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HISTOIBE
DE L'ANcnnnii
mmmi nmmi
PAR LOUIS SUSANE,
Off d'tMadroa d'aiiilUh*.
TOME SiXlJfeHB.
PARIS,
LIBRAIRIE MILITAIRE, MARITIME ET POLYTECHNIQUE
DE J. CORREARD,
LIBRAIRB-iDlTBOH BT UBRAIRE-COMMI&SIOIIHAIBX,
Ra« Christ in«, I.
1852.
HISTOIRE
Dl
Paris. — Typ. de H. Yratet deSurct etCie, rue de S^Tres, 37.
HISTOIRE
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HISTOIRE
DB
L'ANGIEIE IIANTERIE FRMIIjW
OEVXIEUE PASTIE.
HOTICBS BISTORIQDES DBS REGlMEnTS SDR PIBD BN 1789.
RtelUNT M CON»i.
55* REGIMENT d'iNFANTBRIE.
MindenI
COLOHELS-LIEUTENANTS ET COLONELS.
i. Marquis de VIEUXPONT (N.),ii juin 1644.
2. Gomte DE CHERIZY (Gharles-AntoiDe de Humes), 25 jnillet 1648*
3. Marquis de MONTAL (Hv de Montsaulnin), 26 f^yrier i65i.
4. Comte de SAINT-MIGAULD (Philippe-Emmanuel deRoyer), 20 *■
janvier"1660.
5. Marquis de NESLE (Louis de Mailly), 30 mars 1673.
6. Comte de MONTMORENCY (N.),noTembre 1688.
7. Chevalier de MONTMORENCY (Marc), 15 juillet 1696. *
8. Marquis db MONTBOISSIER (Philippe-Claude de Beaufort), 18
avrii 1710.
9. Comte d'ANGENNES (Pierre-Charles Regnault),29 mars 1712*
10. Comte de SURVILLE (N. d'Hautefort), Of^ier 1713.
1 1 . Marquis d'HAUTEFORT (Emmauuel-DieudoDD^), 28 septembre
1719.
■1ST. DI ViMC. IMFAMTEftlE FRANCAISE. T. VI. I
•is
■.■*
.•.■^■■■
2 HISTOIRB
12. Marquis DE LA TOURNELLE (Jean-Louis), 21 f6vrierl740.
13. Marquis de SABRAN (Elz^ar-Gaston-Louis-Marie de Forcal-
quier), 6 Janvier 1741.
14. Marquis de LANGERON (Gharles-Glaude-Andrault de Maul6-
vrier), 22 aoAt 1743.
15. Comte de MAILLE DE LA TOUR-LANDRY (Gharles-Ren6), 7
mai 1758.
16. Gomte deLA BEILINAYE (Gharles Ren6), 3 junvier 1770.
17. Gomte de SESMAISONS (Glaude-FranQois-Jean-Baptiste-Dona-
tien), l^'mars 1784.
18. Gomte de LIGNIVILLE (Rend-Gharles-£lizabeth), 21 octobre
1791.
19. DE yiLLlONNE (Pierre-Justin Marchand), 5 f6vrier 1792.
20. SERVIEZ (Emmanuel), 8 mars 1793.
^ Le regiment de Conde n'est point k son rang d'an-
ciennete, parce qu'il a cesse de faire partie de Tar-
mee frangaise pendant les troubles de la Fronde , et
qu'il n'a repris place qu'en 1 659 , a la paix des Pyre-
f V' nees , apres la souraission et le retour en grAce du
Grand Cond6. Nous donnerons cependant son his-
toire depuis son origine.
Henri II de Bourbon, prince de Cond6, leva un
regiment d'infanteriele 5 juillet 1620; maisce corps,
dont il se demit rann6e suivante, en faveur du due
"* d'Enghien son fils, a 6te licenci6 le 14 fevrier 1623,
^ ' et tant que .v6curent Richelieu et Louis XIII, il ne
** fut point permis au prince d'avoir des troupes sous
son titre. Le prince de Conde, d'ailleurs, n' avail
garde de se metlre en avant pour la guerre , lui qui
^ repondit un jour k son fils^ qui cherchait a faire
V .
♦
;^^*■^
DB L^NGIENME INFANTERIE FRANCAISE. 3
* **
vibrer chez lui quelque corde genereuse^ « C'est boa
pour vous, qui 6tes vaillant »
Le regiment, dont ils'agitici, aet^leve parlettre
de cachet du 11 juin 1644. 11 est done contemporain
de Royal et de Bretagne. Apres avoir hiverne sur
les frontieres de Champagne , il fut passe en revue,
le 4 juin 1 645, a Verdun , par le due d'Enghien, qui
Temmena avec lui en AUemagne. D franchit le Rhin,
le30, pres de Spire, etdebuta, le 15 juillet, au
si^ge de Rothembourg. Le 3 aout^ Jl corabattit k
Nordlingen : le lieutenant-<;olonel.4jjfc<Gherizy y fut
blesse. Le regiment rentra en FraiieeLapr^s la prise
de Dunkespiel €t de Heilbronn , et il fit la cam-
pagne de 164CT|rrFlandre, oil il coptribua k la re-
duction de Courtrai, Berghes, Mardyck, Furnes et
Dunkerque. Le prince de Conde raourut le 26 d6-
cembre de cette annee , et la propri6t6 du corps fut
accord6e, par brevet du 31 , k son fils Louis II de
Bourbon , le grand Cond6.
II suivit cet illustre chef, en 1647, dans la Cata-
logue. Embarque le 19 avril a Agde, il arriva le20
au m61e de Barcelone , et fut aussitdt employ6 au
si^ge de Lerida.
€ Monsieur le prince , convert de gloire et fier
des campagnes de Rocroi , de NordHngen et de Fri-
bourg , pour insulter la place et le gouverneur ( don
Gregorio de Brito) , fit monter la premiere tranch6e
en plein jour par son regiment , a la tdte duquel
4 H18T0IRB
marchofent.yi&g|«'quatrc violons , comrae si c'eut etc
pour une lioce.
€ La nuit venue , nous voila tous a goguenarder,
DOS violons a jouer des airs tendres , et grande chere
• partout. Dieusait lesbrocardsqu'on jetoit au pauvre
gouverncur et a sa fraise , que nous nous promettions
de prendre Tun et I'autre dans vingt-quatre heures.
Cela se passoit a la tranchee, d'oii nous entendimes
un cri de mauvaise augure , qui partoit du rempart,
et qui repeta deux outrois fois : Alerte, a la muraille!
Ce cri fut su^^^j||ne salve de canon et de mousque-
terie, et cettewlva <i*une vigoureuse sortie qui, apres
avoir culbute la tranchee, nousmenabattantjusqu'^
notre grand'garde. ' *^
« Le lendemain , Grt gorio Brice envoya par un
trompette des presents de glaces et de fruits a Mon-
sieur le prince, priant bien humblemei|t son Altesse
de Texcuser s'il n'avoit point de violons pour r6pon-
dre a la serenade qu'il avoiteu la bonte de lui donner ;
maisque, s'il avoit pour agreable la musique de la
nuit precedente , il l^cheroit do la faire durer tant
qu'il lui feroit Thonneur de rester devant sa place.
Le bourrcau nous tint parole ; et des que nous en-
tehdions, alerter a la muraille! nous n'avions qu'i
compter sur une sortie qui neltoyoit la tranche ,
combloit nos travaux , et qui tuoil ce que nous avions
de meilleur en soldats et en officiers. Monsieur le
prince en fut si piqu6, qu'il s'opinilitra, malgr^ ie
DE l'ANGIENNB llfrAMTERlE FRAN^AISIft 5
sentiment des officier8g6n6raux, kcontinuer un siege
qui pensaruiner son armee, et qu'il fut encore oblige
de lever assez brusquement
« Nous flmes quelques couplets de ces L^rida ,
qui ont tant couru , afin qu'on n'en fit pas de plus
mau\ais. Nous n'y gagn&mes rion; nous eAmes beau
nous traiter cavali^rement dans nos chansons, oil
en fit k Paris, oil Ton nous traitoit encore plus mal«o
{Memoires de Gramont.)
Aprfes la lev6e dii si6ge de L^rida , Cond6 servit
k la prise d'Ager at au secours de Constantin. II re-
passa ensuite les Pyr6n6es , et vint faire la campagne
de 1648 en Flandre. On le Irouve au mois de mai
au siege d'Ypres, bti il perd son colonel-lieutenant
M. de Vieuxpont et le capitaine de Fresnel, et le 19
aout il se couvre de gloire k la bataille de Lent,.
Charg6 par la cavalerie espagnole , qui avait pen6 " *
jusqu'i la 2* ligne franijaise , il Tarrfita sur la poin
de ses piques et la mit en d6sordre. Le regiment
termina cette campagne par le siege de Furnes , oil
p6riUe capitaine de Rochette. Au mois de mars 1 649,
Coiide faisail partie de Famine de Picardie comman-
d6e par le marechal du Plessis-Praslin. 11 passa en-
suite sous les ordres de Monsieur le prince, et fit au .
mois d'aout le si6ge de Conde. A la fin de cette ann^
n6e , Monsieur le prince s'etant broiiille avec le car^-
dinal Mazarin, son regiment, conduit par le lieute-
nant-colonel de Saint -Micauld, alia s'enfermer
dans Seurre , ville du gouvernement de Bourgogpe^
*
6 HISTOIRI
6rig6e en duche sous le nom de Bellegarde (1). Le
corps, qui avail et6 casse par ordredu 20 Janvier 1650,
y fut assi6g6 au mois d'avril par I'armee royale, et ca-
pitula le 19. II fut licencie le 21 , et ses debris , ainsi
que ceux du regiment d'Enghien, all^rent joindre a
Steney le vicomte de Turenne , avec lequel ils com-
battirent a Rh^tel au mois de decembre. Aprfes le
depart de Mazarin pour Cologne , le regiment fut
r6tabli par ordre du 26 fevrier 1651 , mais il fut de
nouveau cass6 le 13 septembre, et depuis ce jour
jusqu'a la paix des Pyrenees , il a suivi la fortune de
son chef dans les rangs espagnols.
II se trouva ainsi , en 1 652 , au combat de Ble-
neau, puis a la defense d'Etampes, oii le colonel-
lieutenant , marquis de Montal , et le major Dumont
p6rirent en faisant des prodiges de valeur. II se
v^retira ensuite a Paris, d'oii il sortit , le H fnai , avec
■^i6 regiment de Bourgogne et une armee de bourgeois
pour aller attaquer Saint-Denis que defendaient
quelques compagnies des Gardes Suisses. Le combat
dura deux heures , et la ville fut emport6e d'assitit;
" ' II . M i « I " l ■ 11 ■ I
M
(1) Le coloDel-lieutenant de Ch^rizy ne prit point parti, et fut
* fait mar^chal de camp le 15 aoiit 1652. Le lieutenant-colonel de
_^Saint-Micauld remplaga M. de Mootal, tu6 k la defense d'Etampes,
mais son grade ne ful reconnu qu'en 1660. 11 est doTCuu brigadier
le 27 mars 1668. Charles de Hontsaulnin, comte de Montal, rem-
pla^a Saint-Micauld conune lieutenant-colonel ; son grade fut re-
connu en 1659; cet officier est devenu mar^chal de camp le 15
avril 1672 et lieutenant-g^n^ral le 25 f^Trier 1676.
DB L^ANGIENNE INFANTERIE FRANflAISE. 7
mais les troupes royales y rentrerent d^s le lende*
main, et I'Abbaye ayant du capituler trois jours aprte,
Ic regiment re\int a Paris. II y combattit avec valeur,
le 2 juillet, au faubourg Saint-Antoine , et se dirigea
ensuite vers la Qiampagne. II contribua k la prise
de Sainte-Menehould , oil le grand Vauban , qui fai-
sait ses premieres armescomme cadet dans ses rangs,
commen^a k se faire remarquer. Le r6giment de
Conde passa toute Tannic 1653 dans Sainte-Mene-
hould ; il y soutint un si6ge au mois de novembre,
et se refugia a Clermont en Argonne , qu'il defendit
aussi en octobre et novembre 1654. II y subit une
capitulation tr^s-dure le 23 de ce dernier mois etse
trouva completement desorganis6, chaque soldat
ayapt perdu ses armes et s'etant retire le b&ton blanc
a la main. Un noyau dc soldats fiddles k la fortune
du prince de Conde se rallia cependant, et prit part
aux exploits accomplis contre nous par ce grand ca-
pitaine pendant les quatre campagnes suivantes,
notamment au secours de Valenciennes et k celui de
Cambrai(l). .;.
. L$i r^ment de Cond6 fut r^admis au service du
(1) Le fils du grand Condi a fait peindre Thistoire de son p^re
dans 1ft galerie de GhantiUy. Yoici le moyen ingenieux que Fartiste
trouTa pour rappeler une partie delicate de la vie du h6ros. R pei-
gnit la muse de I'histoire tenant un IWre, sur le dos duquel itait
6crit : Vie du prince de Condi. Cctte muse arrachait des feuillels du
liyre qu^elle jetait par terre, et tur oes feuillets on lisait : Seeours
40 Valenciennes, Retraite de devant Arr^^ BataiUe des Dunes, etc.
8 UISTOIRE
roi le 7 novembrc 1650, mais il nc prit rang qu'k
dater de cette 6poque , c'est-i-dire qu'il rccula du
35' rang au 47*. II a servi , en 1667, a la prise dc
Charleroi. 11 y fut laisse en garnison , et fit en 1668
la campagne de Franche-Conite, apr6s laquelle il fut
r^duit de douze compagnies a quatre. Retabli a seize
compagnies en 1672 , il fit la premiere campagne
de la guerre de HoUande dans Farmec de Monsieur
le prince. Le 10 octobi-e, le prince d'Orange vint
mettre le siege devant Woerden, et fit immediaie-
ment attaquer le fort dc Warth , defcndu par trois
compagnies d' Auvergne et une de Conde. II fut oblige
dc se retirer avec perte devant cette poign6e dc
braves. Le d^tachement de Cond6 se fit remarquer
kc6te d' Auvergne, et perdit dans cette affaire le lieu-
tenant de Lestorng.
Conde passa la campagne de 1673 dans les places
de la Hollande. II quitta Zutphen en mars 1674
pour rallier I'armee de Monsieur le prince , et se
montra digne de son chef h la bataille de Seneff.
II y combattit encore aupres d' Auvergne, et fut de
la grande attaque du village de Fay, qu*il futcharg6
de garder jusqu'i la fin de la journee. Le colonel-
lieutenant, marquis de Nesle, y eut une janibe em-
portee; le lieutenant-colonel Daumont fut aussi
blesse. En 1675, le regiment conlribua ila prise de
Dinant, d'Huy et dc Limbourg : il se rendit k
Treves au mois de juillet, perdit pendant son s^jour
dans cetle ville le capitaine Fonteville tue dans une
DE L AN€IEN?IE INFANTERIE FRAN^AISE. \9
expedition sur Bidebourg^ et passa k la fin de Tann^e
k I'armee du Rhin. II contribua en 1676 a la levee
des sieges d'Haguenau et de Saverne, et prit part au
combat de Kokersberg. II fitTannee suivante le siege
deFribourg; setrouva en 1678 a Tattaque dupont
de Seekingen et aux sieges de Kelh et de Lichtem-
berg, et termina celte guerre en 1679 au combat
de Minden.
Conde servit en 1684 au si6ge de Luxembourg.
Le 8 mai, jour de I'ouverture de la tranchee, il avait
ete charg6 d'une fausse attaque sur le faubourg de
Grump etla basse \ille. Ileut quatre officiers blesses
k ce si6ge. Le 28 d^cembre 1686, le regiment devint
la propri6t6de Henri- Jules de Bourbon, prince de
Conde par la mort de son illustrc pero.
En 1688, il fait partie de Tarm^e commandee
par le dauphin, et sert au siege de Philisbourg oii le
colonel-lieutenant marquis de Nesle (1) estmortel-
lement ble8s6. On letrouve, en 1 689, en Flandre sous
le mar^chal d'Humieres, ct il assiste au combat de
Walcourl. E^finn^e suivante, il combat a Fleurus,
avecle marecbal de Luxembourg. En 1691, il passe
k Tarmfee des Alpes aux ordres de Cattinat, et con-
^ (4) Le marquis de Nesle mourut le 18 noTembre, h Spire. II 6tait
brigadier du25 feyricr 1677 et roar^chal de camp da 24 tof!Lt 1688.
n fut romp^acc par le comte de Moutuiorency, remplac6 lui-meme
en 1606 par sou irhrp, Ic chevalier de Moutmorency. Celui-ci est
devenu brigadier 26 octobre 1704, mardchal de camp 29 mars 1710
et lieutenantfg^neral 30 mars 1720.
10 HISTOIBE *
tribue k la conqufite du comt6 de Nice. II occupe en
1692, \q^ ganiisons de Pignerol et de Suze, et en
1693, il prend part a la victoire de la Marsaglia, oil
il formait brigade avec le regiment de La Marine.
En 1696, il sert au si6ge de Valencia, et y repousse
una sortie le 29 septembre. II repasse les Alpes aprfes
la lev^e de ce si6ge, se rend sur la Meuse et fait ja
campagne de 1697 sous M. de Boufflers.
Port6 a deux bataillons par ordre du 1*' fevrier
1701 , Conde fit cette premiere campagne de la
guerre de la succession d^spagne, dans les places
desPays-Bas. II se rendit en 1702 i Strasbourg : il
partit de la au mois de septembre a\ec Yillars pour
le pont d'Huningue et combattit a Friedlingen. II
servit sous le m6me g6n6ral en 1703, au si6ge 4e
Kelh, k Tattaque des lignes de Stolhofen etau pas-
sage de vi^ft' force des defy^s de Hornberg. II de-
meura quelque temps a Ulm, pres de Telecteur de
Bavifere; a la fin de mai il accompagna ce prince a
Munich, et fut de I'expedition du Tyrol qui se com-
l^maiti^vec la marche du due de Yecid^me dans le
'*|S8y8 de Trente. Conde se distingua a la prise de
" Kufstein, qui fut emport6 avec son€h4teau en moins
de deux heures, puis a Fattaque de Rottemberg et a
la prise dlnspruck, Revenu en Bavifere, il contribua^
encore cette an nee a la prise de Kempten et
d'Augsbourg, et eut ses quartiers d'hiver dans^jette
derni^re ville, dont le lieutenant-colonel de Salere
fut nomme commandant. W
•ff-
BE l'angienne infanterie fran^aisb. 11
En 1704, le dep6t du corps, formdnt un 3® ba-
taillon, ful envoye au comte de Coigny qui avail
quelques troupes sur la Moselle, mais il se Ifouva
en si mauvais etat qu'on fut oblige de le mettre en
garnison a Strasbourg. Les deux autres bataillons f u-
rent separes. Le T' fit partie de I'arm^e de Marchin,
et le 2* fut plac6 sous les ordres de Tallard. Celui-ci
fit au mois de juin le siege de Willingen, et tons les
deux se trouverent a la bataille d'Hochstedt, mais
avec des chances diffcrentes. Les debris de Conde se
ralli^rent sur le Rhin et furent mis en garnison au
Fort-Louis.
Le regiment servit en 1705 en Alsace, etipi&sa la
plus grande partie de lacampagne a Schweighausen.
Villars reprit Toffensive en 1 706 ; le regiment Taida
a faire le blocus du Fort-Louis, a la prise de la ville
et des retranchements de Drusenheim, k la soumis-
sion de Lauterbourg et d'Haguenau, et k la conqufite
de rile du Marquisat. Conde passa en 1 707 a Tarm^e
de Flandre. 11 corabattit en 1 708 k Audenaerde, et
ses grenadiers prirent part a I'attaque et k la prise
de Leffinghem. Le colonel-lieutenant, chevalier de
Montmorency, fut fait prisonnier dans cette affaire,
mais il parvint a s'echapper des mains de I'ennemi.
Pendant le siege de Lille, le regiment servit sur la
Lys avecl^comte de La Mothe. En 1709, il retourna
sur le Rhin et fut place dans les lignes de laLauter,
k Scherbach. Un d6tachement prit,|)ati^au. glo-
rieux combat de Rumersheim. Le 15 septeiiibre de
12 HISTOIRE
cette ann6e, Louis-Henri de Bourbon-Cond6, due de
Bourbon, succ6daason p^re en qualite de colonel-
proprl6taire. Ce prince fut remplace lui-m6me, le
1" avril 1710, par son fils, qui porta les mfimes
pr^noms et le m6me titre que lui (1).
Cond6 demeura dans les lignes ou k Lauterbourg
pendant les campagnes de 1710 et 1711. U servit
en 1712 en Alsace, et en 1713 ii fit les si6ges de
Laudauet deFribourg. Ilrecut, le 1" Janvier 1714,
les d6bris du regiment de Monf ereau .
En 1727, le regiment etait au camp de la Moselle.
Appel^ en 1733 a I'arm^e dltalie, il servit celtc
ann^e k la prise de Gera d' Adda, de Pizzighetone et
du chateau de Milan. II se distingua le 23 octobre
k la prise du chemin convert de Gera d'Adda. En
1734, il contribue a la prise de Tortone et de No-
varre, combat le 29 juin k Parme, oil le colonel-
lieutenant d'Hautefort a la main perc^e par uneballe,
(1) Le 2* due de Bourbon mit h la tSte de sod r^^iment le mar-
quis de Montboissier, pass^ en 1712 aux Mousquetaires, et qui de-
Tint brigadier le I*' f6vrier 1719, mar6chal de camp le20 f6vrier
1734 et lieutenant-gendral le 1" mars 1738. II fut remplac6 par le
comte d'Angennes pass^ en 1713 au regiment de Norman die. A
celui-ci succ^da le comte de Surville, remplac6 lui-^iiftnie^par son
fr^re, qtti t-appela d'abord comme lui comte de Sur^iUe, prit le
titre de iifrqAiB d'Hautefort en 1727 et devint brigadier 1®' aodt
1734 ^iok^^al de camp 1*' jnuTier 17 iO.
Andri-ieili de Pommerol de Graves, lieutenant en 1687, ftit
faitlieutJShiuit-coloDel2d6cembre 171 3 et brigadier r'fdvrierj^^d*
DE l'anciknne infanterik fran^aise. 13
coopere a la souinissiodr^de Mod^ne au mois d'aout,
et assiste en septembre k la sanglante bataille de
^ Guastalla. II fait en 1735 les sieges de Reggiolo et
" de Gonzague, et rentre en France au mois d'aout
1736.
Le 21 f6vrier 1740, le regiment 6chut en heri-
tage a Loui»-Joseph de Bourbon, le dernier des
membres de cette illustre maison qui ait porte le
titre de prince de Conde. Ce titre ^crasaot, que son
pcre et son grand-pere n'avaieni pas of>^ prendre,
celui-ci le Justifia par des talents r6els pour la guerre
et quelque gloire ; mais la fatalite qui s'attache a cer-
tains noms, voulut que le Conde du xyni* si^cle prit
surtout ses titres au souvenir de la post^rite dans le
camp ennemi, comme general de Temigration, de
mSme que les G)nd6 du xvii'' siecle s'etaient plac^
au premier raog des mecontents et des frondeurs,
et les Cond6 du xvi* k la t^te des protestants. G'est
ainsi que les membres d'une grande famille, sans
croire devier du droit chemin , mais influences k
leur insu par le besoin de resister a tout amoindris-
sement de leur importance personnelle, peuvent se
f rouver tour k tour, et suivant les temps, plus r6vo-
lutionnaires que le peuple ou plus monarchiques
que le roi, et agir toujours a Tenvers de la marche
g6n£rale de la nation.
Le Douveau prince de Conde 6tant encore en-
fant, le coaimandement du regiment fut confix au
marqi& de La Tour nolle, I'obscur mari de la cel^
14 HISTOIRB
bre duchesse de Ch&teauroux. Quand ^clata la
guerre de la succession d'Autriche, Cond6 fut en-
voys k I'armee de Flandre, oil il fit les canipagnes j)
de 1741 etde 1742. Au commencement de 1743, il
fut dirige sur 1' Alsace et prit d'abord des cantonne-
ments dans les villages de Kleingenmunster et Glei-
senzel prSs de Landau. II rallia bientOt Tarmde du
marSchal de Noailles et se trouva le 27 juin a la ba-
taille de Dettingen, oiivil perditson colonel-lieute-
nant, le marquis de Sabran, trois capitaines et un
lieutenant; huit autres officiers furent blessSs, Aprfes
cette affaire 9 il fut mis en garnison k Landau. Le
23 novembre, les deux compagnies de grenadiers
et deux piquets, avec un detachement de m6me
force du regiment Suisse deMonnin, executSrent un
heureux coup de main de Tautre c6t6 du Rhin sur
les magasins de Farmee autrichienne entass6s k Et-
tingen. Tout fut pris, materiel et personnel. En
1744, Cond6 se conduisit avec distinction a la re-
prise de Weissembourg, aux combats d'Augenheim
et de Reichewaux et au siege de Fribourg. II passa
au mois de septembre en Ravi^re avec le comte de
S6gur et eut ses quartier^* d'hiver a Ratisbonne. II
combattit bravement en 1745 k Pfaffenhofen et
dans diverses rencontres pendant la retraite qui sui-
vit ce combat , et a son re tour sur le Rhin, giu mois
d'avril , il fut plac6 sous les ordres du prinoe de
Conti. En jyillet 1746, il futappele sur tesr Mpes et
employ^ pendant Thiver k la defense de la Pro*
DE L'ANa]i!l||l;''liNFANTERIE FRAN^AISE. 15
vence envahie par les Autrichiens et les Piemon-
tais. Lorsque ceux-ci eurent 6te contraints a repas-
ser le Var, le raiment ^rvit a la reprise des lies
Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, et il y contribua
de ia maniere la plus brillante. II se rendit ensuite
au camp de Tournoux, et se fit encore reraarquer
par sa valeur le 19 juillet a Tattaque des' retranche-
meots du col de I'Assiette. II demeura sur cette frofi-
tiire jusqu a la paix (1).
Eo ilMy Condefait gartie du camp d'Aimeries
sur Sombre. 11 sert en 1757 sous le mar^chal d'Es-
tr^^^qui gagne, le 24 juillet, la bataille d^Haas-
tembeck; il accompagne ensuite le marSchal de Ri-
chelieu k la conquSte du Hanovre, prend part a
toutes les operation^ de ce general jusqu' a la con-
tention de Closterseeven , et quitte le 7 octobre le
camp d'Halberstadt avec le due ^e Broglie poiir al-
ter renforcer I'arm^e du prince de Soubise. II par-
tage la mauvaise fortune de celte armee k Rosbach,
et retourne aussitdt apres cette fatale journee k Tar-
mee de Hanovre. On le trouve en Janvier 1758 k la
surprise d'Halberstadt, au ravitaillement du chateau
de Raggenstein et k Tattaque de Quedlimbourg. Re-
(I) Le regiment avail pour colonel-lieutenant pendant cette
guerre, le marquis de Langeron, brigadier 5 juia i747, mar^chal
de camp i^ mai 1758 etlieutenaiit-g6n^ral 25 juillet 1762, et pour
Ueotenant-colonel Louis d'Arras d'Haudrecy, capitaine en 1714,
Ueotenaat-colonel 14 mai 1743 et brigadier T' Janvier 1748.
t
t
.<
16 niSTOiRJS ^
venu peu apres sur la rive gauche du Rhin, il y de-
meure cantonn6 pendant tout le restc de la campa-
gne. En 1759, il est de Tarmee du malr^chal de
Contades el fait presque tous les frais de la bataille
de Minden le T' aout, ou il eftt etc an6anti sans le
secours des troupes saxonnes. Plac6 k rextr6rue
gauche, il eut pendant presque toute la journee sur
les bras les divisions hanovricnnes et leur resista
avec une inebranlable fermete. Le regiment perdit k
Minden le capitaine de Mezi^res et les lieutenants
Chartron et Larmandrie. Parmi les bless6s se trou-
vaient le colonel-lieutenant comte de Maill6 (^), le
lieutenant- colonel de Laborde, les capitaines du
Broca, de Vilson, Daix, Saint-Monlan , La Devfeze,
Ronchaux, de Vesins, du Bouzet, de Linc6 et quatrc
lieutenants. Apr^s cette lutte terrible, le regiment,
hors d'6tat de continuer la campagne , fut mis en
garnison k Cassel et ne prit aucune part k la guerre
jusqu'en 1761. Au mois de mars de cette ann6e, il
contribua k la d6fense de Cassel ; il se distingua a la
sortie <lu 7, dans laquelle le capitaine de Salgues (2)
fut frapp6 d'une balle dans la poitrine. A I'ouver-
ture de la campagne, le r6giment joignit le corps de
(1) M. de Maill6 fut nomin^ mar^chal de camp le 3 jasvier 1770.
Son successeur, le comte de la Belinaye, est devenu brigadier le
l**' mars 1780 et mardchal de camp le 1*' Janvier 1784.
(2) Guy Augustin de Salgues, enseigne en 1746, major 16 aoilt
1761, lieutenant-colonel 18 avril 1776, brigadier 1®' mars 1780 et
mar^chal de camp 1*' Jantier 1784.
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^ ■
OE l'aNC1£N!IB mFANTERIE FRANgAISE. 17
reserve, dont le prince de Conde avait le comraan-
dement. II fit au mois de septembre le siege de
Meppen, el il contribua le 30 aoAt 1762 au succ^s
du combat du Johannisberg.
A sa rentree en France, il fut mis en garnison
dans la ville de Gond^, qu'il quitta en mai 1763
pour aller k Givet. 11 se rendit de 1^ k S^dan en mai
1764, k Mezi^res en novembre de la m6me ann6e,
et en juillet 1765 il fut appele au camp de Gompi6-
gne, que commandait le prince de Gond^. Apr^ la
lev6e du camp, au mois d'aout, le regiment fut en-
lyfifj^ k Blaye, puis k Bayonne en avril 1766, a Tours
^^ juin 1767, k Dunkerque en novembre 1767, k
Aire en octobre 1 768 , k Thion ville en octobre
1769, k Quimper en Janvier 1771, a Aire au mois
de juin et k S6dan au mois d'octobre de la mfime
ann^, k Givet en octobre 1773, k Lorient et Port-
Louis en octobre .1774, et a Brest en novembre
1777. A cette 6poque, sauf deux compagnies resides
k Bellisle, le regiment fut embarqu6 presqu'en
entier sur diverses escadres. La plus forte partie
etait k bord de la flotte du comte d'Orvilliers et se
trouva le 27 juillet 1778 a la fameuse bataille na-
\ale d'Ouessant. Le lieutenant de Buheran y fut
bless^ sur VArtesien. Un detachement monte sur le
vaisseau de 74, le Triton, commande par le comte
du Ligondez, prit part, le 20 octobre, au glorieux
combat soutenu par ce capitaine centre un vaisseau
elune frigate britanniques, qui se retir^rent des-
PE l'aHC. ITfTAIITERIE FRANgAISE. T. Tl. 2
18 IliSTOlRE
cmpar^s apres trois heures de lutte. Le capitaine de
Puymartin, le lieutenant Desaigues etle sous-lieute-
nant d'Ausillon merit^rent d'etre cit6s pour leurbril-
lante conduile dans cette affaire.
A la fin de 1778, Conde fut envoye k Schlestadt. II
y arriva en novembre , et se rendit k Phalsbourg eta
avril 1779, a Strasbourg au mois de novembre, k
Cambrai en novembre 1781, a Douai en novenibi^
1783, a Redon et Vannes en avril 1784, et a Lille
en novembre 1785. Le 1*' bataillon 6tait encore
dans cette ville en 1789, lorsqu'on apprit que le
prince de Conde , donnant le signal a T^migration',
avait quitte Paris le 16 juillet. Gette nouvelle pro-'
duisit une agitation trfes-vive dans le regiment, dont
les soldats auraient, dit-on, lacere dans leur indi-
gnation tons les insignes qui rappelaient leur colo^
nel. Ce qui est certain, c'est que le 1" bataillon
regut subitement le 27 aout Tordre de quitter Lille
et de se rendre a Boulogne, oil il fut rejoint pat le
2« bataillon, qui avait ete appel6 a Rouen pendant
les troubles qui se termin^rent par la prise de la
Bastille. Ce 2® bataillon fut d6tache k Aire en sep-
tembre 1790, et, au mois de juin de Tann^e sui-
vante, le regiment tout entier se mit en route pour
Melz, d'oii il passa a Montm6dy en Janvier 1792 (1).
(1) Le colonel deLiguiyille, qui le commandait aiors,fQt nomtng
mar^chal de camp le 5 f^vrier 1792. M. de Villione est aussi de-
Tenu officier g^n6ral en 1793.
DE l'aNCIENNE i?lFANTERIE FRANgAISE. 19
Quelques mois plus tard, le 1" hataillon fetak k
Vnmtie du Nord. II se distingua ]e 23 mai au com-
bat d'Hamptine. Los grenadiers y repoussferent deux
fois Tavaut-garde autrichienne et ne ced^rent qu*a
une troisieme attaque. Us se replierent alors en bon
ordre sur Saint-Aubin , oil se trouvait le reste du
bataillon. Celui-ci, apres une defense energiquede
ce tillage dirigee par le colonel VillionCj fit sa re-
traite sur Philippeville. Apres la bataille de Valmy,
ce batailloD passa a Tarm^e de la Moselle el servit
daos les eiivirdm de Trfeves sous le^general Beurnon-
ville. En 1793, il se distingua tres-particulierement
au combat d'Haguenau et a la reprise des lignes de
Weissembourg. II servit en 1 794 dans le Palatinat^
et entra le 20 juin dans la composition de la 109*
demi-brigade.
Le 2* bataillon de Conde a toujours servi aux ar-
meesde la Moselle ou du Rhin. II se couvrit de gloire,
le 30 decembre 1793, dans un combat livre a quatre
lieues de Mayence, ou il attaqua hardiment et dis-
persa les postes cnnemis. Ce bataillon a 6te verse le
3 mai 1794 dans la 110* demi-brigade.
Les drapeaux de Conde avaient deux quai:tiers
bleus et deux quarliers ventre de biche, couleurs
de la famille dont le regiment portait le nom.
Son ancien uniforme se composait d'habit et cu-
lottc blancs, parements, collet et veste rouges, bou-
lons jaunes, pattcs ordinaires garnies de cinq bou-
tons, autant sur la manche, chapeau borde d'or. De
20 HISTOIRE
1776 k 1779, il porta le collet jaune pour se distin-
guer des autres regiments des princes qui avaient
comrae lui la couleur rouge ecarlate aux revers et
aux parements.
DB l'aNGIENNE INFANTERIE FRANgAlSE. 21
RIGIMENT DE BOURBON.
56* RjgGIMENT d'iNFANTERIE.
Irunl
COLONELS ET COLONELS-LIEUTENANTS.
I . Dac D*ENGHIEN (Louis II de Bourbon-Cond^ ), 8 juillet 1635.
3. DE LA ROBERTl£:aE ( N. ), 31 d6cembre 1646.
3. DE CHAMBELLAY ( Fraagois Sidrac ), 26 feVrier 1651.
4. Marquis de TERMES ( N. de Saint-Lary ), 26 octobre 1667.
5. DE LA MOTHE ( Charles Guillaud ), 8 avril 1772.
6. Marquis de VILLANDRY ( N. Le Breton ), 1084.
7. Marquis DE VIEUXPONT (N. ), 1690.
8. Marquis de VIEUXPONT ( Guillaume-Alexandre ), 4 novcm-
bre 1690.
9. Comte de VIEUXPONT ( N. ), 26 octobre 1704.
10. Comte DE MONTMORENCY-LAVAL ( Guy-Claude Roland ),
1703.
il. Marquis de FIMARCON ( Aimery de Cassagbet de Tilladet ),
6 mars 1719.
15. Comte DE LA TOUR DU PIN-LA CHARGE ( Ren6 ); 21 f^vrier
1740.
13. Comte de VAUX ( Francois de Retournac ), 21 mai 1748.
14. Marquis de BROC ( Michel-Armand ), 1«' f6vrier 1749.
13. Comte de RABODANGES ( Jean-Henri ), 30 noyembre 1761.
16. Marquis de LA TOUR DU PIN-GOUVERNET ( Ren6-JeaQ ),
13aTrill780.
17. Comte de CANILLAC ( Ignace de Beaufort de Montboissier ),
12juio 1782.
18. de FRANCVAL ( Pierre-Louis-Simon ), 23 juillet 1791.
22 UISTOIRE
19. ComteDE RUAULT DE LA BONERIE ( Jean-Bap' istc-Andr6^
Isidore ), 21 octobre 179!.
20. DE SAINT-QUENTIN ( Claude-Marie ), 14 Janvier 1793.
Le regiment de Bourbon a subi les m^rnes vicis-
situdes que le precedent; il a comme lui perdu les
avantages de son anciennet6 par suite de la rebellion
du prince de Cond6, Le tort qu'il en eprouva fut
ra6me plus considerable que celui du regiment de
Cond^ , car il 6tait plus ancien que lui de neuf ans.
II avait. en eflfet, 6te lev6 le 8 juillet 1635 par le
jeune due d'Enghien, depuisle grand Cond6, qui,
a cause de sa jeunesse, n'inspirait pas a Richelieu
les memes sentiments de defiance que le cardinal
ressentait pour son pere.
Le regiment d'Enghien debuta, en 1636, en
Franche- Comte ; il commenga a faire parler de lui
au siege de Dole. Le capitaine La Tour du Bost et
I'enseigne Pingonnet y furenl tues, le capitaine do
Chabannes et le lieutenant d'Aubigny blesses, en
I i
ropoussant une sortie le 13 juillet. Le regiment s'e-'
tait laisse surprendre dans les tranch6es, et il e6t
subi un rude echec sans Tarrivee de Picardie. Au
mois de mars 1637, Enghien se distingue dans un
combat livre dans la Bresse , sous les chateaux de
Cornaud et de Vaugrigneuse ; les Francs-Comtois y
furcnt mis dans unc deroute complete. Au mois de
juin , il est au si6ge de Lons-lc-Saulnier. Le 25, il
s'empare avec Normandie du fort du faubourg Saint-
DE l'aNCIENNE INFANTBRIE FRANgAlSE. 23
Desire, et il en a la garde jusqu'§. la fin du siege. En
juillet , il eraporle la ville et le ch&teau de Clerval :
tous leg d^fenseurs sont passes au fil de I'^.p^e; trois
drapeaux et deux cornettes restent dans les mains des
vaioqueurs. Le regiment se rend de 1^ devant Saint-
Laurent de la Rocti'e, et termine la campagne par
la prise de cette ville et de Bletterans. L'annee sui-
Taote J il passe a I'arm^e de Guyenne qui ^'assemble
i SaintrrJean-rde-Luz , etqui, le 1" juillet, cherche
h fiancbir la Bidassoa. Enghien donne au gu6 de
Behobie. Le borddela riviere, naturelleraent releve,
etait encore fortiQe de deux redoutes prot^g^es elles-
mtoies par le canon de Fontarabie. Le combat fut
opioidtre, mais enfin les Espagnols, « etjnnes du cou-
rage des Francois, qui pass^rent la riviere all^gre-
meat, bien qu'ils fussentdans Teau jusqu'a lacein-
ture, pli^rent et s'enfuirent vers Irun, i oil Enghien
enlra p4le-m61e avec les ennemis. Le regiment , sans
s'amuser au pillage , les disperse dans les bois et se
rend maitre d'un pont important^^^sur la communi-
cation de Fontarabie. Cette brillsini^ affaire ne coiita
au ccmps que le major La Yezerie fi|(&,dans la pour-
sfj^fiL% of&ciers et une quinzaige de soldats fu-
rapi^me^s. Enghien servit avec la m6me vigueur a
la prise du fort du Figuier, du port du Passage et a
celle de Fontarabie. Le 8 aout, 300 hommes de la
gamison de cette derni^re place font une sortie le
long de la mer, qui etait basse, et viennent attaquer
les posies d'Enghien. Six compagnies , conduitespar
1*
24 HISTOIRE
le capitaine M6netreux , accourent , clilbutent les
Espagnols dans leurs fosses , en tuent une parlifc^t;t
font trente prisonniers. Le regiment termina cette
glorieuse campagne par le siege de Gattari; il se
logea , par un brillant coup de main , sur la contres-
carpe , mais il eut la douleur de voii* tons ses travaux
perdus par suite de la terreur panique qui s'empara
tout h. coup de quelques bataillons de nouvelle lev6e.
Enghien servait, en 1639, dans le RoussiiloD* II
y coop6re k la prise du chMeau d'Hautpoul , et aux
sieges de Salces et de Tantavel. Le 17 septembre , le
capitaine de Troys est tue dans un combat livr6 entre
Salces et Rivesaltes. Le 20 , le regiment entre dans
Salces et y est assieg6 le mfime jour. Dans une sortie
qu'il fit le 27 , il mit dans une affreuse d6route le
regiment espagnol du comte-duc d'Olivares <^ift fleur
de rinfantorie castillane. Les capitaines Saint-Mi-
caud , Crespan et Savillan se couvrirent de gloire ce
jour-li.
En 1640 , Enghien servit en Guyenne. II retourna
rann6e suivante en Roussillon. II occupa Caoet le 6
juin, et marchJTensuite au siege d'Elne, oi j^rit J^
.capitaine de Belouzes. En fevrier 1642,ii^ouJ^Qiyi^
combat terrible pr6s de Perpignan : presque tdu's^
officiers y sont tu6s ou bless68 ^ ce qui Tempfiche de
servir activement au siege de Collioure; mais il
prend bientot sa revanche devant Perpignan , et le 7
septembre il a I'honncur d'entrer, avec les Gardes
Francises et Suisses, dans la capitate du Roussillon.
m^ ■ f
"i
DE l'aNGIENNE lllFANTiERlE FRANQAISE. 25
Au commencement de 1643 , pendant que son
jeune chef allait sur une autre fronti^re , dans les
champs de Rocroi , attacher a son nom une gloire
immortelle , le regiment, sous la conduite du mestre
de camp en 2® La Roberti^re, marchait au secours
de Mirabel , livrait , le 1*' mars , un combat acharne
oil etaient blesses le lieutenant Anturin et les ensei-
gnes Roquemont et Desgranges , et faisait encore
lever le si6ge de Flix.
En 1644, le regiment rejoint le due d'Enghien en
Champagne ; il contribiie k la prise de piusieurs pe-
tites places du Luxembourg et marche au secours de
Tarm^e d'AUemagne, qui n'avait pas et6 assez forte
pour emp6cherla prise de Fribourg. II se signale,
entre tous, aux combats livres pendant trois jours
autour de cette ville. Le premier jour, 3 aoiit , il
commence a la droite Tattaque des i^tranchements
des Bavarois ; conduit par le lieutenant-colonel de
Chamilly, il force les premieres palissades, donne
sur les redoutes et , aprfes une action des plus meur-
triireSy reste maitre des retranchements. Ce jour-Mi,
les pertes'du regiment furent immenses. Parmi les
morts se trouvaient les capitaines Lisle-Dugast , Af-
concey et Descros; le capitaine Feuillans et Ten-
seigne Sersigny 6taienl raortelleraent blesses. Un
Clisson , enseigne de la compagnie colonelle, fut tu6
sur le parapet d'une redoute aprfes y avoir plant6 son
drapeau. On comptait parmi les blesses le major Lan-
denay, Jk capitaines de Ghazans , La Magdeleine ,
^ HlSTO^ftfi
Fontdouce-Moricourt , Lestang , Dubreviil , Molan ,
etles lieutenants Chabert, Beaumont, Lanty, Bar-
nette et Desfontaines. Dans le combat du 5, leregi-f
naent perdit encore les capitaines Crespan et Souaii^
le lieutenant de Bar et les enseignqs Chateau lb iers,
Duval, Cbannbin et de Ternay; les c^pitaine^ Saintr
Micaud et de Cherizy, depuis places a I4 tfite (JiJ
regiment de Conde , y furent blesses."
Enghien termine cette sanglante Cjaippagne pa(r la
prise d^Philisbourg, de Germesheim , de Spire, oil
le lieutenant Lavernet est (Jangereus^ment atteint
par un boulet, de Worms, KjeTMayence ^t de Landau.
En 1645, le regiment combat k Nprdlingen; i}
entre ensuite en garnison a Philisbourg et y passe la
campagne de 1646.
A \^ fin de cette ann^e , le due d'Enghien deviept
prince de Cond6 par la mort de son pere , et 1^ pror
priete du corps passe au nouveay due d'Enghien ,
Henri-Jqles de Bourbon, encore enfant. Le com-f
manderaent du regiment fut en m6me temps donne
a M. do La Bobertiere, qui exerga en qyalite d^
mcslre de camp-lieutenant.
Jlnghicn suit, en 1647, le prince de Conde en
Catalogue et sert au siege de L6rida. L'annee sui-r
vante , il arrive en Flandre et se jette dans Saint-
Quentin et Guise k I'approche de Tarmfie espagpole.
II rallie n^anmoins Tarip^e peu de temps apr^^^
combat a Lens le 19 aout , et des le 27 il est a Yiur
vestissement de Furnes , que M. de La RQbojrtiere
DB L^ANGIENNe INFANTIORIE FRAN^AISE. %1
est chaise de diriger. II sert encore, en 1649, sur
celte fronliere , se trouve le 25 aout a la prise dp
Cond^, se laisse entratner, k la fin de cette av\n&^y
dans la revolte de Monsieur le Prince , et se retire en
Bourgogne, Casse par ordre du 20 fevrier 1650, r6-
tabli un instant sur le contrdle de Tarmee par lettrip
du 26 fevrier 1651 , il est de nouveau liceqcie le 13
septembre, et depuis ce jour jusqu'a la paix des
Pyrenees , il combat contre la France.
On le trouve, en 1652 , aux affaires de Bleneau
et d'£tampes , et a la bataille du faubourg ^aint-
Antoine. Apres cette journee , la plus forte partie du
corps se rend en Guyenne, et defend en septembre
et octobre la ville de Marenneso Au commencement
de 1653 , elle passe dans le Limousin , est defaite au
mois de fevrier au combat de Saint-Robert, et se re-
fugie a Sarlat , oii elle est atlaquee , le 23 mars , par
le regiment de Champagne. Le lieutenant-colonel
de Boismale, les capitaines Sainte-Foix, La Mothe
et d'Abouville sont tues et le reste demande quartier.
Le mcstre de camp de Chambellay (1) el tous les of-
ficiers survivants entrent alors dans les troupes roya-
les. La seconde fraction du regiment, qui, apres la
bataille du faubourg Saint-Antoine, s'etait dirigee
vers la Champagne , se signale a la prise de Sainfc-
Menehould, et defend, en 1653 , celte place contre
(i) IL de ChambeUay obtint, TanD^c suivante, le K'gimeiii do
Tooraioe.
28 HISTOIRE
Turenne, qui met trente jours k la prendre. Aprfes la
capitulation de Sainte-M6nehould , ce qui restait du
regiment d'Enghien se jette dans Gambrai et y de-
meure jusqu'^ la paix.
Le prince de Gond6 et sa famille 6tant rentr^s en
grftce en 1659, le regiment d'Enghien fut readmis
k la solde du roi pour prendre rang apr6s le regi-
ment de Cond6, mais il n'a 6t6 r6ellement remis sur
pied que le 26 octobre 1667. II servit en 1668 a la
conqufite de la Franche-Comte et fut r6duit aussitdt
apres k quatre compagnies.
*jPx)rte k douze compagnies en 1672, il est pass6en
revue le 28 mai par le prince de Cond6 a Fismes,
prfes de Rheims, et marche avec lui a la conqu6te de
la Hollande. II contribue a la prise de plusieurs pla-
ces, assiste au fameux passage du Rhin et acheve la
campagne au camp d'Utrecht. Pass6 pendant I'hiver
aux ordres du due de Luxembourg, il fait partie de
Texpedition de ce g6n6ral dans la province de Hol-
lande et occupe Culembourg, puis Ameyden, oil il se
trouvait encore en mai 1673, lorsqu'il rcQut Tor-
dre de se rendre devant Maestrichl. II prend part au
siege de cette place, hiverne en Rourgogne, contri-
bue en 1674 a la conquete definitive de la Franche-
Comte , rallie , apres la prise de Resangon , I'armee
du prince de Cond6 et combat a S^neff avec Au-
vergrie.
■L'annee suivante, Enghien fait partie de Tarmee
de laMeuseet sertaux sieges de Liege, Dinant, Huy
DE L^ANGIENNE 1NFANTER1E FRAN(A1SE. 29
et Limboui^. II marche en^uite au secours de 1' Al-
sace envahie depuis la mort de Turenne et contribue
a faire lever les si6ges d'Haguenau et de Saverne. II
est en 1676 au combat de Kokersberg. A partir de la
campagne suivante ^ il a un bataillon en Flandre et
un bataillon sur le Rhin. Le bataillon, qui servait en
Flandre, assiste en 1677 a la prise de Valenciennes,
a la bataille de r4assel et k la prise de Saint-Omer, ou
le colonel-lieutenant est blesse d'un coup de feu k
la tfete, et en 1678 aux si6ges de Gand et d'Ypres, au
blocus de Mons et a la bataille de Saint-* Denis.
Le 2* bataillon, qui servait en Alsace dans le corps
particulier aux ordres de M. de Montal, fit, en no-
vembre 1677, le siege de Fribourg, et se trouva en
1678 au combat de Seckingen et k la prise de Kelh
et de Lichtemberg. II fit encore la campagne de
1679 en Allemagne sous le mar^chal de Gr6qui.
Enghien 6tait, en 1683, a Saverne lorsqu'un ba-
taillon rcQut Tordre, au mois d'avril, de joindre le
corps d'armee que le marechal de Cr6qui rassemblait
sur la fronti^re du Luxembourg. Le 8 mai 1684, ce
bataillon ouvrit avec Champagne la tranch(^e devant
Luxembourg, et pendant tout le reste du si^ge, il
partagea les travaux de ce vieux regiment. II perdit
devant cette place le lieutenant du Bichot ; le capi-
taine de Thoury et deux lieutenants furent bless6s.
L'autre bataillon avait aussi quitt6 Saverne en 1683
pour se rendre k I'arm^e de Roussillon. II se trouva
en 1684 au' combat du Ter, 6u par un feu des plus
30 IllSTOIRE
vifs il cmp^cha I'ennemi de se raJlier ; il monta plus
tard h I'assaut de Girone et perdit son colonel-lieu-
tenant, M. de La Mothe (1), dans une escarmouche
qui suivit le si6ge de cette ville.
A la mort du grand Cond6, en 1686, le nouveau
prince de Conde ceda le regiment k son fils Louis
Henri, due de Bourbon. Une ordonnance du 28 d6-
cembre fit quitter au corps le titre d'Enghien et lui
donna celui de Bourbon , qu'il a toujours port6 de-
puis.
En 1688, Bourbon fait partie de I'armee du dau-
phin cl de la brigade de Feuqui^res, et se distingue
au siege de Philisbourg. 11 y ouvre la tranchee le
10 octobre a Tattaque du bas Rhin et pousse ses tra-
vaux jusqu'aux palissades de Touvrage k cornes. II
eut cc jour-la 15 hommes tues et 55 blesses. Le 17,
les assicgcs font une sortie du c6t6 du cimetifere ; le
regiment, ayaat a sa t^e le due de Bourbon et le
prince de Conti , les charge et les force a se retirer
dans le chemin convert. Le colonel-lieutenant, mar-
quis de Villandry, fut legerement bless6 a la tete par
tin eclat de grenade. Apres la prise de Philisbourg,
Bourbon contribue aFoccupation des places deMan-
h^im et de Fratickenthal. II sert encore dans le Pa-
(i) M. de La Mothe avait ^t^ nomin^ lieutenant-colonel au r6ta-
Misseuient du corps le 26 octobre 1667. 11 a-vait 6t^ fait briga-
dier Ic 15 avril 1672, mar^chal de camp le 25 f^yrier 1676, et
Iiculenant-g6n6ral le 28juin 1673.
DE l'ANG&NNE im^AmlERlE FRANfAISE. 31
' 9
latinat en 1689, el des d6tachements du corps prcn-
nent part a la defense de Mayence et i celle de
Bonn.
Bourbon est envoy6 en 1690 sur les Alpes; il y
debute par la reduction de Cahours. Ce 17 aoiil, il
aborde avec resolution et emporte une hauteur qui
domine Saiuces ; M. de Vieuxpont, a qui le due de
Bourboii vefaait de tlonner son regiment, fut tu6 k la
tfete de ses glrenadiers en \oulant forcer une barri^re
des retranche'ments de I'ennetni (1). Le lendemain,
18, fill K^IPfe la bataifte de Staffarde. Bourbon, qui
6tail a Taile droitc avec le regiment de Grancey, y
culbuta et dfefit corapletement le cel^bre regiment
espagnol de los Colorados , ainsi appel^ k cause de
rhabit rouge des soldats. Le capitaine La Fare per-
dH la vie danscette journ^e. Bourbon sert en 1691
i la prise de Nice, Villefratjche, Montalban et Mont-
m^lian. L'ann^e suivante, il est dans les Pavs-Bas
et fait le siige de Namur. Au mois de juillet, lorsque
le roi retourna i Versailles, on detacha quelques re-
giments* sur la edte pour preserver Dunkerqiie , sur
Icquei on supposait que les Anglais avaient des vues.
Bourbon 6tait un de ces regiments et fut place \ Ca-
lais. A la fin dela campagne, il vint k Philippeville
ctil fit les deux campagnes suivantes en garnison ou
(i)n futremplac^ pai*don fr^re de^eDU brigadier 29 janyier 170^,
marecbal de camp 26 octobre 1704, et lieutcDant-^en^ral 29 mars
s- i
M
32 UISTOIRE
■'■It'
sur les c6tes. Un bataillon , sorti de Philippeville
sous les ordres du colonel-lieutenant, le 3 juillet
1 693, pour escorter un gros convbi de vivres destio^
k Tarmee du marechal de Luxembourg, se couvrit
de gloire dans un combat livre pr^s de Boussu, con-
tre un ennerai superieur qui ne put parvenir k en-
tamer le convoi. En 1695, Bourbon faisait partie de
I'arm^e du mar6chal de Villeroy qui bombarda
Bruxelles. II passa en 1696 k I'armee de la Meu$e et
re\int en 1697 k celle de Flandre. Le 30 d6o^iinbift
1698, il reQut, par incorporation, le r6gimeilt;
Motheleveen 1695.
Le 1" bataillon fit la campagne de 1701 ea Flan-
dre dans la brigade de Picardie. II servit Tannee
suivante sur le Rhin avec Cattinat, et en 1703, sous
Villars , il assi6gea Kelh et passa en Bavifere. II prit
ainsi part aux combats de Romberg et de Munder-?-
kirchen, a la premiere bataille d'Hochstedt, et k Too-
cupation d'Ulm et d'Augsbourg. 11 assista en 1704
dans le corps de Marchin , k la deuxi^me bataille
d'Hochstedt , oil le capitaine de grenadiers de Ri-
cousse rcQut un coup de fusil au travers du corps.
Apr^s la deroute de I'armee , il rentra en Alsac<!l-'lt
fut mis en garnison d'abord k Schlestadt, puis k
Kelh, oil il fut rejoint par le 2® bataillon qui avait
et6 r^tabli par Tordonnance du 1" f6vrier 1701.
Le regiment se trouva tout entier a I'attaque des
lignes de Weissembourg le 3 juillet 1705. II se mit
ensuite en route pour le Dauphine , contribua k la
4!
DE L^NGIENNB INFANTBRIE FRAN(A18E. 33
prise de Soncino et de Montraelian, et au mois de
decembre il fut appele au si^ge de Nice, auquel il
prit une part tr^s-active. Le colonel-lieutenant,
comte de Montmorency-Laval, y fut atteint par un
boulet de canon, qui lui passa entre le corps et le
bras et lui d^nuda Tun et Tautre. II ne mourut point
de cette effroyable blessure et devint plus tard mare-
chal de France (1).
Apr^s la prise de Nice , qui capitula le 4 Janvier
1706, le regiment se rend en Piemont et se trouve le
7 septembre a la deroute de Tarmee devant Turin.
Rentr^ en France apres ce d6sastre, il contribue en
1707 k la levee du siege de Tqulon, passe ensuite k
rarm6e du Rhin et arrive en Flandre apr6s la d6-
faite d'Audenaerde. Pendant le siege de Lille, il fait
partie des troupes reunies au camp de Meldert sous
les ordresdu marquis d'Hautefort. En 1709, lesdeux
bataillons renfermes dans Tournai contribuent a la
belle defense qu'y fait M. de Surville. Le regiment
y defend pied a pied pendant dix-huit jours Touvrage
k cornes des Sept-Fonlaines. Le major p6rit le
18 juillef frapp6 par un eclat de bombe; un autre
eclat atleignit le colonel et lui ecrasa la main gau-
che. Bourbon se fit encore remarquer le 11 septem-
bre de cette annee k Malplaquet ; le capitaine de La
(i) n eut le grade de brigadier le 26 octobre 1704, celui de ma-
r6chal de camp le 1" f^vrier 4710, celui de lieutenaDt-g.iii6ral le
1*' aoi!it 1734, et le b&ton de mar^chal en 1747.
■ItT.DE l'AIIC. INFAMTUIK FIANQAISE. T. VI. 3
34 HUTOIRE
Brunie, depuis lieutenant-colonel (1)^ y fut blessc.
Le regiment continua de servir en Flandpe pen-
dant les campagnes suivantes: il se distingua ^n
1711 ^ I'attaque du fort d'Arleux, oil il fit un grand
nombre de prisonniers, et fut en suite mis en garni-
son a Valenciennes. Le 10 juillet 1712, ilfit une sor-
tie avec d'autres troupes sur un parti.de fourrageurs
du camp de Denain qui s'etait empare du village. de
Beuvrage et insuUait les faubourgs de Valenciennes,
k gauche de I'Escaut. Les ennemis, au nombre de
3,000 hommes, quoique retranches dans les jardins '
jet le cimeti^re du village, furent culbut^s, et Bour-
bon ramena 250 prisouniers dans la viUe. Aprts
J'heureux succ^s de Fattaque du camp retranch^ de
Denain, le r6giment servit au si6ge de Mardiiennes,
k celui de Douai, oil il emporta par la gorge la deo^-
luiie verte, et a celui de Quesnoy, oil il fut mis en
garnison. En 1713, il passa^ I'arm^du RhiB,ent
part a la soumission de Spire, W^orms et Kayserslau-
tern, et servit au si6ge de Landau, oil il emporta
d'assaut le PM6, et prit la contre-garde qui couvrait
un des bastions attaqu^s. Le 20 septembre, il 6tait a
la defaite du general Vaubonne, et il acheva cette
campagne et 1^ guerre par le si6ge de Fribourg.
■>'■■■'■■■■' " ■ ■ II I ■ I I K ■ I II I
(1) Bernard de LaBrunie, capitaine en 170i, lieutenant-colonel
10 mai 1728, brigadier 18 octobre 1734, et mar^chal de pamp
t mai 1744. Remplac6 par Andr^ Naudin de Ghambardi^re, cadet
en 1703, lieutenant-colonel 22 aotlt 1744, et brigadier 20 mars
1747.
DE L^ANCIENNE INPANTfiRIE FRAN(AISB. 35
Bourbon fit partie en 1727 du caifap die la Sadne.
.t^aisse eri-ltaliea fa fin de 1733, il flit employ^ aux
si6ges (fe Gera d'Adda , de Pizzighetohe et du cha-
teau 'de IMilan. Au commencement de 1734, il se
trouTa a la prise de Novarre, de SerraValle, du fort
d'Arroiia et de Tortone ; il fat place au mois de mai
dans le cMteau de Colorno, et il y soutint, le 26 mai,
les 1" et 4juin, trois attaques des Imp6riaux, qui ne
purent parvenir a forC^r ce poste. Le r6giment com-
baitit erisiiite k la joilrii^e de Pai^niey oil le colonel-
lieutehaiit, marqiiis de Fimarcon (1), re^utuncoup
de fusil qui lui pe^ I'^^pdiile , puis k celle de Guas-
talla, et il acHeva Wte campagne devant la Miraii-
dole. 11 contribuaen 1735 a la prise du chateau de
Gbnzague, de feeggiolo et de Kevere, et il rientra en
iPrance au mois d'aodt 1736.
Ainsi que le regiment de Cond6, Bourbon fit les
campagnes de 1741 et i7i2 aFarm^e d'observation
de iFlaridre. EnVoy6 stir le Bhin aprfe'les desastres
des armees de Bolifeme et de Bavifere, il fit J)artie en
1743 du corps que le prince deDombes commafidait
sur le Necker. II en fut detache au mois de juin potir
aller recueillir les debris des troupes de Bavi^ce et
s'avanQa jii6qu'k bonauwerth. Au retour, il fut mis
(i) M. de Fimarcon a 6t6 nomm6 brigadier le !•' aoflt 1734,
mar^chal de camp !•' janTierl740, et Iieutenant-g6n6ral i*'jan-
Tierl748.Le comte de La Charge, qui lui succ4da, fut fait brigadier
le 20 mars 4747*
36 HISTOIRB
en garnison ^ Spire, sortit de cette ville pour pren-
dre part au combat de Rheinweiler, et ful ensuite
place dans les lignes de la Lauter. Au mois de £6-
vrier 1744, on I'envoya a Metz; mais les Autrichiens
ayant, peu apres, force les lignes de la Lauter, o^ie
rappela, et il se couvrit de gloire le 5 juillet a la re7
prise de Weisserabourg. Le commandant de batail-
Ion de Chambardiere s'y fit tuer; ainsi que les capi-
taines de Miran, Montmorency et B6zolles. Le
colonel, le major de Maurens, les capitaines Saiat-
Andr^, Sainte-Croix, La Motte, Montagnon, Despas,
de Belloy, Perrier et huit lieutenants, furent bless^.
Le regiment eut, en outre, 68 sergents ou soldats
tu^s et 172 blesses. Le sergent de grenadiers Claude
Bertrand, dit Stenay, se signala par un acte de
stoicisme qui m6rite d'etre rappel6. Gommande pour
I'atlaque du village des Picards , pres de Weissera-
bourg, il regut, des le commencement de raction, un
coup de feu dans la poitrine. Sans se laisser arr^ter
par la douleur qu'il eprouve, ce brave homme tire son
couteau, coupe une poign6e d'herbes, Tintroduit
dans sa plaie pour arr^ter I'ecoulement du sang et
continue de combattre (1).
Envoye a Strasbourg apr^s cette brillante afifaire,
le regiment de Bourbon quitte cette place le 3 sep-
tembre pour se rendre k Neufbrisach, oil se rassem-
blait le pare d'artillerie destine au siege de Fribourg.
(1) Le sergent Stenay est mort aux Inyalides en 1766.
DB l'aNCIENNE INFANTERIB FRAN^AISB. 37
II escorta ce pare jusqu'^ Fribourg et se distingua le
1 9 octobre k I'attaque des trois angles saillants du
cbemin couvert. Une fougasse fit sautcr une compa-
gnie de grenadiers dont cipq hommes seulement
^happ^rent k la mort (1). Le regiment passa Thiver
suivant en Souabe, et en 1745 il fit partie de I'arm^e
du Ba&-Rhin, command^e par le prince de Gonti. II
suivit ce g6n6ral sur la Meuse en 1746, contribua k la
prise de Mons, de Cbarleroi et de Namur, et combat-
tit le 1 1 octobre k Kocoux, oil il se fit remarquer k
I'attaque du village d'Ance. Aprfes la victoire, il pour-
survit Tarri^re-garde du prince Charles, et lui fit en-
core 6prouver un 6chec au del^ de Li6ge. Bourbon
ne se distingua pas moins I'ann^e suivante k la ba-
taille de Lawfeld. Plac6 d'abord en reserve avec
Engbien pour prot6ger deux batteries qui fou-
droyaient le village, il fut appel6 en ligne Vers le mi-
lieu de la journ6e et participa aux trois derni^res
charges dirig6es sur Lavvfeld, Le colonel et le capi-
taine d'Estienne y furent blesses. En 1748, la bri-
gade de Bourbon, qui comprenait encore le regiment
d'Enghien , servit au si6ge de Maestricht. Elle 6tait
carapee sur la rive gauche de la Meuse et gardait le
pont 6tabli k Oost-Esden, en amont de la place (2).
(i) Parmi ces cinq hommes se trouvait le lieutenant Charles
d^Estienne, qui regut au m^me si6ge un 6clat de bombe dans les
reins^ et qui devint major le 20 d6cembre 1758, et lieutenant-co-
lonel le lOjuillet 1763.
(2) Le regiment 6tait alors commande par le comte de VauZ;
38 HISTQWE .
Bourbou Qt partly en 1753 du camp de Saarlouis.
I^ a servi sur Ics c6tes de Bretagne pendant les six
premieres campagnes de la guerre de Sept-Ans. U
s'est particuli^rement signale en 1758.au cooibatde
Saint-Cast, k la nouvelle du d^barquement des Ap-
glais, il se concentra le 10 septembre ^ Lamb^le, et
I'affaire eut lieu le lendemain. II attaqua T^iinenii
par la droite, et malgr6 le feu des yaisseaux qui ba-
layait la plage^ il jeta dan^ la mer les batailions bri-
tanniques qiii lui etaient opposes. Le colonel-lieute-
nant, marquis de Broc, qui s'^tait fort distingu6, fi(t
charg6, par le due d'Ai^guillon, d'aller porter k Ver-
sailles la nouvelle de cette victoire.
Au commencement de 1759, Bourbon fut envoy6
a Belle-lsle-en-Mer. II y passa deux ann^es sans
6tre altaqu6. Le 7 avril 1761, 115 voiles anglaises
essayerent de d6barquer des troupes au port Andras.
Le regiment surprit I'ennemi au milieu de son
operation, lui tua 800 homn^es presque tons grena-
diers, et fit 300 prisonniers dont un lieufenant-
colonel et un major. Mais les Anglais firent une
nouvelle tentative le 21 et furent plus heureux. Le
lieutenant-colonel chevalier de Sainte-Croix (1) se
Domm6 brigadier 23 f^vrier 1746, mar^chal de camp i6 mai 4748,
et lieutenant-general 17 d^combre 1759. Son successeur, le mar*
quis de Broc, fut fait brigadier le 15 octobre 1758, et mar^chal de
camp le 20 f^vrier 1761. Le comte de Rabodaoges qui suit est pas-
s§ au regiment du Colonel-g^n^ral. «
(1) Cajetan Xayier de Guilhem-Clermont-Pascalis, chcTalier de
DE L^NGIENNE INFAMTraiE FRAN$A1SE. 39'
defendit avec la plus grande valeur jusqu'au 7 juin,
et ne consentit k se rendre que lorsqu'il eut perd^,^
toutespoir d'etre secouru. II obtintune capitulation
honoraUe pour le regiment qui fut transporte par
les Yaisseaux anglais sur le continent-, et en¥oy6a
Arras.
n quitta cette ville en d^cembre 1 763 pour aller
k Dunkerqqe, et depuis il est alle au tt^fe en
novembre 1764, k La Rochelle en aout 1765, k
Brian^n en octobre 1765, a <lrenoble etFort-Bar-
raulten Janvier 1766, a Weissembourg en octobre
1767, k Strasbourg en juin 1769> a Landau en
octobre 1769, k Douai en mai 1770, a Berghesen
avril 1772, k Maubeuge en octobre 1773, a B6ziers
ennovembre 1774, a Toulouse en septembre 1775,
a Perpignanen octobre 1776, a Agen en avril 1778,
aBayonne en octobre 1778, au Ch&teau-Trompette
de Bordeaux en juin 1780, et k Tours en no\embre
1780. Au mois d -octobre 1781 ^ le 1" bataillon se
rendit k Metz et le 2* k Belle-'Isle-ign-Mer, Le regi-
ment se trouvait reuni k Maubeuge le 30 mai 1783.
En 1787, pendant les troubles d'lrlahde, il occupa
Avranches, Cherbourg et Morlaix. 11 ^nt au Havre
en mars 1788, et se trouvait a Caen depuis le 7
mars 1789, quand les troubles commenc^rent.
La conduite imprudente de quelques hommes fut
SaiBte^rotx, lieutenant en i72i, lieutenant-colonel 18 a^ril 1748,'
brigadier 15 octobre 1758, mar^chal de camp 20 f^trier 1761.
40 HISTOIRB
la cause d'un des 6v6nements les plos regrettabl6s
de la revolution. Nous empruntons le r6cit du Mom-
teur : «Quelque' temps apr^s la prise de la Bastille,
des soldats du regiment d'Artois vinrent de Rennefi^
k Caen. lis 6taient d6cor6s d'une tn^daille, recom-
pense honorable de leur d6voueraent k la cause com-
mune. Quelques soldats du regiment de Bourbon^
insult&rent ces patriotes qui ^taient sans armes, et
apres un combat inegalmais sanglant, leur arrach^-
rent leurs m6dailles, M, de Belzunce, major en se-
cond de Bourbon, est accuse d'avoir excit6 ses soldats.
Le peuple court aux armes ; Bourbon se barricade
daqs sa caserne, oil bienf6t il est oblige de capituler.
Le regiment demande des dtages, et en ^change
M. de Belzunce se livre courageusement k la multi-
tude. La garde nationale Tenvironne et le conduit
a la citadelle dans I'espoir de le sauver. Cependant,
M. d'Harcourt, commandant de la province, envoie
ordre au regiment de sortir de la ville, persuade que
son depart pour'ra contribuer a ramener le calme.
La paix ^emblait renaitre, et la bonne intelligence
6tait tellement r6tablie que Ics 6tages de la Bour-
geoisie lui avaient et6 rendus. Mais le regitiient'6tait
a peine hors do la ville, que la sedition 6clate avec
une nouvelle fureur. Le peuple, dans un de ces
mouvements rapides conlre lesquels la force et la
prudence humainesont impuissantes, seportesubi-
tement k la citadelle, y p6netre raalgr6 les efforts de
la garde nationale, s'emparc de M. de Belzunce, le
DB l'ANCIENNE INFAimSRfE PRANJIAISB. 4)'
tralne sur la place de rH6tei-de-Ville, le tue k coups de
fusil aux yeux de la municipality indign^e, et exerce
les plus horribles barbaries sur le cadavre de cet
infortun^ ^ qu'on assure avoir ^t^ par la purete d^
ses principes bien 61oigne de pr^voir I'horreur de
SOD sorl...»
Nous ajouterons'que Finfiime Marat avait denonce,
dansune de ses feuilles, le comte de Belzunce comme
un ennemi de la liberty ^ et que cette accusation
avait suffi aux truands p0ur commettre un assassinat
de plus. Un historien pif^tend que la mort de Bel-
zunce, amant aime de Mademoiselle d'Armans, plus
connue sous le nom de Charlotte Corday, fut le pre-
mier motif de lahaine vou^e k Marat par cette jepne
mie.
En quittantla villedeCaen, au mois d'aoiit 1789,
le raiment de Bourbon se rendit k Arras, d'oii il
passa a Lille a la fin d'avril 1792. Le l^'bataillon
fit partie de la malheureuse expedition du 28 avril
sur Tournai, qui fut le prelude de cette longue guerre
de la revolution. On sait qu'aux premiers coups de
fusil des laches pousserent le cri de : « Sauve quipeut!
nous sommes trahis!)) que les troupes saisiesd'une
terreur panique se retirferenl en d6sordre k Lille, oil
quelques scelerats assassinerent, pour justifier leur
couardise, le general Theobald Dillon et le colonel
du genie Berthois.
Au mois d'aout et de septembre, le regiment prit
part aux divers combats qui eurent lieu autour de
9
Lap}:K>y, de I\oubaix,et de Tureoing, et k la defense
dii camp; de. Mauidie. Lorsque les Autrichiens atta-
querent ce camp le 31 aoiit, le capitaine de Morte-
mart, qui avail regu le lOaoCltuue blessure dans la
poitri^e, et qu'oQ avait du saigper septfoisen vingt-
quatre heures, abandonna Tambulance deMortagae.
pour rejoindre sa compagnie, et.^Qmbattitavec la
plus grands iVS^leur.
Pendant le ^re^le de la campagne de 1792, le (•'
b<its\iUQn ser.\it.^ Tarmee derB^urnon\ille, etle 2?.a
celle.dejs Ar4ennes< Lei" suivit. ensuite Dumouriez
ep Belgique, et occupa la jcitadelle d' Anvers jusqu'li
la retraite deTfirmee, apres la.bataille de Neerwin-
den. Revenu alors sur la frontifere de France, il fit
partie du camp de Maulde jusqu'au jour oil Dumou*-
riez abandonna son arm^e» Ilyint alors se renfermer
dans Valenciennes, et apr^s la, capitulation de cette
place il rallia Tarm^e du.Nord, et se distingua en^
core les 20 et 21 mai 1 794 «au passage de la Sambre
et au combs^t d'Erquelines. Le 14 juillet suivant, il
entrait 4ans la composition dela 111** demi-brigade.
Le,2' bataillon avait rallie en 1793.rarmee du
Rhin. II passa en 1794 a I'arm^e des Ardennes, et fut
vers^dans la 112' demi-brigade le 29 d6cembre(i.).
(1) De RuauU, colonel en 1791, fut fait mar^chal de camp le 12
aotit 1792. Son pr6d6cesseur, M. de France al, 6tait entr^ enseigne
au corps en 1741, et 6tait detenu lieutenant-colonel le -20 juilleft
1780. M.de Saint- Queniin a^ait^t^ ao]iiia^'Iieoteaa*Dt*coloftel.le
25juiUeti791.
DE l'an€ieni«e iiif^iirrpiu fran^aisb. 4i^
Les drapeaux du regiment de Bourbon avaient
un quartier bleu, un autre rouge, le troi^^n^^noir
etle,quatri6iBief6uilbli)orte; "^^'^
Sbit premiet habit jll^t distingue par les pareoients
et le collet rouges, atiee doubles poches en l<^g gar-
nies chacune de neuf boutons disposes par trois en
pattes d'oie; il y avait cinq boutons sur les manche^.
La \este etait rouge ; les boutons et le galon de clia-
peau ^taient d'argent.
En 1776, Bourbon se di^Ungqa des.autiresi^. rai-
ments de princes, par le collet noir et les bputons
blancs.
44 HISTOIRE
i •
REGIMENT DE BEAIITtUIS.
57* RISGIMENT D'llfrANTERlE.
Puente-Mayor !
COLONELS OU MESTRES DE CAMP.
i. Gomte DE JONZAC ( Alexis de Sainte-Maure ), 12 juillet 1667.
2. ComteDE SAINTE-MAURE ( N. ), 1677.
3. Marquis de VIEUXBOURG ( Louis deMienne ), 1685.
4. Marquis de LA CHAISE ( N. d'Aix), aoi^t 1695.
5. Gosite DE MURET ) J^rdme-Fraogois Ldcuyer ), 1*' mai 1699.
6. deRI:VOL(N. ), 1705.
7. DE VILLEPEROT ( Pierre-Maximilien Pajot ), 31 aoAt 1707.
8. Due DE LA VAUGUYON (Antoine-PauWacques Esluer de Gaus-
sade ], 25 noYembre 1734.
9. Marquis db LUGEAG ( Charles- \ntoine Gu^rin), 26 mai 1745.
10. Chevalier de CLUGNY DE TENISSEY ( Charles ), 10 fevrier
1759.
11. Marquis DE MONTECLER ( Ren6-Georges-Marie ), 13 avril
1780.
12. Couife DU CHILLEAU ( Marie-Claude ), 9 mars 1781.
13. Gomle de DAMAS ( Alexandre ), 10 mars 1788.
44. deLA MARTELLlfiRE ( Etienne Mafifre ), 5 f6vrier 1792.
15. CHEVALLIER ( Pierre ), 12 juillet 1792.
Ce r6giment, cree par ordonnance du 12 juillet
1667, pr^tendait rattacher son histoire a celle d'un
autre l>eau coup plus ancien qui avail 6t6 licencieen
decemfere 1658.
La famille de Sainte-Maure avail, en effet, un r6-
DE l'ancienne infanterib fran^aise. 45
giment d'infanterie des Tann^e 1627 au siege de La
Rochelle. Ce premier regiment, qui portait aussi le
nom dc JoDzac, avail ete licenci^ presque aussitdt
apres sa formation pour s'6tre conduit d'une raa-
niere peu briliante contre une sortie des Rochelais.
Les comtes de Jonzac le r^tablirent sur un meilleur
pied pour les dififerentes guerres qui remplirent le
regne de Louis XIII et le commencement de celui de
Louis XIV. Les services qu'il rendit pendant cet in-
tervalle ne purent le sauver de la dure reforme qui
suivit la bataille des Dunes : il est cependant pro-
bable, d'apres T usage observe k cette epoque, que le
comte de Jonzac put conserver la compagnie qui lui
appartenait, et que cette compagnie, employee de
1658 k 1667 comme garnison, devint le noyau du
corps dont nous allons parler.
Jonzac fit sa premiere campagne Tannee mSme de
sa creation ; il assista aux sieges de Toumai , de
Douai et de Lille. Au commencement de 1668, il
contribua k la soumission de la Franche-Gomt6 et
fut ensuite r6duit a quatre compagnies , qui , en
1 669, firent partie du secours envoye aux Venitiens
dans Tile de Candie. Le regiment s'y fit remarquer
par sa briliante valeur. Charge de la defense du
poste de la Sabionera, il s'y maintiut contre toutes
les attaques. A la fameuse sortie du 25 juin, le ma-
jor de Marans se fit tuer , le colonel de Jonzac et le
lieutenant-colonel de Yilliers furent blesses, ainsi
que le capitaine de Nanclas, qui tua deux Turcs de
'46 idit^toift^
sa main. Quelques jours aprfes, rennerai vient Fas-
saillir en plein raidi du cdt6 de Saint-Andr6, oil il
'6talt dc garde. Les postes avanc6s sont d'abord sur-
pris et emport6s ; mais le corate de Jonzac (1) ras-
semble sa reserve, fond avec elle surles Turcs, tile
tons ceux qui avaient penetr6 dans les postes et re-
pousse les iautres jusque dans leurs travaux.
Le 21 juillet, ler^gimeiit fit encore des merveilles
k la defense de la Sabionera. II y perdit 60 hommes ;
deux capitaines et deux lieutenants furent dangereu-
scment ble8s6s (2). Lorsque la flotte frangaise s'6-
loigna, Jonzac fut du petit nombre de troupes laisse
dfttfs i'ile , et il ne quitta Candie pour revenir eft
France qu'au nrois d'octobre , apres la capitulation
des V6nitiens.
Porte en 1671 k seize compagnies, Jonzac fait Ja
campagne de 1672 enliollaitde, et se trouve k tons
fes sieges etitrepris par le roi en personne* II etatra
ensuite dans Grave, oil il demeuraen garnisoti jU3-
qu'en 1674. 11 contribua a la btelle defense de cetfe
place par M. de Chamilly et joigiut, en sortant de
Gravfe, le prince de Cond6 sous les ordres duquel il
combattit k S6neff. II participa, en 1675, k la prise
d'HUy, qiii se rendit le 6 juin : il y fut teiss6 en gai^
(1) Le comte de Jonzac fut fait brigadier le 15 a^ril 1672, et($6da
lid regiment & son nevea en 1677.
--(2) L^un des deux capitaines 6tait Isaac Laisn^ de Nanclas, qui
deYintlieutenant-coionel du corps le 28 dctobre 1684, et qui par-
Tint, eh 1^04, au grade de Iieutenant-g4n6ral.
DE l'aNCIENNB INPAHTERIE FRANCAISE. '47
nison. Un de ses capitaines^ nomm^ du Buisson, y
ful roue vif le 1 7 decembre pour avoir tram6 une
conspiration dont le but etait d'6gorger la garnison
et de livrer la ville aux 'Espagnols. Apr^s cette mal-
heureuse affaire, les seize compagnies du regiment
furent envoyees a Maestricht, qui allait 6tre assi6g6.
Le 8 mai, le lieutenant-colonel de Limport-Lussan
est d^tache avec 500 hommes pour se saisir du cha-
teau de Blumenthal sur la Roer, entre Ruremonde
et Ltcknid^:^!! accomplit sa mission et rentre dans
la place, fei'-^fense de Maestricht est un des plus
beaux tifres de gloire du regiment. Le 2 aoilt^ le .
lieutenant-cotonel de Limport fait une vigoureuse
sortie iL la t6te de 400 hommes, et ren verse les Ira-
vaux du prince d'Orange. Le 6, une nouvelle sortie
-^rie lanzac execute en-^^^ommun avec Picardie est
.^i^ ^%9lemeiit|ifHironn^^ d"^ plein succte. Le capitaine
Ife Remondis y est mortellement bless6. Le 11, le re-
giment defend avec acharnement le cfaemiu convert.
11 parvient a repousser les assauts de Tennemi , mais
il a la douleur de perdre son brave lieutenant-colo-
nel et le capitaine Br6villet. Le prince d'Orange leva
le si^ge le 27 a^iftt, et le roi voulut que les corps <{Hi
avaient «i bien d^fendu Maestricht en conservassent
la gaide. Le r^gim^t ne prit do^nc aucune part aux
deroi^res campagnes de cette guerre. 11 evacua
Maastricht au mois d'aout 1678, se rendit d'abord k
Uom et joignit ensuite k Yerdun le mar^chal de
Ikhomberg. B quitta Yerdun en oetobre et aila
48 HISTOIRE
prendre ses quartiers d^hiver sur les confins de I'Al-
sace et de la Franche-Comte.
On le Irouve en 1684, sous le nom de Sainte-
Maure, a la petite arraee que le marechal de Belle-
fonds commandait en Catalogue. U se couvrit d^une
gloire immortelle, le 11 mai, au passage du Ter a
Puente-Mayor. Pendant qu'une partie de Tinfanterie
franchissait la riviere au gue de Madignan, le regi-
ment aitaque Puente-Mayor et se rend rapidement
maitre.des maisons situ^es k Tentree du pont ; mais la
barriere qui etait au milieu fut disput6e avec achar-
nement; elle etait terrassee et palissad6e. £n6n, le
lieutenant-colonel de Calvera monte sur le garde-fou
du pont et passe, sous la fusillade et suspeudu sur
Feau, de I'autre c6t6 do la barriere. Ses soldats le sui-
vent par ce perilleux chemin, et il voit bientdt autour
de lui assez de monde pour marcher a la seconde ba
riere placee a Textremit^ du pont et flanqu6e par leis "
maisons. II s'en rend maitrc malgre la vigoureuse re-
sistance des Espagnols, et apres avoir fait deblayer le
pont et livre passage aux troupes, il s'elance dans la
grande rue, poussant devant lui le regiment castillan
de Puno en rostro. Sur la place, un gros escadron lui
dispute le passage ; il est ronipu k coups de piques,
mais ce dernier effort coute la vie aux capitaines Fa-
viers et Monteil et a bon nombre de grenadiers. Bien-
tdt le reste de Tarra^e arrive et les Espagnols sont
mis dans une complete d^route. Apr^s cette brillante
affaire, Sainte-Maure fit le si^ge de Girone, et au
\
DE l'aNGIENNE INPANTERIE FRAN^AISE. 49
mois de juin il contribua krinvestisseraent de Cap de
Quiers,
Cette guerre n'eutpas d'autre suite; le regiment
repassa les Pyr6n6es, et Tann^e suivante, en sortant
de la famille de Sainte-Maure , il cessa d'etre regi-
ment de gentilshommes el fut mis sous le titre de la
province de Bea'uvoisis.
Beauvoisis fit la campagne de 1688 dans le Pala-
tinat et s'^tablit en garnison k Mayence^ oil il fut as-
sise I'annee suivante. II eut de nombreuses occa-
sions de se signaler dans cette c^l^bre defense. A la
sortie du 10 aoiit , il perdit le lieutenant de Martray
et eut deux autres officiers blesses; k celle du 16, les
lieutetiints de Marans et de Redon sont blesses a leur
tour ; k celle du 1 8. le capitaine La Clauderie rase
douze toises du travail des assi^geants et emporte
leurs gabions et leurs fascines ; k ce\U du 25, le ma-
jor de Monteil est blesse. Le 3 septembre, le capitaine
de grenadiers Barri^re sort de la place avec sa com-
pagnie ; il y rentre avec huit prisonniers, et chacun
de se& grenadiers rapporte un gabion. Le 6, un ba-
taillon du regiment defend avec une rare intr6pidit6
le chen^in convert contre une attaque des Bavarois.
Beauvoisis perdit pendant ce si^ge cinq lieutenants,
et il eut 13. autres officiers blesses. 11 fit les deux
campagnes de 1690 et 1691 k I'arm^e d'AlIcmagne
sous le mar6chal de Lorges. En 1692, il vint sur la
Meuse et fut employe au si^ge de Namur ; une com-
pagnie de grenadiers se fit fort remarquer k la prise
■1ST. DE l'ANC. IMFANTERIE FRAN^AISE. T. \I. 4
50 HISTOIBB
du Fort-Guillaume , qui couta la \ie au lieutenant
de Verneuil. Apres la reddition de Namur , Beau-
volsis alia servir sur la Moselle, et en 1693 il fit par-
tie de rarm^e du marecbal de Luxembourg. II
combattit a Neerwinden et prit part au si6ge de
Charleroi. II servit encore sur la Meuse en 1694, et
se trouvait en 1695 dans Namur quand cette place
ful assiegee. II fit une vigoureuse sortie le ISguiUet
et se couvrit de gloire a la defense des retrancbo^
ments de Bouge. Le colonel de Vieuxbourg s'yfit
tuer avec un grand nombre de ses soldats. Retird
dans les chateaux apres la prise de la ville, Beauvoi-
sis lutta hero'lquement contre I'assaut general livr6
le 30 aout; un bataillon, commands par le <iapi**
taine de La Gime et charge de la defense de la re«>
doute d|i front de la Cassotte , fit echouer les longs
et prodigieux efforts de I'ennemi et Tobligea k se r^
tirer avec perte. Le regiment fit sur la Meuse les
deux campagnes insignifiantes de 1696 et 1697.
Le regiment fut porte a deux bataillons le 1" f6-
vrier 1701. Cette m6me annee, le 1" bataill^n fut
employ^ sur le Rbin , et en 1702 le corps tout ea-
tier se mit en route pour Naples qu'il occiy^a jus-
qu*en 1704 au nom de Philippe V (1). Appel^ en
(1) BeauYoisis avail alorspour colonel le comte de Biuret, briga-
dier 29 Janvier 1702, mar6chal de camp 26 octobre 1704, et lieu-
tenant-g^n^ral 29 mars 1710, et pour lieutenant-colonel Francois
duMonlet, lieutenant h la creation, major 28 octobre 1684, lieute-
nant-colonel 8 Janvier 1791, et brigadier 29 Janvier 1702.
