadour devaient être en bien
grand nombre, à en juger par Timportance de la somme qu*il en coûta
pour les faire réparer. Elle n'était pas moindre de huit cent cinquante li-
tres tournois, dont Hugues Grosse-Tête et Jacques de la Felraria, valets
de chambre du roi de France , donnaient reçu àEustache de Beaumarchais,
qui leur avait compté l'argent sur Tordre de leur maître. Il est juste de dire
qu'outre la réparation des tentes et pavillons de Philippe le Hardi îl est
fait mention, dans l'acte dont nous tirons ces détails, des nécessités des deux
servitem^s^.
A cette époque , les tentes étaient généralement en toile de couleur, au
moins dans le midi de la France. Guillaume Guiart, pariant de Simon de
Montfort assiégé dans Muret par Raimond comte de Saint-Gilles, aidé du
roi d'Aragon, de Navarrais, de gens de Carcassonne et d'autres villes voi-
sines , représente le chef de l'armée des croisés implorant l'aide de Dieu à
la vue des nombreux pavillons et des tentes de toile tainte qui couvrent la
campagne. Voyez Branche des rayaax lignages, à l'année laoS^.
D y avait cependant des tentes en soie et en drap d'or; à tout moment
nos trouvères en mentionnent de semblables'. On trouve dans le compte
général des revenus du roi pendant l'année i20â, un article^ d'où il est
permis d'inférer, non pas que cendallam ait jamais été pris pour synonyme
de^ tabernaculam , mais que Philippe-Auguste, si simple dans ses mœurs,
avait cependant des tentes de l'étoffe appelée cendal.
On en voyait de pareilles , si ce n'est de plus riches , dans l'armée du roi
d'Angleterre, avec lequel il était en lutte. Guillaume le Breton, faisant le
dénombrement du butin tombé, dans une circonstance, entre les mains des
Français, parie de tentes formées de tissus barbares :
T^taque barbarico tentoria regia filo.
Guillelmi Britonis Ârmorici Philipp. Hb. X, v. 3o8. {Rtc. des hisL <let Gaides, etc.
t. XVII, p. 247, C.)
' Arch.d6rEiiipire, 1377 — ^^ — J. 6^i40 tusage des étoffes de $oiê, etc. UV.p.Z'ji.Z'] 2;
* Chroniques nsUioàides franfaises , édit Ver- t. II, p. 1, etc.
dière, t VII, p. ii3,v. Ô07&.] ^ Nouvel Examen de t usage général des fiefs en
^ Boekerehes sur le commerce, lafahficathn et France ^ t II, p. soa , col. a.
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 647
Pftge 3o8, vers i^gl% couplet xcix.
Déjà, page 335, nous ayons fait observer que nous aurions dû laisser
subsister la leçon du manuscrit, qui porte Lormans, et nous a vous rapporté
un passage de M. Edelestand du Méril, qui assure quen ancien portugais
on disait LormaÊdos. Nous n avons pu retrouver, M. Barbosa Canaes et
mcM, qui avais eu recours au savant académicien de Lisbonne, aucun
passage en cette langue pour appuyer Tassèrtion delauteur de THistoire de
la poésie Scandinave ; mais il ne faut pas pour cela s'inscrire en faux contre
lui , car dans les plus anciennes annales de la Péninsule nous trouvons Lor*
iomani aussi bien que Nortmani, Normani et Nordormmni. Ainsi lauteur
de la Chronique d*Albelda , qui vivait en 883 , écrit Lordomani ^ , et celui
des Annales d'Alcala de Henarès qui finissent en i i!i6, Lodormani^^ tandis
que dans la chronique de Sébastien, évêque de Salamanque, qui est de la
fin du IX' siècle, on Ht Nordomanni^, dans celle de Sampirus, évêque d'As-
torga, écrivain du x', Nortmani^, et Normani dans la chronique du moine
de Silos ^, qui fiorissait au xi' siècle , du temps de D. Alfonse VI et de sa
fille dona Urraca.
Page 3o8, vers 4797t couplet xcix.
On entendait par abatz legender des supérieurs d*abbayes dans les ordres
et disant loflice , dont le livre portait autrefois le nom de legenda en latin ,
et de legeniier dans notre langue. Voyez le Glossaire de du Gange, t. IV,
p. 6a, col. 3.
Legender a été omis dans te Lexique roman , où Ton trouve Legenda.
Voyez t. IV, p. 43, col. a.
Page 3 1 o , vers 48 1 a , couplet xcix.
A une époque où les voies de communication étaient rares et difficiles,
l'agglomération et le séjour de troupes nombreuses dans un pays y devaient
amener nécessairement la famine. Ainsi déjà en ia53 ce fléau avait sévi
en Gascogne, dans Tannée du roi d'Angleterre, à ce point, dit Mathieu
* Ckronicon Àlbeldense, d~ Sg, 60. (fijpami {Bspana sagrada, etc. tom. Xm, pag. 486.)
sttgrada, etc. t. XIII, p. 452 , 453.) ^ Chronicon Sampiri, n* 38, Raniminis III.
* AnnaUs CampluUnses, sub anno 970. ij[bid, (Ibid. U XIV, p. 457.)
t. XXIII, p. 3 11.) ' Monachi SUensis Chrowcont n* 33, lUni-
' Ckronicon Sehasliani, n* a3, Ranimiras I. minu L (iHd t. XVII, p. 189.)
648 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE,
Paris, qu'une poule se vendait six deniers sterling, une chaîne de firoment
vingt sous, une charge d'avoine dix sous, un setier de vin deux sous et plus,
un pain du poids d'une livre deux ou trois deniers, en sorte qu'un dieva-
lier à jeun pouvait à peine se sustenter convenablement, lui, son écuyer,
son page et ses chevaux, avec deux sous d'argent par j#ur. Cette famine
continuant, Henri III envoya ch^cher en Angleterre ce qui était nécessaire
à son armée ' .
Page 3io, vers 4838, couplet xlix.
Il y a toute apparence qu'il ne s'agit pas seulement des tours de défense
de l'enceinte de la cité, mais encore de toutes celles que les particuliers
avaient ajoutées à leur domicile pour en augmenter la sûreté et en rendre
l'aspect plus imposant. La longue note consacrée à ce genre de construc-
tions par le Grand d'Aussy^ nous dispense de disserter sur le goût mani-
festé par le moyen âge pour les tours , et sur l'usage, je pourrais même dire
sur l'abus qu'il en fit; mais il nous sera permis de compléter ce petit tra-
vail en faisant remarquer la conformité de ce qui avait lieu en Galice et
dans les Asturies, avec ce que l'on voit en Italie, où les tours étaient ime
preuve de noblesse', et le merveilleux dont nos anciens poètes se plaisent
à entourer celles dont ils ont à parier. En Rossillon , dit l'un d'eux , il y a
une tour de mur calcina.
Lhi cairel son de peira alamandina *,
Lo pege de fors fetz gens sarazina.
Le Roman de Gérard deRossUlon» p. id-i5.
Un autre nous parle de tours faites par des géants et par des diables :
Vers la tente Tangré, qui fîi et haute et grant ,
Ot une grande tour que fermèrent gaiani.
La Chanson dÂniioche, ch. IV, couplet 1; t. [*% p. ai s.
En la porte s*afiche que firent aversier.
Li diable la firent et ovrer et drecier,
^ Maith. Pans. Histor, my, édit de Paris, que tenga, como ellos dicen , torre, • etc. (Viagê
MDCXLiT, p. 584 , col. a , E ; et 689 , col. 1 , C. de Amhrosio de Mondes, eic. En Madrid : por icn-
' Fabliaux et contes, édit de Renouard , 1 1*', tonio Marioo. Aoo de 1 765 , in-fol. p. a 1 3. )
p. 394-996. ^ Delà Limagne d*Âuvergiie.
^ «... nunca ialta una casa de un hidalgo,
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 649
fiien a plus de mil ans , sans point de mençongier ;
Et la tor firent faire à un lor manouvrier.
Celé Ast Cerbenis , qui d^enfer est portier;
La port d*enfer en ot, itel est son loier.
La Chanson d!Antioche, ch. VI, couplet xxxvi, t. II, p. i 39.
Dans un roman aussi ancien , Auberons s'entretenant avec le bëros prin-
cipal, liu défend de tourner ses pas vers Dunostre, et lui décrit ainsi cet
endroit merveilleux :
Cest une tors qui siet devers la mer.
Et si vous di , jà mar le mesqerrés ,
Jules César, ki me nouri soué,
Si m*aît Dix, le iist faire et fremer.
En .xl. ans ne fii pas manouvrés.
Onques si bêle ne vit nus hora camés :
.iij^. fenestres puet-on laiens trover,
.XXV. cambres a ou palais listé ,
Ains de plus rice n*o! nus hom parler, etc.
De Haon de Boardele, ms. de la fiibliotbfeque publique de Tours, fol. 78
verso, V. 20.
Au reste, il faut le reconnaître, toutes les constructions, tant soit peu
monumentales ou anciennes, étaient lobjetde ladmiration de nos ancêtres,
qui les attribuaient en général aux Sarrasins, aux païens, comme les grandes
fenêtres du palais épiscopal de Verdun ^ les murs du palais dont il est feit
mention dans li Romans de Garin le Loherain, t. I", p. 88, dans Sir Guy, etc.
Qu'entendait-on alors par Sarrasins? Les Romains, on Va dit, je le sais;
mais j'inclinerais plutôt vers les musulmans, surtout depuis que dans un
ancien poëme j'ai vu une cité nommée Luiseme ,
Et les hauz murs d*antiquité
Qui seoient en la montaigne ,
Ouvrez de droite euvre d*Espaigne.
Le Roamanz de Claris et de Lans, ms. de la Bibl. imp. n^ 7534^, fol. 169
recto, col. 2, v. 5.
Page 3 10, vers 4838, couplet xcix.
Ce syre Johan d' Acre , ou de Brienné, était grand bouteiller de France.
> La Mort de Garin le Loherain, p. i46, v. 3ioi.
HIST. DE LA GCËARB DE NAT# 03
«
%
J>'
650
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
En 1 279, les habitants de Provins s étant soulevés contre leur maire Guil-
laume Pentecoste , qui perdit la vie dans cette émeute , Edmond de Lan-
castre et messire Jean furent chargés du châtiment. Ils traitèrent la ville
avec la plus grande rigueur, au point d'encourir le blâme dun rimeur de
Tépoque :
Un an après, cem*est avis,
Fu la grant douleur à Prouvins «
Que de penduz, que d*afolés,
Que d*occis, que de decolés.
Mesire Jehan d*Acre fist
Grant pechié quant s*en entremis!.
Chroniques de Saint'Magloire, y, iSa. (Fahliaujcet contes, édit. deMéon,
t. Il, p. 229.)
Voyez encore la Chronique de Rouen, dans la Bibliotheca nova mono-
scriptorum libroram du P. Labbe, t. I", p. 3 80; THistoire de Provins, par
Félix Bourquelot. Provins , Lebeau, iSSg, in-S**, 1. 1*', p. sSg-aâS, et, pour
les autres particularités de la vie de Jean d*Acre , lUistoire généalogique et
chronologique de la maison royale de France, etc. t. VIII, p. 5 18, A, B.
Page 3ia, vers ii8A6, couplet xcix.
La guerre se termina, en 1 277, par un traité conclu entre Alfonse, roi
de GastiUe, et les ambassadeurs du roi de France, Robert, comte d'Artois,
Gaston de Béam, frère Guillaume de Villaret, prieur de Saint-Gilles, et frère
Amoul de Visemale, de Tordre du Temple'. Par ce traité, Alfonsc donne,
à charge de réciprocité, trêve au royaume de Navarre jusqu'à ce que la
reine Jeanne soit en âge , suivant le for du pays ; et f on stqpule la restitu-
tion de quelques châteaux occupés par les uns et par les autres. En ce qui
touche la succession de Castille et de Léon, le roi promet de faire révoquer
le serment de fidélité prêté par les barons de ces royaumes à Sancho , son
^ Uannée précédente, Philippe le Hardi
avait employé ce chevalier dans une singulière
circonstance; il Tavait envoyé, avec Tévéque de
Dol , consulter une héguinede Nivelle , qui avait
la réputation de connaître Tavenir. (Voyez les
Gestes de Philippe III, par Guillaume de Nan-
gis, dans le Recueil des historiens des Gaules,
t. XX, p. Ses , D. Le français en regard porte
frère A moal de Huisemale. ] — Une pareille cré-
dulité, disons-le en passant, nous étonne à
bon droit; elle n était pourtant pas rare i
Tépoque et aux précédentes. Pour n*en citer
qu'un exemple, Suger avait la simplicité de
croire aux prophéties de Merlin, qu*il appelle
Angloram sempitemi éventas ndrabiUs spectator,
n en cite une, qu*il applique à Henri I",
roi d'Angleterre. (Voyez Ifûtor. Franc. Script,
éd. Andr. Dochesne, t IV, p. sgS.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 651
fils aine» d^assembler la cour de ses barons et de faire juger par elle auquel
des deux, de Sancho ou du fils aine dé Fernando, appartient le trône en
litige, ajoutant que le roi de France pourra envoyer à cette assemblée des
hommes sages et capables pour soutenir les droits d*Alfonse, fils de Fer-
nando , s engageant' de plus à donner audit Alfonse des avocats du pays qui
traiteront Tailaire suivant la coutume de Gastille.
Par un autre traité de pareille date et entre les mêmes personnes , Al-
fonse X stipule que le roi de France pardonnera aux barons qui se sont
retirés en Gasdile , leur rendra leurs biens et les recevra en sa ffàce , et que
les bannis de la Navarrerie seront rétablis dans leur état primitif; il déclare
qu'à la prière du roi il a fait grâce à Juan Nunez , à son frère et à d'autres
chevaliers, ainsi qua leurs familles, qui s'étaient retirés en France.
Voici le texte de la première de ces deux pièces , d'après l'original scellé
de cinq sceaux , qui est conservé aux Archives de l'Empire :
Noverint universi presentem litteram inspecturi, quod cum ad preseotiam nostri Al-
fonsi, Deigratia r^is Gastelle, Tholeti, Legionis, GaUitie, Sibilie, Cordube, Murcie,
Giennii et Algarbii, Ycnissent nobiles viri Rotbertas, cornes Atrebatensis, et Gasto de
Beam, ac religiosi YÎri fi*ater .G. de Vilareto, f»ior Sancti Egidii, et frater Amulfes de
Visemale, de ordine militie Templi, super discordia que orta erat iater illustrem regem
Francorum, ex una parte, et nos, ex dtera, ratione r^ni Navarre et ratione successionis
Alfonsi, filii Feraandi, quondam primogenîti nostri, in regnis Gastelle et Legionis, quam
dictus rex Francorum ad dictum Femandi iilinm pertinere dicebat, inter nos de con-
oordia tractaturi, kabitis diversis tractatibus, tandem cum eis concordavimus in hune
modum. Primo super facto regni Navarre fuit tractatum et concordatum hoc modo ,
quod nos demus et coneedamus treugam , ad preces comitis Atrebatensis predicti, regno
Navarre et omnibus habitantibus in eodem, et omnibus rébus et bonis habitantium in
eodem, ad tantum temporis quod Jofaanna, regina Navarre, ydonee sit etatis, secundum
forum regni Navarre. Item concordatum fuit quod nobis regnum Navarre similiter det
treuguam et regnis nostrb et habitantibus in eisdem, eo modo et forma quibus nos treu-
guam regno Navarre damus, et ad tantum temporis sicut nos concedimus regno pr^
dicto. Et fuit concordatum quod pro hujus modi treugua quam nos regno Navarre da-
mus, rex Francie iUustris suas patentes iitteras nobis donet, sigillé suo munitas,
continentes quod per hujus modi treuguam non sit nobis prejudidum in posterum, ne-
que nostris in jure nostro, quominus illud prosequi et petere possimus in dicto regno
Navarre, nec pro demandis quas in Navarra facere poteramus, de quibus petendis ces-
samus donec predicta regina Johanna ydonee sit etatb, secundum forum regni Navarre,
ut est dictum. Item concordatum fuit quod nos illa duo castra, que Femandus, quon-
dam filius noster, cepit, videUcet Mendaviam et Moredam, restitnamus regno Navarre
predicto, nomine et vice regine Johanne predicte, et restitui faciamus illis a quibus
ai.
652 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
capta fuerunt Et rex Franoorum simiiiter restituât, vel restitui fadat, nomine et vice
nostra , illa duo castra nostra^videiicet Toro et Tolonio , iilis a quibus abstuienint ea Na-
varri. Fuit simiiiter concordatum quod illi barones et milites et nobiles alii de Navarra,
quibus parcit rex Francie , tenebunt castra que tenent modo , bene et fideliter, ad co-
modum regine Navarre, etprestabunt et facient omnia que debent de ipsis castns facere
regine predicte, vel locum suum tenenti, secundum forum et consuetudinem de Na-
varra. Preterea, super demanda quam idem rex Francorum iUustrîs faciebat in regnis
Castelle et Legionis, ralione nepotis sui Alfonsi, Glii Femandi, nostri quondanx.primo-
genili, quorum successionem dicebat ad ipsum Alfonsum pertinere, concordatum
extitit in hune modum : videlicet quod predicto comiti Alrebatensi cum sacramento pro-
misimus quocT procurabimus nosiro posse ut sacramenta ethomagîa que barones regno-
rum nostrorum fecerunt Santio, nostro primogenilo, revocentur, tam per eundem San-
tium, nostrum prbnogenitum, quam etiam per barones qui ea sacramenta et homagia
prestiterunt; et posteade instanti festivitate Nativitatis Domini infra unum annum nos-
tram curiam congregabimus ; qua congregata^ faciemus jurare barones nostros etprelatos
terre nostre ut, secundum Deum et equitatem , ad morem et forum regnorum nostrorum,
videant et judicent quis istorum , videlicet aut filius noster Santius supradictus, aut
filius Femandi, primogeniti quondam nostri, hereditare habeat régna nostra, exposito
prius et oetenso jure utriusque in curia supradicta. Voluimus etiam et concessimus et
sic extitit concordatum, quod rex Francorum illustris possit ad nostram congregatam
curiam pro dicto negotio aliquos sapientes et viros providos transmittere , qui jura dicti
Alfonsi per instrumenta, vel alîo modo quocumque, ostendant et pro eo advocent-in
curia supradicta. Nosque predicto Alfonso advocatos dabimus de terra nostra , qui se-
cundum morem terre nôstre mostrent jus predicti Alfonsi bene et fideliter ad curiam
supradictam. Et promisimus nos per ûdem nostram quod jus quod judicabitur in curia
quam celebraturi sumus pro hoc negotio, salvum faciemus illi cui fuerit judicatimi, et
eum habere faciemus, et tenemus jus quod ei dabitur per notitiam nostre curie. Ek si
coutingat quod jus successionis nostrorum regnorum detur Alfonso, primogenito Fer-
nandi, primogeniti quondam nostri, vel alteri iratri suo, si (quod absiti) primogenitus
defficeret, per notitiam nostre curie nobis placebit. Si vero daretur filio nostro Santio
supradicto, ut alii filio nostro, si Santius (quod absit!) defficeret, extitit concordatmn
quod illustris rex Francorum nunquam aliquid possit petere de jure vel de Esicto, ratione
iftpotissui, in nostris regnis vel successione eorum, neque nos inquietare in eis, vel
heredes nostros; neque possit ad Rpmanam curiam, vel aliquam curiam secularem, aut
alibi, per se nec péir suos, aliquatenus appellare, et quod de hoc suam patentem litteram
suo sigiUo munitam predictus rèx Francie nobis donet. Et si contingeret quod non
possemus Geicere revocari per prediclum Santium , nostrum filium , et barones sacra-
menta et homagia facta eidem Santio , fuit concordatum et concessimus quod alii barones
et prelati de terra nostra , de meUoribus et sapientioribus qui poterunt inveniri , Deum
timentes et justitiam diligentes, qui nondum predicto Santio, nostro primogenilo, sacra-
menta et homagia prestiterunt, faciant et cognoscant de jure successionis regnorum Cas-
telle et Legiom's , sicut superius est expressum , qui jurabunt ad sancta Dei Erangelia
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 653
quod secundum Deum et juslitiam,ad forum terre nostre, judicamenlum faciant aupra-
dictom. Et ut iste conventiones in dubium revocari non possint, presentem Utteram si-
gillo nostro, una cum sigiUis nobilium vironim comitis Atrebatensis et Gastonis de
Beam et fratris .G. de Vilareto, prions Sancti Egidii, et fratris Arnuifi de Visemale,
templarii, fecimus sigillari. Actum Victorie, in domo fratrum Minorum, .Yij^ idus no-
vembris, anno Domini m* ce* septuagesimo sexto. (Trésor des chartes, 1276 — la —
J. 599.)
Le second traité conclu entre le roi de Gastille et les ambassadeurs du
roi de France est ainsi conçu :
Noverint universi presentem litteram inspecturi , quod cum ad presenciam nostri Al-
fonsi , Dei gracia régis Castelle, Toleti, Legionis, Gaiicie, Sebiiie, Cordube, Murcie,
Geennii et Algarbii, veuissent nobiles viri Rotbertus, cornes Atrebatensis, et Gasto de
Beam« et religiosi viri frater .G. de Vilareto, prior Sancti Egidii, et frater Amuifus de
Vis^male, templarius, super discordiaque orta erat inter illustrem regem Francorum,
ex una parte, et nos, ex altéra , racione regni Navarre et racione successionis Alfonsi , fdiî
Femandi , quondam primogeniti nostri , in regnis Castelle et Legionis , quam dictus rex
Francorum ad dictum Femandi filium pertinere dicebat, inter nos de concordia tracta-
turi, tandem inter alia cum eisdem concordavimus super precibus infirascriptis, quas
facturi sumus iUustri régi Francorum et ipse nobSs. Et primo extitit concordatum quod
ad preces nostras idem rex Francorum parcat baronibus qui expuisi sunt de Navarra , et
eorum militibus, et nobilibus aliiset faroiliis suis illis qui modo de parte nostra sunt, in
quantum est et pertinet ad regem Francorum et reginam Navarre , et reddat eis sua
herelagia et honores que antea possidebant, pro quibus heretagiis et honoribus ipsi ba-
rones serviant et faciant servicia secundum morem et consuetudinem Navarre, et ipsa
heretagia et honores possinl possidere secure et quiète, secundum forum Navarre. Ta-
raen si essent aliqui qui de diclis baronibus conquererentur in aliquo , teneantur ipsi
baroncs stare juri coram curia regni Navarre conquerentibus de eisdem, ad forum et
consuetudinem de Navarra. Et secundo extitit acordalum quod, ad preces nostras et [pro]
Dei amore, homines et gentes de Navarreria qui expuisi sunt inde, récupèrent et habeant
possessiones et domos suas et ea que eis remanserunt ; tamen si essent aliqui qui de eis
conquererentur, stare debeant juri coram cuiîa regni Navarre, sicut superius de baronibus
est expressum , ad forum videlicet de Navarra. Tercio fuit similiter concordatum quod,
ad preces illustris régis Francorum, nos Johannem Nuniz etfratrem suum, et milites et
nobiles et alios qui cum eis modo sunt , et familiam suam ad amorem nostrum et gra-
clam admittamus, et quod demus eis tantum de avère nostro quantum tenere de nobis
solebant , donec escadat nobis terra quam eis dare possimus. Et ut predicta in dubium
revocari non possint, presentem litteram sigillé nostro, una cum sigillis nobilium viro-
rum comitis Atrebatensis et Gastonis de Bearn , ac prions Sancti Egidii , videlicet fratris
.G. de Vilareto et fratris Amulfi de Visemale predictorum, fecimus sigillari. Actum Vic-
torie , in domo fratrum Minorum, .vij. idus novembris, anno Domini m* ce'' lxx* sexto.
(Trésor des chartes , 1 ^76— 1 4 — J. 600. Cinq sceaux. )
654
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Les stipulations de ce second traité furent-elles religieusement observées^?
On a des raisons pour en douter. Dans les comptes de Navarre pour ia83
et années suivantes, on trouve des articles spéciaux consacrés aux biens des
bannis, ce qui semble annoncer des proscrits politiques, et non des mal-
faiteurs ordinaires, comme il n'en manquait pas à l'époque^; et au milieu
des noins qui figurent dans ces articles, on remarque ceux de plusieurs des
nobles navarrais insurgés avec la Navarrerie :
De bonis hcmnitoram.
De pecta rusticorum Pelri Symonis in Çavalça, xj kaficia. f In villa de Artieda, de
quarto agronim Pétri Symonis, ikaficium i rovum. f Id rilla de Hedava, de quarto
agrorum ejusdem, j kaficium. Y In villa de Assuriz, de pecta rusticorum Ennec^Âlmo-
rarit, iiij kaficia ij rova. Garsias Gundisalvi de Andosdla tenet. (Ms. Bibl. imp. Sifpjd.
lat. n* i65', folio lo verso. Cf. folio 44 recto.)
De pecta de Vîdaure xvi kaficia j rovum. f Ibi de hereditate et molendino nichil, quia
in compoto denariorum computantur sub certo tributo. Y De pecta de Muez, xij kaficia.
f De pecta rusticorum de Ayllo xlviij kaficia ij rova. f Ibi de rusticis domine Alduende
nichil, quia gubernator reddidit eo quod in veritate învenit violenciam sibi factam fuisse,
f De pecta de Areillano, vj kaficia ij rova. Y Ibi de tributo hereditatis, iij kaficia ij qiiartalia.
f In viQa de Otynano , de semis, de pecta x kaficia. f In Cabrega, de semis, iiij kaficia ij
rova iij quartalia. f De pecta de Mendaça, xxv kaficia. % Ibi de tributo semé, xxxj kaficia
j rovum. f In viUa de Petramillera , de pecta ij kaficia iij rovaj quartale. f De pecta de
Mues, de jure vocato terrage et de censalibus, Ixx kaficia ij quartalia ij almudes. De-
ficiunt ij kaficia pro clerid8,quia, secundum sua privilégia, non debent solvere. f Ibi de
' Le cartulaire de Philippe le Hardi, con-
servé dans les archives de la Chambre des
comptes, à Pampelune, renferme, à ce qu*il
parait, des lettres de rémission relatives à des
révoltés de la Navarrerie; mais, si j*ai bien com-
pris les paroles de D. José Yaoguas , il y est ques-
tion seulement de Tarchidiacre de merua et d'au-
tres ecclésiastiques compromis dans la révolte.
— En 1178, le roi manda à son gouverneur
d'évaluer les biens des rebelles pour les em-
ployer à indemniser les dommages causés aux
habitants du Bourg quand Eustache y était blo-
qué. £n 1280, il envoya Tordre de restituer
leurs héritages à ceux qui étaient innocents,
d'écouter les réclamations des juifs , qui , restés
(étrangers à la révolte , avaient eu leurs maisons
détruites, et de leur donner des terrains pour
en construire d'autres. — Un différend s'était
élevé entre le roi et i'évéque de Pampelune tu
sujet du pillage et des violences exercés pen-
dant le sac de la Navarrerie : l'interdiction,
portée en 1 377, de fonder de nouveaux couvents
d'ordres mendiants vint sans doute encore l'en-
veoimer; il se termina en 1 391 par des arrange-
ments dont on peut lire le détail dans le Diction-
naire des antiquités du royaume de Navarre,
t II, p. 517. (Voir aussi 1. 1, p. 362.)
^ « Item Lupo de Vergara pro servicio facto
dominîo fugando malefactores, per annum xx
libras. • (Ms. Bibl. imp. Suppl. lat n* l65^ fo-
lio 60 verso. Compot. Sancii de GarrU, memi
PcM^ilonensis,)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 655
serna palacli nichil, qnia Sancius Poncii Stellensis tenet \ f In villa de Feregortes, de
agris ejusdem (doniini Gundisalvi') ij kaficia. ^ De ij kafidis j quartali de jure vocato
hoUias de lana nichil, quia dominus Gerinus (de Amploputeo) contulit Michaeli Pétri
de Petramillera pro servicio facto regine'. f In villa de Harana, de jure vocato hoteias
ejusdem, yj kaficia j rovum. f De tributo molendinorum de Uxaneviila nichil, quia Pe-
trus Garsie de Yaniz lenet de dono dotnini Gerini (pro servicio facto dominio^]. % In
villa de Pedramillera,derustici8 qui fuerunt Johannis de Guergueciayn , iij kaficia ij rova
iij quarlaUa. f In villa de Arcubus, dehereditaleque fuit Sancii Garsie , iij rova iij quar-
talia. % In villa del Busto, de tributo hereditalis Johannis de Guergueciayn, x kaficia
iij rova iij quartalia. f De tributo- molendini' Sancti Ghristophori usque ad proximum
festum nativitatis beati Johannis Babtiste, x kaficia iij rova iij quarlalia. ^ Ibi de ligno
nemoris venditi,yj kaficia ij rova j almude. 1 Pro domino Johanne de Vidaure de xxiiij
kaficiis de pectade Arguynano, de vj kaficiis de costeria de Arçoz, de iij kaficiis iij quar-
talibus de tributo hereditatis de Aritçala, et de xxiij kaficiis de tributo d*Artaço nichil,
quia magister Radulphus percipit pro debito in quo idem Johannes tenebatur patri suo.
1 Pro domino Garsia Almoravit de xiij kaficiis ij rovis de pecta d*Oteyça, de xj kaficiis
iij quartalibus hereditatis nichil, quia Andréas Martini (de Arbertça^) percipit pro debito
in quo sibi tenetur. % Pro domino Furtunio Almoravit, de pecta de Irure et de Neussol
XXV kaficia. f In villa de Gurguillano, de rusticis Egidii de Vidaure, v kaficia, que per-
cipit abbas d* Arçoz pro debito in quo sibi tenetur^. f Item de compoto Martini Roderid,
merini, iij" v* Ixxv kaficia. (Folio 1 1 verso. Cf fol. A3 recto.)
Pro domino Gundisalvo Johannis. % In viUa de Ayllo , de pecta rusticorum ipsius
xlviij kaficia ij rova' f Ibi de rusticis domine Alduence nichil, quia gubemalor reddidit
eo quod invenit violenciam sibi factam fuisse. % De pecta de Mendaça xxv kaficia. f De
pecta *âe Otynano xv kafida. % De pecta d*Ancin vij kaficia iij quartalia. f De pecta de
Mues et de censalibus et de jure vocato terrage, Ixviij kaficia iij rova ij quartalia ij almudes.
Déficit unum kaficium j rovum ij almudes pro derids, quia privilegiati sunt % De he-
reditate de Guergueciayn de censu del Busto, x kaficia iij rova iij quartalia ij almudes. % De
pecta de Mues xij kaficia. % De pecta de Vidaure xvj kaficia j rovum, residuum indenariis
computatur. 1 De pecta d*AreiUano iiij kaficia ij rova. % Ibi de hereditate ij kafida ij rova.
% De tributo molendini Sancti Ghristophori x kaficia iij rova iij quartalia. f Ibi de ligno
nemoris venditi xvj kaficia iij rova iij quartalia. % Pro domino Johanne de Vidaurre,de
decem et novem kafidis de pecta de Arguynano, de duobus kaficiis de pecta d*Ariçala
* « Ibi de orto nichil, quia gobemator dédit * Molendinorum, fol. k i verso,
enm Sando Pondi.» (Fol. 4i verso.) * Folio 4 1 verso.
< Folio 4i verso. ^ Le même artide se retrouve plus loin,
^ « De jure vocato boteyas de lanna , xij kafi- folio 74 recto ; mais les dix derniers mots y sont
da j rovum. Micbad Pétri , rector de Piedra- remplacés par cenx«d : • quia peperdt ei domi-
miileri tenet de dono domini Gerini pro servi- ninm. •
do &cto dominio. • (Folio 74 recto.) * Cf. folio 1 1 recto, fol. 4i verso.
* Folio 4i verso.
656 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
nichil, quia magister Radulphus tenet pro debito in quo tenetur patri suo. % De pecta de
Arguynano, de rustids Egidii de Vidaurre unum kaficium, quod abbas de Arçoz recipit
pro debito in quo sibi tenetur. f Pro domino Garsia Ahnoravit, de tredecim kaficiis
i\j rovis de pecta de Oteyça. Andréas Martini Stellensis recipit pro debito suo , etc. (FoL i a
recto. Cf. fol. 43 recto.)
De Emparancils bannitorum.
In villa de Blascoayn de Garsia Pétri de Sarria, vij kaficîa j rovum. Y In villa de Vi-
daureta de bonis Alvaro nichil, quia Didacus Pétri de Sotes tenet. Y In villa de Itçu, de
domino Fortunio Almoravit, xxxv kaficia j quartale. % In viUa de Ariz de eodem, iij ka-
ficia. 1 1n villa de llarraçu, de eodem, vij rova. % In Blastegui, de eodem, j kaûcium.
% In Barassague, de eodem, iiij kaficia. % In Cuaztu et Ëquay, pro domino GundisaKo
Johannis, v rova. 1 In villa de Marquelayn, pro eodem, xj kaficia. % In villa de Irurçun,
de Symone d*Oarriz, j rovum. 1 1n Navaz [et] in Unçu, pro eodem, xxxiij kaficia. 1 De
filiis Symonis de Echarren iij rova. Y Pro domino Garsia Almoravit, in villa del Cart,
xix kaficia. Y In villa de Garzarun, de Ënneco Almoravit nichil, quia Garsias Gundi-
salvide Andosella tenet. (Folio i5 recto.)
De bonis bannitoram. i
Pro domino Furtunio Almoravit, de pecta d*Ariz, iij kaficia ordei. f Item iij kaficia
avene. Y De pecta de Içu , xvij kaficia ij rova. Y In villa de Uarraçu, pro eodem ,ij rova.
% In villa de Blastegui, pro eodem, j kaficium. i In Cuaztu (ut sapra). 1 De pecta de
Unçue et de Navaz, pro eodem, xx kaficia iij rova. % Pro domino Garsia Almoravit (ut
supra). % De pecta d*Ararax, pro domino Enneco Almoravit, yj kaficia iij quiHalia.
(Folio i3 verso.) .
Pro domino Gundisalvo Johannis de Baztan, de pecta et tributo hereditatis de Vi-
daurre, xlj libras. iDe tributo de Muez, con areis de Salinis, Ix solidos. lin villa
de Leçaun, de pecta rusticorum, xxx solidos. 1 1n villa de Galdiano, de pecta
Ixij solidos. 1 In villa de A^Uo, de pecta xj libras x solidos.^ Item de tributo orti, xiiij so-
lidos. fin villa de Mendaça, de pecta xvij libras. lin villa de Otynano, de pecta xlvj soli-
dos. % In Cabrega , de pecta xxv solidos. 1 1n Mues , de pecta vij libras x solidos. % Ibi de
xlij morabatinis et duabus terois auri, xvij libras viij solidos vj denarios. 1 1n Areillano ,
de pecta arietum taxatorum xviij solidos vij denarios. 1 1bi de uvis taxatis , xiiij solidos.
1 Ibi de tributo unius vinee que fuit dicti domini Gundisalvi, xx solidos. % In Sancto
Christophoro, de vindemia vinearum ejusdem vendita xxvij solidos, et fuerunt per-
dite propter tempestatem. 1 De medietate vinee Sancli Martini de Mendaça vendita,
xxxij solidos, et fiiit perdita propter tempestatem. Y De fiructu orti Sancli Christophori
nichil, quia perditusfuit propter tempestatem. Y In villa de Ancin, de pecta rusticorum
Martini Furtado, xxxvij solidos. 1 1n villa de Pedramillera, de pecta rusticorum, xxxv so-
lidos viij denarios. f Ibi de racemis venditis, iiij solidos. 1 Pro Didaco Enneci de Assaiia,
de vindemia vendita vinee date ad medietatem, x solidos, et fuit perdita propter tem-
pestatem. (Folio 21 recto.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
657
Pro domino Johanne de Vidaurre, de pecta de Açoz, xxv libras. ^ De pecta d*Ari-
cala, iij soUdos yj denarios. 1 De pecta de Artaça et de Oiindayn, xv libras iiij soHdos.
iDe tributo Yinearum de Arçoz, xvi solidos. Magister Radulpfaus tenet pro debito in quo
* 8ÎIn tenebatur pro pâtre suo idem Johannes. 1 De pecta de Laatça, in pane, vino, dena-
riis nichil, quia Abraham, alcaldus Judeorum Stdle, recipit pro usuris debilî in quo
sibî tenebatur idem Johannes. Y Pro domino Garsia Almoravit , de pecta de Oteyça, Ixv so-
lidos. Andréas Martini de Arbeyça^ recipit pro debito in quo sibi tenebatur idemGarsias.
Y Pro domino Furtunio Ahnoravit, de pecta de Irure et de Neusol, 1 solidos *. 1 De tri-
buto domus sub Bargota, xxv libras. Magister Radulphus tenet pro debito in quo tenebatur
patri suo*. 1 Pro Marcho GundisalvietFerrandoGundisalvi, fratre suo\ ^ De locatione
domorum Marclii Gundisalvi , ij solidos. 1 1bi de vindemia vinearum ejusdem vendita ,
XX solidos. f Item de vindemia vinearum Ferrandi Gundisalvi vendita, xv solidos*. 1 De
herbatico de Asa , ix libras x solidos. 1 1bi de c Iiij kaficiis frumenti vendit» ,
iiij" libras xv solidos. f Item de v kaficiis frumenti de residuo molendure mrolendinorum
^ De Stella» fol. 55 verso.
' Après cet article, on lit au folio 55 verso:
c^Et quitavit ei rex. •
' A la place de ces dix derniers mots, on
lit au folio 55 verso : « AMmis de Sorauren percî-
pit pro capellanjis domini régis Henrici quon-
dam. •
* I^e roi Philippe ayant donné ordre, en
1277, ^^ gouverneur de la Navarre de se
saisir de tous les bannis qu*îl y trouverait, hors
des lieux qui jouissaient du droit d*asile, et
d*exécuter en leurs personnes les sentences
qu*î]s avaient encourues (Dicc. del ont del reino
de Nav, t. F', p. 83 ] , un officier de justice fut
envoyé à Funes pour s*emparer de Ferrand
Gonçalvez.On le voit par cet article des mêmes
comptes :
«Item pro expensis merini et servientium
armorum qui iverunt ad villam de Funes ut
caperent Ferrandum Gundisalvi, xl solidos. i
(Fol. 3 2 verso.)
Nous ne savons si le mérino fut heureux dans
sa recherche; mais le même registre nous ap-
prend qu*il pendit un écuyer de Biscaye, qui
était de la famille de D. Lope :
• Item quando suspendit ( merinus) , apud
Marâgnon , quendam scutiferum de Vixcaya, qui
eratde familia domini Lupi, Ix solidos. • (Fol. 23
verso.)
Ce pauvre écuyer était sans doute un banni,
BIST. DE Là GUBRRB DE NAV.
comme un certain Garsia de Segura, qui reçut
le même traitement à Inça de Arayi , ainsi que
nous rapprend on autre article du même re-
gistre, folio 60 verso. — Au même endroit il
est fait mention de trois autres écuyers tués en
combattant les bannis, de maisons brûlées,
de morts et de blessés dans une attaque contre
eeux-ci :
• Item Johanni Martini de Udaue in Aresso
pro emenda domus suc combuste quando fuit
combusta domus concubine Aceari Sumaquila ,
ubi hospitabantor banniti, xxv libras. t Item
Galindu d*Alcoz pro emenda domus soe com-
buste quando dictus Aceari et socii sui indu-
serunt se ibi , et fuit vulnéTatus dictus Aceari ,
et aliquj de sociis suis mortni , et aliqui reces-
serunt vulnerati, xxx libras. — > Item pro ex-
pensb trium scutiferorum qui interfecti lîie-
runt quando habuerunt conflictum cum ban-
nitis, pro portandis interfectis, et sanandis
vulneratis. •
* Cet article et quelques-uns des précédents
reviennent ainsi plus loin , à Tannée 1 285 :
«Ibi de emparanciis bannitorum, videlicet
de Ibcatione domorum Marcbi Gundisalvi nic-
hil. 1 1bi de vindemia vendita vinearum ipsins,
viij solidos. 1 1bi de vendemia vendita vinearum
Ferrandi Gundisalvi, vij solidos. 1 1bi de loca-
tione domorum ipsius, iij solidos. • (Folio 56
recto.)
83
658 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
de Peralta, xl solidos. 1 Item de vj mètre vini veoditi, de pecta vallis de AylUn , xxxiy so-
lîdos iiij denarlos. (FoL ai verso.)
In villa de Çavalça, de vindemia vendita vinearum Pétri Symonis, xxj solidos. % De
vineis de Artieda , de Sanssoayn et de Argurroz nichil , quia suni in compoto bladi sob
certo tributo* Y In villa de Liedaria.de vindemia vendita vinearum Pétri Symonis, v soli-
dos. 1 la vilk de Liçoayn, de vineis Garsie Pétri nicliil,propter tempestatem. 1 In villa
de Oylloquin, de vindemia vendita vinearum Lupi Garsie d*Arleta, lij solidos, 1 In villa
de Ayvarr, de vindemia vendita vinearum Symonis Pétri de Oppaco, Symonis Pétri da
Çavalça et Symonis d'Oarriz, x solidos. (Folio a4 recto.)
In Blascoayn, de vinea Garsie Pétri de Sarria nicbil, quia pepercit ei dominium.lln
Vidaureta de Alvaro nichil, pro eodem. 1 1n Mendicoa de eodem Alvaro nichil, pro eo-
dem. % In Uarraçu , de domino Furtunio Almoravit , iij solidos. % In Yçu , de eodem ,
videlicet de vindemia vendita, vj solidos,. et fuit perdita ppopter tempestatem et gelu.
1 In Ariz, d% eodem, pro vino v solidos. 1 In Irurçun, de Symone d*Oarris, xij dena-
rios. 1 1n Arayz, de eodem, viiij solidos. 1 1n Navaz, pro eodem, de vindemia vendita
viij solidos, et fuit perdita propter gelu. Y In Elcart, de domino Garsia Almoravit,
xxix solidos. 1 1bi de vindemia Ixx solidos. % In Garçariayn , de domino Enneco Almo-
ravit nichil, quia Garsias Gundisalvi de Andosella tenet, quia fidejussor est pro eo. fin
Arrarax, de eodem, xvj solidos vj denarios. 1 In villa de Marquelayn, do domino Gun-
disalvo Johannis de Baztan , de pecta xxvj solidos. Y In Henderin , de Sancio Remigii
nichil, quia uxor ejus tenet in fideHtate. Y In Açoz, de vindemia vendita vinearum Petn
de Veraxayn, viij solidos, et fuerunt perdite propter gelu. f In Orqueyen, de vineis Mi-
chaelis Sancii corrigiarii nichil , quia Remundus Bernardi de Puges et P. de Equia te-
nent una cum vineis Navarrerie. 1 1n Liçassoayn, de Symonfs Symonis nichil, quia pepercit
ei dominium. Y In Assyayn, de eodem nichil, pro eodem. (Folio a 5 recto.)
. . .De pecta de Leçaun, j kaQcium j rovum. 1 De pecta de Herendacu, ix kafida
j rovum. 1 De pecta de Villanova, iij kaficia iij quartalia. • .1 In villa de Cabrega, de
semis ij kaficia j rovum j quartale ij almudes. Deficiunt totidem propter tempestatem. . .
1 De jure vocato boUias de lana, xij kaficia j rovum. Michael Pétri, abbas de Piedramil-
lera, tenet de dono domini Gerini pro servicio facto dominio. . .f Pro domino Johanue
de Vidaurre, de pecta de Arguynano, xxiiij kaficia. f Ibi de costeria de Arçoz, vj ka-
ficia. . . 1 De tribu to de Artaçu, xxiij kaficia. Totum tenet magister Radulphus pro
débite in quo sibi tenetur idem dominus Johannes de Vidaurre. (Folio A i verso.)
In villa de Santo Martino dUnx, de tributo hereditatis Symonis d*Oarriz, xx kaficia.
1 De Petro Symonis de Çavalça , videlicet de tributo hereditalb ipsius in villa de Artieda .
de Sanssoayn , de Uli et de Argurroz , xxij kaficia ... f In villa de Licoayn , de quarto agro-
rum Garsie Pétri, iij rova iij quartalia* ^ In villa de Sagasseta, de tributo agrorum ejus-
dem, v kaficia. 1 1n villa de Arçanegui, de quarto agrorum Pétri Symonis, j kaficium.
1 1n villa de Oylloqui, de agris Lupi Garsie de Arleta nichil, quia inculte rémanent. . •
1 1n villa de Ay varr, de quarto agrorum Symonis Pétri de Oppaco , Pétri Symonis de
Çavalça et Symonis d'Oarriz, vj kaficia. f In villa de Lerga, de agro Symonis Pétri de
Oppaco nichil, quia incultus remanet. 1[Tn villa de Echçive, dehereditate Pétri Symonis
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 659
de Çavalça v kaficia. f In villa de Menduiil,.de eœparancia nicfail, quia inculla remanet.
(Folio 44 recto. Cf. fol. 45 verso, 46 recto, k^ recto.) *
Pro domino Gundisalvo Jotiannis de Baztan de pecta de Vidaurre, xv libras. f Ibi de
arietibus taxatis, iiij libras x solidos. f ibi de sex rusticis quorum quisque débet unum
arietem, xviij solidos. % Ibi de tributo vinee, 1 solidos. Residuum computatur in blado.
f Ibi de tributo orti xxx solidos. f De tributo de Muez con areis de Sallinis, iiij libras. . .
fin villa de Galdiano de pecla , Iv solidos. Deiiciunt septem solidi , quia gubemator man-
davit reddi monasterio de Navarret hereditatem suam, quam tenebat violenter dictus do-
minus Gundisalvus. • .1 De pecta de Mues, vij libras x solidos. ... 1 De vindemia vendita
vinearum Sancti Christophori, 1 solidos. Y De vindemia vinee Sancti Martini de Mendaça,
lx%olidos , et data est ad tributum ad duos annos sequentes. \ De tributo orti Sancti
Giristophori, Ixx solidos. (Folio 55 verso, A. D. ia85.}
In villa de Uarraçu, de Izco, de Areyz, de bonis domini Furtunii nichil, quia rex pe-
percit ei . . . Pro domino Guillelmo de Podio in Çaval, xv solidos. \ Item in Senossiayn,
xxx solidos. % In Çaval, pro vindemia vendita vinearum ipsius perdita propter tempesta-
tem, X solidos. Y Pro Didaco Pétri Descoron de bonis ipsius, que sunt circa tresdecim
libras. Petrus Michael portarius computabit. Y In villa de Arlaxona, de Roderico Martini
de Azqueta. Idem Petrus Micbael computabit. \ In villa de Legarda et de Villanova, de
bonis domine Tote Pétri de Oarriz. Guillelmus Marzelli tenet ea. lin villa de Bruirun, de
hereditate régis. Lupus Garsia de Salinis computabit. (Folio 6o recto.)
Voyez encore folios 7 4 recto, 7 5 verso, 77 recto, 78 verso, 79 verso,
80 recto, 87 verso, 91 recto, 92 recto, io5 verso et 106 verso.
Page 3 1 a , vers 4849 , couplet xcix.
Les extraits suivants des comptes de Navarre, pour 1284-86, montrent
combien , dans ces temps de troubles , la frontière était peu sûre , à quel
point les vols y étaient fréquents et les divers genres de châtiments infligés
h leurs auteurs, surtout, mais non pas vmiquement, par les mérinos:
Item pro expensis quas fecit (dominus Jobannes le Briays, castellanus castri Sancti
Johanm's de Pede Portus) quando cepit quendam laU*onem lipud Soroetam,iij solidos.
(Folio 5 recto. Cf. fol. 71 recto.)
Item pro expensis viginti scutiferomm quo» merinus (Pampilonensis Didacus
Sancii de Garriz) misit ad custodiendom vias de Andia et de Anda tempore guerre,
racione latronom et illorum qui extrahebant Uadum de terra.
Item pro expensis ejusdem quando suspendit latrones Pohtis Régine, qui iurati
fîierunt ovea apud Larraga. ^ Item pro expensis dictimerini quando suspendit quemdam
latronem apud Hiebas , qui fuerunt capti apud Mendigorriam cum furto quod comnS-
sémnt in Baygorri. f Item pro expensis dicti merini quando suCTocavit quamdam in
fluvio de Urriçola , quia iurata fuit raubam in Etayo. f Item pro expensis dicti merini
qui suspendit Garsiam de Segura apud Inça de Arayz, bannitum, cum salarie insidie.
• 83.
660 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
* % Item pro expensb merioi quando suspendit Sancium Velça, latitmem numifestum ,
et fuit suspëhsus apud Algoriîaga, cum salario insîdie. Y Item pro expensis dicti merini
quando cepit et suspendit Sancium Durayar apud Alsassû, latronem manifestum, cum
salario insidie.
Item pro eipensis dicti merini quando cepit et suspendit Symonem, nepotem Aceari
Sumaquila, apud Odielam, qui erat bannitus , el interfecit quemdam scolarem, etfuratus
fuit quemdam roncinum , cum salario insidie. % Item pro expensis dicti merini quando
amputavit aurem cuidam apud Salinas prope Noayn, quia fîiratus fuit unum rovum
fhunenli. ^ Item pro expensis dicti merini , quando combussit domum concubine de
Beguichipia apud Beiniça, quia ibi hospitabantur banniti. ^ Item pro expensi» dicti me-
rini quando combussit domum concubine Acean Sumaqiiila apud Aresso, quia ibi hos-
pitabantur banniti. ^ Item pro expensis merini quando combussit domum concubine
Lupi Ocfaoe apud Utcii , quia ibi hospitabantur banniti et minuli. f Item pro expensis
dicti merini quando combussit duas domos apud Burunda, quia ibi hospitabantur ban-
niti et fiebant plurima fiirta. (Folio 60 verso.)
Item pro expensis dicti justidarii (Tutele, Ferrandi de Eslava) quando ivit Pampi-
ionam adgubernatorem ad ostendendum eidem &clum denariorum falsorum quos inve-
nerat, et fectumlatronum, in quinque diebus, iiij libras. (Folio 65 recto.)
Item pro expensis Pétri de Burgos, cui amputata fuit auris pro furto conunisso,
yj solidos viij denarios.
Item pro expensis Johannis Chapairon de Casseda, qui fuit suspensus apud San-
gossam eo quod cum furto commisso in Navarra intrabat Anigoniam, iij solidos. (Folio
Ç6 recto.)
Item Roldano et sociis sub, qui ceperunt in villa de Arguedas quosdam de
Aragonia, de mandato gubematoris, quia depredaverant grèges de Arguedas, x libras.
(Folio 87 recto.)
Item pro ^expensis insidiarum que fecerunt capi Petrum Escaz, latronem et maie-
factorem, et vivebat in Aragonia, et fuit suspensus in termino de Navascues, viij libras
xvij solidos. f Item pro expensis insidiarum que fecerunt capi Sancium d*01az , banni-
tum, qui interfuit deraubationi et morti mercatoris de Isana, et fiiit suspensus ibidem,
X libras. % Item pro expensis Paschasii de Liçarra, qui fuit suspensus apud Tafalliam,
vij s(^dos. 1 1tem pro locatione insidiarum que capi fecerunt Ennecum del Espinal, qui
interfecit Lupum de Doldiriz, mulaterium, in via publica Roscidevallis, et fuit captus,
et manus sibi scîssa, et demum traynatus et suspensus in loco ubi fecit proditionem,
iiij libras x solidos. (Folio 91 recto.)
Item merino (Pampilonensi, Didaco Sancii de Garriz) pro fugandis male&ctoribus ,
capiendis et suspendendis , cum salario insidiarum, et quando ibat locuturus cum illo de
Ipuzcoanos ad ponendum terram in pace , et pro custodienda terra et castris quando
rex Castelle erat apud Sanctum Sebastianum, Ixx libras, que computate non •sunU
(Folio ga verso.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 661
Lies femmes se mêlaient aussi de voler, sans se laisser arrêter par la
crainte de Tafireux supplice qui les attendait:
Item pro expensis Jordane et Gracie de Alçuça , que interfecerunt quendam presby-
terum et deraubaverunt eum , et fuerunt propter hoc combuste in mercato : pro lignis
emptis, xxij solides viij denarios. ^ Item quatuor faominibus deferentibus eas per villam et
[qui] fecerunt justiciam, vj solides, f Item produobus magnis lignis emptis et fixis in terra
ad ligandum eas ibidem donec comburerentur, ij solides vj denarios. % Item pro duabus
cathenis et cordis ad ligandum eas emptis, ij solides ij denarios. ^ Item preconibus pre-
conizantibus in villa et in mercato, ij solides. (Folio 70 verso. Compot. Sancii de Trillar,
halUvi Pampilonensis , A. D. 128&.)
Item pro (acienda quadam fovea in villa de Arguedas ad ponendum ibidem mu-
lierem quandam quefurata fuit denarios dicto Gayllart, xiiij denarios. (Folio 87 recto.
Compot, Johannis de Yanvilla, merim Ripperie, A. D. ia86.)
Page 3i a , vers 4848, couplet xcix.
Cette expédition de Philippe le Hardi fat jugée très-sévèrement par ses
contemporains, qui considéraient Pampelune comme située au bout du
mondée L*auteur des Chroniques de Saint-Magloire, 'après avoir rapporté
la mort de Saint-Louis et son enterrement à Saint-Denis, ajoute :
Et en Espaingne et en Sattveterre
Ala ses fius folie querre.
Fahliaax et eontêi, édit. de Méon, t. II, p. 3a8, v. 1 18.
Comparez avec le récit d*Anelier celui que fait Guillaume Guiart dans
sa Branche des royaux lignages, t. VIII des Chroniques nationales fran-
çaises, p. laû-iay.
Page 3 1 9 , vers 4863 , couplet c.
Ce comte de Bigoire s'appelait Eschivat Eustache de Beaumarchab lui
avait prêté, è deux différentes reprises , des sommes, dont voici les recon-
naissances :
' MetreleciiMltoeiitele tnpe,
C*d le tient, diu qu'il 11 etchape 1
Qu'il vodroit ettie à Pempdone.
Dfe Fdhtûmmdtmufuuêt t. 89. (Fcl<iaw«(«MilM ,
Mit. 4§ V^, t. m, p. 149O
662
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Nos Eschivatus, cornes Bigorrç, dominus de Chabanesio, notum facbnus oniversis
quod nos debemas ac nos debere confitemur nobili viro domino £u8tacbio de Bello
Marquesio, militi, senescallo Tholosano et Albiensî, ac gubernatori terre Navarra|pro
domino rege Francie illustri, viginti sex libras toronen^es éa legitimomutno, renun-
ciando excepcioni non numerate pecunie, non habite, non tradile, non recepto et spei
numeracionis future et errons c^culi. Quas vigtnti sex libras predictas promtttimns nos
sôluturos et reddituros eidem domino Eustachio, vcl ejus eerto mandato, in instanti
festo Pasche. In cujus rei testimonium presentibus litteris sîgilluQi nostrum duximus
apponendum. Datum die sabbati ante festum beati Andrée apostoli , anno Domini mille-
simo ducentesimo septuagesimo sexto. (Trésor des Chartes, 1876 — i3 — J. 61 3.
Sceau représentant deux lions passants.)
Noverint univenû présentes pariter etfuturi, quod nos Eschivatus, comes Biguerre,
dominus de Chabanesio , scimus et in veritate confitemur nos récépissé a vobis domino
Eustachio de Bello Marchesio, militi, senescallo Tholose et Albiensi, regnique Navarre
gubernatori, octo viginti septem libras septem solidos sex denarios turonencium, quas
nobis apud Pampilonam mutuo amicabiii tradidistis. Quam summam. . . vobis , aut certo
mandato vestro, aut domino Petro de Fontanis , Tholoze , infra proximum festum Resu-
rexionis Domini promittimus soluturos. . . Et in testimonium, etc. Datum Pampiione,
•die dominica post octavam beati Martini yemalis, A. D. m** ce** lxx* sexto. (Arch. de
TEmp. 1276 — 34 — Jv6i4.)
On trouvera une notice sur Esquivât dans TEssai historique sur le Bigorre,
par M. A. Davezac-Macaya. Bagnères, imprimerie de J. M. Dossun,
M Dccc xxiii, in-8^ t. II, liv. V, chaq. I*', p. i-44.
Page 3i8, vers A936, couplet ci.
Le mot galiers signifie bien , comme nous l'avons traduit, tromperie : aussi
n'est-ce pas pour revenir sur cette interprétation que nous écrivons cette
note. Nous voulons demander si notre ancien mot jfoMiVr^ qu'Antoine Oudin
traduit par meschant fripon^, ne viendrait pas de la langue d'oc. On est auto-
risé à en douter en voyant un autre lexicographe* donner gailliens avec le
sens de forçat f ce qui indique galée (galère) pour racine.
* Voyez-en un exemple dans V ancien Théâtre
français, etc. par M. ViolIet-le-Duc, t. I" (à
Paris, chex P. Jannet, mdcccliv, in-18), p. 361.
* Cariositet françoises pour supplément aux
dictionnaires, etc. Imprimé à Rouen, m dc lti
in-8",p. 189.
Dans cette ville , on disait galier :
D cngsûgoe vous disiez que j*estois on butor ;
Mais qu'esqne vous diriez de Jean , men petit frère ,
Qui fait par men serment mille fais pire encore ,
Comlûen que Fustibus n'espargne sen diiere?
Le dimandie et la ftte y me jonë de ses tours.. .
Y s*en ira jouer les double à la pierrette,
Et quand dessus le sûr je vo prens men galier.
Je regarde combien ses cauche ont d'éguilleUe.
Prtmiht et uconde Ma$* normand*, p.Zj.
^ Leè Epithetês de M, de la Porté Parisien, A
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 663
Nous avions aussi autrefois gallefretier, mot auquel Oudin^ attribue la
même signification , celle de coquin, de fripon , et que nos anciens auteurs
emploient fréquenunent :
Feston diene, guallrfretien, venex-vous sus mon marché? (Rabelais, iiv. IV, chap. xvi.)
Ventre sus ventre, qnelz trinquenaiUesI qneli gaalUfretiers ! (Le même, Iiv. V, pro-
logue.)
Gaallefrttien mes amis, je ne suis que trop bien ainsi debout. (Le même, Iiv. V,
ohap. XI.)
... on void aujoord'huy non-seulement des simples gentils-hommes, mais aussi des
galejretiers porter des broderies et porûleures, etc. (Deum dialogues da nooveaa langage
français, italianizé, p. 188.)
Quant à qudques galefretiers, suyvans la cour, je sçay bien que vous n allez pas ouir
leurs propos, non plus que moy. (Ibid, p. 61 A.)
Ah! vraiment, vraiment, s^il faUoit que je tinsse parole à tous ceux à qui j*ai donné
rendez-vous, j*aurois plus de trente gallefretiers k mes trousses. (La Fausse Coguette
[169A], act. I*', se. IX;' dans la Suite du Théâtre italien, etc. t. II. A Genèye, chez
Jacques Dentand, m. dc. xcvii., in-8', p. io5; et dans Le Théâtre italien de Gherardi ,
t. V. p. 39a.)
Henri Estienne, à la recherche de l'ëtymologie de ce mot, s'avisa de
récrire différemment qu'il ne lavait fait précédemment :
Et semble bien que quelque povre gallefroUier de moine repris par luy (son chef) de
larrecin, luy pourroit faire une pareille response à celle que fit le pirate à Alexandre
le (Grand. Apologie pour Hérodote, Iiv. I**, chap. xxni, p. 367.)
Mais je ne sais pas en vérité si lliabile écrivain parlait sérieusement, et
ne me sens nullement disposé à le croire sur cette simple parole.
Page 3 18, vers ^960, couplet ci.
On ne trouve pas monters dans le Lexique roman de M. Raynouard.
Les Catalans avaient le même mot ; du moins on Ij^ azcona montera , avec le
sens de lance, dans un écrivain cité par le P. de Moret. Voyez Annales del
reyno de Navarra, Iiv. XXV, S v, chap. xvm; t. HIT p. 453, col. 2.
Lyon, par Benoist Rigaud , M. d. xcii., petit comptes de Navarre: — iDe domo de vicco
in- ta, fol. 188 recto.— Les Espagnols avaient vocato deGaUadores nichii, qnia Martinus
autrefois galiador^ probablement avec le même Durant tenet eam. > (Ma. Bîbl. imp. Suppl lat
sens. Je ie trouve dans le nom d*une localiK^ n" i65^, folio 3i recto.)
de Sangûesa consigné dans cet article des ' Carûxirefyranpoûes^ etc. p. 189.
664 HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
Page 322, vers 5oi i, couplet en.
Il existe un reçu souscrit par Johan Garciez, alcade de Viana, de mille
livres de tournois, pour indemnité du dommage fait, au siège de Panicastro,
aux gens qui cherchaient leurs biens dans le voisinage du château. (Archives
de TEmpire, 1277 — 334 — J. 61 4.) Rendant compte à Eustache de Beau-
marchais , il reconnaissait avoir reçu huit cent soixante livres tournois pour
les traites payées par ordre du gouverneur à don Lop Diaz et aux autres
gens de lost ( de la haest) , y compris les vingt livres tournois données par
Johan Garciez à Per Lopez Puerco , et les deux cent cinquante livres de
tournois pour compléter les mille livres sanchets payées pour la taille du
siège de Punicastro. (Arch. de FEmp. 1 277 — 33 1 — J. 6 1 4.)
Page 022, vers 5o23, couplet cm.
Fortuyn Eniguitz figure dans la pièce suivante , qui sert de preuve , jus-
qu'à un certain point , à ce que dit le troubadour :
«
Seppan quantos esta présent carta veran et odran, que nos, Ferrant Lopiz, Martin
Alaman, Amar Yeneguiz, Furtujn Yeneguiz, Sant deSalterra, LopSîminit, Gonçalvo
Lopiz, cavaylleros, é Roy Ferrandez, Garcia Periz, Simen Yeneguiz, Gonçaivo Asnarii,
Sancho Periz de Beyre, Lop Sanchez, Sancho Arnalt, Pero Martiniz, Calvet d*Alcoiriz,
escuderos, venîmos de conoscido é de manifiesto que avemos recebido de vos, me sire
Eustace . . . por espensas nostras del tiempo que don Pero Sanchez era govemador, te-
nîendo firontera in Çoreylla , ata el dia que esta carta fué feita, cient libras de tomeses;
é por emienda de .ij. cavayllos que mataron los de Alffaro à nos, Gonçaivo Aznariz é
Gonçaivo Lopiz antedichos, .xlv. libras tomeses.. . . Et en testimonio desto, etc. Data
en Pamplona , martes primero ante la fiesta de sant March evangdista, A. D. millesimo
ce* Lxxvi. (Arch. de TEmpire, 1276 — 285 — J. 61 A* Scçau de don Pero Sanchez de
Montagut, seigneur de Cascant.)
Je retrouve le même personnage dans les comptes de Navarre pour
1283:
Furtunio Enneci pro ezgensis suis dum remansit vuineratus apud Taffaliam, xv ka-
ficia. t Item pro expensa Judei cirurgici custodientis eum, j kaficium. (Ms. Bibl. imp.
Suppl. laL n* i65\ foUo 7 recto.)
Item Furtunio Enneci pro alta turre de Coreilla a medio me[n]se maii prozimo pre-
terîto usque ad sequens festum Assumpcionis , v kaficia. % Item eidem pro dicta turre a
dicto festo Assumpcionis usque ad sequentem Candelosam , per médium annum , x ka-
ficia. (Ibid.)
HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 665
Item Fartanio Enneci pro alta tiiire de GoreiOa per aniimn, ut supra, iiij libr,
(Folio 19 verso.)
Furtunio Enneci pro alta turre de Goreilla per annum, ut supra, xv libr. (Fol. 54
recto. Cf. fd. 87 recto.)
Item Furtunio Enneci pro secunda turre de Goreilla per annum , ut supra , xxx ka-
ficia. (Fol. 7a recto.)
Aznario Enneci et Furtunio Enneci pro duabus turribus de Goreilla, per annum,
û kaficia. (Fol. 103 recto.)
Page 3a6, vers 8070, couplet cm.
L*ëpoque du siëge de Garayno est fixée par la date d une pièce que nous
ayons donnée ci-dessus, p. ààk, coL 1.
Page 3a6, vers 5o74t couplet cm.
Mathieu Paris rapportant , sous Tannée 1191, Tarrivée de Richard I* en
Palestine, donne le détail du bruit que faisait entendre une armée dans
luie circonstance semblable. Il entra, dit -il, dans le port d*Acre, au son
des clairons et au bruit des trompettes. Le fracas de tous les joueurs d'ins-
truments remplissait le rivage : a . . . lituorum stridor, dangor tubarum,
strepitus comicinum horribilis, littora repleverunt ^. »
Page 3a8, vers 6097, couplet civ.
A sa sortie de fonctions, qui eut lieu avant le mois de mai de l'an 1277^,
Eustache de Beaumarchais remit à son successeur l'argent et les chevaux
qu'il avait entre les mains , ainsi qu'en témoigne la pièce suivante :
Universis présentes litteras visuris et audituris, Reginaldus de Rovreyo, miles, regni
Navarre gubemator, salutem et veritatem. Notum vobis £icimus quod nos habuimus et
recepimus a venerabili viro domino Estachio milite, ante nos Navarre gub^matori,
.v' .viij. libras .ij. solides .vij. denarios turonencium in pecunia numerata, de quibus
tenemus nos plenarie pro re pagatis. Item recepimus a milite supradicto septem equos
magnos, bonos et malos, de quibus omnibus tenemus pro pagatis.... In cujus rei testi-
^ Math. Paris, Hist. Ângl, éd. Lond. i64o, marquer que strepitus comicinum n'est pas
p. i63, 1. 4o, éd. i68d, p. i37, 1. a. La tra- renda?
daction qai précède ce passage est de M. A. ' Annaies àtl rtyno ââ Naoarra, comp. por
Hniilard-Bréhoiies [Gnuiàe Chroniqne de Ma- el P. Joseph de Moret, iib. xiiv, cap. v, S i,
thieu Paris, t II, p. i64) : faut- il faire re- n* s; t. III, p. 43o,co]. i.
HIST. DB LA GUBRRB DB NAV. 84
66Ô HISTOIftË DE LA GUERRE DE NAVARRE.
monium, etc. Datiim apud.Sanctum Johanem de Pede Porluum, die lune post fetUun
decoUadonis beati Johanis Baptiste, A. D. m* gg'' lxvh*. (Arch. de TEmp. 1277 —
36— J. 614.)
Renaud figure dans les comptes de Navarre pour une allocation faîte
la même année h Martin Ruiz , mërino de la Ribera :
Item recepit anno Ixxvij" in gamisione castri de Peynnaflor de dommo Reginaldo
de Rovray, gubematore. (Ms. Bibl. imp. Suppl. iat. n* i65^, folio 6 verso.)
Ce Renaud de Rouvray, ou de Rouvroy, était maître des arbalétriers du
roi en 1 ayA* suivant un état de la maison de Philippe m, dans laquelle il
est mentionné, avec plusieurs autres chevaliers de Thôtel de ce prince,
auxquels on distribua des pianteaux. Voyez fHistoire.... de la maison royale
de France, etc. t. VIII, p. a. Cf. t. IV, p. SgS.
Après Renaud de Rouvray, la Navarre eut un autre gouverneur du
même nom, Alphonse de Rouvray, que la liste donnée par Oihenart in-
dique à trois reprises différentes, en 1 a 78 et 1^79, de 1^197 à i3o6, en
i3i6, enfin en iSîa, a3 et 2tii^.
En i 355, on trouve xm Juan de Robray, mérino de la Ribera^. Ce per-
sonnage serait-il sorti de la famille du successeur d*Eu9tache de Beaumar-
chais dans le gouvernement de la Navarre?
' Notitia tttrittstfne Vasconim, etc. Parisiis, ' Diccwnario de antignedadu del reino de Nor
8uroptibu8 Sebastiani Cramoisy» m. dc. xxxyiii , voira « 1. 1**, p/37» art Ano.
iii-4% lib. II, cap. xvi, p. 36o.
TABLE
DES PRINCIPAUX MOTS ET DES MATIÈRES
CONTENUS
DANS L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE.
A
Abas, abat, abbat, abbaU. Des abbés ont des
doublet des chartes d'anion des bourgs de
Pampelune, p. 4a « v. SgS. -*• Inoendie de la
maison d*un abbé disant messe, aSd, 44o3.
— Âbbés iégendiers à la suite de Philippe le
Hardi dans son eipédition de Navarre, 3o8,
4797. Voyex Mont Arago.
Aoort. La garnison de Garaynno fait des propo*
ûtions aux assiégeants, 3 36, 5o68.
Acostat. D. Corbaran sort de Pampelune avec
ses amis, 290,4522.
Acre. Les croisés ont Tespcir d*aller au Caire
et de protéger la première de ces deux villes,
26, 353. Voyez Johan ai Acre (Syre),
Adam d'Oarritz. Commission que lui donne
D. Garda Almoravid, 76, 1 15.
Afibrtit. Eustache de Beaimiarchais intréjûde
et déterminé, 3i2, 4 860.
AoBN, ville au roi de France, 24, 34o.
Aguyllo. Nul homme ne doit se regimber con-
tre l'aiguillon « 322, 5o24.
Aiga, aigla, ajgla. On voyait une aigle à Olats,
au palais, i2o« 1809. — D. Pierre San*
chiz en avait une dans ses armes, 44 « 621 ;
64, 924; i22, i846; i3o, 19^2; i34,
3o38.