DK L^ANGIENNE UVANTIRIE FRANgAlSE. 51
1705 k TarfDie de la haute Italic, il prit part aux
derni^res operations du siege de V^rue et combattit
k Cassano. En 1 706, ii 6tait au siege et k la bataille
de Turin, aprds laquelie il rentra en France. Les 304
hommes qui restaient sous ses drapeaux (1) contri-
bu^rent en 1 707 k k d^ense de Toulon ; ils occu-
paient le camp retranche de Messicy k Touest de la
Tille. Aprte la retraite de Tennomi, cette poignee de
brakes gens fut en\ayi§e a Suze , dont elle forma k
elle seule toute la^g^rnison. Elle y fit, au mois de
aqptembre, une tiSfflirable.defense contre toute I'ar-
mfe aUi6e; mais elFelaWblig^e de se rendre prisour
niire de guerre le 4'oetobre, et fut conduite k Turin.
Les quelques hommes 6chapp6s a cette disgr&ce con-
tinu^rent de servir jusqu'en 1 71 2 sur la fronti^re de
ProYence et de Dauphin^.
Un capitaiue de Beauvoisis , nomm^ Dubois, qui
aervait comme volontaire en i7(f8,& Tan^Se de Flan-
dre^ se distingua par un trait d'une grande audace.
Le due de Bourgogne desirait savoir ce qui se pas-
sait dans la ville de Lille alors etroitement assi^gee.
Dubois s'offre pour rempHr cette mission. 11 part
seul , traverse avec bonheur les avant-posles des as-
si^geants, sie dtehabille au premier canal qu'il ren-
contre, franchit k la nage sept canaux, et arrive
enGn dans la place nu et epuis6 de fatigue. Le ma-
■ ■ I I 1 1 , .
(I) Les drapeaux deBeauToisis ataient deux quartiers erainoiais
el deui qsariiers aurores.
1
52 HISTOIRE
r^chal de Boufflers lui donne tous les renseigne-
ments qu'il desire, et il revient par le m^me cherain
rendre compte au due de Bourgogne. L'action bar-
die de cet officier fit beaucoup de bruit, et le prince
Eugene, qui commandait le si6ge, le fit complimen-
ter et se plaisait depuis k le proposer comme mo-
dule de z^le, de courage et d'intelligence.
Au mois d'aout de cette m^me ann^e 1708, le re-
giment y qui commengait h se r^tablir , se trouva k
I'attaque de G^sanne et s'y distingua. A la fin de
1712, les deux bataillons pass^rent en Catalogue
avec le marechal de Berwick pour d^bloquer Gi-
rone. Quand Berwick eut forc6 Staremberg k lever
le si^ge, Beauvoisis rempla^a la garnison ^puis^e. II
entra dans Ostalrich en juillet 1713, et en 1714 il
fut appel6 au si^ge de Barcelone. D6tach6 le 21 aoilit,
avec le regiment de Bassigny, pour courir apr^s des
partis de miquelets qui arrStaient tous les convois,
Beauvoisis les atteignit le 22 sur les hauteurs de S^
manat, et sans leur donner le temps de se reconnat-
tre, il dispersa le groupe le plus nombreux ; le len-
demain, il an^antit le reste. En 1715, le regiment
partit de Barcelone avec M. d'Asfeld pour aller sou-
mettre Tile de Majorque. Des quatre regiments fran-
Qais qui faisaient partie de cette expedition , il est
le seul qui ait trouv6 r6ellement Toccasion de com-
battre. Loi*sque Tarm^e parut devant Palma le 29
juin, la garnison fit une sortie qui fut vigoureuse-
ment repouss6c par Beauvoisis, et elle reiidit la place
n l'anciennb infantkrijb fkancaise. 53
au88it6t apr^s. Au retour de Majorque , le regiment
fut r6duit a un bataillon (1).
En 1734, Beauvoisis, appel^ a Tarm^e du Rhin,
servit au si^^ de Philisbourg et fut mis en garnison
dans cette place. U retourna en 1735 dans les rangs
de ranii6e active, marcha sur la Moselle et se
trou^a & Vattaque de H^che, au combat de Klausen
et k la retraite sur Treves (2).
Au mois d'aoiit 1741, on I'envoya k Tarm^ du
BafrAhin et il passa avec le mar^chai de Maillebois
en Westphalie. II eut ses quartiers d'hiver ^^Dulmen
dans r^^dch^ de Munster, fit partie, au mois de juin
17429 du camp de Halteren et se rendit bientdt sur
les frontiires de la Boh^me. II fit toute la campagne
d'hiver embrigad6 avec Poitou et Royal-Comtois, et
se distingua d'une mani^re toute particuli^re k la
retraite de Waidhausen. Au mois de novembre, il
attaque Landau sur Flsar, oil les ennemis venaient
d'enlever un d^tachement frangais. II s'empare de
Landau et s'y maintient huit jours, quoiqu'il n'ait
aucune communication avec le reste de I'armee et
que celle des ennemis soit cample k une lieue de 1^.
-
(1) Le eolonel de ViUeperot fut fait brigadier le 1*^ f^yrier 1719,
et nuur^chal de camp le 1*' aotlt 1734.
(2) Le due de La Vauguyon,alors colonel, fut fait brigadier 20 f6-
Tfier 1743, mar6chal decamp l^'mai 1745, et lieutenant-g^nl&ral
10 mai 1748. Jean de Las-Cassagne, sous-lieutenant en 1691, ma-
jor 22 juiUet 1723, et lientenant-colonel 27 mai 1728, de^int bri-
gadier le 1*' mars 1738.
S4 «iTom
En Janvier 1 743, il marche au secoursde BraUnan^
dont les Autrichiens sont forces de \estv le si^. A
la fin de mai, il fait partie du corps de opze batailions
envoys au comte de Seckendorf, g^ll6tfa} de Tempe-
reur Charles VII, et dans la defense de la Jiigiid du
Danube, il est cbai^ d'occuper le poste ^fe^VVoBrtti
entre Landshut et Dingoifingen. Un moirpini tard,
lorsque le prince Charles eut franchi le fleuve h
Pochin, il se retira k Ratisbonne et de Hi en Pratice,
laissant derri^re lui dans Ingolstadt an d^taehettiiBtit
qui ne reotra qu'au mois d'octobre.
BeauToisis, aprte avoir pass6 Thiver sur la Mo-
selle, se rendit en 1744 k r^rmite de Flandre^ et fut
employ^ aux si^es de Menin et d'Ypres. Ses grena-
diers se signal^ent , a cdt6 dies grenadiers du Hgi^
ment du Roi, a la prise d'uive lunette d'Ypres Bitu6e
pres du canal de BoSsinghen. Le regiment acb^va
cette campagne au camp de Courtrai. II comnnen^
celle de 1743 devant Toumai et combattit le
i 1 niai a Fontenoy. II atlaqua avec vigueur le til-
lage de ce nom ; le lieutenant-colonel du Rousb^ y
fut bless^. Beauvoisis retouma apr^s la bataille dans
les tranch6es de Tournai , et fut ensuite emfdoy^
dans la Flandre hollandaise. Le 15 aout, il condui-
sit devant Ostende rartillerie qui avait servi k la
prise de Termonde. Le 28, aprte la capitulation
d' Ostende, le colonel marquis de Lugeac (1) alia
(1) Le marquis de Lugeac, noinm^ brigadier iO mai I7489^t
DE l'aNGIENNE INFANTCftlE FRANgAlSE. 55
«fec 700 hommes garder les digues de Niewport,
doDt k conservation 6tait de la plus haute impor-
lance, leur rupture pouvant inonder tout le pays.
Le reste du regiment servit au si6ge de Niewporitit
se dtttiDgua k I'attaque du fort de Wierwouth.
fieauvoisis, apr^s avoir pass6 I'hiver a Dunker-
que, fut appel^ en 1746 au siege de la citadetle
d'AoYers. U fut ensuite charge de la garde d' An vers
el des forts de I'Escaut. II quitta ces poirtes vers la
fin de juiflel pourse rendre au camp du Pare, pr^s de
Louvwn* Le 1 4 aout, il soulint un beau cornbat, avec
Betteii8 Suisse , dans le village de Perver, oii il fut
atlaqu^ pendant que Tarmee du marechal de Saxe
chaogeeit de campement. La bataille de Rocoux^
livrfe le 10 octobre, fut une occasion de gloire pour
le r^ment. Le marechal de Saxe avait ordonn6
Tattaque des villages de Varoux et de Rocoux. In-
quiet de la lenleur du mouvetnent de la division
Germont-Gallerande, et cratgnant ]que cet(&)4tvi*-
sion neut mal compris ses ..intentions, le maritehal
fit attaquer Rocoux par la brigade de Beauvoisis, qui
comprenait les regiments de Bigorre et de Bouf-
flers-wallon. La brigade s'avwQa dans le plus bel
ordresurles retranchements du village/ayant ^sa
t^te les dues de Luxembourg et de Boufflers. Elle
marshal de camp 10 f^vrier 1759, est pass6 au commandenieRt
des Grenadiers St cheyal de la garde et a 6t6 nomm^ lieutenanf* -
^«ralle25ioUlet 1762.
56 flISTOlBE
franchit intr^pidement les escarpements et les haies,
soutenue par la brigade d'Orleans, et culbuta I'en-
nemi, qui laissa dans ses mains des drapeaux des
canons et un grand nombre de prisonniers. Le co-
lonel marquis de Lugeac fut tr^s-gri^?ement bless^
dans cette charge.
Le regiment, port6 k deux bataillons par ordon-
nance du 26 octobre 1746, prit part, I'ann^e sui-
vante, k la conqu&te de la Flandre hollandaise, se si-
gnala aux sieges des forts de Liefkenhoeck et de la
Perle, k la prise d'Hulst et au memorable assaut de
Berg-op-Zoom, et termina cette guerre, en 1748, par
le siege de Maestricht.
En 1755, on trouve Beauvoisis au camp d'Ai-
meries sur Sambre, et en 1756 k celui qu'on as-
sembla k La Hougue. Le regiment se rendit Fannie
suivante en AUemagne , contribua a la soumission
des villes prussiennes de la Westphalie et se trouva
a la bataille de Rosbach, oii'il combattit avec un
rare courage. Les victiqies de cettte journ6e furent
les capitaines Eyssautier ^ Desmalets , Bourdois et
Raoult, et les lieutenants Montet et Beaulieu. Parmi
les bless6s se trou^aient les capitaines Bellot, Mf^
nadaut , Pressac, Mpntsauroy, Rauzan , Chambault,
La Mol^re, du Lignon et neuf lieutenants.
Le 23 juillet 1758, Beauvoisis se couvrit encore
de gloire a Sundershausen. II fut un des quatre r6-
giments qui, apres avoir epuise leurs munitions,
s elancerent a la baionnette sur les formidables
DE L^ANGIENNE UIFANTSRIB FRAN$A1SE. 57
carpements de la Fulda et en culbut^rent les d^fen-
seurs dans le ravin. Le major du Rousset pent
dans cette charge et fut reiiiplace par le capitaioe
de Roscoat, qui avait m biess^ d'un coup de
feu (1). Le sous-lieutenant Chevalier, qui fermera
la liste des colonels 4e Beauvoisis, y regut aussi une
blessure considerable -(2).
Apr^ cette brillante afiTaire, le raiment contri-
bua a la conquSte de la Hesse^ a une expedition dans
le Hanovre et combattit encore le 10 octobr-e a Lut-
zelberg. Les Hanovriens a'^tant empar^s, le 15 no-
vembre, de la petite villa de Witzehausen y k trois
lieues de Gassel, d'oii ils inqui^taient les quartiers
de I'arm^e , le . prince de Soubise d^tacha y sous les
ordres deM.de La Gresle, lieutenant-colonel de
Beauvoisis, quatre coropagnies de greciadiers et 300
volontaires. Avec cette poign^e de braves, cet ha-
bile officier reussit h deloger les HanovFiens.
Le regiment se trouva le 1 3 avril 1 759 h la ba-
(i) Oliyier Roland de Roscoat, volontaire en 1741, major 6 aoiit
1758, lieutenant-colonel 13 mars 1763, et brigadier 17 juin 1770.
Son successeur, Jean-FranQois de Chaponay, capitaine en 1746,
major 28 mars 1764, et lieutenant-colonel 29 d^cembre 1777, fdt
fait brigadier le 1**' mars 1780.
(2) Cheyalier 6tait entr§ au corps comme soldat en 1747. 11 fat
nomm6 sous-lieutenant en 1 758, et deyint lieutenant-colonel }b
23 noYembre 179J, et colonel en i792.Parmi ses prM6cesseurs, le
chevalier de Glugoy avait 6t6 fait brigadier le 20 avril 1768, et
mar6chal de camp le 1*' mars 1780.
■ • r J
58 itisTonts
tailie de Bergen ; il prit p^rt a la dernii^re charge
qui contraignit Tennemi k evacuer le champ de ba-
taille ; le major de Roscoat y regut plusieurs coups
de sabre. Ce fut ]k le dernier acte important de cetle
guerre auquel Beauvoisis ait participi ; pendant les
trois campagnes suivantes, il fut employe sur les
c6tes de Bretagne.
Par suite de la nouvelle organisation de I'infante-
rie, on raflfecta a la fin de 1762 au service des
ports et colonies; il 6tait sjors en garnison ft Mbr-
laix. Au commencement de 1763 il passa k la Gua^
deloupe, oil il est rest^ cinq ans. D6barqu6 k La Ro-
chelie le 15 avril 1768, il se rendit au moi| de
juin k Montpellier^ d'ou ii est all^ k Perpignan en
ftvrier 1769^ ii Nimes en Jfeownbre 1769, k Mar-
seille en mai 1770, k Aix en Janvier 1771, enfioli
Antibes et Monaco en mai 1771. Rentr6 au service
ordinaire en 1772, il se rendit k Strasbourg au mois
de decembre de cetle ann^, puis a Montlouis et
Villefranche en novembre 1774, k CoUioure en mai
1775, k Perpignan en novembre 1776, k Toulon
en juin 1779, et a Calvi en aout 1779. II est rest6
en Corse jusqu'en mai 1784. A son retour, on Teo-
voya k Huningue, puis k Besan^on au mois d'octo-
bre de la m6me annee, k Chalon-sur-Sa6ne en
mai 1785, k Belfort en octobre 1785, k Landau en
mars 1788, k Weissembourg et Phalsbourg en Juin
1788-
Beauvoisis se distingisa pendant ]a r^Kd^ilion pw
M L'ANGIEimB iWFAinWUE FRAN^AISB. 50
son cdme et sa disci pline^ fabaodon de la plupart
de ses olBciers, les iatrigues des emigr^s^ les col^reft
dek multttiide. n'eui^nt^ucune action ^44ii;il
defoeilra fr<Hd ^ fwi Aiitour du drapeau de li
France. En a^ril itdl> il fut appelig a Stras^urg, et
au mois de juillet il entra dans Landau^ ^ii il se
trouvait encore k Tottvertare des hostility.
£n i7^2, pedant que le 2® bataillon restait^ la
garde de Landau, le 1*' se rendait k I'armee du
Rhin et coop^rait k la conquSle du Palatinat. Le
2«bataiUjm^ renferm6 en 1793 dans Mayence, prit
part ^ '|||9s les travaux de la defense et y perdit le
capitaine Dupin et le lieutenant Larade. Apr^ la
capitulation, le 23 juillet, il se mit en route pour la
Vendue, ou il partagea tons les exploits de la divi-
sion mayencaise, conduite par Aubert-Dubayet el
Kl6ber. Le l®"^ bataillon le rejoignit bientdt, et le
regiment tout entier contribua k la premiere 'pacifi-
cation de rOuest. Ce r^sultat obtenu, Beauvoisis
alia renforcer Tarmee des Pyr6nees-0ccidentales et
se trouva k Finvasion du territoire espagnol par la
valine de Roncevaux.
Ce fut pendant cette campagne, qui forQa TEspagne
<^ demander la paix, que les deitx bataillons furent
embrigades. Le 1 •' entra le 1 mai i 795 dans la 11 3®
dem i- brigade ; le 2* avait 6t6 verse le 23 avril dans
la 1 1 4*.
Beauvoisis avait porte jusqu'en 1762 habit, cu-
lotte, collet et parements Wanes ou gris blancs, veste
60 HisToms
rouge y boutons blancs ^ doubles pocbes en long k
six boutons chacune, trois sur la manche, chapeau
bord6 d'urgent. De 1762 k 1772, pendant qu'il fut
affecte au service des ports et colonies^ il eut un cos-
tume enti^rement blanc^ avec les revers et le collet
vert de Saxe. En rentrant au service de terre, il eut
les revers rouges. Enfin, de 1776 k 1779, il porta
les revers et les parements vert fonc6, le collet era-
moisi et les boutons blancs.
DB L'AIiaSNNB INFANTBRllt FRANSAISE. 61
58* REGIMENT d'iNFANTCEIE.
MiDden et Warbourg !
C0L0N1CL8 OU HE9TRES n i^OEP.
i. Gomte DE MONTPEYROUX ( Henri de Gr^gori des Gardies),
20 nOTembre 1667.
2. Marquis de MALAUZE (Guy-Henri de Bourbon ), 28 novembre
1678.
3. Marquis de GANILLAC ( PhiHppe de Montboissier-Beaufort ),
30aTrin692,
4. DE RIGAULET ( N. ), 17 noVembre 1704.
5. Comte de GUITAUD ( Louis-Athanase de Puechpeyrou de
Comminges ), 21 juillet 1706.
6. Marquis de MONTREYEL DE HIS ( N. de La Baume ) , 6
mars 1719.
7. Gomte de MONTREYEL ( Fr^d^ric-Eug^ne de La Baume ),
20 ayril 1722. ^ .
8. Marquis de BERYILLE ( Pierre-Hyaciuthe Le Gendre), Umai
1735.
9. Gomle d'ESTAING ( Charles-Th^odat ), 1*' janyier 1748.
10. Marquis DE SfiGHELLES ( Jean-Baptiste -Martin H^rault ), 27
mai 1757.
11. Marquis DB CHAMPAGNE-CHAPTON ( Gharles-Frangois-Fer-
dinand ), 21 septembre 1759.
12. Comle d'HAUTEFEUILLE (Charles-Louis Texier ), 20 f^vrier
1761.
13. CheTalier D*ARGAMBAL ( Antoine-Joseph-Fiancois des Lacs du
Bousquet ), 5 juin 1763.
62 H1ST0IRB
14. Yicomte de CUSTINES ( Adam-Philippe Blackftrth ), 10 aoAt
neo.
45. Marquis DE LA TOUR DU PIN-MONTAUBAN ( Armand-Fran-
gois), !*■' Janvier 1784,
16. Comte DE TOULONGEON ( Aane-Gdme-Alexandre ), 10 mars
1788.
17. DURAND DG LA ROQUG ( Jean-Alexandre ), 25 juillet 1791.
18. DE FE ( FranQois ), 27 mai 1792.
Cc regiment a 6t6 cr6e par lettre de cachet du
20 novcmbre 1607. II a eu pour noyau une compa-
gnie d'infanterie appartenanl au comte de Montpey-
rouxy qui tenait garnison k Arras et qui provenait
d'un regiment lev6 en 1638 et Iicenci6 en 1659.
La guerre avec TEspagne n'ayant pas eu de suite,
le regiment de Montpeyroux fut reduit en 1668 k
quatre compagnies, qui s'embarquferent I'ann^e sui-
vante pour alter au secours de Candie. Le regiment
se fit remarquer a la sortie du 25 juin, et, pendant
tout le reste du s^jour des Francis k Candie, ii de-
meura charge de la garde du fort D6m6trius.
Renlre en France au mois d'octobre, il prit en
1671 le titre de la province de Rouergue, qu'il a
•loujours port6 depuis, et recut en 1672 pour la
guerre de Hollande une augmentation de douze
compagnies. II demeura cette ann6e en garnison
et il fit la campagne de 1673 en AUemagne. Pass6
en 1674 sous les ordres du prince de Cond6 k Tar-
mac de Flandre, il se trouva le 1 1 aodt k la bataille
de Seneff^ et, imm^diatement apr^s, ii retourna en
DB l'aNGIENNE INFAMTIWIE FRANCAISE. 83
AUetnagne ct combattit avec Tureone a Sinfzbeim^
Eii^eim, Mulhausen etTurckheim. En 1675, apres
la mort du marechal, il se trouva h la retraite d'Al-
tenheim et prit part k la d61ivrance d'Haguenau et
de Saverne. En 1676^ Rouergue etait au combat de
Kokersberg, et en 1677 au siege de Fribourg, dont
la garde lui fut confiee. A la fin de decembre,
250 hommes du regiment^ commandes par le lieu-
tenant-colonel de Planque , taillerent en pieces k
Schonau un d^tachement de la garnison imp^riale
df Rheinfeld. l^e 17 Janvier 1678, le capitaine Ca-
sal^desy envoyi k la petite^guerre, emporta les re-
tranchements ^lev^s par les Imperiaux a Albers-
pach. Le 7 juin, en compagnie du regiment de
Touraine, Rouergue s'empara du poste de la monta-
rgaint-Pierre, qui favorisait le passage des cou-
ennemis. n quitta enfiti Fribourg le 7 juillet
ef 86 trouva a Tattaque du pont de Seckingen et a
la prise d'assaut de Kelb. 11 fut mis en garnison
dans ce fort et y demeura jusqu'au moment oii les
murs en furent detruits. II se rendit alors au blocus
de Strasbourg et contribua le 9 aout a la prise des
forts de Zolhauss et de Till, dont la garde lui fut
confiee. II fut appel6 au mois de novembre au si^ge
de Lichtemberg, oii Ic colonel de Monlpeyroux fut
bless6 k mort (1), et il termina cette guerre en 1679
par le combat deMinden>
■vw^a
(1) M. de Moatperroux 6taii brigadier du 24 f^vrier 1676. Soa
siiGeeBBear«M. de lldlaiue» obtint k m^me grade U 24 aoAt 1683.
64 HISTOIRB
En 1683, Rouergue fait partie du camp de Bou-
quenom, sur la Sarre, que le roi visile le 4 juillet ,
et il est employ^ au d^frichement des bords de la
riviere. Au mois de mai de Tann^e suivante , il est
au siege de Luxembourg. Pendant les premieres
operations de ce si^e , il reste k la garde du depdt
des munitions ; mais il est appel^ k monter k I'assaut
de la grande contre-garde dans la nuit du 27 au 28
mai , et s'y couvre de gloire. A peine le signal est-il
donne, que malgr^ I'explosion de deux mines etd'un
magasin ^poudre, il s'elance sur les palissades; up
lieutenant de grenadiers saute dans te foss6, suivi
d'une dizaine d'hommes, et y soutient un combat
acharne contre vingt maitres de la garnison qui sont
presque tous tu6s avec leur commandant. Le 30 , les
grenadiers parlicipent encore a la prise de la cou]
du vieux chateau de Munster, ce qui force le prl
de Chimay , gouverneur de Luxembourg , k entrer
en pourparlers. Les pertes du regiment y dans ces
deux actions, furent le lieutenant deLuzam, tu6, les
capitaines Desfecq , Freg^re , Descombite et quatre
lieutenants, blesses
En 1688, Rouergue fait partie de Tarmfee du
rdauphin, et se trouvekla prise de Pliilisbourg , de
Manheim et deFranckenthal. En 1689, il travaille
aux fortifications de Landau ; il quitte cette place le
2 aoilt pour joindrele mar^chal de Duras , et il con-
tribue sous ce chef k la prise de Briicksaal. II sert
encore a I'armee du Rhin en 1 690 , et en 1 691 il est
envoys sur les Alpes. II prend part k la conqu^te de
DB L^ANGIENNE INFANTBRIE FRANgAlSE. 65
la Savoie et du comt6 de Nice , et se distingue sur-
tout au siege de Montm^lian. En 1693, il s'illustre
A la defense de Pignerol. II 6tait camp6 entre la ci-
tadelle et le fort Sainte-Brigitte, pour assurer la
communication de ces deux ouvrages. Le soir du 2
aoiit, les assi^geants se pr^paraient k un coup de
main qui avorta y gvkce k la \igilance du capitaine de
grenadiers Casalfedes. II avait toujours des grena-
diers couches a plat ventre contre la tranch6e , de
sorte qu'ilfut averti k temps du dessein des enncmis.
U mit a I'instant sa troupe en bataille , chargea Ten-
nemi au moihent ou il sortait des boyaux et Ty re-
jeta. En poursuivant les fuyards , il tomba sur un
gros bataillon qu'il n'h^sita point k charger, la baion-
nette au bout du fusil. II fut seconds foit a propos
par le capitaine de Moussolins, qui accourut au bruit
avec le piquet qu'il commandait et qui prit les Pi6-
montais en flanc. Ces deux braves officiers rentrdrent
dans leurs postes avec un grand nombrc de prison-
niers. Le 4 , 1'ennemi voulul enlever une batterie de
quatre pieces qui lui faisait beaucoup de mal , mais
qu'on venait toutefois de retirer, parce qu'elle 6tait
trqp peu protegee. 11 fit marcher 4,000 hommes vers
le point oil elle 6tait plac6e. Le capitaine de Bar
courut k leur rencontre avec sa compagnie , se d6-
fendit longtemps au d6bouch6 de la communication,
et fut enfin pris avec quelques-uns de Ses grenadiers ;
mais sa resistance avait donn6 le temps au colonel
marquis de Canillac de se reconnaltre et de prendre
HIST. DB L'ANC. INFANIERIB FRANQAISK. T. VI. 5
4 ^- *
■ ifi
66 UlSTOIRE
dcs mcsures pour sauver la communication. II jdt
sortir tous scs piquets, raarcha droit k I'ennemi, et
apres une melee terrible qui dura une demi-heure,
il le contraignit a hattre en retraite. Apr^s la lev6e
dusi6ge de Pignerol, Rouergue rejoignit Tarm^eet
se trouva le 4 octobre a la bataille de La Marsaglia.
Ilconlinuadeservirsurceltefrontierejusqu'en 1696.
11 fut employe en 1697 sur la Moselle, et en 1698 il
fit partie du camp de Corapi6gne, oil le marquis de
Canillac, son colonel (I), se rendit c6l6bre park
complete stupefaction qu'illaissa lire sur sa figure,
dit le due de Saint-Simon, lorsque venant prendre
les ordres du roi un jour de grandes manoeuvres, il
s'apergut que cetait pour madame de Maintenon
seule que Tarmees'etait faite si belle et sedonnait tant
de mouvement.
Porte k deux bataillons en fevrier 1701 , Rouergue
servit d'abord sur le Rhin , et au mois de juillet il
partit pour I'ltalie. II se trouva, au mois de septem-
bre, au combat de Chiari , oiile lieutenant-colonel
de Planque (2) fit des prodiges de valeur. En 1 702 ,
le regiment 6tait dans Gremone lors de la fameuse
(1) M. dc Gauiliac est dcvenu brigadier lo 29 janyier i702, et
mar6chal de canip Ic 26 ocloi^re i 704.
(2) I3arth61einy do Planque, fils dd premier lieutenont-colo-
uel du corps, cuseigno oa 1072, major 20 d^cembre 1678, licute-
nanUcolouel 10 noveiiibro 1693, brigadier 20 Janvier 1702, ct ma-
r6chal de camp 14 fevrier 1711.
D£ l'aNGIENNE INFANTEBIE FRANgAlSE. 67
surprise du prince Eugene; il assista ensuitc a la ba-
laille de Luzzara , et a la prise de Luzzara el de Bor-
goforle. En 1703, il fut appel^ h servir sous lo ma*
rechal de Montrevel, centre les religionnairos du
Languedoc et des Gevennes , et se trouva au combat
liYr6, le 29 avril, entre Le Vigan et Anduzc. 11 y
perdit un capitaine et eut t rois officiers blesses. 11
resla dans cette province jusqu'on 1706, Rappelc en
Jtalie pour le si6ge de Turin, il fut, lui aussi, ccrase
h la bataille du 8 seplembre, et les 320 honnnes
echappes a cette deplorable affaire se retirerent en
Provence el d^feodireot Toulon en 1 707 . Lorsque
les Allies eurent repass^ le Var, Roucrgue sc rendil k
Tannee du Rhin , et ily servit jusqu'a la paix , ayant
ses quartiers habituels sur la Sarre ou dans les
lignes de Weisseoibourg. II fit, en 1713 , les sieges
de Landau el de Fribourg, et il fut reduit a un ba-
taillon le 10 avril 1715(1).
On retrouve le regiment au camp de la Meuso en
1727. En 1730 , il fit partie de Tarmee d'Allemagne
et servit k la prise de Kelh , dont la garde lui fut
confiee. II 6tait, en 1734, a I'attaque des lignes
d'Ettlingen et au si6ge de Philisbourg, et prit ses
quartiers d'hiver a Kayserslautern, oil le colonel
comte de Montrevel mourut de maladie (2). Le regi-
(\) Le regiment etait alors command^ par le comle de. Guitaud,
brigadier le 29 mars 1710, mar6chal de camp 1" f§vrier 1719, et
Iieutenant-g6ii6ral T' aoiit 1734.
(2) Le oomte de Montrevel, qui avait remplac^ son fr^re en 1722,
68 QISTOIRE
ment fut employe , I'annee suivante , entre le Rhin
et la Moselle , et combattit a Klausen.
En 1741 , Rouergue fut erabrigade avec Artoiset
place au camp de S6dan. II faisait ainsi partie de
rarm6e de la Meuse command6e par le mar^chal
de Maillebois. II quitta S6dan au mois d'aoi^t pour
se rcndre en Westphalie. A la fin d'octobre , on I'en-
voya a Dahlen , dans le pays de Juliers , et il y passa
rhiver et une partie de I'annee 1742. Au mois de
juin , la mauvaise tournure que prenaient les afiEaires
de la Boh6me Ic firent marcher au coeur de TAUema-
gne. Au mois d'aout , ses grenadiers se distingu^rent
dans un combat centre les hussards de MentzelL
Arrive sur la frontifere de Boh^me , le regiment con-
courut h la prise d'Elnbogen et de Kaaden. 11 alia en
d^cembre au sccours de Braunau , et en fevrier 1 743
au ravilaillement d'Egra. Apres cclte operation, il
fut place a Dingolfingen ^ et a la fin de mai il fit partie
du secours de onze batailions envoy6 au g6n6ral ba-
varois , comte de Seckendorf . Rentr6 en France en
juillet , il fut mis en garnison au Fort-Louis du Rhin,
oil il fut rejoint par un detachement rest6 k la defense
d'Ingolstadt. Rouergue demeura k la garde des bords
du Rhin en 1744 ; un de ses officiers se signala par
une action d'une grande intr6pidit6. Le regiment se
dtait brigadier du 1®^ aout 1734. Son successeur, le marquis dc
Bervillc, deyint brigadier 2 mai 1744, mar^chal de camp 1®' Jan-
vier 1748, et Iieutenant-g6n6ral 1*^' mai 1758.
* DE l'ANCIENNE INFANTERIE FRAN^AISE. 69
(rouvait caiBl][>e avec La Sarre, vis-a-vis de Manheira?
Quatre grands radeaux avaient 6t6 pr6pares par les
Autrichiens^ur larive opposee et semblaient destines
k quelque coup de main. Le g^n^ral marquis de
Hauboui^ en t^moigna de I'inqui^tude devant le ca-
pitaine'^de grenadiers de Nardin qui offrit aussitdt
d*aller s'en emparer. Pendant la nuit, avec un ser-
gent et quinze grenadiers, il franchit le fleuve, s'em-
para des radeaux et manoeuvra j)our les amener sur
la rive frangaise. II avait d^j^ gagnS le mffigjfdu cou-
nmt J lorsque I'ennemi s'aperQut de ce qurle passait.
Il ouvrit alors un feu fort vif qui heureusement n'at-
teignit personne , et Nardin aborda avec sa prise.
Le regiment se fit ensuite remarquer k la reprise
de Weissembourg et des lignes , aux affaires de Rei-
chewauxet d'Augenheim et au si6ge de Fribourg. II
perdit beaucoup de monde, le J 9 octobre , a Tattaque
des angles saillants du chemin couvert de cette place.
Apres la capitulation de Fribonrg , Rouergue prit ses
quartiers d'hiver dans le com '6de Nellembourg en
Souabc. En 1745, il demeurasur la defensive en
Alsace , et Tannee suivante il fut appel6 h la grande
armee de Flandre. II servit au siege de la citadelle
d'Anvers , couvrit ceux de Mons , Saint-Ghislain et
Charleroi, et combattit vaillarament iRocoux avec
Beauvoisis , Orleans et Royal- Vaisseaux , a Tattaquc
des vergers du village. Une ordonnancc du 24 octobre
le porta a deux bataillons.
Au raois d'avril 1 747, le i " bataillon suivit le comte
,s
»
f
70 HISTOIRB *
dc LoAvondhal charg6 d'attaqiicr Ics places maritimeB
dela Flandrc holiandaisc. II sctrouva ainsi aux sieges
de L'l'^cluse , du Sas de Gand, des forts dlsendick,
Philippine y Saint-Antoinc et Zandberg , d'Hulst et
d'Axel. Ce bataillon se rcndit ensuite au camp de
Malincs, et le regiment toutentier ralliale^^'juin
lagrande arniee. U assista a la bataille dc Laiivfeld et
occupa Hasselt , pendant que Tarmee etait camp6e a
Tongres. II termina cette guerre, en 1748, par le
si6ge de MaSstricht : il y faisait partie de la grande '
altaque.
En 1755, Rouergue, commande par le coin%
d'Estaing , qui s'est acquis depuis une si belle repu-
tation comme homme de mer (1), fit partie du caihp
de Richemonl sur la Moselle, el rann6e suivante , au
commencement de la guerre de Sept Ans , il fut d6-
signc pour la defense des cotes et envoye k Vue
d'Oleron. II s'y trouvait en 1757, lorsque la flolte
deTamiral Hawke fit une tentative de debarquement
sur les cotes de la Saintonge. En 1759, Rouergue
joignit Tarmee d'Allemagne, et il combattit avec
distinction, le 1°' aout, a la bataille deMinden. Place
avec Touraine dans quelques masures en avant de la
(1 ) Le comte crEstaing fut fait brigadier 18 novembre 1756, nia-
rcchal de camp 20 fevrier 1761, et lieutenant-general le 25 juil-
ht 1762.
Jean-Klic des Ruaux, conite de Rouffiac, lieutenant en 1720,
lieutenant-colonel 22 mai 17ii, fut fait brigadier 20 mars 1747, et^
marechal de camp 10 fevrier 1759.
J*
DE l'aNGIENNE INFAHTERIE FRANgAISE. 71
ff
droite de la cavalerie pour prcttger celle-ci , il fit
une resistance admirable lorsque cette cavalerie eut
etS battue^ et eprouva des pertes cnormes. Le colonel
Heraut de Sechellesfut mortellement bless^. Le ma-
jor de Yauconcourt, lescapitaines du Petit-Thouw,
Tellier et Florin , et le lieutenant de Bragelonne fu^
rent tu6s. Parmi les blesses se trouvaient les capitaines
Gerard, Perrin de La Beyssiere et Darbois, el dix
lieutenants. Le combat de Warboui^, le 31 juillet
1760, fut aussi une occasion de gloire pourle regi-
ment. II accourut au secours de Bourbonnais, qui
allait etre ecrase , et sc trouva bientdt lui-m6me en
'-' face de toute une armee. Contraint de battre en re-
traite sur Warbourg, il mit trois quarts d'heure ^ ►:*
faire une demi-lieue , et se conduisit avec une bra-
voure et un devouement attesi6s par une perte de
800 hommes. Sur 49 officiere presents sous les dra-
peaux, 33 furent tuesou blesses. Le colonel, mar-
quis de Champagne-Chapton (1), 6tait auiiopibre
(1) Le marquis de Champagae est pass6- au com maud ement
d'Auvergne en 1761 . Son successeur, le comle d'Haulefeuille, obtint
le regiment de Normandie en 1763. Le cheyalier d'Arcambal, passd
au commandement de la I 6gion corse en 1769, et mar^chal de
camp en J780, fut remplac6 par lo c61ebre vicomtc de Ciistines,
dont rinspecteurg6n6ral comte do Piiysfgur disait en 1781 ; <( 11
n'y a pas de meilicur colonel. » Custines fut fait brigadier le
1*^' mars 1780, et mar^chal de camp Ic 1" jan\icr 1784. La revo-
lution le nomma lieutenant-g^ndral et general en chef. Cus(ines
fut remplac6, comme colonel de Rouergue, par M. dc La Tour du
I-J'
72 UlSTOIRB
tics blesses. En 1761 , Rouerguc se fit encore reiAar-
quer aux affaires de Yillingshausen : il y combattit
avecje r6giment d'Aquitaine.
Rentre en France apr^s la campagne de 1762, k
laquelle il prit peu de part , le regiment fut affects
au service des ports et colonies, et fut envoy6 k Saint-
Domingue. Ason retourenFranceaia fin del763,il
rejoignit son depdt k Tile de R^, et passa aux iles
d'Hyeres et mai 1764, et en Corse au mois de no-
vembre de la m^me annee. II demeura pres de six
ans dans cette ile, presque toujours k Rastfa. Lorsque
les Corses prirent les arraes , en 1769 , 300 horames^
de Rouergue , commandes par le major Durand-
jj Dauny , leur firent 6prouver un assez rude 6chec , le
8 mai, a la Rocca San-Giacomo. Au mois de juin,
-le regiment contribua a la prise de Hie Rousse , ou
se trouvaient I'artillerie et tous les magasins de Paoli,
et k la complete soumission de la Ralagne.
Roqiei^e debarqua k Toulon le 1" octobre 1770 ,
et alia tenir garnison a ATignon. 11 passa de la k Metz
en novembre 1771, a Lille en octobre 1 772 , a Gra-
velines en avril 1773 , k Thionville en octobre 1775,
•
Pin, brigadier 1" Janvier 1784, et marshal de camp 9 mars 1788,
nuquel succ6da le comte de Toulongeon, mar^chal de camp 6 oc-
tobre 1791. Le colonel de F6, lieutenant au corps en 1755, avait
616 nomm6 lieutenant- colonel le 10 mars 1792.
Pierre-Henri Dantin de Saint-tP6e, nomm6 lieutenant-colonel le
19 juillet 1763, 6tait parvenu au grade de brigadier le 22 Janvier
1769.
#
»«
DE L^ANCIENNE INFj^NTERIE FRAN^AISE. 73
a Pbalsbourg en octobre 1778, a Arras et Aire on
mai 1779, eta Dunkerque au mois d'aout suivant.
Un detachement fut embarqu^ dans ce port sur une ^
division de trois fregates chargee de croiser dans la
mer du Nord , ^et se trouva , le 27 avrfl, au combat
soutenu par ces frigates contre quatre fregates an-
ises. Le lieutenant de Lauture fut tu6 sur le Rohan-
Soubise.
En juin 1 780, le regiment fut dirig^ sur (Gtuingamp^
d'oii il se rendit , au mois de septembre , k Saint-Pol
de Leon , et il s'embarqua le 30 octobre sur la flotte
du comte d'Estaing pour passer en Amerique. Cette
exp^ition trouva un contre-ordre en rel^chant k
Cadix, et rentra k Brest au mois de novembre. Rouer-
gue retourna a Saint-Pol de Leon, d'oii il fut a Saint-
Brieuc en novembre 1781 , et ^ Brest en novembre
1782. C'6tait encore pour s'embarquer, et cette fois
il passa reellement en Amerique ; mais la guerre etait
a peu prte termin^e lorsqu'il arriva dans le Nouveau-
Monde, et il 6tait de retour a Brest le 4 avril 1783.
Apres un court s6jour a Brest et a Guingamp ,
Rouergue se rendit ^ Thionville en juillet 1783. II
fut a Avesnes en novembre 1787, a Poitiers en avril
1788, a Aurai en juillet 1788, et k Quimper en
avril 1789. Le 2*bataillon, fort de 315 hommes, fut
embarque a Brest pour la garnison des vaisseaux.
Le I" quitta Quimper le 10 mai 1791 pourse rendre
a Blois, oil il fut rejoint le 18 aout par le 2^ batail-
lon. Ce fut k cette epoque que le regiment se mit
.* ■ -^
^f
74 niSTOiRE
en insurrection a propos de quatre soldats detenus
pour d61its militaires et qu'on avail except6s de la
loi d'amnistie. Cette 6meute n'eut au reste point de
suites graves; {'indulgence de TAsseinbl^e natio-
nale fit renaltre Ford re, et Rouergueise mit en route
au mois de septembre pour Bcsan^on. Son itin^
raire ayant ete change, il se dirigea sur Toul el
Nancy, qu'il quilta en mars 1792 pour aller k Saar-
guemines et Saint-Avoid.
Lorsque les hostilit6s commen Cerent, le 1" batail-
Ion fut envoy6 k I'arm^e des Ardennes, et le 2* se
renferma dans Thionville. Ce fut le lieutenant-colo-
nel de Rouergue, M. de Lavergne, nomni6 comman-
dant provisoire de Longwy qui eut le malheur d'etre
force par les habitants de cette ville et une partie de
la garnison a se rcndrc aux Prussiens le 23 aoAt
1792. Le 16 oetobre de la m6me anriee, jour mdme
de la levee du blocus de Thionville, le 2«» bataillon
fit partie de I'expedition dirigee contre les posies
ennerais de Guenelrange et sauva d'une perte cer-
taine les volontaires thionvillois , qui s'^taient
trop engages. Ce fut pendant le siege de Thionville
que Lazare Hoche, recemment promu h une Heutc-
nance dans le 2* bataillon de Rouergue, conimenQa
a se fairc remarquer et nierita d'etre appel6 auprcs ,
du general Lcvcneur en qualilc d'aide de camp.
Apres la rctraite de Tarinee prussienne, le 2" ba-
taillon futenvoye ararniee duNord;il prit i)art a la
Conqu6te de la Belgique, et, lorsque' la defaite de
»--
DE l'AHGIENNE llfFAirrERIE FRANfiAISE. 75
Nccrwindcn fit perdre a ccUc arraoc le fruit de ses
Iravaux, ii vint se renfermer au camp de Maulde, oil
il demeura jusqu'au depart de Dumouriez. il entra '
alors dans Valenciennes. Pendant la eainpagne de
1793, ce bataillon fit partie de Tarm^e du Nord, ct
le 1" servil a Tarraee de la Moselle. Sur la fin de
cette annSe, le 2* bataillon vint, lui aussi, dans les
iigncs d'Alsace et se distingua le %6 d^cembre k
TafTaire de Geisberg pres de Weissembourg. Le ser-
genl Adraste se fit remarquer ce jour-la par un
trait de sublime courage. Ayant vu tomber sous les
coups de I'ennemi le porte-drapeau du bataillon, il .
s'elanca seul a travers les feux croises des Autri-
chiens ct fut assez heureux pour sauver son dra-
peau.
Le 1" bataillon de Rouergue est passe en 1794 a
Tarmee dc Sambre-ct-Meuse ; il n'a point subi I'a-
nialgamc. Ainsi la 115' demi-brigade n'a existc que
sur le papier. Ce bataillon est entre directement, le
19 fcvrier 1797, dans la formation de la 55* demi-
brigade du Directoire.
Le 2* bataillon dc Rouergue, demeure a Tarmee
dc Rliin-et-Moselle, servit de noyau, le 15 Janvier
1794, a la IIG* demi-brigade.
Les drapcaux du regiment dc Rouergue etaient
\erls a>cr un losangc rouge dans cliaquc quarlicr.
Lo premier costume de cc corps s'clait compose
d'liabit et culottc blancs ou gris blanc, vesle, collet
et parements rouges, boutons et galon de chapeau
76 HISTOIRE
d'or. Les poches elaient en pattes ordinaires, gar-
nies de trois boutons ; 11 y avait aussi trois boutons
* sur la' rnanche. En 1762, le regiment eutles reyers
vert de Saxe et les boutons jaiines. En 1772, il prit
les revers rouges, et de 1776 k 1779, il a porte les
revers et parements vert fonc6, le collet aurore et
les boutons blancs.
DB I'mCIENNB INFAlH'fiRIE FRAN(A1SE. 77
REfilHENT DE BOURGOGNB.
59^ REGIMENT d'iNFANTERIE.
Grave...
MESTRES DE CAMP OU COLONELS.
i. Comte DE ROUSSILLON ( N. deTournon ), !«' mars 4668.
2. Marquis de CHA!dlLLY ( Noel Bouton }, 8 juiliet 1669.
3. Comte de OilAMlLLY ( Francois- Jacques Bouton ), 14 f^vrier
1680.
4. Marquis de DREUX ( Thomas Dreux de Brez6 ), 28 avril 1698.
3. DE RIGAULET ( N. ), 26 octobre 1704.
6. Marquis de SOYEGOURT ( Joachim-Adolphe de Seigli^res de
Boisfranc), 17 novembre 1704.
7. Marquis de FEUQUl^RES ( Antoine de Pas ), 9 avHl 1724.
8. Marquis d'HEROUYILLE ( Jacques-Antoiue do Ricouard ),
17 septembre 1728.
9. Comte d'HEROUYILLE DE CLAYE ( Antoine de Ricouard ),
iO mars 1734.
10. Marquis d'HEROUYILLE ( Antoine-Louis de Ricouard ),
26 mai 1745.
11. Comte de BOUZOLS ( Anne-Joachim de Montaigut), 30 no-
Tembre 1761.
12. Marquis de LURER ( Edouard-Jeao ), 5 juin 1763.
13. Comte de SURGfiRES DE PUYGUYON ( Charles-Henri ),
1 1 avril 1770.
14. Comte de GANGES ( Louis-Claude-Marianne de Yissec ),
8 avril 1779.
13. Comte de BASCHl ( Charles-Frangois Reinier ), 10 mars 1788.
16. Comte de CHAPT DE RASTIGNAC (Jacques-Gabriel), 13 avril .
1788.
i7. DARCELIN (Jean-Louis ), 16 octobre 1792.
t*
78 HISTOIRE
Louis XIV \enait de conqu6rir une premiere fois
la Franchc-Comtc au commencement de 1668. Un
grand nombre de gentilshomraes de la province
abandonnerent avec empressemenl le parti de TEs-
pagne pour se donner a la France. Le roi, pour se
les altacher, cr6a le 1^^ mars un regiment de 2,000
hommes en vingt-qualre compagnies, et en donna
le commandement au comte de Roussillon^ qui 6tait
pr6cedemment gouverneur de Besan^on pour le roi
d'Espagne. C'est le regiment de Bourgogne. II a de-
puis sa cr6ation toujours porte ce titre, et il ne faut
pasle confondre avec un autre regiment du memo
nom leve en 1635 et licencie a la paix des Pyrenees.
Louis XIY donna au nouveau corps des drapeaux,
dont la composition singuliere fournit une preuve
in'6cusable qu'a cctte epoque il n'y avait point d'em-
bleme national absolu. La croix blanche droite qui
ressortait sur un fond de couleur dans les enseignes
de tons les autres regiments d'infanterie alors snr
pied, frauQais ou elrangers, fut remplacee dans les
drapeaux de Bourgogne par une croix de Saint-An-
dre rouge, qui trancliait sur une ^toffe blanche par-
semee de fleurs de lis d'or. Le drapeau colonel
presentait le meme dessin et la meme disposition,
sculeraent la croix de Saint- Andre etait blanche
comme le fond.
Au moment de sa formation, Bourgogne occu-
pait dans riiifantcrie le 47** rang; mais ayant 6te
donn6 en 1669, apres la mort du comte de Rous-
DE L^ANGIENNE INFANTBRIE FRAN^AISE. 79
silion , au marquis de Chaniilly, celui-ci y incor-
p3Pa, le 6 mars 1672, le regiment de Saint-Leger,
dont il venait d'achcler la propriete, et qui mar-
chait apres Rouergue. Devenu ainsi le 46" et porlc a
trente-trois corapagnies, le r6gimenl dc Bourgogiie
fit la campagne de Hollande en 1672 dans un corps
s^pare de quatre regiments, qui, rannee prece-
dente, avail occup6 le camp de Dunkerque, et qui,
parti de Charleroi en mai 1672 sous les ordres de
M. de Montal, se porta a Kayserswaerth sur le Rliin.
et prit Burik le. 3 juin , Wesel le 4, Groll le 9 et
Deventer le 21. Bourgogne servit en 1673 an siege
de Maestricht, et a la fin de cette campagne ii fut
mis en garnison a Grave, oil le comte de Chamilly,
frere du colonel, fit en 1674 une defense si justc-
oa^nt c^lebre. Un seul bataillon prit part a cette
m&merable resistance. D^s le d6but du si^ge, le
15 juillet, ce bataillon contribua h chasser les Hol-
landais de Tile de Middelwaerth et perdit les capi-
taines Dubourg et Montigny a I'attaque dc Tile de
Moock. A Tassaut du 29 septembre, le bataillon de
Bourgogne fut presque enliferement d6truit. Offi-
ciers et soldats se firent tuer a I'envi sur la breche.
Le capitaine Mayet, gri^vement blcssc, et le capi-
taine La Roche, se dfifendaient encore bravement
avec cinq hommes dans la derniere place d'armes,
quand le regiment de Normandie arriva et degage.i
ce glorieux d6bris. Le 1" octobre, le capitaine
llayet repoussa encore avec une poignee de soldats
80 UISTOIRE
Ics assi6geants qui attaquaient Ic bastion de la
Meuse. Lc 17, Ics ennemis s'6taient cmpar^s du
chemin couvert de Ravenstcin : le comte de Chamilly
ordonna a Bourgogne de le reprendre. Ce brave rfe-
giment s'y porte avec la derni^re \igueur ; le chemin
couvert est pris et repris jusqu'a dix fois ; il reste
cnfin au pouvoir du balaillon, lout couvert des ca-
davres des vainqueurs et des vaincus. Le roi, voulant
sauver les restcs d'une si vaillante garnison, envoya
k Chamilly I'ordre de rendre la place. II n*ob6it
qu'au second commandement, et ,. apr^s qualre-
vingt-treize jours de tranch6e ouverte, il remit une
villc en mines au prince d'Orange, qui lui accorda
la plus honorable capitulation.
Pendant ce temps, le 2** bataillon de Bourgogne
combattait h Tarmee de Turcnne et se faisait rem]
quer le 16 juin a la bataille de Sintzheim, eiC
4 octobre u cellc d'Ensheim, oil il fit des prodiges de
valeur a cdt6 du regiment d'Orleans. A la fin de
cette campagne, les debris des deux bataillons fu-
rent mis en garnison pour se refaire : le 1" a Aude-
naerde, d'oii il fit en 1675 plusieurs expeditions j
brillantes dans le pays de Waes, et le 2® k Charle-
mont, qu'il quitta au mois d'aout 1675 pour mar-
cher vers Treves, assiege aprfes le desastre de Con- '*'
saarbruck. En 1676, les deux bataillons r6unis
ouvrirent la campagne, au mois d'avril, par le si^e
de Conde. Au mois de mai, ils couvrirent le si6ge
de Bouchaiu, et ils furent ensuite envoyes a Aude- "*?
r)K i/an<:ikn>e infantrrie fram^uise. Si
naerde, que rarmeeeimemic racnacait. lis n\\\ sor-
tirent que rannec suivanle pour faire le siege tie
Valenciennes. Bourgogne servil eiisuile a celui tie
Cambrai, et, le 1" avril, il ful tlelache de rarniee
(Ju roi pour aller renforcer telle du due d'Orleans
devant Saint-Omer. II se Irouva ainsi, le 11, a la ba-
taille de Cussel, oil il occupait la droite de la deuxicuie
ligne. Ses pertes furent dssez considerables. Les ca-
pitaines des Mardelieres ei du Theil, et deux lieute-
nants furent tucs; parini les Idcsses, on comptail les
capitaines de Villars, des Alleurs, Sainle-(]loy, Beau-
regard et Thomassin, etdeux lieutenants.
En 1678, Bourgogne lit encore partie de Tarniee
de Flandre; il ouvrit la Iranchec devant Gand , le
5 mars, avec les Gardes Frant;aises et Navarre. II fit
aussi le siege d'Ypres. Le colonel nian[uis de Cha-
milly (I) fut blesse a Tun el a I'autre siege. An inois
d'aoiit, apres la signature des preliminaires de la
paix avec TEspagne et la Ilollande , le regiment
quitfa Mons, oil il ctait en garnison, et se rendit a
Tarrnee du raarechal de Schoinherg. Enfin il partit
de Verdun en oclohre pourFAlsace el pritses quar-
ters dans cclle province.
Bourgogne fit, en 1(584 , le siege de Luxembourg;
(I) M. dc (Ihaniilly t'utnoinme inarechal de camp lo 19 noveui-
lire 1674, lieutenaut-i^oiieral le '28 jiiin IC78, et inar^ch.il de
France le 14 jauvier 1703. II ceda en 1680 le r^'gimenl a son iie-
veii, qui est devenu brigadier 30 mars 1(393, marechal de camp
23 di'cemln't! 1702, el lieuleuaul-ij^eiiHral 26 octohre 1704.
HIST. UE i/ANC INFAISTERIE FRA?iCAlSK. T. VI. 6
82 nisToiRB
il se distiiigua, le 20 mai, a Tassaut du ravelin de
Grump All moment on la mine \enait de faire bre-
che , scs grenadiers s'clancerent sur le ravelin el
parvinreiitas'y logor, apresun combat acharne, dans
lequel fureut blesses les capitainesBelcastel, La Sa-
bliere ct Saint-Vincent , et sept lieutenants. Pendant
les annees qui suivirenl, le regiment resta en gar-
nison dans la Flandre. 11 se rendit , en 1689 , a Tar-
raee de la Moselle , et se fit remarquer , le 26 aout ,
a la prise d'assaut du chateau de Kockheim. Quelques
jours apres , le capitaine Duplessis , cliarg6 de garder
avec cent hommes le chclteau de Nurembourg, fut
somme de se rendre par le general Schoening qui le
bloquaitavec 1,500 Imperiaux. L'inlrcpide capitaine
rejeta avec mepris les propositions qui lui furent
faites, et sut forcer son ennemi a lever Je siege.
En 1090, le regiment vint sur laMeuse etse trouva
a la journee de Fleurus. II passa I'annee suivanle sur
leRliin, et partit dc la^ au mois de juin, pour se
rendre a rarmeedltalie. II se trouva, la memeannee,
ii la prise de Nice, de Villetranclie , de Montalban,
de Sant'Ospizio , de Veillane , de Carmagnola , se
dislingua entre tons, le 21 octobre , au combat oil
fut defaile Tarriere-gardc du due de Savoie, se signala
encore a la levee du siege de Suze, on le capitaine
Tliomassin fut blesse a niort et le capitaine LaHaye-
Lecomte dangereusement, et termina cette belle
canipagne , en dcceinbre , par la prise du cha-
teau de Montmelian. £n 1692, il contribuaa la de-
DK l'aN<:IKNNK INFANTKRIh: FKANCAISE. ' '^
ienscdePigiierol eldeSiize. En 1093, pendant (|«i'iin
bttniilon domeurait a la ^^^ariie dc ccs places , 1 auire
se rendil sur le Rliin , et lit celle canipagne et la siii-
vante dans la brigade de Normandic. En 1695, l(>s
deux balaitlons se ret rou vent en Italic; ils serveni,
en 1696, au siege de Valencia, renlrent en Franco
Jorsquc la paix est signee avec la Savoie, ol vonl
servir, en 1697, a Tarmee de la Meuse, qui couvw
le siege d'Ath.
Bourgogne se rendit , au uiois de decembre 1700,
a Tarmee d'llalie^ et fit la canip:igne dc 1701 aNcc
Normandie. 11 nppuya les troupes qui comlmltirenl fi
Carpi, et fut lui-ni6rae vigoureusement engage a
Chiari, oiile colonel marquis de Dreux(l) rccut un
coup de feu a la cuisse. Un des bataillons du regi-
ment etait ^ Grenione loi^s de I'entreprise du prince
Eugene; il y fut fait prisonnier dans le [)reLnior mo-
ment de d^sordre , mais bientdt deli\re , il coniribua
a Iad6route des Irap6riaux. Bourgogne assista, pen-
dant la campagne de 1702, au combat dc Sanla-
Vittoria, oiises deux bataillons rorma.enl la reserve
(lu ducde Venddme , a la halaille de Luzzara , el a
{{) M.dc Dreu\ ful noinin^ brigadier Ic 21> jaiivicr 1702, uiaro-
rlnl (Ic camp ie 2G ocLobre 1704, ol rieuleu,int>g(-ii>'M;tl lo 2 jiiiU
Id 1710. Son succesiour, M. d<j Hi/'iulet, csi pass^ au ru^iinoiii de
liouei{^iiC.
Alexandre dc Bar, cntrc au co>ps eu 1668, major i mars 1680
et licutenanl-coloDcl 20 decembre i692, U\{ fait brigadier le 20 Jan-
vier 1702, en m^me temps que M. de Dreux
DE l'ancienne ikfanterie francaise. 85
de cette ville, Ic 21 seplembre, les grenadiers se
couvrirent de gloire en refoulant jusque dansle che-
min couvert une nombrcuse sortie. Le regiment
passa toute la fin do cette campagne et le conimen-
cement de celle de 1705 devant Verue. Dans la
gramje attaque du 1" mars, sur le fort de I'lsle , il
eut mission d'insulter la courtine. II fit ensuite le
si^e de Ghivasso, assista sans combattre h la bataille
de Cassano, ou touteFois son colonel, le marquis de
Soyecourt (1) , fut bless6 , ct il servil d'une maniere
brillante, le 16 octobre, a I'attaquedes retranchc-
mentsde Gumbelto. Le 19 avril 1706, il se distin-
guait , a Calcinato , a c6te du regiment de La Marine,
et il assistait encore celte annee aux affaires de
Turin et de Castiglione.
A sa rcntree en France , il fut elahli dans la Pro-
vence. II contribua en 1707 a la defense de Toulon,
oil il occupait Ic camp retraiiche de Sainte-Anne, et
il acheva cette cainpagne dans le Dauphine. II passa
Tanneo 170S a Exiles, et pril part a Tatlaque de
Cesanne.En 1709, on Tenvoyaa Tarmeede Flandre;
il fut embrigade avec Piemont, et assista a la bataille
de Malplaquet. En 1711 , il est a Tattaque d'Arleux
et se signale dans une action particuliere pres de
Hordain, ou ses deux bataillons, aides par le bataillon
deBigorrc, aneanlissent deux bataillons ennemis,
(1) Brigadier 1*' fevricr 1711).
Joseph de Verot de Toroii , sous-lieutenant en iG87, major
10 avril 1712, lieutenant-colonel A nvril 1714, tut fait brigadier It
:UTriM72i.
86 UISTOIRE
donlpas uii homuie irceiiappi;. Les soldaits y tiront
un i)utin considerable, qui ful encore augmentc par
Ic prix de la ran^on de plusieurLs officicrs generaux
el snperieurs. Hourgogneotait^ en ITIS, i\ lajoiirnee
(ie Denain, et contribua a la reprise de Douai, de
Marchiennes, du Quesnoy ot de Bouchain. 11 sc ren-
dit Tannce snivanie sur Ie Rhin , servit au siege de
Landau, contribua a la defaite du general Yauboniie,
ct termina glorieusemenl celte guerre devant Fri-
bonrg. Dans la nuit du 12 au lit octobre, les gre-
nadiers du regiment de Laval venaient d'emporior la
chemin convert du fort de TEscargot, luais IVxplo-
sion d'une mine les ensevelil tons a lexception de
quatre. Un comhat terrible s'engajjt* aloi-s snr Ten-
lonnoir, entro les assicgos et une c()in|)agni(i tie gre-
nadiers de Hourgognc denieuree en reserve. Oette
?oinj)agnie rosisla scule h Ions les eflorts di» Tennemi,
el donna Ie temps a la garde de trancliee (Tarrivcr a
so!i secours. 1.q brave capitaine de cette compagnie,
M. de Pina, fnt tue dans la melee.
line ordonnanco dn lOavril 1715 rednisit Bour-
gogne a un bataillon. C.elui-ei se rendit a Tarmee
(In Rhin a la fm do 171^.3, fit Ie siege de Kelh et
passa riiivcr dans la haute Alsace. II se trouva en
1 734 a Tattarjue des lignes d'Ettlingen et au siege de
Philisbonrg. Apres la prise dc cette place, il fit par-
tie du camp de Bulh , cominaiule par Ie prince de
Tingi y, el on I 735 il combattit a Klausen (1).
(I) Hoiniro;5n« avail alois pour colonel M. d'Hcrouville, briga-
DE l'aNCIENNE INFANTERIE FRAN^AISB. 87
Au mois d'aout 1741, le regiment se rendit k
I'arm^e du Bas-Rhin. It passa I'hiver dans Tcveche
deMunster; au mois dejuiii 1742, il etait au camp
de Dulmen, et au mois d'aoilit il se mil en route pour
la Boh^me. 11 debuta dans ce pays par la prise de
Falkenau , et au mois de septembre il fit partie de
I'expedition dirigee par le due d'Harcourt sur la
ville de Plan. La ville fut emporlee le 21 ^ et 400 Au-
trichiens qui la gardaient furent faits prisonnicrs.
Le colonel d'H^rouville fut blesse dans cette aflaire.
Bourgogne concourut ensuite a la prise d'Elnbo-
gen, au secours de Braunau et au ravitaillemcnt
d'ftgra. Place en Janvier 1 743 dans Ics ligncs de la
Naab etde la Vil/., il conlribua en fevrier a I'occu-
pation de Schmidniulli , de Rieden et d'Enslorf, et
fut ensuite place avec iModoc dans Schmidmulh et
Vilzhofen. En avril, il fit partie dcs corps dcsign6s
pour aller rclcver la garnison (Kfigra. II soulTrit pen-
dant sept mois dans celtc villc le blocus lo plus ri-
gouroux et loutes Ics horreurs de la famine et fut fait
prisonnier de guorrc. Echange en 1744, il vint se
retablir en Alsace, se trouva colte memc annee a la
reprise des lignes de la Lauter et a Tallaque de Suf-
fclsheim, et passa, au mois de scptcmbro, en Baviere
ilior i" fevrier 1719, marochal ile camp 20 lovrier 1734, ntlieiito-
nant-^6iieral \^' mars 1738. Son Ills atno ([ui lui siicceda o!)lint les
m^mos grades Irs 20 iVjvricr 1743, l*"*" niai 1745, ct i mai 1748. Lo
frjjrode rclui-cilc rcmplaqa et doviiit brigadier 1 "mail 758, mar6-
rhal de camp 20 fevrier nfiljCtlieulciiant-gcneral 1" mars 1780.
8H HISTOIUK
avec 1(! coiiite dc Sogur. II hivcnia h Donaiiwortli,
coiiilKiUil en avril 1745 a IMalleiihorcn cl parlngea
la gloire dc la belle retraile de M. de Segiir. II cou-
tiniia code caiupagnc siir le Rhin v\ fiit rends a deux
])aiaillons par ordonnance dn 25 aout. Eiivoye pen
apros on Flandre, il fit snr colto fronticre le siege de
Nicwport.
Hourgognequitta rarnu'u? deFlandrc en juillet 1 74G
ponrallor renforccr rarniee d'llalic qui venail d'etre
conlrainle a repassfer les Alpes. II conlribua a fairc
lever le si6ge d'Anlibos el a rcjefer les Autricluens de
Tantrc c6te dn Var. On le Ironvc au niois de niai
1717 a la reprise des iles Saintc->lar}.nieritc et Saint-
Honoral ; il domeure an canij) de Tonrnonx du
9 jiiin an 10 septenibro; il passe alorsdans le comt6
de Nice, pariicipe aux combats livres pom* deblo-
quer Vinlimillo et lire les dcrniers coups de fusil an-
tour de Genes, en repronant des redoutes dont les
Anlrichiens s'elaicnl ein|)ares, quoicpie les preliini-
naires dc la paix eussenl etc signos. 11 ne quitta
Genes pour renlrer en France quen fcvrier 'iliiK
Bourgogne fnt envoyc en 1755 a Uocbcfort. C'est
le premier regimenl de larniee de lerrc (jui ail tenu
garnison dans ce port. Le 2' bataillon s*y embarqua
le 'A inai avec le baron de Dieskau pour passer au
Canada. II y parlagea jusqn'a la fin les travanx ctles
niiseres de la pelile armce (|ui disputa cetle belle co-
Ionics aux Anglais. A la fin de 1751). (juehiues com-
pagnics du T' balaillon monlrrent sur les fregales
DE L*ANCIENNK INFANTlSr.lE FHAN^AISR. 89
coniioes au capitaine Thurot pour unc expedition sur
ies c6tes septentrioualcs do la Grande-Bretagiie.
Elles sc Irouverent 1e 2t fevrier \ 760 a la prise de la
\illc de Karrikfergus, en Irlandc, et le 28 au sail-
giant combat naval de I'ile de Man, oil furent blesses
Ies capitaines Brazide el Garcin.
Au moment de la paix, Bourgogne avait un ba-
taillon aRochefort etTautre h TtJe d'Oleron, et ii fut
employ^ pendant quelques ann^cs au service special
des ports et colonics. II se rendit a Blaye en avril
1764, a Bayonne en noverabre 1764, aBriangon en
octobre i 765^ k Embrun et Montdauphin en Janvier
1 766, k Landrecies et Avesnes en novembre 1 766, a
Lille en novembre i 767, alSaint-Omer en juin 1 768,
k Dunkerque en octobre 1 768, et en Corse en mars
1769. II contribua a la souniissioii definitive de cette
ile et, a son retour sur le continent en octobre 1 772,
il fut place a Antibes et Monaco. 11 passa de la a Neuf-
brisach en octobre 1773, a Melz en octobre 1774, a
Montmedy en octobre 1776, a Calais en novembre
1 777. Pendant la guerre d'Amerique, a laquellc il ne
prit aucune part, de 1778 a 1780, il fut employe a la
garde de la basse Normandic et occupa successive-
ment Lisieux, Baycux, Granville el Valognes. A la fin
d'octobre 1780, il se niit en roule pour Lyon, oil il
sejourna deux ans. Depuis, il est alle a Toulon en
Janvier 1783, aBelfort en novembre 1783, aHunin-
gue en octobre 1781, a Besancorj en juin 1 788, et il
etait de retour a Iluningue au niois de novanbre de
la memo an nee.
00 HISTOIRB
Des les premiers troubles , Bourgogne fut dirig^
sur le midi, ou de graves d^sordres altaient 6clater. II
arriva a Lyon le 3 aout 1 789, passa de 1^ en septembre
a Grenoble, et le mois suivanl il fut partag^ entre
Aries et Uzfes. Pendant les ann^es 1790 et 1791, le
regiment eut toujours son quartier principal k Uzes ;
ses bataillons firent des excursions a Draguignan, Avi-
gnon, Sorgues et Carpentras, et surent vivre par-
tout en bonne intelligence avec les citoyens. Le
1 4 juillet 1 790, il assistait a la f^te de la Federation k
Draguignan. Le maire, par un caprice singulier dans
un fonclionnaire volontaire, se refusa a prater le ser-
ment civiquo. 11 ne fut sauve de la lanterne que par
Ic devouement du colonel de Raslignac (I) et du lieu-
tenant-colonel Laroque (\\\\ lui leverent le bras de
force et le firont evader.
Pendant la premiere nioilie do 17!)2, Bourgogne
fut partage entre Alais, Pont-Saint-Ksi)rit et Carpen-
tras. Au conmicnccment des hoslililes, le 2*balail-
lon fut place a Nimes, et le 1" joignit Tarmee des
Alpes, qui fit sous le general iMontcsquiou la con-
quete de la Savoie. Tout le regiment passa Thivera
Grenoble , et au printemps de 1793 il entra en en-
(1) Les renscignemcuts suWants coinpl6tonl riiistoire des der-
niers colonels de Bourpjogne. M. de Boiizols est passe ii Lyonnais;
M. de Surperes est p'iss6a Dnuphiii-Dragons; Ic comle de CJanges
a ele fait hrifjndii'r d'iiifaulerie le 5 decembre 1781, et marechalde
eamp le 9 mais 1788; le vicomte de Rastignac a obtenu ce dernier
firadele*> fevrirr 1702. Oarci'lin, le dernier colonel, etait entn'i au
corps conime sous-lieutenant en 175G, el avail 6le nomiu^ lieute-
nant-colonel le 23 novembre i791.
DE l'ancienne inkantekik fkan<;aise. 91
lier dans la composition deTanneo de Keilermann.
line suivit point ce general au si^ge de Lyon, oil la
Convention ne voulait que des volontaires natio-
naux. II demeura a la garde des deflics des Alpcs
jusqn'au moment oii la colere du gouvernemcnt sc
tourna eontre Toulon qui venait dc se livrer aux
strangers, fiourgogne assista le 1 5 septembre a l*in-
vestiseement de cetle raalbcureuse ville. Apres la
prise des gorges d'Ollioules, il fut charge de la garde
et du service d'une batterie cfablic au debouche de
ces gorges. «Quel fut mon 6tonnemenl, dit Napo-
leon dans ses Memoircs, lorsqu'a mon arrivce, fai-
sant la visile des Iravaiix du siege, je trouvai une
batterie de six pieces de 24 placee a un quart de
lieue en avant des gorges d'Ollioules, a Irois portees
de distance des vaisseaux anglais et a deux portees
de la mer. Les volontaires de la Cote-d'Or et les
soldats du regiment de Bonrgogne etaienl nean-
moins occupcs a faire rougir les boulets dans toutes
les bastides. » Sous la direction du nouveau chef de
Tartillerie, Ic regiment elablitde nouvelles batteries
d'un effet plus certain, el conlrihua puissammenta
remettre au pouvoir de la repnbliqne cette impor-
tantc place.
Le 30 novembre 1793, deux soldats de Bourgogne
avaient sauve la vie au general anplais OTIara, qui
avait fait une lentalive malhenreuse pour delruire la
batlerie des Arenes. O'Hara elait tombe entre les
mains des volontaires qui I'eussent tue sans Tcnergi-
9t HISTOIKE
((lie intervention de ces deux homines , qui de plus
relusc'rent sa boui'sc contenant soixante louis.
Lc 1 *' bataillon de Bourgogne a et6 vers6 ie 1 5
avril 1794 dans la 117^ demi-brigade ; lc t^ elait
deja cntr6 le 22 octobre i 793 dans la composition dc
la H80.
Sous Louis XIY et Louis XY, Bourgogne avait cu
rhabit et la culotte blancs ou gris blanc avec la veste
rouge; les boutons et le galon de chapeau ^talent
d'or; il y avait trois boutons sur les poches couples
en travers et autant sur les manches. De 1763 k
1772, il eut le collet et les parements vert de Saxe,
et les boutons jauiics, sur nn uniformecntieremenl
blanc. De 1772 a 1776, il eut les rovers et les pare-
ments gris do fcr avec les boutons blancs. De 1776 a
1779, il porta les revers et les parements gris de fer
avec le collet cramoisi et les boutons jaunes.
T)K L'ANrjRNNK 1>FANTKRIK FRANCAISF. 93
RKGIiUEiVT ROYAL DE LA mmi.
60* RI!:GIM£NT u'lNFAMKRlt.
Les coups de mousquui ne nous
arr6teront point.
COLONELS-LIEUTINANTS.
i. Marquis DE LAVARDIN (Henri-Charles deBeaumanoir), 24 d 6-
ceinbre 1C69.
2. Comte de GLERE ( N. ), 1672.
3. Marquis de FEUQUIERES ( Autoiiie de Pas ), !«' novembre
1674.
4. Marquis de NANGIS ( Louis-Fauste de Briclianleau ), 4 aoAt
1676.
■6. Marquis de NANGIS ( Louis-Armand de BrichaDteau ), 3 sep-
lembre 1690.
6. Comte d'ANGENNES DE POIGNY ( Charles ), 12 septembre
1699.
7. Baron de CHATEUNEUF ( Louis Dosmarets de Maillebois ),
l^'octobre 1709.
8 Due d'ANTIN ( Louis de Pardaiilan de Gondrin ), 10 Janvier
1727.
9. Chevalier de LORGES ( Louis de Durfort-Duras ), 10 inars
1734.
10. Chevalier de DREUX ( Joachim ), 26 mai 1745.
11. Marquis de MIREPOIX ( Louis-Marie-Frangois Gaston de L6-
vis ), 1*' fevrier 1749.
12. Comte de JUMILHAC ( Louis-Marie de Chapelle ), 28 juillel
I7:)9.
13. Chevalier de SAIlNT-MAURIS ( Charles-Emmanuel ), i"tl6-
cembre.1702.
94 HisroiRE
li. Comtc DK LONS ( Philippe-Mathicu-Mdiie ), 22 juin 1767.
15. M.miuis DE MKHLE D'AMBKRT ( Agricole-Marie ), l^janvicr
178i.
16. MOUARD D^ARCES ( Mnrie-Josrph-Gnl>i1el-Apollinaire ),
2:»juillet 1791.
17. MORILI.GDE BOl'LAUD(Henri-4<^ruu^ois ), 23 iiovembrol79U
Lc moment et le motif de la creation de ce regi-
ment et du suivant sont indiqucs par eel article de la
Gazette de France du 11 Janvier 1670. « Le roy.
pour la scurele de ses vaisseaux, ayant r6solu la le-
vee de deux regiments, cliacun de 2,000 hommes,
nommez le regiment Royal de La Marine et de TA-
miraule, a fait choix pour les commander de MM. de
Lavardin et de Gace. »
Le regiment Royal de La Marine fut, en effel,
cr6e sous ce titrc pour le service de raer, par ordon-
nance du 24 deccmbre 1669 et forme au commen-
cement de 1670 en Bretagne par le marquis de La-
vardin avec des compagnies tirees des vieux corps et
d'aulres nouvelles, Les circonstances le firent pas-
ser, presque aussit6t apres sa levee, au service de terre,
oil il est toujours reste depuis, malgre son nom.
Au mois d'aout 1670, six compagnies furentem-
harquees a Brest sur la flotte de Duquesue et alle-
renl aux iles Canaries et du Cap-Vert. Elles rentre-
rent a Brest le 1 1 mars 1671. Les autres compagnies
avaient fait en 1670 la campagne de Lorraine et
avaient contribue a la prise d'fipinal le 25 septem-
bre et de Chaste le 6 octobre. Le corate de Tess6,
DR L ANCIRNNE INFANTERIR FRANCAISE. 1^5
depuis raareclial de France, alors enseigne au corps^
avait ete bless6 devaiil l^lpinal. £ii 1071, le roi, en
appelant le regiment a Amiens, oil s'assembiait une
pariiedeTarmee destince afaire la guerre a la Hol-
lands, laissa aux capitaines la iaculte dc quitter leurs
compagnies pour scrvir en quality de lieutenants de
vaisseau. Royal-Marine se trouva en 1672fi la prise
d'Orsoy et de Rheinberg, au passage du Rhin , k la
soumission d'Utrecht et de Doesbourg. A la fm de
cette campagne , il fut place sous les ordres de Tu-
renne, et il participa en 1673 a la conqu6tc d'une
partie de Telcctorat de Brandebo.urg. L'annee sui-
vante, il assista a la bataille de Sintzhcim et a celle
d'Ensheim, oii il fit des prodiges de valeur et oil lo
colonel-lieutenant, comte de Cl^re, se fit tuer. Sous
les ordres de son nouveau chef, le c61ebre marquis
de Feuqui^res (1), il combattit encore a Mulhausen
et k Turckheim.
Peu de jours avant la mort de Turenne, Royal-
Marine reQut I'ordre d'attaquer I'ennemi qui occu-
paitl'egliseetle cimetiere de Germesheinullcmporta
cette position avec un 6lan admirable, et tua ou prit
lous ceux qui la defendaicnt. Le r^^giment se lit en*
core remarquer dans la retraife sur Altenbeim et au
combat livr6 pour le passage du Rhin. II marcha en-
suite au secours d'Haguenau et de Saverne , dont les
(i)M. de Feuqui^res a obl<-uu, en i676, le regiment deveDu
B^arn.
DE l'aNCIEISNE INFANTERIE FRANgAISE. 97
Royal-Marine alia achever la campagne de 1676
sur la frontiere d'Allernagne avec M. de Luxembourg,
et se trouva au combat de Kokersbcrg. 11 d^buta en-
core en Flandre en 1677, et prit part a la lulte de
Gassel. Relourne ensuite sur le Rhin , il servit au
si6ge de Fribourg. II fit la m6me manoeuvre en 1 678.
Apr6s avoir ouvert la campagne en Flandre, il joi-
gnit, le 30 juin , a Pont-a-Mousson , Tarmee du
mar^chal de Crequi, alia en juillet, avec Champagne,
camper aupres de BMe , se trouva a I'attaque des
retranchements de Seckingen , a la prise du fort de
Kelh et au blocus de Strasbourg, Un d6tachement
re8t6 a I'armee de Flandre combattit , le 1 1 aout , a
Saint-Denis, et fit de grandes pertes a Tattaque de
I'abbaye de Castiau. Le regiment servit en 1679
sur le Rhin , et assista au combat de Minden.
En 1683, Royal-Marine fait partie du camp assem-
ble k Bouquenom sur la Sarre. L'annec suivante, il
couvre les operations du siege de Luxenibourg. 11
coutribue en 1688 a la prise de Philisbourg, de
Manheim et de Franckenthal, »tl prend ses quartiers
d'hiver a Dinant. II ne quitte cette ville qu'en juillet
1689, pour rallier le corps d'arraee du mar6chal
d'Humi^res , et il assiste, le 25 aout, au combat de
Walcourt. Le 3 septembre , il joint Tarmee d'AUe-
magne, et il fait sur cette frontiere la campagne de
1690. Le 18 aout de cette annee, il attaque, pres
tl'Offembourg , le village de Waldkirch , ferme par
de bonnes barricades, pour y enlever un grand ma-
UlST. »E L*AKC. IMFANTKRIE FRAN^AISE. T. Tl. 7
98 HISTOIRE
gasin de fourrages. Cette expedition a un plein
succes, mats le colonel-lieutenant, marquis de Nan^
gis, regoit dans la t6te un coup de mousquet dontfl
raeurt peu apr^s (1).
Royal-Marine , envoye en 1691 en Italie, se troupe
a la prise de Nice , Villefranche , Montalban , Veil-
lane , Carmagnola etMontm^lian. Apr^s avoir pasee
rhiver sur les Alpes, il joint en 1692 rarm^e de
la Meuse et fait le siege de Namur. Ses grenadiers
s'y distioguent a I'assaut du Fort-Guillaume ; le ca-
pitaine de Conche et deux lieutenants y sont bless^.
Le regiment fait sur le Rhin la campagne de 1693 ,
et il retourne en 1694 sur la frontiere des Alpes,
qu'il ne quitte plus jusqu'a la signature des pr6Hmi-
naires de la paix avec le due de Savoie- Aprfes la !ev6e
du siege de Valencia, qui fut la consequence de cette
paix , il vint sur la Meuse et fit la campagne de 1697
sous Roufflers. Le 30 decembre 1698, il regut par
incorporation les homraes du regiment de Suzanne,
forme en 1695 avec des milices.
(1) M. de Nangis avait M nomm6 brigadier le 26 a^ril 1689. Le
roi laissa le rdgiment b. son fils qui n^avait que huit ans, sous la
condition quMlservirait deux ans aux Mousquetaires avant de pren-
dre le commandement du corps. Celui-ci ayait alors pour lieute-
nant-colonel, depuis le 14 mai 1676, Henri de Graveson, venu en
1670 du regiment de La Marine a^ec sacompagnie pour concourir
h la formation du regiment. M. de Graveson fut fait brigadier U
30 mars 1693. Le marquis de Nangis est pass6 a Bourbonnais et
est deyenu mar^chal de France.
* •.
HE l'anciennkiiwanterie pran^aise. 99
All commencerafent de la guerre de'la successioh
d'EspBgne, Royal- Marine , tort de deux bataiHons,
ftift partie de Tarm^e du Rhin , qu'il quiite en dfe-
cenrfwre 1701 pour aller renforcer celle d'ltalie. II y
c&t embrigadfe avec la Vieille-Marine, et se Irouve en
1702 a la bataille de Luzzara, et a la prise de Luz-
zara et de Bcrgoforte. 11 a, celte ann6e, ses quartiers
d'hiver aCirpi. Le comte d'Estrades, qui comman-
dait^ Carpij apprenant que 250 fantassins et 20 hus-
sards imp^riaux s'avancent sur Rovcre , detache de
Ja gamison 50 cavaliers, portant chacun en croupe
un grenadier de Royal-Marine , et les envoie recon-
nailre Tennemi. Les Inip6riaux apereevant ce faible
delachement de cavalerie , se precipitent a sa ren-
contre ; mais lorsqu'ils sont arrives a cinquante pas,
les grefiadiers sautent a terre , les chargent a la
baioufiette avant qu'ils aient Ic temps de se reconnai-
(i-e, en tuent un bon nombre et font trente-sept pri-
sonniers. Le capitaine d'Harteville, qui commandail
cette compagnie de grenadiers, fiil fort applaudi pour
sa bravoure et pour le isrucces qu'il obtint.
Pendant la campagne de 1703, le regiment fit
}>artie du corps particulier place sous les ordres du
comte de Vaudemont , gouverneur general du Mila-
nais pour Philippe V. Le 29 Janvier 1704, il se dis-
(ingua particulierement au passage de la Secchia, el
a la prise de la Bastia et de Buonporto. Le colonel-
lieutenant d'Angennes p6netra le premier dans la
Bastia. Royal-Marine fut ensuite employe aux si6ges
1 00 HISTOIRE
de Verceil, d'lvree et de Verue. II se Irouva en 1705
au siege de Ghivasso et k la bataille de Gassano. En
1706, pendant le siege de Turin, il avail son poste
a Montcaliier. Apres la funeste bataille du 7 septem-
bre, il repassa les Alpes, et il alia servir sur le Rhin
avec le marechal de Villars, qu'il accompagna dans
toutes ses expeditions en Souabe et en Franconie.
Appel6 en 1 708 a Tarmee de Flandre, il combattit a
Audenaerde, et M. d'Angennes y fut blcss6. Pendant
que les Allies assiegeaient Lille, il fit partie du corps
du comte de La Mothe, qui cherchait k op6rer une
diversion sur les rives de I'Escaut. Le 18 aout de
Tanuee suivante , le comte d'Angennes prit sur lui
de marcher avec sa brigade conlre le due de Marlbo-
rough qui menaQait Marchiennes. II r^ussit ^le faire
retirer , et il rcsta dans Marchiennes jusqu'k la ba-
taille de Malplaquet. Dans celte fameuse journee,
Royal-Marine elait place dans les bois de Sart, a I'aile
gauche. Deborde par la brigade anglaise d'Orbay que
commandait le due d'Argyle, le brave colonel-lieu-
tenant d'Angennes se maintint longteraps dans son
poste, fit un mal horrible a I'ennemi, et fut enfin tu6
avec son lieutenant-colonel et I'^lite de ses soldats
en donna nt des marques de la plus grande va-
leur (1).
(1) M. (rAngennes 6tait brigadier du 19 juia 1708. Son succes-
seur, M. deCh&teauneuf, obtint ce grade le 1**^ f6vrier 1719.
BenoU Leinaire de Boulaii de Parii^is-Fontaine, soldat en 1679,
DE l'aNCIENIVE 1NFANTER1E FRANCAISE. 101
Les debris de Royal-Marine firent la campagne de
1710 a la m^nae armee dans la brigade de Champa-
gne, et celle de 1711 dans la brigade de PiemonU
Us prirent part en 1711 a Tattaque d'Arleux et en
1712 a celle des retranchements de Denain. Le re-
giment termina celte memorable campagne par le
si6ge diB Douai, oil il fut sp6cialement charge de Fat-
taque du fort de Scarpe , et par ceux du Quesnoy et
de Bouchain. II se rendit en 1713 sur le Rhin, et
servit aux sieges de Landau et de Fribourg. La paix
le fit reduire a un bataillon.
En 1 733, Royal-Marine fait partie de Tarmee d'Al-
lemagne et sert au siege de Kelh. En 1734, il est k
I'attaque des lignes d'Ettlingen, et au siege de Phi-
lisbourg, oil il se fait remarquer a I'attaque du che-
min convert de I'ouvrage a cornes. II combat en
1735 aKlausen (1).
La guerre recommence en 1741 pour la succes-
sion d'Autriche. Le regiment est d'abord employe a
Tarraee d'observation de la fronti^re de Flandre;
mais, en 1743, apres les desastres des armees de
capitaine en 1683, fut fait lieutenant-colonel 1®^ octobre 1709, et
brigadier l®^fevrier 1719.
(1) Royal- Marine fut command^ pendant cette guerre par le due
d'Antin, qui avail d'abord porl6 le nom de due d'fipernon, et qui
passa,enl734, au regiment devenuAunis, puis par le chevalier de
Lorges, depuis conale el due de Lorges, qui devint brigadier 20 f6-
vrier 1743, marechal de camp l®"" mai 1745, et Iieuteuant-g6n6-
ral 10 mai 1748.
102 IIISTOIRE
BoKeme et de Bavierc , il est envoye sur le Uhiu et
cantonii6 a la fin d.'avril c^ Herth, pres de Landau. H
se trouve le 27 juin h la bataille de Dettingen, oil il
a trois officiers et.66 soldats tues ou blesses, termine
la campagne dans la basso Alsace et travaille aux li-
gnes de la Lauter, entre Laulerbourg et Sch^b^hart.
A la distribution des quartiers d^hiver, il est env4>y6
a Aire et fait partie d'un corps expeditionnaire qui
doit s'embarquer a Duiikerquc pour faire une tenta-
tive en lilcosse en favour du pretendant d'Angleterrr.
Cette expedition a un commencement d'execution en
1744, mais Ic mauvais temps la fait echouer; los
troupes debarquent, et Royal-Marino joint Tarmee
de Flandre. II sort aux sieges de Menin , d'Ypr^s et
de Furnes, et rallie en juillet le marechal de Saxe au
camp de Courtrai. En 1 745, il fait le si6ge de Tour-
nai, assiste a la bataillo de Fonlenoy, ou il occupe
avec Piemont lo village d'Anthoing, a Textrfirae
droite, contribue ensuite a la prise de la citadelle dc
Tournai et a la conqufito d'Audenaerde, de Ter-
monde et d'Ath. En Janvier 1746, il est devant
Bruxelles, qu'il invostit avec Normandie du cote du
faubourg dc Scaarbecke, et le 4 fevrier il occupe
Wilvorde oil il demeure en garnison. II rallie plus
tard la grande armee et combat avec la plus grande
valour a la balaillc do Rocoux, oil il partage les chan-
ces du regiment connu plus tard sous le nom de
Guyenne. Cost a la suite de cette bataille qu'eut lieu
lo lotablissoment du 2* bataillon, suivant un ordre
DE L^ANGIENNK INFANTBRIE FRAN^AISE. 103
du 27 octobre. Eu mai 174-7, le regiment fait partie
des troupes asserablees autour de Malines et campe
pr^ du chateau de We^elaere ; il part de la pour
all. r combattre a Lawfeld , oil le colonel-lieutenant
de Dfeux est blesse (1). II y faisait partie de la bri-
gade du n^giment devenu B^arn, et se montra le di-
gne emule de ce corps. En 1 748, Royal-Marine servit
an siege de Maastricht; il couvrait Tabbaye d'Hoic-
ten, oil le marechal de Saxe a\ait etabli son quartier
general.
En 1754, le regiment est au camp de Gray. II
s'embarque en 1756 avec le due de Richelieu pour
Texp^ition de Minorque, et se signale a la prise de
Mahon. II etait chef de tranchee a la deuxieme atta-
que de droite, dirigee centre la lunette du sud-ouest
et le fort Saint-Charles. Le capitaine de Caradeuc ful
(i) M. de Dreax a^t^ nomin^ brigadier 1*^' mai 1745, marechal
de camp 10 mai 1748, etlieutenant-g^n^ral M d^cembre 1759. Son
saccesseur, le comte de L6Tis-L6ran, prit, en septembre 1757, Ic
litre de marqais de Mirepoix et eutle grade de brigadier le 23 juil-
lei 1756. Le comte de Jurailhac estpass6 h, Aunis. Le chevalier de
Saint-Mauris estdeyenu brigadier le 25 juillet 1762, et mar6chal
de cample 16 avril 1767. Le comte de Lons a obtenu les m6mes
grades le 1*' mars 1780 et le r'janTier 1784.
Anne^FranQois Duras de La Serre, sous-lieutenant en 1707, lieu-
tenant-colonel 14 f^vrier 1744, deviot brigadier 20 mars 1747, ei
marechal de camp 23 juillet 1756. M. de Trestondam, lieutenant-
colonel 28 aoAt 1777, ful fait marechal de camp 1" mars 1791.
Boulard, dernier colonel, 6tait major au corps depuis le 19 d6-
cembre 1782.
104 HISTOIRE
blesse a Tassaut du 27 juin. Royal-Marine est reste
en garnison a Mahon jusqu'en Janvier 1763.
L'ordonnance du 10 decembre 1762 Tayant af-
fecte au service des ports el colonies, il fut envoy6 k
Lorient a sa rentr6e en France, et il s'y erabarqua
pour la Martinique au mois de mai 1763. Pendant
les cinq ann6es que dura son sejour aux Antilles, il
alterna entre la Martinique et Saint-Domingue. Ar-
rive a Brest le 23 fevrier 1 768, il se mit aussitdt en
route pour Montpellier , d'oii il passa a Uz^s en oc-
tobre 1768, a Perpignan en mars 1769, a Beziers en
novembre 1 769, a Brest en juin 1 770, a Port-Louis,
Lorient etBellisle en novembre 1771, a Dunkerque
en novembre 1772, a Sedan en oclobre 1774, k
Briaiicon en octobre 1776, a Montdauphin et Greno-
ble en octobre 1777, el a Montpellier en juin 1778.
Deux mois apres, il vint s'cmbarquer a Toulon pour
la Corse, oii il aborda lo 20 aoul au moment oil les
hostilites coinmenQaieni avec FAngleterre.
Le dep6t du corps etait reste k Collioure. En 1 779,
le sergent Araerate, charge de conduire 40 recrues
aux bataillons de guerre, s'embarqua sur une tartane
de Marseille arm6e de deux canons. Pendant sa Ira-
versee, la tarlane fnt chassee par un corsaire anglais
de Mahon qui 1 eut bientdt cattrapee. Le patron, ef-
fray6, eut recours au sergent Amerate, qui, exhor-
tant ses recrues et les animant de son exemple, ou-
vrit sur le corsaire un feu d'artillerie et de mousque-
leri(^ si bien dirige, qu'il le conlraignit a lecher prise.
DE L'ANCIENNE mPANTERIE FRAN^AISE. 105
L'annee suivante, le regiment recevait une recpue
qui devait un jour porter la couronne de Su^de et la
transraettre a sa posterity. Bernadotte vint monter sa
premiere garde dans cette ile de Corse, oil grandis-
sait aloi's dans Tombre celui qui devait s'appelev ,
vingt-cinq ans plus tard, Napoleon le Grand.
Royal-Marine debarqua a Toulon le 28 avriH784,
et fut envoye a Briangon^ d'oii il se rendit k Greno-
ble en novembre 1784, a Vienne en novembre 1788,
eWans les villes de la Provence en mai 1789. Tout
aUq^bien jusqu'au mois de, mai^ 1790. Le colonel,,
iij^quis d'Aoiberl, officier du reste mal note
p^^k inspecteurs generaux , etant tombe dans la
d^i[ce de messieurs de la municipalite de Marseille,
fut arrMe le 21 mars. Le regiment ne I'entenditpas
ainsi et resolut de delivrer son colonel. La municipa-
lity, prevenue , manda le 22 , a dix heures du soir,
I'adjudant Bernadotte et lui intima I'ordre, en sa
quality de premier sous-officier, de prendre des me-
sures pour empficher ce mouvement, le peuple, di-
sait-on , etant decide a s'y opposer, dut-on en venir
aux violences les plus funestes. Bernadotte r^pondit
avec une noblesse toute militaire aux elus du peuple
marseillais , que son colonel lui-meme ne voudrait
pas souflfrir qu'on employ^t une voie illicite pour son
elargissement, ne se reconnaissant point prisonnier,
mais victime d'une brutalile municipale sur laquelle
reviendraient d'eux-memes ceux qui s'en etaient re n
dus coupables. M. d'Ambert fut en elfel relach6
106 HISTOIHE
quelques jours apr^s , mais il eut Tinsigne faiblesse
d?abandonner son brave regiment pour s'enfuir en
Savoie. Son depart fut le signal de la d^sor^ganisa*'
tion du corps qui chassa bient6t ses ofiiciers.
Royal-Marine re?ut Tordre de sortir de Marseille les
22 et 23 avril, et de se rendre a Lambesc et Pelissane
dans I'arrondissement d'Aix. hk^ il fut regu par le re-
giment deLyonnais, qui se trouvait dans unc situa-
tion analogue, et les choses devinrent si graves ,
qu'il fallut encore faire partir le regiment paur
Uzes. Une lettre du president de TAssemblee natio-
nale adressee au corps ramena bientdt le calme. Les
soldals rentrferenl dans Tordre, rappelerent eux-
m^mesleurs officiers et se mirent en route, sans
murmurer, au mois de juin pour se rendre a Tile
d'Oleron, oil trois compagnies du 2' bataillon furent
immediatement embarquees pour la garnison des
vaisseaux.
Le 17 avril 1791, le I*' bataillon passa iSi Tile de
R6. Les cinq derni^res compagnies du 2^ bataillon se
rendirent aux Sables d'Olonne au mois d'aout de la
meme annee. Ce bataillon fut reuni a La Rochelle
en avril 1792, et s'y embarqua le 14 juillet pour aller
a Saint-Domingue, d'oii il n'est revenu qu'en 1794.
Le 1*' bataillon, qui avait occup6 La Rochelle, les
Sables d'Olonne et Niort, pendant les premiers mois
dejl792, quitta cette derniere ville le 13 juillet pour
se rendre a la frontiere de Champagne menacee par
les Prussiens. Les premiers troubles de la Vendue le
DE l'aNCIENNE IN^ANTeRIK FRAN^AISE. fOS^
firent r6trograder, et il revint occuper les Sables d'O-
lonne. En 1 793, les Vendeens se pr6senterent en force
aux environs de cette viUe. Le colonel Bouiard mar-
cha contre eux et leur livra combat le 18 mars au-
pres de Saint-Fulgent, mais il fut lachement aban-
donne p^r les^ gardes naKonales, et il fallut toute
I'intrepidit^ de son bataillon pour sauver Tartillerie.
Les debris du corps se retir^rent a Marans. Bouiard
reprit bientdt I'offensive et, le 7 avril, il forga le poste
de la Mothe-Achard pres des Sables.
Les deux bataillons de Royal-Marine sont restes
dans le bas Poitou jusqu'a Tentiere pacification des
provinces de I'Ouest en 1 79S. lis n'ontpa$ subi I'or-
ganisation de 1793; ainsi, les 119* et 120' demi-bri-
gades n'ont pas et6 formees. Le 1 ""' bataillon est entr6,
le22 octobre 1796, dans la 20" de ligne nouvelle,
et le 2* a ete verse, le 12 fevrier 1796, dans la 23*.
Royal-Marine a eu d'abord I'habit et la culotte
blanc ou gris blanc, avec collet, veste et parements
bleus, boutons et galon de chapeau d'argent. II
y avail trois boutons sur les poches couples en
Iravers elautant sur les manches. Quand il passaau
service des ports et colonies, il eut les parements
vert de Saxe et les boutons blancs. A sa rentr^e au
service ordinaire, ilprit les revers et parements bleu
celeste et le collet noir et garda les boutons blancs.
108 HISTOIRE
RiGIMENfT DE VKRHAIVDOIS.
61 • REGIMENT d'iNFANTERIK.
Consaarbrtick....
COLONELS OU MESTRES DE CAMP.
\. Comte DE GACE (Charles de Goyoo-Matiguou ), 24 d^cembre
1669.
2. Comte de GAC6 ( Charles-Augusle de Goyon-Malignon ),
i*" novembre 1674.
3. Mnrquis de SOYECODHT ( N. de Seigliercs-Bellefori^re ),
29 mars 1689.
4. WarquisDE CHAROST (Armand de Bethuiic), 19 juillel 1690.
5. Marquis de TOUROUYRE (Antoine do La Vove ), 5 mai 1696.
6. Chevalier de TOUROUYRE ( N. de La Yove ), Janvier 1706.
7. Marquis de SAINT-PAUL (Fraugois-Lazare Thomassin), 27 juil-
let 1709.
8. Comte de GRAMONT ( Louis-Antoine ), 26 aoAl 1733.
9. Due de ROHAN-CHABOT (Louis-Marie-Bretagne-Dominique),
10 mars 1734.
10. Marquis de CLERMONT-GALLERANDE ( Armand-Henri ) ,
lOavril 1738.
H. Chevalier de TESSE ( N. deFroulay ), 21 fevrier 1740.
12. Marquis de ROUGE (Pierre-Francois ), 16 avril 1743.
13. Marquis de THIMBRUNE ( C6sar-Jean-Baj»liste de Valence-
Combes), 1" fevrier 1749.
14. Comte de MALARTIC ( Anne-Joseph-Hippolyle), 5 juin 1763.
15. Yicomte de BERNIS ( Pons-Simon de Pierre), 13 avril 1780.
16. Yicomte deTHEZAN ( Jean-Fraogois B6renger), lOmars 1788,
17. DE BAZELAIRE ( Jean-Joseph-Chrislophe ), 5 f6vrier 1792.
DE l'aNCIENNK INFANTERIE FRANgAISE. 109
18. DE CHARTOGNE ( Claudo-Louis ), 23 mars n92
19. ALCHER(EtieDoe),H avnil794.
Cerement ^ cree conime le precedent pour le
service de raer par ordre du 24 decembre 1669, est
le dernier qui figure sur la liste des corps d infante-
rie sur pied annexee au reglement de preseance du
26 mars 1670. II ^tait alors le 4;9%
Son premier litre fut celui de regiment de TAmi-
raute, qu'il 6changea presque aussitdt apres sa crea-
tion contre celui de regiment de TAdmiral de France,
en I'honneur du jeune comte de Vermandois, fils de
Louis XIV et de mademoiselle de La Valiiere , que
son pere avait pourvu de celte charge. En 1671,
enfin, le regiment prit le nom de la province de Ver-
mandois, qu'il a toujours porte depuis.
Dfes le mois d'aout 1670, le regiment fournit un
d^tachement qui s'embarqua sur la llotte de Du-
quesne pour I'expedition des Canaries et du Cap-
Verl- La flotte rentra a Brest en mars 1671, et aus-
silol apres, le regiment, etant passe au service de
lerre, se rendit a Amiens au rendt z-vous de I'armee
que le roi assemblait pour faire la guerre aux Etats-
Generaux de HoUande. U resla cet hiver en garni-
son a Guise, et, en 1672, il servit aux sieges d'Orsoy
el de Rheinberg , au passage du Rhin , et a la prise
dc Doesbourg, de Deventer el d'Utrecht. A la fin de
la eampagne, il fut mis en garnison a Kampen, qu'il
nt» quitta qu'au mois de juin 1673 pour se rendre au
A5
HO HISTOIRK
siege de Maestricht. Aprte la prise de celte viile, 11 fut
dirig6 sur Bonn, oil ii fut assi6g6 en novembre par
toule Tarmee de Montecuculli. 11 repoussa victorieu-
sement trois assauts^ obtint la capitulation la plus
honorable et se retira a Nuyts. Hservit en 1674 en
Flandre sous le prince de Cond6, et combattit avec
valeur a la bateille de Seneff. Son colonel y fut grie-
vement blesse d'un coup de mousquet dans Taine,
dont il mourut au mois d'octobre suivant (1).
Apres cette journ6e, Verraaudois alia renforcer
rarra^e de Turenne , se trouva aux affaires d'Ens-
heim et de Mulhausen , et se couvrit de gloire le
5 Janvier 1675 a Turckeiiu. II contribua ensuite k
chasser les Iinp^riaux de Colmar , et passa enGn
sous les ordres du marechal de Cr6qui , divec lequel
il fit les sieges de Dinant, Huy et Limbourg. Le
1 1 aout, k la funeste journ6e de Oonsaarbriick^ il se
fit tailler en pieces pluldt que de demlinder qiMU*-
tier. Ses debris s'ouvrirent un passage k travers les
(l)Lecomte de Gac6 6tait brigadier du 13 f^vrier 1674. Son
Mre, qui le rempla^a, devint brigadier le 24 aoiit 1688, mar^cbal
de camp le 29 mars 1689,lieufeDaDt-g6D6ral le 30 tntits 1693, et
marshal de France le 18 f^yrier 1708, sous le nom de mttr^ehal de
Matignon.
Louis de Jos aud, oapitaine dans AuTergne, fut le prettier lieu-
nant-colonel de Yermandois. Ge fut lui qui organisa le regiment.
11 reprit sa compagnie dans Auvergne en 1671, el fut remplac6 le
d jjM par ("rangois de Fortia d'Urban , qui d^yliit Mgadier le
12 mars 1675.
'^
DB L^ANCIENNE t^Al<rtERIE FRAN^AISE. Ill
bsrtailloQS eniteftiis «t se retireretit k Treves y qu'ils
conhribuerefit k d^fendre.
he regiment aMa se refaire pendant I'hiver a <3har-
leroi, et au printemps de 1676 il fat employ^ aux
si^es de Conde, de Bouchain et d'Aire; il contribua
plus tard a forcer le prince d'Orange de lever le
siege de Maestricht ; il acheva la campagne sur le
Rhin et combattit a Kokersberg. Apr^s avoir pass6
I'hiver k Metz, il retourna en 1677 sur le Rhin, et
coopira k la prise de Fribourg. Appele en 1678 en
Flandre , il fit les sieges de Gand et d' Ypres ; il joi-
gnit au mois de juin I'arm^e du marechal de Cr6qui
au campde Nomeny, entre Nancy et Pont-a-Mousson,
possa k la fin de Tannfee sur les terres de I'filecteur de
Brandeboui^, faiverna a Soest et combattit k Minden
le26jtiin 1679.
Vermandois arrive devant Luxembourg le 29 avril
1684, etpartage les travaux de Bourbonnais au siege
deeette place. Le 19 mai, il sou tient dans la tran-
che un beau combat, oil il perd une vingtaine de
grenadiers. Le colonel de Gac6, les capitaines La
louche, Savigny, La Factifere et quatre lieutenants,
sent bless6s k ce siege.
En 1688, on retrouve le regiment devant Philis-
bourg. II demeure a I'arm^e d'Allemagne jusqu'en
1690. Cette annee, il va servir en Flandre et se cou-
vre de gloire le l*"^ aout a la bataille de Fieurus. 11
faisait partie de la brigade de Navarre. Cette bri-
gade, flanquee des regiments de cavalerie de Cibour
'••
1 i 2 HISTOIRE
et d'Imecourt , avait en t6te une ligne d'infanterie
couverte par des haies avec de la cavalerie et du ca-
non. II y avail lii un regiment su6dois au service de
Hollande, qui, disait-on, n'avait jamais ete baftu,
Une balaille particuliere s'engagea entre ces troupes
et la brigade de Navarre. Apres avoir essuye le feu de
Tennemi, les regiments frangais fondirent sur lui
avec irapetuosite, enfongerent ses bataillons et les
mirent dans la plus complete deroute. Vermandois
paya cher cette gloire. Le colonel de Soyecourt fut
tu6; le lieutenant-colonel La Ferrifere (1) et treize
autres officiers y furent bless6s.
Au mois de mars 1 691 , Vermandois faisait le si6ge
de Mons. Le 29 , un sergent de bonne volont6 alia,
de son propre mouvement, Teau jusqu'au menton,
reconnaitre et sondcr le foss6 de I'ouvrage a comes,,
observa la contrc-garde et les ouvrages voisins,-l||;:
vint rapporter que I'attaque pouvait se faire. On lie
voulut pas le croire a cause de la nature mar6cageuse
du terrain. II y retourna et rapporta comrae preuve
de sa visite une palissade que notre canon avait bri-
s6e. Le prince de Conti voulut lui donner 100 pisto-
les; il les refusa, disant qu'il 6tait gentilhomme et
qu'il ne s'exposait que pour la gloire. Le roi I'ayant
su, lui donna une lieutenance de grenadiers. Le r6-
(t) Cbarles-Mauricede La Ferri^re-Viucierle, entr6 au corps h la
creation, lieuteaant-coloDel en 1689, brigadier 20 septembre
4706.
DE l'aNCIKNNE INFANTERIE FRA!SgAISE. 113
gitnent monla a I'assaut du 6 avril, oil le lieutenant-
colonel La Ferriere fut encore blesse ; il acheva la
campagno sur la Moselle et vint prendre ses quar-
ters d'hiver a Courtrai. 11 contribua, en 1692, a la
prise de Namur ; il corabattit a Steenkerque, scrvit -^
au bombardement de Charleroi et hiverna a Hautrage
pres d'Ath. En 1693, a Neerwinden, la resolution
que Vermandois montra a la troisifeme et derniero
attaque du \illage lui valut des eloges particuliers. 11
fit ensuite le si6ge de Charleroi oil son colonel fut
bless^ a la t6te (1). En 1694, on le trouve k la fa-
meuse marche de Wignamont au pont d'Espierres,
qui derangea tous les projets du prince d'Orange. 11
fut employe en 1 695 au bombardement de Bruxelles,
et fit en 1 697 le siege d'Ath, oil ses grenadiers se cou-
vrirent de gloire. Le V' juin, a cinq heures du soir,
un pont de fascines ayant et6 achev6 dans le foss6
de la demi-lune, les grenadiers regurent Tordre d'at-
taquer aussitot cet ouvrage. Us se logerent sur Tangle
saillant, raalgre la plus \ive resistance, et oblig^rent
les assieges a se retirer dans un r6duit en briques envi-
ronne d'eau, construit a la gorge de la demi-lune.
Deux heures apres, les assieges entreprirent de re-
gagner le terrain perdu, et borderent, pour cet effet,
de mousquetaires les remparts de la place qui a\aient
des vues sur la demi-lune; mais les grenadiers de .
(1) Le marquis de Charost deyint brigadier 30 mars 1693, ma-
r^chal de camp 3 Janvier 1696, lieutenant-g^n^rul 23 decembre
1702 et capitaiQe d^uue compagnie des gardes du corps en 1711.
HIST. DE L'ANC. IMFANTERIE FRiJNQAISE. T. Yl. 8
114 HISTOIRK
Verraandois se maintinrent dans leur logement avec
une Constance admirable, et la place capitula le len-
demain. Cette action ne couta au corps que dieux
grenadiers tues, un capitaine et cinq horames bles-
s6s. Le regiment fit partle du camp de Compiegne,
en 1698.
Vermandois retourna en Flandre en 1701 et oc-
cupa Namur pour Philippe V. L'anri6e suivante il
passa a Tarmee du Rhin, et il quitta Strasbourg avec
Villars, au mois de septembre, pour se rendre h
Huningue. II combattit kFriedlingen avecBourbon-
nais. En 1703, il d6buta par le siege de Kelh ou il
se signala a c6t6 de Navarre a I'assaut du 6 mars^
Ses grenadiers, conduits par le lieutenant-colonel
des Arennes, emport^rent successivemeht touslesre-
Iranchements et s'etablirent sur la breche. Peu de
temps apres, le regiment passa avec Villars en Bavi^re;
il se trouva h rattaquedesretranchemehtsdelavallee
de Romberg , au combat de Munderkirchen , k la
premiere bataille d'Hochstedt et k la prise d'Augs-
bourg. II passa cet hiver a Neubourg. En 1 704 , il
assiste a la deuxi^me bataille d'Hochstedt au corps
de Marchin. Revenu en France fort affaibli, il fut
jete dans Landau et contribua k la belle defense
qu'y fit, la mfimeannee, M. de Laubanie contre I'ar-
m6e commandee par le roi des Romains. II se trou-
vait le plus ancien corps de la garnison, qui compre-
nait les regiments de Toulouse, Angoumois, Beau-
ferme, Hessy-suisse, Ponfhieu, Atenois, iSavighy et
Castelet, en tout douze bataillons tr^faibles. Le 21
DB L'AlfCIBNNR INPANTERIE FRAIf^AlSE. 115
septembre, le capitaine Saint-Ville, des gr^adiers
de Vermandois, se pr6cipite bravement avec sa com-
pagnie dans la sape et la nettoie compl^tement. Le
17 octobre, vers les sept heures du soir, 400 Imp6-
riauxse presentent kla place d'armes saillante, situ6e
derriere la lunette de la porte de France, qui 6tait
deja en leur possession, et posent plusieurs gabions
sur les deux faces. Les deux compagnies de grena-
diers de Vermandois accourent, et les attaquent avec
tant de valeur qu'elles leur tuent 300 hommes.
L'ennemi parvient k faire sauter cette place d'armes
dans la nuit du 24 au 25, mais le capitaine Saint-
Ville Fempfiche encore de s'y loger. Les assi6geants
furent plus heureux le 30 k Tangle saillant de la
contre-garde de gauche ; leur mine tua un lieute-
nant etonze grenadiers du regiment ; le reste, bless^^
se dispersa, et les Imp^riaux purent faire leur loge-^-
ment. Le 20 novembre, une grenade fit sauter le
magasin a poudre de la contre-garde de gauche; son
explosion enterra une centaine d'hommes, parmi
lesquels se trouvait le lieutenant-colonel des Arennes,
qui parvint cependant k se retirer, quoique grifeve-
ment blesse (1). Landau capitula enfin le 24 no-
vembre. Ce si^ge, qui durait depuis le 9 septembre,
fit un honneur infini k M. de Laubanie et a sa brave
garnison.
(1) Pierre Gu^rin des Arennet, capitaine en 1671, lieutenant-co-*
lonel 9 Janvier 1694, brigadier 6 noyembre 1706.
116 IIIST01RE
En sortant de Landau, Verniandois se retira a
Strasbourg. 11 servit sur le Rhin en 1705. Le lieute-
nant-colonel de Nocey s'empara avec 300 hommes
du chateau de Werth et le demolit. Yermandois
contribua aussi celte ann^e a rallaquc des retran-
chements du g6neral Tungen devant Lauterbourg,
il perdit son raajor dans cette affaire (1).
Au commencement de 1 706, le regiment occupait
Rheinzabern ; il participa cette ann6e au secours du
Fort-Louis et h la prise de Drusenheim. Le 2 juillet^
sur la nouvelle que les Imperiaux remontaient le
Rhin, ilfutjetedans Lauterbourg; il contribua plus
tard a Texp^dition de File du Marquisat. II suivit
Villars en 1707 dans ses courses en Souabe et en
Franconie. En 1708, il demeura sur la defensive le
long du Rhin, et en 1709 il passa k i'arro^ de
Dauphine. A la fin de 1710, il se rendit en Espagne
avec le due de Noailles et fut employ^ au si6ge de
Girone. II demeura pendant les deux campagnes
suivantes sur les Alpes, et en 1713 il retourna k Tar-
niee du Rhin. II participa celte annee a la prise de
Landau et de Fribourg, et en 1715 il fut reduit a un
bataillon, comme avant cette guerre.
Pendant la guerre de la succession de Pologne,
Yermandois fut employe en Allemagne. II se trouva
en 1 734 a Tattaque des lignes d'Ettlingen et au siege
(l) Jean-13aptiste de Nocey, lieutenant en 1673, major 15 no-
Tembre 1702» lieutenant-colonel 18 fevrler 1705, brigadier l»'f6-
yier 1719.
/ .
I)B L^AMIIENISK INFANTERIE FRAN^AISE. I 17
de Philisbourg, el en 1 735 au combat de Klausen (1 ).
Vermandois se mil en route en 1741 pour joindre
Tarmtedu mar^chal deMaillebois en Westphalie. II
restai Paderborn jusqu'en juin 1 742 else rendit alors
sur la fronti^re de Boh^me. 11 fit la campagne d'hi-
ver en Bavi^re embrigad^ avec Limousin, et, aprte
avoir contribue a la prise d'Elnbogen et de Kaaden^
au secours de Braunau, a la defense de Landau et de
Deckendorf, il eut ses quartiers d'hiver k Amberg.
Le 17 raai 1743, il coiicourut a la defense dc
Dingolfingen, oil ie capitaine Berrat fut bless6, et il
rentra en France au mois de juillet, laissant der-
riere lui un detachement renferm^ dans Ingolstadt,
et qui ne rejoignitqu'en octobre. Vermandois fut mis
en garnison k Saarlouis. En 1744, il fit parlie de Tar-
mac de la Moselle, contribua au mois d'aout k la d&-
faite du general Nadasty sur les hauteurs de Saverne,
se trouva a I'altaque des retranchemenls de Suffels-
heini, et servit ensuite au siege de Fribourg, oil il
se distingua le 19 octobre, a I'attaque du chemin
convert. Apres la prise de celte ville, il ful envoye a
rarm6e du Bas-Rhin. 11 servit encore en 1745 sous
le prince de Conli qui se tint sur la defensive, et I'an-
(I) Le colonel de Tourouvre, brigadier du 2 avril 1703, mourut
le 1" Janvier 1706 el fut remplac^ par son frfere, auquel succ^da
le marquis de Saint- Paul, nomm6 brigadier le 1" f6vrier 1749,
puis le comte de Lesparre, depuis colonel de!» Gardes Franca ises et
lu6 k Fontenoy, puis Ic due do Rohan, pass6 en 1738 au regiment
devenu B^arn, et le marquis de Clermont, qui quilta le corps en
/740 et fut lu6 en 1742 k Prague.
118 HISTOIRE
n6e suivante, il passa en Flandre avec le comte
d'Estr6es, fit les si6ges de. Mons, Saint-Ghislain et
Charleroi et combattit h Rocoux. Un ordre du 27
octobre retablit son 2* bataillon.
En avril 1747 , Vermandois remplaga a Namur le
regiment des Arquebusiers de Grassin qui recevait
Ford re de se porter en avant; il rallia lui-rafime en
juin Tarmee au camp de Tirlemont, combattit a
Lawfeld dans la brigade de Soissonnais et prit parji
aux cinq charges successives dirigees contre le vil-
lage de Lawfeld. II passa Thiver a Anvers. Charge en
mars 1748 d'escorter un convoi de munitions desti-
n6 a Berg-op-Zoom, il fut attaque en route par des
forces superieures; il se comporta si bien que le
convoi arriva le lendemain h sa destination et presque
intact* II servit ensuite avec Champagne au si6ge de
Maestricht. Le T bataillon fut r6form6 le 15 no-
vembre de cette annee, mais le regiment fut reports
a deux bataillons^ le 10 mars 1749, par I'incorpora-
tionde I'ancien regiment de Vexin, cr66 en 1684 (1).
(1) M. de Roug6, qui commanda le regiment pendant la fin de
cette guerre^ fut fait brigadier 1" mai 1745, mar^chal de camp
10 mai 1748 et Iieutenant-g6n6ral le 17 decembre 1759. II fut tu6
kVillingshausen en 1761. Son successeur, le marquis deThimbrune,
devint brigadier le 20 fevrier 1761, mar6chal de camp le 25 juiUet
1762 et Iieutenant-g6n4ral le 5 d6cembre 1781.
Jean-Baptiste Joseph, chevalier de Grammont-Vach^res, capi-
taine au corps en 1710, major 13 mars 1737 et lieutenant-colonel
24 avril 1756, fut fait brigadier 23 juillet 1756 et mar6chal de camp
20 fevrier 1761.
D£ l'aNGIENNE INFANTERIE FRANgAlSE. 119
YjeriDandois ^tait en 1753 au camp de ^aarlouis.
n passa'eh avril 1756 dans Tile de IS^inorque avec le
due de Kichelieu, et se distingua le 27 juin k la
ptisiB aassaiit du fort Saint-Philippe de Mahon. Une
cbmpagnie de grenadiers j&tait k I'attaque de gauche
sur les redoutes de Strugen et d'Argyle ; Tautre fai-
skit ^artie de f attaque du centre sur la lunette Caro-
line et la redoute de I'Quest. Le capitaine de Kerjean
ei le lieutenant de Charmont furent tues. Parmi les
bLess& se trouvaieht les capitaines de Ghasteignier
eiEveillon et un lieutenant de grenadiers. Le regi-
ment resta en garnison dans Tile de Minorque jus-
qu'a la paix.
La houvelle organisation de I'infanterie du mois
de d^cembre 1762 Tavait affects au service des ports
et colonies. A sa rentree en France il fut en voy6 k Ro-
ciiefort, d'oii ilfut, en mai 1 763, kBlayeet Bordeaux.
11 revirit a Rochefort en avril 1764, passa a Brest en
aoAt 1765 et s'embarqua en octobre 1667 pour les
Antilles. Apr^s avoir successivement occupe les gar-
nisons de la Guadeloupe, de la Martinique et de
Saint-Domingue, il quitta cette dernifere colonie en
octobre 1769 et rentra i Brest le 28 novembre.
Rendu en 1770 au service de terre, Vermandois
vint a Metz au mois de novembre, et depuis il est
allfe a Gravelines en octobre 1772, aLaRochelle en
mai 1773, a Tile de R6 en mars 1774, a LaRochelle
en juillet 1775, kPerpignan en mai 1776, a B^ziers
eii octobre 1 776 , a Montpellier en septembre 1777 ,
1 20 HISTOIKE
k Marseille en avril 1778 el en Corse au mois d'oo
tobre de la m6me annee. II demeura en Corse pen-
dant toute la duree de la guerre d' Am6rique et rentra
a Toulon le 10 mai 1784. Envoy6 alors k Montpellier
et Beziers, il fut a Perpignan en avril 1788, et se
trouvait dans cette place quand la revolution
eclata (1).
Yermandois merita d'abord les felicitations de
TAssemblee nationale pour T^nergie qu'il mit k r6-
primer les emeutes des 10 et 11 mai 1790; mais.
quelques jours plus tard il se laissa entrainer^ a la
suite du regiment de Touraine, dans les tristes 6ve-
nementsqui agiterent la garnison de Perpignan, du
19 mai jusqu'au 12 juin. On sail que le vicomte de
Mirabeau, colonel de Touraine, domine par une
fatale preoccupation, appela 200 hommes de Yer-
mandois pour garder la maison oil etaient deposes
les (Irapeaux de son propre regiment. Les soldats de
Yermandois, en apprenant la nature du service qu'on
(1) Voici les noms des derniers officiers supdrieurs do Yerman-
dois parvenus au grade d'officier g^n^ral.
Le comte de Malartic fut fait brigadier 3 Janvier 1770, etmar6-
chal de camp 1" mars 1780. Le vicomte de Bernis obtint les
m^mes grades i*^ Janvier 1784 et 9 mais 1788. Bernard-Joseph
Charles de Chasteignier de La Chateigneraye, enseigue en 1749,
major 25 fevrier 1763 et lieutenant-colonel 7 mai 1777, fut fait
brigadier 1*' Janvier 1784 et mar^chal de camp 9 mars 1788.
Le colonel Chartogue 6tait major au corps du 9 novembre 1788.
Alcher, soldat en 1753, avait 6t6 fait sous-lieutenant en 1776 et
capitaine en 1791.
DE l'ancienne iisfanterie francaise. 121
eiigeail d'eux , cedferent k I'indignation que leur in-
spirait un acte aussi humiliant pour Touraine, et se
retirerent. Apres le depart de Touraine, Vermandois
se trou\a seul a Perpignan, encore avait-il de nora-
breux detachements dans les petites places voisines.
Le soir du 5 decembre, il se trouva de nouveau en
faced'uneemeute terrible, pendant laquelleses chefs
firent preuve de beaucoup de sagesse^et de fermet6.
Vermandois quitta enfin Perpignan le l^*" juin 1791
pour se rendre kBeziers. En 1792, le 1^** bataillon
fut envoye a Gap et le 2^ retourna a Perpignan.
Le 1" bataillon contribua en 1792, sous les ge-
neraux Auselmc et Brunet, a la conquete du comte
de Nice. II se dislingua particulierement le 28 fe-
vrier 1 793 au combat de Sospello. Le colonel de
Chartogne, d'une ancienne faraille de braves, meri-
ta r^loge des generaux et une mention speciale dans
leur rapport a la Convention. Ge m^me bataillon fut
bientdt envoye en Gorse, oil le general Paoli avait
commence, avec I'aide des Anglais, une guerre a
mort contre la Republique. II contribua a la defense
energique que fit dans cette ile, avec une poignee
d'hommes, le repr6sentant du peuple La Combe
Saint-Michel; sa compagnie de grenadiers se couvrit
de gloire a la prise du couvent de Farinole. Dans
une letlre du representant a la Convention, on lit ce
passage : « Le 61* regiment, ci-devant Vermandois,
monlre un courage et un patriotisme au-dessus de
lout eloge. Aujourd'huY (20 pluviose), venant de
122 HISTOIRB
t.-i ' ■ ■ •»
Saint-Florent, j'ai trouv6 des soldats de ce corps sor-
taiit moribonds de I'hdpital dc Baktia et pleuMht'de
crainte de ne pas se trouver a la bataille. » Le 22
pluvi6se, une escadre anglaise tenta un d6barqu6-
ment dans le golfe de Saint-Florent ; cent grenadiers
du 61% qui gardaient la tour de la Mprlella, mbri-
terentavec le general Gentili dans une chaloupex^-
nonniere et se rendirent a Nero pour prendre les
x\nglais entre deux feux. Ceux-ci, intimid6sVse rem-
barquerenta Tinstanl Le 1" bataiillon de Terraan-
dois, revenu sur le continent apres la perte de la
Corse, futmis en garnison k Toulon etentra le lO
octobre 1794 dans la composition de la 121*^ demi-
brigade de bataille.
Le 2^ bataillon de Vermandois fit partie, en 1 793,
de I'armee des Pyren6es-0rientales. II se fit remar-
quer le 31 doAt a I'affaire de Cornelia, oil nos relran-
chements furent forces par le marquis de Las Ama-
rillas: il merita, par sa bonne contenance dans la re-
traite, d'fitre cit6par le general Ramel; maisilfaiblitle
22 septembre, ^ la bataille deTruillas. Cern6 compl6-
tement par Tarmfee espagnole et se croyant perdu^
il cria, dit-on , vive le roi. Le g6n6ral Dagobert le
fit mitrailler, et profitant d'un moment d'h^sitation
des Espagnols , il parvint k le degager et lui fit faire sa
retraite en bon ordre. Ce bataillon n'a ete amal-
gam6quelel9juin 1795 dans lal22'demi-brigade.
Les drapeaux de Vermandois 6taient jaune, rou-
ge, vert, et violet. Son ancien uniforme se distiri-
DC l'aNGIENNE INFANTERIE FRAN^AISE. |23
guait par la veste bleue, les parements et le collet
rouges, et les boutons et galon de chapeau jaunes. II
avail de chaque c6t6 de Thabit deux poches en long,
garnie chacune de six boutons de deux en deux; il y
avait trois boutons sur la manche. En 1763, son cos-
tume fut enti^remen t blanc, avec le collet vert deSaxe
et les boutons jaunes. Le rfeglement de 1776 iui
donna les revers et parements rouge pique de blanc,
le collet aurore et les boutons jaunes.
124
HISTOIRE
fimm DE SAIIUALM.
62* REGIMENT d'iNFANTERIE,
Brisach et Landau ....
COLONELS.
i, Comte DE FURSTEMBERG (Ferdinaad), 27 mars 1670.
2. Comte de FURSTEMBERG ( Ferdinand-Maximilien - Gadtan
Joseph EgoD), 31 roM 1682.
3. GREDER (Frangois-Laurenf), 3 septembre 1686.
4. Baron DE SPARRE (Charles-Magnus Tofifcta) , 18 juillet 1716.
5. Comte de SAXE (Arniinius-Maurice), 7 aoAt 1720.
6. Comte de BENTHEIM (Fred6ric-Charles), 5 Janvier 1751.
7. Prince d'ANHALT-COETHEN (Fr6d6ric-HerraaDn) , 10 mars
1759.
8. Prince de SALM-SALM (Emmanuel -Heuri-Nieolas), 13 mart
1783.
9. DE MEUNIER (Louis-Dominique), 25 juillet. 1791.
10. Baron de RUTTEMBERG (Ernes'), 26 octobre 1792.
11. Chevalier de BOiSRAGON (Louis Chevaleau), 8 mars 1793.
Ce regiment allemand, levele 2 f6vrier 1668 par
Guillaume Egon, landgrave de Fiirstemberg, est
passe en France au commencement de 1 670, et a 6(6
admis le 27 mars dans ies rangs de Tarm^e avec la
solde etrang6re. 11 etait fort de douze corapagnies et
6tait comniande par le comte Ferdinand de Fiirs-
temberg, frere du landgrave. II fit la m6me an nee
la campagne de Lorraine sous Crequi, et ce fnl lui
qui emporta le 22 septembre la ville basse d'l^pinal.
DE l'aNCIENNE INFANTEHIE FRANgAlSE. 125
U se distingua aussi le 24 a I'assaut du chateau ; son
lieutenant-colonel, M. du Fresnoy, y fut tue.
Porte a dix-huit corapagnies pour la guerre de
Hollande, Fiirstemberg fit pariie du corps d'armec
commands par le prince de Conde , et servit aux
si6ges de Wesel et dTEmerik. 11 passa Thiver a ZwoU
dans I'electorat de Cologne, et en 1673 il se rendit
au si6ge de Maestricht. L'annee suivante, il com-
battit a Seneff et passa ensuite k Tarniee d'Allema-
gne. 11 etait en quartiers d'hiver a Dornsteiu sur la
Lippe, lorsqu'il regut I'ordre de partir pour Tarmee
de Catalogue, que commandait le comte de Schom-
berg. Conduit par le colonel en 2% baron de Zurlau-
ben (1) et par le lieutenant-colonel de Woldemberg,
il se trouva en 1675 a la prise de Figuieres, k I'atta-
que du faubourg de Girone, k la prise d'Ampurias,
k celle de Bellegarde, ou il se distingua particuli^re-
ment, et a la reduction du chateau de la Chapelle.
Le regiment fit la campagne de 1676 dans les gar-
nisonsdes Pyrenees. Le 4juillet 1677, il combattit
avec la plus grande valeur a la bataille d'Espouilles.
Aprfes avoir fait une d6charge sur les premieres
troupes espagnoles qui franchirent le ruisseau, il
jeta ses mousquets, mit Tepee a la main, a I'exemple
(i) Le comte de Fiirstemberg se fit remplacer pour cette cam-
pagne et les suiyaates, par ua colonel en 2*, qui fut le baron Conrad
de La Tour-Ch&tilion de Zurlauben, capitaine au corps 20 juin
1668, major 30 juillet 1669, colonel en %"> 10 juiUet 1674 et briga-
dier 24 f^yrier 1676.
1 26 uisit>iRi'
de ses officiers^ et^ se precipitant sur deux bataillons
qui cherchaient a prendre position au pied de la
montagne, il les tailla en pieces. Le capitaine
Koweraski et deux lieutenants p^rirent dans cette
brillante affaire; les capitaines Tronck et Rump^
trois lieutenants et trois enseignes, furent blessfe ;
181 hommes furent mis hors de combat.
La cdnduite de Fiirstemberg ne fut pas moins
belle en 1678 au si6ge de Puycerda, qui dura du
29 avril au ±S mai. A Tassaut du 3 mai, oil il se
couvrit de gloire, il perdit les capitaines d'Ourches,
Freytag, Barioche et Petershagen, et les lieutenants
La Tour, de Rolas et Dauvers. Ce fut apr^s ce si6ge
que Fiirstemberg regut par incorporation le r^ment
anglais de Hamilton, lev6 en 1671 , ce qui le porta, k
vingt-six compagnies. En 1679, il se rendit i rarnalSe
duRhin et contribuak ladefaite desBrandebourgeois
k Minden. A la paix, il subit une r6forme, et il four-
nit en 1680 douze compagnies, qui entr^rent dans la
formation du regiment de La Mark (1).
En 1684, Fiirstemberg retourna en Catalogue; il
se distingua le 11 mai au passage du Ter k Puente-
Mayor. II y franchit avec intr6pidite et a decouvert
un gu6 profond domine par des hauteurs. II se trouva
aussi k la prise d'assaut de la place de Girone, qui
fut abandonnee sur-le-champ.
(1) M. de Furstemberg, colonel en 1682 et nesen dupr6c6dent,
6tait entr^ au corps comme enseigne en 1680, et deyint brigadier
le 22 octobre 1688.
^*".
DE l'aNGIENNE INFANTERIK FRAN^AISE. 127
^n 1689^ le regiment, devenu Greder (1) et fort
de deux bataillons, combattit a Walcourt a c6t6 des
Gardes Frangaises. De tous les corps engages, ce fut
lui qui souffrit le plus. II etait Tannee suivante a la
bataille de Fleurus ; au raois d'octobre il prit ses
cantonnements a Inghelmunstef avec les Fusiliers du
roi. II contribua, en 1691, a la prise de Mons qui
lui codta un lieutenant, soutint la cavalerie au com-
b^t de Leuze et terraina la campagne dans les lignes
d'Espierres. En 1692, on le trouve au siege deNamur
et a la bataiile de Steenkerque. En 1693, a Neer-
winden, il combat a I'aile gauche; il est ensuite
employe au siege de Charleroi, oil ses grenadiers
moDtent k I'assaut de la lunette de Darmay. II est
en 1694 de la marche de Wignamont au pont d'Es-
pierres, participe en 1695 au bombardement de
BruxelleSy. cou vre en 1 697 le siege d'Ath et fait partie
ducamp de Compiegne en 1698.
Greder sert en 1701 en Flandre dans la brigade
de Poitou. II se trouve en 1702 au combat de Nime-
gue. En 1703, les deux bataillons du regiment font
partie de Tarmte du Rhin , commandee par le due
de Bourgogne et Tallard, et servent aux si6ges de
Brisach, de Landau et de Spire. Le 26aout, devant
(i) M. Grader fot fait brigadier 25 ayril 1690, mar^chal de camp
3jaiiir]eri696, etlieuteoant-g6n6ral26octobre 1704. Andr^deL^e,
Ueotenaiit en i618j»t UeutenaDt-colonel le U d^cembre 1687, est
pa«^ ao commandement d^un regiment irlandais.
128 UISTUIKK
Brisach, ils repoussent une sortie. Le 3 septembre,
k dix heures du soir, les deux compagnies de gre-
nadiers sortent du logemenl etabli sur I'angle sail-
lanldu chemin couvert du bastion de Verinandois,
et se jeltentdansle cliemin couvert, qui n'etait garde
que par 25 homines. Ceux-ci, apr^s avoir d6charge
leurs armes, renlrerrt dans la place. Les grenadiers
s'emparent des deux traverses de la place d'arraes et
font un logement de cinquante toises sur la contres-
carpe, raalgre le feu des assieges. Des quatre ofliciers
de la 2° compagnic de grenadiers, trois furent tues,
le dernier fut blesse. Cette nuit coiita, en outre, au
regiment ses deux premiers capitaines tu6s dans la
tranchee, et 35 grenadiers. Au siege de Landau, le
22 octobre, un sergent de Greder et 10 grenadiers
sontenvoyes pour reconnaitre une lunette construite
au pied du glacis. On savait qu'il y avait deux four-
neaux de mine prepares dans cet ouvrage, et Ton
voulait forcer les assieges a les faire jouer mal k pro-
pos. Le sergent avait, en consequence, Tordre d'en-
trer dans la lunette, d'v crier vive le roi ! et de se
retirer aussitot. Ce stratageme a" un plein succes.
Aprfes ['explosion des mines le regiment occupe la
lunette ; 400 hommes des assieges s'61ancent sur les
travailleurs de Greder, mais ils sont vigoureusement
regus et culbut6s. Le capitaine de grenadiers Des-
roches et 20 hommes de sa compagnie sont tu6s
dans cette affaire. Le 4 novembre, pendant qu'on
livre I'assaut a la demi-lune^ les assi^6s mettent le
DE l'aNGIENNE INFANWRIE FRAN^AISE. 129
feu k trois fourneaux qui font sauter deux compa-
gnies de Gr6der ; mais, par un bonheur inconceva-
ble, deuxsoldatsseulement sont ♦ues. Le regiment,
il est yrai, avait perdu 77 hommes ^ I'assaut de I'ou-
vrage.
En 1704, Grader suit le marechal de Tallard en
Bavifere et partage sa d6faite a Hochstedt. II etait
plae6 k la gauche du regiment d'Artois dans le vil-
lage de Bleinheim^ et il dut, lui aussi, adherer a la
capitulation. Vingt-neuf capitaines et trente-trois
lieutenants rendirent leurs epees, mais la plupart
des soldats parvinrent k s'echapper : une soixantaine
seulement demeurerent prisonniers.
Le regiment se relablit en 1 705 sur la Moselle. II
servit en 1706 a la prise de Drusenheim, de Lau-
terbourg et de Tile du Marquisat ; aprfes la deroute
de Ramilies, ilfut appele en Flandre. II faisait par-
tie, en 1708, de la reserve de I'arm^e pendant le
combat d'Audenaerde, et lorsque les Allies assiege-
rent Lille, il suivit le comte de La Mothe charg6 de
tenterune diversion danslaFlandre occidentals En
1 709, Grader combattit k Malplaquet dans la brigade
du regiment de Gondrin, depuis Aunis. II demeura
Tann^e suivante en garnison a Cambrai, se trouva en
1711 a Tattaque d'Arleux, et en 1712 au combat de
Denain et aux sieges de Douai , du Quesnoy et de
Bouchain. II contribua, avecPiemont, le29septem-
bre, k la prise des deux lunettes du Quesnoy; il per-
dit un capitaine dans cet assaut. II fit la campagne
■1ST. »B l'ANC. INFANTERIE FRAN^AISE. T. Yl. 9
130 IllSTOIBR
de 1713 sur le Rhin et servit aux sieges de Landau
et de Fribourg.
Le colonel Greder etant niort Ic 16juillet 1716,
le regiment fut donnc au comte de Sparre (1) qui en
laissale commanderacnt au lieutenant-colonel baron
de Rantzaw, petit neveu du marcchal de ce nom (2).
En 1720, M. de Sparre, pour etre nomme briga-
dier d'infanterie, consenlit k se demeltre du corps,
et le regent disposa aussitot de celui-ci en faveur dii
comte de Saxe, qui s'appliqua a le dresser d'apr^
les principes qu'il apportait du Nord. II s'attacba
surtout h apprcndre aux soldats a tirer, exercice qui
avait ete complctement neglig6 jusqu'a ce jour, et
bientdt le regiment de Saxe devint un corps module
(1) Le comte de Sparre fut nomm6 brigadier le 7 aot!^t 1720. Son
illustre suocesseur, le comte de Saxe, eut le grade de marcchal de
camp le 7 aoi!it 1720 en mSme temps quMl obtint le r6giment^ celui
lie lieutenant-g^n^ral le i^' auut 1734, et le biLtonde marcchal le
26 mars 1744.
(2) Jacques Armand, baron de Rantzaw, entr6 au corps le 2 f4-
\t'ier 1668 a la cr6dtion, fut fait major 25 juillet 1690, lieutenant-
colonel 7 f6vrier 1703 et brigadier l*'f6vrier 1719. Ses successeurs,
sous le comte de Saxe, sont: Cbarles-Henri Le Royer, baron de
Montclos, entre au corps en 1684, lieutenant-colonel 6 octobre 1723,
brigadier 4" aoAt 4734, marcchal de camp 20 f6vrier 4743; de
Russinger, lieutenant en 4708, lieutenant-colonel 24 juin 4743 et
brigadier 20 mars 1747; de Stellingwoerf , lieutenant-colonel
42'janYier 4748; Jean Hermann, baron de Dieskau, lieutenant-colo-
nel 2 tiptLi 1748, brigadier lemdme jour, marcchal de camp 20 f6-
Trier 4755 etlleuteaant-g^n^val 25 juillet 4762.
*^--.^
DE l'aNCIENNB INPANTERIE FRAN^AISe. |31
SOUS ^e double rapporl derinstructionet de la disci-
pline.
Le comte de Saxe montre soii regiment en \ll^
au camp de la Sambre et en 1732 h celui de la
^oselle. En 1733, il le mene au siege de Kelh. II s'y
distingue fort h I'assaut general du 26 aout. En
1734, il est a la prise de Treves et deTraeFbach. II
joint ensuite, a ^ire Tarrnec du marechal de Berwick,
assiste au blocus de CobleiUz, preiid part a I'altaque
des lignes d'Ettlingen el arrive devant Philisbourg.
Daus la nuit du 1^'^au 2 juin, il s'empare d'un Tort
delacljn^. Attaque quelques jours apres dans sa con-
qu^le par des troupes sorties d'une redoute voisine,
il les repousse, prend la redoute, tue 22 homnies et
rejettele reste dans les niiirais. Le 16, avec |e regi-
ment irlandais de Booth, il attaque la redoute de
Starembei^, I'enl^ve el fait prisonuierslpussesde-
fen^i^rs. paps la nuit du 12 au 13 juillet, il parli-
cipe a la prise de Touvrage couronne. Le 1 " aout,
ii se rend mailre du chateau de Nieder-tJIm, ou il
fail 200 prisonniers, el, pendant le reste de la cam-
pagne, il accompagneson illuslre chef dausune multi-
tude de coups de main heureux et notamracnt a
VaffairedeWolfach. En 1735, lerigimei
du camp elabli devant Afa.iheim, qui tie
une armee formidable et remp^chc de pai
Plus tard, reoa^mi a;yaDt reussi k franci
ailleurs et s'ei,ant dirige wit Trfeves, 'ii'l
dispii^ un gu^ de la ijloselle. II combatUf
1 32 HISTOIRE
sen, et fut reduit k un bataillon le 8 Janvier 1737.
Retabli k deux bataillons en i741, il quitte la
garnison de Strasbourg pour se rendre en Bavifere,
puis en Autriche. II conlribue a la prise de Walseck,
de Kaaden, d'Elnbogen etde Budweis,et arrive devant
Prague. Le si6ge de cette grande ville paraissait
presque impossible ; I'^lecteur de Bavi^re penchait
pour une surprise et le corate de Saxe y poussait.
Celui-ci envoie a Prague, sous le d^guisement d'un
paysan, un capitaine de son r6giment, M. de Gouru,
tue depuis devant Berg-op-Zoom. Cetofficier, intel-
ligent et bon dessinateur, revient avee un plan com-
plet de la place el les details les plus circonstancies.
On se d6cida pour une surprise ; elle eut lieu le 26
novembre avee un succes complet, el les grenadiers
y eurent part. Le regiment eut cette ann6eses quar-
tiers d'hiver a Dornstein.
Le 25 avril 1742, il se trouve au combat de Sahai.
II sert ensuite a la prise de Falkenau, au ravitaille-
ment de Kaaden et d'Elnbogen et au si6ge d'Egra.
line partie du corps passa I'hiver a Egra et partagea
les souffrances du long blocus que cette ville eut k
supporter. Le lieutenant-colonel de Montclos y mou-
rut au moment oil il venait d'obtenir le brevet de
mar6chal de camp. Le gros du regiment prit ses
cantonnements autour de Methen, entre Tlsar et le
Danube. II les quitta le 1" mars 1743 pourallera
Deckendorf, mais Fcchec eprouve k Simpach par le
g^n^ral bavarois Minuzzi, le fit diriger sur Dingol-
DK l'aNGIENNB INFANTERIE FRANgAISE. 133
fiDgen, en mSme temps que Vermandois et Angou-
mois, pour garder les rives de I'lsar. A la fin du
mdme mois, il fit partie des onze bataillons de
secours envoyes au marechal de Seckendorf.
Lorsque le prince Charles eut reussi a forcer les
passages du Danube, Saxe se retira sous Ratisbonne
et de la en France. 11 y fut reuni au corps de reserve
assemble dans les lignes de la Lauter. Au mois de
juillet, il occupait Kaysersberg. II se rendit bientdt
a Markolsheim dans la haute Alsace, et se distingua
le 30 septembre au combat de Rheinweiler oil il eut
onze hommes tu6s et neuf blesses. 11 fut rejoint a
cetle epoque par un detacheracnt de 62 hommes,
commands par le capitaine Vanaltz, qui avait contri-
bue a la defense d'lngolstadt.
Saxe entra en novembre en garnison a Schlestadt,
d'oii il detacha, le 15, ses deux compagniesde gre-
nadiers et 200 fusihers pour aller retablir le pont et
Touvrage a cornes d'Huningue. Le regiment se trouva
en 1744 k la defense de Weissembourg, a la reprise
des lignes, a Faffaire d'Augenheim et au siege de
Fribourg. 11 fit partie, au mois de septembre, du se-
cours que le comte de Segur conduisit a I'^lecteur
de Baviere. 11 formait brigade avec La Sarre, et se
distingua, en 1745, au combat de Pfaffenhofen et
dans la retraite qui suivit. 11 acheva celte campagne
a Tarmec du Rhin. 11 fit aussi celle de 1 746 en Alsace,
et a la fin de cette annee il fut envovc a Anvers et
porte a quatre bataillons.
134 IIISTOIRE
En avril 1 747, Saxe fait parlie du corps dii comte
de Lowendhal, charge d'atlaquer les places de la
Flandreholiandaise.il contrihuealaprisc deTElcluse,
du Sas demand, du Fort-Philippine, et rallie eiisuite
le camp de Malines. A la fin de juin^ qiiand Tarmee
quitte ce camp, il reste seul a la garde du pont de
\Vaelhem, II se rend plus tard au siege de Berg-dp-
Zoom, oil il eprouve des perfes considerables, et
aprfes la capitulation de cette ptace, il cbuvre la rriar-
che de la cavalerie du comte de Lowendhal qiii re-
joint la grande arniec. Le 18 octobre, une compa-
gnie de grenadiers so distingue dans un fourrage
pres d'Anvei's, en avant du camp de Schoute. Le re-
giment assistc en 1748 a la prise de Maestricht. li
occupe ensuite BruxcUes, quitte cette ville en octobre
pour aller a Strasbourg et est reduil a dciix b'alail-
lons par ordre du 26 decembre.
Au mois d'octobre 1756, le regiment, qui portait
alors le nom de Bentheim, fut destine a faire partie
du seconrs que le roi envoyait a Timperalrice, mais
cet ordre ne re?ut point son execution, et Bentheim
fit partie en 1757 de Tarmee du Bas-Bhin. II ne
prit part a aucun fait saillant pendant les deux pre-
mieres campagnes de la guerre de Sept Ans. On le
houve en 17^)8 en garnison a Gottingen et plus tard
a Drantzfeld.
En 1759, il apparlenait a un colonel (1) qui pro-
{{) Le uriiicc (rAnhalt-Coetheu a cle Doniui^ brigadier le iU te-
OE l\\NG1£NNE INFA^TEtllE FRANgAISE. 135
bableroent (enait plus que son predecesseur k ce que
son raiment pardt; car on trouve celui~ci, le 13
avril, a la bataille de Bergen, oil le capitaine de
Nardin est tue. Le 1" aoiit, il figure avec honneur
k la bataille de Minden, oil il etait a Tcxtrfime gau-
che avec Auvergne et Aquitaine ; mais il se distingue
surtout^ le 8, pendant la retraite a travers les gorges
d^ Munden, au beau combat d'Einibeck. Le colonel-
coininandanttdtljourvoisier (1), I'aide-major Freytag,
les capitaines de Vanaltz et Culmann, et quatre lieu-
tenants y furent blesses.
Le 18 Janvier 1760, le regiment d'Anhalt fut
port6 a trois bataillons par T incorporation du l*"^
bataillon du regiment de Lowendhal. II combattit
le 10 juillet avec eclat a Corbach ; mais le 16, il se
laissa surprendre a Embsdorf par le prince heredi-
taire de Briinswick, et fut fait en partie prisonnier
de guerre. Le prince d'Anhalt, environne d' Anglais,
allait perir et ne dut son salut qu'a un soldat de
vrier 1759, mardchal de camp le 20 f6vrier 1761 et lieuteoant-g^-
n6ral le 29 juillet 1765.
(1) A pariir du prince d'Anhalt, qui 6tait prince souverain et
qui ne pouvait pas s'occuper des d6tails du r^ginaent, on mit h la
t^te de celui-ci un colonel-comnriandant ou en second. Le premie
fut FraBQois Guillaume de Courvoisier, colonel-commandant 21
avril 1759, brigadier 26 decembre 1768 et mardchal decamp 1*'
mars 1780, auquel succ6da, le 26 ddcembre 1768, Georges Ernest,
comte de Wittgenstein de Sayu, brigadier 3 Janvier 1770, mar^chal
dc camp 1" mars 1780, et Iieutenant-g6n6ral en 1789.
1 36 HISTOIRE
Royal-Baviere qui detourna le coup qui lui etait
destine. Le prince demeura prisonnier. Son regi-
ment resta dans les garnisons pendant les deux
campagnes suivantes et fut reduit a deux bataillons
par Tordonnance du 21 decembre 1762.
Au moment oil la paix se fit, Anhalt etait en gar-
nison k Metz; ii se rendit en juillet 1765 au camp
do Compi^gne et, apres la levee du camp, il fut a
Mezieres, d'oii on Tenvoya a Neufbrisach en octobre
1766, k Toulon en octobre 1767 et en Corse en mai
1768. II contribua a la pacification de cette tie et
revint k Toulon le 6 novembre 1770. II alia depuis
au Fort-Louis du Rhin en Janvier 1771, a Landau
en septembre 1772, a Strasbourg en juin 1774, a
Bitche en octobre 1776, k Nancy en mai 1777 et a
Dunkerque en octobre 1777. Pendant la guerre
d'Amerique, il occupa successivement sur les c6tes
les positions de Gravelines, Montreuil, Avranches,
Quimperle, Saint-Pol de Leon et Roscoff. Le 30 oc-
tobre 1 780, il s'embarqua a Brest sur la flolte du
comtc d'Estaing pour aller renforcer I'armee de
Rochambeau ; mais la flotte n'alla que jusqu'a Cadix,
et le regiment, a son relour, fut envoye a Guingamp,
d'ou il alia a Schlestadt en novembre 1781 et a
Strasbourg en mai 1782.
Le 13 mars 1783, le regiment devient lapropri^te
du prince de Salm-Salm (1), et le m6me jour le roi
(1) Le priacc de Salm-Salm, coloaeUcommaadant du corps de-
DB L^ANGIENNB 1NFANTER1E FRAN(A1SB. 137
rend une ordonnance de reorganisation, d'apr^s la-
quelle le quart de Teffectif du corps, officiers et soU
dats, devait 6tre forme de sujels frangais recrutes en
Alsace et dans la Lorraine allemande.
Au commencement de 1 784, le regiment de Salm-
Salni se rait en route pour Toulon, oil il arriva le
29 mars. II s'y euibarquale 6 avril pour Saint-Florent
et Bastia. 11 ne tit qu'un trcs-court sejour en Corse,
car il entrait a Belfort le 21 octobre de la m^me an-
nee. II fut de la a Metz en octobre 1 787.
Au mois d'aoi^t 1790, le regiment se mit en insur-
rection k propos du remboursement de la masse , et
il ne fallut rien moins que toute I'^nergie du mar-
quis de Bouille pour arrMer cette sedition. II fut
alors envoye k Belfort, oil il sut se concilier 1' affec-
tion des habitants, dont les inquietudes ^taient
grandesau mois de mars 1 791, quand les Autrichiens
occuperent le pays de Porentruy. Au mois de juillet,
Salm-Salm vint k Weissembourg, et en mars 1792
il fut appele a Strasbourg qu'il quitta le 25 avril
pour se rendre au camp d'observation qu'on formait
puisle 8 mars 1780 et brigadier du 5 scptembre 1778, fut fait ma-
r^chal de camp le 5 d^cembre 1781. Charles Dauicl O'Gonnel, co-
looel-commandaQt du 13 mars 1783, deYint mar^chal dc camp 20
mai 1791 . Le colonel de Meunier, eotr^ au corps comme lieutenant
en 1760, major 20 mars 1778, et lieutenant-colonsl 2 Janvier
1783, devint mar4chal dc camp 7 septembre 1792. Rultemberg
etait lieutenant^colonel du 2t*> juillet 1791 et ful fait g^n6ral de
brigade 8 mars 1793.
138 HISTOIRE
a Bouquenom sur la Sarre. Quand la guerre corn-
men^, le regiment fit partie de rarmee de CustiDes,
et ses grenadiers se couvrirent de gloire le 3 aoiit a
Taffaire de Kercheim, oil ils soutiiirent avec 6nergie
les efforts de Royal-Dragons et d'Artois-Cavalerie.
Le colonel Riittemberg s'y fit fort remarquer. Au
mois de septembre, le l"*' bataillon quittal'arm^e de
Cystines pour passer k celle de Kellermann, et se
trouva k la bataille de Yalmy; ce fut dans ses rangs
qu'eut lieu cette explosion de deux caissons qui forme
un des incidents les plus remarquables de cette jour-
nee. Le 1" bataillon, apres la retraite des PrussieDs,
servit sur la Moselle et demeura une partie de Tan-
n6e 1 793 au camp d'Etange pres de Thionville. Ce
bataillon passa ensuite a I'armee des Ardennes et
entra le 15 avril 1794 dans la 123* demi-brigade
de bataille.
Le 2* bataillon de Salm*Salm, apr^s la prise de
Mayence, y avait ete mis en garnison. U s'y distin-
gua extr6mement et chercha a faire oublier que le
colonel Riittemberg, quoique promu au grade de g^
neral de brigade par la republique, avait eu la 14-
chet6 de passer a Tennemi avec le plan de defense
de Mayence. Apr^s la capitulation de la place, le ba-
taillon fut dirige sur la Vendue. II arriva le 22 aoAt
a Saumur el prit part, sous les ordres de K16ber, k
tons les combats qui araenerent la ruine des roya-
listes. Le chef de bataillon de Beurmann fut tu6 le
26 octobre 1793 au combat de Laval; le lendemain
. X
1#
DE l'aNGIENNE ItlFJlLlM^iiJhE FRANgAlSE. 1%%
27, les vbloAWireis fuyaient : cietit hornmes du 62«,
cofhrtiaridfe p^ \e ch^ de Mla^llbn OTJelly, ^rfl-
lard de 70 atis, se jettent St la t6te do pdtit de
Ch&teirtt-^onlhier, dertiier obslacle q^tre les VerifliSchris
at^ffient ft ffanchir pdtir ^xt^rtnfiher les fuy^ird*, ^t
arr^tent T^lan des vainqueurs. Ce bataillon derrteftrr^
dans la Vendee jus^qti"** fe fin die h, glr^r^e; fl se fit
sou vent rettarcjUeriJitr TaWfeiir tju'tl di^^ld^la doritne
les Chouans et surtout dans un combat acharne qu'il
leur livra, en jiiillet 1795, aupres du chMeau de
Brunei. En jauvier 1796, quand Stofflet reprit les
armes, ii accompagna Hoche dans sa raarche sur
Chemille et prit part aux operations qui eurent pour
rteultat Tarrestation et la mort des derniers cbefs
royaiistes.
Le 2® bataillon de Salih-Salm est enlre directement
|e 1 6 septerabre 1 796 dans la 94« denii-brigade de
nouvelle formation.
Ce regiment avait eu jusqu'a 24 drapeaux. Le dra-
peau colonel etait blanc, seme de fleurs de lis d'or.
A la partie superieure se trouvait un soleil d'or
surraonle de la devise Ne.c phiribus impart et au-
dessous un globe terrestre bleu celeste. Les dra-
peaux d'ordonnance etaient bieus d'azur avec une
•lai^e bordure fa^onnee vert et blanc (cette bordure
avait vari6 avec les colonels). Au centre on voyait les
armes de France entre deux palmes d'or.
L'uniforme 6tait ainsi compose : habit bleu, pa-
rements, revers, collet et doublure jaunes, boutons
1 40 HI8T0IRE
blancs, dont huit petits sur chaque rcvers et trois sur
chaque manche, quatre depuis les revers jusqu'aux
doubles poches en long, garnies chacune de trois
boutons et boutonni^res; veste blanche garnie de
douze boutons 7 culotte blanche, chapeau borde
d'argent.
En i 776, le costume tut serablable a celui d'Alsace,
avec la couleur distinctive jaune Jonquille.
DB l'aNGIENNE INFANTBRIE FRAN(A18E. 141
REGIMKNT BOYAL D8 1'ARTllLBIUB.
Ultima ratio.
COLOriELS-LIEUTENANTS IT INSPECTEURS.
i. Due DU LUDE ( Henri de Daillon ), 4 f^yrier 167^
2. Due d'HUMIERES ( Louis de Cr^yant ), 17 noTembre 1685.
3. Due DU MAINE (Louis-Auguste de Bourbon), 10 septembre 1694.
4. Comte d'EU ( Louis-Charles de Bourbon ) 12 mai 1710.
5. DE VALLlfiRE ( Jean-Florent ), 14 f6vrier 1720.
6. DE YALLIERE ( Joseph ), 9 mars 1747.
7. DE GRIBEAUVAL (Jeau-Baplisle Wacquette), 1«' Janvier 1777.
Ce regiment, depuis sa creation en 1671, jusqu'4
la desorganisation de Tancienne arm6e, a constam-
raent fait partie de Tinfanterie, marchant au rang qui
lui est assigne ici. C'est a ce litre que nous devons
nous en occuper dans VHistoire de Vancienne infante-'
rie frangaise . On nouspardonneracependant si nous
donnons k la notice de ce corps, qui, par le fait, avail
une constitution, des privileges el un service dislincts,
plus de developpemcntqu'^celledesautres regiments
de la mfeme anciennete. Nous traiterons Royal-Artil-
lerie comme un vieux corps, c'est-i-dire que nous
remonterons un instant vers le nooyen ftge, pour con-
slater qu'il y avail des artilleurs bien avant qu'on
14^ UiSTOIKJK
oiil songe a les cnregimentcr. 11 faut bieii d'ailleurs
que le boul do roreilie perce quelqiie part.
Lo mol arlilleur, ou arlillei*^ est plus aiieien que
rihvenlion de la poudre^ ou plul6t que rapplicatiou
de la force expansive des gaz contenus dans cette com-
position. Des le temps des croisades, Tensemble des
machines de guerre de toute espcce, grandes et pe-
tites, n^vrobalistiques, a contre-poids, contondantes^
incendiaires, imaginees pour produire des efTets
auxqucls la force musculaire de I'homme n'etit point
suffi, et du personnel special occupe a construire et
a mettre en Jeu ces machines, etait appel6 du nom
d'arlillerie , expression dont le sens est clair et con-
venable, puisqu'il derive du terme latin, ar^, artisy qui
resume les connaissances varices qu'exige le metier.
Le mot arlillerie^ qu'au moyen dge on ecrivait
quelqjuefois atiillerie^ sansdoute par euphonie, est
6vide nment le frere germain d'alelievy aUirails^
arlificiery artisan. L'artisan, qui appliquait son in-
telligence et son adresse aux choses de la guerre, s'e-
lait distingue de la masse des ouvriei-s, en S3 faisant
appeler arliller, ainsi que de nos jours le nom nou-
veau d'arlisle a ete adopte par les personn^s !ex.?jr-
canl uu etat qui demande du gout, de la delica-
tesse et le sentiment du beau (1).
Dans les republiques aristocratiques de I'aQtiquit^,
(i ) Le vei'be artUler a 6te autrefois le syDoiiyme d'armer, forti/ler.
On disaii d'un yaisseau arin6 eu g^uerre, qu'ii etait artiUS, L*adjec-
DB l'aNCIENNE INBAinWME FRAN^AISE. 143
ainsi que sous les Cesare, le service des machines
de guerre 6tait g^n^ralement abandonne aux afifran-
chis et aux esclaves , qui , seuls k peu pres a cette
epoque, etaient assez abjeets pour savoir faire autre
chose que mangeF, boire, dormir. cabaler el se bat-
Ire. Dans les armees romaines, ils obeissaieiit k un
chef, pris dans la classe des chevaliers ou publicains,
qui portait le litre de magister fabrum.
lien fut de mfime en France sous le regime ffeodal.
Les pr6jugfechevaleresques, qui Jusqu'au xvi'siecle,
tinrent la noblesse eloign^e du service k pied et qui
enlrav^rent le developpement de celui-ci, ont fait
peser leur influence pendant plus longtemps encore
et bien plus ^nergiquement sur le service de TaTtil-
lerie. Un bon gentilhorame, qui croyait deja deroger
en descendant de cheval et en se m^lant aux vilains
qui formaient I'infanterie, et dont la science n'allail
paft toujours jusqu'Ji savoir signer son nom, ne pou-
vait pas, en effet, s'abaisser a ce point de diriger
des operations, dont la conduite exigeait la con-
tif artilieux se trouvc dans le Roman de la RosCf dans le sens d'in-
ginieoz, snbtil.
Lies.cliercheurs d^^tymologie, ue se sont point laiss^s arr^ter par
r^Tidence- Us onl fait Tenir artillerie de Titalien artiglie, qui yeut
dire serres d'aigle; de arte gli era^ phrase inintelligibie, k moins
qa*elle ne signifie ils avaient de Vart; de arte di tirare, etc , ou bien
du latin arcus iMum, ardens telum, et mSme de ars tolUndi, Le
g^n^ral Bardin, dans son Dictionnaire de Varm4e de terre , obserie
qae cette derni^re ^tymologie pourrait bien 6tre une ^pigranime. La
remarque est plus pointue que repigramme, si ^pigramuie il y a.
144 HISTOIRB
naissancc ct mcnie la pratique des arts m6caiiique5.
Les progrcs du corps dc I'arlillcrie ont toujours
ele inti moment lies aux progrfes fails par Tinfanterie,
avec laquelle il etait confondu. Cest en inventanl
desarmes de plus en plus efficaceset maniables, en les
essayant d'abord eux-m6mes^ en les vulgarisant en-
suite dans les bandes de gens de pied , que les artilleurs,
hommes d' elite et initiateurs de la roture , ont de jour
en jour agrandi le r61e de I'infanterie, 6leve celle-ci
au niveau de la cavalerie, et amen6 la noblesse k ne
plus apercevoir de difference entre ces deux services.
Ce r6sultat etait obtenu au commencement du r^gne
de Louis XIV. C'est aussi a partir de ce moment que
Tartillerie^ se reservant le maniement des machines
les plus compliqu^es et les plus ^nergiques, com-
mence k se constituer elle-m^me k part eta poser les
bases de son organisation en troisi^me arme, des-
tinee dans les circonstances les plus solennelles de
la guerre a porter les coups decisifs, ultima ratio.
Au moycn age, quand une entreprise militaire
exigeait I'emploi des machines, on avait recours a
des maitres-ouvriers , qui fournissaient tout ce qui
6tait necessaire et embauchaient pour la campagne
un certain nombre de compagnons de divers 6tats.
Lorsquelesarmesafeucommencerent, au xni®siecle,
a se substituer aux anciens engins , il se forma dans
beaucoup de villes une nouvelle corporation d'ou-
vriers sous les noms de bombardiers, de canonniers,
depoudriers, etc. Les maitres-canonnierset bombar-
'0>.
DE l'aNGIENNK INFANTERIE FRANCAISE. 145
diers vendirent leurs services, comme avaient faif les
artillers, leurs predecesseurs , et les vendaient fort
cher, car uii bon maitre-bombardier 6tait pay6 jus-
qii'a vingt florins d'or par mois. II est vrai quec'etait
le temps des secrets et qu'il y avait alors lei artisan,
qui possedait sur son metier des connaissances assez
^tendues, pour etre en elat de faire ce que plusieurs
autres n'eussent pu accomplir en se reunissant.
De m6me que les milices des communes donnerenl
lieu a I'organisation des milices feodales, les maitres-
canonniersdes villesfirent naitre les maitres-canon-
niers des fiefs et des abbayes. Les uns et les autres
^taient appeles dans les armees du roi.
Pendant qu'ils etaient en campagne, les maitres-
ouvriers et leurs compagnons 6taient sous les ordres
du Grand maitre des arbaletriers. Quelquefois, quand
rartillerie d'une arm6e etait considerable, on plagait
a sa tdte un maitre de rartillerie qui servait d'inter-
m^diaire entre le Grand maitre des arbaletriers et les
raailres-ouvriers. Get officier n'avait qu'une commis-
sion temporaireet speciale. Le Grand maitre des arba-
letriers exer^ait sen! des droits absolus et permanents
sur rartillerie, comme il resulte de I'extrait suivant
des litres de Rochechouart-Champdenier, cite par
Daniel.
« Le maitre des arbaletriers, de son droict, a toute
la cour (juridiction), garde et administration, avec
la cognoissance des gens de pied 6tant en Tost oil
chevauche le Roy, et de tons les arbaletriers, des ar-
■IflT. DB L*A]IC. IMFAMTBRII FlANf^AlSB. T. TI. 10
^m
146 HISTOIRB
chers, de niaitres d'engins, de canohniers, de char-
pentiers, do fossoyers, et de toute rartillerie de l^oSt;
a toutes les monstres a Tordonnance sur ce, a la ba-
taille premier assied les ecoutes (senlinelles), envoye
querre le cry la nuict; et, se ville, forteresse, on
ch&teau est pris, a luy appartient toute rartillerie,
quelque soit, qui trouvee y est; et, se rartillerie de
Tost est commandee a traire sur ennemis, le reve-
nant de Tartillerie est a luy »
Les choses resterent en cet etat jusqu'au r^gne de
Louis XL Seulement, comme les maitres-artilleurs,
habilesa fabriquer et a servir les macbines de^uerre,
etaicnt rares; que les fondeurs de bombardes, les
bons poudriers et les canonniers experts etaient piar-
ticulie.rement dans ce cas ; quMls etaient mfimepour
la plupart etrangers, allemands et italieiis; qu'il
etait devenu de plus en plus important de s' assurer
leur concours et de se les attacher; on leur avail
concede des privileges et ils avaient obtenu des bre-
vets du Grand maitre. L'fitat, souvent pris au d6-
pourvu par des guerres inopinees , avail aussi <iom-
mence a sentir la necessity de posseder lui-m6me
un materiel d'artillerie toujours disponible el judi-
cieusement reparti sur divers points du royaume.
Pour la garde et Tentretien de ce materiel, el t)Oilr
la surveillance des ouvriers appeles k le servir k la
guerre, on avail cr6e des offices perman en Is deihaf/r^
et visiteurs de Vartillerie. Ces mailres de rartillerie,
subordonnes au Grand maitre des )sirbaldtriefs, *\k
»v
D£ l'aNGIENNE INFANTERIE FRAN(A18E. 147
qu'on voit paraitre des le xni® si^cle , r^pondaient
aux officiers nommes plus tard lieutenants^eneratix
de Vartilleriej et reunissaient les attributions des ge-
neraux commandants et des colonels-directeurs d'au-
jourd'hui.
La certitude qu'il y eut, des le xiii® siecle , plu-
sieurs departements d'artillerie, r6sulte de Tobser-
Tation des faits. En 1291 , sous Philippe le Bel,
Guillaume de Dourdan est maitre de Tartillerie du
Louvre el Guillaume Chatelain est maitre de I'artil-
leriede Montargis. Jean duLyon, etabli le 6 Janvier
1345 (nouveau style) a la garde de Tartillerie du
Louvre, etait precedemment garde et visiteur de
Tartillerie au bailliage de Vermandois. On trouve,
vers 1418, un maitre de I'artillerie, nomme Jean
Gaude, qui avait autorite ailleurs qu'au Louvre. Le
7 Janvier 1422^ Pierre ^Caresme est commis aufait el
gouveVneraent de Tartillerie pour le Languedoc et la
Guyenne. Pierre THermite est qualifi6. en 1436, de
maitre de raFtillcrie et n'etait pas au Louvre. Jean
Bureau de Montglas est dans le meme cas, ; il exerce
cette charge en 1439, au siege de Meaux.
Nouscroyons aussi que c'est a tott queTon com-
mence a Jean du Lyon la liste des Grands maitres
de I'artillerie. La charge de Grand maitre de Tartil-
jerie a succede a celle de Grand maitre des arbale-
triers, etne pouvait point coexister aveccelle-ci. Ge
qui a pu j^ter dans c^tte erreur, c'est que les maitres
et visiteurs de I'artillerie du Louvre prenaient ou
148 HISTOIRE
recevaient le tilre de maitres de toutes les artilleries
de France ; raais, au xv® si^cle, ce titre redondant
voulait simplement dire que leur autorit6 s'etendait
sur tout le duche de France, sur la province dlsle
de France, et non point sur tout le royaume.
Quoi qu'il en soit , comme Tarsenal du Louvre
6tait le plus important et probablement le plus an-
cien de tous ; corame il est rest6 sous la direction
immediate du Grand maitre de Tartillerie, et, qu'i
ce point de vue restreint, le Grand maitre de Fartil-
lerie etait bien le successeur des maitres de I'artille-
rie du Louvre , nous donnons ici la liste de ces der-
niers officiers, telle qu'elle nous est parvenue, en
faisant toutefois remarquer que Jean du Lyon, sui-
vant toute apparence, n'a pas ete le premier (1).
Voici cette liste :
Jean du Lyon, nomme le 6 Janvier 1345,
Milet du Lyon, son fils, le 1" novembre 1378,*
Jean de Soisy, le 22 fevrier 1398,
Malhieude Beauvais, le 17 juin 1407,
Etienne Lambin, le 4 septeuibre 1411,
Mathieu de Brauvais, pour la deuxieme fois, le 26
Janvier 1414,
(1) La Ghesnaye des Bois doune comme prM^cesseurs de Jean
du LyoQ au Louvre, Guillaurae deDourdau en 1291, Guilleberten
1294, Jeau en 1298, Benoit Fabry en 1307; Adam en 1314, ot
Lambert Amigard en 1322.
tE L^NGIENNK INFANTERIE FRANgiyfOl. 149
Nicolas de Manteville, le 4 mai 1415,
Jean Petit, le 7 oclobre 1418, «*^ '^
Pierre Bessoneau, le 1 •' oclobre 1 420,
Gaspard Bureau de Villemomble., le 27 decembre
1444(1).
Gaspard Bureau, le plus celebre des raaitres de
rartillerie du Louvre, fut contemporain des refor-
mes que Charles VII tenta d'introduire dans Tarm^e,
afin de la tirerdu chaos feodal. C'etait un homme
trfes-verse dans son art et ires-consider6. Peut-elre
ne fut-il point etranger a quelques-unes des bonnes
mesures arretees par le roi, et notamment a Tor-
donnance du 28 avril 1448 qui essayait de consti-
tuer Tinfanterie en creant les Francs-archers.
Sous sa longue et habile administration, la charge
de maitre et visiteur de I'artillerie du Louvre acquit
une grande importance aux depens de celle du
Grand maitre des arbaletriers, qui elait destinee k
disparaitre avec les engins nevrobalistiques.
Gaspard Bureau, en recherchant avec soin et per-
severance, en France et a Felranger, toutes les in-
ventions qui tendaient a ameliorer Tartillerie a feu,
en r^unissant autour de lui les canonniers les plus
(1) Sous le r^gne des Ang'lais la charge de maitre de I'artillerie
de France fut occupee succe-sivement par Philibert de Uolans,
Doming le 15 septembre 4420, Raymond Marc, nomnie le 24 avril
1432, et Guill.;ume de Troyes, le 27 Janvier 1433.
150 HISTOIRR
habileSy en remplissant les magasins du Louvre des
^chines les plus parfaites, travaillait dans le m^me
sens que la puissance royale, occupee a cette epoque
de combiner les moyens d'avoir raison des grands
feudataires. Aussi Louis XI, ce roi qu'on ne pent
s'empecher d'admirer, donna- t-il au fidele eerviteur,
le 15 septembre 1561, pen de jours apr^ son ave-
nement a la couronne, « en reconnoissance de ses
grands et louables services, Toffice de General re-
rSformateur et visiteur des oeuvres et ouvriers du
royaume de France, en (ant de ma(;onnerie, charpen-
terie, qu'autres metiers qui en dependent, et kt ca-
pitainerie du Louvre. x>
A la mort de Gaspard Bureau , arriv^e en 1 469,
la charge agrandie de mattre de Tartillerie du Louvre
ou de France fut donn6e a Helion, seigneur de
La Mothe au Groing, qui se vit contester sa supr6-
matie par Gobert Cadiot, autre maitre de Fartillerie.
Louis XI Irancha leur differend, le 31 Janvier 1470,
en commettant un grand seigneur au goiivemement
de tontes les artilleries. Ce grand seigneur etait
Louis, sire de Crussol, de Beaudisne, de L6vis et de
Florensac. Cette raesure nous semble avoir 6t61e coup
de grice portc a Tautorile eta la consideration du
Grand maitre des arbalctriers.
H6lion de La Mothe au Groing fin it par se d6-
mettre; sa charge fut accordee, le 31 mai 1472 , a
Gobert Cadiot son competiteur, et la mission du sire
de Crussol se trouva terminee.
■4-
DB l'aNCIENNE INFANIERIK FRAN^AISB. 151
4 Qplwrt Gadiot. tue au siege de iectou^e^ sue-
ced^rem (pruiUaume Bournel de Lambercayrt, nomrne
le 1 5 aoiit 1 473, Jean Cholet de la Choletiere, pourvu
le 7 d(^eiQbre 1477, et Guillaume Picard, seigneur
d'Esteland et Bourgachard, commissionne le 3 octo*
J^re 1 479.
Cq fut penda,nl Vexercice de ces successeurs de
Gaspard Bureau, que le personnel de rartillerie fut
Vobjet d'un premier essai d'organisation railitaire,
0,(yi¥ant nous, ce dut etre dans les anuees 1469
au 1470.
On se rappelle que nous avons place a cette epo-
quelareconstitulion desFrai^cs-archers parLouisXI,
que cette reconstitution fut basee sur le partage du
royaume en quatre gouvernements^ et que chacun
de ces gouverneraents eut un coijjS, ou legion de
4,000 Francs-archers, commande par un capitaine
g^n^ral. Nous regardons comme infiniment probable,
qu'a chacun de ces corps fut attachee une bande
d'hommes de metiers, specialeraent chargee du ser-
vice de Tartillerie, et voici les faits sur lesquels cette
opinion pent s'asseoir.
En 1478, apres la mort de Jean d'Auxy, Grand
maitre des arbalelriers , cette charge est supprimee,
et Ton voit quatre raaitres de Tartillerie devenir au
meme moment chefs supremes de quatre bandes de
gensde pied d'une institution anlerieure.
Jean Cholet, maitre general et visiteur de Tartil-
lerie du Louvre, herite de la premiere , celle qu'on
appelait la grande bande ;
152 HISTOIRE
Jacques Galiol a la seconde, dite bande de Ber-
trand de Samand, du nom de son capitaine;
Perceval de Dreux a la troisifenie, surnommee la
bande des bastons , et dont Guillaume Bachelier, dit
Rousselet, etait Ic capitaine ;
Enfin G6raud de Samand, maitre de Tartillerie au
d6partement de Normandie, possede, lui aussi, una
bande.
Ainsi, a Tinstant oil la charge de Grand maitre des
arbaletriers disparaitet va faire placeacelle de Grand
maitre de I'artilleric, il existe des bandes sp^ciales
affectees au service de Tartillerie ; ces bandes, en
m6me nombre que les d6parlements des Francs-ar-
chers, avaient deja quelques annees d'existence, puis-
qu'elles etaient connues par des sobriquets; il n'y a
done rien de hasarde a rattacher leur 6tablisse-
ment a la inesure generale prise par Louis XI, vers
1469, pour ramclioration du service a pied. On
remarquera que Tune de ces qualre bandes d'artille-
rie devait 6tre munie d'armes a fen, car le mot ba-
ton, ou canne, s'appliquait dans ce temps-la aux ca-
nons de petite dimension.
On pent aussi jugcr par induction que les bandes
d'artillcrie valaient mieux que les corps de i rancs-
archers auxquels ellcs etaient altachees, car elles ne
subirent point les effets du courroux de Louis XI
apres la bataille de Guinegate , et resterent sur pied
encore quelque temps. Ainsi, Jean Barrabin de
Beauregard, capitaine de la grande bande et qui a
le premier porte le titre de lieutenant-general d'ar-
DE l'aNCIENNE INFANTERIE FRAN^AISB. 153
tillorie, en sa qualite d'adjoirit au maitre general
du Louvre, 6tait encore a la t6te de sa compagnie en
decembre 1479 ; Frangois de Samand remplaga Ber-
trand de Samand comme capitaine de la seconde
bande, le 5 octobre 1480.
L'annee 1480 fut une annee de grandes r6formes,
de r6formes longteraps meditees par le roi. Jacques
Ricard de Genouillac, seigneur de Brussac, dit le
chevalier Galiot, nomm6 le 5 d6cembre 1479,
par lettres datees de Cand6, maitre visiteur et gene--
ral reformateur de Vurlillerie de France, conduisit
au camp du Pont-de-rArche 2500 ouvriers de tous
6tats fournis par les villes, et pendant pr^s de trois
ans il les dressa aux travaux et exercices que com-
portaient les machines et la tactique de I'epoque.
On pent croire que cette bande de pionniers ainsi
qu'on Tappela alors, dans laquelle se fondirent
probablement les quatre bandes dont il a et6 ques-
tion plus haut, elait composce de gens choisis et
destines a faire honncur aux communes qui les
avaient envoyes, car ils arriverent tous au Ponl-de-
I'Arche revetus de la li vree de leurs villes respectives.
On remarquera aussi la proportion des artilleurs aux
autres troupes dans ce camp celebre du Pont-de-
I'Arche, qui, sur 26,000 hommcs, comptait 16,000
horiimcs de pied (10,000 Frangais et 6,000 Suisses),
I,500lancesformant7,500cavalierset2,500hommes
de metiers, C'est le dixieme environ du total.