AiOAs MoRTAS. Saint Louis et les croisés s*em-
barqnent à AigueS'Mortes, 26, 348.
Aitz. Des lignes d'hommes à pied se font, 292,
455o.
ALAMAimiA. Allemagne, patrie de la première
femme du roi Thibaut le Grand, 22 , 292.
Alavesa, alavessa. On peut voir voler les pro-
jectiles de oenom, 198, 3o59; ^^^* 3690.
— Des combattants s*arment d^aiavèses,
282, 4376.
Akaitx. Proclamation des alcaids de Tonis, à
Tarrivée des chrétiens devant la ville, 28, 379.
Alamans. Allemands faisant partie de Tannée
de Philippe le Hardi, 3o8, 4792.
Alava, Tune des <{uatre provinces basques. Un
messager va dans le Maroc annoncer au roi
Sancho VIqn*il Ta perdue, 10, 119.
Alayes. Voyei Miqnel Sanit Alaves.
Mberc. Boquin menace de détruire les babi*
tationsdes bourgs, 198, 3o48»
Alcoto. Hoquetons ouverts dans une oîroons-
tance , 206 , 3 1;86.
Aldaya. Voyez Jokan d'Aldaua,Pere êAldava
(Don). .
Aldea. Leè vilains des villages d*autour de
Pampelune viennent contre les bourgs, 24o,
3719.
Albxandrb. Jamais oe roi n*etit chevalier pareil
à Eustache de Beaumarchais, 86, 1 266.
Alfohs^ Alphonse, roi de Castilie, 4 « a3. —
Un messager annonce au roi D. Sancho qa*il
est entré en Navarre, 10, a i3. Voyez Anfos,
Alforso. Voyez Jokan Alfonso,
Algarada. Les habitants delà Navarrerie, après
le départ de la reine Bbnche, construisent
des dgarades, 44, 639, 64o; 46, 647* —
Un orateur s*en plaint dans le conseil des
bourgs, 655. — Un autre propose de s*en
84.
668
TABLE DE LHISTOiRE
plaindre au goaverneur, ce qoi a lieu, ^8,
678* 691. — Le gouverneur reproche aux
bourgeois de la Navarrerie d*en élever,
5o, 7S7. — Un bourgeois des bourgs s*en
l^aînt dans le conseil, 70, loSg. — Des
bourgeois demandent à en faire à l'ezeni|Je
de leurs adversaires ,72,1 070. — Un bour-
geois propose d*en faire pour mieux com-
battre, 74, 1089, 1101. — Le prieur Sicart
prétend qu'aucun gouverneur ne peut juger
que celles delà Navarrerie doivent être mises
en pièces, 116, 1765. — Noms des com-
battants logés dans Talgarade placée devant
Saint-Nicolas, 170, 2699. — Noms des
bourgeois auxquels est donnée celle de Saint-
Gemin , 36o5. — Dans une autre pren-
nent place trente^patre personnes, 9611.
— Noms des défenseurs de Talgarade de la
Roche, 2617. — Petite algarade appelée'
Pelit-^rdot, 96 3 3. — Espoir du prieur de
Saint<}illes de conserver les dgarades de la
Navarrerie, 190, sgSS. — Pascal Gomix
décroche une algarade, 193, 3970.— Boquin
promet aui riches hommes de la Navarrerie
de chasser les habitants des bourgs avec ses
algarades, 198, 3o47. — On baisse les al-
garades, 3i4, 33io,33ii.
Aliorat. Voyex Père tÂbniraU
Almorayit. Voyex Garcia (Don) tiPoHujM,
Fprtaynno Almoraoit.
Alvernia, Alvbrnb, Auvergne. Envoyé dans
ce pays , Eiutache de Beaumarchais lui rend
la sécurité, 86, 1 877, 1385.
Ambans. Urgence de garnir ceux des bourgs,
166, s 549* — Bourgeois et ouvriers indis-
tinctement'les défendent, 168, 3585. —
Eustache de Beaumarchais risite ceux de
' la Poblacion, 196, 3o36. — Moulin envi-
ronné de retranchements, 93s, 9589* —
Les pierres tranchenties ambans, 936, 3665.
— D. Fortuyn iUmorarit est chargé de
mettre en état les ambans du couvent de
Saint-Jacques, 986, 4443. — Les pierriers
renversent des maisons, 988, 4467. — Un
messager annonce à Imbert de Beaujen la
reddition des ambans de Mendavia, 33o,
A975-
Amomblih (Unrei), roi musulman présentais
bataille de las Navas, 4t 19; 6, 73.
Amorcs, Abou Yakoub, sultan du Maroc. Ses
rapports avec D. Sancho ¥1 , roi de Navarre,
8,89.
Amosqua, Amescoa ou Amescua, vallée de la
merindad d*Estella. Un messager va annon-
cer à Maroc, à D. Sancho VI, qu'il Ta perdue.
10, 190.
Ardre SiifBRBfz, Ardrbu XsHBiiRTn, bour-
geois de Pampelune, fait partie d*une con-
férence tenue dans Téglise de Saint-Laurent,
i58, 9419. — L*dgarade de la Roche lui
est donnée, 170, 9690.
Ahdrbd de Marça (Don) , bourgeois de Pam-
pelune , est blessé à la (ace, 3o9 , 3i 99.
Ahdrbd d'Estela. Guillaume Anelier le voit
couvert de carreaux , 936, 3653.
Airpos (En) , Alphonse , roi de Gastille. Lettres
de ce prince aux barons de Navarre, annon-
çant une trêve de quinze ans, 196, 1903,
1908. Voyez Aybnso.
Amvds, Alphonse, comte de Poitou, frère dt
saint Louis, fait Eustache de Beaumarchais
sénéchal de ce pays, 86, 1969.
Angarda. Le prieur de Saint- Jean , passant en
Espagne, franchit la hauteur de Roland,
178, 9748.
Angoyssa* Au siège deGaraynno, les gens rient
au milieu de leur angoisse, 394 * 5o57.
Apeat. Des lignes d*hommes à pied se font,
999,4550.
Apostoli de Roma. Philippe le Hardi expose à
son conseil que le pape a mis en sa garde
Tinfante de Navarre et ses biens, 84 , 1 939.
Aptitx. Le comte de Foix, habile dans fart de
la guerre, 3 1 9 , 4869.
Arabitz. Les barons navarrais, D. Simon et
D. Lope montent sur les chevaux arabes,
1 4o , 9198. — Les soldats de Tarmée fran-
çaise en Navarre en font autant, 9 1 4 , 4885.
Arago. Voyez Mont Arago.
Arago, Araguon. Le roi d'Aragon à la bataille
de las Navas, 4, s5; 6, 60. — D. Sancho VI
envoie un messager en Aragon au roi D.
Jaime, i4) 180.
Aransus. Voyez Semerot cel iAramw.
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
669
Abaqdill. Vo^ Pen Periu ^AraquiH
Aibre. Complot U^ûdant à couper les ali>res
des bourgs de Paaipelune, ado, 3716.
Arc Un traître tend un arc de deux pieds, i34»
363d. -* Des combattants 8*arment d*arc8 à
main, sSa , 4374.
Arca. Maint ooffire ouvert au sac de Pampelune,
3o4. 4737.
Arcevesques. Archevêques à on parlement con-
voqué par Philippe le Hardi , S74 , iaSo. — •
Archevêques dans Texpédition de ce prince
en Navarre, 3o8, 4797.
Abcbttz. Voyei PerAra^t, PerArajtt ^E-
chaari.
Arcs, Ans, Aax. Gortës tenus au château de
losArcos, i3o, 1978.
Arma. Dans un combat, mainte âme se sépare
du corps, 980, 4344*
Armadura. Armures sur des sommiers à la suite
du roi de France, 3o8, 4787.
Armas. Cris aux armes, 344 1 3781; 9&4» 3934;
a83,4368; t86, 4444; 288, 4483; 398,
462a; 3o9, 47i3; 3i4, 4885; 3i6, 4928;
3 18, 4949; 324» 5o43. — Un malheureux
sorti sans armes est tué, 254 , 345o. -*^ Irri-
tation du peuple des bourgs de Pampdune
quand on criait aux armes, 256, 3960. —
Eustache de Beaumarchais crie aux armes,
290, 4520.
Armatmnac. Le comte d* Armagnac fait partie de
Tannée française en Navarre, 296, 4591.
Arnalt. Yojex Goret' Amalt
Abnalt Aymar (En), bourgeois de Pampelune,
appelé à défendre la tour de la Cloche, 162,
2478.
Arnalt db Samoossa. 11 assiste à une conférence
tenue dans Té^ise de Saint -Laurent de
Pampelune, i58, 2411.
Arraut de Brrret (En ). Il brandit sa lance et
la jette au moulin de Tévéque, 280, 4337.
Arraut dbMargapava, écuyer, est blessé au
pied, 900, 3 102. — Anelier rentend de-
mander le combat, 978, 4317. — Il suit
Eustache de Beaumarchais dans Mendavia,
3 1 8 , 4 94 4. — Il est encore blessé d*un coup
de pierre, 4962.
Ames , amescamens. Lieu de Navarre où ar-
rivent les équipages de Tannée française,
298; 4629. — L*or flamboyant y luit, 320,
4987-
Arquer. Archers donnés pour la défense de la
tour ronde de Pampelune, 166, 2559. — Ils
sortent pour commencer la guerre, 232,
3599. — ^° archer desserre une baliste
et frappe un chevalier, 949, 3754. — D.
Gonzalve propose un plan pour mettre des
archers dans Téglise de Saint-Nicolas, 948,
386 1 . — Les archers tirent des tours , 986 ,
4555. — Archers dans Texpédition de Na-
varre, 3o8, 4896.
Arremit Le sire de Beaujeu jure par le Sei-
gneur qui fut mis en croix, 3i4 1 4899. —
Il ne permet pas que le projet des habitants
de Mendavia s'accomplisse , 3 1 6 , é 9 1 4 «
Ars. Voyez Arcs, «
Artamens. Gaston, sire de Béam, signalé pour
sa ruse, 960, 4o96.
Artborrreta. D. Garcia menace D. Pierre
Sanchix s*il passe celte limite, 69 , 899.
Artbs. Le comte d* Artois dans un pariement
assemblé par Philippe le Hardi, 979, 4994.
— Il assiste à un autre conseil, 974 « 4946.
— Il est nommé Tun'des chefs de Texpédi-
tion de Navarre et part pour Toulouse,
4969 , 4973. — n amène le secours à Pam-
pelune avec Imbert, sire de Beaujeu , 994 ,
4587. ^- Un messager annonce la présence
du comte à Eustache de Beaumarchais, 296 .
46o8. — Imbert de Beaujeu lui annonce
rapproche des bourgeois, qu'il prend pour les
révoltés , 998, 4633. — Endroit où Eus-
tache de Beaumarchais et les bourgeois le
font placer, 4648. — Il songe à entrer dans
la Navarre, 3o6, 4761. — Un messager,
venu de Navarre auprès de Philippe le Hardi,
se dit envoyé par le comte d* Artois, 3 10,
4816. — n assiste à un conseil de guerre,
3i9, 4858.
Arx. Voyes Arcs.
Aacona. Les défenseurs de Saint -Christophe
ripostent à Tannée française en lui envoyant
des javelines, 3 1 4> 4888. Voy. Escona,^scona,
AssiAYN, Ayssiatnn (L*abat d*).Il assiste à une
conférence des bourgeois de Pampelune,
670
TABLE DE L'HISTOIRE
i5o, 23o6. —H fait partie d'une autre con-
férence tenue dans Téglise de Saint-Laurent
de cette ville, i58, a4i6.
Asta. Epieu fourbi, avec hampe de chêne, aSs,
4373.
AsTàCHA (N), 133, 1 838. Voyez £«tadUi(£fi).
AuGBOS. Une foia hors du danger qu'il avait
couru dans la Navarrerie, Eustache de Beau-
marchais jure avoir eu plus de joie que s'il
eût été comte d'Anjou, 130, i83a,
Aur. Le roi de Tunis donne aux croisés dix
mille onces d'or pour se retirer, 34 , 470. —
Nobles harnois où luit l'or flamboyant, 3 18,
4987-
Auryflam. Philippe le Hardi annonce vouloir
suivre, avec l'oriflamme, les chefs de son
armée en Navarre, 3 74.
Autar. Les autels, à Pan^elune, sont entourés
de cierges , 1 98 , 3o65. — lis sont dépouillés
pendant le sac delà Navarrerie, 3o6, 475a.
Auzberc, azberc. Le haubert brodé de D. Garcia
le garantit du coup du soldat Guiot, 318,
3367. — Le haubert doublé de D. Garcia
lui est enlevé, 330, 3390.
Auzel. Carreaux comparés à des oiseaux qui
volent, 338, 3519.
Àuzelos. Pierres volant plus vite qu'un oisillon,
a6o, 4o36; 3a4« 5o38.
Avancers. Amault de Marcafava s'avance, 3 18,
4963.
Avers. Les munitions vont à Punicastro, 330,
4981.
Aversers. Pierre comparée à un diable, 3 18,
4963.
AviLAR , Auvillars , chef-lieu de canton du dé-
partement de Tam-et-Garonne,
ment de Moîssac, 34 « 34o. — Le vicomte
d* Auvillars £ût partie de l'armée française
envoyée en Navarre, 396, 4697.
Ayga. Une pierre lancée par les engins de Ja
Navarrerie donne dans l'eau, 394, 4673. —
Eau empoisonnée par les habitants de Saint-
Christophe , 3 1 6, 4 9 1 3. — L'armée française
coupe feau aux habitants de Garaynno, 3s4,
5o47.
Aygla. Voyez ii^a.
Aymar. Voyez kmak Aymtar (£11), Btnmi
Aymar (D.).
Aymar Crotzat, ou Crozat, bourgeois de
Pampdune* Il parie aux bourgeois assemblés,
i46, 3339. — 11 assiste à une conférence
entre eux et Eustache de Beaumarchais, 1 5o,
3 s 96. — Il assiste à une autre conférence
dans l'église de Saint-Laurent, i56, 34o8.
— Il est conmiis à la garde de l'algarade de
Saint-Cemin, 170, 3606. — Il est blessé
d'un carreau d'acier à la figure, 354 « 3940.
Aymar Crozat. Il prend la parole dans une as-
semblée de bourgeois de Pampelune, i46,
3319, 3330.
Aymbric. Voyez Bemat, Romoa Aym/nic (fia).
Aytar. Voyez Pert Ayvar.
Ayzitz. Le seigneur de Beaujeu di^>osé à parler,
3 1 4, 4873.— Saint-Christophe en état, 4889.
Azayrit. Les défenseurs de Saint- Christophe
envoient à l'armée française des épieux acé-
rés, 3i4, 4888.
Azberc. Voyez /4oz6erc.
AzHAR DE Çaraqoieta. Il cst tué à la défense
des bourgs de Pampelune , 303 , 3 1 3o.
B
Bacos. Les habitants du bourg de Pampelune
rassemblent toutes les flèches de lard des
bourgs, 276, 4399.
Badoztaynn. Voyez Bemart de Badottaynn,
Johan de Badoztaynn (En)^ Père de Badoz'
taynn (Don),
Bafomet, Mahomet. Les Sarrasins jurent par
lui, 3o, 409.
Bajvbrs. Bavarois dans l'armée de Phil^pe le
Hardi, 3o8, 4793.
Balar. D. Gonzalve appelle les révoltés de la
Navarrerie à l'assaut, 303,4689.
Baldoin. Voyez Pascal Beddoyn, Ponh BaUoin,
Balesta. On commence à tirer desbalistes dans
la Navarrerie, 174, 3675. — On peut voir
desserrer des balistes de toute sorte, 196,
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
671
'3oi5; 910, 3id5; aSo, 35.55. — On envoie
les balistes» 1 98 y 3o53. — Les balistea sont
tendues et desserrées de nouveau , 3o6o.—
A Pampeiune, des combattants prennent leur
arbalète, soo, 3o83; 306, 3179. — Peyret
Camero, Tarbaiète au poing, sso, 3396.
— Baiistes placées dans quatre tours de bois,
1 3 a, 3590. — Un écuyer de D. Gorbaran
décharge une baliste, i34 1 36ii. — Les ar-
balétriers des bourgs apportent une forte
baliste de tour, 242 , 375 1 . — Des combat-
tants s*annent d*arbalètes, 283, 437^. — Les
défenseurs de Mendavia prennent des arba-
lètes, 3 18, 495 1.
Baiester. Eustacbe de Beaumarcbais emmène
de Toulouse maint bon arbalétrier, 98, 1 458.
— Grand nombre d'arbalétriers dans la
maison de dame Marie Pélegrin, i64, s5i 3.
— Bons arbalétriers dans la tour de la
Roche et dans la tour Mirable, 3527;
1 66, 3 639. — Arbalétriers et soldats s'écartent
et lancent des carreaux, 198 , 3o57. — Des
arbalétriers des bourgs font une sortie, 3 1 6,
3355. — Grand nombre de carreaux lancés
par eux, 23s, 3436. — Les arbalétriers du
gouverneur sortent des boui^, 334, 36i 1.
— Leur loyauté, 343 , 3744. — Ils font une
nouvelle sortie, 37 A 9. — Un mauvais arba-
létrier détend son arc, 386, 446o. — Les
arbalétriers d*£ustache de Beaumarchais
sortent des bourgs, 388, 4491* — Un arba-
létrier tire surleschevaux,4495. — D.Martin
Grozat pense le frapper par les côtés, 390,
45oo. — D. Miquei Groiat avertit son oncle
que les arbalétriers leur tirent des carreaux
acérés, 45o6. — Flèches à Tnsage des arba-
létriers portées k la suite du roi de France,
3o8, 4788. — Les arbalétriers de l'armée
française voient Saint- Ghristophe évacué ,
3i4« 4904. — Le sire de Beaujeu s'étonne
de ne pas voir sortir un seul arbalétrier de
Mendavia, 3] 6, 4934.
Balestera. Ghaipentier tué par la balistière,
336, 3648.
Bab. Pour le comté de Bar le roi Henri n'eût
pas défait Tunité de Pampelune, 4o, 583.
— L'évéque de Bar assiste au conseil de
Philippe le Hardi, 93, 1390. — On au-
rait promis ce comté k Eustacbe de Beau-
marchais pour rentrer dans la Navarrerie de
Pampelune, qu'il ne l'aurait pas voulu, 118,
i8o3.
Bar , Barri en Pouille. Saint Nicolas suroonuné
de Barri, 1 14> 1737; 170, 3G00.
Baratz. Tromperie à l'arrivée de l'armée fran-
çaise en Navarre, 398, i645, 4645. — kp^
parencede tromperie, 3oo, 4663.
Bamatz^ Barons de France arrivés à Jaca, 393,
4559.
Baronia. Mainte baronie vient trouver Eustacbe
au bourg Saint-Gemin , 1 30, 1 8 1 4.
Baros. Le roi de Tunis envoie des messagers
pour conférer avec quelques-uns àts barons
croisés, 34, 466. — i^rès la mort du roi
Henri , les barons laissent le pays à l'aban-
don, 43, 609. — Le gouverneur de la Na-
varre annonce aux bourgeois de Pampelune
son intention de convoquer maints barons ho-
norés, 5o, 7 1 3.— DT Pierre Sanchiz adresse
la parole à tous les barons des cortès convo-
qués par lui, 56, 808. — Ils se retirent à
part, 81 4. — Les barons convoqués par
D. Pierre Sanchiz se rendent à son appel ,
63,904. — Don Garcia Almoravid propose
à D. Pierre Sanchiz un combat singulier,
pour que leurs barons ne soient pas mal-
traités, 64, 939. — Ge dernier mande les
barons pour leur conter les nouvelles, 936,
938. — • Les barons se séparent, 70, 1037.
— Toute Ja Navarre se perd par les barons ,
76 , 1 133. — Aucun ne se veut contraindre,
78,11 56. — Ils se réunissent en assemblée
générale, 1 157. — Un messager dit à Phi-
lippe le Hardi qu'ils se dii^utent , 80 , 1 199.
— Anelier omet de nommer nombre de ba-
rons qui assistaient à un conseil convoqué
par le roi, 94 « 1393. — Eustacbe deBeau-
miurchais sort de Toulouse à la manière de
bon baron, 98, 1 456. — Nombre de barons
qu'Anelier ne nomme pas prêtent serment
entre les mains d'Eustache de Beaumarchais,
io4) 1 558. — - Les barons le viennent trou-
ver à Pampelune, i569« — Gonvoqués par
EuBlache de Beaumaochais, ils se retirent à
672
TABLE DE L'tilSTOiRE
part pour donner conseil ,119, 1706. — Le
prieur Sicart s^adressant aux membres de la
dousaine, les appelle barons g comme Jean
Murde pariant aux habitants de la Navarrerie,
116, 1781; 118» 1797. — Complot des ba-
rons de marque de la Navarre, is6, 1899.
— Irritation et douleur des barons, is8,
19^0, 1945. — Ils ourdissent un complot.
1950. — Ils s*en vont contents, 1 33 , 90i4*
— Eostacbe de Beaumarcbais convocpie les
barons d^élite, 1 34i 9o33.— Assemblée deba-
ronsà Pàmpelune, sois. — Le gouverneur
Eustacbe veut aller en Castille avec les ba-
rons, défendre les châteaux, i36, so85. —
n les invite à dler sans lui auprès de don Si-
mon Ruix et de don Lope Diez, 1 38, 2099.—
—Ils répondent et demandent leurs mises,
a lod*— Eustacbe de Beaumarchais les leur
accorde , 2 1 08.— Ils s'en vont en armes , mais
peu garnis de courage, 2117.— Les baronset
les riches honnnes oonjnrés se rassemblent
dans un pré pour conTérer sur le sort d*Eus-
taohe de Beaumarchais, i4a, ai 53. — Un
bourgeois de Pampelune rappelle aux autres
que les barons de Navarre veulent abaisser
Eustacbe, 1 46 , a 2 33. — Il propose de le dé-
fendre contre eux, les armes k la main , 2 a43,
2 346. — Les barons s* en vont furieux en
voyant Eustacbe défendu par les bourgeois
des bourgs , et ils entrent dans la Navarrerie,
iSs, 233o. — Le prieur de Saint-Jacques
et le gardien des frères mineurs s*en vont en
la Navarrerie, où étaient les barons, 17a,
a 65 a. — Eustacbe caractérise d'enfantillage
la sommation que lui font les barons de
quitter la Navarre, 1 76 , 3703. — Il rappelle
à deux chevaliers français l'opposition que lui
font les barons de Navarre, 180, 2768. —
Les barons et les riches hommes abusés par
la promesse de Boquin, 198, 3o5i. — Ils
appellent aux armes, so/i* 3i55. — Ib s'ar-
ment, si 4» 33 18. — Us sortent, 316, 333o.
-^ Un baron d'une intrépidité remarquable
s'élance contre les combattants des bourgs,
334o. — Le messager d'Eustache annonce
au roi que les barons de Navarre ont Uoqué
^n maitce, et le xoi le répète à Imbert,
sire de Beaujeu, ss4i 3454t 346a. — Un
autre messager vient annoncer la même
chose, 3474. — Les barons arrêtent, avec
les riches hommes et les autres révoltés de
la Navarrerie, de dévaster les propriétés de
leurs adversaires, 34o , 37 13. — Les barons
et les riches hommes proposent une oonfIS-
rence, 348, 3848. ^- Entendant crier aux
armes, les barons viennent, 354 « 3936. —
Les messagers des bourgs informent Philippe
' le Hardi que les barons de Navarre les blo-
quent, 356, 3990. — Gaston de Béarn,
sire Clément d'Àunay et le prieur de Saint-
Gilles vont dans la Navarrerie, où étaient les
barons, 36o,4o3i. — Ils leur parient, 263,
4067. — Gaston fait au roi un récit de ce
qu'Eustache de Beaumarchais avait souffert
des barons, de l'état dans lequel il les avait
trouvés , et de leur complot contre don Pierre
Sanchiz, 270, 4i85, 4191* 4198. — Les
barons de marque de la Navarre sortent de
la Navarrerie, 390, 45 10. — Eustacbe de
Beaumarchais convoque les siens, 4519. —
Les barons de la Navarrerie tiennent con-
seil, 4538. — Un messager va aux bourgs
annoncer l'arrivée du comte d'Artois, du sire
de Beaujeu et des barons de France, 396,
4609. — Les barons et les riches hommes *
tiennent conseil, 3oo, 4676. — Un mes-
sager, venu de Navarre, apprend à Philippe
le Hardi qu'ils se sont enfuis de nuit, aban-
donnant la Navarrerie, 3io, 483o. — Le roi
en informe ses conseillers, 483à. — Les
barons de France sont saisis de la Navarrerie ,
3 1 s , 4856. — Maints barons sages et d'élite
font partie du conseil convoqué après le sac
de la Navarrerie , 4864. — Eustacbe de Beau-
marchais rappelle ce qu'il a eu à soufinr des
barons de Navarre, 4868. — Les barons
commandant les troupes françaises en Na-
varre marchent contre Mendaria ,316,4925.
— Tous les barons de fermée française rien-
nentà Estelle, puis à Garaynno, 333, 5oi5.
Barrera. Les habitants des bourgs portent des
barrières pour mieux s'abriter, 378, 4338.
Bastimens. Les bourgeob cherchent à rassurer
Eustacbe de Beaumarchais en lui disant
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
673
qu'ils oat des bâtiments doubles, i S a , s2 1 6.
— Joie des Français à la prise des forts bâti-
ments de Garaynno, 336, 5078.
Bastit. H est de droit de renverser les bâtiment»
des félons, 3id, 4876.
Basto. Coups de bâton donnés dans une ren-
contre, 349 , 3760. — Des combattants s'ar-
ment de bâtons, 389, 4373; 3 18, 4963.
Baston de pomer. Voyez Pomêr,
Batayila. Le sire de Beaujeu va ordonner la pre*
mière compagnie, 3o4 , 4738.
Batayller. Un messager annonce au roi la des-
truction des murs crénelés de la Navarrerie,
3io, 4838.
Bayllon. Hommes roulant comme ballon au
siège de Garaynno, 394, 5o54*
Bayntz. Approvisionnements logés dans les
buns de la Navarrerie, 313, 337 j, 3374*
BÉARN. Imbert, sire de Beaujeu, dit à Philippe
le Hardi qu'il peut être renseigné sur les af-
faires de Navarre par le sire de Béam ] 358 ,
4oi8. — A son arrivée en Navarre, le sire
de Béarn va se retirer à Saint-Pierre de
Ribas, 398, 4653. — Il assistff à un conseil
de guerre, 3i3,486i.
Beatzça. Voyei Pascal Beatzça (En),
Belgaire, Beaucaire, ville au pouvoir du roi
de France, 34, 339.
Bbl-Joec, Bed-Juec, Beaujeu. La seconde
femme de Tbibaud le Grand , fille du sire de
Beaujeu, 30, 395. — Le sire de Beaujeu au
conseil de Philippe le Hardi, 94, 1391. —
Le roi ie mande et confère avec lui, 334,
3458, 3465; 358, 4oi3. — Imbert prend
la parole dans un parlement convoqué par le
roi, 373, 4333» — Dans un conseil secret,
Philippe le Hardi s'adresse à lui , et Imbert
lui répond, 374, 4353, 4369. — H vient à
Toulouse avec le comte d'Artois, 376 , 4374*
— Il amène le secours de France, 394,
4584. — Un messager annonce la présence
du sire de Beaujeu, 396, 4609. — Il
ordonne la première compagnie qui doit
donner, 3o4, 4737. — - Il veut ph)téger
les droits de l'Église, 3o6, 4763. — Il as-
siste à un conseil de guerre et y prend la pa-
role, 3i9, 4859; 3i4, 4873. — n jure
BIST. DE LA GUERRE OB NAV.
d'avoir Saint-Cbnstophe ou de mourir, 3i 4 «
4898. -^ Il exprime à Enstache de Beau-
marchais son étonnement de ne voir per-
sonne pour défendre Mendavia , 3 16 , 5 1 3 1 .
— Il accepte les propositions de la garnison
de Garaynno, 336, 5071.
Bbrems (El seynoe de). Il fait partie de l'armée
française envoyée en Navarre, 396, 4595.
Bbrgotnnos. Bourguignons dans l'armée de
Philippe le Hardi, 3o8, 4793.
Bernart Aymar. Il occupela tourMirable, i64 *
3539.
Bernart, Bernât Bigorda (En), frère de Ray-
mond et de sire Jean Bigoordan, l'un des
défenseun de la tour Neuve, à Pampelune,
163, 9483. — Il est mortellement blessé,
3i6, 3343,3351.
Bernart de Badoztatnn. Il est blessé au pied
d'un carreau d'acier et meurt, 354 1 3943.
Bernart de Vil a Nota. Il est grièvement
blessé, 346, 38ii.
Bernart Peritz, frère de Ramoo. Il assiste
avec lui à une conférence tenue dans l'é-
glise de Saint-Laurent de Pkmpelune, i58,
a4io.
Bebnarte (Mayestre). Il se tient, avec son fils,
dans une des algarades des bourgs, 170,
i6i5.
Bernaz Atmeric, l'un des bourgeois de Pampe-
lune enfermés dans la tour de la Fille de
l'hôpital, 164, 3517.
BsRRET. Voyez Ârnaut de Btmt,
Bertolombu Caritat. L'une des tours de Pam-
pelune lui est donnée à défendre, 163,
35o3. '> "
Bertolombu Doat, compagnon de don Ray-
mond dans la défense de la tour de Pampe-
lune qui est après celle de la Cloche, 163,
3489.
Bertolomio (Sant). Le jotir de Sainl-Barthé-
lemy en août, bourgeois et ouvriers crient
aux armes, 380, 4367.
Bbrtran (En maestro), ingénienr au service
des bourgs de Pampelune. Enstache de
Beaumarchais le mande auprès de lui , 33o ,
3570. — 11 annonce aux vingt qu'il faut
mettre Bertrand pour contre-mtner les des-
85
674
TABLE DE L'HISTOIRE
seins des réroHèfr, 'lîo, 3S70. — Il lui
parie, 3875. — Bertruid lui répond, 3879.
-—Il assiste ati siège de Garayiuio, 3s4»
5o3o. Voyea Pne Bertnm,
BERTRâif DR CABDiyLLAC. Il fait paiii« de Tar-
mée française eavoyée en Navarre, 996 ^
4598.
BiBTUiscAS. Eustacfae de Beauioardiais dé-
nonce aux cortës de Navarre les brelëche»
élevées par les bourgeois de Pampeime le»
uns contre les autres , 1 1 s , 1 699^ — Le
conseil général de toute la Navarre se tient
au ébâteau de los Arcos, sous la bretèdie,
i3o, 1979.
Bko Jueg. Voyez Bel /«ec.
Bbu Margsb. Frayeur des malfaiteur» en Au-
vergne k Tannonce de farrivée d*Eu8taehe
de Beaumarchais , 86 , 1 296. Voyei Eusfocha
de Beu Mcathê,
Bed Maaohbt, Tun des cris de guerre de»
bourgs, 206, 3193%
BiOHU. Voyez Johan Biohia,
BiDAURAB. Le seigneur de ce lieu assiste aux
cortès de Pampelune en 1374, 44, 6s3. —
Bidaurre proclamé à rassemblée des riche»
hommes et des barons à Pampelune, i34,
ao46.
BiDACRRB , Tun des cris de guerre poussés par
les habitants de la Navarrerie, 206, 3190.
B16ORDA. Voyez Bemart (En), Johan [En),
Ramon Bigorda.
BiGORRA (El compte de). Il prend part à un
conseil de guerre, 3 1 a , 4863.
BiscATA , BisQUATA. Permission donnée à Jean
Alphonse et à sa troupe par le roi de Castille
d*entrer en Biscaye, i33, 20a a.
Bisbe, bispe. Le gouverneur va au palais de
l'évéque, 118, 1783. •— Évèques à un par-
lement convoqué par Philippe le Hardi, 37^,
435o; — Évèques à la suite de Philippe le
Hardi en route pour la Navarre, 3o8, 4797.
Voyez Moti del Bispe,
BiSQO ARRET, Viscarrct, village de la vidlée
d'Erro dans la merindâd de Sangûesa. Voyez
Ochoa de Bùquarret,
BisQDATA. Voyez Biscttjra.
BiTORu, capitale de la province d*Alava. Un
messager va annoncer à Sanche VII qu'il a
perdu cetle viUe , I o , 1 1 9.
Blanc d*ueu. Voyez Veu (Blanc d*),
Booal. On voit, dans une dreonstance, saigner
mainte bouche, a84, 4407.
B0LO6NA, Bologne dans les États de TÉglise.
Les riches hommes représentent les habi-
tants des bourgs comme capaUes de jouer
quelqu*un qui aurait étudié dix ans dans cette
ville, 178, 3743.
BoQUiR. Promesse qu*il fait aux riches hommes.
198, 3o46.
BoRBO. La fille du sire de Bourbon, épouse de
Thibaud le Grand, a4, 3a4.
Bore. Inimitié du bourg de SaintrCemin et de
la Navarrerie, la, i44« — Constructioos
indûment élevées dans le Bourg de Pampe-
lune, i5i. — Le roi de Navarre donne au
Bourg la pierre de la tour où Ton vendait du
sel, i63. -^ Le roi Henri envoie au Bourg
des messagers dire à ta Poblacion qu*il avait
besoin d'eux, 38 , bZg, — Apres la rupture
de Tunion, les bourgeois rentrent dans le
Bourg, 49, 678. — Privilèges du bourg de
Saint-Gemin, 46, 645. — Irritation du
peuple du Bourg en voyant les gens de la
Navarrerie se forlifier , 648. — Les premiers
rappellent au gouverneur la défense consi»
gnée dans leurs privilèges, 48, 69s*— Il sort
du Bourg, So, 710. — Il y rentre, 5a , 75t.
^- Geux de la Navarrerie songent à opposer
à ceux du Bourg D.Garcia, 756. — D.Pierre
Sanchiz signale aux barons des cortès la
discorde née entre la Navarrerie et les bourgs,
56, 809. — Les bourgs intercèdent pour la
Navarrerie, 58, 85o. — Les riches hommes
et les barons proposent au gouverneur de
rentrer dans le Bourg, ce quils font, 68,
1016, 1018; 70, 1019. — Le Bourg et la
PoUacîon font assembler le conseil, io3a.
— Les deux bourgs font choix de deux bour-
geois pour aller conférer avec don Pierre
Sanchiz à Estelle i 7a, io55, 1059.-^ Leur
conférence, 1063, io65, 1066. — Ils
rentrent au Bourg, 74, 1083, io84. —
Garcia Almoravid donne Tordre de piquer à
coups de haches les verges que les bourg?
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
675
atraient ikk fieûre, 76, 1 1 18. — Le Bourg
est accusé «uprës d'Eustache de Beaumar-
chais à son arrivée en Tiavarre , 98, 1^7 s*
— * Eustache trës-rèveur de Tétat où étaient
le Bourg et la Navarrerie, 106, i585, —
Réponse des habitants des bourgs à ce qu*ii
leur dit, 1594. — Ils se montrent disposés à
la réconciliation, 1600. — Eustache prie
les habitants de la Navarrerie de &ire la
paix, 110, ii53, 16S9. — • Don Sancho
Mustarra accuse ceux des bourgs de dupli-
cité, 110, 1667. ~* I'^ deux bourgs dé-
cident d*observer ce que sire Eustache avait
décidé, i34, 1868. — - Des bourgeois des
bourgs vont aux frères Mineurs et engagent
don Ponce Baldoin à découvrir à Eustache
de B^umarchais un complot tramé contre
la personne du gouverneur, i36, 3087. —
«^ D. Ponce Baldoin Tangage à ne pas sortir
du Bourg, 1 38, 3094* —-Les riches hommes
envoient chercher les bourgeois des bourgs,
i4d« 9186. — Les bourgeois des deux
boui^ s*assemblent, 1 46, 3 3 1 8.—* Eustache
de Beaumarchais confère secrètement avec
eux, 1 5o, 3387.— Les bourgeois lui donnent
Jkl'assurance de l'entier dévouement des bourgs,
3309. — Ils vont avec Eustache se retran-
cher dans le Bourg, 163, 3337, 3338. —
Les barons s'en vont furieux en voyant Eus-
tache ainsi défendu par les bourgeois des
bourgs, et ib prédisent la perte de ceux-ci,
333 1 , 3333. — Ils augurent bien de ce que
tous les riches hommes se sont mis mal avec
les habitants des deux bourgs t 3349.— «Don
Gonxalve déclare aux bourgeois de la Navar-
rerie que leur r^utation sera ruinée si les
bourgs ne sont abattus, 1 54 , 3356. — Don
Pascal Beatxa ajoute que la tour de la Galée
ne les empêchera point d*entrer, 3367* —
Don Pierre Sanchiz se range du côté des
révoltés, après être parti en colère des bourgs
qui Taimaient, 338i, 3383.- — Onnetarde
pas à savoir dans le Bourg ce qui s'était passé
dans la Navarrerie, i56, 34o3.-^ Eustache
de Beaumarchais est enfermé dans les bouf^,
160, 3460. — Les vingt choisissent les '
meilleurs combattants pour garnir les tours,
9455, .^ Précautions priMi dans les deux
bourgs pour que le feu n*y puisse prendre ,
170, 363i. — Dieu les garde, caria guerre
y commence, 173, 3634» 3635, 3637. —
Les habitants de la Navarrerie les accusent
de tromperie, 3657. — L*abbé de Mont-
Aragon vient au Bourg un jour, 174, 2677.
— Eustache de Beaumarchais lut déclare
acquiescer à ce qui plairait aux bourgeois
des bourgs, 3693. — Il lui apprend qu'il est
protégé par les bourgs et qu'il n'en sortira
pas tant qu'il vivra, 176, 3709, 3713. —
Les riches hommes annoncent à ce religieux
que bientôt les bourgs payeront leurs trom-
peries, 178, 3738. — Eustache de Beau-
marchais et les bourgeois qui l'avaient ac-
oompagné auprès du prieur de Saint-Gilles ,
s'en viennent près du bourg de Satnt^Cer-
nin, 180, 3787.— Le prieur de Saint-Gilles
s'offre pour aller savoir les intentions des
bourgs, et il y va, i84, 3837, 3860. —
Les richel hommes persistent à réclamer
l'expulsion d'Eustache, les menaçant, dans
le cas contraire, des plus grands maux, 186,
3856, 3861. — Le prieur de Saint-Gilles
dit à l'abbé de Mon^Âragon que des messa-
gers sont partis pour annoncer au roi de
France comment Eustache était bloqué dans
le Bourg, 188, 3900. •— Il annonce avoir
pensé à ce qui sera salut en la Navarrerie et
dans les bourgs unis, 3904. — Les deux
religieux concluent une trêve eiAre tes bourgs
etlal^avarrerie, 3913. — Les habitants de
ce quartier demandent si ce qu'il dit serait
ratifié par les bourgs, 190, 3938. — Le
prieur et les religieux de sa suite reviennent
au Bourg, 3945. — Une pierre partie de la
Navarrerie va tomber dans le Bourg, 193,
397 1 . — Dans l'espoir de trouver les hommes
des deux bourgs, et sur la foi d'un certain
Boquin, les riches hommes sortent de Pam-
pelune, 198, 3o45, 3o48. — On envoie
lee balistes , de fiiçon à laisser en sûreté dans
les bourgs ceux qui voudraient s'y loger,
3o54* -— Les bourgems des deux bourgs
raniment le courage d'Eustache de Beau-
marchaip, 2o4, 3i38. -— Cris de guerre
85.
676
TABLE DE L'HISTOIRE
des habitants des bourgs, 306. 3191. —
Ils soutiennent braYement une sortie de che-
Yaliers de laNavarrerie, et ils veulent s'op-
poser k ce qu*Eustache sorte de son côté,
S08, 3311, 3313, 331 5. — Don Simon
Ruii et Lope Diez prient Eostache de Beau-
marchais et les bourgs d*acoorder une trêve de
denx jours, 313, 3368. — Les hommes du
Bourg sont au verger, de Tautre côté du pont
neuf, 3 1 6, 3334 . — On leur adresse des cris
de mort, 3337. — ^® qu'ils répliquent,
3338. «-Un baron s*élance contre les Combat-
tants des bourgs, 33^3. — Les arbalétriers des
bourgs fontune sortie en invoquant Taide de
Dieu, 3335. — A rapproche de l'un des cheva-
liers de don Garcia, les combattants des bourgs
fuient de tous côtés, 318, 3379. — Anelier
jure que si les combattants du Bourg eussent
su que don Garcia Almoravid était à terre,
il n aurait pas échappé, 333, 343o. —
Énorme quantité de carreaux lancés un cer-
tain jour par les balistesdes boifirgs, 5d36« —
Les combattants des bourgs rentrent con-
tents, 3Ad I. — Us s'émerveillent de ce que
leurs adversaires veulent faire, et se décou-
ragent, 3 36,3544; 3 3o, 35 49. -~ Ils pour-
suivent Tennemi , 3577. — La perte d*un
moulin leur eût donné fortà (aire, 333, 3583.
— Bourgeois, marchands, ouvriers, arbalé-
triers, sortent des bourgs, 3609.— Difficulté
de combattre du côté des habitants du Bourg,
334, 46A. — Les bourgs peu aimés,
34o, 3733. — Leurs propriétés sont dévas-
tées, 3739. — Cris^des habitantsdesbourgs
à la mort de Miguel Peritx de Legaria, 343 «
3759. — Il n'est plaint d'aucun d'eux, et
nul ne fait dire de messe pour lui, 3764,
3765. — Sire Etienne le peigneur est en-
terré dans le Bourg, 346, 383i . — Les mi-
neurs des bourgs surprennent ceux des ré-
voltés et emportent leurs outils, 35o, 3893;
353, 3896. — Fierté et contentement des
habitants des bourgs, 3899. — Embarras
des trébuchets des bourgs, 3931. — Eus-
tache et les bourgeois des deux bourgs dé-
cident ensemble d'aller chercher des pierres
pour alimenter les trébuchets , 3934. —
Le peuple une fois entré dans le Bourg,
Eustache en ûnt (eaner la porte,354« 39S4.
— Trois message* partent des bourgs pour
aller trouver Philippe le Hardi, 956, 3967.
— - On annonce que, ai le roi n'envoie pas
bientôt du secours, Eustache et les bourgs
sont perdus, 358,3993. — Une pierre partie
du trébuchet des bourgs frappe le chaudron
de la cuisine de Gaston, sire de Béam, 360,
4o35. — Denx riches hommes tirent parti
de cette circonstance contre le Bourg, 4o4i.
— Gaston y envoie un messager à Eustache
de Beaumarchais, 4o4.8.-^Leprieur de Saint-
Gilles et sire Gaston entrent dans les bourgs
après avoir juré de n'y pas rester, 963,4o56,
4o58. — Ils prennent d'eux une trêve de
quinze jours, et sire Gaston l'anaipce aux
révoltés de la Navarrerie, 4o6o, 4069. ^
Il vient dans le Bourg avec le prieur de Saint -
Gilles, et les habitants des bourgs viennent
avec eux, 4077. -^ Ils y reviennent, 4079.
— Plaintes des riches hommes contre les
bourgs, a 64, 4o86. — Don Gaston invite
don Pierre Sanchiz à s'en retourner dans le
Bourg, 4099 , 4 1 1 3. — Celui-ci prie Gaston
de le raccommoder avec les bourgs, AïoA
— Don Pierre Sanchis fait veiller les bourgs
toute la nuit, 366, 4ia3. — Don Gaston
envoie au Bourg pour recommander que per-
sonne ne se montre, a68, 4163. — Eustache
de Beaumarchais et les bourgs veulent entrer
dans la Navarrerie pour punir les révoltés,
4i68. — Gaston part sans oser retourner
jusqu'aux bourgs, 4171. — Il dit au roi
qn'Eustache de Beaumarchais est bloqué
dans le bourg de Saint-Cemin, 370, 4 181.
— n ajoute qu'il n'obtint de rentrer dans
'le Bourg qu'à la condition de partir, 43o8.
— Il le prie d'avoir pitié des bourgs, ht 12.
— Violation de la trêve dans ie bourg de
Saint-Cemin, 376 , 4279.-^ Don Migud de
Zabaldica menace puUiquement Eustache
de Beaumarchais de le jeter hors du bourg
de Saint-Cemin par le pied, 276 , 4990. —
Habileté de ses habitants, qui ramassent
toutes les provisions des bourgs, 4196, 4397>
— Ils demandent quand doit venir le secours
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
677
de France, 43o4*— Maiot homme des bourgs
s'effira^e da retard, 43o8. — Les bourgs
s*armeiit, âSaS. — Us sont bien instruits à
porter la barrière pour s'abriter, 433o. —
Les combattants des bourgs fuient sansassis-
ter leurs amis, 380, 4357. — Leurs progrès
dans une autre circonstance, 282, 439a,
4400. — Les bourgs cessent de craindre
d*étre pris par les révoltés, s84, 44 a 6. —
Des chevaliers armés sortent des bourgs,
388, 4490. — Un bourgeois du Bourg
s*avance et pense frapper un arbalétrier, 290,
4497* — Les défenseurs des bourgs re-
tournent jusqu'aux limites, 4517. — Don
Garcia les croit d*accord pour nne bataille,
292, 4â3o. — Un messager va aux bourgs
annoncer à Eustache de Beaumarchais l'ar-
rivée de Tarmée française, 296, 4 606. —
Les habitants vont au pariement convoqué
par le gouverneur, 46 1 a. — Un cavalier an-
nonce an comte d* Artois et au sire de Beaujeu
rapproche des bourgs, 298, 4638. — Les
gens des bourgs vont prier Eustache de Beau-
marchais de leur donner certain passage à
garder, 3oo, 4666. — On amène dans le
Bourg les révoltés de la Navarrerie dont on
peut s*emparer, 3o6, 4766. — Tous les
chefs de Tannée française vont s*y reposer,
4766. — Eustache de Beaumarchais déclare
dans un conseil de guerre que sans les bourgs
il aurait été mis à mort, 3i 2 , 4870.
Borgues. borzes. Les bourgeois de la ville de
Pampelune bâtissent avec la pierre donnée
par le roi Sancho, 12, i64- — Les bour^
geois de la PoUacion viennent à Tappel du
roi Henri, 38, 54i. — Leur douleur en ap-
prenant son courroux, 55 1. -— Réponse
qu'ils lui font, 4o, 582. — Mot d'un bour-
geob après la destruction des chartes d'union
des différentes parties de Pampelune, 42,
Ô94. — Les bourgeois entrent dans le Bourg,
S98. — Un bourgeois se lève et parle au
peuple, 46, 667.*— Les bourgeois se ren-
dent auprès du gouverneur et lui dénon-
cent les entreprises de la Navarrerie, 48,
687. ^ Réponse du gouverneur, 734* — Il
se rend dans la Navarrerie, mande les prin-
cipaux bourgeois et leur (ait des représen-
tations, 5o, 724 « 726. — Leur réponse,
732. — Il leur annonce l'intention où il est
de convoquer les cortès, 52, 742. — D. Gar-
da et les bourgeois se rassemblent, 54 1
79^. — Réponse de D. Pierre Sanchix aux
bourgeois, et réplique de ceux-ci, 58» 858;
60, 863. -^ Bourgeois de la Navarrerie, re-
commandés de D. Garcia , 889. — On bour-
geois se lève et parie au peuple des bourgs,
70, io35. — Il propose que deux bourgeois
se rendent auprès du gouverneur, io42. —
Ils vont le voir k Estella, et une conférence
s'établit entre eux, 1059, ^o^^» io63, 1076.
— Ils partent reconnaissants pour rentrer
chez eux, 74* 1081, io85. — Chagrin des
bourgeois, quand ils apprennent la destruc-
tion de leurs coupes de bois, 76 , 1 1 23. —
Les bourgeois des bonnes villes se réunis-
sent en cortès, 78, 11 58. — Eustache de
Beaumarchais leur parie pour les réconcilier
avec leurs adversaires. 106, 1 58 , 1610. —
Us y consentent, 1 59^ 1 600. — L'un d'eux
se lève et parie à Eustache, qui les remercie ,
108, 1620, i632. — Un bourgeois prend
la parole aux cortès de Pampelune , 1 1 4 «
1735. — Eustache adresse un souhait aux
bourgeois, 116, 1742. — Des bourgeois des
bourgs vont aux frères Mineurs et engagent
D. Pontz Baldoio à découvrir à E. de B. un
complot ourdi contre sa personne, i36,
2087. — Les principaux se rendent auprès
de lui, 2089. — Eustache reste avec eux,
i38t 2ii4t2ii5. — Les ricomes conjurés
envoient chercher des bourgeois des bourgs
et s'efforcent de les engager dans leur ré-
volte, i44, ai86, 2187, 2189. — Us s'y
refusent et annoncent leur intention de se
défendre, 2195, 2202.-— D.Gooçalvo Ibanez
les approuve, et ils le remercient, 2211,
221 5. — Les bourgeois des deux bourgs
s'assemblent, i46, 2218. — Eustache de
Beaumarchais confère secrètement avec eux,
150,2287, 2288. — Ils délibèrent , 2294.
— Grand nombre de bourgeois réunis dans
cette circonstance, entre autres D. Pontz
Baldoin, 295, 23o6. — Ils refusent Tenga-
678
TABLE DE L'HISTOIRE
gement que veut leur souscrire Eustache
de Beaumarchais, 1 5a , 333 1 . — Ils se re-
tranchent dans le Bourg avec lui, 3336. —
Les barons s'en vont , courroucés de le voir
ainsi défendu par les bourgeois, 333 1. —
Les bourgeois et le menu peuple se rendent
au parlement convoqué dans Sainte-Marie
par les ricomes révoltés, i54, 335s. -—
D. Raymond, bourgeois très-subtil, sage et
patient, 1 6s, 3487. — Bourgeois et ouvriers
mêlés pour défendre les bourgs de Pampe-
lune, 168, 3 584, 3588. — Les vingt con-
fient les engins à des bourgeois justes, pa-
cifiques et prudents, 2 59i.-*-£ustache de
Beaumarchais déclare être prêt, avec les
bourgeois des bourgs, à acquiescer à ce que
la justice commande, 174, 3693. •— Il se
rend, avec les principaux bourgeois, auprès
du prieur de Saint-Gilles, 1 80, 3773. — U
prend congé du prieur avec les bourgeois, et
s'en vient vers le bourg de Saint-Cemin,
3785. — Les boucffeois des deux boisrgs
raniment le coura^ d*£ustache de Beau-
marchais, 3o4, 3i38. — Ils crient aux ar-
mes, 3i56. — Ils s'arment, 31 4, 33i9. —
Ils empêchent Eastache de sortir, 330,
34oi, 34ii. — Les bourgeois arrêtent,
avec les autres révoltés de la Navarrerie,
de couper les vignes et les arbres de leurs
adversaires, 3714. — Us rentrent dans la
ville avec Eustache de Beaumarchais, 348,
3448. — Ils décident avec lui d'aller chei^
cher des pierres pour alimenter les trébu-
cbets des bourgs, 353, 3924. — Anelier af-
firme que Ton n'eût pu trouver fils de bour-
geois comparaUe à Bernard de Badoztaynn,
2S4, 3944* — Gaston, sire de Béam, an-
nonce aux révoltés de la Navarrerie que les
bourgeois veulent leur donner des trêves ,
363, 4069. — Ils s'arment, 366, 4 124. —
Eustache de Beaumarchais parle aux boui^
geois qui lui demandent quand viendra le
secours de France , 378 , kBi 1 . — Ils crient
aux armes et y courent, 38a, 4368, 4371.
— Mort de Pierre Bertrand , bourgeois de
Pampelune, pendant la guerre, 384, 44 1 1.
— Les bourgeois crient aux armes, 386,
4444, s88, 4484* — Un bourgeois des
bourgs s'avance et pense frapper on arbalé-
trier, 990, 4497.^ Les bourgeois de la ville
prennent part à une sortie, 4593. — Eus-
tache de Beaumarchais conf^ avec les
bourgeois, ^93, 4536. — Ils consentent à
ce qu'il veut, 4547* — Ils descendent des
bourgs, 3o3, 4699.-— Sortie des bourgeois
de la Navarrerie , 3o4 , 4733. — Un messa-
ger venu de Navarre apprend au roi Philippe
qu'ils se sont enfuis de nuit, abandonnant
la Navarrerie, 3 10, 4830. — A l'aspect de
l'armée qui vient les assiéger, les bourgeois
de Mendaria crient aux armes, 3 16, 4939.
— A la vue de l'enseigne d'Eustache de
Beaumarchais, leur épouvante s accroît,
et ils crient de nouveau aux armes, 3 18,
4949.
Borzes. Voyez Borses,
Bot Le neveu de D. Pierre Sanchis périt avec
lui, 368, 4 1 55. — Philippe le Hardi déli-
bère s'il ira en Caslillc faire ses neveux
héritiers, 3io, 4836.
Braçal. Spectacle de bras rompus, 364, 44o6.
Brans. Combat au glaive, 338, 3689.
Brasser, brassier. Tour en danger des manou-
vriers delà Poblacion, 168, 3577. — La
Navarrerie est réduite en cendres. 3o8,
4780. — Un messager l'annonce au roi,
3io, 4837.
Brega. Grand bruit au sac de la Navarrerie,
3o5, 4760.
Bresca. Philippe te Hardi dit au figuré à
Eustache de Beaumarchais qu'il portera en
Navarre la gaufre , 94 , 1 4 3 1 .
BRBTAiNNA,BRBTATifNA. Thibaut le Grand donne
sa fille au comte de Bretagne, 10, 3o3. —
Le comte de Bretagne assiste à tm conseil
secret, tenu par Philippe le Hardi, 374,
4247.
Baetos. Bretons dans l'armée de Philippe le
Hardi, 3o8, 4793.
Broteria. Maître Bertrand, l'ingénieur des
bourgs, perce dans la boucherie jusqu'à
ce qu'il passe par le mur, 95o, 3888.
BaOTBRià TIELLA (' La). Algarade établie vis-à-
vis, 170, 361 2<
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
679
Brotbbs. ils partent de la tour de la Poterae, à
Pampeiune, i64> s538.
Broto. Les rëtoltés de la Navarrerie coupent
les branches des arbres des bourgs, aio,
Bbocs. Bnrgos au pouvoir du roi de Gastille,
118,1956. :.k:
BEQDELàiiAB. Dangers courus par ceux qui«
avant l'arrivée d*£ustache de Beaumarchais
en Auvergne, passaient dans la vallée de
Montbrun, de Mar, go, i354.
Bbcslada. Lieu de Navarre où arrive Tannée
française, 398, 46s8.
Budel. Boyaux dlant au hasard, 382, 4389.
.'. « ■
Ga, can. Des chiens sauvent Tamiée française
en Navarre, en mangeant des vivres empoi-
sonnés, 3i6, 4908, 4910.
Cabdaler, capdal, capdaler, capdel, capdela-
mea , capdeler. Perte de la Navarre par ses
chefs, 78, 1 144« — Chefs des tours et des
machines de Pampeiune, 166, 3567; 168,
3673; 3588, 3596. — Le commandant du
moulin del Maço est blessé à mort, s 10,
3348. — Un messager annonce à Philippe le
Hardi que les chefs de la Navarre bloquent
Eustache de Beaumarchais, 334 « 3454* —
D. Semen de Gueretz, chef de Garra, 336,
365 1 . — - Le comte d* Artois et Imbert de
Beaujeu diefs de farmée royale envoyée en
Navarre, 374, 4363. — Tous les chefs
courent aux armes, 383 , 487 1 . — Souci des
chefs de la Navarrerie à la vue du pennon
d*£u8tache de Beaumarchais sur une église,
386 , 4 45 1 . — Le roi et tous les chefs adop-
tent un avis de sire Jean d*Acre, 3i 3 , 4847«
— Les troupes et leurs commandants vont à
Mendavia* 3 16, 4935.
Gahel. Se voyant abandonnés, les révoltés
de la Navarrerie se tirent les cheveux, 3o3,
4706.
Gabyros. Chevrons tranchés par une pierre
lancée par un trébuchet des bourgs de Pam-
peiune, 360, 4o43.
Gadafal. Les révoltés de la Navarrerie font
faire quatre tours de bois, 333, 3590.
Gaxrci. Philippe le Hardi donne à Imbert,
sire de Beaujeu, le commandement du
Qucrcy, 374, 4357.
Gaiiz. Eustache de Beaumarchaîf fait donner
aux pauvres des bourgs mille cafiz de blé,
313, 3879.
Gaibe (El). S. Louis veut marcher contre cette
ville, 34 1 338. — Privilèges et indulgences
accordés pour aller en croisade à cette ville,
36, 35o. — S. Loui» et les croies espèrent
pouvoir dler de Tunis au Caire, 36, 353.
Galizé Calices dérobés au sac de la Navarrerie,
3o6, 4753.
Galmont (El seynne de). Le seigneur de Cau-
mont fait partie de Tarmée française envoyée
en Navarre, 396, 4595.
Calonge. Chanoines faisant partie de la confé-
rence de Santa Maria , 1 56 , 4^3^
Cambe. Spectacle de jambes blessées par les
nerfs, 384, 44io.
Cambenu Nombreuses jambières chausséesdans
une circonstance, 3o4 , 4724.
Cambra, canbra. Chambres détruites par les
pierres lancées par des engins , 3 1 4 , 33 1 4.
•— Pierres envoyées des chambres de Men-
davia, 3 18, 4956.
Garni, camin. Trois messagers des bourgs de
Pampeiune prennent un chemin séparé,
a56, 3969, 3971. — Spectacle dénombre
d*hommes rendus sur le chemin royal, 384 ,
4409. — Multitude de combattants se répan-
dant par les chemins, 388, 4483. — Les
révoltés de la Navarrerie occupent les che*
mins garnis de fossés, 390, 45i6. •^- Eus-
tache de Beaumarchais et sa troupe vont par
les chemins, 398, 4637. — 11 fait venir
Tannée française par les chemins, 4635'. ^-
Le chemin des pèlerins, à Pampeiune, est
abandonné, 3oo, 466o. — L*armée, com-
mandée par Philippe le Hardi, couvre les
chemins, 3o8, 4789. — Un messager an-
nonce au roi que les révoltés se sont enfuis
par les chemins de traverse, 3io, 483 1. — -
680
Table de L'Histoire
L'armée française va à Saint-Christophe par
les chemins unis, 3i4»d88i; 3i6, 4923,
4924* — Elle va à Punicastro par les che-
mins hattus, 3ao, 4982.
Caniinamens. Le roi Philippe le Hardi dit aux
messagers des bourgs de Pampelune qu il n a
pas rencontré ses envo^ en route, s 58,
4ooo.
Camisa. Garcia Martinex d'Eussa s*avance en
chemise pour défendre son maître, 268,
4i5y.
Campajha, Gampatnna. Le neveu du roi D.
Sancho, comte de Champagne, 18, 237. —
Un mcssMer se rend dans ce pays pour an-
noncer la mort de D. Sancho, 244. — Nom
de Champagne, substitué à celui de Navarre ,
dans le manuscrit de Fitero , 26 , en note.
^^ La reine Btanca part pour la Champagne
voir sa fille, 44 , 635. — Philippe le Hardi
chargé par le pape de garder ce pays, 84,
1259. — Ceux de Champagne seuls avertis
de TaNivI^d'Eustache de Beaumarchais,
98 , 1 483. — Les ricomes assurent cpie leur
reine, nourrie en Champagne, ne viendrait
pas à bout de payer les dépenses d*£ustache,
182, 2819.
Campana (La torr de la), confiée à D. Pascd
Baldoyn, 16a, 2475.
Campana. Les cloches sonnent à Pampelune
pour annoncer une sortie, 208, 3i73; 2i4,
33i6; 232, 36o5; 244, 3783. — En les
entendant, des chevaliers cessent de dévaster
les vignes, 3784. — Les touriers des tours
sonnent les cloches pour appeler aux armes «
288, 4480. — Autre appel aux armes an-
noncé par les cloches, 3o2 , 47 1 4'
Campaners. Don Jean bon sonneur de cloches,
166, 2555.
Canbra. Voyex Cambra.
Canonge. Chanoines à la suite de Philippe le
âardi en route pour la Navarre, 3o8, 4798*
Canongia. Les habitants de la Navarrerie, à
l'instigation du chapitre, demandent le rap-
pel de Tunion de Pampelune, 36, 5i 2.
Caktal. Vols au pont du Cantal, avant l'arrivée
en Auvergne d'Eustache de Beaumarchais,
90, 1357.
Cantal. Quartiers de pierre bncés pendant la
guerre civile de Pampelune et pendant le
siège de Garaynno, 224 « 3476; a46 , 38o8;
282, 4384; 324, 5o5o.
Cantbon. Voyex Riba de Ccuitèoiu
Capdal, capdaler, capdel, capddamen, cap
deler. Voyex Cabdaler.
Capel. Un écuyer de D. Corbaran Grappe un
combattant sous le chapeau de fer, 234»
364 2. — Maint chapeau luisant dans Tannée
française en Navarre, 296, 46o4.
Capitel. Tour battant sur le chapiteau de D. Jean
Lombart, à Pampelune, 162, 2496.
Gara. D. Aymar Croxat est frappé d*un carreau
d'acier à la figure, a 54, 3940. — En se
voyant abandonnés par les ricomes, les ré-
voltés de la Navarrerie se frappent par la
figure, 3o3, 4706.
Carcases. Philippe le Hardi donne à Imbert de
Beaujeu le commandement du Carcassab,
274, 4257.
Cardetllag. Voyex Bmran de CùrdejOac.
Carestia. Grande disette dans Tannée de Phi-
lippe le Hardi en Navarre , 3 1 a , 484 2.
Cariçal. Combattant frappé parla visière, 28a,
4395.
Caritat. Voyex Bertolùmeu,JùluM, Simon Caritat.
Carles. Au dire d*Erart de Valeri , Chariemagne
n*eut jamais chevalier comparable à Eusta-
che de Beaumarchais, 86, ia65.
Carles. Le roi Charies d'Anjou vient k Tunis
voir son frère après sa mort, 32, 461'.
Camal. Étrange carnage dans une circons-
tance, 284, 44oi.
Camer. Grand nombre de morts à mettre au
cimetière, 336, 366i.
Garnbro. Voyex Peyret Camero,
Carpenter. Un bourgeois des bourgs de Pam-
pelune propose d'envoyer chercher des char-
pentiers pour faire des engins, 74 > 1093.—
Les charpentiers défont les engins des bourgs,
124» 1875. — D. Simon Maîestre bon char-
pentier» 16S, 2571. — Mort d'un charpen-
tier, 236, 3646.
Çaraqoibta* Voyex Âznar de Çorrr^aieta.
Carreter. Trésor du roi de France, venant à
sa suite avec des charretiers, 3o8, 4786.
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
681
Carta. Le roi Henri se fait apporter les chartes
de runion de Pampelune, 4o, 687. — Il les
fait tailler avec un couteau, 43 , 5go. — Un
messager annonce à Philippe le Hardi une
lettre d*Eustache de Beaumarchais, 13a,
345o. — Lettres portées aux vingt de Pam-
pelune, i34f 1898. — Les barons de Na-
varre apportent des lettres du roi de Castille ,
ia6, 190a. — Ëustache veut donner des
lettres aux bourgeois des bourgs pour leur
garantir leurs pertes, 160, 3444. — Les
messagers de Philippe le Hardi remettent à
Ëustache des lettres de ieur maître, 336,
3497* — ^®* lettres des trois messagers des
bourgs s*accordent, 3 58, 4 008.
Gabtaina. s. Louis et les croisés arrivent au
port de Carthage, a6, 355. — lis s*appro-
chent de la ville, 36o.
Carto. Ecus mis en morceaux au siège de Ga-
raynno, 334« 5o53.
Casgant. L*un des cris de guerre poussés par
les habitants de la Navarrerie, 306, 3190.
CASCAiifT, Casquant, Qdascant. Le seigneur de
Cascant assiste aux cortës de Pampelune en
1 374 « 44 1 63 1. — 11 est élu gouverneur de
la Navarre, 63 5. — D. Garcia, 70, 1026. —
Il se rend auprès d*Eustache de Beaumar-
chais , à son arrivée à Pampelune , 1 00 , 1 494'
— D. Gonzalve parie au nouveau gouverneur
de la haine qui divisait D. Garcia etD. Pierre
Sanchii, 10a , i5a8t — Ce dernier prend la
parole aux cortèsd'Estella, i54o. — Il se
rend aux cortës à F^unpelune avec son gon-
fanonier, 119, 1680. — Il se retire à part
pour délibérer, 1703. — Cascant proclamé
à Pampelune, i34« 3o46. — Le prieur de
Saint-Gilles trouve dans la Navarrerie D.
Pierre Sanchiz , auquel Cascant est soumis ,
18a, 3799. Voyex D. Pero Sanchez de Mon-
laguL
Cascavelet. Petit Grelot, nom de Tune des al-
garades des bourgs de Pampelune, 170,
3634.
Casqoamt. Voyez Cascant.
Cassa. Incendie de la nHiison d*un abbé, à
Pampelune, a84, 44o3. — Le prieur de
Saint-Jacques prie Ëustache de Beaumar-
HIST. DE LA GlERRE DE NAT.
chais de protéger cette maison, 386, 4435.
— Les pierriers renversent les maisons,
a88 , 8467. — Maisons prises et brûlées par
Tannée française en Navarre, 3o4, 4736,
4740. — Pierres lancées des maisons de
Mendavia, 3 18, 4956.
Castel. La noblesse de Navarre demande à Eus-
tache de Beaumarchais le payement des frais
faits pour la garde des cbAteaux, io4 « ^67 3.
— Plan qui devait mettre aux mains des ba-
rons les châteaux delà Navarre, i36, 3079.—
Ëustache de Beaumarchais veut aller en Cas-
tille ^éfendreles châteaux, 3086. — Appré-
hension exprimée par un baron qu*Eustache
n* enlève les châteaux pour de Targent, 1 4 3,
31 65; i44t 3193. — Ëustache est accusé
de demander les châteaux à force de parisis,
1 83 , 381 3. — Un messager annonce au roi
que ses lieutenants vont aux châteaux des
barons révoltés, 3io, 483o. — Attitude de
la garnison de Punicastro à Tarrivée de Tar-
mée française, 33o, 4993. — Le château
est pris, 33 3, 5oii. — Château de Ga-
raynno fortifié par Fortuyn Eniguitz, 3a a,
5o3i. — Imbert de Beaujeu et Ëustache de
Beaumarchais le contournent, 3a4« 5o38.
— Une pierre lancée le dépasse, 5o39. —
Ceux de Pampelune y vont , 5o46. — Le
connétable propose une machine pour
prendre le château, 336, 5c66. — La gar-
nison du château pariemente, 5069. — Il
est rendu , 5073. — Joie causée par la prise
du château « 5078. — Monreal, beau et fort
château, 5o8i.
Castela. Alphonse, roi de Castille , à la bataille
de las Navas, 4« 33; 6, 59. — Proposition
de mariage entre la fille de Thibaud le Grand
et le roi de Castille, 1 3, 397. — Celui-ci baise
la main au roi Thibaud, 33, 399. — La
Castille menacée de guerre avec la Navarre
par suite du mariage de la fille de Thibaud
le Grand avec le comte de Bretagne, 3o5.
—La Castille convoite la Navarre, 80, 1 174.
— Un messager annonce â Philippe le Hardi
que la Castille menace ce pays, 83, i3o5.
— D. Gonxalve propose à Ëustache de Beau-
marchais d^assembler les cortès dans les Cas-
86
682
TABLE DE L'HISTOIRE
tilles , 1 02 , 1 53 1 . — Lettres d* Alphonse ,
roi de Castille, aux barons de Navarre, 1 36,
1 9o3 , 1 go8. — Il y est dit que Texportation
des produits de la Castille y sera permise ,
1910. — Sa puissance esta craindre, 1919.
— Expulsion de la Castille, par le roi, de
Lop Diez de Biscaye et de D. Simon Ruiz ,
1 38, 195s, 1957. — Au cas où la Navarre
setait attaquée, ils promettent de montrer
leur étendard contre la Castille, qu'ils ne
craignent pas, i3o, 1969. — Puissance du
roi de Castille, i32, 1997. — Permission
donnée par ce prince d^enther en Biscaye et
de ravager le pays, 2030. — Sans D. Pierre
Sanchiz la Navarre eût été à la Castille, i36,
3080. — Eustache de Beaumarchais veut y
aller pour défendre les châteaux, 3086. —
D. Pontz lui annonce que s'il va en Castille,
il n'en reviendra pas, i38, 2091. — Phi-
lippe le Hardi demande aux pairs de France
conseil pour savoir s'il ira en Castille faire
ses neveux héritiers, 3 10, d836.
Castelas. Philippe le Hardi apprend l'en-
trée en Navarre et les ravages des Castillans,
84 , 1 248. — D. Lop Diez et D. Simon an-
noncent l'entrée des Castillans en armes sur
leurs terres, 12/I, 2o5i. — Les Navarrais
se séparent des Castillans , sans que personne
soit mort ni blesaé, s i46. — Si le roi cas-
tillan se conduit mal envers Philippe le
Hardi, sire Jean d'Acre conseille à celui-ci
de soumettre le différend au jugement de
l'Église, 3i3,484A.