Apr^s la mort de Louis XI, son fils Charles VIII
^
l;ecQ^^ut l^^s $er>(ices de Jacques G^ot, e^ le cpAfiirr-
mapt d^us, sa chwge d^ laaitre gen>6ral de. yartiUcorie
par. letti:es donnees a Amboise, le (3 ^ptemtffe
^483, mais il n'y eut plus debande$ d'a^tiil^rie eq-
tretenues. Toutefois, les tr^yaux dv^ ^^ont-d^rAjPclji^
ne furent point perdus. Cette masse d'ouvrii^rs ha-
biles, inities aux procedes les plus parfajtst, q^\ r^
toi^ri^a dans les pites^ donna une yive iii;LpuUi(Q^ ji
r^ude de tou^ les arts qui s^ rattachaient a la C^Hr
structjon et a Teraploi des macbinesj forma desi^l^y^,
et permit a Charles YIII de naettre sur pied , oxKjfi
a^s plus tard, pour la conquete du Milanais et de
Naples, une artillerie qui fit Tadmiration d^sltalieqs
eux-m6meSj le peuple alors le plus avancfe dans
cette partie de la science mililaire (1).
Le successeur du chevalier Galiot, Guy ^e
Lauzieres, nomme le 21 a\ril 1493, el le pren^iier
qui nous paraisse claireraent avoir porte le til,re de
Grand maitre de 1' artillerie , sans conseqiieoce c^
pendant pour ceux qui I'ont suivi et qui , pour la
plupart, n'ont eu que le titre de maitre et capitaioe
general, nous conduit jusqu'au xvi' $iecle.
(1) L'armi^e d'ltalie, ou delk des monts, a eu son artillerie k pnrt
ffinsi que son inf.interie. Les inaltres g^n^raux qui ont eu autoriU
deXh les monts sont : Jean de La Grange de Vielchastel en 14Q4,
tu^ Tann^e suivante a Fornoue ; Jacques de Silly de Longjray en
i501 ; Antoine de La Fayette de Pontgibaud en 4512; Jean de
Pommereul du Plessis-Brion en 1515, tu^ en 1524 au siig^
d'Arronna sur le lac Majcur.
DE l'aNGIENNE INFANTl^lllE FRANCAISS. \^^
Nous donaerons uae idei? d^ I'etat de Tartill^rie
a cette epoque retnarquable, ainsi que des preroga-
tives et de I'autorite dont jouissait le Graijid maitre,
encitant unepartie de rordonnance du23 juiu 1504,
qui nomme Paul de Busserade, seignem^ dq Gepy y
aux lieu et place de Guy de Lauzifcres^« JUouis, ^tc.,
a cause de la longue experieace de notre ame, feal
cousin Paul de Busserade, chevaUer, si^igneur de
Cepy, octroyons par ces presentes Testst et office d©
grand maitre de notre artiljierie, que souloit tenir et
ex^pcer le diet feu Guynot de Louzier, \accant par
son tr6pas... lesmeraes prerogatives qu'avoit Guynot,
et$espredecesseurs. C'est assavoir : d'avoir le regard,
et superintendance tant sur les canonniers, aydes de
canonniers, raagons, charpentiers , forgeurs, char-
geurs, dechargeurs, et aultres officiers d'icelle artil-
lerie, et I'entretainement des bastons, pouldres, bou-
lets de fer et autres provisions et munitions de la
dite artillerie, avec pouvoir de la distribution et d6-
livrance d'iceux et aussy de mener ou faire mener,
ou cou4iiire et exploiter pour notre service , et en
nos armees et sieges la dite artillerie et faire faire la
dite delivrance de malieres, comme de salp6tre, souf-
fre, plorab, pouldre et boulets, picqs, pelles, tran^
ches, piques, hallebardes, hallecrets, cerveliers, avec.
trousses de toutes autres munitions servant aux fails
dela dite artillerie.... pareilleraent de ordonner ou
disposer des gaiges et salaires des chartiers^ chevaux,
conducteurs, pionniers ou de tous autres Tr^^s et
156 HISTOIRE
d6penses extraordinaires d'icelle artillerie »
Paul de Busserade, tu6 en 1512, au siege deRa-
venne, d'un coup de canon, fut reuiplac^ le 16 mai
de la mfirae annee, par Jacques Ricard de Genouillac,
seigneur d'Acier, dit le chevalier Galiot, comnie son
oncle. Celui-ci commandarartillerie k Marignan, la
premiere grande bataille oil le canon ait joue un rdle
d^cisif, et vit naitre sous son administration la plu-
part des ameliorations qui firent de Tartillerie de
Henri II un service systematiquement organise el k
hauteur des services de Tinfanterie et de la cavalerie
de cette epoque.
Comme cette organisation, surtout en ce qui a
rapport au personnel , a 6t6 maintcnue en vigueur
jusqu'a Louis XIV, et m6me au dela pour certaines
parlies, sauf des modifications de detail qui n'en al-
t6rerent point Tensemble, nous devons lui donner
place dans cette notice. Ce que nous en dirons. est
extrait du livre d'un hoinmc de guerre coutempo*
rain, de VArt militaire de Blaise de Vigenfere.
« Le roy, pour la conduite de son artillerie, en-
tretient plusieurs officiers, tant ordinaires qu' extra-
ordinaires. Lcs ordinaires jouissent des m6mes pri-
vileges et exemptions, quelque part qu'ils soient, de
toules tailles, subsides, aides, emprunts et autres
exemptions quelconques, que ses officiers domes-
tiques, et sont couches et employes en un etat gene-
ral, fait par chacun an, par le maitre de Tartillerie et
le contrdleur general d'icelle : auquel 6tat sont con-
DE i/anciennb infantrrie francaisb. 157
tenus les noms et surnoras des officiers dessus dits, et
les gages auxquels chacun d'eiix est appointe. Get
etat est tons les ans pr6sente au roy, qui le signe, y
changeant, augmentant et diminuant ce que bon lui
semble; puis delivre au tresorier ordinaire de ladite
artillerie , qui recouvre ses assignations , par chacun
quartier, du tresorier de Tepargne , pour les prendre
sur les comptables oil il regoit ses mandements, et
en payer puis apres, par quartiers aussi, a mesure
qu'ils sont echus, lesdits officiers de leurs gages,
lesquelspeuventsemonter par an a quelques 50,000
livres, a sgavoir :
« Le maitre et capitaine general de la dite artillerie,
2,000 livres.. . Mais s'il y a armee dressee, ou qu'il soit
en quelque autre sorte extraordinairement employe, il
a, outre sesdits gages, 500 livres par mois pour son
plat. Et outre ce, il a encore, aux depens du roy,
tentes et pavilions pour lui, ses gens et chevaux, une
chapelle d'argent, vaisselle d'6tain, linge de ta-
ble et ustensiles de cuisine portes et payes partout oil
il marche, »
Suivent les details des gages et privileges du con-
trdleur general de Tartillerie et de ses onze commis
ordinaires, 6tablis en chaque niagasin des onze pro-
vinces du royaume. « Les onze magasins sont ceux
qui s'ensuivent : Le premier, appele Arsenal, est de
lisle de France, a Paris; celuidePicardie, a Amiens,
(depuis transporte ^Montreuil); de Champagne, a
Troyes, (depuis kChMons) ; de Bourgogne, a Dijon ; de
188 H1ST0IRI
bauphin6^ h Lyon ; de Pi^monl, a Pignerol ; de Pl*o-
Tence, a Aix , (ct depuis a Marseille) ; de Languedoc, k
Toulouse ; de Guyenne, a Bordeaux ; de Bretagne et
Touraine, k Tours; et de Normandie, a Rouen. »
Suiventegalement les Emoluments dutrisorier et
du receveur gfen^ral, du garde g6n6ratl et de ses
bhze commis. Arrivant aux officiers d'artillerie pro-
prrement dits, Vigen^re continue ainsi :
« Le Iieutenant-g6n6ral de ladite artillerie a , par
chacun an, de gages ordinaires, la somme de 800
li\res, et d'exlraordinaire, 200 livres, et pareille-
ment tentes et pavilions, tant pour lui que pour ses
g^ns et chevaux; la vaisselle d'etain, linge de table
et ustensilesde cuisine, pay6s et conduits. aUx depens
du roy.
« Les commissaires ordinaires, couch6s en T^tat,
au-dessous du lieutenant-general, combien qu'ils
soient de itifime autorite Tun que I'autre , sOnt n^an-
moins appoint6s diversement. Les plus haut ont
400 livres pai- an ; les autres 350'livres ; d'autres 300
livres ; d'autres 250 ; et d'autres 200 livres ; le tout
k la discretion du maitre de Tartillerie , selon qu'il
les connolt le meriter. lis souloierit 6tre commun6-
metit vinj^t-quatre , dont les uns ont de gages extra-
'ordinaires parmois 100 livres, d'autres 50 livres;
t!t leur sorit baill6es et (i6parties des tentes et pavil-
Ititts, selon le' plus et le moins, au vouloir dudit
mat lire.
•«*lly a environ BeUx ceiits cattdrtni^rs appoiriC^s
DB l'aNGIENNE li^i^Ant^Rlfi FRANCAISB. \^
d6 diYeftgs stfrtes , donl lids pJtis Thfa'rft life sont qti'&
1*00 livres par ati > el isont compris en c^ libfiTbre
aucuns poudriers et gens de metiers qui savent feii^e
Vuti et Tatitre ; on leur bailie eft dejiart "de 'petltes
teftiftes pdtir mettre aupres des ^ifedefe , *eii dhatetihe
desquelles Se rethperit ceux qui sortl drddhnSs poiir
la pifece qu'ils doiVfent ex^cuter.
c<Apres86rit couches audit etdt leprevdt'et ses Ar-
chers; le ni'ai*echfeil des logisetfourriers; i'sipbthicikrrfe,
leehiWrgien et i<ies kydes ; les fondeurs, fes chJtrpen-
fifers , les charrons , les forgeurs d'affdts, les for-
getlrs de t-duages, les tonneliers , les terifiers, les
dechargeurs, les capital nes du charroi et les cbnduc-
teiirs d'icSluy; tous lesquels officiers sorit 'au§si di-
ver^chent appointes, les plus haul k 1 20 livres par an.
VOnk dapui^ erige [ordonnhnceHe Mce^bfel^^^
tSftrtttih nortibre de capitaities de chevatix par 11^
^i^b^incfes, qiii ont 200 livres de giages ordinaires, et
jttiifcseht des mfitties privileges que les dessus dits.
'c( Piiis sdnt coliches audit elat genferal, les com-
iiif^^aii^es, c^ndnniers, et autres officiers vi^ux et
iihpotents, qui ottt ibtrefois biieii fait leur devoir;
Ife'ihis a S^mbrabl6s appoiritements qti'ils souloient^
l€!s^litr6s a rhoiiisj'dont ils jouissent, et pareilleihent
Sfe'fetlr^ privileges, jUfe'qu'a leur trfipas.
c< Quand le roi entend faite irifettre ien campagrfe
qtielque bande d'artillerie, il est besoih que le
inaltre de Fartillerie, du sbh lieufenant-g6neral, ou
IHih des cbnittifesaires, sacherit du roi, ou sTon
160 UISTOIUB
conseil, son intention ; afin que, sur ce, ils puissent
dresser leur equipage, tant des pieces que de leur
suite.
« Apres done que I'etat en aura ete dress6, faut
qu'ils fassent d^pecher lettres adressantes aux capi-
tainesdes chevaux du charroi de I'artillerie,... pour
tel nombre de chevaux qu'ils auront avise 6tre neces-
saire, et leur fassent delivrer les deniers qu'on a ac-
coutume d'avancer pour le recouvrement de leurs
chevaux, qui est a raison de vingt 6cus pour cheval,
leur assignant le jour et le lieu auquel ils se doivent
trouver avec les chevaux et charrettes et leur equi-
page
« Et pareillement, qu'ils fassent dresser des cora-
raissions pour lever les pionniers qu'ils auront aussi
avis6 6tre requis, pour les envoyer aux Elus des lieux
avec de I'argent pour autant de jours qu'ils pourront
raettre a venir du lieu oil ils seroiit lev6s jusqu'oii se
fera Tassembl^e ; et faut que ce soient gens de bras
et de peine, afin qu'on en puisse tirer service, et qui
aient feu et lieu, a ce qu'advenant qu'ils s'en vou-
lussent en aller sans conge, ils aient cette crainte
qu'on les pourraaisement recouvrer pour en faire pu-
nition. Et pour cet effet, on les enrdle par dizaines,
dont le dixi^me repond des autres, et les represente
quand on Ten requiert. »
Suit r^numeration des soins minutieux que les
coramissaires doivent apporter k la reunion des
objets materiels et a la composition de I'equipage.
DE l'ANCIENNE INFANTERIE FRANCAISE. 161
« Quand les chevaux mandes seront arrives, le
maitre et le contrdleur general, ou leur lieutenant
et commis, en feront la montre, ensemble des
charrettes qu'ils sont tenus de fournir , et des
charretiers qu'ils presenteront, pour voir s'ils seront
propres a faire service. Et ne faudra oublier de
coter en tete les meilleurs chevaux qui seront propres
pour mener les pieces, ce qui sera un grand soulage-
ment pour dresser I'attelage
« Quand les pionniers mandes arriveront, le mai-
tre de Tartillerie, et en son absence le lieutenant-
general, ou les commissaires, avec hdit contrdleur
general ou I'un de ses commis, en feront la montre
sur le r61e des Elus, qui en auront fait la premiere
revue, contenant le jour de leur partement et
Targent qu'ils auront recu
€ Au demeurant, le commissaire qui aura la
charge et conduite desdits chevaux, charretiers et
pionniers, n'oubliera, tant qu'on n'aitatleint le pays
de Tennemi de partir le dernier du logis, pour
entendre s'il n'y aura point quelques plaintes et y
donner ordre; envoyant le fourrier devant pour
faire le logis.
« Outre les ofticiers ordinaires, faut qu'il y en ait
d'extraordinaires, a sQavoir: des commissaires, ca-
nonniers, charpentiers, charrons, forgeurs, d6char-
geurs, tonneliers et tentiers, et par special, des char-
pentiers et charrons, ceux de qui on a commun6ment
plus d'affaire en cet endroit. Et a-t-on de coutume
HIST. DE l'ANC. IN7ANTER1E FRANQAISB. T. Tl. 1 i
«;
162 UISTOIRB
de commettre volontiers pour des commissaires ex-
traordinaires, des plus experiments^ et diligens
canonniers ordinaircs, ce qui leur donne occasion
de bien faire sous I'esperance d'etre avances au rang
des commissaires ordinaires.
« Les dechargeurs doivent 6tre gens d'exp^ience
au fait de i'artillerie> et dignes de foi» et quasi
comme contrdleurs, qui avertissent le maitre et le
controleur general, ou leurs comniis, des roenue&
affaires qui surviennent oil iis ne pourraieut pas
assister et avoir i'oeil, et specialement pour la ricep-
tion el delivrance des munitions,pour en dScharger
ceux qui en ont la charge, . . » On voit que les dechar-
geurs etaient ce qu'on appelle de nos jours gardes d'ar-
tillerie.
« Partie des pionniers se doit bailler aux canon-*
niers pour servir autour des pieces, les ranaener
quand elles ont tir6, les recharger et aider k braquer,
et aussi pour faire vues et fen6tres avec leurs cognSes,
serpes et gohzards, s'il y a des haies et buissons el
autres obstacles Et se doivent d6partir pour
chaque canon, trente pionniers; pour grai>de couleu-
vrine, vingt-quatre ; pour b^tarde, douze; pour
moyenne, six;et pourfaucon et fauconneau, quatre
k chaque piSce. Le reste desdits pionniers doit
deineurer, partie au clos de la munition, partie avec
les poudres et boulets^ tant pour les garder que
porter, et en outre faive ce qui leur seraordonn^.,.
(( Les canoQjaiers, tant ordinaires qu'extoaerdH
naires, sont dSpartis pow I'ex^MCiilioiii' d«8 pii6ce5
DE l'aNGIENNE ItlrAliittilllE FRANCAISE. 16^
comnie il s'ensilit, a s?avoir : pour canon, deux
ordinaires, ttois extraordinaires; pour grande
couleuvrine, deuxordinaires et deux extraordinaires;
pour bfttarde, un ordinaire, trois extraordinaires ;
pour moyenne, un ordinaire, deux extraordinaires;
pour faucon et fauconneau, a chacun un ordinaire
et un extraordinaire. Pour les arquebuses k croc,
chaque canonnier extraordinaire en execute une. »
Les attelages des bouches a feu oiontfees sur affuts
etaient composes de 23 chevaux pour un canon,
de 17 pour une grande coulevrine, de 13 pour une
b^tarde, de 9 pour une moyenne, et de 4 k 6 pour
les fauconsetfauconneaux. Un charretier conduisait
quatre chevaux, et 200 chevaux formaient la part de
commandement d'un capitaine. L' appro visionne-
m^nt des bouches a feu 6tait de 200 coups pour les
canons et coulevrines, et de 250 pour les bAtardes
et ks moyennes.
Nous terminerons cette citation par un resume
de la composition d'un equipage ordinaire de
campagne. Un 6quipage de 30 bouches a feu, com-
prenant 10 canons, 4 grandes coulevrines, 8 bcitar-
des et 8 moyennes, etait commands par un lieute-
nant d'artillerie et quatre commissaires ordinaires,
ayantsousleursordres, outre lesofficiers comptables
etde justice, 94 canonniers, 6 charpentiers, 4 char-
rons , 4 forgeurs, 4 dechargeurs et 1500 pionniers.
Le train se composait d'un capitaine du charroi, de
quatre conducteurs ordinaires du charroi , de sept
164 HISTOIRE
capUaines de chevaux, de 325 charreliers et de i ,300
chevaux iiienani, outre les affuts, 200 chariots oa
charrettes.
II resulte de ce qui precede, qu'au xvi* si^cle, le
personnel militairede rartillerie, entretenu en tous
temps, se coniposait du Grand maitre et de son lieu-
tenant-general, dc vingt k trente conimissaires ordi-
naires et de 200 canonniers appointes, auxquels on
doit joindre un nombre proportionne d'employ6s et
de inaitres ouvriers de diverses sortes et quelques
capitaincs de chevaux.
A ce cadre permanent, appartenanl a I'arm^e,
venaient se joindre, suivant les besoins, en quality
d'auxiliaires, des commissaires et des canonniers ex-
traordi naires, c'est-a-dire des ingenieurs et des ou-
vriers civils, aspirant, pour la plupart, a obtenir la
position de commissaires et de canonniers ordinaires
entrctenus, jouissant, en attendant, de certaines
immunites et franchises, mais tonus de repondre a
Fappcl du roi.
On voit, ainsi que nous Tavons deja dit ailleurs,
que cetto organisation presenlait de I'analogie avee
ce qui existe encore de nos jours pour la.marine de
guerre, dont le cadre permanent pent s'elargir et se
remplir par Tadmission des officiers et matelots de
la flotte marchande, soumis h cet effet, a une legisla-
tion sp6ciale.
Dans la pratique du xvi® si^cle, les commissaires
ordinaires exergaient les fonctions des capitaines et
DE L^ANCIENNE INFANTERIB FRANCiAlSE. 165
officiers superieurs actflels ; les commissaires extra-
ordinaires celles des lieutenants; lescanonniers or-
dinaires etaient chefs de pieces et po^iteurs ; les^
extraordinaires reraplissaient, autour de la bouche k
feu, les postes qui demandaient la connaissance et
riiabitude du metier; enfin tout ce qui etait affaire
de bras etait lepartage des pionniers, dont le nombre
etait euorme, sans doute pour corapenser la quality,
puisqu'on en attachait 1 500 kun pare de 30 pieces (I).
La garde de cet attirail etait confiee, en carapa-
gne , a des bandes d'infanterie designees speciale-
ment pour ce service, et toujours les m^mes pendant
la duree d'une expedition. C'etaient habituellement
des bandes suisses, et cet usage s'etait introduit des
le commencement des guerres d'ltalie , sous
Charles VIII. Ce fut, dit-on, un privilege concede
aux Suisses par ce prince, k la suite de la bataille de
Fornoue, oil ils avaient sauv6 I'artilierie par leur in-
trepiditc, et renouvele par Francois I" aprfes Mari-
gnan, quand les Suisses, battus par nous, jurerent la
(1) II resulte cTua passage des Aventures du haron de Foeneste,
que, vers la fin du xvi* siecle, ces pionniers avaient une organisa-
tion militaire et un costume unforme, au moins dans Tarm^e pro-
testante. Voici ce passage :
a n me semble, dit Beaujeu a Foeneste, vous avoir veu en Tar-
mee du loy de Navarre, quaud il reprit Marans, aux euseignoa de
la petite casaque de drap rouge.
« Ha! je vous dirai, r6pond Foeneste, qui secroit attaqu6 dans
sa noblesse, mon pere avoit charge a Tartillerie, et quelques fois
par voutadc et par caprice, je prenois quclque casaque d'uu des
pionniers de sa compainie, rnaisparfantaisie, nou pasautremeut.n
i 66 BISTOIRE
paix eternelle avec la France. Au reste, h cette 6po-
que, il y avail en effet peu de comple k lenir de )a
soliditedesgcns de pied fran^ais ; mais^ si les Suisses
sontrestes pendant pres de deux sieclesen possession
de ce privilege honorable, il ne faut point voir dans
cette singularity Taveu de T inferiority continue de
notre infanlerie, mais le r6sultat de la routine, de la
religion des usages et surtoutde la morgue desofSciers
plac6s k la t6te des bandes, aux yeux de qui la mis-
sion d'escorter Tartillerie n'etait qu'une gfene et
mSme une humiliation.
Malgreles prdjuges contre lesquels il avaiteua lutter,
prejug6squi devaientlongtemps encore le retenirdans
une position mal d6finie etau-dessous deTimportance
de ses services, le corps deTartillerie avait susedon*
ner, avant le commencement des guerres biviles, une
constitution qui devangait celle de Tinfanterie elle-
m6mc, et se faisait des lors remarquer par un esprit
d'ordre et de prevoyance, un soin des details et une
regularite de service qui ne se sont jamais dementis.
A partir de Tepoque, sur laquelle nous venons de
nous arrfiter, le corps realisera, avec suite et sans pre-
cipitation, toutes Ics ameliorations qui lui seront in-
diqu6es par le progres de Tart et parleperfectionne-
ment graduel de la constitution de Tarm^e ; mais il
tirera toujours sa principale force du mode de re-
crutement de ses officiers de tous grades et de toutes
classes, pris lesunsparmi les artisans les plus habi-
les et les plus probes , les autres fournis par la partie
5clair6e de la bourgeoisie et par ces families de fi-
DB L^NGIENNE t^ANfj^IE FRAN^AISE. 167
n&ifce et 4e pstifem6nf / qui ti*6telieiit pds eucore de
ki HcAlesM, et (^eeelle-ci, cepetidant, ^tait d6j3l obli-
gfte de ccmsid^rer et d'admettre ati partage de ses
pr^rogsttives.
A laeques Ricard de Genouillac ^ qui avail exerce
peiKbBt presque toute la dtir^e du regne de Fran-
cois !•* la charge de Grand maitre de Tartillerie, suc-
cMa, ie 21 jantier 1546, Jean de Taix, nagufere
eapitiune gtoertl de toute nnfantcrie de France, tant
de^ que delft leu monts, Celui-ci ne recuttoutefois,
dans ses lettres de nomination, que le titre de maitre
et capitaine g^nferal.
Henri II, k son avfeneraent k la couronne, en
HiSme temps qu'i! creait tes colonels gfinferaux de
rinfanterie, donnai( le 11 avril 1547, la charge de
mattre et cipitaine general k un horame de naissance,
a Charles de Coss^, comte de Brissac, remplace lui-
m^me, le 9 juillel 1550, par Jean, marquis d^Estrees,
qui avait 6pous6 Catherine de Bourbon, fitle du ba-
lard de Vend6me. Sous le marquis d'Estrees, la
charge obtintdes privileges essentials qui Tegalerent
k celle du colonel g6n6ral de Tinfanterie. Par leftres
du 1 5 aoijt 1 557, cinq jours apres la funeste balaille de
Saint-Quentin , qui determina d'im|)ortanles refor-
raes, M. d'Estr^es recut, pour lui et pour ses succes-
seurs, pleins pouvoirs pour nommer direclement aux
offices vacants. Le meme brevet disait, que le maitre
et capitaine general devait r6pondreet communiquer
le plus souvent avee le roi, et Tetablissait comme le
colonel general de Tinfanterie, capitaine el colonel
.^
168 UISTOIRE
de deux enseignesde gensde pied, specialement atla-
chees aupres de sa personne a la garde du quartier
g6ncral de rartillerie. Une de ces compagnies colo-
nellcs surv6cut aux reformes de Henri IV, prit plus
tard le nom de compagnie des canonniers du Grand
maitre,el est entree en 1671 dans la composition du
regiment Royal de Tartillerio.
Jean d'Estrees, vieux etcasse, apres avoir eteoblig6,
en 1567, de faireexercer sa charge par Jean Babou
de La Bourdaisicre, seigneur de Sagonne, eut pour
successeur, le«} novembre 1 569, ArmanddeGontaud,
baron de Biron , marcchal de France en 1577 , tue
d'un coup de canon, le 26 juillet 1592, au siege
d'fipernay. Philibert de La Guiche I'avait remplace,
le 6 juillet i 578, avec le litre de Grand maitre et ca-
pitaine g6neral,et ceda la charge,le 5 septembre 1 596,
a FranQois d'Epinay-Saint-Luc, tu6, le 8 septem-
bre 1597, au siege d' Amiens, d'un coup d'arquebuse.
La belle Gabrielle eut alors la fantaisie de faire de
son pere un Grand maitre de Fartillerie, et, des le
1*' octobre, Anloine d'Estrees etait en possession.
Cela dura aussi longtemps que vecut la favorite. Ga-
brielle mourut le 10 avril 1599, et, le 13 novembre
de la meme annee, Maxiinilien de Bethune, baron de
Rosny etduc de Sully, etait nomme Grand maitre de
Tartillerie, vu la demission volontaire du precedent.
Sous I'influence decethomme illustre, les progres
du corps de I'artillerie prirent une allure rapide. 11
convient toutefois de remarquer que les circonstan-
ces ttvaient deja, d'elles-raemes, singuli6rement fait
DB l'aNGIENNE INFANTBRIE FRANgAISE. 169
ressortir rimportaiice du service de ce corps, et que
le Grand maitre n'eut en quelque sorte qu'^ consta-
terles faits acquis, a en d6velopper les consequences,
a les coordonner et k les reduire en r6glements. Les
norabreuses ordonnances proinulguees par Henri III,
au sujet de Tartillerie, temoignent assez de TintferM
qu'on attachait, pendant les guerres civiles, a assurer
le bon emploi du canon, et Ton peut dire que le rdle
de Sully a surtout ete une mission d'ordre, de regu-
larisation et d'6conomie, pour laquelle sa grande in-
telligence, la fermet6 de son caractere et jusqu'a son
oi^ueil et son avarice semblaient Tavoir fait naitre.
La guerre civile, en effet, et Ton regrette de le
dire, est une grande ccole de guerre. Dans ces
temps malheureux, oil tout le monde estsoidat pour
le succes d'un parti et pour sa defense personnelle,
oil Tidee fixe est, non pas seulement de vaincre,
mais de detruire son ennemi, I'esprit de Thomrae
acquiert une faculte diabolique d'invention et de
perfection nement. La tendance a I'eraploi habituel
des machines de guerre les plus puissantes, de Tefifet
le plus prompt et le plus grand , s'augmente en
raison du peu d'etendue et du peu de duree des
operations, qui perraettent de transporter machines
et munitions facilement et sans beaucoup de
frais, de les reparer ou de les remplacer entre
deux expeditions.
Pendant les guerres de religion qui remplirent
le dernier tiers du xvr siecle, il n'est pour ainsi
dire pas une ville, un bourg, en France, dont la
i70 aiSToiRS
vieille enceinte n'ait et^ entam^ par le caflOD, {wr
la mine ou par le petard. Quelques fort^esses^ qui
avaienlcommenc^ depuis une cinqua&taine d'aiui6ed
k s'enlourer de fortifications rasantes^ se virent
aussi a cette epoque insult^es pour la premiere fois.
Les armees, peu nombreuges en g^n^raly se forti-
fiaient de toutes les bouches k feu ^nlev^es aui.
villes. On vit I'artillerie se mettre en batterie ea
rase campagne, k decouvert,en a^antde I'infanterie^
et, k lajourn^ed'Arques, Charles deGoutaud^ baroa
de Biron, conduisit a la charge un escadron de
cavalerie au centre duquel marchaient deux cou-
levrines. Cette nouvelle raani^re de combattre
extgeait une augmentation du nombre des canon-
niers et une diminution de celui des pionniers ou
goujats. Ceux-ci disparurcnt presque compl^tement
dans les derniercs campagnes faites par Henri IV
oontre les Espagnols, allies des Ligneurs. L'arme-
ment formidable des nouvelles places baslionnees
effrayait, on doit le croire , de malheureux paysansf
que la contrainte seule pouvait araener aux tran-
chees. Henri IV, comm6 nous Tavons dit ailleurs,
profita d*un mouvement d'impatience et d'indigna-
tion manifesto par les rieilles bandes au si^e
d'Amiens, en 1597, et fit faire les trayaox parTir?-
fanterie. 11 paya les soldats a la toise, et donna k ceux
qui n'avaient point ete tuesen travailiant tasoiame
entiere qu'il avail promise. La reussite de cette ten-
tative, les eloges du roi adroitenient distribues et
un sentiment de satisfaction ivterieiure du Mrnot
DE l'aNGIBNNE HH^ANTERIB FRAN(AI8B. 171
qu'elle avait rendu, op6rerent ce jour-la une revolu-
tion, dans Tesprit de rinfanterie. A partir dece mo-
ment, elle devient la fidele auxiliaire de Tartillerie
dans les sieges et sur les champs de bataille, ne lais-
sant aux pionniers que les travaux a ex6cuter hors de
la port6e du feu de I'ennemi.
A la paix de Vervins, suivie de si cruelles reformes
parmi les gens de guerre, le personnel entretenu de
Tartillerie fut, au contraire, notablement augments.
Henri IV ^lablit dans toutes les places des canonniers
et des bombardiers, et dans les plus importantes il
mit des officiers charges d'en r6parer et d'en am6-
liorer le materiel el les fortifications. Les emplois
nouveaux furent, en general, donnes aux' officiers et
soldats reformes de I'infanterie qui avaient moutri
de I'aptitude ou du talent. Le roi accorda en m^me
temps une haute-paie aun certain nombre d'hommes
par compagnic d'infanterie, sous la condition de se
pourvoir d'outils propres k remuer la terre ou k cou-
per le bois, et de se rendre capables de diriger leurs
camarades dans les operations d'un siege.
Sully, qui avait commande en personne Tartillerie
pendant la guerre de Savoie et qui 1' avait fait servir
avec eclat et habilete au siege de Montmelian, obtint
du roi I'erection de sa charge de Grand maitre en
office de la couronne, corame celles des colonels g6-
neraux de I'infanterie et de la cavalerie. L'ordon-
nance d'institution fut rendue k Lyon au mois de
Janvier 1601, et enregistree au parlement de Paris le
6 fevrier suivant, C'est du temps de Sully que dat^ut
i 72 HISTOIRE
la plupart des privileges dont les grands maitres ont
joui. Nous nous contenterons d'indiquer sommai-
remenl ces privileges.
Le Grand maitre de Tartillerie 6tait ordonnateur
de tous les tonds alloues au corps ; les marches se
passaient en son nom. Tous les officiers etaient bre-
vet6s parlui ou prenaient son attache; ils n'avaient
d'eniploi que sous son bon plaisir. Lorsqu'il entrait
dans une place et lorsqu'il en sortait, il etait salu6 de
cinq vol6es de grosses pieces. Quand le canon avail
tire contre une ville , les cloches et tous les usten-
siles de cuivre lui appartenaient, a rnoins que la ca-
pitulation ne portal expressement le contraire : c'6tait
un usage ancien, fort sujet k controverse, raais sur
lequel Henri IV s'expliqua, apres la prise de Mont-
melian, de maniere a le faire vivre jusqu'a nos jours.
Les villes rachetaienl leurs cloches; le Grand raaitre
en touchait la valeur, prenail la grossc part et dis-
tribuait quelquos mielles aux officiers etcanonniers.
Le Grand maitre avail sa juridiction a Tarsenal de
la Bastille dc Paris (1). Comme marque de sa dignity,
il entretenait des gardes el plagait au-dessous de
I'ecu de ses armes deux canons sur leurs affuts, en-
tour6s de caques de poudre, de boulets et de gabions.
On voit encore aujourd'hui ces insignes ressortir en
relief au-dessus de Tune des portes de la biblio-
theque de TArsenal.
(1) Un edit du inois d(j deceiubre 1572avait transports du
Louvre a la BastiUe le siege de la juridiction du Grand maitre.
DB l'aNCIENNE INFANTERIE FRANgAlSE. 173
Maximilien II de Bethune, marquis de Rosny,
renipla^son pere le 30 avril 1610 et fut confirme
par Louis XIII le 27 novembre de la menie annee (1).
Le nouveau Grand raaitre 6tait proteslant et n'exerga
point sa charge pendant les guerres soutenues par le
roi contre les religionnaires du midi. Cette circon-
stance fulloind'fitredefavorable au developpement de
rartillerie. De 1621 a 1628, on ne fit que des sieges
de villes defendues avec acharnement. En I'absenee
du Grand maitre, les marechaux de France bri-
guerent I'honneur de diriger I'artillerie. Praslin,
Chaulnes , Crequi , Bassompierre , Schomberg >
d'Ef&at, attendaient leurs jours de tranchee pour
faire jouer les pieces, devant Saint-Jean-d'Angely,
Clerac, Montpellier, Montauban et La Rochelle.
Convertis par ces illustres exemples, les mestres de
camp se disputaient les tra\aux de sape et les bat-
teries. Ce ne fut, il est vrai, qu'un moment d'en-
gouement^ mais il sortit de 1^ plusieurs choses utiles
eljustes.
D'abord, Louis XIII renouvela, en 1621, devant
Saint Jean-d'Angely, la mesure prise par Henri IV,
vingt-quatre ans auparavant, devant Amiens ; il d6-
cidaque lessoldatsd'infanteriequi travailleraient aux
tranch^es et aux batteries, recevraient a I'avenir una
(1) SuUy, eo se demettaot, avail stipule qui la charge lui feraii
reiour en cas de mort de son fils. Gecasse pr4:ieDtaen i634.
SuUy D*6tait plus en faveur; il r^clama vainement, et comme
compensation on le nomma mar^chal de France .
174 rtistoiRE
solde extraordinaire. Quelques officiers, plus courti-
sans que gens de guerre, lui ayant represents que le
marquis de Spinola et le prince d'Orange exigeaient
un pareil service de leurs troupes, sans rien leur
donner au deli de leur solde : « Pour moi, dit le roi,
je me ferais conscience d'exposer mes soldats i des
perils qui ne sont pas attaches a leurs fonctions ordi-
naires, sans les animer par quelque recompense. »
C'Stait du rafime coup accoraplir un acte d'6quit6
et rehausser aux yeux du soldat le m6rite du service
de rartillerie,
Un grand norabre d'officiers d'infanterie, ceux
sttrtout que leur naissance devait arrfiter au grade
de capitaine, 6tudiferenl avec ardeur I'art de Tattaque
et de la defense des places et re^urent des brevets
d'ingenieurs ou de conimissaires extraordinaires de
Tartillerie. Quelques-uns de ces officiers s'ouvrirent
ainsi un chemin vers les plus hautes dignit6s mili-
taires : il suffit de nommer Fabert et Vauban. Par
reciprocity, les commissaires de Tartillerie et les in-*
gitoieurs prirent rang dans Tarmee et devinr^nt sus-
ceptibles de parcourir Fechelle des grades.
Nous citerons ici comme un indice di^ partage qui
se faisait dans les opinions des officiers de I'lnfante-
rie, vers le milieu du xvn* si^cle, un diseours tpe
I'auteur des Carnpagnes du marechal de Fabert met
dans la bouche de cet homme illustre.
En 1641, au si6ge de Bapaume, quelques officiers
du regiment des Gardes Fran^aises trouvaient raau-
vais que Fabert s'occup^t des sapes^ des mineft^ de
DE l'angienne tiif#ii!lnhltliE fran<;aise. 17$
rafrtilleritf^ des machines, des ponts et des autfes tra-
vaux les plus jf>6niM^s. Hs chargferent Grateloiarp, son
dfni, de Ini i^epresenter qu'il avilissait sa dignite de
eapitaine mt Gardes et d'offici^ g^nferah
« Je suislrts*obIig6a mes camarades du soin qw'ils
prennent de mon honneur, repond Fabert. Je vou-
drois cependaiit leur demander, si le bien que m'a
feit le roi est une raison de diminuer le zele que j'ai
toujours *tt pour son service. (Test la conduite que
Ton me reprocbe, qui m'a elev6 aux grades dont je
snis honore. Je servirai toujours de m6me, quand ce
neg^rmt que ^ar reconnaissance. Maisj'ose me flatter
que ees Iravaux, que Ton trouye humilians, me
comluiront a«l honneurs miiitaires les plus 61ev6s.
Tout bien cottsid6r6, le conseil de ces messieurs n'est
bon que pour ceux qui veulent Tieillir dans le regi-
ment desGatdes. Pou^ moi, je leur declare qne je
n'ai ancune en vie d'y rester : bientdt je leur en don-
nerai des pn^uves. La nuit prochaine, j6 ferai la dm^
oente du foese ; d;, sans avoir egard a te dignity de
roc» gmdes, j'attacberai le mineur, je travaillet^ai moi*
m£me a la galleriej k la chambfe de la mine, et j'y
metti^ai 1^ feu^, si la garnison refuse de se rendre. »
RfBchelieu n'appew*ta point d' amelioration directe Ji
Torganisatic^ du c<^rps de I'artillerie ; mais it travail^
lail sans rel^he ^ rampoindrissement d^ la noblesse^
soywettait les^^ offieiers de Tinfanteri'e et dte la cavAM'
lerie atri entraves de la discipline ^t de la hi^rarchie,
remettait att temps le soin de faire disparaltre les-
176 HISTOIRE
dernieres traces des prejuges chuvaloresques, et en
attendant, il confiail, le 27 septembre 1634, a la
mort du marquis de Rosny, la charge toute-puissanle
de Grand maitre de I'artillerie k son cousin germain,
Charles de La Porte, due de La Meilleraye.
Mazarin agit de menie et, le 10 avril 1^48, le due
de La Meilleraye, devenu niarechal de France, fut
remplaceparsonfdSjArmandCharlesdeLaMeilleraye,
due de Mazarin, auquel le cardinal avait fait ^pouser
une de ses nieces et transmis ses titres.
La paix des Pyrenees, en 1659, laissa le corps
de Tartillerie, sous le rapport de la forme de i'orga-
nisation, dans Tetat ou il se trouvait a la paix de
Vervins. C'etait encore, au-dessous du Grand maitre,
des mailres ou licutenants-generaux de rartillerie,
exergant par delegation une partie des pouvoirs du
Grand maitre dans les provinces, des commissaires et
des employes r^partis dans les places et dans les ate-
liers de construction, des capitaines de chevaux dans
chaque province, et enfin des bombardiers et des
canonniers distribues dans les forteresses en raison
de I'importance de chacune d'elles.
Au moment oil Louis XIV prit en main le gou-
vernement de I'Etat, cette organisation n'^tait plus
sufiisante. Elle r^pondait assez bien encore au ser-
vice que I'artillerie avait k faire dans la guerre de
si6ges ; mais cette guerre de sieges allait 6tre com-
pl^tement transformee sous la main de Yauban, et
les essais tentes par Gustave-Adolphe , pendant la
'»»
m
DE l'angienne ntrAtrmiiE fran^aise. t77
guerre de Trenle Ans, pour faire appuyer par des
pieces l^feres les mouvements des troupes sur le
champ de bataille, commencaient a 6tre imit6s en
Alletaagne et en Hollande. Tl devenait done n6ces-
saire de modifier Torganisation de rartillerie et de
la rendre plus militaire.
Louif^ XIV etait toUt-puissant; un signe de sa
votont^ faisait taire toutes les objections; il aimait et
estimdt Fartillerie; il 6tait fort des opinions de
LouYois, de Colbert et de Vauban. Iln'osacependant
entrer dans la voie qui lui etait indiquee que peu k
pen, et mfime par plusieiirs detours.
En 1667, lorsque le roi d6clara la guerre k
FEspagne, uue partie des canonniers et bombai^
diers, distribu^s dans les places, furent appel6s k
rarnxee, suivantThabitude. lis servirent avec eclat a
la prise de plusieurs villes de la Flandre, et au coip-
raencement de 1668 ils contribuferent encore k la
rapide conqufitle de B^san^gon.. A^^r^s ce siege, qui
termina les hostility, Louis XFV, ail lieu derenvoyer
ces hommes dans les places qui les avaient fournis,
les retint sur pied et en forma six compagnies,
quatre dfe canonniers et deux de bombardiers.
Des motifs qu'il serait difficile de determiner,
atiaert^ent presque aussil6t la r6forme de ces compa-
gnies. Le Grand raaitre, peut-etre, avait-il all6gue
que ces canonniersetbombardiersetaient plus utiles
dans les places. Ge qui est certain, c'est que le
28juillet 1669, le due de Maiarin se d6nictlait
HIST. DM L'ANC. 1NFANTER1E FRAMQAISE. T. TI, 12
i 78 HISTOIRB
volantairement de sa charge en faveur de Henri
de Daiilon, due du Lude, premier gentilhomme
de la chambre (1).
Le projel fut repris aussitdt sous une autre forme
et, le4 fevrier 1671, Louis XIV cr6a un regiment
d'infanterie, sousie tiirede regiment des Fusiliers du
roi, dont le Grand maitre, due du Lude, fut ^tabli
colonel-lieutenant, et qui eut pour destination sp^ciale
la garde de I'artillerie. On se rappelle que cet hono-
rable service avait jusque-la et6 un des privileges des
Suisses. II 6tait digne de Louis XIV de faire dispa-
raitre un usage qui avait quelque chose de blessant
pour Tinfanterie francaise. 11 profita habilement d'un
moment oil il n'y avait plus en France d'autres trou-
pes suisses que le regiment des Gardes, fit valoir
rimportance de cette restitution, et introduisit ainsi
par un biais I'organisation militaire de I'artillerie,
que nous allons voir se d6velopper.
Pour la formation des quatre compagnies de
100 hommes, qui composerent a I'origine le regi-
ment des Fusiliers, on prit d'abord les debris de I'an-
cienne compagnie des canonniersdu Grand maitre,
employee jusque-la au service de TArsenal de Paris.
Cetle compagnie , completee au moyen d' hommes
choisis dans les regiments d'infanterie, resta sous le
(\) Le due du Lude ^tait mardchal de camp du 30 mars i668,
U de^int Ueutenant-g^n^ral le 4 juillet 1670.
DE l'aNCIENNE INFANTERIE PRANgAiSE. 179
commandement direct du Grand maitre. La 2* com-
pagnie, plac6e sous les ordres du lieutenant-colo-
nel (1) , fut composee de sapeurs, c'est-i-dire de
gens propres aux travaux des tranch^es et des mines.
Les 3* et 4* r^unirent des ouvriers en bois et en fer,
sachant faire les reparations du materiel et jeter les
ponts. Ces trois derni^res compagnies furent exclu-
sivement recrutees avec des hommes tires de I'in-
fanterie. Le regiment duRoi fournit tons les officiers;
les commissaires de Tartillerie rest^rent compl6te-
menten dehors decette organisation, maisleur^tat
fut am61iore par la creation des grades de commis-
saire provincial et de commissaire extraordinaire.
Le roi ne negligea, au reste, rien de ce qui pou-
vait donner de I'^clat k son institution et apaiser en
mfime temps les derniers scrupules des hommes qu'il
appeladans le nouveau corps. Le regiment des Fusi-
liers du roi est le premier des corps entretenus qui
ait 6t6 completement arme de fusils au lieu de jnous-
quets ; il est le premier dont les soldats aient eu
entre leurs mains la terrible baionnette ; il est aussi
le premier qui ait rev6tu le costume uniforme. Ce
costume fut magnifique , eu egard a la simplicity
des habits delivr6s vers la m6me 6poque aux autres
troupes. II se coiuposait d'un habit blanc avec les
(1) Abel Louis de Marans de Varennes, premier lieutenant-
colonel des Fusiliers du roi, etait pr6c6demment major du
regiment du Roi. 11 fut fait brigadier le 23 f^vrier 1677.
1[60 WiTQWE
{^renieqt^et la douiUwe bleu^; le coUott, l« ve^,
la QMJQtte eti les ba$ 6taienl. i:ouge^ etk^,)ioutaQ6>de
Q9.etai dorey. Les drapciaux ^taieat pat:«i)$( ^ ceuj[ d^
r(6gimoni du Koiravec c^Ua difiEarence^, ({mi^I^ \QFt et
le rouge ^ au lieu djQ pr^^enter iwe teinte inate ^
ayaient d^^ reflets chmigeajiitSy de ofuao^ aur^re,
destiqes ^ rappeler les CQuleur^ d^ bm du oicJc et
de Tenfer.
Le 2.0 aout 1671, si^ mois apre^ s^; qr)6atiQJ9> et
au moment oil Louis XIV faisait ses pr^paa;aUC^ de
guerre contre la HoUande , le corps re^yt une apg-
mentation considerable^ determiqeepai: rio^portancie^
des parc3 d'artillerie qu'il devait escof t^|[?, Qxh y inr
corpora 22 compagnies,. tirees des regiments d'iafan-
terie. Deuxde ces compagnies furent.organisi^es eu
grenadiers^ par un cboix d'hommes fait sur touted les
autres, et le regiment fut diyise en deux bataillpns
de treize compagnies chacju^i. La compagme. de
sapeurs du. lieutenamt-oolonel, qui appartenait au
roi, marchaifc a la tete du 1" bataillon; celle des
canonniers du Grand maitre 6tait la premiere du- 2'.
Les deux Qompagnies d'ouyriers , qui, prirent plus
tard la I6te des ^« et 4* batailiona, 6taient partagees,
ainsi que le$ grenadiers , entre les. detux b^tliil*-
lons,
Le regiment des Fusiliers du roi, pendant la cam-
pagne de 1672, contribua, comme infanterie, a la
rapide conquete d'Orsoy , de Rbeinberg , d'Utrecbt,
etde DoesbQvirg. U lit^ en^ li&73^ le si^ge de Maes*^
♦ *
DB l'aNGIBNNB lllfimSftB FBAlf(AI8B. fM
tFicbt, oil le capiUine de ^tft^feofd flit bl<S$^ Aftfm
la tmitob^^ tet \\ alia prmidre ^e« qU£Mibi« t)'hiif«f
dan6 9a Bofirgogae. II servtt^ efn 1674, k III ^^ tlft
BesHi^cm H de Dbie, qui ddpittil^rent l6 4B Mtfi ^ . * 'm«^^
le 6 jnid) ei fBliia «i)Btiite le prince d^ GMrd^, tpli^J^
battit leprfncc d 'Orange JtS^neff. Dans Mttfe iMttaiftefT ..-
le 1<* bataillon, avec qoatM petitens pi^CM de ettAM^'
forma ia t^M de la colmne d'attaqne contK le yiHiige
etr^egtisedeSdneff, oti I'itrfanterie d'E9pdgnef«<
oompl^teirtent d^aite. 11 termina ceU« jMrrn^ «ii
culbutant un gros corpfe d'infanterie hollandAfW.
Deu% frdros^ nomin6d Dorthe, tons deux ^^^pitaifi^,
se didtingii^ent extr^m^mcmt. En 1675, 6n trouve
le regiment aux gi6^^e Dinanty d'Huy ^ d^ Lihi^^
bourg, et en 1676 k deux de Cond6, de Bouchain ^
d'Air^. \a 10 mai 4e dette ann^e, akle du tdgiifn^At
de Gr6der , il eraporte d'^nblce tons leb dehof* dd
Bouchain. En 1677 , il se distingue devant Vdien«*
cieimes et Cambrai. Plusieurs r^gin^ontft avaient
echoue de^nt une demi-lutie de Cambrai ; les Fudi*
iiers t sontenvoy^s k leur tour et enlelrent flette defrii*-
lune en plein jour. Ld place capitule le 4 A^ril son*
leur» drapeaux. Le 1 4, au si6ge de la citadelle, fis «&'
jeltent a\ec le regiment du Roi sur la dettti-lurie si-
tuee k gauche du bastion d'attaque, et s'en emparertii
encore* Le ciipitaine de Cavoi|\P fut tu6 Ce jour-j|Ji.
Les exploits accomplis par le regiment au si^ge
de Cambrai, lui valurent le droit de semer de fleurs
de lis la croix blanche de s^ drapeaux el une aiig*^
1 82 HISTOIRE
mentation de quatre bataillons, qui furent formes, en
novembre 1677, avec 60 compagnies tiroes des der-
niers bataillons des vieux corps. Ces quatre bataillons,
prirent la gauche des premiers, et rang entr'eux d'a-
^prfesi'anciennet6 des regiments d'oii ilsetaient venus.
" '' Oet accroissement considerable d'un corps destine
a la garde de Tartiilerie, prouve que Ton s'6tait bien
trouve a Tarmee de Flandre du service des Fusiliers
du roi, etque Ton desirait avoir assez de ces soldats
d*elite, qui savaienl au besoin mettre la main a
Toeuvre, pour en fournir a toutes les armees.
En 1678, le regiment se signala a la prise de
Gand ct d'Ypres et fut vivement engage a la bataille
de Saint-Denis. II y eut quatre officiers blesses. Une
partie du corps, qui servait a Tarm^e du mar^chal
de Crequi, occupa Soest pendant I'hiver de 1678 k
1679 et se trouva le 26 juin suivant a Taffaire de
Minden.
A la paix, le 6« bataillon fut reforme; les cinq
autres furent places a Douai, oil une ordon nance
royale etablit une ecole (rinstruction, qui est par
consequent la plus ancienne des Ecoles de Tartille-
rie. Les bataillons n'y resterent que peu de temps (1)
et furent envoyes a Lille, oil le roi les passa en revue
le l"aoutl680.
Pendant la guerre qui venait de se terminer par
(i) La premiere ecole d'arlillerie 6tablie Ji Douai le 1*' mai
i679, a ete suppriiii^e le 1®' iiovembre de la m^ine annee .
DB l'aNGIENNE INFANTBRIE FRANgAlSE. 183
le traits de Nimegue, le regiment n'avait fait que le
service ordinaire des troupes d'infanterie, avec la
mission sp^ciale de veilier dans les marches et les
campements k la surety de I'artillerie, ainsi que le
faisaient prec^demment les regiments suisses.
Gomme ces derniers, il avait pu accidentellement
prater aide aux canonniers, mais sans que cela dAt
tirer a consequence. II semble que Louis XIV n'ait
Youlu que laisser entrevoir sa pensee et faire la re-
cherche de la manifere dont elle serait acceptee.
Quelques mesures prises par le roi vont pen a peu
rendre cette pensee plus sensible.
Le 26 novembre 1677, il el6ve au grade de mar6-
chal de camp de ses armees, Pierre de Morm^s de
Saint-Hilaire, cet h6roique lieutenant-general d'ar-
tillerie, qui ne voulait pas que son fils dcplor&t la
blessure que lui avait faite le boulet qui tua Turenne,
et qui mourut lui-meme Ie21 Janvier 1680, apres
d'horribles souffrances.
Le 26 d6cembre 1678, il nomme lieutenant-colo-
nel du regiment des Fusiliers, a la place de M. de
Cavoye, un ancien officier d'artillerie, M. de Barville,
et cette charge, alors la plus importante de toutes
dans les corps de troupes, sera a Tavenir toujours
exercee par un officier de canonniers ou d'ouvriers.
En 1679, apres la reforme du 6« bataillon, le roi
licencie les canonniers appoint6s qui 6taient repartis
dans les places, et, « ayant remarque combien il
eloit difficile, dans les occasions pressantes, de trou-
484 WTQIHB
ver parmi les troupes un aonabre suffisaot de fioldato
qui sussent parfaitement hien executer et servir le
canon , » il revient a son plan de 1 668 , leva six
compagnies de soldats canonniers, k qui I'on fapt
faire Fexercice du canon, et en fait accepter le cora-r
mandement, comme un avancement et une faveur
considerables, aux six plus anciens capitaines du
regiment des Fusiliers. M. deCavoye lui-m^me, qui
quittait la charge de lieutenant-colonel, est ameo6 a
prendre une de ces compagnies. On cr^e en mdme
temps deux compagnies de bombardiers et une com-
pagnie de mineurs, qui sont donneesa MM. de Vigny,
Camelin et Le Goulon, tons les trois officiers d'ar-
tillerie.
En 1683, le regiment des Fusiliers est appel6 au
campdeBouquenom surlaSarre,etrann6e suivante,
au si6ge de Luxembourg, il fournit des d6tachem6ots
qui executent le tir des pieces de batteries avec les
compagnies de canonniers et de bombardiers. Le
gros du regiment fait, comme auparavant, le service
d'infanterie. Deux compagnies se distinguent, le
30 mai, a la prise de la coupure du vieux ch&teau de
Miinster, qui am^ne le lendemain la capitulation de
Luxembourg. Le capitaine Darquet et le lieutenant
Lagarde avaient et6 tues a ce si6ge. Parmi les blesses
se trouvaient les capitaines Pascal, d'Algui^re, Rabar
et un lieutenant. Les Fusiliers furent mis en garnison
k Metz, apres la cessation des hostilites.
Trois mois apres la conquete dje Luxembourg, le
DB l'angibnne bif^iiterie fran^aisb. iB}^
3^i^i 1684, Loi^i^ XdV cr^c^ mmle litre (}e Royals-
Bombardiers, no vrai regimeat d'artiUeric^, compose
avec les compagnies de bombardiers de V.igny et de
Gamelin et avec dix autres compagnies tiroes des
regiments de Pi6mont, Navarre, Champagne, La
Marine et des Fusiliers du roi, qui en fournissent
chacun deux. Le Grand maitre de Tartillerie, due
d'Humi^res (1), deja ^lotiel-Heutenani des Fusiliers,
est aussi etabli colonel-lieutenant de Royal^Bombar^
diers, et il a pour lieutenant-colonel M. de Vigny. Ce
nouveau corps est porte en 1686 a quinze compa-
gnies.
Le 13 decembre 1686, le roi regie pour la pre-
miere fois le rang que les officiers d'artillerie doivenl
tenir avecceux desregiments des Fusiliers etdes Bom-
bardiers et des compagnies de canonniers. Les rela-
tions necessaires que ces divers officiers devaient
avoir entr'eux amenaienl de norabreuses contesta-
tions que le Grand maitre ne parvenait pas toujours
a apaiser. L'ordonnanc<^ du 13 decembre prescrivit
aux officiers de troupes d'obeir aux officiers d'artil-
lerie comiuandant aux armees. Les lieutenants-co-
lonels et les comraissaircs provinciaux de I'artillerie
prirent rang entreux suivant I'anciennete de leurs
brevets; la meme egalite fut etablie entre les capi-
(J) Le doc d'Hu mitres avait 4 16 nomin^ mar^chal de camp
le 4 septembre 1650, Iieutenai)l>g6n6ral lc18 octobre 1656 et
marshal de France le 8 juiUet 1668.
1 86 HISTOIRE
taines et Ics commissaires ordinaires, les lieutenants
et les commissaires extraordinaires , « de m^me
que si lesdits commissaires d'artillerie ^toient du
corps desdits regiments, et les officiers desdits regi-
ments et compagnies du corps de Tartillerie. » La
pensee du roi commencait k se formuler tr^s-nelte-
ment.
Tel etait Ic point qu'avait atteinl le corps de Far-
tiilerie 16rsqu'6clala la guerre de 1688. Les regiments
des Fusiliers et des Bombardiers ( t les compagnies de
canonniers servirent concurremment, pendant la
premiere ann^e de cette guerre, aux sieges dePhilis-
bourg, de Manheim et de Franckenthal. Au co*n-
mencement de la campagne suivante, qui allait
n^cessiter Temploi de plusieurs armees, Louis XIV
doubla le nombre des compagnies de canonniers qui
fut ainsi porte a douze. Les hommes qui composerent
les six compagnies nouvelles, furent encore tir6s des
vieux regiments d'infanterie, et le regiment des Fusi-
liers en fournit les officiers. Ce dernier corps roQut
en mfime temps une augmentation de deux compa-
gnies de grenadiers qui furent placees aux 3* et 4*
bataillons. Dans cettc annee 1689, le regiment des
Fusiliers d6tachadeuxbataillonsararmeedeFlandro
et deux autres a Tarmee du Rhin. Le 2" bataillon,
avec le major M. de Maisoncelles, fut envoy6 a Tar-
m6e d'ltalie sous Cattinat. I^es bataillons qui ser-
vaient en Flandre combattirent a Fleurus en 1690;
le capitaine de Vaucocourt y fut bless6, Le capitaine
DB LANCIENNE INFANTERIE FRANgAISE. 187
Saint-Brice trouva la mort, en 1691 , au siege de
Mons.
L'ordonnance royale du 26 avril 1691, qui rame-
nait tous les bataillons de Tinfanterie a treize com-
pagnies, apporta quelques modifications dans Torga-
nisation du regiment des Fusiliers du roi. Avec les
compagnies excedantes des cinq bataillons existants
et quelques corapagnies crapruntees a Tinfanterie, on
forma unnouveau bataillon qui prit le 3* rang, parce
queM. deBouvincourt, choisi pour le commander, se
trouva par son anciennete le troisifeme capitaine du
regiment. La com position du corps se trouva alorsainsi
reglee. Les quatre premiers bataillons eurent chacun
une compagnie d'ouvriers, une de grenadiers et onze
de fusiliers; le 5®, une de grenadiers et douze de fu-
siliers ; le 6* treize de fusiliers ; en tout 78 compa-
gnies, dont quatre compagnies anciennes de 1 10 ou-
vriers, cinq de grenadiers a 45 hommes et soixante-
neuf de fusiliers a 55 hommes. La totalite des troupes
entretenues a cette 6poque pour le service de I'artil-
lerie, s'elevait a environ 6,500 hommes.
Quatre bataillons de Fusiliers servaient, en 1692,
a I'armee de Flandre : ils se firent fort remarquer au
siege de Namur, et nous devons ici restituer au r6-
giment Thonneur d'un acte de courage stoique que
Ton a attribue a tort, tantdt a un Garde Fran^aise, tan-
tdta unsoldatdeRoyal-Vaisseaux. Voici un fragment
d'une letlre ecrite par Racine a Boileau, du camp de-
vantNamur,le3 juin 1692, qui levetoute incertitude.
183 uisxoiKB
«... On raconte plusieurs actions particuliiriBS que
je vous redirai quclque jour, et que vous entendret
avcc plaisir; mais, en voici unequej^ ne puisdifiie-
rer de vous dire et que j'ai oui center duroi mdne:
Un soldat du regiment des Fusiliers, qui tra^aiUoitA
la tranch6e, y avoit apporte uu gabion ; un coup de
canon vint qui emportn son gabion; aussitM il «b
alia poser a la m6me place un autre, ^ui fotsur-ie*
champ emporte par un autre coup de canon. Le sol-
dat, sans rien dire, en prit un troisi^me, et I'alla
poser; un troisicme coup de canon emporta cetroi-
siome gabion. Alors le soldat rebute se tint enrepos,
niais, son officier lui commanda de ne point laisser
cet endroit sans gabion. Le soldat dit : « J'irai,
« maisj'y serai tu6 » .11 y alia, et, en posant son qua*
trieme gabion , out le bras fracasse d'lin coup de
canon. 11 revient, soutenant son bras pendant a^fee
I'autre bras , et se contenta de dire a son offici«r :
« Je I'avois bien dit ». II fallut luicouperkbFas^
qui ne tenoit presqu'a rien, Ilivoufffitcelasansdes-
serrer les dents, et apresTop^ration, dit froidemeftt:
« Je suis done hors d'etat de travailier; c'est main-
« tenant auroi k me nourrir. » Je crois que vou* naef
pardonnerezle peu d'ordre de celte narration^ mm
assurez-vous qu'elle est fort \raic. »
En 1693, le roi fait un noaveau pas vers la r6ali*'
sation de son plan, et rend TordooiiaiJGe du 1 5 avril>
que nous transcrivons presqu'en entier, acausedft
son imporlanco, el parce qu'elle fait toucher du
DB l'aNCIENNE n?F'Al<mfiRIE FRANCAISE* 189
doigl les' difficulles que Eouis XIV axait rencontrees
danS'Sa mardhe et qui avaient impost k ce prince si
puiesant vingt-cinq annees de patience et de pre-
cautions;
« l)e par 1« roy : Sa Majest6, ayant 6t6 inform^e,
qu'encore que son regiment de Fusiliers ait et6 mis
sur pied pour servir Tartillerie dans ses armees, les
offieier9 qui Font coramande, ont pr6tendu s'en pou-
vowcKspenseppouf marcher et camper avec lesautres
troupe desdites armees; et voulant qu'il soit unique-
meot employ* pour le service auquel Elle Ta destine,
e* le i^gter die maniere qu'il ne s'y rencontre point
de diffioulte , Sa Majest6 a ordonne et ordonne que
ledit regiment des Fusiliers sera dorenavant appele
lo Regime nt-"Royal de TArtillerie , que les balaillons
dudii regiment marcheront et camperont toujoiirs
^\ec rartillerie de Tarmee oiiJ ils serviront, qu'ih n'y
sermt jamais rms en Hgne^ et que le commandant et
tous»le&aulr6S^offici«rs du rfegiment-obeiront a ceHii'
qui:ser4tprepos6 pour commander I'artillerie, quel-
que charge qu'il puisse avow dans Vartillerie, Vbu-
lantiSa Majeste, pour le&attacher davantkge k ce
seuvicft^. que le lieutenant-colonel dudit regiment soit
lieubefnaffibt de Ifartillerie, les* six premiers capit^itie^^
commissaire» provmeiaux, le major- et les autl^es ca-
pttainifis commissair^jS'Ordinaires^, et^ltes aydfes-majors,
lieutenants , saias^lieutewants et enseignes commis^
saiiies exiraordipaires-; desqudtes^ charges le Ghmrd
maStw d^ Uartilterie^leup fera d61ivrer Ifes proriiions
1 90 HISTOIRE
pour 6s dites qualit6s prendre rang .avec les autres
officiers de Fartillerie, du jour que chacun d'eux a
6te pourvu par Sa Majeste de la charge qu'il a dans
le regiment, dont il sera fait mention dans lesdites
provisions et qu'a Tavenir iis auront part aux profits
des batteries dans les si6ges oil ils se trouveront ,
eiC/« • • w
Cette ordonnance, si explicite et si claire, ue suffit
point, pourrait-on le croire, quand on se reporte
au temps oil elle fut promulguee et au monarque qui
Tavait signee, pour mettre fin aux embarras suscit^s
par les prejuges d'une noblesse qui continuait a ne
vouloir point envisager la guerre par son cdt6 se-
rieux? Les gentilshoinmes, qui avaient assez de for-
tune pour pouvoir acheter des regiments et arriver
ainsiaux gradeseleves, ne se souciaient pointde passer
par le grave et laborieux metier de Tartilleur. I^es
autres voulaient de la gloire pour prix de leur cou-
rage, et repugnaient k un service qui demandait.un
travail et un devouement de tons les instants, mais qui
n'offrait, surtoutalors, que bien rarementl' occasion
de ces coups de main heureux, de ces actions indivi-
duelles , qui font paraitre un homme, souvent plus
qu'il ne vaut. et que fournissaient frequemment les
services de la cavalerie et de I'infanterie.
Les trois bataillons de Royal-Artillerie, attach^
en 1 693 k Tarm^e de Flandre , servirent, comme le
voulait le roi, les 70 pieces de canon que le mar^chal
de Luxembourg amena sur le champ de bataille de
DB l'aNCIENNE INFANTERIE FRANi^AlSE. 19i
Neerwinden ; ils ex6cuterent aussi le tir cette ann^e
au si^ge de Charleroi, eten 1695 au bombardement
de Bruxelles, concurremraent a\ec les compagnies
de canonniers et de bombardiers, mais avec peu de
bonne volonte el en soulevaiit a cbaque instanl des
difficult^* II en fut de meme a I'armee du Rhin qui
avail deux batailions el sur les Alpes oil se trouvait
toujours le 2'. Cetle conduite, si opposee a ses d^sirs
elk ses vues, forga Louis XIV a frapper un dernier
coup. II avail, a la (in de 1694, remplace dans la
charge de Grand maitre le vieux mar6chal d'Hunii^res
par ie due du Maine, son fils de predilection; a la
fin de la campagne suivante, apres le bombardemeul
de Bruxelies, le 25 novembre 1695, il rend une nou-
velleordonnance,porlanl ampliation desprecedenles.
oil il fail connaitre que son intention est : « Que
les balaillous dont est compose le regiment marchenl
el campenl toujours avec Fartillerie dans les armees
oil ils servironl; qu'ils n'ysoient jamais mis en ligne,
ni n'y monlent aucune garde de tranch6e, sous quel-
que pretexle que ce puisse etre, et ne fassent aucun
service avec le reste de Tinfanterie, si ce n'est dans
les places ou ils se trouveront en garnison. Que le
lieutenant-colonel, les commandans de batailions el
les aulres officiers dudit regiment obeissent a celuy
qui commandera V artilleries et qu'il luy soil permis
de se mettre a la tele dudit regiment el de chacun
desdits batailions, toutes les fois qu'il lejugera a pro-
posj soil dans les marches el dans les delachemens,
192 HISTOIRB
soitaux reveues, ou aiileurs, oil ledit regiment et
lesdits bataillons se trouveront. Etcomme Sa Majesty
desire que le service de toutes les compagnies dudit
regiment se rapporte a celuy de Tartillerie, et pre-
venir les difficuitez qui pourroient naistre la-dessus d6
lia part descapi tain es dcs compagnies de grenadiers,
elle a supprime et supprime ledit titre de capitaines
de compagnies de grenadiers, el leuradonne etdonne
celuy de capitaines de compagnies de canoniers
pour estre a Tavenir sur le mesme pied que lesdouze
anciennes compagnies de canoniers dudit regiment,
faire les mesmes fonctions, et recevoir la mesme paye,
tant pour les officiers que pour les soldals. Ordonne
Sft Majeste, que lesdites douze anciennes compagnies
de canoniers, qui ont jusques a present fait un service
s6pare dudit regiment, seront incorpor6es dan^ les
six bataillons qui le composent, dans chacun des-
quels deux desdiles compagnies serviront k Tavenir,
moyennant quoy, it s'y trouvera trois compagnies de
canoniers, y compris celle qui estoit de grenadiers,
a la reserve du bataillon de Frades, dans lequel il
n-y a point de compagnie de grenadiers, et oil par
consequent il n'y aura que deux compagnies de ca-
noniers. A regard des quatre compagnies d'ouvriers
dudit regiment Royal- Artillerie, elles demeureront
sur le mesme pied qu' elles sont a present. Mais parce.
que Sa Majeste est inform^e que les capitaines y
rec^ivent indiff^remment d^seidatsqui ne sgavent
aite«n metier et dont les Equipages- d'artillerie ne
DK l'ancienne infanterik fran^aise. 193
tirent aucun secours qui ait rapport a leur institu-
tion. Elle defend auxdits capitaines sur peine d'estre
cassez, d'y engiiger a I'avenir aucun soidat qui ne
SQacheun des metiers deforgeur, serrurier, charron,
menuisier, charpentier, mareschal, taillandier, chau-
dronnier, raagon, tourneur ou sellier ; et elle enjoint
aux com'raandans, major et aydes majors desdits ba-
taillons d'y tenir la main, sur peine d'interdiction
de leurs charges ; deffendant aux conimissaires des
guerres qui feront les reveiies desdites compagnies,
d'y passer de soldats qui ne soient ouvriers, quand
bien ils seroienl de la taille et quality requise par les
ordonnances. Ordonne aussi Sa Majeste aux com-
raandans, capitaines et autres officiers desdits ba-
taillons, de se conformer dans les garnisons oil ils
se trouveront, a ce qui leur sera ordonn6 par le Grand
maistre de Tartillerie , ou par le lieutenant-colonel
dudit regiment Royal-Artillerie, sur tout ce qui con-
cernera les exerciceset details de Tartillerie, de ma-
niereT quits y puissent eslrc parfaiteiiient instruils.
Quant au rang que les officiers d artillerie doivent
avoir avec ceux dudit regiment Royal-Artillerie, Sa
Majeste Tayant r6gl6 par sesdites ordonnances, elle
veut et entend qu'ils s'y conforment; et comme il
est n6cessaire que les troupes qui serviront aux es-
cortes de Tartillerie sQachent des officiers qui les
commandent ce qu'elles auront a faire, Sa Majeste
veut et entend qu'a Tavenir, les colonels, raestres de
canip, lieutenants-colonels, capitaines et autres of-
UlST. DEL'aNC. INFANTERIE PRANQAISE. T. T1. i3
i 94 HisToim
ficicrs de ses troupes d'infanterie, de cavalerie et de
dragons qui seronl commandoes et d^ch6tts |NHir
escorter rartillerie^ reconnoissent et fassenl tout ce
qui ieur sera ordonnO par I'officier de la dite «l:tille-
rie qui la comtnandera, telle charge qu'il y rpuisse
avoir, sans y apporter aucune difficult^^ sur peine de
desobeissance. »
Les 85 compagnies , dont le regiment se imuira
alors compose, se divisaient en quatre compagnies
d'ouvriers datant de la creaiion du corps, dix-'^sc|)t
compagnies de canonniers et soixanle-quatre conlh-
pagnies simples, dont les hommes continu^nent dc
s'appeler fusiliers. Ces groupes de compagnies^ (pii
avaient la preseanoe les uns sur les autres dansl'onlre
Ounous venons de les placer, Oteiient partag^^ la
manifere suivante entre les six bataillons : le l**^ba-
taillon avait une coinpagnie d'ouvriers, trois coisipa-
gnies de canonniers et neuf compagnies simple; ks
2% 3"" et 4*^ bataiHons Otaient uniformement compo-
ses d'une compagnie d'ouvriers, trois compagnies de
canonniers et dix compagnies simples; le 5* comptait
trois compagnies de canonniers «t douze compagnies
simples; le 6** n'avait que deux compagtiies de ea-
nonniers, maisle nombre de ses compagnies simples
s'elevait a treize. Les compagnies d'ouvriers ^latent
alio hommes, les autres a 55, ce qui donnait pour
Ja totalite du raiment 4,950 hommes, non compris
les officiers. Le corps de I'artillerie comprenait, en
outre, a cette ^^HHpie, le rOgimefit J{ojyal*-Bombar-
DE l'aNCIENNE ^I^A^nr/JpiE FRAWgAISE. ^^S
^\^v^ (Je qujiv«e cQwi^^^ijps cje 55 Jhomraes et deux
qf^ippagflieis de ftirineurs ^pssi k 55 homraes.
L^ sold.e de^ troupes de Tartillerie futregleed'apres
le^;(3ft^mes princip^s anti-chevaleresques, de mani^re
.a fajr.^ desirer de njonter dejs compagnies de fusiliers
a cellp de caqonaiers et des canonniers aux ou-
vrjiers (1).
(i) Vqici le tableau de la sol^e iUe journali^re fie Royai-Artil-
lerie, en lempsde paix, telle qu'elle fut rdgl6e par Louis XIV.
Gapitaine
Lieutenant . . . .
Sous-lieutenant.
Swg^nt
<<yapOral
Anspecsade ....
Soldat
OUVRIERS.
liv. 8.
3 ))
»
» 10
d.
»
)) »
1 10 »
1 »
4 5 ))
11 6
»
CAHONNIERS.
liv. 9.
3 »
»
d.
1 10 »
1 » ))
» 16 »
.» M
» 1)
8 »
PUSlUEftS.
liv t. "J,
2 15 )»
1 )) » '
» 13 4
» 10 » .
« 7 »
» 6 *>
»
»
JDans 1(3S conipuj^nies d.'QUvriprs, quapd Teffectif r6el atteignail
95 hommes, le capi^aine avail 6 hommes de gratification, soil
3 livres par jour; quaml Teffectif 6tait de 100 hommer:, il avait
8 horame<, ou 4 livres ; enfin quand eUe 6lait complete k 110
homiue-!, il en touchait 10, ou 5 livres. Des avantages propor-
tionnel-^ ^taient fails aux capitaines de canonniers et de fugiliers.
1 96 HISTOIRE
(]es fliverses mesures, et notaminent celle relative
a la solde, paraissent avoir eu plein succ^s, car,
vingt-cinq ans plus tard, M. de Guignard pouvail
6crire ceci dans son ficole de Mars : « Dans I'origine,
les nobles auroient cru se dishonorer en entrant
dans ce corps. Sa Majeste ayant ordonn6 de forts ap-
pointements...., cet appat acheva de d6truire Tan-
cienne delicatesse; les plus qualifies n'eurent plus
aucune repugnance a devenir capitaines de forgerons,
de charpentiers, etc., ce qui auroit paru singulier
dans un autre temps, faute de faire attention que
tout cc qui estdu metier de la guerre fait honneur,
sous quelque titre que ce soit. »
Ainsi fut termine le long enfantement de Torga-
nisation militaire du personnel de Tartillerie. Deux
cents quatre ans s'elaient ecoules depuis le premier
essai de Louis XI; deux cents quatre ans dont revo-
lution avait ete employee par la monarchic a asseoir
sa puissance sur les mines des institutions f^odales.
A compter de ce moment, le corps de Tartillerie
a ses troupes propres, dont il dispose enli^rement,
savoir : Royal-Artillerie, Royal-Bombardiers et les
Mineurs. Dans la plupart des cas, il pent se suffire
a lui-m6me, car le regiment Royal-Artillerie
poss^de dans chacun de ses bataillons des compa-
Ind^pendamment decette solde, les capitaines avaient par jour 6
rations, les lieutenants 4, les sous-lieutenants 3, les sergents 2 et
les soldats 1 , a?ec faculty de les perceYoir en argent .
DE l'aNCIENNE INFANTBRIE FRAN^AISE. 1&7
gnies pour servir les bouches k feu, el d'antres pour
les escorler et fournir des auxiliaires. Pour tout
ce qui est d' etiquette, rartillerie a un rang d6ter-
miii6 par sou anciennet6 au rniiieu des regiments
d'infanterie ; mais, en reality, elle forme deji un
corps hors ligne, marchant et campant k part. On
remarquera que, dans chaque bataillon, les compa-
gniesanciennes d'ouvriers etcellesde bombardiersel
de canonniersdnt le pas surlescompagnies simples ou
d'infanterie. Ainsi le rang que Fartillerie a obtenu
plus tard au-dessus de Tinfanterie n'est point,
comme on I'a dit, le pur eflet d'un acte de camara-
derie du ministre Soberer ; Louis XIV avait eu la
m6me idee, et Tavait realisee autant que le permet-
taient les usages et les regies hi6rarchiques de son
temps.
En mars 1798, apres la paix de Riswyck, RoyaU
Artillerie fut reduit a quatre bataillons, qui figure-
rent au camp de Compifegne, sous les ordres du
lieutenant-colonel de La Harteloire,*^nomme cette
meme annee.
Pendant la guerre de la succession d'Espagne ,
ces bataillons furent distribues entre les armees de
Flandre, d'Allemagne, d'ltalie et d'Espagne.
Le !•' bataillon ne quitta point les Pays-Bas de
1701 a 1712. 11 partagea pendant ces donze campa-
gncs les vicissitudes des troupes employees sur la
frontiere du Nord. Passe sur le Rhin /en 1713
avec Ic licutenanl-coloncl La Devese, il se cdu-
198 m^toiiTE
vrit de gloire aux sifeges de Landau et de Fribuurg.
Le 2® bataillon comraenga la guerre sur le Rhin.
11 fit en 1703 les sieges de Brisach et de Landau,
quilta FAlsace le 25 septembre 1705 pourse rendre
art Piertiont, et joignif devanf Asti Tarm^e du ma-
v^thai de La Fcuillade. ftenfr6 en France apres la
bataille de Turin, il servit les antiees suivantes en
Provence, en Roussillon et en Catalogue, et (it en
1714 Icsi^ge de Barcelone.
Le I^« bataillon, qui avait debute en Italie, repassa
les Alpes en 1706, apres la d6route de Turin, ct
resta jusqu'a la fin de la guerre attache a Tarmee dc
Dauphin6.
Le 4* bataillon cornbattit sur le Rhin et en Alle-
magc avec Viflars et Marchin. Aprfes le d^sastre
d'Hochstedt , il fut place dans les lignes de Lauter-
bourg, qu'il quitta en juin 1705 pour venir en Flan-
dre. II se distingua aux defenses de Lille et de
Douai, etretournaen 1713 sur le Rhin.
Le 5<^ bataifion, retabli le 23 juin 1706, resta
constamment attache a Tarmee d'Allemagne. Ce
bataillon fut de nouveau reform^ k la paix.
Pendant cette p6riode, le corps de I'artillerie avail
regu des modifications et des augmentations. Voici
quel 6tait Tclat du corps au moment de la mort de
Louis XIV.
Un 6dit du mois d'aout 1703, enregistr6 le 3 d6-
cembre au parleiuent de Paris, avait supprime tous
les anciens offices ci-ees depuis le commencenienl
DE l'aNGIENNE IN^/||^gJj^ FRAN^AISE. iQ^
du 3{Mr gJecJfe, et, ea avail) iasti^ti^ ds novive^j^, au
im'umi fte^qwl& fet p^rtre conibi^ttajig^tf ties offici^p^^
^Tift tpowpe&de I'aFtiJiejji^ ^e troiivatt coqipose^, qq.
temps de paix : du Grand maitre de rarUU^we ; c^'uiji,
pDftWier lioutervaint-'^niferal. ayant pour d6partea\^nt
VAlsaee; de deux dir^cteur^ g^n^ra^x Fesidant k
I'Apsenal de Pari§ et charges chaoun de radnoini-
stration de la mpitie des proviiH^^; desq^)! lieute-:
ndut$-;gen6»aux places a la t^te des departements de
l'bI&-de-France , de la Moselle, des Flandres, des
c6tes septentrionaleft, de§ cdte^ occidentales, d^ Lan-r
gwdoc et de Dauphiue; de vUigt-ciqq lieutenants
provinciaux subardonnes aux iieuteiiaiU^generaui^
et repartis dans le^ df&partewe^t^ ; de trente com-r
raissaires provinciau>( distWbu^ doP"^ )ep place's les
plus imporlantes, et dont qinq, qiii portai^nt le titre
de eommissaires des ponts ^t travaMx Qt qui r^si-
daient a Strasbourg, Melz, Lille, 3ayonne et Greno-
ble, avaient pour service special la construction des
ponts , les passages des fleuvesj ^t riyi^reg et la re-
paration des chemins; de 150 ppraraissaires ordir
naires; d'un eapitaine conducteur general de rarlil-
lerie, et de dou?e capitaines condwcleMrs.
Un autre edit dw nqpis de mai 17<J^7 epregistre
le 8 juin au parlement, avait cree un hyitieme of-
fice de lieutenant-general p^Qur le departeiyjent de
Bretagne, et cinquante charges nouyelles de com-
missaires ordinaire. Toutep le? pharges t|e J'arliUe-
riieia^aiciUeiiinefls^B temp^^ ete (|fic%eei^ hpfedita^res.
200 HISTOIRB
Enfin un dernier edit du inois d'octobre 1704,
enregistre au Parlement le 9 d6ccmbre, institua un
neuvi^me lieutenant-general pour le departement
de Picardie.
En resume, ce que Ton a appel6 depuis I'^tat-
major particulier de Tartillerie se composait en
1715 du Grand maitre, du premier lieutenant-ge-
neral, de deux directeurs generaux, de neuf lieute-
nants-generaux, de vingt-cinq lieutenants provin-
ciaux, de Irente commissaires provinciaux, de deux
cents commissaires ordii aires, d'un capitaine cou-
ducleur general de Tartillerie et de douze capitaines
conducteui*s. Plusieurs de ces officiei's avaienl des
brevets de lieutenants -generaux, marechaux de
camp et brigadiers des armees du roi.
Le regiment Royal-Arlillerie comptait quatre ba-
taillons, uniformement composes d'une compagnie
d'ouvriers, toujours commaiid6e par le premier
capitaine du bataillon, de trois compagnies de ca-
nonniers el de quatre compagnies simples. II y
avail, en outre, quatre compagnies de canonniers
s6parees du regiment, line 5* compagnie, lev6e en
juin 1705 en Espagne, el qui correspondait au 5* ba-
taillon, avail ^.16 licenci6e a la paix.
Chaque compagnie d'ouvriers elait compos6e d'un
capitaine, deux lieutenants, deux sous-lieutenants,
quatre sergents, quatre caporaux, sept anspessade^.
soixanle-treizo ouvriers et deux tambours. Les com
pagnies de canonniers (;t les compagnies simples
D£ l'aNCIENNE INFANTERIE FRANgAISE. 201
coniprenaient chacune un capitaine, un lieutenant,
un sous-lieutenant, deux sergents, trois caporaux,
trois anspessades, trente-six canonniers ou fusiliers
et un tambour.
Royal-Bombardiers comptait, depuis le raois de
fevrier 1 706, deux bataillons, chacun de treize com-
pagnies de 50 hommes.
Le nombre des compagnies de mincurs s'elevait
a quatre. A la compagnie LeGoulon, levee en 1679
et qui apparlenait depuis 1699 a M. de Valli6re,
etait venue s'ajouler, en 1693, la compagnie Esprit,
devenue Francard; puis la compagnie de Vesgrigny,
levee des 1673 comme compagnie Tranche, raais
admise seulement en novembre 1705 danslesrangs
de Tartillerie; enfin une compagnie formee en mai
1706 pour le siege de Turin, et devenue en 1712
la propriety deM.de Lorme. L'effeclif de ces com-
pagnies variait de 60 ti 120 hommes.
A la suite de ces troupes, marchait une compa-
gnie de 200 canonniers, levee, le 1" juin 1702,
par M. Ferrand d'Escossay pour la defense des c6tes
de rOcean.
Une ordonnance royale , longtemps meditee par
le conseil sqperieur de la guerre, et publiee par le
regent le 5 fevrier 1720, reunit toutes ces troupes
en un seul corps, qui garda le nom de Regiment
royal de rartillerie.
En consequence de cette ordonnance, les quatre
bataillons de Royal-Artillcrie , les deux de Royal-
Bcmibardiers, les quatre compa^ie^ s^pardes d«^ cmk
nonniers de WarviiK, Thibaut, Latx et G^tuxsolles,
tes quatre compagnies de mineuf*s de VaUi^re^ Da*^
bin, de Lorme et Voislin, la compagnie de oaooD-
triers des edtes de rOcean^ eommandte parle ci{)i-
taine La Roche- Ay men ^ et trois ouvriers foupHis
par chacun desbataiilons de I'infentevie, fufentrdiniis
a Yienne en Dauphin^ vers le milieu du mok de
ftvrier 1720. Le lieutenant -g^n^rat marquis de
Broglie arriva le 24. Lelendemain, apr^ la pevue
des troupes, il r^unit les chefs de corps et leur an-^
HOfi^a que Tintention du roi 6tait de former eiiiq
bataillons de huit compagnies de 100 hommescha-^
eune; que chaque bataillon aurait un ^tat-major
compose d'un lieutenant * colonel commandant,
(Tun major, d'un aide -major, d'un aumdnier et
d*un chirurgien-major ; que Tensemble de ces cinq
bataillons continuerait de forifler le regiment Royai
del'artillene, dontle commandeinentsup^rieur serait
donnc k un marechal de camp inspecteur, et qu*il
continuerait de garder son rang dans I'infanterie
et sesdrapeaux. M. de Valliere tut a Tinstant declare
inspecteur, et MM. Pijart, de Certemont, de Thori-
gny, de Proisy el de Romilley furent nomm^lieute^
nanls-colonels des cinq bataillons. Tous les autres
officiers furent en meme temp^ clai^ste suivant l^ir
rang d'anciennete, en plagant le plus ancien €api«-
taine au V' bataillon, le deuxi^me au 2** bataillon et
ainsi de suite. Le mSme jour, on mit toutes les
DE l'aNGIENNE inrANVBRlE FRANCAISE. 20SI
troupes en bataiUe, e( You en cetnposa quarante
lo(6 aussi ^ux que possible, qui furen t tir^srau sort par
lies quarante eapitaines (1).
Cbaque cotnpagnie fut composee d'un capilaine
en premier, un capitaine en second, deux lieute^
nanfs, deux sous-lieutenants, cpiatre sergents, qua^
(1) Voici quelle fat la composition des ciuq batailloas :
1"bataillon.
Umtmani-cohnel : Pijart.
Capitaines : Maraage, Marans, Beauvoir, Gas^aud , De)»coulures ,
Richecourt , Maraus.
Jlo/ar : Breande.
2* BATAILLOlf.
LifiUwnant'Colonel : Certemont.
CapitMnes : Courcelles, Valanceau , Basigny, Truchet, Lambert^
Sigoac » du Contant.
Major : Parfait.
3® BATAILLON.
Ueutenant-colonel : Thorigny.
Capitaines ; VilTas, Marsay, Gliachamps, Miegetuont, Chaumaiice*
Gaudechart, Voislin.
Mqjar : Dartigues.
4« BATAILLON.
Ueutenant-^olonel ; Proisy.
Capitaines : Rnganne, H^lyot, Haute-maison, Thieulin, Dostalis,
Lucas, Fontanges.
Major : La Borie.
5* BATAILLON.
Ueutenant-colonel : Romilley.
CapUaines : Torpaoe, Vareix,LaBachelleiit', PuiDbecque,Fontealiy,
Figeac , Falquet.
Major ; LaPerelic.
204 HISTOIRE
tre caporaux , quatre anspessades , deux cadets ,
deux tambours et quatre-vingt-quatre soldals. l^a,
compagnie se subdivisait en trois escouades. La pre-
miere, qui 6tait double, renferraait des canonniers
et des bombardiers; la deuxieme etait forraee de
mineurs et de sapeurs, et la troisieme d'ouvriers en
bois et en fer. II n'y eul plus de fusiliers ; le corps
ne compta plus dans ses rangs que des hommes spe-
ciaux, des artilleurs.
Les bataillons durent 6tre independants Tun de
Tautre, tout en restant reunis sous le nom coUectif
de Royal-Artillerie, cl, comme marque de cette in-
dependance, chaque bataillon eutson drapeau blanc.
Les drapeaux d'ordon nance furent partages entre
eux.
Ces cinq bataillons, qui roulerent pour la pr6-
seance suivant le rang d'anciennete de leurs lieute-
nants-colonels, sont dovenus par la suite les cinq
premiers regiments d'artillerie. Avant dVntrer dans
rhistoire particuliere de ces regiments, il est neces-
saire de continuer I'exposition des modifications et
des d6veloppements de Torganisation generate du
corps jusqu'a la revolution.
Un 6ditdu 22 mai 1722 decide que le lieutenant-
colonel de chaque bataillon de Royal-Artillerie aura
le rang de lieutenant du Grand maitre; les deux
premiers capitaincs, celui de commissaires provin-
ciaux; les autres capitaincs, celui de commissaires
ordinaires; les lieutenants, celui de commissaires
. DE l'aNCIENNE 1NFANTER1E FRAN^AISE. 205
extraordiiiaires. Celle assimilation avail pour objet
de faire disparaitre toutes causes de contestation
entre les officiers de I'etat-major et ceux des batail-
lons, les uns et les autres devant se regler d'apres la
date de leurs brevets.
Ce fut aussi cette ann6e que toute rartillerie prit
definitivement Thabit bleu a distinctions rouges.
Get uniforme fut iniit6 de celui de la compagnie des
canonniers des c6tes de TOcean, qui avait produit
un grand effet, et consista en un justaucorps bleu
double d'ecarlate, avec les parements , la veste, la
culotte et les bas egalernent de couleur ecarlate. Les
boutons etaienl de metal dore. Les officiers por-
taient, en outre, des boutonniferes d'or, et les bas-
officiers les avaient en laine aurore. On prit aussi
aux canonniers des cdtes de TOcean le fusil a garni-
ture de cuivre.
Le 25 juillet 1729, les ouvriers et les mineurs
sont retir6s des bataillons de Royal-Artillerie. On
forme cinq compagnies d'ouvriers de 40 hommes et
cinq compagnies de mineurs de 50 hommes (1). Les
ouvriers prennent le justaucorps gris de ler, double
de bleu avec les manches en amadis, la veste gris de
fer, et le mousqueton muni d'une longue et large
(1) Les compagnies d'ouvriers furent donn^es k M.M. Le Cerf,
Chevreau, Louslaud, Guille et du Brocard; les compagnies de
mineurs eurent pour capitaines MM. de Lorme, Voislia, Larieux,
Antoniazzi et La Fasse.
206 iiiaToiRK
haionnette. La$ minonrs recoivent un justaucorj)^
bleu doubl6 de rouge et uue veste gris de fer, et jsont
arrays d'un fusil, d*un pistolct de ceinture et d'uo
sabre recourb^.
Les balaillons de Royal-Artillerie jrestent couipo&es
-de hull compagaies de 70 homivies ; mais les profes-
sions no sont plus melees dans chaque oompagnie ;
il y a cinq compagnies de canonniers, une de sa-
peurs et deux de bombardiers.
En 1737, la composition de ces compagnies est
ainsi r6gl6e : deux capitaines, deux lieutenants,
deux sous-lieutenants ayant rang d'officiers poin-
teurs, deux cadets, quatre sergents, quatre capo-
rsux , quatre anspessades, dix-huit canonniers, sa-
>peurs ou bombardiers, deux tambours, neuf ^ppnen-
iis et vingt-sept fusiliers. Chaque bataillon doit afoir
trois drapeaux, un drapeau blanc et deux d*ordon-
fiance.
Les compagnies sont port6es k \ 00 homines le
30 sep4embre 1743, et, le 5 juillet 1747, chaque
bataillon est augments d'une compagnie de bom-
bardiers et d'une compagnie de canonniers.
L'ordonnance du 8 decembre 1755 qui ^upprime
ia charge de Grand maltre de TartiUerie (i), .qui
place le corps sous Tautorit^ immediate du roi et
{{) Le conite d'£u, demier Grand maltre, exor^ait en survWaace
de son p6re le due du Maine, depuis le 12 mai 1710 II 6tait
deTenu Grand maltre en litre le 49 mai 1736.
DE l'anciknne infanterie fran^aise. ^7
^pn r^unit les ingenieurs, sur lenr demande, au
corps de Farlillerie^ ii'apporta aucune modification
a Torganisation des troupes. Les officiers militaires
de i'6tat-major de I'artillerie cessent de s'4{)peler
eoii^missaires ei prenneal les denominations dfiis
grades qu'iis possedent dans I'armee. Les inge-
nieurs, qui de tout temps avaient compte dans Tiv-
fimterie comme offieiers de compagnie on comme
officiers r^formes a la suite des regiments^ qui, de-
puis une viagtaine d'annees, etaient assimites aux
•officiers de I'etat-major de Tartillerie, jouissant des
mSmes privilqges et portant le merae uniforme
qu'eux, n'avaient point de soldats et d^siraient en
avoir; ils esperaient, en entrant dans le corps de
rartillerie, se faire donner les compagnies de sa-
,peurs et de raineurs, et obtenir ulterieurement la
separation de ces compagnies. Ce projet n'eut point
,p<«ur le moment tout le succes qu'on avait d6sir6.
L'ordonoance du !•' decembre 1755 avait bien
accorde aux ingenieurs la faculte de devenir offi-
ciers de compagnies; mais celle du 5 mai 1758,
pour couper court a des pretentions qui commen-
^aieiit a se manifester trte-clairement , separa les
deux corps, ^t les ingeaieurs retournerent dans les
places. Nous citeronsde cette ordonnanoe.de s^pa-
ra^Uon le^pt^ambule et les articles^ III et lY, qui xm-
ferment tout cequ'il y a dUntcressant, et qui nom
pau^aissent ei^prkuer itres-bien TeOet .produit par une
experience de deux aos.
208 HISTOIRE
Voici ce pr^ambule el ces articles : « Sa Majeste
s'6tanl fait representer I'etat des ing^nieurs destines
a faire dans les places le service de la fortification,
et ayant rentiarque que le nombre n'est pas suffisant
pour reniplir convenablement une partie aussi es-
sentielle de son service, Elle a, en consequence, or-
donn6 et ordonne ce qui suit : Art. III. Les inge-
nieurs qui ont et6 incorpor6s dans les bataillons du
corps royal, en vertu de Tordon nance du 1"*' decem-
bre 1755, quitteront les charges et empjlois qu'ils
remplissoient dans les bataillons, et se rendront
dans les residences qui leur sont assignees. —
Art. IV. Les ingenieurs ne feront dans les places et
dans les arinees que le service d'ingenieur; ils ne
s'occuperontplusal'avenirdes details derartillerie. »
Les ing6nieurs gagnerent cependaut quelque
chose en quittant I'artillerie. Ils obtinrent les pa-
remenls de velours noir, qui les distinguerent des
artilleurs, et, ce qui etait beaucoup plus important,
ils furent constitues a part et formerent un nouveau
corps special, qui, grace a Tadmirable entente de ses
officiers, a Tespril pers6verant de ses chefs, a une
cerlaine manifere tres-habile de faire valoir les res-
sources de sa science, prendra pen k peu, naais sur-
tout pendant la p6riode r6volutioanaire, sous Tin-
fluence toute-puissante de Carnot, un d6veloppe-
ment considerable, hors de proportion peut-Stre
avec les occasions de plus en plus rares que la stra-
tegic naoderne pourra lui fournir.
DB L^ANGIEFflfB llff AlfTEHlE FRAN(AISE. 200
La guerre de Sept Ans, soutenue principalement
contre l'arm6e prussienne, alors arriv6e k son plus
haul point de splendeur, et qui poss^dait une artil-
lerie admirablement organisee et servie, fut la cause
de plusieurs augmentations considerables du corps
royal.
Le 1" Janvier 1757, on crea un 6* bataillon, qui
fut form6 au moyen de 120 hommes fournis par
chacun des cinq premiers. On organisa en m^me
temps une 6* compagnie d'ouvriers ef une 6« compa-
gnie de mineurs, qui correspondaient au 6" batail-
lon. Les bataillon s comptaient a cette 6poque seize
compagnies de 50 hommes.
Le 1" Janvier 1759, les six bataillons de Royal-
Artillerie prennent le nom de brigades. Ghaque bri-
gade est compos6e d'un etat major, comprenant uH
chef de brigade ayant le grade de brigadier des ar-
mies du roi, un colonel, un lieulenant-colonel, un
major, un aide-major, un sous-aide-major et un
gargon-major, et de huit compagnies de 100 hom-
mes, dont cinq de canonniers, une de sapeurs
et deux de bombardiers. Ghaque compagnie est
commandee par deux capitaines et quatre lieute-
nants ou sous-lieutenants (1).
(1) Le taltlenu ci-dcssous donne les noms dei chefs de ces bri-
gades au moment de leur organisation.
PRKMIERE BRIGAOe.
Chef de brigade : de Mouy, — Colonel : de Saiat-Auban^ — JU#«i-
■ItT. PB L*ANe. INFANTERIE FRANQAISB. T. Tl. 14
%iO HlStOlHB
Le 10, decembre d^ la m6nie annee, les corupd'*
gnies de sapcurs sont retirees des brigades, et don-
nj§ies^ £fvec Ics mineurs, au corps du genie. GettQ
mesure n'est point sanctio.nn6e par TeJip^rieacfi ; 1^
sapeurs et les mineurs sopt rendus au bout d'ua ap.
k 1 artillerie. Les compagnies d'ouvriers avaient 6t^
iqcorporees d^ns les bataillpns pour y remplacer les
compagnies de sapeurs : les sapejjre ayaqf. rqpris
l^urs places et les miDeurs ayant 6t6 p^^rtag^s entr/e
les brigades, celles-ci se trouvent alor? suk le pied
d^ di^ compagnies.
Bn 1761^ le service du canon a hord des va^isr
seaux est donnc aux officiers de 1^ marine royale^
et les d6bris de rancien. corps de rartjlleri.? d^ raa-
tenant'Colonel : de Cli.achanip.
DEUXIEME BRIGADE.
Cfc«/ d^ brigade ; d'Invilliers, — Colonel : di? Greaiime, — Li^HU-
^ fiknt'-iolohel : de Rns^y
it..' ■ * .
TROISIEME BRIGADE.
4 1 . » -
Chef de brigade : de Chabric'^ — Colonel : de Cosne, — Umtenani
cohnel : Le buchat.
QUATRIEME BRIGADE.
Chef de brigade: de La Pell etc rie, — Colonel : de Br^andt, — Kmh
tenant'Colonel : de Verlon.
CINQUIEME BRIGADE.
Chef de brigade : de Beausire, — Colonel : de Villierf, — Ueui^^
nant'Solonel : Vidnl.
SIXIEME BRIGADE.
Chef ds brigade : de Loyaut^, ^ Colonel : de Thiboutot, — Ueute'
noHt'Colonel : Languimbert.
. .•..■••
DE L^ANGIENNE INFA^^^A^ FRANQAISS. 211:
rioe.soot reunis,. par oi:dopiiaQce du 5 novembre,. k,
rartillgrie de terre. L'on en forme trois nouvelles^
brigades, specialement chargces de la defense dea
cdt^. Cc5$ trois brigad(^s^ qui comptaient sept com-
pagnies de canonniers et une de bombardiers^ fu-.
re.nt, en conseqijience;, attachees aux ports de Brest,
de Rochj^fort et de Toulon. La brigade de La Brosse,,
qi^i 6tait k Rochefort, fut reform ee le 5 mars 1764;
celjie de Morogues et celle de Missiessy, deyenuje.
Sajnt-Julien, coniinuere.nt.de compter daijs le corps,
royal jusqu'au 25 mars 1765 ; elles rentrerent alors.
sous Tautoiiite du ministre de la marinoo
Au mois de d6cembre 1761, chacune des six brir
gades ordinaires ^e Royal-Artillerie avait 6te aug-»
ment^e de deux compagnies de canonniers, ce qui
les portait a douze compagnies.
Le 8 d^ceipbre 1762, une nouvellq brigade avait
et(6 form^e sous le titre d^ brigade des Colonies^
Cette formation correspondait a la mesure qui atta-
chait \ingt-trois regiments d'infanterid au service
des possessions d'outre-nier.
Celte brigade quilta bientdt son titre, devenu
pr^sque une derision, et prit rang k la suite des six
aujlres, EUp fnt en meme temps port6e, de huitj, k
dQwzjB compagnies, comine les brigades anciennes>
paj* rajJjo%ction d'uuj^ cqmpagnie de bombardierS|
ufle. de sapeurs,. u^e de mineurs et une d'ouvjriers
creees k cet effet,
Le 1 •' ju^illet 1 763 , les sept cpmpagnies de mineurs
212 UISTOIRt
sont retirees des brigades et sont r^unics k Verdun,
oil une ecole est ^tablie pour leur instruction sp6-
ciale, sous la direction de Gribeauval, nomm6
inspecleur general et commandant du corps des
mineurs.
En 1765, par une ordonnancedat^edu 13 aoiit, les
sept brigades de Royal-Artillerie furent converties
en autant de regiments, chacun compose de vingt
corapaguies formant , suivant les circonstances, deux
bataillons de dix compagnies ou cinq brigades de'
quatre compagnies.
L'etat-major de chaque regiment comprit un
colonel , un lieutenant-colonel , un major, cinq chefs
de brigade , un aide-major , deux sous-aides-majors ,
un quartier-maitre, un tresorier, un chirurgien-
major, un aumdnier et un tambour-major. Les
compagnies curent un cadre compose d'un capitaine ,
deux lieutenants en premier, un lieutenant en
second et un gar^on-major. Elles etaient partag^es
en quatorze compagnies de canonniers, quatre de
bombardiers et deux de sapeurs. Les sept compa-
gnies d'ouvriers furent placees a la suite des regi-
ments, mais ne compterent point dans les bataillons.
Ces r6giments, dont Tensemble devait toujours
s'appeler le regiment Royal-de-rArtillerie , prirent
ies noms des 6coles de La F^re, Metz , Strasboui^,
Grenoble, BesanQon, AuxonneetToul, ou ils etaient
alors en garnison , et durent suivre Tanciennet^ de
leurs colonels. Chacun deux eut ses drapeaux d'or-
DE l'aNGIENNE INFANTERIE FRAN$AISE. 213
donnance particuliers et uii drapeau-colonel pareil
a celui qu'avait eu le regiment des Fusiliers du
roi.
Le costume des artilleurs 6tait h cette 6poque
ainsi compost :
Les regiments avaient Thatut bleu , avec le collet ,
les parements, la veste, la culotte et la doublure
rouges. II y avait un bord^ rouge assez large sur le
devalft de I'habit et sur les poches. Les boutons
6taient jaunes et disposes de la manifere suivante :
unrangde boutons 6galement espaces sur le devant
de rhabit; deuxrangs, disposes de deux en deux,
sur % devant de la \este ; six boutons sur les poches ,
trois sur le parement et trois sur chaque poche de
la veste. Celte tenue 6tail compl6t6e par de trfes-
petites epaulettes de laine jaune , un chapeau de
feufre borded'or et uiie cocarde noire (1).
Les ouvriers differaient des canonniers par un
habit gris de fer a revers rouge et des boutonniferes
jaunes a la veste. lis ne portaient pas d' epaulettes.
Les raineurs portaient le m^me uniforme que les
canonniers, a cela pr^s.qu'ils avaient la vesle et la
culotte gris de fer.
(i) Ce costume fut modiQ^, en 1774, par Tadoption des Epau-
lettes, de la V sle et de la culotte bleues. Au moment de la revo-
lution , la (enue de Tartillerie consistait en habit, revers, collet,
veste, culotte et coiitre-Epaulettes de drap bleu; parements, dou-
blure et passe-poil Ecarlate ; boutons jaunes. Les mineurs avaient
r^paulette aurore.
i)4 bistdiRB
Ces friDupes re^urent en 1 772 le sabre droit k deux
tranchatifs.
L'ordonnance du 23 aoiil 1772 fit rentrer life
cdmpagnies de mineurs daiis les regiments d^artil-
lerie quise trouv^rent alors composes dc quslto^e
ddrripiignies de canonniers, quatrede b'6ttibardiers,
deiix de sapeurs , une de mineurs et une d'ouvriers,
se formiant en deux bataillohs de dix coiiip'agriies oil
en quatre brigades de cinq compaghifes, les ouvriers
e! les tnineurs restant en dehors. La plupaft des
^fesferiptioris de cette ordonnance, qui faisait stibir
au corps des suppressions et des modificationi^rgA-
gi'aVes , furent rapportees par Tordonnance du 3 6c-
tbbre 1774, qui remit Royal- Artillerie surlepied
de 1765. Les sept regiments furent formes a vingt
compagnies, canonniers, bombardiers et sapeurs;
les sept compagnies de mineurs et les compagties
d'ouvriers port6es a neuf en demeurferent s^par^es.
Par une itouvelle ordonnance du 3 novembre 1 776,
la composition des troupes de Tartillerie se trouva
r6glee a six compagnies de mineurs, neuf d'ouvriers
et sept regiments de 20 compagnies r6p{irtieb- 6n
cinq brigades. Deux de ces brigades etaienit f6rm6es
de quatre compagnies de canonniers ; deux autres
comprenaient trois compagnies de canonniers et
une de sapeurs, la cinqui^me renfermait quatre
compagnies de bombardiers. Toules ces compagnies
6taientk71 hommes commandos par un capilaine,
un lieutenant en premier , un lieutenant en sJecond
et un lieutenant en troisi^me.
DE L ANCIENNB INPANTBRIB FRAN^AISB. 215
Le feglement du i" mars 1778^ conceniaDt i0s
troupes provincialcs , attacha au corps de rartillerie
les n'giments provinciauk de Chiloris, Verdun,
Colmar, Valence, Dijoii, Auluii et Vesoul [i). Ces
corps, composes de deux b'ataifldris de 710 liommes
chacun , prirent les noms de ri&girpcrits provinciaiix
d'artillerie de La F^re, Metz, Strasbourg, Grenolile^
BesanQoii, Auxonne et Tbul, furent places a \k t6te
} r|,
de toutes les troupes provinciales iet doubl^rent les
rfegiriients royaux d'artillerie, ayec la destinalidii
sp6ciale de servir les bouches a feu de campagne^.
Cetle raosure conduit'a quelques ooservations qii'il
est utile de consigner ici.
Le nombre des regiments d'artillerie est double
lout a coup au moment ou la France enlre dans la
queretle des El its-Uns d'Amerique contre I' Anj^le^
lerre, et quand celle intervention pouvait fiaire
craindre une guerre continentale. C'est uri aveu q^ue
reffectif de rartillerie francaise s'etait trouv6 toiit
a fail insuffisant dans la derni^re ffuerre, et que
'6tre couverle par
la dislribution faitc aux balaillons de Tinfanterie
• ■ ■* ■ ■ ■ . .
des pieces legeres, diles a la Rostaing.
Le mauvais elat des finances el la difficult^ de
convenir ouverlement qu'on est rest6 jusque-Ia si
II i* \ • * V
(\ ) Le mdine r^glement affecta, sous le litre de r^gimenU d*61al-
major, cinq regimen's provmciaux ,au serrice du g^uie, pour tout
ce qui conceroait r^tablitsemeDt des camps et les fortificationt
de oampagne.
216 HISTOIRB
fort au-dessous de ce qui est n6cessaire , emp6chent
de creer de nouveaux regiments d'artillerie ; mais
on arrive assez habilement au mfime resultat, en
Iransformant en artilleurs les hommcs de sept regi-
ments provinciaux, ayantleurs quartiers d'assembl6e
dans le voisinage des villes oii sont etablies les ^coles
d'artillerie et oil i'on pent les appeler pour participer
aux instructions des regiments du corps royal.
Le bon esprit et la bravoure eprouv6e des regi-
ments de Grenadiers-royaux donnaient d'ailleurs
toute confiance dans I'utile parti que Ton pouvait
tirer des troupes provinciates bien command6es,
instruiteset placees sous I'influence du point d'hon-
neur el de Tfemulation.
On confiait aux regiments provinciaux Texfecution
des bouches a feu de campagne qui exige, en effi t,
raoins de theorie et de manoeuvres, et qui , d'ailleurs,
avait et6 , dans les dernieres guerres , presque com-
plelement abandonnee a Tinfanterie.
Ce reglement consacrail au service special de
Tartillerie quatorze regiments , exactement le nom-
bre de ceux qui existent aujourd'hui , a\ec un effectif
de paix de plus de 20,000 canonniers, conducteurs
d'attelages non compris, c'est-a-dire plus qu'on
n'en entretient aujourd'hui, et cela, en 1778, avanl
les immenses changements que les guerres de la
revolution etdeTempire ont amends dans la compo-
sition et la tactique des armies (1).
(1) Les regiments provinciaux d'artillerie port^rent le costume
DB l'aNGIENNB INFANTERll FRAN^AISB. 217
Pendant la guerre de Tindependance des Etats-
Unis, les regiments d'arlillerie fournirent de noin-
breux detachemients pour la defense des colonies
et pour les operations dont les Antilles et le continent
d'Amerique furent le thMtre.
A la paix , le ministre de la marine , pour 6tre k
Favenir le maitre dans son departement, revint a Tid^e
qui avail deja prevalu un instant, apr^s la guerre
de Sept Ans, et fit creer, par ordonnanc^ du 24 octo-
bre 1784, un regiment d'artillerie des Colonies et
trois compagnies d'ouvriers.
L'Assembl6e nationale, parsondecretdu2d6cera-
bre 1790, fixa la composition des troupes du corps
de Tartillerie a sept regiments de canonniers , six
compagnies de mineurs et dix compagnies d'ouvriers,
non compris huit compagnies de canonniers invalides
et les compagnies de canonniers garde-c6tes distri-
butes sur les frontieres maritimes. Les compagnies
de sapeurs furent transformees en compagnies de
canonniers, et pendant trois ans, il n'y eut plus de
sapeurs en France.
Chaque regiment fut forme de deux bataillons de
dix compagnies qui se partagferent en deui divisions
de cinq compagnies. Chaque compagnie fut com-
posee, au pied de paix, de quatre officiers, deux
— . — , ■'
de toutes les troupes provinciales, blanc a^ec le collet et les pare-
ments bleu de roi, et boutoos blancs. Ges boutons ^taient timbres
d'uD canou et du num^ro que ces regiments aYaient eutre eux. Les
boutons des r^gimeuts d'^tat-major reproduisaieut eu blaac le
dessin des boutons du corps du g^ni^
218 HiSToms
capitaines et deux lieutenants , et de cinqiiante-cinq
sous-officiers et soldats. L'6tat-major d'un regiment
comprenait un colonel, six lieutenants-colonols , iiii
quartier-maitre lr6sorier, deux adjudants-thajors,
un aum6nier, un chirurgieri-mdjor, qualre adju-
dants, uu tambour-major , uii capbniMam'bour,
huit musiciens et trois maitrrs-buvriers , tailleur,
armurier et cordonnier.
Lescompagniesdemineurs coniptcrent 63 nbrntHes
de troupe ; celles d'ouvriers eureut la m^me com-
position que les compaj^nies de canorihiere.
Le !«' Janvier 1791, les regiments d'artiilerie
cess^rent de porter les noms des 6coles et de roiiler
entre eux suivant ranciennete de leurs colonels. On
leur donna dies numeros qui rappelaient leur an-
ciennet6 rdelle, en se basant sur rorganisatioh dii
5 ffevrier 1720. Lc corps royal continua de compter
f
parmi les rcgimtmls d'infanterie i son rang de crea-
tion, mais sans numero (1).
Le 27 aout 1792, le regiment d'artillerie des
Colonies et les trois conipagnies d'ouvriers qui liii
6taient attachees, sent reanis a rartillerie de terre,
qui compte des lors huit regiments de canonniers a
pied , douze compagnies d'ouvriers, six compagnies
(i) Le regiment des Fusilieru du roi, a s;i creation en 167^,
aTnit eu U? n.iin^ro 51. A la r6orgauisation de 1693, Royal-Arlille-
rie <^tait moi)l6 nu 46*" raog. Les d^doublements de 1775 el 1776 le
reculferent au 53* el au Ci*. En 1790, aprfes le licencicment du re-
giment du Roi, il eul le uutti^ro 63.
DE L^ANGIENNE INFANTERIE FRAN(A18E. 2l9
de mirieiirs et iieuf compagnies de canonniers a
ciieval, nouvellement creees.
L'apparition de Tartillerie a cheval est Utt fait
immense. C'est la revolulibn passant slir les vieilles
iriisiitutiori^ railitaires de la France ; c*est l'6tti2lnci-
pation de Fartillerie , qtiicesse d'etre ufte fractibn
siibordonii^e et ehtrav^b de Knfanterie ()6tir s'elever
ail rang d^arme ind6p6iidante et Hbre de ^^s mouve-
ments et ae ses pfrogres. Ce fait , qui s'est produit
daiis la derriiferie aiin^b (ie la Hidtiarchie , k aprts
leqiidle rfe'gim'enl KoYal-AHiflierie , si bizflirremenf
organist et place aid ibilieti des regiments de Titifan-
terie , devaii necessaife'ment changer de position et
(le forme, merits '(Tfitre examine dans ises c^use^ et
dans ses effets.
Ju^qu'^ lagiiferre de Sfeipt Ans, rarlillerie, il feiit
le dire , n'avait le plus souVent J6u6 sur Ife cframp de
bataille qu'un r6le s^coriidaire. Oh salt qu'k Foti-
tenoy , en 1 745, la colonne a'Agfais^ s'6tairit gr6sehf6e
pbiir falire une trouee daii^ Tarnifee frian^ise, sur un
point oil il n'y avait point de canon , nul ne songea
a en aller cherchei*. Les bataillbns , fes fecadroris se
ruerent les uns aprfes les aiitres, sur cette ih&isse
redoutable , sans pouvoir r^briitiiler. Aii ra6theht oil
tout serablait perdu , un jeiine offider du i:6ginient
de Touraine 6mit tout has ravis qu Vn pouri*ait ^ssayer
de I'effet de (Juatre pieces de qiiatre qui Staien't \k ,
sous la main ; le ducde Richelieu s'enipai*ade Tid^e,
fit avancer ces qukfri^ pifeeies , fe fit pbinfer suir la
220 HiSTOlRB
tfite de lacolonne, et la bataille fut gagnec, et tout le
moiide louva I' idee de M. de Richelieu aussi heu-
reuse qu'extraordinaire.
La strategie avait, en effet, jusque-la consists
surtout a prendre et h d^fendre des places fortes.
Quand on ne faisait point de si6ges, les arniees
cherchaient a s'elablir dans une province fertile
et a y vivre aux depens de Tennemi , en s'entourant
delignesi et de redoules. La guerre se reduisait en ce
cas a des expeditions de troupes legeres, ayantpour
but de se procurer des fourrages et des \ivres, et de
frapper de contributions les cantons voisins des
quartiers de Tarmee. Ces expeditions donnaient lieu
k des combats oil figurait rarement de Tartillerie.
Les batailles elaient amcnees par le desir d'un gene-
ral de chasser son adversaire de ses quartiers, ou par
la rencontre de deux armies au moment oil Tune
d'elles , apres avoir epuise le pays sur lequel elle
vivait , cherchait a se transporter sur un autre.
Dans les deux cas , la bataille se pr^parait plusieui's
jours a I'avance. Chacun des deux partis s'efforgait,
par des marches et des contre-marches , de s'assurer
Tavantage d'une bonne position ; lorsqu'il croyait
avoir trouv6 un terrain convenable, il s'y fortifiait
rapidement par des ouvrages de campagne arm6s de
canons, et la bataille n'avait lieu qu'autant qu'un des
deux generaux , se sentant une superiority marquee,
ou plus hardi , sortait de ses lignes pour attaquer
son adversaire dans les siennes: c'est-^-dire qu'une
DB L^ANGIENNE INFANTBRIB FRAN^AISB* 221
bataille n'elait en realile qu'une cspece de siege.
Tant que dura celle methode de faire la guerre ,
on n'6prouva point le besoin d'alleger le lourd mate-
riel de Louis XIV. Des charretiers leves par des
entrepreneurs, ou des paysans mis en requisition avec
leurs chevaux de labour , places les uns el les autres
sous la direction de quelques officiers sp6ciaux,
amenaient les bouches a feu dans la position qu'elles
devaient occuper , el cette position rcstait invariable,
ou pen s'en faut, pendant toute la duree de Tac-
tion.
L'experience de la guerre de la succession d'Au-
triche , duiis larjuelle notre arm6e avait ete en contact
avec les armees allemandes, qui commengaient a se
ressentir de Tinfluence du genie de Frederic, donna
lieu . pour la premiere fois , aux generaux fran^ais de
remarquer que ce qui avait ete bon sous Louis XIV,
n'etait plus suffisant au milieu du xvni® sifecle, et Ton
chercha pendant les annees de paix qui preced^rent la
guerre de Sept Ans, a apporter quelques modifications
dans Torganisation de rartillerie et dans son emploi.
Le besoin de multiplier les bouches a feu dans les
armees et d'appu^er les manoeuvres de Tinfanterie
par un materiel qui fut en etat de la suivre, cqn-
duisit a un expedient , souvent renouvele depuis
et loujours sans succes, on introduisit Tusage des
pieces debataillon.
Un canon dequatre, dit a la su6doise ou k la
Roslaing, fut donne k chaque bataillon d'infanterie.
2^ HISTOIRE
La condiiite et le service de cetle piece fureqt coqjQi?^,
a quinze soldats choisis parmi \es plus intelligenis.
On peut dire que c'est \k I'origine de rarljUerie 4e
bataille ou de campagne (1).
Ainsi , pendant la guerre de Sept Aps., rai^Uilavi^^
des armees se composa de deux parties, bien difr
tinctes.
G'etait d'une part, les pieces de bataillpn.,. auss^
l^geres, aussi mobiles que le permettait alor& I'^W
du materiel et des moyens d'attelage ; mai§ , d'un
calibre pen efficace , dispersees sur toute Tetendii^
de I'armee, ne se prMant en aucune fa^oo aux
reunions par masses, difficiles a r6approvisionfl.er
et servies sans direction , pav de& hpinmes cbfiz
lesquels le courage et la bonne volontc ne pouvaienjt
pas suppleer a lout ce qui leur manqu^it sou^.le
rapport de la science et de la pratique.
D'autre part, il y avait les brigades du corps royal
continuant a servir les batteries de posiUon et les,
bouches ^ feu de gros calibre qu'on employ^t encore
en rase campagne; artiUeriQ immobile, trouvant.
parfois Toccasion de faire de grands ravages, dans
les rangs ennemis, maisi le plu^soM.vent r^dui^e k,
Timpuissance par I'imprevu et la.rapi4ite d'ex6cutioD
des combinaisons. strategiquei^d.^ I9. nouvelle ^If.
pDussienne.
(1) Le mar^chal de Saxe avait d6jk eu cette id^e dans la guerre
pr6c6dente. II FnTait in^me appliqu^e, mais^n'^tnit point parvenu
k U faire adopter.
tB L^ANGlENNtE INFANTERIE FRANCAlll. 293^
Les causes des revers de Tarm^e fran^ise , dans
cette guerre , sont nombreuses ; mais il est hors de
doute que rinf^riorite de son artillerie, sous le
rapport du materiel et de I'organisation , y a eu une
pa^ considerable.
A la paix y les pieces de bataillon ^ qui n'avaient
pas r^is^ tout le bien qu'on en avait esper6 , furent
supprim^es et Ton songea s6rieusement k corriger
ce qu'il y avait de vicieux dans I'^tat de Tartillerie;
mais, comme toujours, on perdit son temps en vaines
disputes. Les officiers du corps royal se partag^rent
en deux camps. Ceux qui avaient vieilli dans le
metier , et qui tenaient h ne point Mre deranges dans
leurs habitudes ; ceux aussi qui ne se souciaient point
de voir mettre au rebut ce qu'ils connaissaient et
d'fetre contraints k apprendre ce qu'ils ne savaient
pas , se d^clar^rent les partisans exclusifs du vieux
syst^meet, usantd'un moyen ineple qui a cependant
toujours quelque succte , ils allfeguerent que c'6tait
avec ce vieux systfeme qu'on avait gagn6 les batailles
de Fontenoy et de Lawfeld, et meme celles d'Haastem-
beck et de Bergen dans la dernifere guerre.
Les esprits ardeuts, au contraire, humili^s des
malheurs qui venaient d'accabler la patrie , cher-
cbaientAexpliquer le bonheur des armes du roi de
Prusse par la perfection des institutions militaires de
ce prince et voulaient tout changer.
Cette discussion , qui dura quinze ans, se termina
pourtant, comme cela devait 6tre, dans le sent du
224 UISTOIRK
progres. Le general Gribeauval , qui avail longtemps
servi en Autriche et qui avail pu etudier a fond les
systemes d'arlillerie des principales puissances de
TEurope, finit par faire adopter un nouveau mate-
riel J doue d'une mobilite beaucoup plus grandeque
celle dont le systeme de Yalliere ^tait susceptible,
mais il ne put rien obtenir pour le personnel. It
faut des revolutions pour oser porter la main sur
r6tat et les interets des hommes.
Les batteries 7 attelees et conduites comme aupa-
ravant par des charretiers et des chevaux de requi-
sition , purent passer partout , mais au pas .^ quoique
la construction des nouvelles voitures permit tomes
les allures. Sur les champs de bataille, ellesne furent
plus embarrassees pour se mouvoir , pour executer
quelques evolutions a courte distance, au pas de
course des canonniers, mais la necessity d'attendre
ceux-ci devait imposer aux gen6raux robligatiori de
n'entreprcndre de semblables mano3uvres qu'avec
beaucoiip de circonspection.
Tel etait I'etat de Tartillerie de campagne au mo-
ment de la revolution. Le materiel etait bon et
pouvait se prdtor aux evolutions rapides. Quant au
personnel , il etait en arri^re ; il ne pouvait pas alter
aussi vite queses pieces; peut-6tre mdme pourrait-
on dire qu'il n'exislait pas, car les vieux ofliciers
d'artillerie avaient prefer^ conserver le service des
grosses benches h feu ; ils avaient , chose qui paratt
aujourd'hui incomprehensible y abandonne Texecu-
DE l'ancienne infanterie francaisb. 225
cution du canon de bataille aux rfegiments provin-
ciaux, qui furent licenci6s le 20^tembre 1789 et
dont les hommes all^rent servir les pieces de bataii-
lon donnees aux volontaires dc la garde nationale.
Lesjeunesofficiers, que la revolution et I'emigra-
tion placerent tout d'un coup a la t6te de Tartillerie,
reconnurent , m6me avant le commencement de la
guerre, ce quileur manquaif.
La Fayette , qui avait assiste en 1 785 aux manoeu-
vres du camp de Silesie , avait rendu populaire parmi
eux I'idee de I'artillerie volante , adOpt^e en Prusse
en 1759. On voulut avoir de Tartillerie volante. Un
decrel du 28 septembre 1791 recommanda cette
idee au ministre de la guerre, et, le 1 1 Janvier 1792,
Narbonne proposa la lev6e immediate de deux com-
pagnies. Organisees aussit6t a Metz par le general
Mathieu Dumas, les compagnies des capitaines
Chanteclair et Barrois furent attachees, la pre-
miere k Tarmee de Liickner , la seconde a celle de
La Fayette , et exciterent aussit6t Tenthousiasme ,
tant les id6es justes sont facilement comprises.
Tons les generaux voulurent en avoir, et un nouveau
decret du 17 avril en porta le nombre a neuf (1). La
guerre en fit bientdt surgir une quarantaine.
(\) Le d6cret du 17 avril fut vol6 d'urgence. Son article XIV
^tait aiDsi codqu : « Le present decret sera port6 dans le jour k la
sanction du roi ».
Les deux premiers regiments earent chacun deux compagnies k
cheTal. Les cinq autres en eurent chacun une.
HIST. DE i/ANC. infanterie PRANQAISE. T. TI. i5
226 msToiBE
Cette nouvelleartiUeriOy dool la plupart des c^pj'*
taines se fircnt des reputations d'arm^ , mit bors
de discussion rimportance du rdle que 1^ c^nQ^ ^t
appele k jouer dans les batailles. Quelques ann^
plus tard y elle devait assurer son action en tons
temps et en tous lieux, en r<Bnipla9ant le^ att^la^
ges de requisition par un corps iDilitaire, qui , sqi^
le nom de train d'artillerie , fut attache s^ux poitt-^
pagnies de canonniers et charge ei^clusiv^Qi^nt de
la conduite des voitures , sous les ordres dit c^pitaiqe
d'artillerie (1).
Pendant que I'artillerie a cheval , r^pondant enfiq
aux necessites de la nouvelle strategic ^ utilisait la
mobility du materiel de campagne et etablissait yne
sp^cialite nouvelle pour le service des avant-gardes,
des divisions de cavalerie et de ces grandes reserves
que le general en chef lance , au moment critique
des batailles , sur le point ou va se decider racticai ,
I'ancienne artillerie a pied conservait le r61e qui lui
appartenait, et ses compagnies etaient attach^esaui
divisions d'infanterie de ligne , aux reserves de gros
calibre et au service des pares de si^ge. Elle aus^
trouva dans les attelages du train les moye^s de
marcher , sinon vite , du moins longtemps.
G'est cette artillerie , partagee en artillerie k pied ,
artillerie a cheval et train d'artillerie , qui , pendant
(1) Le train d^artiUerie n ^t<^ cr66 par unarr£t6 des Consuls du 2
janTieriSOO.
DE i/aNCIENNE mPAWtERIE FRAN^AISE. 227
les grander j^iterres de I'^tnpire a ^tiffi 4 touS les
besoins, en tirant du materiel Gribeduval ce qu'il
pouvait donner.
La loi du 1 8 flor*6al an IH avait fiid la CdWpo*i-
tion des troupes de rartillerie cotniiid il suitt httit
rfegimetit^ d'artillerie k pied de Tingt campagrtfe*
chacitn ; huit ir^gimente d*artilleHe a chevai de ri*
compagnies ; douze cdtiipagtties d'ouvriet*s 6t tiii
bataillon de pontonniers de hull compagrtfeSi
Le corps du genie avail reussi a se faire donner
les mineurs le 15 d6cenibr^ lf&3. Un d6cret du
m6me jour avail cree pour lui douze balaillonsde
sapeurs.
Cette loi du i 8 floreal an III correspond au mo-
ment oil Tancienne infanlerie d6sorganisee disparatt
dans un amalgame general avec les bdtaiflons de
volonlaires nalionaux. Le corps de l^artillerie , rest6
seul debout parmi loutes ces mines, seul siirvivant
de ces vieux regiments de Louis XIV au milieu
desquels il avail marchejusque-Ia , prit logiquement,
sans contestations 5 parson droit d*anci^nnet6 et eH
vertu des usages constamment suivis^ la t^te de la
nouvelle infanterie el par consequent de I'armde^
La decision ministerielle du 16 brurdaire atl VI, (|ui
regla le rang des troupes dans Tordre suivani:
artillerie , g6nie ^ infanterie et cavaleirie , n'a fait,
du moins en ce qui ccmcerne TartiHerie , ^tie constfl*
ter un fait et rappeler un droit (1).
(i) L'infaDterie, enr^giment^e auxvi^ dUcI^r, ^tttlt tQtkJ6\in tvtU
228 HISTOIUE
Nous arretons ici rexposition des fails generaux
qui se rattachent h Torganisalion et a Thistoire du
regiment Royal-de-rArtillcrie. Aller plus loin , ce
serait sortir du cadre dans lequel nous nous sommes
renferm6 jusqu'a present, ce serait sortir de This-
toire de I'ancienne infanterie. 11 nous reste k dire
quelques mots de la vie des huit regiments , dont se
composait le corps dans les derniers moments de la
monarchic.
•
RIgIHENT Dfi U FltRI.
!•' REGIMENT d'aRTILLERIE.
LIEUTENANTS-COLONELS, CHEFS DE BRIGADE ET COLONELS.
1. PIJART (N.), 25 f6vrier 1720.
2. DE TORPANE (N.), 25 septcmbre i733.
3. Marquis de VAREIX (Joseph de La Capelle-MarJTal), 24 Jan-
vier 1740.
passur la cavalerie enregimenl^e auxvii*. Les soixante-deux regi-
ments d^infanterie qui pr^c^daient Royal-ArtilleriedisparaissanUce
corps restait le plus ancien de France. Les choses avaicnt loujour:!
6^6interpr6teesd'apr^sceprincipe. Quand un regiment disparai<(sait,
tous ceux qui le suivaient avan^aient d^uu rang; les d^doublemeDis \l
des Tieux corps en 1775 et 1776 firent reculer toule la gauche de ' '
IMnfanterie. Les sept regiments proYinciaux, attaches en 1778 k
rartillerie, eurent le pas sur tous les aulres regiments provinciaux,
parce quMls appartenaient a Tartillerie plus ancienne que Tinslitu-
tion des troupes proYinci ales. Ces troupes proYinciales elles-mdmes
aYaient le pas sur tous les regiments lev^s par Louis XV, parce qut
Icur creation remoutail h 1719.
DE l'aNCIENNE INFANTERIE FRAWgAISE. 229
4. DE SAINT-CLAIR (N. de LMsle), 30 mars 1748.
5. DE CHABRIE (Raymond), 28 Janvier 1753.
6. DE LOYAUTE (Arnould), 1" Janvier 1759.
7. DE SAINT-AUBAN (Antoine Baratlier), 7 mars 1761.
8. Marquis de THIBOUTOT (Jean Uon), 15 octobre 1765.
9. DU TEiL (Jean Pierre), 1*^ Janvier 1777.
10. D'HfiLYOT (Jacques Antoine Ch6nard), 3 juin 1779.
11. Chevalier de LANCE (Louis C6sar de Cheverzy), 5 juin 1784.
12. DE SAPPEL (Pierre Abel), 9 mars 1788.
13. QUINTIN (Joseph), 1" novembre 1792.
On a vu qu'a rorganisation du 5 f^vrier 1720, le
nouveaii l^^ bataillon de Royal-Artillerie etait echu
en partage au lieutenanl-colonelPijart. Ce bataillon,
aussitot apres sa formation , se rendit a Metz oil il
demeura jiisqu'a la guerre de la succession \4fe
Pologne. En 1733, il portait le nora deTorpape et
fournit un detachement de 200 horames k rarm6e
d'Allemagne. Le reste se rendit en Italie. A la paix ,
il fut mis en garnison a Grenoble, et, en 1739, il
cnvoya une compagnie en Corse.
Le bataillon, devenu Vareix, servit encore en Italic
et sur les Alpes pendant la guerre de la succession
d'Autriche et prit une part distingu6e a la celebre
defense de G6nes. Donne en 1748 k M. de Saint-
Clair, il fut alors envoye en garnison a La Fere, d'oii
il se rendit a Besangon en 1752,
Au debut de la guerre de Sept Ans, sous le nom
de bataillon de Chabrie, ilfail partie de I'expedition
de Minorque et s'acquiert une gloire immortelle
230 wsioi|t&
au si6ge de Mahon« Ses pertes y fureot inorioetu Le
capitaine dii Pinay, les lieutenants Btttot, M^felae,
Chaband , Verrier , Capriol de P^chassaut et du 6ra-
vicr, les cadets Mery et de Rozan , y fiirent tu& ou
mortellement bless6s. Le capitaine Douville, I'aidc-
major Isarn et huit lieutenants y furent , en outre,
plus ou moins grifevcment blesses, Un canonnier,
qui eut le bras droit eraport6 au mojaaeat. oil il
mcttait le feu a une piece , rartiassa tratnefuiUeweBt
son boute-feu dela main gauche, envoya un boulet
a I'eiihaeiiQi et dit apres : « Gesigeixsrl^ croyaienl d^nc
qfxe je n'avais qu'uD bra3. »
Apres Ventiere conqu^te^ de Minorque,; le batatUon,
laissant k Mahon ua d6lachement qui y deiaeupa
jusqu'i la paix, revint en France^ et fut bientiM
dixig^ S.UT lie Rhin. II fit les campagaes sitivaviteSi a
rarmeedumarechaldaSoiiibise. Ilprit, le l*'jaxiiYier
1759, le litre de brigade de.Loyaute, du nom de son
chef. En 1761 , cette brigade , devenue Saint-Auban,
etuit attach6e au corps d'avant-garde command^
par le prince de Conde , et sc distingua a raifaire
d'Unna et au siege de Meppenl Le chef de brigade
Saiat-Auban etle capitaine La Roche Valentin furent
nomm^s, le premier, marechal de camp, et le
second, Heutenant-colonel , pour leur brillante con-
duite de\ant Meppcn. Le lieutenant Grosbois fut
grievement blesse par un boulet le 25 aout 1762
dans une des aifaires (]ni prec6d(*renl le combat
du Johannisbeiig,.
DE l'aNGIENNE INFANTERIE FRAN^AISE. 23f
I^^qtr^ Ift parx ftrt faite, h brigade? faf envoyec a
GreWoble, ct en mars ilSS, ellcf tint k La Ffere.
L'anhfeesiiivante, elle dev€fnfaitl6i'%iirientd6 La Fere,
qui gftfdd les: drapeiux d'drdcrtfttttnce d6 Royal-
Artillerie.
Ce regiment se rendit k Douai en oCtobre 1767,
a BefsanQon en septembre 1 769 , retint k Douai eh
f&vrier 1771, fut k Metz 6ti ^ptfembre 1775 et
dStadia en avril 1778 son l«^bataill6iiif)urikerque,
pour la defense des c6tes. Le 1* blttdiiloh quitta
aussi Melzeii 1779 pour venlr ^6falblfr k La Ffere,
et le 1*' contiiitfa de fafire ][)aTtTe du corps du comte
de Chftbof, chargfe de g^der les c6teS septentrio-
nale^ de la Frtoce. La position du reginten't 6tait
1^ m^rrie Cftt 1 780 , sauf que ie if" bafarftoTi avail
d6tach6^ quatre compa^nies a FAcole de' Douai. L'an-
riee suivairtc^, le i^' baftailfon k^U af Metz d h 2« k
Strasfbourg. Celui-ci se rendit si! fe* fet de 1 782 k La
Rochetle. Au 1"" Janvier 178^, fecofpfe^^tarfi Valence
et avail deux cotWpagnies en Cors6. Le 1" septem-
bre 1785, ilrcQut dans sesrangs Napoleon Bonap^ftfe,
class* lieutenant eftsecortd dfe !a* 66Aipa:gnie de
bombardiei's dtf capi-faiiie Dstottime. Le r6gifti'enf se
rendit a Douai 6n octobre f 786'etdfel&^ Atrxontie, en
1787; it y fut rejoint par tes dieux cottit)agnies
rretach6es en Corse. En f 78§ , lerfigimemdeT^dP^re
fat a=ppel6 aux envifons de Paris et fit, pendant qiiel-
qties jours, partie du camp rfe Saint-Dfeiiis. Rentre k
Auxonne au mois d'aoiit, il detneur^ dtfflS'Cette ville
^.v
232 EIISTOIRE
jusqu'en mail 792 ctfutalorsaMetz. Und^tachement,
(lirige vers la mfime epoque sur Perpignan , m^rita
Icspjoges dc I'Assemblee nationale, pour avoir con-
tribuca faire cchouer une conspiration de quelqucs
officiois d'infanterie , qui avaient projete de livrer
aux Espagnols la ciladelle de Perpignan. Ce deta-
chemcnt fut depuis attache a Tarm^e des l^yrenees-
Orienlales, tandis que le restc du regiment combal-
tait, d'abord a I'armee du Centre, puis a celies de la
Moselle et du Rhin. Une compagnie s'illustra, k la
fin de 1 793, a la celcbre defense de Bitche.
II n'enlre pas dans notre plan de pousser This-
toire des regiments d'artillerie au dela du point oil
nous nous sommcs arrele pour les regiments d'in-
fanterie. L'exlrfime dispersion des ^l^ments d'un
meme regiment , resultat de la nouvelle mani^re de
combattrequi s'introduisit pendant les guerresdela
Republique, rendrait d'ailleurs cctte tiche excessi-
vcmcnt compliquee et le r6cit d*une multitude de
faits, sans connexion en tre cux, tout k fait fasti-
dieux.
Nous nous bornorons k dire que le regiment de La
Fere, devenu le 1" regiment d'artillerie k pied el
successivement commande par les chefs de brigade
ou colonels Delpire, Buchet, x\llix, Pernetty,
d*Aboville aine, Valee, Gerdy et Digeon, fournit
priiicipalenient ses compagnies aux arnices d'Alle-
magne, qu'il fut licencie a Limoges par ordre du
;tl aout 1815, et que deux compagnies et demie,
DE l'aNGIENNE INFANTBBIE FRANgAlSE. 233
conserveos sur pied, ontservi de noyau, en 1816, a
iin nouveau 1" regiment d'artillerie a pied forme a
Bourges et complete avcc des compagnies recrutees
parmi les canon niers originaires des departements
de la Charente-Inferieure, de FHerault, des Bou-
ches-du-Bh6ne , du Juraet de I'AUier.
RiGinBNT DE HETZ.
2<5 REGIMENT d'artillerie.
LIEUTENANTS-COLONELS, CHEFS DE BRIGADE ET COLONELS.
i. DE CERTEMONT (Charles du Plessier ). 25 f^vrier 1720.
2. DE BREANDE ( Joseph-Bonaventure VilUain ), 31 luai 1728.
3. Vicomte de RICHECOURT ( FraoQcis-Raymond de Ronty ), IS
d^cembre 1743.
4. DE VILLERS ( N. de Fransure ), 30 mars 1748.
5. DE LA MOTTE-TAFFARD (Henri Charles), 15 d6cembre 175K
6. D'INVILLIERS ( Louis-HeDri Ballard), 1" Janvier 1759.
7. DE LOY\UTfi ( Arnould ), 7 mars 1761.
8. LE DUCHAT D'OUDERNE (Ged6on), 15 oclobre 1765.
9. DE LA ROCHE-VALENTIN ( Charles-FranQois Valentin ) 24
mars 1769.
10. DE PRESLE ( Jean-Baptisle Berlin ), 1*' Janvier 1777,;
11. DE FAULTRIER DE CORVOL (Jean-C'aude Joachim ) 3 juin
1779. '■
12. D^ABOVILLE (FianQois-Marie ), 19 avril 1782.
13. deRIVERIEULX DE JARLAY ( Bernard), 10 jiiin.1785. ,
2«34 HBTUIRI
i4. DE RISON ( FranQois-Claude ), 1*' juin 1791.
15. DE LADONCHAMP ( Jacques-Heori-Fran^ois LefebYre), 6 ft-
vrier 1792.
Lo bataillon de Certemont y apr^ avoir ^te orga^
nisfe k Vienne, se rait en route pour Strasbourg. II
figura en 1725 aux grandes revues qui eurent lieu
lors du passage dans cette ville de la princesse Marie
l^ecksinska , qui allait epouser Louis XY. U fit, sous
le nom de Breande, les campagnes de 1733 a 1735
a I'armee d'Allemagne. Son chef ful fait brigadier
pour les services qu'il rendit au siege de Philisbourg.
Le bataillon sert, de 1741 a 1743, en Allemagne
et sur le Rhin. 11 passe en 1744 a Tarinee de Flan-
dre , et on le trouve cette annee , sous le nom de
Richecourt, au siege de Furnes et au cai^' de
Courlrai. En 1745, il combat a Fontenoy et fait les
si6ges de Tournai , de Termonde , d'Audenaerde et
d'Ath. II est en 1746 au siege de Namur tt k la
bataille de Rocoux ; en 1747 , il contribue k fa con-
qufitedes places de la Flandre hollandaise, combat
a Lawfeld et fart le siege de Berg-op-Zoom ; enfin,
en 1748, il sertala prise de Maestricht. Le lieute-
nant-colonel de Richecourt mourut cette ann6e^
epuis6 par les fatigues de la guerre.
Le bataillon devenu La Motte Stait en garnison k
La Fere quand eclata la guerre de Sept Ans. II fut
alors attache aux armecs d'AUemagiie et se trouva
en 1 757 a la bataille d'Haaslembeck et a Texpedition
do Hanovre, et en 1758 a la bataille de Cr6feld.
DE l'ANGIENNE INFANTBRIB FRANgAISE. 23fr
Sous. leBfoirfde brigade dlnvinierSj le corps se eoirt^fe
de gtoire, air iti^is de juillet , aru si^ de* Mttwsler ?
le capUaifie Thieulin d^ Samf-Vmeenl el fes Ifeute^
iidivt& d''Alayrac et Bovel , sont btessfis a ce 3?i4ge.
En 1760, la brigade prend part airx afflaiites de
Cwb«eb,, d« Warbourg e< dte Qostetcdmps. L'^nn^e
sHivanie^, som les ordres deM. deLojiinW, sctr
nonveaui chef, elte se disfUmgue i to difertserfe
Cassel e* ai^t cornbals^ de VilBttgshausen. Le capi>-
taiiie Ii'lae^dei Moirfhoury fut BtemtHd c?hevafier de
Sffhrt-LwHS pour sa belle eondnite a Cassef. Le
cap^itftiM! de Beajurepaire ftrf bless^ j«r une graprpe
de raisift i Villingshausen.
A la pa4x , la brigade ftit mise eti ga:nrison 3 Metif ,
et en fi^^b elte deWM- le r^gwnent d'arWRerfe de
Metz, qutre§ut, comme marque disfirrcfitie, des drar-
peaux d*ordoni>ance de xn&me dessfn q«e ceax dte
RoyaP-Arlilleri« , mais donf les couleurs' fhrerrt h
jauneette gorge de pigeon.
Le regiment serendft en octobre 176&deMetz k
Auxonne etpassa en septembre 1 T6S>'li LaFfere. Ilava?f
encore en 1 772 dans ses rangs un canonnier, nomnie
Georges Verrier, qui fi^tait entr^ tfens Royal-Artille-
rie en 1712. En septembre 1775, le regiment de
Melz fut place a Iteuai,. et en 4717,. son 2® balaillon
fut envoye a Saint-Malo , oil il s'embarqua le 15 oc-
tobre pour I'Ameriqne. Le P' bataiHon-, envoye en
1778 aLaRochelle, fit partie en 1779 ducarap^asj-
semble a Saint-Jean^i'Angely, sou&lcf. (i^rdreschi Kmi*^
236 H QTOIRB
quisde Voyer d'Argenson. Le capitaine Sanc6, du 2*
bataillon, fut lue le 25 septembre 1779 au si^ge de
Savannah. Deux compagnies du 1®' bataillon se ren-
dirent aux Antilles a la fin de 1 780 et furent suivies
de deux autres en 1781.
A la paix, ce qui restait en France du regiment de
Metz fut envoye a Strasbourg, oil toutes les compa-
gnies se trouverent r^unies a la fin de 1784. En
octobre 1786, le regiment fut k Besangon et Auxonne,
oil il se trouvait encore lorsque la revolution 6clata.
Pendant les guerres de la R^publique et de i'£m-
pire, le 2* regiment d'artillerie a pied envoya ses
compagnies aux armees d'Allemagne et dltalie. 11
eut, pendant cette periode, pour colonels, MM. Cha-
pel, Despinassy, Simon Fautrier, Demaneile, Le-
noury et Doguerau aine. Licenci6 en 1815 k Roche-
fort, le 2® regiment d'artillerie a pied a ete reorganise
Tannee suivante avec le fond de Tancien et des
compagnies de canonniers tirees des deparlements
de la Marne , de I'Aube , de la Moselle, de la Meuse
et de la Haute-Marne.
RiGlH&NT DE BESANgOiV.
3* REGIMENT d'artillerie.
LIKUTENANTS-COLONELS, CHEFS UE BRIGADE BT COLONELS.
1. DE TORIGNY ( N. ), 2o fev.ier 1720.
2. DE VILLAS ( N. ), 23 sei> eiiibre 1728.
DE l'ancieisne INFANTERIE *FRAN(^AISE. 237
3. DE LA BORIE ( N. ), 10 d^cembre 1734.
4. DE FONTENAY (Jean-Louis Bondois ), {{ f^^rier 1743.
5. DE SOUCY ( Jean-Frangois de Fitte ), 30 mars 1748.
6. DE LA PELLETERIE (Urbain-Pierre-LouisBodineau), !•' Jan-
vier 1759;
7. DE COMBES ( Joseph du Breuil-B6lyon ), 5 avril 1762.
8. DESMAZlSDEBRlfiRES ( Alexandre-Nicolas ),1«' Janvier 1763.
9. DE YER ( Jacques-Isaac), 15 octobre 1765.
10. LE DUG ( Claude Marie Yalenciennes), 19 fdyrier 1766.
11. BOILEAU-DESCOMBES (Laurent-Michel-Joseph), 9 juillei
1769.
12. Chevalier de FR6DY ( N-colas), 1" novembre 1774.
13. Vicomte de VOISINS ( Jacques Rose ), 3 juin 1779.
14. DESfiNARMONT (Alexandre-Francois Bureau ), 25mai 1788.
15. DE SINCfiNY ( Jean-Baptiste-Marie Fayard ), 18iuillet 1792.
16. DE LA DAVr.TTE DE GALLES ( Gharle Morard ), I*' novembre
1792.
Aprfes sa formation, le 3« bataillon de Royal-
Artillerie, echu a M. de Torigny, fut envoy6 en
garnison k Grenoble. II fit , sous le nom de La Borie,
les carapagnes de 1733 a 1736 a Tarm^e d'ltalie. Le
lieutenant Darligues fut bless6 devant Milan et Tor-
tone ^ et le lieutenant Saint-Hilaire le fut k la bataille
de Parme. A sa rentree en France, le bataillon fut
en\oy6 a La Fere, et, au raois de juillet 1739, il se
rendit au camp assemble a Corapiegne pour I'in-
struction du dauphin.
Pass6 en Boh^me en 1741 , il contribua a la
defense de Prague. Revenu sur le Rhin au com-
238 HI8T0IRE
mencemenl cie 1 743 , et donn6 au chevalier de Toti-
lenay, il combatlit vaillamment a Deftingen, oil,
par rhabile disposition de ses batteries, il eAt an6aii-
ti I'armee anglaise sans la faussc manoeuvre du
regiment des Gardes FranQaises. Le balaillon contri-
bua^ en 1744, a la defaite du general autrichim
Nadasty, sur les hauteurs de Saverne, et pendant
les mois d'aout et de septembre, il fut employ^ k la
garde de Louis XV, pendant lannaladie de ce prince^
aMefz. En 1745, Fontenay passa en Flandreot se
trouva k la bataille de Fontenoy et aux si^es de
Tournai, de Termonde, d'Audenaerde et d'Aih. II
fit, en 1746, ccux de Bruxelles, de la citadelte
d'Anvcrs, de Mons, de Charleroi et de Namur, el il
combattit a Roeoux. II combattit encore a la journ^e
de Lawfeld en 1747, el en 1748 il servit au si6ge de
Maestricht, oil le capitaine Dartigues eut une partie
du cr&ne enlev6e par une balle. A la paix ^ le balail-
lon, qui portait depuis peu le nom de Soucy^ fut
mis en garnison k Metz.
Au debut de la guerre de Sept Ans, fe bataillon dd
Soucy fut envoy6 au Havre. Les lieulenants Pecquet,
Deschamps et Ansard de Mouy furent brdlee , le 2
avril 1757 , a I'incendie de cette ville. Cette m£me
ann6e , le lieutenant Bonafous de Carminel passa au
Canada avecun d^achementde vingt canonniers. Le
bataillon , devenu en 1759 brigade de La Pelleteffie ,
continua de servhr sur les oMes de fo Nor.r.ftfidie ,
r^pondit phrsieurs fois aux flottes anglaiseis qiri tifi-
DE l'anciennk INFANT«RIK fran^aise. 239
rent boHibarder h Havre , et ee rendit enfin en 1 760
ikrarmfeed'Allemagne. II sc fit remarquer, en 1761 ,
au si^ge de Meppen .
Placee k Grenoble , aprfes la cessation des hostilit^s,
la brigade prit en 1 763 le nom de Desraazis et se ren-
dit k La Fere. En jujIUt 1764 , elle fut appelfee au
C^mp de Compifegne et h la separation des troupes ,
elle se cait en route pour Besan^on , oti elle fut oi^-
nisee en regiment I'ann^e suivante , sous le litre de
regiment de Besian^on. Celui-ei re^ut des drapeaux
de Qoukur aurore.
Ce regiment detacha , en septembre 1 768, la com-
pagnie de canonniers S6giiin en Corse , et se rendit
hii-rafeme en septembre 1769 k Strasbourg, d'oii
ii fut k Grenoble en octobre 1775 et k Metz en
Janvier 1777. En 1778, le 1* bataillon 6tait k La
F^re et le 2^ k Douai. Le !•* bataillon, envoy6
au Havre en juin 1779, passa Tannfee suivante en
Bretagne , oil le 2^ bataillon vint le rejoindre au mois
de juillet. En 1781 , le regiment avait cinq compa-
gnies aFougeres , cinq k Saint-Malo et Saint-Servan,
cinq a Morlaix et cinq a Port-Louis et Lorient. Celles-
ci fe'enabarquerent cette m6me ann6e sur laflottede
Suffren et allerent servir dans I'lnde. Les lieutenaiitf
FredyetGeorgeseurenirun elTautre la jambe gauche
emportee par des boulets a la bataille de Gondelour,
le 13 juin 1783, et tons les deux moururent de tears
blessures.
A la paix, le regiment fut envoy6 k Besan^on , oil
240 msTOiRi
il fut rcjoinl en 1784 par ies compagnies qui reve-
naient de Pondichery et de Tile de France. II alia a
Auxonneen septembrc 1786, h Douai en noverabre
1787 et fut appele en juin 1789 aux environs de
Paris. Retourne a Douai apr^s la prise de la Bastille,
le regiment de Besan^on est le premier corps de I'ar-
mee qui ait offer t un don patriotique a TAssembi^e
nationale. D^s le mois de septembre 1 789 , il versait
600 livres a la caisse de I'Assembl^e.
II quitta Douai le 1" avril 1791 pour se rendre k
La F^re, a cause de quelques troubles dans lesquels
un certain nombre de canonniers et de soldats de
Yintimille-infanterie s'6taient compromis. Enfin ,
en 1 792, il fut partage entre Ies places de la fronti^re
de Flandre et I'armee du Nord. Ses compagnies se
distingu^rent aux defenses de Lille et de Valencien-
nes , e( prirent part aux deux conqu^tes de la Belgi-
que et a celle de la HoUande.
Le 3® regiment d'artillerie k pied a ete command^,
de 1793 k 1815, paries colonels Lobr6au, Bouchu
et Ricci. Licencie a Toulouse en 1815, un nouveau
3*^ regiment a pied a etc reconstitu6 1'annee suivante ,
sous le titre de regiment de Valence, avecdeux com-
pagnies et demie do Tancien et des compagnies re-
crut^es parmi Ies canonniers des d^partements des
Basses-Alpes , du Var , des Hauies-Alpes, de la Drdme
et de ris^re.
DE l'angienne infanterib fran^aise. 24i
RifilMEi^T DS fiRKlVOBLE.
4* REGIMENT d'aRTILLERIE.
LIEUTENANTS-COLONELS, CHEF DE BRIGADE ET COLONELS..
1. DE PROISY (N. ), 25 f6vrier 1720.
2. DE RAGANNE (N.)22 juin 1720.
3. DE LA PERELLE (N.), 6 avril 1723.
4. DE VALANCEAU (Bernard Drohin), 20 f6vrier 4733.
5. GAUDECHART d'HENNEVILLE (Louis-Antoine), 3 juin 1744.
6. DE FRANSURE (Pierre-Ren6 de Villers), 6 janyier 1752.
7. DEMfiNONVlLLE ( Jean-Baptiste de Wayray), 12 d^cembre
1754.
8. DE BEAUSIRE (Pierre-Henri), {•' Janvier 1759.
9. Comte de ROSTAING (Philippe-Joseph), 15 oclobre 1765.
10. DE MARZY (Jacques Morisot), 1" novembre 1774.
11. DE MONTREQUIENNE (Claude Geoffrey), l^'janyier 1777.
12. D*HANGEST (Louis-Auguslin Lamy), 5 avril 1780.
*
13. DE CAMPAGNOL (Isaac-Jacques de Lard), 1" ayril 1791.
Le bataillon de Proisy , en quittant Yienne , ae
dirigea sur Perpignan et prit bientdt le nom de Ra-
ganne. On le trouve quelques ann^es aprte , sous le
NliT. Dl l'AMCINFANTBRIE FBAN^AISI. T. TI, 16
242 HfStOIRB
nom de La P6relle, k Besantjon. Devenu Yalenceau
en 1733, il est appel6 cette annee a Tarm^e d'Alle-
magne , et pendant cette guerre de la succession de
Pologne , il sert aux sieges de Kelh , de Philisbourg
et de Traerbach.
De 1741 a 1743, il fait partie des armies de
Boh6me et de Bavi^re. En 1744, Gaudechart, son
nouveau chef, le conduit en Flandre. Aprfes la prise
de Furnes, il quitte avec le roi la fronti^re des Pays-
Bas pour aller retifof cer Tarm^e d'AlsSic^. II S6 trouve
au combat d' Augenheim et k la prise de Fribourg ,
et il hiverne en Souabe. Rappel^ k rarmde de Flan-
dre en 1 746, il combat cette ann^e k RoCdut , Fanttee
suivanle k Lawfeld et devant Berg-op-25oom , et en
1748^ il fait le si^ge de Maestricht. A la paix , il est
envoy6 k Strasbourg oil il demeure jusqu'i la guerre
de Sept Ans. Dans cet intervalle , il porte succes-
sivement les noms de Fransure et de M6nonviIle.
Lc bataillon de Menonville fait partie en 1 757 de
Tarm^e du mar^chal d'E^tr^es else distingue k Haas-
tembeck el k la conqii^te du Hanovre. 11 devient en
1759 la brigade de Beausire et se fait remar-
quer cette ann6e au combat de Bergen ; le lieutenant
Gazerac y est blesse k la jambe. Envoy^e k Besangon
aprfes cette campagne , la brigade fournit en 1762 un
detachement pour le corps auxiliaire exp6di6 par
Louis XV au roi d'Espagne en guerre avec le Portu-
gal. Ce detachement rallia la brigade k Grenoble, oil
elle s^etait rendue en 1763. Celle-ci devint en 1765
DI L^ANGIENNE INFANTERIE FRAN^AISB. ^43
le regiment do Grenoble, qui eut dans ses drapeaux
particuliers deux Carres gorge de pigeon et deux car-
res aurore.
Le regiment quitta Grenoble en septembre 1769
pour aller a Auxonne , d'oii il passa en 1772 a Besan-
con et en septembre 1775 a Strasbourg. En juin
1779, le 2- bataillon vint aMetz. En 1781 , le re-
giment avait ciftq dOtnpftgiiies i Duirkerque, cinq a
Calais, cinq a Douai et cinq a La F^re. Toutes les
compagnies furent reunies en 1783 a La F6re et
en oclobre 1786 le regiment se rendit k Valence. II
y re^ut en 1791, comme lieutenant en premier.
Napoleon Bonaparte, que remigration d'ufl grand
nombre d'officiers allait faii*e capltaine d^ le ffivrier
1792 et chef de bataillon dix-hmt mois aprfes.
Le 4® regiment d'artillerie k pied a fait les prjemi^
res campagnes de la revolution sur leg Alpes et les
Pyrenees, en Coi'se et devant Lyon et Tpulon. Plus
tard, le general Bonaparte se souvint (ifd jui et Tena-
mena en Italic et en Egypte. |1 a et^ commapde de
1795 a 1815 paries colonels Dujard^ l^ig^r, Feryeiir,
Buchet, Huty^ Degennes et Montgenet^ at fut li«-
cencie k Lin^Qges apres la bataille de Waterloo^
Deux compagnies et deraie, conservees sur pied,
ont servi en 1816 de noyau k un nouveau 4® regi-
ment d'artilkri^ a pied , qui prit k nom de rlrgimeTit
d'Auxonne, et qui fut complete par un dppe) de$ an-
ciens canonniers des d^parfement^ du Ahdne, de la
C6te-d'0r, du Doubs, de Sadne^t-Loire et de TAi^ci.
244 HISTOIRB
RiCIMINT Dl STRAhBODRfi.
5® RJ^GIMENT d'ahTILLERIB.
LIEUTENA14T8-COLONELS, CHEFS DE BRIGADE ET COLONELS.
i. DE ROMILLEY (N. de Torigny), 25 f6vrier 4720.
2. DE MARSAY (N.), 2i aoAt i738.
3. DE LA BACHELLERIE (N.), 1*' septembre 1742.
4. DE PUMBEGQUE (Alexandre-Eugene de L'Echaule), tl f^vrier
1743.
5. DE BOURQUEFELDEN (Pierre Biirbier), 30 mars 1748.
6. Comle d'AUMALE (Louis- Anne-ADtoine), 8 d^cembre 1755.
7. DE LOYAUTE (Arnould), 1*' juin 1758.
8. DE CHABRlfi (Raymond), 1«' Janvier 1759.
9. DE VILLEPATOUR (Louis-Philippe Taboureau), 8 mai 1759.
iO. DE GHAMPAGN£ (Jean-Baptiste-Gabriel), 15 octobre 1765.
i 1 . Ghevalier de SAINT-MARS (Frangois de Fortmanoir), 1 9 f^vrier
1766.
12. DE LA ROGHEGIRAULT (Jacques-FranQois), 5 avril 1780.
1 3. Marquis de PUYSEGUR(Armand-Marcien-Jacques deGhaslenet),
. 25 mai 1788.
44. DE GROMARRE (Jean), 1" avril 1791.
15. DE LAMARTILL1£:RE (Jean Fabre), 7 septembre 1792.
16. DE MONTFORT (Maurice), 30 novembre 1793.
DE L^NGIENNE INFANTEBIE FRAN$AI8B. 245
Le bataiilon de Romilley prit en 1720 la garnison
de La F^re. En 1 733, il fut un des trois bataillons du
corps royal envoyes a Tarmee d'AUemagne. II seint
trfes-activement au siege de Philisbourg.
En 1741, sous le nom de Marsay , il est a Tarm^e
de Westphalie avee le mar^chal de Maillebois; il
sert en 1742 en Boh^me et en Bavifere et rentre
en France en juillet 1743. II s'appelait alors
Pumbecque. II contribua cette m6rae annee k la d6-
faite des Aulrichiens k Rheinweiler. II etait en 1744
a la reprise de Weissembourg et des lignes de la
Lauter , k Tattaque des retranchements de Suffel-
sheim , au combat d'Augenheim et au si6ge de Fri-
bourg. Passe en 1745 a I'arm^e de Flandre, il
combattit k Fontenoy et fit les si6ges de Tournai,
Termonde, Audenaerde, Ostende et Ath. On le
trouve en 1746, a la prise de la citadelle d'Anvers,
de Charleroi et dc Namur. II passa Thiver dans cette
derni^re place, eten 1747 il contribua a la victoire
de Lawfeld. En 1748, il servit, sous le nom de
Bourquefelden , a la prise de Maestricht. A la paix ,
il fut mis en garnison a Grenoble.
En 1757, le bataiilon, qui appartenait alors au
comte d'Aumale, avail des detachements sur lescdtes
de la Medilerranee et sa parlie principale k rarm6e
de Soubise. Les capitaines La Roussifere et Lecerf
furent mortcllement blesses a Rosbach. Les capitai-
nes de Br on, Geoflroy, Danthelmy, deCaylus etqua-
trelieuterantsyregurentdesblessures moins graves.
246 HISTOIRE
Le bataillon rentra en France pour se r^lablir , et
fut employ^ en 1758 ^ la defense des cAtes de Bre-
tagne. II trouva une compensation k la d^faite de
I'annee precedente , en fecrasant sous le feu de ses
pifcce§ Iqs Anglais d6barqu6s le 1 1 seplembre stir la
plage de Saint-Ca^t. II vinl ^ la fin de celte annee
s'etabliraBesauQon, oil il prit, le l"janvier 1759, le
nom de brigade de Chabrie. Cette brigade fourn^t un
detachement de qualre compagnies a Tarm^e du
marechal de Broglie. Le 13 avril, ce dfetachement
contribue puissamment au gain de la balaille de Ber-
gen el y fait des pertes enorraes. Le brave chef de
brigade Chabrie y peril au milieu de ses canons. Le
lieutenant Marrast est tue par un boulet, qui Wesse
en mfime temps ]e lieutenant Ladonchamp; le
capilaine Regnier et le lieutenant de Malseigne y sont
aussi frappes par des boulets. Le 1'* aout, k Minden,
ces compagnies se couvrent d'une gloire nouvelle; le
capilaine chevalier de Cirfontaine et le lieutenant
Gillot y Irouvent la mort ; le lieutenant-colonel Le
Duchat-d'Ouderne , Taide-major d'lndreville et le
lieutenant Baroille y sont blesses. L'anneesuivaqte,
la brigade tout enliere est en AUemagne et se distin-
gue au siege deZiegenheim et au combat de Corbach.
Un obus cnnemi fait sauter a Corbach un pare de dix
caissons, dont I'explosion briile cruelleracnt le capi-
taine de Cirfontaine et le lieutenant La Moliniere.
Eh 1761, la brigade prend pari a la defense de Cas-
sei et aux afiaires de Yillingshausen , oil son chef.
DE l'aNGIENNE INFANTERIE PRANgAlSE. 247
M. de Yijlepatour est atteint pqr uij boulet a Tavant-
bras. Au ^pjnljat d' Aiii^npboiirg , le 21 septembre
1 762 , le lieytenant RIo^ssqI de ])lQntvaJlon recut dans
la tete upe balle qui li^i enlev^ leg deux yeux.
La brigade de Villepatour ful 6tablie ^ la paixen
garnisop a Strasbourg, et elle devint en 1765 le re-
giment de 3trasbourg^ dont les drapeaux eurent
deux quartiers noisette Qt deux guartiers jaunes. Ce
rej^inient fut pnvpye eri novembre 1766 i Toul, en
octpbre 1767 a La Fere .et en .septembre 1769 a
Metz. En 1771, il detach§i yne compagnie a la
Martinique. En septembre 1775, il vint k Auxonne,
et en 1778 il fournit, pour la defense de la Corse,
une brigade de €inq compagnies. Kp 178Q, il avait
deux compagnies a Besangon , deux compagnies
et denjie §ur les c6tes de Provence et cinq en Corse.
En 1781, ie !•' ba);ailloi) et^it jau Havre; le %^ 6tait
pariage entre Besangon , les eotes de Provence , le
corps d'occupation de If^ Corse et f arm6e du due
deCriJlpn (jlevant G^bjraltar. Au l^japvier 1784, le
regiment etait reuni a Douai, d'au il se rendit en
octobre 1786 a Strasbourg.
Use distingua pendant la r6volutJon parson excel-
lente discipliae (1). 11 fut attflLcheieji 17p2 ^r^fxp^e
(1) Nous plaQons ici , comme pi^ce curieuse , une lettre 6crite k
PAssemblee nationale par le 5® d^^rliUerie , lettre qui ful lue dans
lascance dn 3 a'vril 1792.
« Voire coniite mil it aire vous a propojs6 d'augmenter d'nn tier* la
solde des troupes : il ne nous est pas perinis d'uccepier une teOe aog-
^
•v
248 HISTOIRB
de Custines et, pendant les ann6es suivantes, il conti-
nua de servir aux arm6es du Rhin et de la Moselle.
Ses colonels, depuis Montfort, furent MM. Borthon,
Demargay, Mengin, Gondallier de Tugny, de Garme-
jane et Hazard.
Licenci6 a Rochefort en 1815, le vieux 5« r6gi-
ment d'artillerie a pied fut reniplac6 en 1816 par un
nouveau corps du m6me titre, forme avec le fond
de Tancien et des canonniers tires des d^partements
du Bas-Rhin , du Haut-Rhin , de la Meurthe , des
Vosges et de la Haute-Sadne.
mentation , dans un moment oti des milliers de malheureux sent
dans la plus affreuse mis^re. Nous voyons de pauvres citoyens se
pmer du n^cessaire pour payer leurs contributions k la patrie.
T^moins tons les jours de ces g6n6reux d^Youemens , nous en som-
mes frapp^s d^admiration et nous croyons que de pareils exemples
doivent avoir autant d'imitateurs qu'il y a de bons citoyens. Tant
(]ue les soldats romains n^ont eu que le n^cessaire et le fer dent ils
^taient arm^s, ils ont 6t^ invincibles, et, apr^s la Tictoire, leur
seule recompense etait P^p^e qu'ils avaient eux-m6mes prise sur
Tennemi. Nous m^prisons toute r^compens^i p^cuuiaire autant que
la mort; celui qui en demande se d^shonore ; celui qui les souffre
par son silence se rend coupable. Relirez done la proposition
d^nugmenter notre solde , nous ne Toulons pas mettre h Tench^re
le sacrifice de notre sang et de noire courage. Sign^s : les sous-
officiers et soldats-citoyens du 5* d'artillerie en garnison h.
Strasbourg. »
L^Assembl^e vota Timpression de cette adresso et son envoi aux
83 d^partements. Quant a la solde , elle 6tait pay^e en ass'gnats ;
on sait ce que cela veut dire. Pendant la cnmpagne de 1793 , la
solde d*un capilaine , reduite en argent , ^quivalait a peu pr^ k
huit francs par mois.
V,.
j0-
w
DB l'aNGIENNE INFANTBRIE FRAN^AISE. 249
RfefilMENT D*mONI\iL '
6* R]g«IMENT d'aRTILLBRIB^
LIEUTENANT-COLONEL, CHEFS DE BRIGADE KJ COLONELS.
i. DE COSNE (Andr6-Claude), i«' Janvier 1757.
2. DE MOUY (Pierre-Francois Ansard), J" Janvier i759.
3. DE LOYAUTE (Arnould), 20 f6vrierl76i.
4. DiNVlLLlERS (Louis-Henri Ballard), 7 mars i761.
5. VERTON DE RICHEVAL (Philippe-Louis], 15 oclobre 1765.
6. DE LA MORTlflRE (Jean-Marie-Antoine Yerton), 24 mars i76U.
7. Chevalier de GERMAY (Amour-Constant de Cirfontaine ) ,
5 avril 1780.
8. QUIEFDEYILLE de BELMESNIL (Francois-Charles), 9 mars
1788.
9. DUTOT (Charles-FranQois Daniel), !•' novembre 1792.
Le 6«bataillon de Royal-Artillerie, cr6e parordon-
nance du 1 •'Janvier 1757, fut forme parM. de Cosne,
au moyen de d6tachements de 1 20 hommes tir6s de
chacun des cinq premiers bataillons. Dfes qu'il fut or-
ganise, on Tenvoya en AUemagne, et il d^buta a la
bataille de Lutzelberg en 1758. Le capitaine Dallegrin
reQut une gratification de 300 livres pour sa belle
conduite dans cette journee. Devenii en 1759 bri-
250 uiSToisfi
gade de Mouy, le corps sc couvrit dc gloire a la ba-
taille de Minden; les lieutenants d'Hangcst, La Coste,
de Nison et dc Tascher, fiirent baches de coups de
sabre par la cavalerie ennemie ; (Jelui des quatre qui
en recut le moins en eut deux pour sa part/ Le lieu-
tenant Pignan avjiit 6t6 grievement ble^e peu aupa-
ravant au siege de Miinster. En 1760, la brigade
contribue a la prise des retranchements de Cassel, et
combat au«si cette ann^e k Corbacb pt k Wi^l>Qurg.
En 1761, d'Invilliers, son nouveau chef, commande
Tartillerie de ranuee de Soubise, et se» canonniars
font des prodiges de valeur k Villingshausen et k la
defense de Cassel. Le capitaine Langlois de R^mont
et le Heutenant Loysel Le Gaucher furent blesses a
Villingshausen. Un detachement, place sous lesordres
du capitaine de Baroille et du lieutenant du Tastat, se
distingua, lui aussi, cette annee, ala d6fensedeBeilisle
en nier. En 1762, la brigade tira les derniers coups
de canon a Aracnebourg ; elle y perdit le lieutenant
Dromes frappe dans les reins par un boulet.
A la paix, la brigade fut envoyce a Vuxonne, et en
1 765 elle devint le regiment d'artillerie d' Aux^onnc ,
dpnt les drapeaux d'ordonrjance presenterent les 0fi6-
mes couleurs que celles des drapeaux du r6gim.ent
de Metz , mais dans uxx ordre inverse.
Le regiment d'Auxonne se rendit en octobre i 766
k Metz, en octobre 1769 a Douai , en j^nvier 1771
k Brest, en juillet 1771 a Besangon et en octobre
1775 i La Ffere. Aw coujfli^M^eraent de la guerre
■ 1
DB L^ANCIENNE INFANTKRIB FRANgAISE. ^91
d'Araerique , il alia en Bretagne. II avail en 1779
son l** bataillon au corps d' observation du comte
de Vaux ; le 2* etait reparti sur les c6tes de Brest.
En 1 780, ce 2* bataiUon fut Demplace sur les cdtes
par le 1*' et s'embarqua pour les Etats-Unis avec
la petite armee de Rochambeau. Les lieutenants
La Loge et Beltanger ftirent tUes m ^ege d'York-
Town. Le 1*' bataillon alia au Havre en 1781. A la
fin de 1782 , il fit partie du corps assemble pres de
Geneve, et en 4783 il 6tait a Auxonne, oil le 2* ba-
taillon vint bientdtlerejoindre. Enseptembre 1786,
le regiment retourna a Metz, oil il tenait garnison
pendant les premiers orages de la revolution.
Au mois d'avril 1792, trois compagnies et demie
quitterent iMetz pour rallier Tarm^te des Ardennes ;
les autres entrerent dans la composition de Varmee du
Centre, et tout le regiment se trouva ainsi h b fa-
meuse canonn^de de Valmy. Pencjant les annees suir
vantes, le 6* regiment d'artillerie servit aux armies
de Sambre-et-Meuse et de Rhin-et-Moselle.
Sous la republique et Tempire , le regiment a 6t6
coramande par les colonels Martraire , Bardenet ,
Senarmont jeune , Filhol de Camas et Verrier. 11
a et6 licencie en 1815 a La Rochelle, et son fond est
entre en 1816 dans la formation du regiment
de Douai , nouveau 6« d'artillerie , qui se eompl6ta
par I'appel des anciens canonniers des d^partemetits
du Nord , de la Seine-lnferieure f du Calvados , tie
rOise et de Seine-el-iMarhe,
252 HISTOIRE
RAIMENT Dl TOIL.
7® r]£giment d'artillebie.
CHEFS DB BRIGADE RT COLONELS.
i. DE SABREVOIS DE BISSEY (Anne), 8 decembre 17«2.
2. DE COSiNE (Andre-Claude), 1«^ Janvier 1763.
3. D!-: SAINT-MICHEL (Pierre- Augusle de Liinosin), i5 oclobre
1765.
4. DE COURCY DE LESTANG (Jean-Alexandre Bijeon), i9 f6vrier
1766.
5. DE MALAVILLERS (Jean-Georges de HaulO, 16 avril 1767.
6. BOUCHARD (Louis-Francois), f'novembre 1774.
7. DE BELLEGARDE (Alexandre-Louis Cassi6re), 9 mai 1778.
8. DE VILLIERS (Joseph), 9 mars 1788.
9. nUPUCH DE GRANGENEUVE (Pierre Morand), 3 juin 1792.
40. VANNOT DE MONTPERREUX (Jea j-Raplistc) , 8 mars 1793.
La 7« brigade du regiment Royal-Artillerie , cr66e
par ordonnance du 5 iioverabre 1762 pour le service
des colonies, fut organisee a La Rochelle par M. de
Cosne, qui avail deja preside a la formation du
6' balaillon. Celle brigade iie fut point maintenue
DE l'aNCIENNE INFAin*ERIE FRANflAISB. 253
au service des colonies; il y avait alors trois autres
brigades attach^es k la marine ^ et il n'etait plus
besoin de tant de monde pour garder les colonies que
la paix de Versailles nous avait laiss^es. La brigade
de Cosne fut done dirigee en 1764 sur Toul et elle
devint Tannic suivante le regiment d'artillerie de
Toul 9 dont les drapeaux eurent un carr6 jaune y un
rouge feu et deux cramoisis.
Ce r6giment ful envoy6 a Strasbourg en sep-
tembre 1766 et k Grenoble en septerabre 1769.
Les compagnies Je canonniers des capitaines Bonnay
de Renty et Gl^ry , passees en Corse au mois de sep-
tembre 1768, contribu^rent k la pacification de
cette tie. En septerabre 1775, le r6giment se rendit
k Besangon ; il alia a Valence en juillet 1777, et, en
1778, il avait son 1*' bataillon au Havre et le 2« k
Besan^on. En 1780, le 1" bataillon fut plac6 ^Saint-
L6. En 1781, le 1" bataillon gardait les cdles de
Brest el le 2« les c6tes de Cherbourg.
A la paix, le regiment de Toul fut reuni k Metz,
d'ou il passa en octobre 1786 a I^ Ffere,.qu'il
quitta le 30 mars 1791 pour aller a Douai. II avait
6t6 appele k Paris en juillet 1789. Comme le 5«, le
7* regiment d'artillerie se distingua par sa disci-
pline et son desint^ressement; il refusa de reccvoir
sa solde en argent. Au d^but de la guerre , ses com-
pagnies servirent aux arm^ du Nord et des.Arden-
nes.
Le 7* regiment d^artillerie, qui a ^t^ commands
254 msTOiRE
depuis Tan HI par Iqs colonels I^egrain, Hqmbert,
Berthier, Dedon ain6, dcBicquilley, L6pin eiCo|iD,
fut liceneie k La Rochelle en 1815. Son fond est
entre Tannee suivante dans un nouveau 7' regimeqt
h pied f qui fut organist a Bourges y sous le titre de
regiment de Toulouse ^ et dans Icquel furent appe}^
ies anciens canonniers des departeraent dela Gironde,
des Landes , du Gers , des Basses-Pyrenees , dies JlaM-
tei^Pyrenees et de la Haute-Garpnne,
RtolMBNT m CAIMIES.
8** RfeGIMENT O'Al^tiLLltttlK.
COLOFmLS.
1. Chevalier du PUGET d'ORYAL (EiJme-ldnn-Antaine), 24 of-
lobre 1784.
2. DR SENNBVILLE: (Philippe^os 'ph-Victolre), 26 aoiH 1787.
3. DESBORDES (Sylvhin-FranQois), <3 jaovier 1794.
Ce regiment a et6 cr66 le 24 octobre 1784 par le
d^partement de la Marine , ce qui ne Tempdchait
point de compter dans le Corps royal. La plupart
des officiers furent tires de Tartillerie de terre, qui
fournit, en outre , au nouveau corps 542 canonniers.
Ce regiment qui tenait garnison dans Ies ports- et
aux colonies y fut disorganise par Ies ^venements
BE l'aNCIENNR mPAHTERIB FRAN^AISE. 255
sui^fius aiix Aiititle^ de 1789 a 179i^ elfut r6uni
le i1 kotti ^^9i k rartilteri^ (to t6t^. II de t^VMii k
LorKHfit, pril le n^ 8^ et fat ^mploy6 led anuses $ai-
vatites dans les armies du Nord ^ de I'Oudst.