Cata. Eustache de Beaumarchais fait tirer la
chatte, 244, 3773. — Elle va sortir vers
Çorrihurbu, 3776. — Des chevaliers et des
autorités viennent vers la chatte Técu em-
brassé, 244, 3790. — On lire la chatte,
248, 3838. — Guillaume Minaut et sa
compagnie tirent une chatte, 254 , 3932.
Caudera. Les ricomes font remarquer à sire
Gaston de Béam la félonie de leurs adver-
saires , qui ont tranché des chaudières de sa
cuisine, 260, 4o42.
Cavador. Les cavaliers sortent de la Navar^
rerie avec les sapeurs, 236, 3673.
C^val. Les ricomes font garnir et apprêter leurs
chevaux, 198, 3o42. -— Le cheval dt D.
Garcia trébuche et tombe, 118, 336 1. —
Un chevalier éperonne le sien pour le secou-
rir, et ranimall'emporte, 3370, 3372.^- 11
faillit tomber de cheval , 338 1 . — Un écuyer
lui donne le sien, 220» 34 «9. — On lui en
prépare un, et il laisse le sien, 221, 3425,
3427. — Sept chevaux écorchét dans la Na-
varrerie, 3439. — Des messagers vont à
Pampelune sus des chevaux qui marchent à
l'amble, 226, 3494* — ^ Semen de Guerets
va auprès de D» Corbaran sur un cheval mil-
soodor, 35i 2. •— Des chevaliers demandent
leur cheval, 282 , 4378. — Des chevaux ar-
més soitent des bourgs, 288, 4490. — Un
ari^alétrier tire les chevaux, 290, 4496. —
D. Martin Crozst éperonne son cheval, 4499-
— Miquel Crozat pique le sien, 45o4. — Q
expose à son onde que si les chevaux meu-
rent, ils sont sans défense, 290, 4507. —
— A un appel aux armes , on voit couvrir les
chevaux, 3o3, 4717* — Grand nombre de
chevaux blessés, 3i4,489i.
Çavaldica. Le sire de ce lieu se présente au
roi Henri pour lui demander la rupture de
l'unité de Pampelune, 38, 532; 4o, 579.
Voyez Miguel Prritz Uifud de Çavûldictu
Cavaler, cavales. Les chevdiers de Navarre
s'assemblent, 78, 1157. — Philippe le
Hardi , répondant à des messagers de ce pays,
les appelle ainsi , 82 f 1212. — Éloge (f Eus-
tache de Beaumarchais, chevalier, par
Érard, sire de Valeri, et par un chevalier,
84 1 1264; 90, i34o. — Eustache dit au
roi qu'il a dans son royaume plus d'un che-
valier meilleur que lui, 96 , 1 4 28. — Maint
bon chevalier vient rendre visite à Eustache,
à son arrivée à Pampelune, 100, t5oi. —
Les chevaliers sont mandés aux cortès d'Es*
tella, 103, i536. — Les chevaliers s'ar-
ment, 310, 3238; 2i4, 33 1 S. — Un che-
valier vole au secours de D. Garcia, 218,
3368. — Un messager annonce au roi
qu' Eustache de Beaumarchais est pour-
chassé parce qu'il se conduit en loyal cheva-
lier, 2 24* 3456. *- Les chevaliers sortent de
laNavarrerie, 232, 3607. — Les chevaliers
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
683
de ce quartier complottent de couper les vi-
gnes de leurs adversaires, aio, 871 3. —
Sortie des arbalétriers des bourgs contre
les cbevaliersde la Navarrerie, 24 3, 3760.
— Un arcber frappe un chevalier au cœur,
37S5. — Des chevaliers accourent à Fappel
aux armes, 354 « 3936; a83 4 4371. — Sire
Giémeot d*Aunay, chevalier prudent, 358,
3999. — Chevalier tué avec D. Pierre San-
chiz, 370, 4903. — Menace des chevaliers
à Eustache de Beaumarchais, 386, ih3'j.
— Église gardée par maint chevalier, 390 ,
4536. — Eustache confère avec les cheva-
liers des bourgs, 393 , 4536. — Il se trouve
maint chevalier dans Tannée envoyée en
Navarre, 396, 4600. — Un chevalier signale
une erreur des chefs, 39S, 4637. — Des
chevaliers de la Navarrerie en descendent,
3o3 , 4699. — Le roi vient en Navarre avec
des chevaliers, 3o8, 4790. -^ Épouvante
des chevaliers de Mendavia, è la vue de l'en •
seigne d*Eustache de Beaumarchais, 3t8,
4946.
Gaver. Les chevaliers navarrais jurent fidélité
au roi Jaime d'Aragon , 1 6 « 3 1 9. -^ J). Pierre
Sanchix mande ceux qui étaient sous ses or-
dres, 62, 900. — Éloge, par un baron,
d'Eustache de Beaumarchais , chevalier, 90 ,
i34o. — Les ehevaliers de Navarre vont au-
devant d'Eustache de Beaumarchais, 98,
1467. — Us demandent le payement des
avances qu'ils avaient faites pour la garde
des châteaux, io4t 1Ô70. — Des chevaliers
crient aux armes, 2o4,3i55; 388, 4484. —
Sortie de chevaliers de la Navarrerie, so8,
3309. — Eustache de Beaumarchais est
dissuadé de sortir si mal accompagné contre
six cents cataliers, 330, 34o4» — Les che-
valiers montent à chevd, 338, 3539. —
Entendant les cloches, les chevaliers qui
coupaient les vignes s'arrêtent, 344 1 3783 ,
3y3^. — Des chevaliers mettent pied à
terre, 8789. — Des dievaliers de Navarre
tiennent bloqué Eustache de Beaumarchais,
356, 3990. — Maint chevalier armé sort
du moulin de TÉvèque, s8o, 435 1. — Les
chevaliers demandent leur cheval, 282, 4378.
— Us consentent à ce que vent Eustache,
• 293, 4547. — Nouveaux chevalier» levés
dans la campagne, D. Fortuyn Almoravid en
fait un, 4553. — On voit maint chevalier
monter, 3o4 , 4719* ^ Le bruit se répand
que les chevaliers de la Navarrerie étaient
sortis de la ville, 4733. — Arrêt du sire de
Beaujeu contre les chevaliers de la Navarrerie,
3i4, 4873.
Caveria. La reine Blanche mande les chevaliers
du royaume de Navarre, 44 « 61 5. — Les
chevdiers voient le salut du royaume dans
la nomination d'un gouverneur par le roi de
France, 78, 11 53.
Gayrel. Grêle de carreaux lancéedans plusieurs
circonstances, 196, 3oi 1 ; 346, 3807 ; 35 '(,
3638; 383 , 4384. — Carreaux volant épais
comme oiseaux, 306, 3187*, 338, 35 19. —
Têtes, pieds et bras blessés de carreaux,
3 1^4. — Le commandant du moulin del
Maço est blessé à mort par un carreau , s 1 o,
3s5i. — On demande des carreaux, un
champ de bataille en est jonché, 320, 34 1 4,
34 1 5. — Grand nombre de carreaux lancés
par les bourgs de Pampelune, 333, 3435;
324, 3476; 33o, 358o. — Un traître met
huit carreaux par l'écu écartelé de Guillaume
Anelier, 334 , 3637.— Un écayer de D. Cor-
baran tire un carreau, 364 1 . — D. Semen
de Gueretz est frappé de deux carreaux
d'acier, 336, 3652.— André d'Estella est
couvert de carreaux, 365 i. — Carreau posé
sur la noix d'une baliste, 34 3 , 3753. — Sire
Etienne le peigiieur est tué d'un carreau
dans l'œil , 346 , 3836.* — Uii carreau d'acier
frappe à la figure D. Aymar Grozat, 254,
3g4o. — Un autre frappe par le pied Be^
nard de Badoxtaynn, 8943. — Un malheu-
reux sorti sans armes est tué d'un carreau ,
3g5i. — Défense au Bourg d'envoyer des
carreaux, 268, 4 1 63. — Défense de lancer
des carreaux, 270, 4189. — Spectacle de
carreaux dans les yeux, 284, 44o8. — Un
écuyer est frappé d'un carreau d'acier par
l'œil, 286, 4457. — Un mauvais arbalé-
trier blesse un soldat, 446i. — Miquel Grozat
dit à son onde que les arbalétriers leur ti-
86.
684
TABLE DE L'HISTOIRE
rent des carreaux acérés, a go, d5o6. —
Provisions de carreaux à l'usage des arbalé-
triers, 3o8, 4788. — Les défenseurs de
Saint-Christophe ripostent à l'attaque de
l'armée française , en lui envoyant des car-
reaui d'acier poli , 3 1 4 1 4887. — On pou-
vait, à Mendavia, voir prendre des carreaux,
3i8, dgSi. — Courtois damoisel frappé
d'un carreau de garrot au siège de Ga-
raynno, 336, Ô061.
Cayro revesers , revessal. Voyez Bevesèr
(Coyro).
Cayro, cayron. Une sentinelle tire une pierre ,
1 94 , 3ooo. — On voit mainte pierre des-
cendre de la tour du moulin del Maço , s 1 o ,
3q43' — Guillaume Anelier tire un quaitier
de pierre, aSà , 363o. — Grand nombre de
pierres lancées pendant lo siège de Ga-
raynno, 3aà, 5o5o.
Cayssa. Caisses, châsses, ouvertes au sac de la
Navarrerie, 3oi , 4766, à^bl.
Celer. Celiers détruits par des pierres, 236,
3665; 3oi, 4737.
Cenz MicoLAUS. Saint-Nicolas, l'un des bourgs
de Pampelune, 168, 2668.
Cerni (Sant). Son nom est employé comme cri
de guen^ par les habitants des bourgs, 206,
3192.
Cervela. Cervelles répandues par le gazon ,282,
4391. — Cervelles répandues au sac de la
Navarrerie, 3o/l» 4747.
Cervigal. Grand nombre de cerveaux ouverts
dans une circonstance, 282, 4387.
Cbsar. Mention du trésor de César, 1 44* 221 3.
Chalat. Voyez Père de Chalat (Don).
Champayner. Champenois dans l'armée de
Philippe le Hardi , 3o8 , 4791 .
Chapitel (Lo portai del). Porte de Chapitela
gardée par Hugues de Montlasu, 2 1 a, 3286.
Chaplar, chaplers. Grandeur du combat au sac
de la Navarrerie et au siège de Mendavia ,
3o6, 4760; 3i8, 4954*
Christianisme. A la mort du roi de France et
du roi de Navarre, la chrétienté baisse de
deux échelons, 32, 4 60. — L'archevêque
de Narbonne prétend qu'elle descend par
suite du relâchement des croisés, 34, 477.
Christians, cristias. Les chrétiens menacent
les Sarrasins, 26, 36o. — Ils campent et
dressent leurs tentes loin de Tunis, 369,
372. — Les Sarrasins sortent pour assaillir
les chrétiens pendant qu'ils étaient k dîner,
28 , 384 , 387. — Ils craignent que les chré-
tiens ne donnent, 32 , 45 1 . — Andier invite
à prier le Seigneur de ne point permettre le
retour de certaine boucherie parmi les chré-
tiens, 238, 3707; 24o, 3708.
CiGART DE MoNTAUYT. Ce seigneur fait partie
de l'armée française envoyée en Navarre,
296, 4594.
CiQDR. D. Pierre Sanchiz annonce qu'il veut
dormir le jour même dans les prés devant
Ztzur,64, 953. — Il y va et y reste jusqu'au
lendemain matin, 66, 967, 978.— D. Gon-
çdvoy va trouver son neveu D. Garcia, 66,
986.
Cinner. On voit ceindre mainte épée dans rarroée
française en Navarre, 3o4« 4719*
Cipdadan. Les citadins de la Navarre prêtent
serment de fidélité à Jaime , roi d'Aragon ,
16, 218.
Ciptatz, titre de la Navarrerie, 72, 1069. —
Il est donné à Pampelune, io4 « i559; i34,
2037. — Les messagers des bourgs an-
noncent à Philippe le Hardi que les habi-
tants de la cité occupent les passages, 258,
399 1 . — Toulouse, cité agréable, 276, 4 275.
Clarmon. Clermont tient À Montferrand, 294,
4586.*
Claus. Eustache de Beaumarchais se fait ap-
porter la clef du portail de I9 Roche, 194»
3993. — D. Garcia demande s'il aura les
clefs de la ville, 3oo, 4682. — Les clefs
de Mendavia sont remises à Imbert de Bean-
j«u,32o, 4976.
Claver. Le prieur de Saint-Jacques prie Eus-
tache de Beaumarchais d'être gardien de
leur maison, 286, 4436. — Imbert de
Beaujeu confie les clefs de Mendavia à des
hommes à lui, 32o, 4976.
Clément de Lbnay, Climeit de Lanat Cli-
MENs de LANAts ( En ). Clément . d'Aunay
est envoyé en Navarre par Philippe le Hardi,
258, 3999. — Les messagers des bourgs le
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
685
trouvent à PUKu^ltme, oà il était veau pour
savoir les faits, 260, do a 7, &o3o. — Il fait
partie de rarmée française envoyée en Na-
varre, 396, 4Sg5.
Cloquer. Les bourgeois et les ouvriers de
Pampeiune indistinctement défendent les
docbers, 168, 2 585. — Lescloches de cette
ville sonnent dans leurs clochers, sSa,
36o5. -— D. Fortuyn Aimoravit met en état
les clochers de Saint-Jacques, 386,4443.
*— Des parlementaires annoncent à Imbert
de Beaujeu la reddition de Mendavia et de
ses clochers, 3 s o, 4975.
Cob. Dn^erie prise sans coup férir, au sac de
la Navarrerie, 3o6, 4757.
COFESSAR, COPESSOR. Dans une rencontre,
plus d*un combattant a besoin d*un confes-
seur ou meurt sans en avoir, 3a8, 35a 1,
3536.
Comandat. Un chevalier recommandé de D.
Pierre Sanchix est tué avec lui, 370, 4aoa.
— Eustache de Beaumarchais mande tous
ses subordonnés, 390, 4519.
Comiadar. Les riches hommes veulent congé-
dier le lendemain Eustache de Beaumarchais,
i44, 3194.
Cominaltat. Multitude qui sort des bourgs,
a54 , 3929. -^ Elle court aux armes, a8a ,
4370. — Grandes multitudes de combat-
tants des deux partis en Navarre, 390,
4537.
Gompaynna. Très-belie compagnie au siège de
Garaynno, 334» 5o36.
Coms. G>mtes dans le conseil et dans l'armée
du roi de France, 372, 4319; 3o8,
4790.
Concilis, coseil, coseyll , cosseil, cosseyll. Les
habitants des bourgs convoquent un conseil
pour délibérer sur les entreprises de la Na-
varrerie, 46, 65i. — D. Pierre de San-
chix annonce devoir prendre T^vîs du con«
seil, 53, 743. — Le conseil des cortès se
rend auprès de D. Pierre de Sanchix, 56,
818. — Voyant qu'il conseille loyalement,
le gouverneur' ordonne de détruire les en-
gins de la Navarrerie, 836. — Il assemble
un conseil pour délibérer sur la réponse de
ses habitants, 58, 843. — Le Bourg et la
Pobladon convoquent un conseil, 70, io33.
— Il est nombreux, io34. — On y adopte
la proposition de Garci Arnalt, 73 , io53.
— Le conseil eu adopte une d'un bourgeois
de Pampelune, 74 > iioi. — Les conseils
des deux bourgs envoient chercher des in-
génieurs en Gascogne, 1 108. — ^.Les diverses
classes de personnes en Navarre tiennent
une assemblée générale, 78, 1160. — Le
conseil de Philippe le Hardi est convoqué
pour délibérer sur l'état de la Navarre, 84 1
1 333. — Paroles du conseil à Philippe le
Hardi, 94* 1^97, 1398. — Il est d'avis
et ordonne avec le roi d'envoyer Eus-
tache en Navarre , 1 4o5 , 1 4 1 4- — Le sire
de Cascante rappelle aux cortès d'Estelia
l'envoi d'un messager au roi de France par
le conseil de Navarre, J03, i543. — Les
révoltés de la Navarrerie tiennent conseil
dans la douxaine, 108, i6i3. — Le conseil
général de toute la Navarre s'assemble au châ-
teau de los Arcos, i3o, 1980. — Grand con-
seil assemblé à Pampelune, i34« so44. —
Conférence du prieur de Mont-Aragon avec
le conseil des bourgs, 186, 3868, 2876. —
Conseil privé tenu à cette occasion, 188,
3889. — Eustache de Beaumarchais appelle
ceux qui sont du conseil, 3o4, 3 160. —
D. Ponce Baldoin tient un conseil secret
avec Eustache de Beaumarchais, aa6, 35o3.
— Complot des habitants de la Navarrerie
contre les vignes de leurs adversaires, 24o ,
3715. — Les ricomes tiennent conseil avec
ceux de la ville, 366, 4i3i. — Philippe le
Hardi mande son conseil, 373, As 16. —
Décision du conseil, 4339. — Le roi de
France tient un conseil secret, 374* 4243,
4245. — Convocation d'un conseil de guerre,
3i3, 4857. — Quand il est complet, Eiis^
tache de Beaulnarchais se lève , 4865.
Condut. Reddition des conduits de Mendavia à
Imbert de Beaujeu, 3ao, 4 97 9.
Conestable. Paroles adressées par Philippe le
Hardi au connétable de France, 3a4« 3483.
— Sa réponse, 336, 3491. — Le roi mande
le connétable et s'entretient avec lui, 358,
686
TABLE DE L'HISTOIRE
4oi3, 4oi6; 373, 4)34. — Il tsitste à an
conseil secret, 274* 4349* — Le roi lui
parie, 4a 5 3. — Son arrivée en Navarre,
394* 4585. — H va passer en revue les
troupes et réveiller le guet, 3oo, 4669. —
Il envoie un messager à Philippe le Hardi,
3 10, 4817. — H parcourt la Navarre pour
chasser les voleurs, 3 1 3 , 4849. — Des mes-
sagers de Mendavia se présentent auprès de
lui, 330, 4973. — Il y entre avec son en-
seigne , 4973. — Manœuvre du vaillant con-
nétable pour assiéger Garaynno, Ssa, Soa6.
— [1 parie à Eustacbe, 336, 5o63.
CoNQUA , QooNQOA. En 1 374, D. Garcia la tenait
en son pouvoir, 44. 63o; 13a, 1847. —
D. Pierre aspire à y rester un mois, 63 , 898.
— Il fait annoncer sou arrivée à D. Garcia ,
915. — LaCuenca le réclame, 113, 1704.
Conte. Philippe le Hardi ordonne à Imbert de
Beaujeu de mander les comtes pour idler en
Navarre, 374* 4309.
Goral. Hampe de chêne à unépieu, 383, 4373.
Gorbarans (Don). Il vient à Tappei de D.Pierre
Sanchii, 63, 909. — Il prête serment au
nouveau gouverneur Eustache de Beaumar-
chais, io4. i555. — Il se rend aux certes
ÀPampelune, 11a, 1683. — Il se retire à
part pour délibérer, 1705. — A Tappel
d' Eustacbe de Beaumarchais, il revient à
Pampelune, i34, 3o4i. — Il assiste dans
Sainte-Marie à la séance où les révoltés
prêtent serment , i56, a 383. — Le prieur
de Saint-Gilles se trouve dans la Navarrerie ,
183, a 800. — Pontz Baldoin annonce à
Eustacbe de Beaumarchais que D. Corbaran
veut passer de son côté, aa6, 35o4. —
Celui-ci arrive dans les bourgs, 336, 35 1 4*
— Un écuyer de D. Corbaran est tué à c6té
de Guillaume Anelier, a34. 364o. — D.
Corbaran se trouve à une sortie avec ses
amis, 390, 45a 3. — Conversation qu*il a
avec Eustacbe de Beaumarchau, 393, 454 1.
4544,4557.
Corda. Révoltés de la Navarrerie amenés au
Bourg la corde au cou, 3o6, 4756.
Cordalers. Cordeliers dans Tarmée de Philippe
le Hardi, 3o8, 4798.
Cordo. Anelier voudrait pendraiAligad Peritz
avec une corde d*un denier, 376, 4 a 93.
ÇoRiBCBBo, ÇoRRiBCJRBC. La cbatte des bourgs
• va sortir vers cet endroit, a44» 3775. —
Maître Bertrand, creusant la mine, va sortir
tout droit vers ce lieu, 35o , 3887,
Corn. Sorties annoncées au son des cors, 3o€,
3 173*, a88, 44So; 398, 46a5.
Comeyllat. Machine de guerre employée par
les bourgeois de Pampelune, i64, 35i6.
Corona. Couronnement de la Galée tranchée
par les trébuchets, aÔa, 39o5. — Couronne
du saint Crucifix dérobée pendant le sac de
la Navarrerie, 3o4 , 4749*
ÇoRAiBDRBC. Voyes Çoriburba,
Cort, corts. La reine Blanche convoque les
cortës à Pampelune , 1 4 • 618. — Elles atmi
nombreuses, 6a3. — Elles se séparent, 639.
— Un orateur des bourgs déclare qaily
aurait folie à mettre le feu à la Navarrerie
sans jugement de cour, 48 , 684. — Le gou-
verneur annonce son intention de mander
les certes, 5o, 713. — D. lierre Sanchiz
annonce aux bourgeois de la Navarrerie qu'il
fera mander les certes, 53,74s. — D.Sancho
de los Arcos lui répond qu'il peut le faire,
749* — D.Garcia ne veut pas y aller, 763. —
Les cortès convoquées par D. Pierre Sanchix
sont nombreuses, 56, 8o4> — Jugeant en
cour plénière , il ordonne la destruction des
engins de la Navarrerie, 837. — Il ordonne
de punir les habitants suivant lordonnance
de la cour, 58, 847. — Après Taudience
donnée aux messagers de Navarre, la cour
se sépare , 83 , 1 33 1 . — D. Gonçalvo Ibaôex
conseille d*assembler les cortës dans les Cas-
tilles, 103, i53i. — Elles s'assemblent en
nombre, i538. *- Eustacbe de Beaumar-
chais en convoque de grandes à Pampelune ,
113, i685. — La cour se sépare après une
entrevue entre Eustacbe et les barons de la
Navarre, i33, 1010. — Il leur rappelle
qu'ils ont prêté serment en cour plénière,
i48, 3376. — Sans décision de cour on
ne peut donner congé à niï gouverneur, 178,
a733. — Promesse d'Eustache de Beau-
marchais de s'en aller s'il est congédié par
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
687
une cour pléniëre, i8Ât sSSo. — Les ri-
cornes sont prêts à la faire, tSSa. — L'abbé
de Mont-Aragon rapporte à Eustache de
Beaumarchais ce que les rieome» lui ont dit
au sujet de la promesse de celui-ci, 188,
2893. — La cour de la Navarrerie se sépare,
364, 4089. — Celle de Philippe le Hardi
se sépare, 974, 4273.
Coseil, ooseyli, cosseil, cossejli. Voyea Con-
cUit.
Goseyllador, cosseyller. Assemblée des con-
seillers des bourgs k Saint-Laurent, 190,
s 9 4 7 . — Tous les conseillers du roi marchent
à sa suite, 3o8, 4796. — Philippe le Hardi
mande ses conseillers, 3 10, 4833.
Gosiros. Les troupes françaises en présence de
Saint-Christophe sVn retournent pensives,
3i4, 4896.
Cosseyller. Voyez Cosë^Uador»
Cossirer. Souci des chefs de la Navarrerie à la
vue du pennon d*£nstache de Beaumarchais
sur une église, a86, 4453.
Cotel. Le couteau employé dans ia guerre civile
de Pampelune, 300 , 3o85. — Des mineurs,
s*étant rencontrés, s'attaquent à coups de
couteaux, 260, 389 s. — Couteaui-poignards
tirés dans la guerre civile de Pampelune,
382, 4386.
Coxina. La coisine de Gaston , sire de Béam ,
placée à portée d*un trébuchet, 360, 4o34'
Cozna. Coussins ouverts au sac de la Navar-
rerie, 3o6, 4758.
Crestel, CniSTBt (En). Il encourage la rupture
de Tunité de Pampelune , 36 , 5s3 ; 4o, 58o.
-*- Il se rend auprès d*Eustache de Beau-
marchais à son arrivée en Navarre, 98, 1470.
Criad. Deux jeunes écuyers, serviteurs de D.
Pierre Sanchiz, tués avec lui, 370, 43o3.
CristaL Panaches rompus en grand nombre ,
384, 44o3. •
Crutel (En). Voyei Crestel,
Cristofol. Don Gonçalvo Ibanez jure pai*
saint Christophe, 68, 998.
Cros, crotz, croz. L*archevéque de Narbonne
prêche que la croix du Sauveur se vendait
pour de Targent, 34, 4775, 4776. — La
croix est apportée aux cortès d*Estella pour
qu*Eustache de Beaumarchais jure dessus ,
io4i i55i. — Elle est apportée à la confé-
rence de Santa Maria, i56, 3394. — Croix
volées au sac de la Navarrerie, 3o6, 4753.
Crozada. Fin de la sixième croisade, 3.^ , 48o.
Crozat. Voyez Aymar Crozat, Marti (D.) et Père
Crozat»
Crucifix. Couronne dérobée au saint Crucifix
au sac de la Navarrerie, 3o4i 4749.
Cuba. Voyez Johaa de la Caba (En),
Cuba. Cuves lancées aux portails de Pampe-
lune, 3oo, 4685.
Cuberta» La couverture de D. Garcia lui est
enlevée, 330, 3390.
Çucre. Philippe le Hardi dit, au figuré, à
Eustache de Beaumarchais qu il portera en
Navarre le sucre , 94 , 1 4 3 1 .
Cuyta. Intensité de la presse en un combat ,
384,44i5.
D
Dairb. Henri , roi de Navarre , présenté
comme plus courageux que Darius, 34,
334.
Dart Multitude de dards lancés en certaines
occasions, 306, 3i85; 330, 3ii6; .a3o,
3556; a46, 3809. — Grand bruit de dards,
308, 3337. — Des combattants s*armentde
dards, 383, 4374. — Combattant fr^pé
d*un dard par la visière, 4395. — Les dé-
fenseurs de Saint-Christophe envoient des
dards à Tarmée française, 3i4 « 4888.
Davi. Voyez Elias Dovi.
Dblodada. Voyez Maria Ddgaada.
Dens. Congé dont la dent ne branle point.
149^ 3280.
Derrocatz. Saint-Christophe est détruit de fond
en comble, 3i6, 4917, 4918.
Desafiorar. Voyez Desforar.
Descauzit. Habitations des ricomes coupables
de la Navarrerie renversées, 3 1 4 , 4 880.
Desforar, desaflbrar. Un bourgeob des bourgs
de Pampelune propose de se plaindre au
688
TABLE DE L'HISTOIRE
gouverneur qu'ils sont dépouillés de leurs
fors, 48, 676. — Les riches hommes se
plaignent qu*Eustadie de Beaumarchais
veuille violer les fors, i4A» 2190.
Desgontar. Les ricomes de la Navarrerie vont
enlever les portes du cimetière de leurs
gonds, 3oa, 4697.
Desparat. Un engin est désemparé, 994,
4571.
Despodestit. Le chevalier félon envers son sei-
gneur doit être dépossédé , 3 1 4 , 4876.
Destral. D^ combattants s'arment de haches ,
382, 4375.
Destrer. Maint noble destrier dans Tarmée
française en Navarre, 3 10, 48o8. — Les
troupes de Texpédition de Navarre ressan-
glent leurs destriers , 3 1 6 , 493o.
Deus ayuda. Cri de guerre, 384, 4407.
Diego Martinbtz, bourgeois de Pampelune,
perce d'un coup de lance la poitrine à son
adversaire, 202, 3io5.
DiEZ. Voyez Lope Dits.
Dîner. Les barons demandent de Targent à
Eustache de Beaumarchais, i38, aioS,
2109. — Ils se plaignent qu'il veuille les
chasser des châteaux poiu* de Targent, 219s.
— Eustache de Beaumarchais demande aux
bourgeois des bourgs s'ils veulent qu'il
mange ses deniers avec toutes ses gens et
avec eux, i5o, 2291; i58, 243i. — Ar-
gent donné par la jeune reine à Fortuyn
Ëniguitz, 322, 5o22.
Dios. Dieu ne veut pas souffrir qu'Eustache
de Beaumarchais fasse rien de déloyal, 128,
1942, 1943. — Il l'avait en sa garde, i3o,
1 985. — Les bourgeois de Pampelune prient
Eustache de Beaumarchais de se rappeler
les paroles du bon larron, quand Dieu l'aura
ramené en France , devant le roi couronné
par lui, 160, 2448, 2449, 245 i.—Anelier
invoque Dieu pour le gouverneur enfermé
dans le Bourg, 2461, 2462. — Il se dit
porté à croire que la guerre civile de Pam-
pelune était l'effet de la colère de Dieu, 238,
3703. — Dieu honoré par Philippe , roi des
Francs, couronné et honoré par lui, 2 56,
3966, 3974, 3977- — Gaston, sire de
Béam, dit à D. Pierre Sanchix que, s'il
aime le Seigneur, Dieu l'aimera , i63, 4 1 o3.
— Dieu ne veut pas que D. Pierre Sanchiz
se rende dans les bourgs, 266, 4i 29. — On
ne peut pas échapper à ce que Dieu veut,
286, 4459.— -Dieu aime Eustache de Beau-
marchais, 294^ 4575. — Louanges à Dieu à
cause de la ruine de la Navarrerie et des
révoltés. 3o6, 4777, 4778; 3i2, 4853,
4854. — Invocation k Dieu au siège de Gt-
raynno, 324, 5o44.
DoARRiTz. Voyez ÀdoR dOarriu,
DoAT. Voyez Bertolomeu Doat,
Domingo (Don), supérieur de l'hôpital, garde
la tour qui lui appartient, 1 66 , 2564.
Domingo d'Olatz. Il occupe la tour de la
Teyllère, à Pampelune, i64, 2536.
Domingo Règne (Don), pelletier, l'un des dé-
fenseurs de l'une des tours de Pampelune ,
166, 2566.
Domingo Vicen». Il occupe la tour de la Teyl-
lère, à Pampelune, i64, 2536.
Donma, doua. Les dames des bourgs vont
chercher de l'eau pour éteindre un incen-
die, 196, 3o25. — Elles se plaignent et
soupirent à cause de la guerre, 198, 3o63.
— On eût pu les voir s'agenouiller en pleurs,
3067. — Sire Gaston reproche h D. Pierre
Sanchiz de se révolter contre sa dame ,264,
4097. — Les chefs de l'armée française
vont visiter les dames, 3oo, 4653. —
— Dames malmenées au sac de la Navarre-
rie, 3o4, 4748. — Châtiment de chevaliers
félons envers leur dame, 3 1 4 1 4874.
Dona. Voyez Domna.
Doncella, donzella. Les demoiselles des bourgs
vont chercher de l'eau pour éteindre un in-
cendie, 196, 3o25. — On eût pu les voir
s'agenouiller en pleurant, 3067. — Mainte
belle demoiselle retenue et emmenée an
sac de Pampelune, 3o4, 4738. — Demoi-
selles mdmenées dans cette circonstance,
4748.
Donzelon. Le prieur de Saint-Gilles et Gaston
de Béam s'en retournent avec leurs suivants,
262, 4062. — Un courtois damoisel meurt
au siège de Garaynno, 3s4 « 5o6o.
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
689
Dptena. Après la rupture de Tunion des bourgs
de Pampelune, les habitants de la Navarre-
rit font douzaine, As, 602. — Le prieur
Sicard vient À la douzaine, 116, 1757.—
Les engins démontes sont enfermés dans la
douzaine, ia4, 1878.
EcHACRi. Voyez Pedro Garcia dEckauri (Don),
Per'Arceyiz iEchanri,
Efiinço, efançon. Les enfançons de la Navarre
vont au-devant d'Eustache de Beaumarchais,
98 , 1 4 67. — Ils viennent le trouver à Pam-
pelune , 1 o4 « 1 670. — Ils crient aux armes ,
so4, 3i55. — Geui de la Navarrerie font
une sortie, s36, 8673. — Ceux de Mendavia
crient aux armes, 3 18, 4947-
Efans. Semen de Gueretz vient avec ses en-
fants, S36, 35i3. — Anelier déclare que
les révoltés de la Navarrerie faisaient Toeuvre
des enfants, 338, 8682.
Efanta de Navaira. Jeanne confiée aux soins
de Philippe le Hardi, 84, 1243, 1259.
Elcart. Cri de guerre poussé par les habitants
de la Navarrerie, i34, 2o45-, 206, 3189.
Elias Dayi , pr^)osé k Tune des machines de
guerre des bourgs, 170, 2601.
Elio. Voyez Johan EUo,
Elms, elme. Les barons révoltés entrent dans
la Navarrerie avec des heaumes peints, i52,
2335. — Maint heaume luisant, bel et
clair, dans Tannée française en Navarre, 296,
46oi ; 3o4, 4723*, 3o8, 4807. — A Puni-
castit), le pays resplendit de Téclat des
heaumes de l'armée française, 820, 4986.
Embriacx. Au siège de Garaynno des hommes
tombent comme s*ils étaient ivres, 324,
5oS5.
Emendamens. Eustache de Beaumarcbais dit
aux barons que, s*ils perdent dans ses paye-
ments , il veut qu*il en soit fait bonne répa-
ration, i5o, 2382.
Emperaire. Droit de Tempereur (Justinien?),
S6,8iS.
Encartamens. Les bourgeois répondent à Eus-
tache de Beaumarchais qu*ils ne veulent pas
de charte de qui est enfermé, 162, 2322.—
HIST. DE LA GUERBB DB NAV.
E
Draperie. Draperie prise au sac de la Navarre-
rie, 3o6, 4767.
Dretura. Prière à Dieu d'exaucer droiture ,
324, 5o45.
Dreytz. Droit établi touchant la félonie , 3 1 4 •
4874.
Les messagers des bourgs présentent leurs
lettres au roi Philippe, 258 , 3994.
Encarterar. Tètes mises en quartiers au sac de
Pampelune, 3o4, 4747.
Enequo Erlars (Don), Tun des défenseurs des
bourgs de Pampelune , 166, 2558.
Enfforçar, enforcar. Eustache de Beaumarchais
fait pendre tous ceux qui lui avaient fait de
la peine, 3o&, 4769; 3o8, en note, col. 2.
Enfrenar. Goujats bridant des roussins, 3o4,
4720.'
Engan. Eustache de Beaumarchais propose de
révéler un piège à l'ingénieur maître Ber-
trand, >5o, 3872.
Engen , engin. On ne doit élever aucune ma»
chine de guerre dans une ville contre une
autre sans la permission du seigneur, 5o ,
729; 56, 817. — D. Pierre Sanchiz menace
de faire détruire les engins de la Navarrerie,
52, 744* — D. Sancho de los Arcos l'en-
gage k les laisser, ajoutant qu'ils les garde-
ront, 52 , 748, 75"D. — Pierre Sanchiz les
signale aux cortès assemblées par lui ,56,
811. — Le conseil des cortès est d'avis de
les défaire, 82 1. — Le gouverneur en donne
l'ordre, 828. -— Les habitants de la Navar-
rerie lui déclarent que les engins resteront
comme ils sont, 58, 833 , 835. — Un bour-
geois des bourgs demande d'y faire des en-
gins, 70, io44. — Ceux de leurs adver-
saires font leur force, io46. — Les bour-
geois des bourgs déclarent au gouverneur
qu^ils ne veulent pas commencer d'engins
sans son ordre ni sa volonté, 72, 1073. —
Il leur permet d'en faire, 1077. — Un
bourgeois propose d'envoyer chercher des
charpentiers pour faire les engins, afin de
mieux combattre, 74t 1094» 1096. — Les
vingt leur commandent de les faire , 76 ,
«7
690
TABLE DE L'HISTOIRE
1 1 lo. — Le» bourgeois en font de forte,
11)5. — Les cortès assemblées à Pampe-
iune tombent d*accord sur la nécessité de
détruire les engins des deux cMés; discours
d*Eustacbe de Beaumarchais à ce sujet, 1 1 4»
1717, 1722, 1729, 1733. — Le prieur Si-
card dit au conseil de la Navarrerie de briser
les engins » quand FÉglise le commandera ,
116, 1767. — Le conseil décide de laisser
les engins tels qu'ils sont, 1 18, 1773. —
Les douze annoncent au gouverneur leur
résolution, 1779. — On croit dans la Na-
varrerie que le gouverneur va démonter les
engins, 1785. — Les vingt mandent les
charpentiers pour défaire les engins des
bourgs, 124, 1874. — Un messager annonce
leur destruction an gouverneur, 1887. —
Les vingt des bourgs conunandent de garder
esengins, 160, 2465; 168, 2691. — Mailre
Guillaume chargé de la direction d*un engin,
170, 2608. — Bonne compagnie placée
dans l'algarade de la Roche pour armer
Tengin, 2622. — Proposition transmise aux
habitants des bourgs de mettre en pièces les
engins, 186, 2860, 2873. — Conditions
posées pour la conservation de ceux des
bourgs, 192, 2955. — Le bruit se répand
que les engins ont tiré, 2977. — Les vingt
disent à Eustache de Beaumarchais que Ton
veut combattre sur le«rs engins, 1 94, 2989.
— A respiration des trêves , les sentinelles
des tours menacent Tennemi des engins,
21 4, 3307. — Eustache de Beaumarchais
fait tourner un des engins contre les révol-
tés, 23o, 3564* — Sans Tengin, les habi-
tants des bourgs ne pouvaient plus moudre ,
3589. — Un engin est désemparé, 2941
4571. — Au Mége de Garaynno, fmberl de
Beaojeu et Eustache de Beaumarchais cher-
chent un endroil pour placer un engin, 324 ,
5099. — Ils tombent d accord sur remplace-
ment, 5o32. — La machine part, 5o37. —
Elle frappe où Ton mangeait, 3 s 6, 6062.— Le
connétable propose de faire un autre engin ,
5o65. — Au moment où les assiégeants
voulaient commencer une autre machine,
les assiégés capitulent , 5067. Voyez Gin.
Engennayre. Mattre Bertrand, ingénieur saps
pareil, 23o, 3571 ; 32 4, 5o3o.
Engolit. La gourmandise de$ chiens sauve Tar-
mée française devant Sain^Christophe, 3 16,
4908.
Ehioditz. Voyez Fortayn Enigmtz.
Enpastre. Emplâtres demandés pour panser
des blessures, 284,4423.
EiKic, Enhbic Henri, fiis puîné de Thibaut
le Grand, roi de Navarre, 42,606 et en
note.— Partage de la Navarre , par ce prince,
entiNB D. Garcia, D. Gonçalvo et D. Pedro
Sanchei de Montagut, 4i« 632. — Dofia
Johanna, sa fille, 3o8, en note, col. 2.
Ensacar. Belles robes mises en sac à la prise
de Pampèlono, 3o4, 4739.
Entendrit. Pains tendres empoisonnés par les
habitants de Saint-Christophe, 3 16, 491 3.
Eqcu. Voyez Père tCEquia,
Eratamens, cretamen. Le seigneur de Beau-
jeu connétable des possessions françaises,
258, 4oi3; 274» 4249; 294, 4585.
Erba. Après le sac de la Navarrerie, on eût pu
y faire de Therbe, 3o6 , 4776.
Eretamen. Voyez Eratament,
Ereters. D. Dominique héritier de Tune des
tours de Pampelune, 168, 2564.
Erlans. Voyez Eneqxio Erbuis.
Ermandat. Eustache de Beaumarchais exprime
son chagrin de voir former une ligue contre
la reine, 126, 1929.
Eriio. Voyez Lop d^Erro,
Escaosit. Les défenseurs de Saint-Christophe
qualifiés de malavisés, 3] 4» 4889.
Esdusa. Les révoltés de la Navarrerie vont dé-
&îre l'écluse d'un moulin, 228, 3547* —
Les habitants des bourgs voyant couper Té-
cluse crient aux armes, 23o, 3553. — Les
révoltés ne veulent pas l'abandonner, 3557*
— Eustache de Beaumarchais voyant qu'elle
allait se détacher, appelle son monde à l'aide ,
356 1. — L'éduse est abandonnée , 3575. —
On la racconunode, 232, 3585.
Escona. Pendant la guerre civile de Pampelune,
on lance des piques, 23o, 3556. Voyez as-
cona et 'jcona.
Escritz sagelat. Trois messager» des bourgs
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
&91
partent pour Paris avec des écrits scellés,
s56, 3967.
Escud , escQt. Les riches homines et les barons
d'élite se rendent auprès d*Eustache de Beau-
marchais avec des écus peints, et D. Garcia
avec un écn à bandes, i3d, 2o35, ao39. —
Écu impuissant à protéger don Pierre San-
cfaiz, lÂo, aiÂi. — Écus ouverts dans une
circonstance, 306, 3 186. — Les bourgeois
de Pampelune s^arment d'écus de quartier,
3i4, 339d. — Ecu peint, aao, 3399. —
Guillaume Ânelier prend Técu au cou, a3A ,
36 a7. — Il partage un écu en deux, 3629.
— Écu écartelé d* Anelier, 3637» —Cheva-
liers et autorités venant vers une chatte les
écus embrassés, a 44 , 3790. — Garcia Mar-
tinez d*EU]ssa se présente devant son maître
avec Técu, a68, 4iSa. — Des combattants
s'arment d*écus, a83, ^Z'J^, — Nobles écus
dorés et écartelés dans larmée française en
Navarre, 396, 46o3; 3 10, 4809. — Spec-
tacle d'écus mis en quartiers à Mendavia,
3 18, 4966. — A Punioastro le pays resplen-
dit de l'éclat des écus peints, Sac, 4986. —
Coups sur les écus au siège de Garaynno,
334 « 5oS3.
Escuder, escudes, escuier. D. Pierre Sancbiz
envoie deux écuyers à Eustache de Qiau-
marchais à son arrivée à Pampelune , m>o ,
i5o5. — Écuyer blessé dans un combat,
300, 3 101. — Exploits d'un autre écuyer,
203 , 3i 1 5. — Des écuyers prennent part à
une sortie des combattants de la Navarrerie,
a 16, 33 3o. — Un écuyer privé donne son
cheval à D. Garcia , a 30 , 34 1 8. — Un écuyer
de D. Çorbaran tire un carreau à Guillaume
Anelier, 334» 3639. — Deux jeunes écuyers
de D. Pierre Sanchix tués avec lui, 370,
43o3. — Un écuyer est blessé- sur l'église
Saint-Jacques, 386, 4556. — Des écuyers
crient aux armes ,316,4929. — Écuyer plus
brave qu'Olivier, 3 18, 4943. Voyez Arnaul
de Marcafava.
Esfelnit. Courroux du sire de Beaujeu, 3i4«
4898.
Esforçiit. Hommes déterminés en compagnie de
D. Çorbaran, 290» 45a6.
Esfossat Les révoltés de la Navarrerie occu-
pent les chemins garnis de fossés, 390,
45i6.
Esparver. Pierres comparées à des éperviers,
336,3654.
Espaurit. Les défenseurs de Saint-Christophe
peu efirayés de la présence de Tannée fran-
çaise , 3 1 4 1 4886.
Espaventes. Accroissement d'é| cuvante des ha-
bitants de Mendavia , 3 1 8 , 4948.
EsPATMNA. Proposition de défendre la Navarre
si du côté de l'Espagne on lui faisait tort ,
i3o, 1965. — Le prieur de SaintJean va
en Espagne, 178, 3747. — Lop Gardacho
déclare à D. Garcia que si Ton le reconnais-
sait , le don du royaume d'Espagne ne lem-
pécherait pas d'être tué, a a 3, 3433.
Espeu , arme employée dans la guerre de
Pampelune, 300, 3o83; 206, 3i8i; 2i4,
. 3333; a46, 3809; 3o4. 4733. — Épieux
lancé;| dans une occasion, ao6 , 3i85;
3 30, 34 16. — Grand bruit d' épieux, 2^,
3337. — Un grand nombre de gens vien-
nent sur Guillaume Isam avec des. épieux
affilés, 344, 38oo. — Épieux acérés envoyés
par les défenseurs de Saint-Christophe k
Tannée française, 3i4t 4888.-— Épieux de
chasse entre les mains des habitants de 'Men-
davia, 3i8, 4950.
Establida. Les chevaliers et les en&nçons de
toute la Navarre demandent k Eustache de
Beaumarchais le remboursement des avan-
ces faites pour le payement des garnisons à
demeure des châteaux , 1 o4 « 1 573.
Establizon. Eustache de Beaumarchais fait
mettre garnison à Garaynno, 336, 5o73.
EsTACHA DE Bec March£ (En). Sénéchal de
Ppitou, 86, 1368, 1373. — Envoyé en Au-
vergne par le comte Alphonse, il voit ce
pays sur le penchant de sa ruine, 86, i384.
— Un baron du conseil du roi de France le
vante après messire Erard de Valeri, 88,
i3o7. — Un des douze pairs de France fait
son éloge, 90, i35o. — Le roi de France
annonce à son conseil qu'il veut Tenvoyer en
Navarre, et le conseil partage cet avis, i4o3 ,
i4o6, i4i>* i4j5r—- Le roi loi annonce sa
87-
692
TABLE DE L'HISTOIRE
nomination comme gouverneur de la Na-
varre, 94 1 i4i6. -*- Son entretien avec le
roi, 96, i4>7, i43o, i^Sa. — Il s'age-
nouille devant le roi et lui demande sa béné-
diction, i436. — Il sort et fait ferrer ses
chevaux pour aller k Toulouse, i443. —
Il en sort pour aller en Navarre, 98, i455.
— Il prie que personne de Pampelune ne
vienne au-devant de lui, i474* — Arrivé
dans cette* ville, il y reste, 100, 1490,1 493.
— D. Pierre Sanchiz lui envoie deux écuyers
intimes, i5o5. — Après les avoir entendus,
il leur répond , 1 5 1 o. — Une fois entré dans
le monastère de Saint -Jacques, D. Pierre
s'avance auprès de lui, 109, 1 5 19. — D.
Gonzalve Ibanex lui parle, iSaS. — Eus-
tache de Beaumarchais, après avoir reçu le
serment des principaux seigneurs de la Na-
varre, jure à son tour de maintenir les fors,
io4i 1S61. — Il parcourt la Navarre, i563,
1 566. -—Il consent k payer les ri^es hom-
lynes, barons, chevaliers et enitEinçops, 1674.
— Il est très-préoccupé de Tétat où il voit
Pampelune, 106, i583. — Il parle en par^
ticulier aux bourgeois, 1609. — ^^ bour-
geois de Pampelune lui adresae la parole,
108, 1699. • — Eustache de Beaumarchais
remercie les bourgeois de s'être mis k ses
ordres, i639. — S'étant rendu dans la Na-
varrerie, il en convoque les habitants et les
reçoit bien, 1 to, 1647. " ^^ deva, partis
consentent qu'Eustache de Beaumarchais
puisse faire la paix entre eux, 1674. —
Voyant le conseil complet, il ouvre par an
discours les cortès de Pampelune , 11 9 , 1 686.
— Résolution des cortès, qui lui est com-
muniquée, it4« 1790.— Il prend la parole,
1794* — Sire Ponce Baldoin lui parie,
1 16 , 1739. — Il engage les habitants de la
Navarrerie k tenir conseil, 1748. — En le
voyant passer, ils s'arment pour le tuer, 1 16,
1791. — Eustache voudrait être outre mer,
1799. — Il presse son cheval et veut se ré-
fugier dans Sainte Marie, 1799. — U n'au-
rait pas voulu , pour le comté de Bar, retour-
ner dans la ville, i8o3. — Transporté de
colère, il se retire au palais d'Olaz, 190,
1 808. — De retour au bourg de Saint<Iemin ,
il parle aux habitants, 1899. — Il songe à
éteindre le mal produit par la discorde qui
règne entre les diverses parties de Pampe-
lune, 13 9, i838. — Il parcourt la Navarre,
1 856. -— Les bourgs arrêtent de (aire exé-
cuter ce qu il avait ordonné, 1 94 « 1869. —
Us lui envoient un messager, 1889. — Eus-
tache lui répond, 1890. — D. Gonzalve se
rend auprès de lui et lui parie, 1 36 , 1906 ,
1907, 1991. — - Désespoir d'Eustache et sa
réponse, 1993. -*- Dieu ne veut pas souffrir
qu'il fasse rien de déloyal, 1 98, 1944. — La
noblesse navarraise complote de le chasser
du royaume, 1950. — Les barons de Na-
varre lui jurent qu'ils donneront leur con-
cours à Lope Diez et à Simon Ruiz, i3o,
1970. — Il répond aux barons, 197S. — Ils
demandent qu'il meure, 1983. — Il tombe
d'accord avec eux, tout en doutant de leur
sincérité, 1 39, 9008. — Il chevauche préoc-
cupé, et vient à Pampelune, 901 1. — Lope
Diez envoie des messagers à Eustache de
Beaumarchais, i3i, 9099. — Celui-ci con-
voque les barons de Navarre, 9 o3 9. — Ghd-
plot ourdi contre lui par un Navarrais, i36,
907 1 , 9075. — n veut idler en Castille dé-
%ndre les châteaux, 9086. — Les plus no-
tables des bourgeois de Pampelune vont à
lui pour lui découvrir le complot, 9089. —
Il invite les barons à se rendre sans lui au-
près de D. Simon Ruiz et de D. Lope , 1 38 ,
9097. — Eustache répond à leur demande
d'argent, 9108. — Il reste avec les bour-
geois, 9ii4, 911 5. — D. Simon Ruiz el
D. Lope Diez rentrent en Navarre, bafoués de
ce qu'Eustache n'avait pas été déconfit, 1 4o,
91 36. — Les barons et les riches hommes
conjurés viennent de Pampelune pour abais-
ser Eustache, i49, 9173, 9174* — U con-
sent k écouter les riches hommes du couvent
de Saint-François, 9 183. — Deux bourgeois
de Pampelune rappellent aux autres que les
barons de Navarre veulent l'abaisser et le
chasser, 1 46, 99 93, 9 935. — Ils proposent
de le défendre, 9949; i48, 995i, 9959.—
Les bourgeois vont auprès de lui aux frères
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
693
Mioeon, s 355. ' — Il se iève et prend la
ptroie, S371. *— D. Gonxalve insiste pour
qail s'en retourne en France, i5o, at84.
— Eustacke confère secrètement avec des
bourgeois des bourgs, 3386. — Ils lui don-
nent fassuranoe de leur entier dévouement,
33oS. — U les remercie et leur offre de leur
souscrire un engagement de les indemniser
de leurs pertes, iSa , sSiy. — Il vient avec
eux se réfugier dans le Bourg, et il y est reçu
avec joie, 33a6, 3339. — Jamais il ne vit
si grand mal, a343. — D. Gonialve déclare
aux bourgeois de la Navarrerie que leur ré-
putation sera ruinée si les bourgs et Eustache
de Beaumarchais ne sont abattus, 1 5 4^ 3356.
— Serment prêté contre Eustache enfermé
dans les bourgs, i56, 3399. — '^ P^^ '^
vingt de convoquer un parlement, 34o3. —
n prend la parole dans Téglise de SainULau-
rent, i58, 3^3 3. — Pontz Baldoin lui ré^
pond, 3438. — Eustache veut de nouveau
souscrire aux bourgeois un engagement de
les indemniser de leurs pertes, 160, 3443.
— Il a les yeux mouillés de larmes ^joie ,
3457. — Le voilà enfermé avec les hamtants
des bourgs, 3460. — Les habitants de la
Navarrerie, courroucés de ce que ceux des
bourgs ont accueilli Eustache, leur font de
belles promesses pour les amener à le chasser,
172, 3669,3661. — Dépit des vingt à cette
nouvelle, 1 74 1 3667.— L*abbé de Mont-Ara-
gon trouve le gouverneur avec eux, et pro-
pose sa médiation, 3678, 3688. -—Réponse
d'Eustache, 3689. — L*abbé reprend à son
tour, 176, 3716. —Il rend compte aux ri-
ches hommes de sa conversation avec le gou-
verneur et avec les vingt, et rappelle le ser-
ment prêté à Eustache, 178, 3737, 3730.
— Un messager d'Eustache au roi Philippe
apprend les nouvelles au prieur de Saint-
Jean, 3751. — Deux chevaliers français, en
route pour SaintJacques de Gompostelle,
s*arrêtent à Pampelune et viennent à Eusta-
che de Beaumarchais, qui les reçoit bien,
180, 3766, 3766. -^ Le prieur de Saint-
Gilles envoie chercher Eustache , qui se rend
auprès de lut, 3771, 3773. — Il répond au
prieur de Saint-Gilles, 1977. *-^ U prend
congé de lui avec les bourgeois et va vers le
bourg de SaintrCemin, 3785. — Griefs
d*£ustache,^ enfermé dans la Navarrerie,
contre les riches hommes, 183, 3806. <—
— Griefs 4e ceux-ci contre lui, 381 1. — Un
riche honmie rappelle à Tabbé de Mon^Ara-
gon une parole d*Eustacbe, 184, 3849. —
Les riches hommes persistent à demander
Texpulsion d'Eustache, 186, 3867, ^871.
-— L*abbé de Mont-Aragon lui rapporte cette
réponse, b885 ; 188, 388, 3890. — De retour
de la Navarrerie, ce religieux, le prieur de
Saint-Gilles et sa suite trouvent Eustache
dans Saint-Laurent, 1 90 , 3947. — Eustache
va se recueillir avec les vingt, et ils confè-
rent ensemble, 193, 3969, 3963. — Ce
qu*il dit en voyant la Navarrerie lancer des
pierres contre les bourgs, 194» 3981. — H
pense à monter à cheval et à se mettre en
route, 194, 9987. — 11 reçoit un carreau
sur son heaume, 3ooi . — Il va par les tours
réconforter les touriers, 196, 3o3i. -^
Joyeux de la chute d'une maison de veilleur
incendiée, il pense k se rendre k la Pohia-
cion, 3o33. •— Il se démène de façon à rem-
plir de joie toute la ville, 198, 3o68. — Il
parle aux habitants des bourgs, 300, 3087.
•— Il vient au four, 3097 * — Eustache, voyant
ses hommes blessés et déconfits, invoque
Jésus-Christ à haute voix, 303, 3i33. <— U
appelle les vingt et les conseillers, et confëre
avec eux, 3o4, 3i59; 306, 3171. — Il sort
pour combattre avec les bourgeois, qui veu-
lent Ten empêcher, 308, 33 33. — Les ré-
voltés de la Navarrerie prient Lope Diez et
D. Simon Ruiz de demander une trêve à
Eustache, et celui-ci Taccorde, 31 s, 3368,
3370. — Il fait faire le rdevé des provisions
des bourgs, 3378. — Il se lève la nuit et va
voir si les portails sont bien gardés , 3 1 4 ,
33 00. — Il s*avance avec sa compagnie , s 1 6,
3337. — n veut sortir avec ses gens, mais
les bourgeois s'y opposent, 3 30 , 3399 ,3407.
— - Le messager d'Eustache présente au roi
les salutations de son maître , 3 3 3 , 34 i8. —
Philippe le Hardi apprend à Imbert, sire de
694
TABLE DE L'HISTOIRE
Benujeu, qu'E^taobe est retena priaooafer,
' 394 , 3463. — Un second messager annonce
ou roi qu^Eastache est en proie à de -vives
angoisses, 3d72.--PbiHppe convoie les mes-
sagers avec promesse de prompts secours,
236, 3493. — lis lui remettent des iettres
du roi , 3 4 97 . — Fonce Baidoin coof^re avec
lui^ 35o3 , 3509. — Eustache reçoit de J.-C.
la grâce de parier,' 23o, 36^. — Il mande
maître Bertrand Vingéniftir, 357a. — Il
("prouve un grand chagrin des ravages exer-
cés par les révoltés de la Navarrerie contre
les propriétés des bourgs, sio^ 3736. — Il
prend un très-bon parti, 2a 4, 3771. — Il
engage, ses bomraes à avoir des pics, 3777.
— Voyant Guillaume Isam blessé, il appelle
ses gensà Taide , 346 , 38o4. — Ëfibrts d'Eus-
tacbe dans cette circonstance , 348 , 384 1. —
Il rentre dans les bourgs, 3843. —^ Instruit
des projets des révoltés, il confère avec les
vingt et envoie chercher maître Bertrand
Tiogénieur, 3Ôo,3866. — Il luiparie,3875.
*- Il décide avec les bourgeois d*aller cher-
cher des pierres pour alimenter les trébu-
chets, 303, 3933. — Une fois le peuple
entré dans ie Bourg, Eustaclie fait fermer la
porte, 354, SgôS. — Cette précaution ga-
rantit maint homme de mort ou de blessure,
356, 3963. — Un messager des bourgs prie
le roi de songer à Eustache, 3987. — Un
autre annonce è Philip|)e le Hardi que, s*il
nest pas promptement secouru, Eustache
est perdu, 258, 3993. — Le roi témoigne
du regret de le perdre faute de secours,
4oi5. — Un messager est envoyée Eustache
par D. Gaston, 260 , 4 049. — Celui-ci et le
prieur de Saint-Gilles confèrent avec Eusta-
che, 363, 4059. — Les riches hommes de
la Navarrerie se plaignent de lui, 364, 4o86.
*-D. Pierre Sanchii prie D. Gaston d*obtenir
900 pardon d*Eu8tache, 4t 10. *— Des mes-
sagers vont lui conter que sire Pierre Sanchiz
venait prendre position dans le Bourg, 4i 18.
— Eustache répond quil est le bienvenu,
366, 4119. "^ Il fait anner set hommes,
4 133. — Il veille toute la nuit, 4i98. —
D. Gaston représente Eustache eofenné dans
Ptmpelune» 370, 4 18a. — Il implore poor
lui ia pitié du roi , 43 1 1 . — Philippe con-
sulte son parlement, 373, 4a3i. — L'as-
semblée est davis de secourir Eustache «
4a a8, 434 1* — Philippe déclare vouloir
rarvacher au péril où il te trouve , 374, 4368.
— Propos outrageant de D. Miguel Peritz de
Zavaidica A Eustache, 376, 4289. — Ré-
ponse d'Eostacho aux bourgs dans Tattente
du secours de France, 43o5. — Sa douleur
en ne le voyant point venir, 378, 4309. —
Eustache cesse d'être inquiet sur le sort de^
boargs, 384 «4435. — Il fait occuper Téglise
de Saint-Jacques par des soldats chargés de la
défendre, a86, 444i. — Us mettent sur la
voûte sonpenoon armorié, 445o. — Sortie
des arbalétriers d'Eustache, 388 ,Â49 1 . — Il
convoque ses barons, 390, 45 18. — Paroles
qu'il adresse à ses barons et à D. Corbaran ,
393,4535*4544. — D.FortuynAlmoravidlui
demande de faire partie de la première com-
pagnie, 4554* — Paroles que lui adressent
les vingt et D. Cori>arao, 4558.^ — Paroles
d'^istaofae, 394» 4574* — Dieu aime Eus-
tTCae, 4575. — Un meaaager va annoncer à
€eltti»ci Tarrivée de Tannée française, 396,
4607. — Plein de joie « il convoque un par-
lement et il y prend la parole, 46 10, 46 1 3.
— Il va auHkvaat de Tannée française , 398,
4634. — Il lui est annoncé , 4638. — Il met
son lèle à la placer où il fallait, 3oo, 4664.
— Il va, avec le connétable de France, ins-
pecter les troupes et réveiller le guet, 4670.
— Il veut protéger les droits de TEglise,
3o6, 4763. — Il va inspecter les révoltés de
la Navarrerfe, et fait pendre ceux qui lui
avaient fait du mal, 4767. — Un messager
venu de Navarre auprès de Philippe se dit
envoyé par Eustache, 3 10, 48 18. — Eus-
tache parcourt le pays , 3 1 s , 485i . — Il as-
siste à un conseil de guerre et y prend la pa-
role, 4860, 4866. — Le sire de Beaujeulai
propoee de déposséder les barons révoltés et
de jeter par terre ieura tours et ieura bâti-
ments , 3 1 4 « 4873. — Le même lui témoigne
son étonnement de ne voir aucun défenseur
à Mendavia, 3 16, 4933. — Celui-ci lui ré-
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
695
pond et a*avaace le premier, 3i8, 4937,
kgà I • — ^ MaooBOvro (l*£u8tache pour aasiéger
Garaynoo, 322, 5027. — Imbcrtde Beaiiyea
loi adreue la parole, 326, 5oë3. — Il fait
mettre garnison dans Garaynno, 326, 6073.
Ëskadai. Les auteb sont entourés de cierges,
19S, 3o6S. — Maison brûlant plus clair
qu'échafaud, 28Ât 44o4.
EsTELA , EsTELLA , L*EsTELà. Lcs terre» d*Estella
au pouvoir de D. Gonçalvo en 1274, 44 «
63 1 . — Les bourgeois des bourgs de Pam-
pelune y vont trouver D. Pedro Sancbiz^ 7a,
1057. — Us en sortent, 74, 1082. — Les
cortèa a*y assemblent, 10a, i534. — AVant
de céder aux barons, Eustacbe c^ent à
être dépouillé de son cbâteau d'Estella, 128,
1936. — Les troupe» françaises se portent
surEateila, 32a, 5oi4, 5oi5. -*- EUeaen
sortent^ 5oi8. Voyez Jokan d^.Eftela^Andreu
dEstela,
Ebtsve lo peynneb (Ejq). Il est tué et enterré
dans le Bourg, 246, 382 1.
£«r£TBN Perite, nommé parmi les défenseurs
des bourgs de Pampelune, 168, 2^69.
Estopa. Étoupe employée pour le pansement
des blessures, 284» 4422.
Ëstrans. Eustacbe de Beaumarchais est accusé
par ies riches hommes de donner le bien de
lIÊtat aux étrangers, 182, 2817.
Estrop. Baiistes d^éirier, 196, 3oi5; 2 10, 32^5.
Estetllakt. Voyez Miquel Esveyllart,
Edssa. Voyez Garcia Martintz dEatsa,
Ezcona, espèce de javelot employé en Navarre,
282, 4385. Voyez Àscona, Escona.
Fautes. Les enfançons de Navarre s'assemblent
pour délibérer sur Tétat du pays, 78, 1 169.
Farao. Les bourgeois disent à Eustacbe que,
s*ils le perdaient, il vaudrait, mieux pour
eux être venus au pouvoir de Pharaon , 208 ,
3222.
Faydit. Les révoltés de la Navarrerie sont ban-
nis, 3o6, 4778; 3 10. 4835.
Faylla. Eustacbe de Beaumarchais commande
d'allumer les torches, et lui-même, une torche
au poing, il porte le feu dans la Navarrerie,
194, 2992, 2996. — Les habitants de la
Poblacion montent sur les murs avec des
torches, 3oojv — Les chevaliers de la
Navarrerie commandent d*allumer et de faire
briller les torches, 21e, 3239. — Sire Eus-
tacbe le peigneur et d'autres, la tprcbe au
poing, s'avancent pour mettre le feu à la
Navarrerie, 246, 3820, 3822. — Un com-
battant s'avance vers le moulin de l'évéque ,
une torcbe à la main, 278, 4334*
Fayllizo, fayllizon. Faute de Fortuyn Eniguitz,
322, 5o23.~^Dieu garde de faute Eustacbe de
Beaumarchais, 5027.
Fayzit. Action des chevaliers de Navarre.digne
de châtiment, 3i4, 4873. Voyez Fayiliu
Feup (Johan). Voyez JoAon Feiip,
Fblip de Franqa, Philippe le Uardi. Les barons
de la Navarre et les bourgeois de Pampelune
songent à lui demander un gouverneur, 78 ,
ii5i. -— Eustacbe de Beaumarchais de-
mande aux bourgeois de Pampelune s'ils
veulent le garder avec eux jusqu'à ce qu il
ail pris les ordres de Philippe de France ,
i5o, 2293. — Messager envoyé au roi par
Eustacbe de Beaumarchais , 1 78 , 270 1 . —
Paroles que lui adresse Imbert, sire de Beau-
jeu, 224, 3466. — Les messagers d' Eustacbe
remettent à leur maître des lettres de Phi-
lippe, 226, 3498. — Trois messagers en-
voyés par les bourgs vont à lui, 256, 3968.
— Désir de Philippe de venir en Navarre ,
• 308,4782. — Un messager vient de ce payii
auprès de lui, 3 10, 48 1 4.
Felonia. La furie recommence, ù Pampelune,
entre les deux partis, 276, i3o2.
Femelit. NouiTÎture empoisonnée par les ti'ai-
tres déloyaux de Saint - Christophe, 3iG,
4912.
Femna. Dans la Navarrerie , on pense à retirer
les femmes, 1 96 , 3o38. — Au sac de cette
localité on dépouille les femmes, 3o6, 4753.
Feysser. Guillaume Anelier loue deux, porte-
faix pour porter des pierres, 234, 3626.
FiLLA (La tor de la] del ospital, nom de l'une
des tours de Pampelune, i64t 25 1 5.
696
TABLE DE L'HISTOIRE
Fineàtrers. Une pierre casse une dent à Amaut
de Mareafava par où parait Tonverture, 3 18,
4965.
Flamenz. Flamands dans l*annëe de Philippe
le Hardi, 3o8, ^793.
Flandke. Le comte de Flandre assiste à an con-
seil Convoqué par Philippe le Hardi, 974»
4947.
Flor. Le roi de France désigné comme poi^
teur ou propriétaire de la fleur de lis, Sa,
d4o; 88, 3io; 94, i4.i4; 176, 2707; 926,
3491; 972, 4218. — Eustache de Beaumar-
chais est présenté par sire E. de Valeri
comme n* étant pas endormi pour défendre
la fleur de lis, 88, i3io.
Flor de França. Loyauté d'Imbert de Beaujeu
envers la fleur de France, 974 , 49 55.
Foc. Honmies préposés dans les bourgs pour
veiller au feu, 178, 963 1. — Eustache de
Beaumarchais met le feu à une maison de
la Navarrerie, 194. 2998. — Le feu prend
fort, 9999. " ^^' habitants de la Poblacion,
voyant le feu monter, portent Tincendie dans
Sorrihurbu, 3oo4, 3007. — Le feu fait
changer le ciel et Tair, 196, 3oi6. •» Il
force les défenseurs du moulin del Maço de
se rendre, 910, 395 1. — Les hommes de
la tour de la Galée veulent mettre le feu à la
Navarrerie, 946, 3817. — Il prend, 3819;
248, 3838. — D. Gonzalvo propose de
mettre le feu à la Poblacion et de Tenlever
ainsi, 3857, ^859; 95o, 3878. — Un com-
battant des bourgs met le feu au moulin de
Tévêque, 278, 4335. — On met le feu à la
maison d'un abbé, 28 i , 44o4. — Spectacle
de désolatiou pendant le feu, 44o5. — Un
messager annonce au roi que le feu a été mis
à la Navarrerie, 3 10, 4827.
Fontana. Au siège de Garayono, Tennemi monte
jusqu'à la fontaine, 324, 5o47.
Fonterabia. Un messager va porter la nouvelle
de la perte de Fontarabie à D. Sancho , dans
le Maroc, 10, 121.
Força. Plan calculé de façon à mettre aux
mains des barons les forteresses de la Na-
varre, i36, 9079.
Forment. Les habitants du bourg de Pampelune
ramassent tout le blé des bourgs, 976,
4997. —- Froment vendu au sac de la Navar-
rerie, 3o6, 4759.
Fom. Combats ou four près de Pampelune,
900, 3094 ; 998, 353 1,3535. — Eustache
de Beaumarchais s'y rend, 3098. — Certains
des bourgeois des bourgs vont à la tète du
four, 934, 36 16. — Configuration de cet
endroit, 3619.
Fors,fos. Serment du gouverneur de la Navarre
aux fors et franchises des Navarrais, 46, 674.
-—Eustache de Beaumarchais jure les fors
de la Navarre, io4, i569.
FORTUYN, FOBTUTWN, FORTDYNHO AlMORAVIT,
Al!0Bavid (Don). — Il est mandé par
Eustache de Beaumarchais pour protéger
réglise de Saint Jacques, 986, 4449; 988,
4479. — Il sort avec son porte • enseigne
sans trouver personne à sa rencontre, 4464.
-— Eustache de Beaumarchais le mande,
390, 4594. — Don Fortnyn fait un nouveau
chevalier, 999, 4553.
FoRTDTN ENiGUiTZ.Un écuycr, son frère, perce
un ennemi de sa lance, 909, 3ii6. ~ Il
met le château de Garaynno en état de dé-
fense, 39 9, 5090.
Fos. Voyex For»,
F0T8, Fcjis, FoYs, le pays de Foix. Eustache
de Beaumarchais le maintenait en paix, 99,
1 364. — Le comte de Foix fait partie du
secours envoyé à Pampelune par Philippe le
Hardi, 996, 4590. — On le place auprès du
comte d* Artois è son arrivée à Pampelune,
998, 465o. — II prend part à un conseil de
guerre, 3i9, 4869.
Fraire , frayre. — Deux religieux vont dans la
Navarrerie et ont une conférence avec les
révoltés, 179, 965i, 9654, 9657. — Ils
retournent dans la vingtaine des bourgs et
s* entretiennent avec les vingt, 174, 3664,
3670. — Les vilains des environs de Pam-
pelune accourent comme des moines à un
sermon, 94o, 3721.— LVglise des religieux
gardée par don Fortnyn Almoravit, 990,
4595.
França. Le roi de France force Thibaut le
Grand à donner sa fille au comte de Bre-
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
697
tagne, 90, 3o3.-^ Saint Louis, roi de France,
3ot 4 se. — Éloge des combattants de France,
39, 4A6. — Le fils du roi de France prend part
au traité avec le roi de Tunis, 3d , 471. ^^
Le roi Henri assure que pour ce royaume il
ne déferait pas Tunité de Pampelune, âo,
583. — Les bourgeois de Pampeiune songent
à demander un gouverneur à Philippe, roi
de France, 78, iiSi; 109, i543. — Ib
songent à envoyer deux messagers en France,
78, 1169. — Discours de Tun d'eux, 80,
1190; 89, i9o3. — Le roi de France
Técoute et lui répond, 89,1910. — Il arrête
d'assembler son conseil, 1 994* — Il va en-
tendre la messe, 1 93o. — Discours de Tun
des douze pairs de France au roi , au sujet
d'Eustacbe de Beaumarchais, 90, 1349. *^
Le roi de France parie à son conseil , 94 ,
1393. — Le conseil de France veut qu Eus-
tache de Beaumarchais soit gardien de la
Navarre, 94, i4i4. — A son arrivée, le
bruit se répand dans le pays qu'ils avaient
de France un très-bon gouverneur, 100,
1439. — Don Pedro Sancbiz propose de
prêter serment au gouverneur envoyé par le
roi de France, 109, i546. — Eustache de
Beaumarchais dit à D. Gonialvo que le roi
de France ne Ta pas envoyé pour le trahir,
ni pour former de mauvais desseins contre
la reine, 198, 1933, 1938. — Eustache de-
mande aux bourgeois s'ils veulent le garder
avec eux jusqu'à ce qu'il ait pris les ordres
de Philippe de France, tSo, 9993. — Les
bourgeois demandent à Eustache de Beau-
marchais de vouloir bien , à son retour en
France, se souvenir des bourgs, 1S9, 9393;
160, 9 448, 9456. — Il déclare ne pas en
vouloir sortir avant que le messager qu'il a
envoyé la veille en France ne soit revenu,
176, 971 3; 188, 3899.— Philippe le Hardi
déclare ne faire aucun cas du roi de France
si Eustache de Beaumarchais n'est secouru,
994 « 3464. — Les messagers de ce dernier
lui rapportent des lettres de Philippe, roi de
France, 996, 3498. — Il reçoit à Paris des
messagers des bourgs, 956, 3974* 3981.
— Le sire de Beanjeu, connétable de France,
HIST. DE 14 GUERRE DE NAT.
958, 4oi3; 979, 4934; 974, 4949; 994,
4S85 ; 3oo, 4669. — Gaston et le prieur de
Sain^Gilles sortent de la Navarrerie et vont
auprès du roi de France , 968 , 4 1 73 , 4 1 74*
•— Le premier lui adresse la parole, 968,
4 1 79. — Il parie dans un pariement convo-
qué par le roi de France, 979, 4934, 4935.
— - Tous ceux qui en Élisaient partie sont
d'avb que tous les vaillants de France aillent
secourir Eustache de Beaumarchais, 494o.
— Le roi de France tient un conseil'secret,
974, 4943. — Il loue Imbert de Beaujeu
de s'être loyalement comporté envers la fleur
de France, 495i, 4955. — Philippe, sei-
gneur de France, a désir de venir en Na-
varre, 3o8, 4789. — Les seigneurs de toute
la France le suivent, 4785. — Un messager
arrive de Navarre auprès de Philippe de
France, arrêté à Sauvetcrre, 3 10, 48i4*
— Sire Jean d'Acre conseille au roi de ren-
trer en France, 3i 9 , 484 1 • — Les barons
de France sont maîtres de la Navarrerie,
4856. — Voyez Felipe de Franco,
Franges. Exclusion des Français de la Navarre
réclamée par Alphonse, roi de Castille, 1 96,
1916. — Les riches hommes annoncent que
français ni roman ne servira aux habitants
des bourgs, 178, 9739. — Deux cheva-
liers français, en route pour Saint-Jacques,
viennent à Pampeiune, 180, 9761. Voyez
Francs,
Frances (Lo rei). Saint Louis donne un baiser
à Thibaud II, 3o, 435. — Il meurt, et après
lui le roi de Navarre, 39, 454 , 457 , 459. —
Le roi Charies vient le voir après sa mort,
463.
Francs, Franx, Français. Messager envoyé par
Eustache de Beaumarchais à Philippe, roi
des Français, 173, 9751. — Trois messa-
gers envoyés par les bourgs vont à Philippe,
roi des Français, 956, 3968. Voyez Frances,
Franquezes. Serment du gouverneur de la Na-
varre aux fors et franchises du pays, 46, 674.
Frayre. Voyez Fra ire.
Fronda. Frondes employées pendant la guerre
civile de Pampeiune, 9/16, 38 10.
Fruitz. Sortie des révoltés de la Navarrerie
88
698
TABLE DE L'HISTOIRE
pour détruire les fruits des habitants des
bourgs, 342, 3769.
Frustra, ûist, fusta. Constructioo de quatre
tours de bois, 23 a, 3590. — Maître Bertrand
lait porter du bois pour miner, 260, 3884.
— Pièces de bois lancées aux portails de
Pampeiune, 3oo, 4585.
Fruytal. Les révoltés de la Navarrerie dé-
vastent plus d'un verger de leurs adversaires ,
24o, 3736.
FoRTADO. Voyex Pen Furtado (Don).
Fusl, fusta. Yoyci Frustra*
Gaita, gayta. Les sentinelles de Pampeiune
crient toute une nuit, 200, 3079. ^A Tex-
piration des trêves, les sentinelles des tours
crient aux armes , 2 1 4 » 33o5. — La senti-
nelle de la tour appelle aux armea, 226,
35 1 5. — Vigilance des sentinelles pendant
la nuit, 2)8, 3525. — On les entend se
• répondre toute la nuit, 232, 3593. — Elles
appellent à une sortie, 3 60 4* — Une senti-
nelle annonce Tapparition de Faube, 236,
3669. — Les sentinelles de la tour se crient
f une à Tautre des injures , 34o , 37 1 o.
Galarr. Voyer Guirtiorri de Galarr.
Galea, nom de l'une des tours du Bourg. Pascal
Beatza assure qu'elle n'empêchera pas les
révoltés de la Navarrerie d'entrer dans les
bourgs, i54 • 2366. — Défenseurs de cette
tour, 160, 2467. — Incommodités qu'ils
ont à soufirir, 1 96 , 3o 1 8. — On y apporte
de l'eau pour restaurer les honmies, 3027.
— Ses défenseurs disent à Bernard de Ville-
neuve que le mur est troué, 2^16, 38 1 5. —
Ravages causés à la Galée par les trébuchets
des révoltés, 252, 3904. — Guyralt de
Seta met sur la Galée de grandes poutres de
chêne bien équarries, 3909.
Galiers.La conduite des habitants de Mendavia
semble h Imbert de Beaujeu une fourberie,
3i8, 4936.
Gabaynho, Garayno. Les barons de l'armée
française en Navarre prennent la résolution
de se porter sur cette ville, et la réalisent,
322, 5017, 5019. — Ils envoient à Pampe*
lune demander que des troupes viennent à
Garaynno, 324 > 5o35.
Garci Arnalt, Garcia Arnalt (Don), bour^
geois de Pampeiune. Discours qu'il tient,
70, 1086» -^ Il commande de fortiGer les
bourgs, 76 , 1111. — Il assiste à une confé-
rence tenue entre les bourgeois des bourgs
de Pampeiune et Eustachede Beaumardiais .
1 5o , 2 299. — Il fait partie d'une autre con-
férence tenue dans l'église de Saint-Laurent,
i58, 24i2.
Garcia. Voyez Pedro Garcia d!Echaari ( Don) et
Garcia Martiniu d'Vritz,
Garcia (Don) , neveu de D. Gonxalvo Ibanez. Il as-
siste aux cortès de Pampeiune en 1 27^ , 44,
620. — IltenaitlaCuencaen son pouvoir, 63o.
— Les habitants de la Navarrerie comptent sur
lui , 52 , 7 54. — Son chagrin de vohrD. Pedro
Sanchiz gouverneur de la Navarre, 758. —■
Refus d'aller aux certes convo<|pées par lui,
762. — Les députés de la Navarrerie le trou-
vent à Raondo , 54*773. — Il leur fait fête ,
777. — Il consente embrasser le parti de la
Navarrerie, 786. — Il s'en va avec les députés
dans cette partie de Pampeiune, 789, 792.
— Le lendemain il s'assemble avec les bour-
geois et se ligue avec eux, 794, 797. — H
n'assiste pas aux cortès de Pampeiune , 56 ,
8o5. — Il embarrassait le gouverneur, 58,
839. — Il reçoit un messager de D. Pedro
Sanchiz,62,9i4 > 919. — Colère et réponse
de D. Garcia, 920; 64* 925. — D. Pedro
Sanchix la rapporte aux barons, 941- — D.
Gonxalvo veut aller auprès de lui, 66, 967.
— D. Pedro sort du camp pour voir si D.
Garcia sortirait, ce qu'il ferait bien si l'on ne
le tenait, 971, 97a. — D. Gonxalvo l'apos-
trophe, 983. — Il le trouve à Zizur, 68, 987.
— D. Garcia répond à son onde , 993. — Sa
réponse est rapportée à D. Pedro Sanchix,
1006. — Celui-ci rentre au Bourg, joyeux
de ce que IX Garcia avait en le dessous , 70,
1020. ^- Il jure de se venger, 102 1 . — Le
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
699
brait de sa confusion se répand par ia Na-
varre, io3o. — Il apprend les coupes de
bois que les bourgs avaient fait faire pour
construire des machines de guerre , 7^, 1 1 1 4«
— Il voulait être maître en Navarre, 1 135.
— Il se rend auprès d*Eustache de Beau-
marchais, à son arrivée à Pampelune, 100,
1497. — ^* Pedro Sanchiz prie Eustache
de venir le trouver, vu Tinimitié qu'il y avait
entre D. Garcia et lui, 1507. — Il entre-
tient le gouverneur, puis s'en va , j 03 , 1 S 1 7,
)5i9. — D. Gonxalvo' parie à Eustache de
Beaumarchais de Tinimitié existant entre D.
Garcia et D. Pedro Sanchiz, 1S26. — D.
Garcia jure fidélité à Eustache de Beaumar-
chais, lOÂ, ïbbà» — - Il vient aux cortès, à
Pampelune , 113, 1 679. ^- Il se retire è part
pour délibérer, 1 704. — Un chevalier Tac-
cnse auprès d'Eustache de Beaumarchais d'en-
courager les habitants de la Navarrerie dans
leur refus d'obéissance, 122, i836. — I).
Gonzalvo Ibanez cherche à le réconcilier
avec D. Pedro Sanchiz, 1847. — ^' Garcia
vient à l'assemblée des riches hommes et des
barons, à Pampelune, i3i, 2089. — Un
Navarrais lui donne place dans un complot
contre Eustache de Beanmarchais, i36,
2073. — D. Garcia prend la parole dans
l'assemblée des riches hommes révoltés et
enfermés dans ia Navarrerie, i54t 2370. —
Il assiste le lendemain, dans Sainte-Marie , à
la prestation de serment des révoltés, 1S6,
2370. — Le prieur de Saint-Gilles le trouve
dans la Navarrerie-, 182, 2798. — D. Garcia
fond avec impétuosité sur les combattants
des bourgs, 216, 3345^ 3 5o. — Il est ren-
versé par terre, 218, 336 1. — Un sergent
des bourgs cherche vainement à le tuer,
3366. — Un de ses chevaliers accourt pour
le secourir, 3369. — Morts et blessés dans
le jardin où git D. Garcia, 220, 3391. —
Un écuyer lui donne son che\al, et D. Lope
Gardacho lui adresse la parole , 34 1 8 , 34 2 1 .
— D. Garcia propose de mettre de bonne
heure à exécution le plan imaginé contre les
bourgs par D. Gonzalvo Ibanez, 248, 3864.
— D. Garcia va se divertir auprès de D.
Pierre Sanchiz , 266 , 4 1 38. — Il est signalé
comme l'un des auteurs de sa mort, 268 , en
note. — D. Garcia adresse la parole aux ré-
voltés, 292, 45) 9. — Le maréchal des logis
de l'armée française fait très-grand semblant
d'amitié à D. Garcia, 3oo, 465g. — Quel-
qu'un de l'armée lui envoie un mes&ger
chargé de lui dire de partir, 4672. — Il an-
nonce h D. Gonzalvo qu'il y avait à craindre,
et il parle aux barons et aux riches hommes,
4674, 4677.
Garcia Almoratit (Don) le pros, père de
D. Garcia dont parie Anelier, 70, 22.
Garcia db Tubrilles (En). On lui donne à sur-
veiller l'une des algarades des bourgs de
Pampelune, 170, 2626.
Garcia Martintk d'Eussa. D. Pierre Sanchiz,
avant de mourir, l'appelle à son aide, 266,
4i5o.
Garcia Martinitz d'Uiutz (Don). Il garde le
portail de Saint-Laurent , à Pampelune ,212,
3289.
Garço. Cri des garçons de la Navarrerie, 208,
3211.
Gardacho. Il va à D. Garcia et l'exhorte à s'en
retourner, 220, 34 20. Voyez Lope Gar-
dacho,
Gardia (La). Eustache de Beaumarchais voyage
en Navarre jusqu'à ce qu'il y soit , 122,
1843.
Gamimens. Combattants invités à prendre leurs
hamois, 298, 4622.
Ga|ira. Don Semen du Guereti, chef de Garra,
est blessé par la figure de deux carreaux d'a-
cier, 236, 365 1.
Garrot. Un bourgeois des bourgs de Pampelune
propose de garnir les tours d'hommes et de
garrots, 74, 1091. — Sire Pascal Biddoin
tient les garrots avec les carreaux acérés,
162,2 ^76. — Garrot de la tour de D. Guri-
gorri de Galar, i64i 2609. — On desserre
les garrots , 23o , 3555. — Défense au Bourg
de desserrer aucun garrot, 268, 4i64. —
Courtois damoisel frappé d'un carreau de
garrot au siège deGaraynno, 326, 5o6i.
Gasco (El). Les Gascons font honneur à Eus-
tache de Boaumarchais à son arrivée à Sau-
88.
700
TABLE DE L'HISTOIRE
veterre, 98, i46i. -^ Ils gardent seuls le
portai] du marcbé, et celui de Saint-Nicolas
avec les Toulousains, 213,3392,3294.-—
•Les barons révoltés placent la cuisine du
seigneur des Gascons en butte aux coups
des trébuchets des bourgs, 360, 4o34.
Gascoina, Gascotna. L*un des bourgeois de
Pampelune propose d'envoyer chercher des
ingénieurs en Gascogne ,74,1 098. — Eus-
tache de Beaumarchais maintenait ce pays
en paix, 93 , i364. ^-* Il passe par la Gas-
cogne pour se rendre en Navarre , 98 ,
i46o.
Gasto (En), sire de Béam. Eustache de Beau*
marchais, se rendant en Navarre, passe par
sa terre, 98* i46o« — Philippe le Hardi
annonce à un messager des bourgs qu*il a
envoyé en Navarre sire Gaston, 358, 3997.
— Les messagers des bourgs le trouvent à
Pampelune, où il était venu pour savoir les
choses, 360, 4036, 4039. — Deux riches
honmies vont auprès de lui, 4o39. — Il leur
demande une trêve de quinze jours, 4o44*
— Il envoie un messager à Eustache de
Beaumarchais, 4o5o. — Le prieur de Saint-
Gilles et D. Gaston entrent au Bourg, 363 ,
4o55. — D. Gaston parie aux barons, 4o68.
— Les riches hommes lui annoncent qu'ils
veulent faire leur volonté, 4073. — Le
prieur et D. Gaston les conjurent en vain de
mettre un terme à la guerre, 4o8o, 4o84.
— Les riches hommes invitent D. Gaston à
ne pas parier d'arrangement , 364 , 4090. —
Le lendemain D. Pierre Sancbis vient lui
faire sa cour, leur conversation , 4093 , 4095 ,
4io8, 4iii« 4ii4« 4ii6. — Il est saisi de
crainte à la nouvelle de la mort de D. Pierre
Sanchis, 368, 4 160. — H sort de la ville et
se rend auprès du roi de France, 4170,
417S. — Langage qu'il lui tient, 4178. —
Réponse du roi , 370 , 4a 1 4. — Philippe le
Hardi arrête que sire Gaston guidera l'expé-
dition à travers les ports des Pyrénées, 374 ,
4a6i. — Il fait partie de l'armée, 396,
4589.
Gavali>a. Eustache de Beaumarchais tenait le
Gévandan en paix, 93, i363.
Gayt, gayta. Les soldats des bourgs font le gnet
jusqu'à Taube, 380, 4359. — Imbert de
Beaujeu et Eustache de Beaumarchais vont
passer les troupes en revue et réveiller le guet,
3oo, 4670. Voyez Gaiia,
Gazarma, arme employée pendant la guerre
civile de Pampelune, 806, 3 18s. Voyez
Gi^ssamuL
Gerra, guerra. Coutume et droit de la guerre,
so4f 3i4o. — Un jour, la guerre dure jus-
qu'au coucher du soleil, 338, 353o, 3533.
— Â l'aube du jour les archers sortent pour
conomencer la guerre, 833, 36oo. —La
guerre recommence de nouveau, 334 , 3617.
— Tristesse de la guerre^ 3657. — Anelier
ne croit pas avoir vu de guerre pareille à la
guerre civile de Pampelune, 338, 3693. —
n fait connaStre quelle est la guerre la plus
périlleuse, 3695. — Bonheur de ceux qui
prenaient part à la guerre de Pan^eluiie,
3700. — Fin de la guerre un certain jour,
s43 , 3763. — Mur troué pendant la guerre.
346, 38i3. — La sagesse est bonne en
guerre, 356, 3965. — La guerre recom-
mence de nouveau, 376, 439a. — Elle dure
tout le jour, 378, 43ii, 433 s. — Chaque
jour les combattants de Pampelune sortent
pour la guerre de campagne, 380, 4363.—
Un jour, la guerre cesse, 384, 44s4. — Elle
continue, 388, 4474. — D. Gaston savant
en fait de guerre, 396, 4589. — Grandeur
de la guerre entreprise par l'armée française
en Navarre, 3o6 , 4760. — La guerre devant
Saint-Christophe dure jusqu*à la fin du jour,
3i4, 4894.
Gin. Des traîtres tournent les engins de Pam-
pelune, 394, 4569. — La ruse ne sert de
rien à Eustache de Beaumarchais, 3oo,
4665. Voyez Engen,
Glbsa, Glbysa, Gleyssa, Gusia. Le roi de
France , pilier de l'Église après le pape , 80,
1 1 70. — Le prieur Sicard reproche au con-
seil de la Navarrerie d'abaisser l'Église en
obéissant aux ordres d'Eustache de Beau-
marchais^ 1 16, 1763. — Les membres do
conseil , se voyant soutenus par l'Église , dé-
cident de leur résister, 1770. — Les douze
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
701
de la Nafarrerie se prétendent d'Église et
soumis à st juridiction, 118, 1778; 3o6f
4763. — Sire Jean d*Aere conseille à Phi-
lippe le Hardi de soumettre à TÉglise son
différend avec le roi de Castille, 3i 3, 4845.
— Le sire de Beanjen et Eustache de Beau-
marchais veulent, au sac de la Navarrerie ,
protéger les droits de l*Église.
Glbssu, glbyssa. Les riches hommes, les
hourgeois et le peuple tiennent une confé-
rence dans l'église de Sainte-Marie, i54,
)3S3. — D. Fortuyn iUmoravit est chargé de
mettre en état Téglise de Saint-Jacques,
386 , 4443. — Ceui de la ville s*en empa-
rent, 4448. — Souci des chefs de la Navar-
rerie à la vue du pennon d*£ustache de
Beaumarchais sur cette église , 4453. — Les
Français entrent dans Téglise de la Navar-
rerie, 3o4« 4743.
Guerra. VoyesGcrro.
Guerreyar, guerreiar. Le comte de Foix ardent
à guerroyer, hahile dans Tart de la guerre,
396,4590; 398,4650; 3 13, 486s.
Globios. Le prieur de Saint-Gilles et Gaston,
sire de Béam, jurent sur le Glorieux, c'est-
à-dire sur le crucifix, de ne pas rester dans
le Bourg, 363, 4057.
Gloto. Injure adressée par les défenseurs de
Garaynno aux assiégeants, 334 1 5o49.
Gofos. Gonds de chaudron tranchés par une
fHerre, 360, 4o38.
Gola. Révoltés de la Navairerie pendus par la
gueule, 3o6» 4769.
Golfaino, golfayno. Des combattants prennent
leur gonianon, 306, 3178. — Les riches
hommes sortent de la Navarrerie chacun avec
son gonfanon, 34o, 3735. — L'armée fran-
çaise va à Punicastro , gonfànons étendus ,
330 , 4983.~Les barons français prennent la
résolution d*ailer A Garaynno avec leur gon-
fanon, 33 3, 5017.
Gowz. Voyez Pascal Garnit {En),
GoMÇALTO IvAYNNES 0)1 Htyainiibs. Il assiste, en
1174» aux cortës de Pampelune, 44* 630.
— Il possédait les terres d'Estella, 63 1. —
Il se rend à Tappel de D. Pero Sanchix ,63,
908. — Il lui parie et lui annonce Tinten-
tion où il est de se rendre auprès de D. Gar-
da, 66, 96a , 979, 983. — Ses paroles à
son neveu, 68.» 988 * 997. — De retour au-
près du gouverneur, il lui rend compte de
son entrevue, ioo5.— *I1 retenait une partie
de Tautorité, 76, 1 1 36.— Il se rend auprès
d*Eu8tache de Beaumarchais à son arrivée à
Pampelune, 100, 1498. — Il lui propose
d^assembler les certes pour conjurer les ef-
fets de la haine qui dirisait D. Garcia et
D. Pierre Sanchiz, los, i5t4. — H se rend
aux certes de Pampelune, 113, 1681. — Il
se retire à part pour délibérer, 1 703. — Il
tente de rétablir la bonne harmonie entre
son neveu et D. Pierre Sanchis, 113,1 844.
— Invention de ce baron, 136, 1904* —
Paroles que lui adresse Eustache de Beaumar-
chais, 1937. — D. Gonxalve Ibanez prend
la parole aux certes de los Arcos, i33, 1995.
— Il vient à Pampelune se joindre aux ri-
ches hommes et aux barons, i34 « 3o4o. —
Il engage le gouverneur à porter secours à
D. Lope Diez et à D. Simon Ruiz, 3057. —
Il adresse la parole aux barons de Texpédi-
tionde Najera, en route pour retourner à
Pampelune, i4o, 3i5i. ^- Il menace Eus-
tache de Beaumarchais devant les bourgeois,
1 44 , 3 1 98. < — Il blâme les riches hommes
conjurés contre le gouverneur, 3310. — Il
l'engagea s'en aller, i48, 3359. — D. Gon-
zalve prend la parole dans l'assemblée des
riches hommes révoltés enfermés dans la
Navarrerie, 154» 3354. — Il assiste le len-
demain à la prestation de serment dans
Sainte-Marie, i56, 3379. — Le prieur de
Saint-Gilles le trouve dans la Navarrerie,
183 , 3797. — D. Gonialve propose aux ré-
voltés de la Navarrerie un plan pour em-
porter les bourgs, 348, 385o.— D. Gonzalve
commande l'assaut, 3o3 , 4689.
Gonfaironer, gonfayroner. Le seigneur de Gas-
cante se rend à une conférence avec son
gonfanonier, 113 , 1680. -— Le gonfano-
nier d'Imbert de Beaujeu se retire, 330,
497«-
Gonio. Gasaque en usage à Pampelune , 306 ,
3177.
702
TABLE DE L'HISTOIRE
Gorgera, gorgero. Des combattants s'arment
degorgerins, 306, 3i8o; 283, 4370.
GoTDALPAGAR. Le roî de Castille, seigneur de
cet endroit, 6, 69.
Govemador, goYemaire, govemayre. La reine
fi)anche se décide à donner un gouvemear
Ma Navarre, dt, 6i3; 44, 6i4. — Terri-
toire cpe tenait le gouverneur, 63 s. — Un
bourgeois de ia Navarrerie propose de se
plaindre au gouverneur des entreprises des
bourgs, 46, 673. —>- Un gouverneur est ins-
titué pour tenir droiture, 48,6do. — Les
bourgeois des bourgs se rendent auprès du
gouverneur et lui adressent ia parole , 686.
— Le gouverneur est bien disposé à écouter
les bourgeois, et il leur répond, 5o, 707. —
Ils lui cépHquent, 734. — D. Sancbo de ios
Arcos s*adresse au gouverneur, Ss , 747. —
Le gouverneur sort de la ville et entre dans
le Bourg, 761. — Les habitants de la Na-
varrerie s'imaginent que le gouverneur ne
pourrait les subjuguer. Sa, 767. — Ibse
plaignent à D. Garcia qu'il veuille les sou-
mettre, 767. — Ayant appris qu'il avait i*in-
tention de détruire leurs engins et leurs re-
tranchements, ils lui parlent très-résolument,
58, 83 1, 833. — Les habitants des bourgs
iutercèdent pour les rebelles, 85a; 60,
863. — 11 sort de Pampelunearmé, 869. —
Un messager de D. Garcia lui adresse la pa-
role, 885. ' — Un bourgeois ouvre Tavis
d'envoyer deux bourgeois an gouverneur, 70,
io43. ^- Un autre annonce que le gouver-
neur veut tout ce que veulent les bourgeois,
74» 1088. — Tout le monde, en Navarre,
veut être gouverneur, 78, 1149. — ^^
koui^féois propose de demander un gouver-
neur au roi de France, 1 i5a. — L'assem-
blée tombe d'accord sur ce point, 80, 1 176.
— Un messager demande un gouverneur au
roi, 1196. — Philippe le Hardi expose
l'affaire à son conseil, 8i, laSa. — Sire
Erard de Valeri propose au roi pour gouver-
neur Eustache de Beaumarchais, 1363. —
Le roi veut qu'il le soit de toute la Navarre,
94 , 1 4 1 8. — Le bruit court en Navarre que
le pays avait un bon gouverneur de France,
loo, 1 489. — Le seigneur de Gascante rap-
pelle aux cortès d'Estella la demande d'un
gouverneur adressée à Philippe le Hardi,
103,1 54 4. — ^ Eustache de Beaumarchais
chevauche en Navarre conune gouverneur,
io4« iS64* i565. — Les bourgeois de
Pampelune se mettent aux ordres d' Eustache
de Beaumarehais, 106, i594- — Le gou-
verneur prie humblement les habitants de
la Navarrene de se réconcilier avec leurs
adversaires, 1 598. — L'un de ceux-là , Sancbo
Mnstarra, lui adresse la yrole, 1 10, 166S.
— Aucun gouverneur ne peut, au dire du
prieur Sicart, ordonner la destruction des
machines de guerre de la Navarrerie, 116,
1764. — Les douse de la Navarrerie refu-
sent d'obéir au gouverneur, 118, 1776. —
H leur répond et se rend an palais épiscopal,
1780, 1783. — Les habitants du bourg de
Saint-Cemin l'excitent à la vengeance, iso,
1817. — Un messager des bourgs lui adresse
la parole, 1 34 « i884. — Les barons , ayant
comploté de le chasser, lui adressent la pa-
role, I a8, 1954' — D. Gonxalve Ibanei lui
parie aux cortès de Ios Arcos, i3a, 1996. —
n s'adresse de nouveau à lui , à Pampelune,
i36, 3o58. — Sire Eustache le gouvemear
veut aller en Gastille, a 85. — Les barons et
les riches hommes rassemblés se demandeot
ce qu'ils feront de ce gouverneur, 1 4 a , 3 1 56.
— Il accorde audience aux riches hommes,
3181, — Les ricomes demandent aux bour-
geois ce que leur semble de leur gouverneur,
1 44 1 3 1 90. — Aymar Grozat annonce aux
bourgeois que les barons veulent abaisser le
gouverneur Eustache de Beaumarchais. 1 46,
3 3 a 3. — D. Gonxal ve Ibanez engage Eustache
de Beaumarchais à s'en retourner en France,
i48, 3360. — D. Ponce Baldoin déclare à
Eustache de Beaumarchais que, puisque la
Navarre lui a prêté serment comme gouver-
neur, il sera en sûreté , 1 58, a4 4 o. -- Le gou-
verneur à Saint-Laurent, 190, a946.->Les ar-
balétriers du gouverneur sortent des bourgs,
a 34, 36 1 1 . — Philippe le Hardi doit secourir
Eustache, puisqu'il l'a fait gouverneur de
toute la Navarre, 37a, 4a3o. — Le prieur
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
703
de Saint • Jacquet s'adresse au gouverneur
pour lui demander protection, 986, 4^34.
Gracia. Voyez Santa Gracia,
Grayie, graylle. Eustache de Beaumarchais
sort avec des clairons, 398, 46sS. — On en
sonne pour appeler aux armes, 3oa, 471 S.
— A Mendatia le pays retentit des petits
clairons de Tannée française, Sao, 4990.
Gdarci Almoratid. Si les combattants du
Bourg l'eussent su terrassé, il n'aurait point
échappé, aaa, 343 j.
Gdbretz. Voyez Semen de Guerttz,
Gdill£M (Maestro). Il est chargé de diriger
Talgarade de Saint-Cemin, 170, a 608.
GoiLLEM Anelier ( Eu) , auteur de ce poème, 1 .
— Il déclare avoir vu à tout instant D. Pierre
Marra dans Taigarade de Saint-Cemin , 1 70 ,
3609. — Il raconte ce qu'il a vu , 194,3998.
"* Il croit que le capitaine du moulin du
Maçon fut frappé un vendredi, aie, 3a5o.
— Les révoltés de la Navarrerie entrepren-
nent de le faire rendre à merci, avec ses
compagnons, 3a53. — 11 est témoin de ce
qui fut tiré en deux jours des bains et des
celliers de la Navarrerie, ai a, 3 373. — Il
rend justice à la vigilance d*Eustache de
Beaumarchais, ai 4, 33oo. — H jure qoe
si les bourgeois du Bourg avaient su D. Garcia
à terre, ils l'auraient tué, aaa, 3499. —
Il sait qu'un jour sept chevaux de prix furent
écorchés dans la Navarrerie , 3438. — Il
peut conter ce qu'il a vu, 93o, 3673. — H af-
firme quelque chose avec serment, ada ,
358 1 . — Ses exploits dans une drcoostance ,
a34, 36a4. — Il voit André d'Estella cou-
vert de carrtaux, a36, 3653. -* Il se dit
porté à voir dans la guerre civile de Pampe-
lune un effet' de la colère de Dieu, a38,
370a. — 11 jiu« par le Seigneur qu'on cer-
tain jour les juifs firent de grands ravages,
a4o, 373a. — Il assure que si Eustache de
Beaumarchais avait eu compagnie , il serait
sorti contre les révdtés de la Navarrerie,
a 4a , 3740. — Il voit tendre une baliste et
tuer un chevalier, 3753. — Il lui vient à
l'écrit, en voyant porter un coup à Guil-
laume Isam, qu'il est tué, 346, 38o3.*-Il
jure qu'il voudrait pendre D. Miguel Peritz,
376 , 439a. — U dit savoir que maint
homme des bourgs s'e£Qrayait du retard du
secours de France, 378, 43o8. — Il entend
Amaut de Marcafava demander le combat,
4317. — Il sait qui, dans une circonstance,
fut blessé, qui périt, 380, 4345, 4354. —
Il peut dire le nom d'un bourgeois qui se
porta en avant dans une circonstance, 390,
4499. — Il sait bien qui donna avis à D. Garcia
de s'en aller, mais il ne veut pas le nonuoer,
3oo, 4373.
. GUILLEM YSSARN, GULLYEU ISARN , GCYLLEM
YsARN , chevalier toidousain, porte-enseigne
d'Eustache de Beaumarchais, se distingue,
344, 3791 > 3798. — Il entre dans Mendavia
avec Amaut de Marcafava, 3 18, 4943.
GoiLLBif, Gdillem, Gdtllbm Marzel (Don),
bourgeois de Pampelune. II assiste à une
conférence tenue entre les habitants des
bourgs et Eustache de Beaumarchais, i5o,
33oo. — D assiste à une autre conférence ,
dans l'église de Saint-Laurent, i58, 34 1 3.
— On lui confie une des algarades des
bourgs, 170, 3619.
GuiOT, sergent des bourgs, porte un coup à
D. Garcia, 318, 3364.
Gdiralt Loiibart, bourgeois de Pampelune.
L'une des tours de cette ville lui est confiée,
163, a5oo.
Goirgorri de Galarb (La torr don) , à Pam-
pelune, donnée en garde à des bourgeois,
16a, 35o5.
GoTLLEM DE Larrata (En), vaillant arbalétrier
placé dans Maria Delgada , 1 66 , 3 55 1 .
GuYLLEM Martin. L'une des tours des bourgs
de Pampelune lui est donnée en garde ,16a,
95oi.
GoTLLEu Minadt* II ost placé en avant, avec
sa compagnie, dans une sortie, a54i 393o.
Guyssarma, espèce d'arme employée dans la'
guerre civile de Pampelune • 300 , 3o85 ;
383 , 4375. Voyez Gazarma.
GuziEU, Jdzieos, YuziEim. Les révoltés de
la Navarrerie mandent les juifs et les pren-
nent pour auxiliaires, 34o, 37a 3, 3736,
3731.
704
TABLE DE L'HISTOIRE
Helias Davi (Don), bourgeois de Pampelune,
assiste à une conférence dans Téglise de
Saint-Laurent, i56, 2^07.
Hubrir. Silos , caisses, coussins , ouverts au sac
de Pampeiune, 3o4t 474o, 4746,^751;
3o6, 4768.
H
Hucka. Hucbes forcées au sac de la Navarrerie,
3o4,474i.
Hueyllal. Yeux frappés par des carreaux, s84t
44o8.
I
Ifanta. Gardien de Tinfante, le roi de France
doit garder sa terre , 94 1 1 3 99.
luBERT, Inbert, sire de Beaujeu, connétable
de France. Philippe le Hardi le mande et
confère avec lui, 3a4, 346o; 958,4ôi4«
4oa3. — Il assistée un conseil secret tenu
par le roi, 2741 4348. — Le roi lui adresse
la parole, 4 s 53. — Sire Jmbert amène le
secours de France, S94t 4584.
Irai de Valeri, Erard de Valéry. Langage
qu'il tient au roi de France, 84f is55. —
Philippe le Hardi lui reproche de trop vanter
Eustache de Beaumarchais , 88 , 1 3o 1 .
IsARN. Voyez Guillem Yssam.
Issada. Sans Eustache de Beaumarchais, une
sortie aurait coûté bien davantage, 254,
3946.
Issarnitz. Anelier donne cette épithëte au comte
d'Artois, 3i9, 4858.
Itero. Voyez Johan d^Ivero,
IiA. Voyez Pedro étiza.
Jaca. D. Gorbaran et les vingt disent à Eusta-
che de Beaumarchais que le secours venu de
France est à Jaca, 292 , 4559.
Jacme, Jaime, roi d'Aragon. Le roi Sancho
lui envoie un messager, 1 4 , 181. — il s'en
vient à Tudela, i83. -^ Discours que lui
tient D. Sancho, 191. — Joie de D. Jaime à
l'ouverture que lui fait le roi de Navarre , 1 6,
207. — Autre discours que lui adresse
D. Sancho, 21 5. — Il garde le pays avec
des hommes d'armes, 224.
J ACMES Lambert (Don) , l'un des défenseurs de
l'une des tours de Pampeiune, 162, 2499.
Jagopis. Jacobins dans l'armée de Philippe le
Hardi, 3o8, 4799*
JÀymes le correybr. Il reçoit la mission de
garder le comeillat, à Pampeiune, i64,
2520.
Jhesd-Grist, Jbesd Cristi. H inspire aux ba-
rons navarrais et aux bourgeois de Pampeiune
de demander un gouverneur è Philippe le
Hardi, 78, 1 143. — Son amour pour Eus-
tache de Beaumarchais, 122, 1861. — Eus-
tache attribue à J. G. son salut, i lui et aux
bourgeois, i58, 2429. — J. G. abaisse For-
gueil excessif, 178, 2734. — Prières adres-
sées à J. G. pour le succès de la médiation de
l'abbé de Mont-Aragon et du prieur de Saint-
Gilles entre les bourgs et la Navarrerie, 188,
2915. •— J. G. envoie à Eustache de Beau-
marchais la grâce de parier, 23o, 3559. —
Il ne Veut pas souffrir que les bourgs perdent
un certain moulin, 3584* — ni que le crime
tenté par les habitants de Saint-Christophe
soit consommé, 3i6, 4914*
Joe. Assimilation d'un combat à un jeu, 270,
4i86; 278, 4333; 388, 4492.
JoHAM (Don), sonneur de cloches, l'un des dé-
fenseurs de l'une des tours de Pampeiune,
166, 255.
Johan Alfomso vient, gonfanon d^loyé, avec
la permission d'entrer en Biscaye et d'y exer-
cer des ravages, i32, 2017. — Un Navarrais
le met d'un complot, 1 36 , 2068.
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
705
JoHAN BiCHiA , commandant de la tour de la
Roche,àPampeIune, i64, aSaA.
JoBAN BiGOBDA (En) , bourgeois de Pampelune,
frère de sire Raymond et de sire Bernard,
et défenseur de la tour Neuve , 163, a483.
JoHAN Caritat (En), propriétaire de Tune
des anciennes tours de Pampelune, 16a,
aSoa.
JoHAM GoKBARAïf (En), sire de Let. H se rend
auprès d*Eustache de Beaumarchais, à son
arrivée à Pampelune, 100, i5oo. — Il lui
prête serment, loA, 1557.
JoHAN D*AcRE (Sire). Il répond à Philippe le
Hardi, qui consulte son conseil pour savoir
s'il doit aller en Castillè, Sic, A838.
JoHAN d*Aldava. On loi donne à défendre la
tour de D. Guirgorri de Galar, à Pampe-
. lune, i64, 3507.
JoHAR DE Baooztathn, bourgeois de Pampe-
lune. Il assiste à une conférence entre Eus-
tache de Beaumarchais et les bourgeois , 1 5o,
3298.
JOHÀN DB BiDAUMiE (En). I^ prête serment à
Eustache de Beaumarchais , io4, i56. — Il
se rend, sur son destrier, aui cortës de Pam-
pelune, 113,1 683. — • D assiste à la séance
où les révoltés prêtent sermept dans Sainte-
Marie, i56, 3384.
JoHAH D*EsTELA, bourgcols de Pampelune, Tun
des défenseurs des tours, 16a, 3496.
JoHAN DE LA GuBA (En). D meurt pendant la
guerre civile de Pampelune, 384, 44 1 a.
JoHAH DE LE QuoATE , Tun des défenseurs
de Maria Delgada de Pampelune, 166,
3553.
JoHAN DE TuNATN , fih de D. Pierre Âybar et
neveu de D. Pierre Sanchiz, tué avec celui-
ci, a68, 4i56. ^
JoBAN dIvero. n concourt à ia défense des
bourgs de Pampelune, 166, a 565.
JoBAN d*Oteiça. Il garde la tour de la Poterne ,
à Pampelune , 1 64 « a 53 1 .
JoBAN Elio (Don) , bourgeois de Pampelpne.
On lui confie la tour Neuve, 16a, a48i.
JoBAN Especier , bourgcois de Pampelune , l'un
des défenseurs de la tour de la Gloche, 16a,
3477.
JoBAN Fblip, bourgeois de Pampelune, Tun
des défenseurs de la tour Neuve, i6a. 3^84*
JoBAH GoNÇALTSiTZ, fib de Gousalvc Ibanez, se
rend auprès d*Eustache de Beaumarchais, à
son arrivée à Pampelune, 100, 1499.
JoBAN LoMBART. Tour de Pampelune battant
sur son chapiteau, 163, 3497.
JoBAN Mdrde se met à la tête des révoltée
de la Navarrcrie et les fait reculer, 118,
1796.
JoBAN Peritz Albgre (En ou Don). Il se pré-
sente au palais pour demander la rupture
de Tunité de Pampelune, 38, 538. — Il est
choisi pour aller auprès de D. Garcia, 54 ,
770. — Il assiste à la séance où les révoltés
se jurent, à Sainte-Marie, aide et amitié,
i56, 3390.
JoBAN Peritz Morça, Motza ou Motzba (Don),
bourgeois de la Poblacion de Pampelune,
assiste à une conférence tenue entre Eusta-
che de Beaumarchais et les bourgeois, 1 5o ,
33o3. — Il prend part à une autre confé-
rence tenue dans Téglise de Saint -Laurent,
i58, 34i8. — Il est commis à ia garde de
Faigarade de Saint-Cemiu, 170, 3607.
Job AN Ros (En). La tour de D. Guirgorri de
Galar, à Pampelune , lui est donnée en garde ,
i64,25o6.
JoBANNA, reyna DE Natarra (Dona). Punition
de la Navarrerie coupable de trahison envers
cette princesse , 3o8 , en note.
JORDA DE Ylla (En). Il fait partie de Tannée
fi'ançaise envoyée en Navarre, 396, 4693.
Jordan de Rabastens. Il iait partie de Teipédi-
tion de Navarre, 396, 459^.
Jomai. Mauvaise journée, a84, 44a4.
Jox. Voyez Joe,
Judas. Le sorl de Judas Iscariote souhaité à Tin-
iracteur de T unité des bourgs de Pampelnae ,
36, 5io.
Jnnta. Amaut de Marcafiiva demande joute,
378, 43i8.
JuziEUS. Voyez Gaiieo.
HISr. DE LA eOBRBB DB HAV.
«9
706
TARLE DE L'HISTOIRE
Labradoê. Actions de grâces des laboureurs
d'Auvergne à IKeu pour leur avoir envoyé
Eustacbe de Beaumarebais, 88, i a 98.
Laceylla. Voyez Pert Imc^IUl (Don),
Ladro, Tun des cris de guerre poussés par les
habitants de la Novarrerie, so6, 3 189;
Lambert. Voyez Jacmes Lamkêrt,
Lampa. Lampes d'argent prises et cachées a»
sac de la Navarrerie, 3o4v klho.
Lança. Emploi de cette arme dans la guerre
civile de Pampelune, soc, 3o8a; io6y
3 1 78 ; 2 46 , 3809, — ^* Diego Martinez se-
coue sa lance ,> 20s, 3ioô. — Un écoyer se
jette en avant, la lance au poing, et tue un
ennemi , 3 1 1 7 ^ 3 1 ao. — Lances jetées dans
une circonstance, ao6, 3i85. — Grand
bruit de lances que Tony entend, 208 , 3337.
•*<— D. Garcia donne des coups de lance A
Bamard Bigourdan , s 16, 3352. — Un che-
valier reçoit un coup de lance en secourant
D. Garcia^ 218, 3377. ^- Rude coup de
lance doané.àPeyret Camero, aao, 3397.
— Grand nombre de lances dans une cir-
constance, 34i&. *^ Charpentier tué d'une
lance « 936, 3649. — Combat à coups de
lance, a38, 3689. — A Pampelune et à
Mendavia des combattants s'arment de lances,
382, 4372; 3o2, 4717; 3i8, 4961. — A
Punicastro, ie pays resplendit de l'édat des
fers de lances ,.3so, 4988.
Lanceiar. Hommes percés à coups de Janee,
3o4i4736w
Languinar. Eustacbe de fieauoiarcbais fait lan-
guir i Tebas cartaina des vaincus éd la Na-
verrerie, 3o6, 4772.
Lantz, Lahz. Voyez Jlforia de LanU-ti Pert de
Lant [Don],
Larraya. Voyez Gt^Uem. de Larraya \J^n),
LsanuRB. Voyez Oehoa dt Larumbe,
Latdrleoui. Voyez Marlin de Lafurlegui,
LAfiAMCk M oy et. Martin dt Lamm [Don).
Layro. D. Ponce Baldoin rappelle à Eustacbe
de Beaumarchais la parole du bon larron à
J. C. sur la croix, 160, a45i.
Legaru. Voyez Miguel Peritz de Legaria,
Legender. Abbés légeo4iers à la suite de Phi*
lippe le Hardi dans son expédition en Na-
varre, 3o8, 4797.
Lkkat. Voyez Clément de Lenay [En).
Léo. Le roi de Léon k la bataille de lu Navas,
4, 24.
Léon. Le lion armoiries de UCastiUe, i3o,
1969. — Le connétable de France parcourt
la Navarre, puis entre daits Mendavia. avec
son lion noir, 3ii, 485o;3ao, 4997* — Le
connétable qui porte le iion» au siège de
Garaynno, 3aa, 5oa6.
Let, 100, i5oo; io4* iS57. -— Let proclamé
à l'asseasblée des riches hommes iCt des ba-
rons , à Pampelune , 1 a4 » ao4 6. Voyez Jokem
Corharan,
Leynna. Les halntants du bourg de Pampelune
ramassent tout le bois des bourgs, 376,
4399.
Liai. Gens loyaux à Pampelune, 3a6, 6075.
Libras. Un orat^nr de la Navarrerie promet à
D. Garcia mille livres par an pour s'équiper,
s'il veut défendre les révoltés, 54, 786. —
Un bourgeois de« boui^ offre de prêter cent
livres de sanchets au conseil, 7a, io5i.
Libre. Le livre des Évangiles est apporté aux
certes d'Eatelia pour y prêter serment au
gouverneur, io4 , 1 65 1 .—* Il est apporté à
la conférence de Santa-Msna, 1S6, a 394*
Limoges. Le roi Philippe le Hardi donne à
Imbert, sire de Beaujeu, le commandement
des possessions royales au delà de Limoges,
274, 4a58.
Lissa. Ceux de la ville se mettent par pidisaade,
a86, 4447.
L<^tz. Loups dans les armoiries de Lop
Diez, seigneur de Biscaye, i34t ao5i.
LoDOTS, saint Louis. Il forme le projet de
passer outre-mer, 24t 34 1 . — H reçoit très-
durement le roi de Navarre à la suite d'un
combat, 3o, 4ao.
Logader. Nul mercenaire ne sort de Pampe-
lune, 288* 4469.
LoMBARDU. Manière dont on fait la paix en
Lombardie, laa, i85i.
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
707
%
LoMBART. Voyei Guiralt et Johan Lomhart.
Lop. Le loap est dupé par Renard, son com-
pagnon, ahiy 3747. — Révoltés de la Na-
Tarrerie comparés à des loups ravissants, 37a,
4s36.
Lopd^Erao. Il sort de Pàmpehme , 388, 4476.
Lop Dies. Eustache de Beaumarchais se rend
au palais épiscopal ponr accompagner ce
baron , 118, 1 78$. — Les barons de Navarre
annoncent I Enstache de Beauznarcbais fex-
pabion de Lope Diex de la Gastille, is8,
1958; i3a, 1998. — Il assiste aux cortès
du château de los Arcos, i3o, 199a. —
D. Lop Diez va anprës de D. Simon Valer,
i3a, aoaS. — Eustache de Beaumarchais
annonce aux riches hommes et aux barons
qu il a reçu un message de ce seigneur, 1 34,
I o5 1 . — Un Navarrais tient un conciliabule
avec lui et D. Simon Ruiz, i36, ao66. —
Eustache de Beaumarchais invite les barons
de Navarre à se rendre auprès de D. Lope
Diex sans lui, i38, a 100. — Ils sont bien
accueillis de D. Lope, 3119. — Il confie
avecD. Simon, i4o, aia3. — Us viennent
ensemble à Pampelune pendant la guerre
civile, a 10, 3a6i. — Les révoltés de la Na-
varrerie le prient de demander des trêves à
Eustache, ce qu*ils font, a 13, 3365,
3367.
Lope Gardacho. Lui seul reconnaît D. Garcia
Almoravid, son maître, terrassé dans un
jardin, 339, 3433.
LopBTK. VoyèK Miguel Lopejrz.
Lorca. Les Navairrais y vont avec D. Simon
Ruiz et D. Lope Diez, i4o, ai 3o.
LoRR!i (El martre sant). D. Garcia Martinitz
d'Uritz garde le |>Drtail de Saint-Laurent,
313,3388.
Loriga. Belles cuirasses dans Tarmée française
en Navarre, 396, 46o4; 3io, 4809.
LoRMARDiE. Une fois à Tabri du danger qu'il
avait couru dans la Navarrerie, Eustache de
Beaumarchais jure qu*il avait eu plus de
joie que s*il eût été duc de Normandie, 1 ao,
i83a.
Luec. Une machine, au siège de Garaynno,
firappe au lieu où mangeaient lea assiégeants,
3a6, 5o63.
M
Maça. Des combattants de Pampelune s'ar-
ment de masses , 3i4>3335; 383, 4373.-—
Nombreuses masses prises dans une cir-
constance, 3o4% 4733.
Maço (El moHn del). Les révoltés dèr la Na-
varrerie cherchent à s*en emparer, aie,
3336. — Attaque de ce moulin, 334i»
3349, 3348. — Perte du moulin , 3356,
3357.
Maestria. Habileté des habitants des bourgs,
376, 4396.
Magdalena. Les défenseurs des bourgs passent
le pont à la Magdeleitie, 3o3 , 47o3.
Matestre. Voyez 'Simon Maiestre,
Maiestre, ingénieur. Un bourgeois propose
d'envoyer chercher des ingénieurs en Gas-
cogne, 74 « 1099. — Le conseil des bourgs
y envoie, 1109.
Mal. Qui md cherche, mal veut, proverbe,
386, 4453.
Malaute. Le roi de France guérit lésina-
lades, à l'exclusion de tout autre roi, 256,
3979-
Manguanel. Les habitants de la Navarrerie font
des mangonneaux contre le bourg de Saint-
Cemin, 46, 647-
Mansbrit. Habitations de marbre de la Navar-
rerie détruites, 3i4» 4879.
Marça. YoyetAndrettdeMarça.
Marqafava. Voyez Amaut de Marcafava.
Marçal (San), saint Martial. Les barons de
Navarre jurent par son corps, i3o, 1970.
Marchant. Avant l'arrivée d'Eustache de Beau-
marchais en Auvergne, les marchands n'y
pouvaient circuler, 86, 1378. — Leurs ac-
tions de grâces à Dieu, 88, 1399. t^ Lo-
calités oh ils étaient tvi<îtime8 de gnetrapens
et démontés, 1 3 1 7 ; 90, 1 356: -^ Ce qu'ils
disent d'Eustache, i335. \oyet. Mereader,
Marcs. Les défenseurs de Garaynno, pour se
89,
708
TABLE DE L'HISTOIRE
rendre, demandent cent marcs de dépens,
3j6, 5070.
Maria (Santa). Invocation des croisés à sainte
Marie, 38, SSg. — Sainte Marie représentée
sur le sceau de Pampelune, 38, 5^6. — Elle
est invoquée en plusieurs circonstances par
les bourgeois, s8 a, 4382; 3oa, 4707. —
Eustache de Beaumarchais assigne la Sainte-
Marie d*août conmie époque de Tarrivée du
secours de France, 976, 43o5. Voyez Sonto
Maria,
Mabu de Lantz, habitante de la Navarrerie.
Eustache de Beaumarchais met le feu à la
maison où d'habitude elle se tenait, igi,
2997-
Maria Dblouada, Tune des tours, à ce que je
présume , de Tan des bourgs de Pampelune ,
166, sSSo.
Maria Pelegrin (Dona), propriétaire d'une
maison è Pampelune, i64, aSii.
Marih (Lac de). Désordres qui y afaient lieu
avant l'arrivée d'Eustache de Beaumarchais
en Auvergne, 90, i353. \
Marin de Salt (Don), bourgeois de Pampe-
lune, chargé de la défense de deux tours,
163, 3493.
Marin Ros. Il concourt à la défense des bourgs
R Pampelune, i64, s5i3.
Marines. Saint Nicolas invoqué par les marins,
S06, 3193.
Marocs. Le roi Sancho va dans ce pays, 8,
99. — Un messager l'y va trouver, 10, 110.
Marqco, charpentier. On lui donne la surveil-
lance de l'une des algarades des tours de
Pampelune, 170, 3636.
Mariui. Voyez Pert Marra [Don)»
Marti, Martin d^Undiano (Don), bourgeois
de la Poblacion de Pampelune. Il assiste à
une conférence entre Eustache de Beaumar-
chais et les bourgeois, i5o, a3o4. — Il
assiste à une autre assemblée, dans l'élise
de Saint-Laurent, 1 58 , 34 1 6.
Marti PELBORi(En), l'un des défenseurs des
bourgs de Pampelune, i64, 35 1 3.
Marti, Martin Grokatz, bourgeois du bourg
de Pampelune, frère d'Aymar Grozat. Il
adresse des exhortations aux autres bour-
geois, 1 46 , 3333. — Il assiste à une confé-
rence entre eux et Eustache de Beaumar-
chais, i5o, 3397. — '^ ^^^ partie d'une
autre conférence tenue dans l'église de Saint-
Laurent, i58, 3409. — Il pique son cheval
et pense frapper un arbalétrier, 398, 4498.
Martin de Latdrlegui se place dans la tour de
la Calée, 160, 3471.
Martin de Laviano, l'un des défenseurs des
bourgs de Pampelune, 16&, t575.
Martin de Roncal, nommé parmi les défen-
seurs des bourgs de Pampelune, 168,
3576.
Martin del Ospital. Il est chargé de guider le
trébuchet de l'algarade établie devant Saint-
Nicolas de Pampelune, 170, 36o3.
Martin Morça (Don). Il est placé dans l'ai*
garade des bourgs de Pampelune, 170,
3603.
Martinets. Voyez Diego Mardnett.
Martintk. Voyez Garcia Martiiiu dEmtsa.
Marzel. Voyez Guillem Marzel (Don),
Mayestre. Les vingt ordonnent aux ingénteurs
de se préparer à défaire les machines, i34 ,
1873.
Maynader. Sire Jean d'Acre conseille à Phi-
lippe le Hardi de s'en retourner avec tons
ses guerriers, 3 1 3 , 484 1 .
Mazel. Boucherie dans une circonstance, 384,
44oi.
Mege. On demande des médecins pour soigner
les blessés, 384» 443 1.
Mendavia. Des messagera envoyés à Philippe
le Hardi lui annoncent la perte de cette
ville, 83 , 1 308; 84 « 1 349. — Les sentinelles
des bourgs crient à ceux de la Navarrerie
d*y aller, a33 , 3596. — Imbert, sire de
Beaujeu , et Eustache de Beaumarchais tom-
bent d'accord d'aller prendre Mendavia, 3 1 6,
4933.
Menestrals. Les ouvriers de la Navarre s'as-
semblent pour délibérer sur l'état du pays,
• 78, 1 159. — Ouvriers mêlés aux bourgeois
pour la défense des bourgs de Pampelune «
168, 3584, 3589. — ^^ ouvriers, dans
cette ville, crient aux armes, 3o4t 3i56;
383, 4368; 388, 4484; 3i6, 4939. — Ils
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
709
l'annent, ni, 3319. — LesoDirien de ta
NmrreTie SDlrant dans dd complot coDtra
lei TÎgncs de lenra adversaires, lio, 37ii.
Hmoua, Muom, Meios (Fray*]. Les friras
mineurs en possession d'an donUa de la
charte d'imité de Pampdone, Ai, 591. —
Des boai^eois des boo^ s'j rendent et en-
gageniD. Ponce Baldoini révéler à Eustache
de Beaunurehala nn complot ourdi contre
loi, 136,1087. — D. Mari) Crozat propoee
an antre* bonrgcois de Pampelnne de te
rtuoir aux frkres mineors, 1A6, laio. —
Lea bourgeois s'en vont jnsqn'aviFriresMi-
nenrs avec Eustache de BeaDmarchaia, i^S,
ii56. — Le gardien dn couveot vient en la
Tingtaina pour ticher de rétablir la paix
entre les bourgs elle Navarrerie, 173, 363g.
^ Le prienr de Saint-Gilles et l'abbi de
MonUAragnn qaittent la Navarrerie accom-
pagndsdefriras minean, 19a, 3gi3. .
Mercader. Les marcbands de la Navarre
s'assemblent ponr dtiibërer nir l'étit du
royaume, 78, iiSS, 1 iSg. — Lea mar-
chand* des cortèi de Navarre délibèrent avec
les autres ordres, 113, 1706. — Les mar-
chands des bourgs en aortent, aSi , 36og. —
Un messager annonce i Philippe le Hardi
la fuite des marchands de la Navarrerie,
3io, iSïO. \ajei Marc\anl.
Merce. Exhortés i se rendre k merci, lea dé-
fenseur* du nxnilin du Maçon anîvent cet
avis, 310,3353.
Herescal. Ou demande des marichaox ponr
panser les blessés, 18A, &t3i.
Muus, Merlin Tencbanteur. Anelier proclame
D. Conialve Ibafiei |dns savant que Meriin,
18». »797.
Meaage, mesat^DS, massage, messager, mea-
satge.Unmeasager va annoncer iSancho Vit
ia perte de Vitoria, lo, 10g. — Le roi de
Tnuis envoie des messagers aux croisés, 3ï,
16S. — Thibaut U en envoie au Bourg de
Pampelune, 3S, 539. — ^° messager de
D. Garcia vient trouver D. Pero Saachii A
Tafâlla, 60, 885. — Le gouverneur appelle
nn "messager et renvoie à D. Garda, 63,
911,913. — Le messager remplit sa com-
misMoo, BtD. Garcia lui répond, 9)8, 933,
g33. — Il rapporte la réponse 1 son maître,
6i, g3i, 933. — Le coosmI de* bourgs
consenti envoyer nn messager au gouver-
neur, 73, io53, loSi. — On bourgeois
propose d'envoyer des messagers en Gas-
cogne pour avoir des ingénieurs, 74 , logS.
— D'aprïa la résolution de rassemblée gé-
nérale des divers ordres de la Navarre, des
messagers vont i Paris auprès du roi, et
l'on d'eux lui adresse la parole, 80, 1 183 .
iiSi, 1 189. — Philippe convoque ses con-
seillers intimes au lien qui leur serait assigné
par le messager, 83,1138. — Il lenreipose
qu'il lui en est venu de Navarre, Si, iil5.
— Réponse d'Eustache de Beaumarchais 1
des messager* envoyés par D. Pierre Sanchjt,
100, iSii. — Le seignetu: de Cascante
rappelle aux cort^ d'Estella l'envoi d'un
messager au roi de France, 101, iSis. —
Le* bourgs envoient i Eustache de Beaumar-
chais un messager ponr lui annoncer la des-
tructiiHi de* machines, entretien qu'a celut-
ei avec le gouverneur, ni, 1881, i883,
1891. — Le messager s'en vient i Pampe-
lnne, aui vingt, igg6. — Lope Diei envoie
des messagers en Navarre 1 sire Eustacfae, .
i34,3038. — tien instruit le parieroent,
loSi. — Les riches hommes mandent parle-
ment parles messagers connus, i5i, i3i9-
— Dn messager va dire aux vingt de Pam-
pduoe que l'attaque commence dans la Na-
varrarie, 17*, 1671. — Enstache de Beau-
marchais déclare ne pas vouloir sortir des
bourgs avant le retour d'un messager envoyé
en France, 3713. — Messager d'Eustache
de Beaumarchais envoyé à Philippe le Hardi,
178, 1750. — L'abbé de Mont-Aragon in-
. Toque sa qualité de messager pour fermer la
bouche aux vingt des bonrgs, 186, 1881. —
Il se donne i Eustache comme messager
contraint, 188, iSgo. — Messagers envoyés
PQ France pour annoncer le s
pelune, 3899, agoi. — Le ir
à Paris et parle au roi, 313,
roi Philippe annonce devoir en
sager i Euslache de Beaumi
710
TABLE DE L'HISTOIRE
3467. — Un deuxième meMager arrite à
Paris, 3^7 1 . — Paroles du roi aux messagers
d*Eustachede BeaQmarchab,9s6, 3499.—
Ils s'en retournent à Pampehme, 3494. —
Trois messagers des bourgs tont an roi Phi-
lippe, 256, 3966. — Raison d'un pareil
nombre, 3969. •^— Un messager se présente
devant ie roi et lui expose son message,
3980. — Le roi lui répond, 268, 3996. —
Un autre messager arrive, 4oo2. — Le roi
parle aux deux, 4009. — Les messagers re-
viennent à Pampehme, 260, 4o24. — Un
me&sager vient an Bourg de la part de
sire Gaston, 4o48. — D. Pedro Sanchit dé-
clare vouloir envoyer un messager au Bourg
pour annoncer son retour, 264 « 4 1 1 5. —
Sire Gaston en envoie un aotrc^ et tous 'deux
vont à Eustache de Beaumarchais, qui leur
parle, 4117, 4ii8; 266, 4i2i. — A rap-
proche de farmée française , un messager va
en courant aux bourgs, 296, 46o6. — Quel-
qu'un de cette armée va envoyer un messager
à D. Garcia, 3oo, 4672. — En l'entendant
parier, D. Garcia dit à D. Gonzalve qu'il y a
à craindre, 4674. — Un messager annonce
à Philippe le Hardi la fuite des révoltés et
le sacde la Navarrerie, 3io, 48t3,48i5,
4819. «—Des pariementaires de Mendavia
se présentent à Imbert de Beaujen comme
messagers, 3 20, 4973. — Messagers en-
voyés à Pampelnne pour mander des troupes
au siège de Garaynno, 324» 5o34.
Messa. Un chevalier ayant été tué, Anelier fait
remarquer que nul des bourgs ne fit dire de
messe pour lai , 242 , 3766.
Messal ( Abbat). Voyez Ahas,
Messio. Les nobles de Navarre demandent à
Eustache de Beaumarchais leurs frais de
garde des chAleaux , et autres , 1 o4 , 1 ^7 1 ;
i38, 2106. — Accusations portées contre
les dépenses d'Eustache de Beaumarchais,
i48, 2 20)2, 2266.^ — Les défenseurs de Ga-
raynno demandent, pour se rendre, cent
marcs de dépens, 326, 8070.
Meyoader. Des cheis de bande crient aux ar-
mes, 286, 4444.
MiGOLAD (Sant). Saint Nicolas sur le sceau de
Pampelnne, 38 , 548. — Son nom eoofployé
comme cri de guerre par les habitants des
bourgs de Pampehme , 206 , 3 1 93.
Mi60BL, Miqubl' PsHiTz. Il se présente au
' roi Henri pour demander la rupture de l'o-
nité de Pampelune, 38, 53 1.^ — H prend
soin d'une tour, |64, 25o8.
MiotnBL Peritz aquil de Çataldica. Il me-
nace publiquement Eustache de Beaumar-
chais de le mettre hors du bourg de Saint-
Gernin par le pied, 276, 4287.
MieoEL Pbattz ds Leoakta, chevalier. Il est
tué d'un coup de baliste, 24s, 3757.
Mlnador. Rencontre de mineurs, ^5o, 3891 .
MiRAUT. S oyei GwyllèM àRnanL
MiQUEL (Don), l'un des vingt de Pampdane,
défenseur de la tour de la Cloche, 162,
2479.
MlQOSL Grozat, neveu de D. Marte. Il lui
adresse des représentations, 990, 45o3.
MiQUEL EsYETLLAiiT, ooDimé parmi les dé-
fenseurs des bourgs de Pampelune, 168,
2589.
MiQUEL LOPBTÇ, l'un des défenseurs de l'une
des tours de Pampdune, i64, 25 18.
MiQUEL (Sant). S. Michd sur le sceau de Pam-
pelune, 38, 547.
MlQUEL DE LA RaTHA , DB LA RayNNA , DE
Ltrainna (En), bourgeois de la Navarrerie.
Choisi pour aller auprès de D. Garcia, il
porte la parole, 54 , 755 , 779. —Il se rend
auprès d'Eustache de Beaumarchais, à son
arrivée en Navarre, 98, 1470. — Il assiste
au serment prêté dans Sainte-Marie par les
révoltés, i56, 2387.
MiQCBL DE Tatssonar, bourgeois de Pam-
pelune. Une tour lui est confiée, 162,
2498.
MiQUEL Santz Alatbs, défenseur de la tour
delà Galée, à Pampelune, 160, 9469.
MiRABLA (La torr), tour de Pampelune située
vis-à-vis de Saiot-Laurent, i64 , 2537.
Moli del bispe. Les bourgs s'arment pour
prendre le moulin de l'évéque, 278, 4329.
— - Un des combattants s'avance vers lui une
torche à la main, 4334. — Sire Arnaud de
Berret jette sa lance au moulin, 280, 4338.
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
711
— ^Tel portait défense qulUialMa au mouiio,
d35o.
MpliadelMaço. YoyeiMaç^,
Moiiii,inolis, molyn. Les révoltés de la Na-
varrerie Tont devant le moulin déûdre ré-
cluse» 's3, 3547.— Us n*oQt plus de moulin
où ils poisaent aller, s3o, 355o. — Suites
désastreuses de la perte du moulin, aSs,
3582. — Le moulin est bien gardé, 3588i
— On pense que Teau y diminue, 338,
368o.
Mollo. Mouton cuisant dans une chaudière de
la cuisine de sire Gaston de Béam,a6o,
4037.
Monge. Moines à la suite de Philippe le Hardi ,
3o8, 4798.
Mon BjLàLf château de Navarre , embarras pour
les troupes firançaises, 3s6 , 5o8o.
Moirr-ÀBAfio. L*abbé de ce monastère vient au
Bourg de Pampelune pour essayer de réta-
blir la paix avec la Navarrerie, 1 74 1 2677.
— Le prieur de Saiot-Gilles exhorte Tabbé
de Mont-Aragon à s^aboncher avec les bour-
geois de la ville, 184» 2836, s863. — Ré-
ponse de Tabbé; il confîàre avec eux, 2866,'
S876, 3881. 3883. — Il se rend auprès
d*£ustache , et confère avec lui et avec le
prieur de Saint-Gilles, 2885; 188, a888,
3890, 1897, ^99'* — ^ ^^ ^^ ^^ Navar-
rerie et vient au Bourg, 190, 2944. — Eus-
tache de Beaumarchais prend à témoin Tabbé
de Mont*Aragon des intentions hostiles de la
Navarrerie, 194, 2983.
MoKTAUYT. Voyez Cicart de MotUauyt
Moar-FBBàifT, Tune des possessions d*Imbert,
sire de Beaujeu, 274, 4248; 294, A586.
Monter. Épieux de chasse entre les mains des
habitants de Mendavia.
MoiTLASO. Voyei Vo de Mcndasu {En),
N
NafiL Cors sonnés pour appeler aux armes,
3o2, 4715.
Nafrar. Homm9s blessé» au siège de Mendaria ,
3i8, 4966.
Nalrat. Des blessés vont se faire panser, 1 98 ,
MoR^. Voyez Johan PeriU Morça et Mmiin
Morça (Don),
MoBO (El rei). Le roi D. Sancho prend congé
de lui, 10, 38.
MoROS» Maures à la bataille de las Navas de
Tolosa, 4> 34; 6, 76; 8, en note, col. 3.
Moster. Le prieur de SaintnJacques prie Eas-
tache de Beaumarchais de protéger ce mo-
nastère, 386, 4d35. — Un écuyer est blessé
sur révise, 4456. — Nql ne défend Téglise,
388, 4468.— D. Fortuyn entre dans Téglise
pour la garder, 388, 4471, 4473; 390,
4535.
MoTziu. Voyez Jokan PeriU Morça {Don),
Mur. Murs établis par les vingt de Pampelune
pour batailler, 170, 3639. — La chatte des
bourgs va sous le mur soutenu de terre, 344,
3776. »- Des chevaliers de la Navarrerie,
occupés à couper les vignes de leurs adver-
saires ^ viennent à la ville pour contribuer à
défendre le mur, 3787, 3788. — Pierres
lancées des murs d'une place, 346, 38o8.
— Mur troué pendant la guerre civile de
Pampelune, .38i 3, 38 1 5. •— Il estentr'ou-
vert et renversé, a48, 3836, 3839. — ^^^
neuf de la Poblacion; D. Gonzalve propose
d*y faire brèche et de le renverser, 3854,
3855, 3857 )35o, 3877.'— Maître Bertrand
mine jnsqu'è ce qu*il passe par le mur,
3889. — Défense de se montrer sur les
murs du Bourg de Pampelune, 3S3, 4397.
— Un messager annoncée Philippe le Hardi
la destruction des murs crénelés de la Navar-
rerie, 3io, 4828. — Pierrea lancées des
murs de Mendavia, 3 18, 4955.
MuRADÂL (£1 ports de), localité indiquée
conune étant au pouvoir du roi de Castille ,
i38> 1956.
MosTàRHA. Voyez San^ Muttarra,
/
3073. — Cessés qui se confessent, 338,
3693. — Spectacle de pieds et de jambes
blessés par les nerfs, 384» 44io.
NaoBBA. Les Navarrais ayant résolu d*y aller
avec D. Simon Rniz et D. L^ Dies, s y
712
TABLE DE L'HISTOIRE
rendent, en effet, le lendemain i4o, a 196,
a 119.
Naabona. Uarchevêque de Narbonne prêche
les croisés, 3â, 474*
Navarr. Ils se placent à Tunis à côté de leur
roi, 28, 8g8. — On y voit les Navarrais
sautiller çA et là en chemise , 3o , 407.