I) a eite command^ dous le Consulat et i'Empire
pAt les colonels Tiriet^ Aubry, Digeoti ct Caron.
Licendeen 1815 & Brest, le 8* raiment d'artil-
lerie a pied a ete reconstitu^ h Bourges en 1816 ,
sous le titre de regiment de Rennes , au raoyen du
fond de Tancien regiment et de corapagnies de
canonniers leves dans les cinq departements de la
Bretagne et dans celui de la Manche.
Nous avons pii donner pour chaque regiment
d'infanterie , les etats de service des ofBders par-
venus aux grades 6lev6s de rarm6e, au fur et a
mesure que leurs noras se presentaient. Cette ma-
nifere de proc6der 6lait itiapplicaMe k Rtrytl-Artil-
lerie. On f^ra, d'ailleurs, attention que le corps se
composail d'un etat-major et des troupes , et qtie les.
officiers de ces deux fractions pouvaient passer de
Tune a i'autre et concouraieot ensenible pour I a-
vancetnent aussi hien que pour le service.
Nous avons pense qu'il etait pr^fdrable de sitbfiti-
tuer aux noted, dont nom aipotis jti^'ici Mlr^mtA&
le texte , un 6tat general des officiers de ftnciMtie
256 HIgTOIRE
artillerie entres au service avant 1794 et qui ont
d^pass^ ie grade de colonel , et de terminer This-
toire du regiment Royal de TArtillerie par cet
6tat, qui servira en m^me temps a apprecier la
marcbe ascendante du corps pendant les deux der-
niers si^cles. On remarquera que les promotions
d'officiers d'artillerie correspondent particuliferement
aux epoques critiques.
LIEUTENANTS-GfiNfiRAUXET GfiNfiRAUX DE DIVISION
DE SAINT-HILAIRE (Armand de Mormes), officier d'ar-
tillerie en 1665, brigadier 30 mars 1693, marechal de camp
29 Janvier 1702, lieutenant-general 26 octobre 1704.
Marquis dr La FR£ZELI£1RE (Jeau-FranQois-Ang£lique
Fr^zeau), officier d'artillerie en 1675, brigadier 29 jaavier
1702, marechal de camp 26 octobre 1704, lieutenant-g^n^ral
12 novcmbre 1708.
Marquis DE SAINT-PERRIER (G6sar-Joachim), brigadier
29 mars 1710, marechal de camp l^'fevrier 1719, lieutenant-
general 20fevrier 1734.
DB VALLlfiRE ( Jean-Florent), lieutenant de mineurs en
4690, capitaine de mineurs 3 septembre 1699, capitaine
general des mineurs !•' avril 1705, brigadier 9 d^cembre
4710, marechal de camp 1*' Kvrier 1719, inspecteur general
des ^coles d'artillerie 14 f^Trier 1720 , lieutenant-general 20
fiTFier 1734.
ftB L^ANGIENNB iNf AtrTEklB FRAK(A1SI. t^t
DB MALEZIEU (Pierre) , brigadier 3 avril 1724, mar^chal
de camp !•' aoiit 1734, lieutenant-general 20 Kvrier 1743.
Chevalier de LA ROCHE-AYMON (N.), cadet dans Royal-
Artillerie en 1701, capitaine de la compagnie de canonniers
des cdtes de FOc^an 6 juillet 1718, brigadier 3 avril 1721,
mar^chal de camp 1*' aotlt 1734, lieutenant-general 20 f(§-
vrier 1743.
Chevalier d'ABOVILLE (Antoine-Julien), officier pointenr
en 1705, brigadier 1'^ Janvier 1740, mar^chal de camp 2 mai
1744, lieutenant-general 10 mai 1748.
DB 6ASSAT (Jean-Baptiste), officier pointeur en 1705,
brigadier 8 aoilt 1736, mar^chal decamp l*'mai 1745, lieq-
tenant-g6neral 10 mai 1748.
BAILLY (Georges), brigadier 20 fevrier 1743, mar^chal de
camp 1*' mai 1745, lieutenant-general 10 mai 1748.
DE VALLlfiRE (Joseph), brigadier 2 mai 1744, inspecteur
general des ecoles d'artillerie 9 mars 1747, mar^chal de camp
17 septembre 1747, lieutenant-general 10 mai 1748.
Marquis de SABRE VOIS (Henri), brigadier 2 mai 1744,
marechal de camp 1*' Janvier 1748, lieutenant-general i^
mai 1758.
Chevalier PELLETffiR (Michel-Laurent), officier pointeur
en 1706, brigadier 2 mai 1744, marechal de camp 1*' Janvier
1748, lieutenant-general 21 avril 1759.
Chevalier de FONTENAY (Louis-Charles-Claude Audrey ),
officier pointeur en 1713, brigadier 2 mai 1744, marechal im
camp 1*^ Janvier 1748, lieutenant-general 17decembrel7S9.
HI6T. DB L'ANC. UfFAMTBRlB FRAligAlftB. T. VI, 17
SKM 4iw;oitB
> {^KLjLGTtigll (LouisrAuguate), officier pointeur en 1706;
brigfidiQr 9 mai 4744, mfunidbal de camp 1^ jamiief AliSy
lieutenant-g^n^ral 20 Kvrier 1761.
JMb^>qai$ i^ RpSTAlNG (Louis-Charlas), tide da pate «■
\lih ^m9i^^^ %Q tpwrs 1747, mar^Ghal de oamp f^^ iMi
DE 6RIBEAUVAL (Jean-Baptiste Wacquette), officier poin-
tf^ i*' vm il9^9 c^pitfone de gaiiieurs i^' ikotvohte 17S9,
pi^Q ea i7^8 s^u aerYii>e <te I'Auiriehe comme g^o^ral de
bataille , commandant en cbQf rartUlerie^ h gkiie et let nbf-
neurs, rentr^ en France comme marechal de camp 25 juillet
iV82, lientenant-g^n^ral 19 juillet 1765, premier inspecteur
gfoiral V' jaaYier 1777.
d'INVILLIERS (Louis-Henri Ballard ), aide du mrc eja i7?D,
brigadier !•* jsLn^ier 1748, chef de brigs^cje V Janvier 1759,
mar6chal de camp 20 fSvriier 1761, lieutenant-g^nSral
V ipars 1789.
DE VILLEPATOUR (Louis-Philippe Taboureau), ojEBcier
pointeur en 1733, brigadier 10 Kvrier 1759, chef de brigade
8 ipfii 1759, in«^r6chal d^ camp 20 f^vri^r 1761, lieutenuit-
gWral 1« JHWrs i780p
DE SAINT- AUBAN (Antoine Barattier), officier pointeur en
1799, briga^i^ 10 f^vri^r i759)<^hefde brigade 7 mars 17(1,
m^^hfLl 4? A^mtp i^ octobre 1761, Iieuteiuint-f6b4ral
I'^mars 1780.
i^ ^R(tA]tIft^ i P4W<^-43rfw-iel), ofMtt tJOinteur en 4722,
bjf j^fdiqr 95 jiutf ^ 1762, i^ariicbal de camp 3 Janvier 1 770,
DB L^NGIENNE INFANTERIE PRANCAISE. 259
Marquis de THJBOUTOT { Jean-Leon )^ entpi^ 4p service en
1748, colojiel da r^girpept 4e l«a F^fe 15 oclybjre 1765^ bria-
dier 16 avril 1767, marechal de camp 1*' mars 17^ lieute-
nant-general 20 mai 1791.
Gomie BE R0STAING (Philippe- Joseph), o£Beief pointeur
en 1732, colonel du rigimenf de GrenoWe 15 octobfie 1765,
brigadier M Janvier 1769, marfaJial de camp 1^ tnai^ 1780^
lieatenanl-g^n^ral 20 mai 1791.
mMIAUVOIR (Denis-Nicolas Vai^el), oflffcief pdiHeur tVL
1?^, brigadier 22 Janvier 1769, marechal dc camp f* manr
1780, lieutenant-gtoeral 20 mai 1791.
DEs ALMONS ( Josq)fa Perrin), officier pointenr en 1734;
brigadier 3 Janvier 1770, marechal de camp 1*' mars 17ft9,
Iieutenant-g6n6ral ^ mai 1791 .
xm TBIL (Jean-Pierre), officier pointenv en 1T31, cdonel
du regiment de La F^ f^ Janvier 1T77, brigadier T' mars
1780, marechal de camp <•' Janvier 1784, UeutenaAt-g^n^tiat
30seplembre 1791.
Cheraiier d' ABOVILLB ( P|«n§ois*M«rie ), entr^ an service
en 1744, brigadier 5 decembre 1781, colonddn tti^ginieht de
Metz \ 9 avril 1782, marechal de camp 9 mars 1788, lieutenant-
g^dral 5 sejptembr« 1792, premier littpteteiir gitiierri 8 JS-
vii«r 1800.
d'HANGEST ( Louis-Aijgu^tin ^B^), W^k^V^ W^ !V^
1742, colonel du regiment 4e Grenci^l^ ^ ^^yrM ^Tlft* ^ifSfh
dier 1«' Janvier 1784, marechal de cjps 9 fflf^fk fZSg, ^(j^.
nant-g^n^ral 5 septembre 1792.
260 nisToiRB
DB S£NARM0NT (Alexandre-Francois Bureau ), eniti an
service en i747, colonel du regiment de Besangon 25 mai
4788, mar^chal de camp 18 juillet 1792, general de division
8 mars 1793.
DUPUCH DB GRANGENEUVE (Pierre Morand), entr« au
service en 1753, colonel du regiment de Toul 3 juin 1792,
gdn^ral de brigade 8 mars 1793, general de division 15 mai
1793.
Chevalier du TEIL (Jean), entr6 au service en 1753,
mar^chal de camp 25 aoiit 1792, g^n^ral de division 11 sep*
tembre 1793.
DB LA MARTILLI£:RE (Jean Fabre), entr6 au service en
1765, colonel du 5*i pied 7 septembre 1792, g^n^ral de bri-
gade 29 septembre 1793, g^n^ral de division 24octobre 1793.
£BL£1 (Jean-Baptiste), canonnier au regiment d'Auionne
en 1767, general de brigade 29 septembre 1793, g^n^ral de
division 24 octobre 1793.
DORSSNER (Jean-Philippe Raymond), enlr^ au service en
1767, general de brigade 25 septembre 1793, general de
division 27 Janvier 1794.
BONAPARTE (Napoleon), lieutenant en 1785, g^n^ral de
brigade 6 f^vrier 1794, g^n^ral de division 14 octobre 1795.
LACOMBE-SAINT-MICHEL (Jean-Pierre), entre au ser-
vice en 1765, g^n^ral de brigade 17 novembre 1793, general
de division 13 fiivrier 1798.
DB l'aNGIENNE INFAITTBRIB FRA1I(AI8S. 26i
< •
dbMACORS (Francois-Antoine-Joseph-Nicolas), canon-
nier en 1760, g^n^ral de brigade 25 juillet 1793, g^n^ral da
division 27 septembre 1799.
DB SORBIER (Jean Barthelemot), entti an serried en
1782, colonel du d« k cheval 22 mars 1794, g^n^ral de bri-
gade 19 juin 1797, general de division 4 Janvier iSOO, pre-
mier inspecteur general 29 mars 1813.
ANDRJ^OSSY (Antoine-Prancois), entr£ an service en
1781, general de brigade 17 avril 1798, g^n^ral de division
4 Janvier 1800.
SONGIS (Nicolas-Marie)^ entr£ an service en.l779, gted-
ral de brigade 20 mai 1799^ general de division 4 Janvier
1800, premier inspecteur general 30 Janvier 1804.
DE MARMONT (Auguste-Fr^d^ric-Lonis Viesse), lieutenant
en 1791, colonel du 2* k cheval 4 mai 1797, g^n^ral de bri-
gade 12 juin 1798, general de division 9 septembre 1800,
premier inspecteur general 16 septembre 1802, marshal de
France en 1809.
DULAULOY (Charles-Prangpis Randon) , entr^ an service
en 1780, general de brigade 10 dicembre 1794, g^nfral de
division 27 aoClt 1803.
DB FAULTRIER (Francois-Claude-rJoachim), entr£ w ser^
vice en 1777, general de brigade 12 Janvier 1799, g&nicalj^
division 31 Janvier 1805.
DE LAURISTON (Jacques-Alexandre-Bernard Law), entr£
au service en 1784, colonel du 4* a cheval 7 ffivrier 179S,
general de brigade 13 septembre 1802, g^n^ral de division
31 Janvier 1805, marechal de France en 4823.
26^ HISTOIHB
GASSENDI (Jean-Jacques Ba^ilieD), entr^ au service en
ii&Ty general de brigade l^septembre iSOO, g^aeral de divi-
sion is septenibre iiX}l&.
S£:H0UX SB MQNTBELLOY (ieaa-Nicola»)^ estpe au ser-
vice em 1755} g^u^l de brigade 5 £^vrier 1799, gin^rajl de
divisioo S fdvrier 4S06.
DB LA RIB0ISI£RE ( Jean-Ambroise Baston) , entr6 au
«M*viee aa i 781 , gtesral diB brigade 29 addi ifi68> g^nimt de
di^i$ioti 3 jto^ielr 1807, (treraidr iilspecteiHt gen^ndSO^ft-
vrier 1811.
i[ftNlfit]rt]B (Alifdittef-AKkftfldt'e>, entf« att scWcfe en
1769^ cftldkW! db 2*i cfieval 21 iristrs 179S, gtoftald* bri-
gade 29 aoM <80S, g^heWl de division 3 liiat^s 1807.
F*6tI(JtiER (Louis-t*rancois), entre au service en lifSl,
colonel du 6* h cbeval ct juin 1794, g^n^ral de brigade 29
ao&t 1803, getieral de division 3 mars 1807.
DE SAINT-LAURENT ( Louis- Joseph- AugUsW-Gabriel ) ,
entr^ au service en 1781, general de brigade 29 aeftt 1*803,
general de division 11 juillet 1807.
DE PERNETTY (Joseph-Marie), entr6 au service en 1782,
oototl^l dd 1" ^ pied 30 deptembre 1802, geh^HY de brigade
31 Janvier I80&, g^n^ral de division ii juillel 1807.
DE SfiNARMONT (Alexandre- An loine-Hureau) , enlre au
Service en 1784, colonel du G* a pied 14 decembre l80i,
g^tieral die brigade 10 juillet 1806, genefal de division 7 de-
cefaibre 1808, tue devanf Cadiz 26 octobre 1810*
D£ L^ANGIENNB IWWIlfcll nUUf(AMI. tft8
d'ANTHOUARD (Cbarl6fMHicril»), moMi kh iti\Mi^ en
i IS&i eploitel dit i*" d obevsk 6. j«dUM tMO>^ igbHikM 4b M^
gade i^ fevrier 4806, general de division U juin 1810.-
eofehdl dh i* i ehefd fi mtiik IftoO^, f^^ril ie MpAk
TAVIEL (Albert-Louis-Valenlin). entr6 au senrice en
1783, ^^dilral i% hiig^^iti jdh'^lef M, g^iiikt ^e divxtton
il juiilet 1811. '
VALfiE ( Sylvain-Charles), entrt au service etf i79i^ ci)^
lonel du l""^ a pied 13 fevrier 1807, g^n^r^d de briga^te
18 jtiilnfef 1809, g^ti^rat d6 division >$ a6<it Mty i^re&iier ia-
specfeur general ^7 janvIer 18^0, maf^cW dfe Frabce ^
1837.
AUBRY ( Claude-Chartes^, zntri au service en 1792, co-
lonel du S"" k pied 25 octobre 1804, g^n^ral de brigade 7 juin
1809, general de division 21 novembre 1812, tu^ i Leipzig.
CHARBONNEL ( Josepb-Claude-Marguerite), entr^ au ser-
vice en i792, colonel du 6* k chevd 3^ ji^ lfiM» gCttftHl de
brigade 2 octobre i809, g^ral de divisioqii 9 jttiyiei^ l#f 9*
TIRLET (Louis), entr^ au service en 1792, colonel du 8* i
pied 30 mars 1802, gisairkl de bn^gitt49aMltlS(tt^fUttlral
de division 10 janvier 1813.
RUTY (Cbarles-ftienne-Frangois), entr^ au senrice en
1 792, colonel du V k pied 30 sefitetlllM MM^^IliirflF^e
brigade 8 Janvier 1807, g£n6ral de division 10 Janvier 4#ltf.
264 BISTOIRB
DROUOT (Antoine), entr^ au service en 1793, g6n£ral de
brigade 10 Janvier 1813, general de division 3 septembre
1813.
DESVAUX (Jean-Jacques), entr6 au service en 1793, co-
lonel du 6* k cheval 26 octobre 1804, general de brigade
9 juillet 1809, general de division 6 novembre 1813, tu^ k
Waterloo.
LE NOURY DE LA GUIGNARDlfiRE (Henri- Marie), entr^
au service en i789, colonel du 2*^ pied 9 mars 1806, g^
n^ral de brigade 13 mars 1809, general de division 25 no-
vembre 1813.
NEIGRE (Gabriel), entr^ au service en 4790, g^n^ral de
brigade 10 Janvier 1813, general de division 25 novembre
1813.
MARfiCHAUX DE CAMP ET GfiNERAUX DE BRIGADE.
DE MONTMARTIN (Isaie de Mur), lieutenant d'artillerie en
Touraine, Anjou et Maine en 1590, mar^chal de campl*' oc-
tobre 1591.
Marquis de LA BARRE (Henri de Chivre), lieutenant d'ar-
tillerie d^s le temps d'Henri IV, marecbal de camp 15 avril
1638, tue devant Saint-Omer en 1638.
DU BOURDET (Rene- Acarie ) , marecbal de camp 27 mars
1649.
DE l'aNGIENNE INFANTERIB FRAN(AIdK. 26^
Comte d'ORADOUR (Georges de Bermondet), mar^chal de
camp 29 avril \ 649.
Comte DE COSSfi-BRlSSAC (Timoleon), mar&hal de camp
6 seplembre 1650.
DE SAINT-HILAIRE (Pierre de Mormes), mar^chal de
camp 26 novembre 1677.
DE CAVOYE ( Gilbert Oger ), capitaine aux Fusiliers en
1671, major 20 fevrier 1672, lieutenant-colonel 25 avril
1677, capitaine de canonniers 24 juin 1684^ brigadier 22
Janvier 1691, marechal de camp 3 Janvier 1696, tue i
Luzzara.
DR VIGNY (Jean-Baptiste), lieutenant-colonel de Royal-
Bom bardie fs a sa creation, brigadier 30 mars 1693, capitaine
general des bombardiers 15 mars 1697, marechal de camp
29 Janvier 1702.
DE CRAY (Jean), brigadier 30 mars 1693, marechal de
camp 29 Janvier 1702.
D'ANDlGNfi DES TOUCHES (Jean), brigadier 30 mars 1693,
marechal de camp 29 Janvier 1702, tue devant Trente en
1703.
DE RIGOLLOT (Jacques-Pierre), brigadier 4 Janvier 1707,
marechal de camp 15 seplembre 1708. Ce M. de RigoUot,
qui ^tait fort sourd , repondit un jour, au siege de Girone, au
milieu du sifllement des boulets, k M. de Noailles qui lui de-
mandait en plaisantant s'll entendait au moins cette musique-
la : « Je ne prends point garde k ceux qui vionnent, jene fais
d'atlenlion qu'a ceux qui s'en vont. »
266 HISTOIRE
Chevalier DESTOUCHES (Loais Camus), brigadier 10 (i-
vrier i^04, licutenaiit-cotoiiel de Royal-Bombardiers 26 Jan-
vier 4706, capitaine general des bombardiers 1 ^ Janvier ilfii,
mar^chat dc camp 8 mars 1748.
DB LA DEVIZE (Francois Loupiac), sous-lieutenant aux
f'osit^ni ^ 1673, Major 28 septenlbre 1679, capitaine dTou-
vrier? 20 octobre 1687, lieutenanl-ccJlb'Afel d^ fto>frf-AnJflferte
8 octobre 1704, brigadier 29 mars 17iQ^ iparec^al.de c^^mp
1^' fevrier 1*7 fd.
D^ tKMfgLOGl^ (Jekii-Charles Ethmery), brigadier 31 jah-
Vietf 171 a, ttfargchAl de camp 20 fevrier 1734.
deJAUNAY (Francois), brigadier 1*' fevrier 1719^ mar^chal
de catiip l'*" Janvier l'}4d.
ttt BAOCARD (Hertri de Baraiflon), capilaihe d'ouvriers tt
juilletl729, brigadier 1" aodt 1734, marechal de camj^ 20
fevrier 1743, tue k Fonlenoy.
DE LORME (Simon), capitaine de mineurs 1"' oct<5bre 1712,
brigadier 1*' Janvier 1740, marechal de camp 3 mtil 1744,
tu^ k Berg-op-Zoom.
Comte DE BORSTELL (Gabriel), brigadier 1«' Janvier 1740,
mar^chftt de camp 2 mai 1744.
Baron de MESLAY (Urbain-Pierre-Louis Bodineau), briga-
dier 1" Janvier 1740, marshal de camp 2 mai 1744.
Marquis de THIBOUTOT (Louis -Francois), brigadier
!•' Janvier 1740, marechal de camp 1" Janvier 1748.
DE L^ANGKIfNE l5FAlCTmE FIAICCABB. 267
Marquis de YAREIX (Joseph de La GapeUe-fifarival), cadet
aux J^usiUersen i691, capitaioe de caocmaien^feTrier 4706,
dommandant de bataillon ^4 jaavier 4740, iNrigaiier 3 mai
4744, marechal de camp 1" Janvier 4748.
DE FONTENAY (Jean-Louis Bondois), cadet dans lUfri-^
Artillerie en i696, sommandaDt de bataillon 44 fi^vner 4743,
brigadier 2 mai 4744, marechal de camp 4*' Janvier 47(i8.
DB PUMBECQUE (Alexondre^^agtee de rficfaftufi^,. Kenle^
nant dans Royal-Arlillerie en 1704, commandant M bataiiloft
44 fevrier 4743, brigadier 2 mai 4744, marechal de camp
4*'jariviet- 1748.
DE TURMEL (Joseph-Anloine)> daf^tsliti^ ^ ittitt^eiiH 21
decembre 1733, brigadier 2 mai 4744, marechal de camp
4*" Janvier 1748.
DUPAS (Louis-Auguste-B^^tt(lote), brigduH^r' « itt^i 4144,
marechal de camp 1" Janvier 1748.
Coftjte tiE LA GUETl^E (PJetre Te^td), ofBfcii^f' pbihtfeu^
en 1702, brigadier 1'' mai 1745, rhdr^chil A6 tartp fO mati
4748.
ESiSlGNlN (Ailtoine), brigadier «•* rtiai l74S, mar&tai de '
camp 10 mai 1748.
DE LABINON (Louis- Joseph), brigadier \^ mai 474S, ma-
rechal de catnp 10 mai 1748.
Chevalier DESPlCTlfiRES (C^gar-Taschereau), aide du
pare en 1712, brigadier 20 marjj 1747, marechal de camp
4*^ mai 1758.
268 QISTOIRB
DB GUYOL DB GUIRAN (Jean-Baptiste-filisabelh), ofBcicr
pointeur en 1720, brigadier 20 mars 1747, mar^chal de camp
10 fevrier 1759.
DB MOUY ( Pierre-Francois- Ansard), aide du pare en
1720, brigadier 1'' Janvier 1748, chef de brigade 1" Janvier
1759, marechal de camp 20 fevrier 1761.
THOMASSIN(fitienne-Jean), capitaine d'ouvriers 26 te-
vrierl73i, brigadier 10 mai 1748, marechal de camp 25
juillet 1762.
DE BEAUSIRE (Pierre-Henri), aide du pare en 1721, chef
de brigade 1" Janvier 1759, brigadier 20 fevrier 1761, ma-
rechal de camp 20 avril 1768.
DE LOYAUTfi ( Arnould), aide du pare en 1721, comman-
dant de bataillon T'juin 1758, brigadier 20 fSvrier 1761,
marechal de camp 20 avril 1768.
DESMAZIS DB BRlfiRES (Alexandre-Nicolas), officier
pointeur en 1729, brigadier 25 juillet 1762, chef de brigade
1*' Janvier 1763, marechal de camp 3 Janvier 1770.
DE BRfiANDE (Pierre-Bonaventure Villiain), cadet aii
bataillon de Yillers en 1720^ brigadier 25 juillet 1 762^ ma-
rechal de camp 3 Janvier 1770.
DE LA PELOUSE (Abraham Garrefour), sous-lieutenant au
bataillon de Rorailley en 1723, brigadier 16 avril 1767, ma-
rechal de CHmp 28 fevrier 1778,
LAMY DU CHATEL (Pierre-Bernard), ofticier pointeur en
1729, brigadier 16 avril 1767, marechal de camp 1*^ mars
1780.
DB l'aNGIENNE INFANTERIE FRAN^AISB. 269
Comte d'AUMALE (Louis-Anne-Anloiae), commandant de
balaillon 8 d^cembre 4755, brigadier 46 avril 4767, mar^
chal de camp 1" mars 4780.
Chevalier db GOMER (Louis-Gabriel), officier pointeur en
4732, brigadier 22 Janvier 4769, mar^chal de camp4«' mart
4780.
DB SAINT-MICHEL ( Pierre-Auguste de Limosin ), cadet
en 4724, colonel du regiment de Toul 45 octobre 4765, bri-
gadier 3 Janvier 4770, mar^chal de camp 4*' mars 4780.
Chevalier de SAINT-MARS (Francois de Fortmanoir), of-
ficier pointeur en 4734, colonel du regiment de Strasbourg
49 f^vrier 4766, brigadier 3 Janvier 4770, mar^chal de camp
l*"^ mars 4780.
LE DUC (Claude-Marie Valenciennes), officier pointeur en
4734, colonel du regiment de Besangon 49 f^vrier 4766, bri-
gadier 3 Janvier 4770, marechal de camp 4*' mars 4780.
DB LAMORTlfiRE (Jean-Marie-Antoine-Verton), oflfiei«r
pointeur en 4734, colonel du regiment d'Auxonne 24 mars
4769, brigadier 3 Janvier 4770, marechal de camp 1*^ mars
4780.
DE THIEULIN (Francois-Emmanuel), cadet au bataillon de
Certemont en 4720, brigadier 4*' mars 1780, marechaJ de
camp 5 d^cembre 1784.
DOSTALIS (Charles), cadet en 4725, brigadier 1*' mars
4780, marechal de camp 5 decembre 4784 . i
/
270 HiSTOini
OB LA ROCHE-VALENTIN ( Cbwles-Franjois Yalei^),
ofBcier pointeur en 4739, colonel du r^^im^i^t de Melz 24
mars 1769, brigadier i*' mars 4780, mar^chal de camp
4*' Janvier 4784-
kUA im 8AINT-PAUL ( Paul), ofBcfet pointcor m ifUy
brigadier 4" mars 1780, roar^cbal de camp 4»' Janvier 47M.
:pi«MA^iEY4J|icc|ue» JM(4rw4)^ wdeti^'llU, wtosel^n
r^gwfieni ap ^fi^iApbte 4<'^ novfmbPQ I714^iklpid)edr i^ 9m»
4780, nwr^ctiALdeoamp l*"^ Jattyier 1184.
DB BOISGNOREL (Adrien-Fra^jgofe TWb^pt)? YolQPteirft^n
4738, brigadier 4*' mars 47SO, war^chrf de Cftmp 1" jv^vier
4784.
BOUCHARD (Louis-Frangois), officier pointeur en 4737,
colonel du regiment de Toul 4*' novembre 4774, brigadier
4*' mars 4780, mar^chal de camp 4«' Janvier 4784.
CHAAf 90N w LA BARTHE < Jsilien ), officiev pointeur en
4734, brigadier 4*' mars 4780, marechal de camp 4*' Janvier
4784.
Ch<?vftlier m FRfiDY ( Nicolw), offtcief pwnteur w i73^,
colonel du regiment de Besangon \ *' novembre i 11 Ay brigur
dier4®^ mars 1780, marechal de camp 4" Janvier 1784.
PICQUES DEjMeZERAC^Chll.?l^^-Juliw), ofaci^ poiij*
teur en 4738, brigadier 4*' mars 4780^ ^ar^pf^ i^ <^WV
4*' Janvier 4784.
Chevalier de SELLOY (Benjamin^ cadet ^n 4729, briga-
dier 4*' mars 4780, marechal de camp f** Janvier 4784.
DB l'angienne infantbrib fraj^^aisb. 27 1
gadler 5 decem^ce 1781 , ^anr^W de ^mtj^p 9 aw?5 4?%^
DEDON (Jean-Louis), eutre au service ^ 1735, t>Fi<>i^dier
5 decembre 1781, mar^chal de camp 9 mars 178$.
DB PRESLE (Jean-BapMste Berlin), entr^ au service en
1734, colonel du regiment de Melz 1" Janvier 1777, brigadier
5 d6cembre 1781, mar^cha! de cariip 9 mars 1788.
91 FAUl^TRIEIi PB CQRVOt (JoaarGl^ude-Joadiiin}, et^M
au service en 1737, colonel du regiment de Mefz3 juin IW#,
brigadier 5 decembre 1781, marecbal de camp j9l n^i^rg 17^.
D'HfiLYOT (Jacques- Airtoine Chenard), entt»6 au service
en 1735, colonel du regiment de L^ Fer^ 3 J»iA 1779> bri-
gadier 5 decembre 1781 , mArecbal de oaimp 9 xmx^ 17Q^.
DE SAINT-MARCEL (Pierre-Augustin-Victoire Perrin), en-
tre au serviceen 1738, brigi^lief 5 d^(&6Dit^ 1781»«Mmk(hal
de camp 9 m^rs 1788.
Baron d'FVOLEY (Hugues-Viclor), entre au service en 1738.
brigadier 5 decembre 1781 , mar^chal de camp 9 mars 1788.
DB COLONGES (Jean-Alexandre Espiar4)^ ei^tr^ au s^rviqc
en 1732, brigadier 5 decembre 1781> m^jr^cbal de ^i^mfr
9 mars 1788.
DB LA GENESTE (Raymond Duchamp), enfr6 m i^wlc^
en 1735, brigadier 5 decembre 1781, mar6chal de ciM3i|»
9 mars 1788.
DUCROS (Jean), entre ^u service eg iJ^A^ brijg«4ier tkAi^
cembre 1781, marechal de camp 9 mars 1788.
!272 HISTOIRI
Vicomle de VOISINS (Jacques-Rose), entr6 au service en
en 1739, colonel du regiment de BesanQon 3 juin 4779, bri-
gadier 1*' Janvier 1784, mar^chal de camp 1788.
FAURE DB GIERS (Jean-Antoine) entr6 an service en
1737, brigadier 1*' Janvier 1784, marechal de camp 9 mars
1788.
Chevalier db LANCE (Louis-Cisar de Cheverzy), entti
au service en 1739, colonel du regiment de La F^re 5 juin
1783, brigadier 1**^ Janvier 1784, marechal de camp 9 mars
1788.
DORBAY (Jacques), enlr6 au service en i740, brigadier
1*' Janvier 1784, marechal de camp 9 mars 1788.
PILLON d'ARQUEBOUVILLE (Francois) , entr6 au service
en 1740, brigadier 1*' Janvier 1784, marechal de camp 9
mars 1788.
Chevalier m GERMAY de CIRFONTAINE (Amour-Cons-
tant) , entr6 au service en 4742 , colonel du regiment
d'Auxonne 5 avril 1780 , brigadier 1" Janvier 1784 ,
marechal de camp 9 mars 1788.
DB BELLEGARDE (Alexandre-Louis Cassi^re), entr^ au
service en 1743, colonel du regiment de Toul 9 mai 1778,
brigadier 1** Janvier 1784, marechal de camp 9 mars 1788.
DB BELLEVILLE (L^onor-Maximilien), eutr^ au service
en 1742, brigadier 1*' Janvier 1784, marechal decamp 9 mars
4788.
dbM ANSON (Jacques-Charles), entr£ au service en 1741,
brigadier 1** Janvier 1784, marechal de camp 9 mars 1788.
DE L^ANGIENNE INFANTBHIE FRAN^AISB. 273
GOULET DB RUGY (Jean-Melchior), entr6 au service en
1745, brigadier !•' jahvier 1784, mar^chal de camp 9 mars
1788.
Di LA ROCHE-GIRAULT (Jacques-Frangois), entr^ au ser-
vice en 1738, colonel dijL.r6giment de Strasbourg 5 avril 1780,
brigadier I*' Janvier 1784^, mar^cbal de camp 9 mars 1788.
DE LA CHAPELLE-BELLE6ARPE (Louis*Fraiii;ois Pasie-
ral), entce au service en 1743, brigadier 1''. Janvier 1784,
marechd de camp 9 mars 1788.
GANOT DB RfiCIGOURT (Marc-Antoine), enlri au service
en 1743, marechal de camp 30' mai 1790.
•_ 1
DESOBEAUX ( Marc-Antoine- Joseph Muissard ) , entci au
service en 1738, marSchal d^ camp 30 mai 1790.
«
PRfiVOSTDB LUMIAN (Joseph-Aujfustin), cntri au service
en 1739} mac^c&al de camp 30 jn^ 1790.
TERROT DB LA VALETTE (Etienne), entr6 au service en
4734, marechal de camp 30 mai 1790*.
d'ANGENOUST (Louis-Claude), entri au 'service en 1744,
marechal de camp 1*' juin 1791.
DE. Kl VERIEULX DB JARLAY (Bernard)., enlr^ au service
en 1744, colonel du reginientde Metz 19 juin 1785, mare-
chal de camp 1*' juin 1791.
• ■
GOULET DB LA XOpR ( Jean-Kcrre); entr^AU service en
1745, marechal de caiAp 1«' jum 1791.
BlST. DE l'ANC. lArAHra^B FBAN^SB. T. VI. 18
274 9ISTQ1RE
1745} marephal de cafl(ip V JHift 17914
Chevalier db BOSHYON (Anne-Geofifroy de Bonnissent),
entr6 au service en 1745; marepha) de^ cam^ 1*"^ \\m i79i-.
Marqute de PUTSfiGCK C Aman(tM'arcien-Jac<jue§ de Cha3-
tenet), cntr* an service en 1768, 'colonet du regiment de
Strasbourg 25 mai 1788, mar^chal die canx(, i*' d^cetnbre
1791.
HOUZ£ DB SAINT-PAUL (Ffad^oIs), etitff^ au service en
1744, mar^chal de camp 16 mai 1792.
DB MAUROY ( Jos^-iDeiNl^ ) t entr^ au sepfiee eid 1745,
mar^chal de camp 18 juillet 1792.
• • •
DB GROMAJ^RQ ( J^aQ.) ,. en]tr6 au $e»*Tice ei^ 1747^ cobNA^I
du regiment de Strasbourg 1*' avril 1791, mar^chal de camp
7 §(9ple.mb?Q Ii7a2.
m
DB LACLOS ( Pierre-Ambfoise-Frangois Chauderlos][, entr^
aq service en 1760, marechal de eWp 32 sept^tn^i;^ 17^.
DE SABRE VOIS d'OYENVILLE ( JacquesHenfi) , entr^ an
service en 1746, marechal de camp 1*' novembre 1792.
Chevalier db GIMEL de TUDBIL ( F^tre ) , entr^ au service
en 1745, mar^chalde camp 1" novembre 1792.
ViicomtecD'UBiFqBIE i>ft»OGE<[X)13HT'(J<ian<L4nit8-Charres)^
entrd au service en 1745, g^eral d< brigftde> 8 ihars 1>7%.*
DB PUyCOMTAL ( JeaarlfmiWJip cieiBnyeH^ ^tr^watr-
vice en 1745, g^nSral d^ bt'igadi^ 8 paiRSi 1793..
• V
DE L^ANCIENNE IIVVAIITBfllE FRANgAISE. 97S
t>« TROQS^FOl^TAINES ( Sn^tf/t^ Bottnaf >y 4tm^ to ieMce
en i745^ ^en^al dtf brigade 8 ^^fd i7^«
DB LA BAYETTE de GALLE6 ( Ghastes MdlWRl^y €fiff6 au
service en 1749, colonoil du 3* It pM V nchrtaht^ ITtt^
g^n^ral de brigade 8 mars 1793.
Dt LISPTNE (Francois- Joseph) , entri au setvici^en ii^9^
general de brigade 26 aotit 1793.
DOMMARTlN (E^z^ar Auguste), entr^ au service en 1784j,
general de brigade ^3 septembre 1793, ta6 en Hfgy^te.'
4
Di VEMlfiRES ( Nicolas-Gr^goire 'Aulmontj, entr^ au
service en 1765, g6n6ral de 6i\igade 2 octo^re 1793.
Dts CATELaN' ( J6seph-L56n), ehfr^ aii servide eh iitQy
g^n^ral di6 brigade tO fioS^einbre il^i.
LEMAIRE (Simon), e^ff& au service en 1775, g6jajir9}^e
brigade 2t jattViet <YW. . * *
DB CAMPAGNOL (Isaac- Jacques de Lard )y^iitri ad Mrfui^l
en 1746, colonel du 4« i pied'jd^ avriri791., g^n^ral de bri-
gade 20- rtotai 1794.
«
d'URTUBIE ( Th^odore-Becnard-SipaoA') , entrc aw JW^rmF
en 1755, general de brigade 20 mai HM^.-^
M SENNEVILLE (Pbilippe^^fSp^^^Vibt^lre)^ taMl mi
service en 1755^, colonel dti rigiiiaiibtr d«» Gdi0ilie99fi a)idlt*
1787, general de brigade 27 f6vrier 1795.
DROUAS (Jacques-Mariei-Giarles)^.eEtjd au aer^uce; 9tL
1763, general de brigade ^9 septembre 1795. ' ^ •
276 HISTOIBB
DB SAVOURNIN (Jean-Baptiste-AugusteRenaud), entr^
au service en ^65, g^n^ral de brigade 12 mars 1796.
d'HENNEZEL (Charles-Nicolas), enlr6 au service en
1760, giniral de brigade i juin 1796.
SALVA ( Antoine ), enlri au service en 1759, g^n^ral de
brigade 10 Janvier 1799.
DB FAULTRIER (Frangois-Claude-Joachim), entre au ser-
vice en 1777, g^n^ral de brigade 1 5 mars 1799.
• •
DB LAMARTINI^IRE ( Guillaume Boyvin), entr^ au service
en 1766, g^n^ral de brigade 31 Janvier 1805.
MOSSEL (Jean-Louis Olivier), entr^ au service en 1792,
colonel du 2* k cheval li mars 1799, g^n^ral de brigade
18 seplembre 1805. ;f.:
^UCHET ( Jacque8-Bonaventnre7)'''^'entr6 au service en
1764) colonel du 4? ii^^ied 20 Janvier i 802, g^n^ral de brigade
18'8eptembre 1805.
. . . --..if ■ ■
DEDON (Fraa9ois-Louis),£iijM'au service en 1777, co-
lonel du 7* k pied 22 ayril'lSOi, g^n^ral de brigade 26 octo-
brc 1805.
" ■ •
COUIN ( Jos^ph^EllE^^ entr^ au service en .1780,
chef d'escadron dei TartiU^^ a cheval de la garde des Consuls
24octobre 1800, g^n^rdy^de brigade 9 mars 1806.
DB FAULTRIER (Simon), entr6 au service en 1779,
colonel du 2* h pied 14* mars 1799, g^n^ral de brigade 22 no-
vembro 1806.
DE l'angienne infantbrie fran^aise 277
NAVELET ( Alexandre-Pierre ), entr6 au service en 1786 ,
colonel du 3* ^ cheval 20 Janvier i8(B, g^n^ral de brigade
2! juin 1807.
DEMARQAY (Marc- Jean), entre au service en 1792,
colonel du 5* k pied 20 Janvier 1802, gin^rai de brigade
8Kvrierl808.
dbVILLARET^OYEUSE( Jean-Marie), cntr4 au service
en 1774, g^n^ralde brigade 8 aoilti 808.
BOURGEAT ( J6r6me-Dominique ) , enlr6 au service en
1782, general de brigade 28 aoilt 1808.
EB BICQUILLEY ( Pierre-Marie), entr6 au service en 1792,
colonel du 7* k pied 26 octobre 1803, general de brigade
14novembre i808.
d'ABOVILLE ( Augustin-Gabriel ) , entr6 au service en
1789, colonel du 1*' kpied 3 avril 1805, g^n^ral de brigade
14 mars 1809.
d'ABOVILLE (Augusle-Marie), entr6 au service en 1792,
general de brigade 9 juillet 1809.
CORDA (Joseph), entr^ au service en 1792, g^niral de
brigade 6 novembre 4810.
BALTUS ( Basile-Louis-Guy-Marie-Victor ), entri au service
en 1780, colonel du 1*' a cheval 9 mars 1806, g^n^ral de
brigade 14 mars 1811.
BOUCHU (Francois-Louis), entr6 au service en 1791,
colonel dn 3* k pied 16 octobre 1805, general de brigade 19 mai
18H.
278 HintMti
FAURE Bi G!ER (Ghrritien^FTanf^is-ABtoine), etoAfi auaer-
tiee «n i783, colonel iaA'k cheval 20 Janvier 1803, giii&al
de brigade ^ juin 18 1 1 .
lOUFVtlOY ( Ketiie ), «ntr6 au service en 17BI , giotod de
brigade 33 ftttn tail.
LfiPIN (Pierre-Henri), entr6 au service en 1792, g6n6rai
de brigade 23 jninl 81 f.
FILHOL DE CAMAS ( Jean-Edmond ), entr^ au service en
178 », g^6ral de brigade 23 jam 1811 .
PROST ( Claude ), entre au service en 4780, g^niral de
brigade 21 juiRet 1811.
PELLEGRIN (Joseph), entr^ au service en 1719, general
de brigade 10 Janvier 1813.
, EVAIN (LoaiB-<Aug!xste-^FrM^rio>, entrd au terrice en
1792, general de brigade 12 avril 18 1 3.
BE!RGE (Francois Beauduille) , entr£ au service en 1794,
colonel du 5' a cheval 22 decembre 1808, general de briga'de
26mail813.
MONGENET (Francois-Bernard), entr6 au service en
il^A^ g^ifmMe^ biirigade k jurn 4813.
. BOULARD ( Jeau-Frangois), entr6 au service en 1793^
g^n^ral de brigade 6 novembre 1813.
Ml^AG&Ua (Joseph) , eHftre a« service em 17Ti, general
de brigade 2 decembre 1813.
DE l'ANGIENNE itlPilMSRlB FRANCAISB. '£¥§
d^HERVILL£ ( Jeaii-Baptlsrt^-MUh^t-RMd biiMLll) , eiktr^
au service en 1766, gdneral de brigade 8 janYier I8I4>
teiGADIEftS.
DE BARYILLE ( Acbiile ], capitaioe aux Fusiliers 4 evril
1671^ major 6 septembre 1674^ lietttenaat-colonel 26d^D»-
bre 1678, brigadier 28 f^vrier 4686.
DK MONTIGNY (Charles de Lamperi^re), lieatenant aux
Fusiliers en 1671 , capitaine de eancrBBiers W M8f yttMtenant-
colonei ea 1687, brigadier S8 ayril 4604%
DE MAISONC^LLES (Guiilaume f exier] , lieutenaat aux
FusUiers en ^675, GflfiHaiue d6 cm&iAidtftm i68?j HHi|Oir'26
mai 1689, brigadier 3 jantier 1696, KfUUiMttU'coloM <k
Royal-Arlillerie en 1702, tu6 k Hochstedt.
FERRANT d'ESCOSSAY (Francois) , brigadier 29 Janvier
170«.
; . >r V
b'HOUVILLE (Bernrffiri i^<i), WigadSrt* 30f ttttw 1^03,
lue a Turin en 1706. *^ ^^^ '
DE eftNONVILLE (N.), bri^f^i' 26 6ctoW€ <f8*.
DE La MOTTE-BARACfi { N.) , brigadier 26 oclobre 1704.
DE SALlfiRES ( Etieime-Afldri Gitteipr), br^ftittfiet 2^ octo-
bre 1704.
280 UI8T01RB
PB MAGNY ( Fran<?oi8 de M6ry ), brigadier 29 maw 1710.
DB QUINCY ( Charles S^vin), brigadier i*' Kvrier i1i9.
DB RESSONS ( Jean-Baptiste Deschiens), brigadier !•* fe-
yrier i7i9. Get offlcier, qui avail quitt^ la marine en 1097,
a donn^ au Jardin du Roi le caf6ier, dont les rejetons onf peu-
pl^ les Antilles.
•
PIJART (N.), capitaine au regiment de Navarre, pass6 dans
les Fusiliers avec sa compagnie en novembre 1677, capitaine
decanonniers 5 Janvier 1694, lieutenant-colonel commandant
un bataillon de Royal-Artillerie 25 f^vrier 1720^ brigadier 3
avril 1721.
DB CBRTEMONT (Charles du Plessier), lieutenant anx^ Fu-
siliers en 1674, lieutenant-colonel commandant un.batalUon
de Royal- ArtiUede 25 fi6vrier 1720, brigadier 3 avril 1721.
Chevalier db MARANS db VARENNES (Louis-Frao^is),
brigadier 3 avril 1721.
Chevalier DB JAUCOURT (Jean), brigadier 3 avril 1721.
DB ROMILLEY ( N. de Thorigny ), cadet dans Royal-Bom-
bardiers en 1687, 1ieuienant*cotbnel commandant un bataillon
de Royal-Artillerie 25 f^vri^^r 1720, brigadier 20 ffevrier
1734.
Chevalier db LA CHAUBRUflRE (Alphonse de Lestenon),
brigadier 20 fevrier 1734.
DB BRfiANDE (Joseph-Bonaventure Villiain), cadet aux Fu-
siliers en 1686, lieuienant-colouel commandant un bataillon
de Royal-Artillerie 31 mai 1728, brigadier V hotki 1734.
DE l'aNGIENNE INFAmrBKlE FRAN^AISE. 281
DE LA BORIE (N.), sous-lieutenant aux Fu&ilmrs en 4687,
lieutenant-colonel commandant un bataillon de Royal- Artil-
lerie lOd^cembre 1731, brigadier i*'mars 1738.
DB VALANCEAU (Bernard Drohin), lieutenaQt dans Royal-
Arlillerie en 1693, lieutenant-colonel commandant un bataillon
20 Kvrier 1733, brigadier 1*' Janvier 1740.
Chevalier DESMAZIS (Henri ), brigadier 1" Janvier 1740.
Vicomte de RICHECOURT (Francois-Raymond de Ronty),
cadet dans Royal-Bombardiers en 17(K), lieutenant-^^olonel
commandant un bataillon de Royal-Artillerie 18 decembre
1743, brigadier 1'' mai 1745.
DE GAUDECHART D'HENNEVILLfi (Louis- Antoine), sous-
lieutenant dans Royal-Artillerie en 1705, lieutenant-colonel
commandant un bataillon 3 juin 1744^ brigadier 20 mars
1747.
ANTONIAZZl (N.), capitaine de mineurs 25 juillet 1729,
brigadier 20 mars 1747.
DB LOUSTEAU (Marie-An'toine Brakenhenner ) , capitaine
d't*uvriers 25 juillet 1729, brigadier 20 mars 1747.
Du GRAVIER (Antoine), brigadier 20 mars 1747.
GUILLfi (Jean\ charpentier en 1706, o£Scier pointeur ^
1713, brigadier 1'' Janvier 1748.
Chevalier de T LUVIERS (Hyacinthe), brigadier 1" Janvier
1748.
28S RidtomE
REGNAULtWT (Jos6p!i), brigadier 4* janifef Aim.
DB FONTFAYE < Armand de Morogaes) , brigadwr 10 mai
4748.
BRUNEI DB FIEFF ( Jacques- Jeaa) , brigadier 40 mai
4748.
d'ALLART (Hugues-Charles), brigadier 40 mai 4748.
deBLANZY (Etienne-FraDQois), brigadier 40 mai 4748.
BIET OB LESPINOY (Joseph-Nicolas), capitaitie dd minetTTs
4^ seplembre 4737, brigadier 40 mai 4748.
DE CHABRlfi (Raymond), volontaire dans Royal-Bombar-
£ers 6n 4707, Ireutenant-colonel commandant un bataillon de
Royai-Artillerie 28 Janvier 4753, brigadier.4'' mai 4758, ixxt
k Bergben.
DE B£)LID0R (Bernard de Foreste), brigadier iO ftvrier
4759.
DE LA PELLETERIE (Urbain -Pierre-Louis Bodineau), offi-
cicJr pointeur en 4732, chef de brigade 4«' jaaivie^ I7S9,
brigadier 20 fevffer 4764.
DB SABREVOf&DB BtSSEY (Anne), offircier j^iMJi^Uf en
4722 , brigadier 25 juillet 4762 , chef de brigade 8 decembre
4762.
DE COSNE (Andre-Claude), officier pointeur en 4719,
!i<fulenanfr-colbtt«t comittaudanl* an bataiHon 4" janviep 4757,
brigadier 25 juillet 4762, chef de brigade 4*^ Janvier 47^.
BE L'AIIGIBNNE f^iUnmilE FRANCAISE. 2^
D« VER (Jacques-isaac), ofBcrer pointear en f T15, ccAonel
du r^gimeat de Besancon IS ectobre 1765, brigadier 16 avril
17^7.
Chevalier db MALAVILLERS ( Adrien-Franjois de Hatill) ,
officier pointeur en 17^7, brigadier 16 avril 1767.
DB CHAMPAGNE (Jean-Baptiste-Gabriel), of&cier pointeur
en 1728^ colpnel du raiment de Stratbmug 13 octobre 1768,
brigadier 16 avril 1767.
CUNCHAMP DE BELLEGARDE (Josepb-Albert), oadct en
1720, brigadier 16 avril 1767.
DE CHATEAUFER ( Charles-Robin de Coulogne ) , cadet en
1720, brigadier 16 avril 1767.
dbVIMONT (Charles- Alexandre-Timoldon Godard), officier
pointeur en 1729, brigadier 16 avril 1767.
DE VERTON de RICHEVAL (Philippe -Louis), officier
pointeur en 1729, colonel du regiment d'Auxonne IS octobre
1765, brigadier 22 Janvier 1769.
BOILEAU DEs COMBES (Laurent- Michel-Joseph), officier
pointeur en 1734, brigadier 22 Janvier 1769, colonel du regi-
ment de Besancon 9 juillet 1769.
DE VOISINS (Etienne-Fran^ois), sous-lieutenant en 1722,
brigadier 3 Janvier 1770.
DE MALAVILLERS (Jean^eorges de Haull), cadet en 1723,
colonel du regiment de Toul 16 avril 1767, brigadier 3 Jan-
vier 1770. .
284 HisToiu . .
Chevalier db BRON (Jeaa-Pierre-Frangois de Ciret)^ officier
pointeur en 1737, brigadier J Janvier i770.
DESGUERS (Joachim), officier pointeur en 1734, brigadier
1- mars 1780.
Di MALHERBE (Paul-Jean-Bapliste), officier pointeur en
1733, brigadier !•' mars 1780.
•
MINARD DB SALEUX (Edme-Etienne), offioier pointeur en
1722, brigadier I" mars 1780.
dbBAROILLE (Francois-Louis), cnlr6 au service en 1733,
«
brigadier 5 d^cembre 1781.
=5.-
DE L^ANCIBNNE INFANTBRIE PRAN^AISE. 285
BtellBNT MTAL-ITAUUI.
Steeidurqae el RamU^. •
COLOIfEL&OJEUTINANTS.
1. Cointe MAGALOTTl ( Bardo dei Bardi), 27 mars,167l. .
2. Comte AI.BERGOTTI (FranQois-Z^nobe-Philippe), 29 «vril
1705. '
3. Marquis ALBERGOTTl (N.), 23 mars 1717.
4. Marquis BJONTI (Antoine F6llx ) J 7 juillet 1 731 .
5. Prince dk CARIGNAN ( Victor-Am6d6e de SaToie), il mm
1738.
6. Marquis MONTI (Charles-Arraand), 28 aVril 4741.
Le comte Magalotti(l)9 capitaineaux Gardes Fran^
gaises, re^ut de Louis XIY, le 27 mars 1671 , udo
commission qui I'autorisait k lever un r^ment d'in-
fanterie en Italic et en Pi6mont. Avant la fin de
Tannic ^ Magalotti amena en France un superbe
corps de 27 compagnies de 204 hommes chacune.
Louis XIV le voulut voir et en fut si satisfoit qu'il
(1) Le Comle Magalotti poss^da, en m4me temps qpe le r^i*-
men! Royal-Italien, la charge du lieutenant- colonel det Gardes
Frao^aises.
386 HlftTOlBB
lui donna h Tinstant le litre de Royal-Italien et vou-
lut qu'il fdt habillc uniform^ment de la couleur de
rhabit qu'il porlait ce jour-l^, c'est-k-dire d'un bnin
caf6, qui resta jusqu'au milieu du xyui* sitele une des
singularity qui distrngu^fctit ce n§giment, Celui-ci
reQut en m^me temps des drapeaux d'ordonnance
dont chaquecarr^ 6tait partag^ en deux triangles,
Tun cramoisi et i'autre brun. Les croix du drape'aii-
colonel et des drapeaux d^ordonnanee furent plus
tard sem^es de fleurs de lis d'or, comme celles de
t6us les regiments royaux.
Royal-Itairen fit ses premieres armes en Hollander
eh 1672, sous les ordres du prince de Coridi«. U
servil k la prise du fort de La Lippe , de^ Wesel^ de
Nim^gue, de Grave ^ de Bommel et du fort de
Loowestein . II se trouva aussi cette ann^e au aecours
de Woerden el 4 Tattaque du fort d^AmeydsiK 1
suivit, au mois de d6cembre , le due de Luxembourg'
dans sa fanocuise expedition de.Bode;p*ate et Swata-
merdam f ti ftit ensuite mi& em gamisbiii ii RasifMtf»
ndemevra dans cette place pendant toMe 1^ eMfipd«-
gBe dtt 16731^ et^ lorsque Farmee irmujii^e dttt^vaM
cser la Hollande, 11 re^ut I'ordre ^eo FuifMi^.tes
fortifications, it quitta Kampen te t9 cfecmifemr,
faisant tauter derviirc Itti le poirt d^ TYssret^ ^ ^
retira k Arnheim. II evacua cette dernifere ville en
mars 1674, occupa pendant quclque temps Thiel et
se mit enfin en rourte'pour joindre Tarmee du prince
do Cond6. II la ratlia , le 1 1 aoilt , sur le champ de
DE l'aNCIENNE U^FANXERIE FRANgAISE. 287
batailledeS^neffetprit part aux deroiers Episodes
da cekte sanglante a({iaire.
Lt raiment continua de servir en Flajaulre en
1675 : il fit Kann^e suivante te siege de Cqad6 et
Gouvrit les operations de celui de Bouchain. En 1 &77,
il ei^it au corps d'arm^e duduc d'Orleans ; ilfit le si^ge
de Saint70mer et combatUt \aiUamcaf nt, le 1 i axril,^
h bataiUe de Cassel, oil il ^tait en deuxi^ahaligne, Le
lieutenajftt-<;olanel de Villars et vlq lieutenant y furent
t]«6$«. Les capitaines cocnte de Serra\allo> mavquis
Rosa etdeSuce>^ quatrelieotenantiet deuxeoseignesy
furent blesses. En i Q-1S , IloyaMt alien contrihua h la
prise de Gand et d'Ypres et assista k la balaiUe de
Saint-Denis. En janvieir 1 ^79^ Usubitk \atenciennei^
ou il ktt^W en gamisoh, une r6£ornie de 1 J^^ hinn-^
mes et fut iredMAt & 1 2 compagnics.
^n i&80^9 k seginobent etait en gamaison 4^UUdi.
it y fut pafise en r^vue le 1'' aoM par Louis. XIV* En
i&^S et 1684, il fit partie d^e raxoq^a deFlandreet
coutvrit te siege de Luxembeurg.. .
II servit encore en. FJaodro^ en 1689 ,. sow. le
mar^cJhaJl d'JQLumi^res et se troiiva au combat da
Walcourt. 11 commenQa la carapagne de i69&suc-la
Mosdk> mais 11 cetoufnabientdt dans let Pays^fibs
et combattit a\ec uae rare >alear i Fleurus. Uem-
seigne Albargotti, depuie lij^tenant-coloael^ y £ujk
Uiesse. L'amnee suivante ^ Royal/- ttalieo fit h si6^ de
Atons et arista au combat de Leuze.; il aeheva^la
(^mpagne au ca'jttp de Gerfontsdiie cipriLsfli&iiuajctiert
288 HISTOIRE
d'hiver a Dixmude. La campagne del692 futglo-
rieuse pour le regiment. II prit part k la difficile
conquSte de Namur et de ses ch&teaux , et fut en
grande' partie cause de la victoire de Sleenkerique;
On sait que le mar^chal de Luxembourg fut ce jouiv
\k compl6tement surpris et que deux r6gimente,
Champagne et Bourbonnais , qui etaient en avant,
faillirent 6tre ecrases. Royal-Italien arriva le premier
au secours de ces troupes compromises , d^flla fi^re-
ment sous le feu de Tqunemi, vint prendre son poste
de combat k ladroite de Bourbonnais, contint les
Allies qui se croyaient d^ja surs de la victoire y et
donna le temps k Luxembourg de faire ses disposi-
tions. Au plus fort de la lutte, le regiment eut encore
la gloire de .d^gager les dragons du Dauphin qui se
trouvaient completement cernes par Les troupes
anglaises. Royal-Italien eut huit officiers blesste dans
cette affaire : vipgt soldats y perdirent k vie, etciri-
quante autres furent blesses. En parlant de lui dans
son rapport le mar^chal de-Luxembourg s'exprimait
ainsi: «Royal-IlaIien , aussibien que Royal-Comtois,
firent tons deux ce qu'.on devoit attendre de braves
regiments. »
En 1693, Royal-Italien combattit a Neerwinden ,
oil le capitaine Albei^otti regut encore une blessure
dont il demeura estropi^, et fitle si6ge deCharleroi.
11 passa rhiver a Valenciennes et , en 1694, il fut
transports en charriots au fameux rendez-vous de
l*arm6e au pont d'Espierres. II assista, en 1695 , au
DE L^ANGIBNNE INFANTERIE FRANCA1SE. 289
bombardement de Bruxelles et servit aux sieges
de Dixmude et de Deynse. II fit avec Lyonnais les
deux campagncs suivantes, prit part, en 1697,
au si6ge d'Ath et fit partie, en 1698^ du camp de
Gompi^gne.
Royal-Italien retourne en Flandre en 1701, et se
trouve en 1702 h la d^faite des HoUandais sous les
mursde Nimegue. En 1703, il passe k Tarm^e d'Al-
lemagne et sert aux sieges de Brisach et de Landau.
Le 8 novembre , il emporte avec Touraine une con-
tre-garde de cette derniere place, et le 1 5 , il combat
bravement au Speyerbach. Au commencement de
1704, il fait partie du camp de Neerhespen com-
mande par M. d'Artagnan et, au mois de mai, il
passe en Flandre avec ce general pour renforcer
Tarm^e du general espagnol marquis de Bedmar.
11 sert en 1705 a I'armee de la Moselle. Retourn^ en
Flandre en 1 706 , il fait des prodiges de valeur le 23
mai a Ramilies et sauve par son Anergic la brigade
de Picardie. Entre dans Menin apr^s cette d^faite, il
defend cette place jusqu'au 1 3 aout, et aprfes la capi-
tulation il se retire k Douai oil il passe I'ann^
1707. L'ann6e suivante, Royal-Italien se trouve au
combat d'Audenaerde, et, pendant lesi6ge de Lille,
il demeure au camp de Pottes com.nande par le
chevalier de Croissy. En 1709, le regiment embri-
gade avec Royal, fait partie d'un corps s6par6
commande par son colonel-lieutenant, le comte
■1ST. PE l'aNC. INFARTERIE FftAN^lSfi. T. Tl. 1^ .
290 BtSToni
AHiergotti (1). Le 24 juiltet^ se^ grehadievs attacffaewt^
Tabbaye d'Hasnon 6t I'emportent , mm le ofae^ier
Albergotti, s6n lieutenant-colonel, y p^rit dtei te
odmmencemeirt de Faction (S). Le; i^^iiart'lail:
encore de merveiUeux efforts k la grandftj^iWe^fe
Malplacpii^ et se retiir^ ensuite k Doubi.f dont la
magntfiqae d^fens^en 1 7 1 e^ la plui$ bellepage de
rhisioire de ^on chef, le comte Albergotti> Bfn des
meilkiuTs olfBcierB de 'Loiik XFV .
En 171 i ^ Royal-Italien , de brigade iyec Royal ^
Vaikseafix , se trduve k Tattaque d'Arleus etn^ ceUe
du eamp d'Hordain; ^t^ en 1712^ il cdnttibue 1
la Tictoire ite Denaih et k la reprise de 'Domi^ 'du
Qiiesmrf et de Bou(thain. Pass6 en 17«d ft Vkfum
du Rhin, il i^rt auji sieges de Landau «t de Frifcottfg*
Pendant ce demi^f sidge^ il eainpe atecPi^c^lftlfir
leRoscof et trouVe I'dceasion dese signaler. Le d #c<^
tbbre^ vers le soir, k I'attaque dU chM^au, ies amiiif-
gcb font sortir 400 honimes qui Befdrmentdehriirela
rcidoiile de TEscafgot et marcbent droit k la-sape de
gauche oil 6taieht \k^ grenadiet^ des V(&gime»t& Roy^
Itatien, de Sparine et de Bifgey sootenus par des^pi-
quets. L'eJnnemi, ayarit Fa^antagedu terrain, oblige
(\ ) Le comte Albergotri , eDs^igne au corps k sa creation , ^tait
neveu dfu confite *Maj^alo(ti ; !1 deViat fieutenant-colonel i7 jaiitier
1&78, brigadier iOpkn 1690j tnai^chal de calnp 6 Juiti 1^94 et
liiutejiJu)t-g^n6ral 29 jdtivier 1702. It atait en mttme temps uae
compagnie aux Gardes Fran^aises.
(2) Jacques Albergotli/eiiseigne en ("68^, major 25marsltf97,
brigadier 26 oclobre 1704 et li<mttniftnt*€o)ovel 5 mai 1708.
DE l'aNGIBNNE rWAlfUfiftlE FRANCAISE. 2&f
d'abord les gremdiers k rfeCul^if*, etii*' trbuve tm
mstant maitre de la tMe d6 lal sape, rate Hoyal-
Iteliert arrive et leschasse. Les'linpferiatixrevietiiient
deux fois a la charge, et chaqfue fdk ils ^thouent
devAnt I*6nergique cdntenatice du i^^lmenf (jui ]q|
refute eiifin dans la place. - ^
RoyaUtilien fut appelS eri 1727 et 1732 au|:
camps assetriblifes sur tet fivifil'e dd Sambrc? tetfit
sur le Hhin ies ti*ois campagilids del te gufetre de
la succession de Pologne. 11 se fit ir^tnarquer al^
cottibaft de Klausen (I').'
Pefhdant les deux premieres ann^es de latgaeme
de la succession d'Aiitriehe, R^yaWtiifen fit pattic
de Parnirte d'observaHicin de 'PlancWe. Un f749,- Hi
ftrt envoys sur le Rhfn ft'l-afrate du mafrfichst!' ^
^^oalltesiit ftrt can<on!^ All rtWfe del mai^ FrWdWch^
feld et Eppefheim entre le'RHiti etleWieckter. fl cjriitta
c(^ posies Ife 14 jaih^pmH- ailler auHd^vafnt de rifi*
mee de Baviere et , h sote a!<fi#e a Dotiaiiwertli j if
fut driigfe sur Ingolstadt. It reiitra iBuFr ance aw inofe
de juillet J fut d-abord cantonnfe aveft Ctiampagne i
Colmai*; pnis^ Nambsheim , et fimtla cimpa^neau
Mk^tA^rfi^iiriMUh^aHMA *>
(\) U raiment .^k^ait :|Ljors,4?pm?iAi^4^ dpar 1^ ,ii^gr^i9.J^oi||i,,
noB)m6 brigadier !•' f^vr.ier 17^9,,mar(§p^^l jie cjump J 3 f^^i^er
i734 et lieuteuant-gdneral 4 juin ^736. Son successeur, le prince
deCarignan, avail obtenn d'e^M6e f« grade d«rlieut#aai>fc-ffi«i4*il
le i*' noveinbre 1723. Au prince de Carignan 8ucc6da le marquis
Monti , fils du pr6c6dent, entr^ au corps comme enseigne en 1738,
brrgffdier l**^ Janvier 474« , mar^chal de G9mp^9 fmYieit i'MiQf
Iieutenant-g6n6ral:t5 juFiWet 4762. ' .•...,
292 UI8T0IRK
camp de Ghalempey. Au commencement de 1744,
renforce par 300 recrues recemment arriv^es de
Marseille, ilfutd'abord jete dans Strasbourg pendant
ies premiers moments de I'invasion de I'Alsace par
le prince Charles ; il contribua ensuite k la reprise de
Weissembourg et des lignes de la Lauter, combattit
avec Picardie k Augenheim et servit au si6ge de
Fribourg, oil, le 9 octobre, il participa k I'attaque
des angles saillants du chemin couvert. L'ann6e sui-
vante, il fut appel^ en Flandre apr^s la bataille de
Fontenoy , servit au siege d'Ostende oil le lieutenant
La Bastide fut blesse , et revint ensuite en Alsace oil
il demeura toute Tannic suivante en garnison. II
quitta ses quartiers en decembre 1746 pour aller
renforcer Tarm^e des Alpes. II contribua en Janvier
et f6vrier 1747 ^ chasser Ies Autrichiens de la Pro-
vence et s'embarqua le 18 mars k Marseille pour
passer k G^nes. Port6 a deux bataillons le 1*' juillet,
' il prit, sous Ies ordres du lieutenant-colonel de
Belleval (1 ) , une part trfes-active i la belle et p^nible
defense de G^nes. A la fin de cette ann^e , il fut mis
en quartiers d'hiver k Voltri avec Royal-Comtois et
Royal-Bavi^re. Ce poste fut attaqu6 le 18 ffevrier 1748
par Ies g^n^raux autrichiens Nadasty et Batlhiany ,
qui le cern^rent avec 4,000 mille hommes et quatre
canons. Le d^tachement, qui gardait le poste de
(1) Jules-C^sarRaulin deBeUeyal, enseigne en 1711 , lieutenant-
eolonel 4 f^vrUr 1746 , brigadier 10 mars 1748.
DE l'ANGIENNE INFANTERIE FRANQAISB. 293
Nielle , ceda devant des forces trop superieures, mais
les Imp^riaux trouv^rent une r6sistance heroique
dans les d^fenseurs du poste des Capucins. Ces braviBS
repousserent toutes leurs attaques pendant six heures
et donnerent le temps au due de Richelieu et au
raarquis de Chauvelin d'arriver k leur secours avec
huit bataillons. Les Autrichiens se retir^rent apr^
avoir perdu 500 hommes. La paix s'etant faite,
Royal-Italien vint par mer, au moisde novembre,
de Nice a Antibes, et, en mars 1749, ses deux ba-
taillons, ayant 6te trouv6s trop faibles, furent fon-
dus en un seul.
Royal-Italien fit partie , en 1756 , de FexpMition
de Minorque. 11 se signala par des prodiges de valeur
k la prise de Mahon. A I'attaque du 27 juin , il for-
mait la t^te de la colonne du centre, dont les efforts
devaient se diriger sur la lunette de I'Ouest et sur la
redoute Caroline. Le signal fut donn6 a dix heures
du soir. En un clin d'oeil , ces braves soldats s'empa-
r^rent des chemins converts , coupferent les palissa-
des , enclouerent douze canons et en bris^rent les
affuts. Celte brillante affaire cotita la vie au capitaine
de Modene; le colonel reform^ d-'Elva , les capitaines
Patrizzi, Pierardi, comte Monaldi , Tenesoli, mar-
quis Botta (1) et le lieutenant de grenadiers Gancelli,
(i ) Le marquis Charles Botta , capitaine en 1747 , fut plac6 le 28
juin 1759 a la tete du corps, en quality de colonel-commandant,
pendant que le marquis Monti servnit dans son grade d*oflicier
general. 11 exerga aiusi jusqu'en 1780, etdevint brigadier SOavril
1768 et mar^chal de camp 1*' mars 1780.
fufiml bkss^sv ipreaqulB toue griiVemeDt. Apr^ Wmh
4ite6 ^umigfiiem d^ il'Hey le regiment paBcasen Gorme
^ ii aa[^ma. le dff /no^enibBe <iwee<Mw de GastrieK,
efaargi id*ap^er >les)]hroiibles e9ieit6s far la riviAit6
de Baoii >ot A^ Mittra. II vctetforna ie Mmorque en
«l7^^:deiBeiifraien gannisoD kiGiiiladiella> JusMpi'li la
paAXv Le lOOkiteMieiutenaiit ,. «anipii& Monti y semait
peridtinft ce. temps^l^Jiux aFMtes d^'AUemagne dams
sQfi'Jgi!ade:de;)iHaii^cbad de cavAp^ et pfcevait-deux
ctups }de> feu aljaf&ire idie Min'dieQ -{i). .
!:jReDjt9ei£in FftoG^ h\iL fin de i 76S , iRt)7al«Ital]en
fut mis en garnison k Pcrpignan et, pHaP'OMhre du'21
d^edlN^ifja^ iil;fiu|;.part6^^)deuoL }bataillon6f»arTineor-
p0«Mk)sil > dii i#6gidpent Rpyai^Corse qui dbriffa son
2*(t]ataUl&n. Get brrana^gemeirt ne dWa qiielusqu'an
16 itoi^lrtbi^e 1765. iRoyaUGorse ayant «1ers 6t6
i^taWi,-ReyaWtalien.deoiewra sur le pied d-trn ba-
laillo^ de'neuf ooilipaginies. 31 avait Cfiiitt6 Pfeif^ignan
eid a^i^il .11763 pour se rendrle & Lille , d'oii ilpassa ii
Dttukerque en d^csembre 1763 et & Mezi^res en
aw) l;764v II etait de retour :^ Perpignan en decera-
bre jt764.9 let depuis il est all6ii Bordeaux en octobre
176$, k Aire en novembre 1766 et a Marseille en
juip;176l7. Pasfce en Corse aumoisd'octobrede cette
■
(I) Le regiment avail alors pour lieutenant-colonel Louis Cosia
de Veritiont, cadet en 4716, lieutenant-colonel 22 mai 1759 et bri-
gffldier !•' Janvier 1768, auquel succ6da Bulgaro Ansidei, enseigne
eta 1746; major 19 f6vrier lf66, lieutenant-colonel 4 mai 1771 et
brigadier T'mars 1780,
DE l'ancienne infanhprir fran^aise. H^
.04)eratioQ^ qipi djf^efi^en^ la i^jujcais^ion .^efinii^ve de
I'Me. U debaji^M?i k ft^onaqp^ie 3 jw9 1774 et c^ Cpit
la qu'il se trouva de nouveau porte a deux bataillons,
le 2j6 avril 1775, par rincorporation du regimeat
frangai^ de Tournai&i§ cree en 1684.
Le regiment se mil aussitdt en route pour Toulon
oil il arriyale 28 raai. Au moisde novembre 1776,
il ^(^ vmiii^ a.CoUioure; en 1/78, il d6tacha trois
compagnies a la citadelle de Perpignan. En avril
1780, on I'envoya k Tile d'Oleron ; il vint i Roche-
fort en m^i 1781, fit cette ann6e partie du camp de
Saiftt-Jean d'Angely , command^ pa^r M, de Voyer
d'Argenson, retourna a I'ilc d'Oleron en novembre
1782 et a Toulon en d6cembre 1783. II 6tait i
]VIont()ai|ip]tiin et Briangpn depui^ un an , quand I'or-
donnance du 17 pars 1788 transforma ses deux
bataillons en bataillons de chasseurs k pied (1); le
H) Voici les ar(ic1es les plus iicportants de cette ordonnance du
n mars 1788 :
« De par le roi , Sa Majesty ayant , par son ordoanance en date
ilii meme jour que la pr6siente, jug6 n6cessaire au bien de son
sc? vi. e , d'entretenir constamment h, la paix un plus grand nombre
de corps dMnfanterie I6gere, sans augmenter les d^penses de son
etai inilitaire, elle a ordonn6 et ordonpe ce qui suit :
« Art. l*^ Sa Majestt^ r6forme , par la pr6sente ordonnance , le
regiment Royal-Italien et le reconstitue en deux bataillons d'infan-
l« I ie l»^)f^re , >ou8 le noui , Tun de Chasseurs royauxde Provence et
Taulre de Chasseurs royaux du Dauphin^.
u Ai t. 3. Lc bataillon dcs Chasseurs royaux de Provence :fera
296 HISTOIRE
!•• |)rit le litre de Chasseurs royaux de Provence
et le 2' cclui de Chasseurs royaux de Dauphin^. Ces
deux bataillons , qui devaient k Tavenir se recruter
form6 du premier bntaillon du regiment Royal-ltalien et le baUul*
loD des Chasseurs royaux du Dauphin6 sera form6 da feeond
batailloD du mdme regiment.
« Art. 4. L'cxc^dant des officiers, has officiers et soldats de ee
regiment, qui ne seront pas places dans les deux bataiUons de
Chasseurs nouyellemeDt cr66s , formera le fond du bataiUon des
Cfuuseurs du Roussillonj que Sa Majest6 met sur pied
« Art. 6. Le regiment Royal-Ualien, jouissant de la solde 6tran-
g^re, et les deux bataiUoos qu'il va former, devant successiyement
et ^ventuellement se composer d'of&ciers et de soldats nationaux,
etpar consequent, dire payds surle pied des autres bataillons fran-
^ois, Sa Majesty entend que tons les ofQciers, caporaux, grena-
diers , appointds , tambours et soldats du regiment Royal-
Italien , qui auront form6, soit les deux nouyeaux bataillons de
Chasseurs royaux de Provence et du Dauphin6 , soit le fond du
bataillon de Chattseurs de Roussillon , que Sa Majestd met sur
pied , conseryeut , k tiire de supplement d'appointements et de
soKie, le mdme traitement dont ils jouissoient ou pouyoient jouir
dans le regiment Royal-ltalien. Ce supplement leur sera payd
sur la luasse geuerale de chacun des bataillons , oti ils seront en-
tr^s et s^eteindra successiyement ayec eux
tt Arf. 8. A regard dusieur marquis de Monty, colonel-proprie-
taire du susdit regiment, Elie yeat bien , en consideration des
services dis'ingues de cet officier gtodral , lui donner de mdme ,
k tiire de colonel-proprietaire et ayec les mdmes appointemenis et
prerogatives dont il jouissoit , le commandement des Chasseurs
royaux de Provence el du Dauphine , qui vont 6tre formes de son
regiment.
« Le dit emploi de colonel-proprietaire sera eteint apre$ lui; et,
quoique les deux bataillons soient mis , par la , sous soii comman-
dement , ainsi que sits ne formoient qu^un regiment, ils n^en se-
ront pas moins separes et independans Tun de Tautre
DB L\iNGIENNE INFANTERIE FRANgAlSE. 297
exclusivement de sujels frangais , furent toutefoiii
kisses, par decision du 17 novembre 1788, en
propriete au marquis Monti, qui conserva aussi le
commandement superieur (1).
Royal-Italien qui avait port6 jusqu'en 1750 Thabit
brun, avec le collet, les pareraents, la veste et la
culotte rouges et les boutous jaunes, avait eu depuis
Thabit gris blanc avec le collet, la veste, les pare^
ments et la culotte bleu celeste , et les boutons jau---
nes. En i 775, on lui donna I'habit bleu turquin avec
les revers et parements jonquilles, et le collet rose;
le reste comrae a toute Tinfanterie,
CHASSEUnS ROYAIJI DE PROVENCI.
1"' BATAILLON DE CHASSEURS,
LIEUreNANTS-COLONELS.
1. CHAUVET d'ALLONS (Jean-Baptisle), {•' mai 1788.
2. deCOMEYRAS de PEUDEMAR (Philippe-Cdsar Delpuech), 6
no\enibre 1791.
3. GIACOMONI (Gaspard-Vincent-F61 x), 23 novembre 179K
(1) Le mnrquis Monti avait coDtinu^ & se faire reprt^sentei par
des oolonels-conimandants, qui fureiit, apf6s le marquis Bofta :
i" Victor-Aiiiedee Philibert , cheTalirr de Carignan-Racooit
nomm6 15 aoAi 1780, brigadier 5 decembre 1781 , destitu^ pour
raalversalioii 7 d6cenibre 1785; 2* Theodore, comte dQ ViptimiUe-?
La&caris, iJ0iiim6 le U d6cembre 1785.
4. iJJBRY (Jean-Josepb), iSmai il^ft.
5. CljM^ZAiULT (Aoitoliie), 8 macs 1793.
Ce batailion , q^iii devait se recruter exclusiveineiit
dans la Provence, a ^i organist h AntibesJllquitta
cette yiile en 1791 pour se rendre k Mona<io. Au
printeiups de 1792, il fut dirige sur Huningue et
pariieipa aux premieres operations de h guerre sur
le IV^in, A fa fin de celte ann6e , on Tettvoya vers les
P^ri^o^es et il demeu'*a en garriisoh k •Saint-Gaudens
jusqui'au mois de niars 1793. II rallia alors rarm^e
des Pyrenees occidental.es et contribua le 31 mars k
Toccupation de la valine d'Aran. 11 forraait rextrfime
avant-garde de cette expedition , ou il eut deux hona-
mes tu6s et cinq blesses. En 1794 , il passa a Tarm^e
des Pyrenees orientales , et le 16 juin 1795 , il entra
dans la composition de la 1" demi-brigade I6gfere.
CHASSEURS R0Y4I1\ DE OAUPHINfi
2® BATAILLON DE CHASSEURS.
LIEUTENANTS-COLONELS.
i. THfiVET DE LESSERT (Jean), 1" mai 1788.
2. DE TILLY DE PRfiMONT ( Jacques-Lou is-Fran^ois), 5 ttvricr
1792.
3. MAZELdu GOULOT (Louis- Frangois-Auguste), 23 mais 1792.
4. MARTIMPREY de ROMfiCOURT (Jean-Joseph-Felix), \0 juin
1792.
Organise a Briangon , ce bataillon qui devait se
recruter dans le Daupbine^ fut envoy6 en 1789 k
DE l'aNGIENNK INFANTBRIE FRAIigAISE. ^Qj)
P6rigueux. 11 etait en 1790 k Romans et il contribua
k I'occupation et a la pacification du CiOmtat venais-
sin. Au commencement de 1792, il etait en garnison
a Orange. 11 se repdi.t §ur Jj^js Alpes, au camp de
Toiirnoux, au d6but de la guerre et participa a la
conquete de la Savoie. Apr^s la campagne il fut mis
en garnison a Celle^ et en 1 7.9,3 U ,rptourna a Tarmee
des Alpes, a\ec laquelle il a toujours servi jusqu'a
son aqnalgame dans la 2' leg^re , qui fut effectu^
en 1794.
300
HISTOIRE
REGIMENT D*ERNIST,
63* RteiMENT d'infanterie.
Lawfeld.
COLONELS.
i. Comte d'ERLACH (Jean-Jacques), 17 f6vner 1672.
% MANUEL (Albert), septembre 1694.
3. DE VILLARS-CHANDIEU (Charles), 17 Janvier 1701.
4. MAY (B6at-Loui8), 9 mai 1728.
5. DE BETTENS (Georges Mannlich), 15 aoAl 1739.
6. JENNER (Samuel), 23 juillet 1751.
7. Baron d'ERLACH de RIGGISBERG (Abraham), 21 f6vrier 1762.
8. Biron d'ERNEST (B^at-Rodolphe), 24 noyembre 1782.
Jusqu'a Louis XIV, aucun des nombreux r6gi-
ments suisses qui avaienl ete appeles a servir sous
les drapeaux de la France, excepte le regiment des
Gardes, ne fut entretenu d'une maniere perraanente.
Leur temps de service 6tait habituellement de quatre
ans , apr^s lesquels ils etaient renvoyes dans leurs
foyers et remplaces par d'autres , si la guerre exigeait
Temploi de ces troupes auxiliaires.
Louis XIV est le premier roi qui ait eu I'idee d'en-
trelenir en tous temps un certain nombre de r^i-
DB l'aNGIENNE INFAMT8RIB FRANgAISB. 301
ments d'infanterie Suisse dans ses armies. En 1671,
il chargea Pierre Sluppa, capitaine aux Gardes
Suisses, d'aller negocier aupr^s des Cantons la lev6e
et la cession de quatre regiments. Cette n^gociation
eut un plein succes, comme on le pense bien , et les
capitulations furent sign^esle 14 aout de cette annee.
Les quatre regiments arriv^rent en France dans les
premiers jours de 1672; ils furent admis le 17 fevrier
k la solde de la France et prirent rang k la suite des
corps sur pied a cette epoque.
Le regiment, dont nous allons raconler Thistoire,
est le premier de ces quatre corps. 11 fut leve k Berne
par le comte d'Erlach (1) et demeura jusqu'a la fin
exclusivement compose de Bernois. Nous donnons
d'abord ia capitulation en vertu de laquelle il fut
mis sur pied, comme specimen de ce genre de
trait6s.
« Capitulation du regiment d'infanterie Suisse
d*Erlach , compose de douze compagnies, chacune de
200 hommeSf demandee au nom de Sa Majesie tres-
chretienne par if. Stuppa, capitaine y muni des lettres
de creance et d'un plein pouvoir , d la ville et re-
publique de Berne ; la levee duquel a ete accordee
par le Conseil souverain^ sous les conditions 5iii-
vantes , pour leurs bourgeois et sujets seulement :
(1) Le corate d'Erlach, capitaiue aux Gardes, 6tait brigadier du
27 mars 1668; ii deyint mardchal de camp 25 f^Yrier i676 et
lieulenant-g^n^ral 24 aoil^i 1688. Jeao-Louisde Muralt, lieu tenant-
colonel 17 f^TFier 1672 , fut fait brigadier 16 Juillet iC77.
302 HBTOlitB
c Art. 1^ — Cette lev6e de 2,400 homnieA sera
form^e en un regiment dont le colonel setA f)diir-
geois de la ville de Berne , pendant tout le ferape
que le regiment sera sur pied.
<K Aet. 2. — La solde de chaquc homme sera de
fiix 6cus petits de Berne, TScu k raison de 58 solsde
France.
« Akt. 3. — Lorsqu'une compagnie atira 180
hommes 6fF6ct)fs, elle sera pay6e comme coibpl^fe,
c'est-i-dire pour 200 hommes.
« Akt. 4. — Si une compagnie passe le riorabne de
180 hommes, il sera pay^ au capitaine lesdfts six
teus de Berne pour chaque homme qu'iT Aura de
surplus.
c( Art. 5. — Quand one compagnie aura nioins de
ISO hommes, on ne j[il|lm que les effeCtifs.
« Art. 6. — Si uitte cOmpagnie vicntii6treruiri6e
pendant une campa^dj.^ Mailt enli'Se atec 180
honiines effectif^, 6n accot'dera au capitaine un ter-
me raisomigible pour reniettre la compagnie,. pen-
dant lequel tettips it sem toujoari^ paye compfd.
« Art. 7. — Le colonel et les capitdines seront
payes r6gati^rement tons les m6is , k rdison de donze
mois par an.
« Art. 8. — Les capitoirres^Seront oblrgfes d'etitre-
tenir une bonne coinpajgiiievc<^mposee de bons
oiBoiers et soldaUy tpus t)inii%fiois qu s^jitts de la
yiUede>Beme, ^de payer iM^^feulefiaDts et^nsei^
gnes ^ ausisi him qtre les bas ofBciers et sddats.
DE l'angienne mrAmgmm fran^aise 309
«Aht. 9i — On aYanoera^ehdquf^capitafn^4^0OO'
livres^pour la leiv^e de sa compagnie^ laqn^Akf s^tti^
me sera retenue pendant les six derilfefi^ itioiS die Ifl
premiere annee dc service.
« Art. 1 0. — Le roi fourtiira l^^lape poi^t ceftfe
nouvelle letee depuis Gex jusqu'^ la gat^hi^drl,
gratis.
a Art. U • — L'6tat-miy|or de et ffigirta^iif Serti
pay6 sur le pied de celui d^^ GArdes S^iHHM , i^Oif :
2y000 livres par mois.
a Art. 1 2. — Tous le^ oapttaine^'prd^Ute do il
venir doiverit ^tre bourgeois de Bertie^^
< Art. 13. — On aura soin de s6pan^^ le m6i1M
r^ti'ilsera possible pendant la eampagne^ le^ eotti-
pagniesde ce regiment, pourqu'il pUiM^ reildredft
meilleurs services.
« Art. 14. — On {^sera pn^s^Ttts au« r^tlMis et
ron paiera les soldftts prisonnters^^ de m^^me ^iid Itfs
soldats malades, moy^nnant de botis eeftifi<)at».
a Art. 15. — II sera permis auk soldats d'tlti^
compagnie licenciee de s'engager dan^ une anfipffe
compagnie de Berne , sinon le capitaine s^tirdblig§
de les ramener au canton avec le dra^atii
« Art. 16. — On ne se servira aucunetnMt de ctl
regiment contre les puissances de 111 mdtde lldK^ii
que la ville de Berne, ni en ancufi^ tri^Ufflei dpBii
seit contraire aui anctatities ailimee^^ de8R|«ieH^ 66'
raiment jouira poMr iMteft mti^ A^^x^tAf^btA ^
privileges €ft bto^fiitei^ ,^doH f/Mtk iibrit^tttmA0A^
304 HISTOIRS
la religion, la justice particuli^re , dont laconnais-
sance appartiendra aux officiers seuls du regiment y
qui auront droit de connaitre de tous les crimes et
d^lits qui pourroient 6tre commis par aucun des offi-
ciers ou soldats du corps, d'instruire le procte aux
criminels et de prononcer contre eux des jugemeots
sansappol, comine aussi pour ce qui concerne la
Iibert6 des soldats malades aux hdpitaux et autres
choses contenues aux anciens traits.
«Art. 17. — La pr^scnte capitulation ncregarde
uniquement que la levee de ce regiment, sans qu'on
puisse (ireraucune consequence qui soit prejudicial
ble aux anciennes alliances.
« Art. 18. — On s'est pronais de part et d'autre de
tenir exactement et fideiement Texecution du con-
tenu des articles ci-dessus. »
Gertesde telles conditions etaientdures, etpuisque
Louis XIY les a accept^es au moment oil il en trait
en campagne contre la HoUande et ses allies , on est
oblige d'admettre qu'a cette epoque , on ne pouvait
point compter sur la valeur des regiments fran^ais
de nouvelle lev6e.