— Le roi de Navarre Thibaut II s'entre-
tient avec saint Louis, 33, 439. — Eloge
de sa bravoure, 447* -—H meurt de chagrin,
456 , 459. — Les Navarrais retournent dans
leur pays, 34« 438.— D.Gonçdve Ibanes pro-
pose de les mettre d'un côté dans une bataille
et de leur donner la première place, i36,
2070, 3079. — Tous les Navarrais tiennent
conférence avec D. Simon et D. Lope Diez,
1 4o , 3 1 3 3. — Les Navarrais se séparent des
Castillans sans que personne soit tué ou
blessé , 3 1 4 5. — Eustache appréhende d*ètre
trahi, parce qu*il avait avec lui bon nombre
de Navarrais, 343, 3743.
Natabra. Le roi de Navarre à la bataille de las
Navas, 4* 35. — Il revient dans ses États,
87. — Le sultan du Maroc entend parier de
lui , 93. — Le roi de Gastille envahit la Na-
varre, 8, 103. — Un messager vient Tan-
noncer à D. Sancho, 10, 111, ii4, i34. —
Dieu donne bon vent à D. Sancho pour ve-
nir en Navarre, »3, 139, i4o. — Un mes*
sager de ce pays se rend à Provins , auprès
du comte Thibaut, pour lui présenter les
sidutations des Navarrais, et lui annoncer la
mort de son oncle, 18, 348, 95o. — Il
vient en Navarre, 30, 365. — Ce pays est
menacé d'une guerre avec la Castiile, par
suite du mariage de la fille de Thibaut le
Grand avec le comte de Bretagne, 99, 3o5.
•— Menace du roi de Castiile contre ce pays,
99, 3i5. — Le nom de la Navarre biffé du
manuscrit de Fitero, 96, 345. — Naoane,
cri de guerre, 98, 395; 906, 3191. — Le
roi de Navarre poursuit à Tunis les Sarra-
sins, 3o, 4i4. — Les oroisés navarrais re-
viennent dans leur pays, 34* 490. — La
Navarre est dans la peina par suite de la
mort de Henri , 49 , 607. — Le sire de Cas-
cante est appelé à gouverner la Navarre, 44»
696. — Privilèges des rois de Navarre en fa-
veur du bourg de Saint<ïemin, 64i* — Le
gouverneur D. Pierre Sanchix est accoté
par toute la Navarre, 46, 67 3. — Chagrin
de D. Garcia de ce que 0. Pierre Sanchii
était gouverneur de ce pays, 59, 759. —
Celui-ci voyage par la Navarre, 60, 876. —
Le bruit de la confusion de D. Garcia se ré-
pand dans le pays ,70,1099. — Le désordre
s'accroît au point que toute la Navarre est
bouleversée, 76, 1 1 97, 1 133. — D. Pierre
Sanchiz, D« Garcia et son onde la mènent i
leur guise, 1137. — Il n'y avait nul sei-,
gneur, 78,1149. — Les Navarrais de toutes
les classes, voyant que le pays se perdait,
s'assemblent en certes, 1 156, 1 160. — • Les
barons navarrais et les bourgeois de Pampe-
lune prient Philippe le Hardi de garder la
Navarre et d'y envoyer un gouverneur, 80,
1 174, 1177* — L'un des messagers lui pré-
sente les hommages du pays, 1191. — 0
assure que la Navarre est perdue et qu'on le
sait bien, 89, i9o4, 1209. — Philippe le
Hardi, après avoir rappelé que Tinfante de
Navarre lui a été confiée, annonce à son
conseil le péril où est le pays, 84, i9i9,
1 944* -f— Il lui rappelle que la Navarre a
besoin de protection, 94% i395. — L'as*
semblée est d'avb et arrête d'y envoyer Eus-
tache de Beaumarchais, 94* i4o6, i4i9,
]4i3. — Le roi lui uinonce sa nomination
de gouverneur, i4i8. — Eustache sort de
Toulouse pour aller en Navarre, 96, i454;
98, i455. — Le bruit de son arrivée court
par la Navarre, 100, i488. — Eustache y
voyage, io4t 1567. — Les riches hommes,
barons, chevaliers et enfançons lui deman-
dent leurs gages, 1570. — Eustache dit aux
bourgeois de Pampelune qu'ils sont la tète et
le gouvernement de la Navarre, 106, 1610.
— Les riches hommes vont par la Navarre,
199, i854. — Eustache de Beaumarchais
la parcourt, 1857, i858. — Les barons de
Navarre ourdissen t un complot ,196,1 900.—
Alphonse, roi de Castiile , propose une trêve,
à la condition que la reine n'accueillerait
personne en Navarre avec plus de dii che-
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
713
vaiiers de tes iotimes, 1914* — Douieor
des barons de la Navarre en voyant le mau-
vais succès de «leurs pratiques contre Eus-
tache de Beaumarchais, 138, 1945. — Lope
Diei de Biscaye et D. Simon Ruyx avaient
mis à mal la Navarre, qu'ils aimaient, 1 38,
i960, 1961. — lis s'ofiBrent à la défendre,
i3o, 1964. — Eustache de Beaumarchais
parle du souci qu'il a du bien-être de la Na-
varre, 1996. — Les certes de ce pays s*a8-
semblent au château de los Arcos, 1980,
1981. <— - Les barons de Navarre s*ea vont
contents chacun chez lui, i3s, 201 4* —
Lope Dies envoie en Navarre des messagers
à Eustacbe.de Beaumarchais, i34, S098.
— Complot tramé par un individu de Na-
varre, qui promet la possession du pays à
la Castiile, i36, 9o64> s 078, 3080. — Les
barons.de Navarre s*en vont en armes, mais
peu rassurés, i38, si 17. — Plus d*un indi-
vidu de ce pays, voyant ses desseins décou-
verts, s'en va marri auprès de Ù. Lope Diez
et de D. Simon Royz, ai 30. — Ces deux
seigneurs reviennent en Navarre avec con-
fusion, i4o, 31 35. — L'un des conjurés
signale Eustache de Beaumarchais comme à
la veille de devenir maître de la Navarre,
143, 3169. — D. Gonzalvo s'étonne que les
barons de Navarre soient assez fous pour
vouloir rien entreprendre contre le gouver-
neur, i44, 3313. — Un bonrgeoi^de Pam-
peiune rappelle aux autres que les barons
de Navarre veulent abaisser Eustache de
Beaumarchais, 146, 3333. — 11 leur dit
que, tous ceux de la Navarre lui ayant fait
serment, il croit qu'il doit être chassé du
pays par tons à l'unanimité , 3374* 9377. —
11 pense que ce serait chose grave d'aban-
donner la Navarre sur la sommation des
riches hommes, 176, 3699, 3700. — Le
roi le tiendrait pour insensé , 3708. — L'abbé
. de Mont- Aragon rappelle aux riches hommes
renfermés dans la Navarrerie le serment
prêté à Eustache par le peuple de la Na-
varre, 178, 3729. — Eustache de Beau-
marchais rappelle à deux chevaliers français
l'opposition que lui font les barons de la Na-
BIST. DE LA GOERRE DE NAY.
varre, 180, 3768. — Il dit n'avoir jamais
vu de tromperie comme celle qui courait en
Navarre, 3779. — Le messager d'Eustache
de Beaumarchais annonce au roi que les ba-
rons de Navarre ont bloqué son maître, et
le roi le répète à Imbert, sire de Beaujen,
3 34, 3454, 3463. — Un autre messager
vient annoncer la même chose, 3474. -*-
Les arbalétriers du gouverneur étaient de
Navarre, 334, 36 13. — Un messager des
bourgs apprend au roi que les barons de
Navarre les tiennent bloqués, 356, 3990.
-^ Celui-ci lui annonce avoir envoyé en Na-
varre sire Gaston, son parent, 358 , 3997.
— Celui-ci rappelle au roi cette mission,
370, 4 180. — 11 ajoute qu'avec D. Pierre
Sanchiz les Français auraient eu la moitié
de la Navarre, 4197. — Le comte d'Artois
est d'avis que Philippe secoure Eustache de
Beaumarchais, l'ayant fait gouverneur de
toute la Navarre, 373, 4s3o. — Philippe
ordonne à Imbert, sire de Beaujeu, d'aller
en Navarre, 374, 4360. — Les barons de
Navarre sortent de la Navarrerie , 390 , 45 1 1 •
— Destruction de la Navarrerie en punition
de la trahison commise contre dona Johana,
reine de Navarre, fille de D. Henri, roi de
ce pays, 3o8, en note, col. 3. — Philippe
le Hardi a le désir de venir en Navarre,
4783. — Un messager rient de Navarre près
de lui, À Sauveterre, 3io, 48i3. — Le roi
annonce à ses conseillers la fuite et l'exil des
barons de Navarre, 4834. — Le connétable
parcourt la Navarre, 3i3, 485o. — Eus-
tache de Beaumarchais rappelle aux barons *
français assemblés en conseil de guerre ce
que lui ont fait soufinrceux de la Navarre,
4868.
Natarrbria , l'une des villes dont se composait
Pampelune. Malveillance de ses habitants à
l'égard du bourg de Saint-Cernin, 13, i45.
— Ils songent à rompre l'unité et l'égdité
entre les bourgs, 36, 5i i.*~Le roi Henri
dit qu'il s'y trouve des traîtres, 4o, 56 1. —
Après la rupture de l'unité, les habitants de
la Navarrerie font douzaine, 49 « 60 1. — -
Ils arrêtent de bâtir de^ algarades , 44 , 637.
90
714
TABLE DE L'HISTOIRE
-^ Les bourgeois se plaîgaeat d'eux, A6,
655. — Ils vont se plaindre ao gouverneur,
48, 677, 690. — Celui-ci se rend dans la
Navarrerte, 5o, 723. — Idée que les habi-
tants avaient de leur force, 753. — Ils vont
supplier D» Oarcia de les protéger, 764;
54, 781. — Ils retournent dans la Navar-
rerie ,789. — Le gouverneur déolare la voir
en grand désarroi à cause des engins que
Ton venait d*y faire, 56, 809, 811. •— Il
ordonne de les défaire, 838. — Désobéis-
sance et punition des habitants de la Navar-
rerie, 58, 83o, 845. ^- Il sort de Pampe-
lune irrité de cette contrariété, 60, 874. —
D.. Garcia lui fait dire qu'il est étonné de
IVrèt porté contre les habitants de la Na- '
, varrerie, 890. — Garcia Amalt signale aux
barons leur conduite, 70 ^ io38. — La
Navarrarie appdée cité, 72,1 069. — Des
citoyens de la Navarrerie vont trouver Eus-
tache de Beaumarchais à son arrivée, 98,
1 469. — • n est très-préoccupé de la discorde
existant entre la Navarrerie et les bourgs,
106, i685. — Il exhorte les bourgeois à la
concorde avec ceux de la Navarrerie, 108,
1 6o5. — Il y va avec sa suite , et mande aux
habitants de venir le trouver en cachette,
i636, 1639. — A son passage, ils se met-
tent à crier, s^arment et tendent les chaînes ,
48, 1784* — Les habitants de Saint-Cer^
nin lui disent avoir oui ce qui s'était passé ,
120, 18)9. — Les barons révoltés entrent
dans la Navarrerie, i52, 2337. — Une fois
enfermés dans la place, ils convoquent le
parlement dans Sainte-Marie, 1 54 « 2348. —
La joie se répand dans la Navarrerie, 236o.
— Bourgeois de la Navarrerie qui prêtent
serment dans Sainte-Vfarie, i56, 2386. —
Quand tous les riches hommes se sont bien
entendus avec eux , on sait dans le Bourg ce
qui s'était tramé, 24oi. — Tour en danger
des manouvriers de la Poblacion vers la
Navarrerie, 168, 2579. — Fous bavards
dans la Navarrerie, 2594* — La guerre y
commence. 172, 2637. •— Le prieur de
Saint-Jacque&r et le gardien des firères mi-
neurs s y rendent pour tâcher de rétablir la
paix, s652.-— Un messager annonce le com-
mencement des hoitilitéi de la part de la Na- •
varrerie, 2672, 2675.— L*abbé de Mont-Ara-
gon s'y rend en sortant des bouigs, 176,
2729. — Le prieur de Saint-Gilles y va
pour tâcher de rétablir la paix, 182, 2796.
— Il annonce à Tabbé avoir imaginé quelque
choee de salutaire à la Navarrerie et aux
bourgs unis, 188, 2§o4. — L*abbé de
Mottt^Aragon et le prieur de Saint^îilles
prient fort les habitants de la Navarrerie
pour obtenir une trêve, 9914* — Tons les
ordres y vont priant le Sauveur d'avoir pitié
de ce peuple pécheur, 190, 2990. — Le
prieur de Saint-Gilles signale la présence
des riches hommes dans la Navarrerie comme
un obstacle au rétablissement de la paix,
192, 2959. — Le bruit s*y répand qu'dle
se faisait, 9967. — Les femmes y prisent à
se retirer et les hommes k combattre, 196,
3o37. — Cris de guerre poussés par les ha-
bitants de la Navarrerie, 206, 3 188. — Des
chevaliers de la Navarrerie font une sortie,
908 , 3909. — En la Navarrerie, ils tentent
d'avoir le moulin du Miaçon, 910, 39B5. —
Lope Diex et Simon Ruyz voient le mal et
le tort qu'avait la Navarrerie, 919, 3964> —
Sept chevaux de prix y sont écorchés, 999 ,
3438. — Les chevaliers, les riches hommes
et les soldats en sortent ,939, 36o7« — Autre
sortie ^des combattants de la Navarrerie,
936 , 3673. — Les révoltés de la Navarrerie
arrêtent de dévaster les propriétés de leurs
adversaires, 94o, 3715. — SottietdM che-
valiers de la Navarrerie, 949, 3767. — Les
révoltés se prennent à avoir peur, 944,
3780. — Euslàche de Beaumarchais rap-
porte à maître Bertrand l'ingénieur ce qui
se dit dans la Navarrerie^ 95o, 3876* —
Gaston de Béam, sire Clément d'Aonay
et le prieur de Saini<iilles y viennent, 960,
4o3i. — Pour tenir leur serment, ils y
rentrent, 4o66. — De la Navarrerie ils re-
viennent au Bourg, 4075. •» Lee révoltés
de cette cité tuent D. Pierre Sanchix de Cas-
cante, 968, en note. — Eustache de Beau-
marchais veut y entrer pour icraser les
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
715
tr^tres, 4169. — La Iréve y est Tiolée, 976,
4979. — Od y suspend les hostilités, 433 1.
— - Souci des chefs en voyant le pennon
armorié d*Eastache de Beaomarchais sur
Tégiise de SaintnJacques, 386, 445 1. —
Sortie des révoltés, s 88, 4486. ^- Les ba-
nms de Navarre sortent de la Navarrerie,
»90, 45 1 3. — Le bruit se répand que Tar-
mée française peat y entrer, 3o4 » 47 3q. —
Décadence de la Navarrerie, mise en cen-
dres, 3o6, 4774; 3o8, 4780, et en note.
NàTATLLA (El seynne de]. Il fait partie de Tannée
française envoyée en Navarre, 996^^599.
Nervial. Spectacle de pieds et de jambes bles-
sés par les nerfs, 984, 44 10.
NoMPODBR, impuissance. Eustache de Beau-
marchais est retenu en prison par cet être
allégorique, 949, 3739.
Norman. Normands dans Tannée de Philippe
le Hardi, 3o8, 4791*
Notz. Carreau posé sur la noix d'une baliste à
tour, 949, 3753.
Nota (La tor). La tour Neuve, à Pampelune,
donnée à JeaîQ Elio, 169 , 948o.
Nuyrits. Le comte de Bigorrebien élevé, 3:3,
4863.
0
Oahrits, Oarritz. L*un des cris de guerre
des révoltés de la Navarrerie, 9o6, 3190.
Voyez Adam JtOanitz, SetMn cet dOanitt,
OcBOA DB ViSQUABRBT, Tun dcs défcAseurs de
Tune des tours de Pampelune, x64, 3533.
OcHOA OB Larombe (En), défeoseur de la
tour de la Galée, 160, 3473.
OcHOA Sautz ( Don), habitant de ia Navarrerie,
choisi pour aller auprès de D. Garcia, 54 «
771. — Il assiste à la séance oh les riches
hommes se liguent avec ses concitoyens ccmtre
les bourgs, i56, 3391.
Olatz. Eustache de Beaumarchais s*y rend
avec sa suite, 98 , i48o. — Il y va souper,
130, i8o5, 1809.
ÛLAtz. Voyex Domingo iOlayz,
Oli. Huile bouillie employée comme remède,
384,4433.
Ol'it. D* Pierre Sancbiz se rend à OHte, 60,
880.
Oliver, Oliters. Chacun des barons navar-
rais croit être un Olivier, 80, 1 179.-— Ane-
lier proclame Martin de Roncal et un ba^n
. plus intrépides que ce preui, 168, 3576;
3 16 , 334o. — Un messager donne le même
éloge au connétable de France, 3 10,, 4817.
-^ Aneiier le donne aussi à Eustache de
âeauraarcfaais, 3i 3 , 485 1 . — Il qualifie de
même Arnaud de Marcafava, 3i8, 4944*
01m de Sant Jacme(L*). Combat sous Terme
de Saint - Jacques , à Piunpelune, 383,
43 18. — Soldat frappé sous Terme, 386,
> 4463.
Om, ome.- Hommes perdus et dépaysés par
suite d*un retard dans Touverture des portes
des bourgs, 356, 3963. — Eustache y met
ordre, 3964. ^ Hommes de valeur au par-
lement de Philippe le HardS , 379 , 4319. —
On peut voir, au siège de Garaynno^ les
hommes rouler, 334, 5o54.
Onbrer. Soldat frappé À Tombre de Torme de
Saint- Jacques, à Pampelune, 386, 4463.
Onta. Injures de D. Miguel Peritz à Eustache
de Beaumarchais, 376, 4991.
Ontatz. Le roi est honni, 338, 5i 18.
Orde. Tous les ordres religieux vont en la Na-
varrerie prier le Sauveur de prendre pitié
de ce peuple pécheur, 190, 3919.
Orfener. La reine de Navarre , enfant orphelin,
3i6, 49SO.
Ort, orta. Un chevalier est emporté dans un
jardin, 318, 3374, 3378. — Les révoltés de
la Navarreriedévastent les jardins des bourgs, .
34 0, 3799. — Le roi en apprend la nou-
velle, 970, 4i83. — L*armée française
commandée par lui occupe les jardins de
Sauveterre, 3o8, 48o4.
Ortolas. Les révoltés de la Navarrerie brûlent
de bonnes maisons de jardinier, 94o ,
3734.
Osdal. Maisons renversées et mises en pièces
par des trébuchets, 196, 3oi4; 334, 3478,
90.
716
TABLE DE L'HISTOIRE
180, 4363. — Va messager d'Eustache d«
BeanmarcbiU enlre ta logi* du roi de
France, 3470. — Dan» une ctrconitance,
chacun eût voala ttre an logîi, i8i, iii6>
Ospitil. Taon rondes attenantes à l'bApiul de
Saint-Cernin, iCi. ijgo. — Mobilier qui
tient en l'hâpilal, }i6, 3iSi. — Les riches
hommes sont plus chagrins qaepanvrei d'li4-
pilai, 38i, 4417.
OsPlTaL. Vojei Martia del Otpital.
Oqtitaler. Hospitaliers dans l'armée île Phi-
lippe le Hardi, 3oS, 4799.
Ost. Les chefs de l'armie rojrale s'en ront
i Toulouse pour faire venir les troupes,
Ï76, «776, 4«77. — Une grande armée
ne peut venir i volonté , i78,43i4- — Le
connilahle de France et le comte d'Artois
Mnènent les troupes royales en Navarre ,-
19I, 4588. — Lieu o& elles viennent, 198,
4619. — Qles se séparent, 4G4i. — Les
troupes de Toulouse se mettent en mouve-
ment, 3oo, 4654. — L'armée reste sans
honger, 4668. — Le eonnéUble de France
va. U passer en revue, 4670- — Messager
pris dans l'armée el envoyé à D. Garcia, 4 67 1 .
— Le nombre des troupes passe l'imagfna-
tton,467g. — Deui armées réveillées par
le brait lies clairons, dei cors et des tan-
bonrs, 3os, 4716. — Multitude des troupes
de l'eipédition française en Navarre, 3o8,
48oo. — Les soldats de l'armée en face de
Saint-Christophe s'arment, 3i4. i884. —
Ilsripost«iiauidéfenseursde la place, 488g.
— Ils se retirent chagrins, 4896. — L'année
une fois devant Saint-Christc^he, penoone
nesort, 490s. — Elle entre dans la place,
3i6,4go7' — Les troupes vont à Mendavia.
49*1 , 4gi5. — ' L'armée française se retire
de davanl Mendavia et va 1 Punicasiro, 3>o,
4771 , 4981. — Aprta la prise de cette
place , les troupes rrançaîses chevauchent
avec bruit i Estelle , 3ii , 5o3. — Elias
campent tout autour de Garaynno, 5o(5.
— Elles sont oonsidérahlei, 3ï4 . 5o33.—
Messager envojé i Pampel une pour mander '
les troupes à Garaynno, 5o35. — Les troupes
i Garajnno, 5o35. — Qles lèvent le siège
de celte place, 336,5074.
Otuga. Vojei JalidN iOtâça.
Oueylla. Partisans d'Eustache comparés i des
brebis, 17s, 4s36.
Pa , pan. Prix du pain de deui deniers 1 l'arri-
vée de Philippe le Hardi en Navarro , 3 10,
48 1 1 . — Pains empoisonnés par les habitants
'de Saint-Christophe, 3i6, 4gi3.
Page. Eustache de Beaumarchais dit aui ba-
rons que s'ils perdent dans ses payements,
il veut qu'il en soit lait bonne réparation,
i5o, S181.
Pigamens. Eustacbe de Beaumarchais accusé
d'avoir fait de mauvais payements, i48, 1 s 64.
Pal. Les révoltés de la Navtrrerie apportent
des pieux pour déjoindre, 118, 3543. —
Des comlialtants s'arment de pieux, 181,
4376.
Pala. Les révoltés de la Navarrerie apportent
des pelles, 318, 3543. — Les mineurs de
cette cité s'enfuient laissant leurs pelles,
iSo. 3896.
Palaci, palùix, paiajs, palajts. Palais du roi
de Navarre 4 Olati et à Pampdune, 98,
i48o, )484. — Maison de dame Marie Pele-
grin,i64i i5t3. —Maison tranchée par
les pierres , s 1 4 , 33 1 4. — Un messager rient
par le palais des rois de France, 358,4ooi.
— Habitations de la Navarrerie renversées.
314.4879.
Pauren. Voyei Pat Sont Palnur.
Palnts. Le marais, iPunicastro.resplenditde
l'éclatdesarmetdeitroupet françaises, Ssç,
6485.
PiVPALOiiA. Pampaloma. Le roi D. Sancho j
vient ,11,1 43. — H veut que le roi D. Jaime
y reçoive les serments de ses sujets aprts
lui, 16, io5. — Le comte Thibaut leGnnd
appelé i Pampdune pour y recevoir le ser
ment des habitants, 10, i55. — Ilsvonlt
DE LÀ GjUËRRE DE NAVARRE.
717
sa. rencontre, 366. — Paix et union à Pam-
pelune avant la séparation des bourgs, 36,
5o8. — Gortès à Pampelune après la mort
du roi Henri , 44 « 619. — Défense d*y éle-
ver des fortifications, 46, 644* — D. Pero
Sanchiz en sort pour parcourir la Navarre,
60, 870. — Revenu dans cette ville, il en
sort de nouveau pour aller devant Zizur, 66,
955. — De grands malheurs s'apprêtaient à
Pampelune, 78, ii4i. — Quand on sait, à
Pampelune, l'arrivée en Navarre d'Ëustache
de Beaumarchais, trois bourgeois vont le
trouver, 98, i488. — Il mande à cette ville
. que personne ne vienne à sa rencontre, 1476.
— Il arrive un dimanche matin, 1 48 3.—- Il
y reste, 100, i49t, 1493. — Pampelune
prête serment à Ëustache de Beaumarchais,
io4, 1559. — ^^ retour d'un voyage en Na-
varre , il rentre dans celte ville , 1 568. — Il
est très-préoccupé de Tétai de Pampelune ,
106, i584. — Il ouvre les cortès de Pam-
pelune par un souhait pour son bonheur,
113,1 689. — Il leur parle de la discorde
des bourgs entre eux et de la peine qu'il en
ressent , 11 4 « 1737 * — Après avoir pris congé
d'Eustache de Beaumarchais, le messager
des bourgs s'en vient aux vingt , à Pampe-
lune, 134) 1897. — Ëustache de* Beaumar-
chais se rend dans cette ville , 1 33 , 30 1 s . —
Convoqués, les riches hommes et les ba-
rons vont auprès de lui, 1 34 • 3037. — Une
fois tous réunis, ils présentent un nombre
coiâidérable , 3o43. — Les Navarrais.de
l'expédition de Najera rentrent à Pampelune,
1 4o , 3 1 5o. — Les barons et les riches hom-
mes y vont et se concertent pour abattre Eus-
tache de Beaumarchais, i43, 3173. — Le
prieur de Saint-Jean-Pied-de-Port , en route
pour l'Espagne, s'arrête à Pampelune, 178,
3754. — Deux chevaliers français, en route
pour Saint-Jacques deXiomposteile, viennent
à Pampelune, 180, 3763. — Lop Diez
et don Simon Ruiz y sont pendant la
guerre civile, 310, 3s63. — Les messagers
d'Eustache de Beaumarchais y reviennent,
336, 3495. — Des vilains des environs de
Pampelune viennent pour ravager les pro-
priétés des bourgs, 3 4o, 3730. — Un mes-
sager annonce à Philippe le Hardi que s^ih
n'envoie pas promptement du secours à Pam
peluue, Ëustache de Beaumarchais et les
bourgs sont perdus, 3 58 , 3993. — Les mes-
sagers des bourgs reviennent à Pampelune ,
360, 4o35. — Les assiégeants de Garaynno
envoyent un messager à Pampelune pour
avoir des troupes, 334» 5o35. — Au siège de
Garayno, les habitants de Pampelune crient
aux armes, 5o43. — Les assiégeants ren-
trent à Pampelune, 336, 5076.
Pans. On voit des projectiles passer par les
pans, 338, 3690.
Papa (La sancta). Ordre donné par le Saint-
Père de garder l'infante de Navarre et ses
possessions, 84» i358.
Paradis. 11 est urgent que la paix de paradis
vienne dans les bourgs de Pampelune, i84i
3837.
Paresis. Ëustache de Beaumarchais est accusé
de demander les ch&teaux de la Navarre à
force de pariais, 18s, 38i3.
Paria. Rupture de l'égalité entre le bourg de
Saint-Cernin et la Navarrerie, 376, 4380.
Paris, ville du roi de France, 34 » 339. — ^^
messagers des barons de Navarre et As
bourgeois de Pampelune y vont, 80 , 11 84.
— Philippe le Hardi y mande Ëustache de
Beaumarchais, 93, 1378. — Paris n'a pas
été fait en un jour, ancien proverbe, i34,
189). — L'avoir de Paris cité comme très-
considérable, 183, 3816. — Le messager
d'Eustache de Beaumarchais y vient, 333,
3447* — Les trois messagers des bourgs ne
se rejoignent qu'à Paris, 356, 3973. — Une
fois arrivés à Paris, Gaston, sire de Béaro ,
et le prieur de Saint-Gilles vont auprès du
roi, 368, 4176.
Pariador. Ponce Baldoin entre au milieu du
parioir, 336,35oi. — Le comte d'Artois as-
siste à une conférence avec le roi de France,
373, 4334.
Pariament. Les riches hommes et les prélats
veulent que le pariemeot s'assemble à Es-
tella, 103, i535. — Grand pariement à
Pampelune, i34» so48, 3049. -^D. Simon
718
TABLE DE L'HISTOIRE
et D. Lope font parlement dans un pré, ido«
3is4. — Parlement aux Frères Mineurs,
i48t 2 2 56. — Fin d'une conférence entre
Eustache de Beaumarcbais et les bourgeois,
r52,2325. — Les riches hommes mandent
parlement dans Saint e*Marie , iSd* i349. —
Pariement mandé dans Saint-Laurent , 1 56 ,
t4o6. — Le connétable de France conseille
à Philippe le Hardi de convoquer son par-
lement, s58, 4o2i. — Il lefiiit, 272,4117,
4218. — Eusiaohe convoque un parlement
dans Saint-Laurent, 296 , 4611.-^ Les ba-
rons français prennent la résolution dentier
en armes à Garaynno , ^22 , 5o 1 6.
parier. Des parlementaires de Mendavia se
rendent auprès dlmbert de Beaujeu, 3a o,
4972.
Parleria. Bavardage de D. Miguel Peritz, 276,
4287.
Pas. Les douze pairs de France à la suite du
roi, 3o8, 4796. — Il les mande et les con-
sulte, 3 10, 4832.
Pas. Les hommes des bourgs prient Eustache
de Beaumarchais de leur donner certain pas-
sage à garder, 3oo, 4667.
Pascal BjyLDOvii, bourgeois de Pampelime,
appelé à défendre la tour de la Cloche ,162,
2475.
Pascal, Pasqual Bbaça, Bbatza, BeAtzça (En
ou Don). Il se présente au roi Henri pour
demander la rupture de Tunité de Pampe-
lune,38, 527; 4o, 578. — Il est Choisi
pour aller auprès de D. Garcia, 54 * 769. —
11 se rend auprt^s d*Kustache de Beaumar-
chais à son arrivée en Navarre , 98 , 1 469. —
Il parle aux riches hommes et leur prédit la
perte de3 bourgs, i54, 236i. — Uassisteà
la séance où les riches bonraoes et les bour-
geois se jurent aide et amitié, 1 56, 2388. —
Il descend des bourgs, 3o2 , 4699.
Pascal Gomiz, Gomitz (En), bourgeois de la
Navarrerie. Il assiste à la séance où les ri-
ches hommes et les bourgeois se jurent aide
et amitié, i56t s392. — Il lance dans' le
Boui^ une pierre qui rallume la guerre ci-
vile, 192. 2969.
Pascal Lacbtlla (Don), bourgeois de Pampe-
looe. Il assiste à une conférenoe dans Té-
glise de Saint-Laurent, i58, 24i4.~ Il est
'frappé d*un carreau à la fignre, 102 , 3 1 25.
Passamens. Les messagers des bourgs annon-
cent<au roi Philippe que les habitants de la
cité de Parapelune occupent les passées,
258, 3991.
Passion. Au siège de Garaynno, les gens rient
an milieu de la douleur, 3a4« 3o57.
Paator. Comparaison d'Eustache de Beaumar-
chais aveo ma berger, 272 , 4 235.
Pats. D. Gonçalvo IbaSet fait la paix entre
D. Pierre Sanchiz et D. Garcia , iss, i85o.
^ Ce que c*est que ia paix de Lombardie,
i85i. — L*abbé de Mont-Aragon vient en la
Nvmrrerie pour mettre lionne paix, 176,
37:23 1 2724. — Le prieur de Saint -Jean
prie Dieu de rétablir la paix à Pampduoe
et cherche À y arriver, 178, 2757; 182,
2794. — Il est urgent que la paix de paradis
y vienne, 184 , 3897. ~^ ^ prieur et Tabbé
de Mont-Aragon songent entre eux comment
ils pourraient faire la paiz, 9833. — Con-
ditions auxquelles la paix eût pu être réta-
blie à Pampeluue ,192, 2954. — Bruit du
rétablusement de la paix, 2968.
Payrol. Chaudron de la cuisine de sire Gaston
- tranché par une pierre, 260, 4o37, 4o38.
Pec. Un malheureux sort sans amies et périt,
354f 3950.
Pecat, peccat. Deux religieux exhortent les
révoltés de la Navarrerie à opposer des obs-
tacles è rinfiUience maligne du péché, 172,
2643 , 2645. — Le péché est logé avec eux,
938, 9698. — Il semble à sire Gaston que
D. Pierre Sanchiz soit poussé par le péché ,
264, 4098.
Pbdao d'Iza, bourgeois de Pampelune. Il* est
appelé à défendre la tour de la Cloche, 169,
9478.
Pbdro'Garcia D*£cHAt)Ri (Dou), merci^, fun
des défenseurs des bourgs de Pampelune,
166, 9557.
Peirer. Eustache de Beaumarchais expose aux
certes de Navarre que les bourgeois de Pam-
pelune élèvent les uns contre les autres
des pierriers, 112, 1698.— Les pierriera
DE LA GUER|RE
tii^Qt dans let vilies de Pampelune, a88,
4468.
Pbitao., Pbiteo* EusCacke de Beaumarcbais
nomaié aénécbal de Pmtoii> par Alphoote,
fi^re de saint LonU, 86 , 1372.
PeiUvis. Eustache de Beaumarchais est aeoiisé
de donner des poitevins pour des sancbels ,
182,2814.
pBLEoai, PELsemii* Vôyei Johtui Pek^ti (£a)»
Maria Pdetpnn, Martin [En),
Pelegns. Deox obevaliers français en pMerioage
à Saint-Jacques, iSOi 1763.
PeleCes , Peleters. D.Domingo Règne, peHetier
honoré, 166, 2556. Voyex Rocha dels Pe-
lêUs (La),
Pendo, ppendo, peonon pendant la guerre ci-
vile de Pampdune, ao8 , 3 1 8 1 . — Les com-
battants des bourgs mettent sur la voâte
d*une église celui d* Eustache de Beaumar-
chais, 286', 4 44 9* — Souci des chefs de la
Navarrerie à cette vue, 4453. — Les révoltés
sortent pennons déplo^, 288, 4487; 290,
45 1 4* -—Ils fuient vers le pont oà le pennon
était signalé, 4494. ' — Grand nombre de
pensons dans Tarmée française en Navarre,
296, 4601.
Peo. La noblesse de ^Navarre réclame le* paye-
ment des frais faits pour Tentretien des fiin-
tassins, io4« 1673. — > Des gens de pied
crient aux armes, 2o4i 3i56.
Peonez. Sire Eustache veut aller en Gastille
avec des fantassins défendre les châteaux,
i36, 3o85.
Pbr* Abcbtz, étalagiste, nommé parmi les défen-
seurs des bourgs de Pampelune, 1 68 , 2669.
Pkr* Arcbytk d*£ghadbi, Tun des défenseurs
des bourgs de Pampelune, 166, a56o.
Pera, peira, peyra. Grandes pierres rondes
lancées par les engins de la Navarrerie, 56 ,
812. — Sous Tadministration d*Eustacbe,
on peut voyager en Auvergne , que Ton porte
des pierres ou un trésor, 93, i36i . — Pierre
lancée par Pascal Gomiz , qui ranime ai^isi
la guerre à Pampelune, 192, 2791. — Une
autre pierre tombe dans une maison, 194*
^979* '"" ^ P^^^ ^^^^ ^^ trébnchets en-
voyer des pierres, 196, 3oi3; 224 1 3477.
DE NAVARRE.
719
— Grêle de pierres lancées pendant la
guerre civile de Pampelune, 2i4, 33i3. —
Combattants armés de pierres, 3323.— Des
combattants des bourgs lancent une pierre
avec un de leurs engins, 23o,. 3568, 3574.
— Guillaume AneHer fait apporter des
pierres et les lance contre Tennemi, 334 1
3626, 3628. — Pierres comparées à des
éperviers, a 36, 3664. — Pierres lancées
des murs d*une place , 246 , 38o8« ^— Pieires
lancées par les frondes^ 38i o« -^ A la venue
d*une pierre d un trébuchet, les soldats des
bourgs se mettent dans la Gai ée y s52, 3911.
— Cinquante pierres par jour la frappent de
côté, 3917. -~ On en trouverait mille au
pied de la tour, 3920. — Les trébuchets
des bourgs en manquent, 3923. — Les
bourgeois arrêtent d*eh aller chercher,
3935. — Prix élevé de la pierre à cette oc-
casbn, z5i, 3952. — Eustache de Beau-
marchais fait murer les portails avec de
grandes pierres sèches, 3957 «—"Une pierre
lancée par un trébnohet des bourgs donne
dan» un chaudron de la cuinne de sire Gas*
ton, 260, 4o36. — Pierres lancées, dont
lune donne dans Teau, 294, 4572. -^
Pierres lancées aux portaik de Pampelune ,
3o2, 4686. — Pierres lancées de toutes
parts à Mendavia, 3i8, 4955. — Pierre
comparée au diable, 4963. — Pierre lancée
qui s*élève plus haut qu^un oisillon<, 324,
5o38. — Pierres rondes lancées au siège de
Garaynno, 324 « 5o5i.
Pbbb Attab. Son fils , neveu de D. Pierre San-
chiz, est tué avec celui-ci , 268, 4i55.
Pebb BbrtbaN) bourgeois de Pampelune,
meurt pendant la guerre> 284 , 44i 1.
Pbbb. Cbozat, bourgeois de Pampeinoe^ Tun
des défenseurs des bourgs, 162, 2494*
Pbrb d*Aldata (Don), bourgeois de la Pobla-
cion de Pampelune, assiste à la conférence
tenue dans Téglise de Saint-Lanrent, i58,
2417. — H est cité parmi les défenseurs des
bourgs, 168, 358o.
Pbbb db Badoetatrn (Don), nommé parmi les
défenseurs des bourgs de Pampelune, 168,
2570.
720
TABLE DE L'HISTOIRE
Pbre de Gbalat (Don) , bourgeois de la Pobia-
cion de Pampelune, figure à U conférence
tenue en Tégiise de Saint- Laurent, i58,
Pbrb db Lanz (Don), tient à Pampelune ia
tour de la Roche, i64« a5s5.
Perb o^Equia, l*un des commandants de ia
tour des Tripiers, à Pampeinne, 168,
3573.
Pers d*Ondiano le Jovb (Don). Il se tient dans
une des algarades de Pampelune, 170,
Perb Furtado (Don), nonmié parmi les dé-
fenseurs des bourgs de Pampelune, i68,
3583.
Perb Lacbtlla ( Don) , Tun des défenseurs des
bourgs de Pampelune, 168, 358i.
Perb l*Almirat (Dt>n) , bourgeois de ia Pobla-
cion de Pampelune. Il assiste à une confé-
rence tenue entre les bourgeois et Eustache
de Beaumarchais, i5o, sSoa. — Il fait
partie d*une autre conférence tenue dans
Tégiise de Saint-Laurent, i58, aiiS.
Pbbe Marra (Don), Tun des chefs de la tour
des Tripiers, à Pampelune, 168, 2574* —
Anelier le voit i tout instant dans Talgarade
de Saint-Gemin, 170, 3609.
Perb Ros. 11 concourt à la défense des bourgs
de Pampelune, 166, 3566.
Pbrb Sancbitz, Pero Sarchetz (bon). Ses
paroles aux habitants de la Navarrerie, 5a ,
7di. — Chagrin de D. Garcia de le voir
gouverneur, 75g. — Il mande les cortès à
Pampelune, 56 « 801. — Il prend la pa-
role, 807. — Le conseil se retire vers lui et
lui parie, 819. — Jugement quil rend re-
lativement aux fortifications élevées par les
habitants de la Navarrerie, 8 a 5. — Leur
réponse navre D. Pierre Sancbiz, 58, 837.
— Il donne Tordre de les châtier, 843. —
Sa réponse à la réclamation des bourgs, 857.
— Sa colère à la réception d*un message de
D. Garcia, 63, 894. — Ayant assemblé les
riches hommes et les barons, il déploie son
gonfanon , 906. — Il envoie un messager à
D. Garcia, 91a. — Il est désigné par Taigle
de ses armoiries, 64*. 935, » Le messager
Ini rapporte la réponse de D. Garcia, 93 2.
— Paroles de D. Pierre, 934. — Il conf^
avec les barons; et se prend à rire au souhait
qu'ils lui adressent, 950. — D. Gonçalvc
Ibanez lui annonce l'intention où il est de
se rendre auprès de D. Garcia, 66 , 963. —
D. Pierre sort du camp, 969. — D reste jus-
qu'au lendemain matin au-dessous de Zizur,
977. — D. Gonçaive blâme son neveu de sa
conduite envers D. Pierre, 68, 990. -^ Le
premier revient auprès du gouverneur, hh>3.
— D. Pierre se met en route, 70, 1038. —
Les bourgeob des bourgs de Pampelune vont
le trouver à Estella, 73, 1057. — Langage
qu'il leur tient, 1 075. — Sa prétention d*étre
maître en Navarre, ii34* — A Tarrivée
d'Eustache de Beaumarchais, il se rend à
Pampelune, 100, ihghy i5o3. »* Il va au
monastère de Saint-Jacques, 103, i53o. —
D pr^ serment à son successeur, io4t
i553. — Eustache de Beaumarchais lui dit
d'indiquer les sommes À payer à la noblesse
et aux chevaliers de toute ia Navarre, 1576.
— Il fait la paix avec D. Garcia, 133, i846.
— Il ne se réunit pas aux barons assemblés
au château de los Areos, ]3o, 1983. -^ 11
répond à l'appel d'Eustache de Beaumar-
chais, i34t so38. — Un Navarrais com-
plote, avec D. Simon Ruiz et D. Lope, la
Inort de D. Pierre Sancbiz, i36, 3077. —
A fen croire, lancien gouverneur aurait em-
pêché le pays d'être à la Castille, ao8i. ^-
Sans la puissance de D. Pierre Sancbiz, Eus-
tache de Beaumarchais aurait été trahi , 1 4o,
3 1 37. — D. Pedro se range du cdté des ré-
voltés, après être parti en colère des bourgs
qui l'aimaient, i56, 338o. — Le prieur de
Saint-Gilles le trouve dans la Navarrerie,
183, 3799. — D. Pierre reçoit à merci les
défenseurs du motdin du Maçon, sic, 3354.
^- Il vient faire sa cour à Gaston, sire de
Béam, et au prieur de Saint-Gilles, et le
premier cherche à le détacher de ses con-
fédérés, a64> 4093, 4096, 4io4. — Deux
messagers annoncent â Eustache de Beau-
marchais que D. Pierre Sancbiz vient prendre
position dans les bourgs, 366, 4 119* ^
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
721
Les riches hommes et ceux de la ville Ira-
mentla mort de D. Pierrct 4i3a. — D. Gar-
cia va se divertir près de loi, iidg. — Les
conjurés se portent ches lui » 4i 45. -^ Il est
tué par D. Garcia Almoravid et les révoltés
de la Navarrerie, 968, en note. — Le hruit
de sa mort se répand et fait verser des larmes
à plus d*une personne, 4i58. — D. Gaston
rapprend à Philippe le Hardi, 370, 419a*
Péri Sanz, bourrelier du bourg de Saint- Ni-
colas, nommé parmi les défenseurs des
bourgs de Pampelune, i68t a 568.
Pbre Sanz Palmer. Il tient la tour de la Roche,
à Pampelune, i64t a 5s 6.
Peius S«iEHBTTz (Eu). H occupe la tour Mi*
rable, à Pampelune, i64) a538.
Per£GUErc. Le comte de Périgord fait partie
de farmée française envoyée en Navarre,
396, 459a.
Pbbitz. Voyez Bernard Pentz , Esteven Peritz,
Johan Peritz Aleyre, Johan Peritt Morça,
Miguel Peritz de Legaria, Migad Peritz
aquel de Çavaldioa, Pero Peritt, Pero Peritz
dÂraqttHl, Ramon Peritz,
Pbro Periti, charpentier, concourt à la dé-
fense de Pampelune , 1 64 , a 5 a 1 .
Pero Peritz d*Araquill, défenseur des
bourgs de Pampelune. Il est tué , aoa ,
Siag.
Perpuynt. Des combattants endossent des
pourpoints, a8a, 4376. — On peut voir
déchirer, vêtir maint pourpoint, a84i 44oa ;
3o4, 4734.
Petre de Saut Germa, garde de chemin à
Pampelune, i64t a5i4>
Pbtrst Garmero. U est blessé par Simon d'Oa-
ritz, aa6, 3395.
Peyron. Le connétable de France fait observer
à Eustache de Beaumarchais que le tré-
buchet brise le perron de Garayno, 3a 6,
5o64.
Peyters. Poitevins dans Tannée de Philippe le
Hardi, 3o8, 4793.
Peytral , pièce du harnachement d*un cheval ,
a8a, 4379.
Pica. Des combattants s*arment de piques,
a8a, 4375.
HIST. DE LA GUERRE DE IIAV.
PiCARTz. Picards dans l'armée de Philippe le
Hardi, 3o8, 479a.
Pietatz. La pitié est bonne envers ses enne-
mis, i84» a8a5.
Piex, piz. Les révoltés de la Navarrerie ap-
portent des pics, ad4t 3778. — Les mi-
neurs de la Navarrerie s*enfuient abandon-
nant leurs pics, a5o, 3895.
Pilar de la Glesia. Le roi de France pilier de
rÉglise, 60, 1170.
Pintat escut. Écus peints, 68, 995.
PiNTOR. Voyez Savaric Pintor.
Plaço, planço, arme employée pendant la
guerre civile de Pampelune, ao6, 3 18a. —
Complot tendant à couper les arbustes des
bourgs, a4o, 3716. — Bourgeois de Men-
davia armés de javelots de pommier, 3 18,
495a.
PoBLACioii, PORLATION, quartier de Pampe-
lune. Le roi Henri lui envoie dire qu*i] a
besoin d'elle, 38, 54o* — Après la rupture
de 1 unité, les bourgeois rentrent dans la
Poblacion , d a , 599. — Leur irritation , 46 ,
649. — Elle convoque un conseil avec le
Bourg, 70, io3a.^-Elle est accusée auprès
d*Eustache de Beaumarchais, 98, 147a. —
La Poblacion veut que Tarrét d*Eustache de
Beaumarchais, au sujet des fortifications de
Pampelune, soit exécuté, laa, i865. —
Bourgeois de la PoUacion qui assistaient à
une conférence entre les habitants des
bourgs et Eustache de Beaumarchais , 1 5o,
a3oi. — Bourgeois du même quartier qui
figurent dans la conférence de Téglise Saint-
Laurent, i58t 84 1 5. — Guillaume Anelier
annonce qu*il garnira les tours et les autres
ouvrages de b Poblacion, 166» a545. —
Défenseurs de la tour située sur le premier
portail de la Poblacion , qui touche au mar-
ché, a554. — Tour en danger des manou-
vriers de la Poblacion, i68« 3578. ^- Les
habitants de la Poblacion montent sur les
murs avec des torches, 3oo4. — Eustache
de Beaumarchais songe à s*y rendre, 196,
3o35. — Les Gascons gardent le portail du
marché dans la Poblacion, ai a, 3a9i.-—
Eustache de Beaumarchais rapporte à maitre
9»
722
TABLE DE L'HISTOIRE
Bertrand la menace de la Navarrerie contre
le mur de la PobUcion, 260, 3877.
PoUe, pojde, menuti, menuiers. Le menu
peuple de la Navarrerie se rend au parle-
ment conv(K{né par les ricbet hommes ré-
voltés, 1 5d , aSSs. — Le peuple leur amène
les avoirs et la nourriture, iSd» a363. — •
Le peuple des bourgs , d*une voix unanime ,
rassure Eustache de Beaumarchais, i58,
3^34. — Tous les ordres religieux vont en
la Navarrerie prier le Sauveur de prendre
pitié de ce peuple pécheur, 190, 9991. —
Eustache de Beaumarchab signale au con-
seil des bourgs une sortie du peuple de la
ville, 3od» 3i63. — Les vingt lui répondent
en rassurant de Tamour du peuple, 306,
3169.^ — Après une sortie , le peuple rentre
se reposer, 308, 3333. — Eustache de Beau-
marchais, voyant le peuple sortir niaisement,
établit aux portes ses meilleurs soldats ,313,
3s84. — Il regrette que le peuple meure
pour lui, 330, 34o8. — Le peuple rentre,
333, 3586. — Le peuple une fois rentré,
Eustache de Beaumarchais fait fermer le
portail, s 54» 3954* — Irritation du peuple
quand on criait aux armes, 3959.— Il com-
bat toute la journée, 378, 43 16. — 11 re-
tourne au combat, 43s6. — Le menu peuple
s*approche, 388, 4485.*— Le peuple est in-
vité à rentrer, 394, 4567.— Le menu peuple,
à Mendavia, crie aux armes, 3i8, 4947.
Podestat Les autorités se rendent auprès d*Eus-
tache de Beaumardiais à son arrivée à Pam-
pelune, 100, i5oi. -~ D. Gonxalve Ibafiez
vient à lui, suivi de mainte autorité, 126,
1 906. -— Faits et paroles arrêtés par les au-
torités > 1 3s , 2007. — Autorités dans la con-
férence de Sainte-Marie, i56, 3385. —Le
prieur de Saint -Gilles exhorte Tabbé de
Mont-Aragon à s'aboucher avec les autorités
de la Navarrerie, 1 84 « 3835. — Des autori-
tés mettent pied à terre, 2M, 3789. ^- 11
en vient quand on crie aux armes, 954,
3936. — Des autorités crient aux armes,
. 388, 4484.
Polverers. Poussière soulevée par Tarmée de
Philippe le Hardi en Navarre, 3o8, 4 800.
Pomer. Des bourgeois de Pampelune et de
Mendaria s*arment de bâtons de ponmûer,
3i4, 3335; 318,4959.
Pont Les riches hommes et les chevaliers pas-
senties ponts, 338, 354i. — Guillaume Istm
se met à la tête d*un pont jeté sur un
fossé, 3d4, 3793. » Tout le penjde des
deux bourgs sort au delà du pont, 378,
4337. — Combat de Tautre côté du pont,
388, 448s. — Les révoltés delà Navarrerie
sortent en armes sur le pont de Saint-Pierre
de Ribas, 4488. — Ils fuient vers le pont où
était le pennon signalé, 4494* — Les riches
hommes vont passer le pont à la Magddeine ,
3o3 , 4703. — D. Martin Croiat se trouve
en face de ceux qui étaient sur le pont, 390,
45o2.
Port hou (lb). La tour de la Pdteme, à Pam-
pelune, était située au-devant, i64t 3539.—
Entendant crier aux armes, les bourgeois de
Pampelune sortent, et les uns vont de l'autre
c6té du Pont-Neuf, soo, 3095. — Les
hommes du Bourg sont au verger, de fautre
côté du Pont-Neuf, 316, 3335. — Combat
acharné qui s'y livre, s36, 3655.
PoMTz Baldoi, Baldoir, Bâldot, Baudot,
bourgeois du bourg de Saint^Nicdas de Pam-
pelune. II s'adresse à Eustache de Beaumar-
chais, 108, 16s 1. — Il prend laparcleaux
cortès de Pampdune, 11 4* 1736. — Des
bourgeois des bourgs rengagent à découvrir
à Eustache de Beaumarchais un complot
tramé contre le gouverneur, ce qu'il (ait,
i36, 9088 , 2090. — Il assiste à une confé-
rence entre Eustache de Beaumarchais et
les bourgeois de Pampelune, i5o, 2295. —
Il est présent à celle de l'église de Saint-
Laurent, i56, 94o8. — Il y adresse la pa-
role à Eustache de Beaumarchais, i58,
9437. — Ponce Baldoin répond au gouver-
neur, qui propose de nouveau aux bourgeois
de leur garantir, par une charte, de les in-
demniser de leurs pertes^ t6o, 9446. —
Il vient conférer avec Eustache de Beaumar-
chais, 926, 35oi. — U explique la cause
du retard du secours envoyé de France, et
calme les bourgeois, 278, 43 1 3.
1
DE LÀ GUERRE DE NAVARRE.
723
Porta. E^ir du prieur de Saint^illes de con-
server les portes de la Navarrerie, 190,
9934* — Un chevalier, emporté par son
cheval, faillit se rompre la tète an passage
d*ane porte, 318, 3375. — Les révoltés de
la Navarrerie en apportent pour leur servir
de bouclier, 398, 35^9. — Les bourgeois
dt8 bourgs ouvrent les portes de leurs quar-
tiers, a54« 3938. — Irritation du peuple
â^ bourgs de Pampelune à la vue des portes
fermées, 356, 3961. — Les révoltés de la
Navarrerie tranchent les portes de D. Pierre
Sancbiz, 366, 4i46. — D. Gonçalve an-
nonce aux révoltés qu'ils iront mettre les
portes en pièces, 3o3 , 4694.-^ Ils vont au ci-
metière arracher les portes des gonds, 4697.
Portai, portder. Eustache de Beaumarchais
expose aux certes de Navarre que les bour-
geois de Pampelune élèvent des portails les
uns contre les autres, us, 1 1 99. — Tour
sur des portails de Pampelune, 166, 3553;
168, 3578. — Bourgeois et ouvriers indis-
tinctement les défendent, 3586. — Destruc-
tion des portails élevés dans les bourgs de-
mandée à leurs habitants, 186, 3858, 3873.
-—Conditions auxquelles ils pourraient espé-
rer la conservation de leurs portails, 193,
3956. <*- Eustache de Beaumarchais ouvre
le portail de la Roche, 194, 3994. — Il va
à la Poblacion regarder les portails, 196,
3o35. — Gardiens des portails des bourgs,
313,3385,3386,3388, 3393, 3995.—
Eustache de Beaumarchais fiiit observer au
conseil des bourgs que le peuple de la ville
sort des portails, soi, 3i64. — * H se lève
et va voir si les portails sont bien gardés,
3 14 « 33o3. -— Un messager apprend au roi
qu* Eustache de Beaumarchais n'ose pas sor-
tir hors du portail, 333, 3453. — Les gens
rentrent par les forte portails, 336, 3659-
— Eustache de Beaumarchais fait ouvrir le
portail de la Triperie, 344* 3774. — Les
combattante de la tour de la Galée descen-
dent de la tour du poruU , et il s'ouvre ,346,
3819. — Maître Bertrand se prend à miner
entre la Galée et le portail crénelé, 35o,
3885. — Eustache de Beaumarchais te met
sur un portail, 954» 3948. — Une fois le
peuple rentréj il fait fermer le portail,
8955. — Reproche aux révoltés de la Na-
varrerie d'avoir fait des portails contre leur
dame, 373 , 4337.*- Sortie des combattante
hors du portail de Pampelune, 383, 4377.
Ceux des bourgs tous également sur le pre-
mier portail, 4398. — Ils vont par un autre
portail, 44oo.—Eusteche de Beaumarchais
sort par les portails, 990, 453 1. -^ Cuves et
pièces de bois lancées aux portails de Pam-
pelune, 3oo, 4685. — On les barricade,
3o3, 4686, 4688. — Après avoir arrêté de
briser les portes aux portails, les riches
hommes vont au cimetière arracher des gonds
celles du lieu, 3698. — L'armée française
entre par les portails, 3o4, 4734' — Elle
trouve ouverte les portails de Mendavia, 3 1 6,
4937. — Le sire de Beaujeu s'étonne de n'y
voir aucuns défenseurs, 4934 « 4935. — Le
connétable de France fait observer à Eus-
tache de Beaumarchais que le trébuchet
brise le portail de Garayno, 836, 5o64.
Porter. Absence de portiers aux portes de Men-
davia, 3 16, 49^5.
PonTOOAL. Le roi de Portugal à la bataille de
las Navas, 4» 34; 6, 61.
Portz. Eustache de Beaumarchais et sa compa-
gnie passent les porte pour se rendre en Na-
varre, 98 , 1 464. — Défense de recevoir les
Français par deçà les [^rts, 136, 1916. -^
Les porte de Muradal au pouvoir du roi de
Castille, 138, 1956. — D. Gonçalve Ibanes
déclare qu'Eustecbe de Beaumarchais agira
sagement en passant les ports, i44, 3300.
— Le prieur de Saint^ean et sa suite les pas-
sent pour se rendre en Espagne, 1 78 , 3748.
— Sire Gaston désigné pour guider l'armée
française par les ports, 374, 4361.
Postema (La torr de la), tour de Pampelune.
Nom de ses défenseurs, 1649 3538.
Pradal. Philippe le Hardi et le sire de Beaujeu
entrent dans un préau pour délibérer, 334 «
3459. — Sang répandu par le gazon, 383,
4391.
Prat Multitude de combattante se répandant
par les prés, 388, 4483.
91.
724
TABLE DE L'HISTOIRE
Preslat. Les prélats de Navarre se concertent
avec les ricbes hommes pour tenir les corlës
à Estelle, 102, i533.
Presonar. Eustache de Beaumarchais fait em-
prisonner à Tebas certains des révoltés de la
Navarrerie, 3o6, 4771.
Previlege, privilège. Privilèges donnés au
bourg de Saint-Gemin par les anciens rois
de Navarre, nommément par D. Sancho le
Grand, 44, 64a; 48, 698.
Prex. Le seigneur de Beaujeu avec valeur ac-
cepte les propositions des assiégés de Ga-
raynno, 326, 5071.
Prior, prios. Les habitants de la Navarrerie , à
rinsligation du prieur, demandent le rappel
de l'union de Pampelune, 36, 5 12. — Des
prieurs ont des chartes d'union, 42, 693.
Voyez San Geli et Sant JohoM.
Paonis, Protns, Provins en Brie. Un messager
s*y rend pour annoncer la mort de D. San-
cho au comte Thibaut, 18, 245. — La reine
Blanche va voir sa fiUe que Ton y élevait,
44, 636.
Puch, puy , puytz. A Punicastro , la montagne en
pointe retentit du son des trompettes , 32o,
4991. — Les assiégeants conviennent de pla-
cer une machine de guerre sur une hauteur,
324, 5o3i.— Au siège de GAraynno, les gens
de Pampelune montent sur le coteau, 5o46.
PumBi Castro, Putnhi Castro. L'armée com*
mandée par Imbert de Beaujeu et Eustache
de Beaumarchais se présente devant cette
place, 3ao, 4982, 4984.
Puynnal. Voyez Cotel.
Puynner. Nul ne doit se regimber contre Tai-
goillon, 322,5o24.
QuAiRB. Le sultan du Caire en guerre avec
celui du Maroc, 8, 91.
Quintal. Quartiers de pierre lancés par les tré-
buchets, 224. 3477. *~ Pierres de trois
quintaux lancées contre la tour de la Galée ,
262,391 8.— Quartiers de pierres lancés aux
portails de Pampelune, 3o2, 4686.
QuoATB. Voyez Johan de le Qaoate,
Qdonca. Voyez Contfoa.
R
Rarastens. Voyez Jordan de Rahastem.
Rainna. Voyez Miqâtl de la Rtdnna (En).
Ramo B16ORDAN , bourgeois de Pampelune , pa-
rent de D. Johan Elio et Tun des défenseurs
delà tour Neuve, 162, 2482.
Ramon , comte de Toulouse , beau-père du roi
Sancho, 4, 17.
Ramon (Don), bourgeois de Pampelune, dé-
fenseur de la tour qui est après celle de la
Goche, 162, 2486.
Ramon Atheric (En), défenseur de deux tours,
à Pampelune, 162, 2492.
Ramon Pbritz , Periz (Don), bourgeois de Pam-
pelune, assiste è une conférence tenue dans
réglise de Saint-Laurent, 1 58 , 24 1 o. — Il
•est commis au gouvernement de la bonne
algarade établie vis-à-vis de la vieille Bou-
cherie, 170, 261 3.
Ramon Roçer. Il fait partie de Tarmée fran-
çaise envoyée en Navarre, 296, 4596.
Raondo. Les députés de la Navarrerie choisis
pour se rendre auprès de D. Garcia vont loger
en cet endroit, 54, 772.
Rauba. Nombre de belles robes prises au sac
de Pampelune, 3o4, 4739.
Ranbacer. Les révoltés de la Navarrerie a{^-
lés traîtres voleurs, 3 10, 4819. — Le con-
nétable de France parcourt la Navarre pour
chasser les voleurs, 3 1 2 , 4849.
Raubadors, raubados. Eustache de Beaumar-
chais purge l'Auvergne de voleurs, 86,
1291; 88, i326, 1327. -^ Ce que disent
ceux qui échappent, 90, i332.
Rayilo. Un messager apprend aux vingt qu'en
la Navarrerie on lance des traita ,174, 267 2 .
— Des combattants s'arment de traits, 206 ,
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
725
3179; 983 1 4375. — Recommandation à
Enstache de Beaumarchais de ne pas envoyer
de traits, s6o, 4o5i. — Grand nombre de
traits lancés au siège deGarayno, Ziky 5o53.
RsGNK. Voyez Oomin^o Ae^iie(Don).
Regioa, reina, reyna. La reine Blanche» venve
du roi Henri, se détermine à nommer un
gouverneur à la Navarre, da , 611. — Elle
veut s*en aller en Champagne voir la reine
sa fille, 44 « 634, 63&. — Un messager des
bourgs dit k Philippe le Hardi que , paisqu*il
garde la reine de Navarre , il doit vouloir que
le royaume n'éprouve pas d*abaissement,8o,
1 194. — Le seigneur de Cascante rappelle
aux cortès d'EstelU que la reine est* sous la
protection du roi de France, 1 02 , 1 547* — *
Condition imposée à la jeune reine de Na-
varre par Alphonse, roi de Castille, 136,
1913.—- Eustache de Beaumarchais a com-
passion d*elle , 1935, 1939. — Il n avait pas
reçu du roi de France congé de rien faire
conlreelle, 138, 1939. — Danger pour la
reine de trop grandes dépenses faites par
Eustache de Beaumarchais, i48, 3363. —
Il e^ accusé de dilapider les revenus de la
reine, 3367. — D. Ponce Baldoin déclare à
Eustache de Beaumarchais que , puisque la
retne Ta envoyé pour garder son royaume,
le corps de cette princesse ne sera pas mieux
gardé que lui, i58, 3439, 344 1* — Les ri-
ches hommes prétendent qu'Eustache de
Beaumarchais pourrait ruiner leur reine,
18», 3819. — Le seigneur de Saint-Chris-
é
tophe insolent contre la noble reine de Na-
varre, 3i6, 4930* — Fortuyn Eniguits dé-
biteur de la jeune reine, 33 3, 5o33.
Rei , rey. Messagers en? oyés en France par le
bon roi couronné, 188, 2898. — Invocation
au vrai roi, c*est-à-dire à Dieu, 316, 3356.
— Le roi est honni, 338, 5ii8.
Rei coi es la Jlor, rei emperial^ titres donnés à
Philippe le Hardi, 334, 3479; 336, 3974*
— Le roi de France à Paris, 356, 3974. —
Il est le seul roi couronné de Dieu et qui
guérisse les malades, 3975, 3976, 3977. —
— Un messager des bourgs se présente de-
vant lut et loi adresse la parole ^ 3981, 3983.
— Réponse du roi, 358, 399$. — Un autre
messager lui remet ses lettres, 4oo3. — Il
lui parle , mande deux de ses conseillers et
confère avec eux • 4007, 4oii, 4oi4t 4o33.
— Sire Gaston de Béam se rend auprès du
roi de France, de vertu couronné, et lui
parie, 368, 4173, 4174, 4179. — Réponse
du roi, 373, 43 13, 43 1 4. — Il mande son
conseil et parie à ceux qui en font partie,
4318, 4s30. — Le sire de Beaujeu lui ré-
pond, 373 , 4335. — Le bon roi de France
lui adresse la parole, 374, 435i.
Rbralt de Rboyb[bat], 338, 5096.
Renabt. Il dupe le Loup, son compagnon,
s43, 3747.
Rengamens. Les premiers rangs de Tarmée
IJrançaise se harnachent, 398, 4636.
Reprover. Proverbe cité par Aneiier, 386, 4458.
— ' Après avoir oui le rapport d*un messager,
Philippe le Hardi mande les douze pairs ,
3 10, 483 1.
Reson. Grand retentissement devant Puni-
castro, 334, 5o33.
Ressidar. Le bruit des clairons, des cors et des
tambours réveille deux armées, 3o3, 4716.
Revesers, revessal (cayro). Carreaux renversés
ou à revers pendant la guerre civile de Pam-
pelune, 38s , 4385. — Porte-enseigne d*Eus-
tache de Beaumarchais abattu par un car-
reau à revers, 3 18, 4959.
Reverser. Un messager annonce à Philippe le
Hardi que les révoltés se sont enfuis par les
chemins de traverse, 3io, 4831.
RiBA OB Cantbon. Avant l'arrivée d*Ëustache
de Beaumarchais en Auvergne, on y détrous-
sait les marchands, 90, i356.
RiBA DE Falcbs Matnna. Ou n osait y aller
avant Tarrivée d'Eustache en Auvergne, 90,
i353.
RiBA DE FuLGos. Désordres dans ce pays avant
Tarrivéed^Eustache, 88, i3i8.
RiBA DB JoBDAN*. Triste état de cette vallée
avant ladministration d*Eustache de Beau-
marchais, 88, i3i6.
RiBA DE Malrim ou Malbiu. Mourtrcs commis
dans cette vallée avant Eustache de Beau-
marchais, 88, i3i6.
726
TABLE DE L'HISTOIRE
RiBA DE Maronna. MaavaiB traitements infligés
aux marchands dans ce lieu avant l'arrivée
d'Eustache, 88, i3i7.
RiBA DE PoATiis. Peu de sûreté de ce pays an-
térieurement à 1 arrivée d'Eustache en Au-
vergne, 88, i3i5.
RiBA I» Valbhutz. On n*osait passer dans
cette vallée avant l'administration d'Eustaohe,
90, i35i.
RiBA DE VoLBERTA. Désordres dans ce pays
avant Tarrivée d'Eustacfae de Beaumarchais,
88, ]3i4.
Riba del val. Les combattant^^des bourgs de
Pampelune vont à un portail par la rive du
val, 283, 4399.
RiBAS. Voyez Sant Père de Ribas,
Ribera. La plaine, à Punicastro, resplendit de
réclat des armes de Tarmée française, 3)0,
4985.
Ricome, rricome. La reine Manche, veuve du
roi Henri, mande les riches hommes, 44,
6 1 5. — Nombre de riches honmies viennent
aui certes convoquées par D. Pierre Sanchiz,
56, 8o3. — Ils se retirent à part, 81 4. —
D. Pierre Sanchiz tient conseil avec tous les
riches hommes, 58, 843. — Il les convoque,
t>2 , 90 1 . — Ils se rendent à son appel , 904,
910. — Ils lui adressent leurs souhaits, 64,
948. — Nombre de riches hommes accom-
pagnent D. Gonçalve auprès de D. Pierre
Sanchiz, 66, 980. — Les riches hommes
voient qu'il y aurait salut à demander un
gouverneur au roi, 78 , 3 1 53. — Les riches
honunes se concertent avec les prélats et sont
mandés aux cortèsd'Estella, loa, 1 533, 1 536.
—Ils viennent trouver à Pampelune Eustache
de Beaumarchais, 1 o4 , 1 569.— Réponse que
leur ùài le gouverneur, 1575. — Nombre de
riches hommes viennent le trouver dans le
bourg de SaintCemin, iso, i8i4«— Ils vont
par la Navarre, 133, i853. — D. Gonçalve
Ibanez vient à Eustache de Beaumarchais
suivi de maint riche homme ,136, 1 906. -—
Les riches hommes ourdissent un complot,
1 38, 1950. -— Approbation, par les riches
hommes, d'un discours de D. Gonçalve Iba-
nez, i33, 3007. -*- Au reçu du message de
D« Lope Dtes, Enstache de Beanmardiais
envoie vers les riches hommes, i34 • ao33.
— Comjdot des riches hommes contre le
gouverneur, 1 4 s , s 1 53. — Ils demandent
audience au gouverneur, s 180. -^ Paroles
des riches hommesaux bourgeois des bourgs,
1 44 , a 1 89. — Réponse de ceux-ci, 3So3.—
Exhortation de tuer les riches hommes, 1 46,
3346. " Riches honmies A la conférence
tenue aux frères mineurs, i48, 9357. —
Invitation adressée en leur nom à Eustache
de Beaumarchais, 3369. — Les bourgeois
de la Navarrerie se réjouissent d*avoir avec
eux les riches honmies brouillés avec les
bourgeois des bourgs ,«53, 334o, 3344. —
Une fois descendus dans la Nayarrerie , les
riches hommes y mandent pariement, i54t
3349. — Langage que leur tient Pascal
Beatza, s 36 3. — Grand nombre de riches
hommes dans la conférence tenue à Sainte-
Marie, i56, a 385. — Ils s'entendent avec
la Navarrerie, 34oo. — Eustache de Beau-
marchais annonce aux bourgeois des bourgs
qu*il est congédié par les riches hommes,
i58, 3435. — Il feur demande s'il peut
compter sur eux dans le cas où il serait
malmené par les riches hommes, 3433.
Robre. D. Guyralt de Seta fait monter sur la
Gaiée de grandes poutres de chêne, 353.
3908.
Roca. Roche pendante à Bruslada , 398 ,
4638.
Rocal. Nombreux rochers laneés et tirés des
murs de Pampelune, 383, 4397.
RocHA (La torr de la), à Pampelune. Ses dé-
fenseurs, 164, 3533.
RocHA DELs Pelbtbs (La). Algarade de la roche
dite des Pelletiers p 170, 3618. — Eustache
de Beaumarchais se fait apporter la clef de
la Roche, 194, 3993.
Rocis. Goujats bridant des roussins, 3o4t
4730.
RoDBieo, archevêque de Tolède, assiste i la
bataille de las Navas, 4, 38.
R0ERODE. Paix maintenue dans le Rouergue
par Eustache de Beaamarchais, 93 , i363.
— Philippe le Hardi donne à Imbert, sire
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
727
de Beaujea, le commandement de cette pro-
vince, 37^,4357.
Rmbr. Voyex Ramon Bofftr,
RoLAN, RoLàMT, ncvea de Gharlemagae, héros
de roman. Chacun des harons de Navarre
crût en être un , 80, 1179. — Anelier dé-
peint les bourgeois de Pampeinne plus fiers
que Roland , aSs , ^899.
RoLAR, RoLLANT (L*angarda, Tengarda), hau-
teur située k Roncevaux, 18, 239. — Le
prieur de Saint - Jean - Pied -de - Port et sa
suite la passe pour aller en Espagne, 178,
1748.
RoUar. Au siège de Garayno on voit les honmies
roiiier comme des ballons, 334 , 5o54*
RoMA. Le roi de Navarre veut élever la sainte
foi de Rome, qu*il voit baisser, a8, 4oi. —
L'infante de Navarre confiée à la garde de
Philippe le Hardi par le p^ de Rome, 84,
1339.
RoMAMU. Une fob échappé au danger qu*il
avait couru dans la Navarrerie , Eustache de
Beaumarchais en témoigne plus de joie que
s*il eût été empereur de Remanie, 130,
i833.
Romans, langue romane; individu qui la parle,
, 178, 2739.
RoMCAL. Voyez Miurtin de Boncah
ROMÇASYALS, RoMÇAYALs, Roncevaux. D. Sancbo
y est enterré, 18, 139. — Eustache de Beau-
marchais y arrive, 98, ià68. — Le prieur
de Saint-Jean-Pied^e-Port vient à Thépital
de Roncevaux, 178, 3760.
Ros. Voyei Joham Marin, Père Ros,
Rosal. La roseraie, après un combat, reste
sanglante, 384 « 4 4 30.
Rrecinglar. Les troupes de Texpédition fran-
çaise en Navarre ressangient leurs selles, 3 1 6,
4930.
Rbovb[rat], 338, 5097.
Rrua. Honunes de rue coml»ttant A Pampe-
inne, 338, 3687.
Ruan, ouvrier de ville. Aucun d*eux ne se veut
contraindre , 78 , 1 1 56.
Rumeu (Gami). Le chemin des pèlerins, à
Pampeinne, est ddaissé, 3oo, 4660.
Runa. Les révoltés de la Navarrerie pensent
faire passer un cours d*eau par les vignes,
338, 3676.
RuTz. Voyez Simon Rnytt (Don).
Sabaters. G. Anelier frappe un cordonnier à la
gorge, 334,363o.
Sagel. Eustache de Beaumarchais déclare que
si toute la terre le congédiait avec des écrits
scMlés,il ne pourrait rester, 176, 370$.
Sagelamens. Eustache de Beaumarchais pro-
met aux bourgeois des chartes en double,
i53, 3319. — Un messager des boui^ vient
au roi de France avec des lettres, 358,
4003.
Sageta. Grand nombre de flèches lancées dans
deux occasions, 346, 38o7*,334, SoSs.—Sire
Gaston envoie à Eustachede Beaumarcfaaisun
messager pour lui reconmiander de ne point
envoyer de flèches , 360 , 4o5 1 . — Flèches
portées sur des sommiers à la suite du roi
de France, 3o8, 4788.
Sagnar. Têtes, pieds, poings et doigts qui sai-
gnent, 314,4990.
Saiel. Sceau de Pampelune sur lequel est
sainte Marie; le roi Henri consent à ce qu il
soit rompu, 38, 546. — Il se le fait appor-
ter, 4o, 587. — * Il le prend et le fait mettre
en pièces, 43, 589.
Sal. Sel employé comme remède, 384, 443 3.
Salt. Voyez Marin d* Sait ( Don),
Salvador. Les ordres se rendent dans la Na-
varrerie priant le Sauveur qu*il lui prenne
compassion de ce peuple pécheur, 190,
3910.
Salvador ob Verattz, Tun des défenseurs des
bourgs placé dans la tour de la Teyllère,
164, 3535.
Salya Tbrra, Saura Tbrba, Sauveterre en
Béam. Eustache de Beaumarchais y vient,
98, i46i. — A la nouvelle delà mort de
D. Pierre Sanchiz, sire Gaston aurait voulu y
être, 368, 4i6i. — L*armée cc«nmandée par
728
TABLE DE L'HISTOIRE
Philippe le Hardi vient à Sauveterre, 3o8,
d8o3.
San Cernin , Sant Gerni, bourg de Pampeiune.
Sa malveillance à Tégard de la Navarrerie,
1 a » 1 44. — Cimetière des morts de Thôpital
devant Saint-Ccmin, i53. — Privilèges ac-
cordés à ce bourg par les rois de Navarre, 46,
643. — D. Pierre Sanchiz s y établit avec
D. Gonzalve Ibanei, D. Corbaran et d'au-
tres riches hommes, 63 , 911. — Les bour-
geois qui se présentent devant Estella devant
D. Pierre Sancbiz se disent envoyés par ce
bourg, 72 , io65. — D. Ponce Baldoin, con-
seiller des bourgs de Saint Cernin et de Saint-
Nicolas, adresse la parole à Eustacbede Beau-
marchais, 116, 1728. — Après avoir échappé
à la mort A la Navarrerie , Eustache se rend ,
avec sa suite, au bourg de Saint -Cernin,
120, 1811. — Après y être resté tant qu*ii
lui plut , il voyage en Navarre, 1 3 2 , 1 84 1 . —
Le bourg de Saint-Cemin, d'accord avec la
Poblacion, veut que Tarrêt d*£uslache de
Beaumarchais au sujet des fortifications de
la Navarrerie soit exécuté , 186 4. — On mes-
•
sager annonce à Eustache que les bourgs de
Saint-Cemin et de Saint-Nicolas ont défait les
machines, 1 a 4* 1 885.— Eustache rentre dans
le bourg de Saint-Cernin , où les habitants
faisaient sa volonté, i33, 301 3. — Un com-
plot ourdi contre lui transi re dans le bourg
^ de Saint-Cernin, i36 , 2o83. — Les riches
hommes et les habitants de la Navarrerie se
liguent contre les bourgs de Saint-Cemin et
de Saint-Nicolas, 166, 3397. — Hôpital de
Saint-Cemin, 163, 3491. — Noms des dé-
fenseurs de Talgarade de Saint-Cemin ,170,
36o5. — Sire Elustache et les bourgeois s'en
vont vers le bourg de Saint-Cemin, 180,3787.
— Le messager d'Eustache de Beaumarchais
annonce que son maître n*ose pas sortir de
fenceinte du bourg de Saint-Cemin, 234 1
3453. — D. Gontalve Ibanez propose aui
révoltés de la Navarrerie un plan pour la con-
quête de ce bourg , 348, 3863. — Requête du
bourg de Saint-Cernin à Philippe le Hardi,
356, 3984. — Le prieur de Saint-Gilles et
Gaston , sire de Béam , vont condnre des
trêves dans Saint-Cemin, 363 , 4076. — Gas-
ton apprend au roi de Fnmce qu'Enslache
de Beaumarchais est enfermé dans le bourg
de Saint-Cemin, sjp, 4 183. —-Pendant que
le eomte d'Artois et le sire de Beaujeu con-
voquent ienrs troupes, la trêve était violée
dans Saint-Cemin, ifêy^i^'jg, — D. Miguel
Periti de Zabal^ca metiirce Eustache de
Beaumarchais de le jeter p/it les pieds bon
du bourg de Saint-<}emin, %b90.
San Geli, Sant Giu. Le prienr de Saint-
Gilles mande anprês de lui Eostache de Beau-
marchais, 180, 3770. — Il se rend dans la
Navarrerie pour essayéh de rétablir la paix
entre elle et les bourgs, 183, 3793. — Il
s'abouche avec Eustache de Beaumarchais et
s'entretient avec l'abbé de Mont-Aragon, 188,
3887, 3888) 3907, 3913. — Les habitants
des bourgs prient que le prieur et l'abbé de
Mont-Aragon puissent rétablir la paix, '391 3.
—11 revient une autre fois dans la Navarrerie,
et confère avec les principaux de la cité,
190, 3933, 3935, 3936, 3937.-11 se rend
au Bourg et s'entretient avec Eustache de
Beatmiarcbais et les habitants, 3943*, 193,
3948. — Le roi Phib'ppe dit à l'un des bourgs
qu'il a envoyé le prienr en Navarre, 358,
399S. — Imbert, sire de Beaujeu, dit au roi
qu'il peut être renseigné sur les afiaires de
Navarre par le prieur de SaintGiUes, 358,
4019. —- Les messagers le trouvent à Pam<-
pelune,où il était venu pour savoir les choses,
360, 4037, 4o3o.— Sire Gaston de Béam de-
mande une trêve de quinxe jours pour le prieur
etlni, 484 5.— Crainte du prieur et des bourgs,
4o53. — Il entre dans les bourgs avec sire
Gaston, 363, 4o55. — Les ricbes hommes
s'engagent à faire la volonté du prieur, 4073.
— H les prie de mettre fin A la guerre, 4o8o.
— Il rentre dans le Bourg, 364, 4090. -*-
D. Piwre Sanchiz vient faire sa cour A sire
Gaston et au prieur, 4o93.-^Celui-ci revient
à Paris avec sire Gaston, 368, 4^175.
Sahc , ssANC. Sang courant comme du vin par
une cannelle, 382, 4388. — Sang répandu
par legaxon, 4391.
Sanchetx, Sarchitz. Voyez Perè Sanckiu,
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
729
Sanchetx , sancbits , sanchtz. D«s bourgeois de la
Navarreiie offrent trente mille sanchets an roi
Henri pour rompre Tunion des bourgs de
Pampdune , 38 , 587 .— - Les ricbes bommes
se plaignent d*étre payés en tournois au lieu
de sancbets, i44t si9i* — Us laccusent de
leur donnerdes poitevins pour des sanchets,
183, 38 1 4- — Prix du pain de deux deniers
élevé à deux sanchets, 3 1 o, 48 1 3.
Sarcho, roi de Navarre, à la bataille de las Na-
vas , 4 , 1 5. ~-^Son absence permet au roi de
Gastille d'envahir laNayarre, 8, loil. — Un
messager va le trouver, 10, 110. — Sancfao
•
revient dans son royaume ,13,137.— ^ y
voyage, i43. — Il fait détruire une tour où
Ton vendait du sel, i58.^— Sa colère en ap-
prenant que les chevaliers de Navarre, profi-
tant de sa réclusion k Tudeia, pillaient le
pays, i4 , 178. — Le roi .d'Aragon, D. Jayme,
vient le trouver, 187. — Discours que lui
tient D.Sancho, 190. — Réponse de D. Jayme,
1 6 , 3 1 1 . — Réplique de D. Sancho, 3 1 4. —
Sa mort en 1 334 , 16, ssS ; 18, en note. — Ses
bommes proposent son neveu pour lui suc-
céder, 335. — La mort de Sancho est an-
noncée à Thibaut, 353. — Privilèges do roi
Sancho en faveur de Pàmpelune, 48, 693.
Sangbo de LOS Arcos. Ses paroles au gouver-
neur D. Pierre Sancbix, 5o, 746.
Sancho de Vila? a (Don), charpentier, reçoit
l'une des algarades des bourgs de Pampelune,
170, 3631.
Sancbo lo ferrers, lun des défenseurs des bourgs
de Pampelune, 166, 356i. »
Sancho Mostara (Don), habitant de la Navar-
rerie de Pampelune. Il adresse des repro-
cnes À Eustache, 110, i664* — Il assiste à
la séance où les riches hommes et les habi-
^tants de It Navarrerie se jurent aide et amitié,
i56, 3389.
Sangt Jacme, Sant Jacmb, Sant Yaimb. Les
frères de Saint-Jacques en possession de la
charte d'union de Pampelune, 43 , 59s. —
Ils vont, avec D. Pierre Sanchix, à la ren-
contre d'Eustache de Beaumarchais, ioq,
1 5o4.— Le prieur de Saiot;Jaoques se lève et
vient dans la vingtaine pour essayer de réta-
BIST. DE LA GUERRE DE NAY.
blir la paix entre les bourgs et la Navarrerie,
173, s 638. — Entendant crier aux armes,
les habitants des bourgs sortent, les uns vers
Saint-Jacques, où l'on se battait, 300, 3o93.
— Du côté de Saint-Jacques les défenseurs
des bourgs sont repoussés, 303, 3137. —
Bourgeois et ouvriers crient de se porter à
Sain^Jacques, 383,4369. — Combat acharné
sous l'orme de Saint-Jacques, 438 1. — Le
prieur de Saint-Jacques demande protection
à Eustache de Beaumarchais , 386, 443s.
Sancta Clara. Le comte d'Artois et le comte de
Foix , à leur arrivée à Pampelune , vont loger
A Sainte Claire. 398, 465 1.
Sanoossa, Sangûesa. Voyez Amdt âê Sangossa.
Sant Cibrian. Les troupes de Toulouse , à leur
arrivée A Pampelune, vont à Saint-Cyprian et
^ préparent les tentes, 3oo, 4655.
Sant Cristopol , cri de guerre poussé par les
habitants de la Navarrerie , 306 , 3 1 89.
Sant Cristdfol. Sant Crbtofos. Saint-Chris-
tophe proclamé dans l'assemblée des riches
honmies et des barons à Pampelune, i3à «
3o45. — - Imbert de Beaujeu et Eustache de
Beaumarchah se portent sur cette place ,
3i4, 4895. — Imbert jure de la prendre ou
de mourir, ,4 900. — Personne n'en sort, et
l'avant garde voit que la place avait été éva-
cuée, àgoZ\ 3i6, 4905. — Elle est rasée,
4916.
Sant Denis. L'abbé de Saint-Denis assiste au
conseil du roi Philippe le Hardi , 93 , 1390*
Sant Franges, couvent de Pampelune. Eus-
tache de Beaumarchais consent à y écouter
les riches hommes, i4s,si83.
Sant Germa. Voyez P^re de Sant Germa.
Sant Jacme. Deux chevaliers français en route
pour Saint-Jacques de Compostelle viennent
, À Pampelune, 180, 3763.
Sant Johan , Saint-Jean-Pied-de-Port. Eustache
de Beaumarchais est reçu avec allégresse par
les habitants de cette viUe, 98 , 1 46s. — Le
prieur de Saint^ean, allant en Espagne, ap-
prend des nouvelles de la guerre civile de
Pampelune et vient dans cette ville, 178,
3746.
Sant, Santé Laurente, église de Pampelune.
9»
730
TABLE DE L'HISTOIRE
Les boiiirg«(»t y tiennent une conférence,
1.56, s4o6. — La tour Mir«ble est ûtuëe
devant, i(>4, 1S37. — Le prieur de Saint-
Gilles, Tabbë de Mont-Aragon, accompagnés
de frèries mineurs, entrent à Saint-Laurent,
190, S9A6.— Un habitant des bourgs va dans
Saint-Laurent et y donne Talarme, 193,
3975. — Eustacbe de Beaumarchais convoque
un parlement, dans Saint-Lanrent , S96,
4611.
Sant Micolad , i*un dea bourgs de Pampelune.
Les bourgeois qui se présentent à Esteil»
devant D. Pierre Sanchii se disent envoyés
par ce bourg, 72^ 1066. — Sire Ponce Bal-
doin, conseiller du Bourg, parie aux certes
de Pampelune, 1 14, 1737. — Un messager
annonce k Euslache de Beaumarchais que les
bourgs de Saint-Cemiik et de SaintrNicolas ^
ont défait leurs machines , 1 a4 , 1 886.— LeS
riches honmies et les habitants de la Navar- -
rerie se liguent contre les bourgs de Saint-
Gernin et de Saint-Nicolas, 1 56 , 3398.— Al-
garade placée devant Saint- Nicolas, 170,
s 600. — Les Toulousains et les Gascons
gardent toua ensemble le pbrlail de Saint-
NicolaSvSis, 3393. — D. Gonzdve Ibanez
propose un plan pour occuper les tours de
Téglise de Saint-Nicolas, 348* 386 1. — Re-
quête du bourg de SaintrNicolas à Philippe
le Hardi, 356, 3985.
Sant Père, Sant Peyrb ds Ribas. Les ré-
voltés de la Navarrerie s'en viennent tous ar-
més sur le pont de Saint-Pierre de Ribas, 388,
4488. — Le seigneur de Béam va se retirer
à Saint -Pierre de Ribes visiter les dames,
3oo, 4653.
Saut Sabastiah, port de mer du Guipuicoa.
Un messager va aniioncer au roi D. Sancho
qu'il a perdu cette ville, 10, 133.
Sant Yaimb, é^se de Pampelune. • Voyez
•Sauce Jacme,
Santa Cbcilia , église de Pampelune, Quartier
construit au-dessus ,13,1 48.
Sancta Gbagu, église de Pampelune, i64,
3533.
Sancta Maria, Santa Maria. Gortès assem-
blée», en 1 374, dans cette église, 48, 634.
— Guillaume Anelier volt ÏUutacbe de Beta-
marchais faisant^ k son arrivée» fa prière à
Sain^-Marie, 100, 1187. ' — Les gens de
SainterMarie s'imaginent qu'Eustache de
Beaumarchais n'avait pas le droit de faire
détruire des ouvrages de guerre, 116,
1753. — Ëustache de Beanmarchaia, ponr-
soivi dans la Navarrerie, veut s'y réfugier,
118, i8qo. — Il est nùeux accueilli dans le
bourg de Saint-Gemin , 1 30 , 1 81 3* — Une
ibis renfermés dans la Navarrerie, les riches
hommes convoquent un pariemeni dans
Sainte-Marie, i54, 335o« — Les révoltés y
prêtent serment lé lendemain, i56, 3377.
Santas , sants. Saints et saintes illuminés à Pam-
pelune, 198, 3o68.
Sants. Les révoltés de la Navarrerie jprent sor
des reliques que la mort de D. Pierre San-
chiz sera secrète, s66, 4 137. — Andier
déclare pouvoir attester un ùli sur les re-
liques, 3oo, 4656.
Santz. Voyez Miqud SanU Alavei et Pen
Santx.
Santz Espiritz. Eustacbe de Beaumarchais
comparé au Saint-Esprit, 90, i335. — Le
Saint-Esprit ne vent pas qu'Eustache de
Beaumarchab succombe sous les embûches
des barons de Navarre, i4o, 3i44.
Sargan, sergan, sergen. Le prieor de Saint-
Gilles envoie vers Eustacbe de Beaumar-
chais ses meilleurs serviteurs, 180, 3771.
— Eustacbe place aux portails des bourgs
de ses meilleurs soldats, 313, 3385. r— Un
soient nommé Guiot frappe D. Garcia, 118,
3364. -* Bons soldats combattant dans les
rangs des révoltés de la Navarrerie, 338,
3686. — Eustacbe de Beaumarchais enipie
un serviteur à maître Bertrand l'ingénieur,
35o, 3873. — Les soldats des révoltés deia
Navarrerie tiennent Eustacbe de Beaumar-
chais bloqué, 356, 3990.
Sarraziiu Menacés par les chrétiens , les Sar-
rasins pensent à se défendre, 36, 36 1. —
. Us sortent de Tunis pour assaillir les diré-
tiens> 38, 384. — Ils fbnt l'éloge dea Na-
varrais, 3o, 4o8.
Saumer. Sommiers dans la suite du roi de
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
731
Pftnce , 3o8 , A787. — Le roi part avec eux ,
313^1848.
SATâBic PRITOR. H ooQCoiirt à ia défense des
boargs deParopelune, 166, iSGi.
Sarenal (Benda). Bandes fines poor bleseares,
Sari. La reine Blanche convoque A Pampelnne
les sages de ia Natarre, i|&, 616. — Un sage
se lève dans le conseil des bourgs de Pam-
pdane et parle an peuple, 46 , 653. — Phi-
lippe le Hardi convoque ses sages, 83, 1 336.
-^ Il leur adresse la pande, 94, iSgi. —
Sage emmené de Toulouse par Eustache de
Beaumarchais, 98, 1467. — Le comte de
Périgord qualifié de sage, 396, 4693. —
Ânelier déclare sage cehii qui pensa à se sau-
ver de la Navarrerie, 3o3, 4708. -r- Barons
sages et d*élite dans un conseil de guerre,
3i3, 4864.
Savietat. Grande sagesse qoe montre Eustache
de Beaumarchais, 354« 3956. — La sagesse
est bonne en guerre, 356, 3965.
SâsAR, César. Son trésor, 93, i36i.
'Sconas. Javelines lancées au siège de Garayno,
334, 5o5i. Voyez Ascona et Escqho.
Secors. Les bourgs de Pampelune demandent
quand doit leur arriver do secours de France,
376, 43o4* — Le secours de France est à
Jaca, 993, 4559. — Eustache de Beaumar-
chais Tannonce, 396, 46 1 4.
Segeta. Grêle de flèches lancées dans une cir-
constance , 1 96 , 3o 1 1 . Voyez Sagêta,
Sela. Des chevaliers sellent leur dieval, 383,
4373. — Â un appel aux armes, on met la
selle aux chevaux, 3t>3, 4718. — Les
troupes de f eipédition de Navarre ressan-
glent leurs selles, 3 16, 493o.
Semder. L*armée royale couvre les sentiers»
3o8, 4789; 3i6, 4934.
Sembh cbl D^OARRrrz (En). 11 s*avance sur un
champ de bataille et blesse Peyret Carnero,
330, 3394.
SsMBfi DE ou DU GuRiiETE (Eo). Il proposc A
Eustache de Beanmardiais d*aller chercher
D. Corbaran, 336, 35 10. — Il est blessé de
deux carreaux d*acier i la figure, 336, 365 1 .
SeA^^omat (Don), bourgeois de Pampelune.
n assiste à une conférence dans Téglise de
Saint-Laurent, i58, 34i8.
Semeoar. Après le sac de la Navarrerie, on eût
pu y semer, 3o6, 4776.
SsuENEm. Voyez Père Semenejtz (En),
Seiierot cel d*Aranscs. n garde la tour de la
Poterne, à Pampelune, i64« 353o.
Semeteri. Les riches hommes de la Navarrerie
vont au cimetière 6ter les portes des gonds ,
3o3, 4697^
Sens dreitdrers, Sbtnnb, Seyruor. Philippe
le Hardi bénit Eustache de Beaumarchais et
le recommande au Seigneur rédempteur, 96,
i448. — Anelier invite à prier le Seigneur
de ne point permettre le retour des maux de
la guerre civile de Pampelune, 338, 37o5.
— - Il jure par le Seigneur qu*un jour les
juifs firent de grands ravages, 34o, 3733.
— Le sire de Beaujeu jure par le Seigneur
droiturier, 3 16, 4933.
Sens. Le sens est bon en guerre, 356, 3965.
Sesal. Un messager annonce A Philippe le
Hardi qu^Eustache de Beaumarchais n^ose
pas sortir de la censive de Pampelune , 334 «
34 s. — Les bourgs ni Eustache ne se sou-
dent pas que les riches hommes prennent
la rente, 384, 4436.
Sbta. Voyez Gnjralt de Seta (Don).
Setis. L*homme chargé de déterminer les places
au camp de Tannée française à Pampelune ,
donne une preuve d*amitié à D. Garcia,
3oo, 4658.
Seynal , seynnal. Signal montré sur le pre-
mier portail des bourgs de Pampelune,
383, 4394. — Les combattants rentrent
avec enseigne, 384 « 4419. — Us mettent
sur la voûte d une église le pennon portant
les armoiries d*Eustache de Beaumarchais,
386, 445o.
Seynerer, seynnerer, seynnorcr. Le seigneur de
Cascante se retire à part avec son porte- en-
seigne pour délibérer aux certes de Navarre,
113 , 1703. — D. Fortuyn sort avec son
porte - enseigne , a86 , 4464» — Les sei-
gneurs de toute la France suivent Philippe
le Hardi en Navarre, 3o8, 4785. — Guil-
laume Isarn, porte-enseigne d^Eustache de
92-
732
TABLE DE L'HISTOIRE
Beaumarchais, est blessé au siège de Men-
davia, 3i8, Agda. Voyez GonfairoRer,
Seynna. Philippe le Hardi prévoit l'urgence
d'envoyer à Pampelune son enseigne à la
fleur de lis, 334, 3469. — Un combattant
des bourgs de Pampelune met Tenseigne sur
le premier portail, 283, 4394. — Les ré-
voltés sortent de la Navarrerie avec Ten-
seigne, 388, 448g. — Grand nombre de
belles enseignes dans Tarmée française en
Navarre, 296, 46o3; 3 10, 48o8. — Voyant
dans leurs murs Tenseigne d'Eustache de
Beaumarchais, les habitants de Mendavîa
sentent croître leur épouvante, 3i8, 4948.
Seynnalat. Hommes rangés sous des enseignes,
390, 4549.
Sbthhe dbls Gascos. Cuisine de sire Gaston
placée è la portée d*un trébucbet, 360,
4o34.
Seynnera. Le menu peuple de la Navarrerie
sort enseignes déployées, 388, 4487; 290,
45 1 4* — Nombreuses enseignes déployées v
3o4t 4731. — L*armée française va à Pufii-
Castro enseignes déployées, 33o, 4983.
Seynnor. On ne doit pas se révolter contre son
seigneur, 363, 4o83. — Sire Gaston dit à
D. Pierre Sanchis que sa nature a voulu éta-
blir les droits de son seigneur, 364» 4 103.
— Il ajoute que s*il aime son seigneur^
Dieu Taimera, 4io3. — Des assassins per-
cent Martinet d'Eussa sur son seigneur,
268, 4i54. — - Folie de celui qui fait la
guerre à son seigneur, 28S, 4454*
SiCAETZ, prieur de Sainte-Marie de Pampelune,
va à la douzaine de la Navarrerie, et la dis-
suade d obéir aux ordres du gouverneur,
116, 17S6.
Sil. Provisions renfermées dans les celliers de
la Navarrerie, 212, 3274. -— Nombre de
silos ouverts au sac de Pampelune, 3o4t
4740.
Sil vent. Des soldats crient aux «fines, 2o4>
3i56. Voyez ^irven,
SuiBNiTZ. Voyez André Simeniti,
Simon , Stmon Rdttz. Les barons le représen-
tent à Eustache de Beaumarchais eomme
chassé de la Castille, is8, 19S9; i3s.
1 998. — Il assiste aux corCès du châtean de
los Arcos, i3o, 1993. — Jean Alfflknse et
sa troupe ont la permission de courir sus à
D. Simon , 1 33 , 203 s. — Beaucoup de gens
marchent contre lui, ao34. — Eustadiede
Beaumarchais annonce aux riches hommes
et aux barons qu'il en a reçu un message,
i34« 3o53. — Un Navarrais tient un conci-
liabule avec lui et D. Lope Diez, 1 36 , 3066.
— Eustache dé Beaumarchais invite les ba-
rons de Navarre à se rendre sans lui auprès
de D. Simon Rnyz, 1 38 , 3 100. — Il conftre
avec D. Lope dans un pré, 1 4o , 3 1 s3. — Il
arrive à Pampelune avec lui pendant la
guerre civile, s 10, 3361. — Les révoltés
de la Navarrerie le prient de demander des
trêves A Eustache, ce qu*ils font, 1 1 3 , 3365 ,
3367.
Simon Cabitat, bourgeois de Pampelune. Il
assiste à une conférence tenue à Saint^Lau-
rent, i58, 34ii.
Simon MAitanus (Don), charpentier, nommé
parmi les "défenseurs des bourgs de PUn-
pelune, 168, 3571.
Simon Valbr. Lope Diez se rend auprès de lui,
l33, 3036.
Singlar. A un appel aux armes, on sangle les
chevaux, 3o3, 4718.
Sirven, sîrvent. On entend à Zizur maint sol-
dat jouer et s'amuser, 66 , 96 1 . — Adam
d*Oarrits va avec plusieurs serviteurs détruire
Touvrage des bourgs, 76, 1119. — ^
aerviteurs de la Navarre s^aasemUent pour
délibérer sur fétat du pays, 78, 11S9. —
Les soldats des bourgs apportent de Teau
pour mettre en la Gaiée, 196, 3o36. —
On peut voir les s<^dats s^écarter et présen-
ter des carreaux, 198, 30S7. -* A l*eppel
des sentinelles, les soldats vont s*armer,
3 14 » 3319. -^ Les soldats de la Navarrerie
en sortent, 333, 36o8. — Us entrent dam
un complot contre les rignes de leurs adver-
saires, 34o, 3714* — Eustache de Beau-
marchais est appelé sénateur du roi, s55,
3987. — Philippe le Hardi ordonne k Im-
bert de Beaujeu de mander les soldats pour
aller en Navarre, 374, 43^9. — Sc^i^tné
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
733
80118 Tonne, 9S6, ik^i* — > Soldats à pied
se déanenant mai au sac de la Navarrerie,
3o4> ijàb, — - Soldats k pied dans Tannée
de Philippe le Hardi, 3o8, 48o6. — Des
soldats erient aux annes, 3i6, 49 aS.
Sirventa* Les servantes des bourgs portent de
Teau pour mettre en la Galëe, 196 , 3o96.
So. Au premier brait, le peuple de la Niivar-
rerie sort bors des portes, so4, 3i63. —
Retraite bruyante de Tannée française de-
vant Garaynno, 336, 5o74*
Sobranceria. Énormité des riebes bommes de
la Navarrerie, 276, &381.
Sobransers. Le seigneur de Saint-Cbristophe
insolent à Tégard de la reine, 3i6, 4919.
•— Eustacbe de Beaumarcbais se promet de
triompher des défenseurs de Mendavia,
4939. — Il y en a de terribles qui chassent
les assaillants, 3 18, 4967.
Sobredens. Monreal, château de Navarre, em-
barras pour Tannée française, 3s6, 5o8o.
Sobreseynal. Nombreux panaches dans Tarmée
de Philippe le Hardi en Navarre, 3 1 o, 48 1 o*
Soler. Urgence de garnir les plates-formes des
bourgs, 166, 3549. — Destruction de mainte
plate-forme par les pierres que Tou y lance,
9i4, 33 1 4* — Les pieniers de Pampelune
renversent des hauts de maisons, 388, 4467.
— *Un messager annonce au roi Philippe que
les révoltés de la Navarrerie ont abandonné
les plates-formes, 3io, 4823. — Pierres
lancées des {dates-formes ouvertes de Men-
davia, 328, 4966.
Sonet A Punicastro, le pays retentit du bruit
des trompettes de Tarmée française, 3ao,
4990.
SoARiBUBBU. Les habitants de la Poblacion y
vont mettre le feu , 1 94 * 3007.
Soudader. A Tappel des sentinelles, les soldats
de Pampelune vont s*armer, 3 1 4, 33 19. —
Eustacbe de Beaumarcbab mande les soldats,
s86 , il 44 1 • — Les barons soudoyés campent
A Sauveterre, 3o8, 48oS. — Les soldats ne
trouveot pas de quoi vivre pendant Texpédi-
tion de Navarre, 3is , 4843. — Des soldats
crient aux armes, 3i6, 4928.
Tabla. Les révoltés de la Navarrerie apportent
des tables pour leur servir d*écus, 338,
3543.
TAcoNsaA. Les riches bommes sortent de Pam-
pelune et vont se poster vers la Taconera ,
198, 3o44.
Tapailla« D. Pierre Sanchiz se rend dans cette
ville, 60, 883.
Tamboret Batterie de tambours pour appeler
aux armes , 3os , 47 1 5.
Tapia. Moulin environné de revêtements en
terre, 332, 3589.
Tayllada. Les révoltés de la Navarrerie font des
abatis, dansTidée que Teau diminuerait au
moulin, 338, 3678, 368 1. — Tranchée c^-
rée par les riches hommes pendant les trêves,
376, 4383.
Tatssomar. Vc^ei Miqud de Tayuonar,
Tbbas. Eustacbe de Beaumarchais y fait em-
prisonner un certain nombre ieè révoltés de
la Navarrerie, 3oG, 4771.
Tenda. Les troupes de Toulouse commencent
A préparer les tentes, 3oo, 4655. •— Tentes
sur des sommiers A la suite du roi de
France en route pour la Navarre, 3o8,
4787.
T^MPtB. Philippe le Hardi déclare A son conseil
qn*ii tirera Eustacbe de Beaumarchais de la
fïicbeuse position où il est, dût-il lui en coû-
ter tout Targentdu Temple, 374, 4367.' —
Chevaliers du Temple dans son armée , 3o8,
4799-
Terminât Les combattants des bourgs reculent
jusqu'aux limites, 390, 45 17.
Terra. Mur de terre A Pampelune, 348, 3837.
— Les révoltés de la Navarrerie arrêtent de
creuser la terre pour miner les bourgs, 3853.
-r- D. Guyralt de Seta fait monter sur la Ge-
lée des poutres qu*il couvre de sarments et
de tenre, 353, 3910. — > La tour de la Calée
remplie de terre A moitié, 3915.
Terrer. Les révoltés de la Navarrerie sont dé-
734
TABLE DE L'HISTOIRE
traits , morts et bannis par les «terres, 3o6 ,
3779.
Tesau de César. Voyex César,
Tesanr. Trésor du roi de France porté sur des
charrettes, 3o8> 4786.
Tetllbra (La tor de la), i Pampelaae. Cette
tour est donnée à qoatre bourgeois, j64,
Tbibald bl smoiido, Tibalt, Thibaut II, fils
aine et successeur de Thibaut le Grand, 94,
335. — Louis IX Temmène outre mer, 344.
— Voyant à Tnnis ses hommes perdre con*
rage, il crie Navarre et va s'armer, a8, 394.
—Il rallie ses gens, 3o, 4 16.— Sa réponse A
Louis IX, 3o, 439. — Il meurt en 1 970, 3s,
note 3. Voyez Nanarra, Navarr (Lo m).
TiBALT, TiBAUTz , Thibaut le Grand, comte de
Champagne et de Brie, est appelé à succéder
à D. Sancho, son onde, 18, 3^5. — H part
pour la Navarre, son entrée à Pampelune,
80, 335. — Fétee à son couronnement, lar-
gesses faites aux jongieurs, 371. — Prospé-
rité de son règne, éloge de ce prince, 975.
— Ses poésies, 384. — Le roi de Castille
baise la main au roi Thibaut qui lui avait
promis sa fille, 33 , 3oo. — Il est forcé de
la donner malgré lui au comte de Bretagne,
3o3. — Il entend que Thibaut lui baise aussi
la main , 3i 1 . — Thibaut règne comme un
bon roi, 34 , 33 1 . — Sa femme étant morte,
il se remarie, 34 ,53 3. — Il meurt, 338.'—
La construction du palais d*01az lui est due,
98, i48o.
Tinal. Gourdins employés pendant la guerre
civile de Pampelune , 38a, 4373.
TiB, Ttb. D. Gonzalve Ibaâez dit à D. Pierre
Sanchii que son neveu, D. Garcia, ne sorti-
rait pas pour ce royaume , 66 , 964.
Tirar. Grand nombre de flèches tirées au siège
de Garaynno, 334, 5o53. Voyex Trwyre.
ToLBDO. Rodrigue, archevêque de Tolède, as-
siste à la bataille de las Navas, 4,38. — To-
lède au pouvoir du roi de Castille,. 138,
1956.
ToLOSA, ToLOTSA, Toulouso, patrie de Guil-
laume Anelier et de la femme de D. Sancho
3 , 4 , 1 6. — Toulouse au pouvoir du roi de
France, »4, 339«^- Eustoche de Beanmar-
chais se rend de.Phris A Toulouse, 96, 1 448.
— n en sort pour aller en Navarre, 1 453.—
Les sentinelles des révoltés de la Navanerie
crient A ceux des bonrgsde reloamer A Toih
louse, 339, 3594. — Lecomta d'Artois et
le sire de fieanjea s*en viennent A Touknite,
976, 4375. — Les troupes de Toulouse, à
leur arrivée A Panipehme, vont vers Saiot^^y*
priea et préparent les tentes, 3oo, 4654-
ToLSA, ToLSAN, le pays toulousain. Eustache
de Beaumarèhais y nuûotenait la paix, 99,
i364« — Le roi loi envoie un measager dans
ce pays, 1373» — Philippe le Hardi donne
le commandement du Toulousain A fmbart ,
sire de Beaiiyen, 974, 4356.
ToLSA. Les Toulousains gardent, avec les Gas-
cons, le portail de Saint-Nicolas de Pampe-
lune, 913,^3394. — Des révoltés de la Na-
varrerte appellent Guillanme Isara Tomloa-
MUA^944, 3794.
TOMAT. Voyez Semen Tomat [Don).
ToROBiis (£1 aeynne de)* Le seigneur de Ton-
neins fait partie de Tarmée française envoyée
en Navarre, 396, 4597.
Tor, torr. Eustache de Beaumarchais signale
aux certes de Navarre les tours âevées par
les bourgeois de Paaspelnne les uns contre
les autres, 113, 1699. — Les vingt des
bourgs commandent A garder les tours, 160,
9465. — Tours des bourgs mises en état de
défense et confiées A des bourgeois, 9467;
163 , 3474, 348o, s485, 9490, 3496, 95oi,
95o5; i64, 95o8, 35i5, 3533, 3538,953s,
9537; 166, 354o, 3544, 3549, «553, 9559,
9569, 9567; 168, 9579, 9377, *585, 9588.
— Le péril dans la tour de la Galée, 169,
9473. — Tours établies par les vingt de Pam-
pelune pour batailler, 1 70 , 3699. — Propo-
sition aux habitants des bourgs de détruire la
tour, stils veulent abandonner Eustache, 186,
9874. — Ë^ir du prieur de Saint-Gilles
de conserver les tours de la Navarrerie, 1 90,
9933.— Eustache de Beaumarchais va d\ine
tour A Tautre, 196, 3o99. — Les défenseurs
de la touftde la Galée renversent la maison
du veilleur, 1 96 , 3o3o. — Eustache de Beau-
DE LÀ GUERRE DE NAVARRE.
735
Biarcbatf va A la Poblaeion regarder les tours,
3o3$» — Gri des hemmcs des viUes de Pam-
pelune qui veillaient les tours, 206, 3174.
— ' Ou voit tendre des arc9 et plus d*uD car-
reau descendre de la tour du moulin du Ma-
çon, 3 1 o, 3 a 4a.— Arespiration des trêves, les
sentinelles des tours crient aux srmes, 3i4,
33o5. — Tours tranditopar les trébuchets,
334, 3478. — La sentinelle delà tour pousse
le même cri, 336, 3^i5.<— Grêle de pierres
qui tranche les tours, 336«3665u — Les
sentinelles de la tour se crient des injures,
34o, 3710. — Les défenseurs de la Galée
descendent de la toftr du portail , mais se
montrent mauvais, 346, 38 »8, 3833» —
D. GonzaWe propose un plan pour s'établir
sur les tours de Téglise de Saint-Nicolas,' s 48,
386o. — La tour de la Galée tremble des
coups de trébucbet, 333 , 39 1 4. — Défense
de se montrer aux tours du Bourg, a68,
4 1 63.— -Reproche aux révoltés de la Navar-
rerie d^avoir fait des tours contre leur mai-
tresse, 373, 4s37.— -Les habitants de la Na-
varrerie guettent toute la nuit par les tours,
380, 4363. — Les trébucbets brisaient les
tours, 4364. ^- Archers tirant des tours,
286 , 4555. — Les touriers des tours appel-
lent aux armes, 388, 4479. — Un messager
annonce à Philippe le Hardi que les révoltés
de la Navarrerie ont abandonné les tours,
3 1 o , 483 3.— Destruction des tours de cette
ctlé, 4838. — Les tours du fébn doivent
être détruites, et celles des révoltés de la Na-
varrerie le sont, 3i4, 4876, 4879. Voyez
Campana, FiHa, Gedea, Nova*
Torcha^Saints et saintes, à Pampelune, illu-
minrs de torches, 198, 3o66. — > D. Gon-
salve ordonne aux révoltés d*allumer des
torches, 3o3, 4690.
Tom. Balistes de tour, 1 96 , 3o 1 5 ; a 1 u, 32 i 5.
— Gens chargés de tourner les manivelles
de machines de guerre, 170, 3604 , 3610,
3637. -^ Le tour d'une baltste apportée par
les arbalélriers des bourgs de Pampdune se
tend, 843 , 3751, 3763.
Tomes. Crainte des rkhes hommes de se voir
enlever les châteaux pour des tournois, 1 4 3,
3364. — Les riches hommes se plaignent
qu'Eustache les paye en tournois, 1 44, 3 1 9 1 .
ToBOiWS» Tourangeaux dans Tannée de Phi-
lippe, le Hardi ,^3o8, 4793.
Torr ah escales, nuRine de guerre élevée par
les révoltés de la Navarrerie, 70, 1039.
Torreîs, torrer. Eustache de Beaumarchais ra-
nime les gardiens des tours, 196, 3o33.— Cri
des tonriers au point du jour, 3i4, 33i6.—
Us appellent à une sortie, 333 , 36o4.-^ Ils
sonnent les xsloches à cet effet, sA, 4479.
Tors , Tours en Touraine. Eustache de Beau-
marchais doone aux barons et chevaliers de
la Navarrerie cinquante mille tournois de
Tours, 106, 1683.
TorturerS. Le roi de Castille, bourreau des ne?
veux de Philippe le Hardi , 4 10 , 4837.
Trabuquet Les habitants de la Navarrerie élè-
vent des trébuchets contre le bourg de Salot-
Gemin , 46, 647. — On. ne doit pas en éle-
ver dans une ville contre une autre sans ordre
du seigneur, 657.— Des bourgeois des bourgs
demandent à en élever, à Texemple de leurs
adversaires, 73 ,1070. — Eustache de Beau-'
marchais expose aux certes de Navarre que
les bourgeois de Pampelune élèvent les uns
contre les autres des trébuchets, 1 1 3 , 1 698.
—•Bourgeois chargé de guider un trébucbet,
170, 36o3. — On peut entendre les trébu-
chets détendre, 196, 3oi3. — Trébuchets
lançant des pierres de trois quintaux ,334,
3477* — Couronnement de la Galée tranché
|>ar les trébuchets, 363 , 39q3. — A l'arrivée
de la pierre du trébucbet, les assiégés se
mettaient dans la Galée, 3911. — Embarras
des trébuchets des bourgs ,3931 . — Cuisine
de sire Gaston placée à la portée du trébu-
chât des bourgs, 360, 4o33.*-Il se détend
très'vite, 4o3S. — Défense au Bourg de dé-
tendre aucun trébucbet, 4oSo; 368, 4i64>
—Les trébuchets recomgiençent à tirer, 376,
43oi. -— Tours ruinées par les trébuchets,
380, 4364. — Euvoi de trébucbet à D. For-
' tuyn Almoravit , 388 , 4473.~Le connétable
de France £ût observer à Eustache de Beau-
marchais que le trébucbet ruine le portail
. etilepeneon.deGaraynno, 336, 5o64.
736
TABLE DE L'HISTOIRE
Tnchw, IracboT, trafaor. Les traître» de la
NaTBmria toumeot Im eogini, igi, A56g,
— Euitiche lie Beaumarchais anDonce dau
le pariement de Sainl-Laureot qu'il tirera
TCDgeanee des traitres fficrëants, *96,d6i5.
— ^Suj^lice des traîtres de la Navarrerie,
3o6,i-]bi., — EuUacbe de Beaumarchais
v« les eiamiuer, 176!. — Anelier loue Dieu
de leur fuite el de leur supplice, Â778; 3ii,
185j. iSSt. — Un messager annonce à
Philippe le Hardi Is Tuite dei traîtres voleora,
3io, 4Sig. — Vivres empoisonnés par Im
traîtres de Saini-Christophe, 3i6.4gi3. —
ftésolation de prendre Mendavia et les traî-
tres meurtriers, 4gi3.Vojei Traj^doi.
TnapiNA. Les croisés arnient i Trapaoa en
Sicile, 34, i83.
Traus. Maître Bertrand Tait porter des poutres
pour serrir de Uarenes, a5o, 3884> —
D. Guyralt de Seta fait monter de grande*
poutres sur ta Galée, iii, 3go8.
Tranii. LBaéquipagesderannéefrançaiscs'ea
retournent eu France, 3ti, 4818. — Ils
vont i Funicaatro, Sio, 4981.
Trajcio, Trahison ta et court de tons cAtés,
igd , 4S78- — Dieu est prié d'abaisser trahi*
san,33i,5oi5.
Traydos. Les habitants des bourgs prennent
l'armée mjale pour lea traîtres de'la Navar-
rerie igS, &i3i. — Joie de l'armée fran-
çaise en Navarre, d'avoir chassé lea traîtres,
3a6, 6079. Voyei Tracftoj.
Traynar. Eusiache de Besuinarebsis fait traî-
ner certains des révoltés de la Navarrerie,
3o6, 4770.
Trayre. Grand nombre de traita lancés an siège
deCanjuno, 3i4, 5o5i. Voyei riror.
Trega, treva. Coaditionsaui(|udles on pouvait
garantir des trêves pour cent ans à Pampe-
Inné, igo, igSs; igi, 3g54. — Lope Diet
et sire SimOn demandent des trêves k £ns-
uche df Beaumarchais, an, 3i66, 3i&g.
— A l'expiration des trêves, les sentin^es
crient aut armes, 1 14 , 33oi. — Trêve de
qninse jours demandée par sire Gaston, »o,
io46. — Sire Guton de Béam dit au ba-
rons qne le* bourgeois veulent lenr donner
des trêves, 361 , 4o68. — Les trêves prises,
il rentre au Bourg avec sa compagnie,' 407S.
—Philippe le Hardi est informé de ces trê-
ves, S70, 4i8S. — Ruptarede ces trêves, '
176, 4s8o, 4a83, 4i84. — Ensuite de
Beanmarcbais déclare ne pas vonloir de trê-
ves, 4a86.
Trepei. Trépied de cbaudren tranché par nue
pierre, 360, 4o38, 4o4i-
TaiNiTan. Eustache de Beaumarchais dit ani
chevaliers et aux boni^eoi* que la Trinité
vent qu'ils se vengent, 99a , 4537- — Celui
qui est Trinité considère le droit , le loit et
les péchés. 394, 4ir;3.
Tupi
sbittii
et venir la chatte dwrière loi jusqu'à la Tri-
perie, i44, 3774.
Tnipsat (La lorr del). Ses défenseun,- 168.
«573.
IVompa. Sonnerie de trompettes, i3o, 3578.
— A Mendavia, le pays retentit du bnùl
des trompettes de l'armée francise, 3)o.
4990. — Sa retraite de Gaïaynno avec trom-
pettes, 3)6, S074.
Trompadoa. Eustache de Beanmarcbais sort
avec des trompettes, agS, 46)5.
Tromper, Ironpar. Appel aux armes à son de
trompe, 3oi, 47>4- — Bruit de tronqMles
dans l'armée frKiçaise en Navarre, 3o4,
47»5.
Troter. Les goujats brident les ronssins , 3o4 ,
4710. — Ils menreot de (sim dani l'expédi-
tion de Navarre, 3 1 1 , 4843.
Tddeli. Le roi D. Sancho se retire dans cette
ville, i4, 173. — Le roi d'Aragon, D.Jayme,
vient retrouver, i84> — D. [>ierre ^ndii) y
va, et y séjourne longtemps, 60,877,879.
— D.Garcia déclare ne pas <otdoir,loidoan4t-
on Tndela, que ses confédérés soient trabis,
154,337).
ToHATK. Voyez JekoA de Tunaya.
Tuain. Saint Louis et les croisés arrêtent
d'aller dans cette ville potir la conquérir, a6,
35 1. — Les Ssmainss'y réfiigient,'364. —
Les chrétiens ne songent pas i l'essiégei,
365. — Le roi de Tunis se réjouit en voyant
les chrétiens camper loin de la rille, 368. —
DE LÀ GUERRE DE NAVARRE.
737
Apprenaat qa^ils voulaient la bloquer, les al-
caîds convoquent les Tunisiens musulmans,
98, 3a8. — Os entrent à Tunis, 383.—- Ils
attaquent les chrétiens en criant Tunis, 38a.
— Bs retournent vers cette ville , 3o , 4 1 3. —
S*ils eussent fait du bruit, ils Tauraient prise,
33 , ii(9. — Le roi Charles j vient pour voir
saint Louis après sa mort, 463. — Le roi de
Ubeda, 4, 18; 8, en note, col. a.
Uc CKL in MoiiTLAdij(ED). Il reçoit en garde
le portail dit del ChapUel, k Pampelone, 313,
3387.
(Jeu (JUancd"). Blanc d*œuf employé comme
remède, 384» 4433.
Ueyll. Un écuyer est frappé par ToBil d*un car-
reau d*acier, 386, 4457.
Unamens. Union des bourgs de Saint-Gemin
et de Saint-Nicolas, 356, 3986.
Urdiano. Voyez Martin d'Vndiano (Don) et Père
dUndiano lojove [Don),
Unguens. Onguents pour blessures , 384 >
4433.
Unitats. Unité de Pampelune au temps du roi
u
Tunis envoie des messagers aux barons croi-
sés, 34 , 464. — Quand il va A Tunis, Thi-
baut II laisse le gouvernement de sa terre à
son frère, 36, 49S.
Tûrmens. Joie de Tannée française, après la
prise de Ganiyno, d'avoir jeté les traîtres
dans les tourments, 336, 5079.
TuREiLLES. Voyex Garcia de TunilUi (En).
Thibaiil n, 36, ^09. — Les habitants de la
^verrerie arrêtent de la rompre , 5 1 4* — Us
s'adressent au roi à cet effet, $19. — Le no-
taire sire Jean Peritz Alegre Tavait écrite, 38,
639. — - Michel Peritz de Zavaldica signalé
comme un ardent adversaire de Tunité, 534.
-^Le roi consent à la rupture de Tunité, 546.
— Elle se défait, 43 , 597.-*Unité entre le
Bourg et la Pobladon, 46, 649. — Un bour-
geois des bourgs propose de mettre le feu
à la Navarrerie, du moment que Tunité est
rompue, 46, 664- — Les machines de guerre
enfermées dans la douzaine avant Texistence
deTuDion, i34« 1879.
UiuTz. Voyes D. Garcia Martiniu dVriu.
Val de Foiliola. Désordres dans ce pays avant
Tarrivée d'Eustache de Beaumarchab en Au-
vergne, 88, i3i3.
Val Bibera. Triste état de ce pays avant Tadmi-
nistration d'Eustacbe de Beaumarchais, 38,
i3ii.
Valatz, Guillaume Isam se met A la tète d*un
pont, sur un fossé, 344* 3793.
Valedor. Bésolution d'envoyer en Navarre les
vaillants de France, 373, 434o.
Valbr. Voyez 5intofi Voler,
Valbpx Voyez Irat de Valeri,
VaSal. Nombre de vassaux, à Pampelune, com-
battant et frappant, 383, 4396.
Vsyll. La vallée, à Punicastro, resplendit de
rédat des armes des troupes françaises, 33 o,
4985.
Vedel. Veau rôti destiné à empoisonner Tar-
HIST. OB LA 6UBBRB OB NAV.
mée française devant Sain^Christophe, 3 16,
4909.
. Venabie. D. André de Marça est blessé à la
figure d'un ooupd'épieu, 303, 3i3 3.— ^Des
combattants s'arment d'épieux, 383, 4373.
Vbraytz. Voyez Salvador de Verœjrtt,
Verga. Trente personnes employées à baisser la
verge dfun engin. 170, 3616. — Des com-
battants en font ailleurs autant, sSo, 3567.
Verge. Philippe le Hardi jure par le Seigneur
qui naquit de la Vierge la nuit de Noël, 334,
3484.
Verger. Combat acharné au verger de l'autre
côté du pont neuf, à Pampelune, 336, 3655.
* -^ Sortie des habitants des bourgs dans le
verger, 378, 4337.
Venait veyrial. Le consul général de toute
la Navarre se tient au château de los Aroos,
93
738
TABLE DE L'HISTOIRE
en face de la vtniktt, 1 3o, 1 979.— Verrih^s
de Pampelune troncfaéei pu les IrébueheU,
siA,3478;i8o,i36j.
V«rlut. Vertu Ihirapeuliqoe du roi de France,
3S6, 3978; 16S, 1174.
Ve^U. Une «MliiMlle tire une pierre qui va
frapper EUutache de Beaumircbaù , igi,
VeyIUdor. La mtiMn du veillenr det bon^.
i PampdOroe, prend feu, 196,3018.
Veiis. La plui périlleiue dea guerre* eit
edle qui a lieu entre deux Toinna, i38,
3696.
Vit. L'amie franfaiie en roule pour Uenda-
via court lei routes, 3 16, ig»i.
Via fora. Appel aux annea, 18S, ih6>-
Vianda. Nourriture, en abondaBce, en^miaon-
née par lei habiUata de Saint-Christophe,
3i6, 4909, 4913.
Viander. Carreaux rapides entre les msins des
habitants de Hendavia, 3i8, tgSi. —
Pierres lancto par eux comparées à la foudre
fojageuse, 1957.
ViGUs. Vojei Domiajo Fimri.
Vie]4lB (Fontans). Les habitants des boui^a y
«ont, 361, 4399.
Vila. On ne doit pas élever de machines de
guerre dans une nlle contre une autre sans
la permisiian du seigneur, 5o, 739- — Le
gouverneur sort de la liHe de Psmpdnne
pour entrer dans le Bourg, 5i , 753. — Lei
habitants de la Navurerie s'imaginent que .
s'ils pouiaient avoir D. Garcia poiv défendre
la ville contre le Boni^, ils seraient invin-
cibles, fbi. — Le« habitants de la ville
vo^nl entrer D< Garcia av«c leurs envoyés,
mènent grand'joie, Si , 790. — La ville se
lie avec D. Garcia, 798. — D. Pierre Sonchii
tient conseil avoc les habitants des villes pré-
sents, 58, 8i3. — Un bourgeois des bourgs
demande d'y faire dei engins, puisqu'on en
fait dkns l'autre ville, 70, lOiA- — Dé-
sordre dans toutes les vUles principaka ,
76, ii&o. — Les villes loient leur saini
dans l'envoi d'un gouverneur par le roi de
France, 78. iiSt. — Les Castillan* en-
tré* dans Muidavia prennent la ville, 8^,
I *5o. — Le* halûtants de la viUo de Saint-
Jean font GUe i Enstacbe d* Beaunir-
chais, 98, ii63. — Il voit l'animoaité qui
eiiaiait entre les villes dont se ««mposait
Panipelune, i475. — D. Pierre Sanehii fùl
dire i Eustaebe de Beaumarchais que les
babîtatt* de cette ville (de la Navarrerie)
éluenl le* reoranniandéa de D. Garcia, too,
i5o8. — Enstacbe de Beaumarchais ex-
prime le dédr de pouvoir rétaUir la paii
entre lea villes, lâii. ^ Convocation d«a
plus avisés des bonnes villes aux oortès J^St-
tdla, 109, 1537. — Les riUes de Navarre
y prêtent serment à Enstacbe de Beanmar-
chais, io4> iSGo. — Faits et dits arrêtés
par les bonnes ville*, i3s, 1009. — Plan
calculé de façon à mettre aux maina des
barons les villes de la NcvaTre, i36, 1079-
— Le* bourgeois de Pampelnne annoncent
qu'ils manderont d'armer dans la ville cinq
cents hommes, et ils le font, it6, I33i.
— Les bourgeois de* bourgs dierchent 1
rassurer Eusiache de Beaumarchais en lui
annonçant qtfils ont une forte ville, i5),
i3i6. — Les habitants de la ville de Pam-
pelnne mandés et r^pelés pour une coofé*
rence, i5i, s35i. — S'il* veident aider le»
riches hommes, les bourgs et Eustache de-
Beaumarchais sont perdus, *357. — Le
peufJe aminé aui richee hMnmes dans U
ville le bien et li nottniture, i36i. — Dé-
fense de la ville de hrapelane organiaée par
les vingt, 170, 1618. — Deni religieax lei
exhortent à ne pas souffrir que le pécbé y
soit puissant, 171, i6ii< — Notables de b
ville dans la Navairerte, i653. — Le prieur
de Saint-Jean éprend que les vUle* de Pam-
pelnne sont dans l'inqaiétude, 178, 1755.
— Deui chevaliers français ranarqnent le
désordre qui y rè^e, 180, 3761. — Gt*nd
bruit et vacarme que l'on y entend au débnt
de la guerre, 3788. — La prieur de Saint-
Gilles exhorte l'abbé de Mont-Aragoo à
s'abouefaer avec lea bourgeras de U ville,
i8t, 3836; 186, 3863. — Dettmction des
portails de la ville demandée i ses habî-
Unts, 3858. — Le prieur de SainbCillee
DE LA GUERRE DE NAVARRE.
739
mamle les meiliean de ceax qui étaient en
ville, 190, sgaS. — Eustadie de Beaumar-
chais cause de la joie à la YiUe, 198, SoGg.
— Il fait observer au conseil des bourgs que
le peuple de la ville sort des portes, aod,
3i63. «— Cri des hommes des villes qui
veillaient les tours de Pampelune, 906,
3 174* — Les chevaliers de la Navarrerie
sortent de la ville, aie, 3a4o. — Sortie du
peuple des villes , a U , 33a 1 . — Les bour-
geois des villes arrêtés devant Eustache de
Beamnarchais, aao, 34oi. — Les riches
hommes et les chevaliers sortent de la ville,
aa8, 354 1* — Les pierriers tirent dans les
villes, a36, 3663. -— Les habitants de la
ville font une sortie, 3674. •— Ils sortent en
grand nombre pour couper les vignes de
leurs adversaires, a4o, 3737; a 4a, 3768.
— Les chevaliers qui coupaient les vignes
viennent à la ville, a44 , 3786. — Les bour-
geois de la ville rentrent, »48, 3844* — Ils
confièrent avec les barons et les riches
hommes, 3849* — D. Gonzalve propose de
fondre sur la ville pour s*en rendre maitre,
3858 , 3859. — D. Garcia propose Taide des
habitants des villes pour rexécntion d*un
plan, a5o, 3865. — Les riches hommes
tiennent conseil avec les habitants de la ville ,
a66, 4i3i. -— A Fbeure où rentrent les
gens de la ville, les conjurés vont s'armer,
4i4a. — Sire Gaston sort de la ville, a68,
4 17a. — Les combattants rentrent dans les
villes, a84» 4419. — Ceux de la ville
crient aux armes, a86 , 4445. -^ Les pier-
riers tirent dans les villes de Pampelune,
a88, 4466. — Les bourgeois de la ville
sortent avec D. Corbaran, ago, 4543. —
L*armée française s'avance vers la ville,
a96, 46o5. — Ceax de la ville sortent avec
Eustache de Beaumarchais, agS, 4636. —
Le bruit d'une conférence se répand dans la
ville, 3oo, 4684. — Ceux de la ville sont
instruits de Tafifaire, 3oa , 4687. — D. Gon-
talve invite les riches hommes à prendre
ceux de la ville qu'ils pourront trouver,
4691. — Douleur des habitants de la ville
en voyant la fuite des riches hommes, 4704 •
— Le bruit se répand que #es révoltés
sont «ortis de la ville, 3o4, 4733. — Tout
l'avoir de la ville renfermé dans l'église
de la Navarrerie, 3o4, 4743-4744. —
Un messager annonce au roi que les ré-
voltés ont abandonné la ville et qu'elle est
livrée aux flammes, 3 10, 48a a, 4837. —
Les barons de France sont saisis de la ville,
32a, 4856. — Eustache de Beaumarchais
se plaint d'avoir été honni et vilipendé par
ceux de la ville, 4869. — Guillaume Isam
donne au milfeu de la ville de Mendavia,
3i8, 4943. — Épouvante de ceux de la
ville, 4946. *— Il y en a qui chassent les as-
saillants, 4967. — Les paHementaires sor-
tent de la ville et ofirent de la rendre, 3ao,
497a, 4975. — Elle est rendue, et le con-
nétable de France y est reçu en seigneur,
4978, 4979, 4980.
Vila, vilan. Des vilains se mêlent à une sortie
des révoltés de la Navairerie, a36, 3673. —
Les vilains des environs de Pampelune ac-
courent pour couper les vignes des bourgs,
et sortent pour cela de la Navarrerie, a4o,
3719, 3730. — Nouvelle sortie des rilains
de la Navarrerie dans le même but, a4a,
3768. — Vilains déloyaux combattant avec
des (rondes, a8a, 4398. — Les rilains de
Mendaria crient ^ux armes, 3 18, 4947.
VHania. D. Miguel Peritz dit mainte vilenie à
Eustache de Beaumarchais, 376, 439 k
ViLAYA. Voyes Saneho de VUa»a,
Vila Nova Voyez Bemart de Vilà Nota.
Vina, rinna, vinner. Les révoltés de la Navar- ^
rerie pensent faire passer un cours d'e^
par les rignes, a38, 3677.— Ils complotent
de couper les vignes de leurs adversaires, et
ils le font, a4o, 3716, 3739, 3735.— ^Nou-
velle sortie dans le même but, aia, 8769.
— Les chevaliers qui coupaient les rignes
entendent sonner les cloches, a 44, 8783.
— La dévastation des rignes est rapportée
au roi, 370, 4i83. — - Multitude de com-
battants se répandant par les vignes, 288,
448a. — Les révoltés de la Navarrerie les
occupent , a 90 , 45 1 6. — L'armée française ,
commandée par Philippe le Hardi, occupe
93.
740
TABLE DE L'HISTOIRE
les YÎgnas de Sauveterre, 3o8, A80A. -*
Elle est par les vignes devant Meodavia , 3 1 6,
Vintena , vmteria , vingtaine , conseil des
bourgs de Pampdune. Les bourgeois y vien-
nent, 74» 1086. — Ils s*y rassemblent, 1 46,
saSa. — Le prieur de SaintrJacques et le
gardien des Irères mineurs viennent en la
vingtaine, 173,3640; 174* 3665. — L*abbé
de Mont -Aragon s*y rend, 186, 1867.
Yoyex .xs, (La)>
Visooms. Vicomtes dans le parlement de Phi-
lippe le Hardi , 373, 4319.
Tolguta. Château de Punioastro convoité par
les troupes firançaises, 3aa, Son.
Voûta* Les combattants des bourgs mettent sur
la voûte d*nne église le pennon d'Eustache
de Beaumarchais, a86, 4449.
.xij. (Les), conseil de la Navarrerie. Ils vont
auprès d'Eustache de Beaumarchais lui an-
noncer leur refus d obéir à ses ordres ,118,
1775. — t Ils se retirent, 1781.
•XX. (Les), vingtaine, conseil des bourgs de
Pampelune. Le messager des bourgs quitte
Ettstache de Beaumardiais et se rend auprès
des vingt, 1 34 1 > 897. — Eustache de Beau-
marchais les prie de convoquer on par-
lement, i56, 34o4* — Ils choisissent les
meilleurs combattants pour garnir les tours
de Pampelune, 160, a 464. •— D. Miquel,
premier des vingt, 163, 3479. *" Dbposi-
tiens prises par eux, 166, 3546; 170,
3638. — Les vingt donnent les engins à
garder à des bourgeois considérables, 168,
2890, 3597, >^98' — Les vingt consentent
k faire la paix avec les révoltés de la Na-
varrerie, 173, 3649* — '^ moines qui
s'étaient diargés de la négociation revien-
nent leur rendre compte, 1 74 1 3666. — Dé-
pit des vingt et leur réponse aux moines,
^i74i 3667, '670. — Un messager annonce
aux vingt le commencement des hostilités,
367 1 . — L*abbé de Mont-Aragon les trouve
qui faisaient fête et compagnie à Eustache
de Beaumarchais, 3679. — Les vingt lui
adressent la parole, 176, 3719. — Il rap-
porte aux ridies hommes enfermés dans
la Navarrerie Tentretien qull avait en avec
les vingt, 178, 3738. — L*abbé de Mont-
Aragon, envoyé auprès des vingt par les riches
hommes^ confère avec les premiers et arec
le conseU privé, 186, a868. — Ils dâibè-
rent et lui répondent, 3876, 3883.-* De
retour de la Navarrerie, Tabbé de MontAra-
goB et le prieur de Saint-GiUes trouvent les
vingt dans Téglisë de Saint-Laurent, 190,
3947. — Emstache de Beaumarchais va se
recueillir avec les vingt, et Us conOrent en-
semble, 193, 3959, 3963. — Ib deman-
dent à Eustache de Beaumarchais ce qu*il
veut ûdre , 1 94 « 3988. — Eustache de Beau-
marchais les appelle et confhne avec eux ,
3o4i 3i6o. — Sommes comptées aux vingt
pour carreaux lancés un jour contre la Na-
varrerie, 333, 3437. — Eustadie de Beau-
marchab leur annonce qu*tl va prévenir les
desseins des révoltés, aSo , 3867. — Repré-
sentations des vingt à Eustadie de Beaumar-
chais, 393, 4557. Voyez FinlMia.
Yausens. L*armée française quitte Garayn-
no , joyeuse d'avoir pris la place , 836 ,
5077.
Yfanço. Les enfançona de la Navarre complo-
tent de couper les vignes de leurs adver-
sairesi 34o, 3714.
Ylla. Voyei Jorda de YUa {En).
YnBfiRT. Voyes ImherL
Yoc. Combat terriUe sous Tonne de Saint-Jac-
ques, à Pampelune, 383, 438i. — Un autre
jour, les combattants auraient bien aban-
donné la partie, 2%h, 4417.
^DE LA GUERRE DE NAVARRE. 741
Ypozqooa, Goipuiooft, Time des quatre pro- punition des révoitéi de la Navarrerie , 3io,
vinces basques de FEspagne. Un messager 48 s 4*
va annoncer au roi D. Saacho qu*ii Ta per- Yssarmens. D. Guyralt de Seta met sur la Ga-
due, 10, 130. * lée des poutres couvertes de sarments et de
YsARN , YssARit. Voyes GotUnn Yssam. terre, s5a , Sgio.
Yssample. Exem|Je donné à la postérité par la Ynzieus. Voyez Gaxiea.
z
Zboza, cri de guerre poussé par les habitants de la Navarrerie, so6, 3189.
•
• •
TABLE DES NOTES
DE
L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE
P. 337 . Passage de la Bible au seignor de Bene
ra{»proehë des plaintes d* Anelier sur le triom-
phe de la trahison sur Tantique loyauté.
Ibid, Sur Tusage, la provenance et le prix des
mulets pendant le moyen Age '.
P. 338. Sur la localité appelée par Anelier
Gotdalfagar,
P. 339. Explication de Texpression descmdenar
employée par Anelier dans le récit de la ba-
taille de las Navas de Tolosa. — Sur Torigine
des armes de Navarre issues de cet événe-
ment, suivant la plupart des auteurs*.
P. 3do. Sur la bataille de las Navas de To-
losa.
P. 34 1 . Sur un passage obscur d' Anelier.
P. 3^3. Sur le voyage de don Sancho le Fort
en Afrique et sur son séjour à la cour de
Maroc — Réfutation de M. Romey, qui les
révoque en doute.
P. 345. Sur la capitulation de Vitoria, en
laoo.
\ 346. i
P. 346. Sur l'orthographe du nom de la pro-
vince de Guipuzcoa ^.
ibid. Sur les châteaux de Navarre pendant le
moyen âge, sur le mobilier qui les garnissait
et la solde que les alcaîds recevaient du tré-
sor royal. — Extraits des comptes de Na-
varre pour 1 s 83, concernant le château de
Belmecktr ou Benmêrckes, à Estella^ — Sur
Texpression proverbialeyàirf des ckâteaaT en
Espagne,
P. 347- Sur le sens du mot venahle.
P. 348. Snr le droit de gîte qu*avaient autre-
fois nos rois.
Ibid, Sur la partie de Pampelune désignée par
le nom de Navarreria, et snr la situation res-
pective des Navarrais et des Francoê duis di-
vers ftieros du nord de l'Espagne. — Dispo>
sitions desyiieroi d*Estella relatives à l'ad-
ministration de la preuve dans les procès
entre Navarrais et Framcos,
P. 3 5 1 . Sur la porte de Pampelune dite Royale.
P. 353. Fréquentes mentions.de Tudela dans
nos anciens romans. — Selles de Tadule. —
Importance commerciale de Tudela; grand
nombre de Maures et de juifs qui s*y trou-
vaient réunis.
P. 354> Translation du corps de D. Sancho le
• •
* Phâippe de Commyne» rapporte que Looif XI
« en CeciHe envoycit quérir quelque mnlle , espe-
daflement à qudque officier du pays , et la payoit au
double; à Naples des chevaulx , » etc. {Mémoins,
Hv. VI , chap. vu , ami. 1 àSi,)
* A ceux que nous avons cités, il fimt ajouter
Oihenart, Noiitia alrûu^iM Vaseomim, lib. II,
cap. ivi; édit. de m. dc xxviii. , p. S54-~3S9; et La
Bastide , qui attribue aux armes de Navarre une ort-
gîne phénicienne. (Voyez Dûseriation sur les Basques ,
lu Gascons , fFasconès ou Vasconis ( Paris , de rimpri-
meric de Valleyre l'aîné , 1 78C ) , in-8*, art. t, p. 33 1 -
36o.)
' Voyes encore Noiitia atriustf us Vasconiss, lib. Il,
cbap. VIII, p. i63.
744
TABLE DES NQTES
fort dam l'Oise de RoDceraux. — R^a
des chanoines de cette ^iie. — Sen* et é(j-
mologie du mot engorda.
P.35&. Puuge d'un ancien roman et des comp-
tes de Navarre pour )iB6. concernant les
messagers an mojren Ige.