Les capitulations des autres regiments suisses
etaient un peu moins fibres que celle du regiment
de Berne. Ces autres corps n'appartenaient point ex-
clusivement k un canton ; ils etaient avou^s par tous
les cantons catholiques. Geux-ci refusaient le ser-
vice contre la maison d'Autriche au dela du Rhin
et au de\k des Pyrenees, toutes les fois que le roi
OE L AlfCiniNB INFAinniB FRANCAISB. 305
ou le dauphin ne se mettaient point en personne k
la tSte dcs armees.
Le regiment d'Erlach, en arrivant de Suisse ^ ne
fit que traverser la France. II se rendit imm^iate-
ment k I'arm^e des Pays-Bas et d^buta par une
chicane, a Le 17 mai 1672, le roi 6tant k Yizet pr^
de Maestrichi, le prince de Conde vint dire k Sa
Majesty quele regiment d'Erlach, qui 6toit dans son
corps d'armee, ne vouloit pas servir contre la Hol-
lande, pays protestant. Le roi envoya vers le corps
Pierre Stuppa , qui parvint k arranger Taffaire. »
Erlach fit done ses premieres armes avec distinction
au siege de Nim^gue, et fut ensuite dirig^ vers le
duch^ de Cleves pour y passer Thiver ; raais arriyi
k Kaysersvsraerth, ii souleva une nouvelle difficulty
en refusant de passer le Rhin. Le prince de Condi,
irrite, le fit cerner et lui donna le choix de franchir
le fleuve ou d'etre jet6 dedans. II passa, mais en
protestant, et le prince de Cond6 fut bl&mi.
En 1673, Erlach sert au siige de Maestricht. U y
repousse vigoureusement une sortie le 21 juin ; son
major y est tui. Le 1 i aout 1674, il est k la bataille
de S^neff ; il y perd beaucoup de monde k Tattaque
du village deFay. En 1675 , il est envoys k Farmee
de Roussillon comraand^e par le marichaldeSchom-
berg : c'etait pour 6viter les embarras resultant de
Tinterpr^tation de la capitulation, en ce qui con-
cerne le respect des anciennes alliances. Le raiment
debute sur cette fronti^re par le si6ge de Bellegarde
■JtT. DB L'aHC. INrAMTBRlB rRAM^AISB. T. TI. SO
i
306 HiSTOiRB
el par la prise de la chapelle de Notre-Dame di
tello. A la fin de la campagne, 11 entre en gai
k Bellegarde, oil il passe toule Fannie 1676. I
tre dans les rangs de Tarm^e active en 1677, <
des prodiges de valeur le 4 juillet au combat d'Es
les. Un ensoigne, 12 sergents et 45 soldats ^
dent la vie : 4 lieutenants et 1 1 6 hommcs ^
blesses. En mai 1678^ il fait le si^ge de Puycei
il y monte cinq fois la garde de tranch^e. Ce
lui coilte le lieutenant Diesbach, Tenseigne 9
et Faide-major Guider : le lieutenant-colon
Muralt y est Irfes-grifevement bless^. Trois co
gnies sont mises en garnison dans Puycerda,
peu de temps apr^s, la paix ram^ne tout le r^gi
en France.
Erlach fit la campagne de 1684 sous le mar
de Cr6qui, et servit au siege de Luxembourg,
tourn^ en Roussillon en 1 688 , il se signale Yi
suivante k la prise de Gampredon. Le 19 ma
d^tachement retranch^ sur la montagne Saint
toine se defend bravement contre une nu6e di
quelets et occupe fortement ce poste qui do
Gampredon. Apres la capitulation de cette p
devant laquelle il avail perdu un capitaine, ErI
est mis en garnison et est aussitdt appel6 k la d^fd
contre une arm6e espagnole. Le 21 juillet, u
taillon de quatre compagnies, qui occupait une
son situie k mi-c6te dans le vallon, est attaqu^
' -^- vigueur par le regiment espagnol de Los Amai
h4
DE l'angiennb infanterie fran^aisb* 307
II le repousse etblesse le colonel don Fernando d'Avila
qui d^nieure prisonnier. En 1690, len^ajorRollaqd,
a la t^te des grenadiers, dcfait un parti de mique-
lets pr^s du cap de Loscot. Le 4 mai 1691 , Erlacb
investit la Seu d'Urgell qui est emport^e et ou sont
faits prisonniers deux des meilleurs regiments castil-
lans, los Golorados (les rouges) et los Amarillos (les
jaunes). La campagne de 1692 est insignifiante ,
mais en 1693, Eriach contribue h la prise de Roses^
et le 27 mai 1694, il se distingue k labataiiledu Ter^
II se distingue encore cette derniere ann6e aux si^es
de Palamos, de Girone, d'Oslalrich et de CastelfoUit
et prend, au mois de septembre , le pom de Ma^
nuel.
En 1695, un balaillon de Manuel etait ch^rg^ de
la garde d'Ostalrich ; les deux autres vont au sepours
de CastelfoUit assi^g^ et, en 1697, tout le regiment
prend part au siege de Barcelone. Le capitaipe
Diesbach y est tu6 (1 ).
Le regiment, devenu Villars-Chandieu (2), servit
k Tarm^e de Flandre en 1 701 et les ann^es suivantes.
II contribua k la defaite des Hollandais sous Nime-
gue en 1702, et se trouva en 1 703 au combat d'Ec-
(1) Le regiment avail alors pour lieutenant- colonel , depnis U W
noyembre 1694, Jean-Rodoiphe May, entr6 au corps en 1678
comme sous-lieutenant , qui obtint un regiment en 1702.
(2) M. de Yillars-Chandieu serrait aux Gardes Suisses dhs IBIS,
11 fut fait brigadier 3 Janvier 1696 , man§chal dt camp 26 octolm
1704 et Iieutenani-g6n6ral l** juillet 1722.
308 HISTOIRI
keren. Ilcommenc^a la campagnede 1704 entre le
Rhin et la Moselle et joignit le 8 aoiit sous Namur
le corps d'arm^e que commandait le marquis de
Bedmar. II se trouva en 1 706 k la bataille de Ra-
milies et en 1708 il combattit avec un rare courage
k AudenaerdC; ou il perdit le capitaine Henri Leisler.
Aprfes la d6route de Tarm^e , ses deux premiers ba-
taillons furent jet6s dans Gand et le troisi^me se r6-
fugia k Lille ou il prit part k la belle defense du ma-
r^chal de Boufflers. Villars-Chandieu combattit k
Malplaquet en 1709 et, en 1712, il contribua en en-
tier ou par detachements k la defense d'Arras^ a la
victoire de Denain eta la reprise de Douai, du Quesnoy
et de Bouchain. II perdit le capitaine Martin Win-
ger au bombardement d'Arras^le capitaine Wisching
devant le Quesnoy, le capitaine Steigner et le lieu-
tenant de grenadiers Gaudard devant Bouchain.
En 1713, le regiment passa k I'arm^e d'AUemagne
et fut employ^ au siege de Landau. Dans la nuit du
4 au 5 aout, une de ses compagnies de grenadiers
avec trois compagnies de grenadiers irlandais, fit
I'attaque du Pkt& qui fut emporte avec la plusgrande
resolution malgr^ le feu du reduit de la demi-lune.
Des 100 hommes qui d^fendaient le Pkt^y 99 furent
tu6s ou noy^B, le capitaine seul eut la vie sauve et
demeura prisonnier. Pendant que les grenadiers tra-
vaiUaient k se loger dans cet ouvrage^ le reste du
raiment repoussa une sortie dans laquelle p^rirent
le major Mannlich, les capitaines de Yillars et Samuel
DB L^ANGIElfNE INFANTfiRIB FRAN^AISB. 309
Roy et le lieutenant Willemain. En 1715, aprfes la
paix de Rastadt , le regiment fut r6duit k deux ba-
taillons.
R^tabli k trois bataillons le 10 novembre 1733 ,
le regiment , qui depuis cinq ans portait le nom de
May (1) , quitta sa garnison de Givet pour se rendre
a Tarmee du Rhin. II assista en 1735 au combat de
Klausen et fut de nouveau reduit a deux bataillons
le 8 Janvier 1737. II etait alors a Metz.
Piendant la guerre de la succession d'Autriche , le
regiment portait le nom de Bettens (2). Pendant que
I'armoe frangaise franchissait le Rhin et se dirigeait
vers la Bohfirae, il fut plac6 au camp de Dunkerque,
sous les ordres du bailli de Givry. II travailla aux
retranchements de ce camp et les garda jusqu'au
mois d'octobre 1742 ; il fut alors envoye k Douai ,
oil il passa toute rann6e 1743. Le 3* bataillon, re-
mis sur pied le 22 seplembre de cette annee, fut
etabli a Aire. En 174 4 , Bettens fut appele au camp
de Courtrai, el au mois d'octobre il fut partag^en-
tre Menin et Ypres. II quitta ces villes le 11 avril
1 745 pour aller camper sous Maubeuge. Un bataillon
(1) May cnseizne en 1690, lieutenant-colonel 30 mai 1721, briga-
dier 1*''aoOt 173 i. 11 fut rem place comme lieutenant-colonel au corps,
le 9 inai 1728, par Sigismond Manuel, enseigne en 1689 et brigadier
15ao0ti739.
(2) Bottcns, capitaine en !689 au regiment de Salis, lieutenant-
colonel 8 avril 1705 , brigadier l*'f6vrier 1719 et mar^chal de camp
1 " aoi!it 1 73 i , eut d'abord le regiment dont il etait lieutenant-colonel.
Pa&s^ k celui-ci, il deyint lieuienant-g^n^ral 15 aoOt 1739.
310 UlSTOtRB
demeura^Maubeuge, etlesautresserendirent bient6t
au siege de Tournai, oil ils perdirent 29 hommes. lis
quitt^rent les tranch^esle 9 mai pour alter au-devant
derennemidansla plaine deFontenoy. Labrigadede
Bettens fut charg^e de construire pendant la nuit du
10 au 11 trois redoutes entre les \illages de Fontenoy
et d'Anthoing, et elle les garda pendant la bataiUe.
Cette brigade, compos^e de deux bataillonsde Bettens
et de trois de Diesbach , avait un bataillon dans
chacnne de ces redoutes destinies k dgfendre ie
chemin d'Anthoing k Fontenoy, dont Tennemi aurait
pu proGter pour arriver sur notre flanc. Les deux au-
tres bataillons sciutenaient quatre regiments de dra-
gons commandes par le due de Chevreuse et le
marquis de Beauffremont. Tous les efforts de Tenne-
mi pour percer de ce cdt6 furent rendus inutiles
par I'in^branlable fermele des Suisses. Bettens per-
dit dans cette memorable journ^e 49 hommes;
73 furent blesses. Le sous-lieutenant Rodolphe
Tscharner fut le seul officier tu6.
Apr^s la bataille de Fontenoy , le r6giment re-
tourna devant Tournai, et fit le si6ge de la cita-
delle, puis ceux d'Audenaerde, OstendeetNieuport.
Le lieutenant-colonel d'Erlach-Schailau (1) enleva
avec la plus grande valeur le fort Wirwoot, d'oii
d^pendait la prise de Nieuport. Bettens termina
(l)Sigis(nond d'Erlach-Schadau, lieutenant-colonel 15 aodt 1739,
brigadier 2 mai 1744.
DB l'aNGIENNE INFANTERIE FRAN^AISE. 311
cette belle campagne par le si6ge d'Ath ; il y fut re-
joint par le 3" bataillon qui fut charge de servir Tar-
tillerie. Le regiment prit ses quartiers d'hiver a
Tournai, d'oii il parlit en fevrier 1746 pour aller
faire le siege de Bruxelles, oil il perdit 14 hommes.
II revint ensuite a Tournai et quitta definitivement
cette ville au mois de mai pour se rendre au si6ge
de la citadelle d'Anvers. Au mois de juillet, il ^tait
avee Beauvoisis au camp du Pare prfes de Louvain ,
et soutint un beau combat le i 4 aout au village de
Perwer. En septembre , il se rendit devant Namur
et prit poste entre la Sambre et la Meuse. 11 6tait de
lranch6e le jour oil capitula le fort d'Orange. Deux
jours auparavant les grenadiers s'etaient distingu^s
en emportant les palissades de ce fort et y avaient
perdu onze hommes. Le regiment joignit ensuite k
Tongres la grande armee et combatt t a Rocoux, le
1 1 octobre , dans la division du marquis de Gontades.
Apres cette affaire , il fut envoye a Bruxelles , puis k
Bruges et Nieuport oil il passa Thiver. II fut employ^
au commencement de 1747 a la conqu^te des places
maritimes de la Flandre hollandaise. 11 fit seul le
siege du fori de la Perle, contribua k celui de
Lieftenhoeck , se couvrit de gloire k la prise
d'Hulst , oil il perdit 27 grenadiers le 3 mai k Fatta-
que du redan de Zandberg , et servit encore k la sou-
mission d'Axel. Apres cette expedition , quand le re-
gimen I d'Auvergne entra dans Anvers, Bettens'1§
remplaga au camp de DocI , posle essentiel pour s'op- ,
312 BisTonui
poser au d^barquement de Tennemi sur la rive gau-
che de TEscaut , et enfin , le 28 mai y il se rendit au
camp de Malines , oii il fut charge , avec La Marck ,
de la garde des moulins de Rousselagre. il travailla
quelque temps h la reparation des digues qui entou-
raient ce poste , et il fut rappel^ k la grande arm^
pour prendre part k la bataille de Lawfeld. Destine
k Fattaque de gauche du village de ce nom^ il y en-
tra la baionnette au bout du fusil sans tirer un seul
coup et pen6tra jusqu'i la demi^re haie. Malgr^ la
vivacity du feu de I'ennemi , Bettens se maintint der-
rifere un ravin qui coupe le village en deux et attendit
I'an'ivee des Irlandais. L'attaque recommen^a alors
avec une nouvelle furie et fut enfin couronn^e de
succ^s. II reQut ensuite Tordre de marcher au village
d'Ulitinghem qu'il garda jusqu'a la nuit. Les pertes
du corps k Lawfeld furent enormes. Le lieutenant-
colonel d'Erlach-Schadau (1), le major Louis May,
les capitaines Willemain , Sandoz , Ferrier de Bellerve,
le lieutenant Chiffette, les enseignes Pol et Repingon,
et les sous-lieutenants Ilghedefrey et Taitaz rest^-
rent sur le champ de bataille avec 132 bas-officiers
et soldats. Le regiment se mit imm^diatement en
route pour la Normandie , et il fit la carapagne de
1748 sur les c6tes de Bretagne , qu41 protegea con-
(i) Gabriel d*Erlach-Schadau, lieutenant-colonel i 9 mni 1746, est
reaiplac67 aotlt 1 747 par Jean-Louis Mannlich de LaChennelas, entr^
au serrlce en 1 709 et brigadier 23 juillet 175 i .
DB l\i«GIBNNB INFAirrERIB FRAN(A18I. 313
tre les entreprises des Anglais. Deux bataillons de-
meurerent k I^ndernau jusqu'k la paix; le 2* 6tait
a Bellisle-en-mer.
Le regiment prit en 1751 le nom de Jenner (1) et
fit partie en 1753 du camp de Gray. II fut r6duit k
deux bataillons le 1*' avril 1756, el fut design^ au
mois d'oclobre pour faire partie des vingt bataillons
de secours que Louis XV avait promis a Marie-Therfese;
mais la France se trouva elle-m6me engagee dans la
guerre de Sept Ans, et Jenner fut envoy6 k I'arm6e
du Bas-Rhin. II prit part en 1757 a la victoire
d'Haastembeck et a la conquSte de T^lectorat de
Hanovre , assista en 1758 k la bataille de Cr6feld et
fit en 1759 le siege de Miinster oil le colonel Jenner
fut blesse et le lieutenant-colonel de La Chennelas
tue. En 1760 , le corps combat a Corbach sous le
comte de Saint-Germain ; il passe sous les ordres du
chevalier du Muy et se couvre de gloire a Warbourg,
oil , avec Bourbonnais, La Couronne et Lochmann,
il soutient Teffort de Tennemi et favorise la rctraite
de Tarmee : le colonel Jenner y est encore bless6. En
1761 , il se trouve aux affaires de Willingshausen et
fait partie du detachemont qui pousse une points
dans Telectorat de Hanovre. Revenu de cette expedi-
tion il prend ses quartiers d'hiver a Gueldres, et en
1762 y k la signature des preliminaires de la paix , il
(i ) Jenner , enseigne en \ 727 , brigadier 10 Kvrier \ 759, mar^chal
de camp 2 \ f^Trier i 762, pass^ k un autre corps suissj .
314 HI8T0IRE
est envoye k Strasbourg. 11 portait alors Ic nom
d'Erlach (1).
II alia successivement en 1763 k Phalsbourgy
Metz at Longwy. II revint a Phalsbourg en aoiit 1765
et fut appelc en 1766 au camp de Compi^gne. II se
rendit cnsuitc k Verdun en aoill 1766, k Lille en
mai 1768, a Cambrai en Janvier 1769, a Tool en
aout 1769, a ChiJiteaulin en Janvier 1771, k Cond^
en juin 1771, a Saarlouis en octobre 1772, a
Phalsbourg en septembre 1774 , au Fort-Louis du
Rhin en juin 1775, a Saarlouis en juin 1776, au
Quesnoy en octobre 1776, k Montmedy et Thionville
en mai 1777, a Marseille en novembre 1778 et a
Toulon en octobre 1781. Ce fut \k qu'il regut son
dernier colonel, le baron d'Ernest (2). Au mois desep-
tembre 1783, Ernest fut envoye a Montdauphin et
Tannee suivante il passa en Corse, oil il occupa Calvi
et Saint-Florent jusqu'au mois de mai 1789.
Les premiers orages de la revolution firent rap-
pelerce regiment Suisse surle continent. 11 fut d'abord
place a Aubagne et Toulon , et au mois d'avril 1 790,
quand Marseille commenca a s'agiter , il entra dans
(1) Le baron d'Erlach, enseigne au corps en 1733, brigadier 1*'
Janvier 1748 et marechal de camp 20 fevrier 1761 , deTint lieute-
nant-g^n^ral i^' mars 1780. Paul d*Aulbonne , sous-lieutenant en
172T, 61ait lieutenant-colonel depuis le 26 aoiit 1759.
(2) Le baron d'Ernest, capitaine au corps en 1762, lieutenant-
colonel 5juin 1774, brigadier l^'^ Janvier 1784 et marshal decamp
9 mars 1788.
DB L^ANGIENNE INFANTERIE FRAN^AISE. 315
cette ville el regut Tordre de remplacer, dans la
garde des forts , le regiment de Vexin et la garde
nationale. Ge fut la I'origine de la- haine vou^e au
corps par les Proven^aux.
Des troubles graves eclat^rent au raois de decem-
bre a Aix; 400 horames d'Ernesl partirent de Mar-
seille pour Aix, mais Tentree de la ville leur fut
refusee et ils rentrferent a Marseille , oil ils furent
fort mal accueillis. La paix se maintint toutefois
encore pendant quelque temps. Le 16 octobre 1791,
les querelles les plus graves 6claterent entre les Mar-
scillais et les Suisses; des rixes sanglantes eurent
lieu au theatre, et cela dura jusqu'au 23, les auto-
rit6s militaires ayant pris ce jour-la le parti de con-
signer le regiment dans ses casernes. Au mois de
novembre , Ernest trouva un raoyen honorable de
sortir de cette fausse position ; des commissaires de
TAssemblee nationale ^talent arrives pour organiser
le Comtat venaissin , et reunissaient des troupes k
Sorgues pour chasser d'Avignon le fameux Jourdan,
qui 5 avec quatre ou cinq cents brigands, d6solait le
pays. Ernest fit partie de cette exp6dition; iloccupa
Carpentrasle 3 novembre et Avignon le 1 1 . Quelque
temps aprfes les evenements le ramen^rent k Aix , oil
il fut poursuivi par la haine des Marseillais. Le 26 fe-
vrier 1792, la municipalit6 d'Aix, avertie qu'un
gros corps de Marseillais avec six canons suivait le
chemin d'Aix , somme le regiment de marcher k sa
rencontre. Ernest et les Marseillais sont bientdt en
316 HISTOIBB
presence, etilr6sulte des pourparlers que les Mar-
seillais se sont mis en campagne parce qu*on les a
assures que la ville d'Aix 6tait tyrannis^e par les
aristocrates el le regiment Suisse. Tout cela ^tait
stupide ; rnais quand une id^e stupide est entree
dans la t^te du peuple, celui-ci met tout son
amour-propre a la poursuivre. Le peuple done
demande que le regiment soit renvoy6 et dit qu'en
cas de refus, il atlaquera. Les chefs du regiment
firent alors rentrer leurs soldats dans les quartiers;
mais la troupe marseillaisc grossissait, se recrutait
de tons les garnements d'Aix, et la position devenait
extr^mement perilleuse. Le 28^ les Marseillais, las
d'altendre et echauffes par deux jours de bravades et
de bavardages, se disposent a demolir les casernes,
et deja leurs canons sont braqu^s sur les murailles.
Les officiers d'Ernest, bien d^cid^s a ne point enga-
ger un combat auquel tout les soUicilait, la plus
juste colere et la certitude de voir aux premiers
coups de feu les talons de leurs meprisables ennemis ,
calculant que la victoire, dans les circonstances ou ils
se trouvaient, pouvait avoir des suites funestes , se
r^signerent a sortir de la caserne , ne demandant
autre chose que le passage libre. 11 arriva ce qui
arrive toujours quand on a affaire a des sauvages
sans nom, sans foi et sans mandat. Les soldats
suisses furent separ6s, desarmes et maltrait^s. Cepen-
dant la municipality, comprenant toute la gravity des
evenements qui venaient de se passer, parvint a
DB l'AHCIEHNB INFANTBtIB FRAHfAUB. 317
faire rendre au regiment presque loutes ses armes et
le fit partir pourToulun.
D^ le 1 6 mars , le senat de la R6publique de Berne
6crivait k Louis XVI :
« Sire, le regiment d'Ernest, avou6 par notre
s^nat, le plus ancien regiment suissc de ligne au
service de la couronne de France, qu'il a servie
depuis plus d'un si^cle avec fid^lit^ , et dontia con-
duile a 61& sans reproche, ce regiment a eu le 26
fevrier, ^ Aix , le soitle plus mortifiapt et le raoins
m6rit^. Assailli par une troupe inBniment sup^rieure
en nombre, Ii6 par une loi (la loi martiale), dont
il avail jur^ robservation , qui le mettait dans I'im-
po«Ribilite de se defendre, (rahi peut-Stre par ceux
qui devaieiiliui donnerun appui, il s'est vu forc^ de
poser les armes... En ^ ' jutre las
ennemis declares de voire ait quitt6
les armes qu'avec la vie.
« Nous nechcrcherons a sensiBir
lit^ de Votre Majeste par U de trahi-
son et de sedition qui ontaccompagn^ce malheureux
evenement; nous n'essaierons pas de retracer la
profonde et douloureuse impression qu'il nous a fait
eprouver, de ra^me qu'a tout notre pays.
a Dans ces circonstances, il ne nous reste qu*^ reti-
rer notre rfigimenl, ses/services Jie pouvant plus
etrc utiles h Voire Maj^l^/ SQa : faonneur ne lui
permet plus de prolong0r'^lbi^t^w|ir ,daus un pays
oil ni Talliance, ni sa c&pitulatiW^e lui procurent
318 HISTOIRB
plus la s^curit^ necessaire. Nous avons d^j^ fait part
de cette determination k notre regiment d'Ernest;
nous attendons , en consequence , de Tamour de la
Justice qui caract6nse Voire Majaste , qu'elle voudra
bien donner des ordres afin qu'on lui rende ses ar-
mes, qui sont sa propriety et dont il a et6 priv^ d'uDe
maniere 1res-ill6gale ct violente.
«VotrcMajest6, ainsi que ses tr^s-augustes pr^d^-
cesseurs, ont donn^ dans tons les lemps aux troupes
suisses en general , et k notre regiment en parti-
culier ^ des preuves si convaincantes de leur haute
condance et bienveillance royale, que nous ne
devons pas douter que Voire Majesty accueillera
favorablement notre demande et qu'elle daignera
par consequent ordonner incessarament qu'on lui
accorde une retraite sAreet honorable, et qu'on lui
assigne la route la plus commode pour se rendre
danssa patrie.,, etc.*
Le regiment d'fi^ptfutv en ^^<^^ reuni kRomans,
et un ordre du 26 tnai 1792 le dirigea sur la
Suisse par la route du Fort de I'Ecluse et Gex. Le
canton de Berne lui avait nomme dei^ le 6 mai un
nouveau colonel : c'etait son ancien major Beat Louis
de Watteville , qui le conduisit presque aussitdt en
Piemont, au service du roi de Sardaigne.
Apres les premiers aion|e£|t£f de mauvaise humeur,
le canton de Berne y desireu)c de rester en paix avec
la Republique fran^soj^' titpipela le regiment de
Watteville en SuittiS, ptt.ll-ftit maintenu sur pied
Dl l'aNCIENNE INFAimDtIB FRAR^AISB. 319
pour faire respecter ia neutrality des cantons helve-
tiques. Un decret du 22 germinal an HI , 6inan6 de
la Convention nationale , lui assura les pensions qui
avaient ete reglees sous le precedent gouvernement
et fit payer I'arri^re.
Ce regiment avait eu douze drapeaux , dont un
drapeau -colonel blanc seme de fleurs de lis d or et
charge des armes de France, et onze drapeaux d'or^
donnance dont les quartiers ^taient partages en
quatre flammes ondees, deux jaunes alternant avec
deux rouge et bleue. Sous M. d'Erlach de Riggisberg,
les flammes etaient rouges, blanches et noires.
La tenue, depuis que Tuniforme avait 6te donni
aux Suisses, avait consists en habit et veste rouge
garn:^ro. cnlotte et parements bleu de roi , boutons
blancs, paltes ordiuaires garnies de trois boutons et
autant de boutonnieres bleues , la veste garnie de
boutonniferes jusqu'a la ceinture et orn6e de brande-
bourgs et d'un galon blanc, chaji^u bord6 d'argent.
Les sergents ont port6 Thabit bleu a parements rou-
ges jusqu'en 1776. Cette ann6e, la lenue fut modi-
fiee et le regiment eut I'habit rouge, avec collet,
revers et parements noirs ; veste , culotte , passepoils
et boutons blancs.
320 HIBTOIKB
RtemiNT Dl SALIMANAN.
64* Rl^GlMENT d'iNFANTERIB.
Auiilium nostrum k Domino.
Dbvisb du ai«IIBNT.
GOLOKELS.
1. STUPPA (Pierre), 17 f^trier 1672.
2. BRENDLfi (Jo»t), 17 Janvier 1701.
3. DB S£ED0RF (Jean-Balthasar Fegeli) , 13 aTril 1738.
4. DB BOCCARD (Frangois-Philippe), 5 mars 1752.
5. Baron de SALIS-SAMADE (Vincent Guy), 7 ATril 1782.
Le deuxifeme des regiments suisses capitul6s par
Pierre Stuppa, fut donn^ k cet officier (1), qui le
conduisit des son arriv^e en France k Tarm^e des
Pays-Bas^ commandecparie roicn person ne. Stuppa
d^buta avec distinction au si6ge de Doesbourg , au
combat de Woerden et a la prise d'Utrecht , oil il
(1) Pierre Stuppa, nomm^ colonel desGardes Suisses en 1685, c-oii-
serra n6anmoins son regiment jusqu^k sa mort, arriT^e le 8jaiiTier
1 701 . 11 le fit commander par le lieutenant-colonel. Le premier lieu-
tenant-colonel du corps fut Jean-Bnptiste Stuppa qui leva un regiment
en 1 677 ; puis Gabriel Hessy , capilaine k la creation , lieutenant - co-
lonel 20 janTier 1 677 et colonel d*un regiment en 1 689.
DB l'aNCIBNNB INFANTBRIB FRANgAlSB. 321
resta en garnison jusqu'au 7 novembre 1673. En
quittant Utrecht, il se rendit a Niraegue et Wesel,
et fit partie au mois de decembre de Texp^dilion
conduite par le due de Luxembourg sur les canaux
geles de la Hoilande. Apr^s la destruction de Bode-
grave et de Swamnierdara, il revint sur la fronti^re
de France, fit partie en 1674 de Tarm^e du prince
de Cond6 et se distingua a la bataille de Seneff. Le
capitaine Daniel Biirckart perit avec un grand nom*
bre d'autres officiers a I'atlaque du village de Fay.
En 1675^ Stuppa contribue k la prise de Liege et
couvre les sieges de Dinant, Huy et Limbourg. En
1676, il fait ceux de Landrecies et de Cond^, ^t
protege rarmeequiassiegeBouchain, Saint-Ghislaia
et Aire. En 1677, le regiment, qui sefaisait appeler
Stuppa vieux, pour se distinguer d'un autre r6gi*
ment Suisse du m^me nom, lev6 cette ann6e, servit
au si^ge de Cambrai et de sa citadelle. II fit ensuite
partie du corps que Louis XIV envoya le 7 avril au
secours du due d'0rl6ans occupy au si^ge de Saint-
Omer et menace par le prince d'Orange. II se trouva
ainsi a la bataille de Gassel oil il ^prouvades pertes
sensibles : le capitaine Beusell, deux lieutenants at
trois enseignes y furent blesses. Le regiment termina
cette campagne par la prise de Saint-Omer et de
Saint-Ghislain et comment cdle de 1678 paries
sieges de Gand et d' Ypres. Le 1 1 aout, il fut s6rieu-
sement engage k la bataille de Saint-Denis ^ il y eut
sept officiers bless6$.
WUft. Dl L'iJIt. mrAllTWUI f lAM^AltS. T. n. 2<
3tS nsTOiBB
Stuppa vieux fit partie en 1684 de rarmto qui
couvrit les operations du si6ge de Luxembourg. En
1689, te 1*' bataiilon se trouva au combat de Wal-
court; le lieutenant Frey, depuis lieutenant-colonel,
y futblesse. En 1690, le corps tout entier itaiti
Faring du marechal de Luxembourg. U se conduisit
taillamment, le r'juillet, k la bataille dePleurus;
ily eut quatrc ofTiciers blesses. II terminacettecampar
gne k Staden et prit ses quarliers d'hiver k Gourtrai.
II sortit de cette place en Janvier 1691 pour aller
lever des contributions dans le pays de Wags, et au
mois de mars, il se rendit au si^ge de Mons , oh il
prit poste k Nimy. Apr^s la prise de Mons, il alia
achever la campagne a Ypres et prit encore ses quar-
tiers d'hiver k Gourtrai. Ce fut cette annee qu'on y
forma pour la premiere fois, ainsi que dans les autres
regiments suisses, des compagnies provisoires de
grenadiers, qui furent compos^es des meilleurs sol-
dats de toutes les compagnies.
Stuppa sortit de Gourtrai en mai 1692 et fut dp-
pel6 au si6ge de Namur. La ville capitula immMia*-
tement et le regiment y entra pour participer de ce
c6te k Tattaque des chMeaux, et particuli^rement k
cielle du Fort-Guillaume. Dans la nuit du 17 au 18
juin, il repoussa une sortie qui lui blessa mortelle'^
iMnt le lieutenant-colonel Frey. Le major ^recher
eut le m6me sort au dernier assaut, qui fut livr^ avec
une si admirable ardeur que le roi donna un louis
d'or k chaque grenadier. A la batailto de Steenkerque^
Di l'angibnnb tmififitii prancaisi. ^|9
la 3 aoi^t, Stuppa eUK plcio^ en (kuxiem^ \\gm 4fi^
ri^re Bourbon o^is ; il y eut affairs aux Ci^i'dt^s ])9f*
noises, contre lesquelles il soutint un (eu terrible
qui dura plus d'qne heure^ sans qu'aucune des deux
trovpes se montr^t ebranl^. Enfin Stuppa, ^utciau
par les Gardes Suisse^, mit Tepee a la o^ain et enh
fon^ tes Danois. Des officicrs des qualre batailioqai
il n'y eut que trois capitaines qui reviprent de cet(^
charge sans biessure. Les tues 6taient Iq Ueutenanle
colonel Russinger, le major Courten, les capitaina^
Zurlauben, Burckart^ Socin, Lahire (1), Sulzeir^
Tellung et deux lieutenants. Le colonel Stuppa fut
bless^ et avec lui dix-neuf aulres ofliciers. Pour 1^
sergents et soldats^ 613 iurent frappte, dont %4$
niortellement. Apr^s cette glorieuse aOairQ^ leg d^
bris du r^ginsent furent mis en garnison k Lille^ d'oii
lis sortirent vers la f^te de Noel pour aller prendre
Furnes,
La campagne de 1603 ne fut pas moins bellO'
Apres avoir contribu^ a la conqu^te d'Huy, Stuppa,
embrigadi avec Surbeck^ arrive sur le champ de ba*
taille de Neer^uden« Toutes les relations epnteiq-
poraines saccordent a dire que le suoc^ de cetjbe
grande journee fut surtout du ^ la valeur extraor-
dinaire deploy6e par celle brigade. Le r^[iiiieot y
fit de grande$ peries, parmi lesquellea I'hi^toira ^e
« I » » III ■■! I ■ « > I I < ■ m ■! I t n ^^^i^ry^^*^y^y<><>»'»— ^—
(i) Jean-Pierre de Lahire, enseigne en i670, lieutenanUeolonel
2 BMr9 1705, el Irrigadi^r 3 uril i72«.
324 lUTOUB
signale que la mort du capitaine Petitot. Le lieute-
nant Jeannerct fut tu6 peu apr^s au si^ de Ghar-
leroi. Apres ce si^ge, le 4' bataillon resta dans la
ville conquise : le i" fut envoys a Landrecies, le 2' a
Valenciennes et le 3* k Maubeuge. La campagne de
1694, que Stuppa fit sous les ordres du dauphin,
ne pr^sente que la fameuse marche de Wignamont
au pont d'Espierres. Apr^s avoir pass6 I'hiver k
Douai et Gambrai, le regiment se remit en campagne
en 1695, difendit le fort et le canal de La Knocque,
oil Tenseigne Sock fut tu6, fit au inois de juillet le
si^ge de Dixmude et participa au mois d'aoiHt au
bombardement de Bruxelles. U pnssa I'hiver suivant
k Courtrai) servit quelque temps en Flandre en 1696
et fut envoys k Amiens et Abbeville pour la s<iret6
des c6tes de Picardie menaces par les Anglais. En
passant k Arras, le regiment fut la victimed'un 6pou-
vantable accident. Les 3" et 4* bataillons avaient 6t6
log^sdans rH6tel-de-VilIe. Le plancher du deuxi^me
^tage c^a sous le poids du 4« bataillon qui tomba
sur le 3®, II y eut 1 50 hommes tu^s, pu bless^. En
1 697, Stuppa revint en Flandre et seryit sous Cattinat
k la prise d'Ath. A la paix de Riswick, il fut mis en
garnison k Lille. II fit partie en 1 698 du camp de
Compi^ne, et k la separation des troupes il se rcndit
k Douai ou il fut reduit k trois bataillons.
Devenu Brendle (1) en 1701 , le regiment se rendit
(i) BrendU, du canton d'ArgoTiey cadet aux Gardea en IMS,
DB l'AiNGIENNB INFANTBRIB FRAN^AISB. 3S$
cette annee dans les Pays-Bas espagnols; il travailla
aux lignes d' An vers et eut ses quartiers d'hiver k
Ruremonde. II se trouva en 1702 k la canonnade
de Peer et au siege de Traerbach, apres lequel il
alia tenir garnison a Bruges. Ge Put la et pendant
I'hiver de 1703 a 1 704 que les piques furent suppri-
mees. Les piquiers, qui jusqu'alors avaient conserve
le costume national, furent armes de fusils et habill6s
de rouge comme les autres soldats (1). La mSme
mesure fut prise a la m^me epoque dans tons les
r6giments suisses.
En 1704, Brcndle fut dirige ^ur Tirlemont et fit
partie du camp de Neershespen commando par M.
d'Artagnan. Ce corps, compose de cinq regiments
suisses, fut reuni au mois de mai a Tarmee du mar*:
quis de Bedmar campe a Saint-Trond. En 1705^
lieuten.-uit-colonei de ce revnment 20 DOTembre 1692, brigadier
29 Janvier 1702, marechal de camp 20 mars 1709, lieutenant-g^-
ueral 2 juillet 1710. 11 avail ete remplaci^ comme lieutenaiit-colo-
iiel le 10 f^vricr 4701 par Francois d'Affry, qui obtint plus tard un
regiment.
(1) Le premier uniforme du regiment 6tait ainsi r6gl6 : habit
garance, parements^ collet, yeste et culotte bleus , boutons blaacs,
pattes ordinairesgarnies de trois boutons et aufant de boutonni^res
bleucs; le cdt^ gauche de Thabit est garni d'une patte de quatre
doigts de large qui descend jusqu^k la pocheet portant des bouton-
ni^res bleues; douze boutons sur la Teste de deuiendeux, chapeau
horde d'argent. En 1764, le corps avait la couleur distinctiye blan-
che, et en 1770 il prit le jaune citron, pour \% collet, let reten ot
les parements.
Brendii servit au si^ d^Huy; il fut entaiite dMatM
de TarfD^ de Flandre pour allcr joindte le mai^tehti
de Yillars au cam^ de Sierk sur la Moselle. Ra^ipeli
bienldt dans les Pays^Bas , on le cbargea de In garde
des lignes depuis le bas d'AlE^me jusqu'j^ Natmir. 11
hiverha k Namur. Au commencement de 1706^ il
tnarcha au secours dii Fort-Louis du Rhin. A son
retour eu Flandre , les 1« et 3* bataillons furent jetes
diin6 Mons et le 2* dans Alh : deuit cents homfnes
furent d^tach^s de Mons pour garder Termonde. Ges
deux cents hommes, ainsi que le batailloil qui Stait
k Ath, furent bientdt faits prisonniers de guerre par
les Allies; mais une grande partie des soldats parvint
h s'^chapper^ et le 2* bataillon fut reorganise k Lan-
drecies la m^me ann^e. Le capitaine Iseling et le
Ueutenant Husy avaient ^t^ tues a la defense d'Ath.
En 1707, le regiment fut detach^ de Tarm^e de
Flandre pour allcr au secours de Toulon assi^g^. par
les Imp^riaux. Ce siege ayant ele Iev6 et les ennemis
ayant repass^ le Var, Brendlg n'alla que jusqu'i
Monteiimarty et on I'envoya terminer la campagne
k Lauterbourg. En 1708, il etait de retour en
Flandre. II §e trouva a la bataille d' AudenaSrde , oil
11 fut peu engage, demeura au camp dc Meldert pen-
dant le siege de Lille et prit ses quartiers d'hiver k
Mons. II combattit vaillamment I'ann^e suivante k
Malplaqiiet; il y soutint les efforts de la brigade de
Pi6mont et favorisa la retraile de la Maison du roi.
Dans cette belle retraite , Brendl^ faisait I'exIrAni^
DE l'ANGIENNB INFANXBMB FRANgAMB. 3ST
arriere-garde de toute I'arm^e. Elle <;outa la vk au
capitaine Geschwind.
Le regiment se retira a Douai et prit une beUe
part a la defense de cette place en 1710. A|>rtela
capitulation, il fut k Arras et, en 1711 , il se fit
remarquer a ia prise d'assaut du fort d'Arleux. II
entra ensuite dans Valenciennes , que Tenn^mi me-
nagait, et y passa Thiver. II contribua parliculiere?
ment en 1712 au succ^s de Tentreprise deDenain,
fit les sieges de Marchiennes , de Douai et du Quesnoy
et revint hiverner a Valenciennes. En 1713 »il iservit
au siege de Landau oil, le 2 juillet, il contriboa avec
Navarre a repousser une sortie qui mil un instant
en peril les travaux du siege. Le capitaine Wickbart
et les lieutenants Horner et Ze-Rhym y perdirent la
vie. Pendant le siege de Fribourg , Brendle demeu-
ra sur la rive gauche du Rhin dans les lignes de la
Lauter, et a la paix il fut mis en garnison a Metz.
Le 2® bataillon fut envoye a Troyes, en juillet 1714>
pour r^parer les immonses deg&ts qu'avait faits une
inondation de la Seine. Ce bataillon fut ensuite
envoye a Avesnes. Les deux autres quitterent eo
m6me temps Metz pour vcnir a Maubetrge et Philippe-
ville. Le 3^ balaillon fut reforme en 1716.
En 1733, Brendle fit partie du corps de reserve
de Tarraee d'AHeraagne. II ful employife en 1734 au
siege de Touvrage a cornes de Philisbourg^^ituA^iV
de^a du fleuve. Get ouvrage capitula sous w^^^Jw- \
ij-i.
■ f h
328 nmToiiiB
peaux (1). Le l** juin, jour de I'ouverture de la tran-
chee devant Philisbourg, il avait victorieusement
repouss^ iin parii qui voulait Hetniire le pont de
communication du basRhin. Ilcommengala cam-
pagnc de 1735 k la m^me armie et alia renforcer,
au mois d*ociobre, le corps que le comte de Bellisle
commandait sur la Moselle. II acheva la campagne
au camp de Saint-Maximin : ses grenadiers seuls
se trouY^rent k I'affaire de Klausen.
En 1 742, le corps, qui portail le nom de Siedorf (2)
depuis quatre ans, fut employe a Tarm^e d'obsenra-
tion de la frontiere des Pavs-Bas. A la fin de la
campagne, il fut ^tabli k Maubeuge oil il demeura en
garnison toute Tann^e suivante. II servit, en 1744,
au sijfege de Menin, couvrit ceux d'Ypres el de Fumes
et acheva la campagne au camp de Courtrai. II com-
(1) Les drapeaux d'ordonnance de ce regiment aTaieit chacun
de leurs quartiers partag^ en quatre ilammes ondul^s, dont deax
blanches alternant avec uue bleue et une rouge. Le drapeau-colonel
portait cette devise en lettresiror : AuxUium nostrum d Domino. Les
drapeaux d'ordonnance n'^taient pas invariables dans les regiments
suisses. Quelques colonels obtinrent la permission de fidre porter
leurs couleurs. Ainsi, sous M. de Boccard , les carr^s a^aient sept
flammes, une cramoisie au milieu, puis, de chnque c6t6 en s'61oi-
gnant, une noire , une jaune et une bleue.
(2) S^edorf, du canton de Fribourg, ex-major aux Gardes, bri-
gadier 1'^ Janvier 1740, mar^chal de camp 2 mai 1744 et
lieutenant-general iO mai 1748. Jean-Rodolphe Frey, enseigne au
. Gui*ps en 4685 , fut nomm^ lieutenant- colonel 29 aoM 1734 et bri-
gadier i3aTril 1738.
DE L^ANGIBNNE INFANTERIE FRAN^AISE. 326
menQa celle de 1745 siir le bas Rhin avec le prince
de Conti, rallia le 20 juin Tarmee de Flandre, servit
au 8i6ge d'Audenaerde et du fort Placetidal, marcha
sur Gand avec le cotnte de Lowendhal et fut employe
au siege d'Ostende. Dans la nuit du 21 aoOt, ses trois
corapagnies de grenadiers emporferent le chemin
couvert et y firent prisonniiTs trois otticiers et 72
hommes. La place capitula le lendemain sous les
drapeaux de S6edorf. Le regiment fit encore cette
ann^e les sieges de Nieuporl et d'Ath ; il passa Thiver
a Beaumont dans le Hainaut. En fevrier 1746, il fut
appele au siege de Bruxelles ; il concourut ensuite
a la conqufite de la ciladelle d'Anvers, couvrit le siege
de Nainur el assisia a la bataille de Rocoux. II fut
envoye, a la fin de cette campagne, sur les cdtes de
Normandie, et il passa Tannee 1747 a Valognes, qu'il
quittaau mois de novembre pourse rendre a Verdun.
En 1748, il marcha par Ic Luxembourg et le
Limbourg, sous les ordres du comte de Lowendhal,
pour faire Tinvestissement de Maestricht. II servit au
siege de cette place et fut ensuite cantonne entre
Maeshicht et Aix-la-Chapelle. Apresla signature de la
paix, on Tenvoya a Metz.
Le regiment, qui avait pris le nom de Boccard (1)
en 1752, fut envoye sur les c6tes de la Provence au
(1) Boccard, du canton de Soleure, major aui Gardes en 1728,
brigadier 1 *' mai 1 745 , mar^chal de camp iO ma> 1 748 et lieutenant-
gto^rtl i 7 d^cembre 1 7S0.
330 HlftTOlM
dibut de la guen*e de Sept Ans. II faisait partie de la
reserve du corps exp^ditionnaire de Minorque. II
d^bicha le 1*' novembre son 1^ bataillon en Goirse;
oe bataillon occupa Calvi jusqu'en fevrier 1750. Le
raiment fut dirig^ cette annee sur Tarmte d'AUe-
magne. II ne paratt point avoir pris une part active
a la guerre jusqu'en 1762. Pendant cette derni^re
campagne, il formait brigade avec Diesbach sous
les ordres du baron de Zurlauben. II d^fendit les 8^
9 et 1 aoAt, les retranchements de la montagoe de
Melsungen sur la Fulda, sous un feu des plus vifs
des Allies commandos par lord Granby. II fit Tarridre*
garde dc Tarmee le 18 aout sans se laisser entamer,
marcha le 30 vers Friedberget se trouva le 21 septem-
bre a Tattaque du chateau d'Amenebourg sur TOhm.
Cent un hommes de la brigade furent tu^s dans cette
affaire.
A la paix j Boccard se rendit a Weissembourg ,
d'oii il passa a Strasbourg en decembre 1763^ k
Weissembourg en mai 1764, a Landau en octobre
1765 et k Phalsbourg en aoikt 1766. II fut appele en
juillet 1769 au campde Verberie. Apresla lev^edu
camp, il se rendit a Arras, puis a Aire en octobre
1769, k Carhaix et Ch4teauneuf du Faou en Janvier
1771, a Maubeuge en juin 1771 , a Belfort en juiii
1772, a Grenoble en septembre 1773, k Weissem-
bourg en aout 1775, a Saarlouis en octobre 1776,
a Thionville et Saarlouis en mai 1777, k Phalsbourg
en octobre 1777, a Bethune en avril 1778 et a Calais
«•
*
DB l'aNCIBNNB INFANTBRIB FRAN^AISB. 3SI
cette annee dans les Pays-Bas espagnols; il travailla
aux lignes d*Anvers et eut ses quartiers d*hiver k
Ruremonde. II se trouva en 1702 k la canonnade
de Peer et au siege de Traerbach, apr^s lequel il
alia tenir garnison a Bruges. Ce fut Ik et pendant
rhiver de 1703 a 1 704 que les piques furent suppri-
mees. Les piquiers, qui jusqu'alors avaient conserve
le costume national, furent arm^s de fusils et habillte
de rouge comme les autres soldats (1). La rndme
mesure fut prise a la m^oie epoque dans tous les
regiments suisses.
En 1704, Brendl^ fut dirige 3ur Tirlemont et fit
partie du camp de Ncershespen command6 par M,
d'Artagnan. Ce corps, compose de cinq regiments
suisses, fut r^uni au mois de mai k I'arm^e du mai^
quis de Bedmar campo a Saint-Trond. En 1705i
iieuten:int-coloiiel de ce regiment 20 DOTembre 1602, brigaditr
29 Janvier 1702, marechal de camp 20 mars 1709, lieutenanUg^-
ueral 2 juillet 1710. 11 avail ete remplac^ comme lieutenaDt'Colo-
nel Ic 10 fevrier 1701 par Francois d^Affrj, qui obtint plus tard im
regiment.
(1) Le premier untforme du regiment 6tait ainti r6gU : babft
garance, paremenfs^ collet, Teste et culotte bleiu , boutons bUaciy
pattes ordinairesgamies de trois boutons et aufant de boutonni^ret
bleucs ; le c6t^ gauche de Phabit est garni d*nne pttte de qofttre
doigts de large qui descend jusqu*i U poeheet portant dei booUm-
nitres bleues; douze boutons sur la Yeste de deuxendeui* c h ap e au
horde d'argent. En 1764, le corps avail U eouLeur distioeliTe blan-
che, et en 1770 i! prit le jaane citron, poor la eollei, lea revara o(
les parements.
332 H18T0IIB
diers de Salis-Samade serviront les canons des rera-
parls et fiiront presque lous tu^s paries embrasures.
Onze , qui surv^curent, furent arrachesk la fureur
des vainqueui*s par la g6n6rense intervention des
(iardes Frangaiscs. Cc ne Tut pas sans peine, car les
vainqueurs deia Bastille ^taient surtoutirrit^ contre
ce regiment jaune, dont iis ignoraient le nom, mais
dont Tarrivee k Paris ne leur avail pr^sag^ rien de
bon.
Apr^s^ cette revolution , Salis-Samade , qui s'^tait
retire h Pontoise, puis k Ecouis, regut Tordre de se
rend re a Rouen el plus lard k Yvetot. Le 7 fevrier
1790 , ii pr^ta le sermenl civique comme loules les
autres troupes. En f^vrier 1701, un d^tachement ful
envoy6 k Caudebec pour y reprimer les troubles
graves qui avaient interrompu la tranquillity de cette
petite ville. Au mois de septembre, le 2^ bataillon
ful dirige sur Givet et, en d^cembre, sur Arras. II 6tait
revenu k Rouen en Janvier 1792. Pendant le mdme
temps, le 1*' bataillon avail 616 plac6 au Havre.
G'esl dans cette position que le regiment ful licencie,
conform^ment au decret du SOaoilt 1792.
^.>**-:*f> ^'
BB L ANCtENHR inFANTBHIB FIIA^CAIBS.
it&mm \tt mNViKU.
65" RfiGIMBNT d'iNFANTBRIB.
h marche de ton bonne grice.
I.E MARECBAL DK LuiMIOUM.
I. DE SALIS-ZIZERS (Rodolphe), 17 ftvrler 1672.
a. POHLIER (Jeau), oclobre 1690.
3. DE REYNOLD (Pi-aii<;ois), 30 septembre 1692.
4. Ui; CASTELLAS (Fnugois-Nicolas-Allierl), 25 juin 1702.
5. DE BETTENS (Geoi
6. MONNIN (Francois
7. Baron de REDING ) man I7S6.
8. PFIFFER DE WYH 763.
». deSONNEMBERG (768.
Ce regiment, le (roisi^me des quatre r^imeols
suisses admiii a la solde de ia France le 17 f^vrier
1672, £chut en pariage k M. de Salis-Zizers, et Of
ses premieres armc lit.
Le 28 septembre il II
comballit a SenefT ne
Sury a Tattaqiie di au
moisde mai 1676 B i
334 aisToiii
celui d'Aire. En mars 1677, il est au siige de
Valenciennes , el le 28 du m^me mois il ouvre la
tranchee devant Cainbrai avec Ics Gardes. II serf en
1678 aux sieges de Gand et d'Ypres, et ce fut lui qui
prit possession dTpres le jour de la capitulation.
En 1684, Salis fait partie de Tarmie qui couvre
le siege de Luxemboai*g. II jse trouve en 1689 au
combat de Walcourt et se distingue Tannic suivante
k la bataille de Fleurus. II y perd un capitaine; le
colonel, trois capitaines et cinq lieutenants y sont
blesses (1).
Le rc^giment, sous le nom de Porlier, avait en
1691 ses quatre balaillons au siege de Mons. II se
distingua extr^mcment k I'assaut du 7 avril, oii un
aide-major et un lieutenant rcQurent des blessures.
Mons se rendit le lendemain. Un bataillon y resta en
garnison ; les trois autres assist^rent au combat de
Leuze et pass^r^nt rhiver k Courtrai. L'ann^e 1692
fut glorieuse pour left Suisses. Porlier d^buta par le
siege des ville et ch&teaux de Namur ; une compa-
gnie de grenadiers s y distingua le 22 juin k I'assaut
du Fort-Guillaume. Le 3 aotit fut livr^e la bataille de
Steenkerque oil le corps s' acquit une gloire immor-
telle. II arriva des premiers au secours de Bourbon-
nais. Le colonel Porlier le pla^a de fa^on k boucher
(1) M. de Salii-Zizerti dti'eftiilniidesGrisoDs, brigadier 24 f^yrier
1676 et mar^chal de oain|KS4 aibilt 1688, mourut le 16 octobre des
fuites de sa bleemre. Soii-niiDoemur, Forlier, 6tait de Berne.
DB L^ANGIBNNB INFANTBRIB FRAIffAISB. 33&^
line trouee par iaqiielle Tennemi allait percer et
donna le temps aux Gardes Fran^aises et Suisses
d'arriver sur ce point dangereux. Ce fut la g6n6reuse
resistance du corps qui d6cida la victoire, mais le
colonel y fut tue en faisant des actions d'une rare in-
tr^pidite. « J'y envoyai, dit le marechal de Luxem-
bourg dans son rapport , la brigade de Porlier qui
marche de fort bonne gr4(*e ; elle revolt un si grand
feu que nous trouv^raes tous que c'etoit toujours
beaucoup a ce regiment de se soutenir en plaine,
quoiqu'il n'avang&t pas autant que nous Taurions
desir6. Le pauvre colonel agit k son ordinaire pour
mener son regiment comme il le vouloit, et tout le
monde en fut fort content; mais malheureusement
il fut tue, el, raalgr6 sa perte , Salseguaibre
(Saltzgeber), son lieulenant-colonet, tint si bien le
regiment en cette place qu'on ne s'aperQUt point de
la perte qu*il avail faite. » Outre le colonel, le corps
perdit huit officiers et 93 hommes. Le nombre des
blesses monta i 276 hommes, dont 16 officiers, par-
mi lesquels se trouvait le capitaine de Bettens, depuis
colonel.
Le regi ment, passe aux ordres de M. de Reyn(Hd (1 ),
assista encore cette an nee au bomhardement de
Charleroi. II commenga la campagnede 1693 par le
(i) Le coloael Reynold et son successeur, le colonel Castellas,
scut paryenus, le premier k la t^te du regiment des Gardes Suisses,
el le second a la charge de tieutBiumt-eolondl du mteae corps.
33^ HinroiiB
siege d'Huy et combattit avcc la plus grande diRtino-
tion a Neenvinden, le 29 juillet. II participa It la
premiere attaque dece village a neuriieuresdu ma-
tin et y perdit le capilaine Roch de Wallier. Le colo-
nel et le capilaine de Bettens y furent bless^.
Reynold fit au inois de seplembre le si^ge de Char-
leroi. II prit part jusqu'en 1696 k toutes les opera-
tions de Fannie de Flandre et passa au camp de
Deynse les deux dernieres campagnes de cette guerre.
II servit encore sur cette fronti^re en 1701^ et, ie
11 juin 1702, on le trouve sous le nom de Castellas
a la defaite des Hollandais sous les murs de Nim^ue.
Apr^s cette affaire, il fut mis en garnison dans la
citadelle de Liege, oii la presque totality du corps se
laissa surprendre au mois de novembre , fut faite
prisonni^re de guerre et conduite en Hollaode. Le
plus grand nombre des prisonniei*s parvint k s'6*
chapper au commencement de 1703 et ie regiment
se r^tablit au mois de mai a Cambrai. II se rendit de
la a Anvers, oil le roi lui fit donner des armes* 11
servit en 1 704 aux sieges d'Huy et de Liege, fit par-
tie du camp de Tirlemont el entra ensuite dans les
lignesde Namur oii il passa I'annee 1705. L'ann6e
suivante il combat a Ramilies, deux officiers y sont
tu^set le lieutenant-colonel de Beltensetait parmi les
blesses. Castellas commence lacampagne de 1707 en
Flandre au camp de Gemblours; il part de \k pour
alter au secours de la Provence envahie par les Au-
trichiens et les Piemontais. Des son arriv^e, il est
DE l'aNGIENNB INPANTERIE FRAN(AISB. 631
jet^ dans Toulon dont le siege est Iev6 dix joui*s
apr^s. II poursuit Fennemi dans sa retraite jusqu'jt
Nice et passe Thiver dans cetle ville. En 1708, une
partie du regiment est plac6o a Briangon ; le rcste
opere sur les Alpes et contribue, le 15 aoiil, a chas-
ser les Allies d'Exiles etdu col d*Argeville. Castellas
demeure sur cette frontiere jusqu'en 1712, sous les
ordres du marechal de Berwick, defendant les passa-
ges des montagnes depuis Grenoble jusqu'au Yar*
A la fin de 1 7 1 2, le gros du regiment 6tait k Colmar,
lorsqu'il regut Tordre dc partir pour la Catalogue,
oil Girone etait s6rieusement menac^e. II contribua
h la levee de ce siege au mois de Janvier 1713 et fit
toute cette campagne en Catalogue sous le comte de
Fiennes. Elle se passa en escarmouches avec \es gue-
rillas. En 1714, les Irois bataillons firent lesi6ge de
Barcelone, oil perirent le major et cinq autres ofti-
ciers : qualre y furent blesses. Le lieutenant-colonel
de Bettens, quoique dangereusement malade, se fit
porler sur la breche le jour de I'assaut. Castellas revint
en 1715 en Provence et fut reduit a deux bataillons.
Castellas fut employ^, en 1719, k Tarmee d'Espa-
gne. II contribua a la prise de Fontarabie, 4e
Castelleon et de Saint-S^bastien et commen^a le
siege de Boses, qui fut abandonn6 k cause du mau-
vais temps. Cette guerre n'eut pas de suite. Le re-
giment, devenu Bettens (1), se trouvait en 1725 k
(1) Bettens, du canton de Berne, est detenu plus tard colonel
du I*' regiment suisse.
nST. DB L*AIfC. UWAIITBRIB nUlfQAISB. T. TI. 22
338 UISTOIRE
Strasbourg, lors de I'arriv^e de Marie Lekzinska. Ua
fait sur la rive gauche du Rhin les trois campagnes
de la guerre de la succession de Pologne.
Quand s'ouvrit la guerre de la succession d*Au-
triche, le regiment portait le nom de Monnin (1).
II servit d'abord a la defense des frontiferes de
Flandre, et fut mis en 1 7 42 en garnison k Saint-Omer.
En 1743, il fut dirigg sur le Palatinat, et il fit la
campagne avec les Gardes Suisses k la garde du pont
de Rhein-Emkheim prfes de Worms. Envoy6 en-
suite k Landau, que les ennemis menjiQaient, deux
compagnies de grenadiers et deux piquets ex^cu-
tferent le 23 novembre, a\ec un d6tachement du re-
giment de Conde, un beau coup de main sur les
magasins que Tarmee autrichienne avait a Ettingen
de Tautre c6te du Rhin. En 1744, Monnin continua
de tenir garnison a Landau jusqu'a Tarriv^^ du roi^
qu'il suivit au si^ge de Fribourg. Pass6 en Flandre
en juin 1745, il fit le siege d'Audenaerde. En Janvier
1746, il se rend au siege de Bruxelles, oil il occupe
le faubourg de Flandre; il fait ensuite le si^ge de
Mons sous les ordres du prince de Conti, rejoint
Tarm^e du roi devant Namur, est post^ enlre la
Sambre et la Mouse, contribue k la prise du fort
d'Orange, et enfin assiste sans combattre k la bataille
(i) Monnin, lieutena^t•colonel au corps 4 aotlt 1722, bngad er
f *' aoiit 1734; marshal de camp i*>' Janvier i 740 et lieutcnant-g^
ii6ral !•' mai 1745. U 4tait de Neufch&teL
DE l'angiennb infanterie fran^aisb. 339
d'e Rocoux. En avril 1747, il fail partie du corps
expeditionnaire du comte de Lowendhal,*participe k
la prise de TEcliise, du Sas de Gand oil le capitaine
Petitot a une jambe emportee par un boulet , et
du fort Philippine; il rallie ensuite Tarraee du roi
au camp de Tongres et se couvre de gloire a la ba-
taille de Lawfeld. 11 attaque, avec Beltens, le village
de Lawfeld jusqu'^ six fois, et a plus de la moili^ de
son effectif mis hors de combat. Le lieutenant-colo-
nel Marquis (1) y est mortellement frapp6. Le 29
aout, deux bataillons quittent le camp de Tongres
pour se rendre au siege de Berg-op-Zoom. Apr6s la
prise do cette place, qui couta la vie au capitaine
Malliardoz, le regiment se met en route & marches
forcees pour Calais que semblait menacer une esca-
dre anglaise. Monnin fait lacampagne de 1748 sur
les c6tes de Normandie, ayant son principal quartier
a Caen, oil il se relablit des pertes qu'il a eprouvees
a Lawfeld et Berg-op-Zoom. En 1754, on le voit au
camp d'Alsace.
En 1756, il prend le nom de Reding (2) et en
mars 1 757, il se rend par Li6ge el Stokheim a I'ar-
mee du marechal d'Estr6es. II se trouve le 24 juillet
a la bataille d'Haastembeck, oil le capitaine Biltner
(\) Louis Marquis, nomm6 lieutenant-colonel 5 aoAt 1739 et
brigadier 2 mai 1744.
(2) Reding, du canton de Schwitz, capitaiue au corps en 1719,
lieutenant-colonel 29 octobre 1747, brigadier 10 mai 1748. mar6-
chal de camp 20 f^vrier 1761.
340 HiSToni
et un lieutenant sont blesses; il accompagne enniite
le marechal de Richelieu dans son expedition de
Hanovre. II contribue k la prise de Minden et de
Hanovre ct reste en repos au camp d'Halberstadt
jusqu'au 7 octobre. II quitte alors Tarm^ de
Richelieu pour aller ren forcer celle de Soubise else
trouveainsi, le 5 novembro, k la malheureuse ba-
taille de Rosbach. II y perdit le lieutenant Muller, et
parmi ses nombreux blesses sc trouvaient left capi-
taines Reynold, Montaudon, Schatzel, Wiltz et six
lieutenants. Reding servit en 1758 souslecomte de
Clermont et acheva de se miner le 23 juin k la ba-
taille de Gr^feld, Rentr^ alors en France, il fut mis
en garnison k Huningue, oil il 6tait k port^e de re-
cevoir des recrues.
On \oit le regiment, devenu PfiCfer (1), en garni-
son a Colmar a la fin de 1762. 11 passe de \kk
Phalsbourg en mai 1763, puis a Bitche en aoAt
1765, a Tours en avril 1766, a Verdun en decern-
bre 1766, a Metz en aoiit 1767 et k Saarlouis en
octobre 1768. Ce fut peu apres qu'il devint la pro-
priety de M. de Sonnemberg, son dernier colonel (2),
qui leconduisit I'annee suivante au camp de Verberie.
(1) Pfiflfer de Wyher, de Lucerne, est parvenu le 20 avril 1768
au grade de lieutenant-general.
(2) Sonnemberg, de Lucerne, a et6 non)m6 brigadier 12 novem-
bre 1770, et marechal de camp 5 d^cembre 1781. Joseph Ulrich
Goldlin deTieffenau, lieutenant-colonel 26 d^cembre 1768, fut fait
brigadier 5 d^cembre 1781 ct marechal de^camp 9 iQai& n8&
DB l'aNCIENNE INPANXERIB FRANgAISB. 341
Apres ce camp, il se rendit au Forl-Louis dii Rhiii
en aoAl 1769, et de la a Aire en Janvier 1771, a
Dottai icn avril 1772, a Gonde en octehre d772, %
Douai en aout 1774, aMontmedy en novembre 1774,
k BesanQon en octobre 177*61, a Antibes ret Monaco
en octobre 477^^ la Toulon en d6cembre 4778, a
Ba&tiaeit Sai^Eil-Fiorent en juillet il77l9. ]l»ne revint
a Toulon que le 28 avril 1784 et fut immediatement
dirige sur Mont Dauphin. II occupa la garnison de
Marseille en octobre 1787, et en avril 1788 il vint k
BesanQon, d'oii il passa au mois de juin suivant a
Grenoble.
Sonnemberg fut dirige, en septembre 1789, sur
Lyon, oil la presence des soldats suisses excita une
vive fermentation. Les choses arri#rent k u«n tel
point que le regiment fut oblige de seretirer dans
ses casernes et d'y demeurer consigne. Gependant
il se concilia bientot I'almitie des Lyonnais par une
demarche spontanee, dont on le loua fort dans le
temps. c< Le 9 levrrer 1790, vingt soldats, d^put^s
par leurs camarades, se rendirent, sans armes, au
magasin k poudre garde par la milice nationale, et
la, s*adressant aux officiers et soldats de cette .garde,
avec I'enthousiasme de Tbonneuret du d^vouement ;
Nous venons, dirent-ils, au nom de nos camarades,
vous annoncer que si, pour la defense de votre poste,
il vous arrive d'avoir besoin dc secours, nous nous
offrons avec transport. Le plus beau moment pour
nous scrait celui oil nos services ne laisseront plus
342 HISTOIEB
doutcr k cettc ville que nous rneritons voire esttilie,
voire confiance et voire amitie » A la stiite de
cette demarche, le meilleur accord s'^tablit entre
Sonnemberg et la railice citoyenne. (^la dura ju6-
qu'au 26 juillet. Ce jour-lk, la demission du com*
niandant de la garde nalionale causa dans Lyon une
6mcule terrible ; le peuple forga les postes de Tarse-
nal, el le regiment fut requis par la municipality de
marcher a la defense des lois. Les d^fenseurs de la
loi sont en France sou vent consider^s comme des
ennemis. Sonnemberg en fit I'experience : il r^tablit
la paix et la tranquillity dans la ville de Lyon et re-
cueillit pour recompense la haine des habitants.
Bient6t les troubles d'Avignon vinrcnt donner au re-
giment une autre occupation. Le 2' bataillon quitta
Lyon, le l"juin 1791, pour se rendre a Pierrelatte,
et fit partic du premier corps assemble pour mettre
un lennc aux abominables d6sordres qui d^solaient le
Com tat vcnaissin et surtout les villes d'Avignon et
d'Orange. II demeura quelque temps dans cette der-
niere ville et la quitta au mois de septembre pour se
rendre a Metz oil arrivait en m6me temps le 1" ba-
taillon parti de Lyon.
Sonnemberg fut mis en garnison a Saarlouis en
mai 1792 , il complait dans Tarmfee du Centre, et ce
fut dans cette ville que son Hcenciemenl fut op^r^
quatre mois plus lard.
Les drapeaux d'ordonnance de ce r6giment pre-
sentaient dans chaque carre quatre flammes ond^es,
DE L^ANGIENNK INFANTERIE FRANgAISE. 343
«
deux jaiines et deux noires. Le Medaillon de 1771
donnc un autre drapeau, dans lequel cliaque carre
etait partage en sept flammes , une blanche au mi-
lieu, puis de chaque cote, en s'eloignant, une rouge,
une blanche et une bleu celeste.
L'ancien uniformeconsistait en : un habit garance,
collet , veste , parements et culotte bleus , boutons
blancs, pattcs ordinaires garnies de cinq boutons el
boutonnieres; trois sur la raanche; I'habit et la
veste avaient des boutonnieres bleues des deux cdtes ;
chapeau borde d'argent.
Vers 1760, le regiment avait les parements, les re-
vers et le collet bleu celeste, avec la doublure, la
veste et la culotte blanches. En 1770, le bleu de roi
remplaga le bleu celeste.
■ I
.• ■■*■
344 HIITOIRft
REGIIUNT M CA8TBLLAS.
66« BJfiGIMENT d'iNFANTERIE,
Tidone et Vintimiglia.
COLONELS.
i. PFIFFER DE WYHER (FranQois), 17 f^vrier 1672.
2. HESSY (Gabriel), 20 d6cembro 1689.
3. DE BURKY (Joseph Protais), 30 novembre 1729.
4. DE TSCHL'DY (Pierre), 9 d6cembre 1737.
5. DE VIGIER DE STEINBRUG (FranQois-Joseph-Guillauuie), 16 iiiai
1740.
6. DE CASTELLAS (Rodolphe), 14 mars 1756.
Le regiment de Pfiffer, le dernier des quatre lev6s
par les soins de Pierre Stuppa , fit la campagne de
1672 en HoUande. Compl^tfe I'annee suivante par
I'incorporation de quelqiies d6tacheraents qui exc6-
daient TefTectif des Gardes Suisses, il servit au siege
de Maestricht. Apres la prise de cette pla^e, il fut
. envoy6 k Ulrocht, qu'il evacua le 27 octobre pour se
.. *? Prendre k Nimfegue. II fit par tie en 1674 de rarm^
DB L^ANGIENNB INFANTERIB FRAN^AISB. 345
du prince de Conde et combatlit k Seneff, oil le co-
lonel Pfiffer (1 ) fut blesse a Fattaque du village de
Fay. En 1675, ii etait de Tlarm^c d'observation qui
couvrit les sieges de Dinant, Huy et Limbourg. En
1676, il prit part, sous les ordres du roi , aux sieges
de Conde, de Bouchain et d'Aire. L'annee suivante,
Pfiffer servait sous les ordres du due d'0rl6ans. II
ouvrit la tranchee devant Saint-Omer, dans la nuit
du 4 au 5 avril, avec Navarre et Touraine, et se trou-
va le 1 1 a la bataille de Cassel. Sa brigade etait plac6e
au centre de la 2* ligne et s'y distingua beaucoup.
Le regiment ne perdit qu'un lieutenant, mais il eut
beaucoup de blesses, parmi lesquels se trouvaient
les capital nes Bogeli, Markdossi et Aeth et trois offi-
ciers inferieurs. Le regiment acheva le si6ge de
Sainl-Omer et contritua encore cette ann6e k la
prise de Saint-Ghislain. II debutaen 1678 parle si6ge
de Gand, qui fut suivi de celui d'Ypres, et combaitit
avec valeur k Saint-Denis.
En 1683, Pfiffer fit partie de I'arm^e de Flandre.
II contribua au mois de novembrei la prise do Cour-
trai et de Dixmude et passa Thiver a Courtrai. L'an-
n6e suivante il couvrit les operations du si6ge de
Luxembourg. II servit en l689, sous le mar6(ihal
d'Hurai^res, et assista au cornbat de WklcoiiVt. Eii
(I) Pnffer de Wylier, 6t' Lucerrtfl , ful fttlt brigadier Wf^trlW
1677, ct uiarechal da cuinp 24 aodl If)li8«
346 HISTOIRB
1690, sous le nom de Hessy (1), il se distingua a
Fleur.is. II fit en lG9i le sie^e de Mons et passa en
1692 a i'armee que Catlinat comniandait sur les Al-
pes. II fut d'abord mis en garnison a Pignerol, qu'il
defendit energiqueraent pendant les mois de juilict
et d'aout 1693. Apres la levee du siege, il sortit de
celle place pour rallier Tarmee et il assista k la ba-
taille de la Marsaglia. En 1694, Gattinat remploya k
la L arde des defiles des Alpes. Au mois de novembre
deux balaillons rentrent dans Pignerol ; ils y sent
rejoints par les deux aulres en 1696, et apr^s la si-
gnature des preliminaires de la paix avec [e due de
Savoie, le regiment est dirige sur la frontifere de
Flandre, oil il fail le siege d'Ath en 1697.
Hessy fut rappele en 1701 a Tarm^e de Flandre.
II travailla cette ann^e aux lignes d'Anvers.
En 1702, il concourut a la d^iaite des Hollandais
a Nim^gue et a la prise de la Chartreuse de Li6ge. II
prit ses quarliers d'hiver dans le pays de Waes, et en
1703, il combattit a\ec eclat a Eckeren. En 1704,
apres les revers de Tarmce d'AUemagne, il courut
vers le Rhin et jeta ses 2^ et 3« bataillons dans Lan-
dau. Ges deux bataillons s'acquirent beaucoup de
gloire k la defense de Landau : le capitaine Bufifel se
fit surtout remarquer en defendant avec sa compa-
(1) Hessy, du canton de Claris, est devenu brigadier 30 mars
4693, mar^chal decamp 23 decembre 1702 etlieutenant-g6n6ral26
octobre 1704.
DE L^AlfCIENNE INFANTERIE FRAN$A1SB. 347
gnie la lunette de la porte de France. Apr^s la ca-
pitulation de Landau , les 2* et 3^ bataillons furent
mis en garnison a Phalsbourg et Sarrebourg : le l^'f
etait retourne en Flandre. En 1705, le regiment tout
enticr fut envoye a I'armee que le raar^chal de Tesse
comraandait en Espagne. Hessy fut employe au si6ge
de Gibraltar qu'on fut oblige de lever , raarcha au
secours de Badajoz et contribua k en faire lever le
siege. En 1706, il servit sous le mar^chal de Berwick.
D6tache seul au mois d'octobre, il forga la garnison
de Cuen^a, compos6e de 2,000 homraes, a se rendre
prisonniere de guerre. 11 participa ensuite a la prise
de Carthagene. II etait Tannee suivante a la bataille
d'Almanzaeta lasouraission du royauraede Valence.
En 1708, on le trouvo k la prise de L6rida et de
Tortose et a la canonnade de Puente-Major. 11 prit
part, en 1709, a la defaite du general Franckemberg
pres deGirone, et il passa ensuite dans le Languedoc,
d'oii il retourna en Flandre en 1710. Le regiment
se distingua fort en 1712 a I'attaque de Denain et
au siege du Quesnoy , oil il perdit le capitaine de
Ballhazard. Ses trois capitainesde grenadiers furent
Messes le 17 oclobre aVatfaque du cherain couvert
et de la lunette de Bouchain. En 1713, Hessy se
rendit sur le Bhin et contribua a la reprise de Kay-
serslautern et de Landau. Le lieutenant La Harpe fut
tu6 devant Landau.
La guerre ayant eclate, en 1719, entre la France
et TEspagne, Hessy fut envoy6 sur les Pyr6n6eB et fit
348 ntsToiBB
les sieges de Fontarabie ct de Saint-S^basbien. II de-
meura ensuite longtcmps dans le M'idi, faisant par-
tie du cordon sanitaire qui cnveloppait Mai'seille. tl
prit le nom de Burky en 1729 (1).
En d^cembre 1733, Burky quitte ses quartiers du
Roussillon pour 6lre cantonn^ dans difierentes villes
du Languedoc. II s'embarque k Toulon, le 8 no-
irembre 1734, pour aller renforcer Tarm^e d'ltalie ,
qu'il joint k Modene le 1 3 Janvier suivant. 11 occupe
d'abord divers postesdansle Modenaisetle Mantouan,
et passe enfin le Mincio le 18 juin k Go'ito. Aprte la
dispersion des troupes imp^riales, il fut mis en gar-
nison k Guastalla, oil 1,300 hommes lui furent en-
lev^spar la fi^vre. II quitta eette ville le 22avril 1736
pour renlrer en France, el fut 6tabli a Perpignan ,
CoUioure et Montlouis. En 1738, il fut envoys ^'Ein-
brun ; il portait alors le nom de Tschudy.
Devenu Vigier (2) 'en 1740 , le regiment quitta
Embrun en 1742 pour serendre dans les enwrons
do Toulon qu'inquietail la presence d'une flotle an-
glaise. II fit, en 1743, partis de Tarm^e des Alpes et
(1) Burky, de Fribourg, ayait M lieutenant-colonel au corps et
deyint brigadier le i" f6vrier 471 9» Son successeur Tschudy ^lait
du canton de Claris.
(2) Vigier, de Soleure, sorteit-des Gardes; il fut fait brigadier
1» janyier 1740, mar^chal de camp 2 mai 1744 et lieutenant-g^n^^
ral 10 mai 1748. Jean Aleiandre, chevalier de Balthazard, cadet en
1706 et lieuteuant-colonel 26 octcbre 1738, fut fait brigadier 2 mai
1744 et mar^ohal de camp i^ janyier 17!48.
^<^
DK l'AMCIBNNB IHFANTBRIB FRANgAISB. 3^
se troiiva, Ic 5 octobre, a I'attaque des retranche-
mcnts de La Chenal et du village de Pont, que I'eo-
nemi abandonna pour conserver la position de la
evee dc Villarette. Le regiment bivouaqua trois nuits
pour attaquer I'ennemi, perdit beaucoup de monde
par le canon dcs retranchemenls et fut oblige de se
retirer le 10, la neige et les tcmp^tes ayant fait
echouer I'entreprise. II vit encore ses ran^ s'^clair-
cir pendant la retraite et surtout au passage du eol
de Saint-Veran, oil 200 hommes moururentdefroid.
II se relira a Gniltestre et Montdanphin ou jl passa
I'hivci'. L'annec suivantc, Vigier tenta plusieurs fois
de penelrer dans ie comte de Nice par Vitelle; mais
n'ayant pu en venir a bout, il essaya de franchir Le
Pallion, torrent que les pluif^sgrossissaienten co mo-
ment a vne d'ceil. Le i'* bataillon r^ussit a toucher
■'autre bord; mais le i' fut compl^tement arr£t6.
Trois enseignes, qui s'l^tiii^l^iH!^ dans le tqrrent
pour exciter les soldals^^'<^t^r]^ent daus lo tar-
rent; on ne retrouva leurd drapeaux que le lende-
main a la grille de Nice. Plusieurs 6oldat« furent
aussi noycs. Le passage fut alors remia .it Ia auil
du 19au 20 avril, et te regiment deboucbaenfin par le
Montc-Grosso. Le iour mtime, et par dettchemjns
reputes inacce i^tf
de Montalban < I'en-
nemi de rentri itt^es
puur marcher el il
I'eut tolalemer ueal
350 DISTOIRE
mariqu^. Les Pi6montais s'en aper^urent, et par un
feu des plus vifs ils forcerent Vigier k abandonner
le terrain et k regagner le Pallion. Le regiment eul
dans cette affaire quatre officiers tu^ , cinq blesses
et 300 hommes mis hors de combat. Le colonel, en
tombant d'une roche, se blessa dangereuseraent au
genou. Le prince de Conti consola le corps de son
^chec en lui prodiguant des 6loges m^rites et le ren-
voya en Provence pour s'y refaire.
Yigier tenta de rejoindre I'arm^e pendant le si^e
de Coni, maisl'^tat des chemins, la rupture desponts
et le debordement des eaux lui oppos^rent des obsta-
cles insurmontables. Si les ofRciers n*eussent pris k
temps le parti de r6trograder, le regiment 6tait perdu.
Un quart d'heure aprfes son depart, le terrain qu'il
occupait 6tait cernc par les eaux et submerge. Ce ne
ful qu'a grand'peine qu'il put regagner Saint-Paul
en Provence. Quelque temps apr^s, fl essaya encore
une fois de passer, mais aussi inutilement que la pre-
miere fois. Le prince de Conti lui exp^dia alors
Tordre de se rendre k Levenzo dans le comte de Nice,
et d'observer les d6bouch6s des Alpes de ce cdt6-l&.
II fut rejoint dans cetle position, au mois de novem-
bre, par le 3* bataillon remis sur pied cette ann^e k
Embrun.
Le 25 Janvier 1745, Vigier quitta encore le comt^
de Nice pour repasser le Var. Le 1" bataillon fut
place k La Ciotat, le 2« k Hydres et le 3^ k Ollioules.
Ce dernier fut renYoyd^ au mois de mai, ^Yintimiglia
DB l'AKGIENKB INFANTERIB FRAH(AUB. 351
et s'empara le T' juillet du ch4tcdu de Dolce-Aqua
et du poste d'Isola que les Piemontais avaient occu-
py. Le 15 avril 1746, ce rafime bataillon quitta
Vintimiglia pour une expedition sur les bains d'Acqui
dans le Montferrat et il y fit 100 prisonniers. Le 30
avril, tout le regiment fut reuiii a Rivalta diBormida
a Tarm^e du marechal de Maillebois et prit part au
siege d'Acqui. Apres la conqu6te de cette place, le 3«
bataillon retourna a Vintimiglia. Les deux premiers
se trouverent, le 10 aout, k la balaille de Tidone et s'y
couvrirent d'unegloire immortelle, en arrStantl'en-
nemi qui esperait d6lruire Tarmee frangaise en re-
Iraite, au moment oil elle voudrait franchir la riviere
du Tidone. Press6 par les Autrichiens sur la voie ro-
maine, qui conduit a Castel San-Giovannq, Vigier
leur tint t6te pendant cinq heures et supporta seul
sur ce point I'effort de I'ennemi, jusqu'au moment
oil il regut Tordrc de se retirer, ce qu'il fit en bon
ordre. Cette bataille, qui fut suivie de I'evacuation
complete de litalie, couta au regiment 500 honimes
tues oil blesses. Le lieutenant-colonel de Balthazard
y fut blesse et eut un cheval tu6 sous lui.
Le regiment se retira k Saint-Laurent du Var et
de la en Provence. Le 3* bataillon, renferm6 dans le
ch&teau de Vintimiglia, fut oblige de capituler le 23
octobre. Trois jours auparavant, il avail repouss^ un
assaut et tu6 500 hommes aux Allies. « La resistance
qu'a faite cette garnison, dit une relation contempo*
raine, est des plus belles, et fait le plus grand
351 HISTOIlllB
bonneur au halaillon, qui y perdit 118 honimes sur
300, et ill son brave commandant^ ie capitainc
Di^ffenthalcr. »
En fdvrier 1747, le regiment, aprfes avoir formi
un bataiilon de guerre de 700 hommes, qui fut en-
voy6 au secours de GSnes, partit pour Besangon oil
il devait faire des recrues. II en revint au mois de
mai, campa d'abord h Hyeres, puis passa dans le
comt^ de Nice el s*embarqua le 8 octobre k Ville-
franche pour se rendre a G^nes. Mais assailli en mer
par une bourrasque, ii fut jet^ dans Tile de Capra'ia
oil il faillit mourir de faim. II aborda enfin a Sestri
di Levante et y passa I'hiver, charg6 de la garde de
la riviere de G6nes et du golfe de la Spezzia. 11 6tait
en 1748 k Chiavari, lors de la publication de Tar-
mistice qui preceda la paix. 11 se rendit alors k Nice
et vint le 14 decembre, par mer, a Antibes, sauf trois
piquets qui passy^rent en Corse, oil ils demeur^renf
jusqu'en 1751. Vigier fut envoye cette derni^re
ann^e a Lyon et plus tard k Belfort et a Lille.
En 1757, sous le nom de Castellas (1), le regiment
fait partie de Tarm^e d'Allemagne. II contribue a la
(i) Castellas, de Fribourg, ^tait entr6 comiie cadet dans Bettena
en i723. 11 est devenu brigadier i*^ mai 1745, mar^chal de canlp
\0 mai 1748 et lieutenant-g^D^ral 17 di^cembre 1759. 11 a eu pour
lieutenants- colonels: Pierre Girardier, cadet en 1705, lieutenant-
colonel 19 octobre 1749, brigadier 1^' mai 1758; Nicolas Hermann
Kleim, enseigoe en 1719, major 19 noYembre 1747, lieutenant-co-
k>ml 23 mar^ 176^, et marshal de c^mp 3 je^nvicr 1770; et Antoine
DK L AnCIENNB llfPANTERlE FRANCAISB.
crut ^oir, dans
chose qui afiecta
Cette affaire don
une discussion ti
le regiment fut
point pour long!
taillon ^tait k L
tailloa passa , an
se rendit dans le
Le 3 d6cerabi
du i' balaillon,
toire du district
compagnie de gr
au village de f
^taient en pleint
point faire feu. 1
cette circonslan
accueillirent la i
capitaine Saint
Gourdon J et lei
chement k coup
avail deploy^ le
loi martialc, et
sous les armes
mais gardes nat
peur des coups
sur la troupe. 1
que Ton chercl
leur offrant de
370
voisine de Tiglise, s'y retrancha et menaga de fain
feu si on I'attaquait ; enfin , apr^s une nuit de da-
meurs et de vociferations , paysans et gardes natio'-
naux suiyirent les conscils de la prudence, rentr^rent
chez eux, et le d^tachement put regagner Gahors
sans 6tre inqui^t^.
Cette affaire amena des d^sordres graves. Les agi-
tateurs parvinrent, en fevrier 1791, k ameuler
centre le bataillon de Languedoc les sokiats de
Champagne ot de Royal-Navarre , qui tenaient aussi
gamison k Cahors , et , pendant plusieurs jours , les
grenadiers de Languedoc furent obliges de satisfeim
k un grand nombre de duels. Les autorit^ ne puf-
rent mettre fin k cette querelle qu'en s^parant les
corps ; le 2* bataillon de Languedoc alia done , le
21 mars, rejoindre le 1*' k Figeac. Celui-ci n'^itait
pas plus tranquille. Entrain^ par les d^lamations
furibondes des clubistes , il s'empara de la caisse du
regiment, contenant 25,000 francs , et par puniUon
il fut envoys k Auch a la fin d'avriL
Au mois de septembre , le regiment entier cban-
gea de garnison. Le 1*" bataillon fut dir^[6 surLyon,
et le 2* sur Orange. Le 1**' bataillon, dont on se mS-
fiait, fut arrets k Clermont ; le 2« continua sa route
et fitpartie du petit corps d'arm^ qui se rSunit k Sor-
gues pour prendre possession du Cojntat venaisain
et combattre la bande de Jourdan.
En avril 1792, le regiment de Languedoc fut ap-
pel^ k Vwm6e des Alpes. A peine arrive k Grenobie,
le 17 mai , il s'lnsurge centre son colonel , M. Re-
gnaud,
g6n6ral
etdelaL
de repe:
et dirig<
Pendi
rarm^
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ratlaqu<
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on lui t
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jaunes <
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1 '.^•'■■*'
372 HI8T01RI
EiGIHENT Dl BEADCI.
68* REGIMENT d'iNFANTERIE.
Ilinden.
COLONELS OU MESTRES DE CAMP.
i. Marquis d'HUXELLES (Nicolas du B16), 30 octobre 1673.
2. Marquis du PLESS1S-BELLI&RE (Henri-FranQois de Roug6),
22janTier 1675.
3. Gomte de MONTSORREAU (Louis du Bouchet de Sourches),
24f6vrier 1692.
4. Marquis de VAUDREUIL (N. de Rigaud), 26 octobre 1704.
5. Comte de SOURCHES (Louis-FrauQois du Bouchet), 5 fteptem-
bre 1706.
^^ ^. Marquis DE SAINT-SIMON (Henri de RouTroy), 14 juin 1718.
7. Marquis db PUYGUYON (Charles-Fraogois de Granges de
Surgferes), 25 novembre 1734.
8. Comte de REVEL (Francois de Broglie),9aoAt 1742.
9. Marquis de TALARU-CHALMAZEL (C6sar-Marie), 2 Janvier
1745.
10. Due DE MAZARIN (Louis-Guy-Marie d'Aumont), 15 Janvier
1758.
11. CheyalierDE LATOUR du PIN LA CHARGE (Jean-Fr6d6rie),
!•' d6cembre 1762.
12. Marquis DE THYMINES (Henri-Antoine-Hippolyte de Laiui^ret)^ ,
i3ayrill780.
DE LANCIENNB INFAHTrailE FBARfAISI.
13. Chevalier d'ECQUEVILLY (AaMble-Chftrles Hennequin), l"
mars 1784.