P. 355. Vert de deux troubadours relatifs k
Thibaut le Grand.
P. 3â6- Citation de la lie de saint Grégoire
qui prouve que notre aDdenne langue avait
aussi le mot dosnt.
Ibid, Sur la troisième femme de Thibaut VI.
P. 357. Passage d'un sirvente de Boaîface
Odvo pour engager le roi de Castille, U-
phonse X. i envahir la Navarre.
Ibid. Sur les mentions du roi Daùt dans nos
ancien* poèmes du midi et du nord. — Mé-
prise de M. de Reiffènberg.
P. 358. Sur Auvillars, ancien château de l'ar-
rondissement de Moissac.
Ibid. Sur la manière dont on embarquait, au
moifen âge , les chevaux destinés aux eipédi-
tious d'outre-mer. — Approvisionnement des
P. 364. Origine et sens du mol oleiuli.
P. 365. Cri de guerre des rois de Navarre. —
Patu-taoni, nom d'une bannière.
Ibid. Réputation des Navarrais pour leur habi-
leté k manier la lance' et à lancer le javdot.
— Les Gascons ne leur sont point inférieurs*.
— Goât des Espagnols pour l'exercice du
javelot. — Leur habitude de combattre avec
des dards et des arckegayet, des lagaies sans
doute. — Observation sur le mol oîcatia,
P. 368. Sur le nom de Mahomet dans nos an-
•ppelée
ciens antenn. — Le législateiu' des Arabes
DÛS par nos ancêtres au nombre des dieu
qu'ils prêtaient au mécréants. — Son nom
employé dans le sens d'ûtalsj defHkh*.
P. 371. Mention d'une cam|d*inte nir la nuit
de TUbaut V.
P. 373. Sur l'expression mun Jt fraipM. •
Ibid, Mentions de* relations de la croisade de
Tunis.
Ibid, Des authèmM ou imprécations lancéa
contre ceux qui oseraient violer les pactes ou
les articles dont on était convenu.
P. 3-J&. Sur la i
lanehtl.
Ibid. Sur la paix et l'union condues entre les
quatre villes dont se composait Pampdane.
— Sceau de ces diverses villes. — Exfdita-
tion de celui du bourg de Sainl^Cemin et de
la ville de Saint-Nicolas. — Doccmimt des
archives de l'a^untamiento de Pampdune
relatif à l'union et à l'accord des quatre
P. 376. Chartes du comte de FoLi engagées
entre les mains des frires mineurs de Tou-
lotue. — Lettres de Philippe le Hardi an sé-
néchal de cette ville , portant l'ordre de les
reuituer dans le cas où le pa^f ement aurait
eu lieu. — Usage de l'époque , de mettre en
dépAt, entre les mains des religieiu, ce que
Ton pouvait avoir de plus précieux.
P. 377. Sur la coDtînnatioD , même après I»
rupture de l'union des bourgs de Pampc-
lune, du même r^me pour ceux de Saint-
Cemin et de Saint-Nicolas, administrés tous
deux par un seul conseil. — Exemple tiré
' Les Espagndi avaient tngaïuda avec le même
Fnr lii iijHTdM da FnDiii
Hf^lKi J> I« Jm piatt il Fnauim ,1.17.
por d» FtrntBdi litt WMj iaa Cw
nds BsfuHD. Btrliii, « «■ d< A.
lili»]au.|i. ,as«',»>SM.Il,p.liii.}
m mol de lonn lai-mfaae vieadrail de l'incien
Dol , l'il liDt l'en rapporter k Vutod , cité par
Cdle. ( JVoct. Att. lih. iv„ oip. ui.)
' J'antaii pa ajouter les Anvorgnsts , nir une an-
torili m^hennusemeot peu grav$. Dans son poème
de U Pacdle d'Orl^iDa, liv. VI, v. 36i et laivant*.
Cbapdain lait mention da nombre dtdDuoM de la
haute Aavergne qui partirent pont aider Cluries VII
k reconqoérir ton trAue. Api^ avoir pai^é da 00a-
tingent tbomî par 1a baue Auvergne, il dit ;
Ctiiul,laii«lHigni,ull>llped*l< Fnint
EljsinlaMl mpnniin liDÙ fsil cul BOlUfBodl,
Orud« nartart, inodilatltu* M gnadtUafmv^dudi.
DE L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 745
d'une charte de 1 276 (V. S.), émanée de dona
Gttiranta, femme de fen don Pes de la Clan.
P. 378. Lettre par laquelle Thibaut II donne son
consentement au mariage de son frère Henri.
Ihid, Sens du mot caoma au xiii* siècle.
P. 379. Nomination de D. Pierre Sanohiz, sei-
gneur de Gascante , comme gouverneur de la
Navarre; il jure d'observer les/aeit». De leur
côté , les bons hommes des viHes jurent entre
eux que , dans le^as où D. Pierre ou tout autre
gouvemtur les violerait, ils s'aideraient les
uns les autres pendant l'espace de trente ans.
— Acte des archives d'Olite qui témoigne de
ce fait'.
P. 38 1 . Sur la part prise à Tadministration de
la Navarre par Blanche , veuve de Henri, ioi
de Navarre , malgré la nomination d'un gou-
verneur. — Bourguignon en Navarre*. —
Charte de Blanche en faveur des haletants
de Viana. — Note sur l'expression fossadera.
P. 383. Passages d'écrivains espagnols où se
trouve le mot algarrùda,
P. 384. Rectification relative au mot Conca, à
remplacer par Cuenca,
Ihid, Surles machines de guerre appelées mon-
gonnecuMB,
P. 386« Article des fueros de Navarre relatif à
un point de droit mis en avant par D. Pedro
Sanchiz ; andogie , sous ce rapport, de cette
législation avec celle de notre pays.
P. 387. Sur le titre de ricoiii«a£fecté à certains
nobles navarrais. — Sens exact de rico, ries,
fikrei riche, en espagnol, en provençal, en
islandais et en ancien français.
P. 390. Sur Itt droit romain des deux côtés des
Pyrénées.
P. 391* Conférence d'Olite passée sous jsilence
par Anelier.^ — Document de la chambre des
comptes de Pampelune qui apprend une réso-
lution arrêtée en certes, le 1*^ novembre
1374, dans la première de ces deux localités ,
en faveur de l'infiint don Pedro , fils aine du
«
roi d'Aragon. — Autres documents se rap-
portant à cet acte.
P. 398. Conventions passées entre Philippe le
Hardi et Blanche de Bourbon , reine douai-
rière de Navarre, pour le mariage de sa fille
avec l'un des fils de France.
P. 899. Réponse des barons de Navarre à la
notification du mariage de leur reine par
Philippe le Hardi.
P. hoo. Autorisation du gouverneur don Pierre
Sanchiz aux habitants du bourg de Saint-
Gemin de placer des machines de guerre où
ils jugeraient convenable', pour se défendre
de ceux de la Navarrerie.
P. doi. Sur l'espèce de traits appelée
garrot
Ibid, Sur la considération accordée au métier
de charpentier et à la profession d'ingénieur
au xiii* siècle. -— Articles des comptes de
Navarre pour l'an 1284 relatiis à un char-
pentier de conséquence.
P. 4o9. Conjectures sur la localité à laquelle
les habitants du bourg de Pampelune durent
s'adresser pour obtenir des ingénieurs. —
Armes, armures et plus spécialement épées
de Bordeaux'. — Fabriques d'armes de
' Au bas de cette page te trouve une ûiiite d'im-
pression , onlûjfo An Heu d'oatî^. , abréviation d'aali-
guSdades»
* J*ai trouvé depoit on antre Boorgoigno», nommé
dans cet article des comptes de Navarre, sL soovent
dtéi dans le oonn de oe traviil: «Item gobematori,
per manum Henrid de Bdna, pro quodam roncino
empto de mandato goberDatoris, et pro gagiis ipstos
Henrici et sodorum foonutt qoando remanserant in
Castro Tntde corn ezercitiif Pétri de Artgonia erat ,
iiij'' vij libras. » (Polio 29 veno.)
* J'anraii dû ôter encore le passage suivant , qm
se rapporte an même objet :
UIST. DE LA GUERRE DE NAV.
A*-vot pat canp Aloa 1« fils AiimI.
H«Bl>«ni ot juaran AU lecapal ,
El Qt Itci^ li hMnme Raimoo Bord ,
Et a çainia l'etpada Milon d'Urgd , '
Lance porte et eaen qui eet de Bordel , etc.
Girard de RoisilloM , p. 345 , lig. 8. Cf.
p. 346 , ligne 9.
n est qneition de dagaes de Bordeaux, comme
d'épées de Clermont, de couteaux de llilaii, de
masses de Damas, etc. dans one prédeiue ballade
d'Enstache Descbamps, dt la MaUdieion sur eeuls tjui
rtqmuf€Hi àfain armes , poMiée par Crapelet. {Poé' ,
siês moraUs H historiqnes , etc. A Paris , m dccc xxxti ,
in-8*, p. i39, i33.)
94
746
TABLE DES NOTES
Bftyoiiiie«-^F0r d'épÂea, ou ^IM deknce,
de Toulouse.
P. 4o4. SenseMet du mot moiiiertf.^ Méprise
de Ul de Reifieuberg «a le tradoisaiit.
P. 4o5. Exfdtoelkm de rej^uraMion nuum K
Ibid. Sur oe qu*il fitul entendre par Wmie
IhiJL Sur R<dand et OUyier, les deui béret de
Roocevaux.
P. 4o6. Sur Erard de Valéry.
Ibid. Sur U vie privée et adaiiaiftFative d*Eufl-
tache de Beaumardiais en Pokou, en An-
vQcgoe et dans le pays toulousain K
P. 4i4. Détermination des localités de la
haute Auvergne nommées dans THistoire de
la guerre de Navarre.— Sens de rihen^ «t de
Mar.
P. 4i(>. Continuation du mtoe sujet— Charte
d*H^iri» fibdu comte de Bouaq^, datée à
Paris du mois de décembre ia68.
P. 4ai. Célébrité du tréMT, deTor de César,
comme de ceux de l'empereur Octavien, de
l'or de CoiMtanttn, du trésor d* Arthur et de
Salomon. — Légende fabuleuse de César au
moyen âge. *-<- l«es voies romaines plus com-
munément appelées chez nous ckmtms,
chtMêséêê de Brand^oalt ou Bnumam, du nom
d*nne fée, attribuées A ce ^nand homme. —
Sur Tancien nom du passage de France en
Espagne par le col de Roncevaux.
P. 4ii' Sur Mathieu de Veadtee, abbé de
Sainlu^Oenis.
P. 4s5. SurlmbertouBumbert, seigneur de
Beaujeu, oonnélaUede France.
Ib'uL Sur le mot 6f«ioa^, et sur bnmcke qui en
est dérivé. — Remarque sur rom^et rhu,
P. 4a6. Sur le commerce, la falSication et
Tusage du sucre au moyen 4ge.
P. 43o. Renommée des ari>alétriers gascons*.
— Réputation de oèux de Gènes.— Exercice
de TariMdète en faveur dans cette ville.
P. 43t. Populations désignées sons le nom de
GûMeoMM du temps d*Anelier. ~ Distinction à
oheerver entre les Gascons et les Basques.—
Objection au ^stèma de M. de Humboldt
sur ia diffusion jles Basques en Europe.
P. 434. Sur la condition des enûmçonsnavar-
rais. •^->Sur ce <pi*il faut entendre par le mot
enfhu de notre ancienne langue.
P. 435. S^r.renybidumotpgfaite^et du plu-
' OnfelroavenuMdBn9mMchartedei45a,«itée
psr0ih6iMrt,p. 117.
' Aux pièoet qui te rapportent à radminirtretion
d'EotlAche de Beautnarchaw , à Toalouse , il oonvieet
d'ajouter un acte notarié dont fl résulte qn*en pré-
sence de diicrètes et vénéraUes personnes, sire Guy
de Boy, chanoine de Reims, et sire GiHes Camdin ,
dianoine de Meaux, clercs du roi de France, dâé-
gués par lui pour assigner à noble honune measire
Bertrand, vicomte de Bruniqud, quarante livres tour-
nois de revenu annuel aur la ferèt de Thulmone,
ledit vicomte et Gnfflanme dît 3amu, son fils, ont
déclaré, pour eux et leurs héritiers, quitter et aban-
donner audit seigneur roi , moyennant la susdite assi-
gnation , tout ce qu'ils prétendaient ou pouvaient pré-
tendre au château de Bruaîqud et dans la susdite
fi^rét de Thnlmoiie. Cette pièce fiait ainsi : a Acte
flunt bec m Thulmone apad hastidam de Naigia
Pelicia , mb preientia et tertimonio iiofaBia vin do*
mmiEustacfaii de Ballo Mardiasio, vaSàtiâ, sanawsBi
Tholosanensw et Albyensis, et domim BevteaDdi,
rioeoomitis Lautioeesb^ domiai âiowrdi de If oate
Acuto, archidiaooni Montis Pensati in eodesia Ca-
tuioomi. etc. et mei Peiri de GuyacBo, noiarii pn-
faiiri de Meigm Pdida, qui hoe uistnuaaotBm inde
fogitiiasGriprietsigMnritintiinte j^io menas, die
quinte, anno DonioimiUenaio dnceoteÔM Captas-
gesimo] quinto, régnante Philippo, Pranoorum rage»
Raymundo Catnrcensi qnsoopo. » (Sc^uîtar fi^won
notani,)
Ardi. de TEmp. Trésor des chartes , J. ^7) . n* i,
invent, de Dnpuy, quittance 1 , n* 1.
' Oibenart donne ce mot, qu'il écrit «rriftesfw, à
ridiona guam, et le trtdint par rsfia tn/cro sta
dsmîtsa. (ilTelîlÎB airiesfs VoÊomâ , Kv. U, chap. vi ;
édiL de ii.DG.zuvm, p. i5i.)
* J*aiMBis de dire que oe met avait pâmé dans U
laagnabasqnei en levait figuier dans oa pioieibt
leeaaaii par Qflbeaafis Jiris îaea-aahiec, mtd,u
imMB. (L'aboSe^aenviedeqnitter sa ivehenc
fint ni miel, m hoonaL) Voy. notie édition des Pio-
veibeahasqiea, p. al, i4, pie^r. i4fi.
* n fimt ranger aous cette dénoennaiioB les arhe-
létriert de Béara, dontfl est qaeftk» dans la CoBec^
tîon géBenae des documente françaM qm ae trouvent
en Angleterre, 1. 1* p. ocxxi et 67.
DE L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 747
net paladoê en «tpagnd, pour déôgner un
seui^difiM^
P. 436. Charte d^acoord intervenue eatre
don Garda Atmorayid et messire Eua-
tache de Beaumarchais. -^ Extraits des
conq>tes de Navarre pour laSS, re)a*i£i à
don Fortnn Yeneguei de Urdaniz et au châ-
teau d*Au8sa.
P. 439. Sur don Coriwran de Lehet.
Ihid, note 3. E;q>licatioii des diverses mesures
usitées en Navarre au xiii* siède.
P. àko. Sur ritinâraire d*Eustache de Beau-
marchais en Navarre, «usstiM af>rèa ion ar-
rivée dans ce pays.
Ibid, Acte du serment prêté à ce gouverneur
par la ville d*Artaieaa.
P. A4i. Payements fidts par lui aux chevaliers
et aux enfançons de toute la Navarre pour
leur service militaire ; reçus de Pero Sanches
de Monteagudo, seigneur de Caseaitte, de
«J>. Garcia Almoravid , de Johan Gorbaran de
Vidaurre « de Miguel Periç de Ârviçu.
P. é43, n* 1 . Reçu de don Garcia Martinet de
Urii».
Ihid, n** a. Reçu de Fortun Yenegues de Ur-
darii,cfaâtelain des châteaux deMont-Ferrant,
de Guerayno, de Aydta et de Aussa. — Pièce
relative au siège de Guerayfio.
P. hàà , n* 3. Reçu de don Lope Maninea de
Urii, ohâtdain du diâteau de Maya.
Ibld, n* h' Reçu de Martin Yvaynnea de Drti.
Ihid, n" 5. Reçu de letrus Roderid de Aigaitz,
châtelain de Leguin.
P. 445, n"* 6. Reçu de Petrus Martini de GuaU-
penao, chevalier, châtehan du château de
Gualipenso.
P. 44s « n* 7. Reçu d'Amaldus Bemardi d*Ar«>
gava, maître des tfbalétriers du royaume
de Navarre, châtelain du diâteau de Mure!
freito.
Ihid. n** 8. Reçu de Michael Guarde d^Oarris ,
chevalier, châtelain du diàteau de Hor«
oorros.
Ihid, n* 9» Reçu de Guardas Pétri de Cadreita ,
chevdier, mesnadero,
Ihid, n* 10. Reçu de B^nardus de Gnarro.
aihalétrier.
P. 446, n* 11. Reçu de don Pero Velax de
Gnevanu
Ihid^n^ 11. Reçu de doB Garcia Almoravid.
Ihid, n* i3. Reçu de Pero Perix de Ax, hm-
Aodcro.
Ihid* n'* là. Reçu de don Semen de Soles,
châtelain des châteaux de Sangfteasa la Vidlla
et de Ongaçarria.
Ibid. n** i5. Reçu de don Gaicta Ochoa d'O-
paoo, châtelain du château d*Oro.
Ihid, n* 16. Reçu de don Roy Marques de Ta-
failla.
P. 447, n* 17. Reçu de Martin Xemenes d*Ey-
var, châtelain du château d*Iruriegni.-«Acte
de foi et hommage de cet offider à Eustaehe
de Beaumarchais pour cette place.
Bttd. n* 18. Reçu d^Baego Péris de Sanaoi^ ,
chevdier.
Ihid, n* 1 9^ Reçu de Roland Perix d'Osearis et
de Lope Çnria d* Aransos , wusimdêrag de doua
Johana, reine de Navarre. «
' Aux textes efpagndf qne nous avons dtés, on
peiit*BJoater les soivsnti :
PMfaata por kw ptUciM
D4 rty GariM i d^ astaw.
BoMOMt 4il Paimin. [Knémmo,)
{Bmtamn éû nmê*9m aMiêrmmi i kiiUnm$ , p«rlt 1.
Madrid , 18S1 , in^* «ap. p. 6 , col. 1 .)
P^ na part loa pdaeioa
Dd ray don Padro ai harmano.
4a dM Falrifia,
doa P»iri0 n knmui», v. 47. (Pnni«v«ra
jr/arérrwnaMiatjatc. L I, p. %<A.)
Gâta Ftaadli, HABtcthiaa.
Gala Pana iaandU^
Gala palados AA xvft
Cala loa da don Baltran , atc.
Aoaiaaca di MonUiimoê, v. 1. {Ihid. t. II ,
p. 167.)
* Dans cette pièce , comme dans la plapart des
autres, on troufeia te. an Heu d*flc. Ayant toajoors
entendu prononcer ce mot comme s*il n*eût pas en de
I» je croyais ^oe les Espagnols Favaient sappnmé;
mais , depds, je me sais assaré qn*i] n'en était rien.
94
748
TABLE DES NOTES
P. 448, n* 30. Reçu de Gnarcias Lopû Ar-
raisso « mesnadero de la reine.
Ibid. n^ 2 1 . Reçu de don Garcia Gii de Yaniz.
Ibid. vl* 71. Reçu de don Garcia Sanchez de
Umiça, mesnadero,
ibid, n** a 3. Reçu d*Amalt Ârremon de Mai-
leon, mêtnadero,
ibid, n"* 24. Reçu de don Diago Lopez d*£ipe-
rutt , mesnadero,
ibid, n* 25. Reçu d*Àdam de Sada, mesna-
dero.
P. 449. n** 26. Reçu de don Roldan Periz de
Sotes, alcaîd.
ibid, n"* 27. Reçu de don Garcia Periz de Sar-
ria , Johan Periz de Villa Nueva , Alvar Garcia
de Vidaurreta et Ferrand Roiz de Harroniz ,
mesnaderos,
ibid, n** 28. Reçu de Martin Ferrandez d*£ran-
SU8, châtelain du château de Herraregui.
ibid. n* 29. Reçu de Semen Martin de Mu-
tilva.
ibid. n^ 3o. Reçu de don Per Ahe, don Martin
de Vaitierra, don Alvar Yvaynnee et don Se-
men Çapata, mesnaderos,
P. 45o, n** 3i. Reçu de don Lop Martinez de
Mendia et don Garcia Periz de Suhiça.
Ibid, n*32. Reçu d*AmaU Arremon Baldango.
ibid. n* 33. Reçu de Semen Ochoa d*Avanos ,
mesnadero,
ibid. n^ 34. Reça de Martin Xemenez de Gari-
noayn , mesnadero.
ibid, n"* 35. Reçu de don Johan Martinez
d* Ayllo et don Sancho Sanchez de Dicasteiilo,
mesnaderos, ^
ibid. n* 36. Reçu de Sanchez Ladron de Gue-
vara«
P. 45 1, n** 37. Reçu de don Pero Semen de
Falces et de don Ferrant Periç de Maynneru,
chevaliers , et de Maran Rou, mérino de dona
Johanna, reine de Navarre.
ibid. n^ 38. Reçu de Lop leneguiç de Sada. «
Ibid, n* 39. Reçu de Roy Ferrandez de Amedo
et Roy Ferrandez de Medrano, mesnaderos,
ibid. n** 4o. Reçu de Gii de Vidaurre.
P. 45i» n** 4i. Reçu de don Gomiz de Harro-
niz, châtelain du château et des souterrains
de Lerin.
Ibid. ol* it. Reçu de Sancho Periz de Pie-
drola.
Ibid. n* 43. Reçu de Diago Garcia de Alûuro^
ibid. n^ 44* Reçu de Gonçaivo Roiz d*Arroniz«
mesnadepo.
ibid, n* 45. Reçu d'AlBbnso Diai de Moren-
tain , alcaîd de la tour de Caparroso, et don
Diago Martinez de Morentin.
P. 452, n* 46. Reçu de Martin Diez et Johan
Diez de Miri^entes et Martin leneguiz de la
Goardia. — Sur Toffice de mérino en Na-
varre.
ibid, n* 47. Reçu de Miguel Martinez de Erans-
sus, alcaîd du château de Sancta Gara.
Pnd. n* 48. Reçu de Roy Martinez de Miri-
fueates, Sancho Lopes de Mues et Per
Martinez de los Arquos, mesnaderos.
Ibid. n* 49. Reçu de don Miguel Garciç d%4a
Puent.
P. 453 , n* 5o. Reçu de don Semen de Oylleu.
ibid n* 5i. Reçu de Garcia Ferrandez de Na-
car, mesnadero,
Ibid. n* 5s. Reçu de don Garcia Martinez de
Lerin.
Ibid. n* 53. Reçu de RoyDiat d*Oyon, châte-
lain deSant Yicent de la Gorsierra.
Ibid. n* 54* Reçu de Garcia Periz de Lagral,
châtelain du château de Toro.
P. 454, n* 55. Reçu de àfartin Gonçalviç de
Yecora.
ibid. n*56. Reçu de Diago Martiniz de Mira-
glo et Roy Sanchez de Miraglo. — Charte
contenant des renseignements sur les rap-
ports du premier avec le roi de France. •
Ibid. n* 57. Reçu de Lq> Alvariz de Rada.
Ibid. n* 58. Reçu de Pero Martinet de Sarrya,
Gii Xemenez et Martin Xemenez de Falces,
mesnaderos,
P. 455 , n* bg. Reçu de Sancho Garcia d*Agon-
cieillo.
Ibid. n* 60. Reçu de don Garcia Sanchez d*A-
' Voyez, for ce penoonage et sur •• ftonâle , une charte analysée par le P. de Moret {Amuleê, liv. XXIV,
cbap. ▼, S I , n* a ; t« m , p. 4So, ool. i.)
DE L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 749
nu €t don Pero Martinet de Cripan , mesna'
deros,
P. 455, a* 61. Reçu de San de Valtieira, meâ»
nadero, idcûd du château de Goreilla.
Ibid. n* 61. Reçu de Aznar leneguiç , don Lop
Semeneyx de Netuesa, Ferrant Lopiç etGon-
çalvo Lopiç de Goreilla, chevaliers, Semen
leneguiç, Lq> Sanç, Sancho Amalt de Li-
çoayn, Sancho Periç de Beyre, Pero Marti-
net, Gonçalvo Atnarit et Roy Ferrandit,
écuyerd.
P. 456, n* 63. Reçu de PeroGarciet d*Ando-
sieiila , châtelain des souterrains et de la tour
de Axagra.
Ihid, n* 64. Reçu de Johan Sanchea de Gue-
vara, Diago Periç et Diago Martineç (?) dei
Giego , Alvar Martineç de Leza , Johan Garciç
de SamaynegOi Pero Martineç, de la Goardia,
Sancho Lopiç de Samaynego, Gii Diago Ochoa
et Ferran (?) Lopiç d'Avalos.
Ibid, n* 65. Reçu de Gonçalvo Gil deibs Arcos
pour Garcia Gonçalviç de Andosieilla.
Ibid, n* 66. Reçu de Ferrando îeneguix de
Miraglo.
P. 457, n* 67. Reçu de Rodrigo Ortiz de Bay-
nos et Ferran Semeneyç de Gripan.
Ibid, n* 68. Reçu de Pero Lopit de Novarr.
Ibid, n* 69. Reçu de lenego de Rada et Pero
Semeneyç de Rada, aicaîd du château de
Sancho Avarca.
Ibid, n^ 70. Reçu de Gonçalvo Gil de los Ar-
quos, chevalier.
Ibid, n* 71. Reçu de Diago Periç de Sotes. —
Hommage par ce châtelain 'à Imhert de Beau-
jeu pour les châteaux de Peralta et d*Ar-
guedas.
P. 453, n^ 73. Reçu de Johan Martinix Manjon.
Ibid, n* 73. Reçu de Pero Gardez d*Harroniz.
P. 4 59 , n* 74. Reçu de don Martin Gil de Fal-
ces, Lop Ortiz de Montagut, Yenego de Gada
et Axnar de Sada , mêsnaderos,
Ibid, n* 75. Reçu de don Pero Roit d'Argaiz,
alcade ^ major de Navarre.
Ibid, n* 76. Reçu de Diago Lopiç de OUocjui.
Ibid, n* 77. Reçu de Sancho Periç de Açagra,
Ferrtn Sanchez, Pero Sanchet et Alffonso
Ferrandiç de Açagra.
P. 459, n* 78. Reçu de Gil Martineç de los
Arcos, Pero Gil de los Arcos et Semen Gon-
çalviç de Peynaien.
P. 460 , n** 79. Reçu de Johan Périt de Oylleta.
Ibid, n* 80. Reçu de Semen Dies de Samay-
nego.
Ibid. n* 81. Reçu de don Semeno de Mont
Agut, don Pero Xemenez de Certes, don
Yenego Remon de Falces , don Martin Périt
de Morentain, Per Yeneguei de Indurayn,
Garcia Lopet de Narvayt, Johan Périt de
Mont Agut, Galvet de Arçoirit, mêsnaderos,
P. 46 1, n*8. Reçu de don Diago Martinet de
Huarrit, aicaîd de Peynna.
Ibid. n* 83. Reçu de Ferrand Gil de Sarassa ,
aicaîd du château de Casseda.
Ibid. n* 84* Reçu de Martin Xemenet de £cha-
iat, ifiMfiodfro.
P. 463, n"* 85. Reçu d' Alvar Périt de Rada,
Atnar Martinet de Miraglo et Semen Periz
de Peralta, megnaderot,
Ibid. n"* 86. Reçu de Roy Semeneyç de Tndeia.
Ibid. n* 87. Reçu de Roy Sequo, aicaîd du
château de Buradon. ^
Ibid. n* 88* Reçu de Semen Ortiç de Eicoat.
Ibid, n* 89. Reçu de don Garcia Semeneyç de
Orit et don Martiniç Aleman de Goreilla.
Ibid. n* 90. Reçu de don Johan Periç de May-
lien , aicaîd de Certes.
P. 463, n* 91. Reçu de Pero Sanchet de Gas-
cne , arbalétrier.
Ibid, n^ 93. Reçu de don Martin Çamel et
Sancho Aznariz de Murguia.
Ibid, n* 93. Reçu de Pero Lopez Puerco.
Ibid. n** 94. Reçu de Remiro de Harroniz,
mesnadtro,
Ibid. n* 95. Reçu de Pero Periz d*Oria , aicaîd
du château de C^mutoso.
P. 464, n* 96. Reçu de Semen Periz de Hafi-
zedo, mesnadero,
Ibid, jol' 97. Reçu de Pero Simon de Navas-
seras.
Ibid, n* 98. Reçu de Pero Garcia Droanit.
' Dans la pièce lises aUoU»,
750
TABLE DES NOTES
P. 4M* n^ 99* R«çu àe doo Sancha Periz de Pe-
ralta et don Pero Garaes de ia Raya, misna'
d$ros,
Ihid, B* loo. Reça de Miguei Perix de Lega-
ria, alcade du marché d'Esteilla.
Ihid. n* loi. Reçu de Johan de la Seror et
Pero Vacher, jurats de Viana.
P. 465, n** los. Reçu de don Lop Xemenez
d*Agon , alcaîd des diâteaux de Ferrera et de
Peynna Redonda.
Ibid, n** io3. Reçu de Bernard, seigneur de
Garro, et Gil Garciex de Œqnos, mafiia-
Ibid, n* io4* Reçu de Ramiro Gil de los Ar-
quos , mértdo. — Extrait des comptes de
Navarre pour laSâ, rdatifii à ce person-
nage.
P. 466, n** io5. Reçu d*Ogdr de Malleon. —
Extraits des compte» de Navarre reiatifii à ce
personnage.
Ihiâé n* io6. Reçu de don Miguel Xemeney
d*Drroi , wMsnaàtro,
P. 467, n"* 107. Reçu dedonBernartDuhart,
don Bemart d*Agraniont, don Lop Gassia de
SÎYas, don Ramon de Bardôs et don GuiUem
Anudt de. . . mesnadtrot,
Ibid, n* 108. Reçu de don Per Amalt de Sait
et dn vicomte de Bigorre, w^maderos.
Ibid, n* 109. Reçu de Pero Roix de Mues , mes-
Ibid, n* 1 10. Reçu de don Ochoa de Rieta , al-
caid de Castîel Nuevo.
P. 467, n* 1 1 1« Reçu de Fnrtado Péris de Eran-
sus.
P. 468, n* 1 1 s. Reçu de don Père Amah, sei-
gneur de Sant Père, du seigneur d*Atssa, de
don GuiUem Amalt de Sdt, du seigneur de
ViUa Nova, du seigneur d*Yrumberr]f, de
don Gassia Anudt d*£zpeleta, de don Gassia
Amalt de Sait, de don Sans de Lastaun et
de don Bemart, seigneur de Beeria. — Autre
reça des mêmes t en compagnie de sire Bnso,
seigneur de Luxa, Per Amalt de SaH^Sancho
Anudt de Armendariç, GuiUem Amal d*Alill,
Bemart de Agramon, Remon de Bardos, du
seigneur deGarro et de Bernard de Luxa.
Ibid, n* 11 3. Reçu de don GuiUem de Vûls
Nueva, châldain du château de Roqua Etods.
— Extrait des comptes de Navarre (ia83-
1 a86), relatifii à ce personnage.
P. 469, n^ii4. ReçudedonMigndde LuesiSf
meroodcro.
Ibid, n%#i5. Reçu de GU Ortis de Armsy*
nanças*
Ibid, Système éoonomiqtte de TadministratioB
miUtaire de la Navarre à la fin du xui* siède.
P. 471. Analyse des reçus et autres documents
du Trésor des chartes relatifs à fadminîstra-
tion de la Navarre postérieurement à Tannée
1 175 (Y. S.) ^$ utilité de ce travaU pour Tac-
croissementdelalistedesaloaîds, dievalien
et autres individus jdus ou mcnns haut ^acés
dans réchdle sociale, avec lesquels Eustache
de Beaumarchais eut atfaire*.
* Aces pièces il convient d*ajoiiter la suivante,
qui nous avait d'abord édiappé :
■ Sthuda oota na à tots ornes qoe io don Père
ViçÎMso, mayordome de don Ferrant Péris Pons;
oCorgnï é vengni de oonoysac é de madfiert que hei
regehittdevos,meaf«B«itagedeBeaa Mardei,go-
vemadordeNavarra, cent livm de tomes nègres por
rasoB delf gages de don Ferrant Pons, las cds dttas
cent tivras de tomes reœU per la man de Johan Cli-
ment de Ettda Eata carta la fàita .ixvj. diss
dints el mes de may, era .h*, cgc* é quinte. » (Archi-
ves de l'Empire , cart. J. 61 4, n* so6.)
' L*nn de ces personnages est dona Marqoesa
Lopît, dame de Rada , qui fignre dan» les conven-
tions passées, en 1270, entre son mari et Henri,
frère de Thibant U. Ayant renoontré^ cette pièce
dans le Trésor des chartes, nous U donnons malgré
SB iongnenr, qui a &it reader josqu'an P. de Motet,
dans les Annales dnqnel on en titmveca fanalyse,
lîv. UI, diap. u , S 6, n** 1 1 — 17; t. lil, p. 368—
371.
■ In nomineDomini nostriihesn Christi , amen. Se-
pan quantos esta présent carta veién é odiéo, que nos,
don Henrric, por U gracia de Dios rey de Navarra,
de Campania é de Bria coende palasin, entendiendo
é veyendo por derto que, ai Dios quisiere , es é sera
naestra honrre é pro é segnridad de todo d nuestro
regno de Navarre é de todos nnestros snocessores,
&semos taies avenienças é paranrientos con'nnestro
amado ricombre don Gil, seynor de Rada, é con la
DE L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 751
P. 47s, Dot à. Sur Johan NannM, vassal de
Sanla Maiia , seigneur d'Âlvamsi.
P. 477. Sur le sens exact du moi «oier.
hoontdâ diteyna doua Marqueta Lopîç, m OMiger é
leyDOim de Rada : es a^abec que doo Gfl é doua
liarqueia Ix^iiç Bobredichot deven nakàr é aver
por akayt en d #0 oasddb de Rada on eav^lefo
quod DOS ooD e jflot é eyHos ood bm enogîereaiot
por alcayt ë por goarda de aqneH oaidello de Rada ,
qui sea nalwal é lieradaro del naeslia fagao de Na-
varre de padre é de madré, «1 qaod aloayt dtve ler
edeyto é pveilo en tal ananera : qna nos BTe«ot à es-
leyer très cavallerot de lot vai^ot de don Gâ qnalet
notquiiiereinostédoii Gfl, 6 aqoell qm eopMt eyU
•era atyoïot de Rsda, otrot tret cariBerotde nuetCrot
vaxalloi quoalet eyll qniaiere , qui tean nataralet i
herederot en NaYarre, oomo tobredidio et. É detlot
teyt cavafierot net é don Gil é naettrot tncoettotet
oomaualiMBt edeyerattot qnod ntejor loere é mat
qoitieieBMt por aloayt de aqnelcattîeflo de Rada, el
qvoal aloayt tecé tcoido de. retenv 6 goaidar aqnel
oattiello de Rada eoonuialflMnt por bm é por efim
é por lot naettrot é Inrat taoœttocet , aegvat lat ave-
nîenças que te tiegQen joto cte esta nnettra prêtent
carta. E dove ter ett alcayt vaiaRo de not é de don
Gil tobredidio ë de naettrot mcoettorei< ë la rete-
niença d*eite cattieUo ë la iddada dd cavdiero qoi
terë dcayt, avemot à dar d dito alcayt que bi teré
poottoporlot tieoqiQt, de oomo tobredidio et, por
meytad, et ataber not por not la nna mcytad, ëdon
Gil ë dona Maïqneta JLopÎQ tobredichot la otia aney-
tad. Demat n por aventnra aveniat qae not 6 nnm-
trot tnoccttoret oviettemot algona guerre en Cattieila
à oon Aragon 6 con qnoaletqaier otrat tienat 6 oon
otrot eneougot nnettrot (lo qoe Dîot no qoietal),
don Gilédona MavqoetaLopiçtobredidiot biyottoyot
qm devieren baredar Rada por eyHot, deven reoebir
en Rada toda naettra oonpayna qae noa enbisttwnnt
por aylU à &ier d naettfo tervido ë mandamiento,
tegnrando aqneHot qne not ayHë enbiattemot A don
Gfl ë é dooa Marqneaa Lopîg, qne singon daynao
non lit venga por tjBm nia* que de tôt vaieiUot
■Mtaaot, ni é ayiot ni é olrot tvt 190a varooet qoi d^
vieren beredar Rada por eyUot. E tl por afantava ,
por roberia 6 por otra gaeiia qoe lagan bt nottrat
Qonpayaat qae bi aaetremeé, en CattieUa 6 en Aragon
Q en oCro kgar, en nnettro tervieio loi veniet nul 6
enbaigo ningnao à don Gfl ë à dona Marqueta Lo-
piç, tu nrager, que not teamot tenidpt de aindar ë
de cantaner ë eyllot en etio. É not otrod aveoMt en
conveniença oon don Gfl ë dona Marquem Lopiç
P. 478. Surcehiidumot frrvlèd^.
P. 479. Nom de révéqne de Panq^une con-
temporain des faits racontés par Anelier.
aniedififaot de dar é don Gfl bnytanta oarerfat en
toda to vida , m HareaMM à camiar la tierra qoe nna
vei le diereauM ë atentareoMM por ettat buytanta
oaveriat ten 'plasentada taya. £ û don Gfl finare
deiandofiio varon de dona Maïqneta Lopiç tobre-
didia,qmnoo teadeedad de qninieaynot, avemot
à dar d fiio veyate eavedia ata edad de veynte
aynot, para ta oriaaoo; ëdiaddanta avemot lia oon-
për lot biqrtanta caveriat, deoomo fiaeaMMé ta padre
don Gfl ; ë deii à qaantot fijot varonet berederot
fueren de Rada, qui nengan d'aqaeUo fijo de don
Gfl ë c|be tean de led oonjngio, avemot à eooplir
etto metmo. É don Gfl tdwadicbo ë qoi enpnet eytt
loere teynor de Rada , tegont qne dito et , deve tarvir
i not é ë nnettrot tooeettoret, oomo vamyllo à tn
teynor, por lat dnqoanta cavariat. Demat d por
aventura don Gfl lobradfcbo finare ten fijo varon
qne aya de dona Marqoem Lopiç tobradicba, ave-
niença et de not ë d'oylloaque not ë nnettrot toeoet*
tores devamot beredar Rada entegraaaent, oon todo
d cattieUo ë con todot tat drecbot 6 pertinendat
movientet ë manientet , per teoula cnnla; enpero en
etta mènera qne « fija 6 fijat dexare don Gfl que las
aya de dona Marqueta Lopiç, tu nmger, not devemos
ë somot ienidot de dar ad aqnella su fija ë fijas,
quantat qne tean, rentu de teyt milia tuddoi de tan*
dielat oorriUet en Navarre, ë tieteiieatot ëeinquanta
kafiaet de tfigo de la matura de Poaqdona. É aquettas
rentes tobredicbat de dinerotë de pan tomoe tenidos
de dar ë lat fijat por baredaaiiento pora ai ë pom
todot aqodlot ë aqaellaa qui de eyfiat venieren, per
secula cuttta< de Artedarreta anito entro i Tudela à
not vieremot por nujor, de guita que' ayan bonat en-
tegiat en nottrot beredaanentot plaaot, de guita ë de
mènera qne aquellatQat de deo Gfl ë lot qui veraàn
d'eyllat pnedan ë devan beredar aqndlot bereda-
nuantos pora neo^are ë fitter d*eyllot toda lur propia
vduntad, oomo eada uno fine de la tu propia cota.
Ette metaao panunieoto et entre nos qne ti d &p
varèndedon Gfl ë de dona Marqueta Lopiç tobredi-
eba, tnmvger, qui oviereé beredar Rada por eyllot,
finare ten figo varon de led conjugio, ë dexare fijat,
que not ë nnettrot suooessotes beredemos Rada por
«empre, oon todot tat drediot, dando ë lat tut ^at
lat rentes sobredicbet , da oomo tolMbdio et. É zo
mitaK>0QnveBinuM,« Iqodaiare de gananda, qne
baya lat rentat tobtedidiat que avian ad aver lat ^{at,
ë diaddante attt te agoarde entre not ë naettrot toc-
TABLE DES NOTES
P. 47g. Sur l'inHnimenl employé ea Navarre
au iT* sièdi pour tendre les bdiites.
P. A 80- Sur la pan pri»e par le clergé de la
Gcuofcid'niiipaibiékMGJMiaroQeiéSJHtiDii'cnia
é dMcoidiin de geooli de doD Gtl i dona Marque»
La]Hf labndicLiM, per tecnU conta. Ë demai e>to
e> pDMo intn ambai lupartidu qae s nu & nne*-
tm wicOCHOra non qmneaKDW* du i don Gil iad
aqudkM GjtM qni por cjU beicdaKO Bad* , como ei
dicliode*iiia,laihajtantacaT«riaiKil»edickai,é por
cnipa de imm 6 de n
dcKiGil, 6, enpnea nudiu.aqndlquilaeTeiejnotde
lUda Bntt eita honor, qoe aqull alcajl qoe foere en
Rada por no> é por e]rU<M wa tenido de render é de-
•empuar dcastieilloidonGildi qnifBereK^FOoreD-
posejUi nid •ejootde Rada lea tenido de gotrdar
erto> paramicatoa i noa ni t noatrot Huxenorea. E
dcDui à alcajt qù erto ùai non poeda «et dicho
nul niognao por eyllo. Otnai n por arentun el lejr-
nOT de Rada non qaiaiere reccbir alai hujtuita ca-
rtrlat, nnqgeriando lidar, ata trea me*et,6 do* h-
Ueàf en (ala pamuienlo* que lOD cactiploi en eata
pi«aenl caria 6 en algnno d'e;^o*, el dcajt Ma teoido
de render é dewmpanr i ooi é à naeitroi rocceatorea
d caitieillo aobradicfao de Rada len blauuo de li , de
Gomo icdwedicbo ea. É ù por aTonlun el alca^t lo-
ubitdkba ea , d caitieiOo a n» é i nncaliw iDCCCiM-
rea , o 1 don Gil é ad aqodl qui luere enpnei ejU
ttjaot de Rada, qoe Gnqueportrajadorcomoaqndl
qni >e alfa con caitleOlo ... ni ta pneda adiar por
nu maiu» q^ par ajHeoai ni par otia mon ningona.
É olmi n noa à don Gil lobradidta à naeitioa «ac-
ceaaoïea U ËiieaKioOt al aleajt K^radicho fnn^ nin-
gnna de aqacD caatieQlo por noa A por otri , qoe aqndil
qni le fiàoe . . . par tiajrdor ni ae poeda tdrar aobre
cala por Ku manoa ni pot ajdlenaiDi porotra ranm
ningona. Daaai ei aTeniença noatra qua li por aTen-
a fijai lolai Ëncaico, i non 6ja varon, que d alcajrt
I foere en d aobndidia "'''«-H" de Rada . . . ifio-
'adodeaqneU caitidHo.m laa fijai maa qne dm
Ire, ata qvc aean heredadai por noa t nneitTai nc-
•oiea, de laa renlaa aobrodîdui, oomo diclio ea
aao. E deren aer heredadai ata trea meae* dd dia
E finare Inr padrc , t noa que bereden Rada eon
[ai rat pertineocîaa , de coma faria d fijo Taron de
1 conJBgio. E si don Gil (loque Dioa non qnioal)
ea goena con algonoi , d alcayt que seii en Rada
I nos i por e<^lof aea tenido de aiudarli dd caa-
iHo é de lodo lo d contra todo hombre, salva la
itn té. tan bien como lària i m
cathidrsle de PunpduDC i la résiaUnce dea
habitanu de ia Navurerie contre le gonvcr-
□eur. — Acte dea archives nnmicipale* de
gant guerre. EmperD li noa, i aqodl qui Itniete
nneitro loger en Naiam ^niôeatemoi ealiar es d
caitieiUo , à don Gil ubredidio) . d aica jt qni led
non dera ni pneda recehir 1 oingonc de not qni in*
Irar qniiiere, nno i li tetcera. Eiao meuno «a de la
teyna de NaTiira i de dona Harqucsa Lf^^f aobn-
dicba, H qmsieaaen bi enlnr.Deoiaini noa ni nscatna
Rada, par raioo d'ettoa panoDientot, naa de qnanlo
«Ma nneatn carta de lai arenieo^ai diae^ É nos don
Gil é dona Harqneia Lopï; lolMvdicbot , lejmora de
Rada, lenimot de cognocido t de manificalo qoe noa
por nneilra plana vduntad. Mil iner^ i len eaatrenï-
miento de lejDOt ni de otri , é aen engayno ningtma ,
Suemot todoi loi panmienloa i lai arenienfai d^nte
el lobredicbo nneetio ie]rnar nj de
Ner«
,porm
> i ppr todoa ont
d aobtedicbo nnertio Mjmorrejr de Navana.porW é
por todoaini racceaKnea, t boaa ft, nnes Bal eogajano,
de agoaidar é de mantener é aver par Ërmea pa w-
cale cunta todoi eitoi paranûentoi dette pniait
caita écadanso d'ejUoi, é non conlitTenir por noi
ai por otn en ningnna maneia qoe pneda aer pts-
■ada, ea tal maaera que li not bi al &iiettemoi (lo
que IHot non qoien 1} teaoMie por ejUo, noa é uueatiot
tnœtiorei qui cootia eita tarta fiaieRn , traydorei ,
de gtùia qve non noa podiettemoa idrar . . . bn eato
por nueatrai manot ni por aifUenaa nin par otn ooaa
ninguna. E con todo esta lodot loi paramientot dota
carte lean firmes é ïdeduerot é agaardadoa d'ambei
laipartidaiponnempKJamai. E rcDonàameaporDot
i por nneitroi lucceiaaret, en todat estai cotai é an
cada nna d'eBai , i lodo lÎKra ecdesiéttîco i teglar, é i
toda otia nueaira acdon é detéaiian geneiaJ é tpecid
que DOt arer podieiten»ia & all^ar por not en algnna
goiia. E â por aTentnra pareàn dgnn liempodona-
qnalqnier otra costracl* de aUenadoo qne not aa-
bot enieniUe 6 cada «no por si orieueswt (écba dd
lobrcdicbo caitidla de Rada A de «s pcrtkieaciaa
qne not boy tanemot , qoeremot qo* lodo aqndla aea
caiBO é «ano, qaaato en noa, ni poeda avec en si fir-
meaa ningnna. E tan tolameiit loa paranieoloa detia
prêtent caria velea t tengan pora jamas. Denaa jo
doua Marquée Lopi; tdirediclia , leynora de Rada ,
eo nurfor finneia de toda* eitaa ooeai tofaradicïas ,
«eniendo de cognoicido qne 10 nuyor de vejnlc
DE L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 753
Pampelune, émané des vingt conseillera du
bourg de San Cemin et de la poblacion de
San Nicolas.
P. ^8s. Sur Tusage, chez nos ancêtres, de
surmonter d*un aigle les tentes et les habi-
tations des classes élevées.
P. 48d. Mauvaise réputation des Lombards,
ou, pour mieux dire, des Italiens chez
nous, au moyen âge.
P. 486. Sur les algarades et autres machines
de guerre em{doyées au moyen âge.
P. 489. Estai des armai trouxées dans tarcenal
de la ville de Carcassonne par Lambert de Tu-
nye, chevalier, seneckal de Carcassonne, Des
nones de décembre 1298.
P. 492.Reçud'uncharpentierpour la fabrication
d*un engin de guerre exécuté à Viana par
ordre d'Eustache de Beaumarchais.
P. 493. Denrées exportées d'Espagne en
France et en Flandre aux xiu* et xiv' siè-
cles.
P. hgh' Sur le mot ermandaC '.
Ibid. Détermination de la localité appelée par
Anelier Maradal,
Ihid, Sur don Lope Diaz de Haro y Beame ,
treizième seigneur de Biscaye, et sur don Si-
mon Ruiz, seigneur de los Cameros.
P. 495. Pièce du Trésor des chartes qui sert
dé preuve à ce que dit Anelier sur les ra-
vages exercés en Navarre par don Lope Diez.
Ibid, Sur les armes de Castille et de Léon.
Ibid. Sur les fenêtres vitrées , et sur les vitraux
dnqoo aynot, oertificida de todo mio drecho, spe-
ctahneot raraocio al beoefido del teiiatas-confaho
veBeyano i i todo dredio que yo ovies é «ver podiet
en d castidlo de lUda, 6 en nu pertineodat , por
raton de peynal de las nus ams 6 por qooalqnier
otra rason que iar podiet. Otrosi nos , don Henrric,
porla gracia de Diossobredichorey de Navarra, pro-
metemos , por nos i por nnestros suooessores, i nues-
tros amados don Gfl é dona Marquesa Lopiç sobre-
dichos, seynores de Rada, por ai é por todos Inres
soGoessores, i bona tk, sen msà. engayno, de ogoardar
é de mantener é aver por firmes por secola conta los
paramientos desta présent carta é oada uno d*eyUos,
é de non contravenir por nos ni por otri en ningnna
manera qne pneda ser pensada ; en tal goisa que si
nos bi al fiaessemos (lo que ser non podria), cayamos
é seamos. . . dichas qne son escriptas contra don 6il
sobredidio é dona Marqnesa Lopiç , sa moger, é laies
sttocessores. É oon todo esto todos los paramientos
d'esb présent carta sean firmes é valedœros é agoar^
dados d*ainbas las partîdas. . . renoncîamos por nos
é por todos nostios sacoessores en todas estas cosas
é en cada ona d*eyllas i todo foero eodesiéstico é
seglar, é i toda otia noestra acdon é delènsion gêne-
rai é spécial, qoe nos aver podiessemos 6 aUegar
por. . . . . É demas plase nos adaiiâ>as las parfidas de
aver todas aqoHlas oosu por didias ezpressament é
fecbas, por las qoales pœda ser mas valedera esta
présent carta, magâer non se £dlen escriptas en ejÛM.
é que sean de ana misoM forma é ténor sedadas
con seydlos pendientes dTambas las partidas , é qoe
tengamos nos la ona carta d*estat, é don Gfl é dona
BIST. DE LA OUSllAB OB NAY.
Marqueta Lopiç sobredicbos tengan la otra, é d alcayt
qae bi sera puesto... es tenga la terœra. En testimo-
nio et en mayor firmeia de todas estas cosu sobredicbas
é de ca[da] ona d*eyllas, nos don Henrric, por la gracia
de Dios sobredicbo rey de Navarra, é don Gil é dona
Marquesa Lopiç [solvedidios, seynojres de Rada,
ponemos los nuestros seydlos pendientes en esta pré-
sent carta. Testigos son qui fueron présentes en todas
estas cosas sobredicbas, don Corbaran de Vidaarra,
don Pero Sanches de Mont Agot , seynor de Quas-
cant. . . Roldan Periç de Eranssos, alcalde mayor de
Navarra , don Joban Sancbiz de Quascant, sire Giles
de Sotos, don Migud Periç de Legaria, don Pero
leneguix de Urroç , don Gonçalvo G3 de los Aroos',
don Lop Ortiç, cavaflero don G9 sobredicho,
mayestre Gil, dérigodd seynor rey devandicbo. E yo
Pero Martineç de Arœyç, escrivano jurado dd seynor
rey don Henrric sobredidio, fu présent en todas estas
cosas sobredicbas, é por plazenteria. .... damiento
d*ambas las partidas escrivi esta présent carta con la
mi propia mano. É en testimonio d*e8to fiç en eylla
este mi signo ^ aoostumbrado. Facta carta ep Todda
en d mes de noviembre, sabado primero. . . fiesta de
tant CHment, anno Domini miHesîmo daœntesîmo
septuagetimo. » (Trésor des chartes, 1270-7 — J.
fil 3. Trois sceaux.)
' Au temps d* Anelier, ce mot désignait pfau parti-
culièrement une association établie, au commencement
de Tannée 1 ao4 , entre les Navarrais et les Aragonais
de la frontière, pour la répression du brigandage.
( Voyez ilimaisf del nynode Navarra, Mr. XX, di. iv,
S m, n* 10, t. III, p. 64*)
95
754
. TABLE DES NOTES
peints ({ui se trouvaient ailleurs que dans les
églises.
P. dd7* Sui* l*aigle impérifde à deux tètes;
liste des publications auxquelles cet emblème
a donné lieu.
P. 498. Surdon Juan Alfonso, neuvième sei-
gneur de los Cameros.
Ibid. Sur la décoration des écus au moyen
P. Soc. Sur le sens du mot hastontUz, em-
ployé en parlant d*armoiries; des armes de
Catalogne introduites en Aragon.
IhifL Sur les mots renaadêU et lohets.
ïhid. Traité conclu , à los Arcos , entre Eustache
de Beaumarchais et divers chevaliers cas-
tillans qui avaient abandonné le service de
leur souveraine — Pièces de comptabilité
conservées dans le Trésor des chartes et
constatant des prêts d*argent faits par Eus-
uche de Beaumarchais à Lop Diaz de Haro.
P. 5os. Snr peonetz , peonier et peoncidb.
Ibid, Sur la conjuration des grands de la Na-
varre pour se débarrasser du gouverneur
Eustache de Beaumarchais; et siir la part
que, dans cet événement, Anelier attribue à
don Diego de Biscaye et à don Simon Ruiz,
seigneur de los Cameros.
P. 5o3. Récit de la conjuration des barons
par le prince de Viana.
P. 5o4. Sur les diverses espèces, le commerce,
la production et Tusage des chevaux pendant
le moyen âge. — ArÊhis, araboiâ, ou chevaux
arabes.
P. 5o6. Passages d^andens pofites où se trouve
Tadjectif /erraïu.
P. 507. Renommée des chevaux et des mulets
arabes et afiricains.
P. 5o8. Chevaux gascons.
P. 509. Sur le commerce de chevaux que fai-
sait Sully.
P. 5 10. Ancienneté de la réputation des che-
vaux d*Espagne';noms divers par lesqueb ib
sont désignés dans nos anciens poètes'.
P. 5i5. Dextriers, chevaux d'Allemagne, de
Hongrie, de Russie et des Orcades*.
P. 617. Chevaux bretons.
P. S 1 8. Sur ce qu*il faut entendre par chevaux
de Brie.
P. Si 9. De rimportation des chevaux en An-
gleterre au moyen âge.
P. 5ao. Sur la différence existant entre le che-
vd anglais d'aujourd'hui et celui d'alors. —
Prix des chevaux en Angleterre à diverses
époques du moyen ftge'.
P. Ssi. Prix des chevaux et législation fran-
çaise de l'époque relative à ces animaux.
P. Sas. Inventaire des chevaux de Louis Hntin
dressé en i3i7*.
^ Parmi ces chevaliers se trouve don Vda Ladron
de Guevara, nommé dans on artide des comptes de
Navarre pour 1 a 86, où f*est glissée one faute d'im-
pression : au lieu de Lucmmum, lises Locronnim
(Logrono).
' A lasuite de la dixième ligne, ajoutes ce qui suit:
Dans les privilèges accordés au monastèce hèti à
Squirs, appdé plus tard la RéoU, par Gombaud,
évèque de Gascogne, et son firère Guillaume Sanche,
duc du même pays, l'an de J. C. 977, il est marqué
que les chevaux d'Espagne passant par la ville auront
à payer quatre deniers par tète an portier. (Voy. Labbe,
ATovff hihliotkecm làamucript* Hhronan tomut mcbii-
, dot, p. 747.1ig'»9-)
' Pour peu que Ton soit curieux de connaître les
noms des chevaux fameux des romans pendant le
moyen âge, on peut recourir à la Chronique rimèe de
PhSippe Mouskès, introd. au tome II , p. cxiii-cxxi.
* Ici j'aurais pu parler des htoHns et citer un pas-
sage des Ménoim de PhiUppe de Commynet , où, par-
lant de la duchesse d'Autriche morte d'une chute de
cheval, il nous dit qu'elle chevaudiait un hofain ar-
dent. (Liv. VI, chap. vi, ann. i48s.)
' Ayant cité d'une manière impar&tte le Gber
quotidioau oonirarotalaUfrit gardenhm, je vais en
donner ici le titre tout au long : I^ber ^wMiaime
garderohm aneo ngid r$git Edwardi Primi vieeemo
octavo. A, D, Mccxctx, et mcoc. Ex codtct Ms, im
hibUoàuca tua auervato tyfàs edidU Soc. Âidiq. Laeir
dmeiu. (cur. D. i»rt, etDD. Gough, Topham et
Brand). I/tfidini, Excud^Mt J. 'Nichola, etc.
MDCGIOXXVII , m-à*.
L'indication donnée p. Sa 1, not. 1, d'après Sir Ni-
diolasHanif fGoolas, n'est pas complètement exacte.
Au lieu de vol. lll, lises voL IV.
* A la romance citée à la fin de la note è, p* Sa 1,
DE L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 755
P. 5s3, en note. Eitraks des comptes de Na-
varre pour 1 283 et 1 284 , relatifs à des envois
de chevaux deJ>lavarre au roi de France, et
au prix de ces animaux, -r- Sur ia classe de
personnes appelées almo^oeorw.
P. 53 5, note s. Sur Tancienne famille Gen-
tien.
P. 5 s 6. Sur ce ({ni constituait la beauté d*un
cheval à Fépoque d*Ânelier.
lUd, Sur Tentretien des chevaux pendant le
moyen âge jusqu*en i6s4.
P. 537. Sur récjuitation au commencement du
XV* siècle.
Ihid. Sur Thippiatrique au moyen âge.
Ihid, Sur Taccusation lancée contre Eustache
de Beaumarchais, par les riches hommes, de
vouloir réformer les coutumes , ou plutôt les
fors de Navarre.-— Droit que cette législation
donnait au souverain de retirer la garde des
châteaux à ceux qui les occupaient*
P. 5a8. Sur le verbe desforar, et l'équivalent
dejuero dans notre ancienne langue.
Ihid. Sur la monnaie navarraise portant leAom
de sanchet, et sur sa correspondance avec les
toumob de France.
P. 539. Document des archives de Tayunta-
miento de Pampelune qui établit Tinfériorité
des toumob.
Ibid. Diverses monnaies du payement d*un achat
de chevaux en Navarre par le châtelain du
roi d*Angleterre à Bordeaux, en 1 290.
P. 53o. Diversité des monnaies pendant le
moyen âge ; embarras qu'elle causait au com-
merce.
P. 53 1 . Sur divers individus du nom de Crozat
et de Cnuat ^
P. 53 1. Formule de serment usitée chez Tes
musulmans, au rapport de nos anciens trou-
vères.
P. 53a. Sur le nom de YAhmrat.
Ihid. Sur un personnage nommé (Commis Mi-
chad Mota,
P. 533. Situation de deux couvents de Pam-
pelune mentionnés par Anelier.
Ihid. Sur les heaumes pendant le moyen âge.
— Prix que nos ancêtres attachaient à ceux
des pays musulmans, de Grèce et d'Italie.
P. 535. Mentions, dans nos anciens poèmes,
de heaumes de Provence, de Poitiers, de
heaumes vienois \ de heaumes de Chartres ,
de Blaye, de Roais, et de Seniis.
P. 536. Décoration des heaumes au xii* et au
XIII* siècle.
P. 537. Noms mystérieux inscrits sur certains
heaumes. — Épithète de vert donnée à cer-
tains heaumes. — Vertz helmês hranitz, vert
acier bruni.
Ihid, not 1 . Sur les épées d'Allemagne.
Ihid, not. a. Épées de prix mentionnées par
deux anciens auteurs.
P. 539. Heaume, cerde, acier, épieux bruns,
brunis, dans les vieux écrivains français et
anglais.
P. 54o. Époque de la révolte de D. Gontalvo
Ibanet, D. Juan Gonxdvei, son fils, et
D. Juan de Vidaurre, contre la reine de Na-
varre et Eustache de Beaumarchais. — • Ar-
ticle des comptes de Navarre pour ia83 re-
latif au dernier.
Ihid. not. 2. Articles des mêmes comptes qui
pourraient peut-être bien se raj^rter au
premier.
ool. 1 , on peut lyouter ce passage, qui oonooort au
néme <^tt :
GadmiM dt oro dt AnUa. . .
CabiHot M dî rntBot ,
Y part «B idaia Mit yagvtt , «te.
Elvira , êolti el puial , «te. ( Aoauuefro «b ro-
MOJUM MialUrucoê 4 kiêtiriooê « parte II.
Madrid, i839t iii-8*tsp. p. i45.)
' Dans les Mémoires d*Estevan de Garihay, publiés
par rAotdémie royale de l'Histoire, de Madrid,
liv. IV, tit. zni, je trouve un Luis Crusmt, liabitaiit
de SaintpSébastien , nommé oonune on des deux aa-
teurs du Recueil des lob et ordonnances relatives au
Guipuacoa en i58a. (Voy. Mtmoritd hittérico upa-
ml, etc. t. VU. Madrid, imprenta de José Rodrigoes ,
i85â, in-A*esp. p. Â08.)
* n &ut sans doute mettre à côté de ces armes .
dans la même catégorie, la cuirasse mentionnée dans
les vers suivants :
Et Aloit fiart ai hii . qvaat la eop MBi ,
Et U lalia la broigna da Sainllttiaitaa, aie.
Gérard dt BoêiiUom , p. 345 , y. ai.
95.
756
TABLE DES NOTES
P. ^ 4 1 . Sur Guillem Mand , père et fils ; reçu
du Trésor des chartes émané du père; ex-
traits des comptes de Navarre pour i s83 et
années suivantes, relatifs à Tun et à l'autre.
P. 54). Sur Martin d^Undiano; reçu de don
Pero Martineytz de Subiça, où il est qudifié
de okambeUan d$ la mae.
P. 543. Articles des comptes de Navarre pour
1 a83 et 1 384, relatifs à Pierre d*Aldava. —
Erreur probable au sujet de l'orthographe du
nom de don Pierre de Ghalat.
Ihii. Sur la part considérable prise à la guerre
civile de Pampelune par la classe moyenne
de la société.
P. 544. Document des archives de Tayunta-
miento de Pampelune qui témoigne d'une oflOre
faite par Eustache de Beaumarchais.
P. 545. Pièce du Trésor des chartes qui sem-
ble annoncer qu'Eustache de Beauiliarchais
réalisa Tespoir que les bourgeois de Pampe-
lune avaient en lui.
P. 546. Rente annuelle de dix livres accordée
à Ponce Baldoin par Philippe le Hardi.
Ihid, Extraits des comptes de Navarre pour
1 s83 et 1 384 * relatifs à Guyralt de Seta.
P. 547. Sur Jean Lombart porté dans les
mêmes comptes pour 1 383 et 1386 , comme
créancier de Gerin d'Amplepuis, gouverneur
de la Navarre après Eustache de Beaumar-
chais, et comme fermier des biens de la Na-
varrerie.
Ibid, not. I . Autres articles des mêmes comptes
relatifs à des Gascons plntM qu*à des Bas-
ques.
P. 548. Sur la famille GariUt, de Tudela.
Ibid, Sur le véritable sens du mot palaci em-
ployé par Anelier.
Ibid. Sur celui de broters.
P. 549. Synonymie de ce terme avec tnau-
lien.
P. 55o. Signification du moi ambant: passages
de THistoire de la Croisade contre les héré-
tiques dbigeois, qui peuvent servir à réta-
blir.
P. 55 1, dot. 5. Acception du mot (orfracofie^
dans la Chronique de Bertrand du Guesdin ,
par Cnvdier, et dans le Chevalier au Cygne.
P. 55a. Sens exact du verbe ikeoiivafiar.
Ibid, Ce qu'il faut entendre par les mots de
Maria Del^uada.
Ibid. Sur don Pedro Garda d'Echauri lo mer-
ces.
P. 553. Sur les personnages portant le nom*
de BoÂMtœfnn, Baxdottofn, BandesteiÊg, Ba-
dozta^, dans THistdre de la guerre de
Navarre.
Ufid. Sur Pierre d*Equia.
Ibid. Doutes sur l'orthographe de LaceyUa.
P. 554. Détermination de l'emplacement des
tours fortifiées du Bourg et de la Pobladon
de San Nicolas. — Remarque sur l'imitation
par Andier de l'Histoire de la Croisade contre
les hérétiques albigeois.
P 555. Reçu de Joan Periç Motza, boorgeob
de Pampelune.
Ibid. Extraits des comptes de Navarre pour 1 a 83
relatifs à Sancho de Vilava.
Ibid. not. 1 . Acte du Trésor des chartes por-
tant acquisition de maison, à Pampelune, par
Eustache de Beaumarchais.
P. 557. Sur le meilleur sens à donner au veri>e
baUi^llar. — Sur le nom de grange baU-
Uère.
Ibid. not. 1. Champenois, Français et Nor-
mands établis en Navarre à la fin du xiu* siède.
P. 558. Célébrité de Bdogne au moyen âge
pour l'étude de la jurisprudence.
Ibid. Sur Guillaume de Villaret, grand maître
de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
P. 559. Sur Meiiin et ses prophéties.
Ibid. Rapports finanders de don Corbaran de
Vidaurre avec la couronne de France.
Ibid. not. 3. Gens de Cahors dans les finances
et dans le commerce au xui* et au nr* siède.
P. 56 1. Extraits des comptes de Navarre pour
ia83 et ia84, relatifs à Corbaran de Vi-
daurre.
P. 563. Sur le mot palazis,
P. 563. Sur les balistes ou grandes arbalètes à
un et à deux pieds.
P. 564. An de cor.
P. 565. Bdistes ou arbdètes de corne. — Ex-
traits des comptes de Navarre pour 1 184 et
1 s86 , rdatifs à des matériaux pour la répa-
DE L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 757
ration de ces armes et à des arbfldétriera sar-
rasins.
P. 566. Emploi de IVbalète en chirurgie.
P. 567. Détermination de deux localités de
Pampeiune nommées par Anelier, la rue de
* Sorriburbu, ou Corriburbu , et la Taconera.
Rid. Énumération d*armes en usage au xiii* siè-
cle. — Sur la guisarme.
* P. 568. Su» sire Amault de Marca&va.
Ibid, Sur le sens exact et les formes diverses
du mot akoto,
IbU, Remarque sur rortbographe du moiZiuza,
Ihid, Détermination de remplacement du mou-
lin du bourg de Pampeiune appelé del Maço,
P. 569. Meiftions de bains dans les comptes du
royaume de Navarre, à la fin du xin* siècle.
P. 571. Régime sous lequel les bains étaient
placés pendant le moyen âge.
P. 571. Sur Tusage des bains à cette époque.
P. 573. Mentions de celliers dans les anciens
comptes de Navarre. — Maçons en Navarre
servis par des femmes et des individus qua-
lifiés d^Jn^loû.
P. 57^ . Définition de la mesure appelée cahiz.
Ihid. Mentions de don Garcia Martinitzde Uritz
dans les comptes de Navarre pour ia83 et
is84.
P. 575. Sur lemot vianderotms dans le Lexique
roman.
Ihid. Reçu de Semen d'Oarriti. — Autres indi-
vidus porteurs du nom âiOarnti mention-
nés dans les anciens comptes de Navarre.
Ihid, Sur ce que devint don Garcia Almo-
ravid.
P. 576. Pièce des Arcbives de TEmpire qui fait
connaître les noms de la femme de don Gar-
cia Almoravid.
Ihid. Sur le mot criad et sa corre^ndance en
e^Mignol et en gascon.
P. 577. Sur Texpression nurri, nourri, norri,
employée dans le sens de domestique, les
verbes norir et nodrir usités avec celui dV2e-
ver, et le substantif nudricion (éducation).
P. 578. Prix des flèches à Tépoque de la guerre
de Navarre; extraits des anciens comptes de
ce pays relatifs k cet objet
P. 579, note 1. Sur la garniture des flèches.
Ihid. note s. Sur Tancien usage de tenir les
armures enfermées dans des coffres; étymo-
logie du mot amtoire.
P. 58o. Sur les traits qipelés carreaux.
Ihid. en note. Fabrique de chapeaux à Mon-
tauban , au xiii* siècle.
P. 58i. Lettre d* Alphonse, comte de Poitiers,
précieuse pour Thistoire des armes de guerre.
P. 582. Supériorité des carreaux de Gènes à
la fin du XII 1* siècle; synonymes du mot
carreau.
P. 583. Sur le mot iapiar.
Ihid, Sur la signification du mot cadafalc.
Ihid. Doutes sur la traduction du vers 359^ ; sur
le mot provençal via: exemples de vias, viaz,
vie, employés par nos anciens écrivains.
P. 584. Sur deux, moulins de Pampeiune men-
tionnés par Anelier.
Ihid. Sur le sens de corder.
Ihid. Observation sur Tomission de cavador
dans le Lexique roman de M. Raynouard ;
sens de ce mot.
P. 585. Observation sur notre traduction d*aia-
vessat; emploi du mot alenaz avec le sens de
poignard: habitude qu'avai^at nos ancêtres
de lancer en combattant leurs armes contre
Tennemi.
P. 586. Observation sur le mot aUka.
P. 587. Sur les excès reprochés par le P. de
Moret aux habitants de la Navarrerie pendant
la guerre civile de Pampeiune ; sur les juilis
de la Navarrerie à cette époque ; leur condi-
tion agricole déterminée par des artides des
comptes de Navarre pour 1 283 et 1 286.
P. 588 , note ^ . Sur les vignes du roi et de la
reine en Navarre et leur mode de culture.
Ihid. note 2. Colère d*un souverain pontife au
sujet de la fabrication du vin par les juifs ^
P. 589, note s. Sur les bijoutiers et les cordon-
niers juifs de Pampeiune ; article des comptes
de Navarre qui donne à penser qu*en ia85
* Dans la citation que nous avoni fidte da Roman de Fanvd, il s*ett gliisé une £iiite, SaisUrJngon, pour
Saimt-Jango%.
758
TABLE DES NOTES
les «icades de Navarre portaient des anneaux
d*or comme signe de leur dignité.
P. 589, note 3. Allusions au roman da BenoFi,
P. 590. Détails sur Miguel Periz de Legaria;
indication de pièces du Trésor des chartes
relatives à ce personnage.
P. S91. Habitude ches les combattants du
moyen âge de s*ezciter par des injures.
Ibid, Sur la machine de guerre q>pelée ckatU
ou chat,
Fhid, note a. Sur Tusage du bélier pendant le
moyen âge.
P. 59 s. Anecdote relative à Henri lY.
P. 593. Articles des comptes de Navarre pour
1 38Â , relatifs à Guillaume Isam.
Ibid, Sur le mot koard, aea dérivés et leur si-
gnification.
P. 594* Sur le sens et Torthographe de Tex-
pression mal kaarat.
Ihid, Indication d*une pièq^ du Trésor des
chartes émanée d*un guitour d^Anits, nommé
Foriuin Hiegae,
Ibid, Sur la réputation qu*avaient nos an-
ciens rois de guérir les écrouelles en les tou-
chant ^
P. 595. Sur le véritable nom du personnage
appelé par Anelier Lenay, Lantvfp Lenays *.
P. 596. Sur Tune des acceptions d'eraiomens,
keretat, htredad, etc.
Ibid, Sur le mot gojos usité en Navarre à la fin
du XIII* siècle.
P. 597. Charte de Philij^ le Hardi relative à
Garcia Martintx d'Eussa.
Ibid, Articles des comptes de Navarre pour 1 383
et 1 a8Â relatifs à Pierre Ayvar.
P. 598. Autres articles du même registre con-
sacrés il HeliBsende on Aelis de Trainel,
veuve de D. Pierre Sanchix de Cascante ; acte
^ Aux oavrages ausqueU nous reovoyoDs sur la
guérisoD des écroudles par les ms de France * ajou-
tes rHistoire critique des pratiques superstitieuses qui
ont séduit les peuples et embarrassé les savants , etc.
parle R. A. Pierre le Brun. A Paris, ches Poiron,
v. Dcc. L. in-8*, liv. IV, chap. iv, n** 4 et 5 , L II ,
pag. iis-iai. — Philippe de Commynes, rap-
portant un acte de dévotion de Louis XI, ajoute :
« quant les roys de France veulent toucher les
des Archives de TEmpire par lequel cette
dame et la famille de son mari donnent dé-
charge au roi des sommes dues au défunt.
P. S99. Sur Robert H, comte d'Artois.
Ibid. Actes des archives de Thôtel de ville de Nar-
bonne, relatifs au don gracieux de la sommé
de mille livres toomois fidt à Philippe le
Hardi, en 1377, i foccasion de la gueire
de Navarre. ' •
P. 60s. Pièce du Trésor des chartes, qui donne
le dénombrement des denrées dont on appro-
visionnait les places fortes à la même époque.
Ibid. en note. Articles des anciens comptes de
Navanre contenant de curieuses recettes de
ciment
P. 6o3 , en note. Observations supplémentaires
sur le commerce , la fabrication et Tusage
du sucre au moyen âge.
P. 604. Pièce des Archives de TEmpire, oà se
trouve le détail des munitions de guerre
dont étaient approvbionnés les châteaux de
la Navarre.
P. 60S. Composition d'une bibliothèque de châ-
teau fort, en Espagne. — Sur la fabrication
en Navarre et l'usage du biscuit au moyen
Age.
P. 606. Sur le véritable sens de Tadjectif eji^«
employé par Anelier; racine de notre anden
mot BJi^.
Ibid, Passage de l'Histoire de la guerre contre
les hérétiques albigeois imité par le même
troubadour.
P. 607. Sur l'origine juive ou moresque des
médecins et vétérinaires navarrais à la fin du
xui* siècle; extraits des comptes de Navarre
où se trouvent mentionnés des individus de
ces professions; indications et passages rda-
tifs aux médecins pendant le moyen âge.
mallades , ils se confessent : et nostre roy n*y iàSkit
jamais une fois la sepmaine. Si les aultres ne le font ,
ils font très-mal, car tousjours y a largement mal-
lades. > ( Mémoires , liv. VI , chap. vi , ann. 1 ^80.)
* On trouve D. Ch'mtnt de Lotmay, stjwtcol d«
fiauarra, nommé par les témoins d*une charte de
D. Brax Gassia, seigneur de Luxa, datée de Saint-
Jean -Pied -de -Port, i358.( Voyei iVbtiliaBlriB«9«c
Vasconim, liv. II, chap. xii, pag. 365.)*
DE L'HISTOIRE DE LA GUERRE DE NAVARRE. 759
P. 5o8. Sur Tezercice de la médecine par les
femmes à cette époque ; insahàadores » espèces
de chariatans espagnols mentionnés par des
écrivains des xyi* et xvii* siècles.
P. 609. Pièces du Trésor des chartes, articles
des comptes de Navarre relatifs à don Fortun
Almoravid; détails sur la fin de ce person-
nage.
P. 61 s. Sur la dénomination de maynadtr, mes-
nadero, etc.
P. 6 1 3. Définition du mot lice,
Ihià, Sur le pont de Saint-Pierre de Ribas, à
Pampelune. ,
P. 61 4. Sur Roger Bernard III, comte de
Foix.
Ihid, Sur Géraud V, comte d*Armaghac et de
Fézensac.
P. 61 5. Sur un comte de Périgord mentionné
par Anelier.
Ibid, Sur Jourdain V, baron de Tlle-Jourdain.
Ihid, Pièces du Trésor des chartes relatives à
Sicard de Montant.
P. 616. Sur le seignetir de Caumont, nonuné
par Ân^er comme ayant pris part à Texpé-
dition de Navarre; autres personnages du
même nom qui vivaient à f^poque.
P. 618. Sur le seigneur d^B^rens nommé par
Anelier; charte émanée de lui en 1274.
Ibid, Sur le seigneur de Tonneins à fépoque de
la guerre de Navarre.
P. 619. Sur Bertrand de GardeyUac, le sei-
gneur de NavaiUes, le comte de Blois et
d*autres personnages qui accompagnèrent
Philippe le Hardi dans la guerre de Navarre ;
pièces qui les concernent.
P. 6a 1 . Sur Texpression cami rameu,
P. 623. Rapprochement entre un trait d* Ane-
lier et un passage de la Chanson d*Antioche.
Ihid. Geste de douleur en usage chez nos an-
cêtres.
Ihid. Sur rinstrument de musique appelé
najil: sur les cors usités pendant le moyen
' P. 6s8, note s , 1. 3 , liset anaflu, en on mot.
* Noos aurions pu citer, à ce propot , ce paMage
d*inie andenne ckanion de geste :
Qa« U divinitat « U aetor
Nm mMtrtnt «n la \t\ %n Redamptor
âge; cor enchanté du Lai de Robert Bikez;
cor d*Auberon dans le Hookir de Huon de
BerdeeuuB; olifant de Roland; olifant de M. le
duc de Luynes; cors de pin; buisines, cors,
trompes d'argent ', d*airain, de laiton, d'a-
cier; grailes, cors meimters; menuiax, mon-
niaus; sur les diverses manières de sonner
du cor et de la trompette au moyen âge.
P. 63i . Sur la lampe qui brûlait devant les tom-
beaux des rois de Navaire, è Pampelune.
Ihid. Rapprochement du tableau du sac de la
Navarrerie avec un passage du Romaa de
Gûrin le Lokerain.
P. 632. Sens des mots eêcnn,forciertforckier,
' for^r, forgier, forceret: place que tenaient
les cofiBres et les huches dans le mobilier des
appartements de nos ancêtres; signification
d*un coflBre placé devant une maison en
temps de foire; cage d'oiseau appelée coffre,
dans le Dit des rues de Paris; explication
des locutions proverbisdes moarir sur an
coffre, piquer le hal^t; forme et décoration
des anciens coffires; passages d'inventaires et
de comptes où il en est mention ; sur l'usage
des coflres en Angleterre.
P. 638. Enveloppe précieuse de certains oreil-
lers au moyen âge.
Ihid, Détails sur le sac de la Navarrerie de Pam-
pelune, par Guillaume de Nangis.
P. 639. Sur le supplice réservé aux traîtres
pendant le moyen âge * ; extrait des compter
de Navarre pour 1 a84« relatifs à un juif traîné
par la ville d'Estella^ et à un individu de la
Navarrerie de Pampelune, pendu à la même
époque.
Ihid. Sur la reconstruction de la Navarrerie.
Ihid. Assertion d'Estevan de Garibay, relative-
ment à l'extension de l'incendie de la Navar-
rerie jusqu'à la chambre des comptes de
Pampelune ; dernier mot sur l'histoire de la
Navarrerie iq>rès le sac de 1277.
Quel jaftice l'an fait da irailor :
Ocamanbrar i ekaval , ardra à ebaior, aie.
Gérard de BoêiiUon , p. 356. Cf. p. toS,
760 TABLE DES NOTES DE LA GUERRE DE NAVARRE.
P. 639. Sor les motifs qui détenninërent fexpë-
dition de Philippe le Hardi en Navarre.
P. 64 1 . Pièces émanées de ce prince et rela-
tives à Tadministration de la Navarre; traité
entre lai et Fernando Ibanez (Femandas Jo-
kannis).
P. 6d5. Pièces du Trésor des chartes émanées
d'Imbert de Beaujeu et de Robert, comte
d* Artois , pour servir à montrer jusqu*è quel
point s'étendaient les attributions du gou-
verneur de la Navarre.
P. 646. Sur les tentes au moyen Age.
P. 647' Sur Torthographe du mot Lormam,
Ibid, Sens de Texpression abatz legender,
Ibid. Sur la famine amenée par le séjour de
Philippe le Hardi en Béam , et par celui
de Henri HI, roi d* Angleterre, en Gascogne,
Tan 1953.
P. 64S. Sur les tours au moyen âge ; admiration
de nos ancêtres pour les monuments anciens,
qu^ils attribuaient aux Sarrasins , aux païens^
Ihid, Sur sire Jean d'Acv^.
P. 65o. Traités par lesquels se termina la guerre
de Navarre.
P. 654' Extraits des comptes de Navarre, rela-
tifs aux biens des bannis de ce pays, à la fin
du XIII* siècle.
P. 659. Autres extraits des mêmes comptes,
destinés à montrer combien la frontière était
peu sâre à Tépoque , et comment s*y faisait
la police.
P. 66 1 . Jugement porté sur Texpédition de Phi-
lippe le Hardi, par ses contemporains.
Ibid. Sur le comte de Bigorre, mentionné par
Anelier; pièces du Trésor des chartes qui le
concernent.
P. 66 s. Sur le mot gdier*,
P. 663. Sur Texpression moalcrf.
P. 664. Pièces du Trésor des chartes relatives
au siège, de Punicastro.
Ibid. Autre pièce du même fonds dans laqndle
figure Fortuyn Eniguitz; articles des comptes
de Navarre pour i383, concernant ce per-
sonnage.
P. 665. Sur le bruit que faisait entendre une
armée en retraite.
Ibid. Acte des archives de l'Empire qui té-
moigne de la remise faite par Eustacfae de
Beaumarchais, à son successeur, des che-
vaux et de Targent 'qu^il avait entre les
mains; détails sur Renaud de Rouvray et sur
deux autres personnages , nommés Alplumst
de Roinray et Jean de Rowfft^.
' On trouve dans la chronique de Matthien Pans,
sons Tannée 1 184* un fait de nature à prouver qu'il
ne ÙMi pas rapporter uniquement aux anciens les
monuments attribués aux Sarrasins par nos. ancêtres.
Après le récit d*une victoire d'un roi de Portugal sur
les Maures, lliistorien ajoute que ce prince donna k
des maçons les captifs sarrasins , pour qn*Hs les em-
{doyassent à réparer les égfises. [Matlk, Parit». Hîm'
toria mejor, éd. i64o, p. i4a ,1. 1.)
' Ce mot ne se trouve pas seulement dans Y Ancien
Thèâtn français, mais encore dans Rabdais, nouveau
prologue du livre IV.
APPENDICE.
HI8T. DE LA GUBRR£ DC NAT. 96
APPENDICE.
Des fouilles plus profondes dans les Archives de FEmpire nous
ayant fait découvrir de nouvelles pièces relatives à l'administration
de la Navarre par Eustache de Beaumarchais, et des indications con-
cernant celle de ses affaires personnelles, nous avons cru devoir
donner ces documents, aussi bien que d'autres indications qui se
rapportent à sa fille et à son gendre. Ce ne sont, il est vrai, que des
articles d'un ancien inventaire des chartriers de trois des châteaux
du héros d'Ânelier; mais, à la distance où Tun et Tautre sont de nous,
toute lumière sur l'histoire d'un homme qui fit, comme adminis-
trateur et comme guerrier, une si grande figure à la fin du xiii^ siècle,
ne peut manquer d'intéresser ceux qui cherchent à se rendre compte
de cette époque, encore si mal connue.
La première des pièces qui suivent^ rapporte à un chevalier
castillan dont il a été fait mention ci-dessus, p. ^72 , not. A, et p. ily3,
comme ayant passé au service de la France.
i. Noverint universi présentes litteras inspecturi, seu etiam audituii,
quod ego Nunius Gundissaivi confiteor et recognosco de piano me récé-
pissé ab excellentissimo domino domino Pbiiippo, Dei gratia rege Fran-
corum, duo miiia sexcentas sexaginta et sex libras, tresdecim fi*ancos et
quatuor denarios turonensium nigrorum, quas idem dominus rex Eneco
Lupi de Çuaçu , militi meo, et Petro de Aylloç * , Petro Sancii Calvet, Micha-
heli Pétri et Eximino Pétri, mercatoribus Stellensibus, vice ac nomine
meo, mandavit exsoivi de illa pecunie quantitate quam ego eram recep-
turus ab eodem domino rege in festo Penthecostes , secundum pactaciones
habitas inter ipsum dominum et me , renuncians nichilominus excepcioni
* Probablement le même dont il est question Vidanrre super bonis suis, xii libras iiij soiidos
dans cet article des comptes de Navarre pour \j denarios. • (Ms. Bibi. imp. suppl. iat. n** 1 65^,
Tannée 1386 : fol. 89 verso. Compot, GaiUelmi Ysami, merini
«Petro Helie, Stellensi tenderio, pro debito StellensU. Cf. ibid. 1. 1.)
in quo sibi tenebatur dominus Johannes de
96.
764 APPENDICE.
non numerate peccunie , non habite nec recepte , et omni alii juris auxilio ,
tam canonici quam civilis, per quod super predictis, vei eorum quolibet,
contra ipsum dominum regem me possem defendere vel tueri. In quorum
omnium testimonium et munimen banc présentera paginam feci si^U mei
appensione muniri. Et ut etiam bec omnia et singula pleniorem obtineant
firmitatem, rogo dominum Eustacbium de Bello Marchesio, regni Navarre
gubernatorem , ut buic presenti recognicionis instrumento sigillum suum
apponi faciat in testimonium et munimen omnium premissorum. Et nos
Eustacbius de Bello Marcbesio , gubemator predictus , ad preces et instan-
ciam ejusdem domini Nunii Gundissalvi , presens instrumentum sigilli nostri
fecimus appensione muniri. Datum aput Stellam xiij^ kalendas madii , anno
Domini m®, ce"*, lxx**. septimo. (Trésor des chartes, J. 676, n** 43. Deux
sceaux. )
Le n**II, qui suit, est relatif à Tun des frères de D. Pierre Sanchiz
de Cascante, nommé ci-dessus, p. 698.
IL Sepan quantos esta présent carta verân é odràn, que yo, don Johan
Sanchez de Montagut, vengo de cognoscido é de manifesto que he recebido
de vos, me sire Eustace de ^piumarches , govemador de NavaiTa, setanta
é dos libras de tornes por la reteniença del castieilio de Esteilla , é otrosi
por las viandas que yo vos vendi por goamizon del dicho castieilio, do-
zientas é sexaynta é quatro libras é cinquo sol. de tomes, é otrosi mil libras
de tornes, que el seynor rey de França me mandô dar de dono por mano
de don Martin de Undiano, de Panplona. E en testimonio desto dovos
esta mi carta abierta seellada con mi seyeillo. Datum en Esteilla, viemes
postremero del mes de mayo, anno Domini m**, cc^ Ixx"*. septimo. (Trésor
des chartes, J. 3o8, n** 80.)
Les indications suivantes serviront à compléter et à rectifier les
détails que nous avons donnés, p. dio, di3, 4i49 sur la biographie
d'Eustache de Beaumarchais.
m. Litera acordii facti inter magistrum Guillelmum de Guria, tutorem
Marie, filie condam domini Eustachii, et religiosum viruin dominum Hu-
gonem de Villa, priorem de Marcoiesio. Anno Domini }t n^ primo, die lune
qua cantatur âSar^e, care. xliij.
Inventariam factum per... Robertam de Chahcio , commissariumper.,. dacem
APPENDICE. 765
Borbonesii, de Uteris, instramentis, recogniiionibas , homagiiSf terrariis papiris,
papiris , requins et alUs documentis inventis in Castro Calvineti et casteUanie de
Vinzella et de Roncino, etc. A. D. i434. (Arch. de l'Emp. sect. adminis-
trative, partie domaniale, P. i356, cote iij' iiij , folio iiij recto.)
IV. Litera super juramento prestito per dominum Petrum de Via pro
baronia Calvineti. Anno Domini m** h]^ tercio , die tricesima mensis setem-
bris. xliiij.
Fol. iiij verso.
V. Litera testamenti, seu vidimus ejusdem, fàcti per dominum Eusta-
chium de Bello Marchesio. Die Veneris post festum Omnium Sanctorum ,
anno Domini m* iij' trisesîmo. xlix recto.
Fol. V recto.
VI. Litera vidimus cujusdam accordii domini Eustachii de Bello Mar-
chesio et domini abatis Aurelhiaci et domini abatis Maurcii. Die lune post
festum beati Luce, anno Domini m° ii]"" septuagesimo quinto. Lxvj.
Fol. vj verso.
VII. Litera donationis domini comitis Ruthenensis facte Poncio de Villa
de hiis que habebat in parrochia de Cassanhosa. Anno Domini m^ ij*" xl ,
mense junii. iiij" viij.
'Fol. viij verso.
Vin. Litera emptionis baronie Calvineti facte per dominum Calvineti a
domina Maria de Bello Marchesio. Anno Domini m^ ii]"" xx tercio, die lune
in festo sancti Ambrosii aprilis. C.
Fol. ix verso.
IX. Litera venditionis facte per dominam Mariam de Bello Marchesio
domino Pelro de Via, militi, de baronia castrorum Calvineti, de Vinzella, de
Roncino, de Moreto et de Senaco Chambuer, de Salerno, et aflParii de Falci-
manha et de Tornamira, de Lininhaco (Leinhaco?), de Verneto et de hiis
quas habebat in villa Aurelhiaci. Die lune in festo beati Marchi, anno
Domini m** iij' xx tercio. C iiij" xij.
Fol. xvij verso.
X. Litera constitutionis dotis inter dominam Mariam, filiam domini
766 APPENDICE.
Pie^ de Via, et Beraldùm Dalphini, de sûmma octo mâmm florenoram
de Florencia. Ânno Domini y!" iij* triseoimo terdo, die %x mensis jimii.
Fol, xviij recto.
XI. Lkera renditioiiis facte per domînam Manam de. Belle Marchesio
dofmao Petro de Via, tie baronia Galvineti, de VînxeHa et aliis lods. Die
Veneris post festum sancti Bartholomei , anno Domini m"* iij' xx tercio.
ij'mj"xvij.
Fol. xxvij verso.
. Xn. Litera venditionis £acte per dominam M^riam de Bello Marchesio ,
domino Petro de Via, de baronia Galvineti et de castellania de Vinzeile.
Die Jovis post festum beati Pétri, anno Domini m"" iij"" xx. tercio.
ij' viij verso.
■ Fol. xxviîj Terso.
Xni. Litera compronûssi inter dominum Amaldum de Via et dominam
Mariam de Bello Marchesio. Datum xxij jour de mai, Tan de gracia mil iij'
XXIX. nj*' xuij.
Fol. xxix recto.
XIV. Litera procurationis facte per dominam Mariam de Bello Mar-
chesio ad vendendum baroniam Galvineti. Die lune iiij* aprilis, anno Do-
mini M** iij* XX tercio. iij' xvj.
Ibid.
XV. Litera procurationis ad custodiendum depositum summe quadra-
gintarum miHum librarum super facto dictarum venditionum. Ânno Do-
mini M** uj'' XX tercio, die iij maii. iij' xviij.
XVI. Litera requisitionis facte per dictam dominam Mariam ut ejus
vir non reciperet summas predictas. Datum die xix febroarii, anno Do-
mini M** iij'' X3dij. iij'' xix.
XVII. Litera procurationis faete per dictam dominam Mariam ut por-
tarent summas predictas in Francia. Datiun die lune ante Brandones , anno
Domini Af iij' xx tercio. iij' xx.
Fol. xxix verso.
APPENDICE. 767
XVnL Quidam liber papiri, in quo sont centum^ et decem folia, et in
eodem fit mentio de instnunentis et literis existentibus in Castro ddyinetiw
In primo vero instromento dicti libri fit mentio de quodam contraetn inter
dominam Mariam de BeUo Marchesio et dominum Petrum de Via , sub anno
Domini miUesimo n^ xxj» die quarta mensis januarii , etc. iij' xxxiij.
Fol. XXX recto.
XIX. Litéra compositiônis inter magistrum Goâlelmum de Guria, tu-
torem nobilis Marie , filie domini Eustacii de Bello Marchesio , et religiosum
firatrem Petrum Ricardi , pro tune priorem domus de las Bessiegas , super
facto dominii dicte domus. Datum die ultima mensis maii, anno Domini
millesimo ij' xlvij. Signatum. Quinta.
Ibid. La Vinzela, cote ii]"" iiij bis, folio i recto.
XX. Litera emptiônis facte per dominum Eustacium de Bello Mar-
chesio ab Âustorgo Lasfi[*eta et Guillelmo , ejus nepote , de dominio et onme
illud quod habebant in castellania de Vinzella. Datum die VenerisfDst sanc-
tum Bricium , anno Domini millesimo ij*" ixxxj''. Sjgnatum. Sexta.
Jol. 1 verso.
XXI. Litera venditionis facte per Giraldum Aldeguier et Helypdim, ejus
uxorem, domino Eustachio de Bello Marchesio, de omnibus juribus, actio*
nibus et aliis juribus que habebant in parrochiis de Sancto Porcheno, de
Noalhaco et de Fiamhaco (Flanhaco?), et in castro de Vinzella et ejus
districtu. Datum in crastino EpiSanie Domim\ anno Domini millesimo
ij* Ixxx. Signatum. Octava.
Ibid.
XXn. Litera donationis et transportus facti domino Eustacio de Bello
Marchesio per Hygonem Chantrac, domiceUum , de omni dominio et juri-
dictione quod habebat in castro et loco de Vinzella , ac censibus et acoa-
pitibus ac domibus et aliis rebu/ quas habèbat in dicto loco de Vinzella.
Datum secundo y dus octobris^ anno Domini naillesimo ij"^ Ixiiij^ Sigoatimi.
XIJ*.
XXm. Litera tra[n]sportus facti per dominum Athonem la Roqua , mili-
tem, pro se et Ârchambaldo la Roqua et pro heredibus domini Athonis la
768 APPENDICE.
Roqua, condam, domino Eustacio de Bello Marches ^ de juridictione et
dominio quem habebat in terra ac Castro de Vinzella. Datum die Mercurii
post Septuagesimam , anno Domini millesimo iij"" octuagesimo. Signatum.
XUJ*.
Fol. ij recto.
• ■
XXIV. Litera tra[n]sportus facti per Âdhemarum Gausserandi domino
Eustacio de BeUo Marches, de jure et dominio alto et basso quod habebat
in Castro de Vinzella et in fortalitio dicti castri. Datum die Veneris post
beatum Bricium , anno Domini millesimo ij"" Ixxx primo. Signatum. xv*.
rbid.
XXV. Litera transportus et vendicionis facte per dominum Garnerium
de Tremolhas domino Eustacio de Bello Marches , de quodam dominio alto
et basso sibi pertinenti in loco sive castro de Vinzella. Datum die Martis
post beatum Bricium, anno Domini millesimo ij*" Ixxx primo. Signatum.
XX VL Litera transportus facti per Bertrandum de Valom domino Eus-
tacio de Bello Marchesio , de parte et pordone strate de la Vinzella vocata
de la Provechal, que vadit versus Cassanhozam et versus Montem Salvium.
Datum die Veneris post festum beati Martini yemaUs, anno Domini mil-
lesimo ij*" Ixx quinto. Signatum. xvij'.
Fol. ij verso.
XXVn. Litera compositionis et acordii facti inter dominum Petrum de
la Via ethomines de Vinzella. Datum die xviij mensis madii, anno Domini
millesimo iij'' xxxix^ Signatum. xix*.
Ibid.
XXVIII. Litera transportus facti per Bertrandum de Tremolhas domino
Eustacio de Bello Marchesio, de toto dominio alto et basso quod habebat
in Castro de Vinzella et fortalitio ejusdem*. Datum die Veneris post beatum
Bricium , anno Domini millesimo ij*' Ixxx primo. Signatum. xxij*.
XXIX. Litera venditionis facte per Simonam (?) , relictam Pétri de Roqua-
fort, castri de Vinzella, nomine Rigaldi et Sebelie et Stèle, filiorum suorum,
heredum dicti Pétri , domino Eustacio de Bello Marchesio , de medietate pro
#
APPENDICE. 769
indiviso cujusdam domus scite in dicto loco; item de omni jure alto et basso
quod habebat in Castro de Vinzella. Datum die Veneris post beatum Bri-
cium, anno Domini miUesimo ij"" Ixxx primo. Signatum. xxiij*.
XXX. Litera venditionis facte per Bernardum del Mas, domicelium,
. domino Ëustaciode Bello Marcbesio, de omni jure et dominio quod habebat
in Castro de Vinzella. Datum die Veneris post beatum Bricium , anno Do-
mini miUesimo ij^ Ixxx primo. Signatum. xxiiij*.
Fol.iiJ recto.
XXXI. Litera emptionis facte per dominum Eustacium de Bello Mar-
chesio a Geraldo Âideguier, de quibusdam domibus scitis in loco de Sancto
Porchenno, et quibusdam ortis et censibus quos habebat in partibus de
Sancto Porchenno et de Noalhaco et de Gassanhoza. Datum die Veneris
post beatum Bricium, anno Domini miUesimo ij^ Ixxx primo. xxvij*.
JhiA.
«
XXXn. Litera permutationis inter dominum Eustacium de BeUo Mar-
cbesio et dominiun GuiUelmum de Vialaret, priorem prioratus Sancti Yri
ordinis sancti Johannis, de uno cestario siliginis in manso de Bielhmon. Da-
tum die Jovis ante festum dominice Ramis Palmarum , anno Domini miUe-
simo ij* Ixxiij". Signatum. xxviij'.
XXXin. Litera homatgii facti per fratrem Raimundum de Salas , ordinis
sancti Johannis Iherosolimitani, prociu^torem hospitalis de las Vessieyras,
domino Johanni Hugonis de Ghambuer et nobili Marie de BeUo Marches ,
de domibus dicti hospitalis, de manso de Puechal, de manso del Botz, de
manso de la Galmeta, de manso de Gampaulena, de manso de Puechaldes,
de manso del Glayal, de manso de Gayssials, de manso de Laboria, de
manso de la Becana, de medietate mansi de Sala, proviso et quitquid habet
in loco de Vinzella et parrochia de Sancto Porchenno , de Agrietz , Sancti
Gonstancii de Fervoles et )Edibi. Datum die xxvij julii, anno Domini mil-
lesimo iij' xij. xxix*.
XXXIV. Litera venditionis facte per dominum Bertrandum Aldegui['er]
domino Eustacio de BeUo Marchesio , de una domo scita in Castro de Vin-
zeUa juxta ecdesiam dicti loci; item de omni jure et dominio alto et basso
HIST. DB LA OOEB&E DE HâT. 97
770 APPENDICE.
quod habebat in dicto Castro. Datum die Veneris post beatum • Briciuni ,
anno Domini millesimo ij"" Ixxx primo. Signatutn. ix%\
XXXV. Litera venditionis fade per Raimundum Scafredi dicto domino,
de quinta parte pro indiviso cujusdam curtilis scite in dicto loco sive Castro
de Vinzelia, et de omni jure et dorainio et censu sibi pertinentibus in dicto
loco et in parrochiis de Sancto Porchenno et de Grandivabro. Datum die
iune post festum beati Bricii , anno Domini millésime ij"" Ixxx primo, xxxj'. ^
XXXVI. Litera vendilionis facta per Poncium de Gorbia, domicellum,
dicto domino Eustacio , de omni jure et censu ac dominio quod et que habet
in Castro de Vinzelia et in parrochiis de Sancto Porchenno et de Grandi-
vabro. Datum die Martis post beatum Bricium, anno Domini millesimo
ij* Ixxx primo. Signatum. xxxij\
Fol. iij verso.
XXXVn. Litera venditionis facte per Archambaldum la Roqua, domi-
4^ellum, dicto domino Eustacio, de toto directo dominio quod habebat et
habere poterat in castro et castellania de Vinzelia. Datum die Veneris post
beatum Bricium, anno Domini millesimo ij* Ixxx primo. xxxiiij*:
Fol. iiij recto.
XXXVin. Litera transportus et venditionis facte per Hugonem Molinerii ,
preceptorem hospitalis Sancti Andrée de Gallaco , Albiensis diocesis , dicto
domino Eustacio, de bonis et proprietatibun' quas babet in pertinentiis bos-
' pitalis> que bona eidem hospiiati dederat Bartrandus Aldeguier, et bona
erant in parrochia de Sancto Porchenno et de Vinzdla. Datum deeimo
kaiendas novembris, anno Domini millésime ij^ octui^esimo sexto. Si^
gnatum. 1 prima.
Fol. v versoi
XXXIX. Litera venditionis facte per Hugonem de Roquafort, domi-
cellum, dicto domino Eustacio, de medietrte cujusdam domus indivise
posite in loco de Vinzelia, et de omni jure et actione quod habebat in Cas-
tro de Vinzelia. Datum die Martis post festum beati Bricii, anno Domini
millesimo ij"* octuagesimo primo. Liiij*.
Fol. vj recto.
XL. Litera ratiffioationis- facta per Cebeliam , uxorem Duranti Pogd ,
APPENDICE. 771
dicto domino Ectstacio, de posse^sionibus quas vendiderat dictus ejus vir.
Datum die Jovis post festum Pasche Domini , anno Domini millesimo ij'
îxx tercio. Signatum. Lvj".
Ibid.
XLI. Litera permutationis facte inter dominum Eustaciuin de Betio Mar-
chesio et Begonem de Longaserea, domicellum,.qui tradidit eidem domino
unam aibei^am , ioco census Âymarii Gausserandi , domicelii : sciiicet unam
refiectionem , sive prandiun), et unam cenam de cibariis competentibus ,
cum quinque militibus et cum quinque garsonibus, sive garsons, et uno ser-
viente, etfenum et avenam ad opus etsulficientiam equorum ipsius Begonis
et dictorum quinque miiitum per unam diem annuatim, et quoddam pran-
dium, sive reffectionem, in crastinum iliius diey in mane, de cibariis com-
petentibus, cum militibus, garsonibus et servienti predictis, prout dictum
est. Item plus unam reffectionem et cibarîe necessaria que percipiebat super
Âybelina, relicta Geraldi Âldegueri, domicella, ad unam diem semel an-
nuatim ; et qua die iUa consuevit peixipere reffectionem predictam , eadem
reiicta débet et tenetur ex consuetudine obviare ei , et in recessu ipsius Bec ,
post dictam reffectionem, ipsum Bec conducere sive endressar cum tor-
titz/sive retortz de cera, usque ad hospitium dicti Bec in villa de Vin-
zella; et quod ipsa domina eidem débet facere lectum et suo socio, et
eidem dare et.mimstrare, ante.intrameptum lecti, vinum bonum et suffi-
ciens ad potandum» sibi et suis sociis. Et de aliis redditibus in dicta litera
coQten lis , et pro hoc dictus dominus Eustacius eidem tradidit totum jus
quod habet in domibus vocatis de Lescura , positis in parrochia de Maurcio ,
et alias res in dicta litera contentas. Datum die dominica post festum
beati Martini yemadis , anno Domini millesimo ij"" septuagesimo nono.
Lxxvj*.
*
XLIl. Citera acquisitionis facta a Bernardo Joii » domicello de Âusiciô ,
per dominum Johannem de Gbambili et dominam Mariam , ejus uxorem ,
de duobus cestariis vini, mensure de Âusicio, super territorio vocato de
Ria Marti, parrochie de Ausicio. Datum die Jovis ante festum Omnium
Sanctorum , anno Domini millesimo iij^ xj"". Signatum. Lxxvij*.
Folio viij recto.
XLin. Litera pennutationum compositionis facte inter dominum Eusta-
97-
772 APPENDICE.
oium de Belio Marches el dominum prepositum et conventum monasterii
Montis Salvii. Datum die Jovis in crastinum Omnium Sanctonim, anno .
Domini miilesimo ij' Ixxx quarto. yj'. •
Fol. X recto. Castellanie de Rossino.
XLIV. Litera quitationis facta heredibus, seueorum exequtoribus , domini
Eustacii de Bello Marches per dominum prepositum et sindicum monasterii
Montis Salvii , de legato facto per dictum dominum Eustacium dicto monas-
terio. Datum die Veneris in vigilia Puriflicationis béate Marie, anno Do-
mini miilesimo ij"" nonagesimo sexto. Signatum. ix*.
Foi. X verso.
XLV. Litera excambii et compositionmn factorum inter dominum Eus-
tacium de Bello Marchesio et religiosos viros prepositum et conventum
monasterii Montis Salvii. Datum die Jovis in crastinum Omnium Sanc-
torum, anno Domini miilesimo ij' Ixxx quinto. Signatum, xviij*.
Foi. xj recto.
XLVI. Litera homatgi facti per dominum Petrum vocatum de Monsalvi,
presbiterum, dicto domino Eustacio, de afiario vocato del Rossi, cum sub
pertinentiis. Datum die Veneris ante festum beati démentis, anno Do-
mini miilesimo ij"^ Ixxx nono. Signatum. xxvij'.'
Fol. xij recto.
XLVn. Litera recognitionis facte per dominum Geraldum Gui, presbi-
terum , tutorem Bemardi Gui , condam , et Raimundi Gui et Deodati Gui ,
fratrum Pétri Gui, et Guilielmi Vessieyra, pro se et Guillelmo Manset,
prociuratore ejusdem Guilielmi Vessieyra, domine Marie de Bello Marches,
de medietate , pro indiviso , aSarii de las Vessieyrias , sciti in parrochia de
Junhac, cum omnibus juribus et pertinentiis suis. Datum die Mercurii in
vigilia Assensionis Domini , anno Domini miilesimo ij"" nonagesimo sexto.
Signatum. * xxxix*.
Fol. xiij recto.
XLVni. Litera homatgi facti per Aymericum de Beterinia, domiceUum,
dicto domino Eustacio , de una parte , pro indiviso , mansi vocati del Betz ,
sciti in parrochia de Junhaco, et appendarie y ocsite del Betz in dicta par
rochia , et de aSario vocato de las Carrais de la Calmeta , scito in dicta par-
rochia, cum omnibus juribus et pertinentiis suis. Datum die Martis post
festum beati Pétri, anno Domini miilesimo ij* lxxix\ Signatum. xlv*.
APPENDICE.
773
XLIX. Litera compromissi facti inter dictum doininum Eustacium , ex
una parte , et dommum Petrum de Monte Salvio , presbiterum , et Hugo-
nem de Monte Salvio, fratres, et Geraldum et Guidonem de Monte Salvio,
firatres, filios condam Guidonis de Monte Salvio, fratres ilictorum domini
Pétri et Hugonis, super debato quem habebant de loco de Rossi. Datum
idij kalendas decembris, anno Domini miUesimo ij' nonagesimo. xlv)'.
Fol. xiij verso.
L. Litera venditionis facte per dominiun Geraldum Nicholay, près*
biterum, dicto domino Eustacio, de affario del Toron ^ debMicholaus, cum
omnibus suis juribus positis in parrochia de Ginolhaco. Datum die Veneris
ante festum beati Luche, anno Domini miilesimo ij' Ixxxij''. Lxv*.
Fol. XV recto.
LI. Litera venditionis facta per Ristanh, dominum de Bessuejols, do-
mino Eustacio de Bello Marchesio, de uno cestario siliginis, mensure de
Interaquis, censuali quem percipiebat in et super territorio de Puech Guil-
lelmi et de las Royvaldias , et de sex denariis Ruthenensibus quos perci-
piebat in toto affario del Bosquet, et de omni*jure quod habebat in eisdem,
que scita sunt in parrochia de Ginolhaco. Datiun die Martis post festum
beati Ylarii, anno Domini miUesimo ij' Ixxx primo. Signatum. Lxxiij*.
Fol. xvj recto.
Ln. Litera homatgii facti per Bertrandum Berengarii de Interaquis
domine Marie de Bello MarchesiOt de baldia et territorio dicti nemoris.
Datum die Veneris post festum beati Martini , anno Domini miilesimo ij'
xuf.
Fol. xvij recto.
' Ce mot, omis par Raynoaard dans son
Lexiqae roman, mais recaeilli par du Gange
{Gloss, med, et inf, lat. t. VI, p. 6i5, 6i6,
V* Toro), D. Carpentier (Rid, t. VII, p. Sig,
col. 3), et, d'après lui, par Roquefort [Gloss.
de la langue romane, t. II, p. 6a3 , col. i, et
p. 633 , col. s] , se retrouve dans le nom d*one
localité d*outre-mer, ainsi mentionnée par Jean
Pierre Sarrasin : t Li amiraus loja son ost en
ce lieu que on apele le Toron des chevaliert,
en tele manière que ceuls de Japhe les veoient
plainement. > (Histoire de saint Loai5« par Jean,
Lxxxiij*.
sire de Joinviile, etc. Paris, Firmin Didot,
18S7, in-19, p. 3od.) — On peut, il est vrai,
lire Coron , root que Ton rencontre auparavant
et ailleurs , avec le sens 'de coin : ... il vindrent
au eoron de celle isle, là qù les deus iauesa'en-
forcent.» (Ibid.p. 265.)
• Or avint ensi ke li empereres ot a faire au
coron de se tiere, * etc. [Li Contes dou roi Cons-
tant X empereur, dans les Nouvelles françoises en
prose du xni* sihcU, etc. A Paris , chez P. Jannet,
MDCCCLYi , in-S", p. 19.)
774 APPENDICE.
LIU. Litera ireeogmtionis faeta p«r >Guillelmiiin .Valela, dompoum sive
heremitam d)B Bilies, domine Marie, filie damini Ëustacii de B^Uo Mar-
cbesio^ de dotnibus «uis de Klies , cum omnibus juribiis et pertinent suis.
Datum die Jovis^post festum Nativitatis Domini, anno.Domini millesimo
ij^ nonagedmo quinte. S%natum. ^ iiij"^ xj\
Fol» «viij recto.
*
LIV. Litera permutationum factarum inter dominum Enricum, comi-
tem Ruthenensem, ex una parte, et dominum Eustacium de Bello Mar-
ehesio, militem, ex parte altéra, de certis redditibus scitis in parrochia de
Ginolhaco et castellanie de Rinhaco et de Bello Castro. Datum die Veneris
post festum circumcisionis Domini, anno Domini millesimo iij* (sic) octua-,
gesimo quinte. Signatum. iiij"' xvj*.
Fol. xviij verso.
LV. Litera homatgii facti per Hugonem de Mohsalvi, filium Hugonis
de Monsalvi , donûno Eustacio de Bello Marchesio , de manso superiori de
Cassas, et de afiario dicto de Alogne, et affario dicto de Frous, et.de aSario
dicto del Moyonial, cum suis pertinentiis. Datum die Veneris ante festum
beati Clementis, anno Domini millesimo ij* octuagesimo nono. Signatum.
mj" xviij .
LVL Litera venditionis facta per dominum Geraldum Nicholay, près-
bîterum, pro se et sois fratribus et sororibus, dicto domino Eustacio, de
territorio Tocato éel Timn dels Michôlaus. Datum die Veneris ante festum
beati Lucheeuvangeliste, anno Domini millesimo ij' octuagesimo secundo.
Signatum. iiij" xix*.
Ibid.
LVn. Litera homatgii facti per Geraldum et Guidonem de Monte
Salvio, clericQs, domine Marie de Bello Marcbesio, filie condam domini Eus-
taeii , de manso de Âlogne , et de manso superiori de Cassas , et de aliis rébus
in dicta litera contentis. Datum die sabbati post octavas apostolorum Pétri et
Pauli, anno Domini millesimo ij* nonagesimo quinto. Signatum. Cquinta.
Fol. xix recto.
•
LVIII. Liters^ compositionum factarum inter dominum prepositum
[ ,
APMNDICE. 775
mcHiastevii Montis Salvii et* dominum Efostamum de Bdlo Marches. Datum
die sabbati post festum sancti Micfaaelis, anno Doinim miHesimo ij"^ nona^
gestmo secundo. Signatum. cxxxj*.
Fol. xxj verso.
LIX. Litera recognitionis facta per Johannem, Guillelmum, Stephanum
et Guillelmum del Sel , domine Marie de Bello Marchesio , de medietate pro
indiviso aflarii de Galhuneyras, posito in parrochia de Junhaco. Oatum die
Mercurii in vigilia Assentionis Domini , aRno Domini millésime ij* nonage-
simo sexto. Signatum. Cxxxiij'.
LX. Litera venditionis facta per Hugonem Vitalis, pro se et tutorio
nomine Guillelmi et Johannis Vitalis, fratrum, et Agnetis, eorum matris,
dicto domino Ëustacio de Bello Marchesio, de afifario vocato de la Gamga
et de Montagra, cum omnibus juribus et pertinentiis suis. Datum die Martis
post festum beat! Martini , anno Domini millesimo ij^ nonagesimo secundo.
Signatum. Cxxxiiij*.
Ibid.
LXI. Litera homatgii facti per Geraldum, dominum [de] la Valada,
domino Ëustacio de Bello Marcbesio, de bona vocata de la Valada^ cum
suis pertinentiis; item de manso dels Sols et de appendaria vocata de la
Richardia, et de nemore del Vinhal. Datum die Veneris ante festum beati
Clementis , anno Domini millesimo ij"" octuagesimo nono. Signatum.
G xliijV
Fol. xxij verso.
LXIL Litera cessionb, sive transportus facti per dominam Ayselinam
de Bedues, vicecomitissam Montis Clari, domine Marie, uxori domini
Johannis de Chambeli, de montaneis de Lhiuran in Alvemia. Datum die
octava exitus mensis januarii , anno Domini millesimo iij^ xxiiij"*. iij*.
Fol. xxiij verso. Litere montanearam de Chambaer,
LXIHv Litera recognitionis fiaoteper Rigaldum de Masymal), parroehie
de Bredon, domino Hugoni de Gbanibili et domine Marie de Bello Marche»*,
ejus uxori, de toto jure quod habebat in montaneis, nemore et tenentiis
del Lhiuran^ Et nichilominus in dicto instrumento iBt mentio qualifer
776 APPENDICE.
dictus Rigaldus permutavit predictum omne jus quod habebat io monta-
neb predictis. Datum die Mercurii post festum Pentecostes Dpmini, anno
Oomini millesimo iij'' x octavo. Signatum. Quinta.
LXIV. Litera recognitionis facte per Stepbanum Bonada et Raimun-
dam, ejus uxorera, dicto domino Johanni Hugoni et ejus uxori, dominis
de Ghambuer, de omni jure suo quem habebant in manso de Frayssa, par-
rocbie de Bredom. Datum die Veneris ante festum beati Pétri ad vincula,
anno Domini millesimo iij*" nono« vj*.
Ibid.
LXV. Litera recognitionis facta per Guiilelmum Boni domino Hugoni
Johanni de Chambeii et domine Marie, ejus uxori, de omne id quod habe-
bant in manso de Frayssa, parrochie de Bredom. Datum die Jovis ante
festum beati Pétri ad vincula, anno Domini millesimo iij* nono. viij*.
LXVI. Litera recognitionis qualiter dominus Johannes Hugonis de
Chambeii et domina Maria , ejus uxor, recognoverunt habuisse a domino
Petro de la Via mille libras ad causam venditionis montanee de Lhiuran.
Datum die dominica Annunciationis béate Marie , anno Domini millesimo
nj' xxuj*. ix^.
LXVn. Litera regia faciens mentionem qualiter dominus Eustacius de
Bello Mai^hesio erat dominus montanearum del Lhiuran. Datum die sep-
tima junii, anno Domini millesimo iij^'^xxix. • xV
Fol, xxiiij recto.
La même collection dont nous avons tiré les indications qui pré-
cèdent, renferme également une charte sur parchemin signée de Bosco,
notarius regius, et datée du la mai i^ag, contenant copie d^une
charte de commune délivrée aux habitants de Calvinet, par Eustache • •
de Beaumarchais et dame Marie, son épouse, dont cette pièce nous
révèle le nom :
Nos Eustachis de Beumarchetz e Na Maria , sa molher, a totz los esgar-
dadors d aquestas letras salutz. Nos cosentem voluntier a las preguarias de
nostres homes , quant elh requiro a nos causa que nos cresem que sia dre-
churieyra : aquo es que ns a inclinet a las preguarias dels prodomes he de
la coraunitat de Calvinet, de Taves at d'Alvernhe, estans en la nostra terra,
APPENDICE. 777
aut cosselh de proshomes relegios e seglai*s, alsdavant dicb homes [et] a la co-
niltat de Calvinet autregam los us e las costumas desoU scrichas. De las
quales la primeyra es que se alcus faom o alcima femna intra de dias en
ortz o vinhas o pratz d*alcun sens la voluntai o maudamen d aquel de cui
sera , puis que nostre mandamen sera cadans cridat , pagare très sois de
la monedat corren en aquel loc als cossols d'aquel meteis loc, se a de
quei puesca pagar; e se non a, al albrit de nostre juge o de nostre bayie
sia punit corporalmen; e cascuna bestia que sera aqui trobada, pague als
dichtz cossols iiij*' deniers. Es se sia auca o semblaus ausels, o porx, pague
.j. denier; e 1 senfae de qui sera la bestia o lauca o Tausels, esmendara lo
dampnatge; e los deniers que los cossols penranper aquestas causas , metran
en profiech de la viaia de Calvinet, ad esmendar los mais passatges e las
vias publicas e los pons. E li estranhs que aquest mandamen no sabra , no
seran tengut an aquesta pena , mas seran punitz alt[r]amen , ad albrit de nostre
juge. Item se alcus hom o alcuna femna intra de nuetz en ottz o en vinhas
o en pratz d*alcun sens mandamen o sens voluntat d*aquel de cui sera , pa-
guara a nos .Ix. sols per aquel forfach , pois que nostre mandamen sera
cridat cadan , et esmendara lo dampnatge. Item totz hom que tenra a la dicha
viala fais pes, falsa mesura o faisa auna, sera encorregut a nos en .Ix. sols j.
denier; esse altras doas veguadas faia ayssp, al nostre albrit de nostre juge
sera punit. Item se [li] maselier que vendran la scarns a la dicha viela , vendo
bonasdiiis e sanas; es se non ero bonas e sanas, o li maselier non révéla vo
als compradors la malvestat de las cams quant seran malvesas, sian presas
e donadas als paubres per Tamor de Dieu , e sia rendut lo près ad aquel que
las avia compradas. Empero quant li maselier revelanen la malvestat de
las carns a naquel que las comprarien , no sio de re tengutz. De la festa de
sanch Miquel tro a Paschas gasanhe ei\ cascun sol .iij. mealhas tan solamen,
e de las Pascas entro a Sanch Miquel .ij. deniers tan solamen. E totz mase-
liers que aquesta deflensa o mandamen transpassara , sera encorregut a nos
en vij'' sols .j. denier. Item cascuna pestoressa o cascuni que faia pan a
vendre en la dicha viela, gasanhe en cascim sestier de fromen .viij. denier
e lo bren tan solamen , et aquo segon may o segon mens. Es se may y gasanha,
totz lo pa sia près e donat, per Tamor de Dieu, als paubres. Totas causas
mangablas, pueys que seran aportadas a la dita viela a vendre, no sio
vendudas entro que sio davant aportadas a la plassa , pueis que de nostre
mandamen aura stat cridat en la dita viela ^ e deffendut. Et aquesta defiencios
HIST. DE LA GOERRE DE NAT. 98
778 APPENDICE.
dure de la festa de sanch Jehan Batifita eatro a ia festa de.sandi Miqiiek
Et que aquest mandament transpassara sera eondampnat a noa en •xij. de-
niers. PerdiU, lebreB, contths sio vendutz al £br que aéra cridai al mercat*
o e la vieia , de part nos. Item U^ bom e tota femaa que aportara causas
mangablas a la dicha viala , coma so volatîlias , bestias salvagas , pomas,
peras e causas semUans , non doue' leyda ae non era al dia de) mercat Item
negus homs habitan e la dicfaa viala, as ses propris bus, a dia de mercat o
d'altre, en lo mercat o àe fora, no dooe leyda de causas que venda ni
compre en la dicba viala. Item nos volem que negus ba.yles no^fassa foroa
a negun home de la dioba viala, ni prengiia son cors ni retenha , se non era
en casque son cors degues esserpres. Es s'en prendia alcu o li fassia forsa , que
aquel a cui séria fac^ la forsa pogues a nostra cort apelar, dada causio
covenbabla d'estar a dredi^per davant nos. Li cossol delà dicha viala juraran
a gardar et a deSendre ben e leialmen nostre cors e nostres aiembres e
nostras drechuras , e que gardaran e faran ben e leiaknejfi lo offici del cos-
solat tant quant seran en aquel ofiici , e que non prenguo do ni servie! per
razo d'aquel offici que teno , d*alcu benne per lor ni per alcun ma, se non era
causa que sia autregada e drecha ^ ca&cun estan en aquel ofiicL Item la oomu^
* naltat de la dicha viela jurara a nos , o a nostre. mandam^i^ en la présence
dels cossols, a donar als dichtz oossob bon cosselb e leal, segon lor poder,
quant elb seran requtst d'aysso, salentotas causas nostre dreoh. Itemestru-
ment fach de public notari establit per nos o per nostre manda#Bn, aio
aquela fermetat que anpubbe estnunen. Item testameo fach en la dameyra
voluntat domc davant testimonis covenhables , aio fermetat. Item sialcus
mor sens heretier, que non deia esser bereties< e non aia &eb son testamen ,
li cossols de la dicba viala de nostre mandamen gardaran los bes d*aquen
per .j. an et .j. dia ; empero que los bes sian scdphper nostre bayle. Es se an
aquel an et .j. dia non venia heretier que agues heretar, li cossol redram a nos
aquels bes , aSàT planieyramen nostra voltuitat Item totss deudea conogutz ,
se clams nos fabo^ se non es pignorat dins xiiij dias, lo deneyre paguara
a nos très sois per 'clams. Es se los deudes es neguat e non pueaca esserproats,
aquel que sera vencuts sera eondampnat a nos en .ij. sob. Item di alcus
ditz al altre paraulas contumehous [sic) e grossas, se dams non es fach , non
es tengut a nos ad amendai Es se clams n es fait, es tengut a nos en .iij. sols ,
per locta e per la estimado de la injuria en .Ij. sols per fbura. Item se
alcus tray glasi contra altre e non fer, sera eondampnat a nos en U. sob.
APPENDICE. 779
E's'en fene sanc ne yeis, sera punit, a nos en wO^sols^et^esmendarmai na-
fràt. E sBn pert membre, sera oondempnatti moB en .x. iibvas o en plus, se
a nos plat£, et esmendara al nafrat. E^ se.acpel qcie sera ferit, mor per lo
cop» aqud qne&ra lo copserapmntaiiostFa yofamtat,:e totz Ihy bes seran
près a noafara ma. item se alcu& es condempnat. de quakpie dampnatio que
sia , li sien be seaan près en noBtra ma, e li aieu deiides seian pagatz d'aquels
bes, e lo remanens, sen i a:» seran nostres. Item li layro e lo omesida
seran punitz a nostra voluntai. Item se alcus es près. en âdulteri, correra
per la viala, o: pague a nos^.ij*. sols. Daquo aia k causida aquel que deu
corre* Item se alcus intra en fermansa per ahre, sel principal deudere non
a de que pague , aqud que sera fermansa pagne , se a dont puesca pagar.
Item se alcus vol donar la soa causa*, done-la , et aquest do sia ferms per tos
temps, sal ajsso que drecfanrieyra porcios. sia donada assos en&ns» als bus
eta> las costumas de la terra; sal^nostre drech en totas causas e de tôt ahre
home en aquest cas. Item nos autregam ais davant ditz bomes de Calvinet
que puesco acessar et comprar de totz bome que vuelba vendre ni cessar
en nostra terra et en nostra senhoria , sal nostre drech. Item tôt bome 'que
venir vuelba a la dita viala o abitar es ser estaga^ ^sia francx ayssi coma li altre
babitadors, se far se pot, sens prejudici daltrui. Item la dita vila sia franqua
de tota questa , se non era &oba de voluntat dels bomes de la vila , esters
en très cas , lo quais podem far quista : so es assaber per la redemptio de
nostre propri cors, per nostra filba maridar o s avenia aostras personas
passar la mar per causa de pegrinatio.- Item en casouna mayo o en cascxm
ayrat lonc de detz canas e lare de quatre, a la mesura de Figac, devem aver
cadans .vj. deniers sensals a la festa de sant Andrieu apostol, et aquo segon
may e segon mens. Item tôt buou que sera vendut al.mercat o en la viala,
devemaver de Tescranb d'acpiel que comprara .j. denier, de porc .j. denier,
de ase ferrât .vj. deniers^ e de de£Perrat .j. denier; de bestia grossa .xij. de-
niers, de cascun cuer de bestia grossa .j. denier d'aquel que lo vendra; de
pel de volp o de loyra .j. denier. Item de houeylba o de cabra .j*J mealha
d aquel que la oomprara» hem desora d'una libra e daqui ensus ij« denier
d aquel que la ven. Es si colier la porta , non dara maS .j. denier. Item d una
saumada d*olas .j. denier o .j^ ola que valba .j. denier. Item de cascuna
feusa de cam de porc que sera trobada el mercat plus propda davant nadal,
j'. veguada el an .j. denier. Aquestas leudas davan dichas pagaran li
estranh. E lifaome de la dicha vila sia franx de tota leyda de las causas que
98.
780 APPENDICE.
compraran a ior propris hus o en ta vila o en lo mercat. Item tôt hom estranh
que tenha tenda lo dia del mercat, de quelque mestîer que sia, done .j. de-
nier per leyda, exceptât mersier, que non deu mas mealha. Item cascun
fazen pa a vendre en la vila, donara a nos cadans .iiij. denayradas de pa lo
jous de la cena. Item la saimiada del fer aportada de foras donara a nos
per leyda .iiij. deniers, huna saumada de sal «j*. pena de sal et .j. denier.
Tôt home estranh que vuelha trayre de la dita vila blat ni sal, donara per
.y. saumada de blat .j*. copa raza, et aquo segon may o segon mens; e per
una saumada de vi .j. denier per leyda; per lo fays de hun home de sal,
.j*. mealha; del fays d*enaps de veyres .j. denier d*ome estranh; dun fays
d*escudelas de grasals .j. denier; de cascuna semensa dort del estranh,
segon que raso sera justa. Se alcus que (feia leyda et icis fora de la vila o del
mercat que non pague leyda , paguara a nos set sols et .j*. mealha per emenda.
Qui ferra alcun el mercat am lo ponh, paguara a nos .vj. sols et .j*. mealha
dencorreguda. Et se sanc ne yeis, el sera condempnat a nos a Àx. sols.
Qui de pocessio playjara, pague per libra .tj. sols; et aquela soma no pa-
guara aquel que playgara entro a la ffi del plach. Item se alcus bayles
penhurava alcun home aprop .xiiij. dias assignatz al deudor, aquel de cui
seralo deutes gardara las penhurasper altres .xiiij. dias, etpassatz los .xiiij.
dias el vendra las penhuras; e non es plus tengutz que las tenha. Item lo
bayle de la vila jUrara en la presencia dels cossols que el fara leialmen son
offici, e que non prengua do ni servici per son offici; a cascun redra son
drech , segon son poder. Los hus e las costumas de la dicha vila aproadas et
scrichas gardara, sal nostre drech, et deffendra. Item nos establirem en la
dita vila cossob cadans , lendema de Nadal. Es se adoncas non ero estabUtz ,
Ior poder durara entro que asom establitz autres cossols. Item nos volem
que li cossols aion poder de rey re , adobar los mab passatges per las vias
publicas. Es se alcus jeta en las carrieyras causas pudens e causas nosens,
sian punitz per nostre bayle e per los cossols , segon que y ffara affar. Tôt
aquest hus et aquestas costumas de davant dichas e totas las causas que
dessus son scrichas nos ditz Eustachis e Na Maria prometem als ditz homes
et a la comunitat de Galvinet tener e gardar et attendre per tos temps a
bonaffe , a nostre poder, per nos e pels nostres. Et en testimoni d aquestas
causas et a maior fermetat aver, pausam nostres segels a la présent carta et
a las présent ieti*as, et aprobam los hus e las costumas desus dichas e totas
las causas que dessus son scrichas e des ayssa en jos. Et ajustam ad aysso
APPENDICE. 781
que dessus es escrich , que de cascu sestier de firomen e de qualque altre blat
a la mesura de la vila dessus dicha cuech el nostre forn, devem aver .iiij.
deniers. Item home de Isf dita vila devo far a nos mandia al bastimen de
tors e de murs e de valatz e de palenc del castel de Galvinet per tos temps
a lor despessas. Item li home de la dita viala devo moire lor blatz els nostres
mohs , aytant quant 11 mole sobredich seran apte de moire. Item si alcus
hom vendia las penhm^as quel seran rendidas per son deude , venda ]as per
lo maior pretz que aver ne poyra; et aquo que n aura may oltra lo deude, sia
tengutz de redre e reda ad aquel de cui ero las penhuras. Item las dichas
franquesas e*ls hus e las costumas dessus dichas devo aver e durar e la dicha
vila et el castel de Calvinet, e dessa la vila e del castel entro al rieu de
lonc la Teulieyra , et entro al rieu de TEstanc, et entro al cap del Puech que
apela hora Paech mkior, entro al loc on sajusto M doy rieu sobre dich.
Horum omnium sunt testes : Johans la Cort, B. Pelisiers, P. Mamet, G. la
Cort, W. la Roqua, P. del. Gassanh, clerc; G. de Tenergas (Senergas?),
B. Laurens, cleipie. Actum etdatum in capella de Galvinet, tertio nonas
aprilis, anno Domini millesimo .ce®. Ix. sexto.
Sequitur copia alterius litere annexe cum supradictis.
Nos Eustachis de Beu Marchet e nos Na Maria , sa molher, fam assaber
a totz aquels que veyan aquest présent scrich, que nos nos em acordatz am
nostres homes de Galvinet en aquesta maneyra que elb , oltra lo bastimen
del castel de Galvinet, nos devo far manobra a noslra despessa e las maios
et els bastimens que nos farem a nostres ops et a nostres hus dius lo castel
sobredich, de cascun hostal hun home, la semmana una vetz, sal el temps
que es de la Sant Johan tro a la Sant Miquel no so tengutz d aquesta mano-
bra. Et aquesta manobra, ayssi com dessus escrich, devo (ar per .v. ans prop-
damens endevenedors compHtz, e des aqui e lay non be so tengutz. Et no
volem que per aysso après los «v. ans sia fach alcus dampnatges ni alcus
prejudicis als dilz homes e lor firanqu[e]sas ni e lor hus ni e lor costumas
que^ lor avem autregadas , ayssi coma so escrichas e segeladas ab nostres
segels, mas que aia valor et fermetat per tos temps, et que après los .v. ans
sian franc de tota manobra , salva aquela que y conte e las dichas costumas.
In cujustestimoniumsigillanostrapresentiscripture duximus apponendum.
Actum in capella de Gaj^inet, iij nonas aprilis, anno Domini millesimo
.ce. Ix. sexto. Testes ut sapra.
Arch. deTEmp. sect. administr. partie domaniale, p. 1 36 A, cote 1290.
782 APPENDICE.
Page i^À, versiiogs.
Ce même pi overbef se? retrouve ainsi en basque :
Erroma ezen horen bâtez acabatu.
( Rome ne fut pas faite en une heure. )
Page 347.
Voyez encore, sur ce même château de Belmarches, au bas du folio 68
verso.
Page 371.
Voici une autre citation à placer à la suite de celle des Tournois de
Chauvenci :
«Uns de6 sainshommes del dsèietl eonleit k*il ayoit esté fius à .j. prou-
voire des ydres. J. jour entra ses pères el temple pour sacrefiier as^ ma-
hommes^ » etc. (Vies des pères du désert, cb. cxvj; Ms. de la Bibliothèque
impériale, fonds de Sorbonne, n"" àSk, folio 99 reoto, col. a, 1. Aa.)
Page 4o2.
A ce que nous avons dit là et page ^92, sur maître Martin, on peut
ajouter ces deux articles des comptes de Navarre poiu* 1 286 :
«Item magistro Martino preparanti cisternas castrorum et balistas de
garrolo. in quindecim diebus xxx solidos. » (Fol. 22 recto. Compot. Sancii
f Ordcii de Sancto MiUano, merini Stellensis.)
i< Item magistro Maitino de Stella, carpentario, dum faciebat defensiones
vocatas archeras in castro de Cortes de mandate gubernatoris , vi katicia
iij rova. » (Fol. 48 recto Compot. Gileherti, balUvi Taiele,)
Page 1x1 à*
Ces voies romames n'étaient pas le seul Ouvrage auquel on rattachât le
rioni du vainqueur des Gaules. Au xu* siècle, Jean Beleth (Divin, ùff, Explic,
c. 1 59) regardait comme lé totnbeiau de Jules César Tobélisque du Vatican ,
qui s'appelait de soh temps Faiguille de saint Pierre, erreur populaire *que
Durantî [RationaL divin, off. lib. I, c. v, n. 9) répétairplus tard.
Nos ancêtres du midi de la France ont accolé César à Hippocrate, comme
on le volt par ce début d'un recueil de recettes médicales : Ypocras. —
In nomine dx}mini nostri Jhesa Christi amen, — iiD es lo libre que Ipocras
trames a César, e dis li ; « Ara fai gardar aquest libre, car mot es proficha-
Hes; sapchas que el es ajtals con tu l'as demandât per ta salut; saptrhas
APPENDICE. 7«3
que la curation de ton cors a gran mestier. Si sera ad esproar tanatura* netc.
(Ms. de mon cabinetviolio a 3 recto,. eoti.)
Pag. 4^6-4^19, addition'^ la note sur le sucre.
L'histoire de cette précieuse denrée est si intéressante , que nous ne pou-
vons résister au désir de fournir quelques indications de plus au savant qui
voudrait la traiter^
La canne à sucre avait été vue par Brocard, en Palestine, vers 1283.
Le sucre de canne, on. canamiel, était recommandé peut-âtre pius ancien-
nement par Jean de Saint-Âmant. Enfin, Tusage.en est aussi conseillé par
Alebrand de Florence. (Voyez THistoire littéraire de la France ^ t. XXI.
p. 497, îi65, 417.)
Pa^e 448, en note, col. a.
Dans les comptes de Navarre pour 1 a 83, il est fait mention d'un Petrus
de Ezperan: (Fol. 2 recto.) ^
Page 471, note 1.
Marquisia de Ràda est encore nommée dans les mêmes comptes, (ol. 19
verso, 49 recto, 54 verso, 7a vei'so.
Page 474, en note.
Dans les comptes de Navarre, il est fait mention de Ruy Perez de Tidon,
de Simon Perez et Gomez Perez de Tîdon. (Fol. ai verso, 22 recto,
1x2 recto, 56 recto, 75 recto.)
Page 484.
Il eidste nombre d autres passages qui autorisent à dire qu en général
tes Lombards sont mal renommés dans nos chansons, de geste. ( Voyez
l'Histoire littéraire de la France, p. 464, 607, 591, 648.) Dans un grand
nombre de manuscrits du Roman de la Rose on lit :
Maie-Boache , que Diex maudie !
Ot sodoiers de Lombardie.
(Voyez rédition de Méon, t. I*', p. i58, en note.)
Page 488, en note, col. 1.
Il est encore question de la tour de Malveizin, au folio 87 recto. On
sait qu'il y avait un château de Mauvoisin , en Bigorre , dont il est question
dans les chroniques de Froissart, liv. III, chap. vi, ann. i388; édit. du
Panthéon littéraire, t. H, p. 377.
784 APPENDICE.
Note à la page 689, ligne 5.
On retrouve le même Lambertas de Tureyo dans une pièce du Trésor des
chartes (J. Son , n** 3); il y est qualifié de dominus Saxiaci, procarator nobiUs
domine Guise de Lanello»
Pag. 5i4.
Voyez, sur Tinterprétation du mot missoudor, THistoire littéraire de la
France, t. XXII, p. 627, gSi.
Dans ie plaisant Galimatias d'an Gascon et d'an Provençal, publié en 1 6 1 9,
on trouve le mot mllle-soadiers , que M. Edouard Fournier rapporte au gof
parisien et qui, dit-il, servait à désigner les cens assez riches pour pouvoir
dépenser mille sous par jour. (Voyez Variétés historufoes et littéraires, etc.
t. IF. A Paris, chez P. Jannet, mdccclv, în-12 , p. 279, en note.) •
Page 529.
Les extraits suivants des couj^tes de Navarre pour 1286 montrent le
rapport qui existait entre les tournois et les sanchets :
«Summa expensarum ij' xj libre iij denarii morlanensium xviij***'; valent
iij'' xvj libras x soiidos iiij denarios sanchetorum.
« Item pro expensis dicti castellani ( castri Sancti Johannis de Pede
Portus), quando ivit ad regem et remansit ibi in septimanis decem et ani-
plius, pro viginti libris turonensium xlii]*"; valent xvij libras ij soiidos xj
denarios sanchetorum.» (Fol. loa verso.)
ttSumma totius recepte vi libre ix solidi viij denarii morlanensium
xviij*'"*; valent ix libras xiiij soiidos vi denarios sanchetorum. » [Ibid)
«Summa totius expense xviij libre vij solidi morlanensium; valent xvi
libras xvij soiidos vi denarios sanchetorum.» [Ihid.)
Page 53 1.
On trouve encore, au folio 97 recto des mêmes comptes, une autre
mention du même Benedictas Crosat
Page 538, note 1, col. i.
Un trouvère cite une épée de Durazzo, ville qui était alors au pouvoir
des Grecs.
£1 cors 11 met le bon fier de Duras ,
Mort le trebuce sor un perron à quas. . .
L^arme etnpoiierent Bdzebus et Pilas.
lÀ Romans dAn$eu de Cartage, ma. de la Bibl. imp. n* 7191, fol. 6à recto «
col. a, V. 29.
APPENDICE. 785
Page 563.
Au folio 99 verso des mêmes comptes, je retrouve un Paschasias Mar-
zellaSf sans doute de la même famille.
Page 566.
Une lettre de Jean-^ns-Terre, du a 6 juillet iao5, nous montre en An-
gleterre un fabricant d*arbalètes nommé Pierre Sarrasin ou le Sarrasin,
probablement à cause de son origine :
u Rex constabulario Norhamtonie , etc. Mittimus ad te Petrum Sarace-
num, factorem balistarum, mandantes ut illum retineatis, se altero, ad
opéra nostra facienda, et facias ei habere liberationes suas qualibet die
fuerit in servicio nostro, ix denarios,» etc.
Dans le pipe roll de la sixième année de Richard P'; frère et prédéces-
seur du roi Jean, on lit larticle suivant, où Ton voit également, en An^e-
ten^e , un Sarrasin mêlé à des arbalètes :
n Pro ducendis ad regem hominibus arbelastariorum régis cum aii>alas-
tis et hernasiis eorum, et cum quodam Sarraceno et quodam Grifibno, xij s.
et iiij d. »
[Excerpta historica, or lUastrations of English History. London : printed by
and for Samuel Bentley, m. dccc. xxxi. grand in-S"", p. 395.)
Page 557, en note, col. 2.
Hugues de Confiant est encore nommé dans les mêmes comptes, au
folio ik recto.
PIN.
HIST. DB LA 6UER1IE DE NAT. 99
TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
Introdactiou i
Histoire de la guerre de Navarre en 1276 et 1277 ^
Nouvelles observations sur le texte 33i
Notes 337
Table des principaux mots et des matières contenus- dans l'Histoire de la
guerre de Navarre 667
Table des notes de l'Histoire de la guerre de Navarre 743
Appendice 761
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