(4 Marquis de ROQUELAURE (Fraai^is-RoM-Bartbeieaij df
Bessejouls), 13 mai 1785,
iS. Marquis de ROCHEPONTAINE, (£tieime-NicoUs-Harie), 30
octobre 1791.
374 mvom
il se trouva k Tattaque du pent de Seckingen, k la
prise d'assaut de Kelh et k la soumission du chfttetn
de Lichtemberg. II prit encore part k la camp^glM
de 1679 con'tre I'^lecteur de Brandebourg et com-
battit k Ninden.
Envoys en 1689 a Tarm^e de Roussillon, Plessis-
Belliere arrive au mois de mai devant Campredon.
Le 20, Ics grenadiers vont bravement attaquer
4^000 miquelets assemble au village de Saint-Paul;
ils les ohassent de hauteur en hauteur, €a tuent un
grand nombre^ dissipent le reste et rentrent au
camp avec un riche butin. Le lendemain, le regi-
ment ouvre la tranch^e en plein jour devant Cam-
predon , tambours battants et enseignes d^ploy^es,
et se rend maitre de tous les dehors jusqu'^ trente
pas de la cr^te du chemin couvert. La viUa capitule
vingt-quatrc heures apr^s, et Plessis-Belli^re ouvre
auseitdl la tranch^e devant le chMeau. 11 se trouve
eneore cettc ann^e a la soumission de RipoU, de
San Juan do las Abadezas et de toute la valine de
Ribes.
Employ6 en 1690 k I'arm^e d'ltalie sous Cattinat,
le regiment contribue k la prise de Cahours et au
succes de In journ^e de Staffarde. II 6t2ut plac^ 4 la
gauche de la 2* ligne , et ex^cuta avec La Sarre et
Cl^rambault une tr^belle charge qui d^cida lavic-
toire. Quelques jours 'apres, les grenadiers se trou-
vaient au coup de main ex6cut6 sur Barges, oii Ton
fit 2,000 prisonniers. Le regiment servit ensuite au
DB l'ancibrub iHvinnRiB PEAn^Aisi. 379
si^ de la vilte et de la citadelle de Siffie, qui se
rendirent les 12 et 13 novembre, et il y reftta en
garnisoD.
En 1691, il contribua h chasser lesVaudois del
valines de Saint-Martin et de la P^rouse, et se trouva
aux sieges de Villefranche, Montalbao, Sant 'Ospiuo^
Nice« Veillane et Carmagnola. Mia en garnisod daus
cette deriii^re place, il fut assi^fi au mois d'odto-
bre par le due de SaToie et I'tieotfeur de Bavi^re. U
obtint une capitulation honorable et se re xu \ k Pi-
376 HISTOIRI
tie des assi^g^s et se logea sur le bastion de Tattaque.
Montsorreau, port6 k deux bataillons le 1" f6vrier
1701 , fut employ6 cette annie sur le Rhin. Au mois
de septembre, le 1" bataillon partit pour Tltalie et
assisla au combat de Chiari. II passa Thiver kMan-
toue et se trouvaen 1702 au combat de Santa- Vitto-
ria^ a la bataille de Luzzara et a la prise de Luzzara
et de Borgoforte. En 1703, le 1" bataillon fit partie
du corps dont le due de Venddme se r6serva le com-
mandement particulier ; il fit I'exp^dition du Tyrol,
fut d'abord plac6 a Dezenzano sur le lac de Garda,
puis a Arco, et vint enfin prendre ses quartiersd'hiver
dans le Montferrat. Cette m^me annte, le 2' bataillon,
demeur6 a I'armee du Rhin, fit le siege de Brisach,
oil il perdit un capitaine, et fut charg6, aprfes la ca-
pitulation de la place, de reconduire la grosse artil-
lerie a Strasbourg. II fut encore employ6 k la prise
de Landau, et se mit en route, au mois de novem-
bre, pour aller rejoindre le 1" bataillon en Italic.
Le regiment fit en 1704 lessi6gesde Verceil et
d'lvree, et, sous le nom de Vaudreuil, il commenga,
au mois de novembre , celui de V6rue, qui le tint
sur pied tout Thiver. Avant la fin de ce si^ge, Vau-
dreuil fut d^tach^ sous Jes ordres du due de La
Feuillade pour se rendre devant Nice et ouvrit , le
15 mars, la tranchee sous les murs de cette place,
qui capitula le 2 avril. II se rendit de 1^ au si^ge de
Chivasso, se trouva plus tard a la bataille de Casr-
sano, et, au mois de d^cembre^ il retourna devant
978 nsTom
fik du cilebre auteur des Memoiresp le regiment fut
passi en revue par Louis XV, le 21 septembre/daus
la plaine de Saint-Denis, et partit de \k pour se ren*
dre k Nantes. C'etait le moment oil les intrigues d^
cardinal Alb^roni et de la duchesse du Maine ^talent
parvenues k troubler les tStes de la noblesse de Bre-
tagne. Le regent ^tait sans doute bien aise d'avoir
dans cette province un corps de troupes dont le chef
lui fillt d^vou^. En 1719, le regiment reprima, en
effet, quelques tentatives de r^volle et assura I'ex^-
cution des quatre gentilshommes qui pay^rent de
leur vie les inquietudes inspir^es au gouvernement
par la conspiration dite de Gellamare.
Saint-Simon fait partie en 1727 du camp de la
Sadne, et, a la fin de 1733, il se rend k Tarmte
d'ltalie. II y sert cette ann^e k la prise de Gerad'Adda^
de Pizzighetone et du chateau de Milan. En 1734, il
se trouve aux sieges de Novare et de Tortone , aux
combats de Colorno, aux batailles de Parme et de
Guastalla, et a la prise de la Mirandole. En 1735^
sous le nom de Puyguyon (1), il coniribue a la sou-
mission de Reggio, Reggiolo, Revere et Governolo,
Jean-Charles de Gauthier de Girenton, marquis du Rousset. en-
tr6 au corps en 4694, et lieutennnt-colonel 18 aoiit 1719, a M
nom m6 brigadier 20 f^vrier 1734 et mar^chal de camp 1^'jnars
1738.
(1) M. de Puyguyon est pass6 dans la cavalerie. 11 a obtenu le
grade de brigadier de cavalerie 20 f^Trier 1743 et celui de mar6-
chal de camp le 1*' mai 174S.
380 HISTOtRB
A la defense et h la reprise de Weissembourg. au
combat d'Augenheim et au si^ge de Fribourg, oil il
se distingue le 19 octobre k Tattaque des saillants du
cbemin couvert.
En 1745, sous le nom de Talaru, il favorise la
retraite de M. d'Arnaud, lorsque cetofficier ^vacue
Hocht; il execute fiferement, le 19 juillet, le passage
du Rhin en presence de I'ennenai, et il occupe
Worms pendant le reste de la campagne. Appele en
Flandre en 1746, il couvre les si6ges de Mons et de
Gharleroi, fait celui de Saint-Ghislain, est ensuite
d6tache pour aller s'emparer du poste de Vizet sur
la Meuse, et il combat a Rocoux dans la brigade de
Bretagne.
Retabli a deux bataillons, par ordre du 8 novem-
bre de cette annee, Talaru est envoy6 au secours de
la Provence. Arrive sur celte fronti^re le 6 Janvier
1747, il se fait aussit6t remarquer au passage de
I'Argens , k la prise du ch&leau de Castellar, k la
.lev6e du siege d'Antibes, a I'atlaque des retranche-
ments de Villefranche , de Montalban et de Nice-, a
la prise de Vinlimille et aux deux combats livrfe sous
les murs de cette ville. II sert encore sur les Alpes
en 1748 et est r6duit k un bataillon par I'ordonnance
du 15 novembre. Celle du 10 fevrier 1749 le remit
k deux bataillons, par I'incorporation du regiment
de Beauce, dont, quatorze ans plus tard, il devait
prendre le nom.
Talaru fit partie, en 1 754, du camp de Gray et.
DB l'aNCIENNE INFANTBRIE FRAHfAISE. 381
en 1755, de celui de Valence. Envoys k la fin de
cette ann6e en Provenc, il passa, en a^ril 1756,
dans I'ile de Minorque avec le due de Richelieu, et
se distingua au siege de Mahon. Les capitaines Belon
et Dejon, et le lieutenant de grenadiers Hubert fu-
rent blesses, le 27 juin , k I'assaut du fort Saint-Phi-
lippe. Le regiment resta k Mahon jusqu'au mois de
mars 1757. Aussitdt apres sa rentrie en France, il
futdirig^sur Landau, d'ojiilpassadansla Hesse. On
le pla^ k Eschweig sur la Werra, pour assurer la
communication de I'arm^e de Souahe avec cclle de
Hanovre. Apr6
la retraite des
marcha ensuite
d^cembre, et f
haut Aller. En
le nom de Maza
le 23 juin, Ilia
1" bataillon sa
due de Chevrei
taissa approche
un feu vif et bie
Chevreuse de prendre une position avantageuse et
fit lui-m6me -" ""'-"='" "« *>"" «~i.«.
Mazarin co
fit des pertei
eel les et les
Salos et No{
3tl mnwM
4tai«nt k lieuien wt-colonel Guyn de La Roobe (1 },
Iqf capitaines Oarnaft, (k Marillac^ da C(mmwqu0tf
8aint-^0virs» de Seilhac, Pierreclave, LoUm de fiwA^
joie^ La Yal^Ue, de Carri^re, P^lissieF, Bessop, Ptr*
chard , de Bard qt dix lieutenants. Les debris 4ii r^t
(^eot se relir^reqt 4 Cassel.
Bla^rin fit encojce en Allemagne la campagni^ 4«
4760, et se trouva aux afibire^. de Gorbach et 4^
Warbpurg. Le major de Vaux de Broul^ eut le bras
gauche fracai^ par uo. boulat k QovhAck : le Ueute-r
naut Serrurier, depuis marechal de Frauce, wX la
m&choire bris^e par une balle, k Warbourg.
En 1761, le regiment alia servir sur lesc cdte^ df
I'Oc^an^ et, en 1762 , W 1" batailloa fit parU^ 4m
petit corps d'iafanterie envoye au secoyrs de I'E^^
pagnQ qjui venait d^ declarer la guerre au Portugal*
Ce bataillQu assista au si6ge d'Alm6ida. La pap, fut
^gn^^ peu apr^s« et Is regiment fut afieqte au ^ervioe
des ports et colonies, par rordonnaiice dw iO d^
cembr^ 1762. II ce$sa ea m^me temps d'^re r^ir
inent de geutilsbommes et prit le titre de Beauce.
Le 2" bataiUou quitta Saintes au commenceoaeot
(1) JAcquM G]ly^ <}e La Roche, lieuten^ au CQrps ea i70i, lieu-
tenant-colonel !«' mars 1738, brigadier 1*^ maj 1745. 11 eut pour
successeura deux dies capitahies blesses ayec lui k Minden. H. de
Marilko paiyitit k la chavge de lieutenant-oolonel le 22 juia 1767,
DK l'aNCIENNE I)(P)UnBBIB FRAngAIBB 388
de 1763, pour se rea^n h Cstqss^ihiq* tn i^ fut
rejoiot par le 1 " batailtpn realrant d'^spfj^oQ, hgj^
leur r^unipD, le r^gjinent fut h TquIod, d'ptt U pa^
k Neufl>risach en noveinbre 1767, II M ag^\& i^p
juillet 1 769 au camp de Vepberie prds de Cpmpi^ga^i;
se rendit au inois d'aoj^t k Land^tvea et ^ A^esfi^,
qu'il qujtta en octobre ITTOpour aller eq Coree. R«i-
venu it Tuulon en juillet 1774,. ild^^ s«q S* tllr-
taillon a Marseille ep aotlt 177$., et ae mit (out 9Qli9
en route ppur Stra(ibo^rg «p ofitpbr* 1776, U Cut
"W^"?^
384 HISTOIRB
Nous avons dit dans la notice du regiment de Nor-
roandie que Funion qui exista entre les raiments
de Normandie et de Beauce, qui composaient la gar-
nison de Brest, eut une grande influence sur le main-
tien de la tranquillity de ce grand port de guerre. Le
patriotisme de bon aioi , dont ces troupes firent
preuve dans les premiers moments de la revolution,
d^plut a certains meneurs de la municipality de
Brest, qui, vers le milieu deTaDn^e 1790, sur des
d^nonciations vagues, firent emprisonner M. de Marti-
net, lieutenant-colonel de Beauce (1). L'affaire ne
tarda pas cependant a s'^claircir , et I'Assembl^e
nationale ordonna que cet officier fikt mis en liberie,
en ajoutant qu'un exc^s de z^le avait 6gar6 la muni-
cipality brestoise. Gette reparation ne suffit point
cependant pour calmer I'irritation et la m^fiance des
soldats, et lorsqu'au mois de Janvier 1791, le regi-
ment de Beauce re^ut Tordre d'envoyer son l^ ba-
taillon a Quimper et le 2' k la Louisiane, cette me-
sure fut consid6r6e par les soldats comme une suite
de Temprisonnement de M. de Martinet et comme
refiTct des intrigues des contre-rcvolutionnaires bres-
tois. Le 2* bataillon, qui 6tait a bord de la flotte depuis
le mois d'octobre 1790, aussit6t qu'il vit proceder k
I'appareillage, se mit en insurrection ouverte. Les
vaisseaux firent voile cependant ; mais les soldats ,
(i) Ce M. de Martinet est le m6me qui est detenu colooel du i^
giment de Neustrie.
fititrainant i
la traversee
les debarqui
t6t les moye
Martinique
Cherbourg 1
que le mini!
blee iialioa
faire rentre:
delle d'Arra
rag^ par de
surreclion.
cela arrive
dit-on, par
natale, et q
porter cL la 1
Les officien
all^guant q
impuissant
quitter le c
ment il ne
se calmer,
sordre, co
bataillon fi
gnit le 31
Au mois
le regimen
II se irouvj
premieres
3^ ttlStOIRE
prise de Quievrain le 29 avril et k la d^route 4u Ipn-
demain, oil il fit de glorieux mais vains efforts pour
reprendre Quievrain , dont les hulans autrichiens
venaient de chasser un bataillon de gardes pationalos
qu'on y avait laiss6.
Le T' bataillon, apr^s avoir pris part ilac^Hjpa-
gne de I'Argonne, passa a Tarniee du Rhii} et servit
^n 1793 sous Custines. En 1794, il faisait partie ^e
Tarm^e des Ardennes sous Jourdan et se CQifvrit de
gloire au combat de Binch et au passage delj^^Sambre.
Charg6 de la garde d'un pont de bateaux , il sojjtint
seul I'attaque d'un gros corps autrichien et conserya
son poste, malgre les boulets qui faisaient de pro-
fondes brfeches dans ses rangs. Ce bataillon entra le
22 septembre 1794 dans la composition de I4 127*
demi-brigade.
Le 2* bataillon , qui avait continue de servir k
Tarmee du Nord , passa vers la fin de 1793 dans la
Vendue, et contribua k I'aneantissement dela graode
arm6e catholiqne. Avant de quitter Maqbeuge, o^ il
etait en garnison , ce bataillon , toujours ardent et
indiscipline, avait] deraande I'epuration de ses nour
veaux officiers. Seize de ceux-ci avaient et6 arr^t^
et quatre d'entre eux avaient ete envoy6sau tribunal
revolutionnaire , c'est-a-dire k la mqrt. Le 2« batajl^
Ion dQ Beauce a disparu dans I'organisation dc la
128e demi-brigade le 29 juillet 1794, le joiir m^me
Qu Robespierre, qui avait contri^)u6 k le readre mau-
vais, recevait le juste prix de ses crimes.
bB l'aHCIKHNI! irJil'ANlfitlint FIUNfAIU. ^w7
Les drapeaux d'ordonnance du r6giraent deBeauce
avaient les deux quarliers tenant ^ la hampe de cou-
leurjaune, les deux autres6taient, Tun rouge etTau-
tre violet.
Ce regiment avail port6 un habH blanc , avec la
vesie rouge et les boutons jaunes. Les poches , eo
{)attes ordinaires tres-echaocr^, 6taient garnies de
cinq boutons. ll y avait aussi cinq boutons sur les
mancbes; Le chapeau etait bord^ d'or.
En 1763, il eut le collet et le revers vert de Saxe.
En 1775, il prit le revers roiige ; de i776iI77fl,il
eut les i-evers et les parements aurore.
388 OISTOIRK
REfilMENT M VIGIBR.
69* RtoMENT d'iNFANTIRIB.
Dillembriurg.
COLONELS.
i. GBEDER (Wolfgang), 5 d6ccmbre ^673.
2. GRfiDER (Louis), 15 Janvier i69i.
3. GREDER (Balthazar), 28 Janvier 1703.
4. n^AFFRY (Frangois), 22 d6cerabre 1714.
5. WITTMER (Jeaii-Bnptiste-Andr6), 3 octobre 1734.
6. Comte de WALDNER de FREUDRNSTEIN (Christian-Fr^d^ric
Dagobert), 13novembre 1757.
7. de VIGIER de STEINBRUGG (Robert), 11 mars 1781.
Ce regiment, le 5« des regiments suisses, fut cr66
par lettre de cachet du 5 d6cembre 1673. La capi-
tulation de levee fut sign6e k Soleure le 1 8 du m^me
mois.
Gr6der ne servit point avant 1676. II d^buta au
prin temps de cette annee par le si6ge de Bouchain,
dont il emporta tous lies dehors, le 10 raai, avec les
Fusiliers du roi. 11 6tait, en 1677, au siege de Valen-
ciennes, et fut un des corps detaches le 1 " avril pour
DE L ANCIEKKB llfl
aller renforcer Parmee du
Omer. II combattit bravi
niajor Zegber y ful raorl
(aines Fabri , Courten ,
licul<:nant Greder, fils di
moins grievement blessei
les si6ge8 de Gand et d'\
sement de Mons et se tn
Denis.
Gr6der fit pi
les operations
servit sous les
etail an mois (
en Flandre. Ui
mes,comman(
jour dans une
i faire sa retra
Le 27 aoiit, le
court. II cornt
I'us, le 1" juill
dix-buit autre:
se trouvait le >
qu'il dut ceder
(^'aoD^c suivstnte , le regiment fit le si^e de Mqi\^.
pu il avail son quartier a la B^Ue-Maifio^*, II asi^i^
plp^ tard ay combat de Leuze ^t passa V\xi\^v ^ Cour-
trai* II contribua, en 1692, a la prisQ d^ ISajOQur, et
se distinguaextrgm^raen t ^ la bataille de Steenki^rque.
he capilaine Robert Socin, un auti:e officipr el 59
sergonls ou sojdats y pcrdirent la vie. L9 nombre de§
bl^^^s s'61eva k 162, dont sept officierj^ Gr6d§r fit
encore des prodiges de valeur, en 1693, klabatf^l]^^
de. Neerwinden oii il combattit a Tajle. gaupbjB*.Le
colonel y. reQut deux blessures. Un d^ si^si freres, 1$
(japitaine Jean-Georges-Ignace Greder, fut mortell^,
nxent blcss6. Le regiment terjnina cette qampiigna
par le siege de Charleroi. 11 passa une p^rtje de ran7
n^e 1694 dans cette place et fut de laifameuse. m^^r
che. de Wignamont au pont d'Espierres, H servit, en
1695, au bombardem(?nt de Bruxell^, en 1697^ au
si6§9 d'Ath, et en 1698, il fit partie du.cstmp de
Compiegne.
Gr6der relourne, en 1701, dans les Pays-Bas, II
prend part en 1702 au combat de Ninaegue, et en
n03 a celui d'Eckeren, oil son colonel est blesse.
11 est ensuite mis en garnison a Termonde, qu'il d^
fend en 1704. En 1706, il se troyve a la bataille djp
Ramilies et rentre apres cette d6faite dans Tep-
uionde. En 1708, il combat a Audenaerde et se re-
tire a Gand. En 1709, il assiste a la bataille de Ma^-
plaquet , et apr^s la retraite de I'armee , il est jete
dans Aire, qu'il defend energiquement en 1710, pea^
dant cir
d'Aire I
Omer el
II serl.
ct dc B<
Ler^
fut ern[
Pologm
regimei
du fort
dii fleu<
()e la ga
camp di
f'7 (I),
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ment, c
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KlauseT
Au c<
elait en
(1) Le
1116 briKat
c'iIodfI'i:
sot H18T0IR1
il avait deux bataillons dans celte dernifere ville^ et
le 3* 6tail k Conde. En 1744, il occupa Longwy et
Monlm^dy, et, sur la (in de la campagne, il fut en-
voy6 au camp de Courtrai, commands par le marc-
chal de Saxe. En 1745, pendant que le 3' bataillon
entrait dans Maubeuge, les deux premiers se rendi-
rent au siege de Tournai , oil ils furent charges de
Tinvestissement du cdte du village d'Erre et de la
chauss6e de Douai. Pendant la bataille de Fontenoy,
ces bataillons gardaient le pont de bateaux sur TEs-
caut. Apres la prise de Tournai et de sa citadelle, ils
se rendirent devant Audenaerde, puis devant Ostende
etNieuport. Apr^s la souraission de ces trois places,
ils rejoignirent, le 17 septembre, la grande armee
pr6s d'Alost, el entrferent bientdten quartiers d'hi-
ver, les 1" et 3* bataillons a Tournai et le 2« a Ath.
Au mois de fevrier 1746, pendant le si6ge de Bruxel-
les, Wittmer occupait Anderlecht : il fit ensuite le
siege de la citadelle d'Anvers, se distingua au cora-
bat des Cinq-Etoiles, oil il perdit le capitaine Para-
viccini, et assista, sans &tre engage, k la bataille de
Rocoux. En 1747, Wittmer fut envoy6 en Bretagne,
et passa cette campagne dans les cantonnements de
la c6te entre Brest vi Saint- Brieuc. A la fin de cetle
annee, il se rendit a Toul et, en 1748, il futappel6
au si6ge de Maestricht, oil il fut charge d'une attaque
sur la rivegauche de la Meuse, pres du village de
Scharen.
Wittmer fitpartie, en 1757, de Tarmee du prince
394 HISTOIBB
plus grande valeur^ dans les haies du village de Land-
wernhagen.
En 1759, Waldner fait partie du corps de reserve
commande par le due de Broglie et se distingue, le
1 3 avril y a la bataille de Bergen , ou il soutient la
premiere attaque dans les vignes du village. Le
1" aout , il fait de nouveau admirer son courage a
Minden. Dans ceite affaire, et dans la penible retraite
qui en fut la cons^uence, le corps perdit les capi-
taines Jassaud et Hans et Tenseigne Carli. Le lieute-
nant-colonel Paraviccini y fut encore blesse et le
major Milliet eut une jambe eraportee par un boulet.
Le regiment, qui s'etait retire a Dillembourg, y fut
attaque, le 7 Janvier 1760, par le general Wagen-
heim, qui avait d'abord surpris et disperse les troupes
legeres cantonnees aux environs. Abandonn6 a lui-
m6me dans cette ville ouverte , Waldner s'illustra
par la plus vigoureuse r6sistance. 11 se defendit de
rue en rue, et ne se rendit enfin qu'apr^s avoir epuise
loutes ses munitions, et avoir fait un mal horrible a
Tennemi. Le brave lieutenant-colonel Paraviccini se
fit tuer dans cette glorieuse journ6e el le comte de
Waldner y fut grievement blesse (1). Quelques com-
pagnies, echapp6es a la capitulation, continuerent de
servir en Allemagne et honor^renl encore le nom
(4) Le comte de Waldner, du canton de Soleure, e>t dsYenu
brigadier 20 mai 1747, mai^chal de catup 1*^^ mai 4758, et lieute-
nant-g^neral 25 juillet 1762.
DB l'ancibnnb IIWAKmie nuit^AisE. 9l|ft
de Waldner au combat de Gorbacb:, oil, a'V«oDIa-
varre, dies enlevercnt une b^tteriea renaemi. ]»&
24juin 17&2, ces. OQmpagipifis>furQniserieuseinBal
engag^es a Grebeiul«ii^; htiit 4^ leura of&:ierB Umt-
berent eiitue, tesmain^ 4^ lleon^mi; ^rnai emc M
trouv£^t Le capitaine Lud^egn qui ttA\i Ueae6^ Bnfu^
le 20, sepiEiinlitre, ceqMi.nf^aUidu Ec^imeniM ttovcm
au combat d'Amenebourg et h_ I9, pri»ei do chAtfiM
4e cenoOT.
A. la, paix, le r^gimenit de WaJdoec fHt.mi^engftiV'
nisoD a Schlestadt,_ oi* il m s^l^UXw pen ila, temps.
396 HISTOIRB
Vigier s'est rendu k Conde en raai 1783. II a oc-
cup6 dcpuis Avcsn«;s en octobre 1785, Charlemont
et Philippcvillc en juin 1787, etToul en raai 1788.
Au mois dc juillet de cette ann^e, les troubles de
rirlandc ct la crainte d'une nouvelle guerre mari-
time le firent envoyer k Nantes , mais il ne resta que
peu de temps dans cette ville, et il 6tait de retour k
Toul le 12 noverabre.
En 1789, au mois de juillet, le regiment de Vigier
fut appele aux environs de Paris. II arriva jusqu'a
Brie-Comtc-Robert, regul contre-ordre et retournaa
Toul. L'affaire des grains et I'approvisionnement de
Paris fit envoyer k Troyes, au mois de septembre , un
dfetachement de 400 hommes. Au mois d'aout 1790,
Vjgier fournit un autre d^tachement de 400 h »mmes
au petit corps d'arniee avec lequel le marquis de
Bouille mil a la raison la garnison r6voltee de Nancy.
Cette expedition couta la vie au lieutenant de gre-
nadiers Schiiphauwer. On a vu, au regiment de Cas-
tellas, quelle fut Tissue de cette malheureuse affaire
et comment Ics regiments de Caslellas et de Vigier,
reunis en conseil de guerre, furent appel6s ajuger,
conformement aux lois suisses, les soldats rebelles de
Ch^teauvieux. L'annee suivante, Vigier fut envoy6
de Toul a Strasbourg. Son passage k Nancy, le 1 3
mars, faillit causer de nouveaux desordres. La po-
pulace de Nancy fut exasperee en voyant dans les
rangs du regiment deux des quatre petites pieces de
canon q
31 aout
aux arm
quand 1
hussards
Le regiE
oil il fut
a Troye!
En 1
sans qui
des deci
nombre
piirti da
vait un
dcvcnu
l^e re
carres f
deuK na
encadrc
blancs <
donned
aux cou
partagfei
rouges.
L'uni
bitet ve
boutont
buuloni
398 m^vinkt
I'habit ^ait garni d'tine patte JBsqu'li fa pOthfe y et
6tait orn^ de doilEe boutonniferes bieti^s, de itms to
trois; les boutofmi^res de la veste ^taietit blanches,
partag^e^ de m^ine, et le chapeau ^it b^d^ d'ar^
gent. En 1776, le regiment eut Thabit t^Ujge atefc
les parements blano^
i. Man;
2. Chei
3. Hani
4. Com
23
8. Cem
II
7. Due
8. Com
9. Har<|
10. Man]
11. Han
I"
12. Han
13. Cmn
400 aiSToiftc!
14. Marquis de ROQUEFEUILLE (Innocent-Adrien-Uaurice), 27
avril i788.
15. MEUNIER (Hugues-Alexaodre-Joseph), 25juillet 1791.
16. SERURRIER (Jcan-Malhieu-Philibert), 7 aoAt 1792.
Ce regiment, lev6 par commission du 19 f6vrier
1674, a porte les noms de ses trois premiers colo-
nels. Donne d'abord au marquis de Navailles, il fit
ses premieres armes en Roussillon, sous les ordres
du mar6chal de Navailles. 11 fit, en 1676, une rude
guerre aux miquelets espagnols. En 1677, il 6tablit
sa reputation, le 4 juiliet, a la bataiile d'Espouilles.
Cette bataiile, oil Tenneiui eut 5,000 hommes tu6s
et 700 prisonniers, fut une affaire, pour ainsi dire,
particuli^re aux regiments de Navailles et de Furs-
lemberg alleraand. Ces deux braves corps, emportes
par la plus noble emulation, y detruisirent entifere-
ment les regiments espagnols d'Aragon, de Jtfedina-
Sidonia, de Monteleone el de Parme. Navailles y per-
dit le capitaine Langlade et 108 hommes. Parmi les
officiers blesses se trouvaient les capitaines Saint-
Geniez, La Barre, Sainte-Colombe, Desviou et Des-
loches. Le regiment se conduisit avec la m6ine dis-
tinction, en 1678, au siege de Puycerda. Les capi-
taines Dubois de La Roche, Dumas et Duprat, les
lieutenants Sorbet et de Pondieu et Tenseigne La
Ronce, p6rirent k Tassaut du 3 mai. Puycerda ca-
pitula le 28, et le 3 juin, le regiment s'empara en
une heure du chateau de Baga, situe a quatre lieues
de cette ville. II prit ses quartiers d'hiver k Perpi-
402 nwteiut
qui rendirent cc si6ge fameiix, Ics grenadiers^ anx
ordres de M. dc Bois David, charg^rent les assi6-
geants k Tarmc blanche et en firenl un carnage ex-
traordinaire. Cot acte de valeur les rendit redouta-
bles et leur fit accorder par Louis XIV d'bonorables
recompenses. Lc prince Charles de Lorraine voulut
les voir aprfes la capitulation de Mayence.
Jarz6 commenga la campagne de 1690 en Alle-
magne, et au mois de join, il fit partie du corps que
M. de Sainte-Ruth conduisit en Savoie. Ghamb^ry,
Annecy et Rumilly furent pris, et au mois de ?ept^n-
bre, le regiment fut r6uni a rarmee de Cattinat. II se
distingua, sous ce general, k la prise de Suze qui lui
couta deux olficiers, et passaThivera Pignerol. Au
printemps de 1691, un d6tacheraent fit avecsuce^
la guerre aux Ec^^bets, et rejoignit, le 6 jum, le reste
du corps occup6 au siege de Carmagnola. Ce fut cette
ann6e, et par brevet du 22 mai, que le regiment
prit le titre de 1 1 province de M6doc.
M^doc fit encore en 1691 le si^ge de Montm^lian.
II contribua, en 1693, au gain de la bataille de la
Marsaglia. En 1694, il servait a couvrir les cdtes de
la Provence. I o 10 octobre, il s'embarqua sur les
vaisseauxdeTcUiVille, qui le transport^rent ^ Pa)»-
mos, en Catalogue. 11 deineura dans cette ville jus-
qu'au si6ge de Barcelone, qui fut Taction principale
de la campagne de 1697. Dans la premiere garde que
Medoc monta devant Barcelone, il essuya une sortie
de 2,000 hommes, qui firent des efforts incroyables
pour en<
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Brazilly
404 insToiRE
colonel de Beaulieu fut fait brigadier el commandant
de la place de Cremone (1 ).
Le 1" bataillon de Medoc se (rouva en 1702 k la
bataille et k la prise de Luzzara, oil son npuveau co-
lonel, M. de Charaillard, fut bless6 (1). 11 pritpeu de
part a la campagne de 1703, ayant fe*f6 laisse a De-
zenzano sur le lac de Garda pendant I'expedition du
Tyrol. Plus tard, Venddme Temploya au camp de
San-Benedetto aud6sarmement des troupes du due de
Savoie, dont on commencait a suspecter les inten-
tions. Au mois de novembre , 11 6lait au camp de
Castelnuovo, etil battil, le 20, a Montecuto un corps
imperial, qui voulait s'eniparer de ce poste, lui tua
150 hommes et mit le reste en fuite. Le major de
Brazilly fut blesse dans cette affaire. En 1704, le
bataillon fut employe aux sieges del Verceil, dlvree
et de V6rue; Le lieutenant de Montigny fut tu6 de-
yant Verceil etle capitaine de Villeneuve eul devant
Verue la t6te fracass6e par une pierre. Medoc se si-
gnala en 1705 au siege de Chivasso et k la bataille
de Cassano, ou il perdit les capitaines Saint-Martin
et Danneau. Apres avoir pass6 Thiver k Mantoue , il
(1) Charles de Baulieu, entr^ au corps k la creation^ lieuteDnat-
eolonel T^ aotit 170i, brigadier 9 f6vrier 1702, remplacd en 1703
par M. de Brazilly.
(2) Le colonel Ghamillard, fr^re du mtnistre, avail 6t6 capitaine
de \aisseau. 11 est devenu brigadier 23 d^cembre 1702 et mar^-
chal de camp 26 octobre 1704. Son successeur, (e .marquis de
YiU^neg, a 6t6 fait brigadier l*" f^Trier 1719.
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406 IIISTOIRI
reclamations el n'avait dure que pendant cette cam->
{lagne. Lc 2* bataillon de Medoc avail servi en 1706
au siege de Rarcelone el y avail perdu le capitaine
Grandnom el le lieulenanl Lair. En 1707, il avail
assists k la bataille d'Almanza, oil le capitaine
Despannay el Taide-major de Villers avaient et6
blesses, puis au siege de Mequinenza, oil le capi-
taine de Monlesquiou le ful k son lour, el enfin k
celui de Lerida, oil il resla en garnison. Pass6 en
1708 k Tarmee de Calalogne, le bataillon (il le si^ge
deXoilose donl le chemin convert ful emport6 par
ses gi enadiers reunis a ceux du regiment du Maine.
L'atlaque avail ele si vive, que les habitants de
Tortose, craignanl que leur ville ne ful enlevee d'as-
saul, s'elaienl mis a sonner le tocsin. A la fin de
celle annee, le bataillon quilla TEspagne; il servit
une partie de Tannee 1709 dans le Dauphine et ral-
lia cnfin le l*' bataillon a Scblestadt.
Pendant les campagnes suivanles, Medoc ful em-
ploye a la garde des lignes de la Lauler, k Weissera-
bourg el aux environs. Appele, en 1713, au si6ge
de Landau, il se couvril de gloire, le 17 juillet, en
repoussant avec Navarre une sorlie el en se logeant
sur les angles saillanls du chemin convert. II perdit
devant Landau le capitaine de Piosin; les capifaines
de Giscaro , de Monlesquiou , de Brieu el de Trets y
furcnl blesses. Le regiment se fit encore remarquor
celle annee devant Fribourg a cole du regiment de
Poilou donl il parlageait les quartiers el les travaux.
DB l'anCIRNNB INP.AltrKlllt FilANgAlSE. 107
et, la guerre ayanl cesse sur le Pihln, il fut dirig^
vers la Catalogne pour coop6ier k la redaotioD de
Barcelone. A I'assautg6n6raldu ISseptembre 1714,
les deux bataillonsde M^oc combatUrent it I'aUaq^e
de gauche avec le regiment de La Marine. Les gre-
nadiers se porterent k la br^che dii basijon du Levant^
la gravirenl
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408 BrsTrfriiV
combe fut aussi blcss('» au siege de Pizzighetone. La
campagno so Icnniiia par ia prise du ch&teau de
Nitaii. Au coniniciicement de 1734, ie regiment se
trouva a la prise de Gremone, de Serravalle, de
Novare et de Tortone. Le capiiaine de grenadiers
La Garde Tut (ur en escaladanl le rempart de TcMione^
Lc regiment prit alors ses quartiers d'hiver a Marti^
gnana pres de Casat-Major, et au mois demai il se ren-
dit k Guastalla. II eiait de brigade avee Picardie a
Tattaque de Colorno et k la bataille de Parme^ Dsms
cette derniere atfaire, il eut la gloire de r^tablir le
combat, en chargani k la haionnette la colonne au«-
trichienne qui avait franchi lachauss^e. Aussi eut*iL
ce jour-li vingt-neuf officiers tu^s ou ble8s6s. Les
morts etaient le major de Villers, les capitaines
Danneau, de Martignac, de Lastours, Naturel et
Bailly, et le lieutenant Bonnecourt. Parrai les bles^s
se trouvait le colonel due de Crussol d'Uz^s (1), dan-
gereusenient atteint de deux coups de feu, lelieute^
nant-coloneldeTrets (2), les capitaines Saint-Chamas,
Duvergier,Mareschal,Guiran, el les lieutenants Saint-
Amand, Biarne,Hcrault, Cirol, Giscard etBoissanne.
Trop affaibli pour continuer la campagne, Mi6doc
(\) Le due d^Uzt'^s n ele nomm6 brigndier 1ft I" aoiit 1734. Ses
deuxsucccsseursin[iniediats,MM.de.LannionetdcBr6hant,sont mou-
ths, lc premier au ret;ini<*nt de Lyonnals, et le second h Pirardie.
(2) Alexnndn,' de Gauffredy, chevalier de Trrfs, sous- lieutenant
en 1696, mnjor 31 iiini 1728, lieuteuint-colonel W septembre i73i
et brigadier 18 octobre 1734.
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410 IIISTOIRtt
Medoc sc trouva en 1735 a la prise de Reggiolo ,
qui couta la vie au lieutenant de grenadier Grenet,
et a celle de Revere. II passa le temps de la tr6ve k
Brescia, oi renlra en France au moisd'aoikt 1736. 11
ful aloes mis en garnison a Barcelonnette.
En 1 737, il occupait Montpellier, Lunel, Ntraes et
Celte, en 1739 Montlouis, et en 1741 les places des
C6vennes. qu'il quitta en 1742 pour serendre k I'ar-
m6e de Bavifere.
Apr^s avoir occupy Ingolstadt, du 6 mai au 4 sep-
tembre, Medoc marche au secours de Prague avec le
regiment de Normandie. Le combat de Plan modifie
ce projot, et le r6gi'nent enlre en quartiers d'hiver
k Altembtich et Statt-Amhoff , oil la rigueur de la
saisoii, les maladies et des marches penibles le rui-
nent a lei point, qu'au commencement de 1743 il ne
compcait pas 100 bommes valides sous sesdrapeaux.
II fut alors envoye k Schmidmiilh, oil il se retablit
par Tincorporalion de quelques milices. Apres avoir
occupesuecessivement lespostesd'Ensdorf et d'Edei's-
hausen, il alia en avril avec Limousin relever la gar-
nison d'Egra. II fut bloqu6 dans cette ville pendant
cinq mois, et y eprouva toutes les horreurs de la
plus crueMe famine. Forces enfin , ie 7 septerabre,
de so rendre prisonniers de guerre, les malbeursux
d6bris de Medoc furent dirig6s sur Gratz el Goritz,
et, au mop/is de la capitulation, !es officiers, separes
de leurs soldals, furent envoyes a Cop.einilz dans la
Croatie. Par un raffmemeut de barbare precaution.
!e lieutenant-color
Trieste el J3l6 dans
mo>s, et oij on alia
sesongles qu'il avs
En 174i, tousles
Ce Tut ceite ann^e,
ic 2' bataillon Tut i
e'i soidats qui etai43
6taient renires en
(aire dePruuieres.
car CCS malbcureux
par des hussards q
de Monilezun, qui
graves hlessuresal
pour morl Jans les
Ic 2° bataillon se fo
en peu de temps. .
tdillon I'utechange
arriva a Strasbourg
conipoaaient , aprf;
joindre a Caen le S
Medoc quitia cetl
dre k Saini-Omer,
chal de Saxe assem
quels p.'irant pari
d'Anvers. Le I"ao
I'atifique du posie
nant Picon y eut u
tier fit eiisuite le siege de Namur el combattit k
412 HMTOIRE
Rocoiix. II y fut charge avcc Bretagne de Tattaque
du village do Varoux, qui fut cmporle si viveraent
que Tennemi cut a peine le temps de faire une de-
charge do son arlilierie. Medoc n'y perdit que trente
homnies^ panni lesquels se trouvait le capitaine de
Cirol. Les capital nes deRochepiquet, Brisonnerie et
LaDeveze, et le lieutenant La Roque,y furent blesses.
Aprescette bataille, le reginientfutenvoy^ausecours
de la Provence, et il passa Thiver de 1747 k mettre
Toulon en ctat de defense. Apres la retraite des Im-
periaux, il marcha vers le Var et prit part a toutes
les operations de cette campagne dans le comte de
Nice. A sa rentree en France, en 1748, il revint a
Toulon, el au moisdedecembreilse rendita Avallon.
Son 2* bataillon fut r6fornie a Lyon le 27 decenabre,
et ce fut a Avallon qu'il regut par incorporation I'an-
cien regiment de Dauphine, qui devint son 2* batail-
lon, conformeinent a Tordonnance du 10 mars
1749.
Apres cette operation . Medoc se mit en route
pour Strasbourg, qu'il quitta en mai 1750 pour alter
a Neufbrisach et Huningue. 11 fut de la a Briangon
en seplembre 1751, a Toulon en septembre 1752,
au camp de Beaucaire en aout 1753, et, apres le
camp, a Perpignan. En seplembre 1754 il se rendit
a Tournon, et il occupait, depuis octobre 1755, les
places du Languedoc, lorsqu'il recut I'ordre de se
rendre a Toulon, oil il s'embarqua le 4 avril 1756
DE L ANCIENNK INFANTEIIIE FRANCAISE.
(l)Ler6gimeot STait alors psitf ^ItMel'le' rairqlii»4e'HeBniM,
Jirigadier 20 t&yriMinit, m»t6obtt\ ie i^mp.^ iwiSe%~ilt&t!ilieu-
tenaot-g^n^ral eD 1781. Le. marquig^de Cbuaincourt- d4,7ii''7 ^'
deveou brigadier 22 Janvier 1769 et miirdchal de camp 1" mtra
1780. Le marquis de Hau^ aoliteiiti les mdtnes grades 3 jaiiVlbk'
1770 etl" mars 1780. Le. acuuted'ATauijIparvinlauMi I* 1*^1110-
Tier 1784 et U 9 muM 17^^. Le,u|^flujMsP«q«o(enHl^,^,4lfi,fait
niaricbal de camp le 1" aiari 17S1,
414 tfisYoiRle
Medoc resta en garnison k Mahon pendant toute
la duree de la guerre de Sept Ans. Revenu a Toulon
le 15 juin 1763, il fut afiTecie au service des ports et
colonies ct demeura h Toulon. Pendant son sejour
dans ce port, ilfournitdes d^tacliements pour Tar-
meiiient de la flotte de M. de Fabry, qui alia traiter,
m^che allum^e , avec les Alg^riens. II se reodit en
novembre 1764 k Marseille, en novenibre 1766 a
Gap et Brian^n, et il revint k Marseille en octobre
1767. Le 2* bataillon s'embarqua alorspour la Mar-
tinique oil il a s6journe jusqu'au l*^' mars 1773.
Le !«'' bataillon passa en Corse en octobre 1768,
vint a Monaco en septembre 1770, fut dirige en juin
1771 sur N6grepelisse et de la, au mo'sde novem-
bre, sur Montauban, oil il futrejointle 21 raai 1773
par le 2* bataillon debarqu6 a Rochefort le 1 3 avril
precedent. Le regiment se mit tout entier en route
pour Briangon en septembre 1773. II est alle depuis
k Valenciennes en novembre 1774, au Quesnoy en
juin 1776 et a Calais en septembre 1776. En 1778,
il fut employe a la garde des cdtes de la basse Nor-
mandie, en 1779 a celle des c6tes de Brest, et en
1780 a celle des cdtes de t'Aunis. En octobre 1781,
il occupa le Chateau -Trompette de Bordeaux, d'oii
il fut a Perpigoan en octobre 17»f, a CoHioure en
octobre 1 784, k B^ziers en octobre 1 785, el k Mont-
pellier en mars 1788. II retourna k Beziers au mois
d'octobre, et il se trouvait encore dans cette ville au
commencement des troubles de 1789.
DB L^AlfCIENNK INFARTERIR PRANCAISK. 4rll5
II fut employe pendant I'hiverde IT^O-ireprkner
les brigandages des contrebandiers de ^lei, (|ui, kla
faveur des d6sordres qui affligealent le pays, agis-
saient avec une audace extraordinaire et niutiJaierU
horriblement les commis des Aides.
Medoc quilla Beziers le 29 avril 1791 pourse ren-
dre aPerpignan. Lors du complot du 8 decerabre,
qui faillit livrer Perpignan aux Espagnols^ le regi-
ment tint la conduite la plus patriotiqiie et m^rlta les
eloges de TAssemblee Rationale.
En 1792, le l^'bataillon fut appelea Tarmige du
Midi ; le 2' resta a Perpignan.
Passe k I'arm^e d'llalie en 1793, le !•' bataillon se
distingua pariiculierement le 28 fevrier au combat
de Sospello. Le colonel Serurrier (1) y m^rita une
mention specialedont on 6taitak>rs fori avar<5, sur-
tout a regard des anciens officiers. Ce batdiUpn se
Irouva encore celte ann6e au si6ge de Toulon et fut
yerse le 22 octobre dans la 129® deini-brigade, qui
continua de combattre k I'armee d'ltalie et qui est
Tune des souches de la brave 32" du general Bona-
parte.
Le 2" bataillon deM6doc fit partie en 1793 de Far-
(1) Serurrier, mar^chal de France en 1804, ^tait entr6 comoae
soldat dans le regiment de Beauce en 1755 j il d<'vint enseigne en
1759 etpassa major dans Medoc le 17 mai 1789. Son pr6d6cesseur,
Meunier, avail M major et lieutenant-colonel de M^doc ayantd^en
4tre coloiel.
- >i
416 H19T01R£
m6e des Pyr^nees-Orientales, et se distingua k la ba-
laille de Truillas. 11 combattit sur celte frontifere
jiisqua la conclusion de la paix avcc TEspagne, et il
entra le5 juillet 1795 dans la composition de la 130°
demi-brigade, qui passa aussi k Tarmec dltalie*
M6doc avail port6 jiisqu'i la guerre de Sept Ans
un costume compost d'habit et culottes blancs,
parements, collet et veste rouges, boutons blancs
pattes ordinaires garnies de trojs boutons et autant
sur la manche, chapeau borrlA d'Hrtr^^ot. De 1763 a
1775, il eutle revers vertde Saxe Ke r^glement de
1 775 lui donna les parements et lr>s revers cramois s,
et celui de 1776 les revers et parements jonquille,
avcc le collet vert et les boutons blancs.
Les drapeaux d'ordon nance de ce corps avaient
deux quartiers rouges cramoisis et deux quartiers
feuille morte.
DI l'aRCIENNI INPANTIRIS FRA1«(A18B. 417
Itmim DE VIVARAIS.
71« RtelMENT d'iNFANTERIE.
CtiMBO.
COLONELS OU MESTRES DE CAMP,
i. Mar6chal d'ALBRET (C6sar Ph6bus), 1" mars 1674.
2. Marquis d'ALBRET (Charles Ainanjeu), 22 noYembre 1676.
3. Marquis de GANDELUS (Louis PoUer de GesTres), 9 aotkt 1678.
4. Marquis de CL£:RAMBAULT (Philippe de Palluau) , 19 avril
1679.
5. Marquis deMIR ABE AU (Jean-AotomeRlquetti), 11 aTrill697.
6. Marquis de GENSAC (Gilles Geryais de La Roche»LoumagQe),
7 avril 1711.
7. Due DE DURAS (Emmanuel-F61icit6 de Durfort), lOmars 1734.
8. Marquis de BONNAC (FranQois-Armand d'Usson), 6 mars i743.
9. Due DE COSSE-BRISSAC ( Louis-Jodeph TimoUoD), 25 aoAt
<749.
10. Chevalier de LEMPS (Nicolas-Francois de Prunier), 21 scp-
tembre 1759.
11. Vicomte de PUYSEGUR ( Barth^lemy-flercule-Athanase de
Chastenet) 30 noTembre 1761.
12. Comte de COSSE-BRISSAC (FraD^ois-Artus-Hyacinthe-Timo-
16od), 13 avril 1780.
13. Marquis de COURTAVEL de PEZfi (Louif -Francois Ren4),
10 mars 1788.
■18T. DB L'aISC. INFANTBRIB FBAlf(AlSB. T. Tl. 27
418
14. DE WITTINGHOFF (Fr^d^ric-Ferdinand-Gharles), 5 ttmer
1792.
15. DE LA FONTENELLE (Gralien Dumoulin), 8 mars 1793.
Ce corps, cr6e par commission du I*' mare 1674 ,
au moment oil uneflottebollaiidaise, command^e par
Ruyter, menaQaitles c6tesde laGuyenne, aet6 forni^
a Bayonne par le marechal d'Alfcret (1), qui fut son
premier colonel et qui le garda jusqu'k sa mort. II
est demeure regiment de gentilshommes jusqu'i
ranneel762.
Lorsque la mort de Turenne eut relev6 le courage
des Imperiaux, le regiment d'Albret, qui, depuis sa
formation, 6tait reste en garnison a Bayonne, fut
appele sur la frontiere d' AUemagne et place a Thioiv-
ville. II se rendit en 1678 kFribourg el fit ses pre-
mieres armes, le 23 juillet, k Tattaque des retranc
chements de la Kintzig. II prit ensuite part i-toutes
les operations de la fin de cette guerre, et notamment
au combat d'Offembourg et k la tentative que fift le
marechal de Cr6qui pour s'emparer de Strasbourg.
Apres le mauvais succes de cette entreprise, il fut
laisse avec Rouergue k la garde des forts de Zolhausa
et de rill, entre Strasbourg et le Rhin.
(1) L& marechal d'Albret, c6Ubre dans rhistoine aneoddtiqne
du XYii*' si^cle sous le nom de comte de MiosseDs, avail 6t6.nomiQ6
marechal de camp 20 mai 1645, lieutenaat-g^o^ral 7 juillet 1650
et marechal de France 24 sloM 4652. Le marquis d'Albret,8on ne.
yeu, qui lui succeda, est mont^ au regiment de Navarre. Le mar-
quis de Gondelus a obtenu Royal- Yaisseaux.
DK L ANCIENNB INFANTKMB FRANCAIBB. 919
Le regiment servait en 1690 « sdhs le nomde Cte-
rambaut (1), It rarme6 d<e Cattinat. U paHict^ cette'
annee a la prise de Cahours,de' Barges et de Suze>
else fit remarquer le 1 8 aoul k la bataille de Stafiarde.
11 y combattit avec La Sarrc a la deuxi^me ligRe^ et
contribua puissammeiit au succ^s de la derniere
charge qui d^tennioala d^route de rennerai. 11 cul-
bata cotiipletement, pour sa part, le r^ghnent pi^
montais de La Croix-Blanche et un balaillon des
Gacdes du due dc Savoie, qui etaieot relraiich^s dam
unc cassine. Le lieutenant -colonel de Fremont fut
bless^ dans celte charge.
En 1691, le regiment fut eaiploy6 aux sieges de'
Suze, de Villefranche, de Montalban, de Nice, da
Veillane, de Carmagnola et de Monti^elian. 11 oiar-
chu, I'aniKe suivante, au secours de Pigiierot et de
Suze. II se Irouva en 1693, a la bataille de la Marsa-
glia ct au ravi tail lenient de.Casal. lldemeuva enfin
sur tes Alpes jusqu'a la signature des pr61iminair8&
dc la paix, qui fit inlerrompre le si^ge de Valenia.
llavait pas:<e les ann^es 1694 et- 1695 en garnison^
Pignerol et dans les forts enviroonants , et fit la
catnpagne de 1697 sur le Rhin. U avail pris cette'
m£me ann^e le nom de Mirabeaa.
420 HISTOIRI
Le 1*' C^vrier 1701, le regiment fut port6 k deux
bataillons. Le T'semit bientdten route pour Tltalie;
il se trouva aux combats de Carpi et de Ghiari, aprte
lesquels il fut mis en garnison k Gr^mone oil li se
trouvait lors de la tentative du prince Eugene pour
enlever ccte place. Pendant la campagne de 1 702 ,
il servit ^ la bataille de Luzzara etk la prise de Luz-
zara et de Borgoforte. Le 2* bataillon, qui venait de
joindre Tarm^e , fut plac6 k son arriv6e k Mantoue ,
d'oii les grenadiers sortirent au mois de d^cerabre
pour prendre part k la soumission de Governolo. Le
marquis de Mirabeau y fut bless6. En 1703, ce ba-
taillon demeura cantonn6 k Bozzolo, Marcaria, Ca-
nelto et Gozzolo, etle 1*" bataillon, apres avoir com-
battu a Stradella, fitpartie de Texp^dition du Tyrol
et se trouva a TaflTaire de Castelnuovo de Bormia et
a la prise de Nago et d'Arco, puis a la rMuction
d'Asti et de Villeneuve d'Asti. En 1704, les deux
bataillons de Mirabeau servirent aux sieges de Ver-
ceil, dlvree et de Verue. Aprfes la prise de cette
derni^re ville, en 1705, le regiment passa sous les
ordres du grand-prieur de Vend6me et campa a
Moscolino. Le 29 mai, le capitaine de Narbonne fut
charge d'occuper avec les grenadiers une grosse
ferme entre le Naviglio et la montagne. II y fut
attaque dans la nuit du 31 mai par tous les gre-
nadiers de Tarmee imp^riale soutenus par quatre ba*
taillons brandebourgeois. Narbonne demeura in^-
branlable k son poste jusqu'au moment oii le r^gi-
Di l'angienne infantbrib frahcaisb. 421
ment de La Marine vint le d61ivrer, Le 16 aout, le
regiment se conduisit de 1^ mani^re la plus brillante
a Cassano. II fut un des corps qui y souflfrirent le
plus. Le colonel y fut blesse et fait prisonnier d^s le
commencement de Taction. Peu de temps apr^s^,
le ^'^ bataillon prit ses quartiers d'hiver a Acqua-^
Negra et le 2^ k Caneto.
Le 19 avril 1706, Mirabeau combattit a Calcinate
dans la brigade d'Anjou. A la fin de mai, 500 hom-
mes, commandes par le lieutenant-colonel de Nar-
bonne(l), sedefendirentavec courage dans le chateau
de Reggio , mais ils (urent obliges de se rendre
prisonniers de guerre. Le reste du regiment fut em-
ploye au si6ge de Turin et se trouva, le 9 septembre,
a la bataille de Gastiglione gagnee par le comte de
Grancey de Medavy. Le desaslre de Turin ramcna le
regiment en France. Ilparticipa en 1707 k la defense
de Toulonetserenditensuitedansle Dauphin6.Il op6-^
ra, I'annee suivante, dans la Savoie et la Maurienneet
prit part a I'attaque de C6sanne. U servit encore sur
cette fronti^re en 1709, et fut envoy6 en 1-710 i
I'armee de Flandre, oil il fut embrigad6 avec le r6-
giment d' Alsace. A la fin de cette ann6e, il cessa de
porter le nom du marquis de Mirabeau. Get excellent
officier, qui, pendant son commandement avait
(i) Remplac^ par Joseph Lamoureux de La Javeli^re, cai^taine
en i689, major 29 d^cembre 1699, lieutenant-colonel 6 juin 1706,
brigadier 1*' f^^rier 4719 et mar^chal de camp 20 f^^rier 1734*
4fS nisToms
recu viiigt-sept blessures, fiit oblig6 de se retirer,
estropi^ des deux bras et avec la mftchoire fra-
cass*e(l).
Le regiment se trouva en 1711, sous le nom de
Gensac, k Tattaque d'Arleux ct en 1712 ^ la bataille
de Denain, oil son nouveau colonel eut le poignet
bris6 (2). En 1713, il so rendit siir le Rhin et prit
part aux sieges de Landau et de Fribourg.
En 1719 , Gensac fut employ^ sur les Pyr6n6es ;
il faisait partie du corps de reserve. 11 comptait, dans
la guerre de 1733, k Tarmee du Rhin, et se trouva
au si^ge de Relh. II entra dans cette place ie 31 octo-
bre pour y tenir garnison. L'ann6e suivanle, le due
Jie Duras, son nouveau chef, le conduisit k lattaque
des lignes d'Ettlingen et au si^ge de Philisbourg. II
servit encore sur celte frontiere en 1735, combattit
Il Klausen, et acheva la campagne aux camps dc
Phaltz et de Saint- Maximin.
Au mois d avril 1 742, le regiment de Duras so ren-
dit avec Royal a Tarmee de Bavi^re. II faisait partie
du corps de reserve aux ordres du comte de Saxe,
et concourut a la prise d'Elnbogen et de Kaadcn.
En Janvier 1743, il fut etabli en quartiers d'hiver it
(i) M. de Mirabeau avait 6t6 Domm^ briiradier le 49 juin 4708.
(2) M. de Gensac est devenu brigadier 1" fevrier HiS, mar^chal
de camp 20 fevrier 1734 et lieutenant-generol 1" m<irs 4738.
M. de Massauvc, enseigne «n 4702, lieutenant-colonel 4*' octo-
bre 1730, a 616 fait brigadier 2 mai 1744.
DE l'aNGIENNE INFJmnBRlE FRAN^AISB. 4^
Deckendorf: c€st pendant ce quartier d'hiver^uti
prit le nora de Bonnac.
Bonnac reprit la campagne le 1" niai ; il se rendit
a l^lating et, le 17, il coopera k la defense de Dingd-'
fingen^ avec Picardie et Royal. Le 5 juiu, rarm6e
autrichienne ayant forc^ les passages du Danube k
Pochin, il se retira sous Ratisbonne et de la en France,
ou il rentra au mois de juillet, sauf un piquet laiss6
dans Ingolstadt, qui ne rejoignit qu'en oetobre k
Thionville oil le corps avait^te mis en garnison.
En 1744, Bonnac fait partie de I'arm^e de la
Moselle ; il contribue a la dSfaite du general Nadaisty
sur les hauteurs de Saverne, combat k Augenheim,
et lorsque Tarmee de la Moselle eut 6te reunie k celle
du Rhin, il fait le si6ge de Fribourg et prend ses
quartiers d'hiver dans la Souabe. En i 745, il eit
avec le prince de Conti qui se tient sur la defensive
au bord du Rhin . II passe Tannte suivante en Flandne
et fait les sieges de Mons, de Gharlerot et de Naoiur.
Le 3 oetobre, apres la capitulation de Namur , il est mis
en garnison dans cette place. Le capitaine de MaiH
clair avait eu deux cdles bris^es par une grenade
devant Mons. En 1747, le regiment combat avec vin
gueur k Lawfeld. Le colonel marquis de Bonnac (1)
(1) M. de Bonnac, qui succ^dait a M. de Duras mont^ au regi-
ment d^Auver^De, a et^nomm^ brigadier 27 juillet 1747, mar^chal
de camp 25 aotit 1749 et lieutenant-g^n^ral 25 juillet 1762.
Henri, chevalier d'Aspremoot, lieuteoant en 1720^ lieuteHantHSOi;
lonel 9 avril 1745, est devenu brigadier 27 juillet 1747.
*>
424 fliSTOiii
y perd une jambe. En 1748, pendant le si^e de
Maestricht, le regiment fait partie du petit corps
d*observation etabli surla rive droite de laMeuse, en
arri^re du ch&teau de Cesar, pour la garde dcs ponts
de communication. A sa rentree en France, le regi-
ment ful reduit a un bataillon par ordre du 15 no-
vembre, et retabli k deux bataillons le 10 mars 1749
par I'incorporalion de i'ancien regiment de Vivarais,
dont plus tard il prendra le titre.
En 1757, sous le nom de Cosse, le regiment fait
partie de Tarm^e du prince de Soubise. II est ^crase
k Rosbach. Le colonel due de Coss6 estbless6 et pris;
le lieutenant-colonel de Mauclair (^) re^oit deux
coups de sabre sur la t^te et tombe aussi entre les
mains de Tennemi ; le commandant de bataillon de
Baudeau et le major Dormand sont blesses; le ca-
pitaine Bonal, et les lieutenants Monteil et S^naut
sont tu6s; Taide-major de Pagny, les capitaines La
Valette, Caulmont, Desplan, Le Blanc, Vernon,
Bachelier, Cartelct, Saint-Maurice. Papus, Maisonade,
Paussot et huit lieutenants, sont blesses et pris.
Incapable de continuer le service en Allemagne,
le regiment est envoye sur les cotes de Bretagne et
contribue, le 11 septembre 1758, a la d^route des
Anglais a Saint-Cast. II retourne sur le Rbin, en
(1) Pierre Bertrand de Mauclair, lieutenant-colonel 15 jaiivier
1757.
DB l'aNGIENNE INFAirrERIB FRANCAISB. 4%
avril 1761, sous le nom de Lemps (1) et fait 'cette
campagne et la suivante dans la brigade de Dauphin.
En 1762, il sert au bombardement de Ham,
A sa rentree en France, il est envoye k Renned,
et Tordonnance du 10 d6cembre 1762 , en lui don-
nant Je titre de la province de Vivarais, le fait passer
au service special des ports et colonies.
Vivarais, qui avait He envoy6 k Dinan et Saint-
Servan k la fin de 1762, est all6 au raois de mai de
Fannee suivante a La Rochelle. Pendant son s^jour
dans cette ville, il a fourni la garnison de Tile
d'Oleron. II s'est rendu de \k a Marseille en octobre
1766, puis a Saint-Oraer en aout 1767, a Valen-
ciennes en octobre 1 768, et au camp de Verberie en
juillet 1769. Apres la levee du camp il s'est rendu
au Quesnoi, et de la a Landernau en Janvier 1771,
a La Rochelle en avril 1773, k Rayonne en octobre
1774, a Saint-Omer en novembre 1776, k Aire et
Saint-Venant en juillet 1778,aHuningue en novem-
bre 1778, a Valence et Mont-Dauphin en juillet
(i) M. de Lemps, ex-lieutenant-colonel de Bretagne, a it& Idt
brigadier 29 mars f758, et mar^chnl decamp 20 .f^vrier 1761.
Parmi ses successeurs, M. de Puys^gur a M nomm6 brigadier 22
jaoTier 1769 et mar^cbal de camp l^'mars l']/80; M. de Goss6, bri-
gadier 1^^ jaoTier 1784 et mar^chal de camp 9 mars 1788; M. de
La Foutanelle 6tait lieuteDant-coloncl au corps du 29 juin 1792.
Francois Dumayne de Sainte-Lanne, lieutenaDt-colonel 19 f^Trier
1766^ est devenu brigadier 1*' mars 1780 et mar^chal d« camp
l«janTierl784.
496 (8IITOIRB
ii779,aMontpellierenTnail780,aDouaiennoTeti]fare
178i, k Calais en octobre 1783 et k B^thune en
septcmbre 1786. A la fin de 1787, pendant les troo-
Ue8 d'lriande, le 2^ balaillon fnt envoye k Caen^ oil
it oe fit qu'un court sejour. En seplembre 1788, k
raiment fut appel^ au camp de Saint-Omcr, apres
lequel il revint k B^thune.
Son s6jour prolong^ dans cette petite ville avail
Mabli entre les habitants et les soldats des relations
M intinaes qu'il devinl necessaire de les rompre. Le
26 Janvier 1790, k Irois heures du matin^ Vivarais
MQut Tordre, un peu brusque, de partir le jour
mkme pour Lens. 11 se met en ix)ute k midi, mais k
quelque distance de la ville, la plus forte partie du
raiment fait demi-tour avec les drapeaux et re-
tourne vers Bethune. Les ofBciers, la plupart des ser-
gents et une centaine d'hommes, suivent seuls le
colonel de Courtavel, qui les conduit k Douai. Le
commandant de Bethune, M. de Beaulaincourt, au
lailieu des demonstrations d'allegresse des soldata et
des bourgeois de la ville, demeura fort embarrass^.
II consentit enfin a recevoir ces hommes rebelled dans
la place et voulut bien sc contenter d'lin renou-
vellement du sermenl de fidelite k la Nation, au Roi
et a la Loi, qui, dans la circonstance, semble 6tre
venu fort k propos.
La partie fidele du regiment 6tait arriv6e le 28 Jan-
vier a Landrecies , oil elle rcQut de nouveaux drapeaux
et futaussildt diri^^e sur Yerdun, suivie^ ({uel^ues
DB L'ANGIENNfi IlfFAHtERlB FRANSAISE. tfl
jours de distance parks soldats de 66thune, qui n*a-
vaientpas tarde ireconnaitrela pu6rilit6 du motif dfe
leur rebellion , et qui avaient peut-6tre eu le temps
de s'apercevoir que le bourgeois cesse d'fitre airaa-
ble pour le soldat aussitdt que celui-ci lui devienl
onereux.
Au mois d'avril, Vivarais fut de nouveau d6chirfe
par des troubles graves, a propos de rarrestation du
sergcnt-fourrier Muscar , depuis chef d'un bataiflon
de volontaires (Union du Bas-Rhin), qui avait ex-
prime des opinions ultr^-r6volutionnaSries. Cette af-
faire, qui occupa souvent Tattention de TAssemblKte
nationale, se tormina en juin 1 791 par la reintegration
de Muscar, Pendant ce temps, le r6giraent avait et6
envoy6 a Longwy , d'oii il passa a Metz en janiier
1792.
Quand la guerre commen^a^ le V batafllon et tes
grenadiers du 2* firent partie de Tarmte du Centre;
le reste demeura a Metz. Les compagnies de gocirre
assisterent a la bataille de Valmy et se signal^rent
par leur acharnement k la poursuite des Prossiens.
Le 1*^ bataillon se rendit en 1793 it Farmte cfu
Nord et se signala k la prise d'Ypres. G'est i unite
ses soldats que fut confi6 rhonneur de porter ii Ja
Convention un des drapeaux pris k rennemi. « Le
general a pense, dit le rapporteur, qu'un si courts
geux r^publicain devaitMreconnu dela Convention :
«on action est digne d'6tre proclam6e. Ce ^oWat,
428 HBTOni
dans TafTaire qui a pr^c^d^ la prise d'Ypres, est me-
nace par un Aulrichien d*un coup de sabre ^ s'il
ne se rend pas. Un r^publicain ne se rend jamais ,
repond-il. 11 ecartc le coup de sabre ; mais, succom-
bant sous le nombre, il est fait prisonnier. Bientdt il
aperQoit pr^s de lui le bataillon auquel il appartient,
et le combat s'engage entre le bataillon et les Autri-
chiens. Pendant Taction , Marc Ancogne, c'est son
nom, s'elance sur le porte-drapeau ennemi, le ren-
verse, emporte ce signe des esclaves et rejoint son
bataillon. «> Apr^scette pompeus^ tirade de Barr^re,
Ancogne obtint les honneurs de la stance et I'acco*
lade du president.
Le 1" bataillon de Vivarais fut employe en 1794
k la conqu^te de la Flandre hoUandaise, et entra le
22 septembre de cette annee dans la formation de
la 131* demi-brigade.
Le 2* bataillon quitta Metz en 1793 , se rendit k
I'arm^e des Ardennes et fut vers6, le 5 avril 1794 ,
dans la 132' demi-brigade.
Le regiment de Vivarais avait chaque quartier de
ses drapeaux d'ordonnance coup6 en damier. Les
quatre petits carres qui resultaient de ce partage^
etaient jaune, noir, rouge et vert.
L ancien uniformc consistait en habit et culotte
blancs ; parements, collet et veste rouges ; boutons
jaunes ; pattes ordinaires garnies de cinq boutons et
cinq boutons $ur la manQhe; chapeau bord^ d'or.
Dl L'ANCnSNNfi IlfFAlfTfiRIE FRAN(AMB. 429
En 1 763, rhabillement tout blanc ^lait distingu^ par
des parements vert de Saxe. En 1773, le regiment
prit les parements gris de fer, et de 1776 k 1779, il
eut les revers et les parements gris de fer y le collet
aurore et les boutons jaunes.
iaO HttTOIW
imiMiiT H miiv.
72* REGIMENT d'iNFANTERIE.
WoUenbutteL
COLONELS OU MESTRES DE CAMP.
i. Marquis de CASTRIES (Ren6-Gaspard de La Croix), 1" man
1674.
2. Marquis de CASTRIES (Joseph-Francois de La Croix), 4 aTril
1674.
3. Marquis de MORANGIES (Charles de Molette), 16 ayril 1695.
4. Due DE LOUVIGNY ( Louis- Antoine-Armand de Gramont),
2 aoiit 1705.
5. Marquis de BACQUEVILLE (Jean -Francois Boyvin), 27 Janvier
1711.
6. Due DE LA TRgMOUILLE (Charles-Read- Arrnand), 7 octobre
1728.
7. Marquis de TESS£ (Rdnd-Mnrio de Froulay), 24 septeiubre
1731.
8. Marquis de SENNECTflRE (Henri), 21 ao<!it 1734.
9. Marquis de CHAILLOU (N. Amelot de Villedomaiii) 10 man
1739.
10. Comte DE S£GUR (Henri-Philippe), 22aoilt 1743.
11. Comte DE GENSAC (Gilles de La Roche)^ 1«' ddcembre 1745.
12. Marquis de VASTAN (N.), 1« janyier 1748.
DB L ARCIKIfNE IttTi
13. Umioia DB B0UU.L£ (Pn
5 noTsmbre 1761.
U. Comte DE DURAS (Chu-le»
Trier 1777.
15. Chevalier keDAMAS-CRUK
16. CHAUVET D'ALLONS (Jein
17. THEVET DE LESSER (Jean
18. DE BAR (JeRD-Fraaeoia), %
Ce regiment, cpe6, «i
(tnTinnnnp Hir I" rnnrs f ft
1
432 HISTOIBB
En 1678, Castries servit encore avec distinction au
si^ge de Puycerda. Le 16 mai, un d^tachement de
200 hommes alia s'emparer d'une tour qui com-
mandait un passage k une lieue de la place et y fit
40 prisonniers. Le si6ge de Puycerda coAta au regi-
ment le capitaine de Maransanne, les lieutenants de
P^refixe et d'Aussaguel et les sous-lieutenants de
Madi^re, Besson et Grimaldi. Castries resta en gar-
nison k Puycerda jusqu'^ la paix.
En 1681 , le regiment 7 d^sign^ pourl'expedition se-
crete dont le but etait Toccupation de Casal dans le
Montferrat , arriva le 25 septembrekPignerol , et dans
la nuit du l*' oclobre, il fut recu dans la citadelle de
Casal J oil il demeura quelque temps en garnison. En
1683 , il fut employ^ contre les protestants du Lan-
guedoc ; le colonel eut un cheval tue sous lui dans
une rencontre.
Pass^y Tannic suivante, en Catalogue avec le ma-
recbal de Bellefonds , Castries se trouva , le 1 1 mai,
au passage du Ter a Puente-raajor. II y combattit avec
beaucoup de fermete dans une position d^savanta-
geuseet perdit six officiers. 11 termina cette campa-
gne par le si^ge de Girone.
Au mois d'aout 1688 , il se rendit dans T^lecto-
rat de Cologne et prit ses quartiers d'hiver k Nuytz.
Le 12 mars 1689 , il marcha au secours du regiment
de Fiirstemberg log6 dans les environs y qui s'^tait
laiss6 surprendre par un gros corps brandebourgeois.
Depuishuit heures du matin jusqu'ala nuit, Castries
DI LAHCIBNIfB INTANTiniB PRAII(AUB
soutint les efforts de plus de 4,000 cKevau
vint a faire une belle retraite sansse laisser
II se i-etira k Bonn, et se fit peu apr^s n
dans la defense de cette place.
Passcararm^edeFlandreen .1690, ilpf
lieutenants et eut seize ofBciers blessesli Fl
colonel etait parmi ces derniers eteut aussi
tui sous lui. En 1691 , le regiment fit le
Mons. II ctait plac6^ Glain, quarlierdu lieutenant-
general de Rubantel. Apr^s la prise de Mens, on
I'envoya en Alsace. II fit dens campagnes sur cctte
frontiere, se rendit en 1 694 sur les Alpes, passa I'hi-
ver suivant k Pignerol, servit en 1696 au si^ge de
Yalenza, et apr6s que la paix eut U& faite avec le
due de Savoie, il revint sur le Rhln, et y fut employ^
sous le marechal de Choiseul jusqu'^ la paix g^n^
rale. II portaitacetteepoque, dppuig trois ans,lenom
de Morangifes.
Le regiment, dirige sur
cerabre 1700, fait la canjp
rcchal de Villpmv pt Mtr
et de Chia
de Cremoi
Luzzara el
quartiers i
Un2'b
d'abord re
a la fin di
garnison c
434 HiSTomi
En 1703, le !•' bataillon suit Yenddme dans la
paysdeTrente, se trbuve h la prise de Nago et d'Arco,
et plus tard aux combats de Stradella. Apr^s la re-
traite de rarm^e, les deux bataillons sont jel^ dans
Torbole, oil ils sont attaqu6s le 19 septembre.
Quoique les fortifications de cette ville ne consistas-
sent qu'en quelques redoules construites^ la h4te,
le regiment fait si bonne contenance , que renneroi
se retire. Le 11 Janvier 1704, Morangi^s combat ^
Castelnuovo de Bormia, ou le colonel est bless^. II
sert ensuile aux si6ges de Verceil, d'Ivr6e et de V6rue.
Le 1*" mars 1705, il se distingue h Tattaque du fort
de rile de Verue, et, k la fin d'avril, il va faire le
siege de La Mirandole, ou un capitaine est bless^.
Le 24 juin, il ouvre la tranch6e devant Chivasso, et
le m6me jour le colonel de Morangifes (1) est mor-
tellement frapp6 par une balle qui luifracasse I'epaulc.
Le 16 aout, sous le nom de Louvigny, le regiment
combat a Gassano : il prend cette ann^e son quarfier
d'hiver k San-Martino de Bisole. L'ann6e $uivante,
il se trouve au combat de Calcinato, au si6ge et k la
bataille de Turin, et, apr^s que I'armee eut repass^
les Alpes, il est envoy6 en Flandre, oil il fait la cam-
pagne de 1707 dans la brigade du regiment de Goii-
(i) M. de Morangi^s 6tait brigadier du 10 f^yrier 1704. Son sae-
eesseur, M. de Louvigny, est pass^ an regiment de Pi^mont.
Ghtries d'Entremaux, liestonant en 1679, major 16 miil 1701,
lieutenant-colonel 5 noyembre n04, a 6t6'noaiin4 l>i%adi^ i*' 14
Trier 1719.
DK L'AKCIEnnE iDPAnTtllllB FRAH^AISI. 4^
dria. II assiste en 1708 a la ddfaite d'Audena€rd«,
el, pendant )e siege de Lille, il demeure au camp de
Pottes avec Ig chevalier de Croissy. II fait partie , en
1709, de la brigade de Champagne et appuie les
efforts de ce \ieux corps h la journee de Malplaquet.
11 partage en 1710 la fortune de Bourbonoais; i!
participe en 1711 k I'attaque d'Arleux et Unit \!i
campagne dans Valenciennes. II s'appelait alors Bac-
queville.
En 1712, le regiment de Bacqueville, tonjou^S
en garnison a Valenciennes, partage, le 10 juilletj
la gloire que s'acquiert Bourbon au combat de
Beuvrage, oil ces corps d^firent un parti de fotrrra-
gears qui etait veil
place. Le capitaine
cette action. Apres
ment sort de Valen
de Douai, du Quesr
1713, h I'armee d'
aotti, ^I'attaque des
tribue h la defaite i
cette guerre par le s
est r^forme en 171 J,.
436 HISTOIRI
rinfant don Carlos pendant le s^jour que fait le
prince dans cette ville. Devenu Tesse cette mdme
annee, il passe en Italie k rouverliire de la guerre
de la succession de Pologne et debule par les sieges
de Gera d'Adda et de Pizzighetone. Le 15 decembre,
il ouvre la tranchee en m6me temps que les Gardes
Piemontaises, devant le chateau de Milan. On le
voit, en 1734, a la prise de Serravalle, de Novare,
deTortoneet de LaMirandole, a Tattaque deColorno
et aux batailles de Parme et de Guastalla. Le colo-
nel de Tesse, qui venait d'obtenir le regiment de La
Reine, est blesse a Guastalla.
Sous le nom de Senneclere, ii coopere, en 1735,
k la soumission de Revere. Rentr6 en France au
milieu de 1736, il s'embarque pour la Corse au
mois de Janvier 1739, prend en mars le nom de
Chaillou, et se distingue, le 3 juin, aux combats de
San-Giacomo et de Bigorno.
Rappele sur le continent au debut de la guerre
de la succession d'Autriche, il demeure sur les cdtcs
de la Provence de 1741 a 1744. Celte dernifere an-
n6e, avec le comte de S6gur (1), son nouveau chef,
il franchit le Var, se trouve a la prise de tons les forts
(1) Le comte de Segur est pass6 au r^gimeDt devenu Soissonnait.
Claude FranQois d'Aibois de Montrosier, sous-lieutenant en 1694,
major 19 f6vrier 1727, lieutenant-colonel 27 octobre 1738, a M
fait brigadier 18 octobre 1734. Son successeur Hugues Laurencin de
Cbanz^, lieutenant en 1703, et lieutenant-colonel 10 juin 1743, ob-
tint aussi le grade de brigadier 10 mai 1748.
DE l'aMGIENNE INFAimSRIE FRANCAISE. 437
qui entourent Nice, k la reduction de CMteau-Dau-
phin et de D6mont, au siege de Coni et a la bataille
livr6e le 30 septembre sous les murs de cette place.
En 1745, il se signale aux si6ges de Tortone, de
Novare , de Serravalle , d'Acqui , d'Alexandrie , de
Casal , de Pavie, de Plaisance, de Valenza, et le 27
septembre, au combat du Tanaro. Jet6 k la fin de
cette ann^e dans Asti avec Lyonnais, il y est fait pri-
sonnier en 1746. II portait alors le nom de Gensac.
Echang6 en 1747, le regiment de Gensac ftit re-
tabli le 1" juillet sur le pied de deux bataillons, et
il continua de servir sur les Alpes jusqu'i la paix.
On le reduisit k un bataillon le 30 octobre 1748,
raais I'incorporation du regiment de Luxembourg le
reporta a deux bataillons le 10 mars suivant.
Au d^but de la guerre de Sept Ans, le regiment,
devenu Vastan, fit partie de Tarmee de Hanovre et
de Tavant-garde coramand6e par le prince de Beau-
vau. Le 24 avril 1757, il occupa Miinster sans
resistance , il assista le 24 juillet k la bataille
d'Haastembeck, pen^tra jusqu'au fond du Hanovre
et acheva la campagne au camp d'Halberstadt. Ra-
mene sur le Rhin dans les premiers mois de 1758,
il entra le 25 juin dans Dusseldorf avec deux autres
bataillons fran^ais et huit bataillons palatins. Le 29^
M. d'lsselbach, gouverneur de Dusseldorf pour Tim-
peratrice Marie-Thertee , accepta une capitulation
que les Frangais refuserent de signer. Vastan joignit
alors la division de Cbevert et se distingua k Tatta-
438 msTOiu
que du pont de Rtes. En 1759, il servait sous M. de
Gontades. et fut ^cras^, le 1^>^ aoilt, k la bataille de
Minden. II laissa sur le champ de batailie les capi-
taines de Baillet, de Mont et Dumerbion, ot les lieu-
tenants de Gaumont et de Brest. Le colonel de Vastan,
dangereusement blesse k T^paule, demeura entre les
mains de Tennemi. Le lieutenant-colonel de Maul-
mont, les capitaines La Fare, Bellocq, Goste , Man-
dron, de Portetz, de Vinouse, Laurencin, La Roque,
Granchin , Taide-major La Roque et six lieutenants
furent plus ou moins gri^vement blesses. Hors d*6-
tat de continuer a tenir la campagne , le regiment
fut renvoye en France et ne reparut a Tarm^e qu'en
1761. Le 3 octobre de cette annee , le marquis de
Vastan , aprfes la prise de Wolfenbiittel , 6tait can-
tonn6 au village d'Oelper, sur la rive gauche de
rOcker , au-dessous de Brunswick , avec 500 hom-
mes de son regiment , 300 chevaux et une pi^ce de
canon. II y fut vivement attaqu6 par le prince Fr6-
d6ric de Brunswick avec six batailions, soutenus par
douze escadrons qui avaient a leur t6te le g^n^ral
Luckner, La plus vigoureuse resistance ne put era-
p^cher le poste d'etre forc6. Le colonel , abandonn^
par sa cavalerie. se fit tuer avec la moiti6 de son ba-
taillon , dont le reste fut pris. Les ennemis avaient
perdu plus de 200 hommes. Le r6giment, ruin6 une
seconde fois, fut donne a M. de Bouill6 (1), et
(1) M. de BouiU6 a6t4 nomm6 brigadier 3 janTier I^^TO^ mart-
DE L^ANGIBNNE IllFABITBRIB FRAN^AISB^ ilf
ne put faire la campagne de 1762^ L'ordonnance du
10 decembre de cette annee lui fit prendre le iitrt
de Vexin^ port^ d^japar un autre corps r^form^an
1749, et I'affecta au service des ports et colonies.
Vexin, qui a sa rentr6e en France avait 6t6 envoy*
a Guerande pres de Tembouchure de la Loire, passa
en 1762 a Saint-Brieuc eten mai 1763 k Loricnt.
Au mois d'aoM 1765, il s'embarqua pour les Antil-*
les et fut partage entre la Martinique et la Guade-
loupe. Le r* bataillon revint en Europe en novenir*
bre 1771 et fut mis en garnison a Bordeaux, d'oii il
passa a Blaye en septembre 1771, Le 2« bataillon,
qui etait reste k la Guadeloupe , rentra k Roehefoft
le ii avril 1773, etun moisapres, toutle r6gime^{t
se trouvait dans cette villa. II se rendit au commen-»
cement de 1774 a Beziers et Alais, et aumoisde no*^
vemhre de la m^me annee k Maubeuge , d'ou il est
alle a Metz en novembre 1 776, k Lille en avril 4 778,
k Calais en juillet 1778 , a Gaudebec et Pont-Aude-
mer en juillet 1779, a Evreux en decembre 177^,
a Pont-Audemer et Honfleur en juin 1760, k Vtlo-
gnes en octobre 1 780, k Gambrai en octobre 1761 ,
et k Dunkerque en octobre 1782,
dfii
chal de camp et gouYerneur de la Martinique 26 f^Tiier 1777 et
Iieulenant-g4n6ral en 1782. Le eomte de Duras a M fait brigadier
1*^ mars i780, et mar^chal de camp i«' Janvier HS^- Tb^^vet d^
Lesser a obtenu ce dernier grade le23 mars i79^. Chauyet d'AUons
est pass6 k Lyonnais. II avail 6t6 pr6c6demment lieutenant-colonel
de RoyaMtalien, puis des Chasseurs royei]^ 4e l^rpTeaee.
440 HI8T0I1B
Pendant le s^jour que le regiment fit k Calais 6d
1 778, un d^tachement d'une quinzaine de chasseurs
monte sur un bateau smogleur s'empara , le 21 d6-
cembre j k Tabordage d'un navire anglais arme de
six canons ct de deux pierriers, qui croisait entre
Gravelines et Calais, et mena sa prise a Dunkercpie.
Ce hardi coup de main , dont I'honneur revient en
graudc partie au soldat-gentilhomme Ch&teauneuf
de Saint-Priest qui Tavait dirige, est la seule part
que le corps ait prise a la guerre de Tind^pendance
des £tats-Unis.
Vexin s'est rendu de Dunkerque k Tonnay-Cha-
renteen novembre 1783. Apr^s avoir travaill6 quel-
C[ue temps au dess^chement des marais de Roche-
fort, il est alle k Nimes en juillet 1 784, k Perpignan
en octobre 1 785 ^ enfin a Aix et Marseille en mai
1788. Ce fut 1^ qu'il subit le contre-coup de la Re-
volution.
Le 30 avril 1790, trois compagnies , qui ^taient
casern6es au fort Notre-Dame-de-la-Garde de Mar-
seille, furent accusees, non sans quelque raison,
d'avoir laisse occuper ce fort par la populace mar-
seillaise. Celte portion du regiment montra , en ef-
fet, un grand enthousiasme pour la liberte et laissa
beaucoup k desirer sous le rapport de la discipline.
Le soir du mfime jour , la garde nationale exigea
que les forts Saint-Jean et Saint Nicolas lui fussent
remis, et les commandants de ces forts ob6irent.
Cette affaire provoqua de vives plaintes port6es par
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n^es-OccidentaleSy se fit encore remarquer dans Tin-
vasion de la valine de Roncevaux et devint , Je 5
avril 1795 ^ le noyau de la 134* demi-brigade qui,
elle aussi , est aliee se fondre en 1796 dans la 70*
de nouvelle formation.
Le regiment de Yexin avait des drapeaux jaune
et noir par carres opposes,
II a\ait port^ Thabit et la culotte blancs , avee le
collet noir, la veste rouge et les boutons jaunes ;
les doubles poches garnies chacune de six boutons
et trois boutons sur la manchc , le chapeau bord^
d'or. En 1763, 11 eut les parements, les revers etle
collet vert deSaxeavec les boutons blancs. En 1775,
il etait distingue par les parements noirs. Le r^gle-
ment de 1776 lui donna le collet rouge, les revers et
parements vert fonc6 et les boutons blancs.
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REGIMEN
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TABLE D£S MATliRBS.
CHASSEURS ROTAUX DE DAUPHINE, "2* BATAaLON DB CHAS-
SEURS 298
RfiGIMENT D'ERNEST , 63^ regibient dinfantebib. . . 300
RfiGIMKNT DE SALIS-SAMADE , 64" regiment d'hi-
FANTERIE . . 390
REIGIMENT DE SOINNEMBERG, 65« ri^gimbnt d'in-
fanterie 333
RfiGIMENT DE CASTELLAS, 66« regiment d'infanterie 344
REGIMENT DE LANGUEDOC, 67' regiment d'infamtbrib 356
RfiGIMENT DE BEAUCE 68' regiment d'infantbrib. . . 372
REGIMENT DE VIGIER, 69* regiment d'infanterib. ... 388
RfiGIMENT DE MfilDOC, 70" regiment d'infanterib 3W
REGIMENT DE VIVARAIS, IV regiment dinfantebib. 417
REGIMENT DE VEXIN , 72* regiment d'infantbrik 430
FIN DE LA TABLE.
TABLE DES HATdlRES.
RtelMENT DE C0ND4, !
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TABLE D£S MATIIeRBS.
CHASSEURS ROTAOX DE DAUPHTNE, ^2* BATAlLLON DB CHAS-
SEURS 298
RlSGIMENT D'ERNEST , 63« regiment d'infanterie. . . 300
RfiGlMKNT DE SALIS-SAMADE , 64" regiment d'in-
fanterie • . 390
REGIMENT DE SOINNEMBERG, 65^ ri^giment d'in-
FANTERIE 333
RfiGIMENT DE CASTELLAS, 66« regiment d'infanterie 344
REGIMENT DE LANGUEDOC, 67* regiment d'infanterie 356
REGIMENT DE BEAUGE 68« regiment d'infanterie. . . 373
REGIMENT DE VIGIER, 69* regiment d'infanterie. ... 388
REGIMENT DE MEDOC, 70« regiment d'infanterie 399
REGIMENT DE VIVARAIS, 71- regiment d'infantbrib. 417
REGIMENT DE VEXIN , 72* regiment d'infanterie 430
FIN DE LA TABLE.
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